Text
stringlengths
1.01k
101k
Label
stringclasses
3 values
Une réflexion collective qui est aussi quoi qu’on en pense, politique. Depuis la parution de l’article que vous aller lire plus bas, en décembre 2017 (ce n’est pas vieux) peut-on dire que l’information a évoluée ? Il y a des alertes, des émissions TV sur l’environnement et sa dégradation mais, aucun gouvernement n’en tient compte et au contraire, mondialisation oblige, on ne nous parle que de croissance encore et toujours. Sauf que pour croître, il faudrait que les ressources soient renouvelables, que les sols ne meurent pas, que la consommation exponentielle soit stoppée et qu’enfin notre environnement soit sauvegardé. Ce qui est très loin d’être le cas. On nous prédit une catastrophe mondiale depuis trop longtemps pour que ce soit une nouveauté mais, ça commence à être de plus en plus visible, et plus moyen de camoufler la poussière sous le tapis. Vous pouvez faire comme d’habitude, c’est à dire rien ou agir, au moins pour ceux qui naissent aujourd’hui dans un monde qui sera inhabitable, à cause de cette boulimie consumériste et du pillage inconsidéré de ce qui a mis des millions d’années a se créer. C’est tellement facile de croire que tout sera toujours à disposition et en quantité. Regardez les chiffres, (pas de lien toutes les infos sont disponibles), l’air est empoisonné, l’eau se fait rare, l’agriculture intensive tue les sols, le pétrole se raréfie de même (nous dépendons tous de ce dernier), d’où les guerres qui n’ont rien d' »humanitaires »et, la promotion du nucléaire (une plaie ingérable) avec les voitures électriques etc… Des millions de gens crèvent de faim, de maladies, les espèces disparaissent massivement, le changement climatique n’est pas une vue de l’esprit. La pression est trop forte et que va t-il se passer ? La Terre ne disparaîtra pas, elle aura des millions d’années pour se remettre, par contre nous, nous aurons été les responsables, de notre propre extinction. C’est sans doute encore, un coup d’épée dans l’eau mais, il y en a qui seront sensibles à cette réflexion et, la partageront ! Ce sujet m’ennuie, c’est un caillou dans ma chaussure. J’aimerais vous parler d’autre chose. Pourtant, c’est une réalité tangible et qui m’effraie profondément. Oubliez deux minutes, les prédictions climatiques pour 2100, 2050, le développement durable, la transition énergétique, la COP 21, 23, où même encore le OnePlanetSummit. Prenez du recul. Il y a quelque de chose de bien plus grave qui se trame et dont (presque) personne ne parle… Selon de nombreux experts scientifiques, nous sommes à 3 ans d’un effondrement global imminent, effondrement de civilisation causé par l’extinction des écosystèmes et la déplétion majeure des ressources pétrolières. Ce qui signifie que nous allons nous prendre un mur, une décroissance forcée, non pas voulue, à laquelle nous n’avons d’autre choix que de nous préparer, vite et bien, et de manière extrêmement concrète. Pourquoi personne n’en a parlé jusqu’ici ? Déjà en 1972, Dennis Meadows dans son Rapport au Club de Rome intitulé « Les limites de la croissance » nous annonçait cette sombre perspective pour 2020. C’est l’histoire d’une tragédie grecque. Malgré le désastre annoncé, aucune mesure n’a été prise en compte à l’échelon international pour enrayer cette sombre perspective. Pourtant nous y sommes. Yves Cochet, ancien ministre de l’environnement nous l’annonce sans tergiverser. Nous sommes à la veille d’une déstabilisation sociale de grande ampleur, et cela n’épargnera aucun pays industrialisé. Même le parti des Verts est dans le déni. Aussi étrange que cela puisse paraître. Mais le sujet de l’effondrement est tabou. Mais en y regardant de plus près, tout cela s’explique aisément : il est impossible de construire un projet politique séduisant en intégrant les risques d’effondrements. Pourquoi les médias n’en parlent pas ? Peut-être parce qu’ils n’ont pas lu “Comment tout peut s’effondrer ” (Seuil 2015), tout simplement. Peut-être parce qu’ils n’y croient pas. J’ai travaillé 6 ans pour différentes chaînes de France Télévision (notamment France 2) et Arte, mais j’ai vite réalisé que ce sujet est trop tabou pour être abordé par des chaînes nationales. Car parler d’effondrement c’est parler de la mort, et la mort est un tabou dans notre époque, qui préfère parler de trans-humanisme et de vie éternelle, plutôt que de la mort digne. Pourtant ce qui nous pend au nez, est une réalité bien tragique. La mort de centaines de millions de personnes, dans les plus grandes villes du monde. “Mais pour qui se prend-il celui-ci, à me dire à quoi moi journaliste, je dois m’intéresser ?” Je me prends tout simplement pour un confrère qui a peur et qui vous tend fraternellement la main pour de l’aide. Un confrère qui travaille depuis 7 ans sur les questions écologiques et qui constate, la mort de l’âme, qu’avec tout les coups que nous portons à Gaïa, celle-ci va bientôt lâcher. En réalisant La Guerre des Graines avec Stenka Quillet (France 5), je découvre que nous avons perdus 75% des variétés de semences en 100 ans, mettant directement en péril notre sécurité alimentaire dans le monde. Nous sommes contraints de stocker toutes les variétés mondiales dans un frigo géant au Svalbard, mais cette solution ne fonctionnera pas (par ailleurs elle prend l’eau …) En réalisant Soigneurs de Terres (France 2) avec Emmanuelle Chartoire, je découvre que nos sols agricoles en France ont perdus 50% de leurs matières organiques en 60 ans. Ce qui signifie qu’ils sont en train de mourir. Comment ferons-nous pour nous nourrir quand ces sols seront morts ? Pas la peine de nourrir le mystère. Nous mourrons de faim. Est-ce que je me prends pour un lanceur d’alerte ? Non, du tout. Un lanceur d’alerte fait un travail d’enquête pour trouver l’information qui n’est pas encore disponible. Concernant les questions d’effondrement, toute l’information est disponible à qui veut bien la chercher. Je ne fais qu’attirer l’attention, comme l’ont fait beaucoup d’autres avant moi, sur cette thématique taboue. Mais peut-être que malheureusement cette tentative sera vaine. Car c’est un signal faible, et la Télé n’aime pas les signaux faibles, elle ne les voit pas. A force de ne pas vouloir “faire peur”, on finit par manquer à son devoir d’informer les citoyens. “Clément, pourquoi tu ne donnes pas des informations positives ? Tu vas angoisser les gens !” Réserve mondiale de semences du Svalbard (Crédit : DR) Le rôle d’un journaliste n’est pas de remonter le moral de ses spectateurs, de faire du bien, c’est peut-être le rôle du psychologue, en tout cas pas du journaliste. Notre rôle c’est de parler de ce qui ne se sait pas. C’est parfois désagréable, je vous l’accorde, mais je considère que je parle à des adultes, donc en mesure d’entendre les informations, aussi dures soient-elles. C’est notre devoir de citoyens que de nous tenir informés de ce qui nous attend. Comment se préparer ? Se préparer, c’est déjà se faire à l’idée. Car il n’y a rien de pire qu’une population prise par surprise. Le mot solution est problématique. Il existe des solutions à certains problèmes. La permaculture et l’agroécologie pour remplacer l’agriculture conventionnelle, oui. Relocaliser l’agriculture immédiatement, oui. Mais en revanche, il n’y a aucune solution au fait que toute notre civilisation thermo industrielle repose sur le pétrole et que les ressources soient sur le point de s’éteindre. Même le patron de Total en parlait, aussi dingue que cela puisse paraître ! “Cela fait trois années de suite où les investissements dans de nouveaux projets sont extrêmement faibles, on va manquer de pétrole à horizon 2020.” Patrick Pouyanné, PDG de Total Cela peut paraître hallucinant, je vous l’accorde. Moi même, je me prenais à douter du bien-fondé des travaux de Pablo Servigne et Raphaël Stevens, auteurs de “Comment tout peut s’effondrer”, jusqu’à ce qu’ils soient invités pour parler d’effondrement à Bercy, au ministère des finances ! Se préparer ? Ré-apprendre le bon sens paysan. Récupérer les eaux de pluies, surtout en ville, pour boire, se laver. Habiter à plusieurs dans la même pièce, pour se tenir chaud en hiver lorsque nous n’aurons plus assez d’énergie pour tous se chauffer. Mettre à profit tous les espaces verts disponibles pour cultiver vite et bien, et en créer de nouveaux. Que faire concrètement pour amortir le choc ? Les funérailles de Johnny et Jean D’Ormesson nous l’ont montré, les médias savent organiser des funérailles nationales et mobiliser la France entière autour d’une question. Si nous ne voulons pas que les prochaines funérailles nationales soient celle de notre paix civile, faisons en sorte que nos médias prennent la question de l’effondrement à bras le corps. Après « La Guerre des Graines », son premier long métrage documentaire, co-réalisé avec Stenka Quillet pour France 5 en 2014, Clément Montfort réalise « Soigneurs de Terres » pour France 2 qui traite de l’érosion et du lessivement des sols agricoles. Il est actuellement en cours de réalisation d’une série documentaire intitulée « NEXT » traitant de l’effondrement des écosystèmes et des questions de résilience sociétale et psychologique. A consulter :
fake
Dès l’élaboration de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) en 1992 et le début de la négociation climatique internationale, l’équité est apparue comme la clé de voûte d’un régime international du climat ambitieux. Il est en effet indéniable que l’enjeu climatique est un enjeu de justice. C’est d’autant plus vrai si l’on considère la planète et le climat comme des biens communs, car l’ensemble des États doit disposer des mêmes droits à l’espace écologique. Selon cette approche, ainsi que l’a rappelé le Pape François dans son encyclique « Laudato si » du 18 juin 2015, il existe bien une dette écologique du Nord envers le Sud, en raison d’une utilisation disproportionnée des ressources naturelles qui a été pratiquée par certains pays, et de l’existence de déséquilibres commerciaux et des conséquences qui en découlent dans le domaine écologique. Afin de parvenir à élaborer un régime climatique juste et équitable, la négociation climatique est « prisonnière » du principe des responsabilités communes mais différenciées, posé dans la Déclaration de Rio de 1992, et systématiquement mis en avant par les pays en développement (PED) et les grands pays émergents. En effet, selon le principe 7 de la Déclaration de Rio : « Étant donné la diversité des rôles joués dans la dégradation de l’environnement mondial, les États ont des responsabilités communes mais différenciées. Les pays développés admettent la responsabilité qui leur incombe dans l’effort international en matière de développement durable, compte tenu des pressions que leurs sociétés exercent sur l’environnement mondial et des techniques et des ressources financières dont ils disposent. » Il est par conséquent logique que le succès des négociations climatiques dépendent du montant des transferts financiers que les PED estiment devoir recevoir de la part des pays industrialisés. Responsabilités communes mais différenciées La CCNUCC et le Protocole de Kyoto portent la marque de l’équité et de la justice climatique, car ils opèrent une distinction capitale entre les pays développés et les PED. Non seulement le principe des responsabilités communes mais différenciées est inscrit à l’article 3 de la Convention de 1992 – baptisé « article de l’équité » – mais, tant la Convention que le Protocole posent des obligations et des charges différentes pour les deux catégories de pays, plus lourdes bien entendu pour les pays développés. Ils reconnaissent ce que l’on dénomme – sans qu’aucune définition précise n’existe – la « responsabilité historique » des pays développés dans le réchauffement climatique. À l’évidence, la responsabilité des États est commune et chacun a un degré de responsabilité différent, en fonction de son niveau de développement. C’est pourquoi le Protocole de Kyoto est souvent qualifié d’« inégalitaire », car il instaure une inégalité « compensatrice », selon les termes d’Alexandre Ch. Kiss. Ce principe du droit international de l’environnement reflète des oppositions idéologiques entre les pays en développement, qui prétendent avoir le droit de se développer en raison du lien existant entre dégradation de l’environnement et pauvreté, et les pays développés, qui font de la protection de l’environnement une cause commune, à laquelle l’ensemble des États de la planète doit œuvrer. Une vidéo en time-lapse de la Nasa montrant les émanations de CO2 sur la planète pour une année complète (2006). Le caractère binaire du principe des responsabilités communes mais différenciées devrait en principe évoluer, car les grands pays émergents, Chine en tête, se classent parmi les plus importants émetteurs de CO2. Il devient donc difficile de ne prendre en compte que le passé pour établir des accords climatiques par lequels les États de la planète s’engagent pour dix, vingt ans ou plus. L’Accord de Copenhague de 2009 a d’ailleurs enfoncé un coin dans l’appréhension binaire du principe, car les États-Unis comme les grands émergents ont accepté des actions nationales de réduction à caractère volontaire (Nationnaly Appropriate Mitigation Actions, NAMA). Ils ont également déposé une contribution nationale (CPDN ou INDCs), le total des contributions s’élevant à 154 à la date du 16 novembre 2015. L’Appel de Lima de 2014 poursuit dans la même direction, en précisant que l’accord ambitieux qui doit être adopté doit refléter « le principe des responsabilités communes mais différenciées et des capacités respectives, compte tenu des différences existant dans la situation de chaque pays », ce qui atténue quelque peu le caractère binaire du principe. Solidarité et financements Selon le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, la question du financement est « la clé d’un accord sur le climat ». Elle est d’autant plus cruciale qu’elle est également un vecteur de la solidarité internationale, la solidarité étant une valeur fondamentale devant sous-tendre les relations internationales du XXIe siècle comme l’a affirmé la Déclaration du Millénaire adoptée par l’Assemblée générale de l’ONU en 2000. L’issue positive des négociations climatiques est en effet en partie liée au niveau de financement qui obtenu, afin d’aider les pays les plus pauvres à mettre en œuvre leurs engagements en matière d’atténuation et à relever les défis de l’adaptation. L’Accord de Copenhague s’est attelé à cette question et a mis sur pied des institutions chargées d’organiser cette solidarité internationale : Fonds vert pour le climat, Mécanisme technologique, ou mécanisme REDD + pour réduire les émissions résultant du déboisement et de la dégradation des forêts. Il a également prévu une montée en puissance des financements : partant d’un niveau de 30 milliards de dollars en 2010-2012, ils doivent atteindre 100 milliards de dollars par an en 2020, toutes sources de financement confondues (publiques, privées, bilatérales, multilatérales ou encore fast start). La Conférence de Varsovie de 2013 a permis un autre progrès avec la création du Mécanisme sur les pertes et préjudices (loss and damage), afin de faire face aux conséquences désastreuses du dérèglement climatique, les pays du Sud voyant dans son établissement la concrétisation d’une certaine justice climatique. Le draft agreement du 23 octobre 2015, qui a servi de base de négociation lors de la COP21, comporte un article sur cette question, ainsi qu’un autre sur le financement et un troisième sur les transferts de technologies. Finalement, la recherche d’un droit commun du climat apparaît à bien des égards comme la conciliation entre un droit des « riches » soucieux de leur avenir, et un droit des « pauvres » désireux de rattraper avant tout leur retard économique. Les différentes solutions retenues restent sans doute insuffisantes et c’est pourquoi de plus en plus d’économistes, dont le prix Nobel d’économie 2014 Jean Tirole, recommandent d’instaurer un régime de tarification du carbone mondial et harmonisé, afin de mettre à profit les effets redistributifs d’un prix mondial du carbone, ce que recommande d’ailleurs le GIEC. Cependant, selon certains économistes, à l’image d’Olivier Godard, il n’est pas sûr que la fixation d’un tel prix, éventuellement assorti d’un système de « bonus-malus », soit compatible avec l’instrument des contributions nationales et la justice climatique.
true
"On peut parler d'invasion, d'invasion généralisée même." Marie-Pierre Chapuis est spécialiste de la prolifération des insectes au Centre de coopération internationale en recherches agronomiques pour le développement (Cirad). Pour L'Express, elle a commenté le phénomène qui s'abat depuis plusieurs semaines sur la Corne de l'Afrique : d'immenses essaims de criquets pèlerins - "jusqu'à 40 par 60 kilomètres de diamètre", précise-t-elle - détruisant les champs et les lieux de pâturage des animaux au Kenya, en Somalie et en Ethiopie principalement. Des pays frontaliers comme Djibouti et l'Érythrée sont aussi concernés par les dégâts que provoquent ces insectes originaires de la péninsule arabique (Yémen, Arabie saoudite), ainsi que l'Ouganda depuis cette semaine et "une partie de la Tanzanie". Mais ce sont dans les zones agricoles du Kenya et du sud de la Somalie que l'impact est le plus spectaculaire, quoique le pire "n'est pas tellement sur les derniers mois, mais sur ceux à venir", anticipe Cyril Ferrand, responsable des programmes de résilience en Afrique de l'Est pour la FAO, l'organe des Nations unies en charge de l'alimentation et de l'agriculture. La zone concernée abrite en effet 12 millions de personnes jugées en situation d'insécurité alimentaire. À l'arrivée des premiers nuages massifs de criquets début décembre dans cette région du continent africain, les récoltes étaient déjà à maturité et l'impact des insectes sur la production agricole a été limité. Mais pour les prochaines semaines, Cyril Ferrand s'inquiète d'"une coïncidence temporelle qui posera problème : la saison des pluies va commencer, au même moment que la période de reproduction des criquets, quand les paysans auront déjà planté le maïs et qu'il émergera. Or il s'agit d'une nourriture préférentielle pour ces insectes, qui raseront toutes les jeunes pousses". Marie-Pierre Chapuis confirme que "l'essentiel des cultures avait été récolté lorsque les premiers essaims sont arrivés, mais qu'à partir de mars-avril, les jeunes plantations risquent d'être sévèrement touchées". Ce phénomène intervient alors que la Corne de l'Afrique souffre depuis 2016 de multiples chocs climatiques, périodes de sécheresse puis inondations, qui ont forcé les agriculteurs à puiser dans leurs réserves pour faire face aux aléas. Et si les essaims de criquets sont connus dans ces zones, ils n'atteignent normalement pas cette ampleur. Les spécialistes rappellent que l'Ethiopie et la Somalie n'ont pas connu d'invasions de cette envergure depuis 25 ans, et le Kenya depuis 75 ans. "La saison des cyclones a favorisé leur développement, avec des vents qui ont frappé la côte somalienne début décembre, apportant énormément d'humidité. Les criquets ont commencé à descendre sur les zones agricoles à l'intérieur du continent car la saison des pluies, qui aurait dû se terminer en décembre, s'est poursuivie jusqu'en janvier, entretenant beaucoup de verdure et donc un environnement propice aux insectes pour se nourrir et se développer à un stade de maturité", détaille Cyril Ferrand. Le cycle de reproduction du criquet, de trois mois, au bout duquel sa population peut se multiplier par vingt, inquiète les experts, qui pensent que la lutte sera longue : "Sur une partie de la Somalie, dans quinze jours, la deuxième génération commencera à voler. Au Kenya, ce sera en mars. Sans doute y aura-t-il même une troisième génération au Kenya avec la saison des pluies, donc une réinvasion et la présence de criquets agressifs au moins jusqu'en juin", poursuit le responsable de la FAO. Marie-Pierre Chapuis précise néanmoins que certaines invasions (il y en a eu six au XXe siècle, la dernière de 1987 à 1989) ont duré jusqu'à... treize ans. "Depuis qu'une stratégie coordonnée de lutte a été mise en place, avec l'utilisation de pesticides, ces délais ont été réduits", souligne-t-elle. Deux méthodes sont employées : la pulvérisation aérienne pour les essaims, et la pulvérisation au sol quand les criquets ne sont pas encore capables de voler, par le biais de pick-up qui sillonnent les zones de pâturage et d'agriculture. Cyril Ferrand précise qu'"il ne s'agit pas de les éradiquer mais de réduire leur population en dessous du seuil critique à partir duquel la sécurité alimentaire des populations est en danger". Le responsable de la FAO ajoute qu'il ne sert à rien de stigmatiser les autorités locales, qui ont pris les mesures adéquates face à un phénomène difficile à anticiper. Surtout, elles doivent composer avec "une problématique plus large que la seule Corne de l'Afrique", puisqu'il y a actuellement des invasions de criquets pèlerin jusqu'en Inde : "Si on traite ces pays africains mais pas la péninsule arabique, les invasions reviendront. Outre qu'en Afrique, avant même le retour de ces phénomènes, le problème principal, c'est le nombre de personnes en situation de vulnérabilité alimentaire."
true
La Rochelle, le 14 mars 2008. Un navire en provenance de République Démocratique du Congo (RDC), le Safmarine Aberdeen, vient de finir de décharger au port à bois de La Rochelle-La Pallice plusieurs centaines de grumes issues d’exploitations industrielles destructrices. Samedi denier, Greenpeace avait intercepté et marqué en pleine mer au large de Ouistreham le Huatuo également en provenance de RDC. Chaque semaine, une demi-douzaine de navires arrivent à La Rochelle, Caen, Nantes, Bordeaux ou Sète d’Afrique centrale, d’Amérique du sud ou d’Asie chargés de bois issus d’exploitations illégales ou non durables. Greenpeace appelle la France et l’Europe à adopter une législation qui interdise la commercialisation de bois issu de la destruction des forêts tropicales. « La France continue d’accepter le bois issu du pillage des forêts. Le prix à payer pour le climat, la biodiversité et les hommes est considérable, déclare Grégoire Lejonc, chargé de campagne forêt à Greenpeace France. A cause de l’apathie des autorités françaises, tous les consommateurs européens sont ainsi rendus complices de crimes forestiers. C’est tout simplement inacceptable ! » Le Safmarine Aberdeen transporte notamment du bois des sociétés forestières SIFORCO et SODEFOR qui font partie intégrante des multinationales européennes Danzer et Nordsüdtimber. En avril 2007, Greenpeace a publié un rapport accablant, détaillant la façon dont ces sociétés pillent les forêts africaines et dont les opérations forestières destructrices provoquent des conflits sociaux, des dommages environnementaux massifs et d’importantes pertes de revenus pour l’Etat congolais. 560 millions de m3 de produits bois (équivalent bois rond) sont importés par l’UE tous les ans. Près du quart des produits importés – y compris le papier – sont issus de zones où les activités forestières illégales sont largement répandues. Or, en matière d’importations de bois tropicaux, il n’existe aujourd’hui pas de législation qui permette à l’Europe de refuser la mise sur le marché de bois issu de la destruction des forêts tropicales. Les gouvernements européens aiment à s’afficher à la pointe de la lutte contre les changements climatiques. Or, la déforestation est responsable de 20% du total mondial des émissions de gaz à effet de serre. Et l’exploitation non durable du bois est l’un des principaux vecteurs de la déforestation. L’Europe doit absolument participer avec les autres grands pays forestiers d’Afrique centrale et d’Amérique du Sud à la lutte contre ce fléau en adoptant une législation rigoureuse.
biased
J’ai eu le plaisir de visiter le Japon il n’y pas très longtemps, pendant plusieurs jours. Et au Pays du Soleil Levant, j’ai eu l’opportunité de tester leurs transports en commun. En deux semaines passées sur place à faire le touriste franchouillard un peu perdu, notamment par mon incapacité à déchiffrer leur langue écrite particulièrement hermétique, je n’ai pas eu à subir le moindre retard. Pas une pétouille. Pas un problème. Là-bas, les trains, métros, trains rapides, petits trains touristiques, et même les bus, avec tout ce que cela suppose d’organisation routière pour parvenir à cette prouesse, tous respectent leur emploi du temps avec une précision suisse et une cadence méthodique toute japonaise. Ce n’est pas compliqué : les horaires ferroviaires sont si précisément tenus que les vaches calibrent leur digestion sur le passage des trains. Evidemment, le contraste avec l’Europe est frappant. Pas autant qu’un syndicaliste CGT du Livre lorsqu’il découvre que vous voulez supprimer les aides à la presse, mais pas loin. Le train a donc rampé dans le bocage français. Pas sur tout le trajet. Un petit bout nous aura permis de tester la Très Grande Lenteur et je peux confirmer qu’avec une vitesse nulle, on ne peut mourir que d’une chose : d’ennui. Et à la différence du Japon où les vaches voient passer les trains avec apaisement, en Europe, les passagers des trains voient passer des vaches plus dynamiques que leur locomotive. Bien évidemment, le retard du train et les arrêts aussi bizarres que champêtres et inattendus ne nous furent pas expliqués. Le personnel de bord, consciencieusement occupé à vendre des boissons et des petits biscuits bio-éthiques à la farine d’enfant équitable, compensait en quelque sorte par ses froufroutages rapides l’absence de mouvement du wagon, mais ne put délivrer la moindre information ni sur notre hypothétique retard, ni sur ses causes dont, il faut bien le dire, il n’avait absolument rien à foutre et vous reprendrez bien un peu de thé monsieur ? Un biscuit peut-être ? Lorsque nous repartîmes, toujours sans la moindre explication, nous croisâmes un champ d’éoliennes. Cette volée de passé simple et d’accents circonflexes ne m’empêcha pas de noter que pas un vent ne troublait la campagne ensoleillée bien que fraîche en cette matinée de fin d’octobre. Le ciel d’un bleu immaculé laissait entrevoir la possibilité d’une journée radieuse à trotter gaiement dans les champs en mâchant de la luzerne (je parle des vaches dans le champ en face). Ces dernières, d’autant plus dynamiques que nous étions mous et coincés dans nos boîtes de conserves sur rails, répétaient un quadrille endiablé en relâchant parfois un petit peu de méthane climato-réchauffiste, probablement histoire de nous narguer. De vent, toujours point. Cependant, les éoliennes tournaient. (Et ce n’est pas les mouvements saltatoires des vaches sous amphétamines qui animaient les pales des engins massifs, croyez-moi). La conclusion qui s’impose est évidente : les éoliennes étaient alimentées en courant électrique pour tourner ainsi, toutes de concert (6 selon mon décompte). En pure perte, je suppose. On pourrait se consoler en se disant qu’avec tout ce soleil, c’était l’électricité produite par des panneaux photovoltaïques, mais foin de naïveté, en cette période de l’année, le soleil, c’est très rare et parfois en pleine nuit, et avec une production aussi pitoyables, il y avait fort à parier que ces éoliennes tournaient par la force d’une puissante centrale thermique ou de l’un des nombreux réacteurs nucléaires encore en activité sur le territoire. Pendant que ces pales tournaient et que les vaches dansaient, coincé dans ce moyen de non-transport collectif qui boudait, je me suis décidé à passer le temps en regardant les gros titres de la presse. On y annonçait une grève maousse pour le 14 novembre ; la saison grévicole bat en effet son plein, et la récolte, poussée par une conjoncture très favorable, promet d’être abondante. Les acquis saucissiaux sont, en France, indéboulonnables, et le plaisir subtil du grillage de merguez dans des défilés colorés et bruyants ne saurait être repoussé à une autre année pour de mesquines raisons économiques. D’après de fiévreux journalistes reportant l’événement très en détail, cette nouvelle journée d’action sera destinée, par un arrêt brutal de toute action, à lutter contre les terribles mesures d’austérité mises en place en Europe, mesures qui se traduisent, à peu près partout où ont lieu ces mouvements sociaux par des hausses d’impôts phénoménales pour payer les privilèges de quelques castes qui font grève, justement. Toujours plongé dans ma lecture de presse, je découvrais, toujours aussi désabusé, que la BCE serait sexiste parce qu’elle empêcherait des femmes d’atteindre un poste de gouverneur. A parcourir les principaux titres dans la section économique, toute la presse semblait bruisser de l’importante affaire que constitue ainsi le méchant machisme des gouverneurs de l’institution bancaire européenne. Pendant ce temps, l’économie générale de la zone euro part en quenouille, l’or continue de grimper, les dettes s’accumulent, la déflation sévit sur les biens de luxe, l’inflation se fait de moins en moins légère sur les biens de première nécessité, et les bons des trésors européens sont discrètement rachetés par la Banque Centrale en question pour éviter la faillite pure et simple de l’un ou l’autre état. En réalité, toute la situation européenne, et française a fortiori, se résume à ces quelques faits d’une banalité confondante. De la même façon que l’église byzantine discutait sexe des anges alors que Constantinople tombait, l’Europe s’attache aux sexes de ses gouverneurs pendant que sa monnaie s’effondre. Dans le royaume d’Ubu que tout ceci est devenu, le contribuable paye presque joyeusement pour qu’on fasse tourner des éoliennes avec de l’électricité coûteuse, que des passagers de trains arrêtés regardent des vaches passer et non l’inverse, pour que des journalistes rapportent tout ça au lieu de tenter l’analyse de la situation, pour donner, enfin, aux cucurbitacées fadasses qui nous servent de gouvernement un semblant d’information correcte pour qu’ils puissent, peut-être, prendre des décisions vaguement éclairées, pour changer. Ne nous y trompons pas : ce que nous voyons, ce à quoi nous assistons, c’est la fin lamentable d’une époque médiocre. Il semble évident que cette fin s’accélère et ne se passera pas bien : à mesure que les problèmes s’accumuleront et que les non-réponses, les louvoiements et les mensonges pour camoufler la réalité s’empileront comme les taxes, les gens vont grogner de plus en plus fort. Je l’ai dit et je le redis ici : il faudra que ça aille plus mal avant que cela aille mieux. Mais le temps est maintenant propice, comme en témoigne les mouvements animaliers (pigeons, moutons, dindons, et autres), au retour à la réalité. Les gens, coincés par leur portefeuille et leur pouvoir d’achat obligation d’épargne, commencent tout juste à comprendre qu’augmenter les impôts des autres, c’est, de façon très concrète, accroître leur propre misère. Il est encore petit, le petit ruisseau de gens qui comprennent que ce collectivisme n’est que la guerre de tous contre tous, la recherche du profit personnel au détriment des autres, et que cette recherche est vouée à un échec retentissant. Il est encore maigre, ce ruisseau d’individus qui fuient l’oppression socialiste, ou ce ruisseau de ceux qui se relèvent en disant « assez, cela suffit ». Bien sûr, ce pays est foutu. Mais les petits ruisseaux font parfois de grandes rivières. —- Sur le web
fake
La fin des pesticides, est-ce pour bientôt ? Une enveloppe de 30 millions d'euros a été débloquée et est "opérationnelle" pour aider les agriculteurs à s'équiper en matériels destinés à réduire l'usage de produits phytosanitaires et les nuisances pour les riverains, rapporte ce mercredi l'organisme FranceAgriMer. Ce programme a "pour objectif d'aider les investissements permettant de réduire ou de substituer l'usage de produits phytosanitaires en vue de préserver l'environnement", souligne FranceAgriMer dans un communiqué. "L'État accompagnera ainsi l'achat des pulvérisateurs les plus performants et de certains équipements alternatifs à l'utilisation de produits phytosanitaires", est-il précisé. La liste des investissements éligibles a été publiée le 9 juillet au bulletin officiel du ministère de l'Agriculture. Ces matériels doivent en particulier permettre de limiter la "dérive", c'est-à-dire le dépôt de produits en dehors des zones de traitement, sous l'effet du vent notamment. Lors de l'annonce de cette aide, en mai 2020, le ministère de l'Agriculture avait souligné qu'elle s'inscrivait "en cohérence avec le nouveau dispositif mis en oeuvre au 1er janvier 2020 pour renforcer la protection des riverains lors de l'utilisation des produits phytosanitaires": les zones de non traitement (ZNT) aux pesticides. L'Etat a fixé des distances minimales pour l'utilisation de pesticides près des habitations : cinq mètres pour les cultures dites basses comme les légumes et céréales, dix mètres pour les cultures hautes, fruitiers ou vignes, 20 mètres pour les produits "les plus dangereux", qui représentent environ 0,3% des substances actives utilisées. Des dérogations sont toutefois possibles en cas d'utilisation d'"un matériel homologué réduisant la dérive de pulvérisation", selon le ministère. Les distances minimales peuvent également être raccourcies dans le cadre de chartes locales dites "de bon voisinage", entre agriculteurs et riverains. Des ONG de défense de l'environnement estiment que ces mesures ne sont pas assez protectrices pour les agriculteurs, les riverains, la ressource en eau et la biodiversité.
true
A moins de 50 jours du sommet de Copenhague, les onze ONG réunies au sein de l’Ultimatum Climatique appellent à une Flash-Mob (une mobilisation éclair) le samedi 24 octobre, à 12h18 précises, sur le parvis de la Place de la Bourse à Paris. Tous ensemble, nous ferons sonner nos réveils et nos portables pour réveiller nos dirigeants politiques ! © Christian Reboul L’heure n’a pas été choisie au hasard : 12h18, comme 18 décembre (à l’anglaise : 12/18), le dernier jour du sommet de Copenhague. Ce jour-là, la planète devra être à la hauteur du plus grand défi auquel elle a jamais été confrontée : les changements climatiques. Les chefs d’Etat et de gouvernement devront signer un accord ambitieux pour préserver notre planète. Greenpeace et les dix ONG réunies au sein de l’Ultimatum Climatique demandent aux pays industrialisées de réduire de 40% leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020 et d’aider les pays en développement à faire face aux changements climatiques et à s’adapter à eux. Les pays riches doivent reconnaître qu’ils ont une » dette climatique » à l’égard des pays du Sud : ce sont eux les premiers responsables des dérèglements en cours mais les principales victimes sont les pays du Sud ! Malheureusement, les dirigeants occidentaux traînent les pieds et ne prennent pas les décisions qui s’imposent. A nous de les réveiller ! Samedi prochain, venez faire sonner votre réveil ou votre portable à 12h18, place de la Bourse, à Paris. Et n’oubliez pas notre pétition » Ultimatum Climatique « ! 250 000 personnes l’ont déjà signée. Tous ensemble, faisons du sommet de Copenhague le succès dont la planète a besoin !
biased
Manifester c’est bien, encore faut-il savoir pourquoi. Quand les informations sont biaisées et que le combat tourne à l’idéologie, on se demande pour quelle finalité, puisqu’aucune mesure drastique n’est envisagée par aucun gouvernement. instrumentalisation ? Partagez ! Volti ****** Kla.Tv cliquer sur le lien pour voir la vidéo Transcription Le magazine suisse « Schweizerzeit » – « pour le fédéralisme, l’indépendance et la liberté » – est publié toutes les 2 semaines en version papier et en ligne. Depuis 1979, « Schweizerzeit » rapporte ce qui doit être dit – et ce que d’autres préfèrent passer sous silence ! Dans son n°3 du vendredi 8 février 2019, le journal aborde la tendance à l’émotion, et comment de manière de plus en plus flagrante l’instrumentalisation des mineurs est mise au service de campagnes politiques. Lors du Forum économique mondial (WEF) qui s’est tenu cette année à Davos, la Suédoise Greta Thunberg, âgée de 16 ans, a été fêtée comme une « super star ». En grève tous les vendredis depuis août 2018, la militante pour le climat a poussé des dizaines de milliers d’écoliers à quitter l’école sans excuse pour aller « manifester dans la rue contre le changement climatique ». Vous trouverez ci-dessous trois extraits du magazine « Schweizerzeit » du 8 février, dont l’objectif était d’amener à la réflexion les nombreux militants pour le climat: 1. Une composition vidéo qui circule actuellement sur Facebook, etc : Chers enfants, en Allemagne et en Suisse, Vous êtes en train de sécher les cours pour manifester contre le changement climatique, contre le CO2, ainsi que contre le charbon et le nucléaire. Super. Nous, les enfants du Congo, nous voudrions aller à l’école, mais nous devons extraire du cobalt pour que les messieurs et dames propres puissent conduire une voiture électrique propre et condamner les véhicules diesel. Deux questions à un défenseur du climat par Robert Imberger. M. Imberger a étudié la physique des réacteurs et la thermohydraulique à l’Université Technique d’Aix-la-Chapelle : Récemment, j’étais sur un marché local. Il y avait une action de rue sur le thème de la « protection du climat ». On m’a abordé sur le problème du CO2. J’ai pris la liberté de poser quelques questions au militant d’une trentaine d’année. « Quelle est la proportion de CO2 dans l’air ? » « Très haute ! Beaucoup trop haute ! » « Oui, combien ? » – « Quel pourcentage ? » « Mmh, je ne sais pas, j’suis pas la bonne personne ! » « Aha un vrai connaisseur… » Alors je lui ai demandé : « Et qu’est-ce qu’il y a d’autre dans l’air ? » « Mmh, je crois de l’oxygène ! » « Oui, c’est vrai ! Quel pourcentage ? » « Aucune idée. Je ne sais pas ! » Je lui ai expliqué que cela doit être environ 21 %. Cela lui paraissait plausible. « Et qu’est-ce qu’il y a d’autre dans l’air ? » « Je ne sais pas ! » « Des gaz rares ! Xénon, argon, krypton, néon… ! Vous en avez déjà entendu parler ? Mais cela ne représente qu’environ 1% ! » Il est tout étonné et pensif. J’ai répété ma question encore une fois, et il hausse les épaules et paraît tout abasourdi. « Avez-vous déjà entendu parler de l’azote ? » « Oh oui, oui, oui, oui, oui l’azote ! Oui, il y a encore ça, oui, oui, oui. » « Et quel pourcentage ? » « Je ne sais pas ! » Il hausse les épaules. Mais je n’ai pas lâché prise, je lui ai expliqué que c’est environ 78 %. Sa main tenant les flyers s’abaissait de plus en plus. Après un court calcul mental (qui m’a paru durer 60 secondes), il a dit : « Ce n’est pas possible, je ne vous crois pas, car alors il ne reste plus de place pour le CO2 ! » « Exactement ! Vous avez raison ! Du moins presque ! Car Il n’y a que 0,038% de CO2 dans l’air que nous respirons. » « C’est une belle théorie tout ça, mais c’est pas pour moi ! Bonne journée, adieu, salut, salut. » Il ne m’a tout simplement pas cru et il m’a laissé planté là. Si vous voulez continuer à calculer : Nous avons 0,038 % de CO2 dans l’air. La nature elle-même en produit environ 96 %. Le reste, soit 4 %, est produit par l’homme. Cela représente 4 % de 0,038 %, soit 0,00152 %. La part de l’Allemagne est de 3,1 %. Donc, l’Allemagne influence le CO2 dans l’air avec 0,0004712 % (pour la Suisse, c’est encore une fraction de ce pourcentage). Notre objectif est de devenir le leader mondial dans le monde, ce qui nous coûte chaque année environ 50 milliards d’euros en impôts et taxes. Réfléchissez-y, s’il vous plaît. 3. Réflexions du magazine « Schweizerzeit » pour conclure : Déjà aujourd’hui dans les médias du Mainstream un article sur deux sur l’émission de CO2 est encadré par une image de tours de refroidissement d’où pourtant – pour qui le sait – ne sort pas du CO2, mais seulement de la vapeur d’eau blanche qui monte vers le ciel. Maintenant que la mission éducative du gouvernement est de plus en plus de contrôler les comportements plutôt que de transmettre des connaissances, seule une minorité saura à l’avenir que 70 % des fluctuations de température sur terre sont soumises aux hauts et aux bas de l’activité solaire selon l’effet De Vries et ne sont que marginalement liées aux émissions de CO2. de d.d.
fake
À la suite des révélations du rapport du GIEC, demandant en urgence des engagements politiques contre le changement climatique, Bill Gates, le fondateur de Microsoft, a promis 1,5 milliard de dollars de son fonds d’investissement climatique pour collaborer avec le gouvernement américain. Les États-Unis misent sur l'énergie renouvelable et l’électrification des transports Dans une interview avec le Wall Street Journal, Bill Gates a déclaré son soutien au projet de loi du gouvernement sur les infrastructures. Adopté par le Sénat américain cette semaine, ce projet comprend 25 milliards de dollars pour le ministère de l’Énergie ainsi que plus de 100 milliards de dollars pour l’amélioration de la résilience du réseau et des incitations à l’électrification des transports. Un partenariat public-privé sans précédents Gates a déclaré dans un communiqué, qu’un partenariat public-privé apporterait l’accélération nécessaire au déploiement des technologies d'énergie renouvelable : « Éviter une catastrophe climatique nécessitera une nouvelle révolution industrielle. Nous devons rendre les technologies et les produits qui ne causent pas d'émissions aussi bon marché que celles qui le font, en réduisant ce que j'appelle les primes vertes, afin que le monde entier puisse se les payer, pour atteindre nos objectifs climatiques ». Selon Scott Sklar, directeur de l'énergie de l'Institut de gestion de l'environnement et de l'énergie de l'Université George Washington, bien que les partenariats public-privé soient en cours et courants, c’est le premier de cette ampleur. La Chine et l’Europe, le plan B de Gates Si le projet de loi n’arrive pas à passer, Microsoft transférera probablement la majeure partie des fonds vers les efforts asiatiques et européens, a déclaré le milliardaire. Auteur(s): FranceSoir
true
Analysant les données d’images satellitaires, des spécialistes de la Nasa ont enregistré des processus alarmants qui sont liés à l'eau douce. Une nouvelle étude réalisée par la Nasa montre que le manque d'eau douce potable auquel sont confrontées de nombreuses régions de la planète au cours de ces dernières décennies est dans une grande mesure provoqué par l'homme. Les changements climatiques et des cycles naturels sur la planète sont également des facteurs importants, mais c'est la gestion irresponsable des ressources hydrauliques qui a fait en sorte que les régions marécageuses deviennent encore plus humides et les régions désertiques encore plus arides. Jay Famiglietti, du Laboratoire de propulsion à jet (Pasadena, Californie), l'un des auteurs de l'étude, note qu'il s'agit de «sérieux changements hydrologiques», relate la chaîne Fox News. L'équipe, dirigée par Matt Rodell, était chargée d'étudier les données obtenues sur une période de 14 ans dans 34 régions de la planète pour expliquer les processus liés à l'eau douce. Les chercheurs ont pu constater que l'accessibilité de l'eau douce sur la planète change. Dans un article publié dans la revue Nature, les chercheurs notent que leur travail permet d'évaluer la façon dont le paysage aquatique réagit à l'influence de l'homme et les changements climatiques, et peut aussi servir de base pour évaluer et prévoir les menaces à la sécurité hydraulique et alimentaire. L'étude, selon Matt Rodell, avait également pour objectif de définir lesquels de ces changements avaient été provoqués par des phénomènes naturels tels qu'El Niño et La Niña et lesquels l'avaient été par l'activité humaine, y compris le pompage rapide d'eaux du sous-sol de la couche aquifère, à des rythmes dépassant son débit de régénération.
true
Une chose apparaît maintenant assez clairement : nous n’arriverons probablement jamais à atteindre les objectifs qui ont été fixés par le GIEC dont la mission était de prouver que le réchauffement du climat que nous subissons actuellement était bien d’origine humaine. Face à cette constatation, plusieurs attitudes sont possibles. Comme les Allemands nous le montrent, on peut persister dans la voie choisie, même lorsqu’il apparait qu’elle mène sûrement vers une catastrophe. On pourrait, au contraire, faire amende honorable lorsqu’il en est encore temps, et redresser en quelques années une situation encore rattrapable. C’est la solution que j’ai l’audace ou l’inconscience de proposer. Nous avons en effet passé des dizaines d’années à financer des recherches sans fondement véritablement sérieux, à installer des éoliennes peu productives, à couvrir les prairies de panneaux solaires inefficaces, et à verdir ridiculement tout ce qui se vend. Tout l’argent qui a été dépensé dans ces actions prétendant sauver la planète aurait pu au contraire être utilisé utilement à améliorer les conditions de vie de ceux qui en ont besoin, à financer des travaux de recherche réellement utiles et non pas systématiquement définis par les doctrines à la mode, et bien évidemment et en premier lieu à orienter les dépenses vers les choix de ceux auxquels cet argent a été pris. Je vois déjà le mouvement de dénégation de certains des lecteurs à l’énoncé de ces simples constatations. Alors j’insiste : oui, je pense que nous avons tous été complètement formatés, certains dès leur plus jeune âge, et que nous fonçons vers encore plus de mesures complètement contre-productives, irrésistiblement guidés par un mouvement qui se dit planétaire, et qui veut nous forcer dans une direction choisie par quelques-uns voulant nous faire prendre des vessies pour des lanternes. LA RÉALITÉ DES ENGAGEMENTS DE DIMINUTION DES ÉMISSIONS DE CO2 Remarquons cependant que certains pays résistent à suivre ces joueurs de flûte. Parmi eux, on reconnait le pragmatisme éternel des Américains qui ont rapidement compris le caractère fortement illusoire de cette révolution verdissante. Évidemment, me direz-vous, c’est à cause de ce personnage complètement stupide de Trump ! Détrompez-vous, chers lecteurs. Le Président Trump ne fait qu’appliquer les convictions fortes d’une majorité d’Américains qui ne croient pas ce que leur racontent leurs flutistes. C’est une application parfaitement logique de ce qu’on appelle la démocratie. Les médias européens, tous plus anti-trumpistes les uns que les autres nous présentent systématiquement le point de vue de leur phare mondial qui s’appelle The New-York Times, qui est un journal démocrate systématiquement opposé à tout ce que fait le président Trump. Face aux États-Unis1, se trouve la Russie, qui a suivi apparemment toutes les recommandations énoncées par les accords de Paris de 2015, mais qui se garde bien de les appliquer, n’ayant apparemment pas encore, au bout de 5 ans, eu le temps de rédiger son acte de contrition sous la forme d’objectifs de réduction d’émissions auxquels ce pays est tenu par les accords. (Chacun agit selon les atouts qu’il a dans sa main). Plus au Sud, la Chine, contrairement à ce que les médias nous présentent en général, a eu l’intelligence d’affirmer haut et fort en 2015 qu’elle continuerait pendant au moins quinze ans à émettre toujours plus de gaz à effet de serre dans l’atmosphère (référence). Au moment où elle a présenté son plan, elle a été félicitée par le président Obama qui y a vu l’occasion de présenter son propre plan consistant à ne rien changer à ce qui était déjà prévu chez lui depuis plusieurs années (même référence). L’un servant de caution à l’autre, les intérêts de l’un et de l’autre ont fait l’objet d’un « accord » Chine-USA. Et le plus beau de l’histoire, c’est que nos médias ont applaudi ce marché de dupes, à croire qu’aucun journaliste n’a eu l’occasion de lire et d’analyser le texte de l’accord annoncé de part et d’autre du Pacifique. Si maintenant on considère les émissions futures probables des pays asiatiques qui poursuivent activement leur développement (les quatre dragons asiatiques, Corée du Sud, Taiwan, Hong Kong et Singapour) celles-ci ne sont pas prévues à la baisse, et la Corée du Sud (principal émetteur), a même récemment annoncé qu’elle renonçait à la neutralité carbone pour 2050. Voyons maintenant ou en sont aujourd’hui les accords dits de Paris, par lesquels, si on suit ce que sous-entendent les médias occidentaux, le monde entier est en train de réduire ses émissions de gaz à effet de serre. La carte ci-dessus donne la situation des pays en 2019 concernant les engagements climatiques résultants des accords de Paris (COP21) de 2015. On peut observer que les seuls pays au comportement « satisfaisant » se réduisent à une petite tache verte au milieu de la carte : les pays d’Europe. Tous les autres, soit n’ont pas donné leurs engagements (Russie, Turquie, Iran etc.), soit n’en ont pas, (USA, Australie, Chine, Amérique du Sud etc.), soit sont classés parmi les « partiellement suffisants » (Canada, Brésil, Australie). Il apparaît donc pour le moins excessif de considérer que le monde est en train de restreindre ses émissions de gaz carbonique. Et il serait bon, à mon avis, que nos médias veuillent bien nous tenir informés de ces questions, ne pensez-vous pas ? D’ailleurs, l’évolution du taux atmosphérique de CO2 ci-dessous nous montre bien, s’il en était besoin, que les émissions se poursuivent strictement au même rythme qu’avant et que la réduction n’est pas (encore) tout à fait là2. Le graphique ci-dessus, en provenance de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) nous montre, en noir, l’évolution du taux atmosphérique moyen de CO2 et en rouge, l’évolution mensuelle. Les fluctuations annuelles observées (courbe rouge) sont dues aux plantes de l’hémisphère nord (l’hémisphère sud est constitué essentiellement par des océans). Dès le printemps, les plantes absorbent du CO2, ce qui fait baisser le taux atmosphérique jusqu’à l’automne où de nombreuses plantes meurent ou cessent d’absorber, ce qui provoque la remontée du taux. À cela s’ajoute le phénomène de dégazage des océans (le CO2 est émis par les eaux plus chaudes en été) et dissolution (phénomène inverse) en hiver. Pour ce dernier phénomène, la compensation climatique entre les deux hémisphères se fait en faveur de l’hémisphère sud, essentiellement couvert par des océans comme déjà exprimé. À noter que la puissance de ces deux phénomènes (plantes + émission/dissolution du CO2 dans la mer) qu’on peut exprimer en tonnes de CO2 par unité de temps, est bien plus grande que celle des autres émissions (dont les émissions anthropiques). Il existe de par le monde une série de pays grands ou petits qui ont décidé de se développer, et qui se sont efforcés de s’en donner les moyens. On les appelle les « NPI » (Nouveaux Pays Industrialisés). Ce sont : Tous ces pays ont compris que c’est le développement industriel qui permet le développement humain. L’industrie et les services afférents (logistique, matières premières, énergie etc.) se développent en émettant plus de CO2. Développement et production de CO2 sont intimement liés, et même inséparables dans l’état actuel de nos connaissances et de nos moyens. En effet, tous les pays déjà développés ont assuré leur développement en émettant du CO2. Il n’y a pas de vrai plan B pour se développer sans émettre du CO2, malgré les désirs des bonnes âmes. On peut donc s’attendre, dans un futur proche, par suite du développement de ces pays, à voir les émissions de CO2 continuer à augmenter, et non pas à diminuer. Et il faut admettre que ce développement, et donc les émissions de CO2, est une excellente chose pour les habitants de ces pays, et que nous devons les accepter, parce que cela correspond à des millions de personnes qui sortent de la misère. QUE REPRÉSENTENT LA FRANCE ET L’EUROPE VIS-À-VIS DU RESTE DU MONDE D’après la majorité des médias en général, qui expriment l’opinion de la majorité des scientifiques, si elles se poursuivent au même rythme, ces émissions doivent conduire à une augmentation des températures, et c’est en tous cas une hypothèse solidement entretenue dans la partie du monde qu’on appelle l’Occident. Mais il faut savoir que le reste du monde n’a pas tout à fait la même façon de voir le problème que les Occidentaux. Que ce reste du monde qui, entre parenthèses, contient un nombre bien plus important d’individus que l’Occident, considère le réchauffement climatique comme un problème mineur, ou qu’en face du choix entre le développement ou la mort il ait choisi le développement, il est pour nous important de comprendre qu’il serait probablement très difficile, voire impossible d’empêcher d’émettre du CO2 ceux qui sont pauvres mais qui ont décidé de sortir de la misère. Le reste du monde se moque éperdument du confort de l’Occident, et il serait plus efficace de s’en rendre compte et de régler nos actions en conséquence. Le graphique ci-dessus compare la situation de la France (tout en bas du graphique, en bleu) et l’Union européenne à celle des pays émetteurs de CO2 les plus importants dans le monde. L’auteur d’un graphique similaire appelle les pays de cette liste, des pollueurs. C’est une erreur, car le CO2 n’est pas un polluant, mais un gaz inoffensif qui sert de nourriture aux plantes. Sans CO2 dans l’atmosphère, les plantes ne pourraient pas vivre. La limite de teneur atmosphérique en-dessous de laquelle les plantes ne peuvent pas survivre serait d’environ 100 ppm. Et nous sommes actuellement à 410 ppm. La science nous a appris que les plantes se trouvaient en amont de notre chaîne alimentaire. Nous ne pouvons donc clairement pas nous en passer, même en ne mangeant que des beefsteaks, parce que le bœuf, lui, est herbivore… Ce qu’on voit aussi dans ce graphique, c’est que les émissions de l’Union européenne ne représentent que 3330 millions de tonnes (sur un total de 34 169 millions de tonnes de CO2, soit moins de 10 % du total des émissions de 2019). Autrement dit pas grand-chose. Et que les émissions de la France, elles, ne représentent que 0,88 % de ce total, c’est-à-dire pratiquement rien. Ce dernier chiffre signifie que tous les efforts que peuvent ou pourront faire les Français pour changer quelque chose au réchauffement climatique, en admettant que ce changement soit possible en diminuant les émissions de CO2, ne servent pratiquement à rien, à part peut-être à enrichir les personnes qui ont ou auront la bonne idée d’investir dans les actions pour le climat. Nos concitoyens, qui assistent en permanence à l’application des mesures destinées à contenir la température moyenne terrestre et qui payent des impôts ou des taxes pour cela s’attendent probablement à voir un jour leurs effets, qui pourraient être, par exemple, l’abaissement ou au moins la stabilisation du niveau de la mer ou la diminution du nombre annuel des cyclones, ou encore, qui sait, un retard dans la date des vendanges. Ils seront sans doute déçus de constater que la mer continue de monter, comme elle le fait d’ailleurs depuis la dernière période glaciaire. Source. POURQUOI NE PAS L’EXPLIQUER AUX FRANÇAIS ? Pourquoi, alors, s’obstiner à ces efforts certes méritoires, mais qui sont inutiles en pratique ? Et pourquoi, surtout, ne pas l’expliquer très simplement aux Français qui ne sont certainement pas tous des veaux et qui seraient peut-être bien capables de décider eux-mêmes s’il faut poursuivre ces actions, ou au contraire les abandonner ? Ce serait pourtant un effet de ce qu’on appelle la démocratie. Si notre Président était vraiment ce qu’il prétend être, c’est-à-dire un adepte de toute la vérité, je le verrais bien s’adresser calmement un jour à la télévision en disant : « Les députés européens, et après eux les députés français ont décidé que pour sauver la planète, il faut arrêter tout ce qui pourrait augmenter nos émissions de gaz carbonique, même si cet arrêt conduit à des pénuries. Il faut aussi vous habituer à moins consommer les choses dont la production provoque des émissions déraisonnables de gaz carbonique ». Suivrait une interminable liste de ces choses, allant des téléphones portables aux voitures en passant par le béton et les voyages en avion. Il n’est pas certain que le citoyen moyen approuverait alors ces décisions. Et il se demanderait certainement où est la démocratie lorsque les représentants du peuple prennent des décisions importantes sans en référer à leurs concitoyens. Surtout si le Président ajoutait dans son discours : « Malheureusement, qu’on exécute ces décisions ou non ne changera pour ainsi dire rien à la situation de la planète, compte tenu du faible pourcentage que représente nos émissions totales de CO2, comparées à celles de nos voisins non européens. Mais il faut tout de même montrer que la France ne recule devant aucun sacrifice lorsqu’il s’agit de sauver la planète… etc. Êtes-vous d’accord ? » Je ne suis pas sûr qu’ainsi bien informé, le citoyen serait toujours d’accord pour le sacrifice. Alors, pour faire passer ces actions à l’insu de son plein gré, on ne l’informe pas de tout, et on essaye de le prendre par surprise, en fabricant des situations dites à effet cliquet desquelles on ne peut pas sortir, comme par exemple des lois dites supranationales qui l’emportent sur la loi française. DAIGNONS JETER UN ŒIL SUR LES PAYS PAUVRES Voilà pour la situation chez nous. Mais il y a aussi le reste du monde comme on l’a vu plus haut, que le Français a une tendance certaine à négliger peut-être un peu, comme d’ailleurs chacun des citoyens des autres pays, ce qui engendre une certaine compensation, basée cette fois-ci sur le nombre. Dans de nombreux pays pauvres du monde, mais spécialement en Afrique, le seul moyen acceptable parce que gratuit pour cuisiner le peu de viande ou de légumes que l’habitant arrive à se procurer consiste à envoyer les femmes et les enfants ramasser du bois mort ou des fèces sèches (essayez de dire rapidement à voix haute ces deux derniers mots). Et à alimenter le foyer avec le résultat de leur glanage qui s’effectue quelquefois à plus de 10 kilomètres de l’habitation. La conséquence de cette pratique est glaçante : en effet, des centaines de millions de personnes sont intoxiquées en permanence avec des taux de particules fines résultant de la combustion de ces matières dans la pièce unique de l’habitation, taux qui dépassent largement toutes les mesures effectuées dans les coins les plus pollués de la planète. Et cela dès leur plus jeune âge. Et le taux de décès résultant de cette pratique est impressionnant : 4,3 millions de décès prématurés en 2012. (source). Pourtant, ces pauvres gens ont une conduite certes non choisie, mais écologiquement parfaite : ils produisent en effet un CO2 autorisé, puisqu’il s’inscrit dans la logique du cycle de la vie, tout comme les agrocarburants que l’on s’efforce chez nous d’additionner aux carburants fossiles. Et ceux qui ne sont pas morts ont atteint la neutralité carbone. Ne pensez-vous pas qu’il vaudrait mieux leur permettre de brûler autre chose que ces produits pour faire leur cuisine ? Leur permettre d’installer la distribution du gaz ou de l’électricité comme nous l’avons chez nous, à base de fossiles, ne serait-il pas éthiquement justifié, plutôt que de le leur interdire sous des prétextes écologiques, en bloquant tous les investissements générateurs de CO2 de fossile comme certaines ONG basées chez nous incitent à le faire ? Dans ce cas précis, l’écologie n’est-elle pas quelque part responsable de la mort de millions de personnes tous les ans ? ET MODIFIONS NOTRE POSITION Voilà donc les problèmes, tels qu’ils existent réellement, et non pas comme certaines personnes voudraient nous les présenter. Si, comme le dit le GIEC (mais ses membres sont payés pour le dire) les émissions de CO2 conduisent à une augmentation de la température moyenne de la surface du globe, il faut se préparer à y faire face, et non pas essayer de s’y opposer. En effet, la diminution des émissions et même la neutralité carbone de l’Europe ne pourront jamais compenser les émissions toujours plus importantes des pays qui veulent se développer. Un simple examen du nombre de personnes que cela représente suffit pour tirer cette conclusion simple. À moins de déclencher une guerre qui aurait très certainement des conséquences désastreuses, et que l’Occident n’est d’ailleurs pas du tout sûr de gagner, il est inutile d’essayer de forcer les pays en développement à limiter leurs émissions de CO2. En effet, comme expliqué plus haut, c’est pour beaucoup d’entre eux une question de vie ou de mort, et non pas une simple question de confort thermique. Il faut encourager et aider la population africaine à se développer en installant une distribution d’électricité dans tous les villages, et en produisant cette électricité avec des combustible fossiles. Il faut aussi installer un large réseau de distribution de gaz naturel sur ce continent. La vie de millions de personnes et la simple justice le justifient largement. Peut-être que les 2 ou 3 degrés d’augmentation des températures provoqueront des effets négatifs largement décrits dans les documents largement diffusés, mais peut-être pas. En effet, il apparait tout de même surprenant qu’il n’y ait que des évolutions négatives attachées à cette augmentation. Cela voudrait dire que la température du début du siècle dernier était une sorte d’optimum merveilleux qui limitait au maximum les évènements malheureux, en maintenant la surface du globe à l’état d’une sorte de paradis terrestre. Je pense sincèrement que ce serait trop beau pour être vrai. Le paradis terrestre reste certainement à construire…
true
ENTRETIEN. « Pour l’océan, des effets du changement climatique sont déjà irréversibles » Coautrice du sixième rapport du Giec sur les bases physiques du changement climatique, l’océanographe allemande Karina von Schuckmann détaille les grands processus du réchauffement pour l’océan. Ils ne sont pas réjouissants. Le rythme de l’élévation du niveau de la mer a été trois fois plus rapide cette dernière décennie qu’au début du siècle. Pendant deux semaines, 195 pays ont analysé le sixième rapport du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) avant de l’approuver, vendredi 6 août. Alors que les forêts grecques ne cesse de brûler et que des nouveaux records de température sont de plus en plus souvent atteints, les experts de l’ONU alerte une nouvelle fois sur les conséquences immédiates du réchauffement climatique causé, de manière désormais incontestable, par les activités humaines. Sa première partie a été publiée ce lundi 9 août. À cette occasion, Ouest France est parti à la rencontre de Karina von Schuckmann, une océanographe allemande au Mercator océan (Toulouse). Elle est coautrice du chapitre sur les océans du Rapport 6, premier volet. Quels sont pour vous, océanographe, les principaux enseignements de ce premier volet du RE6 ? Ceux que les gouvernements devraient retenir ? L’évaluation montre qu’il est incontestable que les activités humaines sont à l’origine du changement climatique, que celui-ci affecte déjà chaque région de la Terre, de multiples façons. Et que ces changements augmenteront avec la poursuite du réchauffement. L’autre message clé est qu’il est déjà impossible de revenir sur certains changements du système climatique. C’est notamment le cas des changements observés dans les océans, dont la plupart sont des processus lents, comme la fonte des calottes glaciaires et des glaciers, la montée du niveau de la mer, le réchauffement et l’acidification. Ces modifications seront irréversibles pendant des centaines ou des milliers d’années et se poursuivront. Mais ces changements seraient plus lents avec des émissions plus faibles. L’évaluation montre que tout s’accélère. Est-ce le cas pour les effets du changement climatique sur l’océan ? Tous les indicateurs à grande échelle atteignent des niveaux et évoluent à des rythmes jamais vus depuis des siècles ou des milliers d’années. Pour l’océan : le taux de la montée du niveau de la mer est plus rapide au cours des cent dernières années qu’à n’importe quel moment au cours des 3 000 dernières années au moins. L’océan mondial s’est réchauffé plus rapidement au cours du dernier siècle que depuis la fin de la dernière transition déglaciaire, il y a environ 11 000 ans. La teneur en oxygène a chuté dans de nombreuses régions océaniques depuis le milieu du XXe siècle. L’acidification de l’océan de surface est plus importante aujourd’hui, et a augmenté plus rapidement, qu’à tout autre moment depuis au moins 26 000 ans. La couverture de glace de mer arctique d’été, mesurée en septembre, a diminué d’environ 40 % depuis 1979 et est à son niveau le plus bas depuis au moins 1850. Qu’est-ce qui vous préoccupe le plus ? Tous ces changements dans l’océan, car ils sont sans précédent, ils sont rapides, et ils s’intensifient. Et l’inquiétude porte sur leur signification et leur interférence. Un exemple, le réchauffement des océans est une conséquence directe du gain d’énergie dans le système climatique dû au réchauffement de la planète, qui équivaut actuellement à environ 20 fois le taux de consommation mondiale d’énergie primaire en 2018. La raison en est que l’océan absorbe 91 % de ce gain d’énergie. Et cela signifie à son tour que la mesure du réchauffement des océans est une mesure du réchauffement continu de l’ensemble du système climatique. Le réchauffement des océans contribue aussi directement à la montée du niveau des mers : si l’eau se réchauffe, elle se dilate, et cette expansion thermique a expliqué 50 % de la montée du niveau des mers entre 1971 et 2018, et le reste par la perte de glace sur terre. La perte de masse des calottes glaciaires et des glaciers a été le principal facteur de l’élévation du niveau moyen mondial des mers entre 2006 et 2018. Justement, que disent les dernières études scientifiques sur la montée du niveau de l’océan ? Le niveau moyen mondial de la mer a augmenté de 0,20 m, avec une marge 0,15 à 0,25, entre 1901 et 2018. Mais le taux de changement a évolué au cours de cette période : entre 1901-1971, l’élévation du niveau de la mer a augmenté à un rythme de 1,3 mm par an. Ce rythme est passé à 1,9 mm entre 1971-2006 et a encore augmenté pour atteindre 3,7 mm entre 2006 et 2018. Nous avons le choix entre une élévation du niveau moyen mondial de la mer d’ici 2100 de 0,32 à 0,62 m pour un scénario de faibles émissions, et de 0,63 à 1,01 m dans le cadre du scénario de très fortes émissions de gaz à effet de serre (GES). L’océan sera-t-il chaud ou très chaud ? En ce qui concerne le réchauffement des océans, les projections prévoient un réchauffement 2 à 4 fois plus élevé pour le scénario à faibles émissions, et 4 à 8 fois plus élevé pour le scénario à très fortes émissions. Cette évaluation est plus précise sur les variations régionales. Quels seront les endroits du globe les plus affectés ? Certaines régions sont plus vulnérables que d’autres, ce qui sera évalué plus en détail dans le prochain rapport de l’autre groupe de travail du GIEC en 2022. En ce qui concerne les océans, certaines zones spécifiques ont également été abordées dans le SROCC (rapport spécial sur l’océan et la cryosphère, 2019), comme les zones de faible altitude. Toutefois, ce rapport indique que le changement climatique affecte déjà toutes les régions de la Terre, de multiples façons. Et les changements que nous subissons s’accentueront avec la poursuite du réchauffement. Par exemple, les vagues de chaleur marines sont devenues plus fréquentes au cours du XXe siècle et, selon les prévisions, elles devraient augmenter dans le monde entier au cours du XXIe siècle. Les zones côtières connaîtront une élévation continue du niveau de la mer tout au long du 21e siècle, quel que soit le niveau des émissions, ce qui contribuera à des inondations côtières plus fréquentes et plus graves dans les zones de faible altitude et à l’érosion côtière. Les extrêmes du niveau de la mer, qui ne se produisaient auparavant qu’une fois tous les 100 ans, pourraient se produire chaque année d’ici la fin du siècle, dans de nombreuses régions du monde. Cela se produira par exemple aussi sur les côtes européennes. Vous publiez beaucoup sur le bassin européen. Pouvez-vous nous détailler les principaux impacts pour les populations côtières de l’EU ? Ce rapport s’accompagne également d’un atlas interactif publié sur la page web du GIEC, qui fournit des informations spécifiques, j’invite donc tout le monde à le consulter ! Pour l’Europe, quels que soient les niveaux futurs du réchauffement climatique, la température augmentera dans toutes les régions européennes à des taux supérieurs à l’évolution de la température moyenne mondiale (1,1 °C), à l’instar des changements observés aujourd’hui. La fréquence et l’intensité des extrêmes de chaleur, y compris les vagues de chaleur marines, ont augmenté au cours des dernières décennies et devraient continuer à augmenter, quel que soit le scénario d’émission de gaz à effet de serre. Les seuils critiques pour les écosystèmes et l’homme devraient être dépassés pour un réchauffement planétaire de 2 °C ou plus. Les précipitations extrêmes et les inondations pluviales devraient augmenter à des niveaux de réchauffement planétaire supérieurs à 1,5 °C dans toutes les régions, à l’exception de la Méditerranée, où une diminution des précipitations est prévue en été. Quel que soit le niveau de réchauffement planétaire, le niveau relatif de la mer augmentera dans toutes les régions européennes, à l’exception de la mer Baltique, à des taux proches ou supérieurs au niveau moyen mondial de la mer. Les changements devraient se poursuivre au-delà de 2100. Les événements extrêmes liés au niveau de la mer deviendront plus fréquents et plus intenses, entraînant une augmentation des inondations côtières. Les rivages des côtes sableuses reculeront tout au long du 21e siècle. Le changement climatique est-il la seule menace à laquelle l’océan doit faire face ? Non, les autres pressions exercées sur les océans comprennent par exemple la surexploitation et la pollution (par exemple, les plastiques), mais elles n’ont pas été évaluées dans ce rapport. Vous avez été plusieurs fois auditionnée par les instances européennes. Trouvez-vous l’action de l’UE au changement climatique à la hauteur de l’enjeu ? C’est une question pour les politiciens, et j’aimerais apporter une réponse d’un point de vue scientifique. Ce rapport a été préparé par 234 auteurs de 65 pays, 14 000 publications scientifiques ont été évaluées et plus de 78 000 commentaires ont été pris en compte. Tous les collègues ont fait un travail impressionnant pour évaluer toutes ces informations, en particulier dans des conditions particulièrement difficiles au cours de l’année écoulée. Je pourrais conseiller aux décideurs politiques de lire ce rapport. Il leur fournit les preuves et les informations nécessaires pour prendre les bonnes décisions. À moins de réductions immédiates, rapides et à grande échelle des émissions de gaz à effet de serre, limiter le réchauffement à 1,5 °C sera hors de portée. Pour limiter le réchauffement de la planète, il est nécessaire de réduire fortement, rapidement et durablement les émissions de CO2, de méthane et d’autres gaz à effet de serre. Chaque degré de réchauffement a son importance. Nous constaterons des changements plus importants à 2 °C qu’à 1,5 C dans la majorité des régions. Par exemple, chaque demi-degré supplémentaire de réchauffement entraîne une augmentation de l’intensité et de la fréquence des extrêmes de chaleur, des fortes précipitations et de la sécheresse dans certaines régions. Pouvait-on prévoir les inondations violentes, dans votre pays, en juillet ? Elles sont choquantes et mes pensées vont aux proches. Mais c’est ce que ce dernier rapport confirme : un taux plus élevé d’émissions de gaz à effet de serre entraîne un taux plus élevé de réchauffement, ce qui conduit à une augmentation de l’intensité et de la fréquence des phénomènes extrêmes. Il est temps d’agir.
true
Par Rémy Prud’homme, professeur des universités (émérite). Jamais la référence et la révérence à la Science n’auront été aussi constantes. Politiciens et journalistes, dont la formation, en France, est généralement littéraire, n’ont que le mot de science à la bouche. Ils répètent à l’envi que leurs décisions ou leurs commentaires sont dictés par la science. Cela n’est pas nouveau. Déjà, les communistes s’appuyaient sur le socialisme « scientifique », comme Hitler sur la « science des races » ; et les Verts font pousser des éoliennes au nom de la « science écologique », bizarrement personnifiée par une apôtre de l’école buissonnière, Sainte Greta. Mais par ces temps de pandémie, le recours à la béquille scientifique s’amplifie. Il faut sans doute s’en réjouir, mais en même temps s’en méfier, tant la notion de science s’est élargie, et diversifiée. Au 20ème siècle, pour le meilleur et pour le pire, les Etats ont mis le nez dans, et la main sur, la recherche et la science Au 19ème siècle, et même au début du 20ème siècle (lorsque Max Weber réfléchissait sur le politique et le scientifique – il disait : le savant), l’ensemble des « scientifiques » était peu nombreux, et assez homogène : des hommes (plus rarement des femmes) qui consacraient leur fortune personnelle ou leur chaire universitaire à des recherches désintéressées, partagées dans des sociétés savantes et des académies indépendantes. Au 20ème siècle, pour le meilleur et pour le pire, les Etats ont mis le nez dans, et la main sur, la recherche et la science. A des degrés divers : presque totalement dans les pays totalitaires comme l’URSS, assez peu dans les pays libéraux comme les Etats-Unis, en grande partie dans un pays comme la France. Il y a un siècle, le ministre de la Recherche était une espèce inconnue; aujourd’hui, tous les pays (sauf les Etats-Unis) en ont au moins un. On assiste ainsi à un dédoublement de la science Il en résulte un dédoublement de la science. On a d’un côté la science étatique, avec ses instituts, ses comités, ses commissions, ses fonds, ses priorités, ses programmes, ses agences ; et d’un autre côté, la science indépendante, principalement universitaire. La première fonctionne de haut en bas, hiérarchiquement: les directeurs de tous ces instituts, du CNRS à l’INSERM ou à l’IRD ou l’INRETS-IFSTTAR, sont nommés en conseil des ministres ; ils choisissent et promeuvent leurs employés ; ils mettent en œuvre les « priorités de recherche » ministérielles, et ils rendent compte à ce qu’ils appellent eux-mêmes leurs « autorités de tutelle ». La seconde fonctionne de bas en haut, comme la science du 19ème siècle, avec des professeurs sans maîtres, cooptés et promus par leurs pairs. Les politiques « inspirent » les scientifiques d’Etat, qui leur servent ensuite de caution, dans un fascinant jeu de miroirs réciproques. On l’a bien vu avec l’histoire des masques : il n’y en avait pas ; les scientifiques d’Etat se sont précipités pour expliquer que les masques étaient inutiles ou nuisibles ; les politiques ont brandi ces déclarations « scientifiques » pour dissimuler leur impréparation. Demain, si nous avons des masques, les mêmes scientifiques d’Etat se mettront en quatre pour nous expliquer la nécessité d’en porter. La mauvaise science chasse la bonne Il en va de la science comme des trains : une science peut en cacher une autre. Ou comme de la monnaie : la mauvaise chasse la bonne. Bien entendu, et heureusement, cette dichotomie n’est pas absolue. Certains des bureaucrates de la science sont d’anciens scientifiques (pas tous : nombreux sont les directeurs d’instituts nommés par décret qui n’ont jamais obtenu le moindre doctorat, ni publié grand chose). Ils ont sous leurs ordres d’authentiques chercheurs. Les cas de collaboration entre les deux sciences sont fréquents. Il n’en reste pas moins que la distinction entre science d’Etat et science indépendante est bien réelle, et qu’elle éclaire la relation entre science et politique. Si Durkheim revenait parmi nous, il transformerait son célèbre dialogue en un trilogue – entre politique, savant et bureaucrate. On retrouve, avec un grossissement caricatural, ce dédoublement au niveau européen et international. La Commission Européenne attache beaucoup d’importance à la science et à la recherche. Elle dispose à cet effet d’un Commissaire, et d’une « Direction Générale », qui dépense des sommes considérables, et qui s’est dotée d’une Agence exécutive pour la recherche, d’un centre commun de recherche, d’un Conseil européen de recherche (et j’en oublie sûrement). Elle est un exemplaire et douillet nid de scientifiques d’Etat. Ses dirigeants (le DG, et les deux DG-adjoints) sont d’honorables bureaucrates qui ont fait de brèves études littéraires et n’ont jamais conduit la moindre recherche, – mais qui sont passés par le cabinet de différents Commissaires. Le cas extravagant de l’Organisation Mondiale de la Santé Plus extravagant encore est le cas de l’OMS. Cette agence des Nations-Unies, présentée comme un puits de science sur la santé, s’est illustrée dans la crise du Covid-19 en affirmant (le 23 janvier) qu’il n’y avait « aucune preuve de la transmission d’homme à homme de la maladie », et en refusant d’y voir une « urgence globale ». Elle attendra (le 11 mars) pour parler de « pandémie globale », et s’opposait encore en avril au port de masques. Cette institution soi-disant scientifique est totalement politisée : elle a été jusqu’à désigner le despote qui a ruiné le Zimbabwe, Robert Mugabe, comme son « ambassadeur ». Parmi ses 7000 fonctionnaires, il doit bien y avoir quelques centaines d’authentiques scientifiques. Mais il faut être un ministre ou un journaliste français pour croire dur comme fer dans le sérieux scientifique des études et les déclarations qui émanent de l’OMS. Au risque de se faire insulter, ajoutons que les mêmes causes produisant les mêmes effets, le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), cette autre agence des Nations-Unies appartient, sur un mode moins caricatural, au même type de science d’Etat.
