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Après une semaine de restitution de travaux en Corée du Sud , les experts climat de l'ONU viennent de publier un rapport de 400 pages où ils décrivent les risques, les impacts et la menace du réchauffement climatique. S'il faut les mesurer sur le temps long, les scénarios les plus néfastes pour la planète semblent se concrétiser. Pire, le mouvement s'accélère, préviennent les scientifiques. Malgré l'Accord de Paris ratifié dans la foulée de la COP 21 en 2015, la prise de conscience politique se fait toujours attendre. Et même la France, autoproclamée à la pointe du combat depuis l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron, doit bouger. L'analyse de l'économiste Laurence Tubiana, ancienne ambassadrice chargée des négociations sur le changement climatique pour la COP 21. L'Express : Le Giec vient de publier un rapport où il expose les conséquences d'un réchauffement de +1,5°C par rapport à l'ère préindustrielle. En quoi est-ce alarmant? Laurence Tubiana : C'est de pire en pire. On se rend compte que les choses se détériorent plus vite qu'on ne le pensait. Globalement, les rapports des experts sont établis sur des modèles scientifiques équilibrés, où l'on intègre à la fois les scénarios les plus optimistes et les plus pessimistes. C'est une sorte de moyenne si vous voulez. Or, les phénomènes observés tendent vers les aspects les plus catastrophiques. Lesquels ? Par exemple, sur le phénomène El Niño [un courant côtier chaud au Pérou qui perturbe les circulations atmosphériques], qui était épisodique, il devient beaucoup plus régulier, tous les trois à quatre ans. De même aux pôles, on observe des zones qui deviennent accessibles à pied. La fonte des glaces, on ne pensait pas que ça irait aussi vite. Nous sommes confrontés aux scénarios les plus négatifs. Les dégâts causés par l'ouragan Sandy à New-York, le 6 novembre 2012 afp.com/Paul J. RICHARDS Qu'est-ce que change vraiment un demi-degré de plus? La difficulté, c'est que c'est impalpable. Mais cela fait de grosses différences. Entre une hausse de 1,5° d'ici la fin du siècle et une hausse de 2 degrés, le monde sera très différent. Un exemple : les coraux. Au-delà d'être jolis, ils sont indispensables aux poissons. Avec une hausse de 1,5 degré, on estime que le taux de survie serait de 66%. A 2 degrés, 90% disparaîtraient. LIRE AUSSI >> Climat: un demi-degré en plus aurait beaucoup d'effets Mais même dans les pays développés, les conséquences seraient fortes. Ces scénarios doivent faire réfléchir les plus sceptiques, en particulier les zones les plus vulnérables, à savoir les côtes. Il y aura des conséquences énormes de la fonte de la calotte glacière, avec au final des inondations qui toucheront aussi bien l'Europe du Nord et de l'Est que les États-Unis. Souvenez-vous de l'ouragan Sandy en 2012. A New York, ils sont encore en train de réparer certaines zones touchées. En matière de lutte contre le réchauffement climatique, on a l'impression que les villes en font désormais plus que les États. Ont-ils baissé les bras ? Baissé les bras, c'est peut-être un peu fort, mais c'est vrai que les villes sont plus déterminées. La preuve, les seuls qui s'engagent sur du zéro carbone d'ici 2050, ce sont les villes comme San Francisco. Elles semblent plus sensibilisées dans leurs engagements par les citoyens. Dès lors, pourquoi le climat est-il absent des débats lors des grandes élections présidentielles ? Peut-être parce que nous n'avons pas été assez bons pour expliquer les risques aux citoyens. Mais quand on regarde ce qui s'est passé par exemple aux États-Unis, le climat est en quelque sorte pris en otage au niveau politique. L'idée de Trump était de dire qu'il n'allait pas sacrifier sa croissance économique sur l'autel de l'écologie. Plus globalement, ceux qui font l'impasse sur le climat se disent qu'il s'agit d'enjeux de long terme et qu'ils n'auront pas de compte à rendre tout de suite. Mais pour l'anecdote, même le candidat brésilien [Jair Bolsonaro, arrivé en tête du premier tour], très sceptique sur le climat, et qui souhaitait sortir de l'Accord de Paris, s'est laissé convaincre en coulisses par des décideurs économiques des conséquences dramatiques pour le Brésil d'une telle décision. Le président français Emmanuel Macron tient une pancarte "Make our planet great again" lors du sommet à Paris sur le changement climatique le 11 décembre 2017 afp.com/PHILIPPE WOJAZER Et la France dans tout ça. Mérite-t-elle encore sa place de leader écologique ? Le plan climat de Hulot était très bien. Il posait la base d'une perspective zéro carbone en 2050. Le problème, c'est que l'on a pris beaucoup de retard dans l'électrification, le renouvelable et la rénovation des bâtiments qui étaient les trois gros points. Rien que sur ce dernier point, nous sommes très loin des résultats escomptés. Dans le transport, nous sommes en train de passer du diesel à l'essence sans faire l'effort de basculer directement à l'électrique. Résultat: on a relancé à la hausse nos émissions de CO2. Or le transport (de personnes et de marchandises) pèse à lui seul 17% des émissions. La dé-carbonisation de l'économie, c'est d'abord l'électrification de la consommation. L'enjeu est de le faire en intégrant plus de renouvelables. Même la Chine et l'Inde s'y mettent ! Chez nous, ce qui manque, c'est une feuille de route d'ensemble, un plan concerté où les ministères, le gouvernement et les villes seraient tous concernés. En matière de climat, il nous faut des leaders. Emmanuel Macron s'est positionné sur ce terrain et c'est très bien. Maintenant il faut qu'il "délivre". Vous dites "plus d'électricité", ça repose la question de la place du nucléaire... Nous allons avoir ce débat avec la programmation pluriannuelles de l'énergie (PPE) qui est en cours d'élaboration par le gouvernement. L'idée ce n'est pas forcément d'aller plus loin dans le nucléaire, mais d'avoir des solutions alternatives comme le solaire, pour ne pas être dépendant d'une seule source. Nous sommes confrontés à la fois au vieillissement du parc des centrales mais aussi au coût de cette énergie. Parce que oui, le nucléaire c'est cher ! Aujourd'hui, avec la situation délicate de la dette d'EDF et d'Areva, nous sommes prisonniers du raisonnement nucléaire. Mais même la Chine, qui est peut-être le pays avec les plus grandes ambition en la matière, est en train de revoir sa copie.
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L'État français va faire l'objet d'un recours en justice pour action insuffisante contre le réchauffement climatique, ont annoncé plusieurs ONG plaignantes, qui ont adressé lundi un document préalable en ce sens au président Emmanuel Macron et au gouvernement. "L'action défaillante de l'État en matière de lutte contre le changement climatique traduit une carence fautive de l'État à respecter son obligation de protection de l'environnement, de la santé et de la sécurité humaine", arguent dans cette "demande préalable" Greenpeace, Oxfam, la Fondation pour la nature et l'Homme (FNH) et l'association Notre affaire à tous. Selon la procédure, l'État a deux mois pour répondre. Les ONG prévoient dans un second temps, en mars probablement, d'introduire un recours juridique devant le tribunal administratif de Paris. "On demande réparation de nos préjudices et que l'État agisse tout de suite, à tous niveaux", dit Laura Monnier, chargée de campagne pour Greenpeace, qui évoque une première juridique à l'échelle française. En novembre, le maire écologiste de Grande-Synthe (Nord) avait engagé un recours gracieux auprès de l'État pour "inaction en matière climatique", relevant notamment la vulnérabilité de sa commune, bâtie sur un territoire de polder. Là encore, le gouvernement a deux mois pour réagir. L'idée est de "le contraindre à agir" martèle l'ex-ministre écologiste Cécile Duflot, aujourd'hui directrice d'Oxfam France. "L'urgence et l'inaction l'exigent. Ce n'est pas anecdotique que des ONG, qui ont toujours participé aux négociations, au Grenelle... disent: maintenant ça suffit!" Face aux dérèglements climatiques, les recours en justice se multiplient dans le monde, contre des mesures jugées insuffisantes pour garder le réchauffement sous contrôle. Depuis 2015, cela a déjà été le cas aux Pays-bas et aux États-Unis. En France, les associations y travaillent depuis longtemps. Leur annonce tombe au lendemain d'une conférence climat de l'ONU (COP24) qui a déçu par l'incapacité des États à renforcer leur action. Les plaignants soulignent que la France, dont les émissions de GES sont reparties à la hausse en 2015, ne respecte pas ses objectifs de court terme. Les ONG fondent leur action en justice sur la base de la Constitution et de la Convention européenne des droits de l'homme, qui garantissent la protection des citoyens. Ils dénoncent aussi "une violation de plusieurs engagements de la France en matière de lutte contre le changement climatique au titre du droit international". Une réponse à la hauteur, d'après eux, "ce serait une conversion rapide à la transition écologique, un soutien aux énergies renouvelables, un vaste plan d'économies d'énergies dans le bâtiment... toutes ces solutions qu'on connaît", explique Cécile Duflot. "On ne peut plus se suffire de paroles". Aux Pays-Bas, la justice s'est appuyée dans sa décision sur la Convention européenne des droits de l'Homme. "On peut imaginer un raisonnement similaire du juge français", affirme Laura Monnier. En France, le Conseil d'État, plus haute juridiction administrative, a déjà enjoint en 2017 au gouvernement d'agir contre la pollution de l'air, après une plainte des Amis de la Terre. Depuis, l'État a présenté des "feuilles de route" sur l'air, jugées insuffisantes par les ONG, qui ont déposé une demande d'astreinte de 100 000 euros par jour de retard.
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La Roche-sur-Yon. Contournement sud : un collectif écrit au président de la République Signée par le collectif Sauvons la Vallée de l’Ornay, la lettre demande d’abandonner le projet « au nom de l’arrêt du conseil d’État du 1er juillet 2021 et du rapport du Giec de ce mois ». Dans un communiqué diffusé lundi 23 août, à La Roche-sur-Yon, le collectif Sauvons la Vallée de l’Ornay publie une lettre adressée au président de la République Emmanuel Macron. Opposé au contournement sud, le collectif écrit : « Au nom de l’arrêt du conseil d’État du 1er juillet 2021 et du rapport du Giec de ce mois, (nous) vous demandons de faire stopper immédiatement ces travaux. » Un projet qui va à l’encontre des objectifs écologiques Le collectif appuie sa démarche sur la décision du Conseil d’État qui « a donné neuf mois à l’État pour prendre toutes les mesures utiles afin de faire respecter l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre ». Au sujet du rapport du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) publié lundi 9 août, il rappelle que cette publication « a montré sans ambiguïté le lien direct entre l’activité humaine telle qu’elle est actuellement organisée et le dérèglement climatique ». Décidé il y a plus de dix ans, ce projet routier fait régulièrement l’objet de critiques. La livraison est annoncée pour « fin 2023-début 2024 » . Le tronçon de 3,5 km doit relier la route des Sables-d’Olonne, au niveau du giratoire Côte de Lumière, et la route de La Tranche-sur-Mer, au niveau de l’échangeur de Pont-Ravaud.
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Des objectifs à la baisse et des contraintes minimales : après la première pierre posée en 2008, sous présidence française, pour définir une politique climatique ambitieuse à l’échelle européenne, la Commission publie mercredi 22 janvier un texte pour poser les contours des politiques climatiques et énergétiques de l’Union européenne lors de la prochaine décennie. Il doit lancer la négociation officielle du prochain Paquet énergie-climat (PEC) de l’Union européenne. Selon les ONG (organisations non gouvernementales) qui suivent le dossier, ce texte manque cruellement d’ambition. Le précédent PEC avait mis en place la règle des « Trois 20 » : baisser de 20% ses rejets de gaz à effet de serre par rapport à 1990, porter la part des renouvelables à 20 % de son mix énergétique et réduire sa consommation d’énergie de 20 %. Mais pour tenir les engagements pris à l’horizon 2050, il faut aller beaucoup plus loin. Problème, les autorités européennes doivent composer avec l’opposition des milieux entrepreneuriaux et de certains Etats membres. Les industriels sont opposés à des solutions trop contraignantes. Selon le journal Les Echos, quatorze dirigeants de grands groupes européens très consommateurs d’énergie (Total Raffinage Chimie, Lafarge…) ont adressé une lettre à José Manuel Barroso, dans laquelle ils s’inquiètent pour la compétitivité de leurs entreprises. Les grands patrons souhaitent un objectif « réaliste » en matière de réduction des gaz à effet de serre, et veulent le coupler à la croissance industrielle. Ils refusent de supporter la transition énergétique et préconisent le développement des gaz de schiste. ` Des propositions à minima Des doléances que semble avoir entendues la Commission, qui devrait présenter un texte à minima, selon le Réseau Action Climat (RAC). « Les industriels ont particulièrement influencé Gunther Oettinger et Antonio Tajani, respectivement commissaires à l’Energie et à l’Industrie, qui, au nom de la compétitivité industrielle, ont défendu un objectif de baisse de 35 % des émissions de gaz à effet de serre en 2030, par rapport à 1990 », explique Célia Gautier, du Réseau Action Climat. Ce manque d’ambition pourrait avoir des conséquences importantes en terme de changement climatique : « Ces propositions sont beaucoup trop faibles pour contenir le réchauffement en deçà de 2°C par rapport à l’ère préindustrielle », estime Célia Gautier. D’autant que ces propositions sont largement inférieures à ce que l’UE devrait réaliser pour espérer réduire ses émissions de 80 à 95 % d’ici à 2050, un but pourtant officiellement fixé par les instances européennes. Un objectif qui est aussi celui de la France, posé par la loi sur l’énergie de 2005 et rappelé par le Président de la République en septembre dernier. De leur côté, les ONG défendent un objectif contraignant d’au moins 55 % de baisse des émissions d’ici à 2030. Autre point de friction, la part réservée aux énergies renouvelables : la commission devrait proposer de porter la part des ENR dans le mix énergétique de l’UE à 24 ou 27 % sur la base du volontariat. « Cela devrait mettre un frein au développement de ces énergies en Europe. Il a été rapide ces dernières années grâce à l’objectif européen contraignant défini dans le paquet de 2008, qui a été décliné en obligations nationales. Mais aujourd’hui, on a une forte opposition britannique qui ne veut pas de contraintes sur les renouvelables, car le gouvernement anglais a choisi de miser sur le nucléaire et l’exploitation du gaz de schiste », regrette la chargée de mission Politiques européennes du RAC. Celui-ci milite pour l’adoption d’un objectif contraignant de 45 % du mix énergétique européen, à partir de sources d’énergie renouvelable. Enfin, les économies d’énergie sont l’autre thème oublié par la Commission. Le RAC souhaiterait là aussi un objectif contraignant de réduction de la consommation d’énergie en Europe de 40 % par rapport à un scénario tendanciel. Mais cet objectif, qui figurait pourtant dans le Paquet de 2008 sous une forme non contraignante, ne serait pour l’instant pas à l’ordre du jour. Une question de calendrier serait à l’origine de cette omission : un examen des progrès réalisés vers l’atteinte de l’objectif 2020 est prévu à l’été 2014. A suivre donc. Mais une chose est sûre, l’Europe est en ordre dispersé à moins de deux ans de la Conférence de Paris sur le climat, qui se tiendra fin 2015. Or, sans le leadership de l’Union, un accord climatique mondial ambitieux sera difficile à trouver. La Cour des comptes très critique sur la lutte contre le changement climatique Dans un rapport remis le 16 janvier à l’Assemblée Nationale, la Cour étrille la mise en œuvre par Paris du PEC. Les sages reprochent, entre autres, au gouvernement, d’avoir négligé les secteurs les plus polluants : les transports et l’agriculture, qui représentent respectivement 27,9 % et 21,2 % des émissions de gaz à effet de serre. Pour l’institution, « il apparaît donc nécessaire de beaucoup plus organiser l’effort autour des usages de l’énergie, plutôt que de, paradoxalement, le focaliser à l’excès sur celui de sa seule production, d’ores et déjà, en France, peu carbonée. » Mais la critique ne s’arrête pas là. La Cour dénonce l’absence de commandement au plus haut niveau de l’Etat : « La mise en œuvre du PEC, par nature transversale et interministérielle, pose à l’État un problème d’organisation et de pilotage, qu’il n’est pas encore parvenu à entièrement relever. À cet égard, les modalités actuelles d’organisation de l’administration apparaissent notablement perfectibles. » Quant aux investissements publics dans les énergies renouvelables, ils auraient été conduits en dépit du bon sens, aboutissant à « des situations de rente, voire de véritable ’bulles’ financières, [qui] ont parfois été créées, toujours financées par le consommateur ou le contribuable. L’exemple du mauvais ajustement initial des tarifs de rachat de l’électricité photovoltaïque est emblématique d’un tel risque. » D’autant que, selon le rapport, « le carbone émis en Chine pour la fabrication des panneaux de silicium n’est pas compensé par les réductions d’émission réalisées pendant toute la durée de fonctionnement de systèmes photovoltaïques positionnés en France métropolitaine ». Si le Réseau Action Climat partage ce constat, il est en désaccord avec certaines préconisations de l’institution, comme l’abandon de l’objectif contraignant de déploiement des énergies renouvelables en Europe. Quant au coût important des investissements à réaliser dans le domaine de la transition énergétique, l’organisation rappelle que ces mêmes investissements permettront d’engendrer des économies considérables sur la facture énergétique de la France, qui s’élève aujourd’hui à 69 milliards d’euros. C’est maintenant que tout se joue… La communauté scientifique ne cesse d’alerter sur le désastre environnemental qui s’accélère et s’aggrave, la population est de plus en plus préoccupée, et pourtant, le sujet reste secondaire dans le paysage médiatique. Ce bouleversement étant le problème fondamental de ce siècle, nous estimons qu’il doit occuper une place centrale et quotidienne dans le traitement de l’actualité. Reporterre est un exemple rare dans le paysage médiatique : totalement indépendant, à but non lucratif, en accès libre, et sans publicité. Le journal emploie une équipe de journalistes professionnels, qui produisent chaque jour des articles, enquêtes et reportages sur les enjeux environnementaux et sociaux. Nous faisons cela car nous pensons que la publication d’informations fiables, transparentes et accessibles à tous sur ces questions est une partie de la solution. Vous comprenez donc pourquoi nous sollicitons votre soutien. 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Par Soufiane Él-Kherrazi. « Une alternance sénégalaise pacifique exemplaire à saluer !» (la communauté internationale) Au Sénégal, une nouvelle ère s’amorce. Le peuple sénégalais vient de faire un grand pas vers l’instauration d’un État de droit grâce à la transition pacifique du pouvoir qu’a connue le pays ces derniers jours. Les élections présidentielles, saluées partout dans le monde, se sont généralement déroulées dans un climat de stabilité et de transparence sans incident majeur selon les observateurs internationaux. Certains parlent même d’un succès du processus démocratique du pays, puisqu’en Afrique la transition du pouvoir s’accompagne souvent de conflits régionaux et civils qui déstabilisent l’atmosphère politique et économique du pays en question. « La bonne démarche et la bonne volonté ne suffiront pas » (principe universel) Au lieu de s’affronter en guerres civiles, le Sénégal a montré l’exemple en faisant, à son tour et à sa manière, une révolution dite : révolution tranquille ou encore révolution des urnes avec un taux de participation au scrutin estimé à 55%, ce qui va marquer certainement l’histoire politique du pays. Mais «rien n’est encore acquis et tout est possible», car tant qu’elles ne sont pas converties en actes, les bonnes intentions, les promesses et les déclarations, exprimées lors des discours de la campagne présidentielle, ne peuvent rien apporter à la population, notamment en matière de changement. L’instauration d’un État de droit passe, tout d’abord, par la satisfaction et la concrétisation de certaines exigences fondamentales fondées principalement sur la démocratie, la liberté et le respect des droits de l’homme. Ceci n’est possible qu’à travers, d’une part la démocratisation de l’ensemble des institutions politiques et administratives, sur lesquelles s’exerce l’autorité de l’État, qui doivent être décentralisées pour être réellement au service des citoyens. D’autre part, à travers le respect de la constitution au niveau de laquelle les contours du pouvoir sont définis. À cela s’ajoute la vraie question concernant la résolution de l’équation dont la variable économie libérale reste toujours encore inconnue. « Moins d’État pour mieux d’État » (formule libérale) Si la situation en Afrique dans son ensemble ne cesse de s’aggraver (guerres civiles, coups d’État, misère, pauvreté..), c’est parce que des régimes ayant des pouvoirs absolus existent. L’État décide d’une manière ou d’une autre ce que les individus doivent faire. Ces derniers ne sont que des victimes d’un système économique fortement caractérisé par la présence des pouvoirs publics et dans lequel les secteurs clés qui dynamisent l’économie sont toujours sous contrôle direct de l’État. Cela, bien évidemment, ne laisse aucune place, voire aucune chance, à une économie libérale attractive et compétitive. L’absence des mesures incitatives constitue encore l’un des problèmes majeurs dont souffre l’économie africaine à cause notamment d’une mauvaise compréhension des comportements des acteurs économiques car, pour ces derniers, il est inutile d’investir dans un pays où les marchés sont fermés, monopolisés et les droits de propriétés ne sont pas garantis c’est à dire, les pays où les entrepreneurs ne sont pas encore incités à entreprendre. Le rôle de l’État devrait pourtant se cantonner à veiller au respect des droits de propriété, à la transparence des marchés pour inciter l’arrivée de nouveaux investisseurs. Il est important de lutter contre les monopoles et libérer (déréglementer) les marchés de toutes les contraintes dans le but de rétablir les conditions nécessaires qu’exigent la concurrence et la compétitivité, afin d’atteindre une certaine compétitivité (un bas prix avec une qualité meilleure). Contrairement à ce que pensent les présidents africains et certains de leurs intellectuels qui voient dans le courant libéral une menace plutôt qu’une alternative, les libéraux ne veulent, en fait, que diminuer l’action de l’État pour la rationaliser, c’est-à-dire : la rendre plus rentable et plus efficace, ce qui explique pourquoi on parle, au sens libérale, de : « moins d’État pour mieux d’État » au lieu de « pas d’État pour mieux d’État ». « La liberté n’est pas un mot vide, c’est un moteur ! » (Gisèle Dutheuil) En Occident, la liberté est un moteur alors qu’en Afrique paradoxalement, elle est un mot vide ! Pourtant, l’histoire nous prouve aujourd’hui qu’il existe une forte interdépendance entre le degré de liberté dans un pays et son niveau général de prospérité économique. Des pays qui bénéficient d’un régime relativement libéral, figurent parmi les pays les plus développés du monde. A contrario, les pays où la liberté est toujours marginalisée ne parviennent même à gérer leurs conflits intérieurs qui ne sont que des conséquences, parmi d’autres, d’une liberté emprisonnée. Par liberté, on entend, entre autres, le libre-échange. En effet, ce système de commerce international est créateur de la richesse l’échange volontaire est toujours profitable assurant un résultat Gagnant-Gagnant. En ce sens chacun des pays africains est appelé à s’ouvrir aux autres pays, mais cela reste loin d’être le cas des pays de ce continent qui ne pratiquent, depuis leur indépendance, que le protectionnisme comme le dicte le courant keynésien qui vise à limiter ou à interdire certains échanges entre des individus de pays différents, ce qui est donc une cause d’appauvrissement comme l’a écrit Jagdish Bhagwati dans l’Observateur de l’OECD (Organisation for Economic Co-operation and Development), « Le protectionnisme des pays pauvres est bien souvent la cause première de l’état désastreux de leurs exportations et de leurs résultats économiques ». « Quand les marchandises ne peuvent traverser les frontières, les armées les traverseront. » La Mondialisation et selon la définition fournie par Tom G.Palmer dans son article “Globalization Is Great!”, consiste en la diminution ou l’élimination des contrôles étatiques qui freinent ou qui interdisent les échanges par-delà les frontières, c’est-à-dire, les barrières qui balisent le commerce international. Cela permet à la fois de renforcer et d’améliorer les liens de paix et d’interdépendance entre les pays tout en harmonisant une économie mondiale ou planétaire solide, cohérente et puissante. Mais pour que la mondialisation soit au cœur du développement, de la civilisation et donc porteuse de croissance, il faut répartir les gains qui en résulte équitablement aussi bien à l’intérieur du pays qu’à l’extérieur de celui-ci, raison pour laquelle les pays concernés doivent avoir un minimum de stabilité politique (confiance des investisseurs), une absence de corruption, un profond respect des droits de propriété privée ainsi qu’un certain développement humain, notamment au niveau de l’éducation, ce que ne présentent pas les pays du continent africain (la plupart) où les ressources économiques, principalement l’agriculture, restent dominées et influencées par des stratégies protectionnistes. Enfin et en quelques mots, si les régimes africains ont adopté l’interventionnisme, le monopolisme et le protectionnisme comme règles et la liberté, la concurrence et le libre-échange comme exceptions, aujourd’hui, il est capital de rétablir la vérité et de renverser l’équation en rendant la norme exception et inversement.
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Dans le débat qui prend place autour de l’influence de l’homme sur le climat, il y a deux affirmations qui sont assez souvent faites, bien qu’elles soient inexactes : dire que l’homme est devenu la seule cause de changement du climat, dire que la seule action de l’homme sur le climat concerne l’augmentation de l’effet de serre. Bien sûr, dire que ces affirmations sont inexactes ne signifie en rien que l’augmentation de l’effet de serre sous notre influence est une petite affaire, qu’elle n’a pas plus d’importance que nos autres actions sur le climat, ou encore qu’elle est négligeable devant les causes de variabilité naturelle. Il n’en reste pas moins que l’homme peut agir sur le climat de bien des manières, tout comme le climat a toujours eu des facteurs de variation naturelle qui ne doivent rien à l’homme. Cette dernière affirmation est du reste tellement vraie que, en ce qui concerne le changement climatique, la question posée à la communauté scientifique n’est pas (et n’a jamais été) « l’homme est-il responsable du changement climatique » (lequel, pour commencer ? Celui d’il y a 20.000 ans, ou celui qui pourrait prendre place entre 2000 et 2100 ?) mais « notre espèce est-elle en train de devenir le facteur dominant de variation du climat à l’échelle du siècle, et si oui, où cela peut-il nous mener ? ». Si la question est de savoir si nous sommes en train de devenir le facteur dominant, c’est qu’il y en a d’autres, CQFD ! Pouvons tenter d’y voir plus clair ? Le climat varie-t-il sans hommes pour le tripoter ? En fait, non seulement le climat est capable de varier sans hommes pour le tripoter, mais sur de longues échelles de temps il n’a jamais cessé de le faire. Il y a bien des facteurs qui influent sur le système climatique terrestre, et si, par les temps qui courent, l’homme est devenu prépondérant, la liste des éléments qui jouent un rôle est longue : le climat peut varier parce que la quantité d’énergie que le Soleil envoie sur la Terre varie. Cela même peut avoir plusieurs origines : l’énergie fournie par la machine solaire peut varier. Il y a quelques milliards d’années, par exemple, cette énergie était de 30% inférieure à l’actuelle, car le Soleil était plus jeune. Aujourd’hui aussi l’énergie que nous envoie le Soleil varie en permanence. Il y a par exemple un cycle de 11 ans, caractérisé par la variation du nombre de taches solaires, au cours duquel l’énergie solaire augmente et diminue un peu. Toutefois cette variation est faible, et n’explique pas le réchauffement récent. sous l’influence de l’attraction des grosses planètes du système solaire, l’orbite de la Terre, qui n’est pas circulaire, se déforme un peu au cours du temps. Cela change la quantité d’énergie reçue du Soleil, ainsi que sa répartition sur la Terre. Sur le dernier million d’années, par exemple, ce sont les variations des paramètres astronomiques de la Terre qui ont engendré les glaciations et déglaciations de la planète. Tout d’abord, « l’aplatissement » de l’ellipse que suit la terre autour du soleil varie au cours des millénaires, avec une quasi-période de l’ordre de 80.000 ans (c’est-à-dire que au bout de 80.000 ans on est dans une situation qui ressemble à un « retour à la case départ » pour ce paramètre). Illustration de l’aplatissement de l’orbite terrestre au cours des âges. Il y a 115.000 ans, par exemple (on était en cours d’englacement), l’orbite était plus aplatie que maintenant. Attention : les tailles respectives du Soleil et de la Terre ne sont pas du tout à l’échelle. Source : Nathalie de Noblet, intervention au Symposium du Collège de France, 12 octobre 2004 Or l’énergie moyenne reçue dépend de cet aplatissement, c’est M. Kepler qui l’a dit ! Ensuite l’inclinaison de la terre sur son orbite – que l’on appelle encore l’obliquité, voir dessin ci-dessous – varie aussi, avec une période de 40.000 ans environ. Obliquité de la terre sur son orbite, correspondant à l’angle alpha en bas du dessin. Cet angle, d’environ 23°, varie lentement de plus ou moins 1° autour de cette valeur médiane (ça se promène donc entre 22 et 24°, en gros). Cette variation change le contraste entre les saisons : plus cet angle est important, et plus la quantité d’énergie reçue par la terre est différente entre hiver et été. Une obliquité importante fait donc des hivers plus froids et des étés plus chauds. Source du dessin : Jancovici, 2002 Enfin la terre ne présente pas toujours le même hémisphère quand elle est au plus près du Soleil, ou dit autrement elle n’est pas toujours au même endroit de l’orbite au moment des équinoxes (bien que cela ne soit pas fidèlement représenté ci-dessous, l’équinoxe est le moment où l’axe de rotation de la terre est perpendiculaire à une ligne imaginaire qui joint le soleil et la terre, et à ce moment précis la longueur du jour et celle de la nuit sont exactement les mêmes partout sur terre). Illustration du déplacement du solstice le long le l’orbite terrestre (en fait l’axe de rotation de la terre ne devrait pas être représenté incliné de la même manière sur les deux dessins, pour être toujours perpendiculaire à la ligne terre-soleil au moment de l’équinoxe). Source : Nathalie de Noblet, intervention au Symposium du Collège de France, 12 octobre 2004 A cause de ce « cheminement » des moments où ont lieu les solstices et les équinoxes le long de l’orbite terrestre, tous les 13.000 ans il y a inversion de l’hémisphère présenté au soleil quand la Terre en est au plus près. Ce processus porte le nom compliqué de « précession des équinoxes ». Il jour un rôle important, parce que les deux hémisphères (Nord et Sud) sont très différents : l’hémisphère Nord contient plus de terres, qui réfléchissent mieux la lumière que l’océan. Aussi, en fonction de l’hémisphère qui est présenté au soleil lorsque la distance est minimale, l’énergie absorbée en moyenne par notre planète sur l’année varie beaucoup. En pratique, c’est ce dernier effet qui engendre les variations les plus rapides de l’énergie solaire que nous gardons sur Terre, cette énergie conservée mettant en route la machinerie climatique ; cet effet est toutefois plus ou moins amplifié selon ce qui se passe pour les autres paramètres astronomiques de la Terre. Variation de la quantité moyenne d’énergie solaire reçue au milieu du mois de juin à la latitude 65 °nord, au cours des temps géologiques. En allant vers la droite, on remonte dans le temps (kyr BP signifie « milliers d’années avant aujourd’hui »). Actuellement cette valeur est d’environ 480 Watts par m², et il y a 11.000 ans (holocène) elle était de 530 Watts par m². On voit qu’il y a environ 100.000 ans, lorsque l’excentricité était plus forte, l’effet de la précession était bien plus important qu’aujourd’hui : cette valeur oscille fortement avec une « quasi-période » d’un peu plus de 10.000 ans. Source : André Berger, intervention au Symposium du Collège de France, 12 octobre 2004 Ces diverses variations astronomiques, qui se répercutent plus ou moins vite sur le climat terrestre, ont engendré le cycle des glaciations sur les dernières centaines de milliers d’années. Evolution, sur les 400.000 dernières années, de la température moyenne de Antarctique. Le 0 de l’axe vertical de gauche correspond à la valeur actuelle (cette courbe montre donc les écarts à la valeur actuelle). Cette variation de température est légèrement plus élevée que celle de la planète dans son ensemble. Le fait que les oscillations soient plus importantes à droite (donc récemment) tient à la meilleure précision des mesures quand on se rapproche de l’époque contemporaine. Source : Petit & al., Nature, Juin 1999 le climat peut varier par suite d’une modification de la composition de l’atmosphère (sans intervention de l’homme), ce qui peut changer l’effet de serre. Par exemple, l’apparition de la vie a fait considérablement baisser, en quelques centaines de millions d’années, la teneur en gaz carbonique dans l’air (le CO2 était l’un des constituants majoritaires de l’atmosphère primitive), ce qui a graduellement diminué l’effet de serre au cours de cette période (il se trouve que parallèlement l’activité solaire a augmenté, et que les deux processus se sont à peu près compensés). Concentrations de CO2 au cours des âges géologiques récents. RCO2 est le rapport entre la concentration pré-industrielle en CO2 (qui faisait un peu moins de 300 parties par million, soit 0,03% de l’atmosphère en volume) et celle existant dans le passé. Par exemple R = 5 signifie que la concentration est alors de 5×300 = 1500 ppm, ou encore que le CO2 occupe alors 0,15% de l’atmosphère. A l’époque des dinosaures (-230 millions d’années à – 65 millions d’années) l’atmosphère avait de 2 à 5 fois plus de CO2 qu’à l’époque pré-industrielle, et donc l’effet de serre était plus important (mais l’activité solaire était plus faible, de telle sorte que la température moyenne de la planète n’était pas considérablement au-dessus de l’actuelle). Et surtout cette courbe ne dit pas ce qui se passe quand le CO2 est multiplié par 2 à 4 en un siècle, ce qui n’est jamais arrivé naturellement ! Source : Berner, Science, 1997, repris sur Planète Terre le climat peut varier en fonction de l’activité volcanique. Une éruption volcanique envoie dans l’atmosphère du SO2 (qui est un « refroidisseur du climat », voir page sur les aérosols), peut y mettre du CO2, qui est un gaz à effet de serre, et si l’éruption est assez violente elle peut envoyer dans la stratosphère (une couche de l’atmosphère qui débute à 10 km du sol environ) des poussières qui obscurcissent un peu la lumière du soleil, et vont rester « en l’air » très longtemps (quelques mois ou années). L’une des théories pour expliquer la disparition des dinosaures, par exemple, a longtemps été une activité volcanique si intense qu’elle aurait obscurci le ciel en mettant des quantités considérables de poussières dans la stratosphère, ce qui aurait significativement refroidi la Terre et fait périr quasiment toutes les espèces à l’époque. En fait l’hypothèse qui tient la corde aujourd’hui est l’impact d’un météorite, qui aurait eu à peu près le même effet (plein de poussières dans la stratosphère), mais cela illustre qu’un changement climatique majeur peut déboucher sur une crise massive d’extinctions. sur de très longues périodes, le climat varie en fonction de la dérive des continents : c’est l’installation d’une plaque continentale au Pôle Sud qui a permis l’apparition d’une calotte polaire permanente, ce qui a un effet sur le climat planétaire dans son ensemble, La dérive des continents influe sur la forme des bassins océaniques, ce qui en retour peut modifier le parcours des courants marins, qui transportent plus ou moins d’énergie des tropiques vers les pôles. La dérive des continents a aussi créé des chaînes de montagnes, qui ont assurément une influence locale importante sur le climat! Le climat varie en fonction du pouvoir réfléchissant de la Terre, qui conditionne la quantité d’énergie solaire qui repart vers l’espace sans avoir été exploitée par la machine climatique. Ce pouvoir réfléchissant – que les physiciens appellent « albédo » – augmente avec l’étendue globale de la glace sur terre (par exemple de la banquise), augmente avec la désertification (naturelle ou pas), mais diminue quand une forêt apparaît à la place d’une savane ou prairie (les forêts sont des surfaces généralement peu réfléchissantes, sauf les forêts boréales en hiver, couvertes de neige). Il est donc certain que l’homme n’est pas le seul facteur de variation du climat passé, mais va-t-il désormais être le principal sur les siècles qui viennent ? Et là la réponse est que probablement oui…. L’augmentation de l’effet de serre est-elle la seule influence de l’homme sur le climat ? Une autre question survient assez fréquemment dans le « dossier climatique » : n’aurions nous pas d’autres influences sur le climat que l’augmentation de l’effet de serre? En fait il s’avère que nous en avons beaucoup d’autres, mais, actuellement, toutes les autres sont secondaires en regard de l’augmentation de l’effet de serre, à l’exception des émissions d’aérosols dont l’effet n’est pas négligeable sur le climat (et qui sont détaillés sur une autre page) : l’homme peut avoir une influence notable sur le cycle local de l’eau, et donc sur le climat local, soit en mettant un barrage en eau (cela s’est constaté dans le cas du barrage d’Assouan, en Egypte), soit en supprimant une étendue d’eau existante (dans le cas de la Mer d’Aral par exemple). Une perturbation du cycle local de l’eau (dans le sens d’un assèchement) se constate aussi à la suite du défrichement d’une forêt (de la déforestation, donc). la concentration urbaine crée des augmentations locales de température, particulièrement la nuit, d’une part à cause d’un usage localement important de l’énergie (chauffage en hiver ou de climatisation en été, circulation intense, etc), et d’autre part à cause de l’inertie thermique des bâtiments, La désertification modifie le pouvoir réfléchissant des surfaces touchées, en général en l’augmentant (une forêt est souvent plus sombre, donc absorbe mieux l’énergie solaire, qu’une surface agricole). Or en augmentant la réflexion de l’énergie solaire, on diminue le chauffage du sol, ce qui a un effet sur le climat local, la mise en culture d’une forêt a le même effet : une forêt est en général une surface moins réfléchissante pour le soleil qu’un champ ou une prairie. Peut-on comparer tous ces effets ? Tous les facteurs de variation du climat mentionnés ci-dessus, qu’ils soient « naturels » ou d’origine humaine, ne se produisent pas au même rythme (l’effet climatique de la dérive des continents, en un siècle, n’est pas très important !). Les scientifiques qui travaillent sur le climat ont bien sûr regardé comment se comparent ces effets entre eux à l’échelle du siècle, et comment ils se comparent à l’augmentation de l’effet de serre. Comparaison des influences respectives sur le climat des émissions humaines et des facteurs « naturels » de variation du climat pour le dernier siècle. Les facteurs « naturels » comprennent essentiellement le volcanisme (influence temporairement significative mais durant peu de temps) et la variation de l’activité solaire. Les facteurs « humains » (ou « anthropiques ») comprennent les gaz à effet de serre et les aérosols. On constate aisément que les facteurs naturels, qui dominaient les forçages il y a un siècle (en particulier le volcanisme), sont aujourd’hui « supplantés » par les facteurs d’origine humaine. C’est bien ce changement d’ordre de grandeur qui est la cause du problème. Source : Hansen et. al, Science 2005 La conclusion est pour le moment claire : à l’échelle des temps historiques, l’effet de serre d’origine humaine est sorti du « bruit de fond » pour devenir le premier facteur de variation du climat (on parle de « forçage », c’est à dire de perturbation par rapport à un état stable), et pourrait l’être de plus en plus à l’avenir.
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Je note que le billet sur la banquise arctique génère beaucoup de débats. Certains ce sont étonnés de ce billet « hors crise financière ». J’en profite pour rappeler que mon but avec ce blog est d’étudier « les crises actuelles », et la crise environnementale en fait partie. De même que la crise pétrolière et l’épuisement des autres ressources naturelles (le Peak Everything). Par manque de temps, je poste surtout sur la crise financière, c’est évidemment la plus « d’actualité ». Mais les autres billets viendront au court de l’année, en fonction de mes moyens… Voici donc des éléments sur la crise climatique. L’index général de la série de billets est disponible ici L’« effet de serre » Qu’est-ce qu’une serre ? Chacun sait que c’est un bâtiment couvert de vitres, qui laisse bien passer la lumière du soleil, mais empêche que la chaleur qui se forme à l’intéreur de la serre, sous l’effet de la lumière du soleil, ne se dissipe trop vite vers l’extérieur. L’effet principal qui contribue à retenir la chaleur prisonnière à l’intérieur de la serre est l’« effet de serre », phénomène naturel qui correspond en fait à une opacité du verre à l’infrarouge. En réponse à l’énergie reçue de l’extérieur, l’intérieur de la serre chauffe et émet des rayons infrarouges. Or ces infrarouges émis par l’intérieur de la serre sont interceptés par le verre, qui est un matériau très opaque pour ce rayonnement particulier, qui empêche l’énergie de dissiper vers l’extérieur et fait monter la température à l’intérieur. Il existe au sein de notre atmosphère des gaz (les « gaz à effet de serre », GES, ou GHG en anglais, GreenHouse Gases), présents en petite quantité, qui jouent pour notre planète exactement le même rôle que les vitres d’une serre. Ce gaz n’empêchent pas la lumière du soleil d’arriver jusqu’à nous (ils sont très transparents au rayonnement solaire), mais empêchent le rayonnement infrarouge émis par le sol de repartir vers l’espace. Ils font ainsi office de « couvercle » en retenant prisonnière, en quelque sorte, l’énergie – donc une température élevée – près du sol. En schématisant, on peut dire que l’atmosphère joue un peu le rôle d’une couverture. Le mécanisme est donc le suivant : Bien entendu (et contrairement à bon nombre de schémas sur le web…), « en régime de croisière », la Terre renvoie autant d’énergie qu’elle en reçoit, l’effet de serre permet juste qu’un « stock » reste dans l’atmosphère en permanence. À la base, l’effet de serre est un phénomène très positif pour nous, car il permet de réchauffer la Terre. Sans effet de serre, la température moyenne sur Terre chuterait à -18 °C au lieu de +15 °C (mais à cette température la glace s’étendrait sur le globe, renvoyant plus d’énergie dans l’espace, et la température se stabiliserait vraisemblablement en dessous de -50 °C). A l’inverse son augmentation aura de lourdes conséquences… Je vous propose cette petite vidéo de synthèse : Les gaz à « effet de serre » Les gaz à effet de serre (GES) sont des composants gazeux de l’atmosphère qui contribuent à l’effet de serre. Ces gaz ont pour caractéristique commune d’absorber une partie des infrarouges émis par la surface de la Terre. Le principal gaz à effet de serre est la vapeur d’eau (H2O). L’eau, sous forme de vapeur ou de nuages, y joue un rôle essentiel : L’« effet de serre » additionnel Comprenons bien : les chiffres précédents indiquaient la contribution à l’effet de serre « total », qui permet de réchauffer la Terre de -18 °C à +15 °C, soit un effet de +33 °C, qui a abouti au bout de millions d’années à l’équilibre global que nous connaissons. Mais ce qui va désormais nous intéresser, c’est l’effet de serre « additionnel », d’origine humaine (ou anthropique), qui se rajoute à l’effet naturel. Il est bien inférieur à l’effet naturel, mais ici, tout rajout va augmenter directement la température globale. Et même s’il ne représentait que 10 % en plus, cela ferait plus de 3 °C sur la planète, ce qui aurait en fait des conséquences très importantes. Pour prendre une image, c’est comme une baignoire pleine à ras-bord ; si vous rajoutez ne serait-ce qu’un verre, vous obtiendrez un verre d’eau par terre… Au niveau des émissions d’origine humaine, les principaux gaz à effet de serre « naturels » sont : Les 11 % restants sont dus aux gaz à effet de serre « industriels », qui sont principalement les halocarbures lourds (dont les Chloro-Fluoro-Carbures, CFC). Précisons au passage que l’on constate un double phénomène pour l’ozone : En raison de l’activité humaine, la concentration de tous ces gaz à effet de serre augmente notablement depuis 1800. La preuve que l’augmentation du CO2 atmosphérique est d’origine humaine se fait par analyse isotopique. Toute émission de GES vient donc s’ajouter au stock, et concourt à déséquilibrer le climat. Les émissions de gaz à effet de serre Si on s’intéresse désormais non plus au stock, mais au flux des émissions nouvelles, on arrive à ceci : On observe que le CO2 est à l’origine de plus de 75 % des émissions, et qu’on arrive à 90 % quand on rajoute le méthane. La part des gaz fluorés a connu une chute spectaculaire en raison de l’interdiction des CFC en 1987 ( après plusieurs années de tergiversations…) actée le protocole de Montréal afin de lutter contre le trou de la couche d’ozone. Je vous recommande au passage tout particulièrement le billet qui présentait la destruction de la couche d’ozone par l’action humaine, en raison de son lien évident avec la problématique de la lutte contre le CO2… Toutefois, les remplaçants des CFC devraient bientôt compenser cet effet positif, comme nous l’avons également étudié (à lire ici) : Les origines de ces émissions sont multiples : Les principaux secteurs émetteurs au niveau mondial sont donc : Énergie, Industrie, Agriculture et Transports. Dans le billet suivant, vous trouverez demain une analyse portant sur le CO2 et le Méthane…
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En 2022 se tiendra à Kunming (Chine) la quinzième Conférence des parties sur la diversité biologique (COP15) – à ne pas confondre avec la COP26 sur le climat, prévue à Glasgow en novembre 2021. Dans ce cadre, la Convention des Nations unies sur la diversité biologique travaille sur un projet à adopter, en s’appuyant sur de grands objectifs qui mêlent efficacité (améliorer l’intégrité des écosystèmes, des espèces et de la diversité génétique) et répartition sociale de l’effort à fournir (partage des ressources génétiques et financement des actions). Sont ravivés ici les débats sur la compatibilité entre lutte pour la préservation des ressources naturelles et lutte contre les inégalités sociales. À l’heure où le langage de la transition socioécologique s’impose, certaines questions restent en suspens : qui a le plus d’impacts sur l’environnement, qui supporte le coût de sa protection et qui en bénéficie le plus ? Politiques environnementales et justice sociale Certains auteurs défendent l’hypothèse selon laquelle les populations les plus riches ont certes le plus d’impacts négatifs sur l’environnement mais sont aussi les plus capables d’y remédier. D’autres études, menées à l’échelle des rapports nord-sud ou à celle d’États, démontrent au contraire que non seulement les populations les plus pauvres sont celles qui polluent le moins, mais qu’elles contribuent le plus aux politiques de protection de l’environnement et, paradoxalement, bénéficient le moins de leurs effets. Ces questions et les controverses qu’elles ont soulevées ont été au cœur du programme « Effort environnemental comme inégalité : justice et iniquité au nom de l’environnement » (2014-2020), que nous avons initié en rassemblant une trentaine de chercheurs en sciences humaines et sociales. Nous nous sommes penchés sur ces sujets à travers la notion d’« effort environnemental », avec cette interrogation : en quoi les politiques environnementales qui requièrent cet effort contribuent-elles à créer, renforcer ou diminuer les inégalités sociales et environnementales ? Des inégalités aggravées Nous avons formulé l’hypothèse d’un effort environnemental plus élevé des populations socialement vulnérables. Cette hypothèse a été mise à l’épreuve de l’application, sur plusieurs terrains (La Réunion, Marseille et ses environs, Les Deux-Sèvres, Pyrénées-Atlantiques), de politiques environnementales sectorielles : celle des parcs nationaux pour la biodiversité et celles des mesures agroenvironnementales (MAE) et captages Grenelle pour l’eau. Nos travaux révèlent que les politiques environnementales de la biodiversité et de l’eau tendent, dans ces zones, à institutionnaliser si ce n’est à aggraver les inégalités. La contribution qu’elles demandent a plus d’effets sur les populations les moins à même de défendre leurs usages et leurs droits d’accès à la nature. Des mesures moins favorables aux plus pauvres Lors de la mise en place du Parc national des Calanques et celui de La Réunion, les usages les plus populaires de la nature (comme espace public, de pique-nique ou de prélèvements) font à la fois partie des pratiques jugées les plus problématiques et les moins représentées dans les instances de ces derniers. Autre exemple, pour améliorer la qualité de l’eau en France, les efforts les plus importants sont demandés à l’ensemble des consommateurs, via la hausse du prix de l’eau. Ce prix étant le même pour tous, il est plus difficile à supporter pour les ménages les plus pauvres. Par ailleurs, les bénéfices de ces politiques sont le plus souvent captés par les publics relativement les plus puissants, tant en termes d’effets environnementaux produits que de compensations (monétaires ou non) octroyées. Les parcs nationaux favorisent l’accès à la nature et les usages prisés par les classes moyennes supérieures ainsi que les acteurs économiques qui développent ces usages (plaisance, plongée, etc.). De la même manière, les mesures agroécologiques sont adaptées aux exploitations agricoles d’une certaine dimension et non aux plus petites, ne serait-ce parce que l’indemnité financière est proportionnelle à la superficie. Contribution et effort, deux notions distinctes Lors de la conception de notre projet de recherche, nous assimilions l’effort environnemental à une contribution demandée par les politiques publiques. Or effort et contribution sont à distinguer pour au moins trois raisons. La première est qu’une contribution peut ne pas être vécue comme un effort, y compris par ceux qui y souscrivent. C’est le cas des modes d’habitation sobres et précaires dans les espaces de nature protégés. C’est aussi le cas des agriculteurs qui, au titre d’une mesure agroenvironnementale souscrite volontairement, perçoivent une indemnité financière pour utiliser moins d’engrais azotés ou de pesticides de façon à diminuer les risques de transferts de résidus contaminants dans les ressources en eau (nappes ou rivières). La deuxième raison tient au fait que la contribution n’est pas toujours visible. Prenons l’exemple de l’eau : combien de personnes savent que la qualité de l’eau potable repose sur des solutions curatives (interconnexion des réseaux d’eau, fermeture des captages les plus contaminés, usines de dépollution) plus que sur la restauration de la qualité de l’eau à la source qui nécessite des solutions préventives (diminution des pollutions en amont) ? Pas grand monde, alors que le coût de ces usines et des interconnexions est reporté sur la facture d’eau de chacun d’entre nous. Enfin, une même contribution peut générer un effort différent selon les ressources économiques des personnes. C’est le cas des dispositifs de protection des ressources naturelles, comme l’interdiction de cueillir les espèces endémiques : la même participation est demandée à tous les usagers, indépendamment de leur degré de dépendance à la ressource et au périmètre de protection défini. À contribution égale, l’effort à fournir ne revêt pas les mêmes proportions. Les conditions d’un effort mieux réparti Ainsi, à la différence d’une contribution définie pour un résultat escompté par un dispositif d’action publique, l’effort doit être contextualisé : il est relatif, certaines de ses dimensions étant plus importantes que d’autres pour l’activité ou le choix de vie des personnes. Indissociables de valeurs éthiques (liberté, autonomie), d’attachement à un lieu ou d’inscription dans une filiation, ces dimensions, incommensurables, ne peuvent pas être compensées par une indemnité monétaire. L’effort environnemental « juste » serait donc proportionnel à l’impact écologique (difficile à évaluer) et tiendrait compte des inégalités existantes, afin de les réduire ou a minima de ne pas les aggraver. Ceci implique d’évaluer les conséquences économiques et sociales de la contribution demandée. En ce sens, si cette contribution est répartie selon le principe d’une égalité arithmétique, observée dans nombre de politiques environnementales (égalité d’objectifs ou de moyens attribués), la répartition de l’effort environnemental ne pourra ni être équitable ni faciliter la transformation socioécologique attendue.
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A la croisée des chemins où nous nous trouvons, il est essentiel de décrypter les différents moyens employés pour nous dire de remettre à plus tard toute action, écrit Mark Maslin Ne laissez pas les opposants verts vous noyer. (Component/Shutterstock) L’industrie des combustibles fossiles, des lobbyistes politiques, des magnats des médias ainsi que des particuliers ont passé les 30 dernières années à semer le doute quant à la réalité du changement climatique – là où il n’y en a pas. Selon les dernières estimations, les cinq plus grandes compagnies pétrolières et gazières publiques du monde dépensent environ 200 millions de dollars par an en lobbying pour orienter, retarder voire mettre en échec les politiques climatiques contraignantes. Leur emprise sur la population semble sur le déclin. Selon deux sondages récents, plus de 75 % des Américains pensent que ce sont les humains qui sont à l’origine du changement climatique. Les grèves climatiques dans les écoles, les manifestations d’Extinction Rebellion, les gouvernements nationaux déclarant une urgence climatique, l’amélioration de la couverture médiatique sur le changement climatique et un nombre croissant de phénomènes météorologiques extrêmes ont tous contribué à cette évolution. Il semble également y avoir un regain d’optimisme quant à notre capacité à surmonter la crise. Mais cela signifie aussi que le lobbying a changé, qu’il emploie désormais des approches plus subtiles et plus pernicieuses – ce que l’on a appelé le « sadisme climatique ». On s’en sert pour se moquer des jeunes qui participent aux manifestations pour le climat et pour ridiculiser Greta Thunberg, une jeune femme de 16 ans atteinte du syndrome d’Asperger, qui ne fait que répéter des vérités scientifiques. Montants dépensés en lobbying climato-sceptique par les cinq plus grandes entreprises publiques de combustibles fossiles A un tel tournant, il est important de réussir à décrypter les différents types de dénégations. La taxonomie ci-dessous vous aidera à repérer les différentes méthodes qui sont utilisées pour vous convaincre de remettre à plus tard les mesures de lutte contre le changement climatique. N°1. Le déni de science C’est le genre de déni que nous connaissons tous. Il consiste à dire que la science du changement climatique n’a pas encore tranché. Les négationnistes laissent entendre que le changement climatique n’est en fait qu’une partie d’un cycle naturel. Ou que les modèles climatiques ne sont pas fiables et surestiment l’effet du dioxyde de carbone. Certains suggèrent même que le CO₂ est une partie si infime de l’atmosphère qu’il ne peut pas avoir un pouvoir de réchauffement important. Ou que les climatologues truquent les données pour montrer que le climat est en train de changer (une conspiration mondiale qui nécessiterait des milliers de scientifiques dans plus de 100 pays pour être menée à bien). Tous ces arguments sont faux et il existe un consensus clair parmi les scientifiques quant aux causes du changement climatique. Les modèles climatiques qui prévoient l’augmentation de la température mondiale sont restés très stables au cours des 30 dernières années en dépit de leur immense complexité, ce qui démontre qu’il s’agit bien là d’un résultat scientifique solidement établi. Reconstitution par modélisation de la température mondiale depuis 1970. La moyenne des modèles est en noir, leur étendue en gris. Comparaison avec les température observées par la NASA, la NOAA, le HadCRUT, Cowtan and Way et Berkeley Earth. (Carbon Brief, CC BY) Le revirement de l’opinion publique signifie que, de plus en plus, le travail de sape contre les scientifiques verra son effet diminuer. Les climato-sceptiques adoptent donc de nouvelles stratégies. L’un des plus ardents en Grande-Bretagne, Nigel Lawson, ancien chancelier du Royaume-Uni, reconnaît aujourd’hui que les humains sont à l’origine du changement climatique, alors qu’il a fondé en 2009 la très sceptique Global Warming Policy Foundation [Global Warming Policy Foundation est un cercle de réflexion et d’influence britannique sur le climat qui nie l’origine humaine du réchauffement climatique, NdT]. Cette fondation se dit « ouverte d’esprit quant à la controverse scientifique sur le réchauffement climatique, [mais] est profondément préoccupée par les coûts et autres implications de nombreuses politiques actuellement préconisées ». En d’autres termes, le changements climatique est devenu une question de coût et non de science. N°2. Le déni économique La thèse selon laquelle la lutte contre le changement climatique coûterait trop cher est une forme plus subtile de climato-scepticisme. Des économistes, cependant, estiment que nous pourrions remédier au changement climatique dès aujourd’hui en y consacrant 1 % du PIB mondial. Peut-être même moins si l’on tient compte des économies qui résulteraient d’une amélioration de la santé humaine et de l’expansion de l’économie verte mondiale. Mais si nous ne réagissons pas maintenant, cela pourrait coûter plus de 20 % du PIB mondial d’ici 2050 Nous devrions également garder en mémoire qu’en 2018, le monde a généré 86 000 000 000 000 $ et que chaque année, ce PIB mondial augmente de 3,5 %. Ainsi, en sanctuariser 1 % pour faire face au changement climatique aurait peu d’effet sur l’ensemble et permettrait au monde d’économiser une somme d’argent colossale. Ce que les climato-sceptiques oublient également de vous dire, c’est qu’ils protègent une industrie des combustibles fossiles qui perçoit chaque année 5 200 milliards de dollars de subventions – ce qui englobe les coûts d’approvisionnement subventionnés, les allègements fiscaux et les coûts environnementaux. Cela représente 6 % du PIB mondial. Le Fonds Monétaire International estime qu’une tarification rationnelle des combustibles fossiles permettrait de réduire de 28 % les émissions mondiales de carbone, de 46 % la mortalité due à la pollution atmosphérique issue des combustibles fossiles et d’augmenter les recettes publiques de 3,8 % du PIB des États-Unis. N°3. Le déni humanitaire Les climato-sceptiques soutiennent également que le changement climatique est bon pour nous. Ils avancent que des étés plus longs et plus chauds en zone tempérée rendront l’agriculture plus productive. Toutefois, ces gains sont souvent annulés par les étés plus secs et la fréquence accrue des vagues de chaleur dans ces mêmes régions. Par exemple, la canicule de 2010 à « Moscou » a tué 11 000 personnes, mis à mal la moisson de blé russe et fait augmenter les prix de l’alimentation à l’échelle mondiale. Zones géographiques du monde. Les zones tropicales s’étendent du Tropique du Cancer au Nord au Tropique du Capricorne au Sud (région en transparence rouge) et abritent 40% de la population mondiale. (Maulucioni/Wikipedia, CC BY-SA) Par ailleurs, plus de 40 % de la population mondiale vit sous les Tropiques – où, tant du point de vue de la santé que de l’avancée du désert, personne ne souhaite une hausse des températures estivales. Les détracteurs du changement climatique soulignent également que les plantes ont besoin du dioxyde de carbone atmosphérique pour croître, de sorte que le fait d’en avoir plus agit comme un engrais. C’est effectivement vrai et la biosphère terrestre absorbe chaque année environ un quart de notre pollution au dioxyde de carbone. Un autre quart de nos émissions est absorbé par les océans. Mais la perte de vastes zones de végétation naturelle en raison de la déforestation et des changements d’utilisation des terres annule complètement cet effet mineur de fertilisation. Les climato-sceptiques vous diront qu’il y a plus de gens qui meurent du froid que de la chaleur, donc que des hivers plus chauds seront une bonne chose. C’est profondément trompeur. Les personnes vulnérables meurent de froid parce qu’elles sont mal logées et qu’elles n’ont pas les moyens de chauffer leur logement. C’est la société, et non le climat, qui les tue. De plus, factuellement, ce raisonnement est également incorrect. Aux États-Unis, par exemple, les décès provoqués par la chaleur sont quatre fois plus nombreux que ceux provoqués par le froid. Il s’agit peut-être même d’une sous-estimation, car de nombreux décès liés à la chaleur sont attribués aux causes du décès, comme par exemple l’insuffisance cardiaque, un accident vasculaire cérébral ou une insuffisance respiratoire, qui sont des affections exacerbées par les fortes chaleurs. Nombre de décès dus aux intempéries aux États-Unis en 2018 comparé aux moyennes sur 10 et 30 ans. (National Weather Service, CC BY) N°4. Le déni politique Les détracteurs du changement climatique soutiennent que nous ne pouvons pas agir parce que d’autres pays n’agissent pas. Mais tous les pays ne sont pas égaux en ce qui concerne la responsabilité dans le changement climatique. Par exemple, 25 % du CO₂ produit par l’homme dans l’atmosphère est généré par les États-Unis, et 22 % par l’UE. L’Afrique en produit un peu moins de 5 %. Si l’on prend en compte l’héritage historique de la pollution par les gaz à effet de serre, alors il incombe aux pays développés de montrer la voie en matière de réduction des émissions, c’est une responsabilité éthique. Mais en définitive, tous les pays doivent agir car si nous voulons minimiser les effets du changement climatique, le monde doit atteindre le niveau zéro carbone d’ici 2050. Émissions annuelles de dioxyde de carbone par habitant et émissions cumulées des pays. Données du Global Carbon Project. (Nature. Données du Global Carbon Project) Les détracteurs vous diront aussi qu’il y a des problèmes à régler plus près de chez soi avant de se préoccuper des problèmes mondiaux. Mais bon nombre des solutions au changement climatique sont un pari gagnant-gagnant et amélioreront la vie des gens ordinaires. Le passage aux énergies renouvelables et aux véhicules électriques, par exemple, réduit la pollution de l’air, ce qui améliore la santé de tout le monde. Le développement d’une économie verte génère des avantages économiques et crée des emplois. Les progrès environnementaux et le reboisement offrent une protection contre les phénomènes météorologiques extrêmes qui, à leur tour, peuvent améliorer la sécurité alimentaire et l’accès à l’eau. N°5. Le déni de la crise Le dernier volet du déni du changement climatique est l’argument selon lequel il n’y a pas urgence à changer les choses, surtout compte tenu de l’incertitude soulevée par les quatre autres volets de déni ci-dessus. Les négationnistes soutiennent que le changement climatique n’est pas aussi grave que les scientifiques le prétendent. Nous serons beaucoup plus riches à l’avenir et plus aptes à remédier au changement climatique. Ils jouent aussi sur nos émotions, car beaucoup d’entre nous n’aiment pas le changement et peuvent avoir l’impression de vivre à la meilleure des époques – en particulier s’ils font partie des plus riches ou des puissants. Mais ce sont des arguments de ce type, tout aussi creux, qui ont été utilisés par le passé pour retarder la fin de l’esclavage, l’octroi du droit de vote aux femmes, la fin du régime colonial, la fin de la ségrégation, la dépénalisation de l’homosexualité, le renforcement des droits des travailleurs et des réglementations environnementales, l’autorisation du mariage entre personnes du même sexe et l’interdiction de fumer. La question fondamentale qui se pose est la suivante : pourquoi laissons-nous les privilégiés et les puissants nous convaincre de remettre à plus tard la protection de notre planète contre le changement climatique ? Mark Maslin est professeur de Sciences de la Terre, University College, Londres
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C'est tout le paradoxe du Dieselgate. Les géants de l'automobile allemands sont certes aux prises avec la justice, les ventes de véhicules diesel ont plongé, la législation a été durcie.... Mais les véhicules polluants sont plus nombreux qu'avant le début de ce scandale. C'est la conclusion d'une étude de l'ONG bruxelloise Transport et Environnement (T&E) publiée mardi, selon laquelle pas moins de 43 millions de véhicules diesel "sales" continuent de circuler dans l'Union européenne, soit 14 millions de plus qu'il y a trois ans. L'étude dénonce un double discours des constructeurs automobiles, qui s'étaient engagés à réduire les émissions de gaz polluants des modèles récemment commercialisés, dits "Euro 5 et 6", correspondant à une commercialisation postérieure à 2009. "Les voitures continuent d'être optimisées pour bien se comporter lors des tests [d'émissions polluantes] et émettent bien davantage lorsqu'elles sont entre les mains des clients", affirme T&E. La France est le pays le plus concerné Selon l'ONG, ces 43 millions de véhicules polluants - dont le nombre continue d'augmenter malgré la chute du nombre de voitures diesel commercialisées- émettent des oxydes d'azote (NOx) en quantité "au moins trois fois supérieure" à ce qu'autorisent les normes en vigueur dans l'Union européenne. "Si l'Europe n'agit pas, ces voitures vont continuer de polluer l'air pendant des décennies, écourtant des vies", ajoute le rapport, qui propose de limiter la commercialisation et l'usage de tels véhicules. La France est, selon cette ONG, le pays le plus affecté par le problème, puisqu'y circulent quelque 8,7 millions de "diesel sales", contre 8,2 millions en Allemagne, 7,3 millions au Royaume-Uni ou encore 5,3 millions en Italie.
