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par Jacques Henry. À l’issue de la crise coronavirale la propagande climatique resurgit de plus belle. L’explication de ce phénomène réside dans le fait qu’il faut maintenir les populations dans un état de sidération afin de mieux les manipuler et de leur imposer des mesures d’économie de carbone qui au final les mettront définitivement à genoux. Mais qu’en est-il au juste ? Toutes les études scientifiques sérieuses sont pourtant disponibles et elles prouvent largement que la toxicité du CO2 pour le climat est un leurre. Il existe donc des puissances de l’ombre, les Américains parlent de « Deep State », dont l’agenda est de prendre le contrôle de la planète et tous les moyens sont bons pour y parvenir, quitte à mentir honteusement. La mise en place des critères ESG, supposés contribuer à une maîtrise des émissions de CO2, vont entraver les investissements et ainsi réduire l’activité économique. Revenons donc d’abord sur la relation entre la température et le CO2. Le « consensus » affirme que le CO2 réchauffe la planète et qu’il faudra donc se serrer la ceinture si on veut sauver le monde. Les carottages glaciaires démentent frontalement cette affirmation mensongère. Pour s’en convaincre il faut examiner le graphique ci-dessous provenant des résultats des analyses des carottes glaciaires réalisées sur le site Vostok dans l’Antarctique : Les données ayant permis de réaliser ce graphique ont été collectées par J.-R. Petit et collaborateurs et ont fait l’objet d’une publication dans la revue Nature en 1999. Elles mettent en évidence l’influence des cycles de Milankovitch sur l’alternance des glaciations et des périodes interglaciaires, d’une part, mais également le fait que l’augmentation du CO2 atmosphérique suit invariablement l’augmentation des températures, d’autre part. Il existe deux durées pour cette latence : la première est de l’ordre de 5 000 à 7 000 ans, en d’autres termes l’augmentation des températures est suivie d’une augmentation de la teneur en CO2 atmosphérique en raison de la formidable inertie thermique des océans qui est 100 fois plus importante que l’inertie thermique de l’atmosphère. On peut dire aussi que le réchauffement à l’issue d’une période glaciaire est tellement brutal que les océans n’ont pas assez de temps pour s’adapter à ces nouvelles conditions climatiques. Vous pouvez retrouver cette figure et la légende qui l’accompagne dans la publication suivante en accès libre à la page 100 : Le premier fait évident est que les conditions climatiques favorables, celles dont on profite depuis une quinzaine de milliers d’années, paraissent incroyablement courtes, du moins à des latitudes de plus de 60 degrés au nord comme au sud de la Terre, les régions inter-tropicales ne ressentant que modérément ce cycle glaciaire-interglaciaire. À ce propos clamer que cette zone intertropicale se désertifierait en cas de réchauffement incontrôlable d’origine humaine est une totale ineptie. Seule le régime des moussons sera localement perturbé. Pour preuve, il y a une dizaine de milliers d’années la température moyenne était de 2,5 degrés supérieure à celle d’aujourd’hui et le désert du Sahara était devenu une grande région verdoyante avec des lacs et des rivières … Une analyse plus fine des données recueillies par les carottages glaciaires de Vostok a montré également que ce phénomène de latence entre augmentation des températures et teneur en CO2 atmosphérique existait plus discrètement. En effet, la période interglaciaire n’est pas une décroissance continue des températures depuis un maximum vers un minimum mais cette décroissance est soumise à des cycles de durée plus courte encore partiellement expliqués, la plupart dépendant des variations de l’activité solaire. Mais il ressort qu’un « réchauffement ponctuel » de quelques centaines d’années est invariablement suivi d’une augmentation de la teneur en CO2 atmosphérique ayant lieu 1 300 +/- 1 000 ans après. Cette grande incertitude est liée à la finesse de la chronologie construite lors de l’analyse des carottes glaciaires qui présente des limites incontournables. Ce résultat pourrait expliquer l’augmentation actuelle de la teneur en CO2 de l’atmosphère qui suit d’environ 1000 ans l’optimum climatique médiéval. L’incertitude étant trop élevée l’autre candidat pour expliquer cette augmentation de la teneur en gaz carbonique serait plutôt l’optimum climatique de l’Holocène qui eut lieu entre 9 000 et 5 000 ans avant l’ère commune. Les températures moyennes étaient en effet de 2 à 3 degrés plus élevées qu’aujourd’hui. Et si ces deux phénomènes étaient en coïncidence (je confie à des paléoclimatologues chevronnés cette hypothèse) alors ce dont on assiste au niveau de cette augmentation du CO2 atmosphérique serait un phénomène « naturel » et n’aurait rien à voir avec l’activité humaine. Pour conclure ces réflexions affirmer que le CO2 a un effet direct sur le climat c’est oublier que le réservoir océanique de ce gaz est considérable et que les océans, dès qu’une variation des températures apparaît, vont avoir tendance à dégazer au niveau des couches superficielles, cette latence de 1 000 ans, et les circulations dites thermoclines des eaux océaniques conduisent à cette latence de 5 000 à 7 000 ans. Nous sommes aujourd’hui au début d’une période interglaciaire depuis maintenant 20 000 ans, on a donc déjà parcouru un cinquième du chemin vers une nouvelle glaciation et quoique l’homme puisse faire le climat va se refroidir inexorablement conformément aux cycles de Milankovitch et aux variations cycliques de l’activité solaire. Énoncé autrement, l’humanité a peut-être déjà mangé son pain blanc et – CO2 ou pas CO2 – la Terre va inévitablement se refroidir, peut-être plus vite qu’on ne l’imagine. Suite de cette histoire dans un prochain billet.
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Le typhon In-fa s’abat sur l’Est de la Chine après des inondations meurtrières Alors que le centre du pays est toujours sous le choc des inondations records de la semaine dernière qui ont fait au moins 58 morts, l’Est de la Chine a été balayé dimanche par le typhon In-fa. Le typhon In-fa a balayé l’Est de la Chine dimanche par le typhon In-fa. Les autorités avaient interrompu le trafic aérien vers Shanghai et certaines régions côtières orientales et ordonné la fermeture des commerces et des lignes de métro. La Chine encore sous le choc d’inondations record Le typhon a touché à 6 h 30 (Paris) le district de Putuo dans la ville de Zhoushan, un important port de la province du Zhejiang sur la côte est de la Chine, a rapporté la chaîne de télévision publique CCTV, citant l’Administration météorologique du pays. Ce typhon s’est abattu sur la Chine alors que le centre du pays est toujours sous le choc des inondations records de la semaine dernière qui ont fait au moins 58 morts, provoqué des coupures de courant et entraîné l’évacuation de plus d’un million de personnes. « Nous ferons tout notre possible pour assurer la sécurité des personnes et des biens […] avec pour objectif aucun décès, un nombre réduit de blessés et de pertes économiques », a déclaré Yuan Jiajun, secrétaire du Parti communiste dans la province du Zhejiang, en amont de l’arrivée du typhon In-fa, selon les médias officiels. Les trafics aérien et maritime suspendus D’après les services météorologiques, le typhon se déplace à une vitesse de 15 km/heure, avec une vitesse du vent atteignant 38 mètres par seconde, ce qui équivaut selon les calculs de Reuters à environ 137 km/h. Il devait se diriger vers le nord, le long de la côte du Zhejiang vers midi, passant sur Shanghai, avant d’atteindre dans la soirée la province du Jiangsu, dans le Nord-Est. À Shanghai, où vivent environ 26 millions personnes, et Hangzhou, dans le Sud, les vols au départ et à l’arrivée ont été annulés depuis samedi. Le trafic maritime dans la région a également été interrompu. Samedi, les autorités ont prévenu que le trafic du métro à Shanghai tournerait au ralenti, tandis qu’à Hangzhou des rames devaient être suspendues. Le parc d’attractions Disneyland de Shanghai est également fermé ce dimanche et lundi.
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La culture du riz pollue énormément, bien plus qu'envisagé. Les quantités de deux gaz à effets de serre rejetés dans l'atmosphère par les rizières du monde entier sont probablement sous-estimées de moitié, selon une étude publiée lundi aux États-Unis, dans la revue PNAS. Les rizières émettent principalement deux gaz réchauffant la planète : le méthane (CH4)et le protoxyde d'azote (N2O). Les deux ont un pouvoir réchauffant très supérieur à celui du dioxyde de carbone (CO2). L'ONU et d'autres organisations internationales encouragent les agriculteurs à immerger de façon intermittente leurs rizières, afin de réduire les émissions de méthane... mais sans s'apercevoir que cela dope les émissions de protoxyde d'azote, bien plus dangereuses que celles de méthane, expliquent les auteurs de l'étude. Conséquence: "l'impact climatique total de la riziculture a été fortement sous-estimé", dit Kritee Kritee, scientifique de de l'ONG Environmental Defense Fund (EDF). Le méthane est produit lorsque les sols sont constamment immergés, par des organismes qui se développent dans cet environnement. Le second, le protoxyde d'azote, est généré lorsque le sol est immergé puis asséché de façon intermittente, une technique pratiquée par une partie des riziculteurs, et sous-estimée, selon les chercheurs de l'EDF. Il a longtemps été cru que "presque toutes les rizières du monde sont immergées en continu", explique Kritee Kritee, mais cela n'a jamais été comptabilisé scientifiquement, selon elle. Au total, les émissions mondiales de protoxyde d'azotedues au riz pourraient représenter l'équivalent des émissions de 200 centrales au charbon, selon leur estimation. Mais ces gaz ne sont pas comptabilisés dans les calculs des émissions de gaz à effet de serre de chaque pays, notamment la Chine et l'Inde. La façon de minimiser la totalité des gaz à effet de serre produits par les rizières serait de limiter le niveau de l'eau à plus ou moins 5-7 centimètres au-dessous ou au-dessus du niveau du sol, selon les chercheurs, soit des niveaux bien inférieurs à ce qui est pratiqué.
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Ségolène Royal rappelée à l'ordre. La ministre de la Transition écologique et solidaire, Élisabeth Borne, a lancé ce dimanche un ultimatum à l'ambassadrice des pôles, qui a multiplié récemment les attaques contre l'exécutif, la sommant de "faire un choix" si elle veut garder sa fonction impliquant un "devoir de réserve". "Je pense que Ségolène Royal va devoir faire un choix : soit elle veut rester ambassadrice, et évidemment il y a un devoir de réserve, soit elle veut avoir sa liberté de parole (...) et dans ce cas il faut qu'elle ne soit plus ambassadrice soumise à une obligation de réserve", a déclaré Élisabeth Borne sur BFMTV. La ministre, qui réagissait à une question sur un déplacement de Ségolène Royal pour soutenir la candidate du parti socialiste aux municipales à Toulouse, Nadia Pellefigue, avait déjà rappelé vendredi l'ambassadrice à son "devoir de réserve". "Je pense qu'on va être amenées à clarifier les situations ensemble", a prévenu Élisabeth Borne. "J'entends Ségolène Royal qui nous dit 'je suis attachée à ma liberté de parole'. Très bien, dans ce cas-là il ne faut pas occuper une fonction dans laquelle il y a une obligation de réserve", a-t-elle martelé. L'ex-ministre et candidate socialiste à la présidentielle de 2007 a multiplié ces derniers temps les attaques à l'encontre du gouvernement, publiant en décembre des tweets critiquant le pouvoir sur les pesticides, la réforme des retraites, ainsi que la proximité d'Emmanuel Macron avec "le monde du business mondialisé". Elle devrait prochainement recevoir une convocation devant l'Assemblée nationale pour s'expliquer sur son bilan d'ambassadrice des pôles, un poste auquel elle a été nommée par le président Emmanuel Macron.
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Jamais il n’a été aussi urgent d’affronter ensemble les crises sociales et écologiques. Les alertes des scientifiques se succèdent pour expliquer que nous sommes la dernière génération à pouvoir agir pour y faire face. Le climat et les enjeux sociaux figurent en tête des préoccupations de la population et le soutien aux mobilisations récentes pour les retraites et les services publics a été massif. Mais le gouvernement reste sourd adoptant une même logique : le refus de parler d’une autre répartition des richesses est justifié par une course sans fin à la croissance faisant fi de la situation écologique.
Nous sommes pourtant convaincu·es que la résolution de ces crises réside dans une profonde remise en cause du système politique et économique actuel, que nous devons collectivement exiger du gouvernement de prendre les mesures nécessaires pour réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre et les inégalités sociales.
L’État, en lien avec les collectivités locales, doit pour cela reprendre ses habits délaissés de planificateur, afin d’organiser au mieux la transition agricole, industrielle et énergétique nécessaire et veiller à accompagner solidement tout·es les salarié·es dans l’évolution des métiers. Les travailleuses et travailleurs et leurs organisations doivent pouvoir participer et décider au sein du processus de reconversion. Le développement de services publics de qualité et de proximité et la création de millions d’emplois sont également nécessaires à la transition écologique et sociale.
Nous devons enfin contraindre les multinationales, banques et institutions financières à cesser d’alimenter le changement climatique, à protéger et respecter les droits des salarié·es, préserver et renforcer les acquis sociaux et non les faire reculer.
Combattre les dérèglements climatiques, c’est aussi refuser l’injustice sociale. Se déplacer, se nourrir, se loger, se chauffer, produire, consommer autrement est possible et souhaitable. Les alternatives sont connues et nombreuses et pourtant les décideurs politiques et économiques retardent leur mise en œuvre au nom d’intérêts particuliers. Ensemble, exigeons une meilleure répartition des richesses pour garantir une existence digne pour chacun-e. Ensemble, exigeons une réelle transformation de notre système pour répondre à l’urgence climatique.
Le 14 mars, nous marcherons ensemble pour faire entendre nos déterminations communes.
Signataires : ATTAC, CGT, Confédération Paysanne, FSU, Greenpeace, Les Amis de la Terre, Oxfam, Union Syndicale Solidaire.
JE MARCHE POUR LE CLIMAT
Lire également notre tribune Répondons à l’urgence climatique et sociale, cosignée avec sept autres associations.
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C'est une schizophrénie bien de chez nous: un jour, les Français s'émeuvent des catastrophes causées, y compris en France, par le réchauffement climatique; le lendemain, ils signent à quatre main des pétitions réclamant la fin de la hausse du prix de l'essence. Environnement contre bagnole, ville contre campagne, bobos parisiens contre territoires... le prix à la pompe cristallise toutes les passions qui traversent la société et le monde politique. Béatrice Mathieu s'est demandé pourquoi. Nous lui avons posé la même question. La France est schizophrène, ou coupée en deux, ça dépend du point de vue : touchés par une vague de chaleur et des pluies catastrophiques, alarmés par un nième rapport très alarmant des experts mondiaux du climat, les Français se désolent du réchauffement et de ses conséquences ; mais ce sont les mêmes Français qui râlent parce que pour tenter bien modestement d'y remédier, Paris ferme ses voies sur berge ou le gouvernement s'attaque aux privilèges du diesel et pousse les prix de l'essence vers le haut. Ca pétitionne, ça facekook, ça menace, ça fait frétiller l'opposition : pour s'attaquer à la forteresse bagnole, dans notre pays, il faut de la constance. Béatrice Mathieu a enquêté sur les raisons de la grogne et tenté de répondre à cette question : la fiscalité écolo est-elle trop dure ?
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C'est ce jeudi dans un lycée fraîchement rénové d'Angers que Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique, détaillera une série de mesures, dont une réforme de certaines aides et des soutiens à la rénovation des logements trop énergivores. Ces annonces s'inscrivent dans le cadre du plan gouvernemental visant à encourager la rénovation des bâtiments publics et privés afin de réduire leur consommation d'énergie et les émissions de gaz à effet de serre. L'enjeu est énorme pour la transition énergétique, puisque les bâtiments résidentiels et tertiaires représentent 45% de la consommation du pays en énergie. Le secteur est aussi à l'origine d'environ 25% des émissions de gaz à effet de serre, selon le ministère de la Transition écologique. Le gouvernement avait déjà présenté au mois de novembre une première version du plan, qui a été soumise à consultation jusqu'à janvier. L'objectif est de rénover jusqu'à 500.000 logements par an, une ambition élevée, déjà affichée, sans succès, durant le quinquennat précédent, en mobilisant 14 milliards d'euros sur cinq ans, planifiés dans le cadre du Grand plan d'investissement annoncé en septembre par le Premier ministre Edouard Philippe. Le gouvernement affiche notamment l'objectif de 100.000 logements HLM annuels rénovés par les bailleurs sociaux, et vise 250.000 logements particuliers rénovés, également par an, grâce à des mécanismes existants tels le crédit d'impôt, l'Eco-prêt à taux zéro (ECO-PTZ), les certificats d'économie d'énergie... Certains de ces mécanismes ont toutefois rencontré des difficultés pour faire leurs preuves jusqu'ici. Lancé en 2009 et accordé sans conditions de ressources afin de réaliser des travaux, l'ECO-PTZ par exemple a longtemps pâti de la complexité de l'instruction des dossiers par les banques. Malgré une simplification, cette solution reste peu diffusée par les établissements bancaires. Selon un rapport publié en mars 2017, les niveaux de distribution ont été divisés par deux: 19.000 en 2016 contre 40.700 en 2011.
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(Leh (Inde), envoyé spécial). De la neige à 5 606 mètres d’altitude ? Non, presque pas. Le col de Khardung La, dans le district du Ladakh, au nord de l’Inde, a beau être la route carrossable la plus élevée du monde, le blanc n’y règne pas. L’air est rare, le ciel immaculé, et les militaires qui surveillent ce passage qui conduit au détroit de Karakoram, vers la Chine, scrutent avec patience des pentes dénudées et silencieuses. Mais, comme dans tout le Ladakh, les montagnes sont brunes et sèches, leurs flancs rarement couverts d’une fine couche de neige poudreuse. Et le glacier de Khardung La ? Ah, le glacier, il est plus loin, explique-t-on, sur la route de Nubra. « Les gens qui ont de la mémoire disent qu’il était beaucoup plus grand auparavant, dit Tundup Ango, de l’association d’origine française Geres. Mais est-ce dû au changement climatique, ou au trafic sur la route de construction récente qui le traverse ? » Cette question sans réponse définitive, il semble qu’on puisse la poser à propos de tout le massif himalayen : les glaciers fondent-ils massivement, ou pas ? La question est d’une importance vitale pour plus d’un milliard d’habitants en Inde, au Pakistan, au Bangladesh, au Tibet et en Chine. Recouvrant près de 3 millions d’hectares, les 15 000 glaciers himalayens forment la troisième masse glaciaire de la planète après les pôles. Avec la neige accumulée, le massif montagneux stocke 12 000 km3 d’eau douce, et constitue le réservoir des grands fleuves Indus, Gange, Brahmapoutre, Yang-Tse, Fleuve jaune et Mékong. En 2005, un rapport du WWF (Fonds mondial pour la nature) alertait sur la menace que faisait peser le réchauffement sur cette masse glacée. Une alerte reprise en 2007 dans le rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) : « Les glaciers de l’Himalaya reculent plus vite qu’en aucun autre endroit du monde, et si cela continue au taux actuel, la plupart d’entre eux auront disparu en 2035 », y lisait-on. Mais l’affaire est plus compliquée qu’il n’y paraît, parce que la situation n’est pas identique en tout point du massif. Des petits glaciers, comme à Gangotri et à Kafni, dans l’Etat d’Uttarakhand, bien étudiés par les chercheurs soutenus par le WWF, fondent rapidement. Mais d’autres, comme le très grand glacier Siachen, situé à une centaine de kilomètres de Khardung La, semblent stables (Current Science, 10 mars 2009). « Les données sur lesquelles s’appuyait le GIEC étaient très peu nombreuses, dit Syed Iqbal Hasnain, un glaciologue indien réputé. Sur les quatre glaciers que nous suivons régulièrement, on observe un retrait. Mais il est difficile d’extrapoler. » Plusieurs facteurs incitent à la prudence. D’abord, la masse même du massif, qui signifie que ce qui est vrai dans un endroit peut ne pas l’être ailleurs. Ensuite, il n’est pas encore possible de bien articuler les données de terrain, trop éparses, et les observations par satellites, encore peu nombreuses et pas toujours fiables. Autre problème : les équipes chinoises et indiennes ne peuvent pas bien collaborer, à cause des préoccupations militaires. « Mes collègues de Pékin sont pessimistes, affirme M. Hasnain : ils prédisent une réduction de 45 % de la masse des glaciers en 2070. Mais il faudrait qu’on puisse mutuellement visiter nos glaciers. » Si l’ampleur prévisible du retrait des glaciers est incertaine, le mouvement est cependant assuré. Et d’autres indices le confirment, comme le réchauffement observé par les habitants du Ladakh. « Nous avons fait une étude sur la perception du changement climatique en interrogeant des anciens et des paysans réputés pour leur savoir-faire, dit Tundup Ango. Tous témoignent d’une réduction des chutes de neige dans les dernières décennies, et d’un recul des petits glaciers des vallées. » Le manque d’eau, dans un pays déjà très sec, devient très préoccupant. Des événements jamais vus de mémoire d’homme adviennent aussi, comme des inondations à Leh, la capitale du Ladakh, en 2004 et 2005 ou une invasion de criquets en 2005. Quant à la cause du changement, elle reste à préciser. Le réchauffement planétaire joue un rôle, certes, mais aussi le « carbone noir », ces particules de suie émises par le diesel et par les foyers domestiques usant de bois ou de bouses. Leur importance a été mise en évidence par un autre savant indien, V. Ramanathan : « En tombant sur la neige, explique-t-il à New Delhi, le carbone noir l’obscurcit, la neige reflète moins le soleil, et elle se réchauffe et tend à fondre. » Cette cause de réchauffement pourrait être assez simplement contrôlée, dit M. Ramanathan, en posant des filtres sur les moteurs diesel et en changeant le mode de combustion des foyers. Un vrai défi pour l’Inde, qui l’obligerait à agir chez elle, sans se contenter de reporter la responsabilité du changement climatique sur les pays du nord. Mais c’est sans doute son avenir qui se joue sur les hauteurs de l’Himalaya. 📨 Ne passez plus à côté des infos de l'écologie
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Affirmations parmi tant d’autres, hélas : « Il est vrai que le réchauffement climatique que nous connaissons actuellement a une influence directe sur la multiplication des grands incendies« … »Il faut dire que nos étés sont de plus en plus chauds et de plus en plus secs. La France vit actuellement une sécheresse très importante. » Cette analyse faite par Chloé Nabédian sur le plateau de France 2, le 21 juillet 2017 est révélatrice d’une forme de désinformation sur le sujet, avec un parti-pris pour la triste thèse du réchauffement climatique anthropique. TROIS ERREURS Voyons rapidement quelques aspects insidieux des annonces, en commençant par ce « réchauffement climatique que nous connaissons actuellement ». Trois erreurs à noter : 1) le terme « climatique » est employé à tort, les phénomènes actuels correspondant à la météorologie1 … 2) il ne s’agit pas d’un « réchauffement climatique », mais d’une simple canicule qui d’ailleurs n’a pas persisté autant que des canicules passées. 3) enfin, affirmer que « nos étés sont de plus en plus chauds et secs » relève de la désinformation car, si l’on regarde les données, on peut constater que les températures ne subissent pas une hausse qui pourrait expliquer un accroissement du facteur feux. Nous donnerons in fine des liens qui permettent de se faire un idée objective. DES INCENDIES EXCEPTIONNELS ? Revenons-en au sujet des incendies de 2017, avec comme objectif de se pencher sur le passé pour savoir s’ils sont aussi exceptionnels que l’on voudrait nous le faire croire. En tant qu’habitant des Landes, je peux affirmer que l’incendie est inscrit dans les gènes, et l’on pourrait certainement creuser toute la période historique pour constater qu’il a toujours façonné le paysage aquitain. Un paysage composé de boisements à l’époque Gallo-Romaine, qui auraient ensuite régressé en particulier à partir de la période chaude moyenâgeuse (l’Optimum Médiéval). ORIGINE DE LA RÉGRESSION Cette régression de la forêt pourrait être liée au développement du pâturage, dont les brûlis, lors de la période chaude, auraient eu des effets dévastateurs sur les anciennes forêts de la Grande lande. Avant cela, les invasions Barbares auraient pu également contribuer à la régression de la forêt. Sur le littoral, la forêt a pu subsister, et c’est elle qui se trouve affectée en premier aux XVIIIe et XIXe siècles, avant le reboisement généralisé des Landes. Des incendies sont restés dans la mémoire, tels ceux de 17552 (communes de Léon, Saint-Michel-Escalus, Linxe et Castets), puis de 1822 (Soustons, Messanges et Moliets). HISTOIRE DES FEUX DE FORÊTS À l’issue de la grande opération de reboisement des Landes, différentes raisons que nous ne développerons pas toutes ici, ont conduit au développement des « feux de forêts ». En 1892, 10 personnes périssent lors d’un incendie ravageant plusieurs milliers d’hectares ; en 1893 ce sont près de 50 000 hectares qui brûlent, et en 1898 20 000 hectares sont détruits par le feu. On constate alors que ces catastrophes se produisent pendant des périodes de sécheresse et de chaleur (1898 était l’année la plus sèche depuis 125 ans). La période « historique » des grands incendies landais s’étend de 1937 à 1949, et l’on estime que plus de 450 000 hectares ont été parcourus par les flammes. Nous allons voir qu’ici encore, on peut établir une corrélation entre sécheresses et incendies. SÉCHERESSE ET INCENDIE L’année 1937 commence par un hiver exceptionnellement doux et pluvieux, et l’été sera très sec avec une vague de chaleur intense du 5 au 12 août. Les 6 et 7 août, on enregistre 40 °C à Cazaux et 37 °C à Biarritz. En 1938, l’année débute par un froid intense (6 janvier : -11 °C à Bordeaux), mais la sécheresse s’impose à partir de février avec toujours du froid. Les 30 et 31 juillet, on mesure dans les Landes 39 °C et de violents orages éclatent du 4 au 8 août. Une autre vague de chaleur inattendue se déclenche au mois de novembre et l’année se termine par un froid intense. Entre l’été 1937 et le printemps 19383 plus de 41 000 hectares sont brûlés. PÉRIODE FROIDE Les années 1939 et 1940 sont globalement assez froides, avec des tempêtes notables et des précipitations importantes. En 1941, le début d’année est glacial, et la froidure persiste jusqu’en mai, avec toutefois une violente tempête qui se produit dans la nuit du 15 au 16 février4. Puis une canicule s’installe (36 °C du 18 au 28 juin dans le Sud-Ouest, 39 °C à Mont de Marsan le 8 juillet, 38 °C à Bordeaux), pour faire une pause en août, mois qui sera très frais et pluvieux avec des températures dépassant rarement les 25 °C. Du 2 au 10 octobre, c’est une autre vague de chaleur qui s’installe, suivie ensuite par un froid extrême. Du fait de ces conditions, la forêt a peu brûlé, si ce n’est durant la courte canicule de 1941 (moins de 7000 hectares brûlés). L’année 1942 connaît un hiver encore excessivement froid, avec cependant une période chaude et sèche au printemps, qui va contribuer, certainement avec l’effet amplificateur de l’occupation, à dévaster 52 000 hectares, dont des surfaces parcourues précédemment. 1943 va renouer avec la chaleur : en février, on dépasse souvent les 20 °C ; mars est très sec et les températures estivales seront au-dessus de la moyenne (40 °C à Mont de Marsan du 17 au 20 août), et associées à un déficit pluviométrique. Plus de 100 000 hectares partent en fumée. 1944 commence dans l’extrême douceur, avec un mois de février frais. À partir du printemps s’installe une longue sécheresse qui va perdurer jusqu’à l’été avec des températures hors normes à partir de la fin du mois de mai. Du 11 au 19 août, on enregistre des maximums de 39 °C à Mont de Marsan. La pluviosité revient avec intensité en novembre, et la fin de l’année se termine dans la froidure, mais ce sont 64 000 hectares qui auront été brûlés. 1945 sera une année très contrastée : elle commence avec un mois de janvier très froid, alors que février restera doux. En mars la tendance devient chaude, puis exceptionnelle en avril avec 31 °C à Mont de Marsan. Puis, à une semaine de la signature de l’Armistice, le 1er mai, il neige dans le Sud-Ouest ! On relève – 3 °C à Mont de Marsan. Ce froid ne subsistera pas, et du 12 au 17 mai, on retrouve des températures de 35 °C dans les Landes, accompagnées de forts orages de grêle. La chaleur persistera durant l’été avec des valeurs souvent proches des 40 °C dans les Landes. 1945 est considérée comme l’année la plus sèche depuis 1921, mais aussi la plus chaude depuis le début des relevés en 1873 ; les surfaces atteintes par le feu sont d’au moins 89 000 hectares. 1946 commencera avec une période très froide en janvier, mais surtout avec des chutes de neige exceptionnelles dans le nord (entre le 1 et le 3 mars, 40 cm à Paris y paralysent toute activité). Mais le printemps arrive en force du 29 mars au 4 avril et les températures dépassent les 25 °C. L’été sera chaud avec une canicule intense qui s’achève précocement le 21 août où pluie et fraicheur reviennent à peu près partout ; il neige en montagne. La fin de l’année sera fraiche, mais également sèche, avec peu de neige. L’arrivée de la pluie en août aura certainement eu pour effet de réduire les surfaces brûlées, qui atteignaient tout de même près de 50 000 hectares. Profitant de cette situation, des milliards de criquets arrivant du sud, viennent atterrir dans les landes, ravageant les jeunes pousses de pins. 1947 rentra dans les mémoires : commencée par une froidure exceptionnelle la canicule s’installe dès le 25 avril, avec 32 °C à Mont de Marsan ; en mai et juin, on dépasse les 35 °C à Biarritz, ainsi que dans l’été avec plus de 38 °C à Bordeaux à plusieurs reprises. Vers la mi-septembre, on dépasse plusieurs fois les 31 °C à Bordeaux. Le froid reviendra seulement à partir de fin octobre. L’été 1947 aura été l’un des plus chauds jamais enregistrés, aussi on explique difficilement pourquoi « seulement » 26 000 hectares auront brûlé. Et enfin, c’était une autre « année des criquets », qui elle aussi est restée dans les mémoires, et qui ne s’est pas reproduite depuis. 1948 commence dans le froid, avec des tempêtes de neige. L’été sera froid, avec quelques jours tout au plus de températures de saison. Fin septembre, on frôle cependant les 30 °C à Bordeaux, avant un refroidissement qui va perdurer jusqu’à la fin de l’année. 1949 aura connu une canicule durable. La seule période de froid s’est établie début mars, et avril connaît la plus forte vague de chaleur jamais enregistrée (31,1 °C à Bordeaux le 15 avril). L’été reste très chaud, avec peu de précipitations. Ces conditions expliquent les 100 000 hectares ravagés, et le triste incendie du 20 août qui fit 82 victimes et parcourut à lui seul plus de 50 000 hectares. TERRIBLE INCENDIE DANS LES LANDES Revenons sur ce terrible drame qui est resté dans la mémoire collective des Landais. La fragilisation de la forêt par le manque d’entretien, et surtout les périodes de sécheresses successives vont augmenter la combustibilité du massif. Dès le 18 août, de nombreux incendies ont ravagé 100 000 hectares de pins. Et le 19 août 1949, un feu se déclenche à Saucats vers 13h00 ; il aurait été causé par le gardien d’une scierie qui fumait dans son lit… Les moyens s’avèrent vite insuffisants, les pompiers sont dépassés. L’allumage de contre-feux ne permet pas de contenir l’avancée des flammes qui vont poursuivre leur chemin dévastateur durant la nuit. Un vent violent de nord-est n’arrange rien, et le front de flammes de plus de 5 kilomètres se dirige vers le Barp. Les pompiers allument contre-feu sur contre-feu, sans succès, alors que le vent tourne à l’est, emportant à une vitesse de 4 kilomètres par heure l’incendie aux portes de Salles et de Mios. On croit un moment à une accalmie, mais dans l’après-midi du 20 août, le vent passe au nord-est en forcissant ce qui a pour conséquence d’attiser les flammes partout où le feu semblait circonscrit… C’est alors que les 82 sauveteurs pompiers, bénévoles, et vingt-trois militaires du 33ème régiment d’artillerie de Châtellerault sont encerclés par les flammes. L’après-midi « une pluie de feuilles et d’aiguilles carbonisées, de morceaux d’écorce calcinée, et de cendres recouvre Bordeaux ». L’obscurité se fait et le panache de fumée est visible à 100 km à la ronde. C’est dans la nuit du 20 août que la situation semble devenir contrôlable, mais les pompiers restent à l’œuvre jusqu’au 26 et 27 pour sécuriser les reprises de feux. On rappellera que les incendies pouvaient parcourir plusieurs fois de suite les mêmes terrains, ce qui explique que les surfaces dévastées dépassent les 500 000 hectares. Avant l’immense désastre de 1949, on avait déjà pris conscience des facteurs susceptibles de conduire à de grands incendies dans le massif landais. Un premier effort est engagé en 1945, par une ordonnance5 qui va initier la création de pistes, la construction de réserves d’eau, et l’achat de matériel. Le 25 mars 1947 est créé un corps de sapeurs-pompiers forestiers, et le Fonds forestier national (FFN) octroie des aides pour le reboisement, ainsi que pour l’équipement et la prévention. La structuration de la forêt pour sa protection contre l’incendie est en marche, et deviendra effective après plus d’une décennie d’efforts. La montée en puissance des mesures concerne tout à la fois la prévention (actions sur le terrain avec pistes d’accès, pare-feu, réservoirs, mise en place d’une stratégie d’information…) et la lutte (moyens techniques adaptés, personnels formés…). Le résultat est à la hauteur des moyens engagés : la forêt brûle de moins en moins, mais le risque est toujours là ! Et si des sécheresses comparables à celles de la période 1937 – 1949 venaient à se reproduire, un nouveau désastre pourrait éclore, malgré cette remarquable organisation tout à fait opérationnelle dévolue à la lutte contre le feu dans le massif forestier. Faisons enfin remarquer, en référence aux conditions météorologiques caractérisant la période 1937 – 1949, qu’une lecture actuelle faite par les médias conclurait à un « dérèglement », ou un « changement » climatique, tant les phénomènes extrêmes ont été nombreux dans une période aussi courte : froidure, violentes tempêtes et tornades, orages, sècheresses, canicules, etc. Sans parler des invasions de criquets, que nous n’avons pas revues depuis… Quant à supposer que le risque de sécheresses augmentera à l’avenir, du fait notamment d’un supposé « réchauffement climatique », personne n’est en mesure de le prédire, et c’est heureux, car il est préférable de placer les moyens là où ils sont nécessaires, à savoir sur les territoires, plutôt que d’engager des études aussi dispendieuses qu’inutiles sur la modélisation des climats de demain. Deville, J. (2009) : L’incendie meurtrier – dans la forêt des Landes en août 1949. Paris (les Éditions des Pompiers de France). Mercier Charles. Le massif landais. In numéro spécial 1974 de la Revue forestière française consacrée aux incendies de forêts (2 tomes). Séchet Guillaume : Chronique météo de 1850 à nos jours (http://www.meteo-paris.com/chronique) Sargos Roger (1949). Contribution à l’histoire du boisement des landes de Gascogne. Ed. Delmas, Bordeaux, 838 p.
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Un article de Ronan, sur Topito.com Quand on demande à un spécialiste du climat son avis, il vous rétorque « ça dépend, qu’est-ce que vous voulez que je vous prouve ? ». La vague de froid qui touche à nouveau l’Europe pourrait ébranler le paradigme du réchauffement climatique dû à l’activité humaine, mais aucun commentateur sérieux n’irait remettre en cause une vérité aussi solidement établie : il faut non seulement réaffirmer que le réchauffement, c’est une réalité, et en plus trouver un moyen tordu de lier les deux phénomènes par une causalité complexe. Quand on est spécialiste, c’est faisable. Mais tout le monde n’est pas spécialiste du climat, et là, c’est galère. 1. Essayer de semer votre interlocuteur dans vos explications
« Le climat se réchauffe, donc la banquise fond, donc il y a moins de lumière reflétée par les pôles, donc la chaleur stagne et la mer se réchauffe… et du coup la banquise fond encore plus ! Et, euh… ça dérègle tout, et donc il fait plus froid l’hiver ». Ça vous paraît débile comme argument ? C’est celui que vous lirez partout dans la presse. 2. Utiliser des formules toutes faites
« C’est une histoire de dérèglement de l’Oscillation Nord-Atlantique… » Clairement, vous n’avez pas compris le lien logique entre les deux phénomènes, alors vous ajoutez un élément qui n’explique rien, mais qui montre que vous avez essayé de vous documenter. Ça peut passer. 3. Tempérer votre position
« On ne devrait pas parler de réchauffement climatique, mais plutôt de dérèglement climatique ». Quand on ne comprend pas un phénomène, on le noie dans une considération plus grande. Si les température reviennent à des normales saisonnières, vous parlerez alors « d’incertitude climatique » voire « d’aléas climatique ». Et ainsi, vous aurez toujours plus ou moins raison. Pas con. 4. Employer des mots du futur, qui finissent pas « -ex »
« C’est un effet de l’affaiblissement du vortex polaire ». Normalement, personne ne viendra vous faire chier après ça. Quand on fout du « vortex » dans une explication, tout devient possible. 5. Faire des prédictions qui n’engagent que vous
« On peut s’attendre à des hivers rugueux comme ça pendant des décennies. » Pourquoi « des décennies » ? On s’en fout, personne ne viendra vous demander des comptes en mars 2043 pour vous dire que votre explication, c’était n’importe quoi. 6. Penser « temps géologique »
Qu’est-ce que c’est que deux ou trois hivers rigoureux à l’échelle de la planète ? Que dalle, on ne peut pas tirer de conclusion là-dessus. Ceci dit, le réchauffement climatique, il n’a pas 50 ans non plus. Donc n’hésitez pas à tout balayer d’un revers de main, pensez long terme et laissez les débats météo aux comptoirs des bistrots. 7. Traiter vos interlocuteurs avec mépris, et dégoût
Dire que ça caille, c’est souligner le paradoxe entre le réchauffement climatique et le fait qu’on a encore nos anoraks en avril. C’est donc remettre en cause les conséquences de nos actes irresponsables, la couche d’ozone et tout l’orchestre. Le prochain qui vous dit « ça caille », traitez le de négationniste et menacez le de poursuites. La liberté d’expression a ses limites. 8. Nier l’évidence
« Oui, le matin, ça pique un peu… mais dès 11h, moi je suis en polo au bureau ! ». Le printemps est là, vous allez malgré les températures polaires vous afficher en terrasse, vous avez passé des années à emmerder tout le monde avec le réchauffement planétaire, ce n’est pas pour vous renier maintenant. 9. Miser sur les adages et le bon sens populaire
« En avril, ne te découvre pas d’un fil ». Nos anciens ne connaissaient pas le réchauffement climatique, mais ils savaient qu’avant mai, on ne fait pas ce qui nous plait. Quand on ne comprend rien à la météo, on applique les conseils de grand-mère, et on n’est jamais pris au dépourvu. 10. En dernier recours, s’en remettre à Dieu
Puisqu’on déconnait avec la planète, les températures ont commencé à monter pour atteindre celles des Enfers. Et puis comme, manifestement, les gens s’en foutaient, Dieu a décidé que les hivers allaient cailler à mort, puisque apparemment, ils ne comprennent que ça. Tout est volonté divine, c’est quand même bien pratique la religion quand on ne comprend que dalle à la science. Et vous, vous avez compris cette histoire d’Oscillation de l’Atlantique-Nord ? —
Sur le web
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Qui va être tenu pour responsable ? C'est la question sur toutes les lèvres ce jeudi, après le naufrage du navire italien Grande America, mardi, au large de La Rochelle et alors qu'une pollution des côtes est redoutée par le ministre de la Transition écologique François de Rugy. Parti de Hambourg, en Allemagne, en direction de Casablanca, au Maroc, le navire a en effet entraîné par le fond 2200 tonnes de fioul lourd selon le préfet maritime, ainsi que "365 conteneurs, dont 45 répertoriés comme contenant des matières dangereuses et un peu plus de 2000 véhicules". Selon Le Monde, qui cite Jean-Louis Lozier, le préfet maritime de l'Atlantique, le propriétaire du bateau est l'armateur Grimaldi Groupa et c'est ce dernier qui pourrait être tenu pour responsable. L'Express fait le point avec Erwan Le Cornec, avocat au barreau de Quimper et spécialiste en droit de l'environnement. Qui est responsable en cas de pollution maritime ? Erwan Le Cornec : Depuis les grandes catastrophes écologiques des années 70, c'est le propriétaire du bateau qui est le premier visé puisqu'il en est responsable, ainsi que de son entretien. Quels sont les textes qui définissent la responsabilité du propriétaire du navire? Plusieurs conventions internationales régissent en effet la responsabilité civile du propriétaire du navire, comme la convention de Bruxelles de 1969 sur la pollution par les hydrocarbures, la convention SNPD de 2010 sur le transport de substances nocives et potentiellement dangereuses (ce qui pourrait concerner directement le propriétaire du navire, ici, puisque 45 conteneurs contiennent des matières dangereuses) mais aussi la convention de Londres de 2001 sur la pollution par les hydrocarbures dits de soute, c'est-à-dire servant à la propulsion du navire. Bref, aujourd'hui, le responsable en cas de pollution, c'est principalement le propriétaire du navire. La responsabilité de l'armateur vient généralement de façon subsidiaire. Quant à celle du capitaine, tout dépend s'il y a eu faute ou pas. Ici, le navire a quand même brûlé avant de couler et la justice devra faire la lumière sur les circonstances exactes. Outre le risque de pollution aux hydrocarbures, il y a également un risque qui pèse sur le contenu même du navire. Qui est responsable de la pollution générée éventuellement par le contenu du bateau ? À l'heure actuelle, le contenu précis du Grande America est encore flou. Imaginons qu'il y ait du chlore ou des pesticides par exemple - des produits néfastes pour la flore et la faune maritime - qui pourraient conduire à une catastrophe écologique à long terme, cela va être difficile d'établir des responsabilités. La raison ? Si les produits se libèrent, cela risque d'être à petit feu. Ils empoisonneront lentement le plancton, puis les poissons qui s'en nourrissent et ensuite les cétacés qui s'en nourrissent, comme les dauphins. Le taux de mortalité peut alors augmenter des années après la catastrophe.
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Plus de covoiturage pour moins d'empreinte carbone : telle est l'ambition du gouvernement, qui a annoncé via sa ministre de la Transition écologique vouloir faire tripler la part du covoiturage domicile-travail en cinq ans. "Aujourd'hui, nous nous engageons avec une ambition: trois millions de 'covoitureurs' du quotidien d'ici cinq ans", a relevé Élisabeth Borne, rappelant qu'"ils sont déjà un million chaque matin pour aller travailler". "Nous voulons donc tripler la part modale, pour la porter à 9% des trajets domicile-travail", a-t-elle ajouté lors du lancement d'une "mobilisation pour le covoiturage au quotidien". Quand bien même il "peut paraître ambitieux", "je sais que cet objectif est réalisable", a-t-elle ajouté. "Nous avons tout à y gagner, collectivement d'abord, pour le climat et la qualité de l'air." "Trois millions d'actifs qui vont au travail en covoiturage, très concrètement, c'est un million de voitures en moins sur les routes", a-t-elle argumenté. Il y a du potentiel, 70% des déplacements domicile-travail se faisant en voiture, et le plus souvent avec une seule personne à bord. "Le covoiturage diminue le trafic et les embouteillages, c'est donc moins de pollution atmosphérique pour les métropoles", a poursuivi Élisabeth Borne. Le cadre réglementaire étant en place, "le dernier obstacle sur la route est dans l'esprit de celles et ceux qui se disent 'le covoiturage, ce n'est pas pour moi'", a relevé Élisabeth Borne. Parmi les initiatives pour promouvoir le covoiturage, Élisabeth Borne a signé avec Louis Nègre, président du Groupement des autorités organisatrices de transport (Gart), une charte visant à favoriser l'essor du covoiturage dans les diverses collectivités. Dans deux régions (Auvergne-Rhône-Alpes et Grand Est), les agents des services de l'État expérimenteront un dispositif de promotion du covoiturage domicile-travail, a-t-elle relevé. "J'ai donc demandé aux services de l'État d'organiser des hackathons [concours d'idées de start-up] pour faire émerger toutes les innovations susceptibles de diffuser le réflexe covoiturage", a aussi relevé la ministre.
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Même dans les scénarios les plus ambitieux, notre agriculture sera confrontée à une nouvelle réalité climatique. Comment nos cultures le vivront-elles ? C'est la question que se sont posée des chercheurs. Pour y répondre au mieux, ils se sont appuyés sur les modèles climatiques et de cultures les plus récents. Le réchauffement climatique, c'est non seulement l'augmentation de la température moyenne, mais aussi une multiplication des vagues de chaleur et des épisodes de sécheresse. Ou encore, une intensification des périodes pluvieuses. Un ensemble de phénomènes qui, les chercheurs le soupçonnent depuis longtemps, pourrait avoir des conséquences importantes sur notre agriculture. Et une équipe de la Nasa le confirme aujourd'hui. Dans un scénario d'émissions élevées de gaz à effet de serre, le changement climatique pourrait affecter de manière tangible notamment les productions de maïs et de blé dès 2030. « Nous ne nous attendions pas à une évolution aussi fondamentale par rapport aux projections réalisées en 2014 et basées sur la génération précédente de modèles climatiques », raconte Jonas Jägermeyr, climatologue au Goddard Institute for Space, dans un communiqué de la Nasa. Cette fois, les chercheurs entrevoient une baisse de 24 % du rendement pour les cultures de maïs d'ici la fin de ce siècle. Le tout dû aux augmentations prévues de la température, aux changements dans les précipitations et aux concentrations élevées en surface d'un dioxyde de carbone (CO2) issu des activités humaines. « Cela pourrait avoir de graves conséquences sur le monde entier », commente Jonas Jägermeyr. Pour en arriver là, les chercheurs ont combiné des modèles climatiques avec des modèles de cultures mondiaux récents. Ces derniers simulent à grande échelle comment les cultures réagissent aux conditions environnementales, des données fournies par les modèles climatiques. Le comportement de chaque espèce de culture est basé sur leurs réponses biologiques réelles étudiées dans des expériences de laboratoire en intérieur et en extérieur. En fin de compte, l'équipe a créé environ 240 simulations mondiales de modèles climat-cultures pour chaque culture. Notez que ces travaux pourraient être affinés en tenant compte d'éventuelles incitations économiques, de changements de pratiques agricoles ou encore de sélections de variétés plus résistantes. Des variables qui pourraient changer la donne. De l’urgence de s’adapter aux nouvelles conditions climatiques Les chercheurs ont, pour l'instant, voulu déterminer à quel moment les impacts du réchauffement climatique seul deviendront discernables de la variabilité habituelle et historiquement connue des rendements des cultures. Pour certaines cultures, comme le soja et le riz, une baisse des rendements apparaît dans certaines régions, mais pas au niveau mondial. « Toutefois, avec l'interdépendance du système alimentaire, les impacts dans le grenier d'une seule région se feront sentir dans le monde entier », avance Jonas Jägermeyr. Le maïs est cultivé un peu partout sur Terre. Un peu plus dans les régions entourant l'équateur. Or la hausse des températures dans ces régions pourrait bientôt constituer un stress pour la plante. Et, comme mentionné plus haut, faire baisser assez notablement les rendements. Le blé, quant à lui, pourrait, dans un premier temps au moins, profiter de la situation pour élargir la zone dans laquelle il est cultivable. Des climats plus tempérés devraient en effet s'établir au nord des États-Unis ou au Canada, par exemple. Et les chercheurs annoncent une hausse des rendements de 17 % pour 2030. Mais ces gains devraient se stabiliser dès le milieu du siècle. Même en considérant des scénarios d'émissions limitées de gaz à effet de serre, les chercheurs envisagent désormais que le réchauffement climatique affectera bientôt notre agriculture. Ils estiment que les changements se produiront plus rapidement qu'ils ne le pensaient. Et qu'il est crucial que le monde de l'agriculture s'adapte dès maintenant à ces nouvelles réalités. D'autant que les données montrent clairement que les pays déjà les plus pauvres pourraient subir les baisses les plus marquées dans les rendements des cultures. De quoi exacerber un peu plus les tensions...
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C'est le genre de nouvelle que l'on finit par accueillir d'un haussement d'épaules. Les émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2) d'origine fossile ont encore augmenté et devraient atteindre un nouveau record pour l'année 2019. Si cette mauvaise nouvelle est aussi ponctuée d'une bonne - la croissance de ces rejets a ralenti cette année -, cette annonce montre qu'il sera bien difficile de tenir les engagements de réductions des gaz à effet de serre pris par les différents pays signataires de la COP21. Le CO2, le principal gaz responsable du réchauffement climatique, est d'ailleurs à l'agenda lors de la conférence des Nations Unies pour le climat (COP25) qui se tient cette semaine à Madrid. La COP 21 correspondait en 2015 au temps des engagements, la COP25 doit, cette fois, finaliser les règles d'application des engagements pris par chaque pays à Paris. Cette semaine, les différentes parties prenantes doivent notamment s'accorder sur les nouvelles règles à établir pour les marchés carbone. Car depuis plusieurs années, ces mécanismes, permettant les échanges de quotas entre les pays qui polluent le moins et ceux qui polluent le plus, ont montré leurs limites. Pour faire payer le carbone et participer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), un marché de quotas que l'on qualifie parfois de "droit à polluer" a été mis en place. "La mise en place du marché des échanges de quota d'émission européen avait pour but de mettre un plafond sur les émissions des secteurs les plus intensifs en émissions, comme la production d'acier, de ciment, d'aluminium ou d'électricité. Plutôt que de donner des objectifs par entreprise, ce marché fixe un plafond général avec la possibilité d'échanger les quotas entre les entreprises", résume Céline Guivarch, directrice de recherche au Centre international de recherche sur l'environnement et le développement (Cired). Depuis le protocole de Kyoto, en 1995, un tel système existe aussi à l'échelle internationale. LIRE AUSSI >> "Espoir" ou "capitulation" : la COP25 s'est ouverte à Madrid Ce système devait donc permettre d'instaurer un prix du carbone, calculé en tonne de CO2. En plus de cela les entreprises ou les pays investissant dans des secteurs favorisants la transition écologique peuvent bénéficier de "crédits" de CO2. Pensé ainsi, le système devait favoriser la transition écologique des industries les plus polluantes. Mais sans règles solides, devant réguler efficacement ces échanges, le prix du carbone s'est plusieurs fois effondré, rendant de facto le système inefficient. C'est pourquoi de nombreux économistes préconisent une tarification unique du carbone, à l'échelle européenne pour certains, voire à l'échelle mondiale. Christian Gollier, spécialiste de l'économie de l'environnement évoque un prix de 50 euros la tonne. Un prix calculé à partir du coût du dommage généré par une tonne de CO2 émise. Dans un rapport publié en 2017 à la demande du gouvernement français, les économistes Nicholas Stern et Joseph Stiglitz arrivaient eux à une fourchette comprise entre 40 et 80 dollars. L'autre solution est d'augmenter le prix de la tonne de carbone d'année en année pour suivre une politique ambitieuse de réduction des gaz à effet de serre. LIRE AUSSI >> Air France: la compensation carbone des vols intérieurs est-elle une bonne solution ? Pourtant il reste encore très difficilement concevable d'instaurer un prix "universel" du carbone. Les discussions qui ont lieu cette semaine à la COP 25 n'ont d'ailleurs pas du tout cette ambition. "On n'est pas en train de discuter d'un prix plancher, mais on cherche plutôt à définir des règles pour ce marché" évoque Sara Lickel, chargée de plaidoyer pour le climat au sein de l'ONG Caritas et présente à Madrid pour le sommet. Pour Sara Lickel le principe même du marché carbone est discutable. "Nous n'y sommes pas très favorables parce que ça a été très inefficace ces dernières années", souligne-t-elle, "mais à partir du moment où ce marché existe, il faut lui adjoindre des règles extrêmement cadrées". Car en l'absence de règles contraignantes à l'échelle mondiale le marché du carbone a vu les systèmes d'échange de quotas se multiplier, facilitant ainsi les dérives. Avec son ONG, Sara Lickel plaide pour la mise en place de "quotas plus restrictifs" au sein d'un système "beaucoup plus robuste". Raréfier les quotas permettrait ainsi de faire monter le prix du carbone. Jean-Marc Hourcade, économiste au CNRS et coauteur des rapports du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) entre 1995 et 2007, plaide pour une refonte du modèle du marché carbone. "Aujourd'hui, le prix du carbone en France est d'environ 20 euros la tonne, mais il faudrait qu'il soit largement plus élevé pour que cela ait un impact sur la transition", juge-t-il. Pour l'économiste, cette augmentation du prix du carbone ne peut se faire sans une "baisse des autres impositions et des mesures visant à faciliter les investissements" dans les secteurs les moins polluants. Il évoque une politique à prendre "dans un système d'ensemble cohérent". S'il ne croit pas à l'idée d'une tarification unique du carbone à l'échelle mondiale, il estime qu'un prix fixe du carbone européen pourrait être efficace avec une "harmonisation progressive des fiscalités". Les disparités économiques de l'Union sont un frein à une telle politique souligne-t-il. Reste que ces politiques demandent un engagement réel des États dans la transition écologique. La France, comme l'Union Européenne souhaite atteindre la neutralité carbone en 2050. Un objectif d'ores et déjà trop ambitieux compte tenu des réalités observées ces dernières années.
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D’ici à 2100, nous nous dirigeons très probablement vers une hausse globale des températures de +3°C, voire +4°C à la surface de la terre. A cette température, notre survie n’est plus assurée. Il s’agirait d’un véritable génocide : celui de l’espèce humaine. C’est pourquoi nier aujourd’hui le réchauffement climatique est criminel. C’est du négationnisme. La communauté scientifique internationale ne cesse pourtant de le clamer sur tous les tons : il y a bien un réchauffement climatique, et ce réchauffement est lié aux activés industrielles des sociétés humaines. Pour limiter la hausse des températures à +2°C – au-delà c’est l’emballement climatique assuré – nous devons réduire nos émissions de gaz à effet de serre d’au moins 85% d’ici à 2050. Le défi à relever est immense. Il nous invite à un véritable changement civilisationnel. Il est urgent de sortir de sortir du mythe de la croissance. Mais certains préfèrent nier ce que nous savons tous aujourd’hui : pourquoi ? Tout d’abord parce que cela sert les intérêts des lobbyistes : ceux à la solde du « Carbon Club » (le pétrole, le charbon et l’automobile) et de l’idéologie ultra-libérale. Mais aussi parce qu’il est plus confortable de nier une réalité jugée comme trop angoissante plutôt que ses croyances : les psychanalystes appellent cela le déni ou encore la « dissonance cognitive ». Nous y sommes tous confrontés à des degrés divers. Ce n’est pourtant qu’en ayant le courage de voir le réel tel qu’il s’annonce à nous que nous pourrons dessiner ensemble les contours d’un avenir viable et plus humain. 📨 Ne passez plus à côté des infos de l'écologie
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Avec la COP22 qui se tient à Marrakech jusqu’au 18 novembre 2016, Le Maroc accueille l’un des événements internationaux les plus importants et symboliques qui lui ait été donné d’organiser.
Les enjeux sont de taille : le Maroc, en tant qu’acteur international, veut d’abord montrer qu’il peut honorer ses engagements aux niveaux logistique et opérationnel et aussi en matière d’hospitalité et de qualité d’accueil. Le pays pourra ainsi profiter de l’événement pour se positionner durablement sur le marché prometteur de l’événementiel.
La gare de Marrakech. Khalid Elhousni, Author provided
Un rendez-vous essentiel pour le continent
Il s’agit ensuite de montrer que les défis du développement durable sur le continent africain sont les siens. En ce sens, le choix de Marrakech pour accueillir la COP22 n’a rien de fortuit car le Maroc a impulsé depuis quelques années une authentique dynamique en faveur de la protection de l’environnement et de la lutte contre le réchauffement climatique.
La présidence de cette 22e édition de la COP offre au Maroc une place de choix qui lui permettra notamment d’œuvrer en faveur de l’innovation en matière d’adaptation et de lutte face aux changements climatiques. Ce sera aussi l’occasion, dans le cadre du Plan Paris-Lima, de mettre au point des outils opérationnels.
Les discussions ont commencé bien en amont de la candidature de la ville, en septembre 2015, dans la logique de l’Appel de Tanger lancé par les chefs d’État marocain et français. Pour piloter efficacement cet évènement et accueillir plus de 190 pays et nombre d’ONG, une agence dotée d’environ 80 millions d’euros de budget a été créée.
Des initiatives symboliques et concrètes
Le royaume chérifien a multiplié ces dernières années les initiatives dans les domaines du développement durable et de la lutte contre les effets du réchauffement climatique. La pénurie de ressources fossiles est une réalité pour le pays et elle doit être prise en compte dans les choix énergétiques structurants. C’est donc presque naturellement qu’il s’est tourné vers une économie plus verte et moins énergivore.
La centrale Noor. Fadel Senna/AFP
• Sous le soleil exactement
La centrale solaire thermodynamique Noor, entrée en activité en février 2016, se positionne comme une alternative aux hydrocarbures. Avec un coût d’installation de 13 milliards de dollars, soit l’équivalent d’une année de rentrée de l’impôt pétrolier, Noor, avec son extension programmée en trois phases, propulsera le Maroc en tête des plus grandes puissances productrices d’énergies renouvelables.
• En avant la mobilité électrique
Lors de la COP22, on verra circuler à Marrakech une trentaine de bus à haut niveau de service (BHNS) d’origine chinoise, 100 % électriques. Une flotte qui continuera de rouler après l’événement. Et courant 2017, les premiers bus électriques « made in Morrocco » seront fabriqués, en partenariat avec une entreprise chinoise Yangtse, la Banque centrale populaire (BCP) et la Société d’investissements énergétiques (SIE).
Plus largement, la mobilité électrique représente l’un des enjeux importants au Maroc : les projets, à l’image de la première course de Formule E, se sont ainsi multipliés pour orienter les acteurs et tenter d’impulser des projets plus opérationnels et plus massifs.
Des bus électriques. Khalid Elhousni, Author provided
• Déplacements en douceur
Marrakech poursuit également sa grande stratégie de ville verte à déplacements doux avec l’opération Médina Bike et sa flotte de 300 vélos en libre-service. Ce projet soutenu par l’ONU est le fruit d’un partenariat entre la structure locale Estates Vision et la société montpelliéraine Smoove). Marrakech devient ainsi la première ville du continent africain à bénéficier d’un tel service.
• Des mosquées plus vertes
Si le vert est la couleur du développement durable, c’est aussi celle de l’islam. Le Royaume du Maroc a ainsi lancé la campagne de promotion de « mosquées vertes », visant à réduire la facture énergétique de ces constructions et à améliorer le confort des fidèles. Des panneaux photovoltaïques ont été placés sur les toits de ces édifices : le projet vise à réhabiliter pas moins de 15 000 mosquées.
• Adieu sacs plastiques
Les sacs plastiques sont un véritable fléau pour l’environnement. Des années durant, des tentatives citoyennes et gouvernementales timides ont tenté d’en limiter l’impact négatif au Maroc… sans succès. Les petits sacs accompagnent en effet les Marocains au quotidien, sur les marchés, dans les maisons, chez les épiciers. Pour changer cette situation, une loi qui interdit désormais la fabrication des sacs en plastique, leur importation, leur commercialisation et leur utilisation.
Il s’agit là d’un geste fort du pays en matière de lutte contre la pollution et les premiers résultats sont assez spectaculaires : les sacs plastiques ont disparu du paysage et on voit réapparaître des cabas…
L’opération de sensibilisation «Zéro Mika» sur l’impact environnemental des sacs plastiques (Zéro Mika, 2016).
• À la fac aussi
Cette COP22, aussi appelée « Conférence de l’action », a mobilisé la majorité des parties prenantes – publiques, privées, mixtes, associatives, coopératives – liées à la problématique du changement climatique dans la région Marrakech-Safi et plus largement dans l’ensemble du Royaume.
À l’Université Cadi Ayyad, nombre d’actions ont été lancées en ce sens : ateliers interactifs, conférences, table-rondes, soirées-débats se tiennent dans les différents lieux de l’université depuis le mois d’avril ; et ils se poursuivront après la COP22.