fake
En France, la forêt occupe 31% du territoire métropolitain Selon l’IGN (Institut Géographique National), la forêt couvre actuellement 16,9 millions d’hectares soit 31 % du territoire français. C’est l’occupation du sol la plus importante après l’agriculture qui couvre plus de la moitié de la France métropolitaine. La superficie forestière s’accroît fortement depuis la deuxième moitié du XIXe siècle. Elle était de l’ordre de 9 millions d’hectares en 1830, 14 millions d’hectares en 1985. Depuis trente ans, l’augmentation moyenne est de 80 000 hectares par an (0,6 %). La carte ci-contre illustre l’évolution des superficies forestières entre 1985 et 2019 pour les différents départements. La surface forestière française est revenue à son niveau du Moyen Âge Comme l’a montré l’historienne de la forêt Martine Chalvet (Une histoire de la forêt, Seuil), un grand mouvement de déboisement a débuté au Xe siècle (mené par les paysans et non par les moines, comme on le croit souvent). Le renouveau de la forêt française vient essentiellement du charbon, la houille aujourd’hui tant vilipendée qui a donc eu – paradoxalement – un rôle écologique. En effet, le bois était jusqu’au début des années 1800 la principale source d’énergie non seulement pour l’industrie (qui commençait alors à se développer), mais aussi et surtout pour le chauffage et pour la cuisson des aliments. La forêt regagne peu à peu du terrain jusqu’à atteindre aujourd’hui un niveau équivalent à celui de la fin du Moyen Âge. L’évolution est également positive en Europe et en Amérique du Nord Dans tous les grands pays industriels, la forêt a continué à se développer au XXème siècle. La surface forestière de l’Europe a augmenté de 0,3 % annuellement de 1990 à 2015. L’Union européenne a ainsi gagné 90 000 kilomètres carrés, soit la taille du Portugal. Aux États-Unis, la croissance est de 0,1 % par année. En France c’est le résultat d’une politique constante en faveur de la forêt (exonération des droits de succession, de l’ISF, plans de gestion, etc…). Dans les autres grands pays industrialisés (Suède, Finlande, Etats Unis, Canada notamment), c’est le résultat de l’action des papetiers qui après avoir beaucoup coupé la forêt, ont procédé depuis des dizaines d’années à des programmes massifs de plantation. A l’opposé, la forêt diminue beaucoup dans les pays en développement, et particulièrement en Afrique. Le responsable de cette destruction n’est pas l’industrie. C’est la cuisson des aliments qui est la première cause de la disparition de la forêt dans le monde. En effet, le bois (et souvent le charbon de bois vendu dans des sacs dans les banlieues des grandes villes) est la seule source d’énergie disponible et facilement accessible pour faire la cuisine. C’est ainsi qu’on voit souvent dans les reportages télévisés des femmes portant des fagots de bois sur la tête. La pression démographique très forte du continent africain (dont la population va passer de 1 à 3 milliards d’habitants d’ici la fin du siècle selon l’OMS) ne fait qu’aggraver le phénomène. Autre illustration de cette destruction massive : Haïti où la forêt a pratiquement disparu pour être transformée en charbon de bois, provoquant une érosion des sols spectaculaire voire dramatique. La forêt ne stocke pas de CO2 quand elle est équilibrée La forêt est dite équilibrée quand il y a autant d’arbres qui naissent que d’arbres qui meurent. En effet un arbre est un être vivant qui stocke le carbone contenu dans le CO2 pendant sa croissance (la lignine du bois) , carbone qu’il restitue sous forme de CO2 quand il meurt. Sauf … à être transformé en bois d’œuvre (charpente, meuble, parquet, etc…). La charpente de Notre Dame a stocké du carbone pendant des siècles, carbone qui a été restitué dans l’atmosphère sous forme de CO2 en une soirée. Et – dernier paradoxe – c’est ce carbone stocké depuis longtemps qui a favorisé l’incendie !
true
Le poumon vert devient émetteur de CO2. En raison du changement climatique et de la déforestation, une grande partie du bassin de l'Amazonie émet désormais du dioxyde de carbone au lieu d'en absorber, une transformation majeure pour cet écosystème crucial dans la limitation du réchauffement, selon une étude publiée mercredi dans la revue Nature. Comment l'Amazonie est-elle passée d'un puits de carbone à une source de CO2, gaz responsable du réchauffement de la planète ? La déforestation massive serait la première cause de ce bouleversement selon Philippe Ciais, chercheur au laboratoire des Sciences du climat et de l'environnement. Entretien. L'Express : L'Amazonie est désormais émettrice de CO2, comment en est-on arrivé là ? Philippe Ciais : Effectivement, l'Amazonie n'est plus un puits de carbone. Dans cette étude, les scientifiques ont utilisé un bilan atmosphérique afin d'obtenir un bilan de CO2 plus complet. Leur déduction : les régions du Nord-Est et du Sud-Est sont devenues des fortes sources de carbone à cause de la déforestation et des émissions par les feux. Si la déforestation avait diminué entre 2005 et 2018 - sous le gouvernement Lula - la tendance est désormais à la hausse. Ces résultats sont en accord avec une autre étude publiée il y a un mois basée sur une estimation des changements de biomasse par satellite. À partir du moment où les forêts disparaissent principalement dans l'est de l'Amazonie, les pluies sont moins bien recyclées par la végétation et on a des saisons sèches plus arides et plus chaudes dans ces régions où les précipitations sont moindres par rapport à l'ouest de l'Amazonie. A cause de ce réchauffement local, probablement amplifié par la déforestation, ces régions risquent d'émettre encore plus de carbone. On peut dire que c'est un phénomène humain qui crée un réchauffement climatique supplémentaire. Par ailleurs, il faut aussi noter que si l'Amazonie est émettrice de CO2, ce n'est pas parce que c'est une forêt ancienne. Les forêts qui restent primaires se régénèrent en permanence et absorbent toujours du carbone, mais cette absorption se ralentit, car la mortalité augmente plus vite que la croissance des arbres.
true
On ne les trouvera plus à partir du 1er septembre en Europe. Les lampes halogènes sont jugées trop gourmandes en électricité. Les stocks chez les distributeurs pourront toutefois être écoulés et deux modèles d'halogènes (R7 et G8) bénéficieront d'une exemption. Le Bureau européen de l'environnement a salué le retrait des halogènes: "une excellente nouvelle pour les consommateurs et pour l'environnement". Il a calculé qu'une lampe halogène revenait 6,3 fois plus cher en consommation qu'une LED (lampe à diode électroluminescente). La durée d'une lampe LED est communément estimée à 15 000 heures, mais elle peut aller jusqu'à 40 000 heures selon l'Ademe, l'agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie. Les halogènes sont données pour 2 000 heures et les fluocompactes 8 000. Fin 2017, en France, moins de la moitié des lampes destinées à l'éclairage domestique vendues étaient des halogènes, selon les chiffres du syndicat professionnel. Et en un an, entre 2016 et 2017, le nombre de lampes LED vendues a bondi de près de 46%, passant de 87 millions à 127 millions. Le marché mondial de l'éclairage LED devrait atteindre 30 milliards d'euros en 2020 contre 18,6 milliards en 2016, selon l'Ademe. LIRE AUSSI >> La Chine construit une usine d'ampoules LED dans la Meuse "Dans la plupart des cas, l'éclairage LED est déjà le nouveau standard pour de nouvelles installations", explique Jean-Marc Vogel, président de Ledvance France et Italie, groupe désormais entièrement orienté vers l'éclairage LED. "Il ne reste que très peu d'applications pour lesquelles il n'existe pas de meilleure alternative LED aux éclairages traditionnels", précise-t-il. Les lampes fluocompactes (LFC) constituent cependant "toujours une solution acceptable", indique Bruno Lafitte, expert en éclairage à l'Ademe. Elles "ne correspondent plus aux meilleures technologies disponibles" mais "elles ont permis d'économiser des millions de kWh", rappelle Bruno Lafitte. Du côté des LED, elles sont "rentabilisées en moins d'un an", assure-t-il. L'éclairage LED a toutefois suscité des mises de garde, notamment de la part de l'Anses, l'agence de sécurité sanitaire, qui avait pointé dans un avis en 2010 l'effet toxique de la lumière bleue émise par les LED, avec des recommandations pour la mise sur le marché. "Ce problème de lumière bleue est pris au sérieux maintenant. Les choses ont été faites", estime l'expert de l'Ademe. Mais "il faut rester vigilant". Une étude du magazine Que Choisirnotait encore fin 2017 la dangerosité de certains spots lumineux LED: "Leur luminance bleue, celle qui est toxique pour l'oeil, est élevée du fait de leur faisceau très directif et de leur angle d'éclairage très restreint" explique l'article. Le comité scientifique de la Commission européenne pour la santé a appelé, en juin, à "suivre attentivement" les effets à long terme de l'utilisation des LED dans la population, tout en indiquant qu'il n'y avait "pas d'évidence" d'effet néfaste direct des LED en utilisation normale.
true
Télécharger les résultats de l'étude Carbone 4 À l’avenir, le développement de solutions de transport bas carbone ne peut pas faire l’impasse sur le transport routier de marchandises. S’il est possible d’envisager l’alimentation en électricité décarbonée pour les véhicules particuliers et utilitaires, l’électrification totale des poids lourds est plus problématique, à cause du poids et du coût importants des batteries. C’est la raison pour laquelle Carbone 4 a étudié une option novatrice qui ne nécessite qu’un faible stockage d’électricité à bord des camions : les autoroutes électriques. Le principe est simple : d’une part équiper les autoroutes de moyens de distribution d’électricité (par caténaires, ou encore à travers des dispositifs de charge au sol par rail ou par induction) ; d’autre part hybrider les poids lourds avec des moyens de soutirage d’électricité et des moteurs électriques (en plus de leur moteur diesel). Une telle solution est en cours d’étude par plusieurs entreprises (SIEMENS et ALSTOM par exemple), et dans plusieurs pays (Allemagne, Suède, États-Unis, France). Elle présente l’avantage de réduire l'impact environnemental du transport routier de marchandises tout en optimisant l’utilisation des infrastructures de transport existantes. Par ailleurs sa mise en œuvre ne nécessiterait qu’une faible adaptation opérationnelle pour les transporteurs. Pour un consortium d’acteurs majeurs de l’énergie et du fret routier, Carbone 4 a évalué l’intérêt économique et environnemental de cette innnovation, en explicitant les conditions du succès pour son déploiement. L’autoroute électrique serait rentable dans les conditions économiques actuelles sur les axes très fréquentés pourvu que les véhicules hybrides soient dédiés aux axes électrifiés. Un déploiement plus ambitieux sur l’équivalent du tiers du réseau autoroutier permettrait de considérables gains sur la balance commerciale ainsi que d’importantes réductions des émissions de CO2. Toutefois un tel déploiement ne pourrait se faire sans un soutien public modéré rapporté aux émissions de CO2 évitées, de l’ordre de 100 € / tCO2. C’est un niveau de coût relativement faible en comparaison avec d’autres politiques publiques en matière de changement climatique, a fortiori dans le secteur des transports où les autres voies de décarbonation sont considérablement plus onéreuses. En effet, la Cour des Comptes a récemment examiné les dépenses fiscales en faveur du développement durable. Il apparaît que nombre d’entre elles sont contributrices nettes aux émissions de gaz à effet de serre, et coûtent plusieurs centaines, voire milliers, d’euros pour des émissions de CO2 générées ! Prudemment menée avec le niveau de prix actuel du pétrole, l’étude de Carbone 4 sur l’autoroute électrique permet de mettre en lumière l’intérêt que présente cette solution pour décarboner considérablement le secteur du transport routier à court terme, et avec une bonne efficience économique. Par ailleurs, si le cours du baril remonte au-dessus de 80 $ dans les années qui viennent, comme cela est très probable, les projets d’autoroute électriques sont alors rentables d’eux-mêmes. Anticiper cette hausse du prix du pétrole en déployant les autoroutes électriques est donc un moyen de protéger les transporteurs de la hausse des prix du diesel. Pour toutes ces raisons, l’autoroute électrique mérite toute l’attention des pouvoirs publics, et quelques pistes de soutien sont données dans la note de Carbone 4 disponible en téléchargement. Découvrez aussi les communiqués de presse de Geodis et ATMB sur leur site. La presse en parle... Voir l'article du 1er Juin sur le site d'Alternatives Economiques Voir l'article du 4 mai dans Bref Eco Voir l'interview d'ATMB sur le site d'Actu Environnement Voir l'article du 23 Mars sur le site de Le Dauphiné Voir l'article du 24 Mars sur le site de Supply Chain Magazine Voir l'article du 3 Avril sur le site de Avere France Voir l'article du 25 Mars sur le site de Stratégies Logistique Voir l'article du 23 Mars sur le site de Voxlog Voir l'article du 22 Mars sur le site de L'Extension Voir l'article du 23 Mars sur le site de Construction Cayola Voir l'article de l'IDRRM (Institut des Rues, des Routes et des Infrastructures pour la mobilité) sur leur site Voir l'article du 25 Mars sur le site de Automobile Propre Voir l'article du journal BTP sur leur site Voir l'article de Info Autoroute sur leur site
true
Même si l’énergie reste surtout du ressort des États membres, l’Europe joue un rôle de plus en plus important. Elle fixe d’ailleurs plusieurs objectifs parmi lesquels 20% de baisse des émissions de CO2 et 20% d’énergie renouvelable d’ici 2020. Comme l’explique Pierre Garello dans l’introduction, ces objectifs se heurtent aux problèmes de compétitivité ainsi qu’à la division des pays européens pour ce qui est de l’exploitation du gaz de schiste. Les deux premières études de l’ouvrage réalisées par Vesselina Spassova, Pierre Garello et, respectivement, Miroslav Zajicek, Pierre Garello, Marketa Grusakova et Karel Zeman, montrent clairement la confusion qui a régné au sein de l’Europe lors de la mise en place de la politique énergétique et les conséquences d’une fiscalité très lourde. Au nom de la lutte contre le réchauffement climatique, on a d’ailleurs adopté un peu partout dans le monde des impôts et des taxes dans le secteur énergétique. D’après un Rapport de 2006 réalisé par l’OCDE, plus de 150 taxes sur l’énergie et 125 taxes sur les moteurs ont été mises en place dans les pays membres. Ces taxes représentent jusqu’à 2,5% du PIB. L’Europe est un cas particulier car c’est principalement un importateur d’énergie (d’où la nécessité d’exploiter le gaz de schiste…). Paradoxalement, malgré ce statut, Bruxelles, à travers plusieurs Directives, préfère taxer et encourager les nouvelles énergies coûteuses qu’encourager la recherche et les exploitations. Au nom de la lutte contre le changement climatique, on privilégie l’harmonisation fiscale énergétique (à la hausse bien entendu). Le consommateur devient l’otage de ces taxes. Quelques exemples : la taxe moyenne sur le pétrole dans les pays européens peut atteindre 232% sur le diesel, 195% et 22% sur le gaz et 26% sur l’électricité. Il existe, bien entendu, des différences et des particularités. L’industrie est moins taxée que les ménages. Les taux des taxes sur l’électricité peuvent varier entre 1,09% en Suède jusqu’à 79,61 en Autriche. Ainsi, les taxes sur l’énergie représentent au moins 74% du total des taxes environnementales. Mais, le comble, c’est que, contrairement aux idées reçues, malgré la hausse de la fiscalité écologique, les rentrées fiscales ne cessent de baisser depuis 1999. Ne vaudrait-il pas mieux baisser les taxes pour plus de rentrées ? La hausse des taxes n’a pas empêché la hausse de la consommation et des importations de ressources naturelles. Les importations de gaz naturel sont passées de 45,2% en 1997 à 60,3% en 2007 et celles de pétrole de 76% en 2000 à 82,7% en 2007. Par ailleurs, contrairement aux arguments des défenseurs de la fiscalité énergétique, la hausse des taxes sur l’énergie n’a pas fait baisser les taxes sur le travail. Entre 1995 et 2008, les taxes sur le travail sont restées pratiquement au même niveau. Une étude solidement argumentée et ironique du Dr Ing. SAS Princesse Hildegard de Liechtenstein pose 19 questions (et donne 19 réponses) sur le pic pétrolier. L’auteur démontre clairement que, contrairement aux clichés médiatiques, il n’y aura pas de pic. La recherche, les nouvelles exploitations, les découvertes de nouveaux champs ainsi que l’innovation sont les principales raisons pour ne pas céder à la panique. Le marché et les individus savent beaucoup mieux que les États et les médias quel est l’avenir énergétique de la planète. – Pierre Garello (Ed.), EU Energy Policy: Time to Reform, IREF, Octobre 2012. Ouvrage téléchargeable gratuitement sur le site de l’IREF. —- Sur le web.
fake
Alors que nous nous émerveillons devant les découvertes de la NASA, nous détruisons nos irremplaçables ressources naturelles – afin d’acheter des bananes pré-épluchées et des smartphones pour chiens. Des preuves de la présence d’eau liquide sur Mars : cela ouvre la perspective de la vie, de merveilles que nous pouvons à peine commencer à imaginer. Cette découverte est un accomplissement incroyable. Pendant ce temps-là, les scientifiques martiens continuent de chercher des traces de vie intelligente sur Terre. Nous sommes peut être captivés par la perspective d’organismes sur une autre planète, mais nous semblons avoir perdu tout intérêt pour la nôtre. Le dictionnaire Junior Oxford excise les repères du monde du vivant. Vipères, mûres, campanules, marrons, houx, pies, vairons, loutres, primevères, grives, belettes et roitelets, sont maintenant considérés comme du surplus. Au cours des quatre dernières décennies, le monde a perdu 50% de sa faune sauvage vertébrée. Mais sur la dernière moitié de cette période, il y a eu un déclin massif de la couverture médiatique. En 2014, selon une étude de l’université de Cardiff, il y a eu autant d’émissions de la BBC et d’ITV sur Madeleine McCann (qui a disparu en 2007) qu’il n’y en a eu sur l’ensemble des problèmes environnementaux. Imaginez ce qui changerait si nous accordions autant d’importance à l’eau terrestre qu’à la possibilité de présence d’eau sur Mars. La proportion d’eau douce sur la planète n’est que de 3 %, dont les 2/3 sont gelés. Et pourtant nous gaspillons la portion accessible. 60% de l’eau utilisée par l’agriculture est inutilement gaspillée par une irrigation inconsidérée. Les rivières, les lacs et les aquifères sont vidés, tandis que l’eau qui reste est bien souvent si contaminée [empoisonnée] que cela menace la vie de ceux qui la boivent. Au Royaume-Uni, la demande domestique est telle que nombre de tronçons supérieurs des rivières disparaissent durant l’été. Nous installons pourtant toujours de vieilles toilettes et douches qui coulent comme des chutes d’eau. En ce qui concerne l’eau salée, comme celle qui nous passionne tant lorsque détectée sur Mars, sur Terre nous lui exprimons notre reconnaissance en la détruisant frénétiquement. Un nouveau rapportsuggère que le nombre de poissons a été divisé par deux depuis 1970. Le thon rouge du pacifique, qui autrefois peuplait les mers par millions, ne compte plus que 40 000 représentants, selon une estimation, et ces derniers sont encore pourchassés. Les récifs coralliens subissent une pression telle qu’ils pourraient avoir quasiment tous disparu d’ici 2050. Et dans nos propres profondeurs, notre soif de poissons exotiques saccage un monde que nous connaissons à peine mieux que la surface de la planète rouge. Les chalutiers de fond s’attaquent aujourd’hui aux profondeurs environnant les 2000 mètres. Nous ne pouvons qu’imaginer ce qu’ils vont détruire. Quelques heures avant l’annonce de la découverte martienne, Shell a mis fin à sa prospection pétrolière dans la mer de Chukchi située dans l’Arctique. Pour les actionnaires de la compagnie, c’est une déconvenue mineure : la perte de 4 milliards de dollars ; pour ceux qui aiment la planète et la vie qu’elle abrite, c’est un coup de chance formidable. Cela n’a eu lieu que parce que la compagnie n’est pas parvenu à y trouver des réserves suffisamment importantes. Si Shell y était parvenu, cela aurait exposé un des endroits les plus vulnérables sur Terre aux déversements d’hydrocarbures, qui sont presque inéluctables dans les endroits où le confinement est presque impossible. Devons-nous laisser de tels problèmes au hasard ? Au début du mois de Septembre, deux semaines après qu’il ait autorisé Shell à forer dans la mer de Chuckchi, Barack Obama s’est rendu en Alaska pour prévenir les Américains des conséquences dévastatrices du changement climatique, causé par la combustion des carburants fossiles, qui pourraient frapper l’Arctique. « Parler n’est pas suffisant », leur a-t-il dit. « Nous devons agir ». Nous devrions « accorder notre confiance à l’ingéniosité humaine qui peut y remédier ». A la NASA, qui a publié ces images incroyables, l’humain fait preuve d’une grande ingéniosité. Mais pas quand il s’agit de politique. Laisser le marché décider: c’est ainsi que les gouvernements comptent résoudre la destruction planétaire. Faire reposer cela sur la conscience des consommateurs, tandis que cette conscience est formatée et embrouillée par la publicité et les mensonges corporatistes. Dans un quasi-néant d’informations, ils nous laissent décider ce que nous devrions prendre aux autres espèces et aux autres personnes, ce que nous devrions nous arroger à nous-mêmes, ou ce que nous devrions laisser aux générations futures. N’y a-t-il pas clairement des ressources et des endroits – comme l’Arctique et les profondeurs océaniques – dont l’exploitation devrait simplement cesser ? Tous ces forages et excavations et chalutages et déversements et empoisonnements – à quoi cela sert-il, de toute façon ? Est-ce que cela enrichit, ou est-ce que cela entrave, l’expérience humaine ? Il y a quelques semaines, j’ai lancé le HashTag #civilisationextreme, en invitant les suggestions. Elles ont abondé. Voici simplement quelques exemples de produits que mes correspondants ont trouvés. Tous, à ma connaissance, sont véridiques. Un plateau à œufs qui se synchronise avec votre téléphone pour que vous puissiez savoir combien d’œufs il vous reste. Un gadget pour les brouiller – à l’intérieur de leur coquille. Des perruques pour bébés, pour permettre aux « petites filles avec peu ou pas de cheveux d’avoir une coupe admirablement réaliste ». Le iPotty, qui permet aux tout-petits de continuer à jouer sur leurs iPads pendant qu’ils sont sur le pot. Un cabanon à 2500€ à l’épreuve des araignées. Un sauna polaire, en vente aux émirats arabes unis, dans lequel vous pouvez créer un paradis enneigé en appuyant sur un bouton. Une caisse réfrigérée roulante pour pastèque : indispensable pour les pique-niques – ou pas, étant donné qu’elle pèse plus que la pastèque. Une crème décolorante anale, pour… honnêtement, je ne veux pas savoir. Un « rotateur automatique de montre » qui vous évite la corvée de remonter le bijou luxueux qui se trouve à votre poignet. Un smartphone pour chien, avec lequel ils peuvent prendre des photos d’eux-mêmes [selfies]. Des bananes pré-épluchées, dans des barquettes en polystyrène couvertes de film alimentaire : vous n’avez qu’à éplucher l’emballage. Chaque année, d’ingénieuses façons de gaspiller des choses sont conçues, et chaque année nous devenons plus insensibles au non-sens que représente cette consommation des précieuses ressources de la Terre. A chaque intensification subtile, le référentiel de la normalité change. Cela ne devrait pas être surprenant de constater que plus un pays devient riche, moins ses habitants se soucient de leur impact sur la planète vivante. Notre aliénation des merveilles de ce monde, avec laquelle nous évoluons, n’a fait que s’intensifier depuis que David Bowie a décrit une fille trébuchant à travers un « rêve englouti », s’apprêtant à se faire « attraper par l’écran argenté », dont les nombreuses distractions la divertissent des grandes questions de la vie. La chanson en question était, bien évidemment, Life on Mars [La vie sur Mars]. George Monbiot Édition & Révision: Héléna Delaunay
true
Par Pierre Dacquin. Sur le papier, l’intérêt de recourir aux énergies renouvelables est indiscutable. Qui, aujourd’hui, n’a pas conscience que la Terre possède des ressources limitées ? Pourtant, dans les faits, le nucléaire n’est pas si néfaste que les « écolos-bobos » veulent bien le prétendre. Au contraire, avec l’énergie hydraulique, c’est même la meilleure solution en termes de sécurité et d’efficience, d’après le Groupe intergouvernemental pour l’étude de l’évolution du climat (GIEC). Si la France pollue beaucoup moins que ses voisins européens, c’est justement grâce au nucléaire, pilier de dizaines de millions de Français au quotidien, qui n’émet que très peu de gaz à effet de serre (GES). D’après le ministère de l’Environnement, l’énergie nucléaire constitue même « un atout évident » dans la construction d’une « économie décarbonée », qui doit permettre à la France d’atteindre ses objectifs de baisse d’émission de GES conformément aux engagements pris lors de la COP21. LE COÛT LARGEMENT SOUS-ESTIMÉ D’UNE SORTIE DU NUCLÉAIRE Moindre mal au niveau écologique, l’atome présente surtout d’énormes atouts économiques par rapport aux énergies renouvelables, encore en phase d’expérimentation. En attendant que la rentabilité de ces dernières soit précisément établie, le coût d’une hypothétique sortie du nucléaire augmente, lui, au fur et à mesure des rapports officiels. Devant tant d’incertitudes, le maintien de l’électronucléaire apporte la garantie de l’indépendance énergétique du pays, tout en assurant une stabilité économique plus que bienvenue dans la conjoncture actuelle. Par la loi adoptée le 22 juillet 2015, le gouvernement français a cependant envoyé un signal fort en faveur de la transition énergétique, visant notamment à réduire la part du nucléaire à 50 % du mix énergétique d’ici 2025 (contre 70 à 80 % aujourd’hui). Pour y parvenir, François Hollande a annoncé vouloir doubler la puissance des éoliennes et tripler celle du photovoltaïque d’ici 2023. Doyenne du parc nucléaire français, la centrale alsacienne de Fessenheim a été la première à faire les frais du nouveau texte, même si c’est pour l’État français que l’addition promet d’être salée. Fin 2016, le retrait de l’autorisation d’exploitation devrait ainsi être signé en vue de sa fermeture en 2018. Mais l’indemnisation proposée à EDF ‒ entre 80 et 110 millions d’euros selon les sources ‒ est jugée 20 à 50 fois trop faible par l’opérateur, qui se fonde sur un rapport parlementaire qui l’avait évaluée à 4 milliards d’euros. Selon un rapport de la Cour des comptes publié en 2013, la production d’un MWh coûtait 49,5 euros grâce à l’énergie nucléaire en 2011 alors qu’elle fluctuait entre 43 et 689 euros avec les énergies renouvelables. Au regard de ces résultats, l’organisme financier a souligné le « coût élevé » des 14,3 milliards d’euros investis par l’État français dans les énergies propres entre 2005 et 2011, jugeant que « les retombées économiques rest(ai)ent insuffisantes ». Disproportionné et largement sous-estimé, ce coût de la transition énergétique est en fin de compte supporté par les contribuables. En mettant la pression sur le gouvernement pour accélérer le processus, les anti-nucléaires ont-ils seulement conscience du fardeau économique qu’ils veulent faire porter à leurs concitoyens ? L’ALLEMAGNE PAIE CHER SON VIRAGE ÉNERGÉTIQUE Pour s’en convaincre, il suffit de regarder outre-Rhin, où l’investissement dans le solaire et l’éolien a été massif ces dernières années. En septembre 2015, un audit a révélé qu’il manquerait 30 milliards d’euros aux grands groupes industriels chargés de financer la sortie du nucléaire d’ici 2030, par ailleurs estimée à 1 700 milliards d’euros par Siemens. D’après Dominique Minière, directeur exécutif d’EDF en charge du parc nucléaire et thermique, le parc allemand serait 50 % plus puissant que le parc nucléaire français mais produirait pourtant trois à quatre fois moins d’électricité, obligeant l’Allemagne à accroître la production de ses 130 centrales fonctionnant au gaz et au charbon. « En 2010, EDF émettait 10 fois moins de CO2 que l’Allemagne, désormais c’est 30 fois moins », assure l’intéressé. Même écho en Belgique, où l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a demandé au gouvernement de reporter sa sortie du nucléaire prévue en 2025 en raison des dangers pour la sécurité d’approvisionnement du pays. Avec un prix inférieur de 25 à 30 % à la moyenne européenne, l’électricité française reste beaucoup moins chère à produire via l’énergie nucléaire et apporte aux caisses nationales un excédent de 2 milliards d’euros annuels grâce à l’export. T Tandis que les énergies vertes doivent encore faire leurs preuves, la supériorité de l’atome en termes de sécurité et de rentabilité est une réalité qu’il convient de prendre en compte dans la réflexion sur la stratégie énergétique de notre pays. L’inversion du mix énergétique en faveur des énergies vertes, s’il constitue un objectif majeur à terme, devra raisonnablement attendre quelques années.
fake
Chez nos voisins, ils sont des milliers, mais en France, la température monte doucement. Plus de 200 jeunes ont manifesté ce vendredi à Paris contre l'"inaction climatique" du gouvernement, une première mobilisation inspirée des défilés vus en Belgique ou au Royaume-Uni. À l'appel de l'adolescente suédoise Greta Thunberg et de son mouvement "Fridays for future", des écoliers et étudiants descendent dans la rue une fois par semaine dans de nombreuses villes du monde. Mais le mouvement n'avait pas encore gagné la France. A l'appel d'un collectif d'étudiants d'Île-de-France, des dizaines de jeunes portant des pancartes "Sauve un panda, taxe un banquier" ou "moins de riches, plus de ruches" se sont assis devant le ministère de la Transition écologique, bloquant la circulation. "L'idée, c'est de donner des leçons au gouvernement : lui donner une revendication claire par semaine, lui donner une semaine pour la mettre en place et si ce n'est pas le cas, il y aura une punition symbolique. Ça peut prendre la forme de désobéissance civile, par exemple des blocages", explique Basile Fighiera, 21 ans, étudiant en Affaires internationales et développement durable. "On veut mettre la pression sur les décideurs pour qu'ils prennent des décisions drastiques et pas des petits pas", poursuit-il. Et s'il reconnaît que la mobilisation en France "commence doucement", il espère que la grève mondiale du 15 mars "sera un feu d'artifice". "C'est encore un peu timide mais j'espère que ça va prendre de l'ampleur", renchérit Mathilde Nutarelli, 21 ans, étudiante à Paris-Dauphine. De jeunes Français ont relayé cette semaine l'appel à une "grève mondiale pour l'avenir" le 15 mars, lancé également par Greta Thunberg, 16 ans, qui chaque vendredi depuis des mois sèche les cours pour aller protester devant le parlement suédois. "C'est le monde dans lequel on va vivre, on est aussi légitime que d'autres pour s'exprimer", commente Élise, 17 ans, lycéenne parisienne, un bandeau vert et des fleurs dans les cheveux. "On revendique d'avoir une voix dans la transition écologique, ça ne peut plus attendre". La secrétaire d'État à la Transition écologique Brune Poirson est sortie à la rencontre des jeunes massés devant son ministère. "Derrière ces portes, contrairement peut-être à ce que certains peuvent penser, vous n'avez pas des adversaires mais des alliés", a-t-elle lancé. Le ministre François de Rugy s'était réjoui de l'annonce de cette mobilisation, souhaitant que les jeunes générations "commencent à convaincre leurs parents". Selon un journaliste présent sur place, les étudiants étaient bloqués par les forces de l'ordre devant le ministère en fin d'après-midi.
true
Un étude britannique a noté que seuls 16 pays ont fixé des objectifs ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre, conformément aux accords de Paris sur le climat. La France, comme l'UE dans son ensemble, sont de mauvais élèves. Surprenant ? Deux centres de recherche britannique et le World Resources Institute (un think tank américain) ont pointé du doigt dans un rapport publié le 29 octobre l'inaction de la plupart des pays signant les accords de Paris le 12 décembre 2015, à la suite de la conférence COP21. Sur 196 pays signataires, seuls 16 auraient une politique «ambitieuse», voire «plus ambitieuse» de réduction des émissions de gaz à effet de serre, par rapport à leurs engagements respectifs. En Europe, trois pays seulement semblent faire converger leurs actions avec leurs intentions : la Macédoine, le Monténégro et la Norvège. Pour le reste du monde ayant engagé des mesures volontaires, les chercheurs ont listé : l'Algérie, le Canada, le Costa Rica, l'Ethiopie, le Guatemala, l'Indonésie, le Japon, la Malaisie, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Pérou, les Samoa, Singapour et les Tonga. En revanche, aucun pays de l'Union européenne ne figure dans la liste des bons élèves. L'UE s'était pourtant engagée à «diminuer les émissions de gaz à effet de serre d'au moins 40% d’ici à 2030». Dans les objectifs globaux des accords de Paris, les pays s'engageaient à mener des politiques pour limiter le réchauffement climatique à 2°C d'ici 2100.
true
La fracassante entrée en matière de la semaine dernière annonçait la couleur, et cette semaine 2 le confirme : le climathon est une compétition de très haut niveau. Le jury tient tout d’abord à saluer les efforts du Journalderéférence, qui manque une fois encore le titre cette semaine malgré une tentative intéressante : glisser le réchauffement climatique en conclusion d’un article sur un autre sujet, en l’assénant de façon gratuite et sans argument. Que l’ensemble des compétiteurs sache que le jury sera sensible à ce type de propagande toute simple, qui a pour elle le doux parfum de l’artisanat. Cette semaine 2 a été marquée par le choc entre deux prestations particulièrement remarquables. La première a été celle de Serge Orru, dans cette splendide interview à i-télé. Serge Orru a une capacité toute particulière à enfiler les perles sur un ton joyeux, sans même se rendre compte du caractère caricatural de ses propos. S’il venait à être candidat à l’élection présidentielle, nous lui proposerions volontiers comme slogan : « l’incompétence tranquille ». Extraits : Serge Orru — Les municipalités font des efforts considérables ! Regardez ce qui se passe autour de nous en France, en Europe ! I-télé — Par exemple ? Des efforts considérables : par exemple ? Serge Orru — Par exemple, la maire de Paris va réunir les maires des grandes capitales européennes et des grandes villes européennes en mars 2015 pour dire comment acquérir, comment avoir des outils pour lutter contre le dérèglement climatique. (…) On ne veut plus d’incantation, on veut une offre industrielle concrète qui nous permette de lutter contre ce changement climatique qui nous menace. I-télé — Mais ça va se faire ? Dans 5 ans, j’aurai des bus propres à Paris ? Serge Orru — Dans 5 ans, j’espère que nous aurons des bus propres à Paris. I-télé — Et à Londres ? À Tokyo ? Et partout ? Serge Orru — Eeeh… je l’espère ! Sortir du conformisme industriel, ça demande du courage, ça demande de l’audace. Ça demande de l’innovation. Donc il faut des gens courageux, des gens qui ont de l’autorité pour faire cela ! Lorsque la ville de Paris décide, avec Anne Hidalgo, de réaliser les premiers états généraux de l’économie circulaire du Grand Paris, c’est comme un Grenelle de l’environnement, où soudain on va se mettre autour de la table (…) Il faut agir concrètement. Et je crois que l’ensemble des Français, des Européens, ont envie de cela. On n’a pas du tout envie d’offrir une planète (…) qui sera un monde entre Mad Max et l’Abbé Pierre. Les réunions prochaines pour préparer quelque chose qui un jour, c’est promis, sauvera la planète sont un grand classique du genre, indémodable et magnifiquement mis en scène au premier degré par Serge Orru. Quant aux « réfugiés climatiques », ces « milliers de personnes qui viennent à nous » mentionnées par le même en fin d’interview, ils seront à l’évidence amenés à jouer un rôle pivot dans la compétition. En revanche, le jury a le regret de devoir infliger un blâme à l’intervieweur, Claude Askolovitch, qui a exercé un esprit critique tout à fait déplacé. En étalant ses doutes à de nombreuses reprises, il a considérablement compliqué les efforts de son interviewé, qui a ainsi été placé indûment en situation difficile. Le jury pose la question : si maintenant les journalistes commencent à faire leur travail, que deviendra la propagande ? Le vainqueur de la semaine 2 Même si c’est avec un peu de retard, il n’était pas possible de passer sous silence la prestation exceptionnelle du vice-président du groupe scientifique du GIEC, Jean Jouzel, avec cette photo qui accompagne son interview dans Paris-Match datée du 1er janvier. Cette photo lui vaut le titre de vainqueur de la semaine 2 du climathon. Saisi par ce morceau de bravoure, le jury estime inutile de commenter plus avant le contenu de l’interview elle-même, qui aurait pourtant déjà mérité un accessit. Ce qui emporte la décision entre Serge Orru et Jean Jouzel est que, alors que le caractère burlesque des propos du premier semble involontaire, le second a, lui, décidé en conscience de payer de sa personne en faisant le choix assumé du ridicule. À cette image il ne manque qu’un phylactère qu’aurait pu écrire un Wolinski ou un Cabu. Le jury remercie les contributeurs qui ont bien voulu faire des nominations pour la semaine 2. Il soumet par ailleurs la question suivante au vote du public : faut-il faire de cette photo de Jean Jouzel la photo officielle du climathon ? — Sur le web. Suivre le Climathon.
fake
Dans le sillage de la COP26 sur le climat à Glasgow, nous nous intéressons au nouveau système européen destiné à mesurer les émissions de CO2 des villes et des usines, interrogeons des experts sur l'échéance à laquelle les décisions prises lors du sommet auront un impact et évoquons les dernières données climatiques de Copernicus. En octobre 2021, selon les données du Service Copernicus concernant le changement climatique, la température moyenne mondiale a dépassé de 0,4°C, la référence pour la période 1991-2020 : il s'agit du troisième mois d'octobre le plus chaud jamais enregistré. Une Europe plus chaude dans le nord-ouest et plus froide dans le sud-est Quand on regarde les anomalies de températures pour ce mois, l'Europe a été divisée entre nord-ouest et sud-est. En Norvège, les températures ont été supérieures de 1,9°C par rapport à la moyenne tandis que de la Grèce à la mer Caspienne, il a fait plus froid qu'habituellement pour cette époque de l'année. Une nouvelle illustration du réchauffement de l'Arctique dans le nord du Canada Mais le plus frappant s'est produit dans le nord du Canada : par endroits, il a fait 7°C de plus que la moyenne. Dans des secteurs qui devraient être gelés à cette époque, il a fait plus de 0°C. Une première pour octobre d'après les relevés dont nous disposons. Il s'agit d'un nouveau signe du réchauffement rapide constaté dans l'Arctique ces dernières années. Une innovation européenne dans la surveillance des émissions de CO2 Dans le sillage de la COP26 sur le climat, évoquons les évolutions qui nous attendent dans les dix ans à venir en commençant par ce qui est considéré comme une percée dans la surveillance des émissions de CO2. Rappelons que le dioxyde de carbone est incolore, inodore et se mélange instantanément à l'atmosphère et qu'il est extrêmement complexe de déterminer la quantité émise par des sources comme des usines par exemple. En effet, aujourd'hui, il n'existe aucun moyen de mesurer avec précision la quantité rejetée par les grands sites industriels, les villes et même les pays. Les estimations sont indirectes. Mais une nouvelle initiative européenne vise à résoudre ce problème : à partir de 2026, un nouveau système européen appelé CO2MVS (ou Capacité européenne de surveillance des émissions anthropiques de CO2) s'appuiera sur des relevés satellites et des modèles informatiques pour mieux déterminer qui émet quoi et quand. "Il sera possible de vérifier les émissions à l'aide d'un modèle numérique et de les comparer avec les observations satellites," explique Vincent-Henri Peuch, directeur du Service européen de surveillance de l'atmosphère - Copernicus Atmosphere Monitoring Service (CAMS). "Ainsi, on boucle la boucle car on s'assure que la quantité de CO2 que l'on pense émettre correspond réellement à ce qui se trouve dans l'atmosphère," affirme-t-il. Le CO2MVS permettra de disposer d'une résolution de 2 km. Ainsi, les pays sauront précisément d'où vient le CO2, y compris en repérant des sources qui ont pu être sous-estimées, surestimées ou simplement non identifiées jusqu'à présent. "Je ne crois pas que cela révolutionnera nos connaissances sur les émissions en Europe, mais dans d'autres régions du monde, cela pourrait changer la donne," estime Vincent-Henri Peuch. Concentrations de CO2 : la tendance reste à la hausse À la COP26, on a parlé de réduire nos émissions, mais en réalité, les concentrations de CO2 dans l'atmosphère continuent d'augmenter. Sur le graphique ci-dessous réalisé à partir de données satellites, on voit qu'elles fluctuent en fonction des saisons, mais grimpent encore pour atteindre aujourd'hui, un niveau sans précédent dans l'histoire de l'humanité. Effets à long terme Dans ce contexte, comment évoluera notre climat dans les dix qui viennent ? Nous avons interrogé des experts lors de la COP26 à Glasgow. Nous avons demandé à Ed Hawkins, professeur de science du climat à l'Université de Reading, si les décisions prises lors du sommet auront un effet en 2030. Notre système climatique étant lent à réagir, sa réponse est non. "Au cours de cette décennie, la planète se réchauffera quelle que soit l'évolution de nos émissions," indique Ed Hawkins. "Leur réduction dont nous parlons à ce sommet est envisagée à long terme : sur la période de 2030 à 2050 et au-delà," souligne-t-il. Davantage de phénomènes extrêmes Cette année 2021 nous a donné un aperçu de ce qui nous attend avec des phénomènes extrêmes liés au changement climatique comme des feux de forêt, une très forte vague de chaleur dans le sud de l'Europe et des inondations meurtrières en Allemagne et Belgique. Dans les prochaines décennies, de tels événements devraient devenir plus fréquents et plus intenses dans certaines régions. "D'ici à 2030, nous devrions nous attendre à davantage de canicules et de fortes pluies, principalement dans le nord de l'Europe, mais aussi en Europe centrale, ainsi qu'à des sécheresses plus intenses et plus fréquentes dans le sud de l'Europe et en Europe centrale," prévient Sonia Seneviratne, professeure à l'Institut des sciences atmosphériques et climatiques à l'ETH de Zürich. Même en cas de réduction rapide de nos émissions, les effets du changement climatique se ressentiront jusqu'à la fin du siècle et au-delà.
true
Trier, réutiliser, recycler : le projet de loi anti-gaspillage arrive ce lundi devant l'Assemblée nationale, avec une incertitude sur le sort d'une de ses mesures clés, la consigne pour les bouteilles en plastique. Alors que la France produit environ cinq tonnes de déchets par habitant et par an, le gouvernement voudrait faire de ce texte un marqueur de "l'écologie du quotidien" et de "l'acte II" du quinquennat. Il sera examiné jusqu'au 20 décembre dans l'hémicycle, avec 2400 amendements au menu. Porté par la secrétaire d'Etat Brune Poirson, il propose une batterie de mesures pour réduire les déchets, dont l'interdiction du plastique et des contenants à usage unique dans les fast-foods pour les repas servis sur place. Mais l'image de ce projet de loi "économie circulaire" s'est brouillée en raison de l'imbroglio entourant la consigne des bouteilles en plastique. Initialement, l'exécutif voulait généraliser un dispositif mixte de consigne de réemploi, pour les bouteilles en verre, et de recyclage des bouteilles en plastique. Soit un nouveau geste pour les Français qui auraient récupéré quelques centimes d'euros en rapportant leurs récipients dans des machines dédiées. Mais le Sénat, à majorité de droite, a dit non pour le plastique, puis les députés ont cafouillé lors d'un vote en commission. Entre-temps, le gouvernement a temporisé: il propose une expérimentation dans les territoires volontaires, avant une mise en place éventuelle à l'horizon 2023. Tout en rappelant les objectifs européens de 77% de collecte des bouteilles plastique en 2025 et 90% en 2029, alors que la France n'atteint pas les 60% aujourd'hui. LIRE AUSSI >> Lutte contre le gaspillage : quatre questions autour des pertes alimentaires Les collectivités, qui vendent leurs déchets à des sociétés spécialisées, craignent de perdre des ressources avec la consigne. Les sénateurs ont aussi invoqué des motifs écologiques et pointé le "lobbying" des industriels de la boisson, comme Coca Cola, favorables à la mesure. Chez les écologistes, on est plus partagé, même si l'ancien ministre Nicolas Hulot a pris position pour la consigne mixte. Tous partisans de la consigne pour réemploi (le verre), ONG et militants redoutent des effets pervers pour le recyclage du plastique. "On demande des garanties pour que cette consigne soit bien une solution de transition vers le réutilisable et qu'elle n'incite pas à utiliser davantage d'emballages jetables", explique l'ONG Zero Waste. Le projet antigaspi prévoit également la mise en place de huit nouvelles filières REP (à responsabilité élargie des producteurs), suivant le principe de pollueur-payeur qui exige des professionnels qu'ils financent la gestion des déchets liés à leurs produits. Cela va concerner le tabac pour la récupération des mégots, ou le bâtiment, alors que les dépôts sauvages du BTP sont une préoccupation majeure. Contre le gaspillage, le texte veut interdire la destruction des invendus non alimentaires (produits d'hygiène...) en demandant aux grandes surfaces de les donner à des associations ou les recycler. Contre l'obsolescence programmée, notamment dans l'électronique, le projet de loi veut créer un "indice de réparabilité" qui précisera si un produit est aisé à réparer, et faciliter l'accès aux pièces détachées. Un engagement de campagne d'Emmanuel Macron a par ailleurs atterri dans ce texte en commission: la vente des médicaments à l'unité en pharmacie. Des décrets d'application devront préciser médicaments concernés et conditions, alors que pharmaciens et industriels risquent de s'y opposer.
true
Il existe actuellement un petit groupe de personnes qui disposent d’un tel pouvoir qu’elles agissent sans tenir compte de l’existence des autres habitants de notre planète. Guidées par leurs esprits tortueux et leurs seuls intérêts, elles sont en train de mener lentement la terre à sa destruction. Un fait éclaire parfaitement la situation. Il est révélateur et connu depuis longtemps mais étrangement tenu dans l’oubli. Depuis près de quarante ans, c’est-à-dire depuis les années soixante du siècle dernier, le monde globalisé a perdu sa capacité naturelle de réparer les dommages écologiques dérivés de la croissante activité humaine. Pour être plus clairs, disons qu’il lui est devenu impossible de se nettoyer et de se régénérer lui-même en raison du volume énorme de déchets liquides, gazeux et solides déversés par l’homme dans les mers, dans les rivières, dans l’atmosphère et sur les sols. Par conséquent, depuis quarante ans, les ordures et les déchets toxiques s’accumulent sans que la nature puisse éliminer d’elle-même un niveau aussi élevé de pollution. Quelles en sont les conséquences ? Le réchauffement atmosphérique, la perte de sources d’eau potable, la disparition d’espèces, la destruction de la couche d’ozone, l’élévation du niveau des mers et des océans et l’augmentation de sa température. Les désastres naturels voient augmenter leur fréquence. L’humanité a-t-elle conscience de ce qui se passe ? On ne peut pas le nier. Malheureusement, tout le monde ne s’en alarme pas autant. Certains se limitent à prononcer de grands discours pour maintenir leur image publique sans aller plus loin. D’autres encore, seulement soucieux de leur fortune, se montrent complètement indifférents, comme s’ils n’étaient pas, eux aussi, victimes du désastre qui s’approche, un désastre occasionné précisément par leur imprévoyance voulue et leur évidente carence de matière grise. Ce qui est grave, c’est que la plupart des gros contaminateurs se trouvent précisément dans ce dernier groupe. En 1992, lors du Sommet de la Terre de Rio de Janeiro, George Bush père, à l’époque président de l’empire, avait refusé d’entériner le protocole par lequel les pays signataires s’engageaient à réduire leurs émissions des gaz responsables de l’effet de serre. Quelques années plus tard, Washington refusa de signer le protocole de Kyoto, également conçu pour sauver notre planète du réchauffement global. Un nouveau rendez-vous est prévu pour le mois de Décembre, à Copenhague, avec le même objectif de tenter de freiner la destruction de l’environnement, mais la Maison Blanche ne donne pas le moindre signe qui puisse laisser penser que le plus gros contaminateur se dispose à assumer sérieusement sa responsabilité afin de préserver le futur de l’humanité. Les calottes polaires disparaissent peu à peu, les déserts gagnent du terrain, sécheresse et inondations frappent des régions entières. La terre se meurt.
biased
Un texte voté dans une relative unanimité. L'Assemblée nationale a voté dans la nuit de jeudi à vendredi le projet de loi anti-gaspillage consacré à "l'écologie du quotidien" et à la chasse au "tout jetable", après deux semaines de débats qui se sont tendus sur la consigne des bouteilles en plastique, repoussée à plus tard. Socialistes et LR sont venus apporter leurs voix à la majorité pour ce texte, examiné en première lecture et approuvé par 49 députés, face à cinq abstentions des élus communistes et Libertés et Territoires et un vote contre de la France Insoumise. Députés et sénateurs se pencheront à nouveau sur ce texte en commission mixte à la rentrée, avant une éventuelle nouvelle lecture au palais Bourbon à partir du 21 janvier. En plein mouvement social sur les retraites, ce projet de loi voulu comme un marqueur environnemental de l'acte II du quinquennat n'a pas eu l'écho souhaité. De plus, son image a été brouillée par le conflit opposant le gouvernement aux professionnels du recyclage et aux associations de collectivités, sur la consigne pour recyclage des bouteilles en plastique. Ce sujet a pris "beaucoup trop de place", ont déploré plusieurs députés LREM, dont la présidente de la commission du Développement durable, l'ex-EELV Barbara Pompili, "agacée par cette affaire". Au départ, le gouvernement voulait en faire une mesure phare avec un nouveau geste pour les Français, qui comme dans plusieurs pays européens, auraient payé une "caution" sur leurs bouteilles puis récupéré quelques centimes d'euros en les rapportant dans des automates dédiés. LIRE AUSSI >> INFOGRAPHIES. Qui pollue? Qui fait des efforts? Le but ? Atteindre les objectifs européens de taux de collecte de 77% de bouteilles plastique en 2025 et 90% en 2029, quand la France plafonne à moins de 60%. Mais professionnels des déchets et collectivités, qui craignent de perdre des ressources, sont montés au créneau. Et le ministère de la Transition écologique s'est résolu à un "compromis". Il leur laisse finalement jusqu'en 2023 pour tenter d'atteindre les objectifs intermédiaires de collecte, faute de quoi, après "concertation", le dispositif de consigne pour recyclage pourrait être "mis en oeuvre". Dans les deux camps, les accusations de "manipulations" par les lobbies ont fusé. Le "compromis" gouvernemental n'a convaincu ni la droite, ni les associations d'élus qui redoutent une consigne "inéluctable" et fustigent "une remise en cause de trente ans d'investissement" dans les centres de tri sélectif. LIRE AUSSI >> Les mégots, principale pollution des océans Chez les écolos, à l'exception de Nicolas Hulot ou de la fondation Tara, favorables au dispositif, les ONG ont souvent hésité, demandant surtout des garanties sur le réemploi (et non le recyclage). Pour l'ONG WWF, le projet de loi est dans l'ensemble "très décevant" et représente une "occasion manquée de sortir de la société du tout-jetable". Le texte vise la fin des emballages plastique à usage unique en 2040. "Trop tard" pour WWF et "irréaliste" pour les industriels, alors que la secrétaire d'État Brune Poirson, tenante d'une écologie pragmatique, juge que "ce serait mentir de dire que sortir du plastique jetable prend moins de vingt ans". Plusieurs autres dispositions ont été votées à l'unanimité, dont la création de nouvelles filières pollueur-payeur, qui imposent aux professionnels de contribuer financièrement à la gestion et au recyclage des déchets liés à leurs produits. La plus importante concerne bâtiment et travaux publics. L'Assemblée a aussi voté l'interdiction de la destruction des invendus non alimentaires, comme les produits d'hygiène et le textile, qui devront être donnés ou recyclés à partir de 2022. Toujours dans cette "écologie du quotidien" que plébiscitent les "marcheurs", le projet de loi veut interdire le plastique à usage unique dans les fast-foods pour les repas servis sur place. Place aux contenants et couverts réemployables, au plus tard en 2023, et finis aussi les jouets en plastique gratuits dans les menus enfants. Dans la même logique, l'impression des tickets de caisse pour les petites sommes est appelée à disparaître, sauf demande expresse du client. Contre l'obsolescence programmée, notamment dans l'électronique, le projet de loi crée en outre un "indice de réparabilité" qui précisera si un produit est aisé à réparer, et veut faciliter l'accès aux pièces détachées. Enfin, le texte ouvre la voie pour certains antibiotiques à la délivrance de médicaments à l'unité, un engagement de campagne d'Emmanuel Macron.
true
Énorme frappe cette semaine de la part d’une institution qui devient décidément incontournable dans la compétition de propagande climatique. Après sa victoire en semaine 26, qui suivait celle de sa ministre Najat Vallaud-Belkacem en semaine 24 (qui lui avait valu le titre de championne de printemps), l’Éducation nationale française s’illustre encore au Climathon. C’est cette fois son Conseil supérieur des programmes qui rafle le titre de la semaine, pour la splendide institutionnalisation de la propagande climatique proposée dans son projet de programme pour les cycles 2, 3 et 4. Le cœur de la victoire est un passage qui propose ce fabuleux item « climatologie et développement durable » dans le chapitre des enseignements artistiques : Simple hasard ou allusion cryptique au Climathon, l’item qui précède immédiatement ce morceau de bravoure est celui-ci : Une autre partie du projet de programme concerne la science fiction l’histoire-géographie. On y trouve l’énoncé d’une cause de mobilité humaine dont on serait bien en peine de trouver un exemple factuel avéré mais dont on prophétise sait qu’elle fera des trillions de déplacés d’ici 2010 très bientôt. De façon fort pertinente, le projet de programme précise bien qu’il ne saurait être permis aux élèves de poser des questions. Il s’agit au contraire de les rendre dociles et soumis. Ainsi donc, comme l’a dit la ministre Najat Vallaud-Belkacem, « il faut que les élèves votent oui », et bien sagement. (À quoi doivent-ils voter oui ? Mais au Référendum maudit, voyons !) Cette belle victoire ne saurait se conclure sans des encouragements chaleureux à l’enseignant qui a porté à la connaissance du jury ce magnifique projet de l’Éducation nationale. Ayons une pensée pour cet enseignant qui, après quelques errements de jeunesse, a enfin intégré le sens profond de sa noble mission, aidé en cela par une hiérarchie qui semble n’avoir pas ménagé sa peine pour le remettre dans le droit chemin. Avec pudeur, cet enseignant a ainsi requis l’anonymat, désireux qu’il est de « ne pas revivre le cauchemar qui a empoisonné [s]a vie pendant plusieurs années : rapports de [s]a hiérarchie, sanctions administratives, etc. » Le chemin de la rédemption est dur parfois, mais libérateur. Voilà au moins une âme sauvée, qui n’apparaîtra pas dans la liste de ceux qui soutiennent en leur nom le Collectif des climato-réalistes (actuellement 161 personnes damnés). Les accessits de la semaine Parmi les nombreux cataclysmes causés par l’Irréversible Réchauffement, la hausse du niveau des mers est l’un des plus concrets, des plus implacables et des plus frappants pour l’imagination. C’est un phénomène très simple à comprendre (ça chauffe => ça fond => ça monte => on est noyés) et peut s’appuyer sur l’intemporel mythe du Déluge. Cette semaine, c’est Le Plus de L’Obs qui se colle à l’illustration de l’Apocalypse hydrologique en ouvrant ses colonnes à Dorota Retelska, docteure en biologie, pour un article mélangeant opportunément histoire géologique, hypothèses gratuites soutenues par des faits et prédictions farfelues, et projections robustes. S’appuyant sur les travaux de James Hansen et Valérie Masson-Delmotte (cette dernière étant signataire du fameux Appel pour stopper les crimes climatiques, vainqueur de la semaine 35 ainsi que champion d’été du Climathon), l’article annonce les Désastres Vengeurs qui menacent notre Humanité inconsciente. « [L]es socles de glace maintiennent en place d’énormes glaciers. S’il cèdent (sic), les glaciers couleront plus vite. Les fragments pourraient être ensuite emportés vers des eaux plus chaudes, et fondraient vite. L’inlandsis Ouest-Antarctique pourrait se briser et fondre en quelques décennies, vers la fin du XXIe siècle. Dans ce cas, le niveau de la mer pourrait monter de plusieurs mètres en 2100. (…) Les données paléontologiques indiquent qu’une montée du niveau de la mer de six à neuf mètres en quelques décennies s’est déjà produite dans l’histoire de la Terre, à une température similaire. (…) Une semblable élévation du niveau de la mer de quelques mètres pourrait se produire au XXIe siècle. » Partant de faits plus ou moins établis, on émet une hypothèse et, une fois enclenché le conditionnel, il ne reste qu’à dérouler : « La banquise semble effectivement se fragmenter, des grandes parties de glaciers se détachent, et l’Antarctique-Ouest est maintenant fragilisée, si bien que sa désintégration est devenue inéluctable. Le niveau de la mer monterait alors rapidement, probablement précédé par des vagues immenses. Les scientifiques mentionnent que la fonte des glaces réelle pourrait être encore plus rapide que leurs prévisions. Elle se produit peut-être déjà aujourd’hui. » Désintégration inéluctable, vagues immenses… Le Déluge, on vous dit ! Petit plus : l’article ne manque pas de caser l’adjectif qui fait peur : « Ce modèle semble décrire la réalité d’aujourd’hui. La fonte de glace est de plus en plus rapide, elle semble augmenter de façon exponentielle. » Une carte des terres rognées par les flots déchaînés en cas de hausse du niveau de l’océan (de 7 mètres, allons-y gaiement) plus tard, l’article conclut en usant de probabilités de façon fort sibylline limpide : « Actuellement, d’autres experts calculent et vérifient probablement s’il y a une chance sur deux ou une chance sur trois que les événements décrits ici ne se produisent. Pour les auteurs, c’est une quasi-certitude. » Les indécrottables optimistes qui espèreraient une rédemption possible en seront pour leurs frais : « Dans le futur, peut-être, des nouvelles solutions technologiques existeront, mais les dangers émergent à une vitesse à laquelle nous ne pourrons faire face. » C’est la fin d’un cauchemar pour les tenants de l’orthodoxie : le fameux plateau de températures qui montre que la Terre ne se réchauffe plus depuis quinze ou vingt ans n’a jamais existé. Nada. Rien. Un simple mirage, comme s’en targuait déjà le Journalderéférence en juin. C’est cette fois Ouest France qui nous annonce triomphalement la parution d’une étude de l’Université de Stanford qui montre que tout ça, c’était rien qu’une bête faute de calcul : « L’apparente pause dans le rythme récent du réchauffement, qui a largement été accepté comme un fait, est en réalité un signal artificiel créé par des biais dans les méthodes statistiques. » C’était pourtant simple : « Pour cette nouvelle étude, les scientifiques ont modifié la méthode statistique couramment utilisée en biologie ou en médecine, « mais pas idéale pour étudier les processus géophysiques ». » L’argumentation n’est certes pas très étoffée, mais le principal, comme le reconnait le vice-président du GIEC, qui ne semble pas trop fâché de la remise en cause radicales des méthodes statistiques frelatées utilisées depuis des années par ses ouailles, c’est que « cette étude enfonce le dernier clou du cercueil de la notion de pause véhiculée par les semeurs de confusion climatique ». Un esprit inquiet pourrait se dire que, somme toute, aussi bien L’Obs que le Journalderéférence et Ouest France se permettent de remettre en cause certains résultats et méthodes jusque là tenus pour acquis par le GIEC. Les climato-sceptiques se seraient-ils infiltrés jusqu’au cœur de l’establishment ? Mettons tout de suite le holà à la théorie du complot : la véritable boussole qui permet de suivre la voie de la bonne science n’est pas celle de la constance dans les méthodes, mais de la constance dans le « c’est pire ». Toute étude prévoyant des résultats plus catastrophiques dans des délais toujours plus brefs doit être jugée comme intrinsèquement recevable. Évidemment, celles qui osent minimiser ou reculer la date du Déluge se doivent d’être dénoncées comme criminelles. Comme le rapportent aussi bien le Journalderéférence que Direct Matin, la célèbre nuit blanche parisienne a choisi un thème tout ce qu’il y a d’original : le climat. La fête se donne pour ambition d’être un « premier écho artistique » à la COP21, et démontre si besoin en était l’extrême vitalité du milieu artistique contemporain. Le Journalderéférence, qui nous rapporte le programme au titre évocateur « Atmosphères ?… Atmosphères ! » souligne qu’il s’agit « d’une façon de rappeler que l’art contemporain, tout autant que l’avenir de la planète, concerne tout le monde. ». Même si le parallèle entre les deux ne saute peut-être pas aux yeux, reconnaissons au moins quelques similitudes entre l’art contemporain et la lutte contre le réchauffement climatique, dont un appétit marqué pour les subventions publiques (40% de la centaine d’œuvres étant par exemple des commandes publiques). Parmi toutes ces œuvres traitant de thématiques aussi insolites que la fonte des glaces, la déforestation et le réchauffement climatique, le jury du Climathon, quitte à se défaire brièvement de sa légendaire neutralité, confesse un certain penchant pour les 270 blocs de glace colorés du Ice Monument de l’artiste chinois Zhenchen Liu destinés à fondre lentement sur le parvis de l’Hôtel de ville. Le jury regrette seulement qu’il n’ait pas été prévu de jucher un ours blanc du zoo de la Flèche en haut d’un des blocs pour démontrer de manière définitive les conséquences dramatiques de la fonte des glace sur cette espèce. L’appel déjà rappelé plus haut « pour en finir avec les crimes climatiques » est désormais célèbrissime pour sa large victoire au championnat d’été (bien que le nombre de ses signataires reste aujourd’hui inférieur à celui de la liste des soutiens au Collectif des climato-réalistes). Déjà signataire de ce premier appel, Naomi Klein (brillante vainqueur en semaine 14) a tenté la passe de deux en lançant en pleine campagne des élections législatives canadiennes un Manifeste qui ressemble furieusement au premier. À noter cependant que les principales envolées lyriques qui en faisaient tout le sel, et notamment l’appel à l’insurrection, ont malheureusement été caviardées (peut-être dans un souci de meilleure adéquation avec les préoccupations de l’électeur canadien). En recyclant jusqu’à l’intitulé de son plaidoyer, le « Manifeste du grand bond [en avant] » (The Leap Manifesto), Naomi Klein rend un hommage appuyé aux grands anciens et démontre, si besoin était, qu’elle ne se laisse pas impressionner par les représentants du grand Capital qui tentent sans vergogne de décrédibiliser depuis 50 ans l’audacieuse politique économique menée par le grand Timonier. Le jury est particulièrement sensible à ce louable effort de déploiement opérationnel d’une économie circulaire de la pensée climatique et sociale. — Sur le web.
fake
Des associations citoyennes proches de la terre dans le Sud Est parisien se rencontrent pour la JOURNEE D’ACTION EN FAVEUR DU CLIMAT PLUS DE 2000 EVENEMENTS DANS 140 PAYS Le 24 octobre, des citoyens et citoyennes de Sucy en Brie, Créteil, Champigny, Chennevières , St Maur, Mandres les Roses et autres…….. vont se réunir pour une RENCONTRE FESTIVE et ENGAGEE pour L’HUMANITE et participer à la journée internationale en faveur de l’action pour le CLIMAT. L’événement est coordonné par 350.org pour pousser les leaders mondiaux à prendre des mesures rapides et effectives concernant le réchauffement climatique lors du Sommet de Copenhague. Celle-ci est la première campagne mondiale qui ait jamais existé autour d’une donnée scientifique : 350 parties par million de CO2, la limite maximale supportable pour l’atmosphère. - QUI : des hommes, des femmes, des enfants proches de la terre et sensibles aux enjeux climatiques regroupés au sein de Jardins partagés, d’ AMAPs, d’associations environnementales locales , des amoureux de la terre et de la nature.. - QUOI : réaliser ensemble UNE PHOTO qui exprime « 350 » en faisant des PIEDS et des MAINS - QUAND : Le 24 octobre 2009 à 15 heures précises jusqu’à 16 Heures - OU : SUCY en BRIE (94370), dans le Parc Montaleau, en dessous de la Salle des fêtes J.M. Poirier (RER A Sucy Bonneuil – rue Montaleau) Les photos de cet événement, ainsi que celles des autres événements dans le monde, seront disponibles sur le site : http://350.org/media ................................................ A PROPOS DE 350.org : Cette initiative a été fondée par l’écrivain et écologiste Bill McKibben. Il s’agit de la première campagne populaire mondiale à grande échelle contre le changement climatique. Ses sympathisants sont des scientifiques réputés, les gouvernements de 89 pays, et une large variété d’ONG qui s’occupent de thèmes liés à l’environnement, la santé, le développement et la religion. Tous considèrent que les niveaux actuels de concentration de CO2 dans l’atmosphère—390 parties par million—sont en train de nuire à la planète et à ses habitants, et qu’il est nécessaire que les gouvernements agissent lors de la conférence de Copenhague sur le climat pour diminuer rapidement le niveau de carbone de la planète. 📨 Ne passez plus à côté des infos de l'écologie
biased
Le village provençal de Signes (Var), au coeur d'un parc naturel, s'est choisi dimanche une nouvelle maire écologiste, dix mois après la mort du premier magistrat de la commune, renversé pendant une intervention contre un déchargement illégal de gravats. Hélène Verduyn a été élue avec 51,6% des suffrages exprimés, devançant largement Alain Reichardt, premier adjoint du maire mort le 5 août dernier, Jean-Mathieu Michel. Cet homme de 76 ans avait été écrasé accidentellement par une camionnette dont il souhaitait verbaliser les occupants qui avaient illégalement déchargé des gravats dans la nature. Des responsables politiques nationaux avaient fait le déplacement pour rendre hommage, au côté de la population, à cet élu Divers droite qui dirigeait avec poigne depuis 36 ans ce village du Var de 2800 âmes. Après l'émotion suscitée par la disparition du maire, symbole sans le vouloir de la cause écologique, son héritage dans ce domaine était au centre de la bataille municipale. Et Hélène Verduyn avait justement pris la tête d'un collectif qui s'était élevé contre l'implantation d'une nouvelle usine de production de granulats, et qui avait obtenu en juillet l'annulation de l'arrêté préfectoral autorisant l'implantation de cette "usine à goudron". Porté par leur succès judiciaire, le collectif emmené par Hélène Verduyn avait ensuite décidé de présenter une liste "Signes environnement" face à Alain Reichardt.
true
C’est une petite vidéo amateur, aux images tremblées, étonnamment émouvante. Peut-être parce qu’on entend haleter la jeune femme qui filme, Olina Angie K. Nielsen, et les huskies aboyer sans fin, alors que la mer répand caisses en plastique, seaux et canots sur l’herbe rase. Soit une grande partie des objets du quotidien des 101 habitants de Nuugaatsiaq, village de la côte ouest du Groenland, touchée par un tsunami aux alentours de 22h30 samedi soir. Ce 18 juin, les habitants de ce territoire autonome du Danemark ont enfilé bottes fourrées et anoraks. Devant les petites maisons colorées, désertées après que d’immenses vagues ont balayé la grève, on voit des canapés, des tables et des chaises. Onze maisons ont été emportées par la mer. Plusieurs villages ont été touchés, et selon les autorités, neuf personnes sont blessées, dont deux gravement, et quatre sont portées disparues. Le site d’information local, Kalaallit Nunaata Radioaa (KNR), parle de deux morts certaines. Un bilan qui aurait pu être plus lourd si l’on n’était pas en juin, saison où le soleil ne se couche jamais sur Nuugaatsiaq, situé au-delà du cercle polaire. Selon KNR, le centre de surveillance géologique danois a émis l’hypothèse selon lequel un tremblement de terre de magnitude 4, relevé par ses services samedi soir à 30 km au nord de Nuugaatsiaq, a provoqué un glissement de terrain dans la mer, et déclenché les vagues. Le séisme n’a pourtant pas été signalé par l’USGS, le site américain qui tient en temps réel le décompte de tous les séismes dans le monde. L’agence danoise craint des répliques et a demandé aux habitants de rester vigilants. Le Groenland – grand comme trois fois la France – et ses 55 000 habitants sont aux premières loges des conséquences du réchauffement climatique. La fonte accélérée des glaciers modifie l’environnement, les traditions et les opportunités économiques. Le réchauffement des eaux attire de nouvelles espèces, comme la baleine pilote, et fait revenir la morue, donnant un coup d’accélérateur aux revenus de la pêche. Le dégel des terres rend relativement plus accessibles ses ressources en pétrole, gaz et terres rares, attisant les convoitises des industriels miniers. A 400 km au nord de Nuugatsiaq, dort une autre menace pour l’environnement, le «Camp Century», une base militaire américaine construite en 1959 en pleine guerre froide, sous la terre glacée du Groenland. Abandonné par Washington en 1967, le site abrite 200 000 litres de gasoil, 240 000 litres d’eaux usées, des biphényles polychlorés (les pollueurs persistants PCB), et un volume inconnu d’éléments radioactifs laissés là par des scientifiques persuadés que «jamais il ne s’arrêterait de neiger», comme l’a dénoncé l’an dernier le scientifique canadien William Colgan. Une bombe à retardement pour l’environnement, qui pourrait empoisonner la nature d’ici la fin du siècle. A moins qu’un séisme, lui aussi imprévisible, n’accélère le processus. Laurence Defranoux
true
Alors que le climat a été défini comme la priorité du G7 2019, aux côtés des inégalités, que peut-on attendre des pays les plus riches et les plus puissants du monde pour faire face aux enjeux climatiques ? Voici les sept mesures incontournables à prendre, pour respecter la trajectoire +1,5°C degré préconisé par les scientifiques du GIEC et entérinée par l’Accord de Paris. © Jurnasyanto Sukarno / Greenpeace 1- Renforcer l’ambition climatique des pays du G7 avant 2020 À la suite de la publication du rapport spécial du GIEC sur l’objectif de 1,5°C, et du Dialogue Talanoa à la COP24, les pays du G7 doivent concrétiser de manière urgente leur attachement à appliquer l’accord de Paris et amplifier leurs engagements climatiques d’ici à 2020. En effet, ils disposeront de l’ensemble des données scientifiques et politiques pour combler l’écart actuel entre les promesses climatiques et les trajectoires de réductions d’émissions de gaz à effet de serre compatibles avec l’accord de Paris. En amont du Sommet sur le climat du Secrétaire Général des Nations Unies, le G7 est donc l’occasion d’accueillir favorablement les résultats du rapport du GIEC et du Dialogue Talanoa et de s’engager à aligner les politiques climatiques avec l’objectif de 1,5°C en révisant à la hausse les contributions déterminées au niveau national (CDN) avant 2020. De même, les politiques climatiques et énergétiques des pays du G7 doivent être mises en cohérence sur le long terme avec les objectifs de l’accord de Paris. Les pays du G7 doivent ainsi honorer leur engagement d’élaborer d’ici à 2020 leur stratégie de long terme, en visant une neutralité tous gaz à effet de serre avant la moitié du siècle. 2- Augmenter les financements climatiques et accélérer la réorientation des flux financiers vers la transition énergétique La coopération internationale est indispensable pour assurer une application complète de l’accord de Paris dans l’ensemble des pays. Ainsi, les pays du G7 doivent réaffirmer leur promesse collective de mobiliser 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020 pour l’action climatique dans les pays en développement. Ils doivent de plus s’engager à augmenter de manière significative les financements pour l’adaptation aux changements climatiques, afin d’atteindre un équilibre entre les financements pour l’atténuation et l’adaptation, et les financements à destination des Pays les Moins Avancés, dont la part doit atteindre 25% des financements totaux. Dans le cadre de la recapitalisation du Fonds Vert pour le climat, les pays du G7 doivent être prêts à augmenter significativement leurs contributions respectives. Parce que les femmes sont davantage affectées par les changements climatiques mais également des actrices fondamentales dans cette lutte, les pays du G7 doivent s’engager à augmenter significativement leurs financements climatiques ayant également pour objectif la réduction des inégalités de genre. Ils doivent aussi s’engager à faciliter l’accès direct à ces financements pour mener des projets à petite échelle. Afin d’accélérer la réorientation complète des flux financiers vers la transition énergétique, les pays du G7 doivent encourager les banques bilatérales de développement membres de l’IDFC et les banques multilatérales de développement à rendre leurs activités compatibles avec l’accord de Paris, et assurer que des standards communs et robustes soient définis pour assurer cette compatibilité. Ces standards devront inclure, en particulier, la fin des soutiens publics aux énergies fossiles, incompatibles avec la limitation du réchauffement global bien en deçà de 2°C puis 1,5°C. En parallèle, les banques multilatérales de développement devraient être incitées à augmenter de manière substantielle leurs financements aux énergies renouvelables et aux projets visant à augmenter la résilience et la capacité d’adaptation des populations les plus vulnérables. Enfin, forte de son expérience liée à la mise en application de l’article 173 de la loi de transition énergétique, la Présidence française doit encourager les pays du G7 à envoyer un signal fort aux investisseurs financiers et les entreprises, afin que les risques climatiques soient mieux intégrés dans leurs activités et leurs stratégies, et que l’exposition à ces risques soit communiquée de manière transparente. Les pays du G7 devraient ainsi rendre obligatoires que les entreprises, y compris les sociétés financières, mesurent et divulguent les risques climatiques et leurs impacts climatiques conformément aux recommandations de la Taskforce on Climate related Financial Disclosure (TCFD) et établir des critères de rapportages minimums pour l’ensemble des acteurs impliqués. 3- Promouvoir des actions climatiques inclusives et justes Les pays du G7 doivent promouvoir une approche inclusive de la transition vers des sociétés résilientes et bas carbone. Ainsi, les pays du G7 doivent reconnaître les besoins spécifiques des populations les plus vulnérables et mener des politiques climatiques et énergétiques qui promeuvent l’égalité de genre, les droits humains et les droits des peuples autochtones, protègent la biodiversité et les écosystèmes mais aussi la sécurité alimentaire, après une nouvelle hausse des chiffres de la faim dans le monde. Les pays du G7 pourraient intégrer ces éléments dans leurs Contributions Déterminées au niveau National révisées, comme l’ont déjà fait d’autres Parties à la CCNUCC. Dans la continuité du G7 canadien, le G7 français doit réaffirmer l’attachement à la transition juste comme principe clé de la transition énergétique, afin de garantir une reconversion progressive du secteur énergétique et l’acceptabilité sociale des politiques climatiques. Les pays du G7 devraient en particulier reconnaître et appliquer les “Principes pour une transition juste vers des économies et sociétés durables pour tous” de l’Organisation Internationale du Travail. 4- Produire des feuilles de route précises sur la fin des subventions aux énergies fossiles Pour honorer leur engagement de mettre un terme aux subventions aux énergies fossiles d’ici à 2025, les pays du G7 devront s’engager à communiquer au plus vite des feuilles de routes de sortie de ces subventions, en prévoyant une sortie accélérée des subventions et niches fiscales les plus dommageables au climat. La préparation des feuilles de route pourrait s’appuyer sur l’exercice de revue par les pairs déjà engagé dans le cadre du G20, et se baser sur une méthodologie robuste d’évaluation des parts “vertes” et “brunes” des budgets, à définir dans le cadre du projet collaboratif sur les Budgets Verts porté par l’OCDE et soutenu par la France. Ces réformes fiscales devraient être accompagnées des mesures qui permettront de rendre le verdissement des budgets juste socialement pour les populations les plus vulnérables. 5- Sortir des énergies fossiles et accélérer la transition énergétique Face à l’urgence climatique et reconnaissant la contribution avérée des énergies fossiles dans l’accélération de ces changements, les pays du G7 doivent poursuivre la sortie du charbon et encourager les pays et les acteurs économiques à rejoindre l’alliance “Powering past coal” sur la sortie du charbon, tout en revêtant l’initiative de critères et d’engagements robustes pour l’ensemble des acteurs impliqués. Reconnaissant le potentiel particulièrement émetteur du gaz fossile (86 fois plus puissant que le CO2 sur une période de 20 ans selon le GIEC) et ses limites en tant qu’énergie de transition, les pays du G7 devraient explorer les possibilités de réduire puis mettre un terme à tout financement public aux nouveaux projets d’infrastructures gazières. Les pays du G7 doivent par ailleurs s’engager à accélérer substantiellement le déploiement des énergies renouvelables, des mesures d’efficacité énergétique et des réformes sectorielles qui permettront l’accélération des réductions d’émissions de gaz à effet de serre, tout en présentant des co-bénéfices pour l’environnement et le développement durable. Les pays du G7 doivent continuer à soutenir l’opérationnalisation robuste et équilibrée des initiatives qui promeuvent le déploiement des énergies renouvelables dans le monde, comme l’initiative africaine sur les énergies renouvelables ou l’alliance solaire internationale. 6- Réguler le commerce international pour le rendre compatible avec la transition énergétique Le G7 doit marquer un tournant dans la mondialisation en permettant une meilleure régulation des échanges et en promouvant un système commercial international compatible avec l’accord de Paris. Le contexte international actuel de remise en cause des règles commerciales doit faire du commerce une garantie du respect des engagements pris dans le cadre de l’accord de Paris. Ainsi, son respect doit devenir une condition sine qua non pour l’octroi et le maintien d’avantages commerciaux dans les accords de commerce bilatéraux. Cela passe forcément par leur assujettissement au respect effectif de l’accord de Paris en mettant en place une clause de suspension du CETA, du JEFTA et de tout les accord de commerce et d’investissement dont les pays du G7 seront signataires. Afin d’assurer une intégration effective de la dimension climatique au sein des règles du commerce mondial, la clause de suspension doit s’appliquer en cas de retrait de l’accord de Paris ou de la Convention Cadre des nations unies sur le changement climatique mais aussi en cas de non respect par les Parties aux obligations prévues au niveau national (NDC) ainsi que leur révision à la hausse prévue tous les cinq ans. Par ailleurs les dispositions climaticides inscrites dans le CETA et les autres accords en cours de préparation doivent être retirées comme par exemple la suppression du mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États ou a minima la mise en place d’un veto climatique pour exclure automatiquement toutes les mesures adoptées par une partie à l’accord de Paris, relatives à l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre ; l’adoption d’une définition plus restrictive des investissements couverts ; un encadrement accru de la protection des investisseurs qui pourrait se limiter aux cas de discrimination manifeste, de déni de justice ou d’expropriation directe non compensée. 7- Protéger et restaurer les forêts et les océans Le rapport du GIEC 1,5 ° C souligne l’importance de la préservation et de la restauration des puits de carbone naturels, tels que les forêts, les océans et d’autres écosystèmes cruciaux. Les membres du G7 doivent s’engager à adopter des plans nationaux de lutte contre la déforestation, y compris la déforestation importée, en combattant l’importation de produits liés à la déforestation, et à restaurer les forêts dégradées. Ces plans devraient inclure des mesures contraignantes et des restrictions, en particulier pour empêcher l’accès au marché de produits liés à la déforestation dans les pays exportateurs. Ce faisant, les dirigeants du G7 doivent montrer la voie à suivre pour atteindre l’objectif SDG 15.2 et « promouvoir la gestion des forêts, mettre fin à la déforestation, restaurer les forêts dégradées et augmenter de manière significative le boisement et le reboisement à l’échelle mondiale » d’ici 2020. Suite à l’adoption de la Charte sur les plastiques dans les océans en 2018, les dirigeants du G7 doivent poursuivre leurs efforts pour protéger les puits de carbone critiques des océans et accroître leur résilience. Les dirigeants du G7 ont une occasion historique de manifester rapidement leur soutien à l’adoption du Traité mondial sur les océans en cours de négociation dans le cadre de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (UNCLOS) et visant à protéger les océans des effets cumulatifs des activités industrielles, de la pollution, et du changement climatique. De plus, le G7 peut promouvoir la création et la mise en œuvre collectives d’aires protégées dans les eaux internationales. Ce faisant, les pays membres du G7 franchiront des étapes décisives pour la protection des puits de carbone naturels et des bassins de biodiversité critiques. Alors que la Charte sur les plastiques dans les océans représente une voie à suivre, les pays du G7 doivent continuer à partager les meilleures pratiques en matière de réduction de la pollution par les plastiques. Ils doivent également s’engager à mettre en œuvre la Charte au niveau national en élaborant des stratégies contraignantes, assorties d’objectifs plus ambitieux que ceux convenus lors du sommet des chefs d’Etat au Canada en 2018. Le G7 doit reconnaître le rôle des communautés locales dans la lutte contre les déchets marins et reconnaître la nécessité de renforcer leur soutien en consolidant les capacités de gestion des déchets, en utilisant des stratégies d’économie circulaire, ainsi qu’en recyclant et en éliminant les débris afin de réduire les impacts écologiques et climatiques des plastiques. Le G7 doit reconnaître la dépendance humaine vis-à-vis des écosystèmes marins et le risque de perte des écosystèmes marins et côtiers, de la biodiversité et des services écosystémiques fournis par nos océans dans les régions arctiques et tropicales. Enfin, le G7 doit reconnaître les progrès du prochain rapport spécial du GIEC sur les océans et la cryosphère dans un climat en mutation, et encourager les communautés autochtones à apporter leur contribution.
