Text
stringlengths
1.01k
101k
Label
stringclasses
3 values
Il ne reste que quatre ans aux 350 habitants de Newtok, en Alaska, avant que leur village ne disparaisse. Il sera alors noyé par la montée des eaux et victime de la fonte du permafrost, ce sol des régions froides gelé en profondeur [1]. Selon le quotidien britannique The Guardian, qui raconte l’histoire de ces « premiers réfugiés climatiques américains », l’érosion dévore la côte à la vitesse terrifiante de 27 mètres par an. Alors que la concentration de CO2 dans l’air vient d’atteindre un record, 150 millions de personnes dans le monde vivent dans des zones susceptibles de disparaître sous les flots d’ici la fin du siècle. « Avant même d’avoir les pieds dans l’eau, les habitants doivent quitter des endroits dans lesquels ils ne peuvent plus vivre, décrit Raoul Kaenzig, doctorant en géographie à l’université de Neuchâtel, en Suisse. La salinisation des nappes phréatiques proches des côtes les rend impropres à la consommation, et les terres impossibles à cultiver. Cette conséquence du réchauffement climatique entraine des exodes définitifs. Le phénomène est irréversible. » Des régions rayées de la carte La réalité des réfugiés climatiques est cependant bien plus vaste. A côté des habitants des îles du Pacifique ou de l’Alaska, il y a aussi les personnes qui ont dû fuir la Nouvelle Orléans après l’ouragan Katrina, ou encore ceux que menace la raréfaction en eau, due à la fonte des glaciers. « Le manque d’eau dans les pays où les glaciers sont en train de fondre, c’est plus complexe que la montée des océans : on est sur des cycles longs et lents », ajoute Raoul Kaenzig. Les gens ne sont pas immédiatement poussés à la fuite : dans la chaine himalayenne, la fonte des glaciers provoque une augmentation importante du volume des lacs artificiels, dont les retenues pourraient à terme céder, tant la pression est forte. Des vallées entières seraient alors rayées de la carte. Les glaciers de l’Himalaya assurent l’approvisionnement en eau potable de centaines de millions de personnes en Asie du sud et de l’est. En Amérique du Sud, la masse des glaciers de la Cordillère des Andes a été divisée par deux en trente ans ! « Cette fonte accélérée entraîne pour le moment une ressource en eau plus importante, détaille Raoul Kaenzig. Mais elle va se tarir un jour, sans pouvoir être renouvelée. Ce qui est extrêmement préoccupant. » Dans cette région, la fonte des glaciers s’accompagne d’une augmentation des aléas climatiques. Périodes de sécheresse plus longues, pluies plus violentes entrainant d’importants glissements de terrains... « Il y a aussi beaucoup plus d’incertitudes : quand les pluies vont-elles arriver ? Y aura-t-il de la grêle, quand ? Avant ils avaient un calendrier. Mais c’est devenu vraiment difficile pour eux de prévoir quoi que ce soit. » Augmentation des déplacements et migrations Résultat ? Les paysans se déplacent vers la capitale de la Bolivie, la Paz, pour travailler et ramener quelques subsides à domicile. Le même phénomène se déroule sur le continent africain. « Au Mali, les paysans vivent le changement climatique au quotidien, par leur proximité avec la terre, souligne Alasane Dicko, de l’association des Maliens expulsés (AME). Ils constatent de fortes déstabilisations de la saison des pluies, qui arrivent de manière décalée, parfois de plusieurs mois. Elles sont aussi plus fortes que d’habitude, ce qui entraine d’importantes inondations. Souvent, les pères partent en ville chercher du travail. Parfois, toute la famille les suit. » En général, ces personnes ne se perçoivent pas comme des réfugiés climatiques. « Dans la région sur laquelle je travaille, en Bolivie, les paysans ont toujours bougé, au fil des saisons, et au gré des aléas climatiques, souligne Raoul Kaenzig. Mais ces aléas ont beaucoup augmenté. De même que leurs déplacements. » « Les mouvements de population déclenchés par des facteurs climatiques ont lieu avant tout pour de courtes durées, sur de courtes distances, à l’intérieur des États, et dans une moindre mesure, entre États limitrophes », décrit Christel Cournil, juriste et maître de conférence en droit public à l’Université de Paris 13. « Ces migrations intra-étatiques peuvent être périurbaines, régionales, circulaires, saisonnières. Ajoutons que les gens ne décident jamais de fuir pour une seule et même raison. » Aux facteurs climat, s’ajoutent également des causes économiques, politiques ou familiales. Autant d’éléments qui rendent la définition même de « réfugié climatique » très complexe. Migrants, déplacés ou réfugiés ? Les environnementalistes ont été les premiers à parler de « réfugiés climatiques », à la fin des années 1980. Confrontés sur le terrain à des déplacements de populations d’un nouveau genre, les associations et institutions en charge des migrations se sont peu à peu emparées de la thématique. « Nous avons besoin de travailler ensemble, dit Paulo Iles, directeur de l’ONG brésilienne "Espace sans frontières". Nous ne connaissons pas bien le réchauffement climatique, mais nous savons que le nombre de personnes migrantes va augmenter, et ce sont en général des personnes très vulnérables. Que nous devons absolument aider. Nous construisons peu à peu une convergence de luttes, avec nos collègues environnementalistes. » Reste à choisir les mots. Et le cadre juridique. Va-t-on parler de migrants, de déplacés ou de réfugiés ? Climatiques ou environnementaux ? Pourquoi ne pas ajouter un article dédié dans la convention de Genève, qui encadre le statut des réfugiés ? « Cette convention ne garantit de protection qu’aux personnes ayant franchi une frontière », relève Christel Cournil. En 2005, « l’appel de Limoges », signé par des scientifiques et des universitaires, a accompagné un projet de Convention internationale sur les déplacés environnementaux (lire notre article). L’enjeu de cette Convention est de garantir une protection interne et internationale des « déplacés environnementaux ». Un terme qui comprend non seulement les réfugiés liés aux changements climatiques mais aussi ceux qui sont contraints à l’exil du fait de catastrophes écologiques, qu’elles soient naturelles, technologiques ou industrielles. Pour Michel Prieur, spécialiste français du droit de l’environnement et co-initiateur de cet appel, la seule solution est la création d’une organisation mondiale environnementale spéciale, doublée d’une haute autorité indépendante et d’un fonds financier. Sans cet “appareillage” institutionnel, l’appel resterait « purement théorique, sans portée et sans moyens pour l’appliquer ». 500 millions de migrants environnementaux d’ici 2050 Finalement, c’est en Afrique qu’a été signé le premier texte inter-étatique contraignant sur le sujet. La Convention de Kampala sur la protection et l’assistance des personnes déplacées en Afrique, entrée en vigueur en 2012, « est dotée d’un article sur les déplacements internes liés aux changements climatiques et catastrophes naturelles », note Christel Cournil. Qu’est-ce que cela permet ? La garantie du respect de leurs droits : notamment l’accueil sans discrimination, l’assistance humanitaire, ou la délivrance de documents d’identité. Paulo Iles soutient cette nécessité d’un droit spécifique, soulignant que « les migrants politiques ou économiques peuvent retourner chez eux quand la situation change. Les migrants climatiques n’ont pas cette possibilité. » Mais cette définition différentielle comporte des risques, dont celui d’établir une hiérarchie entre les réfugiés. Avec d’un côté, une protection importante des personnes victimes de persécutions politiques, ou de changements climatiques. Et de l’autre, les personnes qui fuient simplement la misère et se verraient refoulées de manière systématique. Sachant qu’il n’est pas toujours aisé de démêler les raisons climatiques des raisons économiques. Pour les paysans par exemple, elles sont intimement liées. La mise en avant de la problématique des réfugiés climatiques peut aussi induire un risque de crispation, dans un climat de fermeture des frontières et de rejet de l’autre. « Les partis d’extrême droite ont déjà récupéré le thème pour alimenter la peur de l’étranger dans certains discours », avertit Christel Cournil. Reste que la gestion des flux migratoires et des futurs risques liés aux catastrophes écologiques feront certainement partie des grands défis de demain. Selon les Nations Unies, 500 millions de personnes pourraient migrer d’ici 2050 pour cause d’inondations, de dégradation des sols, de catastrophes naturelles ou encore de déforestation et d’accidents industriels. ................................................
true
Faut-il arrêter de faire des enfants pour lutter contre le réchauffement climatique ? Lundi, l'agence France presse (AFP) a déclenché un vif débat après la publication sur Twitter d'une infographie présentant des moyens de réduire notre empreinte carbone en fonction de leur efficacité. Loin devant les autres, "avoir un enfant de moins" est présenté comme la solution qui aurait le plus grand impact sur les émissions de CO2. La décision d'enfanter étant mise sur le même plan que des actes banals, tel qu'abandonner sa voiture à essence ou son sèche-linge. Ce graphique est en fait tiré des résultats d'une étude publiée dans la revue Environmental Research Letters, qui, à chaque fois, provoque la polémique. Pourtant, ce n'est pas la première fois que la croissance démographie est considérée comme un levier pour freiner la dégradation de l'environnement. En France, l'idée à trouvé écho chez l'écologiste Yves Cochet, ex-député Vert, qui se présente comme un penseur du néo-malthusianisme, cette doctrine hostile à l'accroissement de population inspirée par l'économiste Thomas Malthus. Ce graphique de l'AFP suscite de vives réactions. Pensez-vous également que le salut de la planète passe par l'incitation à avoir moins d'enfants ? C'est un sujet extrêmement sensible, car la démographie a toujours été considérée comme un choix intime de la famille. Mais on se demande depuis longtemps comment faire pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Certes, il y a des solutions d'ordre politique, économique, agricole. Pourtant, à l'échelle individuelle, c'est le comportement des 7 milliards d'habitants de la planète qui fait que l'on peut plus ou moins agir sur ces émissions. LIRE AUSSI >> Climat: quelles mesures pour limiter le réchauffement ? Ce graphique montre qu'il y a des actions qui ne servent pratiquement à rien, à part se donner bonne conscience : étendre son linge, changer une ampoule, ou même le recyclage. Tout ça est dérisoire. Mais si l'on veut être sérieux, il faut aborder les changements les plus importants. Et, c'est bien le fait de choisir de ne pas avoir un enfant de plus qui est l'éco-geste le plus efficace. Mais le problème est-il vraiment d'avoir enfant ou plutôt le monde dans lequel il vit ? Les deux importent. Si l'on regarde les 200 pays du monde, tout le monde n'a pas le même impact sur l'empreinte écologique. Un enfant américain attribue 9500 tonnes d'équivalent CO2 à chacun de ses parents. Un enfant bangladeshi, seulement 56 tonnes, un enfant chinois, 1500 tonnes. Le niveau de vie de notre société compte effectivement beaucoup. Ne faudrait-il donc pas changer les habitudes de consommation si, comme vous l'affirmez, les habitudes de consommation influent sur les émissions de gaz à effet de serre ? Je veux bien, mais cela veut dire qu'il faut abandonner les smartphones, les voitures, Internet, renoncer aux vols aériens, manger vegan... Les gens ne sont pas prêts à ces sacrifices. Faites un programme électoral avec toutes ces mesures. Vous ferez moins de 1%. C'est pour cette raison que vous vous prononcez pour une limitation des naissances ? Oui ! Et encore plus en Europe et aux Etats-Unis qu'ailleurs. Contrairement à l'idée répandue que c'est en Afrique qu'ils font beaucoup d'enfants et que cela est un problème, c'est évidemment chez nous qu'il faut avoir une politique de planification familiale anti-nataliste. De quelle manière ? En inversant l'échelle des allocations familiales. Actuellement, en France, quand vous avez un enfant vous percevez zéro euro. Et plus vous avez d'enfants, plus vous touchez d'allocations. Il faudrait faire le contraire : créer une vraie allocation au premier enfant, et la diminuer à chaque enfant supplémentaire. Mais faire un enfant reste un droit individuel fondamental ?Non, c'est un enjeu politique. C'était un choix éthique et une liberté au XVIIIe siècle. Ce n'est plus le cas. Je ne suis pas pour une politique éco-fasciste à la chinoise où avoir deux enfants pouvait vous emmener en prison. Mais pour que l'incitation à avoir beaucoup d'enfants n'existe plus. Et surtout qu'il puisse y avoir un débat sur le sujet. Aujourd'hui, ce sujet reste tabou. Yves Cochet, en 2013 lors d'un congrès des Verts à Caen. afp.com/Charly Triballeau
biased
La semaine dernière, Bank of America a déclenché une tempête de réactions dans les camps des partisans et des opposants au changement climatique, lorsqu’elle a publié l’un de ses énormes tomes de « Recherche thématique », cette fois-ci couvrant le monde du « Transwarming », et qui sert d’introduction clé à la réalité du plan Zero Carbone d’aujourd’hui, ne serait-ce que pour être l’une des premières banques à quantifier le coût de la plus grande remise en question économique, écologique et sociale de l’histoire moderne. En résumé, pas moins de 150 000 milliards de dollars de nouveaux investissements en capital seraient nécessaires pour atteindre un monde « zéro carbone » sur 30 ans – ce qui équivaut à 5 000 milliards de dollars d’investissements annuels – c’est-à-dire deux fois le PIB mondial actuel. Il va sans dire que le secteur privé est loin de disposer du capital nécessaire pour réaliser cet investissement. C’est pourquoi la Bank of America (BofA) estime généreusement que tout ou partie de la facture devra être payée par les banques centrales sous la forme de dizaines de milliards de dollars d’assouplissement quantitatif. Et comme l’assouplissement quantitatif est essentiellement une monétisation de la dette, et que 150 000 milliards de dollars de nouvelles dettes auraient des conséquences dévastatrices sur l’économie, la BofA a eu l’amabilité de partager ses calculs sur l’ampleur de l’inflation que provoquerait ce projet de milliardaires : le scénario de « monétisation totale », dans lequel les banques centrales injecteraient 5 000 milliards de dollars de liquidités chaque année via un assouplissement quantitatif durant 30 ans, entraînerait une inflation supplémentaire de 3 % pendant une bonne décennie. Il s’agirait d’une inflation s’ajoutant à celle déjà en cours. Et nous en arrivons au cœur du sujet, car comme la BofA l’admet, la croisade contre le changement climatique, la doctrine GES, le monde « Zero Carbone », quel que soit le nom qu’on veuille lui donner, devient un feu vert au plus grand épisode d’assouplissement quantitatif de l’histoire, un épisode enveloppé dans le vernis « noble » de la lutte pour la cause la plus importante de l’histoire de la civilisation, mais en réalité, c’est juste le plus grand plan de transfert de richesse de l’histoire : Nous venons de voir un pic d’inflation supplémentaire de < 1 % par an sur un horizon de trois décennies. Dans des scénarios plus agressifs où les banques centrales choisissent d’absorber la moitié ou la totalité de la facture de la décarbonation par le biais de l’assouplissement quantitatif, les risques d’un choc inflationniste augmentent. Néanmoins, nous pensons que notre troisième cas est le plus probable, car il serait politiquement difficile de justifier une impulsion monétaire beaucoup plus expansive. Il est vrai que si les banquiers centraux ont exprimé le désir de contribuer à rendre l’économie plus verte, leurs achats d’obligations d’entreprises ont historiquement été limités aux politiques de crise par le biais de l’assouplissement quantitatif et restent bien en deçà des achats de dette souveraine. En tant que tel, tout achat d’obligations vertes d’entreprises serait probablement limité à la fois par la taille des futurs programmes d’achat et par leur proportion par rapport à l’ensemble du marché des obligations d’entreprises, avec des allocations légèrement plus élevées dans le cadre de politiques d’achat plus progressives qui mettent l’accent sur les préoccupations environnementales. À ce stade, la sonnette d’alarme devrait être tirée, même par les progressistes les plus écervelés, car malgré tous les avantages vantés, les coûts commencent à apparaître et – au moins pour les deux ou trois prochaines générations – ils seront absolument écrasants pour la classe moyenne, tout en permettant aux 1 % les plus riches de piller et de saccager pratiquement tous les actifs du monde. Pensez-y comme au plus grand vol mandaté de l’histoire du monde, et vous comprendrez soudain pourquoi tous les milliardaires en jet privé soutiennent si bruyamment un monde « zéro carbone ». Mais il y a pire. Maintenant que le génie est sorti de la bouteille et que les questions difficiles telles que « qui va payer pour tout cela » sont posées, la Bank of America a publié un rapport de suivi dans lequel elle indique très clairement que « contrairement à certains arguments, nous pensons que les efforts d’atténuation du changement climatique sont susceptibles de nuire à la croissance au cours des dix prochaines années environ ». Dans sa note intitulée « A hot take on climate change », l’économiste en chef de la Bank of America, Ethan Harris, passe d’abord en revue toutes les étapes familières expliquant pourquoi il est si impératif – et noble – de faire quelque chose pour lutter contre les gaz à effet de serre (semblable à ce que nous avons lu pendant une grande partie du début du XXe siècle, où, depuis 1912, article après article, on se lamentait sur la catastrophe que représentait le réchauffement de la planète, du moins jusqu’aux années 1970, lorsque l’absence de réchauffement réel de la planète a incité les « scientifiques » à suggérer que le refroidissement de la planète et une « nouvelle ère glaciaire » étaient inévitables). Au moins, les scientifiques pouvaient s’accorder sur le fait qu’il s’agissait de « quelque chose de global » (il s’est avéré que cela signifiait en réalité « une impression monétaire globale »), et comme Harris l’a exposé, c’est ce sur quoi le « consensus scientifique » semble s’accorder maintenant : 1. Le comportement humain a un impact significatif sur le changement climatique et les événements climatiques. 2. Même dans le cadre d’hypothèses optimistes – comme l’atteinte d’un taux d’émissions nettes nul d’ici 2050 – les impacts vont probablement augmenter au cours de ce siècle. 3. Il est beaucoup plus efficace d’agir maintenant que d’attendre trop tard. 4. L’incertitude quant à l’impact exact n’est pas une excuse pour l’inaction : un large éventail de résultats signifie qu’il est plus urgent d’agir, et non moins. Rien de ce qui précède n’est nouveau, puisque les médias grand public bombardent leur public depuis dix ans de platitudes émotionnelles et d’appels qualitatifs expliquant pourquoi il faut agir. Cependant, comme nous l’avons abordé la semaine dernière, toute discussion sur l’économie du changement climatique devrait commencer et se terminer par le fait qu’il s’agit de l’exemple ultime d’« externalités » – des activités privées (généralement pour des sociétés dont les descendants et les actionnaires se situent désormais dans le top 0,01 % de la richesse mondiale) qui créent des coûts publics. En effet, comme l’écrit Harris, le changement climatique est l’externalité ultime, car une activité menée à un endroit a un impact sur le monde entier. Le fait que le changement climatique soit mondial par nature et qu’une si grande partie des bénéfices des actions reviennent à tout le monde a des implications importantes. Premièrement, contrairement à d’autres « courses » technologiques, l’atténuation du changement climatique est davantage un « jeu » de coopération qu’une compétition. Lorsque des pays comme les États-Unis et la Chine « rivalisent » pour développer de nouvelles technologies, deux points de conflit tendent souvent à apparaître : une lutte pour la part de marché et une lutte pour la supériorité géopolitique. En revanche, les pays qui développent des technologies efficaces d’atténuation du changement climatique sont fortement incités à en partager les bénéfices. S’ils gardent la technologie pour eux, l’impact sur leur propre climat sera beaucoup plus faible. C’est formidable… si seulement ce n’était pas une chimère. Pourquoi ? Parce que le récent refus de Xi Jinping, le plus grand pollueur de la planète, de se joindre à ses homologues de la « croisade contre le changement climatique » au sommet COP26 Net Zero qui se tiendra en Italie à la fin du mois, est un spectacle géant destiné aux masses. Parce que si le plus grand pollueur du monde fait clairement savoir qu’il n’a aucun intérêt à réduire réellement ses propres émissions de CO2, alors tous ceux qui prêchent des conneries sur un « jeu coopératif » peuvent aller se faire voir. Cependant, là où Harris a quelque peu raison, c’est en soulignant le « consensus déprimant de la littérature sur le changement climatique » selon lequel, même si tout le monde coopère, la terre continuera à se réchauffer car il existe des décalages dans le lien entre les GES [Gaz à effet de serre] et le réchauffement de la planète. En effet, dans le meilleur des cas – chaque pays atteignant des objectifs agressifs au milieu du siècle – le changement de politique atténuera le problème, mais ne l’arrêtera pas. Ainsi, selon la BofA, « les événements climatiques constitueront un risque croissant, d’intensité variable, dans presque tous les scénarios plausibles ». En d’autres termes, le théâtre de l’absurde du « zéro carbone » est un théâtre où les motivations des acteurs divergent clairement – où seule une convergence dès le départ pourrait faire fonctionner le système – et où même le meilleur scénario de coopération totale n’a aucune chance d’arrêter réellement le problème, mais seulement de l’atténuer. Oh, et pendant ce temps, le monde devrait supporter des coûts de quelque 150 000 milliards de dollars. Ce qui nous amène à l’évaluation principale de la BofA : tout cela sera-t-il bon ou mauvais pour la croissance ? Ici, nous trouvons une vérité inattendue… Selon la BofA, les rapports de presse et de nombreuses études sur le changement climatique se concentrent sur le mauvais côté de l’économie – l’impact sur la demande globale plutôt que sur la capacité de production. Par exemple, le dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) affirme que l’objectif de zéro émission nette réduirait l’emploi dans le secteur de l’énergie traditionnelle de 5 millions d’ici 2030, mais créerait 14 millions d’emplois dans le secteur de l’énergie propre. Ils affirment également que « l’augmentation des emplois et des investissements stimulerait la production économique, ce qui se traduirait par une augmentation nette du PIB mondial jusqu’en 2030 ». La croissance du PIB mondial serait en moyenne de 0,4 plus élevée sur la période 2020 à 2030. L’inconvénient serait que certains pays seraient gagnants et d’autres perdants, et que l’inflation – une fois que l’on prend en compte les milliers de milliards d’euros d’assouplissement quantitatif des banques centrales nécessaires pour financer toute cette croisade – pourrait être de 1 à 3 % plus élevée. Ici, la Bank of America n’est pas d’accord et écrit qu’au moment où des efforts sérieux d’atténuation du changement climatique seront entrepris, l’économie mondiale sera probablement proche du plein emploi. Ce sera probablement le cas aux États-Unis. Par conséquent, pour doter l’industrie en personnel, il faut retirer des travailleurs du reste de l’économie. Dans le même temps, la mise en place d’une infrastructure d’énergie verte nécessitera plus qu’un doublement des investissements dans le secteur, qui passeront d’environ 2 % du PIB actuellement à une moyenne de 4,5 % sur la période 2020-30. D’où viendront ces 2,5 % du PIB ? (alerte spoiler : impression monétaire, et tout le monde le sait). Ou alors : Harris admet qu’à court terme, les banques centrales pourraient en effet s’accommoder de la poussée de la demande, permettant ainsi à leurs économies de surchauffer. D’où l’estimation de l’AIE d’une hausse de l’inflation de 1 à 3 %. Cependant, l’économiste de la BofA n’est pas d’accord avec cette estimation non plus. Si la Fed autorise un dépassement permanent du potentiel économique, l’inflation ne fera pas qu’augmenter, elle aura tendance à surchauffer. Comme dans les années 1970, il y aura une boucle de rétroaction entre l’inflation des prix, l’inflation des salaires et les attentes en matière de prix. Traduction : la croisade « zéro carbone » contre le changement climatique est en réalité…. la condition nécessaire et suffisante pour déclencher l’hyperinflation dont les nations massivement endettées du monde ont besoin pour dégonfler leur dette. Mais attendez, ce n’est pas tout, car comme le concède Harris ensuite, en réalité, alors que l’inflation va monter en flèche, l’atténuation du climat est « également susceptible de ralentir l’offre de l’économie, en particulier dans la phase d’accélération ». Il explique plus loin : Les grands changements structurels dans l’économie ont tendance à créer de grands défis de transition. Les travailleurs doivent passer d’un secteur à l’autre, certaines industries vont connaître un essor tandis que d’autres vont se contracter, et à mesure que les réglementations et les taxes augmentent, le capital qui avait été investi dans la production et l’utilisation d’énergies sales deviendra rapidement obsolète. Tout cela signifie une croissance tendancielle plus faible pendant la transition d’une économie sale à une économie verte. Et, comme indiqué plus haut, il n’y a même aucune garantie que la transition vers une économie verte sera un jour achevée une fois qu’elle aura commencé ; au mieux, nous pourrions être coincés pour toujours dans la phase d’« atténuation ». Le gain très asymétrique – concède la BofA – se produit sur le très long terme, les avantages s’accumulant ici et maintenant pour ceux qui sont susceptibles de récolter les bénéfices de la générosité de l’impression des banques centrales, qui seront naturellement ceux qui possèdent les actifs résistant à l’inflation tels que les actions, les matières premières et, bien sûr, les cryptos ; tandis que la douleur sera supportée par tous les autres, c’est-à-dire, malheureusement, par les classes moyennes et inférieures, et aura de plus des effets « sur le long terme », alors que les avantages d’un climat plus propre apportera (peut-être) des bénéfices à leurs petits-enfants et arrière-petits-enfants. Leur génération, cependant, sera sacrifiée sur l’autel des 0,1 %. Car comme toute vraie religion, le « changement climatique » exige aussi un sacrifice pour qu’une poignée d’élus puisse vivre mieux. La partie visible de l’iceberg Voilà pour la théorie, mais que se passe-t-il sur le terrain ? Comme l’explique Harris, les progrès en matière de politique sont terriblement lents, car certaines politiques continuent d’aggraver le problème au lieu de le résoudre. Prenons deux exemples. Premièrement, selon l’AIE, les pays dépensent plus de 400 milliards de dollars par an pour subventionner principalement la consommation de pétrole, mais aussi de gaz et d’électricité. Dans de nombreux cas, il existe un conflit entre l’aide aux pauvres et l’aide à l’environnement. Deuxièmement, malgré ce que la BofA appelle « l’élévation du niveau de la mer et l’augmentation du nombre d’ouragans », certains pays encouragent l’installation de maisons dans des zones à risque en subventionnant les assurances et les secours en cas de catastrophe. C’est presque comme si les pays eux-mêmes, et certainement les milliardaires des plages de Malibu, ne croyaient pas à l’augmentation du niveau des mers. Là encore, il y a conflit entre deux objectifs : aider les personnes vulnérables et réduire le coût des événements climatiques. Entre-temps, le changement climatique et les efforts d’atténuation climatique semblent déjà avoir un impact sur l’économie mondiale. Bien que les scientifiques prennent bien soin d’éviter d’attribuer une relation de cause à effet entre le changement climatique et les événements climatiques individuels – peut-être pour la même raison que la « science » est apparue comme une farce à motivation politique lorsqu’il s’est agi de tirer des conclusions hâtives et idéologiques pendant la mise en scène Covid – ils soulignent néanmoins certaines tendances inquiétantes. Prenons deux exemples mis en évidence par la BofA : « Premièrement, les données publiées par l’Agence de protection de l’environnement montrent que le nombre d’incendies de forêt aux États-Unis n’a montré aucune tendance entre 1983 et 2020. Toutefois, si l’on se concentre uniquement sur les grands incendies, le nombre d’hectares brûlés semble avoir augmenté de manière significative à partir de 2000 environ. Deuxièmement, le Geophysical Fluid Dynamics Laboratory rassemble des études sur les ouragans et les cyclones tropicaux. Son rapport est parsemé des qualificatifs habituels (confiance moyenne à élevée), mais les preuves indiquent une augmentation de l’intensité des tempêtes ces dernières années. » Chère Bank of America, c’est ce qu’on appelle une recherche d’objectif torturée : pressez les données suffisamment fort et n’importe quel modèle que vous voulez finira par en émerger. Plus important encore, la BofA admet qu’il existe désormais des preuves que le changement climatique et l’atténuation de ses effets jouent « un certain rôle » dans la récente hausse des prix de l’énergie (à cela nous répondons que non seulement l’atténuation du changement climatique joue « un certain rôle » mais que la principale raison de la crise énergétique mondiale est la poussée idiote vers une utopie GES. Mais le pire, c’est qu’étant donné les perspectives réglementaires et la stigmatisation qui prévaut actuellement en ce qui concerne les combustibles fossiles, les investissements dans les capacités d’énergie sale seront faibles et dépendront de coûts élevés. Pendant ce temps, l’énergie verte n’augmente pas assez rapidement pour combler le vide. De façon ironique, les changements dans les régimes de vent et de pluie semblent avoir affecté l’offre d’énergie éolienne et hydraulique. Ces mêmes énergies éolienne et hydraulique qui étaient censées sortir le monde de sa dépendance aux combustibles fossiles. Parce que les scientifiques étaient tellement aveugles pour faire avancer leur agenda politique qu’ils n’ont pas vu ce qui était juste devant leur nez, de la même manière que Reuters a découvert la semaine dernière que les villes européennes et américaines qui prévoient d’éliminer progressivement les moteurs à combustion au cours des 15 prochaines années doivent d’abord combler un manque de prises de recharge pour des millions de résidents qui garent leur voiture dans la rue. Oups – peut-être qu’avec le recul, les décideurs et les scientifiques auraient dû penser d’abord à l’évidence, au lieu de se précipiter sur l’agenda qui leur rapporte le plus d’argent…
fake
Voilà, c’est l’été et les beaux jours reviennent (un peu) : quelques (timides et intermittents) rayons de soleil viennent réchauffer (modestement) l’Hexagone. Saisonnalité oblige, les admissions en réanimation baissent, le nombre de morts de maladies respiratoires s’effondre à nouveau comme chaque année à pareille époque. La hausse du taux de vitamine D dans le sang et les vaccinations font fléchir les courbes scrutées fébrilement par les autorités. Quelques sourires apparaissent… Avec le courage qu’une prochaine élection procure indubitablement, les confinements sont levés, les couvre-feux supprimés et les activités auparavant formellement proscrites (se balader sans raison, aller au restaurant, rencontrer des amis) redeviennent possibles. Youpi, la fête peut reprendre. Et là, c’est le drame ! Parvenant à se procurer (on ne sait comment) un rapport climatique du GIEC, l’Agence Fausse Presse française découvre les prédictions véritablement apocalyptiques que nous ont concoctées les gourous du climat : pénuries d’eau pour des centaines de millions de malheureux, 80 millions de victimes de famines, 420 millions de martyrs de canicules, une hausse du niveau des océans de 13 mètres (oui, mètres, pas centimètres), réduction des rendements agricoles de 10 %, bref l’humanité va au devant d’une hécatombe si la température du globe devait gagner 1° et quelques ppm de CO2 (et tant pis pour le mésozoïque luxuriant avec ses 15° et 1000 ppm de plus en moyenne, oubliez, ça n’existe plus). Ces chiffres font peur et sont même qualifiés de fous par différents organes médiatiques qui en viennent même à se demander si le GIEC ne pousserait pas le bouchon un peu loin au point de devenir lui-même collapsologue. Il faut dire que, depuis le Club de Rome et autres Jour de la Terre des années 1970, les prévisionnistes de malheur se sont copieusement plantés ; même pour les feuilles de chou jamais en retard d’une annonce catastrophique tonitruante, une prudence minimale s’impose donc… De façon intéressante, et alors que ces historiettes climatiques burlesques commencent à peine à occuper les folliculaires, de nouveaux rebondissements apparaissent dans l’histoire des virus mutants venus d’ailleurs : on croyait la belle saison arrivée et en être enfin débarrassés de ce vilain virus ? Que nenni, Libération et d’autres brûlots journaleux entreprennent de nous rappeler la terrible (forcément terrible) réalité ! Le variant guette, tapi au coin d’une réunion de famille, d’un concert ou d’un resto et rapidement, de nouveaux morts refont la Une. Vous l’avez compris : on observe comme un mouvement de va-et-vient entre ces deux types de phénomènes médiatiques. Pour ainsi dire, dès que les tensions sur le système de santé diminuent et que les médias ne peuvent plus consacrer l’intégralité ou presque de leur temps d’antenne aux sujets sanitaires, l’attention du public est immédiatement reportée sur d’autres sujets aptes à créer de l’anxiété. Tout se déroule comme s’il fallait absolument conserver un taux élevé de cortisol dans le sang des individus : pour les téléspectateurs, on les abreuvera alternativement de catastrophes mondiales, de documentaires lacrymogènes sur les océans de plastiques, les pollutions industrielles, ou de reportages sur les mourants en réanimation. Pour les citoyens, on les matraquera de perspectives politiques, économiques et sociales affolantes, depuis le chômage jusqu’à la pauvreté en passant par l’immigration, des retraites de misère ou tout sujet qui pourra déclencher un stress confortablement élevé pour générer à la fois de l’attention et des réflexes électoraux favorables aux candidats du moment. Bref, selon la cible, les politiciens et les médias s’emploient à toujours entretenir la peur. Ce qui est nouveau ici est que crise sanitaire et crise climatique se situent sur le même temps de cerveau, utilisent les mêmes canaux et les mêmes mécanismes (on projette à quelques semaines ou quelques années un nombre de morts putatif que virus ou réchauffement vont entraîner, et plus le chiffre est gros, mieux il passe), tout en se basant dans les deux cas sur des panels d’experts qui ont depuis amplement démontré leur politisation extrême, et des modèles mathématiques si finement affûtés que, formellement, nous sommes tous déjà morts et la réalité qui indique que certains d’entre nous ont, malgré tout, survécu, est une erreur qui ne manquera pas d’être corrigée prochainement. Et dans ces deux cas, le message salvateur et la lueur d’espoir reposent exclusivement sur la collectivité et l’action de l’État : sans ce dernier, pas d’issue possible, lui qui organise si bien d’un côté la distribution de vaccins, de l’autre tabasse de taxes et d’interdictions les cibles désignées de la vindicte anti-dioxyde, avec les résultats flamboyants qu’on observe. Eh oui : sans le groupe, sans les courageuses administrations à la pointe du Cerfa efficace, point de salut ! Dans les deux cas, les actions collectives et collectivistes entraînent à la fois une diminution claire des libertés de tous et de chacun, et une augmentation dantesque des ponctions, taxes, impôts et même des dettes. Mais comme c’est pour nous sauver de l’apocalypse, ça ira, n’est-ce pas. Dans les deux cas, il faut faire vite car, malheureusement, la crédibilité des tenants de cet alarmisme et des solutions proposées s’érode chaque jour qui passe, à chaque prédiction foirée : l’hécatombe prophétisée par le chef de l’État lui-même n’a pas eu lieu (même pas de loin), ceux qui prédisaient l’apocalypse en Suède en sont pour leur frais, les températures de 2020 sont un demi-degré en dessous des prévisions réalisées en 2000, les réfugiés climatiques ne se comptent ni par millions, ni par milliers (et les contorsions des réchauffistes n’y changent rien). Pire encore pour nos vendeurs de fin du monde : les confinements drastiques de 2020 et leur réédition de 2021 n’ont absolument rien changé aux zabominables courbes de températures observées en différents points du globe, exactement comme si ce que disent les climato-réalistes se trouvait prouvé, à savoir que l’activité humaine n’influe quasiment pas ni sur les températures, ni sur le taux de CO2. En somme, il faut se rendre à l’évidence : alors que la confiance dans les deux excitations médiatiques et leurs experts de plateaux s’étiole petit à petit, virus et climat se retrouvent sur le même terrain médiatico-politique. Il y a donc conflit de plus en plus évident pour influer sur le stress des individus et obtenir le temps d’antenne et l’attention des spectateurs contribuables citoyens… Or, si le climat semble partir gagnant puisqu’on nous bassine à ce sujet depuis plusieurs décennies, force est de constater que les explosions de dette, les gesticulations musclées des États n’ont jamais été aussi fortes que pour la crise sanitaire. Les catastrophistes du climat semblent avoir compris quelque chose que les catastrophistes du virus ont mis en application avec succès en 2020 : pour ouvrir à fond les sprinklers d’argent public, pour que les cataractes de pognon gratuit se déversent dans les associations lucratives sans but, vers les institutions et organismes non gouvernables, vers les popoches des popoliticiens, il faut plus qu’une peur millénariste : il faut créer une véritable panique ! Dès lors, il n’est pas étonnant de voir la débauche caricaturale du GIEC en matière de climat, surenchère telle que, fuitée (pour tester la réponse du public ?), elle en devient manifestement embarrassante pour ce groupe de politiciens du climat qui aurait voulu polir et affiner son message d’ici au prochain grand raout climato-alarmiste de la COP26 en novembre prochain. Il faut dire que le report de cette dernière (qui devait avoir lieu en 2020) était en effet resté en travers de la gorge d’un maximum d’activistes qui avaient alors compris que ce vilain virus pourrait nettement amoindrir les effets de leurs contorsions médiatiques. Pas de doute : le miel attire les mouches et le « quoi qu’il en coûte » n’est pas tombé dans l’oreille sourde de climato-excités. Attendez-vous en conséquence à une surenchère invraisemblable de délires environnementaux… —- Sur le web
fake
L’accord adopté à la Conférence des Nations unies sur le climat à Cancun a échoué à faire des progrès sur le point le plus essentiel : des réductions fortes et contraignantes pour les pays développés. Les Amis de la Terre International mettent en garde contre cet accord qui fournit une plateforme pour l’abandon du protocole de Kyoto, le remplaçant par un faible système de promesses et de révision hérité de l’Accord de Copenhague, qui conduirait à un réchauffement climatique dévastateur de 5 degrés celsius. Nnimmo Bassey, président des Amis de la Terre International, a affirmé : « L’accord atteint ici est complètement inadapté et pourrait conduire à un changement climatique catastrophique. Il faut attribuer l’absence de l’ambition plus grande dont nous avions besoin aux pays riches qui sont les premiers responsables du changement climatique, conduits par les Etats-Unis, la Russie et le Japon. C’est une claque dans la figure de ceux qui souffrent déjà du changement climatique. Mais au final nous serons tous affectés par le manque d’ambition et de volonté politique d’un petit groupe de pays ». Pour empêcher un réchauffement climatique catastrophique, nous avons besoin d’un accord qui soit basé sur la science, regroupe les objectifs pour les pays développés sous le Protocole de Kyoto, qui prévoit que les pays riches réduisent leurs émissions d’au moins 40 % sans accorder de rôle aux marchés carbone, aux systèmes de compensation, aux exemptions. Les marchés carbone ne sont pas la solution au changement climatique mais juste un moyen pour les pays riches de poursuivre le « business as usual ». En dépit de l’absence d’avancées sur les questions-clés, des progrès ont été faits dans d’autres champs. L’établissement d’un Fonds mondial Climat est un pas en avant sur lequel construire. Les 100 milliards de dollars mis sur la table pour ce fonds, cependant, ne sont pas à la mesure des besoins et du principe d’équité. Les pays riches doivent être à la hauteur de leurs obligations et fournir suffisamment de fonds publics aux pays en développement afin qu’ils puissent se développer proprement et s’adapter aux impacts du changement climatique dont ils souffrent déjà. On note un progrès sur la question de l’adaptation pour aider les pays pauvres à s’adapter à ces impacts, mais le rôle de la Banque mondiale dans le financement de la lutte contre le changement climatique n’est pas acceptable. Pour Lucia Ortiz, des Amis de la Terre Brésil : « Les mécanismes pour stopper la déforestation ne sont pas supposés permettre aux pays riches de continuer à émettre du carbone. Les forêts ne sont pas seulement des stocks de carbone, et ne devraient pas être marchandisées. L’argent pour protéger les forêts doit venir des pays développés. » Pour Nnimmo Bassey, « les Nations unies restent indispensables pour construire la réponse collective de l’humanité à la crise, et nous constatons que le processus multilatéral avance. Cependant les Nations unies ont la force des pays qui les composent, et nous n’avons pas pu réussir les progrès nécessaires à Cancun parce que les pays riches qui sont les premiers responsables de la pollution climatique l’ont empêché. Les pays riches ont tenté d’assassiner le protocole de Kyoto et il est maintenant en coma artificiel, nous allons devoir redoubler d’efforts pour le sauver dans l’année qui vient. » D’après Lucia Ortiz, « nous applaudissons la position courageuse de la Bolivie, fondée sur des principes, et qui a constamment appelé et travaillé à des actes ambitieux. La Bolivie est venue ici avec un mandat de l’Accord de Cochabamba et a écouté les milliers de personnes rassemblées à Cancun. A travers le monde des gens manifestent et demandent de vraies solutions à la crise climatique. Le mouvement prend de l’ampleur, comme nous l’avons vu ici à Cancun, et les Amis de la Terre International continueront à faire pression sur les gouvernements pour atteindre l’année prochaine à Durban un accord global dont le monde a besoin ». ------------------------------------- 📨 Ne passez plus à côté des infos de l'écologie
biased
Les deux personnes sont guéries. Un second cas autochtone de virus Zika - contracté en France métropolitaine - a été rapporté à Hyères, dans le Var, dans le même quartier que le précédent cas signalé début octobre, a annoncé lundi l'Agence régionale de santé de Provence-Alpes-Côte d'Azur. Il s'agit des deux seuls cas de virus autochtone observés en France métropolitaine, selon l'ARS. "Dans les deux cas, les personnes ont commencé à ressentir les symptômes en août, et les cas ont été formellement déclarés début octobre pour le premier, et la semaine dernière pour le second", a détaillé Samer Aboukais, médecin du service veille et sécurité sanitaire de l'ARS, joint par téléphone. Le second cas a été identifié suite à l'enquête qui a réalisé le 10 octobre par l'ARS Paca et Santé publique France auprès du voisinage de la première personne malade. Le virus Zika, qui a touché plus de 66 000 personnes aux Antilles en 2016, se transmet de personne à personne par l'intermédiaire d'une piqûre de moustique tigre, ou par voie sexuelle. Dans la majorité des cas, les personnes atteintes n'ont aucun de symptôme. Mais le virus peut aussi déclencher de la fièvre, des courbatures, une éruption cutanée et des douleurs derrière les yeux selon Samer Aboukais. "La maladie évolue en général favorablement en quelques jours", a-t-il ajouté. Le risque majeur de Zika est observé chez les femmes enceintes, chez lesquelles il peut provoquer, dans de rares cas, des atteintes neurologiques du foetus. L'ARS conseille aux femmes enceintes qui ont fréquenté le quartier à partir du 1er juillet de consulter leur médecin traitant, même en l'absence de symptômes. Le quartier touché a aussi été démoustiqué, ajoute l'ARS, ainsi qu'à une campagne d'information du public dans le quartier.
true
En février dernier le Haut Conseil pour le Climat (HCC) faisait déjà ce constat : la loi "Climat et résilience", est insuffisante pour maintenir la France sur la trajectoire de l'Accord de Paris. Ce mercredi, l'instance indépendante publie son rapport annuel et se montre une nouvelle fois critique sur les politiques engagées par la France pour atteindre ses objectifs en matière d'émissions de gaz à effets de serre. Si les experts du HCC notent une "accentuation de la baisse des émissions au niveau national et dans la plupart des régions", ils soulignent surtout que "les efforts actuels sont insuffisants pour garantir l'atteinte des objectifs" climatiques de 2030. Cette instance indépendante, instaurée en 2018 par Emmanuel Macron, a pour mission d'émettre des avis et des recommandations sur la politique du gouvernement en matière climatique. Depuis sa création les treize experts du HCC, qui comprend des climatologues, des économistes, ou encore des spécialistes de l'agronomie ou de la transition énergétique, rédigent ce rapport, qui est remis au Premier ministre. Et cette fois encore le HCC juge l'avancement de la France trop lent par rapport aux objectifs fixés dans le cadre de la Stratégie nationale bas carbone, la feuille de route du gouvernement pour la réduction des émissions. Celle-ci prévoit la neutralité carbone en 2050 et une baisse des émissions de Gaz à effet de serre de 40% d'ici 2030 par rapport à 1990. Premier constat, "la tendance à la baisse des émissions françaises de gaz à effet de serre s'est légèrement accentuée en 2019, avec une diminution de 1,9% sur un an", note le HCC. Cette baisse, calculée avant le Covid est encourageante. En 2020 les premières estimations montrent que les émissions pourraient avoir diminué de 9%. Toutefois cette chute exceptionnelle en 2020 est surtout due à la pandémie de Covid-19 et à un hiver qui a battu des records de douceur. Sans mesures structurelles, les émissions, en France et dans le monde, devraient donc repartir à la hausse. A ce titre le HCC reprend notamment les prédictions de l'Agence Internationale de l'énergie (AIE) qui anticipe une croissance de 5% des émissions en 2021. "Des progrès ont été réalisés dont certains d'ordre structurel, dans les secteurs des bâtiments, de l'industrie et de la transformation d'énergie, suivis de l'agriculture", concède tout de même le rapport. Pour la première fois le HCC s'est intéressé aux émissions des régions sur la période 2015-2018. Le résultat est encourageant : la plupart des régions de France ont vu leurs émissions diminuer sur cette période. Mais à l'inverse des secteurs du bâtiment, de l'énergie et de l'industrie, qui connaissent des baisses continues, les émissions des transports (31% des émissions du pays, le premier secteur en termes de rejets carbonés), ont continué d'augmenter partout.
true
Par Gilles Granereau, spécialiste des questions environnementales et climatiques, ancien chef de projet environnement-tourisme à l’ONF (Office national des forêts), ancien météorologue. Auteur du livre : L’Affaire Climatique (autoédition) . Je ne sais par quel bout prendre les 300 et quelques pages de cette convention citoyenne sur le climat (CCC), d’autant plus que pour un simple citoyen, ce serait une tâche immense et dispendieuse de détailler chaque point. Car il y aurait beaucoup à dire, à analyser, à critiquer, tant ce document constitue une somme de propositions fondées sur de faux problèmes, et sur de vrais mensonges. Aussi il m’a paru utile de tirer la substantifique moelle de quelques « propositions » qui paraissent le plus en contradiction avec la réalité, la vérité scientifique, et qui pourraient plonger notre société dans une forme d’obscurantisme quasiment religieux, inspiré par une croyance dans ce que d’aucuns nomment le « carbocentrisme ». On le voit bien souvent décliné sous la forme de grand messes internationales et de processions « pour le climat » visant à éviter – dit-on – la fin du Monde. Le caractère profondément antihumaniste. N’est-il pas surprenant que dans une démocratie, on puisse mettre en place un système arbitraire d’aide aux décisions nationales, bâti sur un ersatz de représentativité citoyenne ? On voudrait faire croire à un référendum porté par un échantillon représentatif de citoyens … désignés par le législateur ! Le système est arbitraire et profondément anti-démocratique dans son « élection » : en choisissant de « recruter » 150 citoyens censés représenter les 60 millions de Français, cela tient tout à la fois de l’arbitraire – du fait du mode de sélection des citoyens -, et d’une volonté de constitution d’un groupe de zélotes dévoués et adhérant aux thèses de ceux qui les ont en quelque sorte engagés. Cette forme de citoyenneté désignée censée représenter l’ensemble du peuple français n’est qu’un leurre qui cache en réalité une volonté des politiques de s’appuyer sur une légitimité fictive, mais vendue aux vrais citoyens comme étant une forme de démocratie participative. Outre les critères de sélection qui font penser à ceux des républiques bananières, largement définis par des lobbyistes en l’occurrence antiprogressistes, on pourrait se questionner sur la compétence de ces citoyens, et sur leurs connaissances en matière de climat, mais également dans bien d’autres domaines … des super-citoyens en quelques sorte ! Il est regrettable de constater que l’on n’a pas accès à la liste nominative et qualitative des 150 citoyens, comme si l’on cherchait à éviter d’établir des rapprochements entre leur élection et leurs idéologies et compétences. En démocratie, la loi de la transparence doit s’appliquer, tout comme c’est le cas pour nos hommes politiques ; or, ici, nous avons affaire à un groupe anonyme censé représenter les Français. Quelle ironie et déni démocratique ! Il est bien évident que le catalogue des propositions a été préparé par des « spécialistes » ayant des compétences dans divers domaines et notamment dans la législation ; il n’a pas été élaboré par les 150 membres de la CCC, mais par des commissions « d’experts ». Certes, on a donné l’illusion qu’un important travail a été fait par le groupe, alors qu’ils ont seulement validé et amendé à la marge des projets, puis les ont votés. La plus flagrante aberration qui s’attache à la CCC, se trouve certainement dans le cahier des charges, qui, – grosso-modo – demande au groupe de réfléchir aux moyens à mettre en œuvre pour réduire de façon drastique les émissions de CO2 : on oublie bien entendu qu’il puisse y avoir autre chose qu’un consensus sur la réalité d’une relation entre l’augmentation des températures et de celles du CO2. A ce jour, aucune étude scientifique, revue par des pairs indépendants de toute idéologie et/ou institution, n’établit ce lien. Par ailleurs, quand bien même il existerait en marge une possibilité que le CO2 eût amplifié l’effet de serre, il faut rappeler que la France n’émet que 1,3 % du CO2 mondial. Notre pays a un niveau d’émission (344 millions de tonnes) à peu près équivalent à celui de l’Australie, deux fois inférieur à celui de l’Allemagne. Les Etats-Unis ont un niveau d’émission 15 fois supérieur à celui de la France, et la Chine, 29 fois ! Dans ces conditions, est-on en droit de saigner à blanc un pays, alors que les effets des mesures très coercitives envisagées n’auront pour effet que de ruiner l’économie, sans induire de réduction du CO2 au niveau mondial. Christian Gerondeau et Rémy Prud’homme ont fait le calcul : « La participation de la France à cette réduction serait pour sa part de 0,0007 degré C malgré tous ses efforts et toutes ses dépenses, et celle de l’ensemble des constructeurs automobiles européens de 0,002 degré C malgré le bouleversement de leur filière industrielle ». Mais, comme l’indiquent d’aucuns avec une certaine fierté, « il faut montrer l’exemple ». Avec les perspectives actuelles de la pandémie Covid 19, on pressent que des milliers de Français vont se retrouver sans emploi – le processus est déjà amorcé – et ce n’est certes pas le meilleur moment pour engager des mesures inefficaces qui accroîtront quoiqu’on en dise le désastre économique. La France est mal barrée ! Voyons quelques propositions émanant du rapport de la CCC qui paraissent absurdes et dont les effets iront parfois à l’encontre des objectifs qu’elle s’est fixés. Ah, bon ? Les avions qui tractent des banderoles seraient des vilains émetteurs de CO2 ? Il serait bon de placer une échelle afin d’apprécier la réalité des émissions des tracteurs de banderoles en France. Pourtant cette proposition existe, et contribue à prendre les pilotes pour de richissimes nantis alors que la plupart cherche à trouver des solutions pour effectuer des heures de vol, au risque de perdre leur licence s’ils n’y parviennent pas. Il serait bon que les membres de la CCC se préoccupent plus de l’humain et de la réalité et non de la théorie instillée par des idéologistes. Nous sombrons dans le domaine de la propagande. La question qui devrait être posée est : « y a-t-il urgence climatique ? » Beaucoup d’experts répondront que non, et que si l’homme a un impact sur l’environnement naturel, il se situe plus dans l’aménagement du territoire que sur le climat. De nombreux pays mènent depuis des décennies des études visant à changer le climat au plan local, et n’y parviennent pas ou peu ; alors pour modifier le climat mondial, c’est encore un rêve, une utopie, et ce n’est pas le CO2, qui est un gaz à effet de serre très marginal sur la planète qui va changer l’ordre des choses ! Une fois de plus, on touche au porte-monnaie des Français, et notamment celui de ménages ayant des revenus « moyens », et qui sont déjà taxés de toutes parts. Certains ne peuvent se passer de voiture, notamment en milieu rural – mais pas que … – et seront encore plus pénalisés s’ils ne peuvent déduire des frais professionnels ou associatifs. Pour le monde associatif, des bénévoles aux revenus modestes déclarent leurs déplacements effectués pour l’association dont ils sont administrateurs. La suppression de cet avantage – ou plutôt devrait-on dire « aide » – pourrait avoir des conséquences catastrophiques tant dans le milieu professionnel qu’associatif. Une fois de plus, la réflexion a été menée par des citadins, qui n’ont aucune connaissance du fonctionnement du milieu rural et des ses nombreuses spécificités et contraintes. Stupéfiant ! Outre le fait que nous mettons en doute l’impact réel des GES en ville, ne serait-il pas plus logique de veiller à rendre les véhicules moins polluants ? Le CO2 ne présente aucun effet néfaste pour l’homme, alors que d’autres gaz d’échappement sont dangereux. Toutefois, ces gaz dangereux et particules ont été considérablement réduits avec l’avancée technologique des moteurs. Aujourd’hui, le moteur diésel rejette moins de CO2 que les véhicules à essence (en gros ils consomment 15 % de moins de carburant à puissance égale), et sont plus « propres » au regard des polluants (particules fines, NOx, SOx et autres…). Curieusement, lors du premier confinement, Paris n’a pas vu ses rejets de particules fines baisser, et les NOx ont accusé une baisse peu significative. Ces faits devraient être examinés de plus près afin de comprendre quelles sont les sources de pollution, attribuées jusque-là systématiquement aux véhicules. Voici donc une autre aberration proposée par notre comité Théodule … En pratique, réserver des voies sur ce type d’infrastructure routière reviendrait … à rajouter des voies aux existantes. Car la plupart du temps, les voies enregistrent actuellement un trafic qui est souvent proche de la saturation, alors l’idée de voie réservée ne ferait qu’amplifier le trafic sur les voies non réservées… Une fois de plus, l’idée semble plutôt concerner les citadins. Ces deux mesures (l’une a été fort heureusement rejetée) ressortent une fois de plus d’une idéologie et non de constats scientifiques. Qu’il s’agisse d’accidentologie ou de pollution, ces mesures n’apportent rien sinon, d’exaspérer au plus haut point les Français qui subissent ces limitations. Car pour l’accidentologie, il a bien été démontré que la réduction de la mortalité passe par l’aménagement réfléchi des voies de circulation et par leur entretien, mais aussi par le contrôle des fléaux que sont l’alcool au volant ou la drogue, ainsi que le comportement des conducteurs (portable, vitesse excessive …). Concernant la pollution, sa réduction repose sur l’ingénierie et la mise au point des moteurs performants. Pour ces deux propositions, on ne peut que se questionner sur la terminologie « peu polluants », mais on suppose qu’il s’agit de véhicules électriques et/ou hybrides, qui ne sont pas accessibles financièrement parlant aux ménages à bas revenus (voire même à revenus moyens). De plus, il serait utile d’évoquer le cycle du carbone et de la pollution de ces véhicules, de la construction au démantèlement … Cette dualité entre véhicules polluants et « propres » constitue une absurdité absolue, car on n’apporte pas d’échelle claire permettant de mesurer le niveau de « pollution », et surtout aucun critère fondé au plan scientifique. Pour exemple, le CO2, qui n’est pas un polluant, et qui contribue à accroitre le verdissement de la planète, est toujours montré du doigt et sert même d’argument commercial pour la vente de véhicules propres ! Il s’agit là d’une aberration, puisque rappelons-le, les effets négatifs de l’accroissement du CO2 n’ont pas été démontrés au plan scientifique, en revanche, ses effets positifs le sont, ainsi que nous venons de le signaler. Une fois de plus, voici une taxation supplémentaire, dont on a vu l’un des effets pervers avec le mouvement « Gilets jaunes ». L’automobiliste, le professionnel routier sont aujourd’hui exaspérés par l’avalanche de taxes iniques qui s’abattent sur lui, sans parler des contrôles automatiques qui masquent assez mal une volonté de l’Etat de spolier financièrement les conducteurs… Autre aberration, les assurances sont établies afin d’apporter une garantie en cas d’accident. On ne peut donc que s’étonner de voir qu’ici, la taxe ne concerne pas l’amélioration de la sécurité, mais un supposé problème de « pollution ». La question qui vient à l’esprit est de savoir si les « véhicules propres » sont plus sûrs et induisent moins d’accidents que les autres ! Où sont les références ? Interdire … De nombreux pays misent sur un développement des échanges aériens, ce qui implique des aménagements d’ aéroports. Leur déplacement peut parfois découler de l’urbanisation qui s’est faite autour de ces infrastructures, ce qui draine un flot de riverains se plaignant des nuisances, alors qu’ils se sont installés en toute connaissance de cause ! … Alors la France deviendra-elle un futur pays sous-développé en matière d’aéroports ? Nous sommes sur la bonne voie. On touche là à un sujet qui n’est visiblement pas connu des membres de la CCC ; une fois de plus l’idéologie préconçue domine. Il faut comprendre que la formation des pilotes (que ce soit pour l’armée ou le civil) passe la plupart du temps par l’aviation « de loisirs ». La France est certainement le pays qui a le plus riche passé aéronautique, et « l’aéroclub » fait partie du patrimoine immatériel ; rappelons également que c’est le Front populaire qui instaura l’aviation populaire peu avant la Seconde Guerre mondiale. Ce mouvement a été à l’origine du développement des aéroclubs associatifs, et a permis l’essor de l’aviation après-guerre. Aujourd’hui, ce sont des structures associatives qui gèrent la plupart du temps les aéroclubs, qualifiés dans la proposition « d’aviation de loisir ». Elles doivent faire face à des charges croissantes imposées pour le maintien de la navigabilité des aéronefs (maintien en état selon la réglementation), pour leur remplacement, et par le prix de l’essence. Une taxe supplémentaire entrainerait de nombreuses associations vers une situation financière critique. Or, la formation des pilotes et notamment des jeunes deviendrait par conséquent de moins en moins accessible. Piloter peut devenir un travail comme un autre, et il est inapproprié pour l’économie française de s’appliquer à accroitre le cout des formations de pilotes. De plus les sports aériens sont pratiqués au plus haut niveau ; pour exemple le planeur où les équipes de France féminine et masculine détiennent plusieurs titres de champion du Monde et se placent donc au plus haut niveau sportif mondial. Alors une taxe de plus affecterait non pas – comme le pensent certains idéologistes – le plus riches, et serait profondément injuste et inutile, car l’aviation de « loisirs », c’est l’aviation populaire … Une fausse bonne idée … Car comment compenser, alors qu’actuellement on sait que les procédés de capture du carbone sont plus polluants que les émissions capturées ? Quant à la forêt Française, elle ne peut pas se développer beaucoup au-delà de sa superficie actuelle, au risque de modifier les paysages – déjà bien affectés par les panneaux solaires et éoliennes – et d’induire des pollutions supplémentaires (entretiens mécanisés, labours, amendements, etc.). On rejoint quelque peu la logique exposée ci-dessus. La question de l’utilisation du territoire à des fins alimentaires ou « écologiques » doit se poser. Ne doit-on pas placer la priorité sur l’alimentaire, d’autant plus que la tendance actuelle de vouloir valoriser le « bio » se traduira nécessairement par un besoin accru d’espaces agricoles. Alors produire des « biocarburants » risque d’aller à l’encontre d’un aménagement réfléchi du territoire. On peut rajouter que la production de ces carburants génère plus de pollution que la production de produits pétroliers … mais c’est là un autre débat… Texte d’accompagnement : « Protéger fermement et définitivement les espaces naturels, forestiers et agricoles non constructibles et s’assurer de leur effective sanctuarisation et entretien durable. Nous souhaitons qu’un dispositif de suivi du reboisement et de l’exploitation de la forêt soit mis en place : Valoriser les compétences de l´Office national des forêts (ONF) et réaffirmer le rôle et les missions de service public forestier au service de l´intérêt général et de la biodiversité ; Renforcer le contrôle des plans de gestion forestier (les Plans simples de gestion [PSG]). Au-delà de 0,5 hectares, interdire les coupes rases sauf en cas de problèmes sanitaires avérés et maintenir le niveau de récolte global de bois au niveau actuel soit 2019/2020, en répartissant mieux les efforts de prélèvements entre types de forêts et statuts de propriété (public, privé) et les régions ». Le profane ne peut qu’adhérer à ce type de proposition. Toutefois, la protection forte des milieux naturels risque de conduire à des obligations contraignantes pour les propriétaires publics ou privés, qui devront trouver des financements au-delà du rapport financier des forêts. Soulignons que les espaces naturels, et notamment les forêts, appartiennent à des collectivités et à l’Etat, et plus souvent encore à des propriétaires privés ou des groupements forestiers. La forêt assure la production de bois et à ce titre engendre des revenus, mais toute contrainte de gestion supplémentaire se traduira par des revenus moindres. Or le revenu forestier est un placement à long terme au taux de rendement faible et aléatoire, qui reste très sensible aux mesures contraignantes prises sur le court terme, qui seront susceptibles de déséquilibrer la trésorerie. Par ailleurs, les espaces naturels jouent un rôle social, et c’est particulièrement vrai pour la forêt : qu’il s’agisse de promenade, de cueillettes, de chasse, les citoyens sont la plupart du temps libres d’en profiter. Or, cette fonction « sociale » ne rapporte rien aux propriétaires (mais induisent des contraintes), qui ne perçoivent pas de revenu pour cela. Ceci en a amené certains à fermer leurs propriétés au public par des clôtures, voire même de créer des territoires de chasse privée, afin de générer des revenus supplémentaires. La gestion forestière se fait sur le terrain, et l’on ne peut que s’étonner de voir fixer par exemple une surface de coupe rase d’un maximum de 0,5 hectare. Dans bien des forêts, cela s’avère impossible surtout pour les essences de lumière, comme le pin maritime. A l’heure où l’on constate une désertification des campagnes, ou plus exactement un abandon par l’Etat du milieu rural, cette volonté d’inciter à migrer plus encore vers les villes, et d’adhérer à un collectivisme à peine masqué, est en contradiction avec la liberté de choix du citoyen qui n’accepte pas nécessairement cette « culture de l’habitat collectif ». Il ne faudrait pas que l’incitation devienne obligation, comme on le constate si souvent ! Nous arrivons là dans l’univers du total délire, à la mesure de ce qui a déjà été proposé par des politiciens, qui envisageaient la mise en place d’un tribunal international de l’environnement, où seraient jugés les « climato-sceptiques » pour avoir commis le crime de mettre en doute la pensée unique sur la question du climat. Cette proposition concernerait bien évidemment tout individu susceptible de montrer l’innocence du CO2 par exemple, ou de s’exprimer sur le sujet du climat en ayant une opinion allant à l’encontre des « sages propositions » de la CCC. Plus récemment, l’un des fondateurs du tristement célèbre groupe terroriste Extinction Rebellion, Roger Hallam, a déclaré que « peut-être devrions-nous mettre une balle dans la tête » comme « punition » pour ceux qu’il juge responsables des méfaits causés par l’homme, qui vont aboutir à une prétendue extinction planétaire. L’écocide tel que l’on peut l’imaginer servira de défouloir à des intégristes adeptes de l’écologisme qui ne manqueront pas de dénoncer tout individu ayant un comportement dissident au regard de la doxa implicitement décrite par la convention citoyenne. Il est surprenant de constater que des mesures seront prises afin de protéger les « lanceurs d’alertes » ! Nous risquons ainsi de replonger dans les sombres temps où la délation était de mise, où un individu pouvait dénoncer son voisin par idéologie ou même tout simplement par jalousie. Non, il faut cesser de tout vouloir régir, réglementer, normer, interdire, « recommander » en se fondant sur des incitations peu démocratiques. La majorité des textes produits par la CCC reposent sur une idéologie antiprogressiste, sur une volonté de contraindre le citoyen en lui spoliant sa liberté, ses revenus, ses biens, alors que cette convention a été établie sur des données erronées, et que – ainsi que nous l’avons évoqué plus haut – quoi que l’on fasse, le niveau de CO2 mondial ne diminuera guère avant une trentaine d’années. Certains ont déjà fait savoir que l’on avait atteint le point de non-retour et que la fin du monde est proche si l’on ne fait rien. Or cet argument est entendu depuis des décennies … et rien de catastrophique ne se produit réellement ! Toutes les catastrophes sont mises au crédit du « réchauffement climatique » induit par le diabolique CO2 anthropique, alors que l’examen attentif de chacune d’entre elles montre bien, la plupart du temps, une responsabilité de l’homme dans l’amplification des effets, mais pas du fait des émissions qu’il produit, mais plutôt de l’aménagement du territoire. Qu’il s’agisse des incendies en France, ou ailleurs, d’inondations, d’autres catastrophes naturelles, les aménagements et urbanisations réalisés au cours des quarante dernières années, ainsi que le développement démographique à proximité des rivages ou des zones sensibles sont directement responsables d’une amplification des effets dévastateurs de certains phénomènes météorologiques. Mais comment informer le citoyen sur les risques induits non pas par le climat, mais par ces idéologies comparables par certains points à celles développées avant la dernière guerre au sein même de l’Europe d’alors ? Ceux qui cherchent à développer des argumentaires fondés au plan scientifiques sont ostracisés, et prochainement seront traduits devant une justice mondiale de l’environnement… Jusqu’à quand persistera ce climat d’intolérance, de non acceptation des thèses contradictoires, de rejet des données scientifiques montrant une évidence opposée à celle sous-entendue dans cette convention sur le climat ? Quand retrouverons-nous enfin ce que l’on met en veille depuis des lustres, et qui se nomme la Raison ? Je voudrais conclure ainsi que je le fais souvent avec cette maxime d’un certain François de la Rochefoucauld, qui donne une vision très réaliste de la situation dans laquelle ne devrait pas se trouver notre société : « Il vaut mieux employer notre esprit à supporter les infortunes qui nous arrivent qu’à prévoir celles qui nous peuvent arriver ».
fake
L’agriculture est l’une des causes du bouleversement climatique. Elle est en effet responsable de près d’un quart des émissions mondiales de gaz à effet de serre lorsque l’on prend en compte la déforestation (dont les raisons sont souvent d’origine agricole). Comment l’agriculture cultive-t-elle les émissions de gaz à effet de serre ? Les émissions de gaz à effet de serre (GES) et les dérèglements climatiques sont souvent associés dans nos esprits aux rejets industriels ou à nos déplacements en voiture. On ne sait pas assez que l’agriculture y participe grandement à travers deux gaz moins connus que le CO2 : Le méthane, un gaz au pouvoir de réchauffement 28 fois plus élevé que celui du CO2 et qui serait responsable d’environ 20 % de l’accroissement de la température (+ 1 ºC) observé au cours du siècle. Ce gaz est émis par les ruminants, mais aussi par certaines techniques de riziculture. Le protoxyde d’azote, lié à l’utilisation d’engrais azotés. À ces émissions s’ajoutent celles liées à la déforestation, puisque celle-ci est très souvent motivée par la conversion de zones forestières en terres agricoles qui servent à produire l’alimentation du bétail ou à le faire pâturer. Or la déforestation est à l’origine de 17 % des émissions mondiales de GES. Agriculture et déforestation sont ainsi responsables d’un quart des émissions mondiales de GES (24 % plus précisément, d’après le rapport 2014 du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) sur l’atténuation des changements climatiques). L’adoption de techniques agricoles alternatives et la lutte contre la déforestation sont donc indispensables pour réduire ces émissions. Il est également nécessaire de changer nos habitudes alimentaires afin de soutenir ces changements. L’agriculture, victime du dérèglement climatique Ces changements sont d’autant plus nécessaires que l’agriculture serait l’une des principales victimes du dérèglement climatique à venir si l’augmentation de la température moyenne mondiale dépassait les 2 °C d’ici à 2100. De par sa nature, le secteur agricole est en effet très sensible aux aléas climatiques. De plus, les systèmes de culture actuels, comme les monocultures, requièrent un climat stable et des conditions idéales. Certains cultures ont des besoins très spécifiques et ne poussent que dans des conditions géographiques et climatiques spécifiques. Ainsi, l’agriculture industrielle se porte préjudice en contribuant aux changements climatiques. Les dérèglements climatiques menacent donc directement la souveraineté alimentaire mondiale. Et ses effets se font d’ailleurs d’ores et déjà ressentir, y compris en France. Par exemple, en Champagne, les vendanges ont lieu en moyenne deux semaines plus tôt qu’il y a 20 ans. Dans les décennies à venir, des conditions climatiques inhabituelles risquent de devenir de plus en plus courantes avec une multiplication de phénomènes météorologiques aussi extrêmes que variés, tels que : Les vagues de chaleur, les sécheresses et la désertification. La salinisation des terres. Les variations imprévisibles de la pluviosité. La réduction des réserves en eau par endroits, les inondations et la prolifération des parasites et des maladies dans d’autres. Dérèglements climatiques et inégalités Les populations les plus touchées par les variations climatiques sont les plus pauvres et les plus dépendantes des fluctuations des prix des matières premières. L’injustice climatique renforce les inégalités économiques et sociales. Quelles solutions ? Pour réduire les émissions de GES du secteur agricole, il est nécessaire d’engager une transition vers une agriculture écologique en changeant les pratiques agricoles et en repensant notre consommation. Cela passe par : Une optimisation de la fertilisation azotée des sols. Le recours aux engrais azotés de synthèse, plus particulièrement à l’azote et au phosphore, doit être limité au strict minimum. L’objectif de l’agriculture écologique est de restituer, au bon moment et en quantités adéquates, tous les types de fumier et de résidus alimentaires dans les terres agricoles. Une transition vers un élevage écologique, c’est-à-dire produire moins, mieux et de façon plus équitable. L’élevage écologique n’a recours qu’aux terres et aux ressources agricoles qui ne sont pas directement utilisables pour l’alimentation humaine. Sa mise en œuvre implique donc de réduire notre cheptel mondial, en particulier en Europe, pour privilégier des systèmes extensifs, à base d’herbe pour les ruminants. Ces systèmes extensifs sont la plupart du temps moins émetteurs de GES. Un élevage écologique jouerait également un rôle clé dans les agroécosystèmes en contribuant notamment à optimiser la fertilisation des sols. À court terme, une meilleure gestion du lisier/fumier peut permettre de diminuer également les GES même si une réduction du cheptel reste nécessaire. La préservation des sols. Il est indispensable d’avoir un sol en bonne santé, capable de fixer les nutriments et donc de stocker du carbone. Certaines pratiques agroécologiques permettent d’augmenter la quantité de carbone contenue dans les sols, comme les cultures de couverture. L’amélioration de la production de riz. La riziculture par inondation est responsable de près de 10 % des émissions de méthane. Or, en asséchant les rizières hors-saison et en utilisant la bonne quantité d’eau (plutôt qu’en inondant), il est possible de réduire facilement ces émissions. Pour le climat, un coup de fourchette magique ! Le premier moyen de réduire les émissions de GES de l’agriculture française, c’est de revoir ce que l’on met dans nos assiettes, et notamment de manger moins et mieux. Voici quelques conseils faciles à suivre : Moins gaspiller. Consommer moins de produits transformés et emballés. Manger bio, local et de saison. Manger moins de viande, d’œufs et de produits laitiers. Greenpeace recommande ainsi un maximum d’environ 12 kg de viande issus de l’élevage écologique par personne et par an (soit environ 230 g par semaine) et 26 kg de lait par personne par an (soit un demi litre de lait par semaine). Le choix de chacun d’adopter un régime végétarien ou végétalien permet également de contribuer encore plus à l’effort collectif de réduction de la consommation de produits animaux. Adopter une alimentation divisée par deux en protéines animales dégagerait assez de nourriture pour deux milliards de personnes supplémentaires ! Plus généralement, il faut abandonner l’agriculture industrielle, destructrice de l’environnement et fortement émettrice de gaz à effet de serre, et favoriser l’agriculture écologique, qui préserve la biodiversité, les eaux et les sols. C’est une évidence : plus on augmente le nombre d’espèces ou de variétés présentes dans un champ ou un écosystème, plus forte est la probabilité qu’au moins certaines d’entre elles puissent faire face aux variations climatiques. De la diversité découle la sécurité alimentaire.