L’université a, par exemple, financé des projets environnementaux portés par des enseignants et des étudiants. L’École supérieure de technologie d’Essaouira s’est ainsi penchée sur des modèles opérationnels de tri sélectif des déchets et de covoiturage ; le photovoltaïque comme source d’énergie ou la mise en place d’une station d’épuration pour valoriser les eaux utilisées dans l’arrosage des espaces verts ont aussi été examinés.
La COP22 est l’occasion de montrer l’implication du Maroc pour une croissance plus verte. Si les projets et la dynamique sont évidents, l’implication de tous les acteurs devra être à la hauteur des nombreux défis auxquels le pays doit faire face – croissance démographique et économique, consommation énergétique, défis géopolitiques, enjeux climatiques…
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Le prince Charles écologiste passionné, a déclaré que la pandémie de Covid-19 est une« fenêtre d’opportunité »pour réinitialiser l’économie pour un avenir plus vert». Il est tombé à point ce virus, pour que ceux qui attendaient et œuvraient dans l’ombre, prennent le pouvoir sur l’humanité.. Partagez ! Volti ****** Par Liliane Held Khawam 2 100 milliards de dollars (1 773 milliards d’euros) de transactions suspectes ont été réalisées entre 1999 à 2017, bien qu’informées du caractère délictuel. Et comme d’habitude, les établissements incriminés sont attrapés en bande. Sur ce coup, ils ne sont que 5, à savoir JPMorgan Chase, HSBC, Standard Chartered, Deutsche Bank, et Bank of New York Mellon. 20 ans de crimes dévoilés, mais au moins autant d’années qui passent à la trappe durant plus de quatre décennies de laxisme et de pseudo libéralisme? Combien de crimes non décelés car non décelables et couverts par les politiques en tous genres? La douzaine de banques, vecteur de scandales, que l’on s’est habitué à voir sévir de manière coordonnée et systémique dans les rubriques juridiques ont la particularité d’être des primary dealers. Elles créent la monnaie contre dettes publiques. Elles sont donc les bénéficiaires de la faille des Etats et ce sont elles qui leur ont serré la corde au cou, n’hésitant pas régulièrement à étrangler les populations. Ce sont elles qui ont le droit de dicter les « réformes » imposées aux gouvernements de la planète. L’humanité a été livrée par pure volonté politique dite néolibérale à la plus puissante mafia imaginable. Soutenue par la technologie, la capacité de nuisance de celle-ci semble illimitée. A l’heure du bilan qui sonne le glas de les vie des Etats, on peu relever que son pouvoir incommensurable repose sur 3 pivots. Cumulés, ces privilèges permettent à la toile mafieuse de prendre dans ses filets les Etats, leur monnaie, leurs finances, leur PIB, et d’asservir par la même occasion les populations. Ces 2’100 milliards de dollars ne sont qu’un versant identifié des bénéfices offerts à ces gens par la libre-circulation des capitaux. De fait, le système mondial du blanchiment de l’argent sale bénéficie – volontairement ou pas – d’atouts législatifs indéniables. En cause la dérégulation des marchés économiques et financiers -qui accompagne la libre-circulation des capitaux- admise dès les années 80 par les élus des différents Etats. Depuis, les très gros acteurs économiques et financiers ont été soumis à une réduction accru du contrôle et de surveillance. Contrairement, aux agents locaux qui ont souffert de réglementation accrue fort coûteuse, de « transparence » des données digne d’inquisiteurs, et finalement de remise en question du principe même de la confidentialité indispensable dans le cadre de la protection d’une entreprise de ses gros concurrents voraces. Ainsi, on a mis en place un contrôle de marchés à 2 vitesses, menaçant d’un seul coup la libre concurrence et avec elle la survie possible des PME indépendantes. On a créé politiquement toute la place pour que les voyous de la finance agissent librement tant pour enfreindre l’éthique (nous ne pouvons plus dire illégales puisque l’autorité de l’Etat a été neutralisée), que pour les voir mettre la main sur la production des biens et services. Ainsi, ils quittent le statut de spéculateurs, d’usuriers, et d’assassins économiques pour se revêtir du noble costume de gardiens-créateurs d’emplois et de fabricants des produits indispensables à la subsistance de l’humanité. Et quand il s’agit d’argent, il n’y a plus de droite ni de gauche. Les élus de tous bords ont mangé à la même soupe. Le summum de l’hypocrisie est là. Les médias ont mis en avant l’ultralibéralisme de Margaret Thatcher et de Ronald Reagan, mais ont oublié celui de la France socialiste de François Mitterrand. Un professeur de Harvard, Rawi Abdelal[1], nous révèle dans une publication[2] le rôle déterminant que la France de Mitterrand a joué en Europe dans le cadre de la dérégulation du marché des capitaux. Son étude intitulée « Le consensus de Paris : la France et les règles de la finance mondiale » tend à démontrer que la France fut le moteur de la dérégulation des marchés financiers. Selon R Abdelal, « C’est le « consensus de Paris », et non celui de Washington, qui est avant tout responsable de l’organisation financière mondiale telle que nous la connaissons aujourd’hui, c’est-à-dire centrée sur les économies développées de l’UE et de l’OCDE, et dont les codes libéraux constituent le socle institutionnel de la mobilité des capitaux. » Et le chercheur de Harvard de conclure : « (…) l’histoire de l’instauration du libéralisme sur les marchés financiers du monde développé n’est pas, comme on l’assène volontiers, celle de la capitulation de la gauche européenne. Au contraire, la gauche française a fait beaucoup plus que se laisser briser par les réalités de la mondialisation. Beaucoup de socialistes français se sont ralliés sincèrement au marché. À la fin du XXe siècle, la gauche et la droite, en France et dans plusieurs autres pays européens, n’étaient d’accord sur pratiquement rien, sauf sur la finance. » Cette ouverture du marché mondial des capitaux va permettre la mise en place d’un système de blanchiment massif de l’argent sale. Des comptoirs de la finance criminelle ont pu ainsi se développer partout dans le monde et drainer une bonne partie des flux de la planète finance. A l’heure actuelle, la technologie aidant, le système permet à « un euro de circuler en une journée entre 70 banques de 70 pays »[3]. Au final, l’euro est inidentifiable, et devient aussi propre que celui gagné dans l’économie réelle. Ce n’est donc pas un phénomène marginal propre à une mafia de l’ombre. (Extrait de Dépossession, 2018) La place financière offshore numéro 1, le véritable cœur nucléaire de ce système devenu incontrôlable, serait la City de Londres. Locomotive de la dérégulation dès les années 80, celle-ci produirait un effet d’aimant sur les blanchisseurs d’argent du monde. La place financière londonienne est aussi le cœur d’un réseau systémique qui inclut nombre d’îles fiscalement paradisiaques. Un système tentaculaire mafieux a été érigé en référent à la planète finance. Ainsi Londres serait, selon ce documentaire[1], clairement la plaque tournante des flux financiers de la planète finance, y compris de l’argent sale. En tant que première place financière mondiale, Londres permet en effet de légitimer l’argent qu’elle accueille, puisque tout le monde l’accepte par la suite.[1]: « L’argent sale, le poison de la finance », Emission Droit de suite de la chaîne parlementaire LCP Il est bon de rappeler à ce stade que le casino souffre de manière récurrente de manque de liquidités, du fait des pratiques spéculatives endémiques génératrices de pertes et de bulles. Les capitaux des mafias représentent donc un soutien conséquent, voire la pierre angulaire de l’édifice financier global, qui s’est ainsi doté de « narcobanques » Les narcotiques, mais aussi les trafics en tous genres, humains ou armes, circulent librement quasi sans contrôle. Pourtant la mondialisation a multiplié par sept les capacités de transport maritime des marchandises ! Les coûts de transport sont ridiculement bas grâce à un carburant non taxé, des employés peu nombreux, corvéables à souhait qui sont soumis à des contrats de travail et des normes sociales en vigueur dans les pays qui ont accordé leur pavillon. Le champion du transport maritime s’appelle Maersk, une firme danoise globale. Son site affiche son engagement pour le développement durable où vous pouvez lire : « Nous sommes résolus à faire en sorte que nos pratiques commerciales soient sûres, responsables et transparentes, conformément à nos valeurs fondamentales et aux principes du Pacte mondial des Nations Unies sur les droits de l’homme, le droit du travail, l’environnement et la lutte contre la corruption, et contribuent aux objectifs de développement durable de l’ONU. Nous définissons la durabilité d’entreprise comme un travail systématique visant à réduire les effets négatifs et à améliorer les impacts positifs sur les personnes, la société et l’environnement. Nous visons en outre à libérer la croissance de la société et de notre société en exploitant les forces principales de nos activités pour relever les défis mondiaux par le biais de l’innovation, des investissements et de la collaboration. »… Si Maersk parle de pratiques commerciales transparentes, les investigations de Denis Delestrac prouveraient le contraire. Ainsi, selon lui « personne ne sait ce que contiennent ces conteneurs, hormis l’expéditeur et le destinataire. Même l’entreprise qui affrète le transport ne le sait pas … et tout ceci est légal ! Ces conteneurs transportent bien souvent de la drogue, des armes et des produits chimiques… ». Seul un petit 2% du trafic serait contrôlé. Pourtant, il existe bel et bien l’« Organisation maritime internationale, l’OMI, qui est une institution spécialisée des Nations-Unies, spécialisée dans les questions maritimes »… L’OMI siège au sein même de l’ONU et prône le « développement durable » et autres argumentaires sur le réchauffement climatique. L’OMI est investie de tous les pouvoirs pour intervenir dans le domaine maritime, mais elle est dirigée par les pays possédant les plus grandes flottes de cargos. Et qui sont-ils? Le Panama, le Libéria et les Îles-Marshall… En gros, nous dit-on, ce secteur qui détruit l’écosystème marin ne risque rien car « L’OMI est donc aux mains des pays qui vendent leur nationalité aux armateurs les moins consciencieux.[1] ». Petite histoire pas drôle mais qui illustre très bien ce petit milieu qui agit en toute impunité. En juin 2019, les autorités américaines avaient saisi à Philadelphie un cargo avec près de 20 tonnes de cocaïne à bord. Les agents de la force publique sont montés à bord du MSC Gayane le 17 juin et ont découvert la cocaïne, qui aurait une valeur marchande d’environ 1,3 milliard de dollars. Et voilà qu’il s’avère que le navire appartient à un fonds géré par le géant bancaire JPMorgan Chase. Grâce à la libre-circulation des capitaux et la dérégulation, les patrons de la toile vont pouvoir blanchir leurs capitaux où bon leur semble dans les activités économiques et financières locales. Dès lors, ils s’achètent une respectabilité dans TOUS les secteurs de notre quotidien, à commencer par les activités de sécurité, de santé, de l’électricité, des banques locales saines, des systèmes de paiement, etc. Et par dessus tous les autres, ce sont eux qui vont détenir les leviers alimentaires (quantités disponibles, qualité, prix, etc.) Avec pareils décideurs, la spéculation sur la faim illustre ce dont ces gens sont capables, devient un business autorisé et une dure réalité qui peut se solder par une vraie famine. Et à ce petit jeu, aucun pays n’est actuellement à l’abri de leurs méfaits. A l’heure de la grande réinitialisation de la vie sur terre, croire que les banques seules ont le pouvoir de redessiner l’avenir de la planète serait une grave erreur d’analyse. Dans les faits, le réseau bancaire (centré sur les grandes banques systémiques) n’est qu’un outil, au même titre que peut l’être la nébuleuse des produits financiers. La puissance qui permet la conquête planétaire ne réside pas dans l’un ou l’autre de ces moyens, auxquels il conviendrait nombre d’autres éléments, mais dans leur cumul, leur combinaison, et surtout leurs interactions conjointes et simultanées sur la vie publique. Grâce à cette ultrapuissance, le « scandale actuel finira comme d’habitude par un pschitt, ou se soldera par une sanction financière (défiscalisée bien sûr) ridicule à mettre sur le dos de l’établissement, lui-même garanti par les deniers publics. Alors comment expliquer que ces dirigeants qui vous semblent nuisibles continuent de bénéficier d’immunité et d’encaisser des revenus mirobolants? Eh bien tout simplement par ce qu’ils font le boulot que les armées nationales, puis le commerce international, faisaient autrefois. Ils sont indispensables à la Nouvelle gouvernance mondiale. Sans eux, la 3ème guerre mondiale n’aurait pas eu lieu. Et grâce à eux, nous pouvons constater que par la finance, la planète terre est financiarisée dans ses moindres recoins. La colonisation grâce à la finance est un constat. Comment comprendre dans ce contexte la possible fusion de UBS avec Credit Suisse? Si elle devait aboutir, elle ne serait que le reflet de la dissolution de la Suisse au profit de l’Allemagne. Rappelons que UBS est présidé par l’ancien banquier central allemand. Et le lobby de UBS est bien implanté dans les allées du Palais fédéral… Axel Alfred Weber est un économiste allemand, président du conseil de surveillance de l’UBS depuis le 12 mai 20121. Il a été président de la Deutsche Bundesbank, la banque centrale allemande, du 30 avril 2004 au 1er mai 2011. Le 666 peut faire référence dans ce cas aux richesses reçues annuellement par le roi Salomon 1 Rois 10.14
Le poids de l’or qui arrivait à Salomon chaque année était de six cent soixante-six talents d’or, En 2019, une initiative fut lancée. The Sustainable Markets Initiative, ou Initiative pour des marchés durables vise à accélérer une transition à l’échelle de l’industrie vers des marchés durables et vers une décarbonisation rapide d’ici 2030.
Selon le site, l’Initiative et le Conseil des marchés durables, ont été créés par le Prince de Galles en collaboration avec le Forum économique mondial, en septembre 2019. Il s’agissait pour les initiateurs de réagir face aux menaces croissantes posées par le changement climatique et la perte de biodiversité. « En tant que PDG, nous voulons créer de la valeur à long terme pour les actionnaires en offrant des rendements solides pour les actionnaires ET en exploitant un modèle d’entreprise durable qui répond aux objectifs à long terme de (la) société, comme prévu dans la feuille de route des ODD » (Programme 2030 de l’ONU).
—Brian Moynihan, membre du SMC et président-directeur général de Bank of America, dont les actionnaires principaux sont la Fondation Gates et Warren Buffet Ci-après, vous trouverez la liste des membres du conseil de l’Initiative. Vous constaterez la présence en force des représentants de la planète finance, et même un certain nombre d’établissements éclaboussés par l’enquête du Consortium des journalistes vu ci-dessus (rouge). A relever en bonne place, la présence de AstraZeneca, le fabricant du vaccin anti-COVID 19 qui planifiait d’en produire 2 milliards de doses… Il est englué pour l’instant par quelques effets secondaires plutôt fâcheux sur deux patients lors de la phase de validation sur une population humaine de son vaccin anti Covid… Ce qui précède confirme ce que nous avions publié sur la structure coronale (du lat. coronalis : couronne) de la Nouvelle Société. Tout comme nous avions annoncé qu’elle serait centrée sur la finance. En fait, le tableau classique des 17 objectifs de 2030 de l’ONU a évolué en couronne portée à la boutonnière par Bill Gates et par bien d’autres Goalkeepers depuis quelque temps. Est-ce pour rappeler que le Covid (forme aussi coronale) est le déclencheur du Big Reset? Le Big reset annonce beaucoup de changements à différents niveaux. Le virus de 2019 (quelle année décidément!) et la recherche de vaccins ont eu le mérite de montrer à quel point les gouvernants officiels étaient dépassés par les évènements, les chiffres, les traitements, ou la recherche médicale. Dans une logique similaire à celle que nous exposons ici depuis des années, les Etats ont été dissous dans les organismes supranationaux et autres entités commerciales ( incluant fondations, associations, etc.). L’Etat au sens classique est au minimum comateux. La présence du prince Charles à ce niveau de leadership d’un programme fortement financiarisée est éloquente. Il est utile de rappeler qu’en 2018, il devint le successeur désigné de sa mère en tant que chef du Commonwealth. Nous parlons ici d’une personne qui représente 54 pays, que le territoire est tout aussi impressionnant avec ses 30 millions de km2 doté d’un PIB de 10 trillions $, et une population de près de 2,6 milliards. Sa présence à ce niveau n’est pas dû au hasard. Que ce poste du Commonwealth soit symbolique ou pas, il reste le futur leader d’un tiers de l’humanité, et de près de un cinquième de la surface de la terre! Sur cette photo de la vidéo de l’intervention du Prince Charles à Davos, vous percevez la couronne aux couleurs des objectifs de l’ONU. Signe des temps, Elizabeth II ne portait plus la lourde couronne impériale d’apparat depuis 2017, lors de l’ouverture du Parlement. Le big reset implique certainement une gouvernance mondiale, et au vu de ce qui précède et du consensus des dirigeants quant à ce qui se passe au WEF, il ne serait pas impossible d’imaginer que le Prince Charles en sera le chef symbolique. Et voilà ce que nous dit Charles à la fin de son intervention à Davos le 22 janvier à 2020 (des chiffres jouissifs pour les amoureux de la numérologie). Tout à la fin, il va dire « le temps d’agir, c’est maintenant! ». Autre nouvelle nous venant de cet homme qui semblait très effacé. A tort. Dans cette vidéo, il va faire référence à plusieurs reprises à un Climate Action Marshall Plan (plan Marshall), mais qui peut être compris aussi comme Martial plan qui serait un plan martial. La différence est importante et l’ambiguïté est entière au vue des mesures prises grâce/à cause du coronavirus. « The royal, a keen environmentalist, said the Covid-19 pandemic is a « window of opportunity » to reset the economy for a greener future ». https://www.independent.co.uk/environment/climate-change-2020-coronavirus-prince-charles-climate-week-nyc-balmoral-b515687.html Liliane Held-Khawam
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Naomi Klein : « Il va nous falloir réduire notre consommation effrénée de produits jetables ». Photo : Adrienne Grunwald/The Guardian L’auteur de No logo envisage les solutions à la crise climatique, parle de Greta Thunberg, de la grève des ventres et de ses raisons d’espérer Natalie Hanman Samedi 14 septembre 2019 Pourquoi publier ce livre maintenant ? [interview à l’occasion de la sortie du livre On Fire : The Burning Case for a Green New Deal NdT] J’ai toujours le sentiment que la manière dont nous parlons du changement climatique est trop cloisonnée, comme dissociée des autres crises auxquelles nous sommes confrontés. Un des fils conducteurs du livre c’est le lien entre, d’un côté, la crise climatique et, de l’autre, la montée du suprémacisme Blanc, les différentes formes de nationalisme alors même que tant de gens sont contraints de quitter leur pays, et la guerre menée pour distraire notre attention de ces sujets. Or ces crises se recoupent et s’entrecroisent, voilà pourquoi les solutions doivent aussi l’être. Le livre rassemble des textes de la dernière décennie, avez-vous changé d’avis sur un de ces sujets ? Quand je regarde en arrière, je ne pense pas avoir mis suffisamment l’accent sur le défi que pose le changement climatique à la gauche. Il est plus facile de voir comment la crise climatique remet en question une vision dominatrice du monde qui prédomine à droite, et le culte d’un centrisme rigoureux qui est toujours à la recherche de compromis, s’interdisant ce qui pourrait être ambitieux, tout en essayant toujours de nier les différences. Mais c’est aussi un défi pour une vision du monde de gauche qui ne s’intéresse essentiellement qu’à redistribuer le gâteau de l’extractivisme [le processus d’extraction des ressources naturelles de la terre] et non à tenir compte des limites de la consommation illimitée. Qu’est-ce qui empêche la gauche de faire ce travail ? Dans le contexte nord-américain, admettre qu’il va y avoir des limites est le plus grand des tabous. Il suffit de voir comment Fox News s’en est pris au Green New Deal – ils s’en prennent à vos hamburgers ! Cela touche au cœur du rêve américain – chaque génération reçoit plus que la précédente, il y a toujours une nouvelle frontière à atteindre [L’expression « Nouvelle Frontière » a été utilisée par le président américain démocrate John Fitzgerald Kennedy dans un discours d’acceptation de l’investiture à la Convention du Parti démocrate, le 15 juillet 1960, NdT], c’est l’essence même de nations colonialistes comme la nôtre. Quand quelqu’un arrive et dit, en fait, il y a des limites, nous avons des décisions difficiles à prendre, nous devons trouver comment gérer ce qui reste, nous devons partager équitablement – c’est une attaque psychique [Une attaque psychique est l’envoi d’énergie négative avec l’intention consciente ou inconsciente d’infliger un préjudice à une personne, NdT]. La réponse [à gauche] a donc été l’évitement, et de dire non, non, non, nous ne venons pas vous priver de vos biens, il va y avoir toutes sortes de bénéfices. Et il y aura des avantages : nos villes seront plus habitables, notre air sera moins pollué, nous passerons moins de temps coincés dans les embouteillages, nos vies seront plus heureuses, plus riches de bien des façons. Mais nous allons devoir restreindre notre consommation illimitée du tout jetable. Les discussions sur un New Deal Vert vous encouragent-elles ? Je suis à la fois profondément ravie et soulagée que nous parlions enfin de solutions à la hauteur de la crise à laquelle nous sommes confrontés. Que nous ne discutions pas d’une petite taxe sur le carbone ou d’un système de plafonnement des émissions et d’échange de droits d’émission comme d’une solution miracle. Nous parlons de révolutionner notre économie. De toute façon, ce système laisse tomber la majorité de la population, ce qui explique pourquoi nous nous trouvons dans une période de déstabilisation politique si profonde – ce qui nous donne les Trumps et les Brexits, et aussi tous ces dirigeants musclés – alors pourquoi ne pas réfléchir à la façon de tout changer de fond en comble, et le faire d’une manière qui réponde à toutes ces autres crises en même temps ? Il y a de grandes chances que nous rations le coche, mais chaque fraction de degré de réchauffement que nous réussissons à retarder est une victoire et chaque mesure que nous réussissons à faire adopter pour humaniser nos sociétés, nous permettra de faire face aux secousses et tempêtes qui sont inévitables sans tomber dans le piège de la barbarie. Parce que ce qui me terrorise vraiment, c’est ce qui se passe à nos frontières en Europe, en Amérique du Nord et en Australie – je ne pense pas que ce soit par hasard si les États colonisateurs et les pays qui sont les moteurs du colonialisme sont sur le devant de la scène. Nous assistons aux prémices de l’ère de la barbarie climatique. Nous l’avons vu à Christchurch, nous l’avons vu à El Paso, là où s’unissent la violence suprémaciste blanche et le racisme haineux anti-immigrant. Incendie près de Porto Velho, Brésil, Septembre 2019. Photographie : Bruno Kelly/Reuters Ce sont les pages les plus effrayantes de votre livre : Je pense que c’est un lien que beaucoup de gens n’ont pas fait. Cela fait longtemps que cette logique est claire. La doctrine de la suprématie blanche est apparue non seulement parce que les gens avaient envie de faire naître des idées qui allaient se solder par la mort de nombreuses victimes, mais parce que cela permettait de perpétrer des actes barbares mais très lucratifs. L’ère du racisme scientifique commence en parallèle de la traite négrière transatlantique, c’est une des justifications de la brutalité de ce phénomène. Si nous voulons faire face au changement climatique en renforçant nos frontières, alors les théories qui le justifieraient, qui créeraient ces hiérarchies de l’humanité, vont bien sûr revenir en force. Depuis des années, on en voit les signes, mais il est de plus en plus difficile de le contester alors même que des assassins le revendiquent depuis les toits des immeubles. Un des reproches que l’on peut faire au mouvement écologiste, c’est qu’il soit dominé par les Blancs. Qu’en pensez-vous ? Lorsqu’un mouvement est majoritairement représentatif de la frange la plus privilégiée de la société, alors l’approche vis-à-vis du changement est beaucoup plus timorée, parce que ceux qui ont beaucoup à perdre ont tendance à redouter le changement alors que ceux qui ont beaucoup à y gagner sont plus susceptibles d’être déterminés dans leur lutte. Voilà le grand avantage que présente une approche des changements climatiques qui les lie à ce qu’on appelle les questions de pain quotidien : comment allons-nous obtenir des emplois mieux rémunérés, des logements abordables, la possibilité pour les gens de prendre soin de leurs familles ? J’ai eu de nombreux échanges avec des environnementalistes au fil des ans et ils me semblent croire réellement que le fait de lier la lutte contre les changements climatiques à la lutte contre la pauvreté ou la lutte pour la justice raciale va compliquer la tâche, la rendant plus ardue. Nous devons sortir de cette impasse « ma crise est plus grave que la vôtre : il faut d’abord sauver la planète avant de nous attaquer à la pauvreté, au racisme et à la violence contre les femmes ». Ça ne marche pas. Cela ne fait que décourager les gens qui se battraient le plus énergiquement pour le changement. Aux États-Unis, ce débat a beaucoup évolué parce que le radicalisme du mouvement en faveur de la justice climatique est porté par les femmes de couleur du Congrès qui défendent le Green New Deal. Alexandria Ocasio-Cortez, Ilhan Omar, Ayanna Pressley et Rashida Tlaib viennent de communautés qui ont tellement souffert pendant les années du néolibéralisme et depuis plus longtemps encore, et elles sont déterminées à représenter, vraiment représenter les intérêts des communautés. Elles ne craignent pas les changements radicaux parce que leurs communautés en ont désespérément besoin. « Les décisions individuelles que nous prenons, même additionnées, ne seront pas à la hauteur de l’ampleur du changement dont nous avons besoin » Dans le livre, vous écrivez : « La vérité cruelle est que la réponse à la question « Que puis-je faire, en tant qu’individu, pour arrêter le changement climatique ? » est : rien ». Vous le pensez toujours ? Pour ce qui est du bilan carbone, même en conjuguant nos décisions individuelles, nous n’obtiendrons pas le niveau de changement qu’il nous faut. Et je pense que le fait que pour tant de gens, il soit tellement plus confortable de parler de sa propre consommation personnelle plutôt que de parler de changement systémique est une conséquence du néolibéralisme, parce que nous avons été habitués à nous voir avant tout comme des consommateurs. À mes yeux, c’est justement le grand avantage de faire le parallèle avec ces analogies historiques que sont le New Deal ou le Plan Marshall – cela nous ramène à une époque où nous avons pu envisager des changements de cette ampleur. Parce qu’on nous a conduit à envisager les choses par le petit bout de la lorgnette. Le fait que Greta Thunberg en ait fait l’urgence vitale de sa vie est d’une importance capitale. Oui, pour se rendre au sommet de l’ONU sur le climat à New York elle a pris la mer sur un yacht zéro carbone… Tout à fait. Mais il ne s’agit pas de ce que Greta fait en tant qu’individu. Il s’agit de ce que Greta transmet par les choix qu’elle fait en tant que militante, et c’est cela que je respecte sans réserve. Je trouve ça magnifique. Elle utilise le pouvoir dont elle dispose pour faire admettre qu’il s’agit d’une situation d’urgence et elle essaie de convaincre les politiciens d’en faire de même. Je pense que personne ne peut se dispenser de revoir ses propres décisions et comportements, mais je pense que nous risquerions cependant de trop insister sur les choix individuels. J’ai fait un choix – et je m’y tiens depuis que j’ai écrit No Logo, on a commencé à me poser ces questions « que devrais-je acheter, où devrais-je faire mes achats, quels vêtements sont les plus éthiques ». Ma réponse continue d’être que je ne suis pas une conseillère en mode de vie, que je ne suis le gourou de personne dans le domaine du shopping et que je prends ces décisions dans ma propre vie sans me faire la moindre illusion sur leur portée réelle. Certaines personnes choisissent de faire la grève du ventre, de ne pas avoir d’enfants, qu’en pensez-vous ? Je suis contente que ce débat arrive dans le domaine public au lieu d’être de ces sujets qu’on aborde de façon furtive et dont nous avons peur de parler. Cela a été extrêmement perturbant pour ces personnes qui se sentaient bien seules. Cela a certainement été le cas pour moi. Une des raisons pour lesquelles j’ai attendu si longtemps avant d’essayer d’avoir un enfant, et c’est ce que je disais toujours à mon partenaire – quoi, tu voudrais qu’on ait un Mad Max qui aurait à combattre ses amis pour avoir eau et nourriture ? Ce n’est que lorsque j’ai fait partie du mouvement pour la justice climatique et que j’ai pu imaginer une voie d’avenir que j’ai pu, ne serait-ce qu’imaginer avoir un enfant. Mais je ne dirai jamais à personne comment répondre à cette question des plus intimes. En tant que féministe je connais l’histoire brutale qui entoure les stérilisations forcées et la façon dont les corps des femmes deviennent des champs de bataille quand les décideurs politiques décident d’essayer de contrôler la population, je pense que l’idée qu’il puisse exister des biais législatifs pour choisir ou non de faire des enfants est dramatiquement contraire au sens de l’histoire. C’est ensemble que nous devons affronter notre désarroi et nos craintes climatiques, et cela, quelle que soit la décision que nous prendrons, mais la discussion que nous devons avoir, c’est comment construire un monde dans lequel ces enfants pourront mener une vie prospère et sans carbone. Le Malizia II, Greta Thunberg à son bord, arrive à Hudson Harbor, New York. Photographie : Bebeto Matthews/AP Au cours de l’été, vous avez encouragé les gens à lire le roman de Richard Powers, L’Arbre Monde [The Overstory, NdT]. Pourquoi ? Ce livre a été incroyablement important pour moi et je suis heureuse que tant de gens m’aient écrit depuis. Ce que Powers écrit sur les arbres, c’est que les arbres vivent en communauté, qu’ils sont en communication, qu’ils élaborent des projets et réagissent de concert, et notre façon de les voir est complètement erronée. C’est exactement la même chose qui se joue lorsque nous débattons pour savoir si nous allons résoudre le problème en tant qu’individus ou si nous allons sauver la planète en tant que groupe. Il est rare aussi, dans une bonne fiction, de valoriser l’activisme, de le traiter avec un réel respect, en prenant en compte les échecs, de reconnaître l’héroïsme de ceux qui mettent leur vie en jeu. Selon moi, c’est exactement ce que Powers a fait, d’une manière tout à fait extraordinaire. Et que pensez-vous de ce que Extinction Rebellion est en train de réussir ? Ce qu’ils ont remarquablement bien réussi est de nous sortir de ce modèle classique de campagne militante dans lequel nous nous trouvons depuis si longtemps, ce schéma par lequel vous dites à quelqu’un quelque chose qui fait peur, vous lui demandez de cliquer sur un bouton pour agir, vous évitez toute la phase où c’est ensemble que nous devons vivre le deuil, ressentir les émotions, et gérer ce que nous venons de voir. Parce que ce que j’entends souvent dire c’est que, OK, à l’époque, dans les années 30 ou 40, les gens pouvaient peut-être s’organiser par quartiers, par lieux de travail, et que ça nous ne pourrions pas le faire. Nous avons l’impression que notre espèce est tombée si bas que nous en sommes incapables. La seule chose qui va changer cette opinion, c’est de nous retrouver en tête à tête, ensemble, dans notre milieu, de vivre des expériences, loin de nos écrans, dans la rue et dans la nature, que nous allons connaître des victoires et prendre conscience de tout ce pouvoir. Vous parlez d’énergie dans votre livre. Qu’est ce qui vous pousse à continuer ? Êtes-vous optimiste ? En ce qui concerne la question de l’espoir, j’ai des sentiments assez complexes. Il ne se passe pas un jour sans que je ne traverse un moment de panique pure et simple, de terreur totale, de conviction entière que nous sommes condamnés, et puis je me reprends. Cette nouvelle génération si déterminée, si forte me redonne courage. Leur détermination à s’engager électoralement en politique me galvanise, parce qu’à leur âge, quand nous avions entre 20 et 30 ans, nous étions tellement méfiants de peur de nous salir les mains avec la politique électorale que nous avons perdu beaucoup de temps avant nous lancer, nous avons gâché des chances. Ce qui me donne le plus d’espoir en ce moment, c’est que nous avons enfin la vision de ce par quoi nous voulons remplacer l’existant, ou du moins nous en connaissons la première esquisse. C’est la première fois de ma vie que cela se produit. Et puis, j’ai décidé d’avoir des enfants. J’ai un enfant de sept ans qui est absolument fasciné par la nature, il en est amoureux. Quand je pense à lui, après que nous ayons passé tout un été à parler du rôle du saumon dans l’alimentation des forêts où il est né en Colombie-Britannique et de la façon dont ils sont reliés à la santé des arbres et du sol, et des ours et des orques, et à tout ce magnifique écosystème, et je pense à ce qui arriverait si nous devions lui dire que les saumons ont disparu, cela me tue. Voilà, c’est cela qui me motive. Et fait aussi mon désespoir.
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Après s'être rendu à la quatrième session de la Convention citoyenne sur le climat, Emmanuel Macron a annoncé ce vendredi qu'il souhaitait un référendum sur les propositions qui aboutiront de cette initiative. "Je pense qu'il faut sur quelques mesures en appeler à un référendum, car c'est ce qui permettra de partager avec tout le monde la préoccupation sur le sujet", a-t-il déclaré lors d'une séance de questions-réponses avec les membres de la Convention dans l'hémicycle du Cese (Conseil économique, social et environnemental) à Paris. Commencée en octobre et promise par le président en réponse à la crise des gilets jaunes, elle réunit 150 Français tirés au sort qui, au terme de sept sessions, devront présenter en avril une série de mesures permettant d'atteindre une baisse d'au moins 40 % des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 (par rapport à 1990), dans un esprit de justice sociale. Parmi ces mesures figurent notamment celle visant à "lutter contre le gaspillage alimentaire", "indexer le montant de la TVA sur la distance entre le lieu de production et le lieu de vente", "limiter de manière significative l'utilisation d'énergie dans les lieux publics et privés", ou encore "permettre aux ménages français de vivre avec moins de voitures personnelles". Les participants espèrent également une modification de la constitution pour y intégrer l'écologie, le respect climatique et de la biodiversité. Une mesure qui pourrait être soumise aux Français par référendum.
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Rémy Prud’homme, Professeur des Université (émérite) Le 3 février 2021, le Tribunal administratif de Paris, a rendu l’arrêt Baratin, du nom de la rapporteur de l’ « affaire du siècle », qui condamne l’Etat pour non-respect de ses obligations relatives à l’environnement. L’Etat doit verser 1 euro de dommages et intérêts à chacune des quatre ONG qui l’ont attaqué à ce sujet (Oxfam France, Greenpeace, Fondation pour la Nature et l’Homme, et Notre Affaire à Tous). Le texte de Mme Baratin est un peu long (40 pages), mais riche d’enseignements sur l’évolution de la justice, qui prend ici les visages du théâtre comique, de la politique engagée, et de la science frelatée. On est en plein théatre. On joue à la Justice. Au cours des années passées, l’Etat a signé toutes sortes de textes, d’engagements, de traités, de promesses, dans le domaine de l’environnement. Prenait-il au sérieux sa parole, ou achetait-il seulement quelques voix des tenants de la nouvelle religion écologiste? On ne sait. Ce qui est sûr, c’est que la plupart de ces engagements étaient intenables. Ils n’ont donc pas été tenus. Les ONG militantes ont beau jeu de s’en plaindre. Elles ont beaucoup à y gagner : les applaudissements de leurs coreligionnaires, et leurs deniers. La Justice ne peut que leur donner raison, et constater que l’Etat s’est piégé lui-même. Elle condamne donc l’Etat pour promesses non tenues. Mais en même temps, elle le condamne à payer … quatre euros. Le contraste entre la gravité du crime (d’écocide) et la légèreté de la sanction est si grand qu’il en est délicieusement comique. Comme dit Shakespeare, « le monde n’est qu’une scène, tous les hommes et toutes les femmes sont seulement des acteurs ». On est aussi dans une affaire politique. Les deux plus importantes des ONG plaignantes (Oxfam France et Greenpeace France) sont des filiales françaises de multinationales, engagées politiquement, et dirigées par de pur(e)s politicien(e)s : Cécile Duflot, ancienne ministre, et Jean-François Julliard, ancien homme fort de la mairie de Paris. Quant à la Fondation pour la Nature et l’Homme (dans cet ordre), le tribunal cite l’article 1er de ses statuts : « contribuer à une métamorphose de nos sociétés par le changement des comportements individuels et collectifs ». On a là un objectif purement politique, tout-à-fait légitime du reste. Ce qui est remarquable, c’est que le tribunal s’appuie explicitement sur cette citation pour considérer que l’ONG est « recevable à présenter des conclusions en réparation du préjudice écologique ». Clausewitz disait que la guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens. Vieux jeu. Le Tribunal administratif pense que la Justice est la continuation de la politique par d’autres moyens. La Justice enfin prend parti sur la science. L’essentiel de l’arrêt est consacré à la présentation et à l’endossement de la doxa officielle : (i) « Il résulte de l’instruction (sic) […] que l’augmentation constante de la température globale moyenne de la terre […] est due principalement aux émissions de gaz à effet de serre d’origine anthropique. Cette évolution « a déjà provoqué » : (ii) l’augmentation en fréquence et en gravité des phénomènes climatiques extrêmes, (iii) des conséquences graves et irréversibles sur les activités humaines telles que la pêche et les cultures, et (iv) des risques croissants d’insécurité alimentaire. On croirait entendre Greta Thunberg, cette indiscutable autorité scientifique. En réalité, le point (i) fait l’objet de débats ; le point (ii) est carrément inexact : même le GIEC le reconnaît ; les points (iii) et (iv) sont contredits par le fait facilement vérifiable dans les statistiques de la FAO que la production agricole et alimentaire par habitant dans le monde n’a jamais été aussi abondante (même si elle reste insuffisante). Il est déjà inquiétant de voir les juges dire le bien en matière de politique. Il l’est au moins autant, et peut-être même davantage, de les voir dire le vrai en matière de science. D’autant plus que les auteurs de l’arrêt ne semblent pas très à l’aise avec les chiffres, qui jouent un rôle important en science. On se limitera à deux exemples. Au début du paragraphe 16, on lit : « l’augmentation de la température atteint aujourd’hui 1°C par rapport à 1880 » (ce qui est exact). A la fin du même paragraphe, on lit : « l’augmentation de la température est en 2000-2009 de 1,14°C par rapport à 1960-1990 ». En bonne logique, cela veut dire qu’entre 1980 et 1960-1990, la température du globe a diminué de 0,14°C, ce qui est inexact, et contredit totalement la thèse soutenue. Ailleurs, on lit : « la part du transport ferroviaire dans le fret est passée de 25% à 10% de 2001 à 2017 » et « les investissements publics dans les infrastructures ferroviaires ont diminué ». Un rapide coup d’œil au rapport de la Commission des comptes transports 2018 montre que la part du fret ferroviaire en 2001 était de 14% (pas de 25%), et que les investissements dans le ferroviaire sont passés de 1,3 milliards en 2001 à 4,9 milliards en 2018, ce qui est une curieuse forme de « diminution ». Bah, ce ne sont là que des micro bavures, auxquelles on s’expose lorsque l’on fait davantage confiance à Oxfam-France qu’à la Commission des comptes transport. Ce procès n’est peut-être pas l’affaire du siècle, mais il marque à coup sûr un pas en avant dans la judiciarisation – à l’américaine – de notre pays.
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Donna Laframboise est une journaliste canadienne fortement impliquée dans le combat anti-pensée unique dans le domaine climatique, et auteur de nombreux articles et ouvrages sur le sujet. Dans ce billet paru sur son site (1), elle reprend des éléments déjà connus, mais qu’il est bon de rappeler, sur des failles importantes dans ce qui devrait être une approche déontologique rigoureuse du travail du GIEC. En dehors même de ces conflits d’intérêt, on peut également noter la reprise dans des rapports du GIEC, de rapports de GREENPEACE, notamment sur l’intérêt des énergies renouvelables publié par Sven Teske. Complémentairement à l’article de Donna Laframboise, il semblerait que les différents groupes de travail du GIEC n’aient pas la même définition d’un conflit d’intérêt. On peut identifier deux formes principales de conflit d’intérêt : soit l’utilisation d’une étude rédigée par un auteur ou coauteur du GIEC, ce qui revient à publier des études qu’on utilisera ensuite dans une auto-justification, (voir aussi à ce sujet un billet précédent : http://belgotopia.blogs.lalibre.be/archive/2013/01/03/methodes-interpellantes-au-sein-du-giec.html ), soit la présence en ses rangs d’un salarié de l’industrie ou d’un membre ou d’un proche d’une ONG militant dans le domaine idéologico-politique. On se rappelle que des contributeurs du GIEC, salariés de l’industrie chimique, avaient été accusés par diverses sources de conflit d’intérêt en 2016, que dire alors de membres ou proches d’ONG militantes, qui semblent de plus en plus se substituer aux organes démocratiques dans la direction de nos sociétés… En 2011, Si le groupe n° 1 a décrété qu’un membre d’une ONG impliquée dans les questions climatiques ou énergétiques ne pouvait être l’auteur principal d’un rapport du GIEC, il n’en était pas ainsi dans les autres groupes. D’autre part, les obligations découlant de la possibilité d’un conflit d’intérêt décrétées par le GIEC en 2014 restent très vagues sur ces points. En 2004, Monsieur Jean-Pascal VAN YPERSELE, élu vice-président du GIEC en 2008, avait ainsi co-rédigé un rapport de GREENPEACE sur l’évolution du climat en Belgique, impliquant l’utilisation massive de combustibles fossiles comme cause du changement climatique. (14) L’absence de règles claires dans la nomination des experts est un vrai problème, un de plus, qui entache le travail du GIEC. Mais revenons au billet de Donna Laframboise. En voici une traduction maison. Jo Moreau. « Le GIEC devrait développer et adopter une politique rigoureuse quant aux conflits d’intérêt, qui s’appliquerait à toutes les personnes directement impliquées dans la préparation des rapports du GIEC ».
Conseil inter-académique – Revue du GIEC 2010. La décision climatique la plus importante de l’histoire a été prise par des personnes impliquées dans d’importants conflits d’intérêts. En novembre 1995, le Groupe d’experts intergouvernemental sur le changement climatique (GIEC) a proclamé pour la première fois que les humains étaient la cause des changements climatiques. Cette conclusion se fondait alors sur une seule étude non-publiée. Quatre mois après cette déclaration, l’étude a été soumise à une revue de premier plan. Trois mois plus tard, elle était publiée (3) . Le monde a alors appris que 25% du personnel du GIEC chargé de prendre cette orientation cruciale était impliqué dans cette recherche. Neuf personnes, dirigées par Ben Santer , ont évalué le caractère pertinent de leur propre travail scientifique – et ont jugé que cela semblait suffisant pour changer l’orientation de l’histoire industrielle. Un premier conflit d’intérêt flagrant était né. Les revues académiques reçoivent chaque année des milliers d’articles scientifiques de la part de chercheurs qui espèrent voir leur travail publié. Les documents sont envoyés à des tiers compétents pour évaluation. Ce système, connu sous le nom de peer review, présente de nombreuses lacunes. Mais quand le système fonctionne comme il est censé le faire, il freine les revendications exagérées. Dans « Searching for the Catastrophe Signal » (2), Bernie Lewin note que cette étude a été édulcorée pendant le processus de pré-publication. (Si les critiques des relecteurs sont jugées valables, les revues insisteront sur des modifications comme condition de publication.) Selon les termes de Lewin, le titre de la version publiée ne proclame aucune conclusion, mais décrit seulement le processus de recherche sur l’ influence humaine (son accent) (3). Le résumé qui l’accompagne nous dit qu’il est probable qu’une tendance de la température est «en partie due aux activités humaines, bien que de nombreuses incertitudes demeurent …» (souligné par mes soins). En d’autres termes, la première fois que des spécialistes extérieurs ont eu l’occasion de se pencher sur cette étude, ils ne furent pas convaincus par les conclusions péremptoires qu’en tira le GIEC. Les normes d’une revue scientifique sont évidemment plus élevées que celles d’un organe des Nations-Unies. Un examen des procédures du GIEC en 2010 a identifié de nombreux domaines de préoccupation . Parmi eux, le fait surprenant que, 22 ans après sa création, le GIEC n’avait toujours pas de politique quant à d’éventuels conflits d’intérêts. Les scientifiques du GIEC citent régulièrement leur propre travail – et se prononcent sur le travail d’autres scientifiques. Mais nous sommes priés de prendre leurs conclusions au sérieux. Donna LAFRAMBOISE. (1) https://nofrakkingconsensus.com/2018/01/29/crucial-climate-verdict-naked-conflict-of-interest/ (2) https://www.amazon.com/Searching-Catastrophe-Signal-Origins-Intergovernmental-ebook/dp/B077N36Q3Z/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1511464090&sr=8-1&keywords=bernie+lewin (3) https://www.nature.com/articles/382039a0
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Cop26. Un énorme iceberg expédié depuis le Groenland pour alerter sur la fonte des glaces Les scientifiques de l’organisation Arctic Basecamp se sont mobilisés pour la Cop26. Ils ont fait venir un morceau d’iceberg de quatre tonnes jusqu’à Glasgow (Écosse) pour alerter les dirigeants sur la fonte des glaces dans l’Arctique, phénomène qui pourrait aggraver le réchauffement climatique. Le groupe d’activistes scientifiques Arctic Basecamp a décidé de frapper fort pour alerter les dirigeants participant en ce moment même à la Cop26. Ils ont expédié jusqu’à Glasgow (Écosse) un iceberg pour que la problématique de la fonte des glaces ne soit pas oubliée lors des débats. Le morceau de banquise pèse plus de quatre tonnes. Avec cet iceberg, les militants pour l’environnement veulent faire passer un message : la glace arctique est essentielle pour l’équilibre climatique du monde entier, rapporte le HuffPost. Sa fonte est « une mauvaise nouvelle pour les pays et les sociétés du monde entier » et pas seulement « pour l’ours polaire », explique la professeure Gail Whiteman, fondatrice d’Arctic Basecamp. Un avertissement aux dirigeants « Si nous perdons la neige et la glace dans l’Arctique, nous amplifierons le réchauffement climatique de 25 à 40 %, a expliqué la scientifique à Reuters. Nous avons estimé les dirigeants présents devaient se retrouver en face à face avec un iceberg qui fond. » Le bout de glace est arrivé par bateau depuis le Groenland puis par camion à travers l’Angleterre. En plus de l’iceberg, les chercheurs ont ramené des bouteilles d’eau glacée pour faire passer un message. « 70 millions de ces bouteilles fondent chaque seconde de la calotte glaciaire du Groenland, a expliqué Gail Whiteman. Que pouvons-nous dire d’autre ? »
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C’est dans l’indifférence quasi générale que les négociations internationales sur le climat ont repris à Bonn, cinq mois après la conférence de Durban qui avait fini par entériner le fiasco de Copenhague. En effet, loin d’avoir sauvé le protocole de Kyoto, Durban l’avait vidé encore un peu plus de sa substance, renvoyant à la prochaine conférence, au Qatar (26 novembre -7 décembre 2012) la définition du contenu d’une nouvelle feuille de route. Dans le même temps, les financements promis par les pays du Nord ne sont toujours pas là et le réchauffement global s’accélère. Et le G8, dans sa bulle, parle croissance mondiale au nom du monde entier ! Entamées suite à la conférence de Rio de 1992, les négociations internationales sur le climat sont dans l’impasse. Il y a tout juste deux ans se tenait le sommet de « la dernière chance » à Copenhague. Depuis, un nouveau record d’émissions de gaz à effets de serre est battu quasiment chaque année : + 6 % en 2010. Les niveaux d’émissions sont aujourd’hui plus hauts que le pire des scénarios publiés par les scientifiques il y a à peine 5 ans. Nous allons vers plus de 4°C de réchauffement climatique global et la consommation d’énergie carbonée s’accroît. Les conséquences à travers le monde sont désastreuses : sécheresses en Australie et en Afrique, inondations au Pakistan et en Thaïlande, feux de forêts en Russie, montée des eaux qui menacent les îles du Pacifique, changement des saisons des pluies dans les Andes ou en Asie du Sud-Est, etc. En Europe, la dépendance aux énergies fossiles et aux matières non renouvelables s’accroît. Elle alourdit la dette extérieure et menace envore un peu plus la stabilité de la zone euro. A Bonn, puis au Qatar, il sera seulement question de trouver un accord sur la façon de négocier lors des trois prochaines années, le négociateur américain considérant que nous sommes dans une « phase conceptuelle » (sic). Déjà vidé de sa substance depuis Copenhague, le principe de responsabilités communes mais différenciées, qui devait guider les négociations en intégrant un critère de justice, est aujourd’hui purement et simplement abandonné par les pays du Nord dans le cadre des négociations préalables à la conférence internationale de Rio+20 (20-22 juin). Ces derniers s’opposent en effet à ce que la déclaration finale comporte tout langage prescriptif, toute référence à des principes qui pourraient quelque peu les engager, toute référence aux droits des populations pour l’accès aux ressources vitales. Certes le climat est bien considéré comme « un des plus grands défis de notre temps » et sont reconnus ses « effets négatifs (...), y compris les évènements climatiques extrêmes, les sécheresses, la montée du niveau des mers, l’érosion des côtes et l’acidification des océans », le tout « compromettant gravement la sécurité alimentaire, les efforts pour éradiquer la pauvreté et parvenir à un développement soutenable, menaçant l’intégrité territoriale, la viabilité et l’existence même de petits Etats insulaires ». Mais face à ces constats partagés, aucune mesure ou objectif contraignant n’est en vue. Les mécanismes de marché et la compensation carbone mis en œuvre depuis 2005 ont échoué, comme le montre le marché du carbone européen. Ils sont pourtant cités en exemple pour la mise en place de nouveaux dispositifs visant à protéger la biodiversité et plus largement l’ensemble des services écosystémiques que la nature nous fournit gratuitement. Alors que l’industrie financière est en train de provoquer un chaos économique et politique en Europe, c’est son extension qui est proposée par la voie de la financiarisation des ressources naturelles, au nom d’une économie et d’une croissance vertes. Pour Attac France, cette « économie verte », largement décrite dans de nombreux rapports d’institutions internationales, transcrit la volonté de soumettre tous les cycles vitaux de la vie aux règles du marché et à la domination de la technologie. Pour sortir de l’alternative suicidaire austérité ou croissance, une transition écologique est urgente, notamment en matière énergétique. Créatrice d’emplois et ouvrant les possibilités d’un avenir commun entre les peuples du monde, elle pourrait faire de l’Europe un continent moteur pour ces transformations. C’est dans cette optique qu’Attac France, en lien avec ses partenaires français, européens et internationaux participera et contribuera au Sommet des Peuples qui se déroulera en parallèle de la conférence de Rio+20 (15–23 juin) ainsi qu’aux initiatives des 9 juin (débat public à Paris) et 20 juin (journée d’actions globale). 📨 Ne passez plus à côté des infos de l'écologie
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"Il est encore temps !", martèlent les youtubeurs dans une vidéo postée en début de semaine. Ils sont vingt, pour la plupart vulgarisateurs scientifiques ou politiques, à inciter les citoyens à s'engager contre le réchauffement climatique après le dernier rapport du GIEC. Ils renvoient vers un site Internet, ilestencoretemps.fr, qui répertorie diverses initiatives concrètes, à réaliser seul ou en groupe, pour faire bouger les acteurs économiques et politiques. Parmi ces initiatives, des marches pour le climat sont organisées partout en France à partir de samedi. Des youtubeurs qui s'unissent pour une cause et invitent à la mobilisation : le phénomène est relativement nouveau. Depuis "On vaut mieux que ça", le mouvement lancé sur Youtube en février 2016 contre la loi travail, ils sont de plus en plus à s'engager à plusieurs dans des combats pour avoir un impact réel sur la société. Sur sa chaîne "Partager c'est sympa", le youtubeur Vincent Verzat n'en est pas à son coup d'essai. En mai, il avait notamment lancé avec six autres vidéastes #OnDéborde, une vidéo qui invitait à croire qu'un "autre monde est possible" et dénonçait entre autres le CICE, la protection du secret des affaires, les économies dans le domaine de la santé et la destruction de la nature par les industriels. LIRE AUSSI >> Ces YouTubeurs qui font rêver vos ados Dans "Il est encore temps", une quinzaine d'autres youtubeurs, parmi lesquels on compte notamment Mathieu Sommet, Usul, Léa Camilleri et Aude GG, viennent s'ajouter à l'équipe. "Nous n'avons pas fait cette vidéo pour que les gens prennent conscience de la situation, mais pour que les personnes déjà sensibles à l'enjeu s'engagent et passent à l'action", explique Vincent Verzat à France Info. Pour ce faire, les youtubeurs tentent de réduire l'échelle du combat écologique à de plus petites batailles. Max Bird annonce par exemple : "Si je n'ai pas le pouvoir de stopper la déforestation en un claquement de doigts, je sais qu'il est encore temps d'empêcher le projet Montagne d'or [...], un projet de mine d'or à ciel ouvert en Guyane qui va ouvrir la voie à un nouveau massacre de la forêt amazonienne", tandis que d'autres proposent de prendre part au lobbying contre la Société Générale pour l'empêcher de financer les énergies fossiles, ou simplement de consommer de manière plus responsable. Avec leur vidéo et leur site Internet, les youtubeurs ont déjà réussi à former un groupe de mobilisation et promettent "d'envahir l'espace médiatique" et de "harceler le pouvoir politique". Sur Facebook, le groupe "Il est encore temps" compte déjà presque 60 000 membres. Un premier rassemblement est prévu ce samedi 13 octobre avec des marches pour le climat dans une cinquantaine de villes en France, ainsi qu'à Bruxelles, Genève et Luxembourg. Le groupe sera rejoint par de nombreuses associations écologistes ainsi que certains partis politiques. Le mouvement de Benoît Hamon Génération.s, la France Insoumise, le Parti communiste français et Europe Ecologie Les Verts ont ainsi affiché leur soutien à la manifestation.
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L’ADEME a publié en 2016 un scénario permettant de produire 100% d’électricité renouvelable en France en 2050. Ces sources d’énergie ont, pour la plupart (éolien, solaire, marée), une production intermittente et fatale. Elles produisent selon les caprices de la nature. Leurs coûts de production sont exorbitants pour la collectivité, notamment pour l’éolien et le solaire. Il faut en effet y ajouter ceux des moyens complémentaires de soutien (stockages, productions thermiques) pour la gestion de l’intermittence. GESTION DE L’INTERMITTENCE La quantité d’énergie renouvelable produite en moyenne sur une longue période (une année par exemple) peut égaler la consommation. Mais la vraie question (cruciale) est : « la puissance fournie est-elle disponible en permanence pour équilibrer le besoin dans le réseau de distribution ? ». Il est en effet nécessaire de produire de l’électricité en permanence pour équilibrer les besoins en temps réel, sous peine d’effondrer le réseau. L’analyse du seul mix électrique est insuffisante pour comprendre la transition énergétique car cette dernière concerne l’ensemble des besoins. L’électricité ne représente que 25% de la consommation totale d’énergie finale en France. Or, une partie de la consommation carbonée sera reportée sur l’électricité si la production associée n’émet pas de gaz à effet de serre (GES). Ce transfert concernera une partie des transports (véhicules électriques), des besoins en chauffage (pompes à chaleur). Réduire la consommation d’énergie totale ne se traduira donc pas par une diminution de la production d’électricité. Ce sera même probablement le contraire… L’EXISTANT Les installations actuelles de production d’électricité en France émettent peu de GES (moins de 50 gCO2/kWh) car elles reposent essentiellement sur le nucléaire et l’hydraulique (les ressources naturelles sont aujourd’hui proches de la saturation pour l’hydroélectricité). La pollution est très faible pour ces modes de production. Le coût actuel de l’électricité en France est compétitif (le second moins cher d’Europe) et le solde des échanges avec l’étranger est positif de deux milliards d’euros. De plus, la sécurité d’approvisionnement est remarquable. Pourquoi vouloir détruire ce qui donne toute satisfaction ? LE SCÉNARIO ADEME 100% RENOUVELABLE Le scenario ADEME 100% renouvelable présente notamment les inconvénients suivants : – le coût exorbitant, – l’occupation d’immenses surfaces, – et, surtout, l’intermittence de productions fatales qui pose des problèmes non résolus de stockage et de fiabilité du réseau. Le scénario ADEME s’appuie principalement sur des énergies non pilotables (intermittentes et fatales). Il suppose aussi que la future production d’électricité sera plus faible que la production actuelle, alors que, en 2050, la population sera plus nombreuse de près de 15%, et qu’il devrait y avoir 30% de logements de plus (prévisions INSEE). Par ailleurs, il faudra satisfaire le nouveau besoin de développement des véhicules électriques promu par Nicolas Hulot dans son Plan Climat le 6 juillet dernier (30 milliards de kWh supplémentaires pour les 10 millions de véhicules prévus par l’ADEME). Et aussi accompagner les évolutions de l’économie vers la numérisation (multiplication des serveurs) et la robotisation de l’industrie. Une diminution de consommation totale ne peut donc se concevoir sans un rationnement pour les Français (via une forte majoration des prix), qui serait économiquement destructrice et socialement inacceptable. Elle ne pourra pas être obtenue par une amélioration significative de l’efficacité énergétique, l’essentiel des gains les plus faciles ayant déjà été accompli dans ce domaine. L’ADEME VISE LA DÉCROISSANCE Dans son étude, l’ADEME a accepté la décroissance en limitant la consommation d’électricité et en faisant des hypothèses irréalistes sur les coûts. En dépit des progrès d’efficacité et de sobriété qui seront réalisés, une baisse de la consommation d’électricité à l’horizon 2050 ne pourrait que correspondre à un choc socio-économique majeur. Elle interdirait aussi un transfert des consommations d‘énergie fossile dans le bâtiment et les transports vers une électricité propre. Les énergies renouvelables intermittentes rendront nécessaires l’installation complémentaire de centrales à combustibles fossiles ce qui conduira à des émissions supplémentaires de GES. En Allemagne, par exemple, qui a beaucoup investi dans les éoliennes et le solaire, les émissions de CO2 par habitant sont deux fois supérieures aux émissions françaises. L’étude précitée de l’ADEME, agence publique certainement soucieuse de l’intérêt général, a été utilisée de façon idéologique dans le cadre de la transition énergétique. Le but est de faire croire à la population que les énergies renouvelables pourront succéder aux énergies fossiles et à l’énergie nucléaire. L’usage médiatisé de ce scénario a eu pour effet d’obscurcir un peu plus le débat politique sur les enjeux énergétiques de long terme. Les idées simplistes et les simplifications outrancières propagées par les médias et les réseaux sociaux deviennent rapidement des vérités acceptées, alors qu’elles demandent de longs raisonnements pour être contredites. Les Français ne doivent pas se laisser fasciner par le mirage des énergies renouvelables fatales dont les avantages proclamés reculent avec le temps qui passe.
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L'année 2019 a été la plus chaude enregistrée en Russie depuis le début des relevés météorologiques il y a près de 130 ans, ont annoncé ce lundi les services météo, au moment où Moscou est confronté à un rare hiver sans neige. "D'une manière générale, cette année en Russie a été la plus chaude pour toute la période des observations instrumentales", a noté le directeur du Centre hydro-météorologique, Roman Vilfand, cité par les agences russes. Selon lui, la température annuelle moyenne enregistrée à Moscou en 2019 a battu le précédent record de chaleur de 0,3°C supplémentaire, se fixant à +7,6-7,7°C, un phénomène observé à l'échelle mondiale sur fond de changement climatique. Les suivis météorologiques existent depuis 1891 en Russie, et depuis 1879 à Moscou. La capitale russe traverse actuellement un hiver étrangement doux qui inquiète dans un pays particulièrement exposé au changement climatique. Lors de la première partie du mois de décembre, les températures moscovites ont facilement dépassé les quatre degrés, alors que la moyenne en décembre est de -6°, généralement synonyme d'une épaisse couche de neige, pour l'instant désespérément absente. Des plantes annonçant traditionnellement l'arrivée du printemps sont par ailleurs déjà en fleurs, trois mois voire plus avant la période habituelle. La mairie de Moscou en est même venue à transporter de la neige fraîche depuis des endroits où elle s'était accumulée vers les avenues du centre-ville, afin de créer une piste de snowboard avant les fêtes de fin d'année. Selon le météorologue Anatoli Tsygankov, le mois de décembre dans la capitale russe a été pratiquement dix degrés au-dessus des températures moyennes. Le phénomène s'explique selon lui à la fois par des cyclones passagers venus de l'Atlantique et le changement climatique. Cet été, la Sibérie a par ailleurs été frappée par d'exceptionnels feux de forêt, que des experts lient directement aux effets du changement climatique. Les autorités avaient été critiquées pour leur manque de réaction, poussant Vladimir Poutine à ordonner tardivement l'intervention de l'armée en soutien du ministère russe des Situations d'urgence. Vladimir Poutine a assuré en décembre que "personne ne sait à quoi est dû" le changement climatique, semblant remettre en question le quasi-consensus scientifique sur la responsabilité humaine. Il a cependant réaffirmé l'engagement de réduction des émissions de gaz à effet de serre de son pays, grand producteur d'hydrocarbures, et le respect de l'accord de Paris sur le climat. L'année 2019, avec son lot de catastrophes climatiques, s'inscrira parmi les trois années les plus chaudes enregistrées depuis 1850 et conclut une décennie "de chaleur exceptionnelle", a averti début décembre l'ONU.