true
Adaptation ? Partagez ! Volti ****** Une étude suggère que depuis une quarantaine d’années, les oiseaux semblent rétrécir en réponse à la hausse globale des températures. Ils compensent aujourd’hui avec des ailes de plus en plus grandes. Le monde est depuis quelques décennies le théâtre d’importantes mutations environnementales “dopées” par le réchauffement climatique. En réponse à ces changements, la grande majorité des organismes a besoin de s’adapter avec plus ou moins de succès. Nous savons que chez les oiseaux par exemple, la hausse des températures est associée au décalage d’événements biologiques (hibernation, reproduction ou migration) vers des dates antérieures. Néanmoins, ce ne sont pas les seules conséquences. Une étude récente menée par des chercheurs de l’Université du Michigan nous montre que les oiseaux deviennent également de plus en plus petits. Les conclusions de ces travaux, publiés dans la revue Ecology Letters, s’appuient sur l’analyse de 70 716 spécimens de 52 espèces d’oiseaux migrateurs d’Amérique du Nord rassemblés au cours des quarante dernières années. “Les espèces étaient assez diverses, mais réagissaient toutes de la même manière“, explique Brian Weeks, principal auteur de l’étude. “La constance était choquante“. Plus précisément, on apprend qu’entre 1978 et 2016, la longueur du fémur des oiseaux étudiés a en moyenne été réduite de 2,4%. Lire l’article complet Science-Post Voir aussi : Des chercheurs sont parvenus à créer une bactérie mangeuse de CO2 ! Six Français sur dix craignent un effondrement de la civilisation Pourquoi les glaciers de Nouvelle-Zélande ont récemment viré à l’orange ? L’Agence spatiale européenne dévoile la cartographie de salinité de l’océan la plus précise jamais produite États-Unis : les citoyens bientôt obligés de se soumettre à la reconnaissance faciale pour voyager ?
true
Trois nouvelle études publiées en août 2018 apportent un éclairage nouveau sur le cycle du carbone. La première, publiée dans la revue Nature [1] montre que le taux de croissance du CO2 dans l’atmosphère est très sensible aux changements observés dans le stockage de l’eau terrestre. Les deux autres publiées respectivement dans Nature Geoscience [2] et dans Nature [3] montrent une tendance à l’augmentation du puits de carbone terrestre grâce notamment aux modifications de l’usage des sols sous l’influence des activités humaines. L’effet fertilisant du carbone Les écosystèmes terrestres absorbent en moyenne 30 % des émissions anthropiques de CO2 , un phénomène qui modère l’accroissement de la concentration de ce gaz dans l’atmosphère. On sait également que les émissions de CO2 on un effet fertilisant : cela a été établi par une étude internationale publiée en avril 2016 dans Nature Climate Change [4] qui a montré depuis une trentaine d’années un verdissement de 25 % à 50 % des terres végétalisées du globe. Aujourd’hui, les plantes couvrent près d’un tiers (32 %) de la superficie totale de la planète, occupant environ 85 % de toutes les terres libres de glace, selon le journal Le Monde [5] qui a commenté cette étude. Le Rôle de l’eau dans le cycle du carbone L’étude de Nature intitulée « Sensibilité du taux de croissance du CO2 atmosphérique aux changements observés dans le stockage de l’eau terrestre » a fait l’objet d’un communiqué de presse du CEA [6]. Elle explique que si l’augmentation du CO2 atmosphérique varie beaucoup d’une année à l’autre, indépendamment des émissions anthropiques, c’est parce que le taux de croissance du CO2 est fortement sensible aux changements observés dans le stockage de l’eau terrestre, les années les plus sèches étant associées à des concentrations atmosphériques de CO2 plus élevées, et inversement. Les plantes ont besoin d’eau pour se développer mais lorsqu’une sécheresse se produit, elles réduisent leur métabolisme en fermant partiellement leurs stomates [7] pour limiter les pertes d’eau par évaporation. Ce phénomène qui maximise l’efficacité de l’utilisation de l’eau par les plantes se produit au détriment de la capture de carbone par la photosynthèse, affaiblissant ainsi leur rôle de puits de carbone. Pour comprendre et prédire les variations de CO2 grâce à l’évolution de la végétation, les chercheurs ont mesuré les variations extrêmement faibles du champ de gravitation terrestre causées par des variations de la quantité d’eau stockée sur les continents. Ils ont utilisé pour cela le système satellitaire GRACE [8] qui permet de mesurer la répartition des masses au sein de la planète et ses variations dans le temps. Les chercheurs ont relevé une forte cohérence spatiale et temporelle entre une efficacité optimale de l’utilisation de l’eau par les plantes et la réduction de la capture du carbone atmosphérique dans l’hémisphère Nord lors des sécheresses qui ont affecté l’Europe, la Russie et les USA en 2001–2011. Ils ont ainsi montré que la concentration atmosphérique en gaz carbonique s’accroissait plus rapidement pendant les années sèches, parce que les écosystèmes soumis au stress hydrique absorbent moins de carbone. Pendant les années globalement sèches comme 2015 (à l’échelle mondiale), les écosystèmes naturels ont capturé environ 30 % de CO2 en moins que lors d’une année normale. Cela a induit, cette année-là, un accroissement plus rapide de la concentration atmosphérique en CO2 . À l’inverse, pendant l’année 2011 qui fut globalement très humide, le développement de la végétation a causé une augmentation plus lente du CO2 atmosphérique. Selon cette étude, l’impact des sécheresses ou des périodes humides est nettement plus important que les prévisions des six modèles les plus performants, ce qui suggère que ceux-ci sous-évaluent les rétroactions climat-carbone causées par les sécheresses ou les périodes humides. La prise en compte de la réponse au stress hydrique de la végétation doit être améliorée, en particulier sur la base des mesures des isotopes stables du carbone. Augmentation de la capacité des puits de carbone terrestres Selon la 2ème étude publiée dans Nature Geoscience [9], la masse de carbone fixée sur les surfaces continentales a triplé pendant la période 1998-2012 par rapport à la période précédente (1980–1998). Cette augmentation qui reste mal comprise ne peut être expliquée selon les chercheurs que par l’évolution de l’usage des sols. Ils l’attribuent au reboisement des régions tempérées de l’hémisphère Nord, ainsi que par des pertes moindres de surfaces de forêts tropicales. La 3ème étude publiée par Nature [10] intitulée « Changement dans l’utilisation des sols de 1982 à 2016 », a analysé 35 années de données satellitaires et établi un bilan complet de la dynamique mondiale des changements d’usage des sols au cours de la période 1982-2016. Elle montre que contrairement à une opinion dominante, la couverture arborée augmente (2,24 millions km2, soit + 7,1% par rapport au niveau de 1982). Ce gain net global résulte selon les chercheurs d’une perte nette dans les tropiques plus que compensée par un gain net dans les zones extratropicales. La couverture totale du sol nu a diminué de 1,16 million de km2 (−3,1%), notamment dans les régions agricoles d’Asie. Parmi tous les changements fonciers, 60% sont associés à des activités humaines directes et 40% à des facteurs indirects tels que le changement climatique. [1] Sensitivity of atmospheric CO2 growth rate to observed changes in terrestrial water storage (https://www.nature.com/articles/s41586-018-0424-4) [2] Lower land-use emissions responsible for increased net land carbon sink during the slow warming period (https://www.nature.com/articles/s41586-018-0424-4#ref-link-section-d3641e463) [3] Global land change from 1982 to 2016 (https://www.nature.com/articles/s41586-018-0411-9) [4] Greening of the Earth and its drivers (https://www.nature.com/articles/nclimate3004) [5] Le Monde (27 avril 2016) La Terre verdit grâce aux émissions de CO2 (https://www.lemonde.fr/planete/article/2016/04/27/la-terre-verdit-grace-aux-emissions-de-co2_4909274_3244.html) [6] Les chercheurs explorent les causes des variations des émissions de CO2 dans l’atmosphère http://www.cea.fr/Pages/actualites/environnement/causes-variations-CO2–atmosphere.aspx [7] Stomates : orifices des plantes permettant les échanges gazeux [8] Gravity Recovery And Climate Experiment plus connue par son acronyme GRACE est une mission spatiale de la NASA qui effectue des mesures détaillées de la gravité terrestre. Les données recueillies permettent de connaitre la répartition détaillée des masses au sein de la planète et ses variations dans le temps. Pour y parvenir ces missions utilisent deux satellites travaillant en tandem. Les positions relatives des deux satellites et les variations de leurs orbites sont exploitées pour mesurer l’évolution du champ de gravité dans la région survolée. https://fr.wikipedia.org/wiki/Gravity_Recovery_and_Climate_Experiment [9] Lower land-use emissions responsible for increased net land carbon sink during the slow warming period (https://www.nature.com/articles/s41561-018-0204-7) [10] Global land change from 1982 to 2016 (https://www.nature.com/articles/s41586-018-0411-9)
true
Toujours les mêmes vampires en embuscade.. Partagez ! Volti ****** Par F. William Engdahl pour Mondialisation.ca Texte traduit par Jean-Maxime Corneille, version française publiée initialement par Réseau international. En à peine plus d’un an, tout le monde semble avoir sauté dans le train en marche du « Nouvel Agenda Vert », consistant à prendre des mesures radicales pour « arrêter » le changement climatique. À présent, la citadelle de la mondialisation économique corpocratique[1], le Forum Économique Mondial (FEM) de Davos en Suisse, en a fait son thème principal cette année : « les actionnaires [unis] pour un monde soutenable et cohésif [Stakeholders for a Cohesive and Sustainable World] », avec un accent majeur mis sur des thèmes et slogans comme « comment sauver la planète [How to Save the Planet] ». Bien sûr, parmi les orateurs invités on a pu trouver la jeune activiste suédoise Greta Thunberg. Ce qui est compris par bien peu d’observateurs, c’est la précision d’orfèvre avec laquelle tout ceci est orchestré afin de préparer une réorientation massive des flux mondiaux de capitaux, à l’occasion de laquelle une poignée de géants financiers se repositionne sous nos yeux pour en bénéficier à plein. De Greta à « Bonnie » Prince Charles[2], les thèmes du Davos 2020 ont été dominés pour la première fois par l’Agenda du changement climatique. Ce qui transpire du sommet réunissant 3000 délégués des grandes firmes privées mondiales, c’est qu’une campagne mondiale majeure est orchestrée, et qu’elle inclut les plus grands patrons des fonds d’investissement de capitaux et les plus grands banquiers centraux du monde. Il ne relève pas du hasard que Davos, forum promoteur de la mondialisation, soit si fermement positionné derrière l’Agenda du changement climatique. Le FEM de Davos dispose en effet d’un Conseil d’administrateur associés. Or, parmi eux se trouve le soutien précoce de Greta Thunberg, le multimillionnaire du climat Al Gore, président du Projet Réalité Climatique [Climate Reality Project]. Ce Conseil inclut également l’ex-patronne du FMI Christine Lagarde, aujourd’hui à la tête de la Banque Centrale Européenne et dont les premiers mots dans cette fonction ont été que les banques centrales doivent à présent faire du changement climatique une priorité. Un autre administrateur de Davos est l’ancien patron de la Banque d’Angleterre Mark Carney, qui vient d’être nommé conseiller au changement climatique de Boris Johnson, et qui avertit que les fonds de pension qui ignorent le changement climatique risquent à présent la banqueroute (sic). Le Conseil inclut encore le fondateur influent de Carlyle Group, David M. Rubenstein. Également Feike Sybesma, du géant néerlando-britannique de l’agrobusiness Unilever, qui préside également le Forum de Direction de Haut Niveau sur la Compétitivité et la Tarification du Carbone (FCTC) de la Banque Mondiale[3]. Et le personnage qui est certainement le plus intéressant en termes de promotion du « Nouvel Agenda Vert » se trouve être Larry Fink, PDG fondateur du groupe d’investissements BlackRock[4]. Larry Fink, PDG et fondateur de BlackRock, annonce le changement à venir. BlackRock n’est pas un fonds d’investissement ordinaire. Basé à New York, c’est le plus grand gestionnaire d’actifs du monde avec quelques 7000 milliards de dollars (oui, 7 billions en français !), investis dans plus de 100 pays. C’est plus que le PIB combiné de l’Allemagne de la France. Il domine le marché des actions de toutes les bourses du monde, et i se renforce systématiquement au capital des principales compagnies pétrolières et charbonnières du monde. L’aspirant politicien allemand de la CDU Frederick Merz a d’ailleurs été président de BlackRock en Allemagne depuis 2016. Le 14 janvier 2020, quelques jours à peine avant le forum de Davos mettant à l’honneur le changement climatique, Fink a publié une lettre annuelle d’un ton inhabituel à l’adresse des PDG privés. Le fondateur et PDG de BlackRock a sauté dans le train de l’investissement climatique pour ne pas manquer le gros lot. Dans cette lettre, lue avec attention et qui guide de nombreux investisseurs cherchant à placer les milliards de Blackrock, il écrit : « le changement climatique est devenu un facteur déterminant dans les prospectifs à long terme des entreprises ». Au sujet des manifestations climatiques récentes, Fink déclare : « la tension change rapidement, et je crois que nous sommes au bord d’une recomposition fondamentale de la finance. La preuve d’un risque climatique force les investisseurs à réexaminer les paradigmes au cœur de la finance moderne[5] ». Déclarant que « le risque climatique est un risque d’investissement », Fink invoque alors une question impossible à résoudre : à quel point le risque climatique va impacter les économies de la planète. Et nous apprenons qu’il a la réponse ! Faisant référence à ce qu’il appelle « un réexamen profond du risque et des valeurs des actifs », Fink nous révèle que « parce que les marchés de capitaux vont pousser en avant les risques futurs, nous allons voir des changements dans l’allocation des capitaux plus rapidement que nous n’allons voir changer le climat lui-même. Dans le futur proche (et plus proches que certains n’anticipent), il y aura une réallocation incitative du capital». Et nous apprenons surtout qu’une poignée des plus grands groupes d’argentiers mondiaux vont en fait diriger cette réallocation du capital… Ceci déjà, appelle réflexion. Mais y’a-t-il un autre agenda derrière tout cela ? Comment Fink et ses amis vont-il réorienter leurs flux d’investissements, investissements au passage, qui proviennent de l’argent des peuples, les économies de millions d’entre nous ? BlackRock a l’intention d’exiger des entreprises dans lesquels il investit ses 7000 milliards de $, de prouver leur mise en accord avec les exigences vertes, en « faisant de la soutenabilité [écologique] une partie intégrante de la construction de portefeuille d’actions et de la gestion des risques ; en se défaussant d’investissements qui présentent un haut risque en termes de soutenabilité [écologique], comme les producteurs de charbon thermique ; en lançant de nouveaux produits d’investissement qui examinent de plus près les énergies fossiles ; et en renforçant notre engagement vers la soutenabilité [écologique] et la transparence dans nos activités de gestion d’investissements[6]». Traduction : si vous ne suivez pas les exigences du GIEC de l’ONU et des groupes affiliés incluant McKinsey & Cie, vous allez perdre beaucoup d’argent… Au titre de cette prétention à la vertu sur le nouvel investissement vert, Fink déclare que BlackRock fut un membre fondateur du Groupe de travail sur la « Divulgation Financière relative au Climat » (GDFC)[7]. Lequel se revendique œuvrant pour « l’évaluation et le suivi des risques relatifs au climat, et pour les problèmes de gouvernance afférents dans la gestion de ces risques, le GDFC fournit un cadre valable ». Pour rappel[8], le GDFC fut créé en 2015 par la Banque des Règlements Internationaux (BRI), alors dirigée par l’actuel administrateur de Davos anciennement patron de la Banque d’Angleterre Mark Carney. En 2016, le GDFC de conserve avec la City de Londres (en tant que Corporation) et le Gouvernement britannique, lança l’Initiative Finance Verte (IFV [Green Finance Initiative]), visant à canaliser des milliers de milliards de dollars vers des investissements « verts ». Les banquiers centraux du CSF ont alors nominé 31 personnes issus du GDFC[9]. Présidé par le milliardaire Michael Bloomberg, de l’Agence de Presse éponyme, ce groupe incluait des personnages clés en plus e ceux de Blackrock, issus de la JP Morgan Chase, de la banque Barclays, HSBC; Swiss Re, la seconde plus grande compagnie de réassurance mondiale ; la banque chinoise ICBC, l’aciériste indien Tata Steel, la compagnie pétrolière italienne ENI, Dow Chemical, le géant minier BHP Billington et David Blood de Generation Investment LLC. Remarquons le rôle crucial ici des banquiers centraux… Et pour rassurer davantage BlackRock et ses amis dans le monde, que les milliers de milliards de dollars s’orienteront vers les bons investissements et les bonne entreprises, Fink déclare que « BlackRock croit que le Conseil des Normes Comptables en matière de Soutenabilité [écologique] (CNCS)[10] fournit un assortiment clair de normes pour rendre compte des informations relatives à la soutenabilité, parmi une large gamme de problèmes potentiellement rencontrés… ». Ceci pourrait sembler rassurant, jusqu’à ce que nous examinions de plus près les membres de ce CNCS qui vont être chargé de délivrer l’Imprimatur « Bon pour le climat [Climate Friendly] ». Les membres incluent en effet, en plus de ceux de BlackRock : le fonds Vanguard, Fidelity Investments, Goldman Sachs, State Street Global, Carlyle Group, Rockefeller Capital Management, et de nombreuses autres banques majeures comme Bank of America-Merril Lynch et UBS. Qu’est donc en train de mettre en place ce groupe-cadre ? D’après leur site Internet (appelant aux dons de la part de bonnes âmes émues par tant de mobilisation des grands argentiers pour le climat) : « depuis 2011, nous avons travaillé vers un but ambitieux de développement et de maintien de la soutenabilité dans les normes comptables pour 77 industries[11]». Donc, pour résumer : ce sont les mêmes groupes financiers qui pilotent aujourd’hui les flux de capitaux mondiaux vers les projets miniers, charbonniers et pétroliers depuis des décennies, qui vont à présent devenir les arbitres décidant de quelles entreprises seront « qualifiées pour la bénédiction par l’argent » (ou pas), pour bénéficier des futurs investissements en « obligations vertes [green bond] »… Dans les mois récents, les banquiers centraux principaux du monde ont chacun déclaré, de façon surprenante, que le changement climatique devenait soudain une partie des « responsabilités essentielles » des banques centrales, oubliant soudain d’autres problèmes comme l’inflation et la stabilité des devises. Personne ne s’est pourtant soucié d’expliquer comment cela devrait fonctionner, ce qui n’en est pas moins déconcertant. En novembre 2019, la Réserve Fédérale a tenu une conférence, intitulée « l’économie du changement climatique[Economics of Climate Change] ». Lael Brainard, présidente de la Commission sur la Stabilité Financière de la FED, a déclaré que le changement climatique a une importance pour la politique monétaire et la stabilité financière. Et dans ses récents commentaires, le patron de la Banque Centrale du Japon, Haruhiko Kuroda, a pareillement déclaré à un journal japonais que « le risque relatif au climat diffère des autres risques, en ce que son impact à relativement long terme que les effets vont durer plus longtemps que d’autres risques financiers, et que cet impact est bien moins prévisible ». « Il est dès lors nécessaire d’investiguer et d’analyser minutieusement l’impact du risque relatif au climat ». Et dans ses premiers commentaires en tant que nouvelle patronne de la Banque Centrale Européenne, l’ancienne directrice du FMI Christine Lagarde a elle aussi déclaré qu’elle voulait un rôle clé pour le changement climatique dans la revue [à venir] des politiques de la BCE, s’attirant les critiques de Jens Weidmann, un autre membre allemand de la BCE[12]. Mais le banquier central le plus notoire et actif concernant le changement climatique, est sans doute l’ancien patron de la Banque d’Angleterre Mike Carney, par ailleurs Administrateur du FEM de Davos aux côtés de Larry Fink. Carney, qui va donc œuvrer à présent en tant que conseiller au réchauffement climatique de Boris Johnson, a déclaré récemment à la BBC, citant un analyste de fonds de pension demeuré anonyme : « si vous additionnez les politiques de toutes les entreprises ici-bas aujourd’hui, elles correspondent à un réchauffement de 3,7/3,8°C ». Il poursuit en affirmant que les scientifiques déclarent que les risques associés avec une augmentation de 4°C incluent « une augmentation de 9 m du niveau des océans, affectant jusqu’à 760 millions de personnes, provoquant des vagues de chaleur et de sécheresse, et de sérieux problèmes d’approvisionnement en nourriture[13] ». Vu comme ça en effet, ça fait peur. Comme nous l’avons remarqué plus haut, déjà en 2015, le membre du Conseil de Davos, Carney, en tant que président du Conseil de Stabilité Financière (CSF) de la Banque des Règlements Internationaux (BRI), avait créé le Groupe de travail sur la « Divulgation Financière relative au Climat » (GDFC), afin de conseiller « les investisseurs, prêteurs et les assurances concernant les risques relatifs au climat[14] ». Ce qui devient de plus en plus clair, derrière la poussée mondiale actuelle demandant des actions spectaculaires pour remédier au changement climatique, c’est qu’il s’agit davantage de justifier une réorganisation majeure de l’économie mondiale, vers des modes de production d’énergie bien moins efficaces, ce qui impliquera un rabaissement drastique des modes et conforts de vie au niveau mondial. En 2010 déjà, le président d’un groupe de travail du panel intergouvernemental des Nations unies sur le changement climatique[15], le Dr Otmar Edenhofer, avait averti un intervieweur : « Il doit être dit clairement que nous redistribuons de fait la richesse du monde par la politique climatique. Il faut se libérer de l’illusion considérant la politique climatique internationale comme une politique environnementale. Elle n’a pratiquement plus rien à voir avec la politique environnementale…[16]». Et quelle meilleure façon de « redistribuer la richesse par la politique climatique » pourrait-on trouver, si ce n’est de commencer par poser comme arbitre le plus grand contrôleur d’argent du monde comme BlackRock ? F. William Engdahl Follow the “Real Money” Behind the “New Green Agenda” Texte traduit par Jean-Maxime Corneille, version française publiée initialement par Réseau international. NDT : Rappr : « Le plus puissant gestionnaire d’actifs au monde, BlackRock a perdu 90 milliards de dollars en misant sur les énergies fossiles » (boursorama/Novethic, 02/08/2019). Se pourrait-il que la finance mondialiste de la City, rejointe par Wall Street, soit déjà en train de dicter sa loi aux entreprises américaines ? https://www.boursorama.com/bourse/actualites/le-plus-puissant-gestionnaire-d-actifs-au-monde-blackrock-a-perdu-90-milliards-de-dollars-en-misant-sur-les-energies-fossiles-893646d757e209921e457262e62472f7
fake
Selon les résultats de recherches de scientifiques renommés, la cause du réchauffement climatique ne peut pas être imputée à l’homme. Nous avons parlé en détail de ce sujet dans notre émission du 23 décembre « COP 21 à Paris ». Nous allons aujourd’hui nous demander à qui cela sert, si des moyens financiers énormes sont nécessaires pour combattre le réchauffement climatique prétendument causé par le CO2. D’abord nous allons examiner les buts climatiques que la COP 21 a définis comme devant être obligatoirement atteints pour limiter le CO2 : – La production d’énergie par les matières première fossiles, c’est-à-dire non renouvelables, doit être réduite ; il s’agit de matières premières comme le charbon, ainsi que du pétrole et du gaz naturel faussement classifiés comme fossiles. Au lieu de cela on doit investir dans des énergies renouvelables, telles que le vent et le soleil. – Le mieux serait de motiver les 195 pays à s’engager tous par rapport aux buts climatiques. – D’autre part, les pays industrialisés riches doivent soutenir financièrement les pays plus pauvres en voie de développement et qui souffrent prétendument à cause du changement climatique. A cet endroit nous mentionnons qu’il y a certes des problèmes environnementaux très graves dans les pays en voie de développement, comme par exemple la sécheresse ou les inondations à la suite de déforestation massive. Mais les causes de ces problèmes n’ont rien à voir avec l’émission de CO2. Quelles sont maintenant les conséquences financières mondiales des décisions prises pour limiter le CO2 ? Déjà depuis 1997 une limitation des émissions de ce qu’on appelle les « gaz à effet de serre » a été mise sur papier dans le protocole de Kyoto. A chaque pays signataire revient une valeur seuil spécifique qu’il n’a pas le droit de dépasser pour les émissions de ces gaz. Depuis, un marché intense s’est développé avec les droits d’émission et certificats de CO2 en question. Des entreprises qui dépassent leur quota de CO2 peuvent acheter des parts de quotas libres à d’autres entreprises qui n’ont pas utilisé les leurs. Ou bien ils vont à la bourse, où l’on spécule désormais activement avec les quotas d’émissions. D’après les règles de l’offre et de la demande, une forte hausse des prix pour les certificats – de l’ordre de billions – est programmée d’avance chaque fois que de nouvelles baisses des émissions de CO2 sont décidées. Une grande partie du marché des émissions de CO2 est contrôlée par le groupe de marché à terme américain « ICE Futures US ». Celui-ci se trouve entre les mains de grandes banques telles que Goldman Sachs, J.P. Morgan, Bank of America et Citigroup. Si on considère l’énorme potentiel de gain lié au marché des émissions de CO2 on comprend rapidement pourquoi tout est mis en œuvre pour motiver l’ensemble des 195 pays participants de la conférence sur le climat à abaisser leurs émissions de CO2. Au travers d’un travail de lobby sans précédent et d’une intense propagande médiatique, ainsi qu’au travers de promesses d’investir des milliards dans des pays pauvres, on a réussi à faire accepter des mesures prétendument destinées à sauver le climat. Une fois que suffisamment de pays participeront, on pourra progressivement passer à la spirale dictatoriale globale du climat. A présent se dessine le gigantesque appareil de pouvoir et de contrôle en direction duquel se développe ce conseil du climat, en mettant en place un système de limitation globale des émissions de CO2. Cela ne mène à rien de moins qu’au contrôle total de la production énergétique mondiale, dont quelques grandes banques sont finalement les bénéficiaires. Anne G.
fake
Nous ne pouvons que nous réjouir d’avoir (presque) convaincu les climatosceptiques. Mis à part quelques brebis galeuses, plus personne ne nie les effets de l’activité de l’Homme sur le changement climatique. En revanche, la partie la plus difficile arrive : changer. Changer nécessite d’agir, de savoir quand, et comment. Changer n’arrange pas certaines personnes, comme ces lobbys qui dépensent des millions pour continuer leurs activités très lucratives qui détruisent la planète. C’est ainsi qu’un papier de l’université de Cambridge a mis en exergue les 12 discours retardant l’action climatique, perçus comme les 12 excuses habituelles qui justifient l’inaction climatique. En d’autres termes, oui, le changement climatique est un problème, mais il y a toujours une bonne excuse pour ne rien faire. Cet article doit donc permettre d’identifier un discours de climate delay et d’être ensuite capable de le réfuter. Traduction : @EmmPont & @BonPoteofficiel Source : https://www.cambridge.org/core/services/aop-cambridge-core/content/view/7B11B722E3E3454BB6212378E32985A7/S2059479820000137a.pdf/discourses_of_climate_delay.pdf Quelques points avant de passer en revue ces 12 excuses : il est nécessaire de s’attacher aux faits et de laisser (le plus possible) de côté les émotions. A titre d’exemple, le débat du nucléaire est par exemple beaucoup trop irrationnel en France et il n’y a au final que des perdants : les français. Ensuite, la symbolique est importante. Un petit changement peut au final avoir un impact énorme. Je fais bien sûr référence au point de bascule, que j’évoquerai à plusieurs reprises en réponse ci-dessous. PS : exceptionnellement, je mettrai à jour cet article, avec les meilleurs arguments (sourcés) que je lirai en réponses. Il me paraît très important que les lecteurs disposent des meilleurs arguments pour réfuter les vendeurs de tapis de croissance verte et autres transhumanistes. LISTE DES 12 EXCUSES ET COMMENT Y RÉPONDRE L’abandon Excuse 1 : Doomisme – Catastrophisme Argument : ‘C’est trop tard, ça sera jamais assez.’ Réponse : Même si ce discours d’effondrement a beaucoup d’écho, à l’instar d’Yves Cochet en France par exemple, il est faux. Faux de dire que nous sommes déjà condamnés. Faux de dire que des milliards d’individus vont mourir. Pourquoi ? Parce que le GIEC le dit : nous avons encore le temps de faire les changements nécessaires pour vivre dans un monde soutenable. Valérie Masson Delmotte l’a répété lors de son discours devant la Convention Citoyenne pour le climat : chaque mois compte. Mais cela ne veut en aucun cas dire que ‘c’est trop tard‘. C’est avant tout un problème d’inertie politique et sociétale (une transition abrupte aurait évidemment des conséquences), avant d’être un problème d’inertie physique. Il est bien sûr trop tard pour empêcher qu’il y ait des dégâts (sociaux, environnementaux..). Mais rien ne sert d’avoir un discours qui exagère ce que la science nous dit sur le climat (même si cela fait vendre…). Ainsi, évitons le doomisme, ce comportement qui consiste à regarder sa cuisine s’enflammer et dire ‘on peut rien faire c’est foutu’ pendant que le feu se propage aux autres pièces. Enfin, il n’y a pas de deadline. Oui, c’était mieux d’agir il y a 20 ou 30 ans. Mais ce n’est pas parce que nous n’avons pas agi en 2025 ni même en 2030 que tout est foutu. L’idée, c’est que plus nous agissons tard, plus cela sera catastrophique (avec de belles boucles de rétroactions qui viendront aider cela). Source : https://www.carbonbrief.org/explainer-nine-tipping-points-that-could-be-triggered-by-climate-change#:~:text=He%20tells%20Carbon%20Brief%3A,the%20fate%20of%20a%20system.%E2%80%9D Excuse 2 : le changement est impossible Argument : ‘Toute mesure prise pour réduire l’impact CO2 serait contre nature, les gens ne voudront jamais changer’. ‘En démocratie, ça ne passera jamais’ Réponse : Il est faux de dire que c’est dans la nature humaine de détruire son environnement. Très souvent, Sébastien Bohler est cité à tort et à travers avec son livre Le bug humain. Comme précisé dans cet article qui réfute complètement la thèse de S. Bohler, c’est oublier que des peuples ont vécu des siècles sans détruire leur environnement (comme nous le faisons actuellement). Ce discours est extrêmement dangereux car il reviendrait à dire ‘c’est pas de ma faute, on est fait comme ça‘ ! Et bien non. C’est faux Sébastien. Concernant l’argument de la démocratie. Même si notre démocratie est imparfaite, nous avons bien vu avec la Convention Citoyenne pour le Climat que des individus non experts pouvaient monter en compétences sur le sujet et proposer. En Chine, au Vénézuela, je ne suis pas sûr que cette convention aurait vu le jour ! Alors oui, tout n’est pas parfait, mais le changement est tout de même possible. Aussi, la démocratie peut être plus efficace au niveau local qu’au niveau national (voire international…). Les changements s’opéreront bien plus vite dans votre ville de 20000 habitants avec un maire courageux qu’avec un président menteur et un premier ministre qui pense que ‘biodiversité’ est un groupe de rock des années 70. Enfin, en démocratie, plus que dans tout autre modèle politique, vous êtes libres d’agir et de prendre des initiatives. De manifester votre désaccord. A ma connaissance, je n’ai pas vu Greta critiquer l’inaction contre le changement climatique du président chinois sur la place Tian’anmen. Redirection de la responsabilité Excuse 3 : l’individualisme Argument : ‘La responsabilité incombe à quelqu’un d’autre’. ‘Le changement viendra uniquement des individus’. Réponse : There is no such thing as society. Merci Margaret, mais non merci. On ne peut pas demander uniquement aux individus de résoudre un problème systémique. Ce sujet a déjà été évoqué dans la responsabilité des émissions de Total. Qui est responsable des émissions : Total, ou celui qui roule toute la nuit avec l’essence ? Si nous prenons en compte le scope 3 du Greenhouse Gas Protocol pour que les organisations puissent calculer leurs GES, le responsable est bien Total, et non le citoyen. Vous pourriez également souligner que la présence de 30000 lobbyistes représentants d’intérêt qui gravitent à Bruxelles n’est pas un hasard (tout comme les milliards investis en communication pour pousser les individus à la consommation). Si nous devions nuancer, bien sûr que le citoyen a son rôle à jouer. Il peut voter avec son argent, boycotter certaines entreprises, faire sa part comme nous l’indique Carbone 4. Mais il ne faut surtout pas oublier que la majorité du poids de la responsabilité est bien du côté des politiques et des entreprises. Excuse 4 : Whataboutisme Argument : ‘Ouais mais la France c’est que 1% des émissions, alors que les chinois, hein ! Faudrait peut-être que eux ils commencent, après on verra’ Source : https://twitter.com/search?q=la%20France%201%25%20des%20%C3%A9missions&src=typed_query Réponse : C’est l’argument le plus fréquent. Nous connaissons tous quelqu’un qui essaye toujours de trouver cette excuse pour ne rien changer. C’est surtout tristement la réponse classique du type qui ne fait pas la différence entre inventaire national et empreinte carbone. Souvent, c’est le type qui accuse les chinois de polluer, sans comprendre que les chinois polluent en fabriquant des produits de consommation… Qu’il consommera. Le Haut Conseil pour le Climat l’a d’ailleurs mis en lumière lors de son dernier rapport sur l’empreinte carbone de la France. Vous l’entendrez aussi très souvent dans le secteur de l’aviation : ‘ouais mais l’avion c’est que que 3% des émissions alors que t’as vu la voiture et le transport maritime ?’ Mais…. TOUT LE MONDE doit se remettre en question. Vu les baisses d’émissions de CO2eq que nous devons réaliser chaque année, 1%, c’est énormissime. Il n’y aura pas de petits profits. Toute baisse d’émissions est bonne à prendre. Ce n’est pas parce que l’autre pollue plus que toi que tu ne dois pas faire d’efforts. Si je devais attendre que l’américain ait une empreinte carbone de 2T CO2eq/an pour changer, je pourrais attendre longtemps. Enfin, non seulement l’exemplarité est très certainement le meilleur vecteur pour aboutir à des changements, mais un point de bascule peut tout à fait provenir d’un changement mineur. Inutile de rappeler que d’un point de vue éthique, que vous soyez chinois, brésilien ou français, tout le monde devrait adapter son mode vie pour qu’il soit soutenable (remarque valable pour l’employé de bureau, mais aussi pour Joaquin Phoenix et Madonna…). Enfin, le CO2 n’a pas frontière. Ce que vous émettez peut avoir des conséquences très graves ailleurs : c’est ce qu’on appelle entre autres l’injustice climatique. Excuse 5 : le Free-Rider Argument : ‘Si nous baissons en premier nos émissions, d’autres pays vont profiter de nous’. Donald Trump, sur les Accords de Paris Réponse : La situation sera catastrophique si nous ne la préparons pas. Beaucoup de politiques d’adaptation sont doublement bénéfiques puisqu’elles nous rendent plus résilients ET diminuent nos émissions de GES. A cet effet, le Sénat a sorti un rapport en 2019, avec deux phrases qui répondent à l’excuse du Free-Rider : “Si atténuation et adaptation sont aujourd’hui considérées comme complémentaires, on constate cependant, dans les esprits et dans les pratiques, que les politiques d’adaptation souffrent encore d’un déficit persistant de reconnaissance et de légitimité.” “C’est trop souvent à travers le seul prisme de l’atténuation des émissions de GES, c’est-à-dire sous un angle préventif, que les acteurs envisagent les enjeux climatiques.“ Si nous ne prenons pas les devants pour se préparer au changement climatique , nous en paierons très cher les conséquences. C’est ce que rappelle le dernier rapport de l’IPBES sur la biodiversité et les pandémies. A l’instar de la Covid-19, nous avons un aperçu de l’effet dévastateur d’une pandémie sur nos santés, nos économies et notre stabilité sociale. Aujourd’hui, ce sont les mêmes activités humaines qui provoquent : 👉 effondrement de la biodiversité 👉 changement climatique 👉 augmentation du risque de PANDEMIE. Malheureusement, ce lien n’a pas été évoqué une seule fois par le gouvernement depuis le début de la crise en mars 2020. Que cela soit d’ailleurs par ignorance ou simple intérêt électoraliste. Par ailleurs, le dernier rapport du GIEC 1.5 confirme qu’il y a aura des co-avantages à s’adapter : Enfin, le coût des conséquences d’un réchauffement planétaire supérieur à 1.5°C sera supérieur au coût qu’il aurait fallu mettre en œuvre pour ne pas dépasser ces 1.5°C. Nous avons intérêt, même d’un point de vue économique, à rapidement nous adapter. “Pas besoin d’un changement radical” Excuse 6 : l’optimisme technologique Argument : ‘La technologie va nous sauver ! L’avion Zéro carbone sera là en 2035 ! La fusion arrive bientôt ! Source : https://twitter.com/laydgeur/status/1283503362567282688?s=20 Réponse : Après le whataboutisme, c’est l’excuse la plus répandue. Non, ne changez rien à votre mode de vie, une backstop technology va arriver et tous nous sauver. Non seulement c’est un pari extrêmement risqué, mais pour l’instant, nous n’avons pas l’ombre d’un iota qui prouverait qu’il est possible qu’une énergie propre remplace toutes les énergies existantes. L’avion Zéro Carbone en 2035, tant vanté par Elisabeth Borne, est une connerie sans nom et réfutée par nombre d’ingénieurs spécialisés. Concernant la fusion, elle ne ferait partie que d’un mix énergétique. Donc non, ce n’est pas l’énergie qui nous sauvera tous. De plus, en moyenne, entre une publication scientifique et le dépôt d’un brevet, il faut environ 10 ans. Reste ensuite la mise sur le marché, le déploiement, etc. Source : https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S2214629621002152 Pour les plus récalcitrants, voici quelques arguments de Philippe Bihouix : 1, 2, et Françoise Laugée. Excuse 7 : des paroles, très peu d’actes Argument : “Nous sommes courageux et avons annoncé un plan historique, la France sera leader dans la lutte contre le changement climatique ! Entendu de la bouche de Laurent Fabius, au bord des larmes à la fin de la COP21. Réponse : L’excuse préférée des politiques, qui annoncent des ‘mesures historiques’, sans pouvoir en apporter la preuve. C’est aussi généralement impossible de mesurer les effets de la mesure citée par un gouvernement. Cette excuse est très prisée au UK, mais la France n’est pas en reste. A titre d’exemple, alors que nous devons baisser nos émissions de 7.6% par an, Valérie Masson-Delmotte rappelle devant la CCC que nos émissions stagnent depuis quelques années… Les chiffres montrent bien l’écart entre la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC), les objectifs à atteindre chaque année, et la réalité. https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/strategie-nationale-bas-carbone-snbc Si vous aviez écouté attentivement Elisabeth Borne il y a un peu plus d’un mois, elle qui souhaitait la France pionnière en baisse d’émissions en mettant le paquet sur le vélo ! Enfin, le paquet, 20 millions quoi. Autre exemple concret, l’annonce par le Parlement Européen d’une baisse des émissions de 60% d’ici 2030. Non seulement leur projet n’est absolument pas viable (en témoigne leur joli graphique de croissance verte que j’ai réfuté sur Twitter), mais si la France devait respecter cela, et fonction de la SNBC, voyez ce que cela donnerait : -15% d’émission les années précédents 2030. Source https://twitter.com/bonpoteofficiel/status/1313893748858912770?s=20 Excuse 8 : l’efficacité énergétique Argument : ‘Tu vois bien que les voitures consomment de moins en moins de pétrole, bientôt ça consommera plus rien du tout !’ Réponse : C’est une excuse courante, bien aidée par les millions dépensés par les lobbys pétroliers. Facilement réfutable grâce au paradoxe de Jevons et aux différents rebonds. De plus, tous les vendeurs de ‘transition énergétique’, à l’instar de la voiture électrique notamment, ne semblent pas comprendre qu’il faut des matières premières qui n’ont pas des réserves infinies… Si jamais une personne vous dit ‘mais la voiture électrique va remplacer la voiture thermique et tout va bien se passer !’, demandez-lui quelles matières premières il faut, où sont les réserves, où en sommes nous des réserves, et combien d’années disposons-nous de ces matières premières avec demande constante et demande exponentielle. Aussi, compte tenu de l’urgence pour agir, l’efficacité énergétique ne saurait répondre aux objectifs climatiques de l’Accord de Paris, sans y associer la sobriété. Excuse 9 : Il faut compter sur le volontariat, ne pas restreindre/interdire Argument : ‘Taxer ou interdire les citoyens de faire x ou y serait contreproductif, ils changeront grâce au bon sens, sur la base du volontariat’ Réponse : Dois-je rappeler la levée de boucliers et les remarques balancées par une grande majorité de la presse lors de la publication de la Convention Citoyenne du Climat ? Ces citoyens proposant des solutions pour baisser nos émissions, comparés à des khmers verts ? Les remarques quand on propose de mettre des quotas pour limiter les déplacements de loisir en avion, pourtant indispensable dans la lutte contre le changement climatique ? Source : https://twitter.com/ilies75vsp/status/1280569850356805636?s=20 Croire que tous les français vont tendre vers une empreinte carbone exemplaire sans contraintes réglementaires est tellement faux que cet argument est facilement réfutable. Allez dire à Bernard Arnaud qu’il doit passer à 2t CO2eq/an. Nabilla va-t-elle arrêter de prendre l’avion sur la base du volontariat ? Insister sur les bons et mauvais côtés, appuyant l’inaction Excuse 10 : le perfectionnisme réglementaire Argument : ‘Cela ne vaut pas le coup’. ‘Si on demande à faire passer cette mesure maintenant, il y aura des grèves qui vont paralyser le pays’ ‘Attention aux gilets jaunes’ Réponse : Cette excuse est un des leviers préférés de nos chers politiques sans courage qui vont user de rhétorique. ‘Prendre x ou y mesure, cela provoquera des grèves, des émeutes, et le pays sera paralysé‘. Tout d’abord, si une mesure pour faire en sorte que nous vivions dans un monde soutenable n’est pas acceptée par l’opinion publique, c’est que votre travail de communication politique n’a pas été bon. Attendre de trouver la perfection pour proposer une mesure est une erreur et encourage l’inaction. C’est en dialoguant, présentant un rationnel que les parties concernées se mettront d’accord. Encore une fois, prendre une décision politique c’est un arbitrage, il y aura forcément des déçus. Ce n’est pas une excuse pour ne rien faire, surtout par clientélisme électoral. Excuse 11 : Abandonner les énergies fossiles, c’est abandonner les pauvres Argument : ‘Ah oui, et sans pétrole, c’est le retour à l’âge de pierre ! Et les sociétés en voie de développement on les laisse tomber ? Réponse : Ce type d’argument est souvent avancé par les adorateurs de la croissance verte. L’argument du fameux ‘et la croissance a sorti des milliards d’individus de la pauvreté ! Renvoyez votre interlocuteur vers les travaux de Thomas Piketty, qui a tordu cet argument sur 1000 pages dans le Capital au XXIème siècle. Non, la croissance (via les énergies fossiles) ne permet pas de faire systématiquement baisser la pauvreté : ce n’est plus le cas en France depuis 25 ans. Si vous voulez gagner du temps, envoyer lui ce tweet : https://twitter.com/PhilipGAlston/status/1280008861441765376?s=20 De plus, non seulement nous parlons de transition, d’une société décroissante, pas de dépression ou d’effondrement. Nous n’allons pas passer de notre société actuelle à l’âge de pierre en un claquement de doigt. Ce discours alarmiste tend à faire peur et bloque toute prise d’initiative. A titre d’exemple, nous avons entendu plusieurs fois cet argument pendant la crise du Covid-19 : “et bah voilà, vous l’avez voulue la décroissance, voyez le résultat !’. Sauf qu’assimiler une pandémie à la décroissance juste parce qu’elle provoque une baisse du PIB est aussi absurde que de décrire une amputation comme un régime juste parce qu’elle engendre une perte de poids. Pour plus d’infos sur la décroissance, relisez notre interview avec Timothée Parrique. Excuse 12 : le coût des mesures pour le climat va réduire la justice sociale Argument : ‘Des mesures contraignantes vont d’abord toucher les plus précaires et c’est injuste’ Réponse : Cette excuse est peut-être la plus difficile à réfuter. Tout d’abord, rappelons que les mesures contraignantes vont affecter les plus riches, car ce sont eux qui polluent le plus. Le détail dans ce graphique est sans appel : Source : https://twitter.com/bonpoteofficiel/status/1280491290275254272?s=20 Ensuite, nous nous dirigerions vers une économie décroissante. Premièrement, la décroissance – comme le mot l’indique – veut dire réduire la production et la consommation pour limiter les dégâts sociaux et environnementaux. Plus précisément : c’est un ralentissement et un rétrécissement de la vie économique au nom de la soutenabilité, de la justice sociale, et du bien-être. Deuxièmement, la décroissance peut se définir en trois valeurs : l’autonomie, la suffisance, et le care. L’autonomie est un principe de liberté qui promeut la tempérance, l’autogestion, et la démocratie directe. La suffisance est un principe de justice distributive qui affirme que tous, aujourd’hui et demain, devraient posséder assez pour satisfaire leurs besoins, et que personne ne devrait posséder trop en vue des limites écologiques. Le care est un principe de non-exploitation et de non-violence qui promeut la solidarité envers les humains et les animaux. PS : sujet d’actualité, en termes de justice sociale, la mise en place de quotas pour le trafic aérien est une meilleure solution que des taxes. Cela évite ainsi qu’une personne puisse polluer juste en compensant avec de l’argent, et que les plus petits revenus soient plus touchés par la mesure. Le mot de la fin Les excuses explicitées ci-dessus ne sont pas nouvelles et nous continuerons de les entendre encore une bonne décennie. Elles sont tout aussi dangereuses que le climato-scepticisme pour la simple et bonne raison qu’elles mènent au même résultat : l’inaction. Ces excuses, vous les entendrez au quotidien. Soit parce que certaines personnes auront été mal informées, soit par malhonnêteté intellectuelle, ou tout simplement parce que l’immensité du défi, par son caractère complexe, pousse à l’inaction. C’est un sentiment tout à fait compréhensible. Bien souvent, lorsque vous sortez du déni, des sentiments très fort arrivent et vous marquent à vie. Mais c’est bien par l’action que l’optimisme trouve sa genèse. J’aimerais conclure sur l’importance du point de bascule : gardez en tête qu’un homme averti/convaincu en vaut deux. Sans aucun doute, la route sera longue, exigeante, dure et épuisante. Mais si vous avez la conviction qu’on fonce dans le mur si rien ne change, ne baissez pas les bras, pensez à l’équation du nénuphar. BONUS A NE PAS RATER : les cartes des 12 discours de l’inaction climatique !
true
"Scène de crime climatique". Quelques centaines de militants climat se sont déployés ce vendredi matin à La Défense, près de Paris, dans plusieurs lieux symboliques de l'"alliance toxique" entre Etats et multinationales qu'ils accusent d'être "responsables" du réchauffement. Scandant le slogan "Totalement irresponsable", des dizaines de défenseurs du climat se sont assis à l'entrée de la tour Total derrière une grande banderole frappée des mots "République des pollueurs" aux côtés de l'effigie d'Emmanuel Macron. "On est là, on est là, on est là parce qu'il y en a marre de financer le pétrole", chantaient les participants. Dans une ambiance bon enfant, d'autres se sont allongés sur le sol, comme pour symboliser une scène de crime. Total, "c'est symbolique, c'est la fabrique du changement climatique", a déclaré Clément Sénéchal, de Greenpeace, une des ONG organisatrices de cette action de "désobéissance civile de masse" avec ANV-COP21 et les Amis de la Terre. "Le sérieux est du côté des activistes", a-t-il ajouté, avant de brandir un des portraits du président décroché dans des mairies ces derniers mois à l'initiative d'ANV-COP21. "On a sorti le portrait ici pour dénoncer la politique de Macron et pour montrer que la politique de la France se fait ici et pas au ministère", a lancé devant la foule Cécile Marchand, des Amis de la Terre. Sur les vitres du siège de Total, mais aussi sur les bâtiments de la Société générale, d'EDF et la tour Séquoia qui abrite une antenne du ministère de la Transition écologique ont été collées des affiches "Macron président des pollueurs", et le même slogan tagué sur le sol, en jaune ou en noir. Une vitre de la tour Société générale a été brisée et les forces de l'ordre ont brièvement utilisé des bombes lacrymogènes pour prendre position à l'intérieur du bâtiment. "CRS, doucement, on fait ça pour nos enfants", scandaient de leur côté une trentaine de militants assis en rang d'oignon, les bras en l'air, devant la tour Sequoia. "Il faut que le gouvernement impose une politique contraignante et fasse respecter les engagements pris pendant la COP21, parce que s'il y a un effondrement, on sera la première génération concernée", a lancé Clarisse, 18 ans, venue d'Angers. "Aux quelques militants radicaux qui ciblent le président et le gouvernement, vous vous trompez d'ennemis!", a réagi François de Rugy sur Twitter. "Nous agissons", a assuré le ministre de la Transition écologique. Greenpeace, les Amis et de la Terre ou ANV-COP21 sont habitués des opérations médiatiques pour faire passer leur message, mais généralement organisées en petits groupes avec leurs propres militants. "C'est la plus grosse action que l'on ait organisée", a souligné Pauline Boyer, porte-parole d'ANV-COP21. "Là, il y a beaucoup de gens qui se sont inscrits et n'ont jamais fait de désobéissance civile car c'est maintenant qu'il faut agir et désobéir à des lois pour dénoncer cette alliance toxique entre les multinationales qui verrouillent la transition énergétique", a-t-elle ajouté. Greenpeace a fait état de plus de 2.000 participants. Une source policière a évoqué "une centaine" de militants enchaînés devant la tour EDF. L'opération avait été préparée dans le plus grand mystère, les militants, qui avaient obligation de suivre la veille une formation à la désobéissance civile, étant prévenus de points de rendez-vous par SMS peu avant. Avec des critères stricts à respecter pour des participants prêts à se faire arrêter : visage "toujours" à découvert, "aucune agression physique, verbale ou psychologique tolérée", et "aucune" dégradation de biens. Cette action s'inscrit dans le cadre de la "semaine de rébellion" lancée lundi par le tout jeune mouvement Extinction Rebellion dont les actions ont été particulièrement suivies à Londres où les militants ont bloqué des lieux emblématiques comme Oxford Circus. Près de 500 d'entre eux ont été arrêtés depuis le début de la semaine.
true
Kristina Kasputiene / licence CC. Les compagnies pétrolières, principales émettrices de gaz à effet de serre, doivent-elles payer pour protéger les populations des conséquences du réchauffement climatique ? C’est ce qu’estiment plusieurs villes, comme New York, et organisations non gouvernementales, qui multiplient les dépôts de plainte à leur encontre. Objectif : leur faire financer des aménagements protégeant les habitants de la montée des eaux ou de la fonte des glaces, et exiger des Etats qu’ils défendent le droit à un environnement sain. En un an, plus de 650 plaintes ont été déposées, aux Etats-Unis, en Europe mais aussi au Pérou ou au Pakistan. En cette fin février, il a fait plus chaud en plusieurs points du Pôle Nord – avec des températures au dessus de 0°C – qu’en Europe de l’Ouest, soumise à une vague de froid. Le réchauffement climatique ne cesse de s’aggraver. Et ses conséquences – des inondations aux ouragans – se font de plus en plus ressentir, partout. Saúl Luciano Lliuya vit à Huaraz, une ville péruvienne de 130 000 habitants édifiée en contrebas d’un lac alimenté par les glaciers des Andes. Avec le réchauffement, et la fonte des glaciers andins, le lac a quadruplé de volume depuis quinze ans, et menace de submerger la cité. Il suffit désormais que des blocs de glace de grande taille se détachent des parois et tombent dans le lac pour que la maison de Saúl Luciano Lliuya, tout comme le reste de la ville, se retrouvent inondés. Or, il n’existe sur place ni système d’alerte, ni équipements de pompage des eaux du lac. Pour les installer, et renforcer le système de digues, nécessaires à la survie de la ville, des financements sont nécessaires. Le Péruvien a décidé de porter l’action en justice après avoir rencontré l’ONG allemande Germanwatch, lors de la conférence sur le climat de Lima, en 2014. Un village de 400 âmes contre ExxonMobil Germanwatch entre en contact avec une avocate spécialiste de l’environnement, Roda Verheyen, qui en 2015 assigne en justice le plus grand groupe énergétique allemand, RWE. Celui-ci exploite cinq centrales à charbon en Allemagne, et fait partie des quinze entreprises énergétiques les plus émettrices de gaz à effet de serre au monde. L’avocate demande à la justice de contraindre RWE à participer au financement des aménagements nécessaires au Pérou, soutenant que l’entreprise contribue largement, par ses émissions de gaz à effet de serre (GES), au réchauffement qui y entraîne la fonte des glaciers. « C’est la première fois qu’une entreprise allemande est attaquée en justice pour les effets globaux de ses émissions de gaz à effet de serre. Il y a bien eu un cas similaire, mais aux États-Unis, avec le village de Kivalina », précise l’avocate. En 2008, ce village de 400 habitants situé en Alaska attaque plusieurs groupes pétroliers et énergétiques états-uniens, parmi lesquels ExxonMobil, pour réclamer des dommages financiers afin de déplacer et réinstaller leur village, également menacé par les effets du réchauffement. Mais la plainte est jugée irrecevable par les instances judiciaire. Les tribunaux états-uniens jugent alors que l’affaire soulève des questions politiques qui ne peuvent faire l’objet de poursuites judiciaires et que les demandeurs, les habitants du village, n’ont par ailleurs pas qualité pour porter l’affaire en justice. La plainte d’un paysan péruvien acceptée en Allemagne Un village de 400 âmes contre ExxonMobil Germanwatch entre en contact avec une avocate spécialiste de l’environnement, Roda Verheyen, qui en 2015 assigne en justice le plus grand groupe énergétique allemand, RWE. Celui-ci exploite cinq centrales à charbon en Allemagne, et fait partie des quinze entreprises énergétiques les plus émettrices de gaz à effet de serre au monde. L’avocate demande à la justice de contraindre RWE à participer au financement des aménagements nécessaires au Pérou, soutenant que l’entreprise contribue largement, par ses émissions de gaz à effet de serre (GES), au réchauffement qui y entraîne la fonte des glaciers. « C’est la première fois qu’une entreprise allemande est attaquée en justice pour les effets globaux de ses émissions de gaz à effet de serre. Il y a bien eu un cas similaire, mais aux États-Unis, avec le village de Kivalina », précise l’avocate. En 2008, ce village de 400 habitants situé en Alaska attaque plusieurs groupes pétroliers et énergétiques états-uniens, parmi lesquels ExxonMobil, pour réclamer des dommages financiers afin de déplacer et réinstaller leur village, également menacé par les effets du réchauffement. Mais la plainte est jugée irrecevable par les instances judiciaire. Les tribunaux états-uniens jugent alors que l’affaire soulève des questions politiques qui ne peuvent faire l’objet de poursuites judiciaires et que les demandeurs, les habitants du village, n’ont par ailleurs pas qualité pour porter l’affaire en justice. La plainte d’un paysan péruvien acceptée en Allemagne Ce n’est pas le scénario qui s’est dessiné en Allemagne. Roda Verheyen et Saúl Luciano Lliuya réclament une participation à hauteur de 20 000 euros à l’entreprise RWE. « Nous avons choisi de ne demander qu’une part des coûts, car l’entreprise n’est pas responsable à elle seule de toutes les émissions de GES », précise l’avocate. La plainte est d’abord jugée irrecevable. Mais en novembre dernier, le tribunal supérieur d’Hamm, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, l’accepte finalement. « Ensuite, le tribunal nous a demandé de fournir des éléments de preuve de la responsabilité de RWE au regard des risques d’inondation de la ville péruvienne. Ce que nous avons fait, expertises à l’appui. RWE s’est défendue, prétextant une inconstitutionnalité de la plainte, ce que le tribunal a rejeté. Le seul fait que le tribunal ait accepté la plainte, quel que soit son jugement par la suite, montre qu’il reconnaît le fait qu’une grande entreprise peut être tenue pour responsable des effets concrets de ses émissions de gaz à effet de serre. » Le tribunal allemand doit examiner à nouveau le dossier en mars. Aux États-Unis, des dizaines de villes dans la bataille Aux États-Unis aussi, des plaignants demandent aux entreprises d’assumer leurs responsabilités. Outre-Atlantique, ce sont des municipalités entières qui se lancent dans la bataille au nom du bien public. L’échec de la procédure lancée par Kivalina en 2008 n’a pas dissuadé d’autres collectivités. En Californie, huit villes ont déposé des plaintes ces douze derniers mois contre des entreprises pétrolières, de charbon et de gaz. Comme au Pérou, le but est de faire financer par ces compagnies les infrastructures nécessaires à la protection des villes côtières face à la montée des eaux. La dernière plainte en date, déposée par la cité de Richmond (100 000 habitants), vise 29 entreprises, y compris la française Total. « Les plus grandes entreprises de l’industrie fossile savent depuis près d’un demi-siècle qu’une production et une utilisation sans limite de leur produits émettent des gaz à effet de serre qui réchauffent la planète et modifient son climat, rappelle le texte de la plainte de la ville californienne. Ils ont su pendant des décennies que cet impact serait potentiellement catastrophique et qu’il n’existait qu’une fenêtre étroite pour agir avant que les conséquences ne deviennent irréversibles. Néanmoins, ils ont engagé un effort coordonné et sur plusieurs fronts pour dissimuler et nier leur connaissance de ces menaces, tout en créant systématiquement le doute dans les esprits des consommateurs, régulateurs, médias, enseignants, ainsi que du public, sur la réalité et sur les conséquences de cette pollution. » En substance, la municipalité de Richmond accuse ces grands groupes d’avoir sciemment menti sur les conséquences de leurs activités sur le climat, tout en tirant d’énormes profits de l’augmentation continue de l’extraction et de la combustion des sources d’énergie fossile. En 2016, les huit plus grandes compagnies pétrolières mondiales, dont Total, ont engrangé plus de 40 milliards de dollars de bénéfices [1] Une campagne de « tromperie et de déni » des pétroliers Mi janvier, c’est Bill de Blasio, le maire (démocrate) de la plus grande ville des États-Unis, New York, qui dépose à son tour une plainte contre les cinq plus importants groupes pétroliers du pays [2]. « La ville réclame dédommagement pour les milliards de dollars qu’elle devra dépenser afin de protéger les New-yorkais des effets du réchauffement, précise la mégapole dans un communiqué. Cela pour réparer les dégâts qui ont déjà été causés, ainsi que ceux attendus pour le 21ème siècle. » En 2012, l’ouragan Sandy a ravagé New York, y tuant plus de 40 personnes et emportant sur son passage des milliers de maisons. La municipalité estime avoir déjà dépensé 20 milliards de dollars d’argent public pour protéger les New-yorkais de la montée des eaux, de tempêtes plus fortes, ou de températures extrêmes. La mairie souligne le fait que « des documents révélés récemment montrent clairement que l’industrie pétrolière avait déjà tout à fait conscience dans les années 80 des effets de la combustion des fossiles sur l’atmosphère terrestre, et qu’elle s’est engagée dans une campagne de tromperie et de déni sur le changement climatique et ses conséquences. » Depuis quelques années, il n’est en effet plus possible d’affirmer que les géants des énergies fossiles ne savaient pas. C’est l’argument clé des nouvelles procédures, et la différence essentielle avec le contexte ayant conduit au rejet de la première plainte en 2008. « Il y a aujourd’hui neuf plaintes en cours lancées par des villes des États-Unis contre des compagnies énergétiques pour les conséquences de leurs activités sur le changement climatique. Ces plaintes sont déposées auprès de cours d’État, tandis que celle de Kivalina l’avait été devant une cour fédérale. C’est une première différence, constate Naomi Ages, de Greenpeace États-Unis. De plus, compte-tenu des nouvelles preuves, ces procédures se rapprochent de celles lancées contre des entreprises du tabac, jugées pour avoir dissimulé les effets nocifs du produit sans rien faire pour les contrer. » Suivant l’exemple de New York, Paris vient de décider d’étudier la possibilité d’une plainte similaire visant les géants pétroliers [3] . Les gouvernements attaqués pour leur passivité Les entreprises, en particulier les géants des énergies fossiles, sont de fait responsables de la grande majorité des émissions de GES à l’échelle de la planète. Selon l’étude intitulée « The Carbon Major Database », les 100 plus gros émetteurs de gaz à effet de serre sont responsables de plus de 70% des émissions globales rejetées dans l’atmosphère depuis 1988. Ls plaintes en cours ne son pas seulement dirigées contre des entreprises. Aux États-Unis toujours, 21 citoyens ont engagé, sous l’administration Obama, une procédure contre le gouvernement des États-Unis lui-même pour exiger des autorités qu’elles agissent concrètement pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Les plaignants soutiennent que le climat relève d’un droit constitutionnel à la vie, à la liberté et même à la propriété. Ils estiment que le gouvernement aurait manqué à son devoir en autorisant la production et la combustion d’énergies fossiles à des niveaux aussi dangereux. Aux Pays-bas, 900 citoyens ont également lancé en 2015 une procédure contre leur gouvernement, qui avait révisé ses objectifs de réduction des émissions de GES. Selon eux, ce changement de politique relevait d’une violation du devoir constitutionnel de protection des citoyens. Une cour de La Haye a donné raison aux plaignants, ordonnant au gouvernement des Pays-Bas de relever ses objectif. La cour estime qu’en l’absence d’une telle décision, le pays ne respecterait pas l’objectif fixé par l’accord de Paris – adopté suite à la 21ème conférence sur le changement climatique (COP 21) de novembre 2015 – visant à limiter à 2°C degrés l’augmentation moyenne de la température planétaire. L’État norvégien assigné sur la base de la Constitution Ailleurs en Europe, ces procédures ont donné des idées. Deux ONG norvégiennes, Greenpeace Norvège et Nature and Youth, attaquent leur gouvernement suite à une décision surprenante : un mois seulement après avoir signé l’accord de Paris, en avril 2016, celui-ci ouvre une nouvelle zone de la mer de Barents, entre l’océan Arctique et le continent européen, à l’exploitation pétrolière. Il fournit des licences à treize entreprises des différents pays [4] . Statoil, contrôlée par l’État norvégien, a déjà commencé l’exploitation. « D’un point de vue constitutionnel, vis-à-vis de sa population, l’État a le devoir de protéger l’environnement. Pas les entreprises qui ont obtenu ces licences, développe Truls Gulowsen, de Greenpeace Norvège. Légalement, notre plainte est basée sur la Constitution norvégienne. Nous considérons les nouvelles licences d’exploitation du pétrole de l’Arctique comme illégales, car elles vont conduire à dépasser les niveaux de carbone émis par la Norvège, tels qu’ils ont été autorisés par l’accord de Paris. » L’article 112 de la Constitution norvégienne est récent. Voté en 2014, il énonce que « toute personne a droit à un environnement sain », et que « les ressources naturelles doivent être gérées sur la base de considérations de long terme qui sauvegardent également le droit des générations futures. » Le paragraphe ajoute que « l’État doivent prendre des mesures destinées à mettre en œuvre ces principes. » Plus de 650 procédures déclenchées dans 24 pays Le 4 janvier 2018, le tribunal d’Oslo a rejeté la plainte des ONG, considérant que le gouvernement norvégien n’avait pas enfreint la Constitution [5] . Tout en réaffirmant, dans la même décision, le devoir constitutionnel du gouvernement de défendre le droit à un environnement sain. Le 5 février, les ONG ont fait appel de ce jugement auprès de la cour suprême norvégienne. Selon une étude de l’université de droit de Columbia, à New York, plus de 650 procédures concernant la détermination des responsabilités du changement climatique avaient été lancées en date du mois de mars 2017, dans 24 pays différents. Des procédures sont ainsi engagées en Australie, en Nouvelle Zélande, en Europe, aux Philippines, ou encore au Pakistan. Elles portent parfois sur des projets d’infrastructure très concrets, comme en Autriche où la question des conséquences sur le changement climatique a été décisive dans la décision d’une cour autrichienne de ne pas autoriser l’ouverture d’une nouvelle piste à l’aéroport de Vienne (voir notre article). Soulignant, au passage, le lien entre des décisions d’aménagement apparemment locales, et le réchauffement du climat à l’échelle globale. Rachel Knaebel pour BastaMag
true
L'air intérieur est sept fois plus pollué que l'air extérieur. La faute notamment aux produits ménagers, composés de "substances toxiques" rappelle dans son numéro d'avril le magazine 60 Millions de consommateurs. Nettoyants, désodorisants, sprays... Beaucoup contiennent une ou plusieurs substances nuisibles à notre santé ou à l'environnement, tels l'acétaldéhyde (classé cancérigène possible) ou le formaldéhyde (cancérogène avéré). Le label "Air Intérieur Contrôlé" affiche sur certains de vos produits ménagers un indice allant de A+ à C en fonction du risque de toxicité de leurs composants. AIR-LABEL Pour garantir aux consommateurs "la meilleure information sur l'émission des produits dans l'air intérieur", l'entreprise Air-label a lancé un nouveau label, intitulé "Air Intérieur Contrôlé", rapporte ce mardi Le Parisien. Le principe ? Chaque produit testé reçoit "un indice de pollution allant de A+ (très faibles émissions) à C (fortes émissions) représentatif du risque de toxicité par inhalation des polluants détectés", décrivent ses inventeurs, dont la démarche a été validée par le Comité français d'accréditation (Cofrac). L'indice obtenu est ensuite affiché sur l'emballage du produit. Pour évaluer la toxicité de l'air, trois facteurs ont été retenus par les chercheurs : l'impact des substances utilisées sur la santé, le respect des normes en vigueur, la présence de cancérigènes certains et tératogènes (qui entraînent des malformations sur le foetus). Lors de la labellisation d'un produit, chaque substance volatile est analysée séparément et notée. "La note finale d'un produit est celle de la substance le composant ayant obtenu la moins bonne note. Elle est également influencée par la quantité totale de substances détectées", décrit le site internet de présentation du label, qui se vante de respecter "119 réglementations et recommandations" internationales. Afin de contrôler les produits labellisés, "des analyses aléatoires sur une sélection de produits sont effectuées chaque année" promet aussi ce dernier. L'obtention du label n'est néanmoins pas obligatoire : chaque fabricant peut décider, ou non, de soumettre son produit et d'afficher le résultat obtenu. Il y a donc fort à parier que seuls les produits les plus vertueux mentionnent ce nouveau label en rayon...
true
Allemagne : inauguration du premier parc éolien marin. Quel est le coût écologique de ces constructions? «A cause de sa politique intensive d’installation d’éoliennes et de l’arrêt de ses centrales nucléaires, l’Allemagne produit à ce jour pour son électricité dix fois plus de CO2 que la France par kilowattheure produit» écrit, Fabien Bouglé, l’auteur du livre Eoliennes: La face noire de la transition écologique paru aux Editions du Rocher. Le livre, qui a sauté aux yeux de la rédaction d’Observateur Continental et qui pourrait se lire comme un roman policier, énumère les intrigues, les acteurs, tout en restant un document précieux alimenté de chiffres et oblige le lecteur à avaler les 226 pages jusqu’à la fin tant l’intrigue et les révélations faites de manière fluides nous gardent en haleine. Fabien Bouglé épingle Greta Thunberg, Greenpeace, WWF, les lobbys allemands mais aussi François de Rugy. «Il est peu surprenant de constater que les lobbys allemands ont largement infiltré des structures étatiques françaises» écrit Fabien Bouglé. On apprend, par exemple, le rôle de François de Rugy au service des Allemands dans ce domaine pour mener une politique basée sur un «modèle infondé». Fabien Bouglé explique que la France est un «des meilleurs élèves au monde en termes d’émission de carbone au titre de sa production d’électricité», que l’Allemagne est un des pays les plus pollueurs au monde et que la France «n’a aucune leçon à recevoir d’un des pays les plus pollueurs au monde». Fabien Bouglé remet les pendules à l’heure et cela fait du bien. Nos média montrent depuis des années l’Allemagne comme un modèle sociétal, économique et écologique. Fabien Bouglé démonte en une phrase l’infiltration allemande en France rien que sur le terrain des éoliennes. «Cette influence se traduit notamment par l’installation en France d’un Office franco-allemand pour la transition énergétique : l’OFATE. François de Rugy, parlant l’allemand, favorise la politique allemande en particulier sur le terrain des éoliennes surtout du temps où il fut ministre de la Transition écologique et solidaire. La sénatrice Anne-Catherine Loisier «a dénoncé» l’OFATE «organisme de lobbying» et «mis en lumière le fait que les industriels allemands pourraient avoir grand intérêt au développement des éoliennes sur notre territoire afin d’accentuer le développement et compétivité des usines à charbon allemand, contribuant ainsi à une quantité encore plus importante de gaz à effet de serre». Les éoliennes permettent de baisser les capacités nucléaires françaises en permettant de rendre plus compétitives les centrales allemandes à charbon. «Une étude scientifique américaine récente a ainsi démontré que les éoliennes contribuaient dans leur fonctionnement au changement climatique»; à «un très mauvais bilan carbone»; «les éoliennes, au lieu de lutter contre les émissions de gaz à effet de serre, dont le CO2, est le plus important», «contribuent en réalité au contraire, à les augmenter». Le monde animal est en danger et Fabien Bouglé liste de nombreux exemples. La santé des hommes est aussi largement impacté. Là, aussi, Fabien Bouglé donne aux lecteurs les nombreux exemples sur les maladies qui se développent auprès de l’homme à cause du déploiement des éoliennes. Des habitants sont obligés de fuir leur domicile. «Eoliennes : La face noire de la transition écologique» édité aux éditions du Rocher est réellement un livre à lire pour comprendre la vérité sur une industrie qui use du masque de la protection de la nature pour faire de l’argent. A part les menaces des éoliennes sur la nature sur terre et en mer, l’écologie et la santé des êtres humains, le rôle de l’Allemagne apparaît, comme une volonté de détruire la puissance nucléaire de la France. Les éoliennes détruisent la santé des hommes, des animaux, la nature; polluent et produisent du gaz à effet de serre. Fabien Bouglé rentre dans les détails et dresse la liste des effets négatifs et très dangereux des éoliennes. C.B
fake
L’acidification croissante des océans – un effet secondaire particulièrement dangereux des émissions de gaz à effet de serre – pourrait entraîner l’effondrement du réseau alimentaire mondial et la dévastation totale de l’humanité en l’espace de quelques décennies seulement, selon un nouvel article alarmant. L’article, rédigé par deux entrepreneurs et chercheurs affiliés à l’université d’Édimbourg et travaillant à l’accès à l’eau potable, affirme que même une légère augmentation de l’acidité entraînera de profonds changements dans les écosystèmes océaniques, changements qui auront ensuite des ramifications mondiales. Dissolution L’argument central du duo se résume au fait qu’un océan plus acide pourrait dissoudre certains des composés qui composent des organismes comme le plancton et les récifs coralliens, ainsi que les matériaux dont ils ont besoin pour survivre. Et si d’autres espèces finissent par prendre leur place, les formes de vie capables de survivre à des conditions plus rudes sont bien moins aptes à fournir la base du réseau alimentaire, ce qui signifie que le phénomène éradiquerait un approvisionnement alimentaire majeur. À la fin de cette réaction en chaîne, les chercheurs affirment que l’approvisionnement alimentaire de quelque 3 milliards d’êtres humains pourrait disparaître complètement. Les effets du changement climatique sur les océans font déjà des ravages sur la planète, mais certains aspects de l’article doivent être pris avec un grain de sel. Les auteurs font un certain nombre d’affirmations qui font sourciller et qui ne sont pas citées, notamment que des microbes toxiques empoisonneront l’atmosphère lorsque des vents puissants les feront sortir de l’océan et se retrouver dans l’air. Pourtant, si l’on met de côté les affirmations douteuses occasionnelles, l’article lance un terrible avertissement pour l’avenir de la planète. Compte tenu de la difficulté de surveiller les microbes océaniques dont dépend la planète – et donc de la faiblesse de cette surveillance – l’article affirme que nous devons faire le ménage aujourd’hui si nous voulons que les générations futures aient une chance de s’en sortir.