true
Si l’on observe objectivement la réalité depuis une cinquantaine d’années, la distinction droite-gauche est plus théorique que réelle dans le domaine financier. Gestion financière sérieuse et politique politicienne ne font pas bon ménage. Par Patrick Aulnas. La fuite des « riches » ou des « cerveaux » vers des cieux fiscalement plus cléments alimente le débat politique français. Le plus paradoxal est sans doute la propension des hommes politiques à donner des leçons de morale à ceux qui profitent simplement d’un droit prévu par les traités européens : la liberté de circulation et d’installation dans n’importe quel pays de l’Union européenne. Le droit positif ne prévoit aucune justification : il est possible de changer de pays pour des raisons professionnelles, économiques, climatiques et bien évidemment fiscales. L’exil fiscal est un concept politique, en aucun cas juridique. Bref, on peut avoir l’âme vagabonde sans avoir à le justifier. Mais il est un autre paradoxe beaucoup plus singulier. On conçoit en effet très bien qu’un être d’une irréprochable hauteur morale (prenons l’abbé Pierre ou mère Theresa) puisse se laisser aller à donner quelques conseils avisés concernant la bonne manière de se comporter. Mais on imagine difficilement que celui qui fait profession de ruser, de trahir, de leurrer, de capter la confiance d’autrui pour mieux le tromper, puisse ensuite se poser en parangon de vertu. C’est pourtant ce que font nos politiques de façon constante et même professionnelle. Entre leur discours et leur pratique, il y a un gouffre vertigineux. Entre leurs promesses et leurs réalisations, il y a un abîme. Cette distance peut être observée sous différents angles, mais celui de l’argent public a l’avantage d’être quantifiable et par conséquent objectivable. Finances publiques et discours politicien D’une manière générale la gauche a une tendance au dogmatisme, la droite une tendance au pragmatisme. Le dogmatisme, lato sensu, signifie que l’on a fixé un cadre plus ou moins détaillé de ce que doit être l’avenir. Ce cadre est un mieux dans l’esprit de ses partisans (le communisme, le socialisme, le fascisme, le développement durable). Le pragmatisme cherche à s’adapter aux réalités mouvantes de l’histoire qui se construit sans prôner d’idéal. Ainsi le capitalisme utilise le monde tel qu’il est pour produire des richesses. Le dogmatisme de la gauche dans le domaine de la gestion publique n’est plus aujourd’hui déterminé par une idéologie très structurée et rigide comme le marxisme. Le mot socialisme a lui-même été largement vidé de son sens. Il n’est plus question de nationaliser les secteurs stratégiques de l’économie comme en 1981-82. Il s’agit simplement d’accentuer la redistribution par le biais des prélèvements obligatoires. Le dogme est donc réduit à très peu de choses. Pour la gestion de l’argent public, les partis de gauche prônent une meilleure répartition de la charge fiscale. Cette amélioration proviendrait surtout, selon eux, d’une progressivité plus forte de l’impôt en fonction des revenus et des patrimoines. Le discours de gauche est hostile aux impôts sur la consommation considérés comme injustes. Ayant appris à l’université que la propension à consommer diminue lorsque le revenu augmente, les leaders de gauche en concluent qu’il est injuste de taxer la consommation. Les moins favorisés consacrant une large part de leurs revenus à consommer, ils paieront des impôts sur la consommation proportionnellement plus élevés, ce qui est considéré comme anormal en soi (sans se poser la question de la charge fiscale globale). La gauche est souvent keynésienne et regarde la consommation avec les yeux de Chimène pour Rodrigue. Taxer trop la consommation est donc nocif. L’épargne au contraire est observée avec suspicion : ce sont les riches qui épargnent. Il est juste de taxer l’épargne et il est injuste de lui consentir des avantages fiscaux pour l’inciter à s’orienter vers des investissements souhaitables. Mais, bien entendu, réalisme oblige, on ne peut pas y échapper. Côté dépenses, la gauche est interventionniste et ne s’offusque pas de l’envolée des dépenses publiques, même lorsqu’elle suscite des déficits répétés d’année en année et une dangereuse accumulation de dette publique. Pour la gauche, le déficit public est toujours justifiable. Il peut s’agir d’un déficit keynésien, volontairement destiné à jouer un rôle contracyclique : en période de basse conjoncture, les dépenses publiques alimentent l’économie (commandes aux entreprises, salaires des fonctionnaires par exemple) et favorisent la relance. Il peut s’agir d’un déficit structurel c’est-à-dire d’une incapacité des décideurs à ajuster dépenses et recettes quelle que soit la conjoncture. Nous sommes actuellement plongés dans une telle situation. Pour la philosophie de gauche, cette situation ne provient pas d’un excès de dépenses mais d’une insuffisance de prélèvements. L’a priori sous-jacent est que la dépense publique est en principe utile et qu’elle est toujours plus démocratique que la dépense privée puisqu’elle est décidée par des assemblées électives. Il faut se méfier de la dépense privée et de ses modalités car ceux qui en décident n’ont pas de légitimité démocratique. Ce cadre conceptuel interventionniste conduit naturellement à augmenter le niveau des prélèvements obligatoires sans jamais fixer de limite supérieure. Le pragmatisme de droite dans le domaine des finances publiques se traduit par une orientation plus technicienne. Il s’agit de prélever l’argent de façon efficace, sans complexifier le système. Des taxes à large assiette avec pas ou peu d’exonérations sont regardées favorablement : TVA, CSG. Pour la droite, la fiscalité n’a pas vocation à modifier l’échelle des revenus. Celle-ci est déterminée par le fonctionnement de l’économie et le dialogue social. Les prélèvements obligatoires n’existent que pour faire fonctionner les structures publiques (État, collectivités locales, organismes de sécurité sociale). S’il y a redistribution, elle doit s’opérer au sein des organismes spécifiquement dédiés : caisses de retraite, d’assurance maladie, de chômage, etc. La progressivité, tant chérie à gauche, n’est pas appréciée à droite. L’idéal de droite serait un impôt sur le revenu simple et proportionnel, type CSG. Cependant, la droite n’est pas en principe favorable à la retenue à la source qui rend l’impôt moins apparent et plus indolore, même si son pragmatisme la conduit à favoriser ce qui est simple et efficace. Le pragmatisme, tout comme le dogmatisme, n’est pas exempt de contradictions. Le déficit public n’appartient pas à la philosophie de droite. On peut l’accepter au sens keynésien, et de façon purement conjoncturelle, pour relancer la machine économique par quelques dépenses publiques. Mais un déficit structurel n’est pas acceptable car il est le signe d’un excès non maîtrisé de dépenses publiques. Il faut donc dans ce cas réduire strictement certaines dépenses. La rigueur financière n’est pas étrangère à la pensée de droite alors qu’elle est vite qualifiée d’austérité par celle de gauche. Voilà pour la théorie et pour le discours qui est régulièrement servi aux malheureux électeurs. Mais la réalité de la gestion financière publique corrobore-t-elle ces divergences ? Finances publiques et réalité observée La croissance des prélèvements obligatoires et des dépenses publiques est un phénomène ancien qui a plus de rapport avec le degré de développement d’une société et l’importance du PIB qu’avec les discours politiciens. Depuis le 19e siècle, on assiste à une croissance de la sphère publique que rien ne semble pouvoir arrêter. Nous arrivons pourtant aujourd’hui à une impasse du fait de la simultanéité de deux facteurs : l’importance des déficits et de la dette publique, l’absence de croissance économique. Si l’on s’en tient à la période récente (1960-2012), il est impossible d’établir une relation entre tendance politique et interventionnisme public. La droite comme la gauche ont contribué à la croissance des prélèvements obligatoires, des dépenses publiques et de la dette. Tous les présidents de la Ve République ont contribué à la hausse des prélèvements obligatoires à l’exception de Georges Pompidou. La palme revient à un « libéral », Valéry Giscard d’Estaing, qui a fait croître les prélèvements de plus de 6 points en 7 ans. Les Trente Glorieuses, la période de forte croissance d’après-guerre, se termine en 1974 avec le quadruplement du prix du pétrole (le baril passe de 3 à 12 dollars). Il s’ensuit un ralentissement très net de la croissance économique et une augmentation du chômage. L’augmentation des prélèvements obligatoires sous le septennat de Giscard d’Estaing a été la réponse à l’envolée des dépenses sociales d’indemnisation du chômage. Le traitement social du chômage a également eu un coût élevé. Mais en 1980, l’équilibre des comptes publics restait excellent (pratiquement pas de déficit budgétaire et une dette publique de 21% du PIB). En un demi-siècle, les dépenses publiques ont augmenté de 12 points de PIB. Les présidences de droite ne conduisent pas à une baisse, à l’exception de celle de Jacques Chirac, mais en partant d’un taux extrêmement élevé dont Mitterrand est le responsable. La rupture de l’équilibre budgétaire se situe en fait en 1981 avec l’arrivée de la gauche au pouvoir. Les dépenses publiques augmentent fortement à la suite de réformes totalement à contre-courant de l’histoire, en particulier la généralisation de la retraite à 60 ans. Les prélèvements obligatoires n’augmentent pas suffisamment pour couvrir ces dépenses. Il en résulte une fuite en avant vers l’endettement. La droite (présidences Chirac puis Sarkozy) ne parviendra pas à restaurer un meilleur équilibre financier. Il apparaît ainsi clairement que si gauche et droite se divisent sur les concepts, l’analyse de leur gestion ne permet pas de faire apparaître des différences sensibles. L’explication du décalage entre discours et réalité Il est acquis que lorsqu’une société se développe, les aspirations des citoyens deviennent plus qualitatives (soins de santé, éducation, etc.) et que le marché ne les satisfait pas spontanément. L’interventionnisme public et la mise en place d’un État-providence (welfare state) proviennent donc d’une incapacité du capitalisme à répondre à certaines demandes. « Les eaux glacées du calcul égoïste » (Karl Marx) permettent une efficacité productive sans précédent dans l’histoire mais ne laissent pas émerger l’altruisme indispensable lorsque les richesses s’accumulent. L’État-providence n’est donc pas une bénédiction divine, mais un mal nécessaire. Il est possible, pour un libéral, de rêver à un monde idéal sans État comme le font les socialistes en pensant, eux, à un monde sans marché. Mais ce ne sont là que chimères, idées creuses d’intellectuels rêvasseurs. Comme aimait à le dire le général de Gaulle, il n’y a pas de politique qui vaille en dehors des réalités. Et la réalité d’une société riche et complexe est une structure administrative elle-même complexe et par conséquent coûteuse. Le retour à l’État-gendarme du 19e siècle, qui se limitait aux fonctions régaliennes (diplomatie, défense, justice, police) est donc plus qu’improbable. Mais l’hypertrophie de l’État-providence est aussi une maladie grave qui tétanise l’initiative et risque, à terme, de menacer les libertés publiques. Le problème pratique est alors le suivant : l’extrême difficulté en démocratie de réduire les dépenses publiques. Cette difficulté résulte du facteur politique, c’est-à-dire, dans une démocratie, de l’élection des gouvernants. La dépense publique est très facile à faire adopter par les assemblées électives car elle est soutenue par ses bénéficiaires relayés par des groupes de pression. L’augmentation des prélèvements obligatoires (impôts, cotisations sociales) est plus difficile à mettre en place car il faut choisir ceux qui vont la supporter, choix délicat politiquement. Cependant, le lobbying contre tel nouveau prélèvement est nettement moins efficace que le lobbying pour certaines dépenses. Il s’agit en effet de satisfaire par la dépense des intérêts catégoriels dont le vote est indispensable pour obtenir une réélection : l’engouement des politiques pour la dépense est donc proportionnel à son efficacité électorale. La pratique de nombreux États, en particulier la France, de voter d’abord les dépenses puis, seulement dans un second temps, d’essayer de trouver les ressources nécessaires, accentue considérablement la dérive vers la dépense publique plus ou moins injustifiée. L’état d’esprit des élus est, d’un point de vue procédural, de faire adopter impérativement les dépenses qu’ils jugent utiles. C’est seulement quand les dépenses sont votées que l’on se préoccupe de leur financement : augmentation des prélèvements obligatoires ou endettement. Le poids du passé est absolument écrasant dans ce domaine. Baisser une dépense c’est nécessairement priver une catégorie de citoyens de ressources. Baisser le salaire des fonctionnaires revient à perdre des électeurs dans ce secteur. Baisser les investissements dans une collectivité locale (construction d’écoles, réfection de routes) revient à priver de nombreuses entreprises du chiffre d’affaires correspondant et à condamner certaines d’entre elles à la faillite. La tendance spontanée des élus est donc de maintenir le niveau des dépenses publiques et, si possible, de l’augmenter pour distribuer de la satisfaction supplémentaire et bénéficier ensuite des retombées électorales favorables. Il y a pire : ce sont les promesses électorales. Il n’est pas possible de toujours mentir et certaines devront être respectées : elles sont en général hors de prix. L’envolée des dépenses sociales (+13 points de 1960 à 2010) a été une constante dans la deuxième moitié du 20e siècle. Si la période faste des trente années d’après-guerre permettait de financer de nouveaux avantages sociaux (retraite par répartition, assurance-maladie, indemnisation du chômage), la situation économique nouvelle de l’Occident à partir du milieu des années 70 (qualifiée de « crise ») aurait dû conduire à la prudence dans ce domaine. Il n’en a rien été, bien au contraire. Le substrat économique ne permettant plus de financer les dépenses sociales, elles l’ont été par l’endettement. Le retour à la raison a été reporté par manque de courage politique. Les régimes de retraite par répartition ont commencé à être réformés mais il reste beaucoup à faire. Rien n’a encore été fait dans le domaine de l’assurance maladie qui ne pourra pas supporter le vieillissement de la population sous peine d’explosion. Les obstacles sont purement politiques : accorder un avantage social est facile mais le retirer ou le restreindre pour des raisons financières provoque des débats sans fin sur la « justice sociale ». Un dernier facteur, beaucoup plus fondamental permet de comprendre le fossé entre discours et réalité politico-économique. La grande majorité des hommes politiques n’est pas issue du monde de l’entreprise et ils sont peu nombreux à posséder de bonnes connaissances de gestion. Mais ils comprennent vite ce que demandent les électeurs : des avantages matériels distribués par la sphère publique, qu’il s’agisse d’embauches de fonctionnaires, de nouveaux marchés publics ou de prestations sociales. Seule la croissance des budgets publics permet de répondre à ces demandes. Autrement dit, le pouvoir économique des hommes politiques est directement lié à l’augmentation des dépenses publiques. Point n’est besoin, comme dans une entreprise privée, d’avoir constamment à l’esprit l’équilibre charges-produits. Dans le secteur privé, il faut conquérir le chiffre d’affaires, c’est-à-dire les clients, avant d’augmenter les charges. Rien de tel dans le secteur public. Il suffit de voter l’augmentation des dépenses (d’abord) puis l’augmentation des prélèvements obligatoires (ensuite). La tendance à l’inflation dépenses-recettes publiques est donc inhérente au processus de décision démocratique. Réduire le périmètre de la sphère publique revient à diminuer le pouvoir des gouvernants alors qu’il est si facile de l’augmenter en prélevant davantage ou en endettant la collectivité que l’on représente. La timidité de la droite dans le domaine de la réduction des dépenses n’a pas d’autre explication. Quant à la gauche, elle se drape dans le somptueux manteau du confort moral : la dépense publique, c’est la justice. *** Si l’on observe objectivement la réalité depuis une cinquantaine d’années, la distinction droite-gauche est plus théorique que réelle dans le domaine financier. Droite et gauche ne sont guère que deux clans qui s’affrontent pour la conquête du pouvoir en accentuant artificiellement leurs divergences pour séduire les plus crédules. Gestion financière sérieuse et politique politicienne ne font pas bon ménage. L’ambition personnelle anime les hommes politiques et l’argent public est un moyen efficace de conquérir un électorat. Si les promesses coûteuses font rêver et peuvent mener au succès, la « science lugubre » qu’est l’économie, et a fortiori la finance, doit rester discrète. Pas question de briser le rêve par de sordides questions d’équilibre budgétaire. Il faut promettre des lendemains qui chantent et laisser aux spécialistes de Bercy le soin de combler les déficits. Le décalage entre le discours électoral et la réalité de la gestion est cependant de mieux en mieux perçu et le discrédit dont souffrent les gouvernants va croissant. « On peut mentir une fois à tout le monde, on peut mentir tout le temps à une personne, mais on ne peut pas mentir tout le temps à tout le monde. » — Abraham Lincoln
fake
Par le Parisien libéral. Selon le Président Hollande, on assisterait à une radicalisation d’une droite de type « Tea Party » en France (source le Lab Europe 1). Le chef de l’État appuie son raisonnement sur l’affaire Bourdouleix [1] et les propos du député-maire de Cholet concernant les gens du voyage ou sur la radicalisation à l’occasion du débat sur le mariage dit pour tous. Le Président de la République, un homme cultivé, intelligent et bien formé, est très certainement dans l’ironie lorsqu’il effectue des comparaisons aussi approximatives, à moins qu’il ne cherche à renforcer son statut de chef de la majorité, en définissant des éléments de langage grossiers et caricaturaux. D’abord, rappelons ce qu’est le Tea Party (la Tea Party, en fait). La Boston Tea Party, c’est une révolte fiscale des colons anglais de Nouvelle Angleterre, en 1773. Le parlement britannique avait voulu lever des taxes, les locaux se sont rebellés. Le mouvement lancé a conduit à l’Indépendance des États-Unis d’Amérique. Le Tea Party, aujourd’hui, est un mouvement hétéroclite qui se confond partiellement avec le mouvement politique libertarien US. Il est très difficile de classifier le Tea Party, car certains de ses membres défendent des thèmes de la droite du Parti Républicain (« christian values », « stopper l’immigration des Mexicains »), d’autres, plus cohérents, s’en tiennent au libertarianisme d’Ayn Rand et sont proches de Ron Paul (qui est pourtant catholique alors qu’Ayn Rand est ultra athée). Politiquement parlant, le Tea Party est donc à mi chemin entre le Parti Républicain et le Parti Libertarien, opposé à Obama, parfois par racisme pur, et le plus souvent sur des problématiques fiscales. Après tout, ce n’est pas être insultant que de rappeler que les Américains, tous migrants, n’ont pas traversé des océans pour avoir une Sécurité Sociale. Du coup, est-ce qu on peut dessiner ne serait-ce qu’un parallèle entre la droite française et le Tea Party ? Bien sur que non. La droite française, conservatrice, n’est inspirée ni par le libéralisme économique ni par le libertarianisme politique et sociétal. Très souvent, la droite française s’en tient aux thèmes classiques du socialisme de droite (toujours plus d’impôts, plus de lois, plus d’État). Mais ce qui est sûr, c’est que le terme Tea Party est plutôt insultant, du point de vue (journalistique et politique) français. Peut-on tirer des conclusions de portée générale de l’affaire Bourdouleix ? Non, évidemment. Ou alors, il faudrait se demander si le Parti Socialiste, en 2007 (affaire Frêche) ressuscitait le national-socialisme qui a tant coûté à l’Europe des années 30 et 40, en faisant des distinguo entre hommes et sous-hommes. Il faudrait se demander si Bourdouleix est un individu, et non pas l’ensemble de la droite et du centre, tout comme Frêche ou le maire de Noisy ne sont que des individus, et non pas l’ensemble de la gauche. Il faudrait se demander si, quand le ministre Arnaud Montebourg, tellement porté sur le nationalisme économique, nomme du nom de Colbert un logiciel du Ministère de l’Économie, faisant mine d’oublier que le ministre de Louis XIV était l’organisateur de l’esclavagisme et de l’expulsion des Juifs des Antilles, en plus d’être un protectionniste, le PS favorise la résurgence d’une gauche réactionnaire et antisémite qui rêve de retour au bon vieux temps des colonies. Il faudrait se demander si, quand le PS fait tout pour faire élire Marion Maréchal le Pen, quand il organise des rafles de sans papiers à Barbès, quand il ne ferme pas la ZAPI 3 de Roissy, quand il expulse des Roms et des gens du voyages à Lille, Paris ou Nantes, quand il prend par principe la défense de policiers potentiellement violents et peut-être racistes à Trappes, il n’est pas, justement, dans cette continuité qui, depuis les années 40, lui a permis de s’exonérer de la responsabilité qu’il détient dans la montée du national-socialisme, puis dans la Seconde Guerre Mondiale, puis dans la répression algérienne, bref, dans ce climat qu’il s’empresse maintenant d’attribuer à une certaine droite qui, elle aussi, ferait mieux de mesurer ses propos, pour ne pas dire se tenir à carreaux. Non, on ne peut pas croire à une tentative de récupération aussi minable. Cela serait vraiment fort peu digne d’un personnage qui doit faire à des tensions entre armée et population en Corrèze, à la crise de la dette en zone Euro, au scandale d’une BAC peut-être coupable de racisme à Trappes, à des problèmes avec la centrale nucléaire de Fessenheim, aux affaires Dalongeville, Andrieux, Guerini et Cahuzac et à la plainte d’un contribuable pour ISF non payé. C’est sans doute le Lab Europe 1 qui sur-interprète la pensée du chef de l’État. Quant à la question du mariage dit pour tous (dit, car, jusqu’à présent, les revendications des Mahorais de rétablissement de la polygamie sont restées lettres mortes), il serait quand même judicieux de rappeler qu’il ne s’agissait pas d’un débat gauche-droite puisque des élus de gauche étaient contre le principe [2] et des élus de droite y étaient très favorable [3], d’une part, et que, d’autre part, les manifestants qui sont venus défiler à Paris ont surtout protesté contre la PMA et la GPA à venir. L’article de France TV Infos d’hier pourrait leur donner raison. Faute de consistance sur le fond, le Parti Socialiste a besoin d’épouvantails. Gageons que d’ici à 2014, il y aura d’autres extrémistes norvégiens arrêtés au petit matin et d’autres affaires Bourdouleix. C’est le rôle des démocrates, de l’UDI notamment, que de ramener la politique vers les sujets importants : baisse des impôts et de la dépense publique, intégration européenne, diplomatie des Droits de l’Homme, préservation des libertés civiles et limitation du rôle de l’État. Le PS, de son côté, doit cesser de se radicaliser en rendant hommage au communisme, en se dédouanant de son passé, en adoptant des mesures populistes (pour ne pas dire plus) et en recevant les leaders d’extrême gauche. — Sur le web.
fake
"L'agriculture vous tend les bras". C'est le thème choisi par les organisateurs du Salon dédié au secteur, pour sa 57e édition qui s'ouvre officiellement ce samedi porte de Versailles, à Paris. En creux, le slogan raconte une inquiétude qui irrigue le monde agricole : d'ici 2026, un agriculteur français sur deux sera en âge de partir à la retraite, et le renouvellement de génération est loin d'être assuré. Selon une étude de la Mutualité sociale agricole (MSA), 45% des agriculteurs actifs auront le droit de prendre leur retraite sous dix ans. En 2018, l'organisme comptabilisait 448 500 chefs d'exploitation en France, 514 000 en 2008, et 1,1 million en 1988. "On est à un taux de remplacement de seulement 70%", note Loïc Quellec, membre des Jeunes agriculteurs, en charge du "renouvellement des générations". Une spectaculaire décroissance initiée par la pyramide des âges, à travers laquelle les acteurs de la filière ont du mal à voir la lumière. "La démographie agricole de notre pays est catastrophique. Disons même dramatique. C'est inquiétant, parce qu'on perd des paysans sans trouver de solution pour les remplacer", souffle Jéremy Decerle, éleveur et ancien président des Jeunes agriculteurs, reconverti en député au parlement européen, au sein du groupe centriste Renew. Même constat de la part de Joël Limouzin, le vice-président de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) : "Le tableau est sombre. La pyramide des âges, c'est inéluctable, mais parallèlement il n'y a pas assez de candidatures pour des installations." Le sociologue François Purseigle, enseignant à l'INP-ENSAT de Toulouse, chercheur au Cevipof et spécialiste du monde agricole, rappelle que "deux tiers des chefs d'exploitation partant à la retraite n'ont pas encore repéré de repreneur", un problème qui se retrouve "dans toutes les filières agricoles". Le nombre de nouveaux exploitants varie de 13 à 15 000 installations chaque année depuis environ dix ans. Insuffisant pour compenser les départs. "On a des exploitations en place qui ne correspondent pas aux désirs des jeunes, avec des formes d'organisation du travail très familiale, auxquelles ils n'aspirent plus. Vies privée et professionnelle ne sont plus articulées de la même manière, et ces modèles économiques ne leur conviennent pas forcément", poursuit le sociologue. Maria Fuentes Merino, coordinatrice à la Commission européenne des politiques de développement rural dans le cadre de la politique agricole commune (Pac), a déclaré mardi qu'"en moyenne 5 % des agriculteurs seulement ont moins de 35 ans en Europe", et que "pour la France, qui est l'un des pays les plus volontaristes sur l'installation des jeunes, ce chiffre s'élève à 8,5 %". Le métier n'attire plus, déplorent nos interlocuteurs, qui placent "l'agribashing" au premier rang des raisons de ce désamour : "Certains peuvent être découragés, en se disant que se lancer dans ce métier pour entendre tous les matins que ce que l'on fait c'est mal... à cause des pesticides, des questions de bien-être animal, etc.", indique Baptiste Gatouillat, vice-président des Jeunes agriculteurs. "Il faut redonner à la jeunesse l'envie de faire ce métier. Ça nécessite politiquement et socialement de le reconsidérer, car il a une méconnaissance de l'activité agricole, de ses bienfaits, et une médiatisation souvent à charge sur notre activité", s'agace l'eurodéputé Jéremy Decerle.
true
Le rapport spécial sur le réchauffement planétaire de 1,5 ° C a été approuvé par le GIEC samedi 6 octobre 2018 à Incheon, en République de Corée. Un rapport de 400 pages, résultat du travail de 91 auteurs de 40 pays, et des apports de 133 contributeurs qui ont passé en revue 6000 publications scientifiques a expliqué Mme Valérie Masson-Delmotte (coprésidente du groupe de travail numéro 1 du GIEC) lors de son audition au Sénat. Les principales conclusions du rapport principal sont condensées dans un Résumé pour décideurs document de 34 pages censé guider l’actions des gouvernements. Que dit ce rapport ? D’abord que les activités humaines ont provoqué un réchauffement de la planète d’environ 1,0 ° C par rapport aux niveaux préindustriels (fourchette probable de 0,8 ° C à 1,2 ° C) et que Le réchauffement planétaire devrait atteindre 1,5° C entre 2030 et 2052, s’il continue à augmenter au rythme actuel. Ensuite sont exposées les conséquences d’un réchauffement de 1,5°C par rapport à 2°C d’ici à 2100 : la montée du niveau des mers de 10 cm inférieure si le réchauffement est stabilisé à 1,5°C, une perte de biodiversité et de risque d’extinction d’espèces réduites d’un facteur 2, une réduction du rendement des céréales moins important, des pénuries d’eau deux fois moindre, une dégradation des récifs de coraux tropicaux limitée à une fourchette de 70% à 90%, au lieu de 99%. Le site Carbon Brief a réalisé une infographie permettant de visualiser les conséquences d’un réchauffement de 1,5°C par rapport à 2°C. Enfin le rapport quantifie la réduction de nos émission de CO2 d’ici 2030 nécessaire pour limiter le réchauffement à 1,5°C : une diminution de 45% contre 20% si nous nous laissions aller à un échauffement de 2°C. Il faudra pour cela extraire le CO2 de l’atmosphère tout au long du 21e siècle : en plantant des arbres, restaurant les écosystèmes, captant et stockant le CO2 , et aussi en utilisant d’autres approches qui en sont aujourd’hui aux premières étapes de développement , nous dit Valérie Masson – Delmotte (et dont tout porte à penser qu’il pourrait s’agir de techniques de géo-ingénierie). On reste pantois devant une telle précision dans l’évaluation des conséquences d’une différence de température de 0,5°C qui se situe dans l’intervalle de confiance des prévisions. Le Président de la République Française a salué l’exploit des scientifiques par ce tweet : « Le rapport du GIEC le prouve scientifiquement: nous avons toutes les cartes en main pour lutter contre le réchauffement climatique. Mais il faut que tout le monde agisse maintenant ! ». Sauf que ce rapport est tout sauf de la science, comme nous allons essayer de le montrer. Remarquons d’abord que le résumé pour décideurs n’est pas une production scientifique mais un compromis politique. Madame Valérie Masson-Delmotte avait déjà en 2013 à propos du 5e rapport du GIEC, très bien expliqué comment s’élabore un rapport pour décideurs : « L’enjeu était de se mettre autour de la table pour approuver, mot par mot, le résumé pour décideurs par l’assemblée des délégués des différents pays » déclarait-t-elle au journal Le Point. On relève ensuite que pour l’élaboration de ce rapport spécial, le GIEC a fait travailler ensemble ses 3 groupes de travail [1]. C’est le « premier rapport du GIEC où climatologues, spécialistes des impacts climatiques et scientifiques experts de l’atténuation ont travaillé ensemble », a dit au Figaro Roland Séférian, chercheur chez Météo-France. Cet aveu a un sens : Il signifie que le réchauffement récent est définitivement imputé aux activité humaines, et qu’il n’est donc plus nécessaire d’étudier les causes naturelles possibles : cycles solaires, nébulosité, oscillations océaniques, etc..La science est établie, il ne reste qu’à s’occuper des conséquences du réchauffement et des mesures à prendre pour l’atténuer. Le GIEC peut-il régler le thermostat de la planète ? Prévoir la hausse des températures mondiales en 2100 à l’aide des modèles climatiques est déjà hasardeux. Prétendre que l’on puisse ajuster les émissions pour limiter le réchauffement à 1,5°C au lieu de 2°C relève du scientisme. Les prévisions climatiques à très long terme sont établies à l’aide de modèles dont le but est de reproduire le comportement du climat terrestre. Compte tenu de la diversité des processus à prendre en compte (rayonnement, convection, formation des nuages, fonte des glaciers, transpiration des plantes, ruissellement, infiltration des eaux dans le sol, etc.), de la multiplicité des échelles spatiales (du centimètre pour la turbulence de la couche limite à des ondulations de 10000 kilomètres pour les zones de haute et de basse pression) et temporelles (de la seconde pour les vagues de surface à plusieurs siècles pour les courants océaniques), et des interactions que les diverses parties du système climatique ont les unes sur les autres, l’entreprise des modélisateurs apparaît comme démiurgique. Les processus climatiques qui sont mal compris (développement de nuages, turbulences, échanges avec la surface) sont introduits dans les modèles sous forme de paramètres ajustables (une dizaine) qui ont une signification statistique et compensent les incertitudes (lire au sujet des modèles cet article récemment publié sur ce site). De plus les modèles surchauffent. C’est ce qu’a montré J. C. Christy, Professeur à l’Université d’Alabama (Huntsville) au Sénat américain en 2016 : le diagramme ci-dessous qu’il a produit lors de son audition montre que sur les 38 dernières années l’écart entre la courbe de réchauffement des modèles et celle des données d’observation est très significatif démontrant que les modèles sont trop sensibles aux émissions de gaz à effet de serre : Pierre Morel fondateur du Laboratoire de Météorologie Dynamique et ancien secrétaire général du programme mondial de recherche sur le climat lors d’une conférence au Bureau des Longitudes en octobre 2009, fustigeait les modélisateurs : « Aucun modèle ne peut, en l’état actuel de l’art, représenter fidèlement la totalité des processus physiques en Jeu. Au contraire, ces modèles sont fondamentalement empiriques et font nécessairement appel à des paramètres arbitraires qui doivent être ajustés … Par conséquent, actuellement, les modèles de la science climatique théorique, tout cela est engagé sur une voie sans issue… malheureusement, les modélisateurs, qui ont une connaissance détaillée des codes numériques et formules physiques, n’ont plus une compréhension approfondie du fonctionnement de l’environnement réel dans tous ses aspects physiques. Je dois dire qu’il est facile de perdre de vue la multiplicité des processus dynamiques, physiques, chimiques, géologiques qui influencent le climat ». Dans quelle mesure les émissions anthropiques perturbent le cycle du carbone contribuant ainsi à l’augmentation de la concentration de CO2 dans l’atmosphère? De nombreuses incertitudes subsistent comme l’explique cet article. Pour en donner la mesure il suffit de mentionner ce fait (rapporté par Katia et Guy Laval dans leur ouvrage « Incertitudes sur le climat » [2] que, en vue de l’élaboration de son quatrième rapport, le GIEC a utilisé onze modèles qui devaient calculer la croissance de la concentration de CO2 dans l’atmosphère en 2100, après échanges avec les océans et la biosphère. Les résultats obtenus par les différents modèles de cycle du carbone présentaient une dispersion de 1 à 10 Au vu de ces incertitudes, le GIEC avait d’ailleurs choisi pour son rapport de 2013 de définir 4 valeurs préétablies de concentration de gaz à effet de serre (correspondant à ses 4 scenarios RCP « Representative Concentration Pathway ») plutôt que d’établir ses prévisions à partir de niveaux d’émission comme dans ses précédents rapports. Le GIEC s’était ainsi affranchi des incertitudes du cycle du carbone, comme cela est explicitement indiqué dans son rapport: « Les RCP utilisés dans le Rapport AR5 sont définis comme des profils de concentration et donc les incertitudes liées au cycle du carbone affectant les concentrations atmosphériques en CO2 ne sont pas prises en compte dans les simulations CMIP5 forcées par des concentrations ». (GIEC AR5 Résumé Pour Décideurs Groupe de travail n° 1 (Page 18)). Aux incertitudes du cycle du carbone s’ajoutent celles de la sensibilité du climat [3] à l’augmentation des gaz à effet de serre. Il est admis (et cela n’est pas controversé) qu’un doublement de la concentration de CO2 n’induirait qu’une élévation de la température de l’ordre de 1°C. Le reste du réchauffement prévu par les modèles en 2100 (jusqu’à +4,8°) serait dû à un supposé effet amplificateur des nuages et de la vapeur d’eau ; or le comportement de la vapeur d’eau et des nuages (notamment les nuages bas) dans l’atmosphère est loin d’être complètement compris, ce que le GIEC admet dans son rapport de 2013 : « La plupart des modèles suppose une rétroaction positive des nuages bas, mais ce comportement n’est pas bien compris ; aussi nous ne sommes pas certains que cela est réaliste ». (Rapport AR5 [7.2.4, 7.2.5, 7.2.6, Figures 7.9–7.11]). Dans son ouvrage « Combien pèse un nuage? [4]» Jean-Pierre CHALON], Directeur de l’Ecole Nationale de la Météorologie, expert auprès de l’Organisation Météorologiste Mondiale, confirme l’incertitude due au comportement des nuages; il écrit : « l’impact global des nuages sur le bilan radiatif de la planète est 40 fois supérieur à celui attribué aux variations des teneurs en gaz à effet de serre enregistrées au cours de ces 10 dernières années ». Le climat est-il déréglé ? « C’est de pire en pire» a dit Laurence Tubiana ex-négociatrice de la COP21 à l’Express ; « Par exemple, sur le phénomène El Niño, qui était épisodique, il devient beaucoup plus régulier, tous les trois à quatre ans. De même aux pôles, on observe des zones qui deviennent accessibles à pied. La fonte des glaces, on ne pensait pas que ça irait aussi vite. Les coraux. Au-delà d’être jolis, ils sont indispensables aux poissons. Avec une hausse de 1,5 degré, on estime que le taux de survie serait de 66%. A 2 degrés, 90% disparaîtraient ». Examinons les phénomènes climatiques cités par Madame Tubiana. El Niño est un phénomène océanique à grande échelle du Pacifique équatorial qui a des répercussions sur le climat mondial pouvant entraîner des tempêtes intenses à certains endroits et des sécheresses à d’autres. Les événements El Niño dont on retrouve des traces depuis des milliers d’années ne sont recensés et étudiés que depuis 1951. Ils se produisent à intervalles irréguliers de deux à sept ans et durent de neuf mois à deux ans. La durée moyenne de la période est de cinq ans. Dans la période récente les événements les plus intenses se sont produits en 1982-1983, 1997-1998 et 2014-2016 (dont nous continuons à subir les effets). Il n’y a pas de consensus sur le fait de savoir si le changement climatique aura une influence sur la survenue, la force ou la durée des événements El Niño. Comme le dit avec ironie un expert de l’agence américaine NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration). « Si vous souhaitez que les événements ENSO soient plus nombreux ou plus puissants à l’avenir, j’ai une excellente nouvelle pour vous : la recherche le prouve. Si vous souhaitez que les événements ENSO soient moins nombreux ou plus faibles dans le futur, ne vous inquiétez pas, la recherche le confirme également ». Le graphique ci-dessous montre la régularité de survenance des événements El Niño depuis 1950 : Bien que sans influence sur le niveau des mers, la fonte annuelle de la banquise défraie la chronique, sa disparition étant fréquemment annoncée. Or contrairement aux prévisions alarmistes, la banquise arctique qui avait régulièrement régressé depuis le début des années 1980 et atteint un point bas en 2007 et en 2012, se redresse: elle a atteint en 2018 son minimum d’extension (4.594 millions de km2) les 19 et 20 septembre, ce qui permet de classer l’année 2018 devant 2016, 2012 et 2012, Ex aequo avec les années 2017, 2015 et 2011 qui sont indiscernables. Quant à la banquise antarctique, elle a été en progression constante jusqu’en 2015, année à partir de laquelle son étendue est passée sous la moyenne 1981-2010 : Moins spectaculaire et donc moins commentée est l’évolution des glaces continentales pourtant plus importante dans ses conséquences : si les deux à trois kilomètres de glace qui couvrent le Groenland fondaient ou glissaient dans l’océan, le niveau des mers monterait d’environ six mètres. La fonte totale de l’Antarctique provoquerait quant à elle une hausse du niveau de la mer de l’ordre de 60 mètres. Qu’observe-t-on ? Au Groenland il neige plus qu’il ne fond au cours de l’année, le bilan de masse de surface est donc positif même si la perte par vêlage des icebergs est supérieure au gain de bilan de masse de surface. Selon le DMI (Danish Meteorological Institute), le Groenland perdrait ainsi environ 200 Gt (Giga tonnes) par an. Rapporté au volume de glace estimé à 3 millions de kilomètres cubes (+ou- 0,4), la perte annuelle est de l’ordre de 0,007 % seulement. Cette perte serait surestimée selon D.H. Bromwich et J.-P. Nicolas (2010) qui ont ré analysé les données satellitaires de GRACE et divisé par 2 les pertes de glace du Groenland. Le site Polar Portal estime de son côté que le Groenland gagne en volume de glace par rapport à la moyenne 1981-2010. Le graphique ci-dessous montre l’évolution positive du bilan de glace SMB (surface mass budget) : Source : Polar Portal ( http://polarportal.dk/en/nyheder/arkiv/nyheder/end-of-the-smb-season-summary-2017/) L’inlandsis de l’Antarctique perdrait 100 km³ de glace par an d’après les mesures effectuées par les satellites de la mission GRACE. Cette valeur est à rapprocher des 30 millions de km³ de glace du continent antarctique. Selon une étude de la NASA (publiée en octobre 2015), les gains de masse de l’inlandsis antarctique sont supérieurs aux pertes remettant en cause les conclusions du 5e rapport du GIEC, selon lequel l’Antarctique est en train de perdre de la glace terrestre. La calotte glaciaire antarctique aurait ainsi enregistré un gain net de 112 milliards de tonnes de glace par an entre 1992 et 2001. Ce gain net serait tombé à 82 milliards de tonnes de glace par an entre 2003 et 2008. La même étude évalue la contribution de la fonte des glaces à l’élévation du niveau de la mer depuis 1992 à 0.59 ± 0.20 millimètres par année en moyenne (pour une élévation du niveau de la mer estimée à 3 millimètres par an selon les estimations les plus pessimistes). Il se produit en moyenne 300 catastrophes naturelles par an, soit presque une par jour ; nous en sommes informés en temps réel et la responsabilité du réchauffement est presque systématiquement invoquée. Il se diffuse ainsi dans l’opinion l’idée d’un dérèglement climatique qui irait en s’accentuant sous l’effet du réchauffement. Or toutes les sources de données (y compris celles du GIEC dans son rapport spécial sur les événements extrêmes de 2012, et dans son 5e rapport de 2013) sont convergentes : il n’y a pas d’augmentation de la fréquence , de l’intensité et de la durée des événements extrêmes depuis le début de l’ère industrielle, qu’il s’agisse des cyclones et des tempêtes, des inondations, des sécheresses et des vagues de chaleur. Pour plus de détails, lire cet article qui a compilé de nombreuses sources de données dont celles de l’assureur AON qui produit tous les ans un rapport sur les désastres naturels. Evolution du nombre de catastrophes naturelles. Source : AON, Weather, Climate & Catastrophe Insight (Rapport 2017) Les cyclones sont souvent cités comme une manifestation du dérèglement climatique en raison de leur caractère spectaculaire et récurrent. Or, comme le montre le diagramme ci-dessous il n’y a pas d’augmentation du nombre et de l’intensité des cyclones depuis 1980 : Aux Etats-Unis, le nombre d’ouragans des 30 dernières années est en diminution comme le montre cet article. Ce qui est avéré en revanche, c’est l’augmentation continue de l’exposition aux risques (du fait notamment de l’augmentation de la population et de la tendance de celle ci à se concentrer dans des zones littorales). Jan Egeland , Secrétaire général du NRC (Norwegian Refugee Council) déclarait à l’occasion de la publication de son rapport de 2015 : « Les millions de vies dévastées par les catastrophes sont le plus souvent une conséquence de mauvaises politiques et de l’artificialisation des structures, que celle des forces de mère nature ». La Grande Barrière de Corail a connu pendant l’été 2016 un intense épisode de blanchiment qualifié par la NOAA de Troisième événement de blanchiment global . La mort des coraux de la grande barrière à cause du réchauffement climatique a été annoncée. Cette thèse est doublement spécieuse : d’une part, parce que le blanchiment de l’été 2016 (comme ceux qui l’ont précédé en 1998 et 2002) est lié à l’événement El Niño qui pour avoir été intense n’en n’est pas moins un événements climatiques naturel ; d’autre part parce que le blanchiment n’est pas et de loin la première cause de mortalité du corail arrivant loin derrière les cyclones et la prédation des étoiles de mer. Le professeur Peter Ridd, expert reconnu de la Grande Barrière de Corail estime non seulement que les coraux ne sont pas en perdition mais se remettent très bien des dégâts causés par les ouragans, les étoiles de mer et le blanchissement (ce qui lui a valu d’être ostracisé par son employeur, l’Université James Cook). Un article de ce site fait le point sur la situation de la Grande Barrière de Corail après la période de blanchissement de l’été 2016. Vers une « climatocrature » ? Le GIEC se pare des plumes de la science pour nous asséner ses prédictions catastrophistes, mais son message est en réalité politique. « chaque demi-degré de réchauffement compte, chaque année compte et chaque choix compte. Ne pas agir aujourd’hui, c’est augmenter le fardeau pour les jeunes générations qui devront faire face aux conséquences du réchauffement et à des options d’action plus difficiles et plus risquées », a dit Madame Valérie Masson-Delmotte lors de son audition par le Sénat. Chacun voit bien que ce qu’elle demande à la société sur des bases scientifiques plus que fragiles (une réduction de 50% de nos émissions d’ici 2030), n’est ni souhaitable ni possible, sauf à être imposé par la coercition. Coercition que certains scientifiques appellent de leurs vœux : ainsi François-Marie Bréon directeur adjoint du laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE), et qui propose des mesures radicales à dit à Libération : « On peut dire que la lutte contre le changement climatique est contraire aux libertés individuelles et donc sans doute avec la démocratie ». Supposons que l’on réduise nos émissions de 50% au prix d’une révision radicale de notre modèle de développement, (et de l’instauration d’un ordre mondial autoritaire pour l’imposer). Nous nous serions privés de nos capacités industrielles pour faire face (par exemple) à un nouveau petit âge glaciaire : l’hypothèse n’est pas totalement fantaisiste comme l’indique une récente publication de la Royal Astronomical Society qui prévoit une réduction de l’activité solaire de 60% lors du 26e cycle du soleil (2030-2040) [5]. [1] Le GIEC est organisé en 3 groupes de travail : le premier (GR1) évalue les aspects scientifiques du système climatique et de )l’évolution du climat; le deuxième (GR2) traite des conséquences changements climatiques et les possibilités de s’y adapter; le troisième évalue les solutions envisageables pour atténuer les conséquences des changements climatiques. [2] Incertitudes sur le climat (Katia Laval, Guy Laval) Editeur :Belin (https://www.belin-editeur.com/incertitudes-sur-le-climat) [3] La sensibilité est définie comme le changement de la température moyenne du globe en surface sous l’effet d’un doublement de la concentration du CO2 atmosphérique. [4] « J.P. Chalon « Combien pèse un nuage? – EDP Sciences [5] Selon cette étude, les conditions d’un nouveau « minimum de Maunder » (1645-1715) seraient réunies.
fake
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a révélé aujourd’hui la tâche gigantesque et urgente qui nous attend pour limiter le réchauffement de la planète tout en fournissant un plan clair pour y parvenir. L’objectif d’1,5 est encore tenable selon le GIEC Leur constat est sans appel : pour ne pas dépasser 1,5 degré de réchauffement planétaire, les émissions mondiales de CO2 doivent être divisées par deux d’ici 2030 avant de tomber à “zéro net” au plus tard au milieu du siècle. Le réchauffement planétaire devrait dépasser 1,5 degré entre 2030 et 2052 s’il se poursuit au rythme actuel, ce qui renforce l’urgence de réduire les émissions. Pour Jennifer Morgan, directrice exécutive de Greenpeace International, “Il s’agit du rapport scientifique le plus important que nous ayons jamais eu sur le climat. Afin d’éviter davantage d’incendies tragiques, de tempêtes violentes et de pertes de vies humaines, le monde doit diviser par deux ses émissions mondiales au cours de la prochaine décennie. C’est un défi énorme, mais c’est faisable. Ne pas se remettre sur la bonne trajectoire reviendrait à mettre en danger des millions de personnes dans le monde et en particulier les populations les plus vulnérables”. Emmanuel Macron à la COP23, Bonn, novembre 2017 Charge aux Etats de mettre les bouchées double sur le climat Ce rapport doit avoir des répercussions politiques sur la communauté internationale : il confirme l’absolue nécessité de relever les engagements climatiques des pays de toute urgence et avant 2020, en augmentant les objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre pour 2030. Et la France ne doit pas y couper : elle doit incarner et porter cette relève, avec des politiques cohérentes au niveau national. Pour Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France,“Emmanuel Macron a beau parader à l’international, la France n’est pas championne du climat.” Les émissions de gaz à effet de serre de l’hexagone sont en hausse pour la troisième année consécutive et aucune mesure ambitieuse n’a été prise pour transformer en profondeur les secteurs les plus émetteurs, à savoir l’agriculture et les transports. Sur la question de la transition énergétique, la France est extrêmement en retard sur ses objectifs pour une seule et simple raison : son obsession pour l’énergie nucléaire. “On ne peut pas se permettre de jouer avec le climat” ajoute Jean-François Julliard. “Emmanuel Macron ne peut pas se cacher derrière l’argument d’une énergie “décarbonée”, le nucléaire, alors que cette technologie est sale et dangereuse. Il ne peut pas non plus se cacher derrière des effets d’annonce et autres mesurettes sur les secteurs les plus émetteurs. La solution que la France doit apporter pour le climat, c’est une véritable transition de son modèle énergétique vers les renouvelables ainsi qu’une refonte de son système de transports et de son modèle agricole”.
fake
Les premières mesures d'urgence pour redresser l'économie n'intègrent pas suffisamment l'enjeu climatique, qui devra être mieux pris en compte dans le plan global de relance, avertit ce mercredi le Haut conseil pour le climat dans son rapport annuel. Pour cette instance chargée d'évaluer les politiques publiques contre le réchauffement, la France est "très loin" de ses objectifs de lutte contre le réchauffement. "Il faut insérer le plan de reprise dans les limites du climat et non l'inverse", résume Corinne Le Quéré, présidente du HCC, pour qui "les premières dispositions du gouvernement dans le plan de reprise ne vont pas dans le sens de nos recommandations". Ces mesures d'urgence ont en effet été "principalement tournées vers les secteurs très émetteurs de l'automobile et de l'aviation, sans conditionnalités fermes concernant leur évolution vers une trajectoire compatible avec les objectifs climatiques", ajoute la climatologue en présentant à la presse le deuxième rapport annuel du HCC, organisme lancé par Emmanuel Macron en novembre 2018. Le gouvernement estime de son côté avoir mis des conditionnalités, notamment pour Air France, en demandant une limitation des vols intérieurs quand une alternative ferroviaire en moins de 2h30 est possible. Après avoir qualifié l'an dernier d'"insuffisantes" les actions engagées par la France contre le réchauffement, le HCC souligne que la baisse de 0,9% des émissions de gaz à effet de serre enregistrée en 2019 est "encore très loin des -3% (par an) attendus à partir de 2025". Et si "la mobilisation des pouvoirs publics est visible et croissante, concrètement il y a eu peu d'avancées dans l'année qui vient de s'écouler", a encore souligné sa présidente. Pour 2020, la donne a changé avec la crise profonde du Covid-19. Le président de la République a promis une relance écologique dans la foulée des municipales et de la fin de la Convention citoyenne pour le climat, dont il s'est engagé à reprendre 146 des 149 propositions, mais sans que les modalités de leur mise en oeuvre ne soient encore précisées. Chiche, répond en substance la présidente du Haut Conseil pour le Climat, pour qui "le plan de reprise sera la mesure réelle de l'attention portée au climat" par le nouveau gouvernement. Car pour l'heure, "le rythme de baisse des émissions est trop faible et les transformations structurelles ne sont engagées dans aucun des quatre secteurs" les plus émetteurs, à savoir les transports (30%), l'agriculture, le bâtiment et l'industrie (18 à 19% chacun), selon la climatologue. "Nous avons les mêmes voitures, les mêmes routes, les mêmes systèmes de chauffage et les mêmes industries", note le Haut Conseil, alors que l'Allemagne voisine a par exemple fléché ses aides au secteur automobile uniquement sur les véhicules électriques. Un "signal extrêmement clair pour l'ensemble du secteur" et une façon d'éviter une "prime à la casse" qui ne servirait qu'à écouler les stocks sans permettre de s'adapter "aux enjeux à venir". Et de citer des mesures qui peuvent être "compatibles avec les objectifs climat", comme "la rénovation énergétique des bâtiments [qui] a des bénéfices sous tous les angles et pourrait être un point fort pro-climat du plan de reprise". Rénovation que la Convention citoyenne a justement proposé de rendre obligatoire, alors que le secteur du logement a été intégré au ministère de la Transition écologique dans le nouveau gouvernement. Pour appuyer ses recommandations, le HCC a demandé à être reçu par le Conseil de défense écologique qu'Emmanuel Macron doit prochainement réunir. Et Bruno Le Maire, aux manettes de Bercy avec un périmètre élargi et centré sur la relance, s'est engagé à "envoyer" au Haut Conseil le futur plan "avant qu'il ne soit complètement fixé", explique Corinne Le Quéré.
true
Octobre 2019 frôle le record établi lors de l’avènement du phénomène El Niño extrême de 2015. C’est un record de chaleur pour l’hémisphère nord. Avec +1,04°C au-dessus de la moyenne 1951-1980, l’anomalie relevée en octobre 2019 est la 2e plus élevée des annales, d’après la NASA. Les anomalies sont surtout importantes dans l’hémisphère nord, qui n’a jamais été aussi chaud en octobre. De leur côté, les réanalyses ERA5 et NCEP-NCAR placent octobre 2019 respectivement à la 1ère et la 2è place des archives. D’après les données satellitaires RSS, l’anomalie relevée en octobre 2019 est la 3e plus élevée depuis le début des mesures. Une fois de plus, le haut du classement est dominé par la période récente. Depuis 1880, les 5 mois d’octobre les plus chauds ont été observés ces 5 dernières années. Ecart à la moyenne 1951-1980. D’après les chiffres de la NASA. Pour le mois d’octobre, sur les 100 dernières années, le rythme du réchauffement est de +0,093°C/décennie. Sur les 20 dernières années (depuis 1999), on note une accélération à +0,29°C/décennie. On peut voir ci-dessous la tendance de long terme au réchauffement avec un lissage sur 10 ans (courbe rouge) : Anomalies en octobre par rapport à 1951-1980. Source : NASA GISS. 2019 terminera probablement à la 2è place Pour l’année en cours (janvier-octobre), 2019 se situe à +0,97°C, à mi-chemin entre le record de 2016 (+1,02°C) et 2017 (+0,92°C). A noter que l’on compare ici janvier-octobre 2019 à des années complètes (sur 12 mois) pour le reste de l’archive. Les positions du trio d’années les plus chaudes ont désormais peu de chances de changer d’ici la fin de l’année. Cette année a été marquée par un épisode El Niño de faible intensité mais la série d’anomalies élevées se poursuit malgré la transition vers une phase ENSO neutre et un cycle solaire proche du minimum. Ecart à la moyenne 1951-1980. D’après les chiffres de la NASA. Les anomalies régionales En octobre, l’anomalie observée dans l’hémisphère nord est à niveau record (+1,34°C), topant le précédent maximum observé en 2015 (+1,30°C). L’hémisphère sud enregistre sa 3e plus grosse anomalie. Les températures des régions tropicales se sont stabilisées ces trois derniers mois. Par rapport au mois de septembre, les anomalies ont encore grimpé dans l’Arctique, atteignant +10°C dans certaines régions. De l’autre côté, l’Antarctique affiche des anomalies nettement positives mais plus contrastées. Anomalies de température pour le mois d’octore 2019. Source : NASA GISS. +1,27°C au-dessus de la période préindustrielle Les chiffres publiés par la NASA sont relatifs à la période 1951-1980 mais on peut aussi calculer les anomalies par rapport aux données les plus lointaines, à savoir la période 1880-1920, une période où les émissions de gaz à effet de serre anthropiques n’avaient pas encore profondément modifié le climat. Cela permet de comparer la situation actuelle aux objectifs que se sont fixés les Etats pour contenir le réchauffement climatique en-dessous du niveau considéré comme dangereux. Par rapport à la période 1880-1920, l’anomalie a été de +1,27°C en octobre 2019. Lors de la COP21 de Paris, un accord a été obtenu pour contenir le réchauffement sous les 2°C, voire 1,5°C si possible.
true
La publication du rapport annuel de l’Agence internationale de l’énergie, le « World energy outlook » (le résumé en français) , est toujours un événement … Celui de l’année 2012 a été publié ce 10 novembre, et a, comme attendu, suscité l’intérêt des médias. Médias qui ont eu une lecture que l’on pourrait qualifier de parcellaire. Voici quelques approfondissements ! Le buzz : l’indépendance énergétique des États-Unis et les schistes … Les États-Unis, de part le développement de champs auparavant difficile à exploiter dans le Dakota du Nord et Texas du Sud (grâce à la technique du fracking ou fracturation hyrdaulique), seront indépendants d’un point de vue pétrolier et exportateurs, d’ici 2030. Voilà, en substance ce qu’on retenus les médias. Ce qui est faux dans cette déclaration c’est que nulle part l’AIE n’estime que les USA seront indépendants d’un point de vue pétrolier. Ce que dit l’AIE plus précisément c’est que, en 2030 les États-Unis seront exportateurs d’énergie. Compte-tenu de leur réduction de recours au charbon et de leur utilisation des gaz de schistes, les USA pourraient avoir une balance import / export en matière énergétique globale positive. Mais, au vu de la demande en pétrole, les USA resteront importateurs net de pétrole et vulnérables à la volatilité des prix du marché. Par ailleurs, cette balance positive (et pas indépendance !) ne sera possible que si les USA entament une réduction drastique de leurs consommation, et, au rythme actuel des politiques en la matière, ils en sont loin …. sachant qu’en plus ils importent aujourd’hui 20% de leurs besoins énergétiques. La tarte à la crème de l’indépendance énergétique L’indépendance énergétique est devenue, depuis les années 70 un Graal politique et économique. Mais que vaut cette indépendance si elle signifie faire face à des événements climatiques dramatiques d’un point de vue humain et financier ? A-t-on déjà mis en balance les gains financiers de l’indépendance face aux coûts des changements climatiques? L’échec des actions contre le changement climatique coûte déjà à l’économie mondiale 1,6 % de son PIB, soit 1 200 milliards de dollars par an et devrait conduire à un doublement des coûts mondiaux dans les vingt prochaines années, selon un rapport révélé 25 septembre aux États-Unis, par le DARA and Climate Vulnerable Forum. Aujourd’hui, la France importe 99% de son pétrole, principalement pour les transports. Le nucléaire est le résultat de l’importation de 100% d’uranium, combustible de base des centrales, depuis des pays comme le Niger ou le Kazakhstan. Faire le pari de l’indépendance énergétique du pays sur d’hypothétiques réserves d’hydrocarbures de schistes (les chiffres annoncés étant des projections) exploitables grâce à des méthodes plus que dangereuses du point de vue environnemental est une véritable roulette russe énergétique, économique, environnementale. Du point de vue politique, financier, humain, l’indépendance énergétique n’est souhaitable que si elle est le résultat d’une transition énergétique équilibrée qui allie efficacité énergétique, sobriété et renouvelable. Pour que ces nouvelles matières fossiles ne soient tout simplement pas nécessaires ! Ce que les médias n’ont pas vu … Ou ont passé sous silence Pour la première fois, l’AIE elle-même estime qu’on ne peut exploiter qu’une tiers de l’ensemble des ressources fossiles prouvées (les mieux estimées / probables ou possibles) d’ici à 2050. Autrement dit, 2/3 de ces ressources doivent rester dans le sol. Ce quota est déjà largement exploité avec les projets en cours sur le globe. Suivant l’avis de l’AIE, il faudrait alors interdire l’ouverture de nouveaux champs de recherche et d’exploitation : donc les hydrocarbures de schistes aux US, les gaz de schiste en France, le pétrole en Arctique… Si l’on ne prend que le dossier pétrole, sans même évoquer le charbon et le gaz : Selon l’AIE, pour rester sous la barre des 2 degrés, la courbe de consommation du pétrole doit être inversée en 2018 et ne pas dépasser une production journalière de 88,1 Mbj (Million de barils / jour) d’ici à 2020 (aujourd’hui on consomme 86,7 Mbj), là où on prédit une demande de 94,6 et où l’industrie est en train de développer une capacité de production équivalente à 110,6 Mbj. Et ça, selon l’AIE, c’est seulement nous donner 50% de chances de rester sous les 2 degrés. L’année dernière une étude publiée par Carbon tracker estimait que pour avoir 80% de chances de rester sous deux degrés, ce sont 80% des ressources prouvées (contre 66% pour l’AIE) qui doivent rester dans le sol, et 20% être exploités (contre 33% AIE). L’avertissement est très clair : il faut rester sous une hausse des températures de 2 degrés. Mais, en moins de 8 ans seulement, l’industrie pétrolière dispose des capacités de productions suffisantes pour embraser le climat. Le montant des réserves fossiles qu’on s’apprête à exploiter pourrait nous mener bien au-delà de ces 2 degrés, il nous mène à au moins 6 degrés de réchauffement. C’est la raison pour laquelle Greenpeace reste, quelle que soit la méthode, fermement opposée à l’exploitation des hydrocarbures de schiste et milite pour une nouvelle donne énergétique. Parce que le coût financier, humain et environnemental ne sera bientôt pas que chiffrable en milliards de dollars, mais affectera aussi le quotidien, le mode de vie, des 7 milliards d’humains de la Planète.
true
L'ourse Claverina a fait sa première victime en France. Une brebis retrouvée morte cette semaine par un éleveur dans les Pyrénées-Atlantiques a vraisemblablement été tuée par cette ourse slovène, introduite en octobre dans les Pyrénées françaises. Des "traces de morsures [ont été] relevées" sur une brebis morte découverte par un éleveur à Larrau alors que "les localisations GPS transmises par le collier émetteur de Claverina l'ont signalée dans la nuit du 29 avril au 30 avril à proximité immédiate" du lieu où la bête morte a été trouvée, explique dans un communiqué la préfecture des Pyrénées-Atlantiques. LIRE AUSSI >> "L'espèce humaine a besoin des ours" Un "constat de dommages" a été dressé par l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) mais seule "la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) est en mesure d'établir s'il s'agit d'une prédation ou non". L'expertise technique de la celle-ci, qui permet d'activer une éventuelle procédure d'indemnisation, est attendue vendredi. Claverina avait déjà attaqué une brebis dans les Pyrénées espagnoles en novembre, selon le gouvernement régional de Navarre. Depuis son lâcher en Béarn (France) en octobre, elle a passé le plus clair de son temps de l'autre côté de la frontière, dans les provinces espagnoles d'Aragon - où elle a hiberné - et de Navarre. Elle est revenue en France depuis le 19 avril, dans le cadre de "déplacements larges de découverte du territoire" qui montrent qu'elle "ne semble toujours pas fixée sur une zone particulière", selon la préfecture des Pyrénées-Atlantiques. "On ne pensait pas que cette ourse pouvait descendre si près des fermes, aussi bas [800 mètres d'altitude]", a déclaré Jean-Marc Bengochea, l'éleveur concerné et maire de Larrau, sur les ondes de France bleu. "D'ici 15 ou 20 jours, tous les troupeaux vont monter, il y aura pas mal de bêtes sur les estives, on est très inquiets". Claverina et Sorita, un autre plantigrade slovène, ont été introduites en octobre dans les Pyrénées-Atlantiques afin de sauvegarder l'espèce, au grand dam d'éleveurs d'ovins locaux opposés à leur présence. Sorita a récemment donné naissance à deux oursons avec lesquels elle est sortie de son hibernation, dans les Hautes-Pyrénées. Quarante ours bruns ont été décomptés dans les Pyrénées en 2018 mais ce chiffre peut être sous-évalué, selon le ministère de la Transition écologique.
true
"L'urgence est d'organiser le ramassage en moins de 48 heures quand les algues s'échouent sur nos côtes", a déclaré le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot en déplacement en Guadeloupe avec la ministre des Outre-mer Annick Girardin. Les deux membres du gouvernement se sont rendus à Petit-Bourg, une commune envahie par des sargasses, ces algues brunes nauséabondes, pour rencontrer les élus et services de l'État à l'oeuvre depuis le début de la crise. Depuis février, ces algues brunes, dont l'origine reste incertaine, arrivent en masse sur les côtes de Guadeloupe, Martinique, Saint-Martin, et même de Guyane. Elles s'amoncellent sur les rivages, salissent plages et ports, bloquent parfois l'accès des bateaux, mais surtout dégagent, en séchant, de l'hydrogène sulfuré et de l'ammoniac, qui peuvent provoquer maux de tête, nausées et vomissements. Les ministres ont été critiqués sur leur venue tardive, notamment par la présidente du Conseil départemental, Josette Borel Lincertin, lors d'une réunion de travail entre les ministres et les élus locaux: "Vous n'empêcherez personne ici de penser que si un tel désastre avait eu lieu sur les côtes bretonnes ou méditerranéennes, vous n'auriez certainement pas attendu 4 mois pour venir vous rendre compte de ce qui arrive à ce territoire de la République", a-t-elle souligné dans son discours. A Petit-Bourg, les ministres ont pu constater une partie de l'ampleur des dégâts, même si quelques jours auparavant, les plages avaient été nettoyées. Accueillis par un collectif d'habitants excédés par les sargasses et leurs conséquences, notamment les odeurs de sulfure d'hydrogène, Nicolas Hulot a indiqué que "l'Etat sera aux côtés des habitants et des élus qui affrontent cette calamité." "L'Etat répondra présent pour organiser la collecte des sargasses dans chaque territoire et prendre toutes les précautions sur la santé. Il faut également poursuivre la coopération régionale dans la Caraïbe", ont assuré Annick Girardin et Nicolas Hulot. Pas un mot cependant sur les questions d'indemnisations que les Guadeloupéens attendent, qu'ils soient chefs d'entreprise avec obligation de fermer leur établissement, ou simples habitants qui voient les appareils électroménagers tomber en panne les uns après les autres, attaqués par le sulfure d'hydrogène.
true
Des travaux basés sur des méthodes paléo-climatologiques portant sur les 2 000 dernières années permettent de mieux comprendre pourquoi la banquise antarctique a progressé ces dernières décennies. Les résultats ont été publiés dans la revue Nature Geoscience ce 22 février; ils sont commentés par le magazine en ligne Science post. Jusqu’à présent, les causes précises de cette expansion étaient assez mal connues. En effet, le suivi opérationnel fourni par les satellites n’existe que depuis une quarantaine d’années, une période trop courte pour séparer la part attribuable aux variations naturelles de celle liée au changement climatique d’origine humaine. Par rapport à l’océan arctique, l’Antarctique possède des échelles de temps typiques plus longues, d’où le besoin de travailler avec des séries observationnelles plus étendues. Dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont donc reconstruit l’évolution de la banquise en exploitant des archives naturelles. Grâce à l’analyse scrupuleuse de carottes sédimentaires prélevées en Terre Adélie et au sud de l’océan Indien, ils ont pu caractériser les changements survenus dans le secteur au cours des 2000 dernières années. Pôle nord et pôle sud : des tendances très différenciées Alors que l’extension annuelle de la banquise arctique s’est réduite de 3,5 % à 4 % par décennie entre 1979 et 2012, celle bordant le continent austral a augmenté de 1,2 % à 1,8 % sur la même période. Des tendances qui n’ont pas fondamentalement changé depuis, malgré une rupture passagère de la tendance due à l’El niño de 2015-2016. L’importance de la variabilité naturelle à l’échelle multi-décennale. En contraignant un modèle climatique par les données paléoclimatiques obtenues, les auteurs ont montré que cette variabilité provient de l’effet combiné de phénomènes cycliques : l’ENSO (El Niño/Southern Oscillation) et le SAM (Southern Annular Mode). Le point à retenir est que ces fluctuations des régimes de vents et de courants marins amènent plus ou moins de chaleur vers le pôle sud. En outre, ils influent sur la puissance des vents catabatiques de l’inlandsis qui viennent pousser avec plus ou moins d’ampleur la glace vers le large. Suivant la façon dont ces circulations redistribuent la chaleur, la banquise s’étend ainsi plus ou moins facilement vers les basses latitudes. D’où la conclusion des auteurs de l’étude : « Nos résultats indiquent donc que la variabilité naturelle est importante dans l’océan Austral et suggèrent qu’elle a joué un rôle crucial dans les tendances récentes de la banquise et sa variabilité décennale dans cette région. »
biased
Climat. Les concentrations des gaz à effet de serre ont atteint des niveaux records en 2020 Les concentrations des gaz à effet de serre, facteurs du réchauffement climatique, ont atteint l’an dernier des niveaux records, a alerté l’ONU ce lundi 25 octobre, à six jours de la COP26 sur le climat à Glasgow. Dans son dernier bulletin sur les principaux gaz à effet de serre, ce lundi 25 octobre, l’Organisation météorologique mondiale (OMM), une agence de l’ONU, montre qu’une fois encore les concentrations des trois principaux gaz à effet de serre, qui piègent la chaleur dans l’atmosphère, ont atteint un sommet en 2020. Le ralentissement de l’économie imposé par la pandémie de Covid-19 « n’a pas eu d’incidence perceptible » sur le niveau et la progression des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, malgré un recul temporaire des nouvelles émissions, explique l’OMM. Le taux d’augmentation annuel des concentrations du dioxyde de carbone (CO2), du méthane (CH4) et du protoxyde d’azote (N2O) a même dépassé l’an dernier la moyenne de la période 2011-2020. « Nous sommes très loin du but » « Au rythme où augmentent les concentrations de gaz à effet de serre, l’élévation des températures à la fin du siècle sera bien supérieure aux objectifs de l’Accord de Paris, soit 1,5 à 2 degrés Celsius au-dessus des niveaux préindustriels. Nous sommes très loin du but », a averti le secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas. « Beaucoup de pays se fixent maintenant des objectifs de neutralité carbone et on espère voir une majoration spectaculaire des engagements à la COP26. […] Nous devons repenser l’industrie, le secteur énergétique et les transports, et tout notre mode de vie. Les transformations nécessaires sont économiquement abordables et techniquement faisables. Il n’y a pas de temps à perdre », a-t-il ajouté. Lire aussi : Pourra-t-on atteindre la neutralité carbone en 2050 ? Trois pistes qui montrent que c’est possible Selon la dernière évaluation de l’ONU, les engagements de réduction des émissions actuelles de gaz à effet de serre de près de 200 pays conduiraient à un réchauffement « catastrophique » de 2,7 °C, bien loin de l’objectif de l’Accord de Paris. L’ONU espère que les dirigeants mondiaux prendront à Glasgow des mesures pour maintenir la planète sur une trajectoire supportable de réchauffement dans les prochaines années, alors que les données montrent que les niveaux de CO2 ont continué d’augmenter en 2021. « Cela a des répercussions massives sur notre vie quotidienne » Et le CO2, qui provient principalement de la combustion de matières fossiles et de la production de ciment, est de très loin le principal responsable de ce réchauffement. L’an dernier, sa concentration s’est établie à 413,2 ppm (parties par million) en 2020, soit 149 % supérieure au niveau préindustriel. « Il ne s’agit pas juste d’une formule chimique et de chiffres sur un graphique. Cela a des répercussions massives sur notre vie quotidienne et notre bien-être, sur l’état de la planète et sur l’avenir de nos enfants et petits-enfants », a alerté Petteri Taalas. Le méthane, dont environ 60 % des rejets atmosphériques sont d’origine humaine (élevage de ruminants, riziculture, décharges…), et le protoxyde d’azote, dont environ 40 % des émissions dans l’atmosphère sont d’origine humaine (engrais et fumiers) ont aussi atteint des pics de concentration en 2020. Quant au forçage radiatif (la capacité de la Terre à conserver l’énergie du Soleil ou à la renvoyer dans l’espace), qui a pour effet de réchauffer le climat, il s’est accru de 47 % entre 1990 et 2020. « La catastrophe se rapproche » La température mondiale continuera d’augmenter tant que les émissions se poursuivront. Et, étant donné que le CO2 demeure pendant des siècles dans l’atmosphère et encore plus longtemps dans l’océan, le réchauffement déjà observé persistera pendant plusieurs décennies, même si les émissions nettes étaient ramenées à zéro rapidement, prévient l’OMM. Ce rapport montre que le climat est « en dérapage incontrôlé » malgré les avertissements des experts, souligne Euan Nisbet, chercheur à la Royal Holloway University of London : « La catastrophe se rapproche, mais on ne peut pas l’empêcher, tout ce que l’on peut faire, c’est hurler ».
true
« Si c’est l’argent qui décide de tout, alors jouons sur le terrain économique, mais avec nos propres règles. Puisqu’on n’a plus le temps, prenons le système économique à son propre jeu. » Ces quelques mots, extraits de la vidéo de présentation de Time for the Planet, résument bien l’intention de ce projet : contribuer, grâce à un fonds d’investissement citoyen, à la création et au financement de 100 entreprises dédiées à la lutte globale contre le réchauffement climatique. Plus d’un million d’euros ont déjà été levés, l’objectif étant d’atteindre le milliard d’euros d’ici cinq à dix ans. Un comité scientifique travaillera sur la sélection des projets dont les travaux seront tous en open source pour faciliter leur diffusion et leur réappropriation partout dans le monde. Le premier « appel à innovations » sera lancé mercredi 2 décembre. Parmi les parrains de Time for the Planet, on trouve le climatologue Jean Jouzel, ancien Vice-Président du GIEC. Nous avons discuté avec lui pour comprendre les raisons de son soutien à ce projet, à l’heure où l’Europe – et en particulier la France – prennent du retard sur leurs objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Usbek & Rica : Pourquoi parrainer le fonds d’investissement citoyen Time for the Planet ? Qu’est-ce qui vous séduit dans cette initiative ? Jean Jouzel : L’équipe de Time for the Planet, qui compte notamment cinq entrepreneurs lyonnais, m’a approché au tout début de l’année. Le projet m’a semblé intéressant et, malgré les difficultés liées à la crise sanitaire, il a bien avancé en seulement quelques mois. J’ai acheté une action à 100 euros, pour apporter une petite contribution financière, mais c’est surtout parce que les porteurs de ce projet ont conscience de l’urgence climatique que j’ai accepté de les parrainer. Créer un fonds citoyen pour financer des entreprises dédiées à la lutte contre le réchauffement climatique, c'est... J’ai la conviction que pour réussir cette transition, il faut actionner tous les leviers possibles. Sur le plan énergétique, par exemple, il faut avancer sur l’efficacité, certes, mais aussi sur la sobriété. Ça veut dire qu’on a besoin d’investissement, mais aussi d’éducation, d’engagement, de solidarité et d’innovation. Et quand je dis « innovation », je ne parle pas seulement d’innovation technologique mais aussi d’innovation sociale et sociétale. C’est cette même logique qui m’avait conduit à m’engager il y a bientôt deux ans dans la signature du Pacte Finance-Climat aux côtés de Pierre Larrouturou. « On a la conviction que l’entreprise n’est pas le problème mais la solution », défendent les créateurs de Time for the Planet. Comment partager cet enthousiasme quand on constate que seulement 100 entreprises sont responsables de plus de 70% des émissions mondiales de gaz à effet de serre ? Désormais, l’innovation doit toujours être au service de la réduction des émissions de gaz à effet de serre : ça ne sert à rien de soutenir des projets qui ne poursuivent pas cet objectif prioritaire, et le conseil scientifique de Time for the Planet y veillera. C’est tout le problème d’un secteur comme le numérique, censé nous permettre de réduire les émissions de gaz effet de serre mais qui représente aujourd’hui près de 8% des émissions mondiales… Pour l’instant, il n’est pas évident que le numérique nous aide à activer la transition. C’est pour ça qu’on a aussi besoin de développer les low-tech. « On a perdu dix ans avec George W. Bush et quatre de plus avec Donald Trump… » « On a perdu dix ans avec George W. Bush et quatre de plus avec Donald Trump… »
true
Le plastique n'est plus fantastique. Léger, résistant et surtout peu coûteux, il a longtemps été paré de toutes les qualités au point d'inonder notre quotidien, depuis soixante ans, sous forme de bouteilles, d'emballages, de textiles ou de peintures. Sauf qu'il a, aussi, un énorme défaut : une fois abandonné, il met des siècles à se décomposer dans les environnements qu'il pollue. Depuis peu, l'opinion publique en prend conscience, choquée par les images de plus en plus fréquentes d'animaux marins piégés par du plastique. Et pourtant, il ne s'agit que de la partie la plus visible de ce fléau, car ces déchets se fragmentent ensuite en microplastiques, des milliers de minuscules débris durables qui ont, à leur tour, envahi notre vie. Ils sont partout, dans l'air, l'eau du robinet, les terres cultivées ou la nourriture, comme le constatent, impuissants, les chercheurs qui explorent les conséquences de ces polluants invisibles. Au microscope, les microplastiques peuvent se confondre avec des grains minéraux ou des micro-organismes, imposant d'employer des outils plus puissants comme la spectrométrie pour les distinguer. REUTERS/Eric Gaillard Par définition, les microplastiques mesurent moins de 5 millimètres, toutefois, leur présence réelle est encore plus discrète. "Au microscope, ils ne sautent pas aux yeux et peuvent ressembler à du sable, explique Mikaël Kedzierski, de l'Institut de recherche Dupuy de Lôme (IRDL/CNRS/Université Bretagne Sud). Pour faire la différence, il faut passer à l'échelle de l'infiniment petit, au niveau moléculaire avec un spectromètre." Autre difficulté : leur processus de fragmentation varie énormément selon le milieu. "Entre l'eau douce et l'eau salée, à la surface de la terre ou dans le sol, plusieurs facteurs entrent en jeu : l'humidité, la température, l'ensoleillement et, enfin, les micro-organismes qui vont les coloniser, détaille Stéphane Bruzaud, également à l'IRDL. Chacun d'entre eux aide à couper la longue molécule (appelée polymère) au niveau des liens entre les atomes, comme un collier de perles." Par cette décomposition, la dispersion des microplastiques dans les environnements devient phénoménale. A la surface des océans - leur contamination la plus connue -, elle prend la forme de cinq vortex de déchets plastique, prisonniers des courants, représentant 5 000 milliards de morceaux. "Il ne s'agit pas d'îles-poubelles, contrairement à une idée répandue", souligne Maria-Luiza Pedrotti, du laboratoire océanographique de Villefranche-sur-Mer (CNRS/Sorbonne Université). "A peine distingue-t-on leur reflet au soleil, comme une soupe de particules", décrit celle qui participe régulièrement aux missions scientifiques à bord du voilier de la fondation Tara Expéditions. Selon elle, environ 80 % des océans se trouvent contaminés, mais son constat est pire encore en Méditerranée : "Mon laboratoire effectue des filtrages hebdomadaires depuis bientôt une décennie, le long du littoral tout comme au large, et nous constatons que l'intégralité de ces examens montre des microplastiques." Hélas, la surface n'offre qu'un aperçu du problème. Il n'y flotterait que... 5 % des huit millions de tonnes de plastique rejetées en mer chaque année ! Où passe le reste ? Il y a quelques semaines, une édifiante étude britannique a montré que 72 % des crustacés vivant dans six des plus profondes fosses océaniques (au-delà de 7 000 mètres) avaient ingéré ce type de détritus. Or ces déchets ont beau être minuscules, leurs effets sont énormes sur la faune marine. En particulier les espèces qui les confondent avec le plancton, à l'image de l'huître. Un cas d'école pour Élodie Fleury, à la tête du laboratoire brestois de physiologie des invertébrés (Ifremer) : "En ingérant des microplastiques, l'huître finit par manquer de nourriture, ce qui nuit fortement à sa reproduction et même à la croissance de ses descendants." En revenant à terre, aux sources de la pollution aux microplastiques, les chercheurs découvrent qu'elle nous concerne au premier chef. Et qu'elle s'y révèle plus étendue que prévu. "C'est toute "l'usure" des villes qui émet ces particules dans l'air", résume Johnny Gasperi (LEESU/Ecole des Ponts/université de Créteil). Elles prennent la forme de fragments - issus de l'abrasion des déchets, des façades ou des pneus -, mais également de fibres synthétiques, comme le polyester de nos textiles. Son laboratoire a été le premier à analyser ce type de contamination atmosphérique.