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Les vagues, la forte marée et le vent de la tempête Ciara. Dans la Manche, la commune de Gouville-sur-Mer a connu lundi un nouvel épisode météorologique exceptionnel, menaçant encore un peu plus les campings du bord de mer de submersion. A la hâte, un chantier d'enrochement (des tas de roches) a été mené pour protéger les infrastructures et tenter de limiter l'érosion. Gouville-sur-Mer est aux premières loges d'un des effets concrets du réchauffement climatique : l'élévation du niveau des océans. Et comme beaucoup de communes du littoral français elle doit s'armer face à un phénomène qui ne va cesser de s'accentuer et qui, cumulé aux phénomènes météo intenses, aura des effets dévastateurs. Dans de nouvelles projections simulant les impacts du dérèglement climatique, réalisées par l'Agence européenne pour l'environnement et dévoilée ce lundi par Le Monde, les pires scénarios fournis par le Groupes d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) sont envisagés en cartes. Ils se fondent sur une montée en température globale de 2 degrés en 2050 (alors que l'Accord de Paris prévoit de maintenir cette augmentation à 1,5 degré), et démontrent que d'ici la fin du siècle, une partie des littoraux européens risquent de se retrouver plus souvent inondés sous l'effet conjugué de la hausse du niveau de la mer, des tempêtes et des pluies torrentielles. Un expert de l'agence relate ainsi que "dans ce scénario le plus optimiste, sur la côte ouest en France, les risques d'inondations seront près de 200 fois plus importants qu'en 2010". Des villes ciblées par ces cartes démontrent par endroits des risques allant de 100 à 500 fois supérieurs en termes d'inondation. Si l'on s'en tient au scénario d'émissions élevées, la ville de Dieppe (Normandie) devrait justement être soumise à l'évolution maximale des inondations côtières. LIRE AUSSI >> Météo extrême, cyclones, montée des eaux... Ce que dit le rapport alarmant du Giec Dans cette ville portuaire de Seine-Maritime les projets d'urbanisation ont d'ailleurs dû être revus à l'aune de cette nouvelle réalité. "Il y avait un projet de 4 hectares près du port, sur une ancienne friche industrielle pour créer des commerces, des services, du logement, le dossier était prêt depuis longtemps et le permis de construire aussi" explique Nicolas Langlois, le maire (PCF) de Dieppe. Mais en 2015 l'État a mis un coup d'arrêt au projet après avoir réétudié les risques de submersion. Pour autant il n'était pas question pour le maire d'abandonner totalement le développement de cette zone, qui "devait avoir un rôle moteur" dans la commune. "On a convaincu l'État de faire reconnaître la spécificité économique de cette zone, on a cherché un développement qui anticiperait les effets de la submersion à cet endroit", ajoute le maire. Constructions surélevées, aménagement d'écluses, mise en place de bassins de rétention et restrictions pour les établissements recevant du public, la ville de Dieppe a dû s'adapter. La construction de cette zone à réglementation spécifique pourrait débuter d'ici 2 ans, fait savoir le maire. Dans des villes soumises à des inondations historiques comme à Nantes, la question de ces projections du GIEC est également prise en compte. Et ces facteurs sont intégrés dans les nouvelles constructions, comme sur le projet d'aménagement de la Zac Pirmil les Isles sur l'île de Nantes, localisée dans une zone constructible inondable. "Ce projet illustre une capacité de composer et d'adapter la ville à la nature et au changement climatique et de vivre 'avec' le risque d'inondation" se félicite la Métropole dans un document. Si c'est bien l'eau qui menace, les contraintes économiques de ces adaptations sont parfois difficiles à accepter pour les communes de petites tailles. D'autant que la solution du recul face à la mer a longtemps été évitée par les villes construites en bords de mer. "Depuis 60 ans on a augmenté la valeur économique de la tranche côtière et on a consenti beaucoup d'argent pour se protéger, ce qui fait qu'aujourd'hui on a du mal à accepter ce recul", décrypte Stéphane Costa, professeur de géographie à l'université de Caen et président du conseil scientifique de la Stratégie nationale de gestion du trait de côte. "L'érosion du littoral est un phénomène naturel, mais aujourd'hui cette érosion rattrape l'urbanisation qui s'est implantée trop près du rivage. Il faut donc gérer une implantation urbaine qui n'est plus idoine", explique-t-il, avec toujours cette question : "Comment rembourse-t-on aujourd'hui les gens qui ont les pieds dans l'eau ?" A Lacanau, en Aquitaine, "ce n'est plus un tabou que de reculer face à la mer", assure Nicolas Castay le directeur du Groupement d'intérêt publique du littoral en Nouvelle Aquitaine. Sur cette commune emblématique du recul du trait de côte on a d'abord essayé la relocalisation, avant de comprendre en 2015 que c'était une "fausse bonne idée". La solution n'était économiquement (racheter les parcelles privées coûte cher), et légalement ("on se heurte à la question du droit de propriété") pas viable. La commune s'est tournée vers une stratégie qui impose un zonage précis des interdictions de permis de construire, et la réflexion autour de bâtiments dit "réversibles". Ces bâtiments, "démontables et déplaçables facilement", ont été testés avec des postes de secours, mais ils devraient être appliqués à des "ensembles urbains plus importants" qui pourraient "durer ainsi 10 ou 15 ans" détaille Nicolas Castay. La conscience de ces nouveaux risques climatiques s'infuse désormais dans les stratégies territoriales, "on n'est plus dans le déni mais on se demande désormais comment procéder" constate Stéphane Costa. Pour lui l'horizon 2100 n'est d'ailleurs pas si éloigné : "il faut 10 ans pour se mettre d'accord sur un projet de territoire, 10 ans pour construire des bâtiments qui dureront au moins 50 ans". Le calcul est vite fait.
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Par Charles Sannat pour Insolentiae Mes chères impertinentes, chers impertinents, Je déclare ouvert le procès des faux-culs planétaires. Nous jugeons aujourd’hui la Chine. Faites entrer l’accusée, la Chine représentée par son président Xi Jinping… « Haaa, il n’est pas là et ne veut pas venir », oui Monsieur le Juge, un peu comme à la COP 26. Bon faites entrer le premier témoin, Joe Bidon, le Président des Zétatzunis d’Amériques. Il n’est pas là non plus, il dort me dit-on, bon rapportez moi ses propos alors… « C’est une grosse erreur, franchement, de la part de la Chine », a fustigé Joe Biden mardi 3 novembre lors d’une conférence de presse, dans un climat tendu entre Washington et Pékin. Selon lui, la Chine ne peut « prétendre à un quelconque leadership » en « tournant le dos » à la crise climatique. Oulalala, il n’est pas content Joe… C’est vrai qu’aux Etats-Unis, côté protection de l’environnement, on est tout de même au pays du gaz de schiste et des petits trous (sous forme de forage) partout des champions du monde. Entre l’URSS qui asséchait des lacs intérieurs pour ses besoins industriels, la Chine qui fait pareil et les Etats-Unis qui polluent comme des cochonnets depuis des lustres, nous avons les trois pays les plus faux-culs au monde et le tiercé de tête. Mais, les autres ne valent pas mieux !! Bon que dit l’accusé pour sa défense ? « Dès mercredi, Wang Wenbin, un porte-parole de la diplomatie chinoise, a répliqué, dénonçant les « mots creux » du président américain. « Les actes parlent plus que les mots », a-t-il assuré, rappelant les engagements « concrets » de son pays contre le réchauffement climatique. Parmi eux figurent la volonté d’atteindre un pic d’émissions de CO2 avant 2030 et l’objectif de la neutralité carbone d’ici 2060, soit dix ans après l’Union européenne, le Royaume-Uni ou encore les États-Unis ». Bon rien à dire quoi… Je rappelle que le délit est le suivant: « la Chine brûle à peu près quatre milliards de tonnes de charbon par an [3,9 milliards en 2020]. C’est l’équivalent de ce qui est brûlé dans le reste du monde« . On pourrait supprimer la France que cela ne changerait strictement rien au triste sort de la planète. Nos jeunes éco-anxieux gretarisés feraient mieux d’aller faire la guerre à la Chine plutôt que de rester ici à stresser et culpabiliser sur leur dernière assiette à base de poulet élevé en batterie… Bon, bref tout cela pour vous dire que la COP 26 est une vaste fumisterie fumante de nuages polluants à base de charbon. Mais… cela arrange bien évidemment tout le monde. La Chine est l’usine du monde et quand la Chine coupe ses centrales à charbon les magasins partout dans le monde se vident. Quand la Chine rallume ses centrales à charbon, les rayons se remplissent et les affaires de tous reprennent. Et puis de vous à moi, Xi Jinping, il n’est pas prêt de subir la pression « médiatique » de la petite Greta et des éco-anxieux dépressifs un aie-phone à la main occidentaux. Allez les petits, triez les bouchons en plastique et laissez faire les grands ! Du coup la petit Greta est dans son coin à piétiner comme une folle en répétant en boucle blablablabalbla, cela dit elle n’a pas tort. Tout cela est du blablablabla. #COP26 has been named the must excluding COP ever.
This is no longer a climate conference.
This is a Global North greenwash festival.
A two week celebration of business as usual and blah blah blah. C’est juste que personne n’en a rien à foutre en réalité de la transition et de la planète. Ils veulent tous consommer, partir en voyage, prendre l’avion, bouffer des burgers dégueux avec plein d’outils numériques ultra-polluants à la main en faisant de la trottinette électrique made in China ce qui veut dire made in Charbon. Personne ne veut être décroissant, prévoyant, et frugal. Ils veulent bouffer des chips devant Netflix, ce qui me fait dire que Greta est « soutenue » par la génération « NetChips », ce qui me fait bien rire sur la solidité du mouvement. La réalité c’est qu’un pays comme « la Chine ne peut pas se désengager des énergies fossiles du jour au lendemain. Par exemple, si la Chine a refusé de réduire drastiquement ses émissions de méthane, c’est parce qu’une telle décision remettrait en question des pans entiers de son économie. Elle n’est pas prête à renoncer à cela. La Chine continue à énormément polluer car elle a besoin de construire des logements, des voitures, de poursuivre son effort industriel. Sur cet aspect, elle n’est pas au même niveau que l’Europe. Une grosse partie de sa population vit à la campagne et les classes moyennes sont encore en train de se développer« . C’est vrai, mais ce qu’oublie France 24 dans son analyse, c’est qu’en délocalisant toutes nos productions occidentales en Chine nous avons aussi délocalisé toutes nos pollutions. Tout le monde le sait pertinemment et personne, même pas nous, ne pouvons nous désengager des énergies fossiles en quelques jours. C’est une transition, et une transition est un processus de longue durée. Pour le reste, c’est le bal des faux-culs et nous sommes tous coupables. La principale c’est juste notre consommation qui est excessive puisque pour assurer des profits toujours plus élevés, il faut consommer toujours plus, même si nous n’en avons pas besoin. Nous ne sommes pas trop nombreux sur la planète, c’est totalement faux de dire cela, nous consommons trop ce qui n’a rien à voir. Ceux qui vous disent que nous sommes trop nombreux veulent, en réalité, consommer et s’empiffrer toujours autant en imaginant un monde où les « autres » ne seraient plus là pour les forcer à être plus frugaux… Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous ! Charles SANNAT
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« La question scientifique essentielle n’est pas de savoir s’il y a un changement climatique. Ce qui est sûr c’est que le climat a toujours changé et changera toujours ». Mitch Dobrowner
L’idée selon laquelle “la science climatique est une affaire résolue” est courante dans les discussions populaires ou politiques actuelles. Malheureusement, cette assertion est trompeuse. Elle a non seulement faussé nos débats publics et politiques sur les problèmes énergétiques, les émissions de gaz à effet de serre et l’environnement, mais elle a aussi inhibé les discussions scientifiques et politiques que nous devons avoir sur notre climat futur. Mon expérience en physique numérique avec une carrière de 40 ans de recherche scientifique, conseil et management en université, gouvernement et secteur privé m’a donné une intime connaissance de la science du climat. Des discussions techniques approfondies durant les dernières années avec d’éminents scientifiques du climat m’ont donné une compréhension encore meilleure de ce que nous savons et ne savons pas à propos du climat. J’en suis venu à comprendre l’intimidant défi de la réponse à donner aux questions des décideurs politiques et du public. La question scientifique essentielle n’est pas de savoir s’il y a un changement climatique. C’est une question réglée : Le climat a toujours changé et changera toujours. Les données géologiques et historiques montrent l’occurrence de changements climatiques majeurs, quelquefois en quelques décennies. Nous savons par exemple que, durant le 20° siècle, la température moyenne de la Terre s’est élevée de 1,4° Fahrenheit. La question essentielle n’est pas non plus de savoir si les humains influencent le climat. Ce n’est pas un canular : la communauté scientifique ne doute guère que l’augmentation continue des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, due largement aux émissions de dioxyde de carbone par les combustibles fossiles, influence le climat. Il y a peu de doute également que le dioxyde de carbone persistera dans l’atmosphère durant plusieurs siècles. L’impact actuel de l’activité humaine semble comparable à la variabilité naturelle intrinsèque du système climatique lui-même. « Comment le climat va changer durant le siècle prochain sous les influences naturelles et humaines ? » La question scientifique essentielle, non résolue, pour les décideurs politiques est « Comment le climat va changer durant le siècle prochain sous les influences naturelles et humaines ? » Les réponses à cette question aux niveaux globaux et régionaux, de même que les questions également complexes de savoir comment les écosystèmes et les activités humaines seront affectés, devraient guider nos choix énergétiques et d’infrastructure. Mais – et c’est là le problème- ces questions sont les plus difficiles à résoudre. C’est le défi, au sens fondamental, de ce que la science peut nous dire à propos des climats futurs. Même si l’influence humaine peut avoir de sérieuses implications sur le climat, cette influence est physiquement faible par rapport à l’ensemble du système climatique. Par exemple, l’ajout anthropique de dioxyde de carbone dans l’atmosphère est prévu d’augmenter l’effet de serre naturel de l’atmosphère de seulement 1 à 2% vers le milieu du 21° siècle. Le système climatique étant hautement variable de lui-même, cette petitesse rend très difficile de prévoir les conséquences de l’influence humaine. Le deuxième défi pour « connaître » le futur climatique est la méconnaissance des océans. Les océans, dont les changements s’étalent sur des décennies ou des siècles, contiennent l’essentiel de la chaleur du climat et influencent fortement l’atmosphère. Malheureusement, les observations précises et complètes ne sont disponibles que depuis quelques décennies, les données fiables sont encore trop courtes pour bien comprendre les changements à venir des océans et comment ils influenceront le climat. Un troisième défi fondamental résulte des rétroactions qui peuvent radicalement amplifier ou atténuer la réponse du climat aux influences humaines et naturelles. Une rétroaction importante, et qui peut doubler approximativement l’effet de réchauffement du dioxyde de carbone, implique la vapeur d’eau, les nuages et la température. Mais les rétroactions sont incertaines. Elles dépendent de détails de processus comme l’évaporation et le flux de rayonnement traversant les nuages. Elles ne peuvent être déterminées en toute certitude à partir des lois de base de la physique et de la chimie*, donc elles doivent être vérifiées par des observations précises et détaillées qui ne sont pas disponibles actuellement dans la plupart des cas. Au-delà de ces problèmes d’observation se posent ceux des modèles climatiques complexes utilisés pour prévoir le climat futur. Ces programmes massifs tentent de décrire la dynamique et les interactions des différents composants du système Terre – l’atmosphère, les océans, la terre, la glace et la biosphère du vivant. Bien que certains composants des modèles soient basés sur des lois physiques sûres, d’autres parties impliquent des estimations savantes. La modélisation informatique de systèmes complexes tient autant de l’art que de la science. Par exemple, les modèles climatiques décrivent la Terre avec une grille qui est actuellement limitée par les capacités des ordinateurs à une résolution qui n’est pas meilleure que 60 miles. La distance entre New York et Washington DC n’est ainsi couverte que par quatre cellules de la grille. Mais les processus tels que la formation des nuages, les turbulences et la pluie se produisent à des échelles beaucoup plus petites. Ces processus essentiels n’apparaissent dans le modèle que sous la forme d’hypothèses ajustables qui spécifient par exemple comment la couverture nuageuse moyenne dépend de la température et de l’humidité moyenne d’un ensemble de cellules. Dans un modèle donné, des dizaines d’hypothèses de ce genre doivent être adaptées (tunées dans le jargon des modélisateurs) pour reproduire à la fois les observations actuelles et des données historiques mal connues. Nous entendons souvent qu’il y a un « consensus » scientifique sur le changement climatique. Mais s’il s’agit des modèles informatiques il n’y a pas de consensus utile au niveau des détails sur l’évaluation de l’influence humaine. Depuis 1990, le Groupe Intergouvernemental sur le Changement Climatique, ou GICC, a régulièrement enquêté sur l’état de la science climatique. Chaque rapport successif de cet effort, avec les contributions de milliers de scientifiques du monde entier a été considéré comme l’évaluation définitive de la science climatique au moment de sa parution. La communauté scientifique ne doute guère que l’augmentation continue des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, due largement aux émissions de dioxyde de carbone par les combustibles fossiles, influence le climat. Pour le dernier rapport du GICC (Septembre 2013), son Groupe de Travail 1, qui se concentre sur la physique, utilise un ensemble de quelque 55 modèles différents. Bien que la plupart de ces modèles soient ajustés pour reproduire les principales caractéristiques du climat terrestre, les différences marquées dans leurs détails et projections témoignent de toutes les limitations que j’ai décrites. Par exemple : – Les modèles diffèrent dans leurs descriptions de la température globale moyenne de surface des siècles passés de plus de trois fois le réchauffement total enregistré durant le même temps. De tels décalages sont également présents dans beaucoup d’autres facteurs climatiques de base, y compris les précipitations qui sont un élément fondamental de l’équilibre énergétique de l’atmosphère. Il en résulte que les modèles donnent des descriptions très variables du fonctionnement interne du climat. Etant si désaccordés il ne peut y en avoir plus d’un de correct. – Bien que la température moyenne de surface de la Terre ait augmenté brutalement de 0.9 degré Fahrenheit durant le dernier quart du 20° siècle, elle a augmenté nettement plus doucement ces 16 dernières années bien que la contribution anthropique au dioxyde de carbone atmosphérique ait cru de quelque 25%. Ce fait surprenant démontre directement que les influences naturelles et la variabilité sont suffisamment puissantes pour contrer l’influence thermique actuelle de l’activité humaine. Déjà les modèles échouent mémorablement à saisir ce ralentissement du réchauffement. Plusieurs douzaines d’explications différentes à cet échec ont été proposées, avec en tête la variabilité de l’océan jouant un rôle majeur. Mais l’épisode entier continue de mettre en lumière les limites de notre modélisation. – Les modèles décrivent grossièrement la diminution de l’étendue de glace de mer de l’Arctique observée depuis les deux dernières décennies, mais ils échouent à décrire l’augmentation parallèle de la glace de mer en Antarctique, qui atteint maintenant un record. – Les modèles prédisent que la basse atmosphère des tropiques absorbera une part importante de la chaleur du réchauffement atmosphérique. Mais ce « point chaud » n’a pas été observé avec certitude, entrainant le doute sur notre compréhension de la rétroaction cruciale de la vapeur d’eau sur la température. – Même si l’influence humaine sur le climat était largement plus faible dans le passé, les modèles ne tiennent pas compte du fait que le rythme d’élévation du niveau de la mer il y a 70 ans était du même ordre qu’actuellement, soit environ un pied par siècle. – Une mesure essentielle de notre connaissance des rétroactions est la sensibilité climatique – c’est à dire le réchauffement induit dans l’hypothèse d’un doublement de la concentration de dioxyde de carbone. La meilleure estimation actuelle de la sensibilité (entre 2,7 et 8,1° Fahrenheit) ne diffère pas et n’est pas plus sûre qu’il y a 30 ans. Et ceci, en dépit d’un effort de recherche héroïque coûtant des milliards de dollars. Ceci, et bien d’autres questions ouvertes sont en fait décrites dans les rapports de recherche du GICC, bien qu’une lecture détaillée et savante soit quelquefois nécessaire pour les discerner. Ce ne sont pas des problèmes « mineurs » à « nettoyer » par des recherches supplémentaires. Ce sont plutôt des déficiences qui érodent la confiance dans les projections par ordinateur. Travailler pour résoudre ces défauts des modèles climatiques devrait faire partie des priorités de la recherche climatique. Mais une lecture publique officielle du « Résumé pour Décideurs » du GICC n’aurait pas beaucoup de sens face à l’ampleur des implications de ces déficiences. Il existe des défis fondamentaux à notre connaissance des impacts humains sur le climat, et ils ne doivent pas être dissimulés par le mantra selon lequel « la science climatique est une affaire résolue ». Des difficultés qui demeurent Alors que les deux dernières décennies ont vu des progrès dans la science du climat, le terrain n’est pas encore assez mature pour répondre utilement aux questions difficiles et importantes posées. Cette affaire décidément en cours met en lumière ce qui devrait être évident : Comprendre le climat, au niveau de détail pertinent aux influences humaines, est un problème très, très difficile. Nous devrions faire des progrès pour rendre les projections climatiques plus utiles dans le temps. Un engagement international pour un système global d’observation du climat générerait des enregistrements en constante augmentation d’observations plus précises. Des calculateurs plus puissants peuvent permettre une meilleure compréhension des incertitudes de nos modèles, un maillage plus fin et des descriptions plus sophistiquées des processus qui ont lieu à l’intérieur. La question scientifique nous presse, car nous pourrions être pris par surprise si notre compréhension ne va pas plus vite que les changements du climat lui-même. Une obligation de transparence serait aussi un développement bienvenu, spécialement étant donné les décisions politiques et de réglementations capitales en jeu. Cela pourrait être appuyé par des vérifications régulières et indépendantes pour soumettre à des tests de solidité les projections en se concentrant sur leurs déficiences et incertitudes ; ce serait certainement la meilleure utilisation de la méthode scientifique. Mais en raison des changements climatiques naturels sur des décennies, cela prendra de nombreuses années pour obtenir les données nécessaires à isoler avec certitude et quantifier les effets de l’influence humaine. Les décideurs politiques et le public pourraient souhaiter des certitudes confortables de leur science climatique. Mais je crains que promulguer rigidement l’idée que la science climatique est une affaire résolue (ou qu’elle est un « canular ») avilit et pétrifie le projet scientifique et retarde son progrès dans ces importants sujets. L’incertitude est un moteur et motivateur de science et doit être affrontée de face. Elle ne doit pas être confinée à des conversations feutrées et des conférences académiques. Les choix de société dans les années à venir seront nécessairement fondés sur une connaissance incertaine des climats futurs. Cette incertitude ne doit pas être une excuse à l’inaction. Il est tout à fait justifié et prudent d’accélérer le développement de technologies à faibles émissions et de mesures rentables d’efficacité énergétique. Mais les stratégies climatiques au-delà de tels efforts « sans regret » impliquent des coûts, des risques et des questions d’efficacité, donc des facteurs non scientifiques influencent inévitablement la décision. Cela inclut notre tolérance aux risques et les priorités que nous assignons au développement économique, à la réduction de la pauvreté, à la qualité environnementale et la justice intergénérationnelle et géographique. Individus et pays peuvent légitimement être en désaccord sur ces sujets, donc la discussion ne devrait pas être à propos de « croyance » ou « négation » de la science. En dépit des déclarations de nombreuses sociétés scientifiques, la communauté scientifique ne peut revendiquer aucune expertise spéciale pour régler des problèmes en lien avec les buts et les valeurs les plus importants de l’humanité. Les sphères politiques et diplomatiques sont les mieux à même pour débattre et résoudre de telles questions, et une mauvaise représentation de la science climatique ne fait rien pour aider. Toute discussion sérieuse sur le changement climatique doit commencer non seulement par faire connaître les certitudes mais aussi les incertitudes, particulièrement lorsqu’il s’agit de se projeter dans l’avenir. Reconnaître ces limites plutôt que de les ignorer, permettra une discussion plus sérieuse et au final plus productive sur le changement climatique et les politiques du climat. Faire autrement serait un mauvais service à rendre à la science climatique elle-même. — [*] Le Dr. Koonin a été sous-secrétaire pour la science au Département de l’Énergie durant le premier mandat de Barack Obama et est actuellement directeur du Center for Urban Science and Progress à l’Université de New York. Ses postes précédents sont : professeur de physique théorique et recteur de Caltech (Université de technologie de Californie), ainsi que directeur scientifique de BP où son travail était concernait les technologies d’énergies renouvelables et à faible émission de carbone. — * Ndt: cf. Gerlich & Tscheuschner — Sur le web
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Deux milliards de tonnes de CO2. C'est le lourd bilan qu'a entraîné la production de plastique en 2016, indique l'ONG de protection de l'environnement WWF dans son dernier rapport "Pollution plastique, à qui la faute ?", publié ce mardi. L'organisme soutient que cette année-là, pas moins de 396 millions de tonnes de plastique ont été produites, soit 53 kilos par habitant, rapporte Le Monde. Si rien n'est fait, les émissions de CO2 liées à la production du plastique, qui représentent déjà 6% des émissions totales dans le monde, pourraient augmenter de 50% d'ici 2030, s'alarme le WWF. Les déchets plastiques augmenteraient pour leur part de 41%, faisant doublier leur quantité dans les océans. Pour limiter les dégâts, l'ONG propose un scénario "zéro plastique", qui doit faire intervenir tous les acteurs, des gouvernements aux citoyens. Isabelle Autissier, présidente du WWF France l'affirme dans le texte: "Nous pouvons encore inverser la tendance. [...] La pollution plastique a été créée en une génération. Si chacun prend ses responsabilités, elle peut également être résolue en une génération ! " Dans son rapport, le WWF pointe "un système défaillant" dans lequel "il est moins coûteux de rejeter les déchets dans la nature que de gérer leur fin de vie". Selon l'ONG, la France, qui fait partie des plus gros consommateurs de plastique, est ainsi "l'un des pires élèves européens en matière de recyclage du plastique (seulement 21%)". Or, pour arriver à son scénario "zéro plastique", le WWF propose de recycler 60% des déchets collectés. L'ONG propose également une réduction de 28% de la production de plastique et l'élimination progressive du plastique à usage unique, dont certains produits doivent être interdits d'ici 2021 dans l'Union européenne. Mais de telles mesures nécessitent l'action de tous les acteurs. Le WWF exhorte ainsi les gouvernements à "négocier un traité international juridiquement contraignant" et à s'engager lors de la prochaine assemblée de l'ONU Environnement à Nairobi, du 11 au 15 mars. La France est pour sa part attendue au tournant dans le cadre de la prochaine loi sur l'économie circulaire. Enfin, le WWF demande aux entreprises de "s'engager à mettre sur le marché des produits recyclables et intégrer des matières recyclées" et rappelle le rôle des citoyens, pour demander aux gouvernements et aux entreprises d'agir et diminuer leur propre consommation de plastique.
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La planète se réchauffe à toute vitesse, le Giec nous le rappelle lors de la Conférence des parties, la COP26, à Glasgow. Chacun doit faire quelque chose pour tenter d'enrayer ce phénomène. Une des actions à la portée de tous et de chacun consiste à modifier nos habitudes alimentaires. On a maintenant bien compris que le quart, voire le tiers de nos émissions de gaz à effet de serre provient de l'agriculture et l'alimentation, et que trois fois par jour nous pouvons donc à table choisir de réchauffer plus ou moins notre Planète ! Faire le bon choix des aliments La première idée qui vient est celle de mieux choisir les aliments que nous mangeons. En effet ils sont loin d'être tous égaux. Les fruits et légumes locaux et de saison génèrent 20 fois moins de gaz à effet de serre que ceux qui arrivent d'autres continents par avion. La viande émet beaucoup plus de gaz à effet de serre que les légumes ; le kilo de veau que nous mangeons émet 90 fois plus que les légumes de saison qui l'accompagnent, et, en passant du « bœuf carottes » aux « carottes au bœuf » on améliore nettement notre impact sur la planète. Mais aussi en préférant notre jambon-beurre national au double cheeseburger importé ! Bref, il est plus que temps de diminuer notre consommation excessive de produits animaux : arrêtons la viande le soir si on en a mangé à midi ; de la viande, oui, mais pas tous les jours, et 80 grammes par personne au lieu de 150 ou 200 ! Et de qualité, payée correctement pour que les éleveurs continuent à vivre. Ce qui n'empêche pas de faire un repas de fête de temps en temps bien sûr... C'est dans ce cadre que l'on a commencé à légiférer sur les menus des cantines, en demandant qu'un pourcentage croissant de la nourriture qu'on y sert soit labellisée : local, bio, végétarien, de saison, etc. On peut également citer l'association de restaurateurs Bon pour le climat, qui vise à diminuer l'impact carbone des menus des restaurants. Elle met à disposition, entre autres, un « Éco-calculateur » qui permet de calculer le poids carbone d'un menu. Ils ont constaté qu'en moyenne dans les restaurants qui servent des produits issus de l'agriculture intensive, un repas « pèse » en moyenne 5.000 grammes d'équivalent CO2, et ils s'efforcent de faire baisser ce chiffre à 2.200 grammes avec moins d'aliments d'origine animale, plus de végétal, et des produits de saison, issus de l'agroécologie, en polyculture et élevage local. Mais le problème du poids carbone de nos menus est finalement bien plus compliqué que ça. Car il y a bœuf et bœuf, fromage et fromage, et même pain et pain ! En la matière, les modes de production sont absolument fondamentaux et pèsent beaucoup plus de gaz à effet de serre que le transport du produit final par exemple, surtout si ce transport s'effectue par bateau (le déplacement des cargos à travers les mers génère finalement peu de poids de carbone au kilo transporté). Prenons le blé par exemple : il y a une différence considérable entre les émissions de gaz à effet de serre du blé traditionnel, du blé bio, et du blé produit sans labour en techniques de conservation des sols. Donc, si on voulait être conséquent et précis, il faudrait savoir si le champ de blé qui a servi pour faire mon pain a été labouré, compte avec des haies, a reçu des engrais azotés, des herbicides, des fongicides, des insecticides, a produit des plantes fortement carbonées en inter-cultures, ou a été semé avec des légumineuses en même temps que la céréale ! Quant au bœuf, a-t-il été élevé pour l'essentiel en plein air dans des champs entourés de forêts, ou bien s'agit-il de vaches de réforme élevées à l'étable pour l'essentiel avec du soja et du maïs qui ont poussé en Amérique latine au détriment de la forêt amazonienne ? Lui a-t-on rajouté dans sa nourriture des algues rouges qui ont fait baisser fortement ses émissions de méthane ? Autre exemple, la pomme. Il faut savoir qu'à partir du mois d'avril, la pomme qui vient du Chili à travers le canal de Panama pèse moins de gaz à effet de serre que celle de Normandie qui vient de passer six mois dans une chambre froide ! Le rôle de l'agriculture On voit que le compte exact est d'autant plus difficile à faire que l'agriculture est à la fois un gros émetteur de gaz à effet de serre et aussi un fixateur de carbone atmosphérique ; il faut donc faire un bilan global : combien de gaz carbonique, de méthane et de protoxyde d'azote ont été émis au cours du processus de production, mais aussi combien de carbone atmosphérique a été fixé dans les champs, les haies et les forêts avoisinantes. Ça n'est évidemment pas à la portée du premier consommateur venu. Mais, en la matière, on est en train de progresser et d'acquérir de réelles compétences. Au bout du chemin bien évidemment on ne pourra pas fixer réellement un poids carbone à la baguette de pain que l'on achète chez le boulanger, mais on va pouvoir labelliser les fermes en fonction de leurs pratiques environnementales. C'est ainsi que le ministère de la Transition écologique et solidaire a lancé un nouveau label dit « Bas carbone », qui permet d'évaluer et de reconnaître les fermes qui font des efforts exceptionnels et au-dessus de la moyenne en matière de réchauffement climatique. Cet outil, compliqué pour les simples particuliers, ouvre de nouvelles perspectives pour la restauration : verra-t-on dans un jour proche des cantines qui annonceront fièrement qu'elles servent majoritairement de la nourriture bio, locale, équitable, sous signe de qualité, avec un bon Nutri-Score et provenant de fermes labellisées bas carbone ? Cela aurait un impact non négligeable si l'on songe que les cantines scolaires servent un milliard de repas par an ! Et ça motiverait fortement les agriculteurs à demander le label pour avoir un accès privilégié à ces marchés. D'ores et déjà, la loi EGalim a permis de faire évoluer significativement la qualité des approvisionnements en denrées en restauration collective : à partir du 1er janvier 2022, 50 % des approvisionnements devront être sous le signe de qualité (SIQO) dont 20 % de bio, en valeur. À terme, on pourrait y ajouter : « et 20 % issu de fermes labellisées bas carbone ». Verra-t-on des associations de parents d'élèves revendiquer à la fois que le prix du ticket de cantine ne soit pas trop élevé et qu'on y mange de la nourriture locale et qui ne réchauffe pas la planète ? Et verra-t-on des municipalités annoncer fièrement lors de leur bilan : ici, nos cantines ont arrêté de réchauffer la planète ?
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Des militants de l'ONG Greenpeace ont bloqué ce mercredi matin le siège de BP à Londres à l'aide de panneaux solaires et de barils de brut pour marquer l'entrée en fonction du nouveau patron du géant pétrolier. L'ONG entend mettre la pression sur Bernard Looney, dont c'est le premier jour comme directeur général, afin que BP, qui tire ses confortables profits des énergies fossiles, fasse davantage d'efforts pour le climat. Une centaine de militants s'étaient regroupés à partir de 3 heures ce matin dans le quartier huppé de la capitale où BP a ses locaux, déployant 500 panneaux solaires et entravant les portes d'accès avec des barils de pétrole souillés. Greenpeace a annoncé en fin de matinée qu'il restait sept militants sur les lieux. La police de Londres a, quant à elle, précisé que neuf personnes avaient été arrêtées. Un porte-parole du groupe avait indiqué que BP a décidé par mesure de précaution de fermer temporairement son siège. Bernard Looney est, pour sa part, en déplacement en Allemagne et "comprend la frustration et la colère des manifestants à Londres", selon le groupe. "Il partage leur profonde inquiétude sur le changement climatique et dévoilera ses ambitions en termes de faibles émissions carbone pour le groupe la semaine prochaine", a précisé le porte-parole. Selon Greenpeace, BP a engendré davantage d'émissions carbone durant les 50 dernières années que n'importe quelle autre entreprise européenne. L'ONG assure que c'est la major pétrolière qui dépense le plus dans le lobbying contre les lois sur le climat. "Leur nouveau directeur général doit accepter que si BP veut continuer à exister au XXIe siècle, ils doivent se convertir à 100% dans l'énergie renouvelable", souligne dans un communiqué Richard George, un des militants de Greenpeace présent devant le siège du groupe. BP est régulièrement mis en cause par des mouvements écologistes, qui n'hésitent pas à perturber ses assemblées générales d'actionnaires ou à lancer des actions en justice contre des projets polluants. Greenpeace avait annoncé ce mardi contester devant les tribunaux la légalité d'un permis de forage qui lui a été accordé par le gouvernement britannique en mer du Nord, au large de l'Ecosse, estimant que le public n'avait pas été consulté.
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Début du XXème siècle. Aux quatre coins du monde (occidental), les automobiles se généralisent. Dans les grandes villes, elles deviennent peu à peu l’un des moyens de transport les plus répandus. Les déplacements se font plus rapides… mais visiblement pas assez pour certains. Ni une ni deux, les entreprises de carburant se mettent alors à ajouter du plomb (souvent du plomb tétraéthyle) dans leur essence, afin de réduire le cliquetis des moteurs et d’augmenter la puissance de ces derniers. Initialement présenté comme une solution durable et rationnelle, ce nouveau procédé causera pourtant de nombreuses morts prématurées et une pollution sans précédent de l’air et des sols tout au long du XXème siècle.
« Étape majeure »
Époque révolue ? Ce lundi 30 août 2021, le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) a en tout cas annoncé que l’essence au plomb n’était plus utilisée dans aucun pays du monde. L’institution y voit une « étape majeure », qui devrait permettre de sauver chaque année plus de 1,2 million de vies et d’économiser plus de 2 400 milliards de dollars. En juillet, les stations-service d’Algérie, les dernières au monde à proposer ce type de carburant, sont en effet arrivées au bout de leurs derniers stocks. Il y a quelques années, le Yémen, la Birmanie ou encore l’Afghanistan comptaient parmi les derniers pays à s’en être affranchis.
Comme le rappelle Libération, le plomb tétraéthyle avait commencé à être ajouté à l’essence en 1922, après la découverte par le laboratoire de recherche du fabricant automobile américain General Motors de ses propriétés antidétonantes, rendant les moteurs plus performants. La production mondiale de plomb pour la production d’additifs aux carburants automobiles n’avait ensuite cessé d’augmenter jusqu’au milieu des années 1970, pour atteindre 380 000 tonnes de rejets par an. Le continent européen était même devenu à partir des années 1980 le premier responsable des émissions de plomb dans l’atmosphère.
Depuis cette date, la plupart des États ont progressivement procédé à une réduction du pourcentage de plomb incorporé dans l’essence, grâce aux progrès des carburants et des moteurs mais aussi à des mesures de prohibition (« du maximum, dans les années 1960, qui était de 1,3 g de plomb par litre, on est passé à 0,63 g en 1970, puis à 0,15 g en 1995 », note un rapport sénatorial français datant de 2001). La commercialisation de l’essence sans plomb a débuté en France en 1990, et la substitution totale a été appliquée en métropole le 2 janvier 2000.
Maladies cardiaques et perturbations environnementales
Lorsque l’ONU avait lancé sa vaste campagne de sensibilisation au début des années 2000 (dénonçant une « catastrophe pour l’environnement et la santé publique »), plusieurs grandes puissances, comme les Etats-Unis, la Chine et l’Inde, avaient donc déjà cessé d’utiliser ce carburant. En cause : ses effets néfastes de plus en plus évidents, tant pour la santé des populations (troubles du système nerveux, développement du cerveau perturbé chez les enfants, maladies cardiaques…) que pour celle des écosystèmes (les particules biologiques contenant du plomb peuvent séjourner jusqu’à deux ans dans les eaux de surface).
La première alerte avait même été donnée en 1924, lorsque des dizaines de travailleurs avaient soudainement été hospitalisés et cinq déclarés morts après avoir souffert de convulsions dans une raffinerie du New Jersey (Etats-Unis). Mais, faute d’alternatives, l’essence au plomb est restée très utilisée dans les pays à faible revenu jusqu’au début du XXIème siècle. « Cette annonce montre que (…) nous pouvons éliminer absolument tous les combustibles fossiles » « Cette annonce montre que (…) nous pouvons éliminer absolument tous les combustibles fossiles » Thandile Chinyavanhu, en charge des campagnes de Greenpeace sur le climat et l'énergie pour l'Afrique
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The Carbon crunch est un livre qui va fâcher beaucoup d’écologistes. Dans celui-ci, Dieter Helm démontre qu’eux, et les politiciens aux idées vertes, ont gaspillé deux décennies dans d’improductifs efforts pour endiguer le changement climatique. Il appelle les croisés du climat à se ranger derrière les si détestés nouveaux carburants fossiles : les gaz de schiste. Helm, un économiste de l’Université d’Oxford avec un pédigree remarquable sur le changement climatique, n’est pas un sceptique caché. Il est inflexible sur l’urgence à prendre des actions pour arrêter le réchauffement. Mais il explique que l’installation obstinée, particulièrement en Europe, d’éoliennes et de panneaux solaires chers et inefficaces a fait plus de mal que de bien. Loin de faire naître une révolution sur les énergies renouvelables, cela a détourné l’argent de la recherche et du développement de la production d’énergies émettant peu de carbone. Pire que tout, cela a augmenté le coût de l’énergie et a conduit des entreprises à délocaliser. « Quel est l’intérêt exact de réduire les émissions en Europe, » demande-t-il, « si cela encourage les industries consommatrices d’énormes quantités d’énergie à se déplacer en Chine, où la pollution sera encore pire ? » Le plus urgent est d’arrêter de brûler du charbon, dit-il. N’importe quel autre carburant est meilleur. Et le choix le plus clair pour le futur proche est le gaz naturel, particulièrement le gaz de schiste. Le gaz naturel contient du carbone, mais le brûler dans des centrales produit moitié moins de gaz carbonique que le charbon. Et, grâce aux techniques de forage améliorées, nous avons soudain d’énormes réserves de gaz de schiste peu cher disponible partout à travers le monde. Les écologistes devraient reculer à l’idée d’avoir un carburant fossile encore moins cher. Mais la course aux gaz de schiste aux USA a permis de diminuer les émissions de CO2 de 1, 7 % en 2011, au moment où les émissions augmentaient en Europe. Pourquoi ne pas s’accrocher à cette bouée de sauvetage ? Helm reconnaît qu’il y a de nombreux endroits où l’exploitation des gaz de schiste serait dommageable à l’environnement et qu’il s’agit d’une “technologie de transition”. Mais il dit que les appels à tuer dans l’œuf les gaz de schiste est de l’analphabétisme économique. Une interdiction ne peut que faire augmenter l’utilisation de charbon, le pire de tous les choix possibles. Sa position est controversée, et certains avancent que les gaz de schiste vont en fait écraser les énergies renouvelables. Mais Helm insiste sur le fait que c’est à la fois le moyen le meilleur marché et le plus rapide pour réduire les émissions. The Carbon Crunch est un appel puissant et sincère pour un impitoyable réalisme. Et il suggère une vérité inquiétante : les mouvements environnementaux sont le plus souvent plus intéressés par la mise en place d’une vision floue et lointaine d’un monde plus vert que de lutter réellement contre le changement climatique. – Dieter Helm, The Carbon Crunch, Yale University Press, 304 p., 2012. —-
Sur le web.
Traduction : Nicolas B. pour Contrepoints.
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Plus de 5 millions d'euros de subvention pour ces 2800 m² de dalles photovoltaïques. La première route solaire inaugurée en décembre 2016 par Ségolène Royal, alors ministre de l'Environnement, dans le village normand de Tourouvre-au-Perche, est un fiasco, rapporte Le Monde. Inauguration de la première route solaire au monde à Tourouvre-au-Perche, en présence de Ségolène Royal, le 22 décembre 2016 afp.com/CHARLY TRIBALLEAU Le journal révèle que l'installation pilote, qui devait préfigurer le déploiement de cette technologie inédite sur 1 000 kilomètres de voies routières en France, n'est ni efficace énergétiquement ni rentable économiquement. S'appuyant sur le dernier relevé de l'association de promotion du photovoltaïque BDPV, qui recense la production d'installations solaires en France, Le Monde indique que l'équipement a produit la première année un peu plus de 50 % des 790 kilowattheures (kWh) par jour attendus, soit un total de 149 459 kWh sur l'année. Il a ensuite généré 78 397 kWh en 2018. Et depuis janvier dernier, seulement 37 900 kWh. Gilles Morvan, le directeur général des services du conseil départemental de l'Orne, confie par ailleurs au quotidien : "Les recettes de vente de l'électricité produite par la route devaient nous rapporter 10 500 euros par an. En 2017, nous avons perçu 4 550 euros. En 2018, 3 100 euros, et pour le premier trimestre 2019, nous en sommes à 1 450 euros." Comment expliquer cet échec ? Le journal fait état d'une "usure prématurée des dalles due à la circulation et de leur encrassement en raison des feuilles d'arbres venues y pourrir". Les panneaux solaires se décollent de la chaussée et de nombreux éclats viennent émailler la résine protégeant les cellules photovoltaïques. En outre, la vitesse de circulation a été abaissée à 70 km/h car conduire sur ce type de revêtement est très sonore et dérange les riverains, souligne le compte rendu du Monde. Marc Jedliczka, vice-président du Réseau pour la transition énergétique et directeur général de l'association Hespul, spécialisée dans le photovoltaïque, a ironisé auprès du journal : "Si l'on voulait que ça marche vraiment, il ne faudrait surtout pas que des voitures roulent dessus." Etienne Gaudin, le patron de Wattway, filiale de Colas, a concédé que son système n'était "pas mature sur le trafic interurbain" et que la logique de production d'énergie n'était "pas pertinente". En confiant : "Le modèle de la route de Tourouvre n'est finalement pas celui que l'on va commercialiser".
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Quoi qu’en dise le président du Brésil, l’Amazonie brûle. Les forêts d’Australie, de Sibérie, d’Afrique centrale, également. Plus que jamais. Ailleurs aussi, les sécheresses et canicules aidant. Alors qu’une étude récente (à prendre avec de grosses pincettes) affirme que nous devrions planter des centaines de milliards d’arbres pour capter la majeure partie des gaz à effet de serre émis par les activités humaines depuis l’ère préindustrielle, on constate que nous allons dans le sens inverse : nous perdons chaque année 15 milliards d’arbres dont nous ne « remplaçons » que le tiers.
Plutôt que reforester, la priorité absolue saute instantanément aux yeux : arrêter de détruire les forêts existantes en les préservant de l’appétit sans borne de notre modèle de développement, car rien qui soit créé par l’homme n’égalera jamais la perfection de la nature, et il est, en outre, globalement bien moins coûteux de protéger que de reboiser une terre dégradée. Du reste, comme l’explique parfaitement le botaniste Francis Hallé, (que nous avons interviewé dans le nouveau numéro d’Usbek & Rica, ndlr) prétendre créer des forêts en plantant des arbres n’a aucun sens : alors qu’elle est la principale garante de la résilience globale, « la diversité biologique est antagoniste de la rentabilité économique. » Il y a donc très peu de chances que les actions de « reforestation », dont les opérateurs doivent s’inscrire dans une réalité financière, soient capables de créer des écosystèmes aussi performants et utiles que les forêts naturelles.
Ne prétendons donc à aucun moment que les actions de plantation sont parfaites, ni même suffisantes, pour assurer un avenir à ce patrimoine mondial que sont les forêts. On peut prendre le problème par tous les bouts, seul le ralentissement des activités agro-industrielles et minières, ou plus largement la décroissance économique, pourront mettre un frein à la destruction des ressources et maintenir le terreau et l’atmosphère propices à notre avenir désirable. C’est un chantier politique titanesque, qui nécessite de remplacer le processeur de notre système et faire primer la protection des biens communs sur les profits du secteur privé, et pour l’instant, dire que ça n’avance pas dans ce sens est un euphémisme. Seules les forêts sont capables de régénérer les sols, de produire leur propre fertilité, voire de créer un microclimat favorable à leur survie Seules les forêts sont capables de régénérer les sols, de produire leur propre fertilité, voire de créer un microclimat favorable à leur survie
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L’annonce suscite, depuis quelques jours, autant d’enthousiasme que de scepticisme. Le 22 septembre, lors de son intervention par visioconférence au cours de la 75ème session de l’Assembée générale des Nations unies (ONU), le président chinois Xi Jinping a fixé, pour son pays, un objectif de neutralité carbone à l’horizon 2060. Une ambition qui, de la part du premier pollueur mondial, responsable à lui seul d’environ un quart des émissions de gaz à effet de serre, apparaît tout sauf anecdotique. D’autant que le pays s’est également engagé à atteindre le fameux « pic » de ses rejets de CO2 (soit l’année à laquelle ses émissions sont censées atteindre leur maximum) « avant 2030 ».
Une baisse du réchauffement de 0,2°C à 0,3°C à l’horizon 2100 ?
Relativement peu relayée dans les médias, cette décision fait déjà l’objet de plusieurs projections de la part des spécialistes du dérèglement climatique. Selon les estimations du groupe d’experts Climate Action Tracker, l’achèvement par Pékin de la neutralité carbone d’ici à 2060 entraînerait une baisse des prévisions de réchauffement planétaire de 0,2°C à 0,3°C à l’horizon 2100, soit la plus importante réduction jamais calculée pour un seul et même pays . « Si la Chine parvient d’une manière ou d’une autre à cette neutralité carbone, que ce soit en bloquant ses nombreuses centrales à charbon ou en y installant des systèmes coûteux de captage du carbone, cela aura un impact mondial énorme », approuve l’analyste James Temple dans un article de la MIT Technology Review daté du 23 septembre.
D’autres observateurs notent toutefois que l’objectif de la Chine ne concerne « que » les émissions de dioxyde de carbone et non les autres gaz à effet de serre, méthane (libéré par des activités comme l’élevage ou les décharges) et protoxyde d’azote (en grande partie issu de l’agriculture industrielle) en tête. Pour rappel, le CO2 représenterait environ 76 % des émissions mondiales actuelles de gaz à effet de serre. Une telle neutralité carbone est ainsi jugée plus facile à atteindre qu’une véritable neutralité climatique par des chercheurs comme Oliver Geden, de l’Institut allemand des affaires internationales et de sécurité. Sur Twitter, ce dernier estime qu’il faut « en général 10 à 20 ans » supplémentaires pour atteindre la neutralité climatique (objectif que se sont notamment fixés l’Union européenne et le Royaume-Uni) par rapport à la neutralité carbone. Surtout, l’annonce de la Chine a de quoi étonner quand on connaît sa politique en matière d’énergies fossiles. Avec près de la moitié de l’énergie mondiale issue du charbon produite directement sur son sol, le pays avait encore, en juillet 2020, des infrastructures équivalentes à « 100 gigawatts (GW) en cours de construction et 150 gigawatts (GW) en phase de planification ». Principale source d’énergie du pays, les centrales à charbon chinoises pourraient être progressivement remplacées par l’énergie éolienne et l’énergie solaire, même si aucun détail n’a pour l’heure été fourni par les autorités. D’après les données de l’Institut de l’énergie, de l’environnement et de l’économie de l’université Tsinghua, qui travaille en étroite collaboration avec l’État chinois, la production énergétique d’origine nucléaire pourrait, quant à elle, être multipliée par quatre entre 2025 et 2060.
Vers un alignement entre l’UE et la Chine ?
« Le plan quinquennal de la Chine pour 2021–2025, qui est en cours d’élaboration, pourrait contenir des mesures concrètes qui permettent d’atteindre l’objectif ambitieux de M. Xi », détaille la revue scientifique Science. Autre motif d’espoir, l’engagement de la Chine est intervenu quelques jours après un vote du Parlement européen visant à atteindre une baisse de 60 % des émissions de CO2 de l’UE d’ici à 2030 (objectif qui devra encore être validé en séance plénière au début de ce mois d’octobre). Augmentant ainsi les chances, au moins sur le papier, « d’une coalition économique entre les deux puissances qui couvrirait un tiers des émissions de carbone à l’échelle mondiale ».
D’autant que l’annonce de la Chine n’est cette fois aucunement conditionnée aux démarches des autres pays. Un revirement d’ampleur par rapport aux négociations climatiques antérieures, où, comme le résume la BBC, « chacun craignait de devoir supporter le coût de la décarbonisation de sa propre économie tandis que d’autres ne faisaient rien, profitant des fruits du travail de leur voisin ». « Le monde aurait-il commencé à prendre au sérieux le dérèglement climatique ? » « Le monde aurait-il commencé à prendre au sérieux le dérèglement climatique ? » Justin Rowlatt, journaliste à la BBC
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La ville bolivienne de La Paz, capitale la plus haute du monde (elle s’étend de 3 020 à 4 000 mètres d’altitude), a été bouleversée fin 2016 par une crise majeure des services d’eau ; les échos de cet événement ne cessent de résonner, révélant les immenses défis auxquels l’agglomération paceña est confrontée.
À l’heure où se tient le 8ᵉ Forum mondial de l’eau à Brasilia et où l’on redoute l’annonce du « jour zéro » au Cap en juillet prochain, quelles leçons tirer de cette récente crise de l’eau bolivienne ?
Responsables et usagers pris de court
Une urbanisation incontrôlée et une population mal recensée dans les zones sud de la ville, un barrage majeur (Hampaturi) dont les niveaux baissent de manière préoccupante dès le printemps 2016, un manque d’anticipation et diverses difficultés de communication entre institutions : en novembre 2016, 94 quartiers de la zone Sud de La Paz se trouvent privés de services d’eau potable pendant plusieurs semaines.
Panorama des niveaux historiquement bas du barrage Hampaturi, en 2016. urgentebo/Luis Garandillas
Cette année-là, La Paz n’est pas la seule ville bolivienne concernée par la sécheresse ; mais l’ampleur et la nouveauté du phénomène dans la capitale semblent prendre de court responsables, gestionnaires et usagers des services.
Si la fragilité du système était déjà perceptible dès 2008, suite à un éboulement occasionnant une coupure majeure de service, l’épisode de fin 2016 joue un rôle de détonateur bien plus impactant, aucun incident évident ne permettant de justifier une telle crise.
Comment expliquer cet épisode ?
Il faut prendre en compte plusieurs facteurs : la fragilité croissante des ressources en eau venant alimenter la capitale ; le changement climatique, occasionnant la fonte des glaciers (première réserve d’eau) ; l’importante sécheresse de 2016.
Mais au-delà de cette précarisation des ressources, des recherches ont démontré le rôle déterminant des aspects techniques, institutionnels et politiques dans la fragilité du système. Outre leur rôle dans la genèse de la crise, ces dimensions ont connu de tristes répliques dans la phase de gestion de l’événement.
Les paradoxes de la crise
Cette crise est intervenue paradoxalement dans un contexte particulier où les plus hautes autorités ont cherché à faire de l’eau un symbole politique fort.
Depuis l’accession d’Evo Morales au pouvoir en 2006, la Bolivie joue en effet un nouveau rôle sur la scène internationale en matière de promotion d’objectifs écologiques et de lutte contre le changement climatique ; le pays a notamment fait reconnaître l’eau comme un « bien commun mondial ».
Devenue un symbole de la lutte contre la privatisation depuis les dénommées « guerres de l’eau » de Cochabamba (2000) et de El Alto (2005), la Bolivie a également largement investi le thème de l’eau sur le plan national : retour à une gestion publique des services de la capitale et reconnaissance des formes communautaires de gestion de l’eau, création d’un ministère dédié (de 2006 à 2009) et inscription dans la Constitution des principes de « non-marchandisation », de « bien commun » et d’« accès au droit humain » liés à cette ressource.
Autre paradoxe de la crise, la ville de La Paz, très riche en eaux souterraines (plus de 360 rivières circulent sous la cité) se retrouve partiellement privée d’eau du fait de l’exclusivité de la dépendance technique des usagers au réseau urbain alimenté par trois grandes retenues d’eau en amont. Dans l’urgence, des puits sont creusés, des ruissellements à même la roche sont utilisés et chacun, autorités comme citoyens, reprend conscience de son environnement immédiat.
Dernier étonnement : ce sont les quartiers les plus prospères, les plus récemment urbanisés et équipés en « service officiel » qui sont victimes de la crise. Dans certaines zones, plus modestes, à l’image des quartiers à flanc de montagne (laderas) ou en marge de la ville – notamment dans la zone sud où existent des « petits systèmes » communautaires auto-organisés pour la gestion de l’eau –, les habitants ont moins souffert de la crise.
Ces « petits systèmes » proposent un service peu onéreux, aux standards de qualité inférieurs au grand système et impliquant une nécessaire participation des usagers aux travaux collectifs de maintenance. Souffrant d’un manque de reconnaissance au regard des services officiels, mais répondant pourtant à une demande sociale forte, ils ont montré une forte capacité de résilience au cours de cet événement de 2016.
Prises de conscience par ricochet
Au-delà des multiples tensions générées par la crise – entre voisins et usagers, entre usagers et autorités, entre institutions sectorielles, entre services gouvernementaux –, cet épisode semble également avoir constitué un élément déclencheur pour que les autorités centrales et locales repensent leur politique.
De nouveaux projets d’infrastructures, des propositions pour des reconfigurations institutionnelles du service à l’échelle métropolitaine et des financements de projets de recherche pour une meilleure compréhension des dynamiques urbaines et des usages de l’eau ont ainsi été initiés.
Côté usagers, la crise a mis en lumière la rareté et de la fragilité de la ressource en eau, les enjeux d’hygiène et de santé publique portés par les services d’eau potable, la nécessité de mieux maîtriser la consommation, etc. Elle a également montré qu’une ville riche en eau comme La Paz pouvait souffrir des mêmes difficultés qu’une autre, comme Cochabamba, régulièrement exposée aux épisodes de pénurie d’eau.
Des recompositions aux frontières urbaines
La crise de l’eau de 2016 est particulièrement révélatrice des « chocs » qui secouent le pays. Que ceux-ci soient naturels (changement climatique, sécheresse) ou sociaux (nouvelle structure de l’État depuis l’arrivée d’Evo Morales, tensions politiques, urbanisation), c’est la résilience même du système qui est menacée. Et ce alors que les prédictions climatiques, accompagnées d’un processus d’urbanisation toujours croissant et incontrôlé, laissent entrevoir une multiplication des possibilités de crises dans les années à venir.
Dans un tel contexte, c’est la politique de « grands projets » qui semble prendre le dessus, au détriment d’une politique d’éducation à l’environnement et de gestion de la demande en eau (meilleure maîtrise des consommations), que nombre d’experts environnementaux souhaiteraient pourtant voir mise en avant.
Depuis cette crise, la politique de service menée par l’entreprise publique de l’eau opérant à la Paz s’attache à prévoir l’extension du réseau dans les quartiers périphériques, jusqu’alors exclus de la zone de service grâce à de meilleurs niveaux de production attendus.
Dans de nombreux cas, ces quartiers ne semblent pas souhaiter abandonner totalement les « petits systèmes », à la fois par méfiance envers les capacités des institutions publiques à gérer la ressource et par précaution en cas de nouvelle sécheresse.
Les jeux de pouvoir entre usagers, entre communautés, entre autorités sur ces territoires à la frange urbaine – liés au contrôle de la ressource et aux besoins croissants en services –, incarnent les débats actuels sur équilibres écologiques et anthropiques. Ils nous rappellent plus que jamais l’importance des décryptages sociologiques et politiques pour des recherches de terrain sur le devenir des villes.
