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Le 26 octobre, les usines Lubrizol et Normandie Logistique à Rouen était victimes d'un incendie qui a détruit 9505 tonnes de produits majoritairement chimiques. Quelques jours plus tard, le 7 octobre, neuf mères ou futures mères présentes dans la zone, âgées de 25 à 35 ans, ont accepté des prélèvements de lait maternel et d'urine en présence d'un huissier de justice au CHU de Rouen, selon le site actu.fr. Le résultat des analyses, qui doit encore être mis en perspective, a été révélé jeudi 31 octobre : le laboratoire du CHU de Limoges, qui s'est penché sur les échantillons, a révélé la présence d'éthylbenzène, de toluène, de xylène. "Sur l'ensemble du panel, il y a des molécules d'hydrocarbures en quantité variable [...] J'ai dans les urines dix fois plus d'éthylbenzène qu'une de mes amies qui est par ailleurs une des mamans qui a procédé aux tests de lait", explique à actu.fr Saliha Blalouz, avocate rouennaise qui a lancé la démarche, et elle-même volontaire. Des plaintes contre X pour mis en danger de la vie d'autrui doivent être déposées. De nouveaux prélèvements seront effectués dans les prochains jours et fin décembre. "Soit ces présences sont liées à la pollution environnementale classique, soit nous constatons une chute des taux qui laisserait penser qu'il y a bien eu une exposition nocive", ajoute Saliha Blalouz, qui a lancé un appel à d'autres femmes résidents dans des villes industrielles pour comparer les résultats.
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Nos actions Réponses des climato-réalistes aux propositions de la Convention Citoyenne pour le Climat Trois réponses ont été publiées à ce jour : le mythe du transfert modal, la rénovation des bâtiments et le transport aérien. François Gervais et Christian Gerondeau invités de Contribuables associés 57e rendez-vous parlementaire de Contribuables Associés sur le thème : « Effet de serre et effets pervers pour les contribuables » avec la participation de Julien Aubert, député du Vaucluse. La lettre d’information de Jean-Claude Pont Le 15e numéro de la lettre d’information de Jean-Claude Pont, membre du comité scientifique de notre association, porte sur la nature idéologico-politique de la climatologie officielle. . François Gervais sur France bleu le 16 septembre François Gervais participait le 16 septembre à l’émission humoristique de Willy Rovelli sur le thème « Y’a plus de saison ma bonne dame ! ». . Benoît Rittaud sur Cnews Benoît Rittaud était le 7 août l’invité de l’émission MidiNews pour donner son avis sur la vague de chaleur qui a traversé la France. Prises de position réalistes Samuel Furfari : L’utopie hydrogène Dans son dernier opus « l’Hydrogène : énième utopie de l’UE », Samuel Furfari développe ses thèses sur la nature irréaliste des espoirs mis dans l’hydrogène pour la transition énergétique. Vous pouvez prendre l’avion, cela ne changera rien au climat Avec le club d’astronomie « Pécheurs d’étoiles », Thierry Piou a calculé que la part du transport aérien dans les émissions mondiales est si faible qu’elle n’est pas mesurable car inférieure aux incertitudes de mesures. Pierre Allemand fustige dans Contrepoints la grande illusion des objectifs climatiques La course à la diminution des émissions de CO2 est une course perdue d’avance. Elle peut même s’avérer non éthique et contre-productive. Joël Richard roule pour les climato-réalistes ! Joël Richard, coureur de rallyes, encourage l’association en inscrivant en gros le site de l’association sur sa voiture de compétition ! Soutenir l’association des climato-réalistes Cette lettre vous est offerte par l’association des climato-réalistes, qui promeut un débat libre et ouvert sur les questions climatiques, énergétiques et environnementales. Vous pouvez nous contacter en cliquant ici. Soutenez-nous pour contribuer au développement de nos idées, en faisant un don (cliquer ici), ou en adhérant à l’association en remplissant notre formulaire puis en nous faisant parvenir votre versement (individuel : 50 €/an ; couple : 80 €/an ; chômeur, étudiant : 1 €/an) Cet email a été envoyé à [[EMAIL_TO]], cliquez ici pour vous désabonner.
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Après deux mois d’emprisonnement, je suis sorti de la prison de la Santé hier soir [mercredi 7 novembre]. Ça a été très dur, j’ai pleuré, je me suis fait humilier, je suis passé à deux reprises très près du tabassage en règle, sans parler du niveau de violence « normal » (1). Le premier mot qui vient à l’esprit, c’est « atroce », et à peine j’ai dit cela, j’ai honte. Durant ma détention, j’ai lu des livres d’histoire où il était question de prisonniers à la Santé... il y a 70 ans, et quand la porte s’ouvrait pour eux, c’était la Gestapo. Tout est relatif, quelque part. Je savais - à peu près ! - ce que je risquais, en bloquant une cinquième fois un avion au Centre de destruction du climat Charles-de-Gaulle. Mais si vous acceptez de laisser de côté votre instinct grégaire, si vous réfléchissez en femme libre, en homme libre, la raison vous amène à une conclusion devenue aujourd’hui évidente : la destruction du climat de la terre aura pour conséquence un génocide. Il ne s’agit pas d’un slogan, d’une figure de style, mais d’une réalité monstrueuse. Et on ne parle pas de 2100, ou même de 2050, mais de régions entières du monde en situation de sécheresse quasi-permanente dans à peine une quinzaine d’années, en 2030 (2). Or, il faut réfléchir en termes de « trajectoire ». Il ne sera plus possible de faire quoi que ce soit en 2029. Pour éviter cela, il faut changer de trajectoire aujourd’hui. La machine appelée « avion » est, d’un point de vue scientifique, un très bon test pour notre société, qui se dit tellement préoccupée par l’environnement. L’utilisation de cette machine vous fait dépasser votre quota annuel de CO2 en quelques heures (3). Toute personne rationnelle comprend qu’il faut donc l’interdire, surtout si l’on prend en compte le fait que la destruction du climat aurait pour conséquence un génocide, à court terme (15 ans, ce n’est rien). Pour ce qui me concerne, maintenant que je suis sorti de prison, je voudrais : - Clore les différentes procédures judiciaires dont je fais l’objet. Cela consistera, entre autres, à expliquer à ma juge d’instruction qu’il existe une différence entre les attentats du 11 septembre d’une part, et un citoyen qui se met pacifiquement devant un avion, d’autre part. Oui, je sais, la différence est très subtile. Et vu la manière dont elle m’a traité jusqu’à présent, ce n’est pas gagné d’avance (4). - Ecrire un livre, car en 2012, nous disposons de tous les détails scientifiques prouvant que la destruction du climat de la terre provoquera un génocide. - Enfin, je souhaite me battre avec des femmes et des hommes lucides, qui comprennent la gravité de ce qui est en train de se passer sous nos yeux, en prenant exemple sur le courage de nos aînés en d’autres circonstances, toutes choses étant égales par ailleurs (5). Le militantisme écologique des cinquante dernières années a fait les preuves de son inefficacité. Et les mesurettes proposées aujourd’hui par la plupart des « écologistes » sont en complet décalage avec ce que la science nous apprend de l’état de notre planète. Je crois que, malheureusement, étant donné le niveau de folie criminelle qui caractérise le système idéologique du « toujours plus », il faut désormais nous « battre » - dans le plus strict respect du principe de non-violence. Amicalement. Pierre-Emmanuel Neurohr ......................... PS 1 : pour me joindre par téléphone, envoyez-moi un mail avec votre numéro, et je vous rappelle. Je n’ai toujours pas de « portable », et n’ai pas l’intention d’en acheter un ! PS 2 : je remercie toutes celles et tous ceux qui m’ont soutenu par divers moyens, merci aussi à mes avocats, Alexandre Faro et Muriel Ruef, ainsi que mes amis, ma famille, et mon amie. (1) Je tiens à préciser que le personnel pénitentiaire, à part des exceptions mineures, se comporte avec les prisonniers de manière professionnelle et même, on peut le dire, gentille. Il ne s’agit pas ici d’une variante du syndrome de Stockholm, mais de faits. Le problème quotidien, le danger quotidien, c’est la violence à peine croyable de certains détenus. (2) Drought under global warming : a review, Aiguo Dai, WIREs Climate Change, 2010. Voir également http://parti-de-la-resistance.fr/?p=369 (3) Vous êtes des génocidaires (4) Si vous voulez participer aux importants frais de justice, envoyez un chèque libellé au nom de Pierre-Emmanuel Neurohr, 5 rue du Château d’eau, 57370 Phalsbourg. (5) Il manque, dans cette liste, les choses les plus importantes : aller redanser le tango avec mon amie, boire du Gewürztraminer, faire un footing dans ma forêt d’Alsace, prendre un chocolat chaud à la terrasse d’un café de Paris... Après deux mois à la prison de la Santé, beaucoup de choses « normales » semblent miraculeusement belles. 📨 Ne passez plus à côté des infos de l'écologie
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Par Rémy Prud’homme Le Var a été récemment frappé par des pluies diluviennes qui ont fait déborder les rivières, faisant, hélas, des victimes. Sans rien vérifier, radios, télés, et journaux ont immédiatement pointé le responsable : le réchauffement climatique. La hausse des températures entraîne inéluctablement une augmentation rapide et considérable des évènements extrêmes, nous a-t-on répété. Pluies et crues ont dans le Var atteint des niveaux jamais vus hier, qui les ont rendues mortelles. Et cela sera bien pire demain. Les crues, ça se mesure. Un forestier varois m’envoie la chronique des relevés des cinquante dernières années de la station de mesure Decapris, dans la vallée de Sauvebonne, sur le Real Martin, principal affluent du Gapeau, qui rassemble les eaux de l’un des deux principaux bassins versants du Var. Au cours d’une année, le niveau des eaux varie considérablement, de quelques centimètres l’été à (parfois) plus de 4 mètres l’hiver. Le 23 novembre 2019, il a atteint 4,04 mètres. Ce niveau est-il inédit ? S’inscrit-il dans une tendance forte et claire, comme on nous le répète. Pour le savoir, on a considéré la valeur maximale annuelle enregistrée pour chacune des années depuis 1971. Un demi-siècle constitue en effet une période assez longue pour faire apparaître la fameuse « aggravation rapide des phénomènes extrêmes causés par le changement climatique » dont on nous rebat les oreilles. Le graphique ci-après présente les résultats obtenus. Que montre-t-il ? La crue de 2019 a bien été très élevée. Mais nullement exceptionnelle. Elle a déjà été dépassée (en 1978, en 2014). Au cours du dernier demi-siècle l’ensemble des données disponibles ne fait apparaître absolument aucune aggravation des crues, et des pluies qui les causent. Si tendance il y a, elle est à la baisse, pas à la hausse. La moyenne des maxima annuels de la décennie 2010 (3,02 mètres) est nettement inférieure à la moyenne de la décennie 1970 (3,69 mètres). La pente de la droite qui résume le mieux le nuage de points est légèrement descendante. On ne peut que s’en réjouir. Une fois de plus, le discours officiel dominant, relayé par les médias, a été en l’occurrence faux, trompeur, et mensonger. Dans le cas des crues du Var, ou bien le réchauffement n’engendre pas d’aggravation des évènements climatiques extrêmes, ou bien le réchauffement des cinquante dernières années a été trop faible pour que cette aggravation se manifeste (ou bien les deux à la fois). Ceux qui se sont appuyés sur ce cas pour hurler à « l’urgence climatique » ont ridiculisé leurs cris. Le pire n’est pas toujours sûr. L’un de nos lecteurs nous signale un article de France Info du 8 décembre qui met en cause l’urbanisation galopante dans cette région qui aggrave les dégâts causés par les inondations en imperméabilisant les sols et empêchant l’eau d’être naturellement absorbée par la terre. France info présente des photos de huit sites du département avant (en 1955) et après (2017) pour illustrer l’étendue de la bétonisation dans le département. L’article est accessible en format .pdf en cliquant ici.
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Chers amis climato-réalistes, Voici la suite de notre série de réactions aux propositions délirantes de la CCC (Convention Citoyenne pour le Climat). Comme l’ont récemment relayé Les Échos, une taxe « écologique » de 4,2 milliards d’euros menace le transport aérien français suite aux propositions de la CCC pour le secteur. La Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a estimé dans une étude d’impact que cette écotaxe engendrerait une chute du trafic de 14 à 19% et conduirait à la suppression de 120.000 à 150.000 emplois directs. Nous analysons ci-dessous les effets négatifs à attendre des mesures proposées par la CCC. Tout comme pour notre article de la semaine dernière sur l’isolation des bâtiments, n’hésitez pas à relayer les informations de cet article, aussi bien sur les réseaux sociaux qu’auprès de vos élus. Nous comptons sur votre soutien actif ! Amicalement à tous, Benoît Rittaud, président de l’Association des Climato-Réalistes. Le transport aérien en question Par Pierre Grandperrin ancien haut fonctionnaire à la DGAC (Direction Générale de l’Aviation civile) Parmi les 150 propositions de la Convention Citoyenne pour le Climat (CCC) figure celle visant à « Limiter les effets néfastes du transport aérien ». L’argument principal est que l’avion est aujourd’hui un moyen de transport fortement émetteur de CO2. Les membres de la convention affichent donc la volonté de favoriser les transports « bas carbone » pour diminuer les gaz à effet de serre émis par les vols nationaux et internationaux. Cette proposition de la CCC se décline en 7 recommandations : Ces préconisations apparaissent surréalistes dans le contexte de l’après covid-19, où l’heure est plutôt à sauver les compagnies aériennes de la faillite. Nous allons néanmoins les étudier une par une, mais avant cela, intéressons-nous à la part du transport aérien dans les émissions de gaz à effet de serre françaises et mondiales. Selon le rapport Secten du CITEPA (Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique), cité par Le Monde, les transports sont la première source de gaz à effet de serre en France métropolitaine avec 29,7 % des émissions en 2017. C’est beaucoup… sauf que les vols intérieurs ne représentent que 0,8 % du total, à comparer aux 15,7 % des voitures individuelles, aux 6,3 % des poids lourds et aux 5,8 % des véhicules utilitaires. Certes, le transport aérien est beaucoup plus émetteur que le transport ferroviaire. L’éco-comparateur de la SNCF (conçu par l’Ademe) « démontre » que pour un trajet Paris-Nice, le train « pollue » 25 fois moins par voyageur que l’avion. (Guillemets de rigueur, le CO2 n’étant pas un polluant.) Notons que le comparateur de la SNCF est vivement critiqué notamment par l’ancien PDG d’Air France, Jean-Cyril Spinetta qui reproche à cet outil d’utiliser des valeurs moyennes et non pas par type d’avion. Non sans raison, puisque les émissions des Airbus A319 ou A320 sont inférieures de 20% à 40% à celles prises en compte par le comparateur. De plus, les résultats seraient sans doute sensiblement différents si l’on prenait en compte, en plus des émissions directes (liées au transport lui-même), les émissions indirectes liées aux phases amont : production des sources d’énergie et surtout, construction et entretien des infrastructures ferroviaires (voies et bâtiments) bien réelles mais impossibles à appréhender comme l’admettent ces 2 publications officielles (ici et là). Gardons donc à l’esprit que les propositions restrictives du CCC pénaliseraient un secteur d’activité qui n’est responsables que de 0,8% des émissions françaises. Celles-ci ne représentant que 0,9% des émissions mondiales, on en déduit que les vols intérieurs représentent 0,0072%. Voilà beaucoup de bruit pour rien, donc. Il existe déjà une écocontribution prévue dans le projet de Loi de Finance 2020 qui va de 1,50€ par billet sur un vol intérieur ou intra-européen en classe économique à 18€ pour un vol hors UE en classe affaire. La CCC propose d’augmenter « très sensiblement » cette écocontribution en fonction de la distance : Les propositions de la CCC conduiraient donc à multiplier par 20 l’écocontribution pour les trajets aériens inférieurs à 2000 kilomètres (réalisés en classe économique). L’écocontribution n’est pas la seule taxe qui pèse sur le transport aérien français. Mentionnons, entre autres, la taxe de solidarité (instituée en 2006) prélevée sur les billets d’avion pour financer l’aide aux pays pauvres. La France est le seul pays d’Europe à l’avoir adoptée, avec six pays africains (Niger, Maurice, Mali, Cameroun, Madagascar, Côte d’Ivoire), le Chili et la Corée du Sud. C’est ainsi que, comme le rappelle un communiqué d’Air France et selon une étude de la Commission européenne, la France compte parmi les pays d’Europe qui taxe le plus le transport aérien. Plus précisément, cela représente 15,41 € par passager en France, alors que nombre de pays européens ne sont pas (ou très peu) taxés : Irlande, Pays-Bas, Belgique, Luxembourg, Suisse, République Tchèque, pays baltes, Ukraine. Air France estime que l’écocontribution (instituée par la Loi De Finances 2020) alourdira ses coûts de 60 millions d’euros par an et aggravera les pertes de son réseau intérieur (plus de 180 millions d’euros en 2018), et pénalisera fortement sa compétitivité. La multiplication par 20 de l’écocontribution préconisée par la CCC augmenterait encore ses pertes d’exploitation. Cela alors même qu’Air France a besoin de renforcer ses capacités d’investissement pour accélérer la réduction de son empreinte environnementale, notamment dans le cadre du renouvellement de sa flotte. Car là est le vrai sujet : les performances environnementales de l’aviation viendront du progrès technique, comme cela a toujours été le cas. L’avènement du réacteur « double flux » dans les années 1970 a constitué un véritable saut technologique qui a permis de limiter les nuisances sonores et les rejets dans l’atmosphère. L’A380 consomme aujourd’hui environ 3 litres de kérosène pour transporter un passager sur 100 km, contre 12 pour un aéronef conçu dans les années 1960. Depuis 2005, la consommation moyenne des avions de ligne a ainsi diminué de 24 %. Selon l’IATA (association internationale du transport aérien) depuis 1990, les compagnies aériennes ont réduit leurs émissions de carbone par passager de 50 %. Dans le cadre du projet européen ACARE (Advisory Council for Aeronautics Research in Europe), il est prévu d’améliorer les performances des aéronefs qui seront produits en 2020 par rapport à ceux de 2005, en diminuant de 50% les émissions de CO2, de 50% les niveaux de bruit et de 80% les émissions d’oxydes d’azote (NOx). D’autres progrès technologiques sont attendus, notamment en matière de motorisation où le développement de la technologie Open Rotor pourrait diminuer encore les émissions de CO2. En surchargeant les compagnies de taxes, on obère leur capacité d’investissement pour renouveler leur flotte avec des avions neufs plus performants, alors même que le transport aérien est engagé dans une démarche volontariste, portée par l’arrivée de nouvelles technologies et les engagements de compensation de son empreinte carbone (CORSIA). Il s’agit de supprimer les lignes où il existe une alternative bas carbone satisfaisante en prix et en temps (sur un trajet de moins de 4h). Selon le Bulletin statistique du trafic aérien commercial, environ 26,8 millions de passagers ont été transportés en 2018 entre deux villes de métropole. Bien sûr, ces statistiques ne renseignent pas sur le nombre de passagers en correspondance, qui vont ou reviennent d’un autre pays. Il est certain que si l’on supprime ces vols de correspondance vers des vols long-courrier, le trafic se reportera vers des compagnies étrangères. De plus, certains vols sont difficilement remplaçables par le train. On songe bien sûr aux liaisons entre la Corse et le continent (3,6 millions de passagers par an), mais aussi à de nombreuses liaisons peu attractives par le train faute de liaison directe, alors qu’elles se font en moins de deux heures en avion. Selon un document de la DGAC (Direction Générale de l’Aviation Civile), il existe 80 lignes transversales sur lesquelles 7,7 millions de passagers ont été transportés. Nous n’avons pas analysé pour ces 80 relations si l’offre ferroviaire correspondante était compétitive en termes de temps de trajet. Citons tout de même : Le train s’impose sur les trajets Paris-Province correspondant au réseau de lignes à grande vitesse, mais pas sur les transversales, ni même sur les trajets Paris-Nice (6h10) et Paris —Toulouse (5h20). Ajoutons qu’il peut y avoir du sens pour un Lyonnais qui doit prendre l’avion à l’aéroport parisien de Roissy de s’y rendre en avion plutôt qu’en train (suivi du RER, avec un changement). En réalité, le mieux que l’on puisse faire consiste à faire confiance aux voyageurs pour arbitrer entre les différents modes de transport lorsque l’offre existe. Cette proposition de la CCC enfonce joyeusement des portes ouvertes, la loi Grenelle 1 ayant acté depuis 2007 le principe de ne pas construire de nouveaux aéroports (sauf pour déplacer un aéroport situé dans une zone à fortes nuisances sonores). Le Schéma National des Infrastructures de Transport (SNIT) a confirmé ce choix. Le gel de nouveaux aéroports étant acté, interdire l’extension d’aéroports existants revient alors, en bonne logique, à empêcher la croissance du trafic aérien. Selon l’Association ADVOCNAR (qui défend les populations victimes des nuisances aériennes), une quinzaine d’agrandissements aéroportuaires sont actuellement prévus en France. Le plus grand d’entre eux est le projet de Terminal 4 à Roissy, une infrastructure qui pourrait accueillir à elle seule l’équivalent du trafic d’Orly (40 millions de passagers en plus par an), l’autre grand aéroport parisien, pour un investissement de 8 milliards d’euros. Bien sûr, nous pouvons décider que cela ne nous intéresse pas, et laisser plutôt à Londres, Amsterdam ou Francfort le soin de rafler la mise… La CCC propose d’augmenter la taxation des carburants utilisés pour l’aviation de loisir (AVGAS) au même taux que l’essence pour les voitures particulières (soit 68 €/hl, au lieu de 45 €/hl), au motif que l’aviation de loisir n’a pas d’utilité directe pour la société. En France, il existe plus de 600 aéro-clubs, basés sur 450 aérodromes et qui comptent plus de 40 000 membres. Ils réalisent 1,9 millions d’heures de vol par an avec 8 100 aéronefs (dont une proportion importante sont des planeurs qui ont besoin des avions à moteur pour être remorqués). Selon la FNAM (Fédération nationale de l’aviation marchande), l’impact économique total de l’aviation générale est estimé à plus de 4 Md€ et à 20 900 emplois directs et indirects, la plupart en région et attachés aux territoires. Ajoutons que les aéro-clubs jouent aussi un rôle dans la formation des pilotes de ligne : Air France recrute régulièrement des pilotes via la filière des aéro-clubs (« filière Cadets ») et prévoit le recrutement de 250 pilotes par an d’ici 2022. Peut-on dire dans ces conditions que « l’aviation de loisir n’a pas d’utilité directe pour la société » ? Les propositions de la CCC reviendraient en fait à mettre en difficulté les 600 aéro-clubs français dont les dirigeants et les instructeurs sont en général bénévoles, pour un bénéfice écologique qui, avec les hypothèses les plus généreuses, serait tout à fait dérisoire. Là encore, les conventionnels enfoncent des portes ouvertes. Un engagement sur la mise en place d’une filière de biocarburants aéronautiques durables en France a été signé le 12 décembre 2017 par les Ministres de la Transition écologique, de l’Economie, le Secrétaire d’Etat aux Transports en association avec cinq groupes industriels français (Air France, Airbus, Safran, Total et Suez Environnement). Cette feuille de route prévoit notamment une trajectoire de substitution du kérosène par des biocarburants de 2% en 2025 pour atteindre 5% en 2030, en cohérence avec le projet de Stratégie nationale bas-carbone révisée qui prévoit un développement progressif des biocarburants dans l’aviation jusqu’à 50% à horizon 2050. Faut-il pour autant saluer cette évolution ? Selon une étude de la Commission européenne de 2015 rapportée par Le Monde, les biocarburants émettraient plus de CO2 que l’essence et le diesel. En effet, la production des biocarburants requiert un travail humain (agricole, transport, procédé industriel), et donc une consommation de carburants et éventuellement d’autres substances dont l’usage produit aussi des GES. Par ailleurs, la production des agrocarburants implique un changement dans l’utilisation des terres susceptibles de provoquer épuisement des sols, pollution des eaux et destruction de milieux naturels pour cette production. En France, selon une étude INRA publiée dans la Revue d’Etudes en Agriculture et Environnement, la moitié des superficies cultivées pour produire des biocarburants le sont sur la « jachère PAC », l’autre moitié sur des terres où elles entrent en concurrence avec des usages alimentaires (données 2006). Est-il dans ces conditions judicieux de flécher la R&D vers le développement d’une filière biocarburants pour les avions ? Comme le montre cet article, les vrais progrès viendront plutôt de l’amélioration des avions eux-mêmes : moteurs, matériaux… La CCC propose de rendre obligatoire (et non volontaire) la compensation intégrale des émissions de CO2 de l’ensemble des vols intérieurs, quels qu’ils soient, dès 2021. Les compensations à travers les puits carbone pourraient se faire sur les territoires ultra-marins ou partout dans le monde. L’ensemble des compensations devront être justifiées lors d’un rapport annuel. Avec cet objectif, la CCC semble s’être réservée un joker. Aucune de ses autres propositions n’ayant une chance de fonctionner, cette mesure, qui n’a d’ailleurs pas davantage de chance d’être appliquée, a tout d’un vœu pieu en forme d’échappatoire…
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par Prof. Dr Alain Préat, Université Libre de Bruxelles Le texte qui suit est extrait d’un article publié par le site Science Climat & Energie le 4 septembre 2020. L’Optimum Climatique Romain (OCR), s’étend d’environ 250 ans avant J.-C à 400 après J.-C, c’est-à-dire au cours d’une période assez proche de la nôtre. C’est au cours de cet Optimum qu’Hannibal traversa (en 218 av. J.-C ) les Alpes avec ses éléphants, situation impensable aujourd’hui. Cet OCR connu depuis assez longtemps (au moins depuis 1999 avec la première mention dans un article de Nature) est resté assez discret dans la littérature, cette dernière se portant plus volontiers sur l’Optimum Climatique Médiéval (autour de l’an mil), plus proche de nous. Pourtant de nombreux articles suggéraient que l’OCR est l’Optimum le plus chaud de la période récente, du moins pour les deux ou trois derniers millénaires. Un article récent de Maragritelli et al. (2020), en Open Acess, publié dans Nature vient de montrer que c’est bien le cas, à savoir que l’OCR fut la période la plus chaude de ses 2000 dernières années (de plus 2°C, en moyenne par rapport à aujourd’hui dans la région étudiée de la Sicile et de la Méditerranée occidentale) et que l’augmentation de température fut principalement le fait de l’activité solaire (Margaritelli et al., 2016). L’étude de Maragritelli et al. 2020 Cet article factuel ne prend pas en considération le CO2 et ne conclut pas à une ‘TMG’ valable à l’échelle de la planète, faute de données suffisantes (à cette échelle). Ce point particulier n’est pas spécifiquement abordé dans l’étude et reste donc en suspens, même si l’article suggère que la ‘TMG’ de l’Optimum Climatique Romain portait au moins sur l’ensemble de l’hémisphère Nord et est liée à des processus naturels (activité solaire et NAO ou Oscillation Nord-Atlantique, Margaritelli et al., 2016). L’étude porte sur la mer Méditerranée, à partir du Canal/Détroit de Sicile, qui forme un seuil (d’environ 500 m de profondeur), c’est-à-dire une barrière physique dans le bassin de la Méditerranée orientale, ce qui exerce un contrôle majeur sur les processus biogéochimiques dans le bassin. Les températures des eaux de surface (SST) sont déduites de l’étude (géo)chimique du zooplancton (foraminifères) dans les eaux du Détroit de Sicile. Les températures sont calibrées temporellement (datations isotopiques par le 10Pb, 137Cs et 14C) et comparées à celles déjà publiées dans la mer d’Alboran, dans le bassin de Minorque et dans la mer Egée, soit sur une distance Ouest-Est de plus de 2000 kilomètres. Ces comparaisons montrent un réchauffement conséquent, a minima à l’échelle régionale de l’ensemble de la Méditerranée lors de l’OCR. Ensuite la région subira un refroidissement entrecoupé de quelques oscillations de faibles amplitudes. Les auteurs ont porté leur attention sur la mer Méditerranée car la région est fort sensible aux changements climatiques passés et actuels, étant située entre l’Afrique du Nord et les climats européens, soit de la zone aride de l’anticyclone subtropical aux flux d’air humides du nord-ouest. Plusieurs sites marins avaient déjà fait l’objet d’études et montré une variabilité climatique à court terme à l’échelle régionale durant le dernier millénaire [3,4] sans qu’un schéma général ne se dégage, faute de résolution temporelle suffisante. Selon Margaretelli et al. (2020) la variabilité climatique au cours de l’OCR n’a pu être mise en évidence au cours de ces études, les proxies (= ‘indicateurs’) utilisés et le manque de résolution temporelle ne permettant pas d’interprétation en terme de saisonnalité et/ou de processus locaux. Les auteurs vont ainsi établir une nouvelle courbe d’évolution de la température des eaux de surface (SST) de la partie centrale de la mer Méditerranée, à partir d’un site de forage déjà connu (SW104-ND11) dans la partie nord-ouest du Détroit de Sicile (ici) en mesurant le rapport Mg/Ca sur les tests (ou ‘coquilles’) carbonatés du foraminifère planctonique Globigerinoides ruber pour les 5000 derniers mille ans BP, avec une attention particulière pour la période de l’OCR. La température des eaux de surface (1-15 m) varie de 22,0°C à 23,0°C en cet endroit de l’étude en juillet 2014. Les résultats Les estimations de la SST déduites à partir des rapports Mg/Ca de Globigerinoides ruber vont de 16,4 °C ± 1,5 °C à 22,7 °C ± 1,5 °C avec une valeur moyenne de 19,5 °C ± 1,5 °C (Fig. 1) et un réchauffement progressif de 6,3 °C ± 2,0 °C de 3300 BCE , à la base de la séquence étudiée, à 330 CE, lors de la période romaine moyenne durant laquelle les maxima de la SST sont atteints (Fig. 1). Cette tendance au réchauffement à long terme est ponctuée de plusieurs oscillations à court terme d’amplitude et de durée différentes (Fig. 1). De la période romaine à 1700 CE, la SST montre une tendance au refroidissement de 4,5 °C ± 2,1 °C. L’enregistrement de la SST montre une légère tendance au réchauffement entre 1700 et 2014 CE. Ce résultat est ensuite comparé à d’autres valeurs de la SST déjà publiées pour la mer Méditerranée, établies soit par l’analyse des rapports Mg/Ca d’un autre foraminifère planctonique, G. bulloides à partir de 5 forages dans les îles Baléares, par l’analyse des alcénones dans deux sites de la mer Egée (UK’37 , Fig. 1 et Grauel et al., 2013), et d’autres températures connues de l’hémisphère Nord (Ljungqvist, 2010) en relation avec l’indice NAO (Faust et al., 2016). Bien que des biais soient présents dans les estimations des SST à partir de proxies différents, chaque fois particuliers à une zone d’étude (ici une séquence ‘géologique’ provenant de plusieurs forages), les auteurs comparent ensuite l’évolution des SST en Mer Egée, Mer d’Alboran, bassin de Minorque et au large de la Sicile. Ils montrent que le trait marquant et commun sur plus de 2000 ans est le maximum de la SST durant l’OCR (de 1 à 500 CE, c’est-à-dire de 1 à 500 ans de notre ère, Fig. 2). La courbe d’évolution de la SST montre que différentes situations régionales existaient dans la mer Méditerranée avant l’avènement de l’OCR. Cela concerne donc la période pré-OCR avec un refroidissement général en Mer Egée, un réchauffement dans le Détroit de Sicile et des conditions stables en Mer d’Alboran (Fig. 2). Le Détroit de Sicile est affecté de plusieurs périodes de réchauffement (cf. ‘Age ou période’ du Cuivre, du Bronze , … Fig. 2) et certaines sont à mettre en relation avec une aridification progressive rapportée dans le nord de l’Egypte (également mise en évidence par une nette diminution des pollens en Méditerranée centrale). Les conséquences dans les pratiques agricoles et l’effondrement des premières grandes civilisations sont énormes (non discutées ici) et traitées en détail par les archéologues. Mentionnons cependant , qu’à l’inverse, lors de la transition de l’Age du Bronze à l’Age du Fer, vers 800 BCE (soit lors de la ‘période Homeric’, Fig. 2) a lieu un refroidissement de court terme associé à un ‘grand minimum solaire’. Durant cet intervalle les valeurs de l’indice NAO étaient négatives (Fig. 1) et l’agriculture fut en expansion en Méditerranée orientale. La période pré-OCR (500 BCE à 200 BCE) était donc globalement plus froide malgré des oscillations, et correspond au début de la phase dite ‘sub-Atlantique’ (Zolitschka et al., 2003 ; Kotthoff et al., 2017) avec un climat pluvieux, froid et humide qui a perduré jusqu’à environ 100 BCE. L’avance des glaciers est bien documentée pour cette période. La période post-OCR est caractérisée par un refroidissement progressif de 4,5°C ± 2,1°C et se termine avec le Petit Age Glaciaire (LIA) (Fig. 1). La période est entrecoupée de deux brefs intervalles avec refroidissement important, à savoir le ‘Petit Age Glaciaire de la fin de l’Antiquité ou ‘LALIA’ de 650 à 700 CE et le LIA, et d’au moins une période de réchauffement important, représentée par l’Optimum Climatique Médiéval (MWP) autour de 1300 CE (ici), également reconnu en Méditerranée. Deux autres périodes de réchauffement (et refroidissement) moins important sont également observés sur la courbe SST de la figure 1, mais ne sont pas nommées vu leur moindre importance. Elles encadrent l’Optimum Climatique Médiéval (MWP). L’épisode LIA, popularisé dans les tableaux de Breughel l’Ancien exposés à Bruxelles, et ceux de la Tamise gelée exposés au Muséum de Londres ) s’étend de 1300 CE à environ 1700 CE et enregistre un refroidissement de 2,1°C ± 2°C (par exemple de 1,5-1,0 °C in Zharkova, 2020). Il a affecté l’ensemble de la Méditerranée. Depuis environ 1700 CE la SST du Détroit de Sicile a augmenté malgré un court refroidissement en 1980 CE. Discussion L’OCR est une période de réchauffement importante, régionale et polyphasée entre 1 CE et 500 CE. Les auteurs de l’article (dé)montrent que ces conditions chaudes sont indépendantes des proxies considérés. L’Optimum Climatique Romain est une réalité, même s’il est souvent ignoré des médias et de nombreux scientifiques climatologues. Les proxies considérés permettent d’établir que les conditions chaudes de l’OCR avaient cours toute l’année en Méditerranée, et n’étaient donc pas uniquement saisonnières. Des différences de plusieurs degrés existaient néanmoins à l’échelle régionale avec des SST de 19,6±1,5°C à 22,7±1,5°C dans le Détroit de Sicile, de 16,6 à 18,5 °C dans le bassin de Minorque, et 14,4 à 16,1°C dans les mers Egée et d’Alboran. Ainsi à l’échelle régionale la température était-elle plus élevée de quelques degrés dans la partie centrale de la Méditerranée par rapport à ses bassins occidentaux et orientaux. L’intervalle temporel le plus chaud (de l’OCR) se situe entre 240 CE et 420 CE et correspond également à la phase la plus chaude mise en évidence dans l’hémisphère Nord (Ljungqvist, 2010). Les disparités régionales des SST mentionnées ci-dessus montrent que l’évolution des températures n’est pas synchrone au cours de cet épisode globalement stable et chaud. Les conséquences politiques et agricoles sont multiples et discutées dans l’article de Margaretelli et al. (2020). Un autre paramètre semble associé aux fluctuations climatiques, il s’agit de l’indice NAO, ou Oscillation Nord Atlantique, basé sur une différence de pression atmosphérique, mesurée à la surface de l’eau de mer, entre l’anticyclone des Açores et la dépression d’Islande (Hurell et al., 2005, et partie 2.2 ici dans SCE). Cet indice a fluctué de valeurs négatives à positives durant l’OCR (Fig. 1) suggérant un transfert des zones de précipitations ou des pluies vers l’Europe Centrale et l’Europe du Nord. L’Europe du Sud et l’Afrique du Nord connaissent alors des conditions plus sèches pénalisant leur développement économique (agriculture). Conclusions L’OCR montre que les changements climatiques sont la règle confirmant plusieurs articles rapportés par SCE à la fois aux échelles géologiques et historiques. Lorsque la résolution temporelle est bonne, on constate que les changements climatiques sont souvent rapides, de l’échelle pluriséculaire à l’échelle de plusieurs dizaines d’années, et qu’ils ne sont pas synchrones, même à une échelle régionale (le millier de km). Ce dernier point confirme le non-sens de la notion de ‘température moyenne globale’ pour la planète, la température est bien, une grandeur intensive (également ici) comme le suggère les données de l’OCR, notamment par l’asynchronicité des changements climatiques. Les changements sont rapides, parfois même beaucoup plus rapides que ceux de la période récente de 0,8°C sur 150 ans. La courbe d ‘évolution de la SST durant l’OCR montre deux fluctuations de 2°C sur chaque fois 100 ans, et même au-delà de 2°C pour la période de l’Age du Cuivre (Fig. 1). Cette courbe établie sur un peu plus de 5000 ans, montre surtout que les fluctuations de la SST sont la règle à l’échelle séculaire à pluriséculaire. Visiblement les fluctuations de l’OCR et de la période pré-OCR semblent plus importantes que celles qui ont suivi (MWP, LIA, et Aujourd’hui), ces dernières montrant des fluctuations d’à peine 1 °C à 1,5°C à l’échelle pluriséculaire.
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Tout va pour le mieux aujourd’hui, il y a bien quelques « petits soucis » mais, pas de panique on verra demain.. Partagez ! Volti ****** Une adolescente tente de convaincre son entourage de réparer une fuite d’eau qui menace sa maison lors d’un repas de famille… Et très vite, la situation dégénère. Allégorie d’un monde qui sombre dans l’indifférence, car incapable d’évoluer pour prendre toute la mesure du changement climatique et du « risque existentiel » induit, le court-métrage Thermostat 6 réalisé par Maya Av-Ron, Mylène Cominotti, Marion Coudert et Sixtine Dano a été présenté aux Gobelins pour valider la fin de leurs études. Et quel résultat ! Pouvons-nous comparer l’Humanité à une famille dont la maison serait menacée par une fuite d’eau, mais qui observe sans agir en repoussant éternellement l’action au lendemain ? Pire encore, les membres de cette famille ne cessent de nier la réalité alors qu’ils subissent déjà les conséquences de ce changement. Dans un court-métrage qui encourage la réflexion, quatre élèves de l’École de l’image Gobelins à Paris ont osé le rapprochement et c’est une véritable réussite. Ce travail d’une qualité vraiment professionnelle a été réalisé à l’occasion de leur diplôme de fin d’études. Chaque personnage présent dans le court-métrage représente différentes attitudes que l’on observe face au changement climatique. De cette manière, le spectateur est amené à s’interroger à propos des mécanismes qui conduisent à l’inertie sociétale face à un phénomène qui menace pourtant l’existence de l’humanité. Le grand-père par exemple, entièrement absorbé par les journaux et l’actualité (par opposition à l’information), ne se rend pas compte de la fuite qui menace la maison : c’est seulement au moment où il relève vraiment la tête qu’il s’aperçoit des dégâts. Le jeune garçon représente pour sa part la génération à qui on laisse un monde bouleversé. L’adolescente, elle, tente d’alerter ses proches, mais malgré toute sa bonne volonté, elle n’arrive pas à se faire entendre. Alors que le père symbolise une forme de négationnisme, la mère elle représente l’illusion de l’abondance et la société de croissance. La situation va mal ? Consommons davantage ! Chaque parole prononcée par les personnages fait intelligemment référence à des faits de société, des observations bien actuelles. Par exemple, quand l’adolescente monte sur la table pour colmater la fuite, la première réaction est de condamner le fait qu’elle puisse salir cette table alors que celle-ci est inondée. Comment ne pas y voir un parallèle avec les militants de Notre-Dame-des-Landes, par exemple, souvent vilipendés pour leurs actions qui sortent des normes alors qu’on parle de la survie de la civilisation et de toutes les espèces. Alors que la jeune fille s’acharne pour faire sa part, sa famille lui rappelle qu’il faut faire confiance aux professionnels, de ne pas dramatiser… Et puis, que peut-elle faire ? Elle n’est qu’une « jeune » ! « Depuis quand les enfants nous font la morale » lâche le père. Comme un air de déjà vu ? « J’ai toujours aimé dessiné » confie Sixtine Dano, l’une des co-réalisatrice, pour qui « le film d’animation permet de conjuguer cette passion avec l’envie de raconter des histoires ». Amenée à faire des tâches répétitives pendant ses études, elle profitait de ces moments « pour écouter des émissions de radio et des documentaires à propos de l’état du monde » avec ses camarades, d’où l’envie d’aborder le sujet. Selon elle, Thermostat 6 est une tentative de « faire ressortir de manière positive et créative les peurs et stress liés au changement climatique ». « C’est un sujet qui me tenait vraiment à cœur et auquel je pense tous les jours ; je m’engage aussi bien dans ma vie quotidienne qu’auprès d’associations« , nous précise la jeune femme. Nous avons déjà les pieds dans l’eau ! Bien que le court-métrage soit une invitation à agir avant qu’il ne soit trop tard, on ne peut plus nier que nous avons déjà les pieds dans l’eau, voire jusqu’aux genoux. Les discours à propos du changement climatique ont d’ailleurs rapidement changé ces derniers mois : il n’est plus question de l’empêcher, mais bien de s’adapter et d’éviter le pire. Selon une étude du MIT (Massachusetts Institute of Technology) publiée le 31 juillet, certaines régions du monde vont devenir invivables en raison de longues vagues de chaleurs extrêmes. C’est le cas dans le Sud de l’Asie (l’une des régions les plus peuplées au monde) ainsi que dans le Golf persique. Ces dernières années, les anomalies de températures se sont multipliées. Alors que la période avril-août au niveau européen est d’ores et déjà classée au rang « d’ovni climatologique », tant les températures ont excédé les moyennes de saison, le réchauffement est surtout observable sur le temps long : depuis le début du 21è siècle presque toutes les années ont connu des moyennes de température dépassant la normale. 2015, 2016 et 2018 ont même été les plus chaudes jamais enregistrées. Les projections des scientifiques depuis quelques décennies se confirment à chaque nouveau relevé. Et pourtant beaucoup continuent de nier, donc d’agir. Faudra-t-il vraiment attendre d’être submergés pour réaliser l’ampleur de la catastrophe ? Un petit digestif ? Sur l’Europe, la période avril-août 2018 est un ovni climatologique avec une énorme anomalie de +2.43°C sur 5 mois (par rapport à la moyenne 1910-2000), soit +0.91°C au-dessus du précédent record (avril-août 2003, +1.52°C). #climat #climate données @NOAA: https://t.co/t5gvbqaw53 pic.twitter.com/7rW3Cpn3Yf — Etienne Kapikian (@EKMeteo) September 18, 2018 Nos travaux sont gratuits et indépendants grâce à vous. Afin de perpétuer ce travail, soutenez-nous aujourd’hui par un simple thé Source Mr Mondialisation Sur le sujet : Le visage d’un monde à +1,5° : ce que nous dit le dernier rapport du GIEC Les effets du changement climatique sont déjà là ! (Documentaire) Et si le GIEC sous-estimait les risques liés au changement climatique ?
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Certain des 150 tirés au sort de la Convention citoyenne le jugent « à la limite du sabotage », le Haut conseil pour le climat « insuffisant », et le Conseil d’État « superficiel ». Critiqué de toutes parts, le projet de loi « climat et résilience » du gouvernement est en ce moment débattu à l’Assemblée nationale, où il fait l’objet de plusieurs milliers d’amendements de la part des différents groupes parlementaires. Comme nous vous l’expliquions dans cet article, au mois de mars, plusieurs députés avaient notamment tenté – sans succès -, d’y ajouter un dispositif pour obliger les plateformes à indiquer l’empreinte carbone de chaque vidéo visionnée par leurs utilisateurs en ligne. La liaison Paris-Bordeaux concernée… C’est sur un tout autre sujet, celui de l’aérien, que se sont mis d’accord les élus du Palais Bourbon samedi 10 avril au soir. Les députés ont en effet adopté, en première lecture, la suppression de certaines lignes aériennes intérieures, en cas de trajet alternatif possible en train en moins de deux heures et demie. Les liaisons entre Paris-Orly et Nantes, Lyon ou encore Bordeaux seront notamment concernées par cette suppression. Pour rappel, en 2019, les émissions de CO2 du transport aérien en France étaient estimées à 23,4 millions de tonnes (3,5 % de l’empreinte carbone totale du pays), un chiffre en augmentation de 17 % par rapport à 2010. À quel seuil (en heures de train) faudrait-il placer, selon vous, l'interdiction des vols aériens ? Cette décision marque toutefois un recul par rapport aux propositions de la Convention citoyenne dans la mesure où, dans sa version initiale, le texte prévoyait de renoncer aux lignes intérieures en cas de trajet alternatif en train en moins de quatre heures. « Pour un passager, un vol Paris-Marseille émet 45 fois plus de CO2 qu’un parcours en TGV sur la même distance, rappelaient les citoyens dans le détail de leur explication. Nous pensons que (…) la croissance actuelle globale des vols internationaux devrait permettre de compenser la baisse des vols nationaux sans réduction trop importante des emplois. » Et les 150 citoyens de souligner que, depuis le dernier plan pour un État exemplaire sur la transition énergétique, les fonctionnaires eux-mêmes ne peuvent plus, dans l’exercice de leurs missions, prendre l’avion pour tout trajet ne dépassant pas quatre heures de train. « Nous avons choisi [le seuil en train de] deux heures trente, car quatre heures, ça vient assécher des territoires souvent enclavés, comme le grand Massif central… Ce serait inique sur le plan de l’équité des territoires », s’est de son côté justifié le ministre délégué chargé des transports, Jean-Baptiste Djebbari – alors que la Convention citoyenne proposait justement de désenclaver ces territoires via un plan d’investissement massif dans le ferroviaire. Encore plus sceptique, l’élu PS des Pyrénées-Atlantiques David Habib a critiqué une mesure de « décroissance » et de « chômage ». À l’inverse, les élus EELV (Europe Écologie Les Verts) et LFI (La France Insoumise) ont plaidé pour revenir à la proposition initiale de la Convention. Mais comme le relève l’AFP, le projet de loi « entérine surtout l’existant », puisque le gouvernement avait déjà contraint Air France, en mai 2020, à renoncer aux liaisons concernées en contrepartie d’un soutien financier de 7 milliards d’euros. Avec cette nouvelle loi climat (dont le détail reste à confirmer dans un futur décret), seuls 5 trajets aériens sur 108 seront, a priori, formellement interdits : Bordeaux-Paris, Lyon-Paris, Nantes-Paris, Paris-Rennes et Lyon-Marseille. L’association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir estime qu’ils ne représentent que 12 % du trafic intérieur en France, et que les réductions d’émissions de CO2 associées ne concerneront que 3,5 % du transport aérien métropolitain, notamment à cause d’exceptions prévues pour les vols en correspondance. Cette mesure constitue un « chemin direct vers une mesure inopérante », dénonce ainsi UFC-Que Choisir, qui préconise d’exempter « non les lignes mais les voyageurs, lorsqu’ils peuvent apporter la preuve qu’ils sont en correspondance ». … mais pas le vol Paris-Nice, le plus polluant Dans le détail, une seule des cinq lignes intérieures les plus émettrices en CO2, celle qui relie Paris à Bordeaux, sera donc concernée par cette mesure, selon le collectif d’associations environnementales Réseau Action Climat (RAC). Le vol Paris-Nice, le plus polluant avec 218 kilotonnes de CO2 en moyenne, n’est par exemple pas concerné. Deuxième ligne la plus émettrice, Paris-Toulouse affiche pour sa part un bilan carbone de 213 kilotonnes, avec pas moins de 3 millions de passagers en 2019. Dans son rapport publié en mai 2020, le RAC notait pourtant que la suppression des vols accessibles en moins de cinq heures en train dès à présent « diminuerait de 60,6 % les émissions de CO2 issues des vols métropolitains ». Au total, 39 connexions sur 108 seraient concernées par un tel scénario. Quoi qu’il en soit, comme l’a encore récemment rapporté Greenpeace, les vols intérieurs ne représentent que 22 % des gaz à effet de serre émis par le trafic aérien en France. Or, faute de coordination européenne sur le sujet, les lignes internationales accessibles en train en moins de deux heures et demie comme Paris-Londres, Paris-Genève ou Paris-Bruxelles sont exclues du projet du gouvernement.
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Paris, le 23 février 2012 – Ce soir, au large de la Nouvelle-Zélande, des militants de Greenpeace ont stoppé un des bateaux de forage affrété par Shell, destiné à aller chercher du pétrole en profondeur au large de l’Alaska, en Arctique, une des dernières zones intactes de la planète. Les militants de Greenpeace ont escaladé la tour de forage du bateau. Ils ont assez de vivres pour rester plusieurs jours en place. « L’Arctique fond du fait des dérèglements climatiques. La banquise a perdu 30 % de sa surface sur les trente dernières années, rappelle Anne Valette, chargée de campagne climat à Greenpeace France. Et que font les pétroliers ? Au lieu de prendre au sérieux ce signal d’alarme, ils ne pensent qu’à se jeter sur les dernières réserves de pétrole, jusque là stockées sous la glace. » Protéger l’Arctique, une nécessité pour tous L’exploitation du pétrole de l’Arctique, particulièrement chère et risquée, serait une catastrophe à plusieurs titres. D’abord, du fait des conditions climatiques extrêmes, une marée noire est beaucoup plus probable en Arctique que partout ailleurs, et serait quasiment impossible à contenir et à nettoyer. Par ailleurs, pour le climat, exploiter les réserves offshore extractibles de l’Arctique émettrait 27 milliards de tonnes de CO2, soit un volume comparable à ce qu’émettent chaque année l’ensemble des pays de la planète. De plus, la tendance à la fonte de l’Arctique s’aggraverait encore, et la banquise pourrait, dès 2030, disparaître l’été. Or, la banquise joue un rôle régulateur en formant une couche de protection réfléchissante sur l’océan. Lorsqu’elle fond, les eaux profondes absorbent plus de chaleur, ce qui a pour effet de réchauffer l’océan et d’accélérer encore les changements climatiques. « L’exploitation de ce pétrole n’est absolument pas une solution : on recule pour mieux sauter. Les réserves de pétrole en Arctique correspondent à trois ans seulement de notre consommation actuelle, continue Anne Valette. Quand nous aurons ruiné cet écosystème fragile, unique et encore intact, le problème de la fin de nos ressources en pétrole se posera de la même façon ! » Le pétrole non conventionnel, ni en France, ni ailleurs ! La folle ruée vers l’or noir se joue aussi en France, que ce soit au large de la Guyane, dans le bassin parisien pour les pétroles de schiste, ou pour l’exploration de forages profonds en Méditerranée. Le gouvernement étudie en ce moment même le renouvellement d’un permis d’exploration sur une zone qui commence à une vingtaine de kilomètres au large de Marseille. Il doit rendre publique sa décision avant le 11 avril. « De plus, aujourd’hui, la France n’a pas soutenu la mise en œuvre de la « Fuel quality directive », une loi européenne qui interdirait l’importation en Europe du pétrole issu de sables bitumineux » explique Anne Valette. Ce qui revient à encourager l’exploitation des sables bitumineux. Si ces pétroles non conventionnels ne sont pas acceptables en France, ils ne sont acceptables nulle part ailleurs. » Qu’en disent les candidats à la présidentielle ? Des scénarios alternatifs à ces énergies sales existent. Greenpeace demande un positionnement clair des candidats à la présidentielle contre les projets d’exploitation de pétrole non conventionnel, en France et ailleurs.
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Série noire pour les chasseurs, alors que la saison a débuté il y a un peu plus d'un mois. Mi-septembre, une fillette est grièvement blessée lors d'une promenade à Limoges, le 13 octobre, un cycliste est tué pendant une battue au gros gibier en Haute-Savoie, un autre est touché à l'épaule une semaine plus tard, dans l'Ariège. Et le même week-end, deux surfeurs finistériens assurent avoir été confondus avec des faisans par des chasseurs. Depuis l'été, c'est au moins quatre personnes (dont trois chasseurs) qui sont décédées lors d'un accident de chasse, et 25 autres qui ont été blessées. Cette longue liste relance les interrogations autour de la sécurité de cette pratique qui compte plus d'un million de licenciés dans l'Hexagone. Ces chiffres se situent pourtant dans la moyenne habituelle. Entre le 1er juin 2017 et le 31 mai 2018, selon le bilan annuel de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), 113 accidents ont été recensés, dont 13 mortels. Parmi ces morts, trois n'étaient pas des chasseurs. Il s'agit du nombre de victimes le plus bas depuis 20 ans, se félicitent les fédérations départementales de chasseurs. A titre de comparaison, lors de la saison 1997-1998, l'ONCFS avait recensé 223 accidents, dont 44 mortels. Ces dizaines de victimes annuelles pourraient-elles être évitées ? "Tout homme mort, est un homme mort de trop. On ne travaillera jamais assez la sécurité", réagit auprès de L'Express un cadre de l'ONCFS, qui assure néanmoins qu' "aucune activité en France n'a fait autant d'efforts sur la sécurité". Dans chacun de ses bilans annuels sur les accidents, l'Office (qui se trouve sous la double tutelle des ministères de l'Écologie et de l'Agriculture) utilise les données transmises par la gendarmerie et des études balistiques, afin de détailler les causes les plus fréquentes, souvent liées à des manquements élémentaires aux règles de sécurité. Parmi ces causes, on trouve "le non-respect de l'angle de sécurité de 30 degrés", que le chasseur est censé délimiter en le matérialisant au sol avant de tirer. "27% des accidents sont liés à de mauvaises manipulations des armes et certains faits sont aussi dus aux tirs non maîtrisés. Sous l'excitation, on voit quelque chose bouger et par manque de sang-froid on tire, alors le gibier n'est pas identifié et qu'il peut s'agir d'un individu, ou d'un des chiens", nous explique l'ONCFS. "Si on ramène le nombre de balles tirées chaque année au nombre d'accidents, c'est peu", commente aussi l'organisme. Aujourd'hui, toute personne qui chasse doit être munie d'un permis. Il est délivré par un inspecteur de l'ONCFS, lors d'un examen d'une journée noté sur 31 points, où se mêlent épreuves théoriques et pratiques, et qui s'effectue après une formation assurée par les fédérations départementales de chasse. "Nous avons oeuvré pour qu'il soit réformé, indique l'ONCFS, Depuis quatre ans, les questions liées à la sécurité sont devenues éliminatoires". Une visite médicale est obligatoire pour obtenir ce diplôme. Des conditions trop légères, pour certaines associations anti-chasse. "Passer le permis est très facile, s'alarme auprès de L'Express Muriel Arnal, la présidente de One Voice, un collectif de défense des animaux. Il s'agit d'un loisir avec une arme à feu et il n'y a aucun contrôle". "Ce qui est incroyable c'est que si vous prenez le tir sportif par exemple, où les pratiquants utilisent des cibles et où il n'y a donc pas vraiment de risque d'accident, et bien, il existe une obligation de contrôle de la vue. Les chasseurs sont eux aussi armés, mais il n'y a aucun contrôle de ce type. C'est pareil avec les tests d'alcoolémie qui sont inexistants", critique la militante. En 2014, lors d'une question au gouvernement, un député avait saisi le ministère de l'Écologie sur ce point. "La réglementation spécifique à la chasse ne prévoit pas expressément la possibilité d'effectuer des dépistages de l'imprégnation alcoolique de personnes en action de chasse", avait répondu le ministère, précisant qu'"à ce jour, et ce depuis plus de deux ans, les services de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage n'ont enregistré aucun accident mortel en cours d'action de chasse dû à un état d'ébriété du chasseur incriminé". Selon un sondage Ipsos effectué pour l'association One Voice en octobre, 93% des Français sondés sont favorables à une visite médicale annuelle obligatoire pour les détenteurs de permis de chasse, associée à un contrôle de la vue. Une mesure qui n'aurait pas d'effet sur le nombre d'accidents, assure Thierry Coste, le conseiller politique de la Fédération nationale des chasseurs (FNC). "Quand il y a un accident de chasse, le problème n'est pas la visite médicale. Les enquêtes n'ont pas pointé de relation de cause à effet", déclare-t-il à L'Express. Cette puissante fédération vient de demander au gouvernement "une journée de formation tous les 10 ans dans le cadre des négociations sur la réforme de la chasse", souligne aussi Thierry Coste, qui se targue que le bilan d'accident de l'an dernier, soit "le meilleur bilan qu'on puisse avoir depuis 20 ans". Selon ce lobbyiste, dont la venue à l'Elysée avait précipité la démission de Nicolas Hulot, la Fédération nationale des chasseurs souhaite développer une application pour smartphone, "afin que les promeneurs identifient les lieux de chasse" et elle essaye aussi de travailler avec la fédération des randonneurs pour "multiplier les panneaux d'informations, pour que les gens soient informés et rassurés et empruntent d'autres chemins". Car, après les chasseurs eux-mêmes, les promeneurs sont bien les victimes collatérales de ces battues. Selon le sondage Ipsos pour One Voice, 84 % des Français estiment que la chasse pose des problèmes de sécurité pour ceux qui se baladent. "Les chasseurs représentent à peine 2% de la population, et on a en face d'eux 98 % de la population qui veut aller se promener, mais ne peut pas sortir pendant les périodes de chasse. On devrait changer d'endroit quand on entend qu'une chasse est en cours, mais pourquoi donc? Nos campagnes sont prises en otage!", s'insurge à ce propos la présidente de l'association de défense des animaux. "Normalement, on ne se retrouve pas dans une zone de chasse par hasard, des panneaux la signalent et dans ce cas, il vaut mieux prendre un autre chemin. Tous les usagers de la campagne sont légitimes, il faut que chacun cohabite", déclare de son côté l'ONCFS, qui précise que le port du gilet fluorescent pour les chasseurs n'est obligatoire que dans certains départements. L'office ajoute que lorsque ces derniers croisent des promeneurs, "ils ont l'obligation de les saluer, de casser leur fusil et d'en retirer les balles". "Chaque cartouche et chaque balle est susceptible de tuer et avant même de penser aux randonneurs, ce sont les chasseurs les premières victimes des accidents de chasse. Il y a des années où aucune victime ne vient de l'extérieur", commente aussi Thierry Coste, de la FNC. Il clame que "si les assurances des chasseurs sont si peu chères c'est qu'il y existe néanmoins un risque très limité d'accident." Et ajoute: "Celui qui tire, mais aussi celui qui organise la chasse ont une responsabilité pénale. C'est pourquoi on insiste pour que les consignes de chasse soient répétées à chaque fois. Plus on insiste et plus on baisse le niveau de risque". Aujourd'hui, la chasse est autorisée tous les jours durant sa saison d'ouverture. Selon le sondage Ipsos pour One Voice, 82% des Français sondés réclament pourtant son interdiction "non seulement le dimanche, mais un deuxième jour par semaine, et l'intégralité des vacances scolaires". Une pétition en ce sens a recueilli à ce jour près de 140 000 signatures.
