MANDE FAMORY dit MANDE MORY

#520
by Sensei2024 - opened

Cour d’une concession en périphérie d’un village près des champs – JOUR (matinée)
Une femme coupe une igname, assise auprès d’une marmite en train de bouillir pendant qu’un garçon en bas âge joue dans la cour. Le petit s’éloigne de sa mère ; il s’arrête pour observer un lézard qui se fait dorer au soleil. Il ramasse lentement une pierre au sol et la jette en direction du margouillat, qu’il tue net. Sa mère le voit faire et, effrayée, se met à crie. MÈRE
WAY !!!Ne refais jamais ça, où il pourrait t’arriver du mal, mon petit !
L’enfant la regarde ébahi… et la mère retourne à ses occupations.
ELLIPSE

Case d’une vieille femme du village – NUIT
La mère discute avec une vieille femme dans une case faiblement éclairée par une torche.
Des jarres et divers pots jonchent le sol. Les deux femmes sont assises sur une natte.
Au loin résonnent le son des percussions, et de chants féminins.
MÈRE
(plaintive)
Chère mère, je n’ai eu qu’un seul enfant. Mes voisins me disent que le margouillat est porteur de nyama, cette force que nous craignons tous mais qui venge les injustices de ce monde .Le lézard mâle possèderait même un nyama des plus virulents…Et mon fils, Mandé Mori, est déjà en brousse en quête de criquets et de margouillats. Je t’en prie, aide-moi à le protéger.
VIEILLE
Je suis désolée Fatouma, je ne peux rien faire pour toi, ni changer le destin de ton petit.
Ne t’en fais pas ! Accepte-le tel qu’il est.
ELLIPSE

Case de Mandé Mori – NUIT (15 ans après, au début de la saison des pluies)
Mandé Mori est devenu un beau jeune homme. Son visage est fin, son regard franc, son nez effilé. Ses cheveux sont rassemblés en trois tresses retombant sur la nuque. Il porte à l’oreille gauche une boucle en argent, à sa taille de fines ceintures et autour des bras des amulettes gainées de cuir.
Un sifflet de chasseur en bois pend au moyen d’une ficelle à son cou. De nombreuses peaux, têtes et queues de bêtes tapissent le mur, ainsi qu’une lance, un arc long et un carquois rempli de flèches.
Il est assis en tailleur, torse nu, et manipule avec précaution une étrange corne d’animal, munie de poils et sertie de coquillages cauri. Il saisit une noix de cola rouge posée par terre, et murmure des paroles inaudibles ; il sépare la noix en deux et la lance en l’air. Il sourit, et des deux moitiés, ramasse celle ouverte face au ciel, la croque à pleines dents, avant de la recracher sur la corne. Et il pose son coude au sol.
MANDÉ MORI
DANSOKO ! Demain en brousse, ma route va croiser celle du gibier…
ELLIPSE

Plaine en brousse au début de l’hivernage – JOUR (lendemain matin ensoleillé)
L’espace est clairsemé de buissons et d’arbres tels que le karité, le fromager, le baobab, le néré, etc. Les herbes sont peu hautes mais bien vertes. Le sol est rouge latérite, constellé de pierres rouge-mauve et couvert de termitières à chapeau avec peu de végétation.
Accompagné de ses six chiens, Mandé Mori, vêtu d’un habit de chasseur complet, aperçoit au loin deux antilopes ourébi. Il avance discrètement vers la plus proche et la tue d’une seule flèche ; la seconde détale. Triomphant, il tranche la queue de l’animal, sort de sa sacoche la corne de la scène précédente et y étale un peu de sang frais .Lors de son retour au village ,l’un des chiens lui ramène un lièvre qu’il a débusqué.
ELLIPSE

Sign up or log in to comment