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Les prévisions tablent sur des pertes de récoltes prolongées à l’échelle régionale Une grande partie de la sous-région de l’Afrique australe a par conséquent connu d’importants retards de semis et de très mauvaises conditions en tout début de croissance et pour la repousse des pâturages. Dans de nombreuses zones, le démarrage tardif des pluies saisonnières de 30 à 50 jours a empêché les semis, entraînant des pertes de récoltes à grande échelle. Malgré un certain répit depuis la mi-janvier dans certaines régions, la fenêtre d’opportunité pour réussir des semis en conditions pluviales va vite se refermer. Les prévisions saisonnières de diverses sources (ECMWF, NOAA CPC, UKMet, IRI[1]) sont unanimes. Elles estiment que les pluies inférieures à la moyenne et les températures supérieures à la moyenne se poursuivront sur l’essentiel de la région et pour le reste de la campagne de croissance. Avec une mauvaise récolte 2014-2015, un début de campagne extrêmement sec (octobre à décembre) et la poursuite escomptée de conditions plus chaudes et arides que la moyenne jusqu’à mi-2016, tout laisse à penser que les pertes de récoltes seront considérables à l’échelle régionale. L’Afrique du Sud a estimé la production préliminaire du maïs de la prochaine récolte à 7,4 millions de tonnes, un recul de 25% par rapport aux niveaux déjà faibles de la dernière campagne, et 36% de moins que la moyenne des cinq années précédentes. Ces conditions font suite à une campagne agricole 2014-2015 elle-même caractérisée par un temps sec et chaud et une chute de 23% de la production céréalière régionale, qui ont rendu la région plus vulnérable, avec l’appauvrissement des stocks céréaliers et des prix alimentaires plus élevés que la moyenne, d’où l’aggravation sensible de l’insécurité alimentaire. Les chiffres de l’insécurité alimentaire augmentent compte tenu de la sécheresse en cours et des prix élevés du marché. On prévoit une forte hausse des besoins d’aide alimentaire d’urgence et d’assistance au relèvement des moyens d’existence des ménages en situation de précarité. Distribué par APO (African Press Organization) pour Food and Agriculture Organization (FAO). Lu ici
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Au moment où en France on va privatiser nos barrages, une étude révèle les impacts environnementaux et humains, coûts faramineux, corruptions, assassinats des activistes et au final, bien peu profitent de l’électricité produite sur place, tant en matière d’emplois, qu’en bénéficiaires de la production électrique de l’ouvrage en Amérique du Sud. On se souvient du combat du chef Raoni et du barrage de Belo Monte. Partagez ! Volti ****** Alors que des milliers de barrages hydroélectriques sont prévus dans le monde, dont 147 en Amazonie, une nouvelle étude révèle que les coûts socio-environnementaux et culturels réels des barrages sont rarement évalués avant leur construction. Si ces facteurs étaient pris en compte dans le coût des barrages durant toute leur durée de vie, bon nombre d’entre eux ne seraient pas construits. Environ 3 700 barrages sont prévus ou en cours de construction dans les pays en voie de développement du monde entier — dont 147 sont prévues pour la région du bassin amazonien. À première vue, les barrages semblent être intéressants sur les plans environnemental et social. On investit énormément au départ, puis on exploite une source d’énergie renouvelable en constante évolution. Toutefois, dans un document de synthèse publié récemment dans Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America (PNAS), des chercheurs soutiennent que les coûts réels des projets hydroélectriques sont souvent sous-estimés, avec des conséquences financières, sociales et environnementales néfastes qui entraînent des coûts cachés. Au cours du dernier siècle, environ 472 millions de personnes ont été négativement affectées par la construction de barrages dans le monde entier. En aval, les communautés qui dépendent des cours d’eau peuvent être déplacées, privées de leur sécurité alimentaire et de leurs moyens de subsistance et subir des pertes culturelles incommensurables. Par exemple, presque immédiatement après l’installation du Barrage de Tucuruí dans l’Amazonie brésilienne, les pêches de poissons ont diminué de 60 %, tandis que 100 000 résidents en aval ont subi des pertes dans leur pêche, des inondations de terres agricoles ou des pertes d’autres ressources. Le document de synthèse du PNAS, produit par des chercheurs de l’Université de l’État du Michigan, examine les impacts socio-économiques et environnementaux des barrages dans plusieurs bassins hydrographiques importants et formule des recommandations pour progresser vers un développement hydroélectrique durable et responsable au 21e siècle. En Amérique du Nord et en Europe, on compte plus de barrages démolis que construits. Rien qu’aux États-Unis, plus de 60 barrages ont été enlevés annuellement depuis 2006. La réparation d’un petit barrage peut représenter trois fois plus de dépenses que pour l’enlever, ce qui est l’une des raisons pour lesquelles nous constatons une tendance à l’enlèvement des barrages. « Le coût d’enlèvement d’un barrage une fois sa durée de vie utile terminée est extrêmement élevé et devrait être pris en compte dans le calcul du coût total d’un nouveau projet hydroélectrique. Si le coût du démantèlement devait être inclus, de nombreux barrages ne seraient pas construits », a déclaré le ministre Emilio Moran, auteur principal de l’étude et chercheur principal du projet de recherche soutenu par la Fondation de recherche de São Paulo, conçu pour étudier les conséquences socio-environnementales de la pollution de l’environnement du très controversé mégabarrage hydroélectrique de Belo Monte dans l’Amazonie brésilienne. La durée de vie d’un barrage est limitée. Ceux qui sont actuellement en construction au Brésil, par exemple, ont une durée de vie d’à peine 30 ans. Cette période peut être prolongée par des mises à niveau, mais au final, le vieillissement des matériaux de construction et l’accumulation de sédiments entraîneront la détérioration d’un barrage, l’arrêt de son fonctionnement à un niveau économiquement viable à maintenir ou, dans le pire des cas, la défaillance. La rupture d’un barrage peut entraîner d’énormes pertes en vies humaines et en biens. En 1976, le barrage de Teton, dans l’Idaho, aux États-Unis, a eu une défaillance qui a causé la mort de onze personnes et plus de 2 milliards de dollars de dommages. En 2018, 40 personnes ont été tuées et 6 000 déplacées par l’effondrement du Xe-Pian Xe-Namnoy dans la vallée du Mékong au Laos, et bien que des centaines de personnes soient toujours portées disparues après cette catastrophe, la construction de deux grands barrages sur le Mékong progresse à grands pas, comme il avait été prévu. Le développement, le déboisement et le changement climatique peuvent avoir une grande influence sur les coûts, la productivité et la durée de vie d’un barrage. La construction et le déboisement augmentent par ordre de grandeur la quantité de sédiments déposés dans une rivière, ce qui raccourcit la durée de vie d’un barrage ou nécessite des mesures d’intervention coûteuses comme le dragage. En outre, jusqu’à la moitié de la quantité de pluie dans le biome amazonien est créée par le recyclage interne de l’humidité (la forêt faisant sa propre pluie). L’augmentation significative de la déforestation perturbe le cycle de l’eau, réduisant les précipitations et la disponibilité de l’eau pour les rivières. En outre, la diminution du débit d’un cours d’eau due à l’aggravation de la sécheresse peut réduire considérablement la quantité d’électricité produite par un barrage, le faisant tomber en dessous des estimations énergétiques initiales, ce qui réduit la productivité et les profits du barrage. Dans l’ensemble, le bassin amazonien est de plus en plus sec, ce qui réduit le débit fiable en eau de ses barrages. Par conséquent, le changement climatique conjugué à la déforestation a contribué à ce que le Barrage de Belo Monte (achevé en 2016) ne produise, même dans le meilleur des cas, que 4,46 des 11,23 GW qu’il devait générer. Les barrages de Jirau et de Santo Antonio, également en Amazonie, ne devraient produire qu’une fraction des 3 gigawatts (GW) initialement prévus. Au célèbre barrage Hoover sur le fleuve Colorado, dans l’ouest des États-Unis, les gestionnaires de l’eau se préparent à faire face aux pénuries d’énergie prévues en raison de l’aggravation de la sécheresse due aux changements climatiques en plaçant de nouvelles turbines à un niveau plus bas — un ajout coûteux. Le lac Mead, le réservoir du barrage Hoover, a connu une baisse de 40 % de son niveau d’eau, ce qui a réduit de 25 % sa production d’électricité. Les grands barrages sont souvent présentés au public comme une occasion de stimuler l’économie locale par le biais d’emplois, d’une infrastructure accrue et de l’accès à l’électricité. Mais ce n’est pas toujours le cas. En Amazonie brésilienne, les projets hydroélectriques Santo Antonio et Jirau de Belo Monte ont fait augmenter les prix locaux de l’électricité au lieu de les réduire. Des emplois promis ont été donnés à des non-locaux et la plupart de ces emplois ont disparu dans les 5 années qui ont suivi. Dans le cas de l’affaire du Barrage de Belo Monte, les entreprises de construction ont remis d’énormes pots-de-vin qui, officiellement, étaient des contributions de campagne aux politiciens pour que ces derniers approuvent la construction du barrage et signent des contrats de construction lucratifs. Cela s’est souvent produit dans d’autres cas, alors qu’on avait prouvé que les barrages en question allaient poser des problèmes aux communautés locales et à l’environnement. « Il existe de multiples obstacles à l’adoption d’une énergie hydroélectrique plus durable, a déclaré M. Moran à Mongabay. L’un de ces obstacles réside dans la puissance des lobbies [dirigés par les] entreprises de construction qui adorent la construction de grandes centrales hydroélectriques parce que c’est très intéressant pour eux sur le plan financier. [Chaque nouveau projet] permet aux lobbies de se développer par le biais d’opportunités de corruption [le plus souvent avec] de grosses sommes [d’argent qui passent] inaperçues. Un autre [problème] réside dans la complicité entre les gens du gouvernement et ceux des entreprises », a expliqué M. Moran. Cette complicité permet au gouvernement de prétendre qu’il fait quelque chose d’important — fournir de l’énergie au public — alors même que les fonctionnaires profitent de l’approbation des barrages tout en privant de leur pouvoir les gens qui s’opposent aux projets. Une étude récente, en utilisant une base de données de 220 conflits liés aux barrages, a constaté que l’utilisation par le gouvernement et les entreprises de la répression, de la criminalisation, du ciblage violent des activistes, et des assassinats était souvent associée à des projets de barrages controversés. Souvent, les cibles de la violence sont les organisateurs communautaires et les dirigeants autochtones. La plus grande chute d’eau du monde en volume, Inga Falls, se trouve en République démocratique du Congo, un pays où 91 % de la population n’a pas l’électricité. Il s’agit d’un projet hydroélectrique de grande envergure, le Grand Inga. L’électricité sera exportée vers l’Afrique du Sud pour soutenir les grandes sociétés minières au lieu d’être acheminée vers l’Afrique du Sud dans le cadre d’un projet de 80 milliards de dollars visant à alimenter la population en électricité. Cette approche de la distribution de l’électricité est tout aussi courante en Amazonie, où il s’agit d’une synergie documentée entre les nouveaux barrages et les nouvelles concessions minières. Idéalement, les entreprises et les communautés devraient travailler ensemble pour mettre en œuvre des technologies énergétiques innovantes et alternatives qui ne nécessitent pas de barrages perturbateurs ou de réinstallations de populations ou d’établissements riverains. Une solution consiste à s’orienter vers la mise en place d’un nombre beaucoup plus important de projets « microhydroélectriques » qui utilisent des technologies de turbines plus petites et des réservoirs beaucoup plus petits. « Les grandes centrales hydroélectriques contournent souvent les collectivités isolées. Les petites centrales hydroélectriques, tout comme les technologies sur place, sont conçues pour être situées à proximité de personnes qui ne sont pas raccordées au réseau, a déclaré M. Moran à mongabay.com. Nous avons besoin de solutions hors réseau, qu’il s’agisse du solaire, de l’éolien, de la biomasse ou de l’hydroélectricité, et le réseau devrait être diversifié et ne pas trop compter sur une seule source d’énergie pour son approvisionnement. Et il devrait être conçu pour faire face au changement climatique et réduire ainsi la vulnérabilité. Les ministères qui dirigent l’énergie doivent servir les citoyens et pas seulement répondre aux besoins de l’industrie, des grandes zones urbaines ou de la demande minière. » Il est important de noter que lorsqu’un mégabarrage est à l’étape de la planification, le gouvernement et les entreprises doivent faire preuve de transparence et appliquer des critères rigoureux pour obliger les grands intérêts hydroélectriques à rendre des comptes avant de pouvoir aller de l’avant. Dans de tels cas, les chercheurs recommandent ce qui suit : Depuis 2016, l’hydroélectricité représente la majorité (71 %) de l’énergie renouvelable produite à l’échelle mondiale. À l’avenir, l’hydroélectricité pourrait continuer à occuper une place importante parmi les autres sources d’énergie alternatives diversifiées. Mais le gouvernement et les entreprises doivent le faire sans mettre en danger les écosystèmes, les grands fleuves et les gens qui vivent près des nouveaux barrages. En d’autres termes, les recherches récentes montrent qu’il s’agit d’un coût trop élevé pour la société et la nature. Référence : Moran EF, Lopez MC, Moore N, et al (2018) ; Sustainable hydropower in the 21st century – Proceedings of the National Academy of Sciences 115:11891–11898. doi: 10.1073/PNAS.1809426115 Source Les coûts cachés de l’hydroélectricité : Il faut reconsidérer les projets de barrages dans le monde – Mongabay par Liz Kimbrough, traduction de Véronique Bonnefoy CC BY-NC-SA (Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale – Partage dans les Mêmes Conditions) Sur le même sujet : Belo Monte : l’Amérique latine en écorésistance !
Les conséquences d’un barrage sur les poissons
La Chine projette de construire au Tibet le plus grand barrage hydroélectrique au monde
France : convention pour le développement d’une hydroélectricité à haute qualité environnementale
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Strasbourg, le 7 Juillet 2008 – Greenpeace et les Amis de la terre demandent aux parlementaires européens de se prononcer contre la proposition d’accroître l’utilisation des agrocarburants qui sera débattue ce soir par le Commission environnement. Le développement des agrocarburants menace les hommes, les ressources alimentaires et la biodiversité dans les pays du sud et ne contribue quasiment pas à la lutte contre les changements climatiques.
La proposition de rendre obligatoire dans les transports 10% d’énergies renouvelables qui soient pour la plupart issues de la biomasse doit par conséquent être abandonnée. Selon de récentes études :
– Les agrocarburants sont le principal moteur de la crise de la faim acutelle. En ayant entraîné une hausse de 75% des prix depuis 2002, ils ont conduit à la pauvreté ou à la faim 100 millions de personnes.
– Le développement des cultures de palmiers à huile et de soja est l’une des premières causes de la déforestation en Indonésie, en Malaisie et en Amérique du Sud.
« Les agrocarburants sont une mauvaise solution face aux changements climatiques, déclare Frank Thies, chargé de campagne énergies renouvelables pour Greenpeace. La biomasse peut être utilisée de façon durable dans la production de chaleur ou d’énergie, mais pas pour les transports ! Si le Parlement veut vraiment réduire les émissions issues du secteur des transports, il ne doit pas tomber dans le piège des agrocarburants, mais plutôt faire pression pour obtenir des voitures énergétiquement plus efficaces et de meilleurs réseaux de transport en commun. »
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Elles ont parcouru plus de 12 000 km au-dessus du Pacifique. Des fumées des gigantesques incendies qui ravagent l'Australie ont atteint le Chili et l'Argentine, ont annoncé lundi les services météorologiques de ces deux pays sud-américains. En début de journée, "le soleil [a été marqué] de tons rouges en raison d'un nuage de fumée provenant des incendies" australiens, a indiqué Patricio Urra, un responsable de l'institut de météorologie chilien. Le nuage de fumée se situe à 6000 mètres d'altitude et aucun phénomène météorologique n'est annoncé qui pourrait le faire descendre vers la surface de la terre, a-t-il expliqué. Dans le même temps, le Service météorologique national d'Argentine (SMN) a diffusé des images satellite montrant le nuage de fumée "transporté par les systèmes de fronts qui se déplacent d'ouest en est". "Quelle conséquence cela peut avoir ? Aucune vraiment importante, seulement un coucher du soleil et un soleil un peu plus rougeâtres", a indiqué le SMN sur Twitter. L'entreprise de météorologie Metsul, une référence en la matière dans la région, a indiqué que les fumées pourraient également atteindre Rio Grande do Sul, l'État le plus méridional du Brésil. L'Australie est en proie depuis septembre à de gigantesques incendies qui ont fait 24 morts et dévasté une superficie presque équivalente à l'île d'Irlande.
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C'est une action spectaculaire dont Greenpeace est coutumière. L'ONG a déployé ce jeudi matin une grande banderole sur la grue surplombant la cathédrale Notre-Dame, à Paris, pour appeler le gouvernement "aux actes" sur la question du changement climatique. Vers 6 heures du matin, quatre militants de l'ONG de protection de l'environnement sont montés sur la grue attenante à la cathédrale, haute d'environ 80 mètres, et ont tiré une banderole géante "Climat: aux actes" et la signature "Greenpeace", inscription noire sur fond jaune, sur la grue surplombant la cathédrale. L'un des militants, suspendu dans le vide, a affiché le message "Macron, climat, Notre-Drame" sur une pancarte. L'action s'est terminée vers 8h30 et la banderole a été retirée. "Sembler attaquer ce chantier tellement important dans le conscient et l'inconscient collectif... Je crois que Greenpeace ne sert pas une cause qui par ailleurs est juste", a critiqué la nouvelle ministre de la Culture Roselyne Bachelot sur France Inter, soulignant par ailleurs que le chantier de Notre-Dame était "extrêmement fragile" et que "toute intrusion" pouvait avoir "des conséquences tout à fait néfastes". Le directeur général de Greenpeace France, Jean-François Julliard, a pour sa part indiqué à l'AFP que les militants "n'avaient pas touché la cathédrale" et que leur action n'avait donc entraîné "aucun risque ni pour le bâtiment, ni pour le chantier". Il a regretté que la ministre réponde par "une pirouette" et non "sur le fond". LIRE AUSSI >> Roselyne Bachelot, ministre de la Culture : retour vers le futur "Avec cette action, Greenpeace s'adresse directement à Emmanuel Macron pour dénoncer son inaction climatique", a expliqué dans un communiqué l'ONG, qui a attaqué le gouvernement en justice pour ce motif, aux côtés d'autres associations. "Depuis le début de son mandat, le chef de l'État a multiplié les grands discours sur l'écologie mais rechigne toujours à mener une politique qui soit véritablement à la hauteur de l'urgence climatique. Le dernier remaniement gouvernemental est une preuve supplémentaire du manque d'ambition du président sur le front de la défense de l'environnement", estime Greenpeace. L'ONG a choisi le chantier de la cathédrale Notre-Dame, ravagée par un incendie en avril 2019, "parce que c'est un lieu iconique" et qu'elle est "en train d'être reconstruite". "On aimait ce parallèle avec un monde qui doit être reconstruit autrement", selon Jean-François Julliard. Sans grand changement" dans trois secteurs prioritaires, "le transport, le logement et l'agriculture", "il n'y aura pas assez de baisse des émissions" de gaz à effet de serre en France pour respecter l'accord de Paris, a-t-il estimé. Cette action de Greenpeace intervient au lendemain du rapport annuel de Haut conseil pour le climat, instance créée fin 2018 pour évaluer les politiques publiques dans ce domaine, qui a averti que les premières mesures d'urgence pour redresser l'économie après la crise du coronavirus n'intégraient pas suffisamment l'enjeu climatique. Sur Franceinfo, la nouvelle ministre de l'Ecologie Barbara Pompili a vu dans cette action "un petit cadeau de bienvenue, un petit message d'encouragement". "C'est toujours des gens que j'apprécie et que je respecte, ce sont des lanceurs d'alerte", a-t-elle confié.
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Dans un entretien au Journal du dimanche, Brune Poirson, secrétaire d'Etat à la Transition écologique et solidaire, a dévoilé plusieurs mesures afin de généraliser, enfin, le recyclage du plastique en France. Parmi elles, un système de "bonus-malus" dès 2019, représentant jusqu'à 10% du prix d'une bouteille par exemple, incitant le consommateur à choisir avec son portefeuille. L'association Amorce, qui regroupe les collectivités et professionnels de la collecte des déchets, remet en cause cette approche, comme l'explique son délégué général Nicolas Garnier. Pourquoi la France est-elle un mauvais élève européen du recyclage du plastique ? Nicolas Garnier : C'est l'exception de l'industrie française du recyclage, plutôt bien notée sur les autres matières. Il y a plusieurs explications à cela. D'abord, de nombreux voisins européens ont mis en place leurs collectes de déchets plastique depuis bien plus longtemps. La France, elle, a crée il y a vingt-six ans Eco-emballage (devenu Citeo) pour superviser les ramassages et le traitement. Pourtant, aujourd'hui, les seuls plastiques recyclés sont les bouteilles. Ensuite, on manque de filières de recyclage dédiées. Par exemple, à part quelques sites d'essais, la France n'a pas de solution existante pour faire revivre les pots de yaourts ou les barquettes en plastique. Une raison simple : la demande industrielle manque cruellement alors que, historiquement, l'Etat français ne l'a jamais encouragée. Enfin, et je rejoins le gouvernement sur ce point, l'étiquetage mérite d'être clarifié. Avec la communication verte des entreprises (ou greenwashing) et la multiplication des logos qui n'ont aucune validité, je vous mets au défi de savoir désormais quel emballage se recycle ou pas. Dans ce contexte, que pensez-vous des mesures annoncées ? L'approche "bonus-malus" est-elle la bonne ? C'est un discours plein de bonne volonté mais très flou. Depuis le début, ces projets autour de l'économie circulaire n'ont aucun chiffrage. Au-delà de ces incertitudes, la démarche comporte quelques incohérences. En premier lieu, les entreprises produisent dix fois plus de déchets que les ménages, mais seuls ces derniers sont visés ici par une taxe potentiellement très lourde. Pire, on se préoccupe de la fin de la chaîne de distribution sans regarder la composition des décharges et sans prendre le problème à la source. La moitié des déchets échappent au tri puisqu'ils n'ont aucune solution de recyclage, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas été conçus avec cette finalité. En évoquant les bouteilles, la secrétaire d'Etat montre ainsi qu'elle n'a pas pris la mesure de l'ampleur du problème du plastique dont les mises sur le marché se poursuivront. Enfin, ce malus visant de la sorte un gisement actif est troublant : cela revient surtout à établir, en somme, une nouvelle recette fiscale pérenne. Est-ce suffisant pour résoudre les problèmes de la pollution au plastique ? Je constate un lien affectif, au sein du grand public, entre la pollution marine en particulier et la question des politiques de recyclage. En réalité, ce sont deux combats distincts. La pollution provient de l'incivisme et des gestes illégaux, des phénomènes qu'Amorce relève d'ailleurs en pleine explosion. Les membres de notre association se retrouvent extrêmement démunis face à la découverte des décharges sauvages, de plus en plus fréquentes en France. Il faut que l'Etat punisse ces comportements mais il s'agit bien d'un combat complémentaire à celui de la conception du recyclage. Autrement dit : ce n'est pas un bonus malus qui réglera la catastrophe du plastique des océans.
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"L'humanité doit faire des plans pour quitter la planète, sinon nous risquons l'extermination", a prévenu Stephen Hawking lors du sommet "Tencent WE Summit" qui s'est déroulé à Pekin. Les jours de notre planète sont comptés. Lors du sommet "Tencent WE Summit" qui s'est déroulé à Pekin, le célèbre physicien Stephen Hawking a dévoilé les catastrophes dans lesquelles l'humanité risque de disparaître.
"Nous risquons l'extermination"
"D'ici 2600, la Terre se transformera en une grosse boule de feu. L'humanité doit faire des plans pour quitter la planète, sinon nous risquons l'extermination", prévient Stephen Hawking dans des propos relayés par NDTV.
Heureusement, toujours d'après le scientifique britannique, il existe un moyen d'éviter cette catastrophe: s'enfuir vers d'autres planètes. Si les êtres humains veulent poursuivre leur existence pour encore un million d'années, ils doivent aller dans des endroits où personne ne s'est jamais rendu.
"Breakthrough Starshot"
Stephen Hawking en a aussi profité pour appeler les investisseurs à soutenir son projet "Breakthrough Starshot" ayant pour objectif d'entreprendre un voyage vers Alpha Centauri, l'étoile la plus proche de notre système solaire. L'aéronef du projet Breakthrough Starshot est capable d'atteindre cette étoile en 20 ans.
"Alors qu'il faudrait au moins 30 ans aux vaisseaux spatiaux modernes pour réaliser ce voyage", conclut le physicien. Lu ici
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Un tout petit pas pour l'écologie. Parmi les annonces d'Emmanuel Macron sur le pouvoir d'achat des Français ou la réforme de la fonction publique, le président a promis jeudi soir la transformation du Conseil économique et social (Cese) en un "Conseil de la participation citoyenne". Quelque 150 citoyens tirés au sort et "représentatifs de la société française" y siégeront à partir du mois de juin, aux côtés de représentants des syndicats, d'élus locaux et de parlementaires, a annoncé ce vendredi sur CNews le ministre de la Transition écologique, François de Rugy. Ce conseil rendra ses premières propositions "avant la fin de l'année" et seront soumises "soit au Parlement soit au référendum", a précisé le ministre. Pourtant, la mesure est loin de satisfaire les représentants des organisations écologistes, détaille auprès de L'Express Arnaud Schwartz, secrétaire national de France nature environnement. L'Express : L'absence de mesures concernant l'écologie dans les annonces fuitées de Macron avait été très critiquée. Êtes-vous satisfait de ce qui a été annoncé hier en conférence de presse ? Arnaud Schwartz : Le président de la République n'est pas du tout à la hauteur des enjeux de son époque. Des scientifiques de tous les pays tirent de plus en plus souvent la sonnette d'alarme sur le danger mondial de l'effondrement de la biodiversité et du climat. Hier, le président a mis 40 minutes à parler d'écologie, et n'a rien sorti comme mesure concrète, si ce n'est de créer de nouveaux cercles de discussion et de renvoyer la balle aux citoyens. Donc vous estimez qu'il est l'heure de passer à l'action ? On a déjà le sentiment d'avoir utilisé à mauvais escient le temps de ce mandat. Avant d'être élu, Emmanuel Macron a soulevé beaucoup d'espoirs. Au moment de son élection, il les a renforcés en annonçant tout un tas de discussions qui devaient déboucher sur des actes : États généraux de l'alimentation, discussion sur les mobilités... Nous, on a injecté énormément d'énergie et de temps pour redire des choses qui avaient déjà été proposées aux présidents précédents - car ce n'est pas que sa responsabilité. On a l'impression qu'on a déjà passé une partie du mandat à tourner en rond dans la discussion. Alors certes, on nous dira toujours "si, on a fait ça et ça", comme la fermeture de quelques centrales à charbon. Mais il n'y a rien de très profond et de très structurel. Repasser une année à discuter, c'est du temps dont on risque de manquer face aux duretés de la nature. La nature ne négocie pas, qu'on le veuille ou non, on devra assumer. Donc plus tôt on modifie nos comportements et on s'adapte, moins le retour de boomerang sera violent. Ce conseil comportera "150 citoyens tirés au sort". Est-ce que ce sont les acteurs les mieux placés pour définir la politique écologique de la France ? Les scientifiques sont au coté des experts dans nos associations et travaillent sur ces sujets-là depuis des décennies. Ils avancent, étayent, affinent, et proposent énormément de mesures, mais ne sont pas entendus par le président de la République qui nous ignore. On ne comprend pas trop quel est le sens de proposer à des néophytes de trouver des mesures qui sortent de leur chapeau. Certes, les citoyens ont leur idée sur les choses, mais pas l'expertise scientifique pour rendre des arbitrages sur des enjeux importants. Cela donne l'impression que le président cherche à esquiver les mesures nécessaires. Vous craignez que les mesures proposées soient peu ambitieuses ? Pas forcément, on a possibilité d'avoir des mesures intéressantes, mais beaucoup plus tard que ce qui aurait pu arriver. Et elles ne seront pas de nature à remettre en question le cap donné par le président. D'après ce que j'ai pu lire pour l'instant sur le fonctionnement de ce conseil, on leur demandera de s'exprimer sur des mesures parcellaires, qui ne porteront pas sur quelque chose de structurant. Ce qu'il nous faudrait, c'est une planification avec un objectif global, qu'on pourrait ensuite décliner dans différents types d'activités par des mesures locales. Et puis, demander en conscience aux uns et aux autres de revenir sur leurs acquis ou de s'épanouir différemment en revoyant leurs modes de vie peut entraîner une grande adhésion, à condition d'être valorisé socialement. Mais il faut probablement débloquer la réticence des plus matérialistes d'entre nous - et je ne vise pas forcément ceux qui ont un compte en banque avec énormément de zéros. François de Rugy a annoncé vendredi que des syndicats, des élus locaux, et des parlementaires siégeraient également dans ce conseil, sans faire mention des associations. Allez-vous demander à y siéger également ? Je ne sais pas. Si ça se trouve, le président ne sait même pas qu'on existe, donc lui demander à être associé, à quoi bon... De toute façon c'est un gadget, on va de nouveau passer du temps pour pas grand chose. Si on ne devait mettre en place qu'une seule mesure en matière d'écologie, laquelle serait-elle ? Il faut des mesures qui remettent profondément en cause les modes de production, de consommation, d'habitation, de déplacement, de vivre ensemble... Le tout résumé en une seule mesure, et je parle à titre personnel, c'est la décroissance. On n'a pas besoin d'attendre les autres pays pour ça. La France dépasse de loin l'empreinte écologique qu'est supposée avoir notre pays : on consomme et on rejette plus de matière que ce que la nature peut accepter chaque année. Il faut une décroissance de notre empreinte écologique et pour y arriver de manière pacifique, il faut planifier ça solidairement, en prenant en compte la demande des gilets jaunes de justice sociale.
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C'était il y a vingt mois. Ensanglantée, la tigresse Mevy, âgée de 18 mois, s'effondrait sous les balles tirées par son propriétaire, Eric Bormann, patron du cirque du même nom. Ce jour-là, le 24 novembre 2017, la femelle s'était échappée de sa cage, et errait dans Paris, près du Pont du Garigliano, sur une voie de RER. La scène avait bouleversé l'opinion. Et les associations animalistes, déjà vent debout contre la captivité des animaux sauvages, avaient alors redoublé de critiques à l'encontre des circassiens. Difficile, en l'absence de chiffres précis, de dresser un état des lieux de cet univers. Selon toute vraisemblance, quelque 200 cirques détiendraient entre 1500 et 2000 animaux non domestiques : tigres, lions, éléphants, zèbres, macaques... Les associations reprochent aux circassiens d'imposer aux animaux des conditions de captivité inadaptée, des méthodes de dressage violentes, des transports incessants. Elles dénoncent les comportements répétitifs (stéréotypie, signe de mal-être) des animaux déclenchés par ces traitements. Selon un sondage Ipsos pour la fondation 30 millions d'amis de 2018, 67% des Français se prononcent en faveur d'une réglementation qui mette fin à l'exploitation des animaux sauvages dans les cirques. "365 villes se sont élevées contre leur présence dans les cirques et demandent au Gouvernement une loi nationale. La France est en retard par rapport à nombre de pays qui ont déjà interdit ou limité l'activité", constate Alexandra Morette, de l'association Code Animal. Au printemps dernier, le ministère de la transition écologique et solidaire a constitué un groupe de travail sur la faune sauvage captive (cirques avec animaux, zoos, delphinariums, élevages de vison pour la fourrure) avec des circassiens, des associations et des maires. Tous ont remis début juillet des propositions. En septembre, la ministre de la Transition écologique et solidaire devrait annoncer des mesures pour le bien-être des bêtes. Dans ce contexte, seuls quelques pionniers se réinventent. Alain Pacherie est de ceux-là. Quand il crée le cirque Phénix, en 1999, il compte alors plusieurs espèces d'animaux sauvages : des lions, des dromadaires, des lamas. Son activité se développe jusqu'à ce jour de 2002 où il a un déclic. Alors qu'il regardait un ourson cosaque accroché au flanc d'un cheval au galop, il réalise à quel point la bête est terrorisée. "J'ai pris la décision de repenser mes spectacles sans animaux sauvages", raconte le septuagénaire. Résultat : depuis dis-sept ans, il conçoit et produit un cirque centré sur des prouesses humaines : acrobaties, jongleries, comédies, danses, orchestre ainsi que sur des animaux sous forme de marionnettes géantes articulées. Pour son nouveau show, Le cirque de Mongolie, programmé à partir du 23 novembre prochain à Paris et en tournée, il a fait appel à une cinquantaine d'artistes venus d'Asie centrale. Ils vont évoluer sur scène sur fond de yourtes et de tir à l'arc, en compagnie de marionnettes d'aigles, de chameaux, de yaks, de bisons fabriquées en Mongolie. Au mois de juin, il avait déjà prévendu 290 000 places pour l'hiver prochain. Autre pionnier, le cirque Roncalli en Allemagne. En 2017, son fondateur, Bernhard Paul, décide de ne plus travailler avec des animaux (essentiellement, jusque-là, des chevaux). Un an après, il a transformé son exhibition avec des hologrammes. Le succès est au rendez-vous. Plus d'un demi-million de spectateurs achètent leur place. Il reçoit aussi 20 000 mails "dont 95% étaient des félicitations", se souvient Markus Strobl, porte-parole du cirque allemand, en charge du digital. Depuis, outre les hologrammes, un robot vient, par exemple, se produire sur scène au côté d'un acrobate. Contrairement aux établissements contemporains (comme Le Cirque du Soleil), qui séduisent surtout une population d'adultes, Phénix et Roncalli ont réussi à fidéliser un public familial, des petits-enfants aux grands-parents. Et Bernhard Paul se félicite même d'attirer davantage de jeunes de 14 à 20 ans, ceux-là mêmes qui désertent d'habitude ce type d'événements.
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Vous avez été des milliers à simuler votre empreinte carbone et presque autant à paniquer en comparant l’objectif (moins de 2 tonnes CO2eq/an) et la part de l’empreinte carbone des services publics. Ces fameuses 1.3t qui s’affichent et qui laissent très peu de place avant de dépasser les fameuses 2 tonnes…
Source : https://bonpote.com/comment-calculer-son-empreinte-carbone/
Que représentent les services publics ?
Les services publics englobent les services de l’Etat, ses établissements publics et ses opérateurs. Les 2.4 millions de français.es qui y travaillent ont vocation à jouer un rôle moteur dans la transition écologique : comment les citoyens pourraient accepter de changer leurs habitudes si l’Etat et ses employés ne montrent pas l’exemple ?
Nous interagissons quotidiennement avec les services de l’Etat. Voici une liste des actions non exhaustives de choses dont nous pouvons jouir grâce aux services publics, à l’instar du passeport pour les w-e à Bali ou le casier judiciaire pour Patrick Balkany :
Source : https://www.service-public.fr/
Les services publics représentent une énorme machine étatique comprenant en tout 16 ministères, où chaque ministère doit rendre un bilan annuel dans le cadre des plans ministériels d’administration exemplaire (PMAE). Voici la liste des ministères, avec en lien à chaque fois le bilan le plus récent :
Ministère de l’Intérieur Ministère des Armées Ministère de la Culture Ministère de l’Action et des comptes publics
Ministère de la Transition écologique et solidaire Ministère de la Cohésion des territoires Ministère du Travail Ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation
Ministère de la Justice Ministère des Solidarités et de la santé Ministère de l’Éducation nationale Ministère des Outre-mer
Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères Ministère de l’Économie et des finances Ministère de l’Agriculture et de l’alimentation Ministère des Sports
Tableau : Bon Pote. Sources: https://side.developpement-durable.gouv.fr/EXPLOITATION/ACCRDD/pmae.aspx
3 points clefs à retenir
C’est un travail titanesque de tout analyser (10 pages pour l’Outre-Mer, 204 pour la culture…), mais voici quelques points clefs :
Il existe des indicateurs ministériels qui permettent non seulement de voir les progrès réalisés par chaque ministère d’année en année, mais aussi de faciliter une lecture transversale des documents.
Certains ministères sont bien plus transparents et à jour que d’autres. Certains ont des chiffres récents (2018) quand d’autres ministères, comme celui de l’armée, ne disposent que de chiffres datant de 2015.
Le détail des émissions n’est parfois pas très clair et le détail des scopes 1, 2 et 3 est très mauvais. J’ai eu l’impression de lire le bilan des boites du CAC40… C’est pourtant indispensable pour piloter avec efficacité la transition afin de tendre vers l’objectif numéro 1 : la neutralité carbone.
Comment les émissions des services publics sont réparties
Lorsque vous simulez votre empreinte carbone sur NosGestesClimat, vous obtenez un chiffre de 1.3t CO2eq. Que signifie ce chiffre ? Il correspond tout simplement à l’empreinte totale des services publics en France, divisée par le nombre d’habitants. Deux bonnes nouvelles :
La première, et c’est la seule fois que cela est possible, tous les français.es ont la même empreinte carbone pour le poste ‘services publics’ ! En effet, que vous soyez étudiant.e ou retraité.e, milliardaire ou blogueur dans le sous-sol de votre voisin, c’est la même chose ! Nous avions vu dans une infographie que les émissions avaient tendance à augmenter avec votre revenu. En revanche, comme vous pouvez le constater ci-dessous, que votre ménage soit parmi les moins ou les plus aisés de France, le poids des services publics est le même :
Source : Bon Pote
Deuxième bonne nouvelle, les services publics devront aussi être neutres en carbone d’ici 2050 et donc ne plus être un ‘poids’ dans votre empreinte carbone ! Cela veut dire que vous pourrez enlever les 1.3t CO2eq de votre empreinte en 2050, en espérant que l’Etat, ses établissements publics et ses opérateurs fassent le nécessaire pour atteindre la neutralité carbone.
Pour atteindre cette neutralité, cela signifie que chaque ministère, chaque opérateur, chaque agence devra initier un agenda de transformation écologique et environnemental qui irriguera l’ensemble de leurs métiers et activités, donnant un nouveau souffle à la dynamique de modernisation du secteur public. Nous verrons ci-dessous les 6 thématiques sur lesquelles les ministères devront travailler.
Que fait l’Etat pour baisser cette empreinte carbone ?
Au même titre que le secteur privé, l’Etat doit aider les services publics à se réformer pour qu’ils puissent le plus rapidement possible être neutres en carbone. En lançant le plan Services publics écoresponsables, le 4e Conseil de défense écologique qui s’est tenu le 12 février 2020 a eu pour ambition d’accélérer la transition écologique des services publics dans leur fonctionnement et leurs missions. Vous trouverez ci-dessous une infographie regroupant les 20 mesures, regroupées en 6 thématiques :
Infographie : E&Y. Source : https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/A13936
En analysant les différents bilans des 16 ministères, nous constatons sans surprise que les deux plus gros postes d’émissions sont les transports et les bâtiments, suivis par les déchets et l’alimentation. Les émissions sont très hétérogènes selon les ministères : par exemple pour celui de l’Armée, le carburant occupe une place importante de l’empreinte carbone, alors que pour le ministère de l’éducation c’est plutôt le bâtiment.
Aussi, chaque ministère aura ses propres priorités dans son objectif de neutralité carbone et devra axer ses efforts en fonction. Voici un guide de colibris d’actions proposées aux 2.4 millions d’agents publics de l’Etat mobilisés pour la transition écologique. Lisez-le, vous verrez tout de suite que nous sommes sur la bonne voie.
Pourquoi observe-t-on une différence dans les différents simulateurs ?
En parcourant l’ensemble des simulateurs disponibles, nous pouvons nous rendre compte que l’empreinte carbone des services publics diffère selon les simulateurs. En effet, voici 4 résultats différents :
Le gouvernement : 1,1 t CO2 eq pour les services de santé, d’éducation et autres services publics
Le simulateur Ademe : 1.3 t CO2 eq, chiffre provenant d’une étude Carbone 4 de 2010… et mis à jour 1,1 t CO2 eq pour s’aligner sur le gouvernement (attention l’explication n’est pas mise à jour)
MYCO2, simulateur de Carbone 4 : 1.7t CO2 eq
Regis Janvier : 1.5 CO2 t eq , actualisation sectorielle selon les données 2010 de Carbone 4 et du site statistiques.developpement-durable.gouv.fr.
Tout d’abord, et c’est un réflexe à avoir systématiquement lorsque vous regardez les données d’empreinte carbone : regardez l’ancienneté. Les données évoluent d’année en année, et malheureusement, les chiffres ne sont pas forcément décroissants. Ensuite, il s’agit de l’empreinte carbone… Et l’empreinte carbone est bien plus difficile à calculer que l’inventaire national ! Le chiffre final dépend avant tout d’un choix méthodologique.
L’empreinte carbone de la France est un indicateur calculé par le Service des données et études statistiques (SDES). Le calcul de l’empreinte carbone d’un pays n’est pas encadré par des normes ou des règles internationales ou nationales (ce point est très important et pourtant très souvent omis). Il existe différentes approches méthodologiques. La modélisation macro-économique (calcul input-output) est la méthodologie privilégiée par le SDES.
Bien sûr qu’au premier abord, on pense que c’est simple :
P pour production intérieure
M pour importations
CI pour consommations intermédiaires
DF pour demande finale
Puis ensuite on continue de creuser…
Puis
Mon conseil : Soit vous faites confiance au service dont c’est le métier et vous vous en tenez aux ordres de grandeur…
Soit vous prenez plusieurs mois de votre temps à analyser les données de chaque ministère à la virgule près, et vous pensez à m’envoyer le résultat par email… N’hésitez pas, je sens bien que les données de l’empreinte carbone de l’Armée seront très faciles à trouver !
Le mot de la fin
Avec 16 ministères et 2.4 millions d’employés, les services publics auront la difficile tâche de se réformer afin d’atteindre la neutralité carbone. Cas unique, leur empreinte carbone est partagée par tous les français de façon égale, puisque l’empreinte totale des services publics en France est tout simplement divisée par le nombre d’habitants.
Que cette empreinte carbone soit de 1.1 ou 1.7 T CO2eq, elle devra tendre vers 0 et ne devrait pas être un poids à terme pour votre empreinte carbone personnelle. Compte tenu de la complexité de calcul de l’empreinte carbone, j’insiste sur l’importance de ne retenir que l’ordre de grandeur plutôt que de retenir un chiffre à la virgule près. D’ailleurs, une société où nous pourrions tout calculer à la virgule près serait-elle souhaitable ?
Aussi, je profite de la conclusion pour lancer une invitation à la réflexion sur les services publics de demain. Nous pouvons affirmer sans aucune hésitation que les services publics actuels sont imparfaits et au minimum non soutenables. La gestion de la Santé depuis des années en France en est un très bel exemple, 2020 n’étant qu’une illustration parfaite de tout ce qui ne va pas avec le système économique actuel.
Sans changement systémique, nous continuerons à accentuer la pression sur notre système de santé, rendant quasi impossible sa pérennité économique et écologique. En continuant ainsi, nous aggraverons les chances de voir d’autres pandémies arriver (sources : IPBES). Je ne sais pas vous, mais rester enfermé toute l’année ne m’intéresse pas vraiment.
La réflexion ne s’arrête d’ailleurs pas à la Santé mais bien à tous les ministères : tout le monde devra faire des efforts. L’Etat devra être moteur de ce changement et tous ses employé.es devront montrer l’exemple. Cela concerne aussi bien l’Armée, l’Education, la Recherche… En d’autres termes : pour votre conférence d’1H30 à New-York… Zoom fera l’affaire.
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À la fin de 2015 se tiendra la COP 21, prochain sommet de la Terre dont la France est l’organisatrice. Il sera question des mesures à prendre pour lutter contre le réchauffement climatique. Car la messe est dite, « tous » les scientifiques en sont dorénavant convaincus, le réchauffement climatique causé par les activités humaines va engendrer des dégâts incalculables si nous ne réagissons pas. Tous ? Non ! Un groupe de scientifiques, économistes, philosophes, résiste encore et toujours à l’envahisseur écologique. Leur but ? Donner plus de visibilité aux arguments divergents de ceux du GIEC, et porter la contradiction pour redonner du sens au débat sur le réchauffement climatique. Jeudi 17 juin se tenait la réunion de lancement de ce collectif, les « climato-optimistes », issu d’un regroupement de plusieurs associations. À cette occasion, Christopher Horner, avocat spécialiste de la question climatique, a donné une conférence dont l’objet était de montrer l’immoralité de la lutte contre le changement climatique. Son argumentaire peut être résumé ici en quelques lignes. « La lutte contre le réchauffement climatique, dans sa forme actuelle, tue ». La subvention massive des énergies vertes, dont la productivité est moindre que les énergies fossiles et le nucléaire, provoque une élévation du coût de l’énergie. Or, l’accès à une énergie à bas prix est la condition fondamentale du développement économique et de la réduction de la pauvreté. Partout où le prix s’élève, la pauvreté revient et tout montre que cette pauvreté réduit l’espérance de vie. « C’est donc d’abord sur le plan moral qu’il faut attaquer nos adversaires ». Par ailleurs, les prévisions effectuées par le GIEC lui-même montrent que, même avec les outils mis en place actuellement, ou en phase d’élaboration, n’auront aucun effet sur la tendance au réchauffement. « It’s pain, no gain », résume Horner. Cette conférence fait suite à celle de Drieu Godefridi, dont les idées ont été résumées dans un précédent article paru dans nos colonnes et qui démontrait de manière rigoureuse que le GIEC dans son ensemble ne peut être qualifié d’organisation scientifique. Espérons que ce collectif, dont les membres viennent de tous horizons, parviendra à élaborer une stratégie efficace pour porter la contradiction au déluge réchauffiste qui ne manquera pas de s’abattre dans les prochains mois. Ci-joint, la liste des principaux membres des « climato-optimistes » : Christian GERONDEAU, Président de l’AFCO (Association Française des Climato-Optimistes )
Christian BUSON, Secrétaire générale AFCO
Pierre BOUTEILLE, Porte-parole et animateur des « Grogniarts »
Douce DE FRANCLIEU, Club Courbet
Jean-Philippe DELSOL, Président de L’IREF
Patrick SIMON, Président de l’ALEPS
Alain MATHIEU, Président honoraire de Contribuables Associés
Christophe SELTZER, Président de Students for Liberty France
Marie-France SUIVRE, Déléguée générale Institut Turgot
L’invité : Christopher HÖRNER, avocat
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Les studios Aardman, créateurs de Wallace et Gromit, Chicken Run et Shaun le mouton, se sont associés à Greenpeace pour créer un court-métrage, mettant en lumière les menaces auxquelles nos océans sont confrontés et l’importance de les protéger. Des personnalités comme Bella Ramsey (Game of Thrones), David Harbour (Stranger Things), Olivia Colman (The Crown) ou encore Helen Mirren (The Queen) ont prêté leur voix aux personnages de la version anglaise.
Le Voyage des Tortues raconte l’histoire tragique d’une famille de tortues essayant de rentrer chez elle, dans un océan qui est de plus en plus menacé par le changement climatique, la pollution plastique, les forages pétroliers et la surpêche.
Le film existe en versions anglaise et française :
> Voir la version anglaise (sous-titrée en français)
> Voir la version française (sous-titrée en français)
Photos du film et du making-of : https://media.greenpeace.org/collection/27MZIFJ8B307O
« Je suis ravie d’avoir travaillé sur ce film poignant avec Greenpeace et Aardman, a déclaré Olivia Colman, actrice oscarisée en 2019, qui prête sa voix à la mère de la famille de tortues. Nos océans sont confrontés à de nombreuses menaces, dont je n’étais même pas au courant avant cela. L’histoire de cette famille de tortues essayant de rentrer chez elle dans un océan en péril est une réalité pour tant de créatures marines dont l’habitat est détruit par les activités humaines. Si nous n’agissons pas maintenant, nous risquons de causer des dommages irréversibles à nos océans et de perdre des espèces pour de bon. J’espère que ce film inspirera plus de gens à agir pour protéger nos océans. »
Le film d’Aardman a été produit dans le cadre de la campagne internationale de Greenpeace pour protéger les océans. Depuis avril 2019, une expédition maritime relie l’Arctique à l’Antarctique pour documenter les menaces qui pèsent sur les océans et mettre en valeur la richesse des écosystèmes marins [1]. Greenpeace appelle à la protection d’au moins 30% des océans d’ici à 2030 grâce à la création d’un vaste réseau de réserves marines. Un traité mondial sur les océans est actuellement en discussion aux Nations unies : s’il est suffisamment fort et ambitieux, il serait une première étape essentielle vers la réalisation de cet objectif.
Notes aux rédactions :
[1] Protection des océans : Greenpeace lance une expédition de l’Arctique à l’Antarctique pour demander un traité international ambitieux, communiqué de presse, 11 avril 2019
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Face au changement climatique dont les effets se concrétisent chaque jour davantage, Michel Aglietta, conseiller au Centre d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII), appelle à la mise en place urgente d’une écologie politique, qui consiste à intégrer les critères de soutenabilité dans les politiques budgétaires et monétaires, la régulation de la finance ou encore la gouvernance des entreprises. Il en détaille les enjeux en répondant aux questions d’Isabelle Bensidoun, économiste et adjointe au directeur du CEPII.
Les scénarios publiés par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) cet été sont très inquiétants. Existe-t-il encore des voies de sortie ? La récente COP26 a-t-elle débouché sur des avancées majeures ?
Le message dirimant du dernier rapport du GIEC est effectivement que la crise climatique a atteint un seuil critique. Les scientifiques ont été surpris par l’accélération de la survenue des événements extrêmes depuis fin 2019. C’est pourquoi l’éventualité d’un retour au « normal » pré-crise apparaît comme une dangereuse illusion.
Cependant, il est encore possible d’agir pour contenir l’augmentation de la température, par rapport à ce qu’elle était en moyenne entre 1850 et 1900, à 1,5 degré à l’horizon 2050. Mais il faut agir vite, pour être en mesure de ramener les émissions nettes de gaz à effet de serre (GES) à zéro en 2050.
À cet égard, la COP26 a fait des avancées, avec l’accord sur la suppression du méthane carboné, qui doit être remplacé par la production d’un méthane vert par électrolyse, et celui sur la reforestation et l’afforestation, limitant ainsi l’artificialisation des sols. Mais cela est loin d’être suffisant.
Pour tenir l’objectif d’émissions nettes de GES nulles en 2050, il faudrait parvenir à une avancée généralisée de l’électricité dans les usages de l’énergie et promouvoir l’hydrogène vert là où la décarbonation ne peut passer par l’électricité. Il faudrait également développer différentes techniques de capture et de stockage du carbone pour compenser une décarbonation incomplète.
Il s’agit donc de réorientations drastiques qui devront, en outre, être complétées par une mutation des modes de consommation vers la sobriété dans les pays riches, par des choix techniques qui ménagent l’environnement et les ressources, et par une aide financière conséquente aux pays en développement vulnérables.
Il faudrait, enfin et surtout, que l’instrument clé pour piloter la décarbonation, la hausse progressive du prix du carbone et son application à toute l’industrie, aux bâtiments et aux transports soit agréé à l’échelle planétaire. Ensuite, les recettes fiscales, que cette taxation du carbone permettrait, devront être transférées vers les populations vulnérables à l’intérieur des nations et des pays riches vers les pays pauvres au niveau international, pour éviter à ces derniers d’être piégés pour des décennies dans des structures productives à haute intensité carbone, ce qui les empêcherait de répondre à l’urgence climatique. Car le climat est, par essence, une préoccupation globale.
Est-ce que cela implique une transformation radicale de nos sociétés ?
Parvenir à un monde à 1,5 °C de réchauffement implique un coût de transition considérable, car il requiert un changement substantiel d’attitude des gouvernements à l’égard du lobby du carbone.
Un article paru dans la revue scientifique Nature en septembre 2021, évalue que 60 % des réserves de pétrole et de gaz, 90 % de celles de charbon devront être échouées d’ici 2050, c’est-à-dire qu’elles devront rester dans le sol, et pour toujours.
Cela veut dire que la production de pétrole et de gaz devra baisser chaque année de 3 % et celle de charbon de 7 % jusqu’à 2050. Or, en l’absence d’une tarification du carbone, aucun pays producteur de pétrole et de gaz n’a annoncé d’objectif de réduction de sa production.
Tant qu’une hausse substantielle et durable du prix du carbone n’aura pas été décidée, il ne sera pas possible de parvenir à une écologie politique qui consisterait à intégrer les considérations de soutenabilité dans la régulation de la finance et dans la gouvernance des entreprises, et à incorporer l’objectif climatique de zéro émission nette dans les politiques budgétaires et monétaires.
Cette transformation radicale réclame également que les gouvernements retrouvent le sens de la planification stratégique pour donner un cap de long terme aux entreprises privées de tous les secteurs et gagner la confiance des citoyens, pour qu’ils s’engagent dans la transformation des modes de vie.
*Est-ce que vous observez une prise de conscience politique face à cette urgence climatique ? L’Europe semble avoir une longueur d’avance… *
Les pays européens, France en tête, ont porté l’Accord de Paris de 2015 et sont engagés vers la neutralité carbone en 2050. Mais leur inertie dans la mise en œuvre des intentions formulées dans cet Accord est malheureusement restée très forte.
C’est pourquoi la Commission européenne a pris les devants. Elle a présenté un plan ambitieux le 14 juillet dernier, « Fit for 55 », qui définit les actions requises d’ici 2030 pour respecter l’Accord de Paris. Il s’agit de réduire les émissions de GES de 55 % d’ici 2030 par rapport à 1990, soit une baisse de 40 % par rapport à 2005, pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Ces objectifs ne sont pas seulement des ambitions, mais des obligations qui seront inscrites dans la première loi climat européenne, que la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, devrait faire promulguer en mars 2022.
Grâce au choix du nucléaire, la France est un pays bien plus décarboné que ses voisins. Il lui est donc possible d’atteindre la neutralité carbone par un mix énergétique nucléaire/renouvelables, à condition de prolonger les centrales existantes et de construire des centrales de 3e génération EPR2 pour remplacer progressivement les centrales en fin de vie. C’est la stratégie annoncée par le président français Emmanuel Macron.
Cependant, cette transition écologique risque d’avoir un coût social très important. Cette dimension est-elle suffisamment prise en compte ?
Pour que la transition soit équitable, la solidarité doit être un impératif catégorique, que ce soit au niveau des États ou du Green Deal européen.
C’est pourquoi la Commission prévoit un nouveau fonds social pour le climat, afin de soutenir financièrement les citoyens les plus affectés par la hausse transitoire des coûts de l’énergie et de la mobilité.
Ce fonds sera alimenté par la hausse de recettes fiscales attendues de l’extension du système d’échange de quotas d’émissions aux bâtiments et aux transports, complété par une partie des recettes de la taxe carbone aux frontières. Il devrait ainsi disposer de 72,2 milliards d’euros aux prix actuels pour la période 2025-2032.
La transition énergétique nécessite aussi de coordonner les actions entre pays européens et de soutenir, grâce au fonds de modernisation, les pays qui ont un niveau de vie plus faible, une plus grande part d’énergies fossiles et une intensité énergétique plus élevée.
Peut-on concilier transition écologique et croissance économique ? Ne faut-il pas privilégier plutôt la décroissance ?
Non, la décroissance serait catastrophique pour l’adhésion indispensable des populations. Au contraire, décarbonation et croissance doivent aller de pair. Pour ce faire, un fonds d’innovation, pour décarboner les secteurs couverts par le mécanisme d’ajustement aux frontières, sera mis en place pour financer des investissements des petites et moyennes entreprises (PME) en énergies propres et usages de ces énergies. La Commission vise ainsi à susciter 260 milliards d’euros d’investissements supplémentaires par an dans les énergies propres pour le chauffage des bâtiments, par la construction de pompes à chaleur éliminant le chauffage au fioul, ou en aidant à financer la transition dans les transports terrestres (qui font 25 % des émissions de GES en Europe et qui sont la principale cause de pollution atmosphérique).
Il faudrait également investir massivement pour transformer le mix énergétique et baisser l’intensité énergétique, car les usages de l’énergie représentent 75 % des émissions en Europe. À cette fin, l’objectif prévu par la directive européenne pour l’énergie renouvelable est de porter la part des renouvelables dans le mix énergétique de 20 % en 2019 à 40 % en 2030.
La transition verte ne saurait oublier que les crises du climat et de la biodiversité doivent être résolues ensemble pour respecter les limites planétaires. Restaurer la biodiversité, c’est améliorer le fonctionnement des écosystèmes, donc la productivité du capital naturel et accroître la capacité de capture des puits de carbone. C’est pourquoi une stratégie pour la forêt et une initiative pour l’agriculture sont nécessaires pour y parvenir.
Cet article est publié dans le cadre de la série du CEPII « L’économie internationale en campagne », un partenariat CEPII–The Conversation.
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Christian Gerondeau participait le 4 juillet à l’émission « les points sur les I » sur CNEWS. À la question posée par Ivan Rioufol de savoir s’il convenait de s’inquiéter des récents propos alarmistes du GIEC qui ont récemment fuité dans la presse, Christian Gerondeau a donné deux exemples illustrant la façon dont « travaille » l’organisme Onusien, fournissant indirectement la réponse à cette question. Le premier exemple est tiré du 3ème rapport d’évaluation du GIEC qui prévoyait une fourchette d’augmentation de la température mondiale entre 1990 et 2100 allant de 1°C à 5,8°C. Ces prévisions apparaissent dans le diagramme ci-dessous qui figure à la page 555 du rapport du Groupe de travail n°1. C’est le scénario le plus invraisemblable (proche de 6°C) qui a été mis en avant et a marqué les esprits, tant du public que de la classe politique. Or, c’est sur la trajectoire du scénario 1°C que nous nous trouvons en 2020 comme le montre le même diagramme montré par Christian Gerondeau lors de l’émission : Le deuxième exemple est tiré d’un rapport spécial du GIEC de 2011 intitulé SRREN (« Special Report on Renewable Energy ») qui prétendait prouver que les énergies renouvelables pourraient couvrir près de 80% des besoins énergétiques du monde en 2050. À la page 802 du rapport principal, on trouve le diagramme ci-dessous censé représenter 164 scénarios possibles d’évolution future des émissions de CO2 en fonction de différents schémas d’utilisation des énergies renouvelables : La dispersion des courbes de ce diagramme n’a d’égale que celle du 3ème rapport sur les températures. C’est néanmoins sur cette base que le GIEC a pu proclamer dans un communiqué de presse du 9 mai 2011 que près de 80 pour cent de l’approvisionnement énergétique mondial pourrait être couvert par les énergies renouvelables d’ici le milieu du siècle. Les conclusions du rapport SRREN sont non seulement fausses, elles sont mensongères. S’étonnera-t-on d’apprendre dans ces conditions que l’un des auteurs principaux (Lead Author) du rapport SRREN est le Dr Sven Teske, membre de Greenpeace dont il est officiellement le « coordinateur international pour les questions climatiques » ?
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Le 08/12/07 – Alors que les négociateurs de 190 gouvernements achèvent la première semaine de négociations sur les changements climatiques, à Bali, des citoyens du monde entier vont descendre aujourd’hui dans la rue afin de rappeler la nécessité d’une action urgente pour prévenir les pire dangers des changements climatiques.
Les bénévoles de Greenpeace de 19 pays vont organiser ou participer à des manifestations et autres événements grand public pour garantir que les Ministres qui arrivent à Bali, en Indonésie, pour la dernière semaine des négociations, s’accordent sur un plan de travail ambitieux pour combattre les changements climatiques.
« Il ne reste qu’une semaine pour s’accorder sur une mandat de négociation d’un renforcement du Protocole de Kyoto, assorti de réductions drastiques des émissions des pays développés, et d’un accord pour combattre la déforestation, déclare Gavin Edwards de Greenpeace International. Un message fort et clair des capitales du monde entier sera essential pour maintenir la pression sur les gouvernements et les empêcher de quitter Bali les mains vides ».
Parmi les événements de Greenpeace à l’occasion de la Journée mondiale pour le climat :
A Bali, l’équipage du Rainbow Warrior, les bénévoles et les délégués de Greenpeace vont participer à une parade culturelle organisée par l’Organisation de la société civile indonésienne.
Des coalitions d’ONGs en France, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Nouvelle-Zélande en Suisse, en Turquie et au Royaume-Uni vont organiser des manifestations dans les capitales.
11 activistes perchés à 150 de haut continuent d’occuper une centrale à charbon en République tchèque, pour demander la fin de l’utilisation des énergies fossiles, nuisibles au climat.
Les activistes de Project Hotseat à Seattle, aux Etats-Unis, vont sauter dans les eaux froides du Pacifique pour nager vers un ours polaire, afin de mettre en lumière la situation désespérée de cette espèce, menacée par les changements climatiques.
Les activistes qui participent au match de cricket entre l’Inde et le Pakistan au stade de Chinnaswamy vont délivrer des messages sur le climat, accomplir des performances artistiques, et diffuser des affiches pour transmettre leurs messages.
Les activistes en Pologne vont coller des étiquettes sur les panneaux de sortie de secours, avec le message “Vous ne pouvez pas vous enfuir de la terre – stoppons les changements climatiques”.
Des activités sont également prévues en Russie, Suède, Thaïlande, Australie, Chine, Italie, Mexique et Philippines.
Une flottille de pêcheurs indonésiens a escorté le Rainbow Warrior à Bali, jeudi, appelant à une action urgente pour le climat, et invitant les citoyens du monde entier à participer à la journée mondiale pour le climat.