true
Depuis la parution du premier rapport du GIEC sur le changement climatique en 1990, les publications scientifiques sur ses conséquences potentiellement dévastatrices se sont multipliées : températures insoutenables dans les régions tropicales, sécheresses, possible déstabilisation des calottes polaires et hausse majeure du niveau marin… Pourtant, face à ces perspectives alarmantes, la plupart des estimations des dommages économiques associés suggèrent que la perte de PIB mondial serait limitée à quelques pour cent. Nettement moins que les 4,5-6 % de pertes liées à l’épidémie de Covid-19. Autrement dit, tout cela ne serait pas bien grave. Ces deux visions semblent difficilement conciliables. Les méthodes employées pour évaluer les potentiels dommages climatiques ont déjà été sévèrement critiquées pour leur manque de fondements scientifiques, mais la croyance qu’un réchauffement global de 3 ou 4 °C n’est qu’un problème mineur reste courante chez bien des économistes. Des projections fondées sur une approche statistique Parmi les méthodes les plus fréquentes, l’approche statistique a le vent en poupe. Il s’agit généralement d’établir empiriquement un lien entre le PIB et une ou plusieurs variables climatiques (température, précipitation…) utilisées comme indicateurs de l’ensemble des impacts climatiques. Ce lien est établi à partir des données disponibles sur les dernières décennies, puis employé pour projeter le PIB futur avec ou sans changement climatique. Ainsi, une étude parue en 2015 a proposé une relation entre température moyenne annuelle et croissance du PIB à l’échelle des pays. Dans cette hypothèse, un réchauffement global de 4 °C en 2100 conduirait à une réduction du PIB mondial d’au moins 23 %. Ce chiffre peut sembler élevé, mais il s’agit d’une perte de PIB potentiel, c’est-à-dire par rapport à ce qu’il aurait été à cette même date sans changement climatique. Le scénario socioéconomique utilisé comme référence postulant la poursuite d’une forte croissance au XXIe siècle, le monde n’en serait pas moins plus « riche » qu’aujourd’hui. Une autre étude, parue en 2018, estime quant à elle que le climat joue sur le niveau de PIB et non pas sur sa croissance. Dans ce cas, les conditions météorologiques annuelles peuvent exercer un choc sur une économie, mais n’affectent pas la trajectoire projetée et la perte de PIB mondial en 2100 serait limitée à seulement 1-2 %. Démonstration par l’absurde De notre point de vue, ces projections sous-estiment l’une comme l’autre les dommages potentiels d’un réchauffement global de cette ampleur. Or, si l’on peut éprouver des difficultés à se figurer les nouvelles conditions climatiques et environnementales pour un réchauffement de 4 °C, faute de situation analogue dans un passé récent, nous pouvons avoir une bonne idée de ce à quoi elles ressembleraient pour un refroidissement de 4 °C : car cela correspondrait à un retour à la dernière période glaciaire, pour laquelle nous disposons non seulement de simulations climatiques, mais également de nombreuses données de terrain. Aussi, afin de souligner encore le caractère irréaliste des projections de dommages obtenues par approche statistique, nous avons adopté une approche originale de démonstration par l’absurde et appliqué les méthodologies des deux études citées précédemment à un hypothétique refroidissement de 4 °C en 2100. Nous avons ensuite confronté les projections de PIB obtenues à ce que la littérature scientifique nous dit du visage de notre planète au maximum de la dernière ère glaciaire, il y a 20 000 ans. Nous n’avons pas considéré les calottes glaciaires de plusieurs kilomètres, qui recouvraient alors le Canada et les pays scandinaves, car leur croissance requiert des millénaires et non pas quelques décennies. En utilisant l’hypothèse que la température affecte le niveau de PIB, nous avons obtenu une perte de PIB potentiel mondial de moins de 2 % en 2100. Les pays essuyant le maximum de pertes sont ceux du nord, avec par exemple – 8 % pour le Canada ou la Norvège, alors que ceux du sud connaissent une augmentation de PIB de 1-2 %. En nous fondant sur une relation entre température et croissance annuelle du PIB, nous avons obtenu un effondrement complet du PIB des pays du nord, mais une forte croissance du PIB dans les régions tropicales. Au niveau global, les gains au sud font plus que compenser les pertes au nord et le PIB mondial progresse de 36 % par rapport au scénario de référence. Dans le film Le Jour d'après, sorti en 2004, une série de catastrophes climatiques se produisent. (Films Exclu, 2018) Des résultats irréalistes Contrairement à ce que suggèrent ces chiffres, les conditions dans un tel scénario seraient dramatiques pour une bonne partie de l’humanité. Citons quelques éléments majeurs : Le Canada et les pays scandinaves seraient enfouis sous une couche de neige permanente et croissante de plusieurs mètres et verraient leur température moyenne annuelle diminuée d’environ 20 °C ; les régions alpines, les pays baltes, une partie des îles britanniques, de la Pologne et de l’Allemagne seraient également enterrés sous la neige. Il est donc assez peu vraisemblable que les populations et les activités humaines pourraient s’y maintenir à leurs niveaux actuels. Les températures hivernales en Europe de l’Ouest chuteraient de 10 à 20 °C, le sol gelé en permanence jusqu’à la latitude de Bordeaux, la végétation naturelle actuelle remplacée par de la steppe ou de la toundra et de gigantesques tempêtes de sable surviendraient. Maintenir une agriculture serait extrêmement difficile, sinon impossible, les infrastructures endommagées par le froid, les besoins énergétiques pour le chauffage exploseraient… En bref, là encore, difficile d’imaginer que la population européenne puisse se maintenir à son niveau actuel. En Chine, le sol gelé s’étendrait jusqu’à Pékin, le froid empêcherait la céréaliculture dans les plaines du nord, le débit du Yangtze serait diminué de moitié avec un impact majeur sur la production hydroélectrique. Dans les tropiques, la diminution des températures serait modérée (2-3 °C), ce qui pourrait favoriser les pays concernés, mais ce refroidissement s’accompagnerait de perturbations sérieuses du cycle hydrologique, avec une forte diminution de la mousson et une expansion des déserts sur plusieurs centaines de kilomètres. Les résultats obtenus en liant température et niveau de PIB ne sont donc absolument pas réalistes et disqualifient clairement cette approche. Pour le Canada par exemple, comment imaginer que les conséquences du passage à un climat polaire permanent en quelques décennies à peine n’affecteraient pas sa croissance et se limiteraient à une perte de 8 % de PIB potentiels ? Ceux obtenus avec un impact sur le taux de croissance semblent plus plausibles, du moins pour les pays du nord. Mais les projections d’augmentation du PIB des pays en zone tropicale, outre qu’elles ne prennent pas en compte l’impact sur l’économie mondiale d’un effondrement complet de la plupart des pays de l’OCDE, ne sont pas crédibles : nous avons par exemple conclu à une augmentation de plus de 300 % du PIB des pays sahéliens, difficilement conciliable avec une expansion du Sahara de plus de 400 km vers le sud. L’utilisation de ces approches statistiques aboutit donc à des projections de PIB absurdes dans le cadre d’un hypothétique retour en période glaciaire à la fin du siècle. Il n’y a aucune raison de supposer que ce type de méthodologie puisse nous fournir des projections plus fiables dans le cas d’un réchauffement global qui pourrait être de même amplitude que celui qui nous sépare de la dernière période glaciaire. Pourquoi ces résultats absurdes ? Les raisons potentielles de l’échec de ces approches, détaillées dans notre article, sont nombreuses. Citons-en quelques-unes, non exhaustives : Les moyennes annuelles, à l’échelle d’un pays, des températures ou des précipitations sont probablement de mauvais indicateurs des phénomènes climatiques susceptibles d’occasionner des dommages, notamment les événements extrêmes. Il serait sans doute judicieux d’utiliser aussi les variations de températures et/ou précipitations. Par construction, certains facteurs de risque climatiques majeurs ne sont pas pris en compte : changement de l’extension des glaciers et du pergélisol, modification du niveau marin et de la géochimie de l’océan ou bascule des écosystèmes, etc. Sans compter les bouleversements induits sur les relations socioéconomiques entre les États. La façon de gérer les cas où la température d’un pays sort de son intervalle historique est problématique. Deux cas de figure sont possibles : Premier cas de figure : la nouvelle température se trouve dans l’intervalle historique d’autres pays ; on utilise alors la relation température-PIB établie pour ces autres pays. La validité de cette stratégie est indémontrable et reste assez douteuse, ne serait-ce qu’en raison de la difficulté technique et du coût pour adapter des infrastructures initialement conçues pour durer des décennies à un climat radicalement différent. Par ailleurs, les écosystèmes ont leur vitesse d’évolution propre et peuvent mettre des siècles à atteindre un équilibre avec un nouveau climat. Second cas de figure : La nouvelle température sort des conditions jamais observées dans aucun pays. Dans ce cas, on plafonne cette température à la valeur maximale (ou minimale) de l’échantillon de calibration, ce qui conduit potentiellement à une importante sous-estimation des dommages. Ainsi, en admettant que des relations empiriques PIB-variable(s) climatique(s) établies sur quelques décennies soient fondées, ce qui reste très discutable, les conclusions que nous pouvons en tirer apparaissent très limitées : sur les dernières décennies, avec un climat encore assez stable, l’effet de la variabilité météorologique interannuelle sur le PIB semble relativement faible. En sachant que seuls les impacts pour lesquels la température moyenne annuelle est effectivement un indicateur pertinent sont pris en compte. Aussi, nous estimons que ce type d’approche statistique ne peut permettre d’évaluer de façon réaliste les conséquences les plus graves d’un changement climatique de grande ampleur et ne devrait pas être utilisé pour cela.
true
Chaque année, la couverture de glace de mer dans l’océan Arctique atteint sa plus petite surface annuelle à la mi-septembre. Cette année, sa superficie n’est plus que de 3,74 millions de kilomètres carrés, soit la deuxième valeur la plus basse depuis que les satellites ont commencé à prendre ces mesures, il y a 42 ans. À la fin de l’été, la glace ne couvre plus que 50 % de la surface qu’elle couvrait il y a 40 ans. Cette année, l’étendue minimale de la glace est la plus faible jamais enregistrée par un satellite depuis 42 ans, sauf en 2012, ce qui renforce la tendance à la baisse à long terme de la couverture de glace de l’Arctique. Au cours de chacune des quatre dernières décennies, la superficie moyenne de la glace de mer estivale a diminué. NSIDC Comme l’a démontré le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, les niveaux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère sont plus élevés qu’à aucun moment de l’histoire de l’humanité. La dernière fois que les concentrations de CO2 dans l’atmosphère ont atteint le niveau actuel – environ 412 parties par million –, c’était il y a 3 millions d’années, à l’époque du Pliocène. Nous sommes des géoscientifiques qui étudient l’évolution du climat de la Terre et la manière dont il influe sur les conditions nécessaires à la vie. Nous considérons que les bouleversements dans l’Arctique constituent un indicateur de la façon dont les changements climatiques pourraient transformer la planète. Si les émissions mondiales de gaz à effet de serre continuent d’augmenter, elles pourraient ramener la Terre aux conditions du Pliocène, avec un niveau de la mer plus élevé, des régimes climatiques modifiés et des conditions perturbées tant dans la nature que dans les sociétés humaines. L’Arctique au Pliocène Nous faisons partie d’une équipe de scientifiques qui a analysé en 2013 des carottes sédimentaires au lac El’gygytgyn dans le nord-est de la Russie pour comprendre ce que peut être le climat de l’Arctique avec des niveaux de dioxyde de carbone atmosphérique plus élevés. Le pollen fossile conservé dans ces carottes montre que l’Arctique du Pliocène était très différent de ce qu’il est de nos jours. L’Arctique est maintenant une plaine sans arbres dont la végétation clairsemée de toundra est composée d’herbacées, de carex et de quelques plantes à fleurs. Les carottes de sédiments russes contenaient pour leur part du pollen d’arbres tels que le mélèze, l’épinette, le sapin et la pruche. Cela montre que les forêts boréales, qui se terminent aujourd’hui à des centaines de kilomètres plus au sud et à l’ouest en Russie et au niveau du cercle polaire arctique en Alaska, s’étendaient autrefois jusqu’à l’océan Arctique sur une grande partie de la Russie arctique et de l’Amérique du Nord. Comme l’Arctique était beaucoup plus chaud au Pliocène, la calotte glaciaire du Groenland n’existait pas. Les petits glaciers le long de la côte montagneuse orientale du Groenland étaient parmi les rares endroits de l’Arctique où la glace était présente toute l’année. À l’époque du Pliocène, la terre n’était recouverte de glace qu’à une seule extrémité – en Antarctique – et cette glace était moins étendue et plus susceptible de fondre. La forêt boréale près du lac Baïkal en Russie. Il y a trois millions d’années, ces forêts s’étendaient à des centaines de kilomètres plus au nord qu’aujourd’hui. Christophe Meneboeuf/Wikipedia, CC BY-SA La forêt boréale près du lac Baïkal en Russie. Il y a trois millions d’années, ces forêts s’étendaient à des centaines de kilomètres plus au nord qu’aujourd’hui. Comme les océans étaient plus chauds et qu’il n’y avait pas de grandes calottes glaciaires dans l’hémisphère nord, le niveau des mers était de 9 à 15 mètres plus élevé qu’il ne l’est de nos jours. Les côtes étaient loin à l’intérieur des terres par rapport à leur emplacement actuel. Les zones qui constituent présentement la Vallée centrale de Californie, la péninsule de Floride et la côte du Golfe étaient toutes inondées. Il en était de même pour les terres où se trouvent de grandes villes côtières comme New York, Miami, Los Angeles, Houston et Seattle. Le manteau neigeux de ce qui est aujourd’hui l’ouest des États-Unis et qui fournit une grande partie de l’eau de la région était beaucoup plus mince. Le Midwest et les Grandes Plaines avaient un climat tellement plus chaud et sec qu’il aurait été impossible d’y cultiver du maïs ou du blé. Pourquoi y avait-il autant de CO₂ au Pliocène ? Comment se fait-il que les concentrations de CO2 au Pliocène aient atteint des niveaux similaires à celles que l’on mesure de nos jours ? Les humains n’apparaîtront sur Terre que plus d’un million d’années plus tard, et notre recours aux combustibles fossiles est encore beaucoup plus récent. Il faut d’abord comprendre que certains processus naturels qui se sont produits sur Terre tout au long de son histoire rejettent du CO2 dans l’atmosphère, tandis que d’autres l’absorbent. Le principal système qui maintient ces dynamiques en équilibre et qui contrôle le climat de la Terre est un thermostat naturel du climat mondial, régulé par les roches qui réagissent chimiquement avec le CO₂ et l’extraient de l’atmosphère. L’effet de serre entraîne une augmentation des températures de surface et, dans certains endroits, des précipitations. L’ensemble de ces facteurs accélère la dégradation des roches silicatées qui, à son tour, permet d’éliminer plus de CO2 de l’atmosphère (flèche jaune). La sévérité de l’effet de serre dépend des niveaux de CO2 dans l’atmosphère. Dans les sols, certaines roches se décomposent continuellement en de nouveaux matériaux grâce à des réactions qui consomment du CO2. Ces réactions ont tendance à s’accélérer quand les températures et les précipitations sont plus élevées, ce qui correspond aux conditions climatiques qui apparaissent lors d’une augmentation des concentrations atmosphériques de gaz à effet de serre. Ce thermostat comporte un régulateur intégré. Lorsque le niveau de CO2 et les températures s’élèvent et que la dégradation des roches se produit plus vite, il extrait plus de CO2 de l’atmosphère. Quand le CO2 commence à diminuer, les températures se refroidissent et la dégradation des roches ralentit à l’échelle mondiale, ce qui réduit l’élimination du CO2. La dégradation des roches peut également s’accélérer lorsque le sol contient beaucoup de surfaces minérales nouvellement exposées. C’est le cas, par exemple, dans les zones de forte érosion ou pendant les périodes où les processus tectoniques de la Terre poussent les terres vers le haut, créant de grandes chaînes de montagnes aux pentes abruptes. Le thermostat de dégradation des roches fonctionne toutefois à un rythme géologiquement lent. Ainsi, les scientifiques estiment qu’à la fin de l’ère des dinosaures, il y a quelque 65 millions d’années, les niveaux de CO2 atmosphérique étaient de 2000 à 4000 parties par million. Il a fallu plus de 50 millions d’années pour les ramener au niveau d’environ 400 parties par million du Pliocène. Comme les changements naturels des niveaux de CO2 se sont produits très lentement, les transformations cycliques du système climatique de la Terre ont également été très lentes. Les écosystèmes ont eu des millions d’années pour s’adapter, s’ajuster et réagir peu à peu aux changements climatiques. Les vagues de chaleur estivales bouleversent le nord de la Sibérie, dégelant le pergélisol et créant des conditions propices aux incendies de forêt à grande échelle. Un avenir aux allures de Pliocène ? De nos jours, les activités humaines excèdent les processus naturels qui extraient le CO2 de l’atmosphère. À l’aube de l’ère industrielle, en 1750, le CO2 atmosphérique était d’environ 280 parties par million. Il n’a fallu que 200 ans aux humains pour inverser complètement le processus amorcé il y a 50 millions d’années et ramener la planète à des niveaux de CO2 qu’elle n’avait pas connus depuis des millions d’années. La majeure partie de cette transformation s’est produite depuis la Seconde Guerre mondiale. Des augmentations annuelles de 2 à 3 parties par million sont maintenant courantes. Et la Terre se réchauffe à un rythme rapide. Depuis 1880, la planète s’est réchauffée d’environ un degré Celsius, soit beaucoup plus rapidement qu’à tout autre épisode de réchauffement au cours des 65 millions d’années d’histoire de la Terre. Dans l’Arctique, la diminution de l’étendue de la couverture de neige et de glace au pouvoir réfléchissant a amplifié ce réchauffement jusqu’à 5 °C. En conséquence, l’étendue de la banquise tend à se réduire de plus en plus en été. Les scientifiques prévoient que l’Arctique sera complètement libre de glace en été d’ici une vingtaine d’années. Ce n’est pas la seule preuve du réchauffement radical de l’Arctique. Les chercheurs ont enregistré des taux de fonte estivale extrêmes sur l’ensemble de la calotte glaciaire du Groenland. Au début du mois d’août, le dernier plateau de glace du Canada, situé sur le territoire du Nunavut, s’est effondré dans la mer. Des régions de la Sibérie arctique et du Svalbard, un archipel norvégien de l’océan Arctique, ont atteint des températures record cet été. Les villes côtières, les régions greniers et l’approvisionnement en eau de nombreuses communautés seront radicalement transformés si notre planète revient au niveau de CO2 du Pliocène. Cet avenir n’est pas inéluctable – mais pour l’éviter, il faudrait prendre dès maintenant des mesures importantes pour réduire la consommation de combustibles fossiles et baisser le thermostat de la Terre.
true
Besoin de tomates cerises pour préparer votre apéritif ? Sachez que celles de la marque Azura sont certifiées « 100 % neutres en carbone ». Petite soif en rentrant de votre séance de sport ? Si vous choisissez une bouteille Volvic, vous opterez pour une marque « certifiée neutre en carbone ». Quant à la paire de chaussures qui doit vous être livrée incessamment sous peu à votre domicile, pas d’inquiétude : le groupe La Poste s’affiche comme le « premier opérateur postal au monde 100 % neutre en carbone ». Miracle de la communication publicitaire, ces quelques exemples pris au hasard porteraient presque à croire que l’espèce humaine est – enfin ! – alignée sur ses propres objectifs de baisse des émissions de CO2. À y regarder d’un peu plus près, le tableau est évidemment moins réjouissant. Pour rappel, les émissions mondiales de CO2 continuent de croître à tel point que, comme le notait l’Académie des sciences australienne en mars 2021, la moyenne de l’augmentation de température prévue d’ici 2100 « si les politiques climatiques planétaires actuelles se poursuivent » se situe entre 2,7 et 3,1° C. Malgré cette dissonance, le constat demeure : en quelques années, l’expression « neutralité carbone » s’est répandue comme une traînée de poudre dans les pays développés. En septembre 2020, un rapport publié par le Data-Driven EnviroLab et le NewClimate Institute notait que « le nombre d’engagements pris par les collectivités locales et les entreprises pour atteindre [la neutralité carbone] a pratiquement doublé en moins d’un an ». Désormais mis en avant dans les rayons des supermarchés, sur les portes de certains véhicules utilitaires et sur les affiches promotionnelles des plus grandes marques, le concept s’est imposé dans notre quotidien à une vitesse telle qu’il devient parfois difficile de saisir ce qu’il désigne réellement. L’accord de Paris, acte fondateur Pour y voir un peu plus clair, sans doute faut-il commencer par rappeler l’origine de ce terme. Dans un rapport publié en 2018 et déjà relayé sur notre site, l’Institut du développement durable et de relations internationales (IDDRI) remonte à la signature de l’accord de Paris sur le climat, en 2015, pour dater l’émergence du phénomène. Si le terme « neutralité climatique » est déjà introduit depuis dix ans par le Programme des Nations unies pour l’environnement (qui le définit comme un « mode de vie, à l’échelle mondiale, ne produisant pas d’émissions nettes de gaz à effet de serre »), les diplomates internationaux réunis dans la capitale française choisissent à l’époque de cristalliser leur stratégie à travers deux mots-clés anglophones encore plus simples : « net zero ». Soit l’idée que les sociétés humaines ne pourront plus, à moyen terme, émettre globalement plus de gaz à effet de serre (GES) que ce que le système Terre et les innovations techniques sont capables d’absorber. En français, l’expression est généralement traduite sous la forme imparfaite de neutralité carbone, la notion de carbone se substituant à celle de gaz à effet de serre. Sur le papier, cette confusion pourrait conduire à négliger le rôle du méthane, deuxième contributeur du total des GES à hauteur de 17 % malgré sa plus faible persistance dans l’atmosphère. En pratique, la neutralité carbone est cependant bel et bien définie par la loi énergie-climat de 2019 comme « un équilibre, sur le territoire national, entre les émissions anthropiques par les sources et les absorptions anthropiques par les puits de gaz à effet de serre ». D’où vient alors la controverse ? D’abord des différentes interprétations possibles de cette définition a priori simple et consensuelle. En 2018, soit trois ans après la signature de l’accord de Paris, un rapport spécial du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) définit en effet les modalités techniques et physiques permettant d’atteindre ce fameux « freinage » de l’augmentation des températures « nettement en dessous des 2°C par rapport aux niveaux préindustriels ». C’est à partir de cette date que la notion de neutralité carbone devient structurante non seulement dans le champ de la diplomatie climatique mais aussi dans les arènes corporatistes, institutionnelles voire militantes. Objectif global, revendications individuelles Or, pour Anne Bringault, coordinatrice des programmes au sein du Réseau Action Climat, « les malentendus commencent justement lorsque des acteurs isolés, notamment des entreprises ou des collectivités, se présentent comme “neutres en carbone” ». « Cette terminologie n’est pas du tout adaptée, car la neutralité carbone n’a de sens qu’à l’échelle de la planète, expose celle qui a notamment participé à l’élaboration du rigoureux référentiel Net Zero Initiative, lancé en juin 2018 par le cabinet Carbone 4. Elle peut, à la limite, être cohérente dans le cadre d’un État assez grand qui se fixe cet objectif en l’ancrant dans sa législation. Mais une entreprise ne peut pas atteindre à elle toute seule la “neutralité carbone”. Elle peut simplement contribuer à cet objectif global. » « Les forêts et les océans ne constituent pas une solution miracle. Émettez beaucoup et ils souffriront beaucoup, absorbant moins de notre carbone » « Les forêts et les océans ne constituent pas une solution miracle. Émettez beaucoup et ils souffriront beaucoup, absorbant moins de notre carbone » La scientifique Jen Allan, sur son compte Twitter
true
Par MD. La revue « Nature Climate Change » vient de faire paraître un article intitulé « Fossil CO2 emissions in the post-covid-19 era ». Selon les auteurs, nous serions donc entrés dans une nouvelle « ère », rien que cela. Le thème développé est le suivant : cinq ans après l’Accord de Paris, les émissions de CO2 ont commencé à décliner, grâce aux restrictions imposées au motif de la pandémie de covid-19. Il s’agit maintenant de ne pas relâcher l’effort sous prétexte de relance économique, et de poursuivre la réduction ainsi engagée, en adoptant de nouveaux choix politiques et sociétaux. 1. Émissions globales de CO2 L’article se réfère aux émissions de CO2 dues à la combustion des énergies fossiles. Les données correspondantes sont celles du Global Carbon Project (GCP), dont on a déjà parlé dans une contribution récente. Dans le graphique ci-dessous, on a retracé l’évolution mondiale des émissions fossiles de CO2 depuis 1970, y compris une estimation précoce des émissions de l’année 2020. On y a fait figurer quelques évènements marquants ayant jalonné cette période. Jusqu’en 2019, la tendance générale était à une augmentation moyenne d’environ 0,5 Gt de CO2 par an, avec cependant des fluctuations notables. L’année 2020 a été caractérisée par une chute brusque, évaluée à – 2,6 GtCO2 (- 7% par rapport à 2019). La valeur exacte de la baisse des émissions en 2020 reste à confirmer. Mais il est certain qu’elle résulte des restrictions imposées – à tort ou à raison – aux activités pendant une partie de l’année. Ces restrictions ont pesé lourdement sur la production et les échanges, et par voie de conséquence sur les émissions concomitantes de CO2. Les relations entre PIB, consommation d’énergie et émissions sont en effet avérées (facteurs de Kaya). 2. Répartition des émissions de CO2 Les instances climatiques internationales ont réparti les pays du monde en deux grandes catégories : d’une part une quarantaine de pays dits « développés » qui sont énumérés dans l’« annexe B » du protocole de Kyoto, d’autre part tous les autres pays réputés « en développement ». Les pays de l’annexe B se sont obligés à réduire leurs émissions selon une certaine répartition du fardeau entre eux. Les pays en développement n’ont aucune obligation. L’accord de Paris, basé sur des contributions volontaires, n’impose pas davantage de contraintes aux pays en développement. Le graphique ci-dessous montre l’évolution des émissions de ces deux catégories de pays entre 1970 et 2019, avec extension à 2020. Par « émissions territoriales » on entend celles qui sont émises directement sur les territoires nationaux. Les pays développés de l’annexe B ne représentent plus que le tiers des émissions mondiales (dont moins de 10% pour l’Union européenne et 1% pour la France, soit dit en passant). Le GCP a introduit depuis 1990 une autre acception, les « émissions de consommation ». En effet, les pays développés importent de plus en plus de biens et de services provenant du reste du monde. L’usine chinoise émet le CO2 que l’usine française défunte n’émet plus. Ce qui revient pour les pays développés à extérioriser, ou exporter, leurs émissions de CO2. D’où ce nouveau graphique avec les valeurs corrigées de ces « transferts ». Les estimations précises des transferts sont très incertaines, mais leur principe est peu discutable. En d’autres termes, la diminution apparente des émissions des pays développés trouve immédiatement sa contrepartie ailleurs. Mesurées à cette aune, la courbe en bleu montre que les émissions « réelles » des pays développés auraient peu évolué de 1990 à 2019. Quant aux pays en développement, bien nommés, leurs émissions n’ont cessé de croître dans le même temps. 3. Les préconisations : réduire les émissions de CO2 de « 1 à 2 Gt par an » Les auteurs de l’article de Nature Climate Change donnent un exemple de ce qu’il faudrait éviter : celui de la crise financière de 2008-2009. La récession avait alors entraîné une chute des émissions de CO2. Mais un fort redressement en 2010 et 2011 avait rattrapé la tendance haussière antérieure. Les auteurs remarquent, en le déplorant, que les premiers chiffres de fin 2020 – début 2021 laissent prévoir un rebond de l’activité économique, ce qui se répercutera inévitablement sur les émissions de CO2. Or pour maintenir l’augmentation des températures « entre 1,5°C et bien au-dessous de 2°C » (termes de l’accord de Paris), ils estiment au contraire qu’il faudrait que les émissions de CO2 diminuent de « 1 à 2 Gt par an ». Le graphique ci-dessous illustre de façon très schématique cette préconisation, en prenant comme hypothèse 1Gt de CO2 de moins par an (soit le minimum de la fourchette de « 1 à 2 »). Les auteurs suggèrent que les mesures drastiques adoptées à l’occasion de la covid-19 pourraient préfigurer ce qui serait nécessaire à l’avenir pour « combattre le changement climatique ». Ils remarquent toutefois que les réductions d’émissions obtenues grâce à ces mesures sont surtout dues à la récession, mais n’ont pas affecté en profondeur les structures économiques mondiales, qui restent fondées sur les énergies fossiles. En outre, dans la plupart des pays, les plans de relance post-covid sont en contradiction directe avec les engagements antérieurs. Les auteurs préconisent donc un certain nombre d’actions urgentes. Certaines sont aussi vagues que présomptueuses : au niveau mondial, un « déploiement sur une grande échelle des énergies renouvelables » et parallèlement un « désinvestissement massif (profound) dans les infrastructures basées sur les énergies fossiles ». D’autres préconisations plus anecdotiques voire naïves sont relatives aux transports de personnes : déploiement sur une grande échelle des véhicules électriques, espaces réservés à la marche à pied et à la bicyclette, retour aux transports en commun (dès qu’on pourra le faire sans risque, est-il précisé…). Enfin une forte incitation au télétravail (« remote communications for businesses and organizations ») et au tourisme régional. De cette façon, l’année 2021 pourrait ainsi marquer le « début d’une nouvelle phase pour combattre le changement climatique ». Conclusions. Le simple examen des graphiques précédents suffit à se convaincre que les perspectives futuristes esquissées par les auteurs n’ont que peu de chance de se réaliser. Même si les pays développés (et encore pas tous) poursuivent leurs politiques de restrictions et de pénitence, les autres pays n’auront de cesse d’améliorer leurs conditions de vie. Ils le feront au moindre coût, c’est-à-dire en utilisant les ressources naturelles disponibles en quantités sur leurs territoires ou ceux de leurs voisins. Imagine-t-on un seul instant la Chine démanteler ses centrales ou l’Inde fermer ses énormes mines à ciel ouvert ? Cela étant, l’article de Nature Climate Change mérite la lecture. Il est bref, simple et clair, et il constitue une sorte de quintessence de l’état d’esprit et de la doctrine officiels. Malgré les objurgations pressantes des auteurs, on ne peut s’empêcher d’y déceler un certain désenchantement. La « divine surprise » aura-t-elle été de courte durée ?
biased
A LA UNE : A PROPOS DE L’OURAGAN HARVEY L’ouragan Harvey n’est pas une manifestation du réchauffement climatique Mettons l’événement en perspective : Harvey a causé la mort d’une quarantaine de personnes. En 1900, l’ouragan de catégorie 4 qui a frappé Galveston et qui fut la plus grande catastrophe naturelle de l’histoire des États-Unis a tué entre 6 000 et 12 000 personnes. Lorsque Valérie Masson-Delmotte, membre du GIEC, explique au journal Le Parisien que « des cyclones d’une intensité plus grande sont l’une des conséquences attendues du changement climatique », elle se trompe ou nous ment. Car c’est le contraire qui se produit : selon les données de l’agence américaine NOAA, il n’y a pas d’évolution significative de l’activité cyclonique aux États-Unis depuis 1851, encore moins des ouragans majeurs (catégorie 3 et supérieures) qui ont eu tendance à régresser comme le montre cet article sur le site de l’Association des Climato-Réalistes. … pas plus que les inondations ne sont aggravées par le réchauffement climatique Stéphane Foucart, dans Le Monde du 28 août, cite le climatologue américain Michael Mann : « Il y a certains facteurs liés au changement climatique dont nous pouvons dire, avec un haut niveau de confiance, qu’ils aggravent les inondations ». Cela est également inexact : les données de la NOAA compilées par ce site indiquent que Harvey est loin d’atteindre les records d’inondations qui sont détenus par Galveston (1871), Woodward Ranch (1935), Thrall (1921), Alvin en 1979. Dans leur ouvrage Pour en finir avec les histoires d’eau, Henri VORON et Jean de KERVASDOUÉ rappelle que l’averse terrifiante dite de Thrall au Texas déversa les 9 et 10 septembre 1921 en dix-huit heures 250 mm d’eau sur un bassin de 29 500 km2. Une étude récente publiée par le Journal of Hydrology qui analyse l’occurrence des principales inondations survenues en Amérique du Nord et en Europe entre 1931 à 2010 ne met en évidence aucune tendance à long terme, mais une variabilité multi-décennale corrélée à l’Oscillation Multi-décennale de l’Atlantique (AMO). L’ARCTIQUE REFUSE DE FONDRE Record d’épaisseur de glace au Groenland, la banquise arctique résiste Un niveau record de l’épaisseur des glaces du Groenland. Des températures au nord du 80e parallèle restées tout l’été sous la moyenne à long terme (1958-2017). Une banquise qui, le 1er septembre, s’étendait sur 4 916 millions de km2 (soit -26% par rapport à la moyenne 1981-2010, mais +33% par rapport à 2012) : l’Arctique refuse de fondre comme prévu, comme le souligne Pierre Gosselin. Une nouvelle étude relativise le retrait de la banquise Arctique Une étude publiée dans la revue Hydrological Sciences Journal relativise la régression de la banquise arctique (depuis la fin des années 1970) : celle-ci fait suite à une période de croissance (dans le milieu des années 1940), qui a elle même suivi une période de recul dans les années 1910. Ouverture du passage du Nord-ouest, ce n’est pas pour demain ! Contrairement aux prédictions de Peter Wadhams, directeur du Groupe de physique des océans polaires à l’Université de Cambridge qui annonçait en 2012 dans The Guardian un Arctique libre de glace en 2015-16, ce n’est pas demain que le mythique passage du Nord-Ouest va être ouvert à la circulation maritime. Le navigateur Yvan Bourgnon est en train de l’apprendre à ses dépens : parti d’Alaska le 12 juillet pour rejoindre le Groenland, il est resté coincé dix jours au milieu des glaces avant de réussir son exploit. Ségolène Royal nouvelle ambassadrice pour les pôles Ségolène Royal dont Le Monde nous apprend qu’elle accède au poste d’ambassadrice chargée de la négociation internationale pour les pôles. Saura-t-elle se montrer plus rigoureuse que son prédécesseur à ce poste, Michel Rocard, qui dans cet interview de novembre 2015 indiquait que l’atmosphère contient 40% de CO2 et (pour faire bonne mesure) 3% de méthane ? L’ALARMISME FINIRAIT T-IL PAR LASSER ? « Peu importe à quel point vous êtes bien renseignés, vous n’êtes sûrement pas assez inquiets » Commentant un récent article particulièrement alarmiste du New York Magazine (complaisamment relayé dans la sphère francophone par Usbek et Rica), l’historien des sciences Spencer Weart estime que le changement climatique s’ancre dans l’un de nos mythes les plus ancestraux : le déluge. En finir avec la catastrophisme climatique (et revenir à la raison) Frédéric Decker, météorologue à MeteoNew, fustige dans Atlantico le « catastrophisme démesuré », notamment celui de Jean Jouzel qui, dans Le Journal du Dimanche, croit bon d’avertir que « nous n’avons que trois ans pour agir ». La BBC maintient l’interview de Lord Lawson L’alarmisme finirait-il par lasser ? La BBC (Radio 4’s Today) a décidé de maintenir la diffusion de l’interview de Lord Lawson (ancien chancelier de l’Echiquier du gouvernement Thatcher, aujourd’hui Président du GWPF), climato-réaliste notoire. Au grand dam d’Al Gore. Infatigable chantre de l’alarmisme, ce dernier affirme dans son nouveau documentaire (An Inconvenient sequel) que les phénomènes météorologiques extrêmes sont devenus beaucoup plus nombreux et beaucoup plus destructeurs depuis son premier film (il y a 10 ans). Pas de chance : même les assureurs le contestent (voir ici et là). L’AXE DU MAL CLIMATIQUE Fuites, craintes et démantèlements En 1990, le Congrès américain décidait qu’un rapport sur le climat dénommé National Climate Assessment devait lui être soit soumis tous les quatre ans. Le 8 août, le New York Times en a publié la dernière version avant que celle-ci ne soit soumise à Donald Trump et au Congrès, de peur qu’il ne soit enterré. La meilleure option pour l’administration Trump serait en effet, selon Judith Curry, de ne pas publier ce rapport, qui ne l’a été que trois fois en 27 ans sans que cela ne donne lieu à une quelconque sanction. Donald Trump pourrait aussi choisir de soumettre ce rapport à l’évaluation de la « red team » climatique. En attendant, Donald Trump va démanteler le comité consultatif fédéral sur le changement climatique, groupe de quinze personnes chargées d’aider les décideurs du secteur privé et public à intégrer les analyses climatiques du gouvernement dans leur planification à long terme. « Ce n’est pas votre imagination : les étés sont plus chauds » C’est ce que croit savoir l’économiste Paul Krugman. Sous le titre The Axis of Climate Evil, son article du New York Times s’appuie sur une affirmation de James Hansen selon laquelle « la plupart des étés sont maintenant chauds ou extrêmement chauds par rapport au milieu du XXe siècle ». Pourtant, en 1999 sur le site de la NASA, le même Hansen montrait que la période la plus chaude aux États-Unis se situait dans la décennie 1930-1940, allant alors jusqu’à préciser qu’il y avait eu un léger refroidissement dans les cinquante dernières années… BÊTISIER Le mammouth pourrait être ressuscité pour lutter contre le réchauffement climatique Après tout, l’ADN du mammouth est connu. Pourquoi ne pas le réintroduire dans les steppes d’Asie avec un effet bénéfique sur le réchauffement climatique ? Ces grands herbivores stimulent la croissance des graminées de couleur claire, qui réduiraient par effet albedo la chaleur absorbée par la Terre, ce qui diminuerait la température et la fonte du pergélisol. CQFD ! Zorro est arrivé ! Chacun d’entre nous peut agir, à son échelle, pour réduire son impact sur le climat. Planetman arrive pour tout nous expliquer ! ACTIVITÉS DE L’ASSOCIATION Le site des climato-réalistes Les derniers articles publié sur le site de notre association : L’ouragan Harvey n’est pas une manifestation du réchauffement climatique Larsen C a relâché un iceberg 5 800 kilomètres carrés Formation des nuages : le rôle des rayons cosmiques Un article co-écrit par István Markó Le site revue-arguments.com a publié cet été une étude sur les effets pervers d’une utilisation massive des énergies renouvelables. István Markó, décédé en juillet 2017, est co-auteur de cette étude. Rémy Prud’homme dans Les Échos Son article explique pourquoi la fermeture de 17 centrales nucléaires d’ici à 2025 entraînerait un désastre industriel. Vive le nucléaire heureux, par Michel Gay Ce nouvel essai de Michel Gay vise à montrer que l’écologie et le nucléaire sont compatibles entre eux, mais qu’ils sont aussi nécessaires l’un à l’autre pour réussir la transition énergétique et pour construire un avenir durable.
fake
Soyons clairs, le réchauffement climatique se produit. L’être humain en est la cause principale. Il y a consensus parmi les experts. Il y a matière à agir pour réduire les gaz à effet de serre. Cependant, ceci n’est pas un chèque en blanc en termes de politiques publiques. Quand on lit les experts qui se spécialisent en économie du climat et leurs réponses aux changements climatiques, on réalise qu’ils disent certaines choses qu’on entend rarement : il y a des manières si mauvaises de mitiger les changements climatiques qu’il vaudrait mieux ne rien faire. CONSENSUS SCIENTIFIQUE SUR LE RÉCHAUFFEMENT ANTHROPIQUE Prenons la principale étude sur le sujet du consensus scientifique, celle de John Cook et ses acolytes dans Environmental Research Letters. C’est cette étude qui a sorti le chiffre bien connu voulant que 97 % des scientifiques soient d’accord à propos du réchauffement climatique. Cependant, Cook ne dit pas que la catastrophe est à venir. Il souligne simplement, et avec raison, que les scientifiques sont d’accord : le réchauffement climatique se produit et l’activité humaine constitue le facteur principal. Le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) reflète ce consensus dans ses rapports. Cependant, lorsque vient le temps de parler de l’ampleur du problème pour la vie sur Terre, l’étude de Cook et ses acolytes sont silencieux et le GIEC est plus posé. COÛTS ET BÉNÉFICES Afin d’estimer les coûts et bénéfices de l’action contre le réchauffement climatique, le GIEC a produit plusieurs scénarios. L’un d’eux est celui dans lequel aucun geste n’est fait pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. Ce scénario conclut qu’il y aurait une augmentation de 3,7 degrés d’ici 2100 et une réduction d’entre 2,6 % et 8,2 % du PIB en 2100 (soulignons rapidement que le PIB est lié à plusieurs mesures du bien-être humain incluant l’éducation, l’espérance de vie, la nutrition et le bonheur). Si ces proportions peuvent sembler importantes, il faut tenir compte du fait que les scénarios du GIEC prédisent une croissance continue d’ici 2100 de telle sorte que l’espèce humaine sera entre deux et dix fois plus riche. En somme, le pire scénario est celui d’un ralentissement modeste de la croissance économique annuelle prévue d’ici 2100. En considérant ces éléments, on réalise que s’il est nécessaire de nuancer le réchauffement climatique, il existe aussi un point au-delà duquel les coûts sont supérieurs aux bénéfices. Pour ceux qui trouvent étrange l’idée d’évoquer des coûts et des bénéfices en la matière, considérez ceci : lorsque les coûts sont supérieurs aux bénéfices, nous appauvrissons l’espèce humaine en gaspillant des ressources. Si on se soucie de l’épanouissement humain, il est nécessaire de considérer les coûts et les bénéfices. Si l’on continue comme si de rien n’était, le pire scénario constitue la balise principale de l’évaluation des différentes politiques publiques. On doit utiliser les méthodes les moins coûteuses pour réduire le réchauffement climatique tant et aussi longtemps que les bénéfices sont supérieurs aux coûts. Le discours ambiant durant la campagne électorale est loin de faire appel à un tel balisage. La meilleure illustration est celle de la taxe carbone. L’argument classique en faveur de la taxe carbone est qu’il faut imposer un prix sur la pollution afin de la réduire. Pour minimiser les coûts de cette taxe, il faut réduire d’autres taxes comme celles sur le revenu personnel, la masse salariale ou le bénéfice des sociétés. Sans l’un de ces gestes qui contrebalance, on augmente les coûts et on réduit donc le bénéfice net de réduire les émissions de gaz à effet de serre. C’est la logique la plus élémentaire de l’analyse coûts-bénéfices et c’est selon cette logique que l’économiste William Nordhaus a reçu le Nobel en économie l’an passé. Toutefois, aucun des chefs des partis principaux ne s’est imposé un tel exercice logique puisqu’ils ont tous ignoré l’idée de contrebalancer en réduisant d’autres impôts. UN DÉBAT IRRATIONNEL La triste réalité est que le discours ambiant détruit tout appel au raisonnement. L’étiquette de « climatosceptique » est affublé à tous ceux qui refusent le discours alarmiste même s’ils veulent agir pour réduire le réchauffement climatique. C’est dans ce genre de climat d’opinions extrêmes qu’on risque d’empirer les choses en suscitant des réactions anti-scientifiques (voire celles de Maxime Bernier) qui nous pousseront vers le « pire scénario » du GIEC. Le calme, la raison et la nuance sont des vertus cruciales même si elles ne sont pas exercées fréquemment en politique.
true
L’indice du PIB n’a plus vraiment de sens à l’heure de l’urgence climatique, selon ces scientifiques Le système économique actuel, basé sur l’indice du Produit intérieur brut (PIB) n’est plus compatible avec l’urgence climatique, assure l’Easac, le conseil européen des sciences. Voici les recommandations que ces scientifiques adressent à nos dirigeants. La science européenne sort les griffes pour le climat. Trois semaines après la publication du premier volet du rapport 6 du Giec, le Conseil européen des académies nationales des sciences (Easac) rend public, ce mardi 24 août, dix recommandations directement adressées aux politiques. L’une d’elles paraît révolutionnaire pour un conseil scientifique. Le système économique basé sur le PIB, dans lequel les intérêts liés aux combustibles fossiles, à l’alimentation et à l’agriculture font augmenter les niveaux de CO2, la déforestation, le défrichement et la surpêche, n’est plus adapté, signe le professeur Michael Norton, directeur du programme environnemental de l’Easac. Car les niveaux de gaz à effet de serre dans l’atmosphère doivent être réduits dans un délai aussi court que possible. Un chimiste reconnu Ce chimiste britannique – malgré le Brexit, le Royaume-Uni continue d’adhérer au programme européen de recherches et donc à l’Easac – n’est pas un doux dingue déconnecté des réalités. Il a conseillé plusieurs ministères sur le dossier des pluies acides et le changement climatique, dès le début des années 1980. La fermeté de son message n’a pas surpris le Français Olivier Pironneau, chargé des relations internationales à l’Académie françaises des sciences et vice-président de l’Easac. Ce conseil scientifique est né pour que les connaissances pèsent dans les décisions politiques de l’UE. Il a toujours été en avance, notamment sur notre Académie française. Une biomasse forestière nuisible Les scientifiques de l’UE réitèrent aussi leur appel à réduire la biomasse forestière dans la production d’énergie, tout aussi nuisible que le charbon si l’on tient compte du bois englouti. L’Easac demande même à la Commission de rattraper par les bretelles certains des pays européens qui se félicitent de leur transition, basée sur de mauvais calculs : Danemark, Estonie, Finlande, Suède, Pays-Bas, Royaume-Uni…
biased
Le projet Syncrude à Fort McMurray, Alberta, Canada, le 6 mars 2006. Le projet Syncrude est une coentreprise exploitée par Syncrude Canada Ltd. et détenue par l’Imperial Oil Resources et d’autres sociétés pétrolières et gazières. Photo : Norm Betts/Bloomberg via Getty Images Les sécheresses record, les incendies de forêt ravageurs, les mauvaises récoltes et la disparition des glaciers : Il est devenu indéniable que la planète se trouve au début d’une crise climatique aux conséquences désastreuses. Aussi terrifiante soit-elle, cette catastrophe en cours n’a pas surpris tout le monde – et surtout pas les personnes qui ont tiré profit de l’urgence climatique. Ces dernières années, il est apparu que les grandes entreprises de combustibles fossiles savaient bien à l’avance que leurs activités faussaient gravement le climat, alors même qu’elles menaient une campagne acharnée pour semer la confusion dans l’opinion publique et empêcher toute action régulatrice. Une avalanche d’affaires est actuellement en cours devant les tribunaux contre Exxon Mobil et d’autres entreprises accusées de dissimuler la vérité sur une calamité qui touche lentement le monde entier. Imperial Oil, la filiale canadienne d’Exxon, est un nom connu au Canada grâce à ses stations essence Esso omniprésentes. Exxon possède 70 % de la société, qui est un important détenteur de réserves dans les sables bitumineux très controversés de l’Alberta. Comme sa société mère, Imperial a été accusée de négationnisme climatique et d’efforts pour bloquer une réglementation significative nécessaire pour prévenir la crise actuelle. Dans un article publié en 1998 dans le magazine interne d’Imperial, l’ancien PDG d’Imperial, Robert Peterson, a écrit qu’il n’y a « absolument aucun accord entre les climatologues sur le fait que la planète se réchauffe ou non ou, si c’est le cas, sur le fait que le réchauffement est le résultat de facteurs anthropiques ou de variations naturelles du climat ». Il a ajouté que « le dioxyde de carbone n’est pas un polluant mais un ingrédient essentiel de la vie sur cette planète ». En dépit des avantages du dioxyde de carbone, les experts de sa société savaient avec certitude que non seulement le changement climatique était réel, mais aussi que les activités d’Imperial causaient des dommages irréparables à l’environnement. Cette constatation a été consignée dans des documents de l’entreprise qui ont été récemment révélés au public et examinés par The Intercept. Une partie d’un rapport intitulé « Canadian pressure groups, Part I, by Public Affairs Dept. Toronto, Imperial Oil Limited, May 1976 ». La dissimulation de documents montre que dès les années 1960, Imperial avait commencé à engager des consultants pour l’aider à gérer une future réaction publique à l’égard de son bilan environnemental, ainsi qu’à surveiller ses détracteurs publics. Les documents montrent également que, lorsque l’entreprise a commencé à reconnaître les implications du réchauffement de la planète, au lieu d’agir de manière décisive pour changer son modèle économique, elle a commencé à réfléchir à la manière dont la fonte de l’Arctique pourrait ouvrir de nouvelles opportunités commerciales. Alors même que l’industrie des combustibles fossiles continuait à lutter contre les énergies renouvelables en public et que son PDG s’efforçait de semer la confusion dans l’opinion publique sur cette question cruciale, en privé, les experts d’Imperial ont reconnu l’urgence de passer à une énergie durable. Tout cela s’est passé il y a des décennies, alors que la crise climatique était encore largement évitable et que ses contours meurtriers n’avaient pas encore pris forme. Les documents fournissant des détails sur les activités historiques d’Imperial ont été récupérés dans des archives du musée Glenbow de Calgary par les groupes de défense du climat Desmog et le Climate Investigations Center, basés aux États-Unis. Disponible depuis 2006, la teneur de ces archives n’a jamais été entièrement examinée, bien que des rapports antérieurs sur les documents du musée Glenbow aient révélé qu’Imperial avait élaboré des plans détaillés pour exploiter la fonte des glaces de l’Arctique et que la société savait que des taxes élevées sur le carbone seraient nécessaires pour éviter les effets du changement climatique il y a plusieurs décennies – même si elle s’efforçait de s’assurer qu’elles ne seraient pas mises en place. « Tout au long des années 70 et 80, Exxon, et par extension Imperial, ont été parmi les principaux chercheurs au monde sur le changement climatique », a déclaré Keith Stewart, stratégiste énergétique en chef de Greenpeace Canada et professeur à l’université de Toronto. « Ils ont compris la science et ont compris les implications. Ils avaient le choix entre changer leur modèle d’entreprise ou masquer la réalité. Ils ont choisi de brouiller les pistes. Bien après avoir accepté que le changement climatique était réel, et même commencé à construire leurs installations différemment pour refléter cela, l’entreprise a continué à nier publiquement la science qu’ils savaient être vraie ». John Armstrong, alors président d’Imperial Oil, photographié le 20 avril 1977, entouré de 49 barils de pétrole brut, la quantité moyenne consommée par chaque Canadien cette année-là. Photo : Harold Barkley/Toronto Star via Getty Images Ces documents donnent un aperçu troublant de la manière dont Imperial a fait face à l’impact environnemental évident de ses activités au cours des dernières décennies. « La pollution atmosphérique est un domaine très chargé d’émotion et caractérisé par un manque de données et de lignes directrices rationnelles », notait un rapport de 1967 préparé par un consultant pour Imperial et marqué comme « confidentiel ». Le rapport ajoute que l’opinion publique aux États-Unis sur le sujet est « hors de contrôle ». « La pollution de l’air est un domaine très chargé émotionnellement et qui se caractérise par un manque de données et de références rationnelles. » Ce rapport, intitulé « La pollution de l’air et de l’eau au Canada : une évaluation des relations publiques », décrivait les conséquences possibles pour l’Imperial si le public continuait à faire pression sur la compagnie pour qu’elle respecte l’environnement. Les menaces comprenaient « des attitudes anti-pétrolières difficiles à changer » et des demandes de passage à l’énergie renouvelable. « En raison de l’exposition continue aux articles des médias, le grand public pourrait facilement être persuadé de soutenir une réglementation et une législation accrues en matière de pollution », avertit le rapport. « Il pourrait être encouragé à soutenir la voiture électrique, l’énergie nucléaire et d’autres technologies favorisant les carburants concurrents ». Le rapport ne disait pas qu’Imperial ne devait rien faire en réponse aux conséquences environnementales dévastatrices de ses activités, qui étaient devenues évidentes dès les années 1960. En tant qu’« entreprise citoyenne responsable », Imperial s’efforcerait évidemment d’éviter de nuire à l’environnement du Canada et à la santé de sa population. Une campagne de relations publiques visant à repousser les pressions exercées sur l’entreprise pourrait servir à gagner du temps avant que des mesures plus importantes ne soient prises, suggère le rapport. Une telle campagne pourrait contribuer à « contrôler l’opinion publique et législative afin que des mesures accrues de lutte contre la pollution affectant toutes les fonctions de l’entreprise puissent être prises de manière ordonnée, économique et raisonnable ». Malgré l’offensive des relations publiques, dans les années 1970, Imperial est de plus en plus alarmée par les critiques croissantes du public à l’égard de ses activités. Sa réponse à cette menace perçue était typique de nombreuses institutions puissantes mais paranoïaques : la surveillance. Alors que la pression du public augmentait, Imperial a commencé à monter des dossiers sur des organisations qu’elle accusait de « politiser » le commerce des combustibles fossiles. Un rapport de 1976 intitulé « Groupes de pression canadiens », préparé par le département des affaires publiques de l’entreprise, présentait le profil détaillé de six ONG canadiennes qui auraient ciblé l’entreprise sur des questions environnementales ou sociales. Parmi les informations qu’ils ont recueillies figuraient des données financières sur les activités de ces organisations, ainsi que des adresses physiques et des informations sur leurs principaux porte-parole. Le document prétendait fournir « l’identification des groupes de pression nationaux, provinciaux, qui sont directement ou indirectement impliqués dans des activités liées à l’énergie », tout en indiquant qu’une étude future porterait sur « les recommandations pour le développement de stratégies de prévention/réaction ou d’adaptation aux principaux groupes de pression ». Alors que le bilan environnemental de ses activités continuait de s’alourdir et que la colère du public augmentait en même temps que les dégâts, Imperial a progressivement commencé à développer ses propres capacités de recherche environnementale. Au début des années 1990, les chercheurs internes de la compagnie avaient fait des découvertes importantes : Non seulement le climat de la Terre était dangereusement réchauffé par l’émission de gaz à effet de serre, mais les propres activités de l’Imperial jouaient également un rôle dans cette menace potentiellement irréversible. Alors que l’ampleur étonnante de la crise climatique se faisait lentement sentir, la société a commencé à envisager des réponses possibles. Les chercheurs d’Imperial ont analysé différentes façons de réduire l’empreinte carbone de la production d’énergie et de faire évoluer progressivement la société dans son ensemble vers les énergies renouvelables, notamment la possibilité de capter et de stocker les émissions de carbone sous terre, la production d’énergie solaire et les véhicules électriques. Pourtant, la direction de l’entreprise est restée déterminée à faire en sorte que, quelles que soient les mesures prises, elles ne devaient pas être excessives et, surtout, que cela n’aboutisse pas à une réglementation gouvernementale des activités d’Imperial. Un document de 1990, « Response to a Framework for Discussion on the Environment – The Green Plan : A National Challenge June 1990 » [Réponse à un cadre de discussion sur l’environnement – Le plan vert : Un défi national Juin 1990, NdT], a été publié dans le contexte d’un débat de haut niveau qui se tenait alors au Canada sur le développement d’une économie durable. Dans ce document, Imperial a averti que les intervenants du gouvernement et de l’industrie privée devraient faire attention à ne pas se « surpasser ». Toute discussion sur les contrôles environnementaux doit être soigneusement équilibrée avec les préoccupations sur la façon dont la réglementation de l’industrie pétrolière pourrait nuire à l’économie canadienne, souligne le rapport, qui appelle à des approches du changement climatique qui « s’appuient autant que possible sur les moyens du marché pour fournir des informations et des incitations économiquement appropriées ». Une plate-forme à Norman Wells le 31 janvier 1981. Le champ pétrolier est situé sous le fleuve MacKenzie et sa propriété est partagée entre la Compagnie pétrolière Imperial Oil Ltd et les contribuables canadiens. Photo : Doug Griffin/Toronto Star via Getty Images Une évaluation préparée par la société Imperial et publiée l’année suivante concédait que « la façon la plus simple de réduire les émissions de CO2 provenant de l’énergie est de remplacer le charbon par le gaz naturel, le nucléaire et l’hydroélectricité ». Le rapport reconnaît que c’est « une taxe sur le carbone qui a l’impact le plus direct sur le CO2 puisque la taxe est proportionnelle aux émissions ». Malgré ces aveux, Imperial a continué à faire des évaluations à la baisse sur ce à quoi devrait ressembler une telle taxe, comme l’ont récemment noté les rapports de HuffPost et Bloomberg. « Le comportement des calottes glacières sur une planète réchauffée déterminera en grande partie la façon dont l’Impérial opère dans l’Arctique. » Alors que la planète se réchauffait et que le long déclin des glaciers s’accélérait, l’entreprise utilisait aussi, de toute évidence, ses recherches environnementales pour explorer les nouvelles opportunités commerciales offertes par le changement climatique. « Le comportement des calottes glacières surune planète réchauffée déterminera en grande partie la façon dont Imperial opère dans l’Arctique », selon un document de 1991, un rapport intitulé « The Application of Imperial’s Research Capabilities to Global Warming Issues ». Exxon, la société mère d’Imperial, n’a pas non plus hésité à profiter des opportunités économiques à court terme offertes par le changement climatique : Le géant pétrolier a conclu un nouveau partenariat en octobre dernier pour utiliser des navires brise-glace afin de transporter du gaz naturel liquéfié à travers l’Arctique en plein réchauffement. Au cours des deux décennies qui ont suivi les déclarations de Robert Peterson, l’ancien PDG d’Imperial Oil, selon lesquelles le pompage de dioxyde de carbone dans l’atmosphère est en fait bon pour l’environnement, l’Imperial Oil a continué à augmenter sa production de combustibles fossiles. Selon ses derniers résultats d’exploitation, la société a augmenté son extraction de barils par jour de 375 000 à 383 000 entre 2017 et 2018. Le directeur actuel d’Imperial, Rich Kruger, a loué ces chiffres, déclarant qu’Imperial « a atteint des niveaux de vente de produits pétroliers jamais vus depuis des décennies ». Les documents sur les activités passées d’Imperial suggèrent que la société a reconnu depuis longtemps la gravité des dommages qu’elle causait à l’environnement, notamment sur la question du changement climatique. En dépit de cette prise de conscience, ses dirigeants ont redoublé d’efforts pour mener les mêmes activités dommageables, plutôt que de passer à un modèle d’entreprise dont ils savaient qu’il serait nécessaire pour éviter la catastrophe. Richard Kruger, président et chef de la direction de la Compagnie pétrolière Imperial Oil Ltd , à Toronto, Ontario, Canada, le 6 mars 2014. Photo : Galit Rodan/Bloomberg via Getty Images En réponse à la demande de commentaires de The Intercept sur les documents d’archives, un porte-parole de l’entreprise a déclaré que les documents d’archives « reflètent les conversations qui se déroulaient à l’époque concernant l’évolution de la science du changement climatique et les discussions sur les politiques publiques visant à réduire les émissions ». « À l’Imperial, nous avons les mêmes préoccupations que les gens partout ailleurs : fournir au monde l’énergie nécessaire tout en réduisant les émissions de GES. Comme indiqué sur notre site web, nous soutenons l’Accord de Paris, qui constitue un cadre important pour faire face aux risques du changement climatique, et nous sommes favorables à l’établissement d’un prix pour les émissions de dioxyde de carbone pour tous les secteurs de l’économie », a ajouté le porte-parole. « L’entreprise s’est engagée à agir sur le changement climatique en réduisant l’intensité de ses émissions de gaz à effet de serre et en soutenant la recherche qui conduit à des percées technologiques ». Les experts qui ont suivi les activités d’Imperial au fil des ans ont constaté que sa rhétorique a eu tendance à se modifier en réponse à la pression de l’opinion publique. « Au début des années 1990, Imperial a dû modifier son comportement pour s’adapter aux discussions de haut niveau qui se tenaient alors au Canada sur la politique environnementale », a déclaré Kert Davies, fondateur et directeur du Climate Investigations Center. « Mais en 1998, lorsque ce contrôle politique s’est un peu relâché, ils ont commencé à faire l’inverse et à prétendre que le CO2 n’est même pas un polluant – qu’il est bon. Alors que l’activisme environnemental et la menace d’une réglementation se sont accrus ces dernières années, vous pouvez maintenant voir Imperial prendre une position plus proche du début des années 1990, où ils disent que le changement climatique est grave mais aussi qu’il faut se couvrir en disant que nous ne devons rien faire de trop extrême et aussi penser à l’économie ». « Au fil des décennies », a ajouté M. Davies, « ils ont su trouver des moyens de retarder, de nier et de détourner toute discussion sérieuse sur la politique climatique ».
true
Changement climatique. Des dizaines d’États insulaires appellent le monde à sauver leur avenir Des dizaines de petits États insulaires vulnérables aux effets du changement climatique ont appelé le monde à sauver leur avenir, après la publication lundi du rapport de l’ONU affirmant que l’accélération du réchauffement de la planète et la hausse du niveau des mers menacent leur existence. Ils seront les premiers à subir de plein fouet les effets du changement climatique et la montée des eaux : ces petits États insulaires, réunis au sein de l’Alliance des petits États insulaires (Aosis), renouvellent leur appel à agir et à les « sauver », dans un communiqué publié lundi 9 août dans la soirée et diffusé sur Twitter. « Nous devons inverser la tendance », a déclaré Diann Black-Layne, négociatrice principale sur le climat pour l’Aosis et ambassadrice d’Antigue-et-Barbude. 1,5 °C en plus, un demi-mètre du niveau de la mer en plus Selon le rapport des experts de l’ONU sur le climat (Giec), le réchauffement climatique se produit beaucoup plus rapidement que prévu. « Le fait est que si nous limitons le réchauffement à 1,5 °C, nous risquons toujours une augmentation du niveau de la mer d’un demi-mètre. Mais si nous empêchons le réchauffement d’atteindre 2 °C, nous pouvons éviter une élévation du niveau de la mer de trois mètres à long terme. C’est notre avenir même qui est en jeu », a-t-elle ajouté. Voir aussi : VIDÉO. Le Giec rend un rapport alarmant sur le climat L’Aosis regroupe 39 États, dont Cuba, la Jamaïque, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et les Maldives, le pays le plus bas du monde. Ces pays insulaires soulignent que des mesures cruciales doivent être adoptées par les gouvernements du monde entier pour limiter le réchauffement à l’objectif de 1,5 °C fixé par l’accord de Paris en 2015. Le rapport du Giec indique que le monde est en passe d’atteindre ce cap vers 2030, soit dix ans plus tôt que prévu il y a trois ans. Pour éviter la catastrophe : unir les forces Un tel réchauffement climatique aura des effets dévastateurs sur l’humanité, notamment des phénomènes météorologiques plus extrêmes tels que des incendies, des typhons, des sécheresses et des inondations. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a déclaré que les émissions de gaz à effet de serre dues aux énergies fossiles et à la déforestation étaient « en train d’étouffer notre planète », appelant les pays à « unir leurs forces » pour éviter la catastrophe. De nombreux dirigeants mondiaux ont réagi au rapport en appelant à une action immédiate pour freiner l’augmentation de la température de la planète. Mais le Premier ministre conservateur australien a rejeté mardi 10 août les appels de plus en plus nombreux à adopter des objectifs d’émissions plus ambitieux. La Chine de son côté a insisté sur le fait qu’elle mettait en œuvre ses engagements en matière de climat, sans toutefois annoncer aucune mesure nouvelle.
true
Le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) est en train de mettre la dernière main à son 5e Rapport d’évaluation. Ce document est d’une importance cruciale, mais il est aussi très long et très technique. Pour nous, les questions sont simples : à quel point la situation est-elle grave? Quelles solutions mettre en œuvre? 1. Des responsables politiques qui parlent beaucoup mais agissent peu Les responsables politiques répètent à l’envi qu’il est urgent de réduire nos émissions de gaz à effet de serre, à l’origine du réchauffement de la planète. Pourtant, les émissions de GES ne cessent de croître : entre 2000 et 2010, elles se sont accélérées à un rythme record. Pourquoi ? Parce que nous consommons toujours plus de combustibles fossiles pour faire tourner nos économies. Les scientifiques sont pourtant clairs : nous devrons à terme complètement éliminer nos émissions anthropiques pour éviter un emballement dangereux du climat. Malgré ces avertissements, les objectifs climat-énergie que vient de se fixer l’Union européenne sont loin d’être à la hauteur des enjeux. (lire sur le site du Réseau Action Climat : Les chefs d’Etat et de gouvernement européens optent pour le plus petit dénominateur commun ) Archive : déjà en 2008, Greenpeace pointait les discours sans actes Maintenant, c’est quand ? par gpfrance 2. Si nous n’agissons pas, la situation va empirer Le temps presse et nous risquons de payer notre inaction au prix fort. Sans réduction rapide des émissions, le climat va devenir de plus en plus chaud, chaotique et imprévisible et ce, de façon inégale en fonction des régions. Feux de forêts, vagues de chaleur, pertes de production alimentaire ne seront plus l’exception mais la règle. Avec l’augmentation du niveau des eaux, les États insulaires tropicaux seront submergés, et des mégapoles comme Londres ou New York seront aussi touchées. Le taux d’extinction des espèces va augmenter, et des écosystèmes entiers seront fortement menacés. Les scientifiques ont identifié des « points de basculement », c’est-à-dire des seuils de réchauffement qui, une fois atteints, peuvent déclencher des changements au niveau de certaines composantes majeures du système climatique. Ainsi, bien que les émissions augmentent progressivement, les conséquences des changements climatiques pourraient se manifester par un basculement « brutal ». Si nous tardons à réduire nos émissions, certains de ces « basculements » seront irréversibles ou, au mieux, difficiles à inverser. Émissions de CO2 liée à la combustion fossile (c) Enerdata Yearbook 3. Non, il n’est pas trop tard pour agir Jusqu’à présent, la température moyenne à la surface de la terre a augmenté d’environ 0,85 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Les dirigeants internationaux ont convenu qu’il fallait diminuer nos émissions pour limiter le réchauffement à 2 °C maximum. Mais selon des études scientifiques récentes, même avec un réchauffement de 2 °C, certaines régions du monde seront durement touchées, certaines étant déjà victimes de bouleversements. La bonne nouvelle, c’est que d’après le GIEC, il est encore possible d’atteindre cet objectif – à condition de réduire nos émissions de 70 à 95 % d’ici à 2050. 4. La [R]évolution énergétique est indispensable Mais au fait, d’où viennent les émissions de gaz à effet de serre (GES) ? Et comment s’en débarrasse-t-on ? Plus de 80 % des émissions anthropiques de GES proviennent de notre utilisation de combustibles fossiles (principalement du charbon, du pétrole et du gaz naturel). La logique est implacable : pour se débarrasser des émissions, il faut commencer par se débarrasser des combustibles fossiles. Le GIEC l’affirme : si nous voulons éviter un emballement du climat, nous devons transformer l’ensemble de notre système énergétique et apprendre à nous passer progressivement des énergies conventionnelles que sont le charbon, le pétrole et le gaz. Pour remplacer les combustibles fossiles, nous avons toute une panoplie d’alternatives. Mais avant tout, nous devons renforcer notre efficacité énergétique, c’est-à-dire la façon dont nous stockons, transportons et utilisons l’énergie, de façon à en perde et à en gaspiller le moins possible. Sur d’autres fronts, nous devrons aussi stopper la déforestation et rendre la production alimentaire plus durable. 5. Exit le charbon… Le charbon est le plus sale de tous les combustibles fossiles. Il représente 73 % des émissions liées à la production d’électricité, d’après le New Climate Economy Report. Entre 2000 et 2010, sa consommation a rapidement augmenté, surtout en Asie. Pour faire face au problème des changements climatiques, en finir avec le charbon est indispensable. La courbe de la croissance du charbon semble avoir récemment amorcé une inflexion. En réalité, l’évolution récente de la situation en Chine (pays qui consomme la moitié du charbon produit sur la planète) n’a pu être prise en compte dans le rapport du GIEC. Les problèmes liés à l’industrie du charbon sont de plus en plus reconnus par la communauté internationale et les responsables politiques. Outre ses effets négatifs sur le climat, le charbon est aussi à l’origine de pénuries d’eau et de dégâts environnementaux. La pollution de l’air due aux rejets des centrales à charbon est un problème de santé humaine majeur. Se débarrasser du charbon améliorerait le quotidien et la santé de millions de personnes et sauverait de nombreuses vies. D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), un million de personnes meurent prématurément chaque année à cause de la pollution des centrales à charbon. De plus, les investisseurs ont commencé à prendre conscience que cette énergie était sur le déclin et sont de plus en plus réticents à lui prêter des fonds. Pollution de l’air à Pékin – Photo (c) Greenpeace / Zhang Tao 6. Exit aussi les fausses bonnes solutions comme le nucléaire et le CSC On entend dire que le nucléaire et le captage et stockage du carbone (CSC) sont des technologies qui pourraient contribuer à la réduction des émissions. Mais il n’est est rien dans la pratique. Le nucléaire, qui fournit actuellement à peine 10,8 % de l’électricité à l’échelle mondiale, est en déclin. Le parc mondial vieillit, et le développement de nouvelles centrales se caractérise par des coûts astronomiques et des retards de plusieurs années voire décennies. Le problème du stockage des déchets n’a toujours pas été résolu… Et l’impopularité de cette énergie dangereuse s’est encore accentuée depuis l’accident de Fukushima. De plus, d’après le GIEC, l’abandon du nucléaire n’aurait pas beaucoup d’effet sur les réductions d’émissions. Concernant le Captage et Stockage du Carbone, CSC, les projets de développement sont abandonnés les uns après les autres en raison des coûts prohibitifs et du manque de résultats à la clé. L’installation de cette technologie est si coûteuse et nécessite de si grandes quantités d’eau qu’elle n’est pas viable sur le plan économique. Nombre des modèles de réduction des émissions proposés par le GIEC incluent le CSC. Pourtant, cette fausse bonne solution n’est pas nécessaire : d’autres modèles permettent d’atteindre les mêmes réductions sans avoir recours au CSC ! Le CSC est un remède pire que le mal. Pourquoi financer une technologie qui ne sera pas disponible à temps, va coûter très cher et risque d’être polluante ? Les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique n’ont aucun de ces défauts. Elles s’inscrivent dans une révolution énergétique indispensable au vu des changements climatiques actuels. Le CSC conforte au contraire un modèle dépassé : recours au charbon, émissions de gaz à effet de serre, dangers pour l’environnement. Lire en détails. 7. Les énergies renouvelables sont en plein essor, et ce n’est pas fini ! Aujourd’hui, un 1/5 de l’énergie produite dans le monde provient de sources renouvelables. Et leur potentiel est loin d’être exploité ! Chaque région du monde peut produire assez d’énergie renouvelable pour couvrir 2,6 fois ses besoins ! Les EnR connaissent une progression fulgurante et deviennent de plus en plus abordables. En réalité, l’énergie éolienne est désormais la nouvelle source d’électricité la moins chère sur de nombreux marchés, tandis que les prix du solaire photovoltaïque ont baissé de 80 % depuis 2008, et devraient continuer de diminuer. À l’heure actuelle, l’hydroélectricité est l’énergie renouvelable la plus répandue à l’échelle mondiale, mais le solaire et l’éolien progressent rapidement. Entre 2005 et 2012, l’éolien a été multiplié par cinq et le solaire par 25. À ce rythme, le solaire pourrait devenir la première source d’énergie mondiale d’ici à 2050 http://www.irena.org/rethinking/Rethinking_FullReport_web_view.pdf ! La transition énergétique est donc déjà en marche, mais il est nécessaire de l’accélérer. Les gouvernements doivent davantage améliorer la rentabilité des investissements dans les sources d’énergies vertes et propres, par rapport aux combustibles fossiles. Le nucléaire quant à lui est un secteur en déclin face au développement croissant des filières renouvelables. Avec son obstination pour le nucléaire, la France navigue à contre-courant et se prive de nombreuses opportunités. Ce retard s’illustre en trois chiffres : en 2013, les investissements mondiaux dans l’éolien ont été cinq fois supérieurs à ceux du nucléaire (pour un montant de 215 milliards de dollars contre seulement 42 milliards pour l’atome). Quand l’Allemagne a réalisé un chiffre d’affaires à l’export en 2013 de 13 milliards d’euros pour les renouvelables (chiffre cumulé pour le solaire et l’éolien), la France, quant à elle, s’est contentée de 5,6 milliards d’euros pour le nucléaire. Sur la dernière décennie, quand la puissance installée du solaire et de l’éolien a cru de 403 gigawatts électriques (GWe), celle du nucléaire a reculé de 32 GWe, soit l’équivalent de la moitié du parc français. 8. Il faut laisser les réserves fossiles inexploitées là où elles sont Des réserves de charbon, de pétrole et de gaz n’ont pas encore été exploitées. Mais si nous voulons éviter les pires impacts des changements climatiques et rester sous la barre fatidique des 2°C d’augmentation des températures, nous devons impérativement laisser ces réserves là où elles sont. C’est pourquoi les programmes d’exploration et autres projets de forages sont totalement illogiques et insensés, comment les projets en Arctique par exemple. 9. L’inaction nous coûtera beaucoup plus cher que l’action Les scientifiques ont tenté de chiffrer le coût des mesures que nous devons prendre pour empêcher un emballement climatique. Ces coûts sont loin d’être prohibitifs et n’empêcheront pas la croissance économique. D’après le GIEC, la « désinflation » de la consommation serait d’à peine 0,06 %. Et cette estimation ne tient pas compte des bénéfices engendrés par les mesures mises en place. Pour information, la mortalité liée à la pollution atmosphérique en Chine est évaluée à 10 % du PIB… En réalité, si nous sortons des combustibles fossiles, l’argent que nous économiserons en soins de santé (grâce à la réduction de la pollution de l’air) devrait nous permettre de compenser une partie importante des coûts liés à la transition énergétique. De plus, le passage aux énergies renouvelables sera bénéfique pour l’emploi. Les investissements réalisés par la Chine dans l’énergie solaire en 2010 avaient permis la création de 500 000 emplois. Et les scientifiques s’accordent à dire que si nous ne faisons rien, la facture sera bien plus élevée à l’arrivée. 10. Les efforts doivent être partagés mais équitables La ville de Tacloban – Philippines, après le passage du typhon Hayan – novembre 2013 Si nous voulons transformer l’ensemble de notre système énergétique dans un délai raisonnable, nous allons devoir tous mettre la main à la pâte. Nous ne pouvons plus nous permettre d’attendre les bras croisés que les États du monde entier agissent à l’unisson. Chaque gouvernement doit prendre des mesures dans son pays, et montrer ainsi l’exemple pour créer un effet d’émulation. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que les pays « riches » ont déjà émis de grandes quantités de CO2. C’est ce qui, d’ailleurs, leur a permis de s’enrichir. Ces pays sont donc en grande partie responsables de la crise climatique que nous traversons. Il faut aussi rappeler que les pays « pauvres », qui ont le moins contribué à cette crise, sont les plus durement touchés. Puis il y a certains pays, comme la Chine, qui sont en plein essor rapide et pourraient donner une impulsion positive. Nous pensons que le principe du « pollueur-payeur » est un principe juste. Si nous voulons que les pays « pauvres » et les économies émergentes coopèrent dans la lutte contre les changements climatiques, nous devons respecter et appliquer ce principe. Les pollueurs doivent mettre la main au porte-monnaie, que ce soit au niveau national ou international. D’ailleurs, ça tombe bien puisque ce sont eux qui ont le porte-monnaie le plus rempli, c’est une question d’équité. La publication de la dernière contribution au cinquième rapport d’évaluation du GIEC (AR5) est prévue pour le 2 novembre à Copenhague au Danemark. Pour une analyse détaillée de son contenu, voir le site du RAC : leclimatchange.fr
fake
L'avancée du changement climatique et la hausse des températures dans le monde pourraient induire une mortalité bien supérieure à toutes les épidémies réunies. Une nouvelle étude américaine, publiée par le National Bureau of Economics Researchs, estime selon un scénario dans lequel peu est fait pour contraindre les émissions globales de gaz à effet de serre, que le changement climatique pourrait entraîner une hausse du taux de mortalité globale dû au réchauffement jusqu'à 73 décès pour 100 000 habitants, à la fin du siècle. Ce taux correspond presque au bilan actuel des décès imputables à toutes les maladies infectieuses, y compris la tuberculose, le VIH, le paludisme, la dengue et la fièvre jaune. En comparant les données de mortalité globales avec l'historique des températures, les chercheurs ont tenté d'identifier les causes directes comme celles des coups de chaleur, mais aussi les liens indirects comme ceux d'une augmentation des risques cardiaques lors des pics de chaleurs. "C'est étonnamment comparable au Covid-19", explique au Guardian Amir Jina, un économiste de l'environnement de l'Université de Chicago, et coauteur de l'étude, "les personnes vulnérables sont celles qui présentent des pathologies préexistantes. Si vous avez un problème cardiaque et que vous êtes soumis à une très forte chaleur durant plusieurs jours, vous risquez de vous effondrer." L'étude montre également combien le réchauffement climatique renforce les inégalités. Les populations les plus pauvres, situées dans les régions les plus chaudes du globe, sont celles qui seront les plus touchées. Des pays comme le Ghana, le Bangladesh, le Pakistan ou le Soudan sont à même de voir le taux de mortalité dû au changement climatique grimper jusqu'à 200 morts pour 100 000 habitants.