true
L’homme n’est bien entendu pas la seule source de CO2 à alimenter l’atmosphère : de manière parfaitement naturelle, et ce depuis des milliards d’années, l’atmosphère « échange » du carbone avec d’autres stocks de carbone existants sur terre, contenus dans des réservoirs où ce carbone est présent sous une forme ou sous une autre. Représentation des stocks de carbone sur Terre susceptibles d’alimenter des échanges à l’échelle du siècle (ce diagramme ne représente donc pas le carbone contenu dans le calcaire, qui est de très loin le stock le plus important de la planète), et des flux annuels de carbone, le tout en milliards de tonnes de carbone (notées GtC). Les flux en noir représentent les échanges « naturels », autrement dit ceux qui étaient les seuls à exister avant le début de l’ère industrielle, et les valeurs en noir pour les stocks représentent l’état (reconstitué) de 1750, avant le début des activités industrielles. Les flux en rouge représentent l’effet des activités humaines (flux renforcés, diminués, ou créés), pour la moyenne de la décennie 1990, et les valeurs en rouge pour les stocks représentent la variation de 1750 à 1994. Ce diagramme signifie par exemple (les explications complémentaires sont plus bas dans le reste de la page) : que les sédiments de surface (la fraction des sédiments océaniques qui est au contact de l’eau) contiennent 150 milliards de tonnes de carbone, montant inchangé depuis le début des activités industrielles, que l’océan intermédiaire et profond contenait 37.100 milliards de tonnes de carbone en 1750, montant qui a augmenté de 100 milliards de tonnes de carbone depuis le début des activités industrielles, que les écosystèmes continentaux contenaient 2.300 milliards de tonnes de carbone en 1750 (dans les plantes, les sols et l’humus), montant qui a augmenté de 101 milliards de tonnes de carbone depuis le début des activités industrielles au titre de l’accroissement de la productivité des plantes, mais qui a baissé de 140 milliards de tonnes de carbone sur la même durée à cause de la déforestation et éventuellement du déstockage d’une partie du carbone du sol, que l’atmosphère contenait 597 milliards de tonnes de carbone en 1750, montant qui a augmenté de 165 milliards de tonnes de carbone depuis le début des activités industrielles suite aux émissions de CO2, que le stock de combustibles fossiles (tout agrégé : pétroles, gaz, charbons) valait environ 3700 milliards de tonnes de carbone en 1750 – avant que l’on ne commence à piocher dedans – et que fin 1994 nous avions « déstocké » (en fait brûlé, donc avec transfert de CO2 à l’atmosphère) environ 244 milliards de tonnes de carbone (pour info entre 1994 et 2005 cette valeur a augment de 30%). Il est important de noter que les échanges « naturels » – ou encore pré-industriels – entre l’atmosphère et le reste de la planète sont/étaient équilibrés : dans cette situation, il « monte » 70,6 milliards de tonnes par an des océans et 119,6 GtC par an des écosystèmes continentaux (respiration des plantes, animaux et micro-organismes décomposant les débris organiques), soit 190,2 Gt , et il en « descend » 70 (vers les océans), 120 vers les sols (photosynthèse), et 0,2 sous forme de « lessivage » (le CO2 atmosphérique se dissout dans l’eau de pluie), soit 190,2 également. Des échanges préindustriels équilibrés sont bien évidemment la contrepartie logique d’une teneur atmosphérique en CO2 qui est restée constante sur plusieurs milliers d’années avant 1750. NB1 : les émissions de CO2 d’origine fossile, qui sont à 6,5 milliards de tonnes de carbone – environ 24 milliards de tonnes de CO2 – par an sur ce diagramme (ce qui correspond à la moyenne de la décennie 1990) sont désormais de presque 8 milliards de tonnes de carbone par an – quasiment 29 milliards de tonnes de CO2. NB2 : PPB signifie Productivité Primaire Brute (il s’agit du produit brut de la photosynthèse). Source : GIEC, 4è rapport d’évaluation, 2007. Comme on le voit dans le diagramme ci-dessus, ces réservoirs et ces échanges sont nombreux et variés. Le plus souvent, que ce soit dans les stocks ou les flux représentés, le carbone n’est pas présent à l’état pur, mais associé à d’autres atomes (dans les combustibles fossiles il est associé à de l’hydrogène pour former des hydrocarbures, dans l’océan il est associé à de l’oxygène et éventuellement de l’hydrogène pour former des ions carbonate et bicarbonate, dans les émissions des océans ou des écosystèmes continentaux il est associé à de l’oxygène pour faire du CO2 ou à de l’hydrogène pour former du méthane (et encore d’autres composés très minoritaires en masse), l’essentiel du stock atmosphérique de carbone se trouve dans le CO2, etc. Toutefois, dans ce genre de diagramme, on ne mentionne que le poids du carbone présent dans les stocks ou échangés dans les flux, pour pouvoir faire facilement des comparaisons et des correspondances (c’est le même principe que celui de la conversion en « consommation d’alcool pur » lorsque l’on regarde la consommation par pays de boissons alcoolisées). L’ensemble de ces flux s’appelle le « cycle du carbone », et la plus grosse partie de ces échanges sont « naturels ». La planète ne nous a pas attendus pour avoir un cycle du carbone ! Pour autant, il est bien évidemment illégitime de déclarer d’entrée de jeu que l’influence humaine est négligeable avant même d’avoir regardé les chiffres en détail. Pour les échanges dits « naturels » la situation se présente comme suit : 120 Gt – dans chaque sens – sont échangés chaque année entre les écosystèmes continentaux et l’atmosphère. Le flux descendant est bien entendu celui de la photosynthèse, et ce CO2 consommé par les végétaux se retrouve dans le stock de carbone des écosystèmes continentaux. Le flux montant est double : un premier terme (qui fait environ la moitié des 119,6 GtC/an) provient de la respiration des plantes (qui respirent, si si !) et animaux « macroscopiques », le deuxième terme provient de la respiration des organismes « microscopiques », en particulier des micro-organismes qui décomposent les végétaux morts (c’est pourquoi on dit parfois que la moitié du flux montant provient de la décomposition des organismes morts). Ce flux est pour partie saisonnier, car il est notamment nourri par la décomposition des feuilles tombées à l’automne, 70 Gt – dans chaque sens aussi – le sont entre l’océan de surface et l’atmosphère. Ici, point de vie pour alimenter les échanges : la cause est purement physique. Il se trouve que l’eau chaude dissout moins bien le CO2 que l’eau froide, et donc quand on chauffe de l’eau qui contenait du CO2 à sa limite de capacité pour la température de départ (on parle d’eau saturée en CO2) elle ne va pas pouvoir « garder » tout ce CO2 dissous et va en cracher une partie dans l’air. Inversement, quand l’eau se refroidit, elle augmente sa capacité de stockage en CO2 dissous et elle va donc pouvoir « pomper » du CO2 supplémentaire en provenance de l’atmosphère. Cette propriété que l’eau a de disposer d’une capacité de stockage du CO2 qui varie avec la température fournit l’explication aux échanges avec l’océan : là où l’eau océanique est en train de se refroidir, le flux de CO2 va de l’atmosphère vers l’océan ; en pratique ce sont donc les courants océaniques de surface en provenance des tropiques et à destination des pôles (car l’eau était chaude au départ et se refroidit) qui « pompent » le CO2 atmosphérique, là où l’eau océanique est en train de se réchauffer, c’est l’inverse : le CO2 qui devient « en excès » dans de l’eau saturée est émis vers l’atmosphère, la boucle se boucle à cause de la circulation océanique globale : le CO2 émis par l’eau qui se réchauffe a bien évidemment été absorbé à un moment où cette même eau était en train de se refroidir, « ailleurs sur terre », au sein d’un autre courant. Répartition géographique des échanges mensuels de CO2 entre l’océan et l’atmosphère, calculée à partir de 41 ans de mesures du pH de l’eau de surface et de la vitesse du vent. Les cases jaune / rouge correspondent à un flux « montant » vers l’atmosphère et les cases vert / bleu à un flux descendant. Il est facile de constater que le flux montant prend essentiellement place dans le pacifique Est, là où les eaux froides et profondes de la circulation océanique mondiale montent à la surface (upwelling) et se réchauffent, larguant alors du CO2. A l’inverse, les courants de surface où l’eau se refroidit (dont le Gulf Stream, à droite de la planisphère) sont des lieux où le flux est « descendant ». Source : GIEC, 4è rapport d’évaluation, 2007. 40 à 50 Gt – dans chaque sens – sont enfin échangés entre l’océan de surface et la vie marine (laquelle, soit dit en passant, représente un stock de carbone ridicule : 3 milliards de tonnes, quand la vie terrestre en fait 1500 !). Le principe est le même que sur terre : les organismes marins végétaux (algues et phytoplancton, essentiellement) consomment du CO2 – dissous dans l’eau, certes – ce qui constitue un puits. Ces organismes sont ensuite soit mangés (vivants ou morts) par des animaux qui respirent (première source de CO2), soit meurent sans être mangés. Dans ce dernier cas, leurs restes sont alors pour une petite partie entraînés vers les fonds marins, où ils sédimentent et/ou alimentent une vie anaérobie (ce qui produit alors du méthane), et pour l’essentiel décomposés par des micro-organismes aérobies dont la respiration restitue du CO2. Si l’homme n’a pas créé le cycle du carbone, il y a rajouté « ses » échanges qui font toute la différence dans le cadre du changement climatique. Il y a d’abord des rajouts directs : l’émission dans l’atmosphère d’environ 6,5 Gt par an en moyenne sur la décennie 1990 – désormais nous sommes à presque 8 – due à la combustion des énergies fossiles et à la production de ciment, 1,5 Gt environ due à la déforestation. L’essentiel de cette dernière est due à du défrichement pour obtenir de nouvelles terres à vocation agricoles (champs ou pâtures), ce qui engendre deux flux de CO2 : L’essentiel du bois coupé en pareil cas est brûlé (et souvent le défrichement se fait par le feu), ce qui concourt directement à des émissions de CO2, Une fois que la terre est utilisée comme champ, le labourage expose plus fréquemment l’humus à l’air (et plus précisément à l’oxygène de l’air), et cela accélère la décomposition de ce dernier (en fait cela augmente la respiration des micro-organismes aérobie, ce qui n’est pas très étonnant !), avec pour résultat que la teneur en carbone d’un sol cultivé est bien plus basse que celle d’un sol de forêt, ou même de prairie (qui n’est pas labouré), la différence étant alors partie dans l’atmosphère. Contenus approximatifs en carbone par hectare de divers types d’écosystèmes. Il est facile de constater que le contenu en carbone des terres de culture est bien plus bas que celui des divers types de forêt. Source : GIEC, 2001 Dans le jargon « effetdeserrien », les émissions liées à la déforestation sont souvent désignées sous le vocable « changement d’usage des sols » : on change l’usage d’un sol quand il ne sert plus à héberger une forêt mais à permettre des pratiques agricoles. Il arrive aussi que l’on discrimine les feux de forêt ainsi que les feux « souterrains » de tourbe qui conduisent, comme les feux du défrichement, à des émissions nettes de CO2 (par contre cette catégorie ne comprend pas les feux persistants de mine de charbon, qui peuvent durer très longtemps sans pouvoir être arrêtés). Il est important de savoir que le flux lié à la déforestation est connu à ± 1 Gt près : c’est une incertitude très significative pour des flux qui sont du même ordre de grandeur ! Ces flux directs supplémentaires ont engendré des flux indirects (en rouge sur le diagramme du haut) qui sont provoqués par une modification de l’équilibre général. Ces premiers flux indirects concernent l’océan : l’augmentation de la teneur atmosphérique en CO2 a créé un flux supplémentaire vers l’océan de surface (22,2 milliards de tonnes de carbone par an actuellement) : comme indiqué ci-dessus, la physique est ainsi faite que la proportion de CO2 dans l’air tend à s’équilibrer avec la « proportion de CO2 dans l’eau » (les physiciens parlent d’équilibrage des pressions partielles), et donc plus de CO2 dans l’air augmente – toutes choses égales par ailleurs – le flux descendant vers l’océan. mais par ailleurs ce CO2 supplémentaire dans l’air engendre un réchauffement de la surface planétaire, qui se transmet à l’océan, et là les choses vont aller dans l’autre sens. Comme nous l’avons vu plus haut, l’eau chaude dissout en effet moins bien le CO2 que l’eau froide, et donc un réchauffement de l’océan de surface augmente les émissions et affaiblit la dissolution, avec un effet global qui correspond à un flux montant de 20 milliards de tonnes par an en 2007, enfin à cause de la circulation océanique verticale, qui prend précisément place là où l’eau est très froide (donc très « chargée » en CO2) une partie du surplus de CO2 absorbé par l’océan de surface est « injecté » dans l’océan profond (1,6 milliard de tonnes par an actuellement). Ces courants thermohalins entraînent le carbone des eaux de surface vers les fonds marins, soit sous forme de carbone dissous, soit sous forme de restes d’animaux qui sédimentent, le soustrayant alors à l’atmosphère pour une durée assez longue. Le carbone dissous sera ramené vers la surface au bout de quelques siècles, au moment de la résurgence en surface des eaux entraînées vers les profondeurs, par contre les sédiments océaniques constituent un stock à rotation plus longue : il faut quelques dizaines de millions d’années avant que le carbone qu’ils contiennent ne soit recyclé par le volcanisme, lorsque la tectonique des plaques (la lente dérive des continents à la surface de la terre) amènera le sédiment au-dessus d’une zone volcanique. Pour les écosystèmes continentaux, il va y avoir là aussi des effets (indirects) contrastés au surplus de CO2 atmosphérique : l’augmentation de la teneur en CO2 dans l’air permet une photosynthèse plus active (du reste l’enrichissement de l’air en CO2 est un procédé utilisé pour accélérer la pousse dans les serres à tomate, preuve que ça fonctionne !), donc une plus grande activité du puits continental, mais l’élévation de la température augmente la vitesse de décomposition de l’humus du sol, et donc le flux « montant » de CO2 augmente aussi. Aujourd’hui, il semblerait bien que l’effet « puits » l’emporte sur l’effet « source », le résultat global étant un flux descendant de 2,6 GtC par an dans le diagramme du haut de la page, mais une vraie question est de savoir si cela va durer à l’avenir (voir ci-dessous). Si nous tentons un bilan provisoire de cette affaire, nous avons donc des émissions directes liées aux combustibles fossiles (environ 6,4 GtC/an sur ce graphique, quasiment 8 aujourd’hui) et à la déforestation (environ 1,6 GtC/an sur ce graphique, quasiment 2,5 aujourd’hui) qui engendrent en réponse un « supplément » d’absorption de l’océan de 2,2 GtC/an environ, et un supplément d’absorption de 2,6 GtC/an des écosystèmes continentaux. Tout collégien en déduira que 6,4 + 1,6 – 2,2 – 2,6 = 3,2, ou encore que l’atmosphère augmente chaque année son stock de CO2 d’un petit 50% de nos émissions directes. C’est la raison qui explique pourquoi il faut diviser les émissions de CO2 par 2 au moins (pour que nos émissions n’excèdent pas la capacité des puits), ce qui finira par arriver de toute façon, la seule question étant quand et comment). Comment tout cela pourrait-il évoluer à l’avenir ? En ce qui concerne l’océan, sa capacité d’absorption continuera à augmenter avec la teneur de l’atmosphère en CO2, mais à diminuer avec une température de surface qui augmente. Un processus pourrait rendre la diminution particulièrement marquée : la stratification de l’océan, qui correspond à la situation où la circulation thermohaline s’affaiblit brusquement en réponse au réchauffement de l’eau de surface. L’océan profond cesse alors de communiquer avec l’océan de surface, et ce dernier, qui ne peut plus profiter d’un courant descendant pour « envoyer plus bas » le CO2 absorbé dans l’atmosphère, va saturer beaucoup plus vite en CO2 (et donc être un puits moins efficace). En ce qui concerne les écosystèmes terrestres , l’évolution future dépendra de nombreux paramètres, mais pour résumer on peut dire que : au début, et la photosynthèse et la décomposition croissent de concert, car un climat plus chaud et globalement plus humide favorise à la fois la croissance des végétaux et la prolifération des micro-organismes, mais le flux descendant (la photosynthèse) dépend en quasi-totalité d’organismes évolués (les plantes), qui souffriront d’un changement climatique majeur, alors que le flux montant est pour moitié environ le résultat de la respiration de micro-organismes qui sont globalement bien plus résistants à un changement de conditions (si ils ont toujours à manger, mais là aussi il y aura encore des végétaux morts à décomposer bien après que les derniers végétaux vivants aient disparu !). Au delà d’un certain degré de changement climatique, le bilan qui est aujourd’hui celui d’une séquestration globale pourrait devenir celui d’une émissions globale. C’est un des « scénarios catastrophe » (que je ne souhaite pas vraiment !) que nous allons voir plus bas. Le scénario catastrophe : les puits deviennent des sources Si nous résumons ce qui précède, il y a donc deux « puits » naturels pour reprendre le CO2 que nous émettons dans l’atmosphère : les écosystèmes continentaux, mais qui resteront, même non modifiés, de « petits » puits (ils ne pourront pas retirer beaucoup plus de CO2 que ce qu’ils font aujourd’hui, et en outre ils ne peuvent stocker une quantité de carbone bien supérieure à l’actuelle : une fois que l’on a planté des forêts partout où l’on peut – et on ne peut pas en planter tant que cela – on a fait à peu près tout ce que l’on pouvait faire pour accélérer le processus), l’océan. Pour les écosystèmes terrestres, c’est le sol qui contient l’essentiel du carbone, y compris pour les systèmes forestiers : le gros stock de carbone dans une forêt est… sous la surface. Il s’agit à la fois de parties de plantes ou détritus de plantes (racines, bois mort ou feuilles mortes, humus) et d’organismes vivants (microbes, champignons, vers de terre…). Pour le moment, dans un écosystème à maturité, la décomposition des détritus organiques du sol conduit à des émissions de gaz carbonique qui compensent globalement l’absorption de gaz carbonique par les plantes (voir plus haut). Avec un « petit » changement climatique, cette décomposition s’accélère, mais la photosynthèse aussi. Avec un « gros » changement climatique, les plantes vont se mettre à dépérir, et donc le CO2 qu’elles absorbent va baisser, alors que la décomposition continuera à émettre de plus en plus, et l’écosystème dans son ensemble peut passer de puits à source. Les forêts boréales, qui devraient particulièrement se réchauffer, pourraient suivre cette évolution, et des craintes existent aussi pour la forêt amazonienne, où la végétation pourrait souffrir par suite d’un assèchement du climat. Il est bien évident qu’en pareil cas, comme le processus d’auto-entretient (moins de forêts → plus de CO2 émis dans l’air → plus de réchauffement climatique → encore moins de forêts), il est très difficile de savoir où est le nouveau point d’équilibre (et quelle biomasse il reste à l’arrivée). Un autre scénario catastrophe pourrait être lié à un nouveau stock de carbone fossile sous terre découvert il n’y a pas très longtemps (dans les années 1960) : les hydrates de méthane. Un hydrate de méthane se forme quand du méthane (composant principal du gaz naturel, et par ailleurs gaz à effet de serre) et de l’eau sont réunis à basse température et à haute pression (ce composé était à l’origine surtout connu comme une plaie des gazoducs en zones froides !). L’hydrate de méthane est donc un cristal d’eau et de méthane, comme la glace est un cristal d’eau seule. Il n’y a pas de réaction chimique dans la formation de ce composé, et une simple élévation de température suffit à dissocier le méthane et l’eau. Sur Terre, il y a deux endroits où les conditions favorables à sa formation sont naturellement réunies : au sein des sédiments océaniques, sous quelques centaines de mètres d’eau (il fait froid et la pression est élevée), à cause du méthane provenant de la décomposition du plancton mort qui tombe en permanence de la surface océanique, sous le pergélisol, qui est le sol gelé en permanence des hautes latitudes (Nord de la Russie, du Canada), car on y trouve aussi du méthane, de l’eau (de la glace) et des hautes pressions (en allant assez profond). Un effet d’emballement pourrait se mettre en route à partir de ces hydrates avec un début de réchauffement, qui conduirait à leur largage plus ou moins significatif dans l’atmosphère. Le réchauffement climatique est également susceptible de ralentir fortement les courants océaniques allant de la surface vers les profondeurs (les courants thermohalins), voire de les supprimer. Comme ce sont ces courants qui entraînent le carbone dissous en surface dans les profondeurs, où se trouve le « grand puits », l’océan de surface étant un « petits puits » (comme on le voit sur le graphique du haut de la page, l’océan intermédiaire et profond stocke 30 à 40 fois plus de carbone que l’océan de surface), on peut imaginer que sans circulation thermohaline l’océan devienne un puits marginal, qui finira en outre par « recracher » son CO2 sous l’effet de la hausse de température au bout d’un certain temps. On voit donc qu’il existe un risque que les puits – pris dans leur ensemble – s’atténuent puis disparaissent. En pareil cas, le système « s’emballerait », avec accumulation croissante, auto-entretenue, de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Personne ne sait à quel niveau d’élévation de température cela nous conduirait lorsque le nouvel équilibre se fera : 10 degrés en plus ? 20 ? 50 ? Il existe maintenant de plus en plus de modèles couplant évolution du climat et évolution des puits de carbone. Ce qui suit présente deux résultats, l’un venant du centre de modélisation britannique Hadley Centre, dont les modèles sont considérés comme étant parmi les plus avancés au monde, et l’autre par l’un des grands centres français d’étude du changement climatique, l’IPSL. Il est important de noter que la simulation présentée ci-dessous ne prend cependant pas en compte les risques liés au méthane. Simulation du Hadley Centre sur la variation du contenu en carbone des sols d’ici à 2100 sous l’effet d’un changement climatique croissant. On voit clairement que les sols passeraient du stade de puits à source (la courbe violette commence à descendre) vers 2050, et que la végétation suivrait le même chemin peu de temps après (la courbe rouge plafonne puis descend, maais beaucoup moins vite). Le largage des sols vers l’atmosphère totaliserait environ 200 Gt de carbone entre 2050 et 2100. Les émissions d’origine humaine suivent le schéma IS92a, qui est un scénario « business as usual », et qui conduit à un doublement de la concentration atmosphérique en CO2 en 2100 (de 350 à 700 ppmv) hors rétroactions naturelles. L’expérience de l’IPSL donne des résultats qualitativement similaires. Source : Hadley Centre, 2001 Concentration en CO2 dans l’atmosphère: courbe noire: avec une capacité d’absorption des écosystèmes terrestres qui reste intacte (courbe noire) courbe rouge: si prend en compte l’affaiblissement du puits continental puis son passage comme source, sous l’effet de la modification du climat. Dans ce deuxième cas la concentration en CO2 est 30% plus élevée en 2100 (1000 ppmv au lieu de 750). Les émissions humaines suivent aussi le scénario IS92a. L’expérience de l’IPSL donne des résultats qualitativement similaires. Source : Hadley Centre, 2001 Élévation de température moyenne: courbe noire: avec une capacité d’absorption des écosystèmes terrestres qui reste intacte (courbe noire) courbe rouge: si prend en compte l’affaiblissement du puits continental puis son passage comme source, sous l’effet de la modification du climat. Dans ce deuxième cas la concentration en CO2 est 30% plus élevée en 2100 (1000 ppmv au lieu de 750). Les émissions humaines suivent aussi le scénario IS92a. L’hypothèse pour les émissions anthropiques est toujours la même (scénario IS92a du GIEC). On voit que la prise en compte des interactions entre climat et cycle du carbone induit un fort surplus de l’augmentation de la température : de 5°C en 2100 (hypothèse haute du GIEC) on passerait à 8°C (ce qui rend possible 15 à 20°C d’augmentation de la température moyenne sur certaines zones continentales, et de 20 à 30 °C aux pôles). Là aussi l’expérience de l’IPSL donne des résultats qualitativement similaires, quoi que les élévations de température soient moins importantes, mais il n’en subsiste pas moins un écart conséquent selon que l’on prend en compte les effets du changement climatique sur le cycle du carbone ou pas. Source : Hadley Centre, 2001 Cette crainte de voir les écosystèmes continentaux se transformer de puits en source a été renforcée par l’observation de deux évolutions en Europe : une évaluation de la conséquence de la canicule de 2003 sur les échanges de CO2 cette année là, Écart de productivité primaire nette entre l’année 2003 et une année « normale », en grammes de carbone par m² (la productivité primaire nette correspond à la quantité de carbone que la photosynthèse retire à l’atmosphère, déduction faite de ce qui y retourne à cause de la respiration des plantes). La normale correspond à la moyenne de la période 1998-2002). Ces valeurs sont issues d’un bilan simulé à partir d’un échantillonnage. Partout où il y a du rouge, cela signifie que la productivité a baissé, reflétant en cela le stress hydrique et thermique des végétaux. Et peut-être que l’été 2003 sera l’été normal en 2050… Source : Ciais et al., Nature, septembre 2005 une mesure du contenu en carbone des sols sur une large partie de la Grande Bretagne à 30 ans d’intervalle. Evolution du contenu en carbone des sols en Grande-Bretagne entre 1978 et 2003, en grammes de carbone gagnés ou perdus par kg de carbone initialement présent et par an (carte dressée à partir de 3000 points de mesure). Plus c’est foncé et plus le déstockage a été important, seule la zone la plus claire ayant conservé ou gagné du carbone. Il est facile de constater que les sols ont globalement perdu du carbone sur la période, et l’ordre de grandeur de ce qu’ils ont perdu est comparable à ce que la végétation située sur la même zone a stocké. Source : Bellamy et al., Nature, septembre 2005 La question est donc posée de savoir « à quelle distance » nous sommes d’un « renversement » des puits de carbone continentaux. Si ce renversement arrive, c’est une très mauvaise nouvelle : nous aurons mis en route une machine infernale dont il est difficile de dire où elle s’arrêtera. Vénus, une très belle cocotte… minute Nous avons près de chez nous un cas de figure extrême, montrant que l’effet de serre, poussé à ses limites, n’a justement pas beaucoup de limites : Vénus, notre proche voisine du système solaire, mérite bien son nom : c’est torride ! En effet, cette planète, à peu près de notre taille, et un peu plus près du soleil il est vrai (100 millions de km contre 150 millions pour la Terre), dispose d’une atmosphère essentiellement composée de gaz carbonique, qui est l’un des principaux gaz à effet de serre. Si nous « déplacions » la terre sur l’orbite de Vénus, la température de notre planète passerait de 15 à 50 °C environ, or il règne à la surface de Vénus une température de 420°C et une pression de 90 atmosphères (celle qui règne sous 900 mètres d’eau). Concentration en C02 et températures moyennes dans l’atmosphère de différentes planètes. Source : Calvin J. Hamilton, Views of the solar system; Bill Arnett, The nine planets, a multmedia tour of the solar system L’essentiel de ce surcroît de température et de pression par rapport à la Terre est dû au très fort effet de serre de Vénus, et non à une plus grande proximité du soleil. Mercure, bien plus proche du Soleil, mais qui n’a pas d’atmosphère, et donc pas d’effet de serre, a une température de surface qui n’est « que » de l’ordre de 170°C. Il n’est bien sûr pas question que la température de la Terre grimpe jusqu’à 400 °C par suite du changement climatique induit par l’homme, heureusement ! Il faudrait en effet, pour cela, que tout le calcaire sur Terre retourne dans l’atmosphère sous forme de CO2, et cela n’est pas vraiment prévu pour le moment. mais il n’en reste pas moins que la température de Vénus illustre le fait que l’effet de serre peut être une « cocotte-minute » très efficace, et qu’il faudrait se garder de trop monter le thermostat, de peur que des processus qui ne nous demanderaient plus rien se chargent d’accélérer la chose sans que nous ne puissions rien y faire… Pour en savoir plus (pour lecteur averti) Un article sur les fonctions de « puits » de l’océan.
true
Paris, le 2 juin 2009 – Le ministre d’Etat Jean-Louis Borloo, ministre de l’Ecologie, de l’Energie du Développement durable et de l’Aménagement du territoire présentera demain matin le programme des infrastructures énergétiques de la France. Greenpeace dénonce un programme en contradiction avec le Grenelle de l’Environnement et le paquet Energie/climat européen, détourné pour planifier de facto un deuxième EPR sans qu’aucune justification énergétique n’ait été apportée. En juillet 2008, suite à l’annonce par Nicolas Sarkozy de lancer un deuxième EPR en France, le ministre de l’Énergie Jean-Louis Borloo a missionné la Direction générale de l’énergie et du climat (DGEC) pour conduire d’ici la fin 2008 un nouvel exercice de Programmation pluriannuelle des investissements (PPI), avec pour horizon 2020. Cet exercice 2008 concerne la production d’électricité mais aussi de chaleur et le secteur du gaz (PIP). « Dès la première réunion du comité de suivi organisée en fin septembre 2008, la construction d’un deuxième EPR a été posée comme un acquis non discutable » explique Frédéric Marillier chargé de campagne Energie à Greenpeace France. « Alors que c’est au regard des besoins électriques que la PPI doit définir les investissements souhaitables, le gouvernement a totalement détourné le but de la PPI pour en faire un outil de programmation nucléaire. C’est scandaleux, on sacrifie à nouveau notre politique énergétique sur l’hôtel de l’atome ! » Monsieur Borloo prétend que son programme des infrastructures énergétiques s’inscrit « dans la droite ligne de l’adoption de l’accord européen Energie-Climat en décembre 2008 et du Grenelle Environnement », mais les scénarios énergétiques de l’administration sur lesquels se base le programme, ne prennent pas en compte l’ensemble des objectifs comme celui de réduction de 20 % de la consommation d’énergie. Au contraire, « pour justifier un second EPR injustifiable, le scénario prévoit une augmentation spectaculaire des exportations d’électricité : jusqu’à 129 TWh en 2020 (contre 63 aujourd’hui), soit l’équivalent de la production d’électricité de 11 EPR ! » déclare Frédéric Marillier. « Il est impensable de se fixer comme objectif d’augmenter de manière importante la part des renouvelables et les efforts de maîtrise de la consommation sans réfléchir à la diminution de la part du nucléaire dans le mix français. A moins d’en arriver à des absurdités comme cette PPI ! » Aux investissements envisagés dans cette nouvelle PPI, s’ajoutent des projets qui vont eux aussi à l’encontre de la réalité énergétique globale et de la lutte contre les changements climatiques. C’est le cas par exemple du terminal charbonnier de Cherbourg, actuellement en attente d’autorisation. Il s’agirait de revitaliser une activité économique portuaire par le développement d’un trafic de charbon entre la Colombie et le Royaume-Uni. Ce sont jusqu’à 4,5 millions de tonnes de charbon qui transiteraient par Cherbourg, soit l’équivalent de 10 à 11 millions de tonnes de CO2 émises au final dans l’atmosphère. A l’heure où la communauté européenne s’est engagée à réduire ses émissions d’au moins 20% d’ici 2020, un tel projet est totalement incohérent. Greenpeace attend du ministère de l’environnement qu’il prenne position sur ce projet.
biased
Chaque semaine le jury croit qu’il a déjà tout vu, et chaque fois il est surpris. Cette fois-ci, c’est avec le concours d’Hitler en personne que notre vainqueur s’arroge les lauriers de la semaine 39. Il faut le voir pour le croire. Avec ce titre exceptionnel, auprès duquel l’évocation du point Godwin aurait quelque chose de dérisoire, c’est Vincent Manilève, pour le compte de Slate, qui emporte haut la main le titre de vainqueur de la semaine 39. Rendant compte de « la thèse controversée défendue par l’historien Timothy Snyder », notre vainqueur-éclair ne manque aucune analogie parmi les plus idiotes suggestives pour éveiller les consciences de ses lecteurs. Le passage le plus puissant, qui a emporté la décision du jury, est celui qui concerne les climatosceptiques climatonégationnistes : « Les climato-sceptiques et Hitler, même combat ? L’exemple le plus fort, selon [Snyder], reste les climato-sceptiques dans la société américaine, qui nient la science et le progrès technologique. Un positionnement qui les rapprocheraient d’Hitler : «Il a nié que la science pourrait résoudre le problème basique de la nutrition, mais pensait que la technologie permettrait d’accaparer le territoire.» » Félicitons aussi le journalisme pour sa subtile prudence, qui le conduit à indiquer que la thèse de Snyder ne fait pas l’unanimité. Il cite pour cela un contradicteur qui affiche son opposition d’une façon raisonnablement modérée : « la plupart du temps, le livre propose une lecture convaincante », assénant finalement un argument dont la force de conviction ne risque pas trop de semer le trouble dans les esprits : « relier des arguments historiques à la panacée écologique de cette façon ne marche pas vraiment. » Les accessits de la semaine David Heurtel, ministre québécois de l’Environnement, fait une entrée remarquée au Climathon cette semaine, pour de fortes déclarations : « Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) le dit clairement : si nous permettons un changement climatique au-delà de 2 degrés d’ici à 2050, on parle de changements cataclysmiques pour toute la planète. Toutes nos façons d’exister vont être remises en question, on parle d’impacts sur l’eau, notre santé, notre nourriture, notre territoire. Cela a déjà commencé. On ressent les effets au Québec. » Ce joyeux mélange entre le présent et le futur prophétique annoncé ne s’accompagne pas de détails sur ce que sont ces « cataclysmes » d’ores et déjà ressentis au Québec. Mais les silences de Monsieur le Ministre ne s’arrêtent pas là, lui qui, selon le Huffington Post toujours, « hésite à parler de «sacrifices» à venir imposés aux Québécois par la coercition. La conversion vers une économie plus propre créera selon lui des occasions de développement économique. «Changer nos habitudes, parfois, c’est bénéfique. Prenez un fumeur, il change ses habitudes, ce n’est pas un sacrifice. Il améliore sa qualité de vie. C’est ce qu’on fait. En se donnant une cible de réduction des gaz à effet de serre, on veut améliorer notre santé», a-t-il dit. Toutefois, il est clair que «le plus difficile reste à faire», a ajouté M. Heurtel, parce que les efforts à venir seront plus exigeants que ceux qui ont déjà pu être faits depuis 2006. Les transports, la construction et l’aménagement urbain seront particulièrement visés, a-t-il évoqué. » Une prévision au moins devrait être vérifiée sans trop de problème : celle d’Hélène Lauzon, membre du comité-conseil sur les changements climatiques : « Je crois qu’on va me dire que c’est une cible très ambitieuse qui pose des défis considérables pour tous les secteurs de l’économie. » Ça se pourrait, en effet. Toujours sur la brèche, l’Éducation nationale française poursuit ses efforts avec cette semaine une belle percée du recteur de l’académie de Montpellier qui, dans une lettre circulaire adressée à tous les établissements scolaires de l’académie, annonce carrément la couleur en indiquant la nécessité pour tous d’aider le président de la République à réussir « sa » conférence Paris Climat. La politisation des élèves, ce n’est décidément pas que dans le Référendum maudit. Confrontée à l’intemporelle menace du Déluge par l’irréversible réchauffement changement dérèglement déflagration climatique, la Planète n’a qu’une seule planche de salut, qui nous avait échappée mais qui se trouve être opportunément rappelée cette semaine dans Paris Match : l’Arche de Noé Climat. L’hebdomadaire cite notamment Ségolène Royal, multi-lauréate du Climathon et jamais avare de déclarations enflammées, dont celle-ci déjà nominée : L’arche est un mouvement festif et populaire qui donne un élan à la mobilisation de la société civile et notamment des enfants pour la COP21. Ah, les enfants, toujours un bon alibi pour les initiatives les plus saugrenues originales… Paris Match nous apprend également que les animaux de l’Arche ont été fabriqués en « PMMA (verre acrylique), un matériau recyclable », gage ultime de la bonne moralité climatique de cette action comme le confirme le site officiel de l’Arche, y ajoutant une touche de poésie : « L’Altuglas, recyclable infiniment, aussi transparent que le verre, réverbérant la lumière, était le matériau idéal. Vous pouvez ainsi regarder à l’intérieur de notre corps, nous sommes votre miroir. » L’industriel fabricant le matériau ne manque pas non plus de s’en vanter : « « Nous sommes heureux et fiers de nous associer à ce grand événement qui vise à sensibiliser le grand public sur les questions de lutte contre le réchauffement climatique », déclare Thierry Le Hénaff, Président-directeur général d’Arkema. » Évidemment, si l’on précise que le PMMA est fabriqué par polymérisation radicalaire du méthacrylate de méthyle, molécule « extrêmement dangereuse pour notre santé » et amorcée par le peroxyde de benzoyle ou l’azobisisobutyronitrile, ça risque de couper un peu le bel élan de la mobilisation des enfants. Dans le contexte actuel, un gage de promotion au Climathon est le franchissement du point Hulot, dit aussi point du Commandeur, celui où l’argumentation fait référence à la vie menacée de millions de personnes. Pour atteindre ce point, une seule solution : oser. C’est ce qu’a fait le président Français François Hollande par le biais d’une interview au Parisien, toujours propice à la discussion les yeux dans les yeux avec les Français. Entrant directement dans le vif du sujet, il a expliqué doctement que les experts du GIEC lui ont « apporté des cartes et des images de la planète montrant les effets du réchauffement climatique : la montée des eaux, la disparition des espèces, l’engloutissement des îles, la destruction des montagnes… Tout ceci n’attendra pas la fin du siècle, mais peut arriver dans trente à quarante ans. » Saluons lesdits experts du GIEC qui possèdent des cartes et des images montrant ce qui se passera dans 40 ans et qui permet à la pythie de l’Élysée d’embrayer en confirmant qu’en fait de cartes, ce sont probablement celles du Tarot de Marseille que les experts du GIEC lui ont tirées : « Ce n’est pas une prévision incertaine, c’est une vision incontestable de notre avenir. » Après avoir annoncé, de façon quelque peu ambigüe, qu’il n’irait pas voir le film de Yann-Arthus Bertrand car il « refuse d’être le spectateur d’un mauvais film », le président normal se lance dans un festival catastrophiste qui franchit en trombe le point du Commandeur : « Bien plus que la qualité de notre vie, ce qui est en cause, c’est la vie. (…) À ceux qui pensent que ces rendez-vous coûtent cher, je réponds que sauver la planète n’a pas de prix. » On attend avec impatience ce qu’en pensera la Cour des Comptes… François Hollande se livre alors à l’exercice toujours fascinant d’un homme au pouvoir qui se fait révolutionnaire : « C’est à Paris qu’est née la Révolution française, elle a changé le destin du monde. Faisons en sorte que, dans deux cents ans, on puisse dire : “C’est à Paris qu’il y a eu la révolution climatique.” » Un laïus sur les réfugiés plus tard (« Prenons conscience qu’il y a déjà, aujourd’hui, davantage de réfugiés climatiques que de réfugiés de guerre. »), notre président peut dérouler ses prophéties : « l’Afrique sera frappée de désertification, parce que des lacs comme le lac Tchad s’assécheront, des guerres surviendront et provoqueront des déplacements de population. ». Le chef de l’État finit par la part du rêve, qui n’est pas sans rappeler, à nouveau, le Référendum maudit : « c’est en étant à la hauteur de l’enjeu climatique que l’on favorisera l’emploi et l’activité. » Hélas, on sent qu’en la matière il faudra se contenter d’une inflexion de la courbe de température, à défaut d’une inversion… Le grand co-organisateur du raout Mondial Laurent Fabius a lui aussi tenté une percée. Pour justifier la disparition des climato-sceptiques (qui semblent décidément manquer à beaucoup de compétiteurs), son argumentation est surprenante, « Les savants du GIEC sont d’accord sur leur analyse de l’avenir, sur la probabilité d’une augmentation de 4, 5, 6° si nous ne faisons rien ou pas assez vite ». Effectivement, si les savants partagent leur propre analyse, ça évite des débats contradictoires par trop chronophages. Mais il ne s’arrête pas là et enfonce le clou pour montrer définitivement la haute valeur scientifique des dits savants « Ils ont obtenu, pour leurs travaux, non pas le Prix Nobel de Physique ou de Chimie, mais, à juste titre, le Prix Nobel de la Paix ! ». Bien sûr, pour ne pas trop se laisser distancer par le boss, il franchit lui aussi avec panache le point du Commandeur : « L’adjectif qui définit le mieux cette négociation est celui de «vital». Ce qui se pose, en définitive, à travers ces discussions, c’est la question de la vie dans tous les sens du terme ». Pris dans sa lancée, plus rien ne peut l’arrêter, c’est l’inévitable emballement : « si nous n’agissons pas contre le dérèglement climatique, les conséquences de ce phénomène seront ravageuses : sécheresse, famines, inondations, migrations massives, à la fin, c’est la guerre ou la paix. Ce ne sont pas des centaines de milliers, mais potentiellement des dizaines de millions de personnes qui seraient concernées par les mouvements migratoires ». À noter une fois de plus, que dans le package millénariste, l’agitation des peurs migratoires revient avec insistance depuis plusieurs semaines. On se demande pourquoi. À l’occasion d’une virée dans le grand-Ouest, le multimédaillé Jean Jouzel a tenté une attaque éclair, courte mais brillante : « J’ai mes convictions, mais j’essaie de ne pas trop être trop militant écologiste. Mes missions me demandent une certaine réserve ». Espérons qu’il se sente encore longtemps investi dans ses missions, car vu comme il s’acquitte de son devoir de réserve, s’il venait à se lâcher, le jardin d’Éden lui-même aurait tôt fait de se transformer en enfer où les flammes du réchauffement climatique lècheraient les pieds des impies. Le Commandeur des Croyants nous a quelque peu inquiété au cours d’une journée spéciale climat (dont on peut constater une multiplication récente dans nos médias, seule conséquence vraiment observable du réchauffement climatique dans nos contrées) sur France Bleue Armorique, affichant un souffle court et un verbe un peu éteint. Heureusement, un réveil opportun lui a permis de placer quelques chiffres de son cru, l’amenant lui aussi à franchir le point qui porte son nom : « Élévation du niveau de la mer, augmentation du nombre de catastrophes naturelles, menaces sur la production alimentaire… Les effets désastreux du réchauffement climatique touchent déjà aujourd’hui plus de 200 millions de personnes… Si on laisse le changement climatique franchir la barre des 3/4°C, ce seront des centaines de millions de personnes qui seront condamnées à se déplacer avec des impacts sur la santé notamment. » Le seul point rassurant dans la course aux records migratoires à laquelle se livrent nos compétiteurs est qu’ils se heurteront rapidement, eux aussi, aux limites physiques de la population humaine. Au rayon des climato-festifs, il est grand temps de saluer la performance des cyclistes d’Alternatiba, dont Libé brosse un récit lyrique de leur périple qui s’achevait samedi à Paris. Le jury du Climathon a suivi du coin de l’œil au cours de la période estivale cet événement majeur, qui a bénéficié au fil de ses 187 étapes d’une couverture particulièrement large et bienveillante de la presse locale. Seize furieux de la pédale ont donc couvert 5637 km à partir de Bayonne pour contribuer à la prise de conscience du bon peuple et « sauver le climat » (une petite variante qui montre le pluralisme des sauveteurs, qui en général se contentent de sauver l’humanité ou la planète). On apprend qu’il s’agissait d’une « vélorution » accomplie pour la plus grande gloire du climat, « un mode d’action dont les adeptes urbains se servent souvent pour réclamer davantage de mesures en leur faveur – il y en a une par mois à Paris », statistique qui précise bien tout le côté original de l’exercice. On ne sait trop pourquoi Libé trouve utile de préciser qu’« on est pourtant loin du bobo tentant de s’acheter une conscience ». Petite scène touchante : le blocage d’automobilistes au nom du climat, action dont on imagine toute les conséquences positives sur l’entreprise de rééducation du peuple motorisé. Mais comme le justifie un certain Max, « On est là pour le climat », ajoutant triomphalement que « ce qu’on fait n’a jamais été fait », sans que le lecteur comprenne trop si il fait référence à la prise d’otages d’automobilistes ou à la réalisation d’un grand tour à vélo. Les héros sont toujours de grands précurseurs incompris. D’ailleurs, « à Bordeaux, place Dormoy, on n’a pas vu de présentation claire des alternatives envisagées ni de passants curieux rejoindre la fête pour débattre. ». Finalement, Yann Arthus-Bertrand a peut-être raison : l’hélicoptère, c’est plus pratique. Un blâme À son plus grand regret, le jury du Climathon est obligé d’adresser un rappel aux devoirs de sa fonction à Nathalie Fontrel, chroniqueuse Planète Environnement de France Inter, qui a osé affirmer dans sa chronique du 24 septembre que « depuis quinze ans, les effectifs [des ours blancs] n’ont pas diminué » et que « oui, l’arctique change, mais l’ours blanc pourrait s’adapter ». Certes l’usage du conditionnel limite la gravité de la faute, mais le jury est déçu de voir une journaliste jusque là irréprochable tenir des propos qui flirtent manifestement avec le climatonégationnisme le plus outrancier, celui-là même qui nous prépare un nouvel Hitler. — Sur le web
fake
On peut quand même tirer quelques tendances, au moins qualitativement, de tout ce tintamarre autour des températures : Il y a environ 10 000 ans, certaines parties habitées de la planète ont vu arriver un climat plus clément, qui a probablement contribué à l’explosion de la civilisation humaine. Les incertitudes sur la connaissance que nous avons des températures en différents points de la planète et à différentes époques sont énormes. Au cours de notre époque géologique, le climat est resté relativement constant, du moins selon des critères géophysiques. Il a bien sûr subi de nombreuses variations, mais dans des limites qui n’ont pas provoqué des changements cataclysmiques. Notre réchauffement actuel, pour l’instant, n’est pas sans précédent, comme l’attestent les études sur les rejets des glaciers et les documents historiques. Cependant, il est vain d’essayer de chiffrer ces fluctuations avec un degré de précision raisonnable. Ainsi, nous ne connaissons pas la part naturelle du réchauffement que nous subissons, du moins par des mesures. Dans ces conditions, comment peut-on croire qu’on puisse se fixer des objectifs aussi précis qu’une augmentation de 1,5 degré entre l’ère industrielle et un futur infini ? La question n’est pas de remettre en cause les principes fondamentaux de l’effet de serre, je n’en ai aucunement l’intention. La question est : peut-on relier un indicateur si peu significatif au futur de l’humanité, avec un outil, la modélisation informatique, qui n’a pas encore prouvé ses capacités prédictives ? Et peut-être, qui n’en n’est définitivement pas capable ? PRÉDIRE, MAIS PRÉDIRE QUOI ? En fait, nous lions notre destin à 3 modélisations en cascade : Une modélisation économique, technologique et sociale qui détermine des prévisions d’émissions de CO2, de quelques autres gaz, et de l’utilisation des sols. On sait ce que valent les prédictions des économistes… Une modélisation du cycle du carbone entre les océans, l’atmosphère, la biosphère et les sols. Actuellement, on constate que 40 % de nos émissions dans l’atmosphère disparaissent, mais on est loin de pouvoir chiffrer les différents flux par où ça passe. C’est un peu gênant, non ? Une modélisation de la physique de l’ensemble Terre/océans/atmosphère (et peut- être même, si nécessaire, de l’influence de l’activité du Soleil, et de quelques planètes et galaxies…) En gros, la création d’un monde global virtuel… tout simplement. Et quel est le chiffre clé ? 1,5 degré ? Non, l’unité physique, celle qui régit les phénomènes thermodynamiques, c’est le Kelvin ; l’objectif est de limiter la hausse, partant de 288 K, à 289,5 K : un écart de 0,5 %… et on en a subi déjà les deux tiers ! Pour l’instant, cela donne ceci : L’auteur du graphe est cruel : il a placé pour chaque sortie du rapport du GIEC le degré de confiance que celui-ci s’attribue lui-même dans la connaissance de la part anthropogénique du réchauffement. Les carrés et les ronds sont les mesures de température ; les spaghettis sont l’ensemble des modélisations. UN MALENTENDU ? Il semble que nous soyons en plein dans un immense malentendu entre les scientifiques du GIEC et le monde politico/écolo/médiatique. Le GIEC produit des scenarii, associés à des probabilités d’occurrence. Le monde politique transforme cela en prévisions pures et dures. Dans son quatrième rapport, le GIEC constatait : Le GIEC dit dégager des tendances, mais donner des prévisions à 1,5 degré près, personne ne le prétend. Dans le 5ème rapport, on peut lire aussi : On est déjà à 1 degré de réchauffement ; alors, les 0,5 degré restant (à une date infiniment lointaine !) seraient une « prédiction peu précise » ? FINALEMENT, POURQUOI 1,5 DEGRÉ ? Fred Vargas, qui s’y connaît en histoires haletantes, explique qu’à 1,5 degré de plus de réchauffement climatique, la moitié de l’humanité mourra. Elle affirme aussi que lors de la COP 24, les dirigeants politiques ont sciemment décidé de sacrifier un quart de plus de la population mondiale en s’autorisant à aller jusqu’à + deux degrés. Le GIEC, lui, a sorti un énorme rapport qui explique pourquoi il faut limiter à 1,5 degré et pourquoi c’est pire à 2 qu’à 1,5. On est rassuré quand on nous explique que les conclusions sont tirées d’une extrapolation du passé, de modélisation informatique et d’avis d’experts… Un exemple parmi d’autres, le niveau des mers. Extrait : À noter que le terme normé « medium confidence » (jugement dans la confiance moyenne qu’on peut avoir de l’affirmation) signifie, dans le jargon du GIEC, « bof…on n’est pas vraiment sûrs, et/ou pas d’accord entre nous » Dans les 5 niveaux de confiance, medium est juste au dessus de low… Si on lit bien ce texte, la fourchette varie du simple au triple… est-ce encore de la science ? Comment peut-on tirer des conclusions avec ça ? et la moitié de la borne inférieure suffirait à provoquer 10 millions de réfugiés en plus… et vous avez bien lu, c’est 10 cm ! Alors que les phénomènes côtiers sont dus à l’érosion provoquée par des vagues de plusieurs mètres ! Et la différence entre 1,5, où on survit un peu, et 2, où on meurt à peu près tous, d’après Fred Vargas, c’est une hausse de 10 cm ! Et la Hollande, qui vit depuis le Moyen Âge en dessous du niveau de la mer… Tout le reste du rapport est à l’avenant, et c’est vraiment de la science de bazar. La lecture de tout le texte est très pénible, ce qui fait que probablement personne ne le lit. Heureusement pour la crédibilité du GIEC ! CONCLUSION L’humanité s’est donné un objectif virtuel en passe de supplanter tous les autres défis qu’elle a à relever, alors qu’ils sont bien réels ceux-là : assainissement, malnutrition, épidémies… L’indicateur choisi, l’anomalie de température moyenne sur la surface du globe, est purement médiatique. Il n’a pas de substance scientifique, n’est d’aucune utilité pour une éventuelle adaptation, qui ne peut être que régionale. On ne sait pas vraiment le mesurer, encore moins déterminer son évolution passée, et pas le prédire de façon précise. L’objectif chiffré d’une augmentation de 1,5 degré entre le début de l’ère industrielle et un futur infini, sous peine de catastrophe, est purement politique. Il est justifié par un rapport du GIEC peu convaincant, c’est le moins qu’on puisse dire. De plus, sa réussite ne dépend pas que de nous, puisque le climat varie aussi naturellement. Comment ce « travesty », cette « farce », selon les propres termes d’un climatologue, a pu se développer et créer une des hystéries collectives les plus incroyables de la civilisation humaine ?
fake
"Aujourd'hui, Paris dit NON aux pailles en plastique !" tweetait jeudi 5 juillet Antoinette Guhl, adjointe à la Maire de Paris, en charge de l'économie circulaire. Les élus du Conseil de Paris ont voté jeudi l'interdiction progressive des pailles en plastique dans les événements et équipements municipaux. Dès cette année, pour l'opération Paris Plages, les promeneurs seront sensibilisés à la nuisance de cet objet polluant à utilisation unique. Il sera totalement interdit pour la session 2019. De façon plus globale, des campagnes de sensibilisation seront lancées courant 2018 dans la capitale pour inciter les privés et les particuliers à arrêter d'utiliser ces objets jetables. Gobelets en plastique, couverts et assiettes jetables, touillettes ou coton-tiges... "Le plastique représente aujourd'hui 95% des déchets sur les plages et en surface de la mer Méditerranée" annonçait un rapport de l'ONG WWF début juin. En 2016, une étude alertait déjà sur la possibilité qu'en 2050, il y ait davantage de plastique que de poissons dans l'océan. Alors pourquoi la paille est-elle visée en particulier? La focalisation sur cette tige est moins due à son potentiel polluant, du fait de sa composition en plastique et de son usage unique, qu'à sa forme. D'après le National Geographic "bien que les pailles ne représentent qu'une infime fraction du plastique polluant les océans, leur taille en font l'un des pollueurs les plus nocifs car ils s'enchevêtrent et les animaux marins et les poissons les consomment". En 2016, la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte assure l'interdiction en France de "la vente et la distribution des gobelets, verres et assiettes en plastique au 1er janvier 2020". Le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot a également prévu de faire disparaître les plastiques à usage unique de l'hexagone. Dans une interview au Parisien, il déclare que c'est cet objectif qu'il souhaite mettre en avant dans sa loi sur la biodiversité: "Nous prévoyons un axe fort sur la fin des plastiques non biodégradables, avec un objectif de zéro plastique rejeté dans les océans en 2025" déclare-t-il, avant d'ajouter: "nous soutenons l'interdiction (...) des pailles et des mélangeurs. D'autres produits, notamment ceux à usages uniques, suivront".
true
La société d’assurance AON vient de publier son rapport 2019 sur les désastres naturels. Nous avions sur ce site commenté les trois précédents rapports ( 2016, 2017 et 2018) qui ne mettait en évidence aucune évolution significative du nombre et de la sévérité des événements climatiques extrêmes, notamment des cyclones qui sont répertoriés avec précision depuis l’ère satellitaire. Le rapport 2019 confirme ce constat même si l’assureur insiste sur l’augmentation des pertes économiques liées à ces événements : la décennie 2010-2019 a ainsi enregistré 417 milliards de dollars de dommage matériels, soit près de 10 fois plus que la décennie 1950-1960 ( 45 milliards de dollars). Cette évolution doit être mise en relation avec l’augmentation de la population mondiale qui est passée de 3 à 7 milliards et celle de l’urbanisation et de l’exposition aux risques. Il est d’autre part significatif que pour la neuvième année consécutive, le nombre de décès dus aux désastres naturels soit en dessous de la moyenne à long terme. Avec 11 0000 décès, 2019 se classe ainsi parmi les 13 années les moins coûteuses en vies humaines depuis 1950. Un événement doit répondre à au moins un des critères suivants pour être considéré comme une catastrophe naturelle : Selon ces critères il y a eu 409 catastrophes naturelles en 2019 (dont 32 séismes), un chiffre légèrement supérieur à la moyenne 2000-2019 (377). L’évolution du nombre d’événements sur la période 2000-2019 est présentée dans le tableau ci-dessous (Figure 1). Il faut noter qu’ AON a entrepris une réanalyse des données qui l’a conduit à introduire à partir de 2018 dans sa base de données des événements qui n’y figuraient pas les années antérieures. Le nombre des événements de la période 2003-2017 a donc été très sous estimé dans les rapports antérieurs à 2018 comme le montre le tableau ci-dessous (Figure 2). Répartition par type d’événement Les principales catastrophes ont été les inondations (158 événements), suivies des « événements météorologiques sévères » (114 ), des cyclones (32 événements) et des tremblements de terre (32 événements). Les « événements météorologiques sévères » ( severe weather ) est une catégorie fourre-tout dans laquelle on trouve (notamment) les orages, les tornades et les épisodes de grêle. Le rapport AON a analysé ces événements en détail pour les Etats-Unis seulement. Rappelons d’abord que dans liste des inondations les plus mortelles recensées, aucune n’a eu lieu au cours des 30 dernières années. C’est la Chine qui paye le plus lourd tribut aux inondations. En 1887 une inondation du fleuve Jaune a tué entre 1 et 2 millions de personnes. En 1931, l’inondation du Yangtse a tué 3,7 millions de personnes. Ces deux inondations sont considérées comme les plus grand désastres naturels du 20ème siècle. Ensuite, les données hydrométriques sont rares et limitées dans le temps en raison de l’absence de systèmes d’observation à long terme. De plus les tendances à long terme des variables hydrologiques sont souvent masquées par une importante variabilité inter annuelle et décennale. En 2019 les inondations les plus sévères ont été dues à la mousson en Chine (300 morts) et en inde (1750 morts) et aux conséquences des cyclones Hagibis et Faxai (Japon), Lekima (Chine, Philippines, Japon) et Dorian (caraïbes et Amérique du nord). Le rapport se focalise d’autre part sur une période exceptionnellement humide aux Etats-Unis de janvier à mai 2019 qui a provoqué plusieurs inondations importantes dans les plaines du Midwest et la vallée du Mississippi. Les cyclones L’ouragan Dorian qui s’est abattu en septembre 2019 sur les Bahamas qui, avec des vents de 295 km/h a été d’une intensité comparable à celle de l’ouragan de la fête du Travail de 1935, qui fut l’ouragan le plus intense jamais enregistré de l’océan Atlantique. Pour autant, sur la longue période (1990-2019), on assiste à une diminution du nombre des cyclones comme le montrent les deux diagrammes ci-dessous (figures 4 et 5). Les violentes tempêtes convectives entraînent des pertes matérielles importantes en particulier aux États-Unis où les orages génèrent des tornades, de la grêle et des vents violents. Les Etats Unis ont enregistré officieusement 1520 tornades au cours de l’année 2019, le précédent record datant de 2011 (1691 tornades ). Le Storm Prediction Center de la NOAA a répertorié cette année 36 tornades classées (sévères) ou EF4 (dévastatrices) selon l’échelle de Fujita à comparer avec la saison historique de 2011 qui avait enregistré 84 événements de ce type ou celle de 1974 qui avait enregistré 131 tornades EF3 et +, dont 7 classées EF5. Les principaux dommages sont causés par la grêle notamment dans la traditionnelles ceinture de grêle des États-Unis (Colorado, Texas, Oklahoma, Dakota du Sud, Kansas Nebraska). En ce qui concerne la fréquence des épisodes de grêle les plus sévères sévères (définis par la NOAA par des grêlons ayant 5 centimètres ou plus de diamètre), les données sont incertaines. Depuis que le radar Doppler est utilisé en 1990, les rapports de grêle ont montré un taux de croissance annuel légèrement supérieur à 2% suggérant une fréquence accrue des tempêtes. Mais, précise le rapport AON, les signalements des épisodes de grêle sont entachés d’un biais lié à l’urbanisation comme le montre la figure 6 extraite du rapport. Les 2 graphiques suivants montrent l’évolution du nombre de tornades depuis 1950. On y voit une augmentation du nombre total de tornades (Figure 7) mais une nette diminution du nombre de tornades classées EF3 et plus ( (Figure 8). Les récents incendies en Californie, au Brésil et en Australie ont frappé les esprits et donnent le sentiment d’une planète en feu. Pourtant, contrairement à cette perception, les dernières décennies ont connu au plan mondial une réduction du nombre des incendies notamment en Europe. Les données satellitaires montrent que les surfaces brûlées ont globalement diminué de 25% au cours des 18 dernières années ( Andela et al. juin 2017) Bilan humain Plus de 11 000 personnes ont perdu la vie lors de catastrophes naturelles en 2019. Le nombre de décès n’a toutefois pas dépassé les moyennes à long terme pour la neuvième année consécutive. 2019 se classe parmi les 13 années au cours desquelles le nombre total de décès dus à des catastrophes est le plus bas depuis 1950. (Figure 9).
biased
Action climat d’Extinction Rebellion versus 5G Julian Rose – GlobalResearch – Le 23 septembre 2019 – Traduction Ciel voilé Le 20 septembre, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues des villes du monde pour réclamer une «action climat». La grande majorité d’entre elles le font, sans doute à partir d’une vraie inquiétude pour l’avenir de la planète et la stabilité du climat. Cette préoccupation trouve son origine dans une proclamation publiée lors de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement, tenue à Rio de Janeiro en 1992. De la conférence a émergé l’Agenda 21, actualisé en «Agenda 2030», qui souligne la nécessité de «transformer le monde en s’engageant pleinement en faveur du développement durable». L’Agenda 2030 constitue à son tour le fondement des actions actuelles des Actions Climat d’ Extinction Rebellion : Un « Green New Deal » visant à remplacer les industries fonctionnant aux combustibles fossiles par des fournisseurs d’énergies renouvelables, ce qui conduira à une « révolution industrielle verte » et à la réduction des émissions de CO2 pour atteindre les niveaux préconisés par le GIEC ( Groupe intergouvernemental sur le changement climatique), soutenu par les Nations Unies. Pour comprendre comment et pourquoi les actions actuelles à grande échelle sont fomentées, par un petit nombre de dirigeants très bien préparés, nous devons revenir à la toute première réunion du groupe Bilderberg en 1954 et en particulier à la réunion suivante de 1968, du Club de Rome organisée par Aurelio Peccei, éminent industriel italien et dirigeant de Fiat. Ici, le terrain était préparé pour un plan visant à confier le contrôle des affaires mondiales à un petit groupe d’élite composé d’industriels, de banquiers, de juristes, de stratèges militaires et de membres de la royauté, qui considéraient que leur rôle était de « veiller sur l’environnement mondial» et de gérer la croissance économique, avec un scénario de réduction de la population et un programme de gestion planétaire impliquant la perpétuation de la structure pyramidale hiérarchique qui maintiendrait son contrôle sur les richesses de l’humanité. Justin Walker, un britannique vert, dont l’oncle était étroitement associé à Aurelio Peccei, raconte qu’en 1972, Peccei l’avait invité à travailler dans son bureau à Rome, affirmant que «ce serait un moment très excitant et stimulant». Justin, rédacteur en chef de ‘New Chartist’, déclare dans la présente édition: «Ses paroles étaient, et je m’en souviens très bien : «Nous sommes en train de créer un énorme problème environnemental mondial qui incitera les peuples à vouloir un gouvernement mondial dirigé par nous.» Peccie a ensuite expliqué comment ils cherchaient à financer les recherches nécessaires pour réunir les scientifiques qui, à leur tour, influenceraient les décideurs nationaux dans l’acceptation de cette nouvelle théorie scientifique sur l’augmentation des niveaux de CO2 d’origine humaine, ce qui déclencherait ce qui est maintenant connu sous le nom de réchauffement climatique anthropique ». Je pense que cela montre clairement que les Verts (j’utilise le terme très largement) sont maintenant sous l’influence directe de cette vision de l’état profond. L’ampleur de la naïveté de la grande majorité de ceux qui défilent dans les rues avec leurs différentes positions sur «l’arrêt du réchauffement planétaire» est extrêmement préoccupante. Mais il ne fait aucun doute que quelques dirigeants triés sur le volet de l’appel de Extinction Rebellion à «enfreindre la loi au nom de la sauvegarde de la planète» savent au moins qui sont leurs commanditaires. Et quand on relie les faits de l’agenda souvent cité de « problème, réaction, solution », favorisé par le contrôle de l’état profond, il devient clair qu’Aurelio Peccei et ses associés ont initialement mis en place le «problème» (déjà décrit ci-dessus) qui a produit la « réaction » attendue : « Aidez-nous, le monde se réchauffe! », suivie par la « vérité qui dérange » d’Al Gore (une vérité erronée pratique) « l’Arctique est en train de fondre » – « le monde est en train de cuire » – « l’avenir est terrible ». Et ensuite, la « solution » préétablie, élaborée par le GIEC des Nations Unies, pour prévenir « un désastre mondial » en maintenant les niveaux de CO2 dans l’atmosphère à moins de 450 parts par million. Une solution supposée aboutir à un consensus des scientifiques du climat nommés par le gouvernement. Le plan directeur prévoit un autre élément de contrôle global : l’introduction progressive du chaos. Ainsi, l’histoire de l’Oeil d’Horus « l’ordre à partir du chaos» illustrée au dos du dollar vert, peut traduire en réalité le nouvel ordre totalitaire mondial. Les maîtres d’œuvre d’ Extinction Rebellion tiennent beaucoup à la perturbation généralisée de la vie quotidienne. Ses dirigeants appellent les «rebelles» à enfreindre la loi, par le biais de manifestations de masse non violentes, conduisant à l’effondrement de la démocratie et de l’État. Comme le note le groupe de réflexion britannique Policy Exchange, « Des célébrités, des politiciens et des membres du public ont été amenés à croire que les méthodes et les tactiques d’ Extinction Rebellion étaient honorables et justifiées, ce qu’elles ne sont clairement pas. » Parmi les personnes à la pointe de la « solution » du Green New Deal (en Europe) figurent la députée verte Caroline Lucas, Yanis Verufakis, dirigeant de DiEM 25, et Gail Bradbrook, co-responsable de Extinction Rebellion. Jeremy Corbyn, chef du parti travailliste britannique et partisans de la récente «déclaration d’urgence sur le climat», dans laquelle les activistes ont demandé aux autorités d’agir et de se joindre à eux. Nulle part dans l’agenda Action climat du Green New Deal, on ne mentionne les activités les plus manifestement destructrices pour l’homme et pour l’environnement actuellement en cours sur la planète : • le déploiement illégal des micro-ondes de la 5G • l’avancement de la recherche, du développement et de l’application d’une nouvelle gamme d’organismes génétiquement modifiés (OGM) et • la dispersion omniprésente d’aérosols atmosphériques de la géo-ingénierie à l’échelle mondiale. Si ces trois activités se poursuivent sans entrave, elles réussiront l’extinction d’une bonne partie de la vie sensible de ce monde, bien avant que des facteurs climatiques inventés par le GIEC, fortement exagérés, ne soient pris en compte. Sur les photos qui ornaient la cartographie médiatique des manifestations pour l’action en faveur de la lutte contre les changements climatiques du 20 septembre, on voit un garçon tenant une pancarte indiquant «Sauvez la planète – Mettez fin au capitalisme». Bien entendu, les actions ciblent particulièrement les jeunes, parmi lesquels les enfants. L’apparition sur scène de Greta Thunberg massivement promue par les médias pour « quitter l’école – sauver le climat» l’a confirmé. Les enfants, qui ne savent pas ce que sont la plupart des déclarations qu’ils reçoivent des médias avides, ont été mis au premier plan de ce vaste exercice d’endoctrinement. C’est un acte particulièrement sournois de la part des organisateurs. Tout le monde sait combien les enfants vont droit au but et ne discernent pas et ne recherchent pas le contenu de ce qu’ils voient. Combien de ces parents et enfants devineraient jamais qu’ils sont tragiquement utilisés par les inventeurs et les protagonistes du «développement durable», l’Agenda 2030 et le Green New Deal, pour créer un monde «sans carbone» de Smart Cities 5G sans arbre, de voitures toxiques, sans conducteur, fonctionnant aux micro-ondes,et d’armes à micro-ondes dirigées par satellite visant la couverture de tous les coins de la planète. Pourquoi cet agenda trop réel ne jouerait-il aucun rôle dans les mouvements de protestation de masse qui font la une des journaux aujourd’hui? Le moyen le plus efficace d’atteindre les objectifs souhaités au XXIe siècle consiste à utiliser des «armes silencieuses» d’endoctrinement du contrôle de l’esprit. Les armes les plus efficaces pour y parvenir sont les téléphones mobiles, le WiFi et un système de télécommunications extrêmement puissant. Il ne peut y avoir de rébellion d’extinction sans un téléphone intelligent sur lequel envoyer des SMS sur les messages d’organisation qui guident les militaires avec précision sur le déroulement de ces événements. Aucun jeune « rebelle » cool ne va abandonner son téléphone portable, lequel provoque le cancer, pour l’avenir de la planète. De cela, les organisateurs sont convaincus. Pourtant, c’est précisément ce qui est demandé. La « véritable extinction » rendue possible par les armes perfectionnées à micro-ondes constitue la plus grande menace pour notre survie à ce stade de l’histoire de la planète. C’est cette avenue – celle du «contrôle et de la conquête» électromagnétiques non ionisants, adoptée 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 par tous les êtres vivants – qui est sur le point de créer un monde stérile que les défenseurs du changement climatique considèrent comme le scénario final du monde. Le réchauffement / changement climatique, si bien conçu et mis en œuvre par la cabale profonde il y a plus de cinquante ans. Nous devons tous agir ensemble pour faire en sorte que cela ne se produise jamais. Julian Rose est l’auteur de «Vaincre l’esprit robotique – Pourquoi l’humanité doit-elle le dépasser ?», disponible chez Amazon et Dixi Books. Voir www.julianrose.info pour plus d’informations Julian est un activiste international, écrivain, pionnier et acteur de l’agriculture biologique. En 1987 et 1998, il a mené une campagne visant à empêcher le bannissement du lait non pasteurisé au Royaume-Uni. et, avec Jadwiga Lopata, une campagne « Dites non aux OGM» en Pologne, qui a conduit à l’interdiction nationale des semences et plantes génétiquement modifiées dans ce pays en 2006. Julian fait actuellement campagne pour «Stop 5G» WiFi. La source originale de cet article est Global Research Copyright © Julian Rose,
fake
Avec +0,626°C au-dessus de la moyenne 1981-2010, le mois de février 2020 est le 3e plus chaud des archives NCEP-NCAR. L’année 2020 se situe pour le moment dans la lignée de la moyenne 2019. Les réanalyses comme NCEP-NCAR intègrent de multiples observations dans un modèle permettant de suivre quasi quotidiennement l’évolution du climat. Les données sont donc immédiatement publiées, contrairement aux bilans mensuels des stations au sol. Les réanalyses permettent ainsi de se faire une idée des futures annonces des agences comme la NASA, la NOAA et le Met Office qui ne sont pas faites avant le milieu du mois suivant (en l’occurrence à la mi-mars). Le top 10 des mois de février les plus chauds Avec +0,626°C au-dessus de la moyenne 1981-2010, le mois de février 2020 est le 3e plus chaud des annales NCEP-NCAR qui remontent à 1948. L’anomalie de température mondiale est en légère hausse par rapport à janvier 2020 et dans la lignée de l’année 2019. Top 10 des mois de février les plus chauds depuis 1948 (anomalies par rapport à 1981-2010). D’après NCEP-NCAR. On peut voir ci-dessous l’évolution de la température mondiale en février avec une tendance de fond au réchauffement depuis 1948. La tendance est de +0,119°C par décennie depuis 1948, avec une accélération sur les 20 dernières années à +0,25°C. Anomalies de température mondiale en février par rapport à la moyenne 1981-2010. D’après NCEP-NCAR. L’année 2020 à une provisoire deuxième place Dans ce classement provisoire, les deux premiers mois de 2020 sont comparés à des années pleines. 2020 se situe pour le moment à la deuxième place des années les plus chaudes, sachant que le record de 2016 est en partie dû à un El Niño. Top 10 des années les plus chaudes depuis 1948. Anomalies par rapport à la moyenne 1981-2010. D’après NCEP-NCAR. Les anomalies régionales en février 2020 L’anomalie dans l’hémisphère nord (+0,89°C) est la 2e plus élevée des archives avec une grand région eurasienne anormalement chaude. L’hémisphère sud enregistre la 4e anomalie la plus importante depuis 1948. Dans les deux hémisphères, le record est toujours détenu par février 2016, mois marqué par l’anomalie la plus exceptionnelle de l’ère instrumentale. Des conditions ENSO neutres prévalent actuellement dans le Pacifique, d’après la NOAA. Les températures de surface de la mer équatoriale sont proches de la moyenne dans l’océan Pacifique et la circulation atmosphérique tropicale est généralement compatible avec des conditions ENSO-neutre. Cette situation devrait perdurer jusqu’au printemps 2020 dans l’hémisphère Nord (~ 60% chance), voire se poursuivre jusqu’à l’été 2020 (~ 50% de chance). Carte d’anomalies pour le mois de février 2020. D’après NCEP-NCAR. +1,375°C en février 2020 par rapport à l’ère préindustrielle On peut remonter plus loin dans le temps, en utilisant les archives de la NASA, et en retenant comme base la période 1880-1899 (représentative de la période préindustrielle). L’anomalie est de +1,375°C en février 2020, donc légèrement sous l’objectif le plus ambitieux de la COP 21 (+1,5°C).
true
Vont-elles faire plier l'État sur la question du climat ? Les quatre ONG du mouvement "L'Affaire du siècle" n'ont jamais été si proches du but. La Fondation Nicolas-Hulot pour la nature et l'homme, Notre affaire à tous, Greenpeace France et Oxfam France ont rendez-vous ce jeudi, en début d'après-midi, au tribunal administratif de Paris. Elles se battent depuis maintenant deux ans pour faire reconnaître au gouvernement son "action défaillante" dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Et elles ne sont pas seules. Plus de 2,3 millions de citoyens ont déjà adhéré à leur pétition, dont une écrasante majorité dès les premières heures suivant sa mise en ligne, en décembre 2018. En mars 2019, ces ONG avaient lancé un recours devant le tribunal administratif de Paris, après des réponses jugées "décevantes" à leurs demandes de la part du ministère de la Transition écologique, à l'époque représenté par François de Rugy. Elles avaient alors formellement demandé "au Premier ministre et les ministres compétents de mettre un terme à l'ensemble des manquements de l'État à ses obligations - générales et spécifiques - en matière de lutte contre le changement climatique ou d'en pallier les effets, de réparer le préjudice écologique, et notamment, dans le délai le plus court possible". Les conclusions du rapporteur public au sujet de ce recours vont donc être rendues publiques ce jeudi. La décision du tribunal devrait ensuite intervenir dans les quinze jours. Que pourrait-elle changer, concrètement ? L'audience de ce jeudi revêt d'abord un caractère particulièrement symbolique. "C'est pour cela que nous ne demandons qu'un euro en guise de dommages et intérêts, indique à L'Express Armelle Le Comte, responsable juridique climat et énergie à Oxfam France. Car ce qui compte pour nous c'est que l'État agisse sur la question du climat. Que la reconnaissance de sa défaillance lui serve de rappel à l'ordre sur les engagements qu'il a lui-même pris."