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Nantes-Saint-Nazaire. Transition verte : des industriels à la manœuvre Hydrogène, paquebots à voile, éoliennes marines… Des entreprises du bassin Nantes-Saint-Nazaire mènent des efforts pour réduire les impacts carbone. Elles passaient sous les projecteurs, mardi soir 7 septembre. « Face au défi de la transition écologique, seule l’industrie peut apporter une réponse à la hauteur des enjeux » , estime David Samzun, maire de Saint-Nazaire. Un mois après la publication du très inquiétant rapport sur Giec, l’agglomération de Saint-Nazaire a donné la parole aux industriels de la région engagés dans ce combat. Il faut faire vite, la trajectoire actuelle est de + 5 °C de réchauffement climatique, alors que l’objectif des Accords de Paris visait 2 °C maximum. Le virage est complexe à négocier « Les entreprises devront continuer à dégager des bénéfices pour financer ce virage », a posé, en préalable, Louis Gallois, invité de la soirée, annonçant des « changements fondamentaux de l’économie ». La Commission européenne vise une réduction de 55 % d’ici 2030. C’est court, mais la prise de conscience semble générale. « Si on ne se prépare pas, c’est foutu, convient Bruno Hug de Larauze, patron d’Idéa (1 500 salariés). On estime que 26 000 emplois seront créés dans les énergies renouvelables, c’est à peu près les effectifs générés aujourd’hui par le Grand port avec les énergies fossiles. » Paquebot à voile en 2025 Sur le territoire Saint-Nazaire Nantes, cette transition est en partie engagée. « Nous travaillons depuis dix ans sur ces questions d’efficacité énergétique, témoigne Laurent Castaing, directeur général des Chantiers de l’Atlantique. Tous nos paquebots livrés depuis 2015 sont déjà au-dessus des objectifs fixés par l’Organisation maritime internationale pour 2025. Saint-Nazaire construit les paquebots les moins polluants au monde. » En parallèle, le chantier avance également sur les paquebots à voile (projet Solidsail). Un démonstrateur est en construction sur le site industriel. « Les discussions commerciales vont s’engager avec un client pour une livraison en 2025 si tout va bien », a annoncé le dirigeant. D’autres efforts sont menés, dans les cargos à voile (Néoline), les éoliennes marines (mise en service du parc de Saint-Nazaire en 2022), dans l’hydrogène. La jeune entreprise nantaise Lhyfe a produit, la semaine dernière, ses premiers mètres-cubes à partir des éoliennes du parc de Bouin (Vendée). Elle s’apprête déjà à changer d’échelle : « Nous installerons, en 2022, un démonstrateur au pied de l’éolienne flottante Semrev (au large du Croisic) pour produire cet hydrogène en mer et le conduire à terre par pipeline à partir de 2024 », annonce Maud Augeai, responsable de Développement. Une annonce volontaire malgré la mise en garde de Louis Gallois, défenseur du nucléaire : « L’hydrogène vert, ce n’est pas gagné car c’est très compliqué à produire », sans compter, selon lui, les problématiques de stockage liées aux volumes nécessaires très supérieurs aux carburants actuels. Dans cette course contre la montre, élu et industriels locaux ont pourtant des outils en main. L’État va consacrer 30 % du plan de relance à l’industrie qui ne pèse pourtant que 12 % de l’économie française. Autre atout, le dispositif Territoire d’industrie (Saint-Nazaire Cordemais) qui va soutenir trente-cinq projets intégrant développement et transition écologique. Le plus important reste ailleurs. C’est la capacité des acteurs du bassin industriel à travailler ensemble. « On peut tous en être fiers », ont martelé l’ensemble des participants.
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Dans un précédent billet, je m’interrogeais sur l’étonnante fréquence de certains troubles observés chez des athlètes de différents milieux, une augmentation du nombre de petits soucis chez certains footballeurs et l’étrange augmentation de la mortalité, toutes causes confondues, chez des populations jeunes plutôt habituées à ne pas trop mourir. Et ça tombe bien parce que, dernièrement, les contributeurs de Wikipédia ont mis à jour quelques listes intéressantes. On trouve de tout, sur Wikipédia, depuis la vie passionnante de certains parasites jusqu’à la composition des propergols en passant par la liste des joueurs de foot décédés en jouant. Chose intéressante, cette liste est à peu près tenue à jour pour différentes langues, notamment en français, en anglais et en portugais (et il y en a d’autres). Force est de constater qu’elles sont assez cohérentes les unes avec les autres, avec assez peu d’omissions ou de différences. Même si les critères d’entrée n’y sont pas très clairement fixés et si ces listes ne sont en rien exhaustives, les joueurs qui y apparaissent doivent apparemment être enregistrés auprès de l’UEFA et leur décès doit être mentionné dans la presse. Bien évidemment, leur célébrité aide les contributeurs à tenir leur liste à jour, ce qui explique – heureusement – une grande similarité dans les listes établies. Un autre constat étonnant est que si plusieurs groupes d’années (notamment autour de la Seconde Guerre mondiale par exemple) sont un peu bousculés d’une liste à l’autre, depuis les trente dernières années, les listes sont assez proches les unes des autres… à l’exception notable de l’année 2021. Il semble en effet qu’un nombre un peu plus élevé de décès constatés a laissé les contributeurs dans une sorte d’embarras du choix. Néanmoins, afin de fixer les idées et moyennant une consolidation des trois listes précitées depuis 1900 (en retirant les doublons de nom et de dates pour ne conserver qu’une liste unique de tous les joueurs dignes d’intérêt pour apparaître dans l’une de ces trois listes), on peut tout de même obtenir une idée assez précise du nombre de décès constatés sur les terrains de foot, année après année, ce qui permet d’obtenir le joli petit graphique suivant : Ah tiens, l’année 2021 est décidément fort particulière puisqu’on y trouve 25 noms jusqu’à présent – jusqu’au 15 novembre, l’année n’est pas finie – avec par ordre chronologique de décès, Alex Apolinário, Christopher Maboulou, Wandão, Abdul Rahman Atef, Dejan Oršuš, Reda Saki, Tremaine Stewart, Giuseppe Perrino, Robert Lima, Viktor Marcell Hegedüs, Imad Bayumi, Moira Claire Arney, Alexander Shishmarev, Dylan Rich, Jens De Smet, Guillermo Arias, Frédéric Lartillot, Antonello Campus, Bruno Stein, Niels De Wolf, Benoît Sabard, Christophe Ramassamy, Badr Laksour, Jean- Patrice Megarus, Karamoko Doukouré. Deux observations peuvent être faites sur cette courbe, dont on signalera au passage que, lorsqu’elle est tracée pour chacune des listes séparément, elle conserve la même apparence : la première est que, très manifestement, entre 2000 et 2010, le nombre de décès sur les terrains a nettement augmenté. Ceci explique sans doute que depuis 2009, la FIFA impose aux joueurs un examen médical cardiologique approfondi pour les joueurs et que depuis 2011, l’UEFA réclame aussi des examens détaillés comme expliqué par Wikipedia. Du reste, depuis 2013, on observe une belle décrue de ces malheureux décès sur le terrain. La seconde est qu’en 2021, cette tendance baissière a subi un petit accident statistique, que beaucoup de fans du ballon rond et quelques journalistes sportifs auront noté. Une question s’impose alors : pourquoi une telle cassure ? Ce billet est l’occasion rêvée pour vous livrer quelques explications qui ne sont que des tentatives de percer un tel mystère, dans l’attente bien sûr de lire vos meilleures propositions. On pourrait penser qu’il s’agit par exemple d’une forme (subtile) de suicide, tant il est vrai qu’à la suite des confinements, ces suicides augmentent. C’est, bien évidemment, une explication parfaitement incongrue mais il n’en reste pas moins que ces confinements ont été l’occasion, pour beaucoup d’entre nous, de manger trop gras, trop salé et trop sucré comme l’expliquent certains articles journalistiques hardis qui n’hésitent pas à relier les problèmes cardiaques, actuellement en augmentation, avec ces mauvaises habitudes. On admettra que le joueur de foot classé est rarement en surpoids, mais baste, soyons humains et imaginons qu’il ne refusera probablement pas l’éventuel petit paquet de chips trop grasses et trop salées qui le conduira à sa mort. Peut-on totalement écarter le rôle de la pollution atmosphérique ? Après tout, comme le rappelle régulièrement la presse, elle provoque 38 000 morts dans le monde dont 48 000 en France (oui, vous avez bien lu). Dès lors, est-il invraisemblable d’imaginer qu’un joueur de foot, qui consomme beaucoup d’oxygène pour s’agiter sur son terrain, engouffre ainsi un nombre considérable de PM10 et de PM2.5 au point de claboter entre deux passes ? Il serait aussi un peu trop rapide d’écarter le réchauffement climatique dont la presse nous prévient, surtout récemment, qu’il pourrait déclencher tout un tas de petits soucis cardiaques, notamment chez les nouveaux-nés. Gageons que ce même réchauffement doit clairement agir sur le cœur de nos footballeurs. Il ne restera plus qu’à comprendre pourquoi le réchauffement s’est fait sentir de façon plus aiguë cette année… Enfin, on ne pourra pas écarter non plus que certaines drogues peuvent avoir des conséquences néfastes sur le jeu de nos athlètes : comme le mentionnent très sérieusement quelques articles, la consommation trop régulière de certaines plantes qui font rire peut provoquer des désordres cardiaques et on ne peut pas écarter que certains de ces joueurs s’enfilent quelques splifs obèses avant d’aller taper dans la balle… On le comprend, les hypothèses ne manquent pas et le mystère s’épaissit de jour en jour à mesure que se multiplient les cas de sportifs, de joueurs qui, soudainement fatigués, s’effondrent sur le terrain (ou certains journalistes en plein direct). Gageons que ce mystère sera l’objet de multiples enquêtes menées par des professionnels de l’information qui expliqueront non seulement pourquoi l’accident statistique de 2021 visible dans le graphique précédent n’est qu’une conséquence d’une plus grande attention à des événements qui n’ont absolument rien de moins rare (allons, comment peut-on penser le contraire !), pourquoi les petits soucis cardiaques observés sur les terrains et partout ailleurs sont parfaitement dans les normales habituelles, et pourquoi les organismes comme l’ANSM ou le Journal des Cardiologues américains ont une fâcheuse tendance au complotisme le plus ridicule en publiant l’un comme l’autre des études montrant un lien clair entre vaccination et problèmes cardiaques. Rassurez-vous en tout cas : à l’évidence, tout ceci n’est qu’une petite épidémie de coïncidences. —- Sur le web
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MOBILISATION GÉNÉRALE CONTRE LES ÉOLIENNES Jean-Louis Butré, Président de l’« Association Développement Durable », vient d’adresser à Nicolas Hulot une lettre ouverte qui dénonce les 10 mesures proposées par la « commission Lecornu » pour accélérer le processus d’implantation des éoliennes industrielles en imposant des procédures dérogatoires au droit commun français (notamment l’impossibilité de saisir les Tribunaux Administratifs). A suivre, la procédure d’enquête publique concernant le projet d’implantation de 62 éoliennes géantes (209 m de haut) entre les îles de Noirmoutier et Yeu qui se déroulera du 04 avril au 23 mai 2018. Un projet dément selon le collectif « Touche pas à nos îles », dont le porte-parole a été reçu par France Inter le 16 février. A surveiller également le projet de parc éolien en mer du Tréport dont une partie du périmètre se trouve dans le Parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d’Opale, ce qui nécessite l’avis favorable de l’Agence française pour la biodiversité (AFB). Un avis favorable « avec réserves » a été rendu le 20 février. L’AFB sera très vigilant sur la mise en oeuvre des recommandations et réserves a indiqué le président de l’AFB Philippe Martin. LA MONTÉE DES EAUX EST LE POUMON DU MALADE IMAGINAIRE En période de refroidissement global post El Niño le thème de l’année la plus chaude depuis …devient moins porteur. C’est pourquoi l’attention du public est attirée sur le niveau de la mer. Une nouvelle étude faisant tourner force modèles aurait déterminé que l’élévation du niveau de la mer accélérait de 0,084 ± 0.025 millimètres par an depuis 1993. « Le poumon, le poumon vous dis-je ! » Mesurer l’augmentation du niveau de la mer au millimètre près (alors que la précision des radars altimétriques est supérieure à 2 cm) est déjà une gageure. Détecter une accélération d’une mesure déjà fortement entachée d’incertitudes relève de l’exploit dans la manipulation le retraitement des données. Judith Curry fait d’ailleurs état d’une étude de 2015 (Visser et al.) qui montre que selon le modèle choisi (parmi 30), on obtient une décélération, une augmentation linéaire ou une accélération. LA MER MONTE, MAIS LES ÎLES DU PACIFIQUE S’AGRANDISSENT Par le blog de Joanne Nova on apprend qu’une version du rapport spécial du Giec sur les conséquences d’un réchauffement de 1,5°C (qui doit être publié au mois de septembre 2018) a fuité. Selon les rédacteurs, coordonné par la Française Valérie Masson-Delmotte, les politiques climatiques (les INDC) présentées en 2015 à la COP21 ne permettent pas de stabiliser le réchauffement au niveau souhaité par les Etats îliens, les plus vulnérables à la montée du niveau des océans. Une étude publiée dans la revue Nature montre pourtant que l’archipel de Tuvalu dans le Pacifique s’accroît en superficie, contredisant l’idée que toutes les îles basses devraient être bientôt englouties par la montée des eaux. De même les îles Fidji (qui présidaient la COP22) sont loin d’être menacées de submersion comme le montre cet article. PAS DE LIBERTÉ POUR LES ENNEMIS DE LA LIBERTÉ DU CLIMAT Un vote du Conseil de Paris se propose d’assigner en justice les compagnies pétrolières pour leur responsabilité dans le changement climatique : « Ouvrir la réflexion sur un dépôt de plainte, c’est poser la question de la reconnaissance juridique de l’écocide, c’est-à-dire des crimes contre le climat », jubile un élu, Saint-Just des temps modernes. Les poursuites contre le secteur pétrolier contre le changement climatique prenant de l’ampleur, la compagnie Exxon réplique en assignant les avocats qui la poursuivent. Le Centre Sabin a dénombré en 2017 plus de cent poursuites devant les tribunaux américains à propos de « réclamations soulevées par les impacts du changement climatique ou la réduction des émissions des gaz à effet de serre ». Quant au professeur Peter Ridd, expert reconnu de la Grande Barrière de Corail, il se débat contre l’acharnement de son employeur, l’Université James Cook, qui cherche à l’ostraciser pour ses prises de position « déviationnistes ». Son crime ? il estime que la Grande Barrière de corail, non seulement n’est pas en perdition mais se remet très bien des dégâts causés par les ouragans, les étoiles de mer et le blanchissement des coraux. Un article de ce site fait le point sur la situation de la Grande Barrière de Corail après la période de blanchissement de l’été 2016. PUBLICATIONS En décembre 2017 Henrik Svensmark a publié dans Nature Communication un article qui décrit comment l’ionisation favorise la croissance des aérosols à partir des noyaux de condensation des nuages. Une traduction de cet article en français a été publiée sur Skyfall. CONFÉRENCES Dîner-débat avec Benoît Rittaud Lundi 26 février 20h30, à Lyon (Hôtel Métropole, 85 quai Gillet) « Climat et politique : amis ou ennemis ? » Réservation : par courriel : observatoirelibertes@free.fr, ou téléphone : 06 64 94 49 09 Conférence de François Gervais « L’effet de serre atmosphérique, l’équation carbone, climat, énergie » samedi 17 mars 2018 à 16h00 à Polytech’Tours – 7 avenue Marcel Dassault – 37200 UNE ÉMISSIONS SUR ARTE Nils-Axel Mörner sur Arte le 17 février 2018 L’Emission « L’océan en danger ? » opposait Françoise Gaill, biologiste et chercheuse au CNRS, et l’océanographe climato-sceptique Nils-Axel Mörner SUR LES BLOGS DE NOS PARTENAIRES Deux articles de Jean-Pierre RIOU Le site des grognards d’Aix en Provence Grâce à la collaboration de Marcel Terrier le travail de Charles Vernin (décédé en novembre 2017) se poursuit. Charles Vernin animait depuis plusieurs années un site d’information scientifique sur le changement climatique et avait publié et écrit de nombreux textes avec les Grognards. En 2003 il avait co-écrit avec Marcel Leroux un article pour la revue Arts et Métiers magazine : « Prévoir le temps prendra du temps ». DERNIÈRES PUBLICATIONS SUR LE SITE DE L’ASSOCIATION
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Parce que l’urgence climatique impose un électrochoc, la Fondation pour la Nature et l’Homme (FNH), Notre Affaire à Tous, Oxfam France et nous-mêmes avons décidé d’assigner l’État en justice pour inaction face aux changements climatiques, et non-respect de ses obligations internationales, européennes et françaises. Malgré l’urgence, l’État ne tient pas les objectifs (insuffisants) qu’il s’est fixés Alors que les causes du dérèglement climatique sont connues depuis les années 1960, les gouvernements français successifs ont toujours reporté à plus tard les décisions courageuses qui permettent d’éviter la catastrophe. Les COP se succèdent, et la France ne se donne pas les moyens d’aller plus loin sur le climat. L’État français s’est pourtant engagé à tout faire pour contenir les changements climatiques en dessous de 2°C et si possible 1,5°C, avec la ratification de l’accord de Paris en 2016 et les différents accords européens sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. La France a pris un retard conséquent. D’aveu public, elle n’atteint pas ses objectifs sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Les inégalités face au changement climatique s’aggravent. L’Etat a l’obligation d’agir Il doit prendre les mesures politiques qui s’imposent, tout en garantissant la justice sociale. Il doit réduire notre dépendance au pétrole et nous fournir des alternatives en matière de transport. Il doit investir dans la rénovation des logements et promouvoir l’usage des énergies renouvelables, en abandonnant le recours aux énergies fossiles et nucléaire. Il doit instaurer l’accès de toutes et tous à une alimentation suffisante, saine et de qualité, garantir un revenu décent pour les agriculteurs et lutter contre la déforestation. Il doit aussi mettre en place les dispositifs indispensables à l’adaptation de nos territoires et à la protection de nos côtes. Toutes ces mesures auront un impact positif sur nos vies. Pourtant, ce qui est sur la table aujourd’hui est largement insuffisant. La demande préalable, premier acte d’un recours pour “carence fautive” Nous avons envoyé aujourd’hui une demande préalable au Premier ministre ainsi qu’à 12 membres du gouvernement*, ce qui constitue le premier acte d’un recours en justice climatique face à l’État français. Il s’agit d’un recours en “carence fautive”, une procédure qui vise à sanctionner l’inertie de l’Administration publique alors qu’elle se trouve tenue d’agir. Les 4 organisations co-requérantes reprochent à l’État de s’être abstenu de prendre des mesures concrètes et effectives pour lutter contre le changement climatique en France, alors même qu’il en avait l’obligation. Cette obligation à agir est tirée de la Constitution française, de la Convention européenne des droits de l’homme mais aussi des multiples normes et engagements pris par la France tant sur le plan international (Déclaration de Stockholm, Charte mondiale de la nature, Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement, Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, Protocole de Kyoto, Accord de Paris), européen (Paquet énergie-climat, directives…) ou national (Loi Grenelle I, Loi pour la Transition énergétique…). Nous demandons ainsi la réparation du préjudice moral causé à leurs membres et du préjudice écologique subi par l’environnement. Un mouvement climatique international Partout dans le monde, des citoyens saisissent la justice pour que leurs droits fondamentaux soient garantis face aux changements climatiques. Aux Pays-Bas,la justice a ordonné à l’État de rehausser ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, au nom de la protection des droits de ses citoyens. En Colombie, 25 jeunes ont fait reconnaître par la Cour suprême la nécessité d’agir contre la déforestation et pour la protection du climat. Au Pakistan, un fils d’agriculteurs a fait reconnaître le droit à la vie et à l’accès à l’alimentation face aux changements climatiques… En France, les collectifs « On est prêt » et « il est encore temps » s’engagent déjà eux aussi et ont publié une vidéo pour le lancement de la procédure juridique. Nous aussi, nous pouvons gagner. Nous pouvons changer les choses, si nous sommes des centaines de milliers, des millions à faire entendre notre voix. Face à l’urgence climatique soutenons ce recours en justice pour que la France respecte enfin ses engagements sur le climat. SOUTENIR LE RECOURS * Ministres de la Transition écologique et solidaire, de l’Économie et des Finances, de l’Action et des comptes publics, de la cohésion des Territoires et des relations avec le Parlement, de l’Europe et des Affaires étrangères, de la Solidarité et de la Santé, de l’Agriculture et de l’alimentation, des Outre-mer, du Travail, de la Recherche et de l’enseignement supérieur, de l’Éducation.
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Des fleuves transformés en minces filets et des robinets que l'on tourne dans le vide ? Ce scénario catastrophe n'est pas une fiction. Des villes comme le Cap, en Afrique du Sud, ou Chennai (ex-Madras) en Inde vivent déjà sous la menace du "jour zéro", ce moment où les réservoirs se retrouvent à sec et où l'approvisionnement n'est plus assuré. De tels événements sont amenés à se multiplier dans le futur. L'or bleu se fait rare dans de nombreuses régions du monde. Un bref coup d'oeil sur "l'Atlas des risques hydriques" mis en ligne par le World Resources Institute (WRI), le 6 août dernier, donne à voir une planète constellée de taches rouge vif. Autant d'endroits où le stress hydrique - le ratio entre l'eau prélevée par les activités humaines dans une région, et l'eau qui y ruisselle dans ses fleuves et rivières - est au plus haut. Favorisant pénuries et désertification. "Dix-sept pays font face à un stress hydrique très élevé et prélèvent 80 % de l'eau disponible sur leur territoire chaque année. Ils représentent un quart de la population mondiale, et vivent sur une ligne de crête. Par ailleurs, 44 pays (un tiers de la population) font face à un stress élevé. C'est-à-dire que plus de 40 % de l'eau disponible est utilisée chaque année... Les pays de ces deux catégories sont en danger face aux sécheresses" résume Rutger Willem Hofste - qui travaille sur l'Atlas au WRI - auprès de l'Express. La géographie est bien sûr centrale. Les régions arides, comme le Moyen Orient, sont en première ligne. "Mais des poches de stress existent parfois dans des pays peu sujets au manque d'eau" indique Rutger Willem Hofste. C'est le cas de la ville du Cap, en Afrique du Sud, qui n'a pu échapper à la pénurie totale en 2018 que grâce à des mesures de rationnement drastiques. LIRE AUSSI >> Sécheresse en France : des restrictions d'eau dans 81 départements "La demande en eau dans le monde va croissant. Selon la FAO, elle était de l'ordre de 600 kilomètres cubes par an au début du vingtième siècle, et elle atteignait 4000 km cubes en 2010. Ce qui représente une augmentation 1,7 fois supérieure à l'augmentation de la population mondiale" expose Hervé Douville, chercheur au Centre national de recherche météorologique qui dirige le chapitre consacré à l'eau dans le prochain rapport du GIEC. L'agriculture représente 69 % des prélèvements mondiaux. "La plupart des travaux pointent les conséquences du changement climatique" ajoute le scientifique. Mécaniquement, la chaleur augmente l'évaporation des étendues d'eau, mais aussi la quantité d'eau transmise par les plantes des sols vers l'atmosphère. Si les précipitations vont légèrement augmenter sur les continents, elles seront plus irrégulières et accentueront les contrastes déjà existants. Comme dans le cas des littoraux d'Europe du Sud, certaines zones pourraient conjuguer une augmentation des sécheresses météorologiques (déficit de précipitations) voire hydrologiques (déficit de débit dans les cours d'eau)... et des épisodes de pluies diluviennes. Un paradoxe que met aussi en avant WRI, qui note qu'alors que ses réservoirs sont quasiment asséchés aujourd'hui, la ville de Chennai en Inde était ravagée par des inondations seulement quatre ans auparavant. En reprenant les chiffres du WRI, le New York Times note que plus d'un tiers des grandes aires urbaines du monde - parmi lesquelles New Delhi, Pékin, Le Caire, ou encore Londres et Madrid - font face à un stress hydrique élevé et pompent abondamment dans leurs nappes phréatiques. L'année dernière déjà, une étude publiée dans Nature Sustainability estimait qu'avec l'augmentation de la population urbaine, la demande en or bleu des villes allait croître d'au moins 50 % d'ici le milieu du siècle. Date à laquelle plus d'un quart des villes auraient besoin de plus d'eau que ce dont elles disposent à leur surface. "La question des villes est importante, mais il faut prendre en compte leur localisation et leurs pratiques en termes d'approvisionnement d'eau" tempère Rutger Willem Hofste, qui souligne qu'en ville comme aux champs, "le stress hydrique n'est pas une fatalité". Prenant pour preuves les programmes de gestion et de monétisation de l'eau en Arabie Saoudite, ou de recyclage de l'eau en Namibie, il insiste sur les possibilités pour les pays les plus à risque de s'adapter à la rareté des averses. Gagner en efficacité dans l'irrigation agricole, récupérer davantage d'eaux de pluies, préserver les zones humides, diminuer les fuites et le gaspillage ou encore réutiliser ou recycler les eaux usées permet ainsi de mieux utiliser cette ressource de plus en plus précieuse qu'est l'eau douce.
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Un record de chaleur a été enregistré dans une commune de Sibérie. Un pic de chaleur à 38°C a été relevé à Verkhoïansk samedi dernier, située à 4600 km au nord-est de Moscou, et à 67° de latitude nord rapporte Le Parisien. Jamais de telles températures n'avaient été observées au-delà du cercle polaire, selon Pogoda i Klimat, un site qui compile les données météorologiques russes. Un record inquiétant, qui pourrait avoir de graves répercussions sur les incendies dans la région. Au total, de janvier à mi-mai les feux ont déjà ravagé 4,8 millions d'hectares en Sibérie, dont 1,1 million de forêts boréales, selon Greenpeace. Si la ville de Verkhoïansk est reconnue pour ses températures extrêmes, et figure même dans le Guinness World Records avec un minimum de - 68 °C et un maximum de 37,2 °C, rappelle Le Monde, la moyenne à Verkhoïansk à cette période de l'année se situe autour de 20 °C, selon The Weather Channel. "Ce qui se passe en Sibérie cette année est tout simplement remarquable", commente le météorologue de CBS, Jeff Berardelli, sur Twitter. Il explique que ce genre de phénomène était attendu autour de 2100, "il a donc 80 ans d'avance". Il s'explique par la "mise en place d'un dôme chaud anticyclonique en altitude", explique Gaétan Heymes, ingénieur à Météo France. "Après la vague de chaleur exceptionnelle en Sibérie orientale (38°C à Verkhoïansk, record absolu au nord du cercle polaire), c'est en Scandinavie qu'il va faire exceptionnellement chaud cette semaine, notamment entre mercredi et vendredi", prévient-il.
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C’est l’impression très nette que donne l’illustration accompagnant la dernière lettre de l’« Affaire du siècle ». Ce n’est pas la première fois que cette rhétorique guerrière est employée par les alarmistes du climat. On se souvient des mots explicites de Nicolas Hulot en juin dernier : Laissez-moi vous présenter les « citoyens pour le climat » et leur fière revendication. Chez Attac, nous en avons une variante toute orwellienne dans laquelle l’« état d’urgence climatique » est là pour faire la paix. Les politiques ne sont pas en reste, tel Pierre Nantel qui, au Québec, propose de nommer un « ministre de la Guerre au réchauffement climatique ». Ça vous paraît délirant ? Moi, c’est la proposition de Cécile Duflot d’inscrire la « lutte contre les changements climatiques » dans la Constitution qui, à l’époque, me faisait rigoler. Pourtant, s’il n’y avait pas eu l’affaire Benalla on y serait déjà… Pour certains, la guerre a déjà commencé : D’autres désignent leurs ennemis. Parfois de façon vague… … parfois de façon beaucoup plus nette. (Ceux qui m’auront reproché de citer Attac pourront utilement visiter le site très pro d’HumanityTV qui propose le documentaire ci-dessus à ses abonnés. Le « nerf de la guerre », ils connaissent.) La rhétorique belliqueuse sait aussi reproduire les codes culturels de la « guerre à zéro mort » qui, sauf erreur, est historiquement due aux communicants du Pentagone : Du même Larrouturou, cette fois en association avec Jean Jouzel, au centre universitaire méditerranéen (qui a dit que les scientifiques étaient des pacifistes ?). Pour faire la guerre, il faut des camps d’entraînement. Ça existe : Ne reste plus qu’à se rassurer en se disant que tout cela n’est que bavardage. Comme chacun sait, la guerre du climat n’aura pas lieu. — Sur le web
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Les médias nationaux l’ont annoncé : l’université publique ivoirienne devrait, enfin, ré-ouvrir. Pourtant, déjà, des voix s’élèvent pour protester. En effet, après le massacre des arbres du campus de Cocody, après la filtration des passages à l’entrée de cette université par un groupe de militaires, la dernière mesure vient d’être publiée : les frais d’inscription vont augmenter [1]. Cette annonce n’a pas manqué de surprendre et d’inquiéter la population du pays. Le régime ivoirien, se présentant comme libéral, déclare vouloir inscrire l’Université dans une logique d’ouverture vers le monde grâce à un programme de modernisation. Ne voulant pas augmenter la charge de ce service public pour toute la population, il choisit de faire peser ces frais sur les étudiants. La réalité est pourtant tout autre car, si le campus a été rénové pour partie, après les nombreuses dégradations engendrées par la guerre, il est assez étrange de penser que repeindre les bâtiments suffira à améliorer la qualité des cours, à garantir la sécurité des étudiants et des professeurs, ou à relancer la recherche, abandonnée depuis déjà bien trop longtemps, voire à encourager les enseignant-chercheurs, exilés, à revenir. Cette augmentation des frais est difficilement justifiable par la libéralisation de l’Université. Entendons par libéralisation l’ouverture annoncée permettant à l’université ivoirienne une mise à niveau. Elle ressemble plutôt à une mesure désespérée pour équilibrer des budgets aussi précaires que la sécurité dans le pays. Notons que l’octroi du marché de la rénovation à des amis du pouvoir a d’évidence contribué à une augmentation significative de l’enveloppe des travaux. Les préceptes libéraux auraient, eux, imposés un appel d’offre ouvert en bonne et due forme. De plus, une université respectant les préceptes libéraux tendrait à la transparence et n’hésiterait pas à justifier, clairement, les raisons de l’augmentation de ses frais, trouvant dans la publicité ainsi offerte au public un atout de plus pour améliorer l’offre de formation, la diversité des cours, la qualité des laboratoires de recherche, la variété des publications. Ce n’est pas le cas en Côte d’Ivoire. Victor Hugo disait qu’en ouvrant une école, nous fermerons une prison. Cette situation serait-elle l’expression d’une crainte du pouvoir vis-à-vis des universitaires, et des étudiants ? En verrouillant le chemin de la liberté offert par l’Université aux jeunes, le Gouvernement prive le pays d’une partie des instruments intellectuels nécessaires à la rénovation, à l’amélioration des structures de l’État, de sa gouvernance, et de la gestion des fonds publics. Saint Augustin, déjà, prophétisait que l’éducation seule permet de sortir les Hommes de la pauvreté, du vice, et de la corruption de l’esprit et du corps. La Côte d’Ivoire, berceau de l’Humanité comme l’est toute l’Afrique, ne doit pas oublier ces sages paroles divinement inspirées. En augmentant les frais d’inscription et en empêchant l’apparition d’un climat favorable aux études, à la Recherche et plus largement au partage du Savoir, l’État souille la source de liberté qu’est l’Université. Cela risque de maintenir durablement la société civile dans une faiblesse alimentée par le manque de connaissance. C’est pourtant le contre-pouvoir d’une société civile organisée qui donnera du volume à la démocratie en Afrique. Cette augmentation brutale des frais d’inscription risque d’éloigner des amphithéâtres de nombreux étudiants et, plus particulièrement les jeunes filles qui, dans la culture africaine, sont souvent les premières sacrifiées. Cela est contraire à toute voie de progrès et éloigne encore le pays de la voie de l’émergence. —- Sur le web.
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Il y a quelques jours, un conseiller régional mélenchoniste qui avait participé à la campagne présidentielle du leader des Insoumis en 2017 annonçait son soutien à la liste du RN (Rassemblement National), « la seule liste souverainiste qui met en avant l’indépendance de la France », selon lui, tout en précisant que seule Marine Le Pen l’avait « rassuré » sur les « questions sociales ». Surprenante pour certains, cette prise de position n’est en réalité nullement étonnante tant les programmes et les propositions de ces deux partis se ressemblent. L’anti-libéralisme est leur ADN, d’où leur haine envers l’Europe, l’Amérique, la mondialisation et le libre-échange qui seraient les causes du malaise français. Le libéralisme, drôle de coupable dans un pays qui est champion du monde des dépenses publiques et des prélèvements obligatoires ! Les similitudes entre les deux partis vont au-delà des prétendues « origines de nos malheurs économiques ». Leurs programmes pour les élections européennes visent la « justice », fiscale et sociale. La France est forcément la victime des autres qui auraient forcément mal agi : le terme de « justice » sous-entend une action injuste et incorrecte de la part des autres. Le RN par exemple propose que le « juste-échange » remplace le libre-échange. Selon ce parti, « La multiplication des accords de libre-échange de l’Union européenne avec tous les pays de la planète fait subir à notre économie une concurrence déloyale qui a déjà quasiment tué notre industrie et tuera demain notre agriculture ». Il faudrait « rétablir des protections douanières aux frontières de l’Europe », c’est-à-dire taxes, quotas et contingentement : des propositions qui ne feraient qu’achever ce qui reste de nos producteurs et autres viticulteurs dont le chiffre d’affaires est largement dépendant des exportations. Pour ce qui est de l’industrie, c’est bien l’État français, ses propres impôts, taxes et charges, sans oublier les syndicats, qui l’ont tuée ! Bizarrement, le RN se prononce en faveur d’une « baisse des impôts pour les Français » et contre une « harmonisation sociale européenne » afin de « préserver notre pouvoir d’achat ». Incongru alors que ce parti ne cesse de dénoncer le « dumping fiscal et social » et la baisse du pouvoir d’achat en France. Pour la FI, La France insoumise, il faut « mettre au pas la finance, en finir avec le dumping social et fiscal », « mettre fin au dumping et imposer l’harmonisation sociale par le haut grâce à une clause de non-régression des droits sociaux dans les pays les plus protecteurs » et « accorder la primauté au droit du travail sur le droit de la concurrence en cas de conflit y compris entre un droit du travail national et le droit de la concurrence européen. » Toujours les mêmes soucis de protectionnisme, en mettant « en place des écluses douanières dans l’UE par groupes de pays pour stopper les délocalisations internes à l’UE et obliger à l’égalisation sociale. » Comme le RN, ce parti veut « assurer la souveraineté alimentaire et le refus du modèle d’agro-business tourné vers l’export hors de l’UE ». Tout cela dans un grand souci écologique : pour le RN, « le libre-échange dérégulé est profondément anti-écologique », et pour la France Insoumise, il faut « mettre en place une planification écologique européenne » et sans attendre, dire « Stop au libre-échange, vive le protectionnisme solidaire ! ». « L’HUMAIN AU CŒUR DU COMBAT COMMUNISTE » ! IL FAUT OSER D’ailleurs, les mêmes soucis de « justice » se retrouvent dans les programmes du PCF et du PS. Ce dernier veut « défendre la construction d’un modèle social européen face à la mondialisation déloyale », « lutter contre les inégalités et réussir la transformation écologique ». Comme il va de soi, « les investissements seront massifs grâce à un budget de la zone euro » et la priorité sera accordée à l’industrie nationale. Pour le PCF, « l’écologie et l’humain sont au cœur du combat communiste » ! On pourrait en rire si ce slogan n’était pas une insulte et du mépris à l’égard des dizaines de millions de victimes du communisme… Le PCF demande de « rompre avec l’Europe de la concurrence, de l’austérité et du chômage. L’Union européenne doit investir dans la réponse aux besoins humains et écologiques. Au lieu de faire du dumping social, il faut une harmonisation des salaires entre les travailleur.ses européen.nes (sic) et entre les femmes et les hommes, harmonisation des droits sociaux par le haut en prenant comme référence le pays où le droit est le plus favorable. Il faut des mesures drastiques contre les délocalisations et un investissement dans les secteurs industriels stratégiques pour développer l’emploi et engager sérieusement la transition écologique. » VIVE LE « PROCUREUR COMMERCIAL EUROPÉEN » ! La liste Renaissance de LREM se veut en faveur de l’Europe, mais une Europe qui « protège dans la mondialisation ». Pour ce qui est de l’économie, les similitudes aves les autres partis sautent aux yeux : « Il faut créer un budget pour la zone euro avec trois fonctions (investissements d’avenir, assistance financière d’urgence et réponse aux crises économiques). » L’accès à ce budget sera conditionné au respect de règles communes en matière fiscale et sociale (pour éviter le dumping au sein de la zone euro). Il faut une « concurrence mondiale équitable, qui protège les entreprises européennes et le renforcement des instruments anti-dumping, qui doivent être plus dissuasifs et plus réactifs ». De même, il est question d’un « Buy European Act » qui n’ouvrirait les marchés publics européens qu’aux seules entreprises localisant au moins la moitié de leur production en Europe. Il y aurait même un « procureur commercial européen » ! Bien entendu, tout cela afin de créer une « Europe du développement durable et de l’écologie ». « DES BARRIÈRES ÉCOLOGIQUES » ET UN « HAUT COMMISSAIRE AU CLIMAT » Nobles projets qu’on retrouve aussi dans le programme des Républicains : une « Europe qui protège face à la mondialisation ». Pour la droite française, il faut « instaurer une barrière écologique, grâce à la mise en œuvre de droits de douane anti-pollution sur les produits importés de pays qui ne respectent pas nos normes environnementales ou sociales » et même « mettre en œuvre un Plan européen pour le climat, piloté par un Haut-Commissaire européen pour le climat et la biodiversité » ! Il faut aussi une « Europe qui défend nos entreprises, nos emplois et nos intérêts face aux géants de la mondialisation, une Europe qui renoue avec la préférence européenne et française pour nos entreprises (un Buy European Act, bien entendu !) », sans oublier de « faire cesser le dumping social au sein de l’UE ». Les taxes ne sont pas oubliées : il faut « mettre en place une taxe d’égalisation des géants extra-européens du numérique (dits « GAFAM » pour Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft), pour financer l’investissement public européen dans la recherche et l’innovation, notamment dans l’intelligence artificielle » et le budget européen de l’agriculture doit être pérennisé. Les programmes économiques pour l’Europe des partis français, c’est pratiquement du copié-collé ! Ils ne pensent qu’à protéger, quand outre-Atlantique ou en Asie on cherche surtout à innover et entreprendre. La question vient presque naturellement, d’ailleurs : pourquoi tous ces partis ne s’unissent-ils pas pour constituer une liste commune intitulée : Le Parti de la France antilibérale durable, équitable et bio à l’assaut de l’Europe ! — Sur le web
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Par Emmanuel Martin. Nombreux sont ceux qui critiquent la libéralisation économique en Afrique. Elle aurait apporté des inégalités là où les services publics bénéficiaient auparavant aux populations. Même si cette version est en réalité très optimiste sur la qualité des services fournis par ces monopoles publics, il n’en demeure pas moins qu’il faut prendre au sérieux ce mécontentement à l’endroit des libéralisations sur le continent. À bien des égards, comme la libéralisation politique, la libéralisation économique ne s’est pas opérée dans les règles de l’art. Il n’est ainsi pas étonnant que l’une comme l’autre aient déçu. Commençons par la première. Dans les années 90, après la chute du mur de Berlin, et sans doute aussi, pour ce qui est de l’Afrique francophone, après le discours de la Baule, nombre de pays africains se sont officiellement convertis à la démocratie pluraliste. Cette transition vers la démocratie a été largement de façade. Le mot magique était celui « d’élections », portées sur un piédestal, consacrées comme l’alpha et l’oméga de la démocratie pluraliste. Or, la démocratie c’est bien plus que des élections, notamment présidentielles. Pire, réduite à cette dimension, la démocratie se transforme inévitablement en tyrannie de la majorité. Les conflits dits « ethniques » pour mettre la main sur le pouvoir, et ainsi protéger et faire prospérer son clan ont été bien souvent la conséquence logique de cette vision étriquée et totalement tronquée de ce qu’est la démocratie. La vraie démocratie suppose par exemple une bonne dose de subsidiarité, c’est-à-dire une participation active des citoyens à la prise de décision communautaire d’abord au niveau le plus bas possible. En Afrique les communautés naturelles participent d’ailleurs traditionnellement de cette subsidiarité. Mais quand le processus décisionnel est centralisé au niveau d’un homme ou d’un clan qui détient le pouvoir à la capitale, la dynamique de la subsidiarité est cassée, et celle de la démocratie avec. Que ce pouvoir ait été acquis « par les urnes » ou pas ne change rien au problème. La démocratie c’est tout un ensemble d’institutions (au sens de « règles » ou « pratiques ») qui sont complémentaires. Ces institutions partent du domaine informel, comme les codes ou normes culturelles, pour finir dans le domaine très formel, comme celui des règles posées par la constitution par exemple. Idéalement, elles se renforcent les unes les autres pour donner vie à l’espace démocratique. Dans ce continuum institutionnel, les élections ne sont qu’un « moment ». Un aspect est absolument crucial tout au long de ce continuum pour y définir la pratique « démocratique » : la reddition des comptes et la transparence de ceux qui prennent des décisions collectives au nom des autres, ainsi que l’absence d’arbitraire ou, finalement, l’établissement de l’État de droit. La libéralisation politique de l’Afrique s’est faite quasiment sur une seule dimension : électorale. Hors de cela, la pratique politique est très largement restée l’héritière des vieux modèles despotiques agrémentés, notamment en Afrique francophone, d’un lourd système bureaucratique importé des anciens maitres coloniaux. Cela signifie qu’en définitive même les élections ne sont pas réellement opérées sérieusement. Elles sont là pour plaire aux grands partenaires internationaux – quand ceux-ci ne participent pas au tripatouillage, comme c’est sans doute le cas pour la France ! Il ne faut dès lors pas s’étonner que cette « démocratie unijambiste » n’ait pas encore donné les résultats escomptés. C’est à peu près la même chose pour la libéralisation économique. Pour être efficace et juste, et ainsi produire les effets que les théoriciens lui prédisent, elle doit aussi s’accompagner de pratiques complémentaires : concurrence effective, État de droit, justice efficace, facilité à faire des affaires pour que même les plus pauvres aient droit à poursuivre les opportunités économiques. En Afrique, les libéralisations se sont faites, comme d’ailleurs dans certains pays de l’Est, entre gros poissons appartenant aux cercles du pouvoir. Ils se sont partagés le gâteau des dénationalisations et des privatisations entre « copains », en excluant l’immense majorité de la population, notamment des entrepreneurs : il est certain que la condition de concurrence a pu difficilement être respectée. Concernant les pays européens en transition, le prix Nobel d’économie Milton Friedman disait souvent au début des années 90 qu’il fallait faire trois choses : « privatiser, privatiser et privatiser ». Une décennie plus tard il reconnaissait humblement : « J’avais tort. (…) Ce que nous voulons, c’est la privatisation et l’État de droit ». La libéralisation politique sans la vraie concurrence politique, sans la reddition des comptes et sans la subsidiarité, ce n’est pas de la démocratie mais du copinage. Exactement comme la libéralisation économique sans la vraie concurrence, sans des vrais prix et sans un climat des affaires qui permette à chacun d’entreprendre, ce n’est pas de l’économie de marché, mais une espèce de « capitalisme de copinage ». Dans les deux cas, la « façade » ne peut tenir bien longtemps avant que la pression populaire ne la fasse craquer. C’est d’ailleurs, fait assez rarement noté, une explication majeure – économique – du printemps arabe. — Sur le web.
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Paris, le 6 avril 2009 : Alors que s’ouvre aujourd’hui l’enquête publique sur le projet de terminal charbonnier à Cherbourg, Greenpeace dénonce l’aberration que représente cet investissement dans la filière du charbon, l’un des principaux responsable de la crise climatique actuelle, et demande son abandon. Le projet soumis à enquête publique consisterait à faire du port de Cherbourg une plate-forme de transbordement de charbon construite et exploitée par le groupe Louis Dreyfus Armateur et la Chambre de Commerce et d’Industrie de Cherbourg Cotentin. Des navires provenant des pays extracteurs, notamment de Colombie, vont décharger du charbon sur le port de Cherbourg, qui pourra en stocker jusqu’à 240 000 tonnes. Le charbon sera ensuite réexpédié par la mer vers les centrales thermiques anglaises. Ce sont 4 à 4,5 millions de tonnes de charbon qui devraient passer par Cherbourg chaque année. Un projet anachronique qui alimente une filière sale ! Un tel projet est totalement inadmissible dans la situation de crise climatique actuelle. Le charbon est en effet la source d’énergie la plus émettrice de CO2 : il est à l’origine de 30% des émissions mondiales de CO2. « Au lendemain des engagements de l’Union Européenne à réduire ses émissions de gaz à effet de serre d’au moins 20% d’ici 2020 et à la veille des négociations internationales cruciales sur le climat qui auront lieu en décembre à Copenhague, investir dans la filière du charbon est tout simplement incohérent » déclare Emilie Johann, chargée de campagne Climat pour Greenpeace France. Aujourd’hui plus de 50 projets de centrales électriques à charbon sont envisagés en Europe, ce qui montre le fossé qui sépare les engagements de la réalité. De même, dans le cadre du Grenelle de l’environnement, la France s’est engagée à mener une lutte exemplaire contre le dérèglement climatique. Et pourtant elle lance aujourd’hui un projet qui va alimenter la filière la plus émettrice qui soit ! Les 4 à 4,5 millions de tonnes de charbon qui transiteront annuellement par le port de Cherbourg, représentent l’équivalent de 10 à 11 millions de tonnes de CO2. « Le charbon est encore à l’origine de 25% des émissions de CO2 de l’Europe. Comment prendre au sérieux la volonté de la France de lutter contre les changements climatiques quand des investissements dans une filière aussi polluante, aussi émettrice en CO2 sont encore envisagés ? s’interroge Emilie Johann. Greenpeace demande au ministre d’Etat Jean-Louis Borloo de refuser l’autorisation du projet de terminal charbonnier. » De l’extraction à la combustion, la filière du charbon a des impacts environnementaux, sanitaires et sociaux terrifiants. L’extraction –souvent dans des pays en voie de développement- se pratique dans des conditions désastreuses. Les centrales émettent du mercure, du dioxyde de sulfure en plus des quantités astronomique de CO2 partout dans le monde. A Cherbourg, ce terminal va non seulement occasionner des nuisances par le biais des poussières générées par les millions de tonnes de charbon stockées et transbordées, mais il va surtout perpétuer un système énergétique suranné. « Avec ce projet de terminal, aujourd’hui, c’est un bond 50 ans en arrière pour Cherbourg et la France en général ! », s’indigne Emilie Johann. Un vrai débat public ! L’enquête publique sur le projet de terminal charbonnier sera ouverte du 6 avril au 6 mai. Elle permet aux citoyens de s’informer sur le projet et de donner son avis. Greenpeace souhaite qu’elle soit le lieu d’un véritable débat public et appelle les citoyens de Cherbourg et Tourlaville à témoigner de leur opposition à ce projet. Greenpeace appelle le commissaire enquêteur à mettre en place un espace de débat public où chaque citoyen, élu, représentant associatif pourra s’exprimer. La crise climatique nous impose de changer de paradigme, et ce dès aujourd’hui. Il est prouvé que les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique pourraient créer des millions d’emplois non délocalisables en France. Ce sont les seules alternatives crédibles aux énergies fossiles qui permettraient de réduire de manière radicale les émissions de CO2. L’arrêt du projet de terminal charbonnier de Cherbourg est une priorité de Greenpeace en 2009.
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Virus de la tomate, nématode du pin ou capricorne asiatique des agrumes... Les fléaux émergents menaçant les cultures se sont multipliés ces derniers temps en Europe, en raison principalement du changement climatique et de la mondialisation du commerce. "On est dans une situation de plus en plus préoccupante sur la santé des végétaux", a déclaré Roger Genet, directeur général de l'agence de sécurité sanitaire Anses, lors d'un point presse au salon de l'agriculture. "On avait jusqu'à l'année dernière trois émergences majeures", a-t-il rappelé : le nématode du pin, un ver microscopique responsable de dépérissements chez les conifères, qui menace la forêt des Landes ; Xylella Fastidiosa, une bactérie célèbre pour s'attaquer aux oliviers notamment en Italie et repérée sur d'autres plantes dans le sud de la France ; et la bactérie du dragon jaune, qui décime les agrumes, déjà implantée dans une partie de l'outre-mer. Et "depuis 2019, on a trois émergences supplémentaires", a poursuivi Roger Genet. L'Anses place dans cette deuxième vague la mouche des fruits, déjà identifiée sur le territoire français ; la maladie de Panama, provoquée par un champignon et susceptible d'avoir un impact important sur la production de bananes ; et le tout récent virus de la tomate, apparu dans le Finistère. "Quand on a des crises sur les végétaux, on n'a pas d'antibiotiques, la solution, c'est l'éradication et empêcher les introductions, a souligné Roger Genet. C'est l'intensification des échanges et le changement climatique qui font qu'il y a un certain nombre de ravageurs qui s'implantent durablement." C'est pour l'ensemble de ces raisons que l'Organisation des nations unies a proclamé 2020 année internationale de la santé des végétaux. A part l'éradication, "pour les virus, il n'y a rien à faire", a confirmé François Luro, généticien à l'Institut français de recherche Inrae, présent au salon. L'accent est donc mis sur ma prévention. "Quand on interdit aux gens de ramener [de vacances] des fruits, des légumes, c'est vraiment pour protéger nos productions et l'environnement", rappelle Roger Genet. "Les organismes nuisibles pour la santé des végétaux sont des facteurs importants de pertes de production, mais sont également porteurs de risques très importants pour la biodiversité dans le monde", a souligné Philippe Reignault, directeur de la santé des végétaux à l'Anses. D'où la nécessité, en l'absence de remèdes simples et efficaces, d'être plus vigilant que jamais pour anticiper les crises et permettre l'éradication des différents fléaux potentiels. Concernant le virus de la tomate, le premier foyer a ainsi été confirmé dans le Finistère un peu moins de deux semaines après une alerte de l'Anses. "Cette alerte a été vraiment importante pour nous permettre d'être en veille et détecter rapidement la présence du virus sur le territoire, d'avoir tous les éléments nécessaires pour que les mesures d'éradication soient déployées le plus rapidement possible par les autorités", a estimé Philippe Reignault. "Ça nous inquiète, mais en même temps, ce sont des choses qu'on connaît et qu'on sait gérer dans le temps", a déclaré Laurent Bergé, président de l'AOP Tomates et concombres de France. Il rappelle que d'autres virus ont déjà touché la tomate et que la profession s'en est remise, même si le dernier en date semble particulièrement virulent. "La priorité, c'est de rester la tête froide et on fera évoluer notre plan de surveillance, selon la progression du virus", a-t-il ajouté, espérant toutefois qu'on ne découvre pas d'autres foyers. Trois autres exploitations font l'objet de tests et les doutes n'ont à ce jour pas été levés, selon l'Anses. Le virus de la tomate peut infecter jusqu'à 100% des plantes sur un site de production, ce qui le rend redoutable pour les cultures à haute densité de plantation comme les cultures sous serre. En revanche, il n'a pas d'impact sur l'homme.
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Dans un nouveau rapport, nous révélons les liens qu’entretiennent des multinationales européennes et américaines avec des entreprises d’exploitation forestière qui développent leurs activités dans l’une des plus vastes forêts primaires de la région d’Arkhangelsk, au nord-ouest de la Russie. Auchan, Nestlé, Pepsi ou McDonald’s : quand la destruction des forêts approvisionne les grandes multinationales Depuis 2000, la forêt de Dvinsky a perdu 300 000 hectares de forêts intactes – une surface plus grande que celle du Luxembourg. Les arbres de cette forêt terminent en papier toilette ou en emballages qui sont vendus dans les supermarchés du monde entier. Les trois quarts de la forêt de Dvinsky sont aujourd’hui occupés par les concessions de trois grandes sociétés : Pomor Timber, Arkhangelsk Pulp and Paper Mill et Titan (qui sont partenaires) et Region-Les LLC sont les principales entreprises impliquées dans la récolte et le commerce du bois issu de cette forêt. Des exploitants qui se prévalent parfois d’une gestion “durable” de la forêt alors qu’ils contribuent activement à sa destruction. Parmi les entreprises citées dans ce rapport pour leurs liens avec la forêt de Dvinsky, on retrouve le géant suédois du papier Arctic Paper, bien connu du monde de l’édition, le finlandais Stora Enso, qui possède notamment une filiale française, l’irlandais Smurfit Kappa pour le secteur des emballages ou encore le suédois SCA pour les produits d’hygiène. En France, Greenpeace a déjà interpellé des entreprises du secteur du bois d’aménagement et de construction telles que Protac Ouest ou le Groupe ISB. Mais d’autres grands groupes, comme Nestlé, PepsiCo, McDonald’s ou encore Auchan, impliqué à travers sa filiale ukrainienne, ont un rôle important à jouer dans la protection de la forêt de Dvinsky. Greenpeace demande en effet à ces sociétés d’exiger de leurs fournisseurs une traçabilité complète des matières premières utilisées dans leurs produits, ainsi qu’une cartographie précise des concessions détenues par les opérateurs forestiers auprès desquels elles s’approvisionnent, directement ou indirectement. Elle doivent également veiller à ce que les droits des peuples autochtones qui vivent dans cette région soient respectés. Le cas échéant, Greenpeace demande à ces entreprises de changer de fournisseurs, afin de ne plus participer, de près ou de loin, à la destruction des paysages forestiers intacts de la forêts Dvinsky. Les forêts du Grand Nord sous-protégées Les paysages de forêt boréale qui entourent la région subarctique, également connue sous le nom de forêts du Grand Nord, représentent environ un tiers de la surface forestière qui persiste sur la planète. Pourtant, seulement 2,8 % des forêts du Grand Nord sont officiellement protégées, contre 27 % des forêts tropicales et 11 % des forêts tempérées. En 2011, les autorités régionales avaient prévu de créer la réserve de la forêt de Dvinsky. Cette zone protégée devait couvrir près des deux tiers de l’un des plus grands paysages forestiers intacts qui persistent en Russie, s’étendant sur 835 000 hectares et abritant des habitats essentiels à plusieurs espèces menacées. Malheureusement, les négociations politiques autour de la création de cette zone protégée sont entravées par les sociétés d’exploitation forestières qui possèdent des concessions à l’intérieur des limites envisagées. En décembre 2016, Titan et APPM ont publié une déclaration publique commune en faveur de la réserve, en précisant toutefois que les frontières proposées devaient être renégociées. La société Pomor Timber est quant à elle fermement opposée à la création de la réserve. Pour autant, ce sont aux autorités politiques de prendre leurs responsabilités, notamment au gouverneur de la région d’Arkhangelsk, à qui revient la décision finale. L’année 2017 a été déclarée année des aires protégées en Russie. Si le gouvernement russe veut vraiment mettre en place de nouvelles aires protégées cette année, il devrait sans plus attendre passer des paroles aux actes et protéger intégralement cette forêt. Une urgence écologique Entre 2000 et 2013, le taux de perte des paysages forestiers intacts des forêts du Grand Nord s’élevait à environ 2,5 millions d’hectares par an. Plus de la moitié de cette destruction a lieu en Russie. L’exploitation forestière de la forêt primaire se poursuit alors que la Russie s’est engagée à prendre les mesures nécessaires pour atteindre les objectifs d’Aichi pour la biodiversité, notamment l’objectif n°5 selon lequel « d’ici à 2020, le rythme d’appauvrissement de tous les habitats naturels, y compris les forêts, est réduit de moitié au moins et si possible ramené à près de zéro, et la dégradation et la fragmentation des habitats sont sensiblement réduites. » La protection des paysages forestiers intacts est un enjeu crucial car ils soutiennent l’ensemble de l’écosystème local (y compris les grands prédateurs), stockent de grandes quantités de carbone et résistent mieux que les autres forêts aux changements climatiques.