true
Difficile de faire mieux que ce pastiche de l’apocryphe Marie-Antoinette par les Gilets Jaunes pour décrire la déconnexion profonde de la politique climatique gouvernementale. Longue vie au mème. En suscitant la sympathie populaire contre la taxe carbone, les Gilets Jaunes viennent de ringardiser les vieux mantras qui sauvaient la planète. Sourd à ce message pourtant clair et rationnel, Emmanuel Macron se fait la caricature de lui-même en faisant fuiter par le JDD l’annonce de la création d’un « Haut conseil pour le climat. » Que la bataille intellectuelle et militante commence. Enfin. Nous avons d’un côté le pouvoir institutionnel. Celui-ci, depuis la « taxe carbone » programmée par François Hollande, se propose d’arrêter le réchauffement climatique à lui tout seul, à l’aide de mesures dont il n’a cure du caractère anti-social. L’OFCE a montré que les mesures « écologiques » de l’actuel gouvernement étaient supportées surtout par les couches les plus défavorisées. À l’époque, personne n’a réagi à ce rapport autrement que par un haussement de sourcils. Il faut bien sauver la planète, et que voulez-vous : ce n’est tout de même pas la faute des riches si les pauvres sont moins vertueux. UN NOUVEAU COMITÉ THÉODULE Retranché derrière ses certitudes, Emmanuel Macron a fait savoir qu’il irait encore plus loin en annonçant ce mardi, selon ce qu’en fuite le JDD, la création d’un nouveau Truc Qui S’Occupera Du Climat. C’est sans doute histoire de calmer le jeu (rires) que la fuite précise : Voilà donc un élément de réponse à la question « Qu’est-ce que vous faites du pognon ? » posée par Jacline Mouraud dans sa fameuse vidéo qui fut un prélude aux Gilets Jaunes : ce « pognon » sert notamment à créer un nouveau comité Théodule pour le climat. Il est vrai qu’en termes de structures institutionnelles dédiées à la « crise climatique », le pouvoir devait jusque-là se contenter d’une organisation que l’on n’hésitera pas à qualifier de famélique : La petitesse de cette liste loin d’être exhaustive montre l’impératif absolu de lui ajouter un item pour faire en sorte que les moutons ne regimbent pas trop au moment de la tonte conscientiser les masses. (D’autant que les membres de toutes ces fières institutions travaillent sûrement de manière bénévole et que les frais de fonctionnement y sont inexistants ; il en ira donc probablement de même avec le nouveau « Haut conseil pour le climat ».) En ces jours de révolte fiscale, le pouvoir en place a donc estimé urgent et opportun de claquer un pognon de dingue en distribuant quelques prébendes au travers d’un nouveau Machin dont la fonction sera de dire, redire et re-redire que « the science is settled » et que hors des éoliennes point de salut. Car à ce sujet les choses ont le mérite d’être claires. Ce sera : « on prend les mêmes et on recommence ». L’ensemble des personnalités pressenties pour incarner le nouveau joujou institutionnel n’est en effet composé que de carbocentristes bon teint, ceux-là mêmes dont le projet politique est le plus vigoureusement combattu dans la rue en ce moment. Avec des noms tels que ceux de Laurence Tubiana, de Pascal Canfin et de « personnalités du GIEC » encore à définir (probablement au moins Jean Jouzel et Valérie Masson-Delmotte, on suppose), nulle crainte que l’orthodoxie climatique sera bien gardée, et avec elle ses déclinaisons politiques les plus honnies des manifestants. Ne manque plus au fringant « Haut conseil » que François-Marie Bréon, climatologue assermenté selon qui « la lutte pour le climat est contraire aux libertés individuelles ». On aura alors une bonne raison de plus de clamer ce slogan des Gilets Jaunes si bien trouvé : Du côté du gouvernement, l’on poursuit donc la stratégie qui consiste à faire de la France le pays le plus climatiquement servile : à Paris a été adopté en grande pompe l’accord issu de la COP21, notre président s’enorgueillit de rendre la planète great again avec son One Planet Summit (déjà deux éditions), la maire de la capitale a pris la tête du C40 (un « réseau des grandes villes du monde pour faire face au changement climatique »), le président du Conseil Constitutionnel, pas dérangé par les conflits d’intérêts, pousse à un pompeux « pacte mondial pour l’Environnement »… Sans parler de notre « transition énergétique » qui vise, de façon profondément incohérente, à mettre à terre notre production d’électricité nucléaire (qui n’émet pourtant pas de CO2), cet outil industriel qui faisait notre fierté et que, pour une fois, le monde entier avait effectivement quelques raisons de nous envier. LA CONTESTATION MONTE Mais les nouvelles ne peuvent pas toujours être mauvaises, et le peuple des Gilets Jaunes montre que le pays vient de réaliser pour de bon que les slogans de « transition énergétique » et de « politique climatique » ne sont pas que des formules magiques pour sauver la planète : ce sont également des projets qui ont un coût. Ce coût, les Français souhaitent signifier clairement à nos gouvernants qu’ils ne sont pas prêts à le payer. Et ils ont parfaitement raison. On pouvait pressentir la montée de la contestation en suivant par exemple, dans un registre un peu différent, les actions de la Fédération Environnement Durable, qui s’oppose efficacement à l’implantation arbitraire et irrationnelles des éoliennes et rendent chèvres les vendeurs de vent depuis des années. Dans cet autre combat s’observe aussi cette morgue des Sachants contre le peuple et ces débats pipés où ceux qui comptent ont en réalité pris leur décision avant toute discussion. Il y a d’autres exemples, au point que même à l’ENA ils se rendent compte du problème, le rapport du jury 2017 s’inquiétant du panurgisme des prestations orales des admissibles en signalant notamment que « la fermeture des voies sur berge [à Paris] a quasi systématiquement donné lieu à une réponse d’adhésion totale, sans prise en compte des inconvénients possibles ». Le sondage du JDD publié ce dimanche montre qu’avec les Gilets Jaunes nous n’avons pas affaire à un banal emballement du type « not in my backyard » : 62 % des personnes interrogées jugent que le pouvoir d’achat est plus important que la transition énergétique. Le soutien au mouvement s’étant renforcé la semaine qui a suivi, il est difficile de croire que ce chiffre devrait être revu à la baisse avant un moment. Même Jean-Luc Mélenchon s’est déclaré favorable au mouvement, alors même que sa déclaration de candidature à la présidentielle de 2017 s’était ouverte sur un plaidoyer particulièrement délirant pour l’action climatique. La France est donc à son tour emportée par cet élan de retour à la raison dont elle n’a si longtemps été que spectatrice. Elle le manifeste dans son ancienne tradition nationale qui consiste à dresser des barricades. Je n’aurais jamais pensé que le bon petit bourgeois installé que je suis se surprendrait un jour à éprouver de la sympathie pour une manif de ce genre, qui n’a pourtant pas manqué de slogans simplistes, de casse malvenue et de tentations autoritaires. (Même d’accord avec les Gilets Jaunes, je considère que ceux qui ont obligé les automobilistes à leur signifier leur soutien en klaxonnant ou en criant « Macron démission » ne méritaient qu’une seule réponse : Non possumus.). OPPOSITION NOUVELLE AUX IDÉES CLIMATIQUES RÉTROGRADES Pour la première fois, le pays se place à la pointe de l’opposition aux mesures pseudo-environnementales, incohérentes et idéologiquement rétrogrades. Fini de devoir se contenter de regarder passer les trains étrangers du retrait des États-Unis de l’Accord de Paris, des dispositions chinoises pour continuer à augmenter leurs émissions jusqu’en 2030, des politiques pro-charbon de l’Inde ou du Japon, de l’extraction du gaz de schiste au Royaume-Uni, du possible retrait brésilien de l’Accord de Paris, des propos climato-réalistes assumés de la part de dirigeants australiens ou russes… Cette fois, nous aussi nous tentons de sortir de la nasse climatique dans laquelle le carbocentrisme institutionnel et militant nous a plongé depuis des années. Mieux : chez nous ça ne vient pas d’un Trump ou d’un Bolsonaro. Pour l’instant, les Gilets Jaunes parviennent à éviter de se faire trop coller l’une ou l’autre de toutes ces étiquettes dont on se passe volontiers. Pourvu que ça dure. Demain peut-être, les Gilets Jaunes s’enfonceront dans la division. Ils seront récupérés par l’extrême-gauche, l’extrême-droite, voire les deux. Ils échoueront à s’organiser, d’autres accidents émailleront les futures manifestations et conduiront finalement à l’arrêt du mouvement. Ce cas de figure est souvent le lot des « jacqueries » où les révoltés, faute de projet structuré et cohérent réfléchi en amont, échouent à se faire révolutionnaires. Il n’empêche que ce qui a déjà été réalisé laissera de profondes cicatrices. On avait réussi à reléguer les Bonnets Rouges au rang de mouvement « régional » (bouseux, quoi) « organisé en sous-main par le MEDEF » (facho, donc), mais à présent il ne sera plus possible d’ignorer que les deux révoltes fiscales d’envergure de notre époque ont concerné des taxes dites « écologiques ». On peut donc penser que nos décideurs y réfléchiront maintenant à deux fois avant de s’afficher fièrement au côté d’un quelconque « train du climat », car nul débat sur la taxe carbone n’échappera plus à l’évocation des Gilets Jaunes. Et l’on se prend à rêver que même les plus bornés des journalistes militants des pages « Planète » du Monde pourraient s’éveiller à ce qui se dit au-delà du périph’… Non, là je rigole. FACE À L’IRRATIONALITÉ CLIMATIQUE Le climat en tant que tel n’est certes pas le sujet des Gilets Jaunes. Il n’y aurait pas de sens à le leur reprocher, car le climat n’est pas davantage la préoccupation de nos dirigeants — ceux-ci ne s’en prendraient pas au nucléaire si vraiment le gaz carbonique les inquiétaient autant qu’ils le prétendent. C’est donc avec une légitime indifférence pour l’origine irrationnelle de la peur climatique que le mouvement populaire de ces jours-ci se focalise sur ce qui compte vraiment pour notre société : toutes ces décisions pernicieuses prises au nom de la planète, qui détournent l’attention collective des sujets vraiment importants. Je n’apporterai jamais ma voix aux populistes du « tous pourris », et suis donc ravi de constater que beaucoup de politiques semblent avoir reçu le message. Cela va rendre l’entêtement d’Emmanuel Macron de plus en plus difficile à tenir, bien que les membres de son parti semblent vouloir persister dans leur soumission playmobile. Certains partisans du pouvoir en place ont tenté de faire valoir que la baisse du prix du brut avait fait diminuer le prix du carburant à la pompe, ou que celui-ci avait déjà atteint des sommets il y a quelques années. Ceux-là n’ont pas compris que le problème n’est pas là, mais dans le principe même de la taxe carbone. Ils n’ont pas compris que, ces quelques jours, le peuple est sorti de sa léthargie pour attaquer à coups de hache l’un des piliers de la forteresse climatique. Voilà qui donne, enfin, un espoir. — Sur le web
fake
C'est une promesse d'Emmanuel Macron. Mais la sortie du glyphosate d'ici 2021 n'est pas encore inscrite dans la loi. Dans la nuit de lundi à mardi, les députés ont rejeté les amendements visant à fixer un date de sortie de cette substance, y compris de la majorité LREM. Cet herbicide, le plus utilisé en France, est jugé "cancérogène probable" par l'OMS. Il a vu sa licence renouvelée pour cinq ans par l'Union européenne en novembre dernier. Emmanuel Macron avait alors promis que cette substance serait interdite en France "dès que des alternatives auront été trouvées et au plus tard dans trois ans". Le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot s'est dit "déçu", mais juge que "ce qui compte (...) c'est que l'objectif ne soit pas remis en cause". Le chef de l'Etat "a fixé un objectif ambitieux et pragmatique" et "nous mettons toutes les chances de notre côté" en poursuivant notamment les recherches sur les alternatives, a assuré Stéphane Travert dans l'hémicycle. "A ce stade, soyons en confiance" avec les agriculteurs, a aussi plaidé le chef de file LREM Richard Ferrand, menaçant de légiférer en cas de "mauvaise volonté". Une promesse intenable ? Des amendements portés notamment par la commission du Développement durable de l'Assemblée et l'ex-ministre PS Delphine Batho, qui posaient un terme en 2021, ont été massivement rejetés. Même sort pour un amendement prévoyant cette échéance mais avec des dérogations possibles jusqu'en 2023, repoussé par 63 voix contre 20. La proposition était portée par Matthieu Orphelin (LREM), proche de Nicolas Hulot, et cosignée par une cinquantaine de membres du groupe majoritaire. "C'est un signal attendu par beaucoup", a plaidé en vain Matthieu Orphelin, alors que deux pétitions ont rassemblé "plus de 400.000 Français". "La loi doit au minimum installer une base légale pour une future interdiction du glyphosate, pour crédibiliser le plan d'action de sortie", avait jugé auparavant Pascal Canfin, directeur général du WWF. L'ex-secrétaire d'Etat à la Biodiversité Barbara Pompili (LREM) a dit lundi soir sa "peur" de ne pas arriver à "tenir" la promesse présidentielle "dans trois ans". En soutien, l'Insoumis Loïc Prud'homme a jugé le sujet "emblématique de ce qu'est le renoncement du gouvernement sur le modèle agricole". La droite et le centre se sont opposés à ces amendements, Christian Jacob (LR) appelant notamment à ne pas "pénaliser les agriculteurs".
true
Gâvres. COP 26 : Maison Glaz a décidé de mettre un petit coup de projecteur du 2 au 5 novembre Si tu ne vas pas à Glasgow, c’est Glasgow qui vient à toi. En marge de la COP 26, du 2 au 5 novembre 2021, Maison Glaz, à Gâvres (Morbihan), fait le plein d’animations à l’échelle de notre territoire avec la Glazgo ! Tout le monde a déjà entendu parler de la COP (Conférence sur le climat). Dans les années 90, les scientifiques alertent sur le bilan carbone et la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre pour limiter le réchauffement climatique. La première COP, qui rassemble les représentants de 195 pays du monde entier, se déroule à Berlin en 1995. 26e édition à Glasgow Du 2 au 5 novembre 2021, c’est en Écosse, à Glasgow, que se tiendra la 26e édition de la COP. Entré ces deux dates, « beaucoup de tergiversations, selon Akira Lavault, cofondatrice de Maison Glaz, à Gâvres (Morbihan). Mais aussi de belles avancées notamment en 2015 avec l’accord historique de Paris sur le climat pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré, voire 2 degrés ». « Élévation des températures de 2,7 degrés en 2100 » À charge pour chaque pays d’élaborer un plan d’action pour y parvenir. « Ils avaient cinq ans pour faire leurs propositions. Les dossiers ont été remis, mais le compte n’y est pas, selon le secrétaire général de l’ONU qui, après avoir passé en revue toutes les copies, table sur une élévation des températures de 2,7 degrés à l’horizon 2100. Une catastrophe pour la planète. » Les représentants des pays doivent être plus ambitieux. « C’est tout l’enjeu de cette COP. Avec en filigrane, une question majeure : les mesures adoptées devront-elles être contraignantes ? » Une semaine pour parler du climat En attendant, c’est à l’échelle de notre territoire que Maison Glaz a décidé de mettre un petit coup de projecteur du 2 au 5 novembre 2021. Une semaine pour parler du climat, avec chaque jour un thème différent. Un programme qui alterne entre chantiers, conférences, ateliers, projections. Chacun pourra ainsi faire son bilan carbone, participer à des balades, on va parler de l’acidification des océans, ramasser des algues, ou encore assister à la projection du film Ruptures en présence de son réalisateur. Sans oublier tous les matins un petit débriefe sur l’actu de la COP 26, à 9 h 30. « Parce qu’il y a plein de choses à faire à notre échelle », résume Akira. Demandez le programme de la Glazgo Mardi 2 novembre : le climat 13 h 30, accueil et lancement ; 15 h, mon bilan carbone : faire le point, dépasser ses freins, aller de l’avant ! (vingt places) ; 17 h, visite du tiers lieu ; 18 h, Objectif Zéro 2050 : c’est quoi ? C’est pour qui ? Mercredi 2 novembre : l’océan 10 h, balade conférence : enjeux croisés « Océan & Climat » ; 11 h, atelier cueillette, cuisine d’algues et dégustation avec Marie Gauteur d’Humus ; libre (vingt places) ; 14 h, le grand bain : on mouille le maillot pour le climat ! ; 15 h 30, Objectif Zéro 2050: chantier école les mains dans le puits de carbone ; plantation et introduction à l’agroécologie ; 17 h, jeux d’écriture : tisser nos liens au vivant. Jeudi 3 novembre : la nature 10 h, balade de 4,6 km pour 4,6 m d’années d’histoire de la planète (vingt places) ; 12 h, débat : la place de l’Homme dans la nature (vingt places) ; 14 h, Objectif Zéro 2050 : identifier les pistes de descente énergétique de mon habitat avec Lucioles Énergie ; 17 h, projection débat du film Ruptures en présence du réalisateur, Arthur Gosset. Vendredi 4 novembre : débat et fête de clôture 10 h, balade, une lecture climatique du territoire (vingt places) ; 11 h, débat : le rôle des tiers lieux (vingt places) ; 14 h, débat mobilisation citoyenne : échecs, réussites et apprentissages ; 15 h, « Et moi dans tout ça ? » : fête de clôture !
true
Rémy Prud’homme, professeur des Universités (émérite) Le véhicule électrique est à l’avant-garde du combat pour le climat. Le rapport de la Convention Citoyenne sur le Climat, qui fait concurrence au Flaubert du Dictionnaire des Idées Reçues (l’humour en moins), le dit très clairement : « Les véhicules thermiques très émetteurs [de CO2] doivent disparaître progressivement et laisser la place à un parc plus propre (hybride, électrique, hydrogène) » (p. 215). La substitution annoncée va sauver la planète. Ite, missa est. Un instant, Monsieur le curé. Etes-vous si sûr qu’un véhicule électrique rejette toujours moins de CO2 qu’un véhicule thermique ? Comparons à cet effet un véhicule électrique pur et un véhicule traditionnel. Supposons qu’ils roulent également 13000 km par an pendant dix ans. Combien de tonnes de CO2 vont-ils rejeter ? Le véhicule traditionnel, lors de son utilisation, consomme du gazole, dont la production et la combustion entraînent des rejets de CO2: actuellement environ 16 tonnes en 10 ans. Le véhicule électrique lors de son utilisation, ne rejette pas de CO2, mais il consomme de l’électricité (environ 33000 kWh en dix ans) qui en rejette. En plus la fabrication de la lourde batterie qui permet au véhicule électrique de rouler demande également une grande quantité d’électricité (environ 15000 kWh). Soit au total environ 50000 kWh. La production de l’électricité utilisée engendre des émissions de CO2. La question est donc de savoir si en dix ans les 50000 kWh consommés par le véhicule électrique rejettent plus – ou moins – de CO2 que les 16 tonnes de CO2 du véhicule traditionnel. La réponse est conditionnelle. Elle dépend entièrement du pays ou les batteries ont été fabriquées, et du pays où roule le véhicule électrique. La raison en est que le contenu en CO2 des kWh utilisés varie – considérablement – d’un pays à un autre. Il est très faible (0,05 kg) en France grâce au nucléaire et à l’hydraulique, moyen en Allemagne ou au Japon (environ 0,5 kg) et élevé en Chine (0,7 kg). En France, les véhicules électriques roulent au nucléaire ; en Chine, ils roulent au charbon. Il est facile de calculer qu’un véhicule 100% électrique avec des batteries fabriquées en Chine et utilisé en Chine rejette 40 tonnes de CO2 en dix ans, deux fois plus qu’un véhicule traditionnel roulant en Chine. Au contraire, un véhicule roulant en France avec des batteries fabriquées en France rejetterait seulement 5 tonnes de CO2, beaucoup moins qu’un véhicule traditionnel. Notez le conditionnel. Un tel véhicule n’existe pas. Il est virtuel, et improbable. Tous les véhicules électriques qui roulent en France sont équipés de batteries fabriquées en Chine. Ils rejettent 16,4 tonnes, pratiquement autant (+5%) qu’un véhicule traditionnel. Le véhicule électrique hybride fait-il mieux ? En termes d’autonomie, certainement, puisqu’il permet à son utilisateur, en roulant à l’essence ou au gazole, d’entreprendre de bien plus longs trajets sans avoir à recharger la batterie. Mais pas du tout en termes de rejets de CO2. De ce point de vue, l’hybride cumule les inconvénients de ses deux concurrents. Du véhicule 100% électrique, il a les rejets de CO2 liés à la fabrication de la batterie. Du véhicule traditionnel, il a, pour environ 70 % du kilométrage parcouru, les rejets de CO2 liés à la combustion du gazole utilisé. Pire, la consommation au km de carburant, et les rejets de CO2 qui lui sont liés, sont une fonction du poids du véhicule. Ce phénomène est bien connu, et sert de justification (ou de prétexte) à une nouvelle taxe assise sur le poids des véhicules, actuellement en discussion. Le véhicule hybride embarque une batterie de 300 kg (326 kg pour la Zoé de Renault), ce qui par rapport au véhicule traditionnel augmente sa consommation de 1,2 litre aux 100 km. Le calcul montre qu’un véhicule hybride roulant en France (avec une batterie fabriquée en Chine) rejette en dix ans 29 tonnes de CO2, presque deux fois plus qu’un véhicule thermique conventionnel. Le tableau 1 synthétise ces résultats. Certes, les chiffres reflètent la valeur des paramètres utilisés : consommation de gazole ou d’électricité aux 100 km, rejets de CO2 au litre de gazole et au kWh d’électricité, quantité d’électricité utilisée pour fabriquer une batterie, kilométrages effectués au gazole et à l’électricité pour le véhicule hybride, etc. Certaines de ces valeurs sont discutables ; d’autres changent au cours des années. Nos résultats sont donc à prendre avec prudence. Ils n’en fournissent pas moins des ordres de grandeur très significatifs. Ils montrent clairement que dans la plupart des pays du monde, le remplacement du véhicule traditionnel par le véhicule électrique entraîne une augmentation (souvent forte), et pas une diminution, des rejets de CO2. Le bouquet est que ce remplacement est imposé par des militants de la fin des rejets de CO2, et endossé par des ministres. Lorsque la pluie commençait à tomber, Gribouille se jetait dans l’eau pour ne pas se mouiller. Tout se passe comme si nous étions conseillés, et gouvernés, par des Gribouilles.
biased
Changement climatique : huit points clés pour comprendre le nouveau rapport du Giec très alarmant Sans réaction rapide, l’objectif de ne pas dépasser le 1,5 °C de réchauffement d’ici à la fin du siècle ne sera pas atteint. Le changement climatique s’accélère, avec une augmentation inquiétante du méthane. La première partie du sixième rapport du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, a été dévoilée ce lundi 9 août 2021. Voici les huit points clés à retenir de cet état des lieux très inquiétant. Depuis plus de trente ans, le Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, évalue l’état des connaissances du changement climatique, ses causes, ses conséquences, mais aussi les possibilités de les atténuer et de s’y adapter. La première partie de son sixième rapport a été rendue publique ce lundi 9 août 2021, depuis Genève, après avoir été adoptée par les délégations des 195 pays engagés dans la lutte et signataires de l’Accord de Paris, en 2015. 1. Les changements climatiques sont sans précédent depuis des milliers d’années Ce qu’il faut en retenir ? C’est pire qu’en 2013-2014, lors de la publication de la précédente évaluation. Selon la nouvelle somme rédigée par plus de 230 scientifiques qui ont dû faire avec 78 000 commentaires de leurs pairs, les émissions de gaz à effet de serre (GES) d’origine humaine n’ont toujours pas baissé, et l’objectif de maintenir la surface de la Terre à 1,5 °C de réchauffement d’ici la fin du siècle est hors de portée, sans réaction rapide. Bon nombre des changements observés dans le climat sont sans précédent depuis des milliers, voire des centaines de milliers d’années, dans toutes les régions du monde, résume la climatologue française Valérie Masson-Delmotte, coprésidente du Groupe de travail 1 du Giec, qui a réalisé cette première partie. Certains des changements déjà amorcés, comme l’élévation continue du niveau de la mer ou l’acidification des couches profondes de l’océan sont irréversibles sur des centaines, voire des milliers d’années. La scientifique note aussi l’incroyable progrès des connaissances en huit ans »,dont des mesures régionales plus précises et la capacité du système Terre à se remettre des gaz à effet de serre que nos modes de vie rejettent. C’est la bonne nouvelle ! Des réductions rapides, à grande échelle et durables des émissions limiteraient le changement climatique. En vingt ou trente ans, les températures mondiales pourraient se stabiliser, insiste Valérie Masson-Delmotte. Le point sur les différents enseignements de ce premier volet, avec la climatologue et d’autres auteurs du rapport. 2. C’est l’homme, le responsable, « sans équivoque » Les activités humaines sont-elles à l’origine du changement climatique rapide actuel, jamais observé depuis des milliers d’années ? C’est un oui ferme : Les augmentations observées des concentrations de gaz à effet de serre depuis environ 1 750 proviennent sans équivoque des activités humaines indique le rapport, dès la première ligne du Résumé aux décideurs (les gouvernements). La réponse du Giec à cette question cruciale n’a pas toujours été aussi tranchée. Les scientifiques sont très attachés au traitement de l’incertitude et indiquent toujours un degré de confiance et de probabilité, a toujours rappelé à Ouest-France, le paléoclimatologue Jean Jouzel, ancien vice-président du Giec. Les doutes se sont levés au fil des observations scientifiques. En 1995, le 2e rapport d’évaluation parlait d’un faisceau d’éléments (qui) suggère une influence perceptible de l’homme sur le climat global ». En 2007, le Giec la jugeait très probable, avec plus de 9 chances sur 10 et extrêmement probable, à 95 % en 2013. Il n’y a plus aucun doute dans ce sixième rapport. Le rôle de l’influence humaine sur le système climatique est indiscutable, assure aujourd’hui, Valérie Masson-Delmotte, qui a longtemps travaillé avec le climatologue breton. Aucun dirigeant responsable ne peut le nier, désormais. C’est un fait établi, grâce au progrès des connaissances. 3. Il y a toujours plus de gaz à effet de serre rejeté dans l’atmosphère C’est la conclusion alarmante du rapport qui risque de faire marcher la génération climat dans les rues, en septembre. Les concentrations de gaz à effet de serre ont encore augmenté dans l’atmosphère depuis la dernière évaluation du Giec, malgré les engagements des États, pris après l’Accord de Paris pour le climat, en 2015. Elles atteignent des moyennes annuelles de 410 ppm (partie par millions) pour le dioxyde de carbone (CO2), 1 866 ppb (partie par milliards) pour le méthane (CH4) et 332 ppb pour le protoxyde d’azote (N2O), indique ce sixième rapport, basé sur des données de 2019. Depuis, ces gaz piégés dans l’atmosphère qui maintiennent la chaleur de la Terre à la surface, affichent des concentrations records. L’observatoire de la surveillance mondiale du dioxyde de carbone, situé à Mauna Loa, à Hawaï, a enregistré une moyenne de 417 ppm, en mai 2021, avec un pic à 420ppm en juin. Une augmentation exponentielle et inquiétante, pour Pieter Tans, chercheur principal de ce laboratoire. Nous ajoutons environ 40 milliards de tonnes métriques de pollution au CO2 dans l’atmosphère par an (43 milliards en 2019). C’est une montagne de carbone que nous extrayons de la Terre, brûlons et rejetons. Si nous voulons éviter un changement climatique catastrophique, la priorité absolue doit être de réduire la pollution par le CO2 à zéro le plus tôt possible. Le Giec indique pour sa part que notre budget carbone, les émissions qui restent à émettre avant que tout ne soit potentiellement irréversible, est de 500 milliards de tonnes. Le secteur des combustibles fossiles sait que s’ils exploitent les réserves connues de gaz, de pétrole et de charbon, il y a environ 3 000 milliards de tonnes d’émissions à la clé. 4. L’objectif de limiter le réchauffement à 1,5 °C est déjà hors de portée Ces niveaux de concentrations de gaz à effet de serre provoquent une accélération du réchauffement. En 2011-2020, la température à la surface du globe était supérieure de 1,09 °C [avec une marge de 0,95 à 1,20] à celle du début de l’ère industrielle (1850-1900) , indique le rapport. En 2020, il a fait plus chaud avec une mesure à 1,59 °C [avec une marge de 1,34 à 1,83] sur les terres, tandis que l’océan s’est réchauffé un peu moins, entre 0,68 °C et 1,01 °C. La moyenne mondiale est de 1,1 °C. Pour le dire clairement, l’objectif de maintenir le réchauffement de la surface de la Terre à 1,5 °C si possible d’ici la fin du siècle, comme inscrit dans l’Accord de Paris, est déjà hors de portée. Au rythme actuel des émissions, il pourrait être atteint entre l’année prochaine et 2040, selon le rapport. Les 2 °C de réchauffement, eux, sont attendus autour du milieu du siècle si les émissions de gaz à effet de serre stagnent. 5. Une meilleure connaissance des disparités régionales Chaque région est confrontée à des changements croissants, mais différents. « Ce que les gens vivent est souvent très différent de la moyenne mondiale. Par exemple, le réchauffement des terres (déjà 1,59 °C) est plus important que la moyenne mondiale (1,1 °C), détaille Valérie Masson-Delmotte. Et il est plus de deux fois plus élevé dans l’Arctique. » La fonte des glaciers et des calottes polaires, principale cause de l’élévation du niveau de la mer, n’est pas la même non plus dans le Nord et le sud. L’Antarctique a perdu trois fois plus de masse de glaces depuis les années 2000 et le Groenland, deux fois plus. À plus long terme que dans l’Antarctique, où l’écoulement des eaux de fonte est instable, la calotte glaciaire du Groenland sera aussi perdue, détaille Gerhard Krinner, directeur de recherche au CNRS et auteur principal du chapitre 9 de ce rapport, sur l’océan, la cryosphère et le changement du niveau de la mer. À l’échelle de la France, le réchauffement n’est déjà pas le même. L’année 2020, par exemple, affichait 2,3 °C au-dessus de la température enregistrée au début du siècle. Mais c’est encore plus chaud dans l’Est, où il faut s’attendre à des canicules à 50 °C, et en montagne, dans les Alpes et les Pyrénées. Les équipes du Giec ont mis en ligne ces informations plus précises par régions que l’on peut explorer en détail dans un atlas interactif. 6. Le cas du méthane devient alarmant Dans cette nouvelle évaluation, le Giec consacre un chapitre spécial au méthane (Ch4), principal gaz à effet de serre après le CO2 et désormais responsable d’un quart du réchauffement climatique. Il persiste moins longtemps dans l’atmosphère que le CO2 mais a un pouvoir de réchauffement 28 fois supérieur. Or, sa concentration augmente très rapidement, trop pour le Giec qui la juge bien supérieure aux limites de sécurité qu’il avait définies dans son cinquième rapport d’évaluation. Les émissions humaines de méthane proviennent de trois grands secteurs : 40 % pour l’agriculture, 35 % pour les énergies fossiles (gaz de schiste, extraction de pétrole…) et 20 % pour les déchets. Dans le secteur agricole, c’est la production animale qui rejette l’essentiel du méthane et celle-ci progresse dangereusement pour répondre à l’appétit de viande mondial. Réduire de 45 % les émissions de méthane d’ici à 2 040 permettrait d’éviter 0,3 °C supplémentaire. Et améliorerait rapidement la qualité de l’air , indique Sophie Szopa, spécialiste de la chimie de l’atmosphère, de l’université Paris-Saclay et co-autrice de ce point spécial. Celui-ci propose aussi des solutions, comme diminuer le cheptel des bovins, le plus émetteur. C’est ce que l’Éthiopie, premier éleveur de bœufs de l’Afrique, avec 35 millions de têtes, a prévu de faire d’ici à 2030. Il faudrait aussi changer leur nourriture. Des chercheurs californiens ont déjà montré qu’il est possible de réduire de 50 % les émissions de méthane des vaches laitières, en incluant des algues dans leur base alimentaire. Dans le secteur de l’énergie, il faudrait passer aux énergies propres et chasser les moindres émanations de gaz, fuites volontaires ou involontaires. 7. Des conséquences de plus en plus dramatiques Une phrase de cette évaluation résume clairement l’enjeu de la lutte contre un emballement climatique : Maintenir les températures en dessous de 1,5 °C éviterait 255 000 décès prématurés et 26 millions de tonnes de pertes de récoltes dans le monde. À ce niveau de chaleur, les canicules seront plus nombreuses, les saisons chaudes plus longues et les froides plus courtes, avec davantage de risque de gel alors que la végétation bourgeonne, comme cet hiver en France. Avec un réchauffement supérieur, de 2 °C, les extrêmes de chaleur atteindront plus souvent des seuils de tolérance critiques pour l’agriculture et la santé insiste le Giec. Les populations côtières feront face à une élévation continue du niveau de la mer tout au long du XXIe siècle et devront s’attendre à des inondations plus fréquentes : Des événements extrêmes […] qui se produisaient auparavant une fois tous les 100 ans pourraient se produire chaque année d’ici la fin de ce siècle. » L’hémisphère nord doit aussi s’attendre à 7 % de quantité de pluies supplémentaires. Même si l’océan se réchauffe moins vite que les terres, les vagues de chaleur marines seront plus fréquentes et les eaux seront plus acides, moins oxygénées. La survie de la faune la moins mobile, comme les coraux, est en jeu. À 1,5 °C de réchauffement, plus de 70 % des coraux du Pacifique nord disparaîtront, à 2 °C, presque la totalité. En ville, où se concentre 55 % de la population mondiale, un taux qui devrait grimper à 70 % en 2 050 selon la récente étude de l’ONU, la chaleur va s’accentuer. Elle est déjà plus forte que dans les milieux ruraux, en raison des matériaux de l’urbanisation. On redoute davantage d’inondations, comme celles qui ont frappé l’Allemagne de l’Ouest et la Belgique, en juillet. Ce volet insiste aussi sur le pourtour méditerranéen où la durée de la période sèche, qui dure actuellement une quarantaine de jours, pourrait augmenter de 50 % d’ici la fin du siècle, environ soixante jours avec un réchauffement à 1,5 °C, 70 jours à 2 °C, précise Valérie Masson-Delmotte. 8. La balle est dans le camp des États Seul heureux hasard d’un calendrier bousculé par la pandémie de Covid-19, ce premier volet du sixième rapport d’évaluation du Giec, est disponible à temps pour la Cop26, la conférence des parties signataires de l’Accord de Paris. Prévue à Glasgow, en Écosse, en novembre 2020, elle a été repoussée à cet automne. Les conclusions du Giec devraient être intégrées aux délibérations de ce sommet climat. Les pays doivent se saisir de cette contribution inestimable aux négociations sur le climat et à la prise de décision, a déclaré le Coréen Hoesung Lee, président du Giec. Nous disposons désormais d’une image beaucoup plus claire du climat passé, présent et futur, ce qui est essentiel pour comprendre où nous allons, ce qui peut être fait et comment nous préparer, estime de son côté Valérie Masson-Delmotte. Les Britanniques, hôtes de la COP26 ont déclaré la chasse au CO2 et veulent obtenir un accord mondial sur la sortie du charbon, le plus gros polluant. C’est l’une des conditions pour atteindre la neutralité carbone en 2050, déjà adopté par de nombreux États. Le calendrier se resserre alors que nos sociétés tournent toujours à 80 % des combustibles fossiles accessibles (charbon gaz et pétrole) et que les solutions sont connues. Les changements à assumer par l’ensemble de l’humanité seront plus de plus en plus radicaux. Les solutions techniques et leurs effets seront développés dans les deux prochaines parties du rapport 6, l’un plus technique sera publié en février 2022 et la troisième en mars 2022.
true
C’était l’un des engagements phares de François Hollande : amorcer la réduction de la dépendance au nucléaire dans le cadre d’une transition énergétique apte à répondre aux défis du dérèglement climatique. Cinq ans plus tard, les avancées paraissent bien maigres, du fait de l’opposition résolue des défenseurs de l’atome et de l’absence de vision politique du côté gouvernemental. Pourtant, les débats sur la sûreté des centrales et leur capacité à soutenir des pics de consommation montrent que ces questions se font de plus en plus pressantes. Voici pourquoi la France ne parvient pas à se doter d’une politique énergétique claire. Ce devait être l’une des grandes réformes du quinquennat Hollande : la loi « relative à la transition énergétique et à la croissance verte ». Adoptée en juillet 2015, elle est censée infléchir profondément la politique énergétique de la France, en matière de transports, de gestion des déchets, de rénovation des logements et de production d’électricité, dans le but de réduire la contribution de notre pays aux dérèglements climatiques. Pour la première fois, elle remet en cause le dogme du « tout nucléaire ». La loi fixe de grands objectifs : baisser la part du nucléaire dans la production d’électricité à 50% d’ici 2025, contre 75% actuellement, et augmenter celle des énergies renouvelables à 32% contre 14% actuellement. De quoi commencer à rattraper partiellement le retard de la France dans ce domaine par rapport à ses voisins européens. En théorie. « Aujourd’hui, nous avons tout le reste de la loi, mais sur la question du nucléaire, nous n’avons pas avancé d’un pouce en cinq ans », estime Yves Marignac, directeur de WISE-Paris, une agence d’études sur les politiques énergétiques. L’exécutif devait préciser comment les grands objectifs affichés par la loi seraient effectivement atteints. Or, plus d’un an après son adoption et à quelques mois d’échéances électorales décisives, qui pourraient tout remettre en cause, on ne le sait toujours pas. Le processus de fermeture de Fessenheim vient certes de franchir une nouvelle étape ce 24 janvier 2017, avec l’approbation de l’indemnisation proposée par l’État par le conseil d’administration d’EDF. Pour la suite, aucun calendrier n’est fixé. Comment on évite un débat Tout commence en novembre 2012, avec l’organisation d’un « débat national sur la transition énergétique » associant milieux économiques, élus, associations environnementalistes, syndicats et simples citoyens, afin de donner une base constructive et si possible consensuelle à la future loi voulue par François Hollande. D’emblée, les entreprises les plus directement concernées – Areva et EDF – mettent tout en œuvre pour ne pas se retrouver débordées. Elles obtiennent une large représentation à tous les niveaux : dans le comité de pilotage, où siège notamment Anne Lauvergeon, alors patronne d’Areva, au conseil national du débat sur la transition énergétique, dans la liste des experts officiels, et dans les débats en région. Même parmi les représentants des organisations syndicales, de la CGT à la CFE-CGC, les employés d’EDF sont sur-représentés [1]. Parallèlement, les industriels ne se privent pas de court-circuiter le processus. Une pluie de notes inonde les bureaux du ministère de l’Environnement en provenance du Trésor, d’entreprises comme Areva ou de l’Association française des entreprises privées (Afep), qui représente les grandes entreprises hexagonales. L’ancienne ministre de l’Écologie Delphine Batho raconte également, dans le livre qu’elle publie après sa sortie du gouvernement en 2013 [2], comment Jean-Marc Ayrault et certains de ses collègues lui reprochent sans cesse de ne pas suffisamment « associer les entreprises »… Le Premier ministre d’alors finit par la convier à un dîner avec Christophe de Margerie (Total), Henri Proglio (EDF) et d’autres PDG pour qu’ils lui fassent directement la leçon. Selon nos informations, jusqu’au dernier moment, les coordinateurs du débat ont dû montrer patte blanche dans le bureau du patron d’EDF, qualifié par Delphine Batho de « ministre fantôme » de l’énergie. « Le lobby, c’est l’État lui-même » Toute la puissance d’influence du « lobby nucléaire » se met en branle. « La force du lobby nucléaire réside dans ses réseaux installés au cœur des différents pouvoirs, explique Yves Marignac. Certains les suivent pour des raisons d’intérêts matériels, comme les syndicats ou les nombreux élus qui profitent de la rente nucléaire, d’autres simplement parce qu’ils sont des croyants qui véhiculent les mythes du lobby : l’indépendance nationale, le nucléaire pas cher, l’exportation de notre savoir-faire… » Une autre spécificité du lobby nucléaire français est la conviction de porter un intérêt national supérieur, qui devrait primer sur tout, y compris la volonté des politiques et des citoyens. Les lobbys les plus efficaces sont ceux qui peuvent compter sur un réseau des plus variés, à tous les niveaux de l’État. C’est le cas du nucléaire : il bénéficie d’élus locaux et de parlementaires acquis à sa cause [3]. Il compte de puissantes associations professionnelles, comme l’Union française de l’électricité, qui regroupe les grands acteurs du secteur, et des « think tanks » dévoués, telle la Société française de l’énergie nucléaire. Il étend son influence au cœur de l’État, grâce au Commissariat à l’énergie atomique (CEA). Le dogme nucléaire imprègne les futurs grands serviteurs de l’État via le prestigieux corps des Mines, dont on retrouve des représentants partout où se décide la politique énergétique de la France, depuis les grandes entreprises comme EDF et Areva, jusqu’aux cabinets ministériels en passant par le CEA, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) ou l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). « Le lobby, c’est l’État lui-même », estime même l’ancienne ministre Corinne Lepage. Il compte même ses partisans « environnementalistes » avec l’association pro-nucléaire Sauvons le climat. Tous ensemble, version patronale Résultat de ces pressions et influences sur le projet de loi ? Les questions de fond, et les choix qu’elles impliquent, sont finalement peu traités. Allait-on privilégier les économies d’énergies ? Mettre aux normes les centrales nucléaires vieillissantes ou investir dans de nouvelles sources d’énergie ? Former et embaucher dans l’éolien ou transmettre la culture de sécurité aux futurs salariés du nucléaire ? Chacun de ces choix sont intimement liés, y compris dans leurs implications techniques comme la régulation du réseau électrique en fonction des modes de productions, qui sont soumis à des contraintes différentes. La stratégie du lobby nucléaire va consister à dissocier ces sujets pourtant liés. Or, « on ne peut pas aborder le nucléaire séparément des renouvelables et de l’efficacité énergétique, parce que le poids du nucléaire en France nuit à l’essor de ces dernières », argumente Yves Marignac [4]. Ce qui n’empêche pas la ministre Ségolène Royal de répéter à qui veut l’entendre qu’il ne faut pas « opposer les énergies entre elles ». Ce qui signifie également ne pas choisir, avec toutes les incertitudes qui pèsent ensuite sur l’avenir. « Les grands groupes ont visiblement conclu un deal à l’avance » « À l’époque du Grenelle de l’environnement, le Medef n’était pas préparé. Il a un peu subi le débat, se souvient Anne Bringault, chargée de coordonner l’apport des ONG environnementales. Pour ce débat sur la transition énergétique, c’est tout le contraire. Les grands groupes ont visiblement conclu un deal à l’avance. Ils se sont mis d’accord pour défendre davantage de nucléaire, de gaz de schiste, et d’efficacité énergétique. Comme ça, tout ce beau monde patronal était content. » Le projet de loi concerne alors des intérêts économiques potentiellement contradictoires : les intérêts d’EDF ou Total ne sont pas forcément les mêmes que ceux du secteur de l’isolation des bâtiments ou des systèmes d’efficacité énergétique. Sur ces enjeux centraux, les grandes entreprises préservent cependant un front remarquablement uni. « On aurait pu s’attendre à ce que des entreprises comme Saint-Gobain ou Schneider Electric portent un discours un peu différent, regrette un participant au débat du côté des associations environnementales. Mais ils n’ont vraiment participé activement que dans les commissions thématiques. » Pourquoi le Syndicat des énergies renouvelables (SER), représentant attitré des énergies dites alternatives (éolien, solaire…), n’a-t-il pas non plus cherché à faire contrepoids ? Au regard de son conseil d’administration, c’est peu étonnant : les représentants d’EDF, d’Engie, de Total ou de leurs filiales y sont majoritaires. Sur quinze sièges, les grands groupes en possèdent neuf [5]. Qu’y défendent-ils ? « Ils voient plutôt les renouvelables comme un complément au nucléaire dans le contexte d’une consommation d’électricité qui continuerait à augmenter. Ils ne portent pas l’ambition que les renouvelables deviennent majoritaires », analyse Yves Marignac. « Le SER défend une certaine conception des renouvelables, plutôt basée sur de grands projets », renchérit Anne Bringault. 4500 amendements à la loi Le laborieux processus d’élaboration et d’adoption de la loi n’a probablement pas aidé à faire face à ces obstacles. Le projet voit défiler pas moins de quatre ministres de l’Environnement (Nicole Bricq, Delphine Batho, Philippe Martin puis Ségolène Royal). Début juillet 2013, Delphine Batho est débarquée de son ministère quelques jours avant la conclusion du débat national. Elle avait contesté les arbitrages budgétaires, défavorables, selon elle, à l’écologie. Au même moment, Pierre Gattaz, qui vient d’être élu à la tête du Medef, demande de transformer les « recommandations » issues du débat en simple « synthèse ». Le projet de loi se perd ensuite de longs mois dans les couloirs des ministères. Lorsqu’il réapparaît, les associations environnementalistes le trouveront presque méconnaissable. À l’Assemblée, le travail en commission sur le projet de loi commence en septembre 2014, un an après la fin du débat national. La législation sera finalement adoptée en juillet 2015. Près de 4500 amendements vont être déposés, l’un des records du quinquennat ! Les discussions parlementaires se concentrent quasi-exclusivement sur l’article premier de la loi, qui définit les grands objectifs et la part entre nucléaire et énergies renouvelables. Tant pis pour les 214 autres articles de la loi… Les mêmes arguments sont repris en boucle par l’opposition et quelques députés de la majorité acquis à la cause de l’atome : la défense de la filière nucléaire française et son potentiel d’exportation, la sécurité énergétique de la nation, le prix de l’électricité, le besoin de partir de l’outil existant, la concession électoraliste faite aux écologistes… Polémique sur le coût de la fermeture de Fessenheim Le mythe très répandu en France – mais largement faux [6] – selon lequel la sortie du nucléaire en Allemagne aurait favorisé le charbon est invoqué à de nombreuses reprises à l’Assemblée. « Regardez l’Allemagne : à cause de sa sortie du nucléaire, elle augmente ses émissions de carbone » [7], prétend ainsi le député Julien Aubert (LR). Ce qui est faux : les émissions de CO2 allemandes ont alors baissé de 4 % entre 2013 et 2014. « L’énergie nucléaire assure notre indépendance énergétique, au moment où certains pays voient leur indépendance nationale menacée – c’est en particulier le cas de l’Allemagne, que les importations de gaz russe placent en situation de dépendance », critique le socialiste Christian Bataille, alors que l’uranium, indispensable pour le fonctionnement des centrales françaises, est lui aussi importé. L’approvisionnement de la France dépend en partie d’un régime très autoritaire comme le Kazakhstan ou d’une zone en proie à la menace terroriste, comme le Niger. Les arguments habituels du lobby nucléaire sont déroulés. Un autre sujet est au centre des discussions : le coût de la fermeture de Fessenheim. Hervé Mariton (LR) et Marc Goua (PS) présentent opportunément un rapport parlementaire chiffrant ce coût à 5 ou 6 milliards d’euros. Comment ont-ils calculé ce montant, qui représente plus de la moitié du budget consacré à la construction du nouveau réacteur EPR à Flamanville ? Ayant principalement interrogé des experts d’EDF, d’Areva ou du CEA, les deux députés partent du présupposé qu’EDF pourrait continuer d’exploiter Fessenheim pour 20 années supplémentaires, ce qui l’amènerait à 60 ans d’activité alors que les centrales françaises ont été conçues pour durer 40 ans. Ils intègrent dans le coût de la fermeture le manque à gagner de sa fermeture que l’État, selon eux, devrait compenser. Parallèlement à cet « alarmant » rapport sur le coût de la fermeture de Fessenheim, un autre rapport est lui, tout aussi opportunément, enfoui sous le tapis : celui de l’Ademe montrant qu’il était possible, contrairement aux arguments des pro-nucléaires, d’atteindre une électricité 100% renouvelable en France à l’horizon 2050 [8]. Une loi adoptée mais pas appliquée ? La bataille des amendements ne s’arrêtera pas là : le gouvernement et plusieurs députés ont ensuite tenté d’introduire discrètement des amendements en contradiction avec le projet de loi : pour favoriser le chauffage électrique, ce qui mobilise une partie de la capacité nucléaire et empêcherait sa réduction (lire notre enquête sur le sujet), ou sur l’enfouissement des déchets nucléaires. Coïncidence troublante : le rapporteur spécial de la loi, François Brottes (PS), qui a également déposé l’amendement en faveur du chauffage électrique, est nommé président du directoire de RTE, la filiale d’EDF en charge des réseaux de transmission électrique, à l’automne 2015. À l’issue de cette bataille parlementaire, le texte de loi adoptée aurait sans doute pu être pire. Le « transitiomètre » mis en place par les ONG pour mesurer l’adéquation du texte par rapport aux engagements internationaux de la France passe ainsi de 20% à 34% après son passage devant le Parlement. Ce qui signifie que la loi permettra d’avancer un peu vers les engagements français mais ne permettra pas vraiment de les atteindre. Les opposants à la transition n’ont pourtant pas dit leur dernier mot. Car une fois votée, la loi doit encore être appliquée… Ce qui est loin d’être le cas à la découverte de la « programmation pluriannuelle de l’énergie », qui fixe la politique énergétique de la France. Plusieurs fois repoussé et finalement publié le 27 octobre 2016, ce document indique une fourchette assez large de réduction de la capacité nucléaire d’ici 2023. Au minimum, deux réacteurs – a priori ceux de Fessenheim – pourraient fermer. Au maximum, le document envisage l’arrêt définitif d’une dizaine de réacteurs. Problème de calcul : pour réaliser l’objectif fixé par la loi – descendre la part du nucléaire à 50% du mix énergétique –, une vingtaine de réacteurs sur les 58 en activités devront fermer. Faut-il y voir encore la main du lobby nucléaire ? Greenpeace et le réseau Sortir du nucléaire ont en tout cas saisi le Conseil d’État, estimant que cette programmation pluriannuelle était en violation de la loi sur la transition énergétique. Impuissance volontaire « Dès 2012, la fermeture de Fessenheim a commencé à être préparée. Un délégué interministériel est nommé. Mais rien ne s’est passé », déplore Anne Bringault. Depuis la loi de 2006 sur la transparence et la sûreté nucléaire, le gouvernement n’a plus le pouvoir de fermer directement une centrale. Seules EDF, en tant que propriétaire, et l’Autorité de sûreté nucléaire, pour des raisons de sécurité, peuvent décider de l’arrêt de réacteurs. Et EDF a tout fait pour s’opposer à cette fermeture, en négociant pied à pied son indemnisation. Comment expliquer cette faculté de résistance à un État actionnaire qui possède 84% de l’entreprise publique ? « Nous ne sommes pas en Corée du Nord », se justifie un haut fonctionnaire [9]. « Produire de l’énergie est la mission et l’objet social d’EDF. En tant qu’actionnaire, [le] devoir [de l’État] est de la faire tourner. » Sinon, ce serait de l’abus de bien social. Le statut de société anonyme d’EDF est ainsi utilisé comme protection contre toute intervention du politique. Lors de la récente décision du conseil d’administration d’EDF sur la fermeture de Fessenheim, les représentants de l’État n’ont pas pu voter… pour éviter un « conflit d’intérêts » ! « On a créé une espèce de monstre hybride, à la fois entreprise nationale et firme privée, dénonce Yves Marignac. EDF joue sans cesse sur les deux tableaux. » Cinq années pour rien ? Le blocage sur le nucléaire ne constitue pas la seule illustration des ratés gouvernementaux en matière de transition énergétique. La taxe carbone en fournit un autre exemple. Annoncé par François Hollande en avril 2016 et censé alors concerner toutes les sources d’énergies fossiles, le projet de taxe est restreint trois mois plus tard aux seules centrales au charbon – au nombre de quatre en France – sous la pression des opérateurs gaziers comme Engie. Elle est finalement totalement abandonnée à l’automne suite aux manifestations organisées par la CGT et à la grogne des élus locaux concernés. Le gouvernement semble découvrir in extremis qu’il y aurait un impact sur l’emploi. « Je ne comprends pas qu’un gouvernement puisse annoncer comme ça, sèchement, la fermeture des centrales charbon sans mesure d’accompagnement et sans proposer des solutions aux salariés », remarque Anne Bringault. À croire que la maladresse était volontaire… L’éventuelle fermeture de réacteurs nucléaires sans perspectives claires pour les salariés qui y travaillent provoquera probablement la même réaction, à l’exemple de la grande hostilité du millier de salariés de la centrale alsacienne face au projet de fermeture et à l’incertitude qu’il fait planer sur le bassin d’emplois. À en croire plusieurs sources, c’est l’un des arguments avancés par les ministères pour justifier leur inaction. « Ils veulent bien risquer l’épreuve de force avec la CGT pour déréguler le droit du travail, mais pas pour enclencher la transition énergétique », s’exaspère un représentant d’ONG. Pourtant, entre salariés du nucléaire et direction d’EDF, il existe des dissensions. Le comité central d’entreprise d’EDF, à majorité CGT, juge extrêmement risqué le projet Hinkley Point en Grande-Bretagne – la construction de deux EPR dans laquelle EDF investirait 16 milliards d’euros ! La défense du nucléaire à tout prix par les salariés du secteur ne semble donc pas inébranlable. Encore faudrait-il ouvrir d’autres perspectives économiques et sociales, en esquissant un futur service public national de la transition énergétique. Que penser au final de cette transition énergétique déclinée en loi ? François Hollande et ses ministres ont maintenu, malgré les pressions, les objectifs officiels de réduction de la part du nucléaire et de baisse de la consommation d’énergie. Imaginaient-ils que ces objectifs puissent véritablement être atteints sans transformer en profondeur l’ordre énergétique établi et les rapports de pouvoir en son sein ? C’est bien ce qu’il semble. En cela, la loi sur la transition énergétique rappelle d’autres réformes manquées du quinquennat Hollande, comme la loi bancaire ou celles portant sur l’agriculture. Les échéances électorales qui approchent risquent de remettre en cause les quelques avancées. Si cela se confirme, l’action obstructionniste du lobby nucléaire aura finalement payé. PAR OLIVIER PETITJEAN | 30 JANVIER 2017 [1] Sur 16 représentants syndicaux au conseil national du débat sur la transition énergétique, au moins 7 sont des salariés ou ex salariés d’EDF : les deux représentants de la CFE-CGC, les deux représentants de la CFTC, au moins un représentant de FO sur quatre et deux représentants de la CGT sur quatre. [2] Insoumise, Grasset, 2014. [3] Voir la liste établie il y a quelques années par le réseau Sortir du nucléaire. [4] Voir le rapport publié à sujet par WISE-Paris en octobre 2015, dans le contexte de la préparation de la COP21. [5] Un pour Total, trois pour EDF ou ses filiales, deux pour Engie ou ses filiales, un pour Avril-Sofiprotéol, un pour Siemens, un pour GE (ex Alstom). Au niveau européen, les géants de l’énergie ont aussi pris le contrôle des lobbys de l’éolien et du solaire au moment de la discussion du « paquet énergie-climat » de l’Union, cf. notre article. [6] Voir en dernier lieu ici. [7] Source. [8] Lire à ce sujet l’article de Mediapart. [9] Source de cette citation.
biased
"Ce sera notre troisième et dernier avertissement", prévient Youth For Climate. Vendredi est organisée une nouvelle grève internationale des lycéens - mouvement initié par Greta Thunberg - pour exiger des actions de la part du gouvernement contre le dérèglement climatique. Quelque 56 organisations et associations écologistes et de défense des droits sociaux appellent à manifester rien qu'en France, vendredi et samedi, journées de "mobilisation générale". Le monde entier est appelé à se mobiliser. Et à New York, par exemple, les élèves sont encouragés par l'administration scolaire à faire grève. Elle a promis qu'elle "excusera les absences des élèves qui participeront à la grève pour le climat du 20 septembre". En France, pas de message similaire de la part du ministère de l'Éducation nationale - qui n'a pas répondu à nos sollicitations. Mais les professeurs se mobilisent. Certains avaient déjà manifesté avec leur classe lors des précédentes Journées internationales de grève pour le climat, comme celle du 15 mars, qui avait réuni 1,8 million de jeunes dans le monde, 350 000 personnes en France et 45 000 manifestants à Paris. Seulement, comme le souligne Laure Pillot, professeure documentaliste à Nantes et membre du collectif Les enseignant.e.s pour la planète (ouvert à tous les degrés et toutes les disciplines), en France, les professeurs n'ont pas à "faire de l'incitation". "Ce n'est pas notre travail", explique-t-elle à L'Express. En effet, si les enseignants jouissent, comme tout citoyen, de la liberté d'opinion, ils ne peuvent engager l'Éducation nationale dans leur prise de position. Autrement dit, ils ne peuvent pas pousser les élèves à se joindre à un mouvement social ou écologique. LIRE AUSSI >> Centrale au ralenti, canal fermé... la sécheresse "très prononcée" va obliger à s'adapter Ce qui n'empêche pas ces professeurs engagés de soutenir. "On les accompagne, on se met aussi en grève, on informe, on soutient, on leur donne des éléments de réflexion", raconte la documentaliste nantaise. Elle ajoute que si certains professeurs se mettent en grève et vont manifester, d'autres se déplacent dans les établissements pour organiser des débats autour de la question écologique. Dans le communiqué cosigné par plusieurs collectifs et syndicats - dont Sud éducation -, les enseignants assurent vouloir "renforcer le mouvement des lycéens et des étudiants". Villes où sont organisées des marches pour le climat vendredi 20 septembre Youth For Climate (Capture d'écran) Les professeurs militent également pour une meilleure instruction de l'écologie dans les programmes scolaires et "une véritable formation des enseignants sur la question". C'est aussi ce que réclament 80 députés dans une proposition de loi déposée ce jeudi. Du côté des élèves, on ne crache pas sur le soutien des enseignants. Pour Lena, étudiante à la Sorbonne et membre de l'association Youth For Climate, le mouvement a "un poids plus important avec des adultes et le rapport de force est plus efficace", car "pour l'instant on ne dérange pas grand-monde". Si le concept de grève de la jeunesse "c'est un beau symbole" pour l'étudiante engagée, "ce n'est pas assez efficace pour obtenir un réel impact." À la fin de la "petite" marche parisienne - qui ira de la place de la Nation au parc de Bercy - Youth For Climate veut donc sensibiliser : atelier, conférences, village associatif et assemblées citoyennes sont organisés pendant quatre heures. Mais pour Lena, ce n'est toujours pas assez, "il faut faire en sorte de passer à d'autres actions". C'est pour cela que Youth For Climate pense cette marche comme la dernière. "C'est un ultimatum avant de changer de mode d'action, insiste Lena. On n'a pas le choix." Pour la suite, ils promettent des actes plus marquants. Une action sera organisée à la fin de la marche, samedi, par le collectif citoyen Action non-violente COP21 - à l'origine des décrochages de portraits du président de la République. Il fait le même constat que l'étudiante à la Sorbonne : les manifestations, "ça ne suffit plus", tranche Elodie Nace, militante écologiste contactée par L'Express, qui précise que le message de l'action sera de "dénoncer le décalage entre le discours d'Emmanuel Macron et les actes concrets, voire l'aggravation de la situation, avec des décisions comme la signature d'accord de libre-échange (comme le Ceta)." "On appelle à participer à la semaine de désobéissance civile d'Extinction Rebellion", ajoute Lena, qui souligne une "stratégie commune" avec Extinction Rebellion. L'association écologiste, spécialisée dans les opérations coup de poing, organise une semaine d'actions dans le monde entier pour faire bouger les consciences et se faire entendre à partir du 7 octobre. Ces actions se traduisent par des mobilisations gênantes mais non-violentes, comme le blocage d'un restaurant McDonald's, l'occupation de centres commerciaux ou de lieux de pouvoir, avec "un impact économique et donc un impact plus fort", explique l'étudiante. La mobilisation lycéenne vendredi promet d'être très suivie, avec 4600 événements prévus dans le monde entier et des jeunes en grève dans 140 pays. En France, les lycéens ont fait un maillage des établissements, avec un référent par lycée pour communiquer sur la mobilisation. Laure Pillot, qui les voit au quotidien, en est persuadé, "ce n'est que le début" car "c'est trop angoissant pour eux que nous, adultes, nous ne fassions rien".
true
COP 26. Climat : en Anjou, l’urgence est de réduire les trajets en voiture À l’occasion de la COP 26, tour d’horizon des principaux défis environnementaux à relever à l’échelle du Maine-et-Loire avec Florence Denier-pasquier, co-présidente de la Sauvegarde de l’Anjou. Florence Denier-Pasquier co-préside la Sauvegarde de l’Anjou, qui regroupe 22 associations à l’échelle du Maine-et-Loire et qui agit notamment dans la défense de l’environnement. Entretien. La COP 26 vient de s’ouvrir, que peut-on attendre de ce genre de réunions internationales ? Florence Denier-Pasquier : « Il ne faut vraiment pas en attendre un grand bouleversement, mais grâce à cette COP, le rapport alarmant du Giec est mis en avant. C’est une piqûre de rappel régulière qui permet de faire le point sur l’engagement des États. Au passage, la France vient de se faire condamner car elle n’a pas respecté ses engagements. On espère que cette COP permettra de remettre le climat en haut de l’agenda politique. C’est donc un coup de projecteur climat bienvenue, à un moment où nous sommes déçus, en France, de ce mandat (échec de la Convention citoyenne pour le climat). La bonne nouvelle, c’est aussi que c’est devenu un mouvement citoyen. Je n’aurais jamais cru voir des manifestations pour le climat aussi importantes à Angers par exemple. » À l’échelle locale, quelles sont les urgences ? « Tant au niveau départemental qu’à l’échelle angevine, c’est agir pour une mobilité beaucoup plus durable. Les têtes sont davantage prêtes qu’il y a vingt ans, quand on voit l’essor du vélo. Mais il faudrait une approche systémique. Sur le plan local d’urbanisme d’Angers, on a gagné des points sur la protection des arbres, sur les zones humides, mais on cale sur la mobilité, alors que ça fait vingt ans qu’on en parle. C’est hyper décourageant. Il n’y a malheureusement pas... Il vous reste 80% de cet article à lire. 1re semaine offerte Annulable à tout moment
true
C'est un phénomène météorologique rare qui frappe le Portugal ce dimanche matin. La tempête Leslie a touché les côtes portugaises avec des vents de 176 km heure, arrachant des arbres et privant temporairement d'électricité des centaines de milliers de personnes, avant d'atteindre le nord de l'Espagne. L'ouragan, qualifié de "zombie" par les météorologues car il errait sur l'océan Atlantique depuis le 23 septembre, s'est transformé en tempête post-tropicale à son arrivée sur les côtes portugaises. Une grande partie du pays avait été placée en alerte rouge. Au Portugal, les autorités avaient recommandé à la population de s'éloigner des zones côtières et d'éviter de quitter son domicile. Les pêcheurs qui se trouvaient en mer ont été appelés à rejoindre le port le plus proche et la compagnie aérienne TAP Portugal a annulé sept vols au départ ou l'arrivée de Lisbonne. "Le plus grand danger est passé. Le phénomène a surtout affecté les régions du littoral centre et nord du pays", a déclaré le commandant de la protection civile portugaise, Luis Belo Costa, devant la presse. Ces intempéries ont fait 27 blessés sans gravité et une soixantaine de personnes ont dû être relogées, a-t-il détaillé, précisant que le district de Coimbra (centre) avait été le plus durement touché, devant ceux de Leiria (centre), Aveiro (nord), Viseu (nord), Lisbonne et Porto (nord). Au total, les services de secours ont recensé près de 1900 incidents, en grande majorité provoqués par des arbres arrachés ou des toitures endommagées par la violence du vent. Quelque 324 000 personnes ont également subi des coupures d'électricité mais, dans la matinée, le courant avait été rétabli dans la plupart de ces foyers. Selon les registres météorologiques cités par les experts, cette partie de l'océan Atlantique n'a connu que cinq ouragans et Leslie menaçait alors d'être le plus puissant à atteindre le Portugal depuis 1842. Au cours de ces 176 dernières années, seul l'ouragan Vince avait touché terre en péninsule ibérique, dans le sud de l'Espagne, en 2005.
true
Le 3 février dernier, la décision du tribunal administratif de Paris, qui a reconnu l’existence d’un préjudice écologique lié au changement climatique dans le cadre de l’Affaire du siècle, a fait grand bruit en France. À la suite du rejet par l’État français de demandes d’indemnisation, l’association Oxfam France, l’association Notre affaire à tous, la Fondation pour la nature et l’Homme et l’ONG Greenpeace France ont agi en justice afin de voir engagée la responsabilité de l’État pour les « carences fautives » de sa politique en matière de réduction de gaz à effet de serre (GES). Le tribunal a fait droit à une partie de cette demande en jugeant l’État responsable, mais sans accorder une réparation pécuniaire, préférant exiger un supplément d’information pour déterminer les mesures propres à dédommager en nature le préjudice écologique. Moins médiatisée, la décision rendue le 19 novembre 2020 par le Conseil d’État dans l’affaire nommée « Grande-Synthe » n’en était pas moins historique. Première décision « climatique » du Conseil d’État, l’affaire avait été portée devant les tribunaux par la commune de Grande-Synthe et son maire. L’action en justice visait à contraindre le gouvernement à soumettre au Parlement toutes dispositions législatives propres à rendre obligatoire la priorité climatique, d’une part, et à prendre des mesures supplémentaires pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, d’autre part. La première de ces deux demandes fut rejetée au motif que la question des rapports entre les pouvoirs exécutif et législatif échappe à la compétence du juge. La seconde a été en revanche retenue : les hauts magistrats ont observé qu’en 2020, le gouvernement avait revu à la baisse l’objectif de diminution des émissions de GES pour la période 2019-2023, et ainsi opéré un décalage de la trajectoire pour atteindre l’objectif prévu pour 2030 par l’Accord de Paris (2015). Estimant manquer d’éléments pour déterminer si les mesures prises par l’État sont suffisantes pour s’y conformer, le Conseil d’État lui demande de démontrer que l’objectif demeure réaliste. La justice climatique, qui s’étend sur le globe, prend progressivement de l’ampleur en France. Et ce mouvement, à n’en pas douter, fait bouger les lignes de notre droit national. Y compris de la sacro-sainte séparation entre le droit public, au service de l’intérêt général, et le droit privé, qui régit les relations entre personnes privées. Dans les deux affaires, le rôle de l’État français dans la lutte contre le changement climatique est mis en cause. Victoire historique pour le climat : l’État condamné, l’inaction climatique est illégale ! (L’Affaire du siècle, 3 février 2021). Engagements internationaux opposables Celle jugée par le Conseil d’État est importante sur le terrain de la limite du pouvoir des juges pour imposer l’action climatique au gouvernement. Il est en effet rappelé que le juge est compétent pour trancher sur la bonne application des lois promulguées, mais qu’il ne lui appartient pas de définir une politique climatique, c’est-à-dire de prendre la place des pouvoirs exécutif et législatif. La décision rendue innove par ailleurs en fondant les obligations climatiques de la France sur ses engagements internationaux, notamment l’Accord de Paris de 2015. Les Français peuvent opposer à l’État des obligations climatiques issues d’engagements pris à l’égard d’autres États. Ici, la division publique et privée de notre droit n’est pas en cause : le juge reste sur le seul terrain du droit public. L’État responsable d’un « préjudice écologique » Dans « L’affaire du siècle » en revanche, le tribunal administratif de Paris juge l’État français responsable du préjudice écologique causé par sa carence à respecter les objectifs qu’il s’est lui-même fixés en matière de réduction d’émission de gaz à effet de serre. Or, la notion de préjudice écologique et sa réparation relèvent de l’article 1246 du code civil, donc du droit privé. S’agissant du manquement de l’État, la décision répertorie dans un premier temps les engagements internationaux et nationaux de la France pour parler d’obligation générale de lutte contre le changement climatique. Elle observe ensuite que l’État n’a pas respecté le premier budget carbone, établi pour la période 2015-2018 par une loi et un décret de 2015 Ce manquement est suffisant à mettre en cause sa responsabilité, quand bien même il serait démontré que les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre aux horizons 2030 et 2050 demeureraient atteignables. Quant au préjudice écologique, le tribunal rappelle que le principe énoncé par le code civil est celui de la réparation en nature. C’est la première fois que le dérèglement climatique est reconnu comme un préjudice écologique et qu’une juridiction de l’ordre administratif applique cette notion issue du droit privé. La frontière droit public–droit privé brouillée ? La séparation entre le droit public et le droit privé est encore considérée comme la première division du droit français. Elle est donc à la base de notre système juridique et repose sur la nature des relations que le droit entend régir. Et cette nature dépend du type de personnes en relation. Le droit public prend ainsi en compte la spécificité des liens au sein de l’administration et celles entre celle-ci et les administrés. Il regroupe notamment le droit constitutionnel, le droit administratif et le droit international public. Les juridictions administratives mettant traditionnellement en œuvre le droit public, la responsabilité de l’État est nécessairement administrative. Le droit privé quant à lui considère la particularité de la relation entre les personnes : soit des individus, donc des personnes physiques, soit des personnes morales de droit privé (associations, sociétés, etc.). Il régit des relations interindividuelles et est composé, entre autres, du droit civil, du droit commercial, du droit du travail. Il est appliqué par les juridictions judiciaires. Les branches du droit (droit privé–droit public) (Juristudes, 22 décembre 2018). Cette construction est toujours solide, mais le droit environnemental l’interroge. D’abord par le législateur qui a inséré dans le code civil la réparation du préjudice écologique, tournant ainsi le droit privé vers l’intérêt général. Ensuite par le juge qui applique cette notion dans une affaire relevant du droit public. Le législateur modifie le paradigme préexistant d’un droit privé arbitrant entre les intérêts privés des individus et d’un droit public organisant l’intérêt général — bien que ce dernier ne soit pas absent du droit privé. Car l’enjeu climatique s’impose au collectif malgré l’absence d’une relation interindividuelle : en effet, le préjudice écologique n’est ici pas subi par une autre personne ou un groupe de personnes, mais bien par le climat. Et le tribunal administratif de Paris accompagne ce mouvement en rendant poreuse la frontière entre la compétence des juridictions administratives et celle des juridictions judiciaires. Dans « L’affaire du siècle », il applique ainsi une règle de droit privé — la réparation du préjudice écologique — à une administration, l’État français. Ce dernier est jugé administrativement responsable sur la base d’un texte conçu pour engager la responsabilité civile de l’auteur du manquement. Précisément car la réparation du préjudice écologique obéit à des considérations d’intérêt général dépassant toute relation interindividuelle. Une évolution importante Dans la lutte contre le dérèglement climatique, le rôle du droit est loin d’être anecdotique. Et le cloisonnement étanche entre droit privé et droit public qui primait jusqu’ici constituait un obstacle à l’efficacité juridique de cette lutte. Mais au vu de l’ampleur du défi, il est logique d’en investir toutes les composantes de la société, y compris par la force du droit. L’ensemble des relations sociales doit donc être tourné vers l’intérêt général climatique. La décision du tribunal administratif de Paris nous montre que, dans ce contexte, la quête d’intérêt général poursuivie par le droit public peut s’appuyer sur le droit privé pour permettre la responsabilisation de l’État. Quant au droit privé, les évolutions législatives récentes en matière d’environnement invitent à repenser son sens. Sans doute ne peut-il plus être envisagé uniquement dans sa fonction d’arbitrage des intérêts privés divergents. Le droit privé des affaires a déjà pris cette direction en imposant de nouvelles obligations climatiques aux entreprises à l’égard de leurs parties prenantes. La remise en cause d’un paradigme n’est pas anodine, elle bouscule nos repères historiques et philosophiques. Mais la lutte contre le changement climatique incite aussi les juristes à dépasser certaines frontières du droit.