true
Une soixantaine d'incendies ont brûlé 620 hectares et 11 maisons, selon les pompiers. Le Gard, touché vendredi par une vague de chaleur sans précédent, a été lourdement frappé par des feux au cours de cette journée de vigilance rouge à la canicule. Les incendies, dont 31 se sont déclarés simultanément, portés par des vents chauds et la sécheresse extrême de la végétation, ont mobilisé 710 sapeurs-pompiers et 180 véhicules de secours qui ont travaillé toute la nuit, marquée par des températures tournant autour de 30 degrés. Vendredi après-midi dans le Gard, le thermomètre a grimpé jusqu'à près de 46 degrés. Un homme suspecté dans un incendie a été interpellé vendredi après-midi à Quissac où un feu s'était déclaré, et placé en garde à vue, a-t-on appris de source proche du dossier, confirmant une information de BFMTV. Sa garde à vue a toutefois été jugée incompatible avec son état psychiatrique et l'homme a été hospitalisé. "Une personne a déjà été arrêtée, elle est connue pour des faits de pyromanie. Elle a reconnu les faits et a été placée en hospitalisation d'office", a précisé à l'antenne le préfet du Gard Didier Lauga. LIRE AUSSI >> Incendie dans le Sud: "Les pyromanes ont des pulsions irrésistibles" Selon Franceinfo, il s'agit d'un l'homme, habitant de l'Hérault et âgé d'une vingtaine d'années. Il est connu pour des faits semblables, aurait été surpris en train d'allumer plusieurs feux. Une enquête judiciaire ouverte par le parquet d'Alès. Les feux qui ont notamment touché la région de Saint-Gilles, en Camargue, étaient fixés ce samedi matin. Aux hectares et aux maisons brûlées, les pompiers ajoutent 4 chevaux, 4 hangars et 4 mobile-homes. "Malgré ces dégâts, l'engagement massif des sapeurs-pompiers gardois, assistés par leurs collègues des départements voisins, a permis de préserver des centaines de vies humaines et d'habitations", soulignent les pompiers, qui indiquent qu'un blessé léger, parmi la population, a été pris en charge vendredi et que 11 pompiers sont blessés légèrement. Les soldats du feu doivent désormais noyer totalement ces différents foyers et mènent une surveillance active, et une analyse du risque permanente car les conditions météorologiques restent défavorables. Les sapeurs-pompiers du Gard rappellent à la population que le risque feu de forêt reste prégnant sur l'ensemble du département et appellent à la plus grande vigilance. Dans le Vaucluse voisin, à hauteur de Sorgues, plusieurs véhicules ont été détruits par un incendie qui a aussi touché quatre maisons près de l'A7. Les feux ont nécessité la coupure des autoroutes A7 entre Orange et Avignon rétablie en soirée.
true
Par Fritz Vahrenholt et Rolf Dubal Nous avons étudié le bilan radiatif de la Terre au cours des 20 dernières années dan une publication dans la revue à comité de lecture « Atmosphere ». Le flux de rayonnement net, c’est-à-dire la différence entre le rayonnement solaire et le rayonnement à ondes longues et courtes, détermine la variation du contenu énergétique du système climatique. S’il est positif, la Terre se réchauffe ; s’il est négatif, elle se refroidit. Le projet CERES qui utilise un satellite exploité par la NASA fournit de telles données de rayonnement depuis maintenant deux décennies, ainsi que des données sur le développement de la couverture nuageuse avec une résolution temporelle et spatiale. Ces données sont déterminées à la fois par rapport à une altitude d’environ 20 km (TOA = « Top of Atmosphere »), et aussi par rapport à la surface de la Terre. Notre nouvelle publication « Variation du flux d’énergie radiative de 2001 à 2020 » a mis en lumière un résultat surprenant pour la science du climat : le réchauffement de la Terre au cours des 20 dernières années est principalement dû à une plus grande perméabilité des nuages au rayonnement solaire à ondes courtes. Le rayonnement à ondes courtes a fortement diminué au cours de cette période (voir figure), dans l’hémisphère nord (NH) comme dans l’hémisphère sud (SH). Le rayonnement solaire restant quasiment constant, cela signifie que davantage de rayonnement à ondes courtes a atteint la surface de la Terre, contribuant au réchauffement. Le rayonnement incident à ondes longues (appelé effet de serre) n’a contribué que dans une moindre mesure au réchauffement. Il a même été largement compensée par la perméabilité également croissante des nuages aux rayonnements à ondes longues émanant de la Terre. Les auteurs arrivent à cette conclusion claire après avoir évalué les données de rayonnement CERES. Le chercheur de la NASA Norman Loeb et ses collaborateurs [ lien ], ainsi que le chercheur finlandais Antero Ollila [ lien ], avaient déjà souligné récemment que le rayonnement solaire à ondes courtes avait augmenté de 2005 à 2019 en raison de la diminution des nuages bas. Notre dernière publication a examiné les flux de rayonnement TOA (au sommet de l’atmosphère) et au niveau du sol pour toute la période et les a liés aux changements de la couverture nuageuse. L’apport énergétique net a été positif tout au long de la période, passant de 0,6 W/m² à 0,75 W/m² de 2001 à 2020. La moyenne sur 20 ans étant de 0,8 W/m². Le graphique ci-dessous montre les facteurs de ce changement et ceux-ci se situent clairement dans le domaine du rayonnement à ondes courtes dans les zones nuageuses, qui représentent environ les 2/3 de la surface de la Terre. Cela contraste avec l’hypothèse avancée par le GIEC dans son rapport le plus récent selon laquelle le réchauffement causé par l’augmentation du rayonnement incident à ondes longues était dû uniquement à l’effet de serre anthropique. Le GIEC attribue 100 % du réchauffement à cet effet et le justifie par des calculs de modèle. Cependant, l’analyse des données mesurées par Dübal et Vahrenholt montre que le réchauffement dû à la diminution du rayonnement à ondes courtes de 1,4 W/m² et à l’augmentation de – 1,1 W/m² du rayonnement à ondes longues est principalement attribuable à l’effet des nuages. Nous avons également considéré l’effet de cet excès radiatif sur le contenu calorifique du système climatique sur une période plus longue depuis 1750, où « enthalpie » désigne la somme de la chaleur, du travail et de la chaleur latente, c’est-à-dire la chaleur dégagée par l’évaporation de l’eau, la fonte de glace, le changement énergétique de la biosphère (croissance des plantes), etc. Étant donné qu’environ 90 % de cette enthalpie reste sous forme de chaleur accumulée dans les océans, des conclusions sur le développement de l’« enthalpie » peuvent également être tirées en examinant le contenu thermique à long terme des océans (OHC). Un bon niveau de cohérence a été trouvé entre ces deux ensembles de données indépendants pour la période 2001-2020, et les données OHC existantes ont été évaluées pour des périodes antérieures et plus longues afin de fournir une image globale. Cela montre que le réchauffement depuis 1750 n’a pas été continu, mais s’est produit par épisodes de réchauffement, désignés A, B et C, au cours desquels un flux radiatif net élevé (0,7 à 0. 8 W/m²) a agi pendant 20-30 ans, entrecoupé de phases plus douces. Le début de ces épisodes de réchauffement a coïncidé avec le changement de signe d’un autre facteur climatique naturel connu, l’AMO (Atlantic Multidecadal Oscillation). La question cruciale de savoir si la phase actuelle de réchauffement (C) prendra bientôt fin comme dans les cas A et B, ou si elle se poursuivra, ne peut être tranchée que sur la base d’observations plus longues et doit donc rester ouverte. Afin d’étudier le début de la phase C vers l’an 2000, d’autres ensembles de données ont été utilisés, y compris les mesures de nébulosité d’EUMETSAT, un projet satellitaire européen. Ici, on peut voir que le début de la phase C s’accompagne d’une diminution de la nébulosité, coïncidant avec le changement de signe de l’AMO mentionné ci-dessus. Des mesures de rayonnement, on peut déduire que 2% de couverture nuageuse en moins signifie environ 0,5 W/m² de flux de rayonnement net en plus, ce qui pourrait expliquer la plupart des 0,8 W/m² mentionnés ci-dessus. Ce résultat est également corroboré par l’analyse du bilan radiatif près de la surface. On constate ici une augmentation de l’effet de serre, qui est bien corrélée avec l’augmentation des gaz à effet de serre (vapeur d’eau et CO2), mais uniquement pour les zones sans nuages (« ciel clair »). Cette corrélation, cependant, ne s’applique pas aux zones couvertes de nuages, qui représentent environ les 2/3 de la Terre. Nous pourrions prouver l’augmentation de l’effet de serre, somme de tous les gaz à effet de serre (vapeur d’eau, CO2 etc.) dans des conditions « Ciel clair » avec une augmentation de 1,2 W/m² au cours des 20 dernières années. Cependant, cette augmentation est surcompensée (sur une base pondérée par la surface) par le rayonnement croissant des ondes longues dans les zones nuageuses s’élevant à -1,48 W/m². La période de 20 ans est encore trop courte pour pouvoir décider de manière concluante si la phase de réchauffement actuelle est un phénomène temporaire ou permanent. Dans le premier cas, les prévisions climatiques devront être fondamentalement révisées. Le mécanisme physique qui a conduit à l’amincissement des nuages est discuté différemment dans la littérature (Vahrenholt : « Les changements dans la nébulosité peuvent être causés par une diminution des aérosols, par le réchauffement atmosphérique dû à des causes naturelles (par exemple l’AMO ou la PDO), par le réchauffement anthropique dû au CO2, ou par une combinaison de ces facteurs »). Cependant, une chose peut déjà être énoncée : le réchauffement des 20 dernières années a été causé davantage par le changement dans la nébulosité que par l’effet de serre classique.
fake
Imaginez-vous posé sur l'Antarctique. Au milieu de la banquise, le paysage majestueux inspire le sentiment paisible de s'évader du tumulte des activités humaines. "Là, tout n'est qu'ordre et beauté, luxe, calme et volupté", écrirait le poète. Pourtant, au-dessous, à quelques lieues sous les mers, le "monde du silence" cher au commandant Cousteau est en réalité le lieu d'un vacarme assourdissant. "La banquise, agitée par la houle, émet sous la surface un bruit permanent", raconte Laurent Chauvaud, chercheur au laboratoire franco-québécois BeBest (CNRS/université de Bretagne occidentale/Ismer-Université du Québec). "Ce son étonnant ressemble à une sirène de pompiers avec une multitude de craquements", poursuit l'écologiste marin. Et, derrière cette rumeur, un autre bruit d'origine biologique : le chant des baleines aux vocalises envoûtantes. Les lois de la physique expliquent pourquoi une telle "musique" peut régner sous tous les océans : quel que soit l'environnement où il voyage, un son déplace les particules qui l'entourent, vibrant sous la forme d'ondes. Sur terre, nos oreilles ont l'habitude de les entendre lorsqu'elles traversent l'air, mais l'eau est un milieu radicalement différent, presque mille fois plus dense. "Les bruits s'y propagent cinq fois plus vite et ils vont aussi beaucoup plus loin. Les mélodies émises à basse fréquence par les baleines bleues s'entendent, par exemple, à des centaines de kilomètres", détaille Delphine Mathias, experte en acoustique sous-marine de la Société d'observation multimodale de l'environnement (Somme). Le peuple de la mer a parfaitement su tirer parti de ces principes physiques. "Puisque la lumière ne pénètre qu'à quelques mètres de distance, le son représente le principal mode de communication, résume Michel André, directeur du Laboratoire d'applications bioacoustiques (LAB) de l'Université polytechnique de Catalogne. Autrement dit, le bruit des océans est synonyme de vie." Et ses nombreux usages ne se limitent pas aux échanges entre animaux. Certains chassent également à l'ouïe. Ainsi, les cétacés émettent des "clics" rapides qui se réfléchissent sur leur proie. L'écho reçu en retour, à l'instar d'un radar, leur permet de la localiser avant de l'attaquer. Plus surprenant, des animaux privés d'organes auditifs ressentent malgré tout les vibrations. Ils les utilisent de manière passive, comme les larves de corail, qui s'orientent et retrouvent leur récif à l'aide du "paysage acoustique", c'est-à-dire le bruit ambiant habituel. Comme d'autres invertébrés marins privés "d'oreilles", les méduses ont des organes internes vitaux pour leur orientation. Ils sont sensibles aux changements de pression de l'eau, et donc indirectement aux bruits. Getty Images/iStockphoto Depuis un siècle, cette symphonie du monde marin est toutefois brouillée par des fausses notes : les bruits introduits par l'homme. Des sons très variables en intensités et en fréquences, portant vraiment loin dans l'eau. Les sources les plus courantes s'entendent en continu, à l'image du trafic maritime. "Le passage des navires à l'entrée de la Manche, sur le rail d'Ouessant, résonnent jusque dans la rade de Brest, à 50 kilomètres de là", note Delphine Mathias. Les chantiers marins, dont ceux de l'installation d'éoliennes fixées en mer, émettent des sons parmi les plus intenses qu'il existe dans l'océan. afp.com/JENS BUTTNER D'autres bruits sont impulsifs et extrêmement forts, comme la prospection pétrolière offshore, qui emploie des canons à air comprimé afin de sonder le plancher océanique. Les spécialistes de l'analyse des signaux sonores les reconnaissent aisément et sur de longues distances. "Au milieu de l'océan Atlantique, on enregistre l'activité de prospection au large du Brésil, situé à des milliers de kilomètres plus à l'ouest", décrit Julien Bonnel de la Woods Hole Oceanographic Institution. Autres bruits des plus intenses, ceux provenant des chantiers marins, dont l'installation d'éoliennes off-shore, en raison d'une technique de fixation - appelée "battage de pieux" - qui revient à planter des clous de plusieurs dizaines de mètres sous les coups d'un marteau géant. Tout ce tapage humain devient, hélas, omniprésent dans les océans. Au large de la Californie, la marine américaine a étudié le bruit à 100 mètres de profondeur durant plusieurs années. Les résultats montrent que le trafic maritime recouvre 89 % des enregistrements, contre seulement 31 % un demi-siècle plus tôt. Une pollution invisible et surtout quasi inaudible... pour l'homme. "Notre oreille n'est pas faite pour entendre sous l'eau, où elle ne capte qu'une partie des intensités et des fréquences, explique Michel André. Voilà pourquoi on a longtemps pensé, à tort, que cette pollution ne présentait pas de menace sur la faune marine, pourtant soumise à une exposition qui atteint tous les recoins des mers." Un accident a révélé au grand public l'un des impacts biologiques de cette pollution. Le 12 mai 1996, 12 baleines à bec s'échouent soudainement sur les côtes grecques. Les scientifiques identifient formellement le coupable : un exercice des marines de l'Otan avec un puissant sonar, mené la veille en Méditerranée. Cet échouage a mené les chercheurs à se focaliser sur les cétacés, soit quelque 80 espèces. Un échouage massif de dauphins-pilotes en février 2017 en Nouvelle-Zélande, d'une cause non élucidée. REUTERS/Anthony Phelps Mais, depuis une dizaine d'années, tout a changé : des effets ont aussi été découverts sur les invertébrés, représentés à foison dans la biodiversité marine, de la crevette au poulpe, en passant par les méduses. Bien que privés du sens de l'ouïe, ils maintiennent leur équilibre avec des organes sensibles à la pression de l'eau. "Or, en les exposant en laboratoire à des sons impulsifs, ils ne se déplacent plus et meurent en quelques jours", regrette Michel André. Tout autant que pour les cétacés ou les poissons, l'impact est donc potentiellement mortel. Les vrombissements des navires impliquent d'autres conséquences : ils masquent les communications des animaux, comme le brouhaha couvre un dialogue dans une boîte de nuit. "Les homards font des bruits avec leurs antennes pour éviter le combat avec un semblable, indique Laurent Chauvaud. Si cet échange est gêné dans une zone bruyante, alors c'est l'affrontement quotidien." Pour les scientifiques, l'un des défis consiste maintenant à établir un état de santé exhaustif de la faune sous-marine exposée à ce type de pollution. Le laboratoire de Laurent Chauvaud y travaille en établissant des "cartes d'identité sonore" des espèces afin d'établir un diagnostic. "Une coquille Saint-Jacques fait un bruit quand elle se referme régulièrement, détaille-t-il. Si vous faites varier les pollutions, ce comportement normal va-t-il changer ? C'est la même idée qu'ausculter un patient au stéthoscope." Au-delà de ces recherches, écouter l'océan reste la meilleure façon d'y voir quelque chose. Les suivis acoustiques exigés par l'Etat français deviennent la spécialité d'entreprises comme Quiet-Oceans. "Nous suivons plusieurs chantiers sensibles où, chaque matin, nous autorisons les travaux seulement s'il n'y a aucun mammifère marin à proximité", assure son PDG, Thomas Folegot. La société bretonne a mis au point une cartographie de prévision du bruit et de ses effets, ainsi qu'une bouée acoustique intelligente capable de détecter et d'identifier en temps réel certaines espèces. Conçu avec Michel André, l'instrument peut aussi prévenir les navires pour qu'ils changent de cap et évitent une collision avec un animal. Un exemple de cartographie d'intensité du bruit marin, centré autour de la Corse et mesuré pendant le mois d'octobre 2018. Quiet Oceans En parallèle de cette écoute, il existe des solutions pour limiter nos émissions sonores ; par exemple, en les étouffant. "Autour d'un chantier sont parfois installés des rideaux de bulles, inspirés des bulleurs d'aquarium : lorsqu'un son les traverse, il s'atténue", explique Julien Bonnel. A bord des navires, des techniques réduisent déjà le tapage aquatique. "La plupart de nos bateaux militaires étant discrets en mer, on a un coup d'avance sur ce nouvel enjeu pour les civils", sourit Christian Audoly, à la tête d'une équipe de 30 personnes à Naval Group, le constructeur des sous-marins français. Les sous-marins, experts en la matière de furtivité, et donc de discrétion sonore sous l'océan. afp.com/MYCHELE DANIAU La recherche vise d'abord à travailler sur la vibration des moteurs en la diminuant avec de simples systèmes d'isolation. Ensuite, sur les hélices, dont la rotation dans l'eau génère des bulles (phénomène dit de "cavitation"), qui représentent la principale pollution sonore provoquée par les navires de commerce. Ici, le design des pales est déterminant, arbitré par un compromis entre la discrétion et l'efficacité. Enfin, de nombreux travaux hydrodynamiques portent sur l'écoulement de l'eau sur la coque afin de limiter les turbulences. "Tout se joue cependant à la conception du navire, prévient Christian Audoly. S'il n'a pas été conçu à partir de ces trois points, c'est très difficile et coûteux à intégrer a posteriori." D'autant que les cargos ou tankers (80 % du commerce maritime mondial) n'ont actuellement aucune contrainte légale en matière d'émission de bruits. Du moins, pour l'instant. L'Europe a bien mis en place une directive inédite pour le milieu marin, reconnaissant 11 indicateurs de son état de santé écologique, dont les sources sonores, mais il n'existe pas de texte contraignant au niveau mondial. "Tous les pays n'appliquent pas les mêmes règles, toutefois, nous assistons à un renforcement évident des législations", conclut avec optimisme Thomas Folegot. Face à la pollution sonore, plus question de noyer le poisson. L'adaptation aux sons marins - Preuve de leur intelligence parfois insoupçonnée, certains mammifères se sont adaptés à la pollution sonore marine. Mieux, ils ont appris à en tirer bénéfice : "En Alaska, les cachalots savent reconnaître le bruit exact d'un bateau de pêche mettant à l'eau une ligne, sur laquelle ils viennent se servir", souligne l'acousticienne Delphine Mathias. Pour les éloigner, les pêcheurs ont mis au point des répulsifs sonores, sortes d'épouvantails marins. Sauf que, pour l'heure, ils aggravent la pollution sonore et offrent le signal encore plus évident d'un repas imminent !
true
En 1927, le physicien allemand Werner Heisenberg définit ce qu’on appelle en mécanique quantique le principe d’incertitude. Ce principe fondamental en physique stipule qu’on ne peut pas connaître avec certitude simultanément deux grandeurs physiques caractérisant une particule avec précision car ces deux grandeurs, la position et le moment (voir ci-après), sont liées. Ce principe a été largement confirmé par la mécanique quantique et il faut préciser pour une bonne compréhension de la suite de ce billet que pour une particule, par exemple un photon défini par une fonction d’onde, le moment de cette particule est défini comme un opérateur de cette fonction d’onde. C’est en se basant sur ce principe d’incertitude que des petits malins, obsédés par le CO2, ont mis en avant le principe d’incertitude d’Heisenberg, naturellement sans trop savoir de quoi ils parlaient, pour décréter que les photons émis par une molécule d’eau, d’azote, d’oxygène ou de gaz carbonique de l’atmosphère dans la gamme des longueurs d’onde infra-rouges pouvaient très bien se propager dans n’importe quelle direction. Puisqu’un photon thermique provenant d’un objet froid ne sait pas qu’il n’est pas supposé chauffer un objet plus chaud et, vice et versa, puisqu’un objet chaud ne sait pas qu’il ne peut pas être réchauffé par les photons émis par un objet plus froid, la déduction de cette incertitude est qu’un objet froid peut parfaitement, par simple émission de photons thermiques, chauffer un objet plus chaud. C’est ce que les climatologues appellent l’effet de serre radiatif et ils s’appuient sur cette affirmation pour justifier le changement climatique d’origine humaine. C’est le principe d’incertitude d’Heisenberg revu et corrigé pour satisfaire la théorie de l’effet de serre. Cette théorie est en contradiction avec les fondements même de la mécanique quantique en ce sens qu’elle nie l’ensemble de la physique, depuis la physique corpusculaire, l’électromagnétisme, la thermodynamique et y compris la mécanique ondulatoire. Si un photon n’a pas de masse mais est décrit par une fonction d’onde il est toujours défini par un moment : p = E/c = h/λ où E est l’énergie du photon, lambda sa longueur d’onde et c et h étant respectivement la vitesse de la lumière et la constante de Planck. L’énergie du photon est proportionnelle à sa fréquence v (lettre grecque nu) et inversement proportionnel à sa longueur d’onde λ (lettre grecque lambda) : E = hc/λ = hv Or là où le bât blesse c’est d’affirmer que des photons thermiques (infra-rouges) provenant d’un corps froid – les hautes couches de l’atmosphère – peuvent réchauffer les plus basses couches de l’atmosphère et la surface de la Terre car le moment des photons issus des hautes couches de l’atmosphère est toujours inférieur à celui des photons émis par le sol ou les basses couches de l’atmosphère, qu’il y ait intervention ou non du CO2 dans cette situation physique liée au gradient adiabatique de l’atmosphère. Prétendre qu’il peut exister un effet de serre provoqué par le CO2, le coupable honni par les spécialistes du changement climatique, est donc en violation directe des lois physiques les plus fondamentales, c’est nier les travaux des plus grands physiciens du XXe siècle. On comprend dès lors le niveau d’imposture de cette théorie de l’effet de serre supposé « déranger » le climat car elle jette aux oubliettes tous les travaux des physiciens comme Einstein, Dirac, Schrödinger, De Broglie… sans lesquels on en serait encore à la théorie de l’éther ou de la phlogistique c’est-à-dire un incroyable retour en arrière de plusieurs siècles. C’est tout simplement ce que veulent les climato-alarmistes, une régression généralisée de l’humanité dans la plus pure ligne d’un Rousseau ou d’un Malthus. C’est donc extrêmement grave que la propagande réchauffiste s’appuie sur une aberration scientifique conduisant des personnalités à des déclarations tonitruantes directement issues de cette imposture de l’effet de serre provoqué par le CO2, que je cite ici : « Nourrir un enfant affamé c’est exacerber le problème de la population mondiale. » (Lamont Cole, environnementaliste et écrivain) « Nous ne pouvons pas laisser d’autres pays avoir le même nombre de voitures, le même niveau d’industrialisation que ceux des Américains. Nous avoir le devoir de stopper le développement des pays du Tiers Monde à son niveau présent. » (Michael Oppenheimer, Environmental Defense Fund) « Le développement durable nécessite une mise en place délibérée de pauvreté, de consommation réduite des ressources et doit préciser des niveaux de contrôle de mortalité. » (Maurice King, professeur) « Les technologies complexes de quelque nature que ce soit sont une insulte à la dignité humaine. Ce serait un désastre à brève échéance si on trouvait une source d’énergie propre, peu coûteuse et abondante. » (Amory Lovins, Rocky Mountain Institute) « La recherche sur l’énergie de fusion est la pire des choses qui puisse arriver pour la planète. » (Jeremy Rifkin, Greenhouse Crisis Foundation) « Le plus grand problème pour la planète ce sont les gens : ils sont trop nombreux, et trop nombreux à vouloir se développer économiquement. » (Sir James Lovelock interviewé par la BBC) « Les êtres humains, en tant qu’espèce animale, n’ont pas plus de dignité que les limaces. » (John Davis, éditeur du journal Earth First) À méditer en cette période estivale, ça remonte le moral… — Sur le web
fake
Les forêts, championnes du climat Dans la mesure où elles constituent des puits de carbone importants et irremplaçables, les forêts régulent les équilibres climatiques. La destruction des forêts est responsable d’environ 12 à 17% des émissions mondiales de gaz à effet de serre : presque autant que tous les avions, voitures, camions, bateaux et trains de la planète réunis. La forêt absorbe en effet les émissions de CO2 comme une éponge. Elle capture le CO2 présent dans l’atmosphère via la photosynthèse et le stocke aussi bien dans le bois que dans les sols et tourbières. Si les discussions en cours au niveau international se focalisent beaucoup sur les façons de renouveler notre système énergétique, afin notamment de parvenir à 100% d’énergies renouvelables le plus vite possible, ce n’est pour autant pas l’unique moyen de combattre le changement climatique. Protéger les forêts doit être aussi une priorité absolue, parce qu’une forêt coupée contribue au dérèglement climatique, tandis qu’une forêt debout en atténue les effets. Or les forêts primaires, à savoir celles qui sont encore indemnes de toute intervention humaine, ne peuvent être remplacées par des plantations : elles constituent un patrimoine écologique inestimable, accumulé par des siècles de vie naturelle. Le groupe spécial d’experts techniques sur la biodiversité et les changements climatiques (AHTEG) de la Convention sur la diversité biologique (CBD) souligne ainsi que : « les forêts primaires présentent généralement une densité en carbone, une diversité biologique et une résistance plus élevée que les autres écosystèmes forestiers, notamment les forêts naturelles modifiées et plantations. » Une richesse naturelle menacée Photo aérienne montrant l’étendue de la destruction de la forêt tropicale dans la province de Jambi, sur l’île indonésienne de Sumatra. Hélas, les forêts, et en premier lieu les forêt primaires, sont aujourd’hui menacées par l’exploitation forestière industrielle comme par l’agrobusiness. Aujourd’hui la forêt boréale, l’un des plus grands puits de carbone terrestre mondial, est dégradée par une industrie forestière qui n’hésite pas à raser des parcelles entières pour récolter du bois, de même qu’elle souffre de la multiplication des feux de forêts liés à l’activité humaine. Quant aux forêts tropicales (Amazonie, Bassin du Congo, Indonésie), elles sont attaquées d’un côté par le trafic de bois illégal, de l’autre par l’expansion des pâturages : l’élevage bovin est en effet responsable de 80% de la déforestation amazonienne, ce qui représente 14% de la déforestation annuelle de la planète. Pour finir, l’extension des plantations liées à l’agrobusiness, comme l’huile de palme, nécessitent le plus souvent de déboiser de vastes parcelles. A titre d’exemple, la forêt indonésienne est régulièrement ravagée par des feux de forêts qui permettent de dégager, tout en les fertilisant, de vaste parcelles de tourbières afin d’y planter des palmiers à huile. Or, en 2015, les feux en Indonésie ont rejeté en quelques mois plus de CO2 que l’ensemble du Royaume-Uni en une année. Sans compter que le changement climatique fragilise les forêts, plus vulnérables aux incendies. Dans une étude publiée en octobre dernier par la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), des chercheurs américains estiment que le changement climatique est le principal coupable de l’augmentation des superficies forestières réduites en cendre dans l’ouest des États-Unis. L’augmentation des températures est ainsi en cause dans la propagation et la durée sans précédent des incendies de forêts en Alaska, où près de 2,1 millions d’hectares ont brûlé en 2015, soit la deuxième plus grande superficie depuis le début des observations en 1940. Selon ces chercheurs, « le changement climatique induit par les humains pourrait avoir accru le risque de ces incendies pendant la saison des feux de 34 à 60% ». Un cercle vicieux qui montre à quel point forêts et climat sont interdépendants. La mécanique onusienne au secours des forêts ? Opérations d’exploitation forestière illégales en cours au sein des Sanctuaires du panda géant dans le Sichuan, inscrits au Patrimoine mondial de l’UNESCO. En 2011, la Convention sur la biodiversité biologique (CBD) s’est donné une liste d’objectifs stratégiques à atteindre en 2020 : ce sont les objectifs dits « d’Aichi ». Parmi eux, l’objectif n°5 prévoit que « d’ici à 2020, le rythme d’appauvrissement de tous les habitats naturels, y compris les forêts, soit réduit de moitié au moins et si possible ramené à près de zéro, et la dégradation et la fragmentation des habitats soient sensiblement réduites. », et l’objectif n°15 que « d’ici à 2020, la résilience des écosystèmes et la contribution de la diversité biologique aux stocks de carbone soient améliorées, grâce aux mesures de conservation et restauration, y compris la restauration d’au moins 15 % des écosystèmes dégradés, contribuant ainsi à l’atténuation des changements climatiques et l’adaptation à ceux-ci, ainsi qu’à la lutte contre la désertification. » La dernière édition de la CBD a eu lieu à Cancún fin 2016. Elle a accouché d’un accord signé par 167 parties, dans lequel les États s’engagent à tout faire pour que les objectifs d’Aichi soient bel et bien respectés d’ici 2020. Pour l’instant, seuls 5% des États signataires semblent en passe de pouvoir tenir leurs engagements. En 2014, la Déclaration de New York sur les Forêts formulée sous l’égide de l’ONU, a également constitué un engagement ambitieux de nombreuses parties prenantes (des dizaines de gouvernements, plus d’une trentaine des plus grandes entreprises mondiales et plus de 50 organisations de la société civile et des communautés autochtones) pour réduire les pertes forestières naturelles de moitié d’ici 2020, en s’efforçant d’y mettre fin d’ici 2030. Atteindre ces objectifs permettrait d’éliminer une pollution carbonique équivalente à ce que représentent actuellement les émissions d’un pays comme les États-Unis (soit 4,5 à 8,8 milliards de tonnes de pollution carbonique par an). A titre de comparaison, si la déforestation qui touche les forêts tropicales était un pays, elle serait l’un des pays les plus émetteurs au monde. Enfin, l’Accord de Paris conclu à la COP21 en 2015 par l’ensemble des parties (tous les pays du monde) précise dans son article 5 que « les Parties sont invitées à prendre des mesures pour appliquer et étayer […] les démarches générales et les mesures d’incitation positive concernant les activités liées à la réduction des émissions résultant du déboisement et de la dégradation de la forêt, et le rôle de la conservation, de la gestion durable des forêts et de l’accroissement des stocks de carbone forestiers dans les pays en développement. » Dans cette dynamique d’incitation financière, le fonds UN-REDD a été lancé en 2008 pour apporter une aide aux pays en développement sur la base de projets nationaux (dits REDD+), élaborés dans l’optique de réduire la déforestation et d’amoindrir la pression économique qui pèse sur les forêts. Ces projets sont financés par des bailleurs internationaux. Quel bilan pour la COP22 ? Des militants de Greenpeace déploient une banderole demandant la protection de la forêt dans la région de Kalimantan, en Indonésie. En outre, cet automne 2016 se tenait à Marrakech la COP22, dont le mandat était de donner suite à l’Accord de Paris en concentrant les discussions sur les dispositifs d’action concrets à mettre en œuvre, notamment pour pouvoir mesurer la contribution effective de chaque pays à l’effort climatique international. Même si la question de la préservation des forêts a encore eu (trop) peu de place dans les négociations officielles, il semble que l’attention globale portée à cet enjeu commence à grandir. Plusieurs événements parallèles y étaient dédiés. Plusieurs scientifiques ont pu souligner l’urgence de s’occuper plus concrètement de la sauvegarde des forêts pour combattre le changement climatique. Et l’exemple du moratoire sur le soja en Amazonie, dont Greenpeace a été l’un des principaux artisans, a été mentionné comme une voie à suivre, notamment en ce qui concerne la collaboration du secteur privé et du secteur public dans la mise en place de politiques protectrices pour les forêts. La COP22 a également produit son lot d’annonces. Parmi elles, un (énième) moratoire sur le déboisement des tourbières en Indonésie, une transformation du Code forestier brésilien ou encore un partenariat entre Google et la FAO pour la création de l’outil Collect Earth, outil open-source capable de produire des images satellite haute définition des forêts et de leur dégradation. Notons également que la Tropical Forest Alliances (TFA), composée notamment de sept États africains (qui représentent à eux seuls 250 millions d’hectares de forêt tropicale – soit 13% environ du total mondial), a signé lors de la COP22 une déclaration dans laquelle ses membres s’engagent à protéger la forêt tropicale de l’exploitation d’huile de palme non durable. Découverte par Greenpeace d’une opération illégale d’exploitation forestière construite autour de 200km de routes en Amazonie, au Brésil. Des progrès apparaissent donc peu à peu au niveau de la diplomatie environnementale. Pour autant, les quatre points suivants doivent être beaucoup plus sérieusement inclus dans les discussions climatiques internationales à venir : 1) Les secteurs foncier et forestier ont besoin d’un système d’évaluation indépendant, clair et transparent des émissions et retenues de CO2 qui leur sont liées, afin d’inciter à l’arrêt de la déforestation ainsi qu’à la restauration des forêts et autres puits de carbone naturels. 2) Les pays en développement ont besoin d’un soutien financier additionnel du Fonds vert pour le climat ou d’autres donateurs bilatéraux pour la préservation et la restauration des forêts ; tout en évitant absolument les mécanismes de crédits-carbone ou toute autre logique compensatoire qui consiste à troquer la préservation d’une forêt ici contre des droits à polluer ailleurs. 3) Dans les contributions nationales à la réduction des émissions de gaz à effet de serre (INDCs), doivent apparaître des objectifs plus ambitieux quant à la préservation des forêts. Car ils sont pour le moment inadéquats en ce qui concerne les pays en voie de développement, et virtuellement inexistants en ce qui concerne les pays développés. Plus largement, ce sont les INDCs dans leur ensemble qui, selon les scientifiques, doivent être revues à la hausse pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris. 4) Enfin, il est temps d’avancer franchement dans la reconnaissance officielle des droits fonciers des peuples autochtones, qui sont les premiers défenseurs des forêts.
true
RTE, le gestionnaire du réseau électrique français, a publié récemment son rapport énergétiques « Futurs énergétiques 2050 », une étude complète de 6 scénarios énergétiques compatibles avec l’atteinte de la neutralité carbone pour la France en 2050. Ce rapport prévoit une forte augmentation de la consommation d’électricité d’au moins 35 % sur les 30 prochaines années. En parallèle, la Stratégie National Bas Carbone (SNBC) prévoit une diminution par 2 de notre consommation d’énergie finale. Rappelons tout d’abord que l’énergie primaire est une énergie directement exploitable après son extraction dans la nature. Le charbon, par exemple, peut être brulé immédiatement pour générer de la chaleur. L’énergie finale est celle dont dispose le consommateur (électricité, carburant, etc…) et qui peut être facturée. La conversion d’énergie primaire en énergie finale induit des pertes, et il peut y avoir plusieurs conversions entre les deux. Si on regarde un pays comme les États-Unis, les pertes entre énergie primaire et finale sont d’environ 67 %. Une centrale à charbon a un rendement d’environ 35 % c’est-à-dire que seulement 35% de l’énergie primaire est convertie en électricité. L’électrification inéluctable des usages Lors de l’utilisation d’énergie finale, d’autres pertes peuvent intervenir selon l’efficacité de l’objet utilisé. Un moteur diesel aura un rendement de l’ordre de 30 à 40 %, alors qu’un moteur électrique aura un rendement de 85 à 90 %. La baisse de consommation prévue par la SNBC provient en grande partie de forts gains d’efficacité liés à l’électrification de nombreux usages et notamment les transports et le chauffage (pompes à chaleur). L’usage reste le même mais demande moins d’énergie. Il demande en revanche plus d’électricité – ce qui explique les fortes hausses prévues. L’électricité représentait, en 2015, seulement 23 % de l’énergie finale en France. Les combustibles fossiles près de 67 % – dont 45 % pour les produits pétroliers. Le rapport de RTE prévoit que cette part va monter à 55 % en 2050. 45 % de l’énergie finale devra donc venir d’autres sources bas-carbone. La production d’électricité éolienne demande environ 50 fois plus d’espace que celle d’une centrale à gaz, et près de 100 fois plus qu’une centrale nucléaire La production d’électricité éolienne demande environ 50 fois plus d’espace que celle d’une centrale à gaz, et près de 100 fois plus qu’une centrale nucléaire
true
Par Nathalie Elgrably-Lévy, depuis Montréal, Québec. Publié en collaboration avec l’Institut économique de Montréal. Indice : il s’agit d’un chercheur, inventeur, auteur et maître à penser de renommée internationale. Dans les années 70, il s’est rendu célèbre en émettant une hypothèse scientifique encore contestée. Âgé aujourd’hui de 92 ans, ce Britannique crée toujours la controverse en tenant des propos qui horrifient les environnementalistes. À propos de la question du réchauffement climatique, il juge la climatologie moderne excessivement alarmiste : « Le problème est que nous ne savons pas ce que le climat fait. On pensait le savoir il y a 20 ans. (…) Le monde ne s’est pratiquement pas réchauffé depuis le début du millénaire. Douze ans, c’est un temps raisonnable, la température est restée presque constante, alors qu’elle aurait dû grimper. » Religion verte Au sujet du mouvement vert, il affirme : « C’est ainsi que sont les humains. S’il y a une cause, une religion se forme autour d’elle. Il s’avère que la religion verte s’est substituée à la religion chrétienne. Je pense que les gens n’ont pas remarqué, mais elle emploie toutes sortes de termes propres aux religions. » Face à la décision de l’Allemagne de fermer toutes ses centrales nucléaires d’ici 2022, il déclare : « Ils (les Allemands) brûlent du lignite pour remplacer le nucléaire. Ils prétendent être verts, mais, pour moi, c’est de la pure folie. » Relativement aux éoliennes, il les trouve « laides et inutiles » et leur reproche de gaspiller l’espace. Il ajoute : « Le soi-disant développement durable (…) est une idiotie. Nous nous sommes précipités vers l’énergie renouvelable sans y avoir réfléchi. » Quant à la conférence Rio+20, il en parle avec mépris et accuse les Nations Unies de semer le désordre dans son sillage. Finalement, le niveau de la mer ne l’inquiète pas. Il s’est même acheté une maison sur la plage. Qui peut donc tenir de pareils propos ? Le président d’une grande pétrolière ? Un « négationniste » à la solde d’un quelconque lobby industriel ? Pas du tout. C’est nul autre que James Lovelock, le pape du mouvement environnementaliste alarmiste et l’auteur de L’hypothèse Gaïa. Positions révisées Il y a quelques années à peine, l’icône verte affirmait qu’avant la fin de ce siècle, des milliards d’humains mourront et que quelques rescapés vivront dans l’Arctique, où le climat sera encore tolérable. En 2007, Time Magazine l’avait même classé parmi les 13 personnalités les plus influentes à l’échelle mondiale en matière environnementale. Aujourd’hui, il déclare humblement s’être trompé et révise ses positions alarmistes. Entre autres, il défend à présent la fracturation hydraulique. Pour lui, les gaz de schiste constituent notre meilleur espoir énergétique. Pourtant, les environnementalistes québécois s’y opposent farouchement. Deux questions s’imposent donc : d’abord, pourquoi James Lovelock était-il encensé lorsqu’il tenait un discours apocalyptique, mais est ignoré maintenant qu’il s’est ravisé ? Ensuite, et surtout, que reste-t-il donc du mouvement vert maintenant que le grand manitou a quitté le navire ? —- Sur le web.
fake
Au Président de la République Au Président du Sénat Au Président de la Chambre des députés Au Président du Conseil PÉTITION SUR LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE ANTHROPIQUE Nous soussignés, citoyens et hommes de science, invitons avec force les décideurs politiques à adopter des politiques de protection de l’environnement qui soient compatibles avec les connaissances scientifiques. En particulier, il est urgent de lutter contre la pollution là où elle se produit, comme l’indiquent les meilleures données scientifiques. À cet égard, il est regrettable que les connaissances mises à disposition par le monde de la recherche soient utilisées trop tard pour réduire les émissions anthropiques de polluants très répandus dans les systèmes environnementaux tant continentaux que marins. Cependant, il faut être bien conscient que le dioxyde de carbone lui-même n’est pas un polluant. Au contraire, il est indispensable à la vie sur notre planète. Au cours des dernières décennies, s’est répandue une hypothèse selon laquelle le réchauffement de la surface de la Terre d’environ 0,9°C observé depuis 1850 serait anormal et dû aux activités humaines, en particulier à l’émission dans l’atmosphère de CO2 venant de l’utilisation des combustibles fossiles. C’est là la thèse du réchauffement climatique anthropique promue par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) des Nations Unies, dont les conséquences seraient des changements environnementaux si graves qu’ils feraient craindre des dommages énormes dans un avenir proche, à moins que des mesures drastiques et très coûteuses soient adoptées immédiatement. De nombreuses nations du monde ont adhéré à des programmes de réduction des émissions de dioxyde de carbone et une propagande de plus en plus virulente les invite à adopter des programmes toujours plus exigeants dont la mise en œuvre, très onéreuse pour les économies de ces États, serait, prétend-on, nécessaire à la maîtrise du climat et au « salut » de la planète. L’origine anthropique du réchauffement de la planète est cependant une conjecture non prouvée, déduite uniquement de certains modèles climatiques, c’est-à-dire de programmes informatiques complexes, appelés modèles de circulation générale. Au contraire, la littérature scientifique a mis en évidence l’existence d’une variabilité climatique naturelle que les modèles ne sont pas capables de reproduire, variabilité naturelle de mieux en mieux vérifiée. Cette variabilité naturelle explique une part importante du réchauffement climatique observé depuis 1850. La responsabilité anthropique du changement climatique observée au siècle dernier est donc exagérée de façon injustifiée et les prévisions catastrophiques sont irréalistes. Le climat est le système le plus complexe sur notre planète : nous devons donc l’aborder avec des méthodes appropriées et adaptées à son niveau de complexité. Les modèles de simulation climatique ne reproduisent pas la variabilité naturelle observée du climat et, en particulier, ne reconstituent pas les périodes chaudes des 10 000 dernières années. Celles-ci se sont répétées environ tous les mille ans : on y trouve la période médiévale chaude, bien connue, la période romaine chaude, et généralement de grandes périodes chaudes pendant l’Optimum holocène (il y a 8000 ans). Ces périodes passées étaient plus chaudes que la période actuelle, bien que la concentration de CO2 y ait alors été inférieure à la concentration actuelle ; elles sont liées aux cycles millénaires de l’activité solaire. Ces effets ne sont pas reproduits par les modèles. Rappelons que le réchauffement observé de 1900 à nos jours a en fait commencé en 1700, c’est-à-dire au minimum du Petit Âge glaciaire, qui est la période la plus froide des 10 000 dernières années, et qu’il correspond à un minimum millénaire de l’activité solaire que les astrophysiciens appellent minimum solaire de Maunder. Depuis, l’activité solaire, suivant son cycle millénaire, a augmenté et réchauffé la surface de la Terre. De plus, les modèles ne parviennent pas à reproduire les oscillations climatiques bien connues de période de 60 ans environ. Celles-ci ont été responsables d’une période de réchauffement (1850-1880) suivie d’une période de refroidissement (1880-1910), puis d’une période de réchauffement (1910-1940), d’une période de refroidissement (1940-70) et d’une nouvelle période de réchauffement (1970-2000) semblable à celle observée 60 ans auparavant. Les années suivantes (2000-2019) ont vu non pas l’augmentation prévue par les modèles, d’environ 0,2°C par décennie, mais une nette stabilité climatique sporadiquement interrompue par les oscillations naturelles rapides de l’océan Pacifique équatorial, appelées El Niño Southern Oscillation (ENSO), telles que celle qui a amené un réchauffement temporaire en 2015 et 2016. Les médias affirment également que les événements extrêmes, tels qu’ouragans et cyclones, ont augmenté de façon inquiétante. Non ! Ces événements, sont comme de nombreux systèmes climatiques, modulés par le cycle de 60 ans que l’on vient de signaler. Voyons par exemple les données officielles depuis 1880 sur les cyclones tropicaux atlantiques qui ont frappé l’Amérique du Nord : elles montrent une forte oscillation de 60 ans, corrélée à l’oscillation thermique de l’océan Atlantique appelée Atlantic Multi-decadal Oscillation (AMO). Les pics observés pendant dix ans sont comparables pour les années 1880-90, 1940-50 et 1995-2005. De 2005 à 2015, le nombre de cyclones a diminué, suivant le cycle susmentionné. Ainsi, sur la période 1880-2015, il n’y a pas de corrélation entre le nombre de cyclones, qui oscille et le CO2 qui augmente de façon monotone. Le système climatique n’est pas encore suffisamment bien compris. S’il est vrai que le CO2 est un gaz à effet de serre, la sensibilité du climat à son augmentation dans l’atmosphère est, selon le GIEC lui-même, encore extrêmement incertaine. Un doublement de la concentration atmosphérique de CO2, d’environ 300 ppm avant l’ère industrielle à 600 ppm, pourrait, dit-on, faire monter la température moyenne de la planète d’au moins 1°C à au plus 5°C. Cette incertitude est énorme. Cependant, de nombreuses études récentes fondées sur des données expérimentales estiment que la sensibilité du climat au CO2 est nettement moindre que celle estimée par les modèles du GIEC. Il est donc scientifiquement irréaliste d’attribuer à l’Homme la responsabilité du réchauffement observé de 1900 à nos jours. Les prédictions alarmistes ne sont donc pas crédibles puisqu’elles sont basées sur des modèles dont les résultats sont en contradiction avec les données observées. Tout porte à croire que ces modèles surestiment la contribution anthropique et sous-estiment la variabilité climatique naturelle, en particulier celle induite par le Soleil, la Lune et les oscillations océaniques. Enfin, les médias ont fait passer le message qu’il y aurait un consensus quasi unanime parmi les scientifiques sur la cause anthropique de l’actuel changement climatique et que le débat scientifique serait donc clos. Et pourtant, nous devons tout d’abord être bien conscients que la méthode scientifique exige que ce soient les faits, et non le nombre de croyants qui d’une conjecture font une théorie scientifique consolidée. Quoi qu’il en soit, même ce supposé consensus n’existe pas. Les opinions des spécialistes – climatologues, météorologues, géologues, géophysiciens, astrophysiciens – sont très variables et nombre d’entre eux reconnaissent l’importance de la contribution naturelle au réchauffement planétaire observée depuis la période préindustrielle et même au réchauffement de l’après-guerre à aujourd’hui. Il y a également eu des pétitions signées par des milliers de scientifiques qui ont exprimé leur désaccord avec l’hypothèse du réchauffement climatique anthropique. Notamment celle lancée en 2007 par le physicien F. Seitz, ancien président de l’American National Academy of Sciences, et celle lancée par le Groupe d’experts International Non Gouvernemental sur l’évolution du climat (NIPCC), dont le rapport 2009 conclut que « la nature, et non l’activité humaine, gouverne le climat ». En conclusion, vu l’importance cruciale des combustibles fossiles pour l’approvisionnement énergétique de l’humanité, nous suggérons de refuser d’adhérer à des politiques de réduction des émissions de dioxyde de carbone dans l’atmosphère sous le prétexte illusoire de gouverner le climat. COMITÉ DE LANCEMENT SIGNATAIRES — Sur le web– Article publié par Benoît Rittaud et traduit par Camille Veyres.
fake
Dans le cadre très vert du jardin de l'Élysée, Emmanuel Macron a reçu les 150 citoyens de la Convention citoyenne pour le climat (CCC) pour répondre à leurs 149 propositions pour une France tournée vers plus d'écologie. Pour le président de la République, le timing était bien choisi au lendemain d'un dimanche électoral marqué par la poussée des écologistes aux municipales. Des 149 propositions faites par ces Français représentant la diversité de la population française, le chef de l'État a assuré que la quasi-totalité serait reprise. Trois mesures ont toutefois été rejetées : la réécriture du préambule de la Constitution, la limitation de vitesse à 110km/h et la mise en place d'une taxe de 4% sur les dividendes. Mais si certaines mesures n'ont pas fait l'objet d'un rejet explicite du président, elles n'ont pas été évoquées sous la forme souhaitée par la Convention. C'est notamment le cas de la proposition numéro une de la partie "Se loger" du rapport de la CCC : "rendre obligatoire la rénovation énergétique globale des bâtiments d'ici 2040". Si Emmanuel Macron est revenu sur la proposition d'interdiction des "passoires thermiques", ces logements à l'isolation quasi inexistante qui entraîne une très forte déperdition d'énergie, il n'a pas évoqué le caractère obligatoire et "global" souhaité par la Convention. "Que des personnes modestes dépensent des fortunes pour se chauffer tout en ayant froid l'hiver, chaud l'été et que cela soit mauvais pour le climat, c'est insensé", a-t-il reconnu. Mais pour le président ce combat ne pourrait être remporté "qu'en trouvant les accompagnements nécessaires, en assurant des aides financières pour ces ménages, pour qu'aucun propriétaire, locataire ne soit dans une impasse". "C'est une décision très contestable et critiquable", juge Jean-Baptiste Lebrun Directeur du Cler réseau pour la transition énergétique, "c'est passer à côté du sens d'obligation de rénovation, qui est une mesure sociale qui ne demandait qu'à être inscrite dans la loi pour organiser des objectifs qui ont déjà été fixés". Car la rénovation énergétique des bâtiments est un secteur clé de la réduction des émissions de gaz à effet de serre en France. Le secteur du bâtiment représente 44 % de l'énergie consommée en France (c'est-à-dire loin devant les transports qui comptent pour plus de 30%) et ce secteur produit 20 % de nos émissions de gaz à effet de serre.
true
Dioxine, PCB... Ces polluants persistants pourraient favoriser le développement de métastases du cancer du sein, selon des travaux préliminaires de chercheurs de l'Inserm. Ces travaux dirigés par Xavier Coumoul (Inserm/université de Paris) accessibles en ligne sont publiés dans l'édition de novembre du journal spécialisé Environment International. Le cancer du sein est un enjeu majeur de santé publique avec plus de 2 millions de nouveaux cas diagnostiqués et plus de 600 000 décès dans le monde en 2018, notent les auteurs. La présence de métastases à distance de la tumeur d'origine est un marqueur d'agressivité de ce cancer, souligne l'Inserm. Quand des métastases sont décelées, le taux de survie à cinq ans du diagnostic est de seulement 26%, contre 99% si le cancer touche uniquement le sein, et de 85 % si seuls les ganglions lymphatiques sont également touchés. De récentes études ont suggéré que l'exposition à des polluants organiques persistants ou POPs (polluants environnementaux perturbateurs endocriniens et/ou carcinogènes que l'organisme ne peut éliminer), qui s'accumulent dans la chaîne alimentaire, serait un facteur de risque du cancer du sein. LIRE AUSSI >> "Certains hommes sont concernés" : le cancer du sein n'est pas qu'une affaire de femmes Pour évaluer l'influence de ces POPs sur le niveau d'agressivité du cancer, jusque-là peu étudiée, les chercheurs ont mesuré la concentration de 49 POPs, dont la dioxine de Seveso (un déchet des produits d'incinération) et plusieurs PCB (générés par divers processus industriels) dans des échantillons de graisse environnant le cancer du sein de 91 femmes. L'analyse biologique et statistique met en évidence une association entre la présence de métastases à distance de la tumeur et la concentration en dioxine dans les tissus adipeux des femmes en surpoids. Chez toutes les patientes, la concentration en dioxine et en PCB (pour deux de ceux qui ont été mesurés) apparaît associée à la taille de la tumeur ainsi qu'au niveau d'invasion et au stade métastatique des ganglions lymphatiques. Les femmes avec de plus grandes concentrations de PCB avaient un plus grand risque de récidive. Ces résultats suggèrent que plus la concentration en POPs dans le tissu adipeux est élevée, plus le cancer du sein est agressif, en particulier chez les femmes en surpoids. D'après l'une des hypothèses susceptibles d'expliquer ces résultats, la dioxine et certains PCB enverraient un signal qui favoriserait la migration des cellules cancéreuses, donc les métastases. L'étude, "préliminaire", "ne permet pas de tirer des conclusions fermes" sur le lien entre POPs et agressivité du cancer du sein. Mais des recherches sur un plus grand nombre de patientes devraient fournir des résultats statistiques plus représentatifs.
true
François Ruffin s'est insurgé mercredi contre les ministres venus "en bagnole" à l'Assemblée en pleine canicule plutôt qu'"à pied" ou "à vélo". Des critiques perçues comme de la "démagogie" par plusieurs membres du gouvernement. "Là, on est dans la cour de l'Assemblée tu vois, et il y a toutes les bagnoles qui se garent et qui continuent de tourner (...) Le ministère de l'Ecologie est à 600 mètres à pied, 8 minutes... C'est là, juste à côté", raille le député LFI dans une vidéo filmée dans la cour du Palais Bourbon et publiée sur Twitter. "Peut-être parce que les mecs [chauffeurs] ont besoin de la clim' intérieure. On pourrait peut-être leur aménager un espace. Mais putain ! Il y a des lignes de métro à Paris. C'est hyper efficace. Pourquoi est-ce que tout le monde a besoin de venir en bagnole", poursuit l'élu de la Somme, avant d'interroger des ministres quittant l'Assemblée après les questions d'actualité au gouvernement. "Moi je vais au Sénat, là", lui répond la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye. "C'est pas la peine de faire de la démagogie", grince le ministre chargé des Relations avec le Parlement Marc Fesneau. "Il faut que j'aille aux questions [d'actualité au gouvernement] au Sénat", lui rétorque aussi le ministre de la culture Franck Riester. Le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer, quant à lui, reconnaît qu'"il faudrait éteindre les moteurs". "C'est vrai qu'il faut faire plein d'efforts de ce genre, je suis assez d'accord. Sur ce point, on pourrait être d'accord", ajoute-t-il, avant de filer au Sénat où il devait arriver en théorie "dans une minute". "Comme d'habitude, François Ruffin, vous préférez faire des films que des propositions... et si vous étiez honnête, vous diriez que je viens souvent à l'Assemblée à pied et que je me déplace dans Paris avec une voiture électrique", a taclé quant à lui le ministre de la Transition écologique François de Rugy, sur Twitter. Ce à quoi l'intéressé a répondu : "Et notre proposition de loi pour interdire les vols courts quand une alternative en train existe, c'est pas une proposition peut-être ?" "Certes, c'est une proposition. Mais elle concerne moins de 1% des émissions de gaz à effet de serre de la France...", a encore rétorqué le ministre.
true
Le gouvernement "n'envisage pas de hausse de la taxe carbone en 2020", a déclaré ce mercredi la porte-parole du gouvernement, à la suite de la publication d'un rapport relançant l'idée d'une taxe carbone élargie à tous les secteurs. "Le gouvernement a annulé toute hausse de la taxe carbone" en 2019, à la suite du mouvement des gilets jaunes, a déclaré Sibeth Ndiaye à l'issue du conseil des ministres. Dans un rapport intitulé "la fiscalité environnementale au défi de l'urgence climatique", le Conseil des prélèvements obligatoires (CPO), organisme rattaché à la Cour des comptes, propose ainsi "la reprise d'une trajectoire de fiscalité carbone, tant cet outil paraît conditionner l'atteinte des objectifs environnementaux". Instaurée en 2014 avec une trajectoire de hausse progressive mais rapide (de 7 euros la tonne en 2014 à 44,6 euros depuis 2018), la taxe carbone, qui s'applique notamment sur les carburants, a connu un coup d'arrêt après la mobilisation des gilets jaunes contre l'augmentation des prix du gazole et de l'essence à la pompe. Le gouvernement a ainsi décidé l'an dernier d'annuler la hausse prévue au 1er janvier 2019, une pause qui devrait encore se prolonger, tant le sujet est explosif. Une reprise "paraît inéluctable" si la France veut atteindre ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, a toutefois insisté le premier président de la Cour, Didier Migaud, lors d'une conférence de presse.
true
Par Stéphane Montabert, depuis la Suisse. Il y a quelques jours je faisais état de quelques petits soucis dans la théorie controversée du Réchauffement Climatique d’Origine Humaine, notamment le fait que ledit réchauffement était en panne depuis un moment. Crispation, toussotement, voyons-vous-n’y-pensez-pas-madame, la nouvelle était reçue avec un mélange d’incrédulité et d’indignation. Mais petit à petit, l’information fait son trou médiatique pendant que la « science » s’évertue à trouver de nouveaux moyens d’expliquer l’inexplicable. Décortiquons donc ensemble une petite dépêche de l’AFP apparue sur le portail Romandie.com. Rien qu’avec le titre, le ton est donné : Voilà, le thermomètre, tout essoufflé de sa course vers l’ébullition, fait une petite halte. Personnellement, jamais vu un thermomètre faire une pause, mais admettons : pour quoi, vers quoi, combien de temps, la sieste ? Aucune idée. Mais attention, le réchauffement-changement-dérèglement climatique continue, n’allez pas vous croire sorti d’affaire : Donc ça va mieux mais tant pis, on est fichus quand même ! Vient ensuite l’inévitable « mise en contexte » de notre petite affaire, convenablement présentée comme il se doit avec d’effrayantes intonations de fin du monde : Bien entendu, 130 ans d’historique un intervalle absolument risible pour déduire quoi que ce soit à l’échelle des températures terrestres, d’autant plus que si on connait très approximativement celles d’il y a un siècle, et encore, la population humaine de 1880 et son mode de vie n’ont absolument rien à voir avec celle d’aujourd’hui en termes d’émission de gaz. En fait, toute construction théorique impliquant l’homme sans faire exactement coïncider le réchauffement climatique avec le boom de l’activité industrielle mondiale (après la seconde guerre mondiale, en gros) est une escroquerie qui n’a même pas l’apparence de la vraisemblance. Mais peu importe : la théorie est en marche ! Les deux phrases suivantes valent à elles seule leur pesant de CO2 tant elle sont des bijoux « d’information ». Commençons par la première : Les experts du Giec ne se réunissent pas pour débattre, mais pour confirmer. On imagine la haute tenue des échanges entre des gens tous d’accord entre eux. Mais c’est aussi sans compter avec un détail, une broutille, un tout petit rien, un incident, une bêtise… Une petite anomalie, soit en gros juste l’exact contraire de la théorie ! Pas de quoi s’énerver ! Pendant la décennie écoulée, où notre civilisation a envoyé dans l’atmosphère environ un quart des émissions de CO2 jamais produites par l’humanité depuis 1750, la température est restée stable. Le Réchauffement Climatique d’Origine Humaine est K.O. debout. Bien entendu, les climatologues étant doté d’une incroyable propension à tout expliquer a posteriori, le rétropédalage est en marche. On peut même dire que ça rétropédale dans toutes les directions : Le soleil se refroidit, la composition atmosphérique et ses effets sont différents de ce qu’on pensait, les océans stockent de la chaleur… Voire, tout en même temps ! Que de champs de recherche défrichés à point nommé pour venir au secours d’une théorie battant de l’aile ! D’ailleurs, le réchauffement est sauf, car même une petite pause de plus de dix ans – une paille – ne remet pas en cause l’édifice théorique. C’est un peu la version réchauffiste du « à long terme, nous sommes tous morts » de Keynes. Le réchauffement doit avoir lieu, il aura lieu : Qui a décrété que la période de validité devait être de trente ans, et pas dix, ou au contraire cinquante ? Est-ce le onzième commandement rapporté par Moïse du Mont Sinaï ? Ou serait-ce que parce qu’un intervalle plus petit donne aujourd’hui une tendance peu favorable au dogme ? L’écran de fumée est d’autant plus amusant que, régulièrement, des articles sont publiés faisant état de catastrophes dues au réchauffement sur des intervalles bien plus courts, voire d’une année à l’autre. Mais peu importe, rappelons les tendances lourdes (et de moins en moins vérifiées) : 3 à 5°C, ce n’est jamais qu’une estimation quasiment du simple au double. Et selon un Jean Jouzel accroché à sa théorie comme une palourde à son rocher, il est « très difficile » de contenir la hausse à 2°C – ce, bien que la hausse fasse du sur-place depuis dix ans sans guère d’efforts de la part de l’humanité ! Mais M. Jouzel est aussi vice-président du Giec. La définition du poste implique d’être imperméable aux vents contraires. Allez, une dernière tranche d’apocalypse pour la route : La température n’étant plus un indicateur valable du réchauffement climatique (!) il faut désormais en trouver d’autres, encore moins pertinents. Guettons encore une variation du niveau de la mer qui ne soit pas inférieure au degré d’incertitude de la mesure ; peut-être que d’ici 2100 quelques militants engagés scientifiques parviendront à cette prouesse. Paré de tous les critères internes de la pseudo-science, la théorie du Réchauffement Climatique d’Origine Humaine continue son petit bonhomme de chemin. J’espère que dans vos chaumières, profitant enfin de ce printemps tardif, vous claquez encore des dents de peur face au Croquemitaine ; il tire son pouvoir de votre culpabilité. Reconnaissons-le, lui et ses alliés de la presse ne ménagent pas leurs efforts face à une réalité de moins en moins coopérative. — Sur le web.
fake
Le confinement planétaire, la belle dégringolade des émissions de CO² n'ont pas freiné le réchauffement climatique tout à fait naturel, dû au déplacement des pôles magnétiques ainsi qu'aux cycles solaires. Cependant de futures données plus proches du ralentissement de l'activité humaine, on peut toutefois tirer un premier enseignement immédiat, moins de pollution ne signifie pas moins de chaleur. (WikiStrike) ------------ Le pays connaît de fortes chaleurs depuis le début d’année. Le mois d’avril 2020 surpasse ainsi les chaleurs de 2007 et de 2011 et devient le mois le plus chaud depuis 1900. Les prévisions de Météo France sont inquiétantes et affirment que le soleil va briller sur le nord de la France. Début mai, les météorologistes ont annoncé sur Twitter que l’année 2020 allait être la plus chaude jamais enregistrée. En effet, le 4 mai, la commune de Cambo-les-Bains (64) a atteint un nouveau record historique de 35,4 °C, du jamais-vu à cette époque dans le pays depuis 120 ans. C’est fin avril que Météo France a annoncé des « températures exceptionnellement chaudes » en ce début d’année. Futura Sciences indique qu’avril est le 11e mois consécutif à avoir 14,1 °C de température en moyenne. Pour appuyer cette triste annonce, Météo France a partagé le bilan de ce début d’année plutôt catastrophique. Le bilan dévoile que depuis le 1er janvier 2020, la température moyenne en France est de 9,6 °C. Avec 2,3 °C de plus que la normale, les premiers mois de l’année sont les plus chauds jamais enregistrés. Le mois de janvier note une hausse de 2,2 °C, février +3,6 °C, mars 0,7 °C supplémentaire et +3 °C en avril devenant ainsi le mois le plus chaud. Et la tendance n’est pas près de s’arrêter ! D’après les prévisions de Météo France, les mois de mai, juin et juillet seront plus chauds et secs dans toute l’Europe. Ainsi, l’Europe occidentale, la Sibérie, l’Afrique centrale et du nord-ouest, l’Australie occidentale et le Mexique ont connu une hausse des températures, révèle Science Post. La chaleur est telle que la fonte des calottes glaciaires s’accélère dangereusement. Selon le rapport du Copernicus Climate Change Service, 2019 est l’année la plus chaude jamais observée en Europe avec +1,2 °C au-dessus de la normale. 2020 va-t-elle battre ce triste record ?
fake
A HEC, ses copains le surnommaient "le communiste" en raison de son fort engagement social. Ardent promoteur d'un nouveau modèle économique, Nicolas Hazard se bat au quotidien pour démontrer qu'une finance plus juste et responsable est possible. Fondateur et président d'Inco (fonds d'investissement et réseau d'incubateurs), le trentenaire accompagne de multiples projets pour la planète. Ses critères ? Qu'ils gagnent de l'argent et entraînent des répercussions importantes pour la collectivité. Dans son quatrième ouvrage "Appel à la guérilla mondiale" (Débats publics), qui sort ce jeudi, il développe l'idée que les solutions au changement climatique viendront du terrain et non pas des institutions. L'Express : Vous publiez un "Appel à la guérilla mondiale" pour sauver le climat. Pourquoi ? Nicolas Hazard : C'est un euphémisme, la planète est dans un sale état : réchauffement climatique, catastrophes écologiques, inégalités croissantes, crises migratoires, explosion démographique... Pour diminuer l'empreinte carbone et la température, il faut intégralement repenser notre système productiviste et consumériste actuel. Sur le papier, c'est assez simple. Mais dans les faits, personne n'agit en ce sens. Bien sûr, les dirigeants se réunissent lors de grandes conférences internationales, prononcent de beaux discours et promettent, la main sur le coeur, des engagements à long terme. Mais sur le terrain, à court terme, ils se gardent bien de bouger le petit doigt. Cela menacerait les intérêts des politiques, des entreprises, des lobbies. Tout le monde parle de la nécessaire transition, mais nous sommes en pleine régression. Aucun changement d'ampleur ne viendra des institutions et des dirigeants de ce monde. Il ne reste, selon moi, qu'une seule option : la guérilla. En quoi consiste cette guérilla ? La guérilla, c'est la lutte des faibles contre les forts. C'est un système où les plus petits entrent en résistance de leur propre chef, sans hiérarchie ni coordination internationale. C'est l'émergence de plein de petites poches d'individus partout sur la planète et apportent de nouvelles idées pour s'en sortir. La révolution, si elle se fait, se développera du local au global. Et pas l'inverse. Il faut créer ce qu'Edgar Morin appelle des ' îlots de résistance ', c'est-à-dire des endroits où l'on va démontrer que l'on peut, à petite échelle, faire les choses différemment. La multiplication de ces guérilleros, rendra, à terme, le système actuel obsolète. Qui sont ces guérilleros ? Il n'est pas nécessaire d'être à l'ONU pour changer les choses. Chacun d'entre nous peut agir à son échelle, avec ses moyens, et avec ce qu'il est. Sans illusion, mais avec pragmatisme. C'est, par exemple, Renshia, une mère célibataire de quatre enfants habitant dans un bidonville du Cap en Afrique du Sud. Au chômage depuis deux ans, elle avait du mal à nourrir sa famille. Elle a alors l'idée de faire pousser des légumes dans des boîtes qu'elle rentrait chez elle le soir pour éviter les vols. De cette idée simple, elle a créé son entreprise, Grow Box, qui permet à tous de faire pousser des aliments n'importe où, où il y a de l'air et du soleil. C'est aussi Park Won-Soon, le maire de Séoul en Corée, qui a monté tout un programme pour que sa ville réduise sa consommation d'électricité et soit à la pointe de l'écologie. Ou encore Basima Abdulrahman, fondatrice de Kesk. Basée à Erbil dans le Nord de l'Irak, elle a créé le premier cabinet de conseil en architecture durable du pays, qui sort à peine de la guerre. C'est encore Christelle Kwizera au Rwanda qui a instauré un système de purification et de distribution d'eau. Grâce à elle, plus de 100 000 Rwandais ont aujourd'hui accès à l'eau potable. Et en France ? A Paris, c'est, par exemple, Charlotte de Vilmorin, la fondatrice de Wheeliz, un service de location de voitures aménagées pour des personnes handicapées, entre particuliers. Elle a apporté une solution à un problème de mobilité qu'elle a rencontré à titre personnel, étant elle-même en situation de handicap. A Toulouse, c'est le restaurateur Denis Meliet qui, dès 1995, donc bien avant que cela ne devienne à la mode, a commencé à s'approvisionner auprès des producteurs locaux afin de favoriser le commerce durable avec les paysans partenaires des restaurants et les circuits courts. Comment faire pour que le nombre de ces acteurs se multiplie ? Il faut soutenir toutes ces personnes engagées. C'est justement ce que nous faisons avec l'entreprise Inco que j'ai fondée il y a huit ans. Ce fonds d'investissement et réseaux d'incubateurs d'entreprises a pour mission d'accompagner des projets rentables, qui ont un fort impact sur la collectivité et créent de l'emploi sur leur territoire. A ce jour, nous avons déjà investi dans près d'une centaine de projets et accompagnons 500 entreprises par an. Elles se développent dans l'économie circulaire, l'aide aux migrants, la reconversion des vétérans de l'armée, l'inclusion numérique, etc. Votre projet de guérilla mondiale peut sembler utopique... Bien sûr qu'il est utopique, mais nous avons besoin d'utopie réaliste. Une narration qui permette à tous de se projeter dans un avenir durable et plus égalitaire. "Aucune carte du monde n'est digne d'un regard si le pays de l'utopie n'y figure pas" disait Oscar Wilde. C'est ce pays que nous voulons construire, qu'il serve de modèle pour faire basculer le système. Les conservatismes sont bien évidemment très puissants, les classes dominantes n'ont fondamentalement pas d'intérêt de court terme à voir leur situation évoluer. Les obstacles seront donc nombreux. Malgré tout, je pense que nous sommes majoritaires à être conscients du danger qui nous attend, et à vouloir changer les choses. Ces guérilleros ont-ils, d'une façon ou d'une autre, un lien avec les jeunes en grève scolaire, les gilets jaunes ou avec les citoyens adeptes de la désobéissance civile ? Tous ces mouvements ont le mérite de dresser un constat réaliste et sans concession de la situation économique et sociale actuelle. Mais ils me donnent parfois le sentiment d'être orphelins de solutions. Un peu comme s'ils ne savaient pas comment utiliser cette énergie, comment transformer leur ras-le-bol en mesures constructives. J'en appelle, pour ma part, à une guérilla positive, de l'innovation, de la transformation, de l'action. Il faut se mettre les mains dans le cambouis, et pas juste être dans l'opposition.