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Poursuite de la série, pour changer un peu de la crise économique : le désormais classique point météo mensuel… Bilan mensuel pour mars 2013, que je commenterai peu, les images parlant d’elles-mêmes… En France Analyse Météo-France pour Mars 2013 Source : Météo France « Après un hiver maussade, tout particulièrement sur la moitié nord du pays, le mois de mars s’est révélé agité, plus froid et moins ensoleillé que la normale. » « La température moyenne est de 1 à 3 °C inférieure aux normales sur la moitié nord du pays et proche de la normale sur la moitié sud. Moyennée sur la France et sur l’ensemble du mois, la température est inférieure de 1.5 °C à la normale. » « De manière générale sur la France, ce mois de mars est le plus froid observé depuis 25 ans mais reste loin derrière les mois de mars 1987 (-2.5 °C), 1984 et 1985. » « Le vent a été globalement discret ce mois de mars et particulièrement absent sur toute la moitié nord du pays. » « L’ensoleillement a été partout déficitaire, de 20 à 40 % sur le nord du pays et la Corse. Seul le Sud-Ouest a bénéficié d’un ensoleillement proche des valeurs de saison. L’hiver joue les prolongations » Pour autant, le cumul de mars 2013 ne présente aucun caractère exceptionnel par rapport aux années passées : 2008, 2006 et 2001 ont été bien plus arrosées. MF : « • La pluviométrie, très contrastée géographiquement, est supérieure de près de 25 % à la normale sur la France. De nombreux passages perturbés se sont succédé au cours du mois et un épisode neigeux tardif est survenu du 11 au 14 mars concernant la quasi-totalité du pays, avec une intensité exceptionnelle en Normandie. » En conséquence, on a au niveau des précipitations efficaces (= eau disponible pour l’écoulement et la recharge des nappes) : « • Le cumul des précipitations efficaces depuis le 1er septembre 2012 est excédentaire de 25 à 50 % sur un vaste quart nord-ouest à l’exception du nord du Finistère, ainsi qu’au sud de la Garonne, sur la façade est du pays et sur la Corse. L’excédent atteint même par endroits 1,5 à 2 fois la normale sur le littoral du Nord-Pas-de-Calais, l’extrême sud-est et la Corse, les Pyrénées centrales et occidentales, du nord de Poitou-Charentes aux Pays de la Loire. Le cumul dépasse 750 mm sur l’ouest des Pyrénées, la Savoie, le Jura et les Vosges. En revanche, du pourtour du golfe du Lion au sud de l’Auvergne, ainsi que des Ardennes à la Moselle, le cumul de précipitations efficaces est légèrement déficitaire et ne représente que 75 à 90% de la normale. Sur le reste du pays, le cumul est conforme à la normale. » « • Au 1er avril 2013, les sols superficiels sont proches de la saturation sur la quasi-totalité du pays. Ils restent toutefois plus secs localement sur le nord-ouest de la Haute-Loire, le centre du département du Puy-de-Dôme, le long de la côte aquitaine, en Camargue et sur l’agglomération parisienne. L’humidité des sols est à l’échelle de la France conforme à la normale. On observe toutefois un léger excédent de l’ordre de 10 à 30 % de la Vienne au Loir-et-Cher, du sud de l’Aquitaine à Midi-Pyrénées, en Languedoc-Roussillon, Provence et Côte d’Azur. Les sols sont très saturés sur l’est de l’Hérault avec un excédent de plus de 50 %. » « Situation du niveau des nappes Le niveau des nappes au 1er avril 2013 est hétérogène d’une région à l’autre. La très grande majorité des réservoirs (89%) affichent un niveau normal à supérieur à la normale. Les secteurs où la situation est favorable sont très généralisés sur l’ensemble du territoire. La situation des nappes par rapport au début d’année confirme que la période annuelle de recharge des nappes s’est prolongée de manière significative jusqu’à fin mars. Avec des précipitations marquées en automne, durant tout l’hiver et même en ce début de printemps, on observe désormais, avant la période de reprise de la végétation, une situation des niveaux de nappes très favorable pour envisager de manière sereine les situations futures. Tendance d’évolution du niveau des nappes En ce début de période printanière, après une période hivernale de recharge 2012 / 2013 très conséquente, on note, sur l’ensemble du territoire, le maintien d’une tendance d’évolution des nappes à la hausse pour plus du tiers des nappes (39%). Une proportion croissante des niveaux s’oriente cependant, par rapport à février, vers la stabilité (28%) ou est déjà orientée à la baisse (33%). On s’oriente désormais, en cette fin de période de recharge hivernale, vers la période habituelle de bascule avec, certes, une grande proportion de points encore orientés à la hausse mais déjà les premiers signes de stabilisation des niveaux, voire de baisse. Les précipitations de mars ont encore favorisé la recharge des nappes sur tout le territoire mais le climat de printemps s’installe avec, progressivement, un ralentissement notable du remplissage des nappes, ce qui est tout à fait normal à cette période de l’année. » En Europe Températures moyennes du mois : Anomalies de température du mois = différences par rapport à la moyenne historique : Températures moyennes des 3 derniers mois : Anomalies de température des 3 derniers mois : Précipitations moyennes du mois : Anomalies de précipitations du mois : Précipitations moyennes des 3 derniers mois : Anomalies de précipitations des 3 derniers mois : Aux États-Unis Anomalies de température du mois : NB. : 2°F = 1,1 °C Les évènements marquants ont été les suivants : Au niveau géographique national : Et si on regarde sur les 12 derniers mois : Cette fois, le record historique est battu, les États-unis vivent l’année la plus chaude des 117 dernières, et donc de leur histoire… C’est donc aussi le cas de beaucoup d’États : À lire sur le bulletin américain de la NOAA Dans le Monde Tout d’abord, voici une synthèse des évènements du mois, par la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration, agence gouvernementale américaine) : Elle est malheureusement en anglais, mais bon, chez Météo-France, on ne trouve presque aucune donnée pertinente accès libre, alors avant qu’ils s’occupent du Monde… A contrario, mention très spéciale à la NOAA et à son National Climatic Data Center, pour l’immense qualité des informations. Le bilan du mois est le suivant : À lire sur le bulletin global de la NOAA Anomalies de température du mois : Mars 2013 a été le 10e mois de mars le plus chaud sur la Planète (+ 0,80 °C par rapport à la moyenne) depuis 1880… On assiste ainsi à un bouleversement des températures sur la planète. Il a fait un peu moins chaud en France (out en étant largement supérieurs aux moyennes), mais beaucoup plus chaud aux États-Unis qui battent des records. Le réchauffement climatique doit s’analyser globalement, pas localement. En effet, il se peu que les modifications induisent refroidissent certaines zones. Par exemple, petit rappel géographique : la France est à la même latitude que le Canada, et Paris est bien plus au Nord que les grandes villes canadiennes : S’il fait bien plus chaud chez nous, c’est grâce au flux de chaleur apporté par le courant maritime du Gulf Stream ; s’il était perturbé, il pourrait ainsi y avoir des conséquences pénibles durant certaines saisons ici. Voici la situation de la banquise arctique par rapport aux années précédentes : Anomalies de précipitations du mois (en mm de précipitations) : Anomalies de précipitations du mois (en % par rapport à la moyenne): Météo Solaire Je rappelle que les billets de l’étude approfondie du Soleil et de ses cycles réalisée dans le cadre du dossier sur le Réchauffement Climatique sont disponibles ici : Voici la carte des prévisions du cycle solaire pour les mois à venir : Le pic du cycle 24 est actuellement estimé par la NASA à 66 taches solaires par jour, à l’automne 2013. (rappel : prévision 12/2011 : 96 taches/j en février 2013 ; prévision 02/2012 : 59 taches/j début 2013 ; 08/2012 : 60 taches/j au printemps 2013 ; fin 2012 : 73 taches/j à l’automne 2013) À suivre le mois prochain ! 🙂 P.S. : Les archives de ce point Météo sont ici : point météo mensuel
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Avec la décrue, commence l'estimation des dégâts. Des pluies exceptionnelles, tombées sur des sols saturés d'eau, ont provoqué en janvier la crue de nombreux cours d'eau, notamment de la Seine, de la Marne et de l'Yonne, mais aussi du Rhône et de la Saône. Ce phénomène a entraîné de nombreuses inondations. La Fédération française de l'assurance (FFA) considère que ces inondations ont provoqué entre 150 et 200 millions d'euros de dégâts assurés, selon une première estimation publiée ce jeudi. Le nombre des sinistres liés à cette catastrophe naturelle est estimé entre 25 000 et 30 000, a précisé la fédération dans un communiqué. Mercredi, le gouvernement a annoncé que 275 communes seraient reconnues en état de catastrophe naturelle, précisant que les dossiers de 156 autres communes avaient été ajournés, dans l'attente d'expertises complémentaires. Une nouvelle réunion est prévue le 6 mars. "La reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle va permettre aux assurés ayant souscrit une assurance dommages pour leurs biens (logement, véhicule, etc.) d'être indemnisés des conséquences de la crue", souligne la fédération. "Les assureurs accepteront les déclarations de sinistres au-delà du délai réglementaire de 10 jours à partir de l'arrêté ministériel", poursuit la FFA, qui "encourage chaque sinistré à contacter sans tarder son assureur afin de pouvoir bénéficier rapidement d'un accompagnement ainsi que d'avances sur indemnisation selon les besoins". Des représentants régionaux de la profession ont été désignés dans les départements touchés et ont été mis à la disposition des préfectures et des mairies pour participer aux cellules de crise et tenir des permanences d'information pour les assurés, est-il expliqué.
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New York en alerte pollution avec les fumées provoquées par les incendies de l’Ouest américain New York et plusieurs régions de l’est des États-Unis et du Canada ont été couvertes d’un voile gris au goût de fumée, à cause des incendies qui ravagent l’ouest américain. New York et plusieurs régions de l’est des États-Unis et du Canada ont été mardi 20 juillet couvertes d’un voile gris au goût de fumée, causé par des incendies dans l’Ouest américain. Alerte qualité de l’air Les services de protection de l’environnement de l’État de New York ont émis pour l’ensemble de la journée une alerte à la qualité de l’air, systématique dès lors que sont attendus des taux de concentration de particules fines supérieurs à 35 microgrammes par mètre cube. Selon un spécialiste de ces services, il n’est pas rare que des fumées d’incendies venus de l’ouest atteignent la région new-yorkaise, mais elles restent généralement suffisamment haut dans l’atmosphère pour ne pas affecter la qualité de l’air. La fumée est cette fois plus basse que d’habitude, a-t-il indiqué. Des incendies toujours en cours dans l’Ouest Ce phénomène devait cependant disparaître mercredi, avec l’arrivée attendue d’un front froid sur la région new-yorkaise, selon un porte-parole du service météorologique national américain, le National Weather Service. Plusieurs gros incendies ravagent depuis quelques jours l’ouest des États-Unis – notamment en Californie, dans le Nevada et dans l’Oregon, où sévit le dangereux Bootleg Fire – alors même que la saison des feux ne fait que commencer. Au Canada, plus de 2 000 personnes ont été évacuées ces derniers jours dans la province de l’Ontario, la plus peuplée du pays, et plus de 200 feux étaient actifs dans cette province et celle, voisine, du Manitoba, selon des chiffres des autorités mardi.
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La science climatique officielle dénie au soleil toute influence sur le climat : en effet les variations de l’irradiance solaire seraient insuffisantes pour expliquer celles de la température qui ne peuvent être expliquées que par l’augmentation la concentration du CO2 dans l’atmosphère. Mais l’observation (et le bon sens) suggèrent que les variations de température sont un phénomène multi causal. Rattacher le réchauffement à une cause unique (le CO2) en ignorant systématiquement l’évolution du soleil, (mais aussi des nuages, des océans, des rayons cosmiques, etc.) est réducteur. Des scientifiques travaillent d’ailleurs sur l’influence des cycles solaires sur le climat. Nous faisions récemment état sur ce site d’une publication de La Royal Astronomical Society (juillet 2015) selon laquelle le 26 e cycle du soleil (2030-2040) marquera une réduction de l’activité solaire de 60% réunissant ainsi les conditions d’un nouveau “minimum de Maunder” (1645-1715). Un article récemment publié sur le site Wattsupwiththat fait le point sur cette question. Nous en fournissons ci-dessous une traduction. Le texte ci-dessous est la traduction d’un article publié par Anthony Watts le 18 Mars 2018 sous le titre Approaching ‘grand solar minimum’ could cause global cooling. Un faisceau d’indices montre que le cycle solaire 25 pourrait inaugurer l’ère d’un nouveau « grand minimum » solaire. Depuis la chute brutale de l’activité magnétique du soleil en octobre 2005, l’activité solaire a nettement faibli, le cycle 24 étant le plus faible depuis plus de 100 années. Champ magnétique Interplanétaire (Source NOAA Space Weather Prediction Center) Cycle solaire 24 (source NOAA Space Weather Prediction Center) Le cycle 24 marque le début d’un affaiblissement des cycles solaires depuis 1980 : Observations quotidiennes du nombre de taches solaires depuis le 1er janvier 1900 selon le Centre d’analyse de l’influence des données solaire (SIDC). La fine ligne bleue indique le nombre quotidien de taches solaires, tandis que la ligne bleue foncée indique la moyenne annuelle courante. La récente faible activité des taches solaires se manifeste clairement par les faibles valeurs récentes de l’irradiance solaire totale. (Source de données: WDC-SILSO, Observatoire royal de Belgique, Bruxelles. Dernier jour affiché: 28 février 2018. Dernière mise à jour du schéma: 1er mars 2018 – Crédit climate4you.com) Selon Paul Dorian, météorologue au Centre Vencore, « tout indique que le prochain minimum solaire qui devrait commencer en 2019 sera encore plus faible que le dernier qui était déjà le plus faible depuis près d’un siècle ». Certains scientifiques prédisent ainsi nouveau grand minimum solaire, avec le prochain cycle 25 qui pourrait être suivi de cycles encore plus bas. Une étude publiée dans la revue Earth system dynamics prévoit une baisse de l’activité solaire évoluant vers les conditions d’un Grand (ou Super) minimum pour la période à venir (2050-2250). Simon Constable, éditorialiste au Wall Street Journal écrit dans un article intitulé How Activity On The Sun Could Change The Economy publié par Forbes le 13 mars 2018 : Supposons que nous entrions dans un nouveau grand minimum de Maunder, cela signifierait une période de refroidissement global…cela aurait de lourdes conséquences sur l’économie, provoquant de mauvaises récoltes et une augmentation de la consommation d’énergie pour le chauffage…après une période où l’offre des denrées agricoles comme celle de l’énergie a été abondante, ce changement sera probablement un choc pour de nombreuses populations et pour l’économie mondiale dans son ensemble.
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Nantes. Des lycéens marchent de nouveau pour le climat La jeunesse se mobilise à Nantes, ce vendredi 24 septembre, pour alerter sur les effets du réchauffement climatique. Le rendez-vous, donné à 14 h, au Miroir d’eau, rassemble 150 personnes au lancement de la marche. La semaine dernière, ils organisaient, à Nantes, un carnaval pour alerter sur l’urgence sociale et climatique. Ce vendredi 24 septembre, environ 150 personnes se mobilisent de nouveau et organisent une marche pour le climat. Le rendez-vous était donné, à 14 h, au Miroir d’eau à Nantes. À 15 h 15, les manifestants organisent un sit-in devant la préfecture. Pendant quinze minutes, les voitures doivent faire demi-tour : les jeunes libèrent la route à 15 h 30. 15 h 45. Soixante-dix manifestants sont désormais devant la mairie de Nantes. Renz, co-fondateur de l’ex maison du peuple précise : « On demande à la Ville de nous mettre à dispo des bâtiments. Si on veut faire changer les choses pour le social et l’écologie, il nous faut un lieu pour nous rassembler, c’est indispensable. » Les manifestants devraient rejoindre le rassemblement prévu devant la mairie par les membres de l’ex-Maison du peuple, qui s’était installée dans les locaux d’un ancien collège privé, rue du Chapeau-Rouge, à Nantes, avant d’en être expulsée en juillet. Objectif : rappeler le besoin d’hébergement d’urgence.
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Les épisodes caniculaires de l'été 2019 ont marqué les esprits. Sans doute faudra-t-il s'y habituer. Qu'il s'agisse de canicule, de sécheresse ou de pluies, déjà plus intenses et plus fréquents, les extrêmes météorologiques des étés de l'hémisphère nord vont aussi durer plus longtemps, même avec un réchauffement de la planète limité à +2 °C, selon une étude publiée lundi. "Les événements extrêmes sont généralement analysés en terme d'intensité et de fréquence, mais c'est souvent leur persistance qui provoque les effets les plus graves", notamment sur la santé humaine et sur l'agriculture, souligne cette étude parue dans la revue Nature Climate Change. Les chercheurs se sont donc penché sur les risques que ces périodes de vagues de chaleur ou de précipitations s'allongent, notamment dans les zones tempérées de l'hémisphère Nord. "Si le monde se réchauffe de +2 °C par rapport aux niveaux pré-industriels, nous pourrions voir un changement majeur des conditions météo d'été", a commenté Peter Pfleiderer, du centre de recherche Climate Analytics. Selon l'étude, dans un monde à +2 °C, la probabilité de canicules de plus de deux semaines devrait augmenter de 4 % en moyenne, avec des risques encore plus importants dans le Nord de l'Asie, le centre de l'Europe et l'est de l'Amérique du Nord. La probabilité de persistance de périodes à la fois chaudes et sèches est similaire, mais avec des pics régionaux importants, jusqu'à 20 % dans l'est de l'Amérique du Nord. Les risques d'une période de sept jours de précipitations importantes augmentent eux de 26 %, faisant peser des menaces d'inondations. "Nous pouvons prévoir des impacts de plus en plus importants des événements météo extrêmes pendant l'été, mais nos recherches montrent qu'en limitant le réchauffement à +1,5 °C, comme prévu dans l'Accord de Paris sur le climat, les réduiraient considérablement", a noté Carl-Friedrich Schleussner, de Climate Analytics. "Ayant à l'esprit le fait qu'avec le rythme actuel de réductions des émissions [de gaz à effet de serre], le monde se dirige vers +3 °C, notre étude souligne le besoin urgent d'action", a-t-il ajouté. L'accord de Paris de 2015 vise à limiter le réchauffement à +2 °C par rapport à l'ère pré-industrielle, voire à +1,5 °C. Mais le monde s'est déjà réchauffé de +1 °C, entraînant déjà une augmentation des canicules, sécheresses ou tempêtes. Et les signes d'une persistance plus longue de ces événements sont déjà là, note l'étude. Par exemple, l'Europe a vécu en 2018 une période chaude et sèche particulièrement longue, d'avril à septembre, interrompue par de brèves périodes de rafraichissement et de pluie, entrainant notamment une baisse des récoltes de blé en Allemagne de 15 %, selon les chercheurs. Et au printemps 2016, trois périodes rapprochées de plusieurs jours consécutifs de pluies avaient contribué au débordement de la Seine à Paris.
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Google et YouTube coupent les vivres à la désinformation sur le réchauffement climatique. La plateforme n’interdit pas seulement les publicités mensongères, elle empêche aussi les créateurs de contenus de la mouvance climatosceptique de récolter des recettes publicitaires. Google et YouTube ont durci leur règlement jeudi 7 octobre contre les publicités et les contenus qui nient le réchauffement climatique et ses causes, en adoptant une mesure plus agressive que d’ordinaire sur les réseaux sociaux contre ce type de désinformation. Le numéro un de la publicité numérique et son service de vidéos interdisent désormais les publicités et la monétisation des contenus qui « contredisent le consensus scientifique bien établi autour de l’existence et des causes du changement climatique », indique une mise à jour des règles pour les annonceurs. [...] Le règlement s’applique aux messages qui définissent le changement climatique comme une affabulation ou une arnaque, ceux qui nient que le climat est en train de se réchauffer sur le long terme ou que les émissions de gaz à effet de serre et l’activité humaine contribuent à cette réalité. [...] En janvier 2020, une ONG américaine, Avaaz, avait accusé YouTube d’orienter des millions d’usagers vers des vidéos niant le changement climatique. Les plateformes sont régulièrement accusées de favoriser les contenus qui suscitent des réactions émotionnelles fortes, pour susciter plus de trafic à convertir en recettes publicitaires. La plateforme avait répondu qu’elle faisait son maximum pour réduire le nombre de contenus problématiques, tout en précisant qu’elle ne censurerait pas ceux qui n’enfreignaient pas ses règles. [...]
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Le Protocole de Montréal, un accord international signé en 1987 pour empêcher les chlorofluorocarbones (CFC) de détruire la couche d’ozone, a peut-être été le premier traité international à ralentir le réchauffement climatique. Les chlorofluorocarbures ou CFC sont des gaz à effet de serre beaucoup plus puissants que le CO2. Ces gaz appartiennent à la famille des halocarbures, qui ont eu de nombreuses utilisations, notamment comme propulseurs dans les bombes aérosols ou liquides réfrigérants. Ce sont les principales sources de l’appauvrissement de l’ozone stratosphérique sans précédent observé à la fin du 20e siècle. Suite à la découverte du « trou » dans la couche d’ozone au milieu des années 1980, le Protocole de Montréal a été signé en 1987 pour réduire puis éliminer progressivement les substances responsables de la perturbation. Estimation des émissions de CFC-11, -12, -113 et CH3CCl3 de 1978 à 2011. Les estimations des CFC de 2005 à 2011 sont des projections (non basées sur les données déclarées). Source : Rigby et al 2013/Atmos. Chem. Phys. Le protocole a permis d’entamer une réduction des concentrations atmosphériques de CFC et les premiers signes de récupération sont apparus au début du 21e siècle. L’ozone devrait retrouver ses niveaux du début de 1970 quelque part entre 2040 et 2070. La plupart des études à ce jour se sont concentrées sur les impacts climatiques des hydrocarbures halogénés (dont les chlorofluorocarbures) via les changements dans l’ozone stratosphérique. Le refroidissement stratosphérique inférieur a provoqué des changements dans la circulation troposphérique, avec de nombreux impacts climatiques associés au Pôle sud et sous les tropiques. En revanche, peu de recherches se sont concentrées sur les impacts climatiques en dehors de l’appauvrissement de la couche d’ozone. S’ils sont beaucoup moins abondants que le dioxyde de carbone, les chlorofluorocarbures sont des gaz à effet de serre très puissants. Sur 20 ans, le potentiel de réchauffement des CFC-11 est 7000 fois plus important que le CO2, celui des CFC-12 est 11 000 fois supérieur. Leur durée de vie est 45 et 100 ans, respectivement. Il s’avère que le Protocole de Montréal a non seulement sauvé la couche d’ozone mais il a également atténué une fraction substantielle du réchauffement climatique. D’après le dernier rapport du GIEC, la contribution des gaz concernés par le Protocole de Montréal représentait en 2011 environ 11% du forçage radiatif des gaz à effet de serre. La part des CFC dans le forçage total a été particulièrement importante dans la seconde moitié du 20è siècle avec un pic dans les années 1990. Sans le protocole de Montréal, les concentrations CFC auraient poursuivi leur augmentation. Une étude publiée en décembre 2019 dans Environmental Research Letters montre que grâce au protocole, les températures mondiales seront d’ici le milieu du 21e siècle nettement plus basses qu’elles ne l’auraient été sans maîtrise des CFC. Pour le dire, les auteurs de l’article ont comparé le scénario RCP8.5 du GIEC (forte croissance des émissions de CO2) avec et sans protocole. Au milieu du siècle, la Terre sera – en moyenne – au moins 1°C plus froide qu’elle ne l’aurait été sans l’accord. L’atténuation est encore plus grande dans des régions comme l’Arctique, où le réchauffement évité atteindra de 3°C à 4°C. Variation de température selon différents scénarios de forçage pour les années 2041-2060. (a) Variation des températures au milieu du siècle dans le scénario de maintien du statu quo du RCP8.5 par rapport à une situation de référence de 1951–1980, (b) Différence entre le scénario sans protocole et le scénario RCP8.5, montrant le réchauffement évité dans le cadre du Protocole de Montréal. (c) Estimation des effets des CFC uniquement et (d) de l’ozone uniquement dans les simulations sans protocole. Source : Rishav Goyal et al 2019/IOP. Le Protocole de Montréal aurait un impact beaucoup plus important sur le réchauffement climatique que l’Accord de Kyoto. D’après les auteurs de l’étude, les mesures prises dans le cadre de l’Accord de Kyoto, spécifiquement conçu pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, ne feront baisser les températures que de 0,12°C au milieu du siècle, contre 1°C d’atténuation liée au Protocole de Montréal. Pour obtenir leurs résultats, les chercheurs ont modélisé le climat mondial selon deux scénarios de chimie atmosphérique – l’un avec et l’autre sans que le Protocole de Montréal ne soit adopté. Ils ont ensuite étendu ces simulations à l’avenir en utilisant des estimations prudentes pour les émissions de CFC non atténuées – fixées à 3% de croissance par an. Cette hausse retenue est qualifiée de prudente par les auteurs de l’article car c’est beaucoup moins que les taux de croissance de CFC observés au moment de l’établissement du Protocole de Montréal. Comme on l’a vu, en moyenne mondiale, d’ici le milieu de ce siècle, l’étude estime qu’environ 1°C de réchauffement sera évité grâce au Protocole de Montréal. La réduction des CFC contribue à ~ 1,4°C de ce réchauffement évité, l’appauvrissement de la couche d’ozone compensant le réchauffement de ~ 0,3°C et les substituts de CFC contribuant à un réchauffement de ~ 0,1°C d’ici 2050. Séries chronologiques des anomalies simulées de température mondiale par rapport à la moyenne de 1951–1980. Les lignes noires et rouges pleines représentent respectivement le scénario RCP8.5 et le scénario sans protocole. La ligne bleue continue représente le scénario dans lequel l’ozone s’épuise davantage dans le futur tandis que les concentrations de CFC diminuent. Source : Rishav Goyal et al 2019/IOP. Le succès du Protocole de Montréal dans l’atténuation du changement climatique est encore plus frappant lorsqu’on se concentre sur les domaines régionaux. Par exemple, un réchauffement a déjà été évité localement dans certaines portions de l’Amérique du Nord, de l’Afrique, de l’Eurasie et de l’Arctique. Au milieu du siècle, le réchauffement évité sera globalement d’un degré environ, voir plus localement. Dans l’Arctique, le réchauffement évité atteindra de 3°C à 4°C. Les chercheurs ont également découvert une quantité de fonte des glaces évitée grâce au Protocole, avec une étendue de glace de mer autour de l’Arctique pendant l’été environ 25% plus élevée qu’elle ne l’aurait été sans aucune réduction des émissions de CFC. Le réchauffement évité au-dessus du Groenland suggère également que l’accélération de la fonte de la calotte glaciaire et l’élévation du niveau de la mer seront également réduites par le Protocole. Des effets de refroidissement peuvent être observés sur certaines parties de l’océan Austral et de l’Atlantique Nord, ce dernier provoqué par un relatif ralentissement de l’AMOC. D’après les auteurs de l’étude, ces résultats montrent que le Protocole de Montréal devrait être considéré comme le premier traité à avoir réussi à atténuer une quantité substantielle de réchauffement lié aux gaz à effet de serre.
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À cause la sécheresse, les éleveurs n'ont pas assez de fourrage disponible pour nourrir leurs troupeaux. Dans 69 départements, ils auront donc le droit de faucher les terres en jachère. Cette procédure dite de "cas de force majeure", validée par l'Union européenne, avait été autorisée début juillet dans 24 départements, puis étendue à 60. Or, "la poursuite de la sécheresse au début du mois d'août a continué à dégrader les ressources fourragères disponibles pour les troupeaux dans plusieurs départements", indique le ministère de l'Agriculture. En conséquence, le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume "a décidé d'élargir à neuf nouveaux départements, la dérogation pour cas de force majeure" : la Corrèze, le Doubs, l'Eure, la Meuse, le Pas-de-Calais, les Yvelines, le Territoire de Belfort, l'Essonne et le Val d'Oise. Pour bénéficier de cette dérogation, les agriculteurs des départements concernés devront en faire la demande auprès de leur Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM), précise le ministère. Les dérogations peuvent bénéficier aux éleveurs, mais aussi aux autres agriculteurs dès lors que les fourrages fauchés sont cédés à un éleveur. Le président des Jeunes agriculteurs, Samuel Vandaele, s'était cependant ému récemment de ne pas pouvoir faire jouer la solidarité entre départements, par exemple en fauchant des jachères dans les départements non concernés par la sécheresse, pour en faire bénéficier les éleveurs des départements voisins. "Dans les départements classés sécheresse, les céréaliers peuvent donner leurs jachères aux éleveurs, personnellement j'ai quatre hectares que je pourrais donner mais si je n'ai pas l'autorisation, je risque une amende, de me voir supprimer mes aides PAC (Politique agricole commune)", avait-il déclaré. Les jachères sont en effet déclarées comme surfaces d'intérêt écologique (SIE) dans les procédures d'aides européennes.
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Climat. Un dinosaure à l’Onu pour exhorter les dirigeants du monde à « ne pas choisir l’extinction » Qui de mieux placer pour parler d’extinction qu’un dinosaure ? Dans le cadre d’une campagne de sensibilisation du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), un vélociraptor a fait une entrée fracassante à l’ONU pour sensibiliser les dirigeants du monde, alors que débute la COP26 ce dimanche 31 octobre. « J’en connais un rayon à propos d’extinction ». Une vidéo met en scène un dinosaure – Frankie — prononçant un discours devant l’Assemblée générale des Nations Unies pour appeler les dirigeants du monde à renoncer aux subventions aux combustibles fossiles et à « ne pas choisir l’extinction ». Le sommet de la dernière chance « Ça paraît évident, que venir à disparaître ce n’est pas une bonne chose. Mais alors, causer sa propre extinction ? En 70 millions d’années, c’est la chose la plus absurde que j’aie jamais entendue ! » poursuit le vélociraptor. « Au moins, nous, on avait un astéroïde, mais vous, c’est quoi votre excuse ? » Lire aussi : Climat. Les États devraient multiplier leurs ambitions par 7 pour limiter le réchauffement à +1,5 °C La vidéo s’inscrit dans le cadre d’une campagne de sensibilisation du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), alors que la conférence de l’Onu sur le climat, la COP26 , débute ce dimanche 31 octobre à Glasgow, en Écosse. Un rendez-vous considéré pour certains comme le « dernier espoir » de maintenir l’augmentation des températures en dessous de 1,5 °C, seuil au-delà duquel les scientifiques estiment que le changement climatique deviendra incontrôlable. Le monde finance sa propre extinction, accuse le Pnud Sous renfort d’une musique dramatique digne des films de héros hollywoodiens, le dinosaure exhorte les dirigeants à cesser d’accorder des subventions aux combustibles fossiles. « Vous courez à la catastrophe climatique, et pourtant chaque année des milliards de fonds publics sont versés dans des aides aux énergies fossiles. Imaginez qu’on ait versé des milliards par an en subventions à des météores géants. C’est ce que vous êtes en train de faire en ce moment ! » Non sans ironie, le dinosaure déplore l’homme de financer l’extinction de sa propre espèce. « L’heure a sonné de rebondir et de reconstruire vos économies au lendemain de cette pandémie. C’est le moment ou jamais pour l’humanité ! Alors voici mon idée folle : ne choisissez pas l’extinction. Sauvez votre espèce avant qu’il ne soit trop tard. Il est temps pour vous, les humains, d’arrêter de trouver des excuses et de changer les choses. » Selon une étude du Pnud publiée mercredi 27 octobre, le monde dépense annuellement 423 milliards de dollars pour subventionner la consommation de combustions fossiles (pétrole, électricité produite par la combustion d’autres combustibles fossiles, gaz et charbon). C’est quatre fois plus que la somme demandée pour aider les pays pauvres à lutter contre la crise climatique, estime le Pnud. « Pour chaque dollar promis pour lutter contre la crise climatique au profit des populations pauvres dans le monde, quatre dollars sont dépensés en subvention aux combustibles fossiles qui entretiennent la crise climatique ». La question des aides accordées aux pays pauvres sera au menu des discussions de la COP26.
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L’écologiste canadien Patrick Moore explique clairement à FOX NEWS qu’il y a bien eu des changements climatiques constants depuis la nuit des temps, mais qu’ils ne sont « ni dangereux ni d’origine humaine ». En fait, selon Moore, « toute la crise climatique n’est pas seulement une fausse nouvelle, mais aussi une fausse science. » Le vendredi 15 mars 2019 a eu lieu la première journée mondiale de protestation « Fridays For Future » (« Vendredis pour l’avenir »). Le vendredi, les élèves participants suivent l’exemple de la fondatrice du mouvement, la collégienne suédoise Greta Thunberg, ils sèchent les cours pour aller protester dans les rues. Selon une liste internationale, le 15 mars des élèves et des adultes de 128 pays ont manifesté pour la protection du climat. Rien qu’en Allemagne, des manifestations ont eu lieu dans plus de 222 villes. Environ 300 000 personnes y auraient participé. En Suisse, selon les organisateurs, plus de 65 000 personnes ont exigé la mise en œuvre de l’Accord de Paris et la déclaration d’une urgence climatique nationale. En outre, la Suisse devrait d’ici 2030 « réduire ses émissions de gaz à effet de serre à zéro ». Le dioxyde de carbone (CO2) en particulier, attribué aux activités humaines, doit être ramené à zéro. Cependant, de nombreux scientifiques renommés considèrent qu’il est prouvé que le changement climatique n’est pas dû à l’homme et n’est pas non plus une crise. L’un d’eux, l’écologiste canadien Patrick Moore, a été invité à l’émission de télévision américaine « Fox & Friends » le 12 mars 2019. Selon FOX NEWS et le Wall Street Journal, Moore est un membre fondateur de l’ONG Greenpeace. Depuis la démission de M. Moore en 1986, Greenpeace a pris ses distances avec celui-ci et ne l’a pas inscrit comme membre fondateur. Mais c’est un fait qu’en 1971 Moore a été l’un des décideurs qui ont donné son nom à « Greenpeace Foundation ». En 1977, M. Moore est devenu président de la Fondation Greenpeace et il est resté président de Greenpeace Canada jusqu’en 1986. Moore a dit à FOX NEWS que Greenpeace avait fait de bonnes choses au début, mais que plus tard des extrémistes de gauche avaient pris les commandes. Ils avaient infiltré l’organisation scientifique et en avaient fait une organisation fondée sur la sensation, la désinformation et l’alarmisme. Moore indique clairement à FOX NEWS que depuis la nuit des temps il y a eu des changements climatiques constants. Cependant, ils ne sont ni dangereux ni d’origine humaine. En fait, selon Moore, toute la crise climatique n’est pas seulement une fausse nouvelle, mais aussi une fausse science. Moore explique littéralement : « Il y a le temps qu’il fait et le climat, partout dans le monde. Et ce n’est pas tout : Un peu de réchauffement ne me ferait pas de mal, à moi qui suis Canadien, et le peuple russe n’aurait rien contre quelques degrés de plus. » Selon Moore, le changement climatique est un phénomène tout à fait naturel. La période de réchauffement actuelle a commencé il y a 300 ans, lorsque le Petit âge glaciaire a pris fin. Il n’y a pas de quoi avoir peur, souligne Moore. Mais les alarmistes du climat vivent de faire peur aux gens. La plupart des scientifiques qui parlent d’une crise gagnent leur vie grâce aux marchés publics en relation avec cette crise. En outre, il y a une contradiction flagrante dans le fait que, d’une part, on prétend que la science est sans ambiguïté et que les sceptiques doivent se taire, et que d’autre part, on fait toujours plus d’études comme s’il y avait une nouvelle découverte à faire. Le fait est, a expliqué Moore, que le dioxyde de carbone a des propriétés très utiles. Il est bénéfique à l’environnement dans son ensemble, à l’agriculture, à la sylviculture et au climat. Les déclarations de Patrick Moore, pionnier de Greenpeace, jettent un éclairage différent sur les protestations mondiales en faveur du climat et soulèvent les questions justifiées suivantes : Toute une génération de jeunes préoccupés et engagés est-elle en train d’être instrumentalisée pour un programme de politique climatique ? Pour d’une part, tirer encore plus d’argent des poches des citoyens avec des taxes sur le CO2 et, d’autre part, pour ruiner l’industrie automobile européenne et surtout allemande en interdisant les moteurs à combustion ? de dd
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Depuis environ deux décennies il a été observé que le jet-stream avait un écoulement plus sinueux, coïncidant avec le réchauffement de l’Arctique. Des études récentes avaient suggéré que « l’amplification arctique » ( taux de réchauffement plus rapide dans l’Arctique par rapport aux régions situées plus au sud) affectait la trajectoire du jet-stream dans l’hémisphère Nord, ce qui expliquerait les conditions météorologiques extrêmes (vagues de froid intenses) frappant l’Europe continentale et les États-Unis. Une nouvelle étude de l’université d’Exeter publiée dans la revue Science Advances le 19 février 2020 infirme cette hypothèse. Les chercheurs montrent que ce sont les fluctuations aléatoires du jet-stream qui influencent les températures de l’Arctique, et non l’inverse. Ils ont constaté que la tendance précédemment signalée d’une circulation plus sinueuse pendant l’automne et l’hiver s’est inversée ces dernières années, malgré une amplification arctique continue. Le professeur Screen, professeur agrégé en sciences du climat à Exeter et co-auteur de l’étude a indiqué: L’idée selon laquelle le réchauffement de l’Arctique mène à un jet-stream plus sinueux ne résiste tout simplement pas à l’examen.
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Par le Prince Michael de Liechtenstein (*) En déclarant l’état d’urgence climatique, le Parlement européen a ouvert la porte à des mesures excessives qui pourraient à terme violer les libertés individuelles et éroder la démocratie dans l’Union européenne. Le débat sur le climat est devenu un moyen politique pour mettre en œuvre un programme radical. De nombreux militants écologistes insistent sur le fait que les systèmes de liberté et de marché sont incompatibles avec la protection de l’environnement (source : GIS) Il faut certes lutter contre la pollution et les déchets et assurer la propreté de l’air et de l’eau. Mais il n’est pas moins important de défendre la liberté individuelle, l’État de droit et d’autres valeurs telles que la vie privée et les droits de propriété. Les parlements ont pour mission de représenter les intérêts des citoyens. Il est de leur devoir d’empêcher les gouvernements et les administrations d’abuser de leur pouvoir, de limiter les droits individuels ou de compromettre la prospérité de leur pays pour des raisons politiques. Et les parlements devraient aussi veiller à ce que les dépenses publiques soient limitées aux dépenses essentielles et à ce que les règlementations fiscales et autres et les impôts ne deviennent pas excessifs. Activisme aveugle Nous sommes actuellement bombardés de nouvelles apocalyptiques sur le changement climatique. Les ONG sont devenues les grands prêtres d’une religion du climat ; elles avertissent que l’humanité prendra fin si des objectifs extrêmes ne sont pas atteints – à tout prix, y compris avec des conséquences juridiques, économiques, sociales et même environnementales. En vue de ces objectifs des pratiques néfastes sont adoptées : sont imposées des techniques agricoles, fondées sur des principes non scientifiques et excessifs, qui endommagent les forêts et les terres, un recyclage antiéconomique imposé par une réglementation excessive, des mesures de protection des consommateurs qui entraînent des déchets, et l’utilisation forcée de voitures électriques alors que la pollution que causent leurs batteries n’est pas encore résolue. Les personnes qui ne sont pas d’accord avec ces affirmations apocalyptiques sur le changement climatique sont intimidées verbalement ou même physiquement. Les écoliers, trompés par la désinformation alarmiste, manifestent dans des rassemblements qui ressemblent à des croisades. Certains vont même jusqu’à soutenir que le fait de nier ou de minimiser ce qui est déclaré être un “changement climatique” devrait faire l’objet de poursuites. De nombreux médias couvrent ce sujet d’un point de vue hystérique sans tenir compte des faits. La politique tourne maintenant autour d’un activisme aveugle, abandonnant les stratégies de long terme qui limiteraient le gaspillage. Il faut des actions pratiques et de terrain contre la pollution, et non des théories et des objectifs déconnectés des réalités mais qui font plaisir à ceux qui les fixent. L’approche actuelle consiste à demander des mesures immédiates, qu’elles soient utiles ou inutiles, même si elles sont potentiellement nuisibles. Faux débat Cet activisme a atteint le Parlement européen. Strasbourg a déclaré ce qui suit : “En prévision de la conférence des Nations unies sur le changement climatique COP25 qui se tiendra à Madrid du 2 au 13 décembre, le Parlement a approuvé jeudi une résolution déclarant l’urgence climatique et environnementale en Europe et dans le monde.“ Déclarer l’état d’urgence a des conséquences critiques. ça permet aux gouvernements d’introduire des mesures en dehors des procédures constitutionnelles et juridiques normales, et ça leur permet de violer les droits individuels. Certains membres modérés du Parlement européen qui voulaient remplacer le terme “urgence” par celui plus approprié de “situation d’urgence” ont été marginalisés. C’étaient surtout les Allemands qui se sentaient concernés : une déclaration d’état d’urgence a,en 1933, permis aux Nazis de prendre la réalité du pouvoir. [NdTGesetz zur Behebung der Not von Volk und Reich du 24 mars 1933] La peur se répand et radicalise la société Des objectifs fantasmatiques ou théoriques ont été fixés pour tenter de camoufler l’aspect totalitaire de la proclamation d’un état d’urgence, non seulement pour l’Europe, mais aussi pour le monde. En outre, le Parlement a demandé à la Commission européenne d’aligner toutes ses propositions législatives et budgétaires afin de limiter le réchauffement climatique à moins de 1,5 °C. Dans une résolution séparée, le Parlement a demandé à l’UE de soumettre à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiquessa stratégie pour atteindre la neutralité climatique le plus rapidement possible, au plus tard en 2050. Les députés ont demandé à la nouvelle présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, d’inclure un objectif de réduction de 55 % des gaz à effet de serre d’ici 2030 dans son prochain “Green Deal” européen. La résolution a été adoptée par une large majorité de libéraux, de verts, de socialistes et d’autres personnes de la gauche, mais aussi par certains membres du Parti populaire européen (PPE). Les conservateurs et réformistes européens étaient contre. Le représentant tchèque et expert GIS AlexandrVondra a déclaré que : ” L’intensification de la rhétorique ne dispense pas de discussions sérieuses qui devraient maintenant avoir lieu “. Le porte-parole du PPE pour l’environnement, Peter Liese, s’est montré très préoccupé, qualifiant l'”urgence climatique” de “faux débat” destiné à détourner l’attention de la prise de décision réelle. “Il y a une urgence à agir, mais pas d’état d’urgence à déclarer. L’urgence peut également être interprétée comme une atteinte aux droits fondamentaux, tels que la liberté de la presse et la démocratie “, a-t-il ajouté. Les mesures nécessaires pour lutter contre la pollution et les déchets sont remplacées par de l’activisme La situation est critique. Les parlements n’assument pas pleinement leurs fonctions. La peur se répand et radicalise la société. Les mesures nécessaires pour lutter contre la pollution et les déchets sont remplacées par de l’activisme. La discussion sur le climat a dégénéré en un outil démagogique [NdT : « populist » dans le texte] pour introduire des solutions socialistes et une planification bureaucratique centrale. Beaucoup affirment clairement que le système de de liberté et de marché doit être aboli. Les leçons des atrocités et des absurdités de l’inhumain système soviétique qui s’est effondré il y a 30 ansseulement sont déjà perdues. Les citoyens deviennent des sujets. Les droits individuels, la liberté d’expression et d’opinion, et les droits de propriété sont sacrifiés. Par démagogie, irresponsabilité et manque de courage, les parlements (et pas seulement celui de Strasbourg) trahissent leur devoir de défendre la liberté et les intérêts légitimes des citoyens, une mission qui inclut la mise en place de mesures réelles et efficaces pour protéger l’environnement. (*) Sur l’auteur Le Prince Michael de Liechtenstein a complété sa formation à la Faculté d’économie de l’Université de Vienne (Autriche) par un Magister der Sozial- undWirtschaftswissenschaften (M.A. en gestion d’entreprise). Pendant ses études, il a effectué divers stages pratiques / travail dans des banques et des entreprises de production au Canada, aux Etats-Unis et en Belgique (Bruxelles). De 1978 à 1987, il a travaillé pour Nestlé SA dans les domaines du contrôle de gestion, de la gestion et du marketing sur différents marchés en Europe et en Afrique. En 1987, il est retourné au Liechtenstein où il a pris la fonction de directeur général des Industrie- undFinanzkontor Ets. Vaduz, qui est aujourd’hui une société fiduciaire de premier plan avec une tradition et un savoir-faire dans la préservation à long terme et transgénérationnelle du patrimoine, en particulier du patrimoine familial. Le Prince Michael de Liechtenstein est aujourd’hui président de l’IndustrieundFinanzkontor Ets. et aussi président-fondateur de Geopolitical Intelligence Services AG Vaduz. Le Prince Michael de Liechtenstein est membre de diverses organisations professionnelles telles que STEP. En outre, il est membre du conseil d’administration du Liechtenstein Institute of Professional Trustees and Fiduciaries et président de l’European Center of AustrianEconomics Foundation Vaduz.