biased
Le Premier ministre bavarois Horst Seehofer, allié de la chancelière fédérale Angela Merkel dans le cadre de la coalition dirigeante allemande CDU/CSU, prône la levée des sanctions antirusses en 2017 et le retour de la Russie au sein du G8. LEVÉE DES SANCTIONS ANTIRUSSES « Les sanctions visant la Russie doivent être levées dès cette année. Par ailleurs, la Russie doit réintégrer le G8. Nous devons renoncer à la mentalité des blocs héritée du XXe siècle. Des réponses conjointes s’imposent face à des problèmes tels que le terrorisme, les migrations et les changements climatiques » a déclaré M. Seehofer dans une interview publiée dimanche dans le Bild am Sonntag. Le chef du gouvernement de Bavière a souligné qu’il désapprouvait une politique reposant sur le « cliquetis des armes » et appelé à prendre en considération différents points de vue sur le problème de la Crimée, tout en aspirant à des « rapports économiques raisonnables ». Le nouveau chef de la diplomatie allemande Sigmar Gabriel a déclaré vendredi à l’issue d’un entretien à Paris avec son homologue français Jean-Marc Ayrault que la levée des sanctions imposées par l’Union européenne à la Russie était conditionnée à la mise en application intégrale des accords de Minsk. « L’Allemagne et la France adoptent une position explicite sur les sanctions. Nous voulons que les accords de Minsk soient appliqués. C’est la seule voie qui permettra de procéder à la levée des sanctions » a insisté le nouveau ministre allemand des Affaires étrangères. RETOUR DE LA RUSSIE AU G8 ? Le 31 août dernier, Frank-Walter Steinmeier, prédécesseur de Sigmar Gabriel à la tête de la diplomatie allemande, était intervenu lui aussi en faveur du retour de la Russie au sein du G8. Le G8 n’existe plus depuis 2014, suite à la réunification de la Crimée avec la Russie. La Crimée et Sébastopol ont été rattachés à la Russie à la suite d’un référendum tenu en mars 2014. 96,77% des Criméens et 95,6% des habitants de la ville de Sébastopol (ville criméenne avec un statut particulier) ont voté pour le rattachement à la Russie. La péninsule avait été « offerte » à l’Ukraine par Nikita Khrouchtchev en 1954. Aujourd’hui, l’Ukraine continue de considérer ce territoire comme le sien. La majorité des pays occidentaux soutiennent la position de Kiev et ont introduit des sanctions antirusses en 2014. — Sur le web
fake
Les énergies renouvelables, combinées à un usage intelligent de l’énergie, peuvent fournir la moitié des besoins énergétiques mondiaux d’ici 2050. Le présent rapport publié en 2007, “Révolution énergétique. Vers un avenir énergétique propre et durable”, montre qu’il est économiquement possible de réduire les émissions mondiales de CO2 de près de 50 % au cours des 43 prochaines années. Il conclut également qu’un recours massif aux sources d’énergie renouvelables est techniquement possible : seul manque un soutien réglementaire adéquat. Il apparaît aujourd’hui évident que l’avenir énergétique du monde doit impérativement s’inscrire en rupture nette avec les orientations et les modes de production et de consommation énergétiques du passé. Cet impératif découle autant de la nécessité de parvenir à une forme de sécurité énergétique que de l’urgence qu’il y a à maîtriser les pollutions locales dues à l’utilisation de divers combustibles mais aussi, bien entendu, le problème grandissant des changements climatiques, qui exigent que l’on réduise les émissions de gaz à effet de serre (GES) et tout particulièrement de dioxyde de carbone. La présente publication analyse les futures évolutions possibles en matière d’utilisation de l’énergie, en s’intéressant tout particulièrement à diverses technologies dont on prévoit l’émergence dans les prochaines années et décennies.
true
par Artvision69. Un article évalué par des pairs produit par une équipe de près de deux douzaines de scientifiques a conclu que soleil pourrait être la principale cause du réchauffement des températures, et non les émissions de dioxyde de carbone blâmées par le Groupe d’Experts intergouvernemental sur l’Évolution du Climat des Nations unies (ONU) (GIEC). Le document a également déclaré que les études précédentes n’avaient pas suffisamment pris en compte le rôle de l’énergie solaire dans l’explication de la hausse des températures. Le GIEC a récemment publié son sixième « rapport d’évaluation » qui a cité les émissions de dioxyde de carbone d’origine humaine comme la principale raison du réchauffement climatique. La nouvelle étude jette des doutes sur l’hypothèse. Les climatologues et les physiciens solaires impliqués dans l’article ont conclu que la position du GIEC sur la responsabilité des émissions humaines était basée sur « des données étroites et incomplètes sur l’irradiance totale du soleil ». L’organisme mondial du climat semble avoir fait preuve d’un parti pris délibéré et systémique dans les opinions et les données incluses dans ses rapports influents. « Selon les données publiées et les études que vous utilisez, vous pouvez montrer que tout le réchauffement est causé par le soleil, mais le GIEC utilise un ensemble de données différent pour arriver à la conclusion opposée », Ronan Connolly, l’auteur principal du étude, a déclaré dans une interview. « Dans leur insistance à forcer un soi-disant consensus scientifique, le GIEC semble avoir décidé de ne considérer que les ensembles de données et les études qui soutiennent le récit choisi ». En utilisant des données accessibles au public du gouvernement américain et d’autres sources, le document dit qu’il est facile d’expliquer que tout le réchauffement observé au cours des dernières décennies ne provient que de changements dans l’énergie solaire arrivant sur Terre. Le document convient que l’utilisation des ensembles de données choisis par l’ONU impliquerait que les humains sont en grande partie à blâmer. Mais l’étude comprend plusieurs graphiques montrant que le simple fait d’utiliser différents ensembles de données pourrait bouleverser la conclusion du GIEC. Si elle est confirmée, l’étude représenterait un coup dévastateur pour le GIEC et sa conclusion que les émissions humaines de dioxyde de carbone sont le principal moteur du réchauffement climatique. À l’aide de 16 estimations différentes de la quantité d’énergie solaire, la revue compare ces données avec plus de 25 estimations de températures dans l’hémisphère nord, remontant aux années 1800. Lorsque les données solaires des satellites de surveillance solaire de la National Aeronautics and Space Administration (NASA) sont comparées à des données de température fiables, pratiquement tout le réchauffement peut être expliqué par le soleil sans aucun rôle pour les émissions humaines. L’ONU semble avoir ignoré les données de la NASA pour soutenir l’hypothèse de la responsabilité humaine. « Les archives historiques de l’activité solaire indiquent que le rayonnement solaire a augmenté depuis la fin du 19e siècle. Si une tendance, comparable à celle trouvée dans cette étude, avait persisté tout au long du XXe siècle, elle aurait fourni une composante importante du réchauffement climatique qui, selon les rapports du GIEC, s’est produit au cours des 100 dernières années », a déclaré Richard Willson, un chercheur affilié avec le Goddard Institute for Space Studies de la NASA et le Earth Institute de l’Université Columbia à New York. Les rapports du GIEC ont systématiquement blâmé les activités humaines, telles que les émissions de gaz à effet de serre, pour les changements de réchauffement observés. Alors que beaucoup sont d’accord avec la position de l’ONU, il existe des dizaines d’autres études qui indiquent que le soleil est le principal moteur du changement climatique. Ces opinions scientifiques divergentes n’ont pas été reflétées dans les rapports de l’ONU pour des raisons qui n’ont pas été expliquées. L’une des préoccupations soulignées dans l’approche du GIEC incluait l’estimation des changements de température mondiale à l’aide de données provenant à la fois d’emplacements urbains et ruraux. Les auteurs de l’étude ont déclaré que cela se traduisait par un décalage artificiel des températures en raison de « l’effet d’îlot de chaleur urbain », qui, selon eux, doit être pris en compte. Cet effet montre que les villes ont tendance à être plus chaudes que la campagne en raison de l’activité et des structures, de sorte que les stations de température autour desquelles des villes se sont développées présenteront des augmentations de température artificielles causées par l’urbanisation et non par le réchauffement climatique. Le GIEC a rejeté ces préoccupations, arguant que l’urbanisation a joué un rôle mineur dans l’augmentation estimée de la température. Concernant la disparité des résultats sur ce sujet, Connolly a suggéré qu’un « biais de confirmation » était à l’œuvre. Cela se produit lorsque les individus ne considèrent que les informations qui soutiennent leur parti pris, ce qui peut affecter tous les scientifiques. « Il est difficile de dire s’ils le faisaient délibérément ou s’il s’agissait simplement d’un biais de confirmation, mais il est clair que des ensembles de données sont sélectionnés pour soutenir le point de vue du GIEC tandis que les données le contredisant ont été exclues », a-t-il déclaré. Apprenez la vérité sur le changement climatique sur ClimateScienceNews.com.
fake
Crise climatique, pétrolière, alimentaire : Greenpeace condamne les leaders des pays du G 8 qui, plutôt que de suivre les recommandations des experts internationaux et des Nations unies sur le climat et sur l’agriculture, s’entêtent à défendre les intérêts de leurs grands groupes industriels. Climat et pétrole Pour éviter les pires impacts des changements climatiques, les émissions mondiales de gaz à effet de serre doivent être réduites au moins de moitié d’ici à 2050. L’Agence internationale de l’énergie, le Giec ou la Commission européenne estiment que la maîtrise de notre consommation et le développement des renouvelables sont les réponses les plus efficaces, rentables et sûres pour réaliser cet objectif. Pourtant, les pays du G8, qui concentrent 40 % des émissions mondiales de CO2, tout en hébergeant seulement 13 % de la population, demeurent incapables de s’accorder sur un objectif chiffré et contraignant de réduction de leurs émissions. Ils imposent au reste du monde un modèle énergétique fondé sur le paradigme du « produire plus pour consommer plus », totalement dépassé et inadapté à la crise climatique. Les pays les plus riches exploitent ainsi le dérèglement du climat pour vendre des technologies immatures, comme le captage et la séquestration du carbone et la voiture électrique, ou dangereuses, chères et polluantes, comme le nucléaire, que le président de la République française fait tout pour promouvoir, y compris en annonçant le lancement en France d’un 2e réacteur EPR absolument inutile. « Rien n’oblige les membres du G 8 à s’entendre sur une déclaration finale, rappelle Yannick Jadot, directeur des campagnes de Greenpeace France. Il serait intolérable que les pays qui ont ratifié Kyoto, comme la France, cèdent aux États-Unis et signent une déclaration qui ne mentionnerait pas l’objectif contraignant d’une réduction d’au moins 50 % des émissions mondiales d’ici à 2050, ni un engagement à moyen terme de réduire de 30 % les émissions des pays du G 8 d’ici à 2020. » Crise des modèles agricoles La crise alimentaire est d’abord une crise de la pauvreté et des modèles agricoles. Les pays les plus touchés sont ceux qui ont été obligés de s’aligner sur la logique des institutions de Bretton Woods et de l’OMC, promue par les pays du G 8 : spécialisation dans un ou deux produits d’exportation, réduction des surfaces destinées aux cultures vivrières, ouverture des marchés et mise en concurrence déloyale de petits producteurs avec les agricultures intensives et largement subventionnées des États-Unis et d’Europe, etc. Face à cette double crise, le rapport de l’IAASTD (évaluation internationale des sciences et technologies au service de l’environnement), paru en avril 2008, est sans ambiguïté : le modèle agricole répondant le mieux aux enjeux alimentaires et environnementaux repose sur l’agriculture paysanne, valorisant les savoir-faire et les semences locales, et non sur un modèle d’agriculture intensive, déconnectée du local, fortement consommatrice de phytosanitaires, prônant les OGM et rejetant les petits paysans vers les villes. De la même façon, les agrocarburants détournent les céréales de l’alimentation (Etats-Unis et Europe), détruisent les forêts tropicales et renforcent l’effet de serre (Indonésie et Brésil) et génèrent insécurité sociale et alimentaire (notamment Brésil). Ainsi, plutôt que de promouvoir d’aussi mauvaises solutions, les pays du G 8 devraient suivre les recommandations de l’IAASTD et favoriser le développement d’un modèle agricole juste et performant, sur le plan social comme écologique. « La première mesure que les pays les plus riches de la planète doivent prendre consisterait à respecter leur engagement, maintes fois réaffirmé, d’affecter 0,7 % de leur PNB à l’aide au développement », indique Yannick Jadot. Consultez le document « Le G 8 et le dérèglement du climat »
biased
Seuls quelques chercheurs se risquent aujourd'hui à vivre sur le désert blanc de l'Antarctique. Autour du pôle Sud, sa couche de glace de plusieurs kilomètres d'épaisseur en a fait l'unique continent que l'homme n'a jamais pu coloniser. Et pourtant, malgré ses températures, les plus froides de la planète, le réchauffement climatique affecte aussi cette calotte polaire géante. "Quand on parle de la fonte de l'Antarctique, cela paraît toujours lointain, mais elle aura des effets sur nos propres côtes durant des milliers d'années", prévient le climatologue Didier Swingedouw (Laboratoire environnements et paléoenvironnements océaniques et continentaux, CNRS), l'un des nombreux auteurs du dernier rapport du Groupe d'experts sur l'évolution du climat (Giec), publié ce 25 septembre et auscultant notre impact sur la cryosphère de la planète. Leur conclusion est formelle : si nous ne changeons pas notre rythme d'émissions de gaz à effet de serre, la fonte des glaces alimentera sans cesse l'élévation des eaux du monde, jusqu'à 1,1 mètre de hauteur à la fin du siècle, à une vitesse de près de deux centimètres par an. Or, il y a cinq ans seulement, ce même groupe d'experts affirmait que la barre symbolique du mètre ne serait probablement pas franchie. Pourquoi une telle révision à la hausse ? "Nous tenons compte d'une contribution plus forte que prévu de l'Antarctique, que nous pensions à l'équilibre il y a encore une dizaine d'années", résume Samuel Morin (Centre national de recherches météorologiques, Météo-France/CNRS). "Nous ignorions s'il perdait ou gagnait de la masse", renchérit Didier Swingedouw. Désormais, les scientifiques prennent mieux la mesure de l'ensemble de la cryosphère. "Il faut imaginer les calottes et les glaciers fonctionnant comme un compte en banque avec, d'un côté, une colonne "crédits" correspondant à l'accumulation des chutes de neige en hiver et, de l'autre, une colonne "débits" avec la fonte des glaces et la séparation des icebergs en été, détaille Samuel Morin. Si, à la fin de l'année, le débit dépasse le crédit, c'est le signe d'une diminution durable qui s'ajoute aux océans." Pour l'Antarctique, les comptes sont très largement dans le rouge, puisque la perte s'élève à 250 milliards de tonnes chaque année ! Et le découvert se creuse : il est déjà six fois plus grave qu'il y a quarante ans. Actuellement, 5 satellites NOAA sont opérationnels. Le dernier de la série, NOAA-19 (en photo), a été lancé en février 2009. Lockheed Martin/NASA/NOAA Les chercheurs ont réussi à faire un tel diagnostic parce qu'ils disposent depuis quelques années d'outils ultrasophistiqués placés en orbite. "Par exemple, deux satellites des agences spatiales américaine (Nasa) et allemande (DLR) mesurent les variations de gravité autour de la Terre, ce qui permet ainsi de déduire les changements de masse à sa surface, et donc de peser à distance les deux calottes polaires", indique Benoit Meyssignac (Laboratoire d'études en géophysique et océanographie spatiales, CNES/CNRS). L'Europe s'est impliquée dans quatre autres appareils, dotés de radars, qui cartographient les pôles et observent leurs écoulements. Ils évaluent, aussi, le niveau des mers "avec une précision extrême, de plus ou moins 0,3 millimètre par an". Ces suivis ont notamment souligné, au cours des derniers mois, l'importante fonte du Groenland, comme un écho au rapport du Giec. Jusqu'à 60 % de la superficie de sa calotte a été exposée à des températures positives. "Un été assez dramatique, proche des records de 2012, s'inquiète le chercheur Chris Derksen, du ministère canadien de l'Environnement et des Changements climatiques. Cette région constitue aujourd'hui l'une des premières raisons de la montée des eaux, mais ce n'est rien comparé au potentiel de l'Antarctique." Car c'est bien au pôle Sud que la planète a constitué son plus grand stock de glaces, dix fois plus que ce que renferme le Groenland, et cent fois plus que tous les autres glaciers de montagne réunis - de la Mer de glace à l'Himalaya.
true
« Réchauffement climatique » : les prédictions d'Al Gore... et la réalité En 2007, 2008 et 2009, Gore prévenait [1] publiquement, très hystériquement, qu' « il n'y aurait plus de glace » au pôle Nord d'ici 2013 environ en raison du présumé « réchauffement climatique d'origine humaine ». En se référant aux experts du « climat », la BBC, financée par le gouvernement, attisa l'hystérie collective avec un article aujourd'hui embarrassant, dont le titre était : « Des étés arctiques sans glace "avant 2013" [2]. » D'autres médias officiels relayèrent la même information. Eh bien, 2013 est sur sa fin, et à l'inverse des « prédictions » [3] alarmantes d'Al Gore et de ce que les critiques ont appelé « la secte de la fin du monde », les dernières données satellite [4] montrent qu'en Arctique, la glace a en fait augmenté de 50 % par rapport aux niveaux de 2012. Et même, en octobre, les niveaux de glace se sont accrus à une vitesse telle [5] que c'est la plus rapide qu'on ait enregistré depuis les premiers relevés en 1979. Les experts prévoient que cette hausse va se poursuivre dans les années à venir, et laissent les catastrophistes du réchauffement mondial se débattre comme de beaux diables dans des explications pour se sauver la face - et pour ranimer une hystérie climatique qui fond à vue d'œil. Pendant ce temps, en septembre, le niveau de glace de l'Antarctique a enregistré une hausse record pour la deuxième année de suite [6]. À l'heure actuelle, bien sûr, quasiment tous ceux qui ont suivi les informations au sujet du « réchauffement climatique » - aujourd'hui plus communément appelé « changement climatique » eu égard aux relations avec le public - savent aussi que les températures du globe n'ont pas augmenté depuis environ 17 ans [7]. L'impressionante absence de réchauffement a démoli l'ensemble des 73 « modèles climatiques » dont l'ONU s'est servi pour mettre en avant ses théories controversées. Cela dit, selon les prédictions et autres théories fumeuses d'Al Gore et du reste des catastrophistes, rien de tout cela n'aurait dû se produire. Il y a cinq ans, devant un public allemand, Al Gore, qu'on surnomme parfois avec ironie « Goracle », soutenait que « la calotte glacière du Nord polarisé (sic) disparaîtra en entier dans cinq ans ». Bien que la vidéo d'origine de cette prédiction, particulièrement ratée, semble avoir été supprimée d'internet, des bloggers du parti conservateur ont réussi à retrouver les mêmes images [8] provenant d'autres sources. « Cinq ans, Al Gore insiste encore, c'est le laps de temps que ça prendra, on pense, avant qu'elle ne disparaisse. » L'année suivante, Al Gore fit les mêmes déclarations à un sommet de l'ONU sur le climat à Copenhague [9]. « Certains modèles suggèrent qu'il y a 50 % de chances qu'il n'y ait plus de glace, pendant certains mois d'été, sur l'ensemble de la calotte glacière du pôle Nord d'ici les cinq à sept années à venir », affirme Al Gore en 2009. « Nous verrons bien. » En effet, cette prédiction, fausse, semble être à côté de la plaque, et c'est un euphémisme ; mais ni la presse officielle ni Al Gore ne semblent vouloir que le reste du monde ne l'apprenne. En toute franchise, Al Gore n'était pas, loin s'en faut, le seul militant hystérique catastrophiste à se couvrir de ridicule. En décembre 2007, la BBC signala de prétendues « études de modélisation » qui étaient censées indiquer qu' « il pourrait ne plus y avoir de glace en été dans les eaux du pôle Nord d'ici cinq à six ans à peine ». De facon incroyable, certains des soi-disant « experts » ont même soutenu que ça pourrait arriver avant ; en se basant sur des calculs effectués par des « superordinateurs » qui, selon la BBC, « participent aux recherches standard en climatologie ces dernières années ». « Notre prévision de 2013 de la disparition de la glace en été ne tient pas compte des relevés minimums de 2005 et 2007 », a déclaré le Professeur Wieslaw Maslowski, présenté comme chercheur de l'Ecole Navale, qui a travaillé avec des collègues de la NASA à l'invention des prévisions aujourd'hui sérieusement discréditées concernant la glace polaire. « À partir de là, on peut débattre du fait que peut-être (sic) nos prévisions de 2013 sont trop prudentes. » D'autres « experts » cités dans l'article de la BBC partagent le même délire. Cependant, dans le monde réel, des preuves scientifiques qui anéantissent les théories du réchauffement climatique prônées par Al Gore, l'ONU et les climatologues payés par le gouvernement, continuent à grossir, en même temps que les calottes glacières des deux pôles. En Arctique, par exemple, les données obtenues par le satellite européen Cryosat indiquent environ 9 000 km³ de glace à la fin de la saison de la fonte 2013. En 2012, certes une année basse, le volume total s'élevait à environ 6 000 km³ - quelques 50 % de moins que le total de 2013. Les ours polaires ne se sont jamais aussi bien portés non plus. Dans tout l'hémisphère Sud, les données se révèlent encore plus dévastatrices à l'encontre des prétendus « climatologues » et de ce qu'ils appelent leur « cause », dans les emails profondément embarassants du ClimateGate [10]. D'abord, les chiffres de 2012 indiquent un niveau record de couverture de glace - plus important à chaque endroit depuis qu'on a commencé à tenir les statistiques en 1978. On a établi un nouveau record cette année : en septembre, la glace couvrait plus de 19,5 millions km² de l'océan Antarctique. Et pendant ce temps, partout dans le monde, des records de basses températures continuent de ridiculiser les théories du « réchauffement climatique ». Bien que cela soit anecdotique, évidemment, Le Caire, en Égypte, a vu ses premiers flocons de neige depuis plus de 100 ans [11]. Aux États-Unis, il y a eu des centaines de nouveaux records [12] de basses températures et de chutes de neige. Étrange retournement de situation : certains climatologues ont alors commencé à affirmer que les températures glaciales étaient en fait autant de preuves du « réchauffement climatique ». Pour expliquer l'absence de réchauffement des dix-sept dernières années, universellement reconnue, au mépris des théories climatiques de l'ONU, les « climatologues » subventionnés par le gouvernement et l'ONU ont de plus vendu l'idée de ce que leurs détracteurs nomment la théorie « L'Océan a mangé mon réchauffement climatique ». L'ONU, soumise à une forte pression politique exercée par l'administration Obama et celle d'autres gouvernements [13], a suivi cette théorie, malgré le manque de preuves observables pour signaler que les profondeurs marines absorberaient en fait le réchauffement climatique prédit par elle-même. L'ONU apparaît de plus en plus déconnectée de la réalité [14] aux yeux des scientifiques indépendants, en affirmant dans son dernier rapport être certaine à 95 % [15] que les émissions de dioxyde de carbone générées par l'humain étaient responsables de la hausse des températures. Ces affirmations, aujourd'hui largement ridiculisées partout dans le monde, ont été lancées bien que l'absence de réchauffement climatique depuis les dix-sept dernières années ait discrédité absolument tous les modèles informatiques. Plusieurs experts prévoient même un refroidissement mondial [16]. Les meilleurs experts et scientifiques du monde - même ceux, nombreux, qui ont collaboré au Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) de l'ONU - ont raillé l'équipe mondiale et ont discrédité leur rapport sur le « climat » [17]. Plusieurs gouvernements et dictateurs, cependant, continuent à jouer le jeu, jeu que certains experts appellent la « comédie » ou le « canular » du climat, principalement à cause de primes qui en dépendent et des fonds publics qui aident à perpétuer ce catastrophisme injustifié. Pour les dictateurs du tiers monde, le but semble de s'assurer des milliers de milliards de dollars qui viennent des contribuables occidentaux [18] sous le prétexte de réparations « climatiques » et de « justice ». Pour les gouvernements des pays plus riches, le but paraît être celui de la taxe carbone et celui d'une politique « climatique » mondiale avec des pouvoirs sans précédent sur l'humanité [19]. Réunis à Varsovie pour le dernier sommet du climat de l'ONU, alors que la « science » derrière les théories sur le réchauffement climatique implosait [20], les membres de ces régimes se mirent d'accord pour finaliser un traité avant 2015 sur le climat dans le monde [21]. Les sondages montrent que malgré les centaines de millions de dollars du contribuable gaspillés en faveur de l'alarmisme pro-réchauffement climatique, le public américain refuse toujours majoritairement ces théories de réchauffement à cause des activités humaines, théories mises en avant par l'ONU et ses alliés, de plus en plus discrédités. Un sondage Rasmussen fait en septembre sur un échantillon d'électeurs éventuels trouve [22], par exemple, que seuls 43 % des votants éventuels croient que le prétendu « réchauffement climatique » est dû aux activités humaines. À peu près le même nombre croit qu'il ne l'est pas. Malgré des attaques malveillantes et des menaces - certaines furent dévoilées dans le scandale du ClimateGate [23] - les scientifiques quittent de plus en plus le navire du naufrage « climatique » [24]. Et même certains gouvernements, des plus importants, travaillent à contenir ce catastrophisme incontrôlable, comme par exemple les autorités australiennes qui connurent une victoire électorale écrasante un peu plus tôt cette année, en promettant de libérer la nation de la « taxe carbone » [25] tout en supprimant une grande partie de la force de la théorie du « réchauffement climatique » subventionné par le contribuable. Des demandes pour poursuivre en justice « les impostures » des « climatologues » se font aussi entendre. Jusqu'ici, malgré la surmédiatisation des absurdités d'il y a cinq ans, la presse officielle n'a pas réussi à informer son lectorat en diminution que les affirmations d'Al Gore et de ses compagnons catastrophistes se sont révélées honteusement fausses. De plus, aucune excuse n'est venue de la part d'Al Gore, aucun des « scientifiques » qui ont émis ces prédictions ridicules ne s'est excusé ni n'a perdu son poste, payé par le contribuable. En fait, c'est presque incroyable, les médias officiels répètent comme des perroquets [26] de nouvelles affirmations provenant des mêmes experts déjà discrédités qui indiquent qu' « il n'y aura plus de glace » en Arctique d'ici 2016. Traduction E&R
fake
Paris, le 30 juin – Demain débutera la présidence française de l’Union européenne. Rares sont les présidences de l’UE qui ont revêtu une telle importance d’un point de vue environnemental. En jeu : rien de moins que la politique climatique et énergétique de l’Europe pour les 12 ans à venir, la survie des dernières forêts primaires, la démocratisation des processus d’autorisation des OGM… 100 mois ! C’est le temps qu’il reste à la communauté internationale pour inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre : dès 2015, ces émissions devront baisser significativement pour être divisées par 2 au niveau mondial -par 4 dans les pays industrialisés- d’ici 2050 pour éviter un emballement climatique. Pour cela, l’Union européenne doit montrer l’exemple. Greenpeace demande donc à Nicolas Sarkozy, qui, prendra demain la présidence de l’UE, de s’engager sur les objectifs suivant : – réduction de 30% des émissions de CO2 de l’UE d’ici 2020 par rapport à 1990. – rendre obligatoire 20% d’efficacité énergétique d’ici 2020. L’énergie la moins chère et la moins polluante reste celle que l’on ne consomme pas. – émissions de C02 des voitures : adopter l’objectif contraignant de 120g de CO2 par km parcouru en 2012 et 80 g en 2020 – imposer une traçabilité complète du commerce du bois et développer des mécanismes innovants de compensation de la déforestation et la dégradation évitées – lancer une révision des processus européens d’autorisation des OGM « La tâche pour l’Europe n’est pas mince. La présidence confère à la France un rôle essentiel», déclare Yannick Jadot, directeur des programmes de Greenpeace France. En retard sur la mise en œuvre du Grenelle, la France n’a pas encore gagné la crédibilité que nécessite un tel agenda. Le compromis franco-allemand sur l’automobile inquiète fortement, de la même manière que l’obsession du Président et de son premier ministre à vendre à tort et à travers un nucléaire empêtré dans ses difficultés industrielles et économiques. » Depuis 7 jours, Greenpeace empêche d’ailleurs le redémarrage du chantier de l’EPR à Flamanville pour dénoncer les mauvais choix de la France. « Pourquoi s’entêter à construire un nouveau réacteur coûteux et inutile, alors qu’on dispose de solutions beaucoup plus efficaces, économiques, mais aussi plus sûres et rapides que le nucléaire ?, déclare Karine Gavand, responsable de la campagne Climat à Greenpeace France. La première de ces solutions est l’efficacité énergétique, c’est-à-dire la maîtrise de notre consommation qui répond à la fois aux enjeux des changements climatiques, de la sécurité énergétique et de pouvoir d’achat des Européens. » « En faisant des économies d’énergie sa grande priorité, en préférant la responsabilité politique aux effets d’annonce sur les OGM, en affichant solidarité et équité sur les forêts et dans les négociations internationales sur le climat, l’Europe s’engagerait dans la sortie d’une crise globale et profonde », conclut Yannick Jadot. Et la France pourrait prétendre à un rôle d’avant-garde longtemps revendiqué mais toujours pas mérité » Greenpeace vient de lancer un clip sur sa campagne efficacité énergétique :http://www.greenpeace.org/france/efficacite-energetique/ Dossier de presse Greenpeace sur la présidence française de l’UE : https://www.greenpeace.fr/presse/dossier-de-presse-Greenpeace-PFUE.pdf
biased
L’immobilisme français, la politisation du débat et du système éducatif, sans oublier le manque de culture économique de nos compatriotes, expliquent les résistances aux changements qui continuent de faire des ravages et constituent un sérieux handicap dans la nécessaire transformation de notre modèle social. Tout d’abord nous vivons une époque de très grande mutation comparable à celle de la Renaissance au cours de laquelle tout fût remis en cause. Mais aujourd’hui nos compatriotes appréhendent l’issue de cette troisième révolution industrielle qui fait référence à l’Internet des choses selon la formule de Jeremy Rifkin, dont ils ne saisissent pas tous les ressorts et qu’ils considèrent le plus souvent comme un saut dans l’inconnu voire une menace directe de leurs propres intérêts. Pourtant il existe en France une connaissance répartie, une culture de la recherche et du développement qui laissent supposer que si nos compatriotes voulaient bien se mobiliser sur l’avenir plutôt que de répéter le modèle du passé nous serions probablement les plus grands bénéficiaires de la planète ! LES ACTEURS ÉCONOMIQUES DOIVENT SE TRANSFORMER Accepter le progrès ne semble pas si naturel au pays du principe de précaution… Pour reprendre les mots de Werner Sombart, Marx et Schumpeter, les changements structurels qui conduisent à une destruction créatrice évoluent à une vitesse phénoménale. Les principaux acteurs économiques et politiques feraient mieux de reformer leur modèle d’affaire pour les uns et de revoir leur doctrine pour les autres au lieu de combattre dans une guerre perdue d’avance en tentant désespérément de sauver les industries d’antan par ignorance ou démagogie. Peu importe de trébucher à un moment donné pourvu que vous appreniez de vos erreurs. En France, malheureusement, lorsque vous vous trompez vous êtes marqués au fer rouge, notre culture n’étant guère favorable à l’exploitation de l’échec. Dans un autre registre, l’Éducation nationale qui fut pendant longtemps la courroie de transmission du parti communiste n’a eu de cesse depuis 1945, sous la houlette de la puissante FEN, de formater les esprits en pratiquant, sur fond de revenez-y de lutte des classes et de revanche sociale, la lobotomisation des esprits sur plusieurs générations depuis l’école maternelle jusqu’à l’université. En effet, certains agitateurs politiques se sont crus autorisés à se mettre au service d’une seule idéologie marxiste, en l’occurrence, commettant un abus de pouvoir tout en jetant l’opprobre sur une profession tout entière. Naturellement, Il ne s’agit pas là de faire le procès du corps professoral dans son ensemble, ou celui des maîtres et des enseignants de l’école de la République qui pour la plupart exerce un métier difficile dans une démarche quasi sacrificielle en tentant d’éduquer une jeunesse française jusque dans des zones de non droits et au péril de leur vie. LES EFFETS DE LA PROPAGANDE ÉDUCATIVE Raison de plus pour dénoncer avec force ceux qui se sont livrés à un véritable dévoiement de l’enseignement par le biais d’une propagande subversive et sournoise en diffusant à très grande échelle des idées nauséabondes dont nous mesurons aujourd’hui l’effet domino à tous les échelons de la société et dans les prises de décision quels que soient le rôle ou le statut social des principaux protagonistes : éducateurs, enseignants, juges d’instruction, magistrats, personnel hospitalier, hauts fonctionnaires, dirigeants politiques, recteurs d’université, tout comme les salariés du privé sans oublier les syndicats les plus zélés de cette cohorte se retrouvent à leur insu sous hypnose récitant scrupuleusement le catéchisme officiel anticapitaliste contre la mondialisation, le CAC 40, les patrons petits et grands, la finance, les (ultras) libéraux, ces nouvelles sorcières de Salem. Cette immixtion des falsificateurs de l’histoire dans la conscience collective hypothèque lourdement l’avenir des générations futures. Dans cet exercice cathartique, il nous faut également repenser le syndicalisme français en s’attaquant directement à son monopole. Pour y parvenir il conviendrait de supprimer l’article L.1 du Code du travail qui pose le principe d’une concertation préalable avec les partenaires sociaux avant toute réforme sociale ou bien encore en limitant les mandats syndicaux à deux ou trois comme l’avait proposé Bruno Le Maire lors de la campagne des primaires de 2016. En effet, les partenaires sociaux doivent contribuer aux succès de l’entreprise pour le bénéfice des salariés dans un esprit de concertation et non pas jouer la carte de l’intimidation, de l’affrontement voire de la violence en devenant des partis politiques de substitution. LE CAMP DES RÉSIGNÉS Face à l’intransigeance des syndicats, les Français ont progressivement rallié le camp des résignés, victimes du syndrome de Stockholm allant même jusqu’à embrasser la cause de leurs bourreaux qui les obligent à devoir éventuellement passer des fêtes de Noël seuls faute de moyen de transport, à se lever dès potron-minet pour se rendre au travail avec les moyens du bord ou bien même à échafauder des plans B, C et D pour assurer dans l’urgence la garde de leurs enfants eux-mêmes pris en otage dans ce système pernicieux. Le manque de culture économique et financière explique aussi l’énorme défi que rencontrent nos dirigeants politiques pour faire passer des réformes difficiles alors que dans le même temps une certaine presse mal intentionnée ne se cache même plus pour pratiquer l’amalgame en faisant des raccourcis laborieux à partir de faits divers et en tirer des généralités, créant un climat anxiogène au sein d’une population déjà atteinte par une sinistrose ambiante. À vrai dire, les électeurs ne maîtrisent pas forcément tous les concepts macro-économiques pour pouvoir prendre pleinement conscience des véritables enjeux qui les concernent directement et qui engagent leur avenir. La pédagogie de la réforme doit être accompagnée en amont par une démarche proactive à travers un programme d’éducation adapté, et recentrée sur les sujets d’actualité et ce dès le plus jeune âge afin de surmonter cette aversion culturelle qui n’a vraiment aucune raison d’être. Certes nous devons aussi nous prémunir contre les excès inverse ou certaines business schools américaines sont devenus au fil des ans des Financial Schools délaissant leur mission originelle qui était de former des bâtisseurs industriels pour devenir aujourd’hui des pourvoyeuses de jeunes diplômés attirés par le profit à court terme et débarquant en masse à Wall Street. UN RAPPORT À L’ARGENT COMPLIQUÉ Pour conclure sur ce chapitre, rappelons que le rapport avec l’argent a toujours été compliqué dans un pays à forte tradition catholique où le clergé ne s’est jamais privé pour stigmatiser les riches sauf durant la période du denier du culte… Cette méfiance se retrouve également dans le comportement des épargnants puisque la France qui comptait environ 7,4 millions d’actionnaires individuels en 2000 a vu le nombre de ses boursicoteurs fondre de moitié en 2019. Les Français rechignent à prendre des risques préférant la pierre comme valeur refuge ou les assurances vie contrairement aux Anglo-saxons qui naissent avec un compte titre. Difficile dans ces conditions pour le gouvernement Philippe d’envisager un système de retraite mixte par répartition et par capitalisation n’ayant in fine pas d’autres choix que de mener une réforme a minima comme certains libéraux, à juste titre, semblent le lui reprocher. Les réformes de structure ne sont efficaces que si elles sont accompagnées d’une véritable révolution des mentalités de nos concitoyens, lesquels doivent désormais privilégier l’intérêt général au lieu de s’arc-bouter sur leurs petits privilèges ou leurs acquis sociaux, anachroniques à l’ère de la mondialisation. Ailleurs, des pays comme la Suède ou le Canada ont entrepris avec succès la modernisation de leurs économies en ayant su convaincre leur propre électorat quelque peu dubitatif. Preuve en est que, parfois, sous certaines conditions, les peuples acceptent qu’on leur dise des vérités désagréables…
fake
« Dimanche, lors des élections législatives suisses, les Verts ont obtenu 17 députés supplémentaires, pour un total de 28 sièges (13,2% des voix), au terme d’une campagne largement marquée par la question du changement climatique. La droite populiste de l’UDC, qui a fait campagne contre l’immigration, reste toutefois la première force politique du pays. »20minutes On comprend, à travers ce scrutin suisse fédéral, à quoi sert finalement « l’urgence » climatique : à bouleverser les priorités des peuples, à placer le climat devant la souveraineté dans l’esprit de l’opinion afin d’affaiblir ce désir d’indépendance qui fait un pays. « Le sujet essentiel, avant de vouloir sauver la planète, c’est de sauver la souveraineté suisse » (Oscar Freysinger, ex-sénateur UDC) Chez nous, la même ingénierie a réussi à placer l’insécurité, qu’elle provienne des racailles ou du terrorisme (avec un coup de pouce laxiste plus ou moins volontaire des autorités et du renseignement depuis 2005), devant le chômage dans la top liste des préoccupations des Français. Le basculement a eu lieu après les grands attentats de 2015. Les médias ne parlent plus trop du chômage, ils parlent tout le temps de terrorisme. Les Suisses, semble-t-il, ont marché partiellement dans la combine. Mais les souverainistes sont encore en tête. Les Verts en ont aussitôt profité pour réclamer un sommet national sur le climat, ce qui n’a aucun sens, puisque l’Homme n’a pas la maîtrise du climat. Et s’il l’a, ce serait par la voie des dégagements de gaz carbonique qui produiraient un réchauffement climatique, estimé à +1° en... 150 ans. On est loin des prévisions alarmistes du Monde qui nous parlait de +7° en 2100 avec les villes côtières sous l’eau ! Comme de bien entendu, l’ONG mondialiste pro-américaine Greenpeace s’est insinuée dans le jeu politique suisse à l’occasion de cette percée verte. Et comme par hasard, l’ONG qui sent à plein nez le renseignement américain (elle n’attaque jamais les intérêts US, uniquement ceux de ses ennemis ou concurrents dans le monde, avec une appétence toute particulière pour le domaine nucléaire) a annoncé que « le résultat de ces élections donne un mandat clair au Parlement ». De quoi je me mêle ? La propagande mondialiste, incarnée par la jeune Suédoise manipulée, a donc eu de l’effet sur l’électorat suisse, au point d’en déformer le scrutin. Mais c’est tout le jeu de la politique, qui a toujours été le théâtre des forces antagonistes, qu’elles soient naturelles ou artificielles, qui agitent la société. « Les appels de la jeune activiste écologiste Greta Thunberg ont particulièrement résonné en Suisse, où de nombreuses villes et cantons ont proclamé l’“état d’urgence climatique”, tandis que des dizaines de milliers de personnes ont participé aux “grèves pour le climat”. Ils étaient encore 100 000 à Berne fin septembre. » (20 Minutes) Ces manifestations de masse ont eu lieu opportunément trois semaines avant le scrutin à Lausanne et surtout à Berne. L’UDC a beau dénoncer une « hystérie climatique », on doit reconnaître que les ingénieries sociales mondialistes fonctionnent, du moins sur une partie de la population, la plus poreuse mentalement. Une grande partie de la jeunesse, celle qui a besoin de s’enflammer pour des causes (les animaux, les stars, l’amour) est sans défense face à ce genre d’attaque, car c’est une attaque, et une attaque contre la souveraineté, sous prétexte de respect de la nature, des hommes, des animaux, ce blabla sentimentaliste oligarchique. Que ce soit chez nous ou chez nos voisins suisses, on remarque que l’affaiblissement, voire l’effondrement de la gauche est récupéré par les forces mondialistes qui savent changer de discours comme le climat change de chemise. Au bout du compte, on refile la même soupe mobilisatrice avec un goût légèrement différent. L’écologie politique est devenue un programme mondialiste destiné à détruire la gauche sociale – celle qui s’oppose au profit – dans le but de la remplacer par une gauche sociétale indolore pour le profit. L’agent mondialiste Daniel Cohn-Bendit illustre à merveille cette subtilisation.
fake
A l’ouverture des salons de l’automobile de Bruxelles et de Vienne, Greenpeace interpelle les constructeurs automobiles européens afin qu’ils prennent leurs responsabilités en matière de réduction des émissions de CO2. Leur minutieux travail de sape des efforts européens sur l’amélioration de l’efficacité des véhicules est inacceptable. La crise du climat n’est pas une opportunité pour campagnes de publicité, mais une obligation d’action pour tous. A Bruxelles, Greenpeace vient de dérouler une grande banderole représentant un Pinocchio vêtu d’une combinaison de course automobile à l’effigie des marques de l’ACEA, l’Association Européenne des Constructeurs Automobiles . « A l’instar de Pinocchio, qui ne pouvait devenir un vrai petit garçon tant qu’il continuait à mentir, les constructeurs automobiles ne seront jamais « verts » tant qu’ils continueront à vendre des véhicules plus lourds et plus puissants ! » déclare Helen Périvier, chargée de la campagne Efficacité pour Greenpeace International. Prêts à tout pour protéger le marché des véhicules lourds et puissants, les constructeurs ont réussi le mois dernier à affaiblir la proposition de l’UE, en faisant passer l’objectif initial de 120 à 130g de CO2 par kilomètre à horizon 2012 et en ajoutant des dispositifs de flexibilité tout à fait inacceptables. « Les constructeurs automobiles s’évertuent à véhiculer une image verte. Mais derrière les prototypes et autres voitures modèles qui sont mis en avant, se cache un véritable lobby visant à entraver toute législation protégeant le climat , ajoute Karine Gavand, chargée de campagne Climat à Greenpeace France. Le climat n’est pas une opportunité pour des campagnes de publicité, c’est une obligation à agir dont ne peuvent se dispenser les constructeurs automobiles. Les technologies existent, l’inaction est criminelle ! » Il y a 10 ans, les constructeurs automobiles européens avaient promis, via un accord volontaire, de réduire la moyenne de leurs émissions à 140 g/km d’ici à 2008. Mais les progrès des constructeurs pour réduire ces émissions ont été très insuffisants, et leurs promesses se sont révélées n’être qu’une tactique pour retarder tout standard contraignant. Ainsi, alors que les technologies existent, les constructeurs automobiles continuent à se soustraire à leur responsabilité dans la lutte contre les changements climatiques ! « Les constructeurs français Renault et PSA émettent moins que leurs concurrents allemands et suédois. Pourquoi défendent-ils une position inacceptable du point de vue climatique et surprenante du point de vue stratégique ? » conclut Karine Gavand. Pour Greenpeace, la proposition européenne échouera à réduire véritablement les émissions de CO2 si les décideurs politiques ne s’accordent sur : · une moyenne d’émission de 120 g de CO2 par km d’ici 2012 et de 80 g d’ici 2020 ; · un critère de répartition de l’effort basé non sur le poids mais sur l’utilité des véhicules ; · la mise en place de pénalités fortes dès 2012. 📨 Ne passez plus à côté des infos de l'écologie
biased
Si Hélios se met en colère, toute la « hight tech » va en pâtir.. Par Liliane Held Khawam Cela fait des décennies que l’on nous explique que l’activité humaine a tellement pollué la planète qu’un changement climatique en a découlé. Et dans un certain milieu représenté par Bill Gates, la chose est prise suffisamment au sérieux pour dépenser des fortunes pour développer une technologie qui bloquerait les rayons solaires. Cela s’appelle géo-ingénierie dans les milieux académiques et chemtrails par monsieur et madame tout le monde. Ce sujet m’est étranger et je n’ai aucunement l’intention de donner mon point de vue sur ce que je ne connais pas. En revanche, les sites alternatifs tout comme les sites officiels s’accordent pour dire qu’il se passe quelque chose de vraiment important au niveau solaire. Je partage ce soir avec vous une vidéo de Arte qui fait référence à ces tempêtes solaires, l’ennemi numéro 1 de cet univers digitalisé duquel nous sommes devenus dépendants de manière existentielle. Pourquoi cette vidéo ce soir? Parce qu’un certain Dr Tony Philipps, astronome de la NASA, a écrit sur son site un papier dont le titre est Termination Event. Avouez que venant de la part de ce genre de personnage, le titre attire et donne à réfléchir. Il m’a semblé important de partager l’info avec vous. LHK https://spaceweatherarchive.com/2021/06/11/the-termination-event/ 10 juin 2021 : Quelque chose d’important est peut-être sur le point de se produire au soleil. « Nous l’appelons l’événement de fin », déclare Scott McIntosh, physicien solaire au Centre national de recherche atmosphérique (NCAR), « et c’est très, très proche de se produire. » Si vous n’avez jamais entendu parler de termination event, vous n’êtes pas seul. De nombreux chercheurs n’en ont jamais entendu parler non plus. C’est une idée relativement nouvelle en physique solaire défendue par McIntosh et son collègue Bob Leamon de l’Université du Maryland – Comté de Baltimore. Selon les deux scientifiques, de vastes bandes de magnétisme dérivent à la surface du soleil. Lorsque des bandes de charges opposées entrent en collision à l’équateur, elles s’annihilent (ou « terminent »). Il n’y a pas d’explosion ; c’est du magnétisme, pas de l’antimatière. Néanmoins, l’événement de résiliation est un gros problème. Il peut lancer le prochain cycle solaire à une vitesse supérieure. « Si l’événement Terminator se produit bientôt, comme nous le prévoyons, le nouveau cycle solaire 25 pourrait avoir une ampleur qui rivalise avec les quelques premiers depuis le début de la tenue des dossiers », a déclaré McIntosh. C’est pour le moins controversé. La plupart des physiciens solaires pensent que le cycle solaire 25 sera faible, semblable au cycle solaire anémique 24 qui a à peine culminé en 2012-2013. Les modèles orthodoxes de la dynamo magnétique interne du soleil favorisent un cycle faible et n’incluent même pas le concept de « terminateurs« . « Que puis-je dire ? » rit McIntosh. « Nous sommes des hérétiques ! » Les chercheurs ont décrit leur raisonnement dans un article de décembre 2020 dans la revue de recherche Solar Physics . En examinant plus de 270 ans de données sur les taches solaires, ils ont découvert que les Termination Events divisent un cycle solaire du suivant, se produisant environ tous les 11 ans. Insistez sur environ . L’intervalle entre les terminateurs varie de 10 à 15 ans, ce qui est essentiel pour prédire le cycle solaire. Ci-dessus : Les prévisions officielles pour le cycle solaire 25 (rouge) sont faibles ; McIntosh et Leamon pensent que cela ressemblera davantage aux cycles solaires les plus forts du passé. « Nous avons constaté que plus le temps entre les terminaisons est long, plus le cycle suivant serait faible », explique Leamon. « Inversement, plus le temps entre les terminateurs est court, plus le prochain cycle solaire sera fort. » Exemple : Le cycle 4 des taches solaires a commencé avec un terminateur en 1786 et s’est terminé avec un terminateur en 1801, un record sans précédent 15 ans plus tard. Le cycle suivant, 5, était incroyablement faible avec une amplitude maximale de seulement 82 taches solaires. Ce cycle deviendrait connu comme le début du Grand Minimum « Dalton ». Le cycle solaire 25 s’annonce comme le contraire. Au lieu d’un long intervalle, il semble venir sur les talons d’un très court, seulement 10 ans depuis le Termination Event qui a commencé le cycle solaire 24. Les cycles solaires précédents avec des intervalles aussi courts ont été parmi les plus forts de l’histoire enregistrée. Ces idées peuvent être controversées, mais elles ont une vertu que tous les scientifiques peuvent apprécier : elles sont testables. Si l’événement de fin se produit bientôt et que le cycle solaire 25 monte en flèche, les «hérétiques» peuvent être sur quelque chose. Restez à l’écoute pour les mises à jour. BIO Dr. Tony Phillips Dr. Tony Phillips is a professional astronomer and science writer, best known for his authorship of Spaceweather.com. He received his PhD from Cornell University in 1992 and worked for many years after that as a radio astronomer at Caltech. He has published more than 100 refereed articles in research journals such as Nature, the Astrophysical Journal, and the Journal of Geophysical Research. Research interests include planetary and neutron star magnetospheres, radio storms on Jupiter, and cosmic rays. Recent work related to Rads on a Plane includes the following: In 2015, he led a series of high-altitude balloon launches in support of NASA’s RAD-X (Radiation Dosimetry Experiment) mission to explore radiation hazards to air travelers. In 2016, he was named to the working group for NASA’s Living With a Star Institute on Aviation Radiation (a.k.a. « SAFESKY »). He is a co-author of the following referred papers on aviation radiation: Advances in Atmospheric Radiation Measurements and Modeling Needed to Improve Air Safety (2015, Space Weather); Space Weather Ballooning (2016, Space Weather); Atmospheric radiation modeling of galactic cosmic rays using LRO/CRaTER and the EMMREM model with comparisons to balloon and airline based measurements (2016, Space Weather). In 2016, Tony delivered the keynote address at NOAA Space Weather Workshop: « Using Microbes as Biological Radiation Sensors.”https://www.radsonaplane.com/about
fake
Par Ellen Gray, Equipe des Actualités des Sciences de la Terre de la NASA Depuis janvier 2012, des tons bruns montrent la diminution des stocks d’eau au cours de la période 2002-2015 en région Méditerranée. Les unités sont en centimètres. Les données satellites proviennent de GRACE (Gravity Recovery and Climate Experiment), une mission commune entreprise par la NASA et l’agence spatiale allemande. Crédit: NASA/ Goddard Scientific Visualization Studio. Une nouvelle étude de la NASA conclut que cette récente sécheresse, qui a commencé en 1998 dans la région du Proche-Orient comprenant Chypre, Israël, la Jordanie, le Liban, la Palestine, la Syrie et la Turquie, est probablement la pire depuis les neufs derniers siècles. Les scientifiques ont reconstitué l’histoire de la sécheresse en Méditerranée par l’étude des cernes ou anneaux de croissance des arbres dans un effort plus large pour comprendre le climat de la région et l’évolution du cycle de l’eau dans cette région. Les cernes fins indiquent les années de sécheresse tandis que les cernes épais montrent les années où l’eau était abondante. Outre l’identification des années de sécheresse, l’équipe scientifique a découvert des régularités dans la distribution géographique des sécheresses qui fournissent une « empreinte » afin d’en identifier les causes sous-jacentes. Ensemble, ces données montrent l’ampleur de la variation naturelle des sécheresses en Méditerranée, et permettront aux scientifiques de différencier celles amplifiées par le réchauffement global provoqué par l’homme. Cette recherche fait partie du travail en cours de la NASA afin d’améliorer les modèles informatiques qui simulent le climat actuel et futur. « La magnitude et la signification du changement climatique exige de comprendre véritablement l’étendue totale de la variabilité du climat naturel, » a affirmé Ben Cook, auteur principal et climatologue pour les études spatiales à l’Institut Goddard de la NASA et au Lamont Doherty Earth Observatory à l’Université Columbia à New York. « Si nous regardons les évènements récents et que nous commençons à observer des anomalies situées à l’extérieur de cette étendue de variabilité naturelle, alors nous pouvons affirmer avec confiance que cette série d’évènements particuliers était en quelque sorte due au changement climatique provoqué par l’homme, » a-t-il expliqué. Cook et ses confrères ont utilisé l’enregistrement des anneaux de croissance des arbres appelé l’Atlas des Sécheresses du Vieux Monde afin de mieux comprendre la fréquence et la sévérité des sécheresses méditerranéennes qui ont sévi dans le passé. Les cernes d’arbres vivants et morts ont été collectés dans toute la région : Afrique du Nord, Grèce, Liban, Jordanie, Syrie et Turquie. Associés avec les enregistrements existants d’autres cernes provenant d’Espagne, du sud de la France et de l’Italie, ces données ont été utilisées afin de reconstituer, géographiquement et à travers le dernier millénaire, les régularités des sécheresses. Les résultats ont été validés pour un article dans le Journal of Geophysical Research-Atmospheres, publié par l’Union Américaine de Géophysique. Entre les années 1100 et 2012, l’équipe a trouvé des sécheresses dans l’enregistrement des anneaux de croissance qui correspondaient à celles décrites dans des documents historiques rédigés à cette époque. Selon Cook, l’étendue des périodes de pluies extrêmes et de sécheresses est assez large. Cependant, cette sécheresse récente qui sévit au Proche-Orient depuis 1998 est 50% plus sèche que les autres sur les 500 dernières années, et 10 à 20% plus sèches que les autres sur les 900 dernières années. Une telle zone couverte a permis à l’équipe scientifique d’observer non seulement des variations dans le temps, mais aussi des changements géographiques à travers la région. En d’autres termes, lorsque la Méditerranée orientale est en situation de sécheresse, y a-t-il aussi une sécheresse à l’Ouest ? La réponse est oui, dans la plupart des cas, a certifié Kevin Anchukaitis, co-auteur et climatologue à l’Université de l’Arizona à Tucson. « Pour les sociétés modernes ainsi que certainement pour les anciennes civilisations, cela signifie que si une région souffre des conséquences de la sécheresse, ces conditions seront susceptibles de se répandre à travers le bassin méditerranéen, » a-t-il déclaré. « Ce n’est pas forcément possible de trouver de meilleures conditions climatiques dans une région plutôt qu’une autre. Vous avez alors une rupture potentielle à grande échelle des systèmes d’agriculture ainsi qu’un conflit possible pour les ressources en eau. » De plus, l’équipe scientifique a trouvé que lorsque la partie septentrionale de la Méditerranée — Grèce, Italie, les côtes françaises et espagnoles — avait tendance à s’assécher lorsque la partie orientale de l’Afrique du Nord était sous les précipitations, et vice versa. Ces relations est-ouest et nord-sud ont aidé l’équipe à comprendre quelles conditions atmosphériques et océaniques ont, en premier lieu, conduit à des périodes d’assèchement ou de précipitations. Les deux modèles importants qui influencent les périodes de sécheresse se produisant en Méditerranée sont l’Oscillation Nord-Atlantique et le Modèle Est-Atlantique. Ces modèles de flux d’air décrivent la manière dont les vents et le temps ont tendance à se comporter en fonction des conditions océaniques. De même, ils possèdent des phases périodiques qui sont enclines à guider les précipitations en dehors de la Méditerranée et qui apportent un air plus chaud et plus sec. Le résultat de ce manque de pluie et de températures plus hautes, qui augmentent l’évaporation des sols, conduit aux sécheresses. « La Méditerranée est l’une des zones qui est unanimement projetée dans des modèles climatiques comme allant s’assécher à l’avenir, en raison de l’impact de l’homme sur le changement climatique, » a affirmé Yochanan Kushnir, un climatologue au Lamont Doherty Earth Observatory qui n’était pas impliqué dans les recherches. « Cet article montre que ce comportement, durant cette récente période de sécheresse, est différent de ce que nous observons dans le reste de l’enregistrement, » a-t-il expliqué ; ce qui veut dire que la région du Levant peut déjà ressentir les effets du réchauffement de la planète induit par l’homme. L’enregistrement de la variabilité des sécheresses sur une durée de 900 ans à travers la Méditerranée est une contribution importante qui sera utilisé pour affiner les modèles informatiques employés pour prévoir les risques de sécheresse pour le siècle qui arrive, » a confirmé Kushnir. Journal of Geophysical Research-Atmospheres
true
Incontestablement, nos amis d’outre -Atlantique sont très mal placés dans la « course au changement climatique » : non seulement leur pays est le premier émetteur de gaz à effet de serre au monde, avec 25% des émissions planétaires à eux tous seuls (pour moins de 5% de la population mondiale), mais en outre ils ont des émissions par habitant qui sont parmi les premières au monde. Emissions de CO2 par habitant en 1999, puits inclus, en tonnes équivalent carbone. Les Etats-Unis occupent la seconde place des émissions par habitant pour les « grands » pays, c’est-à-dire ceux qui comportent plus de 10 millions d’habitants, derrière l’Australie (non représentée sur le graphique). Il est donc fréquent de considérer que nous sommes de « bons élèves », ayant déjà fait de gros efforts, et pouvant nous proposer en exemple dans la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre à des Américains qui seraient des fumistes rétifs à toute discipline en la matière. La réalité est-elle aussi simple ? Les Américains sont-ils plus désireux que nous de « polluer le climat » ? Pour en vouloir fortement aux Américains, il faudrait que non seulement ils soient de gros « empoisonneurs du climat », ce qu’ils sont objectivement, mais aussi qu’ils soient heureux de l’être et n’aient aucune intention de changer les choses. Au moment où George « Dubiou » Bush a déclaré que « le mode de vie américain n’était pas négociable », et que son pays ne ratifierait pas le protocole de Kyoto, qu’en pensaient les citoyens ? Ont-ils considéré, comme leur président du moment, que la diminution de 7% des émissions américaines (objectif pour les Etats-Unis dans le protocole de Kyoto) était un sacrifice excessif ? Bien évidemment, de multiples sondages ont été faits sur la question. En voici les résultats d’un, réalisé en avril 2001 par Gallup pour l’université de Princeton : Question posée en avril 2001 Oui Non Comme vous le savez, George W. Bush a décidé que les Etats Unis devaient se retirer de l'accord sur le réchauffement global adopté en 1997 à Kyoto. Approuvez vous cette décision ? 25% 47% En voici les résultats d’un autre sondage, réalisé en juin 2002 pour le Chicago Council on Foreign Relations et le German Marshall Fund of the United States : Question posée en juin 2002 Oui Non Sur la base de vos connaissances, pensez vous que les Etats-Unis devraient participer au Protocole de Kyoto ? 64% 21% Enfin si pose aux Américains la question suivante (en 2002) : « Comment considérez vous la manière dont l’administration de George Bush gère la question du changement climatique ? », voici ce qu’ils répondent (la même question a été posée à des européens, pour donner un élément de comparaison). tn Etats-Unis Europe Excellent 6% 2% Bien 19% 11% Acceptable 32% 27% Mauvais 33% 50% Sans opinion 10% 10% Un sondage plus récent (mars 2006) montre que l’état de l’opinion, par certains côtés, est identique à ce qu’il est en France, même si on admirera l’aptitude de l’institut de sondage à laisser penser que « sortir du pétrole » c’est nécessairement « développer des sources d’énergie alternatives », c’est-à-dire conserver les avantages de la trajectoire actuelle sans les inconvénients (pas question d’économies dans cette affaire !). En outre il est impossible de déduire de certaines questions la cause première de la réponse (la crainte de manquer de pétrole, ou celle de polluer le climat ?). Bref les questions ci-dessous sont finalement aussi mal ficelées que celles des instituts de sondage français (par exemple la substitution fossiles -> renouvelables est supposée se faire à consommation constante, croissante ou décroissante ?) mais les réponses sont probablement le reflet de « quelque chose » quand même. Pensez-vous que le gouvernement fédéral en fait assez pour s'occuper du problème du changement climatique et pour développer des sources d'énergie alternatives afin de diminuer notre dépendance au pétrole importé ? Réponses Nettement moins que le nécessaire 45% Un peu moins que le nécessaire 30% Un peu plus que le nécessaire 5% Beaucoup plus que le nécessaire 2% Il fait le nécessaire 12% Seriez vous pour ou contre une volonté plus affirmée du gouvernement fédéral de diminuer la pollution liée au réchauffement global, d'encourager de nouvelles approches pour promouvoir l'efficacité énergétique, et accélérer le développement des énergies renouvelables ? Réponses Je suis fortement pour 48% Je suis plutôt pour 35% Je suis plutôt contre 7% Je suis fortement contre 6% Sans opinion 4% Que pensez-vous de l'affirmation suivante : "développer des sources alternatives d'énergie et diminuer la dépendance des Etats Unis au pétrole importé devrait être la première priorité de Bush pour le reste de ses années aux pouvoir." Réponses Je suis tout à fait d'accord 45% Je suis plutôt d'accord 32% Je suis plutôt en désaccord 11% Je suis tout à fait en désaccord 9% Sans opinion 3% Enfin en novembre 2006 le MIT a demandé aux Américains quel était pour eux le premier problème d’environnement, et, surprise !, c’est le changement climatique qui arrive en tête. Question posée : « Quel est le plus important problème d’environnement pour les USA aujourd’hui ? Notez la hausse spectaculaire en 3 ans des Américains qui répondent « le changement climatique ». » Source : Laboratory for Energy and the Environment, MIT, novembre 2006 Et voici maintenant le clou du spectacle : les USA seraient le pays des anti-taxes ? Voire… Question posée : Une proposition est actuellement déposée devant le Congrès qui propose, pour baisser les émissions de 50% : de diminuer les impôts d’une famille typique de 1000 $ d’augmenter la facture mensuelle d’électricité de 25$ [NDR : ca fait 300 $ de plus par an] de taxer l’essence de 60 cents par gallon [NDR : ca fait 600 $ de plus par véhicule et par an en chiffres ronds] Etes vous pour ou contre ? Source : Laboratory for Energy and the Environment, MIT, novembre 2006 Le résultat ci-dessus est parfaitement clair : un tiers des Américains sont favorables à un tel transfert fiscal, un tiers y sont défavorables, et un tiers ne savent pas. En d’autres termes, si cette loi était votée, il n’y aurait qu’un tiers d’opposants déclarés. Pour un nouvel impôt, ce n’est pas beaucoup ! Bref, en 3 ans les Américains sont devenus « inquiets » sur ce sujet à peu près à l’égal des Français ; que ce soit il y a 4 ans ou maintenant, seuls 20% à 25% des Américains approuvent franchement l’action de George W. Bush en la matière, les autres étant tièdes ou franchement opposés ; ils sont peut-être plus favorables aux taxes que nous ! Dès lors, est-il juste d’assimiler l’ensemble d’un pays à son dirigeant du moment, qui manifestement n’est pas en phase avec son opinion sur ce point ? Les Français récoltent-ils aujourd’hui les fruits d’un « effort climatique » soutenu? Après la mauvaise volonté éventuelle (qui n’est pas plus caractérisée que chez nous si nous nous basons sur les déclarations d’intention de la population américaine), un deuxième élément pourrait nous permettre de nous poser en donneurs de leçons : que nous récoltions dès aujourd’hui les fruits d’un effort soutenu pour réduire nos émissions. Or, si nous avons effectivement des émissions par habitant qui sont quasiment 3 fois moindres que celles des Américains, il s’avère en fait que cela doit bien peu à notre « conscience du changement climatique », et aux efforts considérables que nous aurions effectués de manière volontaire, et beaucoup à l’histoire. La relative faiblesse de nos émissions par habitant constitue en effet le « produit dérivé » d’un certain nombre d’initiatives qui n’ont pas été prises à cause du changement climatique, et dont certaines sont fort anciennes ! : les villes européennes – donc françaises – ont été construites pour l’essentiel à une époque où les seules énergies disponibles étaient les énergies renouvelables (la traction animale, le bois, le soleil…..), et nos ancêtres ont donc fait des cités denses, où les déplacements étaient courts, donc économes en énergie. Au contraire, l’essentiel des villes américaines ont été construites après la découverte du charbon et du pétrole, et la limitation des déplacements n’a pas été un élément pris en compte. De ce fait leur urbanisme a été plus « étalé », ce qui allonge les parcours et rend les transports en commun moins envisageables, toutes choses qui font rapidement grimper la consommation d’énergie, donc les émissions des transports. Mais pouvons nous nous prévaloir, comme une action de lutte contre le changement climatique, du fait d’hériter de villes construites il y a des siècles ? Consommation énergétique liée aux transports par habitant en fonction de la densité de la zone urbaine. Axe vertical : consommation annuelle de carburant (GJ / personne). Axe horizontal : densité urbaine (personne / hectare). Il saute aux yeux que les villes européennes denses ont une « efficacité énergétique » 5 à 6 fois meilleure que celle des villes « étalées » américaines. Source : Newman and Kenworthy, » Cities and automobile dependance « , Gower, 1989 la France n’a plus de charbon, et surtout n’a jamais produit de pétrole ou de gaz en quantités significatives comparées à sa consommation (en 2002 la France a produit moins de 2% du pétrole et moins de 1% du gaz qu’elle a consommé). Notre consommation étant importée en quasi-totalité, les pouvoirs publics ont toujours pris des mesures qui conduisent de fait à en économiser l’usage, comme par exemple les taxes sur les carburants. Là aussi, la raison première des économies n’avait rien à voir avec la question climatique : il s’agissait surtout de ne pas alourdir la facture pétrolière.A l’opposé, les USA ont longtemps eu la place de premier producteur de pétrole au monde (c’est fini maintenant), et sont assis sur les premières réserves de charbon de la planète. Ils n’ont donc jamais considéré le pétrole ou le charbon comme des ressources rares, et n’ont jamais éprouvé le sentiment d’en limiter l’usage. Nous ne pouvons pas leur reprocher de ne pas avoir bâti des villes économes à une époque où les limites de la planète ne se posaient pas pour beaucoup de monde… le programme électronucléaire français, qui nous permet l’économie de 20 à 40% d’émissions à consommation d’énergie totale comparable, a été décidé dans les années 70, soit bien avant la « montée en puissance » de la question climatique à la fin des années 1980. C’est certes une excellente chose à mon sens d’avoir fait ce programme, mais nous pouvons difficilement le présenter comme une action volontaire de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre ! Nous « héritons » là aussi d’une vertu qui n’était pas dans le cahier des charges de l’époque ; à ce moment c’était l’indépendance énergétique qui était en jeu. Les pays qui n’avaient pas de problème d’indépendance énergétique, comme les USA, et ont eu recours au charbon, au fioul ou au gaz pour leur production électrique, ont aujourd’hui des émissions nationales 20 à 40% supérieures à celles de la France pour une même consommation électrique. Mais encore une fois l’enjeu en France était l’économie de pétrole, de gaz et de charbon, pas la baisse des émissions ! Les dirigeants Français peuvent-ils donner des leçons à ceux des Etats-Unis ? La Convention des Nations Unies sur le changement climatique (et dont le protocole de Kyoto est un « appendice ») a été signée en 1992 puis ratifiée par la France, comme par tous les pays du monde. Cette convention a pour objectif ultime de « stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique » (anthropique signifie « due à l’homme »). Cette formulation ne fournit pas la valeur des concentrations maximales en gaz à effet de serre dans l’atmosphère qu’il faudrait ne pas dépasser, mais enfin il y a au moins une chose que cette formulation contient implicitement : il faudra que, « un jour », ces concentrations cessent d’augmenter (une augmentation indéfinie sera clairement dangereuse à un moment ou à un autre !), et pour cela TOUS les pays industrialisés, France compris, devront baisser leurs émissions de CO2 de 75% à 92%. Si les Etats-Unis devront fournir un effort relatif supérieur au nôtre, la France devra néanmoins diviser ses émissions de CO2 par 4 pour se conformer à cet objectif, ce qui est loin d’être une plaisanterie, et justifiera aussi chez nous des réorientations majeures. Or, si nous oublions les beaux discours tenus par nos dirigeants et regardons les faits, nous constatons que non seulement ces réorientations n’ont pas été décidées, mais que c’est souvent l’exact inverse qui est fait, et ce quelle que soit la couleur politique du pouvoir en place : le linéaire autoroutier, qui était de 6.680 km en 1990, soit 2 ans avant Rio, est passé à 9.300 km en 2000, soit 40% d’augmentation depuis les beaux discours, et augmente actuellement de 200 à 300 km par an, malgré la signature de Kyoto. Les annonces du gouvernement en 2003 comprennent 12 projets autoroutiers ou routiers « importants » (genre 2×2 voies) pour le futur. Il serait étonnant de construire ces infrastructures pour ne pas s’en servir, or s’en servir fera augmenter le trafic donc les émissions ; il est donc parfaitement incohérent de construire ce genre de chose et de souhaiter faire baisser le trafic en même temps…. en 2001, la TIPP a baissé, ainsi que les taxes sur le fioul domestique (le chauffage est un poste très important des émissions), sur le carburant agricole, et un dégrèvement sur les carburants pour le transport routier, en 2001 toujours, la vignette automobile a été supprimée, en 1997, le gouvernement a décidé du doublement des pistes de Roissy (le même gouvernement souhaitait en fait la création d’un 3è aéroport parisien), et en 2003 le gouvernement a considéré comme souhaitable, même s’il n’a plus d’argent à y mettre, la création de l’aéroport de ND des Landes dans l’Ouest et la réalisation sous une autre forme d’une nouvelle infrastructure aéroportuaire pour desservir Paris, le parc de grandes surfaces, qui sont des aspirateurs à voitures situées en périphérie de ville (à chiffre d’affaires équivalent, les grandes surfaces induisent 2 à 10 fois plus de transports – pour les clients et les marchandises – que le commerce de centre ville), et induisent aussi une consommation d’énergie accrue – par rapport au petit commerce et aux marchés – pour le chauffage du magasin et la fabrication des produits vendus, a continué à croître, avec la bénédiction des pouvoirs publics : Année de l'autorisation 1998 1999 2000 2001 Hypermarchés 157 915 196 684 216 768 171 809 Supermarchés 235 814n 368 891 382 186 323 738 Equipement de la maison 223 152 343 126 416 901 396 590 Bricolage 425 916 564 563 566 765 509 553 Jardinerie 308 110 446 726 484 968 386 976 Equipement de la personne 75 453 153 946 197 042 183 297 Loisirs, culture, sports 165 882 253 067 301 825 320 502 autres 261 941 375 556 463 594 380 716 total 1 856 181 2 704 558 3 032 049 2 675 182 Autorisations de mise en service de grandes surfaces de 1998 à 2001, en mètres carrés. Source : Ministère de l’équipement, 2003 Les citoyens Français peuvent-ils donner des leçons à ceux des Etats-Unis ? Admettons que, comme aux Etats-Unis, nos dirigeants prennent des décisions qui ne soient pas conformes à ce que nous souhaitons vraiment, et que nous soyons en proie à une impérieuse envie de « déconsommer » (je pense que le lecteur acceptera volontiers qu’en fait ce n’est pas du tout le cas !). Pour nous poser néanmoins en donneur de leçons, il conviendrait, alors, que nous soyons en train de suivre « la bonne voie » au niveau individuel. Or si nous regardons ce que nous faisons concrètement quand nous prenons des décisions d’achat ou de consommation qui ont une incidence sur les émissions de gaz à effet de serre, voici ce que cela donne : depuis 1992 nous avons continué d’augmenter la taille de nos logements, qu’ensuite il faut bien chauffer l’hiver (et de plus en plus climatiser l’été), avec des émissions de gaz à effet de serre à la clé : la surface habitable par personne est passée de 34 à 37 m² (soit 10% d’augmentation) entre 1992 et 2002, et nous continuons d »augmenter le parc de logements de quelques centaines de milliers d’unités tous les ans (qu’il faudra aussi bien chauffer etc). De ce fait, malgré une réglementation thermique de plus en plus « dure » pour les logements neufs, et des températures hivernales en hausse sur les dernières décennies, la quantité totale d’énergie de chauffage est restée constante (alors qu’il faudrait la diviser par 2 à 4). nous avons pris de plus en plus l’avion : le trafic aérien en France a augmenté de 67% pendant la décennie 1992-2001. Le transport aérien est un contributeur très important aux émissions de gaz à effet de serre : les avions qui décollent d’un aéroport français engendrent (sur toute la durée du vol) des émissions équivalentes à celles de la moitié des automobiles françaises. Une partie de cette hausse du trafic aérien est certes due aux étrangers venant en en France, mais par ailleurs nous avons aussi fait tout ce que nous pouvions pour entretenir ce flux touristique aéroporté ! nous avons continué à jeter toujours plus de déchets ménagers : +10% en 10 ans. Evolution de la production de déchets ménagers par habitant en France depuis 1975. Ce n’est pas en 1992 que nous sommes devenus de « bons citoyens » ! Source : ADEME Or ces déchets représentent autant de matériaux qu’il a fallu produire, ce qui a conduit à de grandes émissions de gaz à effet de serre, et autant de déchets qu’il faudra gérer ensuite, ce qui conduira à des émissions supplémentaires (même avec le tri sélectif ou le recyclage), quoiqu’inférieures à celles liées à la fabrication de ce qui est jeté. nous avons – comme consommateurs, personne ne nous y oblige ! – continué d’acheter des voitures de plus en plus lourdes, Masse à vide des voitures neuves vendues en France 1990 2000 Augmentation 2000/1990 Essence 904 kg 1029 kg 14% Diesel 1053 kg 1260 kg 20% Ensemble 953 kg 1142 kg 20% Source : Observatoire de l’Energie, 2002 de plus en plus puissantes, Puissance des voitures neuves vendues en France 1990 2000 augmentation 2000/1990 Essence 56 kW 64,1kW 14% Diesel 53,2kW 69,5kW 31% Ensemble 55,1kW 66,7kW 21% Source : Observatoire de l’Energie, 2002 et auxquelles nous faisons faire de plus en plus de kilomètres par an. Parcours annuel moyen par voiture 1990 2000 Tous carburants 13 760 km 14 031 km Source : Observatoire de l’Energie, 2002 nous avons continué à manger beaucoup de viande, alors que la production de cette dernière engendre autant d’émissions que les voitures particulières en France, Estimation de la consommation de viande par habitant en France depuis 1800. Source : Bernard Sauvant, INRA et je pourrais reproduire les courbes des achats de frigos, de plats surgelés, de cadeaux à Noel, d’achats de fruits exotiques (transportés par avion) ou de fruits hors saison, de viande, etc ; toutes ces courbes ayant leur contrepartie en termes de consommation d’énergie fossile et d’émissions de gaz à effet de serre. En clair, nous ne trouverions pas beaucoup d’exemples pour illustrer un éventuel désir de vertu des Français ! En guise de conclusion Il me semble donc que, avant de donner des leçons de morale aux Américains, nous devrions balayer un peu devant notre porte : certes, nous partons de plus bas, et, certes, nos amis Yankees ont des efforts autrement plus considérables que nous à faire si la planète doit diviser ses émissions par deux de manière volontaire, mais ces dernières années nous n’avons pas plus pris le tournant de la décroissance volontaire des émissions qu’eux. Il ne s’agit pas, bien évidemment, de considérer que les Américains ne doivent rien faire parce que nous sommes incapables de montrer le chemin : ils seraient bien inspirés de s’y mettre avec un peu plus d’ardeur si NOUS voulons éviter l’augmentation des conséquences désagréables dans notre pays. Mais placer le débat sur le terrain de la morale ne fait pas avancer les choses, car notre comportement ne nous donne aucune légitimité pour ce faire. Nos émissions comparativement plus basses sont le fruit de la géographie, de la géologie, et surtout de plusieurs siècles d’histoire ; le leur reprocher moralement n’a pas plus de sens que de reprocher à mes concitoyens de parler français ou d’aimer le fromage. Il faut souhaiter que les Américains diminuent aussi vite que possible leurs émissions, mais notre comportement récent ne nous donne hélas aucune légitimité pour le leur demander au nom de la morale.