true
Depuis le premier jour, l’administration Biden-Harris privilégie la lutte contre la crise climatique au niveau national et en tant qu’élément central de notre sécurité nationale et de notre politique étrangère. La crise climatique est en train de remodeler notre monde physique, le climat de la Terre change plus rapidement qu’à tout autre moment de l’histoire moderne. Les phénomènes météorologiques extrêmes sont de plus en plus fréquents et importants. Ne serait-ce qu’en 2021, des incendies de forêt ont fait rage dans l’ouest des États-Unis, dans toute la région méditerranéenne et dans l’est de la Russie ; l’Europe, la Chine et l’Inde ont connu des inondations extrêmes et le monde a subi des niveaux de sécheresse sans précédent. La communauté scientifique est claire : les activités humaines ont directement contribué au changement climatique. Nous subissons déjà les effets dévastateurs du climat sur presque tous les aspects de notre vie, de l’insécurité alimentaire et hydrique aux infrastructures et à la santé publique. Cette crise exacerbe les inégalités qui se conjuguent avec les questions de genre, de race, d’ethnicité et de sécurité économique. Nous avons atteint un point où nous ne pouvons pas inverser certains des dérèglements du système climatique. Aujourd’hui, l’administration Biden-Harris a publié une série d’analyses des principales composantes de la sécurité nationale et de la politique étrangère du gouvernement américain, en coordination avec le personnel du Conseil de sécurité nationale, qui serviront de base à notre travail critique sur l’avenir du climat et de la sécurité. Les annonces d’aujourd’hui répondent aux principales exigences du décret présidentiel (EO) 14008 du 27 janvier sur la lutte contre la crise climatique au niveau national et à l’étranger qui placent la crise climatique au centre de la politique étrangère et de la sécurité nationale des États-Unis, et du décret présidentiel (EO) 14013 du 29 février sur la reconstruction et l’amélioration des programmes de réinstallation des réfugiés et la planification de l’impact du changement climatique sur les migrations. Les annonces d’aujourd’hui réaffirment également l’engagement du président à prendre des décisions fondées sur des données probantes, guidées par les meilleures informations scientifiques disponibles. Les agences de sécurité nationale se sont chargées de la conception de ces analyses, mais ce sont les principales agences scientifiques du pays qui ont assumé le rôle central de veiller à ce que les meilleures données scientifiques disponibles figurent dans chaque produit. Estimation du changement climatique par le bureau du directeur du renseignement national (ODNI). Le bureau du directeur du renseignement national (ODNI) a supervisé l’élaboration de la toute première estimation du renseignement national (NIE) sur le changement climatique. La NIE est l’évaluation qui fait le plus autorité au sein de la communauté du renseignement (IC) et représente le point de vue consensuel de ses 18 composantes. Les agences scientifiques fédérales des États-Unis ont fourni les données d’observation de base et la modélisation climatique qui ont permis à la communauté du renseignement de mener à bien l’analyse géopolitique des implications et des risques pour les États-Unis. Signé par le directeur Haines le [20 octobre 2021], la NIE répond aux exigences de l’article 103(b) du décret présidentiel (EO) 14008. Le changement climatique exacerbera de plus en plus un certain nombre de risques pour les intérêts de sécurité nationale des États-Unis, des impacts physiques susceptibles de donner lieu à des défis de sécurité, à la façon dont les pays répondent au défi climatique. La communauté du renseignement juge que tous ces risques iront en s’intensifiant et qu’aucun pays ne sera épargné par les défis directement liés au changement climatique. Les trois grandes catégories de risques sont : 1) une tension géopolitique accentuée par les querelles des pays quant aux contributions de chacun à la lutte contre le changement climatique, son rythme, et la concurrence dans le cadre de la transition énergétique subséquente ; 2) les tensions géopolitiques transfrontalières dues aux effets physiques du changement climatique alors que les pays prennent des mesures pour protéger leurs intérêts ; et 3) la mise à l’épreuve de la stabilité au niveau national du fait des effets climatiques dans certains pays et régions sujets à préoccupations. Analyse des risques climatiques du département de la Défense. Les dangers dus au changement climatique et les efforts mondiaux de lutte contre celui-ci influenceront les intérêts stratégiques, les relations, la concurrence et les priorités de la défense des États-Unis. L’analyse des risques climatiques (DCRA) du ministère de la Défense (DOD) – le premier rapport du Pentagone axé sur les risques stratégiques du changement climatique – est un point de départ sur la voie d’une compréhension commune de ces risques et montre la voie à suivre. La DCRA décrit les modalités d’intégration des considérations climatiques par le DOD dans les documents stratégiques, de planification, budgétaires et autres documents clés, ainsi que dans les conversations avec les alliés et les partenaires. L’inclusion de considérations climatiques dans ces documents permettra au DOD de prendre en compte les effets du changement climatique à tous les niveaux, ce qui sera essentiel pour se préparer, combattre et gagner dans un environnement de plus en plus complexe. Signée par le secrétaire Austin le 8 octobre 2021, la DCRA répond aux exigences de l’article 103(b) du décret présidentiel (EO) 14008. Les conséquences mondiales et transversales du changement climatique font peser un fardeau supplémentaire sur le département de la Défense, et la DCRA permet de disposer d’un point de départ sur la voie d’une compréhension commune des risques du changement climatique au niveau stratégique et de la mission, et montre la voie à suivre. Les considérations climatiques seront incluses dans les principaux documents du DOD, tels que la prochaine stratégie de défense nationale, qui présente les principes directeurs de la réponse du DOD aux défis de sécurité nationale. La DCRA informera par ailleurs l’intégration par le département des considérations climatiques dans ses travaux avec ses alliés et partenaires. Par exemple, le DOD a travaillé en étroite collaboration avec les Alliés de l’OTAN pour élaborer un programme sur le changement climatique et la sécurité et un plan d’action ultérieur en juin de cette année. La DCRA met l’accent sur les risques stratégiques et pour la mission, et en cela est complémentaire au Plan d’adaptation climatique (CAP) récemment publié qui vise à garantir que le fonctionnement du DOD dans des conditions climatiques changeantes. Le DOD travaillera également en coordination avec ses alliés et partenaires, pour prévenir, atténuer, prendre en compte les risques en matière de défense et de sécurité associés au changement climatique et y répondre. Cadre stratégique de lutte contre le changement climatique du département de la Sécurité intérieure. Le département de la Sécurité intérieure (DHS) est en première ligne de la crise climatique, dans la mesure où c’est à lui qu’il appartient de protéger le territoire national contre les situations d’urgence liées au changement climatique de plus en plus graves, fréquentes et destructrices, de prévoir les risques et opportunités futurs nés des défis de demain et de s’y préparer. Le DHS soutient toutes les communautés en prenant la direction des interventions face aux crises graves et en envisageant les actions nécessaires pour accroître notre résilience future. Dans le cadre de ce mandat, le DHS publie aujourd’hui le Cadre stratégique de lutte contre le changement climatique signé par le secrétaire Mayorkas le [20 octobre 2021], pour orienter les actions d’adaptation aux changements dans le contexte des risques climatiques résultant de la concurrence stratégique, des tendances démographiques, du vieillissement des infrastructures , et des technologies émergentes. Le cadre stratégique guidera la mise en œuvre par le DHS du décret du président Biden sur la lutte contre les impacts du changement climatique au niveau national et à l’étranger, et s’articule autour de cinq axes d’action : donner aux personnes et aux communautés les moyens de renforcer leur résilience climatique ; mieux se préparer à faire face à l’augmentation des urgences climatiques ; incorporer la science du climat à la stratégie, la politique, aux programmes et aux budgets ; investir dans un DHS durable et résilient ; et veiller à l’information du personnel du DHS en ce qui concerne le changement climatique. La nécessité de parvenir à l’équité sera un principe directeur de chaque axe d’action décrit dans le cadre stratégique. Le cadre a été élaboré par le tout premier groupe d’action sur le changement climatique (CCAG) du DHS, composé de hauts fonctionnaires de tout le département et axé sur la promotion de la résilience et la lutte contre les risques multiples, notamment les inondations, la chaleur extrême, la sécheresse et les incendies de forêt. Rapport sur l’impact du changement climatique sur les migrations. Dans le décret présidentiel 14013, le président Biden a appelé à une évaluation de l’impact du changement climatique sur les migrations. C’est la première fois que le gouvernement américain reconnaît officiellement et fait état de ce lien. Le rapport identifie les migrations comme une forme importante d’adaptation aux impacts du changement climatique et, dans certains cas, une réponse essentielle aux menaces climatiques aux moyens de subsistance et au bien-être ; elles doivent donc faire l’objet d’une gestion prudente pour s’assurer qu’elles interviennent dans de bonnes conditions de sécurité, de manière humaine et ordonnée. Les programmes de développement et d’aide humanitaire contribuent à faire face aux causes sous-jacentes des migrations forcées et des déplacements face à l’insécurité. La réponse aux défis en matière de sécurité des êtres humains peut réduire la probabilité des migrations et leurs implications de second ordre pour la sécurité internationale. Il est essentiel d’aborder ces actions en reconnaissant que dans presque tous les cas, le changement climatique n’est pas le seul moteur des migrations. Le personnel du Conseil de sécurité nationale met également en place un groupe de travail interinstitutions permanent sur le changement climatique et les migrations pour coordonner les actions du gouvernement américain pour atténuer les migrations résultant des impacts du changement climatique et y répondre. Grâce à ce groupe de travail, des représentants des secteurs scientifique, du développement, humanitaire, de la démocratie et des droits de l’homme, ainsi que de la paix et de la sécurité du gouvernement américain travailleront ensemble pour coordonner la politique, la stratégie et les budgets des États-Unis affectant les populations vulnérables aux impacts climatiques. Étant donné que la gravité des conditions météorologiques extrêmes induites par le climat augmentera de manière imprévisible, ce groupe de travail permettra de disposer d’un cadre en vue de l’élaboration de stratégies à long terme en cohérence avec l’évolution de la compréhension scientifique des impacts climatiques, telles que celles communiquées par le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat et l’évaluation nationale du climat des États-Unis.
true
Climat. Pourquoi l’arrêt du Gulf Stream est une sérieuse menace qui pourrait nous coûter cher Les scientifiques redoutent que le dérèglement climatique n’atteigne des points de non-retour sur la surface terrestre comme sous les mers. De nouvelles évaluations mondiales sont attendues lundi 9 août. Inondations, canicules ou incendies meurtriers ont pour eux d’être visuels. Mais, sous les océans aussi, ce que constatent les scientifiques fait froid dans le dos, alors que le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) rendra un nouveau rapport, lundi 9 août. Le Gulf Stream pourrait être proche de l’arrêt Remarqué depuis plusieurs années, le ralentissement du Gulf Stream, l’un des plus importants courants océaniques qui influent sur le climat des pays qu’ils longent, semble encore s’accentuer. Selon une étude publiée jeudi 5 août dans la revue Nature, et révélée par le Guardian, les courants du Gulf Stream, qui étaient déjà depuis plusieurs années à leur point le plus lent depuis 1 600 ans, pourraient désormais être proches de l’arrêt. « Je ne m’attendais pas à trouver dès maintenant de tels signes de déstabilisation du courant et je trouve cela effrayant, a déclaré Niklas Boers, de l’Institut de recherche sur l’impact du changement climatique, à Potsdam, en Allemagne, auteur de l’étude. C’est quelque chose qu’on ne doit tout simplement pas laisser se produire. » Le « moteur » de ces courants repose sur les différences de températures des eaux de la planète ainsi que sur leurs différents degrés de salinité. Ils sont directement mis en danger par les dérèglements climatiques liés aux émissions de gaz à effet de serre qui modifient les températures habituelles de la planète et provoquent la fonte des glaces de manière accélérée. Précipitations, tempêtes, températures... Conséquences attendues lorsque le moteur du Gulf Stream cessera de tourner : un bouleversement des précipitations, dont dépendent les ressources en nourriture des populations en Inde, en Amérique du Sud ou en Afrique de l’Ouest, ou encore l’augmentation des tempêtes et une baisse des températures en Europe de l’Ouest. Les autres courants majeurs de la planète risquent aussi d’être touchés.
true
Du pragmatisme, pas de bousculade... Emmanuel Macron veut éviter de froisser les populations et le paysage en ce qui concerne les projets éoliens et solaires. Il faut savoir adapter ou renoncer" aux projets d'éoliennes "au cas par cas", qui "créent trop de tension, dénaturent le paysage, parce que parfois ça arrive", a-t-il fait valoir dans un entretien à franceinfo diffusé ce mardi, estimant qu'il fallait réussir à "concilier ce pragmatisme avec notre ambition climat", alors qu'il est en déplacement en Polynésie française. "Il y a des endroits où les projets en solaire, en éolien, sont bien concertés, bien pensés, s'inscrivent dans le paysage [et qui] sont acceptés par la population et permettent de développer aussi des retours économiques", a-t-il salué, encourageant à aller dans cette direction. Il a d'ailleurs souligné la "stratégie ultra-marine qui est de développer massivement le renouvelable parce que c'est une stratégie de souveraineté" dans les territoires d'Outre-mer comme la Polynésie. Mais le chef de l'Etat ne veut pas voir ces projets "abîmer le paysage" : "Je tiens aux paysages de France et je pense que c'est une part de notre patrimoine, de notre richesse profonde, de notre identité", a-t-il plaidé, insistant alors sur le solaire plus que sur l'éolien. Mentionnant l'exemple des Hauts-de-France, Emmanuel Macron a expliqué qu'il était, selon lui, indispensable d'"améliorer la concertation locale", notamment lorsque des projets éoliens nourrissent une certaine réticence de la population locale. "Il ne faut tomber dans aucune caricature, il y a des endroits où on pourra encore faire des projets d'éoliennes parce qu'ils sont adaptés et pertinents, il y a des endroits qui sont déjà bien dotés et où il n'y a pas de consensus et donc, oui, il faudra nous-même construire des stratégies alternatives", a-t-il nuancé. Le chef de l'Etat a par ailleurs expliqué vouloir "développer le solaire sur les friches militaires." Le président de la République a également une nouvelle fois répété qu'il considérait le nucléaire comme une "chance" pour la France. "Nous sommes le pays d'Europe qui a le moins de tonnes de CO2 émises par habitant. Pourquoi ? Parce qu'on a le nucléaire historique, et donc ce qui fait que, là où les autres pays ont des mines de charbon ou importent beaucoup de gaz - ce qui est un hydrocarbure et a un bilan carbone qui est mauvais, nous, on a la chance d'avoir le nucléaire historique", a-t-il plaidé, appelant à ne pas tomber dans des débats qui sont "exclusifs ou trop généraux" sur le nucléaire. Le président a également mis l'accent sur "ce qu'on appelle aujourd'hui la résilience, c'est-à-dire comment résister à ces dérèglements" climatiques. "Nous entrons dans un monde où ce type d'évènement climatique [les cyclones] va se multiplier à cause du fameux réchauffement et dérèglements entraînés par l'accélération de nos émissions de CO2 ces dernières décennies", a poursuivi le président. Adopter cette résilience, "c'est nous permettre aussi d'équiper nos hôpitaux, nos écoles, nos maisons de retraite face au réchauffement climatique", a-t-il ajouté. Et de poursuivre : "Dans le plan de relance, on a cela, nous équiper pour faire face aux grandes chaleurs qui peuvent arriver sur des périodes plus ou moins longues dans nos latitudes aussi". Le Parlement a définitivement adopté la semaine passée le projet de loi climat, un "tournant écologique" vanté par le gouvernement mais vivement critiqué par les ONG et la gauche pour son "manque d'ambition".
true
LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE, UNE THÉORIE MALLÉABLE QUI EXPLIQUE TOUT « En ce monde rien n’est certain, à part la mort et les impôts » a dit Benjamin Franklin : Roy Spencer y ajoute le réchauffement climatique (RCA car nécessairement anthropique), une théorie si malléable qu’elle permet de tout expliquer : Plus de froid, moins de froid, plus de neige, moins de neige. Record de baisse des tornades cette année ? C’est le réchauffement ! Les tornades ont enregistré un record de baisse cette année aux États-Unis : c’est la faute selon certains scientifiques à la fonte de la banquise arctique. Printemps précoce dans le sud-est des États-Unis ? Encore le réchauffement ! C’est ce qu’affirme une étude du Geological Survey Analysis : le changement climatique avance le début du printemps aux États-Unis. Tempête hivernale majeure sur le Canada ? Toujours le réchauffement ! Il s’agit de « la pire tempête jamais vue » par le Journal de Montréal, depuis la tempête du siècle de 1971. Selon Radio Canada, il faut voir dans cette vague de froid une nouvelle manifestation du réchauffement climatique : « quand le froid et la neige nous frappent durement, à quelques jours du printemps, il faut se rappeler que les extrêmes météo sont et seront favorisées par le changement climatique ». LES THÉORIES ALTERNATIVES NE MANQUENT POURTANT PAS Le retrait de la banquise s’explique par des changements de circulation atmosphérique D’après une étude parue dans Nature Climate Change, la variabilité naturelle aurait contribué de manière significative au retrait de la banquise ces vingt dernières années. Commentaires en français de cette étude sur Connaissance des Énergies. Le lien entre l’amplification arctique et le climat aux latitudes moyennes contesté Nature publie un résumé de l’état de la recherche sur le lien entre l’amplification arctique et le climat des latitudes moyennes. La thèse « warm arctic, cold continent » popularisée ces dernières années est remise en question : observations et modèles climatiques se contredisent. L’influence du Soleil sur le réchauffement climatique estimée pour la première fois Des travaux financés par le Fonds national suisse suggèrent que les variations de l’activité solaire pourraient contribuer à une baisse de température d’un demi-degré lorsque l’activité solaire atteindra son prochain minimum au cours des cinquante à cent prochaines années. La science fonctionne bien quand il y a plus d’une hypothèse pour expliquer un phénomène Lors de son audition récente devant la Chambre des Représentants, Judith Curry a notamment déclaré : La science fonctionne bien quand il y a plus d’une hypothèse pour expliquer un phénomène. Les désaccords stimulent le progrès scientifique par les tensions créatives qu’ils créent (…) La science est gouvernée par l’incertitude, le désaccord et l’ignorance; les meilleurs scientifiques se doivent de cultiver activement le doute. RÊVONS UN PEU : UN MONDE SANS CO2… Un feuille de route pour respecter les accord de Paris La revue Science a publié une feuille de route pour une baisse rapide des émissions de CO2 qui n’est pas sans rappeler la loi de Moore : elles doivent être divisées par deux tous les dix ans jusqu’en 2040. Ah, les merveilles de l’exponentielle… « Il est temps de demander aux décideurs s’ils vont le faire le faire ou non » commente Judith Curry. Un récent rapport de l’AIE (Agence Internationale de l’Énergie) évalue les investissements mondiaux nécessaires pour mettre en œuvre son scénario « 2°C », à 3 500 milliards de dollars par an en moyenne entre 2016 et 2050. Ce qui n’est que le double de leur niveau actuel. Rien, quoi. …UN MONDE SANS CO2 NE POURRA ENRAYER LA PAUVRETÉ L’énergie, seul levier pour réduire la pauvreté selon Bill Gates « S’il y avait un seul levier sur lequel il faudrait agir pour réduire la pauvreté, c’est de loin celui de l’énergie… l’accès à l’énergie est absolument fondamental dans la lutte contre la pauvreté » a déclaré Bill Gates. La vice-présidente de la Banque mondiale, Rachel Kyte, et Amartya Sen (prix Nobel 1998), ont approuvé ces propos. Le continent africain face au défi de son électrification Selon Connaissance des Énergies, près de 87% des Africains sont actuellement dépourvus d’électricité ou disposent d’un accès faible ou très faible à l’électricité, une population qui pourrait atteindre 2,5 milliards de personnes d’ici à 2050. Quelles énergies dans le monde pour 2050 ? Connaissance des Énergies offre une tribune à divers experts et dirigeants d’entreprise qui livrent leur vision du marché de l’énergie en 2050. Cette semaine, Samuele Furfari (Maître de conférences à l’université libre de Bruxelles, expert européen auprès de la DG Énergie de la Commission européenne) rappelle la nécessité d’une « énergie abondante et bon marché » selon la résolution des pères fondateurs de l’Europe lors de la Conférence de Messine en juin 1955. Bertrand Collomb, président d’honneur de Lafarge, a une curieuse idée : installer les EnR « là où elles ont une efficacité réelle plutôt que là où les politiques de subvention les favorisent » : Il est plus prometteur de développer le solaire comme une alternative locale en Afrique, où il y a du soleil et où les réseaux sont déficients, qu’en Allemagne. Et les surfaces mobilisées par l’éolien ainsi que la forte irrégularité des vents rendent sa généralisation problématique en France, même si les modèles économiques optimaux sont actuellement obscurcis par les fortes subventions européennes (qu’une étude australienne considérait il y a quelques années comme correspondant à un prix du CO2 de 400 $ par tonne !). ACTIVITÉS DE L’ASSOCIATION L’Association des Climato-réalistes ouvre son site Cette fois c’est chose faite ! Retrouvez nous sur climato-realistes.fr ! Le site s’enrichira progressivement de contributions diverses, votre avis et vos suggestions sont les bienvenues ! Lancement de l’émission : « climat : l’échauffement des esprits » Vincent Courtillot et Benoît Rittaud étaient les invités de ce premier numéro d’une série d’émissions hébergées par Temporium et que vous pouvez écouter en ligne. Douzième conférence internationale sur le changement Climatique du Heartland Institute Benoît Rittaud et Pierre Bouteille ont participé à cette conférence qui s’est tenue à Washington les 23 et 24 mars 2017. Un compte-rendu se trouve ici. PUBLICATIONS Eolien, une catastrophe silencieuse – Vers une France défigurée Par Jean-Louis Butré (Editions du Toucan) La France compte déjà plus de 6500 éoliennes et il est prévu d’en installer au moins 20 000 dans les prochaines années. Par delà le scandale économique et démocratique, le lecteur découvre que la France est en passe de subir un véritable massacre de ses paysages sans le plus petit avantage pour l’intérêt général. Vous aimez notre bulletin ? Vous souhaitez nous aider à diffuser le climato-réalisme dans la sphère francophone ? Rejoignez l’association et soutenez-nous ! Ce bulletin a été réalisé par les climato-réalistes. Retrouvez-nous sur notre site ainsi ainsi que sur notre page Facebook. Pour nous contacter, cliquez ici.
fake
Cop26. Fin des voitures thermiques : une trentaine de pays s’engagent pour 2040, mais pas la France Des pays et des régions ainsi que des constructeurs automobiles se sont engagés mercredi 10 novembre 2021 pendant la Cop26 à « travailler » pour faire en sorte que d’ici 2040 toutes les voitures neuves vendues soient zéro émission. La France n’en fait pas partie. Une trentaine de pays, des régions et une dizaine de constructeurs automobiles se sont engagés mercredi 10 novembre à « travailler » pour faire en sorte que d’ici 2040 toutes les voitures neuves vendues soient zéro émission, selon un communiqué de la présidence britannique de la Cop26. Lire aussi : POINT DE VUE. « Un risque de Glasgow-Washing » à la Cop26 ? La France ne s’engage pas « Ensemble, nous travaillerons pour faire en sorte que toutes les nouvelles voitures et camionnettes soient zéro émission au niveau mondial d’ici 2040, et au plus tard d’ici 2035 dans les principaux marchés », dit cette déclaration qui insiste sur le fait que l’engagement n’est pas contraignant. Parmi les signataires figurent quelques pays développés, dont le Royaume-Uni, l’Irlande, la Suède et Israël, qui s’étaient déjà engagés à la fin des ventes des voitures à moteur thermique d’ici 2030, la Norvège qui a pris cet engagement pour 2025. En revanche, la Chine, les États-Unis, le Japon, la France ou l’Allemagne, parmi les plus importants pays constructeurs, n’ont pas signé. « Sur 2035 nous sommes d’accord sur le principe de la fin de la vente des véhicules non électrifiés », a commenté la ministre française de la Transition écologique Barbara Pompili, soulignant toutefois qu’un débat était en cours au sein de l’UE sur le fait d’inclure ou non les hybrides dans cette catégorie. L’objectif des États-Unis de 50 % de véhicules zéro émission vendus en 2030 intègre lui aussi non seulement les véhicules entièrement électriques ou à hydrogène, mais aussi des hybrides rechargeables ayant donc toujours un moteur à explosion. Des constructeurs automobiles signataires Parmi les constructeurs, Toyota, Volkswagen et Renault-Nissan-Mitsubishi ne sont pas non plus signataires de la déclaration. Ford, Mercedes-Benz, General Motors et Volvo, qui avaient déjà des objectifs de sortie des moteurs thermiques, ont en revanche rejoint l’initiative. Dans ces conditions, l’annonce a été accueillie avec scepticisme par les ONG du climat, alors que le transport est l’un des principaux secteurs d’émission de gaz à effet de serre. « Pour arrêter les énergies fossiles, nous devons mettre un terme à notre dépendance. Cela veut dire passer des moteurs à combustion aux véhicules électriques et créer des réseaux de transports publics propres sans délai », a commenté dans un communiqué Martin Kaiser, de Greenpeace Allemagne. « Ce qui est très inquiétant est que des économies majeures comme les États-Unis, l’Allemagne, la Chine, le Japon, et des constructeurs comme VW, Toyota et Hyundai n’ont même pas voulu signer une déclaration sur les véhicules électriques qui promet moins que ce qui serait nécessaire pour conserver une certaine sécurité climatique », a-t-il ajouté. Dans sa feuille de route pour parvenir à la neutralité carbone à 2050 et ainsi limiter le réchauffement à +1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle, l’Agence internationale de l’Énergie (AIE) plaide pour la fin des ventes de voitures thermiques neuves dès 2035.
true
La France a connu fin juin un épisode caniculaire au cours duquel des records de 2003 ont été battus dans une dizaine de stations du Sud-Est et notamment à Gallargues-le-Montueux dans le Gard où Météo-France a enregistré une température de 45,9°C le 28 juin 2019. Le précédent record était détenu par Conqueyrac dans le Gard (44,1 °C le 12 août 2003). Survenant à la fin du mois de juin, avec le seuil de 45°C franchi pour la première fois en France, cette canicule a frappé les esprits : « La chaleur de la peur » titrait Libération le 24 juin 2019. Elle est présentée comme la préfiguration de ce que deviendront nos étés sous l’effet du réchauffement climatique. Les pouvoirs publics ont sur réagi plusieurs jours avant l’événement. On a vu ou entendu la ministre de la santé nous inviter à « adapter nos codes vestimentaires », le ministre de l’éducation nationale reporter d’une semaine les épreuves du brevet, etc. Il est douteux que cette posture infantilisante ait évité un seul décès ; il est certain en revanche quelle a accentué le sentiment d’anxiété dans la population. L’objectif de cet article n’est pas de prendre partie sur l’attribution de cet épisode caniculaire au réchauffement climatique. Il est de fournir des informations factuelles et historiques permettant de mettre cet événement en perspective. Une canicule de courte durée et très localisée Annoncée à cor et à cri plusieurs jours à l’avance, cette canicule aura donc duré une semaine ( du 24 juin au 01 juillet 2019) et culminé le 28 juin. Ci-dessous la carte ( établie par le réseau info-climat ) des températures le 28 juin à 16 heures. Température sous abri (°C) 28/06/2019 14h UTC 16h CET (Source info climat) On remarque que les pics de chaleur ont été enregistrés dans un périmètre géographique réduit centré sur le Gard et l’Héraut, comme le montre la carte suivante : Température sous abri (°C) 28/06/2019 14h UTC 16h CET (Source info climat) De la météorologique au climat Cette vague de chaleur fut classique dans sa configuration météorologique : une arrivée d’air très chaud provenant du Sahara apportée par un vent d’altitude résultant d’une dépression sur le proche Atlantique et d’un anticyclone sur le nord de l’Europe. En même temps que la masse d’air saharienne recouvrait l’Europe occidentale, une masse d’air froid s’est écoulée vers le sud et l’est de l’Europe, comme le montre la carte suivante : Ecarts de température par rapport à la normale le 29 juin 2019 à 12 heures ( Source : WeatherBell.com ) Cette carte montre l’ampleur des variations météorologiques naturelles (jusqu’à 25° C), comparée à l’anomalie ( supposée climatique) de température moyenne mondiale qui n’était selon le Dr Roy Spencer que de +0,3 °C pour ce mois de juin. L’histoire climatique est mouvementée mais la mémoire des événements naturels est courte. Avant 1855, les relevés météorologiques n’existaient pas. Il n’est donc pas possible de connaître les températures de l’Optimum Médiéval, ni celles des étés caniculaires du XVIIIe siècle décrits par l’historien du climat Emmanuel Leroy Ladurie, ni celles des 500 années de sécheresse étudiées par Emmanuel Garnier. On sait que l’on processionnait beaucoup pour la pluie au Moyen Âge, et que cette pratique a perduré jusqu’au milieu du XIX° siècle comme le montre cette chronique. Aussi Nous n’évoquerons que les canicules du XXème eu XXI° siècle qui sont bien documentées et quantifiées. La canicule de 1911 qui fut une catastrophe dans toute l’Europe a duré plus de deux mois et causé la mort de 40.000 personnes en France notamment chez les enfants en bas âge. « Il faudra marquer cette année 1911 d’une croix noire » écrivait à la fin de l’été, un médecin du département de la Seine inférieure. La canicule de 1947 a commencé dès le 25 avril dans tout le sud-ouest ( 32° à Mont-de-Marsan, 31°à Biarritz et Bordeaux ). Du 29 mai au 4 juin il fait 33° à Paris et Angers, 34° à Reims et Angoulême, et 35° à Biarritz. Du 24 au 29 juin : la chaleur devient vraiment torride et les 35° sont souvent dépassés. On atteint par exemple 38° à Paris, Bordeaux et Reims, et 40° à Auxerre. Du 27 juillet au 5 août une chaleur saharienne envahit tout le pays et les journées du 27 et 28 juillet sont historiques avec des températures de 40° à Angoulême, Toulouse, Bourges, Angers, Tours, Château-Chinon, Orléans, Chartres et Paris (record absolu depuis 1873), 41° à Poitiers. Le 1er août, il fait encore 40° à Toulouse, Pau et Montélimar, 39° à Angers et Poitiers, 38° à Bourges, Limoges et Clermont Ferrand. Le 14 août, la chaleur revient et persiste jusqu’au 20 août où de violents orages provoquent parfois d’importants dégâts, notamment sur Paris. Mais l’été n’est pas terminé et une dernière vague de chaleur concerne le pays du 11 au 20 septembre : pendant une semaine, il fait de nouveau plus de 30° à Paris, et les 33° sont dépassés du 11 au 18 septembre. La canicule de 1976 qui est restée dans la mémoire collective comme une grande sécheresse ( cf. le Journal Télévisé de Roger Gicquel, sur le mode « La France a peur » s’est étalée de mai à juillet en 3 vagues de chaleur. Du 6 au 9 mai, une première vague très précoce affecta surtout le Nord de la France : il a fait plus de 30° sur la Normandie, la Picardie, la Région parisienne, la Champagne et la Lorraine. Du 6 au 15 juin, une deuxième vague toujours sur la moitié nord dura 6 jours, les températures dépassent 30°. Une troisième vague s’installa sur la France pendant 2 semaines consécutives du 22 juin au 8 juillet : les températures atteignirent ou dépassèrent 35° sur toutes les régions du nord et du nord-ouest. Les 15 et 16 juillet il a fait 38° en Aquitaine, 37 ° à Toulouse et 36° en Lorraine. La canicule de juillet 1983 qui a affecté l’Italie et le Sud-Est de la France touchant particulièrement Marseille où les températures maximales sont restées du 9 au 31 juillet comprises entre 35 et 41 degrés. Si les français ont perdu la mémoire de cette canicule, en Italie en revanche, elle est considérée comme l’une des plus importantes vagues de chaleur qu’ait connu le pays depuis la Seconde Guerre mondiale. La canicule d’août 2003 a duré deux semaines du 1er au 13 août. Elle fut remarquable par son intensité, son extension géographique et la sur mortalité qu’elle causa (chez les personnes âgées contrairement à celle de 1911). Le record absolu de température en France a été enregistré par les stations de St Christol-les-Alès et à Conqueyrac dans le Gard, avec 44,1°C, battant le précédent record qui était détenu par Toulouse-Francazal (44,0°C le 8 août 1923). Températures réelles et températures ressenties Un taux d’humidité élevé est venu accentuer la sensation de chaleur dans certaines régions de France. Une nouvelle unité de mesure (dérivée de l’indice Humidex) s’est ainsi imposée dans certains médias : la température ressentie. Une carte, diffusée par La Chaîne Météo et BFM TV dimanche 23 juin, montrait le nord de la France, Paris incluse, recouvert de noir, avec la mention « 48 °C ». Source : BFM TV du 24 juin 2019 Explications de Pascal Scaviner, chef du service prévisions de la Chaîne Météo : « Si l’on prend une température moyenne de 36 °C l’après-midi […] avec un air sec, c’est-à-dire un taux d’humidité de 30 %, votre corps va ressentir une température de 40 degrés. Par contre, si l’on prend la même température avec une humidité beaucoup plus élevée, de 60 %, votre corps va ressentir une température de 50 degrés, un inconfort maximal, un véritable danger pour la santé ». Sébastien Léas prévisionniste à Météo France est heureusement venu corriger la présentation racoleuse de la chaîne Météo : « Les prévisionnistes de Météo France ont “déjà des doutes et des incertitudes sur le niveau des températures de la semaine”. “Si on n’a pas de certitude sur les températures, vous imaginez bien que nous n’en avons encore moins sur l’indice humidex ». Températures réelles et températures mesurées Les températures enregistrées par une station météorologique, aussi professionnelle soit elle, ne doivent pas nécessairement être inscrites dans le marbre, sinon Météo-France ne procéderait pas régulièrement à l’homogénéisation des températures, un traitement statistique qui a pour but de détecter et corriger les biais présents dans les séries de données observées qui peuvent être du même ordre de grandeur que le signal climatique que l’on cherche à mesurer. Le dernier jeu de séries homogénéisées de référence date de 2014. Il est donc permis de questionner le nouveau record de 45.9°C enregistré le 28 juin 2019 à Gallargues-le-Montueux par une station du réseau secondaire de Météo-France. Car il se trouve qu’une station du réseau collaboratif Info Climat située à un autre emplacement sur cette même commune donne une valeur différente : 44,1°C. Le site meteo-paris.com indique que les stations de Météo-France sont classées sur une échelle de 1 à 5 : un site de classe 1 est considéré comme un site de référence, tandis qu’ il est déconseillé d’effectuer des mesures météorologiques sur un site de classe 5. La station Météo-France de Gallargues est de classe 3. Il n’est donc pas interdit de penser que le franchissement de ce seuil symbolique de 45°C ne soit qu’un artefact des mesures. L’effet d’îlot de chaleur urbaine Sous l’effet d’îlot de chaleur urbaine la température en ville est plus élevée que dans les zones rurales alentour, en particulier la nuit. En région parisienne cet écart est de l’ordre de 2 à 3 °C en moyenne annuelle. Selon Météo France, lors de la conjonction de paramètres météorologiques (notamment en période de fortes chaleurs) l’effet d’îlot de chaleur urbaine peut atteindre près de 10 °C en Île-de-France. A cet égard il serait intéressant de savoir combien parmi les 554 stations météorologiques du réseau RADOME de Météo-France (une tous les 30 km) sont affectées par l’effet dit d’îlot de chaleur urbaine. Ajoutons à cela que la vague de chaleur de juin 2019 est survenue peu de temps après le solstice d’été au moment où les journées sont les plus longues. Or, c’est justement durant la nuit que le mercure baisse. Ainsi, plus les nuits sont courtes, moins les températures ont le temps de se rafraîchir. La fréquence des canicules augmente t-elle ? C’est ce que suggère la science officielle : Jean Jouzel, ex-vice-président du GIEC, n’en doute pas : « Les vagues de chaleur sont le marqueur du réchauffement planétaire… et clairement le diagnostic est qu’elles vont devenir plus précoces, plus intenses, plus fréquentes ». De façon plus nuancée Météo France pronostique une augmentation très probable du nombre de jours de vagues de chaleur au XXIe siècle : « alors qu’on comptait en moyenne moins de 5 jours de vagues de chaleur sur la période 1976-2005, on estime qu’il y a 3 chances sur 4 pour que ce nombre augmente au moins de 5 à 10 jours supplémentaires dans le sud-est et de 0 à 5 ailleurs à l’horizon 2021-2050 » ( une vagues de chaleur étant définie comme une période de 5 jours consécutifs avec une température maximale supérieure de 5 degrés à la normale 1976-2005). Il est logique que dans un monde qui se réchauffe même de façon minime ( entre 0,8°C et 1,2°C depuis le début de l’ère industrielle selon le GIEC ), et quelle que soit la cause, naturelle ou anthropique de ce réchauffement, la fréquence des épisodes caniculaires puisse aller en augmentant. Dans un article du 01 juillet, la Chaine Météo fournit un visuel qui compare les canicules en fonction de leur durée et de leur intensité. On voit que 2019 se situe bien derrière les canicules de 1911, 1947 et 2003. Mais l’été 2019 ne fait que commencer.
fake
C’est la facture des catastrophes naturelles du premier semestre 2021 que devront régler les assurances, selon une étude de Swiss Re, une société d’assurance et de réassurance fondée à Zurich. C’est le deuxième montant le plus élevé de dommages couverts par les assureurs sur ces dix dernières années, selon le rapport publié le 12 août. Les dégâts non couverts, eux, s’élèvent à 77 milliards de dollars. Une baisse de 33% en comparaison du premier semestre de l’année dernière qui cache un différentiel particulièrement élevé pour les pays les plus pauvres où le taux de couverture assurantiel est faible. C’est notamment le cas d’Haïti, touché le 14 août dernier par un séisme de magnitude 7.2, qui a causé plus de 2200 morts et 12 000 blessés et détruit plusieurs milliers d’habitations. Si le coût de cette catastrophe n’est pas encore évalué, il s’approchera sans doute de la précédente catastrophe qui a touché l’île caribéenne. En 2010, un séisme de magnitude 7 à 7.3 avait causé plus de 8 milliards de dollars de dégâts pour seulement 150 millions de dollars de dommages couverts, selon une étude du service catastrophes naturelles de Munich Re. Le début de l’année 2021 a, lui, été marqué par un enchaînement de catastrophes naturelles : inondations, tempêtes, incendies ou encore épisodes de grêles, dont la multiplication est attribuée à la crise climatique. « Les effets du changement climatique se manifestent à travers des températures plus chaudes, la montée du niveau des eaux, les précipitations plus erratiques et les conditions météorologiques plus extrêmes », a expliqué Martin Bertogg, le directeur des activités pour les catastrophes chez Swiss Re, cité dans le communiqué. Les événements climatiques dits secondaires, comme les tempêtes hivernales, les vagues de chaleur intenses et les graves inondations, représentent aussi un « risque grandissant », selon lui. La tempête hivernale Uri, qui a touché le Sud des États-Unis en février dernier, a entraîné des pertes assurées estimées à 15 milliards de dollars, soit le montant le plus élevé jamais enregistré pour ce type de risque dans le pays. En Europe, les inondations qui ont touché en juin la Belgique, l’Allemagne, les Pays-Bas, la République Tchèque et la Suisse ont quant à elles coûté environ 4,5 milliards de dollars. Une catastrophe pour les assurances Face à l’accumulation de ces désastres environnementaux, les assurances redoutent, elles, un désastre économique. Le secteur se désengage déjà de certaines zones jugées trop à risques et trop coûteuses à couvrir. En Floride, région particulièrement touchée par les catastrophes climatiques comme les ouragans et les tornades, certains particuliers ne trouvent plus d’assureurs privés. En Allemagne, les assurances ont prévenu que si rien n’était fait pour limiter un réchauffement climatique de 2°C, alors que le pays fait face à de graves inondations, elles ne pourraient plus couvrir leurs clients. Il est pourtant essentiel que les assurances puissent continuer à jouer leur rôle dans un monde en mutation, selon Jérôme Jean Haegeli, chef économiste de Swiss Re. « En travaillant avec le secteur public, l’industrie de l’assurance et réassurance joue un rôle clé pour renforcer la résilience des communautés en éloignant le développement des zones à haut risque, en investissant dans l’adaptation, en préservant l’assurabilité des actifs et en réduisant les manques de protection », souligne-t-il dans le communiqué. Une fin d’année pire encore ? Ce travail main dans la main sera d’autant plus essentiel que les coûts liés aux catastrophes naturelles seront de plus en plus importantes. Swiss Re prévient déjà que le second semestre de cette année 2021 risque d’être marqué par des catastrophes plus coûteuses, la facture grimpant généralement avec la saison des ouragans dans l’Atlantique Nord. Par ailleurs, les inondations qui ont touché l’Allemagne au mois de juillet et qui devraient coûter aux assureurs entre 5,3 et 6,5 milliards de dollars, selon l’Association allemande des assurances, citée par Swiss Re, ne sera comptabilisées qu’au prochain semestre.
true
Nous serions entrés dans la « sixième extinction ». L’expression est volontairement forte, et doit marquer les esprits, en faisant référence à la dévastatrice extinction permienne – la 3e, survenue il y a 252 millions d’années (Ma) –, entraînant la disparition de 95 % des espèces marines et peut-être de 70 % des espèces terrestres. En évoquant aussi la crise du Crétacé-Tertiaire – la 5e, dite « K-Pg », il y a 65 Ma –, et la disparition des dinosaures non-aviens. Mais faire référence aux extinctions massives passées est-il juste ? Cet article interroge la rigueur scientifique du concept de sixième extinction, à manier avec précaution. L’histoire du vivant s’écrit surtout depuis le Cambrien, commencé il y a 542 Ma, et l’essor d’une vie animale laissant des traces fossiles. Depuis, on observe globalement une augmentation du niveau de biodiversité. Aussi, si des apparitions et des extinctions de taxons biologiques (c’est-à-dire espèces, genres ou familles) se produisent régulièrement, le bilan sur une période donnée est, en général, positif. À quelques exceptions près. En 1982, les paléontologues David M. Raup et J. John Sepkoski identifient à partir des données fossiles disponibles quatre à cinq « extinctions massives », moments au cours desquels un nombre exceptionnel de disparitions complètes de taxons entraînent une chute du niveau de biodiversité. Elles se situent à la fin de l’Ordovicien (- 445 Ma), lors des derniers étages géologiques du Dévonien (-360 à -380 Ma), du Permien (- 252 Ma), du Trias (-201 Ma) et du Crétacé (-65 Ma). Ce sont les cinq « premières » extinctions massives. Les enseignements du passé Cependant, les auteurs n’ont analysé que des données de fossiles marins, alors plus nombreuses. Or, si la vie est encore majoritairement marine à l’Ordovicien, ce n’est plus le cas ensuite. Et le registre fossile des organismes terrestres témoigne parfois d’une autre histoire. Les mammifères, par exemple, apparu au Mésozoïque (-252 à -65 Ma), ont traversé la plus fameuse des extinctions, la crise K-Pg, celle des dinosaures. Leur dynamique face à la crise est encore débattue. Mais si l’extinction K-Pg a pu favoriser, ultérieurement, une diversification morphologique et écologique des mammifères, notamment placentaires, les grands groupes actuellement reconnus seraient apparus avant et auraient tous survécu (heureusement pour nous). Sur une période plus longue, le registre fossile des végétaux terrestres est aussi surprenant. Vraisemblablement apparus au Silurien (-443 à -416 Ma), leur dynamique de diversification ne semble avoir été ralentie ni au Dévonien, ni au Crétacé, et seulement localement au Trias : la diversité des végétaux a été peu impactée par les extinctions massives survenues à ces périodes. Au final, seule une extinction (à la fin du Permien) sur les cinq initialement identifiées aurait été à la fois massive, entraînant de nombreuses disparitions de taxons, et globale, touchant tous les types d’organismes, à une échelle planétaire. Ce qui classerait le phénomène actuel à la deuxième place, lui donnant un caractère encore plus exceptionnel… s’il correspondait véritablement, en comparaison, à une extinction massive. Les cinq extinctions massives passées et classiquement reconnues sont représentées par les lignes verticales rouges. Cependant, la plupart ne seraient pas globales, dans la mesure où leur impact sur la dynamique de la diversité végétale est moindre, sinon nulle. Seule la crise massive de la fin du Permien aurait concerné aussi le monde terrestre. Réciproquement, à partir de données paléobotaniques, on enregistre d’autres crises, par exemple à la fin du Carbonifère, non détectées à partir des données marines (lignes vertes). Author provided Employer le conditionnel plutôt que le futur Dans leur livre phare de 1995, le paléontologue Richard Leakey et le journaliste scientifique Roger Lewin annonçaient que jusqu’à 100 000 espèces disparaîtront chaque année d’ici la fin du XXIe siècle. Parler au conditionnel aurait été plus juste. Car il ne s’agissait pas d’une prédiction mais d’une anticipation quant à l’évolution future de la tendance actuelle. Suivant une approche rétrospective, le chercheur en écologie et zoologie Gerardo Ceballos et ses collègues annonçaient de leur côté, en 2015, que le taux d’extinction des vertébrés estimé à partir des extinctions enregistrées depuis 1900 aurait été 22 à 53 fois supérieures au taux « normal », estimé pour des époques plus anciennes à partir de données fossiles. Ici aussi, la prudence est requise. Si une tendance à la hausse des taux d’extinction estimés semble confirmée, il reste délicat d’opposer directement des estimations obtenues sur des intervalles de temps si différents (de l’ordre du million d’années pour des données fossiles, de l’ordre du siècle pour des données actuelles). Au total, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui suit l’état de la biodiversité, enregistre pour 2019, 1 757 extinctions ou probables extinctions depuis 1500. Que l’on considère le nombre total d’espèces existant à la surface de la planète (au moins 2 millions), ou le nombre d’espèces suivies par l’UICN (98 510), on est encore loin des 75 % d’extinction caractérisant une extinction massive. Assurément, la sixième extinction n’a pas encore eu lieu. Aura-t-elle lieu ? En toute rigueur, il est difficile pour un scientifique de s’exprimer fermement sur l’avenir. Les prospectives scientifiques impliquent des hypothèses que seul le temps pourra ou non confirmer. En ce sens, extrapoler à partir de la crise de biodiversité actuelle pour conclure définitivement sur une extinction massive à venir manque de fondement scientifique. 40 % des espèces d’insectes pourraient avoir disparu de la planète d’ici quelques décennies : une hypothèse qui reste à confirmer… sans pour autant nier la gravité de la tendance actuelle. Nathan B. Dappen/Shutterstock, CC BY-NC-ND Discuter le concept de 6e extinction, est-ce du déni ? Non. En 2019, l’UICN liste 27 157 espèces menacées d’extinction. Soit près du tiers des espèces suivies ! C’est énorme. Mais il ne s’agit pas (encore) d’extinctions. En 2017, l’entomologiste Caspar Hallmann et ses confrères évoquaient un déclin de plus de 75 % de la biomasse d’insectes en 27 ans sur des sites protégés en Allemagne. Le chiffre saisit car il évoque les extinctions massives ! Mais cela a pu survenir sans aucune extinction. Les deux situations indiquent plus clairement le déclin démographique d’un grand nombre d’espèces. Celles-ci sont de plus en plus rares, sur une aire géographique de plus en plus réduite. Et ces déclins ont, sans intervention, l’extinction pour aboutissement. C’est pourquoi en 2019, les biologistes Francisco Sánchez-Bayo et Kris A.G. Wyckhuys suggèrent que 40 % des espèces d’insectes pourraient avoir disparu de la planète d’ici quelques décennies. Mais l’hypothèse d’extinction spécule sur l’issue de la situation actuelle plutôt qu’elle n’en rend compte, car à ce jour les espèces concernées ne sont (pour la plupart) pas éteintes. Il y aurait, dans cette distinction, une maigre consolation : peut-être arriverons-nous à prévenir les extinctions. Mais c’est là que le débat, en apparence sémantique, prend son sens, car prévenir l’extinction des espèces ne suffirait pas nécessairement. Dans un écosystème, les espèces ne sont pas que des entités indépendantes et contingentes. Elles interagissent les unes avec les autres ; et avec leur environnement physico-chimique. Elles remplissent une « fonction » : la production primaire, l’herbivorie, la prédation, la dégradation de la matière organique morte, la symbiose, le parasitisme, etc. Ces fonctions, combinées, participent au fonctionnement de l’écosystème entier. Si elles disparaissent, l’écosystème peut être perturbé et se dégrader. Par exemple, au-delà du service écosytémique qu’ils rendent à l’homme, la fonction des insectes pollinisateurs participe au maintien des végétaux pollinisés, à la base des chaînes alimentaires. Or ces fonctions peuvent disparaître sans extinction de l’espèce, lorsque les espèces ne sont plus suffisamment abondantes pour les assurer. Et c’est précisément ce qui se passe. Chaque espèce interagit avec d’autres, créant des chaînes sensibles aux variations de la biodiversité. Ici, un Colibri scintillant (Brésil) prélevant du nectar. Waldemar Manfred Seehagen/Shutterstock, CC BY-NC-ND Au final, le concept de sixième extinction paraît avoir plusieurs limites : il fait référence à des évènements passés, encore mal compris, notamment quant à leur ampleur ; il anticipe, dans une sorte de fatalisme, sur l’issue de la situation actuelle ; il focalise sur un phénomène (l’extinction) au risque d’en négliger un autre (le déclin démographique de nombreuses espèces, et ses conséquences sur le fonctionnement des écosystèmes). Enfin, sur un autre registre, plus psychologique, il brandit la menace d’une catastrophe imminente, mais qui ne survient pas, au risque de biaiser la perception du déclin, bien réel, des espèces et de leurs fonctions. En comparaison, le concept de crise de biodiversité, plus proche de l’expérience de chacun – les hirondelles sont toujours là mais moins nombreuses qu’avant –, paraît plus pertinent. Cet article a été écrit avec la précieuse collaboration de Borja Cascales-Minana, paléobotaniste, chargé de recherche CNRS au laboratoire Evo-Eco-Paleo (UMR Université de Lille-CNRS 8198).
true
Index de la série « Pollution de l’air » Les particules Le terme particules est une expression générique qui désigne un mélange de polluants solides et/ou liquides en suspension dans un milieu gazeux. La notion d’aérosol désigne à la fois les particules et le gaz dans lequel elles se trouvent en suspension. La taille de ces particules peut s’étendre sur près de 6 ordres de grandeur, de 0,005 et 100 micromètres (1 micromètre µm = 0,001 millimètre) et leur composition chimique est très variable, ce qui en fait l’un des constituants les plus complexes de l’atmosphère. Celles mesurant moins de 50 micromètres de diamètre (environ) ont une masse tellement faible que la gravité joue très peu sur elles : elles restent en suspension dans l’air ; on les nomme microparticules ou matières particulaires (Particulate Matter, PM) ; elles se comportent en fait comme des gaz. On appelle poussières les particules solides de dimensions et de provenances diverses pouvant rester un certain temps en suspension dans un gaz ; celles supérieures à environ 50 µm finissent par chuter par gravité, et on les qualifie alors de poussières sédimentables. On peut donc classer les matières particulaires en différentes catégories : La réglementation anti-pollution ne s’intéresse aujourd’hui qu’aux PM10 et PM2.5 (Pour les passionnés, voir ici) L’origine des particules La complexité des aérosols atmosphériques vient en grande partie du fait qu’il existe une multitude de sources et de procédés de formation, contrairement à la majorité des polluants gazeux. Les aérosols atmosphériques ont 3 origines principales, illustrées ci-dessous : ils sont d’une part rejetés directement dans l’atmosphère, on parle alors d’aérosols primaires ; ils peuvent d’autre part résulter de transformations chimiques à partir des polluants gazeux présents dans l’atmosphère, ce sont les aérosols secondaires ; enfin, les aérosols qui se sont déposés au sol peuvent être remis en suspension. La distribution en taille des aérosols n’est pas homogène ; elle est liée aux mécanismes de formation, issus de 3 modes principaux : On aboutit donc à cette distribution du nombre, de la surface et de la masse des particules : Les PM10 se distribuent donc schématiquement ainsi : comprenant donc les PM2,5 et les particules grossières : Voici d’ailleurs des concentrations typiques en aérosols : En ville, on a donc typiquement environ 50 000 particules fines par cm3, et 50 grosses particules. Dans une ville industrielle, l’air peut contenir plus de 3 millions de particules par cm3, dans une ville aux activités plus tertiaires autour de 50 000 alors qu’au-dessus de l’océan ou en montagne il n’y en a que quelques milliers, et dans un endroit exempt d’émission seulement 100 à 20 particules par cm3. Voici la vitesse avec laquelle elles chutent en théorie : En pratique, les particules ultrafines chutent plus vite, en particulier par accumulation et à cause du lessivage par les précipitations. Les particules qui restent les plus longtemps dans l’atmosphère sont celles entre 0,1 µm et 1 µm ; elles retombent entre quelques jours et 1 à 2 mois. Les particules primaires sont directement émises dans l’atmosphère, d’une part par les activités humaines, mais également par des sources naturelles. La fraction grossière des particules primaires est essentiellement formée par des procédés mécaniques tels que l’érosion. Les plus fines sont émises soit directement sous forme solide, soit sous forme de vapeurs qui condensent très rapidement pour former des particules ultrafines. Les particules sont donc d’origines naturelle et humaine. Les particules d’origine naturelle proviennent principalement d’éruptions volcaniques et de l’érosion éolienne naturelle ou issues de l’avancée des déserts, les incendies et feux de végétation. Elles sont aussi constituées de formes vivantes microscopiques (bactéries, moisissures…), de pollens… Les activités humaines en génèrent également d’importantes quantités – en augmentation nette depuis deux siècles. Les particules d’origine humaine sont souvent issues de combustions qui ne sont pas totales, telles que le chauffage (notamment au bois), la combustion de combustibles fossiles dans les véhicules, les centrales thermiques et de nombreux procédés industriels. Ces combustions imparfaites génèrent ce qu’on appelle des imbrûlés. Quand on voit la fumée sortir du cheminée, d’un pot d’échappement ou quand on recrache de la fumée de cigarettes, c’est parce qu’il y a énormément de particules, de plus ou moins petites tailles. Les particules secondaires ne sont jamais émises directement dans l’atmosphère. Elles ont une origine physico-chimique : elles résultent de la transformation des polluants gazeux présents dans l’atmosphère, tels que le dioxyde d’azote NO2, le dioxyde de soufre (SO2), l’ammoniac (NH3) et les Composés Organiques Volatils (COV). Les vapeurs gazeuses émises dans l’atmosphère se condensent et forment des particules de très petite taille, qui grossissent par coagulation ou fixation de la vapeur d’eau. Les trois espèces principales d’aérosols secondaires sont : Cette source de particules est difficile à quantifier car la génération des particules secondaires met en jeu des mécanismes complexes, mal connus qualitativement et quantitativement. Elle dépend des émissions des polluants gazeux précurseurs, mais aussi des conditions météorologiques. Elle constitue néanmoins une source importante de particules. Elle peut en particulier donner lieu à des transports continentaux de particules et contribuer fortement au nombre de dépassement de la valeur limite journalière. Il a ainsi été observé que la plupart des épisodes de pollution particulaire survenant en période hivernale et printanière étaient liés à une augmentation de la quantité de nitrates. Le temps de séjour des particules dans l’atmosphère dépend de leur taille. Par mouvement de convection, elles montent en altitude, où elles sont dispersées et diluées. Elles peuvent alors être transportées sur des distances d’autant plus longues que la particule est petite. Elles disparaissent ensuite soit par dépôt sec à la surface du sol et des végétaux, sous l’effet de la gravité, soit par dépôt humide, lors d’événements pluvieux ou neigeux. Le dépôt sec, ou sédimentation, concerne essentiellement les particules les plus grosses (>5 µm), ainsi que celles proches de la surface, qui se redéposent rapidement (quelques heures). Elles voyagent donc sur des distances assez courtes, généralement inférieures à 500 kilomètres. Lors d’évènements particuliers tels que les tempêtes de sable, elles peuvent néanmoins être transportées sur plusieurs milliers de kilomètres, comme les poussières sahariennes que l’on retrouve parfois en Europe du Nord ou dans les Antilles. En revanche, les particules fines peuvent rester en suspension dans l’atmosphère pendant plusieurs jours et être transportées en altitude sur de très longues distances. Le dépôt humide est la principale voie d’élimination des particules, selon deux modes. Les fines particules servent de noyau de condensation sur lesquels se forment les gouttelettes de nuage. Lorsque ces gouttelettes grossissent suffisamment pour qu’il pleuve, les particules sont éliminées avec les précipitations. Lorsqu’il pleut, les gouttes d’eau entraînent également les particules les plus grosses. Une fois déposées, les particules peuvent ensuite être remises en suspension sous l’action du vent. Dans certaines régions d’Europe marquées par un climat sec et venteux, comme le pourtour méditerranéen, la remise en suspension et le transport de poussières désertiques peuvent constituer une source importante de particules et contribuer sensiblement au nombre de dépassement de la valeur limite journalière. En zone urbaine, la remise en suspension s’effectue également sous l’action du trafic routier et représente une source importante de particules à proximité d’axes routiers à fort trafic. Selon les études, il est ainsi estimé que la remise en suspension contribue de 20 à 50% aux émissions de particules spécifiquement liées au trafic routier. Composition chimique des particules La composition chimique des particules présente donc une très grande variabilité, qui dépend à la fois de la nature et de la proximité des sources d’émission, et également des transformations que les particules subissent dans l’atmosphère. On définit deux grandes fractions de particules : la fraction inorganique (ou minérale) et la fraction organique. La fraction minérale (souvent d’origine naturelle) est composée essentiellement de sulfates, de nitrates et d’ammonium. À cela s’ajoutent d’autres espèces, en général présentes en concentration plus faibles, comme certains métaux (plomb, arsenic, cadmium,…) et des sels (embruns marins, …). En ce qui concerne la fraction organique, on distingue la fraction contenant du carbone élémentaire ou carbone suie (EC ou BC) et la fraction contenant du carbone organique (OC). Le carbone élémentaire est constitué à quasiment 100% d’atomes de carbone et est chimiquement inerte. Il est majoritairement émis par l’homme au cours des processus de combustion. C’est sa couleur noire qui domine dans l’aérosol de pollution. La suie individuelle est émise sous forme d’une sphère de quelques dizaines de nanomètre, mais elle s’agrège très rapidement à d’autres suies pour former des chapelets de quelques micromètres de longueur. En moyenne, ce black carbon représente de 5 à 10 % de la masse de PM2.5. Cette contribution peut aller jusqu’à 15 à 20 % sur les sites trafic. Le cœur de l’aérosol, constitué de carbone élémentaire, est généralement entouré d’une pellicule composée d’un mélange complexe de composés organiques. Cette fraction de carbone organique (OC) est une matrice très complexe, constituée d’une multitude de composés différents appartenant aux grandes familles de la chimie organique que sont les alcanes, les acides carboxyliques, les alcools, les aldéhydes, les cétones, les esters, les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), les dioxines…, dont certaines sont très toxiques. Certaines espèces se fixent dès leur émission sur les particules, d’autres se forment suite à l’oxydation de précurseurs gazeux tels que les composés organiques volatils (COV). Enfin, le terme Matière Organique Particulaire (MOP) désigne l’ensemble constitué par le carbone et les autres atomes constituant cette matière (oxygène, hydrogène, azote, soufre…). Cette matière organique particulaire a des origines plus diverses que le carbone élémentaire. Elle peut être d’origine anthropique, essentiellement formée lors des combustions incomplètes, soit directement à l’émission, soit par conversion des gaz présents dans les fumées. Elle peut également être constituée de particules biogéniques primaires, telles que des spores ou des pollens. Voici également la composition chimique des particules en fonction de leur taille : Les PM10 sont donc constituées de PM2,5 et de particules grossières. Les particules fines PM2,5 se composent majoritairement d’espèces carbonées (carbone élémentaire et particules organiques) émises lors de combustions incomplètes, ainsi que de nitrates, d’ammonium et de sulfates, qui sont produits par réactions chimiques dans atmosphère. Elles résultent pour la plupart d’entre elles d’activités polluantes (moteurs diesel, suies, transformation chimique des gaz polluants, déchets de la combustion). En effet, le carbone est un sous-produit des gaz d’échappement et des fumées d’usines car tout foyer où la combustion reste incomplète libère du carbone particulaire. Ainsi, les PM2,5 sont principalement constituées : Il est également à noter que, hélas, les particules sont de plus en plus petites, notamment du fait des évolutions des moteurs automobiles et des nanotechnologies. Les particules grossières (entre 2,5 µm et 10 µm) majoritairement constituées de sels de mer, de poussières minérales et dans une moindre mesure de matières organiques. Elles sont principalement produites par des procédés mécaniques (abrasion, chantiers, agriculture, remises en suspension de particules déposées au sol…). Soulignons enfin qu’un des composant les plus dangereux pour la santé des PM2,5 est le carbone suie (ou Black Carbon, BC). Ces particules de carbones mesurent moins de 1 micromètre, représentent 30 % des émissions de PM1,0 et sont issues des moteurs à combustion (diesel essentiellement), la combustion résidentielle de bois, des centrales électriques, de l’utilisation du fioul lourd et du charbon… Contrairement aux autres particules, qui ont des origines très diverses, le carbone suie est 100 % primaire et essentiellement lié à la pollution du trafic routier local (lire ici). On définit également les microsuies, qui mesurent de 0,05 à 0,1 micromètres et elles sont émises par la combustion du fioul léger (moteurs diesel, chauffage domestique), de l’essence, du kérosène et du gaz. Elles sont essentiellement carbonées, mais peuvent contenir du soufre si le combustible dont elles sont issues en contient (fioul léger, par exemple). Elles pénètrent donc très profondément dans le corps humain. Leur légèreté fait qu’elles contaminent les plus hautes couches atmosphériques et sont donc responsables d’une pollution globale. (Pour les passionnés lire ici). Pour les effets sur la santé, lire ici. Visualisation de particules Terminons par la visualisation de certaines de ces particules au microscope : Cette photo montre une image d’un filtre à particules placé le long d’une route par un microscope électronique. Les suies de diesel (en gris sur l’image) sont présentes de manière prédominante sur le filtre. Les particules indiquées en bleu sur l’image sont des poussières de combustion, les particules colorées en rose sont d’origine minérale et les cristaux, en vert, sont des sels.
true
Dans notre magnifique pays, enfin débarrassé de tous ses problèmes structurels par l’action macronesque et purificatrice, « magique », dirait Mme Pannier-Runacher, nous cherchons désormais le moindre détail afin de rendre notre vie encore plus merveilleuse. Le dernier en date est l’inscription du Roquefort en catégorie E sur le nutriscore. Si vous ne comprenez rien à la phrase d’avant, je ne peux rien faire pour vous, retournez dans votre campagne, Homme de l’ancien monde. LE DANGEREUX ROQUEFORT ET LE NUTRISCORE Hé oui, depuis cette semaine l’ennemi est à nos portes. Quelqu’un (mais qui ?), s’attaque à notre Roquefort national. Tollé dans la ruralité, débats enflammés sur les plateaux télé et actions journalistiques courageuses, c’est-à-dire déplacements dans le centre de la France pour interviewer un producteur ad hoc. D’ailleurs, je me demande toujours ce qu’il se passe dans la tête d’un journaliste à sa sortie d’école. Il a le choix entre deux directions : informer la société et aider les citoyens à comprendre le monde ou interviewer son voisin pour lui demander son avis sur tout et n’importe quoi. Pourquoi choisit-il la seconde option ? Bref, ce matin nous essayons de comprendre pourquoi le Roquefort n’est pas bon pour la santé. Cher lecteur, devant vos yeux ébahis, sans filet et sans aucune formation scientifique, je vous l’affirme : oui le fromage est mauvais pour la santé. Et cette affirmation péremptoire est valable pour à peu près tout ce que nous mangeons. Pas besoin de nutriscore. Parce que le problème dans tout ça, ce n’est pas le classement du fromage en A, B et Z mais le nutriscore lui-même. Il est l’aboutissement d’une logique étatiste en roue libre. Prenant acte d’une certaine fainéantise du consommateur qui ne veut plus réfléchir et attend des solutions packagées pour tout, l’État, toujours à l’affut d’une parcelle de pouvoir supplémentaire, saute sur cette demande en déclenchant le cocktail désormais bien rôdé de la décision publique stupide : Le nutriscore, c’est la même démarche que l’obligation des chaînes et des pneus hiver, le masque obligatoire et parcoursup. La démission du consommateur/client/citoyen face à trop de… Trop de quoi d’ailleurs ? Et l’envahissement de cet espace laissé vacant par l’État. L’exemple des pneus neiges obligatoires est encore plus dingue. Essentiellement, la panique sur les routes à lieu sur UNE route, celle de la Tarentaise, pendant deux samedis dans l’année, les deux départs au ski des Parisiens. Si ce jour-là la neige tombe à basse altitude les routes sont bloquées et les vacances commencent dans un gymnase. Du coup, solution de génie : équipements obligatoires. LE NUTRISCORE : DÉRESPONSABILISATION DE L’INDIVIDU C’est une autre caractéristique de la politique de guignols moderne : traiter un problème spécifique aux moyens d’une loi nationale. On aurait pu, par exemple, échelonner les arrivées sur cette période spécifique (vacances d’hiver) en divisant les logements en trois groupes : un avec arrivée le vendredi, un le samedi et un le dimanche. Ce qui n’aurait dérangé personne (il suffit de voir les bouchons dès le vendredi midi) et ne me parait pas très compliqué à organiser avec un petit coup de tech en folie par exemple. On retrouve la même problématique sur internet : pour ne pas avoir à choisir de films ou par peur de se tromper, Netflix propose une sélection correspondant aux goûts de l’utilisateur. Les réseaux sociaux ne donnent pas la totalité du fil d’actualité, parce que le consommateur ne veut pas prendre le temps de la recherche, du choix, de l’hésitation voire de l’erreur. Alors le fournisseur choisit pour lui. Même la météo est aujourd’hui résumée en quatre couleurs, ce qui permet à tout le monde de s’étonner qu’il fasse chaud l’été. En soi, ça ne pose pas de problème, sauf que toute délégation de responsabilité entraine nécessairement une perte de liberté. Ce n’est plus vous qui décidez, mais quelqu’un d’autre qui fixe les règles de la décision. Pire, le fournisseur du système détient les variables, qu’il s’agisse de l’État ou d’une entreprise privée. S’il décide de les modifier sans vous le faire savoir, vous pensez utiliser le même outil alors que ses règles de fonctionnement ont été changées. Vous ne maitrisez donc plus totalement ni l’étendue du choix ni les règles du jeu. Et arrive le jour où un événement, un virus par exemple, débarque au milieu d’une population habituée à se laisser guider dans ses choix, et qui décide aussi de se laisser guider dans sa vie quotidienne en acceptant un pass. Les règles étaient pourtant simples : port du masque quand la distanciation sociale n’est pas possible et lavage régulier des mains. Mais même avec des règles aussi simples, nous avons pensé ou quelqu’un a pensé pour nous que nous ne pourrions pas y arriver seuls. Et après le virus viendra le temps de l’écologie qui regarde déjà avec envie et passion cet outil formidable pour obliger les gens à rester chez eux, à commencer par les jours de pic de pollution. Les paramètres sont tellement nombreux qu’il sera très facile d’avoir toujours une bonne raison de maintenir l’outil en fonctionnement. L’IMPORTANCE DE LA LIBERTÉ DE CHOIX Un système libéral doit obligatoirement aller contre ce principe. En aucune manière le libéralisme ne doit avoir pour objectif de faciliter la vie des citoyens ou de profiter de cette attente. Il doit au contraire redonner la responsabilité du choix à chacun et s’interdire de donner un avis qui risque de ressembler à un conflit d’intérêt, ces outils pouvant devenir très rapidement des instruments de propagande masquée. Le rôle d’un État libéral est d’établir la règle du jeu, les normes qui l’encadrent et d’assurer le contrôle de la bonne exécution de ces règles. Dans un deuxième temps, il doit s’assurer que le citoyen est suffisamment formé pour comprendre les règles du jeu. Et s’agissant de formation, il peut être intéressant de revenir sur la Convention citoyenne dont l’État à délégué l’organisation, mais aussi le déroulé pédagogique à une association militante dans le domaine du développement durable. Qui a parlé de conflits d’intérêts ? Les règles sont compliquées car elles sont rendues compliquées. Mettre des chaînes est simple : s’il y a plus qu’une simple pellicule de neige sur la route, si l’avancement du véhicule est altéré par la neige, alors, on met des chaines. C’est simple et compréhensible. Il suffirait de dépenser un quart de l’argent utilisé pour créer des PLV à chaque nouveau plan, voire à chaque nouvelle communication. Tout politique qui se respecte ne peut annoncer une décision sans un logo, des graphiques et des panneaux en quadrichromie spécifiques. À croire que ce qu’un ministre ou un président français a à dire est si médiocre qu’il faut en faire la promotion comme pour une boite de haricots. Avec l’argent économisé, on peut communiquer simplement et efficacement. Ceci obligera peut-être le gouvernement à réfléchir à ses idées au lieu de choisir la couleur du fond d’écran.
fake
À peine partie de la Fondation Hulot, Audrey Pulvar reprend du service. Un mois après son départ de l'ONG reprise en mains par son ex-ministre de l'Écologie de fondateur, la journaliste se consacre désormais à monter un fonds de dotation pour l'Afrique, "AfricanPattern", destiné à soutenir des modèles d'écologie solidaire sur le continent. "Nombre de transformations écologiques sont déjà à l'oeuvre dans les pays africains, que ce soit par tradition, empirisme ou pour faire face à des pénuries : circuits d'économie sociale et solidaire, recyclage, agro-écologie... L'idée est de modéliser ces expériences", explique Audrey Pulvar. "L'Afrique peut donner au monde l'exemple à suivre, en systématisant des organisations solidaires et responsables, (...) en faisant de l'écologie solidaire le socle des politiques publiques", développe le manifeste de l'organisation, qui vise "l'élaboration d'un modèle alternatif, fondé sur les savoirs et expérimentations". Think tank doté d'un conseil scientifique majoritairement africain (les philosophes Achille Mbembe, Souleymane Bachir Diagne, l'anthropologue Abdourhamane Seck...), "AfricanPattern" (pattern pour patron, modèle) se veut aussi un do tank, capable de soutenir et financer des projets. Sa créatrice admet que le propos est ambitieux mais l'organisation "ne fait qu'accompagner un mouvement entamé par nombre d'intellectuels africains". Se décrivant comme "activiste féministe et écologiste", la journaliste de 47 ans dit avoir été transformée par sa mission de 18 mois à la tête de la Fondation Hulot : "je me suis emparée des sujets, je voulais comprendre". Alors, fini le journalisme ? "Le journalisme de presse radio-télé, oui". Avant d'arriver mi-2017 à la tête de l'ONG, "je ne me sentais plus tout à fait chez moi dans le métier de journaliste de presse audiovisuelle. Depuis 2 à 5 ans je voyais se développer une nouvelle forme de journalisme, beaucoup de spectacle. Je ne m'y retrouvais pas", relate-t-elle. "Et puis, il y a eu le score du FN" à l'élection présidentielle. "Je me suis dit 'je n'ai pas la prétention de changer le monde, mais je vais peut-être utiliser mon énergie différemment'", ajoute Audrey Pulvar. "Et je pense que la lutte contre le réchauffement climatique est le seul récit de nature à enthousiasmer les populations, à les réconcilier avec l'action politique". L'ONG a replacé son fondateur Nicolas Hulot à sa tête mi-janvier. Audrey Pulvar, elle, se donne cette année pour monter son équipe, basée à Paris, et ses premiers financements. "J'aimerais vraiment que ça marche", souhaite-t-elle, rejetant en revanche toute ambition électorale.
true
Cela fait des mois qu'un bras de fer s'est installé entre l'Etat et des agriculteurs du Lot-et-Garonne. Sommée de détruire le lac de Caussade, une retenue d'eau de 920 000 m3 sur 20 hectares jugée illégale, la chambre d'agriculture locale, à l'origine du projet, s'y refuse. Récemment, la tension est encore montée d'un cran. Ainsi, les travaux de construction n'ont jamais cessé. Les auteurs du projet ont été jusqu'au bout, pour permettre l'irrigation des 350 ha d'une vingtaine d'exploitations agricoles en régulant le débit du Tolzac, un affluent de la Garonne. "Nous regrettons et condamnons fermement cet acte illégal, et nous nous employons depuis plusieurs semaines à faire appliquer l'état de droit à Caussade", a réagi le ministère de la Transition écologique et solidaire auprès du Figaro. "En aucun cas nous détruirons le barrage de Caussade", ont affirmé au journal Serge Bousquet-Cassagne, président de la chambre d'agriculture départementale, et Laurent Magot, le directeur de cette institution. Le premier a même averti dans Le Monde : "Il va y avoir du sang et des larmes, s'il le faut, nous camperons jour et nuit devant la retenue pour empêcher quiconque d'y pénétrer." "Les paysans ont trop besoin de cette eau l'été. Cela fait trois ans et demi qu'on travaille d'arrache-pied sur ce projet en lien avec les services de l'État, qui nous avait donné son feu vert. On ne comprend pas ce retournement de situation", assurent Serge Bousquet-Cassagne et Laurent Magot. Le président de la chambre d'agriculture souhaite "une ultime concertation et compromis". La justice administrative avait constaté fin mars l'illégalité des travaux, contestés au départ par les associations écologistes France nature environnement et la Sepanso, confirmant un arrêté préfectoral d'octobre qui avait abrogé un arrêté de juin 2018 autorisant le projet. Les agriculteurs étaient passés outre et avaient entamé les travaux en novembre. Le 3 mai, la préfète du Lot-et-Garonne a envoyé un courrier de mise en demeure aux responsables de la chambre d'agriculture de ce territoire, dans lequel elle demande "la suppression de l'ouvrage de Caussade dans un délai de trois mois", sans quoi une astreinte de 500 euros par jour sera appliquée. Elle les contraint aussi à "la remise à l'état initial du site d'ici 18 mois avec le remblaiement des fossés et bassins créés et la revégétalisation des berges", rapporte Le Figaro. Par ailleurs, la somme de 1 million d'euros devait être saisie d'ici au 12 mai sur les comptes bancaires de la chambre d'agriculture si elle ne se soumettait pas à l'arrêté, selon Le Monde. Le quotidien souligne que cette mesure dite de "consignation" est inédite pour un tel organisme. Serge Bousquet-Cassagne a déclaré au quotidien du soir que si 1 million d'euros était saisi, "nous serons obligés de licencier quinze salariés sur les soixante-douze que compte la chambre. Sur un budget de 6,5 millions d'euros, comment voulez-vous que l'on fasse autrement ?".
true
Dignes d’un scénario de film-catastrophe hollywoodien, les conséquences du réchauffement climatique sont nombreuses. Elles provoquent de nombreuses catastrophes naturelles, impactent nos écosystèmes et pourraient entraîner de nombreux bouleversements à l’échelle planétaire. Extinction de la zone et de la flore La modification ou la disparition des écosystèmes menacent directement de nombreuses espèces. On peut citer l’ours blanc comme exemple emblématique. Le Giec estime que 20-30% des espèces seront exposées à un risque accru de disparition si la température augment de 1,5 à 2,5 degrés. Si ce chiffre devait atteindre 3,5, le pourcentage grimperait à 40-70%. Inondations, sécheresses et intensification des tempêtes tropicales Les catastrophes naturelles liées au climat, comme les inondations, les ouragans, la sécheresse, les incendies de forêt, etc., risquent de s’intensifier, fragilisant encore plus les populations devant y faire face. Ceci pourrait être un frein au développement de nombreux pays, par exemple le Bangladesh. Conséquence du réchauffement climatique sur l’agriculture Dans un premier temps le Giec estime que le réchauffement climatique pourrait profiter à l’agriculture des pays tempérés, tandis que les zones arides, devenant de plus en plus sèches, devraient faire face à de grosses difficultés. Modification du Gulf Stream Le Gulf Stream, ce courant marin de l’Océan Atlantique amenant de la chaleur des côtes de Virginie vers l’Europe, pourrait être modifié, voire disparaître. La conséquence pour l’Europe serait un refroidissement brutal du climat. Cette hypothèse est un exemple prouvant que le réchauffement climatique peut avoir des conséquences surprenantes, les causes et les conséquences étant incroyablement complexes.