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- Paris, reportage Hier, j’ai pris mon vélo. Comme la veille pour me rendre à la marche pour le climat, et comme l’avant-veille pour rejoindre Gonesse où se déroulait le premier Alternatiba Ile-de-France. Il était 18h00, 22 septembre 2014. La date marquait l’aboutissement d’une importante séquence d’événements autour du climat, en vue du Sommet des Nations Unies sur le climat qui s’ouvre aujourd’hui à New-York. Outre les deux précédents événements, Reporterre avait également couvert le Parking day et le Festival La Voie est libre. Toutes ces manifestations dénoncent les politiques climaticides en cours à travers le monde, politiques auxquelles elles répondent par autant d’alternatives concrètes. Ce lundi soir, c’était le bouquet final, avec la vélorution. La vélorution, c’est ce mouvement qui promeut l’utilisation du vélo comme moyen de transport en ville tout en dénonçant les privilèges accordés aux voitures ainsi que l’emprise des véhicules motorisés dans le trafic urbain. D’ailleurs, le 22 septembre, c’est aussi la date de clôture de la « semaine européenne de mobilité ». Une semaine qui aura finalement été marquée par… un nouveau pic de pollution en Ile-de-France. Avant, le 22 septembre, c’était la journée mondiale sans voiture. La création de cette "initiative européenne" a servi à ranger la journée sans auto au placard. Peu importe, la date est restée. Symbolique. Et les militants de la vélorution organisent depuis dix ans, ce jour-là, leur grande masse critique. Bref, ce 22 septembre promettait d’être un bon reportage. Comme l’année dernière, direction place de l’Etoile. L’allégorie même du règne automobile à Paris. 18 h 29 : les premiers cyclistes répartis à l’embranchement des différentes avenues se lancent par petits groupes. Comme l’an dernier, l’insertion sur le carrefour nécessite la plus grande vigilance. Toujours pas de ceintures de sécurité ni d’airbags inventés à destination des cyclistes qui tentent de s’engager dans la danse des voitures. Le rapport de force est toujours aussi déséquilibré. Comme l’an dernier, un peloton finit par se former et se fraye un espace sur les pavés. Les voitures klaxonnent, le traffic ralentit autour de l’Arc de Triomphe. En 2013, c’était un dimanche soir ; fin de week-end, la circulation était moins dense. Cette fois-ci, lundi soir à la sortie du boulot dans l’ouest parisien, la tâche est autrement plus délicate. Comme l’an dernier, nous sommes tout au plus une petite centaine. Pas assez pour transformer l’endroit en point rouge pour Bison Futé. Dix petits tours de la sépulture, et la ronde prend fin. Juste assez pour le plaisir des touristes japonais dont les flashs crépitent à tout-va. Mais déjà trop pour l’association des anciens combattants en pleine cérémonie officielle autour de la flamme du soldat inconnu. Comme l’année dernière, la maréchaussée nous redirige instamment vers les Champs-Elysées. Mais l’ambiance est bonne, et l’opération « escargot » à deux roues se déroule sereinement. Organisateur historique de l’événement, Jérôme prend toujours autant de plaisir à offrir « la plus belle avenue du monde » aux vélos. On calque nos allures, vitesse douce 5 km/h, je lui tends le micro, il raconte : - Ecouter Jérôme : Il est 19 h lorsque nous arrivons sur le rond-point des Champs-Elysées. Une femme double brusquement, baisse la vitre de sa BMW coupé et invective le premier cycliste venu : « Je vais faire comment, moi, avec mes enfants, si je mets cinq heures pour rentrer, hein ?! ». Cela fait quinze minutes, maximum, que nous pédalons à petit train vers le jardin des Tuileries, destination du cortège. Comme l’an dernier. Nous ne l’atteindrons jamais. Une centaine de mètres avant la place de la Concorde, une rangée de fourgons de CRS bloque la route. Les hommes en bleu les précèdent. Une quinzaine. Ils s’élancent précipitamment vers les premiers vélos. Mouvement de panique dans le peloton, quelques échappées prennent les allées boisées. On rebrousse chemin. Les esprits se reprennent autour du rond-point, quelques mètres derrière. Il n’y a pas eu de violence physique. Simplement l’intimidation : quelques CRS qui déclenchent subitement leur course ont réussi à effrayer les cyclistes pacifiques. On parlemente, on explique l’enjeu de la mobilisation. La surprise de l’attaque n’a pas engendré de virulence particulière. L’ambiance est plutôt calme, quelques sourires s’esquissent devant l’absurdité de la scène. Un CRS dit d’une voix presque doucereuse : « On ne veut pas vous empêcher de faire du vélo, juste vous rediriger pour ne plus bloquer la circulation ». Peu à peu, les CRS nous dirigent vers le couloir de bus de l’avenue Matignon. Peu à peu, ils se font plus nombreux. Peu à peu, ils nous encerclent. Peu à peu… nous voilà parqués. Une manœuvre de kettling – cette technique policière d’encerclement de plus en plus utilisée dans la régulation des manifestations. Sournoisement, la pieuvre a refermé ses tentacules sur les petits agneaux à vélo. Une gestion froide, méthodique. Il n’y a même pas une esquisse de rébellion. D’abord parce que la non-violence est un principe cardinal de ce genre de mobilisation. Y a-t-il plus pacifique qu’une grande manifestation à vélo ? Ensuite, parce que la sidération a pris le dessus. Nous sommes nombreux à être restés pour regarder, essayer de comprendre. Mais pouvait-on seulement imaginer que nous finirions par être arrêtés… ? Nous sommes une cinquantaine, soixante grand maximum. Arrêtés, là, à ciel ouvert, exposés aux yeux des passants. Parfaitement dociles, bons benêts écolos, derrière le cordon des CRS. Et nous allons rester là, accoudés à nos guidons, sans aucune explication. Longtemps. Le temps de voir passer les huit fourgons de CRS devant nous. A raison de cinq places à l’intérieur de chacun de ces fourgons, vous faites le calcul. Oui, chacun des cyclistes avait presque droit à son CRS. Le temps de profiter de l’humour policier : « Alors, il est où Miguel Hindurain, maintenant ? » Le temps de ressasser. De se dire qu’au fond, on le sait, il n’y a plus rien de surprenant, que l’Etat-policier continue à se mettre en place dans l’indifférence, comme au Testet, comme à Notre-Dame-des-Landes, comme à la Ferme-usine des Mille Vaches, comme dans tant d’autres luttes et places de la vie quotidienne. On croise Isabelle, une ancienne amie, retraitée, engagée dans différents projets écolo. Elle est atterrée. « Alors, comme ça, on peut incendier des bâtiments publics en Bretagne sans être trop inquiétés, mais par contre, faire du vélo sur la voie publique avec des copains… ? » Oui, on le sait : la mansuétude du pouvoir politique à l’égard de certains tranche avec la disproportion de la répression à l’égard d’autres. Sauf que c’est toujours une vraie meurtrissure. Sauf que cela ne peut pas devenir ordinaire. Qu’est-ce qu’on lui dit, à la petite fille qui vous regarde, les yeux grands ouverts, à travers la vitre du bus qui vous longe ? Au bout d’une demi-heure, des policiers viennent finalement relever votre identité. On interroge la nature du délit. Réponse : « Vous avez créé une gêne à la circulation, avec des banderoles. Les banderoles, c’est interdit, c’est considéré comme une manifestation. Or une manifestation, il faut la déclarer au préalable ». Pourtant cet événement se tient chaque année, au même endroit, à la même date… « Eh bien, je vous conseille de changer d’endroit. Ne serait-ce que pour le respect des anciens combattants. Car là, il y avait une cérémonie à l’Arc-de-triomphe que vous avez perturbée… ». Une nouvelle demi-heure, et nous repartirons, au compte-goutte, la nuit tombante… Hier, j’ai pris mon vélo, pour faire mon métier. Hier, j’ai pris mon vélo parce qu’il faut couvrir ce genre d’initiatives, qui portent des combats mais aussi des espoirs. Mais personne n’en parle : y avait-il d’autres journalistes que ce photographe de l’AFP, à moto… ? Hier, j’ai pris mon vélo, parce que ça avait du sens. Hier, j’ai pris mon vélo et j’ai été traité comme un petit terroriste à roulette. Et demain ? Demain, je reprendrai mon vélo. C’est maintenant que tout se joue… La communauté scientifique ne cesse d’alerter sur le désastre environnemental qui s’accélère et s’aggrave, la population est de plus en plus préoccupée, et pourtant, le sujet reste secondaire dans le paysage médiatique. Ce bouleversement étant le problème fondamental de ce siècle, nous estimons qu’il doit occuper une place centrale et quotidienne dans le traitement de l’actualité. Reporterre est un exemple rare dans le paysage médiatique : totalement indépendant, à but non lucratif, en accès libre, et sans publicité. Le journal emploie une équipe de journalistes professionnels, qui produisent chaque jour des articles, enquêtes et reportages sur les enjeux environnementaux et sociaux. Nous faisons cela car nous pensons que la publication d’informations fiables, transparentes et accessibles à tous sur ces questions est une partie de la solution. Vous comprenez donc pourquoi nous sollicitons votre soutien. Des dizaines de milliers de personnes viennent chaque jour s’informer sur Reporterre, et de plus en plus de lecteurs comme vous soutiennent le journal. Les dons de nos lecteurs représentent plus de 97% de nos ressources. Si toutes les personnes qui lisent et apprécient nos articles contribuent financièrement, le journal sera renforcé. Même pour 1 €, vous pouvez soutenir Reporterre — et cela ne prend qu’une minute. Merci. Soutenir Reporterre 📨 Ne passez plus à côté des infos de l'écologie
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NB : Article publié sous une forme un peu résumée dans La Revue Durable de novembre 2002. Depuis le temps que j’explique à qui veut l’entendre qu’il est indispensable de calculer combien telle ou telle activité émet de gaz à effet de serre, il fallait quand même que je me décide à faire de même pour moi ! Cette page vous propose un exemple de calcul des diverses contributions aux émissions de ma maisonnée, avec quelques commentaires que j’espère utiles pour bien cerner quelques marges de manœuvre individuelles. Ces chiffres ont été obtenus avec les valeurs par défaut contenues dans la méthode « bilan carbone » sur laquelle j’ai travaillé pour l’ADEME. Le but du jeu n’est bien entendu pas de m’attribuer des bons points, mais juste de montrer où sont les principaux postes d’un particulier et donc, par voie de conséquence, où sont les marges de manœuvre si nous souhaitons faire baisser ces émissions. Energie pour le chauffage et le « confort tertiaire » Ma famille habite une maison chauffée au gaz naturel. Il s’agit toujours d’un combustible fossile (non renouvelable), même si c’est le moins riche en carbone qui soit (et donc celui donc la combustion fait le moins de CO2 pour une même quantité d’énergie fournie). Le relevé de nos factures de mi-2001 à mi-2002 indique une consommation annuelle de 32.000 kWh, ce qui signifie que, à raison de 225 grammes de CO2 par kWh environ, la chaudière émet 7,2 tonnes de gaz carbonique par an, que je peux convertir en un peu moins de 2 tonnes équivalent carbone par an. Le même gaz sert également au « confort tertiaire » (eau chaude, cuisson), donc toutes les douches (interminables chez ces dames) et toutes les cuissons de courgettes farcies sont comprises dans la facture en question. Nous consommons également de l’électricité, pour un total de 4.800 kWh par an, dont la production a conduit à l’émission de 400 kg de CO2, ou encore 111 kg équivalent carbone. Ailleurs dans la CEE, la même consommation d’électricité aurait engendré des émissions bien supérieures, l’essentiel de l’électricité y étant faite avec des centrales à fioul lourd, à charbon, ou à gaz. Pays Kg de CO2 émis pour 4.800 kWh % en plus par rapport à la France Allemagne 2.912 615% Autriche 1.211 197% Belgique 1.623 298% Danemark 4.269 948% Espagne 1.977 385% Finlandetn 1.933 375% Grèce 4.186 928% Irlande 3.799 833% Italie 3.232 694% Luxembourg 2.859 602% Pays-Bas 3.159 676% Portugal 2 544 525% Royaume-Uni 2.810 590% Suède 421 3% USA 2.970 629% Japon 2.340 475% Lesquelles de nos actions passées ont fait baisser ces émissions ? Nous avons fait changer la chaudière à fioul – trouvée en entrant – pour une chaudière à gaz (à confort identique : gain de 2,3 tonnes de CO2, ou encore 600 kg équivalent carbone), avec une régulation qui baisse la température la nuit, Nous avons fait poser des doubles vitrages partout, Et surtout…nous avons sorti les pulls ! Il fait 18 à 19 °C dans la maison dans la journée, et 15 °C la nuit (cela étant c’est très supportable, et même bien plus agréable pour dormir). Quelles sont nos marges de manœuvre restantes ? installer un chauffage solaire, au moins pour l’eau chaude (gain probable de 200 kg équivalent carbone, en ordre de grandeur, pour l’eau chaude ; 1 tonne équivalent carbone pour un chauffage complet, qui suppose d’installer des planchers chauffants partout). Si nous habitions à la campagne : installer un chauffage central au bois (local) : gain de la quasi totalité du poste « chauffage », renforcer encore l’isolation (gain de 50% ou plus, mais au prix de travaux importants), baisser encore le thermostat (7% de gain par degré de baisse), et finalement…déménager pour une maison plus petite ! Que pourrions nous au contraire faire pour augmenter nos émissions ? revenir au fioul, ou au charbon, demander à EDF d’abandonner le nucléaire, ou, si il devient possible de se fournir auprès d’une autre compagnie électrique qui possède des centrales à gaz (ou encore pire, à charbon), changer de fournisseur (en faisant cela je pourrais aller jusqu’à multiplier les émissions de ce poste par 10 !), monter le thermostat et vivre en tee-shirt toute l’année, agrandir la maison : cela engendrerait de grosses émissions pour la fabrication des matériaux de construction (voir 3è tableau de cette page) puis un accroissement de la quantité d’énergie pour se chauffer, installer une climatisation pour l’été. Energie pour le travail Les adultes de par chez nous comportent une femme et un homme (c’est d’un classique…). Ma femme, dite « au foyer », n’occupe donc pas un autre local dans la journée, et je suis travailleur à domicile, ce qui signifie également que je n’engendre pas d’émissions au titre de mon activité professionnelle en dehors de mon domicile. En effet, toute personne qui travaille en dehors de chez elle engendre une consommation d’énergie pour le chauffage du local ou elle travaille et le confort tertiaire (eau chaude, cantine du personnel, ascenceurs, etc…) et il faut bien sur en tenir compte dans les émissions par personne. Les émissions correspondantes, pour ce qui me concerne, sont déjà comprises dans les factures de gaz et d’électricité pour la maison. Le fait de travailler à domicile (bien qu’au foyer, ma femme turbine drôlement aussi !) engendre donc un gain estimé à 1,8 tonne de CO2 (0,5 tonne équivalent carbone) par adulte concerné. Pour les chiffres qui me servent de référence, voir étude sur ce sujet. Quelles sont nos marges de manœuvre restantes ? pas grand chose…. Que pourrions nous au contraire faire pour augmenter nos émissions ? prendre un bureau à l’extérieur. Energie pour les services publics La scolarité étant obligatoire jusqu’à 16 ans (et généralement prolongée un peu au-delà) mes enfants vont à l’école. Cette dernière est chauffée, fait appel à des enseignants qui viennent en voiture, etc. Par ailleurs je paye des impôts (pas trop à mon goût, car je suis ravi d’avoir des services qui vont en face, mais je les paye assurément de manière trop compliquée parfois !), suis administré par une équipe municipale, suis défendu par une armée, etc, donc je « consomme » des services publics très variés. Je ne sais pas exactement comment je peux m’imputer une partie des émissions engendrées par ces services, mais j’en suis assurément « propriétaire ». Je ne serais pas étonné de savoir que quelques centaines de kg de CO2 se « cachent » derrière cette consommation de services publics. Quelles sont nos marges de manoeuvre restantes ? difficile à dire ! Que pourrions nous au contraire faire pour augmenter nos émissions ? mettre nos enfants en internat : il faut alors construire un internat, le chauffer, etc, et si dans le même temps nous ne déménageons pas pour une surface de maison plus petite, cela augmente les émissions globales, et pour le reste, je n’en sais trop rien…. Transports Nous disposons d’une voiture, qui nous sert pour environ 12.000 km/an à faire des déplacements longs (de type vacances) et, pour une faible part (disons 2.000 km/an), quelques déplacements de proximité. Elle consomme de l’ordre de 10 litres aux 100 sur autoroute (où nous faisons l’essentiel de nos transhumances) et je prends forfaitairement le double pour les déplacements de proximité (ce qui est probablement un peu trop, mais enfin cela permet de tenir indirectement compte des émissions liées à sa fabrication et à la construction des routes). En tenant également compte des émissions des raffineries, cela conduit à environ 4 tonnes de CO2 par an, soit 1.100 kg équivalent carbone. Qu’avons nous déjà fait pour faire baisser ces émissions ? Nous avons choisi d’habiter en un endroit bien desservi par les transports en commun (je n’ai donc jamais de déplacements professionnels en voiture pour aller sur Paris, et cela limite aussi très fortement les besoins d’accompagnement en voiture des enfants), ce qui limite l’essentiel de notre kilométrage aux déplacements pour vacances, On retrouve ici le bénéfice du travail à domicile (gain probable de quelques centaines de kg équivalent carbone par rapport à la situation où je prendrais ma voiture pour aller travailler quotidiennement à 10 km de chez moi), et il est exceptionnel que je fasse des déplacements professionnels autrement qu’en RER ou en train (je ne prends plus l’avion pour le travail : si c’est trop loin, je n’y vais pas et j’utilise Internet !), On retrouve aussi ici le bénéfice…..de la femme au foyer ! C’est peut-être très peu politiquement correct à dire, mais c’est un fait que de ne pas aller « au travail » supprime la nécessité d’une deuxième voiture (que tous nos voisins dont les deux conjoints sont actifs possèdent), et du kilométrage correspondant : ce n’est pas rien…. Nous effectuons nos déplacements de proximité (marché, supermarché, accompagnement des enfants à l’école…) à pied ou à vélo le plus souvent possible, (mais ma femme et moi avons parfois quelques divergences sur ce que devrait précisément recouvrir « le plus souvent possible » !) Nous essayons – et depuis 8 ans nous y parvenons – de ne plus prendre l’avion pour les loisirs (un aller-retour Paris-New York, c’est, par personne, quasiment 4 tonnes équivalent CO2, ou encore une tonne équivalent carbone). Quelles sont nos marges de manœuvre restantes ? abandonner totalement la voiture pour les déplacements de proximité, souvent au prix d’un allongement du trajet, mais : quand on cherche c’est étonnant le nombre d’endroits qui sont desservis par des transports en commun (souvent des bus), augmentation du temps de déplacement ne signifie pas nécessairement perte de temps : j’en profite pour lire, travailler… toutes choses que je ne pourrais pas faire en voiture. partir en vacances en train ! Que pourrions nous au contraire faire pour augmenter nos émissions ? fastoche : acheter une deuxième voiture et ne rouler qu’en Range Rover ou en Porsche, être en permanence fourrés dans un avion (comme certains grands écologistes du reste !), déménager loin de tout…. Alimentation Toute mise à disposition d’aliments engendre des émissions de gaz à effet de serre : les céréales, fruits et légumes nécessitent des engrais (l’agrochimie est une industrie très gourmande en énergie), de la force mécanique (tracteurs) donc de l’essence, du transport jusqu’au magasin, donc encore de l’essence, etc. la production de viande requiert une production végétale très importante : il faut quelques kg de céréales pour faire un kg de cochon ou de volaille de bonne qualité, mais surtout jusqu’à 50 pour faire un kg de bœuf. la pêche nécessite aussi de l’essence pour la bateau, puis pour le transport du poisson… tout produit de l’industrie agro-alimentaire (ca fait beaucoup de choses : pas seulement les boissons sucrées et les pizzas surgelées, mais aussi les yaourts, biscuits, pâtes, chocolat, café soluble, lait en bouteille, etc…) engendre aussi des émissions pour son traitement en usine : chaîne du froid ou cuisson/chauffage, fabrication de l’emballage, construction de l’usine et transports (marchandises et salariés) dans tous les sens. J’ai eu la possibilité d’effectuer des approximation des émissions engendrées pour la production d’un kg d’aliments, et si j’applique cela à ce que je pense être nos achats annuels, j’obtiens le tableau ci-dessous. Aliments kg consommés par an pour la totalité du foyer grammes équ. carbone par kg d'aliments kg équ. carbone Pain, pâtes et riz 250 200 50 Fruits et légumes 1560 150 234 Boeuf 13 3560 46 Veau 3 13650 41 Mouton 5 3560 18 Cochon 156 910 142 Lait de vache 548 270 148 Beurre 26 2000 52 Fromage pâte crue 31 1500 47 Fromage pâte cuite 52 3000 156 Yaourts 274 490 134 Poulet fermier 156 850 133 Canard 5 680 3 Oeufs 44 450 20 Poisson 75 500 38 Total 1261 Il faudrait probablement que je rajoute 10% à 20% pour l’huile d’olive, la moutarde, les quelques paquets de gâteaux et quelques tablettes de chocolat que nous achetons aussi… Il faut aussi rajouter quelque chose pour la cantine des enfants (150 à 200 repas dans l’année quand même), et le restaurant que j’utilise nécessairement les jours où je suis absent toute la journée, et donc les émissions liées à la production et la préparation des aliments « hors du domicile ». Qu’avons nous déjà fait pour faire baisser ces émissions ? Nous mangeons de la viande une fois par jour seulement (mais un certain Coffe dit que c’est bien suffisant !) et surtout de la volaille et du cochon (beaucoup moins d’émissions par kg de poids). Presque tous les fruits et légumes que nous consommons sont de saison (pas de fraises, de tomates, de courgettes ou d’aubergines en février…), car sinon il faut les importer de pétaouchnock ou les faire pousser sous serre chauffée au fioul, ou les acheter surgelés, et tout cela engendre des émissions (de temps en temps nous faisons une petite entorse, quand même !), Nous achetons tout ce que nous pouvons aux producteurs locaux (maraîchers, volaillers au marché, etc), ce qui évite du transport longue distance (pas de haricots verts du Kenya ou de kiwis de Nouvelle Zélande arrivant par avion, ou même de fraises espagnoles par camion ; la seule exception notable concerne les oranges en hiver), Tous nos produits frais (fruits, légumes, viande, pain…) viennent de petits commerçants (notamment du marché), qui sont moins consommateurs de transports pour leurs approvisionnements que les grandes surfaces et ne nécessitent pas d’y aller en voiture (en outre, moins nous mettons les pieds à l’hypermarché, surtout si des enfants nous accompagnent, et moins nous achetons de choses inutiles, donc nous faisons même des économies !) : le supermarché ne sert que pour l’épicerie sèche (pâtes, chocolat, etc), les produits d’entretien et les laitages frais type yaourts (qu’il est devenu impossible de se procurer à doses non homéopathiques au marché). Nous n’achetons quasiment jamais de surgelés (la chaîne du froid est une très mauvaise affaire pour les émissions) ou de plats tout préparés (pour tous les plats tous prêts – surgelés compris – il faut fabriquer un emballage qui sera jeté et cela engendre des émissions significatives), Quelles sont nos marges de manœuvre restantes ? Devenir…..végétariens (gain de 0 à 2,5 tonnes équivalent CO2 par personne, ou encore 0 à 0,7 tonne équivalent carbone, selon que ce régime autorise encore le poisson – sur lequel nous compenserions surement ! – et donc les crevettes, qui sont probablement le produit de la mer le plus « riche en gaz à effet de serre », ou aucun produit animal autre que le fromage). Manger bio va dans le bon sens du point de vue des émissions, mais il faudrait faire un calcul (que je n’ai pas fait) pour démêler quelques effets contraires et savoir quel est le bénéfice exact : l’absence de recours aux engrais de synthèse azotés supprime les émissions de N2O des cultures et l’énergie – donc les émissions – de l’industrie chimique pour la fabrication des engrais ; à rendements constants c’est près de 50% de baisse que nous aurions, mais puisqu’on ne fertilise plus autant, les rendements à l’hectare sont en général inférieurs (les rendements de l’agriculture intensive ne sont pas « durables » du tout, car ils sont permis par des hydrocarbures abondants), or le trajet du tracteur dépend de la surface cultivée et non de la quantité de choses qui pousse. De ce fait la « quantité d’énergie du tracteur par tonne obtenue » augmente, mais pas au point de contrebalancer l’effet de l’alinéa précédent. enfin il faut bien sur que le produit bio ne vienne pas par avion de l’autre coté de la planète (ce que j’ai vu à plusieurs reprises) : le remède est alors pire que le mal ! Que pourrions nous au contraire faire pour augmenter nos émissions ? manger un steack de 500 g par personne et par jour (rien que cela permettrait de faire grimper ce poste de quelques tonnes équivalent carbone !), manger un repas sur deux des surgelés Picard ou des plats tout prêts achetés en grande surface. Une incidente : beaucoup de gens m’expliquent que les grandes surfaces sont « plus économiques » que les petits commerces ou le marché. Globalement, c’est bien évidemment faux : si ce type de commerce permettait de dépenser toujours moins, cela ferait entrer l’économie en récession perpétuelle ! Même si le coût unitaire de chaque produit diminue (et encore, comparer n’a pas toujours un sens : ce ne sont pas les mêmes poulets que l’on achète en supermarché et directement chez un petit éleveur au marché), le montant global d’un caddie augmente sans cesse. Simplement ce dernier est rempli de choses « accessoires » que l’on ne trouve pas au marché mais dont l’utilité se discute : produits non alimentaires achetés « en passant » mais sans lesquels nous vivions très heureux avant de les avoir achetés, produits alimentaires à l’intérêt controversé (boissons sucrées, zinzins à apéritif, chips, etc). Les grandes surfaces proposent aussi des aliments bien plus chers que si nous les préparons nous mêmes (le prix au kg des plats tout prêts ou des surgelés incorpore notamment la main d’oeuvre de l’agroalimentaire et le coût des transports intermédiaires, donc est nécessairement supérieur à l’équivalent préparé à la maison. Si c’est moins cher en apparence, c’est que les ingrédients ne sont pas les mêmes !). Achats de produits manufacturés L’essentiel de nos achats de produits manufacturés concerne : le remplacement occasionnel de l’électroménager, mais les émissions de fabrication de ces appareils sont marginales devant les émissions liées au fonctionnement, un ordinateur tous les 2 ou 3 ans en ce qui concerne mon travail (par obligation plus que par plaisir) avec une émission correspondante de l’ordre de 300 kg équ. carbone par achat (je n’ai jamais eu l’occasion de calculer en détail), quelques vêtements, CD, jouets à Noël… Mon expérience est que comparées aux émissions de chauffage et de transport les quantités en cause sont secondaires si la consommation de tels produits reste modeste (et objectivement nous n’achetons pas un pantalon par jour !). Disons que nous rajouterons 15% au total pour tenir compte de tous ces achats, dépenses d’entretien de la maison comprise. Poubelles Même si nous essayons de faire en sorte de ne pas trop jeter (notamment en évitant d’acheter des produits avec des emballages empilés l’un sur l’autre quand nous pouvons acheter les mêmes sans), nous avons bien évidemment des choses dans notre poubelle. Sans l’avoir pesée précisément, je pense qu’elle contient au maximum 20 kg de déchets par semaine soit, en supposant que sa composition soit « standard », une émission correspondante d’environ 400 kg équivalent carbone (voir détails). Loisirs Quand nous partons en vacances, nous louons des endroits où dormir. Ces lieux, que ce soit un gite rural ou un bateau à voile, il a fallu les construire, et cela engendre des émissions, et l’hiver il faut les chauffer, ce qui engendre aussi des émissions. En faisant un petit prorata temporis, les émissions de ce poste sont estimées à 20% du poste « chauffage » de notre maison, soit 400 kg équivalent carbone au total. Qu’avons nous déjà fait pour faire baisser ces émissions ? nous ne voyageons jamais loin, et jamais par avion. Quelles sont nos marges de manœuvre restantes ? elles sont en fait incluses dans les autres postes. Par exemple nous pourrions pratiquer des activités qui ne nécessitent aucune conduite de voiture (faire la voile sans aller – en voiture, hélas, vu le barda à trimballer – jusqu’à la côte est difficile !), Que pourrions nous au contraire faire pour augmenter nos émissions ? prendre l’avion à chaque vacances (là nous pouvons doubler le total de la maisonnée assez facilement) plus marginalement, jouer au golf ou pratiquer un « sport » motorisé…. Total Si l’on excepte quelques contributions diverses supplémentaires auxquelles je pense (adduction d’eau, qui consomme de l’énergie ; traitement des eaux usées, qui en consomme aussi ; achats de services récurrents tels téléphone ou assurance, ou non récurrents tels que plomberie ou peinture de temps à autre, etc) ou auxquelles je ne pense pas, ma maisonnée engendreà peu près les émissions suivantes : Poste Emissions annuelles en kg équivalent carbone Chauffage/eau chaude 2100 Energie pour le travail 0 Transports 1100 Alimentation 1300 Loisirs (hébergement seul) 400 Déchets 400 Total avant achats 5300 Achats de produits manufacturés 700 * Total (année de référence 2001/2002) 6000 (*) Ce montant correspond à peu près à un achat total de l’ordre de 500 kg de produits par an. Comme nous sommes 6 personnes à habiter dans notre maison, il est assez facile d’en déduire que nous avons une émission par tête égale à une tonne équivalent carbone. Cela représente à peu près la moitié de l’émission moyenne par Français (tous gaz à effet de serre confondus). Cette modestie apparente doit un peu à toutes les raisons mentionnées ci-dessus dans les chapitres « Qu’avons nous déjà fait pour faire baisser ces émissions ? », mais aussi à l’absence de comptabilisation des services publics, et largement au fait que certaines émissions ne sont généralement pas ajustées à la baisse quand la taille de la famille diminue. Par exemple, si nous conservons la même maison une fois les enfants partis, nous augmenterons mécaniquement les émissions de chauffage par tête d’autant, et le même raisonnement s’applique au véhicule familial. Cet exemple illustre cependant que l’on peut déjà, au prix de quelques efforts ni très coûteux ni très contraignants, être un peu plus sobre que la moyenne, et je n’ai ni l’impression de vivre comme un moine, ni celle d’être malheureux comme les pierres ! Il n’en reste pas moins que chaque membre de Janco & co est encore deux fois trop émetteur si l’objectif est d’arrêter d’enrichir l’atmosphère en gaz à effet de serre : y parvenir ne sera pas trivial, et bouder les marges de manœuvre « faciles » (telles le nucléaire) rendra encore plus ardu le recours aux marges de manœuvre « difficiles » (mais souhaitables) : les économies d’énergie résultant d’une baisse de la consommation matérielle et les énergies renouvelables.
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C’est officiel et c’est merveilleux : depuis le début de la semaine, Paris est la capitale mondiale de la conscience climatique, Nicolas Hulot en est le chevalier vert et le pétulant Macron est le nouveau sauveur du monde. « La planète brûle toujours » confiait avec sa prudence légendaire Laurent Fabius au Figaro, en concédant toutefois que « nous ne regardons plus ailleurs » et qu’il ne reste donc plus qu’une chose à faire : trouver de l’argent, beaucoup d’argent, des masses énormes d’argent, des centaines de piscines olympiques remplies d’argent frais pour accélérer vigoureusement notre entrée dans un monde d’autant moins chaud plus cool qu’il sera furieusement décarboné. Oui, la planète brûle, c’est horrible et vous le savez car vous avez lu nos deux articles précédents (I & II) qui montrent le réchauffement colossal de la planète (une augmentation titanesque de 0,6° C au XXème siècle suivie d’une très violente stabilité depuis). Le coupable est sans aucun doute possible le CO2 dont la teneur dans l’atmosphère a vertigineusement augmenté de 0,032 % à 0,04 % entre 1960 et aujourd’hui. Oui, la planète brûle et il nous faut donc agir : les conséquences matérielles et humaines de ce réchauffement climatique anthropique (RCA) sont déjà désastreuses (par exemple, il y avait plus de 5 000 ours polaires en 1960 alors qu’ils ne sont plus que 25 000 aujourd’hui). Mais surtout, si le pire n’est pas certain, il n’en reste pas moins « devant nous » et quoi qu’on fasse, « on n’en fera jamais assez » – dixit Nicolas Hulot. Oui, la planète brûle et Emmanuel Macron est formel : Des miyards, qu’on vous dit !… De dollars, surtout, que nos réchauffistes entendent bien s’accaparer. C’est pour cela que Macron et Hulot ont convoqué coup sur coup le Climate Finance Day et le One Planet Summit de lundi 11 et mardi 12 décembre dernier : les États-Unis partis avec leurs milliards, Macron se retrouve dans la soutane de Grand Sauveur de la planète aux poches percées et sans le moindre sou d’avance. Il faut donc trouver des financements, ajuster les impôts, « impliquer » le secteur privé, bref, inciter la finance mondiale à « penser printemps » et petites feuilles vertes jusqu’au bout ; c’est pour la bonne cause. Pour rappel, l’Accord de Paris signé lors de la COP21 de décembre 2015 prévoyait de la part des pays riches une enveloppe « plancher » (mais dodue) de 100 Md$ par an afin d’aider les pays pauvres à financer leur transition énergétique… Sachant qu’on est encore très loin du compte et que cette somme ne couvre même pas la transition énergétique des pays riches. Billancourt, qui hébergeait jadis Renault et accueille ce One Planet Summit, frise encore une fois le désespoir aux fers chauds : Armelle Le Comte, responsable Énergie & climat d’Oxfam France, sanglote déjà sur ces deux climathons aux résultats concrets décevants : pas de volonté politique, trop d’opérations existantes rhabillées en vert, absence de vexations fiscales et réglementaires écologiques et surtout, pas de mention de la taxe européenne sur les opérations financières alors que Macron s’était engagé à la relancer. C’est mou, tout ça. Non, ce qu’il faudrait, c’est du costaud, du solide, du massif, du brut d’impression comme l’explique Gaël Giraud, économiste en chef de l’Agence française de développement, tout à fait à l’aise : Mille milliards de mille millions de mille dollars, voilà qui est parler : pourquoi cramer 100 gros milliards là où 6000 petits milliards pourraient suffire ? Après tout, ce n’est que 8 % du PIB mondial (77 000 milliards en 2016) ! Au diable l’avarice ! Tavernier, servez-nous à nouveau de votre délicieux caviar, c’est le contribuable qui régale ! Devant de tels chiffres, un peu de recul s’impose. Recul d’autant plus important que les données sur le climat incitent à la prudence et que le GIEC, l’organisme à l’origine de ces données, est loin d’être aussi scientifique qu’on nous le serine. Sa fondation fut d’ailleurs motivée bien plus par la politique que par la science. C’est pourtant sur sa recommandation de limiter le RCA à 2° C — voire 1,5 ° C — par rapport à l’ère préindustrielle que repose toute l’hystérie climatique actuelle avec pour conséquence la définition de politiques aussi coûteuses que leur rationalité est douteuse. Le GIEC, ou « Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat », a été fondé conjointement par l’ONU et l’OMM (Organisation météorologique mondiale) en 1988. Avec de tels parents, on pouvait espérer un enfant timide mais scientifique. Il n’en fut rien : émanation d’États en lieu et place d’entités scientifiques indépendantes, le pauvre animal souffre d’une malformation congénitale dès le départ de sa mission qui sera d’étudier les conséquences du RCA alors posé comme vérité irréfutable (la formulation a changé depuis) : En 1988, Michael E. Mann n’avait pas encore sorti sa courbe en crosse de hockey controversée qui servira de base (erronée) à l’alarmisme climatique, mais les opinions publiques des pays occidentaux avaient été sensibilisées dès 1972 aux enjeux écologiques tels que pollution et épuisement des ressources par le rapport du Club de Rome et la Conférence de Stockholm. Dans ce contexte, Margaret Thatcher trouva dans la thèse du RCA un argument supplémentaire de poids pour démanteler les charbonnages britanniques non rentables, briser les syndicats de mineurs qui s’opposaient à leur fermeture et pousser l’énergie nucléaire. La création du GIEC puis ses recommandations bénéficièrent alors de son soutien parfaitement calculé et très politicien. De formation scientifique elle-même, elle n’hésita pourtant pas à inciter la Royal Society (Académie des Sciences britannique) à trouver une relation entre les températures et le CO2 et à balayer les incertitudes scientifiques qui apparaissaient : Ce qui ne l’empêchera pas, au début des années 2000, de se raviser et d’adopter des positions plus réalistes, considérant finalement qu’elle s’était fait avoir par des experts plus pétris de catastrophisme que de science. Néanmoins, la décision de Thatcher lui permit d’effectuer la reconversion britannique en faveur du nucléaire. Choix judicieux puisque c’est une source d’énergie sûre et bon marché qui n’émet ni CO2 ni particules polluantes. Mais pour les réchauffistes les plus échauffés, ce n’est évidemment pas suffisant : si on parle de transition énergétique, cela implique non seulement de sortir du charbon, du pétrole et du gaz, mais également de sortir du nucléaire. On se demande si le véritable agenda écologiste n’est pas là. Ainsi, en Allemagne, on constate aujourd’hui que la montée en puissance des énergies renouvelables intermittentes (29 % de l’électricité allemande dont 12 % pour l’éolien et 6 % pour le solaire) s’est fait exclusivement au détriment du nucléaire (graphe ci-contre extrait du journal Le Monde). Ce qui impose, comble de l’ironie, d’ouvrir des mines de lignite à ciel ouvert extrêmement polluantes et de faire tourner à plein des centrales à charbon tout aussi polluantes pour couvrir les besoins. Inutile de dire que dans ces conditions, les émissions de CO2 par habitant sont beaucoup plus élevées en Allemagne qu’en France, tout comme le prix de l’électricité (environ le double pour les deux grandeurs). La situation électrique française est complètement différente, mais elle est également marquée par la volonté de sortir du nucléaire. C’est pourtant un secteur qui – répétons-le – n’émet pas de CO2, dans lequel nous avons maintenant une grande expérience et qui représente aujourd’hui environ 72 % de notre production électrique. Si l’on ajoute les 12 % de l’hydraulique, et les 7 % de l’éolien, du solaire et des bioénergies, la France n’est pas loin d’avoir une électricité parfaitement CO2-free (voir graphique ci-dessous). Las ! Bien que favorable, cette situation ne saurait convenir à nos écologistes les plus conscientisés. Dans les principes inébranlables de l’écologie de combat, le nucléaire est une abomination qui ne peut recevoir qu’un « Nein, Danke ! » ferme et définitif permettant de mépriser toute analyse comparée des différentes sources d’énergies possibles. Mépris des faits qui sera commode pour Ségolène Royal en 2015 afin de propulser sa loi de transition énergétique ; mépris de la logique ouvertement partagé par le Nicolas Hulot de l’époque ; mépris des conséquences entériné par le frétillant Macron lors de sa campagne électorale qui reprendra telles quelles les lubies de Ségolène visant à faire descendre la part du nucléaire à 50 % de la production électrique en 2025. Hélas pour nos trois Pieds Nickelés Ségolène, Nicolas et Emmanuel, cet objectif est totalement irréalisable sans relancer dans le même temps des centrales à charbon et à gaz. La réalité ne peut être méprisée que le temps d’une élection : la mort dans l’âme mais avec un peu plus de logique et de réalisme que nos amis allemands, le gouvernement a donc revu ses plans à la baisse. À des fins médiatiques et électorales, nos mousquetaires du bricolage énergétique ont tout de même promis de communiquer au plus vite le nombre de centrales nucléaires qui seront fermées, et quand. Ce serait vraiment trop dommage de se fâcher avec Greenpeace qui n’hésite même plus à se vautrer dans l’amalgame grossier entre pétrole et nucléaire : Raisonnement sous-jacent : il faut accélérer le démantèlement du nucléaire pour faire enfin monter en puissance l’éolien et le solaire, énergies d’avenir vertes, mignonnes et créatrices d’emploi. En revanche, on n’entend plus personne lorsqu’il s’agit de rappeler que ce sont des énergies lourdement subventionnées, à l’intermittence très mal maîtrisée et incluant des terres rares pas du tout écologiques. RÉCAPITULONS Oui, il y a bien eu un réchauffement climatique entre 1850 et 2000, suivi d’une pause. La cause mise en avant, les émissions anthropiques de CO2, semble bien fragile sur le plan scientifique tant la science climatique est encore jeune et nous réserve régulièrement des surprises. Mais admettons. Cependant, si la chasse à l’affreux dioxyde de C est à ce point importante, pourquoi en veut-on plus à l’énergie nucléaire qu’au charbon ? Et si la lutte contre la pollution est si importante, pourquoi s’en prend-on plus au CO2, qui n’est pas un polluant, qu’aux particules fines et au CO notamment, polluants avérés ? Quelle belle pelote d’incohérences bien embrouillées ! Dès qu’on en tire un fil, on découvre plus les motivations idéologiques anti-progrès, anti-développement et anti-capitaliste de l’écologie radicale qu’une quelconque démarche scientifique impartiale visant le progrès de l’Homme et de la planète. Cette pelote d’incohérences sert cependant de support à des politiques publiques extrêmement dispendieuses visant à transformer autoritairement les comportements des gens selon le schéma classique : inciter, taxer, punir. Les mêmes sommes investies de façon privée, dans un marché libre, concurrentiel et transparent grâce à un système de prix non faussés permettrait l’apparition d’une grande diversité d’acteurs aux centres d’intérêt variés, embrassant un grand nombre de sujets écologiques différents (et pas seulement un petit greenwashing de connivence agréable aux autorités). Cela permettrait en surcroît de trouver l’équilibre énergétique de demain compatible avec le développement humain et la protection de l’environnement. Les préoccupations écologiques sont entrées dans le quotidien des gens. Il n’y a plus qu’à les laisser faire, tant l’économie est aujourd’hui une écologie. —- Sur le web
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C'est une première sur le littoral méditerranéen. Le capitaine de L'Azura, un géant des mers de 300 mètres de long et qui peut accueillir jusqu'à 3000 passagers, doit être jugé lundi devant le tribunal correctionnel de Marseille pour avoir enfreint les normes anti-pollution. L'homme, qui n'est pas Français mais dont la nationalité n'a pas été révélée avant le procès, risque en théorie un an de prison et 200 000 euros d'amende. Le fioul brûlé par le paquebot qu'il commandait avait été contrôlé le 29 mars dans le port de Marseille, dépassant les valeurs limites en souffre des normes européennes anti-pollution. La teneur en soufre relevée atteignait 1,68%, au-dessus de la limite de 1,50% inscrite dans la loi fin 2015 pour les navires transportant des passagers en Méditerranée. Pour les autres bateaux, la limite est à 3,5%. Le capitaine avait été auditionné quelques jours plus tard lors d'une escale dans le Var, et il avait reconnu les faits. L'emploi de fioul ne respectant pas les normes en vigueur permet en général aux compagnies de limiter leurs coûts. En annonçant en avril engager des poursuites à l'encontre de ce capitaine de navire, le procureur de la République de Marseille Xavier Tarabeux avait frappé un coup en matière de lutte contre la pollution atmosphérique. La pollution générée par les navires, de plus en plus gros, qui brûlent un fioul lourd et très néfaste, est un point noir dans la cité phocéenne, premier port de France et qui mise gros sur le développement des croisières. D'une manière générale, les normes de pollution des navires seront nettement durcies à partir du 1er janvier 2020, pour tous les types de navires, avec une teneur en souffre abaissée à 0,5% pour tous.
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Comme il l’a déjà dit, le jury est sensible aux petites initiatives locales de propagande climatique. C’est donc avec plaisir qu’il accorde un accessit à Claude Henry, professeur à Sciences Po et à l’université Columbia, pour son tract de propagande article pondéré et subtil publié sur son blog du Huffington Post. Titré en toute sobriété « Climat : au revoir les enfants ? », l’article recycle tous les classiques du genre : le destin de nos enfants, les terribles conséquences de l’inaction, les « plus 5°C », les hordes de réfugiés climatiques futurs… L’auteur conclut ce brillant papier par une autopromotion de bon aloi pour son dernier livre. Sans le prodige de propagande réalisé par le vainqueur de cette semaine, Claude Henry aurait certainement reçu les lauriers du climathon – mais qu’il ne désespère surtout pas : le jury sait aussi récompenser la constance. Un autre accessit est accordé cette semaine à Yann Arthus-Bertrand, l’un des favoris naturels de la compétition, pour sa suggestion adressée aux jeunes de se désintéresser du problème du financement des retraites au profit de ce que nous savons, évidemment « beaucoup plus important » : « Pour les jeunes d’aujourd’hui, le changement climatique aura un impact beaucoup plus important que l’évolution du système des retraites. La Conférence climat, à Paris du 30 novembre au 15 décembre 2015, sera cruciale. » Le vainqueur de la semaine 4 Comme les fans du climathon le savent, le jury s’inquiétait de récompenser un peu trop souvent des compétiteurs politiquement plutôt à gauche, et en appelait aussi à l’élargissement du concours hors des frontières françaises. Ce double appel a été entendu. Il n’est pas excessif de dire que la réalisation primée cette semaine effectue une percée. Entendre un compétiteur lier le réchauffement climatique aux attentats en France d’il y a deux semaines faisait partie des secrets espoirs du jury, qu’il n’osait formuler tout haut tant l’exploit semblait exagérément ambitieux. C’était compter sans cette lumineuse envolée de Klaus Schwab, président du forum économique mondial, à l’occasion de son introduction du président français François Hollande avant son allocution à Davos (c’est ici, à 3’18). Klaus Schwab, donc, notre vainqueur de la semaine, a lancé juste après avoir évoqué les attentats du 7 janvier : « Enfin, le monde a besoin d’une France qui continuera à défendre un message de liberté, de justice et de paix à travers le monde, comme elle l’a fait toujours. Dans cet esprit, je me réjouis que la France joue un rôle essentiel dans les négociations internationales sur le climat, avec un grand sommet à Paris à la fin de cette année. Et nous sommes fiers d’y contribuer. La meilleure réponse aux extrémistes, c’est de construire un meilleur monde, et pas de la détresse. » Lutter contre le réchauffement climatique, c’est lutter contre le terrorisme. Qui dit mieux ? Le climathon, en cette semaine 4, vient de se trouver un nouveau compétiteur de grand talent. — Sur le web Suivre le Climathon.
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Paris, Sao Paulo, le lundi 5 octobre 2009 : aujourd’hui, quatre des plus importants acteurs du secteur mondial de l’industrie de l’élevage – JBS-Friboi, Bertin, Minerva et Marfrig[1] – ont unis leurs forces et s’engagent à bannir de leurs approvisionnements les produits provenant d’élevages établis sur des forêts dévastées de l’Amazonie brésilienne. Ceci fait écho à l’appel pour « Zéro déforestation » lancé par Greenpeace. Ce changement et cet engagement massif font suite à la publication par Greenpeace du rapport « le massacre de l’Amazonie » en juin, qui exposait clairement les liens entre la destruction de la forêt amazonienne et l’expansion foudroyante de l’élevage dans la région. Le rapport – fruit de trois années d’enquête – mettait à jour les filières opaques de l’élevage brésilien, cuir ou viande. Il pointait du doigt de grandes compagnies internationales, comme Adidas, Nike, Timberland, mais aussi les français Carrefour, Casino, clients et complices indirectes de la déforestation. Ces groupes se sont pour la plupart engagés cet été à annuler leurs contrats avec des fournisseurs qui ne pourraient pas leur garantir que leurs productions ne sont pas responsables de la destruction de la forêt amazonienne. Cette annonce a eu lieu lors d’un évènement organisé par Greenpeace à Sao Paulo. Ces compagnies ce sont engagées à adopter de nouvelles normes sociales et environnementales pour s’assurer que leurs produits ne sont pas issus de l’expansion de l’élevage sur la forêt amazonienne. L’association brésilienne des supermarchés (ABRAS), incluant les groupes Carrefour et Walmart, étaient présents et soutiennent l’appel à Zéro-déforestation. Les mesures auxquelles s’engagent les compagnies incluent un suivi de leurs chaines d’approvisionnement et des objectifs clairs pour mesurer la fin de l’achat de produits de l’élevage provenant de zones protégées, abritant des populations autochtones et pratiquant l’esclavage. « C’est une étape très importante dans le combat pour stopper la destruction d’une des plus importantes forêts tropicales de la planète, et un pas pour stopper les changements climatiques, dont la déforestation représente 20% », explique Grégoire Lejonc, chargé de campagne Forêts pour Greenpeace France, de retour du Brésil. Le secteur de l’élevage brésilien, qui occupe aujourd’hui 80% des zones de déforestation en Amazonie, est de fait le premier émetteur de gaz à effet de serre du Brésil. Le gouverneur de l’Etat du Mato Grosso, Blairo Maggi, assistait à cet évènement. Cet Etat a le plus fort taux de déforestation en Amazonie et le plus important cheptel du Brésil. Le gouverneur a lui aussi annoncé que son Etat soutiendrait fortement les efforts pour protéger l’Amazonie et fournirait des images satellites de haute résolution pour assurer un vrai suivi de l’évolution de la déforestation. « Cette annonce montre que l’industrie de l’élevage et le gouvernement du Mato Grosso commencent à prendre leurs responsabilités avec des engagements concrets et mesurables. Greenpeace restera vigilante quand à leur respect. Le gouvernement brésilien et la communauté internationale doivent maintenant s’engager à atteindre « Zéro déforestation » d’ici 2015, car éradiquer la déforestation est indispensable pour enrayer la crise climatique » poursuit Grégoire Lejonc. En septembre, lors de l’Assemblée Général des Nations unies, le Président brésilien Lula annonçait un objectif de réduction de la déforestation de 80% d’ici 2020 pour le Brésil. Dans 10 semaines, les gouvernements du monde entier vont se rencontrer à Copenhague pour tenter de trouver un accord fort pour éviter la catastrophe climatique. La déforestation est responsable de 20% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, plus que tous les trains, les avions et les voitures réunis. Un bon accord climatique ne sera efficace que s’il s’attaque à la fois à réduire les émissions de gaz à effet de serre issues des énergies fossiles et à celles issues de la déforestation.
true
Changement climatique : la réflexion mûrit dans les vergers Cœur Émeraude, qui conduit le projet de Parc naturel régional, organisait, mercredi 8 septembre 2021, à Pleurtuit (Ille-et-Vilaine) une rencontre à destination des acteurs de la filière pomme. Pour évoquer le changement climatique et comment s’y adapter. Mercredi 8 septembre 2021, une vingtaine d’acteurs de la filière pomme (producteurs, représentants associatifs, etc.) et de techniciens s’est réunie, à l’initiative de l’association Cœur Émeraude, à Montmarin (Ille-et-Vilaine). Ils se sont penchés sur les voies d’adaptation envisageables dans un contexte de changement climatique. Pourquoi cette thématique intéresse-t-elle l’association qui préfigure le Parc naturel régional Vallée de la Rance – Côte d’Emeraude ? « Cœur Émeraude travaille sur ces aspects climatiques depuis plus de trois ans, resitue Dominique Melec, responsable développement durable de l’association. Un Parc naturel régional (PNR) consiste à bâtir un projet de développement économique durable tout en maintenant le patrimoine d’un territoire. Or, le futur PNR concentre sur sa surface pratiquement toutes les productions bretonnes, toutes les filières. Cette diversité, nous voulons la conserver. » Et donc aider les acteurs à faire face aux bouleversements qui les attendent. L’association a commencé par se pencher sur la production de pommes – un millier d’emplois dépendrait de cette filière. Comment Cœur Émeraude peut-elle aider les producteurs à s’adapter ? La Fondation de France a financé des travaux de recherche pour le compte de l’association, laquelle met à présent ces outils au service des producteurs. Parmi les études réalisées, celle de Vincent Dubreuil, géographe et climatologue de l’agrocampus de Rennes. Il a recoupé l’évolution des dates de floraison des pommiers sur plusieurs décennies avec des relevés et projections climatiques. Didier Michot, pédologue (spécialiste des sols), et ses étudiants, se sont pour leur part penchés sur la capacité des sols à restituer de l’eau. Des indicateurs qui impliquent de réfléchir à des modèles d’évolution pour continuer à produire suffisamment pour en vivre, malgré les aléas climatiques qui devraient aller s’intensifiant. Qu’en pensent les producteurs ? Pendant six mois, Benoît Mabé, étudiant ingénieur agronome, est allé à la rencontre d’une vingtaine de producteurs locaux ou de professionnels de la filière. Cette enquête avait pour but de « voir comment ils abordaient cette thématique, ce qu’ils avaient envie de faire ensuite, quelles étaient les potentialités spécifiques au territoire ». En résulte un constat contrasté. « Il existe des projets, des expérimentations par exemple de diversification avec des activités non agricoles, comme au domaine de Montmarin, décrit Benoît Mabé. D’autres professionnels sont dans un modèle qui n’est pas facile à faire évoluer ou sont confrontés à des blocages techniques ou économiques. » En conclusion, « les producteurs sont mûrs pour réfléchir à cette thématique mais en sont à des degrés divers de questionnement. » Quelles solutions ont-ils ? Équiper les exploitations en matériel de lutte contre le gel ou en dispositifs d’irrigation contre la sécheresse ? Encore faut-il que l’irrigation ne soit pas limitée quand la sécheresse pointera le bout de son nez. Une montée en gamme pourrait permettre d’augmenter les prix pour compenser les baisses de production. L’idée peut s’avérer pertinente pour le cidre, mais semble difficilement généralisable aux autres productions de pommes. Reste la piste privilégiée par Benoît Mabé, à savoir celle d’une diversification des activités des producteurs, « pour ne pas mettre toutes ses pommes dans le même panier ». Développer la production de pommes à couteau est une piste : la demande des consommateurs est au rendez-vous. Et maintenant ? Une réunion annuelle pour faire l’état des lieux des expérimentations sur le sujet, est envisagée. « Nous devons travailler collectivement à des solutions pour faire face au changement climatique tout en préservant la biodiversité », conclut Vincent Bouche , vice-président de Cœur Émeraude. Ce mercredi, l’urgence d’agir a résonné d’une bien étrange façon. « Nous devions accueillir davantage de producteurs mais beaucoup ont décommandé, confie Dominique Melec. I ls sont allés dans leurs vergers constater les dégâts des orages… »
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Alors que l'Islande ne chassera pas la baleine cet été, pour la première fois depuis 17 ans, des navires baleiniers japonais ont repris la mer ce lundi pour leur première mission de chasse commerciale en plus de trois décennies. Deux baleines de Minke ont été attrapées par des bateaux partis en début de journée du port de Kushiro, au nord du pays, après une cérémonie au cours de laquelle plusieurs élus ont revendiqué la légitimité de cette tradition. L'une au moins des embarcations est revenue en fin d'après-midi et sa cargaison a été déchargée sur un camion afin de l'emporter à la découpe. Ces baleiniers ont ainsi acté la décision prise il y a six mois par le gouvernement de quitter la Commission baleinière internationale et de s'affranchir d'un moratoire. "C'est une petite industrie, mais je suis fier de chasser les baleines. La pratique existe depuis plus de 400 ans dans ma cité", a expliqué Yoshifumi Kai, président d'une association de pêcheurs de baleines. LIRE AUSSI >> Japon: ce que cache la chasse à la baleine Le navire-usine Nisshin Maru, bâtiment amiral de la flotte baleinière nippone, et plusieurs autres embarcations ont eux aussi ce lundi quitté le port de Shimonoseki (sud-ouest), où trône une énorme statue de baleine. "Nous estimons que les baleines sont des ressources marines comme les poissons et qu'elles sont utilisables sur la base de critères scientifiques", a expliqué un responsable du ministère de l'Agriculture, des Forêts et de la Pêche."Nous déterminons des quotas de sorte à ne pas nuire aux espèces", a-t-il précisé. Le maximum d'ici décembre est fixé à 227 prises. Les baleiniers n'iront pas tuer en haute mer, comme ils l'ont fait ces trente dernières années "pour des raisons scientifiques". Les chasseurs resteront dans les eaux territoriales japonaises et dans la zone économique exclusive du pays. Par ailleurs, le Japon devrait privilégier la chasse des petites baleines de Minke, rares cétacés à ne pas être considérés en danger d'extinction. "Cela offre une porte de sortie acceptable à la chasse à la baleine en haute mer", estime Patrick Ramage, en charge de la conservation du milieu marin au sein du Fonds international pour la protection des animaux (IFAW). "Il est difficile d'y voir autre chose qu'une bonne nouvelle pour les baleines et la Commission établie pour les suivre et les protéger". Le Japon avait débuté ses "missions de recherches" en Antarctique et dans le nord-est du Pacifique il y a respectivement 32 et 25 ans, renonçant alors à une pêche purement commerciale, mais utilisant une "exception scientifique", tolérée par la CBI. Durant ces décennies, l'archipel n'a cessé d'être critiqué par les défenseurs des cétacés pour ses façons de procéder jugées cruelles, alors que des méthodes non létales existent pour mener les études voulues, selon ses détracteurs. En outre, si les chercheurs étaient certes les premiers à se pencher sur les baleines rapportées, une partie de leur chair finissait sur les étals des poissonniers, malgré un appétit peu important pour cette chair. Mais il y a une volonté et fierté de préserver un rite auquel tient une partie de la population, notamment des personnes âgées qui se souviennent que la baleine était leur seule source importante de protéines durant la disette d'après-guerre. Pour certaines communes, la pêche à la baleine est une raison d'être sinon économique, du moins culturelle et morale. C'est le cas de Shimonoseki, où les cantines scolaires initient les enfants à cette tradition culinaire pour ressusciter l'habitude de consommation.
true
Les militants de Greenpeace bloquent toujours l’usine Calcia de Ranville (Calvados), qui produit 100 % du ciment utilisé pour fabriquer le béton sur le chantier de l’EPR. Ils s’apprêtent à passer leur première nuit sur place. Malgré une convocation au tribunal de grande instance de Caen, lundi 30 juin à 10h30, suite à un référé d’heure à heure déposé par la cimenterie Calcia, l’organisation de défense de l’environnement poursuit son action pour au moins trois raisons. Tout d’abord, « pas question de préjuger de la décision du juge, qui pourrait être rendue lundi dans la journée », déclare Yannick Rousselet, responsable de la campagne Énergie à Greenpeace France. De plus, à la veille de la présidence française de l’Union européenne, dénoncer les mauvais choix énergétiques de la France, afin d’obtenir qu’elle tienne ses promesses du Grenelle et engage une politique d’efficacité énergétique ambitieuse, est essentiel pour Greenpeace. « Nous tenons donc à garder toutes les options ouvertes, affirme Yannick Rousselet, et la question de rester au-delà de lundi soir se pose très sérieusement. » Enfin, Greenpeace empêche toujours les travaux de bétonnage nucléaire de redémarrer sur le chantier de l’EPR de Flamanville (Manche). « Des salariés de la cimenterie Calcia nous ont confirmé que, suite à notre action, la coulée de béton prévue au départ pour le début de la semaine, a finalement été reprogrammée au lundi 30 juin, reprend Yannick Rousselet. Ils nous ont aussi affirmé que si les transports de ciment ne reprennent pas ce week-end, EDF sera à nouveau contraint de reporter cette coulée à plus tard. En ayant bloqué durant trois jours les carrières de Montebourg, Lieusaint et Doville, et en restant désormais enchaînés au portail de Calcia, les militants de Greenpeace empêchent donc la reprise du chantier de l’EPR. Leur action est efficace et ils restent extrêmement déterminés. » Samedi 28 juin, un pique-nique de soutien est organisé devant l’entrée de la cimenterie de Ranville à partir de midi. Élus locaux, représentants d’associations écologistes et responsables politiques sont attendus pour une prise de parole publique à 14 heures. De plus, de nouveaux militants de Greenpeace sont attendus sur le terrain pour soutenir leurs camarades et renforcer la mobilisation. « Greenpeace reste fermement décidé à utiliser les moyens les plus adaptés pour stopper l’EPR, conclut Yannick Rousselet. Il s’agit de bon sens : qu’est-ce qui justifie que la France s’entête à construire un nouveau réacteur très coûteux et complètement inutile, alors qu’elle dispose de solutions beaucoup plus efficaces, économiques, sûres et rapides que le nucléaire ? La première de ces solutions est l’efficacité énergétique, c’est-à-dire la maîtrise de notre consommation et les économies d’énergie, qui à elles seules répondent aux enjeux des changements climatiques, de la sécurité énergétique et du pouvoir d’achat des Français. »
biased
L orsque les ondes sismiques traversent le globe terrestre, elles semblent voyager 3 % plus vite lorsqu’elles se déplacent verticalement d’un pôle à l’autre que lorsqu’elles se déplacent horizontalement d’est en ouest. De nouveaux modèles suggèrent que ce phénomène est dû à un accroissement plus rapide du noyau solide de la Terre d’un côté, sous la mer de Banda en Indonésie, et plus lent de l’autre côté, sous le Brésil. Autrefois, il fut un temps où notre planète n’avait pas de noyau solide. L’intérieur le plus profond de notre planète contenait probablement une masse de matière en fusion pendant des milliards d’années avant que le fer liquide au centre ne commence à refroidir et à se solidifier. Cela signifie que le centre même de la Terre pourrait être un amas géant et croissant de fer cristallisé, et lorsque ces cristaux s’alignent d’une certaine manière, cela permet probablement aux ondes sismiques de se déplacer plus rapidement dans certaines directions. En exécutant des modèles sur la façon dont cet alignement particulier a pu se produire, les chercheurs sont tombés sur une explication inattendue : le noyau interne de la Terre se développe de façon asymétrique. Selon Daniel Frost, sismologue à l’université de Californie à Berkeley : Le modèle le plus simple semblait un peu inhabituel, à savoir que le noyau interne est asymétrique. Le côté ouest semble différent du côté est jusqu’au centre, et pas seulement au sommet du noyau interne, comme certains l’ont suggéré. La seule façon dont nous pouvons expliquer cela est qu’un côté grandit plus vite que l’autre. Il est impossible de forer dans le noyau interne de la Terre pour vérifier ce qui s’y passe, c’est donc un domaine de recherche propice au débat. La propagation des ondes sismiques et les simulations informatiques sont les seuls moyens de tester les hypothèses expliquant la formation de notre planète. À l’aide de divers modèles informatiques qui tiennent compte de la géodynamique de la Terre et de la physique des minéraux de fer soumis à une pression et une température élevées, les chercheurs ont tenté de comprendre pourquoi le noyau interne de notre planète est aligné d’une manière si particulière. L’explication la plus simple qu’ils ont trouvée est que le noyau cristallin de notre monde croît plus rapidement à l’équateur et plus particulièrement du côté est. Les chercheurs de conclure : Cela correspond à un taux de croissance qui est 40 % plus faible aux pôles et 130 % plus élevé à l’équateur par rapport à la moyenne mondiale. Le taux de croissance à l’équateur varie entre les hémisphères oriental et occidental de 100% à 160% du taux moyen mondial, respectivement. Ce taux de croissance asymétrique suggère que certaines parties du noyau interne de la Terre sont plus chaudes, tandis que d’autres sont plus froides, ce qui permet aux cristaux de fer de se former à un rythme plus rapide. La gravité répartit ensuite cet excès de croissance de manière homogène dans le noyau mou, mais solide, ce qui permet de conserver une forme globalement sphérique et de pousser les cristaux vers les pôles nord et sud. En fin de compte, expliquent les chercheurs, c’est ce mouvement par gravité qui aligne le réseau cristallin du noyau interne de la Terre sur l’axe de rotation de notre planète. Et ce, depuis le tout début. Le modèle indique que ce type de croissance asymétrique se produit depuis que l’intérieur de la planète a commencé à se refroidir et à se solidifier, le rayon augmentant d’un millimètre par an en moyenne. Si le modèle est exact et qu’il s’agit du véritable taux de croissance, cela signifie que le noyau interne solide de la Terre est relativement récent, n’apparaissant qu’entre un demi-milliard et 1,5 milliard d’années, mais probablement du côté le plus récent.
true
Par MD Principales conclusions. L’engouement actuel pour les énergies intermittentes(éolien et solaire) ne doit pas masquer un certain nombre de réalités ; on n’en citera que trois : 1/ Les réserves de charbon sont encore très abondantes, accessibles et presque illimitées à vue humaine, notamment dans des régions qui ont besoin de s’électrifier à marche forcée pour sortir leurs populations de la pauvreté. La conséquence va de soi. 2/Le développement récent et rapide des énergies intermittentes s’est fait jusqu’à présent surtout au détriment du nucléaire et de l’hydraulique, alors que leur objet était de supplanter les énergies fossiles. 3/ Si l’on met à part la Chine dont les motivations sont spécifiques, le développement des énergies intermittentes apparait en grande partie comme localisé dans des pays nantis, qui peuvent se permettre des expérimentations et en supporter le prix. 1. Energie primaire et électricité. Le graphique ci-dessous montre les évolutions respectives : de la consommation d’énergie totale, de l’énergie utilisée pour produire de l’électricité[2], et du pourcentage correspondant. On voit que la part de l’électricité dans l’énergie totale est en augmentation régulière, résultat de l’électrification progressive des pays émergents. Dans ces pays, l’électricité remplace peu à peu les énergies traditionnelles notamment pour les besoins domestiques. En une trentaine d’années, les besoins en énergie primaire ont ainsi été multipliée par 1,8 et l’énergie consacrée à l’électricité par 2,4. Le pourcentage de l’énergie consacrée à l’électricité est passé de 32% à 43% (« plus de 40% » confirme BP dans le rapport). 2. Production d’électricité. Les trois graphiques ci-après illustrent l’évolution de la production d’électricité (en TWh) et sa répartition entre les différents types d’énergies. Ensemble des énergies électriques. Détail des énergies électriques non fossiles. Graphique simplifié exprimé en pourcentages (Le terme « intermittentes » désigne l’ensemble éolien + solaire) Il est intéressant de comparer les situations respectivement en 1990 (année souvent prise comme référence dans les accords internationaux sur le climat) et 2017. Entre 1990 et 2017, la production d’électricité a été multipliée par 2,15. Tous les types d’énergies se sont développés, mais à des rythmes diversifiés. Si on raisonne, non en valeurs absolues mais en parts de marché : BP ne recense que les émissions globales liées à la combustion des énergies fossiles, sans distinguer la part de la production électrique dans cet ensemble ; quelques calculs simplifiés semblent montrer que cette part est inférieure à 30%, peut-être de l’ordre de 28%. Des chiffres mieux fondés existent dans d’autres publications. Le premier graphique indique comment a évolué la production d’électricité : respectivement dans les pays de l’OCDE, et dans le reste du monde. Le second graphique donne un aperçu plus détaillé pour quelques grands pays ou régions du monde. Le fait remarquable est que, dans les pays développés, la production d’électricité a cessé d’augmenter depuis plus de dix ans. Il y a différentes raisons à cela, dont le fait que l’électrification de leurs territoires y est de longue date achevée. Par contre, l’électrification du reste du monde continue de progresser : le cas de la Chine est exemplaire de ce point de vue. 3. Les énergies intermittentes. Les énergies intermittentes (éolien et solaire) méritent un traitement particulier, en raison de la place qu’elles occupent dans le discours public, ainsi que de leur développement récent et spectaculaire. On a vu précédemment qu’elles occupaient une place encore modeste dans le mélange électrique mondial (4,4% pour l’éolien et 1,7% pour le solaire). Mais les chiffres mondiaux dissimulent une disparité considérable entre les différents pays du monde. C’est ce qu’illustrent les deux graphiques ci-après, où les pays figurent par ordre décroissant de volumes de production(TWh) et de pourcentages de la production mondiale. Ainsi, pour l’année 2017 : On observera que la France se situe dans les deux cas dans le « top 9 » des pays producteurs d’électricité intermittente [3]. Enfin le tableau fournit la liste des pays classés par ordre décroissant de la part de production électrique intermittente par rapport à leur production électrique totale. Les graphiques ci-dessous indiquent les puissances installées chaque année, en distinguant les quatre premiers producteurs et le reste du monde. En éolien, la puissance installée semble se stabiliser à environ 45 à 50 GW supplémentaires par an(après un pic en 2015). En solaire, la puissance installée continue à augmenter (100 GW supplémentaires en 2017) surtout en Chine. Dans le discours public, on confond très souvent production et puissance installée [4]. Or, du fait de l’intermittence du vent et du soleil, l’éolien et le solaire ne produisent annuellement qu’une faible fraction de ce que supposent les puissances installées. Le facteur de capacité ou facteur de charge est le rapport entre la production annuelle réelle (TWh) et une production théorique qui serait la capacité installée (GW) multipliée par 8 760 heures. Ce facteur de capacité est actuellement le suivant : Pour un pays donné, ces facteurs sont restés stables durant ces quelques dernières années. Mais il faut noter que les installations de production sont en moyenne relativement récentes, donc que les effets du vieillissement et de l’indisponibilité ne sont pas encore décelables. En effet les installations obsolescentes sont très largement éclipsées par les installations neuves en raison de l’accroissement du parc. On peut d’ailleurs calculer grossièrement l’âge moyen des installations à partir de la chronique annuelle des capacités ; au niveau mondial, on aboutit aux âges moyens suivants : éolien, 6 ans ; solaire, 4 ans, à comparer avec les durées de vie – souvent évoquées – d’une vingtaine d’années. 4. Métaux spéciaux. Il s’agit de produits minéraux devenus indispensables aux technologies nouvelles, essentiellement aux batteries. Ils sont très inégalement répartis à la surface du globe et sont présents dans les sols en proportions relativement faibles, ce qui nécessite pour leur extraction d’importants mouvements de terres. On ne donnera ici qu’un aperçu sommaire des données de production, dont BP fait état pour la première fois dans son recueil. Quatre produits sont répertoriés : Cobalt, Lithium, Graphite et « Terres rares ». Le graphique ci-dessous montre l’évolution de ces productions, dont la croissance paraît s’être stabilisée ces dernières années. Enfin, le graphique ci-dessous illustre la répartition géographique très contrastée des productions (année 2017). Les réserves, dont la répartition ne doit pas être très différente de celle des productions, restent très incertaines comme le reconnaît BP dans ses commentaires. Les nombres d’années de réserve calculés par BP varient de 52 années pour le Cobalt à plusieurs centaines d’années pour les autres produits. Tout pronostic sur l’épuisement de ces ressources serait prématuré et hasardeux. D’ailleurs, les risques attachés à cette très inégale répartition sont pour les pays importateurs une puissante incitation à rechercher, soit de nouveaux gisements, soit des produits de substitution, soit encore des procédés de recyclage. Comme l’écrit BP : « Watch this space ». On ne s’étendra pas davantage sur cette question, qui justifierait un développement particulier. [1]Comme dans l’article sur l’énergie, on s’en tiendra strictement aux données fournies par BP, à l’exclusion d’autres sources d’informations, comme par exemple celles de la Banque mondiale concernant les populations et les PIB. [2] Les méthodes de conversion de l’énergie (Mtep) en électricité (TWh) sont conventionnelles et différent selon les organismes. Pour sa part, BP utilise la méthode de l’équivalent à la production : pour les productions non fossiles, l’équivalence retenue est de 4,419 TWh pour 1 Mtep. C’est cette valeur qui a été retenue pour établir le graphique. [3] Pour un pays qui représente 0,8% de la population mondiale, 0,4% des terres émergées et 1% des émissions de CO2, ce rang semble honorable.Certains pensent que ce n’est pas assez. [4] Parfois de propos délibéré. [5]BP ne distingue pas entre installations terrestres et installations en mer.