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Le profit avant la planète, c’est pas nouveau malheureusement. Partagez ! Volti ****** Par Mr Mondialisation Début 2020, la Royal Dutch Shell et BP, parmi les cinq plus grands compagnies pétrolières au monde, ont publiquement renoncé à soutenir les groupes de pressions qui tentent de saper les réglementations visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Annoncée en grandes pompes dans le cadre d’un engagement pour plus de transparence, cette décision s’inscrivait dans la volonté affichée par les groupes pétroliers de diminuer leur impact sur l’environnement. Neuf mois plus tard, une enquête de Unearthed et du HuffPost révèle que la réalité est bien éloignée de ces discours engagés. BP et Shell continuent en effet de soutenir au moins huit groupes de pression qui se vantent d’annuler les politiques de réduction de l’empreinte carbone en Australie et aux Etats-Unis. L’investissement massif des géants du pétrole dans le lobbying contre les mesures climatiques est une pratique largement répandue. D’après un rapport d’InfluenceMap publié en 2019, les cinq plus grandes sociétés pétrolières et gazières dépensent près de 200 millions de dollars par an dans le but de faire pression pour retarder, contrôler ou bloquer les politiques qui luttent contre le dérèglement climatique. Parmi ces entreprises, BP et Shell arrivent en tête de celles qui ont recours au lobbying le plus direct, qui se déploie notamment sur les réseaux sociaux. Dans la période qui a précédé les élections de mi-mandat aux États-Unis, 2 millions de dollars auraient ainsi été dépensés en publicités sur Facebook et sur Instagram, promouvant les bénéfices de l’augmentation de la production de combustibles fossiles. Toujours selon InfluenceMap, BP aurait dépensé pas moins de 13 millions de dollars pour soutenir une campagne qui a réussi à mettre fin à une taxe carbone dans l’État de Washington. « L’image de marque des grands pétroliers sur le climat semble de plus en plus creuse et leur crédibilité est en jeu. Ils soutiennent publiquement l’action climatique tout en faisant pression contre une politique contraignante », a déclaré Edward Collins, l’auteur du rapport, dans les colonnes du Guardian. Des engagements ambitieux… Ces activités ambivalentes ont suscité de nombreuses critiques, et les grands groupes pétroliers tentent aujourd’hui de se racheter une image verte. C’est notamment le cas de l’entreprise anglo-néerlandaise Royal Dutch Shell et de la britannique BP, qui sont respectivement les deuxième et quatrième compagnies pétrolières les plus importantes au monde, en termes de revenus déclarés en 2019. Les deux firmes se sont en effet engagées au début de l’année 2020 à plus de transparence, notamment en ce qui concerne le lobbying anti-politiques climatiques. Affichant une volonté de limiter les émissions de gaz à effet de serre dans les décennies à venir, Shell et BP ont à plusieurs reprises manifesté leur soutien aux réglementations liées à la préservation de l’environnement. Les deux géants du pétrole ont ainsi rendu publiques leurs pratiques de lobbying, et notamment leur soutien à divers groupes d’intérêts. Après un examen interne de ces activités, ils ont par ailleurs déclaré qu’ils se retiraient des puissants lobbies qui plaident auprès des pouvoirs publics pour l’annulation des réglementations environnementales dans plusieurs régions du globe. Ça, c’est sur le papier. … Mais une réalité bien différente Quelques mois après ces déclarations, il apparaît en réalité que BP et Shell sont toujours liés à de nombreux lobbies. Malgré les engagements des deux entreprises, l’enquête menée conjointement par Unearthed et le HuffPost ne laisse en effet pas de place au doute : elles sont toujours des membres actifs d’au moins huit groupes d’intérêts qui font pression en Australie et aux Etats-Unis contre les mesures climatiques. Ces différents organismes, qui font partie d’un réseau tentaculaire à échelle mondiale, n’avaient pas été divulgués par Shell et BP lors de leur opération de transparence. Or certains d’entre eux sont des organisations de premier plan, comme l’Australian Petroleum Production & Exploration Association et le Business Council of Australia, deux groupes qui luttent pour réduire les contributions de l’Australie aux Accords de Paris sur le Climat. A noter que BP et Shell avait pourtant fait du respect des objectifs fixés par la COP21 une condition-clé de leur soutien aux groupes d’intérêts. Shell siègerait également au Queensland Resources Council, l’un des principaux défenseurs de la construction de la plus grande mine de charbon au monde. Des lobbies de premier plan
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Que des évidences. Merci à Élysées. Partagez ! Volti ****** Par Gérard Luçon pour Reseau-International -Aussi sur Profession-Gendarme Grâce à la jeune « Asperger », l’étonnante Greta, nous avons enfin le lien démontrant cette collusion surréaliste entre les écologistes, les pédophiles et les covidophiles : Depuis déjà quelques décennies nous sommes avertis que l’humain consomme trop, détruit trop, et ne fait attention à rien. Il est vrai que nous sommes la seule espèce, sur cette planète, à cumuler les dégradations et les désormais fameuses « incivilités », par exemple : – nous chassons pour le plaisir et tuons pour la même chose, quand les animaux semblent ne le faire que pour se nourrir ; – notre système d’approvisionnement est tellement au point que nous surproduisons pour ensuite jeter les denrées trop rapidement périssables, grâce à ces réseaux de supermarchés dirigés par des sagouins et des bourricots ; Selon le ministère de l’Écologie, 750 000 tonnes de denrées sont gaspillées chaque année par la grande distribution ! – nous sommes en train de vider les océans de cette ressource halieutique – nous construisons et bétonnons partout, même là où les castors ne s’aventurent pas, nous bloquons même les évacuations et passages naturels, tant celles des eaux de pluie que les parcours des animaux, puis nous pleurons sur cette « saleté de nature » et contre le « réchauffement climatique qui a bon dos », cette nature qui provoque des inondations en zones inondables ; – nous avons des scientifiques qui nous ont permis d’utiliser des métaux et terres rares pour avancer plus vite, nous chauffer mieux, sans se préoccuper des conséquences ultérieures telles la gestion des déchets issus du nucléaire, laquelle concernera nos descendants, ou bien les survivants ; – nous avons occupé des pays pour y récupérer ces « produits rares » dans notre propre intérêt, transformant des enfants en esclaves, des pays potentiellement riches en pays nécessiteux, nous permettant ainsi de vivre largement au dessus de nos moyens ; – nous polluons partout, nous imbibons le sol et les nappes phréatiques avec les engrais, nous pulvérisons les fruits pour qu’ils soient beaux et sans vers à l’intérieur, nos déchets plastiques envahissent les bords des rivières, s’écoulent dans les océans ; Cette liste n’est bien évidemment pas exhaustive … L’impuissance des écologistes est connue, leur arrivisme également, Duflot, De Rugy, Pompili, Hulot, etc … que des premiers de la classe, prêts à défendre mors et ongles l’écologie, même au point d’accepter un maroquin dans un gouvernement, certes anti-écolo mais tellement protecteur, pour continuer à porter la bonne parole tout en laissant tuer les abeilles pour sauver la betterave, empêcher Bayer et Monsanto de mettre la clef sous la porte, et soutenir la filière avortement jusqu’à la naissance pour continuer à exporter des organes sains vers des pays nécessiteux … Les guerres n’ont pas suffi pour juguler la croissance de la population planétaire, la grippe espagnole non plus, 100 millions de morts ici et là ce n’est pas suffisant, et nous arrivons pas à pas au pied du mur, pouvons-nous nourrir décemment 8 milliards d’êtres humains ? Sachant que c’est déjà bien engagé, combien de temps encore avant que les affamés n’arrivent en masse parmi les « riches » ? Comment allons-nous nous protéger ? Qui va protéger qui ? Car c’est surtout à ce niveau que les choses semblent se poser, 8 milliards, c’est combien de milliards de trop ? Tentative de réponse du « N.O.M. » à cette situation et ces questions : Le capitalisme de croissance s’est arrêté avec la chute du mur de Berlin, alors est revenu le capitalisme de spéculation; ce dernier ayant besoin d’outils, il a développé l’intelligence artificielle dans le sens du capitalisme de surveillance, ses outils majeurs sont les IT-istes, et les sociétés telles F-book, Google, Microsoft, propriétaires de nos données, nos échanges, nos contacts, nos centres d’intérêt, connaissant nos pouvoirs d’achats, nos maladies, nos faiblesses … cette intelligence artificielle remplaçant de plus en plus l’humain au travail par la mécanisation, imaginez ce qui se passe en ce moment avec cette « pandémie », cette récession planétaire, et tentez de la situer dans ce processus de contrôle-prévision-soumission qu’on nous présente comme le progrès… Cambridge Analytics était un galop d’essai, Zuckenberg s’est fait prendre et ça lui aurait coûté 5 milliards de $, mais ça n’a pas calmé les appétits du capitalisme de spéculation et sa « prise de conscience » que nous sommes trop nombreux … et dans tout ça la 5G arrive au galop, pas forcément pour nous « pucer », ou bien pas tout de suite … Pendant longtemps on nous a laissé entendre que l’argent puait ; ça n’a pas fonctionné, donc on a inventé l’argent qui contamine, avec ce virus qui résiste 4 semaines sur un billet de banque. Celle-là fallait la trouver, le billet de banque transmet le coron-arnaque, pas l’emballage carton dans le supermarché ni le légume que tout le monde peut tripoter, ni bien entendu le paquet délivré dans le fast-food et le drive-in ! Donc on va supprimer l’argent liquide, par mesure sanitaire … Tu parles donc tu craches, pas aussi loin que Tonton Cristobal, mais déjà tes postillons partent à deux mètres de distance, donc masque, visière, et surtout tu la fermes, dangereux bavard comploteur et qui n’aime pas marcher au pas, et qui pourrait énoncer des choses que la morale « covidienne » a décidé de censurer ! Et en même temps l’OTAN se prépare avec son programme « Military Food » (désolé, le lien qui suit est en roumain, une langue latine, mais avec un traducteur ça peut assez aisément être compris) Alors pensez à ces films, Soleil Vert, Matrix, The Hunger Games, revoyez-les en vous situant dans le temps présent ou à court terme, et dites-vous bien ceci : Nous méritons ce que nous tolérons !
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Poursuite de la série, pour changer un peu de la crise économique : le désormais classique point météo mensuel… Bilan mensuel pour aout 2012, que je commenterai peu, les images parlant d’elles-mêmes… En France Analyse Météo-France pour Aout 2012 Source : Météo France « Après un début de mois assez frais, la France a connu du 15 au 21 une importante vague de chaleur, remarquable pour son caractère tardif. Moyennée sur la France, la température est supérieure de 1.3 °C à la normale. Cet écart, moins marqué de la Bretagne et des Pays de la Loire au Nord – Pas-de-Calais, est plus important sur le sud du pays. » Les records ont été les suivants : Et l’évolution par rapport à la tendance moyenne historique : « Excepté sur le littoral breton et la pointe du Cotentin, le vent s’est fait discret pour la saison, notamment en Provence et en Corse où il a été inférieur à la moyenne. Toutefois, de violentes rafales accompagnent localement les nombreux orages. » « Avec plus de 200 heures sur le mois sur la quasi-totalité du pays, l’ensoleillement a partout été généreux, généralement supérieur à la moyenne. » MF : « • Avec un déficit global de 35 % sur la France, ce mois d’août est en moyenne très sec. Les déficits sont très marqués en Corse, sur la région Centre et l’île-de-France où ils dépassent 80 %. La Champagne-Ardenne, le Poitou-Charentes et le Limousin ont également connu des précipitations très déficitaires contrairement à la Bretagne et aux régions s’étendant du Languedoc à la Franche-Comté, bien arrosées par les orages. » En conséquence, on a au niveau des précipitations efficaces (= eau disponible pour l’écoulement et la recharge des nappes) : « • Le cumul des précipitations efficaces est localement compris entre 500 et 750 mm sur l’est du Finistère, les contreforts est et sud du Massif central, le Morvan, en Corrèze, sur le Cantal, dans le Puy-de-Dôme et sur le relief corse, mais surtout sur l’ouest et le centre des Pyrénées, les Vosges, et du Jura aux Alpes du Nord. Il atteint 750 à 1000 mm sur les sommets de la façade est ainsi que sur les Pyrénées occidentales, voire 1000 à 1250 mm sur le relief des Alpes du Nord et le Jura. Il est souvent compris entre 100 et 400 mm sur le reste du pays. En plaine d’Alsace, sur le Bassin parisien, de l’est de la Bretagne à l’Anjou et à la Sarthe, sur le centre de la région Midi-Pyrénées et le Lot-et-Garonne, ainsi que ponctuellement sur l’ouest de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, la Drôme et l’Auvergne, le cumul des précipitations efficaces est inférieur à 100 mm. » « • A l’exception du Jura, du nord des Alpes et très localement sur le relief des Pyrénées occidentales où les sols superficiels sont très humides voire proches de la saturation, les sols sont globalement secs sur l’ensemble de notre pays. Du littoral de la Loire-Atlantique à la côte aquitaine, sur les Charentes, de la Vienne à l’ouest de l’Allier, en Sologne, sur le Bas-Rhin, sur le Roussillon, le centre de la Midi-Pyrénées, le nord et l’est de la Corse et l’est de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, les sols sont nettement plus secs. » « Situation du niveau des nappes Le niveau des nappes au 1er septembre 2012 est hétérogène d’une région à l’autre. La moitié des réservoirs (48%) affichent un niveau normal à supérieur à la normale. Les secteurs où la situation est toujours assez favorable sont multiples quant à leur répartition géographique sur le territoire. En cette fin de période estivale, on peut considérer que les niveaux les plus bas sont désormais très généralement atteints. Avec la fin des fortes chaleurs et l’arrivée probable de précipitations automnales, on peut espérer s’orienter rapidement vers un nouvel épisode de recharge des différentes nappes. Tendance d’évolution du niveau des nappes En cette fin de période estivale 2012, sur l’ensemble du territoire, la tendance d’évolution des nappes est à la baisse pour la très grande majorité des nappes (70%). Une proportion croissante des niveaux s’oriente vers la stabilité (26%) et seule une très faible partie est encore tournée à la hausse (4%) à la faveur de précipitations récentes. On se situe à une période charnière où, si la tendance généralisée est à la baisse, il n’en demeure pas moins que les premiers signes d’une inversion de tendance ont été notés sur différents secteurs. La fin d’une période de forte sollicitation des nappes, durant l’été, et les futurs épisodes pluviométriques d’automne qui devraient se manifester, vont probablement confirmer l’arrêt des baisses de niveaux observés. » En Europe Températures moyennes du mois : Anomalies de température du mois = différences par rapport à la moyenne historique : Températures moyennes des 3 derniers mois : Anomalies de température des 3 derniers mois : Précipitations moyennes du mois : Anomalies de précipitations du mois : Précipitations moyennes des 3 derniers mois : Anomalies de précipitations des 3 derniers mois : Aux États-Unis Anomalies de température du mois : NB. : 8°F = 4,4 °C Les évènements marquants ont été les suivants : Au niveau géographique national : Et si on regarde sur les 12 derniers mois : Cette fois, le record historique est battu, les États-unis vivent l’année la plus chaude des 117 dernières, et donc de leur histoire… C’est donc aussi le cas de beaucoup d’États : Chose incroyable, le centre du pays vit son année la plus chaude de son histoire, alors que la rive du Pacifique Nord vit son année la plus froide… À lire sur le bulletin américain de la NOAA Dans le Monde Tout d’abord, voici une synthèse des évènements du mois, par la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration, agence gouvernementale américaine) : Elle est malheureusement en anglais, mais bon, chez Météo-France, on ne trouve presque aucune donnée pertinente accès libre, alors avant qu’ils s’occupent du Monde… A contrario, mention très spéciale à la NOAA et à son National Climatic Data Center, pour l’immense qualité des informations. Le bilan du mois est le suivant : À lire sur le bulletin global de la NOAA Anomalies de température du mois : Aout 2012 a été le 2e mois d’aout le plus chaud sur les terres du monde (+ 0,9 °C par rapport à la moyenne) depuis 1880… On assiste ainsi à un bouleversement des températures sur la planète. Il a fait un peu moins chaud en France (out en étant largement supérieurs aux moyennes), mais beaucoup plus chaud aux États-Unis qui battent des records. Le réchauffement climatique doit s’analyser globalement, pas localement. En effet, il se peu que les modifications induisent refroidissent certaines zones. Par exemple, petit rappel géographique : la France est à la même latitude que le Canada, et Paris est bien plus au Nord que les grandes villes canadiennes : S’il fait bien plus chaud chez nous, c’est grâce au flux de chaleur apporté par le courant maritime du Gulf Stream ; s’il était perturbé, il pourrait ainsi y avoir des conséquences pénibles durant certaines saisons ici. Anomalies de précipitations du mois (en mm de précipitations) : Anomalies de précipitations du mois (en % par rapport à la moyenne): Météo Solaire Je rappelle que les billets de l’étude approfondie du Soleil et de ses cycles réalisée dans le cadre du dossier sur le Réchauffement Climatique sont disponibles ici : Voici la carte des prévisions du cycle solaire pour les mois à venir : Le pic du cycle 24 est actuellement estimé par la NASA à 76 taches solaires par jour, à l’automne 2013. (rappel : prévision 12/2011 : 96 taches/j en février 2013 ; prévision 02/2012 : 59 taches/j début 2013 ; 08/2012 : 60 taches/j au printemps 2013) À suivre le mois prochain ! 🙂 P.S. : Les archives de ce point Météo sont ici : point météo mensuel
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- Paris, reportage Comme à Gonesse (pour le premier Alternatiba Ile-de-France), la veille, ou au Festival La voie est libre quelques minutes auparavant, où des averses se sont abattues sur les participants, on a pu craindre, dimanche 21 septembre, que le climat ne se retourne contre ceux et celles qui s’étaient mis en marche pour le sauver, à Paris, comme dans plus de 150 autres villes dans le monde. Mais c’est un autre symbole qui l’a emporté : celui de la rapidité de son changement justement, puisqu’il a vite dissipé les pluies et octroyé un soleil réconfortant aux manifestants qui ralliaient l’Hôtel de Ville depuis la place de la République. Lançant pour de bon une parade dont la sonorisation fonctionnait à l’énergie solaire. L’énergie était surtout humaine, dans cette manifestation présentée comme « le plus grand rassemblement citoyen jamais organisé sur l’enjeu climatique ». Batucadas, déguisements, banderoles : les moyens d’expression étaient libres, à peine contrôlés par la brigade des clowns qui avait fait le déplacement pour l’occasion : - Ecouter la clown : Le cortège a défilé dans une ambiance détendue, jeune et familiale, pour exprimer sa préoccupation du changement climatique. Le but : participer à l’interpellation universelle, à l’avant-veille du sommet pour le climat qui réunira les chefs d’Etat à New-York. Et si tout le monde n’avait pas respecté le dress code en vert, harmonisé au logo officiel de la manifestation – un cœur vert –, ils étaient nombreux à scander en choeur les slogans : « Changer de climat, on n’en veut pas », « Le pétrole, c’est tabou, on en viendra tous à bout » ou bien encore celui-ci : - Ecouter "Il faut tout le monde, pour tout changer" : Dans la foule, beaucoup reconnaissaient faire parmi leurs premières manifestations. « Je n’avais fait que quelques manifestations étudiantes, mais c’est ma première sur un tel sujet », explique Barry, Irlandais, et séduit à l’idée que le même événement se déroule simultanément à Dublin. Pour d’autres, comme James, qui porte son fils Arthur, trois ans et demi, sur ses épaules, cela fait « plus de quinze ans qu’on n’avait pas participé à une manifestation pédestre ». L’action de marche est un geste d’engagement ponctuel ; la plupart refuse d’ailleurs l’étiquette de « militants », comme en témoigne Emilie : - Ecouter Emilie : Cette mobilisation des non-militants témoigne du succès de la manifestation. Jouer sur une perception nouvelle de la gravité de la situation et la sortir des seules sphères politiques : c’était un parti pris, depuis le début, par Avaaz, coordinateur de l’événement et dont l’objet est d’animer des campagnes de mobilisation internationale sur internet : « Cette marche doit être un signal fort de la société civile à l’égard de ses dirigeants. C’est d’autant plus vrai en France, où le gouvernement doit prendre le leadership sur le climat en vue de la COP 21 à Paris en décembre 2015 », explique Marie Yared, chargée de campagne pour Avaaz. L’action est un moyen de sensibilisation sur un thème crucial, thème qu’a déjà bien saisi Clémence : - Ecouter Clémence : Dépolitiser le débat : serait-ce la clé de la réussite dans la lutte contre le changement climatique ? « Il est essentiel de revenir à une définition noble de la politique, dans laquelle c’est l’ensemble de la société que l’on porte en attention, nous répond Nicolas Hulot à la descente de l’estrade où il aura prononcé quelques mots. C’est ce qui a tué l’écologie, ce paradoxe d’un enjeu universel qu’on a réduit à un enjeu partisan. C’est un sujet qui doit dépasser tous les courants. C’est un sujet humaniste, qui ne peut donc pas se réduire à un parti ». Au milieu du bain de foule, Jean-Luc Mélenchon répond à Reporterre qu’il ne partage pas cet avis : « Il ne faut sûrement pas dépolitiser le débat, ce serait une erreur terrible. C’est une question fondamentalement politique : comment peut-on expliquer la stupidité des superstructures politiques devant le changement climatique autrement que par la pression des intérêts privés ? ». Pour autant, celui qui s’est fraîchement retiré de ses responsabilités au sein du Parti de Gauche admet qu’il faut « sortir le sujet du contexte partidaire, c’est le meilleur moyen de faire avancer la cause ». Les partis politiques étaient d’ailleurs loin d’être absents de la manifestation. Si seule Delphine Batho, isolée en tête de cortège, représentait le parti au gouvernement, les drapeaux d’Europe Ecologie-Les Verts ou du Parti de Gauche, notamment, faisaient bonne figure. Fondateur de Nouvelle Donne, Pierre Larrouturou justifie l’articulation entre tous ces acteurs : « Il faut agir en tenaille. C’est une très bonne nouvelle qu’il y ait beaucoup de gens en dehors des ONG classiques, des partis politiques, des syndicats qui ont envie de s’impliquer et de faire bouger les choses. Et c’est très bien que dans les hémicycles et parmi ceux qui font la loi, il y en ait qui porte cette urgence ». Faire du climat un enjeu incontournable, voilà en tout cas l’objectif commun à tous les participants d’hier, quelles que soient leur expérience ou leur tendance politique. A plus d’un an de l’échéance de la conférence COP 21 qui aura lieu près de Paris en décembre 2015, la manifestation d’hier se veut une première étape. Combien de participants ? 5.000 selon la préfecture de police. L’occupation totale et continue de la longue rue Beaubourg pendant plus de deux heures conduisait pourtant les organisateurs à quintupler cette estimation, jusqu’au nombre de 25.000 manifestants. Si l’on peut supposer que près de 15 000 personnes ont bien participé à l’action collective, il est surprenant de constater qu’ils étaient vraiment là pour le climat, et pas pour le concert qui a suivi : le chanteur Patrice a clôturé l’après-midi devant un auditoire étonnamment réduit. Un mal pour un bien selon Elika, qui écoutait d’une oreille distraite les notes de reggae du chanteur allemand : « Cela prouve que les gens se sont bien bougés pour la marche, et non pour la musique ». PLUS DE TROIS CENT MILLE MANIFESTANTS A NEW YORK La manifestation pour le climat à New York a connu un succès retentissant avec plus de 300.000 personnes dans les rues. D’autres marches ont eu lieu dans le monde, à Melbourne (Australie), Jakarta (Indonésie), Amsterdam, Londres, Bruxelles, etc. (The Guardian.) C’est maintenant que tout se joue… La communauté scientifique ne cesse d’alerter sur le désastre environnemental qui s’accélère et s’aggrave, la population est de plus en plus préoccupée, et pourtant, le sujet reste secondaire dans le paysage médiatique. Ce bouleversement étant le problème fondamental de ce siècle, nous estimons qu’il doit occuper une place centrale et quotidienne dans le traitement de l’actualité. Reporterre est un exemple rare dans le paysage médiatique : totalement indépendant, à but non lucratif, en accès libre, et sans publicité. Le journal emploie une équipe de journalistes professionnels, qui produisent chaque jour des articles, enquêtes et reportages sur les enjeux environnementaux et sociaux. Nous faisons cela car nous pensons que la publication d’informations fiables, transparentes et accessibles à tous sur ces questions est une partie de la solution. Vous comprenez donc pourquoi nous sollicitons votre soutien. Des dizaines de milliers de personnes viennent chaque jour s’informer sur Reporterre, et de plus en plus de lecteurs comme vous soutiennent le journal. Les dons de nos lecteurs représentent plus de 97% de nos ressources. Si toutes les personnes qui lisent et apprécient nos articles contribuent financièrement, le journal sera renforcé. Même pour 1 €, vous pouvez soutenir Reporterre — et cela ne prend qu’une minute. Merci. 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- Itepi (Panama), reportage « Les forêts natives subsistant au Panama sont situées sur les territoires des sept ethnies amérindiennes qui peuplent notre pays », dit Betanio Chiquidama, l’ex-président de la Coordination nationale des peuples indigènes du Panama (Coonapip). Cet Amérindien de l’ethnie Emberá a étalé une carte appuyant ses propos sur son bureau de la ville de Panama. Il s’agit de la nouvelle carte carbone dressée par le Smithsonian Tropical Research Institute (STRI), un institut états-unien de recherche, présent dans le pays depuis l’inauguration du canal interocéanique par les Etats-Unis il y a un siècle. On y voit que les réserves de carbone, colorées en rouge, correspondent aux zones administrées ou habitées par les Indiens. Le Panama est le premier pays du monde à disposer d’une carte complète en haute-résolution du carbone séquestré naturellement sur son territoire, selon cet organisme pionnier dans les recherches sur la financiarisation de la nature : ses chercheurs proposent de quantifier la valeur des services prêtés par les écosystèmes de façon à financer leur protection. Connaître la quantité de carbone qu’un sol peut stocker permettrait d’élaborer des stratégies de séquestration du carbone pour lutter contre le réchauffement climatique ou, plus prosaïquement, de vendre des crédits carbone de façon à financer la conservation de la forêt. L’enjeu est important dans le cadre des projets REDD et REDD+ auquel le Panama participe comme pays pilote. Lancées en 2008 dans le cadre des négociations internationales sur le climat, REDD et REDD+ sont censées aider à réduire les émissions de gaz à effet de serre provenant de la déforestation. Les Indiens du Panama se sont d’abord laissés appâter par ces mécanismes internationaux supposés s’attaquer aux problèmes de Réductions des Émissions dues à la Déforestation et à la Dégradation des forêts (le + insistant sur le la gestion durable et la participation des communautés). Car comme beaucoup de stratégies néolibérales, REDD s’appuie sur les préoccupations des Amérindiens en usant de discours sur la participation, la préservation de la nature et la culture, les bénéfices économiques et même la sécurisation foncière. A quelques centaines de kilomètres de la capitale, dans la région du Alto Bayano, à l’Est du Panama, le cacique Jeremias Cantari a appris avec le temps à se méfier des belles promesses. Son village, Ipeti, est né à la suite du déplacement de plusieurs communautés Emberás inondées en 1975 par un barrage hydroélectrique. On avait alors assuré à ces Indiens déplacés un titre collectif pour leurs nouvelles terres, des maisons équipées, des aides à l’agriculture, un centre de santé. « Après quarante ans de lutte, nous n’avons toujours pas de titres de propriété ; l’électricité est arrivée il y a six mois seulement, suite à maintes manifestations ; et le centre de santé qui a été construit reste le plus souvent vide et fermé... » M. Cansari se tient devant sa modeste case en bois construite sur pilotis dans ce village où vivent 560 Amérindiens Emberás. Cette commune s’étend sur environ 3 000 hectares dont 44 % sont couverts de forêts natives, le reste étant occupé par des cultures, des friches et un peu de pâturages. L’endroit est depuis plus d’une dizaine d’années un terrain d’études sur la quantification et la séquestration du carbone, réalisées par l’Université Mc Gill, de Montréal, et le STRI. L’accord signé entre ces organismes et la communauté d’Ipeti vise à séquestrer le dioxyde de carbone au cours des vingt-cinq prochaines années grâce à la plantation d’espèces d’arbres natives et la conservation de terres boisées. Les produits de la vente de carbone doivent servir à créer un fonds au profit de la communauté. « On nous a donné des semences ; on a planté des arbres sur quinze hectares ; on entretient cette forêt. Dans vingt-cinq ans ans, on pourra commencer à vendre du bois à notre profit... L’éducation environnementale est l’élément positif de cette expérience, mais nous en tirons peu de bénéfices immédiats. Or, nous avons besoin de manger dès maintenant ! L’expérience n’a donc pas amené les bienfaits espérés. Elle a surtout permis de former des étudiants canadiens », juge le cacique. MM. Cansari et Chiquidama ont participé aux négociations avec les institutions panaméennes et l’ONU pour développer ce genre de projets tout en générant des crédits carbone. « Nous avons vu des gens de grandes villes, de New York et de Washington venir nous donner des leçons de conservation de la forêt en luxueux véhicules tout terrain, alors que beaucoup d’entre nous venaient à pied aux réunions, parfois en marchant des heures », ironise Betanio Chiquidama. Après maintes réunions et formations, après que des représentants amérindiens aient voyagé aux Etats-Unis, des accords avaient enfin été trouvés, jusqu’à ce que la Coonapip rejette en février 2013 tout le mécanisme REDD au nom de toutes les ethnies du Panama, à l’unanimité. « Nous nous sommes rendus compte que c’était un piège : il créait des mécanismes pour exploiter le peu de ressources qui restent dans nos forêts », explique M. Chiquidama. « On ne pourrait plus couper un arbre sur notre territoire, alors qu’on ne dit rien aux colons qui défrichent et s’installent sur nos terres ancestrales violant nos droits ! », renchérit Jeremias Cansari, en faisant référence à certains scandales apparus ailleurs dans le cadre du REDD, notamment dans le Chiapas mexicain : relocalisation de communautés indigènes au nom de la protection de puits de carbone, création d’une « police écologique » générant des conflits et des divisions au sein d’une même communauté amérindienne, comme le dénonce le rapport Protecting carbon to destroy forest du réseau associatif international Carbon trade watch. Parmi la longue liste de critiques émises par les chefs amérindiens du Panama, c’est le manque de consultations des populations locales qui a le plus suscité la colère. A quoi s’ajoutent : la faiblesse de l’analyse des causes de la déforestation avec une tendance à culpabiliser rapidement les amérindiens eux-même ; les carences dans la reconnaissance des droits indigènes et surtout de leur droit à un territoire ; l’appropriation des ressources par l’Etat et le flou sur le contrôle des crédits carbone forestiers... « A qui appartient la forêt ? A l’Etat ou aux Indiens ? N’est-ce pas nous qui y vivons et la préservons ? A qui appartient donc le carbone ? », questionne Jeremias Cansari qui voudrait que ce soit sa communauté qui vende elle-même les crédits carbone si un programme REDD voyait finalement le jour. La législation panaméenne reconnaît la capture du carbone comme un service environnemental et le pays est en train de créer les bases légales d’un système de "paiements pour services écologiques". Mais dans ce cadre, la propriété du carbone est sujette à interprétations et discussions, principalement sur les territoires amérindiens. « Ces gens de Washington ou de l’Europe n’y voient qu’un marché ! » Marchandiser les services rendus par les écosystèmes n’est pas un concept nouveau. Cette notion est apparue en Amérique latine dans un article scientifique dès 1997. Depuis, le nombre de publications qui traitent du sujet a augmenté de façon spectaculaire, plaçant le Panama parmi les pays leaders en la matière. M. Chiquidama et M. Cansari ne semblent pas complètement opposés à cette idée si cela est géré de façon autonome par leur communauté, sans résurgence néocoloniale. Fervents défenseurs du Kuna Yala, le territoire pour lequel ils se sont battus depuis les années 1930, les indiens Kunas du Panama, en revanche, ont fermement rejeté l’idée de financiariser leur forêt. « En juin 2013, la plupart des délégués de notre Congrès traditionnel ont estimé que la défense de la nature en général n’est pas un produit commercial, explicite Anelio Lopez, l’attaché de presse du Kuna Yala. Notre peuple à interdit toute activité liée à la REDD et nos autorités se sont retirées de tous les événements et institutions où le sujet est abordé. De plus, contrairement à ce que prétend l’ONU, cette position n’a pas changé ! » Le 10 décembre 2013, pourtant, les instances en charge du programme REDD au Panama ont annoncé la reprise des négociations avec la Coonapip. Les institutions alliées au bureau ONU-REDD ont sauté sur l’occasion d’un conflit entre deux clans au sein de l’ethnie Embéra pour dissimuler leur échec, selon M. Lopez : c’est en effet après la destitution contestée de M. Chiquidama à la tête de la Coonapip que le dialogue a été relancé avec le nouveau président non élu de cette organisation dont la légitimité est réfutée par la plupart des communautés indiennes du pays. « ONU-REDD accentue les problèmes de divisions ! », constate l’ex président de l’association panaméenne des Amérindiens. « Nous sommes conscients qu’il faut lutter contre les changements climatiques qui sont réels et qui menacent aussi nos peuples, considère-t-il. Les îles San Blas des Kunas sont peu à peu immergées à cause de la remontée du niveau de la mer... Nous voulons bien participer à sauver la planète. Nous avons des connaissances en la matière, pourquoi ne pas nous aider à les écrire pour les partager avec le monde ! Mais ces gens de Washington ou de l’Europe n’y voient qu’un marché ! » Un marché vert couleur dollars qui tente de convertir les Amérindiens à la marchandisation de la nature qu’ils ont su jusqu’ici préserver sans argent... C’est maintenant que tout se joue… La communauté scientifique ne cesse d’alerter sur le désastre environnemental qui s’accélère et s’aggrave, la population est de plus en plus préoccupée, et pourtant, le sujet reste secondaire dans le paysage médiatique. Ce bouleversement étant le problème fondamental de ce siècle, nous estimons qu’il doit occuper une place centrale et quotidienne dans le traitement de l’actualité. Reporterre est un exemple rare dans le paysage médiatique : totalement indépendant, à but non lucratif, en accès libre, et sans publicité. Le journal emploie une équipe de journalistes professionnels, qui produisent chaque jour des articles, enquêtes et reportages sur les enjeux environnementaux et sociaux. Nous faisons cela car nous pensons que la publication d’informations fiables, transparentes et accessibles à tous sur ces questions est une partie de la solution. Vous comprenez donc pourquoi nous sollicitons votre soutien. Des dizaines de milliers de personnes viennent chaque jour s’informer sur Reporterre, et de plus en plus de lecteurs comme vous soutiennent le journal. Les dons de nos lecteurs représentent plus de 97% de nos ressources. Si toutes les personnes qui lisent et apprécient nos articles contribuent financièrement, le journal sera renforcé. Même pour 1 €, vous pouvez soutenir Reporterre — et cela ne prend qu’une minute. Merci. Soutenir Reporterre 📨 Ne passez plus à côté des infos de l'écologie
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Action contre le terminal charbonnier de Cherbourg Paris, le 23 juin 2009 – Ce matin, à 10h00, les activistes de Greenpeace ont déversé 8 tonnes de charbon devant le ministère de l’environnement pour protester contre l’implantation d’un terminal de charbon à Cherbourg. Six activistes se sont également enchaînés sur le tas de charbon devant le portail du ministère. Par cette action, ils demandent de manière très explicite au ministre de l’environnement, M. Borloo, qu’il se prononce dès maintenant contre ce projet. Cette action fait suite à une campagne de mobilisation organisée sur internet par Greenpeace, demandant aux internautes concernés par la lutte contre les changements climatiques de soutenir cette opposition. Elle est la traduction dans la réalité d’une cyber mobilisation qui a rassemblé à ce jour 9000 personnes. Plus d’information sur https://www.greenpeace.fr/stop-charbon/ Ce terminal devrait voir transiter jusqu’à 4 millions de tonnes de charbon par an en provenance de Colombie et à destination des centrales à charbon britanniques. Ainsi, la France viendrait ajouter un projet supplémentaire, en plus de la création très controversée d’une mine dans la Nièvre, à la cinquantaine de projets charbonniers prévus en Europe. La filière charbon et ses centrales de production d’électricité représentent 30% des émissions de CO2 mondiales. Il s’agit donc de la cause n°1 des changements climatiques. Le ministre doit se prononcer et dire non à la matière première du changement climatique. Ce projet de terminal charbonnier est en incohérence totale avec les ambitions françaises en matière de lutte contre les changements climatiques. D’un coté, le Président Sarkozy et son ministre d’Etat multiplient les discours incantatoires, notamment en vue des négociations internationales sur le climat, de l’autre, en acceptant un tel projet, ils alimentent la filière et la manière de produire de l’électricité la plus émettrice qui soit : le charbon. Pour l’heure, le projet a été soumis à autorisation et enquête publique par le pétitionnaire, la SAS Cherbourg Terminal Vrac. Face à une opposition et une mobilisation importante contre ce projet à Cherbourg et dans la région, face à certaines incohérences du dossier, celui-ci va faire l’objet d’une nouvelle enquête publique à la rentrée prochaine. Pour l’instant, le Ministère de l’Environnement ne s’est pas exprimé face aux demandes répétées de Greenpeace. Il est pourtant en mesure, avec le préfet de la Manche, d’autoriser ou non ce projet. « Le gouvernement français ne peut pas valider un tel projet et –pour créer quelques dizaines d’emplois et réanimer le port de Cherbourg- faire entrer la France dans une nouvelle « ère du charbon » . Le charbon c’est très clairement l’énergie du passé, celle de la révolution industrielle ! », explique Emilie Johann, chargée de campagne climat pour Greenpeace. « Quelle sera la légitimité de la France à Copenhague si elle autorise ce projet ? Surtout quand on sait que les pays industrialisés doivent réduire leurs émissions de GES de 40% d’ici 2020. » Des scénarios alternatifs existent. Ils misent sur les renouvelables et l’efficacité énergétiques. Ces énergies nouvelles créeront beaucoup plus d’emplois pérennes que ne le feront jamais un terminal ou une centrale à charbon. Greenpeace attend une réponse de la part du ministre de l’environnement.
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La tempête Amélie, la première de l’automne 2019 en France, a déferlé sur le pays, dans la nuit du samedi 2 au dimanche 3 novembre avec des vents de 146 km/h à Belle-Ile (Morbihan), battant selon Etienne Kapikian prévisionniste à Météo France, le précédent record de 137 km/h du 19 novembre 1996, mais pas le record absolu détenu par la tempête du 15 octobre 1987 (162 km/h). Le passage de la tempête Amélie est survenu peu après les précipitations “records” du lundi 15 octobre 2019 sur l’Aude, notamment à Trèbes, la ville la plus touchée avec 295 millimètres entre minuit et six heures. Ces épisodes sont-ils exceptionnels, et sont-ils en augmentation sous l’effet du réchauffement climatique ? Les données fournies par Météo-France permettent de vérifier qu’il n’en est rien. On n’observe pas de tendance à l’augmentation du nombre d’épisodes de pluies diluviennes dans le Sud-est de la France Chaque automne, la Provence, l’Ardèche et le Languedoc connaissent de violents épisodes orageux appelés « épisodes cévenols ». Après l’été, des remontées d’air chaud humides et instables en provenance de la mer entrent en contact avec les reliefs montagneux. Ces nuages, chargés, se refroidissent alors très rapidement et déversent une pluie intense, violente et localisée. On lit sur le site de Météo France : En l’état actuel de l’analyse des observations, on ne note pas de tendance marquée à l’augmentation du nombre d’épisodes de pluies diluviennes dans le Sud-est de la France (Figure 1) depuis qu’on peut les recenser de manière précise (à partir de 1958). Une autre page du site de Météo-France relève une intensification des fortes précipitations dans les régions méditerranéennes entre 1961 et 2015 : +22 % sur les maxima annuels de cumuls quotidiens. Mais ajoute Météo-France, il y a une grande incertitude sur l’ampleur de cette intensification du fait de la très forte variabilité interannuelle. La figure 2 ci-dessous illustre cette variabilité : Aucune augmentation du nombre et de l’intensité des tempêtes en France En France, les mesures fiables de vent forts ne sont disponibles que depuis le début des années 1980. La figure 3 ci-dessus présente l’évolution du nombre annuel de tempêtes entre 1980 et 2018 . Le nombre d’évènements varie fortement d’une année à l’autre mais aussi sur un pas de temps multi-annuel. Le graphique ci-dessus fait apparaître : Le graphique de la figure 4 présente les 40 tempêtes majeures observées en France depuis 1980 en termes de sévérité (indice SSIs). Comme précédemment, on constate que le nombre d’évènements majeurs a été légèrement plus important dans les décennies 1980-1989 et 1990-1999 que depuis les années 2000. Des diagnostics similaires sont obtenus par reconstitution de mesure de vent à partir des valeurs de pression au niveau de la mer disponibles sur des périodes plus longues en France (années 1950). Même diagnostic si l’on présente les 40 tempêtes survenues en France depuis 1980 en fonction de la surface du territoire touchée Dans une récente interview à Francetvinfo Frédéric Nathan, prévisionniste à Météo-France résumait ainsi la situation française : Il n’y a pas d’augmentation de tempêtes ou d’inondations sur la France sur les 50 ou 100 dernières années. Dans notre pays, il y a toujours eu des événements climatiques extrêmes comme les pluies cévenoles de la semaine dernière. On a des traces de pluies diluviennes de ce type qui remontent au 12e siècle.
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Cette année ne déroge pas à la règle : dans un véritable ouragan d’articles, de notules et de petites vidéos acidulées, ce dernier rapport a été amplement repris par une presse toute acquise aux thèses du GIEC, avec cette impartialité, cette pondération et la nécessaire distance qui caractérisent son extraordinaire qualité de travail jusqu’à présent (sur ce sujet et tant d’autres). Que voulez-vous : l’heure est gravissime, bien plus qu’hier et bien sûr bien moins que demain. Tout le monde sait que la Terre, dont la température idéale est évidemment celle qu’on lui connaît actuellement ou à peu près, a une fâcheuse tendance à se réchauffer, que ce n’est absolument pas désirable en aucune façon, et tout le monde sait aussi que c’est la faute de l’Homme (de préférence occidental, blanc et mâle). Dès lors, dans une vague de concrétisation pragmatique terriblement palpable, il est impératif et obligatoire de manœuvrer pour redresser la barre, changer de direction, faire des efforts et agir pour le climat grâce à une prise de conscience forte, des taxations musclées, des interdictions nombreuses et de spectre large, des mouvements de bras et des bougies parfumées. On y adjoindra des éoliennes de faible impact écologique et de rendement dodu, des panneaux photovoltaïques bons pour l’environnement qui produisent une électricité abondante au moment où on en a le plus besoin et des milliers (milliards ?) de vélos aux couleurs chatoyantes qui pousseront naturellement les uns et les autres à pédaler plutôt que cramer bêtement du pétrole pour se déplacer. Malheureusement, malgré ces évidences, malgré l’incessant rappel de la réalité pure, dure, palpable, malgré tous les notules, les articulets, les pamphlets et autres déclarations enflammées des journalistes, des politiciens, des philosophes-sociologues-artistes et autres célébrités, des oppositions existent : des gens, méchants sceptiques, continuent malgré tout de nier. Ces individus honteux, ces connards comme disait jadis Nathalie Kosciusko-Morizet, n’hésitent pas à nier tout, n’importe quoi, avec méchanceté et obstination et vont jusqu’à récolter des faits pour alimenter leurs dénégations. Pourtant, tout le monde sait que les ours polaires sont en danger extrême, eux qui sont passés d’une grosse population de 5 000 individus en 1950 à une petite poignée de 20 000 ours en 2012 (et le comptage en cours actuellement pourrait aboutir à une dégringolade catastrophique autour de 27 000 à 32 000 ours polaires). Pourtant, tout le monde sait que la Terre perd chaque jour des milliards d’hectares de forêts et que non, non, elle ne verdit pas, voyons enfin. Pourtant, tout le monde sait que les catastrophes naturelles font évidemment des victimes de plus en plus nombreuses puisqu’on est passé de seulement 210 000 en 1950 à presque 70 000 en 2010 soit une baisse de 67 % en 60 ans (alors que la population mondiale a triplé) ce qui est le signe clair que la situation empire, n’est-ce pas. Et quand bien même le rapport du GIEC de 2014 indiquait qu’il n’y a pas eu d’augmentation de tempêtes, de tornades, d’inondations ou de sécheresse depuis 30 ans, il est impossible de nier que les catastrophes climatiques sont toujours plus coûteuses puisqu’en rapport avec le PIB mondial et depuis 1990, les pertes économiques liées aux catastrophes naturelles ont diminué de 17 % ! C’est scandaleux ! Devant ces évidences pourtant évidentes, ces dangers toujours plus prégnants, la liste des hystéries réchauffistes actions conscientisées s’agrandit heureusement chaque jour. Et chaque jour de nouvelles propositions déboulent grâce au travail acharné de citoyens qui osent regarder en face la Vérité Vraie, qui n’hésiteront pas à expliquer puis imposer aux autres une façon de vivre enfin compatible avec Gaïa, la Nature et leurs exigences. Ainsi, il faut en finir avec le nucléaire dans un premier temps, puis les autres formes d’énergies polluantes ensuite, et – comme toute production d’énergie est intrinsèquement polluante – retourner enfin à une production raisonnable et douce d’énergie responsable, écologique et en rapport avec nos vrais besoins. Il est temps : alors même que la France est dans le peloton de tête des pays les moins polluants, elle n’a toujours pas réussi à tenir ses engagements au Traité de Paris, alpha et oméga de ce qu’il convient de faire pour sauver la planète. Ainsi, il faut arrêter de se déplacer. Il faut mettre un terme à ces dépenses énergétiques de confort, comme prendre l’avion pour visiter des pays étrangers. Comme l’explique très bien la vidéo ci-dessous, autoriser la plèbe à se déplacer à Barcelone pour 19 € seulement, ça ne doit plus exister : chacun à sa place et que plus personne ne bouge (ou alors, seulement en bateaux affrétés par des organisations humanitaires). Mais surtout, il faut en finir avec cette reproduction effrénée ! On l’a dit, on l’a répété : tous les ans, l’Humanité creuse sa dette écologique. La Terre s’endette (auprès de Mars et Jupiter) et à l’évidence, à un moment, nos bailleurs de fonds vont dire stop. Dès lors, produire du lardon comme d’autres des saucisses industrielles, ça ne peut pas fonctionner. L’Agence Fausse Presse l’a d’ailleurs exprimé dans un tweet sans ambiguïté : changer une ampoule à filament sans métaux lourds par une ampoule basse consommation pleine d’halogènes et de métaux lourds, ça aide, mais ce qui roxxe vraiment en matière de climat, c’est d’avoir « un enfant en moins ». Si vous en avez en trop, consultez donc Véronique Courjault et Darty pour vous occuper des surnuméraires, le tarif pénitentiaire est en promo actuellement. Logiquement, l’étape suivante consistera à proposer de ne plus procréer du tout, voire d’en empêcher nos ados quelque peu fornicateurs (il faut bien le dire). L’agenda progressiste, qui passait il y a quelques années par « Le Mariage Pour Tous » semble maintenant se diriger vers « La Vasectomie Pour Tous », dans une joie et un bonheur sagement microdosés pour éviter toute pollution. On le dit, on le répète, on le filme même avec une niaiserie et une componction qui rend toute caricature inutile comme on peut le voir ci-dessous : nous allons tous mourir, c’est inévitable. Euthanasie, suicide, vasectomie, choisissez, mais vite. Il importera cependant de ne surtout pas se rappeler le chemin étroit qui ne sent pas la noisette, parsemé d’embûches, de vilénies, d’erreurs grossières, d’hystéries ridicules, de prédictions foireuses qui fut parcouru pour en arriver à cet immense tsunami d’approximations climatiques catastrophistes et catastrophiques. On oubliera bien vite toutes ces îles qui, il y a 20 ans, étaient condamnées à une noyade certaine. D’ailleurs, l’ONU a fait le nécessaire pour effacer toutes ses prévisions bien proprement. On se demande pourquoi. De même qu’on essaiera de comprendre pourquoi les neiges montagneuses (même de l’Himalaya), destinées à fondre, n’ont pas fondu ou pourquoi la recrudescence des ouragans ne se retrouve toujours pas dans les statistiques, à tel point que le GIEC a été obligé de faire corrections sur corrections, comme il devra en faire pour son dernier opus, truffé d’erreurs consternantes. On oubliera tout ça : la vérité et les faits scientifiques ne permettent absolument pas de prendre le pouvoir et d’imposer son mode de vie aux autres. Et puis, de toute façon, soyons bien clairs : si on devait juger les individus ou les institutions à leurs résultats et non à leurs intentions, le GIEC aurait été démantelé depuis des lustres. —- Sur le web
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Grande Barrière de corail en danger : une « bonne décision » pour des scientifiques Des scientifiques saluent la décision de l’Unesco de recommander d’inscrire la Grande Barrière de corail d’Australie sur la liste du patrimoine mondial en danger, un choix qui a fait grand bruit en Australie. Cinq scientifiques, spécialistes des coraux ou du climat, ont estimé jeudi que l’Unesco avait « pris la bonne décision » en proposant d’inscrire la Grande Barrière de corail d’Australie sur la liste du patrimoine mondial en danger, un choix qui a fait grand bruit en Australie. Des scientifiques de renom Dans une lettre à la directrice générale de l’Unesco Audrey Azoulay, transmise à l’AFP par l’organisation onusienne, ils disent vouloir « remercier l’Unesco d’avoir pris l’initiative de reconnaître la menace que représente le changement climatique pour le bien du patrimoine mondial qu’est la Grande Barrière de corail », « l’un des endroits les plus beaux, les plus riches en biodiversité et les plus précieux de la planète ». « L’Unesco a pris la bonne décision en recommandant que le système de récifs le plus emblématique du monde soit inscrit sur la liste du patrimoine mondial en péril », ajoutent-ils. La lettre, appuyée par un communiqué à paraître vendredi du Centre d’excellence de l’ARC pour les études sur les récifs coralliens (CoralCoE), dont le siège est à l’Université James Cook, est signée par cinq personnalités. Il s’agit de l’océanographe Sylvia Earle, première femme à la direction scientifique du National Oceanic and Atmospheric Administration, héroïne de l’année 1998 pour Time Magazine, les professeurs Terry Hughes, directeur de CoralCoE, Ove Hoegh-Guldberg (études marines à la Queensland University, directeur adjoint de CoralCoE), Johan Rockström, directeur de l’Institut de recherche sur l’impact climatique de Potsdam et Andréa Grottoli, présidente de l’International Coral Reef Society, directrice du réseau international de coordination de la recherche sur le blanchiment des coraux. Le centre du patrimoine de l’Unesco et ses organismes consultatifs ont préconisé la semaine dernière de placer la Grande barrière sur la liste « en danger », trente ans après son inscription au patrimoine mondial. Menacée par le changement climatique Ces experts ont estimé qu’en dépit de mesures fortes prises par l’Australie, les perspectives à long terme pour l’écosystème s’étaient encore détériorées. La grande barrière est affectée par le changement climatique – « sa plus grave menace » -, mais aussi la pollution des eaux et les activités humaines. Cette proposition, que le Comité du Patrimoine mondial examinera dans la deuxième quinzaine de juillet, a déclenché l’émotion en Australie, le gouvernement contestant un tel projet pour « le récif le mieux géré au monde » et dénonçant une « volte-face » de l’Unesco. Interrogés sur ces accusations, des responsables de l’Unesco avaient nié toute « volte-face », soulignant que le dossier était sur la table depuis plusieurs années, avec le problème de qualité de l’eau soulevé dès 2014. Les cinq scientifiques reconnaissent les autorités australiennes « ont fait des efforts pour traiter les menaces locales […], telles que la pollution par les sédiments et les nutriments des récifs coralliens côtiers ». Mais ils rappellent que, selon l’Unesco, les autorités n’ont pas atteint leurs objectifs de qualité de l’eau et déplorent eux-mêmes les dommages « tragiquement » causés au récif par « trois graves épisodes de blanchiment, alimentés par le réchauffement climatique ».
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Les cours d'eau sont pollués par les médicaments. De l'Europe à l'Asie en passant par l'Afrique, les concentrations d'antibiotiques relevées dans certaines rivières du monde dépassent largement les niveaux acceptables, met en garde une étude présentée lundi. Une équipe de chercheurs de York a analysé des prélèvements effectués sur 711 sites dans 72 pays sur six continents et a détecté au moins un des 14 antibiotiques recherchés dans 65 % des échantillons, selon un communiqué de l'université britannique. Les scientifiques, qui présentaient leurs recherches lundi à un congrès à Helsinki, ont comparé ces prélèvements aux niveaux acceptables établis par le groupement d'industries pharmaceutiques AMR Industry Alliance, qui varient selon la substance. Résultat, le métronidazole, utilisé contre les infections de la peau et de la bouche, est l'antibiotique qui dépasse le plus ce niveau acceptable, avec des concentrations allant jusqu'à 300 fois ce seuil sur un site au Bangladesh. Le niveau est également dépassé dans la Tamise. La ciprofloxacine est de son côté la substance qui dépasse le plus souvent le seuil de sûreté (sur 51 sites), tandis que le triméthoprime, utilisé dans le traitement des infections urinaires, est le plus fréquemment retrouvé. "Jusqu'à aujourd'hui, le travail sur les antibiotiques a été majoritairement fait en Europe, en Amérique du Nord et en Chine. Souvent sur seulement une poignée d'antibiotiques", a commenté le Dr John Wilkinson. Selon cette nouvelle étude, les niveaux acceptables sont ainsi le plus souvent dépassés en Asie et en Afrique, mais les autres continents ne sont pas non plus épargnés, témoignant d'un "problème mondial", note le communiqué, précisant que les sites les plus problématiques se trouvent au Bangladesh, Kenya, Ghana, Pakistan et Nigeria. Découverts dans les années 1920, les antibiotiques ont sauvé des dizaines de millions de vies en luttant efficacement contre des maladies bactériologiques comme la pneumonie, la tuberculose et la méningite. Mais, au fil des décennies, les bactéries se sont modifiées pour résister à ces médicaments, au point que l'Organisation mondiale de la santé a averti que le monde allait manquer d'antibiotiques efficaces. Les bactéries peuvent devenir résistantes quand les patients utilisent des antibiotiques dont ils n'ont pas besoin, ou bien ne terminent pas leur traitement, donnant ainsi à la bactérie une chance de survivre et de développer une immunité. Mais les chercheurs de York évoquent aussi un lien avec leur présence dans l'environnement. "De nouveaux scientifiques et dirigeants reconnaissent désormais le rôle de l'environnement dans le problème de la résistance aux antibiotiques. Nos données montrent que la contamination des rivières pourrait y contribuer de façon importante", a insisté un autre auteur, Alistair Boxall, évoquant des résultats "inquiétants". "Résoudre le problème est un défi monumental et va nécessiter des investissements dans les infrastructures de gestion des déchets et des eaux usées, des règles plus strictes et un nettoyage des sites déjà contaminés", a-t-il ajouté.