En savoir plus sur les actions qui ont eu lieu hier
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Industrie et transition écologique : « Ce sera extrêmement brutal », estime Louis Gallois L’ambition européenne de réduction du CO2 est légitime, souligne l’ex-grand patron Louis Gallois. La transformation de l’industrie européenne sera pourtant « plus brutale » qu’on imagine. Louis Gallois, co-président de la Fabrique de l’industrie, ancien président de la SNCF et directeur d’Airbus, a répondu à quelques-unes de nos questions. Entretien. Comment l’industrie peut-elle réussir sa transition écologique ? L’industrie française est prise entre deux feux : la menace d’une perte de souveraineté d’une part, l’obligation de réduire les émissions de CO2 et les polluants d’autre part. Il faut donc trouver un équilibre en allant, je crois, dans trois directions essentielles : les nouvelles technologies, la numérisation de l’industrie et l’éco-responsabilité. Sur ce dernier point, tous les industriels sont déjà engagés. Dans l’aéronautique, 80 % des efforts de recherche sont consacrés à la réduction du carbone par la baisse de la consommation et les futurs carburants. Mais il ne faut pas que ces efforts se fassent au détriment de la compétitivité. L’Europe fixe une réduction des émissions de 55 % d’ici à 2030… C’est extrêmement contraignant. La décision a été prise de manière démocratique et les industriels devront s’aligner. Je reprends les mots de l’économiste Jean Pisani-Ferry, « la transition écologique va être extrêmement brutale », bien plus qu’on ne l’imaginait. Il a raison. Il faut que tout le monde le sache : quand on fixe un objectif aussi ambitieux, on va vers une transformation totale de l’industrie européenne. Des industries vont apparaître, d’autres vont disparaître. La tâche des gouvernements sera de rendre la transition aussi peu brutale que possible, en inventant des formules nouvelles pour protéger les salariés les plus exposés. Êtes-vous optimiste ? Nous avons des atouts avec des champions industriels dans le bâtiment (Saint-Gobain), l’hydrogène (Air liquide), les batteries (Stellantis)… La construction navale fait aussi beaucoup d’efforts. S’il y a une telle accélération du processus, quel avenir imaginer en revanche, pour l’usine d’injecteurs diesel à Rodez ou pour la fonderie du Poitou ? Vous êtes, ce mardi 7 septembre 2021, à Saint-Nazaire, quel rôle peuvent jouer les territoires ? Leur énergie est essentielle, tout comme leur capacité à coordonner les actions des différents acteurs. Les territoires qui réussissent déjà, et Saint-Nazaire en fait partie, sont parvenus à trouver, ensemble, des solutions. L’État et la Région ont ensuite le rôle de soutenir ce dynamisme en mettant en place des infrastructures et en créant des formations.
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Certains chercheurs ont compris que la peur était un moyen efficace pour obtenir des fonds de recherche, et notamment la peur d’une apocalypse déclenchée par des changements climatiques.
De nombreux gouvernements, dont le gouvernement français, reconnaissent officiellement que les gaz à effet de serre (GES) d’origine anthropique sont la cause d’un réchauffement climatique qui menace notre avenir. Sentant le vent venir, des physiciens, des chimistes, des biologistes sont sortis de la communauté scientifique pour arrimer, à tort ou à raison, leurs activités de recherche à cette question climatique. Un consensus a été établi pour exiger des subventions afin, bien sûr, d’aider à résoudre le problème climatique. La sincérité de tous ces chercheurs du climat qui crient haut et fort leur foi en un réchauffement climatique d’origine anthropique est parfois douteuse. Ils savent que pour obtenir des fonds il faut chanter à l’unisson le seul refrain officiel reconnu par un organisme de l’ONU, le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC). Un culte climatique, qui se greffe à merveille à la nouvelle religion verte, s’est donc développé. Il a été insidieusement propagé par les médias, et même par l’enseignement dans nos écoles. La peur a déjà fait ses preuves dans le passé pour conserver les brebis à l’intérieur du troupeau (peur du purgatoire et surtout peur de ce châtiment ultime, l’enfer). Notre Église offrait en revanche à ses fidèles la possibilité de s’épargner quelques années de purgatoire en achetant des « indulgences ». Des cierges et des lampions pouvaient aussi être allumés à l’église pour demander une faveur, ou pour expier des fautes et des péchés. Or, depuis quelques années, des chercheurs en biologie forestière d’une université québécoise ont imaginé une stratégie analogue et astucieuse pour faire entrer davantage d’argent dans leurs fonds de recherche. Ils proposent un programme appelé « carbone boréal » pour « compenser » vos émissions de gaz à effet de serre (GES) . Ils agitent le spectre de catastrophes climatiques pour vendre des « indulgences boréales »… Il s’agit de racheter (d’expier ?) vos « péchés carboniques » commis contre la nouvelle déesse Gaïa, la planète Terre. Les crédits carboniques que vous achèterez ainsi sont garantis… comme les indulgences d’autrefois l’étaient par le Vatican. Pour ne pas oublier l’essentiel, l’introduction est suivie d’un « compensez ici », comme le tronc surmonté d’un petit ange-merci placé bien en vue à l’entrée de l’église pour y glisser « le denier du culte ». On vous offrait jadis des indulgences partielles et plénières, on vous offre maintenant une compensation simplement selon votre « total », ou selon un « total préventif », pour le climat. La compensation est calculée en termes d’arbres à planter dans le laboratoire boréal des chercheurs. Ils absorberont les « GES » ou « l’empreinte carbone » des ouailles, à la manière dont les curés absorbaient nos péchés par des messes contre un petit don. Après quelques « clics », vous sortez du confessionnal boréal absous et la conscience soulagée, ainsi, accessoirement, que votre portefeuille, mais vos péchés carboniques ont été rachetés…. pour une année. Car vous devrez refaire régulièrement vos « Pâques ». Ces chercheurs-confesseurs exploitent en effet habilement le principe des subventions récurrentes. Ces biologistes friands de néologismes (biosphère, biodôme, biodiversité, écosystème, « puits » (sic) de carbone,…) devraient ajouter le terme de « rédemption carbonique » à leur lexique. Le « climatisme » serait-il devenu une religion ? L’idée d’une catastrophe climatique semble aujourd’hui reposer sur une base scientifique controversée, et l’imbroglio des querelles d’experts apparait inextricable pour le commun des mortels. Des chercheurs utilisent donc des moyens non scientifiques pour susciter la générosité de leurs concitoyens, et ces abus pourraient aboutir à une perte de confiance dans la science et la technologie. Jusqu’à quel point profitent-ils de la peur, et surtout de la culpabilité qu’ils ont contribué à déclencher chez leurs concitoyens, pour garnir leurs coffres ? Cette démarche qui se veut scientifique est-elle éthiquement acceptable ? On assiste là à une dérive déplorable d’une question scientifique vers une doctrine, voire même vers une religion. La religion remplace parfois la science défaillante….
Repentez-vous, la fin est proche !
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Le député national de la province du Bas-Congo (Ouest de la RDC), Jean Claude Mvuemba, a accusé la société pétrolière française PERENCO REP d’avoir déversé des déchets toxiques dans la mer.
M. Jean-Claude Mvuemba l’a déclaré lundi à la presse à Kinshasa, affirmant que plus de 10.000 poissons ont été retrouvés morts au bord de la mer, près du village Tiembe, situé à environ un kilomètre de la société pétrolière PERENCO.
Il a exigé, à cet effet, l’envoi sur terrain d’une commission d’ enquête qui devra être constituée, selon lui, des délégués notamment du gouvernement central, du gouvernement provincial, des parlementaires, des ONG de défense des droits de l’homme et de l’ environnement pour évaluer le taux de pollution environnementale causée par cette société dans cette partie de la RDC.
Installée en 2000 en RDC, la société PERENCO exploite le pétrole dans la zone côtière de Muanda. Elle a récupéré les activités de Total Fina Elf. Sa production déclarée est de 7.000 barils/jour avec 5 stations de production.
PERENCO est implantée, outre la RDC, au Congo-Brazzaville, au Cameroun, en Colombie, à l’Equateur, en Erythtrée, au Gabon, au Guatemala, en Tunisie, au Royaume-Uni, aux Etats-Unis et au Venezuela.
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Par J.C. Maurin, Professeur agrégé de physique On désigne par cryosphère l’ensemble des glaces terrestres. Son évolution, lors des dernières décennies, est souvent présentée comme préoccupante: il en résulterait une forte hausse des niveaux marins et un changement d’albédo et donc du bilan énergétique de la Terre. Cette première partie de l’article présentera quelques ordres de grandeurs pour les glaces terrestres.
On utilisera principalement les données du chapitre 4 du rapport AR5 WG1 (5th Assessment Report, Working Group 1) qui a été publié en 2013 par l’organisme intergouvernemental GIEC. 1. Ordres de grandeurs des volumes glaciaires Le chapitre 4 [1] de l’AR5 indique quelques ordres de grandeurs pour l’ensemble des glaces terrestres (Figure 1 et original du tableau ici). La légende du tableau 4.1 (ice density = 917 kg m–3, seawater density = 1028 kg m–3, océan area = 362,5 Mkm²) permet d’élaborer un tableau plus lisible (Figure 2a) et de tracer ensuite un graphe de type secteur ou camembert (Figure 2b). SCE publie chaque mois l’évolution de l’étendue de la banquise Nord : notons que le volume de glace en Antarctique représente 25,44/ 0,0146 ≈ 1750 fois le volume moyen de la banquise Nord. Le volume de glace en Antarctique, de loin le premier contributeur au volume de la cryosphère, ne semble pas être connu très précisément : en effet, dans le précédent rapport AR4 [1] du GIEC, la Table 4.1 en page 342 donnait pour ice sheet Antarctica SLE ≈ 56,6 m alors que l’AR5 [1] donne désormais SLE ≈ 58,3 m (Figure 1). La figure 3 illustre l’ampleur de cette correction sur l’Antarctique, à 6 ans de distance, entre AR4 et AR5. 2. La principale composante de la cryosphère : l’Antarctique Le continent Antarctique est découvert vers 1820. Dumont d’Urville y débarque en 1840, il y a donc seulement 180 ans. On distingue deux parties dans l’Antarctique suivant que l’on se trouve à l’Est ou à l’Ouest de la chaîne Transantarctique. Le seul Antarctique Est contiendrait plus de 85% des glaces de l’Antarctique soit plus de 75% de la cryosphère (ici). 3. Ordres de grandeurs en énergie [3] La puissance moyenne atteignant la haute atmosphère de la Terre, en provenance du Soleil, est estimée à ≈ 176 1015 W. Environ 123 1015 W finiront par être réémis en infrarouge vers l’espace et environ 53 1015 W seront renvoyés sous forme visible (albédo = 53/176 ≈ 0,3).
Selon l’AR5 (Fig 2.11 en page 181 ici), les nuages et l’atmosphère seraient responsables d’environ 76% des 53 1015 W renvoyés en visible.
Sur les 24% restants, moins de la moitié est imputable à la cryosphère : les surfaces englacées interviennent dans l’albédo mais jouent actuellement un rôle secondaire. Parmi les composantes de la cryosphère, les zones proches du pôle Sud sont prépondérantes pour les surfaces englacées (Figure 5). La fonte complète des glaces terrestres (≈ 28,6 1015 m3 soit 26,2 1018 kg) nécessite une énergie E = E1+E2.
Avec 333,5 kJ pour la fonte de 1 kg de glace à 0°C, on obtient l’estimation E1 ≈ 8,75 1024 joules.
On doit également ajouter l’énergie E2 nécessaire pour réchauffer la glace jusqu’à sa température de fonte.
(E2 ≈ 1,05 1024 joules pour réchauffer 28,6 1015 m3 de glace depuis -20°C vers 0°C) [3].
L’ordre de grandeur pour la fonte complète de la cryosphère est donc E1+E2 ≈ 9800 1021 joules soit E = 9800 ZJ.
Cette énergie E est considérable comme le montrent les comparaisons suivantes : Conclusions La deuxième partie de l’article (2/3) commentera les choix rédactionnels du GIEC pour le chapitre 4 de l’AR5 et donnera des ordres de grandeurs complémentaires pour les banquises et les glaciers.
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Par Jo Moreau. Tim Yeo est un député conservateur britannique qui préside le comité de la Chambre des Communes chargé de superviser la politique gouvernementale contre les changements climatiques. Ministre de l’environnement de John Major, il fut initiateur de la lutte contre le réchauffement climatique et comme tel, un partisan convaincu de mesures radicales pour réduire les émissions de CO2. Il se situait dans la droite ligne de la politique pro-nucléaire de Margaret Thatcher. Ainsi déclarait-il en 2009 : « Les derniers souffles des climato-sceptiques (« deniers » ) s’éteindront bientôt. Dans cinq ans, plus personne ne doutera de la contribution humaine dans les changements climatiques ». Interrogé mardi sur le choix politique qui se présente, soit atténuer les effets du changement climatique, soit carrément l’empêcher, il a modéré ses positions antérieures en déclarant que : « Ce changement ne représente pas du tout une menace pour la survie de la planète. Celle-ci a survécu à des changements beaucoup plus importants que n’importe quel changement climatique qui se passe aujourd’hui. Bien que les preuves d’un changement de climat soient maintenant écrasantes, les causes n’en sont pas tout à fait claires, et les variations naturelles pourraient en être une ». Il a déclaré vouloir continuer à promouvoir des mesures destinées à lutter contre la menace de changements climatiques, car ceux-ci sont évidents et mettent en cause les habitudes de vie dans le monde, mais il a ajouté que la responsabilité humaine n’est qu’une des causes possibles. Toutefois, il a poursuivi en prônant une politique prudente notamment dans le domaine de l’énergie et des combustibles fossiles, même si leur implication dans l’évolution climatique n’est pas une certitude. « Il existe une forte probabilité pour que les activités humaines contribuent à des concentrations de gaz à effet de serre ». Ben oui… —
Sur le web. — Sortie du livre « Climat, les 15 vérités qui dérangent » : malaise pour l’establishment.
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Depuis un certain temps on voit fleurir des articles, des communiqués de presse, parfois une publication scientifique, démontant timidement que le RC (réchauffement climatique) n’a rien ou peu d’anthropique. Certains (souvent) s’y cassent les dents, logique ils vont à l’encontre des dogmes imposés, et se retrouvent dissidents ou encore exclus de la communauté. Mais là, avec ce communiqué de presse, c’est un organe on ne peut plus officiel qui vient de le publier. http://www.insu.cnrs.fr/node/8352 En conclusion de l’analyse de cet article : Lorsque le vent solaire percute notre magnétosphère, notre planète Terre serait donc enveloppée d’une « source » de chaleur électromagnétique qui croîtrait à mesure qu’elle s’approche de notre atmosphère. Donc en bout de course pourquoi encore oser prétendre que le réchauffement climatique est anthropique et que de plus des analyses quantitatives en CO2 démontrent de plus en plus qu’il n’y serait pour rien, du moins pas dans les proportions qu’on nous suggère ! Photo: Gauche : image montrant l’interaction du vent solaire avec la magnétosphère ; Droite : ©JamesBurch- différentes régions clefs résultant de cette interaction, dont la magnétogaine. ©SOHO/LASCO/EIT NASA, ESA
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L'État va-t-il être condamné pour sa politique de lutte contre la pollution de l'air ? Une mère et sa fille de 16 ans qui souffrent de problèmes respiratoires l'attaquent en justice, une "première" en France selon avocat et association. L'audience aura lieu à partir de mardi devant le tribunal administratif de Montreuil. Les deux femmes, qui ont assigné l'État pour "carence fautive", réclament 160 000 euros de dommages et intérêts en réparation du préjudice subi. À leurs yeux, les autorités n'ont pas pris de mesures "efficaces" contre la pollution atmosphérique, en particulier lors du très sévère pic de pollution qu'a subi l'agglomération parisienne en décembre 2016. Et elles jugent que cela a eu un impact sur leur santé. Toutes deux souffrent depuis plusieurs années de problèmes respiratoires, "accentués" lors des pics de pollution. La mère, 52 ans, multiplie les bronchites qui l'obligent à se mettre régulièrement en arrêt de travail. Pour sa fille, ce sont les crises d'asthme. À l'époque, les deux plaignantes vivent à Saint-Ouen, "entre le périphérique et deux avenues très passantes", explique leur avocat François Lafforgue. Depuis, elles ont déménagé, sur prescription médicale, à Orléans. "En quelques mois", leur état de santé s'est considérablement amélioré, explique leur avocat. Pour l'avocat des deux femmes, l'État, garant du respect des normes de qualité de l'air, a commis une triple faute : d'abord il aurait dû instaurer "une réglementation plus protectrice de sa population", explique-t-il, estimant que les textes existants sont, "dans l'ensemble, inadaptés au vu de l'objectif de santé publique". Deuxièmement, "les autorités n'ont pas pris toutes les mesures" à leur disposition, dit l'avocat, citant par exemple la mise en place tardive de la circulation alternée lors de ce pic hivernal que n'avait pas connu la France depuis 10 ans en termes de longueur et d'intensité. LIRE AUSSI >> Inaction climatique: que peut la Justice face aux Etats? Enfin, "même quand les mesures sont prises", elles sont "inefficientes" car tout n'est pas mis en oeuvre pour les faire respecter. "Il n'a pas été constaté de report de circulation sur l'A86", autoroute qui fait le tour de Paris, détaille-t-il notamment, "ce qui laisse penser que la mesure a été peu respectée". Au total, plus d'une cinquantaine de personnes, partout en France, sont actuellement engagées dans des actions similaires contre l'État, indique Sébastien Vray, fondateur et porte-parole de Respire, qui accompagne les requérants, avec d'autres associations. Pour lui, ce procès est un aboutissement. LIRE AUSSI >> Pollution de l'air : Paris se félicite, Marseille à la traîne "Quand j'ai fondé Respire, il y a huit ans, j'avais l'objectif, qu'un jour, on ferait un lien juridique entre les pics de pollution et l'aggravation d'une pathologie à l'échelle d'un individu", a-t-il déclaré. "C'est un peu comme le procès de l'amiante", ajoute-t-il. "Un jour, on a conclu à la dangerosité de cette substance à l'échelle individuelle et l'Etat et les entreprises ont été condamnées". En France, la pollution de l'air est responsable de 48 000 morts prématurées par an. L'exposition aux principaux polluants (particules fines, ozone, benzène, dioxyde d'azote et dioxyde de soufre) ne doit pas dépasser certaines concentrations - basée sur des valeurs fixées par Bruxelles - sur un jour et sur l'ensemble de l'année. Si la situation s'est globalement améliorée depuis 15 ans, ces normes sont régulièrement dépassées dans les grandes villes ou dans des bassins industriels. La pollution peut aussi parfois concerner des zones rurales, à cause des épandages agricoles et du chauffage au bois. En mai 2018, la Commission européenne a renvoyé six États devant la justice de l'Union européenne, dont la France et l'Allemagne, mis en cause pour ne pas respecter les normes de qualité de l'air. En juin, trois autres dossiers de personnes disant souffrir de la mauvaise qualité de l'air doivent être examinés par le tribunal administratif de Paris, poursuit Me Lafforgue, dont celui de Clotilde Nonnez, une Parisienne de 56 ans, "figure de proue" de ses requérants. L'association Notre Affaire doit également porter plainte en France contre l'État pour "inaction climatique", après que sa pétition L'Affaire du Siècle a récolté plus de deux millions de signatures.
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La forêt boréale, écosystème aussi riche que fragile
Les forêts boréales constituent un écosystème essentiel à l’équilibre de notre planète à bien des égards. La biodiversité des forêts boréales est telle qu’elles abritent plus de 20 000 espèces animales et végétales, dont une grande partie dans les forêts canadiennes. Des espèces-parapluie, comme le caribou, y évoluent. Ces espèces sont primordiales car elles indiquent le degré de santé d’un écosystème. En l’occurrence, si le caribou se porte bien dans ces forêts, cela signifie que des dizaines d’autres espèces s’épanouissent également.
De vastes espaces de forêts matures et non perturbées par le développement sont essentiels à la survie du caribou forestier. Son habitat chevauche les paysages forestiers intacts dans une proportion de plus de 93 % en Ontario et de plus de 74 % au Québec. Chaque année pourtant, l’effet cumulatif des perturbations industrielles sur l’habitat forestier ne fait que menacer davantage cette espèce-parapluie emblématique. Tant et si bien que le caribou forestier figure désormais sur la liste des espèces « menacées » selon la loi sur les espèces en péril du Canada.
Des caribous membres d’un troupeau de 120 000 espèces en migration entre le Yukon et l’Alaska, le long de la rivière Porcupine (Canada, 2011) © Bernd Roemmelt / Greenpeace
Par ailleurs, de nombreuses communautés humaines ont établi une connexion très forte avec la forêt canadienne. C’est notamment le cas des Premières Nations, peuples autochtones du Canada qui comptent 700 000 individus. Ces communautés sont dépendantes de la forêt boréale, qui est liée à leurs activités économiques, comme la pêche, mais aussi spirituelles et sociales.
Enfin, les sols et les tourbières des forêts boréales regorgent de carbone, au point qu’elles constituent le plus grand puits de carbone terrestre devant l’ensemble des forêts tropicales ! Si cette forêt disparaissait, elle libérerait une quantité très importante de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Cela accélérerait la hausse des températures terrestres et déséquilibrerait encore davantage notre climat. Pour rappel, l’année 2016 a été la plus chaude jamais enregistrée : il y a donc urgence à protéger les forêts, qui disparaissent au rythme d’environ 13 millions d’hectares par an. Or la destruction des forêts est responsable d’environ 12 à 17% des émissions mondiales de gaz à effet de serre : presque autant que tous les avions, voitures, camions, bateaux et trains de la planète réunis.
Si la forêt boréale est la plus grande forêt du monde, c’est aussi celle qui recule le plus vite, principalement à cause de l’exploitation forestière. La combinaison du changement climatique et de l’activité humaine menace ainsi directement sa biodiversité, les communautés qui vivent en harmonie avec elles et ses réserves de carbone.
La forêt boréale des Montagnes Blanches (Québec, automne 2011) © Markus Mauthe / Greenpeace
Résolument dangereux
Depuis plusieurs années, Résolu est ciblée par Greenpeace et Stand.earth dans le cadre d’une campagne commune pour une plus grande protection de la forêt boréale. Résolu, première entreprise forestière canadienne, vante le caractère durable de ses activités. Or cette affirmation est loin d’être exacte.
L’entreprise n’a par exemple pas pris en compte la santé à long terme des forêts les plus riches en termes de biodiversité répondant au label “High Conservation Value” : elle a ainsi exploité les forêts qui font partie de l’habitat essentiel du caribou (qui se nourrit surtout du lichen que l’on ne trouve que dans les forêts matures) au Québec et en Ontario. Elle refuse en effet de mettre en œuvre un plan de sauvegarde du caribou conséquent sur l’ensemble de ses concessions. A titre d’exemple, huit des aires de répartition des hardes de caribous qui chevauchent les opérations de Résolu en Ontario et au Québec comptent moins d’habitats non perturbés que le minimum identifié par le gouvernement.
Résolu a par ailleurs exercé ses activités dans les territoires traditionnels de certains peuples des Premières Nations sans respecter leurs droits fondamentaux. C’est l’une des raisons pour lesquelles Résolu s’est vu retirer la certification FSC (la seule reconnue par l’ensemble de la communauté environnementale comme par nombre de grandes entreprises) sur six millions d’hectares de ses concessions. Or, plutôt que de changer ses pratiques pour récupérer les certificats perdus, en 2014, Résolu a préféré traîner en justice la Rainforest Alliance, l’auditeur indépendant du FSC qui avait pointé ces divers manquements.
L’activité de Résolu porte ainsi atteinte à la préservation de la forêt boréale, menaçant de fait la biodiversité de l’écosystème et ses stocks de carbone.
Depuis le début de notre campagne, nous demandons à Résolu de respecter les droits des Premières Nations, d’appuyer les collectivités locales et de modifier ses activités dangereuses pour la forêt boréale en adoptant des mesures fondées sur des données scientifiques. Nous l’enjoignons également de récupérer les certificats d’exploitation durable qu’elle a perdus.
Des empreintes le long de la rivière Athabasca, en Alberta du Nord (Canada, 2012) © Greenpeace
La forêt bâillonnée
En tant qu’organisation de la société civile attachée à l’intérêt général, il est de notre devoir de dénoncer les agissements du groupe forestier Résolu quand ils menacent la forêt et ses habitants. Or, jusqu’à présent, Résolu a refusé tout dialogue et a choisi de nous attaquer abusivement en justice… parce que nous avons osé défendre la forêt boréale canadienne ! Si les poursuites-bâillons se multiplient, celle-ci revêt un caractère particulier par l’exorbitance des sommes demandées et la nature de la procédure engagée : Résolu affirme en effet que Greenpeace est une entreprise de crime organisé !
Le but est clair : nous épuiser humainement et économiquement pour nous faire taire. Et à travers ce procédé, in fine, Résolu affirme sa volonté de priver la forêt d’une de ses voix les plus précieuses. Car il s’agit bien de détourner l’attention publique : pendant qu’il faut défendre la légitimité des actions d’ONG comme la nôtre, ce sont des forêts qui disparaissent, la planète qui s’enlise.
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Les ordonnances réformant le Code du travail vont éclore à l’automne, comme les champignons. Elles n’auront, hélas, pas plus d’effet sur l’emploi que ne dure la saison des champignons si elles se bornent à ravaler le sublime monument historique que constitue le Code du travail français, qu’il faudrait en réalité raser et reconstruire à zéro pour en faire un bel ouvrage moderne, aéré, élancé, léger, résolument tourné vers le futur. Mais aussi et surtout, car sous cette splendide clé de voûte se cachent les innombrables piliers que sont les conventions collectives, tout aussi contraignantes pour les employeurs. Et là c’est une véritable jungle inextricable dans laquelle l’employeur doit se frayer un chemin plein d’embûches. PLUS DE 300 CONVENTIONS COLLECTIVES Car selon sa mauvaise habitude et son inimitable ingéniosité, la France s’est dotée de plus de 300 conventions collectives (cf. site Legifrance). 357 exactement si l’on se réfère à la liste du site Centre-Convention-Collective.com. Elles s’appliquent généralement à toutes les entreprises du secteur concerné car bien entendu l’État, qui n’y est pas du tout obligé, s’empresse à chaque fois de les étendre à toutes les entreprises, y compris celles qui ne sont membres d’aucun syndicat professionnel ayant négocié lesdites conventions. Par comparaison, la Suisse n’a que 43 conventions collectives « nationales », dont la plupart ne s’appliquent d’ailleurs pas dans tous les cantons, et elles ont toutes une échéance de fin nécessitant leur examen périodique. DES CONVENTIONS UBUESQUES Citons quelques exemples ubuesques, qui, précisons-le, ne mettent nullement en cause les métiers et les personnes qui les exercent. Il existe 2 conventions collectives pour les entraînements des chevaux : une pour l’entraînement au trot (n° 3605), une pour l’entraînement au galop (n° 3615). Notre bien-aimé RSI (Régime Social des Indépendants) s’est davantage préoccupé du bien-être de ses salariés que de celui de ses adhérents, puisqu’il s’est doté de 3 conventions collectives : 1 pour le personnel de direction (n° 3364), 1 pour les praticiens conseils (n° 3365), 1 pour les employés et cadres (n° 3366). S’il fallait un exemple de non corrélation entre convention collective et efficacité économique, il est tout trouvé. TOUS LES TRAVERS FRANÇAIS SONT LÀ En vrac : – Convention collective des voies ferrées d’intérêt local (n° 3022)
– Convention collective du commerce des machines à coudre (n° 3147)
– Et puisque nous sommes encore en été, convention collective des « glaces, sorbets, crèmes glacées – industries » (n° 3147) Tous les travers français s’expriment dans les conventions collectives, y compris le régionalisme institutionnel : – Convention collective du travail du personnel des banques en Guyane (n° 3356)
– Convention collective départementale des ouvriers du bâtiment des départements de la Drôme et de l’Ardèche (n° 3349) 11 CONVENTIONS SUR LE TOURISME C’est certainement parce que la France est encore n° 1 du tourisme mondial qu’elle s’est dotée de 11 conventions collectives s’appliquant au secteur de l’hébergement touristique et de la restauration (je vous laisse découvrir : n° 3003, 3151, 3176, 3225. 3227, 3231, 3237, 3245, 3271, 3292, 3297). La principale, celle concernant les Hôtels, cafés, restaurants, tourisme, hôtels de Préfecture, cafés, tabacs (n° 3292) comporte 48 pages (cf. document pdf sur Légifrance), sans compter les multiples mises à jour, annexes, etc. L’équivalente en Suisse, mise en place en 1999 et renouvelée régulièrement, étendue à toute la Suisse sans exception, est unique et ne comporte que 17 pages. Le tourisme n’est pas un cas unique de multiplication des conventions collectives. On en trouve tout autant voire davantage dans le bâtiment, le papier – carton, le cuir et les peaux, et bien entendu dans le commerce de détail, chaque type de commerce ayant la sienne (l’alimentation, les vêtements, les chaussures, etc.). DES CARCANS CONTRE L’EMPLOI Outre cette inflation, qui s’apparente étrangement à la multiplication des corps au sein de l’administration publique, les conventions collectives françaises ont une très fâcheuse tendance à vouloir tout régir. Elles sont devenues de véritables carcans finalement fort préjudiciables à l’emploi. On a déjà cité la comparaison entre les conventions collectives de l’hôtellerie en France et en Suisse. Un autre exemple : la convention collective nationale de l’enseignement privé hors contrats ne comporte pas moins de 117 pages ! Les entrepreneurs privés, en particulier les petits et moyens entrepreneurs, vivent au quotidien sous la menace permanente et bien réelle d’enfreindre sans le savoir et malgré leur bonne volonté l’une des clauses de la convention collective. Certes ils sont censés en connaître toutes les dispositions, puisqu’il y est fait référence sur toutes les fiches de paie de leurs salariés. LES ENTREPRENEURS SOUS LA MENACE PERMANENTE DES CONVENTIONS Mais ils ne l’ont pas ni sous l’oreiller ni même sur leur bureau. Et ils n’ont pas les moyens de se payer un avocat conseil qui devrait les accompagner quasiment en permanence car chaque embauche, chaque définition de poste, chaque modification de l’emploi du temps, chaque départ en vacances, chaque événement familial, chaque uniforme, chaque révision de rémunération, etc. fait l’objet de règles contraignantes inscrites dans les conventions collectives. Autant que le Code du travail lui-même, ce sont ces conventions collectives intrusives qui découragent les embauches. Citons deux exemples parmi les multiples freins : – 1 établissement = 1 et 1 seule convention collective (liée au code NAF – APE). C’est obligatoire. Donc si dans tel établissement s’exercent des métiers très différents, impossible de leur appliquer des règles différentes. Si je fabrique et je vends au sein d’un même établissement, on pourrait penser que s’appliquerait une convention collective industrie pour la fabrication et commerce pour la vente. Non, il faut choisir. Cherchez pourquoi certaines entreprises renoncent à se diversifier et à se lancer dans de nouvelles activités. – Un employeur et un salarié conviennent d’une embauche au Niveau X Échelon Y à un salaire brut Z. Le niveau et l’échelon sont déterminés par le niveau des études et par l’expérience et l’ancienneté dans le métier. C’est quasiment prédéterminé, sans négociation. Le salaire résulte par contre d’une réelle négociation. Mais si le salaire Z se situe en-dessous du montant minimum inscrit dans la convention collective pour le Niveau X Echelon Y, et ce de plein et libre gré de l’employeur et du salarié, l’employeur est dans l’illégalité et pourra se voir contraint en cas de litige ultérieur au rattrapage du différentiel pourtant accepté par le salarié, sans compter les pénalités. Cherchez pourquoi certains diplômés supérieurs cachent aujourd’hui leurs diplômes pour faciliter leur embauche, et pourquoi de potentiels emplois ne sont pas pourvus par divergence entre la rémunération supportable par l’entreprise et celle inscrite dans le marbre de la convention collective. LE COUP D’ÉPÉE DANS L’EAU DE LA RÉFORME C’est pourquoi la réforme du Code du travail sera vraisemblablement encore une fois un coup d’épée dans l’eau. Donner davantage de place à la négociation collective, notamment au niveau des branches, n’est pas la bonne réponse au problème du chômage. Les PME d’ailleurs n’y adhèrent pas du tout, et craignent vivement l’intrusion des « syndicats représentatifs » chez eux. Non, une vraie réforme boostant l’emploi allègerait les champs de la négociation collective et donnerait davantage de place à la négociation individuelle ! Il est fini le temps où le rapport de forces employeur/employé était fortement à l’avantage de l’employeur, et justifiait tout un arsenal protecteur pour les salariés. Aujourd’hui, grâce notamment aux réseaux sociaux, tout se sait. LA RÉVOLUTION DE L’INFORMATION Les entrepreneurs/embaucheurs le savent et veillent à la bonne image de leur entreprise afin d’attirer les meilleurs talents, laquelle passe en tout premier lieu par l’adhésion de son personnel. La presse publie régulièrement le palmarès des entreprises les plus recherchées où il fait bon vivre et travailler. Mais cela est également vécu par les PME au niveau local. Tout se sait ! On est aujourd’hui en France dans une spirale négative : le taux élevé du chômage met l’employé en situation de faiblesse vis-à-vis des employeurs, qu’il soit déjà au travail ou qu’il soit à la recherche d’un travail (sauf dans certains métiers où les offres d’emplois sont supérieures aux personnes qualifiées correspondantes = informaticiens, cuisiniers par exemple) ; donc on règlemente à outrance pour protéger « les faibles » ; donc on décourage l’embauche ; donc on entretient le chômage ; donc on maintient les employés et demandeurs d’emplois en situation de faiblesse. C’est un paradoxe : en voulant favoriser l’employé, on détruit l’emploi ! SPIRALE VERTUEUSE Imaginons une spirale vertueuse : on assouplit considérablement les règlementations ; donc on facilite et on encourage les embauches ; donc on fait baisser le chômage ; donc on rétablit un rapport de forces équilibré entre l’offre et la demande, entre employeur et employé ; donc la négociation individuelle fonctionne gagnant/gagnant. Certes le passage de la spirale négative à la spirale vertueuse ne se fera pas en un jour ni sans quelques dommages. Il y aura probablement des abus de la part de quelques employeurs non vertueux, qui seront rapidement sanctionnés si illégaux et pénalisés si antisociaux. SIMPLIFIONS LE DROIT Alors osons ! Indignons-nous ! Insurgeons-nous ! Simplifions ! Car même si l’on donne davantage de souplesse au niveau des entreprises elles-mêmes, elles ne pourront pas contrevenir aux conventions collectives et à leurs forêts de règlementations, qui s’imposent à elles au même titre que le Code du travail proprement dit. Non, il faut engager immédiatement un processus qui aille bien au-delà des futures ordonnances avec un Code du travail qui ne comporte plus que les dispositions essentielles s’appliquant à tous, y compris celles d’ordre général qui pullulent dans les conventions collectives. REMETTRE À PLAT LA RÉGLEMENTATION Pourquoi par exemple les congés maternité/paternité seraient-ils différents chez les métallos et chez les serveurs ou les vendeurs de magasins ? Au nom de quelle inégalité institutionnelle ? Donc mettons la disposition minimale légale dans le Code du travail. Inutile de la reprendre dans les conventions collectives. Et laissons ensuite à chaque entreprise, dans une négociation collective interne et/ou individuelle, la liberté de faire plus que le minimum légal. Limitons les conventions collectives de branche aux contraintes réellement spécifiques à certains métiers si cela s’avère réellement nécessaire. Ce devrait être l’exception et non la règle. REVENIR À LA LIBRE ENTREPRISE Et laissons aux entreprises leur liberté d’organisation et de gestion. En concluant des accords d‘entreprises avec les représentants élus du personnel lorsque la taille de l‘entreprise le justifie et si les salariés le décident. C’est la condition sine qua non pour passer d’un climat de défiance dans lequel se sentent aujourd’hui les employeurs à un climat de confiance réciproque. Sortons de la jungle française inextricable, où les nouvelles lianes qui poussent à tout instant vous enserrent et vous étouffent. Donnons de la perspective et de la visibilité. Les entrepreneurs étrangers hésiteront moins à venir chez nous. Pourquoi croyez-vous qu’il semblerait que ce soient Francfort, Luxembourg, Amsterdam ou Dublin, qui tirent actuellement le meilleur parti des délocalisations engendrées par le Brexit, et non Paris ? Ce n’est ni la qualité ni le coût de la vie dans notre capitale à peu près unanimement loués. Certes la fiscalité y est aussi pour quelque chose. Elle est peut-être en train de s’adapter ? Mais le comité ad hoc mis en place par la région Ile-de-France restera désarmé face à l’excès des réglementations du travail en France. Il y a urgence. — Sur le web
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Un nombre croissant de taxes vise à changer les habitudes de consommation de la population dans de nombreux pays. À la fiscalité de produits tels que l’alcool, le tabac ou les jeux de hasard, de nouvelles mesures fiscales ciblent certains aliments ou boissons (taxe sur le gras, taxe soda, taxe Nutella) ou encore des produits de divertissement (jeux vidéo). Cette fiscalité comportementale, aussi appelée taxation des vices (ou sin taxes), n’est pas nouvelle. Si elle peut évidemment fournir des recettes publiques supplémentaires, elle doit cependant être considérée avec prudence car elle est souvent inefficace et source de nombreux effets inattendus. Ainsi, non seulement, les objectifs affichés ne sont généralement pas atteints, mais en augmentant artificiellement le prix sur le marché légal, les taxes comportementales ou paternalistes sont source de distorsions et de trafics illicites, synonymes de violence et de corruption accrues. UN VIEUX CONCEPT Prétexter l’existence d’effets néfastes liés à la consommation d’un produit quelconque est politiquement attrayant. Cela peut faciliter l’adoption d’une nouvelle taxe (ou la hausse d’une taxe existante). La logique défendue consiste à mettre en avant que la surtaxation du produit découragerait la consommation et déboucherait sur des bénéfices sociaux, par exemple en matière de santé publique. Cette logique d’augmentation des recettes publiques n’est pas nouvelle et a au contraire souvent été utilisée par les pouvoirs publics qui, depuis longtemps, imposent à leur population diverses taxes de ce type. Concrètement, elles prennent le plus souvent la forme de droits d’accises ou autres contributions indirectes1 appliqués spécifiquement au produit visé, en plus de la fiscalité générale frappant l’ensemble des biens et services à l’image de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA). Les exemples sont nombreux. Taxe contre le vice qu’est la boisson Les tentatives visant à contrôler la consommation d’alcool remontent à plusieurs millénaires. Comme le tabac, l’alcool a été l’un des premiers produits à entrer dans le collimateur des prohibitionnistes. L’inventeur du vin de riz a ainsi été puni par l’empereur chinois en 2200 av. J.-C.2 ; en 1122 av. J.-C. le vin de raisin y a été prohibé et les vignes détruites. Les mesures pour limiter les abus de cette consommation au cours des siècles suivants et à travers les pays sont nombreuses. Les taxes sur les spiritueux figurent ainsi parmi les premiers droits d’accise instaurés en Angleterre au milieu du XVIIIe siècle. Aux États-Unis, la toute première taxe adoptée en 1791 fut le droit d’accise sur le whisky, justifié notamment par le fait que ce droit aurait un impact positif « d’un point de vue de la santé et de la moralité »3. Elle provoqua la fameuse « Révolte du Whisky » de la part de la population. L’alcool reste encore aujourd’hui lourdement pénalisé par des taxes spécifiques. Tabac et le vice du fumeur Le tabac est aussi et depuis longtemps la cible privilégiée des pouvoirs en place. Après son apparition en Europe, sa consommation a été fortement stigmatisée par les pouvoirs publics et religieux, s’accompagnant de peines plus ou moins sévères allant jusqu’à l’excommunication de « quiconque fumerait dans un édifice religieux »4. Dans un tel climat d’opprobre, il fut ainsi facile à Jacques Ier d’augmenter de 4000 % les droits d’importation sur le tabac en Angleterre en 1604, sous prétexte que le tabagisme était « une habitude répugnante à regarder ; odieuse pour l’odorat, nuisible pour le cerveau, dangereuse pour les poumons »5. L’opportunité d’augmenter les recettes fiscales en taxant la consommation de tabac fut également saisie en France. Le premier impôt sur l’importation des tabacs est mis en place par Richelieu en 1629, avant que Colbert n’instaure un monopole d’État sur la fabrication et la vente du tabac quelques années plus tard6. Taxe sur la margarine et concurrence déloyale La fiscalité des vices ne s’arrête pas à l’alcool et au tabac. En effet, des taxes ont été imposées sur divers autres produits sous divers prétextes. Il s’agissait souvent de préserver la santé publique ou sinon de protéger des industriels locaux de la concurrence de nouveaux produits. Une taxe spécifique sur la margarine a ainsi été imposée à la fin du XIXe siècle aux États-Unis au nom de la lutte contre la « concurrence déloyale » qu’elle représenterait vis-à-vis des producteurs laitiers sur le marché intérieur7. En Finlande, une taxe similaire a aussi été imposée entre 1934 et 1942 pour les mêmes raisons. Ce droit d’accise décourageait la consommation de margarine — dont la production utilisait des ingrédients d’importation — afin de protéger la production domestique de beurre8. L’ARGUMENT DES COÛTS SOCIAUX Au-delà des considérations d’ordre moral, les pouvoirs publics et les partisans des taxes comportementales mettent aussi en avant l’existence de coûts sociaux. L’idée est la suivante. Les consommateurs de produits viciés seraient un fardeau pour la collectivité, à savoir les contribuables. Ils causeraient concrètement une dégradation des finances de l’État. Il est alors suggéré que la suppression de leurs vices permettrait d’assainir les comptes publics. Aux États-Unis, le chiffre de 147 milliards de dollars pour traiter les conséquences de l’obésité en 2008 fut mis en avant pour justifier une nouvelle taxe sur les sodas9. En France, la prise en charge annuelle par l’assurance maladie de l’obésité et du surpoids serait de 10 milliards d’euros10. Des chiffres similaires sont présentés dans les cas du tabac ou de l’alcool. Les coûts du tabac en matière de santé seraient de 96 milliards de dollars aux États-Unis (2000-2004) et s’élèveraient à 193 milliards de dollars si on y ajoute les coûts liés à la perte de productivité11. De même, en France, les dépenses d’assurance maladie imputables au tabac auraient été de 12 milliards d’euros en 201012, le coût social global étant estimé à 47,7 milliards d’euros. Le coût social de l’alcool est, quant à lui, évalué à 37 milliards d’euros13. Ces chiffres sont impressionnants. Il n’empêche qu’il est permis de douter du lien automatique entre disparition des vices visés par la fiscalité comportementale et amélioration de l’état des finances publiques. Pourquoi ? Premièrement, la méthode des calculs laisse à désirer. En effet, au lieu de se focaliser sur le surcoût au cours d’une année donnée des personnes s’adonnant à leurs vices, il faudrait au contraire tenir compte des coûts de ces personnes tout au long de leur vie (concept de lifetime health costs) pour ensuite les comparer à ceux des personnes non concernées par ces vices (personnes ayant un style de vie sain ou healthy living). Or, ces dernières vivent généralement plus longtemps car leur espérance de vie est plus élevée. Elles occasionnent ainsi des coûts de santé particulièrement importants dans un âge avancé qui contrebalancent, voire pourraient même dépasser l’ensemble des surcoûts générés par des personnes obèses ou fumeuses au cours de leur vie14. À partir de données concernant les Pays-Bas, une étude conclut ainsi que si on se focalise uniquement sur les coûts à un âge donné, on constate effectivement un surcoût de 40 % chez les fumeurs. Par contre, en l’absence de fumeurs, les coûts de santé de l’ensemble de la population seraient 7 % plus élevés chez les hommes et 4 % plus élevés chez les femmes que ce qu’ils sont actuellement au sein d’une population comprenant fumeurs et non fumeurs15. Concernant l’obésité, une autre étude conclut que « bien qu’une prévention efficace de l’obésité débouche sur une baisse des coûts de santé qui lui sont associés, cette baisse est contrecarrée par les augmentations de coûts associés à d’autres maladies non-liées à l’obésité au cours des années de vie gagnées ». Dans leur globalité, les coûts des personnes non fumeuses et de poids normal (healthy living) seraient ainsi supérieurs de près de 28 % à ceux des fumeurs et de 12 % à ceux des obèses (voir Figure 1). La disparition du tabagisme et de l’obésité ne permettrait pas dans un tel cas d’assainir les comptes publics, mais les alourdirait au contraire. Source : Pieter van Baal et al.16 Deuxièmement, dans la logique de ceux qui utilisent cet argument, il faut tenir compte de l’impact de la mortalité précoce des consommateurs de vices sur les autres postes budgétaires de l’État, notamment en matière de retraite ou de soins pour personnes âgées. Car là aussi, l’impact d’une disparition des vices et d’un allongement de la durée de vie, pourrait avoir l’effet contraire à celui suggéré par les partisans des taxes comportementales, à savoir alourdir à terme plutôt que soulager les comptes publics. Ainsi, en tenant compte des éléments ci-dessus, une étude évalue l’impact financier global du tabagisme aux États-Unis à des « économies » de 0,32 dollar par paquet17. À l’évidence, toute estimation du coût social des vices dépend de la méthodologie de calcul adoptée. D’un pays à l’autre, de nombreux paramètres peuvent varier ainsi que les données disponibles. Une chose est sûre. Le coût social des comportements à vice est loin de faire l’unanimité. De plus, même si ce coût était positif, pour juger de la chose dans sa globalité, deux éléments supplémentaires doivent être pris en compte. D’une part, la notion de coût social et de poids en termes de finances publiques vient de ce que les pouvoirs publics ont imposé en matière de santé et d’assurance maladie des régimes publics obligatoires. L’évaluation des risques y a été supprimée. Autrement dit, les surcoûts pesant sur les budgets publics liés au tabac ou à l’obésité, s’ils existent, sont un effet inattendu et non désirable de l’existence de ces régimes. Évidemment, il aurait fallu en tenir compte avant de les imposer. Ils ne sont pas une caractéristique inhérente à la consommation d’alcool, de tabac, ou d’aliments gras et sucrés. Dans un marché privé concurrentiel où la gestion des risques serait autorisée, si les fumeurs et les obèses présentent réellement un risque supérieur, ils seraient amenés à payer des primes plus élevées. La preuve en est qu’en matière d’assurance emprunteur ou assurance prêt, telle semble précisément la pratique d’une partie des assureurs en France où le coût de l’assurance dépend notamment du statut de fumeur, ou pas, ainsi que de l’indice de masse corporel18. Les coûts sont ainsi supportés par les consommateurs de vices eux-mêmes, l’éventuel fardeau pour les comptes publics disparaissant par la même occasion. D’autre part, l’existence de ces coûts externes dans les régimes publics actuels ne justifie pas nécessairement des taxes comportementales qui pourraient ne pas être un moyen approprié. Car de telles taxes frappent généralement tous les consommateurs (et tous les producteurs), alors que c’est souvent la consommation abusive du produit visé — par exemple de boissons alcoolisées ou de sodas, d’aliments gras ou sucrés, etc. — qui serait souvent à l’origine de problèmes de santé ou de problèmes sociaux. En voulant corriger cette externalité, la fiscalité en crée donc en réalité une nouvelle, possiblement plus importante, en imposant de nouveaux coûts ou externalités négatives à l’ensemble des consommateurs, obligés ainsi de manière injustifiée de payer plus cher leurs produits au quotidien19. DES EFFETS MITIGÉS ET INATTENDUS Si sur le papier, l’objectif affiché des taxes comportementales est souvent celui de la santé publique, plusieurs raisons expliquent pourquoi cet objectif n’est généralement pas atteint dans la réalité. La mise en place de la taxe peut effectivement avoir des effets inattendus. Car si les ventes officielles du produit surtaxé sont, certes, susceptibles de baisser, les consommateurs tendent en revanche à substituer un autre produit tout aussi, voire plus nocif que celui qui est visé. Cela compromet in fine l’atteinte des objectifs sanitaires affichés par les pouvoirs publics. L’expérience américaine des taxes soda montre par exemple que les consommateurs — notamment les enfants et les adolescents — se mettent à boire d’autres boissons caloriques relativement moins chères avec un effet inexistant ou minime sur le surpoids et l’obésité20. Quand les pouvoirs publics se mettent à taxer le gras — comme au Danemark en 2011 — les consommateurs augmentent leurs achats transfrontaliers et se tournent vers des produits moins chers, présentant tout autant des risques pour la santé en cas de surconsommation, voire plus, à cause de leur moindre qualité21. Le même phénomène affecte l’alcool, les consommateurs se rabattant à cause des taxes, sur des boissons alcooliques moins chères et plus fortes22, ou encore possiblement sur l’utilisation d’autres drogues comme le cannabis à la place de l’alcool23. Même dans le cas du tabac — souvent cité en exemple — les taxes ne sont pas non plus exemptes d’effets pervers similaires. Comme le souligne une étude, « un nombre croissant de recherches montrent que beaucoup de fumeurs réagissent de manière dangereuse aux taxes sur les cigarettes »24. Car si les consommateurs de tabac sont susceptibles de réduire le nombre de cigarettes, ils ont aussi en revanche tendance à augmenter le goudron et la nicotine consommés par cigarette fumée, soit en se rabattant sur des cigarettes plus puissantes, soit en fumant chaque cigarette de manière plus intense. Résultat ? Les « droits d’accise sur les cigarettes semblent n’avoir aucun effet sur la consommation totale de goudron »25, i.e. le facteur considéré comme la cause précisément de cancer. De plus, comme l’arrêt de fumer favorise souvent la prise de poids, d’autres études trouvent aussi que « les taxes sur les cigarettes causent une augmentation, peut-être significative, de l’obésité »26. MARCHÉ PARALLÈLE ET TRAFIC ILLICITE La mise en place de taxes comportementales ouvre automatiquement la voie au marché parallèle. Ce marché peut prendre la forme d’achats transfrontaliers — comme dans le cas de la fat tax qui a poussé les Danois à acheter leurs produits en Allemagne ou en Suède — et/ou d’achats au noir, achats qui peuvent représenter 10 % du marché de l’alcool au Royaume-Uni et 20 % ou plus du marché des cigarettes en France27. Ces phénomènes relèvent d’une logique économique incontournable. Dès que le prix d’un produit est artificiellement déconnecté de la réalité économique à cause des taxes, cela crée une marge de profit que des trafiquants n’hésitent pas à s’approprier, notamment dès qu’elle dépasse les risques et les coûts d’être pris. On perd souvent de vue dans le débat public que ce n’est donc pas la nature du produit surtaxé en soi, ou le vice, qui est à l’origine de la contrebande, mais la fiscalité qui en est la cause nécessaire et suffisante. Même des produits aussi banals que le sel ou le savon deviennent rapidement l’objet de contrebande, quand ils sont fortement taxés. La preuve en est fournie par l’exemple de l’impôt sur le sel en France (la gabelle), réputé pour la contrebande intensive dont il faisait l’objet. Ou encore par celui du savon en Angleterre où il y a été soumis jusqu’au milieu du XIXe siècle à une taxation spécifique lourde, allant jusqu’à 110 % à 120 % de son prix. Cette fiscalité, elle aussi, n’a pas manqué de donner « lieu à beaucoup de fraudes et à une contrebande active »28. Comme le note un des spécialistes de la question, « si enfreindre la loi permet d’obtenir un profit de 110 ou 120 %, alors elle continuera de l’être, en dépit de la multiplication des sanctions et la vigilance des forces de l’ordre »29. Enfin, les taxes stimulent d’autant plus le marché noir et la contrebande qu’elles sont accompagnées de taxes sur la valeur ajoutée et sont régressives, c’est-à-dire qu’elles frappent relativement plus lourdement les ménages à faibles revenus. En effet, ils seront les premiers à recourir au marché noir du fait de leur nécessité à préserver leur pouvoir d’achat. Or, comme le souligne une étude portant sur le Royaume-Uni, l’ensemble des taxes comportementales (en incluant notamment les taxes sur les carburants et les véhicules, ainsi que celles sur l’énergie verte visant à modifier les comportements en matière de consommation d’énergie) atteindrait 11,4 % des revenus disponibles des personnes les plus pauvres, et cette part serait de 21,7 % si on y inclut la TVA, soit le double de celle des personnes les plus aisées (voir Figure 2)30. CONCLUSION Alors que les gouvernements sont à la recherche de recettes fiscales supplémentaires pour redresser les comptes publics, de nouvelles taxes — ou des hausses de taxes existantes comme dans le cas du tabac ou de l’alcool — sont proposées. Une telle fiscalité à visée comportementale est proposée pour divers aliments gras, sucrés ou salés, pour des sodas, mais aussi pour l’énergie ou divers produits de divertissements. L’existence de coûts sociaux liés à la consommation des produits visés est systématiquement mise en avant pour convaincre l’opinion publique que la baisse des vices permettrait de redresser les comptes publics. Or, l’existence de tels coûts et leur ampleur sont loin d’être certaines, même dans le cas d’un produit considéré comme fortement nocif, tel que le tabac. De plus, la mise en place de ces taxes doit être considérée avec la plus grande prudence car ce type de fiscalité présente de nombreux effets pervers. Elle cause des distorsions économiques et des gaspillages, en poussant les consommateurs à leurs substituer des produits de moindre qualité, tout aussi, voire plus nocifs pour la santé, dans le seul but d’éviter la taxe. Enfin, ces taxes sont la raison principale de l’existence d’un marché parallèle et d’un trafic illicite avec leur lot de crimes, de violences et de corruption. —
Sur le web.
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Contrairement aux idées reçues d’une Chine qui pollue à tout va, il s’avère que sur le « front de la sylviculture », la Chine est à la pointe. Les chiffres de la FAO démontrent qu’avec un accroissement de 2,5 millions d’hectares de ses zones boisées entre 1990 et 2010, la Chine s’est hissée au cinquième rang mondial pour sa superficie forestière, après la Russie, le Brésil, le Canada et les États-Unis. Et en couvrant 500 000 kilomètres carrés de sa surface de forêts, portant sa couverture forestière de 12 % à 18 %, la Chine abrite depuis 2009 la plus grande forêt artificielle au monde ! Depuis 1978, la Chine a pris très au sérieux la lutte contre la désertification. Et pour cause. Déjà frappé d’une mauvaise qualité de l’air de par sa dépendance au charbon, le pays doit aussi affronter des tempêtes de poussière telle que le « dragon jaune » qui se fait sentir jusqu’en Corée et au Japon. Fréquentes et massives, ces tempêtes tirent leur origine du désert de Gobi, une zone aride d’une superficie équivalente à la moitié de celle du désert d’Arabie, qui ne cesse de grandir. En général, à l’échelle de la planète, avec la progression des déserts, l’humanité se confronte à la réduction des espaces utilisables pour son activité. A l’heure actuelle, 40 % des terres émergées sont menacés par la désertification. En Australie, le pourcentage de sols couverts de déserts atteint les 75 % de sa superficie et le pays subit depuis trois ans une sécheresse d’une sévérité inédite. Aux États-Unis, les gouvernements sous la coupe de Wall Street ont pris l’habitude de faire l’impasse sur ce genre de problème. Depuis sa conception dans les années 1960, le grand projet de transfert hydrique NAWAPA, dont l’objectif est de transférer de l’eau du grand nord vers les zones arides du sud, est en panne de financement. Ce qui fait qu’en Californie, sur plus de 80 % du territoire, c’est la tension hydrique qui prime avec des nappes phréatiques, des rivières et des lacs au plus bas ou carrément en voie de disparition. Résultat ? Alors qu’il s’agit de l’Etat le plus riche des Etats-Unis, des milliers d’hectares de terres agricoles sont en jachère et, à part quelques privilégiés, des millions d’Américains sont rationnés en eau. En Chine, les autorités font plus attention. En premier lieu parce que la sécheresse chronique dont souffre le nord se traduit directement en pénuries d’eau pour Beijing, la capitale du pays, peuplée de 20 millions habitants. Et la progression du désert dans son flanc nord-ouest est vécue comme une menace très réelle. Pour relever le défi, le gouvernement chinois a opté pour un volontarisme exemplaire : en premier lieu un grand projet de transfert hydrique du sud vers le nord et un grand programme visant à planter pas moins d’une centaine de milliards d’arbres ! Lancé en 1978, le projet de la « grande muraille verte » est un projet gargantuesque à l’image du grand canal reliant Hangzhou à Beijing. A l’horizon 2074, cette barrière verte de 35 millions d’hectares sur 4500 km s’étendant du Xinjiang à l’est jusqu’à Heilongjiang à l’ouest, serait couverte de 100 milliards d’arbres dont la moitié a déjà été plantée à ce jour. Au programme, une augmentation de la surface boisée du pays de 15 % d’ici à 2050. La quatrième phase du projet, lancée en 2003, comprend l’ensemencement aérien pour couvrir de larges étendues de terres où le sol est moins aride et la rétribution des agriculteurs pour la plantation d’arbres et d’arbustes dans les zones les plus arides. Évidemment, ce projet de dimension « pharaonique » donne des cauchemars aux cost-killers et à certains écologistes pour qui toute intervention de l’homme sur la nature, par essence, sera forcément nuisible. Bien que de nombreuses difficultés restent à surmonter, ce qui est certain, c’est que le projet fait des émules en Afrique avec le lancement d’une autre « grande muraille verte » à la limite du Sahel sur le modèle du projet chinois et avec l’expertise de la Chine populaire.
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Depuis le début du confinement, on entend de nouveau les oiseaux en ville et l'air semble plus pur. La crise du coronavirus a eu pour effet collatéral de réduire le niveau de pollution atmosphérique, en particulier les rejets de dioxyde de carbone. Mais à combien chiffrer la baisse des émissions de CO2 dans l'atmosphère depuis le début de la crise sanitaire ? Le Haut Conseil pour le Climat a estimé dans un rapport qu'ils ont diminué, en France, d'environ 30% pendant la période de confinement. Des relevés identiques en Île-de-France, selon Airparif : "Du jamais vu en 40 ans de mesure, avec une telle ampleur et autant de stations", souligne l'association de surveillance de la qualité de l'air en région francilienne. Aux États-Unis, les émissions étaient inférieures de 15 à 20% entre le 15 mars et le 14 avril par rapport à la même période en 2019, selon un rapport du groupe de recherche Rhodium. Au niveau européen, début avril, le cabinet de conseil en management Sia Partners, dans une étude relayée par Les Echos, chiffrait à 145 mégatonnes la quantité de CO2 qui pourrait ne pas être rejetée en 2020 par les pays de l'UE, soit 5% de ses émissions en temps normal. Le site britannique Carbon Brief chiffre, lui, une baisse des rejets de CO2 au niveau mondial pour l'année 2020, par rapport à 2019, de 5,5%. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a aussi donné sa prévision jeudi, anticipant une diminution des émissions de carbone de 8% cette année, une chute sans précédent, à leur plus bas niveau depuis 2010. De 5 à 8% d'émissions de dioxyde de carbone prévues en moins sur l'année 2020, donc. Une baisse historique, lié au ralentissement économique inédit qu'a connu la planète à cause la pandémie de Covid-19. Mais d'où proviennent les 95 à 92% restants ? Les prévisionnistes anticipent en fait la reprise de l'activité, qui pourrait vite grignoter les aspects écologiquement positifs qu'a eu le confinement. Dans ses scénarios économiques pour l'instant envisagés, le Fonds monétaire international table notamment, comme hypothèse optimiste, sur un rebond au second semestre 2020.