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Climat. Même avec un réchauffement de 1,5 °C, le Royaume-Uni risque plus de 40 °C l’été Selon plusieurs météorologistes britanniques, si le réchauffement climatique reste limité à 1,5 °C comme le préconisent les accords de Paris, des températures dépassant les 40 °C durant l’été sont « plausibles » au Royaume-Uni. Les météorologistes tirent la sonnette d’alarme. Le Royaume-Uni risque de connaître des températures estivales dépassant les 40 °C même si le réchauffement climatique de la planète reste limité à 1,5 °C. Ce seuil correspond à l’objectif le plus ambitieux fixé par l’accord de Paris pour limiter le réchauffement climatique par rapport à l’ère industrielle, que la présidence britannique de la COP26, prévue en novembre à Glasgow, espère maintenir « en vie ». Il est selon nombre de scientifiques actuellement largement hors de portée. 40 °C pendant l’été À l’occasion de la publication jeudi du rapport sur le climat britannique pour l’année 2020, la directrice générale de la Royal Meteorological Society, Liz Bentley, a souligné que la planète subit déjà des chaleurs extrêmes résultant d’un réchauffement de 1,1 à 1,2 °C. « Si on ajoute encore 0,3 °C », ces vagues de chaleur « vont devenir de plus en plus intenses – nous verrons vraisemblablement 40 °C au Royaume-Uni bien que nous n’ayons jamais connu ce genre de températures », a-t-elle déclaré. La température la plus élevée jamais enregistrée au Royaume-Uni est de 38,7 °C, record atteint le 25 juillet 2019 à Cambridge. « En atteignant 1,5 °C de réchauffement climatique, ce ne sera pas seulement quelque chose qu’on verra une fois ou deux », mais « quelque chose qu’on verra de manière régulière », a-t-elle ajouté. 2020, une année particulièrement chaude Mike Kendon, l’auteur du rapport, a jugé sur la BBC que 40 °C en été au Royaume-Uni est « plausible », soulignant que le réchauffement climatique se manifeste déjà au Royaume-Uni comme dans le reste du monde. Selon le rapport, l’année 2020 est la troisième plus chaude, la cinquième plus humide, la huitième plus ensoleillée et la première à passer dans le top 10 de ces trois critères. Lire aussi : Climat. Deux régions du globe sont désormais inhabitables pour l’Homme La température moyenne en hiver était de 5,3 °C, soit 1,6 °C plus que la moyenne observée entre 1981 et 2010. Avec 34 °C atteints six jours consécutivement début août 2020, le sud de l’Angleterre a atteint l’une des vagues de chaleur les plus importantes des 60 dernières années. Selon Mike Kendon, les 34 °C ont été dépassés sept des dix dernières années au Royaume-Uni, contre sept des cinquante dernières années précédemment. Pluies torrentielles et inondations Après un épisode de chaleur, le Royaume-Uni a connu le week-end dernier des pluies torrentielles qui ont entraîné des inondations à Londres, tandis que plusieurs régions du monde ont connu récemment des phénomènes météorologiques extrêmes. Selon Tom Burke, président du cercle de réflexion sur l’environnement E3G, la COP26 sera la première édition de cette conférence mondiale sur le climat où « la science du changement climatique a été validée par les événements ». « Ce n’est plus seulement ce que disent les scientifiques, c’est ce que les gens vivent », a-t-il déclaré jeudi à des journalistes, appelant le Premier ministre Boris Johnson à « être plus visible » sur le plan diplomatique avant la COP26. Le porte-parole du chef du gouvernement a souligné que la question est « une priorité » pour Boris Johnson, qui est « fier de ce que fait ce gouvernement pour lutter contre le réchauffement climatique ».
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La décision a fait monter au créneau les associations de défense des animaux. La préfecture du Vaucluse a annoncé qu'elle autorisait le prélèvement de sangliers jusqu'en février 2020. Mais la chasse de ces mammifères, qui n'hésitent pas à se déplacer dans les rues de Montfavet et dans les alentours d'Avignon, se fera avec un arc et des flèches, relève France 3 Provence-Alpes Côte d'Azur. L'objectif : réduire leur nombre, les dégâts causés chez les particuliers et le risque d'accidents de la route que provoquent les sangliers. Pour cela, la préfecture a décidé de privilégier la chasse à l'arc. Une pratique qui se fera sous la direction d'un lieutenant de louveterie, accompagné d'une équipe de chasseurs archers, précise France 3 et uniquement la nuit car c'est à ce moment qu'ils sont les plus visibles. Cette chasse se faisant en zone urbaine, il était exclu d'avoir recours à des armes à feu. "Les prélèvements nécessaires se font la nuit. Et vous comprenez bien qu'un coup de carabine la nuit, ça fait plus de bruit qu'un tir à l'arc", explique au média localChristian Rocci, délégué à la protection animale pour la ville d'Avignon. D'autant que les sangliers sont capables de parcourir plusieurs kilomètres, même blessés par un tir de carabine, arguent les chasseurs qui doivent ensuite retrouver l'endroit où la bête est décédée. Ce sera le même constat si l'on tire avec un arc et des flèches, rétorquent les associations de défense des animaux qui craignent que cette technique inflige aux animaux "une lente agonie". Elles critiquent également la période choisie qui survient juste après la naissance des marcassins dont certains auraient été écrasés en 4X4, selon une pétition en ligne, lancée par plusieurs associations mercredi dernier. Parmi les associations signataires figurent la SPA vauclusienne ou encore le collectif des animaux d'Avignon.
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Emboîtant le pas à Angela Merkel, le chef de la diplomatie allemande a lancé lundi une salve contre Donald Trump, accusé d’affaiblir l’Occident, des propos illustrant l’agacement de la première puissance européenne vis-à-vis du président américain. « Toute personne qui accélère le changement climatique en réduisant la protection de l’environnement, qui vend plus d’armes dans une zone de conflit et qui ne veut pas résoudre politiquement des conflits religieux, eh bien, cette personne met en danger la paix en Europe », a souligné le ministre des Affaires étrangères allemand Sigmar Gabriel, selon un communiqué. « La politique à courte vue du gouvernement américain est contraire aux intérêts de l’Union européenne », a-t-il ajouté, quelques jours après la fin de la première tournée à l’étranger de Donald Trump qui l’a conduit en Arabie saoudite, en Israël, à Bruxelles et au sommet du G7 en Italie. S’exprimant devant la presse, Sigmar Gabriel a aussi estimé que les tergiversations américaines sur le climat et les 110 milliards de dollars (98 milliards d’euros) de contrats d’armement à l’Arabie saoudite, pays très critiqué pour son bilan en matière de droits de l’homme, ont rendu « l’Occident plus petit, ou en tout cas plus faible ». La veille, c’est la chancelière Angela Merkel, une atlantiste convaincue, qui avait ouvert le bal en estimant que l’Europe ne pouvait plus totalement compter sur les États-Unis de Donald Trump et le Royaume-Uni post-Brexit.
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En publiant ce premier classement, Greenpeace France souhaite aider les consommateurs et consommatrices à : Repérer les fournisseurs d’électricité vraiment verts, qui produisent ou achètent de l’électricité à des producteurs d’énergies renouvelables et soutiennent activement le développement de ces énergies. Tourner le dos aux fournisseurs qui achètent et produisent des énergies toxiques comme le charbon, les hydrocarbures et le nucléaire, ou investissent dans ces filières. Pour établir ce classement, Greenpeace France a évalué au total 19 fournisseurs d’électricité (ceux qui ont été actifs toute l’année 2017) et a regardé de près l’électricité qu’ils produisent, celle qu’ils achètent ainsi que leur politique d’investissement. En tenant compte de ces critères, chaque fournisseur a été réparti dans l’une des quatre catégories suivantes : « Vraiment verts », « En bonne Voie », « À la traîne » et… « Vraiment mauvais ». VOIR LE CLASSEMENT Le résultat de cette évaluation est présenté sur un site Web, le Guide de l’électricité verte. Y sont publiés l’intégralité du classement, une fiche pour chaque fournisseur détaillant son action en matière d’énergies renouvelables, fossiles et nucléaire, ainsi que des informations pratiques pour comprendre le marché de l’électricité verte en France et changer facilement de fournisseur pour soutenir réellement les énergies renouvelables. De l’électricité nucléaire repeinte en vert Première mauvaise nouvelle : les fournisseurs sont nombreux à acheter de l’électricité essentiellement nucléaire et à la repeindre en vert grâce au mécanisme des certificats de « garantie d’origine ». Cela s’apparente à du greenwashing… mais c’est tout à fait légal, au regard de la réglementation européenne. Pour le-la consommateur-rice, il est très difficile de savoir si son fournisseur achète de l’électricité d’origine nucléaire, fossile ou renouvelable – mis à part auprès des rares fournisseurs qui jouent volontairement la carte de la transparence. C’est tout l’objet de ce classement : remonter la source de l’électricité et mettre en lumière les vraies actions des fournisseurs en matière d’énergies renouvelables et non renouvelables. #DupinQuotidien: @mdups vous propose un guide des fournisseurs qui proposent de l'électricité verte. "Tous les gros fournisseurs produisent de l' #energie sale et dangereuse et continuent d'investir massivement dans ces énergies". #BourdinDirect pic.twitter.com/1OSTxtUEcE — Jean-Jacques Bourdin (@JJBourdin_RMC) September 28, 2018 Les géants de l’électricité freinent la transition énergétique Deuxième mauvaise nouvelle : les plus gros fournisseurs d’électricité sur le marché français investissent l’essentiel de l’argent de leurs client-es dans le nucléaire et les énergies fossiles, et ralentissent la transition énergétique. C’est le cas d’EDF, par exemple, qui est en train de construire quatre fois plus de capacités nucléaires que renouvelables en Europe ; ou de Total (maison mère de Direct Energie et Total Spring) qui, en 2017, consacrait encore 94 % de ses investissements à l’exploration et l’exploitation de nouveaux gisements pétroliers et gaziers. Des fournisseurs vraiment verts, ça existe ! Malgré cela, une très bonne nouvelle ressort aussi de ce classement des fournisseurs d’électricité : oui, il est aujourd’hui possible de choisir entre plusieurs fournisseurs vraiment verts ! Vous avez désormais le choix entre trois fournisseurs dont l’électricité est vraiment d’origine renouvelable, sans nucléaire ni énergie fossile. Opter pour l’un de ces fournisseurs permet de réduire drastiquement son empreinte écologique et de contribuer activement à la transition énergétique. Changer de fournisseur d’électricité, c’est très simple Enfin, autre excellente nouvelle : quitter son fournisseur pollueur pour un fournisseur vraiment vert n’a jamais été aussi facile. En quelques minutes désormais, vous pouvez changer de fournisseur d’électricité. Le nouveau fournisseur s’occupe de résilier votre abonnement avec l’ancien, le tout sans frais, sans coupure d’électricité… et sans gaz à effet de serre et déchets nucléaires ! VOIR LE GUIDE DE L'ÉLECTRICITÉ VERTE
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Paris, le 28 juin 2011 – Greenpeace lance une campagne pour dénoncer l’influence néfaste du constructeur automobile Volkswagen sur la politique climatique européenne: www.VWdarkside.com. « Contrairement à ce que pourrait laisser penser les campagnes de communication très « greenwashing » de Volkswagen, le constructeur automobile allemand bloque tout progrès dans la lutte contre les changements climatiques« , explique Anaïz Parfait, chargée de campagne climat pour Greenpeace. « Non seulement Volkswagen met sur le marché des véhicules qui émettent trop de CO2, mais la marque fait pression, en coulisses, à Bruxelles, contre un renforcement des normes énergétiques européennes. Le constructeur allemand œuvre pour empêcher l’Europe de passer à un objectif de 20 à 30% de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020. » Le site www.VWdarkside.com, disponible en cinq langues et lancé partout dans le monde (plus de 12 pays de l’Europe à la Chine en passant par les Etats-Unis), présente la suite du phénomène mondial « the force », publicité Volkswagen sur le thème du film « La guerre des étoiles » visionnée plus de 40 millions de fois sur Youtube et primée au festival international de la créativité à Cannes la semaine dernière. A Paris et à Londres des affiches ont été disposées ce matin dans des endroits stratégiques pour inviter le public à « rejoindre la rébellion » via le site Internet. L’Étoile noire VW menace la planète Dans un rapport publié aujourd’hui (disponible ici :), Greenpeace révèle notamment que Volkswagen se sert de ses appuis politiques pour faire pression contre les principales lois environnementales et que la marque n’a pas standardisé sa technologie la moins émettrice de CO2 (en 2010, les modèles les plus économes représentaient seulement 6% des ventes du groupe). « Pour une marque qui affirme vouloir devenir « le constructeur automobile le plus écologique au monde« , Volkswagen a encore du chemin à parcourir », ajoute Anaïz Parfait. « Mais la firme allemande a encore le choix de faire progresser l’Europe et de porter une dynamique bénéfique pour le climat, l’économie et l’emploi. » Des entreprises et des gouvernements montrent la voie Alors que Volkswagen pèse de tout son poids pour bloquer un objectif ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre, d’autres grandes entreprises comme Danone, Google, Ikea ou Axa ont compris qu’un objectif de réduction de 30 % pour l’Union européenne serait porteur d’emplois et d’innovations technologiques. Côté gouvernements, certains progressistes comme le Royaume Uni, la Suède, l’Espagne ou la Grèce, portent depuis des mois un objectif bien plus ambitieux que la France. La ministre de l’Écologie Nathalie Kosciusko-Morizet, qui s’est positionnée la semaine dernière en faveur d’une réduction de 25 % de réduction, est loin de faire de la France un leader en la matière.
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Les engagements de Total prennent la forme d’une déclaration conjointe déposée avec un groupe d’investisseurs menés par BNP Paribas et Hermes EOS. Pour rappel, il y a quelques semaines à peine, un groupe de 11 investisseurs avaient d’ores et déjà déposé une résolution climat plus ambitieuse qui peut permettre à l’entreprise, si elle est adoptée, de s’aligner sur les objectifs de l’Accord de Paris. Alors pourquoi ce nouvel engagement, si ce n’est pour contrer et effacer la résolution déposée précédemment ? Lire notre article : Des actionnaires se rebiffent et déposent une résolution climat Les engagements de Total Avant de se plonger dans les annonces de Total, plusieurs choses sont à avoir en tête qui aideront à mieux comprendre leur vacuité. Les scopes : kézako ? Il est fait référence aux “scopes” pour évaluer les émissions de gaz à effet de serre d’une entreprise ou d’un produit. En l’occurrence, pour ce qui est de Total, ils permettent de savoir quelle quantité de gaz à effet de serre liée à leur activité est rejetée dans l’atmosphère. Il existe différents niveaux, différents scopes, qui ne recouvrent pas tous les mêmes activités. SCOPE 1 : ce sont toutes les émissions directes de gaz à effet de serre, provenant des installations fixes ou mobiles situées à l’intérieur du périmètre organisationnel (les plateformes pétrolières, les raffineries…), c’est-à-dire les émissions provenant des sources détenues ou contrôlées par l’entreprise. Exemples : la combustion des sources fixes et mobiles, les procédés industriels hors combustion, les émissions des ruminants, le biogaz des centres d’enfouissements techniques, la fertilisation azotée, les biomasses … SCOPE 2 : ici, il s’agit des émissions indirectes liées aux consommations d’énergies nécessaires aux activités de l’entreprise (consommation et production d’électricité, de chaleur, de vapeur). SCOPE 3 : ce sont les autres émissions indirectement produites par les activités de l’organisation qui ne sont pas comptabilisées dans le scope 2 mais qui sont liées à la chaîne de valeur complète (de l’extraction à la consommation du produit final). Exemples : l’achat de matières premières, de services ou autres produits, les déplacements des salariés, le transport amont et aval des marchandises… Intensité carbone VS émissions de carbone en valeurs absolues L’intensité carbone d’une entreprise ou d’une activité n’est pas la même chose que les émissions de carbone en valeurs absolues liées à cette même entreprise ou activité. Ce sont deux méthodes de calcul différentes. L’intensité carbone se calcule sur la base des émissions de carbone liées à la production d’une unité. Pour ce qui est de Total, l’unité est le baril de pétrole ou le mètre cube de gaz. Donc l’intensité carbone ne reflète que les émissions de GES liées au remplissage des barils de pétrole ou à la production d’un mètre cube de gaz. Les émissions carbone en valeurs absolues sont les émissions de gaz à effet de serre réellement rejetées dans l’atmosphère. Ce ne sont pas uniquement les émissions de GES liées à la vente des barils et du gaz. Sur le plan du changement climatique, c’est bien la quantité des émissions mondiales de gaz à effet de serre en valeur absolue qui importe. La neutralité carbone est l’équilibre entre les émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine et leur retrait de l’atmosphère par les humains. La neutralité carbone est atteinte lorsque le résultat est nul. Les engagements de Total décryptés Maintenant que vous avez tous les éléments en tête, revenons point par point sur les trois engagements de la compagnie pétrolière. 1. Un objectif de neutralité carbone qui ne cible pas les activités les plus émettrices de gaz à effet de serre Dans son premier objectif, Total fait discrètement abstraction du scope 3 (si vous avez besoin d’une piqûre de rappel, c’est ici). Sauf qu’en ce qui concerne Total, le scope 3 représente 90 % des émissions de gaz à effet de serre de l’entreprise. Ce sont les émissions de carbone liées à la vente de carburant. Oui, c’est énorme ! Où est l’ambition climatique lorsque les engagements ne ciblent pas les activités les plus émettrices ? Nous cherchons encore. Cet objectif est un leurre. Cela ne permettra pas à l’entreprise de s’aligner sur l’Accord de Paris, contrairement à ce qu’elle prétend. Un vrai engagement climat aurait été de cibler les émissions carbone des trois scopes, comme cela a été proposé par le groupe de 11 investisseurs ayant déposé une résolution climat mi-avril. Pour être à la hauteur, Total doit changer de modèle économique et programmer l’arrêt de la production de pétrole et de gaz, ce qui n’est toujours pas le cas. La diminution de la production de pétrole et de gaz est la seule manière de réduire réellement les émissions de GES et de s’aligner avec les objectifs de l’Accord de Paris. 2. Un engagement à respecter la loi Dans son deuxième engagement, Total vise bien la neutralité carbone des activités des trois scopes, sauf que… cela ne concerne que l’Europe. Encore une occasion ratée d’associer les actes à la parole lorsqu’il s’agit d’ambition climatique. La multinationale présente cet engagement comme une annonce exceptionnelle alors qu’elle va seulement respecter la réglementation européenne du Green Deal, dans lequel est inscrit l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050. Total qui se félicite de respecter la loi, c’est quand même cocasse. Elle se donne surtout un permis de polluer dans le reste du monde. Aujourd’hui, 60 % des émissions de la compagnie pétrolière sont hors Europe, et cela n’est pas prêt de changer puisque le développement de ses activités se fera à l’avenir principalement en dehors de l’Europe. Total prévoit notamment un projet d’extraction pétrolière en Ouganda et un autre d’extraction gazière au Mozambique, qui sont de véritables bombes climatiques. Si Total souhaite réellement s’engager pour le climat, ses investissements dans les énergies fossiles doivent cesser. 3. L’intensité carbone n’est pas le bon référentiel Comme expliqué précédemment, l’intensité carbone ne prend en compte que les émissions de GES liées à la production des barils de pétrole et des mètres cube de gaz. Or, il est absolument impératif de se référer au volume de GES réellement rejeté dans l’atmosphère (le volume en valeur absolue, qui concerne absolument toutes les émissions, directes et indirectes de GES), sans quoi ces annonces ne sont que du greenwashing et une stratégie pour continuer à forer toujours plus de puits de pétrole et de gaz. En se basant sur le calcul de l’intensité carbone, Total pourra continuer ses projets d’exploration d’hydrocarbures, en affichant une baisse de son intensité carbone alors que les émissions réelles de GES ne diminueront pas. Pure stratégie de communication. Pas de feuille de route précise En plus de tout cela, Total n’a fourni aucun plan précis quant à la manière dont il compte atteindre tous ses objectifs. Alors que c’est la seule manière de réduire réellement les émissions de gaz à effet de serre, il n’est fait aucune mention de la réduction des investissements dans le pétrole et le gaz. Ces objectifs vont simplement permettre à l’entreprise de continuer à exploiter toujours plus d’hydrocarbures, en mettant en avant de fausses solutions comme la compensation carbone et la capture et le stockage de carbone. Pour rappel, il n’existe à ce jour aucune technologie permettant de capturer et stocker le carbone à l’échelle industrielle. La recherche en est à un stade embryonnaire et nous n’avons pas le temps d’attendre un quelconque miracle industriel. L’urgence et la seule chose à faire pour s’aligner avec les objectifs de l’Accord de Paris, c’est initier sérieusement la transition énergétique, en fermant les vannes du pétrole et du gaz. Concrètement, cela signifie qu’il faut annuler tous les nouveaux projets d’exploration ou d’exploitation pétrolière ou gazière, pour préserver les emplois sur le long terme, plutôt que de se réveiller et pleurer en 2049. Si l’entreprise souhaite réellement se transformer, les actionnaires doivent adopter la résolution déposée le 15 avril par un groupe d’investisseurs menés par Meeschaert. Rendez-vous le 29 mai, pour l’Assemblée générale des actionnaires.
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"Comment pouvons-nous nous permettre de jeter de la nourriture lorsque chaque jour plus de 820 millions de personnes souffrent de la faim à travers le monde ?", s'indigne Qu Dongyu, Directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Un rapport des Nations unies a dévoilé ce mardi un aperçu de l'étendue du gaspillage alimentaire à l'échelle mondiale. Selon les auteurs, 14 % de la nourriture de la planète est perdue entre la récolte et la distribution des produits. À l'occasion de la journée mondiale de l'alimentation et de la journée nationale de la lutte contre le gaspillage alimentaire ce mercredi, L'Express fait le point avec Carola Fabi, statisticienne principale au siège de la FAO à Rome, sur ces pertes alimentaires. La statisticienne de la FAO rappelle qu'avant d'envisager des solutions, "il faut bien identifier le problème et le mesurer avec des analyses préalables". Ainsi, Carola Fabi fait la différence entre le gâchis et les pertes alimentaires. Elle explique que le chiffre de 14% concerne les pertes, soit "les produits qui sont perdus entre le moment de la récolte et l'étape de la vente", tandis que le gaspillage se situe "au niveau de la vente au détail et de la consommation des particuliers". Le rapport estime le coût de ces produits qui n'atteignent jamais les étals des marchés ou des supermarchés à hauteur de 400 milliards de dollars. Les produits qui représentent le maillon le plus faible de la chaîne alimentaire sont les fruits et légumes, périssables, mais aussi les céréales, notamment à cause du manque de moyens technologiques pour les conserver et les transporter dans les pays en voie de développement. Alors que dans les pays industrialisés, le gaspillage est le fruit des invendus en grande distribution ou du comportement des consommateurs. Le fait "de tout offrir à tout moment et de favoriser l'abondance" participe à une attitude favorable au gaspillage. Carola Fabi explique que géographiquement, ce sont donc surtout les pays en voie de développement qui connaissent les pertes alimentaires en amont de la distribution. En Asie centrale et méridionale, mais aussi en Afrique ou en Amérique du Sud, les fermiers, par exemple, "manquent de bonnes pratiques pour stocker correctement et surtout pendant le transport de la marchandise". Un bon stockage est primordial pour préserver efficacement les aliments, mais le maïs, par exemple, est conservé "dans des huttes en bois pas étanches, perméables aux insectes et aux moisissures... Le stock est attaqué." L'étape du transport est aussi très importante. "En Asie, on met des tomates dans des sacs plastiques entassés les uns sur les autres, donc en bout de course, la corbeille du fond est complètement écrasée et chaque sac enregistre déjà des pertes d'environ 35% à 40%, raconte-t-elle. Tandis qu'avec des caisses en plastique, on descend à 8% de pertes". "Car les produits mal emballés, mal manipulés avec une chaîne non-réfrigérée s'abîment plus facilement", insiste-t-elle. LIRE AUSSI >> Gaspillage alimentaire : vers la fin des dates d'expiration ? Carola Fabi ajoute que si les bonnes techniques ne sont pas la norme partout, c'est "une question de coût et d'éducation". "Les petits exploitants n'ont pas les moyens d'agir ni les connaissances pour". Le rapport estime la facture écologique de ces pertes en émissions de gaz à effets de serre à environ 350 millions de tonnes en équivalent CO2 rejetées par an. Carola Fabi précise bien que ces estimations sont à prendre dans un certain contexte car "on ne connaît pas le coefficient de gaz à effet de serre de tous les produits", mais "ça donne un ordre de grandeur" de l'empreinte écologique. LIRE AUSSI >> Ils abandonnent leur frigo pour sauver la planète "À partir du moment où on utilise des ressources naturelles dans la production agricole, ou la pêche, qu'il y a toute une série de carburants, d'infrastructures, de logistique, pour acheminer et transformer les produits, si on ne les mange pas, on gaspille l'équivalent nécessaire des ressources, c'est donc une mauvaise utilisation de celles-ci", poursuit la statisticienne. Lorsque le produit arrive en grande distribution mais qu'il n'est pas acheté ou pas consommé, "il a accumulé de l'énergie, du carburant, de l'eau et du plastique, beaucoup d'emballages plastiques". Ce sont donc dans les pays industriels que le gaspillage coûte le plus cher à la planète. "C'est au début de la chaîne qu'il faut agir. Il faut bien conserver les produits pour augmenter la disponibilité alimentaire, pour que la plus grande partie de la production arrive à être mangée". Elle explique qu'il existe des techniques simples et peu coûteuses pour la conservation des aliments, comme "des sacs étanches pour les fruits et légumes". "Parfois, les agriculteurs n'ont pas les moyens d'accéder à ces techniques ou le savoir nécessaire. C'est là où il faut une intervention publique d'aides à l'investissement", ajoute-t-elle. Carola Fabi alerte toutefois sur le coût économique et environnemental des infrastructures qui permettraient la réduction des pertes en amont, comme l'énergie dépensée pour la réfrigération. C'est pourquoi elle préconise de bien étudier la situation afin de "prendre les bonnes décisions" et ne pas faire en sorte que le coût écologique soit supérieur à la situation initiale. Enfin, pour la statisticienne, "on a tous un rôle à jouer. Le comportement individuel peut avoir un impact au niveau de la collectivité". "C'est important d'agir en partenariat entre la société civile, le secteur privé et le secteur public", abonde-t-elle. La fin totale du gaspillage et des pertes alimentaires est toutefois un objectif inatteignable. "On n'arrivera jamais à zéro perte car ce sont des produits vivants, organiques", conclut Carola Fabi.
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Mercredi 22 avril, le Haut Conseil pour la Climat publie un rapport spécial sur la crise sanitaire intitulé “Climat, Santé : mieux prévenir, mieux guérir”. Les experts du HCC pointent notamment l’importance de placer la transition écologique et l’égalité sociale au coeur de la relance économique, afin de réduire les vulnérabilités actuelles de la société : “la vulnérabilité au changement climatique et à ses impacts se nourrit des inégalités sociales et territoriales dont la crise COVID-19 a dessiné une carte précise ” (p. 9). Ils précisent également que : “l’indicateur de l’exposition aux risques climatiques doit être complété d’indicateurs de vulnérabilité spécifiques” et que “ces vulnérabilités impliquent de réduire les inégalités sous-jacentes pour renforcer la résilience de l’ensemble de la population et ses capacités d’adaptation”. (p.4) “Ce rapport remet les points sur les i au moment où les lobbies climaticides obtiennent du gouvernement 20 milliards d’euros, sans contreparties environnementales et sociales, dans le projet de loi de finances rectificative. Crises climatique et sanitaire sont bien liées et répondre à l’une au détriment de l’autre est un non-sens. A rebours de la logique ‘les grandes entreprises d’abord, l’environnement ensuite’, les experts du HCC rappellent que les mesures prises aujourd’hui en faveur des industries fossiles nous piègent dans des trajectoires carbonées qui possèdent un fort effet d’inertie et sont impossibles à déverrouiller rapidement une fois initiées. Ils soulignent ainsi l’importance de conditionner les aides aux grandes entreprises à des objectifs de réduction d’émissions, tant la prochaine crise se joue dès maintenant. Hélas, le gouvernement, paralysé par ses vieux réflexes idéologiques, semble encore loin de cette prise de conscience dont dépend l’avenir de toute la population”, réagit Clément Sénéchal, chargé de campagne politiques climatiques à Greenpeace France.
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Steak haché, poisson pané, escalopes de dinde... Les protéines animales sont-elles trop présentes dans l'assiette des écoliers ? Ce mercredi, trois associations lancent un appel pour donner plus de place aux plats végétariens dans les restaurants scolaires. Avec l'opération "Pour moins de bidoche à la cantoche", la Fédération des Conseils de Parents d'élèves (FCPE), en partenariat avec GreenPeace et l'Association végétarienne de France (AVF) souhaitent sensibiliser les parents (et les enfants) à l'expérimentation de ces menus sans viande et sans poisson. Une initiative "nécessaire", juge Rodrigo Arenas, co-président de la FCPE : "Les communes auront bientôt l'obligation de proposer au moins une fois par semaine une alternative végétarienne aux enfants", souligne-t-il. En septembre dernier, l'Assemblée nationale avait en effet donné son feu vert pour rendre obligatoire ces plats végétariens dans les cantines scolaires, "au moins une fois par semaine" et pour "une durée de deux ans". Cette mesure sera mise en place dès le 1er novembre prochain, partout en France. Le but ? Réduire la consommation de viande, qui contribue largement au réchauffement climatique, et permettre aux enfants d'élargir leurs habitudes alimentaires. "C'est une question de santé, d'éducation, d'écologie. À la cantine, on ne fait pas que manger. On apprend.", résume Rodrigo Arenas. "Il est grand temps de changer notre mode de consommation, et c'est notre devoir d'éduquer les enfants à ce problème". "Salade de pois chiches, ratatouille, riz complet". Jeudi prochain, les écoliers grenoblois dégusteront, comme chaque semaine, un repas 100% végétarien. Avant même que la mesure ne devienne obligatoire, la ville de Grenoble a mis en place ces menus, avec l'aide d'une diététicienne dédiée, Marie Jacquemier. Pour elle, les enfants n'ont pas forcément besoin de protéine animale à chaque repas. "Effectivement, ils ont besoin d'un certain nombre de protéines par jour. Mais en France, nous avons parfois la main un peu lourde, avec des quantités trop importantes", explique-t-elle à L'Express. "Tout est une question de dosage : si un enfant a des apports trop importants en protéines, il peut y avoir une incidence sur ses fonctions rénales et sur l'évolution de son poids, puisqu'on a un déséquilibre énergétique." Pour trouver une alternative à la viande ou au poisson, Marie Jacquemier a donc créé des recettes à base de protéines végétales et de céréales. "Cette association permet d'avoir tous les acides aminés normalement contenus dans la protéine animale", analyse la diététicienne, pour qui ces menus permettent également aux enfants "de découvrir une certaine diversité alimentaire." Un seul bémol : "Ces protéines végétales ne sont pas absorbées par l'organisme de la même manière que les protéines animales. Il ne faut donc pas tomber d'un extrême à l'autre. Un ou deux repas végétariens par semaine reste l'idéal". Pour Xavier Hermand, référent alimentation du comité Lillois de GreenPeace, ces repas végétariens sont "indispensables". "Lorsque l'on se réfère aux recommandations de l'ANSES [Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation], on constate que les enfants mangent en moyenne entre 2 et 4 fois trop de viande dans les restaurants scolaires", déplore-t-il. "Pourtant, l'école est précisément le lieu où l'on peut influencer les pratiques alimentaires des enfants, pour faire en sorte qu'elles évoluent". Lundi dernier, l'association GreenPeace a remis à la ville la première écharpe "Cantine verte", pour son engagement dans les cantines scolaires. Depuis 2014, la ville expérimente elle aussi les repas "sans protéine animale" au menu de ses écoliers. "Nous avons fait ce choix évident, pour des raisons à la fois environnementales et de santé publique", explique Martine Aubry, maire socialiste de la ville, à l'Express. "Nous nous sommes rendu compte que, chaque midi, les cantines jetaient beaucoup de produit d'origine animale, alors même que la production de viande participe largement au réchauffement climatique", précise-t-elle. Très vite, les parents d'élèves et les enfants s'estiment "satisfaits" de ces menus 100% végétariens. Si bien qu'en juin 2018, la ville propose un deuxième repas hebdomadaire sans viande et sans poisson. "L'idée n'est pas de heurter les parents avec des décisions trop brusques, mais de développer petit à petit ces menus", explique Michel Ifri, conseiller municipal délégué à la restauration scolaire, à l'origine du projet. "C'est une question de volonté", ajoute-t-il. Pour lui, le menu végétarien ne comporte "que des avantages". "Les enfants y trouvent leur apport en protéine, il est plus respectueux de l'environnement, le gaspillage est moins important qu'avec la viande, et il ne coûte pas plus cher." Le coût d'un menu végétarien pourrait même s'avérer avantageux pour les parents d'élèves. "À Strasbourg, le repas végétarien coûte même 30 centimes moins cher sur la matière première", souligne Rodrigo Arenas, de la FCPE. Pour lui, ce processus est un "cercle vertueux", qui permet aux différents acteurs du développement durable de "se synchroniser". "Cela permet de faire appel à des producteurs locaux, à utiliser des produits bios, à réfléchir sur les conditions de productions...". À Lille, cette impulsion a même donné d'autres idées à la ville : "D'ici 2020, nous allons abandonner totalement le plastique dans les restaurants scolaires, et le remplacer par des barquettes en fibre végétale, par exemple", explique Michel Ifri. Face à ces résultats motivants, de nombreuses villes se mettent à leur tour aux plats végétariens. "À Limoges, Nantes, Montpellier, dans plusieurs arrondissements parisiens, nous voyons des initiatives se mettre en place. Les pratiques évoluent", estime Rodrigo Arenas. "C'est une avancée majeure, puisque la cantine est enfin représentative des pratiques alimentaires actuelles."
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par Rémy Prud’homme, professeur des universités (émérite) Le 31 août 2021, l’OMM (Organisation Météorologique Mondiale) a publié une étude intitulée World Atlas of Mortality and Economic Losses from Weather, Climate and Water Extremes, WMD n° 1267 [ci-après : World Atlas] qui prétend démontrer que la gravité des désastres naturels est en aggravation constante. Il ne s’agit pas ici de savoir si cette thèse est vérifiée ou infirmée par les faits. Mais de savoir si World Atlas la prouve ou non, en examinant le contenu de l’étude, et son retentissement. Le contenu de l’étude de l’Organisation Météorologique Mondiale World Atlas souffre de très graves faiblesses. On en évoquera quatre. Premièrement, cette étude ne s’appuie sur aucune source nouvelle. Les chiffres utilisés proviennent tous d’une base de données classique établie au cours des ans par le CRED, une institution de l’Université de Louvain. En soi, cette faiblesse n’est pas dirimante : on peut faire de études neuves avec des données vieilles. Encore faut-il les utiliser convenablement, et pour cela les connaître sérieusement. Ce n’est pas le cas ici. Au cours des années, grâce au travail du CRED, la couverture de la base s’est améliorée : davantage de désastres ont été enregistrés dans davantage de pays. Pour les années 1980-90, la base concernait 90 pays (et certainement encore moins pour la décennie précédente) ; pour 2000-2019 elle concerne 120 pays. Comparer le nombre de désastres enregistrés en 1970-79 avec le nombre de désastres enregistrés en 2010-2019 pour apprécier l’évolution effective de la sinistralité est une grossière faute de débutant. Ce biais de couverture statistique évident n’est même pas mentionné dans le rapport, encore moins corrigé. Deuxièmement, les trois métriques utilisées (nombre d’évènements, nombre des décès, coût des dommages) pour apprécier les structures et les évolutions des désastres sont toutes les trois inadéquates, et/ou employées d’une façon inadéquate. Le nombre brut des « désastres » est pratiquement un indicateur vide de sens : il ajoute une vague de chaleur de trois jours et une inondation catastrophique pour obtenir deux « désastres ». Son évolution reflète surtout l’évolution de l’efficacité de la couverture. Pour certains types de désastres, il existe des procédures de classement éprouvées qui traitent de cette difficulté. Aux Etats-Unis, un pays de cyclones tropicaux, on classe, depuis très longtemps, et au moyen de critères rigoureux, les cyclones en 6 classes ; la notion de cyclone de classe 4 est imparfaite mais elle correspond grosso modo à une réalité dénombrable, et la série du nombre des cyclones de classe 4 donne une image assez significative de leur évolution temporelle. Rien de tel avec World Atlas, qui ne semble même pas voir que la notion de désastre utilisée interdit de comprendre l’évolution qu’il prétend décrire. Le nombre des décès est un indicateur moins absurde. Un décès est égal à un décès, et les décès peuvent s’ajouter. Même si le taux d’enregistrement des décès varie d’un pays à un autre : celui de la Suisse est plus sûr que celui du Congo. Et d’une époque à une autre : celui du Congo aujourd’hui est plus sûr que celui du Congo en 1970. Mais les décès posent un redoutable problème : celui de l’attribution des décès au désastre. Ce problème est traité avec beaucoup de légèreté, ou complètement ignoré, par World Atlas. On en donnera un exemple frappant. World Atlas (Table 1, p. 18) avance que le désastre climatique le plus mortel des 50 dernières années dans le monde serait la sécheresse de 1983 en Ethiopie qui aurait entraîné 300 000 morts. En 1983, l’Ethiopie était engagée dans une terrible rébellion contre le parti communiste au pouvoir, qui tuait le bétail, détruisait le matériel agricole, brulait les récoltes, et affamait systématiquement les populations des territoires révoltés. Il est vraisemblable qu’il y a eu alors en Ethiopie une sécheresse et 300 000 morts. Mais peut-on pour autant être sûr qu’on a eu là le pire désastre climatique du globe des cinquante dernières années ? Le coût des dommages, mesuré en « millions de dollars » est la dernière métrique utilisée. Elle n’est pas non plus sans poser problème. A la différence des météorologues, les économistes savent que pour la richesse produite (ou détruite) les comparaisons dans le long terme, et entre pays, sont très délicates. Ils ont inventé des notions (dollars constants, dollars en parité de pouvoir d’achat, etc.) qui s’efforcent tant bien que mal de rendre ces comparaisons pas trop absurdes. World Atlas ignore tout cela. On ne sait même pas d’où viennent les estimations en dollars qu’ils donnent, ni de quels dollars il s’agit : dollars courants ou dollars constants ? et si constants, de quelle année ? Il y a là une légèreté qui rend inutilisables et non significatifs les chiffres produits par le rapport. Troisièmement, World Atlas ne se donne pas la peine d’essayer de mettre en perspective les chiffres qu’il présente. Même si ces chiffres étaient conceptuellement et statistiquement excellents (ce qui n’est pas le cas), ils ne prendraient leur sens que rapportés à des facteurs explicatifs, tels que l’évolution de la population, ou de la richesse du globe, ou les mesures anti-catastrophes mises en oeuvre. Entre 1975 (l’année médiane de la première décennie de l’étude, et 2015 (année médiane de la dernière décennie), la population mondiale a augmenté de 81%, presque doublé. Si la fréquence et la violence des désastres naturels étaient restées constantes, le nombre des décès aurait lui aussi doublé. Il a en réalité considérablement diminué (-67%). Ou bien l’homme contrôle de mieux en mieux ces désastres, ou bien leur fréquence et leur force ont considérablement diminué. De la même façon, le coût des dommages est une fonction de la richesse accumulée : plus il y a d’immeubles, d’usines, de ponts, de plantations, etc., et plus une inondation donnée ou un cyclone donné font de dégâts. L’ignorance dans laquelle World Atlas tient son lecteur de l’unité de mesure des dommages (« dollar des Etats-Unis ») ne permet pas au lecteur de faire le calcul lui-même. Mais celui qui nous est donné ne dit absolument rien sur l’évolution de la gravité des désastres naturels. Quatrièmement enfin, World Atlas produit des résultats parfaitement contradictoires sur l’évolution des désastres au cours de la période 1970-2019. D’un côté, il conclut à une multiplication par cinq (du nombre des désastres), ce qui est très inquiétant. D’un autre côté, il fait apparaître une division par trois (des décès) ou par cinq (des décès par habitant), ce qui est très rassurant. Bien entendu, cette incohérence majeure sur l’objet même de l’étude reflète – et prouve – la faiblesse conceptuelle des indicateurs utilisés. Elle n’en est pas moins fâcheuse, d’autant plus qu’elle n’est ni soulignée ni commentée par le texte du rapport. Pour toutes ces raisons, World Atlas n’apporte rien de neuf ou de solide sur l’importante question qu’il traite. Sa valeur scientifique ajoutée est nulle, ou plus exactement négative. Dans toutes les bonnes universités du monde, un étudiant de deuxième année qui présenterait un travail de cet acabit se ferait tirer les oreilles. L’idée qu’il a été produit par 12 auteurs, avalisé par 6 relecteurs, approuvé par toute la hiérarchie de l’OMM, et préfacé par son président, cette idée donne le vertige. Retentissement de l’étude de l’Organisation Météorologique Mondiale Si l’on s’intéresse à cette étude, ce n’est pas à cause de son contenu scientifique, qui est nul, c’est à cause de son écho médiatique, qui est considérable. L’écho est inversement proportionnel au contenu. Les études bidons réalisées par des individus ou des institutions sont légion. Dans le monde de la science, le système du jugement par les pairs joue un rôle de filtre. Certes, ce système n’est pas parfait. Il y a des cas de contributions lamentables qui sont publiées ; et de contributions géniales qui sont rejetées. Mais ces cas sont l’exception plutôt que la règle. Les plus mauvaises études présentées aux revues sont généralement rejetées par les rédacteurs en chef, sur la base des avis autorisés obtenus. Il est à peu près certain que World Atlas n’aurait été accepté par aucune revue sérieuse. Mais nous sommes ici dans le monde de la politique, pas dans celui de la science. World Atlas n’est pas la contribution d’un chercheur ou d’un groupe de chercheurs à la connaissance. C’est la contribution de l’OMM à son action politique. L’OMM est une institution intergouvernementale du système de l’ONU, qui a notamment (conjointement avec le PNUD (Programme des Nations-Unies pour le Développement) créé le GIEC. Elle se doit de contribuer au climat d’alarmisme qui permet de vendre les mesures drastiques préconisées par ces institutions. De ce point de vue, World Atlas est succès remarquable. Le monde entier a parlé de ce nouveau rapport, et l’a présenté comme une preuve indiscutable de l’aggravation constante des catastrophes naturelles, et de leur attribution au « changement climatique ». Le rapport lui même est plus nuancé, puisqu’il parle à la fois d’une multiplication par 5 (du nombre des catastrophes) et d’une division par cinq (du nombre des décès) durant les cinquante dernières années. La communication s’efforce habilement de gommer la division pour mettre l’accent sur la multiplication. Dans sa préface le patron de l’OMM commence par mettre l’accent sur l’aggravation de la situation : « Le nombre des extrêmes météorologiques, climatiques et hydrauliques (sic) est en augmentation ». Plus important, le communiqué de presse. Il est titré : « Les catastrophes météorologiques se sont multipliées au cours des 50 dernières années causant plus de dégâts mais moins de décès ». Son texte fait la part belle au nombre des décès catastrophes et au coût des dégâts, qui sont, comme on l’a montré, la partie la plus faible du rapport, mais évidemment celle qui alimente le mieux le catastrophisme. L’objectif a été atteint. Dans tous les pays du monde, le rapport a été largement cité. En France, il a été repris et endossé par à peu près tous les journaux et toutes les radios, et par des hommes politiques. Une fois de plus, la science avait parlé. Le message a porté uniquement sur le caractère dramatique de la situation, et sur son aggravation constante, comme en témoignent les titres des articles parus durant la première semaine de septembre. Dans Reporterre : « Depuis 50 ans les catastrophes climatiques sont toujours plus nombreuses ». Dans l’Est Républicain, La Dépêche, et Le Figaro, dans exactement les mêmes termes (reprenant sans doute une dépêche de l’AFP) : « En 50 ans le nombre des catastrophes naturelles a été multiplié par 5 ». Dans France-info (qui dispose d’un très actif service anti fake news) : « Climat : 2 millions de morts dans 11000 catastrophes entre 1970 et 2019 selon l’ONU ». Tout suggère que les médias se sont contentés du communiqué de presse de l’OMM, ou du seul titre de ce communiqué, et que très peu (voire aucun) d’entre eux n’ont lu ou même regardé le rapport lui-même. Pourquoi le feraient-ils d’ailleurs ? Ils savent, leurs patrons savent, et leurs lecteurs/auditeurs savent que tout va mal, de plus en plus mal, et que leur mission est d’entretenir ce catastrophisme par des invocations, pas de le vérifier, de le contredire ou de le nuancer par des informations.
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Partout dans le monde, les manchettes font état de conditions exceptionnellement froides et de chutes de neige exceptionnellement abondantes au cours des dernières semaines. Ils présentent ces événements comme des records, mais peu de gens comprennent à quel point ces records sont courts – habituellement moins de 50 ans, un simple instant dans les 4,6 milliards d’années de l’histoire de la Terre. La réalité est que, dans un contexte plus large, il n’y a rien d’inhabituel dans les conditions météorologiques actuelles. Malgré cela, les médias – directement, indirectement ou par déduction – attribuent souvent le climat actuel au réchauffement climatique. Oui, ils l’appellent maintenant changement climatique. Mais c’est parce que les militants ont réalisé, vers 2004, que le réchauffement prédit par les modèles informatiques sur lesquels la peur est basée, ne se réalisait pas. Les niveaux de dioxyde de carbone (CO2) ont continué d’augmenter, mais la température a cessé d’augmenter. Donc, les preuves ne correspondent plus à la théorie. Le biologiste anglais Thomas Huxley a commenté ce dilemme il y a plus d’un siècle : « C’est la grande tragédie de la science, le meurtre d’une belle hypothèse par un vilain fait. » Pourtant, les conditions météorologiques récentes nous rappellent brutalement qu’un monde plus froid est une menace beaucoup plus grande qu’un monde plus chaud. Alors que les gouvernements se préparent au réchauffement, tout indique que le monde se refroidit. Et, contrairement aux proclamations des activistes du climat, chaque année, plus de gens meurent du froid que de la chaleur. Une étude publiée dans la revue médicale britannique The Lancet est parvenue à la conclusion suivante : « Le froid tue 20 fois plus de gens que la chaleur, selon une étude internationale analysant plus de 74 millions de morts dans 384 endroits dans 13 pays. » Comment cette situation bizarre s’est-elle développée ? C’était une tromperie délibérée et orchestrée. Les résultats de l’enquête du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) de l’ONU ont été délibérément prémédités pour se concentrer sur les impacts négatifs du réchauffement. Dans leur mandat initial de 1988 de l’ONU, le réchauffement de la planète est mentionné trois fois, alors que le refroidissement n’est pas mentionné une seule fois. L’ONU le note : « Une augmentation continue des concentrations atmosphériques de gaz à effet de serre dans l’atmosphère pourrait entraîner un réchauffement de la planète et, à terme, une élévation du niveau de la mer, dont les effets pourraient être désastreux pour l’humanité si des mesures ne sont pas prises à tous les niveaux. Ce point de vue étriqué a été renforcé lorsque la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques de 1992, un organisme que le GIEC est tenu de soutenir, a défini les changements climatiques comme étant causés par l’activité humaine. Quand un modèle climatique est-il « utile » ? Le Groupe de travail 1 (GT1) du GIEC a produit la preuve que le CO2 d’origine humaine est à l’origine du réchauffement climatique. Cette constatation est devenue la prémisse du Groupe de travail 2 (GT2), qui a examiné l’impact négatif, et du Groupe de travail 3 (GT3), qui a proposé des politiques et des mesures d’atténuation pour arrêter le réchauffement. Le GIEC n’a pas suivi la méthode scientifique obligatoire pour tenir compte de l’hypothèse nulle, à savoir, que faire si les preuves montrent que le CO2 ne provoque pas de réchauffement. Comme l’a dit Richard Lindzen, professeur émérite de météorologie atmosphérique au MIT, ils sont parvenus à un consensus avant même que la recherche ne commence. Le consensus a « prouvé » que l’hypothèse était correcte, quelle que soit la preuve. Pour renforcer ce point, le gouvernement britannique a engagé Lord Nicholas Stern, un économiste britannique, pour faire une étude économique de l’impact du réchauffement de la planète. Au lieu de faire une analyse coûts-avantages normale comme le ferait n’importe quel économiste apolitique, il a produit ce que l’on a appelé le rapport Stern de 2006, qui ne portait que sur les coûts. Si Stern et le GIEC faisaient une étude appropriée, ils constateraient que l’impact du refroidissement est beaucoup plus néfaste pour toutes les formes de vie sur Terre, en particulier les humains. Les anthropologues nous disent que deux grandes avancées dans l’évolution humaine nous ont permis de mieux contrôler le froid. Le feu et les vêtements ont créé des microclimats qui nous ont permis de vivre dans des régions normalement inaccessibles. Prenons l’exemple de la ville de Winnipeg, avec trois cordons ombilicaux technologiques : l’électricité du nord, le gaz de l’ouest et le pipeline d’eau de l’est. Trois grenades tirées à 2 heures du matin un matin de janvier par des températures de -30°C rendraient la ville congelée et solidifiée en quelques heures. Entre 1940 et 1980, les températures mondiales ont baissé. En 1970, on s’entendait pour dire que le refroidissement mondial était en cours et qu’il se poursuivrait. Le livre de Lowell Ponte, The Cooling, paru en 1976, illustre bien l’alarmisme : C’est un fait indéniable : le refroidissement mondial représente pour l’humanité le défi social, politique et adaptatif le plus important que nous ayons eu à relever depuis dix mille ans. Votre intérêt dans les décisions que nous prenons à ce sujet est d’une importance capitale ; la survie de nous-mêmes, de nos enfants, de notre espèce. Changer le septième mot en réchauffement, et c’est la même menace qu’on entend aujourd’hui. La grande différence est que le refroidissement est une menace beaucoup plus grande. Pour étayer cette affirmation, l’ICA a produit au moins deux rapports examinant les troubles sociaux et politiques aggravés principalement par les mauvaises récoltes dues à des conditions de refroidissement. L’Organisation météorologique mondiale a également réalisé plusieurs études sur l’impact historique du refroidissement sur certaines régions agricoles et a prévu un refroidissement mondial plus important. Ce qui est triste dans tout cela, c’est qu’il y avait une stratégie que les gouvernements auraient pu, et auraient dû, adopter. C’est ce qu’on appelle la théorie des jeux, et elle vous permet de prendre la meilleure décision dans des circonstances incertaines. Elle exige des informations précises et l’exclusion d’un programme politique biaisé. La première information précise est que le froid est une plus grande menace et d’une adaptation plus difficile que le réchauffement. Après tout, si vous vous préparez au réchauffement, comme le font actuellement la plupart des gouvernements, et que le froid vient, les problèmes sont dix fois plus graves. Cependant, si vous vous préparez au froid et qu’il fait plus chaud, l’ajustement est beaucoup plus facile. Le temps froid qui règne actuellement dans une grande partie du monde devrait nous inciter à réexaminer les réalités climatiques, et non les opinions fausses, trompeuses et biaisées créées et promues par les bureaucrates d’État par l’intermédiaire de leurs gouvernements respectifs. Photo: © EPA – A Wilder, dans le Vermont (Nouvelle-Angleterre). via:https://fr.sott.net/article/33440-Dommage-pour-le-rechauffement-climatique-Un-froid-record-oblige-a-repenser-les-changements-de-la-planete
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Greenpeace, habituée aux procédures-bâillons Si Greenpeace est aujourd’hui poursuivie par Résolu, ce n’est certainement pas la première fois qu’elle se trouve confrontée aux attaques d’entreprises qui ont été la cible de ses campagnes. La justice donne raison à Greenpeace face aux producteurs de pommeshttps://t.co/OyVpzgs97j — Le Monde Planète (@lemonde_planete) March 4, 2017 Des attaques à l’intégrité de Greenpeace et à sa liberté d’expression ont en effet eu lieu ces dernières années : c’est par exemple le cas de l’affaire qui a opposé l’Association Nationale Pommes Poires (ANPP) à Greenpeace. Cette affaire s’est soldée par une décision judiciaire qui a donné raison à Greenpeace, qui avait voulu dénoncer l’utilisation massive de pesticides par les producteurs de pommes. Par ailleurs, la journée internationale de la liberté de la presse, célébrée le 3 mai dernier, a eu une saveur toute particulière pour Greenpeace : nous étions convoqués au tribunal pour diffamation par la Socfin, qui estimait que nous avions « porté atteinte à son honneur ». La Socfin (dont 38% du capital est détenu par le groupe Bolloré) dispose de plus de 185 000 hectares de plantations de palmiers à huile et d’hévéas en Afrique et en Asie du Sud-Est. Greenpeace a lancé en février 2016 une campagne exhortant la Socfin à garantir la non-déforestation des zones boisées situées à l’intérieur de ses concessions. Si l’entreprise s’est en effet engagée sur le chemin de la « zéro déforestation » après près d’un an de campagne, il est indéniable qu’en refusant de le faire dans un premier temps, elle faisait alors peser une lourde menace sur les forêts tropicales. Le groupe Bolloré est coutumier de ce type de procédures judiciaires à l’encontre des ONG et des médias, et de cette tactique peu amène de riposte. Poursuites-bâillons : communautés, journalistes, ONG, lanceurs d'alerte : aucun défenseurs de droits n'est épargné. https://t.co/7oumaPK4Ue — Association Sherpa (@Asso_Sherpa) March 23, 2017 Toute la société civile est concernée. Par exemple, l’association Sherpa, visée par de multiples procédures en diffamation par le groupe Bolloré, la Socfin ou encore Vinci (ce dernier ayant demandé 400 000 euros de dédommagement à l’association), est l’une de ces organisations qui peut témoigner de la multiplication des procédures-bâillons. Du côté de la presse indépendante, le magazine Bastamag a également fait les frais des attaques du groupe Bolloré, à la suite de la parution d’un article dénonçant le rôle des grandes entreprises françaises dans l’accaparement des terres en Afrique et en Asie. Des ONG françaises également dans le viseur Coupures d'#eau : @Veolia porte plainte pour diffamation contre @francelibertes https://t.co/2CXIKUTKFC via @EconomieMatin #onnesetairapas pic.twitter.com/i0AYvvX67V — Emmanuel Poilane (@emmanuelpoilane) April 10, 2017 D’autres organisations ont souffert des attaques de grandes multinationales. La fondation France Libertés a par exemple dénoncé des poursuites-bâillons pour diffamation engagées à son encontre par Veolia pour l’empêcher de dénoncer des coupures illégales d’eau en France. Début mai, Veolia était condamnée par la justice à deux reprises. Partie civile dans ces dossiers, l’association continue de se battre pour demander que l’entreprise soit rappelée à l’ordre. Un travail conséquent qui résume bien l’objectif de ces poursuites : affaiblir psychologiquement et financièrement les organisations lanceuses d’alerte, drainer leur énergie. Même histoire pour les faucheurs de chaises, qui voulaient pointer du doigt les grands fraudeurs fiscaux et les organisations qui les soutiennent. La BNP Paribas a multiplié les plaintes et les menaces à leur égard tout en veillant, dans sa communication, à passer pour une banque clémente et coopérative. Des procédures qui viennent compliquer une lutte déjà inégale Manifestation en faveur de la liberté d’expression à Budapest, en Hongrie (avril 2017). 70 000 personnes sont descendues dans la rue de la capitale Hongroise. Objectif : hausser le ton contre de nouvelles lois hongroises ciblant les chercheurs indépendants et les organisations de la société civile. Les faits visés par les entreprises dans leurs plaintes sont de plus en plus disproportionnés. La gravité des faits n’est généralement pas caractérisée et la procédure apparaît ainsi injustifiée. De plus en plus, à la moindre communication d’une organisation de la société civile, certaines autres organisations « répondent » par une action en diffamation. Dans le rapport de force que nous instituons dans le cadre de nos campagnes, nous ne luttons déjà pas à armes égales. Nous n’avons en effet par les mêmes moyens, financiers, juridiques, humains, etc., que ceux des entreprises que nous ciblons. Ces difficultés s’ajoutent au fait qu’il est souvent très difficile d’accéder aux informations, en particulier quand on travaille sur des sujets comme la déforestation, la surpêche, l’industrie nucléaire ou l’agriculture intensive,ou encore l’évasion fiscale ou la contribution des banques aux changements climatiques, malgré l’importance de ces sujets pour l’intérêt général et les droits fondamentaux. Les poursuites-bâillons ne font qu’aggraver ces difficultés et creuser davantage cette inégalité de moyens en exerçant une pression financière et psychologique sur les associations. Les sommes exorbitantes demandées par les entreprises en réparation illustrent très bien cette volonté de porter atteinte aux associations. Imaginez-vous un monde sans organisations de la société civile ? Place des Héros, à Budapest, Hongrie (avril 2017). Des milliers de manifestants se sont mobilisés pour la liberté d’expression et de penser de la société civile en formant cette spectaculaire bannière humaine. Imaginez un monde dans lequel il n’y aurait plus d’organisations de la société civile pour défendre les droits humains, l’environnement, l’accessibilité des personnes handicapées, l’éducation ou la santé. Un monde où ces organisations ne pourraient pas agir pour la bonne et simple raison qu’elles ne pourraient pas se permettre, financièrement, de faire face aux dépenses de justice… Imaginez un monde dans lequel la presse aurait été mise hors-jeu par les pénalités financières réclamées par les puissants qu’elle aurait osé critiquer… Greenpeace a l’habitude de ce genre de manœuvre et ne se laissera pas intimider. Nous continuerons, avec votre soutien, à parler de la forêt boréale et de la nécessité de la protéger. Nous continuerons d’expliquer à Résolu pourquoi elle doit changer de méthode et respecter les avis scientifiques, même confrontés à une procédure-bâillon hors-norme par l’ampleur des dommages-intérêts réclamés et la nature des accusations. Merci de partager cet article et de continuer d’être à nos côtés. Résolu doit savoir que nous ne resterons pas les bras croisés. Les voix de la société civile, nos voix, sont essentielles : au nom de la liberté d’expression, envoyons un signal fort à ceux qui veulent nous faire taire !
biased
Le lobby du secteur, soutenu par les pouvoirs publics, espère un retour du trafic d’avant crise, et entend renouer avec une croissance pourtant incompatible avec l’accord de Paris. Pourtant, certaines premières mesures sont à mettre en place de toute urgence pour mettre fin aux aberrations climatiques du transport aérien. Les vols intérieurs courts sont du ressort de l’Etat et pour bon nombre d’entre eux, il existe déjà une alternative ferroviaire moins polluante et moins émettrice en gaz à effet de serre (GES). Nous publions aujourd’hui un rapport qui revient sur les enjeux de la réduction du trafic aérien, et notamment des vols intérieurs courts. Réduction du trafic aérien : il faut passer la seconde Les émissions de CO2 du transport aérien en France sont estimées à 23,4 millions de tonnes en 2019. Bien que le secteur aérien ne soit pas le plus émetteur en CO2 au regard d’autres modes de transport, son poids climatique est souvent largement minoré par le lobby de l’aéronautique. En effet, pour calculer justement le coût sur le climat de ce mode de transport, il convient de ne pas se limiter à la seule comptabilisation des émissions de CO2 qu’il génère. L’aviation a aussi des impacts “hors CO2” sur le climat, liés notamment à l’émission à haute altitude d’oxydes d’azote, de vapeur d’eau et de particules fines. Ainsi, la dernière étude scientifique en date sur le sujet évalue que, pour avoir une idée du poids total du transport aérien dans le réchauffement climatique, il faudrait probablement multiplier par un facteur trois l’impact des seules émissions de CO2. De plus, les perspectives de croissance du trafic rendent inatteignables les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre de l’accord de Paris. Au niveau français, le trafic aérien a quasiment été multiplié par deux ces 20 dernières années (environ 87 millions de passagers transportés en 1998 contre 172 millions en 2018). Ce sont les vols internationaux qui concentrent la majorité de ces passagers et qui expliquent en grande partie cette dynamique ; les vols intérieurs (territoire métropolitain) ont eux connu plusieurs périodes de baisse du nombre de passagers transportés entre 1998 et 2018, pour finalement revenir à un niveau quasi équivalent (25 millions de passagers transportés en 1998 contre 26 millions en 2018). Le constat est clair : il faut réduire le trafic aérien. Si ce sont bien les vols internationaux qui représentent la majorité des émissions de CO2 du secteur aérien en France, la question des vols intérieurs ne doit pas être éludée. Dans un contexte où il nous faut rapidement et drastiquement réduire nos émissions, cela ne saurait être un prétexte pour ne pas réguler les vols intérieurs pour lesquels des alternatives moins émettrices en GES existent ou sont possibles. Ce constat impose de protéger et d’accompagner les travailleurs et travailleuses du secteur qui seront impacté·es. La responsabilité de l’Etat et des responsables de l’industrie aéronautique est lourdement engagée à cet égard. Au lieu de tenter de renouer à tout prix avec la croissance d’avant-crise en ignorant l’enjeu de réduction du trafic aérien, il est au contraire indispensable d’anticiper, d’organiser et de financer la nécessaire transition. L’enjeu est la formation et la reconversion des travailleurs et travailleuses du secteur vers des emplois ou des filières plus compatibles avec le défi climatique quand cela sera nécessaire, en les associant aux réflexions et aux décisions. Les vols courts : des aberrations climatiques Il est impératif d’abandonner l’avion pour les trajets qui peuvent être faits en train, largement moins polluant tout en investissant en parallèle pour une relance du ferroviaire digne de ce nom. Nous avons étudié dans notre rapport 15 connexions aériennes pour lesquelles une alternative en train existe en moins de six heures et sans changement. En termes d’émissions de CO2eq par passager, la différence entre ces deux modes de transport, pour un même trajet, est considérable. Pour la moitié des connexions étudiées, le trajet en avion est au moins 60 fois plus émetteur que le même trajet en train. L’exemple du trajet Paris – Marseille Selon un sondage réalisé par l’institut BVA pour Greenpeace en juin 2020, 58% des personnes interrogées se déclaraient favorables à la suppression des lignes aériennes intérieures lorsqu’il existe des alternatives en train en moins de six heures. Ainsi, réguler et/ou supprimer des vols intérieurs courts serait une mesure bien acceptée par la population. Mais alors qu’est ce qui bloque ? Ou plutôt qui bloque ? Les fausses solutions ne sauveront pas le climat… Force est de constater que face à l’urgence climatique qui nous oblige à réduire le trafic aérien pour faire décroitre rapidement nos émissions de GES, la vision gouvernementale est largement inadaptée. Elle parie sur une croissance effrénée du secteur (par exemple à travers la douzaine de projets d’extension d’aéroports qui quadrillent le territoire) en faisant reposer toute la réduction du coût environnemental sur des fausses solutions technologiques, nécessairement insuffisantes, ou la seule amélioration de l’efficacité énergétique. On nous parle notamment beaucoup d’avion à hydrogène. Sans même parler de la capacité à remplacer les carburants conventionnels par de l’hydrogène renouvelable, il faut rappeler qu’un modèle d’avion à hydrogène serait disponible qu’en 2035, soit cinq ans après que la planète aura épuisé le budget carbone qu’elle ne doit pas dépasser pour limiter le réchauffement à +1,5°C. De plus, l’avion à hydrogène ne permet pas de résoudre la question de la contribution “hors CO2” du transport aérien au changement climatique. …le greenwashing non plus ! Au-delà de ses fausses solutions, le gouvernement a annoncé au printemps 2020 l’interdiction des vols intérieurs quand une alternative en train est disponible en moins de 2h30, à l’exclusion des vols de correspondance vers des vols internationaux (selon des modalités toujours pas précisées). Bonne nouvelle ? Non ! Cette mesure est une occasion de plus pour le gouvernement de simuler une action bénéfique en faveur du climat, quand elle n’est ni plus ni moins que du greenwashing. Elle feint de reprendre la proposition de la Convention citoyenne pour le climat de fermer progressivement les vols intérieurs pour lesquels existe une alternative en train en moins de quatre heures. En réalité, elle la vide entièrement de sa substance et annule, de ce fait, le bénéfice climat. Tout porte malheureusement à croire que c’est bien cette mesure coquille-vide qui se trouvera dans le projet de loi climat qui arrivera au Parlement en mars. Selon une analyse du Réseau Action Climat, seules cinq lignes (Paris-Bordeaux, Paris-Lyon, Paris-Nantes, Paris-Rennes, Lyon-Marseille) sur la centaine de connexions intérieures existantes (hors Corse et Outre-mer) seraient concernées par l’interdiction visée par le gouvernement. La modélisation du Réseau Action Climat montre que ce “scénario 2h30” présenterait un bénéfice climat très limité, notamment si on exclut le “hub” international de Roissy CDG (une des options évoquées par le gouvernement pour préserver les vols de correspondance) : cela ne réduirait que de 6,6% les émissions de CO2 issues des vols métropolitains, et de 0,5% les émissions de l’ensemble des vols au départ de la France. Les trois connexions les plus émettrices en 2019 (Paris-Nice, Paris-Toulouse, Paris-Marseille) ne seront pas concernées par l’interdiction annoncée par le gouvernement. Et sur les 15 connexions aériennes qui ont transporté le plus de passagers en 2019, seules trois seraient concernées par cette interdiction (alors qu’une alternative ferroviaire en moins de six heures est disponible). Crise Covid : réduire le trafic pour repartir de plus belle ? Sur les cinq connexions a priori visées par l’interdiction annoncée par le gouvernement, le trafic a été complètement arrêté pendant le premier confinement, et la reprise limitée au début du premier déconfinement (juillet 2020). Même si la reprise du trafic était limitée à cette date, le fait est que ces connexions aériennes intérieures, au-delà des annonces du gouvernement de mai 2020 sur le sujet, ont été rouvertes à l’issue du premier confinement. L’interdiction promise par le gouvernement ne s’est pas appliquée immédiatement et n’est à ce jour toujours pas entrée en vigueur. Il faudra donc suivre de près la mise en application des annonces du gouvernement, et notamment s’assurer de l’impact réel de l’interdiction envisagée par le gouvernement en termes de réduction du trafic et de bénéfices climat. Concernant les connexions aériennes intérieures qui sont aujourd’hui les plus problématiques pour le climat, la reprise du trafic en juillet 2020 était sensiblement plus élevée : entre 27% du trafic habituel (en comparaison du trafic sur le même mois de l’année précédente) pour la connexion Paris-Bordeaux et 62% du trafic “habituel” pour la connexion Paris-Nice. Le trafic aérien du monde d’après pourrait donc rapidement ressembler à celui du monde d’avant, notamment sur les lignes qui pèsent le plus lourd sur le climat, si rien n’est fait pour changer la donne. Nous appelons donc une action politique à la hauteur. Parce que ce sont les vols internationaux qui représentent le gros des émissions du transport aérien en France, interdire ou limiter les vols courts ne suffira pas. D’autres mesures sont nécessaires pour remettre le trafic aérien sur des trajectoires compatibles avec l’accord de Paris, à commencer par l’abandon des projets d’extension d’aéroports. LIRE LE RAPPORT Vous pouvez agir en partageant cet article, mais aussi en : …rejoignant un groupe local Greenpeace pour agir au niveau de votre ville sur la question des transports. …votant pour Jean-Baptiste Djebbari, le pilote du crash climatique, au prix des Boulets du Climat. …signant les pétitions lancées sur tout le territoire pour demander la réduction du trafic aérien.