true
Dans la lignée de l’article ‘Voter avec son argent‘, j’ai eu pas mal de retours de personnes qui ne comprenaient pas vraiment ce qu’était la taxe carbone : définition, calcul, enjeux, ordres de grandeur… Après avoir épluché internet et regardé pas loin de 30h de vidéos sur le sujet, je voulais écrire un second article pour aider certains d’entre vous vers cette humble quête qu’est sauver la planète. Mais après avoir commencé à rédiger mon article, je suis tombé sur un travail précis, sourcé, abordable et suffisamment clair pour ne pas faire ce que je faisais de mieux quand j’étais étudiant : un gros copier-coller. C’est donc avec l’accord de l’auteur que je vous présente 10 questions-réponses sur la taxe carbone. Vous n’aurez peut-être pas le ton de branleur parisien habituel (le mien), mais vous comprendrez bien mieux ce qu’il se trame autour du carbone. Dans le pire des cas, vous comprendrez quand un politique raconte n’importe quoi à la télé. Dans le meilleur des cas, vous impressionnerez vos collègues à la pause café qui penseront que finalement, vous n’êtes pas si idiot ! Prenez le temps de lire cet article, accrochez-vous si besoin, car le sujet climatique devrait être votre sujet numéro un de conversation ! 1. Pourquoi les économistes favorisent-ils la taxe carbone pour lutter contre le changement climatique ? Aujourd’hui, les économistes recommandent à l’unanimité ([1] [2]) la taxe carbone comme un moyen efficace de lutter contre le changement climatique. Pour comprendre pourquoi, nous devons examiner leur fonctionnement. Les marchés sont généralement un bon moyen d’organiser l’activité économique, mais dans certains cas, ils sont sujets à des dysfonctionnements, que l’on appelle défaillances du marché. L’exemple le plus flagrant d’un tel échec est que les prix du marché ne tiennent pas compte des coûts environnementaux. Cela signifie que chaque transaction économique dans le monde est basée sur des informations incorrectes : la composante du coût environnemental est absente du prix. Ce type de défaillance du marché s’appelle une externalité négative. Les acteurs qui émettent du dioxyde de carbone imposent un fardeau à la société, mais ne paient pas les conséquences de leur pollution. Cela signifie que si chacun agit dans son propre intérêt, les acteurs ne sont pas incités à modifier leur comportement pour limiter les émissions de carbone. C’est ce qu’on appelle la tragédie des biens communs. Cependant, si les prix du marché étaient corrigés pour tenir compte de tous les coûts environnementaux pour faire payer le carbone, cette externalité négative disparaîtrait. Les taxes pigouviennes sont l’outil de politique économique le plus simple pour parvenir à cette tarification du carbone. Elles sont un moyen d'”internaliser” les externalités négatives pour corriger le marché. Taxer les entreprises polluantes à hauteur du coût environnemental de leurs émissions de carbone force le prix de leurs produits à refléter la charge sur la société du carbone émis. Cela incite les entreprises et les consommateurs soit à consommer moins de biens à forte intensité de carbone, soit à les remplacer par des biens à faible intensité de carbone, soit à trouver des moyens plus efficaces et à faible intensité de carbone pour produire et consommer. Un autre système de tarification du carbone est le système de crédits carbone, qui est très semblable à la taxe carbone. Dans ce système, il y a une quantité fixe prédéterminée de carbone qui peut être émise au total. Les quotas d’émission sont ensuite mis aux enchères et les entreprises qui doivent émettre du carbone sont obligées de les acheter. Bien qu’elles diffèrent dans leur mise en œuvre, ces politiques sont théoriquement équivalentes puisqu’elles mettent toutes deux un prix sur le carbone pour corriger la défaillance du marché. 2. La taxe carbone devrait-elle servir à financer la transition énergétique ? Non, pas nécessairement. L’idée fausse la plus répandue au sujet de la taxe carbone est que son objectif est de financer la transition énergétique vers les énergies renouvelables. L’idée derrière cet argument est que pour réduire les émissions de carbone, les gouvernements doivent subventionner massivement les sources d’énergie propre, de sorte qu’il soit possible de fermer des centrales à combustibles fossiles et donc de réduire les émissions. Par conséquent, si un gouvernement utilise les recettes d’une taxe sur le carbone à d’autres fins, on pourrait croire que cette taxe n’est pas efficace et ne sert que d’excuse pour taxer encore plus les citoyens. Par exemple, l’une des principales raisons du déclenchement du mouvement des gilets jaunes était le “soupçon qu’une partie de la taxe est utilisée pour payer autre chose que la transition écologique” [1]. En réalité, la taxe carbone n’est pas un “mal nécessaire” pour financer la solution au changement climatique, elle est une solution au changement climatique en elle-même. La taxe carbone est intrinsèquement utile, peu importe la façon dont l’argent est utilisé ensuite. Cela s’explique par l’effet de correction du marché des taxes pigouviennes : le principal mécanisme par lequel elles réduisent les émissions est la réduction de la demande de biens à forte intensité de carbone, et pas nécessairement par le financement d’autres solutions. Mais une fois le marché corrigé, ne pourrions-nous pas quand même affecter les recettes fiscales à la transition énergétique ? Il existe des preuves empiriques que les subventions ciblées sur une méthode de réduction particulière sont beaucoup moins efficaces que la tarification du carbone ([1] [2]). C’est logique d’un point de vue économique : la tarification du carbone fonctionne en “changeant les règles” du marché, de sorte que la solution la plus efficace devienne celle qui élimine le changement climatique. Les politiques qui visent à subventionner des biens spécifiques à faible émission de carbone doivent donc battre le marché d’une manière ou d’une autre, ce qui est difficile à faire car les décideurs politiques ne sont pas omniscients. Lorsqu’ils ne le font pas, ils peuvent paradoxalement réduire l’efficacité de la tarification du carbone et induire une perte sèche sur le marché. 3. Y a-t-il un rôle pour d’autres actions qu’une taxe carbone ? Oui. La tarification du carbone est l’une des étapes les plus importantes, mais d’autres interventions gouvernementales sont également nécessaires. Pour l’externalité négative elle-même, une fois que l’on a corrigé l’externalité en internalisant les coûts, on n’a rien d’autre à faire. Si la taxe carbone n’est pas suffisante pour corriger la demande, cela pourrait simplement signifier que le niveau de la taxe n’est pas assez élevé. Au lieu d’essayer d’accroître son efficacité en utilisant ses recettes, par exemple pour financer les énergies renouvelables, il devrait suffire de l’élever à un niveau supérieur. En revanche, cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de place pour d’autres actions. S’il y a d’autres défaillances du marché que l’externalité du carbone, nous pourrions avoir besoin d’autres instruments politiques pour y remédier. Dans ce cas, l’exemple le plus probant est celui de la R&D. L’innovation est un bien public qui a des externalités positives sur la société : l’invention d’une nouvelle technologie de capture du carbone profite à la société dans son ensemble, et pas seulement à ses créateurs. Il est donc tout à fait judicieux d’octroyer des subventions à des projets de recherche qui travaillent sur les technologies de réduction des émissions de carbone. Un autre problème plus pragmatique est que la taxe carbone n’est pas très populaire à l’heure actuelle. Beaucoup d’autres politiques (comme les crédits d’impôt, les subventions pour l’énergie renouvelable, les RPS ou les CES) ne sont pas aussi efficaces que la tarification du carbone, mais pourraient devenir nécessaires si les taxes ne sont pas politiquement faisables. 4. La taxe carbone n’est-elle pas nécessairement un poids pour les pauvres ? Ne va-t-elle pas créer encore plus d’inégalités ? Non, pas si elle est bien mise en œuvre. L’une des propriétés intéressantes de la taxe carbone pigouvienne est qu’elle règle le problème du changement climatique en lui-même et que les recettes fiscales peuvent être affectées à n’importe quel usage. Si nous redistribuons ces recettes fiscales aux ménages, nous pouvons faire en sorte que la charge fiscale retombe sur la société exactement comme nous le voulons ! Si l’impôt sert à financer des réductions d’impôt pour les riches, alors oui, il est probable que la taxe soit une charge énorme pour les pauvres. Mais si nous redistribuons entièrement les revenus de la taxe aux ménages à faible revenu, elle peut en fait réduire les inégalités. C’est pourquoi, en 2019, plus de 3500 économistes ont signé une déclaration du Climate Leadership Council pour plaider en faveur d’un système de dividendes carbone, où l’intégralité des revenus générés par la taxe carbone serait redistribuée équitablement à tous les ménages. Ce système est considéré comme progressif (plus bénéfique pour les pauvres que pour les riches), en partant de l’hypothèse que les riches consomment généralement plus de biens à forte teneur en carbone que les pauvres. Comme le “dividende” forfaitaire est le même pour tous, il s’agit en fait d’un transfert des ménages riches vers les ménages pauvres. Toute personne émettant moins de carbone que le ménage moyen (donc entre autres la plupart des ménages pauvres) récupère plus d’argent qu’elle n’en a payé initialement. Les impacts distributifs des taxes carbone ont été étudiés empiriquement par le groupe de réflexion non partisan sur l’économie de l’environnement Resources for the Future (RFF). Dans un article de recherche, ils constatent qu’un dividende de carbone ne nuirait pas aux ménages du quintile de revenu le plus bas. Cela confirme l’idée que la taxe peut réduire les émissions sans nuire aux ménages à faible revenu. 5. Mais la redistribution de la taxe carbone n’annule-t-elle pas les incitations à émettre moins de carbone pour payer moins de taxes ? Non, mais la question est compréhensible. En effet, si nous redistribuons directement la taxe à ceux qui la paient, pourquoi les gens essaieraient-ils de réduire leurs émissions de carbone ? Si la plupart des gens ne sont pas désavantagés par l’introduction d’un dividende carbone, pourquoi changeraient-ils leur comportement ? La réponse est simple : parce que la taxe les incite à le faire. Voici un exemple simple : Si votre épicerie augmente le prix de la viande de 1 €, vous serez incités à la remplacer par des avocats, par exemple. Si le magasin remet ensuite 1 € en argent comptant à tous ses clients, vous seriez quand même incités à acheter des avocats et à conserver le montant supplémentaire de 1 €, mais votre situation ne serait pas pire qu’avant si vous décidiez d’acheter de la viande. La notion clé ici est que dans un système de dividende carbone, les gens ne paient que pour le carbone qu’ils émettent, mais reçoivent le dividende sans condition particulière. Ainsi, même si les revenus de la taxe carbone vous sont redistribués, vous économisez quand même de l’argent lorsque vous achetez un bien à faible teneur en carbone. 6. La taxe carbone est-elle efficace ? Nous avons vu comment la taxe carbone marchait théoriquement, mais on ne peut pas directement en déduire qu’elle fonctionne bien dans le monde réel. En pratique, il peut y avoir beaucoup de facteurs différents qui réduisent la façon dont elle diminue les émissions, par exemple l’inélasticité de la demande : si les gens n’ont pas d’autre choix que prendre leur voiture pour se rendre au travail, la taxe ne les fera pas conduire moins. Alors, que nous dit la littérature empirique ? Il y a de plus en plus de preuves que les taxes sont très efficaces. Cela a été observé pour les habitudes de conduite des individus (Gillingham, Munk-Nielsen (2019)), mais aussi dans le secteur de la production d’électricité (Weigt, Ellerman, Delarue (2013)) ainsi que dans le secteur manufacturier (Martin, De Preux, Wagner (2016)). La recherche montre également que les entreprises assujetties à une taxe carbone ont tendance à réduire leur intensité énergétique, ce qui réduit leurs émissions de carbone sans pour autant impacter la productivité ou le taux de chômage. Bien qu’il n’y ait pas toujours des substituts faciles d’accès pour les biens à forte intensité de carbone, les incitations mises en place par la taxe carbone créent une demande sur le marché. Cela signifie que les solutions à long terme, comme de meilleurs systèmes de transport en commun, la flexibilité du travail à domicile, les voitures électriques, etc. deviendront rentables pour les politiciens/employeurs/industriels, car il y aura une demande à satisfaire. Par exemple,Calel, Dechezleprêtre (2016) a constaté une augmentation de 10 % des innovations à faible intensité de carbone dans les entreprises soumises à un système européen de crédits carbone. C’est pourquoi s’opposer à la taxe carbone parce que « les alternatives ne sont pas encore là » peut être considéré comme une vision à l’envers du problème. Les solutions de rechange n’existent peut-être pas parce qu’il n’y a tout simplement pas encore assez de demande, et la taxe carbone est un moyen de créer cette demande. 7. Quel devrait être le montant de la taxe carbone ? En théorie, le moyen de trouver le niveau approprié pour une taxe pigouvienne est d’estimer les dommages marginaux causés par l’externalité qu’elle tente de corriger. En d’autres termes, nous devons déterminer l’ampleur des dommages causés par l’émission d’une tonne supplémentaire de dioxyde de carbone. Ce chiffre s’appelle le coût social du carbone (CSC). Il est assez difficile d’estimer le CSC. Cela est dû en partie au fait que les processus physiques et les modèles climatiques sous-jacents sont complexes. De plus, les répercussions économiques du réchauffement climatique sont difficiles à estimer. À l’heure actuelle, la façon courante de calculer le CSC sont les modèles d’évaluation intégrée (IAM), qui peuvent être utilisés pour élaborer des modèles complexes intégrant ces différents facteurs. Nordhaus et Moffat (2017),Auffhammer (2018) ou cette fiche d’information de l’EPA sont de bonnes ressources pour estimer les dommages des émissions de carbone. L’une des principales décisions qui doit être prise pour estimer le CSC est le choix du taux d’actualisation. Les émissions de carbone auront un impact pendant des milliers d’années, mais la réduction des émissions nous coûte de l’argent maintenant. Le choix d’un taux d’actualisation répond à la question de savoir comment nous devrions pondérer les coûts et les bénéfices pour un avenir lointain. Le choix du taux d’actualisation affecte fortement le CSC, ce qui peut sembler un peu arbitraire. Une autre approche consiste à utiliser des objectifs d’émissions : si nous avons un objectif spécifique en tête (disons, limiter le réchauffement climatique à 1,5°C), nous pouvons calculer sa taxe carbone associée à partir de l’élasticité prix-demande du carbone. Ce graphique montre les taxes nécessaires pour atteindre divers objectifs climatiques, tels que calculés par le prix Nobel d’économie William Nordhaus. 8. Ne pouvons-nous pas simplement réglementer fortement les entreprises pour qu’elles cessent de polluer autant ? Nous pourrions le faire, mais il est peu probable que ce soit aussi efficace que la taxe carbone. Ce type de politique s’appelle le commandement et contrôle : un ensemble de règlements arbitrairement restrictifs qui interdiraient certaines pratiques et imposeraient des méthodes précises de production de biens. Fowlie, Holland, Mansur (2009) se sont penchés plus particulièrement sur la façon dont le commandement et le contrôle ont permis de réduire les émissions de NOx, en prenant la taxe carbone comme mesure contrefactuelle. Ils ont constaté qu’en moyenne, la tarification des émissions était 24 % plus efficace que le système de commandement et contrôle. Ce résultat est plutôt intuitif : la tarification du carbone réoriente les incitations de manière à ce que les entreprises aient envie de moins polluer pour rester compétitives. Le marché aura tendance à trouver des solutions plus efficaces que les décideurs politiques qui disposent de moins d’informations. 9. La taxe carbone n’est-elle pas un moyen pour les entreprises d’acheter un “droit de polluer” ? Oui, c’est le cas. Ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose. Les entreprises cherchent toujours à maximiser leurs profits. Faire acheter aux entreprises un “droit de polluer” augmente leurs coûts et réduit leur compétitivité, ce qui réduit leurs profits. Cela signifie que les entreprises sont incitées à acheter le moins possible le “droit de polluer”. En fait, les taxes carbone fonctionnent justement parce que les entreprises doivent acheter le droit de polluer au lieu de pouvoir le faire gratuitement. 10. Une centaine d’entreprises seulement sont responsables de 71 % des émissions mondiales : pourquoi ne pas plutôt s’attaquer à elles ? Cette statistique est correcte, mais trompeuse sans contexte. Elle est tirée d’un rapport de 2017 qui liste 100 producteurs de combustibles fossiles dont 71 % des émissions de carbone “proviennent”. Elle inclut l’utilisation des combustibles fossiles produits dans ce qu’elle appelle “provenance”. Cela veut dire que si un automobiliste fait un plein avec de l’essence provenant de l’une de ces 100 entreprises, les émissions de la voiture sont prises en compte dans ce chiffre de 71 %. Même si techniquement, le carburant est produit par ces grandes entreprises, le vrai responsable final des émissions est le consommateur qui achète ce carburant. En fait, si on voulait “arrêter” ces 100 entreprises, cela reviendrait à interdire la production de combustible fossile. Ironiquement, cela équivaut à une taxe infinie sur le carbone. Même si on peut trouver ça souhaitable à très long terme, ce n’est évidemment pas un bon plan de transition. Question bonus : les entreprises ne vont-elles pas simplement transférer leur production dans un pays sans taxe carbone ? Pas avec des taxes correctives d’importation sur le carbone. Cette question est une préoccupation importante. Il est peu probable que tous les pays s’entendent en même temps sur une taxe commune sur le carbone. Comme les entreprises des pays sans taxe carbone n’auraient pas à payer pour leurs émissions, la taxe nuirait à la compétitivité des entreprises qui sont obligées la payer. En théorie, cela pourrait être résolu par des tarifs d’importation proportionnels au carbone incorporé des biens importés, bien que la difficulté de l’estimer avec précision ait suscité quelques inquiétudes. Idéalement, à mesure que de plus en plus de marchés adopteront des taxes carbone, la question de la compétitivité devrait de moins en moins se poser. En attendant, le meilleur moyen d’avancer est probablement de risquer quelques pertes sèches dans le commerce pour protéger la compétitivité des entreprises locales en approximant des “taxes carbone d’importation” sur certains biens. Si une taxe d’importation carbone n’est pas possible à mettre en place, les entreprises réglementées peuvent quand même être protégées de la concurrence non réglementée par des subventions en fonction de leur production. Ces subventions peuvent aider les entreprises à rester compétitives face aux entreprises qui ne paient pas pour leur carbone, mais la taxe carbone encouragera quand même les entreprises à réduire leur pollution. Ce contenu est protégé par une licence CC by 4.0 Mot de la fin Pavé, César ! Pour celles et ceux qui ont lu jusqu’au bout, j’espère que vous avez mieux compris les enjeux autour de la taxe carbone. Ici, tout est évoqué : le comportement citoyen, les politiques et leur pouvoir d’agissement via les subventions, et enfin et surtout les entreprises, qui doivent absolument se responsabiliser et prendre en compte leurs externalités négatives. Ce qui me rend triste, c’est que j’avais déjà des cours d’économie qui évoquaient ces notions là, et je vois que cela n’a pas vraiment avancé 15 ans après. Bien sûr, la part de l’éthique (et du politiquement correct) est gigantesque. Mais quelque soit le compromis que nos politiques arriveront à trouver, cela sera toujours infiniment mieux que ne rien faire, comme actuellement. J’espère que cet article vous a plu, et encore bravo à Antoine Pietri pour son travail ! N’hésitez pas à partager l’article à vos collègues ou proches qui ne comprennent rien à la taxe carbone, ces 5 minutes de lectures ne devraient pas leur faire de mal 😀
true
« On raconte d’un roi qu’il essayait de dire au flot : tu n’iras pas plus loin ; mais ce décret n’était pas motivé convenablement » (Alain, Mars ou la guerre jugée, XXVII) Par MD 1/ Introduction. Les conférences intergouvernementales organisées par l’UNFCCC depuis près d’un quart de siècle, dites « COP » ou conférences des parties, ont fixé explicitement un « objectif » de limitation de la température globale de la planète par rapport à une température de référence, Cette augmentation jugée tolérable de la température a été unanimement fixée à +2°C au-dessus de celle d’une certaine époque dite « pré-industrielle ». L’objectif a encore été réaffirmé avec force lors de la fameuse COP-21 tenue à Paris en décembre 2015, avec même une insistance pour rester bien au-dessous (« well below ») de +2°C(et si possible tendre vers+1,5°C d’augmentation).D’où vient ce chiffre devenu emblématique voire fatidique ? On trouvera ci-après quelques jalons, sans prétention à l’exhaustivité. 2/ L’apparition. Le graphique ci-dessous figure dans une étude de janvier 1977 de l’économiste William Nordhaus. Figure 11. Past and projected change in global mean temperature, relative to 1880-1884 mean. Solid curve up to 1970 is actual temperature. Curves from 1970 on are projections using 1970 as a base and adding the estimated increase due to carbon dioxide. Assumed relationship is that temperature respond as a linear fonction of the logarithm of carbon dioxide concentration, with a doubling of carbon dioxide leading to a 2°C increase in temperature. W. Nordhaus s’est intéressé à partir des années 1970 aux aspects économiques et financiers des problèmes énergétiques, et par extension à la question de l’influence du CO2 sur la température globale et à différents scénarios permettant de contenir les émissions anthropiques. W. Nordhaus, dont ce n’était pas la spécialité d’origine, a réalisé un travail méritoire de compilation et d’analyse des connaissances disponibles à l’époque. Il insiste à de nombreuses reprises sur les incertitudes dont il a dû s’accommoder faute de mieux et les arbitrages qu’il a dû opérer entre différentes thèses. L’essentiel de son propos n’étant pas de trancher entre toutes les thèses climatiques en présence, il avait choisi pour faire ses simulations celles qui lui paraissaient intuitivement les plus raisonnables. Le graphique retrace l’évolution passée et future de la température globale de la planète (°C), en valeurs relatives par rapport à la moyenne des températures de la période 1880-1884 prise comme référence. Il est précisé que les températures s’entendent par moyennes glissantes sur 5 ans. – Températures passées. La courbe en traits pleins (1900-1970)reproduit, sous forme simplifiée les données connues à l’époque et retracées notamment par H.H.Lamb [1], célèbre historien du climat; on reconnait bien l’allure générale de la courbe sur la figure ci-dessous : – Températures à venir. La courbe en traits tiretés (1970-2080) est une simulation de l’évolution future de la température[2]. Les trois points spécialement repérés correspondent à trois pourcentages d’augmentation de la concentration de l’atmosphère en CO2(+50%, +100%, +200%) par rapport à la valeur de 1970[3]. Cette courbe est basée sur les hypothèses suivantes : -la relation entre l’accroissement du CO2(cause) et celui de la température (effet) est logarithmique ; elle est telle que chaque doublement de la concentration en CO2 entraîne une augmentation de température de 2°C[4]. – la croissance des émissions anthropiques de CO2 n’est pas bridée (« uncontrolled »). – Droite d’abscisse 2°C : elle est censée représenter la limite supérieure des températures observées depuis « 100 000 ans ». Au-delà de cette limite on entrerait dans l’inconnu (à l’échelle de l’histoire humaine) ; cette valeur est explicitement prise comme un limite qu’il ne serait pas raisonnable de dépasser. Selon la logique logarithmique, elle correspond sensiblement à un doublement de concentration en CO2par rapport à 1970[5]. Insistons à nouveau sur le fait que l’essentiel du propos de W. Nordhaus était technico-économique. Il voulait surtout vérifier comment il était possible d’agir sur les émissions anthropiques de CO2 de façon à éviter que les températures à venir excèdent certaines valeurs inconnues à ce jour dans l’histoire humaine, et éventuellement dangereuses. Son approche raisonnée et méthodique, empreinte de prudence, mériterait encore la lecture, sans compter qu’on trouve dans ses articles nombre de considérations de tous ordres (climatiques, énergétiques, technologiques, économiques, etc.) que nous n’avons pas mentionnées [6]. Toujours est-il que W. Nordhaus était certainement satisfait de son travail, puisqu’il a reproduit ce graphique à plusieurs reprises. Il est difficile de ne pas considérer ses articles de l’époque comme une sorte d’acte fondateur. 3/ La traversée du désert. Malgré ses mérites, le travail de W. Nordhaus n’est pas dépourvu d’ambiguïtés : il n’est pas clairement précisé si la température 0°C de la période 1880-1884 est assimilable à celle de l’époque « préindustrielle » ; la droite d’ordonnée +1°C représente probablement une moyenne autour de laquelle ont oscillé les températures historiques ; la valeur de référence de la concentration en CO2 n’est pas celle de la période 1880-1884 comme pour la température, mais la valeur de 1970 : son doublement engendre donc une température légèrement supérieure à +2°C ; enfin l’évolution future présente un point anguleux précisément en 1970, origine des prévisions et une interruption abrupte vers 2070, qui apparaissent comme improbables. Il est bon de rappeler qu’à l’époque, la crainte dominante était l’apparition d’un nouvel âge glaciaire, ce que suggère l’allure plongeante de la courbe entre 1940 et 1970. H.H.Lamb lui-même avait publié dans le Courrier de l’Unesco (août-septembre 1973) un article intitulé « La terre se refroidit depuis 30 ans ». L’idée d’un réchauffement futur existait mais n’était pas majoritaire parmi les hommes de science. A partir des années 1980,la question climatique avait commencé à prendre de plus en plus d’importance, et un certain réchauffement qui commençait en effet, et heureusement, à se manifester, devenait un sujet de préoccupation : le GIEC (IPCC) avait été créé en 1988. Mais la référence explicite à une valeur de +2°C ne semble pas avoir figuré dans les innombrables productions d’alors. Par exemple, le célèbre rapport Brundtland (mars 1987) pourtant fertile en annonces catastrophistes, n’en parle pas. 4/ L’essor. 4.1. Une nouvelle apparition des 2°C[7] figure dans un document de 1990 de l’Advisory group on greenhouse gases (AGGG) [8] sous le titre « Targets and indicators of climate science » par F.R.Rijsberman et R.J.Swart, Stockholm environment institute. On y trouve de très nombreux indicateurs, dont en page 8/185 un diagramme évocateur : Les auteurs n’y vont pas de main morte : au-delà de +2°C, on court à des catastrophes en tous genres (notons que ce « seuil » est censé être atteint pour « 400 à 500 ppm équivalent » de CO2). 4.2. La convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (UNFCCC), adoptée au Sommet de la terre de Rio de Janeiro en 1992, a pour organe suprême le « conférence des parties » (COP). L’article 2 « objective » [9] indique seulement que l’objectif ultime est la stabilisation des concentrations de gaz à effet de serre à un niveau qui évite des interférences dangereuses avec le climat, sans autres précisions. 4.3. La COP-1 de Berlin et ses préliminaires. En vue de la première COP qui devait se tenir à Berlin en décembre 1995, le German advisory council on global change (WBGU en allemand), avait produit une étude datée du 17 février 1995 et parue en mars 1995 : « Scenario for the derivation of global CO2 reduction targets and implementation strategies » [10].La question des températures est abordée en page 12/45 et dans l’annexe, pages 26-27/45. « A tolerable temperature window ». Le principe est celui de la « preservation of Creation » (noter la majuscule). Cette « fenêtre » découle de l’amplitude de variation de la température moyenne au cours de l’holocène, soit entre 10,4°C (Würm, dernier âge glaciaire) et 16,1°C (Eemien, dernier maximum interglaciaire), valeurs étendues de ±0,5°C, ce qui donne une amplitude de 9,9°C à 16,6°C. Comme on en est en 1995 à 15,3°C, il ne nous reste plus que 1,3°C pour atteindre le maximum tolérable. Si on excède cette valeur, on peut craindre des changements « dramatiques » dans les écosystèmes. Le document n’en dit pas plus. On voit simplement qu’il suffirait d’ajouter 0,7°C d’augmentation entre la période pré-industrielle et 1995, pour arriver à 0,7 + 1,3 = 2°C. En fait, la COP-1 ne fera pas usage de ces résultats. 4.4. Conseil de l’Union européenne. La première mention vraiment officielle apparaît dans le document du Conseil (juin1996, 8518/96) : « Stratégie communautaire en matière de changement climatique »[11]. (…) 6. Compte tenu des risques graves liés à une hausse de température de cette ampleur et en particulier de la rapidité de cette hausse, le Conseil estime que les températures moyennes de la planète ne devraient pas dépasser de plus de 2 degrés le niveau pré-industriel et que, par conséquent, les efforts de limitation et de réduction au niveau mondial devraient viser des niveaux de concentration inférieurs à 550 ppm de CO2.(…). 4.5. International climate change taskforce (ICCT), janvier 2005. « 1. A long term climate objective ». l’ICCT déplore que, dix ans après l’entrée en vigueur de l’UNFCCC, l’objectif reste vague (« undefined »), c’est pourquoi il « propose a long-term objective of preventing average global surface temperature from rising by more than 2°C (3.6°F) above its pre-industriallevel (taken as the level in 1750, when carbon dioxide (CO2) concentrations first began to rise appreciably as a result of human activities) » (la date de 1750 est à noter). Au-delà, l’ICCT promet des phénomènes véritablement apocalyptiques[12]. 4.6. G8, juin 2009 à l’Aquila[13]Extrait du communiqué (§65) : « nous reconnaissons que (…) l’augmentation de la température globale par rapport au niveau pré-industriel ne devrait pas excéder 2°C (…) ». 4.7 COP-15 de Copenhague (du 7 au 19 décembre 2009) [14]. L’accord de Copenhague stipule notamment : « (…) nous entendons, compte tenu de l’opinion scientifique selon laquelle la hausse de la température mondiale devrait être limitée à 2 °C, renforcer notre action concertée à long terme (…) comme l’a établi le quatrième rapport d’évaluation du GIEC, en vue de réduire ces émissions pour que la hausse de la température de la planète reste inférieure à 2 °C (…). » Il est aussi préconisé de procéder à « une évaluation d’ici à 2015 » et « d’envisager de renforcer l’objectif à long terme (…) en particulier une hausse des températures de 1,5 °C ». On rappellera que la COP-15 de Copenhague a été unanimement considérée comme un échec, du fait notamment de l’absence de référence chiffrée aux gaz à effet de serre et de bien d’autres griefs. N’empêche que cette conférence a marqué la véritable consécration internationale des fameux « 2°C ». Cette référence est maintenant devenue une sorte de constante universelle, reprise et amplifiée par la COP-16 de Cancun et toutes celles qui ont suivi, jusqu’à l’apothéose de la COP-21 de Paris. Nous en resterons là. Les références sont devenues innombrables ; chaque organisme, officiel ou non (et appartenant à des domaines d’activité parfois inattendus) y a été de sa contribution[15]. 5/ Les mystères. Derrière cette clarté et cette simplicité apparentes règnent des ambiguïtés, qu’il est préférable de dissimuler[16]sous peine d’alimenter des doutes, ce qui serait fâcheux. Supposons résolu le problème récurrent de la mesure de la température globale (qui est un tout autre débat [17]). Mais alors : – Comment appréciera-t-on le niveau atteint ? Une année isolée ? La moyenne sur 5 ans ? (comme Nordhaus), sur 10 ans ?, sur trente ans ? (période considérée comme significative par les climatologues). Ce qui évidemment retarderait à chaque fois d’autant le constat. – On en est à évaluer les températures au dixième de degrés près ; l’ordonnée à l’origine est donc fondamentale. Quelle est au juste cette fameuse période « pré-industrielle » par rapport à laquelle tout se joue ? Selon les auteurs, l’« industrialisation » est réputée avoir commencé en 1750, en 1800 ou 1850 ou autres dates intermédiaires ou plus tardives. Quelle date origine et quelle durée d’observation faut-il prendre en compte ? – Que sait-on vraiment de la température globale pendant ces périodes anciennes, sachant que les séries longues de températures sont incertaines et concernent essentiellement les terres émergées de l’hémisphère nord ? Quelques bons esprits se sont posé la question de savoir d’où pouvait bien sortir ce chiffre et ce qu’il représentait au juste [18].Peu d’entre eux en ont contesté le principe même, le caractère démiurgique, voire l’absurdité. Les « 2°C » resteront comme un étrange objet mal identifié, que les scientifiques et les politiques se renvoient mutuellement. A la place de W.Nordhaus, qui a certainement de l’humour, on ne serait pas mécontent du résultat. « J’ai laissé tomber ce chiffre…Ramassez » (Hernani, acte II, scène 1, adaptation libre…). [1] Hubert Horace Lamb (1913-1997), fondateur et directeur jusqu’en 1978 du Climatic Research Unit, University of East Anglia, auteur de « Climate : past, present and future » (1972), repris ensuite sous le titre « Climatic history and the future » (1977, réédité plusieurs fois). Ce graphique rétrospectif est tiré de l’édition 1995 de ce titre (fig 91a, page 237). H.H.Lamb s’appuyait sur les séries longues de températures disponibles à l’époque, et notamment sur celle de Central England Temperatures (série à partir de 1659). [2] La relation de cause à effet entre CO2(la cause) et température (l’effet) étant considérée comme établie. Elle ne sera pas discutée ici. [3] Keeling mesurait la concentration en CO2 à Mauna Loa depuis 1959. [4] C’est-à-dire la « sensibilité » ou « climate sensitivity ». Elle donnait déjà lieu à l’époque à des estimations très dispersées (Budyko, W.D.Sellers, S.Manabe & R.T.Wetherald et bien d’autres). Nordhaus choisit par défaut une sorte de valeur moyenne de +2°C. [5] Soit 322 ppm en 1970 selon les estimations de l’époque. Ce qui donnerait une « limite » de 644 ppm (pour mémoire…) [6] La liste de ses publications jusqu’à maintenant peut être trouvée dans Ideas : https://ideas.repec.org/e/pno115.html [7] Probablement la première du genre, ce qui resterait éventuellement à vérifier. https://www.sei-international.org/mediamanager/documents/Publications/SEI-Report-TargetsAndIndicatorsOfClimaticChange-1990.pdf [8] Organisme (disparu depuis) créé sous l’égide de World meteorological organisation, International council for science et U.N. Environment programme (WMO/ICSU/UNEP). [9] http://unfccc.int/resource/docs/convkp/conveng.pdf [10] http://www.wbgu.de/fileadmin/user_upload/wbgu.de/templates/dateien/veroeffentlichungen/sondergutachten/sn1995/wbgu_sn1995_engl.pdf La composition de ce groupe est intéressante : on y trouve 4 économistes (dont le président), 2 agronomes, 1 biologiste, 1 psychologue, 1 « technicien », 1 physicien (H.J. Shellnhuber, du Postdam institute for climate impact research, vice-président qui deviendra président et dont la suite de la carrière est connue), enfin 1 météorologue : par conséquent 1 homme de l’art climatique sur 11 membres. Angela Merkel avait été nommée ministre fédéral de l’environnement en novembre 1994, ce fait n’est pas sans importance pour la suite. [11] http://europa.eu/rapid/press-release_PRES-96-188_fr.htm [12] http://gdrights.org/wp-content/uploads/2009/03/meeting-the-climate-challenge.pdf [13] Siège d’un tout récent et important séisme, et par solidarité. G8 : Etats-Unis, Canada, Japon, Russie, Allemagne, France, Italie, Royaume-Uni. http://www.mofa.go.jp/policy/economy/summit/2009/declaration.pdf [14] http://unfccc.int/resource/docs/2009/cop15/fre/11a01f.pdf [15] On notera cependant que le GIEC est toujours resté très prudent sur le caractère fatidique du chiffre ; dans le résumé pour les décideurs (SPM) de l’AR5, « 2°C » apparaît 9 fois, mais simplement comme point de repère, politesse à l’égard des décideurs de l’UNFCCC. [16] On ne sort de l’ambiguïté qu’à son détriment, comme (n’a pas) écrit le cardinal de Retz, paraît-il. [17] Il en existe une bonne dizaine ou douzaine de versions, toutes différentes. Certains mettent en doute le concept même. [18] Leurs écrits mériteraient à leur tour une analyse.
biased
Les pics enneigés culminant à 5 000 mètres se détachent à peine dans un brouillard brunâtre. À Almaty, au Kazakhstan, comme Bichkek, au Kirghizstan, le smog étrangle des villes pourtant situées en pleine nature. La capitale kirghize compte tout juste 900 000 habitants tandis que la principale ville du Kazakhstan en a 1,7 million. Et ni l'une ni l'autre ne dispose d'une industrie d'envergure. La qualité de l'air mesurée sur place y est cependant régulièrement aussi mauvaise, notamment en hiver, que dans des mégalopoles comme New Delhi en Inde ou Lahore au Pakistan. Koundouz Adylbekova, une militante écologiste qui effectue ces mesures, vit dans l'un de ces quartiers excentrés de Bichkek où la pollution est particulièrement visible, avec ses plaques de neige noircies et une brume âcre qui flotte entre les maisons. "Je vois comme mes voisins, mes amis ont régulièrement des maladies pulmonaires, des infections respiratoires aiguës, des allergies de toutes sortes. Il y en a de plus en plus, on le remarque vraiment", dit-elle, relevant que régulièrement le niveau de PM2,5 y dépasse de quatre fois le seuil d'alerte américain en la matière. En deux décennies, la dégradation de la qualité de l'air à Bichkek et Almaty, deux villes situées dans des cuvettes au pied des montagnes géantes du Tian Shan, a été massive, selon les habitants et les militants. LIREAUSSI >> Cette innovation qui pourrait faire baisser la pollution à Bombay Si les centrales à charbon vétustes, bâties à l'époque soviétique, sont en partie responsables du problème, des facteurs bien plus récents ont aggravé le phénomène. À Almaty, où les gratte-ciels construits grâce à la manne pétrolière disparaissent dans un smog jaunâtre, un facteur clé a été la croissance exponentielle du nombre de voitures depuis la chute de l'URSS. Or ce parc automobile reste largement composé de modèles vieillissants et donc polluants. Le manque d'empressement des pouvoirs publics à agir a fait de la thématique un sujet récurrent sur les réseaux sociaux. En cas de pic de pollution, les émoticônes vomissantes ou masquées se répandent sur Facebook ou Twitter accompagnées de graphiques et de relevés de qualité d'air. Au Kirghizstan, les autorités tablent sur l'extension des gazoducs du géant russe Gazprom jusqu'à la région de Bichkek pour pouvoir réduire la consommation de charbon dans les quartiers où l'on se chauffe presque exclusivement à l'aide de chaudières individuelles. Mais faute d'aides publics, le coût peut s'avérer prohibitif. Koundouz Adylbekova raconte ainsi que sa famille a dû payer 500 dollars pour être reliée à l'infrastructure gazière en novembre, soit plus de deux fois le salaire moyen mensuel. Par conséquent, la majorité des résidents se chauffent au charbon même quand l'alternative gazière existe, répandant encore un peu plus de cette fumée sombre et étouffante dans le ciel kirghiz. Seule mesure des autorités : des raids dans les quartiers défavorisés, généralement pour punir l'utilisation de combustibles illégaux comme les tissus ou les huiles. Les amendes peuvent dépasser 100 dollars, pesant sur les plus pauvres sans qu'on ne leur apporte d'alternative abordable, note Adylbekova.
true
Un petit pas pour l'homme, un petit pas pour le climat. Ce dimanche matin, les pays signataires de l'Accord de Paris se sont réunis en séance plénière et ont trouvé un accord a minima pour éviter un naufrage de la COP25, pressée de toutes parts pour répondre avec ambition à l'urgence climatique. La COP25 a souligné lors de sa séance de clôture le "besoin urgent" à agir contre le réchauffement, mais sans parvenir à un accord sur des points essentiels pour répondre à l'urgence climatique et aux appels pressants des militants écologistes. Le chef de l'ONU se dit "déçu" par cette COP 25 et regrette une "occasion ratée". Au terme de deux semaines de négociations difficiles, la conférence climat de l'ONU organisée à Madrid a donc échoué à trouver un accord sur les règles des marchés carbone internationaux, dernier volet du manuel d'utilisation de l'Accord de Paris de 2015. LIRE AUSSI >> COP25 : de jeunes militants expulsés après avoir réclamé plus d'actions pour le climat Après une année marquée par des catastrophes climatiques tout azimut, les appels vibrants de millions de jeunes descendus dans la rue derrière la jeune Suédoise Greta Thunberg, et des rapports scientifiques toujours plus glaçants, les quelque 200 signataires de l'Accord de Paris étaient sous une pression sans précédent pour cette COP25 présidée par le Chili mais délocalisée à Madrid en raison de la crise qui frappe le pays d'Amérique du sud. Mais au terme de cette conférence qui a débordé de plus de 40 heures son programme initial, tout le monde n'a pas vu dans les textes adoptés dimanche le reflet de cette demande d'actions radicales et immédiates. Le texte final appelle effectivement à des "actions urgentes" pour réduire l'écart entre les engagements et les objectifs de l'accord de Paris de limiter le réchauffement à +2°C, voire +1,5°C. Mais le langage est "tortueux" et le résultat "médiocre", a estimé Catherine Abreu, du Climate Action Network. "Les principaux acteurs dont on espérait des avancées n'ont pas répondu aux attentes", a déclaré Laurence Tubiana, architecte de l'Accord de Paris, notant toutefois que l'alliance des Etats insulaires, européens, africains et latino-américains, avait permis d'"arracher le moins mauvais résultat possible, contre la volonté des grands pollueurs." Le premier texte sur les ambitions présenté samedi par la présidence chilienne avait provoqué une levée de bouclier de ces Etats, forçant à un nouveau round de consultations. Sans surprise, quasiment aucun des grands pays émetteurs n'a fait d'annonce significative pour réhausser ses ambitions, ni donné de signe clair d'une telle intention pour 2020. Evidemment pas les Etats-Unis qui quitteront l'accord de Paris en novembre prochain, mais pas non plus la Chine ou l'Inde. VOIR AUSSI >> VIDÉO. Quatre urgences climatiques pour la COP25 "Aujourd'hui les citoyens du monde nous demandent d'aller plus vite et mieux, que ce soit en matière de finance, d'adaptation, de réduction des émissions", a déclaré la ministre chilienne de l'Environnement Carolina Schmidt. Dans un communiqué, Oxfam a fustigé des "réponses murmurées" alors que "le monde réclame des actions ambitieuses". "Les nations les plus pauvres sont engagées dans une course contre la montre pour leur survie, mais de nombreux gouvernements rechignent toujours à passer à l'action. Au lieu de s'engager à des réductions d'émissions plus ambitieuses, les pays se sont querellés sur des aspects techniques", déclare de l'ONG Armelle Le Comte, responsable du plaidoyer climat pour Oxfam France. Elle appelle également les "citoyens du monde" à "maintenir la pression sur les gouvernements". Au rythme actuel des émissions de CO2, le mercure pourrait gagner jusqu'à 4 ou 5°C d'ici la fin du siècle. Et même si les quelque 200 signataires de l'Accord de Paris respectent leurs engagements, le réchauffement pourrait dépasser les 3°C. Alors pour tenter de réduire cet écart, tous les Etats doivent soumettre d'ici la COP26 à Glasgow l'année prochaine une version révisée de leurs plans de réductions d'émissions. Mais les deux semaines de discussions ont mis en pleine lumière une division flagrante au sein de la communauté internationale en matière d'ambition. Parmi les grands émetteurs, nombre d'observateurs ont souligné le rôle positif de l'UE qui a endossé cette semaine à Bruxelles l'objectif de neutralité climatique d'ici 2020, malgré les réserves de la Pologne. L'UE doit maintenant s'atteler à la tache de présenter en 2020 un réhaussement de ses engagements pour 2030. Prendre ce "rôle de leader" lui "donnerait la capacité de travailler avec d'autres gros émetteurs comme la Chine et l'Inde pour qu'ils augmentent leurs ambitions également", a commenté Alden Mayer, de l'Union for Concerned Scientist. Les Britanniques qui ont officiellement été désignés pour organiser la COP26 ont eux promis de tout faire pour que Glasgow soit un succès. "Nous avons bien entendu que vous vouliez que nous construisions à partir des efforts de nos amis chiliens pour faire écho à l'urgence de la science et aux voix de ceux qui nous demandent d'aller plus loin, plus vite", a déclaré leur représentant Archie Young. Greta Thunberg a d'ores et déjà prévenu que cette année de préparation se ferait sous la pression de la rue. "La science est claire, mais la science est ignorée. Quoi qu'il arrive, nous n'abandonnerons pas. Nous ne faisons que commencer", a-t-elle lancé sur Twitter.
true
Rémy Prud’homme professeur des universités (émérite) Kirchhoff est un physicien allemand de 19ème siècle qui a établi les lois qui régissent l’intensité du courant dans un réseau électrique. On raconte que, récemment, dans un grand pays occidental, un conseil gouvernemental de haut niveau discutait de je ne sais quelle mesure de régulation de l’électricité. « Pas possible, dit le conseiller scientifique, cela contredirait les lois de Kirchhoff ». « Objection ridicule, rétorqua le Président, ce qu’une loi a décidé, une autre loi peut l’annuler ; et je contrôle bien mon Congrès ». Cette anecdote – vraisemblable sinon véridique – éclaire le débat français actuel sur la préservation de l’environnement, et son éventuelle inscription dans le préambule de la Constitution. Le gouvernement a fait voter par l’Assemblée Nationale le texte suivant : « La France garantit la préservation de l’environnement et de la diversité biologique et lutte contre le dérèglement climatique ». Ce texte est destiné à être soumis à referendum. Il est lamentable. On notera tout d’abord que l’expression « dérèglement climatique » est doublement fautive. Grammaticalement, tout d’abord. Elle confond l’adjectif avec le complément de nom, à l’anglaise. Le législateur veut parler du dérèglement du climat, pas d’un dérèglement d’on ne sait quoi (des mœurs, par exemple) qui serait d’origine ou de caractère climatique. Le préambule de la Constitution française mérite mieux qu’un anglicisme ambigu. Conceptuellement, ensuite. « Dérèglement » fait référence à un « règlement » du climat qui n’a aucune existence réelle, et auquel le Législateur serait bien embarrassé de donner un contenu précis. On observera aussi en passant que les objectifs vagues et implicites du texte (« préservation », « lutte contre le changement ») sont ingénument conservateurs, passéistes, pour ne pas dire réactionnaires. Mais c’est surtout l’idée que la France pourrait « garantir » quoi que ce soit dans ce domaine qui est une absurdité. L’évolution de l’environnement et du climat est évidemment un phénomène global. Les causes de cette évolution sont complexes, et encore mal connues. En simplifiant beaucoup, on peut distinguer deux systèmes explicatifs : (i) un système planétaire qui considère que la température de notre globe est déterminée par l’évolution du soleil ou par l’alignement des planètes ; (ii) un système anthropique qui fait dépendre la température de la terre du stock de CO2 de l’atmosphère, lui-même alimenté par les rejets de CO2 de l’activité des hommes. On ne cherchera pas ici à comparer les mérites de ces deux systèmes explicatifs, qui peuvent d’ailleurs coexister, et combiner leurs effets. Ce qui est certain, et évident, c’est que dans les deux cas la capacité de la France à « agir » sur le climat est nulle ou insignifiante. Dans le premier cas, l’évolution dépend du soleil ; dans le second elle est (fort peu d’ailleurs) entre les mains de la Chine. Si Jupiter en son Olympe croit qu’il peut commander à ces gros acteurs, il se trompe. Josue a bien (selon la Bible) arrêté le soleil, mais pour un jour seulement, sans effet sur la température. En ce qui concerne les rejets de CO2, les chiffres sont les suivants : la France rejette 0,3 (milliards de tonnes) annuellement, la Chine 9, le monde 33, et le stock mondial est de 3 200. Un doublement du stock entraine une augmentation de la température du globe d’environ 1,5° centigrade. La moitié des rejets annuels sont absorbés par les océans et la végétation. Ces données (proposées par le GIEC), et quelques règles de trois, suffisent pour calculer que les rejets annuels de la France augmentent la température du globe d’environ 0,00007 °C. Si, par on ne sait quel miracle au coût catastrophique, la France réduisait du jour au lendemain à zéro ses rejets de CO2, au bout de 30 ans, la température du globe s’en trouverait réduite d’environ 0,002 °C, c’est-à-dire d’un imperceptible 2/1000ième de degré. Une minute de réflexion montre donc que la France ne peut pas modifier l’évolution du climat. Ce n’est pas une affaire de volonté politique, c’est une affaire de réalité physique. Faire à la France obligation de « garantir » quoi que ce soit dans un domaine où elle est totalement désarmée n’a aucun sens. C’est une posture, une invocation, une incantation, une procession pour la pluie. Placer ce déni de science et de raison dans un texte aussi sacré que le préambule de la Constitution est effrayant. Il est triste de penser qu’une écrasante majorité de l’Assemblée Nationale a commis un tel crime contre l’esprit. Nos gouvernants et nos parlementaires sont comme ce Président qui se flattait de faire modifier par son Congrès les lois de Kirchhoff.
fake
L’arnaque écolo par excellence ? Partagez ! Volti *********** Allemagne : inauguration du premier parc éolien marin. Quel est le coût écologique de ces constructions? (Photo: https://www.rtflash.fr/allemagne-inauguration-premier-parc-eolien-marin/article) L’argent public et ses généreuses subventions ont coulé à flot en direction des énergies dites renouvelables. Cela n’a pas échappé à l’attention des mafias dont un rapport d’Europol nous informait dès 2013, sur le fait que « la mafia investit dans les parcs éoliens pour blanchir son argent » et récupérer les aides européennes! Dans les faits, ce rapport d’Europol n’a fait que confirmer ce que bien de gens savaient déjà depuis de nombreuses années. Ces informations n’ont pas affaibli l’enthousiasme de certains qui en toute sincérité cherchent à trouver des sources d’énergie propre. Nous avons ici même donné la parole à un promoteur convaincu des avantages de l’installation d’éoliennes… A côté des enthousiastes, nous trouvons des pragmatiques à l’image de Kevan Saab qui a dénoncé dans Contrepoints.org dès 2013 le désastre environnemental que génère la technologie sous-jacente aux éoliennes. Kevan Saab a même eu ces mots qui claquent: » … le développement des nouvelles technologies tend à pousser la demande de terres rares à la hausse, une industrie s’est nettement démarquée du lot pour sa demande exponentielle de terres rares ces dernières années: j’ai nommé l’industrie éolienne « . Voici un extrait visuel de sa publication. « En ce qui concerne l’extraction des terres rares, celle-ci a lieu dans des conditions complètement impensables pour un Occidental, je me permets ici de traduire un passage du reportage du Daily Mail : À l’intérieur de l’usine, de l’acide sulfurique à ébullition coule dans des tranchées ouvertes et de la lave jaune en fusion jaillit des fourneaux rotatifs. L’air remplit de sulfure piquait les yeux et brûlait les poumons. Les vêtements des ouvriers étaient parsemés de tâches d’acide. « On nous donne des uniformes au début mais ils se font rapidement ronger par l’acide » m’a dit un des travailleurs dont le pantalon était couvert de brûlures d’acide. « On nous donne des gants et des masques. Mais les masques ne font pas grand chose. J’ai du mal à respirer après mes shifts de 12 heures. » À l’intérieur de ces ateliers, les conditions de sécurité sont inadéquates et le matériel rudimentaire. » Kevan Saab https://www.contrepoints.org/2013/11/05/145159-eoliennes-terres-rares-et-desastre-environnemental-une-verite-qui-derange Côté santé, voilà que, depuis de très nombreuses années, des voix n’ont cessé de dénoncer ces nouvelles sources de nuisance. Alain Belime, expert en la matière n’a eu de cesse de mettre en avant les « risques considérables » que fait peser l’industrie éolienne sur la santé. Pour Alain Belime le danger que présenteraient les infrasons est une réalité. Bien qu’ inaudibles ceux-ci « génèrent des troubles sur tous les êtres vivants jusqu’à 10 kilomètres ». Alain Bélime, auteur d’une étude (ICI) relève les témoignages de riverains de parcs éoliens qui ont dit leurs souffrances au quotidien à ces chercheurs ont suscité « colère et ressentiment à l’égard des promoteurs qui, sous couvert d’écologie, sont en train de sacrifier nos territoires… ». Forts de ce qui précède, nous découvrons que ces engins qui défigurent la nature terrestre et océanique doivent être démantelés au bout d’une vingtaine d’années. Ainsi le pays européen le plus « avancé » dans le domaine est actuellement confronté à un casse-tête économique et environnemental. (cf ci-dessous). Pendant ce temps, nos représentants politiques, dont les campagnes sont financées par l’oligarchie financière, sont en train de privatiser les réelles sources d’énergie propre, que sont les barrages hydroélectriques. Sans énergie, point d’économie. L’oligarchie financière le sait, les mafieux aussi…. Liliane Held-Khawam Ajout (Merci Olivier): Un excellent papier, s’appuyant sur une nouvelle étude de Harvard, montre que les turbines des éoliennes participeraient au réchauffement climatique… Le quart de l’éolien terrestre menacé de démantèlement en Allemagne. Energie et environnement L’éolien terrestre joue un rôle important dans le mix énergétique allemand, puisque les 29 000 éoliennes du pays ont couvert près de 16 % de la production électrique en 2017. Depuis l’adoption de la loi sur les énergies renouvelables, en 2000, les exploitants d’éoliennes profitent d’un soutien leur assurant vingt ans de revenus garantis. Les équipements les plus anciens, représentant 4500 MW de puissance installée, perdront cette aide en 2020. Par la suite, de 2000 à 3000 MW d’équipements perdront chaque année l’appui financier de l’État, pour un total de près de 14 000 MW d’ici 2023. L’électricité des éoliennes ayant perdu le soutien financier de l’État devra alors être vendue au prix du marché spot. La proportion exacte d’équipements à démanteler dépendra du prix de vente pratiqué en 2020, mais on sait que ces éoliennes anciennes sont moins efficaces et qu’elles nécessitent plus d’entretien. On prévoit donc que la plupart ne seront plus rentables et qu’elles devront être mises hors service. Si le prix du marché reste au niveau actuel, le nombre de retraits pourrait dépasser le nombre de nouvelles installations, donnant un coup de frein à cette industrie. Socle d’éolienne Enjeux financiers et techniques du démantèlement Le démantèlement de la partie aérienne d’une éolienne coûte environ 30 000 euros par MW de puissance installée, soit 60 000 euros pour une éolienne de 2 MW. Comment financer cette dépense? La plupart des exploitants, notamment les municipalités, seraient mal préparés à cette éventualité. Une solution serait de vendre ces équipements à l’étranger pour récupérer le coût des travaux. Certains pays, notamment la Russie et diverses nations d’Europe de l’Est et du Maghreb, rachètent de vieilles éoliennes pour leurs propres besoins. Mais le marché demeure limité et l’afflux de matériel allemand pourrait largement dépasser la demande. Même si le financement du démantèlement peut être assuré, que faire de tous les matériaux récupérés? Les parties métalliques, en acier ou en cuivre, se recyclent aisément. Mais il n’en va pas de même des pales, habituellement composées d’un mélange de fibre de verre et de fibre de carbone, liées à l’aide de résine de polyester. On ne sait pas séparer et recycler ces matières, qui pourraient s’accumuler au rythme de 16 000 tonnes par année à partir de 2021. Même leur combustion est à exclure, car les résidus obstruent les filtres des incinérateurs. Mais ce sont peut-être les socles de béton qui sont les plus problématiques. Dans le cas d’une grande éolienne, ils peuvent faire jusqu’à 20 mètres de profondeur et représenter 3 000 tonnes de béton armé. Leur présence est un enjeu environnemental, parce que l’obstacle permet souvent à plusieurs niveaux de la nappe phréatique, normalement séparés, de se mélanger. Le code allemand du bâtiment prévoit leur démolition complète. Mais cela serait rarement le cas en réalité, en raison des coûts de centaines de milliers d’euros reliés à cette mesure. Une pratique plus courante, et officiellement tolérée, serait de les démanteler sur les deux ou trois premiers mètres, voire sur un seul, puis de les recouvrir de terre. Mais cela n’aide pas les aquifères. En somme, les éoliennes vieillissantes sont un problème nouveau, qui pose des problèmes de gestion du mix électrique, de finances et d’utilisation des matériaux récupérés. Il faudra peut-être songer à forcer les exploitants à mieux provisionner cette étape du cycle de vie de leur produit.
fake
Depuis septembre 2019 des incendies de grande ampleur affectent l’Australie, d’abord dans l’ouest puis dans le centre du pays avant que d’autres ne démarrent à l’est, essentiellement en Nouvelle-Galles du Sud, l’Etat le plus peuplé d’Australie (5 millions d’habitants). A ce jour, 27 personnes ont péri, près de 10 millions d’hectares (1,3% de la surface totale du pays) ont été brûlés et plus de 1500 maisons détruites et près de 500 millions d’animaux ont sans doute péri. La carte ci-dessous (figure 1) indique les régions concernées le 10 janvier Le Premier ministre australien, Scott Morrison est accusé de ne pas avoir réagi assez vite à la catastrophe, mais aussi de ne pas chercher à lutter contre le réchauffement climatique, décrit depuis plusieurs semaines comme une cause majeure de ces feux ravageurs. Rappelons que l’Australie n’est responsable que de 1,2 % des émissions de dioxyde de carbone mondiales, contre 27,2 % pour la Chine, 15,5 % pour les Etats-Unis et 6,8 % pour l’Inde. Même si l’on admet l’évaluation du bureau météorologique australien (BOM) selon laquelle la température moyenne en Australie a augmenté de 1°C depuis le début de l’ère industrielle, l’attribution des incendies au seul réchauffement climatique est abusive. De nombreux autres facteurs ont concouru à cette catastrophe, notamment des phénomènes météorologiques naturels périodiques de forte intensité, une gestion des forêts déficiente et enfin les négligences et malveillances d’une population en forte augmentation. Diminution globale des feux Observons d’abord que même si le monde a les yeux rivés sur l’Australie, de grandes parties de l’hémisphère sud (notamment l’Amazonie et l’Afrique) brûlent régulièrement chaque année, comme le montre la carte ci-dessous (figure 2). Niels Andela, scientifique au Goddard Space Flight Center de la NASA qui étudie les tendances des incendies à travers le monde a montré que L’Afrique est responsable d’environ 70% de la superficie mondiale brûlée. D’autre part, contrairement à la perception populaire, les dernières décennies ont en fait connu au plan mondial une réduction du nombre des incendies notamment en Europe. Andela et al. (juin 2017) ont montré en utilisant des données satellitaires que les surfaces brûlées ont globalement diminué de 25% au cours des 18 dernières années. La longue histoire de feux de brousse en Australie La première raison expliquant l’importance de l’extension des feux et leur vitesse de propagation est qu’ils se nourrissent du « bush » qui couvre 800 000 km2 du territoire australien, soit une fois et demi la surface de la France. Un phénomène aggravé par les forêts d’eucalyptus, une espèce envahissante, qui se répand sur tout le territoire. Plante pyrophyte, l’eucalyptus a besoin du feu pour se reproduire, se renouveler et pour que l’espèce perdure. L’huile d’eucalyptus, surtout connue pour sa fragrance, est aussi une huile inflammable qui combinée avec le tapis de feuilles et d’écorces en période sèche et venteuse, peut transformer un innocent feu de camp en brasier infernal en quelques minutes. Nous avons déjà consacré un article à cette question sur ce site. Les annales du 19ème siècle sont fournies en record de chaleur et de sécheresse : en janvier 1896 par exemple, la chaleur a été si intense pendant des semaines que les gens ont du s’enfuir par des trains spéciaux pour échapper à la chaleur. Le 6 février 1851 (Jeudi noir), 5 millions d’hectares sont partis en fumée dans l’état de Victoria, faisant 12 victimes. Au vingtième siècle, janvier 1939 est considéré comme le mois ayant connu la vague de chaleur la plus extrême qui ait touché le sud-est de l’Australie avec 71 personnes mortes dans le seul état de Victoria. En janvier 1960 un record de température de 50.7 °C a été atteint à Oodnadatta. Les incendies les plus ravageurs en termes de surfaces brûlées se sont produits pendant la saison 1974 à 1975, avec plus de 100 millions d’hectares brûlés, notamment dans le New South Wales (4,5 millions d’hectares), le nord (45 millions d’hectares) dans l’Ouest du pays (29 millions d’hectares), dans le Queensland (7,5 millions d’hectares) et dans le sud (19 millions d’hectares). Plus récemment, en 2002 plus de 38 millions d’hectares sont parties en fumées dans le Nord du pays. (Source Wikipedia) Les cinquante dernières années ont été plus humides que les années 1900-1970 Paradoxalement les 40 dernières années ont été plus humides que les 70 années qui les ont précédé, même si les deux dernières années (2018 et 2019) ont été sèches. Le graphique (Figure 3) suivant qui représente 119 ans de précipitations en Australie le montre clairement : Même constatation pour la Nouvelle-Galles du Sud : les dernières années y ont été très sèches, mais globalement le dernier demi-siècle a été beaucoup plus humide que la première moitié du 20e siècle. Cela tient au fait que le risque d’incendie de forêt augmente lorsqu’il y a plus de précipitations pendant la saison de croissance des plantes précédant la saison des incendies : plus de précipitations produisent plus de carburant pour les feux. Une sécheresse persistante depuis 3 ans due à une conjonction de phénomènes météorologiques Depuis 3 ans les hivers ont été très secs notamment dans le Sud-est du pays où les précipitations ont été inférieures de 36% à la moyenne sur cette période. L’année 2019 serait l’une des années les plus sèches enregistrée sur le territoire Australien. Cette sécheresse s’explique, selon Météo-France par la conjugaison de deux phénomènes météorologiques naturels. Le dipôle de l’océan Indien (DOI), aussi connu sous le nom d’El Niño indien, est une oscillation irrégulière des températures de surface de la mer, la partie occidentale de l’océan Indien étant tour à tour plus chaude et plus froide que sa partie orientale. On assiste depuis plusieurs mois à une inversion du DOI qui assèche le nord de l’Australie comme l’explique à Ouest France Pascal Terray, chercheur au laboratoire Locean (IRD, CNRS). Les scientifiques conviennent qu’il s’agit d’un événement naturel, avec des événements forts se produisant environ tous les dix ans. Or, de toute évidence, le dernier IOD positif est le plus puissant jamais enregistré depuis 1999 au moins : Les températures de la stratosphère au-dessus du pôle Sud ont commencé à chauffer rapidement au cours de la dernière semaine d’août (hiver austral) à l’occasion un phénomène appelé réchauffement stratosphérique soudain (SSW). Des températures records au-dessus de l’Antarctique ont entraîné des températures printanières (octobre-décembre) supérieures à la moyenne et des précipitations inférieures à la moyenne dans de grandes parties de la Nouvelle-Galles du Sud et du sud du Queensland. Selon le BOM, bien que nous ayons vu de nombreuses variations faibles ou modérées du vortex polaire au cours des 60 dernières années , le seul autre véritable événement de réchauffement stratosphérique soudain dans l’hémisphère sud a eu lieu en septembre 2002. Les diagrammes ci-dessous montrent les pics de température de la basse stratosphère en 2002 et 2019. La conjonction d’un DOI exceptionnellement fort avec un événement SSW, explique pourquoi de vastes régions d’Australie ont traversé une période de sécheresses d’une sévérité exceptionnelle. Mais les scientifiques avaient depuis longtemps alerté sur les risques d’une imminente catastrophe. Dès 2015 le spécialiste des feux de brousse ancien scientifique du CSIRO (Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation) David Packham avait déclaré : « Les niveaux de combustibles forestiers ont empiré au cours des 30 dernières années en raison d’une “idéologie verte erronée”, d’intérêts acquis, d’un échec politique et d’une mauvaise gestion, créant une menace massive de feux de brousse. » Et il avait prévenu qu’à moins que l’objectif annuel de réduction des combustibles forestiers sur au moins 5% des terres publiques, « ne soit doublé ou de préférence triplé, une catastrophe massive de feux de brousse se produira. » Ramesh Thakur, ancien assistant du Secrétaire général des Nations-Unies et professeur émérite à la Crawford School of Public Policy d’Australie, a clairement mis en cause les gouvernements de certains états du pays. Il les accuse « d’avoir donné une excessive attention aux énergies renouvelables, au détriment des pratiques d’aménagement des forêts ». Il cite les travaux d’une chercheuse du Queensland, Christine Finlay qui n’a cessé de mettre en garde ses compatriotes contre l’abandon des pratiques traditionnelles des aborigènes. Rod Keenan, qui occupe la chaire de Sciences de la forêt et de l’écosystème à l’université de Melbourne a appelé dans The Conversation à la mise en place urgente « d’une politique nationale des feux de brousse » Alexander Held, expert senior de l’Institut européen de la forêt : « Dans les années 1970, l’Australie était efficace pour contrôler les feux, mais depuis les années 1990, la population et certains organismes environnementalistes se sont fait une idée selon laquelle le feu serait nécessairement mauvais pour la nature…Depuis, les permis de feu qui permettraient des techniques de prévention sont difficiles à obtenir. En Australie, il faut imaginer l’avenir non pas sans le feu, mais avec le feu. Les populations aborigènes le savaient ». Les incendies et l’activité humaine « Étant donné l’extension de ces feux, il est très probable qu’ils se soient déclenchés par une action humaine, accidentelle ou volontaire », explique Plionio Sist, spécialiste de la forêt tropicale au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD). Car à l’exception de la foudre sèche, les sources naturelles d’incendie sont assez limitées, une température élevée et une faible humidité ne suffisent pas à elles seules à enflammer la végétation morte. Une étude PNAS a montré par exemple que 85% des feux ont une origine humaine aux Etats-unis. La population de l’Australie a quintuplé au cours des 100 dernières années, passant de 5 à 25 millions. La pression démographique influe sur l’augmentation du nombre d’incendie, les zones les plus urbanisées s’étendant de plus en plus vers les régions sauvages. Par exemple, la banlieue Ouest de Sydney et les villes limitrophes sont situées à proximité immédiate du Parc National des Blue Mountains, région particulièrement touchée par les incendies cette année. Notons que le surnom de Blue Mountains est dû à la teinte de l’espèce botanique dominante, l’eucalyptus, d’ailleurs particulièrement inflammable. En 2019, 183 personnes ont été déférées devant la justice australienne sous l’accusation d’incendie volontaire. Les suspects ont été arrêtés dans les états du Queensland, Nouvelle-Galles du Sud et Victoria, Australie méridionale et Tasmanie ces derniers mois. Un phénomène qui, nous pouvons le supposer, a également été multiplié par cinq (comme la population) au cours des 100 dernières années.
true
Non, pour une fois ce n’est pas moi qui le dit ! Ce sont eux ! Une règle inappropriée aux zones terrestres. Une règle de base du changement climatique ne s’applique pas pour les zones terrestres. Elle n’est valable qu’au-dessus des océans. C’est ce qu’ont découvert des chercheurs de l’EPFZ, l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich. Cette règle prédisait par exemple à la Belgique un avenir certes plus chaud, mais aussi plus humide. Si cette dernière prévision tient toujours la route pour notre région, elle ne s’applique pas aux trois quarts des terres de la planète. Là où la règle se vérifie. La règle « humide devient plus humide » fonctionne pour l’est des Etats-Unis, le nord de l’Australie ou encore le nord de l’Eurasie, selon ces travaux publiés dans la revue « Nature Geoscience ». Et « sec devient plus sec » se vérifie dans le Sahel, la Péninsule arabique ainsi que dans des portions d’Asie centrale et d’Australie. Le principe. Le « Dry gets drier, wet gets wetter », abrégé DDWW, veut que les régions sèches deviennent plus sèches et les humides plus humides. Il a été élaboré à l’aide d’une technique qui décrit bien les propriétés climatiques au-dessus des océans mais qui ne fonctionne pas bien au-dessus de la terre ferme, a indiqué lundi l’Ecole dans un communiqué. Sur les océans, la règle fonctionne. La différence est qu’au-dessus des surfaces terrestres, la quantité d’eau disponible est limitée, selon les chercheurs. Les affirmations en prennent un coup. L’équipe de Sonia Seneviratne a étudié des données de différentes régions du globe portant sur les années 1948 à 1968 et 1984 à 2004. Sur les trois quarts des zones terrestres considérées, aucune tendance claire vers un climat plus sec ou, plus humide, n’a été vraiment mise en évidence. Quant au quart restant, la règle DDWW ne se vérifie qu’une fois sur deux. Là où on s’est trompé. Ainsi, des régions humides d’Amazonie, d’Amérique centrale, d’Afrique tropicale ou d’Asie sont devenues plus sèches. A l’inverse, des zones sèches de Patagonie, du centre de l’Australie et du Middle West américain sont devenues plus humides. Source : la presse en générale ———————————————————————————- Déjà qu’il est démontré que la hausse aussi significative des températures atmosphériques, n’est pas au rendez-vous des prédictions très alarmistes. Mais en plus, la perte de surfaces glaciaires polaires ne se fait pas par « sa surface », mais bien par en-dessous de celle-ci. Ce qui vient confirmer que la hausse de température, prétendument attribuée exclusivement à l’activité humaine, est erronée. Et pour cause ! Il vient d’être mis en évidence différents processus singuliers qui, avaient pourtant faits l’objet d’exposés lors des travaux pour le tout premier rapport du Giec, mais rejetés car ils allaient à l’encontre du courant de pensée générale au sein de l’organisme, le GIEC en l’occurrence, dictant que le CO2 « ne pouvait être issu « QUE » de l’activité anthropique ». 1 Or, si l’on compare, les gisements industriels de méthane autre GES beaucoup plus puissant en terme de PRG que le CO2 (20 à 25 X plus), par rapport aux puits naturels émanant de la Sibérie, du Nord Canada et de sous les océans, ces derniers sont beaucoup plus conséquents. 2 Alors que des milliards de milliards de tonnes de végétaux et d’organismes vivants ont été coincés durant des milliers d’années sous le permafrost, le réchauffement a pour conséquence un relâchement de gaz carbonique de par la décomposition du carbone fossile et du méthane, engendrée par des bactéries et microbes. Il n’est plus loin de redouter un effet « domino sans fin ». 3 Et là c’est nouveau depuis deux ans. Alors qu’on nous brandit le spectre de la fonte des glaces polaires, à coup de déclarations des plus pessimistes et « toujours » avec pour origine, « l’activité humaine », ce n’est pas tout à fait vrai. Surtout en ce qui concerne le responsable, « NOUS » ! Dès lors, comment pourrait-on expliquer rationnellement selon les données que l’on nous brandit, que la fonte se fait non pas par au-dessus comme cela devrait l’être, mais par en-dessous, alors qu’une épaisseur considérable de glace recouvre ces zones sur des milliers de kilomètres carrés sans pour autant voir la couleur du ciel ! 4 Et à la suite de la cause 3, son origine semble de plus en plus officiellement externe à la Terre, néanmoins, les conséquences quant à elles se produisent bien sur Terre. Une action émanerait de l’espace, outre celle du soleil, il y aurait une ou plusieurs autres sources, un rayonnement lié à l’électro- magnétisme aurait pour conséquence une excitation des composants internes à la planète. La composition en fer ou ferrugineux ou autres, réagissant au magnétisme, est plus qu’importante dans le sous-sol terrestre, dans le noyau, mais aussi dans le magma. L’influence de ces champs ou fluctuations en leur sein, interfèrent dans les mouvements de convection dans ce dernier, ce qui se répercute inéluctablement à la surface et se traduit par une hausse de température si peu progressive, que l’humain ne s’en aperçoit ou ne la ressent pas ! En revanche, l’attitude, le comportement, peu très bien en être affecté, tout aussi progressivement, plus visible chez certains animaux que d’autres (hum !). De plus l’affaiblissement de notre bouclier protecteur qu’est le champ magnétique terrestre, face aux divers rayonnements émanant de l’espace mais aussi du soleil, devrait avoir de graves mutations sur la génétique et l’ADN. Il ne faut surtout pas sous-estimer l’impact que tous ces points pourraient avoir, mais nous n’y sommes pas du tout préparés ! Pourtant de nombreux signes se pointent.