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Alors que le changement climatique se poursuit – que l’enregistrement de la fonte des glaces de l’Arctique de cet été indique comme avançant à une vitesse inquiétante – des nations, communautés et individus recherchent probablement des compensations pour les pertes et dommages dus au réchauffement climatique. Les scientifiques du climat doivent être préparés à ce que leur compétences soient requises devant le juge. Qu’il y ait une base légale pour de telles réclamations, telle que celle menée contre l’entreprise énergétique ExxonMobil par la lointaine communauté Kivalina d’Alaska, qui fait face à une érosion côtière et des inondations alors que les glaces maritimes diminuent, est loin d’être une certitude, malgré tout. Ainsi, les avocats, assureurs, et négociateurs du climat observent attentivement la capacité naissante, à partir de l’amélioration des modèles climatiques, de calculer dans quelle mesure le réchauffement climatique va devenir anthropogénique, ou l’est devenu, la probabilité et l’ampleur d’une météo extrême et autres événements relatifs au climat. Mais faire en sorte que cette science de la « cause climatique » soit capable de servir de base pour des décisions légales et sociétales va demander d’énormes efforts de recherche. L’attribution est la tentative de déconstruire les causes de la météo observable et de comprendre la physique du pourquoi arrivent les extrêmes, tels que les inondations et les courants marins. C’est une recherche de base indispensable. Les événements météorologiques extrêmes et les tendances climatiques changeantes –- les manifestations évidentes de changements climatique -– ne reflètent pas simplement des changements facilement identifiables dans l’équilibre d’énergie de la Terre telle qu’une hausse dans les températures atmosphériques. Elles ont, en général, des causes complexes, qui impliquent des anomalies dans la circulation atmosphérique, des niveaux d’humidité du sol et autres. Une compréhension solide de ces facteurs est cruciale si les chercheurs doivent améliorer les performances de, et avec confiance, les modèles climatiques sur lesquels les attributions d’évènements et les projections climatiques de long-terme dépendent. La suite de l’éditorial de Nature ici
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Sur le Web
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Le lien entre hausse du niveau des océans et activités humaines est de plus en plus contesté. Ces jours-ci sont révélées plusieurs études qui remettent en cause les dogmes des pontes de l’apocalypse océanique, mais aussi le rôle du CO2 et même la poursuite du réchauffement climatique. Voici quelques années en France le socialiste iconoclaste Claude Allègre avait suscité l’indignation en démontant ce qui était à son sens le « mythe » du réchauffement climatique et celui du CO2. Récemment, le physicien François Gervais a dénoncé à son tour la « carbonophobie » ambiante dans son ouvrage L’innocence du carbone (Albin Michel éd.). Le 14 septembre, un reportage de CNS News a collationné les conclusions de quatre études d’équipes spécialisées, ainsi que d’autres travaux, tous concluant qu’il n’existait pas d’effet observable d’un réchauffement global d’origine humaine sur le niveau des mers. La première étude citée par CNS et reprise par les sites NoTricksZone, spécialiste des sujets sur le climat, et The New American, a pour auteur le spécialiste de l’environnement Kenneth Richard, s’appuyant sur une équipe de géologues menée par Paul Kench, qui étudient les traits de côte à l’Université d’Auckland en Nouvelle-Zélande. L’importance des oscillations naturelles « Il est largement admis que le niveau des mers aurait augmenté durant les dernières décennies en raison d’un réchauffement climatique d’origine humaine », écrit Richard. « Néanmoins, en raison de l’importance de l’influence des oscillations naturelles sur les fluctuations du niveau des mers, cette affirmation manque de fondements », critique-t-il. Richard cite ainsi cette étude de six scientifiques, publiée par le site de Nature, qui confirme qu’un curieux phénomène observé dans la zone tropicale du Pacifique – une avancée des terres supérieure à l’augmentation récente du niveau des eaux –, a été observé depuis le milieu des années 1980 dans d’autres régions mais aussi, très nettement, à l’échelle mondiale. Richard cite aussi le Dr Nils-Axel Mörner, spécialiste renommée du niveau des mers et auteur de quelque 200 publications scientifiques, qui confirme « qu’on note un manque de relation de cause à effet entre le réchauffement climatique et la hausse du niveau des mers dans les régions où de désastreuses montées des eaux ont d’autorité été liées au climat, telles les Maldives ou les côtes du Bangladesh ». Le CO2 n’a rien à voir Parmi les conclusions de Richard, issues de ses compilations d’études scientifiques : « Même dans les régions du monde où le niveau des mers augmente objectivement, et rapidement, en particulier le Pacifique tropical, les scientifiques s’accordent à reconnaître que l’origine humaine ne peut pas être soupçonnée. Les oscillations naturelles observées dans les mécanismes internes aux océans sont principalement à l’origine des évolutions des niveaux, et non l’émission de CO2 liée aux activités humaines ».
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Les incendies ont fait huit morts en 48 heures : une opération de sauvetage de grande ampleur était en cours ce mercredi pour venir en aide aux milliers de personnes réfugiées sur des villes du littoral après avoir fui les flammes qui ravagent de vastes zones du pays. Des navires et avions militaires ont été déployés pour apporter de l'aide humanitaire et évaluer les dégâts, après une des pires journées depuis le début de la saison des incendies, en septembre. La police a annoncé que trois nouveaux corps avaient été découverts ce mercredi, portant à huit le nombre de personnes tuées depuis lundi soir. L'inquiétude est grande pour plusieurs personnes qui demeurent portées disparues, alors que le sud-est du pays est toujours ravagé par des feux incontrôlables. Plus de 200 maisons ont été détruites et certains villages ne sont plus que ruines fumantes. EN IMAGES >> Incendies en Australie : un brouillard toxique enveloppe Sydney Les informations parcellaires en provenance de plusieurs zones touristiques du sud-est de l'île continent font état de milliers de vacanciers et de locaux ayant passé la soirée de la Saint-Sylvestre bloqués en bord de mer, acculés par les flammes, ou dans des clubs de surf. Les feux ont provoqué de nombreuses coupures d'électricité, de téléphone et d'internet. Les pompiers ont eu beaucoup de mal à secourir des personnes brûlées dans des zones isolées: "On n'a pas pu avoir accès par la route ni par avion à certains endroits, c'est trop dangereux et on ne peut pas y accéder, pas plus que les gens ne peuvent quitter ces zones", a noté le chef des pompiers de l'État de Nouvelle-Galles du Sud, Shane Fitzsimmons. Les militaires craignent qu'il faille des jours pour atteindre certaines régions très isolées. Une bonne nouvelle est cependant intervenue dans la ville touristique côtière de Mallacoota, où 4000 personnes bloquées sur la plage, protégées par des camions de pompiers, s'en sont sorties sans dommage. "Il y a eu une standing ovation pour les pompiers à la fin de cette opération", a rapporté le chef du service de gestion des urgences de l'État de Victoria, Andrew Crisp, à la télévision ABC. VOIR AUSSI >> VIDÉO. Alors que la côte brûle, les Australiens manifestent pour le climat à Sydney Les autorités se préparaient à la possibilité que Mallacoota demeure coupée du monde pendant des semaines. Des largages de vivres ont commencé et un bateau chargé de deux semaines de nourriture devait arriver ce mercredi dans la journée. Des secouristes auraient évalué l'état des blessés et évacué ceux nécessitant des soins supplémentaires vers un centre médical de 25 lits flottant au large du littoral. La joie a cependant été de courte durée pour de nombreux habitants des environs, qui ont retrouvé leurs maisons complètement détruites. Gary Hinton, un habitant de la ville sinistrée de Cobargo, en Nouvelle-Galles du Sud, a réussi à échapper aux flammes mardi matin. Il est depuis retourné dans la ville sinistrée pour constater que la maison de son père est en grande partie intacte, mais que de nombreux bâtiments sont en ruine. "C'est assez catastrophique pour tout le monde", a-t-il déclaré. LIRE AUSSI >> Incendies en Australie : 8000 koalas auraient péri dans les feux de forêts Des températures moins extrêmes et des vents moins forts ont offert un petit répit aux soldats du feu ce mercredi, mais les conditions devraient de nouveau favoriser la progression des incendies à partir de samedi. "Les conditions météorologiques seront au moins aussi mauvaises qu'hier", a déclaré Gladys Berejiklian, Premier ministre de la Nouvelle-Galles du Sud. Les autorités s'inquiètent également après le déclenchement mardi de nouveaux incendies dans des régions montagneuses. "Beaucoup de gens sont en vacances dans ces zones", a noté Andrew Crisp. "On va faire de ces feux notre priorité et on va s'y attaquer aussi fortement qu'on le peut". Au moins total 17 personnes sont mortes et plus de 1000 maisons ont été détruites depuis le début de la saison des incendies en septembre. Environ 5,5 millions d'hectares sont partis en fumée, soit plus que la surface d'un pays comme le Danemark ou les Pays-Bas. Des images satellites montrent que la fumée générée par les derniers incendies a traversé la mer de Tasman pour atteindre la Nouvelle-Zélande. Le gouvernement du Premier ministre Scott Morrison est très critiqué. Il est notamment parti en vacances à Hawaï alors que la crise des incendies faisait rage en décembre. Il a aussi renouvelé son soutien à la lucrative mais très polluante industrie du charbon australienne, alors que le réchauffement climatique est pointé du doigt pour expliquer cette saison des incendies plus violente que jamais.
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Face à la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) ruineuse que le gouvernement prévoit d’appliquer jusqu’en 2028 et qui ne réduira pas les émissions de gaz à effet de serre (GES), 25 associations environnementales montrent qu’une alternative est possible en déposant une contre-proposition pendant la période de consultation nationale du 20 janvier au 19 février 2020. Exerçant leur droit constitutionnel de participer à l’élaboration des décisions publiques ayant une incidence sur l’environnement, ces 25 fédérations nationales et collectifs régionaux (représentant plus de 2000 associations de protection de l’environnement) ont déposé le 17 janvier 2020 au ministère de la Transition écologique et solidaire un programme alternatif de PPE 2019-2028. Le projet du gouvernement ne respecte pas la Charte de l’Environnement. Il est techniquement irréaliste de massifier des solutions ruineuses fondées sur des productions intermittentes d’énergies dépendant du vent et du soleil qui ne concourront pas à la diminution des émissions de GES. UN PROJET DE PPE NUISANT À L’ENVIRONNEMENT Aucune réduction des émissions de CO² ne résultera d’une transition énergétique relevant d’un panel de solutions de productions d’énergies renouvelables intermittentes selon les rapports et avis officiels émis par les autorités compétentes suivantes : Tous expriment que : Or, le projet de PPE repose sur des productions électrique intermittentes et ignore leurs impacts sur l’environnement (biodiversité, paysages, patrimoine, cadre de vie). Le 14 janvier 2020 à Pau Emmanuel Macron a exprimé son scepticisme sur le développement de l’éolien terrestre « … la capacité à développer massivement l’éolien terrestre est réduite… on ne peut pas imposer l’éolien d’en haut… ». Enfin, ce projet ne comporte aucun bilan prévisionnel : ni énergétique complet, ni économique intégrant tous ses coûts, ni carbone prenant en compte l’ensemble du système électrique. Ce projet délirant entraînera mécaniquement une hausse des prix des carburants, du chauffage, et de l’électricité qui appauvrira les Français au risque de provoquer des troubles sociaux. UNE ALTERNATIVE EST POSSIBLE Afin de donner à la France une chance de réussir sa transition, les associations de protection de l’environnement ont élaboré un programme alternatif chiffré qui démontre notamment qu’en 2028 il est possible de satisfaire la France en électricité décarbonée sans nouvelles éoliennes, et qu’il n’y a pas lieu de poursuivre ce ruineux programme destructeur de l’environnement. Respectueux de l’environnement selon la Charte de l’Environnement, ce programme alternatif participe au respect des grands équilibres économiques et sociaux de la Nation, ainsi qu’au respect de nos engagements internationaux. La contre-PPE proposée comporte un bilan prévisionnel complet que le gouvernement n’a pas produit. Elle contribuerait à une réduction effective de notre empreinte carbone et permettrait d’économiser 100 milliards d’euros sur la période 2019-2028. Elle privilégie des solutions efficaces pour économiser l’énergie (isolation des bâtiments), pour promouvoir des modes de production massive d’électricité décarbonée (nucléaire et hydraulique), ainsi que des chauffages économes en énergie (pompes à chaleur, géothermie) qui garantissent notre indépendance et le pouvoir d’achat des ménages. Le pays retrouverait ainsi les moyens d’investir dans les missions régaliennes aujourd’hui à l’abandon (justice, culture, sécurité), dans la santé publique, et d’une manière générale dans des activités porteuses de cohésion sociale et d’emploi. Les 2000 associations et leurs Fédérations nationales, soucieuses de cohérence environnementale et de cohésion sociale, demandent aux pouvoirs publics d’ouvrir une discussion dans un esprit de réalisme privilégiant l’intérêt général.
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Paris, le 22 mai 2008. À l’occasion du forum européen de l’énergie nucléaire qui se tient à Prague (République tchèque), les 22 et 23 mai 2008, Greenpeace tient à rappeler que le développement de l’efficacité énergétique et des renouvelables sont les deux seuls piliers d’une politique énergétique qui allie sécurité énergétique et lutte contre les changements climatiques. La nuit précédant l’ouverture du forum, l’organisation de défense de l’environnement a projeté des slogans tel que « Le nucléaire sape la lutte contre les changements climatiques » à proximité du château de Prague.
Divers ministres européens dont le Premier ministre tchèque, ainsi que des politiques européens et des représentants d’industrie seront présents, dont bien sûr Anne Lauvergeon, patronne d’Areva. Le géant nucléaire français rencontre en ce moment bien des difficultés sur les chantiers de construction de ses deux premiers réacteurs EPR, en Finlande et en France.
En réalité, ils prouvent au contraire que le nucléaire c’est trop tard, trop dangereux et trop cher. Le chantier finlandais lancé en 2006 connaît un retard de plus de deux ans et un surcoût estimé par certains à plus de 2 milliards d’euros, pour un prix de vente initial de 3 milliards ! Cerise sur le gâteau, l’EPR finlandais, outil principal de la politique climatique de la Finlande, ne sera pas prêt à temps pour aider le pays à remplir ses objectifs de Kyoto en 2012. Quant à l’EPR français, les récents problèmes rencontrés sur le chantier à Flamanville en Normandie laisse penser qu’il prend le même chemin.
Le forum européen de l’énergie nucléaire a été mis en place à la suite de la communication de la Commission européenne de janvier 2007 intitulée « Une politique énergétique pour l’Europe ». Ce forum a pour objectif d’étudier les opportunités et les risques de l’énergie nucléaire, et éventuellement de proposer des législations. Il est constitué des différentes parties mais est en réalité dominé par l’industrie.
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Imputable à l’humain ou pas, le changement climatique est perceptible aux pôles Nord et Sud. Les épisodes climatiques extrêmes sont en augmentation. Est-il déjà trop tard ? Pixabay Il y a deux ans, l’ex-climatologue de la NASA, James Hansen ainsi que plusieurs collègues, ont établi un scénario dramatique où de gigantesques vagues d’eau froide provenant de la fonte des glaciers pourraient augmenter la circulation des océans, menant à une augmentation plus rapide du niveau des océans à travers le monde, ainsi qu’à la formation de très grandes tempêtes. Il faut savoir que le scénario de Hansen se basait sur une simulation informatique et non sur des données concrètes du monde réel. De ce fait, sa suggestion a rencontré le scepticisme d’un certain nombre d’autres scientifiques à travers le monde. Cependant, maintenant, une nouvelle étude océanographique semble confirmer un aspect de cette image, à ses débuts du moins. La nouvelle recherche, basée sur les mesures de l’océan au large des côtes de l’Antarctique de l’Est, montre que la fonte des glaciers de l’Antarctique rafraîchit réellement l’océan aux alentours. Puis ceci, à son tour, bloque un processus dans lequel l’eau froide et salée coule sous la surface de la mer en hiver, formant « l’eau la plus dense sur Terre », selon les mots de l’auteur principal de l’étude, Alessandro Silvano, chercheur à l’Université de Tasmanie à Hobart. En effet, la recherche prouve que cette eau de fond de l’Antarctique a cessé de se former dans deux régions clés de l’Antarctique : la côte ouest de l’Antarctique et la côte est située autour du glacier Totten. Il s’agit des deux régions où les glaces fondent le plus vite en Antarctique, et ce n’est pas étonnant vu que l’eau de surface froide ne coule plus dans les profondeurs, et qu’une couche d’eau plus chaude de l’océan peut librement voyager à travers le plateau continental et atteindre les bases des glaciers, en conservant sa chaleur (comme les glaciers restent au-dessus). Cette eau plus chaude fait ensuite fondre les glaciers et les grandes plates-formes de glace flottantes. En d’autres termes, la fonte des glaciers de l’Antarctique semble provoquer une sorte de « boucle » de fonte, qui ne peut être arrêtée. La glace initialement fondue en eau fraîche est piégée à la surface, tandis que l’eau plus chaude reste en dessous. Ensuite, cette couche inférieure fait fondre les glaciers et crée davantage d’eau de fonte – sans parler de la hausse des eaux lorsque les glaciers perdent de la masse. « Ce que nous avons découvert n’est pas seulement issu d’une étude de modélisation, mais il s’agit de quelque chose que nous avons constaté dans l’océan réel », a déclaré Silvano, qui a mené la recherche avec des collègues de plusieurs autres institutions en Australie et au Japon. « Notre étude montre pour la première fois des preuves concrètes de ce mécanisme. Elle démontre que ces processus sont déjà en cours », a ajouté Silvano. …/…. Lire l’article complet Auteur Julien Claudet pour Trust-My-Science Voir aussi: Le réchauffement climatique ralentit dangereusement la circulation de l’océan Atlantique Cette vidéo nous montre à quoi ressemblerait la Terre si toute la glace venait à fondre Des quantités effrayantes de mercure ont été trouvées dans le pergélisol Qu’est-ce qui peut être rembourser ou non par les mutuelles ?
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Une nouvelle étude montre que le contenu en chaleur des océans a atteint des niveaux inédits en 2020. C’est la deuxième année consécutive marquée par un record de chaleur océanique. Plus de 90% de l’excès de chaleur dû au réchauffement climatique est absorbé par les océans. Le réchauffement des océans reflète donc en grande partie le déséquilibre énergétique de la Terre. D’après une analyse publiée en janvier 2021 sous la direction de Lijing Cheng, le contenu en chaleur de l’océan entre 0 et 2000 mètres a encore battu un record en 2020 pour atteindre un niveau sans précédent depuis le début de l’ère instrumentale. Le record avait déjà été battu en 2017 puis en 2019. Le réchauffement à long terme de l’océan est un indicateur de l’état passé et présent du système climatique. Il fournit également un aperçu des changements à venir en raison de l’inertie thermique des océans. La concentration accrue de gaz à effet de serre provoque un déséquilibre énergétique dans le système climatique terrestre de près de 1 W / m2. Plus de 90% de cet excès de chaleur est absorbé par les océans. L’augmentation du contenu thermique des océans et l’élévation du niveau de la mer, principalement par expansion thermique et fonte de la glace sur la terre, sont ainsi des témoins majeurs du changement climatique. Le niveau record est attesté par des données chinoises (Institute of Atmospheric Physics, IAP) et américaines (NOAA/NCEI). Malgré les incertitudes et des différences dans les méthodes de calcul, l’IAP et la NOAA mettent 2020 sur la première marche du podium devant 2019. L’anomalie de chaleur océanique (0−2000 m) en 2019 a atteint 234 zettajoules (ZJ =1021 Joules) au-dessus de la moyenne de 1981−2010 d’après IAP ; 211 ZJ d’après la NOAA. Dans la couche supérieure des 2000 premiers mètres, le contenu en chaleur a augmenté à un taux moyen de 5,7 ± 1,0 ZJ par an pour la période 1958-2020 (IAP / CAS). Il y a une accélération depuis 1986, avec une augmentation annuelle moyenne de 9,1 ± 0,3 ZJ par an, presque huit fois plus que le taux de 1958 à 1985 (1,2 ± 0,6 ZJ). Et pour l’IAP, la hausse est de 20 ZJ entre 2019 et 2020… Sachant que l’incertitude diminue à mesure que les instruments (avec Argo notamment) et les méthodes d’analyse sont améliorés. Les données relevées par les instruments Argo aident les scientifiques à corriger et valider les relevés de température à partir de mesures plus anciennes et moins fiables, ainsi qu’à combler les lacunes géographiques et temporelles. L’incertitude dans les données du contenu en chaleur a été considérablement réduite au cours des dernières décennies grâce au système d’observation des océans. Depuis le début des mesures, chaque décennie a été plus chaude que la décennie précédente. Par rapport à 2019, le schéma spatial des anomalies est beaucoup moins distinct car la variabilité interne obscurcit les tendances à long terme. ENSO provoque une redistribution de la chaleur dans les océans Pacifique et Indien. Le bassin indo-pacifique a connu une transition entre des conditions El Niño en 2019 et des conditions La Niña au cours de la dernière moitié de 2020. En revanche, le Pacifique occidental et l’océan Indien oriental ont été plus chauds en 2020. D’autres régions ont été plus chaudes également, comme le Pacifique Nord, qui a connu des vagues de chaleur marines. Le contenu en chaleur en 2020 est supérieur à celui de 2019 de 20 ± 8,3 ZJ d’après les données IAP / CAS et de 1 ± 3,5 ZJ d’après NOAA / NCEI. Il s’agit de données préliminaires qui seront complétées par des données de profil océanique qui ne sont pas immédiatement disponibles à la fin de l’année et par des processus d’étalonnage et de contrôle de la qualité qui se produisent également sur des échelles de temps plus longues. Sur la période 1960-2020, 40.3%, de la chaleur a été stockée entre 0 et 300 mètres, 21.6% entre 300 et 700 mètres, 29.2% entre 700 et 2000 mètres, 8.9% entre 2000 mètres et le fond de l’océan. Avant 1992, le réchauffement de l’océan profond peut être considéré comme négligeable. Le graphique ci-dessous montre que le réchauffement touche toutes les couches de l’océan depuis les années 1990. Par rapport à la période 1981-2010, le réchauffement concerne quasiment toutes les régions du globe avec des taux plus élevés dans l’Atlantique nord et sud (sauf au sud-est du Groenland) et dans certaines zones du Pacifique, des Océans Indien et Austral. Sur le long terme, le réchauffement est plus ou moins important selon les régions. Dans l’Atlantique Nord tropical, où les ouragans se produisent et se développent, les augmentations du contenu en chaleur sont très significatives depuis le début des mesures. Le réchauffement des océans alimente les cyclones en énergie et exacerbe le risque d’inondations et de dommages majeurs. La mer Méditerranée est clairement un hotspot du réchauffement climatique avec une hausse importante depuis 2010. Dans le nord de l’océan Indien, le réchauffement est abrupt depuis 2000. L’Océan Austral connaît un réchauffement continu depuis le début les années 1960. Le réchauffement plus marqué des océans dans les couches supérieures par rapport aux eaux profondes a provoqué une augmentation de la stratification des océans au cours du dernier demi-siècle. Avec une stratification accrue, la chaleur du réchauffement climatique pénètre moins efficacement dans l’océan profond, ce qui contribue à un réchauffement supplémentaire de la surface. Elle réduit également la capacité de l’océan à stocker du carbone, exacerbant le réchauffement de la surface de la planète. En outre, le réchauffement climatique entrave les échanges verticaux de nutriments et d’oxygène, ce qui a un impact sur l’approvisionnement alimentaire de l’ensemble des écosystèmes marins.
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Lennart Bengtsson, harcelé par des collègues, n’est que le dernier exemple de mauvais comportement de climatologues qui ont fait un pacte avec le diable. Ils ont échangé leur âme scientifique contre des subventions de recherche, le prestige et l’accès facile à des revues scientifiques pour publier leurs papiers. Je prédis que l’histoire ne les traitera pas avec bonté, et que la réputation de tous les scientifiques du climat en sera ternie. De fait, le public qui paie nos salaires, se moque déjà de nous. Certains d’entre nous (Christy, Lindzen, d’autres ainsi que moi-même) ont supporté pendant de nombreuses années un traitement injuste de la part d’une poignée de collègues militants, les gardiens-du-temple, qui ont empêché nos papiers d’être publiés ou nos propositions d’être financées, parfois pour des raisons les plus futiles, parfois pour des raisons entièrement inventées. Ce qui rend le cas Bengtsson quelque peu inhabituel est son profil émérite. Directeur du CEPMMT [Centre Européen pour les Prévisions Météorologiques à Moyen Terme] puis de l’Institut Max Planck. Il était au CEPMMT quand cette organisation est devenue le sommet des prévisions météorologiques dans le monde. Il connait l’importance des modèles offrant de bonnes prévisions, avec un savoir-faire démontré – exactement ce que les modèles climatiques ne permettent pas encore. Que les modèles climatiques ne permettent pas de bonnes prévisions avec un savoir-faire avéré devrait concerner tout le monde. Mais comme Bengtsson l’a découvert, un scientifique ne publie sur cet échec qu’à ses risques et périls. Bengtsson a toujours été un peu sceptique, comme tous les bons scientifiques devraient l’être. Après tout, la science la plus dévoyée finit par être mauvaise de toute façon. Mais après s’être encore plus ouvert sur son scepticisme, eh bien… c’est devenu tout simplement inacceptable pour quelqu’un de sa stature. Que son traitement doive le conduire à se soucier de sa santé et de sa sécurité nous en dit beaucoup sur combien la recherche sur le réchauffement climatique est devenue politisée. Ce mauvais comportement de la communauté scientifique sur le climat n’est pas nouveau. Il est pratiqué depuis 20 ans au moins. J’ai parlé à des climatologues bien établis qui ont peur de dire quoi que ce soit au sujet de leur scepticisme. À voix basse, ils admettent qu’ils ont dû falsifier le libellé de documents et de propositions pour ne pas apparaître comme l’un de ces « renégats ». Aux États-Unis au moins, ce sont les politiciens qui ont amorcé ce gâchis – Eisenhower avait prédit : « la politique peut elle-même devenir captive d’une élite scientifique et technologique » – et ils ont le pouvoir d’y mettre fin. Ils ont commencé par financer la recherche qui avait délibérément pour but ultime d’augmenter la puissance et l’influence des pouvoirs publics sur le privé par des objectifs favorisés par des lois. Les dirigeants d’organismes nommés par les politiques ont mis en place leurs gestionnaires qui sont les joueurs de l’équipe. J’ai déjà raconté l’histoire d’une réunion avec le conseiller en écologie du vice-président Gore dans les années 1990, qui a confié que, maintenant qu’ils avaient réussi à réglementer la production des CFC [les gaz de nos frigos et climatisations], celle du CO2 était la suivante. Le GIEC a été créé à cet effet, en faisant appel à des scientifiques qui seraient guidés par des politiciens et des représentants gouvernementaux. Ce n’est pas une théorie du complot. En général, tout a été fait à découvert, pour que tous puissent le voir. Les politiciens ne peuvent pas résoudre le problème. Et probablement pas en faisant simplement appel à des audiences d’arbitrages ou à des témoins, qui pourraient cependant sensibiliser le public au problème. Mais en disant aux organismes de financement qu’un certain pourcentage (par exemple, 20%) de leur financement de recherche climatique doit aller vers l’étude des sources naturelles du changement climatique, ce mammouth dans un magasin de porcelaines. Comme je l’ai toujours dit, si vous financez des scientifiques pour trouver des preuves de quelque chose, ils seront heureux de les trouver pour vous. Depuis plus de 20 ans, nous avons les fonds pour trouver des preuves de l’influence de l’homme sur le climat. Et ils en ont consciencieusement trouvé partout, se cachant sous chaque rocher, glacier, océan, et dans chaque nuage, ouragan, tornade, goutte de pluie, et flocon de neige. Alors, dites aux scientifiques que 20% de leurs fonds seront destinés à l’étude des sources naturelles du changement climatique. Ils les trouveront aussi. Ils n’auront pas à chercher très loin. Le hiatus de 17 ans dans le réchauffement, qui n’avait pas été prévu, et que les modèles climatiques ne peuvent même pas expliquer, nous dit que Mère Nature est également impliquée dans le changement climatique. Si la nature peut provoquer assez de refroidissement global pour annuler le réchauffement anthropique, elle peut aussi être la cause du réchauffement climatique. Elle le doit certainement, puisque que les changements naturels sont cycliques. Je pense que nous sommes en train d’assister à l’agonie de la science alarmiste du climat. Ils savent qu’ils sont dans les cordes, et sortent le grand jeu dans un ultime effort pour consolider leur scenario en ruine. Puisque le public n’a pas l’air vraiment affecté, ils doivent crier encore plus fort. Exagérer encore plus. Le dernier exemple est la théorie hautement spéculative sur un glacier de l’Antarctique dont, après seulement 40 ans d’observation, quelques scientifiques en tirent l’extrapolation d’un « effondrement » d’une partie de la couche de glace d’ici 200 à 1000 ans. Les médias présentent cette théorie comme quelque chose qui semble imminent et inévitable. Le Gouverneur Brown dit que l’aéroport de Los Angeles sera immergé par les flots, même si, à 40 m d’altitude, la menace la plus sérieuse est probablement que L.A. sombre dans l’océan suite à un méga-tremblement de terre ou à une invasion des extraterrestres. Malheureusement, maintenant chaque tornade ou le El Nino des mois à venir seront dénoncés comme une preuve positive qu’ils avaient eu « raison » tout le temps, comme si ces événements ne se produisaient pas avant que nous ne commencions à conduire des 4×4. Les médias, avec de nombreux écrivains créatifs et frustrés qui tentent de changer le monde, ne seront que trop heureux d’écrire un scénario catastrophe digne d’Hollywood, basé sur la dernière découverte d’un obscur activiste scientifique. Alors, soyez prêt. La fin catastrophique due au dérèglement climatique arrive. C’est vrai, elle est créée par l’Homme… mais elle n’existe que dans notre imagination et sur les écrans de cinéma. —
Sur le web. Traduction : Jean-Pierre Cousty pour Contrepoints.
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POINT DE VUE. Climat, l’Europe en pointe Le 14 juillet 2021, la Commission européenne a frappé fort en présentant 12 propositions qui doivent permettre de passer concrètement à une Europe plus verte et incarner la lutte contre le réchauffement climatique. Le plus dur commence. En juin, Joe Biden avait frappé un grand coup réformateur en donnant son aval à la création d’un impôt minimal mondial sur les sociétés. Deux mois plus tard, l’Europe montre qu’elle est capable, elle aussi, d’avoir du leadership : le 14 juillet, elle a mis sur la table un projet très ambitieux sur le climat. Cette date restera clé dans la tentative menée par la planète pour limiter un réchauffement catastrophique pour la vie sur terre. Si l’objectif que se fixe l’Union européenne est noble, il faut dire aussi d’emblée que sa simple formulation montre combien il sera difficile de l’atteindre. Il s’agit de réduire de 55 % les émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2030. Sachant qu’en 30 ans, c’est-à-dire jusqu’à maintenant, elles n’ont été diminuées « que » de 24 %, on voit le chemin à parcourir en moins de 10 ans… La tâche paraît herculéenne, le mot est faible. La Commission de Bruxelles, sur le contenu, n’y est pas allée avec le dos de la cuillère : fin des voitures thermiques neuves en 2035, montée des énergies renouvelables, taxation du kérosène, sorte de taxation carbone sur les importations, renchérissement des prix du chauffage et des carburants, etc. La barre a été mise à un haut niveau et l’opinion, qui a les inondations en Allemagne sous les yeux, voit tout cela avec intérêt. De quoi s’agit-il au fond ? La génération qui est aujourd’hui aux commandes veut prouver à la génération Greta Thunberg que des solutions existent pour répondre au défi du siècle. Mais chacun doit avoir aussi conscience que la mise en œuvre ne sera pas un chemin de roses. Comment faire pour que la décarbonation accélérée de l’économie ne détruise ni le pouvoir d’achat, ni les emplois, ni la compétitivité ? Trois questions Sauter sur sa chaise en répétant « climat, climat, climat » ne suffit pas et trois questions l’illustrent facilement. La première concerne les voitures électriques. Leur part progresse (17 % des ventes en Europe au premier semestre, y compris les hybrides), plus de 300 modèles sont disponibles dans le monde, mais elles restent chères et c’est aussi un bouleversement industriel complet. Stellantis et Renault vont-ils résister à ce choc inouï ? La deuxième question est celle-ci : combien de Gilets jaunes et de Bonnets rouges dans les années qui viennent ? Les décideurs politiques français sont désormais tétanisés à l’idée d’une taxe carbone. Leur idée, c’est que toute la pression du changement passe par les réglementations plutôt que par les signaux-prix : on interdit le chauffage au fioul, on n’augmente pas le prix au litre. Mais c’est un peu le sapeur Camember ! La dernière question est la plus importante. L’Europe représente seulement 10 % des émissions mondiales de CO2 et la température n’y baissera pas si elle fait des efforts toute seule dans son coin. Cela ne veut naturellement pas dire qu’il ne faut pas les faire, mais comment avoir une capacité d’entraînement sur le reste du monde ? En Chine, il n’y a pas d’opinion publique et on attend encore le plan de Joe Biden. Au total, l’Europe a raison de prendre l’initiative et si elle a perdu la bataille numérique, elle peut prendre la main sur la bataille climatique. Elle peut être une terre d’innovations, comme elle le montre avec ses géants nordiques de l’éolien en mer. Autre atout, nos modes de vie plus sobres – et qui devront l’être davantage encore — qu’aux États-Unis. Mais le véritable défi est de vouloir et de réussir à convaincre le reste de la planète.
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Dans une étude publiée en juin dans la revue Nature Climate Change, la Nasa prévoit des inondations exceptionnelles d’ici les années 2030. En cause : une légère oscillation de la Lune qui, combinée au dérèglement climatique, va exercer une influence majeure sur les marées. Des inondations exceptionnelles d’ici 10 ans Le réchauffement de notre planète n’est pas le seul phénomène climatique qui devrait nous inquiéter. D’ici 2030, d’immenses inondations sont aussi à prévoir, prévient la Nasa. Associée à l’université d’Hawaï, l’agence spatiale américaine a publié en juin une étude dans la revue Nature Climate Change, dans laquelle elle estime qu’une future « oscillation de la Lune » provoquera des inondations exceptionnelles d’ici une dizaine d’années. Un cycle naturel de 18,6 ans Inéluctable, ce changement d’orbite de la Lune n’est pas nouveau. En réalité, il se produit même naturellement tous les 18,6 ans. Mais, combiné au dérèglement climatique que nous sommes en train de vivre, le phénomène pourrait prendre des proportions jusqu’ici inégalées et toucher de plein fouet les villes côtières. « La combinaison de la force gravitationnelle de la Lune, de l’élévation du niveau de la mer et du changement climatique va entraîner des inondations sur les côtes du monde entier », alerte l’auteur de l’étude Bill Nelson dans un communiqué de la NASA. Les plaines proches du niveau de la mer sont de plus en plus menacées à cause de l’augmentation des inondations, et cela ne fera qu’empirer. » Comment s’explique ce phénomène ? « Pendant la moitié du cycle de 18,6 ans, la Lune inhibe les marées sur Terre, ce qui entraîne des marées hautes plus faibles et des marées basses plus fortes. Pendant l’autre moitié du cycle, les marées sont amplifiées, avec des marées hautes plus fortes et des marées basses plus faibles », détaillent les chercheurs dans l’étude. De graves conséquences économiques Résultat, les villes se trouvant à proximité du littoral pourraient être inondées trois ou quatre fois plus souvent qu’à l’heure actuelle. Et, selon le positionnement de la Lune, du Soleil et de la Terre, ces inondations pourraient se produire plusieurs jours consécutifs ou tous les deux jours. Ce qui causera de sérieux problèmes économiques. « S’il y a 10 ou 15 inondations par mois, une entreprise ne peut plus fonctionner si son parking se trouve sous l’eau. Les gens perdent leur emploi parce qu’ils ne peuvent pas se rendre au travail. Les infiltrations et les fuites deviennent un problème de santé publique », souligne Phil Thompson, professeur adjoint à l’université d’Hawaï et auteur principal de l’étude. Auteur(s): FranceSoir
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Si vous avez écouté Philippe Pascot, je n’ai rien à rajouter.. Volti ********************** Loi Hulot sur les hydrocarbures, taxe à 75% des hauts revenus, publication du reporting pays par pays : autant de projets législatifs ambitieux vidés de leur substance ou censurés par le Conseil Constitutionnel ou le Conseil d’État. Alors que les plus hautes instances judiciaires de France ne sont pas épargnées par les logiques d’influence et sont approchées par des groupes d’intérêt qui essayent de peser sur leurs décisions, Les Amis de la Terre et l’Observatoire des multinationales appellent à plus de transparence en ce qui concerne ces pratiques dans leur rapport rendu public ce 24 juin : « Les sages sous influence ? ». Face à l’urgence climatique, les militants écologistes regardent avec espoir du côté du législateur. Or, si les représentants actuels sont déjà peu enclins à considérer les questions environnementales comme prioritaires, Les Amis de la Terre et l’Observatoire des Multinationales s’alertent de la main lourde du Conseil constitutionnel et du Conseil d’État lorsque ces instances se prononcent à propos de lois et de textes relatifs à la lutte contre le changement climatique, à l’évasion fiscale ou encore à l’accaparement des terres. Des décisions qui ne semblent pas exemptes de certaines influences. Les deux ONG observent que les sages n’accordent que peu de valeur à la protection de l’intérêt général, lorsque ce dernier doit être concilié avec d’autres principes à valeur constitutionnelle, notamment le droit de propriété et la liberté d’entreprendre. « Le Conseil constitutionnel a posteriori ou le Conseil d’État a priori ont bloqué ou atténué des réformes relevant indéniablement de l’intérêt général – la justice fiscale, la sauvegarde du climat, la responsabilisation des multinationales – au nom d’une conception particulièrement généreuse des « droits et libertés » des entreprises », regrettent Les Amis de la Terre et LlObservatoire des Multinationales, qui prennent le cas de la loi Hulot sur les hydrocarbures en exemple dans leur rapport. Alors que le texte initial prévoyait de mettre fin à la production de pétrole et de gaz en France d’ici 2040, d’importantes dérogations ont été introduites suite à un avis consultatif du Conseil d’État, si bien que des permis d’exploitation pourraient courir bien au-delà de cette date. Mais la loi sur les hydrocarbure n’est qu’un exemple parmi d’autres. En 2016, c’est la publicité du reporting pays par pays, mesure attendue pour lutter contre l’évasion fiscale qui a été écartée par les sages, une fois de plus parce que cette disposition porterait une atteinte trop importante à la liberté d’entreprendre. En matière fiscale, c’est la taxe à 75% sur la dernière tranche des très hauts revenus qui s’est vue retoquée en 2012. Au total, plus d’une douzaine de mesures de justice ou de transparence fiscales auraient été censurées ces dernières années afin de défendre la liberté d’entreprendre et le droit de propriété, d’après les deux ONG. Lobbiyng/Illustration Lobbying auprès des juges : un manque de transparence inquiétant Selon le rapport rendu public ce lundi matin, les positions adoptées par les deux instances posent des problèmes de transparence, alors que les sages sont régulièrement approchés par divers acteurs privés. Le Conseil constitutionnel et le Conseil d’État « sont devenus ces dernières années des lieux de plus en plus importants de lobbying pour les milieux économiques, qui s’en sont saisi avec succès pour faire annuler ou amoindrir des réformes qui leur déplaisaient », s’inquiètent par conséquent les auteurs du rapport. En ce qui concerne la loi Hulot, les deux ONG affirment que l’Union française des industries pétrolières (UFIP) et le MEDEF se sont manifestés auprès du Conseil d’État afin de lui demander de protéger les droits d’exploration d’hydrocarbure déjà accordés. Pourtant, cette information n’est pas rendue publique et les associations n’ont pas ce pouvoir économique de défendre les intérêts de l’environnement auprès de ces institutions. Pour cause, le lobbying auprès des sages ne fait pas l’objet d’un encadrement strict. Depuis 2017, le Conseil constitutionnel publie le nom des personnes qui ont apporté une contribution extérieure en amont d’une de ses décisions, sans pour autant en relever le contenu. En ce qui concerne le Conseil d’État, aucune mesure de publicité n’est prévue ce jour. « Il est impossible de mesurer l’influence réelle qu’ont ces contributions sur les avis rendus par le Conseil d’État, ni même si elles en ont. Force est pourtant de constater que le système demeure opaque et privilégie de fait certains acteurs » notent Les Amis de la Terre et l’Observatoire des multinationales. Les deux ONG espèrent relancer le débat avec leur dernier rapport et invitent les sages à adopter « un règlement indispensable pour mieux encadrer la procédure de contrôle de constitutionnalité et le rôle des contributions extérieures dans les décisions ». L’esprit même de notre démocratie, déjà fortement mis à mal ces dernières années, en dépend. Source MrMondialisation.org Nos travaux sont gratuits et indépendants grâce à vous. Afin de perpétuer ce travail, soutenez-nous aujourd’hui par un simple thé 😉☕ Voir aussi : Cancers : des chercheurs français font une avancée majeure dans le traitement de la maladie RSA contre Bénévolat : une pratique profondément perverse Les caméras de surveillance à reconnaissance faciale arrivent en France …/…
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Deux rapports officiels préconisent de supprimer les forfaits Internet illimités pour des raisons écologiques. Des mesures visant aussi bien les forfaits mobiles que les forfaits fixes. Le Sénat et le Conseil national du numérique (CNNum) se sont penchés sur la question des forfaits Internet illimités en France, invitant à des restrictions dans ce domaine pour des raisons écologiques. Un récent rapport du Sénat sur l’empreinte environnementale du numérique rappelle en effet que 3,7 % des émissions totales de gaz à effet de serre dans le monde étaient liées au numérique en 2018. Pour pallier la situation, le rapport du Sénat préconise de s’attaquer notamment aux forfaits illimités mobiles, accusés d’affaiblir les « incitations à utiliser le réseau fixe » pour se connecter à Internet. L’une des propositions préconise d’« interdire à titre préventif les forfaits mobiles avec un accès aux données illimitées » et prévoit de mettre en place une tarification proportionnelle aux volumes de données utilisées. Pour l’Internet fixe aussi ? Une autre feuille de route, élaborée par le Conseil national du numérique (CNNum), envisage des mesures similaires à l’encontre de l’Internet fixe. S’ils ne prônent pas directement de restrictions, les auteurs du rapport invitent à « encourager les forfaits à consommation limitée, y compris sur le fixe ». Cette proposition a d’ailleurs provoqué une vive polémique sur les réseaux sociaux, provoquant notamment l’indignation de Sébastien Soriano, directeur de l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse). NON https://t.co/KuoIHDqkhl — Sébastien Soriano (@sorianotech) July 13, 2020 Suite à cette levée de boucliers, le Conseil national du numérique a donné de plus amples explications sur cette mesure, précisant qu’il s’agissait de « sensibiliser les quelques pourcents de clients avec des usages déraisonnables », et non de pénaliser tous les internautes. En juillet, le secrétaire d’État chargé du Numérique, Cédric O, avait déjà mentionné la question de la pollution numérique, sur le plateau de CNews. « On a appris à éteindre la lumière, à fermer le robinet, il faut aussi qu’on apprenne, en tant que consommateur, à éviter de regarder des vidéos de manière un peu compulsive. Est-ce qu’on a besoin de regarder autant de vidéos, est-ce qu’on a besoin d’envoyer autant d’e-mails ? » avait-il lancé sur CNews.
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Un coup de froid précoce concerne actuellement la France. Avec la descente d'une masse d'air polaire sur le pays, certains médias se sont empressés de qualifier cet épisode hivernal de « froid glacial », « froid polaire » ou encore de « vague de froid ». Et pourtant, rien de tout cela en prévision ! Une méprise qui trouve son origine dans la signification exacte du mot « polaire ». Explications. Une masse d'air est un volume d'air caractérisé par trois paramètres : son humidité, son origine, et sa stabilité. Elle peut donc être sèche ou humide, d'origine tropicale, polaire, arctique, ou encore équatoriale, mais aussi stable ou instable. Ces masses d'air peuvent ensuite se déplacer et concerner des zones géographiques différentes de leur zone de formation. Une masse d'air polaire ? Avec un flux qui s'oriente au nord-ouest ces jours-ci, de l'air polaire en provenance du Groenland et de l'Islande descend sur la France, d'où le terme de « froid polaire » sur le pays, qui est simplement lié à l'origine de cette poche d'air. Mais ce froid n'est pas seulement polaire, il est également humide, ou plus exactement maritime. En descendant des pôles, ce froid passe au-dessus de l'océan Atlantique et s'humidifie. Il s'agit donc d'une masse d'air polaire maritime, une caractéristique qui fait toute la différence : en passant au-dessus de l'océan, cet air se réchauffe. Dans cette configuration, le froid qui arrive sur la France est bien présent, mais son intensité est modérée. Pas de vague de froid ni de froid glacial en prévision donc, contrairement à certains titres de presse sensationnels. Le terme « polaire » ne signifie donc pas que la France sera confrontée cette semaine à un froid glacial et durable, il désigne en fait juste son origine. Un temps hivernal, mais surtout instable en prévision Cet air polaire maritime n'aura aucune conséquence remarquable en matière de températures : elles se situeront juste 3 °C en dessous des moyennes de saison, avec un vent qui accentuera le ressenti froid. Les températures seront dignes d'un plein hiver, similaires à celles qu'on peut avoir fin décembre-début janvier. La sensation sera clairement hivernale ces prochains jours, mais sans extrême. En raison des nuages et du vent, les gelées matinales seront peu fréquentes et faibles (0 à 5 °C en moyenne le matin sur la plupart des grandes villes). Malgré l'origine polaire de l'air, on sera très loin des températures glaciales de -5 à -10 °C auxquelles la France est régulièrement confrontée l'hiver. Ce flux de nord-ouest est par contre bien connu pour donner lieu à un temps instable : neige abondante sur les massifs dès 600-700 mètres d'altitude, giboulées en plaine (comme au début du printemps) et du vent. Du mauvais temps généralisé, avec un ressenti très désagréable, qui ne ravira que les stations de montagne en déficit d'enneigement. Pas de vague de froid en prévision pour le moment L'expression « vague de froid » est un terme souvent confondu avec un simple « coup de froid » sur le pays. La vague de froid est associée à des caractéristiques précises, officiellement définies par Météo-France : « Une vague de froid est un épisode durable et étendu de froid (au moins 3 jours). Pour qu'un épisode soit identifié à l'échelle nationale, il faut que la température moyenne nationale descende au moins une journée sous un certain seuil (-2 °C). Les vagues de froid sont aussi caractérisées à l'échelle d'une région lorsque l'épisode dure au moins deux jours et que les températures atteignent des valeurs nettement inférieures aux normales saisonnières de la région concernée. » Le seuil nécessaire à une vague de froid ne sera pas atteint en France ces prochains jours et il faut savoir qu'une vague de froid ne se produit pas avec un air polaire maritime, mais avec un air polaire continental, en provenance de l'est/nord-est, que les météorologues appellent le « Moscou-Paris ». Pas de froid glacial, ni de vague de froid ces prochains jours, mais simplement l'arrivée d'un froid hivernal, de manière temporaire et très classique pour cette période de l'année. Un phénomène qui n'a rien d'exceptionnel et se produit régulièrement chaque automne, même si le réchauffement climatique des dernières années a souvent été responsable de mois de novembre et décembre plutôt doux au cours de la décennie passée.
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Paris, le 6 mai 2009 – C’est aujourd’hui que sera clos le registre d’enquête publique concernant le projet d’implantation d’un terminal charbonnier au sein du port de Cherbourg. Pendant un mois, les citoyens, les élus locaux et les membres de la société civile ont pu s’informer et s’exprimer sur ce projet. D’ores et déjà, le registre fait émerger une véritable opposition au futur terminal qui devrait voir transiter plus de 4 millions de tonnes de charbon par an à partir d’octobre prochain -équivalant à l’émission de 11 millions de tonnes de CO2- en provenance de Colombie et à destination notamment du Royaume Uni.
Monsieur J.-L. Borloo, vous avez maintenant quatre mois pour dire non !
Au-delà des inévitables nuisances et de l’impact sur l’environnement local, Greenpeace dénonce l’incohérence et l’anachronisme que représente ce terminal au vu de l’urgence climatique. Le compte à rebours est lancé : le dépositaire du projet, la SAS Cherbourg Terminal doit répondre dans les douze jours aux questions formulées dans le registre d’enquête, après quoi le commissaire enquêteur aura un mois pour rendre son rapport. Enfin, le préfet de la Manche, mais surtout le ministre de l’environnement Jean-Louis Borloo, autorité de tutelle des installations classées pour la protection de l’environnement, auront trois mois pour autoriser ou non ce projet.
« Ce terminal va alimenter la filière la plus émettrice de CO2 puisque responsable de 30% des émissions mondiales de CO2 et de 25% des émissions européennes. Au moment où se prépare le sommet des Nations Unies sur le Climat, en décembre à Copenhague, qui devrait donner une suite au protocole de Kyoto et fixer des objectifs internationaux pour drastiquement réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre, le gouvernement français ne peut pas valider un tel projet », explique Emilie Johann, chargée de campagne Climat pour Greenpeace France.
Lutte contre les changements climatiques : le terminal et le double discours français ?
Greenpeace tient à rappeler les déclarations du Président de la République, lors de la clôture du Grenelle de l’environnement, le 25 octobre 2007 : « Tous les grands projets seront arbitrés en intégrant leur coût pour le climat et la biodiversité. Très clairement, un projet dont le coût environnemental est trop lourd sera refusé. […] ce sera aux projets non écologiques de prouver qu’il n’était pas possible de faire autrement ». Et hier, le Président français récidivait lors d’un discours sur l’Europe à Nîmes : « La France se battra aux côtés de ses 26 partenaires européens pour obtenir un accord mondial ambitieux dans la lutte contre le changement climatique ».
Le terminal de Cherbourg va clairement à l’encontre des ambitions françaises et européennes en matière de lutte contre les changements climatiques
« La crise économique et la création d’emplois ne doivent pas justifier tous les reniements. Nous appelons Monsieur Borloo à se positionner clairement sur ce projet et à faire preuve de cohérence » précise Emilie Johann. Les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique pourraient créer des millions d’emplois non délocalisables en France. Ce sont les seules alternatives crédibles aux énergies fossiles qui permettraient de réduire de manière radicale les émissions de CO2.
Un projet hasardeux d’un point de vue énergétique et industriel
Le projet de terminal se vante de créer des emplois à Cherbourg et spécule sur le développement futur du charbon en Europe et notamment au Royaume Uni. Or la majorité des centrales à charbon britanniques vont arriver en fin de vie d’ici 2015 et leur remplacement par de nouvelles centrales à charbon est loin d’être acté. Le Royaume Uni a des objectifs très ambitieux en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre qui sont totalement incompatibles avec la filière charbon. Il faut rappeler qu’aucune centrale à charbon n’a été autorisée en Angleterre depuis trente ans et que le dernier projet en date, la centrale de Kingsnorth, n’a toujours pas été autorisée, trois ans après avoir fait sa demande. Autant dire que ce contexte remet en cause l’opportunité économique et industrielle du terminal de Cherbourg, telle qu’elle est présentée par ses promoteurs.
L’Europe est à un carrefour. Elle va devoir faire un choix entre des énergies dépassées comme le charbon –alors que plus de 50 projets de centrales sont en cours d’examens- et la réalisation de ses objectifs de réductions de 20% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020.
« En somme, le projet de terminal charbonnier de Cherbourg est un mauvais calcul à tous les niveaux. La France ne peut pas se permettre de tenir un discours volontariste sur le changement climatique tout en participant à la relance de cette « matière première du changement climatique » qu’est le charbon » conclut Emilie Johann.
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Une nouvelle étude internationale [1] suggère qu’un réchauffement même limité à 2°C serait susceptible de provoquer l’emballement du climat qui devenant incontrôlable ferait basculer la Terre dans un état qualifié de “Hothouse Earth”. La planète deviendrait alors inhabitable avec des températures de 4 à 5°C au dessus de celles de l’ère préindustrielle, avec un niveau de la mer gagnant 10 à 60 mètres. La figure ci-dessous (Fig 1), extraite de l’étude, illustre le chemin que pourrait emprunter notre planète : L’étude envisage une dizaine de rétroactions et notamment la fonte du pergélisol, la déforestation, l’absence de couverture neigeuse dans l’hémisphère nord, la disparition de la banquise et la fonte des calottes polaires. La carte ci dessous (Fig 2) illustre les interactions susceptibles de provoquer ce basculement : Une vision prométhéenne de l’action de l’homme sur le climat Sortant de l’Holocène pour l’Anthropocène[2], deux trajectoires sont possibles nous disent les auteurs : celle d’une Terre plus chaude, mais supportable car stabilisée par des mesures massives et drastiques de nos sociétés ; ou celle d’une Terre qui ayant basculé dans un état bien trop chaud deviendrait inhabitable. C’est la voie dans laquelle nous serions engagés : « Nous soutenons que les décisions sociales et technologiques qui seront prises au cours des deux prochaines décennies pourraient influencer de manière significative la trajectoire du système terrestre pendant des dizaines ou des centaines de milliers d’années et potentiellement ramener la Terre dans des conditions qu’elle a connues il y a plusieurs millions d’années, conditions qui seraient inhospitalières aux sociétés humaines actuelles et à de nombreuses autres espèces contemporaines », affirment les auteurs. L’étude conclut qu’une action humaine collective est nécessaire pour éloigner le système terrestre de ce seuil potentiel et le stabiliser au niveau d’un état interglaciaire habitable. Une telle action collective impliquerait la reprise en main par l’homme de l’ensemble du système terrestre (biosphère, climat et sociétés) en vue d’imposer « la décarbonisation de l’économie mondiale, l’amélioration des puits de carbone de la biosphère, les changements de comportement, les innovations technologiques, de nouveaux mécanismes de gouvernance, une transformation de nos valeurs sociales », (et même) la réduction du rayonnement solaire en modifiant les propriétés radiatives ou réflectives de la surface et de l’atmosphère ». Une publication spéculative qui n’a n’ajoute rien à la science du climat « Pas de nouvelle science, pas de nouvelles données, pas de nouveau scénario et par conséquent pas de nouvelle cause de panique » commente le Dr David Whitehouse, rédacteur scientifique du GWPF (Global warming Policy Forum) [3] expliquant que cette publication ne résulte pas d’une nouvelle recherche et n’apporte rien de nouveau à la science du climat. C’est un scénario élaboré sur la base d’une compilation de précédents travaux scientifiques portant sur les seuils de rupture de la Terre. Il n’existe dans la littérature scientifique aucune publication établissant ou cherchant à établir qu’une élévation des températures mondiales de 2° C au-dessus des températures préindustrielles nous rapprocherait d’un point de basculement. Le rapport le plus récent du GIEC a rejeté un tel scénario comme hautement improbable. Commentant cet article sur son site [4], Judith Curry note que la possibilité de ces types de seuils climatiques a déjà fait l’objet de nombreuses études. Le plus souvent, les experts sont d’accord sur le fait que ces seuils existent théoriquement, mais que la probabilité de leur franchissement est voisine de zéro. Une étude, publiée en juin dans Nature Geoscience [5] par 59 chercheurs de 17 pays (dont plusieurs experts français) a examiné les conséquences du réchauffement sur les quelques millions d’années écoulées de l’histoire du climat de la Terre. Cette étude conclut que « les observations des époques chaudes passées suggèrent qu’avec un réchauffement limité à 2°C, comme le propose l’accord de Paris, le risque d’un emballement catastrophique lié à de fortes émissions induites de gaz à effet de serre est relativement faible ». D’autre part, les échelles de temps impliquées par ces processus sont extrêmement longues comme l’indique Michael Ghil (2013)[ 6], Professeur distingué de recherche en sciences atmosphériques et océaniques, Université de Californie, Los Angeles (UCLA) : « Le système climatique mondial est composé d’un certain nombre de sous-systèmes (atmosphère, biosphère, cryosphère, hydrosphère et lithosphère) dont chacun agissant à des échelles de temps différents, allant des jours et des semaines aux siècles et millénaires. De plus, chaque sous-système a sa propre variabilité interne, toutes les autres choses étant constantes, sur une gamme assez large d’échelles de temps. Ces plages se chevauchent entre un sous-système et un autre. Les interactions entre les sous-systèmes entraînent donc une variabilité climatique à toutes les échelles de temps. » Conclusions Immédiatement après la publication de cette étude, la presse (toute en nuances et avec une magnifique unanimité) titrait : « un terrible effet domino risque de transformer la Terre en étuve ». « Il n’y a rien de mal à présenter un scénario extrême pour stimuler la recherche, mais cet article provocateur ne reflète pas l’état de la recherche sur le climat et en tout cas ne justifie pas les gros titres de la presse » note le Dr David Whitehouse du GWPF. Les media s’honoreraient en effet à replacer ce type de publication alarmiste dans leur contexte scientifique avant de la présenter au public comme des prédictions alors qu’il ne s’agit que de simples pistes de recherche. L’objectif de cette publication est politique : elle vise à accélérer l’agenda climatique des gouvernements des Etats en faisant valoir que les seuils dangereux de 1,5 °C à 2° C énoncés par la CCNUCC (Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques) pourraient être insuffisants pour empêcher la basculement du climat par effet domino. Laissons à Judith Curry la conclusion : « Supposons que vous croyez aux projections des modèles climatiques, alors il n’y a pratiquement aucun espoir de rester en dessous de ces seuils dangereux. Si vous croyez les estimations de Nic Lewis [7] sur la sensibilité du climat, alors ces objectifs peuvent être atteints. Si vous croyez que les circulations océaniques dominent la variabilité climatique à des échelles allant de la décennie au millénaire, alors nos émissions de CO2 ne feront pas beaucoup de différence ». [1] PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences) : Trajectories of the Earth System in the Anthropocene (http://www.pnas.org/content/early/2018/07/31/1810141115) [2] L’Holocène est une époque géologique s’étendant sur les 10 000 dernières années, toujours en cours de nos jours. C’est une période interglaciaire relativement chaude qui suit le dernier glaciaire du Pléistocène. L’Anthropocène est le terme proposé pour caractériser l’époque qui a débuté lorsque les activités humaines ont eu un impact global significatif sur l’écosystème terrestre. Notons que quelques jours à peine après la publication de cet article, la Commission internationale de stratigraphie a décidé de ne pas valider le passage à l’Anthropocène, affirmant que nous vivions plutôt à l’époque Meghalayan, le plus récent des trois étages géologiques de l’Holocène. Il a débuté 4 200 ans BP (Before Present en anglais) et continue actuellement. La division de l’Holocène en trois étages, le Greenlandien, le Northgrippien et le Meghalayen, a été ratifiée par la Commission internationale de stratigraphie en 2018 (wipikedia) [3] Hothouse earth : it’s extremely dodgy (https://www.thegwpf.com/hothouse-earth-its-extremely-dodgy/) [4] https://judithcurry.com/2018/08/08/hothouse-earth/ [5] Les modèles climatiques actuels pourraient sous-estimer les changements climatiques à long terme ( http://www2.cnrs.fr/sites/communique/fichier/cp_lsce_globalwarming_c_val_dcom_vf.pdf [6] L’étonnante mathématique de la sensibilité climatique de Michael Ghil (https://judithcurry.com/2014/05/30/the-astonishing-math-of-michael-ghils-climate-sensitivity/) [7] Nic Lewis et Judith Curry estiment à 1,65 °C la sensibilité climatique (augmentation de température induite par le doublement de la concentration en GES). The Impact of Recent Forcing and Ocean Heat Uptake Data on Estimates of Climate Sensitivity (https://journals.ametsoc.org/doi/10.1175/JCLI-D-17-0667.1?utm_source=CCNet+Newsletter&utm_campaign=a24cafd790-EMAIL_CAMPAIGN_2018_04_24&utm_medium=email&utm_term=0_fe4b2f45ef-a24cafd790-20156641&)
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Si nous nous tournons vers le passé, la réponse est incontestablement oui : depuis un siècle, le « volume » de l’économie et les émissions de gaz à effet de serre évoluent de la même manière.
Evolution constatée des émissions mondiales du seul CO2 provenant des combustibles fossiles, de 1870 à 2000, en millions de tonnes de carbone (rappel : une tonne de carbone = 3,67 tonnes de CO2).
On constate une corrélation parfaite entre les émissions et la croissance mondiale ou régionale, valable à la hausse comme à la baisse. Pendant les « Trente Glorieuses », épisode de très forte croissance économique, les émissions ont triplé, A l’inverse, les émissions mondiales ont baissé en 1929 (grande dépression ; le PIB mondial s’est contracté de 20% environ), pendant la 2è Guerre Mondiale, et après les 3 crises économiques importantes de 1974 et 1979 (2 chocs pétroliers), et 1990 (guerre en Irak).
Les émissions de l’Europe de l’Est (Eastern Europe) ont spectaculairement baissé (de -30 à -50% selon les pays) après la chute du Mur de Berlin (1989) et la récession majeure qui a pris place dans ces pays.