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Il y a dans le permafrost, ce sol toujours gelé du Grand Nord, tout un peuple microscopique qui sommeille. Pour la première fois, cette myriade de micro-organismes a été passée au crible par des chercheurs de l’Institut de microbiologie de la Méditerranée, dans une étude diffusée le 18 mars en prépublication et soumise à la revue Nature. Tout l’ADN contenu dans des échantillons de terre de Sibérie a été séquencé, grâce à une technique de méta-génomique. Résultats : ce petit peuple est composé à 90 % de bactéries, mais aussi d’archées, d’eucaryotes (micro-algues, champignons ou protozoaires) et, pour moins de 2 %, de virus. Résistance bactérienne Jusqu’ici, pas de surprise : cela correspond peu ou prou à la composition de la vie sous terre. C’est un autre « détail » qui a intrigué les chercheurs : la plupart de ces bactéries sont munies d’un gène de résistance aux antibiotiques, notamment dérivés de la pénicilline. Un trait préoccupant, puisque ces antibiotiques sont très largement utilisés, et que ce phénomène de résistance bactérienne menace de plus en plus la santé publique (nous vous en parlions dans le dernier numéro du magazine Usbek & Rica, à l’occasion d’un reportage en Géorgie à la rencontre des phages, ces virus « mangeurs de bactéries », ndlr). « Les bactéries se livrent une lutte chimique en s’envoyant des poisons, et s’en protègent en synthétisant des béta-lactames, soit le noyau de la pénicilline. Pour ne pas s’autodétruire, elles produisent en même temps un antidote, les béta-lactamases, qui dégradent la pénicilline. Or cette lutte a l’air particulièrement active dans les sols stressés et gelés comme le permafrost », explique Jean-Michel Claverie, professeur émérite de médecine à l’université Aix-Marseille et ex-directeur de l’Institut de microbiologie de la Méditerranée (CNRS). L’affaire en resterait là si ces bactéries résistantes ne refaisaient pas surface grâce à la fonte du permafrost, ou pergélisol. Ce sol est gelé en profondeur pendant au moins deux années consécutives, voire en permanence. Il couvre le quart des terres émergées de l’hémisphère Nord, en Alaska, au Canada, au Groenland, ou encore en Sibérie, où il atteint jusqu’à 1 km de profondeur. Or il subit de plein fouet le réchauffement climatique, plus intense dans les régions polaires. En 2019, un rapport de l’ONU évoquait une diminution de 45 % du permafrost d’ici 2100, si les engagements de l’accord de Paris étaient respectés. Le permafrost renfermerait quelque 1 700 milliards de tonnes de carbone d’origine végétale, soit le double de la quantité de carbone contenue dans l’atmosphère Le permafrost renfermerait quelque 1 700 milliards de tonnes de carbone d’origine végétale, soit le double de la quantité de carbone contenue dans l’atmosphère
true
On les connaît moins bien que les rapports du GIEC – qui synthétisent depuis les années 1990 les connaissances sur l'état du climat – mais ils ont eu une importance cruciale dans la prise de conscience de l'impact des activités humaines sur l'environnement Ce sont les rapports évaluant l'état de l'ozone, un gaz dont la couche stratosphérique nous protège des rayons ultraviolets du soleil (qui peuvent provoquer des cancers de la peau ou endommager l'ADN des organismes vivants). Ces documents, dont le premier a été publié en 1985, cherchaient à faciliter la mise en place de mécanismes de lutte les plus efficaces possible. Publié le 5 novembre 2018, le dernier rapport indique que les options possibles pour accélérer la récupération de la couche d’ozone sont limitées, car toutes les mesures qui peuvent significativement aider ont déjà été prises. C’est sans doute ce qui en fait un non-événement médiatique. Mais cela témoigne d’un succès très inspirant pour le climat. Car si les alarmes des scientifiques ont retenti presque en même temps pour l’ozone et le climat, seule la situation de l’ozone est en voie d’être réglée. Le succès du Protocole de Montréal Deux facteurs majeurs distinguent les problèmes liés l’ozone de ceux liés au changement climatique : l’urgence et l’ampleur des mesures à prendre. Nous sommes en 1984 et un processus très rapide de destruction de l’ozone – dont la vitesse augmente catastrophiquement avec la teneur en chlore réactif dans l’atmosphère – est identifié dans la région de l’Antarctique. L’opinion mondiale découvre l’existence du « trou dans la couche d’ozone » : au contact des nuages stratosphériques polaires, une molécule de chlore actif libérée par la décomposition des chlorofluorocarbures (CFC) peut détruire un très grand nombre de molécules d’ozone. À cette époque, les CFC sont largement utilisés dans les systèmes de réfrigération et les aérosols. Quelques années plus tard, au moment de la publication du second rapport, en 1989, l’origine du phénomène n’est pas encore caractérisée avec certitude. Mais la mise en œuvre de mesures contraignantes à l’échelle internationale est, elle, bien enclenchée grâce au Protocole de Montréal (1987), qui prévoit de réduire et d’interdire les substances détruisant la couche d’ozone. Cette mobilisation internationale permet la suppression, entre 1989 et 1996, de l’essentiel des émissions de CFC. Des simulations montrent ce qui se serait passé si rien de tout cela n’avait été fait. En 2040, par exemple, un index UV de 15 aurait été constaté vers midi pendant les mois d’été dans les villes de moyenne latitude. Des conditions propices à déclencher un coup de soleil en une dizaine de minutes, et bien d’autres conséquences massivement destructrices pour les organismes vivants. Arrêter les émissions de polluants destructeurs de la couche d’ozone nécessitait des mesures rapides et contraignantes à l’échelle mondiale, impliquant l’arrêt complet de certaines filières industrielles et des innovations technologiques pour leur remplacement. Il y a eu des débats houleux, des remises en cause du problème, mais les mesures essentielles ont été prises, progressivement, le temps d’une décennie, grâce à une indispensable coopération et un accompagnement des pays pauvres par les pays riches. Les citoyens ont contribué à ce succès à la fois dans leurs choix de consommation (en recyclant les vieux réfrigérateurs, en choisissant des bombes aérosol non destructrices de l’ozone, etc.) et par leur vote en faveur de politiques à même de régler le problème. Une urgence à l’échelle décennale Aujourd’hui, les mesures à prendre pour limiter le changement climatique sont d’une tout autre ampleur. Le premier rapport du GIEC sur l’état du climat, publié en 1990, utilisait des modèles représentant encore mal les océans et la biosphère, ainsi que certains processus atmosphériques comme le rôle des aérosols. Progressivement, ces modèles sont devenus capables de simuler plus finement les contributions naturelles et anthropiques (c’est-à-dire d’origine humaine) des variations de la température depuis 1850. Si les méthodes ont beaucoup progressé, les chiffres clés de projection à l’horizon 2100 de température et de niveau des mers, réclamant des mesures politiques fortes, ont assez peu changé. Ces prévisions sont restées centrées autour de +2,5 à +3,5°C pour la température et +0,5 à +0,8 m pour le niveau des mers, avec des enveloppes d’incertitude beaucoup plus larges. Mais l’urgence à agir à l’échelle décennale, comme pour l’ozone vers 1990, est désormais criante. Car les quantités déjà émises de gaz à effet de serre persistant très longtemps dans l’atmosphère possèdent des effets très perceptibles qui vont s’amplifier. Toute émission supplémentaire aggravera donc la situation. On ne peut dès lors que s’inquiéter en consultant les récentes courbes du Global Carbon Project montrant que les émissions de CO2 ont atteint un nouveau record en 2018. Les médias, régulièrement influencés par de puissants groupes de pression s’organisant pour distiller le doute au sujet du changement climatique, ont leur part de responsabilité dans cette prise de conscience tardive. La parole a bien souvent été donnée aux climatosceptiques alors que la quasi-totalité des scientifiques était convaincue de la réalité du changement climatique en cours. Mobilisations citoyennes Le problème climatique doit trouver une solution coordonnée à l’échelle mondiale. Le Sommet de la Terre de Rio (1992) a placé la lutte contre le changement climatique dans un contexte de développement durable. Il a fait émerger la notion d’équité, très présente dans les rapports du GIEC à partir de 1995 : équité sociale et internationale pour agir rapidement et efficacement, pour éviter les conflits, et préserver une relative équité intergénérationnelle. Le dernier rapport du GIEC, sur les avantages d’une limitation du réchauffement global à 1,5°C plutôt qu’à 2°C, a été réalisé à la demande de pays particulièrement vulnérables au changement climatique. Si les mesures internationales contraignantes tardent à venir, la lutte contre le changement climatique est devenue cette dernière décennie une opportunité industrielle avec le développement des énergies renouvelables, des bâtiments intelligents, etc. Vingt-sept des plus grandes villes du monde, dont Paris, ont réduit leurs émissions d’au moins 10 %, alors même que leur population augmente. Les choix de vie responsables comptent pour un nombre croissant de citoyens, comme en témoigne l’utilisation du vélo et du vélo électrique en ville. Entre 2015 et 2017, les ventes de vélos électriques ont plus que doublé en France. Les associations d’action pour le climat se multiplient et les marches mondiales remportent un succès grandissant. Mais qu’en sera-t-il de celles prévues ce samedi 8 décembre dans un contexte social très tendu en France ? Comment réconcilier les enjeux climatiques et sociaux ? En tant que citoyens, nous avons le pouvoir d’agir localement et d’élire des représentants politiques responsables. Pour que nos enfants puissent demain regarder les changements climatiques comme nous le trou d’ozone en train de se résorber.
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Un "minimum acceptable" : voilà à quoi s'est engagé le gouvernement brésilien mercredi, au sujet de la déforestation et les incendies en Amazonie, en réponse aux critiques venues de l'intérieur et de l'extérieur du pays depuis l'arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro. "Nous allons tenter de réduire au minimum acceptable la déforestation et les incendies, pour démontrer à la communauté internationale et à la société brésilienne notre engagement", a ainsi promis le vice-président Hamilton Mourao. Mais "il est clair que la déforestation zéro et le développement économique ne s'excluent pas l'un l'autre", a précisé le général, qui dirige le Conseil national de l'Amazonie créé en janvier. Le vice-président, qui s'exprimait après avoir dirigé une réunion de ce conseil interministériel, a insisté sur "le ferme engagement" du gouvernement vis-à-vis de "la préservation et du développement" de l'Amazonie, la plus grande forêt tropicale du monde, dont 60% se situe en territoire brésilien. Il n'a toutefois fourni aucune précision sur les moyens que Brasilia mettrait en oeuvre. LIRE AUSSI >> Brésil : la déforestation en Amazonie a augmenté de 93% en neuf mois La déforestation de l'Amazonie brésilienne a atteint un record avec une accélération de 25% au cours du premier semestre par rapport à la même période de 2019. Elle a touché 3069 km2, le chiffre le plus élevé depuis la compilation de ces données en 2015, selon l'Institut National des recherches spatiales (INPE). Le mois de juin, qui marque le début de la saison sèche, a été le pire en treize ans également pour les incendies de forêt, avec 2248 foyers recensés, une hausse de 19,5% par rapport à juin 2019. En mai, le gouvernement avait envoyé l'armée en Amazonie pour lutter contre les incendies qui la ravagent à chaque saison sèche. La politique du président Jair Bolsonaro, arrivé au pouvoir en janvier 2019, est au coeur des critiques des défenseurs de l'Amazonie. Le chef de l'État, qui n'a jamais affiché de préoccupation pour l'environnement, a indiqué à plusieurs reprises qu'il comptait ouvrir les territoires indigènes et des réserves naturelles protégées aux activités minières ou agricoles - celles qui favorisent le plus le déboisement. Il a attribué les critiques aux ONG "mondialistes" et à la volonté supposée de certains pays d'entraver le développement économique du Brésil, tout en menaçant sa souveraineté. Mais ces derniers mois, les questions environnementales ont pris plus de place, notamment dans les discussions du Brésil avec les acteurs économiques. À la fin juin, des fonds d'investissement d'Europe, d'Asie et d'Amérique du Sud, qui administrent quelque 4 milliards de dollars d'actifs, avaient menacé de retirer leurs investissements au Brésil si le gouvernement ne parvenait pas à contenir la destruction de la forêt amazonienne. "Ils veulent voir des résultats, une réduction de la déforestation", a déclaré le vice-président jeudi dernier, après une visioconférence avec les investisseurs. Les grands exportateurs brésiliens, préoccupés par la mauvaise image du Brésil en terme d'environnement, ont également exprimé leur préoccupation. Et ce mercredi, ce sont 17 anciens ministres brésiliens de l'Économie et d'anciens présidents de la Banque centrale qui ont demandé un changement de politique.
true
Je suis très inquiet de la détérioration du climat de la réflexion et du débat en France, particulièrement depuis les attentats de Paris. Mon collègue professeur de philosophie Jean-François Chazerans, que je connais personnellement, a été mis en cause par des élèves et leurs parents pour des propos jugés « inadmissibles » en classe. Suspendu, il fait l’objet d’une enquête pour « apologie d’actes de terrorisme ». Quand bien même je ne partage pas toutes ses prises de position, je peux dire que c’est un authentique philosophe. Son engagement politique citoyen n’est pas le mien mais il est respectable. Et comme d’habitude, les artistes, humoristes et les philosophes sont les premiers touchés par cette vague de purges totalitaires. Il ne fait pas bon penser librement en France de nos jours (voir ma chronique dans La Tribune). Plus encore que le sectarisme de certains, c’est l’agressivité, l’intimidation et l’incapacité de supporter la pensée critique, essence même de la philosophie, qui m’inquiète. Prenons un exemple. Charles Maurras a été banni du paysage des idées en France, traité comme un dangereux réactionnaire antisémite. Je ne me réjouis pas de cet ostracisme stupide et inutile. Une pensée est toujours plus subtile et pertinente que ce qu’on veut bien en dire, même si on ne la partage pas. Elle nous pousse à nous interroger, à mettre en question nos propres certitudes. Maurras a eu deux maîtres à penser : Auguste Comte et Édouard Dumont, deux personnages avec lesquels je n’ai aucune affinité intellectuelle ! Mais je n’ai aucun problème à exposer la pensée de ces auteurs-là et sans la déformer. Je suis favorable à ouvrir le débat au maximum, pour critiquer, pour réfuter, pour éclairer avec des arguments. J’ai toujours à cœur dans mes classes de confronter les penseurs les plus opposés entre eux, d’exposer leurs désaccords. Comme enseignant, je reprends à mon compte l’argument de John Stuart Mill (De la liberté) selon lequel si une opinion n’est pas « discutée, pleinement, fréquemment et sans crainte », elle devient « un dogme mort et non une vérité vivante ». Cessons de vouloir occulter ou diaboliser. La vérité émerge de la confrontation libre et pacifique des opinions, y compris des plus dérangeantes, elle a tout à y gagner. Revenons à l’affaire Chazerans. Voici ce qu’il écrivait il y a déjà quelques années dans un article : « Philosopher est une activité subversive. Penser par soi-même, c’est arrêter de laisser les autres penser pour nous, c’est aussi s’abstenir de penser pour les autres. Une telle forme de pensée suppose qu’elle ne s’isole pas dans un savoir réservé. Elle s’impose de s’ouvrir à l’universel, et d’être accessible par tous. C’est donc se défier nécessairement de tous les pouvoirs, et les prendre pour ce qu’il sont en réalité : des baudruches se dégonflant au moindre coup de butoir de la pensée philosophique. Penser par soi-même, c’est donc bien se réapproprier ce dont les spécialistes nous ont dépossédé : notre propre pensée et notre propre agir en tant qu’être responsable de notre propre destinée et de notre propre histoire. » Et il ajoutait en citant Nizan : « Quiconque veut penser aujourd’hui humainement pensera dangereusement : car toute pensée humaine met en cause l’ordre entier qui pèse sur nos vies » (Les chiens de garde). Penser librement n’est pas sans risque de nos jours, surtout quand on relit les récentes déclarations de la ministre Najat Vallaud-Belkacem : « Nous avons tous entendu les « Oui je soutiens Charlie, mais », les « deux poids, deux mesures », les « pourquoi défendre la liberté d’expression ici et pas là ? » Ces questions nous sont insupportables, surtout lorsqu’on les entend à l’école, qui est chargée de transmettre des valeurs. » Les mois qui viennent laissent présager le pire… — Sur le web.
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Index de la série « Pollution de l’air » J’insère un bref billet, tant j’ai été surpris, après tant de billets, par de nombreux commentaires de ce style : c’est à se demander pourquoi je me fatigue autant… EDIT : le hasard fait bien les choses, le buzz du jour… : venant d’un type super sérieux, comme le montre ce qu’il publie sur son site : (amigo, creuse aussi pour voir si la vague de froid qu’on a connue ne serait pas aussi un complot du gouvernement…) Alors on va préciser les choses clairement et brièvement. 1. OUI L’Allemagne essaye de sortir du nucléaire : elle avance bien La chute de la production nucléaire d’électricité en Allemagne – elle en est déjà à – 50 % (-80 TWh) (Source) : 2. NON, l’Allemagne n’a pas remplacé le nucléaire par des centrales à Charbon ! Production par le charbon (-25 TWh) : et aussi par la lignite (stable) : 3. Ce sont les énergies renouvelables qui ont compensé la baisse du nucléaire Ces baisses ont été compensées par les énergies renouvelables (+ 130 TWh) : Voici l’évolution totale de la production d’électricité en Allemagne : On comparera à la France (Source) : 4. En Allemagne, la pollution aux particules par les centrales électriques est très faible Les centrales à charbon et à lignite représentent environ 10 % de toutes les émissions allemandes : Le problème existe, mais il n’est donc pas central – on peut le comparer à celui du chauffage, du transport et de l’industrie. 6. L’Allemagne pollue en particules bien moins que la France… Voici la synthèse de la situation en 2014 en Europe, au niveau de la pollution totale par pays : La France pollue donc, au global, 60 % de plus que l’Allemagne. Et voici la pollution par habitant des pays avancés : Ainsi, la France fait partie des pays avancés les plus polluants aux particules : un Français pollue deux fois plus qu’un Allemand. Cela s’explique par le fait que l’Allemagne se chauffe avec peu de foyers ouverts, a moins de diesel et plus de GPL… Bref, l’Allemagne est (relativement) exemplaire dans ses émissions de particules, et a su nous montrer qu’on pouvait très bien décider de se passer du nucléaire, et limiter son utilisation du charbon (ce dernier étant en plus un énorme émetteur de CO2, mais c’est un autre problème)… 7. L’Allemagne nous pollue peu… Il faut savoir que les particules sont tellement fines qu’elles se comportent en réalité comme des gaz. Elles sont donc très volatiles, et peuvent facilement voyager entre pays. Par vent d’Est, des particules émises en Allemagne peuvent donc se retrouver en France (dont une faible minorité vient des centrales à charbon). Mais ce phénomène restera limité, puisque, rappelons-le, il y a bien moins de particules émises en Allemagne qu’en France… L’Allemagne est donc responsable, grossièrement, de moins de 5 % des particules que nous respirons à Paris, en moyenne annuelle (soit moins de 0,5 µg/m3). Comme les émissions des centrales à charbon allemandes ne représentent que 10 % du total des émissions allemandes, on arrive donc à quelque chose comme ceci pour ce mythe : On voit donc l’écart entre la réalité et le fantasme… Bien sûr, les manipulateurs peur auront beau jeu de crier au « scandale des centrales à charbon allemandes » un des rares jours où cette pollution allemande sera hors norme. Par exemple, le record horaire de pollution venu d’Allemagne en 2017 est survenu le 25 septembre à 6 heures du matin, par grand vent d’Est : Ce chiffre de 17,5 µg est en effet colossal – mais ne représentait encore qu’environ la moitié la pollution (avec par exemple 7 µg d’émissions locales et 16, 12µg venant du reste de la France)/ sur l’ensemble de la journée, on voit que les sources allemandes ne représentent que 25 % des émissions de la journée (et donc les centrales au charbon ne pèsent que 2 % de la pollution du jour…). Mais on conclura en rappelant que ce qui compte n’est pas tellement ce qui se passe lors d’un pic, mais bien ce qui se passe en moyenne annuelle : nos poumons « filtrent l’air » à chaque inspiration, ce qui compte surtout est donc la quantité totale de particules ingérées par an – ne vous laissez donc pas manipuler… 8. … et la France pollue l’Allemagne Logiquement, quand l’Europe de l’Ouest subit le flux habituel de vents d’Ouest, c’est donc la France qui pollue l’Allemagne… Comme l’indique Matthias Beekmann, directeur de recherches au Laboratoire interuniversitaire des systèmes atmosphériques (CNRS), la France pollue même plus l’Allemagne que le contraire (source) : Plus précisément, il se pourrait qu’en fait nous polluions encore plus l’Allemagne suivant cette autre étude (exactement 2 fois plus ici, mais il faut surtout ne retenir que l’ordre de grandeur – ces résultats doivent être pris avec prudence) : Voici le comparatif : On constate principalement trois choses : 9. Mais il est vrai que le charbon tue en Europe Tout ceci étant dit, oui, répétons-le, il y a bien des particules qui viennent des centrales au charbon allemandes. Le WWF estime qu’environ 1 400 Français sont tués tous les ans par les émissions du charbon en provenance des pays voisins, dont 500 en provenance d’Allemagne. C’est évidemment bien trop, mais on parle ici de 1 à 3 % des 50 000 morts annuels dus aux particules. (Source – cependant, ces chiffres semblent quand même excessifs par rapport aux autres données disponibles – il faut donc prendre ceci avec prudence) Le problème est plus important pour les centrales polonaises – mais ce n’est pas non plus la majorité des émissions de la Pologne… Bref, le problème des centrales à Charbon existe, et doit être traité (moins il y en aura, mieux ce sera – mais on a vu que, bonne nouvelle, l’Allemagne s’y emploie) mais ce n’est qu’une petite fraction du problème. Le plus grave problème en Europe est constitué par les centrales au charbon polonaises – mais elles nous touchent peu en France. L’Allemagne est exemplaire dans ses émissions de particules, et a su nous montrer qu’on pouvait très bien ne choisir ni le nucléaire, ni le charbon (ce dernier étant en plus un énorme émetteur de CO2, mais c’est un autre problème)… Bref, ce sujet, réel, est marginal et ne doit surtout pas être une excuse pour ne pas agir en France, où il y a tant à faire face à nos deux grands ennemis : le chauffage au bois d’ancienne génération, et, surtout, le diesel !
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Environnement. Le Morbihannais Benjamin de Molliens a pédalé jusqu’à la Cop26 en Écosse Parti de Lille à vélo, Benjamin de Molliens, originaire de Larmor-Plage (Morbihan), créateur des Expéditions Zéro a donné ses premières conférences à Glasgow, mercredi 3 novembre 2021. Après 1 000 km dans les cuisses. Un sacré défi. Benjamin de Molliens a franchi la Clyde, le fleuve qui traverse Glasgow en Ecosse, lundi 1er novembre 2021, où se tient la Cop26. Le trentenaire, originaire de Larmor-Plage (Morbihan), est parti de Lille avec son vélo surchargé de toutes mes affaires pour bivouaquer le 22 octobre. Mille kilomètres de route et la Manche à traverser : J’ai embarqué sur un voilier au port de Boulogne-sur-Mer, avec un plaisancier qui a bien voulu me déposer à Douvres. Un élan de solidarité pour le Breton qui met un point d’honneur à dépenser zéro argent et à produire zéro émission de carbone. Le principe de l’Expédition Zéro, qu’il a fondé après avoir travaillé dans la Tech, dans la vallée de San Franscico et baroudé autour de la Planète. LIRE AUSSI : Originaire de Larmor-Plage, il va se rendre en Écosse à vélo pour la COP26 Mer heureuse, terres pluvieuses La traversée de la Manche fut la partie la plus facile du voyage : Sept heures à observer des dauphins, des phoques. C’était cool. Facile aussi les vallons qui se succèdent entre le port de Douvres et Londres. Les 500 derniers kilomètres furent plus rudes pour remonter l’île de Grande-Bretagne, sous un vent et une pluie battante. Il y a eu des inondations à Glasgow et dans la région qui sépare l’Écosse de l’Angleterre au début de la Cop26, le week-end d’Halloween. Tout s’est corsé dans le Parc national Lake District (au nord de Manchester), avec de sacrés pics, du vent, de la pluie, raconte Benjamin de Molliens. Je n’avais plus de cuisse, mais c’était tellement beau, qu’on en oublie la fatigue. Adepte de la Fresque du climat À peine posé dans une pension pour étudiant, près de la superbe université de Glasgow, le Breton nous a donné rendez-vous mercredi matin, à l’entrée de la Blue Zone, celle où les 197 pays signataires de l’Accord de Paris négocient les prochaines actions climatiques sous l’égide des Nations unies. Lui se dirigeait ensuite vers la Green Zone, le site dédié aux initiatives de la société civile. Benjamin de Molliens est un adepte de la Fresque du climat, un outil pédagogique créé par Cédric Ringenbach pour mieux comprendre les conséquences des activités humaines sur le système climatique Terre. Il anime, lors de cette COP26, des ateliers baptisés Deux tonnes, les émissions de gaz à effet de serre qu’un Français devrait émettre pour que la planète reste sur une trajectoire de 1,5 °C de réchauffement par rapport au début de l’ère industrielle. Avant de s’engouffrer dans dix jours d’activisme pour le climat, Benjamin de Molliens a pensé à prévenir ses parents, Babeth et Philippe, résidents de Larmor-Plage.
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Après une édition 2020 annulée à cause de l’épidémie de COVID, la COP26 porte des enjeux fondamentaux pour remettre la diplomatie climatique sur les rails et barrer la route aux fausses solutions pour le climat. Date limite des États pour présenter leurs nouveaux plans de réduction des émissions de gaz à effet de serre, le sommet doit également permettre de finaliser les règles d’application de l’Accord de Paris. « L’été a été marqué par des catastrophes climatiques à répétition et, dans un cruel parallèle, par la sortie d’un nouveau rapport alarmant du GIEC. Alors que le temps nous fait défaut, les retards s’accumulent dans la mise en œuvre de l’Accord de Paris. La COP26 doit être le moment de bascule où la lutte pour le climat devient une réalité, en engageant explicitement la bataille contre les industries fossiles. L’affichage diplomatique ne peut plus servir de paravent à l’inaction politique », souligne Clément Sénéchal, chargé de campagne Climat pour Greenpeace France. Dernière COP sous la présidence d’Emmanuel Macron, ces deux semaines seront aussi l’occasion pour la France de tenter de restaurer sa crédibilité sur la scène internationale après une loi Climat pas assez ambitieuse, une Convention citoyenne reniée et une condamnation par le tribunal administratif dans l’Affaire du Siècle pour carences fautives dans la lutte contre le changement climatique. « La France a une responsabilité historique : c’est sous sa présidence, lors de la COP21, qu’a été conclu l’Accord de Paris. Elle en est théoriquement la garante. Hélas, le manque d’exemplarité du pays sous la présidence d’Emmanuel Macron met en péril ce rôle fondamental et la dynamique diplomatique avec lui. Deuxième émetteur de l’Union européenne en valeur absolue, la France réduit ses émissions nettement moins vite que la moyenne européenne et ne tient toujours pas ses objectifs nationaux. On ne peut pas être crédible au niveau international quand on ne fait pas sa part au niveau national », ajoute Clément Sénéchal. Depuis la signature de l’Accord de Paris, la France a réduit ses émissions d’environ 1% par an. Selon le Haut Conseil pour le climat, il faudrait une réduction deux à trois fois plus importante pour respecter les objectifs légaux actuels du pays, et sept fois plus importante pour respecter l’objectif de l’Accord de Paris, selon l’ONU. En outre, la France a refusé de s’aligner sur le nouvel objectif européen de baisse des émissions de 55% en 2030 dans la loi Climat votée cet été, préférant s’en tenir à un statu quo pourtant obsolète. Les enjeux de la COP sont à la hauteur du défi climatique. Greenpeace attend notamment : – Une décision de la COP sur la fin de l’ère des énergies fossiles pour qu’à partir de ce jour, il n’y ait plus de nouveaux projets d’exploitation de charbon, de pétrole et de gaz, ni aucun financement public en faveur de ces énergies. – Un engagement à réduire de moitié les émissions mondiales de gaz à effet de serre d’ici 2030. – Le rejet des projets de marché carbone et des mécanismes de compensation carbone dans l’interprétation de l’article 6 de l’Accord de Paris. Ce dernier doit être interprété comme fixant les règles de la coopération internationale sur le climat, et non comme une opportunité de mettre en place des tactiques dilatoires comme les marchés de compensation carbone. – La garantie que 100 milliards de dollars par an passent des pays riches aux pays moins développés pour s’adapter aux impacts de la crise climatique, développer des systèmes énergétiques propres et s’éloigner des combustibles fossiles, et que davantage d’argent soit investi pour compenser les dommages déjà causés par les impacts climatiques dans les pays plus vulnérables. Haro sur les fausses solutions Plutôt que de repenser notre système et porter des changements systémiques, des pays et des entreprises tentent de pousser des fausses solutions qui ne seront que des pansements sur une jambe de bois. La compensation carbone est un leurre. Nous ne pouvons pas permettre aux nations et aux entreprises les plus riches de marchandiser la nature et d’acheter des terres dans des pays plus pauvres pour compenser leurs émissions et continuer à polluer l’atmosphère. Ce système de compensation fausse les économies et prive de leurs terres et de leurs ressources les communautés locales qui en ont le plus besoin. Les entreprises ne doivent pas être autorisées à faire main basse sur la nature pour compenser leurs émissions. Une vigilance mondiale doit également être de mise au sujet du “Net Zéro” (zéro émission nette). Un engagement Net Zéro qui ne prévoit pas de réductions d’émissions spectaculaires et constantes à court terme mais qui s’appuie sur des systèmes de compensation, ce n’est que du greenwashing pour faire diversion. De multiples analyses des engagements Net Zéro des entreprises et des pays démontrent que les promesses ne se matérialisent pas en faits concrets. Les objectifs à court et moyen termes sont absents, les réductions d’émissions sont remplacées par des compensations suspectes, et diverses autres astuces et failles sont utilisées pour éviter un véritable premier pas vers des émissions proches de zéro au cours des prochaines décennies. Les compensations n’empêchent pas les émissions de réchauffer notre climat. La mise en place d’un mécanisme de surveillance sans système solide de responsabilisation et de contrôle du respect des engagements ne fera que multiplier les opportunités de greenwashing qui existent déjà.
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Avec l'objectif de la sortie de crise en tête, la convention citoyenne pour le climat (CCC) a transmis ce vendredi cinquante propositions à l'exécutif pour créer "un modèle économique et sociétal différent, plus humain et plus résilient". Mise en place par le gouvernement après la crise des gilets jaunes, la Convention est composée de 150 citoyens représentant la société française et doit aboutir à des mesures pour lutter contre le réchauffement climatique "dans une logique de justice sociale". Avant même la finalisation de ses travaux, la Convention a décidé de "partager sans attendre un certain nombre de ses propositions avec l'exécutif", selon un communiqué de presse. Ces mesures n'ont pas été rendues publiques car elles n'ont pas été votées par la Convention en session plénière et ne sont pas tout à fait finalisées. La crise sanitaire du Covid-19 "n'est apparemment pas sans lien avec le dérèglement climatique et la dégradation de l'environnement", relèvent les citoyens. Alors que le gouvernement vient de doubler son plan d'urgence pour l'économie à 100 milliards d'euros, les membres de la Convention demandent que "les financements mobilisés dans le cadre de la sortie de crise soient socialement acceptables, fléchés vers des solutions vertes" et que les investissements aillent à "des secteurs d'avenir respectueux du climat". "Il faut absolument éviter les écueils de la crise de 2008 dont la relance a donné lieu (...) à des investissements dans les énergies fossiles", selon une déclaration publiée sur le site internet. Les membres de la Convention, âgés de 16 à 80 ans et venus de toute la France, appellent à établir un "nouveau modèle de société". Ils plaident pour "une régulation de la mondialisation en faveur du climat", accompagnée d'une "relocalisation des activités des secteurs stratégiques pour assurer notre sécurité alimentaire, sanitaire et énergétique", le tout en améliorant "notre santé et notre bien-être collectifs". Le confinement a montré, pour eux, "combien les Français sont réactifs face à l'urgence". Ils demandent que, plus que jamais, les remarques des citoyens soient prises en compte. Emmanuel Macron avait promis en janvier que des "décisions fortes" seraient prises sur la base des propositions finales de la Convention pour lutter contre le réchauffement, dont certaines pourront être soumises à référendum. La dernière session de la CCC, qui devait se tenir début avril après six mois de travaux, a été repoussée sine die.
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Mont Blanc. Un glacier instable, en cours de fonte, placé sous haute surveillance Sur le versant italien du Mont Blanc, le glacier de Planpincieux, situé à 2 700 mètres d’altitude au-dessus du village du même nom, est surveillé de près par des scientifiques. Ils craignent une menace pour la vallée en contrebas. Un glacier instable, en cours de fonte et se trouvant sur le versant italien du Mont Blanc, est surveillé de près par des scientifiques, qui craignent que la hausse des températures ne représente une menace pour la vallée située en contrebas. Le glacier de Planpincieux, perché à 2 700 mètres d’altitude au-dessus du village du même nom, est au-dessous de la face sud des Grandes Jorasses. Qualifié de tempéré, il est déjà en cours de fonte, contrairement aux glaciers polaires encore gelés jusqu’à la couche rocheuse. Ce qui signifie que le glacier de Planpincieux peut glisser plus rapidement en raison de la couche d’eau sur laquelle il repose, le rendant plus dangereux pour le Val Ferret situé en contrebas, selon les experts. Lire aussi : ENTRETIEN. « Certains font du Mont Blanc un objet de consommation » « Une hausse importante des températures » Nous faisons face à une hausse importante des températures, qui accélère la formation de la couche d’eau sous le glacier, a expliqué à l’AFPTV Valerio Segor, le directeur de gestion des risques naturels dans le Val d’Aoste, dans le nord-ouest de l’Italie. Auparavant, le glacier de Planpincieux, plus épais et moins fracturé, était dans une position plus stable sur la roche, a rappelé Paolo Ferret, un expert en glaciers basé à Courmayeur mais, en raison de la hausse des températures causée par le changement climatique, il s’est déplacé que sur une surface lisse le rendant plus instable. Lire aussi : Comment la fonte des glaciers permet aux historiens d’en savoir davantage sur la Grande Guerre Le glacier en train de glisser Le glacier glisse lentement mais sûrement, jusqu’à un mètre et demi par jour dans les cas extrêmes, a-t-il précisé, alors que le sérac Whymper, un glacier de type polaire le surplombant à 4 000 mètres d’altitude, glisse sur une distance de 2 à 20 centimètres chaque jour. Un énorme bloc de 15 000 m3 de glace s’est détaché du Whymper en octobre, juste après que les autorités eurent interdit l’accès aux sentiers situés en contrebas. Les mouvements du glacier de Planpincieux et de ceux qui le surplombent sont suivis de près à l’aide radars et les autorités régionales ont mis sur pied des plans d’urgence reposant sur plusieurs scénarios. Le scénario extrême envisage la chute de 800 000 m3 de glace sur le village et les routes d’accès mais il n’y a aucune garantie que cela se déroulera de cette façon, selon Paolo Ferret.
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Bien que de nombreux pays se soient retirés des accords de Paris (COP21), ou les dédaignent, ou simplement revoient à la baisse leur contribution, les débats semblent toujours aussi vifs en France, surtout lorsqu’ils sont alimentés par une presse qui ne vise que le sensationnel, dans le style « la planète est en surchauffe ». Voici donc quelques faits simples, présentés simplement : 1- Il n’y a pas de « réchauffement climatique », mais des variations du climat, comme il y en a toujours eu depuis 5 milliards d’années ; celles que nous connaissons aujourd’hui sont, dans l’ensemble, nettement moins importantes que celles que la Terre a connues (en d’autres termes, le climat est nettement plus stable aujourd’hui qu’il ne l’a été lors des ères géologiques). 2- L’homme n’est pour rien dans ces variations climatiques. Par le passé, la Terre s’est débarrassée d’innombrables espèces animales ; rien n’indique que l’espèce humaine soit menacée. La population mondiale croît linéairement depuis les années 1970 (environ 7,4 milliards en 2015, environ 9,2 milliards attendus en 2040) ; l’espérance de vie continue à s’accroître. L’alarmisme « notre surpopulation menace la planète » est entièrement dépourvu de sens. 3- L’homme, quoi qu’il fasse, n’a aucun moyen d’agir sur le climat. Quand bien même la population mondiale disparaîtrait entièrement, avec toutes ses industries et tous ses déplacements, la température ne varierait pas d’un centième de degré, non plus que la concentration en CO2 dans l’atmosphère. 4- Tous les dispositifs du type « taxe carbone », « transition énergétique », etc., sont entièrement dépourvus de fondement scientifique et n’ont aucune action sur le climat ni sur la température. Par contre, ils ont une action très néfaste sur notre économie : depuis le Grenelle de l’Environnement (2007), la balance de notre commerce extérieur s’est considérablement détériorée. Pour faire des économies d’énergie, nous délocalisons à l’étranger la fabrication de produits dont nous avons besoin et nous perdons les emplois correspondants : le nombre de chômeurs a doublé, passant de trois à six millions. Les chiffres détaillés sont disponibles ici
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Le Maximum Thermique de la transition Paléocène-Éocène, il y a 55,9 millions d'années, représente l'une des plus importantes crises climatiques que la Terre ait connue. Une nouvelle étude parue dans Science Advances montre que ce réchauffement climatique extrême a été associé à une augmentation de l'érosion et de l'altération des roches continentales. Ces processus auraient notamment permis de capturer une part significative de CO2 atmosphérique, stabilisant ainsi le climat. Le système terrestre possède plusieurs mécanismes qui influencent, dans un sens ou dans l'autre, les variations climatiques. Les processus de surface, comme l'érosion mécanique et l'altération chimique des roches, sont des mécanismes désormais bien connus pour leur capacité à limiter la quantité de CO2 présente dans l'atmosphère. Altération des roches silicatés : une pompe à CO2 Parmi ces processus de surface, les réactions d'altération qui attaquent les minéraux silicatés, les transformant en argile, consomment du CO2. Les rivières se chargent alors de transporter les résidus carbonés vers les océans, où ils seront utilisés par les organismes marins pour se développer et produire la calcite formant leurs coquilles. Lorsque ces animaux meurent et se déposent sur le fond, le carbone stocké dans leur biomasse et dans leurs coquilles est alors enfoui dans les sédiments. Sur de très longues périodes de temps -- de l'ordre de dizaines à centaines de milliers d'années --, cette chaîne de réactions permet d'extraire efficacement le CO2 de l'atmosphère et de le stocker au fond des océans, permettant ainsi la régulation du climat. Ce qui est en revanche encore mal compris, c'est la vitesse à laquelle l'altération, l'érosion et l'enfouissement du carbone peuvent répondre face à de grands changements environnementaux, comme celui que nous sommes en train de connaître. Une façon d'appréhender cette question est de regarder dans le passé de la Terre pour trouver un analogue naturel à ce qui se passe aujourd’hui. Un réchauffement climatique extrême il y a 56 millions d’années L'histoire géologique de la Terre a, en effet, enregistré plusieurs événements associés à des perturbations majeures du cycle du carbone. Ces crises sont caractérisées par des périodes de réchauffement climatique extrême. C'est le cas du Maximum Thermique de la transition Paléocène-Éocène (PETM), qui a eu lieu il y a 55,9 millions d'années. Les origines de cette crise sont encore débattues mais l'on sait qu'à cette époque, une grande quantité de carbone a été relâchée très rapidement dans l'atmosphère terrestre (en moins de 5.000 ans), engendrant un réchauffement rapide du globe et, notamment, une augmentation de 8 °C de la température de l'eau. Ces changements environnementaux brutaux ont eu de multiples conséquences. Ils ont notamment entraîné une acidification des océans et des perturbations du cycle hydrologique qui ont provoqué une extinction de masse dans les domaines océaniques profonds et des changements biotiques majeurs en surface. Cette crise climatique a duré environ 100.000 ans, puis il faudra encore 50.000 à 100.000 ans pour qu'elle se résorbe. Cette phase de résilience intéresse particulièrement les scientifiques qui tentent de savoir si les taux d'érosion ont pu être suffisamment importants pour aider le climat à se rétablir sur une relativement courte période de temps. Des taux d’érosion 2 à 3 fois plus importants Pour étudier l'importance des processus de surface à cette époque, les chercheurs ont utilisé les isotopes du lithium pour quantifier les taux d'érosion et d'altération chimique des roches. Le lithium a en effet 2 isotopes : 6Li et 7Li. Le point intéressant est que le rapport entre ces deux isotopes (δ7Li) peut varier en fonction des réactions chimiques. Dans l'eau de mer, ce ratio est fortement affecté par la formation d'argile, ce qui fait du δ7Li un bon traceur des taux d'érosion et d'altération. Des échantillons datant de la période du PETM ont été analysés. Les mesures du δ7Li suggèrent que le cycle de l’eau a été amplifié de façon significative durant cette crise climatique. Les précipitations ont ainsi été plus importantes, augmentant le taux d'érosion mécanique et d'altération chimique des roches continentales. La modélisation effectuée par les auteurs de l'étude suggère que les taux d'érosion étaient alors 2 à 3 fois supérieurs durant le PETM en comparaison des taux précédant la crise. L'apport massif de nutriments dans les océans aurait ainsi favorisé la production de matière organique, en parallèle de la précipitation de carbonates. L'enfouissement rapide du carbone piégé dans les organismes marins et dans les roches carbonatées a certainement été le paramètre d'influence principal facilitant la rééquilibration du climat et la fin de cet événement climatique extrême. Ces résultats, publiés dans Science Advances, pourraient permettre de comprendre comment le système terrestre dans sa globalité peut et pourra répondre dans le futur aux changements climatiques. De ce point de vue, il est même possible d'envisager des solutions pour aider ce processus naturel de captation du carbone afin de lutter contre le changement climatique en cours.
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Au large de l'archipel des Galapagos, classé au patrimoine naturel de l'humanité, la présence de centaines de bateaux de pêche inquiète la communauté scientifique et les gouvernements locaux. Au début de l'été, une ONG de défense de l'environnement alertait en effet sur les risques pour cette réserve marine exceptionnelle qui compte plus de 2900 espèces et un sanctuaire de 38 000 km2 que faisaient peser les quelque 300 navires battant pavillon chinois présents dans cette zone. Cette découverte avait suscité l'indignation du gouvernement équatorien qui avait exprimé fin juillet son "malaise" à Pékin et demandé aux embarcations concernées de se tenir à distance de cette aire marine protégée. La flotte géante a enregistré, selon un récent rapport de l'ONG Oceana, plus de 7300 heures de pêche en seulement un mois, soit 99% de l'activité de pêche enregistrée dans cette zone sur la période. Les navires ont ainsi extrait des milliers de tonnes de calmars et de poissons dans cette aire marine protégée connue pour ses tortues géantes. Les données partagées par Oceana ne couvrent "que la partie émergée de l'iceberg" puisqu'ils ne prennent en compte l'activité de cette armada qu'entre le 13 juillet et le 13 août derniers. Par ailleurs, pour arriver au chiffre de 300 bateaux, l'ONG s'est basée sur l'AIS (Automatic Identification System), un système qui permet de visualiser sur un écran toutes les informations du navire qui émet. "Seulement, l'utilisation de l'AIS n'est pas obligatoire en haute mer donc il est toujours possible qu'il y ait beaucoup plus de navires qui n'ont pas pu être détectés à l'aide de cette technique", indique à L'Express le Dr Marla Valentine, analyste pour l'ONG Oceana. "Pendant plusieurs mois, le monde a regardé et s'est demandé ce que faisait cette énorme flotte de pêche chinoise au large des îles Galápagos , mais maintenant nous le savons", a-t-elle encore déclaré. "La plupart des navires étaient enregistrés comme spécialisés dans la pêche au calmar. Les autres sont des palangriers, des chalutiers ou tout autre navire de pêche", poursuit la chercheuse. Or, la pêche massive au calmar a un impact non négligeable sur l''écosystème fragile des Galapagos. "Cet effort de pêche massif et continu de la flotte chinoise menace les îles Galapagos, les espèces rares qui n'y habitent et tous ceux qui en dépendent pour leur nourriture et leurs moyens de subsistance, note le Dr Marla Valentine. Le calmar est une proie essentielle pour de nombreuses espèces aux Galapagos, comme les otaries à fourrure ou les requins-marteaux, déjà en voie de disparition". Mais d'autres espèces de poissons commerciales telles que le thon et les marlins, qui contribuent fortement à l'économie locale, sont également pêchés par les navires chinois, selon le rapport.
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Les scientifiques le répètent depuis des années : l'impact du réchauffement climatique sur la planète et les hommes sera massif. Des territoires deviendront inhabitables, d'autres ne seront plus cultivables, l'eau se raréfiera, etc. Comble du malheur, la production viticole mondiale sera l'une des premières à souffrir de ce phénomène. Avec un réchauffement de +2°C, 51 à 56% des régions viticoles pourraient être anéanties. À +4°C, 77 à 85% de ces terres ne pourraient plus produire de vins, ou du moins plus de vins de bonne qualité. C'est ce qu'indique une étude menée par une équipe internationale de chercheurs, dont des scientifiques français de Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement, publiée ce lundi 27 dans Proceedings of the National Academy of Sciences (Pnas). "Les vignobles seront les premières victimes du réchauffement climatique et de ses conséquences, parce que les raisins sont extrêmement sensibles au changement de température", explique dans un communiqué Benjamin Cook, co-auteur de l'étude et chercheur à l'Université de Columbia (États-Unis) et à l'Institut Goddard de la Nasa. Heureusement, les scientifiques ne sont pas arrêtés à ce constat, ils ont également cherché des solutions pour tenter de contrer le désastre à venir. Selon eux, il serait possible de remplacer certains cépages par d'autres plus tolérants aux fortes températures ou aux sécheresses. Les résultats de leurs travaux indiquent que ce stratagème devrait permettre de réduire de moitié les pertes potentielles en cas de réchauffement égal à +2°C et d'un tiers si le réchauffement atteint +4°C. LIRE AUSSI >> Menacé par le réchauffement climatique, le vin se réinvente Pour réaliser leurs travaux, les chercheurs ont d'abord passé en revue les quelque 1100 variétés de raisin de cuve qui poussent sous des climats très variés. Ils ont pour cela bénéficié d'excellentes données concernant les récoltes de vin, la plupart remontant à plusieurs siècles. Cette combinaison leur a permis d'effectuer des recherches extrêmement précises sur l'adaptabilité de chacune et de déterminer celles qui seront les plus à même de résister aux changements climatiques. Ce premier travail leur a permis de sélectionner 11 variétés de raisin de cuve les plus populaires : le cabernet sauvignon, le chasselas, le chardonnay, le grenache, le merlot, le mourvèdre, le pinot noir, le riesling, le sauvignon blanc, la syrah et l'ugni blanc. L'équipe a ensuite utilisé les archives des viticulteurs et des chercheurs concernant ces cépages afin de créer un modèle mathématique permettant de déterminer la période à laquelle ces variétés bourgeonnent, fleurissent et mûrissent dans chaque région viticole du monde. Puis ils ont utilisé leur modèle pour prédire les évolutions des cépages en fonction de trois scénarios de réchauffement climatique : +0, +2 et +4°C et ont pu déterminer dans quelle région chacun de ces cépages serait le plus viable. Une première certitude a émergé : les pertes seront inévitables dans les deux scénarios "réchauffement", parce que l'évolution des températures perturbera quoi qu'il arrive les processus de maturation des variétés. Pire encore, ces facteurs affecteront aussi la qualité des vins. Mais l'équipe a découvert qu'il était "possible de changer certaines variétés pour réduire significativement les pertes", indique Benjamin Cook. Avec +2°C, 51% des régions viticoles du monde deviendraient impropres à la culture du vin. Mais si les viticulteurs remplacent leurs cépages par des variétés mieux adaptées au changement climatique, seulement 24% d'entre elles seront perdues, indique l'étude. En France, qui produit 17% du vin mondial, les variétés de pinot noir en Bourgogne pourraient par exemple être remplacées par des cépages de mourvèdre et de grenache, qui supportent mieux la chaleur. Le cabernet sauvignon et le merlot des vignobles de Bordeaux pourraient eux aussi céder leur place au mourvèdre. Gains et de pertes de "l'aptitude de culture" des cépages de grenache et de pinot noir en fonction des régions - Espagne, Italie, France, Allemagne, Californie, Nord-Ouest Pacifique, Australie et Nouvelle-Zélande - avec un réchauffement climatique de +2°C. Le grenache est plus tolérant à la chaleur que le pinot noir. Ignacio Morales-Castilla/PNAS "Remplacer le pinot noir par du grenache ou du cabernet sauvignon, planter du trebbiano là où l'on cultive le riesling : ces changements ne s'effectueront pas sans douleur, mais ils peuvent faciliter la transition des viticulteurs vers un monde nouveau et plus chaud", explique l'auteur principal de l'étude, Elizabeth Wolkovich, professeure à l'Université de Colombie-Britannique, dans un autre communiqué. Le même scénario épargnerait globalement les régions viticoles "plus froides", comme l'Allemagne, la Nouvelle-Zélande et le nord-ouest des États-Unis. Ces régions pourraient notamment accueillir des cépages de merlot et de grenache, tandis que les variétés qui préfèrent des températures plus fraîches, comme le pinot noir, pourraient trouver un nouveau refuge dans des régions qui ne sont aujourd'hui pas propices à la culture du vin. En revanche, les régions viticoles "chaudes" d'Italie, d'Espagne ou d'Australie subiraient des pertes importantes quoi qu'il arrive, puisqu'elles sont déjà limitées aujourd'hui aux variétés qui supportent le mieux les fortes températures. L'échange de cépages se montre logiquement moins efficace dans un scénario à +4°C. Mais cette stratégie permettrait tout de même de faire tomber les pertes de 85 à 58%. Selon les auteurs de l'étude, ces changements de cépages s'accompagneront de défis importants sur les plans juridique, culturel et financier, mais pas forcément insurmontable. "Des discussions ont déjà commencé en Europe au sujet d'une nouvelle législation qui permettrait aux grandes régions viticoles de changer plus facilement les variétés qu'elles cultivent", souligne ainsi Elizabeth Wolkovich. Mais les producteurs devront apprendre à cultiver ces nouvelles variétés, ce qui constituera un obstacle majeur dans certaines régions spécialisées depuis des centaines d'années. Et ils devront aussi trouver des consommateurs prêts à accepter que leur vin préféré change de goût". En cas d'un réchauffement climatique de +2°C, les terres viticoles françaises perdront 22% de surface, mais en gagneront 25% si les viticulteurs changent leurs cépages. University of British Columbia Elizabeth Wolkovitch et son équipe notent également l'amélioration des techniques d'irrigation ainsi que l'utilisation de voiles d'ombrage pourrait contribuer à protéger les vignes, mais seulement si les températures augmentent peu. "Il existe encore des possibilités d'adapter la viticulture à un monde plus chaud, souligne Benjamin Cook. Pour les mettre en oeuvre, il faut simplement prendre au sérieux le problème du changement climatique". En définitive, la meilleure stratégie pour sauver un maximum de vignes consiste bien sûr à réduire les émissions de gaz à effet de serre afin de limiter le réchauffement climatique, rappellent les auteurs.