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Les Rouennais réclament "la vérité". Une semaine après le spectaculaire incendie de l'usine chimique Lubrizol, l'angoisse se mêle à la colère. "Il règne une ambiance de psychose", lance le député La République en marche de Seine-Maritime Damien Adam. Certains habitants et responsables politiques de tous bords accusent le gouvernement de désinvolture, d'inaction, voire de dissimulation. En deux jours, pas moins de cinq ministres se sont pourtant succédé au chevet de la ville normande. Peut-être un peu trop vite. Le matin de la catastrophe, au ministère de l'Intérieur, tout le monde est sur le pont dès 6h. Christophe Castaner prend la route, direction Rouen. Il s'exprime devant l'usine qui brûle encore : "Il n'y a pas de dangerosité particulière, même si l'inhalation des fumées présente en soi sa part de dangerosité". Sic. Une communication trop rassurante pour ne pas être suspecte ? Dépêchée sur place le lendemain, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, accompagnée d'Elisabeth Borne, pour la Transition écologique, reconnaît finalement que la ville est "clairement polluée" par les suies qui se déposent dans les jardins, sur les voitures et balançoires. Suivra Jean-Michel Blanquer, pour l'Education. Ces premières prises de parole officielles donnent une impression de cacophonie. "Chacun a joué dans son couloir", pense le député socialiste de Seine-Maritime Christophe Bouillon. L'entourage d'un ministre décrit "un incendie occupant plusieurs ministères", et rappelle qu' "un gouvernement ne se déplace pas sur tous les incendies de France". Depuis la visite d'Édouard Philippe lundi, l'exécutif a changé de braquet. Objectif : reprendre la main. Le mot "transparence" est répété comme un mantra. Le Premier ministre a tout de suite pris la mesure de l'événement, affirme-t-on à Matignon. Lors du Conseil des ministres, le lendemain du sinistre, il insiste sur la nécessité de se saisir du sujet, de se mobiliser. D'autant que l'un de ses proches collaborateurs précise que ce natif de Rouen est sensibilisé à la problématique des risques industriels du fait de son passage par Areva. Il retrouve d'ailleurs les éléments propres à ce genre de situation : phase d'incertitude, temps d'analyse, difficulté à établir une vérité scientifique. Pour faire taire les rumeurs et sous la pression populaire, le préfet a finalement publié mardi la liste des 5253 tonnes de produits chimiques qui ont été détruits dans le brasier. Il a fallu attendre cinq jours pour que cette information soit divulguée. Le gouvernement oubliant de préciser qu'une circulaire de 2017 sur les risques terroristes interdit de rendre publique la liste complète des produits présents sur les sites Seveso. Mercredi, un numéro vert est ouvert "jusqu'à la fin de la crise", et des gages donnés sur le renforcement des contrôles des usines Seveso. LIRE AUSSI >> Incendie à Rouen : que sait-on de la dangerosité des produits partis en fumée ? Mais difficile de calmer l'inquiétude, tant les constatations scientifiques, qui se veulent rassurantes, viennent contredire le ressenti des Rouennais. Les odeurs nauséabondes se baladent au gré du vent, causant maux de tête, nausées et fermetures d'écoles. "Les habitants ont le sentiment d'avoir reçu des informations contradictoires, résume Christophe Bouillon. Quand on vous dit que tout va bien, mais qu'en même temps on demande aux agriculteurs de consigner leurs récoltes, ça inquiète." La communication du préfet de Normandie est ici critiquée. Sa conférence de presse quotidienne, à 17h30, et la mise en ligne des résultats d'analyses, ne semblent rien y changer. Le lendemain de l'incendie, Pierre-André Durand révèle que les analyses de la qualité de l'air n'ont pas révélé de "toxicité aiguë". Un terme technique maladroit. "Il se félicite qu'il n'y ait pas eu de morts, mais les morts pourraient survenir dans 5 ou 10 ans, il aurait dû dire 'on ne sait pas', plutôt que 'tout va bien'", pense Mélanie Boulanger, maire de Canteleu, commune qui jouxte Rouen. "Le préfet n'a pas ménagé ses efforts et a été transparent, c'est injuste de lui tomber dessus", plaide une source ministérielle qui insiste sur "la nécessité d'avoir du temps pour récolter tous les résultats". "Les gens ont confondu risque et incertitude", ajoute l'entourage d'un ministre. "La communication des autorités a été parfois trop rassurante, analyse de son côté Laurent Vibert, ancien porte-parole des pompiers de Paris et PDG de Nitidis, une agence de gestion de crise. Il ne faut pas faire peur s'il n'y a pas matière, mais le plus important est surtout faire preuve de vulgarisation." Depuis une semaine, Yvon Robert, vit, dort, mange "incendie". "Entre les réunions et les interviews, je n'ai pas pensé et fait autre chose, à chaque instant, il faut évaluer les dizaines de conséquences des décisions que nous prenons, on tire des pelotes infinies", lance le maire de Rouen. Elu de la République depuis 30 ans, "c'est la première fois que ça ne s'arrête pas" et qu'il sent que "cela n'est pas près de s'arrêter". "Dans ce genre d'événement, il est très difficile de communiquer des informations simples et claires", précise Yvon Robert. L'édile s'est plié à l'exercice. Il a imprimé les 12 pages d'une analyse mise en ligne par la préfecture. Il a demandé à une amie chimiste de l'aider à la décrypter : "Elle n'a pas réussi, car chaque produit a des caractéristiques très différentes en fonction de son utilisation."
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Communiqué de l’Association des Climato-Réalistes Paris le 24 mars 2021 Alors qu’un projet de loi « climat et résilience » est en cours d’examen à l’Assemblée nationale, des associations écologistes ont annoncé leur intention de manifester le 28 mars pour « exiger » que les recommandations de la Convention citoyenne pour le climat soient « respectées ». Comme d’habitude, donc, pour certaines organisations écologistes, rien n’est jamais suffisant. Peu leur importe que la France soit déjà l’un des pays environnementalement les plus vertueux du monde. Peu leur importe aussi que la Convention dite « citoyenne » sur le climat n’ait rien de représentatif ni de démocratique. Peu leur importe que les experts censés éclairer cette Convention aient été des personnalités engagées dans l’écologisme le plus radical. Peu leur importe, enfin, qu’en ces temps de pandémie persistante il soit parfaitement irresponsable d’organiser un brassage de population pour une manifestation dont le mot d’ordre est purement symbolique. L’Association des climato-réalistes condamne donc cet appel à manifester qui est à la fois mensonger dans son principe, antidémocratique dans sa vision, et dangereux dans ses effets sanitaires potentiels.
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Il laisse derrière lui d'énormes ravages. Le feu à Générac dans le Gard, qui a brûlé depuis mardi plus de 800 hectares de forêt, a été "maîtrisé" ce samedi matin, mais reste "sous surveillance", ont annoncé les pompiers. Deux personnes soupçonnées d'en être à l'origine ont été interpellées, a annoncé ce samedi le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, alors que la piste criminelle était fortement envisagée. Elles ont ensuite été relâchées. "Nous avons des suspicions, mais nous n'avions pas assez d'éléments pour les garder. Nous avons besoin de temps pour enquêter davantage. L'avancée de l'enquête nous dira s'il faut les interpeller à nouveau ou pas", a précisé le lieutenant colonel de gendarmerie Didier Ressayre. "Les opérations se sont poursuivies toute la nuit, le feu est fixé mais reste sous surveillance. 449 sapeurs-pompiers et 140 véhicules restent engagés pour éviter tout risque de reprise", ont, de leur côté, expliqué les pompiers du Gard dans un communiqué. Vendredi, le pilote d'un bombardier d'eau a perdu la vie en s'écrasant alors qu'il tentait d'éteindre les flammes. À Vauvert, où un autre feu s'était déclenché, les opérations d'extinction et de noyage se sont poursuivies toute la nuit. De nombreux points chaud ont été traités. "Le feu n'a pas progressé mais reste sous étroite surveillance", a indiqué la même source. "Aucune victime et aucune habitation n'a été touchée", précisent les secours. Un troisième incendie à Montignargues a été éteint après avoir brûlé 11 hectares. Une surveillance a été maintenue toute la nuit. "La situation météorologique reste particulièrement défavorable et toutes les conditions sont réunies pour que de nouveaux feux puissent survenir", souligne le Service départemental d'incendie et de secours dans son dernier bulletin. Pour aider les soldats du feu, 3 km de pistes ont été créées à travers la garrigue, par des bulldozers, et notamment un "bull" de l'armée, mobilisé dans le cadre du protocole Hephaïstos. Quant au retour des bombardiers d'eau dans le ciel de Générac, il était encore en suspens ce samedi matin: "Nous en avons fait la demande, mais nous attendons la réponse", a précisé le capitaine Billa. Car la situation pourrait encore s'aggraver, avec un vent qui ne mollit pas. Le feu qui avait ravagé 500 hectares mardi et mercredi à Générac avait repris vendredi après-midi, dévorant encore plus de 319 hectares en quelques heures. Selon le maire de la commune Frédéric Touzellier, l'origine criminelle de l'incendie ne fait aucun doute. Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner s'est rendu ce samedi au PC commandement des sapeurs-pompiers, à Générac, avant de se rendre à la base aérienne de Nîmes-Garons, là où était stationné l'appareil qui s'est écrasé. Là, le ministre a rendu hommage au pilote décédé et annoncé l'interpellation de deux personnes. "Hier au moment du deuxième incendie de Générac, il y a eu le signalement de trois personnes qui auraient pu être incendiaires: deux personnes ont été interpellées et des éléments de l'enquête semblent laisser penser qu'elles peuvent être responsables", a déclaré Christophe Castaner. Elles ont ensuite été relâchées, a fait savoir le parquet à Franceinfo. Entre huit et dix départs de feu quasi simultanés, entre 14h30 et 15 heures, ont été recensés vendredi par les secours au sud de Nîmes, entre Saint-Gilles et Vauvert. Parmi eux, ce nouveau départ à Générac, encore au bord de la D14, comme pour l'incendie de mardi, incendie pour lequel le procureur de Nîmes, Eric Maurel, avait clairement privilégié la piste criminelle jeudi. Une enquête est là aussi ouverte au sujet du crash du Tracker de la sécurité civile, dont le pilote aurait été victime d'une "perte de repères", selon une source proche de l'enquête.
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Abrha We Atsbha est un véritable miracle écologique ! Ce petit village du nord de l’Éthiopie, perché à 2 000 mètres d’altitude, a fait sa révolution. Il y a 30 ans pourtant, la nourriture et l’eau manquaient dans cette région touchée par la sécheresse et les famines. Aujourd’hui, c’est une oasis et un village modèle pour tout le pays. Derrière cette transition verte, 5 000 habitants, des paysans entièrement dépendants de leurs terres et de l’agriculture vivrière, mais surtout un homme : Abo Hawi, chef de village depuis 30 ans, prophète du changement sur un sol désertique : « Si vous voulez former les gens à travailler dur pour améliorer leur mode de vie, vous devez d’abord être un modèle pour eux », nous dit Abo Hawi en nous ouvrant les portes de son potager. « La priorité donc était que je me forme, que je change d’abord et qu’après ma communauté évolue. C’était mon objectif ! » Tout autour de sa petite maison, le jardin est luxuriant, un paradis vert au beau milieu d’un territoire aride : pommes, mangues, oranges, avocats, pastèques, café, chili, choux, maïs, teff,… Il y a ici toute la végétation présente dans l’ensemble de l’Éthiopie. Tout ça grâce à l’eau : deux puits qu’il a creusés de ses mains et un système d’irrigation qui donne vie à ce sol sablonneux, brûlant et desséché pendant des décennies. « Tous les fermiers d’Éthiopie viennent ici pour voir ce laboratoire et apprendre de notre expérience. Ma motivation est née de la stratégie du gouvernement pour une économie verte. Ils ont encouragé les gens à changer leur manière de faire face aux famines, à la sécheresse, aux migrants et à la pauvreté. » Malgré les efforts depuis la grande famine des années 80 (1 million de morts en 1984-85), l’Éthiopie, comme les pays voisins, reste très vulnérable face aux rigueurs du climat. Selon les chiffres d’Oxfam et des autorités, entre 7 et 9 millions d’Éthiopiens vivent dans l’insécurité alimentaire, la faim, l’absence d’eau potable. Le réchauffement du climat, le phénomène El Niño, les épisodes de sécheresse, les inondations lors de la saison des pluies mettent les populations locales en grand danger.
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L’Irlande veut réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 51 % d’ici à 2030 Un comité d’experts a présenté son budget carbone : si tous les secteurs vont devoir repenser leurs activités, le transport et l’élevage seront les premiers concernés. Le Conseil consultatif sur le changement climatique a mis au point, à quelques jours de la COP26, un programme de transition drastique pour l’Irlande. Un premier budget, de 2021 à 2025, prévoit une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 4,8 % par an ; le second table sur des réductions annuelles de 8,3 % sur la période 2026-2030, une fois que les investissements commenceront à faire effet. Gros efforts pour le secteur des transports Eamon Ryan, ministre de l’Ecologie, a prévenu que le secteur des transports serait le plus difficile à faire évoluer : l’investissement dans des véhicules électriques, la réduction des trajets, l’utilisation du vélo et des transports en commun seront donc encouragés. Bus Éireann, une des principales compagnies de cars, a affirmé qu’elle n’achèterait plus de véhicules diesel pour ses transports urbains et prévoit que 30 % de sa flotte n’engendrera plus d’émissions d’ici à 2025. En parallèle, des éoliennes devront être installées au large de la côte. Diminuer le nombre de vaches laitières Dans les foyers, il va falloir supprimer l’utilisation du charbon et de la tourbe pour se chauffer. Les changements dans l’agriculture prendront le plus de temps. Les produits agro-alimentaires comptent pour 9,5 % de la valeur des exportations du pays et pour 7,1 % de l’emploi (chiffres de 2019). Le rapport conseille donc de changer l’alimentation du bétail, mais aussi de diminuer le nombre de vaches laitières. Reste au gouvernement la tâche de fixer des plafonds pour tous les secteurs, et de s’assurer que les investissements, entre 19 et 50 milliards d’euros selon les estimations, préservent les emplois et en créent de nouveaux.
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Rapport alarmant sur les mers européennes Les mers européennes sont soumises à des changements d'une rapidité sans précédent en raison de la fonte des glaces arctiques, de la hausse des températures et de la migration de la vie marine dues au changement climatique, écrivent des experts dans un rapport. Cette étude a été réalisée par le CLAMER, un projet européen qui réunit 17 instituts océanographiques de dix pays. "Le changement est clairement visible et il est beaucoup plus rapide que ce que nous pensions", a déclaré mardi Carlo Heip, chef de file du projet CLAMER et principal auteur du rapport. Lors de ces 25 dernières années, la température de la mer a augmenté à mesure de la fonte de la glace de l'Arctique. La combinaison de la hausse du niveau de la mer et de vents plus puissants a contribué à l'érosion de 15% des côtes européennes, explique le rapport. Sur cette période, les eaux se sont réchauffées environ dix fois plus vite que le taux moyen observé pour le XXe siècle. Concernant la hausse du niveau de la mer, les estimations pour 2100 prévoient une élévation de 60 cm à 1,9 mètre pour certaines côtes britanniques.
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Le 22 septembre 2020, la seconde puissance mondiale créait la surprise au cours de la 75ème session de l’Assemblée générale des Nations unies (ONU) lors de l’intervention par visioconférence de Xi Jinping. A la surprise générale, le président chinois décidait de fixer pour son pays l’objectif très ambitieux de réduire ses émissions de CO2 « avant 2030 » et d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2060. Si, à l’époque, certains avaient pu se réjouir de cette nouvelle, la fête aura été de courte durée. Comme le rapporte l’AFP, le 27 avril dernier, la Chine a indiqué qu’elle continuerait, en revanche, à soutenir la construction de centrales à charbon par ses entreprises à l’étranger, justifiant cette décision par « un manque d’alternatives à l’électricité au charbon ». « Beaucoup de pays en développement ne produisent pas assez d’électricité. Dans ce contexte, comment en produire sans centrale à charbon ? Les énergies renouvelables sont-elles suffisantes ? », s’est interrogé Li Gao, chef du service changement climatique au ministère de l’Environnement. « On ne peut pas simplement arrêter de soutenir les pays en développement dans leur construction de centrales au charbon. La lutte contre le changement climatique doit également permettre aux habitants d’avoir de meilleures conditions de vie », a-t-il plaidé devant la presse. Centrales à charbon et « Nouvelles routes de la soie » Derrière les bonnes intentions affichées, de nombreux militants écologistes n’ont pas manqué de rappeler que la Chine est également le premier investisseur mondial dans des centrales à charbon… mais pas que. Depuis 2013, ses banques et autres fonds d’investissements financent ainsi un gigantesque projet d’infrastructures et de chantiers sur fond d’accords politiques ou commerciaux entre les nations. Baptisé « Nouvelles routes de la soie » (BRI en anglais, pour « Belt and Road Initiative »), ce programme d’investissements pharaonique a pour ambition à peine masquée d’élargir la sphère d’influence diplomatique et économique de la seconde puissance mondiale, voire de marcher sur les platebandes de son rival auto-déclaré, les États-Unis. Soit plus des deux tiers des États de la planète, avaient signé en 2020 des accords bilatéraux avec la Chine dans le cadre des « Nouvelles routes de la soie » Et il semble que la manœuvre fonctionne : début février 2020, 143 pays – soit plus des deux tiers de la planète – avaient signé des accords bilatéraux avec la Chine dans le cadre de cette initiative. Mais tout cela à un coût. D’après les estimations de Marine Bertuzzi, Laëtitia Tremel et Thomas Melonio, chercheurs à l’Agence française de développement, les principaux acteurs financiers chinois (banques et fonds) ont investi entre 450 et 480 milliards de dollars dans le projet, soit près de 90 milliards de dollars par an, entraînant les principaux bénéficiaires de ces fonds dans une spirale d’endettement inquiétante, particulièrement dans les pays en développement. Une empreinte carbone aussi pharaonique que le projet Quant à la dette climatique, les premières estimations laissent penser qu’elle sera, elle aussi, considérable. Dès septembre 2019, un rapport du centre chinois Tsinghua pour la finance et le développement, décrypté par le quotidien Les Échos, avait ainsi évalué que ce chantier, s’il était mené à terme, mettrait fortement à mal les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat. Modélisant les effets du développement de ports, de pipelines, de lignes ferroviaires et d’autoroutes, Simon Zadek, l’un des auteurs de l’étude, affirmait alors que si le projet continuait sur la même voie, il exploserait le bilan carbone des 143 pays concernés et conduirait à un réchauffement global de l’ordre de 2,7° C – et ce même si les États-Unis, l’Europe, la Chine et l’Inde respectaient la trajectoire des 2 °C, conformément à l’Accord de Paris. « Il n’y aura plus de développement à grande échelle des centrales au charbon. Ça c’est très clair. » « Il n’y aura plus de développement à grande échelle des centrales au charbon. Ça c’est très clair. » Li Gao, chef du service changement climatique au ministère de l'Environnement
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Il faut commencer par rappeler qu’à New Delhi en particulier, il y a un énorme enjeu de pollution de l’air lié à plusieurs facteurs : d’abord, la circulation massive d’automobiles à moteur diesel, mais aussi des pratiques agricoles qui ne sont soumises à aucune réglementation et une activité industrielle importante qui amène son lot de polluants. Pour toutes ces raisons, historiquement, New Delhi a toujours été une ville extrêmement polluée. Cela dépasse très largement les crises de pollution que l’on peut avoir à Paris. Le fog est installé dans le paysage, c’est visible, palpable et cela a des impacts terribles sur la santé des habitants. My Name is Gautam Gambhir. I don’t believe in talking, I believe in changing lives! Thank Hon’ble HM @AmitShah Ji for continuous support pic.twitter.com/8HAws1EDic Les autorités sont confrontées depuis des décennies à la question de comment protéger les habitants de cette pollution : il y a bien sûr le port du masque, bien plus répandu dans les villes asiatiques qu’occidentales avant la pandémie, et puis il y a la question de la filtration de l’air entrant dans les bâtiments. Sur cette problématique en particulier, les inégalités sociales sont criantes : les écoles privées, accessibles aux catégories aisées de la population, disposent déjà de technologies permettant de filtrer l’air pour le bien-être des enfants, ce qui n’est pas le cas pour l’immensité majorité de la population en bas âge. Cette tour vise exactement le même objectif mais, soyons clairs : cela équivaut à vider la mer avec une petite cuillère. D’autant que d’un point de vue technologique, elle n’a absolument rien de révolutionnaire : il ne s’agit que d’une sorte de gros aspirateur doté de plusieurs filtres capturant les particules fines qui – en effet – ont des effets délétères sur la santé liés au diesel et aux feux de bois mal contrôlés. Alors oui, cela fonctionne, mais à une échelle ridicule : son action n’est efficace que dans un rayon de 1 km à raison de 1000 mètres cubes d’air purifiés par seconde. Évidemment, cela n’est en aucun cas une solution pérenne, on parle de quelque chose de purement anecdotique. « Ce n’est ni une grande évolution technologique ni un grand geste pour l’environnement » « Ce n’est ni une grande évolution technologique ni un grand geste pour l’environnement » Sylvain Grisot
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Depuis le déconfinement, ils jonchent les trottoirs de nos villes et parfois même nos plages et nos océans. En quelques jours seulement, les masques ont investi les lieux, comme les cannettes de soda ou les bouteilles jetées par terre avant eux. Car malgré leur apparence, ces masques à usage unique ne sont pas faits de tissu classique, mais bien d'un textile issu du pétrole, et sont donc tout aussi polluants que des sacs en plastique. Et pour cause, ils mettraient 450 ans à se dégrader. Si certains ont déjà été retrouvés dans des eaux des quatre coins du monde, pas besoin d'aller chercher si loin pour observer et imaginer ce désastre écologique en devenir. L'association Opération Mer Propre a déjà alerté sur ces masques et gants qui naviguent dans la Méditerranée. Pour tenter de dissuader ce genre de comportement et lutter contre ces dépôts sauvages, le député LR de la 7e circonscription des Alpes-Maritimes, Eric Pauget, a d'ailleurs déposé le 18 mai une proposition de loi visant à porter l'amende encourue pour ce type de délit à 300 euros, au lieu de 68 actuellement. Dans les hôpitaux bien sûr, l'utilisation de masques, gants ou tout autre objet fait de plastique a explosé. Les poubelles des établissements de santé regorgent de ces déchets d'autant plus sensibles que potentiellement contaminés. À titre d'exemple, à Wuhan, jusqu'à 240 tonnes de déchets médicaux ont été générés chaque jour au pire de la crise, soit 4 fois plus que ce que le système pouvait encaisser. À Paris, le groupe français Veolia expliquait à L'Express avoir multiplié par 4 le volume de collecte des déchets liés au médical, auprès des établissements de soins. Mais depuis le début de la crise sanitaire liée au Covid-19, l'usage d'objets en plastique a aussi augmenté de façon plus générale. Comme l'explique à franceinfo le directeur d'Elipso, qui regroupe des producteurs d'emballages, une hausse d'activité de 30% a été observée pendant le confinement. Selon Emmanuel Guichard les premières tensions se sont ressenties sur "les flacons pour les gels hydroalcooliques, avec un doublement de la production". LIRE AUSSI >> Masques, blouses, gants... la France face au défi des déchets liés au Covid-19 Autre aspect du changement de quotidien des Français qui a poussé à l'augmentation de la production, le fait que les repas ne se faisaient plus à l'extérieur mais chez soi. D'après le directeur à nos confrères, il y a eu un "report énorme, des produits emballés en grande quantité pour la restauration, vers plus de petits produits acheminés en supermarchés".
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Cuir, cacao, viande, agrocarburant... Pour satisfaire les besoins quotidiens de consommation des Français, 350 m2 de forêt par Français sont nécessaires d'après un calcul de l'ONG Envol Vert qui, avec le WWF, appelle à "mieux consommer" pour lutter contre la déforestation. Un total de 2,4 millions d'hectares (environ la superficie de la Bretagne) est ainsi consacré, surtout en Amérique du Sud, Asie du Sud-Est ou Afrique, aux besoins des seuls consommateurs français (hors commandes publiques ou commandes des entreprises à fins de réexportation), selon l'association. Le WWF s'est de son côté intéressé à l'empreinte de sept matières premières importées en France, cette fois tous usages inclus : pâte à papier, bois, soja, boeuf et cuir, cacao, huile de palme, caoutchouc. Résultat : 14,8 millions d'ha de surfaces utilisées, dont un tiers (5,1 millions d'ha) à risque de déforestation. Alors que Paris prépare sa stratégie de lutte contre la déforestation importée, attendue mi-novembre, les deux ONG appellent à consommer et produire différemment, en privilégiant les produits certifiés et modes de production moins dommageables. Globalement, environ 13 millions d'ha de bois bruts disparaissent chaque année dans le monde, affectant populations, espèces, climat... Un rythme qui, selon la FAO, tend à se stabiliser, en moyenne. À l'origine de près de 80 % de ce phénomène : l'agriculture commerciale. Selon les calculs d'Envol vert, basés sur la consommation moyenne des principaux produits issus des matières à risque, l'"empreinte forêt" des Français est d'abord due aux importations de soja (qui nourrit nos volailles, porcs, vaches laitières). Viennent ensuite, par ordre d'impact décroissant, le cuir, l'huile de palme incluse dans les carburants -gazole ou essence- le papier, le café, l'hévéa (pour les pneus essentiellement), le cacao (10 % de la production mondiale est importée en France), le bois, l'huile de palme pour l'alimentation. De quoi donc revoir quelques idées reçues : le papier, avec sa production européenne et l'importance du recyclage, est moins à risque. Ces dernières années, l'huile de palme pour l'alimentation aussi a reculé, sous la pression des consommateurs, quand celle pour carburants a explosé, sur décision publique. Les défenseurs de la forêt appellent à lever le pied sur les protéines animales. "Pas seulement sur la viande rouge donc", note Boris Patentreger, cofondateur d'Envol vert, qui appelle aussi les professionnels (alimentation animale, cuir...) à revoir, voire relocaliser leurs approvisionnements. Quelles solutions ? Les associations en appellent aux politiques. Cela pourrait être, dans un premier temps, un label "zéro déforestation" qui viendrait garantir au consommateur que le poulet élevé en France qu'il achète n'a pas contribué à déboiser et éliminer les jaguars, cite le WWF. En attendant, chacun peut aller mesurer sa propre empreinte forêt via le quizz mis en place dès 2013 par Envol vert à cette adresse.
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Alors que nos médias anxiogènes répercutent une fois de plus les conclusions alarmistes du dernier rapport du Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat, une nouvelle étude démontre que l’action climatique n’est absolument pas une priorité de développement pour les responsables locaux de tous les continents, confrontés à d’autres enjeux, bien plus réels et tangibles. L’ACTION CLIMATIQUE : LE CADET DES SOUCIS DES LEADERS MONDIAUX L’initiative « Global goals », lancée en 2015 par le « Project everyone » (partenariat entre les Nations Unies, des entreprises, des personnalités américaines du spectacle et des fondations), vise à promouvoir 16 objectifs de développement durable pour 2030 auprès des dirigeants mondiaux, qu’ils appartiennent à des organisations publiques, privées, intergouvernementales ou associatives. En 2017, une enquête a donc été réalisée auprès de 2435 responsables dans le monde où il leur a été demandé de choisir leurs 6 priorités pour 2030 parmi 16 objectifs de développement durable. Le point qui donne de l’intérêt à cette étude est que cet objectif de 2030 est tangible car assez proche dans le temps. En effet, beaucoup des leaders de cette enquête seront encore là en 2030, probablement toujours à un poste de responsabilité et qu’un certains nombre de leurs actions en cours aujourd’hui auront un impact à cette échéance. Les résultats de cette étude ont été publiés en mai 2018 par le laboratoire de recherche AidData du College William & Mary aux États-Unis (Virginie). Il résulte le classement suivant au regard de leurs priorités en termes de développement pour 2030 : À la lecture de ce graphique, on ne peut pas dire que les dirigeants dans le monde s’empressent de sauver leurs territoires du cataclysme climatique que certains leur promettent. En effet, arrivant en antépénultième position (14ème sur 16), l’action climatique n’est pas du tout perçue et considérée comme prioritaire par ces responsables. Si ce résultat est sans appel, on peut tout de même le pondérer. En effet, le terme d’« action climatique » semble un peu flou et on ne sait pas vraiment quelles définitions en ont les leaders. Par exemple, si certains décideurs mettent dans la rubrique « action climatique », leurs actions en termes de prévention et de préparation aux catastrophes d’origine météorologique, qui a été une nécessité de tout temps, on pourrait être amené à se demander si ce sujet ne serait pas en réalité encore moins prégnant dans leurs priorités. D’autant plus que dans le questionnaire de l’enquête, le choix de l’activité « gestion des risques de désastre » est proposé suite au choix du domaine d’activité « Développement humain et genre », à côté de la protection du patrimoine et des problèmes démographiques ; ce qui est pour le moins incongru. De même, quelle est la part dans cette étude des leaders d’opinion qui profitent plus ou moins directement des financements autour de l’action climatique et qui les pousseraient à en faire une priorité compte tenu des retombées financières qu’elles engendrent ? L’étude dresse tout de même le constat suivant : Autrement dit, en dépit des sommes faramineuses dépensées dans ce domaine et d’un alarmisme climatique toujours plus fort des instances internationales et des médias, les leaders mondiaux ne croient pas en la supposée catastrophe climatique qu’il faudrait prévenir. LA CAUSE DE CE DÉSINTÉRÊT POUR L’ACTION CLIMATIQUE : DES INVESTISSEMENTS TRÈS LOURDS, TROP D’INCERTITUDES ET DES POPULATIONS RÉFRACTAIRES L’étude évoque assez rarement l’action climatique en tant que telle mais elle note tout de même que les leaders mondiaux « répugnent à s’attaquer à ce problème car cela nécessite des coûts initiaux élevés pour des bénéfices incertains dans le futur ». En effet, comme le dit l’étude, pour parvenir à un meilleur développement durable en 2030, les leaders considèrent à l’échelle mondiale que les priorités doivent porter sur l’éducation, l’emploi et des institutions fortes et, dans les pays les plus pauvres d’entre eux, sur les services et besoins de base (santé, eau, nourriture et accès à l’énergie). De plus, si l’action climatique est le cadet des soucis pour les responsables, cela l’est également pour les citoyens dans le monde entier. Les conclusions de ce graphique sur le caractère non prioritaire de la question climatique chez les citoyens ne nous surprennent pas puisque Benoît Rittaud avait déjà relaté les résultats d’études similaires sur son blog dans son article « Les Européens n’ont pas peur du changement climatique ». DES CONCLUSIONS ALLANT GLOBALEMENT CONTRE LES INTÉRÊTS DE CEUX QUI ONT FINANCÉ CETTE ÉTUDE On pourrait naturellement objecter que cette étude a été commandée et financée par des intérêts privés, laissant planer le doute sur ses méthodes et ses conclusions ; sauf que les conclusions de cette étude vont globalement à l’encontre des objectifs des organisations qui ont commandé et financé cette enquête : la Fondation Hewlett, la Fondation Bill et Melinda Gates et le ministère allemand de la Coopération économique et du développement. Pour la fondation Hewlett, l’action climatique est au cœur de ses projets : Elle supporte des projets de réduction des émissions de gaz à effet de serre dans les pays les plus émetteurs. Au sujet de la fondation Bill et Mélinda Gates, Bill Gates indiquait lors du « One planet sumit » sa vision du réchauffement climatique. A priori, ils ne peuvent donc pas être soupçonnés d’être du côté des climato-réalistes dans ce domaine. L’action climatique de l’Allemagne est quant à elle soutenue par l’Organisation des Nations-Unies sur le changement climatique et ses émissions de CO2 sont en diminution constante depuis les années 90 selon l’UE (choisir « Germany » dans « Geographic entity »). Donc, a priori nul lobby de l’industrie pétrolière derrière cette enquête qui pousserait à des résultats biaisés, disons-le nous bien. LA LUTTE CONTRE LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE EST NON DÉMOCRATIQUE ET REPRÉSENTE UN FREIN AU DÉVELOPPEMENT MONDIAL Résumons, on a une techno-structure politisée et non démocratique, le GIEC, qui alarme la planète entière de la catastrophe climatique en cours et à venir et des décideurs locaux, pas toujours en phase avec leur population mais où le point de consensus entre eux et leur base est justement l’absence de priorité à donner à l’action climatique pour le développement durable de leurs territoires. De cette étude, il ressort in fine qu’un passage en force des politiques climatiques tendrait à fragiliser les piliers même du développement que sont l’éducation, l’emploi, le pouvoir d’achat, la sécurité publique et la santé ; priorités pourtant plébiscitées par la population et leurs représentants. Dépenser autant d’argent et de moyens dans la lutte contre le réchauffement climatique et en particulier dans la réduction des gaz à effet de serre, implique donc une vision non démocratique puisque les citoyens des pays du monde ne la trouve absolument pas prioritaire. Enfin, cette action pourrait être perçue comme une ingérence par des leaders locaux réfractaires et renforcer un peu plus le sentiment de défiance envers les instances multilatérales mondiales. — Sur le web
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Le projet de loi relatif à l’énergie et au climat qui doit être présenté en procédure accélérée au Parlement début juin 2019 est incohérent. Il confond les objectifs et les moyens et assigne des objectifs irréalistes au motif, selon Jean-François Carenco, président de la Commission de régulation de l’énergie, « qu’il faut regarder vers les étoiles et non pas vers nos pieds ». Il serait bon aussi de garder les pieds sur Terre… et un œil sur les factures d’énergie des Français, ce que lui a rappelé aussi le député Julien Aubert. DES OBJECTIFS « AMBITIEUX »… « La France s’est fixée d’autres objectifs ambitieux en termes de baisse de la consommation d’énergie, de développement des énergies renouvelables », À quel titre ? Les énergies renouvelables sont un mauvais moyen d’arriver à un objectif de décarbonation de la production d’électricité. Pourquoi mélanger objectifs et moyens ? « afin d’atteindre 32 % en 2030, et de diversification de son mix électrique, avec l’objectif de baisser la part du nucléaire à 50 % ». Encore une fois à quel titre ? Vouloir diminuer la part du nucléaire qui est une énergie décarbonée n’est pas un objectif de décarbonation de la production d’énergie. C’est un mauvais moyen déguisé en objectif. Et il est contradictoire avec celui de baisser les émissions de gaz à effet de serre indiqué dès la première ligne du projet présenté « La France s’est dotée dès 2000 d’objectifs et de plans stratégiques pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre… » La ligne suivante du projet est fausse ! « Tous ces objectifs concourent à la baisse de nos émissions de gaz à effet de serre ». Non. Vouloir diminuer la production décarbonée nucléaire pour augmenter la part des énergies fatales et intermittentes comme l’éolien ou le photovoltaïque nécessitant d’être adossées à des centrales à gaz (carbonées) ne concourent pas à la baisse de nos émissions de gaz à effet de serre. … MAIS IRRÉALISTES ! « En 2016, la France a adopté la première Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE), qui fixe à 2023 des objectifs ambitieux d’efficacité énergétique et de développement des énergies renouvelables ». Lire « des objectifs irréalistes », mais le projet ajoute en plus : « … le gouvernement a rehaussé son ambition, en fixant, au sein du Plan climat de juillet 2017, l’objectif d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 ». Allons-y, folle farandole ! C’était déjà irréaliste en 2016, mais en 2017 « le gouvernement » accélère. « … et correspond à une division des émissions par un facteur supérieur à six ». Et ça ne choque personne qu’avec des « ambitions » amalgamant objectifs et moyens contradictoires, le gouvernement puisse arriver à diviser par six des émissions de gaz à effet de serre ? Il y a quelqu’un « là-haut » où bien vivent-ils « hors-sol » ? « Les travaux, menés en grande concertation avec l’ensemble des acteurs, ont montré l’impossibilité de respecter en même temps tous les objectifs climatiques et énergétiques fixés par la loi de transition énergétique. Réduire à 50 % la part de nucléaire dès 2025 aurait nécessité de construire de nouvelles centrales au gaz, en contradiction avec nos objectifs climatiques ». Il fallait au moins une « grande concertation » pour découvrir benoîtement que les objectifs « ambitieux » étaient irréalisables… TOUJOURS PLUS HAUT, MAIS PLUS TARD… « Il est donc proposé de porter ce délai à 2035, permettant d’engager une transition réaliste et pilotée. À l’inverse, les travaux ont montré qu’il était possible d’accélérer la baisse des consommations d’énergies fossiles à – 40 % en 2030 au lieu de – 30 % ». Ce délai à 2035 ne pourra pas être tenu non plus, mais c’est plus tard… « Les travaux menés dans le cadre de ces deux exercices ont permis de décrire une trajectoire ambitieuse et crédible, permettant de diversifier notre mix énergétique, tout en réaffirmant la priorité consacrée à la lutte contre le changement climatique et à la baisse des émissions de gaz à effets de serre ». Non, la trajectoire n’est pas « ambitieuse et crédible » mais irréaliste et farfelue en affirmant des priorités opposées ! Comment oser affirmer tout et son contraire en une seule phrase ? Non, diminuer la production nucléaire décarbonée ne fera pas « baisser les émissions de gaz à effet de serre » malgré cette « priorité » clamée ! Les dogmatiques antinucléaires seraient-ils si bien infiltrés au Gouvernement et dans les rouages administratifs décisionnels ? « Une transformation d’une telle ampleur doit être nourrie par un bilan régulier de la politique climatique de l’État et de sa mise en œuvre concrète et opérationnelle dans tous les secteurs ». Et le parlement, même s’il a voté à l’époque, en août 2015, la stupide loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV), il n’existe plus ? UN DOUTE QUAND MÊME ? « C’est pourquoi le président de la République a annoncé la création d’un Haut Conseil pour le climat […]. Fort de l’expertise de ses membres, il devra évaluer si la stratégie nationale bas-carbone de la France est suffisante, alerter si elle est insuffisamment mise en œuvre ou si les décisions prises par les autorités publiques ne sont pas cohérentes avec les objectifs que la France s’est fixée, et le cas échéant recommander des actions pour redresser la trajectoire ». Alerter si les décisions prises par les autorités publiques ne sont pas cohérentes avec les objectifs ? Redresser la trajectoire ? Il suffit de commencer par : Ces deux mesures urgentes constitueraient un bon début… ALERTE ! Un mix énergétique, dont l’ambition affichée est de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier ne devrait pas mettre des œufs pourris (éolien, solaire, hydrogène…) dans les autres paniers. Ils ne servent à rien, ils coûtent chers et, pire, ils peuvent contaminer les œufs sains dans le bon panier utile. Alerte à tous les députés et les élus ! Le projet de loi relatif à l’énergie et au climat présenté par le ministre de l’Écologie François de Rugy, au nom du Premier ministre Édouard Philippe, est incohérent !
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L’union européenne a prévu que les sources renouvelables devront représenter obligatoirement 10% de la consommation totale de carburants des Européens d’ici à 2020… Pour satisfaire cet objectif, les états membres ont prévu de recourir essentiellement (plus de 90%), aux agrocarburants, issus des cultures agricoles, et donc concurrents de l’alimentation. En conséquence, une superficie équivalente à deux fois la Belgique devra être convertie en terres agricoles et plantations d’ici à 2020, menaçant forêts et écosystèmes naturels, avec un impact désastreux en matière de changements climatiques, biodiversité et de sécurité alimentaire. La conduite à risques de l’UE Ce résultat est celui d’une étude réalisée par l’Institute for European Environmental Policy (IEEP) (voir la note de synthèse en français sur le site du RAC). C’est la première étude de ce type qui met en perspective les objectifs des « Plans d’action en faveur des énergies renouvelables » des états membres de l’UE et les études européennes sur le changement d’affectation des sols indirect, « CASI ». Ce CASI signifie prendre en compte le fait que les cultures dorénavant consacrées aux réservoirs ne seront plus affectées à l’alimentaire. Donc, d’autres terres devront être dédiées à l’approvisionnement alimentaire, rognant sur les forêts, les tourbières et autres prairies naturelles ! En incluant le CASI dans les calculs et simulations, on apprend qu’en 2020 les agrocarburants engendreront l’émission de 27 à 56 millions de tonnes équivalent CO2 supplémentaires par an, soit autant que la mise en circulation de 12 à 26 millions de voitures sur les routes européennes : autrement dit, ils émettront 81 à 167 % de gaz à effet de serre (GES) supplémentaires par rapport aux carburants fossiles qu’ils remplacent alors que la directive européenne demande à ce qu’ils les diminuent de 35 à 50 %. Il n’est pas trop tard pour agir ! Avant le 31 décembre 2010, la Commission européenne doit se prononcer sur l’intérêt de prendre en compte l’impact du CASI et, si cela est jugé nécessaire, de l’intégrer dans le calcul des émissions de GES des agrocarburants. Or, aucune étude européenne ne conclue aujourd’hui à un impact nul du CASI. La Directive sur les énergies renouvelables impose donc légalement aux Etats de prendre en compte ce phénomène. La prise en compte du CASI dans le calcul du bilan GES des différentes filières d’agrocarburants est donc indispensable si l’on veut s’assurer que leur développement n’entraîne pas une destruction massive des forêts et écosystèmes naturelles dans les pays tropicaux. Une modification structurelle s’impose Les agrocarburants destinés au marché européen posent aussi des problèmes sociaux en monopolisant les terres agricoles dans les pays du Sud au détriment des cultures alimentaires. Continuer de s’appuyer autant sur les agrocarburants et les voir comme le seul produit de substitution au pétrole, c’est inciter indirectement à la déforestation dans les pays tropicaux. Il faut donc que la demande de carburant, quel qu’il soit, diminue. Ce qui passe par un durcissement de la réglementation en matières d’émissions de CO2 des véhicules, par l’investissement dans des schémas d’infrastructures de transport moins polluants, tels que les transports collectifs, le fret ferroviaire, etc. Voir également sur le site du Réseau Action Climat : Le communiqué de presse du 8 nov. 2010 La note de synthèse en français (4 pages) Le rapport intégral en anglais
true
Ils veulent vous faire préférer le train. Une majorité de députés néerlandais demande l'abandon de la ligne aérienne Amsterdam-Bruxelles au profit de la liaison ferroviaire entre les deux capitales, moins nocive pour l'environnement et presque aussi rapide. *La proposition du parti écologiste GroenLinks a reçu le soutien des élus de deux formations appartenant à la coalition au pouvoir, expliquent Les Echos. En réponse, le gouvernement a assuré être déjà en train de négocier avec les parties prenantes un éventuel abandon des vols les plus courts. En avion, les 200 kilomètres qui séparent Amsterdam de Bruxelles se parcourent en moins d'une heure, selon le journal. En train, il faut compter deux heures, mais les formalités d'enregistrement et de sécurité inhérentes aux déplacements aériens font que la différence n'est pas si nette. GroenLinks, Union chrétienne et Démocrates 66 sont main dans la main pour mettre fin à la dizaine de vols assurés chaque jour par KLM, qui en discute avec la ministre des Infrastructures néerlandaises Cora van Nieuwenhuizen. Les représentants de l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol et des chemins de fer néerlandais sont aussi autour de la table, précisent Les Echos. "Le but est d'inciter les passagers entre les deux aéroports d'opter pour le train et de positionner ce dernier comme une alternative attrayante et simple", a déclaré la ministre, citée par le quotidien belge L'Echo. "Les compagnies aériennes peuvent d'ailleurs en tirer également un avantage en utilisant les slots ainsi libres pour des destinations économiquement plus intéressantes." Un "slot" est un créneau pendant lequel l'appareil d'une compagnie est autorisé à décoller ou à atterrir. Députée du parti GroenLinks, Suzanne Kröger recommande de "répartir ces slots de manière raisonnée et en se basant, dans la mesure du possible, sur les liaisons indispensables", rapporte le quotidien belge, à l'heure où les questions de l'environnement et du climat occupent le débat politique dans certains pays européens.
true
Et si le plus gros pollueur du CAC 40 avait décidé de changer de costume ? A l'instar des autres majors du pétrole, le groupe Total s'est engagé à atteindre la neutralité carbone pour ses opérations dans le monde entier d'ici à 2050. En clair, l'ensemble de ses émissions de dioxyde de carbone devront être compensées ou ramenées à zéro. Pour un groupe qui a émis 40 millions de tonnes de CO2 l'an dernier, le défi s'annonce énorme. Et si Total multiplie déjà les investissements dans les énergies renouvelables (le solaire notamment), le groupe de Patrick Pouyanné compte également s'appuyer sur les méthodes de stockage et de captage de CO2. Ce processus, qui consiste à capter le gaz en sortie d'usine, avant de le transporter puis de le stocker dans le sol ou en mer, ne date pas d'hier. Considéré par l'agence internationale de l'énergie (AIE) comme une source potentielle de réduction des émissions (jusqu'à 14% d'ici à 2050), sa généralisation à grande échelle se heurte depuis plusieurs années à des problèmes de coûts, jugés trop élevés. C'est sur ce levier que le pétrolier français se démène. Cette technologie constitue d'ailleurs son premier poste de dépense R&D avec 100 millions d'euros par an (10% du budget R&D). C'est à ce titre que Total a annoncé récemment un partenariat avec une start-up britannique, Cambridge Quantum Computing, visant à utiliser la technologie quantique pour réduire les coûts du captage, qui représente à eux seuls de 50% à 70% du total du processus (avec le transport et le stockage). La puissance de calcul de ces ordinateurs quantiques permettrait en effet de modéliser avec une grande précision les matériaux dits "adsorbants" qui seraient utilisés pour la capture du gaz à effet de serre. "Les technologies de capture sont chères. Nous avons besoin d'une innovation de rupture afin de créer un matériau efficace et peu énergivore pour faire baisser les coûts drastiquement", explique Marie-Noëlle Semeria, directrice R&D du groupe. Indispensable pour stimuler les investissements et développer une filière industrielle. "Dans son scénario de neutralité carbone, l'AIE juge qu'il faudrait stocker 5 à 10 milliards de tonnes de CO2 d'ici à 2050. Actuellement, nous en sommes à 30 millions par an ", précise-t-elle. A terme, le pétrolier français espère pouvoir se servir du stockage pour décarboner en priorité ses sites industriels. Mais, à l'image du vaste projet commercial de stockage de CO2 dans lequel il est impliqué en Norvège avec Shell et Equinor depuis 2017, un marché commercial pourrait également s'ouvrir à Total pour vendre ses solutions aux industriels. Encore faut-il que ces derniers y trouvent un intérêt financier. Et pour cela, il faudra un prix carbone bien plus haut que celui d'aujourd'hui.
true
Alors que le monde a connu en juillet son mois le plus chaud jamais observé, l'Islande a dit adieu au glacier Okjökull, disparu sous l'effet du réchauffement climatique. Le glacier, qui mesurait 16 km², est aujourd'hui inférieur à 1 km². AFP Le panorama, autrefois blanc immaculé, alterne désormais entre le brun et le gris des montagnes environnantes, les vastes plaines désertiques au relief tourmenté, et le blanc des neiges éternelles de Langjökull, deuxième plus grand glacier du pays - encore bien vivant. AFP Des dizaines de militants se sont rassemblés pour un rapide discours de la Première ministre islandaise, Katrín Jakobsdóttir, et l'ancienne commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme Mary Robinson. "J'espère que cette cérémonie sera une source d'inspiration non seulement pour nous ici en Islande, mais également pour le reste du monde car ce que nous voyons ici n'est qu'un visage de la crise climatique", a déclaré Katrín Jakobsdóttir AFP Une plaque de bronze a été déposée sur l'ancien glacier. En islandais et en anglais, elle a pour titre : "Une lettre pour l'avenir". "Tous nos glaciers devraient connaître le même sort au cours des 200 prochaines années. Ce monument atteste que nous savons ce qui se passe et ce qui doit être fait. Vous seuls savez si nous l'avons fait", indique la plaque à l'adresse des générations futures. AFP "Quand on vous demande d'écrire quelque chose comme ça, vous pensez dans une échelle de temps complètement différente. C'est presque comme envoyer du texte sur la Lune ou une autre planète", témoigne Andri Snær Magnason, l'écrivain islandais de 46 ans qui est l'auteur de ces lignes. La plaque porte également la mention "415 ppm CO2", en référence au niveau record de concentration de dioxyde de carbone enregistré dans l'atmosphère en mai dernier. AFP À cette hauteur on observe facilement le cratère, ses quelques poches d'eau de fonte bleu azur et ses restes de neige. Ici s'étendait autrefois l'épais manteau blanc gelé de l'Okjökull. En 2014 le "glacier Ok", l'un des plus petits d'Islande, est devenu le premier de l'île a être déclassé par les glaciologues. Les scientifiques craignent que les quelque 400 autres massifs glaciaires de l'île ne suivent le même destin. AFP
true
Triste record pour la planète. La décennie écoulée (2010-2019) a été la plus chaude jamais observée, a annoncé mercredi l'ONU, confirmant l'inexorable réchauffement climatique de la Terre marqué par un accroissement des phénomènes météorologiques extrêmes. 2019 a été la deuxième année la plus chaude dans le monde, après 2016, a indiqué l'Organisation météorologique mondiale (OMM) dans un communiqué. Et 2020 ne s'annonce pas sous de meilleurs auspices. "Malheureusement, nous nous attendons à voir beaucoup de phénomènes météorologiques extrêmes en 2020 et dans les décennies à venir, alimentés par des niveaux records de gaz à effet de serre qui retiennent la chaleur dans l'atmosphère ", a souligné le secrétaire général de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), Petteri Taalas, dans un communiqué. "L'année 2020 a commencé là où 2019 s'est arrêtée - avec des événements météorologiques et climatiques à fort impact", comme en Australie, qui "a connu en 2019 son année la plus chaude et la plus sèche jamais enregistrée", a-t-il ajouté. Cette chaleur record "a préparé le terrain aux immenses feux de brousse qui ont été si dévastateurs" pour l'immense île continent, a-t-il expliqué. Ces incendies monstres ont entraîné la mort de 28 personnes, selon le bilan officiel, détruit plus de 2000 maisons et brûlé une zone de 100 000 kilomètres carrés - plus grande que la superficie de la Corée du Sud. Globalement, les températures moyennes de ces cinq et dix dernières années ont été les plus élevées jamais enregistrées. Depuis les années 1980, chaque décennie a été plus chaude que la précédente, selon l'OMM, qui s'attend à ce que tendance se poursuive. Selon l'agence spécialisée de l'ONU, la température mondiale annuelle en 2019 a devancé de 1,1°C la moyenne enregistrée à l'époque préindustrielle (1850-1900). "D'après la trajectoire actuelle des émissions de dioxyde de carbone, nous nous dirigeons vers une augmentation de la température de 3 à 5 degrés Celsius d'ici la fin du siècle", a prévenu M. Taalas. L'Accord de Paris de 2015 vise à limiter ce réchauffement à +2°C voire 1,5°C, mais même si les quelque 200 pays signataires respectent leurs engagements de réduction de gaz à effet de serre, le réchauffement pourrait dépasser les 3°C. Les scientifiques ont déjà montré que chaque demi-degré supplémentaire augmente l'intensité et/ou la fréquence des canicules, tempêtes, sécheresses, ou inondations. Malgré ce constat, la conférence climat de l'ONU (COP25) en décembre à Madrid n'a pas été à la hauteur de l'urgence climatique, une occasion ratée que déplore le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres qui réclame plus d'ambition dans la lutte contre le réchauffement.