Sources : Marland, G., TA. Boden, and R. J. Andres, 2003. Global, Regional, and National Fossil Fuel CO2 Emissions. In Trends: A Compendium of Data on Global Change. Carbon Dioxide Information Analysis Center, Oak Ridge National Laboratory, U.S. Department of Energy, Oak Ridge, Tenn., United States
Si nous nous tournons vers l’avenir, une simulation faite par le Ministère de l’Industrie (ci-dessous) montre qu’avec un modeste 2% de croissance par an en Europe occidentale, si nous ne changeons rien par ailleurs (pas de substitutions entre énergie, et pas de gain d’efficacité énergétique, notamment pour les ménages), les émissions de gaz à effet de serre de l’Europe de l’Ouest feraient un bond de 50% entre 1990 et 2020.
Evolution tendancielle des émissions de CO2 en Europe de l’Ouest sur la base d’une croissance économique de 2% par an sans modification de la proportion respective des sources d’énergie.
La courbe rouge représente les émissions de CO2, en millions de tonnes équivalent carbone (axe vertical de gauche).
Le trait noir horizontal (à droite) représente la limite imposée par Kyoto.
On voit clairement qu’entre 1995 et 2020 les émissions augmenteraient de presque 50%. On peut bien sûr discuter la qualité de cette prévision, et notamment le fait que les émissions réelles de l’Europe en 2005 sont plus basses que sur ce graphique, mais il n’en reste pas moins que tout scénario pour le futur comportant une croissance économique significative comporte aussi une hausse des émissions, même si une baisse finira par arriver de toute façon.
Source : Observatoire de l’énergie – Ministère de l’Industrie
Le résultat de cette simulation est en fait assez facile à « deviner » dès lors que l’on connait un certain nombre de corrélations qui caractérisent notre activité productive pour le moment :
De 1980 à 2000, chaque point de croissance du PIB en France a engendré quasiment un point de croissance de la consommation d’énergie primaire dans notre pays et un peu plus d’un demi-point de croissance de l’énergie finale : avec un peu plus de 2% de croissance annuelle de l’économie en moyenne sur ces 20 ans, la consommation d’énergie primaire a augmenté de 1,75% par an en moyenne, et la consommation d’énergie finale de 1,3% par an.
en particulier, avec chaque point de croissance de l’économie est allé un point de croissance de la consommation d’énergie dans les transports (en France), et les transports consomment quasi-exclusivement du pétrole (et inversement la moitié du pétrole consommé en France sert aux transports).
Plus généralement l’énergie primaire, en France, reste majoritairement « fossile » malgré qu’elle soit « un peu moins fossile que dans les autres pays développés », grâce au programme nucléaire :
Evolution de la part de chaque source dans la consommation d’énergie primaire de la France entre 1973 et 2002.
Les « fossiles » restent dominantes, malgré une très forte croissance de l’électricité d’origine nucléaire entre 1980 et 2000 (à droite).
Notons que cette période 1980-2000 inclut notamment les années qui ont suivi le 2e choc pétrolier (1979) et donc des mesures d’économie d’énergie importantes ; il s’agit donc d’une base de comparaison plutôt « avantageuse » que « désavantageuse » pour estimer la corrélation entre croissance du PIB et croissance de la consommation d’énergie.
Source : Observatoire de l’énergie – Ministère de l’Industrie
Répartition de la consommation d’énergie primaire en France en 2002.
Source : Observatoire de l’énergie – Ministère de l’Industrie
Si l’on prolonge la croissance passée vers l’avenir, « toutes choses égales par ailleurs », il y aura donc assez inévitablement une croissance de la consommation d’énergie, et si la décomposition de cette consommation par type d’énergie reste à peu près identique, voire augmente la part des combustibles fossiles (car il semble difficile d’augmenter la part du nucléaire dans l’électricité !), nous aurons assez inéluctablement une croissance des émissions de gaz à effet de serre.
Ce couplage entre hausse de la consommation d’énergie et hausse du PIB se retrouve partout, comme par exemple pour la zone OCDE entre 1970 et 2000, même si le couplage entre économie et énergie primaire est parfois moins fort que du 1 pour 1.
Evolution du PIB, de la consommation d’énergie, et des émissions de gaz à effet de serre des pays de l’OCDE de 1970 à 2001 (normalisés : les trois sont mis à 100 en 1970).
Pour un point de croissance économique, on consomme environ 0,5 point en plus pour l’énergie primaire, et 0,3 point en plus pour les émissions. Le fait que la consommation d’énergie augmente moins vite que le PIB conduit souvent des économistes à indiquer que l’on « améliore » les performances de l’économie, mais tout dépend de quel point de vue on se place : effectivement il faut moins d’énergie pour faire 1000 $ de PIB, mais globalement la consommation d’énergie augmente quand même !
Les diminutions temporaires de la consommation d’énergie qui ont suivi les chocs pétroliers (1973, 1979, 2000) sont bien visibles, ainsi que la moindre hausse des émissions de gaz à effet de serre intervenues ensuite, conséquence de la mise en route des programmes nucléaires. On notera qu’aux mêmes époques l’économie de la zone OCDE a ralenti mais qu’il n’y a pas eu de récession majeure.
Source : BP Statistical review pour l’énergie, OCDE pour le PIB
Et comme l’essentiel de l’énergie mondiale consiste en des combustibles fossiles, dès qu’il y a croissance économique il y a hausse des émissions de gaz à effet de serre.
Répartition de la consommation d’énergie primaire du monde en 2002.
Les « fossiles » représentent plus des 3/4 des approvisionnements.
Source : AIE.
Une première conclusion de cette affaire est donc que si l’on veut gagner la bataille contre le changement climatique, il semble assez inévitable de modifier le « contenu de la croissance », ou d’aller vers la voie de la « décroissance » pendant un moment, au niveau mondial bien sûr.
N’y aurait-il pas une « bonne » croissance permettant de tout concilier?
Une fois qu’il apparaît que la croissance actuelle n’est pas compatible avec une solution volontaire au problème, la première tentation est bien sûr d’imaginer que nous allons pouvoir trouver la « bonne » croissance, celle qui existe sans endommager l’environnement, car quiconque propose de faire de la décroissance passe facilement, aujourd’hui, pour quelqu’un qui aurait abusé de la vodka (ou du schnaps ou du whisky, allez, je ne suis pas sectaire). Pour savoir si cela est possible de réaliser ce mariage miraculeux, il va nous falloir, hélas pour ceux qui n’aiment pas les chiffres et les définitions austères, regarder d’un peu près la mécanique interne de cette fameuse croissance économique.
En l’occurrence, ce terme concerne l’accroissement annuel du produit intérieur brut (ou PIB), lequel se définit comme « la valeur totale (qui correspond le plus souvent aux prix de marché) des biens et services produits par des activités résidentes et disponibles pour des emplois finals » (c’est barbare, je vous avais prévenu ! mais il faut bien savoir de quoi on cause…). Cette définition est tirée du livre « La comptabilité nationale« , de Jean-Paul Piriou, aux Editions La Découverte (2003).
Si nous explicitons un peu cette phrase, voici ce que cela donne :
les activités résidentes sont, en gros, celles qui s’exercent physiquement sur le territoire, peu importe que le capital soit détenu par des français ou des étrangers, que le salarié soit français ou étranger, etc,
les biens et services produits, cela se comprend assez facilement ! Notons cependant qu’il faut, pour que ces biens ou services soient comptés, qu’il y ait une vente ou une contrepartie monétaire quelconque qui prenne place entre la production et la consommation (ce qui ne signifie pas nécessairement que c’est l’usager qui paie le prix, mais juste que « quelqu’un » a payé quelque chose).
Échappent ainsi au PIB les activités de production pour compte propre (bricolage, jardinage, garde d’enfants, par exemple). Ainsi, si chaque mère aide son enfant à faire son travail scolaire (personne ne paye), cela ne contribue pas au PIB, mais si chaque mère se fait payer pour aider l’enfant de son voisin, tout en ayant la mère voisine qui vient aider son enfant (de telle sorte que cela est neutre pour les finances d’un ménage : on dépense d’un côté et on encaisse de l’autre), alors cette activité va contribuer au PIB, bien que la totalité des services fournis soit la même dans les deux cas de figure (ou même ait diminué : se faire aider par ses propres parents est souvent plus agréable que par un(e) étranger(e) !). Inversement, si le jardinage augmente, et que la population achète moins de nourriture auprès de tiers, cela fait mécaniquement baisser le PIB. D’une manière générale l’autoproduction est mécaniquement « mauvaise » pour la croissance.
enfin « disponibles pour des emplois finals » signifie que nous n’avons pas affaire à des biens ou services qui seront incorporés dans la production d’une autre activité. En conséquence, cet « emploi final » est essentiellement le fait des ménages et des collectivités de consommateurs, mais il concerne à la fois les dépenses de consommation courante et celles concernant des investissements.
Il se trouve que ce PIB peut également être défini comme la somme des valeurs ajoutées des activités résidentes. La valeur ajoutée se définit comme la différence entre le prix de marché des biens et services produits et le prix des achats nécessaires pour la production de ces biens ou services, toutes taxes comprises dans les deux cas de figure, mais en déduisant les subventions versées. Il est bien sûr possible de faire des sous-totaux de cette valeur ajoutée par nature d’activité, et cela donne ce qui suit.
Part de chaque nature d’activité dans le PIB français en 2003.
Source : INSEE/comptes de la Nation, 2004
Question (à 100 euros) : que pouvons nous faire croître, dans ce total, sans augmenter la pression sur l’environnement, et les émissions de gaz à effet de serre ? Et bien sûr il faut faire augmenter le PIB « en volume », c’est-à-dire autrement qu’en augmentant les prix, sinon cela s’appelle de l’inflation et non de la croissance. La différence entre les deux est normalement simple : si les ménages dépensent plus pour acheter « la même chose qu’avant » plus cher, c’est de l’inflation, alors que si ils dépensent plus pour acheter plus de choses, ou des choses qui n’existaient pas avant, c’est de la croissance, cette croissance correspondant à une croissance de la production « en volume ».
La différence entre l’inflation et la croissance est cependant parfois subtile : un nouveau modèle de voiture de 70 CV, avec les mêmes accessoires qu’avant, mais qui va 10km/h plus vite (ce qui est parfaitement inutile dans un pays où la vitesse est limitée à 130), et qui vaut 5% plus cher, c’est de l’inflation ou de la croissance ?
Bref, ici comme dans beaucoup de domaines, catégoriser les choses n’est pas nécessairement aussi trivial qu’il y paraît. Pour en revenir à notre question, qui est de savoir ce que l’on peut faire « croître » dans l’économie nationale sans faire croître les émissions de gaz à effet de serre (et plus généralement les nuisances environnementales), la réponse est là aussi loin d’être évidente :
Est-ce que le poste « agriculture, sylviculture, pêche » (1er item du graphique ci-dessus) peut croître « en volume » (donc autrement qu’en montant les prix, sinon c’est de l’inflation !) sans inconvénients climatiques ? Au vu des inconvénients liés à l’agriculture existante (pesticides, eutrophisation, érosion des sols, déforestation, changement climatique, etc), augmenter la production agricole en quantité sans augmenter la pression sur l’environnement, dont les émissions de gaz à effet de serre, n’est assurément pas un pari gagné d’avance ! Augmenter la pêche sans augmenter la pression sur l’environnement ne semble pas non plus trivial, et enfin augmenter le nombre d’arbres coupés (sylviculture) sans augmenter la pression sur l’environnement (dont les émissions de gaz à effet de serre) pose également des problèmes passé un certain seuil (probablement non atteint en France, mais dépassé dans d’autres pays),
pouvons nous faire croître l’industrie agro-alimentaire sans inconvénients climatiques ? Avant même de parler d’environnement, si cette industrie produit « plus de choses », à population constante ou à peu près, cela signifie probablement que chaque français va consommer plus de nourriture (ou une nourriture plus chère, donc avec généralement des denrées plus intensives en énergie pour leur production : viande, produits exotiques). Bien qu’il ne s’agisse pas d’une incidente, est-ce possible d’avoir cette évolution sans inconvénients sanitaires, comme par exemple l’augmentation de l’obésité ? Pour en revenir à l’environnement, une telle augmentation de la production de l’industrie agro-alimentaire est-elle possible sans augmenter la production agricole en amont, cette dernière étant déjà une source majeure de gaz à effet de serre ? Comment augmenter la valeur de ce qui est vendu (par exemple en multipliant les portions individuelles, qui valent plus cher au kilo) sans augmenter les emballages, qui ne contribuent pas vraiment à faire baisser les émissions ?
pouvons nous faire croître l’industrie automobile sans inconvénients en matière d’émissions de gaz à effet de serre ? Si chaque génération de nouvelles voitures est plus petite, plus légère, moins puissante, tout en étant plus chère, et qu’elle n’est pas vendue en plus d’exemplaires, nous pourrions penser que c’est possible, mais malheureusement, avec les conventions actuelles, l’INSEE n’appellera pas cela de la croissance, mais de l’inflation…
Comment faire croître indéfiniment (car non seulement quasiment personne n’envisage la décroissance volontaire aujourd’hui, mais quasiment personne ne l’envisage non plus « un jour », aussi lointain soit-il !) la valeur économique « en volume » du tourisme, de la construction, de l’industrie des biens d’équipement, etc, sans augmenter les émissions de gaz à effet de serre aujourd’hui, et plus généralement tout un chapelet d’inconvénients environnementaux divers ? Nous pouvons ainsi continuer toute la liste et nous demander, pour chaque branche de l’économie, si elle peut « croître » sans inconvénients majeurs, ou sans entraîner de facto la croissance d’un autre segment de l’économie dont elle dépend (comme l’agriculture pour l’industrie agro-alimentaire, et surtout comme les transports pour tout ce qui est produit ailleurs que là où c’est consommé, ou pour tous les services liés au tourisme…). Nous verrons que cela ne sera pas si fréquent… Même l’enseignement, dans la mesure où il vise à former des individus aptes à exercer une activité productive, dépend aujourd’hui de l’existence d’une production!
Ce que montre cette brève énumération, c’est que le « yaka » découpler la croissance de la consommation d’énergie et de la hausse des émissions de gaz à effet de serre n’est pas si simple, et de toute façon la « croissance » est, dans bien des cas, tributaire non seulement de la croissance de la consommation d’énergie fossile, mais aussi de la croissance de la consommation de tout un tas de denrées matérielles, et cela ne peut bien évidemment pas durer éternellement. Paradoxalement, plus la croissance est forte, et moins longtemps elle durera, et cela ne concerne pas que les gaz à effet de serre.
Que peut-on espérer de la « dématérialisation de l’économie » ?
Il est assez fréquent d’entendre, cependant, que la « dématérialisation de l’économie » va finir par produire l’effet désiré, à savoir une « croissance économique » qui n’ira plus de pair avec la croissance des émissions, et que l’on peut sérieusement compter sur cette évolution pour contribuer à nous tirer d’affaire.
Avant de disserter sur la chose, il reste à se mettre d’accord sur ce que l’on appelle la « dématérialisation ». Elle est souvent considérée comme le fait que la part de l’emploi ou de l’activité qui va dans le tertiaire, ou dans le traitement de l’information, croit plus vite que l’économie elle-même, et que cela suffira à faire baisser les émissions de gaz à effet de serre, parce que les activités tertiaires sont moins intensives en énergie que les activités manufacturières. Malheureusement, cette croyance se heurte à quelques faits qui plaident en sens contraire :
un employé du tertiaire continue à consommer de l’énergie : il faut le chauffer, et il se déplace (en voiture, souvent, en avion, parfois !). En moyenne, un employé du tertiaire consomme 1,5 tonne équivalent pétrole par an au titre de son travail (source IFEN, 2004), soit plus d’un tiers de la consommation moyenne d’énergie par Français, et à peu près autant que ce chaque Français consommait comme énergie en tout en 1960.
en particulier, un employé du tertiaire moderne consomme beaucoup plus d’énergie qu’un agriculteur de 1945 (à cette époque 35% de la population active était aux champs) ou qu’un ouvrier textile de cette époque.
Depuis plus d’un siècle, les flux d’information ne remplacent pas les flux physiques de marchandises : au contraire, les deux évoluent en parallèle, et lorsque la quantité d’informations qui circule augmente, les transports physiques augmentent aussi !
Evolution comparée des flux d’informations et des flux de transport depuis 1800.
Aucune « dématérialisation » ne se constate pour le passé : la hausse des flux d’information va de pair avec une hausse équivalente des flux physiques (donc de l’énergie consommée), et ne les fait pas baisser.
Source : Arnulf GRÜBLER, the Rise and Fall of Infrastructures, 1990, repris dans GIEC, 2001
Au niveau des personnes, partout dans le monde la croissance économique s’accompagne d’une hausse du kilométrage parcourus en voiture
Evolution, pour les 11 pays de l’AIE, de 1970 à 2000, du kilométrage annuel en voiture (en milliers de véhicule.km par personne) en fonction du PIB par tête.
La sanction est claire : plus le PIB par tête augmente, et plus on fait de km en voiture, ou, dit autrement, jusqu’à maintenant, et quel que soit le pays du monde, il a été impossible de faire de la croissance économique sans augmenter les km en voiture. Or ces derniers, qui appartiennent au monde physique, ne peuvent augmenter indéfiniment. Que va-t-il se passer, alors, quand ils baisseront, par exemple par manque de carburants à bon marché ?
On notera quand même que la « pente » de chaque courbe n’est pas exactement la même, ni le niveau de départ : entre le Japon, pays qui fait le moins de voiture par point de PIB, et…. le Danemark, qui en fait le plus (autant pour la réputation écolo de ce pays !), il y a un facteur 3 : à pouvoir d’achat identique, un Japonais fait trois fois moins de km en voiture qu’un Danois.
Source : 30 Years of Energy Use in IEA Countries, IEA, 2004.
une large part du produit de l’activité tertiaire vise à augmenter l’activité manufacturière : les sociétés de service en informatique, de conseil, d’expertise comptable, les loueurs de bureaux ou de voitures, ou encore les établissements d’enseignement sont conçus pour permettre un accroissement de la production manufacturière ou agricole, outre qu’ils consomment de l’énergie en direct.
En cherchant à avoir une vue synthétique sur la question, on réalise qu’il n’existe pas de raison de fond pour que la « dématérialisation » conduise à une baisse des émissions « toutes choses égales par ailleurs ». On peut en effet écrire la petite équation simple ci-dessous (pour une décomposition pas à pas voir la première partie de la page sur l’équation de Kaya).
GES= \frac{GES} {Energie}\times \frac{Energie} {Pib}\times \frac{Pib} {Pop. active}\times Pop.active
GES=
Energie
GES
×
Pib
Energie
×
Pop.active
Pib
×Pop.active
Soit:
\text{\scriptsize{Emissions de GES }}=\text{\scriptsize{Contenu en GES de l'energie} }\times \text{ \scriptsize{Intensite energetique de l'economie}}\times \text{ \scriptsize{Production par salarie}}\times \text{ \scriptsize{Population active}}
Emissions de GES =Contenu en GES de l’energie × Intensite energetique de l’economie× Production par salarie× Population active
Or la « dématérialisation » désigne souvent, pour certains économistes, une décroissance du terme « intensité énergétique de l’économie ». Cela revient à dire que pour produire une même unité de PIB on utilise moins d’énergie. Mais dans le même temps on cherche généralement à avoir une augmentation de la productivité (donc une augmentation du terme « production par salarié »), et une augmentation de la population active (pour diminuer le taux de chômage et payer les retraites !), de telle sorte que le résultat d’ensemble n’a pas de raison particulière de conduire à une baisse des émissions (qui d’ailleurs ne se produit pas volontairement).
Le seul cas de figure où, en France, une baisse significative des émissions a été obtenue en même temps qu’une croissance économique, a été au moment de la montée en puissance du programme électronucléaire, qui a abouti à un gain très significatif sur le « Contenu en gaz à effet de serre de l’énergie » qui a plus que compensé l’évolution globale de l’ensemble des autres facteurs.
L’économie occidentale est-elle généralisable au monde entier ?
Si je me fie à ce qui figure le plus souvent dans les journaux, et bien que ce qui précède montre bien que cela ne « tiendra pas dans la boîte », notre schéma de pensée dominant, aujourd’hui, est qu’il est souhaitable de généraliser à la population la plus large possible le mode de vie des européens. Qu’est-ce que cela signifie ? Tout simplement que nous considérons comme un objectif souhaitable que chaque habitant de la planète dispose des biens suivants :
plus de 30 m² de surface habitable chauffée – ou climatisée,
une voiture par adulte en âge de conduire ou à peu près (le parc auto en France est de plus de 30 millions de véhicules – utilitaires compris – et en prolongation tendancielle il y aurait entre 2 et 3 milliards de voitures sur Terre en 2050, comparé à 800 millions aujourd’hui),
100 kg de viande par personne et par an (l’agriculture est en France la première source de gaz à effet de serre),
8.000 kWh d’électricité par personne et par an (c’est ce que nous consommons en France, une partie directement par le biais de nos factures d’électricité, et une partie indirectement car elle est « incluse » dans les produits manufacturés que nous achetons), or la production d’électricité est la première source de CO2 dans le monde, car le gaz, le charbon et le pétrole représentent 2/3 de l’énergie primaire utilisée,
des produits manufacturés (chemises, téléphones, perceuses, moquettes, lampes, surgelés Picard, bref tout ce que vous pouvez apercevoir autour de vous) en abondance et pas chers.
Un Européen émet en moyenne 3 tonnes équivalent carbone par an pour accéder à cette abondance matérielle. Appliquer cela à la population mondiale conduirait à :
tripler les émissions de CO2, qui passeraient de 6 à 18 milliards de tonnes équivalent carbone (notées Gtec, G voulant dire Giga) par an à population constante (les scénarios les plus pessimistes du GIEC en 2001 vont jusqu’à 35 Gt par an en 2100),
les multiplier par 5 si dans le même temps la population passait à 10 milliards d’individus (les émissions de CO2 seraient alors de 30 Gtec/an). Notons que si l’objectif de société n’est pas d’imiter les Européens mais les Américains, et que nous avons 10 milliards d’individus, les émissions mondiales passeraient alors à 10 fois ce qu’elles sont actuellement (soit 60 Gtec par an, cela est une chose que même le GIEC n’a pas imaginée !). Il est vrai que cela commence à être beaucoup en regard des ressources fossiles connues….
| true |
L'Arctique s'est encore réchauffé à l'hiver 2017-2018, la glace de la région se réduit, les caribous disparaissent et les algues rouges remontent vers le nord, selon le rapport annuel de l'administration océanique et atmosphérique américaine (NOAA) publié mardi. L'année 2018 a ainsi été la deuxième plus chaude en Arctique depuis que les relevés existent, à partir de 1900. Il a fait 1,7°C plus chaud que la moyenne des trois dernières décennies et le réchauffement y est deux fois plus rapide que la moyenne mondiale. Le record absolu date de 2016. La tendance est évidente: les cinq dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées, selon la NOAA, qui a coordonné ce rapport de référence écrit par plus de 80 scientifiques de douze pays. "La multiplication des records et quasi-records de température depuis 2014 est sans précédent dans l'histoire des relevés", prévient l'agence. Dans l'océan Arctique, la glace se forme de septembre à mars mais la saison se raccourcit inexorablement au fil des années. Les glaces sont moins épaisses, plus jeunes et couvrent moins d'océan. La vieille glace, c'est-à-dire âgée de plus de quatre ans, s'est réduite de 95% depuis trente-trois ans. C'est un cercle vicieux: des glaces plus jeunes sont plus fragiles et fondent plus tôt au printemps. Moins de glace signifie moins de réflexion solaire: l'océan absorbe davantage d'énergie et se réchauffe donc un peu plus. Les douze années de plus faibles couvertures glaciaires sont... les douze dernières années. "Le réchauffement continu de l'atmosphère et de l'océan Arctique provoque de vastes changements dans le système environnemental, de manières conformes aux prévisions mais aussi surprenantes", résume l'agence. Les populations de caribous et rennes sauvages de la toundra sont en déclin depuis le milieu des années 1990. Seuls deux des 22 troupeaux surveillés n'ont pas décliné. Cinq ont perdu plus de 90% de leurs membres. La cause est probablement l'allongement de l'été et de ses maux pour les bêtes, bien équipées pour l'hiver mais pas pour la saison douce: parasites, puces, maladies... Le réchauffement aide au contraire les algues rouges toxiques (planctons microscopiques ou bien algues plus grosses) à conquérir de nouveaux territoires en pénétrant les eaux de moins en moins froides de l'Arctique, où poissons et crustacés peuvent s'empoisonner.
| true |
On ne sait si le Jupit-es-rien, lit toutes les missives qui lui sont adressées, mais il devrait, il paraîtrait moins ridicule avec ses soi-disant actions climato-racketo-écolo. Sa foi en lui-même est tellement grande que, tel Icare, la chute qui s’annonce va précipiter ce Narcisse, dans les limbes de la petite histoire, à moins que ce ne soit dans ses poubelles. Partagez ! Volti ****** Mon bien cher Manu, J’espère que tu ne t’offusqueras pas trop du ton familier de cette lettre mais c‘est plus fort que moi. Comme je pourrais être ton paternel vu que j’ai à peu près l’âge de Brigitte, ta pimpante épouse qui te tutoie sans aucun doute, je ne vois aucune objection à te tutoyer aussi. Tu essaies de nous faire croire que ton gouvernement prend des mesures pour sauver la planète du périlleux réchauffement qui nous menace et ou du moins de faire un (très très) petit pas exemplaire dans cette direction mais je te le dit tout net : d’abord, personne ne croit que ton racket sur les carburants va réellement servir à l’écologie et ensuite, ces mesures contre la pollution sont tout-à-fait inutiles. Le processus de réchauffement climatique est enclenché et rien ne pourra l’arrêter. Quand le Titanic coule, il ne sert à rien d’écoper avec des cuillères à soupe. Il en est ainsi, la terre a connu des cycles glaciaires et interglaciaires d’une ampleur que tu ne peux même pas imaginer. Pendant la dernière glaciation qui a eu son point culminant il y a 20 000 ans et qui s’est terminée il y a environ 11 000 ans, une calotte glaciaire recouvrait le Grande Bretagne, la Belgique, la Scandinavie et la moitié de l’Allemagne. C’était le Würm dans les Alpes : le glacier du Rhône arrivait jusqu’à la Saône et recouvrait le lac Léman de plus de 1 000 mètres. Le niveau des océans était 100 mètres plus bas ! Il en était ainsi sur toute la terre, sur tous les continents et dans les deux hémisphères. Je ne veux pas remonter trop loin dans le temps mais saches que durant la glaciation de Riss, la précédente, le glacier du Rhône arrivait presque jusqu’à l’emplacement actuel de Lyon et que la limite des neiges éternelles se situait à 800 mètres dans les Vosges. Et soudain, la terre se mit à se réchauffer sans que l’homme n’en soit pour le moins du monde responsable. Le pauvre Néanderthalien avait déjà disparu et ce n’est pas l’Homo sapiens avec ses silex qui a produit assez de gaz à effet de serre pour être jugé responsable de ce changement climatique. Je ne dis pas que notre mode de consommation est pour rien dans le réchauffement climatique actuel. Il est peut-être responsable de son déclenchement mais dis-toi bien qu’une fois le processus en route, c’est trop tard. C’est un peu comme une avalanche. Une fois qu’elle est partie, elle balayera tout sur son passage en s’auto-alimentant de la neige qui se trouve devant-elle. La seule chose qu’on puisses faire, c’est de s’écarter de son passage. Ton mur de brindilles est juste symbolique et parfaitement inutile. J’en arrive au fond de mon message. Je sais que tu vas dire que ton objectif est de rendre l’air moins pollué pour sauver notre santé… La voiture à moteur diesel produit des particules fines calculées en ppmi, personne ne le nie. Seulement voilà, sais-tu que les 20 plus gros navires du monde rejettent plus de particule fine calculées en ppm que toutes les voitures de la planète et il y a en tout 60 000 navires qui sillonnent toutes les mers du monde.iiPrends ta calculette et fais le calcul. Pour ton info : ils naviguent au fioul lourd (qui ressemble à une mélasse) et qui est composé de tous les résidus du raffinage. Certains ont un deuxième réservoir de fioul léger pour entrer dans les ports et sauver ainsi les apparences. Parlons maintenant du transport aérien civil. Il est à lui seul responsable de 3 % des émissions de CO2. Il ne figure pas dans l’Accord de Paris, pas plus que le transport maritime d’ailleurs parce que c’est un moteur essentiel de la croissance économique mondiale qui génère plus de 58 millions d’emplois dans le monde. Le libéralisme globalisé dont tu es le parangon en France est la cause de cette polluante circulation de marchandises et il est contradictoire avec ta volonté affichée de faire du zèle écologique. Eh oui ! C’est notre modèle économique qui est premier problème. Tous les autre en découlent. Je ne vais pas trop développer ce point mais juste te citer un cas exemplatif. Il y a quelques temps, en Savoie, un camion transportant de l’eau minérale de Belgique vers l’Italie est entré en collision avec un camion transportant de l’eau minérale d’Italie vers la Belgique. Absurde, n’est-il pas ? Je n’ai pas encore abordé le pire ou plutôt l’avant dernier pire. Le permafrost dégèle… et les experts du GIEC n’en ont tenu compte dans aucun de leurs rapports ! Certains disent que c’est normal sinon toutes leurs autres prévisions s’avéreraient fausses et inutiles et pourtant… Le permafrost recouvre environ 13 millions de km², plus que la superficie du canada (10 millions de km²) et il renferme 2 fois plus de carbone que toute l’atmosphère. Le dégel permanent du permafrost va libérer du CO2 et du méthane en grande quantité et par effet boule de neige, encore augmenter la surface dégelée en permanence. As-tu entendu parler des bulles de méthane en Sibérie. C’est un phénomène nouveau.iii On en a répertorié 7 000 jusqu’à présent. Plusieurs dizaines d’entre elles ont déjà explosé et leurs cratères de 70 mètres de profondeur et 80 mètres de diamètre jonchent la toundra. Le bruit et la lueur de ces explosions s’entend à 100 kilomètres à la ronde. Les autres bulles forment des dômes qui n’attendent que leur heure. (Après une investigation, j’ai conclu que Poutine n’y est pour rien.) Les études les plus alarmistes prévoient que 90 % du permafrost est menacé. Reprends ta calculette… mais un grande cette fois-ci. J’en arrive finalement au pire. Le point que personne n’ose aborder et surtout n’ose calculer. Quel est l’impact des opérations militaires, des manœuvres, des usines d’armement et des résidus radio-actifs sur l’empreinte écologique. Je n’ai pas trouvé la moindre étude sur la toile. Il n’existe peut-être pas de calculette assez grande … Une bombe pollue autant qu’une voiture pendant 100 ans. Alors, les écolozozos et les journalomarcheurs, toujours prompts à culpabiliser le simple citoyen qui a oublié d’éteindre la lumière de sa salle de bain avant de se rendre à son travail en voiture diesel (contraint et forcé vu que l’offre en transports en commun est inexistante), et bien, ils feraient mieux d’en rabattre et de retourner à leurs chères études. La fable du colibri revisitée. Tu as certainement entendu parler de cette légende amérindienne ; ta mesurette contre le diesel semble en attester. Je vais quand-même te la rappeler pour le cas où… Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le toucan, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! » Et le colibri lui répondit : « Je le sais, mais je fais ma part. » Ce que la légende ne dit pas, c’est que le petit colibri venait prélever ses gouttes d’eau dans une minuscule flaque qui permet à des millions de fourmis laborieuses de se désaltérer. Oui, joli colibri, tu es plus gros que les fourmis et tu peux leur dicter la loi mais que pèses-tu à côté du conseil de tous les animaux de la forêt amazonienne et pourquoi les fourmis devraient-elles se sacrifier inutilement ? Les fourmis de chez nous portent des gilets jaunes et se défendent comme elles peuvent. Elles te demandent simplement de te rendre compte du mal que tu leur fais pour rien et d’arrêter de les tourmenter. Ma conclusion est que les glaciers fondront, les calottes arctique et antarctique se réduiront, le niveau des mers s’élèvera et tous les êtres vivants devront s’adapter. Brigitte, l’autre, celle qui a sauvé les bébés phoques et qui pourrait-être ta grand-mère, ne sauvera pas les ours polaires même si elle bat le record de Jeanne Calment. Ils s’adapteront en apprenant à chasser le mammifère terrestre, s’accoupleront avec l’ours kodiak ou le grizzli (leurs petits sont fertiles) ou disparaîtront. Des îles seront submergées, des villes devront être reconstruites plus haut et l’homme devra s’adapter à un tas de bouleversements naturels de toutes sortes. Tu auras ta part de responsabilités dans ce chamboulement planétaire, non parce que tu n’auras pas pris assez de mesures de sauvegarde de la nature mais tout simplement à cause ta foi imperturbable dans le libéralisme économique globalisé. J’espère que ma petite lettre aura bien dérangé tes inébranlables convictions de (très ou trop) jeune président. Si ce n’est toi, ce seront certainement les 15 % de groupies qui te restent qui me le feront savoir. Je te salue du haut de ma montagne en te disant que j’ai beaucoup d’empathie pour les gilets jaunes et pour le symbole qu’ils représentent. Ton dévoué serviteur. Pierre Van Grunderbeek
| fake |
Le "continent blanc" se pare d'une couleur inhabituelle. De minuscules algues ont en effet commencé à proliférer sur la neige de l'Antarctique, teintant sa surface en vert. Selon une étude publiée mercredi dans la revue scientifique Nature Communications, cette "neige verte", qui apparaît lorsque la glace fond, serait susceptible de se propager à mesure que la température du globe augmente. Cette découverte inquiète les chercheurs britanniques, auteurs de l'étude, puisqu'elle pourrait modifier en profondeur l'écosystème du continent de glace. Selon eux, ces algues pourront en effet "potentiellement former de nouveaux habitats. A certains endroits, ce pourrait être le début d'un nouvel écosystème". Elles pourraient également être source de nourriture pour certains animaux ou même attirer de nouvelles espèces. Le changement climatique, qui alimente le réchauffement des pôles, favoriserait ce phénomène jusqu'ici inconnu. Avec l'accélération de la fonte des glaces, de plus en plus d'algues vertes poussent en effet aux quatre coins de l'Antarctique.
| true |
L’annonce est passée (presque) inaperçue. Difficile, il faut le reconnaître, de faire le tri entre les nombreux décrets pris par Joe Biden depuis son entrée en fonction au début de l’année. Politique migratoire, environnement, santé… Les décisions du nouveau président américain s’enchaînent à une vitesse impressionnante – conformément aux engagements qu’il avait pris pendant sa campagne pour certaines, moins ambitieuses que prévues pour d’autres. Depuis quelques jours, l’une de ces décisions suscite cependant un intérêt tout particulier du côté des observateurs les plus attentifs : le rétablissement du « coût social du carbone » (social cost of carbon ou SCC, en anglais). Soit, comme son nom l’indique, un indicateur permettant de mesurer la valeur monétaire des dommages provoqués par la libération de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère.
Qu’est-ce que le coût social du carbone ?
Pour l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), le coût social du carbone (SCC) est tout simplement « le concept le plus important à prendre en compte pour pouvoir intégrer les dommages dus au changement climatique dans l’analyse (…) des politiques publiques ». Grâce à lui, le gouvernement américain est tenu d’associer une valeur précise, strictement économique, au « coût social » des émissions de dioxyde de carbone, mais aussi de méthane et de protoxyde d’azote – et donc à chaque projet de loi ou à chaque investissement susceptible d’émettre telle ou telle quantité de ces gaz à effet de serre. La France devrait-elle établir, elle aussi, un « coût social du carbone » ? Prenons l’exemple d’une nouvelle loi fédérale qui viserait à réduire la pollution atmosphérique. Comme souvent en matière de politiques publiques, elle serait analysée de la sorte : les bénéfices des mesures prévues (progrès en termes de santé publique, de biodiversité, etc.) seraient comparés à ses coûts de mise en œuvre (mise en place des équipements, procédures de contrôle, etc.). L’intégration du SCC à cette analyse permettrait, en l’occurrence, de quantifier la valeur monétaire des effets attendus de la loi sur les émissions de gaz à effet de serre. S’il est estimé que la loi augmente les émissions, la quantité de ces émissions éventuellement émises sera multipliée par la valeur du SCC, et ce résultat ajouté aux coûts évalués. Inversement, s’il est estimé que la loi diminue bel et bien les émissions, ce résultat sera ajouté aux bénéfices escomptés. Comment est calculé le coût social du carbone ?
D’après le document officiel du gouvernement américain, l’évaluation de la valeur du SCC doit se faire à partir de « la valeur de tous les impacts du dérèglement climatique, y compris – mais pas seulement – les changements dans la productivité agricole nette, les effets sur la santé humaine, les dommages matériels dus à un risque accru d’inondations et de catastrophes naturelles, les perturbations des systèmes énergétiques, le risque de conflit, les migrations environnementales et l’état des services écosystémiques ».
Or la combinaison mathématique de tous ces facteurs implique que soient menées de nombreuses recherches transdisciplinaires (santé publique, agronomie, sciences sociales, etc.). Ce processus prend du temps, et c’est pourquoi l’administration Biden a pour l’instant décidé de se baser sur l’indicateur tel qu’il était défini à la fin de l’ère Obama, soit environ 51 dollars par tonne de CO2. Ce prix est fixé « jusqu’à ce qu’une analyse plus détaillée » soit menée, afin de prendre en compte l’avancement des recherches sur le sujet qui ont eu lieu entre 2016 et aujourd’hui. Car à défaut de pouvoir le supprimer définitivement, l’ancien président américain Donald Trump avait, lui, choisi d’enterrer officieusement cet indicateur durant son mandat en le fixant à un niveau symbolique d’environ 1 dollar par tonne de CO2.
Pourquoi le coût social du carbone fait-il débat ?
Dans une formule inspirée d’une célèbre citation de Winston Churchill, le site spécialisé Carbon Brief estime que le coût social du carbone est « sans doute la pire façon d’évaluer le CO2 à l’exception de toutes les autres ». Et pour cause : il s’agit d’un modèle économique à très forte connotation théorique, qui ne se positionne qu’en termes de « coûts » et de « bénéfices ». Sur le papier, plus le SCC est élevé, plus les avantages liés au fait de réduire les émissions de CO2 sont importants, et plus des actions climatiques « coûteuses » apparaissent donc « justifiées ». La limite de ce raisonnement est que certains impacts climatiques comme l’acidification des océans, les conflits armés ou les migrations peuvent être difficiles à évaluer du point de vue des seules « pertes économiques ».
À gauche, certaines critiques émises à l’encontre du coût social du carbone estiment ainsi que le concept favorise intrinsèquement l’inaction politique, dans la mesure où les coûts (présents) d’une action climatique d’envergure sont toujours plus faciles à chiffrer que ses avantages (futurs). À droite, au contraire, certains regrettent que le concept ne soit pas davantage repris ailleurs qu’aux États-Unis : sur son site, l’Institut Montaigne, think tank à la sensibilité très libérale, s’étonne par exemple que le SCC n’ait pas été retenu par la Convention citoyenne sur le climat, déplorant que « le concept même de prix (du carbone) ait été immédiatement associé à la taxe carbone, dont l’augmentation avait servi de déclencheur au mouvement des gilets jaunes ».
Si les coûts sociaux et économiques des émissions de CO2 sont supportés « par la société dans son ensemble », ses avantages reviennent « essentiellement à ceux qui brûlent des combustibles fossiles », estime de son côté Carbon Brief : « Afin de corriger cette défaillance, par exemple si l’on veut introduire une taxe carbone [socialement juste], il est nécessaire de connaître le coût social de ces émissions de CO2 », en conclut le site spécialisé.
Quel impact le coût social du carbone peut-il avoir concrètement ?
Si l’évaluation des émissions de gaz à effet de serre est longtemps restée un impensé des politiques publiques, il est aujourd’hui admis que tous les investissements étatiques ont un impact environnemental… qui peut varier selon le secteur concerné. « Ceux qui relèvent des secteurs de l’énergie, du transport et de l’agriculture suscitent des préoccupations particulières qui imposent de tenir compte du SCC, estime l’OCDE dans une étude consacrée au sujet (…) La mise en œuvre du coût social du carbone, par l’intermédiaire de la fiscalité ou d’un système de permis par exemple, créera donc des incitations à la diminution des émissions dans tous les secteurs de l’économie ». « Le coût social du carbone permet de mettre en évidence les coûts cachés de l’inaction climatique, qui sont très importants » « Le coût social du carbone permet de mettre en évidence les coûts cachés de l’inaction climatique, qui sont très importants » Tamma Carleton, professeure à l'Université de Californie
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Les suites de la convention de Rio
Des négociations internationales sur les émissions de gaz à effet de serre ont pris place depuis la Convention de Rio sur le climat (dite encore Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique), signée en 1992 par à peu près tous les pays du monde lors du Sommet de la Terre. L’une des conclusions essentielle de cette convention sur le climat était qu’il fallait « stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique« .
Entre 1992 et 1994, cette convention de Rio a été ratifiée par 175 Etats (c’est-à-dire à peu près tous les pays du monde, dont les USA) et la Communauté européenne. La Convention Climat ne contient cependant pas d’élément sur ce que devrait être le niveau auquel on stabilise les gaz à effet de serre, le rythme de baisse des émissions pour parvenir à cet objectif, la répartition de l’effort entre les divers pays, et plus généralement ne contient pas de mesures concrètes permettant d’arriver au but fixé. Elle a confié les discussions sur ce genre de « détails » (!) à des négociations ultérieures, devant prendre place lors de réunions périodiques des signataires de la Convention.
Ces réunions de tous les signataires de la Convention Climat s’appellent, dans le jargon de la convention, des « Conferences of the Parties« , ou COP. En pratique il y en a une par an.
COP Année Lieu
1 1995 Berlin, Allemagne
2 1996 Geneve, Suisse
3 1997 Kyoto, Japon
4 1998 Buenos Aires, Argentine
5 1999 Bonn, Allemagne
6 2000 La Hague, Pays Bas
7 2001 Marrakech, Maroc
8 2002 New Delhi, Inde
9 2003 Milan, Italie
10 2004 Buenos Aires, Argentine
11 2005 Montréal, Canada
12 2006 Nairobi, Kenya
13 2007 Bali, Indonésie
14 2008 Poznan, Pologne
15 2009 Copenhague, Danemark
16 2010 Cancún, Mexique
17 2011 Durban, Afrique du Sud
18 2012 Doha, Qatar
19 2013 Varsovie, Pologne
20 2014 Lima, Pérou
21 2015 Paris, France
22 2016 Marrakech, Maroc
Dates et lieux des « Conferences of the Parties » depuis 1995.
Si la Convention Climat n’a pas fixé de calendrier précis ou de répartition précise de l’effort, elle a cependant séparé les pays signataires en deux catégories :
ceux qui sont – au moins officiellement – prêts à s’engager à réduire leurs émissions font partie de « annexe 1 » ; il s’agit essentiellement des pays développés, et des pays dits « en transition » (pays d’Europe de l’Est).
les autres sont ceux qui ne sont pas prêts à s’engager à réduire leurs émissions ; il s’agit essentiellement des pays « en voie de développement » (mais pas seulement : on y trouve aussi la Corée du Sud, par exemple).
Pour les mesures concrètes, la Convention a renvoyé cela à des « protocoles », c’est-à-dire des annexes à venir, détaillant justement les points laissés de côté au moment de la signature à Rio. La Convention Climat précisait cependant que ces protocoles additionnels pouvaient très bien ne pas être signés par tous les pays. Le protocole de Kyoto, adopté en 1997, et ratifié de 1997 à 2004, est l’un de ces protocoles. Les pays qui ne l’ont pas ratifié, dont les Etats-Unis, se retrouvent alors dans une situation un peu particulière : ils se sont engagés sur l’objectif (de participer à la stabilisation de la concentration en gaz à effet de serre), sans dire comment – et à quelle vitesse – ils allaient le faire !
Un objectif quantitatif inexistant pour le moment
Comme nous l’avons vu plus haut, la convention de Rio ne définit l’objectif à atteindre que de manière qualitative : il s’agit de rester sous le niveau qui « empêche toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique ». Malheureusement, cette formulation n’est pas suffisante pour passer à l’action, car :
personne ne sait quelle est la concentration de gaz à effet de serre « qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique »,
les niveaux auxquels nous sommes déjà sont sans précédent dans l’histoire humaine,
il est donc strictement impossible de s’inspirer du passé pour savoir où est le seuil en dessous duquel nous ne courons aucun danger,
vu « l’effet retard » du réchauffement par rapport aux concentrations en gaz à effet de serre, nous avons peut-être déjà largement dépassé la cote d’alerte pour éviter des catastrophes majeures dans un futur plus ou moins lointain. Le danger ne provient pas seulement du niveau de CO2 auquel nous parviendrons (il y a déjà eu des concentrations fortes avant l’apparition de l’homme), mais surtout de la vitesse à laquelle nous y allons : en forçant le système climatique à un rythme inconnu dans le cadre des évolutions naturelles récentes, nous risquons d’enclencher des déplacements d’équilibre violents et incontrôlables.
en conséquence de ce qui précède, les engagements annoncés à Kyoto de diminuer d’ici à 2008-2012 les émissions des pays développés de 5,2% ne constituent pas une réponse élaborée scientifiquement pour se couvrir d’un risque dûment identifié ; il s’agit simplement du résultat de négociations politiques sur la base du constat « qu’il faut faire quelque chose », et qui résulte surtout de ce que chacun était prêt à faire en arrivant à Kyoto,
c’est donc un premier pas indispensable, qui a l’avantage de donner une impulsion incontournable (il est en effet difficile de diviser par deux avant d’avoir réduit de 5% !) à l’évolution en cours, mais qui reste insuffisant en regard de ce à quoi il faudra parvenir un jour.
Il y a cependant un mot essentiel dans cette formulation de la Convention Climat : c’est celui de « stabilisation ». En effet, le simple fait de stabiliser la concentration de CO2, ce qui est indispensable pour stabiliser la perturbation de l’ensemble des gaz à effet de serre, suppose de diviser les émissions mondiales par au moins 2. L’objectif est donc extrêmement ambitieux : si l’on excepte le CO2 qui pourrait être « capturé » avant d’être envoyé dans l’atmosphère, cela signifie qu’il faut parvenir à diviser volontairement la consommation de gaz, de pétrole et de charbon par 2 au niveau mondial. L’alternative à ceci n’est pas une consommation qui va croître indéfiniment, bien sûr : c’est juste la garantie d’une diminution involontaire !
Qui s’est engagé sur quoi ?
Comme expliqué plus haut, le protocole de Kyoto est le premier texte annexé à la Convention Climat qui contient des objectifs quantitatifs et un calendrier. L’objectif global est que les pays de l’Annexe I diminuent, collectivement, leurs émissions de 5,2% par rapport au niveau de 1990. La date à laquelle il faut parvenir à cet objectif est présentée de manière inhabituelle : ce n’est pas une année précise qui est indiquée, mais une fourchette de dates, qui est 2008- 2012. Ce que cela signifie, c’est que chaque pays qui a souscrit un objectif doit y parvenir « en moyenne » entre 2008 et 2012, ou plus exactement que si l’on fait la moyenne de ses émissions sur la période 2008-2012, cette moyenne doit être inférieure de X% (X% étant l’engagement du pays) à la valeur de 1990.
Si l’objectif de Kyoto est global, cependant, chaque pays n’a pas pris d’engagement au même niveau en ce qui concerne ses émissions. Certains d’entre eux ont même pris l’engagement….d’augmenter leurs émissions ! (en fait l’engagement est de ne pas les augmenter plus que ce qui est indiqué, mais comme nous le verrons ci-dessous même cela n’est pas en voie de se faire pour certain d’entre eux)
Pays signataire CO2 fossile seul en 1990 (milliers de tonnes équivalent carbone) Engagement du pays dans le protocole de Kyoto
Allemagne 269 136 -21,0%
Australie 72 352 8,0%
Autriche 12 732 -13,0%
Belgique 28 415 -7,5%
Bulgarie 26 044 -8,0%
Canada 113 370 -6,0%
Croatie ? -5,0%
Danemark 14 050 -21,0%
Espagne 56 093 15,0%
Estonie 10 141 -8,0%
Finlande 14 697 0,0%
France 97 561 0,0%
Grande Bretagne 152 091 -12,5%
Grèce 21 080 25,0%
Hongrie 21 842 -6,0%
Irlande 8 067 13,0%
Islande 456 10,0%
Italie 108 633 -6,5%
Japon 287 172 -6,0%
Lettonie 6 602 -8,0%
Liechtenstein ? -8,0%
Lituanie 10 181 -8,0%
Luxembourg 3 309 -28,0%
Monaco 29 -8,0%
Norvège 7 192 1,0%
Nouvelle Zélande 6 108 0,0%
Pays-Bas 43 375 -6,0%
Pologne 126 272 -6,0%
Portugal 10 642 27,0%
République Tchèque 43 656 -8,0%
Roumanie 50 611 -8,0%
Russie 626 973 0,0%
Slovaquie 15 461 -8,0%
Slovénie 3 626 -8,0%
Suède 13 999 4,0%
Suisse 10 820 -8,0%
Ukraine 183 293 0,0%
USA 1 320 132 -7,0%
Les engagements de chaque pays au protocole de Kyoto (entre 1990 et 2008-2012).
Quand est-ce que cela commence ?
L’une des dispositions du Protocole de Kyoto indique que ce texte deviendra contraignant pour les pays qui l’ont ratifié lorsque 55 pays au moins, représentant au moins 55% des émissions mondiales de 1990, auront ratifié ce protocole. En septembre 2003, le nombre de 55 ratifications n’était plus un problème : près de 100 pays avaient alors ratifié le protocole. Mais les Etats Unis se sont retirés du processus et la Russie n’avait alors pas encore ratifié ce texte. A eux deux, ces pays représentent plus de 45% des émissions mondiales de 1990, et donc le protocole de Kyoto ne pouvait entrer en vigueur tant qu’aucun de ces deux pays ne le ratifiait.
La ratification de la Russie a donc « changé la donne », en permettant de franchir ce seuil fatidique de 55% des émissions mondiales de 1990, et le protocole aura donc force de traité, pour ses signataires, à partir du 16 février 2005.
La position des USA ne peut être considérée comme définitive, même s’il est à peu près certain que le protocole de Kyoto ne sera jamais ratifié par ce pays : en 2002 leurs émissions de gaz à effet de serre – avec puits – étaient de 20% supérieures à celles de 1990, alors que leur engagement était une baisse de 7%, la différence – plus de 25% – étant totalement irrattrapable de manière volontaire en 5 ans. Cependant, comme les problèmes liés au changement climatique ne peuvent qu’aller croissant au cours des décennies à venir, et comme la pression de l’opinion – y compris de l’opinion américaine – ne peut donc qu’augmenter avec le temps (la seule alternative serait que la décroissance des émissions soit un produit dérivé d’un problème majeur à court terme, mais alors nous aurions notre processus de réduction de manière automatique !), et comme les USA ne supporteront pas indéfiniment de passer de plus en plus de l’état de lumière du monde à l’état de honte du monde, étiquette qu’une fraction croissante de gens leur attribue quand il s’agit du climat, ma conviction est que tout cela n’est qu’une affaire de temps : finalement, les USA seront partie intégrante du processus, tout comme la Russie le devient.
La seule bonne question est de savoir si cela arrivera assez tôt pour que nous puissions encore éviter d’avoir plus tard des conséquences que nous regretterions….
Kyoto, ce sera fastoche ?
Si les négociations concernant la ratification de Kyoto ont été si difficiles, est-ce parce que l’objectif était difficile à atteindre ? Eh bien, pas seulement…. Il est intéressant de voir sur la tableau suivant, par exemple, que pour la Russie ce sera du gâteau : son objectif est de ne pas augmenter ses émissions de 1990 à l’échéance 2008 – 2012, quand en 1999 elles étaient de 47% sous le niveau de 1990 ! (pour le seul CO2, provenant de la combustion de combustibles fossiles, et pour 2003, le niveau de baisse par rapport à 1990 est probablement plus proche de 20%, mais c’est encore très en dessous).
Pays Dernière année de communication des émissions à l'UNFCCC Evolution entre cette dernière année et 1990 Engagement de Kyoto
Allemagne 2001 -17,7% -21%
Australie 2001 6,3% 8%
Autriche 2001 13,6% -13%
Belgique 2001 6,5% -7,5%
Bulgarie (*) 2001 -59,7% -8%
Canada 2001 36,5% -6%
Danemark 2001 -0,4% -21%
Espagne 2001 36,8% 15%
Etats Unis 2001 20,3% -7%
Finlandetn 2001 19,8% 0%
France 2001 -2,1% 0%
Grèce 2001 23,1% 25%
Hongrie (*) 2001 -25% -6%%
Irlande 2001 30,4% 13%
Italie 2001 8,5% -6,5%
Japon (*) 2001 9,4% -6%
Norvège 2001 -11,9% 1%
Nouvelle Zélande 2001 21,3% 0%
Pays Bas 2001 4,6% -6%
Pologne (*) 2001 -37,9% -6%
Portugal 2001 32,9% 27%
République Tchèque 2001 -24,4% -8%
Roumanie (*) 2001 -46,8% -8%
Royaume Uni 2001 -12,3% -12,5%
Russie 2001 -47,7% 0%
Slovaquie 2001 -35,7%% -8%
Suède 2001 -28,8% 4%
Suisse 2001 4,1% -8%
Ukraine 2001 -55,5% 0%
Emissions d’une partie des pays de l’Annexe I
(*) : exclut les changements d’usage des sols (« puits » et déforestation)
Source : UNFCCC
Le « manque de volonté » de ratifier Kyoto en Russie n’était donc pas la conséquence d’un effort de court terme, qui n’existe pas dans ce pays, tout comme il n’existe pas dans tous les pays d’Europe de l’Est, qui ont connu une très forte baisse des émissions après la chute des régimes communistes. A l’opposé, certains pays qui ont ratifié Kyoto sont aujourd’hui très au-dessus de leurs émissions de 1990. C’est par exemple le cas de l’Italie (15% d’émissions en plus en 2001 comparé à son objectif pour 2008 – 2012), du Japon (15% d’émissions en plus en 2001 comparé à son objectif pour 2008 – 2012), de l’Espagne (20% d’émissions en plus en 2001 comparé à son objectif pour 2008 – 2012), et surtout du Canada (plus de 40% d’émissions en plus en 2001 comparé à son objectif pour 2008 – 2012 !).
Un autre fait intéressant est qu’il n’y a pas de lien direct entre l’évolution des émissions et la réputation « écologique » des pays : la Suède (avec une réputation « ecologique » élevée) va avoir la partie facile (ce pays était autorisé à augmenter ses émissions de 4%, alors qu’il les a baissées de presque 30% en 2001), quand l’Autriche et le Danemark (qui ont aussi une réputation « écologique » en France) sont tous les deux 20 à 30% au dessus de leur objectif. La Finlande et la Norvège, que l’on pourrait croire identiques vues de France, ont connu des évolutions tout à fait opposées.
En Europe, les seuls grands pays qui sont pour le moment en ligne avec leur objectif sont l’Allemagne, le Royaume Uni, et la France. Mais attention, Kyoto c’est juste le début de ce qu’il faut faire !
Pour en savoir plus
télécharger le texte de la Convention Climat,
télécharger le texte du protocole de Kyoto,
télécharger la liste des signataires et l’état des ratifications du protocole de Kyoto.