fake
Par F. William Engdahl pour Mondialisation.ca Ces derniers mois, une situation de crise dans l’approvisionnement alimentaire des États-Unis s’est accrue et est sur le point d’atteindre des dimensions alarmantes qui pourraient devenir catastrophiques.En plus des confinements et du chômage actuels causés par la pandémie, une crise agricole imminente pourrait également faire pencher la balance sur les mesures d’inflation pour provoquer une crise financière à mesure que les taux d’intérêt augmentent..Les facteurs sont nombreux, mais le plus important est la sécheresse qui sévit dans les principaux États producteurs agricoles des Dakotas (Nord et Sud) et du Sud-Ouest, y compris la Californie où l’agriculture est très développée. Jusqu’à présent, Washington n’a pas fait grand-chose pour faire face à la crise et les responsables de l’Office des eaux de Californie (California Water Board) ont aggravé la crise en drainant les réservoirs d’eau de l’État… dans l’océan. Jusqu’à présent, l’État agricole le plus touché est le Dakota du Nord, qui cultive la majeure partie du blé rouge de printemps du pays. Dans le Haut-Midwest, les États des plaines du Nord et les provinces des Prairies du Canada, l’hiver a très peu apporté de neige après un été extrêmement sec en 2020. Il en résulte une sécheresse depuis la province canadienne du Manitoba jusqu’aux États des Grandes plaines du Nord des États-Unis, qui comprend le Montana, le Dakota du Nord, le Dakota du Sud et les Prairies canadiennes adjacentes. Cette sécheresse frappe les agriculteurs de la région quatre ans seulement après la sécheresse soudaine de 2017 qui, sans avertissement préalable, a dévasté la région des Grandes Plaines du Nord des États-Unis. Le 27 mai, selon Adnan Akyuz, climatologue d’État, quatre-vingt-treize pour cent de l’État du Dakota du Nord se trouve dans au moins une catégorie de sécheresse grave et 77 % de l’État dans une catégorie de sécheresse extrême. Les organisations agricoles prévoient que si les précipitations ne changent pas radicalement dans les semaines à venir, la récolte du blé largement utilisé pour les pâtes et la farine sera un désastre. Les conditions extrêmement sèches s’étendent au nord de la frontière du Dakota jusqu’au Manitoba, au Canada, une autre grande région céréalière et agricole, en particulier pour le blé et le maïs. Là, l’absence de précipitations et des températures plus chaudes que la normale menacent les récoltes, bien qu’il soit encore tôt pour ces cultures. Le Dakota du Nord et la région des plaines dépendent de la neige et des précipitations pour son eau agricole. États du Sud-Ouest dans une sécheresse grave Bien que moins graves, les États agricoles de l’Iowa et de l’Illinois souffrent de conditions « anormalement sèches » dans 64 % pour l’Iowa et 27 % pour l’Illinois. Environ 55 % du Minnesota est anormalement sec à la fin mai. La sécheresse est mesurée sur une échelle allant de D1 « anormalement sec », D3 « sécheresse grave » à D4, « sécheresse exceptionnelle/extrême ». Les conditions sèches sévères ne se limitent malheureusement pas au Dakota du Nord ou à d’autres États agricoles du Midwest. Une deuxième région de sécheresse très grave s’étend de l’ouest du Texas au Nouveau-Mexique, au Colorado, à l’Arizona, au Nevada et profondément en Californie. Au Texas, 20 % de l’État est en « grave sécheresse » et 12 % en « sécheresse extrême ». Près de 6 % de l’État connaît une « sécheresse exceptionnelle », la pire. Le Nouveau-Mexique connaît 96 % de « grave sécheresse », et de ce nombre, 47 % de « sécheresse exceptionnelle ». L’agriculture californienne est vitale La situation en Californie est de loin la plus grave dans son impact potentiel sur l’approvisionnement en produits agricoles du pays. Là, l’irrigation et un système sophistiqué de stockage de l’eau fournissent de l’eau pour l’irrigation et l’utilisation urbaine à l’État pendant leur saison sèche périodique. Ici, une catastrophe beaucoup plus grande est en préparation. Une saison de sécheresse cyclique se combine à une politique environnementale littéralement criminelle de l’État, pour dévaster l’agriculture dans l’État producteur agricole le plus important du pays. Il fait partie d’un programme vert radical préconisé par le gouvernement. Gavin Newsom et ses collègues démocrates à démanteler l’agriculture traditionnelle, aussi folle que cela puisse paraître. Peu de gens en dehors de la Californie se rendent compte que l’État le plus connu pour la Silicon Valley et ses belles plages est une source vitale de production agricole. Le secteur agricole de la Californie est le plus important des États-Unis, leader de la production nationale dans plus de 77 produits différents, y compris les produits laitiers et un certain nombre de cultures « spécialisées » de fruits et légumes. L’État est le seul producteur de cultures telles que les amandes, les artichauts, les kakis, les raisins secs et les noix. La Californie cultive un tiers des légumes du pays et les deux tiers des fruits et noix du pays. Il est en tête de tous les autres États en matière de revenu agricole avec 77 500 fermes et ranchs. Elle est également la deuxième productrice de bétail derrière le Texas, et son industrie laitière est le principal produit de base de Californie en matière de recettes monétaires. Au total, 43 millions d’acres sur les 100 millions d’acres de l’État sont consacrés à l’agriculture. En bref, ce qui se passe ici est vital pour l’approvisionnement alimentaire de la nation. La crise en Californie fabriquée par l’homme: Où est passée l’eau ? La crise de l’eau en Californie est de loin la plus grave en termes de conséquences pour l’approvisionnement alimentaire, à une époque où les États-Unis font face à d’importantes perturbations de la chaîne d’approvisionnement en raison de verrouillages absurdes durant la crise Covid-19 combinés à des piratages très suspects d’infrastructures clés. Le 31 mai, l’infrastructure du plus grand transformateur de viande du monde, JBS SA, a été piratée, forçant la fermeture de toutes ses usines de bœuf américaines qui fournissent près d’un quart du bœuf américain. Le lobby vert affirme, sans présenter aucune preuve factuelle, que le réchauffement climatique, c’est-à-dire l’augmentation des émissions anthropiques de CO2, est à l’origine de la sécheresse. La NOAA a examiné le cas et n’a trouvé aucune preuve. Mais les médias répètent le même discours pour faire avancer l’ordre du jour du Nouveau pacte vert (Green New Deal) avec des déclarations effrayantes telles que prétendre que la sécheresse est « comparable aux pires méga-sécheresses depuis l’an 800 de notre ère ». Après 2011, la Californie a connu une grave sécheresse de sept ans. La sécheresse s’est terminée en 2019 lorsque d’importantes pluies ont rempli le système de réservoirs de Californie à pleine capacité. Selon les experts de l’eau de l’État, les réservoirs contenaient suffisamment d’eau pour supporter facilement une sécheresse d’au moins cinq ans. Pourtant, deux ans plus tard, l’administration du gouverneur Newsom déclare une nouvelle sécheresse et menace de prendre des mesures d’urgence. Ce que son administration ne dit pas, c’est que le State Water Board (Office de l’eau de l’État) et les autorités compétentes de l’eau de l’État ont délibérément laissé l’eau s’écouler dans l’océan Pacifique. Pourquoi ? Ils disent vouloir sauver Pour sauver deux espèces de poissons menacées d’extinction, l’une étant un type rare de saumon, l’autre l’éperlan du Delta, un minuscule poisson de la taille d’un vairon d’environ 2 pouces qui a pratiquement disparu. En juin 2019, le barrage de Shasta, qui abrite le plus grand réservoir de l’État comme clé de voûte de l’énorme projet de la vallée centrale, était plein à 98 % de sa capacité. À peine deux ans plus tard, en mai 2021, le réservoir du lac Shasta ne détenait que 42 % de sa capacité, soit près de 60 % en aval. De même, en juin 2019, le réservoir du barrage d’Oroville, le deuxième en importance, contenait de l’eau à 98 % de sa capacité et, en mai 2021, il n’était plus que de 37 %. D’autres réservoirs plus petits ont connu des chutes similaires. Où est passée toute l’eau ? Pour « sauver » ces variétés de poissons, pendant seulement 14 jours en mai, selon Kristi Diener, experte en eau et agricultrice californienne, « 90 % de l’afflux du delta (de la baie) est allé en mer. C’est l’équivalent d’un an d’approvisionnement en eau pour 1 million de personnes. » Diener a averti à plusieurs reprises ces dernières années que l’eau est inutilement mise en mer alors que l’État fait face à une année sèche normale. Elle demande : « Devrions-nous avoir des pénuries d’eau au début de notre deuxième année sèche ? Non. Nos réservoirs ont été conçus pour fournir un approvisionnement stable sur cinq ans à tous les utilisateurs et ont été remplis au sommet en juin 2019. » En 2008, à la demande de groupes environnementaux tels que le NRDC, un juge californien a ordonné que le projet Central Valley Water envoie 50 % des réservoirs d’eau dans l’océan Pacifique pour « sauver » une variété de saumon en voie de disparition, même si l’ONG a admis qu’un maximum de 1 000 saumons seraient probablement sauvés par la mesure extrême. Au cours des années 1998-2005, on estime que 49 % en moyenne de l’approvisionnement en eau géré par la Californie a été à ce qu’on appelle l’ »environnement », y compris l’alimentation des cours d’eau et des rivières, l’alimentation des estuaires et du delta de la région de la baie. Seulement 28 % sont allés directement au maintien de l’approvisionnement en eau agricole. En janvier dernier, Felicia Marcus, présidente du California State Water Resources Control Board, qui a supervisé les politiques controversées en matière d’eau depuis 2018, est partie à la fin de son mandat pour devenir avocate du Natural Resources Defense Council (NRDC), l’une des ONG vertes les plus puissantes, avec 400 millions de dollars de ressources pour mener des batailles juridiques pour défendre des « espèces en voie de disparition » telles que le saumon de Californie et l’éperlan du Delta. Nommé par le gouvernement vert. Jerry Brown en tant que président de l’Office national des eaux en 2018, Marcus est directement responsable du drainage des réservoirs dans l’océan après leur remplissage en 2019, en utilisant la revendication de protection des espèces menacées. En mars 2021, avec Marcus comme avocat, le NRDC a demandé au State Water Resources Control Board Marcus, jusqu’à récemment, de prendre des « mesures immédiates » pour faire face aux menaces perçues pour le saumon inscrit dans le bassin versant de la rivière Sacramento provenant des opérations du Central Valley Project (« CVP »). Et ce, alors que l’État est confronté à une nouvelle urgence liée à la sécheresse ? En 2020, le gouvernement. Gavin Newsom, un protégé de Jerry Brown, a signé le projet de loi 1 du Sénat, la California Environmental, Public Health and Workers Defense Act, qui enverrait des milliards de gallons d’eau dans l’océan Pacifique, apparemment pour sauver plus de poissons. C’était une façon de fabriquer la crise actuelle de l’eau et s’attaquer spécifiquement à l’agriculture, aussi incroyable que cela puisse paraître. Viser l’agriculture Le véritable programme des administrations Newsom et précédentes Brown est de saper radicalement le secteur agricole californien très productif. Le gouvernement. Newsom a maintenant présenté un projet de loi impressionnant de 5,1 milliards de dollars sur l’aide à la sécheresse. Malgré son titre, rien ne permettra d’améliorer la disponibilité des eaux du réservoir d’État pour les villes et les fermes. Sur ce total, 500 millions de dollars seront dépensés pour inciter les agriculteurs à « réutiliser » leurs terres, c’est-à-dire à arrêter l’agriculture. Les suggestions comprennent l’habitat de la faune, les loisirs ou les panneaux solaires ! 230 millions de dollars supplémentaires seront utilisés pour des « corridors fauniques et des projets de passage du poisson afin d’améliorer la capacité de la faune à migrer en toute sécurité ». Les « projets de passage des poissons » sont une expression intelligente pour l’enlèvement des barrages, détruisant le réseau de réservoirs le plus efficace du pays. Ensuite, le projet de loi Newson alloue 300 millions de dollars pour la mise en œuvre de la Sustainable Groundwater Management Act, une loi de 2014 de Jerry Brown au milieu de la grave sécheresse précédente visant à empêcher les agriculteurs en vigueur de sécuriser l’eau contre les puits de forage. L’effet sera de chasser plus d’agriculteurs de la terre. Et 200 millions de dollars supplémentaires iront à la « restauration de l’habitat », au soutien des zones humides à marée, aux plaines inondables et aux projets multibénéfices de réduction des risques d’inondation – un programme de lutte contre la sécheresse avec un financement pour les inondations ? Il s’agit de recréer les plaines inondables afin que lorsqu’ils démolissent les barrages, l’eau a un endroit où aller. La grande majorité des 500 milliards de dollars est destinée à rembourser les clients de l’eau de la sécheresse précédente de 2011-2019 en raison de factures d’eau plus élevées, une mesure qui espère sans doute que les électeurs auront une vue positive sur Newsom alors qu’il fait face à un rappel probable des électeurs en novembre. Le démantèlement systématique de l’une des régions agricoles les plus productives du monde, en utilisant le mantra séduisant de la « protection de l’environnement », s’inscrit dans l’agenda plus large de la Grande Réinitialisation de Davos et ses plans visant à transformer radicalement l’agriculture mondiale, ce que l’Agenda 2030 des Nations Unies appelle une agriculture « durable » – plus de protéines de viande. L’argument vert est que les vaches sont une source majeure d’émissions de méthane par le rot. Personne n’a sérieusement prouvé comment cela affecte le climat à l’échelle mondiale. Au lieu de cela, nous devrions manger de la viande de culture [fausse viande ou viande artificielle] fabriquée en laboratoire comme l’Impossible Burger [boeuf synthétique] génétiquement manipulé de Bill Gates et Google, ou même des vers. Oui. En janvier, l’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) de l’UE a approuvé les vers de farine, ou larves du coléoptère noir, comme le tout premier « nouvel aliment » mis en vente dans toute l’UE. F. William Engdahl Article original en anglais : A Sinister Agenda Behind California Water Crisis? Looming Food Supply Catastrophe Traduit par Maya pour Mondialisation F. William Engdahl est consultant en risques stratégiques et chargé de cours, il est titulaire d’un diplôme en politique de l’Université de Princeton et est un auteur à succès sur le pétrole et la géopolitique, exclusivement pour le magazine en ligne « New Eastern Outlook ». F. William Engdahl est associé de recherche au Centre de recherche sur la mondialisation (CRG) La source originale de cet article est Mondialisation.ca Copyright © F. William Engdahl, Mondialisation.ca, 2021
fake
MISE A JOUR – 22 décembre 2016 : le 8 décembre 2016 la Commission des droits de l’homme des Philippines a décidé de faire droit à la demande formulée notamment par Greenpeace et d’ouvrir des investigations contre les entreprises accusées de participer au dérèglement climatique. Parmi elles les entreprises françaises Total et Lafarge. Des auditions des dirigeants de ces entreprises devraient avoir lieu à compter du mois d’avril 2017. Ravages du typhon Koppu sur des rizières aux Philippines, en 2015 Et si les coupables du dérèglement climatique devaient enfin rendre des comptes pour ses conséquences catastrophiques et souvent meurtrières sur des populations entières, forcées à l’exil à cause d’une sécheresse ou d’une montée des eaux ? C’est une chose dont on n’entend pas assez parler : le changement climatique tue. Les phénomènes climatiques extrêmes qu’il engendre ont déjà fait de nombreuses victimes, qu’il s’agisse de tempêtes ou d’inondations violentes, par exemple. Les victimes en sont généralement les populations les plus pauvres : les inégalités climatiques recoupent bien souvent les inégalités économiques. C’est pourquoi un mouvement prend de l’ampleur depuis quelques années : celui pour la justice climatique. Sa revendication est simple. Elle consiste à demander des comptes aux industries et entreprises climaticides pour les dommages irréversibles qu’elles font déjà subir à certaines populations. En somme, de les tenir juridiquement responsables pour les dégâts humains et environnementaux dont elles sont la cause. Une plainte déposée aux Philippines Le 22 septembre 2015, Greenpeace Asie du Sud-Est et Philippine Rural Reconstruction Movement, aux côtés de personnes physiques survivantes à des typhons ou des cyclones, ont déposé un recours à la Commission des droits de l’homme des Philippines pour : – demander aux autorités philippines une investigation sur la responsabilité des entreprises liées aux énergies fossilespour leur contribution significative aux changements climatiques en ne réduisant pas les émissions de gaz à effet de serre alors qu’elles en ont la capacité. – demander que ces entreprises aient l’obligationde soumettre leurs plans pour éliminer, remédier et prévenir les effets dévastateurs du réchauffement climatique dans ce pays particulièrement vulnérable face aux dérèglements climatiques. – demander au gouvernement philippin de prendre également des mesures appropriées en vue de réduire ces effets, c’est-à-dire d’adopter une législation qui imposerait des obligations à ces entreprises en matière environnementale et qui permettrait aux victimes d’obtenir réparation devant la justice. Il s’agit là d’une démarche juridique complètement inédite. Elle s’inscrit dans un mouvement citoyen visant à demander des comptes à la justice pour les dégradations environnementales qui constituent des violations des droits fondamentaux, comme celui de vivre dans un environnement sain ou encore le droit à la santé. Total et Lafarge visés C’est un total de 47 entreprises qui sont visées par la plainte et qui vont devoir s’expliquer : Total, Lafarge pour les entreprises françaises, mais aussi d’autres grandes multinationales, comme Chevron, ExxonMobil, BP, Royal Dutch Shell ou encore Glencore. Concrètement, il leur est reproché de contribuer, par leurs activités, à l’augmentation globale du CO2 et du méthane dans l’atmosphère. Des scientifiques (EN) ont notamment contribué à démontrer la réalité de ces augmentations, ainsi que le lien de cause à effet avec l’activité des entreprises incriminées – pétrolières pour la plupart. Elles seraient responsables d’une augmentation de 21,6% des émissions de gaz à effet de serre mondiales entre 1751 et 2013. Ce 27 juillet 2016, la Commission des droits de l’homme envoie donc la plainte déposée par les requérants aux PDG de ces entreprises. Ceux-ci devront alors soumettre leur réponse dans un délai de 45 jours. L’audience devrait ensuite se tenir en octobre 2016 aux Philippines. C’est la première fois qu’une Cour des droits de l’homme se saisit de la question du réchauffement climatique et de la responsabilité d’entreprises privées. C’est donc un grand pas en avant. Rappelons que l’Accord de Paris se propose de limiter l’augmentation des températures mondiales à 1,5°C supplémentaire d’ici la fin du siècle. Ce qui suppose dans les faits de laisser environ 80% des réserves fossiles dans le sol, et donc de bifurquer vers un monde alimenté à 100% en énergies renouvelables d’ici à 2030. D’un mot : il faut tout faire pour en finir avec les industries climaticides.
biased
Pourquoi nous avons autant de mal à réagir (et à agir) face à l’urgence climatique Malgré les rapports sur l’urgence climatique, comme celui du Giec publié mercredi 23 juin, notre cerveau refuse d’entendre ce que disent les scientifiques. L’une des causes de cette inaction se trouve dans le striatum, une zone qui guide nos désirs. À en croire les derniers extraits du rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), publié le 23 juin, la situation climatique risque de devenir catastrophique pour les générations futures si « rien n’est fait ». Montée des eaux, famine, augmentation de la pauvreté… Les effets sont multiples et tendent à devenir irréversibles si la hausse des températures dépasse les 1,5 °C. Pourquoi est-il si difficile d’agir en faveur du climat alors que nous avons conscience de l’épée de Damoclès qui plane au-dessus de nos têtes ? Pourquoi les comportements alternatifs, plus écologiques, sont-ils si peu acceptés et mis en place par les individus ? Pour comprendre, il est intéressant de se tourner vers la psychologie sociale et les neurosciences. Le désir permanent de nouvelles choses Sébastien Bohler, docteur en neurosciences, a écrit un livre sur le sujet, Le bug humain (Éditions R. Laffont, 2019) dans lequel il explique que le coupable de l’inaction écologique n’est ni l’égoïsme, ni l’avidité de l’Homme mais bien son cerveau lui-même. Ce dernier abrite le striatum, situé en son centre. « Le striatum est un organe très ancien, au cœur du cerveau, présent chez la plupart des animaux. Il est très primitif et est programmé pour désirer en permanence de nouvelles choses », définit Sébastien Bohler. Son fonctionnement est assez simple. Il envoie de la dopamine, une molécule responsable du plaisir en échange de comportements très précis de la part de l’individu : manger, se reproduire, tendre vers un statut plus élevé et faire le moins d’efforts possible pour économiser son énergie. En bref, tout ce qui nous permet de survivre. Le problème ? « La dopamine s’arrête rapidement et le striatum en veut toujours plus. Si la stimulation est la même, jour après jour, la sensation de plaisir faiblit », ajoute-t-il. Il crée de l’accoutumance, aussi appelé « habituation hédonique ». C’est un cercle vicieux. Aucune « fonction stop » n’est disponible pour l’arrêter car, sans lui, l’espèce humaine se serait éteinte depuis longtemps. Les individus achètent donc de plus en plus de voitures, de téléphones pour assouvir les désirs du striatum comme celui concernant le statut social. « Huit milliards d’humains ont chacun un striatum qui désire un statut social toujours plus élevé. Nous allons droit vers la catastrophe », souffle le docteur en neurosciences. Et les entreprises ont bien compris ce processus. Étant donné que l’automobile constitue un signe extérieur de réussite, les voitures sont de plus en plus suréquipées, avec des dizaines de gadgets polluants. Un bras de fer dans nos têtes Pourquoi aller au travail à pieds quand on peut prendre la voiture ? Pourquoi aller faire ses courses à l’épicerie bio du coin quand on peut commander via une application en ligne ? Nous sommes tous confrontés à ces petits dilemmes du quotidien. Mais d’où viennent-ils ? Dans notre cerveau se trouve aussi le cortex cérébral, un organe « beaucoup plus récent que le striatum qui fait partie de nous depuis des millions d’années ». Un bras de fer permanent se déroule dans nos têtes sans même qu’on s’en rende compte : le cortex cérébral est l’organe de l’intelligence. C’est cette partie de notre esprit qui a conscience de l’urgence écologique. Malheureusement, c’est le striatum qui gagne en permanence car « nous sommes devenus esclaves de nos désirs ». Le striatum désire et le cortex cérébral participe au développement de nouvelles technologies, toujours plus performantes et polluantes, pour assouvir les envies du premier. Une compétition perpétuelle est donc organisée dans notre cerveau « entre les centres cognitifs qui nous demandent de ne pas polluer le monde et notre système de récompense – le striatum – qui aimerait que nous possédions le dernier smartphone, consommant beaucoup d’énergie », explique Sébastien Bohler. « On est dans l’ici et maintenant » « Plus le message est délocalisé, lointain, moins l’individu se sentira concerné », explique Isabelle Richard, docteure en psychologie sociale et environnementale. « Par exemple, il aura davantage tendance à modifier ses actions si on l’alerte concernant une pollution de la rivière à côté de chez lui plutôt que sur l’ours blanc qui n’a plus de banquise ». Selon Sébastien Bohler, le striatum voit ce qu’il se passe maintenant et pas dans des dizaines d’années. Il a besoin de récompense instantanée. « Le striatum accorde une valeur moins importante aux actions dont les effets bénéfiques sont éloignés dans le futur ». Ainsi, les centres de la récompense de notre cerveau se concentrent sur des récompenses proches de nous dans le temps et dévalorisent les bénéfices lointains. « On est dans l’ici et maintenant. Lorsqu’un événement climatique grave se déroule à 1 000 km, l’émotion est souvent là mais l’individu ne fait aucune connexion avec ses propres actes », affirme Isabelle Richard. Sébastien Bohler partage le même avis. Plusieurs expériences, comme celle du Marshmallow montrent bien qu’il est difficile pour les individus de différer une récompense et la remettre à plus tard. L’expérience du Marshmallow conduite par le psychologue Walter Mischel en 1972 consistait à donner une guimauve à un enfant, et s’il résistait assez longtemps, lui en redonner deux en récompense. Biais cognitifs et éco-fatigue Du côté de la psychologie sociale, plusieurs biais cognitifs existent pour expliquer le désintéressement pour les questions d’écologie. « Il y a un important biais cognitif appelé biais de l’action unique. Par exemple, un individu achète une voiture électrique, ce qui lui donne l’impression de faire une bonne action pour l’écologie. Mais il ne regarde plus ses kilométrages et prend beaucoup plus la voiture », explique Isabelle Richard. On parle d’effet rebond pour qualifier ce genre de comportements. Les gains environnementaux sont annulés par l’augmentation de l’utilisation de l’objet. « À force d’être culpabilisés en permanence par les pouvoirs publics, les individus peuvent cesser leurs comportements écologiques », ajoute-t-elle. C’est ce qu’on appelle l’éco-fatigue ou green fatigue. Les récentes crises économiques, ont participé à l’accélération de cette forme de découragement. Les individus se soucient davantage du chômage, de la précarité et de l’insécurité plutôt que de sauver la planète. « Il faut ralentir le monde » Que faire pour prendre totalement conscience de l’urgence climatique et agir en conséquence ? « Notre époque va de plus en plus vite. Avec la société de consommation, le court terme a été privilégié dans nos vies », termine Isabelle Richard. Un avis partagé par Sébastien Bohler. Pour lui, la seule solution est de « ralentir le monde » en supprimant le règne de l’instantanéité. « Nos fibres cérébrales sont atrophiées, ce qui fait diminuer notre capacité de patience », décrit l’auteur du livre Le bug humain. La balle est dans le camp des parents car la striatum est un organe qui s’entraîne principalement durant l’enfance. « Il faut apprendre à faire attendre l’enfant, lui dire non, faire travailler sa concentration ». En mettant en place ce genre de choses, les générations futures seront plus à même d’agir pour le climat. Mais ne sera-t-il pas trop tard ? « Il faut réussir à se libérer de l’emprise du striatum pour réussir à réagir face à l’urgence climatique », conclut Sébastien Bohler.
true
SpaceX a envoyé ce 16 septembre 2021 quatre touristes dans l'espace pour une première mission purement touristique, de trois jours, à une altitude supérieure à celle d'ISS et en pilotage automatique, Inspiration4. Ils sont désormais de retour sur Terre sans encombre. En septembre 2018, le milliardaire japonais Yusaku Maezawa avait déjà acheté à Elon Musk les services du système Starship de son entreprise SpaceX pour un voyage autour de la Lune, à partir de 2023. On ignore le montant de l’addition, mais il est probablement colossal. Entre 2001 et 2009, huit billets pour embarquer en compagnie d’astronautes à bord du vaisseau russe Soyouz ont été vendus. Direction la Station spatiale internationale, la fameuse « ISS ». Un aller-retour entre 20 et 35 millions de dollars par personne – ce qui représente le budget quotidien d’une quinzaine de millions d’humains vivant au seuil de pauvreté international. Au-delà de l’obscénité d’une opération visant à satisfaire le rêve d’un seul individu, ces excursions ancrent l’idée que l’espace est une marchandise. Elles consomment aussi matière et énergie, et ont des conséquences environnementales qui augmenteraient considérablement si ce tourisme spatial devait faire l’objet d’un commerce plus large. Tentons donc d’en chiffrer les conséquences en distinguant les vols un peu polluants, mais très nombreux, les vols moyennement polluants et assez nombreux, et les vols extrêmement polluants, mais peu nombreux. Tester l’apesanteur dans un vol parabolique Pour 6 000 euros, vous pouvez déjà vous offrir un vol dans un avion enchaînant une succession de paraboles, vous permettant de ressentir la pesanteur réduite de Mars ou de la Lune, et surtout de flotter douze fois en apesanteur pendant une vingtaine de secondes. Passagers civils de l’Airbus A330 Zero-G, en 2013, dans une phase d’apesanteur. Mehdi Fedouach/AFP C’est ainsi que la société Novespace a embarqué 1 856 passagers sur 217 vols durant chacun environ deux heures et demie, soit la durée (et la pollution) d’un vol Paris-Varsovie. Dans la mesure où le nombre de passagers a été limité, la pollution totale de ce manège de luxe est restée modeste au regard des 915 millions de tonnes de CO₂ émises en 2019 par les 4,5 milliards de passagers de l’ensemble des vols commerciaux (plus de 100 000 par jour en moyenne). Voir la courbure de la Terre en vol « suborbital » Aller dans l’espace nécessite de monter bien plus haut que les avions, au-delà de 100 km d’altitude. C’est l’objet d’un vol dit « surborbital », car la vitesse du vaisseau reste insuffisante pour le placer en orbite. Son vol balistique vous permet d’expérimenter l’apesanteur durant plusieurs minutes tout en admirant la beauté de la courbure de la Terre. Annoncé à 250 000 dollars, cela fait cher la preuve visuelle de la rotondité de notre planète, mais vous dispense provisoirement de la proximité des classes populaires. SpaceShipTwo est le fuselage central, qui se détachera de l’avion porteur (dont font partie les deux carlingues latérales). Virgin Galactic/Mark Greenberg, CC BY-SA La compagnie Virgin Galactic, appartenant au milliardaire Richard Branson, a annoncé en juillet 2020 avoir déjà vendu 600 tickets pour son SpaceShipTwo, et la société est en train de construire deux autres vaisseaux similaires. Cela signifie potentiellement des centaines de vols réguliers, puisque 9 000 clients ont déjà manifesté leur intérêt. La société Blue Origin du milliardaire Jeff Bezos est aussi sur les rangs avec sa fusée réutilisable New Shepard, elle aussi conçue pour lancer une capsule emportant six touristes spatiaux sur une trajectoire suborbitale culminant à environ 100 kilomètres. D’après le rapport d’évaluation environnementale du SpaceShip Two, on peut estimer que l’émission de CO2 d’un vol complet est de l’ordre de 27,2 tonnes. À raison de 6 passagers par vol, cela fait 4,5 tonnes de CO2 par passager. Cela équivaut à faire le tour de la Terre, seul dans une voiture moyenne. Pour quelques minutes d’apesanteur, cela représente plus de deux fois l’émission individuelle annuelle (« budget CO2 ») permettant, selon le GIEC, de respecter l’objectif du +2 °C de l’Accord de Paris. Autrement dit, chaque passager piétinera allègrement cet objectif et s’arrogera le droit d’émettre à la place des autres humains. La propulsion hybride du SpaceShipTwo ne produit pas que du CO2. Le vaisseau crache aussi des suies, résultant de la combustion incomplète d’un mélange de protoxyde d’azote (N2O) liquide et d’un dérivé solide du polybutadiène hydroxytéléchélique. Un article scientifique de 2010 a estimé que 1 000 vols suborbitaux par an produiraient de l’ordre de 600 tonnes de suies, qui, en restant à peu près dix ans en suspension dans la stratosphère, entre 30 et 50 kilomètres d’altitude, contribueraient à modifier le climat à l’échelle de la planète entière – même si tous les tirs partaient d’un même endroit. Par comparaison, l’aviation civile paraîtrait presque propre : elle émet plus de suies au total, 7 200 tonnes par an, mais à des altitudes de l’ordre de 10 kilomètres, ce qui réduit leur durée de suspension et permet leur lessivage par les pluies. Visiter la station spatiale internationale Continuons en passant à l’échelle supérieure. Depuis 2009 et la mise en service des modules scientifiques européen et japonais, l’équipage des expéditions vers l’ISS est passé à six astronautes des pays l’ayant financé. Cette obligation ne laissa plus aucune place pour un passager privé et l’agence spatiale russe a interrompu les vols touristiques. Mais les vols vers l’ISS pour ultra-riches vont reprendre à l’initiative de la société Space Adventures (qui vend aussi des vols en apesanteur). Après des années d’absence, les États-Unis ont en effet retrouvé leur capacité à envoyer des humains dans l’espace suite au succès du vol de qualification de la capsule Crew Dragon lancée par SpaceX en mai dernier. Space Adventures en a profité pour récupérer deux places libres dans les vols Soyouz russes, tout en annonçant un partenariat avec la société SpaceX. La chute d’Icare. Gravure sur bois de Jörg Breu, dans le Livre des emblèmes, 1531. Wikipedia Le prix d’un tel vol sera autour de 100 millions de dollars. À un tel tarif, pour réaliser le rêve d’Icare (attention, il se termine mal), il faut sans doute faire partie des 11 000 personnes possédant plus de 250 millions de dollars ou peut-être gagner un lot de la télé-réalité. Il reste ensuite à passer les tests d’aptitude physique au vol spatial, notamment pour s’assurer que l’organisme du passager pourra supporter l’accélération du décollage. Les 119 tonnes de kérosène raffiné utilisées par le premier étage de la fusée Falcon 9 produisent, lors de leur combustion contrôlée, une énergie comparable à celle dégagée par la récente explosion qui a ravagé le port de Beyrouth et ses environs : l’équivalent de 1 220 tonnes de TNT. D’après le rapport d’évaluation environnementale de la Falcon 9, le vol complet, avec récupération de la capsule habitée grâce à des navires spécialisés et un hélicoptère, émettra 1 150 tonnes de CO2, l’équivalent de 638 ans d’émission d’une voiture moyenne parcourant 15 000 km par an. Bien plus qu’un chassé-croisé de vacanciers sur l’autoroute ! À raison de quatre passagers par vol, cela fait près de 290 tonnes de CO2 par passager. Autrement dit, un touriste en orbite vaut 65 touristes suborbitaux et presque 160 années d’émission d’une automobile… Autour de la Lune Un vol autour de la Lune comme celui que projette Maezawa est bien sûr encore réservé à des milliardaires, qui sont déjà plus de 2 000 et dont le nombre croît constamment. Le vaisseau Starship, à bord duquel s’effectuera le voyage, est le second étage de la fusée Super Heavy, le lanceur orbital super-lourd et réutilisable développé par SpaceX. Le dernier rapport environnemental de ce lanceur indique que l’ensemble Starship/Super Heavy produit la bagatelle de 3 750 tonnes de CO2 à chaque vol. Le projet DearMoon prévoyant d’embarquer de 6 à 8 personnes, cela conduit à des émissions individuelles comprises entre 470 et 625 tonnes de CO2. Chacun grille ainsi en un voyage de quelques jours le « budget CO2 » annuel de plusieurs centaines de personnes. Mais cela reste inférieur aux 1 630 tonnes de CO2 émises annuellement par Bill Gates pour ses déplacements en jet privé… Nous vous épargnons, sans doute à tort, le coût en CO2 de la construction des pas de tir. C’est du béton, et aussi beaucoup d’emprise en termes de surface occupée. Si à Roissy, l’aéroport occupe environ le tiers de la superficie de Paris intra-muros (32 km2), il le fait pour plus de 470 000 mouvements d’avions par an et près de 70 millions de passagers. Par comparaison, les vols suborbitaux prévus par Virgin Galactic doivent partir du Spaceport America au Nouveau-Mexique, dont la superficie de 73 km2 ne servira tout au plus qu’à 1 000 vols par an. Nous vous épargnons aussi les conséquences environnementales de l’extraction, du transport et de la transformation des matériaux de haute qualité, l’acier ou l’aluminium par exemple, nécessaires pour fabriquer la masse totale des fusées, et dont l’ensemble ne sera pas totalement récupéré. Les 1 % les plus riches sont responsables de deux fois plus d’émissions que la moitié la plus pauvre de l’humanité. Après leurs yachts privés et leurs avions d’affaires, les lubies spatiales de ces (ultra)riches entretiennent l’illusion de toute-puissance à l’origine des graves dérèglements de la biosphère terrestre. Si des économies d’échelle dues aux améliorations techniques rendaient le tourisme spatial accessible ne serait-ce qu’aux classes supérieures, ces inégalités seraient encore amplifiées, ajoutant aux dégradations provoquées par nos sociétés en général et par le tourisme de masse en particulier. Cet article a initialement été publié dans le cadre du cinquième anniversaire de The Conversation France, le 24 septembre 2020.
biased
Coup de main. La France va missionner cinq experts en Australie pour aider à lutter contre les gigantesques feux de forêts qui ravagent le pays, et est prête à y envoyer une centaine de personnes si besoin, a annoncé ce mardi le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner. Les "cinq experts" envoyés sur place doivent proposer un accompagnement aux autorités australiennes "sur les stratégies de lutte aérienne, sur les luttes contre les feux de forêt en gestion de crise et sur d'autres spécialités", a précisé Christophe Castaner devant l'Assemblée nationale, en rappelant l'expérience acquise par les pompiers ces dernières années à cause des incendies récurrents "dans le sud de la France". La petite équipe "sera demain sur place en Australie" et "pourra déterminer avec les autorités australiennes comment (...) renforcer encore les moyens humains" fournis par la France, a-t-il ajouté. Le gouvernement est disposé à envoyer "près d'une centaine de personnes en fonction" des besoins exprimés par les autorités locales. Cette mission intervient après un entretien entre Emmanuel Macron et Scott Morrison dimanche, lors duquel le président français a fait part au Premier ministre australien "de la solidarité de la France", selon M. Castaner. Depuis septembre, l'Australie est ravagée par des incendies qui ont tué 24 personnes et ont réduit en cendres près de 80 000 km2 dans tout le pays, une superficie presque équivalente à l'île d'Irlande. Ces feux ont également été meurtriers pour la vie sauvage. Selon une récente étude, ils sont à l'origine de la disparition de près d'un milliard d'animaux depuis septembre dans le seul État de Nouvelle-Galles-du-Sud, le plus touché par les feux. Des images bouleversantes de koalas assoiffés buvant de l'eau dans des bouteilles tenues par des pompiers ou de kangourous totalement paniqués au milieu des flammes ont fait le tour du monde. Cette crise a mis l'accent sur le changement climatique responsable, selon les scientifiques, de cette saison des feux plus intense, longue et précoce que jamais. L'Australie n'est en effet pas encore entrée dans la période qui correspond d'habitude à la haute saison des incendies. Le gouvernement australien a été pointé du doigt, accusé de ne pas apporter de réponses à cette crise et de ne pas prendre les mesures nécessaires sur le plan environnemental.
true
Le débat de la semaine : le gouvernement français aurait l’intention d’abaisser le seuil de déclenchement du bonus écologique sur les émissions de CO2 des voitures neuves, qui coûterait trop cher à l’État… Le déséquilibre entre recettes des malus et dépenses des bonus se chiffrerait à 140 millions d’euros, dixit le ministère des Finances. Lancé au début de l’année, ce dispositif, application de l’un des engagements majeurs du Grenelle de l’environnement en matière de lutte contre les changements climatiques, prévoit jusqu’à présent de faire bénéficier d’un bonus les véhicules qui émettent moins de 130 g CO2/km, et d’infliger un malus à ceux qui rejettent plus de 160 g CO2/km. Aujourd’hui, il serait question d’abaisser le seuil du bonus à 125 g CO2/km. Par ailleurs, le malus serait annualisé pour les voitures émettant plus de 250 g de CO2/km – le montant de ce forfait annuel serait de l’ordre de 260 €, soit 10 % du malus acquitté à l’achat. « Nous accueillons plutôt favorablement l’abaissement de la norme d’application du bonus, car on se rapproche de 120 g de CO2/km, commente Anne Valette, en charge de la campagne Climat à Greenpeace France. Mais ceci est très incomplet. Rappelons que depuis le Grenelle, nous demandons un bonus à 120 g de CO2/km et un malus annualisé à partir de 140 g, ce qui laisse dans une zone neutre les véhicules émettant entre 120 et 140 g, c’est-à-dire ceux qui sont classé C sur l’étiquette énergétique. » Conscient des impératifs budgétaires de la France, Greenpeace tient à la disposition du ministre du Budget Éric Woerth d’autres propositions qui garantiraient à la fois l’équilibre budgétaire et l’efficacité environnementale du système du bonus-malus : – baisser le seuil du malus à 140 g dès aujourd’hui, et ensuite baisser ce seuil de 5 g tous les deux ans ; – annualiser le malus pour tous les véhicules, et pas seulement celui infligé aux voitures qui rejettent plus de 250 g et qui ne représentent qu’1 % des ventes ; – augmenter chaque année le montant des malus. « L’urgence climatique et la défense du pouvoir d’achat des Français commandent qu’on fasse le maximum pour les aider à acquérir des véhicules qui émettent le moins de CO2 et consomment le moins de carburant possible, reprend Anne Valette. Les 140 millions d’euros évoqués par le ministère doivent être mis en perspective avec les 50 milliards d’euros, montant estimé de la facture énergétique de la France pour 2008, principalement lié aux importations pétrolières. » Par ailleurs, si le ministre du Budget cherche où trouver de l’argent, Greenpeace peut aussi lui procurer une liste de subventions publiques qui contribuent à la dégradation de l’environnement et que l’on pourrait supprimer – à commencer par les 3 milliards d’euros que la France compte allouer aux agrocarburants d’ici à 2010. Plus globalement, Greenpeace estime qu’un système de bonus/malus peut constituer un outil efficace. C’est le cas pour les voitures : on voit déjà le réorientation du marché français en faveur des véhicules les moins gourmands. Mais ce type de dispositif ne peut se suffire à lui-même et doit venir en complément d’une législation imposant des standards contraignants aux industriels. « Avec le système du bonus-malus, on s’adresse, une fois de plus, aux consommateurs… Mais ces derniers subissent en partie un marché, une offre que leur proposent des industriels, conclut Anne Valette. Aujourd’hui, ce sont aux constructeurs et aux fabricants qu’il faut imposer de prendre leur responsabilité. Ils ont les moyens de fabriquer des produits moins énergivores, qui répondent à la fois aux enjeux de lutte contre les changements climatiques, de défense du pouvoir d’achat des ménages, de la sécurité énergétique du pays. » Concernant spécifiquement les émissions de CO2 des véhicules particuliers et les négociations qui se déroulent actuellement à ce sujet au niveau de l’Union européenne, la France, qui préside l’UE jusqu’à la fin de l’année, doit se montrer cohérente et défendre une limite moyenne des émissions de 120 g de CO2/km dès 2012, un objectif ambitieux pour 2020 et des pénalités immédiatement dissuasives, sans lesquelles les constructeurs ne respecteront pas les nouvelles normes.
true
Il faut bien trouver une explication à toute cette violence… Des civils fuient la zone de conflit du nord-est du Sri-Lanka le 11 fevrier 2008 Str AFP Les pays tropicaux soumis au phénomène El Nino seraient deux plus susceptibles d’entrer en conflit… Pourrait-on expliquer les conflits armés par le climat? Selon une étude publiée jeudi, les variations climatiques, comme celles d’El Nino et La Nina, ont un impact sur le déclenchement des conflits dans les régions frappées par ces cycles naturels, un phénomène qui risque d’être aggravé par la pollution industrielle. Les pays tropicaux, victimes des tempêtes provoquées par le phénomène climatique El Nino, sont deux fois plus susceptibles d’être frappés par des conflits intérieurs que ceux touchés par le phénomène plus humide et moins chaud appelé La Nina, selon cette étude publiée dans le magazine scientifique Nature. «Même dans notre monde moderne les variations climatiques ont un impact sur la propension des gens à employer la violence» La famine, doublée, en Somalie, d’une guerre civile, qui frappe la Corne de l’Afrique est un exemple-type des effets des variations du climat dont les causes sont naturelles, provoquant sécheresse et tensions dans une société déjà fragilisée, selon les auteurs de l’étude. Ils ajoutent qu’il faudra aussi tirer les leçons des risques venant du réchauffement climatique entraîné, quant à lui, par la pollution industrielle. «L’étude montre indéniablement que même dans notre monde moderne les variations climatiques ont un impact sur la propension des gens à employer la violence», explique Mark Cane, climatologue de l’Observatoire de la Terre Lamont-Doherty auprès de la Columbia University de New York. Connu sous l’abréviation ENSO (El Nino-Southern Oscillation), El Nino, qui touche l’hémisphère Sud, est un cycle apparaissant tous les deux à sept ans et qui dure entre neuf mois et deux ans. Il inflige des pertes massives à l’agriculture, la pêche et l’exploitation forestière. Le phénomène débute par l’accumulation de masses d’eau chaude dans la partie occidentale du Pacifique tropical et traverse ensuite l’océan. Cette partie du cycle, appelée El Nino, peut susciter des modifications dramatiques dans les précipitations et les températures, déclenchant canicules, vents secs et violents en Afrique, en Asie du Sud et du Sud-Est, en Australie. El Nino a pu jouer un rôle dans 21% des cas de guerres civiles dans le monde Lorsque le cycle s’inverse, il s’appelle La Nina avec un rafraîchissement des masses d’eau dans la partie orientale du Pacifique, favorisant de fortes pluies dans ces régions. Les auteurs de l’étude ont examiné ces différents phénomènes climatiques observés entre 1950 et 2004 et en ont superposé les données sur les informations concernant les conflits civils internes ayant fait au moins 25 morts par an par pays sur la même période. 175 pays et 234 conflits, dont plus de la moitié ont causé plus de 1.000 morts dans des affrontements, ont été ainsi passés en revue. Pendant les périodes d’observation du phénomène La Nina, la probabilité d’éclatement d’un conflit était de 3% et elle était de 6%, soit deux fois plus, pendant les cycles d’El Nino, selon l’étude. Le risque de conflit dans les pays non touchés par ces deux phénomènes se situait à 2%. Selon les chercheurs, El Nino a pu jouer un rôle dans 21% des cas de guerres civiles dans le monde, un chiffre qui passe à près de 30% dans les pays spécifiquement touchés par ce phénomène climatique. Solomon Hsiang, principal auteur de l’étude, a qualifié El Nino de facteur invisible car il a provoqué des pertes de récoltes, favorisé des épidémies après des ouragans dévastateurs, amplifié la famine, le chômage et les inégalités qui, à leur tour, ont alimenté dissensions et mécontentements. D’autres facteurs susceptibles d’influer sur le niveau de risque d’une guerre civile sont la croissance démographique, la prospérité et la capacité des gouvernements à gérer les évènements liés à El Nino. Selon Solomon Hsiang, la crise actuelle en Somalie, qui n’était pas incluse dans l’étude, est un «exemple parfait» des conséquences cachées d’El Nino.
fake
En 2007, 2008 et 2009, Gore prévenait publiquement, très hystériquement, qu’« il n’y aurait plus de glace » au pôle Nord d’ici 2013 environ en raison du présumé « réchauffement climatique d’origine humaine ». En se référant aux experts du « climat », la BBC, financée par le gouvernement, attisa l’hystérie collective avec un article aujourd’hui embarrassant, dont le titre était : « Des étés arctiques sans glace ‘avant 2013’. » D’autres médias officiels relayèrent la même information. Eh bien, 2013 est sur sa fin, et à l’inverse des prédictions alarmantes d’Al Gore et de ce que les critiques ont appelé « la secte de la fin du monde », les dernières données satellite montrent qu’en Arctique, la glace a en fait augmenté de 50 % par rapport aux niveaux de 2012. Et même, en octobre, les niveaux de glace se sont accrus à une vitesse telle que c’est la plus rapide qu’on ait enregistrée depuis les premiers relevés en 1979. Les experts prévoient que cette hausse va se poursuivre dans les années à venir, et laissent les catastrophistes du réchauffement mondial se débattre comme de beaux diables dans des explications pour sauver la face – et pour ranimer une hystérie climatique qui fond à vue d’œil. Pendant ce temps, en septembre, le niveau de glace de l’Antarctique a enregistré une hausse record pour la deuxième année de suite. À l’heure actuelle, bien sûr, quasiment tous ceux qui ont suivi les informations au sujet du « réchauffement climatique » – aujourd’hui plus communément appelé « changement climatique » eu égard aux relations avec le public – savent aussi que les températures du globe n’ont pas augmenté depuis environ 17 ans. L’impressionnante absence de réchauffement a démoli l’ensemble des 73 « modèles climatiques » dont l’ONU s’est servi pour mettre en avant ses théories controversées. Cela dit, selon les prédictions et autres théories fumeuses d’Al Gore et du reste des catastrophistes, rien de tout cela n’aurait dû se produire. Il y a cinq ans, devant un public allemand, Al Gore, qu’on surnomme parfois avec ironie « Goracle », soutenait que « la calotte glacière du Nord polarisé (sic) disparaîtra en entier dans cinq ans ». Bien que la vidéo d’origine de cette prédiction, particulièrement ratée, semble avoir été supprimée d’internet, des bloggers du parti conservateur ont réussi à retrouver les mêmes images provenant d’autres sources. « Cinq ans, Al Gore insiste encore, c’est le laps de temps que ça prendra, on pense, avant qu’elle ne disparaisse. » L’’année suivante, Al Gore fit les mêmes déclarations à un sommet de l’ONU sur le climat à Copenhague. « Certains modèles suggèrent qu’il y a 50 % de chances qu’il n’y ait plus de glace, pendant certains mois d’été, sur l’ensemble de la calotte glacière du pôle Nord d’ici les cinq à sept années à venir », affirme Al Gore en 2009. « Nous verrons bien. » En effet, cette prédiction, fausse, semble être à côté de la plaque, et c’est un euphémisme ; mais ni la presse officielle ni Al Gore ne semblent vouloir que le reste du monde ne l’apprenne. En toute franchise, Al Gore n’était pas, loin s’en faut, le seul militant hystérique catastrophiste à se couvrir de ridicule. En décembre 2007, la BBC signala de prétendues « études de modélisation » qui étaient censées indiquer qu’ « il pourrait ne plus y avoir de glace en été dans les eaux du pôle Nord d’ici cinq à six ans à peine ». De façon incroyable, certains des soi-disant « experts » ont même soutenu que ça pourrait arriver avant ; en se basant sur des calculs effectués par des « superordinateurs » qui, selon la BBC, « participent aux recherches standard en climatologie ces dernières années ». « Notre prévision de 2013 de la disparition de la glace en été ne tient pas compte des relevés minimums de 2005 et 2007 », a déclaré le Professeur Wieslaw Maslowski, présenté comme chercheur de l’École Navale, qui a travaillé avec des collègues de la NASA à l’invention des prévisions aujourd’hui sérieusement discréditées concernant la glace polaire. « À partir de là, on peut débattre du fait que peut-être (sic) nos prévisions de 2013 sont trop prudentes. » D’autres « experts » cités dans l’article de la BBC partagent le même délire. Cependant, dans le monde réel, des preuves scientifiques qui anéantissent les théories du réchauffement climatique prônées par Al Gore, l’ONU et les climatologues payés par le gouvernement, continuent à grossir, en même temps que les calottes glacières des deux pôles. En Arctique, par exemple, les données obtenues par le satellite européen Cryosat indiquent environ 9 000 km³ de glace à la fin de la saison de la fonte 2013. En 2012, certes une année basse, le volume total s’élevait à environ 6 000 km³ – quelques 50 % de moins que le total de 2013. Les ours polaires ne se sont jamais aussi bien portés non plus. Dans tout l’hémisphère Sud, les données se révèlent encore plus dévastatrices à l’encontre des prétendus « climatologues » et de ce qu’ils appellent leur « cause », dans les emails profondément embarrassants du ClimateGate. D’abord, les chiffres de 2012 indiquent un niveau record de couverture de glace – plus important à chaque endroit depuis qu’on a commencé à tenir les statistiques en 1978. On a établi un nouveau record cette année : en septembre, la glace couvrait plus de 19,5 millions km² de l’océan Antarctique. Et pendant ce temps, partout dans le monde, des records de basses températures continuent de ridiculiser les théories du « réchauffement climatique ». Bien que cela soit anecdotique, évidemment, Le Caire, en Égypte, a vu ses premiers flocons de neige depuis plus de 100 ans. Aux États-Unis, il y a eu des centaines de nouveaux records de basses températures et de chutes de neige. Étrange retournement de situation : certains climatologues ont alors commencé à affirmer que les températures glaciales étaient en fait autant de preuves du « réchauffement climatique ». Pour expliquer l’absence de réchauffement des dix-sept dernières années, universellement reconnue, au mépris des théories climatiques de l’ONU, les « climatologues » subventionnés par le gouvernement et l’ONU ont de plus vendu l’idée de ce que leurs détracteurs nomment la théorie « L’Océan a mangé mon réchauffement climatique ». L’ONU, soumise à une forte pression politique exercée par l’administration Obama et celle d’autres gouvernements, a suivi cette théorie, malgré le manque de preuves observables pour signaler que les profondeurs marines absorberaient en fait le réchauffement climatique prédit par elle-même. L’ONU apparaît de plus en plus déconnectée de la réalité aux yeux des scientifiques indépendants, en affirmant dans son dernier rapport être certaine à 95 % que les émissions de dioxyde de carbone générées par l’humain étaient responsables de la hausse des températures. Ces affirmations, aujourd’hui largement ridiculisées partout dans le monde, ont été lancées bien que l’absence de réchauffement climatique depuis les dix-sept dernières années ait discrédité absolument tous les modèles informatiques. Plusieurs experts prévoient même un refroidissement mondial. Les meilleurs experts et scientifiques du monde – même ceux, nombreux, qui ont collaboré au Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) de l’ONU – ont raillé l’équipe mondiale et ont discrédité leur rapport sur le « climat ». Plusieurs gouvernements et dictateurs, cependant, continuent à jouer le jeu, jeu que certains experts appellent la « comédie » ou le « canular » du climat, principalement à cause de primes qui en dépendent et des fonds publics qui aident à perpétuer ce catastrophisme injustifié. Pour les dictateurs du tiers monde, le but semble de s’assurer des milliers de milliards de dollars qui viennent des contribuables occidentaux sous le prétexte de réparations « climatiques » et de « justice ». Pour les gouvernements des pays plus riches, le but paraît être celui de la taxe carbone et celui d’une politique « climatique » mondiale avec des pouvoirs sans précédent sur l’humanité. Réunis à Varsovie pour le dernier sommet du climat de l’ONU, alors que la « science » derrière les théories sur le réchauffement climatique implosait, les membres de ces régimes se mirent d’accord pour finaliser un traité avant 2015 sur le climat dans le monde. Les sondages montrent que malgré les centaines de millions de dollars du contribuable gaspillés en faveur de l’alarmisme pro-réchauffement climatique, le public américain refuse toujours majoritairement ces théories de réchauffement à cause des activités humaines, théories mises en avant par l’ONU et ses alliés, de plus en plus discrédités. Un sondage Rasmussen fait en septembre sur un échantillon d’électeurs éventuels trouve, par exemple, que seuls 43 % des votants éventuels croient que le prétendu « réchauffement climatique » est dû aux activités humaines. À peu près le même nombre croit qu’il ne l’est pas. Malgré des attaques malveillantes et des menaces – certaines furent dévoilées dans le scandale du ClimateGate – les scientifiques quittent de plus en plus le navire du naufrage « climatique ». Et même certains gouvernements, des plus importants, travaillent à contenir ce catastrophisme incontrôlable, comme par exemple les autorités australiennes qui connurent une victoire électorale écrasante un peu plus tôt cette année, en promettant de libérer la nation de la « taxe carbone » tout en supprimant une grande partie de la force de la théorie du « réchauffement climatique » subventionné par le contribuable. Des demandes pour poursuivre en justice « les impostures » des « climatologues » se font aussi entendre. Jusqu’ici, malgré la surmédiatisation des absurdités d’il y a cinq ans, la presse officielle n’a pas réussi à informer son lectorat en diminution que les affirmations d’Al Gore et de ses compagnons catastrophistes se sont révélées honteusement fausses. De plus, aucune excuse n’est venue de la part d’Al Gore, aucun des « scientifiques » qui ont émis ces prédictions ridicules ne s’est excusé ni n’a perdu son poste, payé par le contribuable. En fait, c’est presque incroyable, les médias officiels répètent comme des perroquets de nouvelles affirmations provenant des mêmes experts déjà discrédités qui indiquent qu’« il n’y aura plus de glace » en Arctique d’ici 2016. — Article original publié le 18.12.2013 par The New American. Traduction : skyfall.fr.
fake
Les Amis de la Terre – Greenpeace France – Oxfam France Dans la droite ligne du gouvernement, la majorité conservatrice des sénateurs et sénatrices a refusé cette nuit d’imposer aux grandes entreprises des conditions environnementales strictes pour leur recapitalisation par l’État. Les Amis de la Terre, Greenpeace France et Oxfam France dénoncent l’aveuglement des responsables politiques face à l’urgence climatique et leur subordination aux lobbies des industries polluantes. Ce sont donc 20 milliards d’euros de la poche du contribuable qui vont pouvoir atterrir sur les comptes d’entreprises comme Air France, Renault ou Vallourec, sans aucune exigence que celles-ci transforment en profondeur leur modèle économique, destructeur pour la planète. Présentant le budget rectificatif devant le Sénat mardi, Bruno Le Maire a complètement passé sous silence les impératifs écologiques. Les amendements proposant de conditionner les aides publiques à des plans des entreprises pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre ont tous été rejetés. Reste dans le projet de loi une vague incantation à ce que les entreprises choisissent la voie de la transition écologique, sans contrainte ni mécanisme de sanction. Le Sénat a seulement légèrement renforcé le contrôle parlementaire autour de ces opérations de prises de participation de l’Etat. Dans un rapport publié mardi soir, le Haut Conseil pour le climat appelle pourtant les responsables politiques à ne pas soutenir coûte que coûte des secteurs très polluants, comme l’aérien, mais bien à conditionner ces aides. La loi de finances rectificative ignore totalement les recommandations d’une instance pourtant mise en place par Emmanuel Macron. « Le gouvernement et la majorité des parlementaires ignorent délibérément les alertes des scientifiques et de la société civile pour se laisser guider par des lobbies qui ne veulent que la poursuite du business as usual, responsable des dérèglements climatiques. La France ne se donne pas les moyens de prévenir ou d’atténuer la prochaine crise. Il serait pourtant grand temps de changer de logiciel, d’imposer dès maintenant une transition des secteurs nocifs pour le climat et de mettre en place des solutions de reconversion compatibles avec la transition écologique pour les salarié·es impacté·es », estime Sarah Fayolle, chargée de campagne à Greenpeace France. « Les scientifiques du Haut Conseil pour le climat, que le président Emmanuel Macron a lui-même installé, demandent que les aides publiques soient associées à des conditions écologiques. Après le gouvernement et la majorité parlementaire à l’Assemblée nationale, les forces conservatrices du Sénat oublient l’urgence de la transition écologique », poursuit Alexandre Poidatz, chargé du financement de la transition énergétique chez Oxfam France. « Le gouvernement et les parlementaires sont en train de faire le pire des choix en matière de sauvetage des entreprises polluantes : socialiser leurs pertes le temps de la crise tout en s’engageant à reprivatiser leurs profits plus tard et à les laisser détruire la planète. C’est une décision court-termiste totalement à l’opposé de ce qui serait nécessaire pour construire un ‘Jour d’après’ plus solidaire et soutenable », conclut Cécile Marchand, chargée de campagne climat aux Amis de la Terre.
biased
En visite officielle au Royaume-Uni, Nicolas Sarkozy devrait rencontrer jeudi 27 mars le Premier ministre Gordon Brown et présenter un plan franco-britannique prévoyant la construction de centrales nucléaires en Grande-Bretagne et l’exportation de cette technologie au niveau mondial. Pour Greenpeace, les ambitions communes des chefs d’État britannique et français constituent une menace sérieuse qui va plomber les politiques de lutte contre les changements climatiques et menacer la sécurité internationale. Le nucléaire n’est pas la solution à l’effet de serre Contrairement à ce que répètent ses promoteurs, l’énergie nucléaire n’est pas une solution au problème des changements climatiques. Ni les experts du Giec, ni le protocole de Kyoto ne lui réservent d’ailleurs un rôle prépondérant. Et pour cause : admettons qu’on relance massivement le nucléaire au niveau mondial d’ici à 2030, on pourra au maximum multiplier par trois le nombre de centrales. Cela ne nous permettra de réduire les émissions de CO2 que de 9 %. Un résultat très faible en termes de lutte contre les changements climatiques, pour un coût absolument astronomique, qui mobiliserait les investissements financiers indispensables à une véritable politique d’efficacité énergétique et de développement des renouvelables. « Dans la balance nous avons d’un côté un résultat marginal en terme de réduction des émissions de gaz à effet de serre, et, de l’autre, un stock énorme de déchets radioactifs, des risques d’accident, d’actes de malveillance ou terroristes, un coût exorbitant, un risque de prolifération grandissant, commente Frédéric Marillier, chargé de campagne Énergie à Greenpeace France. Le nucléaire, c’est trop tard, trop cher, trop risqué. » La sécurité internationale menacée La volonté d’exporter cette technologie dans le monde, que vont défendre demain Nicolas Sarkozy et Gordon Brown, menace la sécurité internationale. « Jusqu’ici, on pouvait considérer la prolifération des technologies et des matériaux nucléaires dans des pays tels que la Libye, l’Albanie ou le Yémen comme un lubie de plus du Président Sarkozy. Mais les choses vont devenir vraiment effrayantes si un tel accord est conclu demain, déclare Nathan Argent, chargé de campagne Énergie à Greenpeace United Kingdom. Le Royaume-Uni doit résister à la pression française et refuser d’investir dans le nucléaire, technologie dangereuse et inefficace qui ne fera que diminuer nos chances de gagner la bataille du climat. » En savoir plus Dans son rapport intitulé [R]évolution énergétique paru en 2007, Greenpeace prouve qu’il est techniquement et économiquement possible de diviser par deux les émissions mondiales de gaz à effet de serre d’ici à 2050, en combinant des mesures d’efficacité énergétique et le développement massif des énergies renouvelables, et sans recourir aux fausses solutions (stockage de carbone ou nucléaire). Arriver à ce résultat nous permettra de limiter l’augmentation globale de la température en deçà de 2°C d’ici à 2100, et d’éviter ainsi des dérèglements climatiques incontrôlables. À télécharger ici
biased
Le sommet de la CBD sur la biodiversité s’est terminé vendredi 30 mai sur un bilan globalement décevant et en deçà des attentes des ONG, mais voici quelques résultats intéressants pour nos campagnes: Enjeux climatiques et biodiversité forestière Greenpeace a présenté sa proposition Forêts pour le Climat, fixant l’objectif financier mondial à environ 30 milliards de dollars pour la défense des aires protégées et l’arrêt de la déforestation.L’Allemagne, pays hôte de ce sommet, a lancé une initiative de 500 millions d’euro pour financer la préservation des forêts d’ici 2012, puis 500 millions d’euro annuels après cette date. Après la Norvège, qui avait annoncé la mobilisation de deux milliards de dollars pour les forêts il y a quelques mois, c’est le deuxième grand bailleur international à s’engager dans le sens recommandé par Greenpeace.Greenpeace a aussi obtenu de l’Allemagne qu’elle affecte une partie des revenus générés par les Certificats d’émissions de CO2 à la conservation des forêts. Ce mécanisme crée le lien entre forêt et climat, ce qui renforce notre campagne en vue de l’échéance de la Convention sur les Changements Climatiques fin 2009 à Copenhague.La CDB a décidé d’établir un groupe d’experts sur la biodiversité, chargé de définir les recommandations à suivre pour la préservation de la biodiversité, dans le cadre de la réduction des émissions issues de la déforestation/dégradation des forêts (REDD). Il s’agit d’une priorité pour Greenpeace, dans la mesure où il n’a guère été question de biodiversité dans les discussions sur le changement climatique, jusqu’à présent. La question de la consultation et des droits des peuples autochtones fait également partie du mandat de ce nouveau groupe d’experts. Bois illégal Le Commissaire européen Dimas et le Ministre de l’Environnement Allemand Gabriel ont annoncé leur soutien à une législation sur le trafic et le commerce de bois illégal avant les vacances d’été. Agro-carburants Pour la première fois, un processus de négociations international a établi la nécessité de définir des critères de durabilité et adopter des directives d’ici 2010. C’est un (petit) pas dans la bonne direction. Position de la France A l’occasion de la CBD, Jean-Louis Borloo à précisé la position de la France : « je soutiendrai la mise en place rapide d’un marché européen du bois accessible uniquement aux produits certifiés, dont le lieu et les modes d’exploitation sont parfaitement connus. De plus, je souhaite que les États Membres s’accordent rapidement sur un mécanisme de financement de la déforestation évitée, afin de soutenir les initiatives exemplaires » et « Je souhaite que la France soit attentive pendant sa présidence de l’Union Européenne à ce que les textes relatifs aux compléments législatifs de la certification européenne FLEGT et à la déforestation évités trouvent le meilleur consensus et aboutissent rapidement. » Au delà de ces engagements positifs, la France doit maintenant concrétiser ses engagements et notamment annoncer, à l’instar de l’Allemagne, sa contribution financière à la préservation des forêts.
true
Imaginons un lac de montagne. Lorsque tout est à l’équilibre, il reçoit autant d’eau de l’amont qu’il en déverse vers l’aval et son niveau est constant. Au moment de la fonte des neiges, le débit entrant va augmenter. Le lac va réagir en montant son niveau jusqu’à ce que le débit sortant (qui augmente avec la hauteur d’eau) devienne égal au débit entrant, puis va se stabiliser à ce niveau. Si, à l’inverse, le débit entrant diminue (par exemple l’été), le lac va baisser jusqu’à ce que le débit sortant devienne faible (l’eau va tout juste affleurer la retenue de sortie) puis il va se stabiliser à ce niveau. On peut aussi modifier l’écoulement de sortie : si des enfants font un barrage, le niveau va monter jusqu’à ce que, l’eau passant suffisamment par dessus (ou par les trous) le débit sortant équilibre de nouveau le débit entrant. Dans tous les cas de figure, une modification du débit entrant ou sortant a pour effet, après un certain délai, de stabiliser le lac à un niveau différent. Il en va de notre atmosphère comme de notre lac de montagne. En effet, tout corps isolé dans l’espace (isolé dans l’espace veut dire « qui ne touche rien d’autre » : c’est bien le cas de notre planète !) et dont la composition ne varie pas a tendance à aller vers un état stable où il émet exactement autant de rayonnement qu’il en reçoit de l’extérieur (comme notre lac a tendance à recevoir autant d’eau qu’il en déverse). Nous avons vu que la Terre recevait son énergie uniquement du soleil (les étoiles ne nous chauffent pas beaucoup ! Et l’énergie géothermique est parfaitement marginale au regard de l’énergie solaire ; le rapport entre les deux est de l’ordre de 1 pour 10.000). En première approximation, ce rayonnement solaire ne varie pas au cours du temps, du moins pas sur quelques siècles (en fait c’est faux, il varie très légèrement, mais ces variations sont faibles au regard de ce que nous regardons ici). La Terre émet aussi de l’énergie, uniquement sous forme de rayonnement infrarouge (sur le même principe que les radiateurs du même nom dans certaines salles de bains). De même que notre lac de montagne, la Terre (avec son atmosphère) a naturellement tendance à rayonner autant d’énergie sous forme d’infrarouges qu’elle reçoit d’énergie du soleil, pour équilibrer les échanges. Comme le rayonnement solaire ne varie pas, cela veut dire que les infrarouges qui quittent l’atmosphère vers l’espace ont tendance à rester à un niveau constant eux aussi. Les activités modernes de l’homme ont pour conséquence d’augmenter la teneur de l’atmosphère en gaz à effet de serre, qui ne laissent pas bien passer les infrarouges émis par la Terre. L’atmosphère devient donc plus opaque aux infrarouges, qui ont plus de mal à partir vers l’espace (c’est l’élévation du niveau du barrage dans l’analogie avec notre lac, ou l’augmentation de l’épaisseur des vitres dans l’analogie avec la serre). Faible effet de serre. La fraction du rayonnement émis par la surface qui est interceptée par l’atmosphère est faible. Fort effet de serre. Le rayonnement émis doit être plus important – et donc la Terre plus chaude – pour que la partie qui arrive toujours à quitter l’atmosphère reste la même. Le reste de ce qui est émis par le sol est intercepté par l’atmosphère et renvoyée vers le sol (non représenté ici, mais cela l’est dans cet article). L’énergie de ces infrarouges supplémentaires retenus prisonniers va chauffer le système atmosphérique et la surface terrestre. De ce fait la Terre va rayonner de plus en plus d’énergie (la quantié d’énergie rayonnée augmente avec la température : un four froid rayonne moins d’énergie qu’un four chaud, ce que tout le monde peut facilement constater !), jusqu’à ce que la partie qui arrive à quitter l’atmosphère soit devenue la même que ce qu’elle était avant l’augmentation de l’effet de serre (figure ci-dessus). Un nouvel état d’équilibre est atteint (il met quand même quelques siècles après modification de l’atmosphère), mais dans l’intervalle la surface et l’atmosphère se sont réchauffées. Comme nous sommes désormais en train d’augmenter chaque jour un peu plus l’opacité de l’atmosphère aux infrarouges, le processus décrit ci-dessus est exactement ce qui est en train de se passer aujourd’hui. C’est pour cela que l’on dit que la planète se réchauffe.
true
Suite du billet sur le protocole de Kyoto. L’index général de la série de billets sur le réchauffement climatique est disponible ici « Négativisme : attitude consistant à nier systématiquement l’existence ou la vérité de quelque chose » [ATILF] Résultats de la campagne de désinformation Cette campagne d’enfumage a trouvé un écho favorable auprès de nombreux citoyens qui préfèrent ne pas admettre une menace aussi dangereuse que celle du changement climatique. Ainsi, les résultats de la manipulation ont été au delà de toutes les espérances. Observons les résultats de quelques sondages américains sur ce sujet. Tout d’abord analysons l’écart de vision entre la population et les scientifiques (NB. : le sondage porte sur 2 500 scientifiques, ne travaillant pas forcément sur le climat) : On note un écart important sur l’origine du réchauffement : seule la moitié des américains pensent qu’il est causé par l’Homme, contre 84 % des scientifiques. Par ailleurs, une autre enquête montre que seuls 56 % des américains pensent que les scientifiques soutiennent majoritairement que le réchauffement est causé par l’Homme – alors 84 % des scientifiques le soutiennent… Bref, 44 % des américains nient cette réalité… De même, il est inquiétant que seuls 47 % des américains aient conscience de la gravité contre 70 % des scientifiques. Toutefois, 73 % des américains pensent que le problème est grave, ce qui est encourageant pour la suite. On voit que le négativisme a fortement progressé à partir de 2008 – l’intoxication tourne à plein. Il en est de même pour la gravité du problème – même si la crise économique peut jouer un rôle temporaire de « masquage », ses conséquences étant plus immédiates. Notons que le même phénomène a concerné la France : Rappelez-vous : « sans un soutien de l’opinion publique, peu d’efforts seront consacrés à une croisade contre les cigarettes » – et encore moins au climat… Beaucoup plus instructif : l’influence de l’affiliation politique. Alors que le réchauffement climatique ne devrait pas être une question partisane, le parti Républicain s’est mis du côté des opposants à l’intervention de l’État, soutenu par le lobby pétrolier et charbonnier. L’opposition excessive des élus républicains a fini par donner l’idée qu’il s’agissait d’une question partisane – ce qui est évidemment faux. Et comme de nombreux sympathisants tendent à suivre leurs leaders, le doute s’est répandu de façon partisane : Ainsi 58 % des Républicains sont des négateurs, contre « seulement » 30 % des Démocrates. Rappelons que seuls 14 % des scientifiques le sont. Ce négativisme partisan a de plus fortement évolué avec le temps : 25 % des Républicains ont ainsi changé d’opinion entre 2006 et 2009, contre 15 % des Démocrates. Pire encore ; en 2008, un sondage a demandé à un échantillon de diplômés universitaires si les activités humaines étaient responsables du réchauffement : Incroyablement, si 75 % des diplômés du supérieur Démocrates ont bien répondu oui, seulement 19 % des diplômés du supérieur Républicains l’ont fait – en réponse à une question scientifique ! La machine à décérébrer fonctionne décidément à plein outre-Atlantique… Ces résultats interpelant, je me permets de vous soumettre 3 derniers graphiques, qui éclaireront ce résultat, même s’ils sont plus hors sujet… D’abord, le positionnement politique des scientifiques : Ils sont ainsi très peu conservateurs (rappelons qu’aux États-Unis, les électeurs ont plutôt le choix entre de la droite très dure et du centre-droit…). Cela a une influence sur le second thème très clivant au niveau scientifique : l’évolution de l’Homme, et la sélection naturelle Darwinienne (que les américains opposent au créationnisme, à savoir que l’Homme a été créé par Dieu). Si 87 % des scientifiques américains pensent que l’Homme a évolué naturellement, ils ne sont suivis que par 32 % de la population – le reste y voyant la main de Dieu… En fait, le critère qui explique la différence est principalement celui de la religion. Et sur ce thème, les écarts sont énormes : Ainsi, seule 4 % de la population américaine est athée, contre 41 % des scientifiques… Pour finir ce petit détour sur la population américaine, je vous communique un des derniers sondages américains sur les préférences envers les partis, très instructif : Où il apparaît en 2011 que souvent : Au final, on comprend mieux le terrain sur lequel peut prospérer le bourrage de crâne sur le climat. Ainsi, au moment de l’entrée en vigueur du protocole de Kyoto, a été lancée aux États-Unis une pétition s’dressant à des personnes diplômées en science (pas spécialement des climatologues, donc). 30 000 diplômés ont signé ce document entre 1999 et 2001 : « Nous exhortons le gouvernement des États-Unis à rejeter l’accord de Kyoto de décembre 1997 sur le réchauffement global, ainsi que tout autre accord similaire. Les limites proposées pour les émissions de gaz à effet de serre vont nuire à l’environnement, entraver l’avance de la science et de la technologie, et porter atteinte à la santé et au bien-être de l’Humanité. Il n’existe pas de preuve scientifique convaincante que les émissions par l’homme, de dioxyde de carbone, de méthane ou d’autres gaz à effet de serre causent ou causeront dans un futur prévisible, un réchauffement catastrophique de l’atmosphère de la Terre et un bouleversement du climat de la Terre. En outre, il existe des éléments de preuve substantiels qu’une augmentation du taux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère entraîne beaucoup d’effets bénéfiques pour la végétation et la faune de la Terre. » NB. Cette partie sur les États-Unis de ce billet doit beaucoup aux livres d’Al Gore. Enjeux « Ce qui rend cette malhonnêteté intolérable, c’est que l’enjeu est d’une importance capitale » [Al Gore, Une vérité qui dérange] Réfléchissons. Pourquoi tous ces débats au fond ? Bien sûr, quelques scientifiques intellectuellement honnêtes peuvent douter un peu – cela devrait même obligatoire. Mais nous ne sommes pas ici dans une simple controverse scientifique. Nous ne sommes pas en train de nous demander s’il existe une calotte polaire de méthane solidifié sur un des Satellite de Saturne. Non, nous sommes en train de nous demander si, comme le simple bon sens nous l’indique, nous ne serions pas en train de ravager irrémédiablement notre Planète. Et la communauté scientifique nous répond : « Oui à 90 % ». Et tout le débat est bel et bien : « Face à cette réalité, voulons-nous changer nos modes de vie ? ». Toute la question est là. Voulons-nous être un peu plus frugaux, faire quelques efforts pour essayer de conserver une planète vivable pour ses 7 milliards d’habitants ? Préférons-nous une gestion prudente des ressources ou tout consommer le plus vite possible ? Préservation de la Nature ou de nos Rolex ? Voilà la vraie question derrière l’enfumage… À ce stade, je ne peux pour ma part que penser au pari de Pascal : Une simple gestion prudente des risques pousserait ainsi à écouter les scientifiques… 😉 Mais pour cela, il faudrait sortir d’une des plaies de l’Humanité : ce que j’appelle le PIG ou Principe d’Imprudence Généralisé. Beaucoup dénoncent entre les lignes le principe de précaution, mais il est assez rarement appliqué. Par exemple, dans la série « la prudence, c’est pour les imbéciles – vive le progrès et l’innovation », plus incroyable encore que le tabac a été le ramdam autour de la découverte de la radioactivité à ses débuts. Souvenez-vous (et cliquez pour agrandir) : Va-t-on sérieusement agir de la même façon, ou allons-nous collectivement apprendre à tirer des leçons de nos erreurs passées ? Finalement, dans ce contexte, et comme les décisions à prendre par les politiques sont extrêmement difficiles, on comprend dès lors l’acharnement à semer le douter pour les empêcher. Nous avons vu dans ce billet les risques énormes que cela fait courir sur le devenir du Protocole de Kyoto. Partant de là, et bien que tout chercheur voulant démontrer le contraire doit pouvoir le faire (et il le peut), il est de notre devoir de ne pas alimenter de faux doutes sur ce phénomène. Car c’est bien notre avenir qui est en jeu. Si la communauté scientifique change d’avis un jour, cela sera une bonne nouvelle, mais ce n’est actuellement pas le cas… 90 % des scientifiques sont d’accord ; il n’y a donc pas de raison que des idées fausses s’arrogent 50 % voire 75 % de l’espace médiatique/internetique et sèment le trouble. Comme nous l’avons vu dans cette série de billets, si cela s’était produit en 1986, le trou d’ozone serait aujourd’hui immense, et la vie deviendrait risquée dans bon nombre d’endroits sur la planète. Mais heureusement, les fabricants de CFC avaient un lobbying bien moins efficace que celui des pétroliers… Et tous ces tristes sires qui préfèrent publier des livres « bidons » plutôt que des articles dans Nature ne visent finalement qu’à se faire une publicité indue facile, voire essaient de maintenir le statu quo d’un mode de vie agréable mais malheureusement non durable, qui hypothèque l’avenir de nos enfants. Ceci étant, il existe aussi une autre solution – que je vous recommande vivement de découvrir ici si vous ne la connaissez pas : Le Mémorandum de Stockholm Pour conclure, en mai 2011, une vingtaine de prix Nobel réunis courant mai à Stockholm ont signé un Mémorandum (A lire ici) Mémorandum de Stockholm, 18 mai 2011 I. UN ÉTAT D’ESPRIT NOUVEAU POUR CONDUIRE UN CHANGEMENT MAJEUR Le système terrestre est complexe. Il existe de nombreux aspects que nous ne comprenons pas encore. Cependant, nous sommes la première génération ayant conscience des nouveaux risques globaux auxquels fait face l’humanité. Nous sommes confrontés aux preuves indiquant que les progrès réalisés en tant qu’espèce dominante s’accompagnent d’un prix à payer très élevé. Des modes de production, de consommation et une croissance démographique non soutenables compromettent la capacité de la planète à soutenir l’activité humaine. Dans le même temps, les inégalités, au sein des sociétés et entre elles, demeurent élevées, laissant sur le bas-côté des milliards d’humains dont les besoins fondamentaux ne sont pas satisfaits et qui sont extrêmement vulnérables face aux changements environnementaux mondiaux. Cette situation nous préoccupe profondément. En tant que membres du Symposium, nous appelons tous les dirigeants du XXIe siècle à assumer une responsabilité collective en tant que serviteurs de la planète. Ce qui signifie jeter les bases d’une civilisation mondiale durable et équitable, dans laquelle la communauté humaine dans son ensemble vivrait dans la sécurité et la prospérité. Les connaissances scientifiques indiquent clairement que nous transgressons au niveau planétaire les limites qui ont maintenu la civilisation hors de danger durant les 10 000 dernières années. Les preuves s’accumulent, qui montrent que les pressions exercées par l’homme sur l’environnement commencent à outrepasser les capacités d’absorption de la Terre. L’Humanité est désormais l’acteur le plus important du changement global qui entraine la planète dans une nouvelle ère géologique, l’Anthropocène. Nous ne pouvons plus exclure la possibilité que nos actions collectives franchissent des seuils de basculement, avec le risque de provoquer des conséquences abruptes et irréversibles pour les communautés humaines et les systèmes écologiques. Nous ne pouvons continuer sur notre voie actuelle. Le temps des atermoiements est terminé. Nous ne pouvons pas nous payer le luxe du déni. Nous devons réagir de manière rationnelle, en s’appuyant sur des preuves scientifiques. Notre situation ne peut être redressée que si nous ré-associons le développement humain avec la durabilité, en se défaisant de la fausse dichotomie qui les oppose. Dans un monde interconnecté et limité, dans lequel nous sommes en relation symbiotique avec la planète, la durabilité environnementale est une condition préalable à l’éradication de la pauvreté, au développement économique et à la justice sociale. Nous appelons à une transformation fondamentale et à l’innovation dans tous les domaines et à toutes les échelles, afin d’arrêter et d’inverser les changements environnementaux mondiaux, afin de progresser vers une prospérité équitable et durable pour les générations présentes et futures. […] Lectures conseillées Pour terminer, je vous proposer, si le sujet vous passionne, un peu de lecture : Enfin, une vidéo de synthèse de la Fondation pour la Nature et l’Homme pour terminer et une que je trouve magnifique, très poétique, en images de synthèse : Ce billet clôt la longue série sur le réchauffement climatique. J’espère que vous aurez pris autant à la lire que moi à réaliser les recherches et à l’écrire… À suivre pour les futures mises à jour, tout ceci ne fait que commencer, puissions-nous changer à temps nos comportements… 🙂 « Le monde se dirige vers un changement climatique irréversible. […] La porte se referme. Je suis très inquiet – si nous ne changeons pas de direction maintenant dans la manière dont nous utilisons l’énergie, nous allons nous retrouver au-delà de ce qui, d’après les scientifiques, est la [sécurité] minimale. Si nous n’avons pas d’accord international efficace d’ici à 2017, alors la porte [permettant de limiter le réchauffement à 2°C] sera fermée pour toujours. » [Fatih Birol, chef économiste de l’Agence internationale de l’énergie (AIE)] « Il faut considérer qu’il n’existe rien de plus difficile à accomplir, rien dont le succès ne soit plus douteux, ni rien de plus dangereux à mener, que d’initier un nouvel ordre des choses. Car le réformateur a des ennemis parmi tous ceux qui profitent de l’ordre ancien, et seulement de tièdes défenseurs chez tous ceux qui pourraient profiter de l’ordre nouveau, cette tiédeur émergeant en partie de la crainte de leurs adversaires, qui ont les lois en leur faveur ; et en partie de l’incrédulité de l’humanité, qui ne croit réellement à rien de nouveau tant qu’elle n’en a pas vraiment fait l’expérience. » [Machiavel, Le Prince, Chapitre 6]
biased