true
Les principales religions en France ont décidé d’unir leurs voix pour soutenir la conférence de Paris (COP 21) sur les changements climatiques qui aura lieu début décembre. Le premier juillet 2015, les représentants catholiques, protestants, orthodoxes, musulmans, juifs et bouddhistes ont remis, selon le terme utilisé par François Clavairoly1, un « plaidoyer » à François Hollande. Les religions ont-elles des raisons fondées de croire à une responsabilité humaine du réchauffement climatique, et à se rallier à une action visant à culpabiliser les populations du monde développé ? Le climat a constamment changé au cours des âges avant ou après l’Homme, avant ou après le début de l’ère industrielle, avec des cycles de différentes fréquences et des amplitudes très variées. Depuis la dernière glaciation il y a 20 000 ans, le climat s’est beaucoup réchauffé. La fameuse courbe de température en forme de « crosse de hockey » (dite courbe de « Mann ») que Al Gore a répandue partout dans le monde pour affoler les populations, avait été « manipulée ». Plate avant le début de l’ère industrielle, elle montait brutalement juste après, en incriminant les émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine, notamment le gaz carbonique (CO2). Elle a été supprimée des rapports récents du GIEC, mais elle a été reprise par des associations « malthusianistes » pour désinformer et culpabiliser les citoyens. Or, la température moyenne de la terre n’a pas augmenté depuis 17 ans, ce qui déçoit les « climatologues ». Leurs modèles ne l’avaient pas prédit, et ils ne peuvent dire ni la cause, ni la durée de cette stagnation. François Gervais, professeur émérite de l’université François Rabelais de Tours où il enseignait la physique et la science des matériaux, dénonce « les exagérations alarmistes » du changement climatique. Selon lui, « le CO2 est probablement innocent ». Cette prise de position des religions dans ce domaine politico-scientifique controversé (qui a raison ?) est inquiétante parce que des sommes démentielles (des centaines de milliards d’euros) sont dépensées, et peut-être gaspillées, dans le but de limiter le CO2. Elles auraient pu servir à apporter partiellement l’électricité à presque deux milliards d’êtres humains qui n’y ont pas accès, pour les sortir un peu de la misère. La responsabilité de toutes les Églises qui s’associent à cette action « pour le climat » peut se révéler dramatique pour les populations des pays sous-développés. De plus, les solutions prévues pour résoudre ce « problème » (principalement les énergies renouvelables) seront contre-productives. Leur intermittence difficilement prévisible implique de les associer à des énergies carbonées (surtout gaz et charbon) pour assurer la sécurité d’approvisionnement en électricité. Par exemple, au mix électrique français déjà décarboné à plus de 90%, on veut substituer le « mix éolien et solaire » nécessitant de le doubler avec des centrales à gaz et au charbon. Et on surconsommera des énergies fossiles pour faire fonctionner les centrales au rythme de l’absence de vent et de soleil, c’est-à-dire par à-coups. Où est le progrès ? Si des religions et des ONG soutiennent le GIEC dans ses recommandations de lutte contre le réchauffement dû à l’homme, alors pourquoi ne soutiennent-elles pas le nucléaire que recommande ce même GIEC (rapport AR avril 2014) pour réduire les émissions de gaz à effet de serre ? Les réserves d’uranium et de thorium ne sont pas prêtes de s’épuiser : il y en a pour trois cents ans, au minimum, à plus de trois mille ans, selon les options. Dans quoi les religions se sont-elles fourrées ? Ses actions seront-elles sans effet sur la santé des populations ? Seront-elles sans conflit d’usage avec les autres activités économiques ? Les religions veulent-elles être les complices de dérives idéologiques, affairistes et mafieuses ? En participant à ce « plaidoyer » sur le changement climatique qui détourne déjà des ressources énormes d’une utilisation qui aurait pu être plus humanitaire et plus utile en direction du tiers-monde, les religions prennent une lourde responsabilité. Elles ne semblent pas mesurer que des affairistes s’enrichissent avec l’ « écolo-business » du climat, que des mafias s’impliquent, et que des ONG, à visée idéologique parfois bien éloignée de l’idéal de ces religions, arrivent à imposer leur loi. Et les responsables politiques, béats d’admiration dans ce marigot d’intérêts croisés, vibrent à l’unisson d’une population désinformée… parce que c’est bon pour leur réélection.
fake
Le ministère de la Transition écologique a annoncé jeudi sa volonté d'étendre à partir de juillet 2022 les interdictions d'usage de pesticides dans les lieux de vie, comme les jardins des copropriétés, les parcs privés ou les campings. La loi interdit déjà depuis 2017 l'utilisation de produits phytosanitaires chimiques par les collectivités pour entretenir les espaces verts et la voirie. Même interdiction depuis janvier 2019 pour les particuliers et jardiniers amateurs qui ne peuvent utiliser que des produits d'origine naturelle. Un projet d'arrêté mis en consultation jeudi, jusqu'au 16 août, prévoit d'élargir ces interdictions (hors produits de biocontrôle) à partir du 1er juillet 2022 "à tous les lieux de vie en dehors des terrains de sport de haut niveau". Cela concernerait les jardins des co-propriétés, les hôtels, les terrains de campings, les parcs d'attractions, les zones commerciales, les espaces verts sur les lieux de travail, les établissements d'enseignement, les établissements de santé, certains équipements sportifs (pistes d'hippodrome, terrain de tennis sur gazon, golfs...), et les cimetières. Les cimetières étaient officiellement exclus de la loi jusqu'à présent, mis à part ceux considérés comme un lieu de promenade parce qu'ils abritent par exemple des sépultures de personnages célèbres, selon le site officiel Ecophyto-pro. Pour les équipements sportifs, une dérogation est prévue jusqu'au 1er janvier 2025 pour ceux "de haut niveau" pour lesquels "aucune solution technique alternative ne permet d'obtenir la qualité requise dans le cadre des compétitions officielles". Le projet d'arrêté ne concerne pas la SNCF, grande utilisatrice de produits phytopharmaceutiques pour désherber ses voies et leurs abords immédiats. En janvier dernier, la ministre de la Transition écologique Elisabeth Borne avait indiqué vouloir interdire "avant cet été" tous les usages non agricoles des pesticides. Son ministère et celui de l'Agriculture ont annoncé mardi un recul de 44% en volume des ventes de pesticides en France en 2019, après l'envolée de 2018 (+18%). Mais les ONG Génération Futures, France Nature Environnement et la Fondation Nicolas Hulot ont dénoncé jeudi la publication de ces chiffres, s'étonnant de l'utilisation d'un indicateur "partiel" et "non consolidé", à la place du "Nodu", indicateur de suivi du plan Ecophyto basé sur le nombre de doses-unités.
true
Allemagne. Loi climat jugée trop peu ambitieuse : « nous devons faire plus » admet Angela Merkel Alors que la Cour constitutionnelle allemande a censuré une partie de la « loi climat », Angela Merkel a estimé que l’Allemagne devait faire « encore plus » pour protéger l’environnement. Le gouvernement allemand a annoncé mercredi son intention de relever ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, après la retentissante censure d’une partie de sa « loi climat », jugée trop peu ambitieuse par la Cour constitutionnelle. Berlin compte désormais réduire de 65 % ses émissions d’ici 2030 par rapport à 1990, contre 55 % auparavant, puis 88 % d’ici 2040, avec la volonté d’atteindre la neutralité carbone en 2045, cinq ans plus tôt que prévu, a annoncé le ministre des Finances et vice-chancelier Olaf Scholz. Ces objectifs sont « réellement ambitieux » et « réalisables », a assuré son homologue de l’Environnement, Svenja Schulze, lors d’une conférence de presse. Un projet de loi va être déposé « la semaine prochaine » en conseil des ministres, ont indiqué ces deux responsables du SPD (sociaux-démocrates) qui gouvernent avec les conservateurs d’Angela Merkel. « Nous devons faire encore plus », admet Angela Merkel Le gouvernement allemand avait indiqué qu’il souhaitait réagir vite après l’arrêt marquant de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe, qui a partiellement rejeté, fin avril, les précédents objectifs climatiques du gouvernement, adoptés en décembre 2019. « C’est une nouvelle perspective juridique qui pourrait avoir de nombreuses conséquences » et qui stipule « que nous devons faire encore plus » pour les jeunes générations, a souligné la chancelière Angela Merkel, mercredi, lors d’un échange avec des étudiants néerlandais par vidéo. Les juges, saisis par quatre associations environnementales, avaient estimé que la législation n’était « pas conforme aux droits fondamentaux » des jeunes générations. Selon eux, Berlin n’avait pas prévu « d’exigences suffisantes pour la réduction ultérieure des émissions à partir de l’année 2031 ». « Les jeunes gens nous rappellent que nous sommes trop lents », a concédé Angela Merkel. Des élections législatives en septembre La question environnementale est devenue centrale dans le débat public allemand ces dernières années, au gré des nombreuses manifestations de jeunes portées par le mouvement « Fridays for future ». Les écologistes ont d’ailleurs le vent en poupe dans les sondages en vue des élections législatives du 26 septembre, plusieurs enquêtes récentes les donnant en tête de ce scrutin qui doit désigner un successeur à Angela Merkel. Les écologistes sont dopés par la récente désignation de leur candidate, Annalena Baerbock, une ex-juriste de 40 ans, plus populaire que le candidat des conservateurs à la chancellerie, Armin Laschet.
true
C'est un particulier, Maxime Lelong, qui a lancé l'appel sur Facebook. Samedi prochain, à Paris, doit avoir lieu un rassemblement, suivi d'une "marche pour le climat". À la mi-journée ce mercredi, 19 000 personnes s'étaient inscrites comme "participantes" et plus de 90 000 se disaient intéressées par cet événement. Maxime Lelong a créé cet événement après la démission de Nicolas Hulot la semaine dernière. Sur France Inter, où il était interrogé, l'ancien ministre de la Transition écologique avait déclaré : "est-ce que j'ai une société structurée qui descend dans la rue pour défendre la biodiversité? [...] Est-ce que j'ai une union nationale sur un enjeu qui concerne l'avenir de l'humanité et de nos propres enfants ?" Maxime Lelong a voulu répondre "oui", a-t-il expliqué. D'abord prévu pour le dimanche 2 septembre, l'événement a été décalé au 8 septembre pour coïncider avec la mobilisation "#Riseforclimate" organisée au niveau mondial. Un rassemblement aura lieu sur la place de l'Hôtel de Ville à partir de 14h, puis un cortège s'élancera pour rejoindre la place de la République. Des ONG se sont associées à l'événement à Paris, alors que l'association 350.org avait déjà prévu un rassemblement sur la place de l'hôtel de Ville. Attac et Notre affaire à tous appellent ainsi à soutenir le mouvement à Paris et en régions. Parmi les partis politiques, la France insoumise et Europe Ecologie-Les Verts (EELV) ont annoncé vouloir participer. Pour autant, Maxime Lelong insiste sur le caractère citoyen du mouvement, qui prévoit "un cortège citoyen devant", suivi par les ONG, les syndicats et les partis politiques. "Il n'y aura pas de personnalité politique dans le cortège de tête", insiste-t-il. Quinze autres événements en France sont répertoriés sur la page Facebook, de Lille à Marseille en passant par Toulouse, Rouen ou encore Avignon. À Lyon, un rassemblement est prévu à 15h devant l'hôtel de Ville pour une chaîne humaine à l'initiative de 350.org. À Bordeaux, un pique-nique aura lieu à midi avant une marche depuis le Miroir d'eau, à l'initiative d'une particulière, Anne-Charlotte. "On insiste sur le côté pacifiste, citoyen et familial", dit-elle. À Nantes, un rassemblement est prévu à 14h sur la place Royale et à Rennes sur la place de la Mairie.
true
Vous pouvez aider en ajoutant des références ou en supprimant le contenu inédit. La mise en forme de cet article est à améliorer (septembre 2019). La mise en forme du texte ne suit pas les recommandations de Wikipédia : il faut le « wikifier ». Les effets du changement climatique sur la santé humaine se propage de façon directe d'une part à travers des phénomènes de changements météorologiques (changement des régimes de températures et de précipitations, fréquence des catastrophes naturelles par exemple) et de façon indirecte d'autre part, notamment à travers une modification des écosystèmes (qualité des eaux et de l'air), une modification des cultures et de l'agriculture en général, de l'industrie et des échanges économiques à l'échelle internationale1. Encore faibles à ce jour, les effets observés du changement climatique sont amenés à augmenter progressivement dans toutes les régions du monde, bien que certaines soient zones soient plus touchées que d'autres1. Parmi les conséquences prévisibles du réchauffement climatique, certains auront un impact sanitaire direct sur les populations humaines2: S'il reste encore difficile d'en mesurer et quantifier de façon précise les impacts sanitaires, le changement et le réchauffement climatiques constitueraient la plus grosse menace du xxie siècle sur l'espèce humaine3,4. Bien que certaines zones tempérées pourraient tirer certains avantages du changement climatique (réduction du taux de mortalité hivernal ou diminution potentielle de la malaria), les effets négatifs du changement climatique sur la santé humaine l'emporteront largement sur les impacts positifs, et plus particulièrement dans les pays en voie de développement. Le niveau de développement économique est en effet un facteur capital dans les capacités d'adaptation au changement climatique : le niveau d’accessibilité au système de santé et le degré de développement des établissements et infrastructures publics de soins est un élément clé dans les facultés d'adaptation. À ce jour, malgré une croissance économique globalement en hausse et à cause d'une répartition inégale des richesses, les pays en voie de développement offrent un accès aux soins souvent limité et ne disposent pas de moyens suffisants pour préserver les populations les plus démunies des maladies et dommages liés au changement climatique. Les épisodes météorologiques extrêmes ayant pour origine le changement climatique sont amenés à être de plus en plus fréquents : vagues de chaleur, tempêtes, inondations, incendies et sécheresses notamment. Ces épisodes s'accompagneront naturellement d'une augmentation des décès et des dommages d'ordre humain ou matériel5. Au cours des deux dernières décennies, tempêtes et inondations d'ampleur majeure ont été observées à l'échelle du globe, très vraisemblablement fruits du dérèglement climatique6. C'est dans les régions d'Asie du Sud-Est ainsi qu'en Amérique Latine que les inondations et les cyclones tropicaux ont l'impact le plus fort en termes du nombre de décès7. Les populations les plus denses situées dans les régions côtières de faible altitude sont naturellement les plus menacées par ce type de catastrophes. Ces catastrophes naturelles, phénomènes d'occurrence faible mais générant des dégâts très importants, détruisent non seulement les infrastructures (réseaux routiers, électriques, eaux, habitations etc) mais engendrent également des conséquences considérables sur le plan humain, psychologique ou social. À titre d'exemple, on peut notamment citer une augmentation des violences domestiques faites au femmes ainsi que des troubles de stress post-traumatiques8. La vulnérabilité des populations à ces catastrophes naturelles dépend de paramètres tels que lieu de vie, âge ou encore environnement social des communautés touchées9. Lors des épisodes de vagues de chaleur et de canicule (de plus en plus fréquents10), on peut constater une augmentation significative et subite du nombre de décès sur la période de l'évènement. En août 2003 par exemple, la vague de chaleur qui a touché l'Europe a provoqué 35 000 décès supplémenatires par rapport à une période similaire sans canicule. Une augmentation générale du taux de mortalité causée par les vagues de chaleur est attendue dans le futur (bien que les régions tempérées puissent être relativement épargnées par le phénomène)11, Décès, malnutrition, maladies respiratoires, maladies infectieuses sont autant d'impacts de la sécheresse sur la santé humaine. Bien que le lien ne soit pas encore compris dans sa globalité, la sécheresse serait responsable de la distribution spatiale et saisonnière ainsi que de l'intensité des épidémies de méningites à méningocoques. À titre d'illustration, les états situés dans la zone appelée "ceinture africaine de méningite" d'Afrique sub-saharienne semi-aride présentent en effet les taux d'endémisme et d'épidémies de la maladie les plus importants en Afrique, bien que d'autres zones telles que la Vallée du Rift, les Grands Lacs et le sud de l'Afrique soient également touchés12. Dans certaines régions, les changements de température et de régimes de précipitations augmenteront la fréquence des Incendies et les dommages générés par de tels évènements13. Outre les dommages matériels, les incendies ont des conséquences significatives sur la santé humaine : brûlures, intoxications liées à l'inhalation de fumées toxiques, lésions etc. Le dérèglement climatique, à l'origine de sécheresse dans certaines régions du monde, provoque un appauvrissement des cultures et donc une réduction de la qualité et de la quantité du régime alimentaire dans les zones concernées14. Les populations aux revenus les plus faibles et souffrant déjà d'un panel de maladies (telles que maladies infectieuses ou diarrhéiques par exemple) seront touchées les premières par ce phénomène de malnutrition croissant15. Le réchauffement climatique devrait élargir les zones propices aux vecteurs de maladies infectieuses telles que la dengue, le virus du Nil occidental et la malaria par exemple16,17,18,19,20. C'est dans les pays les plus pauvres et donc les plus vulnérables que les impacts seront les plus néfastes. Dans les pays plus riches, où de telles maladies ont été éradiquées ou contrôlées grâce à la vaccination, à l'assèchement des marais ou à l'usage de pesticides, les conséquences devrait davantage être économiques que sanitaires21. En Europe, on devrait par ailleurs observer un accroissement de la population de tiques, transmettant l'encéphalite et la maladie de Lyme, et de phlébotomes, transmettant la leishmaniose viscérale22. À l'échelle mondiale, on estime à environ 150 000 par an le nombre de morts résultant du changement climatique, dont la moitié dans la région Sud-Pacifique. Le nombre de cas d'infections de malaria devrait également augmenter dans les régions montagneuses de Papouasie-Nouvelle-Guinée23. Les maladies à transmission vectorielle sont des infections transmises par les morsures d'espèces anthropodes infectées, telles que moustiques, tiques, triatomes, phlébotomes ou mouches noires24. Le changement climatique modifie les périodes de reproduction et de migration de plusieurs espèces d'oiseaux, certaines d'entre elles (oiseaux sauvages particulièrement) porteurs d'agents pathogènes humains ou bien vecteurs d'agents infectieux. Des modifications dans la distribution spatiale et saisonnière de tels vecteurs ont déjà pu être observées en Europe et en Amérique du Nord.[évasif] Une modification des cycles biologiques de la population aviaire peut donc avoir pour conséquences un décalage dans le temps ou un changement de cycle de vie de la propagation des agents pathogènes transportés par les oiseaux25. La dengue est la maladie à propagation virale la plus importante dans le monde26. Le changement climatique devrait avoir pour conséquence une augmentation des espèces vecteurs de dengue dans les régions d'Australie et de Nouvelle-Zélande et plus généralement du nombre de cas de dengue à l'échelle mondiale24,27. Les liens entre changements climatiques et propagation ou distribution spatiale de la dengue ne sont toutefois pas encore compris et les corrélations restent à consolider26. Bien que cette théorie soit encore controversée, la distribution spatiale, l'intensité de la transmission et le caractère saisonnier de la malaria pourraient être liées au climat et notamment à la fréquence des précipitations. Une réduction de la pluviomètrie pourrait en effet être à l'origine d'une baisse du nombre de moustiques, espèce vecteur de la maladie, et donc du nombre de cas de malaria24. Si un tel lien a été établi dans la région sub-saharienne, on ne possède pas encore d'études suffisamment probante en Amérique du Sud ou dans les régions continentales de Russie24. Le lien entre propagation de la malaria et changement climatique reste donc à consolider. Durant les épisodes de précipitations intenses ou d'inondations, on observe généralement une augmentation des maladies infectieuses transmises par les rongeurs porteurs d'agents pathogènes24. Les pays pauvres présentent un taux de mortalité infantile due aux diarrhées relativement haut, particulièrement en Afrique sub-saharienne, et ce, malgré les progrès de l'accès aux soins28. [réf. nécessaire] Des études menées au Pérou montrent un lien entre augmentation des épisodes de maladies diarrhéiques chez les adultes et les enfants et hausse des températures29. Le changement climatique pourrait accroître d'environ 2 à 5% d'ici 2010 les risques de maladies diarrhéiques15. Cet ozone, présent dans l'atmosphère à l'état naturel, est le composant principal de la pollution urbaine (smog)30. L'ozone présent dans le smog est formé via réaction mettant en jeu des oxydes d'azote ainsi que des composés organiques volatils. De type photochimique, cette réaction nécessite l'action de radiations électromagnétiques et se produit donc au cours de journées très ensoleillées et très chaudes. Une exposition à des taux d'ozone élevés augmente les risques de maladies telles que pneumonies, obstructions pulmonaires chroniques, asthme, rhinites allergiques etc entraînant ainsi un risque de mortalité précoce31. Les concentrations moyennes d'ozone troposphériques ont augmenté depuis l'ère pré-industrielle et ce, à cause d'un accroissement des émissions de méthanes, de monoxyde de carbone et d'oxydes d'azote. Cette tendance devrait se poursuivre jursqu'au milieu du xxie siècle, entraînant une hausse des maladies cardio-respiratoires32. [Interprétation personnelle ?][réf. nécessaire] Bien qu'encore mal comprise, on observe une hausse des décès lors des épisodes de forte chaleur. Les personnes âgées ou vulnérables sont davantage touchées. Les raisons entrant en jeu pourraient être liées à une sudation excessive (perte d'eau et de sel en trop grande quantité) ou à une sollicitation du cœur trop importante33. Les vagues de froid sont un problème dans les pays de latitude nord principalement, où des températures très basses peuvent être atteintes en quelques heures seulement et s'étaler sur de longues périodes5. Le nombre de décès liés au froid est de très loin supérieur au nombre de décès liés à la chaleur aux États-Unis, en Europe ainsi que dans presque tous les pays situés en dehors des tropiques33. Au cours de la période 1979-1999, on a recensé 3 829 décès associés à des températures extrêmes lors d'épisodes météorologiques chauds34, alors que sur la même période, un total de 13 970 décès ont été attribués à des cas d'hypothermie35. En Europe, le nombre moyen de décès annuels causés par la chaleur est de 304 dans le nord de la Finlande, 445 à Athènes et 40 à Londres, alors que ce nombre est, respectivement, de 2 457, 2 533 et 3 129 pour les décès causés par le froid36. Le bilan net local de ces deux effets conjugués dépendra du climat de la zone concernée[réf. nécessaire]. En Angleterre et au Pays de Galles par exemple, pour une augmentation de 1 °C de la température, la baisse du nombre de décès liés au froid (en hiver) dépassera l'augmentation du nombre de décès liés à la chaleur (en été), résultant in fine à une réduction de 7000 le nombre de décès moyens annuels37,36. Toutefois, bien qu'on prévoie à courts termes une baisse de la mortalité due au réchauffement actuel, on s'attend à plus longs termes à une hausse de la mortalité due à l'augmentation des températures38. Le réchauffement climatique est déjà en train de réduire la qualité de vie des enfants les plus vulnérables et rend plus difficile l'atteinte des objectifs fixés par le Millennium Development. Le réchauffement climatique a en effet pour conséquence immédiate une diminution de l'accès à l'eau potable et à la nourriture, en Afrique et en Asie notamment. L'augmentation des catastrophes, des violences et des maladies, tant en fréquence qu'en intensité, rend par ailleurs l'avenir des enfants les plus pauvres encore plus incertain39,40 Dans certaines régions du monde, les modélisations montrent que la température humide (température du thermomètre mouillé) pourrait dépasser la limite de survivabilité humaine d'environ 6,7 °C tandis qu'un réchauffement de 11,7 °C de cette même température créerait un environnement inhabitable pour la moitié de la population mondiale41,42. En pratique, la limité de survivabilité au réchauffement climatique dans les régions les plus exposées devraient faire face à des températures humides léthales bien plus tôt42. Les effets combinés du réchauffement climatique pourrait être particulièrement sévères pour les populations ne bénéficiant pas de ressources pour pallier ces effets. Les conséquences pourraient notamment se traduire par un ralentissement du développement économique et du processus de réduction de la pauvreté ainsi que par davantage de difficultés pour atteindre les objectifs du Millenium Development (MGDs)43,44.
true
Née de la crise des Gilets jaunes et du Grand Débat qui a suivi, la Convention Citoyenne sur le Climat a rendu ce week-end sa copie finale. Expérience inédite de démocratie participative, elle a réuni 150 citoyens ordinaires censés représenter la France dans toutes ses diversités. Débutée en octobre 2019 elle a formulé des propositions concrètes visant à réduire de 40 % les émissions françaises de GES et ce sur 5 thématiques : se nourrir, se loger, consommer, se déplacer, produire-travailler. Dans un article publié en octobre 2019, nous avions émis des craintes quant au manque de diversité du comité de gouvernance et de ses garants. Pas de scientifiques, d’industriels du public ou du privé, aucun expert en questions énergétiques mais des membres majoritairement issus de la gauche de la gauche, tous très anti-libéraux avec un passé de syndicaliste ou de militant dans des organisations écologiques et altermondialistes. On pouvait craindre, au vu de cette composition, qu’un débat « promis sans biais » véhicule insidieusement une pensée unique écrite à l’avance, les citoyens servant de caution à une cause qui n’est pas vraiment la leur. Les propositions finales qui avaient déjà fuité dans la presse depuis quelques jours ont été publiées hier soir. Elles confirment malheureusement nos craintes initiales. L’ESSENTIEL VOLET ÉNERGÉTIQUE ESCAMOTÉ DU DÉBAT Il est stupéfiant que le volet énergétique qui est à la base de la problématique climatique ait été totalement escamoté du débat. Vers quel mix énergétique la France devrait-elle s’orienter pour atteindre la neutralité carbone en 2050 ? Tel était le prérequis sur lequel le groupe aurait dû travailler. Sachant que l’électrification des transports, la production d’hydrogène vert ou l’introduction des pompes à chaleur augmenteront de façon significative la consommation d’électricité au cours des prochaines décennies, on aurait pu attendre de la Convention qu’elle fasse des propositions objectives et non partisanes sur l’équilibre futur entre le nucléaire et les renouvelables intermittents. Jugé… « trop clivant » par les organisateurs, le sujet n’a même pas été abordé. Aussi l’agenda a-t-il été « inversé », proposant des objectifs sans y mettre ni les solutions technologiques, ni les moyens financiers, ni les conséquences sociétales. Le débat s’est uniquement concentré sur la façon dont les Français pouvaient agir au quotidien pour améliorer leur efficacité énergétique et ce notamment en modifiant leurs comportements. Les propositions concrètes retenues restent très générales et enfoncent bien souvent des portes ouvertes. Ainsi, rénover les passoires énergétiques, introduire des pompes à chaleur en lieu et place des chaudières au fuel, limiter la consommation de viande, réduire le poids des voitures, limiter leur vitesse ou préférer les véhicules profilés aux SUV sont des mesures séculaires faisant partie de tous les scénarios de transition écologique. La question n’est pas tellement de les énumérer mais de savoir comment les réaliser. LA COERCITION PLUTÔT QUE LA PÉDAGOGIE À la pédagogie, la liberté et la responsabilité, la Convention citoyenne a clairement choisi la coercition. Car derrière les objectifs généraux se cachent de multiples mesures idéologiques et autoritaires : contraindre propriétaires et bailleurs à rénover, obliger le changement des chaudières, limiter le recours au chauffage et à la climatisation, prendre des mesures coercitives pour stopper les aménagements de zones commerciales péri-urbaines, renforcer la loi Egalim en imposant des normes encore plus strictes à la restauration collective, contraindre les industriels à afficher sur des produits jugés persona non grata des messages incisifs du type « l’huile de palme contribue à la déforestation ». Même constat dans les transports où la Convention veut interdire les véhicules neufs les plus polluants ou obliger les transports routiers, via des nouvelles réglementions fiscales, à changer de mode de propulsion. Enfin « cerise sur le gâteau », la Convention invente le « crime d’écocide ». Peut-être le citoyen pourrait-il être jugé par un nouveau « comité de salut public » ? LE ROUGE AU SECOURS DU VERT À la lecture des propositions initiales on est également abasourdis quant aux libertés prises par la Convention pour sortir de son scope climatique, la pastèque verte dévoilant sans ambiguïté son « cœur rouge vif ». Ainsi, dans un parfait discours de lutte des classes, on n’échappe pas aux requiem des pesticides et des OGM ou aux jérémiades altermondialistes réclamant de réviser l’accord CETA. La Convention propose également de taxer les dividendes des entreprises distribuant plus de 10 millions d’euros annuels et surtout (même si cette dernière recommandation n’a finalement pas été retenue), le passage de 35 heures à 28 heures avec un taux horaire du Smic horaire… augmenté de 20 %. On imagine les conséquences économiques d’une telle mesure dans une France quasi exsangue après deux mois de confinement. Il est d’ailleurs étonnant que le rétablissement d’une « ISF écologique » n’ait pas fait partie des mesures proposées. De cette Convention ne ressort aucune stratégie énergétique, la plupart des actions proposées sont coercitives et nombre d’entre elles n’ont rien à voir avec la problématique climatique. Le comité de gouvernance composé pour l’essentiel d’écologistes marxistes et décroissantistes est donc parvenu sans difficulté à éluder tous les problèmes importants mais à inoculer insidieusement, sous couvert climatique, son agenda idéologique. Appliquées, ces mesures accéléreraient encore un peu plus la récession économique provoquée par la pandémie du Covid-19. Si elle veut se redresser tout en réduisant ses émissions, la France a aujourd’hui besoin de pragmatisme et non d’idéologie. LE PRÉSIDENT S’ÉGARE SUR UNE VOIE PÉRILLEUSE Le plus affligeant dans cette affaire est l’égarement croissant du président. Pour appliquer son programme économique d’obédience libérale, il avait au début de son quinquennat donné quelques gages à sa gauche. Peu intéressé par les problèmes environnementaux, sa stratégie du « en même temps » l’avait notamment conduit à nommer Nicolas Hulot au ministère de l’Environnement. Emmanuel Macron avait fait de la croissance économique la pierre angulaire de son mandat. Rattrapé par les mouvements « jeunistes » sur le climat, heurté par le mouvement des Gilets jaunes, vexé par le résultat des Verts aux élections européennes et traumatisé par la dernière pandémie, Emmanuel Macron s’engage sur une voie politique extrêmement périlleuse. Comme le montrera le résultat des municipales, son calcul électoral est suicidaire. Lâché par une partie verte de sa majorité, véhiculant l’image d’un mondialiste perverti par la société de croissance, il n’attirera jamais le « jeunisme vert ». Par contre il est en train de se déconnecter progressivement de son électorat de centre droit acquis à son positionnement économique. Ses choix climatiques pourraient bien sonner le glas du macronisme.
fake
Par H16 Même quand on le sait, cela fait toujours du bien de le rappeler : déclencher la peur chez les foules est une méthode efficace pour accélérer la mise en place d’une dictature de moins en moins douce à l’échelle d’un continent. C’est exactement ce qui se passe actuellement. Toutes les peurs ne se valent pas. Il est ainsi évident que la peur climatique, agitée depuis plusieurs décennies, n’a pas réussi à réellement mobiliser les foules ; certes, les uns et les autres sont parfois prêts à quelques menus sacrifices comme renoncer aux sacs plastiques et prendre le vélo un peu plus souvent pour aller travailler, mais pas vraiment au-delà (n’exagérons rien). Il faut admettre que promettre à tous une mort certaine par inondation à raison d’un 1 cm par an, une canicule mortelle à raison de deux ou trois degrés par siècle, ou un ouragan à raison d’un coup de vent tous les dix ans, c’est assez peu terrorisant mine de rien. D’autant plus que les prédictions catastrophiques, de décennies en décennies, se dégonflent les unes après les autres dans un petit « pfuiiit » minable (on se souviendra de celles de l’ONU sur les îles qui devaient disparaître sous les flots, des glaces polaires qui devaient disparaître définitivement et autres débilités qui, toutes, ont été soigneusement oubliées à mesure qu’elles ne se réalisaient absolument pas et que la Terre continue de verdir). Heureusement, la peur sanitaire a, depuis, amplement montré son efficacité : la mort n’est plus pour après après-demain, pour dans trois, cinq ou dix ans, mais pour demain, voire pour cet après-midi si on n’a pas de chance et que le virus vous attrape dans un coin sombre, au dépourvu, le rouleau de papier toilette à la main. Et là où le climat semblait pouvoir être facilement contrôlé à coup de pailles en carton, de voitures électriques et de taxes carbones plus ou moins fortes, le virus, d’autant plus fourbe qu’il est chinois au départ, ne pourra certainement pas se satisfaire de demi-mesures molles : déluge de chiffres morbides de moins en moins solides mais de plus en plus répétés ad nauseam, confinements stricts, fermetures administratives aléatoires et désordonnées, masques permanents, mains toujours propres (même lorsqu’elles sont dans les poches des autres), quarantaines, tests et picouses à gogo, tout est mis en place pour bien faire comprendre aux populations qu’elles n’ont plus le droit d’imaginer se déplacer et mener une vie normale. Et pour cela, rien de tel que mettre à contribution la population pour se surveiller elle-même (après tout on ne règne jamais mieux qu’en divisant) en désignant à la désapprobation populaire (puis à la vindicte la plus violente ?) ceux qui ne rentrent pas dans le rang. C’est typiquement ce qui se passe ici ou là, comme dans l’Eure où des élus et des citoyens lambda se sont arrogés le droit d’inciter en meute les habitants à respecter scrupuleusement les règles sanitaires actuelles (quand bien même changent-elles d’une heure à l’autre). Rien de tel qu’une petite patrouille de la Gestacovid pour calmer les ardeurs des uns et des autres à vouloir prendre le frais sur leur terrasse (et puis, c’est tellement plus rigolo d’emmerder les gens qui flânent que se concentrer sur la délinquance locale, vu les chiffres assez médiocres de la ville en question). En somme, la crise sanitaire a ce pouvoir magique de transformer certains en bureaucrates, en kapos ou en balances avec cette facilité qui déroutera l’homme de bien et réjouira le politicien moyen, trop content d’en profiter. La suite est connue : après la mise en place d’une société de perpétuelle observation des uns et des autres, d’une surveillance active des autorités sur les contribuables (ils ont perdu leurs droits de citoyen en perdant celui de porter des armes, de toute façon), voici – conformément au manuel de George Orwell – la mise en place d’une société en guerre permanente, de lutte de tous contre tous. Youpi. De ce point de vue, il faut reconnaître à l’actuelle coterie au pouvoir une certaine finesse qu’Orwell n’avait pas imaginée : non seulement il n’y a pas (encore ?) de guerre réelle, décidément sale, coûteuse et peu pratique à gérer, mais l’engeance qui gouverne a trouvé des ennemis drôlement pratiques pour à la fois mobiliser les foules et lui passer dessus avec des bottes cloutées avec son assentiment : le climat et un virus ! C’est si pratique que cela permet la mise en place d’un « code barre citoyen » : comme prévu, l’individu, devenu moutontribuable sous observation vétérinaire constante, va en effet bientôt recouvrer sa liberté de déplacement … à condition d’avoir ce fameux code barre, qu’on enrobera d’un prétexte sanitaire, virus oblige. Je vous invite à lire le texte actuellement en cours d’étude par le Parlement européen, et qui devrait aboutir à une régulation (d’application quasi-immédiate une fois votée, au contraire d’une directive, pour rappel – c’est pour aller vite, m’voyez, n’s’pas) dans les prochaines semaines. C’est édifiant : grâce au sabir technocratique mis en place pour camoufler la mise en joug serré de tous les citoyens européens, il ne s’agira pas ici, ô grands dieux, d’empêcher la liberté de mouvement qui est, c’est rappelé plusieurs fois dans le texte, garantie par les Constitutions et les Traités européens. Ce certificat est au contraire fait pour faciliter cette liberté en ces temps de pandémie, voyez-vous : grâce à ces petites démarches, ces petits papelards, ces petits tests, ces petites picouses (renouvelées), ce petit certificat électronique, vous n’aurez plus à vous plier aux quarantaines et autres tests humiliants partout dans les aéroports, les gares et aux frontières. En somme, le certificat vous permet de recouvrer cette liberté que vous n’avez pas perdu mais qui vous impose de marcher à cloche-pied partout où vous voulez vous rendre tant que vous ne l’avez pas. Simple, non ? Pour ceux qui comprennent l’anglais, une analyse succincte du texte est réalisée dans cette vidéo : Vraiment pratique ! Qui n’en voudrait pas ? L’œuvre d’Orwell, 1984, a profondément marqué la culture collective : l’ennemi perpétuel de 1984 y était indispensable pour fédérer les foules et occuper les esprits. La mise en pratique l’a remplacé par le climat et le virus. Le second a été plus efficace pour plonger le peuple dans la stupeur, et le premier sera son relai naturel par le truchement du passeport sanitaire qui deviendra un passeport comportemental dont la dimension écolo sera primordiale, on s’en doute… Tout comme l’appel à la délation, tout comme la mise en place de « milices citoyennes » de patrouillage dans les rues pour choper du trublion qui ose prendre le frais sur son pas de porte et tout comme la propagande permanente radio-télévisuelle, cette « mesure exceptionnelle » de marquage des citoyens, bien évidemment « temporaire », verra un recyclage rapide pour garantir qu’enfin, le climat sera dans tous les esprits, comme les inévitables mesures collectivistes qui accompagneront sa sauvegarde indispensable. Rappelez-vous : quoi qu’il en coûte, « nous sommes en guerre ». Et qui l’eût cru ? L’ennemi, finalement, c’est vous ! H16 Macron et les surprises de l’adémocratie Le confinement bureaucratique et l’asservissement des masses Français, on vous mène en bateau. Jusqu’à la chute.
fake
Les entreprises accusées de « zéro progrès » en matière de réduction des déchets plastiques, Coca-Cola étant classé n°1 pour la plupart des produits jetés Bouteille de Coca-Cola sur une plage à Mull, en Écosse. L’entreprise a été critiquée pour avoir déclaré qu’elle n’abandonnerait pas les plastiques à usage unique. Photographie : Will Rose/Greenpeace Coca-Cola, PepsiCo et Nestlé ont été accusés de « progrès zéro » en matière de réduction des déchets plastiques, après avoir été nommés les premiers pollueurs de plastique au monde pour la troisième année consécutive. Coca-Cola a été classé premier pollueur de plastique au monde par Break Free From Plastic [mouvement international de lutte contre les pollutions liées au plastique, NdT] lors de son audit annuel, après que ses bouteilles de boisson aient été les plus fréquemment jetées sur les plages, les rivières, les parcs et autres sites de déchets dans 51 des 55 pays étudiés. L’année dernière, elle était la bouteille la plus souvent jetée aux ordures dans 37 pays, sur les 51 étudiés. C’était pire que PepsiCo et Nestlé réunis : la marque Coca-Cola a été trouvée sur 13 834 morceaux de plastique, la marque PepsiCo sur 5 155 et la marque Nestlé sur 8 633. L’audit annuel, réalisé par 15 000 bénévoles dans le monde entier, identifie le plus grand nombre de produits en plastique de marques mondiales trouvés dans le plus grand nombre de pays. Cette année, ils ont collecté 346 494 déchets plastiques, dont 63 % portaient clairement une marque grand public. Coca-Cola a été critiqué par des militants écologistes au début de l’année lorsque la société a annoncé qu’elle n’abandonnerait pas les bouteilles en plastique, disant qu’elles étaient populaires auprès des consommateurs. En mars, une enquête de l’ONG Tearfund a révélé que Coca-Cola, PepsiCo, Nestlé et Unilever étaient, chaque année, responsables d’un demi-million de tonnes de pollution par le plastique dans six pays en développement. « Les plus grandes entreprises polluantes du monde prétendent travailler dur pour résoudre le problème de la pollution du plastique, mais au lieu de cela, elles continuent à produire des emballages en plastique à usage unique nocifs », a déclaré Emma Priestland, coordinatrice de la campagne mondiale de Break Free From Plastic. Emma Priestland a déclaré que la seule façon d’arrêter la marée croissante de déchets plastiques dans le monde était d’arrêter la production, de supprimer progressivement les emballages à usage unique et de mettre en place des systèmes de réutilisation. « Coca-Cola, PepsiCo et Nestlé devraient montrer la voie en trouvant de véritables solutions pour réinventer la façon dont ils livrent leurs produits », a-t-elle déclaré. Selon une étude de 2017, jusqu’à 91 % de tous les déchets plastiques produits n’ont pas été recyclés et ont fini par être incinérés, mis en décharge ou jetés dans la nature. L’audit mondial de cette année sur les déchets plastiques de marques a révélé que les sachets à usage unique, qui servent à vendre de petits volumes de produits tels que le ketchup, le café et le shampoing, étaient le type d’articles le plus courant, suivi des mégots de cigarettes, puis des bouteilles en plastique. Simon Mbata, coordinateur national de l’Association sud-africaine des ramasseurs de déchets, a déclaré : « La majorité du plastique que nous rencontrons ne peut pas être recyclé. Nous le trouvons partout, dans notre flux de déchets, sur nos terres. Lorsqu’il est enterré, il contamine notre sol. Tout ce qui ne peut être recyclé ne doit pas être produit. » Coca-Cola a déclaré qu’elle travaillait à la question des déchets d’emballage, en partenariat avec d’autres, et a contesté l’affirmation selon laquelle elle ne faisait aucun progrès. «Au niveau mondial, nous nous sommes engagés à récupérer chaque bouteille d’ici 2030, afin qu’aucune d’entre elles ne finisse comme déchet ou dans les océans, et que le plastique puisse être recyclé en nouvelles bouteilles, a déclaré un porte-parole. Des bouteilles en plastique 100% recyclé sont maintenant disponibles sur 18 marchés dans le monde, et ce nombre ne cesse de croître. » 63 % des déchets plastiques collectés par des bénévoles lors d’un audit annuel étaient clairement marqués d’une marque de consommation. Photographie : Noel Guevara/Greenpeace Le porte-parole a déclaré que Coca-Cola avait également réduit l’utilisation de plastique dans les emballages secondaires, et que globalement « plus de 20 % de notre portefeuille est constitué d’emballages réutilisables ou de fontaines à soda. » Un porte-parole de PepsiCo a déclaré que l’entreprise prenait des mesures pour s’attaquer au problème des emballages par « le partenariat, l’innovation et les investissements ». Ils ont déclaré qu’elle s’était fixé des objectifs de réduction des plastiques « y compris la réduction de 35 % du plastique vierge dans notre secteur des boissons d’ici 2025 », et qu’elle « augmentait la recharge et la réutilisation par le biais d’entreprises comme SodaStream et SodaStream Professional, qui devraient permettre d’éviter 67 milliards de bouteilles en plastique à usage unique d’ici 2025. » Ils ont ajouté que la société investissait dans des partenariats pour augmenter les infrastructures de recyclage et la collecte, s’engageant à verser plus de 65 millions de dollars (48 millions de livres sterling) depuis 2018. Selon une déclaration de Nestlé, l’entreprise fait des « progrès significatifs » en matière d’emballages durables, même si elle reconnaît que davantage est nécessaire : « Nous intensifions nos actions pour rendre 100% de nos emballages recyclables ou réutilisables d’ici 2025 et pour réduire d’un tiers notre utilisation de plastiques vierges au cours de la même période. À ce jour, 87 % de nos emballages et 66 % de nos emballages plastiques sont recyclables ou réutilisables. »
true
Une coalition d’ONG s’est mobilisée aujourd’hui dans cinq capitales européennes – Paris, Berlin, Madrid, Rome et Bruxelles – pour demander à l’Union européenne de mettre fin aux subventions pour l’huile de palme dans les carburants. A Paris, 75 personnes se sont rassemblées devant la représentation de la Commission européenne. Des militants des associations ANV COP21, Canopée, Les Amis de la Terre, One Voice, SumOfUs et Greenpeace, y ont installé une « forêt tropicale », avec de faux palmiers à huile et des personnes en déguisement d’orangs-outans. Les responsables des associations ont même été reçus dans les locaux parisiens de la Commission, face à l’Assemblée Nationale. Lors de l’entretien, il leur a été confirmé que le message serait porté au niveau européen. Les manifestants ont également remis à la Commission européenne les pétitions d’une dizaine d’organisations européennes – parmi lesquelles Canopée, Les Amis de la Terre et SumOfUs – ayant recueilli plus de 500 000 signatures demandant la fin des subventions européennes pour l’huile de palme dans les carburants. En mai dernier, le Parlement européen a adopté une loi pour mettre un terme à l’incorporation dans les carburants de matières premières qui sont à « haut risque » pour le climat, comme l’huile de palme. Cette loi propose de plafonner puis d’éliminer des produits controversés et demande aux distributeurs de carburants davantage de transparence. La Commission Européenne doit entériner cette volonté par un acte délégué, attendu pour le 1er février. En France, les agrocarburants sont responsables de 75% de l’huile de palme consommée. Selon les ONG, ces « biocarburants » sont en réalité trois fois plus néfastes pour le climat que les carburants conventionnels, à cause de la déforestation qu’ils entraînent. Les plantations de palmier à huile sont en train de ravager les dernières forêts tropicales primaires de la planète et la précieuse biodiversité qu’elles abritent. Pour Sylvain Angerand, président de Canopée Forêts Vivantes et porte-parole de la fédération des Amis de la Terre France pour cette campagne: « L’Assemblée Nationale a supprimé l’avantage fiscal permettant l’incorporation d’huile de palme dans les carburants mais Total, propriétaire de la bioraffinerie de La Mède, a annoncé vouloir remettre en cause le vote des députés en demandant une dérogation. Si la Commission ne tranche pas clairement et ouvre des dérogations, il est certain que Total s’engouffrera dans la brêche. » « L’Union européenne est sous la pression des lobbies depuis des années pour soutenir l’utilisation d’huile de palme dans les carburants, et elle a réussi à faire passer cette industrie de la destruction pour une alternative écologique, » a déclaré Fatah Sadaoui, responsable de campagnes chez SumOfUs. « Pourtant, des centaines de milliers de personnes se sont mobilisées pour dire à l’UE : nous ne voulons pas être complices de la destruction des forêts tropicales, donc nous ne voulons plus d’huile de palme dans nos réservoirs. Il faut que la Commission européenne agisse au plus vite pour sauver les derniers orangs-outans, les forêts tropicales et les communautés qui y vivent et en dépendent. » Pour Muriel Arnal, présidente fondatrice de One Voice, « le fait que les biocarburants puissent contenir de l’huile de palme est impensable à tant de niveaux… En premier lieu pour les orangs-outans qui meurent de la disparition de leur habitat. Et pour ajouter à l’absurde de la situation, pour des prétextes écologiques! Comment peut-on oser laisser faire? » Pour Clément Sénéchal, chargé de campagne Forêts et Climat à Greenpeace France, « la production d’agrocarburants à l’huile de palme ravage les forêts, alors qu’elles sont une des meilleures protections contre le changement climatique. Il est urgent d’en finir avec cette fausse solution. Nous comptons aujourd’hui sur la Commission européenne pour entendre les attentes des citoyen-ne-s et résister aux sirènes des multinationales, comme Total, qui privilégient leurs profits destructeurs. » Photos : Veuillez trouver des photos de l’événement ici : https://flic.kr/s/aHsmztgdtL Les pétitions : https://actions.sumofus.org/a/pas-d-huile-de-palme-dans-nos-reservoirs https://www.act.transportenvironment.org/en-UK
true
La dernière édition de la revue de l’ENA serait-elle une démonstration des raisons pour lesquelles la France s’enfonce dans la régression et le conformisme, deux « vertus » qui vont de pair ? Le titre et le contenu du numéro sont clairs : « agir contre le changement climatique ». Si comme beaucoup vous avez des doutes, bonnes gens, sur l’existence d’un changement climatique, argumentés par de bonnes raisons scientifiques, ne lisez pas le dernier numéro de la revue de l’ENA. Vous n’y trouverez qu’un seul discours : le doigt sur la couture du pantalon, comme on disait à l’armée, soyez prêts à combattre le changement climatique compte-tenu des conséquences redoutables que celui-ci aurait sur l’avenir de l’humanité, des éléphants ou des tortues marines, le niveau des océans, etc. Que la plupart des thèses défendues par Al Gore, le vice-président américain, dans son livre célèbre Une vérité qui dérange, aient été démontrées fausses, comme par exemple la disparition des neiges du Kilimandjaro ou la distribution des températures en crosse de hockey ; que les médias aient pu s’indigner d’apprendre qu’Al Gore consommait pour le chauffage de sa piscine plus d’énergie que tout un village, peu importe. La contradiction n’a pas sa place. En bons serviteurs de l’État, les anciens et actuels élèves doivent soutenir la grande manifestation qui se tiendra à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015, comme le rappelle bien à propos un ancien élève, Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères. Il faut soutenir le président Hollande qui vient de faire le voyage aux Philippines pour prouver sa détermination à placer la France au premier rang de ce combat. Il est vrai que cela nous permet d’oublier les problèmes de fond des Français, en premier lieu la méthode à adopter pour la création d’emplois, ce à quoi l’ENA ne semble pas compétente. On est cependant réconforté par ces fortes paroles de la présidente de l’association des anciens élèves de l’ENA : « La scolarité [à l’ENA, NDLR] fait également une large place à la connaissance du monde de l’entreprise permettant aux futurs responsables de la conduite de l’action publique d’avoir une bonne compréhension des mécanismes du secteur privé tout en mettant fin à un cloisonnement entre sphère publique et sphère privée préjudiciable au développement d’une économie moderne. » Les critiques sont malvenues : « Ne faisons pas écho aux attaques proférées contre l’École, souvent hélas par des anciens élèves qui se complaisent dans un conformisme affligeant… » Une déjà longue liste d’anciens élèves ayant critiqué l’ENA (Jean-Pierre Chevènement en 1967 traitant ses camarades de « mandarins de la société bourgeoise », le Parti socialiste inscrivant la suppression de l’ENA à son programme en 1972, Jacques Chirac en 1995 traitant l’ENA de « symbole d’une élite qui a failli », Laurent Fabius se déclarant officiellement favorable à sa suppression, évoquant un « système malsain » et « refermé sur lui-même »), m’empêche de prendre à mon compte cette forte affirmation, en notant que la revue de l’ENA s’est toujours refusée à publier ou simplement citer les opuscules ou livres auxquels j’avais contribué. Est-ce une invitation à tenter à nouveau l’expérience avec mon dernier livre publié : Changer Bercy pour changer la France ? Il n’est pas une série d’affirmations gratuites mais une analyse fortement chiffrée et documentée du désastre économique français et des raisons pour lesquelles nous ne produisons depuis 30 ans que moins de la moitié des emplois créés par les économies compétitives de nos voisins britanniques ou allemands. À la décharge de la revue de l’ENA, les dénonciateurs du réchauffement climatique ne sont pas un clan isolé. Nous avons vu en effet l’Allemagne abandonner ses centrales atomiques et devenir l’un des pays les plus pollueurs d’Europe avec le retour de ses centrales à lignite. Aux États-Unis, le président Obama vient de stopper par un veto la construction de l’oléoduc Keystone XL en vertu des pouvoirs donnés au gouvernement fédéral sur des transports transfrontaliers. Il faut savoir qu’existe déjà un premier oléoduc d’un débit d’environ 600.000 à 700.000 barils/jour des champs pétrolifères du Canada de l’ouest vers les raffineries américaines du Midwest et le golfe du Mexique ; ce projet qui fait l’objet du veto permettrait de plus que doubler ce débit. Les motifs d’opposition sont essentiellement des motifs environnementaux défendus par les organisations écologistes, à savoir freiner la consommation pétrolière. Il est intéressant de noter que ce blocage ne va en rien diminuer la consommation ou la production d’hydrocarbures, mais simplement enrichir les compagnies de chemin de fer comme le note le Wall Street Journal du 26/2/20151. Les trains qui transportent les produits pétroliers représentent déjà chaque jour une distance d’environ 30 kilomètres et les compagnies de chemin de fer investissent lourdement, non seulement en matériel mais en infrastructure pour transporter le brut canadien vers les villes américaines consommatrices et les raffineries. De l’avis des experts, le transport par oléoduc est moins dangereux et moins polluant que le transport par wagon-citerne. Mais s’agit-il comme ailleurs d’un débat dicté par la raison et la protection de l’environnement, ou d’un débat dicté par les positions idéologiques et la politique ? Espérons qu’après avoir lu Changer Bercy pour changer la France, la présidente de l’ENA comprendra que ce ne sont pas quelques cours sur l’entreprise ou un séjour touristique (je peux le dire, je l’ai fait) au cours d’un stage industriel, qui dispensent à un énarque la compréhension de l’entreprise. L’expérience de quelques années dans une entreprise de moins de 250 employés, la crainte des fins de mois difficiles sont les conditions pour avoir enfin conscience de ce qu’est la réalité de 95% de nos PME, des deux tiers des salariés et de 100% des entreprises qui se créent, et dont dépend notre avenir industriel.
fake
Merci Françoise G. Auteur F. William Engdahl pour Mondialisation.ca (Traduction Réseau International) Dans la tragédie hivernale extrême qui se déroule au Texas ainsi que dans de nombreuses autres régions des États-Unis qui ne sont pas préparées à affronter les rigueurs de l’hiver, un point notable est que la plupart des vastes batteries d’éoliennes de l’État, censées produire 25% du réseau électrique de l’État, ont gelé et sont en grande partie inutiles. Les récents hivers rigoureux qui ont frappé non seulement la partie continentale des États-Unis, mais aussi une grande partie de l’Union européenne, et même le Moyen-Orient, justifient un examen plus approfondi d’un sujet qui a été trop longtemps ignoré par les rapports du Groupe d’Experts intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC) des Nations unies, ainsi que par un nouveau groupe d’universitaires appelé Climate Scientists. C’est-à-dire l’influence de notre soleil sur le climat mondial. Le changement climatique froid Le 14 février, un front froid arctique record a balayé le Canada vers le sud jusqu’à l’extrême sud du Texas, à la frontière mexicaine. L’impact immédiat a été des coupures de courant pour près de 15 millions de Texans qui, au 17 février, restaient sans chauffage ni électricité, car près de la moitié des éoliennes étaient gelées et inutilisables à cause des tempêtes de verglas, dont beaucoup de façon permanente. Au cours des cinq dernières années, le Texas a doublé sa part de production d’énergie éolienne dans le réseau, dans la précipitation d’adopter un profil d’énergie verte. Avec environ 25% du réseau électrique de l’État provenant de sources éoliennes, près de la moitié est hors service, une grande partie de façon permanente, à cause de la tempête. Tyler, au Texas, autrefois connue comme la « capitale des roses des États-Unis », a connu des températures avoisinant les -20 °C. Les usines de traitement du gaz du Texas ferment car les liquides gèlent à l’intérieur des tuyaux, ce qui réduit encore la puissance, tout comme la demande de combustible de chauffage explose. En Oklahoma, le prix du fioul domestique a fait un bond de 4 000% en deux jours et ne cesse d’augmenter. Les prix de gros pour la livraison au Texas atteignent jusqu’à 9 000 dollars par mégawattheure. Deux jours avant les tempêtes, le prix était de 30 dollars. Lors d’un pic de demande en été, un prix de 100 $ est considéré comme élevé. La réduction des livraisons de gaz du Texas aux compagnies d’électricité mexicaines a entraîné des coupures de courant dans le nord du Mexique, près de 5 millions de foyers et d’entreprises étant privés d’électricité le 15 février. L’erreur de l’énergie verte En outre, la production pétrolière américaine, centrée au Texas, a chuté d’un tiers, et plus de 20 raffineries de pétrole de la côte du Golfe sont bloquées, tout comme les expéditions de barges de céréales le long du Mississippi. Plusieurs analystes du modèle de réseau déréglementé du Texas soulignent que si l’État avait maintenu une « sauvegarde d’urgence fiable », comme cela est possible avec l’énergie nucléaire ou le charbon, la panne aurait pu être évitée. Récemment, le Texas a obligé six centrales à charbon à fermer depuis 2018, en raison des règles de l’État qui obligent les compagnies d’électricité à prendre l’énergie éolienne et solaire subventionnée, ce qui réduit le coût de leur propre production de charbon. Il les a simplement obligées à fermer les centrales à charbon en fonctionnement qui produisaient 3,9 GW. Si ces centrales avaient été encore en service, les pannes auraient pu être facilement évitées, selon certaines sources. Contrairement à la technologie éolienne ou solaire actuelle, les centrales au charbon et nucléaires peuvent stocker jusqu’à un mois ou plus de capacité sur place pour les urgences électriques. Alors que dans les États du nord comme le Minnesota, où les hivers rigoureux sont courants et auxquels on est préparé, le Texas n’a pas de telles exigences en matière de capacité de réserve. Par exemple, la Minnesota Public Utilities Commission exige que les centrales disposent d’une capacité de réserve en ligne suffisante pour garantir le maintien de l’électricité dans des circonstances extrêmes. Au lieu de cela, le Texas exploite un marché « énergie seulement », où les prix de gros de l’électricité sont considérés comme une incitation suffisante pour mettre en ligne davantage de centrales électriques. L’objectif du modèle « énergie seulement » était de rendre plus rentable l’énergie éolienne et solaire intermittente afin d’augmenter leur part de marché par rapport aux alternatives conventionnelles comme le charbon ou le nucléaire. Le modèle de réseau d’État a obligé les centrales au charbon et nucléaires du Texas à vendre leur électricité à perte sur le marché parce qu’elles sont incapables de réduire leur production d’électricité lorsque la forte production éolienne et solaire fait baisser les prix. En fin de compte, il a forcé la fermeture inutile des six centrales au charbon, exactement ce que les défenseurs de l’énergie verte voulaient. Les failles du modèle sont flagrantes, tout comme la dépendance croissante à l’égard d’options éoliennes et solaires peu fiables pour obtenir une empreinte carbone zéro douteuse. Un minimum solaire ? Mais il y a une leçon bien plus alarmante à tirer de la catastrophe du Texas. Le fait que des États comme le Texas et des pays du monde entier exigent des billions de dollars d’investissement dans l’énergie verte pour atteindre l’objectif de zéro émission nette de carbone d’ici 2050, fixé par les Nations unies pour 2030, en se tournant vers des énergies solaire et éolienne manifestement peu fiables pour remplacer le pétrole, le gaz et le charbon, et même l’énergie nucléaire sans carbone, est à l’opposé de ce dont nous avons besoin si l’analyse du cycle solaire est précise. Cette faille trouve son origine dans une campagne de plusieurs décennies menée par le GIEC des Nations unies et des personnalités politiques telles qu’Al Gore et un lobby de scientifiques dont la carrière dépend de l’ignorance du plus grand facteur affectant le climat de la Terre et le changement climatique, à savoir les cycles solaires réels. Contrairement aux modèles informatiques des climatologues qui projettent une augmentation linéaire de la température de la Terre sous forme d’émissions « anthropiques » de CO2, « l’effet de serre » non prouvé, la température de la Terre et les changements climatiques sont non linéaires. Il a été prouvé, depuis plusieurs milliers d’années, qu’ils sont cycliques. Et les émissions de CO2 ne sont pas le moteur de ces cycles. Si tel est le cas, nous pourrions bien, en tant qu’espèce humaine, mettre en œuvre des politiques qui laisseront de grandes parties de notre monde totalement dépourvues de préparation et vulnérables à des changements climatiques bien pires et plus prolongés que la récente catastrophe au Texas. Selon la NASA américaine, la planète vient d’entrer dans un nouveau cycle solaire. Ils prédisent que le cycle solaire actuel de 11 ans, connu sous le nom de cycle 25, qui a commencé en 2020, « sera le plus faible des 200 dernières années ». Si c’est le cas, cela le situerait à l’époque de ce que l’on appelle le Minimum de Dalton qui s’est déroulé approximativement de 1790 à 1830. Les taches solaires ou points sombres à la surface du soleil qui sont généralement accompagnés d’énormes éruptions d’énergie magnétique hors du soleil, ont été mesurés quotidiennement depuis que le processus a été commencé dans un observatoire de Zurich, en Suisse, en 1749. Il a été noté que le nombre de taches solaires ou l’activité solaire augmentait et diminuait selon des cycles d’environ 11 ans. Des recherches récentes ont également identifié des cycles plus complexes et plus longs d’environ 200 ans, et de 370 à 400 ans. Les physiciens solaires ont numéroté les cycles de 11 ans à partir de 1749, ce qui nous donne à partir de la mi-2020 le début du cycle solaire 25. En 2018, un groupe de physiciens et de mathématiciens solaires dirigé par le professeur Valentina Zharkova de l’Université de Northumbria au Royaume-Uni, a développé un modèle complexe basé sur le rôle observé du champ magnétique de fond solaire dans la définition de l’activité solaire. Ils ont pu prédire que le prochain minimum solaire, qui commencera en 2020, se rapprochera de la période récente la plus extrême du minimum solaire, le « Minimum de Maunder », qui va de 1645 à 1710. C’est ce qu’on a appelé le Grand Minimum Solaire, une période prolongée d’activité solaire extrêmement faible, qui a commencé il y a environ 370 ans. Le groupe de Zharkova a lié les minimims solaires actuels à une diminution drastique du champ magnétique interne du soleil, une baisse d’environ 70% de l’intensité du champ magnétique par rapport à sa valeur moyenne, résultant de variations régulières du comportement du plasma très chaud qui alimente notre soleil. En d’autres termes, nous pourrions être au début d’une phase de changements drastiques du climat terrestre qui durerait plusieurs décennies. Les recherches de Zharkova prédisent que cette période de Grand Solaire Minimum a commencé en 2020, et s’attend à ce qu’elle dure jusqu’en 2053 environ. Pendant le minimum solaire, les éruptions volcaniques qui ont envoyé des tonnes de cendres dans l’atmosphère ont créé de denses nuages gris qui ont encore bloqué le rayonnement solaire. L’activité volcanique et les phases du minimum solaire sont bien corrélées, on pense qu’elles proviennent de l’intensification de la pénétration des rayons cosmiques dans l’atmosphère terrestre, qui provoque des éruptions plus importantes. Au cours du Minimum de Maunder, connu dans l’hémisphère nord sous le nom de « petit âge glaciaire », les températures ont chuté dans une grande partie de l’hémisphère nord. Selon Zharkova, cela s’est probablement produit parce que l’irradiation solaire totale a été fortement réduite, ce qui a entraîné des hivers rigoureux. Un Grand Minimum Solaire beaucoup plus doux, appelé le Minimum de Dalton, de 1790 à 1830 environ, bien que moins extrême que la période Maunder, a conduit à une série d’énormes éruptions volcaniques entre 1812-1815 qui ont culminé avec l’éruption record en Indonésie du Mont Tambora, la plus grande éruption volcanique au monde depuis des périodes historiques. Cette éruption a à son tour créé une telle densité de nuages à partir de cendres que l’année 1816 a été connue en Europe sous le nom d’Année sans Été. Les températures froides ont fait tomber de la neige à New York pendant l’été 1816. Les cultures à travers les États-Unis et l’Europe ont échoué dans ce que l’on a appelé « la dernière grande crise de subsistance du monde occidental ». En Chine, en 1816, il y a eu une famine massive. Les inondations ont détruit les récoltes. La saison de la mousson a été perturbée, ce qui a entraîné des inondations massives dans la vallée du Yangzi Jian. En Inde, la mousson d’été retardée a provoqué des pluies torrentielles tardives qui ont aggravé la propagation du choléra d’une région proche du Gange au Bengale jusqu’à Moscou. Les éruptions volcaniques sont en hausse depuis l’éruption de deux énormes volcans en novembre 2020 en Indonésie, à Lewotolo et Semeru, alors que l’actuel Grand Minimum Solaire a commencé, lié à la baisse de la magnétosphère liée au soleil et à l’afflux plus important de rayonnement cosmique solaire pénétrant le magma riche en silice des volcans. Comme le note Sacha Dobler, auteur de Solar Behavior, « en ce qui concerne la température, ce qui est crucial n’est pas l’énergie qui quitte le soleil, mais la quantité de cette énergie qui est bloquée par les nuages et qui atteint la surface de la Terre, et la quantité qui est réfléchie dans l’espace par la glace et la neige ». Une plus grande pénétration des rayons cosmiques dans l’atmosphère pendant les minimums solaires ajoute à la nucléation des nuages et provoque des éruptions volcaniques. Dobler ajoute : « Dans un Grand Minimum Solaire, les rayons cosmiques déclenchent des crues éclair plus importantes, des tempêtes de grêle et – en raison de la perturbation du Courant-jet et du mélange des couches atmosphériques – des précipitations locales de longue durée… En raison du déplacement du Courant-jet et de la modification de la configuration des vents, on s’attend à des vagues de chaleur singulières et à davantage d’incendies de forêt ». En bref, nous pouvons nous attendre à des événements météorologiques instables et irréguliers au cours des dix à trente prochaines années si des physiciens solaires tels que Zharkova ont raison. Changement du Courant-jet Un effet important du minimum solaire majeur ou grand solaire dans lequel nous entrons maintenant est le changement de position de notre Courant-jet. En période de forte activité solaire, le Courant-jet forme une ceinture relativement stable autour de l’hémisphère nord, au niveau du sud du Canada et de la Sibérie, ce qui permet de contenir les grands froids hivernaux. Dans les minimums solaires comme maintenant, le Courant-jet, au lieu de former un anneau stable, devient très irrégulier ou ondulé. C’est ce qui a permis le froid arctique sans précédent jusqu’au sud du Texas. Ce Courant-jet irrégulier et faible permet un froid intense et des chutes de neige dans certaines régions et des poches de chaleur inhabituelles dans des endroits comme la Sibérie, ainsi que des périodes exceptionnellement chaudes et sèches ou humides. Alors que nous nous enfonçons dans l’actuel minimum solaire à l’horizon 2030 environ, les physiciens s’attendent à ce que ce changement climatique « extrême » s’intensifie. Le soleil est, par ordre de grandeur, la force la plus influente qui affecte le climat de la Terre et ses changements climatiques. Malheureusement pour l’humanité, le groupe dominant de climatologues qui soutient l’hypothèse étroite et non vérifiée du réchauffement climatique dû au CO2 produit par l’homme ne modélise aucun effet de la modification du rayonnement solaire sur notre climat. Le GIEC rejette le soleil comme un facteur non pertinent, ce qui s’avère extrêmement dangereux. Les « Puissances en devenir », par exemple associées au FEM, sont-elles conscientes du minimum solaire à venir et du fait que celui-ci risque d’être aussi mauvais, voire pire, que le Minimum de Dalton de 1790-1830 ? Cela explique-t-il leur choix de la période 2030 à 2050 dans l’objectif de l’Agenda 2030 des Nations unies ? Si le monde dépense des billions et détourne des ressources précieuses pour se préparer au « zéro carbone », alors que les pires effets solaires des 200 dernières années ou plus se manifestent lors d’événements tels que l’expérience du Texas et d’autres régions du monde, ce serait une façon diabolique d’accélérer leur programme de réduction de la population, car le monde est pris au dépourvu par de graves mauvaises récoltes et une famine massive. F. Willliam Engdahl La source originale de cet article est Mondialisation.ca Copyright © F. William Engdahl, Mondialisation.ca, 2021
fake
La proposition de la Convention Citoyenne pour le Climat de pénaliser le crime d’écocide dans le cadre des limites planétaires n’est pas une idée nouvelle. En 1949, Aldo Léopold affirmait déjà la nécessité de préserver l’intégrité du vivant et invitait à reconnaître la dépendance des humains à la terre. Il déplorait les conséquences d’une gestion de la nature selon des normes économiques, et posait ainsi les fondements de l’écologie politique. Rejeter la proposition des 150, c’est préférer une gestion comptable à une approche systémique de la nature, refuser de comprendre le vivant et ne pas se préparer aux crises en cours et à venir. Lire l’entretien complet sur Le Vent Se Lève La crise du coronavirus a rappelé à ceux qui veulent bien le voir que l’humain n’est qu’un chaînon dans un système de liens biologiques composé d’autres animaux, plantes, champignons et bactéries. Modifier un écosystème sur une planète globalisée, par exemple en ayant détruit 81 millions d’hectares de forêts depuis 1990[1], c’est forcer le vivant qui le compose à disparaître ou à s’adapter. Nous ignorons sans peine la disparition de nombreux vivants sur terre, telle que 60 % des populations d’animaux sauvages en quarante ans[2]. En revanche, nous n’avons pas pu ignorer les changements du vivant qui ont permis au virus d’être transmis d’animaux à humains. Bien avant la conquête des humains par le récent coronavirus, des signaux forts nous rappelaient les liens qui nous unissent à la terre : des sécheresses, des inondations, des canicules, des tempêtes de plus en plus nombreuses et violentes, conséquences désastreuses du dérèglement climatique et de l’érosion de la biodiversité, sont autant de signaux clairs de notre vulnérabilité. Ce que la crise « révèle » n’était donc pas bien caché. Tout au plus elle montre notre incapacité à voir ou notre refus de considérer nos dépendances au reste du vivant. C’est cela qui nous rend vulnérables. Nous grandissons, apprenons et décidons dans un cadre de pensée qui n’accorde pas aux prédictions de telles crises, aussi précises qu’elles soient, suffisamment d’importance pour les anticiper correctement. Un mois après la sortie du confinement dans lequel nous a plongé cette dernière crise, les 150 citoyens de la Convention Citoyenne pour le Climat proposent de « pénaliser le crime d’écocide dans le cadre des neuf limites planétaires »[3] . Une semaine plus tard, la proposition est renvoyée au niveau international par le Président de la République. Si le mot écocide n’est apparu qu’au début des années 1970[4] et que les neuf limites planétaires n’ont été théorisées qu’en 2009[5], condamner la destruction de la nature et reconnaître la dépendance des humains au système terrestre relève d’une pensée plus ancienne. En 1949 déjà, dans l’Almanach d’un comté des sables[6], le naturaliste américain Aldo Leopold introduisait un droit des vivants à continuer d’exister et invitait à éprouver nos dépendances à la terre. Selon lui, depuis que nous savons que l’espèce humaine « n’est qu’un compagnon voyageur des autres espèces dans l’odyssée de l’évolution », nous aurions dû acquérir « un désir de vivre et de laisser vivre ». Pénaliser l’écocide, c’est condamner ceux qui ne laissent pas vivre. Dans la lignée d’Aldo Léopold, les 150 proposent ainsi de reconnaître que le destin de la nature est intimement lié au notre, que cette dépendance nous rend vulnérable au dépassement des limites de la planète et qu’il est donc nécessaire de condamner la destruction du vivant. Pourtant, en 2020, le passage sans filtre de la proposition de pénaliser l’écocide n’aura toujours pas lieu. Dans le Wisconsin, dont l’Almanach d’un comté des sables raconte l’histoire, les humains de la fin du XIXème siècle asséchèrent les marais pour y installer des fermes, à grand renfort de canaux, digues et autres techniques agricoles. Les maigres récoltes et les incendies dus à l’assèchement des sols étaient autant de manifestations de la valeur des services rendus par la nature, parmi lesquels suffisamment d’humidité et de matière organique pour permettre l’agriculture. Ces réactions du sol qui se dégradait à l’assaut du développement agricole n’ont pourtant pas suffi à alerter. L’État est intervenu, introduisant de nouvelles techniques d’inondation artificielle, et les marais furent un peu réhumidifiés, suffisamment pour poursuivre le développement agricole, mais pas assez pour faire revenir les grues, grands oiseaux migrateurs. La machine était lancée. C’est dans cette région, sur les rives du fleuve Mississipi, que le négociant agricole Cargill s’installa en 1875[7], probablement sous les protestations de grues clairvoyantes qui avaient entrevu l’avenir destructeur de cette entreprise. L’an dernier, l’ONG environnementale MightyEarth et le membre du Congrès américain Henry Waxman qualifiaient Cargill de pire entreprise du monde[8]. En cause la perpétuation de la déforestation, les violations de droits humains, l’exploitation illégale des ressources naturelles, la distribution de viande contaminée, la pollution de l’eau et de l’air : autant de pratiques que nos systèmes juridiques ne savent pas punir. Cargill n’est qu’un exemple de l’industrie agroalimentaire, qui elle-même n’est qu’un exemple de l’entreprise humaine de domination et dégradation de la nature pour les bénéfices économiques d’une minorité d’humains, infime partie du vivant. Pourtant, que sont les marais sans leurs grues ? D’importants efforts ont été entrepris pour mesurer la valeur de la nature et ainsi reconnaître son rôle dans la survie humaine. Un calcul au prisme des services écosystémiques avait permis en 1997 d’estimer la valeur totale des biens et services fournis gratuitement par la nature – de l’eau potable, des aliments, des sources d’énergie, un air purifié, un climat (pour le moment) vivable, etc. – à 33 mille milliards de dollars, soit plus d’une fois et demi le PIB mondial de l’époque[9]. En 2011, le chiffre a été revu à la hausse et estimé à 125 mille milliards de dollars[10]. Pourtant, bien que ces chiffres vertigineux soient connus, ils n’ont produit aucun effet qui permettrait l’atténuation des crises climatiques et écologiques. Lire la suite de l’entretien sur Le Vent Se Lève [1] http://www.fao.org/forest-resources-assessment/2020 [2] https://www.wwf.fr/vous-informer/actualites/rapport-planete-vivante-2018 [3] https://propositions.conventioncitoyennepourleclimat.fr/pdf/ccc-rapport-final.pdf [4] https://www.lafabriqueecologique.fr/vers-une-reconnaissance-de-lecocide/ [5] https://www.nature.com/articles/461472a [6] https://www.babelio.com/livres/Leopold-Almanach-dun-comte-des-sables/109133 [7] https://www.cargill.fr/fr/histoire [8] https://stories.mightyearth.org/cargill_la_pire_societe_du_Monde/ [9] https://www.nature.com/articles/387253a0 [10] https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0959378014000685 [11] https://ofb.gouv.fr/mieux-connaitre-les-especes-en-france
true
Un article de Paul Driessen [1] Les sénateurs et les groupes de pression corporatistes qui les soutiennent obtiennent l’enterrement d’un projet de réduction des quotas obligatoires de biodiesel proposé par l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA). Malgré les divers articles que j’ai pu écrire au fil des années (ici, ici et encore là par exemple) et que je pensais suffisamment persuasifs, la législation sur l’éthanol, le maïs et autres biocarburants restent ancrés dans la loi américaine. Nous le savons bien, une fois qu’un programme gouvernemental est créé, il devient pratiquement impossible d’y mettre fin, ou même simplement de le réviser ou le dégraisser. Mais nous espérions que cette année, verrait la fin de cette «règle de la perpétuité». Sous l’impulsion de MM. Trump et Pruitt, l’Agence de protection de l’environnement (EPA [2]) a proposé d’utiliser son « droit à dérogation » pour réduire de 15% (soit de 315 millions de gallons[3]) les quotas obligatoires de biodiesel en 2018 et (éventuellement) en 2019 d’en réduire le montant total au seuil minimal de un milliard de gallons exigé par le Congrès. Cette proposition ne visait pas le maïs et ne modifiait pas les obligations en matière de production et de mélange d’éthanol (malgré les problèmes croissants liés à l’incorporation de proportions toujours plus grandes d’éthanol dans l’essence). La législation sur le biodiesel s’inscrit dans une réalité complexe. La fabrication du biodiesel coûte 1,30 US$ de plus que celle du diesel fabriqué à partir de pétrole. Malgré ce surcoût son rendement (en miles par gallon) est plus faible que celle du diesel conventionnel. Les producteurs américains ne sont pas en mesure de produire suffisamment de biodiesel car leur production est d’au moins 250 millions de gallons inférieure à la quantité exigée par la législation ; le reste est donc importé, plaçant les Etats-Unis sous la dépendance des fournisseurs étrangers.Selon certaines études la production américaine de biodiesel serait même en réalité inférieure d’un milliard de gallons à ce qu’exige la législation. Quoi qu’il en soit, les États-Unis doivent importer massivement pour atteindre les quotas prescrits. Le biodiesel étant fabriqué à partir de soja, d’huile de palme, de canola, de lin, de tournesol et autres huiles végétales, sa production exige la mise en culture de millions d’acres[4] et nécessite d’énormes quantités d’eau, d’engrais, de pesticides et d’énergie (le biodiesel est également fabriqué à partir d’huiles végétales et de graisses animales, mais dans des proportions tout à fait marginales.) Or la demande de biodiesel est en baisse : le « dieselgate « Volkswagen a réduit la demande de voitures équipées de moteurs diesel au profit de véhicules électriques ou hybrides. Des soupçons de fraude planent également sur l’établissement des documents justifiant la production et la vente de chaque gallon de biodiesel. De plus, les principaux arguments qui militaient en faveur du biodiesel (et des autres biocarburants) sont frappés de caducité : les technologies du fracturation ont mis fin aux inquiétudes relatives à un épuisement imminent des ressources pétrolières ; de nombreux indices tendent à montrer que le supposé dérèglement climatique résulte de la projection de modèles informatiques (voire de la manipulation des données) et ne doit rien aux émissions anthropiques de dioxyde de carbone (rappelons le, nutriment des plantes). De plus, la production de biodiesel à l’extérieur des frontières des Etats-Unis génère de nombreux problèmes sociaux et environnementaux. Le développement du palmier à huile en Indonésie, par exemple, entraîne déforestation, érosion des sols, pollution de l’eau et de l’air, pertes d’habitat pour les espèces sauvages et troubles sociaux. Certains planteurs et investisseurs réussissent bien et s’enrichissent, mais d’autres, notamment les petits propriétaires traditionnels souffrent de la baisse de leurs revenus, de la réduction de leurs droits à l’utilisation de leurs terres, de la hausse des prélèvements et de celle du prix des terres cultivées dont ils dépendent pour leur survie. En outre, comme tout carburant à base de carbone, le biodiesel émet du dioxyde de carbone lorsqu’il est brûlé. Tout au long de leur cycle de vie (culture, récolte, transformation en carburant, transport et finalement utilisation comme carburant), l’éthanol et le biodiesel émettent autant de CO2 que le pétrole tout en occupant une superficie infiniment plus grande. Ceux qui pensent que le sens des réalités la logique et le bon sens prévalent dans les décisions de politique publique se trompent sur la façon dont fonctionne le microcosme de Washington (DC). Les programmes publics et les dispositifs d’obligations légales et de subventions qui en résultent engendrent un système de trafic d’influences et de prébendes par lesquels les industriels et des lobbyistes obtiennent en échange de dîners, voyages et contributions au coût des campagnes électorales le vote de lois favorables à la perpétuation de ces programmes. Aussitôt que l’EPA eût annoncé son projet de réductions du biodiesel, les voix du microcosme se sont élevées unies dans une vertueuse colère indignée. Plusieurs sénateurs américains ont ainsi menacé de bloquer la confirmation des candidatures à la direction de l’EPA proposés par le Président Trump, sauf si l’agence renonçait à ses projets. L’EPA a dû céder : les quotas de biodiesel sont maintenus et même seront augmentés. Le microcosme de Washington a gagné, cette fois encore. On comprend aisément pourquoi le sénateur démocrate de l’Illinois, Tammy Duckworth, est parti en guerre contre l’EPA à propos du biodiesel : sa circonscription est un état agricole, comptant de nombreux fermiers de distillateurs du big business du biocarburant, son parti étant devenu farouchement opposé aux hydrocarbure et anti-Trump. Les démocrates s’opposent unanimement aux forages, aux pipelines et aux raffineries (bien qu’ils se montrent peu soucieux de réduire leur propre consommation de combustibles fossiles dans leurs maisons, bureaux, véhicules ou dans l’utilisation des transports aériens). Cependant, la défense des biocarburants et le blocage des candidatures EPA sont devenus des thèmes bi partisans. Le sénateur républicain Charles Grassley (Iowa) est à la tête de ce combat : ce puissant sénateur républicain préside le Comité Judiciaire de son parti et siège aux commissions Agriculture, Budget, Finances et Fiscalité. Autrefois «éleveur de porcs» autoproclamé, il s’est lui et sa famille reconverti dans la culture du maïs pour l’éthanol et du soja pour le biodiesel. La famille Grassley a ainsi pu capter 1,4 million de dollars de subventions agricoles entre 1995 et 2014. La sénatrice républicaine Joni Ernst (également Iowa) a également pris en marche le train du blocus des nominations : elle a été élevée dans une ferme porcine et a ainsi appris à drainer les marécages, tuer les porcs et pousser des cris d’orfraie pour promouvoir ses intérêts privés (souvenons nous de sa célèbre campagne publicitaire sur la castration des porcs). Mais elle est également au Comité de l’Agriculture de l’Etat (et l’Iowa est l’Etat du maïs). En vérité l’éthanol produit chaque année aux Etats Unis nécessite que le maïs soit mis en culture sur une superficie équivalente à celle de l’Iowa (14 millions d’hectares). Ces sénateurs (et nombre de leurs collègues à la Chambre ou au Sénat) sont résolus à ce que les quotas d’éthanol, de biodiesel et autres biocarburants aillent toujours dans le même sens : vers le haut. Tous sont convaincus que le moindre changement, aussi minime qu’il puisse être et concentré sur les seules importations de biodiesel, constitue une menace potentielle pour l’ensemble du programme de biocarburants, y compris leur programme de prédilection : la production d’éthanol de maïs (pire encore, la proposition de l’EPA pourrait menacer le financement de leurs campagnes électorales et leurs perspectives de réélection.). Ils ont promis de s’opposer à tout effort de réduction des quotas de mélange d’éthanol dans l’essence ou toute mesure susceptible de saper les programmes de biocarburants. Ils ont menacé de rejeter les candidatures à la présidence de l’EPA, sauf si l’agence renonce totalement à son plan de réduction des quotas obligatoires et des importations de biodiesel. Ils affirment que ces actions sont nécessaires pour protéger l’innovation énergétique, la diversité énergétique et les emplois. Certains maintiennent même que les biocarburants éviteront l’épuisement du pétrole et les dérèglements climatiques. Peut-être fument t-ils tous ce tabac spécial vendu à Boulder (Colorado). Mais ils ont des positions élevées, des amis puissants, et ils veulent faire des affaires. Donc l’EPA et la Maison Blanche ont capitulé. La législation sur les normes relatives aux carburants renouvelables (RFS) s’inscrivait à ses débuts dans un programme environnemental. Elle est devenue une machine à générer des subventions agricoles (et une source essentielle de financement des campagnes électorales). Elle fausse les lois du marché en créant des flux de trésorerie dont dépendent les moyens de subsistance, le modes de vie et les frais de lobbying de nombreuses personnalités. Dans le cas de l’éthanol, il faut cultiver du maïs qui nécessite des millions d’acres de terre, des milliards de litre s d’eau et de grandes quantités de pesticides, d’engrais, de carburant et de gaz naturel, pour produire de l’énergie qui fait grimper le prix des denrées agricoles, endommage les petits moteurs pour un rendement au kilomètre parcouru d’un tiers inférieur à celui de l’essence. Les niveaux de production de biodiesel qui sont imposés par le Congrès sont inutiles et irréalistes. Ils sont bien au-dessus de ce que les agriculteurs ont la capacité de cultiver et produire aux États-Unis et même des quantités dont nous avons besoin. Et pourtant, la legislation exige que la production de biodiesel, d’éthanol de maïs et de biocarburants dit de deuxième génération (biomasse, etc.) grimpe régulièrement au fil des ans. Pour une fois, nous avions à l’EPA des personnalités qui pouvaient – et devaient – remettre en question ces pratiques et lancer un programme de réduction réaliste et justifié des niveaux de biocarburants nationaux et étrangers. Nous ne devrions pas assujettir ces programmes à des obligations légales axées qui nuisent à l’environnement et aux consommateurs américains. Mais nous l’avons fait, le microcosme de Washington a gagné, c’est ainsi ! Cependant, la bataille n’est pas terminée, elle vient à peine de commencer. La prochaine fois, il n’y aura peut-être pas de candidatures à prendre en otage. [1] Paul Driessen est analyste au CFACT (Committee For A Constructive Tomorrow) Il est l’auteur de l’éssai Eco-Imperialism: Green power – Black death and d’autres ouvrages sur les politiques publiques). [2] EPA : Environmental Protection Agency (note du traducteur) [3] Un gallon égale 3,785 litres (note du traducteur). 315 millions de gallons font soit 1.2 milliard de litres soit 1.2 million de m3, [4] 100 acres égalent 40,5 hectares (note du traducteur).