true
La plupart des gens aiment la prévisibilité dans leur vie. Certains aiment un peu d’excitation et de folie, mais même là, ils ont tendance à préférer que le résultat soit prévisible ; finalement, ils veulent rentrer à la maison et retourner au travail plutôt que de se retrouver coincés sur une île déserte ou mangés par un ours blanc. Les désirs de prévisibilité du public créent un marché de niche pour les gens qui font des prédictions. Curieusement, peu importe que les prédictions soient exactes ou non. La météo est chaotique, et donc pas particulièrement prévisible au-delà de quelques jours, mais les gens aiment se plaindre, et les prévisions météorologiques leur donnent de quoi se plaindre. Les marchés boursiers sont également chaotiques, mais il y a des analystes pour tous les goûts, de très haussier à très baissier. Les phénomènes cycliques sont les plus faciles à prévoir avec précision. L’industrie de la prédiction a commencé il y a des milliers d’années, lorsque les prêtres et les chamans ont commencé à regarder les étoiles et les planètes et à aligner des cailloux pour les représenter. Ils ont utilisé l’information obtenue par l’observation des étoiles pour prédire avec précision les meilleurs moments pour planter des cultures ou aller pêcher. Les gens ont été dûment impressionnés par de tels exploits et ont pensé qu’il s’agissait d’une sorte de magie. Parfois, ils sont restés impressionnés pendant des milliers d’années. Dans l’Égypte ancienne, par exemple, ils croyaient que le Nil n’inonderait et n’irriguerait pas leurs champs à moins que le Pharaon n’accomplisse ses rituels et ne s’accouple avec sa sœur pour produire le prochain Pharaon. C’est ce qu’on appelle la « pensée magique » et, d’une certaine manière, elle continue encore aujourd’hui. Aux États-Unis, par exemple, les gens croient que si le président de la Réserve fédérale continue d’accomplir ses rituels, leur pays ne sera pas en défaut de paiement sur sa dette et que l’argent circulera à jamais. Les phénomènes parfaitement cycliques sont très faciles à prédire si vous savez quoi chercher mais, à part les phénomènes célestes, il n’y en a pas beaucoup. Les phénomènes semi-cycliques sont beaucoup plus fréquents ; pour ces derniers, les cycles sont apparents mais il y a aussi beaucoup de variabilité et de chaos. Ici aussi il est possible de faire des prédictions précises, sauf en ce qui concerne le calendrier. Par exemple, il y a plus d’une décennie, j’avais courageusement prédit que l’empire américain s’effondrerait à un moment donné (parce que tous les empires finissent par s’effondrer – sans exception !), mais j’ai hésité à faire des prédictions quant au moment de son effondrement. J’ai suivi sa progression vers l’effondrement depuis, avec de bons résultats. À ce stade, je suis tenté de me mettre dans une situation délicate et de prédire que si tout va bien (pour moi), je serai encore en vie lorsque cet effondrement se produira réellement. Quand ce sera le cas, je serai sans doute insupportablement suffisant pendant une courte période de temps, mais je devrai ensuite prédire d’autres choses parce que les prédictions ne sont intéressantes que si elles concernent l’avenir, alors que les prédictions concernant le passé sont totalement sans intérêts. C’est pareil pour les prédictions sur l’avenir lointain. Les astrophysiciens prédisent que dans un milliard d’années, ou plus, notre soleil va gonfler au-delà de l’orbite terrestre et nous brûler. C’est, bien sûr, sans importance pour nous, puisque des espèces de mammifères comme la nôtre disparaissent après quelques millions d’années. Nos espèces en particulier ont tendance à courir un risque d’extinction beaucoup plus élevé chaque fois qu’il y a une période glaciaire. Pendant ces périodes, de petits groupes de personnes vêtues de fourrure s’assoient dans des grottes humides (où il fait plus chaud), brûlent des os pour se tenir au chaud et rongent des carcasses. Les périodes glaciaires se produisent assez régulièrement, durent des dizaines de milliers d’années et, durant cette période, les populations humaines se réduisent à presque rien. D’après les preuves historiques, nous pouvons bravement prédire qu’une autre ère glaciaire approche à grands pas et qu’elle pourrait commencer n’importe quel siècle à partir de maintenant. Puisque cette prédiction particulière sur l’avenir n’est pas non plus excitante, essayons de faire des prédictions sur le passé. Un type de prédiction sur le passé est actuellement considéré comme très excitant. Cette prédiction est faite sur la base de modèles climatiques : des programmes informatiques qui simulent le climat de la Terre à partir de théories scientifiques sur le fonctionnement du climat et de divers types de preuves indirectes comme les cernes des arbres et les carottes de glace et de sédiment. Ils sont considérés comme plus fiables que, disons, les feuilles de thé ou les entrailles de chèvre parce qu’ils sont rétro-validés : leurs prédictions sur l’avenir sont supposées être exactes en raison de l’exactitude de leurs prédictions sur le passé. Ils sont modifiés jusqu’à ce qu’ils correspondent aux données historiques en truquant divers paramètres. Puis, sur la base d’un gigantesque acte de foi, ils sont supposés être capables de voir dans l’avenir. Cette imputation repose sur l’hypothèse rarement discutée que le climat est prévisible plutôt que chaotique. Le climat semble plutôt chaotique, du moins à court terme (siècles et millénaires). Il y a eu un épisode de refroidissement qui a coïncidé avec l’effondrement de l’Empire romain d’Occident. Puis il y a eu un épisode de réchauffement au cours duquel les tribus slaves ont proliféré dans toute l’Europe de l’Est et ont cultivé la terre jusqu’au cercle polaire arctique. Au cours de cette même période, la population de nomades pastoraux de toute la steppe eurasienne a explosé. Finalement, elle s’est organisée autour des Mongols dirigés par Gengis Khan et a créé un empire qui, à un moment donné, comprenait la majeure partie de l’Eurasie, y compris la Chine, la Russie, l’Inde et la Perse, et l’Europe orientale jusqu’aux portes de Vienne. S’ensuivit une vague de froid au cours de laquelle l’Empire mongol s’effondra. L’information sur ce qui s’est exactement passé est incomplète parce que les données fiables sont rares et les explications des raisons pour lesquelles ces changements climatiques se sont produits quand ils se sont produits sont encore plus incomplètes. En matière de climatologie, le passé est un peu obscur, mais l’avenir est aussi radieux que possible. Tout cela est très intéressant, mais il y a un point essentiel à faire valoir : les prévisions basées sur des modèles climatiques n’ont pas été validées par l’observation. Bien sûr, elles peuvent être rétro-validés par rapport aux données historiques, mais ce n’est qu’une ruse scientifique. Si vous voulez faire rire un courtier en valeurs mobilières, dites-lui que vous avez un programme informatique qui prédit avec précision le cours des actions de la semaine dernière. Il faudra attendre quelques siècles pour savoir si les prédictions faites à partir des modèles climatiques auront été exactes. Entre-temps, un peu de scepticisme à l’égard de ces prédictions semble tout à fait justifié. Les prédictions qui n’ont pas été validées par une observation subséquente ne peuvent pas être considérées comme de la « science établie » – par définition. Elles sont purement théoriques. Jusqu’à présent, nous avons environ une alerte de 1ºC par rapport à ce qui est supposé être « la température moyenne mondiale préindustrielle » qui n’a jamais été mesuré directement. Ce niveau d’avertissement est plus que subjectif. Pendant le maximum thermique paléocène-éocène, il y a environ 55,5 millions d’années, les températures moyennes mondiales auraient été jusqu’à 14ºC plus chaudes qu’aujourd’hui. Comme la science ne connaît pas encore l’ampleur de l’augmentation future de la température mondiale (faute de temps pour faire les observations nécessaires à la validation de la théorie), nous devons supposer qu’il ne s’agit pas d’une science mais d’une secte scientifique. En fait, le degré d’émotivité dont fait preuve actuellement le thermomètre à l’égard de ce qu’il a à dire est tout à fait inhabituel pour quiconque participe à une entreprise scientifique, quelle qu’elle soit, et indique plutôt une quelconque expérience religieuse. Il y a aussi un aspect politique désagréable à cette rhétorique en surchauffe concernant le réchauffement de la planète : les pays développés, qui ont déjà dilapidé leurs ressources en combustibles fossiles et ne sont donc plus en développement, peuvent être soupçonnés d’utiliser la moralisation basée sur la science climatique pour contrecarrer les efforts des pays en développement pour combler leur retard et même dépasser les pays développés. Mais cela ne marche pas, ce qui peut expliquer l’hystérie inexplicable provoquée par une hausse de 1ºC de la température moyenne mondiale. Puisque c’est le cas, il est justifié de s’engager dans une méta-théorie : former des théories politiques et sociologiques sur les théories du climat. Particulièrement intéressants sont celles que nous pouvons tester. Une hypothèse particulière est que les théories climatiques qui prédisent le réchauffement climatique sont plus susceptibles d’être populaires que celles qui ne prédisent rien de particulièrement dramatique ou ne prédisent rien du tout, et que les théories qui prédisent un réchauffement climatique vraiment dramatique seront probablement encore plus populaires. Nous pouvons vérifier ces prédictions à l’aide de tests AB, qui sont largement utilisés dans la publicité. Supposons que vous dirigiez une agence de publicité et que vous ayez un concepteur qui veut ajouter des lignes sinueuses à une publicité et un directeur de compte qui déteste les lignes sinueuses. Vous pouvez résoudre ce dilemme en publiant des annonces avec des lignes sinueuses (A), et d’autres sans (B), sur différents marchés aux publics similaires pour déterminer laquelle fonctionne le mieux en fonction de ses effets sur les ventes. Je crois que ces tests AB des théories climatiques montreront définitivement que les gens préféreront les théories qui prédisent avec confiance le réchauffement climatique et les calamités associées plutôt que celles qui prédisent plus ou moins un statu quo ou ne prédisent rien en particulier. Mais de tels tests ne sont peut-être même pas nécessaires. Dans les années 1970, la théorie du climat prévoyait que la prochaine période glaciaire pourrait commencer n’importe quand à partir de maintenant, mais cette théorie a été abandonnée il y a quelque temps. Cela n’a tout simplement pas retenu l’attention du public de la même façon que le réchauffement de la planète. « L’Age de Glace » est l’histoire pour enfant d’un écureuil obsédé par les glands nommé Scrat, alors que le réchauffement climatique est un genre adulte et héroïque qui inclut Mad Max et Waterworld. Les périodes glaciaires interminables sont difficiles à vendre ; personne ne veut vraiment passer des heures à regarder des gens poilus vêtus de fourrure essayer de tuer des animaux avec des bâtons pointus, puis se blottir autour d’un feu en rongeant des os. Les climatologues ont clairement compris que le réchauffement de la planète est porteur et que l’ère glaciaire ne l’est pas, et ils se sont comportés en conséquence. On peut facilement observer des gens utiliser des termes tels que « opinion scientifique » et « consensus scientifique » sur le réchauffement de la planète, et certains qualifient même d’« écrasantes » les preuves d’un changement climatique catastrophique. Notez, cependant, que en science, le terme opinion n’a aucune consistance. La mode scientifique non plus. Ce qui fait de la science une science, c’est l’utilisation de la méthode scientifique. Les scientifiques élaborent des théories, utilisent ces théories pour faire des prédictions, conçoivent des expériences pour tester ces prédictions, mènent les expériences et observent les résultats. Si les résultats correspondent aux prédictions, la théorie demeure ; sinon, elle est rejetée, peu importe à quel point elle s’est avérée à la mode. En ce qui concerne le changement climatique, l’expérience n’a pas encore été menée (puisque cela prendra au moins quelques siècles), nous n’avons donc que de la théorie et quelques prévisions à la mode mais non testées. Néanmoins, beaucoup de gens à l’heure actuelle sont très émotifs au sujet des prévisions du réchauffement de la planète qui sont basées sur des modèles climatiques informatiques non testés. Certains préconisent de prendre des mesures draconiennes pour tenter d’y mettre un terme, notamment en réduisant les émissions de dioxyde de carbone. Pourtant, les gens préconisent depuis des décennies de prendre de telles mesures, sans grands résultats. Mais il y a de bonnes nouvelles pour eux : les ressources en combustibles fossiles faciles d’accès s’amenuisent rapidement, et bien que les réserves globales d’hydrocarbures fossiles soient, à toutes fins pratiques, illimitées, les quantités qui peuvent encore être produites de manière rentable sont-elles plutôt limitées ; à savoir, l’extraction de pétrole et de gaz de schistes aux États-Unis a été un gaspillage net d’argent. La plupart des pays ont déjà dépassé leur pic en tant que producteurs de combustibles fossiles. C’est une bonne nouvelle si vous voyez le réchauffement climatique comme un problème et une mauvaise nouvelle si vous le voyez comme la solution à un problème encore plus grand, qui est son contraire : le refroidissement global, suivi par le gel global. A l’échelle des décennies et des siècles, le climat semble plutôt chaotique, mais si vous faites un zoom arrière à l’échelle des millénaires et plus loin dans le temps, un modèle semi-cyclique devient évident. Il y a des indications que les cycles sont liés aux fluctuations du rayonnement solaire et de l’orbite de la Terre, mais ce qui est intéressant, ce n’est pas ce qui donne naissance à ce modèle, mais ce qu’il signifie pour le climat futur. Étant donné toute l’attention accordée au réchauffement de la planète, vous serez peut-être surpris d’apprendre que la Terre est actuellement en période glaciaire – et l’a été au cours des 2,6 millions d’années passées. L’Antarctique est recouvert d’une moyenne de 2000m de glace ; c’est pareil pour le Groenland. Le permafrost couvre 22,8 millions de km2 de l’hémisphère Nord, soit environ 23 000 milliards de dollars de terres agricoles (aux prix moyens américains actuels) qui ne peuvent être exploitées parce qu’il fait trop froid. Soit dit en passant, c’est aussi la valeur de la dette fédérale américaine. Dans le graphique ci-dessous, les périodes interglaciaires sont indiquées en vert. Notez qu’elles ont été plutôt courtes par rapport aux périodes glaciaires, et que notre période actuelle est beaucoup plus longue que toutes les autres. La Terre n’a pas toujours été aussi froide. La période « récente » la plus chaude se situe entre -60 et -100 millions d’années, alors que les températures moyennes mondiales étaient de 10ºC plus chaudes, qu’il y avait très peu de glace sur la surface du globe, que le Sahara était luxuriant et boisé et que les alligators folâtraient dans l’Arctique. Si les humains avaient existé à l’époque, ils se seraient amusés à chasser les dinosaures jusqu’en Arctique. Depuis, les températures mondiales n’ont cessé de chuter, avec une séquence de longues périodes glaciaires interrompues par des périodes plus chaudes beaucoup plus courtes. La vague de chaleur actuelle, qui dure depuis 10 à 12 000 ans, est anormalement longue, et une nouvelle ère glaciaire nous attend d’ici un siècle. Cette nouvelle devrait être plutôt alarmante pour les millions de personnes qui vivent dans des endroits qui finiront par être gelés en permanence et éventuellement écrasés par l’avancée des glaciers. Heureusement, il y a quelque chose que nous pouvons faire pour repousser le prochain âge d’au moins un demi-million d’années : brûler plus de combustibles fossiles. Selon certains calculs, la quantité de combustibles fossiles brûlés à ce jour est loin d’être suffisante ; pour obtenir l’effet désiré, il faudrait tripler cette quantité. Dans le graphique ci-dessous, la ligne rouge supérieure sinueuse modélise l’effet du triplement du dioxyde de carbone atmosphérique par rapport à ses niveaux actuels, et prédit courageusement que cela permettra d’éviter l’ère glaciaire pendant au moins un demi-million d’années, ce qui pourrait être assez long pour que les humains disparaissent comme c’est le lot de tous les mammifères. La seule source d’énergie fossile suffisamment abondante est le charbon. En tant que source d’émissions de dioxyde de carbone, le charbon est très puissant, étant trois fois plus efficace par unité d’énergie que le gaz naturel. Malheureusement, il n’y a peut-être plus assez de charbon accessible et la plupart des réserves de charbon restantes sont de qualité plutôt médiocre : une grande partie de l’anthracite de la meilleure qualité, comme le charbon gallois, a déjà été extraite, et ce qui reste est du lignite de qualité bien inférieure qui n’est pas aussi dense en énergie. Si l’on ne trouve pas assez de charbon pour éviter la prochaine période glaciaire, il peut s’avérer nécessaire de libérer autant de méthane que possible. Il existe d’abondantes quantités de méthane sous forme de clathrates océaniques, ou de glace de méthane, à de grandes profondeurs, et elles pourraient être libérées, peut-être en faisant tomber périodiquement de petites charges nucléaires en profondeur sur les dépôts de clathrate plus importants. Le méthane est un gaz à effet de serre très puissant – 30 fois plus efficace que le dioxyde de carbone – mais il ne dure pas aussi longtemps dans l’atmosphère, de sorte qu’il faudrait répéter périodiquement cette procédure d’atomisation des océans. Certains craignent que les émissions de gaz à effet de serre ne provoquent un réchauffement climatique galopant et ne rendent la Terre aussi chaude et sans vie que Vénus. Un peu de physique et de mathématiques de secondaire contribuerait grandement à dissiper ce mythe ridicule. La distance du Soleil à Vénus est de 108 millions de km tandis que du Soleil à la Terre, elle est de 149 millions de km. L’intensité du rayonnement solaire varie en fonction du carré inverse de la distance et de l’intensité du rayonnement solaire. 149-2 / 108-2 ≅ 2 Ainsi, Vénus tire deux fois plus d’énergie du soleil que la Terre. Pendant ce temps, la température moyenne de la Terre est de 14,9ºC (58,85ºF) alors que sur Vénus, elle est de 462ºC (863,6ºF). Par rapport à la température de l’espace, qui est de 2,73º Kelvin, la Terre est à 285,32ºK, Vénus est à 722,42ºK et 725/288 ≅ 2.5. Ainsi, Vénus est 25% plus chaude qu’elle ne devrait l’être du seul fait du rayonnement solaire, et si la Terre avait une atmosphère vénusienne, elle serait peut-être aussi chaude que 356,65ºK ou 83,5ºC (182,3ºF). Mais nous ne devrions pas être trop prompts à conclure que c’est dû à l’effet de serre vénusien parce que les spécificités de Vénus sont assez différentes. D’une part, Vénus tourne lentement : Le jour vénusien dure 2802 heures, ce qui signifie que le côté jour cuit au soleil pendant très, très longtemps et devrait être beaucoup plus chaud que le côté nuit. Pourtant, ce n’est pas le cas : les deux côtés sont à la même température, et les pôles sont aussi chauds que l’équateur. D’autre part, Vénus est beaucoup plus volcaniquement active, avec des champs de lave géants, plus de volcans que toute autre planète du système solaire et, très probablement, de fréquentes éruptions volcaniques. Enfin, Vénus est protégée en permanence du soleil par une épaisse couverture nuageuse qui réfléchit la majeure partie de la lumière du soleil. Ainsi, l’effet de serre peut être un facteur mineur contribuant au climat de serre chaude vénusien, mais la vraie raison pour laquelle il fait si chaud n’est pas due à la lumière du soleil (dont la plupart est réfléchie directement dans l’espace) mais parce que c’est une boule de roche en fusion. Il n’y a donc aucune raison de passer en hyperventilation avec l’idée que les émissions de gaz à effet de serre pourraient transformer la Terre en une autre Vénus. Les gens qui ont fait des calculs beaucoup plus détaillés sur cette question ont conclu qu’aucune quantité d’émissions de gaz à effet de serre ne forcera le climat de la Terre au-delà de ce qui a été atteint pendant le maximum thermique paléocène-éocène, pendant lequel les alligators et les hippopotames pataugeaient dans l’Arctique, où le Groenland était entièrement vert et où l’Antarctique était peut-être couvert de forêts. Même si cela devait se produire, cela ne signifierait pas nécessairement la fin de la vie sur Terre. Malgré les températures ridicules à la surface de Vénus, les sondes soviétiques Venera ont repéré d’étranges créatures à trois pattes traînant à sa surface, laissant des traces de pas dans la poussière. D’autres créatures vénusiennes ont été enregistrées émergeant de sous la terre vénusienne, avant de se ré-enfouir. D’autres créatures ne bougeaient pas, mais avaient une taille constante et une forme oblongue caractéristique suggérant une tête et une queue, la queue arborant un motif en chevron. De toute évidence, d’autres recherches sont nécessaires pour savoir de quoi il s’agit, mais les preuves intrigantes recueillies par ces sondes rendent Vénus plutôt intéressante – plus que les déserts de Mars, gelés en permanence et relativement sans air. Étant donné que ni Mars ni Vénus ne conviennent le moins du monde à l’habitation humaine, une telle exploration n’a eu aucun mérite pratique, même si la technologie unique qu’elle a forcé les scientifiques et les ingénieurs à développer pourrait avoir des applications importantes ici sur Terre. Le plan de brûler tous les combustibles fossiles que nous pouvons obtenir pour éviter pendant un demi-million d’années que la Terre ne sombre dans une autre ère glaciaire pourrait être raisonnable, sauf en cas de doute tenace. Si l’on examine les records de température pendant le dernier demi-million d’années, on constate que les courtes périodes chaudes interglaciaires ont toutes tendance à se terminer assez soudainement, et il semble plausible de penser que l’apparition d’une ère glaciaire est spécifiquement déclenchée par une hausse des températures de la planète. Voici comment cela pourrait se produire. La substance la plus importante sur Terre, et qui influence à peu près tout, est l’eau. L’évaporation et la concentration de vapeur d’eau dans l’atmosphère augmentent à mesure que la température augmente, doublant à peu près pour chaque augmentation de 10ºC (20ºF) de la température. Au fur et à mesure que le globe se réchauffe, même de quelques degrés seulement, la concentration de vapeur d’eau dans l’atmosphère augmente considérablement. Cela peut durer un certain temps, le temps devenant de plus en plus chaud et humide. Mais ensuite, une éruption volcanique, un astéroïde ou une guerre nucléaire mettent beaucoup d’aérosols fins dans la stratosphère, et de là, ils circulent sur toute la planète, transportés par le jet-stream. Les aérosols fournissent des points de nucléation autour desquels la vapeur d’eau se condense, formant une couverture nuageuse épaisse et ininterrompue qui peut persister pendant une longue période de temps. Cette couverture nuageuse réfléchit suffisamment le rayonnement solaire pour refroidir considérablement la surface de la planète – suffisamment pour que la neige et la glace persistent toute l’année sur une partie importante de la surface, continuant à réfléchir la lumière solaire même après la dissipation des nuages. Au cours des décennies et des siècles suivants, le manteau neigeux s’accumule et finit par former des glaciers sur une grande partie de l’hémisphère nord. Si c’est ce qui se produit chaque fois qu’un épisode de réchauffement de la planète a fini par provoquer l’ère glaciaire suivante, alors brûler tous les combustibles fossiles que nous pouvons trouver, les clathrates océaniques nucléaires ou tout autre produit que nous pourrions mettre au point pour éviter la prochaine ère glaciaire ne fonctionnera pas. Il serait très utile que les climatologues dépassent leur obsession médiatique du réchauffement climatique et se penchent sur cette question. En l’état actuel des choses, le réchauffement de la planète devient un peu difficile à vendre, de sorte que les climatologues voudront peut-être se diversifier et se préparer à prendre un autre train de mesures avant que l’argent des subventions ne cesse de circuler. Les Chinois construisent plus de centrales au charbon que l’ensemble de l’UE n’en a actuellement, alors que le réchauffement climatique est maudit. Et n’essayez même pas de dire aux bonnes gens de Verkhoyansk, Yakoutie, Russie (1122 habitants), où il fait actuellement -52ºC (-61ºF), qu’ils devraient arrêter de brûler autant de charbon parce que la planète entière devient trop chaude pour le goût personnel de certaines personnes. L’évitement d’une ère glaciaire semble être une merveilleuse nouvelle priorité. Les climatologues pourront encore faire peur à tout le monde – assez pour que l’argent des subventions continue d’affluer – en plus, ils seront populaires auprès de tous ceux qui frissonnent de froid et qui trouvent leur message actuel sur le réchauffement climatique peu convaincant. Bien sûr, ce n’est qu’une prédiction basée sur ma théorie personnelle, donc ils devraient d’abord essayer le test AB. Dmitry Orlov via https://lesakerfrancophone.fr/eviter-la-venue-de-lere-glaciaire
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Greenpeace tient à exprimer ses plus vives inquiétudes suite à la rumeur, lancée par Le Parisien le 24 juin et reprise le 2 juillet dans Les Échos, selon laquelle Nicolas Sarkozy, en visite jeudi 3 juillet au Creusot, annoncerait la construction d’un deuxième réacteur nucléaire de type EPR sur le territoire français. En attendant un démenti de l’Élysée, Greenpeace continue d’espérer que la rationalité économique, industrielle, énergétique et environnementale va prévaloir, et que la parole donnée par le président de la République lors du Grenelle de l’environnement a encore une valeur. La mort du Grenelle Par une telle annonce, absurde et unilatérale, Nicolas Sarkozy nierait l’exercice inédit de démocratie participative, ce fameux « dialogue à cinq » qu’il a lui-même tant vanté, alors que les engagements du Grenelle peinent à se concrétiser. « Nous préférons ne pas croire que serait ainsi bafouée la feuille de route énergétique décidée lors du Grenelle et qui fait une priorité absolue des économies d’énergie et du développement des renouvelables, déclare Yannick Jadot, de Greenpeace France. Il est très clair que si Nicolas Sarkozy confirmait son intention de construire un deuxième EPR, il signerait la mort du Grenelle de l’environnement. » Une absurdité énergétique « Face à l’envolée des prix de l’énergie liée au pétrole et aux conséquences sociales dramatiques, et dans un contexte de crise budgétaire, comment accepter que le président de la République fasse un cadeau de plus de 3 milliards d’euros à Areva au lieu d’investir au service des Français ? », s’interroge Yannick Jadot. Pourquoi investir dans le nucléaire, alors qu’il existe des solutions plus efficaces, plus économiques, plus sûres et plus rapides ? La première consiste à mettre en œuvre une politique ambitieuse d’efficacité énergétique. Isolation des logements, limiter les consommations des voitures, favoriser les produits énergétiquement efficaces, etc. : de telles mesures répondent à la fois aux enjeux des changements climatiques, de la sécurité énergétique et du pouvoir d’achat des Français. « On ne sait même pas combien coûte un EPR, vendu pour plus de 3 milliards d’euros mais dont le prix est en train de doublé en Finlande, affirme Yannick Jadot. En revanche, on sait qu’un euro investi dans l’efficacité permet d’économiser sept fois plus d’énergie qu’un euro investi dans le nucléaire n’en produit. » Une improvisation industrielle Le nucléaire ne peut pas se substituer au pétrole et le parc nucléaire français est déjà en surcapacité. L’entreprise EDF elle-même estime publiquement que la France n’a pas besoin de nouveau réacteur nucléaire avant 2020. Deux EPR sont en construction dans le monde. Le premier, en Finlande, entamé en 2005, affiche un dépassement budgétaire global de 1,3 à 2,2 milliards d’euros (pour un prix initial de 3,3 milliards) et se sera terminé qu’avec deux ans de retard au moins (2011 et non 2009). Sur le second, à Flamanville (Manche), les travaux ont été suspendus durant plus d’un mois sur ordre de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), suite à de nombreuses malfaçons et anomalies répétées dans les travaux de bétonnage. « Si le président de la République cherche à trouver une issue honorable à l’épineux dossier ArcelorMittal, Greenpeace a bien d’autres solutions à lui proposer, conclut Yannick Jadot. Aujourd’hui, les seules industries énergétiques qui se développent sont celles des renouvelables. Pourquoi ne pas dédier le site du Creusot à ces énergies du futur ? »
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ENTRETIEN. La canicule actuelle est « le signe que nous sommes en plein réchauffement climatique » Des vagues de chaleur frappent une bonne partie de l’hémisphère nord, dont les États-Unis et la Sibérie. Le climatologue Michael Wehner, du laboratoire national Lawrence-Berkeley en Californie, rappelle que les émissions de gaz à effet de serre doivent baisser maintenant. Les canicules se répètent d’une année sur l’autre désormais dans l’hémisphère nord. Les États-Unis sont particulièrement frappés et la vague de chaleur bouge désormais vers le nord-ouest du pays, habituellement tempéré. Le point avec Michael Wehner, climatologue du laboratoire national Lawrence-Berkeley en Californie. La semaine dernière, la quasi-totalité de l’Ouest américain a été placée en “état d’alerte” en raison d’une vague de chaleur. Les températures avoisinaient par endroits les 50 °. Comment expliquer ce phénomène qui se répète chaque été depuis plusieurs années ? Il ne fait aucun doute que ces vagues de chaleur interviennent sous l’influence du réchauffement qui est le résultat de la combustion d’énergies fossiles engendrée par l’activité humaine. Aux États-Unis, les canicules que nous subissons sont désormais de 3 à 5 °F plus chaudes [N.D.L.R. : que ce qu’elles auraient dû être sans l’influence de ce réchauffement]. Elles sont le signe que le changement climatique n’est pas uniquement le problème de nos petits-enfants. Nous sommes déjà en plein dedans. Si l’on ne fait rien, d’ici à 2080, nous connaîtrons aux États-Unis des canicules plus chaudes de plus de 5 °F. Concrètement, cela signifie que la vallée centrale agricole californienne, qui a connu des températures autour de 43 °C la semaine dernière, subira des vagues de chaleur à plus de 46 °C, une température habituelle en été dans la Vallée de la mort. Le fait que la première canicule de l’année survienne en juin doit-il faire craindre aux Américains un été encore plus difficile ? Il n’est pas certain que les mois de juillet et août soient pires, même si c’est possible. Ce qui m’inquiète le plus à vrai dire avec ces températures élevées dès le mois de juin, c’est l’impact dramatique que cela risque d’avoir sur les feux de forêt car la végétation est extrêmement sèche. L’autre danger extrême, c’est la détérioration de la qualité de l’air. L’an dernier, en Californie, nous avons connu des alertes à la pollution sans précédent pendant des jours, sous l’effet combiné de la canicule et des fumées des incendies. À terme, certains territoires de l’Ouest américain frappés déjà particulièrement durement par ces vagues de chaleur, pourraient-ils devenir inhabitables ? Si nous ne réduisons pas drastiquement nos émissions, la vie dans certaines zones très peuplées pourrait devenir très compliquée : en Californie, dans la vallée centrale agricole (N.D.L.R. : qui produit un quart de la nourriture du pays), il pourrait faire trop chaud pour que l’on puisse continuer à y cultiver la terre. L’autre gros souci, c’est le problème de l’approvisionnement en eau. Des millions de personnes dans l’Ouest américain dépendent du manteau neigeux des montagnes de la Sierra Nevada : l’eau issue de la fonte des neiges est acheminée grâce à un système de barrages et de canaux. Mais sous l’effet du réchauffement, ce manteau neigeux ne cesse de diminuer. Il faudra donc repenser notre manière de conserver l’eau ou réinventer un nouveau système d’approvisionnement.
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Une eau à l'aspect nauséabond et à l'odeur pestilentielle. Un homme a pris une vidéo dans le port autonome de Marseille pour alerter sur la pollution du lieu. Sur les images on distingue une eau brunâtre avec à sa surface de nombreux déchets en train de flotter. Publiée il y a une semaine sur Facebook, la vidéo a enregistré près de 550 000 vues et a été partagée 14 000 fois. "C'est scandaleux, j'ai envie de vomir [...] Il n'y a plus de moules, il n'y a plus de poissons, il n'y a plus rien", se désespère l'auteur de la vidéo. Il dénonce ensuite pèle mêle les dégazages de bateau, "les mégots jetés dans les égouts" ou les décharges sauvages, qui aboutissent à cette situation selon lui. Une indignation qui est remontée jusqu'à la mairie de la cité phocéenne, qui promet "une enquête". "C'est une grave pollution, les images sont ultra-désagréables et ce genre de situation ne devrait plus exister, déplore auprès de France Bleu, Didier Réault, l'adjoint au maire en charge de la mer et du littoral. Et d'ajouter : "Il y aura une enquête menée pour détecter d'où viennent les pollutions, et je peux vous dire que [par le passé, NDLR], certains industriels qui n'étaient pas en règle se sont pris des millions d'euros d'amende."
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L'Organisation mondiale de la santé (OMS) lance une alerte. La pollution de l'air, tant intérieur qu'extérieur, entraîne chaque année la mort de quelque 600 000 enfants de moins de 15 ans en raison d'infections aiguës des voies respiratoires, selon l'organisation. La pollution de l'air est "le nouveau tabac", a souligné son directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus, sur le site de l'OMS. A l'occasion de la première conférence mondiale sur "la pollution de l'air et la santé", organisée à Genève de lundi à jeudi, l'OMS a publié un rapport révélant que chaque jour, environ 93 % des enfants de moins de 15 ans dans le monde (soit 1,8 milliard d'enfants) respirent un air si pollué qu'il met gravement en danger leur santé et leur développement. En 2016, la pollution de l'air à l'intérieur des foyers et à l'extérieur a entraîné la mort de 543 000 enfants de moins de 5 ans et de 52 000 enfants âgés de 5 à 15 ans en raison d'infections aiguës des voies respiratoires, selon le rapport. L'une des raisons pour lesquelles les enfants sont particulièrement vulnérables aux effets de la pollution atmosphérique est qu'ils respirent plus rapidement que les adultes et absorbent donc plus de polluants, pointe l'OMS. Les enfants vivent aussi plus près du sol, où certains polluants atteignent des concentrations maximales, à un moment où leur cerveau et leur corps sont encore en développement. Le rapport explique par ailleurs que les femmes enceintes exposées à de l'air pollué sont plus susceptibles d'accoucher prématurément et d'avoir des bébés de faible poids à la naissance.
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Bali, Indonésie, le 10/12/07 – Alors que commence la deuxième semaine de discussions à Bali, Le Réseau Action Climat-France (Rac-F) et Greenpeace France demandent aux ministres attendus mercredi, de parvenir à un mandat de Bali ambitieux. Certains pays riches traînent des pieds alors que d’autres avancent. Les États-Unis, le Canada, le Japon, l’Arabie Saoudite, et, dans une moindre mesure, l’Australie, font partis des pays désireux de saborder le processus. Aujourd’hui, des fuites ont révélé que la délégation canadienne voulait obtenir des engagements contraignants de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) de la part de tous les pays. « Cette proposition est inacceptable et constitue une tentative de faire exploser Bali en faisant porter la responsabilité des changements climatiques aux pays pauvres à égalité avec les pays riches, affirme Morgane Créach, chargée de mission International au Rac-F. Si la Chine et l’Inde doivent réduire leurs émissions, il n’a jamais été question de les soumettre à des objectifs chiffrés absolus. » En revanche, certains pays du G 77 tendent la main. Ainsi, la Chine a proposé que les pays en développement s’engagent à adopter, dès 2012, « des politiques et des mesures de développement durable » réduisant les émissions, mais à la condition que les pays industrialisés leur fournissent une aide financière et technologique. La balle est donc dans le camp des pays industrialisés, qui doivent réaffirmer les engagements pris à Vienne, en août dernier. Le projet de décision proposé aujourd’hui par les co-présidents de la COP va dans ce sens. S’il ne se réfère pas à l’objectif global de maintenir le réchauffement en dessous de 2°C d’ici la fin du siècle, il rappelle : – la nécessité pour les pays industrialisés de réduire de 25 à 40 % leur émissions d’ici à 2020 ; – le besoin impérieux que les émissions atteignent leur maximum dans les 10 à 15 prochaines années pour décliner ensuite. « Attention, il ne s’agit que d’un projet qui va être discuté, voire passé à la moulinette par les pays les plus récalcitrants, explique Pascal Husting, directeur général de Greenpeace France. Si la fourchette de moins 25-40 % déjà adoptée à Vienne disparaît de la décision finale, Bali fera figure de pas en arrière dans la lutte contre les changements climatiques. » Déforestation : une chance historique à saisir Sauf coup de théâtre de dernière minute, le mécanisme « REDD » (pour « réduction des émissions issues à la déforestation et à la dégradation » des forêts) devrait sortir indemne des discussions qui se terminent ce soir. L’idée, c’est de rétribuer les émissions de CO2 évitées grâce à une lutte contre deux types de déboisements : la déforestation, qui ravage le Brésil ou l’Indonésie, ainsi que la dégradation subie par les forêts africaines, notamment le bassin du Congo. Ainsi, on protège la forêt et on évite d’émettre du carbone en finançant des projets de développement local durables et respectueux de l’environnement. Reste cependant plusieurs aspects à surveiller, notamment que la réduction des émissions de CO2 soit comptabilisée à l’échelle nationale, et non projet par projet. Le chantier de l’adaptation progresse Un accord semble émerger permettant enfin au Fonds pour l’adaptation du protocole de fonctionner. En clair, cela signifie que des financements pourraient rapidement être débloqués à l’intention des pays les plus pauvres, pour les aider à faire face aux impacts des changements climatiques. En revanche, reste à augmenter le volume de ces financements – comptabilisés en millions – pour satisfaire des besoins chiffrés entre 10 à 40 milliards de dollars.
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Greenpeace et Bond Beter Leefmilieu ont présenté l’étude « Influence des nouvelles infrastructures routières sur les émissions de CO2 en Belgique ». Transport & Mobility Leuven a analysé l’impact réel des différents projets annoncés en matière d’émissions de CO2. Le bureau d’études a examiné les conséquences des plans d’élargissement du ring de Bruxelles et d’Oosterweelverbinding à Anvers. La conclusion est très claire. L’élargissement du ring de Bruxelles ou l’Oosterweelverbinding à Anvers sont incompatibles avec les objectifs climatiques européens. Le rapport montre qu’une politique maximaliste - investir à la fois dans la création de voiries et dans les alternatives à la voiture - ne permet pas d’atteindre nos objectifs climatiques. Le bénéfice réalisé par les alternatives est réduit à néant par l’expansion du réseau routier. L’étude met également en évidence l’existence d’un biais important dans l’approche actuelle d’évaluation des incidences environnementales. En effet, les systèmes de modélisation du trafic ne prennent pas en compte (ou très peu) l’impact fondamental du trafic supplémentaire induit par les nouvelles infrastructures (effet d’appel). En outre, les Études d’Incidences Environnementales flamandes considèrent les émissions de CO2 comme des données marginales dont le poids n’est pas déterminant dans les décisions finales. Le changement climatique est pourtant le plus grand défi environnemental auquel nous sommes confrontés. Les associations de défense de l’environnement attendent que le Gouvernement flamand : • résolve les problèmes de circulation à Anvers et à Bruxelles en instaurant des mesures fiscales et en optant résolument pour les transports publics et les infrastructures cyclables ; • cesse les couteux projets d’extension des infrastructures routières ; • impose de réels efforts aux secteur des transports dans le cadre du Plan Climat flamand. Une taxe kilométrique pour les poids lourds (prévue pour 2016) n’est qu’un premier pas et devrait être étendu à l’ensemble du parc automobile ; • fasse des émissions de CO2 un élément clé dans l’évaluation des impacts environnementaux ; • intègre l’effet d’appel dans les modélisations de trafic. 📨 Ne passez plus à côté des infos de l'écologie
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Les États-Unis sont maintenant en faveur du sauvetage du climat… si ça ne gêne pas la compétitivité de leurs entreprises. C’est-à-dire si tout le monde est soumis aux mêmes règles… Cela paraît du bon sens. ENFIN UN PEU DE BONS SENS À LA COMMISSION EUROPÉENNE Et justement, c’est aussi ce que dit Frans Zimmermann, commissaire européen en charge du Green Deal, dont l’objectif emblématique est de réduire les émissions de CO2 de l’Europe de 55% entre 1990 et 2030 (personne intellectuellement honnête ne peut y croire, c’est dans neuf ans) et zéro émission à 2050 (ça ne mange pas de pain, c’est pour les générations suivantes) Mais Frans Zimmermann est néerlandais, c’est-à-dire foncièrement attaché au business. Concernant la taxe carbone aux frontières, qui devrait être mise en place en juin de cette année, il a récemment déclaré (ce qui est un net changement de discours par rapport à ses prédécesseurs) : Mince alors, personne n’y avait pensé jusqu’ici ? BIDEN ENTRE EN SCÈNE, JOHN KERRY JETTE UN FROID Mais l’administration Biden a jeté un froid sur le projet européen en la personne de John Kerry, son envoyé sur les questions climatiques. Celui-ci a notamment déclaré, lors d’une interview au Financial Times : En fait, Kerry demande que tous acceptent un objectif de zéro émission à la prochaine grand-messe de Glasgow, la COP 26 en novembre. Et il demande à l’Union européenne d’attendre jusque là pour voir s’il est opportun de déclencher sa taxe carbone. C’est de l’humour Yankee : il sait parfaitement que c’est impossible, les pays du tiers monde sont quasiment exonérés d’efforts dans l’accord de Paris, même la Chine n’a pas d’obligation à court terme. En termes diplomatiques, c’est signifier à l’Europe que sa taxe est tuée dans l’œuf, sauf à déclencher des guerres juridiques, commerciales et politiques. DES DIFFICULTÉS JURIDIQUES ET POLITIQUES On se demande vraiment si dans les institutions européennes, certains connaissent vraiment le sujet, et si même il a été un peu étudié, en termes de faisabilité, avant d’être officiellement lancé et approuvé par le Parlement. La taxe pose évidemment des problèmes juridiques vis-à-vis des règles de l’OMC, ce qui est malvenu, à l’heure où les États-Unis souhaitent y retourner. Des taxes à l’importation basées sur les questions environnementales sont possibles, mais encore faut-il prouver qu’elles sont justifiées. On va voir que ce sera pour le moins compliqué. Il faudrait calculer le surcoût généré par les mesures internes de l’Union européenne pour chaque activité, et le traduire en taxe à l’importation. Ou alors, taxer tout le monde au prorata du CO2 émis : les entreprises européennes seraient censées être moins taxées à terme. Dans ce cas, il faudrait que la taxe s’applique indifféremment aux activités intérieures et extérieures, ce qui implique d’uniformiser les différentes taxes disparates en Europe, soit entre systèmes (marchés de quotas, certificats divers) soit entre pays (qu’est ce que la part carbone de la TICPE dans sa globalité, la « contribution climat », comment est-ce décliné en Suède, en Allemagne ?) Sur le plan politique, nul doute qu’une telle mesure apparaîtra comme du protectionnisme déguisé, avec menaces de mesures de rétorsion. DES DIFFICULTÉS TECHNIQUES Le calcul du contenu carbone des produits, tout le monde en parle, peu se sont essayés sérieusement à le calculer. C’est un casse-tête. Les normes de calcul font l’objet de débats sans fin à l’échelon européen et international. On peut bien sûr ériger en norme un calcul simplifié, plus ou moins bidon, à partir de données standard. C’est peut-être possible à l’intérieur d’un pays comme la France. Au niveau international, c’est autre chose. Il y a deux problèmes. La méthode Différentes approches sont possibles, et aucune n’est plus légitime que l’autre. Or, elles peuvent aboutir à des résultats très différents, pénaliser les uns, avantager les autres : ce sujet au premier abord technique est en réalité stratégique et politique. Les données Soit on utilise des données génériques, au risque de les voir contestées, soit on utilise les vraies données attachées au produit et au procédé pour lequel on fait le calcul : c’est rapidement un travail de romain, avec les coûts afférents. Et cela pose des problèmes de confidentialité et de secrets industriels. Comment prouver par exemple qu’un produit est fait à partir de matières vierges au lieu de matières recyclées ? De toute façon, sauf à établir une taxe sur un petit nombre de produits simples, avec des calculs bidon, le dispositif nécessitera une usine à gaz : c’est une taxe au CO2 ajouté qu’il faut instituer tout au long des chaînes de production internes, externes ou mixtes par rapport à l’Union européenne. DES RETOMBÉES ÉCONOMIQUES PARFOIS SURPRENANTES D’abord, comme toutes les mesures protectionnistes, cela peut avoir des effets négatifs généraux. Pour le consommateur, c’est évident, la taxe sera répercutée sur les prix. Et le produit de la taxe, on ne sait pas où il va aboutir. De plus, il y aura des perdants en Europe et en France. Car les transports à longues distances comptent en général peu dans le bilan CO2, contrairement aux idées reçues. Quelques exemples : Il est clair que beaucoup de produits agricoles profitant d’un ensoleillement plus généreux que le nôtre, auront un avantage indéniable. Mais cela peut concerner aussi des matières premières et des produits industriels. par exemple, un pays profitant de gisements de gaz locaux énormes, permettant de se passer du charbon pour produire de l’acier, ou utilisant un énorme potentiel hydroélectrique pour son industrie… Globalement, le climat y gagnerait peut-être, mais l’industrie européenne… pas sûr. Les calculs pourraient nous réserver des surprises. UN MONDE ÉCOFANTASMÉ Non seulement les objectifs sont irréalistes et compromis d’avance, mais les outils pour les atteindre sont eux-mêmes de l’ordre de l’incantation. Finalement, le bon sens n’est pas vraiment de retour en Europe. On n’est jamais si bien battu que par soi-même. (devise shadock)
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Spécialiste reconnu des avalanches, le Suisse Werner Munter planche nuit et jour depuis trois ans sur le réchauffement climatique. Et, pour lui, l’homme n’y est pour rien ! Il y a une semaine, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) pointait une nouvelle fois d’un doigt accusateur l’homme et le CO2 qu’il produit comme principaux coupables du réchauffement climatique. Pour Werner Munter, spécialiste mondialement reconnu des avalanches, qui se penche compulsivement sur le phénomène depuis trois ans, « ces gens sont des imbéciles qui répètent en boucle des bêtises, le savent et sont payés pour ! » Le Bernois nous a longuement reçus dans son appartement d’Arolla (VS) pour étayer ces accusations entre une tranche de viande séchée et deux verres de Cornalin. Son diagnostic climatosceptique, loin d’être celui d’un hurluberlu, est partagé par d’éminents scientifiques dont deux Prix Nobel. Il nous l’explique. Vous affirmez que l’homme n’a rien à voir avec le réchauffement. Pourquoi ? Précisons tout d’abord que je ne conteste pas le réchauffement lui-même. Je l’ai d’ailleurs constaté en tant que guide de montagne en voyant les glaciers reculer. Celui qui nous fait face par exemple a perdu 100 m depuis que j’ai acheté cet appart en 1989. En 2005, le pilier Bonatti des Drus s’est effondré à cause du réchauffement du permafrost. Ce que je remets en cause, ce sont les causes de ce réchauffement. Elles n’ont rien à voir avec l’homme ou avec le CO2 comme on nous le serine. Je suis arrivé à cette conclusion pour trois raisons. Quelles sont ces raisons ? La première, c’est tout simplement l’analyse des données climatiques reconstituées sur des millions d’années. Rien que dans les 10 000 dernières années, il y a eu cinq pics de températures comparables à celui que nous vivons. Ces optima correspondent à des cycles naturels. Au Moyen Age, il était par exemple possible d’aller en vallée d’Aoste depuis Arolla avec les troupeaux car le glacier n’existait plus. Lors des deux premiers optima, le Sahara était une savane avec des lacs, des arbres et des éléphants. Avant cela, pendant des centaines de milliers d’années, il a fait plus chaud qu’aujourd’hui. Et parfois jusqu’à 7 degrés plus chaud ! Or le GIEC se concentre sur les 150 dernières années. Autant dire qu’il regarde autour de son nombril. Les reconstructions paléoclimatiques montrent aussi que, pendant des centaines de millions d’années, il n’y a pas eu de corrélations entre le CO2 dans l’atmosphère et la température sur terre. Votre second argument ? La concentration de CO2 – qui est soit dit en passant un gaz vital et non pas un poison – dans l’atmosphère est négligeable. Il y en a un peu moins de 0,5‰ dans l’atmosphère, et au maximum 5% de cette quantité est imputable à l’homme. Pour un million de molécules d’air, il y a seulement 20 molécules de CO2 produites par l’homme. Et chaque année, notre industrialisation rajoute 4 molécules de CO2 pour chaque million de molécules d’air, mais la moitié est absorbée par les océans et les plantes. Et on veut nous faire croire que cette infime proportion due à l’homme est une catastrophe ? J’ai beaucoup de peine à le croire (rires). Pourquoi dès lors la thèse officielle fait quasi consensus ? Vos collègues scientifiques ne sont pas tous des imbéciles ! Ces théories visent à nous culpabiliser. Quand des scientifiques comme ceux du GIEC disent qu’ils veulent sauver la planète, je dis qu’ils ne sont pas crédibles. Ils mentent pour préserver des intérêts économiques dont les leurs. Car il y a tout un business derrière la lutte contre le réchauffement. Il y a une volonté de faire peur aux gens par exemple en dramatisant la montée des océans, alors que ceux-ci ne s’élèvent que de 2 à 3 mm par an ! C’est aussi une manipulation intellectuelle de parler de CO2 en tonnes plutôt qu’en proportion. Des tonnes, ça impressionne, mais rappelons que l’atmosphère pèse 5 000 000 000 000 000 tonnes ! Votre dernier argument est que la thèse officielle contredit les lois de la physique. C’est-à-dire ? Celle de la thermodynamique en particulier. Pour faire simple : la terre fait 15° en moyenne. L’atmosphère censément polluée de CO2 est grosso modo à -30° à 10 km d’altitude. Qu’elle réchauffe la Terre qui est bien plus chaude qu’elle est une aberration. La thermodynamique nous dit que la chaleur va toujours vers le froid et jamais dans le sens inverse, ce que correspond à notre expérience quotidienne. Alors au final, comment expliquez-vous ce fichu réchauffement ? Je n’ai pas de réponse car trop de facteurs entrent en jeu.  Par contre, j’ai des hypothèses. Je soupçonne par exemple les variations de l’intensité du rayonnement solaire – qui répondent à des cycles – de jouer un rôle central, tout comme les processus nucléaires complexes et méconnus qui sont à l’œuvre au centre de notre Terre. Quoi qu’il en soit, c’est de l’arrogance de croire qu’en 150 ans d’industrialisation nous avons changé le climat. La nature est bien plus forte que l’homme, nous ne sommes pas les maîtres de la Terre ! Al Gore, prétendu gourou du réchauffement climatique, et un groupe de soi-disant « climatologues » sont dans le pétrin, et pas qu’un peu ! En 2007, 2008 et 2009, Gore prévenait [1] publiquement, très hystériquement, qu’ « il n’y aurait plus de glace » au pôle Nord d’ici 2013 environ en raison du présumé « réchauffement climatique d’origine humaine ». En se référant aux experts du « climat », la BBC, financée (...) Le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères chargé du Développement (EELV) et le physicien François Gervais, professeur émérite de l’université de Tours, sur RTL le lundi 3 mars 2014 : Il y a littéralement des milliers d’articles de publications scientifiques visées par des pairs qui ne soutiennent pas la thèse d’une vision catastrophique, ou même problématique, de l’enrichissement de l’atmosphère en CO2. La publication récente du rapport de l’ONU sur le changement climatique a électrisé politiciens et activistes environnementalistes, qui ont émis une nouvelle tournée d’appels à réduire (...)
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Le conservatoire d'anciens cépages bourguignons a été inauguré début septembre sur le mont Battois, à Savigny-lès-Beaune, par le Groupement d'étude et de suivi des terroirs (GEST), une association fondée en 1995 qui compte aujourd'hui 120 vignerons, essentiellement de Bourgogne. Objectif: étudier une cinquantaine de variétés de cépages pour évaluer leur adaptation au changement climatique. Il n'y a pas urgence, pour les professionnels: en Bourgogne, les récents "millésimes chauds" ont donné des vins "plus gourmands, plus soyeux, plus colorés", décrit à l'AFP Jérôme Galeyrand, membre du GEST et viticulteur à Gevrey-Chambertin. "La vigne est une plante méditerranéenne, elle aime la chaleur, le soleil". Mais à plus long terme, des craintes s'élèvent sur des degrés trop élevés, une perte d'acidité du vin ou encore sur le fait que des hivers plus doux ou plus brefs puissent conduire le cycle végétatif à reprendre plus tôt ou plus vite, exposant davantage la vigne aux gelées. Gouais blanc, gamay fréaux... Ces vieux cépages, souvent plus productifs mais moins qualitatifs, pourraient servir à compléter, un jour, les variétés traditionnelles, pour tempérer certains défauts qui pourraient apparaître avec l'évolution du climat. Mais il n'est pas question de changer du tout au tout, prévient M. Rateau. "Il faut que le Bourgogne reste du Bourgogne, avec sa fraîcheur, sa complexité, sa finesse, tout ce qui nous fait rêver dans un vin de Bourgogne et qui fait rêver nos acheteurs."
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Un baril de pétrole renferme l'énergie équivalente à 20.000 heures de travail humain. En utilisant le pétrole, l'homme a démultiplié le développement de la civilisation et amélioré radicalement ses conditions de vie matérielles. C'est encore le pétrole qui a permis de nourrir une population multipliée par 4 en l'espace d'un siècle. Il y a du pétrole dans tout ce que nous mangeons, sous forme de transports, d'engrais, et d'énergie pour les machines agricoles (sans lesquelles la production agricole n'aurait pu suivre l'augmentation des besoins). Pour produire une calorie de notre alimentation, on utilise actuellement 10 calories issues du pétrole. Enfin le pétrole transformé permet de produire le plastique sans lequel la plupart de nos objets familiers ne pourraient exister. Toute notre société moderne repose sur le pétrole. Que se passera-t-il lorsqu'il sera épuisé ou trop cher pour être utilisé massivement comme aujourd'hui? Cela remettra en cause l'ensemble de notre mode de vie. Les voyages en voiture ou en avion seront réservés à une élite. La fin du pétrole provoquera également des nouvelles famines et l'effondrement final de l'économie. Au rythme de consommation actuel, il reste pour 40 ans de pétrole. La production de pétrole a aujourd'hui atteint son niveau maximum. C'est le "peak oil", avant une baisse inexorable de la production, alors que la demande continuera d'augmenter, du fait de l'augmentation de la population et du passage à l'âge industriel de la plupart des pays dans le monde. Ce documentaire diffusé par Arte est illustré par une musique de Philip Glass... voir le film
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Après la mise en évidence par un scientifiques de la falsification des rapports concernant le climat, le Président Obama lance un appel à agir d’urgence. Urgence il y a, les USA et cinq autres pays se sont retirés du protocole de Kyoto, qui entendait agir sur l’émission des GES, en créant avec ces pays, Asian Pacific Partnership on Clean Development and Climate . Des actions à faire, en préservant l’économie des pays industrialisés, avec des énergies plus propres, est certes une bonne résolution, mais une bien difficile mission. La Maison Blanche a appelé à agir «d’urgence» face au changement climatique, en dévoilant mardi un état des lieux des effets actuels et prévisibles de ce phénomène sur les Etats-Unis. Un outil pédagogique Habitations et infrastructures menacées, écosystèmes bouleversés, pans entiers de l’économie contraints à s’adapter: ce rapport, fruit du travail sur quatre ans de centaines de climatologues et autres scientifiques, se veut un outil pédagogique pour aider les Américains à réagir à ces changements, a précisé la présidence dans un communiqué. Le président Barack Obama, qui avait beaucoup promis dans ce dossier lors de ses campagnes électorales avant de se heurter à l’intransigeance du Congrès en la matière, devrait s’exprimer mardi sur le climat au cours d’une série d’entretiens télévisés, selon l’exécutif. Montée du niveau des océans….. Lire l’article Source 20Minutes Membres de l’APPCDC : (Source) Espagne: Investir dans le solaire, mauvaise pioche pour 62.000 particuliers
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L’émergence de nouvelles formes de mobilité urbaine comblera notre désir de liberté de mouvement tout en réduisant considérablement l’impact du secteur du transport sur l’être humain et la planète. La disparition progressive des moteurs essence et diesel rendra nos villes plus vertes, plus calmes, et plus saines. Placer les gens (et non leurs voitures) au centre de la planification de la mobilité urbaine transformera la vie citadine et contribuera également à la protection du climat. Il est clair que les villes, par des changements sociaux et technologiques, peuvent éliminer les véhicules à moteur thermique, réduire rapidement la pollution et contribuer à trouver des solutions au changement climatique. Toutefois, pour un avenir réellement durable, des schémas urbains plus novateurs et inspirants sont nécessaires afin de préserver la santé des personnes et d’offrir des relations sociales épanouies. Les plus grandes villes peuvent devenir les pionnières du changement en prenant la tête du combat pour des espaces urbains plus durables. Leurs initiatives susciteront ensuite des débats sur l’avenir de la mobilité urbaine à l’échelon des nations et de la planète, ouvrant la voie vers un monde plus vert et plus sain. Ce document s’appuie sur A New Urban Mobility Concept, un rapport publié par Greenpeace Allemagne et le bureau d’architectes Jan Gehl.
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Tout commence par des regards qu’on ne voit pas, mais qu’on devine interloqués. Grâce à un habile effet de mise en scène, seules les jambes de quelques passants dans les rues Stockholm nous sont dévoilées. Celles-ci s’arrêtent, marquent le pas, se retournent discrètement. Et pour cause : à leurs pieds se tient une jeune Suédoise de 15 ans, assise à même le sol armée d’une petite pancarte « Grève de l’école pour le climat ». À l’époque, le slogan ne renvoie pas encore au mouvement planétaire qu’il deviendra plus tard. Tout juste vient-il de sortir de l’esprit de Greta Thunberg qui, devant le Riksdag (Parlement suédois), assure aux journalistes conviés ce jour-là qu’elle n’ira pas à l’école jusqu’aux élections générales prévues quelques semaines plus tard dans son pays. Motif invoqué ? Rien de moins que la survie de l’espèce humaine. En réponse à une inconnue (osons le terme : une boomeuse) qui s’approche d’elle pour lui dire à quel point elle juge sa démarche « stérile », la collégienne choisit le ton de l’évidence pour formuler les enjeux : « À quoi bon travailler pour mon avenir si je n’en ai pas ? ». États d’âme Depuis, évidemment, les hashtags #ClimateStrike et #FridaysforFuture ont fait le tour du monde, donnant naissance à un mouvement d’ampleur planétaire qui réunit régulièrement des centaines de millieurs de jeunes mobilisés à travers le monde pour le climat et la préservation du vivant. Mais le nouveau film de Nathan Grossman, I Am Greta, fait plutôt office de prélude à ce parcours exceptionnel, d’ordre aussi intime que politique. Présenté à la Mostra de Venise 2020 avant sa sortie dans les salles françaises ce mercredi 29 septembre, le documentaire revient avant tout sur les premiers pas de Greta Thunberg dans les arènes institutionnelle et militante de l’écologie politique. Où elle découvre, entourée de sa famille, la joie mais aussi les frustrations procurées par cette ascension fulgurante. C’est d’ailleurs, disons-le d’emblée, l’une des principales qualités du film. En filmant au plus près de sa protagoniste son quotidien, le réalisateur capture ses états d’âme et ses activités militantes avec une sensibilité rare. Si sa mère et sa petite sœur restent en retrait, c’est surtout son père qui fait ici office d’accompagnateur fidèle, la suivant lors de ses déplacements en Pologne, en Belgique ou encore en France. Tantôt enjoué tantôt maladroit mais toujours bienveillant, celui-ci tente comme il le peut de gérer les conséquences de la politisation express de sa fille. Atteinte du syndrome d’Asperger, l’intéressée avait par ailleurs traversé, apprend-on au début du récit, un épisode dépressif de huit mois lorsqu’elle avait 11 ans, parce que les gens autour d’elle semblaient « n’avoir rien à faire du monde autour d’eux ». Ce n’est d’ailleurs pas un hasard, selon la militante suédoise, si « tant de personnes autistes sont devenues des militants pour le climat ». Comme elle l’explique dans les colonnes du quotidien The Guardian, c’est parce que ces dernières « ne peuvent pas détourner le regard ; elles sont obligées de dire la vérité telle qu’elles la voient. » Vérité double et complexe à plus d’un titre, puisque, ainsi que le résume si justement la journaliste Simon Hattenstone, la jeune femme aujourd’hui âgée de 18 ans oscille depuis trois ans entre ces deux constats : « Nous sommes foutus si nous n’agissons pas [mais] nous pouvons toujours agir pour éviter d’être foutus. » Contre-champ institutionnel L’autre force du documentaire de Nathan Grossman, malgré un montage parfois tape-à-l’oeil et une réalisation pour le moins sommaire, est d’opposer à la colère froide de la jeune activiste le contre-champ terrifiant des diplomates et des élus du monde entier qu’elle rencontre au fil des prestigieuses invitations qu’elle reçoit. De banales requêtes « pour un selfie » de la part d’inconnus en costard aux « Woaw… » d’un Emmanuel Macron extatique face à sa capacité à suivre ses cours à distance, on perçoit l’absurdité de toutes ces situations quand, parallèlement, l’inaction climatique qu’elle dénonce continue de régner. D’où sa capacité à s’en remettre à la force de ses discours, peut-être sa seule arme – ne serait-ce que rhétorique – face à l’inertie criminelle du « monde des adultes ». L’adolescente peaufine ainsi chaque paragraphe à la virgule près derrière son petit écran d’ordinateur portable, le temps de quelques séquences prenantes – dont une au son d’une magnifique reprise de The end of the world par Billie Eilish -, dans lesquelles elle apparaît visiblement dans son élément, à la fois isolée et on ne peut plus connectée au monde qui l’entoure. Confirmant son statut de prequel au fameux « How dare you ?! » lancé à la tribune de l’ONU par la protagoniste en septembre 2019, le film suit dans son dernier acte la traversée de l’Atlantique à la voile qu’elle entreprend depuis les côtes britanniques pour rejoindre New York. Un trajet éprouvant, certes, mais qu’elle dit avoir voulu accomplir non pas par prétention morale ni jusqu’au-boutisme, mais pour « montrer à tous qu’il est pratiquement impossible de vivre en respectant l’environnement » dans le monde construit par ses aînés. Et le documentaire d’ouvrir la voie à une nouvelle alliance internationale d’activistes pour le climat issus de la même génération, dont les discours enflammés résonnent avec une force planétaire lorsque le générique défile.
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Jusqu’où iront-ils ? Alors qu’il reste encore sept mois avant la conférence Paris Climat 2015, les compétiteurs du climathon semblent déjà lancés sur un rythme de sprint. La foule des prétendants à un accessit se fait toujours plus nombreuse, avec des réalisations de propagande climatique de plus en plus débridées. Le jury a tout d’abord la joie de constater que le magazine Le Point, loin de se reposer sur ses lauriers de la semaine dernière, continue au contraire sur sa lancée propagandiste en informant ses lecteurs d’une millionième milliardième nouvelle initiative intéressante et originale, celle de la toute nouvelle « Ligue pour la Terre », qui proclame de façon novatrice que « 2015 est une année critique pour l’humanité », que la conférence de Paris en décembre est celle « de la dernière chance » et encore que ses « études montrent qu’on peut y arriver, pour un coût modeste, et avec une amélioration significative de la qualité de la vie ». Ultime espoir pour la Terre, demain on rasera gratis… un bien beau revival des meilleurs sketchs plus belles propositions qu’on avait presque oubliées depuis le désastre les efforts courageux menés lors de la conférence climat de Copenhague. C’était en 2009. Le temps passe, les bonnes vieilles ficelles demeurent. Un second accessit est attribué cette semaine aux pages « Planète » du journal Le Monde, qui reviennent dans la course après s’être montrées anormalement discrètes ces derniers temps. Sur le fil, c’est-à-dire moins de quatre heures seulement avant la fin de la semaine 17, le Journalderéférence s’est en effet fendu d’une attaque en règle contre l’Australie et son méchant premier ministre Tony Abbott, coupables d’insoumission à la religion climatique. Cette bien belle introduction de l’article justifie pleinement l’accessit : « Le sacrifice de 46 000 soldats australiens sur le Front occidental a noué entre l’Australie et la France un lien tout particulier. Cette année, c’est un autre combat qu’il nous faut mener ensemble, de nouveau à l’échelle mondiale : celui contre le changement climatique. Et cette fois, il semble que Tony Abbott ait choisi le mauvais camp. » Ce beau morceau d’odieux amalgame permet aux pages « Planète » de retrouver leur rang, pour notre plus grand plaisir. Autre journal, autre accessit : c’est cette fois L’Humanité qui s’illustre avec son compte-rendu d’une table ronde intitulée « Quels sont les enjeux de la COP21 Paris climat ? » qui a tenu toutes ses promesses. Premier rire en lisant la transcription qui évoque « un réchauffement qui représente à peu près le même écart de température qu’entre l’ère glacière et notre époque ». Peut-être ont-ils mis trop de bière au frais pour évoquer sereinement la dernière ère glaciaire, quoi qu’il en soit, Stefan Aykut, l’un des intervenants, n’a pas eu froid aux yeux lorsqu’il a affirmé que : « Les conséquences de ce réchauffement sont et seront inéquitablement réparties, certaines régions connaîtront des phénomènes météorologiques extraordinaires, la montée du niveau des océans va rendre inhabitables un nombre de plus en plus important de régions du monde, souvent déjà très accablées par la pauvreté. D’ailleurs, c’est déjà le cas : pour preuve, malgré toutes les guerres actuellement en cours dans le monde, il y a eu en 2014 trois fois plus de réfugiés environnementaux que de réfugiés « politiques ». » Magie du chiffre asséné sans preuve, miracle du raccourci… un magnifique condensé de propagande. Le même Stefan Aykut nous explique quelques phrases plus loin que les émissions de gaz à effet de serre « sont en grande partie l’effet des traités sur le libre-échange conclus dans les années 1970 et  1980, très délétères (sic) en termes d’émission de C02 ». C’est dans L’Humanité, alors il était bien sûr inutile de rappeler la quantité de CO2 émise par point de PIB dans l’ancien bloc de l’Est à la grande époque. Le système soviétique, qui lui ne signait pas de traités de libre-échange, a toujours en effet été réputé pour l’attention toute particulière qu’il portait aux considérations environnementales. Le vainqueur de la semaine 17 Comme il arrive parfois, l’un des compétiteurs a mis tout le monde d’accord cette semaine, grâce à une percée qui à elle seule éclipse celle de tous les prétendants réunis, même les plus méritants. Plus vite, plus haut, plus fort… c’est tout cela à la fois qui est réalisé cette semaine par Laurent Fabius, hallucinant auteur d’une tribune publiée dans Le Figaro et appelée à faire date. Le ministre français des Affaires étrangères, vainqueur haut la main de la semaine 17 du climathon, y explique le plus sérieusement du monde que « la sécurité de l’Europe exige de stopper la dégradation du climat ». Car le voilà enfin, le dénominateur commun qui rassemblera tout le monde sous le glorieux panache blanc de Paris Climat 2015 : la sécurité. Pas besoin d’armée, pas besoin de police, pas besoin de diplomatie : c’est le CO2 l’ennemi ! Ce gaz satanique nous prépare une planète pour laquelle monsieur le Ministre a conçu le néologisme de « climato-déréglée ». En d’autres termes, nous dit-il, une fois franchis les +2°C, nous vivrions sur « une planète de tous les dangers ». C’est vrai que ça nous ferait un sacré choc, comparé à maintenant où tout va pour le mieux… Savez-vous la cause des troubles au Mali qui ont causé l’intervention de l’armée française il y a deux ans ? Si, si, c’est le climat. Enfin… sûrement un peu. Suffisamment en tout cas pour que le ministre des Affaires étrangères l’évoque. Attention à la démonstration, c’est du sérieux : sécheresses dans les années 70 => exode des Touaregs => embrigadement de ceux-ci dans la « Légion islamique » => troubles au Mali. Même si monsieur le Ministre ne le dit pas, la sécheresse initiale a sûrement été causée par le CO2. En tout cas, se hâte-t-il de préciser, « la conclusion est claire : le dérèglement climatique est aussi un dérèglement sécuritaire. Que l’augmentation de la température dépasse 2 °C – ce qui sera le cas si nous n’agissons pas ou pas assez -, et les menaces pour la paix et la sécurité seront multipliées en nombre et en intensité. » En vrai, la paix dans le monde est une simple affaire d’éoliennes et de panneaux solaires. La démonstration, là encore, est de haut vol : le vent souffle partout, et le soleil brille partout pareil. Du coup, plus besoin de se battre pour les ressources inégalement réparties que sont le pétrole, le gaz ou le charbon : vive l’éolien, vive le solaire ! Et dire que ces crétins d’importateurs net de sources d’énergie n’y avaient jamais pensé. Mais le réchauffement est là pour nous ouvrir les yeux sur ces merveilleuses opportunités de lendemains qui chantent. Au fond, on en a de la chance, de vivre une crise climatique. — Sur le web Suivre le Climathon.