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Encore des dégradations pour l’environnement, si Bercy passe outre l’avis des habitants… Partagez ! Volti ****** Par REPORTERRE Un an et demi après l’annonce d’un projet minier d’extraction de tungstène en apparence idyllique, les élus de Fontrieu, dans le Tarn, ont sérieusement déchanté. Depuis la présentation d’une étude indépendante dévoilant de probables pollutions sur l’eau et l’environnement, la commune, qui avait commandé cette expertise, est devenue une opposante au projet. Les élus de la petite commune de Fontrieu, dans le Tarn, étaient conquis. Une «société française» viendrait exploiter la scheelite, un minerai enfoui dans leur sous-sol, qui se présente sous forme de cristaux, pour en faire du tungstène. Il y aurait des emplois pour les jeunes et des fonds pour la commune. Et aucune pollution! 90% des déchets miniers seraient réenfouis dans les galeries souterraines. Le minerai serait traité par des procédés mécaniques, «sans produits chimiques». Le projet serait un «exemple d’intégration environnementale», à l’image de la mine de tungstène de Mittersill, en Autriche, exploitée dans un parc naturel – comme Fontrieu, situé au milieu du parc naturel régional du Haut-Languedoc. Mieux encore, cette mine contribuerait à rétablir un peu de justice dans ce monde, en délestant les Chinois du fardeau insoutenable de notre consommation : «La Chine produit 85% du tungstène consommé dans le monde, dans des conditions sociales et environnementales bien différentes de celles qui sont imposées en France ou en Europe, souligne la société Tungstène du Narbonnais en page d’accueil de son site internet. L’exploitation du gisement de La Fumade permettrait ainsi de (…) relocaliser, dans de meilleures conditions, une partie de la production de tungstène sur le territoire national.» Des hélicoptères aux lasers, un métal crucial Relocaliser, et pour cause : implanté dans la région toulousaine, Airbus est l’un des plus gros consommateurs de tungstène en Europe, de même que Thalès et sa filiale TDA Armements, Safran, EADS, Dassault… Métal de l’extrême, très dense et très dur, ultrarésistant à la chaleur, au froid et à la corrosion, le tungstène est utilisé pour les turbines d’avion et d’hélicoptère, les fusées, les roquettes, mortiers, missiles et munitions, mais aussi dans l’industrie automobile, pour les lasers, les halogènes, les contacteurs, les rayons X et les vibreurs de téléphones portables. Sans oublier le projet ITER, à Cadarache (13), centrale expérimentale de fusion atomique dont le système d’évacuation devrait nécessiter à lui seul plus de 100 tonnes de tungstène. Souvent étiqueté «métal de la transition», ce métal stratégique est surtout indispensable à l’aéronautique, à la défense et au spatial : autant dire que la transition, si ce mot a un sens, pourrait s’en passer. En mai 2019, dans le délai de cinq jours dont ils disposent, les élus de cette commune de la Montagne noire ont donné un «avis favorable» au permis exclusif de recherches de mines (PER) de La Fabrié. Si cet avis est purement consultatif, puisque l’attribution du permis est décidée par Bercy, il est important : Tungstène du Narbonnais assurant qu’elle n’imposera pas ce projet si la population s’y oppose. Mais plus les mois ont passé, plus s’est érodée la confiance du maire, pourtant ancien patron d’une carrière de granit. Tungstène du Narbonnais est certes dirigée par Alain Liger, ancien ingénieur général des mines au ministère de l’Économie, mais elle est présidée et administrée par des miniers sud-africains et détenue par Russell Brooks Ltd., société d’investissement domiciliée dans le paradis fiscal de Guernesey. Surtout, dans le canton, quelque trois cent agriculteurs, artisans et employés locaux se sont regroupés dans une association, Stop Mines 81, qui dénonce les risques de ce projet sur l’environnement. La mairie a voulu y voir plus clair : en septembre 2019, elle a commandé une expertise indépendante à SystExt, association composée d’ingénieurs spécialistes des impacts des mines. Leurs conclusions sont accablantes. «Il n’est pas possible de réenfouir 90% des déchets miniers» Vendredi 18 septembre dernier, face à 150 riverains, élus et journalistes installés dans la salle municipale de Fontrieu, trois géologues de SystExt ont présenté le rapport remis à la mairie. Un passionnant cours de géologie où l’on voyage sous la terre, entre skarns et dolomies – mais douloureux. Car contrairement aux pronostics de Tunsgtène du Narbonnais, «il n’est pas possible de réenfouir 90% des déchets miniers dans les galeries, constate sobrement Pierre, ingénieur géologue minier. Pour les résidus, la moyenne européenne se situe entre 16 et 52%.» Il y aurait donc des déchets en surface, lesquels ont de fortes chances de contenir des substances toxiques telles que l’arsenic et le plomb, qui risquent de se disperser un peu partout. Et malgré ce que prétend l’entreprise, les déchets, même enfouis, posent problème, puisque les eaux peuvent faire migrer leurs éléments toxiques vers les roches aquifères. «Nous avons aussi cherché à savoir s’il était possible de ne pas avoir recours à la flottation [traitement chimique du minerai, ndlr], ajoute l’ingénieur. On constate que les usines de flottation sont quasi-systématiques dans les mines de tungstène, partout dans le monde.» Dans la mine modèle de Mittersill, en Autriche, les résidus issus de la flottation, des boues gorgées de polluants, représentent «un volume annuel de 250 000 m3», stockées dans des bassins grands comme cinquante terrains de rugby et hauts de plusieurs mètres. En théorie, ce n’est pas prévu dans la charte du parc naturel régional du Haut-Languedoc. Deuxième problème : l’amiante. «Il est préoccupant que le porteur de projet ne mentionne jamais ce risque», avance Roxanne, géologue. Car le minerai à exploiter ici est comparable à celui de la mine de Salau, en Ariège, où «au poste de concassage, le niveau d’exposition aux fibres d’amiante était 20 fois supérieur à limite actuelle», ce qui avait provoqué asbestoses et cancers du poumon chez les mineurs. Quand bien même ce gisement ne contiendrait pas d’amiante, la trémolite qui la compose risque de contenir des «fragments de clivage» dont les effets sanitaires sont les mêmes. «Il est très compliqué d’appliquer la réglementation amiante dans un contexte de travaux miniers», euphémise la géologue. En clair, la dispersion de ces poussières cancérigènes est ingérable. Ensuite, il y a l’eau, les sources, les rivières, les zones humides. S’il y a bien une spécificité à ce coin de la Montagne noire, c’est celle-là. On y célèbre la «Fête de la sagne», appellation locale des tourbières, ces zones marécageuses qui jouent un rôle essentiel pour retenir les pollutions et stocker l’eau des précipitations. Fontrieu, le nom de la commune, est formé à partir de deux mots occitans : font, la source, et riu, le ruisseau. L’extraction dans ce type de roches implique de pomper les eaux souterraines à des débits très élevés, ce qui endommagerait les ruisseaux tout en tarissant les précieuses sources. «Il y en a plus d’une dizaine sur le secteur d’étude», pointe Aurore, ingénieure minière. De plus, la zone étudiée par SystExt comporte deux captages d’eau, dont un se trouve justement entre deux cibles convoitées. Tungstène du Narbonnais ne l’a pas mentionné dans sa demande de permis, alors qu’il alimente en partie la commune et ses voisines en eau potable. «En cas de travaux miniers, et même au stade de l’exploration, tranche SystExt, la commune devra abandonner ce captage.» Mais les conséquences de cette mine pourraient avoir un impact beaucoup plus vaste, sur une région du sud de la France déjà fragilisée par le réchauffement climatique. «Le secteur de Fontrieu est notre château d’eau, explique Xavier Beaussart, directeur du parc naturel régional du Haut-Languedoc. Ces têtes de versant servent à irriguer les cultures dans les plaines du Languedoc, à alimenter la population de l’Est toulousain en constante augmentation. Dans vingt ans, nous savons qu’il faudra déjà arbitrer entre différents usages. L’eau de la Montagne noire est une ressource stratégique.» Stratégique – comme le tungstène, donc. Mais peut-être un peu plus quand même. Une lucidité qui n’a pas empêché Xavier Beaussart d’être pris à partie pendant la réunion publique, en raison de l’«avis favorable» (avec réserves) émis par le parc à la demande de permis. Ménageant son effet, en clôture de la réunion, Didier Gavalda, maire de Fontrieu, a annoncé solennellement que les 19 conseillers municipaux ont revu leur avis : ils sont désormais opposés à ce permis minier. Cette délibération vient d’être transmise aux services de l’État, qui statueront dans les prochaines semaines sur l’attribution du PER. «On n’est pas décideurs, mais nous prendrons des délibérations pour protéger les ressources en eau», précise le maire. Applaudissements dans la salle. Tungstène du Narbonnais va-t-il renoncer à cette mine, comme il s’y était engagé en cas d’opposition locale? «Nous n’allons pas imposer notre projet à une communauté qui n’en veut pas», déclare Jurie Hendrik Wessels, son PDG, joint au téléphone en Afrique du Sud par Reporterre. «Mais le monde ne pourra pas continuer si on ne crée pas de la richesse pour les gens. Sinon, autant retourner vivre dans des grottes», conclut-il avec amertume. «On pourrait aussi se demander, médite Sébastien Delliaux, informaticien et membre de l’association Stop Mines 81, quels usages du tungstène sont vraiment indispensables au monde que nous souhaitons, et faire en sorte que cette petite partie indispensable soit prioritairement issue du recyclage.» Sur un spectre de développement technologique allant des moteurs de la fusée Ariane à la vie dans les grottes, il doit y avoir des configurations intermédiaires. REPORTERRE Source : Célia Izoard pour Reporterre Photos : .Réunion publique et paysages du parc naturel du Haut-Langedoc © Benjamin Bergnes / Reporterre . Captures d’écran © SystExt . Digue autrichienne © Stop Mines 81 Sur le sujet : SI VOUS LE POUVEZ, AIDEZ REPORTERRE .. nous avons une faveur à vous demander. La catastrophe environnementale s’accélère et s’aggrave, les citoyens sont de plus en plus concernés, et pourtant, le sujet reste secondaire dans le paysage médiatique. Ce bouleversement étant le problème fondamental de ce siècle, nous estimons qu’il doit occuper une place centrale dans l’information. Contrairement à de nombreux autres médias, nous avons fait des choix drastiques : Pour ces raisons, Reporterre est un modèle rare dans le paysage médiatique. Des dizaines de milliers de personnes viennent chaque jour s’informer sur Reporterre. Le journal est composé d’une équipe de journalistes professionnels, qui produisent quotidiennement des articles, enquêtes et reportages sur les enjeux environnementaux et sociaux. Tout cela, nous le faisons car nous pensons qu’une information fiable, indépendante et transparente sur ces enjeux est une partie de la solution. Vous comprenez donc pourquoi nous sollicitons votre soutien. Il n’y a jamais eu autant de monde à lire Reporterre, et de plus en plus de lecteurs soutiennent le journal, mais nos revenus ne sont toutefois pas assurés. Si toutes les personnes qui lisent et apprécient nos articles contribuent financièrement, le journal sera renforcé. Même pour 1 €, vous pouvez soutenir Reporterre — et cela ne prend qu’une minute. Merci. Soutenir Reporterre
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L'image de la marque Biocoop pourrait en prendre un coup. La coopérative mise sur des produits bio et de saison. Seulement Le Canard enchaîné révèle ce mercredi avoir mis la main sur un document confidentiel émis par la direction générale de Biocoop, émettant des doutes sur l'origine de certains avocats des magasins Biocoop. Ils pourraient n'être ni de l'origine indiquée, ni forcément bio. Au lieu de venir d'Espagne, ils proviendraient d'Amérique du Sud, "ce qui la fiche mal pour l'empreinte carbone", souligne l'hebdomadaire. Mais aussi pour l'étiquette bio du fruit, dont la fiabilité n'est plus garantie. La note dévoilée par l'hebdomadaire dénonce en effet une "complicité tacite des intermédiaires et des distributeurs en général". Trois propositions sont émises dans la note pour résoudre ce problème. Celui retenu par l'entreprise prévoit un "rapprochement de nos distributeurs pour mettre les points sur les 'i'" et d'exiger "une totale transparence et une traçabilité efficiente". Problème, cette option aurait déjà été "demandé à maintes reprises sans retour satisfaisant". Contacté par Le Canard enchaîné, Biocoop admet avoir "identifié un problème avec un grossiste" concernant ses avocats. "Nous lui avons demandé d'exclure de nos approvisionnements deux producteurs sur lesquels nous avions particulièrement des doutes", affirme le responsable fruits et légumes de Biocoop. Biocoop promet de changer de grossiste d'ici à 2023, et alors de ne travailler avec lui que de "manière marginale". La coopérative a répondu également au titre de presse dans un communiqué publié ce mercredi. Elle juge l'article du Canard Enchaîné "truffé de raccourcis et d'éléments présentés comme des faits alors qu'ils ne sont pas prouvés". " Biocoop écoulerait des avocats non bio ou à l'origine discutable : aucune preuve n'est apportée", écrit le groupe. Et d'ajouter: "Au-delà des tests de traçabilité effectués pour ce dossier il faut aussi rappeler que Biocoop réalise des tests pour détecter des traces de pesticides (faux bio) de façon aléatoire et ce bien que tous les produits soient certifiés."
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Repris de l’interview de Jean-Pierre Riou dans Atlantico Le 25 juin 2019, le tribunal de Montreuil (Seine-Saint-Denis) a reconnu l’inaction de l’État, visé pour « carence fautive » dans la lutte contre la pollution de l’air en Île-de- France. Ainsi, il pourrait aussi être reproché à l’État le non-respect de ses promesses politiques inscrites dans la loi, même si elles se révèlent intenables (abandon partiel du nucléaire, de la voiture thermique sans alternative crédible…). UN CADRE CONTRAIGNANT Le Cadre européen pour le climat et l’énergie à horizon 2030 impose l’objectif contraignant de réduire les émissions de CO2 de 40 % par rapport à 1990. Or, étrangement, la France a choisi de mobiliser la plus grosse part de l’investissement public de sa Stratégie nationale bas carbone (SNBC) dans la restructuration de sa production d’électricité pourtant déjà décarbonée. Et elle projette, en même temps, de fermer des réacteurs nucléaires pour réduire jusqu’à 50 % la part de leur production d’électricité… qui n’émet pas de CO2. OÙ EST LA COHÉRENCE ? En mai 2018, après six mises en demeure non suivies d’effet, Bruxelles avait renvoyé la France devant la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) pour non-respect de la Directive européenne de 2008 sur la qualité de l’air. Dès lors, la justice ayant été saisie par une plaignante qui imputait ses problèmes respiratoires aux pics de pollution, le tribunal de Montreuil ne pouvait que constater une carence de l’État dans les efforts mis en œuvre pour respecter cette directive européenne. Mais il est important de noter que le tribunal a considéré que le lien de causalité entre cette pollution et les troubles respiratoires de la plaignante n’était pas démontré et que le dépassement des valeurs limites de pollution ne pouvait constituer, à lui seul, une carence fautive. Le tribunal n’a donc pas retenu la demande d’indemnisation qui était de 160 000 euros. LE POLITIQUE ET LA LOI… L’intervention du juge dans l’appréciation de l’action de l’État doit attirer l’attention des politiciens sur le caractère contraignant des promesses électorales, dès lors qu’elles s’inscrivent dans la loi ! Or ces promesses ignorent souvent la faisabilité de leur mise en œuvre. C’est le cas notamment de l’interdiction des moteurs thermiques à horizon 2040, avant même qu’une alternative pérenne soit clairement identifiée. C’est aussi le cas de l’inscription dans la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) du remplacement de réacteurs nucléaires par des énergies renouvelables électriques dont l’intermittence des productions fatales interdit pourtant de remplacer une seule installation programmable. L’Allemagne en fait la ruineuse expérience en restant incapable de réduire son parc de production programmable depuis 2002, malgré le développement d’un imposant doublon intermittent éolien et solaire. Les effets d’une politique énergétique désastreuse, mais conforme à la loi, risquent d’échapper à l’appréciation du juge. C’est ainsi que l’État s’expose à être assigné devant la justice si des dispositions inscrites dans la loi ne sont pas respectées, sans qu’il soit nécessaire de démontrer le lien entre cette carence et le préjudice invoqué. En cette période de réflexions avancées sur la future programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), le tribunal de Montreuil rappelle donc les risques des lois déconnectées de la réalité. LA GESTION DU RISQUE La gestion du risque ne doit pas céder à l’émotion médiatique sous peine de faire courir un danger bien plus grand encore en cédant à l’opinion pour se protéger d’un danger mineur. La production d’énergie la moins dangereuse est l’énergie nucléaire. Elle est responsable de moins de morts par kWh produit que chacune des autres filières, éolien compris. La menace du juge fera-t-elle réfléchir le politique en échec sur le climat pour avoir notamment confondu objectifs et moyens, ou bien au contraire, l’encouragera-t-elle dans une fuite en avant vers l’intensification du développement des énergies renouvelables ? Car le juge ne se prononce pas sur l’efficacité des politiques, mais uniquement sur les efforts engagés par l’État pour respecter les promesses, dès lors que celles-ci sont inscrites dans la loi. C’est ainsi que 121 milliards d’euros de soutien public sont déjà engagés dans les contrats d’énergies renouvelables électriques pour tondre un œuf, puisque le parc électrique français est déjà décarboné à plus de 90 % depuis près de 30 ans. Mais la pertinence de la loi qui encadre ce développement n’est pas de la compétence du juge. En revanche, ses modalités d’application le sont. RAISONNEMENT ET SENSIBILISATION Les tonitruantes annonces diverses de suppression du diesel, des voitures à moteurs thermiques en 2040, et partiellement du nucléaire, semblent davantage destinées à satisfaire une opinion mal informée qu’à répondre aux défis énergétiques actuels, et notamment à notre sécurité d’approvisionnement. Le caractère de plus en plus religieux de l’écologie politique creuse chaque jour le fossé qui la sépare de la science. La médiatique Greta Thunberg y représente désormais la grande prêtresse de Gaïa qui draine dans la rue les lycéens pour sauver le climat, et appeler à la récession ; pardon, la décroissance. La mobilisation croissante de la jeune génération par les Verts dans le « sauvetage de la planète » est inquiétante. Car cette génération est perméable aux clichés véhiculés par les médias, et loin de la réalité. Une majorité de Français (69 %) croit que le nucléaire est néfaste pour le climat en raison de fortes émissions de CO2. Cette idée fausse est partagée par 86 % des 18-34 ans alors que le nucléaire français est particulièrement décarboné, avec 5,45 grammes de CO2/kWh, tandis que l’éolien est estimé à plus de 10 grammes et le solaire à plus de 40 grammes… Par comparaison, le kWh en Allemagne (si vantée pour ses énergies renouvelables) émet en moyenne 560 grammes de CO2, soit 100 fois plus ! Dans une logique brumeuse, quatre ONG ont demandé à la fois au gouvernement de lutter davantage pour le climat… et de fermer les centrales nucléaires, lors de « l’Affaire du siècle ». Cette désinformation de la tranche d’âge la plus engagée pose la question du rôle de l’Éducation nationale, puisque le thème des énergies renouvelables y est traité via l’intervention d’acteurs de la filière. L’importance des sommes en jeu fait craindre leur manipulation par des intérêts financiers internationaux. La raison semble avoir disparu du débat. Elle est remplacée par une sensibilité qui suscite une véritable dictature de l’émotion. La géostratégie mondiale n’est pas un long fleuve tranquille. Les conséquences des utopies actuellement en vogue, et qui s’inscrivent de plus en plus dans la loi, n’ont pas fini d’être soulignées par les juges et payées par nos enfants.
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Contrairement à ce que les médias tentent de vous faire croire, le changement climatique global n’est pas une cause majeure de disparition d’espèces. Une récente étude publiée en mars 2019 dans le journal Frontiers in Ecology and the Environment vous le démontre : la cause majeure d’extinction est l’introduction d’espèces exotiques envahissantes (EEE) dans les écosystèmes. Ce phénomène, bien connu des biologistes et confirmé par l’IUCN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), est malheureusement peu connu du grand public. EN CAUSE : LES DÉPLACEMENTS DE L’ÊTRE HUMAIN En se déplaçant d’un continent à l’autre, l’être humain a toujours emmené avec lui toute une série de plantes et d’animaux qui se retrouvaient ainsi en dehors de leurs limites biogéographiques habituelles. Avec le développement du commerce international ce phénomène ne fait que s’amplifier. Par exemple, à l’intérieur de l’Union Européenne, le nombre d’EEE aurait augmenté de 76% entre 1970 et 2007. Bien que l’impact écologique de la plupart des espèces introduites est inconnu ou semble négligeable, il est démontré que certaines introductions d’espèces ont provoqué des changements substantiels dans des écosystèmes1. Ces changements incluent souvent la disparition d’espèces locales2. On a d’abord pensé que ces phénomènes d’extinction étaient exagérés et que des espèces locales pouvaient également être à la base d’extinctions3, et certains auteurs pensent même que les efforts déployés pour contrôler ou éradiquer les espèces étrangères introduites ne seraient pas nécessaires4. Cependant, personne n’a jamais vraiment testé si les espèces introduites provoquaient plus ou moins d’extinctions par rapport aux espèces locales ou aux autres causes d’extinctions. Cette question a donc été étudiée par l’équipe de Tim Blackburn (University College London, UK) dans une récente publication de mars 20195. Ils ont pour cela utilisé la base de données des extinctions globales fournie par l’IUCN. MÉTHODES EMPLOYÉES PAR L’ÉQUIPE DE BLACKBURN Les chercheurs ont utilisé les données 2017 de la liste rouge de l’IUCN (IUCN Red List database). Cette liste énumère les espèces éteintes depuis 1500. Il s’agit de 782 espèces d’animaux et de 153 espèces de plantes (donc, 935 au total). Pour chaque espèce éteinte, la liste de l’IUCN fournit le ou les phénomènes ayant provoqué l’extinction. Au total, il y a 12 phénomènes pouvant provoquer des extinctions (Threats Classification Scheme – version 3.2) : Les chercheurs ont retenu ces 12 critères et ont simplement subdivisé le critère 8 en deux catégories : (1) « Espèces invasives » (c-à-d les EEE) et (2) « Autres espèces problématiques » (c’est-à-dire espèces locales). 13 causes d’extinctions sont donc envisagées. Pour chaque espèce disparue une ou plusieurs causes d’extinction sont renseignées. Ensuite des tests statistiques sont effectués par les auteurs afin de déterminer quelles étaient les causes principales d’extinctions. RÉSULTATS Pour 782 extinctions animales, 261 extinctions (33,4 %) avaient pour cause l’introduction d’une EEE dans l’environnement (Figure 1). D’autres causes sont parfois associées comme par exemple la pollution. Pour les plantes disparues, 39 extinctions sur 153 (25,5 %) avaient pour cause l’introduction d’une EEE. Les EEE représentent en fait la toute première cause d’extinction pour les animaux, bien devant la 2e catégorie (chasse et pêche) qui concerne 18,8 % des extinctions. Les EEE sont également la cause majeure d’extinction pour les plantes, la 2e cause étant ici l’emploi des ressources biologiques (23,5 % des extinctions) et la 3e cause l’agriculture (19,6 % des extinctions). Parfois, les EEE n’étaient pas la cause unique de disparition. Le plus souvent, une 2e cause était associée et agissait probablement en synergie : par exemple, environ 1/3 des extinctions dans lesquelles les EEE intervenaient (29 %) comportaient aussi l’utilisation des ressources biologiques (cause n°5) comme 2e facteur de disparition. De même, environ 1/5 des extinctions dans lesquelles les EEE intervenaient (21,7 %) comportaient l’agriculture (cause n°2) comme 2e facteur de disparition. De plus amples détails sont donnés dans la publication de Blackburn. Figure 1. Nombre d’extinctions animales récentes (catégories IUCN « extinct » [EX] et « extinct in the wild » [EW]) pour différents groupes d’animaux (chiffres issus de la Table 3a de l’IUCN). Les couleurs renseignent sur les causes des extinctions (« Driver »); par exemple le mauve foncé est employé pour les EEE (« Alien »), les extinctions causées par des espèces locales (« Native ») sont en mauve clair. La catégorie « Neither » comporte les autres causes d’extinction ou alors des causes inconnues (source, Blackburn et al. 2019). Les groupes d’animaux pour lesquels les EEE sont impliqués dans la majorité des extinctions (Figure 1) sont les araignées (Arachnida, 100 % des disparitions causées par les EEE), les mille-pattes (Diplopoda, 100 % des disparitions causées par les EEE), les oiseaux (Aves, 68,9 % des disparitions causées par les EEE), et les vers annélides (Clitellata, 50 % des disparitions causées par les EEE). Pour les reptiles, les EEE sont responsables de 42 % des extinctions et le chiffre monte à 47 % pour les mammifères. Aucune des 935 extinctions n’a pour cause principale le changement climatique. Ceci est aussi confirmé par d’autres études concernant la perte de biodiversité, comme celle publiée récemment par le WWF. CONCLUSIONS En conclusion finale, ne mettons pas (toujours) le climat à toutes les sauces, ici manifestement il n’a rien à voir avec le problème. — Sur le web
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Les eaux douces les plus dégradées de l'Union Européenne se trouvent en Europe centrale. Et plus précisément en Allemagne, en Belgique ou aux Pays-Bas. Globalement, les pays où la densité de la population est forte et où l'agriculture est intensive ont les eaux les plus médiocres, selon un rapport publié mardi par l'Agence européenne de l'environnement (AEE). Seulement 40% des lacs, rivières, estuaires et eaux côtières de l'Union européenne sont dans un "bon" ou "très bon" état écologique, selon l'étude, qui porte sur la période 2010-2015. "La grande majorité des masses d'eau européennes ne parviennent toujours pas à atteindre l'objectif minimum de "bon état" fixé par l'UE", note l'agence. Les eaux en surface de Scandinavie, d'Écosse et d'Estonie, ainsi que celles de Slovaquie, de Roumanie et de "plusieurs districts hydrographiques de la région méditerranéenne" sont proportionnellement en meilleur état écologique que celles des pays d'Europe centrale. LIRE AUSSI >> Ces villes inattendues qui pourraient manquer d'eau Dans la plupart des États membres, le mercure (présent autrefois dans les thermomètres, les piles et les peintures) et le cadmium (qu'on trouve dans les engrais phosphatés et la production métallurgique) sont les responsables les plus fréquents des pollutions chimiques. "Grâce à la mise en oeuvre de la législation européenne sur l'eau dans les États membres, la qualité de l'eau douce en Europe s'améliore progressivement, mais il reste encore beaucoup à faire avant que tous les lacs, rivières, eaux côtières et masses d'eau souterraines soient en bon état", a regretté le commissaire européen à l'Environnement Karmenu Vella, cité dans un communiqué de l'AEE. Les sources d'eau souterraines sont toutefois globalement en meilleur état, trois quarts d'entre elles étant en "bon état chimique", selon l'AEE. Mais des ONG comme le Bureau européen de l'environnement (BEE) ou WWF ont déploré un rapport "inquiétant" sur les écosystèmes aquifères. "Le BEE appelle tous les gouvernements de l'UE à protéger les habitats et espèces aquatiques en s'attaquant aux principales causes de la mauvaise qualité de l'eau, y compris l'expansion des barrages hydroélectriques, le détournement des rivières, la remise en état des terres et la contamination chimique résultant du ruissellement des engrais", a plaidé l'association dans un communiqué.
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La société chilienne est en crise, et aucune issue ne se dessine pour l'instant, à l'issue d'une semaine de manifestations impressionnantes dans les rues de la capitale Santiago. La colère contre le pouvoir a été déclenchée par une hausse du prix du ticket de métro. Des centaines de supermarchés, de commerces, d'entreprises saccagées ou incendiées, des touristes qui reportent leur séjour, des dégâts majeurs dans le métro : selon les médias locaux, les destructions se chiffrent à plus de 900 millions de dollars et touchent directement 400 000 employés. Le président Sebastian Piñera avait affirmé il y a une semaine que le Chili était "en guerre". L'état d'urgence avait été déclaré dès le début des protestations, amenant des milliers de militaires dans les rues. 18 morts et plus de 2000 arrestations ont été recensés. Or le Chili et sa capitale doivent accueillir début décembre, du 2 au 13, la prochaine conférence des Nations unies sur le climat (COP25). Face au contexte social dans ce pays réputé le plus stable d'Amérique du sud, plusieurs élus de gauche ont demandé à boycotter l'événement. Une grosse centaine de personnalités politiques et civiles marquées à gauche ont ainsi signé une tribune dans le Journal du dimanche, adressée au secrétaire général de l'ONU António Guterres, appelant à refuser "la tenue de la COP25 à Santiago sous la menace des balles". LIRE AUSSI >> La responsable des droits de l'Homme de l'ONU envoie une mission d'enquête au Chili "La COP25 ne saurait se tenir dans un pays en état de siège, dans une ville soumise au couvre-feu militaire [suspendu ce samedi, Ndlr], dans un Chili où manifester pour des conditions de vie dignes peut valoir la mort", détaille la tribune, signée notamment par tous les députés de la France insoumise, dont Jean-Luc Mélenchon, et par des parlementaires EELV. Parmi les écologistes, l'eurodéputé Yannick Jadot avait pris les devants il y a trois jours en proposant que la COP 25 se tienne au siège de la convention sur le climat, à Bonn (Allemagne). "Se rendre au Chili serait une faute politique et morale, une complicité avec la répression qui s'y abat", a-t-il affirmé. "N'allons pas négocier protégés du peuple par les chars !" L'élu FI Alexis Corbière avait également estimé mardi sur FranceInfo que "la France devrait suspendre sa participation à cette COP25 tant qu'il y a un couvre-feu à 19 heures, tant que l'armée est dans les rues". Pas suffisant pour faire flancher Jean-Yves Le Drian. Le ministre des Affaires étrangères a indiqué à l'Assemblée nationale qu'il n'y avait "aucune raison de remettre en question la participation de la France" à la COP25. "Le Chili est une démocratie. La France regrette évidemment les violences qui sont intervenues. Ceci étant, je ne fais pas de lien entre cette crise et la participation de la France à la COP25", a tranché le patron du Quai d'Orsay. Le gouvernement chilien, qui avait repris au pied levé l'organisation de ce sommet qui devait originellement se tenir au Brésil (l'élection du climatosceptique Jair Bolsonaro ayant obligé l'ONU à revoir ses plans), n'envisage pour l'instant pas de laisser la main. Teodoro Ribera, le ministre des Affaires étrangères, a confirmé que les préparatifs se poursuivaient en vue de la COP25.
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En 2016, il s’est propagé dans la communauté scientifique une hypothèse selon laquelle une hausse des températures mondiales entraînerait l’autodestruction des immenses falaises de glace bordant la calotte glaciaire de l’Antarctique, qui s’effondreraient alors comme des dominos. Ces falaises de glace au front des glaciers mesurent à peu près 20 m de hauteur mais plus elles sont hautes et plus elles sont susceptibles de s’effondrer. L’hypothèse d’un tel effondrement, pour des falaises de 100 m de hauteur (qui pourrait entraîner un recul auto entretenu de la calotte glaciaire) est remise en question par une étude publiée le 06 février 2019 dans la revue Nature intitulée « Revisiting Antarctic ice loss due to marine ice-cliff instability ». Cette étude suggère qu’une fonte plus mesurée pourrait être constatée au cours des prochaines décennies et revoit à la baisse les estimations d’élévation du niveau de la mer d’ici 2100. Nous reproduisons ci-dessous un résumé de cette publication rédigée par le CNRS. De nouveaux modèles glaciologiques prévoient une moindre élévation du niveau de la mer d’ici 2100 Source : Actualités du CNRS-INSU Les prévisions de la contribution de l’Antarctique à l’élévation du niveau de la mer au cours du siècle vont de zéro à plus d’un mètre. Les valeurs les plus élevées sont basées sur une hypothèse controversée d’effondrement des falaises de glace dans l’océan (MICI, pour marine ice-cliff instability). Dans cette étude impliquant l’Institut des géosciences de l’environnement (IGE/OSUG, Université Grenoble Alpes/CNRS/IRD), les incertitudes de la modélisation sont quantifiées ; dans les scénarios climatiques les plus forts, la contribution la plus probable avec MICI est de 45 centimètres de niveau des mers mais le MICI n’est pas essentiel pour reproduire les variations passées du niveau de la mer. Les pertes de glace prévues pour l’Antarctique sont dues à des changements dans l’écoulement de la glace. Les parties marines de la calotte glaciaire, qui reposent sur le substratum rocheux sous le niveau de la mer, sont potentiellement vulnérables à deux rétroactions positives qui ont pu mener à l’effondrement passé de la calotte Antarctique de l’Ouest. Les deux rétroactions sont basées sur des mécanismes physiques avec des fondements théoriques, mais la vitesse à laquelle les phénomènes se produisent est encore débattue et il n’est pas encore clair si ces rétroactions peuvent effectivement mener à des pertes généralisées, rapides et soutenues de glace. La première rétroaction appelée “instabilité des calottes marines” (MISI, marine ice sheet instability) est un recul autoentretenu de la ligne d’échouage (lieu où la glace continentale commence à flotter sur l’océan) dans les régions où le socle rocheux s’abaisse vers l’intérieur des terres. Ce phénomène est déclenché par l’amincissement ou l’effondrement de la plate-forme de glace flottante (ice-shelf) qui prolonge le glacier. La rétroaction est la suivante: lors d’un recul de la ligne d’échouage, l’épaisseur de la glace au niveau de la ligne d’échouage augmente (en raison de la pente du socle rocheux), ce qui entraîne une accélération de la vitesse d’écoulement de la glace et, par conséquent, un nouveau recul. Les données satellitaires et les données de modélisation suggèrent que le MISI est en cours dans l’Antarctique de l’Ouest, sous l’impulsion des eaux chaudes de la circulation circumpolaire profonde (bien que le lien avec le réchauffement climatique ne soit pas clair). La deuxième instabilité, “instabilité des falaises marines” (MICI, marine ice cliff instability), est un recul autoentretenu du front de glace dans les zones où il se trouve à 100 m ou plus au-dessus de la surface de l’océan, une situation qui demande d’abord la disparition totale de la plate-forme de glace flottante. Les hautes falaises de glace sont structurellement instables et leur effondrement pourrait céder la place à d’autres hautes falaises, ce qui entraînerait des pertes soutenues de glace. Les données d’observation pour le MICI sont indirectes: absence de falaises de glace de plus de 100 m de haut et recul rapide du front des glaciers Jakobshavn (Groenland) et Crane (Antarctique). Les prévisions les plus élevées pour le siècle prochain sont de loin celles obtenues par les auteurs De Conto et Pollard (Nature 2016) et sont basées sur l’hypothèse controversée du MICI. À partir d’un ensemble de simulations, leurs projections sont calibrées en n’acceptant que les jeux de paramètres qui reproduisent la contribution de l’Antarctique au niveau des mers au milieu du Pliocène (il y a environ 3 millions d’années) et durant le dernier interglaciaire (il y a 130 000 à 115 000 ans). Cependant, le MICI n’a pas été observé à l’ère moderne et il n’est pas encore clair si ce mécanisme est vraiment nécessaire pour reproduire les variations du niveau de la mer dans le passé géologique. Cette question a été débattue dans la communauté depuis la publication de l’article De Conto et Pollard. En utilisant des techniques statistiques et une émulation du modèle, nous quantifions ici les incertitudes de la modélisation de l’article original utilisant le MICI. Nous montrons que les distributions de probabilité dans les projections sont biaisées vers des valeurs inférieures et que, dans les scénarios climatiques les plus forts, la valeur la plus probable en incluant le MICI est de 45 centimètres (pour une valeur médiane de 79 cm). De plus, nous montrons que le MICI n’est pas essentiel pour reproduire les variations du niveau de la mer dans le passé. Sans ce mécanisme, nous constatons que les projections pour ce siècle sont conformes aux études antérieures [1] (tous les 95es centiles sont inférieurs à 43 centimètres et la valeur la plus probable est environ 15 cm). Nous concluons que les interprétations de ces projections MICI surestiment l’élévation du niveau de la mer au cours du siècle. Comme l’hypothèse MICI n’est pas bien contrainte, la confiance dans les projections avec MICI exigerait un plus grand éventail de modèles, contraints par des observations, simulant la vulnérabilité des plates-formes de glace et l’effondrement des falaises de glace. [1] Selon le rapport du GIEC (AR5) : pour la période allant de 2081 à 2100 par rapport à 1986-2005, l’élévation moyenne du niveau de la mer au niveau mondial devrait se situer (niveau de confiance moyen) entre 0,26 et 0,55 m pour le scénario RCP2.6, de 0,32 à 0,63 m pour le RCP4.5 de 0,33 à 0,63 m pour le RCP6.0 et de 0,45 à 0,82 m pour le RCP8.5. Le GIEC estime que selon les connaissances actuelles, seul l’effondrement de secteurs de la calotte glaciaire antarctique d’origine marine pourrait faire en sorte que le niveau moyen de la mer augmente considérablement au-dessus de la plage probable au XXIe siècle.
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Ce matin Greenpeace était assignée à comparaître devant le juge des référés du Tribunal de Grande Instance de Paris à la demande de Volkswagen à la suite d’une parodie de document d’information que Greenpeace a diffusé sur la Golf7. Les plaignants demandaient, notamment, au juge d’ordonner à Greenpeace de « suspendre toute action visant à nuire à l’image de la marque Volkswagen (…) sous astreinte de 100 000 euros par acte constaté ». La décision du tribunal peut donc être lourde de conséquences pour la liberté d’expression de Greenpeace et des autres acteurs de la société civile autour des multinationales. A l’heure où nous écrivons, le verdict officiel n’est pas encore disponible mais nous pouvons vous dire qu’un accord a été trouvé : Greenpeace s’est engagée à ne plus diffuser le fameux document, ça tombe bien cela n’entrait pas du tout dans nos plans ! De son côté Volkswagen renonce à la demande de condamnation sous astreinte ainsi qu’au surplus de ses demandes. La liberté d’expression est donc sauvée… Cette affaire est l’occasion pour nous de revenir sur nos stratégies de campagne vis-à-vis des marques. Ce récapitulatif non-exhaustif prouve le bien fondé et l’efficacité de ce type de campagne. Quel est le point commun entre Mattel, Volkswagen, Dove et Nestlé ? Leurs mauvaises pratiques environnementales ou leurs liens commerciaux avec des entreprises peu respectueuses de l’environnement. Greenpeace a donc mené campagne pour infléchir leurs politiques destructrices et sauver le climat. Greenpeace est connue pour n’avoir pas froid aux yeux : elle n’hésite jamais à s’attaquer aux pouvoirs politiques, financiers, économiques, ainsi qu’aux entreprises. Elle dénonce les crimes environnementaux dont ils sont responsables, et exige d’eux des changements et des engagements. Récemment, Greenpeace a concentré ses attaques contre de très grandes entreprises et leurs marques emblématiques. Changements climatiques, déforestation… Aujourd’hui, le constat est clair : les grandes entreprises font partie des principaux responsables de la catastrophe environnementale actuelle. Pourtant très attentives à leur réputation, elles tentent de verdir l’image de leurs marques, mais sans s’engager véritablement. Volkswagen, leader du côté obscur de la force En Europe, les grands groupes sont rassemblés au sein d’une sorte de Medef, nommé « Business Europe ». Celui-ci a suffisamment d’influence pour faire et défaire les politiques européennes, notamment sur le climat. Les équipes de Greenpeace ont enquêté sur les positions de nombreux groupes, mais aussi sur la façon dont certains tentent, via un lobbying très efficace, de bloquer toute évolution législative contraignant. Deux camps assez distincts se sont alors dessinés : d’un côté, les entreprises qui se sont engagées publiquement en faveur des – 30 % ; de l’autre, celles qui y restent totalement réfractaires. En tête de ce second clan : Volkswagen, le premier constructeur automobile européen. C’est donc contre ce géant allemand que Greenpeace a lancé son offensive. En parodiant une très célèbre publicité de la marque reprenant l’univers de la saga Star Wars et en mobilisant des centaines de milliers d’internautes européens, la campagne menée contre Volkswagen a réussi à faire connaître la mauvaise influence du groupe automobile sur la politique climatique européenne. L’ogre indonésien Sinar Mas Autre continent, autre péril environnemental : la déforestation galopante qui sévit en Indonésie. Mais qui, en France ou en Europe, connaît réellement son principal responsable, le géant indonésien Sinar Mas ? Mener campagne uniquement en Indonésie, en demandant au gouvernement d’appliquer les lois et à Sinar Mas d’évoluer, ne suffit donc pas. En 2008 démarrait ainsi une campagne contre le shampoing Dove, marque mondialement connue, appartenant au géant Unilever. La multinationale était accusée de se fournir en huile de palme auprès de la branche agricole de Sinar Mas, Golden Agri-Resources. La campagne fut accompagnée d’actions spectaculaires ; des militants déguisés en orangs-outans escaladèrent même le siège de la multinationale. Face à la pression, Unilever accepta de rompre ses contrats avec son fournisseur et d’adopter une politique d’approvisionnement plus responsable. Deux ans plus tard, le groupe Nestlé, qui s’approvisionnait lui aussi auprès de Sinar Mas, était à son tour pris pour cible. Même technique, même résultat ! Grâce aux effets combinés de ces deux campagnes, Golden Agri-Resources s’engagea finalement à stopper ses activités les plus destructrices. Episode suivant, celui qui voit s’affronter Greenpeace à Asia Pulp & Paper (APP), la filiale pâte à papier de Sinar Mas. Nos enquêtes de terrain ont démontré que les fournisseurs des géants du jouet Mattel, Lego, Disney et Hasbro travaillent avec APP. D’où l’idée de la campagne Barbie. Cette vidéo illustre le fait que Mattel se rend complice, indirectement, d’une firme criminelle. Après des semaines de mobilisation sur Internet et de nombreuses actions, Mattel s’est engagée à changer de politique d’approvisionnement. Et, par effet domino, le groupe Lego a pris les devants et demandé à ses fournisseurs de rompre avec APP. Quand ces grandes marques sont mises face à leurs responsabilités, elles n’ont souvent pas d’autre choix que d’user de leur influence colossale pour faire cesser des pratiques souvent peu connues, mais dramatiquement ravageuses. Pour preuve la campagne « Detox » de Greenpeace lancée à l’été 2011 qui a fait plier des géants comme Adidas, Nike, Puma et d’autres…
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C’est une « semaine-clé » qui se passe à Genève en ce moment-même pour sauver le climat. D’accord, cela ne nous change pas beaucoup des « réunions cruciales », des « rendez-vous de la dernière chance » et autres « ultimes espoirs » pour la diplomatie climatique, mais bon : Havas-Paris a décidé que ladite « semaine-clé » était le bon moment pour commander un sondage à Ipsos, histoire de contrôler que les Français pensent bien comme il faut d’étudier l’opinion publique à l’approche de la conférence du siècle (Paris Climat 2015). Inutile de dire que les pages « Planète » du Monde n’allaient pas manquer de nous narrer par le menu les résultats de ce sondage, qui ne comporte bien entendu que des nouvelles qui vont dans le sens du vent objectives sur l’état de l’opinion. Le Journalderéférence nous indique ainsi que « le climatoscepticisme n’est plus de mise » : serait-ce qu’on observe une baisse de ses partisans ? Eh bien… on n’en sait rien, puisque le pourcentage du sondage (20%) n’est pas comparé à un pourcentage antérieur. Au moins, là on est sûr qu’on est dans les pages « Planète ». On lit dans Le Point une comparaison avec un sondage de 2010 fait par un autre institut, qui donnait à l’époque 26% de climatosceptiques. Si l’on tient compte du ponctuel « effet Allègre » de l’époque, joint à l’échec de Copenhague, je ne suis pas sûr qu’on puisse dire que les climatosceptiques sont vraiment en chute libre. Je dirais même qu’atteindre 20% malgré le matraquage permanent qui fait que le jury du climathon a chaque semaine l’embarras du choix parmi ses nominés, c’est déjà pas mal. Il y a au moins quelque chose d’amusant dans ce sondage, ce graphique que je reprends du Monde : Ne demandez pas aux pages « Planète » un quelconque regard critique sur ces chiffres, qui montrent pourtant de la manière la plus crue que les Français interrogés ont une approche de la question qui est à mi-chemin entre le café du commerce et le « y a plus d’saisons ma bonne dame ». En effet, la France ne se réchauffe plus depuis près de vingt ans (tout comme la planète dans son ensemble, d’ailleurs), si bien qu’on peut soupçonner les 56% de Français ayant ressenti une augmentation de la température moyenne d’avoir quelque peu calqué leur ressenti sur ce que le sondage semblait attendre d’eux. On peut au moins avoir un mot favorable à l’égard du Figaro qui, commentant ces chiffres, a le bon goût de songer à préciser que « Si l’augmentation du thermomètre est une constatation faite à l’échelle du globe [NdlR : OK, là, ça commence mal, mais ça s’arrange juste après], l’impact actuel du changement climatique sur la fréquence des inondations est moins évident, même à l’échelle de l’Europe. Les scientifiques relèvent par exemple une augmentation des sécheresses en Europe du Sud mais aussi des épisodes de pluies plus intenses, qui peuvent se traduire par des inondations. Les inondations sont par ailleurs très liées à l’urbanisation et aux pratiques agricoles (déforestation, etc.). » Bref, les Français n’ont rien de grenouilles météo. À leur décharge, les médias qui les bombardent à grands coups de « 2014 année la plus chaude » ne les y aident guère. — Sur le web
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Des pâturages "grillés", d'un jaune à faire pâlir les éleveurs. La vague de chaleur qui s'abat ce jeudi et vendredi sur une bonne partie de la France risque de compliquer encore un peu la tâche des agriculteurs, déjà touchés par des épisodes de sécheresse cette année. En Bourgogne Franche-Comté, six départements sont désormais soumis à des mesures de restrictions d'eau, alors que plusieurs secteurs de Saône-et-Loire et de Côte-d'Or ont été déclarés en situation de "crise" par leurs préfectures respectives. Depuis le début de l'année, "il manque l'équivalent d'un mois de pluie" sur l'ouest de la Haute-Saône, précise la préfecture qui souhaite "prévenir toute pénurie", alors que "les prévisions météo annoncent des conditions anticycloniques avec des températures supérieures aux normales pouvant dépasser les 30 degrés en plaine". En France, les agriculteurs redoutent une nouvelle année de sécheresse, des limitations d'usage de l'eau ont également été prises dans le Grand Est, avec notamment la Meurthe-et-Moselle, placée en situation d'alerte sécheresse. Pour faire face à ces épisodes météorologiques de plus en plus récurrents, les agriculteurs s'organisent pour parer au plus pressé. Pour les éleveurs, ces vagues de chaleurs ont un effet dévastateur sur les fourrages. "Les vagues de chaleurs viennent cramer les prairies qui alimentent les troupeaux", explique Arnaud Gaillot, éleveur laitier dans le Doubs, et secrétaire général des Jeunes Agriculteurs. Alors pour continuer à alimenter les bêtes, la "solidarité" entre les éleveurs s'est mise en place depuis quelques années : des transferts de fourrages entre les régions qui ont connu des sécheresses et celles qui ont eu une météo favorable pour couvrir les besoins des exploitations durant l'hiver. "Depuis quelques années, on observe une montée vers le nord des vagues de sécheresse, dans des régions qui ne sont pas prêtes à cela" constate Luc Servant président de la Chambre d'agriculture de Charente-Maritime et référent risques climatiques pour les Chambres d'agricultures. Le phénomène des vagues de chaleurs n'est pas nouveau, mais la régularité et l'intensité de ces dernières s'est installée depuis quelques années comme une constante. "C'est assez récent, les régions d'élevage du Centre, comme le Charolais, ou la Bourgogne, qui ne connaissaient pas régulièrement ces effets, n'arrivent pas aujourd'hui à avoir une bonne année pour faire du stock" explique Luc Servant.
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Le désastre écologique se poursuit dans l'arctique russe. Des hydrocarbures ont atteint un lac, portés par la rivière touchée fin mai par une pollution sans précédent, a indiqué mardi le gouverneur du territoire concerné. "Le carburant a également pénétré dans le lac Piassino. C'est un beau lac d'environ 70 kilomètres de long contenant du poisson et une belle biosphère", a déclaré le gouverneur de la région de Krasnoïarsk (Sibérie), Alexander Ouss, cité par l'agence Interfax. Il est désormais "important d'empêcher la pollution d'atteindre le fleuve Piassina, plus au Nord", a-t-il ajouté, estimant cela "possible". Le cours d'eau se jette lui dans la mer arctique de Kara. L'annonce intervient alors que les autorités avaient cru la semaine passée avoir réussi à stopper la propagation du carburant avec des barrages flottants. Lundi soir, elles avaient finalement admis que les polluants n'avaient pas encore été contenus. Le 29 mai, 21 000 tonnes de carburant contenu dans le réservoir d'une centrale thermique appartenant à une filiale du grand groupe minier russe Norilsk Nickel se sont déversées dans la rivière Ambarnaïa et les terrains alentour après la rupture des piliers soutenant l'édifice. Dans une conférence téléphonique mardi soir, Norilsk Nickel a toutefois démenti la contamination du lac Piassino et les risques de pollution de la mer de Kara. "La distance entre le lac Piassino et la mer de Kara est de plus de 5000 kilomètres. Nos échantillons prélevés le lac de Piassino sont de 0,0", a affirmé Sergueï Diatchenko, premier vice-président du groupe. "La majorité de la pollution peut être nettoyée", a-t-il assuré, précisant que le nettoyage devait être terminé avant l'arrivée du froid. Mardi, le directeur de Greenpeace en Russie, Vladimir Chouprov, a indiqué que ses équipes n'avaient pas encore pu accéder au site en raison de mesures de confinement contre le coronavirus. "Si 10 000 tonnes ou plus de carburant atteignent le lac, c'est une catastrophe. Jusqu'à présent, on ne nous donne pas les chiffres", a-t-il regretté. Il a alerté sur les "conséquences néfastes" si cette pollution atteignait ensuite la mer de Kara. Le dégel du pergélisol, ou permafrost, une conséquence du réchauffement climatique, fait figure de cause possible de cette catastrophe. Les responsables de Norilsk Nickel ont reconnu mardi que l'état du permafrost n'était pas surveillé jusqu'à présent, et qu'un audit complet de ses infrastructures allait être mené.
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Dans son hors-série de juillet-août consacré au "meilleur du bio", le magazine 60 Millions de consommateurs met en garde contre les "montagnes de promesses" du secteur qui est "loin d'être sans failles", après un banc d'essai de 130 produits dans 14 catégories alimentaires. "A l'heure où les scandales alimentaires s'enchaînent, le logo fait figure de Graal. Pourtant il est loin d'être sans failles", souligne la rédactrice adjointe du magazine, Christelle Pangrazzi, citant plusieurs dérives, comme l'exploitation de travailleurs immigrés dans les champs ou l'utilisation de l'huile de palme, autorisée malgré le fait que sa culture participe à la déforestation. Or, ajoute-t-elle, "en optant pour le bio, le consommateur devrait avoir la garantie d'acheter responsable d'un point de vue aussi bien nutritionnel qu'écologique ou éthique". Etant donné le poids du secteur côté consommateur, "l'heure n'est plus aux montagnes de promesses, si bio soient-elles", conclut Christelle Pangrazzi. Parmi les 130 produits testés par le magazine, quelques-uns sont consommés régulièrement : le lait, les céréales du petit-déjeuner, la pâte à tartiner, les pommes, mais aussi le vin, la viande ou le poisson. LIRE AUSSI >> 2018, "année record" pour l'agriculture biologique Le magazine explique que certains laits et oeufs bio se sont révélés plus chargés en dioxines et PCB que des laits ou oeufs dits conventionnels. "Les dioxines sont des molécules issues de rejets industriels, notamment des incinérateurs. Quant aux PCB, leur fabrication est interdite en France depuis 1987, mais ces produits chimiques ont la propriété de s'accumuler dans les sols et d'y persister pendant des années. Ils sont cancérogènes et perturbateurs endocriniens pour l'homme", met en garde 60 Millions de consommateurs. L'étude a également relevé la présence de phtalates - des plastifiants - dans certaines huiles d'olive bio. À l'inverse, certaines huiles "conventionnelles" en contenaient moins ou pas du tout. Le magazine, édité par l'Institut national de la consommation (INC), pointe plusieurs points à améliorer : l'utilisation des engrais et pesticides, l'exploitation intensive, l'impact carbone négatif des fruits hors saison, le fait que certains fruits et légumes bio soient vendus sous plastique... Il rappelle également que "manger exclusivement bio est une utopie, pour des raisons économiques, mais aussi parce que toutes les denrées ne sont pas disponibles". Selon les chiffres révélés mardi par l'Agence Bio, le bio représente désormais 5% des achats alimentaires des Français, avec près de 10 milliards d'euros de chiffre d'affaires. L'Agence Bio note également le renforcement du poids de la grande distribution, qui commercialise désormais la moitié des produits bio, alors que jusqu'à l'an passé, les commerces spécialisés menaient la danse. La vente directe conserve 12% de parts de marché en 2018 (+12,8%).
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La sécheresse s'est abattue sur la France. Les restrictions d'eau concernent, ce jeudi, 67 départements du pays. Sans pluie du 21 juin au 18 juillet, Paris a enregistré le record de la plus longue période sèche depuis 1873, selon Météo France. Et la canicule qui revient la semaine prochaine ne va rien arranger. D'après les experts, avec le changement climatique, notre pays connaîtra de plus en plus d'épisodes de ce type. Or, il existe des moyens de limiter la sécheresse et se prémunir d'une pénurie d'eau ? L'Express livre quelques pistes qui pourraient être exploitées à l'avenir. Une agriculture biologique, intelligente et respectueuse des sols est une condition déterminante pour limiter les effets de la sécheresse. Améliorer la réserve disponible en eau, reconstituer la matière organique, mais aussi utiliser moins de pesticides et éviter la monoculture, permettrait de modérer l'assèchement des sols. C'est ce que préconise Michel Rodes, membre de la direction du secteur Eau de France Nature Environnement, contacté par L'Express. "L'essentiel c'est de faire de l'agronomie, préserver les sols et reconstituer le taux de matière organique dans les sols", résume-t-il. Par exemple "planter des haies champêtres". En refaisant "un maillage avec des champs plus petits et bordés d'arbres", "l'évaporation de l'eau sera limitée, illustre Michel Rodes. L'interaction entre les arbres et les céréales améliore la qualité des sols". C'est aussi un exemple avancé par Guillaume Choisy, directeur général de l'agence de l'eau d'Adour-Garonne. Il met également en avant la réutilisation des eaux usées comme solution efficace pour préserver la réserve en eau. Pour le moment, la France est à la traîne sur ce sujet, très loin derrière Israël dont 50 % des terres cultivées sont arrosées avec de l'eau recyclée, selon des chiffres de 2017. LIRE AUSSI >> "Face au dérèglement climatique, il existe des solutions naturelles pour les vignes" Mais la sécheresse ne concerne pas seulement l'agriculture, il y a aussi des solutions proposées et mises en oeuvre au niveau des pouvoirs publics et des particuliers. En 2005, Niort (Deux-Sèvres) était à quelques heures de n'avoir plus aucune ressource en eau. En réaction, les prélèvements destinés à l'agriculture ont été limités à 50 %, explique à L'Express Elmano Martins, président du Syndicat des Eaux du Viviers, en charge de l'eau dans les foyers des communes de Niort. Les restrictions d'eau, en vigueur cette semaine pour nombre de départements, ont permis de faire d'énormes progrès en termes d'économies d'eau. LIRE AUSSI >> Canicule : comment rafraîchir les villes ? Mais c'est aussi par son action en amont, grâce aux services d'eau, que Niort est une ville citée comme un exemple sur la question par les ONG environnementales. Ces services surveillent et limitent la consommation, par exemple avec une réaction rapide aux fuites. "On écoute le réseau et dès qu'on entend une fuite, on prévient l'abonné directement, ce qu'on ne faisait pas avant", explique par exemple Elmano Martins. Tout un travail d'urbanisme est également entrepris par les communes. À Niort, mais pas seulement, le cap est mis sur la perméabilisation des sols, la création de zones humides et d'espaces verts, la plantation d'arbres. "La place de la Brèche est un poumon vert", fait valoir le président du Syndicat des Eaux du Viviers. Michel Rodes, de France Nature Environnement, propose également de "végétaliser les murs, de planter sur les toitures plates, mettre des capteurs solaires sur les toits pour préserver de la chaleur tout en créant de l'énergie" ou encore "peindre les toitures en blanc". La ville a aussi engagé une politique de communication auprès des habitants, troisième élément de la chaîne indispensable à la préservation des réserves d'eau et donc à la limitation de la sécheresse. À Niort, par exemple, ils ont baissé de 15 % leur consommation en eau, mieux sensibilisés et surtout marqués par les sécheresses de 2003 et 2005, selon Elmano Martins. Cela passe par des gestes du quotidien aujourd'hui adoptés par les Niortais, et ailleurs : ne pas laisser couler le robinet, prendre des douches plutôt que des bains, éviter de laver sa voiture avec de l'eau... Selon Guillaume Choisy, de l'Agence de l'eau, "une famille vertueuse consomme 90 m3 d'eau par an, contre 150 m3 par an pour une famille qui ne fait pas particulièrement attention". Pour aller plus loin, il existe aussi des appareils hydro économes (douchette, système pour WC ou récupérateurs d'eau de pluie) qui permettent, selon l'Agence de l'eau, d'économiser jusqu'à 40 % d'eau par an. À Niort, une charte d'engagement existe pour les particuliers qui ont un jardin. La loi interdit désormais les pesticides pour les non professionnels, mais la municipalité va plus loin et préconise aussi la récupération de l'eau de pluie, le recyclage d'engrais verts ou faire pousser des plantes qui se protègent entre elles. Faire son compost est, selon Michel Rodes, également un outil essentiel pour un particulier qui voudrait avoir un jardin écoresponsable et, au passage, faire des économies de consommation d'eau. "On commence à peine à ressentir les effets du réchauffement climatique en France", commente Guillaume Choisy, mais nos nouvelles connaissances "nous permettent de repenser notre système urbain et d'aménagements des territoires". Le 14 octobre prochain, l'agence de l'eau d'ailleurs un colloque à Arcachon sur les questions d'eau et d'urbanisme sur le thème "repenser l'eau dans la ville".