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La Normandie n’est pas particulièrement célèbre pour ses économistes. Si vous demandez à quelqu’un dans la rue de citer le nom d’un économiste normand, à moins qu’il soit passionné d’histoire et normand lui-même, je pense que vous aurez assez peu de réponses. Cependant, certains auteurs sont mentionnés dans les manuels, comme Léon Walras. D’autres ne le sont pas, et partagent le destin de beaucoup d’économistes français qui ont été célèbres voire très célèbres en leur temps et qui ont fini par être totalement oubliés. Tout le monde les a donc oublié de nos jours, mais les économistes normands, je vais le soutenir aujourd’hui et tâcher de vous en convaincre, ont été des pionniers dans l’histoire de la pensée économique. À titre d’exemple, le premier livre strictement économique a été écrit par un Normand, Oresme, au XIVe siècle, tout comme le premier Traité d’économie politique (par Antoine de Montchrétien, en 1615). Est-ce à dire cependant que le fondateur de la science économique en France, ou même dans le monde, ait été un Normand ? Ce ne sera pas ma conclusion. En effet, nulle science, surtout dans le domaine des sciences sociales, n’a jamais été créée de toute pièce par un seul individu : la naissance de la philosophie, de la sociologie, etc., sont des processus continus impliquant de nombreux individus, parfois sur de nombreux siècles. De la même manière, le mouvement progressif qui a permis à la science économique, encore appelée « économie politique », de prendre son autonomie par rapport à la science politique ou à la philosophie, implique de nombreux penseurs sur de nombreux siècles. L’affaire n’est cependant pas insoluble, et si on veut éviter de tomber dans la facilité de déclarer Adam Smith le fondateur de la science économique, il y a deux méthodes. La première, c’est de faire la chronologie des œuvres économiques et d’observer les noms qui figurent en premier, afin d’en tirer une sorte de classement historique. La seconde, dont on a à ma connaissance encore jamais fait usage, c’est de considérer la géographie : où sont nés et où ont vécu les premiers économistes, ceux qui, ensemble, sont à l’origine de la science économique ? Voyons d’abord la vue chronologique, qui nous prouvera que plusieurs économistes normands, que nous étudierons ensuite en détail, se positionnent bien en amont des auteurs qui sont présentés par les uns ou par les autres comme les fondateurs de la science économique — Cantillon, Quesnay, Adam Smith. Quelques repères chronologiques ont été ajoutés pour permettre une meilleure représentation des époques. Cette analyse chronologique nous permet déjà de dégager un fait certain, c’est que la Normandie a fourni des représentants aux premières heures de la pensée économique. Voyons désormais la géographie. Sur cette carte sont recensés les principaux auteurs d’écrits économiques en France avant 1750. Parmi ces auteurs, la moitié sont issus de la Normandie, et, chose intéressante que seule la géographie peut nous faire identifier, trois auteurs supplémentaires se trouvent à proximité de la région normande. Outre l’aspect purement quantitatif, l’importance de la Normandie aux premières heures de la pensée économique en France s’accompagne en outre d’une importance qualitative, qu’illustre notamment Pierre de Boisguilbert, précurseur célèbre des Physiocrates. Alors pourquoi la Normandie ? Quelles hypothèses pourrait-ont dès maintenant signaler comme pouvant expliquer la présence des Normands aux origines de la science économique ? Il faut considérer selon moi trois facteurs. Le premier, que j’appellerai l’esprit mercantile anglais, et qui fait de l’économie un domaine primordial et en aucun cas honteux : il pousse à tenir le commerce en haute estime et à s’aventurer dans l’étude de sa science — la « science du commerce » ayant été, d’ailleurs, l’un des premiers noms de la science économique. Le deuxième facteur, c’est l’esprit du christianisme, qui suggère la présence de lois naturelles immanentes. Enfin, en complément de ce dernier, quoiqu’on y voie souvent deux domaines antagonistes, il y a l’esprit du cartésianisme, qui invite à investiguer ces lois, à les comprendre, à les disséquer. La réunion de ces trois influences en Normandie, tenant des multiples identités et origines de cette région, pourrait sans doute expliquer la prééminence normande en matière d’économie politique. Nous verrons, en passant sous nos regards les différents auteurs cités, si ces hypothèses se tiennent. ORESME Oresme est un auteur cardinal dans plusieurs domaines du savoir et il a eu beaucoup de mérites en tant qu’économiste. Il fut très renommé au XIVe siècle et reste encore souvent cité dans le domaine de la religion ou de la philosophie. Mais son œuvre économique fut tout à fait oubliée. Il a fallu attendre qu’un Allemand, Wilhelm Rosher, le redécouvre en 1862 pour s’apercevoir qu’il avait été aussi un grand théoricien de la monnaie. « Quelle ne fut pas ma surprise, écrira Roscher lorsque je me vis en présence d’une théorie de la monnaie, élaborée au XIVe, qui demeure encore parfaitement correcte aujourd’hui, sous l’empire des principes reconnus au XIXe siècle. » Sa vie est assez courte à rappeler. Né à Caen aux alentours de 1320, dans une famille de paysans, il étudie la théologie au collège de Navarre de l’université de Paris, de 1348 à 1356. Il y devient ensuite professeur avant de servir le roi et d’obtenir des postes importants dans l’Église : doyen de la cathédrale de Rouen, puis d’évêque de Lisieux. C’est dans son Traité des monnaies que l’on trouve ses réflexions économiques. Lui qui traduisit Aristote, il s’appuie évidemment sur son œuvre pour définir la monnaie, son rôle, mais nous verrons qu’il dépasse le philosophe grec dans plusieurs domaines, notamment dans sa critique des manipulations monétaires. Oresme commence par étudier l’origine et les qualités de la monnaie. La monnaie, dit-il, est « un instrument ingénieusement inventé en vue de permuter plus commodément les richesses naturelles ». Pour convenir en tant que monnaie, la marchandise doit être « facile à manier » et « légère à porter ». Il faut donc une « matière précieuse et rare, comme l’est l’or ». Bien que la monnaie soit une marchandise, Oresme considère que le rôle de fabrication et de garantie de valeur revient à l’État. « Puisqu’il n’est pas de personne plus publique ni de plus grande autorité que le prince, il convient que ce soit lui, au nom de la communauté, qui fasse fabriquer la monnaie et qui la fasse marquer d’une empreinte appropriée. » La gestion par l’État de la monnaie s’accompagne pourtant, selon Oresme, de travers récurrents : les manipulations monétaires, c’est-à-dire l’altération de la valeur de la monnaie. Par les mutations, le prince peut « attirer à lui presque tout l’argent de la communauté et complètement appauvrir ses sujets », au point que « nulle taille sans doute ne peut être plus lourde, nulle plus générale, nulle plus considérable. » L’altération monétaire s’apparente ainsi à un impôt, une taxe discrète placée sur la population. Elle n’en est pas pour autant légitime en alléguant que l’État se sert utilement de l’argent ainsi prélevé : « Ne croyez pas le mensonge, ajoute Oresme, habituel chez les tyrans, selon lequel le profit tiré de l’altération de la monnaie est converti en bien public, parce que, avec un raisonnement de la sorte, il pourrait m’enlever ma chemise et dire qu’il en a besoin pour le bien-être commun. » Là où l’œuvre monétaire d’Oresme peut être prise en défaut, c’est dans les solutions. Il a beau qualifier la manipulation monétaire d’« injuste », dire que c’est une « falsification », une « tromperie » et une « perfidie », il ne propose aucune disposition qui contraigne le Roi à ne pas manipuler les monnaies. En cela il se distingue des monétaristes, qui après avoir fait à l’État monnayeur un procès semblable, ont proposé comme solution la limite constitutionnelle. MONTCHRÉTIEN Faisons un bon de deux siècles pour étudier notre prochain économiste normand : Antoine de Montchrétien. Lui est né à Falaise en 1575 et se fait d’abord connaître comme poète. En 1605, il tue un homme dans un duel et s’enfuit en Angleterre. Il y découvre l’industrie et le commerce et se prend de passion pour les questions économiques. « Parti de France littérateur, dira Jules Duval, son biographe, il y revient industriel. » Pour survivre, il travaille dans une fabrique de couteaux en Angleterre. À peine revenu en France, il en crée une à son retour en Normandie. En 1615, il publie unTraicté de l’oeconomie politique, dédié au Roi et à la Reine mère. Sa carrière d’économiste tourne cependant assez court puisque quatre ans plus tard, il est tué lors d’un soulèvement huguenot à Tourailles, par le seigneur des lieux, un certain Turgot des Tourailles, ancêtre du grand économiste, d’origine normande. Montchrétien est habituellement mentionné dans les livres d’histoire de la pensée économique pour une seule réalisation : son invention du terme d’économie politique. C’est selon certains, comme Schumpeter, sa seule contribution à l’économie. « Antoyne de Montchrétien, écrit Schumpeter, semble avoir été le premier à publier un livre sous le titre d’Économie Politique. C’est là, néanmoins, son unique mérite. » Nous savons que dans sa jeunesse, Schumpeter avait sévèrement jugé Boisguilbert, et qu’après la lecture du livre de Van Dyke Roberts, Boisguilbert, economist of the reign of Louis XIV, il avait complètement révisé son jugement. En étudiant davantage Montchrétien, il aurait pu également éviter ce commentaire désobligeant et peu justifié. En tant qu’économiste, Montchrétien est l’un des auteurs clés du nationalisme économique et du mercantilisme. Il s’est rangé au nationalisme non par son amour pour son pays, qui était cependant très ardent, mais par la conviction que, selon la formule : le profit de l’un est la perte de l’autre. Il affirme cela comme un axiome : « Nous faisons autant de perte que l’estranger de gain… » « On dit que l’un ne perd jamais que l’autre n’y gagne. Cela est vray et se connait mieux en matière de trafic qu’en toute autre chose. » Montchrétien est bien heureux de cette situation, lui qui est un fervent amoureux de la France. « Vos Majestez, écrit-il dans son livre, possèdent un grand Estat, agréable en assiète, abondant en richesses, fleurissant en peuples, puissant en bonnes et fortes villes, invincible en armes, triomphant en gloire. Son territoire est capable pour le nombre infini de ses habitants, sa fertilité pour leur nourriture, son affluence de bestail pour leur vestement. » Enfin son climat est doux et tempéré, c’est « le plus beau, le plus libre et le plus heureux climat » du monde. De ces deux éléments, l’opposition fondamentale des intérêts des nations et la supériorité de la France, il conclut naturellement au protectionnisme qui, comme l’écrit Paul Dessaix dans une petite brochure que nous venons de rééditer (Montchrétien et l’économie politique nationale), fait le fond de son livre. Montchrétien affirme la nécessité d’accorder la préférence aux produits français. « Sommes-nous aveugles ou insensez, s’étonne-t-il ? Les estrangers, à notre veu et à notre sceu, vendent leur marchandise vicieuse et mal conditionnée, pour la pluspart, et la française, bonne et loyalle, est condamnée à garder la boutique ! » La production française mériterait même, non d’être préférée, mais d’être placée en situation de monopole : à vrai dire, chez Montchrétien, la tentation de l’autarcie, commune chez les protectionnistes de tous les âges, se convertit en un vrai programme. Selon lui, le pays peut se suffire à lui-même. « Quand la France, dit-il, n’aurait aucun trafic estranger, aucune correspondance que de soy-mesme, elle serait toujours assez riche. Ce royaume est si fleurissant, si abondant en tout ce qu’on peut désirer, qu’il n’a que faire d’emprunter rien de ses voisins. » « C’est raison, ajoute-t-il, c’est équité naturelle, chascun doit faire valoir sa propre terre, chaque pays doit nourrir et entretenir ses hommes. » Voilà pour le côté positif de sa recommandation, si l’on peut dire. De l’autre côté, l’exaltation patriotique l’entraîne à une dévalorisation systématique de l’étranger, qui prend la forme d’un bellicisme et d’une xénophobie à toute épreuve. Il faudrait refuser l’étranger, le repousser hors du pays, car « La capacité d’un même vase ne peut admettre et contenir deux corps ensemble. » Leurs idées, d’ailleurs, nous pervertissent. « La doctrine estrangère, dit-il, empoisonne notre esprit et corromp nos moeurs. » Bref, ces étrangers seraient des parasites, vivant sur le dos de la grandeur économique de la France. « Tout autant qu’il y en a parmy nous sont des pompes qui tirent et jettent hors du royaume la pure subsistance de vos peuples… Ce sont des sangsues qui s’attachent à ce grand corps et tirent son meilleur sang… Ce sont des pous affamés qui en sucent le suc et s’en nourrissent jusqu’au crever. » Il faudrait donc les repousser, et à défaut les avilir dans le pays, en leur refusant les mêmes droits et les mêmes privilèges qu’aux Français : « On ne trouvera jamais raisonnable ni par le droit ni par l’exemple, que les estrangers soient égaux en privilèges, et concurrents en tous avantages avec les citoyens. » Ces sentiments assez forts tiennent fermement et ne sont en fait que des conséquences logiques de cet axiome que le profit de l’un fait la perte de l’autre. Or il s’avère que cette formule est fausse : l’échange libre entre deux individus comme entre deux nations, n’a lieu que parce que chacune des deux parties y trouve un intérêt et s’enrichit par ce commerce. Dès lors que la formule est prouvée fausse, les conclusions ne tiennent plus. Toutefois, le Traité d’économie politique de Montchrétien contient certains bons principes parfois, mais son auteur se contredit beaucoup. On doit saluer chez Montchrétien l’étude méthodique qu’il fait de l’économie, à une époque où l’utilité de cette étude n’est pas encore bien comprise. Sans comprendre la nature de l’échange, il admet quand même le gain : il ne condamne pas le profit, ce qui est encore rare à l’époque. Mercantiliste par sa politique commerciale, Montchrétien refuse souvent de considérer que la richesse correspond aux métaux précieux, ce qui est le grand préjugé de la pensée économique pré-moderne et pré-scientifique. Comme Oresme, il défend l’invariabilité de la monnaie. « La raison et la loi en doivent être constantes et immuables, écrit-il ; austrement, il n’y a personne qui puisse faire estat au vray de ce qu’il a vaillant ; les contrats ne peuvent estre asseurez ; le revenu des fermages est doubteux ; et incertain ce qui est limité par les lois et par les coustumes ; bref, l’estat des finances publiques et particulières demeure toujours en suspens. » Il est pour la concurrence : « L’oemulation est en toutes choses un grand aiguillon à bien faire ; par elle, les hommes peuvent monter à la perfection de tous les arts. Il n’y a point de plus court moyen pour faire bientost gagner le haut comble à ceux qui les exercent que de les commettre en concurrence d’industrie. » Pour le travail : « Les bons et fameux artisans sont grandement utiles à un pays, j’oserai dire nécessaires, honorables ». Pour l’intérêt personnel : « Les nécessités que chacun sentait en son particulier ont esté la première cause des communautés générales, nous dit-il…, mais en telle sorte que chascun est plus porté de son profict particulier comme d’un propre mouvement et à part de cest autre mouvement général que lui donne, sans qu’il s’en aperçoive quasi, la nature, son premier mobile. Tant de tracas, tant de labeurs de tant d’hommes n’ont d’autre but que le gain. » Pour la division du travail : « L’esprit se fait moindre, s’appliquant avec attention à divers subjects, et ne peut avoir le temps ni la force de trouver ce qu’il cherche et ce qu’il y a de bon, quand il est détourbé par nécessité ou curiosité. » Enfin pour les machines qui économisent le travail humain, et pour cela il montre en exemple les Hollandais : « D’autant que par engins et outils d’invention méchanique, ils soulagent infiniment le labeur des hommes, et par conséquent diminuent les frais de la besogne. Ce qui leur permet, plutôt que la grande abondance, ou que la diligence des artisans, de nous donner des marchandises à si petit prix. » Bref, sur des questions importantes, qui seront encore matière à débat au XVIIIe et XIXe siècle, Montchrétien a tenu des positions qui semblent hautement raisonnables et conformes avec les enseignements de l’économie politique. Contre le jugement de Schumpeter, on doit reconnaître en lui un double intérêt : négatif, avec ses remarques sur le nationalisme économique, et positif, avec ses aperçus, certes éparpillés, sur certaines questions économiques telles que la concurrence ou les machines. BOISGUILBERT Boisguilbert est l’un des grands économistes français, le premier de la grande tradition libérale qui compte Turgot, J.-B. Say, Bastiat et tant d’autres. Et pourtant il reste méconnu. Il est né à Rouen en 1746. Élevé chez les jésuites de Port-Royal (Paris), il commence une carrière littéraire, sans succès, puis acquiert diverses fonctions, plus précisément diverses charges, dont celle de Lieutenant-général de Rouen. Ce poste, qui n’est pas qu’honorifique, lui donne cependant l’occasion d’expliquer inlassablement ses idées aux ministres. Mais son caractère fougueux et son trop plein d’enthousiasme lui en ferment vite la porte. Le gouverneur de la province écrivait déjà que Boisguilbert « est regardé de tous ceux qui le connaissent comme le plus extravagant et incompatible homme du monde ». Voltaire répétera ces critiques dans les termes suivants : « Boisguilbert n’était pas sans mérite ; il avait une grande connaissance des finances du royaume ; mais la passion de critique l’emporta trop loin : on jugea que c’était un homme fort instruit qui s’égarait toujours, un faiseur de projets qui exagérait les maux du royaume, et qui proposait de mauvais remèdes. » Comme pour Schumpeter précédemment, il me semble que la critique de Voltaire ne touche pas juste, ni sur l’exagération des maux, ni sur la fausseté des remèdes. C’est ce que je montrerai par la suite. Quoiqu’il en soit, après s’être montré incapable de convaincre les ministres de ses idées de réforme économique, Boisguilbert est lassé, désespéré. Il se résigne à communiquer ses réflexions au public, en publiant divers écrits : le Détail de la France (1695), — republié sous le titre : La France ruinée sous le règne de Louis XIV, par qui et comment— le Factum de la France ; le Traité des grains ; et la Dissertation sur la nature des richesses (1707). Dans tous ces livres, Boisguilbert dit en vérité la même chose. Inlassablement, il s’applique à décrire la misère de la France, qu’il dit être née en 1660, et il en décrit les deux principales causes. La description de la misère de la France depuis 1660 peut se résumer en une phrase : « Les terres en friche ou mal cultivées, exposées à la vue de tout le monde, voilà le cadavre de la France ». Le cadavre de la France, ce sont les vignes arrachées, les famines, les paysans qui cessent de cultiver la terre, etc. À cela deux causes. Le peuple est pauvre, il cesse de consommer à cause de deux éléments. Écoutons Boisguilbert directement les indiquer : « La consommation a cessé, parce qu’elle est devenue absolument défendue et absolument impossible. Elle est défendue, par l’incertitude de la Taille, qui étant entièrement arbitraire, n’a point de tarif plus certain que d’être payée plus haut plus on est pauvre, et plus on fait valoir des fonds appartenant à des personnes indéfendues… Enfin, la consommation est devenue impossible par les Aides et par les Douanes sur les sorties et passages du royaume, qui ont mis toutes les denrées à un point, qu’elles ne se transportent plus au dehors au quart de ce qu’elles faisaient autrefois ». Reprenons maintenant en détail ces deux causes, la fiscalité désordonnée et les entraves au commerce. La fiscalité d’abord. « La première et principale cause de la diminution des biens de la France vient de ce que dans les moyens, tant ordinaires qu’extraordinaires, que l’on emploie pour faire trouver de l’argent au roi, on considère la France à l’égard du prince comme un pays ennemi, ou qu’on ne reverra jamais, dans lequel on ne trouve point extraordinaire que l’on abatte et ruine une maison de dix mille écus, pour vendre pour vingt ou trente pistoles de plomb ou de bois. » Contre ce mal, le remède est tout trouvé : un impôt général, porté également par tout le monde à proportion de ses facultés, c’est-à-dire un impôt proportionnel, pour remplacer la fiscalité d’alors. Voyons désormais les entraves au commerce. Boisguilbert explique comment les douanes (qu’on trouvait à l’intérieur comme à l’extérieur du territoire) limitent l’établissement du prix équilibré ; comment ils limitent les débouchés. Or « on ne peut éviter les désordres d’une extrême cherté qu’en laissant libre en tout temps, sans aucun impôt, hors les cas extraordinaires, l’enlèvement des blés aux pays étrangers ». Il faut donc en revenir au bon sens de Sully et établir la liberté des chemins. Ces deux causes, la fiscalité désordonnée et les entraves au commerce, et ces deux réformes, l’impôt proportionnel sur tous et la liberté des chemins, se résument dans une formule qui a connu un grand développement après Boisguilbert : le laisser faire. « Il n’est pas question d’agir, dit-il, il est nécessaire seulement de cesser d’agir avec une très grande violence que l’on fait à la nature, qui tend toujours à la liberté et à la perfection. » Tout ira bien « pourvu qu’on laisse faire la nature, c’est-à-dire qu’on lui donne sa liberté, et que qui que ce soit ne se mêle à ce commerce que pour y départir protection à tous, et empêcher la violence. » Laissons faire l’ordre naturel des choses, ne prétendons pas intervenir, voilà la conclusion des théories économiques de Boisguilbert. On sent toute l’influence qu’elles ont du avoir sur les Physiocrates et sur Turgot. NICOLAS DUTOT Cet économiste normand du XVIIIe siècle a été si oublié après sa mort, qu’on a eu longtemps du mal à retrouver quel était son prénom. Pourtant, il fut en son temps assez célèbre, et Voltaire, cette fois-ci, en écrivait beaucoup de bien : « Je vous remercie, monsieur, dit-il dans une lettre, de m’avoir fait connaître le livre de M. Dutot sur les finances ; c’est un Euclide pour la vérité et l’exactitude. Il me semble qu’il fait à l’égard de cette science, qui est le fondement des bons gouvernements, ce que Lémery a fait en chimie : il a rendu très intelligible un art sur lequel, avant lui, les artistes jaloux de leurs connaissances, souvent erronées, n’avaient point écrit, ou n’avaient donné que des énigmes. » Cet ouvrage avait pour titre : Réflexions politiques sur le commerce et les finances et parut en 1738. Il représentait une réponse à l’ouvrage de Jean-François Melon sur la même matière. Melon avait défendu les manipulations monétaires en marge du système de John Law, qui venait de s’effondrer. Dutot s’oppose à ces idées et revient à l’immuabilité de la monnaie, proposée jadis par Oresme. Il avait été contrarié par les idées de Melon et, en ayant parlé avec des amis, il conçut le projet de composer un livre de réponse. C’est du moins ce qu’il affirme dans son avant-propos : « Après avoir lu ce livre [il parle du livre de J.-F. Melon], je dis à quelques personnes que je ne pensais pas comme l’auteur sur les surhaussements des monnaies, sans pourtant être porté pour les diminutions ; car je crois que la saine politique ne permet pas que l’on touche à la valeurnuméraire des monnaies une fois bien établie : elles sont le gage ou l’équivalent de nos échanges réciproques, et la mesure qui règle la valeur des biens échangés. Il ne faut donc pas plus y toucher, qu’aux autres mesures. » Comme Oresme, Dutot conçoit la monnaie comme un instrument de mesure qu’il serait fou de vouloir faire varier. On ne fait pas varier la valeur du mètre, celle du gramme ou celle du litre, et on a bien raison, sans quoi on ne saurait plus bien ce qu’une chose pèse ou mesure. Il en va de même avec la monnaie, soutient Dutot. En cela, bien entendu, il voyait juste, et son bon sens peut encore nous servir. Mais son livre avait un autre mérite, non moins important. C’est qu’à une époque où les écrits économiques étaient rares, il a popularisé les discussions économiques. Cela était dû à son style, dira Eugène Daire en le rééditant : « ce livre, écrit d’un bout à l’autre d’une manière simple, claire et correcte, réunit les principales qualités de style exigées par la matière que traitait l’auteur. » Vingt ans avant les Physiocrates, c’était une avancée cruciale que de populariser, de mettre à la mode l’économie. Les fruits sont venus ensuite. LÉON WALRAS C’est encore un pas de plus d’un siècle qu’il nous faut faire pour retrouver le dernier de ces économistes normands qui ont eu, dans l’histoire de la pensée économique, une influence profonde1. Il s’agit de Léon Walras, le seul qui soit encore cité avec des éloges dans les manuels d’économie, le seul peut-être qui méritait de grandes critiques. C’est en définissant l’économie comme une science mathématique que Walras a eu une influence durable et coupable. « L’économie, dit-il, a le caractère d’une science proprement dite physico-mathématique ». Il écrit encore : « La légitimité et l’utilité de l’usage des mathématiques en économie m’ont été principalement prouvées par ses résultats, c’est-à-dire par la clarification de théories jadis complètement obscures : par exemple, la théorie de la valeur. » Il s’avère pourtant que Carl Menger est arrivé à la même théorie, sans l’usage des mathématiques. Ce même Menger opposera de vives critiques, d’ailleurs, à la mathématisation de la science économique : « Nous n’étudions pas seulement les relations quantitatives mais aussi la nature ou l’essence des phénomènes économiques. Comment pouvons-nous parvenir à une connaissance de ceux-ci (c’est-à-dire la nature de la valeur, de la rente, du profit, de la division du travail, du bimétallisme, etc.) par les méthodes mathématiques ? » Menger et d’autres restaient fidèles aux positions des économistes classiques, sceptiques face aux études chiffrées en économie politique, cette science qui étudiait avant tout l’homme, ses choix, ses agissements. Mais le consensus autour de la méthodologie des fondateurs de la science s’effrita, et c’est avec beaucoup de peine que leurs successeurs tardifs, comme Paul Leroy-Beaulieu, devaient observer l’emploi de la méthode mathématique en économie. « C’est une pure chimère, dit ce dernier, une vraie duperie. Elle n’a aucun fondement scientifique ni aucune application pratique. C’est un pur jeu d’esprit, qui ressemble à la recherche des martingales à la roulette de Monaco. » Après plusieurs décennies d’un règne absolu de l’économie mathématique, il semblerait que nous revenions peu à peu aux anciens usages. C’est que malgré les apparences, l’économie mathématique est non scientifique et dénature l’objet des recherches économiques. On ne concevrait pas de construire une philosophie mathématique, une sociologie mathématique, et c’est pourtant ce qu’on a fait avec l’économie. Au reste, les effets néfastes de la mathématisation économique se sont bien fait sentir. Avec l’outil mathématique, l’homme doit devenir cette fiction qu’est l’homo economicus, laquelle, ayant fait beaucoup de bien, a aussi fait beaucoup de mal. Rien d’autre que l’équilibre général et stable n’est concevable par les mathématiques, et pourtant nous savons à quel point l’économie se caractérise par l’instabilité permanente, par le déséquilibre permanent. Cette prétention de tout calculer, de tout savoir, de tout prévoir, a fourni également un grand soutien aux partisans de l’interventionnisme, de la planification et de la régulation économique : au lieu de l’entrepreneur, au lieu du consommateur, les économistes mathématiciens ont mis l’État au centre du jeu. Après avoir partagé ses illusions, ils doivent partager ses échecs. CONCLUSION Complément de l’étude chronologique ou historique de la pensée économique, le point de vue géographique nous présente de manière assez frappante la grande importance de la Normandie. Au moment où l’économie s’est extraite de la philosophie, de la religion et de la pratique légèrement raisonnée du commerce, les Normands furent à l’avant-garde : parce que leur région rassemblait toutes ces influences, coordonnait tous ces intérêts, c’était la terre idéale pour constituer le berceau de la science économique. Les trois facteurs suggérés dans l’introduction se retrouvent ainsi, à des degrés divers, dans les auteurs mentionnés au cours de cette présentation. Nicolas Oresme sort de la pensée religieuse pour étudier la monnaie ; Antoine de Montchrétien sort de la pratique de l’industrie pour concevoir le premier traité d’économie politique. Tous sont issus d’une atmosphère rare, qui incite à l’étude de l’économie. Leur contribution respective, aujourd’hui oubliée, méritait d’être rappelée. — Sur le web
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Depuis que le climat est devenu un sujet important, les partisans du nucléaire et ceux des renouvelables (EnR) se livrent une joute permanente quant à savoir quel type d'énergies est le mieux à même de remplacer charbon et gaz dans la production d'électricité. Désormais, les seconds avancent un argument qui semble imparable pour l'emporter sur les premiers : l'électricité issue des renouvelables serait moins chère. De fait, le courant fourni par les EPR en construction en Europe sera bien plus cher que les 10 centimes du kilowattheure qu'affiche le solaire au sol aujourd'hui, et le prix de l'énergie éolienne est plutôt moitié moindre. La messe serait-elle dite ? Commençons par une remarque amusée : il est inattendu que les environnementalistes invoquent un gain économique pour soutenir un arbitrage. En effet, ils ont historiquement critiqué tout arbitrage uniquement basé sur les coûts, arguant, à juste titre, que ces derniers ne prennent pas en compte les dommages causés à l'environnement. Mais un kilowattheure éolien restant dix fois plus cher qu'un kilowattheure de pétrole, si c'est l'argument du prix qui prime tous les autres, restons au pétrole ! Admettons que l'arbitrage entre modes décarbonés ne se fasse pas sur la base d'avantages et inconvénients "physiques", comme l'occupation d'espace, l'atteinte à la biodiversité, les matériaux consommés ou la dangerosité sanitaire, mais par l'argent. Sur ce critère, le nouveau nucléaire perd aujourd'hui face au solaire ou à l'éolien en sortie de centrale. Mais l'hydraulique fait encore mieux : en France, elle revient à de 1,5 à 2 centimes le kilowattheure. Mettons des barrages partout, alors ! Malheureusement, il n'y a plus beaucoup de sites éligibles chez nous... Cela prouve que le coût observé des installations existantes n'est pas nécessairement prédictif de la facilité qu'il y aurait à en construire beaucoup plus à l'avenir.
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Le vraquier japonais MV Wakashio s'est cassé en deux ce week-end, trois semaines après avoir échoué sur un récif de l'île Maurice, où il a déversé mille tonnes de fioul dans les eaux turquoise de cette destination touristique de l'océan Indien. Cette cassure du vraquier, qui s'est échoué le 25 juillet sur un récif à la Pointe d'Esny, au sud-est de l'île Maurice, avec 3800 tonnes de fioul et 200 tonnes de diesel à bord, paraissait inéluctable depuis plusieurs jours. Ce lundi, la France a annoncé par la voix de son ministre des Outre-Mer, Sébastien Lecornu, qu'elle va envoyer trois experts auprès du gouvernement de l'île Maurice pour l'aider à décider de l'avenir de l'épave du vraquier, dans "une approche très environnementale". Parmi les scénarios possibles, "soit couler l'avant de l'épave au grand large", mais "ce n'est clairement pas la solution qui retient notre préférence", soit "le remorquer et le déconstruire ailleurs", ce qui prendra "plus de temps". Quant au risque de voir des boulettes d'hydrocarbures arriver sur les côtes réunionnaises, il a souligné qu'"aucun dépôt de ce type" n'a pour l'heure été repéré, et il ne s'agirait de toute façon "pas d'une marée noire de type Amoco Cadiz ou Erika" - deux pétroliers dont les naufrages avaient provoqué des marées noires très graves sur les côtes atlantiques françaises en 1978 et 1999 - puisque le navire est un vraquier et que "les nappes d'hydrocarbures qui se sont écoulées sont issues du fioul domestique du navire". Pour Corinne Lepage, avocate et ancienne ministre de l'Environnement, le risque est pourtant certain de voir ces marées noires, véritables catastrophes pour la biodiversité marine, se multiplier à travers le monde si rien n'est fait au niveau du droit maritime international pour interdire aux "bateaux poubelles" de circuler. L'Express. Le MV Wakashio s'est scindé en deux samedi après avoir déversé plus de 1000 litres de fioul dans l'océan Indien. Doit-on s'inquiéter pour la biodiversité marine locale ? Corinne Lepage. Ça peut paraître des tonnages relativement peu élevés, notamment par rapport à ce qu'on a connu. L'Amoco Cadiz, par exemple, qui s'est échoué en mars 1978 en bordure des côtes bretonnes, a déversé 225 000 tonnes de fioul dans l'océan. Pour le Wakashio, le problème réside dans la qualité du pétrole, d'une part, et la fragilité des lieux touchés, d'autre part. On est dans des zones hyperfragiles du point de vue de la biodiversité, et déjà très attaquée par le réchauffement climatique. Donc cet échouage peut se transformer en véritable catastrophe écologique. Comment l'Île Maurice va pouvoir limiter les conséquences environnementales du naufrage du Wakashio ? C'est extrêmement difficile. Même si la France a mis à disposition de l'île Maurice des moyens, on sait très bien que les boudins ne marchent que très modérément. Maintenant, il faut déterminer la nature du pétrole qui s'écoule. A l'oeil nu, on a l'impression que c'est un pétrole très lourd, plutôt du pétrole de soute de catégorie 5, mais la presse parle de fioul. Or, le fioul est du pétrole léger. Donc il faudrait déjà déterminer le produit. LIRE AUSSI >> Marée noire à l'île Maurice : "C'est tout l'écosystème qui est en danger" Après, il faut agir avec grande précaution. Je ne veux pas vous dire qu'il n'y a malheureusement rien à faire pour nettoyer ces zones, mais quasiment.
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Décidément, le patron du Medef Geoffroy Roux de Bézieux aggrave son cas. Non seulement il a eu l’audace de suggérer qu’il faudrait peut-être travailler « un peu plus » pour sortir de la crise économique résultant du confinement anti-coronavirus, mais voilà qu’on apprend maintenant qu’il a écrit à la ministre de la Transition écologique et solidaire afin de demander un « moratoire sur la préparation de nouvelles dispositions énergétiques et environnementales » en raison des difficultés dans lesquelles les entreprises se débattent actuellement ! Typique. Les patrons ne pensent qu’à remplir leur tiroir-caisse et aimeraient bien profiter de la crise sanitaire pour se refaire une santé sur le dos de la transition écologique et climatique ! Une attitude parfaitement scandaleuse qui frise le crime contre l’humanité, ni plus ni moins, car si l’on en croit les déclarations récentes de la climatologue Corinne Le Quéré qui préside le Haut Conseil pour le climat (HCC) : Ah, tiens, on connaîtrait précisément les causes de l’apparition du Covid-19 ? Pourtant, alors que l’épidémie poursuit sa danse macabre en France et dans le monde, personne ne songerait sérieusement à affirmer aujourd’hui que le coronavirus qui en est à l’origine a dévoilé tous ses secrets. Personne, sauf les militants de la lutte contre le changement climatique. Il leur suffit de lire dans le rapport du GIEC consacré à la gestion des sols, à l’agriculture et à l’alimentation (août 2019) que les maladies infectieuses « peuvent être amplifiées » par des activités humaines telles que le défrichement et il leur suffit de savoir que la pollution atmosphérique n’est pas sans impact sur la santé respiratoire pour en déduire par un amalgame hâtif mais favorable à leur culte que la déforestation et les énergies fossiles sont à coup sûr responsables du Covid-19. SE REFAIRE UNE SANTÉ IDÉOLOGIQUE Aussi, profitant opportunément de ce que la crise sanitaire et ses désastreuses conséquences économiques mobilisent toute l’attention des gouvernements et du public, ils semblent bien décidés à se refaire une santé idéologique et médiatique par instrumentalisation climatique et écologique du coronavirus. Le fait est que la crise actuelle a largement de quoi faire des envieux dans les rangs des écolos : Ceux-ci nous mettent en garde depuis des années contre l’hécatombe humanitaire que le réchauffement climatique ne manquera pas de provoquer si l’on ne change pas immédiatement et drastiquement nos modes de vie. La romancière et nouvelle experte du climat Fred Vargas va même jusqu’à prédire que la moitié de l’humanité « mourra de soif, de faim, de chaleur » d’ici 20 ans ! Seul petit problème, personne n’a jamais rencontré un seul de ces morts qui n’existent que dans les projections volontairement alarmistes des acharnés du climat tandis que les décès consécutifs à une infection par le coronavirus sont tout ce qu’il y a de plus authentique. Des médecins parfaitement identifiés ont signé des certificats de décès parfaitement concrets et des familles qui n’en demandaient pas tant ont eu la douleur de voir l’un des leurs effectivement emporté par le Covid-19. De ce fait, la population a instantanément pris la mesure du danger et a accepté de se confiner sans (trop) sourciller en dépit des abus et des excès1 du confinement généralisé tel qu’il a été conçu par le gouvernement. Du jour au lendemain, les Français ont modifié radicalement leur mode de vie, abandonnant trajets en voiture et consommations non indispensables, ce qui a eu pour effet de mettre aussi la production à l’arrêt. Une situation qu’ils espèrent provisoire mais que les acharnés du climat aimeraient prolonger et surtout organiser selon leurs propres standards. Car n’allez pas croire que la réduction des émissions de CO2 observée depuis le début du confinement (une baisse de 30 % en France selon les calculs du HCC) leur procure la moindre satisfaction. Comme ils n’en maîtrisent ni les intentions sous-jacentes ni les axes de réalisation et comme elle ne résulte d’aucune obligation liée à l’urgence climatique, cette baisse ne peut en aucun cas accéder à la pureté des actions en faveur du climat : Oui à la baisse des émissions de CO2, mais uniquement si les Français, dûment culpabilisés par les descriptions apocalyptiques de Greta Thunberg, Fred Vargas et Aurélien Barrau réunis, renoncent à leurs transports en voiture, renforcent leur temps de télétravail et privilégient les productions locales par véritable dédication à la noble cause climatique ! Et quoi de mieux pour s’assurer d’une parfaite adhésion que d’en passer par des obligations définitives ? CES COMITÉS POUR LE CLIMAT QUI ÉLABORENT LE « JOUR D’APRÈS » C’est ainsi que tout ce que la France compte de Comités, Conventions et Hautes Autorités pour le climat s’est empressé de « s’auto-saisir » afin d’apporter sa contribution à l’élaboration du « jour d’après ». Observons d’abord que cela finit par totaliser des effectifs non négligeables – des effectifs qui grenouillent dans les allées du pouvoir, utilisent les « moyens de l’État » et encaissent éventuellement salaires et défraiements. Je vous rappelle que chez nous, la question écologique et climatique mobilise non seulement le ministère de la Transition écologique et solidaire et ses 24 agences spécialisées ainsi que le très décoratif Conseil économique, social et environnemental (CESE), mais également le Conseil national de la transition écologique (CNTE) qu’Emmanuel Macron s’est empressé de « renforcer » en 2018 par la création d’un Haut Conseil pour le Climat (ou HCC, instance que préside Mme Le Quéré citée plus haut) et en 2019 par un Conseil de défense écologique dépendant directement de l’Élysée. Cerise sur le gâteau de la démocratie participative, dans la foulée du grand débat national lancé pour répondre à la colère des Gilets jaunes (printemps 2019), le CESE a été flanqué d’une Convention citoyenne pour le climat (CCC) constituée de 150 citoyens tirés au sort et chargés de réfléchir à des mesures qui permettraient de réduire de 40 % les émissions de gaz à effet de serre du pays entre 1990 et 2030, tout cela « dans un esprit de justice sociale » naturellement. Et observons ensuite qu’on peut difficilement s’attendre à ce que des instances spécialement créées pour passer les politiques publiques au filtre unique des engagements pris lors de la COP21 pour limiter la hausse de la température globale à 1,5 ° C depuis l’ère pré-industrielle parlent d’autre chose que de réduction des gaz à effet de serre. Aussi, profitant de ce que l’épidémie de Covid-19 a véritablement alarmé les Français, tant la Convention citoyenne pour le Climat que le HCC se sont dépêchés d’asséner dans leurs rapports respectifs (ici et là) l’idée que : Dans cette conception, le coronavirus n’est jamais que l’une des épouvantables conséquences auxquelles il faut s’attendre dorénavant si l’on n’adopte pas immédiatement un programme de relance économique exclusivement décarboné. Urgence climatique et instrumentalisation des peurs, encore et toujours… Et la « très, très bonne nouvelle », ainsi que l’a expliqué le membre du Haut Conseil pour le Climat Jean-Marc Jancovici au think tank Novethic, entité étatique dépendant de la Caisse des Dépôts et Consignations, c’est que l’argent que les États comptent affecter à la relance de leurs économies à l’arrêt ne manque pas – ce en quoi il n’a malheureusement pas tort : Il ne reste plus qu’à orienter tous ces milliards vers un profil bas carbone dirigé par l’État et le climat sera sauvé ! (Et les pandémies éradiquées, mais ça, en fait, on s’en fiche, c’était juste un prétexte pour orienter les demandes de l’opinion publique). Si ce n’est qu’on parle de milliards de dette et d’impôts futurs. C’est beau, la pensée magique. Comme si l’argent poussait dans les arbres ou tombait mystérieusement d’un hélicoptère ! Typiquement un « monde d’après » qui s’annonce comme un « monde meilleur » si ce n’est le meilleur des mondes, mais qui risque pourtant de finir pour longtemps dans la récession, les faillites d’entreprises, la pauvreté et le chômage. Ça promet. — Sur le web
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La décision, prise par un arrêté du gouvernement jeudi, est parue ce vendredi au Journal officiel. L'exécutif a décidé de suspendre jusqu'à fin janvier l'utilisation des produits phytopharmaceutiques contenant du métam-sodium, un pesticide utilisé notamment par les producteurs de mâche et pointé du doigt à la suite d'intoxications. Une mesure décidée dans l'attente de travaux sur le sujet de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). "L'utilisation des produits phytopharmaceutiques contenant la substance active 'métam' ou 'métam-sodium' est suspendue jusqu'au 31 janvier 2019", indique le texte de l'arrêté. Cette annonce intervient alors que la suspension de l'utilisation du pesticide métam-sodium a été prolongée jusqu'au 31 décembre dans le Maine-et-Loire, selon une décision du préfet de ce département où des dizaines de personnes ont récemment été intoxiquées par ce produit utilisé dans le maraîchage. Le préfet Bernard Gonzalez avait pris le 12 octobre un arrêté pour suspendre l'autorisation du métam-sodium, initialement jusqu'au 26 octobre. Jeudi, la préfecture a fait savoir que cette suspension était prolongée notamment en raison de "la mauvaise maîtrise des techniques liées à l'utilisation du métam-sodium et le non-respect de la réglementation en vigueur". Des conditions météorologiques défavorables et la saisine de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) -qui est en train de réexaminer les conditions de mise sur le marché de ce produit phytosanitaire au niveau national- ont également été citées par la préfecture pour justifier sa décision. Entre le 28 septembre et le 12 octobre, le Maine-et-Loire a connu trois épisodes d'intoxications liés à l'utilisation de pesticides à base de métam-sodium. Le 9 octobre, 61 personnes, des ouvriers agricoles pour la plupart, avaient ainsi été exposées à des produits provoquant des irritations des voies oculaires et respiratoires. Dix-sept personnes avaient été hospitalisées ce jour-là.
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Le Vietnam a interdit le glyphosate et la décision n'a pas plu aux États-Unis. Un haut responsable de l'administration américaine est monté en première ligne jeudi pour défendre le pesticide. "Nous sommes déçus" par cette décision "qui va avoir des effets dévastateurs sur la production agricole mondiale", a déclaré le ministre américain de l'Agriculture, Sonny Perdue, dans un communiqué. "Si nous voulons nourrir 10 milliards de personnes en 2050, les agriculteurs du monde entier doivent avoir accès à tous les outils et technologies à leur disposition", a-t-il estimé. Le ministère vietnamien de l'Agriculture et du Développement rural a invoqué la "toxicité" des produits contenant du glyphosate et leur impact sur l'environnement et la santé pour justifier leur retrait des listes de produits approuvés dans le pays. Le glyphosate est commercialisé sous diverses marques mais la plus connue reste le Roundup du groupe américain Monsanto, filiale depuis l'an dernier du géant allemand de la chimie Bayer. Désherbant le plus utilisé au monde, il est classé "cancérigène probable" depuis 2015 par le Centre international de recherche sur le cancer, une agence de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Bayer affirme pour sa part que "la science confirme que les désherbants au glyphosate ne causent pas le cancer", une assertion défendue par les autorités américaines. "À de nombreuses reprises, le ministère américain de l'Agriculture a partagé [avec les autorités vietnamiennes] des études scientifiques de l'Agence américaine de protection de l'environnement et d'autres organisations internationalement reconnues concluant que le glyphosate ne posait probablement pas de risques cancérigènes pour les humains", a insisté Sonny Perdue dans le communiqué. Le responsable affirme par ailleurs que le Vietnam n'a pas respecté l'obligation de notifier ce changement réglementaire à l'Organisation Mondiale du Commerce, suggérant ainsi un possible recours devant l'institution. Mais Monsanto n'est pas sur la sellette qu'au Vietnam. La firme est actuellement attaquée de toutes parts pour ses pesticides. Aux États-Unis, la filiale de Bayer vient de subir deux défaites judiciaires de taille le condamnant à verser des dizaines de millions de dollars à deux personnes atteintes d'un cancer qu'elles attribuent au Roundup et fait face à des milliers d'autres procédures similaires. En France, le gouvernement a promis que le glyphosate serait interdit d'ici fin 2020 pour les principaux usages quand des alternatives existent et d'ici fin 2022 pour l'ensemble des usages.
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Jean Castex a annoncé mardi que l’exécutif, en désaccord avec le Sénat, mettait « un terme au processus de révision constitutionnelle » sur le climat, sur laquelle Emmanuel Macron souhaitait un référendum après avoir suivi les recommandations de la Convention citoyenne pour le climat. L’exécutif a mis fin « au processus de révision constitutionnelle » sur le climat, a indiqué le 6 juillet le Premier ministre Jean Castex. Le Sénat, à majorité de droite, avait adopté lundi en deuxième lecture une formulation différente de celle votée par l’Assemblée et soutenue par le gouvernement, autour de l’inscription dans la Constitution notamment de la « préservation de l’environnement ». « Compte tenu de ce que prévoit l’article 89 de notre Constitution, ce vote met hélas un terme au processus de révision constitutionnelle dont nous continuons à penser qu’il était indispensable à notre pays », a déploré le Premier ministre lors de la séance de questions au gouvernement à l’Assemblée. Estimant avoir fait « un pas » en direction du Sénat en amendant à la marge le texte, M.Castex a déploré que « cette main tendue » n’ait « pas été saisie » par la haute assemblée lundi en le réécrivant de nouveau. « C’est profondément regrettable mais le combat continue », a-t-il martelé, après avoir été interpellé par le député LREM Pieyre-Alexandre Anglade. Chacun sur ses positions Selon la dernière version approuvée par l’Assemblée, il s’agissait d’inscrire que la République française « garantit la préservation de l’environnement et de la diversité biologique et agit contre le dérèglement climatique ». Le Sénat a de son côté proposé d’écrire que la République française « agit pour la préservation de l’environnement et de la diversité biologique et contre le dérèglement climatique, dans les conditions prévues par la Charte de l’environnement de 2004 ». Alors que chacun campe sur ses positions, et quand bien même la navette entre les deux chambres aurait pu se poursuivre autant que nécessaire, l’exécutif a donc choisi mardi de fermer le ban. « L’urgence climatique est là, le risque est réel », a souligné mardi M. Castex en fustigeant ceux qui « refusent de voir la réalité en face » et d’autres qui « privilégient une approche idéologique, maximaliste ». « Nous faisons en même temps le choix de l’ambition et le choix du pragmatisme, c’est à dire le choix de l’efficacité », a-t-il défendu.
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La vie renaît après une explosion nucléaire, mais la structure des écosystèmes est modifiée. Pendant 25 ans, ils ont mené leurs recherches sur l’atoll Fangataufa, en Polynésie française. La France y a fait exploser quatre bombes atomiques entre la fin des année 1960 et le début des années 1970. Le monde vivant des récifs coralliens y est très riche mais en l’occurrence on a choisi de suivre les mollusques immobiles, qui ont une longue durée de vie. Selon Pierre Legendre de l’Université de Montréal et l’un des coauteurs de l’étude, en l’absence de force majeure un mollusque restera au même endroit trois, quatre et même dix ans d’affilée. Entre 1972 et 1997, les chercheurs ont calculé à cinq reprises le nombre de mollusques apparus à cet endroit, à quelles espèces ils appartenaient et si le nouveau tableau écologique correspondait à celui observé avant les explosions. D’un côté, les résultats sont rassurants: la vie dans les eaux de l’atoll, à en juger par les mollusques, s’est rétablie. La diversité des espèces s’est finalement avérée la même qu’avant les explosions, voire plus riche. Mais la structure a été modifiée: par exemple, les mollusques prédateurs ont prospéré, alors que le nombre de mollusques herbivores s’est réduit. Bien que les explosions atomiques aient éradiqué toute forme de vie aux alentours de Fangataufa, l’atoll en lui-même n’a pas disparu sous l’eau, la température n’y a pas changé et les courants océaniques sont restés inchangés. Les organismes vivants ont commencé à y venir depuis les territoires voisins qui n’ont pas été touchés par les essais nucléaires (ces mêmes mollusques, même s’ils sont immobiles à l’état adulte, se dispersent à l’aide de larves qui se déplacent librement). On pouvait s’attendre à ce que l’écosystème, reparti de zéro, revienne à l’identique. Mais en réalité les biologistes évoquent depuis longtemps l’hypothèse selon laquelle la formation d’un écosystème est souvent une affaire de hasard, et les études sur l’atoll « atomique » le confirment: il n’y a eu aucune condition qui indiquerait fermement à telle ou telle espèce où, à quel endroit et en quel nombre elle doit exister. Les organismes qui ont été portés à cet endroit par les vents et les courants y sont restés. Toutefois, les auteurs de l’article publié dans Proceedings of the Royal Society B décrivent une exception: dans la zone supralittorale, après l’explosion, les mollusques sont restés les mêmes qu’avant et en même quantité. Mais la zone supralittorale est un endroit assez particulier, à la frontière entre la mer et la terre, recouverte d’eau par déferlement, lors des vents, des tempêtes et des marées très hautes. Très peu d’espèces de mollusques peuvent y vivre — justement ceux qui y sont revenus. Les auteurs concluent que du point de vue du rétablissement de l’écosystème (à condition, bien sûr, que le milieu se soit stabilisé et que la pollution, si elle avait lieu d’être, a disparu dans la mesure du possible), il ne faut pas espérer que les animaux et les plantes reviennent en conformité exacte avec une sorte de « plan » inchangé. Il faut garder constamment à l’esprit la capacité de l’homme à s’ingérer activement dans l’environnement. Enfin, plusieurs questions et objections sérieuses sont soulevées au sujet de l’étude décrite. Premièrement, il serait utile d’évaluer la biodiversité dans l’ensemble, de toutes les espèces vivant sur l’atoll, et pas uniquement des mollusques. Deuxièmement, le hasard implique qu’ils avaient tous la même probabilité d’occuper la place vide qui s’est formée — ce qui n’est pas tout à fait le cas, selon certains écologues. Divers types de mollusques libèrent leur descendance à diverses périodes, en fonction de la saison, et on ne peut pas parler de hasard absolu dans la colonisation de l’atoll par des larves. Enfin, selon Terry Hughes, spécialiste des récifs coralliens de l’université James Cook, l’écosystème de l’atoll Fangataufa peut encore être en phase de formation et à terme, la répartition des espèces pourrait redevenir la même qu’avant les essais nucléaires. Contenu réalisé à partir d’informations émanant de sources ouvertes.
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C'était un grand adolescent. Une jeune baleine de près de 13 mètres de long s'est échouée sur une plage de Penmarc'h, dans le Finistère, après être morte en mer, a-t-on appris mardi auprès de l'Observatoire Pelagis [lié à l'université de La Rochelle, il est chargé de suivre les populations de mammifères marins]. "Les services techniques de la commune de Penmarc'h nous ont prévenus ce matin qu'une baleine était échouée sur la plage dans une zone où s'échouent régulièrement des dauphins", a raconté Éléonore Meheut, assistante ingénieure à l'observatoire Pelagis qui recense tous les échouages des mammifères marins. L'animal, un rorqual commun de près de 13 mètres, n'était pas dans un état de décomposition avancée. Espèce protégée, il s'agit du deuxième plus grand mammifère au monde après la baleine bleue. Les équipes du réseau national d'échouage, qui sont habilitées à pratiquer des examens post-mortem sur les espèces protégées, vont réaliser un examen interne et procéder à l'équarrissage de la bête sur la plage mercredi. Il devrait permettre de déterminer les causes de son décès : collision avec un navire ou mort naturelle. La plage a été interdite à la baignade pour des raisons sanitaires et un cordon de sécurité sera mis en place lors de l'autopsie. Environ six échouages de cette espèce surviennent chaque année sur les côtes métropolitaines, d'après le parc naturel marin d'Iroise, mais pas forcément d'animaux de cette taille ni à la suite de collisions. En juin dernier encore, la carcasse d'un rorqual de 17 mètres en forte décomposition s'était échouée sur une plage de la presqu'île de Crozon, également dans le Finistère.
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Le documentaire d’Aïssa Maïga en avant-première au Café des images à Hérouville-Saint-Clair « Marcher sur l’eau », le second documentaire d’Aïssa Maïga, est projeté en avant-première au Café des images, à Hérouville-Saint-Clair, près de Caen (Calvados), samedi 6 novembre 2021. En présence de l’actrice et réalisatrice française. Après Regard noir, l’actrice et réalisatrice française Aïssa Maïga (Les Poupées russes, Bamako…) signe en 2021 son deuxième long-métrage documentaire, Marcher sur l’eau. Le film sera projeté en avant-première samedi 6 novembre à 20 h, au Café des images à Hérouville-Saint-Clair, aux portes de Caen (Calvados). Le récit d’une année avec les habitants d’un petit village du Niger, dont le quotidien est malmené par les effets du réchauffement climatique. La projection du film sera suivie d’un débat sur l’écologie animé par la chercheuse en études cinématographiques Meera Perampalam, en présence d’Aïssa Maïga et des associations de protection de l’environnement Uni.e.s pour le climat, Alternatiba et Extinction rebellion.
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Grève = travaux supplémentaires... La Convention citoyenne pour le climat, chargée de proposer des mesures contre le réchauffement climatique et qui devait initialement s'achever fin janvier, poursuivra finalement ses travaux jusqu'en avril, selon un nouveau calendrier annoncé jeudi. La 4e session de la Convention, prévue début décembre juste après le début de la grève contre la réforme des retraites, avait été reportée. Par ailleurs, nombre des 150 citoyens tirés au sort pour cet exercice inédit en France avaient exprimé le souhait d'avoir au moins une session de travail en plus des six initialement prévues. Le "comité de gouvernance" a en conséquence rendu public un nouveau calendrier, ajoutant une session supplémentaire de travail et prolongeant les travaux jusqu'à début avril, contre une fin initialement programmée le 26 janvier. Les prochaines sessions se tiendront du 10 au 12 janvier, du 7 au 9 février, du 6 au 8 mars et la dernière, quand seront annoncées les mesures et leur mode d'adoption proposé (loi, règlement, référendum...) les 3 et 4 avril, selon ce nouveau calendrier. "Cette révision permettra à la Convention, au vu de la richesse des travaux de ses membres et de leur demande de disposer de plus de temps, d'accomplir un travail de qualité", explique le comité de gouvernance dans un communiqué. Emmanuel Macron avait annoncé la tenue de cette Convention, chargée de proposer des mesures pour lutter contre le réchauffement climatique "dans un esprit de justice sociale", à l'issue du "grand débat" né de la crise des gilets jaunes. Le sujet est en effet explosif, une possible hausse de la taxe carbone sur les carburants ayant précisément servi de déclencheur à cette crise. Emmanuel Macron avait indiqué avant ce nouveau calendrier vouloir assister à une session en janvier.
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Après que la France soit tombée aux mains des nazis, la Grande-Bretagne se prépara désespérément à une invasion. Les États-Unis ont transporté des centaines d’avions en Angleterre via la Snowball Route, une série de bases secrètes situées à Terre-Neuve, au Groenland et en Islande. Mais en 1942, un escadron n’a jamais achevé son voyage. Une tempête soudaine (en juillet) a forcé 8 avions à atterrir sur une surface de glace recouverte de neige fondante au sud-est du Groenland. Bien que les équipages aient été sauvés, des tentatives ultérieures de repérage de l’escadron perdu ont échoué . Les glaciers avaient transporté les avions à des kilomètres en aval, de plus en plus enfouis dans la glace. Un avion a finalement été récupéré en 1992 et un second en 2018, enfoui sous plus de 300 pieds de glace (91,4 mètres). Le sud-est du Groenland avait accumulé de la glace à un rythme de 4 pieds (1,2 mètres) par an. Et pourtant, es scientifiques du climat prévoient que le Groenland perdra de plus en plus de glace au fur et à mesure mesure de l’augmentation de la concentration en CO2 dans l’atmosphère. La fonte des glaces a été le principal facteur d’accélération de la montée du niveau de la mer pendant deux décennies. Mais cette tendance s’inverse rapidement. Les urbanistes de la côte californienne débattent : quelle augmentation du niveau de la mer devrions-nous prévoir ? Certains, craignant une augmentation rapide, affirment que nous devrions abandonner les côtes; d’autres soutiennent, et je suis d’accord, que nous devrions protéger nos maisons avec des digues. Mais jusqu’à quelle hauteur devrions-nous les construire? Comprendre la contribution du Groenland à l’élévation du niveau de la mer est essentiel. Si toute la glace du Groenland disparaissait, la terre révélerait une forme de cuvette. Un anneau de montagnes longeant la côte empêche la calotte de glace de glisser dans la mer quoi que puisse suggérer les prévisions climatiques effrayantes. Plusieurs passages dans ces montagnes permettent aux glaciers de transporter la glace de « la cuvette » vers les océans. Avec le temps qui passe, l’escadron perdu aurait bien pu glisser dans la mer. Lorsque trop de glace s’accumule à l’intérieur du « bol » elle s’écoule via les glaciers, le Groenland gagne alors de la glace et le niveau de la mer baisse. Lorsque plus de glace atteint l’océan que ce qui s’accumule à l’intérieur des terres, le niveau de la mer monte. Mais prévoir tout déséquilibre est difficile. Au cours des 100 dernières années, le Groenland a oscillé entre gain et perte de glace. Sa perte la plus importante a fait monter le niveau de la mer de 0,07 pouces (1,778 mm) en 2012, soit environ la moitié de la hausse totale de 0,12 pouces (3,048 mm) par an. Cette perte accélérée fut proclamée exactement conforme aux prévisions des modèles climatiques. Cependant, les taux de fonte du Groenland ont ensuite diminué et, en 2017, il gagnait suffisamment de glace pour réduire légèrement l’élévation du niveau de la mer. De plus, la cause de la fonte rapide de la glace depuis les années 1990 a été la diminution du nombre de nuages. Moins de nuages en été permettent plus de réchauffement solaire et les cycles de circulation atmosphérique modifient naturellement la couverture nuageuse. En outre, des chercheurs ont rapporté que les régions libres de glace du Groenland avaient connu des cycles de réchauffement et de refroidissement au cours des 15 dernières années, et conclu que s’il existait une tendance générale, « il s’agit principalement d’un refroidissement ». Ils ont également admis qu’ils « ne peuvent pas différencier le forçage anthropique et les fluctuations naturelles ». Un épisode similaire d’alternance de réchauffement et de fonte s’est produit plusieurs dizaines d’années auparavant. Les scientifiques du climat ont déterminé que c’est dans la période 1920-1940 que le Groenland avait connu le réchauffement le plus rapide. Comme le rapporte le GIEC, « la température a considérablement augmenté depuis le début des années 90, atteignant des valeurs similaires à celles des années 1930 ». le GIEC a déclaré que « Il est probable que des taux aussi élevés ont été constatés entre 1920 et 1950 ». Ainsi, et cela paraîtra paradoxal, des concentrations beaucoup plus faibles de CO2 ont pu entraîner un réchauffement, une fonte et des taux d’élévation du niveau de la mer similaires. Tant que les températures et la fonte des glaces du Groenland n’auront pas dépassé l’épisode des années 1930, les scientifiques ne pourront distinguer la variabilité naturelle du réchauffement provoqué par l’homme. La tendance actuelle est trop courte pour être certaine, mais les deux dernières années suggèrent que le Groenland entre maintenant dans un cycle de refroidissement. En fait, sur la base de mes analyses des rapports scientifiques publiés sur les cycles de migration de poissons entrant et sortant de l’Arctique, couvrant plusieurs décennies, et sur les effets des oscillations de l’Atlantique sur la circulation, j’ai eu l’audace de bloguer en 2014 que nous aurions bientôt vu le Groenland gagner de la glace, et c’est ce qui se passe aujourd’hui. Bien sûr, cette prédiction a été attaquée par les « mal informés ». Ils ont affirmé que mes analyses des observations scientifiques publiées étaient fondées sur de la pseudo-science, que je faisais des choix sélectifs (cherry picking) et que j’ignorais le consensus (mythique) de 97%. Ma réponse a toujours été qu’il n’y a absolument aucun consensus sur la sensibilité du climat au doublement du CO2. Certains experts du GIEC prévoient un réchauffement de 1 degré, d’autres jusqu’à 5 degrés. Néanmoins, la méthode scientifique exigerait que, pour prouver que l’augmentation du CO2 provoque la fonte des glaces du Groenland, il soit prouvé que les changements actuels dépassent la variabilité naturelle passée. Mais la plupart des gens ignorent que cela ne s’est pas encore produit. Nous sommes un peuple adaptable. Les digues que nous construisons pour protéger nos maisons côtières pendant les cent prochaines années devraient probablement prévoir une élévation du niveau de la mer de seulement 8 pouces (20 cm), mais certainement pas de 5 pieds (1,5 mètres) ou 10 pieds (3 mètres). Vingt années sont encore nécessaires pour déterminer la contribution des cycles naturels.
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Samedi 6 décembre, Nicolas Sarkozy se rendait à Gdansk pour rencontrer le Premier ministre polonais Donald Tusk et ses homologues de sept pays d’Europe centrale et orientale, afin de faire avancer les négociations sur le paquet climat/énergie européen.
La Pologne qui traîne des pieds
La Pologne a pris la tête d’une coalition où l’on trouve aussi la Bulgarie, la Hongrie, République tchèque, la Roumanie, la Slovaquie et les trois États baltes. Ces pays, qui produisent l’essentiel de leur électricité grâce au charbon, demandent de multiples dérogations, dont des droits à polluer gratuits. « Le refus de la Pologne de s’engager dans la lutte contre les changements climatiques est d’autant plus grave que ce pays accueille en ce moment même, à Poznan, à moins de 300 km de Gdansk, la 14e conférence des Nations unies sur le climat », déplore Karine Gavand, de Greenpeace France.
Ce que fait Nicolas Sarkozy
Actuellement à la tête de l’Union européenne, le président français porte une lourde responsabilité dans l’enlisement des négociations et envoie un signal très mauvais aux participants de la conférence des Nations unies sur le climat de Poznan. Permis de polluer gratuits octroyés à la Pologne et à l’Italie, grammes de CO2 accordés en bonus aux constructeurs automobiles allemands : au lieu de défendre les impératifs de la lutte contre les changements climatiques, Nicolas Sarkozy joue les pères Noël pour les pollueurs et a laissé les États membres de l’UE s’engluer dans la défense de leurs intérêts nationaux de court terme.
« Nous attendions une déclaration volontariste et ambitieuse de la part du Président français. Il s’est contenté de répéter à quel point les négociations sont difficiles, au lieu d’exiger des industries polluantes qu’elles paient pour leur pollution et de faire en sorte que cet argent soit alloué à la lutte contre les changements climatiques, notamment dans les pays en développement, reprend Karine Gavand. Malheureusement, ce n’est que Nicolas Sarkozy et pas « SarkObama » qui s’est manifesté aujourd’hui à Gdansk ! »
Ce que « SarkObama » ferait
Greenpeace dénonce le manque d’ambition de Nicolas Sarkozy notamment au travers de sa campagne « SarkObama ». « Réduire de 30 % les émissions de gaz à effet de serre en Europe ? Yes you must ! » : Greenpeace demande Nicolas Sarkozy de faire preuve de plus de volontarisme politique sous forme de clin d’œil, en reprenant un slogan et un visuel utilisés par Barack Obama durant sa campagne électorale.
Greenpeace appelle Nicolas Sarkozy à saisir la dernière opportunité que constitue le sommet des chefs d’État et de gouvernement européens organisé à Bruxelles les 11 et 12 décembre, pour redresser la barre sur le paquet climat/énergie.
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Climat. L’agence internationale de l’énergie a-t-elle vraiment sonné la fin du fossile ? Jusqu’ici apôtre du fossile, l’Agence internationale de l’énergie recommande la fin des nouveaux projets pétroliers, gaziers ou de charbon, dans sa feuille de route publiée, mardi 18 mai. Cette mue climatique est-elle sincère et en cours de financement ? L’AIE appelle à ne plus investir dès maintenant dans de nouvelles installations pétrolières, gazières ou au charbon, dans sa feuille de route net zéro publiée mardi. Elle recommande la neutralité carbone du secteur électrique dès 2040, l’interdiction de vendre des voitures thermiques neuves au-delà de 2035 et mise sur 90 % d’énergies renouvelables et nucléaire en 2050. Qu’elle est l’importance de cette feuille de route ? C’est un grand pas pour le climat et une révolution pour l’agence basée à Paris, très écoutée par les industriels, les investisseurs publics et privés. Il y a cinq ans encore, elle ne voyait pas comment se passer des énergies fossiles, émettrices de CO... Il vous reste 80% de cet article à lire. 1re semaine offerte Annulable à tout moment
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