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La voiture électrique est à l’honneur cette semaine, alors que le Palais des congrès de Montréal accueille la 29e édition du Symposium international sur les véhicules électriques. Il y a, justement, deux nouvelles encourageantes pour l’industrie. La première, c’est que la technologie continue de s’améliorer. De nouveaux modèles de voitures électriques feront leur entrée en 2016, avec plus d’autonomie (par exemple, 320 km pour la Bolt de Chevrolet). La seconde, c’est que le nombre de Québécois propriétaires d’une auto électrique atteint maintenant 9763 (ils étaient 1207 en 2012). C’est encore très peu par rapport au parc automobile total de plus de 4,7 millions de véhicules, mais le nombre augmente rapidement. La voiture électrique comporte certes des avantages pour le consommateur. En plus d’être silencieuse et agréable à conduire, on épargne sur le carburant et l’entretien. Par contre, la faible autonomie (pour l’instant) et le temps de recharge obligent les propriétaires à s’en tenir à des trajets courts et bien planifiés. Il y a aussi le prix, qui demeure élevé malgré la subvention de Québec de 8000 $ après taxes à l’achat d’un véhicule entièrement électrique. C’est d’ailleurs pourquoi, pour bon nombre de ménages, la voiture électrique est un deuxième ou un troisième véhicule. VOITURE ÉLECTRIQUE ÉCOLOGIQUE Ce qui est moins souvent discuté, c’est qu’au-delà de l’image « verte » de la voiture électrique, son impact sur la réduction des émissions de GES est somme toute marginal. Cela est notamment dû au fait que, si les voitures électriques n’émettent pas de GES durant leur utilisation, leur construction en émet davantage que pour un véhicule à essence régulier. Aussi, plusieurs achètent un véhicule électrique non pas pour remplacer un gros pick-up polluant, mais souvent à la place d’une petite voiture peu gourmande en essence (ou parfois même au détriment du transport en commun). Autrement dit, il faut attendre plusieurs années d’utilisation pour qu’une voiture électrique obtienne un bilan d’émission de GES favorable à l’environnement. C’est pourquoi je réitère, comme je l’ai souvent fait depuis quelques années, qu’il faut être prudent lorsqu’on se sert de fonds publics pour promouvoir cette technologie, et qu’il serait préférable de la laisser évoluer et devenir attrayante grâce aux efforts des acteurs du marché plutôt qu’à l’aide de subventions. Bref, évitons de tirer sur la fleur pour la faire pousser plus vite. Rappelons qu’en Norvège, leader mondial des voitures électriques, le gouvernement offre des subventions à l’achat des véhicules, des avantages comme l’utilisation de voies réservées ou le stationnement gratuit, et aucun frais aux péages. Ces subventions équivalent à 6925 $ pour chaque tonne de GES non émise. Si le Québec voulait imiter la Norvège, il en coûterait au gouvernement 1560 $ par tonne non émise, au minimum. À titre de comparaison, sur le marché du carbone québécois, le prix était de 17$ par tonne en novembre 2015. Comme je l’écrivais dans un autre billet, les contribuables paieraient 91 fois trop cher pour chaque tonne de GES évitée ! Pour combattre les changements climatiques, il est préférable de laisser le marché, comme il le fait en ce moment, continuer à innover et à répondre à la demande des automobilistes. — Sur le web
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Commençons 2014 d’un bon pied et évitons d’emblée l’actualité morose de l’Hexagone. Pour débuter la nouvelle année avec le sourire intéressons-nous à la cocasse aventure de l’Expédition Antarctique Australienne (Australian Antarctic Expedition). L’épopée commence le 28 novembre 2013 quand le Akademik Shokalskiy quitte Bluff en Nouvelle-Zélande avec à son bord une trentaine de chercheurs pour la plupart australiens avec pour cap l’Antarctique. Reprenant le parcours de la fameuse expédition polaire australienne de 1913/1914, ces derniers font route vers l’Antarctique avec pour mission d’y effectuer des observations sur les écosystèmes locaux, mais surtout pour tenter d’y démontrer l’impact catastrophique du réchauffement climatique comme ils l’avancent sur le site officiel de l’expédition. Naviguant à bonne allure, l’expédition arrive aux abords de la banquise australe à la mi-décembre. À cette période de l’année, la banquise est typiquement en repli sachant que le mois de décembre correspond au début de l’été dans cet hémisphère. Cependant en matière de températures estivales, l’Antarctique se contente d’offrir le plus souvent des températures se risquant rarement au-dessus du zéro. D’ailleurs, en été comme en hiver, les marins chevronnés se gardent bien de s’approcher de cette terre hostile. Persuadés de n’avoir rien à craindre des eaux glacées de l’Antarctique, l’expédition de climatologues australiens continue à voguer vers le Sud-Est. C’est alors que l’impensable survient le 24 décembre : surpris par un blizzard terrible, le Akademik Shokalskiy se retrouve prisonnier des glaces en tentant de remonter vers le Nord. Pris au piège dans 5 mètres de glace, nos valeureux aventuriers se voient obliger de lancer un SOS. Très vite les moyens s’organisent pour venir en aide aux passagers du bateau. Pas moins de trois brise-glaces sont dépêchés sur place. Le premier, le Snow Dragon sous pavillon chinois arrive à portée de vue du Akademik Shokalskiy avant de finir lui aussi prisonnier des glaces, puis vint le tour du navire français L’Astrolabe et le brise-glace australien Aurora Australis qui durent tous les deux faire demi-tour, incapables de s’approcher à moins de 10 miles nautiques du Akademik Shokalskiy. Bien évidemment le capitaine de l’expédition, le climatologue Chris Turney n’en démord pas et soutient toujours que les glaces de l’Antarctique sont en pleine fonte. Cruelle ironie du sort, celles-ci ne sont en aucun cas sur le point de fondre autour de son navire si bien que les autorités envisagent désormais d’extraire l’ensemble des passagers bloqués au moyen d’un hélicoptère. Si l’ironie du sort qui frappe nos climatologues est diablement cruelle, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, ces derniers en profitent pour explorer les environs et immortaliser le moment : Bref, pendant que les secours s’activent, la croisière s’amuse. Heureusement pour les passagers et l’équipage, les réserves de nourriture sont pour le moment suffisantes pour tenir encore un bon moment. Au delà du ridicule de la situation et de la douce ironie de voir des fervents pourfendeurs des gaz à effet de serre, tels que le CO2, causer par leur inconscience des émissions superflues de gaz carbonique, on est en droit de se demander si le Pr. Turney a raison quand il affirme que les glaces sont globalement en train de fondre au Pôle Sud et que son navire s’est simplement trouvé au mauvais endroit, au mauvais au moment. Heureusement, grâce aux mesures satellitaires il est depuis longtemps possible de suivre précisément l’évolution de la banquise polaire au fil des années et des saisons, sans avoir à se rendre sur place physiquement. Voici donc ce que nous disent les satellites : Comme le montrent les mesures satellitaires, les glaces de l’Antarctique n’ont, non seulement pas fondu, mais sont au contraire bien au-dessus des niveaux historiques, n’en déplaise au Pr. Turney. Cette anomalie positive est d’ailleurs généralement largement admise par les tenants du réchauffement climatique aussi bien que ses détracteurs. Ainsi, on ne peut que sourire quand on voit et que l’on entend ces naufragés climatiques, prisonniers des glaces, en plein été austral affirmer haut et fort que la banquise est en train de disparaître. — Mise à jour le 01.01.2014 à 21h00.
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Abandonné ou reporté ? Bill Gates ne lâche pas facilement l’os qu’il ronge, il investit trop d’argent pour réaliser son monde idéal pour lui et ses comparses, dont on se demande s’ils ont tous leurs raisons. Le soleil est indispensable à la vie. Moins de rayonnement solaire, affectera la croissance des végétaux entre autres catastrophes annoncées. C’est en enfer que règne l’obscurité……Merci Maxandre. ******** Par Summit.News via Crashdebug Une bonne nouvelle, ce projet avait été confirmé par France Info (ce sont des malades…). Mais il n’est que reporté.. Par Steve Watson le 2 avril 2021 La Swedish Space Corporation (SSC) a publié une déclaration indiquant que l’expérience de perturbation contrôlée de la stratosphère (SCoPEx), qui avait également obtenu un financement de Harvard, ne se déroulera pas comme prévu en juin. « Le SSC a dialogué ce printemps avec les principaux experts en géo-ingénierie et avec d’autres parties prenantes, ainsi qu’avec le comité consultatif de SCoPEx », indique le communiqué, qui ajoute : « À la suite de ces dialogues et en accord avec Harvard, le SSC a décidé de ne pas effectuer le vol d’essai technique prévu pour cet été. » Il note également que « la communauté scientifique est divisée en ce qui concerne la géoingénierie, y compris tout test technologique connexe tel que le vol d’essai technique en ballon prévu depuis Esrange cet été. » L’idée financée par Gates aurait vu la libération de carbonate de calcium, essentiellement de la poussière de craie, dans l’atmosphère à partir d’un ballon à haute altitude pour observer l’effet qu’il a sur la lumière du Soleil atteignant la surface de la planète. Le but ultime de l’étude était de réduire la température de la planète afin d’enrayer le réchauffement climatique. Toutefois, comme on pouvait s’y attendre, l’idée de bloquer le Soleil s’est avérée quelque peu impopulaire, les groupes environnementaux mettant en garde contre d’éventuelles « conséquences catastrophiques ». Le Conseil Saami, un groupe de défense de la population indigène suédoise, a averti que l’expérience de Gates « tente essentiellement d’imiter des éruptions volcaniques en crachant continuellement dans le ciel des particules qui obscurcissent le Soleil ». Le groupe a également souligné que SCoPEx pourrait avoir des « effets sociopolitiques irréversibles » et ne ferait rien pour réduire les émissions de carbone, qui sont présentées comme la principale cause du changement climatique. En fait, cette idée ressemble à un étrange effort vampirique visant à priver la planète de la lumière du Soleil, moteur de toute vie, sans aucune logique scientifique. Bill Gates, qui vend un livre sur le changement climatique, a investi des millions dans la géo-ingénierie et a versé au moins 4,6 millions de dollars au chercheur principal de SCoPEx, David Keith, spécialiste de la physique appliquée à Harvard. M. Gates a fait à plusieurs reprises l’éloge de l’idée de réduire l’intensité du Soleil, notamment lors d’une conférence Ted en 2010 : Beaucoup ont fait le lien entre les recherches de SCoPEx sur l’utilisation des aérosols stratosphériques pour la géo-ingénierie et les « chemtrails », suggérant qu’un programme de pulvérisation est en cours en secret depuis des années. Si le projet a reçu le feu vert de la Suède, cela ne signifie pas qu’il va disparaître. David Keith a déclaré à Reuters qu’il ne s’agissait que d’un « revers » et a suggéré que le projet pourrait être transféré aux États-Unis, où les Académies nationales des sciences, de l’ingénierie et de la médecine ont récemment publié un rapport demandant que 100 à 200 millions de dollars soient injectés dans la géo-ingénierie solaire au cours des cinq prochaines années.
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Évaluer l’impact environnemental de différentes motorisations de voitures aujourd’hui et à l’horizon 2030, c’est l’objectif de l’étude de la European Climate Foundation et de la Fondation pour la Nature et l’Homme, étude dont la réalisation technique a été confiée à Carbone 4. Celle-ci a mobilisé de nombreuses parties prenantes de l’écosystème de l’électromobilité, ONG, acteurs institutionnels comme privés : Renault, AVERE-France, Saft, ADEME, RTE, le Réseau Action Climat France, WWF France et le Réseau pour la transition énergétique (CLER). Huit véhicules représentatifs des différentes motorisations (véhicules thermiques, hybrides ou électriques) et deux gammes automobiles (citadines et berlines) ont été considérés au regard de cinq indicateurs environnementaux (dont l’empreinte carbone) sur le périmètre géographique français. L’analyse de cycle de vie des véhicules dans la situation actuelle a servi de brique de base pour sortir du cadre conventionnel, notamment : en tenant compte des conditions réelles de circulation des véhicules (correction des consommations unitaires) ; en évaluant l’impact en 2030 selon différentes hypothèses contrastées de scénarios de déploiement de la mobilité électrique et d’évolution du mix électrique ; en intégrant des profils de mobilité et de recharge réalistes pour déterminer le facteur d’émissions de l’électricité ; en modulant le kilométrage des véhicules ; en explorant le lien entre véhicules et le système électrique à travers la mise en place d’intelligence dans les modes de charge des véhicules (pilotage voire recharge bidirectionnelle dite V2G) et l’usage stationnaire de la batterie en deuxième vie. L’étude souligne le rôle bénéfique de l’électrification des véhicules étant donnée l’électricité peu carbonée en France : ainsi une citadine toute électrique a une empreinte carbone 3 fois moindre que son homologue thermique sur son cycle de vie. Pour les berlines ce rapport est actuellement de 1 à 2. La prise en compte de plusieurs indicateurs environnementaux ainsi que l’évaluation des services des véhicules vis-à-vis du système électrique permet d’explorer les risques et les opportunités du déploiement de l’électromobilité. C’est par la maitrise de la consommation énergétique, la gestion intelligente de la charge et le développement des capacités de stockage que l'électromobilité peut être en cohérence avec la transition énergétique de notre société. Après une revue critique par des experts indépendants, l’étude vient d’être rendue publique. Retrouvez la sur le site de la FNH. Découvrez l’article de AEF Découvrez l'article dans Libération
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Télécharger la publication Visionner le webinar Un ensemble de prescripteurs (maîtres d’ouvrages, maîtres d’œuvre, ingénieries, entreprises) ont confié à l’Institut Français pour la Performance du Bâtiment (IFPEB) et Carbone 4 la responsabilité de construire un Hub des prescripteurs bas carbone, afin d’orienter les choix de conception et stimuler les industriels sur des solutions bas carbone. Dans cette publication, le Hub formule aux différents acteurs du bâtiment et de l’immobilier ses premières propositions et partage sa feuille de route 2020. Résumé Exécutif Les entreprises du Hub des prescripteurs bas carbone formulent aux différents acteurs du bâtiment et de l’immobilier les premières propositions suivantes : Aux institutionnels L’observatoire E+C- est très précieux pour les acteurs du Hub, dans le présent et pour les années à venir. La qualité de la donnée - et donc des analyses qui en découlent - doit cependant être améliorée avec un minimum de tests de cohérence à l’entrée avant de valider la publication des données. Cet observatoire pourra ainsi produire des analyses variées, riches et de qualité nécessaires à la mise en place de la nouvelle réglementation et des solutions bas carbone. Les coefficients de sécurité des valeurs ministérielles (Données Environnementales par Défaut, DED) faussent la compétition bas carbone entre maîtres d’ouvrage et créent une confusion générale. Ils faussent également la qualité des retours d’expérience et ne permettent pas à la profession de se fixer des cibles performantielles. Il faut séparer la compétition entre maîtres d’ouvrage et celles entre fabricants, en supprimant ces coefficients de sécurité et en réinventant les incitations aux industriels. Aux industriels Le Hub félicite les champions industriels de la compétition bas carbone et insiste sur la nécessité pour tous les industriels à accélérer la mise en œuvre de solutions bas carbone et la mise à disposition des fiches FDES et PEP correspondantes. Des règles d’exclusion des prescriptions (DCE, consultations, etc.) sont en cours de réflexion au sein du Hub. nous avons la “baseline”, place aux opérations ! S’appuyant sur cette première phase de travail de fond sur les données disponibles et l’établissement de points de repères pour l’ensemble des participants, le Hub va poursuivre ses travaux dans les prochains mois autour des 3 axes suivants : ▶ Développer des outils pour une réelle aide à la décision en matière de choix de matériaux et d’équipements bas carbone, ▶ Caractériser puis énoncer des prescriptions bas carbone relatives aux matériaux et équipements du bâtiment, grâce à un dialogue systématique et permanent avec les industriels sur leurs innovations dans le sens du bas carbone, ▶ Aider à la diffusion de la compétence Carbone auprès de tous les acteurs, de la conception à la réalisation, en passant par les services achats. I. La qualité de l’information bas carbone du bâtiment et de ses constituants doit être améliorée Pour permettre aux prescripteurs de détecter, de caractériser et d'accélérer la mise en place des meilleures solutions en termes de performance carbone, il est aujourd’hui urgent de disposer de données fiables et précises. Depuis 2019, le Hub a développé deux outils qui permettent d'analyser deux bases de données publiques françaises : L’Observatoire E+C-, qui répertorie les données techniques et environnementales de bâtiments ayant participé à l’expérimentation du référentiel E+C- (qui préfigure la réglementation RE2020) : quelles sont les caractéristiques des bâtiments en fonction des seuils énergie et carbone atteints ? La Base INIES, qui répertorie les données environnementales, dont le carbone, des différents matériaux utilisés dans le bâtiment : Quels matériaux choisir pour baisser l’empreinte carbone d’un projet ? A. Les données de l’Observatoire E+C- doivent être améliorées avec un minimum de tests de cohérence à l’entrée pour être la base commune du “benchmark bas carbone” Un promoteur immobilier qui concourt à un appel à projet ou démarre la programmation d’un projet immobilier doit disposer d’un socle harmonisé de comparaisons de la performance carbone de bâtiments. Aujourd’hui le Hub des prescripteurs bas carbone constate deux lacunes dans l’Observatoire E+Cexplicitées à suivre. i. De nombreuses erreurs et incohérences La base de données de l’Observatoire E+C- n’est pas exploitable telle quelle : de nombreuses valeurs aberrantes ou incohérentes y sont constatées. Ainsi, pour éviter des biais dans les analyses, la base de données doit être retraitée et des tests de cohérence doivent être mis en place à l’entrée avant publication de ces données. Par ailleurs, certaines catégories de bâtiments sont très peu représentées au sein de l’Observatoire E+C-, il n’y a par exemple que 4 bâtiments de commerces dans la base de données et aucun bâtiment logistique: aucune analyse n’est possible sur ces typologies pour le moment. Les travaux du Hub ont consisté, sur la base des données existantes, à : corriger les données incohérentes lorsque cela était possible, éliminer les bâtiments de la base de données lorsque les données incohérentes ne pouvaient pas être corrigées, constituer une base d’analyse “complète”, contenant uniquement des bâtiments où les données sont cohérentes, corrigées le cas échéant et où l’ensemble des détails de l’empreinte carbone est disponible. Ainsi plus de 75% des bâtiments de bureaux, 64% des logements collectifs et 60% des maisons individuelles sont aujourd’hui écartés de la base de données “corrigée et complète” (voir tableau des motifs de correction principaux). Le Hub se tient à la disposition des entreprises renseignant l’Observatoire E+C- pour identifier les incohérences de leurs données. Les principaux motifs de correction ou de retrait des différentes bases sont les suivants (voir détails des motifs de correction et retrait en annexe) : ii. Après correction, ce premier observatoire livre des enseignements par typologie sur l’impact carbone des 2 principaux leviers : le mode constructif et les vecteurs énergétiques La répartition des bâtiments par niveau d’énergie E et de carbone C doit être présentée pour chaque typologie de bâtiments : maisons individuelles, logements collectifs, bureaux. On y constate que les logements collectifs sont plus ambitieux que les maisons individuelles et que les seuils énergie très ambitieux sont atteints par des bureaux. Dans le graphique ci-dessous, le chauffage au gaz est le vecteur le plus émissif pour toutes les typologies. Le bois, l’électricité et les réseaux de chaleur (suivant la source primaire) sont les moins carbonés. Le béton est le mode le plus émissif pour toutes les typologies. B. L’usage des valeurs ministérielles (DED) pour l’empreinte carbone des matériaux fausse la compétition bas carbone Dans le cadre du référentiel E+C- qui préfigure la future réglementation pour les bâtiments neufs (RE2020), en l’absence de la donnée spécifique correspondant au matériau choisi (FDES et PEP) il est obligatoire de prendre la valeur par défaut correspondante de la Base INIES (DED). Ces données par défaut sont volontairement établies pour être supérieures à la réalité afin de pousser les industriels à publier leurs propres données pour chacun de leur produit. Aussi, selon les matériaux, il existe plusieurs méthodologies de calcul des coefficients de sécurité. L’ensemble des entreprises participantes aux Hub souhaite pousser la séparation des deux volets de la compétition bas carbone, celle entre les fabricants d’une part et celle entre les maîtres d’ouvrages d’autre part : Il est nécessaire pour les maîtres d’ouvrage de pouvoir calculer une empreinte carbone comparable entre eux, qui les situe dans la compétition “bas carbone” des maîtres d’ouvrage, sans les sécurités appliquées aux valeurs ministérielles ou bien a minima avec des coefficients de sécurité comparables, qui alimentent la confusion en ne permettant pas de caler des repères entre opérations; Il faut pousser les fabricants à réduire l’empreinte carbone de leurs matériaux, en mettant en avant les entreprises les plus engagées ainsi que les efforts engagés et les progrès réalisés. C’est cette sélection par la demande ce qui motivera les travaux du hub pour la suite, la charge de la preuve restant aux industriels via les déclarations environnementales. Illustration du poids excessif des valeurs ministérielles Le Hub a réalisé une analyse de l’empreinte carbone des lots du second œuvre en fonction du choix des matériaux et de valeurs statistiques sur les fiches des fabricants (FDES) ou des valeurs ministérielles (DED) sur un exemple de projet de bureaux d’environ 40 000 m2. Par rapport aux valeurs ministérielles, le choix de la valeur médiane des FDES de la même catégorie de matériaux abaisse l’empreinte des lots 4 à 7 de 45% par rapport aux choix de valeurs ministérielles. Dans le même temps, la différence d’empreinte carbone entre la valeur médiane et la valeur minimale (matériau le plus performant) des fabricants est modérée et ne fait varier que d’environ 35% l’empreinte sur ces lots. C. La Base INIES est encore incomplète : il manque des données FDES pour des lots importants Aujourd’hui, il n’y a aucune corrélation entre le poids des lots et le nombre de fiches INIES disponibles : le lot 5 (cloisonnement , isolation intérieure, ...) par exemple est le poste qui compte le plus de fiches (717 soit 44% des fiches) pour un part de l’empreinte hors lots techniques de l’ordre... de 10% ! Pour certaines catégories de matériaux il y a encore beaucoup trop peu de données publiées : Par exemple, alors qu’aujourd’hui dans la construction tertiaire l'utilisation de faux-plancher technique est systématique, il n'y a que 7 données par défaut et aucune donnée spécifique. Autre exemple, la pierre est aussi un matériau disposant de peu de données. La pierre porteuse, mode constructif utilisé dans certaines régions et pour certaines typologies (le logement collectif), ne dispose à l’heure actuelle que d’une FDES et de 5 données par défaut. La pierre en revêtement de façade (agrafée ou collée) ne présente aucune donnée dans la base. Enfin la conception bas carbone des systèmes CVC est un enjeu primordial, surtout dans le tertiaire. Si l'optimisation de la partie clos-couvert (gros œuvre et façades) est souvent le premier pas vers l'éco-conception carbone d'un bâtiment, l'éco-système d'équipements CVC et la stratégie énergétique à son origine doit faire l'objet d'autant d'attention et être une priorité identifiée. En effet, le choix d’un type de système entraîne invariablement des conséquences sur le type de vecteur énergétique appelé, la performance énergétique du système, le dimensionnement et la répartition du réseaux de gaines, le nombre de points d’émission, etc.. S’il est vrai que ces dernières années de nombreuses données de constructeurs et données par défaut surtout sont venues remplir la base des lots techniques, certains systèmes sont encore orphelins de données individuelles, comme les PAC ou groupe froid air-eau, les échangeurs à plaques, les centrales de traitement d’air double flux ou encore les ventilo-convecteurs. II. La compétition bas carbone est lancée : le Hub félicite les champions industriels Aujourd’hui, il est possible d’identifier, les organismes (industriels ou regroupements de fabricants de matériaux) qui alimentent le mieux en données environnementale la Base INIES. Les membres du Hub félicitent collectivement ces industriels qui jouent le jeu ! Les membres du Hub souhaitent insister sur deux éléments importants de la compétition bas carbone des matériaux de construction : Le coût des solutions doit être intégré dans les critères en identifiant les mieuxdisant technique - économique - carbone, pour des matériaux assurant des fonctionnalités comparables; A moyen terme, elles procéderont à une exclusion progressive des consultations des fabricants ayant des performances carbone insuffisantes. Appel aux solutions bas carbone Pour comprendre les progrès des filières et avoir un meilleur panorama des acteurs engagés (ou pas) dans la compétition bas carbone, une analyse par filière va être lancée sous la forme de « briefs ». Pour encourager les innovations portées parfois par les plus petits acteurs, le Hub s’engage, à la suite des « briefs », à identifier les solutions prometteuses qui nécessitent une aide financière pour la réalisation de ces FDES individuelles. Les membres du Hub qui représentent environ 4 millions de m2 livrés par an, souhaitent améliorer leur capacité à prescrire. Elles font ainsi appel aux professionnels à faire connaître les empreintes carbone de leurs matériaux si celles-ci ne sont pas encore présentes sur la base INIES. Faites-nous part de vos performances et contactez-nous directement sur hub_bascarbone@ifpeb.fr III. Performance réelle et coût du bas carbone : le Hub s’applique à environner l’information carbone des données techniques et économiques Le nerf de la compétition bas carbone, dans le neuf comme pour la rénovation, est surtout le prix : les outils partagés par les membres du Hub intègrent d’ores et déjà des données de coûts en fonction des matériaux. Les futurs travaux du Hub continueront d’orienter les prescripteurs vers l’optimum bas-carbone/prix. Le Hub se préoccupe également du sujet de la performance réelle et identifie deux enjeux importants : Il faut rendre possible la “performance carbone réelle”: un projet qui prévoit, en amont du chantier un certain niveau de performance carbone - par exemple une empreinte PCE annoncée de 690 kgCO2e/m2 - devrait prouver la performance réellement atteinte à la livraison. Ainsi il faut être capable de contrôler le type et la quantité des matériaux réellement mis en œuvre, à minima sur les lots du gros œuvre. La base INIES doit également être stable dans le temps, avec une fonction d’historisation des données, afin de pouvoir utiliser la même donnée d’empreinte carbone des matériaux lors des différentes phases d’un même projet sur plusieurs années. En effet, il existe des projets pour lesquels une donnée utilisée en phase conception n’est plus disponible en fin de chantier, obligeant au final à utiliser une valeur ministérielle (DED). Par-delà le calcul normatif, il faut être capable d’être au plus proche de la réalité : ainsi la diversité des usages doit être considérée. Par exemple, une moquette dans le bâtiment tertiaire dure en général deux fois moins longtemps que les durées de vie affichée par les fabricants ce qui sous-estime son poids carbone sur la durée de vie du projet. Une durée de vie des matériaux par grand usage (résidentiel ou tertiaire notamment) pourrait permettre d’affiner les analyses, en effet une moquette chez des particuliers ou dans des bureaux n’a pas du tout la même durée de vie constatée. Le Hub va poursuivre ses travaux dans les prochains mois autour des 3 axes suivants : Développer des outils pour une réelle aide à la décision en matière de choix de matériaux et d’équipements bas carbone. Caractériser puis énoncer des prescriptions bas carbone relatives aux matériaux et équipements du bâtiment. Instaurer un dialogue systématique et permanent avec les industriels. Rejoignez les membres du Hub des prescripteurs bas carbone, contactez-nous : hub_bascarbone@ifpeb.fr
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Ce rapport de l’IPBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques) prévient qu’un million d’espèces sont menacées d’extinction, un niveau jamais atteint dans l’histoire. Ce rapport indique que la plupart des objectifs mondiaux pour 2020 pour la protection de la nature présentés dans le Plan Stratégique pour la Biodiversité ne seront pas atteints, mettant en péril la moitié des Objectifs de Développement Durable de l’ONU. Un constat désastreux Les gouvernements doivent enfin placer les populations et la planète avant les intérêts et l’avidité des multinationales et agir avec l’urgence qu’impose ce rapport. Les dirigeants doivent adopter des objectifs forts et des plans d’action pour protéger la biodiversité avec la participation et le consentement des Peuples Indigènes et communautés locales au sommet mondial sur la nature en Chine l’an prochain. Le profit a mis la nature au bord du gouffre, mettant ainsi notre propre survie en péril du fait de la surexploitation des ressources naturelles et de l’aggravation du changement climatique. Ce rapport n’est pas juste un appel à l’action, c’est un nouvel avertissement parmi tous les nombreux cris d’alarme et si nous ne faisons rien, cela pourrait être le dernier avant que les pertes ne deviennent irréversibles. La conservation et la restauration de la biodiversité peuvent jouer un rôle énorme comme solutions naturelles au climat et il est grand temps que nous luttions contre le changement climatique en protégeant la nature qui rend possible notre vie sur Terre. Les forêts, les tourbières et les écosystèmes marins doivent être protégés ou restaurés. Combiner la conservation de la biodiversité avec la réduction drastique des émissions de CO2 et la hausse de la captation du carbone dans la nature peut contribuer de manière significative à limiter le réchauffement climatique à 1,5°. Ce sont des actions immédiates et essentielles qu’il faut mettre en oeuvre pour aider à s’écarter du gouffre. Des mécanismes pour protéger nos océans qui ne fonctionnent pas Le rapport de l’IPBES révèle que les actions humaines ont significativement altéré la plupart des terres et mers. Il indique que 66% des océans subissent des pressions de l’activité humaine et que l’environnement marin montre des signes d’”altération sévère” et que “la richesse et l’abondance” de tous les niveaux de la vie marine sont en déclin. Nos océans permettent toute forme de vie sur Terre. Et pourtant la plupart des collaborations internationales se sont concentrées sur comment exploiter la vie marine et ce précieux bien commun. Au lieu de piller les mers pour des profits de court terme, les gouvernements doivent placer l’équité et la soutenabilité au coeur de leur approche des océans. Aujourd’hui, seul 1% des eaux internationales est protégé et il n’y a pas d’instrument légal qui permette d’y créer des réserves marines. Nous avons besoin d’un Traité sur la Haute mer pour protéger au moins 30% de nos océans d’ici à 2030. C’est une opportunité unique pour les gouvernements de travailler ensemble pour sauvegarder la vie marine, assurer la sécurité alimentaire pour des millions de personnes et créer des océans en bonne santé qui sont nos meilleurs alliés contre le changement climatique. Le rapport IPBES prévient aussi que les principaux facteurs de la dégradation de la planète, comme le changement d’exploitation des sols, l’exploitation des organismes, le changement climatique et les niveaux de consommation se sont accélérés à des niveaux inégalés. Moins, et mieux Nous soutenons l’appel urgent à changer notre alimentation carnée vers une alimentation plus végétale pour réduire la viande et les produits laitiers qui ont des impacts négatifs sur la biodiversité, le changement climatique et la santé, comme l’ont montré de nombreux rapports. Toute augmentation de surface agricole pour la production de nourriture animale pour l’élevage industriel est un facteur clé du changement d’affectation des sols qui aggrave la déforestation et la destruction des habitats naturels. S’attaquer à la consommation de viande et de produits laitiers doit devenir une priorité pour les dirigeants afin que la consommation et la production de viande soit réduite de moitié au niveau mondial d’ici à 2050. Lire aussi l’analyse de Greenpeace sur le rapport de l’IPBES (en anglais) et Urgence pour la biodiversité et le climat
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En soutien à l’action de Greenpeace, les membres du groupe Marcel et son orchestre ont mis des tee-shirts « Stop EPR » pour leur concert, organisé jeudi 26 juin 2008 dans le cadre du festival des Artzimutés de Tourlaville (communauté urbaine de Cherbourg). Un grand merci à eux ! Depuis sept jours, Greenpeace empêche la reprise des travaux de construction du réacteur EPR de Flamanville (Manche), interrompus par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) le 21 mai puis réautorisés le 19 juin alors qu’aucun problème touchant à la sûreté du futur réacteur n’a été résolu. Après avoir occupé durant trois jours les carrières de sable et de gravier alimentant la centrale à béton du chantier de Flamanville, Greenpeace est allé bloquer la cimenterie Calcia à Ranville (Calvados), qui produit la totalité du ciment utilisé pour fabriquer le béton sur le chantier de l’EPR. À deux jours de la présidence française de l’Union européenne, l’organisation de défense de l’environnement dénonce l’absurdité du nucléaire et les mauvais choix énergétique fait par la France. Pourquoi la France s’entête-t-elle à construire un nouveau réacteur très coûteux et complètement inutile, alors qu’elle dispose de solutions beaucoup plus efficaces, économiques, mais aussi plus sûres et rapides que le nucléaire ? La première de ces solutions est l’efficacité énergétique, c’est-à-dire la maîtrise de notre consommation et des économies d’énergie, qui, à elles seules, répondent à la fois aux enjeux des changements climatiques, de la sécurité énergétique et du pouvoir d’achat des Français.
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La Chine continue d’être confrontée à de pluies torrentielles et à des inondations sans précédent. Des millions de personnes en ont été affectées et les infrastructures agricoles se retrouvent en très mauvais état. Jusqu’à présent, la province chinoise du Henan a été la plus sévèrement touchée avec des quantités records de précipitations et d’inondations depuis juillet, qui ont entraîné la mort d’au moins 71 personnes et affecté 12 millions d’habitants. Les États des côtes est et ouest de l’Inde ont été soumis à des records de précipitations et de crues soudaines. Au Gujarat, 1,6 million d’habitants ont été concernés et 7 000 ont été évacués. À Odisha, les pluies diluviennes ont affecté 2,3 millions de personnes dans 4 964 villages, 7 500 maisons ont été endommagées et environ 130 000 hectares de terres agricoles ont été détruits. La tempête Ida a entraîné des pluies torrentielles, des crues soudaines, de la grêle et des tornades dans tout le nord-est des États-Unis, ce qui a provoqué la mort de dizaines de personnes et engendré des dégâts considérables. Les villes de New York et du New Jersey ont été impactées par des précipitations records, et des habitants se sont retrouvés piégés dans des sous-sols et des voitures inondés. Le Mexique a également eu sa part de conditions météorologiques extrêmes, avec des quantités de pluie et des inondations sans précédent dans le sud et le centre du pays. Le tout pendant qu’un tremblement de terre de magnitude 7.0 secouait les grandes villes de Guerrero à Mexico. Le sud-est de l’Australie a été frappé par un rare tremblement de terre de magnitude 5,9 qui a provoqué des dommages structurels à plusieurs bâtiments de Melbourne. Il s’agit du plus important séisme survenu en Australie ces dernières années. Dans le même temps, une série de fronts froids rigoureux a déclenché des chutes de neige tardives et nocturnes sur la côte est et les hauts plateaux de l’État de Victoria, tandis qu’Adélaïde a été soumise un peu plus tard à de violentes tempêtes de grêle… La nature semble réagir promptement aux mesures totalitaires et forcenées appliquées en Australie. Le volcan Cumbre Vieja de La Palma, l’une des îles espagnoles des Canaries, est entré en éruption le 19 septembre. Dans les deux semaines qui ont suivi, des nappes de lave ont brûlé des terres agricoles, des routes et des maisons dans la partie sud-ouest de l’île. Après plusieurs fortes explosions, quatre nouvelles fissures de lave se sont ouvertes. Environ 6 000 personnes ont été évacuées, et quelque 400 propriétés ont été détruites. Au fur et à mesure que l’atmosphère terrestre se charge en électricité, nous constatons également une augmentation du nombre de personnes, de bétail et de bâtiments frappés par la foudre, ainsi qu’un accroissement d’autres phénomènes électriques dans le ciel tels que des phénomènes lumineux transitoires comme les farfadets, les jets bleus et les nuages noctulescents. Quelque chose d’énorme est en train de se manifester, il existe des signes clairs d’une augmentation des phénomènes électriques et d’un refroidissement global. Sommes-nous déjà dans une ère glaciaire ? Encore une fois, observez attentivement cette réalité et préparez-vous en conséquence ! Tout cela et bien d’autres choses encore dans notre résumé SOTT des changements climatiques pour septembre 2021. Sott Media
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Risques climatiques en agriculture : Emmanuel Macron annonce un doublement du soutien public En déplacement en Provence ce vendredi 10 septembre 2021, Emmanuel Macron a annoncé un doublement des fonds publics alloués à la gestion des risques climatiques en agriculture, dès 2023. 600 millions d’euros par an seront consacrés à l’assurance récolte. C’était très attendu et c’est très fort. Au sortir des annonces d’Emmanuel Macron à Corbières, dans les Alpes-de-Haute-Provence, ce vendredi 10 septembre 2021, le président des chambres d’agriculture Sébastien Windsor ne boude pas son plaisir. Comme espéré par le syndicalisme agricole majoritaire, le président de la République vient d’annoncer qu’il doublera le soutien aux deux principaux outils de gestion des risques climatiques en agriculture : l’assurance climatique privée et le régime public des calamités agricoles. Les fonds alloués à l’ensemble de ces mesures vont passer de 280 millions d’euros à 600 millions d’euros par an, a-t-il annoncé. C’est la fourchette basse de ce que préconisait le député LREM Frédéric Descrozaille. Mais le président a promis d’agir vite, ce qui rassure le syndicalisme majoritaire. Un projet de loi sera présenté en conseil des ministres en décembre, discuté à l’Assemblée nationale en janvier et voté durant cette mandature , a promis Emmanuel Macron. Gel, inondation, sécheresse… Cela devrait permettre aux agriculteurs de bénéficier de la réforme à partir de 2023, s’est félicité le président des Jeunes agriculteurs, Samuel Vandaele. Le contenu précis de celle-ci n’a pas été divulgué par le président de la République, mais son cabinet avait averti, la veille, qu’il reprendrait les grands principes proposés par le député Descrozaille, qui animait au printemps 2021 un groupe de travail regroupant la profession agricole et les assureurs. L’objectif principal est d’augmenter le nombre d’agriculteurs ayant souscrit une assurance récolte multirisques climatiques (MRC). Créée dans les années 2000, en France, par les assureurs privés, avec l’appui des pouvoirs publics, elle vient assurer un vaste panel de risques climatiques (grêle, gel, inondation, sécheresse…). Problème, elle a peu convaincu jusqu’ici : 30 % des surfaces de grandes cultures, 6 % de l’arboriculture, 1 % des prairies. Davantage accessible La réforme annoncée va permettre de renforcer l’accessibilité de cette assurance, a annoncé Emmanuel Macron. C’était l’une de ses limites, avait pointé un rapport des inspecteurs des finances (IGF) et agricoles (CGAAER), en 2015. L’assurance privée souffrait d’un manque d’attractivité, notamment au regard de la traditionnelle assurance grêle. Elle pâtissait également d’une concurrence du régime des calamités agricoles, que la réforme doit permettre de gommer. Cette enveloppe était demandée de longue date par le syndicalisme majoritaire. Les précédents ministres de l’Agriculture, Stéphane Travert, puis Didier Guillaume, y souscrivaient sur le principe, mais n’avaient pas obtenu le feu vert de l’Élysée. Ils étaient venus les mains vides aux congrès de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles). Julien Denormandie devrait pouvoir assister l’esprit tranquille au congrès du syndicat majoritaire, organisé du 21 au 23 septembre 2021. La réforme ne devrait pas contenter les deux syndicats minoritaires, la Confédération paysanne et la Coordination rurale, tous deux opposés au soutien public à l’assurance privée.
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Le jury du climathon a dû se pincer en découvrant ce photomontage sur la page Facebook de Doris Leuthard, ci-devant l’une des sept conseillères du gouvernement suisse (ailleurs qu’en Helvétie, on parlerait de ministre), en charge du Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication. Comme n’importe qui à l’esprit critique normalement constitué, le jury a d’abord cru que c’était trop beau et que le photomontage ci-dessus était en réalité l’œuvre d’un mauvais plaisant, ou bien qu’il fallait le prendre au second degré. Heureusement, un parcours attentif de la page concernée a permis d’établir que non. La Conseillère assume, tout en gratifiant ses lecteurs d’« éco-mots du jour » bien sentis tels que « Bilan carbonara : technique consistant à noyer les chiffres dans une sauce opaque ». Profonde injustice : la page Facebook d’une Conseillère capable d’autant payer de sa personne n’a reçu à l’heure actuelle que 23 mentions « j’aime ». Le jury en appelle donc à tous les titulaires de comptes Facebook pour signifier à Doris Leuthard tout le bien qu’il faut penser de ses efforts. Ce sont en effet des initiatives comme la sienne qui font du climathon une compétition no limit. En passant, le jury en appelle également à Ségolène Royal, l’homologue française de Doris Leuthard, pour l’exhorter à faire preuve de la même audace. Paris Climat 2015 approche à grands pas, et il serait regrettable pour l’ego collectif gaulois que les représentants du peuple français se laissassent ainsi tailler des croupières – d’autant qu’il existe nulle raison de douter du potentiel considérable de la ministre hexagonale du dév’dur’. Le vainqueur de la semaine 9 Comme chacun devrait le savoir, les terribles catastrophes climatiques permanentes que nous vivons depuis quelques années, ou que nous allons vivre très bientôt, ou qui se préparent pour l’avenir (sûrement dès avant 2100), font que notre réalité climatique quotidienne n’a plus rien à voir avec la météo bénite qui avait cours au XIXème siècle. Chassés du paradis climatique originel, nous sommes entrés dans l’ère du new normal climatique. Il est donc dans l’ordre des choses que celui qui nous en parle soit un chef d’État qui, lors de la campagne qui a vu son élection en 2012, se proposait de devenir un « président normal ». Le déplacement cette semaine de François Hollande aux Philippines en vue de préparer le monde à la nécessité de l’action vaut à ce dernier le titre de vainqueur de la semaine 9 du climathon, pour avoir orchestré comme il convenait ce millionième milliardième on ne sait plus combientième nouveau rendez-vous très important pour la planète, dont le climax a été le lancement solennel d’un « appel de Manille » lu par Marion Cotillard en personne. François Hollande, qui devient le premier compétiteur à remporter deux fois le climathon (la première fois, c’était en semaine 1), a également su mettre l’ensemble de la presse française au diapason de sa percée, affirmant ainsi clairement son statut de patron. Enfin, comme tout grand technicien, le président a su apporter une touche personnelle à sa réalisation. C’était sur France Inter : « Le réchauffement climatique, si on veut savoir ce qu’il peut être, venez ici, vous le voyez, c’est-à-dire des typhons, des tsunamis, des tremblements de terre, des catastrophes. » En lançant la tectonique des plaques sur une nouvelle piste d’étude encore trop négligée jusque-là, François Hollande peut sans doute viser une place dans l’histoire des sciences. — Sur le web Suivre le Climathon.
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Loi Climat. Le Sénat au frein sur les Zones à faibles émissions Les sénateurs reportent à 2030 l’interdiction des véhicules les plus polluants dans les bassins de plus de 150 000 habitants. Une mesure au potentiel « explosif » jugent-ils. L’article 27 du projet de loi Climat sera-t-il le carburant d’un mouvement « Gilets jaunes puissance dix », comme le prédit Pierre Chasseray, délégué général de 40 millions d’automobilistes ? Le texte, adopté par les députés, prévoit d’étendre les « zones à faibles émissions » aux agglomérations de plus de 150 000 habitants. Objectif : lutter contre la pollution de l’air en interdisant la circulation des véhicules le plus polluants. Soit 40 % des voitures et 12 millions de diesels circulant en France. « Difficilement acceptable » Jugeant cette obligation « difficilement acceptable » , et « punitive », les sénateurs ont rejeté, mardi 22 juin, le calendrier avancé par le gouvernement. La majorité, de droite, propose de reporter à 2030 l’interdiction des vignettes Crit’Air 3. Du temps pour laisser aux automobilistes « le temps de changer leur véhicules ». Ce qu’ils font en moyenne « tous les sept à huit ans ». Du temps pour « laisser les alternatives se développer », a insisté la sénatrice du Bas-Rhin Elsa Schalck (LR), en rapportant « de vives oppositions », à Strasbourg, face à l’interdiction programmée « des Crit’Air 2 dès 2025. » Un amendement propose une tolérance pour les voitures de collection. Un autre d’inclure dans les études préalables l’évaluation « des impacts sociaux et économiques ». « Circuler, c’est la première des priorités, respirer un air de qualité, un enjeu de santé publique », a insisté Ronan Dantec (groupe écologiste). Avant d’ajouter : « La pollution tue. L’enjeu, c’est la qualité de l’air que vont respirer dans les cinq prochaines années les enfants qui naissent aujourd’hui. Le parc automobile va s’améliorer. Mais si on met les ZFE à 2030, autant tout supprimer. Repousser l’échéance est une aberration. » Report « regrettable » Patricia Schillinger, sénatrice LREM du Haut-Rhin, a jugé ce report de calendrier « regrettable » . « Il y a urgence », insiste-t-elle. La France « est régulièrement rappelée à l’ordre par Bruxelles pour le dépassement des seuils de concentration d’oxyde d’azote et de particules fines dans l’air ». Des polluants responsables de 40 000 décès prématurés chaque année, selon Santé publique France. Ce coup de frein des sénateurs, sur lequel l’Assemblée devra à nouveau se prononcer en seconde lecture, ne manquera pas d’être critiqué. Avant le vote, le WWF avait par exemple appelé les parlementaires à adopter des « mesures d’accompagnement social ambitieuses », citant les « prêts à taux zéro » pour aider les ménages modestes à changer de véhicules, plutôt qu’à modifier le calendrier.
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Les incendies qui ravagent l’Amazonie (et l’Afrique) depuis plusieurs semaines sont d’une intensité rare. Au-delà du changement climatique qui rend les forêts tropicales plus vulnérables, bon nombre de ces feux sont la conséquence directe de l’expansion agricole et des pratiques d’abattis-brûlis. Publié le 8 août dernier, le dernier rapport du GIEC sur l’utilisation des terres a rappelé l’impact de l’agriculture sur les écosystèmes naturels et sur le climat. Chaque année, ce sont des millions d’hectares de terre et de forêt qui disparaissent, convertis en vue de l’expansion agricole et de l’exploitation des ressources forestières. Face à ce fléau, et à l’indifférence affichée du président brésilien Bolsonaro, le G7 réuni à Biarritz le 26 août dernier a décidé l’octroi d’une aide d’urgence de 20 millions de dollars pour favoriser la reforestation ; une aide à moyen terme est également prévue. Ces réponses occultent cependant l’une des causes majeures de la déforestation : la production de matières premières destinées à alimenter les marchés internationaux. C’est elle qui contribue largement à la perte de couvert forestier et à la conversion d’écosystèmes naturels dans les pays producteurs – des pays en voie de développement le plus souvent. Ces destructions entraînent non seulement des émissions importantes de gaz à effet de serre, mais représentent aussi la perte de puits majeurs de carbone, essentiels pour lutter contre le changement climatique. Elles affectent aussi la biodiversité, les services écosystémiques et l’habitat de nombreuses populations indigènes. En novembre 2018, la France s’est dotée d’une stratégie de lutte contre cette « déforestation importée » (SNDI). Rappelons que cette déforestation spécifique désigne : « L’importation de matières premières ou de produits transformés dont la production a contribué, directement ou indirectement, à la déforestation, à la dégradation des forêts ou à la conversion d’écosystèmes naturels en dehors du territoire national. » Mais la SNDI se donne-t-elle réellement les moyens de ses ambitions ? Huile de palme, cacao, bois, café, soja Parmi les produits que nous consommons en France, certains contribuent à la déforestation : en Indonésie et en Malaisie pour la production d’huile de palme (biscuits et pâtes à tartiner) ; en Afrique, pour les cultures de fève de cacao, par exemple. Malheureusement, l’huile de palme et le cacao sont loin d’être les seuls produits concernés. L’importation et l’utilisation d’autres matières premières et ressources – dont l’impact est moins connu comme le bois, la pâte à papier, le café, l’hévéa, la viande de bœuf ou encore le soja –, posent tout autant problème. Arrêtons-nous sur le soja, l’un des produits à la source de la déforestation importée en France. Dans l’Hexagone, il est principalement utilisé pour l’alimentation animale ; on le retrouve dans la chaîne d’approvisionnement de la viande, des œufs et des produits laitiers. Plus de 80 % de celui utilisé en France est importé. Et environ 50 % des importations françaises – soit près de 2 millions de tonnes – proviennent du Brésil, où cette plante est cause majeure de destruction des forêts. Les deux tiers de la production brésilienne exportée Le Brésil, aujourd’hui l’un des premiers producteurs et exportateurs mondiaux de soja, a vu sa production multipliée par plus de 4 sur ces vingt dernières années, et les surfaces récoltées par 25 depuis 1970. Une évolution portée par une forte augmentation de la consommation mondiale, intimement liée à celle de la demande en produits carnés et laitiers. Évolution des exportations de soja de 1960 à 2016. Auteur/Données FAOSTAT. Or plus de deux tiers de la production brésilienne de soja est destinée à l’exportation. Depuis l’affaire de la vache folle et l’interdiction des farines animales, l’Union européenne figure parmi les principales zones importatrices, même si elle reste loin derrière certains pays émergents comme la Chine. Et la France dans tout ça ? Ses importations sont en baisse depuis le début des années 2000, mais l’Hexagone reste parmi les plus gros importateurs de soja brésilien. La France a accueilli environ 5 % des exports de cette plante en provenance du Brésil entre 2003 et 2017. Et une part importante de la production à destination de la France provient du Cerrado, l’une des zones les plus riches en matière de biodiversité. Fronts d’expansion de la culture de soja au Brésil – 2010-2016, à gauche ; à droite, municipalités d’où la France importe entre 2006-2016, par quantité produite. TRASE Yearbook 2018, CC BY-NC-SA Les intentions alarmantes de Bolsonaro D’après les projections du gouvernement brésilien, environ 10 millions d’hectares supplémentaires de terre pourraient être convertis pour augmenter la production de soja dans les dix prochaines années. Pourtant, des millions d’hectares de terre, certes dégradés mais toujours utilisables, pourraient être mis en culture pour produire du soja afin d’éviter de nouvelles conversions. Le nouveau président brésilien, Jair Bolsonaro, a récemment licencié le directeur de l’institut qui publie les données sur la déforestation dans le pays et affiché sa volonté de poursuivre le développement agricole et d’assouplir les réglementations environnementales dans ce sens. Les derniers chiffres semblaient d’ailleurs déjà pointer une augmentation de plus de 100 % de la déforestation dans certaines régions du pays au regard de l’année passée. Ces derniers mois, ce sont donc les effets combinés de la déforestation et des sécheresses qui ont fait « bondir de 83 % le nombre d’incendies » par rapport à l’an passé. Dans ce contexte, la France doit s’assurer qu’elle ne contribue pas, par ces importations, à ce phénomène. Zéro déforestation La stratégie de lutte contre la déforestation importée initiée en 2018 (SNDI) ambitionne d’y mettre fin d’ici 2030. Cet engagement – une première mondiale – fait suite à la Déclaration d’Amsterdam de 2015 et à celle de New York sur les forêts de 2014. Elle concerne dans un premier temps les principaux produits et matières problématiques ; d’autres pourront être ajoutés lors de sa révision en 2020. Afin d’atteindre l’objectif « zéro-déforestation » qu’elle s’est fixée, la France souhaite ouvrir le dialogue avec les pays consommateurs (importateurs) et les pays producteurs (exportateurs) ; il s’agit d’aligner sa politique d’aide au développement et ses politiques publiques en général avec les objectifs de la SNDI. Ainsi, une politique d’achats publics « zéro déforestation » devrait être mise en place d’ici 2022. Du côté du secteur privé, l’accent est mis sur les politiques de responsabilité sociétale des entreprises (la RSE). Une plate-forme ouverte à tous les acteurs devrait prochainement voir le jour. Elle servira à publier et partager des informations sur les approvisionnements et les pratiques à risque des entreprises. La question de la transparence des informations est ici cruciale et complexe, dans la mesure où les produits à risque de déforestation importée sont rarement consommés directement. Dans le cas du soja, il serait par exemple nécessaire de connaître non seulement l’origine des produits issus des animaux, mais également le mode d’alimentation de ces derniers et la provenance des intrants utilisés. Un label est également prévu dans le cadre de la SNDI pour aiguiller les choix des consommateurs vers des produits à plus faible impact sur la déforestation. Il devra être clair et transparent, l’objectif étant de minimiser le temps et les efforts que ces derniers passeront à connaître la valeur environnementale du label. Pour être crédible, le label devra être décerné par un organisme certificateur indépendant et neutre. La participation au label étant par définition une démarche volontaire des entreprises, il est nécessaire qu’elle se fasse à un coût restreint, compensé par une volonté des consommateurs de payer un peu plus cher pour réduire leur empreinte environnementale. Transformer la demande La stratégie française de lutte contre la déforestation importée va globalement dans le bon sens : elle est ambitieuse dans ses objectifs, mais malheureusement moins dans les moyens pour y parvenir. Elle repose en effet trop sur les bonnes intentions des acteurs et les actions volontaires des entreprises et des consommateurs. Aucune interdiction ou mesure réglementaire, ni même d’incitation fiscale n’y sont intégrées. En particulier, la stratégie compte en très grande partie sur la pression exercée par les consommateurs sur les entreprises importatrices. Au travers d’une information claire et transparente, ils seraient suffisamment sensibles à la question de la déforestation pour modifier leurs comportements, et susceptibles de modifier les comportements des entreprises importatrices. Cependant, aucun objectif de réduction de la consommation des produits sources de déforestation importée, ni aucun instrument incitatif pour atteindre ces objectifs, ne sont évoqués. Ainsi, pour reprendre le cas du soja brésilien, les tourteaux élaborés à partir de cette plante sont très largement utilisés pour l’alimentation animale. Or aucune piste n’est proposée par la SNDI pour contenir cette pression de la demande. Nous proposons deux voies complémentaires pour améliorer l’efficacité des politiques publiques dans ce domaine. À lire aussi : Pour une huile de palme durable, soutenir les petits producteurs et encadrer les grandes plantations Des pistes pour alléger la dépendance On pourra premièrement diminuer la consommation de viande pour alléger la pression sur les terres. L’utilisation des fourrages ou d’autres légumineuses produites localement pourrait également réduire la dépendance aux importations de soja, tout en offrant des bénéfices climatiques et une baisse du risque de fluctuation des prix internationaux des intrants – en dépit d’une augmentation possible du risque d’approvisionnement (la production de foin étant sensible aux aléas météorologiques). Ces changements de mode de consommation passeraient par des incitations via les prix, sur la base d’un principe proche du pollueur-payeur, qu’affectionnent bon nombre d’économistes. Avec le principe du label évoqué plus haut, on compte sur les consommateurs pour qu’ils acceptent de payer plus cher un produit qui n’engendre pas de déforestation ; si l’on se place dans le scénario d’une incitation par les prix, les consommateurs paieraient plus chers pour des produits qui génèrent de la déforestation. Par souci d’équité, il est essentiel de faciliter l’accès à des protéines non animales de bonne qualité à des coûts relativement bas coûts. Une gestion schizophrène Au-delà des questions de consommation, la SNDI française se heurte à l’incohérence qui caractérise la gestion publique des questions environnementales : d’un côté, la lutte contre la déforestation importée et la responsabilisation des entreprises importatrices ; de l’autre, des autorisations d’importation massives d’huile de palme pour la production d’agro-carburants et un projet, celui de la mine de la Montagne d’or en Guyane – finalement abandonné. Il est difficile de lutter contre les incendies et la déforestation sans cibler les modes de consommation. Les pays riches ont un régime alimentaire plus carné et une responsabilité historique plus importante que les pays émergents dans les dynamiques de dégradation environnementale. Ils devraient donc jouer un rôle central dans la transformation des modes de consommation. La stratégie française contre la déforestation importée va donc dans le bon sens mais manque d’instruments incitatifs et de cohérence avec les politiques menées en parallèle.
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Jusqu'à plus soif, elle a fidèlement transporté votre boisson, sans faire de vagues. Mais une fois son contenu vidé, la bouteille en plastique termine au tri sélectif. Claquement du couvercle, fin de l'histoire... pour le consommateur. Car pour le contenant, c'est plutôt le début d'une renaissance. Le polytéréphtalate d'éthylène (PET) qui le compose se recycle pour fabriquer une nouvelle bouteille et parfois même un textile synthétique, comme un pull en polaire. Derrière la poubelle jaune, toute une filière travaille à donner cette deuxième vie au plastique. Notre bouteille jetée est ainsi transférée par camion-benne dans un centre de tri, voyageant avec divers emballages recyclables. Sur place, elle y est regroupée avec toutes les autres, compactées - étiquettes et bouchons inclus - en d'énormes cubes, plus faciles à transporter vers l'une des sept usines de recyclage françaises et leurs 400 salariés. Les cubes de bouteilles compactées, à l'arrivée dans l'usine de recyclage. Infinéo / Plastipak / CCEP La plus grande installation du genre, située à Sainte-Marie-la-Blanche, près de Beaune (Côte-d'Or), est baptisée Infinéo. Une coentreprise détenue par Plastipak, fabricant d'emballages, et Coca-Cola European Partners, premier embouteilleur mondial avec son célèbre soda et de ses autres boissons qui, ainsi, tente de compenser sa forte empreinte sur l'environnement. ENQUÊTE >> L'invasion invisible des microplastiques "Cette usine recycle 1,5 milliard de bouteilles par an, soit 1 sur 3 collectées en France, toutes marques confondues", explique Arnaud Rolland, directeur RSE (responsabilité sociétale et environnementale) de l'embouteilleur. La visite débute par l'arrière de l'imposant bâtiment, où des chariots élévateurs s'activent afin de décharger un camion rempli de cubes compactés. Empilés comme des briques, ils représentent le stock - 160 tonnes quotidiennes - pour nourrir l'usine qui fonctionne en continu. Déversées sur un grand tapis roulant, les bouteilles entament une longue métamorphose qui n'a rien de féerique ! Dans un vacarme assourdissant - et une forte odeur de détritus -, elles sont secouées sur un crible, de quoi les délester de leurs étiquettes. Commence alors la phase de tri automatisé, où des lasers infrarouges éliminent les flacons non conformes, ceux qui sont d'une autre matière que le PET ou d'une teinte contenant trop de colorants pour être recyclable. Les survivants, eux, se trouvent broyés en paillettes de moins de 1 centimètre.
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La situation est sous contrôle et il n'y a pas de blessé. Une unité de l'usine du groupe chimique Yara, à Gonfreville-l'Orcher (Seine-Maritime), près du Havre, a été mise à l'arrêt à la suite d'une fuite d'ammoniac, annonce ce jeudi la préfecture de Seine-Maritime. Classée Seveso seuil haut, l'usine du fabricant norvégien d'engrais "a déclenché son POI (Plan d'Organisation Interne) à 3 h du matin à la suite d'une fuite de vapeur d'ammoniac sur un échangeur d'une unité de production qui a nécessité la mise en sécurité de l'installation", détaille la préfecture dans son communiqué de presse. "Selon les premières constatations, cette fuite a pu causer des odeurs perceptibles sur le site et en toute proximité du site sur la zone industrielle. La situation est parfaitement sous contrôle et la mise à l'arrêt de l'unité est en cours", indiquent les autorités. Le groupe norvégien Yara International, qui a quasiment triplé son bénéfice net en 2019 à 599 millions de couronnes (59 millions d'euros), a reçu en février le "prix Pinocchio 2020" du greenwashing, décerné par l'association Les Amis de la terre et la Confédération paysanne, dans la catégorie "Les engrais chimiques, c'est magique". Les organisateurs reprochaient à Yara de se présenter comme un promoteur de "l'agriculture intelligente face au climat", alors que ses émissions de gaz à effet de serre ont augmenté de 20 % entre 2009 et 2017 et que l'usage de produits chimiques provoque "de graves dommages sur le climat, la santé, l'air et l'eau", selon l'ONG.
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Copenhague, le 18 décembre 2009 – Pas de contrainte, aucun objectif à 2020 ni à 2050, pas de calendrier ni de mandat pour la signature d’un traité l’année prochaine : difficile d’imaginer pire conclusion pour la conférence de Copenhague que la déclaration présentée ce soir par Barack Obama et Nicolas Sarkozy. Aux antipodes de l’accord international équitable, ambitieux et juridiquement contraignant qui aurait permis de maintenir l’augmentation des températures sous la barre des 2° C. « Ni équitable, ni ambitieux ni juridiquement contraignant. Si les Nations unies adoptent le texte présenté ce soir, les chefs d’État et de gouvernement réunis à Copenhague n’auront pas rempli leur mission, déclare Pascal Husting. Cette déclaration ne vaut pas la feuille de papier sur laquelle elle est écrite. Et les coupables le savent bien, qui se sont vite enfuis en avion, chez eux, la honte au front. » Les chiffres ne sont pas à la hauteur La déclaration réaffirme qu’il faut limiter le réchauffement planétaire à 2 °C d’ici à 2050. Impossible avec les engagements chiffrés cités en annexe… « Quelle forfaiture : ce texte nous entraîne sur une trajectoire d’augmentation des températures d’au moins 3° C, ce qui revient à jouer à la roulette russe avec le chargeur à moitié plein, note Karine Gavand. Les seuls qui peuvent sabrer le champagne ce soir sont les industriels du charbon ou du pétrole et les climato-sceptiques. Copenhague est une régression par rapport à Kyoto. » L’Europe paralysée laisse les États-Unis flinguer la conférence À aucun moment l’Europe n’est sortie du bois. Elle en est restée au stade des discours, de même que la France, incapable de montrer l’exemple en améliorant son objectif de réduction de ses émissions ou en chiffrant le montant du soutien financier destinés aux pays en développement. Les pays industrialisés sont responsables de plus des deux tiers des émissions rejetées dans l’atmosphère. La Chine a beau être devenue le premier pays émetteur de gaz à effet de serre, un Chinois n’émet que 4 tonnes de gaz à effet de serre par an, là où un Européen en rejette 10, et un Américain, 20. « Il faut dire la vérité aux gens : on peut critiquer la Chine, mais ce sont les promesses non tenues et le manque d’ambition des pays riches qui ont complètement siphonné les négociations, déplore Pascal Husting. En matière de changements climatiques, Barack Obama s’inscrit dans la lignée de son prédécesseur George W. Bush. » La naissance d’une mobilisation citoyenne mondiale pour le climat « Les leaders de ce monde se montrent incapables d’accomplir la mission que leur ont confiée des millions de citoyens, conclut Pascal Husting. Voilà qui va rendre beaucoup plus difficile la lutte contre les changements climatiques. Mais dans ce désastre de Copenhague, une touche d’optimisme : la mobilisation citoyenne mondiale sans précédent qui va poursuivre ce combat. Nous ne pouvons changer la science, alors changeons de politique ! Et si nous ne pouvons changer de politique, alors changeons d’hommes politiques ! » Attention : l’Onu doit encore adopter la déclaration politique Attention, il n’y a pas encore de décision de la COP. Les quelque 190 Etats souverains rassemblés aux Nations unies doivent encore adopter le texte de négociations présenté ce soir par les Etats-Unis et la France – ce que ces derniers pont apparemment oublié, se croyant à un G8 et non à l’Onu ! Si ce texte est adopté, on pourra considérer que deux ans de travail et de négociations auront été perdus.