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A l’issue du sommet des chefs d’Etat du G20 à Osaka, 19 pays membres ont réaffirmé leur engagement pour l’accord de Paris sur le climat. Pour Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France : « La crise climatique s’accélérant, chaque occasion est critique. Ces conclusions de sommet se bornant à réaffirmer d’une année sur l’autre le soutien à l’Accord de Paris sont seulement un exercice convenu si elles ne vont pas de pair avec des politiques publiques nationales permettant de limiter effectivement la hausse des températures globale à 1,5°C. En France, Emmanuel Macron et le gouvernement français ne sont toujours pas à la hauteur de leurs responsabilités dans la lutte contre les changements climatiques. La loi mobilités et la loi énergie-climat sont autant d’occasions manquées de mettre la France sur une trajectoire pérenne de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre. A l’international, en même temps qu’il trace une ligne rouge sans effet sur le climat au G20, Emmanuel Macron conserve son soutien concret à un accord commercial Union européenne-Mercosur qui sera un désastre environnemental et climatique pour les deux côtés de l’Atlantique. Par ailleurs, depuis hier, le gouvernement français reste sourd aux interpellations de Greenpeace qui bloque le déchargement d’un cargo de soja dans le port de Sète. Derrière ce soja, se cachent pourtant de la déforestation et des émissions massives de gaz à effet de serre qui réchauffe notre planète ! C’est à ces importations que le gouvernement doit s’attaquer très concrètement. »
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Paris, le 1er avril 2009. Vingt-quatre ans après l’attentat perpétré par les services secrets français contre le Rainbow Warrior, et qui avait coûté la vie d’un militant de Greenpeace, c’est une fois encore le nucléaire qui est au cœur d’un scandale d’espionnage majeur visant des militants et qui impliquerait cette fois EDF. De quoi a donc peur EDF ? Pourquoi est-ce que Greenpeace dérange quand elle révèle la face cachée du nucléaire, une industrie dangereuse, coûteuse et inutile ? En 1971, une dizaine de militants écologistes se rendent en bateau au large de l’Alaska pour empêcher des essais nucléaires prévus par les Etats-Unis : c’est l’acte fondateur de Greenpeace. Partout dans le monde, Greenpeace s’est depuis toujours battu pour souligner les risques que représentait l’énergie nucléaire (transport de déchets radioactifs, gestion des déchets, risques d’accident…) et la mauvaise solution qu’impliquait le choix du nucléaire face aux changements climatiques : coûteux, risqué, et fermant la porte aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique. Aujourd’hui comme hier, le nucléaire propre et sûr est un mythe. Le nucléaire est un modèle dangereux, coûteux et inutile qui ne résiste pas à la transparence et au débat démocratique que sont en droit d’attendre tous les citoyens. En France, Greenpeace s’oppose à EDF et à Areva, en particulier sur le dossier de l’EPR, réacteur nucléaire de troisième génération qui doit voir le jour en 2012 sur le site de Flamanville, dans la Manche – et dont un deuxième exemplaire a été annoncé pour la centrale de Penly (Seine-Maritime) sans qu’aucune concertation, prise en compte des conséquences sanitaires et évaluation indépendante des coûts n’ait été mené… En janvier 2009, suite à la confirmation officielle que Nicolas Sarkozy comptait lancer la construction en France d’un 2e EPR, Greenpeace rappelait, preuves à l’appui, que ce type de réacteur EPR allait produire des déchets sept fois plus dangereux que ceux générés par ses prédécesseurs. Début mars, Greenpeace révélait les conditions précises d’un transport de Mox, un combustible composé de 6 à 10 % de plutonium et d’uranium naturel, organisé par Areva depuis le Cotentin et à destination du Japon et toujours en cours. Trois ans plus tôt, en mai 2006, Greenpeace avait provoqué la fureur du gouvernement français en mettant en ligne un document classifié faisant état de la vulnérabilité du réacteur de Flamanville à la chute d’un avion de ligne. « En rendant public ce document, Greenpeace n’avait alors fait que jouer son rôle de lanceur d’alerte, déclare Pascal Husting, directeur général de Greenpeace France. A ce titre, le travail de nos militants devrait être plutôt protégé par l’Etat que surveillé ou attaqué par des officines privées ! » Indépendance et non-violence : des valeurs qui dérangent ? Au fondement de Greenpeace, il y a deux valeurs fondamentales : l’indépendance politique et financière, et la non-violence. Greenpeace n’est soutenu par aucun parti politique, n’en soutient aucun et ne vit que des contributions de donateurs particuliers. Cette indépendance structurelle est le gage de la liberté de parole et d’action de l’organisation, en tous lieux et en toutes circonstances. La non-violence, est un élément fondamental de la « démarche Greenpeace », impératif indissociable de la détermination dans l’action. C’est sur la base de ces valeurs fondamentales que Greenpeace mobilise l’opinion publique, construit des rapports de force et oblige les décideurs – politiques ou économiques – à prendre en compte les problèmes globaux qui menacent l’environnement au niveau planétaire. Aujourd’hui comme demain, en France comme ailleurs, Greenpeace continuera à jouer ce rôle indispensable de dénonciation et de proposition. Visualisez la vidéo quand « EDF rend visite à Greenpeace » et participez à notre sondage sur le nucléaire en France.
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Pour les Parisiens, une petite révolution, déjà en vigueur dans d'autres départements, s'est mise en route le 1er janvier. Désormais, le bac jaune du recyclage élargit sa grille de compétences. Comme l'explique le site de 20 Minutes, le bac jaune accueillera désormais tous les emballages en plastique et en métal : pots de yaourt, sacs plastiques, bouchons de bouteilles, gourdes de compote, capsules de café... Ces emballages n'ont pas besoin d'être lavés, en revanche, ils doivent être vides et surtout, jetés en vrac. D'où vient cette évolution des consignes ? Notamment des progrès technologiques expliquent nos confrères. Les centres de tri se sont en effet modernisés et un capteur optique est désormais capable de reconnaître les matières des emballages des autres déchets. Sur son site, la mairie de Paris explique que "grâce aux gestes de tri des Français, plus de 40 millions de tonnes d'emballages ménagers ont été recyclées depuis 1993. Des tonnes de nouvelles matières premières ont réintégré un circuit de production, ce qui a permis de préserver les ressources non renouvelables ou en voie de raréfaction". En 2017, les 1100 entreprises du secteur regroupées au sein de l'association professionnelle Federec ont collecté près de 105 millions de tonnes de déchets (bois, verre, métaux, plastiques, etc.), soit 2 % de plus qu'en 2016. Mais 20 Minutes, qui cite les chiffres du spécialiste du recyclage Citeo, note que, "en 2017, un Français a trié en moyenne sur l'année 17,6 kg d'emballages légers. Ce chiffre chute à 9,79 kg dans la capitale." La mairie ambitionne donc de rendre le tri automatique. Et pour les Parisiens, qui n'auraient pas de poubelle jaune, la mairie compte continuer l'installation des grosses poubelles de rue appelées Trilib'.
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Le 18 décembre 2018, Notre Affaire à Tous, la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme, Greenpeace France et Oxfam France lançaient l’Affaire du Siècle, en annonçant leur volonté d’attaquer l’État français en justice pour inaction face à l’urgence climatique. En quelques semaines, cette initiative inédite recevait le soutien colossal de plus de 2 millions de personnes, signataires de la pétition lancée pour l’occasion. Un an plus tard, aucune réaction de l’État et aucune décision à la hauteur du défi climatique n’est constatée. Et pourtant, les rapports scientifiques rappelant l’urgence à agir n’ont pas manqué en 2019… D’après les estimations des quatre organisations, au rythme de réduction des émissions de gaz à effet de serre constaté depuis 2015, la France atteindrait les objectifs qu’elle s’est fixés avec un retard de plus d’un tiers de siècle… Décidées à poursuivre la mobilisation pour obtenir gain de cause, les quatre organisations placeront l’année 2020 sous le signe des témoignages citoyens pour créer une cartographie inédite des impacts des changements climatiques en France. Un an après, c’est le retard du siècle ! Interpellé fin 2018 sur ses graves manquements pour résoudre la crise climatique, l’État plaidait non coupable en février 2019 par la voix de François de Rugy, alors ministre de la transition écologique et solidaire. Dans son courrier de réponse adressé aux quatre organisations, le ministère estimait en faire déjà beaucoup sur la question. L’urgence climatique a été décrétée. La neutralité carbone à horizon 2050 a été inscrite dans la loi énergie-climat votée en septembre 2019, mais sans rehausser l’objectif de -40% de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici à 2030. Non seulement c’est insuffisant au regard de l’Accord de Paris, mais également incohérent puisqu’Emmanuel Macron soutient dans ses discours un objectif plus ambitieux de -55% d’ici à 2030 au niveau européen. En réalité, au rythme de réduction des émissions constaté depuis 2015, la France atteindrait chacun de ces deux objectifs avec un retard de plus d’un tiers de siècle (1) : • Si on se réfère à l’objectif européen, la réduction de -55 % en 2030 serait atteinte en France en 2059, soit avec 29 ans de retard. • La neutralité carbone prévue en 2050 serait obtenue en 2093, soit avec 43 ans de retard. Se fixer des objectifs plus ambitieux sans se donner les moyens d’accélérer, c’est tout le problème de l’inaction climatique qui nous conduit tout droit vers le retard du siècle. Ce retard est inconcevable alors que les signes du dérèglement climatique se multiplient : canicules (record absolu de 46°C atteint dans l’Hérault en juin 2019), récoltes endommagées ou perdues, mortalité exceptionnelle de certaines forêts, nappes phréatiques asséchées, érosion des côtes due à l’élévation du niveau des océans, fonte des glaciers, mais aussi inondations, tempêtes et leurs conséquences sur les populations (décès, habitats détruits, anxiété face à l’avenir…). Les citoyen.nes appelé.es à se porter #TémoinDuClimat pour construire une cartographie des impacts des changements climatiques en France Face à l’urgence, attendant toujours la réponse formelle de l’État au recours, Notre Affaire à Tous, la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme, Greenpeace France et Oxfam France entendent poursuivre la mobilisation pour ouvrir les yeux de l’État et le pousser à agir. Pour ce faire, elles lancent dès ce 18 décembre un grand appel à témoignages avec l’ambition de construire la cartographie inédite des impacts des changements climatiques en France selon le point de vue des citoyens. En effet, selon l’ONERC (Observatoire national sur les effets du changement climatique), 62 % de la population française est exposée de manière forte ou très forte à des risques climatiques. Qui peut témoigner ? Comment faire ? Tous les citoyennes et citoyens témoins ou victimes directes des changements climatiques sont invité.es à s’exprimer sur les réseaux sociaux avec le #TémoinDuClimat ou sur le site de l’Affaire du Siècle. Toute personne peut partager les changements qu’elle observe (hausse des températures, multiplication des événements climatiques extrêmes, érosion des côtes, plantes et animaux perturbés…) et décrire de quelle façon elle est impactée (sa santé, son logement, perte de revenus, vie quotidienne et préoccupation sur l’avenir…). Ces témoignages constitueront une cartographie inédite de la situation climatique en France. Certains de ces témoignages pourront être intégrés au dossier juridique par les avocats de l’Affaire du Siècle (sous réserve de l’accord des témoins). Témoigner pour l’Affaire du Siècle #TémoinDuClimat Consulter le dossier de presse (1) Retard calculé de façon indicative en projetant le rythme de réduction linéaire constaté depuis 2015 sur les années à venir (à partir des données du projet de deuxième Stratégie Nationale Bas Carbone par le ministère de la Transition écologique et solidaire). Détails dans le dossier de presse, partie “La France face au retard du siècle”.
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Le 6 décembre 2007, Hong-Kong SAR, Chine – Quatre grimpeurs de Greenpeace ont enroulé autour d’un silo de cendres, sur le site hautement pollué de la centrale à charbon China Light & Power (CLP) située à Castle Peak, Hong Kong, une banderole sur laquelle est écrit « les changements climatiques commencent ici ». Greenpeace Chine appelle le gouvernement de Hong-Kong à mettre un terme à son indifférence face au problème des changements climatiques et demande expressément à la CLP d’assumer la responsabilité de ses activités et nettoyer ses sites. Voir la vidéo Pendant la conférence de Bali, Greenpeace se mobilise face à l’urgence climatique – voir toutes les actions « Cette action a pour but d’alerter le public sur l’indifférence du gouvernement face aux dommages environnementaux causés par les centrales électriques. Nous ne pouvons pas nous permettre de rester inactif alors que l’urgence des changements climatiques est de plus en plus forte et que des solutions existent. Pendant que d’autres pays et d’autres métropoles agissent, le gouvernement de Hong-Kong n’a encore fourni aucune piste pour réduire les émissions de gaz à effet de serre provenant des centrales électriques » explique Frances Yeug, de Greenpeace Chine. Les centrales électriques sont la cause majeure d’émissions de gaz à effet de serre. Elles représentent environ 70% des émissions de dioxyde de carbone (le principal gaz causant le réchauffement) à Hong-Kong. L’entreprise CLP est responsable la moitié des émissions. Entre 1990 et 2005, les émissions de gaz à effet de serre à Hong Kong ont augmenté de 14%.
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Le président russe Vladimir Poutine a remis en cause la responsabilité de l'être humain dans le changement climatique, en affirmant que le réchauffement mondial n'était pas provoqué par les émissions de gaz à effet de serre. « Le réchauffement, il a commencé dans les années 1930 », a déclaré le président russe Vladimir Poutine, lors d'un Forum sur l'Arctique à Arkhangelsk, dans le Grand Nord russe, selon des images diffusées par la télévision publique. « A l'époque, il n'y avait pas encore de tels facteurs anthropologiques comme les émissions de gaz, mais le réchauffement avait déjà commencé », a-t-il affirmé. Le président russe a jugé impossible d'empêcher le réchauffement climatique qui pourrait être lié selon lui notamment à des cycles globaux sur Terre. « La question est de s'y adapter », a estimé Poutine. Ces déclarations interviennent alors que le président américain Donald Trump a signé mardi un décret ordonnant un réexamen d'une mesure phare de Barack Obama sur le climat imposant aux centrales thermiques des réductions drastiques de leurs émissions de gaz à effet de serre. Donald Trump a également promis un renouveau de l'industrie du charbon aux Etats-Unis, le deuxième plus gros émetteur de gaz à effet de serre derrière la Chine.
true
L’Allemagne fait face à une tendance controversée et à un problème notoire : le nombre de citoyens désirant un passage de l’économie du pays sur les « rails verts » augmente et a déjà dépassé 80%, mais en même temps augmente le nombre de ceux qui refusent franchement de faire partie de ce processus. La presse allemande a publié un article intitulé « Nous ne voulons pas d’éoliennes devant notre porte » écrit par la journaliste Hannah Knuth, qui décrit une situation curieuse dans un village du Bade-Wurtemberg. La journaliste raconte qu’à une époque 49% des habitants locaux avaient voté pour les Verts – une force politique prônant la protection de la nature, une activité économique propre, etc. Peu de temps après cela, les Verts ont annoncé l’élaboration d’un programme visant à augmenter la part d’électricité fabriquée à l’aide d’éoliennes. Il était question d’installer neuf éoliennes dans une ville de seulement 96 habitants. Cependant, les Verts ont rencontré un problème inattendu. Les habitants locaux, qui ont activement voté pour le respect de l’environnement, se sont soudainement insurgés contre l’apparition d’éoliennes à proximité de leur maison. Les habitants du village de Böllen l’expliquent par la génération par ces éoliennes de fréquences affectant l’ouïe et la psyché humaines. Le grand hebdomadaire allemand Die Zeit écrit : « C’est également la raison du déclin significatif de la propagation de l’énergie éolienne ces deux dernières années : si en 2017 près de 1.800 nouvelles turbines éoliennes ont été installées sur le territoire allemand, en 2018 ce chiffre a chuté jusqu’à 743. Puis à 325 en 2019. C’est l’indicateur le plus bas depuis 2000, quand a été adoptée la loi sur les sources d’énergie renouvelables ». Entre 2017 et 2019, le taux d’implantation d’éoliennes a été divisé par plus de 5. Rappelons que l’Allemagne refuse d’utiliser le charbon et les centrales nucléaires, en déclarant que l’énergie verte les remplacera. Les spécialistes trouvent que c’est une utopie. Qui plus est, l’article de Hannah Knuth laisse entendre que nombre d’Allemands, prônant l’énergie verte, ne se rendent pas compte de ce qu’une telle transition représente. Quand il est question de la génération de courant à proximité immédiate de leurs maisons afin de réduire le coût d’acheminement de l’électricité, ils sont nombreux à s’y opposer. À ce jour, deux pétitions ont déjà été déposées par le village de Böllen contre les éoliennes.
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Ça risque de faire comme pour les médicaments, un pour camoufler les symptômes, et dix pour contrecarrer les effets secondaires du premier. (j’exagère à peine). D’autant que c’est irréversible, une fois entamé le processus doit continuer. Pourquoi ne pas agir sur les causes au lieu des conséquences et ce, « quoi qu’il en coûte » comme dirait l’autre? Décroissance, résilience, moins de superflue pour le bien de tous. Ça ne fera pas les affaires des mondialo-capitalistes, qui préfèreront les emplâtres sur jambe de bois, plutôt que de perdre de juteux marchés. D’autant que, les con-somateurs acharnés sont demandeurs.. C’est l’Ouroboros, le serpent qui se mord la queue. Partagez ! Volti ****** Par Liliane Held Khawam « La notion de développement durable implique certes des limites. Il ne s’agit pourtant pas de limites absolues mais de celles qu’imposent l’état actuel de nos techniques et de l’organisation sociale ainsi que de la capacité de la biosphère de supporter les effets de l’activité humaine.»
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À quoi servent les journalistes ? On se le demande parfois. C’est très simple : à entretenir le catastrophisme. Comme professeur d’histoire-géographie, j’enseigne – j’essaie du moins – à conserver un regard critique sur les documents, à commencer par ceux qui sont proposés dans les manuels. J’ai donc fait ce petit exercice d’étude critique. À PROPOS D’UNE DÉPÊCHE DE L’AFP Le 10 octobre, une dépêche de l’AFP était titrée : « Le coût des catastrophes climatiques sur 20 ans ». Selon le sous-titre : « Entre 1998 et 2017, les pertes s’élèvent à 2 908 milliards de dollars, 2,5 fois plus qu’entre 1978 et 1997. » Une carte accompagnait cette information. On pouvait y voir que les États-Unis, la Chine et le Japon représentaient à eux seuls 1813 Md$, soit 62 % du total. L’Afrique sur cette carte paraît une terre bienheureuse, épargnée par ces « catastrophes ». Heureux Africains. Le lecteur doté d’un minimum d’esprit critique se demandera s’il n’y a pas un rapport entre les coûts des catastrophes et le niveau de développement et l’importance de l’activité économique des pays concernés. Sur les 10 pays recensés, nous trouvons les 5 plus gros PIB mondiaux (PPA) (Chine, EU, Inde, Japon, Allemagne), les 10e, 11e, 12e (France, Mexique, Italie). N’en doutons pas : dans la Chine maoïste, les catastrophes avaient indéniablement un moindre coût économique dans un pays alors très pauvre. Alors que l’Asie est la partie du monde la plus sensible aux catastrophes, remarquons donc que ce sont avant tout les deux puissances économiques qui enregistrent les coûts les plus élevés. Restent la Thaïlande et Porto Rico. La Thaïlande est un pays particulièrement sensible aux inondations. Avant, il y avait moins d’usines et le coût de l’inondation des rizières était moins élevé. Quant à Porto-Rico, c’est un endroit très estimable, mais pour une catastrophe d’ampleur mondiale, cela est tout de même un cas peu pertinent. ET LE PIB LÀ-DEDANS ? Remarquons que nos braves journalistes ne rapportent pas le coût au montant du PIB mondial. Un chiffre brut n’a aucune signification ici. Le coût des catastrophes a-t-il progressé plus rapidement que le PIB mondial, ou a-t-il, au contraire, progressé moins vite ? Si j’en crois un article de Wikipedia, le PIB mondial en dollars internationaux a été multiplié par 4,5 entre 1973 et 2010. Or, nous dit-on, le coût des catastrophes a doublé dans la période 1998-2017 par rapport à la période 1978-1997. On ne voit pas trop « l’explosion » là-dedans. Le Figaro, par exemple, titre le 11 octobre : « Climat : le coût des catastrophes a explosé en 20 ans ». Il nous informe que l’information est donné par le Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe (Unisdr). Mazette ! Pour la réduction des risques de catastrophes ou pour l’augmentation du catastrophisme ambiant ? La question se pose. LE CLIMAT OU LA LITTORALISATION ? L’article du Figaro reprend le chiffre donné plus haut (2 900 milliards) et continue : « les catastrophes liées au climat ont représentés près de 80 % des incidents majeurs ». Tout en ajoutant qu’entre 1978 et 1997, c’était seulement 68 %. Et ce serait la preuve de l’influence du « changement climatique ». Et donc le changement climatique ne frapperait étrangement que certains pays. Mais on ne nous donne aucun chiffre sur le nombre des catastrophes. Sont-elles plus nombreuses ou chacune d’entre elles aurait-elle un coût économique plus élevé qu’autrefois ? Les programmes de géographie de lycée soulignent un phénomène très représentatif de la mondialisation : la littoralisation. Les populations et les activités tendent à se concentrer sur les littoraux. L’attraction des littoraux est un phénomène moderne. En géographie, on évoque aussi l’héliotropisme. L’attraction pour les zones ensoleillées s’est manifesté par la sunbelt aux États-Unis ou par la concentration bétonnière du littoral méditerranéen en France. Par conséquence, une tempête de même amplitude sur les zones littorales fait infiniment plus de dégâts aujourd’hui qu’il y a 30 ou 40 ans. Ajoutons-y la bétonisation à outrance, l’installation d’habitations dans des zones inondables, qui multiplient les conséquences économiques des inondations. LES SÉISMES CLIMATIQUES Les catastrophes se décomposaient ainsi : tempêtes, 1330 milliards (soit 45,7 %) ; séismes, 661 milliards (soit 22,7 %) ; inondations, 656 milliards (soit 22,5 %). Le reste ayant un poids sensiblement plus faible. Toute personne ayant un minimum de vocabulaire aura déjà compris que les « catastrophes climatiques » de l’AFP désignent, en réalité, les « catastrophes naturelles ». À ma connaissance aucun « consensus scientifique » n’attribue encore les séismes au climat. Or les séismes représentent 22 % du total ce qui n’est pas négligeable. Mais dans le catastrophisme, on ne s’arrête pas à de tels détails. Donner une information erronée, quand on est l’AFP, ce n’est pas une fake news. En effet, soit l’erreur est volontaire et il y a lieu de s’interroger sur la déontologie de ceux qui la propagent. Soit elle est involontaire, et il est urgent de s’interroger sur les capacités de ces « professionnels » de l’information. CATASTROPHES NATURELLES OU CLIMATIQUES ? De même, l’article du Figaro mêle-t-il sans cesse les données relevant de catastrophes non « climatiques » et de catastrophes « climatiques ». Ainsi, la moitié des décès sont dus aux séismes et aux « tsunamis ». Et cela ne trouble pas notre journaliste. On ne voit pas trop, en quoi ces décès peuvent être attribués au « climat ». « 4,4 milliards » d’individus ont été blessés, déplacés ou ont perdu leur domicile, lit-on dans le même article. Diable, si plus de la moitié de la population mondiale avait été victime du « climat » cela se saurait, non ? Mais le catastrophisme justifie tout. Alors le « climat », là-dedans ? N’ayant pas les lumières du directeur de l’Unisdr, je n’en dirai donc rien. Je n’en dirai rien, n’étant qu’un modeste enseignant et non un journaliste encarté. CATASTROPHISME ET STATISTIQUES Cette petite critique de documents m’a pris moins d’une heure. Mais il est semble-t-il, encore plus rapide de recopier les informations fournies par l’AFP, l’Unisdr ou tel centre des recherches sans les relire. Quelqu’un a dit qu’il existait trois sortes de mensonges : les mensonges, les gros mensonges et les statistiques. Le catastrophisme aime bien les statistiques.
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BONNES VACANCES M. HULOT En annonçant sa démission lors de la matinale de France Inter mardi, Nicolas Hulot a déclaré : « Je ne veux plus me mentir, (…) j’espère que mon départ provoquera une profonde introspection, (…) que le gouvernement saura tirer les leçons de ma démission, (…) que le geste que je viens de faire sera utile, (…) après avoir tracé le chemin, le but ultime ». Nicolas Hulot a ainsi fait don de sa personne pour sauver la planète. Voici quelques sujets de réflexion à ce propos. Sur l’urgence climatique Nicolas Hulot dit avoir observé ce qui s’est passé cet été : « Nous avons perdu la main, la planète est en train de devenir une étuve ». Sans doute avait t-il en tête une nouvelle étude internationale suggérant qu’un réchauffement même limité à 2°C est susceptible de provoquer l’emballement du climat et de transformer la terre en étuve. Un exercice de communication opportunément publié cet été, comme le montre cet article. Or qu’a-t-on observé cet été ? Des vagues de chaleur dans certaines régions du monde (notamment dans l’ouest des États Unis et en Europe du Nord), des incendies en Californie, en Suède et en Grèce. Rien en vérité qui puisse indiquer qu’un basculement du climat soit en cours, comme l’explique Hacène Arezki sur le site meteo.org. En réalité, après le puisant phénomène El Niño de 2015-2016, parfaitement naturel, la Terre se refroidit, comme le montrent clairement les courbes de la NOAA. Les dernières mesures satellitaires indiquent, quant à elles, que fin août l’écart de température par rapport à la moyenne 1981-2010 n’était que de +0,19 °C : on est loin de la poële à frire. Sur le nucléaire Nicolas Hulot a de nouveau fustigé l’énergie atomique, « cette folie inutile économiquement, techniquement, dans laquelle on s’entête ». Aussi est-on étonné d’apprendre par Les Échos du 30 août qu’une mission lancée par l’ex-ministre de la Transition écologique et son collègue de l’Économie préconise de construire six EPR à partir de 2025… Sur l’Afrique « On a infligé à l’Afrique un dérèglement climatique », a affirmé le ministre. Il n’est pas sûr que les 645 millions d’Africains qui n’ont pas accès à l’électricité partagent ses vues. Selon le Président de la Banque Africaine de Développement Akinwumi Adesina, l’Afrique doit développer son secteur énergétique avec ce qu’elle a, y compris donc… le charbon, dont certains pays (Mozambique, Botswana, Afrique du Sud, Zimbabwe) détiennent d’importantes réserves. D’autant que, selon une publication de Nature Climate Change, les politiques de lutte contre le changement climatique induisent un risque d’insécurité alimentaire bien plus important que les effets directs du changement climatique. Sur l’agriculture Nicolas Hulot s’est félicité de la réduction de notre « tropisme aux pesticides ». Mais comme le font observer certains agriculteurs, le retrait du glyphosate et des néonicotinoïdes est le fruit de pressions idéologiques dont les effets pervers ne tarderont pas à se manifester, notamment sur la maîtrise de l’IFT (Indice de fréquence traitement) qui est un des objectifs majeurs du plan Ecophyto. D’autant que d’énormes volumes de graines de soja et autres produits agricoles sont importés sur notre territoire après avoir été traités avec du glyphosate, comme le souligne la coordination rurale. Sur les lobbies « Qui a le pouvoir, qui gouverne ? » demande M. Hulot. Comme l’écrit L’Opinion, avec sa fondation Nicolas-Hulot et sa société commerciale Eole, le ministre s’est retrouvé dans la peau d’un « lobbyiste lobbyé ». « Comme s’il était anormal que les politiques écoutent les représentants des intérêts particuliers, leur tâche étant de faire prévaloir, in fine, l’intérêt général », remarque d’ailleurs Jean-Pierre Chevènement dans une tribune au Parisien. Une démission pour changer de système « On réanime un modèle économique marchand, cause de tous ces problèmes » se plaint M. Hulot qui veut « changer d’échelle, de paradigme, rompre avec le modèle dominant (le libéralisme)… la situation climatique ne s’accommodant pas des petits pas ». Il veut donc un grand soir ! En cela il pourra compter sur le soutien de ces scientifiques engagés qui exigent rien de moins que la fin du capitalisme. M. Hulot n’a pas expliqué, en revanche, quelle forme de régime autoritaire il envisageait pour imposer cette rupture. DES NOUVELLES DONT LES MÉDIAS NE PARLENT PAS La banquise arctique se reforme très vite en cette fin d’été Selon le site danois NSIDC, au 31 août l’étendue de la banquise en Arctique était d’approximativement 5,23 millions de km2, en progression par rapport à 2017, 2016 et 2015, chiffre très supérieur à celui des années creuses 2007 (4,67 millions de km2) et 2012 (3,73 millions de km2) à la même date. Il ne s’est pas trouvé un media français pour annoncer cette nouvelle. Nouvel espoir pour les récifs coralliens Une expérience menée par des scientifiques de l’université du Queensland (Australie) a montré que, malgré les récents épisodes de blanchissement, les récifs coralliens indonésiens sont remarquablement sains. Là encore, ne cherchez pas l’information en une des journaux français. ACTIVITÉS DE L’ASSOCIATION Les climato-réalistes à Porto les 7 et 8 septembre La conférence “Basic science of a changing climate” qui se tiendra à l’université de Porto est organisée par l’Independent Committee on Geoethics. Les climato-réalistes y seront représentés par des exposés de François Gervais, Camille Veyres, Henri Masson et Benoît Rittaud. Conférence de Richard Lindzen et Vincent Courtillot vendredi 19 octobre à Paris L’association organise une matinée avec deux exposés présentés par deux des plus importantes célèbrités du climato-réalisme mondial. Les détails seront communiqués dans un prochain bulletin. L’historien du climat Pascal Acot soutient les climato-réalistes Historien du climat reconnu, Pascal Acot a été chercheur au CNRS pendant quelques quarante années. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages réputés dont Histoire du climat (Éditions Perrin). Il vient de prendre publiquement position suite à la parution du livre de Jean-Claude Pont (Le Vrai, le Faux et l’Incertain dans les thèses du réchauffement climatique, éd. Monographic, 2017), membre de notre comité scientifique. Voici la déclaration de Pascal Acot : Les réserves que je pouvais avoir sur les thèses du GIEC se sont renforcées à la lecture du livre de Jean-Claude Pont. Je suis, en grande partie grâce à lui, devenu climato-réaliste. La rigueur intellectuelle de Jean-Claude Pont, et ses hautes exigences en matière de documentation et de références m’ont convaincu. Peu de gens ont osé aller si profond dans l’étude des tenants et aboutissants de ce grave sujet. Il fallait toute la compétence et le courage de son auteur pour publier un tel livre, que chaque personne aujourd’hui devrait lire avant de se permettre de se prononcer sur la question. Médias • Sous le titre « Une vérité qui dérange : le réchauffement climatique ralentit », la tribune des climato-réalistes d’abord publié dans Valeurs Actuelles a été republiée en une du site du magazine Causeur. • Rémy Prud’homme a publié sur Contrepoints une réflexion sur ce qu’est la transition écologique : « La politique écologiste va-t-elle nous ramener aux années 40 ? » • Dans un article publié sur lemontchampot, Jean-Pierre Riou montre qu’en ruinant son système électrique l’Occident ne semble pas avoir pris la mesure des conséquences de ce qui n’est rien de moins qu’un suicide collectif. Dernières publications sur le site des climato-réalistes La planète brûle t-elle ? Le climat peut-il s’emballer ? Fourier, Tyndall, Arrhenius et les autres..(un article de Pierre Beslu) Il fait chaud en été, le climat se dérègle ! Lettre à mon député à propos de l’inscription de l’environnement et du climat à l’article 1er de la constitution Les plages du monde ont gagné 33 centimètres par an au cours des 3 dernières décennies Réchauffement global : les prévisions de James Hansen, 30 ans plus tard Le rebond post-glaciaire, principale source d’incertitude pour la détermination de l’élévation du niveau de la mer Pine Island: une source de chaleur volcanique active découverte sous le glacier Dix ans pour sauver l’Antarctique… et le reste du monde !
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En Allemagne, l’écologie n’est pas un vain mot. Hambourg, le plus grand port du Nord de l’Allemagne et deuxième plus grande ville du pays –c’est aussi la plus riche- vient de le montrer de façon éclatante : fini le café en capsules dans les administrations. On n’y boira plus davantage d’eau ou de bière dans des emballages en plastique jetable, quand bien même ils sont consignés. Et ce n’est pas tout, car désormais, le ménage se fera aussi uniquement avec des détergents sans chlore. L’administration de cette importante ville portuaire s’est fixée pour objectif de devenir « un modèle en Allemagne » en matière de gestion écologique des approvisionnements et de passation de marchés publics. L’ensemble des nouvelles dispositions figurent dans un « Guide pour un approvisionnement écologique » adopté par Hambourg, inédit dans sa portée en Allemagne. Le document de 150 pages expose en détail les standards écologiques que devront adopter tous les services de la ville pour leurs achats, et fixe les règles à suivre en matière d’acquisition d’appareils, de systèmes d’éclairage intérieurs et extérieurs, d’articles d’hygiène et d’équipements informatiques des bureaux, et même les modes d’utilisation des équipements de transport, les textiles des uniformes. Le guide préconise aussi d’offrir des alternatives aux voitures de fonction en mettant à la disposition des agents de la ville des flottes de vélos ou des abonnements aux transports en commun. Mais à Hambourg, écologie rime aussi avec économie : d’une manière générale, les acheteurs sont ainsi invités à s’interroger « sur l’opportunité d’un achat de bien ou de service s’il peut être évité », sur le coût et l’impact environnemental de l’acquisition d’un produit pendant l’ensemble de son cycle de vie, de sa production à son élimination. Et au-delà de ces recommandations, le guide énonce encore une courte liste de produits à éviter absolument : les capsules de café, dont l’interdiction a beaucoup fait parler d’elle, mais aussi les bouteilles, les couverts et assiettes en plastique à usage unique et les désodorisants d’intérieur, considérés comme trop polluants ou gourmands en ressources. A l’avenir, aucun de ces produits ne pourra plus être acheté avec l’argent du contribuable hambourgeois. Malgré leur rigueur, ces interdictions et préconisations semblent avoir été plutôt bien accueillies : « Sur le principe, la démarche a fait l’objet d’un large consensus », a ainsi dit Jan Dube, porte-parole de la ville sur les questions environnementales et énergétiques. La ville n’achète déjà plus d’eau minérale, mais ce n’est pas pour autant que ses employés vont mourir de soif ou devoir acheter de quoi se désaltérer sur leurs propres deniers : des fontaines d’eau réfrigérée reliées au réseau permettent en effet de remplir leurs verres et carafes dans les administrations. Hambourg ne compte également pas s’arrêter là, car la liste de produits recommandés et interdits devrait encore s’allonger dans l’avenir, et les recommandations actuelles, écologiques, devraient être plus sociales et durables, ce qui veut dire que les conditions de fabrication des produits seront également concernées, a précisé M. Dube.
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Le dernier rapport de synthèse annuel de l‘Australian Institute of Marine Science (AIMS) sur l’état des récifs coralliens, indique que les coraux de la Grande Barrière récupèrent de leur récente période de blanchissement. Sur les 127 récifs étudiés par les scientifiques, au moins 69 ont vu une augmentation de leur couverture de corail. « Cela indique que la reprise est bien avancée après une décennie intense en perturbations…nous avons eu très peu de perturbations sévères cette année », a déclaré le chef de l’équipe de surveillance, le Dr Mike Emslie. Trente-cinq années de suivi par l’AIMS ont montré la résilience la Grande Barrière de corail La grande barrière de corail se rétablit, mais ce n’est pas une bonne nouvelle C’est du moins ce que rapporte la presse française, notamment L’express qui titrait le 24 juillet « La Grande Barrière de Corail pas “en péril” : pourquoi ce n’est pas une bonne nouvelle ». Car L’Unesco a renoncé à inscrire la Grande Barrière de Corail sur sa liste des sites en péril. Son Comité du patrimoine mondial réuni en ligne sous la présidence du vice-ministre chinois de l’Éducation et président de la Commission nationale chinoise pour l’Unesco, a décidé vendredi 23 juillet de reporter une telle décision. C’est donc la consternation dans la presse pour laquelle il va de soi que la décision de l’UNESCO n’a été obtenue que sous la pression du lobbying intense de l’Australie qui est l’un des principaux exportateurs mondiaux de charbon et de gaz naturel, et donc responsable du réchauffement global, principal risque pour l’avenir de la grande barrière. Peu importe que le blanchissement des coraux n’est pas et de loin la première cause de mortalité du corail arrivant loin derrière les cyclones et la prédation des étoiles de mer ; peu importe aussi que les conclusions optimistes du rapport de l’AIMS donnent raison à Peter Ridd, un scientifique récemment banni de son université pour avoir exprimé un avis politiquement incorrect sur la situation des coraux. L’essentiel est qu’il ne puisse pas être dit ou écrit qu’en matière de réchauffement climatique « le pire n’est pas toujours certain ».
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En 2011, des microbiologistes américains ont constaté la formation d’une fuite de méthane, un gaz à effet de serre, au niveau du plancher océanique en Antarctique. Aujourd’hui, ils indiquent que le gaz libéré n’est que très peu filtré par les micro-organismes et donc pourrait s’échapper dans notre atmosphère. Le méthane (CH4) serait un gaz 25 fois plus efficace à produire un effet de serre que le dioxyde de carbone (CO2). Et aujourd’hui, il s’en échappe du fond marin en Antarctique. Une équipe de chercheurs spécialisés en microbiologie marine, émanant de l’université d’État d’Oregon, en a fait la découverte. Les scientifiques américains publient aujourd’hui le bilan alarmant de leurs observations dans la revue Proceedings of the Royal Society B – Biological Sciences. En 2011, lors d’études du plancher océanique sur le terrain en Antarctique, ils s’étaient aperçus qu’un important tapis microbien s’était formé à 10 mètres de profondeur en mer de Ross. Ce phénomène résulte généralement de l’apparition d’un suintement froid, qui correspond à une fuite de gaz similaire aux sources hydrothermales volcaniques. Cette fuite froide provient de la percée d’un réservoir souterrain de gaz, en l’occurrence du méthane. En effet, d’après les scientifiques, un quart du méthane retenu sous le plancher océanique terrestre se situerait en Antarctique. Ce serait néanmoins la première fois qu’une fuite y soit découverte. Les colonies bactériennes s’accumulent au niveau de la fuite pour se nourrir des plus petits organismes microbiens qui “filtrent” ce gaz pour survivre. Cependant, un an après la formation de la fuite en 2011, aucune espèce d’archée d’oxydation anaérobique du méthane (ou ANME, qui appartient à un groupe de bactéries spécialisées), généralement présente dans ce genre de contexte, n’était recensée. Cinq ans après, la communauté microbienne observée autour de la fuite ne comptait que 4% d’ANME. Selon les microbiologistes, cela pourrait sous-entendre qu’une quantité inconnue de méthane ne serait pas filtrée. Une partie du gaz libéré par la fuite finirait donc par atteindre la surface et par se dégager dans l’atmosphère. “Le méthane est le deuxième gaz à effet de serre le plus susceptible de réchauffer notre atmosphère, rappelle Andrew Thurber, l’un des chercheurs, à SlashGear. L’Antarctique comporte de vastes réservoirs de ce gaz qui sont ainsi prompts à s’ouvrir.” Et “tandis que la glace fond à cause du réchauffement climatique” et que les bactéries filtreuses manquent, le méthane finit par avoir plus de chance de s’échapper dans l’atmosphère.
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Un entretien révélateur a maintenant vu le jour, mettant en vedette István Markó, chercheur en chimie organique et professeur à l’Université catholique de Louvain. Il a récemment été interviewé par Grégoire Canlorbe, journaliste scientifique et penseur hors du commun. Je publie des extraits de l’interview ci-dessous et je vous encourage à lire l’interview complète sur GregoireCanlorbe.com. Tous les mots ci-dessous sont de István Markó, à l’exception des titres du sous-titre, qui sont les miens: Encore une fois, le CO2 n’est pas et n’a jamais été un poison. Chacune de nos respirations, émet une quantité astronomique de CO2 proportionnelle à celle de l’atmosphère (environ> 40 000 ppm); et il est très clair que l’air que nous expirons ne tue pas ceux qui se tiennent devant nous. Ce qu’il faut comprendre, en outre, c’est que le CO2 est l’aliment élémentaire des plantes. Sans CO2, il n’y aurait pas de plantes, et sans plantes, il n’y aurait pas d’oxygène et donc pas d’humain. L’équation est aussi simple que cela. Les plantes ont besoin de CO2, d’eau et de lumière du jour. Ce sont les mécanismes de la photosynthèse, qui génèrent les sucres qui leur fourniront des aliments de base et des blocs de construction. Ce fait fondamental de la botanique est l’une des principales raisons pour lesquelles toute personne qui s’engage sincèrement à préserver le «monde naturel» devrait s’abstenir de diaboliser le CO2. Au cours des 30 dernières années, le niveau de CO2 a augmenté progressivement. Mais on observe également que malgré la déforestation, la végétation de la planète a augmenté d’environ 20%. Cette expansion de la végétation sur la planète, les amoureux de la nature la doivent en grande partie à l’augmentation de la concentration de CO2 dans l’atmosphère. Si nous étudions cependant ce qui se passe au niveau géologique depuis plusieurs millions d’années, nous réalisons que la période actuelle est caractérisée par un niveau de CO2 extrêmement bas. Au cours du Jurassique, du Trias, etc., le niveau de CO2 a atteint des valeurs parfois de l’ordre de 7000, 8000, 9000 ppm, ce qui dépasse de loin les dérisoires 400 ppm que nous avons aujourd’hui. Non seulement la vie existait, en ces temps lointains où le CO2 était si présent en forte concentration dans l’atmosphère, mais des plantes telles que les fougères atteignaient généralement une hauteur de 25 mètres. Réciproquement, loin de profiter à la végétation actuelle, la réduction de la présence de CO2 dans l’atmosphère risquerait de compromettre la santé, voire la survie de nombreuses plantes. Passer sous le seuil de 280 ou 240 ppm conduirait clairement à l’extinction d’une grande variété de nos espèces végétales. De plus, notre croisade incessante pour réduire le CO2 pourrait être plus nocive pour la nature, car les plantes ne sont pas les seuls organismes à se baser sur le CO2 pour se nourrir. Les espèces de phytoplancton se nourrissent également de CO2, en utilisant le carbone du CO2 comme unité de construction et en libérant de l’oxygène. En passant, il convient de rappeler qu’environ 70% de l’oxygène présent dans l’atmosphère provient du phytoplancton, et non des arbres: contrairement aux idées reçues, ce ne sont pas les forêts, mais les océans, qui constituent les «poumons» de la Terre. À propos du lien supposé entre le réchauffement de la planète et les émissions de CO2, il n’est tout simplement pas vrai que le CO2 a un effet de serre important. Il convient de rappeler, ici aussi, que le CO2 est un gaz mineur. Aujourd’hui, il ne représente que 0,04% de la composition de l’air; et on attribue à son effet de serre la valeur 1. Le principal gaz à effet de serre dans l’atmosphère est la vapeur d’eau, qui est dix fois plus puissante que l’effet de serre du CO2. La vapeur d’eau est présente à raison de 2% dans l’atmosphère. Ces faits sont, en principe, enseignés à l’école et à l’université, mais l’on parvient toujours à incriminer le CO2 en dans cet apprentissage, en utilisant un mauvais tour qui présente l’effet de réchauffement du CO2 comme mineur mais exacerbé, par des boucles de rétroaction, par d’autres effets de serre. Je crois en la science: je veux dire en la possibilité de connaître objectivement la réalité à travers la science. Je crois qu’il y a du vrai et du faux, que la science nous permet de distinguer les deux et que la vérité doit être connue. cette connaissance scientifique doit être mise entre les mains de la population. Je crois aussi en la liberté. Je crois que tout homme a le droit de mener sa vie et de gérer ses biens comme il l’entend, et que le contrôle socio-économique étatique est aussi moralement répréhensible qu’il est préjudiciable sur le plan économique et social. et sur les conséquences environnementales. Je remarque deux choses qui me chagrinent: premièrement, la population est de plus en plus mal informée scientifiquement; et deuxièmement, les médias et les gouvernements en profitent pour propager une théorie douteuse, à savoir le réchauffement anthropique, et pour promouvoir des mesures coercitives en son nom. Peu de gens prennent le temps d’obtenir des informations vitales sur l’empreinte CO2 réelle; et peu de gens, plus généralement, s’intéressent encore à la science. Je regrette profondément que nos sociétés occidentales aient réussi à entretenir une telle méfiance à l’égard de la science: une telle répugnance à croire en sa capacité à connaître le monde de manière objective et à le transformer de manière positive. La théorie du réchauffement anthropique se veut scientifique; mais si les gens acceptent cette théorie, s’ils la considèrent comme telle, ce n’est clairement pas par intérêt pour la science. Une théorie aussi fragile, à la lumière des faits sur le CO2 que je vous ai présentés ci-dessus, n’aurait jamais pu être acceptée par des gens qui s’intéressent vraiment à la science; et qui possèdent une compréhension profonde dans ce domaine. À mes yeux, il y a deux raisons principales – ou si vous préférez, deux types principaux de sentiments – qui poussent les gens à se laisser séduire par la théorie du réchauffement anthropique si facilement. En premier lieu, la religion catholique est en déclin dans le monde occidental; et ce que j’appelle l’écologisme vient le remplacer. En deuxième lieu, les Occidentaux ont un goût prononcé pour l’auto-flagellation; et la théorie du réchauffement anthropique justifie cette tendance, probablement ancrée dans notre héritage judéo-chrétien. Donc, d’un côté, nous avons des sentiments religieux: la foi en un nouveau système de pensée, qui est l’écologisme; la vénération d’une nouvelle divinité, qui est la nature bienveillante et protectrice. Par ailleurs, nous éprouvons un sentiment de culpabilité, convaincus que si le climat se réchauffe, c’est de notre faute. et que si nous ne limitons pas immédiatement nos émissions de CO2, nous aurons souillé et défiguré notre planète. Au cours des 12000 dernières années, nous avons assisté à une oscillation entre les périodes chaudes et froides, donc les périodes de montée et de baisse du niveau de la mer. Incontestablement, les niveaux de la mer et des océans sont à la hausse depuis la fin du petit âge glaciaire qui s’est déroulé approximativement du début du XIVe siècle à la fin du XIXe siècle. À la fin de cette période, les températures mondiales ont commencé à augmenter. Cela dit, l’augmentation enregistrée est de 0,8 degré Celsius et n’a donc rien d’extraordinaire. Si la température monte, l’eau des océans se dilate évidemment et certains glaciers reculent. C’est quelque chose que les glaciers ont toujours fait, et non une spécificité de notre temps. Ainsi, à l’époque romaine, les glaciers étaient beaucoup plus petits que ceux que nous connaissons de nos jours. J’invite le lecteur à consulter les documents remontant à l’époque de Hannibal, qui a réussi à traverser les Alpes avec ses éléphants parce qu’il n’a pas rencontré de glace sur son chemin vers Rome (sauf pendant une tempête de neige juste avant d’arriver dans la plaine italienne). Aujourd’hui, vous ne pouvez plus faire le voyage de Hannibal. S’il a pu réaliser un tel exploit, c’est précisément parce qu’il faisait plus chaud à l’époque romaine que maintenant. Le niveau de la mer est actuellement à la hausse; mais c’est un phénomène surestimé. L’augmentation enregistrée est de 1,5 millimètre par an, soit 1,5 cm tous les dix ans, et n’est donc pas spectaculaire du tout. En effet, il arrive que des îles entières soient englouties; mais dans 99% des cas, cela est dû à un phénomène classique d’érosion [2] et non à l’élévation du niveau de la mer. En ce qui concerne la ville italienne de Venise, le fait qu’elle soit confrontée à des problèmes d’eau n’est pas dû à une augmentation du niveau de la lagune; ce n’est que la manifestation de la triste réalité selon laquelle «la Cité des Doges» est en train de s’enfoncer sous son poids. Encore une fois, le niveau de la mer et des océans augmente. mais la menace effectivement représentée par ce phénomène est loin d’être tangible. Je constate que les îles Tuvalu, dont l’engloutissement avait été annoncé comme imminent, non seulement n’ont pas été englouties, mais ont vu leur propre niveau de terre s’élever par rapport à celui des eaux les entourant. Un autre phénomène que nous avons tendance à exagérer est la fonte des calottes polaires. La quantité de glace dans l’Arctique n’a pas diminué depuis 10 ans: on peut très bien observer, d’une année sur l’autre, les fluctuations du niveau de la glace, mais en moyenne, ce niveau est resté constant. Juste après le petit âge glaciaire, depuis que la température a augmenté, l’Arctique a commencé à fondre; mais le niveau de glace dans l’Arctique s’est finalement stabilisé. En outre, la glace s’est étendue en Antarctique au cours des 30 dernières années; De même, nous observons au Groenland que la quantité de glace a augmenté de 112 millions de kilomètres cubes l’année dernière. À l’échelle mondiale, les glaciers comptent pour peu de chose, la plus grande partie de la glace se situant en Antarctique et au Groenland. On ne peut que constater que le niveau de glace reste presque inchangé sur des centaines d’années. … On nous dit que le niveau d’eau va augmenter dans le monde entier, au point de submerger une grande partie de nos continents. Comme l’a montré Hans von Storch, l’un des principaux modélisateurs du climat au monde, les modèles à l’appui de ces prévisions sont, pour 98%, totalement faux. On nous dit que l’air que nous respirons dans les grandes villes n’a jamais été aussi pollué. Il suffit de consulter soi-même les documents sur l’air que respiraient les habitants de Londres dans les années 60 pour comprendre à quel point la pollution urbaine avait diminué. À Pékin, souvent critiquée pour la qualité médiocre de son air, il se produit de temps en temps un brouillard rappelant le smog londonien. Mais même cette pollution à Pékin est loin de rivaliser avec celle qui régnait il y a peu de temps à Londres. De nombreux autres mythes et légendes sur le climat existent. Des tempêtes aux tornades, les événements extrêmes se produisent dans le monde entier. et quand ils se produisent, leur niveau est aussi beaucoup plus bas. Comme l’explique Richard Lindzen, physicien au MIT, la réduction du différentiel de température entre l’hémisphère nord et la partie équatoriale de notre planète rend l’énergie cyclonique beaucoup plus petite: l’importance et la fréquence des événements extrêmes tendent donc à diminuer. Mais encore une fois, la hausse des températures montre une magnitude considérablement inférieure à celle que nous projetons actuellement. Si vous regardez les données satellitaires et les mesures de ballon météo, vous remarquerez que la hausse de température dans le monde est relativement modeste; qu’elle est bien inférieure à l’augmentation prévue par les autorités et que ces prévisions reposent sur des calculs très incertains. En effet, les entrées de simulation ne peuvent pas prendre en compte les températures passées (pour lesquelles il n’y a pas de données précises [3]), sauf en ajustant subjectivement les données x, y, z qui ne sont pas toujours connues. Les récentes pointes de température mesurées par les satellites et les ballons font partie d’un phénomène naturel classique appelé El Niño. Ce phénomène à court terme consiste en un retour des eaux très chaudes à la surface de l’océan Pacifique équatorial. La chaleur ainsi libérée dans l’atmosphère fait monter la température globale et le CO2 ne joue aucun rôle dans ce processus. Une autre question que je voudrais aborder: les déserts actuels, loin de s’étendre, se retirent; et ils reculent en raison de la plus grande quantité de CO2 disponible dans l’air. Il s’avère que les exploitants de serres injectent volontairement trois fois plus de CO2 dans la serre que dans l’atmosphère. Le résultat que nous pouvons observer est que les plantes poussent plus vite et sont plus grandes, qu’elles résistent mieux aux maladies et aux insectes destructeurs, que leur photosynthèse est bien plus efficace et qu’elles consomment donc moins d’eau. De même, la hausse du niveau de CO2 dans l’atmosphère fait que les plantes ont besoin de moins d’eau et peuvent donc se permettre de coloniser des régions arides. En ce qui concerne les maladies et autres phénomènes étranges imputés à la hâte au réchauffement climatique, il existe un site Web “globalwarminghoax.com,” si je me souviens bien, qui recueille les différentes rumeurs et réflexions sur ce thème. Le fait que la fertilité masculine diminue; le fait que les ailes des oiseaux rétrécissent; le fait qu’un requin soit apparu dans la Mer du Nord; absolument tout est susceptible d’être lié au changement climatique si l’on fait preuve de suffisamment de malhonnêteté intellectuelle. C’est là que les journalistes honnêtes entrent en jeu: votre rôle est d’enquêter sur la vraie raison du phénomène et de démystifier la pensée toute faite que les forces financières et politiques demandent aux médias de canaliser servilement. Les maladies liées au climat sont relativement rares. et même le paludisme ne dépend pas directement du climat, mais de la manière dont nous permettons au parasite de se reproduire et au moustique de prospérer à l’endroit où nous nous trouvons. Si vous vous trouvez dans une zone marécageuse, le risque de contracter le paludisme est élevé; Si vous avez drainé le marécage et que vous n’avez plus cette zone humide, les chances que vous contractiez la maladie sont très faibles. En fin de compte, imputer automatiquement la résurgence de certaines maladies au changement climatique revient à cacher la responsabilité personnelle des personnes impliquées: par exemple, nier que leur refus des vaccinations, ou leur manque d’hygiène, puisse faire partie du problème . L’industrie éolienne, sur laquelle les écologistes se pâment, produit des rendements hautement imprévisibles, en fonction de l’intensité du vent. Même dans de bonnes conditions atmosphériques, le vent fournit trop peu d’électricité pour être une industrie rentable en soi. Warren Buffet, propriétaire de l’un des plus grands parcs éoliens de l’Iowa, a déclaré sans embarras: «En ce qui concerne l’énergie éolienne, nous obtenons un crédit d’impôt si nous construisons de nombreux parcs éoliens. C’est la seule raison pour les construire. Ils n’ont pas de sens sans crédit d’impôt. » Le bilan écologique est tout aussi mauvais: les éoliennes terrestres tuent des centaines de milliers, voire des millions d’oiseaux et de chauves-souris par an. Les éoliennes en mer, quant à elles, tuent de nombreux mammifères marins, toujours dans l’indifférence même des écologistes. De nombreuses personnes, généralement issues de l’ancien bloc de l’Est, se sont laissé séduire par l’idée que la résolution de nos problèmes environnementaux serait celle de la gouvernance mondiale. À bien des égards, l’écologisme est une sorte de communisme du 21ème siècle. De la même manière que l’islamisme, il occupe la place laissée vacante par le déclin nationalisme arabe. Je remarque d’ailleurs que nous avons déjà l’équivalent, à une moindre échelle, du « califat écologique mondial ». Je pense à l’Union européenne, qui nous donne un avant-goût de la gouvernance bureaucratique, globale et totalitaire que l’ONU cherche manifestement à mettre en place. Puisque nous parlons de mondialisation, envisagée sous son aspect politique, de la perspective d’un gouvernement mondial, mais également sous son aspect économique et, disons, informationnel – la mise en réseau, parfois instantanée, d’êtres humains, de biens et d’idées -, je voudrais signaler un possible effet pervers. À mesure que les cultures et les mentalités se mêlent, la religion écologiste (ou gaianiste) des Occidentaux, ainsi que leur penchant pour la repentance, semblent même toucher certains des peuples asiatiques. Le Japon, qui est sorti spirituellement émasculé de la Seconde Guerre Mondiale, est plus enclin à se laisser envahir par cette sanctification occidentale du renoncement à soi de l’écologisme. L’accord de la COP 21 de Paris n’a pas été signé pour sauver la planète et nous empêcher de rôtir à cause d’une augmentation imaginaire de la température de + 2 ° C. Derrière toute cette mascarade se cache, comme toujours, la face laide du pouvoir, de la cupidité et du profit. Tous les industriels qui sont favorables à cet engagement, qui ruinera l’Europe et appauvrira énormément ses citoyens, le font pour la bonne raison qu’ils y trouvent une source de revenus énorme et facile. Quant aux ONG, lorsqu’elles ne sont pas simplement motivées par la cupidité, leur motivation réside dans une idéologie résolument malthusienne. Leur objectif est de ramener le monde à une très petite population, de l’ordre de quelques centaines de millions de personnes. Pour ce faire, ils appauvrissent le monde, suppriment le pouvoir des énergies fossiles et garantissent ainsi une augmentation du nombre de décès. ### Fin de l’interview. Hannibal GENSERIC
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