true
L’administration Trump commence tout juste à mettre sur pied une « équipe rouge », sorte de « shadow GIEC » censé jouer l’avocat du diable dans le débat sur le réchauffement climatique et apporter des arguments contradictoires à ce que les climato-sceptiques appellent l’alarmisme climatique. La Maison-Blanche et l’Agence pour la Protection de l’Environnement (Environmental Protection Agency ou EPA) sont en effet en train de recruter des scientifiques avec l’aide du Heartland Institute, lequel est considéré comme le Think Tank de référence dans la remise en cause du consensus scientifique majoritaire sur le climat. L’ÉQUIPE ROUGE L’Institut possède sa propre « équipe rouge » : antithèse du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat de l’ONU), elle a été baptisée sans complexe Groupe d’experts international non gouvernemental sur l’évolution du climat.. « La Maison-Blanche et l’Agence pour la Protection de l’Environnement ont fait appel au Heartland Institute pour les aider à identifier les scientifiques qui pourraient participer à une équipe rouge, et nous avons été heureux de pouvoir leur rendre service », a expliqué Jim Lakely, Directeur de la communication de l’Institut, au Washington Examiner. « Un projet de cette nature est attendu depuis longtemps », a-t-il ajouté. « Les scientifiques du climat qui dominent les délibérations et les publications du GIEC n’ont rencontré pratiquement aucune contradiction. C’est une violation de la méthode scientifique et une atteinte à la confiance de l’opinion publique. » REVENIR À LA SCIENCE DU CLIMAT Le Heartland Institute soutient l’idée d’une « équipe rouge » depuis longtemps. Selon Jim Lakely, il s’agit « d’examiner de façon critique ce qui est devenu depuis trop d’années un dogme alarmiste plutôt qu’une sobre évaluation de la science du climat. En fait, l’Institut Heartland a travaillé étroitement avec une équipe rouge qui étudie la science du climat depuis de nombreuses années : le Groupe d’experts international non gouvernemental sur l‘évolution du climat* ou GINEC. » L’équipe rouge envisagée par l’administration Trump pourrait ressembler au groupe créé par le Heartland Institute. D’après ce qu’a confié le mois dernier un haut fonctionnaire au site d’information sur le climat Climatewire, le Directeur général de l’EPA Scott Pruitt « estime que l’agence sera capable de recruter les meilleurs dans le domaine du climat et qu’elle sera à même d’organiser un processus spécifique dans lequel ces personnes apporteront une analyse critique à charge et à décharge à propos des nouvelles études sur le climat. » « A vrai dire, cette initiative nous motive à l’extrême. Comme d’autres domaines scientifiques, la science du climat est en évolution permanente. Une nouvelle évaluation, transparente et sans préjugés, c’est quelque chose que tout un chacun devrait applaudir des deux mains », a aussi jugé le haut fonctionnaire cité ci-dessus. LE CHANGEMENT CLIMATIQUE REVISITÉ L’équipe du Heartland publie régulièrement des rapports critiques sur les études du GIEC ou d’autres scientifiques du climat. Depuis ses débuts il y a huit ans, elle a produit quatre volumes complets intitulés « Le changement climatique revisité ». Le cinquième est annoncé pour la fin de cette année. « Des centaines de chercheurs ont participé à la rédaction ou à la revue de ces volumes publiés par le Heartland Institute » a précisé Jim Lakely. Au total, ils représentent plus de 3000 pages. Alors que l’administration Trump se lance dans une approche similaire, il est ironique de se rappeler qu’à l’origine elle fut avancée par Steven Koonin, ancien fonctionnaire de l’administration Obama. Il proposa en effet de procéder selon le mode contradictoire équipe rouge vs équipe bleue afin d’éclaircir l’ensemble des tenants et aboutissants de la science du climat. Koonin enseigne à l’Université de New York. DEUX ÉQUIPES SCIENTIFIQUES Il suggéra cette idée en avril dernier dans un contre-édito1 du Wall Street Journal. L’exercice comprendrait une « équipe rouge » représentant les climato-sceptiques prêts à affronter une « équipe bleue » représentant la majorité des scientifiques qui croient que la planète se réchauffe en raison de l’accroissement des émissions de gaz à effet de serre dû aux activités humaines. Ce type d’approche par équipes opposées fut mise au point par l’armée à l’époque de la Guerre froide afin de tester les différentes thèses en circulation à propos des capacités militaires de l’Union soviétique. Pour le changement climatique, elle permettrait de disposer de points de vue contradictoires afin d’évaluer les différentes thèses et déterminer quelle part du réchauffement est due aux émissions de dioxyde de carbone et quelle autre part à la variabilité naturelle du climat. AVOIR UNE VRAIE CONVERSATION SUR LE CLIMAT En juin, à l’occasion des auditions sur le budget 2018, le Secrétaire d’Etat américain à l’énergie Rick Perry a lancé l’affaire en ces termes devant la Commission sénatoriale du budget : SCOTT PRUITT À LA MANŒUVRE Perry fut le premier membre éminent de l’administration Trump à évoquer l’idée en public, mais cela restait très hypothétique car il n’avait pas le moindre plan en tête pour la mettre en oeuvre. Mais le patron de l’EPA, Scott Pruitt, est en train de la concrétiser. « D’après ce que je comprends, Scott Pruitt essaie de recruter Koonin pour prendre la tête de l’opération », a déclaré Myron Ebell, ancien chef transitoire de l’EPA avant la nomination de Pruitt et actuel directeur de l’environnement dans le Think Tank libéral Competitive Entreprise Institute. Ni l’EPA ni Koonin n’ont répondu à nos appels pour confirmer que ce dernier serait pressenti pour diriger l’équipe rouge. UN MÉDIATEUR CRÉDIBLE Mais Ebell souligne la logique qu’il y aurait à le voir participer au projet : « C’est un médiateur de choix, non ? Il appartenait à l’administration Obama, mais il pense que le débat fut insuffisant. Il aurait la crédibilité idéale pour mener à bien tout le processus. Je ne sais pas ce qu’ils ont en tête sur la façon de procéder, et j’en sais encore moins sur ce que Koonin a en tête. En général, nous avons besoin d’aller au-delà de ce que l’establishment dit lorsqu’il est contesté, c’est-à-dire « vous pouvez nous faire confiance ». Je ne pense pas qu’on puisse faire confiance à l’establishment. » Reprenant à son compte une formule de Ronald Reagan à l’époque de l’Union soviétique, Ebell explique qu’il préférerait de beaucoup « faire confiance, puis vérifier. » LE FLOU DES OBJECTIFS Moins enthousiaste, le Bipartisan Policy Center (centre bipartisan des politiques publiques), entité qui sert souvent à réconcilier des points de vue politiques divergents, s’interroge sur la façon dont les équipes seront constituées et se demande quels seront les objectifs du processus : UNE APPROCHE ERRONÉE ? Une chercheuse du Think Tank environnemental World Ressources Institute considère pour sa part que l’approche est clairement erronée. « Il est vrai qu’elle a été utilisée par les plus grandes entreprises pour des exercices stratégiques internes, mais c’est complètement inapproprié pour la science », a écrit Kelly Levin dans un récent article de blog. « Cette approche n’a pas sa place dans la détermination de la science du changement climatique. » Chez World Ressources Institute, Kelly Levin dirige le programme qui traque les émissions de dioxyde de carbone des pays développés. « L’écrasante majorité – 97 % – des études révisées par les pairs soutiennent le point de vue du consensus selon lequel les activités humaines contribuent à la plus grande part du réchauffement climatique récent. » Seule une « proportion de plus en plus réduite » d’études rejettent le consensus scientifique, estime Kelly Levin. Aussi, « donner dans cet exercice un poids égal à l’équipe rouge et à l’équipe bleue aurait pour effet de suggérer à tort à l’opinion publique qu’il y a un débat là où il n’y en a pas », ajoute-t-elle. « Et l’administration Trump va vraisemblablement truffer l’équipe rouge de personnes dont les intérêts dans les industries des énergies fossiles sont connus, comme elle l’a fait pour les membres du gouvernement. » Traduction de Nathalie MP pour Contrepoints — Sur le web
fake
"Je l'ai vu, j'en ai lu un peu, et ça va." Voici, en quelques mots, ce que le président américain Donald Trump a déclaré face à la presse, à propos d'un rapport de 1 000 pages de son propre gouvernement sur les conséquences économiques du changement climatique. "Je n'y crois pas", a-t-il ajouté, très sûr de lui. Ce document, intitulé "National Climate Assessment" et mené par plus de 300 scientifiques et validée par son administration, estime que les Etats-Unis pourraient perdre "des centaines de milliards de dollars" d'ici la fin du siècle à cause des gaz à effet de serre. "Vu le niveau historique des émissions de gaz à effet de serre, les pertes aux Etats-Unis pourraient atteindre des centaines de milliards de dollars dans plusieurs secteurs d'ici la fin du siècle", prévient ce document. "Les conséquences du changement climatique au-delà de nos frontières vont affecter de plus en plus notre commerce et notre économie, notamment les prix à l'import et à l'export, ainsi que les entreprises qui ont des investissements et des chaînes d'approvisionnement à l'étranger." Et pourtant, si ce rapport montre que le changement climatique aura de réelles conséquences sur l'économie, le président Donald Trump est resté imperturbable. Il a même : "Nous n'avons jamais été aussi propres que nous le sommes maintenant. Et c'est très important pour moi. Mais si nous sommes propres, et que tous les autres endroits sont sales, ce n'est pas si bien. Je veux de l'air pur et de l'eau pure." Il y a quelques jours, il prenait encore comme exemple la météo pour justifier son climato-scepticisme. "La vague de froid brutale et prolongée peut battre tous les records - Qu'est donc devenu le réchauffement climatique?", a-t-il fait mine de s'interroger dans un tweet, en dépit de toute logique scientifique. Le rapport en lui-même n'est d'ailleurs pas tombé au meilleur moment : il a été publié en plein Thanksgiving, période de fête où les Américains ne regardent que peu les informations.
true
On est assez gênés par les gesticulations pitoyables de la classe politique française après le retrait des États-Unis de l’accord de Paris sur le climat. Il s’agit d’un non événement, mais nos politiciens doivent jouer le jeu de la dramatisation climatique pour mettre en évidence la colossale réussite française que représente ce fameux accord. L’ACCORD DE PARIS, UN ENGAGEMENT PUREMENT MORAL Comme chacun le sait, cet « accord historique » n’est qu’une déclaration d’intentions ne comportant aucun engagement juridique effectif. Selon l’article 2, le réchauffement climatique devra être contenu « bien en deçà de 2°C » par rapport à l’ère préindustrielle. Pour atteindre cet objectif, les émissions de gaz à effet de serre devront atteindre « un pic aussi rapidement que possible ». Tous les cinq ans, un bilan sera effectué. Les pays pauvres redoutant de retarder leur développement économique, il a été convenu qu’il serait tenu compte des « circonstances nationales différentes » pour apprécier les progrès. Les 100 milliards de dollars promis aux pays pauvres ne figurent pas dans l’accord proprement dit mais dans une annexe. Autrement dit, il s’agit d’un engagement moral de mieux faire, rien de plus. L’HONNÊTETÉ DE TRUMP Dans ce contexte, le retrait des États-Unis représente l’honnêteté et les hauts cris des politiciens français, de droite comme de gauche, un exemple historique d’hypocrisie. Trump avait en effet annoncé la couleur au cours de sa campagne électorale. Il était opposé à tout ce galimatias de bonnes intentions. Il a eu le courage de mettre fin au mensonge que constituent des promesses qui, de toute évidence, ne seront pas tenues. Et il fallait un certain courage pour affronter les gourous de l’écologisme mondial qui ont fait beaucoup d’émules parmi les politiciens. LA RÉALITÉ ÉCONOMIQUE RÉSISTE Évidemment le retrait américain gêne tous les adeptes de la nouvelle religion. Les adorateurs de Gaïa n’ont que le levier politico-éthique pour agir. Ils ont réussi à circonvenir un certain nombre de scientifiques et font désormais étalage des « conclusions scientifiques » sur le réchauffement climatique dans tous les médias. Ils sont également parvenus à imposer de multiples normes concernant les produits industriels (automobiles, appareils de chauffage, appareils électroménagers, etc.) par une propagande moralisatrice à laquelle l’opinion publique occidentale a été sensible. Les politiciens ont donc suivi par électoralisme. Mais la réalité économique leur résiste. Lorsqu’il s’agit de fabriquer, de créer une entreprise, d’innover, de trouver des salariés compétents, de se déplacer sur notre petite planète, les contraintes du réel l’emportent sur les bonnes résolutions idéologiques. LES BONS ET LES MÉCHANTS Il en résulte qu’obliger les États à s’engager moralement a une grande importance pour les idéologues de l’écologisme militant. Même si les engagements de l’accord de Paris restent flous, il sera possible à l’avenir de stigmatiser publiquement les pécheurs. Par exemple, dans cinq ans, un premier bilan permettra de trier le bon grain de l’ivraie : les bons seront les pays ayant progressé (réduit leurs émissions) et les mauvais tous les autres. La propagande pourra ainsi se poursuivre sur les bases statistiques donnant un semblant de scientificité aux idéologues. UNE MÉTHODE ÉPROUVÉE Cette méthode éprouvée a déjà été utilisée récemment avec les constructeurs automobiles. Des normes très ambitieuses ayant été adoptées au niveau européen pour les rejets de particules des moteurs diesels, il était impossible pour les constructeurs de maintenir les performances des véhicules tout en respectant la norme. Ils ont donc utilisé des subterfuges techniques pour contourner le problème. Après des contrôles, Volkswagen (et d’autres) ont pu être dénoncés comme fraudeurs et stigmatisés sur tous les médias planétaires. Ceux qui savent construire des voitures confortables et rapides appartiennent ainsi au camp du mal. Ceux qui se contentent de rédiger quelques pages de normes techniques et de les faire avaliser par le conseil européen siègent dans le camp du bien. Avec l’accord de Paris, l’enjeu était beaucoup plus important. Il s’agissait de permettre au clergé écologiste de classer les États eux-mêmes du côté du diable ou du côté du bon Dieu. On comprend la déception des dévots qui n’auront plus la suprême jouissance de faire des États-Unis le grand Satan. PUISSANCE IDÉOLOGIQUE DE L’ÉCOLOGISME La puissance de l’écologisme résulte ainsi de sa capacité à synthétiser une dimension religieuse, une dimension idéologique et une dimension scientifique. L’aspect religieux réside dans le manichéisme : le bien écologique s’oppose au mal industriel. L’aspect idéologique consiste à théoriser la société future puis à chercher à la construire par l’influence politique. Cette société aura une caractéristique dominante : la science, la technique et l’économie seront entièrement déterminées par le politique (lois, normes, fiscalité, etc.). En général, les individus n’ayant pas perdu toute capacité de réflexion qualifient de dictature un tel régime politique. Mais la capacité de réflexion recule… La science elle-même vient au secours de l’écologisme car elle lui fournit de multiples observations dans de très nombreux domaines. Il suffit de choisir les observations les plus significatives et de les compiler conformément à un résultat imposé idéologiquement pour obtenir les rapports du GIEC. RELATIVISER LE DOGME ÉCOLOGISTE Trump, le rustre bien connu, n’a pas respecté le subtil agencement juridico-politico-éthique de l’écologisme militant. S’il ne s’agissait que de Trump, nos idéologues ne s’alarmeraient pas. Mais il s’agit de la première puissance économique mondiale. L’économie aurait-elle l’audace de relativiser le dogme écologiste ?
fake
Kogelo, Kenya -De jeunes kenyans participant au projet Solar Génération initié en 2003 par Greenpeace s’attaquent au double problème de la pauvreté énergétique et du changement climatique en installant des panneaux solaires photovoltaiques sur le toit de la “Senator Barack Obama School » (l’Ecole du sénateur Barack Obama) à Kogelo ainsi que sur celui de la maison de Mama Sarah, la grand mère du Président des Etats-Unis. Mama Sarah a déclaré : “Je suis très heureuse qu’on ait pu installer l’énergie solaire dans ma maison et je suis sûre que mon petit-fils va le savoir. L’énergie solaire est propre, fiable et abordable contrairement à la paraffine qui est largement utilisée dans la région. De plus, nous avons maintenant dans le village des jeunes qualifiés qui peuvent nous aider à entretenir les installations.” L’installation de panneaux solaires a été réalisé lors d’un atelier de 20 jours portant sur les énergies renouvelables et auquel ont participé 25 personnes du Kibera community youth program et des membres de la communauté de Nyang’oma Kogelo. Appuyés par Greenpeace-Solar Génération, les jeunes kenyans ont appris comment les panneaux solaires photovoltaiques génèrent de l’électricité, comment procéder à leur installation et leur maintenance, comment construire eux-mêmes des lampes solaires et comment exploiter le potentiel du marché. Ils ont discuté également de la vulnérabilité de l’Afrique face au changement climatique. Robert Kheyi, coordinateur du projet pour le Kibera community youth program reconnaît que “ L’atelier et l’installation de panneaux solaires générant de l’électricité sont pour nous une opportunité unique de développer les énergies renouvelables. Nous devons non seulement agir contre les effets dévastateurs des changements climatiques au Kenya, mais aussi profiter de cette opportunité qui représente une source de revenus.” Le Kenya comme bien d’autres pays du continent africain est directement confronté aux conséquences du changement climatique. Les précipitations ont diminué de façon drastique ces dernières années. La sécheresse a renforcé les problèmes dans le secteur agricole, causés par l’utilisation de sols appauvris et la désertification. Elle a également fait perdre sa fiabilité au vaste réseau hydro-électrique du pays. Compte tenu de ces défis, investir dans les technologies solaires s’avère être une stratégie gagnante. Cela consolide l’économie et protège l’environnement tout en assurant un approvisionnement fiable et propre de l’énergie. L’industrie solaire est en mesure de fournir les productions désirées. Il n’y a pas d’obstacle technique à la réalisation d’un tel projet, juste une barrière politique à faire tomber de façon à reconstruire le secteur global de l’énergie. Il est temps que les pays industrialisés donnent quelque chose en retour. A la Conférence de Copenhague sur le climat qui aura lieu en décembre, le Président Obama et les autres décideurs de ce monde doivent impérativement se mettre d’accord afin d’éviter le chaos climatique, ce qui inclut de se mettre d’accord sur le financement de tels projets à travers les pays en développement afin de les aider à s’adapter et à endiguer le réchauffement climatique. Greenpeace demande aux pays riches de contribuer à hauteur de 140 milliards de dollars par an à un fonds pour le climat afin de mettre un terme à la déforestation, permettre aux pays en développement de s’adapter aux conséquences des changements climatiques et promouvoir des nouvelles technologies de production d’énergie plus favorables au climat. Il ne reste que 15 semaines jusqu’aux discussions décisives organisées par les Nations unies à Copenhague. Greenpeace exhorte les décideurs mondiaux à imiter les jeunes personnes innovatrices de Kibera et Kogelo et à transformer, à Copenhague, leur rhétorique climatique en action.
true
L'Assemblée nationale a voté dans la nuit de lundi à mardi le durcissement du malus applicable aux véhicules automobiles. Cette mesure, qui "définit une taxe additionnelle à la taxe sur les certificats d'immatriculation des véhicules (...) à raison de leur émission de dioxydes de carbone", selon le projet de loi de finances pour 2019, doit encourager l'acquisition de véhicules dits "propres". Pour durcir le dispositif, le texte a instauré notamment l'abaissement du seuil d'application du malus à 117 g CO2/km contre 120 g actuellement. Ces modifications doivent permettre "de dégager 31 millions d'euros de recettes supplémentaires (...) afin de financer, notamment, la prime à la conversion". Plusieurs députés d'opposition ont demandé en vain la suppression de cette mesure. "Demander aux Français de participer à la transition écologique ne doit pas sans cesse se faire au détriment de leur pouvoir d'achat ou d'un confort minimal afin de pouvoir se rendre à leur travail, de conduire leurs enfants à l'école", a expliqué Véronique Louwagie (LR). L'accentuation du malus automobile "aura pour conséquence de pénaliser nos compatriotes les plus modestes qui ne disposent pas des ressources", a estimé pour sa part Ludovic Pajot (RN). Les députés ont par ailleurs donné leur feu vert pour la fin des exonérations fiscales concernant les véhicules pick-up, jusqu'alors exemptés notamment de malus écologique, une mesure qui avait été ajoutée au texte via un amendement en commission.
true
Par Alexis Vintray. La liberté scolaire est un des chevaux de bataille des libéraux, pour qui les parents et non un ministère ultra-centralisé sont les mieux à même de définir ce qui est le mieux pour leurs enfants. Surtout, il s’agit d’une question de liberté fondamentale que de pouvoir choisir l’éducation transmise à ses enfants. A ce titre, il convient de saluer la publication par la Fondation pour l’Ecole d’un rapport sur les expériences étrangères de financement public du libre choix de l’école et les propositions d’applications à la France de ces mécanismes. Deux parties dans ce rapport, présenté lors d’un colloque à l’Assemblée Nationale : Une étude réalisée par Charles Arnoux et Liliane Debroas, docteurs en économie, sur les exemples de financement public de la liberté scolaire à l’étranger. Trois mécanismes sont étudiés: chèque-éducation, crédit d’impôt et charter schools. Le premier, bien connu de nos lecteurs, permet aux parents de financer directement l’école dans laquelle leur enfant sera scolarisé, par un « chèque » versé à l’établissement de leur choix. L’argent suit l’élève. Le crédit d’impôt permet aux parents de déduire des impôts les frais de scolarité de leurs enfants. Enfin, les charter schools sont des écoles publiques de gestion privée, financées par l’Etat. Autonomes par rapport aux autorités de tutelle ordinaires, elles sont libres de leurs pédagogies et de leurs valeurs. Moins connues en France et moins ambitieuses pour des libéraux, ces initiatives sont surtout les plus nombreuses en terme d’élèves concernés : 90 000 enfants pour le chèque éducation, 800 000 pour le crédit d’impôt, 2 millions pour les charter schools (aux Etats-Unis à chaque fois, cf. p. 16 & 17). Ces expériences sont aujourd’hui nombreuses dans le monde (Canada, USA, UK, Espagne, Suède, Chili, Colombie, Australie, Inde, Japon, Italie, etc.), avec un recul suffisant pour en tirer quelques conclusions. « Globalement la liberté scolaire coûte moins cher et a au moins d’aussi bons résultats » note ainsi en synthèse Charles Arnoux, auteur de l’étude. L’analyse fine des résultats est polluée par la guerre qui existe entre pro et anti-liberté scolaire, mais l’étude offre de nombreux exemples chiffrés qui permettent de nourrir utilement la réflexion. Par ailleurs, les expériences étrangères permettent de distinguer les facteurs clefs de succès et de risque (cas du chèque éducation) : Si cette première partie montre la richesse des expériences déjà menées et à quel point elles ne se limitent nullement à quelques pays supposés libéraux, c’est surtout la seconde partie qui permet d’appréhender les mesures applicables en France. La Fondation pour l’Ecole y liste ses propositions pour permettre un début de liberté scolaire en France. Au risque de décevoir les plus idéalistes, l’association développe une approche très pragmatique, pour identifier ce qui est réalisable dans un horizon proche et non ce qui serait idéalement souhaitable. A ce titre, elle entend focaliser ses propositions uniquement sur « les cas de défaillance avérée de l’offre scolaire publique ». Surtout, c’est sur les charter schools que la Fondation entend axer son action, pour tenir compte de la difficulté du climat éducatif français. Voilà comment elle présente un paysage scolaire réformé : Pas de Grand Soir libéral, mais une approche pragmatique, plus à même de fonctionner dans un futur proche? L’avenir le dira, le rapport permet à tout le moins de nourrir utilement la réflexion que les candidats à la présidentielle s’obstinent à éviter totalement, le tout en en s’ancrant dans le réel. A télécharger ici. Pour la liberté scolaire sur Facebook & chèque éducation sur Wikibéral
fake
Une série de grands incendies de forêt ont éclaté en Californie pendant l’été 2018. Les premiers entre juillet et août dans la partie nord de l’état avec les incendies Carr Fire et Mendocino Complex Fire. En novembre 2018, des vents violents ont provoqué une nouvelle série d’incendies, dont Camp Fire qui selon le dernier bilan fourni par les autorités a tué au moins 88 personnes (196 étant toujours portées disparues), dévasté près de 62 000 hectares, détruit près de 14 000 habitations et ravagé la petite ville de Paradise qui comptait 27 000 habitants. La saison des feux de forêt 2018 est ainsi l’une des plus destructrices enregistrées en Californie avec un total de 7 983 incendies qui on brûlé 738 351 hectares « battant » ainsi le record de 2008 (644 269 hectares brûlées). Si les feux en Europe sont en diminution constante comme le montrent sans équivoques les statistiques de l’EFFIS (European Forest Fire Information System) commentées dans cet article, en Californie la situation est différente. Dans cet état de l’ouest des Etats-Unis en effet, trois facteurs se sont combinés pour conduire à cette saison 2018 si destructrice : la sécheresse, des carences dans la gestion de la végétation et des incendies, et une concentration croissante de la population dans les régions à risques. La sécheresse, un phénomène récurrent en Californie La Californie connaît un climat méditerranéen sur la quasi-totalité de son territoire [1]; elle est parsemée de gigantesques forêts très inflammables[2]. La chaîne côtière autour de Los Angeles et de San Diego est revêtue d’une végétation très fine appelée « chaparral » (l’équivalent du maquis ou de la garrigue en France), qui sèche très vite en dégageant des huiles essentielles, un écosystème qui favorise une combustion rapide. Les vents chauds, secs et très puissants de Santa Ana [3] apparaissent en Californie du sud en automne jusqu’au début de l’hiver (c’est l’une des raisons pour lesquelles le mois de septembre est le mois le plus chaud de l’année à Los Angeles). Les hivers peuvent aussi y être très humides (comme en 2016), favorisant la repousse de l’herbe qui forme du combustible pour l’été suivant. Le climat de la Californie est d’autre part très influencé par les variations de températures de surface de l’océan Pacifique équatorial. Cette relation entre l’ENSO (El Niño Southern Oscillation ) est bien documentée depuis les travaux précurseurs de Ropelewski and Halpert (1986) [4]. Par exemple, le grand événement El Niño de 2015-2016 a conduit à une succession d’années chaudes et sèches en Californie. Loin d’être exceptionnelle, la sécheresse est un phénomène récurrent en Californie. Cela est reconnu par l’agence américaine NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) [5] dans un rapport intitulé « Causes et prévisibilité de la sécheresse Californienne 2011-2014 » dont les auteurs résument ainsi leurs conclusions : « La sécheresse actuelle, bien qu’extrême, n’est pas en dehors de la plage de variabilité hydro-climatique de la Californie et des événements similaires se sont déjà produits… les observations depuis 1895 ne mettent en évidence aucune tendance à des hivers plus humides ou plus secs en Californie ». Le diagramme ci-dessous (extrait du rapport de la NOAA) montre en effet que 120 années d’observation ne font apparaître aucune tendance significative : Fig. 1 : Anomalies de précipitations (en mm/jour) entre 1895 et 2014 (en violet courbe lissée sur une période de 7 ans) Source NOAA On y voit une période de sécheresse prolongée dans les années 1920 et 1930, un hiver 1976-1977 particulièrement sec, et une période humides prolongée dans le milieu des années 1990. Des incendies plus destructeurs Les deux graphiques ci-dessous (Figure 2 et 3) ont été établis en utilisant les données que l’agence californienne de protection contre les incendies (Cal Fire) fournit de façon cohérente [6] depuis 2007. Ils montrent une augmentation importante des superficies brûlées au cours des trois dernières années, l’année 2018 dépassant le record des années 2007 et 2008. Le nombre des incendies augmente également mais de façon beaucoup moins marquée. Fig. 2 Surfaces brûlées (hectares) en Californie. Source Cal Fire Fig. 3 Nombre d’incendies en Californie. Source Cal Fire Des carences dans la gestion des sols et de la végétation Au-delà des conditions climatiques, la manière dont les sols sont utilisés a une influence décisive sur la propagation des feux. Comme le notait dès 1995 un rapport de Cal Fire, une gestion inadéquate des terres et des incendies augmente les dégâts causés par les incendies. Dans un article au titre évocateur (« How Fire, Once a Friend of Forests, Became a Destroyer ») publié par le National Geographic Magazine [7], Stephen Pyn, un ancien pompier devenu historien et professeur à l’Université d’État de l’Arizona, montre que des décennies de mauvaises pratiques expliquent la virulence des feux de forêt d’aujourd’hui. Selon cet expert, la vaine tentative pour éliminer tous les incendies provoque l’accumulation de combustibles (bois sec, feuilles, autres matériaux) créant les conditions pour des incendies plus graves et plus incontrôlables. Stephen Pyn défend l’idée que des feux d’intensité relativement faible mais fréquents et maîtrisés permettraient de réduire l’accumulation des combustibles qui alimentent les incendies et les rendent plus dévastateurs. Il faut selon lui rétablir un cycle naturel des feux inspiré de celui pratiqué par les amérindiens. Une telle stratégie avait d’ailleurs été envisagée dès 1910, après un incendie majeur appelé le Big Blowup qui a brûlé plus 1,2 millions d’hectares et tué 78 pompiers en un après-midi dans les Rocheuses du Nord. Mais ce projet n’a pas eu de suite pour des raisons politiques. La Californie poussée par des écoles de pensée écologistes très puissantes dans cet état, a édicté des interdictions de « logging » (exploitation du bois) par les propriétaires. Il semble que l’on revienne actuellement sur cette mesure, dont la nocivité a été tragiquement démontrée. Des experts Européens sont du même avis : ainsi Alexander Held, expert de l’European Forest Institute, plaide pour une évolution en profondeur des pratiques en ce domaine [8] : « Plutôt que d’adapter la gestion forestière et agricole, on se repose trop sur les services des pompiers…l’exemple des Etats-Unis [9] parle de lui-même : les moyens de lutte augmentent d’année en année, mais les pompiers ne peuvent pas faire face à des feux de plus en plus nombreux et intenses ». Il donne en exemple le programme FireWise en Afrique du Sud qui consiste à former dans les communautés exposées aux incendies des volontaires capables d’entretenir les zones interfaces entre les villages et les terrains attenants. Une population californienne de plus en plus exposées aux risques d’incendie D’une part, Cal Fire estime que 95% des incendies en Californie sont causés par des humains même s’ils sont rarement intentionnels. D’autre part, deux millions de foyers [10] (soit 14,5% de toutes les maisons en Californie) habitent à présent dans des zones sujettes à des incendies de forêt à cause de la crise du logement qui pousse de nombreux californiens à s’installer dans des zones en périphérie des villes, à la lisière des forêts et dans des zones dont la végétation est inflammable. Selon Thomas Curt [11], Directeur de recherche à l’Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture (Irstea) des milliers de maisons sont construites dans les collines situées au-dessus de Los Angeles potentiellement dangereuses. Non seulement cette situation augmente les risques d’incendie, mais elle complique en outre le travail des pompiers, qui s’attellent d’abord à protéger les habitants : « Lorsque les pompiers se concentrent sur la protection des habitations, ils ne peuvent pas endiguer le feu aussi vite que possible ou ériger une barrière pour empêcher la propagation de l’incendie », commente le magazine Time. Conclusions : de la réalité à la perception des incendies A l’échelle mondiale, les surfaces brûlées par les incendies ont diminué au cours des dernières décennies et le nombre d’incendies est aujourd’hui inférieur à celui qu’il était plusieurs siècles auparavant. Pourtant, ce n’est pas ce qui est perçu par le public. Doerr et Santín ont expliqué ce biais de perception dans une publication de la Royal Society en 2006 [12]. L’idée selon laquelle il y a augmentation des incendies de forêt est une « perception » causée par des publications utilisant des données parcellaires sur le plan géographique et portant sur des périodes courtes aboutissant à des conclusions alarmantes aussitôt relayées par les principaux médias. Plus grave, selon les auteurs, il pourrait aussi y avoir un biais dans l’évaluation des pertes humaines dans la mesure où le plus grand nombre de personnes victimes des incendies se trouvent dans les régions du monde qui ne sont pas étudiées, en Asie par exemple ! [1] La Californie méditerranéenne (https://www6.sophia.inra.fr/jardin_thuret/layout/set/print/Visite-virtuelle/Parcours-Mediterranee/La-Californie) [2] On rappelle à ce sujet les polémiques américano-australiennes concernant l’introduction de l’Eucalyptus en Californie (qui en fait semble remonter au début du XIXème siècle) [3] Contrairement à une idée répandue ces vents ne sont pas chauds en raison de leur origine désertique. Ils se développent lorsque le désert est relativement froid et sont donc plus fréquents pendant la saison fraîche qui s’étend d’octobre à mars [4] North American Precipitation and Temperature Patterns Associated with the El Niño/Southern Oscillation (ENSO) https://journals.ametsoc.org/doi/10.1175/1520-0493%281986%29114%3C2352%3ANAPATP%3E2.0.CO%3B2 [5] Causes et prévisibilité de la sécheresse Californienne 2011-2014 (https://cpo.noaa.gov/sites/cpo/MAPP/Task%20Forces/DTF/californiadrought/california_drought_report.pdf) [6] Les données distinguent les incendies survenus dans les zones géographiques placées sous la responsabilité du gouvernement fédéral (45,8% des terres), l’Etat de Californie n’étant responsable que de 4% et 51% à des intérêts privés. [7] How Fire, Once a Friend of Forests, Became a Destroyer (https://news.nationalgeographic.com/2015/11/151122-wildfire-forest-service-firefighting-history-pyne-climate-ngbooktalk/) [8] Interviewé par le journal suisse Le Temps [9] Selon wired, en 1998, l’Etat Fédéral a dépensé environ 428 millions de dollars (corrigés de l’inflation) pour la lutte contre les incendies et 1,3 million d’acres brûlés; en 2018, ils ont dépensé près de 3 milliards de dollars et 10 millions d’acres brûlés. (https://www.wired.com/story/we-know-exactly-how-to-stop-wildfires-with-money/) [10] Selon le mensuel américain Wired, [11] interviewé par France info [12] Tendances mondiales des incendies de forêt et de leurs impacts: perceptions et réalités dans un monde en mutation http://rstb.royalsocietypublishing.org/content/371/1696/20150345
fake
Christian Gerondeau membre du conseil scientifique de l’Association des Climato-Réalistes, a été à deux reprises en octobre invité sur le plateau de Cnews. Une première fois le 14 par Éric de Riedmatten, une deuxième fois le 28 par Pascal Praud dans le cadre de l’émission L’heure des Pros. On se souvient qu’il a participé le 4 juillet à l’émission « les points sur les I » d’Ivan Rioufol. Notons sur le plateau de L’heure des Pros, la présence de l’économiste Fergane Azihari (auteur de Les écologistes contre la modernité) avec lequel Christian Gerondeau s’est trouvé de nombreuses convergences de vue. Des vérités bonnes à rappeler en pleine COP26 Au cours de ces deux émissions Christian Gerondeau a pu s’exprimer sur ses thèmes de prédilection développés dans son ouvrage La religion écologiste. Il est revenu sur certaines notions de base qui ne sont pas toutes connues du grand public, ce qui, à la veille de la COP26 était plus qu’opportun : La neutralité carbone est un horizon lointain…très lointain Comment dans ces conditions s’étonner de l’absence de la Chine et de la Russie à la COP26 ? La Chine, déjà premier producteur mondial de charbon est en passe d’augmenter de près de 6 % sa production (20minutes.fr). Elle aurait même atteint récemment un record de production quotidienne, ont annoncé lundi 18 octobre les autorités chinoises. Pour sortir de la crise énergétique qu’elle traverse, elle fait tourner ses centrales à plein régime et rouvre des mines. De même, l’Inde dépend du charbon à 70% pour son électricité, (avec même un pic à 80% en 2021). Une partie de ce charbon est importée, notamment de la Chine ! Selon l’Agence internationale de l’énergie, depuis les années 2000 la consommation d’énergie de l’Inde a doublé et elle devrait doubler encore d’ici 2040 (France Info). Confrontés à d’immenses besoins en énergie pour lutter contre la pauvreté et accompagner la croissance de leur population, les pays en voie de développement et les pays émergents ne prennent même plus la peine, comme lors de la COP21, de faire semblant d’adhérer à de fictifs objectifs de décarbonation. « La Cop26 est déjà un “échec”» vient d’annoncer Greta Thunberg. Pour une fois, nous ne donnons pas tort à la jeune suédoise. La décarbonation de l’économie mondiale dans des délais aussi brefs est une aporie.
biased
Un super volcan se trouvant près des côtes japonaises et contenant près de 34 kilomètres cube de magma, ce qui pourrait, en cas d’éruption, coûter la vie à 100 millions de personnes, a été découvert par des scientifiques de l’Université de Kobe. En étudiant le cratère du volcan dont l'éruption il y a 7,3 millions d'années avait entrainé la disparition de la civilisation au sud du Japon, des géologues de l'Université de Kobe ont fait une découverte impressionnante, apprend-on par la revue Scientific repots. Lors du travail de recherche, ils ont découvert à l'intérieur du volcan une coupole comportant du magma faisant dix kilomètres de diamètres et d'une hauteur de 600 mètres. Ayant étudié les dénivellations du fond maritime, les auteurs de la recherche ont constaté que cette coupole était en train de pousser. Selon eux, cela pourrait se finir par une éruption puissante qui provoquerait un tsunami capable d'atteindre les côtes de la Chine et du continent américain du nord au sud. De plus, une quantité considérable de cendres entraînerait un phénomène «d'hiver volcanique» sur certains territoires du Japon. Néanmoins, les scientifiques estiment que la probabilité de cet évènement n'est que d'un pour cent.
true
Emmanuel Macron a assuré ce vendredi soutenir "dans ses intentions" le maire de Langouët (Ille-et-Vilaine) poursuivi par la justice pour avoir pris un arrêté anti-pesticides... tout en rappelant la nécessité de respecter la loi. "J'avais des convictions, j'ai changé d'ailleurs ces derniers mois, très profondément", a assuré le chef de l'État, interrogé à l'Élysée par le site Konbini, juste avant le début samedi du G7 à Biarritz. "J'ai aussi beaucoup lu, beaucoup appris. Les scientifiques se sont également beaucoup mobilisés et je pense qu'on a tous à apporter une part de réponse", a-t-il insisté, assurant que les manifestations de jeunes pour le climat l'avaient "fait réfléchir". Durant l'interview, le chef de l'État a été interpellé, via une vidéo enregistrée par le maire de Langouët (Ille-et-Vilaine) qui a pris, le 18 mai, un arrêté interdisant l'utilisation de produits phytopharmaceutiques à moins de 150 mètres des habitations. "Madame la préfète de la République vient de saisir le tribunal administratif pour suspendre cet arrêté, trouvez-vous cela normal ?", lui a ainsi demandé Daniel Cueff, qui a comparu jeudi pour défendre sa décision. "Il y a des lois, elle [la préfète] doit les faire respecter, donc je serai toujours derrière les préfets qui font respecter les lois", a d'abord plaidé Emmanuel Macron, en estimant que "la solution n'est pas de prendre un arrêté qui n'est pas conforme à la loi" mais plutôt "de mobiliser pour changer la loi". En ce sens, le chef de l'État a souhaité "aller vers un encadrement des zones d'épandage de pesticides", en pointant "les conséquences sur la santé publique". "Donc Monsieur le maire, il a raison sur ses motivations", a déclaré Emmanuel Macron, alors que la décision du tribunal administratif de Rennes est attendue la semaine prochaine et que la justice est saisie à Rouen pour un cas similaire d'arrêté municipal dans l'Eure. "Je le soutiens dans ses intentions", a-t-il insisté. "Mais je ne peux pas être d'accord quand on ne respecte pas la loi, c'est normal, et ça on va le changer vite", a-t-il poursuivi, en évoquant la nécessité "d'avoir aussi des discussions avec les agriculteurs, les producteurs pour que ça leur permette de fonctionner, parce que tout ça a un coût pour eux".
true
Les agriculteurs en sont conscients : c'est une mesure à laquelle, année après année, il faudra "s'habituer". Après plusieurs jours de fortes chaleurs et des semaines entières sans pluie, de nombreuses régions ont mis en place des restrictions d'eau, afin d'éviter l'interruption de l'alimentation en eau potable. Grand-Est, Bourgogne-Franche-Comté, Pays-de-la-Loire... Ce mardi, 73 départements font face à de telles limitations, et 140 arrêtés sont en cours, indique sur son site l'agence du ministère de la Transition écologique Propluvia. En Isère, où la préfecture vient de placer le département en vigilance sécheresse, trois secteurs sont même en alertes renforcées. "Les pluies de l'automne ont permis de recharger partiellement les nappes phréatiques, mais l'absence de pluie au cours du mois de mars, d'avril puis fin mai ont induit des difficultés sur des ressources déjà fragilisées par plusieurs années de sécheresse successive", indique la préfecture dans un communiqué. "Depuis juin, les quelques orages n'ont pas suffi à améliorer la situation", est-il précisé. Et si "la France ne se transformera pas en désert du Sahel en quelques mois", comme l'imagine auprès de L'Express un agriculteur du Lot-et-Garonne, les professionnels du secteur sont bien obligés de s'adapter à ces nouvelles mesures de restriction. Manque de pluie, stocks insuffisants, fortes chaleurs... Afin d'éviter une "pénurie" en eau potable, les préfectures peuvent réduire, voire interdire durant certains jours ou certaines heures de la journée, les usages non prioritaires de l'eau. Tout dépend du niveau de restriction mis en place, qui peut passer d'une simple "vigilance" - avec une forte incitation des particuliers et des professionnels à économiser l'eau - à l'état de "crise" - avec un arrêt pur et simple des prélèvements non prioritaires, y compris ceux effectués à des fins agricoles. LIRE AUSSI >> Transfert de fourrage, stock d'eau... Les agriculteurs face aux vagues de chaleur Dans de tels cas, seuls les prélèvements d'eau en relation avec la santé, la sécurité civile, l'eau potable ou encore la salubrité sont autorisés. Ce mardi, selon Propluvia, 73 départements faisaient face à une restriction, dépassant ainsi l'état de simple vigilance. Conséquences : une limitation d'eau pour les agriculteurs, qui peut parfois devenir dangereuse pour les récoltes, dont certaines, comme le maïs, sont encore "en pleine floraison", s'inquiètent les agriculteurs. "Je regardais mon champ de lentilles avant de vous appeler, et il n'y a rien. C'est vide", confie ainsi à L'Express Benoît Proffit, agriculteur depuis 2002 dans le Cher. "Normalement, on fait deux tonnes/hectares de lentilles, mais cette année, je vais peut-être faire 200 kilos, maximum", témoigne ce cultivateur, visé de plein fouet par les restrictions d'eau. Chaque année, un quota d'eau lui est attribué, afin d'irriguer ses récoltes . "En fin de semaine dernière, avec les restrictions, j'ai perdu 50% du volume qu'il me restait à consommer", explique-t-il. "J'ai encore le droit d'arroser mes champs comme je le souhaite, mais toutes les récoltes ne seront pas irriguées comme il le faudrait".
true
La lourde condamnation du géant agrochimique américain Monsanto, vendredi aux Etats-Unis, pour ne pas avoir informé de la dangerosité du Roundup, a réjoui samedi les adversaires du glyphosate, le produit chimique contenu dans cet herbicide qu'ils souhaitent voir interdit en France. Vendredi, le jury d'un tribunal de San Francisco a en effet condamné Monsanto à payer près de 290 millions de dollars de dommages à Dewayne Johnson. Ce jardinier américain de 46 ans estimait que les produits de Monsanto, et notamment le Roundup qu'il avait vaporisé pendant des années, avaient entraîné son cancer et que la multinationale avait sciemment caché leur dangerosité. Le gouvernement français s'est félicité de cette décision par la voix de Brune Poirson, la secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique, pour qui ce "jugement historique "confirme la décision pionnière d'Emmanuel Macron: interdire le glyphosate dans trois ans". LIRE AUSSI >> L'épineux sevrage Soulignant que la France était "chef de file dans la mobilisation en Europe contre le glyphosate mais aussi contre les insecticides tueurs d'abeilles", elle a affirmé sur Twitter que le gouvernement s'était "battu pour construire une coalition d'États européens contre le glyphosate pour 10 ans". "Ce jugement, c'est une nouvelle fois la preuve que les pesticides sont dangereux pour la santé, des utilisateurs en premier lieu --et donc des paysans et des paysannes--, et puis par ricochet aussi de ceux qui consomment les produits", a indiqué à l'AFP le porte-parole de la Confédération paysanne, Laurent Pinatel. Il a rappelé la promesse d'Emmanuel Macron de sortir du glyphosate d'ici 2021. Cela nécessite, selon lui, "des moyens techniques avec la recherche et puis des moyens économiques aussi, car les pesticides, c'est un outil de compétitivité dans la guerre économique". Europe-Écologie-Les Verts a jugé que la condamnation de Monsanto était "historique". "Les écologistes demandent solennellement au gouvernement de cesser de tergiverser sur le glyphosate et les pesticides qui détruisent notre santé et la biodiversité", a écrit EELV. "Plutôt que de gagner du temps pour les intérêts de quelques-uns, la France doit appliquer le principe de précaution sans tarder, et débloquer immédiatement les fonds nécessaires pour aider les agriculteurs à se passer de ces produits dangereux", a ajouté le parti. Plusieurs associations françaises de défense de l'environnement ont également salué la condamnation du groupe américain, désormais propriété de l'allemand Bayer. "Notre première réaction, c'est de dire 'enfin et heureusement+', parce qu'avec tous les éléments à charge contre Monsanto cela aurait été absolument incompréhensible qu'il ne soit pas condamné", a indiqué Suzanne Dalle, de Greenpeace France. "La justice agit là ou le gouvernement n'est pas présent, il faut que les citoyens continuent de se mobiliser pour que le glyphosate soit enfin interdit en France et en Europe", a-t-elle insisté. "Générations Futures salue cette décision historique, qui reconnaît le caractère cancérogène de ces produits à base de glyphosate et la responsabilité de Monsanto dans le fait de les avoir mis sur le marché sans en avertir le consommateur", a indiqué dans un communiqué le directeur de cette association, François Veillerette. Quant à Benjamin Sourice, président de Combat Monsanto, il juge que "cette condamnation reconnaît non seulement que le Roundup est cancérigène, mais surtout que Monsanto avait les informations sur la dangerosité du produit et qu'ils ont tout fait pour masquer cette dangerosité". "Elle montre que Monsanto savait depuis le début que sa formule chimique est toxique, et qu'ils ont trompé les autorités publiques", a-t-il affirmé. "L'ensemble des lobbies des pesticides trompent les autorités publiques, qui se laissent d'une certaine façon volontairement avoir", a-t-il ajouté. Enfin, l'agriculteur Paul François, figure en France du combat contre Monsanto, dit avoir ressenti "beaucoup de joie" pour tous ceux qui se battent. "J'ai pensé à eux en me disant que cette décision allait les aider et leur donner beaucoup d'espoir", a déclaré à l'AFP le président de l'association Phyto-victimes et auteur du livre "Un paysan contre Monsanto". Bayer a affirmé samedi que le glyphosate était "sûr et non cancérogène". Le ministère de l'Agriculture et la FNSEA -opposée à l'interdiction du glyphosate--n'étaient pas joignables.
biased
C'est du jamais-vu en France. La pétition en ligne pour soutenir un recours en justice contre l'État pour inaction climatique, lancée par quatre ONG, recueille désormais plus de 1,5 million de signatures. Le texte, disponible sur le site laffairedusiecle.net, frôlait ce dimanche vers midi les 1,54 million de soutiens et vise les 2 millions. Ces signatures ont été recueillies en cinq jours, l'initiative de Greenpeace, Oxfam, la Fondation pour la nature et l'Homme (FNH) et l'association Notre affaire à tous, ayant été rendue publique lundi. En 2016, la pétition en ligne contre le projet de loi El Khomri sur la réforme du droit du travail avait dépassé le cap d'un million de signatures en deux semaines. "Aucun d'entre nous ne s'attendait à un tel succès et aussi rapidement", a reconnu Cécile Duflot, directrice d'Oxfam France. Cette mobilisation montre que "les questions liées au réchauffement climatique et à la biodiversité sont au centre des préoccupations" des citoyens, se félicite Audrey Pulvar, présidente de la FNH. DÉCRYPTAGE >> Inaction climatique: que peut la Justice face aux Etats? Les ONG ont adressé lundi une requête préalable au gouvernement, qui a deux mois pour répondre. Les ONG prévoient dans un second temps, en mars probablement, d'introduire un recours juridique devant le tribunal administratif de Paris, une première à l'échelle française. Les citoyens "ont envie de passer à l'action, cela nous renforce dans l'espoir que le gouvernement ne reste pas sans réponse", indique Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France. Le ministre de la Transition écologique François de Rugy a invité les ONG à participer au grand débat national promis à la suite du mouvement des gilets jaunes. Face aux dérèglements climatiques, les recours en justice se multiplient dans le monde contre l'insuffisance des mesures prises. Aux Pays-Bas, un tribunal, saisi par l'ONG Urgenda au nom de 900 citoyens, a ordonné en 2015 à l'État de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 25% d'ici à 2020. Le jugement a été confirmé en octobre. En France, l'annonce des associations est tombée au lendemain d'une conférence climat de l'ONU (COP24) qui a déçu par l'incapacité des pays à renforcer leur action. Les plaignants soulignent que la France, dont les émissions de GES sont reparties à la hausse en 2015, ne respecte notamment pas ses objectifs de court terme.
true
Le traitement du fumier pourrait être la première forme de l'exploitation de l'énergie que le soleil insuffle aux végétaux. Soleil superstar. Il va tenir la vedette, cette année, en France et en Europe. Espaces pour demain a décidé de lui consacrer un grand show. De nombreuses associations l'assisteront, avec des industriels, des Chambres de commerce et les Pouvoirs publics. Au programme, des concerts, des spectacles, des expositions, des colloques, des bals et des jeux. Le jour choisi est le 23 juin, la fête du solstice d'été. Le but de l'opération ? Sensibiliser l'opinion, montrer aux Français les bienfaits de l'énergie solaire. Pour mieux les préparer, une campagne d'information sera lancée dans les écoles, le ler février, et le 15, dans les mairies. Valéry Giscard d'Estaing descendra aussi dans l'arène : il attend d'un prochain Conseil des ministres des communications sur cette nouvelle forme de richesse. Elle fait rêver, bien qu'elle ne puisse prendre de sitôt la relève du charbon ni celle du pétrole. Mais elle peut devenir un recours économique, entrer peu à peu dans la vie quotidienne. Une des principales voies qui s'ouvrent est l'exploitation de l'énergie que le soleil insuffle aux végétaux. C'est une mine verte. Les arbres, les plantes, les algues transforment les rayons du soleil en énergie chimique. Grâce à celle-ci, ils se développent. Ils ont fourni à l'homme, depuis la nuit des temps, la totalité de son alimentation. Aujourd'hui, dans le monde, des savants visent à libérer la puissance qu'ont stockée jour après jour ces petits capteurs solaires naturels. L'idée n'est pas neuve. La chaleur dégagée par un feu de bois est tout simplement de l'énergie tirée d'un végétal. Les scieries, les papeteries, les industries du meuble brûlent dans leurs chaudières la sciure, des copeaux, des déchets de bois qui font tourner les machines. Les déchets agricoles et domestiques constituent, eux aussi, un capital exploitable. En France, par exemple, on n'a pas de pétrole, mais on a des vaches. Le fumier fermente et dégage du méthane. Ce gaz ou ses dérivés transformés en carburant peuvent alimenter des moteurs. Chaque ruminant donnerait l'équivalent de 150 à 200 litres de pétrole par an. Des chercheurs de l'Inra, l'Institut national de recherche agronomique, l'ont calculé : le traitement de la totalité des déchets fermiers, dans des cuves de fermentation appelées digesteurs, fournirait une énergie comparable à celle de 4 millions de tonnes de pétrole. Soit 80 % des besoins en combustibles de l'agriculture française. Le recyclage bioénergétique est également possible aux portes des villes. L'usine d'Achères, près de Paris, l'illustre. Cette unité d'épuration vit quasiment en circuit fermé. Elle traite les eaux usées de 6 millions d'habitants. Les résidus fermentent, grâce aux micro-organismes qu'ils contiennent. Ils produisent chaque année l'équivalent de 15 000 tonnes de pétrole, ce qui contribue à faire tourner l'usine. Ces exemples montrent la voie au Commissariat à l'énergie solaire. Il finance cette année, avec l'Inra, un programme de valorisation énergétique des déchets agricoles. Budget prévu : 10 millions de Francs. La Communauté européenne économique consacre, elle, 17 % de ses crédits "énergie solaire" à l'étude de l'énergie verte. On peut aller plus loin. Aux côtés de l'Inra et de filiales du Commissariat à l'énergie atomique (C.c.a.), de Renault et de Pechiney, la sérieuse Ecole des mines a lancé des études sur l'exploitation et la valorisation du bois. Pierre Laffitte, son directeur, voit grand : "Si la recherche marche, grâce aux progrès de la biotechnique, la France pourrait posséder, en 2020, l'équivalent de 100 millions de tonnes de pétrole, avec ses 20 millions d'hectares de bois et de taillis". Hypothèse d'école, parce qu'exploiter entièrement ces réserves dévasterait aussi le pays. Dans le monde, les savants cherchent donc des techniques pour domestiquer et concentrer l'énergie des végétaux. Ainsi étudient-ils la culture intensive de plantes spécifiquement énergétiques : les taillis à croissance rapide donnent beaucoup de matière première végétale, la canne à sucre fixe une quantité importante d'énergie solaire, la jacinthe d'eau produit chaque année 100 tonnes de feuillage. On les expérimente en France, aux Etats-Unis, au Brésil et en Irlande. Une espèce de varech géant est même cultivée depuis peu, dans une "ferme marine", sur la côte ouest des Etats-Unis. Le Californien Melvin Calvin, lauréat du prix Nobel pour ses travaux sur la photosynthèse, s'est lancé dans la culture d'"arbres à pétrole"· Cette variété d'euphorbe pousse naturellement au Brésil. Broyée et distillée, elle donne un composé d'hydrocarboné, raffinable. L'Inra lui a emboîté le pas. Ses travaux progressent. Les manipulations génétiques des plantes offrent un autre axe de recherche. L'Agriculture Research Council britannique y consacrera 1 million de livres sterling, dans les trois ans à venir. Le but de ces travaux ? Favoriser le rendement des plantes, leur capacité à concentrer l'énergie solaire. Elles gardent bien des secrets. La première "feuille artificielle", réalisée en laboratoire, en 1977, par le Dr Joseph Katz, aux Etats-Unis, reste encore une pâle copie de ce que réussit la nature : chaque feuille est une usine végétale. Cet éventail qu'offre la science, en réalisations et en projets, n'est pas une utopie. Elle ne propose pas l'inconcevable, c'est-à-dire des centrales énormes. Elle croit aux petites unités de production d'énergie verte. Dont elle attend une rentabilité immédiate. Philippe Chartier, maître de recherches à l'Inra, lui aussi mise, en ce domaine, sur les petits ruisseaux qui finissent par constituer des fleuves. Selon lui, la France peut disposer immédiatement de l'équivalent de près d'une dizaine de millions de tonnes de pétrole, sous la forme de gaz, de combustible ou de carburant. Il suffit, pour cela, d'utiliser plus rationnellement les taillis, les forêts, les sous-produits agricoles et les déchets domestiques. Ce serait bien assez pour faire entrer cette énergie nouvelle dans la vie quotidienne. Déjà, les Finlandais et les Italiens entreprennent l'expérimentation de voitures fonctionnant avec un carburant non conventionnel. Déjà, les Brésiliens essaient de mélanger à l'essence de l'éthanol, un alcool obtenu en distillant la canne à sucre. C'est peut-être aux retombées de la Journée du soleil que la France devra se mettre, elle aussi, une plante verte dans son moteur. Couverture de L'Express n°1437 du 20 janvier 1979. L'Express Archive choisie par la Documentation de L'Express.
true
Climat. Le patronat britannique inquiet : « le monde est largement hors des clous » En marge du sommet du G7, qui a eu lieu au Royaume-Uni, le patronat britannique s’est dit inquiet : le monde est « largement hors des clous » en matière de transition climatique. Il appelle son gouvernement à encourager la prise de décisions concrètes, en vue de la COP26. La confédération des industries britanniques (CBI), qui représente le patronat, estime que le monde est « largement hors des clous » dans la transition climatique après la fin de la réunion du G7 au Royaume-Uni. Elle enjoint le gouvernement britannique, hôte en novembre de la conférence environnementale internationale COP26 à Glasgow, d’accélérer les réformes concrètes, notamment dans le bâtiment et les transports. Les patrons britanniques veulent une stratégie pour les technologies vertes L’organisation affirme que d’ici cinq prochains mois, Downing Street doit établir « une stratégie thermique et de construction pour des bâtiments verts » avec des indications précises sur la manière dont « il va soutenir financièrement les propriétaires pour rendre leur logement économe en énergie ». La plupart des chauffages de logements fonctionnent au gaz au Royaume-Uni. La CBI recommande aussi de « débloquer les investissements dans les technologies vertes » et d’annoncer d’ici la COP26 le « calendrier pour la prochaine série de licences d’exploitation pour l’éolien offshore ». Décarboner les transports Enfin, l’organisation appelle à « donner la priorité à la décarbonisation des transports » en publiant un « nouveau plan pour les véhicules électriques d’ici la fin de l’année et en s’engageant à ouvrir 7 nouvelles vastes usines pour la production de batteries ». Le directeur général de la Confédération, Tony Danker, doit insister sur le fait que « le monde n’a pas le droit à l’échec. La crise climatique s’aggrave et nous sommes largement hors des clous », d’après des remarques reçues à l’avance du discours qu’il doit prononcer à la conférence CBI « Road to Zero » lundi 14 juin. Le Royaume-Uni s’est engagé à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 et veut baisser ses émissions de CO2 de 78 % d’ici 2035. Le G7 veut la fin des centrales à charbon Les dirigeants du G7 se sont prononcés ce week-end pour une réduction de moitié de leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, voire plus pour certains. Ils veulent tourner le dos aux centrales au charbon, énergie fossile la plus polluante, sauf si des mesures de compensation environnementale sont en place, comme le captage de CO2. Les aides publiques seront arrêtées dès cette année. L’organisation écologiste Greenpeace a toutefois déploré l’absence de promesse « d’arrêter tous les nouveaux projets aux énergies fossiles – ce qu’il faut mettre en œuvre cette année pour limiter la hausse dangereuse de la température mondiale ». Les autorités britanniques veulent protéger arbres et biodiversité Parallèlement, le Trésor britannique a publié ce lundi 14 juin une série de mesures destinées à protéger la biodiversité, promettant « de laisser l’environnement en meilleur état que nous l’avons trouvé ». Il souligne avoir annoncé un plan d’action pour les arbres en Angleterre, et mettre en place un « fonds de protection de la nature contre l’impact climatique » qui générera des financements privés.