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Yann Arthus-Bertrand, parrain de Futura depuis ses débuts, est notre dernier invité spécial de notre série « rédacteurs en chef invités », lancée pour le 20e anniversaire du site que nous fêtons cette année. Pour nous, il revient sur la crise écologique qui frappe notre monde. Grand photographe-reporter qu'on ne présente plus, célèbre dans le monde entier pour son travail et ses films documentaires Home, Human, Legacy, faisant le constat accablant des dégradations écologiques qui affectent autant les non-humains que les humains, partage avec nous ses sentiments et réactions sur la situation d'aujourd'hui, 12 ans après Home. Nous sommes à la fin du mois d'août quand cet entretien a été réalisé, quelques jours après la publication du 6e rapport du Giec et... l'annonce que Lionel Messi va rejoindre le PSG. « On n'a pas du tout écouté les scientifiques » « Le dernier rapport du Giec est assez invraisemblable. Il faut reconnaître que toutes les dernières annonces montrent bien que tout ce que disaient les scientifiques était vrai, commente Yann Arthus-Bertrand. Quand on pense que dans le rapport de Meadows, déjà - en 1972 - ils parlaient de 2020, et de crise de réchauffement planétaire, pas forcément d'un effondrement, mais d'un réchauffement massif... et on s'aperçoit qu'aujourd'hui, certaines régions ont eu le mois de juillet le plus chaud qu'ils aient jamais eu... C'est assez invraisemblable, c'est assez angoissant tout cela, je trouve dans le fond, quand tu réfléchis un petit peu, profondément à ce que cela veut dire... Cela veut dire quand même un monde difficile, compliqué, dont ma génération est responsable, sans être coupable - ce qu'on ne savait pas -, mais on n'a pas du tout écouté les scientifiques, et je pense qu'ils n'ont pas été assez alarmistes aussi. » « En plus, les scientifiques ne sont pas forcément des activistes, ils alignent les chiffres sans amener beaucoup de sentiments, en fin de compte, il y a peu d'activistes chez eux, il y en a peu qui sont à la tête de Greenpeace, etc. Cela manque toujours un peu d'émotion. Alors là, aujourd'hui, c'est un peu différent quand j'entends Valérie Masson-Delmotte et d'autres, ils ont dans leur voix une inquiétude, on sent quelque chose... C'est grave ce qu'ils disent quand on parle de la sixième extinction de masse, on parle de la vie, on parle de gens qu'on aime quelque part. C'est assez angoissant de dire : voilà, tout ce qu'on a vécu en tant qu'Être humain pendant ces 20.000 dernières années, eh bien on ne pourra plus le vivre maintenant, c'est parti à jamais par notre faute... C'est assez angoissant tout cela, je trouve. Ce n'est pas quelque chose que je prends à la légère. Je suis devenu presque grave. » « Pourtant le monde continue : quand tu commences à en parler, les gens changent de conversation, cela les ennuie quelque part. Et quand tu as vraiment pris conscience de cela... ». Yann Arthus-Bertrand évoque alors le film Quand on sait, réalisé par l'un de ses collaborateurs et ami Emmanuel Cappellin : « quand on sait, quand on a compris, on n'est plus le même. Mais je pense qu'aujourd'hui, personne n'a vraiment compris. Là, où je suis en vacances, je vois passer des centaines de bateaux à moteur autour de moi... Aujourd'hui, avec mon bateau-moteur, je vais juste faire des courses, mais je ne vais plus sur les plages me promener pour emmener mes petits-enfants, je n'ai plus envie de faire cela... J'ai envie d'être utile... Que l'énergie fossile que je dépense soit utile, qu'elle ne soit pas que pour que du plaisir. » Les 150 Le réalisateur de Home, qui travaille depuis plusieurs mois sur son dernier projet Les 150 – des citoyens s'engagent après la Convention citoyenne pour le climat - diffusé ce soir à 20 h 30 sur la chaîne parlementaire LCP, raconte combien il a été « très marqué par la Convention citoyenne sur le climat », félicitant au passage tous ceux qui l'ont organisée, « c'est incroyable de voir que des gens qui, souvent, ne connaissaient rien à l'écologie sont devenus encore plus radical que moi je peux l'être, ce qui est assez étonnant, et radical dans le sens qu'ils ont pris sur leurs épaules leur rôle de citoyens, de responsabilité citoyenne et cela, c'est un truc qu'on a complètement perdu... On attend toujours que l'État fasse pour nous, c'est la faute des lobbies, et c'est jamais de notre faute en fin de compte », observe-t-il. Mais ne sont-ils pas un peu déçus par l'issue de la Convention ? Certains ont en effet affiché leur mécontentement face aux promesses non tenues par le président de la République. « Qui n'est pas déçu aujourd'hui ? Est-ce que moi, je ne suis pas déçu par ce qu'on fait ? Ce n'est pas cela qui nous empêche d'avancer, être déçu cela fait partie du monde de l'écologie... L'écologie idéale, comme je la voudrais moi, c'est une utopie complète, une utopie où l'on arrête de tuer les animaux pour les consommer de cette façon-là ; ça, ce serait vraiment un truc d'arrêter de « manger » de la viande industrielle, on peut arrêter très facilement, ce n'est pas difficile à faire. » Faisant écho aux images d'agriculture intensive dans Legacy, Yann Arthus-Bertrand cite Rémi Dupuis, un journaliste de l'environnement avec qui il travaille en ce moment sur un film sur la biodiversité, qui lui avait écrit : « l'industrie détruit la notion-même d'élevage, un pacte pourtant ancien et inestimable passé avec la nature ». « J'aime beaucoup cette phrase..., cette notion d'industrie où plus rien n'a de la valeur, une tranche de jambon n'a aucune valeur, elle ne vaut (presque) plus rien d'ailleurs... : si elle est périmée, on la jette, les enfants ne la mangent pas, alors que la viande de l'animal que tu as tué a une valeur, il ne faut pas qu'il soit mort pour rien. Et c'est là où l'écologie est complètement dans un rôle utopique, ajoute-t-il, comment tu peux imaginer que d'un seul coup tout cela va s'arrêter... Si on regarde les élevages de cochons avec les algues vertes, on n'arrive pas à régler le problème, c'est une espèce de machine infernale dans laquelle les paysans se sont installés. On a beaucoup de mal à dire qu'on s'est trompé, on recommence à zéro, personne n'ose le dire, on va aider les agriculteurs, on est prêt à payer la viande animale beaucoup plus chère, le vrai prix, pas le prix qu'on paie aujourd'hui... » L’harmonie de l’Homme avec la nature « On est dans ce monde d'effondrement, alors je ne sais pas si c'est un effondrement, mais un monde en train de changer, on ne sait pas comment on va rattraper cela..., cette harmonie de l’Homme avec la nature autour de soi. L'harmonie, c'est très important. Quand j'étais au Kenya à étudier les lions, je voyais les animaux qui passaient devant moi, les antilopes mais quel pied ce serait si aujourd'hui les cerfs dans la forêt de Rambouillet, j'arrivais à les voir comme cela, passer devant moi, et sans avoir peur de moi... ! Alors, les chasseurs te disent qu'un animal qui n'a pas peur de l'Homme n'est pas un animal sauvage... Cela ne veut rien dire ! Un animal sauvage, c'est un animal qui n'a pas besoin de nous pour vivre ; il peut ne pas avoir peur de toi et rester sauvage ! C'est marrant comment cette notion de sauvage voudrait dire avoir peur de l'Homme... » Le réalisateur revient sur la fin du film Legacy, quand il explique aux spectateurs qu'il n'a pas toujours eu de comportements exemplaires, « j'ai assez fait d'hélicoptères, d'avions, assez manger de viande dans ma vie, je n'ai de leçons à donner à personne ». Toutefois, aujourd'hui, « devant ces signes de catastrophes écologiques, est-ce que ne pas être radical a du sens ? », interroge-t-il. « Aujourd'hui, il faut être radical, c'est le seul sens qu'on peut avoir dans ce qui est en train d'arriver. En plus, moi je suis un privilégié, continue-t-il, je suis quelqu'un qui a les moyens de payer un peu plus cher, j'ai les moyens d'avoir une voiture électrique, les moyens de ne plus prendre l'avion. Alors si, nous, les riches, les gens qui ont de la chance, les privilégiés, on n'est pas capable de changer, on ne va pas demander aux gens qui n'ont pas les moyens de le faire, c'est n'importe quoi ! » Et à ce sujet, « ce n'est pas normal que le bio soit beaucoup plus cher que le reste, lance-t-il. C'est bien que le bio ait une croissance à deux chiffres, et que cela marche de mieux en mieux, mais est-ce que cela aide les paysans à mieux vivre, je ne sais pas ». La banalité du mal Les vidéos de L214 sur les élevages intensifs d'animaux ? C'est la « banalité du mal » : « cela devient bien banal ; la souffrance animale à l'abattoir est banale. Tu prends de la viande, c'est banal », s'indigne Yann Arthus-Bertrand. Les barquettes de viande en promotion, comme on en voit partout ? « Cela me dégoûte à tous les niveaux. Et en même temps, c'est les vacances [vacances d'été, NDLR], les gens ont envie de profiter de la vie, de ne pas s'embarrasser avec le changement climatique, la perte de biodiversité, tout cela passe au-dessus de la tête », constate-t-il, amer, soulignant au passage que les manifestations contre le pass sanitaire ce samedi-là attendent 250.000 personnes : « jamais, on n'a réussi à faire une manifestation de 250.000 personnes pour La Marche contre le Climat. Jamais ». « Les gens ont besoin d'espoir » Est-ce que parler d'écologie en mode positif, comme certains le réclament, pourrait changer les prises de conscience ? « Cela est l'avis des gens qui ne comprennent pas ce que c'est. Quand je vois que Legacy a été refusé par France Télévisions, TF1, Canal plus, Arte, etc., alors que c'est un super film... Les gens ont besoin d'espoir. Si tu fais, un film qui ne parle que de mauvaises nouvelles, les gens n'ont pas envie de l'écouter, et donc, on cherche absolument de l'espoir, des bonnes nouvelles », comme les nouvelles technologies, soi-disant prometteuses de solutions pour endiguer le réchauffement climatique. Et les nouvelles technologies, comme les vols spatiaux touristiques qui ont beaucoup fait parler d'eux cette année : « je trouve cela presque indécent : on est épaté par ces milliardaires qui partent dans l'espace pendant 10 minutes... cela ne veut rien dire ! » À ce propos, Yann Arthus-Bertrand cite une tribune de l'astrophysicien et exobiologiste Louis d'Hendecourt, publiée en août 2021 dans Le Monde : « Elon Musk, Don Quichotte d'un nihilisme planétaire, adulé par la société ignorante en totale déconnexion avec la réalité scientifique » . Dans quel monde vivrons-nous, nous et nos enfants, et nos petits-enfants, en 2030, en 2050, en 2100 ? Telle est la question qui hante le photographe et beaucoup d'entre nous. FUTURA A BESOIN DE VOUS ! Il reste encore une dizaine de jours pour précommander le premier numéro du Mag Futura. Vous avez jusqu'au vendredi 17/12 minuit pour prendre un abonnement et le recevoir en avant-première dans votre boîte aux lettres. Le Mag Futura, c'est quoi ? Une revue de plus de 200 pages, 4 dossiers sur la Science qui marquera 2022, zéro fake news, juste de la Science ! Pourquoi est-ce important de continuer à soutenir le Mag Futura ? Rendez-vous sur Ulule pour soutenir le projet et participer à son lancement. Aidez-nous en relayant la campagne auprès de vos proches, avec le hashtag #LeMagFutura et le lien vers Ulule ! Merci à tous pour votre soutien !
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L’accord de Paris fixe, à son article 4, l’objectif d’atteindre avant la fin du siècle la neutralité carbone. En équilibrant les flux bruts d’émission de gaz à effet de serre et la capacité d’absorption du CO2 par l’océan et la biosphère, une telle neutralité stabilise le stock de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Car c’est bien l’augmentation de ce stock qui réchauffe la planète. Le rapport spécial du GIEC, paru en octobre 2018, indique que cette neutralité doit être atteinte dès 2050 pour conserver deux chances sur trois de limiter le réchauffement à 1,5 °C d’ici la fin du siècle. C’est pourquoi cet objectif est en train de s’imposer partout dans l’Union comme le nouvel horizon des politiques européennes. En France, il a été introduit en 2018 dans la stratégie nationale bas carbone, sous l’impulsion de Nicolas Hulot. Le gouvernement s’apprête à l’introduire dans la loi, en substituant cette cible à celle du « facteur 4 », qui guidait notre politique climatique depuis une dizaine d’années. Certains y ont vu un recul. L’objectif de neutralité carbone est pourtant bien plus ambitieux que le facteur 4. Carbone fossilisé et carbone vivant Pour viser la neutralité carbone, il faut en premier lieu radicalement transformer un système énergétique reposant à 80 % sur trois sources fossiles : charbon, pétrole, gaz. Vingt ans, c’est peu pour y parvenir ! Mais imaginons que les Terriens réalisent une transition énergétique inouïe et, qu’en 2050, le système énergétique n’émette plus une seule tonne de CO2. Supposons également que les émissions liées aux procédés industriels aient été supprimées. Aurions-nous pour autant atteint la neutralité carbone ? Rien n’est moins sûr, car il subsisterait les rejets de gaz à effet de serre liés à l’agriculture, la forêt et la gestion des déchets organiques, qui comptent pour plus du quart des émissions mondiales, comme le rappelle le cinquième rapport du GIEC. Ces activités ont en commun d’intervenir sur le cycle du « carbone vivant » produit par la photosynthèse, à l’origine des chaînes alimentaires. Ici, les émissions ne proviennent que secondairement des rejets de CO2 provoqués par la combustion d’énergie fossile : elles sont composées de méthane et de protoxyde d’azote, principalement rejetées par l’agriculture, et du déstockage de CO2 provoqué par la déforestation et le retournement ou l’érosion des sols. Pour viser la neutralité carbone, il faut donc traiter à la fois le carbone fossilisé du système énergétique et le carbone vivant des chaînes alimentaires et de la forêt. CDIAC/NOAA-ESRL/Le Quéré et al 2017/Global Carbon Budget 2017 Au cours de la dernière décennie, l’océan et la biosphère ont capturé chaque année de l’ordre de 20 milliards de tonnes de CO2 alors que les activités humaines en rejetaient un peu moins de 40. Aux ajustements près, le solde s’est accumulé dans l’atmosphère. Si on ne considère que le CO2, les rejets liés aux changements d’usage des sols ont amputé de près de 45 % la capacité du puits de carbone terrestre (4,9 sur 11,2). Si l’on prenait en compte l’ensemble des émissions de l’agriculture, le bilan s’inverserait, le puits de carbone terrestre devenant légèrement négatif. L’enjeu de l’utilisation des sols À l’échelle internationale, le principal changement d’usage des sols affectant le cycle du carbone concerne la déforestation tropicale à l’origine, chaque année, d’un déstockage de CO2 de l’ordre de 10 % des émissions mondiales toujours d’après le GIEC. La cause dominante de ce rejet massif est le mitage de la forêt provoqué par l’extension des cultures et de l’élevage. Pour lutter contre la déforestation tropicale, il faut donc agir sur ses causes agricoles, à l’image du Brésil où le rythme de la déforestation a été réduit par plus de deux en freinant les cultures de soja et l’élevage bovin en Amazonie. La capacité de la biosphère à stocker le carbone dépend aussi de la façon dont les agriculteurs et les éleveurs utilisent le sol : la prairie permanente, les haies, les cultures intercalaires contribuent au stockage du carbone dans le sol ; l’érosion de terres nues, le labour, l’excès de produits chimiques le vident de sa matière vivante en rejetant du CO2. Là où les sols sont très dégradés et pauvres en matière vivante, il y a un potentiel considérable de stockage de CO2 si l’on parvient à inverser la tendance grâce à des pratiques agricoles adaptées. Ce potentiel est particulièrement élevé en Afrique, dans les zones sahéliennes et semi-arides où la restauration des sols agricoles permettrait également de lutter contre l’insécurité alimentaire. L’initiative « 4 pour 1000 » lancée fin 2015 pourra y contribuer si elle se traduit en réelles actions de terrain. À l’opposé, là où les sols sont déjà saturés en CO2, par exemple dans les tourbières en forêt indonésienne, le potentiel de stockage supplémentaire est inexistant. La stratégie efficace consiste à protéger ces milieux naturels pour y conserver le carbone accumulé. L’objectif de neutralité en France L’enjeu de l’agriculture et du mode d’usage des terres ne concerne pas que des pays lointains. D’après les estimations du CITEPA, notre pays a émis en 2017 un peu plus de 460 Mt de CO2eq. L’agriculture et la gestion des déchets en ont rejeté 96 Mt sous forme de méthane et de protoxyde d’azote ; l’agriculture et la forêt en ont simultanément retiré 36 Mt de l’atmosphère, principalement grâce à la croissance des arbres dans les forêts. Imaginons que les émissions liées au carbone fossile et à l’industrie tombent à zéro. À niveau inchangé, le puits de carbone national absorberait moins de 40 % des émissions liées au carbone vivant (36 sur 96). On serait encore loin de la neutralité carbone. Pour s’en approcher, on peut réduire les émissions brutes, mais aussi accroître la capacité du puits à pomper le CO2 dans l’atmosphère. Contributions agricoles au puits de carbone En France, les concurrences sur l’usage des sols ne se focalisent pas sur les fronts de déforestation comme dans les pays tropicaux. Elles résultent de l’artificialisation des sols (extension de l’habitat, des routes, des bâtiments agricoles, des parkings, etc.) qui grignotent chaque année de l’ordre de 50 000 hectares d’après l’inventaire national, principalement au détriment des terres agricoles. La superficie boisée augmente lentement et constitue le moteur principal du puits de carbone stockant le CO2 atmosphérique. Mais la croissance de ce puits n’est pas automatique et peut même s’inverser (voir ci-dessous). À l’horizon 2050, elle pourrait ainsi être contrariée par les effets perturbateurs du changement climatique et par l’intensification des prélèvements d’arbres pour des usages énergétiques. Chaire Économie du climat (à partir des données CITEPA), CC BY Le graphique représente l’estimation du puits de carbone sur le champ géographique SECTEN qui n’intègre pas la Guyane. Le puits de carbone est représenté comme une « émission négative ». Son évolution sur la période 1990-2016 résulte principalement des variations du puits forestier et des changements d’usage des terres au sein de l’agriculture (diminution des prairies et cultures permanentes au profit des grandes cultures). Les effets des autres changements des pratiques agricoles n’y apparaissent que marginalement. Jusqu’à la fin des années 1990, l’agriculture a procédé à des conversions massives de prairies et de vergers en terres cultivées annuellement, souvent débarrassées de leurs haies et de tout autre couvert végétal. Durant cette période, l’agriculture a perdu de sa capacité à retenir le carbone dans les sols. La réforme de la Politique agricole commune (PAC) a depuis réduit les incitations productivistes et développé une panoplie de mesures agro-environnementales qui favorisent le stockage du carbone dans les sols : restauration du couvert végétal, cultures intercalaires, incitation au non-labour, réduction des intrants chimiques… Ces incitations ont freiné le déstockage de carbone par l’agriculture, mais sont loin de l’avoir transformé en puits net de carbone. Les voies de réduction des émissions agricoles Première source d’émission de méthane et de protoxyde d’azote (les deux principaux gaz contribuant au réchauffement après le CO2), l’agriculture est à l’origine d’un cinquième des émissions françaises. Depuis 1990, ses émissions ont légèrement baissé mais n’ont pas connu de décrochement comparable à celui observé depuis 2005 pour les autres secteurs (voir ci-dessous). Les agriculteurs sont parvenus par des changements de pratiques à freiner ces émissions, mais à la marge seulement. Pour se rapprocher de la neutralité carbone, l’agriculture devra opérer des mutations plus radicales en suivant une approche systémique ; cette démarche vise à réduire simultanément les émissions et accroître la capacité d’absorption du carbone dans les sols. Chaire Économie du climat (à partir des données CITEPA), CC BY Les émissions agricoles sont composées à près de 80 % des rejets de méthane des ruminants et du protoxyde d’azote résultant de la fertilisation des sols. Le reliquat provient du CO2 émis lors de l’utilisation d’énergie fossile par les agriculteurs et des émissions des effluents d’élevage avant leur épandage au champ. Les émissions de l’agriculture sont corrélées à l’activité : leur baisse entre 1990 et 1995 résulte de la mise en place des quotas laitiers. Depuis 2000, elle résulte de gains d’efficacité en matière de fertilisation. Les émissions des autres secteurs semblent décrocher à partir de 2005. La première source d’émissions agricoles résulte de la digestion des bovins qui émet du méthane. Pour la limiter, on peut viser une réduction drastique de la consommation de viande bovine et du cheptel. Mais il faut alors savoir comment valoriser les prairies permanentes, l’une des composantes les plus intéressantes du puits de carbone agricole… On peut aussi limiter les rejets de méthane en intégrant du lin dans la ration alimentaire des vaches. Là encore, l’impact indirect sera une conversion de prairies en terres cultivées. Pour intégrer l’élevage bovin dans la transition bas carbone, il faut tenir compte de l’ensemble des paramètres du système. Autre illustration : les débouchés énergétiques dont l’intérêt doit être évalué de façon globale. Ainsi, le bilan des biocarburants de première génération est contrarié par les émissions des cultures pratiquées à l’amont, dont l’extension serait en plus de nature à déstocker le carbone des sols. Les perspectives du biogaz sont plus prometteuses car l’utilisation énergétique des effluents d’élevage permet de réduire leur empreinte carbone, sans dommage sur les sols. L’approche systémique n’apporte aucune solution toute faite et doit être conduite à l’échelle locale où sont testées les filières courtes d’approvisionnement, le potentiel de valorisation des produits bio ou la contribution de l’agriculture à la fourniture locale d’énergie bas carbone. Pour tirer tout le parti de ces expérimentations, il faudrait décloisonner la PAC, à l’occasion de sa prochaine réforme, et la coordonner avec les actions mises en œuvre pour atténuer le changement climatique et protéger la biodiversité. Au total, viser la neutralité carbone accroît l’ambition de la politique climatique. Une telle neutralité implique de réduire les émissions brutes de gaz à effet de serre plus rapidement que ne l’exigeait la cible du « facteur 4 ». Elle implique simultanément qu’on veille, via la protection de la biodiversité, à accroître la capacité d’absorption du CO2 par le milieu naturel.
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Du jamais vu. Le big boss du CERN a interdit à ses équipes de tirer des conclusions scientifiques d’une expérience chargée de déterminer le rôle des rayons cosmiques dans la formation des nuages, et donc... du réchauffement climatique. Au CERN, le climat se refroidit... Le CERN mène actuellement, depuis 2009, une expérience dénommée CLOUD ("Cosmics Leaving Outdoor Droplets"). Une étude chargée de déterminer le rôle des rayons cosmiques dans la formation des nuages. Une publication était (très) attendue pour cet été. Mais le taulier du CERN, Rolf-Dieter Heuer, a interdit à ses équipes de publier leurs conclusions. Ça jette un froid... Global (scientific) warning CLOUD se base sur les hypothèses du physicien danois Henrik Svensmark, qui soupçonne les rayons cosmiques de constituer des "germes" permettant la formation de gouttelettes en suspension, et donc, des nuages. Une petite modification de la surface nuageuse engendrant d’importantes variations du rayonnement solaire au sol, la température globale de la terre pourrait dès lors être affectée par les fluctuations de l’intensité de ces rayons cosmiques. Pour simplifier à l’extrême la vision de Svensmark, les nuages ne seraient pas le résultat du climat terrestre, c’est le climat qui serait en réalité le résultat des variations de la couverture nuageuse, et donc de l’intensité des rayons cosmiques, qui dépend de la force des champs magnétiques solaire et terrestre. Rien à voir avec l’activité humaine, donc... Problème : cette hypothèse n’a jamais été prise en compte par la communauté scientifiques (Le GIEC notamment, qui fait la pluie et le beau temps sur les décisions internationales relatives au climat). Des scientifiques la tête dans les nuages... "Les résultats [de CLOUD] seront publiés d’ici peu. J’ai demandé à mes équipes de présenter les résultats de façon claire, mais de ne pas les interpréter. Ils seraient immédiatement jetés dans l’arène du débat hautement politique sur le changement climatique" a affirmé au Welt Online le Directeur Général du CERN. Ce qui amène plusieurs conclusions, évoquées par Nigel Calder, un journaliste scientifique renommé : Si le CERN a aussi peur de l’impact politique de ses résultats, c’est qu’ils vont certainement dans le sens de la théorie de Svensmark, ce qui ferait planer quelques nuages sur l’antienne scientifique du rôle de l’activité humaine dans le réchauffement climatique global. Le CERN a rejoint la longue liste d’instituts scientifiques "politiquement corrects" (faudrait-il plutôt dire "climatologiquement correct" ?). En clair, les scientifiques sont d’accord pour entrer dans l’"arène" politique... dès lors que leurs résultats vont dans le sens des théories dominantes. De fait, le CERN a cessé d’être un institut véritablement scientifique. Et, accessoirement, la publication attendue risque d’être assez... ennuyeuse.
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Je ne pensais pas que ma boule de cristal était si efficace. Ce qui vient de se passer, je l’ai annoncé il y a quatre ans, en ne me trompant que d’un mois. Mais commençons par le commencement – ce qui, en l’occurrence, requiert paradoxalement de prendre les choses dans l’ordre chronologique inverse. L’Organisation météorologique mondiale (OMM) a publié un communiqué de presse pour préparer le Sommet 2014 sur le climat. (Vous ignoriez peut-être qu’un tel sommet allait se tenir, mais il faut s’y faire : ce genre de grand-messe ne s’arrête jamais.) Daté du 9 septembre, il s’intitule « La progression du dioxyde de carbone s’accélère » et nous promet comme d’habitude les flammes de l’enfer. Repris un peu partout dans les médias, il me semble important d’en aider à la lecture, car un communiqué de presse où apparaissent les mots « changement climatique » est un peu comme une petite annonce pour une voiture d’occasion : il faut lire entre les lignes. Nous apprenons donc dans ce communiqué que la concentration atmosphérique en gaz à effet de serre (GES) a atteint un nouveau record en 2013, et que l’augmentation est « la plus forte augmentation interannuelle de la période 1984-2013 ». Bon, déjà, une question : pourquoi 1984 ? Le communiqué ne le dit pas, en revanche, la fameuse rubrique « Planète » du site du journal Le Monde croit connaître la réponse : il s’agirait de la « date des premières mesures fiables ». Ce n’est pas très gentil pour les chercheurs de la station de Mauna Loa qui disposent en fait de données qui remontent à 1959, mais passons. L’augmentation de la teneur atmosphérique en GES est un point qui n’est pas, ou peu, contesté. L’origine humaine de cette augmentation ne l’est guère plus (même si certains se posent des questions, mais ne lançons pas le sujet ici). La corrélation entre émissions de GES et PIB mondial suggère que l’augmentation de 2,7% de ce dernier entre 2012 et 2013 (calcul mené à partir des données de la Banque mondiale) doit conduire à une augmentation des émissions de GES. Le fait que l’on atteigne un « record absolu » de concentration des GES a donc partie liée avec le fait que le PIB mondial n’a jamais été aussi haut. En revanche, le fait que la différence des concentrations entre 2012 et 2013 batte elle aussi le record ne cadre pas avec l’évolution du PIB, l’augmentation de ce dernier n’étant pas la plus forte de ces dernières années (sans même parler de la réduction tendancielle des émissions de GES par point de croissance). Lisez l’« explication » avancée par l’OMM : « Des données préliminaires laissent supposer que cela pourrait être dû à la réduction des quantités de CO2 absorbées par la biosphère terrestre alors que les émissions de ce gaz continuent de croître. » Voilà qui n’est pas sans rappeler le « On s’autorise à penser dans les milieux autorisés qu’un accord secret pourrait intervenir… » commenté en son temps par le regretté Coluche au cours de l’une de ses célèbres revues de presse (passage à 4’20). Tout le monde ne peut que se réjouir de l’élévation de la richesse globale de l’humanité (que cette élévation cache d’énormes disparités entre les croissances des différents pays est une autre question). Mais si cela se fait au prix d’une augmentation de la concentration en GES, le jeu en vaut-il la chandelle ? La question est de savoir ce que nous risquons. Et c’est là que le communiqué de l’OMM se surpasse : « La décision d’inclure dans ce numéro du Bulletin de l’OMM sur les gaz à effet de serre une section sur l’acidification des océans était nécessaire et vient fort à propos. Il est grand temps que l’océan, qui est le facteur déterminant du climat de la planète, soit dorénavant au centre du débat sur le changement climatique », a fait valoir Wendy Watson-Wright, Secrétaire exécutive de la Commission océanographique intergouvernementale de l’UNESCO. Si l’on estime que le réchauffement planétaire n’est pas une raison suffisante de réduire les émissions de CO2, il devrait en être autrement pour l’acidification des océans, dont les effets se font déjà sentir et ne feront que se renforcer dans les décennies à venir. » En bon promoteur du développement durable, l’OMM est donc en train de recycler le gaz carbonique : la Terre ne se réchauffant plus, l’OMM passe aussi discrètement que possible à autre chose. Les + 6°C en 2100 dont on nous parlait encore il y a peu sont passés par pertes et profits : la « Pause » dans la hausse des températures qui dure depuis plus de 15 ans est passée par là. Ainsi, qu’on se le dise : les carbocentristes ont désormais déserté le terrain du réchauffement climatique, au profit de l’acidification des océans. Et, je vous le disais en introduction, ma boule de cristal me l’avait prédit en janvier 2010. — Sur le web
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En entrant définitivement dans le champ politique, la question écologique paraît bien partie pour structurer les antagonismes politiques à long terme. Cependant, émerge un paradoxe inédit de cette nouvelle organisation du débat des idées, à l’échelle nationale, européenne ou internationale : alors que les opposants au tournant écologique radical affûtent leur argumentaire, les tenants de l’écologie politique sont incapables d’en faire un instrument véritable de conquête du pouvoir. Revenons au 29 avril dernier. Dans un tweet, Valérie Pécresse, Présidente LR de la région Ile-de-France et candidate au renouveau de son mandat, proclame : « Je refuse que la région tombe aux mains d’une alliance gauche/extrême-gauche, avec des sympathies indigénistes, islamo-gauchistes, décroissantes ». En dénonçant ce triptyque comme un ennemi commun de son camp politique, Valérie Pécresse confirme l’existence de deux phénomène politiques nouveaux. Comme l’éducation, la santé ou la sécurité, l’écologie est devenue un volet programmatique à part entière Comme l’éducation, la santé ou la sécurité, l’écologie est devenue un volet programmatique à part entière
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La qualité de l'air en Ile-de-France s'améliore et par conséquent celle autour des écoles, mais de nombreux établissements restent exposés à des taux de particules fines supérieurs aux recommandations de l'OMS, selon une carte de l'association Respire publiée ce mardi. L'association a croisé les données d'Airparif avec la carte des établissements accueillant des enfants, en mettant à jour la carte établie pour la première fois en 2019. En 2018, selon les dernières données de cette carte, 350 établissements dépassaient les limites légales de dioxyde d'azote (NO2) dans Paris, 104 dans la petite couronne, et 13 dans la grande couronne. Ce chiffre est en recul par rapport à 2017, quand un total de 643 établissements étaient soumis à des dépassements de seuil. "Il reste de nombreux établissements en dépassement, ce qui correspond au fait que les concentrations sur Paris restent supérieures aux normes légales. Près d'un million de Parisiens sont exposés à des dépassements selon Airparif", souligne l'association Respire dans un communiqué. La situation est particulièrement préoccupante dans les IVe et Xe arrondissements de Paris. Concernant l'exposition aux particules fines, tous les établissements "sont en dessous des seuils légaux". Mais il en va autrement pour les recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), plus strictes: 100% des établissements restent exposés à des valeurs supérieures pour les PM2.5 et 78% pour les PM10 à Paris, 100% pour les PM2.5 et 35% pour les PM10 en petite couronne. "Il y a une diminution de la pollution de l'air en Ile-de-France", constate Olivier Blond, directeur de l'association Respire. À Paris, sous la mandature d'Anne Hidalgo, le nombre d'établissements dépassant les seuils légaux de NO2 a été divisé par plus de trois. "Mais il reste des établissements concernés par les dépassements de seuil", dit-il. L'association réclame une diminution du trafic routier aux abords des écoles, qui passe par "la piétonisation de certaines rues, la création de zones à circulation douce, des rues aux enfants, l'installation de stationnement pour les vélos..." La pollution de l'air endommage les vaisseaux sanguins, entraînant une élévation de la pression artérielle, du diabète, des AVC, des crises cardiaques et des insuffisances cardiaques. Selon une étude publiée début mars, la pollution atmosphérique réduit l'espérance de vie dans le monde de près de trois ans en moyenne, et provoque 8,8 millions de décès prématurés par an.
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Les manipulations des grands trusts pour monétiser la « crise climatique ». Partagez ! Volti. ****** Par F. William Engdahl Traduit de l’anglais par Résistance 71 publié par Mondialisation.ca Le climat. Qui aurait pu penser ? Les mêmes méga-entreprises et méga-milliardaires qui sont derrière le mondialisme, la mondialisation de l’économie ces dernières décennies, dont la poursuite de la valeur et du profit d’actionnaire et la réduction des coûts, qui ont tant et tant ruiné notre environnement à la fois dans le monde industrialisé et dans les économies sous-développées d’Afrique, d’Asie, d’Amérique Latine, sont les soutiens les plus importants du mouvement de la “décarbonisation par la base” qui va de la Suède à l’Allemagne en passant par les Etats-Unis et au-delà. Est-ce le remords ou serait-ce en accord avec un agenda plus profond de la monétarisation de l’air même que nous respirons ?… Indépendamment de ce qu’on peut penser des dangers représentés par le CO2 et les risques que le réchauffement global crée une catastrophe planétaire avec une augmentation moyenne de température de 1,5 à 2 degré Celsius dans les prochaines douze années, il convient néanmoins de noter qui fait la promotion de ce flot actuel de propagande et d’activisme climatique. La finance verte Plusieurs années avant qu’Al Gore et d’autres ne décident d’utiliser une jeune écolière suédoise pour être l’égérie de l’urgence climatique, ou aux Etats-Unis d’appeler une Alexandria Ocasio-Cortez (AOC) pour une réorganisation complète de l’économie autour de la Nouvelle Donne Verte, les géants de la finance ont commencé à cogiter sur des plans efficaces pour diriger les centaines et milliers de milliards de dollars des futurs fonds d’investissement dans des entreprises “climatiques” souvent sans valeur et inutiles. En 2013, après des années de préparation attentive, une entreprise immobilière suédoise, Vasakronan, a émis la première obligation entrepreneuriale “l’obligation verte”. Elle fut suivie par bien d’autres comme Apple, la SNCF et la banque majeure française du Crédit Agricole. En novembre 2013, Tesla Energy plombée par le problème Elon Musk, a émis la première sécurité basée sur le solaire/photovoltaïque. Aujourd’hui, d’après quelque chose qui est appelé la Climate Bonds Initiative (Initiative sur les Obligations du Climat), plus de 500 milliards de dollars de ces obligations sont disséminées. Les créateurs de l’idée de cette obligation disent que leur but est de gagner une part majeure de 45 000 milliards de dollars en acquisitions globalement sous gestion et qui ont investi nominalement dans des “projets climato-sympathiques” (“climate friendly” projects.) Bonnie Prince Charles, futur roi d’Angleterre et du Royaume-Uni, avec la Banque d’Angleterre et la finance de la City de Londres, ont promu les “instruments financiers verts”, emmenés par les “obligations vertes”, pour rediriger les plans de retraite et les fonds mutuels vers des projets verts. Un joueur clef dans le lien entre les institutions financières mondiales avec l’Agenda Vert est le patron sortant de la Banque d’Angleterre Mark Carney. En décembre 2015, la Banque des Règlements Internationaux (NdT: Bâle, GQG des banques centrales, toutes privées rappelons-le…) et son comité pour la stabilité financière (CSF), alors présidé par Carney, créa une force spéciale sur la divulgation financière en relation avec le climat afin de “conseiller les investisseurs, prêteurs et assurances au sujet des risques liés au climat”. Ceci fut sans aucun doute un point de focalisation des plus bizarres pour des banquiers centraux. En 2016, ce comité, avec la Corporation de la City de Londres et le gouvernement britannique, lancèrent l’initiative de la finance verte, visant à engranger des milliers de milliards au gré d’investissements “verts”. Les banquiers nommèrent 31 personnes pour former le comité. Présidé par le milliardaire de la finance Michael Bloomberg, ce comité inclut des personnes clefs en provenance d’institutions telles que la JP Morgan Chase, BlackRock-one, un des plus gros gérants de biens au monde avec un portefeuille de gestion de près de 7000 milliards de dollars, la banque Barclays, la HSBC, la banque londonienne de Hong Kong qui a été mis à l’amende moultes fois pour blanchiment de l’argent de la drogue et autres malversations, Swiss Re, la banque chinoise de l’ICBC, les Aciers Tata, ENI oil le géant italien, Dow Chemical, le géant minier BHP Bellington et David Blood de Generation Investment LLC d’Al Gore… De fait, il semble que les renards écrivent les règles de gestion de ce nouveau poulailler vert. Carney de la Banque d’Angleterre fut aussi un acteur clef dans les efforts de rendre la City de Londres le centre financier de la finance verte mondiale. Le Chancelor of the Exchequer sortant de GB, Philip Hammond, publia une marche à suivre en juillet 2019 sur “La stratégie de la finance verte : transformer la finance pour un futur plus vert”. L’article dit: “Une des initiatives les plus influentes qui a émergé est la force spéciale sur la divulgation financière en relation avec le climat (TCFD) du comité de stabilité financière, soutenu par Mark Carney et présidé par Michael Bloomberg. Il a été endorsé par des institutions représentant globalement quelques 118 000 miliards de dollars.” On dirait bien qu’il y a un plan derrière tout cela. Le plan est la financiarisation de l’économie mondiale en utilisant la peur d’un scenario de fin du monde (climatique) afin d’atteindre des buts arbitraires tels que “des émissions zéro nettes de gaz à effet de serre”. Goldman Sachs, acteur clef La banque omniprésente de Wall Street de la Goldman Sachs, qui a pondu entre autre, le président sortant de la Banque Centrale Européenne Mario Draghi et le patron de la Banque d’Angleterre Mark Carney, vient juste de dévoiler le premier index mondial des top actions boursières pour l’environnement, fait avec la CDP de Londres, anciennement le Carbon Disclosure Project. Celui-ci est notoirement financé par des investisseurs comme HSBC, JP Morgan Chase, Bank of America, Merrill Lynch, Goldman Sachs, American International Group (AIG) et la State Street Corp. Ce nouvel index, appelé CDP Environment EW et CDP Eurozone EW, vise à leurrer les fonds d’investissement, les systèmes de retraites des états comme CalPERS (the California Public Employees’ Retirement System) and CalSTRS (the California State Teachers’ Retirement System) qui ont des biens combinés de quelques 600 milliards de dollars, à investir dans leurs cibles choisies avec attention. Des entreprises du haut de cet index incluent Alphabet de Google, Microsoft, ING Group, Diageo, Philips, Danone et de manière fort à propos… Goldman Sachs. Entre Greta, AOC and Co. A ce point, les évènements prennent une tournure des plus cyniques alors que nous sommes confrontés avec des activistes climatiques des plus populaires et très bien promus comme par exemple la suédoise Greta Thunberg ou la New-Yorkaise de 29 ans Alexandria Ocasio-Cortez et la Nouvelle Donne Verte. Quelque soit le niveau de sincérité de ces activistes, il y a derrière eux, une très belle machine financière bien huilée, qui les promeut afin d’y gagner et d’y gagner gros. Greta Thunberg fait partie d’un réseau très bien connecté lié à l’organisation de Al Gore, qui est professionnellement et cyniquement promue et utilisé par des agences comme l’ONU, la Commission Européenne et les intérêts financiers se trouvant derrière l’agenda climatique actuel. Comme le documente très bien le chercheur et activiste climatique canadien, Cory Morningstar dans une excellente série d’articles, la jeune Greta travaille avec un réseau bien tricoté qui est lié à l’investisseur climatique américain et grand profiteur de la “crise climatique”, Al Gore, président du Generation Investment Group. L’associé de Gore, l’ex-Goldman Sachs David Blood, est un membre du TCFD créé par la BRI de Bâle. Greta Thunberg et son ami de 17 ans américain, Jamie Margolin, furent tous deux listés comme “special youth advisor and trustee” par la NGO suédoise “We Don’t Have Time”, fondée par son CEO Ingmar Rentzhog, qui est un membre de la Climate Reality Organization Leaders, de Al Gore et fait partie de la European Climate Policy Task Force. Il fut formé par Al Gore en mars 2017 à Denver, Colorado, puis en juin 2018 à Berlin. Le Climate Reality Project d’Al Gore est un associé de l’ONG “We Don’t Have Time”. La membre du congrès américain (députée) Alexandria Ocasio-Cortez (AOC), qui fit l’effet d’une bombe lors de ses premiers jours en fonction en dévoilant la “Nouvelle Donne Verte” pour réorganiser complètement l’économie américaine à un coût qui sera probablement de l’ordre de 100 000 milliards de dollars, n’est pas non plus sans guide avisé. elle a ouvertement admis qu’elle s’est présentée aux élections à l’instance d’un groupe appelé Justice Democrats. elle a dit à un journaliste dans un entretien: “Je ne participerai pas à cette élection si ce nétait pour le soutien de Justice Democrats et de Brand New Congress. Euh, en fait ce furent ces organisations, JD et BNC, toutes deux qui m’ont demandé de me présenter. Ce sont elles qui m’ont appelé il y a un an et demi…” Maintenant, en tant que députée, les conseillers d’AOC incluent le co-fondateur de JD, Zack Exley, qui fut un Open Society Fellow (NdT: George Soros) et fut financé par, entra autre, l’Open Society Foundation de Soros et la Ford Foundation (NdT: gestion et intérêt Rockefeller) qui créèrent un prédécessur à JD pour recruter des candidats triés sur le volet pour participer aux campagnes électorale et être élus députés. Le véritable agenda est économique Les liens entre les plus grands groupes financiers au monde, les banques centrales et les entreprises transnationales avec la poussée actuelle pour une stratégie climatique extrémiste d’abandon de l’économie fondée sur les hydrocarbures en faveur d’une vague économie verte largement inexpliquée, est semble t’il, moins au sujet de la véritable préoccupation de rendre notre planète plus propre et plus saine à vivre, mais ceci serait plutôt un agenda, intimement lié à l’Agenda 2030 de l’ONU pour une économie “durable” et pour développer littéralement des milliers de milliards de dollars en nouvelle richesse pour les banques transnationales et les géants de la finance qui constituent le véritable pouvoir en place. En février 2019, après un discours à la Commission Européenne de Bruxelles par Greta Thunberg, le président de la CE, Jean-Claude Juncker, après avoir élégamment embrassé la main de Greta, est apparu passer aux véritables actes. Il a dit à Greta et à la presse que l’UE devrait dépenser des milliards d’Euros pour combattre la changement climatique ces 10 prochaines années. Juncker a proposé qu’entre 2021 et 2027, “un euro sur quatre dépensé au sein de l’UE et de son budget le sera pour une action envers la limitation du changement climatique.” Ce que le rusé Juncker n’a pas dit, est que cette décision n’a absolument rien à voir avec la plaidoirie de la jeune suédoise. Ceci avait été décidé en conjonction avec la Banque Mondiale une année complète avant le 26 septembre 2018 au sommet One Planet et impliquant la BM, les fondations Bloomberg le World Economic Forum et autres. Juncker a intelligemment utilisé l’attention des médias donnée à la jeune Greta pour promouvoir son agenda climatique. Le 17 octobre 2018, quelques jours après l’accord de l’UE au One Planet Summit, l’UE de Juncker signa un Memmorandum de Compréhension avec Breakthrough Energy-Europe dans lequel des membres associés de Breakthrough Energy-Europe auront un accès préférentiel à tout financement à ce sujet. Les membres de Breakthrough Energy incluent: Virgin Air’s Richard Branson, Bill Gates, Alibaba’s Jack Ma, Facebook’s Mark Zuckerberg, HRH Prince Al-waleed bin Talal (NdT: Qatar), Bridgewater Associates’ Ray Dalio; Julian Robertson of hedge fund giant, Tiger Management; David Rubenstein, founder Carlyle Group; George Soros, Chairman Soros Fund Management LLC; Masayoshi Son, fondateur Softbank, Japon. Ne vous y trompez pas. Lorsque des entreprises multinationales des plus influentes, des investisseurs du plus haut niveau mondial incluant BlackRock et la Goldman Sachs, l’ONU, la Banque Mondiale, la Banque d’Angleterre (NdT: et la City de Londres derrière) et autres banques centrales, leur GQG de la BRI de Bâle, s’alignent derrière le financement d’un soi-disant “agenda vert”, appelez-le Nouvelle Donne Verte ou ce que vous voulez, il est grand temps de regarder sous la surface publique de ces campagnes d’activistes climatiques et l’image qui en émerge est celle d’une tentative de réorganisation financière de l’économie mondiale en utilisant la “crise climatique”, quelque chose sur quoi le soleil et son énergie naturelle auront toujours par ordre de magnitude, beaucoup plus à voir que l’humanité ne l’aura jamais, pour essayer de nous convaincre, nous les gens ordinaires, de faire des sacrifices incommensurables pour “sauver notre planète”. En 2010, le patron du Working Group 3 du GIEC, le Dr Otmar Edenhofer a dit à un journaliste qui l’interviewait: “… on doit dire clairement que nous redistribuons de facto la richesse mondiale par la politique climatique. On doit se libérer de l’illusion que la politique internationale sur le climat est une politique pour l’environnement. Ceci n’a plus rien à voir avec l’environnement, avec des problèmes comme la déforestation ou le trou dans la couche d’ozone.” Depuis, la stratégie de la politique économique s’est développée bien plus avant. F. William Engdahl Article original en anglais : Climate and the Money Trail, publié le 25 septembre 2019 New Eastern Outlook Copyright © F. William Engdahl, New Eastern Outlook, 2019
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Après un délai de trois ans, les États-Unis deviennent la première nation au monde à se retirer officiellement de l’accord de Paris sur le climat. Le président Trump a annoncé sa décision en juin 2017, mais les règles de l’ONU ont fait que sa décision ne prend effet que cette semaine, en plein milieu des élections américaines. Les États-Unis pourraient se joindre à nouveau à l’accord à l’avenir, si un président le souhaitait. L’accord de Paris a été rédigé en 2015 pour renforcer la réponse mondiale à la menace du changement climatique. Il vise à maintenir l’augmentation de la température mondiale au cours de ce siècle bien en deçà de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels et à poursuivre les efforts pour limiter encore davantage l’augmentation de la température à 1,5 °C. Pourquoi cela a-t-il pris autant de temps ? Le retard est dû aux règles complexes qui ont été intégrées dans l’accord de Paris pour faire face à la possibilité qu’un futur président américain décide de retirer le pays de l’accord. Les précédentes tentatives d’élaboration d’un pacte mondial sur le changement climatique avaient échoué en raison de la politique intérieure des États-Unis. L’administration Clinton n’a pas réussi à obtenir le soutien du Sénat pour le protocole de Kyoto, conclu en 1997. Dans la perspective de l’accord de Paris, les négociateurs du président Obama ont donc voulu s’assurer que les États-Unis mettent du temps à se retirer en cas de changement de leadership. Même si l’accord a été signé en décembre 2015, il n’est entré en vigueur que le 4 novembre 2016, 30 jours après sa ratification par au moins 55 pays représentant 55 % des émissions mondiales. Aucun pays ne pouvait donner de préavis pour quitter l’accord avant que trois ans se soient écoulés depuis la date de ratification. Même à cette date, un État membre devait encore signifier un préavis de 12 mois aux Nations unies. Ainsi, malgré l’annonce faite par le président Trump à la Maison-Blanche en juin 2017, les États-Unis n’ont pu donner officiellement leur préavis à l’ONU qu’en novembre de l’année dernière. Le temps s’est écoulé et les États-Unis sont maintenant dehors. Que signifie ce retrait dans la pratique ? Bien que les États-Unis représentent aujourd’hui environ 15 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, ils restent la plus grande et la plus puissante économie du monde. Aussi, lorsqu’ils deviennent le seul pays à se retirer d’une solution mondiale à un problème mondial, cela soulève des questions de confiance. Ces trois dernières années, les négociateurs américains ont assisté aux négociations des Nations unies sur le climat, tandis que l’administration s’efforçait de profiter de ces événements pour promouvoir les combustibles fossiles. « Le fait d’être officiellement retiré nuit évidemment à la réputation des États-Unis », a déclaré Andrew Light, un ancien haut responsable du changement climatique au sein de l’administration Obama. (...) D’autres affirment que le retrait des États-Unis est en partie dû à l’échec de l’administration Obama à faire ratifier l’accord de Paris par le Sénat américain. « Ce qu’Obama a fait à la fin de son second mandat était fondamentalement antidémocratique, à savoir signer un accord de Paris sans passer par le Sénat et le Congrès et en le faisant par décret », explique l’ancien responsable du climat des Nations unies, Yvo De Boer. (...) Les États-Unis pourraient-ils se joindre à nouveau à l’accord ? Oui, c’est possible. En fait, lors de sa campagne électorale, Joe Biden a déclaré qu’il chercherait à y adhérer dès que possible - s’il était élu président. Selon les règles, il suffit d’un mois de préavis et les États-Unis devraient être de retour dans le giron de l’Union. Toutefois, même si les États-Unis choisissaient de revenir à l’accord, il y aurait des conséquences à ne pas en faire partie, même pour quelques mois.
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Des tensions trois jours à peine après sa nomination. Le nouveau ministre de l'Agriculture Didier Guillaume s'est attiré les foudres des ONG vendredi en déclarant que les scientifiques devaient faire la preuve que l'usage de pesticides avait des conséquences sur la santé, dans l'affaire des bébés nés sans bras dans l'Ain. "Sur la question des bébés sans bras il faut que la science fasse son travail", a affirmé Didier Guillaume sur RTL. "Il y a peut-être des soupçons, mais il n'y a a aucune preuve scientifique". "C'est aux scientifiques de faire la preuve ou non qu'il y a des conséquences à l'usage des pesticides ou pas", a-t-il ajouté. Or, ce dossier est au coeur d'une intense polémique. Si aucune cause n'a été mise en évidence par les enquêtes, des élus écologistes soupçonnent effectivement que l'usage de pesticides est lié à ce phénomène. Dans cette affaire, l'Agence sanitaire du ministère de la Santé a choisi d'arrêter l'enquête. "L'analyse statistique ne met pas en évidence un excès de cas par rapport à la moyenne nationale, et Santé publique France n'a pas identifié une exposition commune à la survenue de ces malformations", a indiqué l'agence dans un rapport publié début octobre. LIRE AUSSI >> L'autre mystère des bébés sans bras de l'Ain Alors que le journal Le Parisien indique qu'Emmanuelle Amar, la chercheuse qui a sonné l'alarme dans cette affaire, fait l'objet d'une procédure de licenciement pour des raisons économiques, le ministre a déclaré ne pas savoir "pourquoi il pourrait y avoir ce licenciement. Il s'agit de ne rien étouffer". La question des pesticides est brûlante en France et les propos du ministre ont été très mal reçus par les ONG comme par la gauche, plutôt tenants du principe de précaution. "Je vous présente Didier Guillaume, nouveau ministre des pesticides. On attend toujours la nomination d'un ministre de l'agriculture...", a commenté la sénatrice écologiste Esther Benbassa (CRCE) sur Twitter. "Ça commence bien mal! Première intervention et déjà une communication de lobbyiste. Les études sont toutes là, la démonstration des magouilles et mensonges de Monsanto aussi, mais on ne va pas contrarier la FNSEA, n'est-ce pas?", a aussi ironisé Pascal Durand, eurodéputé écologiste, sur les réseaux sociaux. "L'âge de bronze..." a noté Benoît Hamon, fondateur du mouvement Génération.s qui a lui même publié sur son compte twitter: "trois jours d'exercice et déjà porte-parole des lobbies: chapeau bas". "Cette déclaration confirme que le nouveau ministre et ce gouvernement sont bien dans la main des lobbies", a estimé de son côté Jean-François Debat, secrétaire national du PS chargé de la transition écologique et énergétique "Heureusement que ça ne fonctionne pas comme le ministre le suggère, parce qu'on pourrait mettre n'importe quoi sur le marché et attendre qu'il y ait des morts pour pouvoir retirer le produit. Je pense qu'il s'est mal exprimé, c'est pas possible", déclare François Veillerette, porte-parole de l'ONG Générations futures. "La loi stipule que c'est au producteur de prouver, au moment de la demande de mise sur le marché, que son produit n'a pas d'effet inacceptable en regard des différents critères réglementaires. Ce n'est pas aux scientifiques de montrer que le produit a des effets. On va mettre (la déclaration du ministre, NDLR) sur le compte de l'inexpérience", ajoute le même interlocuteur. La mission d'information de l'Assemblée nationale sur les pesticides a recommandé, dans son rapport rendu public en avril, une meilleure prévention et information concernant les produits phytosanitaires. "L'établissement d'un lien de causalité entre la survenue d'une pathologie et l'exposition aux produits phytopharmaceutiques est délicat", notait la mission parlementaire, qui souhaite "disposer de données documentées et notamment d'études épidémiologiques".
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Greenpeace condamne avec le plus grande fermeté la décision, confirmée dans la soirée du 29 janvier par Nicolas Sarkozy, de construire d’un deuxième réacteur EPR en France, sur le site de Penly (Seine-Maritime). Greenpeace va employer les moyens qu’elle jugera adaptés pour contrer cette décision absurde. « Cette relance du nucléaire, décidée sans concertation, sans transparence, sans évaluation des besoins énergétiques, constitue un passage en force inacceptable et digne des années 1970 et non de la France de l’après-Grenelle ! Une telle décision n’a qu’un seul objectif : satisfaire quelques lobbies comme Areva, EDF ou GDF-Suez, déclare Yannick Rousselet, de Greenpeace France. Ce deuxième EPR signe l’avis de décès du Grenelle de l’environnement : c’est le signe qu’en France, on privilégie la consommation tous azimuts, et non l’efficacité énergétique et les renouvelables. » Déni total de démocratie Le lancement d’un 2e EPR est le choix du prince : aucune concertation, aucune rationalité économique, aucune évaluation indépendante des coûts, des avantages et des inconvénients des différents modes de production électrique, aucune prise en compte des conséquences sanitaires et économiques des déchets radioactifs… Suite à la volonté exprimée en juillet dernier par Nicolas Sarkozy de construire un nouveau réacteur, l’État avait entamé une révision de la programmation pluriannuelle des investissements de production électrique (PPI). Cet exercice, piloté par le ministère de l’Écologie et de l’Énergie, vise à planifier les investissements nécessaires pour la production d’électricité, en fonction d’une analyse de la demande à l’horizon 2020. « Le président de la République n’attend même pas la finalisation de ce processus pour officialiser le 2e EPR, affirme Yannick Rousselet. Il s’agit d’un simulacre de concertation et de réflexion, et seuls les intérêts de l’industrie nucléaire guident la politique énergétique française ! » La France : le dernier pays où l’on a besoin d’un autre réacteur Construire un nouveau réacteur EPR est en totale contradiction avec les engagements du Grenelle, qui prévoit une baisse des consommations et des besoins, en totale contradiction non seulement avec le développement de nouveaux réacteurs mais même avec le maintien d’un parc nucléaire aussi important. Augmenter la production d’électricité en France nous enferme dans la logique qui a prévalu jusqu’à présent : pas de maîtrise de l’énergie, les renouvelables relégués au second plan, coûts astronomiques du chauffage électrique, etc. « La France est en pleine schizophrénie, déclare Yannick Rousselet. Ce 2e EPR contredit les engagements du Grenelle, c’est-à-dire 23 % de renouvelables et 20 % d’économies d’énergie d’ici à 2020, comme ceux du paquet climat/énergie adopté par l’Union européenne en décembre dernier, sous présidence française ! » La France impose son nucléaire à l’Europe Que va-t-on faire de toute cette surproduction d’électricité ? Comment amortir le coût exponentiel de construction de ces EPR, sachant que le prototype finlandais accuse 38 mois de retard et avoisine les 5,5 milliards d’euros, que le chantier de Flamanville prend le même chemin et qu’EDF a déjà estimé le coût du kilowattheure nucléaire d’un 2e EPR à 0,60 €, soit une augmentation de plus 100 % en cinq ans… Une seule solution : augmenter encore les exportations d’électricité, comme le prouve le scénario développé par l’État dans le cadre de la révision de la PPI, qui table sur une augmentation des exportations d’électricité jusqu’à 129 Twh en 2020 (contre 63 aujourd’hui), soit l’équivalent de la production de onze EPR ! « L’électricité construite par les EPR ne répond à aucun besoin énergétique national ! Nicolas Sarkozy est en train de préempter la politique énergétique européenne pour imposer son nucléaire à ses voisins, condamne Yannick Rousselet. La France ne peut pas faire pire ! Parce qu’il implique une surconsommation d’électricité et du gaspillage, le nucléaire entrave la lutte contre les changements climatiques. Il s’oppose aux politiques d’efficacité énergétique et de développement des renouvelables, qui sont les deux seules vraies solutions prônées par les Nations unies, Al Gore ou encore les experts du Giec. L’atome demeure une technologie dangereuse, mal maîtrisée, extrêmement onéreuse. »
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Alors que selon un sondage BVA pour Greenpeace France, 65 % des Français·es seraient favorables à l’interdiction des publicités pour les marques contribuant au changement climatique [1] et que le sujet de la régulation de la publicité connaît un intérêt croissant dans le débat public, Greenpeace France, le Réseau Action Climat et Résistance à l’Agression Publicitaire (RAP) se mobilisent pour réclamer une « loi Évin Climat » en référence à la loi de janvier 1991 qui encadre strictement la publicité pour l’alcool et le tabac. Jeudi 18 juin, les trois ONG publient un rapport qui présente le détail de cette mesure visant à interdire les publicités faisant la promotion de produits néfastes pour le climat en commençant par les secteurs de l’aérien, de l’automobile, du maritime et des énergies fossiles [2]. Pointant du doigt le rôle majeur de la publicité sur la consommation et l’imaginaire collectif, le rapport développe l’idée d’une loi Évin Climat et insiste sur la pertinence d’introduire une interdiction de la publicité pour ces secteurs afin de véritablement agir sur la perception culturelle et symbolique de leurs produits. Il rappelle par ailleurs qu’en 2019, les investissements de publicité et de communication des secteurs automobile, aérien et énergies fossiles en France sont estimés à plus de 5,1 milliards d’euros (dont 4,3 milliards d’euros rien que pour l’automobile), ce qui montre l’ampleur de l’influence exercée par ces marques [3]. À quelques jours de la session finale de la Convention Citoyenne pour le Climat, des militant·es des groupes locaux parisiens de Greenpeace et de RAP ont recouvert ce matin des publicités jugées climaticides afin de dénoncer leur présence dans l’espace public de la capitale. Pour Clément Sénéchal, chargé de campagne politiques climatiques pour Greenpeace France : « Si la transition écologique doit être au cœur du monde d’après, alors soyons cohérents : cessons de laisser prospérer un système qui autorise les secteurs de l’automobile, de l’aviation ou des énergies fossiles à investir des milliards pour promouvoir des activités climaticides. On ne peut pas demander aux individus de réduire leur empreinte carbone tout en laissant les industriels déployer des moyens massifs pour les persuader du contraire. On ne peut pas imposer aux ménages une taxe carbone, tout en encourageant la consommation massive de biens et services climaticides. Ce “en même temps” cher au gouvernement relève en réalité d’injonctions contradictoires. Les tolérer, c’est maintenir le statu quo. Malheureusement, le changement climatique n’est pas une fiction : il est réel et compte de nombreuses victimes à son actif. » Pour Anne Bringault, responsable Transition énergétique du Réseau Action Climat : « C’est un sujet qui préoccupe de plus en plus les citoyen·nes, comme l’ont montré avec justesse les travaux de la Convention citoyenne pour le Climat, qui doit adopter ses propositions finales ce week-end. Alors que les SUV sont la 2e cause de hausse des émissions de CO2 au niveau mondial selon l’AIE, inciter à l’achat de véhicules polluants ne doit plus être possible ». Pour Khaled Gaiji, porte-parole de RAP : « Afin de baisser drastiquement la consommation de tabac, en France, nous avons fait interdire sa publicité dans les années 90, et cela s’est avéré efficace. Si le climat est le défi du siècle, qu’attendons-nous pour faire de même avec les énergies fossiles ? Commencer par renoncer aux publicités liées aux énergies fossiles, comme l’a fait le Guardian début 2020, c’est aussi une manière de dire qu’on ne peut plus vendre du rêve aux consommateur·rices sur le dos du climat ». Le rapport est disponible ici Toutes les photos de la mobilisation militante sont disponibles ici Notes aux rédactions : [1] Voir page 11 du sondage réalisé par BVA pour Greenpeace France et rendu public le 14 juin 2020. [2] A l’exception des véhicules dédiés aux services de transports en commun de proximité. [3] Montants des investissements bruts hors remise.
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Depuis des années, Greenpeace mène une campagne pour la protection de la mer de Ross au sein de la Commission pour la conservation de la faune et la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR), l’organe international gardien des eaux de l’Antarctique. Sans relâche, aux côtés de l’Alliance pour l’océan Antarctique (AOA) et de milliers de citoyens du monde entier, nous avons interpellé les gouvernements, leur demandant d’agir pour protéger la mer de Ross. Année après année, nous nous sommes heurtés à des murs, mais cette année aura été la bonne. Couvrant une superficie de 1 550 000 km² (soit à peu près la taille de la Mongolie), le sanctuaire de la mer de Ross sera ainsi la plus vaste aire marine protégée au monde. Les trois quarts de sa superficie bénéficieront d’une protection totale. MAP: This is where the world’s newest—and largest—marine protected area is. https://t.co/PXxXnuW6H4 #CCAMLR pic.twitter.com/8qjaQm2xKB — pew environment (@pewenvironment) 28 octobre 2016 Pour d’obtenir cet accord, il aura tout de même fallu inclure une clause temporelle de 35 ans. Cela signifie que dans 35 ans, les membres de la CCAMLR devront rediscuter de son sort. Pour être vraiment efficace, la protection marine doit s’inscrire dans le long terme. Nous devrons donc profiter de toutes ces années pour faire en sorte qu’à l’échéance, personne ne s’oppose à faire de la mer de Ross un sanctuaire permanent. A priori, en 2051, la décision devrait être assez facile à prendre. 2016, une année encourageante pour la protection des océans Cette victoire succède à la décision du Président Obama d’étendre la réserve marine de Papahanaumokuakea, qui faisait d’elle, jusqu’à maintenant, la plus grande réserve marine du monde. Quelques jours avant de prendre cette décision, Barack Obama avait également créé le premier Monument marin national dans l’Atlantique, préservant ainsi la biodiversité qu’abritent les canyons et les monts sous-marins de cette zone. D’autres pays se sont également engagés pour la protection de leurs eaux territoriales. Le Chili a par exemple créé un immense parc marin autour de l’île de Pâques, et le Royaume-Uni a lancé un programme visant à étendre sa zone marine protégée à 4 millions de km2. Aussi grands que puissent être ces sanctuaires marins, l’océan est encore bien plus vaste. Il nous reste encore un long chemin à parcourir avant d’obtenir 30% de réserves marines en 2030. Cela ne nous empêche pas de vouloir aller plus loin en nous fixant un objectif de 40% des océans sanctuarisés. Les scientifiques sont clairs : les sanctuaires marins sont vitaux pour protéger la biodiversité, reconstituer les stocks de poissons, augmenter la résilience face aux changements climatiques. Mais pour obtenir des victoires comme celle de la mer de Ross, il faut plus que des études scientifiques. Sans vous, sans votre mobilisation, les plus grands spécialistes de la question ne feront jamais le poids face à l’appétit des lobbies de la pêche industrielle. Merci à tous d’avoir contribué à cette victoire ! Ensemble, nous pouvons entretenir l’élan insufflé et veiller à préserver la santé des océans à très long terme. Faisons de cette décennie celle de la protection des océans ! Signez notre pétition pour créer le plus grand sanctuaire marin dans l’océan Antarctique : JE SIGNE LA PÉTITION En savoir plus sur notre campagne : PROTÉGEONS L’OCÉAN ANTARCTIQUE
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L’ONU appelle cela « l’apartheid climatique ». Depuis quelques mois, face aux impacts réels du changement climatique, les super-riches investissent dans des bunkers qui purifient l’air, dans des services médicaux spécialisés, ou prévoient, grâce à des entreprises privées, leur évacuation en cas de problème, raconte le Financial Times. Alors que les plus pauvres subissent directement les effets de la crise climatique, les super-riches, eux, pourraient y échapper. Ils se réfugient dans des bunkers filtrant l’air pollué lors d’incendies, sous-traitent à des entreprises privées des plans d’évacuation d’urgence, sollicitent des services médicaux spécialisés… les super-riches ont des airs de survivalistes. Ils ne se préparent pourtant pas à l’apocalypse mais aux impacts du changement climatique. C’est ce que révèlent nos confrères du Financial Times dans un article publié à la mi-novembre. « Les incendies meurtriers qui ont ravagé la côte ouest des États-Unis et la perspective d’une nouvelle épidémie qui pourrait durer plus longtemps que le Covid-19 ont suscité l’intérêt d’une série de services médicaux coûteux, d’agents immobiliers spécialisés et d’experts en crise, dont Global Rescue, une société d’intervention en cas d’évacuation », explique le journal britannique. Cette entreprise, qui propose à des gouvernements, des entreprises ou des particuliers un système d’évacuation et une prise en charge des soins médicaux en cas de crise sanitaire, climatique ou politique, a, en cinq mois, enregistré plus de clients qu’en 16 ans d’existence. Il faut dire qu’entre les incendies, les ouragans, les sécheresses, la montée des eaux… la crise climatique est de plus en plus réelle. Face à ces évènements extrêmes, le groupe Vivos a repris 600 anciens bunkers militaires dans le Dakota du Sud. Les riches « quittent un système » cassé « Quelle que soit la menace, nos abris sont construits et conçus pour résister ou atténuer à peu près tout, du changement de pôles aux éruptions de volcans, en passant par les tremblements de terre, les tsunamis, les pandémies, les explosions nucléaires, les catastrophes biologiques ou chimiques, le terrorisme et même une anarchie généralisée », lit-on sur le site. Vivos a également équipé ses bunkers de filtres pour contrer les fumées des incendies aux alentours. « Dehors, mec, tu pouvais sentir la fumée. Mais à l’intérieur de leurs bunkers, les gens ont dit qu’ils ne la sentaient pas », explique au Financial Times Dantes Vicino, directeur exécutif de la société qui a testé les filtres lors d’incendies dans le Wyoming. D’autres sociétés proposent aussi des systèmes de refroidissement, calqués sur les gilets pare-balles, qui se portent sous les vêtements.
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Paimpol. À bord du « Kamak », Jean Bouchet témoin du réchauffement climatique au Groenland Le navire de la société Kamak expéditions a fait son retour à Paimpol (Côtes-d’Armor), après plusieurs mois sur les côtes du Groenland. Jean Bouchet, alpiniste et propriétaire du navire, a observé les conséquences du dérèglement climatique. De retour à Paimpol (Côtes-d’Armor), après trois mois de navigation autour du Groenland, sur son voilier d’expédition le Kamak, Jean Bouchet a pu constater de visu, les effets du réchauffement climatique sur l’Arctique. Entretien. Après plusieurs mois passés dans le grand nord, vous avez été témoin du dérèglement climatique ? J’ai passé une grande partie de ma vie dans les montagnes de tout l’arc alpin, et, depuis vingt-quatre ans, je voyage dans les zones polaires Arctiques et Antarctiques. Mais, je ne suis pas à proprement parler un spécialiste du climat.À la suite de mon voyage au Groenland, cet été, je peux dire quand même que, quand on prend des points de repère d’une année sur l’autre, il y a des choses qui frappent le regard. On voit la différence, essentiellement sur le recul des glaciers, qui diminuent de façon extrêmement rapide. Sans donner dans le catastrophisme, on peut dire que nos petits enfants ne connaîtront probablement pas les cathédrales de glace comme il en existe encore aujourd’hui. Paradoxalement, ce même réchauffement a tendance à provoquer, sur certains glaciers, une accélération de leur glissement vers la mer, phénomène observé par exemple dans le fjord de Kangerlugssuaq et sur son glacier homonyme, qui est un des plus grands de la côte est du Groenland, situé à 68 ° de latitude et que l’équipe du Kamak a observé cet été 2021. Qu’est-ce que cela provoque ? Le vêlage de ces glaciers qui « coulent » vers la mer, appelés aussi « glaciers producteurs », associés au fait qu’il pleut beaucoup plus qu’avant, à tendance à provoquer l’accentuation de la présence d’icebergs brisés à leur tour par l’eau de pluie, ce qui rend parfois certains fjords encore plus difficiles d’accès qu’avant. À une échelle plus importante en Antarctique, où l’épaisseur de glace au milieu du continent atteint 4 700 m au maximum et où la neige, en raison de la température et de la pression, met environ 700 ans avant de se transformer en glacier, la calotte glaciaire coule vers le bas en arrivant au niveau de la mer. Elle continue à flotter sur des centaines de kilomètres, créant ainsi une plateforme appelée ice-shelf, qui n’a rien à voir avec la banquise, qui elle, est composé d’eau de mer gelée en hiver. En raison du réchauffement climatique, l’ice-shelf se fracture, malgré son épaisseur de plusieurs centaines de mètres et provoque à son tour la dérive d’icebergs tabulaires, aussi grands que des départements. Ils mettent ensuite des années à se transformer en petits icebergs, puis à fondre au gré de leurs passages dans les latitudes un peu plus tempérées. On nous montre souvent des ours polaires en perdition. Pour vous, quelle est l’influence du réchauffement climatique sur la faune polaire ? C’est vrai que l’on constate des perturbations dans la faune et c’est là que l’on entre dans la polémique sur la disparition des animaux, avec des images chocs sur l’ours polaire. Mais c’est un animal tellement nomade, qu’aucune étude, à condition qu’il y en ait vraiment, n’est fiable. Comme il y a moins de phoques avec la diminution de la banquise, il s’avère que l’ours a légèrement commencé à adapter son alimentation et ses comportements. Par exemple, il n’hésite pas à tenter d’escalader des falaises à la recherche de nids d’oiseaux. Mais personne dans les discussions avec les autochtones, n’est en mesure de dire si les ours sont en danger, car avec un territoire aussi vaste que l’est le sommet du monde, il est impossible de faire des analyses réelles de population. La fonte des glaciers se constate aussi en montagne ? Je suis aussi guide de haute montagne depuis vingt-huit ans et je constate que le réchauffement climatique impacte beaucoup ce métier, qui reste malgré tout une activité où l’adaptation quotidienne aux conditions rencontrées est un gage de survie. Avec la fonte des glaciers et surtout, la disparition du permafrost, sorte de « ciment de gel », qui permet aux montagnes de « tenir », certaines courses (ascensions en langage alpiniste) que nous pouvions faire en été, ne sont plus possibles qu’au printemps ou en hiver. En effet, durant l’été, les risques d’éboulement rocheux de plus ou moins grande intensité, sont accentués.
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le "réchauffement climatiques" mis hors de cause Des scientifiques ont découvert pourquoi l’un des plus grands glaciers de l’Antarctique, le glacier Thwaites, fond à un rythme anormalement élevé. Des géophysiciens allemands et britanniques ont découvert une zone de chaleur géothermique montante en dessous. Les résultats de la recherche sont publiés dans la revue Communications Earth & Environment. Le glacier Thwaites dans l’Antarctique occidental est connu pour sa grande vitesse vers l’océan. À l’heure actuelle, sa fonte est responsable d’environ 4% de l’élévation mondiale du niveau de la mer – plus que tout autre glacier sur Terre. Et ce chiffre, selon les scientifiques, ne fera qu’augmenter, à mesure que le taux de fonte du glacier Thwaites augmente d’année en année. Jusqu’à récemment, les experts attribuaient cela au changement climatique mondial et au fait que le glacier repose à de nombreux endroits sur le fond marin et entre donc en contact avec des masses d’eau chaude. Cependant, les auteurs de l’étude, géophysiciens du Helmholtz Center for Polar and Marine Research de l’Alfred Wegener Institute en Allemagne et du British Antarctic Survey, ont montré qu’un autre facteur est déterminant. Sur la base des données d’observations aéromagnétiques, les scientifiques ont compilé une carte du flux de chaleur géothermique dans l’Antarctique occidental et ont trouvé une zone sous la glace du glacier Thwaites où une grande quantité de chaleur géothermique est entrée à l’intérieur de la Terre. Selon les auteurs, cela est dû au fait que le glacier se trouve dans une dépression tectonique, où la croûte terrestre est beaucoup plus mince que, par exemple, dans l’Antarctique oriental voisin. Contrairement à l’Antarctique oriental, composé d’une vaste masse terrestre, où l’épaisseur de la croûte terrestre atteint 40 kilomètres, l’Antarctique occidental est une région géologiquement jeune, constituée de plusieurs petits blocs relativement minces de la croûte terrestre, qui sont séparés les uns des autres par systèmes de failles et de tranchées – zones de rift. Dans bon nombre de ces tranchées, la croûte terrestre n’a que 17 à 25 kilomètres d’épaisseur et, par conséquent, la plupart des terres se trouvent à un ou deux kilomètres sous le niveau de la mer. « Nos mesures montrent que sous le glacier Thwaites, où la croûte terrestre n’a que 17 à 25 kilomètres d’épaisseur, un flux de chaleur géothermique pouvant atteindre 150 milliwatts par mètre carré peut se produire », cité dans un communiqué de presse de l’Institut Alfred Wegener , les mots du premier auteur de l’article, la géophysicienne Ricarda Dziadek (Ricarda Dziadek). D’autre part, l’existence de tranchées de rift à long terme sous l’Antarctique occidental conduit les chercheurs à supposer que l’augmentation du flux géothermique existe depuis plusieurs millions d’années. La vitesse à laquelle un glacier fond est principalement déterminée par la température à sa base. « La température au fond d’un glacier dépend de plusieurs facteurs, par exemple si la base est composée de roches denses ou de sédiments saturés d’eau », a déclaré l’auteur de l’étude, le Dr Karsten Gohl de l’Institut Alfred Wegener. Efficacement, mais il peut également évacuer l’énergie thermique avant que le flux de chaleur n’atteigne le fond du glacier. Pour enfin déterminer la cause décisive de l’échauffement anormal du glacier de Thwaites, les chercheurs prévoient de forer dans un avenir proche avec des carottages du lit du glacier et des mesures ponctuelles du flux de chaleur.
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Qu’est ce qui se cache derrière “Total Energies” ? Le 9 février dernier au petit matin, c’est le branle-bas de combat au siège de Total. Alors que la multinationale est secouée par la mobilisation des raffineurs de Grandpuits qui protestent depuis plusieurs semaines contre la casse sociale et le greenwashing du groupe, Total annonce en grande pompe son changement de nom, devant un parterre de journalistes. Habilement, la multinationale met en scène sa pseudo transition énergétique, qu’elle prétend mener depuis la signature de l’Accord de Paris. Le but ? se placer peu à peu comme la leader de l’énergie de demain. Derrière le “s” de “énergies”, elle veut faire croire qu’elle diversifie son activité, notamment via l’exploitation et la production de nouvelles énergies, pour mieux masquer son addiction au pétrole. Déjà en mai dernier, la multinationale annonçait prendre de nouveaux engagements pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Ce coup de comm bien huilé masquait une toute autre réalité. En effet, Total demeure une major pétrolière qui compte bien préserver ses objectifs financiers et les dividendes de ses actionnaires, en exploitant toujours plus d’hydrocarbures, et tant pis pour le climat et notre avenir. Total toujours addicte au pétrole L’activité de Total c’est toujours 99,7% d’énergies fossiles. En dépit de la communication de la géante pétrolière, les faits sont têtus. 😱 Total a beau changer de nom et se nommer TotalEnergies (au pluriel), l'activité de Total c’est toujours 99,7% d’énergies fossiles… Pour mieux comprendre, mis en image, ça donnerait quelque chose comme ça ⤵️#ActOnTotal pic.twitter.com/4QBApuB2ep — Greenpeace France (@greenpeacefr) February 24, 2021 En février, nous sortions avec Reclaim Finance un rapport rappelant que les activités de Total sont encore largement incompatibles avec les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, fixés par l’Accord de Paris. En 2020, Total a par exemple produit 447 unités d’énergies fossiles contre 1 unité d’énergies renouvelables. Une réalité bien éloignée de ce qu’elle prétend dans sa communication exclusivement orientée sur les énergies renouvelables. Cet ordre de grandeur devrait très peu changer sur les 10 années qu’il nous reste pour opérer les transformations nécessaires pour respecter l’Accord de Paris (limiter le réchauffement en deçà de 1,5°C d’ici à 2100). Ainsi, en 2030, les émissions de CO2 de Total devraient excéder de 200Mt les émissions maximales autorisées pour s’aligner sur une trajectoire à 1,5°C. Ce n’est donc pas vraiment ce qu’on peut appeler un “verdissement” de la multinationale. Ce n’est ni plus ni moins que du greenwashing. C’est pour cela que nous n’avons pas hésité à répondre à la communication de Total, pour lui rappeler son vrai bilan. Hello @Total 🤗 ci-dessous une proposition de visuel pour communiquer sur le nouveau nom de votre groupe.#TotalEnergiesSales pic.twitter.com/ppdtu9oLCS — Greenpeace France (@greenpeacefr) February 9, 2021 Total a donc décidé de changer de nom, pour ne surtout rien changer à son modèle économique, largement incompatible avec l’urgence climatique.
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Impossible de ne pas penser au titre de ce livre d’Olivier Postel-Vinay au sujet de l’émission de Pascal Praud sur CNews vendredi matin, que l’on peut revoir ici. BENOÎT RITTAUD SUR CNEWS De mon point de vue, il n’y a pas grand chose à redire à l’organisation de l’émission elle-même. On peut critiquer ici ou là, bien sûr, mais Pascal Praud n’est pas responsable de l’attitude de certains de ses invités, qui tenaient à tout prix à faire du débat une audience du tribunal de l’Inquisition. Pour ma part, j’ai eu le sentiment qu’on m’a invité pour m’entendre, et non pour me faire participer à un dîner de cons. L’émission était loyale de ce point de vue, même si tous les intervenants ne l’étaient pas. On peut parler de comédie parce que plusieurs des invités ont endossé des rôles parfaitement archétypaux, se mettant en devoir de répéter les antiennes alarmistes de façon tout à fait mécanique, assumant crânement n’avoir pas la moindre pensée propre. La seule chose qu’ils ont su faire a été de réciter leur texte, et d’exhorter à la pensée moutonnière. On aura compris que je vise ici principalement Laurent Joffrin et Clément Vikotorovitch. Dans cette comédie, le premier incarnait la « Gauche » (ou plus précisément : la « Gauche-Libé »), tandis que le second a tenté de se présenter comme l’ « Université ». ADVERSAIRES CONSENSUELS ET ARGUMENTATION PAUVRE Que Laurent Joffrin soit un adversaire, c’était là chose prévisible. Il est en revanche surprenant de constater à quel point sa réflexion sur le sujet est faible. Quand on a une position comme la sienne, directeur de la rédaction et de la publication de Libération, on devrait quand même être capable de connaître ses dossiers, par exemple en se montrant capable de nommer au moins un ou deux de ces vilains-climatosceptiques-stipendiés-par-le-pétrole. Pris en flagrant délit d’accusation gratuite sans le plus petit début d’argumentation qui aurait justifié une discussion (un nom, un fait, une investigation…), on aurait alors pu espérer qu’il joue profil bas sur la question par la suite. Même pas. Laurent Joffrin a illustré à la perfection la pensée journalistique circulaire en m’invitant à lire… Stéphane Foucart, ci-devant climatologue distingué journaliste au Monde. Je ne m’étendrai pas sur ses autres interventions, notamment son analogie pathétique avec les partisans de la Terre plate : une certaine presse n’est décidément pas au niveau sur le sujet du climat, l’attitude de l’un de ses principaux représentants en a hier constitué une triste démonstration. Laurent Joffrin a reçu en Clément Vikotorovitch son principal allié, lequel a commencé par se poser en « universitaire » pour ensuite faire avec empressement l’éloge de la pensée unique d’une façon qui laisse rêveur. Lorsqu’il m’a carrément reproché de vouloir vendre des livres, j’avoue que j’en ai eu froid dans le dos. On n’en est pas encore au retour des autodafés, en tout cas preuve est faite qu’il ne suffit pas d’avoir des titres universitaires (quels qu’ils soient – je ne suis pas allé voir) pour être à l’abri des dérives intellectuelles. DES JOURNALISTES QUI NE FONT PAS D’INVESTIGATION Un mot sur l’ « appel de 15000 scientifiques » qui m’a été servi à pas moins de trois reprises durant le débat. Je n’avais pas remarqué à quel point cette initiative médiatique sans intérêt a marqué les esprits chez ces journalistes, qui n’ont semble-t-il pas fait le plus petit travail d’investigation sur son contenu – d’un malthusianisme assez limite – et ses signataires (voir ici et là pour quelques réflexions sur le sujet). On peut être certain qu’une initiative comparable chez les climato-réalistes serait scrutée sous tous les angles (qui paye ? qui organise ? qui signe ? qui relaie ?) et sans la moindre pitié. Là, parce qu’on a affaire au Camp du Bien, la complaisance est de mise. Ma boule de cristal me dit que dans quelques mois cet énième « appel » sera complètement oublié, remplacé par une autre initiative médiatique du même genre. En attendant, il va sans nul doute falloir continuer à se le voir infliger comme « argument » pendant encore quelque temps. MICHEL CHEVALET : L’ESPRIT SCIENTIFIQUE, ENFIN ! Dans cette comédie, Michel Chevalet a incarné l’ « honnête homme », au sens noble qu’on donnait à l’expression au XVIIe siècle (Wikipédia). S’il y en a un qui a survolé le débat, c’est bien lui. Il est le seul à avoir parlé de science, sans hésiter à entrer dans des détails techniques. Un amateur passionné mais non passionnel, incontestablement celui qui est le mieux parvenu à tirer le débat vers le haut. Le journalisme scientifique n’est donc pas mort, ni l’esprit critique. La personnalité la plus intéressante du débat m’a semblé être Élisabeth Lévy, dans le rôle du « bon sens » qu’elle s’est donnée. Elle a illustré à merveille ces propos que j’ai tenus il y a quelques jours à peine dans une interview à l’Agefi-Luxembourg : C’est très exactement ce qui s’est passé au fil des interventions d’Élisabeth Lévy : après quelques propos initiaux d’un carbocentrisme convenu, qu’elle aurait peut-être poursuivi si l’alter-pensant que je suis n’avait pas été sur le plateau, elle s’est métamorphosée en quelques minutes pour finalement devenir mon alliée la plus décidée. Indirectement, elle donne raison aux carbocentristes qui refusent le débat avec les climato-réalistes : nous ne convainquons pas forcément, mais nous ré-autorisons les gens à penser librement, là où les Joffrin ne rêvent que d’une hégémonie de la pensée conforme. UNE MÉCONNAISSANCE CRASSE SUR LA QUESTION CLIMATIQUE En-dehors de Michel Chevalet, j’ai été frappé de la méconnaissance abyssale des journalistes sur la question climatique, qui ne va guère au-delà de « moi, dans ma résidence secondaire de Savoie, j’ai constaté le recul d’un glacier ». À chaque fois que je participe à un débat de ce genre je redoute d’être pris en défaut sur tel élément scientifique ou telle investigation qui m’aurait échappée, et à chaque fois je suis surpris de ne faire pour ainsi dire jamais face à des contradicteurs au niveau. Leur entre-soi est tellement total que c’est la première fois qu’il est envisageable que l’un de mes contradicteurs se soit renseigné sur les climato-réalistes avant l’émission (ses attaques m’ont semblé préparées). Aucun d’eux, en revanche, ne s’est montré capable d’imaginer qu’il faudrait davantage qu’un « appel de scientifiques » pour me river mon clou. Sous-estimation de l’adversaire : erreur de débutant. Avertissement cordial à mes contradicteurs, donc : je vous suggère de bosser un peu plus vos dossiers la prochaine fois. LES CLIMATO-RÉALISTES DOIVENT ÊTRE PATIENTS Il ne s’agit pas ici de prétendre toujours « gagner » les débats auxquels je participe, bien sûr, mais plutôt de dire qu’en face, ils sont décidément loin de mesurer trois mètres de haut. Ils ont la puissance médiatique, politique et économique, mais n’en sont pas moins un géant aux pieds d’argile, qui n’en impose qu’en l’absence d’opposant. Le temps joue contre eux, même s’il faut nous armer de patience car il est ici question de temps long, et même très long. Il ne tient toutefois qu’à nous climato-réalistes de retrousser nos manches pour accélérer un peu l’histoire. — Sur le web. Les titres et intertitres sont de la rédaction de Contrepoints.
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À défaut d’être réjouissante, la série « La France n’est pas un pays comme les autres » qui se caractérise par un amoncellement de records olympiques dans tout ce qui tire un pays vers le bas prend un peu plus d’ampleur chaque jour. UN NOUVELLE ÉTAPE POUR LES VERTS : LES DERNIERS DINOSAURES DE L’ÉCOLOGISME RADICAL Nouvelle étape, franchie haut la main par nos élus Europe Écologie Les Verts : ils sont en bonne voie de devenir les derniers dinosaures d’un écologisme ridicule et radical dont d’autres partis verts européens commencent à s’éloigner, notamment sur les questions fondamentales du nucléaire et des OGM. Tout ragaillardis d’avoir fait déferler l’apparence d’une vague verte historique sur les élections européennes de 2019 et municipales de 2020, nos écologistes français ont brillamment réussi à installer l’écologie nationale dans tout ce qu’elle a de plus bouffonnement dogmatique, à grand renfort de mesures d’affichage plus navrantes les unes que les autres sur la fin de « l’arbre mort » de Noël à Bordeaux ou l’instauration d’un « budget genré » à Lyon. Il va sans dire que derrière ces distrayantes galéjades municipales, les grandes luttes de l’écologisme radical qui donnent des raisons de vivre à José Bové, Nicolas Hulot et Barbara Pompili sont plus que jamais d’actualité. Pour nos écologistes de combat, c’est-à-dire pour tous ceux qui répètent en boucle et en substance : « le climat est en danger, les abeilles sont en danger, la fin du monde est proche et il faut d’urgence sauver ce qui peut encore l’être », rien n’est pire que le nucléaire, les OGM, le glyphosate et, naturellement le terrible CO2 qui détermine le non moins effroyable réchauffement qui va tous nous engloutir à brève échéance dans les eaux tumultueuses des océans ou la fournaise accablante de terres en désertification croissante. Petit problème de cohérence cependant, qui trahit la nature essentiellement idéologique de ce combat : il se trouve que l’électricité nucléaire est justement une énergie idéalement décarbonée et pilotable qui devrait intéresser quiconque aurait le projet sérieux de faire baisser la part des énergies fossiles dans le mix énergétique sans compromettre la sécurité de l’approvisionnement électrique des entreprises et des ménages. De plus, les catastrophes nucléaires sont rares, même si Greenpeace France persiste à citer faussement comme tel le tsunami de Fukushima, et le traitement des déchets est de mieux en mieux appréhendé, même si le même Greenpeace et EELV s’opposent furieusement à la technique de l’enfouissement des plus radioactifs d’entre eux en couche géologique profonde. Quant aux OGM, il se pourrait bien qu’ils soient tout indiqués dans une optique d’améliorations génétiques des plantes afin de leur permettre de résister à la chaleur et à la sécheresse annoncées, sans compter leurs multiples avantages pour le développement humain, par exemple le riz doré pour combattre les carences graves en vitamine A. Même le GIEC, ce Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat chargé par l’ONU d’étudier les conséquences du réchauffement climatique anthropique et de proposer des solutions, est arrivé à ces conclusions dans son rapport spécial de 2018 pour le nucléaire (p. 16) et dans son rapport sur la gestion des sols de 2019 pour les OGM (§ B6.1). Et Dieu sait pourtant que le GIEC ne lésine jamais lorsqu’il s’agit d’instiller la peur climatique dans les chaumières. Bien évidemment, nos gardiens du temple écolo (ici et ici) se sont empressés d’écarter ces odieuses interprétations des rapports du GIEC, d’abord au motif que celui-ci n’a pas pour mission de faire des recommandations mais seulement de brosser un panorama des solutions possibles, et ensuite parce que la formule « amélioration génétique » ne signifie pas forcément OGM. Pas forcément, peut-être, mais cela signifie aussi OGM. À noter d’ailleurs que les produits obtenus par les « ciseaux moléculaires » CRISPR-Cas9 également évoqués dans le rapport du GIEC ont été classés en OGM par l’Union européenne – lesquels OGM sont tous interdits de culture en Europe sauf cultures expérimentales et sauf le maïs MON810 de Monsanto qui reste cependant interdit en France. Mais de toute façon, peu importe qu’on n’ait chez nous que le génie de couper bêtement les cheveux en quatre grâce à nos ciseaux idéologiques anti-capitalistes et décroissants remarquablement affûtés car il apparaît aujourd’hui que le nucléaire comme les OGM sont jugés dignes d’être reconsidérés à l’aune des vrais objectifs poursuivis par deux partis écologistes européens de premier plan – l’allemand pour les OGM et le finlandais pour le nucléaire. 2020, L’ANNÉE DE L’ÉCOLOGISME Et curieusement, c’est en 2020 que cela s’est passé, sachant que 2020 fut l’année où l’écologisme porté par Greta Thunberg, Greenpeace, Extinction Rebellion, Nicolas Hulot, Juliette Binoche et tous les autres comptaient bien s’imposer comme seul modèle d’existence humaine possible en se prévalant de l’idée que la pandémie de Covid-19 est directement causée par les dérèglements planétaires et climatiques induits par notre modèle de développement capitaliste. Donc en juin 2020, plusieurs élus de premier plan du parti Vert allemand ont publié une tribune commentée par la Süddeutsche Zeitung demandant à leur parti de repenser son attitude trop bloquée vis-à-vis du génie génétique et aussi en ce qui concerne l’interprétation du principe de précaution. Faute de quoi, ont-ils écrit, « l’avenir sera discuté sans nous. » Pour eux, les nouvelles méthodes de génie génétique, dont notamment la technologie Crispr-Cas9, permettra de créer des variétés de plantes qui contribueront utilement et intelligemment à la conservation des terres et à la réduction de l’utilisation des pesticides. D’où également une demande en direction de l’Union européenne afin qu’elle aussi revoit sa législation sur les biotechnologies et les OGM à la lueur des nouvelles avancées scientifiques. Puis en novembre 2020, ce sont les Verts finlandais qui ont fait part de leur intérêt pour l’énergie nucléaire. L’idée serait de sortir du charbon à l’horizon 2030 en faisant passer le nucléaire de 30 % à 50 % de la production d’électricité. S’ils restent opposés aux installations les plus vastes telles que l’EPR en cours de construction par Areva, ils ont expliqué qu’ils « n’étaient pas catégoriquement contre la construction de petits réacteurs nucléaires comme moyen de lutter contre le changement climatique ». Plusieurs candidats verts aux élections municipales d’avril prochain encouragent même le remplacement du chauffage urbain au charbon ou au fuel par des mini-centrales nucléaires modulaires. Quant aux déchets hautement radioactifs, pas de problème, ils sont d’accord pour qu’ils soient enterrés en couche géologique profonde sur le site d’Onkalo (à proximité de l’EPR d’Areva) dont la construction devrait démarrer sous peu. Pendant ce temps, en France, l’influence des écologistes a abouti à la situation inverse : Le constat final est tristement évident : la France et ses Verts vont finir par prendre un retard considérable par rapport à des pays qui sont en train d’inscrire leur préoccupation écologique dans une perspective de développement compatible avec les évolutions scientifiques et technologiques les plus avancées. Ça promet. — Sur le web
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Près d’Argentan. Douze mares restaurées pour la biodiversité à Coudehard En 2021, douze mares de Coudehard (Orne) ont bénéficié d’un programme régional de protection, piloté par le Conservatoire d’espaces naturels de Normandie. « En Normandie, on estime que 40 % des mares sont menacées à court terme à cause de l’abandon ou du comblement. Or, ces espaces abritent de nombreuses espèces protégées », affirme Coraline Domingues, responsable du programme régional en faveur des mares, qui permet d’enrayer la disparition de celles-ci. Le réchauffement climatique est, lui aussi, un facteur de disparition de certaines espèces, notamment le triton alpestre. « Plus le temps passe et plus on le voit au nord de la région », déplore la responsable. Dans la commune de Coudehard (Orne), en 2021, douze mares ont bénéficié du programme, financé à 80 % par l’Agence de l’eau Seine-Normandie et à 20 % par le Fonds européen agricole pour le développement rural. Curage, pose de clôture, débroussaillage… Les travaux pour restaurer les mares sont effectués par le conservatoire d’espaces naturels de Normandie, en partenariat avec la municipalité et le propriétaire de la parcelle ou l’exploitant agricole. Quatre étapes sont nécessaires : le curage pour enlever la vase et éviter l’assèchement ; le reprofilage des berges en pente douce pour favoriser la pousse d’une végétation ; la pose de clôture et d’abreuvoir, et le bûcheronnage ; le débroussaillage pour remettre en lumière la mare, et permettre à la végétation aquatique de se développer. « Nous creusons à environ 60 cm ou 1, 40 m maximum de profondeur », explique Pierre Robin, technicien du programme. La mare est protégée par des clôtures pour éviter que les animaux s’y abreuvent « et y déposent leurs déjections, néfastes pour la biodiversité des mares. Si l’exploitant le demande, nous mettons en place un abreuvoir mécanique ». « Les amphibiens et les grenouilles reviennent » « Une fois les travaux effectués, on voit rapidement les résultats. Les amphibiens, dont les grenouilles, reviennent rapidement, assure Coraline Domingues. Il n’y a pas besoin d’ajouter des plantes aquatiques ou des poissons pour purifier l’eau, au contraire, cela est néfaste. L’entretien de la mare suffit à la prolifération d’espèces protégées. » Le conservatoire procède à des relevés, deux à trois fois par an. L’idéal est de le faire aux trois périodes les plus importantes. « La première en février-mars pour la ponte des grenouilles ; la deuxième, en avril-mai, la nuit, pour la reproduction des amphibiens ; et la troisième, en juin, lorsque les grenouilles chantent. » Depuis 2019, 95 mares restaurées grâce au programme ont été recensées dans la région Normandie. Le programme est piloté par le Conservatoire d’espaces naturels de Normandie. Pour plus d’informations, contacter Coraline Domingues, au 06 82 22 69 78.
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Il fallait bien que les compétiteurs soufflent un peu après un début de championnat d’été aussi engagé. Le fléchissement aoûtien profite ainsi à une compétitrice qui évolue plutôt en catégorie amateur : Fanny Agostini, de BFM TV, remporte le titre de vainqueur de la semaine 31 du climathon avec cet opus d’une série de vidéos indispensables sur le climat à l’approche de la COP21. Destinée à nous enjoindre de ne pas confondre météo et climat, la vidéo commence par quelques secondes de minauderies de la présentatrice particulièrement en ligne avec son propos scientifique. D’un caractère extrêmement technique, la vidéo rebutera peut-être quelques spectateurs mal préparés, mais la rigueur intellectuelle est à ce prix. La talentueuse Fanny Agostini a bien besoin d’une minute 39 pour nous expliquer que la météo n’est pas le climat. Car attention, c’est du sérieux : la météo, c’est ce qui vous est annoncé comme temps pour le lendemain (ici, vidéos en surimpression de la même Fanny Agostini minaudant devant la caméra présentant la météo), tandis que le climat est « une tendance beaucoup plus longue d’évolution » (sic). Tentant bravement une image suggestive pour faire percevoir ce distinguo au bon peuple, la présentatrice nous explique que confondre météo et climat est un peu comme confondre « une classe et un élève » : la classe progresse mais pas notre élève (rassurez-vous, ce n’est que « temporaire » ), lequel est donc néanmoins « emporté par la progression du groupe ». Toute la puissance de la pédagogie au service du sauvetage de la Terre, avec en digne conclusion une courbe de température globale pour laquelle « y a pas d’doute : elle monte ». La courbe en question se trace d’abord sur un fond noir et sobre : Il semble que la courbe soit celle d’HadCRUT4. Curieusement, le tracé a l’air de commencer vers 1912, comme on peut le voir à l’aide de WoodForTrees : On ne peut s’empêcher de penser qu’il est un peu dommage de ne pas nous montrer les données d’avant, qui montraient une tendance intéressante à l’absence de réchauffement. Comme la courbe du fond noir s’arrêtait vers 1990, on aurait eu une courbe un peu platounette, n’était une petite montée finale (dont Fanny Agostini aurait sûrement pu nous rappeler qu’elle ne comptait pas puisque pour parler de climat il faut, nous rappelle-t-elle, des tendances sur 30 ans). La suite de la vidéo ne nous montre qu’un bout « final » de la courbe. D’abord ceci, commenté en « ça monte » par Fanny Agostini et centré sur le super-El Niño de 1998 : À la toute fin de la vidéo, la courbe échoue à atteindre 2015, s’arrêtant probablement vers 2010. L’échelle des ordonnées est telle que la hauteur totale de l’écran doit royalement correspondre à une amplitude de 0,2°C. Les abscisses commençant vers 1989, on n’aura aucun doute sur la tendance séculaire terrifiante de +1°C, et on ne risque pas non plus de voir de plateau malvenu par une bête mise en perspective. Les accessits de la semaine Le Grand Effort National pour Pas plus d’deux d’grés est aussi illustré cette semaine par ce très bel article publicitaire du Figaro qui signale que des restaurateurs respectueux de l’environnement se sont réunis en l’association Bon pour le climat. Une vidéo nous présente ce concept révolutionnaire : sur un fond d’ardoise présentant le tarif (28 euros pour plat-dessert : eh oui, le Sauvetage de la Planète a un coût), le Président de l’association, restaurateur dans le VIe arrondissement de Paris, explique qu’il s’approvisionne localement (certainement en produits cultivés dans le Jardin du Luxembourg), qu’il « favorise les végétaux par rapport aux protéines animales » et qu’il respecte les saisons. La trouvaille dont il est très fier est la « fontaine à eau » : au lieu de transporter des bouteilles à travers la France, cette fontaine située dans son établissement fournit de l’eau directement. On n’avait rien vu de plus novateur depuis l’invention de l’eau courante et du robinet. Bien sûr les « outils disponibles sur le site de l’association » ne se fabriquent pas tout seuls, aussi les restaurateurs sont-ils invités à déposer leur obole (100 euros par an) pour bénéficier du logo de l’association. Pas bégueule, Bon pour le climat est aussi prêt à soulager les particuliers de 10 euros annuels pour « les inciter à faire la même chose chez eux ». L’article du Figaro précise que l’association, créée en avril, compte « une trentaine » d’adhérents (au 1er août, on en trouve exactement 20 sur le site de l’association, mais « une trentaine » est une approximation parfaitement légitime de 20) et espère 400 à 500 en décembre. Admettons qu’il y ait eu un restaurateur fondateur en avril, ils sont 20 en juillet, cela correspond à une suite géométrique de raison mensuelle 2,71 : le jury du Climathon peut d’ores et déjà annoncer que l’objectif sera atteint dès novembre et qu’il y aura 2947 membres de l’association en décembre. Les lecteurs du premier épisode du Référendum maudit paru lundi dans le journal L’Opinion se réjouiront peut-être de cette confirmation de son contenu qu’ils liront dans cet article du Parisien. Le jury du climathon, quant à lui, ne peut que déplorer que le Parisien n’ait pas profité de l’occasion pour faire la leçon et se soit contenté d’un exposé factuel. Si les journaux se mettent à être neutres, où va-t-on ? — Sur le web
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Les espoirs nés de l’Accord de Paris sur le climat, adopté fin 2015 lors de la COP21, ont été en partie douchés par les choix de certains dirigeants et, plus généralement, par notre impossibilité collective à agir rapidement dans la lutte contre les changements climatiques. Au-delà des grandes conférences internationales où se réunissent chefs d’États et de gouvernements, nous avons plus que jamais besoin du levier intermédiaire que représentent les entreprises. Ces dernières peuvent en effet jouer un rôle essentiel dans la lutte contre les changements climatiques en mettant en œuvre une gestion durable de leur chaîne logistique. Une chaîne logistique désigne l’ensemble des flux physiques qui assurent la disponibilité des produits auprès des utilisateurs finaux, des flux d’informations nécessaires au pilotage des opérations physiques et des flux financiers (acomptes, paiements et pénalités). Une chaîne logistique concerne ainsi l’ensemble des acteurs, du fournisseur au client. Une démarche complexe Ajouter une dimension durable au management de la chaîne logistique permet aux entreprises de maîtriser leurs impacts sur l’environnement. De plus en plus d’entreprises construisent de tels dispositifs. C’est par exemple le cas de Lafuma qui prend en compte l’ensemble des étapes de vie du produit lors de la phase de conception. L’entreprise ne s’intéresse pas ici aux seules matières premières, elle analyse les modes de fabrication, l’utilisation du produit et sa fin de vie. Avec l’outil Pure Leaf Grade qu’elle a créé, elle peut évaluer ses produits : pour son sac à dos ECO40, les impacts environnementaux sont imputables, à 75 %, au mode de fabrication et aux matières premières. La phase de conception en génère, elle, 15 %. On pourra aussi citer une initiative de Saint-Gobain : en s’engageant dans le FRET21, l’entreprise a diminué les impacts environnementaux et sociétaux de ses transports. Le FRET 21 rassemble des chargeurs qui s’engagent à mener des actions sur quatre axes d’optimisation : taux de chargement, distances parcourues, moyens de transport, achat de prestations. Construire une chaîne logistique durable Mais cette démarche n’est pas simple et demande de revoir les conceptions et les pratiques de gestion des entreprises afin de mieux arbitrer entre les contraintes économiques et les aspects sociaux et écologiques. Pour mettre en place une telle chaîne, il faut avant tout évaluer le dispositif existant, en identifiant l’ensemble des risques liés aux pratiques non durables de l’entreprise. On peut à ce titre citer l’outil d’évaluation GreenScor. Fort de cette évaluation, les entreprises peuvent commencer à structurer leur chaîne logistique avec leurs fournisseurs grâce à l’éco-conception et aux achats durables. De nombreuses démarches vertueuses en matière d’impact environnemental existent aujourd’hui, en respectant notamment les principes de l’économie circulaire, ce modèle économique qui vise à limiter et optimiser la consommation des matières premières. La traçabilité, c’est-à-dire le suivi de l’historique des processus de production et de l’origine des composants, constitue un autre enjeu crucial. Les services achats sont ici en première ligne pour une collaboration durable avec les fournisseurs. Danone, grâce à la mise en place de son fonds Ecosystème, a développé dans cette perspective les compétences de ses fournisseurs locaux et de ses partenaires. Le développement de l’impression en 3D, une bonne piste pour réduire l’impact environnemental de la production d’objets. Creative Tools/Flickr, CC BY Les bâtiments de l’entreprise (unités de production, entrepôts, etc.) sont également concernés : ils doivent être conçus comme des éco-sites, pour limitant les consommations et les déchets. Enfin, dans la relation au client final, le produit éco-conçu simplifie la « n logistique inverse », qui concerne les retours produits en maintenance, en SAV ou en fin de vie. Le transport, acteur crucial de la distribution et de la logistique inverse, est à optimiser tant en matières économiques, qu’environnementale (émissions de carbone, pollution visuelle, particules fines, etc.) et sociétale (accidentologie, embouteillage, etc.). Avec plus de 320 millions de tonnes de déchets, en France, chaque année, le management des déchets est enfin un enjeu majeur. Dernier élément à prendre en compte : l’accélération de l’évolution technologique, qui ne manquera pas de provoquer des changements majeurs dans le fonctionnement des chaînes logistiques (et dans notre comportement de consommateur). Prenons l’exemple du développement de l’impression 3D pour de nombreux objets de la vie quotidienne. Celle-ci devrait quasiment éliminer la distance entre le point de production et le client consommateur. Ce retour vers une production majoritairement locale pourrait permettrait d’éliminer de nombreuses opérations de transport aujourd’hui extrêmement coûteuses pour la planète.
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Voilà une bonne question sur une ressource à protéger, qui devrait avoir la priorité. L’eau est indispensable à la vie, pourtant, nous ne sommes pas tous égaux dans sa répartition, au point que des conflits éclatent dans des régions où elle est rare. Partagez ! Volti ********** Rappelons que l’on nomme eau douce — par opposition à eau de mer —, une eau dont la salinité est faible et qui est donc susceptible d’être propre à la consommation. L’eau douce, c’est l’eau des rivières, des lacs, des pluies, etc. Le volume total d’eau sur Terre est estimé à quelque 1.400 millions de milliards de mètres cubes. Un volume relativement stable dans le temps. Quel est le pourcentage d’eau douce ? Sur Terre, 97,5 % de l’eau est salée et contenue dans les océans. Seuls 2,5 % sont de l’eau douce, soit environ 35,2 millions de milliards de mètres cubes. Sur cette quantité d’eau : Au final, moins de 1 % de l’eau sur Terre est de l’eau douce et liquide. Le lac Baïkal, avec ses 23.000 milliards de mètres cubes d’eau, constitue le plus grand réservoir d’eau douce liquide de la surface de la planète. Il est classé au Patrimoine mondial de l’humanité pour la richesse de la faune qu’il abrite. La plus grande sphère, de 1.400 km de diamètre, concentre toute l’eau terrestre (salée et douce). La petite sphère (272,8 km de diamètre) à droite représente le volume total d’eau douce. Et enfin, la plus petite sphère (56,2 km de diamètre), concentre toute l’eau douce terrestre disponible pour la consommation (lac, rivière, une partie des nappes phréatiques). © Howard Perlman, USGS, Jack Cook, Woods Hole Oceanographic Institution, Adam Nieman La répartition inégale de l’eau douce sur Terre À la surface du Globe, l’eau se répartit très inégalement. Les Nations Unies qualifient de « puissance de l’eau », les neuf pays — à savoir : le Brésil, la Colombie, la Russie, l’Inde, le Canada, les États-Unis, l’Indonésie, le Congo et la Chine — qui concentrent 60 % du débit annuel mondial de l’eau. Et des inégalités peuvent même apparaître au sein d’un pays. Ainsi l’Inde, par exemple, présente des régions désertiques et d’autres qui sont régulièrement inondées par la mousson. La guerre de l’eau Risques climatiques et catastrophes naturelles peuvent être à l’origine d’une raréfaction et/ou d’une pollution de l’eau douce. Les activités humaines — rejets domestiques, agricoles ou industriels, détournement de cours d’eau, etc. — peuvent elles aussi impacter les ressources en eau. Or un homme ne peut survivre plus de trois jours sans eau. Et la ressource est essentielle à l’hygiène. Lorsque la ressource en eau est insuffisante pour répondre aux activités humaines et aux besoins de l’environnement — c’est-à-dire, en dessous de 1.700 mètres cubes par personne et par an —, on parle de stress hydrique. Et un rapport de l’ONU publié en 2015 pointait le lien étroit entre pénurie et mauvaise gestion de l’eau, et apparition de tensions et de conflits de par le monde. Sources https://fr.wikipedia.org/wiki/Eau_douce https://en.wikipedia.org/wiki/Water_scarcity https://www.futura-sciences.com/planete/questions-reponses/eau-y-t-il-eau-douce-monde-805/ Via Aphadolie Pour aller plus loin : Eau douce : la première carte mondiale des ressources menacées Stress hydrique Dans le monde, les ressources en eau sont suffisantes mais mal distribuées Géopolitique et guerre de l’eau Eau potable, attention au gaspillage ! Le site Futura-sciences est une mine de connaissances pour les curieux. N’hésitez pas à le visiter et à le faire connaître
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Le monde d'après sera-t-il plus soucieux de l'environnement ? Huit autorités de régulation françaises s'engagent à faire de l'urgence climatique une priorité commune afin d'accompagner les transformations de leurs secteurs respectifs et de se conformer aux objectifs de l'accord de Paris signé en 2015, expliquent-elles dans un communiqué publié mardi. L'Autorité de la concurrence, l'Autorité des marchés financiers (AMF), l'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep), l'Autorité de régulation des transports (ART), la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil), la Commission de régulation de l'énergie (CRE), le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) et la Haute Autorité pour la diffusion des oeuvres et la protection des droits sur internet (Hadopi), qui se concertent depuis 2017 sur les sujets transversaux, ont "intégré les enjeux liés au climat ou à l'environnement dans leurs priorités d'action et travaux". L'urgence environnementale "constitue un défi majeur pour les entreprises et les pouvoirs publics", soulignent ces autorités qui ont listé plusieurs outils pour pousser au changement dans leurs secteurs privés respectifs : "la définition de règles incitatives, de recommandations ou de bonnes pratiques ; le suivi et le contrôle, comme celui exercé, par exemple, par l'AMF sur l'information des sociétés cotées et des gérants d'actifs en matière de gestion du risque climatique; les décisions ou avis (...) pouvant contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique ou à faire émerger des comportements d'entreprises permettant de répondre aux enjeux climatiques ; la fourniture de données sur le risque climatique et les impacts des activités sur le climat (...) pour encourager les entreprises et aider à la prise de décisions". LIRE AUSSI >> Des mots pour décrire nos émotions face au désastre écologique Parmi les pans de l'économie française particulièrement concernés, l'industrie de l'énergie ou le secteur des transports, "au coeur de la transition climatique", mais aussi le secteur financier qui doit diriger les investissements "vers une économie bas-carbone". Ou encore le numérique : l'Arcep, qui a autorité sur les opérateurs téléphoniques, entend ainsi confectionner un "baromètre vert" des réseaux numériques. Dans leur profession de foi pour cette transition climatique, les régulateurs alertent également les entreprises sur la nécessité d'une "plus grande transparence vis-à-vis des pouvoirs publics, mais également de leurs clients, fournisseurs, investisseurs (...) sur leur contribution à la lutte contre le réchauffement climatique et sur leur capacité à répondre aux défis qui y sont associés". Les régulateurs s'engagent enfin à une meilleure information des citoyens afin que ces derniers puissent agir en tant que consommateurs ou épargnants en pleine connaissance et conscience des enjeux environnementaux. Dans leur viseur, le "greenwashing" auquel ont recours certaines sociétés qui se présentent à tort comme vertueuses et abusent de la confiance des consommateurs. Allant dans le même sens, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire appelle à "une relance verte" face à la crise du Covid-19 et préconise "d'accélérer la transition écologique", en mettant en garde contre la "tentation" d'un abandon de la lutte contre le réchauffement climatique. Dans un petit livre publié mardi dans la collection Tracts de crise chez Gallimard, il se prononce pour "une économie juste et décarbonée dans une Europe souveraine", en affirmant que la crise "offre une chance unique de redéfinir notre propre modèle économique, national et européen". "L'abandon des politiques de lutte contre le réchauffement climatique sera une des principales tentations dans les mois qui viennent", estime le ministre de l'Économie, en citant des arguments qui pourraient aller dans ce sens comme la chute des prix du pétrole ou le besoin de relancer la machine économique. "Nous devons faire exactement l'inverse", affirme Bruno Le Maire. "Il nous appartient d'accélérer la transition écologique pour faire de notre économie la première économie décarbonée de la planète." Selon lui, "la relance économique doit être une relance verte". Il estime que des investissements doivent aller à des secteurs comme les véhicules électriques, le "renouvellement de notre flotte aérienne", la rénovation des bâtiments et les technologies de stockage.
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Autrefois information peu divulguée voire sensible, l’impact climat des entreprises tend aujourd’hui à être de plus en plus mesuré, apprécié et comparé par des tierce-parties. Le CDP, organisation à but non lucratif basée au Royaume-Uni, se positionne comme l’instance cherchant à faciliter la transparence et la performance des entreprises vis-à-vis de la réduction de leurs impacts environnementaux. Depuis plusieurs années en effet, les grandes entreprises internationales répondent de façon volontaire au questionnaire du CDP, qui se compose de quinze sections relatives à la stratégie climat des entreprises, à leurs engagements, à l’évaluation de leurs émissions de CO2, etc. En 2016, le questionnaire du CDP a fait l’objet de révisions majeures et un processus spécial a été mis en place pour définir la A-List, qui désigne les entreprises les plus avancées en matière climatique selon le CDP. Alors que ce dernier a récemment publié le questionnaire et guidance 2017, Carbone 4 a souhaité analyser la A-List 2016 du CDP afin de : comprendre les spécificités et singularités de ces entreprises par rapport aux acteurs de leurs secteurs ; identifier aujourd’hui les prérequis pour intégrer cette A-list analyser les évolutions du CDP que l’on peut attendre dans le futur. Cette analyse qui fait l’objet de notre publication, porte sur les entreprises situées en Allemagne, France, Pays-Bas et Royaume- Uni, et faisant partie de la A-List en 2016. Soit un total de 46 entreprises représentant les secteurs de l’industrie automobile, TIC, finance, grande distribution, énergie, etc. Notre publication est téléchargeable en français et en anglais.