true
Le jury pensait, bien sûr, désigner plus tôt le vainqueur de septembre 2017 de la propagande climatique. Il demande pardon aux lecteurs pour avoir à ce point aiguisé leur impatience, mais dispose toutefois d’une circonstance fortement atténuante : à quel irrépressible élan a-t-il fallu faire face ! Quelle fougue des compétiteurs, nouveaux comme anciens, a déferlé ce mois-ci, rendant le choix final tout simplement impossible ! Devant cet engagement collectif à nous faire prendre des vessies pour des lanternes écoconscientiser les citoyens face à la disruption climatique du prochain siècle qui viendra sous peu dont ont voit les prémisses qui a déjà un peu commencé dont la présence réelle ne peut plus être contestée par personne, ce n’est pas un, mais trois, cinq, dix vainqueurs qu’il eût fallu désigner ! SPECTACLE GRANDIOSE Outrances, excès, raccourcis idiots… ne reculant devant rien, nos concurrents ont lâché leurs coups et assuré un spectacle des plus grandioses. Ce feu d’artifice de désinformation et de propagande aura été fortement aidé, certes, par le passage de l’ouragan Irma, dont Libération a sobrement annoncé qu’il pourrait bien avoir été « le plus puissant depuis toujours ». Tel un cycle naturel installé dans son éternité, l’alarmisme du réchauffement a donc, dès cette première séquence, placé la compétition à son niveau d’excellence. La longueur inhabituelle du compte-rendu qui suit est la preuve de l’engouement considérable que suscite le Climathon chez les acteurs de la propagande que nous connaissons bien. En dépit de toute considération scientifique pour le classement des ouragans, l’historique des ouragans dans les Antilles françaises (ou plus généralement l’Atlantique et le monde) et même la page 5 du Saint des Saints, Irma a donc été considéré comme l’ouragan le plus puissant depuis le Big Bang, et donc attribué au réchauffement changement dérèglement chaos pandémonium climatique d’origine anthropique. Certes, les scientifiques sont prudents mais tout le monde sait, il n’y a pas de cyclone sans chaleur et la mer ne ment pas. LE VAINQUEUR DU MOIS Puisqu’il n’y a jamais eu de cyclone avant le réchauffement climatique, chaque nouvelle occurrence offre une preuve supplémentaire de la culpabilité humaine. L’occasion de briller pour nos concurrents, et à ce jeu-là c’est finalement au cours de l’émission « @rrêt sur images » du 14 septembre, intitulée « Cyclones et changement climatique » (mais dont l’URL propose un titre plus vendeur raccoleur conforme) qu’un concurrent a réalisé l’exploit d’entre les exploits et emporte ainsi la première victoire du climathon 2017-2018. Bien lancé par la présentation apocalyptique de rigueur proposée par l’émission (ouragans, inondations, sécheresses, feux de forêts…), Stéphane Foucart, ci-devant journaliste au Journalderéférence, est donc le premier à inscrire son nom au palmarès de cette année. CATASTROPHES NATURELLES ET RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE Qualifiant non sans éloquence d’ « épouvantable » la question d’un lien de causalité entre les catastrophes naturelles et le réchauffement climatique, le bon soldat de l’alarmisme nous a expliqué toute la différence entre les niveaux de preuve journalistique et scientifique, confirmant une bonne fois pour toutes que les pages « Planète » de son journal ne sont pas là pour autre chose que de la pure propagande : Que les journalistes des rubriques « environnement » puissent en parfaite bonne conscience s’asseoir sur toute démarche méthodique et s’autoriser à raconter absolument n’importe quoi n’est certes pas une surprise. Une admission franche de cet état des choses méritait toutefois d’être faite. « De la propagande ? Et alors ? » nous dit au fond notre vainqueur, qui a bien compris les limites de la science quand il s’agit de faire peur : la complexité et l’incertitude des objets conduisent trop souvent à l’humilité, à la prudence et aux hésitations (voire — horresco referens — au doute), alors qu’il s’agit de s’adresser au vulgum pecus de toute façon trop ignare pour saisir les subtilités d’une discussion. La première mission du journaliste est donc de préserver le public candide des idées méphitiques « forgées dans le marigot d’internet » et d’asséner que « l’affaire est triviale » en évitant toute prudence malvenue. LES ACCESSITS Irma ? C’était « prévisible, prévu, écrit« , nous dit Pascal Canfin, ci-devant directeur du WWF France qui, lui, savait que l’ouragan allait venir. Beau numéro de divination rétrospective, d’autant qu’en digne astrologue du climat, il avait sûrement annoncé à l’avance tout un tas de catastrophes. Les voyants ne sont pas les seuls à connaître le truc. La Reine des Neiges a fait parler d’elle en septembre, estimant à raison que ce n’est pas parce qu’un ouragan fait des morts qu’on n’aurait pas le droit d’en tirer une occasion de publicité. Un sien tweet publié au plus fort d’Irma profite donc de l’occasion pour faire la promotion d’un livre à elle, ce qui mérite un accessit : On ne peut en revanche que déplorer la teneur des commentaires sur Twitter, qui en viennent presque à insinuer l’indécence d’un tel procédé. Comme si tenter sa chance au Climathon avait quelque chose de honteux ! Décidément, certains ne comprennent rien au climat. LA PREUVE PAR LA CANICULE Jean Jouzel, vieux routard expérimenté au palmarès enviable (champion d’hiver 2015, et semaines 2 et 29 en 2015), nous offre plusieurs belles réalisations ce mois-ci, démontrant qu’il faudra compter sur lui dans la suite de la compétition — mais qui donc en doutait ? La crinière encore roussie par les flammes de la canicule « Lucifer », le presque prix Nobel s’est lancé dans une grande chevauchée de prosélytisme à travers les provinces françaises, posant autant de jalons. Interviewé par Ouest France en préparation d’une intervention au CHU de Rennes, il frappe au cœur en rappelant que la canicule de 2003 avait fait 70 000 morts en Europe et 20 000 en France, preuve « qu’une augmentation de quelques degrés a des effets importants sur notre santé ». Bien installé dans ses certitudes, il peut alors prophétiser « dans les années à venir » des températures de « 50°C en Bretagne et de 55°C dans le sud ». Décidé à surprendre, il change ensuite de tactique pour dérouler son talent dans un autre secteur. L’ÉLITE CLIMATOLOGIQUE À Clermont-Ferrand, pour La Montagne, il commence par minauder que non, on ne peut pas définitivement attribuer les ouragans au réchauffement climatique, car entre « l’intuition et l’attribution formelle, il y a un pas difficile à franchir », et que même si «on pressent que d’autres phénomènes sont liés comme les inondations à répétition (…) formellement, on ne va pas au-delà de ce que l’on peut démontrer ». Après ce numéro de slalom calculé, il s’en prend aux climatosceptiques (qui « ne sont pas des scientifiques impliqués dans les recherches climatiques. Ils viennent d’autres disciplines. »), puis saute à la gorge de ces adversaires honnis, sûr de sa supériorité et de celle de la crème de l’élite climatologique. S’ensuit ce développement théorique de haute volée : VIVEMENT LE PROCHAIN RAPPORT DU GIEC ! À ce rythme, le Nobel ne devrait plus lui échapper longtemps. Prochaine étape de la démonstration : expliquer pourquoi, quand on met la clim’, ben ça chauffe quand même à cause du gaz satanique. C’est dire comme on attend avec impatience le prochain rapport du GIEC. Autre multi-lauréat du Climathon en 2015 (semaines 7, 11, 28, 30, 41 et 46), Nicolas Hulot a également pris date pour la suite de la compétition. Auréolé de son nouveau statut de Ministre du Catastrophisme climatique, il nous a gratifié de plusieurs envolées lyriques qui mériteraient chacune un accessit. Ainsi, il en est désormais à se demander si les Antilles resteront habitables : à présent que ce phénomène jamais vu appelé « ouragans » a décidé de s’y déchaîner, il faut reconnaître que « la question se pose »… Notre Commandeur des Croyants adopte désormais des tournures de phrase dignes de l’ancien président, telles que le redoublement du sujet : « il faut se concentrer sur l’adaptation parce que le phénomène, il est parti ». LE PIRE EST DEVANT NOUS Oubliant que c’est maintenant lui qui est à la manœuvre, et donc comptable de l’action publique, il rassure nos compatriotes sur ses capacités en assénant une certitude : « le pire est devant nous ». Il nous remet sa petite couche millénariste et assène sa vieille antienne : il y a probablement plus de réfugiés climatiques aujourd’hui que des déplacés dus à des conflits. Qu’on se le dise : c’est certainement le cas des Rohingya qui ont fui les persécutions en Birmanie par centaines de milliers, du Soudan du Sud où les combats touchent la région d’Equatoria qui est le « grenier à blé » du pays, ce qui présage de futures famines (inéluctablement les conséquences de la chute des rendements agricoles due au réchauffement climatique), de la Centrafrique où la situation se détériore, du Congo où 1,4 million de personnes ont été déplacées… Prêt à surfer sur toutes les catastrophes, notre bien aimé ministre démontre qu’il ne s’est pas contenté d’adopter les tournures grammaticales de son ancien mentor : la politique lui a aussi enseigné le cynisme. Pour notre plus grand plaisir. EMISSIONS DE GAZ SATANIQUE Jacques Attali, dans son article de blog (repris par L’Express le 13 septembre), doit être salué pour sa capacité à sortir des sentiers battus. En sus de la dénonciation réglementaire de nos émissions de gaz satanique, l’ancien conseiller de François Mitterrand a en effet découvert rien moins que deux causes nouvelles et insoupçonnées aux ouragans qui frappent les régions tropicales : les sacs plastiques et la surpêche. Le jury du Climathon, qui confesse un certain goût pour les propos reliant tout à n’importe quoi, porte un regard tout particulièrement attendri sur ces propos. Souhaitons que l’association délirante entre ouragans et sacs plastiques, bien en ligne avec l’esprit antiscientifique qui anime souvent le carbocentrisme militant, se révèle à terme un nouvel horizon intellectuel pour expliquer les causes de la terrible catastrophe climatique en cours. FRANCE INTER ÉCLAIRE LE MONDE Le doute, la remise en question et l’analyse objective des faits ne faisant pas partie du travail d’un éditorialiste, ontologiquement détenteur du Savoir et de la Capacité de Décryptage des choses de ce monde, Thomas Legrand n’y est pas allé de main morte dans son édito politique du 8 septembre sur France Inter : Remarquons d’abord que puisqu’il en est à citer un candidat virtuel (Jadot) à l’élection présidentielle, Thomas Legrand aurait pu se souvenir d’Alain Lipietz, ce qui aurait sûrement arraché un sourire à l’auditeur. L’éditorialiste de France Inter se détermine donc sur le seul fait de l’ouragan Irma et en fait le titre de sa chronique : « Les écologistes avaient raison ». Bien entendu, il révèle aussitôt le coupable de tous les cataclysmes : notre mode de vie. Passons sur ce que recouvre exactement celui-ci, et sur le périmètre exact de l’adjectif « notre », pour nous concentrer sur le prêche : « avec les dévastations d’Irma, nous avons un exemple concret de ce que le système économique planétaire vorace et désinvolte peut donner ». LE COMMANDEUR DES CROYANTS Évidemment, c’est l’moment c’est l’instant de rendre hommage aux Actions de Grâce du Commandeur des Croyants : avec l’annonce de l’arrêt des recherches puis des exploitations d’hydrocarbures sur le Saint-Territoire de la Fille aînée de l’Église de Climatologie, « Nicolas Hulot adopte la méthode de la désintoxication. » La suite est belle comme un Pater Noster : Ah, la France Éternelle qui élève le monde vers Son Salut, telle la Liberté guidant le Peuple… Et puis quand même aussi, que serait un beau discours moral sans un tacle fielleux en passant ? « Le zadiste moyen de NDDL, aussi extrémiste soit-il, est plus raisonnable que n’importe quel climatosceptique qui siège encore à l’Assemblée ». Car c’est bien connu, les climatosceptiques notoires pullulent dans la Représentation Nationale et leur seule tâche consiste à y diffuser leurs idées climatiquement meurtrières. En passant, s’il est si bien renseigné, Thomas Legrand doit sans tarder donner les noms des agents de cette cinquième colonne à Corinne Lepage, autre candidate virtuelle à l’élection présidentielle, et brillante vainqueur de la semaine 45 du Climathon 2015 pour sa proposition de créer un fichier des déviants climatiques (ce qu’elle a encore rappelé récemment). BLÂME, EXCOMMUNICATION Restons sur France Inter pour passer à un sujet plus grave. Dès le premier mois de sa reprise, le jury du Climathon a dû statuer pour prendre une sanction contre Mathieu Vidard, animateur de l’émission scientifique « La Tête au Carré ». Le jury avait déjà repéré le faible appétit de ce présentateur pour le Sujet du Millénaire : depuis janvier 2017, sur 117 émissions thématiques, une seule a été consacrée à La Cause Climatique, et encore de façon indirecte (au travers des énergies du futur). Nous avions déjà noté des titres à la limite de l’inadmissible tels que « La manipulation à l’usage des honnêtes gens » et même, le pire : « Santé : n’ayons pas peur du futur ». Mais l’irréparable a été commis le 14 septembre dans un édito matinal au cours duquel Monsieur Vidard a remis en cause une remarquable étude de la « prestigieuse revue PNAS » annonçant la fin de la production de café en Amérique Latine à cause de la Grande Torréfaction Climatique de plus de deux degrés qui va griller les abeilles (une Calamité à ajouter à la liste de Brignell). UN SCIENTIFIQUE FÉLON Cette étude a légitimement été reprise urbi et orbi comme il se devait, et voilà qu’un obscur chroniqueur radiophonique, associé à un scientifique félon, se permet de nier ses prédictions, osant affirmer que cette étude est « tout simplement fausse », concluant même de façon ahurissante : Le Jury du Climathon attribue donc un Blâme à Monsieur Mathieu Vidard, assorti d’un Rappel aux Devoirs de sa fonction. En outre, il prononce une excommunication climatique pour complicité de contre-révolution scientifique à l’encontre du scientifique félon, Monsieur Benoît Bertrand, chercheur au Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement de Montpellier. Les âmes égarées tentées de collaborer avec l’ennemi climatonégationniste doivent savoir que le jury du Climathon veille, et ne montrera aucune faiblesse en ces temps si incertains. — Sur le web
fake
Paris manque d'espaces verts. C'est même "la ville la moins verte du monde" d'après le constat de l'étude Treepedia, réalisée par une équipe de chercheurs d'un laboratoire du MIT américain. Ils ont ainsi calculé le "taux de verdure" d'une trentaine de mégapoles. Pour savoir quelle proportion de vert un promeneur voyait depuis la rue, des chercheurs se sont appuyés sur les images de Google Street View et ont établi un index qui permet de classer les grandes villes selon la proportion moyenne de vert apparaissant dans le champ de vision des piétons. Selon ce classement, le "taux de verdure" parisien est très bas, à seulement 8,8 %. C'est Singapour qui prend la tête du palmarès. Ses habitants ont quasiment un tiers de leur panorama occupé par du vert avec un indice de verdure de 29,3 %, juste devant Sydney et Vancouver (25,9 %) ou encore Johannesburg (23,6 %) pour les villes du top 3. "Les arbres contribuent à réguler les températures", "contenir la pollution" ou encore "empêcher les inondations", rappellent les chercheurs, qui espèrent également sensibiliser les mairies et les autorités sur les effets de ces taux de verdure sur les habitants, notamment sur leur santé. Ils souhaitent d'ailleurs que leurs données soient prises en compte parmi les indicateurs de bien-être urbain. Cette étude s'appuyant sur Google Street View, les villes de Chine et d'Inde sont de fait exclues puisque Google n'a pas le droit d'y réaliser ses clichés.
true
Le Groenland a perdu 0, 0056 % de sa masse de glace durant le mois de juillet. Les médias en ont fait leurs choux gras. Par André Heitz. C’est CNN qui a échauffé les esprits dans les rédactions hexagonales et porté des cerveaux à ébullition avec le réchauffement climatique absolument ca-tas-tro-phi-que. Son titre – « Greenland’s ice sheet just lost 11 billion tons of ice – in one day » (la couche de glace du Groenland a perdu 11 milliards de tons de glace – en un seul jour) – a été repris sans nuance et même sans réfléchir. Tout comme la comparaison avec 4,4 millions de piscines olympiques. Enfin, pourquoi réfléchirait-on dans une rédaction ? Puisque CNN l’a écrit, il suffit de traduire… C’est ainsi que le journal Le Monde – loin d’être le seul dans cette galère – titre : « En une journée, onze milliards de tonnes de glace ont fondu au Groenland », et écrit en chapô : « La calotte glaciaire fond trois fois plus vite qu’en temps normal, impactée par le réchauffement climatique. » Mais la short ton états-unienne équivaut à 0,907185 tonne métrique, de sorte que le chiffre exact de glace perdue et devant finir sous forme d’eau dans la mer est de 10 milliards de tonnes. Le journaliste de CNN a cité Mme Ruth Mottram, de l’Institut météorologique danois et a bien fait la conversion de tonnes métriques en (short) tons. Nos journalistes hexagonaux à l’extraordinaire (in)culture scientifique n’ont pas fait la conversion inverse en pompant de CNN… For those keeping track, this means the #Greenland #icesheet ends July with a net mass loss of 197 Gigatonnes since the 1st of the month. https:// twitter.com/greenlandicesm b/status/1156789601182375936 … Ongoing heatwave in #Greenland - 31st July biggest melt day so far - 56% of the #icesheet had at least 1mm of melt at surface and more than 10 billion tonnes of ice was lost to the ocean by surface melt alone Another big melt day expected today http:// polarportal.dk/en/greenland/s urface-conditions/ … Il y a une petite vidéo de CNN sur Youtube en français. La conversion a été faite… Non, il ne faut pas relever le niveau des mers, censé monter tout seul, mais le niveau qualitatif de l’information. Ne prenons cependant pas ombrage de cette erreur évitable mais somme toute sans grande conséquence. Il y a certainement une large part de doigt mouillé – trempé dans l’eau de fonte glacée ? – dans l’estimation du volume perdu. Mais cela illustre une fois de plus la pertinence de l’appel du collectif NoFakeScience. En bref et dans cet horrible langage inclusif : « Nous, scientifiques, journalistes et citoyen·ne·s préoccupé·e·s, lançons un cri d’alerte sur le traitement de l’information scientifique dans les médias, ainsi que sur la place qui lui est réservée dans les débats de société. À l’heure où la défiance envers les médias et les institutions atteint des sommets, nous appelons à une profonde remise en question de toute la chaîne de l’information, afin que les sujets à caractère scientifique puissent être restitués à tous et à toutes sans déformation sensationnaliste ni idéologique et que la confiance puisse être restaurée sur le long terme entre scientifiques, médias et citoyen·ne·s. » En matière de « déformation sensationnaliste [et] idéologique », nous sommes servis : c’est prétendument l’effet du changement climatique selon le bon principe qui veut qu’on lui doit les vagues de chaleur, la météo étant incriminée pour les vagues de froid. La vidéo de CNN évoque certes « [l]’alarmante fonte des glaces au Groenland » en introduction mais évoque ensuite « la vague de chaleur qui a envahi l’Europe et l’Arctique ». Preuve est faite qu’il y a des journalistes qui savent résister à la collapsologie. On admirera aussi cette « information » dans le Monde : « Les scientifiques ont enregistré des températures, pas encore confirmées, de 2,7 °C à 3000 mètres d’altitude jeudi qui constitueraient un record. » LCI fait encore plus fort avec « Le Groenland a perdu 12,5 milliards de tonnes de glace le 1er août ». Ça doit être le chiffre inflation comprise ; en fait non, c’est le taux d’ablation ; une partie n’est pas liée à la température ainsi qu’on peut le déduire du gazouillis suivant, pourtant copié : L’hystérie bat son plein, tout comme le copier-coller. Ainsi, les 160 gigatonnes (milliards de tonnes) de glace fondues en juillet représentent « comme l’a observé le météorologue Eric Holthaus dans Rolling Stone, de quoi recouvrir toute la Floride d’1,80 mètre d’eau. » Combien sur la ville de Paris ? Donnons la solution : en gros 1600 mètres. Ou encore : « Pour l’instant, la fonte de 2019 a causé une augmentation du niveau des mers de 0,65 mm, selon le climatologue, qui ajoute que de telles anomalies étaient prévues pour 2050… avec le scénario le plus pessimiste du Giec. » Il s’agit de la fonte totale depuis le début de l’année ou, plus précisément, depuis début mai (la fonte commençant normalement fin mai comme cela est abondamment précisé par les prêcheurs d’apocalypse). Tremblez quand même, braves lecteurs de LCI : « La calotte glaciaire est […] épaisse de plusieurs kilomètres en moyenne et, même à ce rythme très inquiétant, la fonte du Groenland prendrait plusieurs siècles (et ferait monter de 7 mètres le niveau des océans, noyant des régions entières). » Le Point se limite au Groenland : en introduction de son « Au Groenland, 11 milliards de tonnes de glace fondent en une journée » : « Le constat est sans appel. Après des mois de températures excessivement élevées, une catastrophe écologique frappe le Groenland. » Redevenons sérieux… Ce dont on parle, c’est d’un épisode de fonte très exceptionnel dû à une vague de chaleur très exceptionnelle – dont on ne pourra dire que dans quelques années, voire décennies, si elle résulte ou non des changements climatiques. Pour le moment, il faut en rester à la météo. Et la situation est en train de retourner à la normale. L’Antarctique subit son hiver. Quel est le bilan à court terme entre les pertes du Groenland et les gains de l’Antarctique ? Personne ne s’y est intéressé… mais au moins un climatologue a calculé une augmentation du niveau des mers tout à fait théorique sans préciser les limites de son assertion. Bientôt, il neigera à nouveau sur le Groenland et de la glace se formera. Quel sera le bilan pour le Groenland à court et plus long terme ? On en reste aux conjectures, mais les pronostics favorisent la fonte, tout comme les évaluations. Concluons sur une question d’ordres de grandeur : les 160 gigatonnes de glace représentent 160 kilomètres cubes. Le lac Léman fait 89 kilomètres cubes, le débit annuel du Rhône 54 kilomètres cubes. C’est certes beaucoup par rapport à une perte de masse de 286 ± 20 gigatonnes/an sur 2010-2018, soit six fois plus depuis les années 1980. Mais le volume total de glace du Groenland est de 2,85 millions de kilomètres cubes. La perte cumulée de juillet représente donc 0,0056 %. C’est ce que LCI appelle un « rythme très inquiétant » et le Point une « catastrophe écologique »… À la mi-juin déjà, les médias s’étaient enflammés, le Groenland ayant alors perdu 2 kilomètres cubes de glace en un jour. Certains d’entre eux n’avaient pas hésité à « préciser » que cela faisait 40 % du volume total des glaces du Groenland… Et le 14 juillet 2019, le Figaronautisme titrait : « Une montée des océans de 2 mètres plausible d’ici 2100 »… alors que la « prédiction médiane [d’un collectif de chercheurs] est de 69 cm dans un schéma optimiste, et de 111 cm dans la trajectoire actuelle, par rapport à 2000 » – trajectoire annoncée à + 5°C. Devant ces hyperboles à propos de la fonte des glaces on ne peut qu’être confondu.
fake
Il y a littéralement des milliers d’articles de publications scientifiques visées par des pairs qui ne soutiennent pas la thèse d’une vision catastrophique, ou même problématique, de l’enrichissement de l’atmosphère en CO2. La publication récente du rapport de l’ONU sur le changement climatique a électrisé politiciens et activistes environnementalistes, qui ont émis une nouvelle tournée d’appels à réduire les émissions de gaz à effets de serre. Certaines des déclarations parmi les plus enflammées dans ce sens sont venues de la sénatrice démocrate californienne Barbara Boxer, qui en a appelé au congrès à « se réveiller et tout faire en son pouvoir pour réduire la dangereuse pollution au carbone », tandis que le ministre des Affaires étrangères John Kerry a exprimé des sentiments similaires dans un communiqué du State Department, affirmant que, « sauf si nous agissons rapidement et fortement, la science nous dit que le climat et nos modes de vies sont littéralement en péril ». Vraiment ? Le climat de la Terre est-il si fragile que lui-même et notre mode de vie seraient en péril à cause de la montée des émissions de dioxyde de carbone (CO2) ? En un mot, non ! L’impact humain sur le climat est petit ; et tout réchauffement qui pourrait se produire du fait des émissions humaines de CO2 aura probablement peu d’effets, que ce soit sur le climat ou la biosphère de la Terre, d’après le rapport récemment publié « Le changement climatique reconsidéré II, les Impacts Biologiques » qui a été produit par le Panel Non-gouvernemental sur le Changement Climatique (NIPCC), et qui contraste avec celui du GIEC. Al Gore, prétendu gourou du réchauffement climatique, et un groupe de soi-disant « climatologues » sont dans le pétrin, et pas qu’un peu ! En 2007, 2008 et 2009, Gore prévenait [1] publiquement, très hystériquement, qu’ « il n’y aurait plus de glace » au pôle Nord d’ici 2013 environ en raison du présumé « réchauffement climatique d’origine humaine ». En se référant aux experts du « climat », la BBC, financée (...)
fake
L'Organisation météorologique mondiale a confirmé que le phénomène La Niña se prolongerait pour la seconde année consécutive jusqu'au printemps 2022, et continuera donc à influencer les précipitations et les températures des prochains mois. Les dernières prévisions des modèles météo indiquent que le phénomène sera faible ou modéré, d'intensité a priori plus atténué que lors de l'hiver dernier, au cours duquel La Niña avait provoqué un important refroidissement des eaux du Pacifique équatorial, avant de rentrer dans une « phase neutre » lors du printemps. Les dernières prévisions de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) estiment à 90 % la probabilité du phénomène La Niña entre ce mois de décembre 2021 et février 2022, avant de rentrer à nouveau dans une phase neutre à partir de mars. El Niño et La Niña, qu'est-ce que c'est ? Ce sont deux phénomènes climatiques qui sont caractérisés par une anomalie de température d'une partie des eaux de l'océan Pacifique : La Niña se produit lorsque l'eau est plus froide que la moyenne, à l'inverse on parle d'El Niño lorsque l'eau est plus chaude que la moyenne. Ces anomalies thermiques de l'eau, couplées à des changements au niveau des vents et de la pression atmosphérique, ont des conséquences sur le climat des mois suivants essentiellement en Amérique, Asie et Afrique, mais beaucoup moins en Europe. Les conséquences d'une année El Niño ou La Niña se ressentent en particulier sur les phénomènes cycloniques dans l'Atlantique (plus nombreux avec La Niña), le froid (plus marqué avec La Niña), et les précipitations. En raison de sa localisation au centre et à l'est du Pacifique, les conséquences de La Nina concernent surtout l'Amérique du Sud. L'année 2010-2011 a, par exemple, été marquée par un phénomène La Niña très fort et ses conséquences avaient été catastrophiques sur une partie du monde : sécheresse exceptionnelle aux USA et en Afrique, en Europe également, même s'il n'est pas certain que le manque d'eau sur la continent européen ait vraiment été lié à La Niña. Un refroidissement en vue pour la Planète ? La Planète ne va pas vraiment se refroidir pour autant : il faut s'attendre à des températures terrestres à nouveau au-dessus des normales de saison pour beaucoup de régions du monde, en raison de la chaleur emprisonnée dans l'atmosphère par les gaz à effet de serre, selon l'OMM. Rappelons que l'effet de refroidissement des eaux de La Niña est très bref, et ne remet pas en question la tendance globale du réchauffement climatique. De plus, El Niño et La Niña ne sont pas les seuls phénomènes qui influencent le climat mondial, d'autres facteurs entrent en jeu dans l'évolution climatique des prochains mois. Mais son effet refroidissant devrait quand même être perceptible à l'échelle mondiale : selon l'OMM, l'année 2021 sera simplement l'une des plus chaudes enregistrées, au lieu d'être la plus chaude jamais enregistrée ! Concrètement, le nord de l'Amérique du Sud (Brésil, Venezuela, Colombie), le nord-ouest du continent américain (États-Unis et Canada), le sud de l'Inde, la péninsule indochinoise et l'Australie devraient être confrontés à des températures plus basses que la normale ces prochains mois. D'autres zones seront a priori aussi concernées par un froid légèrement plus marqué que la normale : les Caraïbes, le nord-ouest de l'Asie, le sud du continent africain, Madagascar, et l'Europe. Quasiment toutes les autres régions du monde seront confrontées à des températures plus élevées que la normale. Concernant les pluies, des conditions plus sèches que la normale sont prévues près de l'Équateur, en Argentine particulièrement, et du nord de l'Amérique du Sud jusqu'au Mexique. La sécheresse pourrait également être présente dans les États du sud des États-Unis, ainsi qu'en Chine. À l'inverse, le sud-est de l'Asie et le Brésil pourraient subir des pluies plus importantes que la normale, tout comme le nord-ouest des États-Unis, le Canada, et l'Australie. Les conséquences de La Niña en Europe En Europe, les conséquences de La Niña sont plus limitées, ou juste moins bien connues. Dans certains cas, La Niña peut donner lieu à des hivers précoces et rigoureux (agité, venté, froid, avec un flux d'ouest persistant sur la France), mais ce n'est pas systématique, et cela dépend aussi d'autres paramètres climatiques. Les dernières prévisions saisonnières entrevoient bien, à ce jour, la possibilité d'un hiver plus froid que la normale en Europe. Mais, concernant les précipitations, il n'y a rien de prouvé quant à un éventuel effet de La Niña cette année sur le continent européen.
true
Par Rémy Prud’homme, professeur des universités (émérite) Les enfants affamés, ça alimente le business des éoliennes. Les catastrophistes de tout poil nous ressassent quotidiennement, depuis des années, que le réchauffement de la planète entraîne la diminution des rendements agricoles, qui cause l’aggravation de la faim dans le monde. Quelques exemples, entre mille : Reporterre, un site entièrement dédié à ce thème, citant Oxfam, affirme (29.11.2011) que « le changement climatique augmente les risques de famine » ; Les Echos parlent de « l’incroyable baisse de la production provoquée par le réchauffement de la planète » (3.8.2017) ; Radio France International, dans une émission intitulée « famine et changement climatique », sous le patronage de Lambert Wilson, prétend que « la FAO s’alarme des conséquences du changement climatique sur la capacité des populations à se nourrir » (3.1.2019). Le noir se porte bien. Le « deuil sied à Electre » comme dit O’Neil. Marier deux catastrophes, la faim et le réchauffement, n’est-ce pas un joli coup double ? Au delà des images et des imprécations, cherchons les chiffres. La FAO vient de publier pour la dernière décennie les données de la production mondiale de céréales. Bien loin de décliner, la production agricole progresse. Plus vite que la population, qui s’est accrue d’environ 10% durant la même période – c’est-à-dire deux fois moins vite que la production de céréales. Malgré le réchauffement climatique ? Plutôt grâce à lui au contraire, ou plus exactement à cause de l’augmentation du gaz carbonique (dire : CO2, ou dioxyde de carbone, ça fait plus chic) dans l’atmosphère. La concentration du CO2 dans l’atmosphère, qui est mesurée assez précisément, augmente régulièrement. Entre 2011 et 2020, de 6%. Cette augmentation est accusée d’être le facteur principal de l’augmentation des températures. Les preuves théoriques et empiriques de cette relation sont fragiles. Ce qui est certain, en revanche, c’est, comme on l’apprend au collège, que le gaz carbonique est la nourriture des plantes, et que davantage de CO2 entraine davantage de rendement des cultures céréalières ou fourragères. Dans la période récente, le +6% du CO2 contribue donc au +18% de la production céréalière. Il n’en est pas la seule cause, bien entendu : l’extension des surfaces cultivées, les OGM, le recours accru aux pesticides et aux engrais – horresco referens ! – contribuent aussi à mieux nourrir l’humanité. L’essentiel est que, depuis une trentaine d’année, la faim recule dans monde, comme elle ne l’avait jamais fait dans l’histoire de l’humanité. La célèbre course entre population et production agricole a été gagnée. Les prophètes de malheur qui l’annonçaient perdue, de Thomas Malthus (1798) à Josue de Castro (1952) et à Paul Ehrlich (1968), se sont complètement trompés. Les famines dont ils prédisaient la dramatique multiplication ont pratiquement disparu (à la triste exception de celles que causent des guerres civiles ou internationales). Même si beaucoup reste à faire, bien sûr, il faut saluer cette évolution. Elle contrarie nos idéologues du climat. Agiter la faim dans le monde pour justifier des politiques climatiques, c’était pourtant bien trouvé. Pas de chance, c’est raté. Pour justifier les subventions aux financiers de l’éolien, il va falloir trouver autre chose.
fake
C’est une histoire tellement incroyable qu’il vaut mieux commencer par donner les faits tels que les a rapportés, lundi 28 mai, le News & Observer, journal implanté en Caroline du Nord. Les autorités fédérales américaines ayant estimé qu’en raison de leur relief peu élevé, les côtes de cet Etat étaient vulnérables à la montée du niveau de l’océan due au réchauffement climatique, il a été demandé à une commission scientifique d’évaluer les risques. Son rapport, rendu à la Commission des ressources côtières de Caroline du Nord, a expliqué qu’il fallait s’attendre à une montée des eaux d’un mètre d’ici à la fin du siècle, avec pour corollaire quelque 5 000 kilomètres carrés de terres passant dans la catégorie des zones inondées ou inondables. Ce qui signifie, en clair, des conséquences économiques importantes avec le bouleversement de la politique locale d’aménagement du territoire, la fin de projets de stations balnéaires et l’obligation de construire des routes surélevées. Beaucoup trop pour le NC-20, un groupement de 20 comtés côtiers de Caroline du Nord. Jugeant que le catastrophisme était mauvais pour les affaires et qu’il ne fallait pas s’appuyer sur « des modèles informatiques basés sur de simples hypothèses humaines », ce lobby local est donc passé à l’offensive contre ce rapport scientifique, avec tant d’efficacité que l’évaluation d’1 mètre de hausse du niveau de l’océan a été substantiellement revue à la baisse : la Commission des ressources côtières a finalement validé le chiffre de 15,6 pouces, soit un peu moins de 40 centimètres. Mais cette contre-attaque ne s’est pas arrêtée là. Un texte amendant une loi sur la politique d’aménagement des côtes de Caroline du Nord a même été préparé en avril, qui ajoute des restrictions sur l’évaluation de la hausse du niveau de l’océan dans cet Etat ! Il explique notamment que la Division de la gestion des côtes (qui n’est pas un organisme scientifique) sera la seule agence habilitée à la réaliser et ce uniquement à la demande de la Commission des ressources côtières. Les chercheurs pourront toujours effectuer des calculs dans leur coin, cela ne sera pas pris en compte par la Commission. Ce texte présenté par des élus républicains va même plus loin en expliquant comment la hausse future du niveau de l’océan devra être estimée ! La prévision ne s’appuiera sur aucun modèle de climatologie mais devra seulement être extrapolée à partir des relevés historiques de niveau de la mer effectués depuis 1900. Quant à l’extrapolation elle-même, il s’agira d’une simple ligne droite prolongeant la tendance passée et « n’inclura pas de scénario prévoyant une accélération de la montée du niveau des océans ». Alors même que tous les modèles prévoient ce genre d’accélération et que les mesures effectuées ces dernières années, en particulier par les altimètres des satellites Topex-Poséidon et Jason 1 et 2, concordent avec ces prévisions. On pourrait très bien arguer que la valeur de 15,6 pouces est tout à fait correcte puisqu’elle s’insère dans la fourchette allant de 18 à 59 centimètres inscrite dans le rapport du GIEC de 2007. Ce serait omettre que cette fourchette a été volontairement conservatrice comme le précisait à l’époque le GIEC lui-même : « Les projections ne tenant compte ni des incertitudes liées aux rétroactions entre le climat et le cycle du carbone, ni des effets complets de l’évolution de l’écoulement dans les nappes glaciaires, les valeurs supérieures des fourchettes ne doivent pas être considérées comme les limites supérieures de l’élévation du niveau de la mer. » Dans les faits, la perte de masse des calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique s’accélère depuis plusieurs années comme l’ont montré les mesures des satellites GRACE. Une étude de 2009 a donc réévalué la hausse à venir du niveau des mers : selon le scénario le plus modéré (augmentation de température limitée à 2°C à la fin du siècle), la hausse moyenne serait de 104 centimètres, ce qui est en bon accord avec la mesure donnée par le panel de chercheurs s’intéressant aux côtes de la Caroline du Nord. Le projet de loi en question n’a, à ma connaissance, pas encore été soumis au vote. Cela dit, et au-delà des disputes sur les chiffres, on ne peut que trouver inquiétantes cette envie de vouloir faire taire la science par la législation et cette manière de se dire qu’un phénomène naturel sera limité parce que des responsables politiques ont décidé de le sous-évaluer. Cela rappelle évidemment l’arrêt aux frontières de la France du « nuage » radioactif de Tchernobyl. La hausse conséquente du niveau des océans au XXIe siècle aura lieu partout sur la Terre, sauf en Caroline du Nord où elle sera limitée à moins de 40 cm, alors que l’article du News & Observer fait remarquer que d’autres Etats côtiers américains comme la Louisiane, la Californie, le Delaware et le Maine se préparent respectivement à des hausses de 1, 1,4, 1,5 et 2 mètres. Il se peut aussi que rien de tout cela n’arrive, à en croire le sénateur républicain de l’Oklahoma James Inhofe, tout simplement parce que Dieu ne permet pas le changement climatique. C’est écrit dans la Bible. Lors d’une intervention à la radio début mars, cet homme politique a cité un passage de la Genèse pour soutenir son propos : « Tant que la terre subsistera, les semailles et la moisson, le froid et la chaleur, l’été et l’hiver, le jour et la nuit ne cesseront point. » Il a ajouté : « Dieu est toujours là-haut. Je suis scandalisé par l’arrogance des gens qui pensent que nous, êtres humains, serions capables de changer ce qu’Il fait avec le climat. » Tout est dit. 📨 Ne passez plus à côté des infos de l'écologie
true
REPORTAGE. Un nanosatellite français observe le réchauffement climatique depuis l’espace Lancé par une fusée SpaceX, le satellite de l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines observe la chaleur émise par la Terre et le rayonnement solaire qu’elle réfléchit. Le projet n’a nécessité qu’une quinzaine de chercheurs, aidés de leurs étudiants. Il fait la taille d’un pavé et vole en orbite à 600 km de la Terre. Depuis janvier 2021, l’UVSQ-SAT, le nanosatellite de l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ), observe le réchauffement climatique depuis l’espace. Nanosatellite ? Derrière ce mot se cachent les satellites de moins de 10 kg, dont le format standardisé permet de réduire le coût de lancement. En seulement deux ans, de la première esquisse au décollage de l’engin, une quinzaine de chercheurs et deux millions d’euros ont été nécessaires. Une goutte par rapport aux standards du secteur. « Il peut s’écouler plus d’une dizaine d’années avant la mise en orbite d’un satellite scientifique classique, ce qui est frustrant pour les chercheurs, indique Philippe Keckhut, directeur du Laboratoire Atmosphères, observations spatiales de l’UVSQ, situé à Guyancourt. Les projets de nanosatellites vont nous permettre un retour d’expérience plus rapide et donc d’apprendre plus vite de nos erreurs. » À la tête du projet, Mustapha Meftah, astrophysicien, souhaitait un moyen plus précis que les bouées océaniques pour observer le réchauffement de la planète. Grâce à ses capteurs, l’UVSQ-SAT mesure désormais la chaleur émise par la Terre et le rayonnement solaire qu’elle réfléchit. C’est dans une salle blanche, semblable à une salle d’opération, que les différents instruments de mesure embarqués ont été imbriqués dans le squelette cubique du nanosatellite. L’équipe, aidée par des étudiants, n’a conçu qu’un prototype avant de fabriquer le véritable UVSQ-SAT. Ce dernier a ensuite servi aux tests. « Il y a eu des moments durs, raconte Mustapha Meftah. Nous avons dû le démonter à cause d’un petit composant électrique qui n’avait pas la bonne tension. » La fusée Falcon 9 de SpaceX a été choisie pour le lancement. En pleine pandémie de Covid-19, l’entreprise américaine SpaceX a été jugée plus sûre, malgré la bonne réputation de ses concurrents russe et indien. « Du point de vue administratif, c’était la solution la plus simple, analyse Mohammed Meftah. Nous voulions aussi profiter du tir exceptionnel de 143 satellites en une fois par SpaceX. C’était un gage de qualité dans la réalisation de la mission. » Une constellation de satellites pour observer les pôles Depuis six mois, deux ingénieurs se relaient toutes les semaines pour contrôler la trajectoire de l’UVSQ-SAT. Une mission sensible. « Nous avons eu une perte de signal le lendemain du lancement, puis deux alertes de collision avec des débris spatiaux », se rappelle Mustapha Meftah. Température des composants, géolocalisation… Le chercheur vérifie plusieurs fois par jour les paramètres de vol sur son smartphone et dans la salle de contrôle. Confortée par cette première mission réussie, l’université pense déjà à une constellation de cinquante nanosatellites pour observer plus précisément le réchauffement climatique, notamment aux pôles. Un second engin doit être lancé en 2023 pour seconder l’UVSQ-SAT dans l’espace. Pour limiter les coûts dans le futur, l’établissement mise sur le partage des nanosatellites avec des entreprises privées. À bord de l’UVSQ-SAT, un capteur médical destiné aux habits des spationautes est déjà en test pour le compte de l’entreprise Carta-Rouxel. Si tout se passe bien, le petit satellite français continuera ses rondes autour de la Terre pendant six mois. Mais Mustapha Meftah espère lui faire poursuivre le voyage quatre ans de plus.
true
A LA UNE : PROPAGANDE CLIMATIQUE Retour sur Irma et Hervey : « Trop c’est trop » Neil Frank ancien Directeur du National Hurricane Center explique sur le site d’Antony Watts qu’évalués à l’aune de la pression atmosphérique (comme le prévoyait à l’origine l’échelle Saffir Simson) Irma (914 millibars) arrive derrière 10 ouragans plus puissants (de pression inférieure à 910 mn). De la même façon, les précipitations (et donc les inondations) générées par les ouragans ne dépendent pas de leur intensité mais de leur vitesse de propagation : De nombreux ouragans dans l’histoire ont produit d’avantage de pluie qu’Harvey. « Trop c’est trop, arrêtez d’harceler Harvey and Irma » s’exclame t-il. Sur le site En marche : malhonnêteté, incompétence ou désinformation ? Le très officiel site En Marche s’interroge : « Irma, Maria, Les ouragans sont-ils causés par le réchauffement climatique? ». Le point d’interrogation est de pure forme, car le rédacteur affirme « que le nombre moyen annuel d’ouragans violents a augmenté de 75% depuis 30 ans avec une puissance accrue » alors même qu’aucune autorité scientifique (même pas le GIEC) ne s’est risqué à établir une relation entre les cyclones et le réchauffement climatique, comme cela est montré dans deux articles sur le site des Climato-réalistes ici et là. ? En Marche ne limite pas ses contre-vérités aux ouragans : Vincent Bénard sur Contrepoints y a relevé 5 affirmations fallacieuses (liste non exhaustive). Un mastère pour améliorer l’expertise climatique des journalistes Chacun sait qu’en France la presse s’exprime peu et de façon très modérée sur les changements climatiques. C’est pourquoi l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines et l’École supérieure de journalisme de Lille ont crû bon de créer un mastère intitulé « Appréhender les changements climatiques, environnementaux et sociétaux » pour aider les journalistes à mieux expliquer au grand public et aux décideurs les changements climatiques en cours (des changements qui vont devenir de plus en plus prégnants) nous dit The conversation. Un mastère en art de la propagande en somme. L’évaluation par les pairs, un processus défaillant dans la recherche On pourrait se consoler à l’idée que le système d’évaluation par les pairs en vigueur dans les revues à comité de lecture limitera le déferlement de la propagande. Hélas non, le fait qu’une étude ait été évaluée par les pairs ne dit pas grand-chose sur sa qualité. Il n’y aurait que 10 % à 50 % » des articles publiés qui seraient corrects. C’est Le Monde qui nous le dit ! SUR QUELLES BASES SONT DÉFINIES NOS POLITIQUES CLIMATIQUES Sur la base de modèles qui surchauffent et de données de température douteuses, on s’apprête (sous couvert de transition énergétique) à prendre des mesures qui vont appauvrir les plus pauvres et totalement désorganiser l’économie mondiale. 102 modèles déraillent Pour vérifier la validité des prévisions des modèles en matière de réchauffement, il suffirait de reconstruire a posteriori les courbes de température du passé. Or le divorce entre les résultats des 102 modèles et la réalité observée par des ballons sondes et des satellites entre 1979 et 2016 est grandissant comme le remarque Michel de Rougemont. Récemment des scientifiques pourtant sur la ligne du GIEC, ont publié dans Nature Geoscience, un article qui reconnaît que les modèles du GIEC sont erronés. Myles Allen de l’université d’Oxford l’admet : « Nous n’avons pas constaté cette accélération rapide dans le réchauffement que les modèles du GIEC nous prédisaient ». Les données de température sont surestimées Des scientifiques ont cherché à savoir si les données de Température Moyenne Globale de Surface (GAST) produites par la NOAA, la NASA et HADLEY, sont suffisamment crédibles pour servir à la modélisation climatique et à l’analyse politique. Leur rapport (dont on trouve une traduction en français sur Skyfall) conclut que le réchauffement est systématiquement surévalué et qu’il est impossible de conclure que les dernières années ont été les plus chaudes de tous les temps. COUP DE BLUES SUR LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE Comme le remarque Drieu Godefridi, dans La Tribune.be, si ces modèles sont faux (et ajoutons-nous si la mesure du réchauffement est douteuse), plus rien ne justifie la marche forcée vers le tout-au-renouvelable. Transition énergétique allemande : la fin des ambitions ? Selon la très officielle revue France Stratégie l’Allemagne qui produit un tiers de son électricité grâce aux énergies renouvelables paye cette performance au prix fort : le prix de l’électricité pour les petits consommateurs a plus que doublé entre 2000 et 2013, et doit recourir au charbon ce qui en fait un des pays d’Europe les plus émetteurs en CO2 par habitant. Les sommes engagées en Allemagne pour la transition énergétique s’élèvent déjà à 500 milliards d’euros. Une thèse partagée par Bernard Tardieu, Président de la Commission Énergie et changement climatique de l’Académie des Technologies qui estime que ce déploiement considérable des énergies renouvelables intermittentes perturbe le réseau électrique européen et n’est pas généralisable aux autres États membres. Une publication de la revue European Economic Review (commentée par Michel de Rougemont) fait la même analyse. La baisse des coûts de raccordement des énergies vertes : une fausse bonne nouvelle Le gouvernement annonce triomphalement par la voix de Nicolas Hulot « une réduction jusqu’à 40% des coûts de raccordement des énergies vertes au réseau, notamment pour le biogaz ». En réalité, ce qui diminue explique l’économiste Rémy Prud’homme, « ce n’est pas le coût c’est le prix demandé : la prétendue baisse cache en fait une hausse des subventions. Elle se traduira donc par une hausse des impôts, ou des prix de vente de l’énergie, ou de la dette publique ». L’Australie et les Etats Unis révisent leurs législation sur l’énergie propre Que les allemands se consolent ! selon cet article ce sont les ménages australiens qui paient les prix de l’électricité les plus élevés du monde. Au point que le gouvernement australien a décidé de réviser The Clean Energy Target et de promouvoir une politique plus favorable au charbon. De même Etats Unis où selon CNN, Scott Pruitt vient d’annoncer la suppression du Clean Power Plan. Il était temps de mettre un terme à cette folie comme le dit dans son article Paul Riessen (traduit en français sur le site des climato-réalistes). Va-t-on tout droit vers un choc pétrolier en 2020 ? En prime, la transition énergétique pourrait à terme provoquer un choc pétrolier en 2020 : Patrick Pouyanné patron de Total nous prévient dans cet article que la faiblesse des investissements dans le pétrole provoquera à terme une flambée des prix. En 2020, le manque de capacité de production sera selon lui de l’ordre de 20 millions de barils par jour. BIODIVERSITÉ L’Académie des Sciences publie un rapport sur la biodiversité Un rapport intitulé Les mécanismes d’adaptation de la biodiversité aux changements climatiques et leurs limites vient d’être publié par l’Académie des sciences. Grâce à Vincent Courtillot, qui a fait partie de la commission de relecture, la tonalité alarmiste de ce rapport a été atténuée. On peut ainsi lire que : « Le changement climatique, quel que soit son sens, entraîne des rétroactions positives et négatives, nombreuses et complexes. A terme, il ne conduit pas nécessairement à des écosystèmes dégradés. Les géologues observent que les périodes les plus chaudes et les plus riches en CO2 ont en général été des périodes où la biodiversité était la plus élevée ». La Grande barrière de corail se porte mieux Selon la magazine australien abc.net, la grande barrière de corail se remet de son épisode de blanchiment d’il y a deux ans à une vitesse inattendue : il a été constaté que des œufs de corail y sont déjà visibles à l’œil nu. « Cela veut dire qu’ils ont suffisamment d’énergie, qu’ils ont récupéré les zooxanthènes et la symbiose et qu’ils ont même assez d’énergie pour investir dans la reproduction et le développement des œufs », a dit Neil Cantin au nom de l’Australian Institute of Marine Science. BÊTISIER Al Gore avait (presque) tout prévu de 2017 « Al Gore alarmiste, mais visionnaire, avait tout prévu » nous dit sans rire l’Express : Les records de chaleur, Manhattan sous les eaux, de plus en plus de catastrophes naturelles etc. Tout a été prévu par Al Gore dès 2006 sauf la disparition des climato sceptiques. De nettes preuves d’une influence humaine L’express réitère : d’ici 2050, l’été 2017 (surnommée Lucifer) sera un été typique dans le sud de l’Europe si le monde n’arrive pas à réduire les concentrations de gaz à effet de serre. En France on n’a pas de pétrole mais on a des idées ! Le ministre de la Transition Ecologique et Solidaire a présenté en conseil des ministres un projet de loi destiné à mettre fin à la recherche ainsi qu’à l’exploitation des hydrocarbures conventionnels et non conventionnels en France. Décisif pour sauver la planète : rappelons que les réserves de pétrole françaises alimentent 1 % de sa consommation annuelle. Réponse du PDG du groupe Total, Patrick Pouyanné : « Si je ne peux pas explorer en France, j’explore ailleurs ». ACTIVITÉS DE L’ASSOCIATION François Gervais et Benoît Rittaud sur Temporium Radio Jeudi 19 octobre à 21h, François Gervais et Benoît Rittaud discuteront climat et CO2 sur Temporium Radio dans le cadre de la série d’émissions “Climat : l’échauffement des esprit“. PUBLICATIONS « Le Mythe des énergies renouvelables », par Rémy Prud’homme Edité par les Editions du Toucan, disponible à la FNAC, sur Amazon, le nouvel essai de Rémy Prud’homme ironiquement sous titré « quand on aime, on ne compte pas » est commenté par Benoît Rittaud ici. « L’utopie du tout renouvelable » par Jean-Pierre SCHAEKEN WILLEMAERS Editions Académie royale de Belgique, 2017). Lire l’article de l’auteur publié par l’Institut Thomas More. « Eoliennes et climat: vers la fin d’un modèle ? » par Jean Pierre RIOU, accessible sur le site de l’association Le Mont Champot. LE SITE DES CLIMATO-REALISTES Les derniers articles publié sur le site de notre association : Le développement durable politique : une menace pour la planète et sa population Les glaciers de montagne à la sortie du petit âge glaciaire Incertitudes du cycle du carbone ADHÉREZ A L’ASSOCIATION DES CLIMATO-RÉALISTES Pour adhérer à l’Association des Climato-réalistes, remplissez le formulaire d’adhésion (téléchargeable ici) et renvoyez le avec votre chèque à l’adresse suivante :
fake
Les mesures prises partout dans le monde pour enrayer la pandémie de Covid-19 ne vont pas seulement protéger les humains, elles vont aussi offrir un répit à l'environnement. On le sait, ces mesures vont avoir un impact catastrophique sur l'économie. Cela a déjà commencé et cela ne peut qu'empirer. Activité gelée, bourses qui dévissent. Tous les ingrédients sont réunis pour une crise réelle amplifiée par la sphère financière. La croissance mondiale va dégringoler. On peut même s'attendre à une récession. Ce qui se traduira mécaniquement par une baisse des émissions des gaz à effet de serre (GES). Car moins d'activité, c'est moins de besoin d'électricité, donc moins de charbon brûlé dans les centrales chinoises ou allemandes, c'est moins de déplacements donc moins d'essence brûlée dans les voitures et de kérosène dans les avions. En raison du coronavirus, 2020 pourrait être la première année où l'humanité parviendra à réduire ses émissions de GES depuis que les énergies fossiles sont exploitées. Bel et désespérant exploit en même temps. Il ne s'agit en aucun cas de se réjouir de l'épidémie. Ce n'est pas parce que des gens meurent que la Terre va mieux se porter. C'est parce que notre économie carbure aux énergies fossiles et qu'en conséquence, tout ce qui peut la ralentir est bon pour l'environnement.
true
C’est pourquoi nous avons travaillé avec le studio Aardman (Wallace et Gromit, Shaun le mouton…) pour réaliser un film d’animation montrant des menaces qui, elles, sont bien réelles. Le film, intitulé Le voyage des tortues, raconte le périple d’une famille de tortues marines à travers des océans en souffrance, pollués et acidifiés. <span data-mce-type="bookmark" style="display: inline-block; width: 0px; overflow: hidden; line-height: 0;" class="mce_SELRES_start"></span> Les tortues marines ont survécu à l’extinction des dinosaures, mais peut-être qu’elles ne nous survivront pas Sur sept espèces de tortues marines, six sont menacées d’extinction. La faute à la pression exercée par les activités industrielles sur les océans. Suite à notre mission en Guyane avec un scientifique du CNRS, nous avons pu suivre un groupe de tortues luth et constater qu’elles avaient parcouru deux fois plus de kilomètres afin de trouver suffisamment de nourriture pour survivre. Cela montre en quoi le réchauffement des océans et les modifications de courant (tous deux causés par les dérèglements climatiques) peuvent affecter les comportements des tortues marines. Par ailleurs, l’énergie supplémentaire qu’elles doivent déployer pour trouver des plages où elles peuvent pondre a pour conséquence de réduire fortement le nombre d’œufs par ponte. L’impact sur les populations de tortues luth est immédiat. En juin dernier, le nombre d’œufs pondus sur les plages de Guyane par les tortues luth que nous avons observées était approximativement 100 fois moindre, avec moins de 200 nids contre 50 000 dans les années 1990. L’une des tortues luth que nous suivions a été retrouvée morte sur une plage du Suriname, après avoir été prise au piège dans des filets de pêche abandonnés. Malheureusement, les tortues ne sont pas les seules à être en danger : des études ont montré que la vie sous-marine dans son ensemble disparaît deux fois plus rapidement que la biodiversité terrestre. Les océans sont assaillis de toute part. La crise climatique les réchauffe et les acidifie, ce qui appauvrit les stocks de nourriture des animaux marins et détruit les écosystèmes. Quant à la haute mer (une zone de quasi non-droit située au-delà des frontières nationales) elle fait l’objet d’un pillage frénétique conduisant les espèces dont c’est l’habitat à se retrouver dans une situation critique. Nous avons toutes et tous besoin d’océans en bonne santé. Ils jouent un rôle crucial dans la régulation du climat en absorbant une grande partie des gaz à effet de serre présent dans l’atmosphère et en les stockant là où ils ne peuvent pas contribuer à la crise climatique. Les océans sont un de nos meilleurs alliés. Nous pouvons changer le destin des océans Les scientifiques sont clairs : nous devons protéger au moins 30% des océans d’ici 2030 pour leur permettre de se restaurer et de sauver la biodiversité marine. Aujourd’hui, nous avons une opportunité unique : les Etats membres des Nations Unies sont en train de négocier un traité mondial pour les océans, un cadre juridique qui devra permettre de créer un vaste réseau d’aires marines protégées. Ces zones seraient alors hors de portée de toutes activités humaines et industrielles, donnant aux océans l’espace dont ils ont besoin pour se régénérer et respirer. Nous sommes déjà plus de 2 millions à travers le monde à avoir rejoint le mouvement pour la protection des océans. Vous pouvez nous rejoindre en signant la pétition. JE SIGNE LA PÉTITION Pour aller plus loin : Lire le rapport “Turtles under threat” (en anglais)
true
UNE PÉTITION À CONTRE-COURANT EN ITALIE En Italie, 91 scientifiques invitent dans une pétition leur gouvernement à adopter des politiques de protection de l’environnement qui soient compatibles avec les connaissances scientifiques. Cette pétition n’ayant pas été relayée par les medias français, l’association des climato-réaliste a donc pris l’initiative de la traduire. LE PROJET DE LOI ÉNERGIE-CLIMAT, UN EXERCICE DE PENSÉE MAGIQUE La France persiste dans la fuite en avant et les formules incantatoires en se fixant des objectifs de plus en plus contraignants : le projet de loi Énergie-Climat va plus loin que la loi sur la transition écologique de 2015 visant la neutralité carbone en 2050 : « au lieu de diviser par quatre nos émissions de CO2 en 2050, il s’agit de les diviser au moins par six » a déclaré le ci-devant ministre de la transition écologique et solidaire. Chacun sait bien que cet objectif ne sera jamais tenu. S’appuyant sur un récent rapport du Manhattan Institute Vincent Benard montre dans Contrepoints que, sauf à multiplier par 90 la production mondiale d’énergies renouvelables au cours des 20 prochaines années, la transition vers une économie décarbonée est économiquement, financièrement et technologiquement impossible. De plus, elle n’est même pas souhaitable, comme le montrent Guillaume Pitron et Jean-Louis Pérez dans un documentaire qui explore la face cachée de la transition énergétique. Selon les auteurs, « la promesse d’un monde meilleur, libéré des énergies fossiles, est un mythe », le monde subissant désormais une nouvelle dépendance aux métaux rares. LA POLITIQUE EST VIRTUELLE, MAIS LES TAXES SONT BIEN RÉELLES Le Conseil de défense écologique a institué une écotaxe de sur les billets d’avion. Le PDG de Ryanair a fustigé le culot des politiques surtout en France : « si les gouvernements européens appliquaient ce qu’ils disent qu’ils vont faire depuis des années, on économiserait déjà 10% de notre consommation et de nos émissions ». Rappelons que le transport aérien compte entre 2 et 3 % des émissions mondiales de carbone, soit moins que le numérique qui serait responsable de 4% et dont la part pourrait atteindre 8% (soit la part actuelle des émissions des voitures). Le Conseil de défense écologique a également décidé la réduction de 2 centimes par litre de l’avantage fiscal accordé aux transporteurs routiers. Pour les professionnels du secteur cette taxe touchera les entreprises françaises et épargnera les poids lourds étrangers pour un gain dérisoire (180 million d’Euros). Le système mis en place en Allemagne dès 2005, qui taxe prioritairement les transports de longue distance et les camions étrangers rapporte au pays plus de 4,5 milliards d’euros par an. « Si l’écotaxe n’avait pas été supprimée d’un coup de crayon par Mme Royal en octobre 2014, nous aurions à disposition, chaque année, environ 4 milliards d’euros », a déclaré l’ancien ministre des transports Dominique Bussereau sur BFMTV en août 2018. LA VALSE DES COMITÉS THÉODULE Parodiant la formule d’un président du Conseil de la Quatrième République, nous pourrions dire « Il n’est pas de problème qu’un comité Théodule ne finisse par résoudre ». L’inflation du nombre d’agences comités et conseils traitant de questions environnementales apparaît proportionnelle à l’impuissance des pouvoirs publics à résoudre les problèmes qu’ils ont eux-mêmes créés . Nous avions depuis 1960 le Conseil économique et social, devenu environnemental en 2008 et qu’une loi du 28 juin 2010 a doté d’un pôle de 33 membres dédié à la protection de la nature et de l’environnement. Sont venus s’ajouter L’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) en 1991, le Conseil national du développement durable en 2003, L’IDDRI (Institut du développement durable et des relations internationales) en 2002, le Conseil national de la transition écologique en 2013, le Comité d’experts pour la transition énergétique en 2015. On assiste à une nette accélération depuis la crise des gilets jaunes : création du Haut conseil pour le climat (qui remplace le comité d’experts pour la transition énergétique) du Conseil de défense écologique, enfin des Convention citoyenne pour la transition écologique. ACCORD UE-MERCOSUR : LES ÉLEVEURS SONT SACRIFIÉS MAIS L’ACCORD DE PARIS EST SAUVÉ L’accord UE-Mercosur (obtenu après plus de 20 ans de négociations) permettra aux pays d’Amérique latine d’exporter 200 000 tonnes de viande bovine et de volailles en Europe. « Une fois de plus c’est l’agriculture qui en est la principale variable d’ajustement » remarque Philippe Chalmin. Selon Natacha Polony, l’accord de Paris a été l’argument magique qui a permis la signature de ce traité : « il fallait faire des largesses à l’Argentine et au Brésil, sinon ils auraient basculé dans le camp du mal ». Les éleveurs français sont vent debout contre cet accord. En l’acceptant, « nos dirigeants renient les objectifs de transition écologique annoncés lors des États Généraux de l’Alimentation » commente la coordination rurale. GRETA THUNBERG À L’ASSEMBLÉE NATIONALE LE 23 JUILLET Invitée par 162 députés membres du collectif pour le climat « Accélérons », Greta Thunberg interviendra le 23 juillet prochain à l’Assemblée nationale. « Jusqu’où ira-t-on dans le mélange des bons sentiments et du jeunisme triomphant ? » se demande le sociologue Jean-Pierre Le Goff dans L’Express. « Les jeunes renvoient aux adultes la bonne cause que ces derniers ont mise en avant depuis longtemps ». Il ne se trouve pour l’instant que quatre députés à avoir dénoncé cet exercice « d’infantilisation obscurantiste », également commenté par Benoît Rittaud sur son blog.
biased
Il est essentiel de veiller à la bonne santé de nos océans pour le maintien de la vie sur Terre. Ils contribuent à réguler le climat et sont une source de subsistance pour des millions de personnes. Sauf qu’aujourd’hui, les spécialistes du GIEC ont publié un rapport spécial confirmant nos pires craintes : la crise climatique est aussi une crise des océans. Le CO2 que nous rejetons dans l’atmosphère en brûlant des énergies fossiles à tout va fait augmenter les températures de la planète. Les calottes glaciaires fondent à une vitesse plus que préoccupante, ce qui fait augmenter le niveau des océans, laissant tristement présager des milliers de réfugié·es climatiques. Le CO2 est aussi absorbé par les océans. Et plus ils absorbent de CO2, plus cela les rend acides et altère des écosystèmes uniques, comme les récifs coralliens. Pour la première fois, des plongeurs d’eaux profondes sont descendus en bouteilles voir le Récif de l’Amazone. Cette photo a été prise à 100 mètre de fond. © Alexis Rosenfeld Si nous vous rappelons tout cela, c’est parce que la biodiversité marine peut être notre alliée. Naturellement, les écosystèmes marins absorbent et stockent le carbone. La flore des régions côtières, comme les mangroves et herbiers marins, emprisonne le carbone dans les sédiments et les sols. Une grande partie du carbone se retrouve également dans la chaîne alimentaire des animaux marins, lesquels, à leur mort, emportent avec eux le carbone capturé jusque sur le plancher océanique. Nous ne pouvons pas compter uniquement sur ce processus naturel pour mettre un terme aux changements climatiques. La priorité reste d’arrêter d’émettre du carbone, mais ce processus n’en reste pas moins vital, d’où l’impérieuse nécessité de protéger les océans et leurs écosystèmes. Une marée noire touche la mangrove dans la Baie de Balikpapan, en Indonésie. Au-delà des menaces liées à la crise climatique soulignées par ce rapport du GIEC, les activités humaines destructrices (surpêche, forages pétroliers offshore, pollution plastique…) font peser sur les océans une pression constante, mettant en danger la résilience des océans et leur capacité à se restaurer. Pourtant, ils pourraient être un allié de choix pour le climat s’ils étaient en pleine forme ! La gouvernance fragmentée et non adaptée qui régit les océans a été bien incapable d’enrayer cette situation. Heureusement, malgré toutes ces nouvelles peu réjouissantes, nous continuons à garder en ligne de mire la lueur d’espoir qu’est le traité mondial pour les océans. Si le texte de ce traité, qui doit être adopté en mars 2020, est assez ambitieux, il pourrait nous aider à créer un vaste réseau de réserves marines, mettant au moins 30% des océans hors de portée de toute activité industrielle avant 2030. Tisser cette toile de réserves marines sur les océans du globe aura un impact significatif sur la santé des océans. Cela aidera la biodiversité à se remettre d’aplomb suite aux coups de boutoir portés par les activités humaines. Résilients et en bonne santé, les océans pourront alors jouer tranquillement leur rôle de régulateur du climat et contribuer au maintien de la vie sur Terre. Un banc de vivaneaux du Bengale, à Raja Ampat en Nouvelle-Guinée. Le mois dernier, les gouvernements se sont réunis pour l’avant-dernière session de négociations sur le traité. A ce stade, encore trop peu de pays font réellement avancer les discussions vers un texte qui permettra de sécuriser un accord dont l’impact sera réellement positif. Les Etats doivent se réveiller. Maintenant. En parallèle, les responsables politiques et économiques doivent s’attaquer aux causes profondes de la crise des océans. La transition énergétique doit accélérer et nous devons sortir de notre dépendance aux énergies fossiles. La déforestation doit être réduite à zéro. Réduire les émissions de carbone permettra de relâcher la pression exercée sur les océans, qui le pompe à n’en plus pouvoir. C’est alors que nous pourrons réellement voir les bénéfices d’un réseau de réserves marines. Il n’y a pas de meilleur moment pour demander à nos responsables politiques de se secouer. Nous sommes bientôt 2 millions à travers le monde à réclamer un traité mondial pour les océans qui soit à la hauteur des enjeux. Si nous prenons soin de nos océans, ils sauront nous le rendre au centuple. INTERPELLEZ LES RESPONSABLES POLITIQUES
biased
Suite du billet sur les émissions de gaz à effet de serre. L’index général de la série de billets sur le réchauffement climatique est disponible ici Le cycle du carbone Le carbone est un des éléments les plus abondants à la surface de la Terre et un élément essentiel de la matière vivante sur notre planète. On le trouve le plus souvent sous forme de composés, essentiellement le dioxyde de carbone et ses dérivés minéraux comme les carbonates ou les matières organiques. Tous interviennent dans un vaste ensemble de réactions chimiques qui sont susceptibles de se développer dans les conditions naturelles. L’eau de mer contient quelques 39 000 Gt (= Gigatonnes = milliards de tonnes) de carbone, essentiellement sous forme de bicarbonates dissous. La quantité de carbone contenue dans les plantes vivantes est modeste (environ 600 Gt) et sensiblement égale à celle présente dans l’atmosphère qui vaut environ 780 Gt. Les sols de surface en contiennent davantage (environ 1 600 Gt) et la matière organique y est présente sous forme de substances de stabilités très diverses. Les réactions d’oxydation causées par l’activité bactérienne recyclent très vite les débris de feuilles et d’herbe, mais beaucoup plus lentement les tourbes et les matières organiques humiques. La majeure partie du carbone est cependant stockée dans les roches sédimentaires calcaires au fond des océans, qui contiennent le faramineux total de 100 000 000 Gt de carbone. Ils contiennent environ 6 000 Gt de combustibles fossiles (pétrole, gaz naturel, charbon), dont seule une fraction est récupérable. Comme le carbone fait partie des éléments indispensables à la vie, il circule constamment entre organismes et « réservoirs ». Il sert ainsi de nutriment et intervient dans la respiration (absorption d’O2 et rejet de CO2) et dans la photosynthèse (absorption de CO2 et rejet d’O2). À ce carbone qui circule relativement rapidement, il faut ajouter de grandes quantités de carbone sous forme de sédiments, de roches et de combustibles fossiles, situées sous terre ou au fond des océans. Ce carbone-ci, au contraire, est plutôt inerte : les stocks mettent très longtemps à se constituer (par sédimentation ou enfouissement du carbone de surface, phénomènes très lents) et à se dégrader (par altération des roches et via le volcanisme). L’ensemble de ces flux s’appelle le cycle du carbone, c’est-à-dire que, grossièrement, il n’y a pas de création de nouvel atome de carbone, mais des passages par différentes molécules, dans les différents réservoirs. Les puits de carbone En 2000, le GIEC a défini le puits de carbone comme « tout processus ou mécanisme qui absorbe un gaz à effet de serre, tels le CO2 et le CH4, […] présent dans l’atmosphère ». Ce sont donc des lieux de stockage du carbone (CO2) que l’on trouve sous différentes formes (carbonates, molécules organiques, forme gazeuse ou solide) à différents endroits sur notre planète (océan, atmosphère, biomasse, sols). Le carbone présent dans l’atmosphère représente une infime partie du carbone de la planète – mais c’est la partie qui a une grande influence sur notre vie quotidienne… Nous allons donc nous y intéresser de plus près. Rappelons que les 4 réservoirs de carbone sont : L’Humanité envoie tous les ans près de 10 Gt de carbone dans l’atmosphère (1 Gt de carbone est émise par 3,67 Gt de CO2) : Par chance, tout le carbone émis dans l’atmosphère n’y reste pas : une partie est absorbée par les océans et la végétation, en raison du cycle du carbone. Les scientifiques estiment que, pour le moment, environ la moitié du CO2 anthropique est absorbée par les océans et les végétaux. Rappelons qu’il existe deux cycles du carbone en interaction étroite, mais répondant à des échelles de temps très différentes : Depuis le début de l’industrialisation, l’action de l’homme a perturbé cet équilibre. Pour répondre à des besoins grandissants en énergie, nous sommes allé puiser dans les ressources fossiles (pétrole, gaz naturel, charbon) et les avons brûlé en grandes quantités, émettant d’immenses quantités de carbone vers l’atmosphère. Le recours massif aux énergies fossiles a en quelque sorte court-circuité le cycle naturel du carbone : les stocks de carbone fossile qui normalement aurait dû se dégrader au rythme de leur reconstitution, c’est-à-dire très lentement, sont actuellement consommés à l’échelle de temps de la vie humaine, c’est-à-dire très rapidement… sans que le rythme de leur reconstitution n’ait été accéléré. Cela pose deux problème : d’une part, l’épuisement de la ressource est inéluctable, puisqu’on la consomme bien plus vite qu’elle ne se forme. D’autre part, du carbone est envoyé dans l’atmosphère à une vitesse telle qu’il ne peut que s’y accumuler… d’où l’impact sur le climat. L’effet « boule de neige » Les scientifiques craignent le déclenchement d’un effet « boule de neige » (rétroaction positive) dans le cycle, où le réchauffement conduirait à un réchauffement encore accru ; cet emballement de l’effet de serre serait lié la disparition des glaces et surtout la libération de stocks naturels de gaz à effet de serre actuellement fixés par le pergélisol, les hydrates de méthane marins, ou encore la biomasse. Il est également craint que, suite au réchauffement planétaire, de grandes quantités de méthane soient libérées à partir des clathrates (hydrates de méthane qui tapissent le fond des océans) et de la toundra sibérienne qui commence à dégeler, le méthane étant 28 fois plus puissant comme gaz à effet de serre que le dioxyde de carbone. On estime que l’extinction massive d’espèces lors du Permien-Trias il y a 250 millions d’années (disparition de 95 % de la vie marine et 70 % des espèces terrestres) pourrait avoir été causée par un tel emballement. Les flux de carbone On peut dès lors dresser le bilan annuel entre les émissions de CO2 et son absorption par les puits (figurent aussi le montant des stocks) : Ce graphique présente : (i) sous forme de flèches, les flux de carbone entre les réservoirs sur la période 1990-1999 en milliards de tonnes d’équivalent CO2 par an ; (ii) entre crochets, la taille des réservoirs en milliards de tonnes d’équivalent CO2 et leur variation sur la période 1750-1994. Réservoirs et flux pré-industriels sont en noir. Ceux qui sont liés au développement des activités anthropiques à partir de 1750 sont en rouge. Les chiffres de ces graphiques datant toutefois un peu, d’où l’intérêt de passer à l’analyse fine du budget carbone. L’évolution du budget Carbone de la planète Le Budget Carbone 2010 de la planète a ainsi été celui-ci : On note la forte augmentation des émissions par hydrocarbures, la stabilité d’absorption du puits océanique et la variabilité du puits terrestre. Si nous prenons plus de recul (avec un autre présentation) : ou : (land = puis terrestres ; land-use change = déforestation) Soit au total : On constate ainsi que les gros dégâts ont vraiment commencé vers 1950… Le bilan carbone global actuel est donc celui-ci : Bilan spatial Maintenant que nous avons compris le mécanisme « émission/absorption », nous pouvons représenter une carte des soldes totaux, correspondant au volume net des émissions qui resteront dans l’atmosphère, pour le CO2 et le méthane CH4 : 4 synthèses animées Je vous propose 3 animations pour conclure ce billet. Le première représente le cycle du carbone : La deuxième détaille les échanges de carbone (cliquez à différents endroits) La troisième présente brillamment l’évolution du budget carbone de la planète (cliquez pour la lancer) : Enfin, la dernière fait un bilan passé (équilibre)-présent (déséquilibre)-futur(problèmes) des émissions : Dans le billet suivant, vous trouverez une analyse portant sur la composition de l’atmosphère résultant de ces émissions…
true
Faut il oublier le bon sens paysan, qui a fait ses preuves depuis des générations, et s’en remettre à ces manipulateurs/propriétaires du vivant?? Retour à la rotation des cultures pour que les sols se régénèrent, et oublier les pesticides et autres chimères OGM qui mettent des chaines à nos agriculteurs. CE QUI NE SE VEND PAS, NE SE FABRIQUE PAS !! Le numéro un mondial des semences de maïs, de soja et d’autres cultures génétiquement modifiées a annoncé qu’il achetait The Climate Corporation pour quelque 930 millions de dollars. C’est la plus grosse acquisition de Monsanto en sept ans. Le numéro un mondial des semences de maïs, de soja et d’autres cultures génétiquement modifiées a annoncé mercredi qu’il achetait The Climate Corporation pour quelque 930 millions de dollars. Il s’agit pour le géant américain de compléter l’offre de services aux agriculteurs rassemblée dans son unité Integrated Farming System Business. Cette division propose de nombreuses données aux agriculteurs, sur la nature des sols et les conditions météorologiques pour leur permettre d’optimiser à la fois la sélection des semences, l’organisation des semis et les conditions de récolte. Un marché évalué à 20 milliards de dollars par les dirigeants du groupe. Des anciens de Google The Climate Corporation, basée à San Francisco, a été fondé par des anciens de Google et d’autres sociétés de haute technologie de la Silicon Valley. La société vend aussi des polices d’assurance agricoles, et elle est autorisée à distribuer la police d’assurance des récoltes publiques. Monsanto est en concurrence frontale avec DuPont Pioneer dans le secteur des services de données aux agriculteurs, qui en dépendent pour maximiser leurs rendements. «?La fourniture de données représente la prochaine grande avancée dans le domaine de l’agriculture?», proclame le communiqué de Monsanto. Une récolte record de maïs Monsanto a en outre annoncé pour l’exercice 2012-2013, clos au 31 août, un bénéfice net en hausse de 21?%, à 2,5 milliards de dollars. Cela correspond à 4,56 dollars par action, quand le marché attendait 4,58 dollars par titre. Monsanto promet pour l’exercice 2013-2014, qui a débuté le 1er septembre, un bénéfice par action compris entre 5 et 5,20 dollars, alors que les investisseurs tablaient jusqu’ici sur 5,33 dollars par action. Après la récolte record de maïs de cette année, les prix ont chuté et il y a fort à parier que les agriculteurs en planteront moins l’an prochain. Le titre Monsanto a du coup marqué le coup, reculant de plus de 2?% à la mi-séance, hier. Au dernier trimestre de l’exercice 2012-2013, la perte nette s’est montée à 249 millions de dollars, contre 229 millions de dollars seulement au même trimestre de 2012. Le dernier trimestre de l’exercice décalé est généralement faible, car c’est la période où les agriculteurs nord-américains et européens moissonnent et n’achètent pas encore de semences ou d’herbicides pour les semis de l’année suivante. Un article de Karl de Meyer, publié par lesechos.fr et relayé par Jacques pour SOS-planete
true