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« Il faut que le diplomate ait de l’avenir dans ses vues ». Cette maxime de Talleyrand semble avoir été perdue de vue de nos jours dans le domaine de la protection de l’environnement. Depuis décembre 2015, la lutte contre le réchauffement climatique tombe de Charybde en Scylla. Depuis le brillant succès français de la COP21 au Bourget en décembre 2015 (sous la présidence experte de Laurent Gaffius, l’homme au marteau vert)1 au cours duquel 190 pays s’étaient engagés à limiter le réchauffement de la planète au-dessous de 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle, les exercices se suivent et se ressemblent. Le même robinet d’eau tiède. Les mêmes déclarations insignifiantes. Les mêmes communiqués de presse triomphants. Des paroles creuses mais pas de mesures significatives pour enrayer durablement le réchauffement inexorable de la planète. Les deux dernières éditions, qu’il s’agisse de la COP 22 (en 2016 à Marrakech)2 ou de la COP23 (en 2017 à Bonn sous présidence fidjienne)3 furent un fiasco comme ceci était largement prévisible. La COP24 pouvait-elle raisonnablement échapper à la loi de séries ? Après Poznan en 2008 et Varsovie en 2013, la Pologne accueille, pour la troisième fois, la conférence annuelle sur le climat, dite conférence des États parties ou COP. Le pays ne se distingue pourtant pas pour sa politique en faveur de la protection de l’environnement. Peut-être s’agit-il là d’une forme d’hommage du vice à la vertu ? Les représentants de près de deux cents pays se sont retrouvés le 3 décembre 2018 à Katowice en Pologne pour deux semaines de discussions dans le cadre de la COP24 destinée à surmonter les divergences politiques abyssales afin de lutter – en théorie efficacement et non par l’incantation – contre le réchauffement climatique en réduisant le recours aux énergies fossiles. Mais, il y a loin de la coupe (les paroles diplomatiques) aux lèvres (les actes concrets). Soulignons que la réunion de Katovice se déroule dans un contexte peu propice à de sérieuses avancées sur la question du réchauffement climatique. À maints égards, l’exercice relevait de la quadrature du cercle, faut-il le reconnaître. La chronique d’un échec annoncé accompagné par Emmanuel Macron évoluant du panache au chaos. Le pire désaveu est celui que l’on s’inflige à soi-même. Le président est assis sur un volcan. UN CONTEXTE PEU PROPICE À DE SÉRIEUSES AVANCÉES Que peut-on attendre de la réunion de Katovice ? Il convient de savoir raison garder. Cette réunion ne permet que de lancer un grand cri dans le désert, un de plus tant l’environnement – à tous les sens du terme – est dégradé, chaque année encore plus. Un cri dans le désert : un de plus à chaque COP Ce ne sont pas les pétitions de principe généreuses (« La génération d’aujourd’hui est la dernière en mesure de prévenir un réchauffement climatique catastrophique, ainsi que la première à en subir les conséquences ») de personnalités du circuit (le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, son envoyé spécial pour le sommet spécial sur le climat de 2019, Luis Alfonso de Alba, son représentant pour la négociation d’un Pacte mondial pour l’environnement, Laurent Fabius l’inoxydable…) ou quelques sympathiques marches vertes, tribunes plus ou moins grandiloquentes4qui sont de nature à renverser la vapeur5. Le cœur n’y est pas. La confiance n’y est pas. Les résultats non plus. Cela fait bien longtemps que la maison brûle (« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs », discours d’ouverture de Jacques Chirac lors du 4ème sommet de la terre à Johannesburg, 2 septembre 2002) et que les pompiers tardent à arriver sur les lieux du sinistre planétaire. La réunion de Katovice ressemble à un nouveau coup d’épée dans l’eau, à un cri dans le désert. Les chiens aboient, la caravane passe. De ce genre de barnum diplomatique – quantité et qualité des documents approuvés ne font souvent pas bon ménage -, on ne peut attendre que deux issues : un consensus mou ou pas de consensus. Le seul mérite de la première option consiste à se donner bonne conscience à vil prix. Les politiques et les experts rentrent à la maison avec le sentiment du devoir accompli, faisant le dos rond jusqu’à la prochaine réunion de novembre ou décembre 2019. Au Quai d’Orsay, cet exercice pratiqué avec maestria est bien connu. Il porte le nom de politique du chien crevé au fil de l’eau. Il est vrai que l’ambiance générale morose ne prêtait pas à l’optimisme. Un environnement dégradé : un peu plus chaque année Sur le plan environnemental, le bilan est de plus en plus préoccupant. Comme le navire qui quitte le port, le monde s’éloigne lentement mais sûrement de son objectif de ne pas dépasser 2°C de réchauffement climatique. Les quatre prochaines années seront plus chaudes que jamais. À Katowice, lors de la COP24, la vingt-quatrième réunion internationale de le convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, le gouvernement américain a tenu une conférence pour soutenir les énergies fossiles et le nucléaire et l’Arabie Saoudite a fait la promotion du pétrole. Washington et Riyad ont d’ailleurs été classés, ce lundi 12 décembre, en queue de peloton des 60 principaux pays qui mettent en œuvre des stratégies pour limiter le réchauffement de la planète au-dessous de 2°C, par rapport à l’ère préindustrielle, dans un classement préparé par des organisations non gouvernementales Germanwatch, Climate Action Network et New Climate Institute. Pour sa part, le PNUE, l’agence des Nations unies pour l’environnement, souligne que les États devraient tripler leurs efforts et limiter plus rapidement que prévu leurs émissions de gaz à effet de serre afin de respecter l’accord de Paris. Un premier état des lieux sur les émissions globales est prévu en 2023, avant un relèvement des ambitions nationales en 2025. Mais cela risque d’arriver bien tard, bien trop tard. Une excellente illustration du trop peu, trop tard. Sur le plan politique, le bilan est aussi préoccupant. En effet, le contexte est très difficile. Il n’y a plus de grand pays leader crédible. Donald Trump a décidé de retirer les États-Unis de l’accord de Paris. Monopolisé par/empêtré dans la crise des « gilets jaunes », Emmanuel Macron, le « champion de la Terre » de l’ONU, ne fait pas le déplacement à Katovice. Le premier ministre, Édouard Philippe est conduit à y renoncer pour des raisons identiques. Sous la pression de la rue, Emmanuel Macron choisi la fin du mois contre la fin du monde. Le risque de contagion aux pays producteurs de pétrole augmente. De plus, après l’élection de son nouveau président, le Brésil de Jair Bolsonaro, 7e émetteur de gaz à effet de serre au monde, n’a plus l’intention d’accueillir la prochaine COP6. Finalement, le Chili reprend le flambeau pour la COP25. À l’exception de la Chine et du Japon – qui n’est pas très moteur dans les discussions -, aucun grand pays ou grande région ne satisfait ses engagements volontaires, a indiqué cette semaine le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). Dans pareil contexte, on mesure aisément la difficulté auquel sont confrontés les diplomates et experts présents à Katovice. Comment parvenir à réconcilier des points de vue divergents en un si court laps de temps ? Comment coucher sur le papier un improbable accord qui fasse un minimum sens ?7 L’IMPOSSIBLE QUADRATURE DU CERCLE Pour mieux appréhender la facture de Katovice à la COP24, il faut revenir trois années en arrière en prenant conscience de la mystification de Paris à la COP21 avec son accord en trompe-l’œil, un classique de la diplomatie multilatérale. La mystification de Paris : un accord en trompe-l’œil Dans la diplomatie multilatérale, les experts savent d’expérience que le risque est grand d’ouvrir une négociation pour la négociation sans aboutir à quelque chose de sérieux. C’est qui fut manifestement le cas lors de la COP21. La négociation devient alors une arme de communication destinée à prendre l’opinion à témoin de sa bonne volonté. Ne vaut-il parfois pas d’accord plutôt qu’un mauvais accord ? Rappelons ce que nous écrivions à contre-courant du prêt-à-penser de l’époque à l’issue de la COP 21 qui n’avait de cesse de tresser des couronnes de laurier à notre tandem Hollande-Fabius ! « L’histoire se refuse aux choses bien nettes. Il n’est d’autre vérité que celle que nous imaginons. Si l’accord du Bourget est nécessaire, il n’est pas pour autant suffisant. A l’avenir, l’important est plus dans la façon dont les Etats s’engageront concrètement à lutter contre les causes des dérèglements climatiques que dans les formules ambigües d’une déclaration politique accouchée au forceps. Rien ne va de soi, et les difficultés évoquées plus haut ne vont pas disparaître comme par enchantement. A y voir de plus près, les choses sont moins claires. Le caractère juridiquement contraignant de l’accord est problématique, chaque Etat décidant de l’effort dont il est capable. Pour le devenir, il devra être signé et ratifié par au moins 55 Etats. Par ailleurs, l’accord est relativement flou sur la question de la vérification des engagements et sur le mécanisme de sanction. L’objectif des 1,5° C est inatteignable, de l’avis de nombreux experts, sans un arrêt immédiat de la production de charbon et de pétrole. La difficulté à lever 100 milliards de dollars laisse sceptique sur la possibilité d’aller au-delà dans un contexte de crise économique »8. Or, ceci n’a fait que se confirmer au fil des mois, des ans. Les faits sont têtus. Chacun des États parties à l’accord reprenant ses billes, réinterprétant les termes de l’accord dans le sens qui lui est le plus favorable à ses intérêts bien compris, sans se soucier le moins du monde, de l’intérêt générale de la « communauté internationale ». Dans la diplomatie, le diable se cache dans les détails. La facture de Katovice : un désaccord sur l’essentiel Les experts de la négociation multilatérale onusienne savent parfaitement que le temps et la confiance sont deux ingrédients fondamentaux indispensables pour aboutir au succès espéré. Or, les deux font encore défaut : le temps est compté et la confiance n’est pas au rendez-vous. Au regard des ambitions affichées à Paris en décembre 2015, la COP24 se trouve confrontée à un double défi quasi insurmontable en raison du caractère irréaliste de l’accord et de la position en retrait de plusieurs délégations importantes. Le premier défi est que les engagements actuels sont insuffisants et trop tardifs comme l’a souligné le secrétaire général de l’ONU lors du lancement des travaux de la COP24. En effet, il ne reste que deux petites années pour engager des efforts complémentaires et décisifs pour contenir la hausse de la température mondiale dans les limites fixées dans l’accord de Paris. En pratique, l’objectif apparaît comme irréaliste, inatteignable dans le contexte actuel. À cet égard, « deux processus clés sont attendus à la COP24 pour le relèvement de l’ambition climatique internationale et l’adoption des règles de mises en œuvre de l’accord de Paris », résume parfaitement Lola Vallejo, directrice du programme climat de l’IDDRI (Institut du développement durable et des relations internationales). De son côté, le PNUE souligne que les États parties doivent tripler leurs efforts et limiter plus rapidement que prévu leurs émissions de gaz à effet de serre afin de respecter l’accord de Paris. Est-ce possible ? La réponse est dans la question. Le second défi est que les engagements actuels relèvent de l’accord de principe mais soulèvent de très sérieuses difficultés quant à leur mise en œuvre9. En effet, lors de la réunion de Katovice – ce qui n’a pas pu être le cas lors des COP22 et COP23 -, les règles de mises en œuvre de l’accord de Paris doivent être approuvées pour laisser le temps à chaque pays de revoir ses contributions, savoir quelles émissions sont comptabilisées, quels progrès sont obtenus et quels flux financiers sont disponibles10. Par exemple, les règles de financement doivent être débattues pour s’assurer qu’il n’y a pas de double compte entre les aides au développement et les aides au climat. Il s’agit d’un débat technique mais important pour établir la confiance entre les pays. En un temps, où les nuages sur la croissance mondiale s’accumulent11, on peut douter de la capacité des États à procéder à l’arbitrage entre « fin du mois et fin du monde », l’écologie apparaissant comme punitive. Pourquoi accepter aujourd’hui ce que l’on a refusé hier ? Quel facteur déterminant pourrait justifier d’un tel saut qualitatif ? Une fois encore, que pouvait-on espérer de cette grande conférence internationale si ce n’est qu’un échec plus ou moins visible, plus ou moins flagrant que les communicants peineraient à cacher à travers quelques formules creuses dont ils ont le secret ? CRISE DU MULTILATERALISME La réunion de Katovice se présente comme l’archétype de la grand-messe que l’on doit alimenter de chimères pour faire illusion, pour ne pas décrédibiliser un multilatéralisme déjà bien mal en point12. Après la guerre des tranchées marquée au sceau d’un minutieux travail de sape des gros bras de l’anti-climat vient la bataille diplomatique pour limiter la casse, un authentique travail de Sisyphe. La guerre des tranchées : un travail de sape Hormis, l’opposition frontale des États peu intéressés au consensus en raison des intérêts divergents (pays producteurs de pétrole, pays pollueurs…), il faut toujours compter sur le travail de sape méthodique qui se déroule en coulisses. L’administration Trump, qui a annoncé vouloir quitter l’accord international de 2015, essaie parallèlement de l’affaiblir : blocage quant à la prise en compte du rapport du GIEC sur le réchauffement planétaire de 1,5 °C, réticence à promouvoir les énergies fossiles…13 L’Union européenne, qui est plus divisée que jamais et dont chacun des États membres joue sa propre partition, confirme ainsi l’inexistence d’une politique étrangère commune. La Commission européenne, fidèle à sa vocation de marchande d’illusions, pousse les États membres à se fixer comme objectif à la neutralité carbone en 2050 lors de sa présentation de sa stratégie climat le 28 novembre 2018. Cela ne mange pas beaucoup de pain. À quelques jours de la COP24, elle exhorte les Européens à prendre la tête du combat climatique. Toujours des paroles, rien que des paroles mais pas d’actions concrètes. L’Afrique s’en tire à bon compte en quémandant quelques subsides ne serviront vraisemblablement à rien pour tenir ses improbables engagements14. Cerise sur le gâteau, les Polonais refoulent de leur territoire tous les trublions et menacent les activistes du climat15. Un accord implicite se dégage pour que rien ne change16. « Le climat attendra, encore »17. Il est vrai que les divisions ne manquent pas sur toutes les grandes têtes de chapitre de la conférence18. C’est le moins que l’on puisse dire. On pourrait presque évoquer une sorte de multiplication des diviseurs ! La bataille diplomatique : un travail de Sisyphe La diplomatie n’est pas un conte de fées. Force est de constater qu’aucun grand pays ou grande région ne satisfait ses engagements volontaires, selon le PNUE. Selon un rapport de l’ONU en début de conférence, les États devront tripler d’ici 2030 le niveau global de leur engagement pour atteindre l’objectif de ne pas dépasser 2°C de réchauffement climatique. Si rien ne change, la planète se dirige vers un réchauffement de 3,2°C d’ici à la fin du siècle. Pire encore, selon ce même PNUE, le fossé n’a jamais été aussi grand entre, d’une part, les engagements souscrits par les États pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) et, d’autre part, la baisse qui serait nécessaire pour respecter l’ambition de l’Accord de Paris de 2015 – à savoir contenir la hausse de la température « nettement en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels ». L’écart (entre le niveau actuel des émissions et le niveau nécessaire) est plus grand que jamais, 49 pays ont passé leur « pic » d’émissions, mais ils ne représentent que 36% des émissions de gaz à effet de serre mondiales. Et au total seuls 57 États (60% des émissions) seraient en bonne voie d’y parvenir d’ici 2030 – si toutefois leurs promesses de 2015 sont tenues. 2018 a enregistré une nette reprise des émissions de CO²19. Ces simples chiffres démontrent à l’envi la difficulté de l’exercice, la difficulté qui s’attache à concilier l’inconciliable dans un contexte de crise de confiance profonde dans la gouvernance internationale. Mais, le Congrès procrastine en s’escrimant à mettre au point de superfétatoires « règlement » pour la mise en place de l’Accord de Paris » (« guideline for implementation » ou « rulebook ») ; « dialogue de Talanoa », destiné à accélérer l’action en faveur du climat, NDC (« nationaly determined contributions », contributions déterminées nationalement) par rapport à celles de 2015, « déclaration de Silésie sur une transition juste »20 … et autres fadaises du même acabit. La machine multilatérale folle tourne à plein mais surtout à vide. En réalité, la question importante posé aux négociateurs avant l’ultime séance est la suivante : comment parvenir à mettre en œuvre les engagements souscrits lors de la COP21 à Paris ? Ni plus, ni moins. On s’accorde a minima sur le fait, qu’à partir de 2020, les pays devront présenter tous les deux ans leurs plans de réduction des émissions de gaz à effet de serre et leurs actions d’adaptation au changement climatique. Et ceci pour analyse et vérification auprès du secrétariat de la commission des Nations unies pour le climat. Cela est peu ou pas contraignant. Encore, un exercice de diplomatie incantatoire, faute de mieux. On botte en touche en renvoyant le bébé à la COP25. La diplomatie environnementale jupitérienne mérite une attention spéciale tant elle est frappée au coin de la plus grande duplicité. Elle se retrouve aujourd’hui prise dans le piège qu’elle a elle-même armé. MACRON, LE PANACHE OU LE CHAOS21 Désormais, la planète a pris pleinement conscience de la bulle diplomatique jupitérienne. Après avoir gonflé de manière démesurée, elle fait lamentablement pschitt. Après le temps de l’arrogance cher à Jupiter vient celui, moins gratifiant, de l’humilité du nouveau Messie, Jupiter à terre. Le temps de l’arrogance : Jupiter superstar Hier encore, Emmanuel Macron se pavanait dans les enceintes internationales. Il y était accueilli en héros du monde nouveau. Il était récompensé par le titre envié de « champion de la terre » que lui décernait l’Organisation des Nations unies pour saluer son action internationale contre le dérèglement climatique, notamment le lancement de l’Alliance solaire avec l’Inde. Pire, il faisait la leçon à Donald Trump en organisant une campagne tonitruante intitulée « Make our Planet Great Again », grand succès médiatique s’il en est. Il parcourait la planète dans son Jupiter Air One (augmentant le bilan carbone de la France), délivrant des satisfécits à Pierre pour ses performances et tançant Paul pour ses mauvais résultats. Sans le moindre complexe, Jupiter s’était érigé en conscience écologique universelle en lieu et place du machin, pratiquant à la perfection l’exercice de com’. On l’aura compris Jupiter excelle dans la diplomatie des slogans, celle qui est concoctée dans les officines des « spin doctors » qui n’ont que faire du fond des problèmes. Des annonces, toujours des annonces qui saturent l’espace médiatique mais qui servent souvent à masquer la vacuité de la politique française en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Ce faisant, Jupiter ignorait une règle élémentaire que l’on enseignait à tout jeune diplomate, faire preuve en toutes circonstances d’une grande réserve, d’une grande humilité pour éviter les effets boomerang. La petite phrase assassine contre tel ou tel qui vous revient à la figure quand vous ne vous y attendez pas. C’est que l’on appelle, dans le langage commun, se tirer une balle dans le pied. Vient ensuite le temps de l’acte de contrition, le temps de l’humilité, vertu peu pratiquée dans et par La Caste. Est-ce crédible ? Le temps de l’humilité : Jupiter à terre Après le temps de l’autocélébration des vertus hexagonales vient celui, moins reluisant, de la vérité des faits et de la révélation au grand jour des bobards de la veille. Emmanuel Macron est déboulonné de son piédestal. C’est que le pacte écologique promis par Jupiter semble passé à la trappe pour plusieurs raisons structurelles (incapacité de la France à respecter ses engagements internationaux en violation de la règle Pacta sunt servanda, ce qui n’est pas nouveau)22 et conjoncturelles (conséquences inattendues de la crise des « gilets jaunes » avec le retrait de la taxe sur les carburants23). Dans ce dernier domaine, le président de la République, principe de réalité oblige, a été contraint de privilégier « la fin du mois à la fin du monde » quoi qu’en pense cette irresponsable agitée qui a pour nom Laurence Tubiana, grognard de la COP21 (encore une égérie du vieux monde)24. Surprise, Emmanuel Macron ne se rend pas à Katovice pour faire la leçon aux autres délinquants écologiques. Un temps prévu, le premier ministre Édouard Philippe ne fait pas non plus le déplacement, mobilisé par la crise des « gilets jaunes » qu’il n’avait pas vu venir, lui le brillant conseiller d’État droit dans ses bottes et arrogant dans ces fausses certitudes. C’est François de Rugy (celui dont la résidence secondaire à Ouessant a été maculée avec le slogan « vendu »), ministre de la transition écologique, qui y représente la France ces jours-ci. À Katovice, la France rase les murs en dépit de quelques rodomontades ! Comme bientôt à Bruxelles où le dérapage de ses finances fait grincer des dents les comptables de la Commission européenne25. « Le président français a tenté de se faire passer pour le champion du climat, mais les faits parlent d’eux-mêmes », rappelle Clément Sénéchal, chargé de campagne climat de Greenpeace France. « La France n’est pas à la hauteur de l’urgence climatique. Au plan national, les émissions de CO2 ne cessent d’augmenter. Pire, la France a renoncé à atteindre ses objectifs de réduction d’émission de gaz à effet de serre jusqu’en 2023 au moins, soit après la fin de ce quinquennat ». Après les excès d’honneur, Emmanuel Macron est accablé par l’indignité tant sur le plan intérieur qu’extérieur. L’un ne va pas sans l’autre. Jupiter est devenu l’ennemi utile de la Hongrie, juste retour des choses26. Il est moqué à Berlin, Bruxelles et Rome. « Son nouveau monde a déjà mille ans, il tombe en ruine »27. « Appuyez-vous sur les principes, ils finiront bien par céder » nous rappelle fort à propos ce grand orfèvre de la diplomatie que fut Talleyrand ! Dans un contexte de tendance globale à la hausse des températures de 3 à 5° C, l’optimisme n’est pas de mise alors que les États devraient tripler leurs efforts et manque d’ambition politique dans ce domaine. Que valent des textes creux qui ne font qu’enregistrer le dissensus profond entre les États parties, qui iront garnir utilement les poubelles de l’Histoire ? À quoi bon peuvent servir ces grands raouts inutiles ? Ne faudrait-il pas, une fois pour toutes, les réunir uniquement lorsque le moment est propice à des avancées significatives ? Cela ferait au moins des économies de salive et de papier et contribuerait à réformer le multilatéralisme pour le rendre plus efficace. Quand va-t-on cesser de se voiler la face ? « Il y a tant de chemin à parcourir, et nous devons agir rapidement. Pas dans des décennies, maintenant » comme le rappelle utilement un représentant du PNUE. Le résultat pour le moins mitigé, pour ne pas dire plus, de la réunion de Katowice signe en réalité l’acte de décès de l’accord de Paris. En prolongeant le raisonnement, ne peut-on pas affirmer que le dérèglement du climat n’est-il pas l’une des conséquences d’une mondialisation échevelée ? Ne peut-on pas dire également que la démocratie a échoué à traiter le problème environnemental ? L’accord de Paris a marqué l’apogée de trente ans de mondialisation et de multilatéralisme. Le désaccord de Katovice semble briser cet élan sur l’accumulation des rancœurs des populations contre leurs dirigeants28. En définitive, les résultats de la COP24 illustrent parfaitement l’une des meilleures répliques du répertoire de Jacques Chirac, les emmerdes, ça vole toujours en escadrille. Guillaume Berlat 17 décembre 2018 1 Guillaume Berlat, COP21 : les détails du diable, www.prochetmoyen-orient.ch , 21 décembre 2015. 2 Guillaume Berlat, COP22 de Marrakech : la montagne accouche d’une souris, www.prochetmoyen-orient.ch , 28 novembre 2016. 3 Guillaume Berlat, : COP23 : la grande illusion, www.prochetmoyen-orient.ch , 27 novembre 2017. 4 Liza Herzog, Nous pouvons tous agir pour le climat, Le Monde, 11 décembre 2018, p. 17. 5 Simone Tagliapietra/Georg Zachmann, Des politiques climatiques plus justes sont possibles, Le Monde, 16-17 décembre 2018, p. 6. 6 Audrey Garric/Simon Roger, À la COP24, le Brésil avance avec certitude, Le Monde, 13 décembre 2018, p. 9. 7 Marc Cherki, En Pologne, la COP24 s’ouvre dans un contexte difficile, Le Figaro, 1er-2 décembre 2018, p. 14. 8 Guillaume Berlat, précité. 9 Audrey Garric, Climat : les pays pétroliers sur le frein, Le Monde, 12 décembre 2018, p. 6. 10 Anne Cheyvialle, COP24 : l’enjeu du financement, Le Figaro, 4 décembre 2018, p. 12. 11 Éric Albert, Les nuages sur la croissance mondiale s’accumulent, Le Monde, Économie & Entreprise, 11 décembre 2018, p. 6. 12 Jean-Luc Porchet, Katowice va au charbon, Le Canard enchaîné, 5 décembre 2018, p. 5. 13 Christophe Gueugneau, À la COP24, les États-Unis poursuivent leur travail de sape de l’accord de Paris, www.mediapart.fr , 11 décembre 2018. 14 Arona Diedhiou, Changement climatique : « L’Afrique doit prendre sa part de responsabilité », Le Monde, 13 décembre 2018, p.9. 15 Christophe Gueugneau, La Pologne traque les ONG à la COP24, www.mediapart.fr , 10 décembre 2018. 16 Joël Cossardeaux/Richard Hiault, COP24 : démission planétaire sur le climat, L’inquiétude monte dans la dernière ligne droite de la COP24, Les Échos, 14-15 décembre 2018, pp. 1 et 6. 17 Laura Berny, Le climat attendra encore, Les Échos, 14-15 décembre 2018, p. 7. 18 Audrey Garric, COP24. Des négociations minées par les divisions. Les négociations sur le climat en proie aux divisions, Le Monde, 16-17 décembre 2018, pp. 1 et 6. 19 Marc Cherki, Nette reprise des émissions de CO² en 2018, Le Figaro, 6 décembre 2018, p.13. 20 Simon Roger, Climat : la Pologne réclame une « transition juste », Le Monde, 5 décembre 2018, p. 6. 21 Mathieu Laine, Macron, le panache ou le chaos, le Figaro, 4 décembre 2018, p. 18. 22 Marc Cherki, La France réduit ses ambitions de baisse d’émissions de CO², Le Figaro, 1er-2 décembre 2018, p. 15. 23 Françoise Fressoz, Le pacte écologique, première victime de la crise, Le Monde, 7 décembre 2018, p. 7. 24 Laurence Tubiana (propos recueillis par Audrey Garric), « Opposer climat et gilets jaunes est une folie », Le Monde, 8 décembre 2018, p. 15. 25 Anne Rovan, Macron, champion déchu de la cause euro, Le Figaro, 14 décembre 2018, p. 4. 26 Blaise Gauquelin, Macron nouvel ennemi utile de la Hongrie, Le Monde, 13 décembre 2018, p. 16. 27 La lettre de M. de Rastignac, Débandade, Valeurs actuelles, 6 décembre 2018, p. 90. 28 Philippe Escande, La mondialisation bonne pour la planète, Le Monde, Économie & Entreprise, 4 décembre 2018, p. 1. 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Stable au cours des deux derniers millénaires le niveau moyen de la mer a commencé à augmenter vers le milieu du dix neuvième siècle. Estimée à 1,8 mm par an pendant le vingtième siècle, l’élévation du niveau de la mer aurait brusquement accéléré (+3,4 mm par an) depuis le début des mesures par satellitaires (1993). Cette accélération est-elle réelle, peut-elle être liées à un changement climatique planétaire, n’est-elle pas le résultat d’une oscillation incomplètement observée, ou d’erreurs de mesures ? Ces question retrouvent toute leur actualité au moment où une erreur instrumentale des radars embarqués sur les satellites (qui a conduit à surestimer de 1,5 mm par an la vitesse d’élévation de la mer de 1993 à 1998) vient d’être révélé au grand public . 1. Mesurer la hausse du niveau de la mer est un défi Les marées, les vents, la température et la salinité de l’eau, les variations topographiques, la pression atmosphérique provoquent des variations du niveau des mers de l’ordre de quelques centimètres à plusieurs mètres selon les régions et sur des échelles de temps allant de quelques heures (marées, pression atmosphérique), à plusieurs années. Les marées ont une amplitude moyenne d’un mètre ; mais dans quelques zones du plateau continental leur amplitude peut dépasser 10 mètres. De plus les marées évoluent selon des cycles dont la périodicité est de 18,75 années. Les variations topographiques : si la terre était entièrement couverte d’un océan homogène et au repos, sans courants ni marées, le niveau moyen de l’océan coïnciderait avec une surface bosselée appelée le géoïde. La surface réelle de l’océan présente des creux et des bosses et s’écarte du géoïde d’environ +-1m du fait des courants marins. Température et salinité : à l’échelle saisonnière le niveau moyen de la mer varie en fonction des quantités de chaleur et de sel emmagasinées dans l’océan de la surface au fond. Aux latitudes tempérées, on observe une hausse du niveau moyen en été, suivie d’une baisse en hiver. Les variations de salinité produisent l’effet inverse : l’augmentation de salinité entraîne la contraction de la colonne d’eau et inversement. Ces variations dites stériques écartent la surface de la mer du géoïde d’environ +-10 cm. La pression atmosphérique : une augmentation de 1 millibar fait baisser le niveau de la mer de 1 cm : c’est l’effet de baromètre inversé. Les vents : le frottement du vent entraîne les eaux superficielles vers l’ouest : la topographie de la surface de l’océan le long de l’équateur révèle une pente ascendante d’est en ouest, avec des niveaux moyens supérieurs à l’ouest des bassins d’environ 10 cm pour l’océan atlantique et de 50 cm pour le pacifique. 2. Comment est mesurée l’élévation du niveau de la mer Jusqu’aux mesures satellitaires on ne disposait que des marégraphes pour décrire et comprendre les variations passées du niveau des océans. Il y a aujourd’hui 1000 stations, dont 112 ont commencé leurs relevés avant 1900. Mais les marégraphes présentent 2 inconvénients : Depuis 1992 on dispose de radars embarqués sur des satellites. Utilisés à partir de 1992 les satellites TOPEX/Poseidon et leurs successeurs, Jason-1 de 2001 à 2013, Jason-2 depuis 2008 (toujours en opération) et Jason-3 depuis lancé en janvier 2016. Ils ont révolutionné lʼocéanographie en permettant lʼaccès à lʼocéan du large difficile à observer par les mesures in situ des marégraphes, avec une couverture spatiale dense et une répétition des traces au sol régulière; placés sur une orbite fortement inclinée à 1 336 km ils survolent 95 % des océans libres de glace tous les 10 jours. Lancé par l’agence spatiale européenne (ESA), le satellite ENVISAT (ENVIronment SATellite) a effectué de 2002 à 2012 un suivi de l’état environnemental de la planète (dont les océans) avec une couverture lui permettant d’observer l’océan arctique, ce qui n’est pas le cas de TOPEX/Poseidon et de Jason du fait de leur inclinaison sur le plan de leur trajectoire. La mission Envisat qui s’est terminée en avril 2012 a été remplacée par les satellites de la série Sentinel : Sentinel-2A en juin 2015, rejointe par Sentinel-2B depuis mars 2017. Placés sur une orbite à 786 km d’altitude, ils assurent une couverture de 100% de la surface de la terre. Les satellites n’ont pas rendu obsolètes les marégraphes au contraire. Malgré leurs imperfections les marégraphes sont les seuls équipements susceptibles de fournir des indications portant sur des périodes de longue durée significatives d’évolutions climatiques. De plus les marégraphes servent à la validation in situ des mesures satellitaires. 3. A quelle vitesse la mer s’élève t-elle ? Au maximum de la dernière glaciation (-20 000 à -18 000 ans), le niveau des océans était de 130 à 140 mètres au dessous du niveau actuel. La stabilisation du niveau des mers est récente : elle ne date que d’environ 6000 ans, à la fin de l’époque glaciaire. Au cours des deux derniers millénaires le niveau moyen a peu varié (hausse inférieure à 0,5 millimètre par an). Vers le milieu du 19ème siècle, la mer a commencé à monter de façon abrupte (Bruce C. Douglas and W. Richard Peltier[1]). Une étude[2] publiée en 2008 dans la revue Geophysical research letter, suggère que l’accélération de l’élévation du niveau de la mer pourrait même avoir commencé dès la fin la fin du 18ème siècle. Source : Geophysical research letter Selon Bruce C. Douglas et W. Richard Peltier [3] aucune étude n’a détecté d’accélération significative du niveau de la mer pendant le 20ème siècle, les valeurs retenues allant de 1mm à 2,4mm par an. Étant donné que le niveau de la mer présente une variabilité interannuelle et décennale considérable, le taux d’élévation dépend de la durée et de la date de début des données utilisées. Par exemple, Church et White (2006)[4] ont constaté que le taux global d’élévation du niveau de la mer était de 1,7 ± 0,3 mm par an pour le 20ème siècle, 0,71 ± 0,4 mm par an pour 1870-1935 et 1,84 ± 0,19 mm pour 1936-2001. Dans son rapport AR5 de 2013 le GIEC indique une élévation de 1.7 ± 0.4 mm par an pour la période 1948 -2002, sur la base des données de 177 stations. 4. L’ accélération de l’ère satellitaire : artefact des mesures ? Le début des mesures satellitaires en 1993 coïnciderait avec une “brusque” accélération de l’élévation du niveau de la mer. Selon l’ Université du Colorado [5]qui exploite les données des satellites Topex/Poseidon/Jason, la pente de la courbe d’élévation du niveau de la mer serait de 3,4 mm par an entre 1993 et 2016. Evolution 1993-2016 (Source University of Colorado) On remarque d’abord des écarts importants entre les différentes missions satellitaires : ainsi les mesures Envisat donnent une pente plus faible (2,76 mm par an) que celle de Topex/Jason. La courbe multi-missions [6]fournie par l’agence spatiale Européénne (ESA) qui intègre les données Envisat (en jaune sur le diagramme ci-dessous) donne une pente de 3,08 mm par an entre 1993 à 2013. Courbe multi-missions 1993-2013 (Source ESA/CLS/CNES/LEGOS) Les courbes ci-dessous [7]établies par l’agence française AVISO (organisme français issu du CNES) pour la période 2004-2012 mettent en évidence une divergence entre les mesures Jason et celles d’Envisat encore plus marquée : Cross calibration Envisat-Jason (Source Aviso-Cnes) Dès 2012 des chercheurs français de la société Collecte Localisation Satellites [8]avaient montré une dérive significative de l’altimètre Topex B embarqué sur le satellite Topex-Poséidon, mais cette dérive n’avait pas été quantifiée car on pensait que son effet était mineur. Trois ans plus tard, une équipe australienne estime que ce biais de mesure se situe entre 0,9 mm et 1,5 mm. Selon Le Monde du 29 avril 2017 [9], Anny Cazenave a confirmé la fourchette haute de l’estimation australienne de 2015, soit 1,5 mm artificiellement ajoutés chaque année à la mesure de l’élévation du niveau de la mer entre 1993 et 1998. Dans un étude[10] publiée en août 2016 des scientifiques du « Sea level group » (Université du Colorado) indiquent que contrairement à ce qui était attendu, le taux d’élévation du niveau de la mer a diminué entre la première et la deuxième décennie des relevés satellitaires. Même si l’étude impute cette diminution à l’éruption de Mont Pinatubo en 1991 qui aurait masqué une accélération qui aurait eu lieu autrement, il est intéressant de relever que ce constat émane de l’une des trois institutions mondiales [11]traitant les données satellitaires. En décembre 2007 l’océanographe Carl Wunsch a publié un article [12]dans lequel il estime la hausse du niveau de la mer à 1,6 mm an pour la période 1993-2000, soit environ 60% de l’estimation altimétrique pure. Il note par ailleurs que les variations régionales étant plus importantes que les valeurs moyennes il s’en suit que le système est intrinsèquement “bruité”. Selon lui des erreurs systématiques sont susceptibles d’entacher la plupart des estimations compte tenu de la brièveté des observations spatiales et de l’approximations des modèles. il conclut son article ainsi : il est possible que la base de données soit insuffisante pour déterminer une tendance avec la précision nécessaire pour discuter d’un impact du réchauffement global, aussi décevant que cela puisse être. 5. Le niveau de la mer est marqué par d’importantes variations spatiales et temporelles Les données satellitaires montrent une grande variabilité spatiale et temporelle. La mer ne monte pas de façon uniforme : dans certaines régions (Pacifique Ouest), l’élévation est trois fois plus rapide que la moyenne, dans d’autres régions (Pacifique Est) la hausse est plus faible que la moyenne, voire négative. D’autre part la hausse n’est pas linéaire mais sujette à des variations décennales et multi décennales. Dans un article de juin 2009 [13]des scientifiques du Legos (dont Annie Cazenave) et du CLS (filiale du CNES, de l’IFREMER) montrent que les fluctuations du niveau de la mer sont des réponses à des perturbations naturelles du système climatique et notamment des évènements El Niño-La Niña. Cette corrélation apparaît clairement dans le graphique ci-dessous établi par l’université du Colorado[14]. Source : Sea level research group (University Of Colorado) En 2008 Jevrejeva et al. [15]ont montré que l’élévation du niveau de la mer est ponctuée par des périodes d’accélération et de décélération. Ils ont déterminé une périodicité de 60 à 65 ans, les hausses les plus rapides s’étant produites entre 1920 et 1950 (jusqu’à 2,5 mm par an) et entre 1992 et 2002 (3,4 mm). Woodworth (2008)[16] qui a travaillé sur les données marégraphiques d’Europe et d’Amérique du Nord met en évidence une accélération dans la période 1920-1930 et une décélération dans les années 1960. Selon Chambers and al[17], les données des marégraphes montrent au cours du 20e siècle de fortes oscillations multi-décennales avec une périodicité de 60 ans et cela dans tous les bassins océaniques. Ces cycles de 60 ans ont également été relevés par Church and White[18] en 2011 comme le montre le graphique suivant : Source Church and White (2011) 6. L’énigme du niveau de la mer L’élévation du niveau de la mer est la résultante des deux processus suivants : En 2002 l’océanographe Walter Munk constatait que la somme des deux contributions (dilatation thermique de l’océan et fonte des glaces) était trop faible pour expliquer l’élévation observée du niveau de la me : il a appelé cette incohérence l’énigme de niveau de la mer[19]. Les scientifiques s’emploient à boucler ce qu’ils appellent le budget du niveau de la mer en déterminant séparément les deux contributions climatiques. L’effet stérique est mesurable avec plus de précision depuis le déploiement des balises ARGO (2007). Le système satellitaire GRACE (Gravity Recovery and Climate Experiment) mis en service en 2002 permet quant à lui de mesurer l’effet masse. Ces savants calculs empilent en réalité les incertitudes, de sorte que l’estimation de la part de chaque contribution diverge beaucoup selon les auteurs comme le montrent les graphes ci-dessous (établis par Annie Cazenave). Source : Annie Cazenave La principale incertitude réside dans la prise en compte du rebond isostatique post glaciaire (Global Isostatic Adjustment) qui correspond au soulèvement des masses terrestres qui a suivi la dernière déglaciation (20 000 ans). Ce rebond isostatique ne pouvant pas être “observé”, Il est calculé à l’aide de modèles avec un haut niveau d’incertitude. Trois scientifiques français [20]écrivent à ce sujet : La détermination de ces mouvements doit se faire avec une précision dʼune fraction du signal recherché, qui est de lʼordre de quelques millimètres par an. A ce niveau de précision, les modèles de GIA présentent des limites qui sont associées aux incertitudes dans la connaissance des paramètres du modèle de Terre, par exemple le profil de viscosité dans le manteau ou bien lʼépaisseur de la lithosphère, mais aussi dans lʼhistoire de déglaciation. Par ailleurs, la question reste posée pour les nombreux autres processus à lʼorigine de mouvements verticaux du sol pour lesquels il nʼexiste pas de modèles de qualité suffisante. Le budget du niveau de la mer varie ainsi de façon significative selon le choix du modèle choisi pour le rebond géostatique : Eric Leuliette [21](NOAA) a recensé les corrections appliquées par différents auteurs : Chambers et al. (2010) ont suggéré que le modèle Paulson était le plus approprié pour corriger les calculs de masse de l’océan issus de GRACE. Pour obtenir un changement de masse de l’océan leur permettant d’équilibrer le budget, Annie Cazenave et ses collègues [22]ont appliqué aux données brutes GRACE de l’augmentation de la masse de l’océan sur la période 2003-2010 une correction GIA massive : En 2009 Richard Peltier [23](spécialiste mondial du GIA) indique que les données brutes de masse ne marquent pas d’accroissement de masse, mais plutôt une diminution[24]. Selon lui, dans la mesure où les taux de perte de masse par les glaciers polaires et le gain de masse est fortement contaminé par le GIA, le succès dépendra aussi de la disponibilité d’un modèle GIA qui aura démontré sa précision. Dans une étude publiée en 2010 dans Nature Geoscience [25]une équipe de chercheurs a déterminé qu’une mauvaise estimation de l’ajustement glaciaire isostatique avait conduit à une surestimation (d’un facteur 2) de la fonte des glaces pendant la période 2002-2008 : selon ces auteurs, si la partie Ouest de l’Alaska (le Yukon), les parties périphériques du Groenland et la partie Ouest de l’Antarctique ont subi des pertes de glace, la partie centrale du Groenland et le Kiss (en Antarctique) au contraire en ont gagné. Dans un article publié en avril 2017[26], Annie Cazenave affirme avoir équilibré le budget avec un “solde” résiduel de 0.0 ± 0.22. Une nouvelle évaluation la conduit à réduire la hausse du niveau de la mer période 1993-2008, mais à augmenter celle de la période 2004-2015 (+0,8mm), l’élévation moyenne de la période 1993-2015 restant proche de 3 mm par an. Curieusement cette publication d’Annie Cazenave coincide avec la divulgation de l’erreur instrumentale qui a conduit à surrestimer la hausse du niveau de la mer de 1,5 mm par an pendant la période1993-1998. L’énigme du niveau de la mer est-il pour autant résolu ? on en doute. Richard Peltier [27] (spécialiste mondial du rebond isostatique) estime que l’influence persistante de l’âge glaciaire du quaternaire sur le niveau de la mer reste profonde et que mesurer sa vitesse d’élévation exigerait de modéliser le comportement de la croute terrestre sur une période de 20 000 ans. [1] The Puzzlz of global sea-level rise (http://ruby.fgcu.edu/courses/twimberley/enviropol/EnviroPhilo/PuzzleOfSeaRise.pdf) [2] Did recent accelerations in global sea level rise start more than 200 years ago? (http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1029/2008GL033611/full) [3] The Puzzlz of global sea-level rise (http://ruby.fgcu.edu/courses/twimberley/enviropol/EnviroPhilo/PuzzleOfSeaRise.pdf) [4] Sea-Level Rise for the Coasts of California, Oregon, and Washington: Past, Present, and Future (https://www.nap.edu/read/13389/chapter/4) [5] University Of Colorado, Sea Level Research Group (http://sealevel.colorado.edu/) [6] Multi-mission global sea level trend from altimetry (1993-2013)http://www.esa-sealevel-cci.org/node/213 [7] Cross Calibration between Envisat and Jason &-2 (http://www.aviso.altimetry.fr/fileadmin/documents/OSTST/2010/oral/19_Tuesday/Tuesday_afternoon/faugere.pdf [8] https://www.cls.fr [9] http://www.leslilasecologie.fr/2017/04/pour-la-premiere-fois-une-acceleration-de-la-montee-des-oceans-est-observee.html?utm_source=_ob_share&utm_medium=_ob_facebook&utm_campaign=_ob_sharebar [10] Fasullo et al “Is the detection of accelerated sea level rise imminent?” (http://sealevel.colorado.edu/content/detection-accelerated-sea-level-rise-imminent) [11] Outre le l’université du Colorado, 3 institutions traitent les données satellitaires : AVISO (Archiving, Validation, and Interpretation of Satellite Oceanographic Data), organisme français, issu du CNES, le CSIRO (Commonwealth Scientific and Industrial Research Organization) of Australia, la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration). [12] Carl Wunsch : « American Meteorogical society » : Decadal Trends in Sea Level Patterns: 1993–2004 http://ocean.mit.edu/~cwunsch/papersonline/Wunschetal_jclimate_2007_published.pdf [13] A new assessment of the error budget of global mean sea level rate estimated by satellite altimetry over 1993–2008 (http://www.ocean-sci.net/5/193/2009/os-5-193-2009.pdf) [14] GMSL and Multivariate ENSO Index (http://sealevel.colorado.edu/content/2016rel4-gmsl-and-multivariate-enso-index [15] https://www.nap.edu/read/13389/chapter/4#28 [16] Evidence for the accelerations of sea level on multi-decadeand century timescales (http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/joc.1771/epdf) [17] Is there a 60-year oscillation in global mean sea level? (http://sealevel.colorado.edu/content/there-60-year-oscillation-global-mean-sea-level) [18] https://www.nap.edu/read/13389/chapter/4#26 [19] Twentieth century sea level: An enigma (https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC124440/) [20] La montée du niveau des océans par marégraphe et géodésie spatiale : contributions françaises à une problématique mondiale : par Guy Wöppelmann (Université de la Rochelle), Laurent Testut (LEGOS) et Ronan Créach (SHOM) [21] The Budget of Recent Global Sea Level Rise 2005–2012 (Eric Leuliette Juin 2012) http://www.star.nesdis.noaa.gov/sod/lsa/SeaLevelRise/documents/NOAA_NESDIS_Sea_Level_Rise_Budget_Report_2014.pdf [22] Sea level budget over 2003–2008: A reevaluation from GRACE space gravimetry, satellite altimetry and Argo (http://etienne.berthier.free.fr/download/Cazenave_et_al_GPC_2009.pdf) [23] Closure of the budget of global sea level rise over the GRACE era: the importance and magnitudes of the required corrections for global glacial isostatic adjustment – Quaternary Science Reviews http://www.atmosp.physics.utoronto.ca/~peltier/pubs_recent/Peltier,%20W.R.Closure%20of%20the%20budget%20of%20global%20sea%20level%20rise%20over%20the%20GRACE%20era [24] Insofar as the raw data is concerned, when the integral is performed over the entire area of the global ocean, not only is there no increase of mass inferred to be occurring but the amount of mass contained within these basins is actually inferred to be decreasing! [25] Simultaneous estimation of global present-day water transport and glacial isostatic adjustment (http://www.nature.com/ngeo/journal/v3/n9/full/ngeo938.html) [26] New estimate of the current rate of sea level rise from a sea level budget approach (http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/2017GL073308/abstract) [27] The Puzzle of Global Sea-Level Rise (http://physicstoday.scitation.org/doi/full/10.1063/1.1472392)
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Pour Greenpeace France, le Réseau Action Climat-France et la Fondation Nicolas Hulot, le résultat de la 13e Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, n’est pas à la hauteur des attentes concrètes de l’opinion publique et de l’alerte lancée par les scientifiques. Les ONG dénoncent le sabotage mené par l’administration Bush et la disparition d’engagements chiffrés qui auraient fait la réussite de Bali : – l’objectif de maintenir l’augmentation globale des températures en dessous de 2°C d’ici la fin du siècle ; – la nécessité de diviser par deux les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) d’ici à 2050 ; – l’engagement des pays industrialisés de réduire de 25 à 40 % leur émissions d’ici à 2020, par rapport aux niveaux de 1990 ; – le « pic », c’est-à-dire le fait que les émissions doivent culminer d’ici 10 à 15 ans. « Le consensus scientifique est réduit à une note de bas de page, qui renvoie à un tableau où chaque pays peut opter le scénario qui lui convient, déclare Pascal Husting, directeur général de Greenpeace France. La feuille de route dessinée à Bali prend le risque du + 3°C, du bouleversement irréversible des écosystèmes, de centaines de millions de réfugiés climatiques. » Les organisations de défense de l’environnement sont satisfaites : – du calendrier adopté : les négociations pour les engagements post 2012 devront être terminées fin 2009 au plus tard, lors de la Conférence de Copenhague ; – de l’évolution du dialogue informel entre les participants à la Convention (pays en développement et pays industrialisés, dont les États-Unis) en un véritable processus de négociations. La divine surprise de cette Conférence de l’Onu, c’est la main tendue dès le premier jour par les quelque 150 États membres du G 77, en particulier la Chine, l’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud. « Ces pays ont manifesté une volonté d’agir contre les changements climatiques, déclare Benoît Faraco, de FNH. Leur ténacité et le soutien affiché in extremis par l’Union européenne ont eu raison d’Américains obnubilés par leurs seuls intérêts. » Le G 77 a conditionné son engagement dans la lutte contre les changements climatiques à la garantie que les pays industrialisés s’engagent à leur transférer les technologies et les financements nécessaires. Les ONG se félicitent des avancées obtenues sur ces deux points, comme de la prise en compte, dès 2012, de la réduction des émissions de CO2 liées à la déforestation et à la dégradation des forêts tropicales. Elles veilleront à ce que ce processus garantissent les droits des populations autochtones. Sans garde fou, il pourrait renforcer certaines politiques forestières injustes et non durables. « Bali a enregistré quelques avancées importantes mais a échoué sur l’essentiel : trouver un accord commun comprenant des objectifs chiffrés. Si on a évité le pire, beaucoup de travail reste à faire jusqu’à la Conférence de Copenhague, fin 2009 », conclut Morgane Créach, chargée de mission International du Réseau Action Climat-France.
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L'ouragan Dorian a dévasté les Bahamas, faisant une vingtaine de morts, et plaçant la dimension humaine des changements climatiques au premier plan des nouvelles. Cette catastrophe naturelle survient alors qu'on assiste à l'échec continu de nombreux gouvernements à réduire efficacement leurs émissions de gaz à effet de serre. Deux rapports sur le climat récemment publiés par le Conseil des droits de l'Homme des Nations Unies donnent un aperçu des défis futurs. Un précédent rapport sur les changements climatiques et la pauvreté, publié en juin 2019, a été rédigé par Philip Alston, le rapporteur spécial sur l'extrême pauvreté et les droits humains. Ce rapport attire l'attention sur l'impact disproportionné et dévastateur du changement climatique sur les personnes vivant dans la pauvreté. Les deux rapports soulignent que les gouvernements doivent agir d'urgence. Nos recherches suggèrent que le droit international relatif aux droits humains peut déjà offrir des outils utiles pour prévenir et réparer les injustices climatiques, y compris les responsabilités des entreprises, telles que renforcées dans le rapport Boyd. Le rapport Alston classe les impacts du changement climatique sur les droits de l'humain comme un apartheid climatique dans lequel les riches « paieraient pour échapper à la surchauffe, à la faim et aux conflits pendant que le reste du monde souffrirait ». L'ampleur de cette urgence climatique dépend dans une large mesure des efforts déployés par la communauté internationale pour en atténuer les effets. Un réfugié syrien marche dans la neige dans un camp de peuplement informel au Liban, qui a connu son hiver le plus rigoureux depuis des années. UNHCR/Diego Ibarra Sánchez, CC BY Une augmentation de 1,5 degré par rapport aux niveaux préindustriels pourrait exposer 457 millions de personnes supplémentaires à des risques liés au climat, notamment l'élévation du niveau de la mer, les inondations, les sécheresses, les incendies de forêt, les dommages aux écosystèmes, la production alimentaire et la disponibilité de l'eau potable. Une augmentation de deux degrés mettrait 100 à 400 millions de personnes supplémentaires en danger de souffrir de la faim, et un milliard à deux milliards de personnes n'auraient peut-être pas accès à suffisamment d'eau. Au total, 140 millions de personnes dans les régions les plus pauvres d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine pourraient être déplacées par les changements climatiques d'ici 2050. Les deux rapports font état de pertes et de dommages permanents qui dépassent nos capacités financières et technologiques. Notre recherche récente documente des incidents existants dans les petits pays vulnérables. Comme nous l'avons conclu dans une autre contribution récente à Politique climatique, les personnes touchées par les changements climatiques provoqués par l'humain chercheront de plus en plus à être dédommagées par ceux qui ont contribué aux dommages subis. Échelle d'impact Les engagements actuels en matière d'atténuation entraîneront toujours une hausse de trois degrés ou plus des températures mondiales. Les Contributions Déterminées au Niveau national (CDN) à l'Accord de Paris laissent un vide important. De nombreux pays n'ont pas encore atteint l'objectif qu'ils s'étaient fixé de respecter les engagements qu'ils avaient pris à l'égard des CDN. L'ampleur de l'impact global, même à 1,5 degré, est sans précédent. Les changements climatiques exacerberont la pauvreté et les inégalités entre pays développés et pays en développement, ainsi qu'à l'intérieur des pays. L'inégalité de cet impact disproportionné est exacerbée par le fait que ceux qui vivent dans la pauvreté ont contribué - et continueront de contribuer - le moins au problème. La moitié la plus pauvre de la population mondiale n'est responsable que de 10 pour cent des émissions mondiales de gaz à effet de serre. D'autre part, une personne qui se situe dans le haut de l'échelle d'un pour cent (ce qui inclut la plupart des citoyens de la classe moyenne dans les pays développés) est en moyenne responsable de 175 fois plus d'émissions qu'une personne dans les 10 pour cent inférieurs. Des sacs de sable au bord de la mer au Bangladesh afin de protéger les maisons de l'élévation du niveau de la mer due au changement climatique. Shutterstock En quête de justice climatique La justice climatique a été un refrain constant de nombreux pays en développement vulnérables pendant les négociations sur le climat. Cependant, à mesure que les pays développés s'enrichissaient en brûlant une quantité irresponsable de combustibles fossiles, le droit international n'a pas réussi à déterminer la responsabilité des pays riches de fournir une aide aux pays en développement. Entre-temps, presque aucune attention n'a été accordée à la compréhension de la manière dont les responsabilités indépendantes des entreprises en matière de respect des droits humains s'appliquent dans le contexte climatique. Benjamin Schachter, Responsable des droits humains, parle de la façon dont les catastrophes liées au changement climatique affectent la vie des gens. Cependant, s'il est clair que les pays développés sont largement responsables des émissions historiques, certains des principaux émetteurs énumérés dans le rapport novateur de Richard Heede sont au Sud comme l'Arabie saoudite, l'Iran, la Chine, l'Inde, le Venezuela, le Koweit, Abou Dhabi et l'Algérie. Leurs activités ont permis d'accumuler une grande richesse pour leurs industries et leur pays (ou du moins pour leurs gouvernements), mais elle a contribué à des impacts dévastateurs sur le climat pour d'autres . Le rapport Alston suggère que la seule façon d'aborder les dimensions des droits humains de la crise climatique est que les États réglementent efficacement les entreprises. Ceux qui sont lésés par les changement climatiques pourront poursuivre les entreprises responsables devant les tribunaux. Cela signifie qu'en l'absence de réglementation, les entreprises n'ont pas la responsabilité de réduire leurs émissions. Pourtant, les « Messages clés sur le changement climatique et les droits de l'Homme » de l'ONU stipulent que « les entreprises sont aussi soumises à des devoirs et doivent être responsables de leurs propres impacts climatiques ». De même, la déclaration de 2018 du Comité des droits économiques, sociaux et culturels sur les changements climatiques note expressément que « les personnes morales sont tenues de respecter les droits énoncés dans le Pacte, que les lois nationales existent ou soient pleinement appliquées dans la pratique ». Diverses autres initiatives se sont attaquées aux responsabilités des entreprises, notamment les Principes de 2018 sur les obligations des entreprises en matière de climat. Les effets dévastateurs des changements climatiques sur ceux qui vivent déjà dans la pauvreté sont de plus en plus difficiles ou impossibles à éviter. Étant donné que de nombreux États ne respectent pas leurs propres obligations, il est crucial que la responsabilité des entreprises de respecter les droits humains soit prise au sérieux par ceux qui plaident pour une action climatique. Les entreprises, en tant que partie prenante de la société, doivent assumer leurs responsabilités afin d'atténuer les impacts climatiques croissants sur ceux qui peuvent le moins se permettre de les supporter. Ne manquez aucun de nos articles écrits par nos experts universitaires. Abonnez-vous à notre infolettre hebdomadaire.
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L’un des arguments parfois mis en avant pour expliquer que le changement climatique que nous avons mis en route reste hypothétique est la survenue d’un événement météo qui n’est pas « conforme » à l’évolution générale attendue : des températures très basses l’hiver un « été pourri » dans le midi, un manteau neigeux abondant dans les Alpes une année… Ce faisant, nous effectuons une confusion fréquente : celle de penser que l’on peut mettre sur le même plan la météo et le climat, alors que nous parlons là de deux manières très différentes de considérer « le temps qu’il fait ». La météo, cela désigne le temps qu’il fait « tout de suite », ou dans pas très longtemps, et « devant ma porte », ou pas très loin. Elle se définit donc par des valeurs instantanées et locales de la température, des précipitations, de la pression, de la nébulosité (c’est-à-dire de la couverture nuageuse), etc. Pour faire de la météo, il suffit, pour l’essentiel, de « lever le nez », c’est-à-dire de regarder ce qui se passe dans l’atmosphère. Pour faire cela, on utilise des stations au sol (température, précipitations, pression au sol), des ballons-sondes ou des satellites (température et pression en altitude, précipitations sur de larges zones, notamment l’océan, etc). Une fois que l’on dispose d’une bonne description de ce qui se passe « au-dessus de nos têtes » sur un court intervalle de temps (quelques jours), il suffit alors, pour connaître le temps qu’il va faire dans les jours à venir à un endroit donné, de « prolonger » l’évolution atmosphérique observée sur quelques jours. Un modèle de météo est donc un modèle purement atmosphérique, mais cela est bien suffisant pour faire de bonnes prévisions à l’échelle de quelques jours : malgré tout ce que nous pouvons en dire, la tendance prévue par la météo est souvent la bonne! Là où les choses se compliquent, c’est que lorsque nous parlons climat nous parlons aussi de température, de précipitations, de pression, de nébulosité, etc. La grande différence, c’est qu’au lieu de parler de valeurs instantanées et locales, nous allons surtout parler de valeurs moyennes sur des années ou des dizaines d’années, et sur des zones géographiques qui sont en général importantes: continents ou fractions de continent. Un climat n’est pas dit tempéré parce qu’il a fait une température donnée en un lien donné le 3 janvier, mais parce que les températures sont « en moyenne » comme ceci l’hiver, et « en moyenne » comme cela l’été, et que il pleut « en moyenne » tant dans l’année, etc. Et ce « en moyenne » fait référence à des valeurs qui ont été mesurées sur des dizaines d’années, non sur une seule. Il est bien sûr possible de passer de la météo au climat: avec l’ensemble des relevés journaliers et locaux, on construit facilement des moyennes pluriannuelles et sur des zones larges. Par contre, il sera facile de comprendre que l’inverse n’est pas vrai : avec des évolutions qui portent sur les moyennes (ce qui correspond aux sorties des modèles pour le climat futur), il ne sera pas facile – voire pas possible – de reconstituer l’évolution locale et instantanée de la température ou du vent. Un exemple tiré de la vie de tous les jours permettra facilement de comprendre cela : admettons que nous sachions que la moyenne d’une classe est montée de 2 points. Pouvons nous en déduire pour autant que la note du petit Martin ou de la petite Dupond ont aussi monté de 2 points ? Bien sûr que non: on peut très bien avoir une moyenne qui va dans un sens avec la note de tel ou tel élève qui va dans l’autre. Pour le climat et la météo, c’est pareil : on peut très bien avoir la moyenne qui va dans un sens, avec un événement ponctuel qui va dans l’autre. Si en plus on se rappelle que la surface de la France, c’est 0,1% seulement de la surface planétaire, alors il est facile de comprendre que la tendance générale au réchauffement (qui fait référence à la moyenne planétaire sur quelques dizaines d’années au moins) n’est pas infirmée par un hiver froid ou un été frais en France ou en Italie ou en Floride ou en Mongolie. C’est pour cela qu’à la question de savoir si un événement nouveau ou inhabituel – comme les tempêtes de 1999 – qui est, au départ, un événement météorologique (il a pris place à un endroit donné et sur une courte période de temps), est aussi le signe d’un changement climatique, la science est pour le moment sans réponse satisfaisante : il faut attendre de savoir si, « en moyenne », ce genre de chose va se produire plus souvent. Dit autrement, nous aurons la réponse quand il sera trop tard pour anticiper quoi que ce soit. Bien sûr, tout comme la météo, le climat varie, mais pas aux mêmes échelles de temps! La variation la plus rapide et la plus importante du climat régional est bien sûr le cycle des saisons, qui fait facilement gagner ou perdre deux dizaines de degrés de température moyenne aux moyennes latitudes. puis, si nous nous cantonnons uniquement aux moyennes annuelles de température ou de précipitations, nous allons trouver des grandes oscillations type El Niño, susceptible de faire varier significativement le climat régional pendant quelques années, des changements massifs d’un climat régional peuvent survenir en quelques dizaines d’années ou quelques siècles comme conséquence d’une modification des courants océaniques régionaux qui se produisent au même rythme (comme par exemple les « arrêts » du Gulf Stream dans le passé), à l’échelle de quelques millénaires et de l’ensemble du globe, nous pouvons trouver les entrées en glaciation (qui prennent typiquement de l’ordre de 10.000 ans). enfin le climat peut lentement évoluer à l’échelle de dizaines de millions d’années, ce qui est par exemple le cas du lent refroidissement que notre planète a connu « en moyenne » depuis le milieu de l’ère tertiaire. Cette fois-ci, c’est la dérive des continents qui est en cause! (voir plus bas) Estimation de la température moyenne de la planète (par rapport à aujourd’hui, le 0 de l’échelle de droite représentant la température moyenne du dernier millier d’années) sur les 70 millions d’années écoulées. L’axe horizontal du bas donne l’ancienneté par rapport à aujourd’hui, en millions d’années. Attention! Une graduation de l’axe du bas fait 2 millions d’années, et l’époque est d’autant plus ancienne que l’on va vers la droite. Rappelons que la moyenne planétaire est aujourd’hui de 15 °C, mais que si nous faisons la moyenne sur le dernier million d’années nous obtiendrons quelque chose de plus proche de 11 ou 12 °C, car la terre a été en période glaciaire l’essentiel du dernier million d’années. Source : Zachos et al., Science, 2001 Bien sûr, dans toute évolution lente il peut se glisser des variations plus rapides, mais il faut bien se garder de confondre la tendance de fond avec les variations rapides en question. Un changement de climat n’est pas caractérisé dès que la température d’un jour donné – ou même d’une semaine donnée – a connu un écart important par rapport à la moyenne, ou même à l’évolution lente de cette moyenne. Suffit-il de « lever le nez » pour comprendre le climat ? Une autre grande différence entre climat et météo est que le climat n’est pas uniquement déterminé par ce qui se passe dans l’atmosphère : pour étudier le comportement du climat, il ne suffit pas de « lever le nez pas très haut ». En effet, le fonctionnement de la machine climatique est conditionné par énormément d’éléments, dont tous, du reste, ne font pas partie du système « planète terre ». En voici une liste (non limitative): le soleil, et la plus ou moins grande quantité d’énergie qu’il émet, car cela conditionne la quantité d’énergie qui est « injectée » dans la machine climatique terrestre, les paramètres astronomiques de la terre, qui conditionnent aussi la quantité de rayonnement solaire qui parvient sur la terre, et surtout sa répartition saisonnière, la composition de l’atmosphère, qui conditionne l’effet de serre, et donc le « chauffage supplémentaire » du sol, les volcans, qui conditionnent la quantité d’aérosols envoyés dans l’atmosphère, et donc, au contraire, le « refroidissement » du climat, les océans, qui, avec l’atmosphère, « amortissent » considérablement les écarts de température entre la nuit et le jour, et entre l’hiver et l’été, les glaces polaires, d’une part parce que leur étendue conditionne le pouvoir réfléchissant global de la terre (mais de manière secondaire par rapport aux nuages), et surtout parce que leur volume conditionne la hauteur des océans (en période glaciaire les calottes sont bien plus massives, et du coup l’océan bien plus bas), la végétation, qui conditionne le cycle local de l’eau (les arbres sont des machines à évaporer, et en moyenne il pleut plus au dessus des zones boisées qu’au-dessus des terres défrichées), et qui conditionne aussi le pouvoir réfléchissant de la surface : une forêt et un champ n’ont pas le même pouvoir de réflexion du rayonnement solaire, ce qui a bien sûr de l’importance, la dérive des continents, qui change la répartition régionale de la réflexion du rayonnement (l’eau océanique réfléchit moins le rayonnement que les terres émergées : si la dérive des continents met de la terre là où il y avait de l’eau, cela change la proportion de rayonnement réfléchi à cet endroit du globe, et donc le climat local, voire global). Cette dérive permet aussi, si la terre remplace l’eau aux pôles, l’installation d’une calotte polaire (sur l’océan, il ne peut y avoir que de la banquise, bien moins volumineuse), qui va en retour changer le niveau des océans et la température moyenne de l’hémisphère, etc… Et pour finir, si l’homme est incontestablement devenu un agent climatique en modifiant l’effet de serre de l’atmosphère, ce qui va engendrer une modification lente (mais potentiellement majeure à terme) du climat, il n’est pas encore devenu un agent météorologique, capable de changer instantanément le temps qu’il fait en un claquement de doigts!
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"Osons le new deal énergétique entre la France et l'Allemagne pour construire la transition en Europe", écrivent plus de 50 élus des deux pays dans une tribune publiée sur le site de Libération. Parmi eux, 37 députés français, 10 allemands et 5 élus européens des deux pays, dont en France Matthieu Orphelin (LREM), Christophe Arend (LREM), Barbara Pompili (LREM), Sophie Auconie (UDI-Agir), ou encore Dominique Potier (PS) et Paul Molac (Libertés et Territoires). Ces élus notent que "la France comme l'Allemagne sont sur le point de prendre des décisions qui auront un impact majeur sur notre avenir énergétique" : la future Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) et la date de sortie du charbon, qui doit être fixée par la commission charbon en Allemagne. Ces deux décisions "sont très attendues au moment où nous sommes en train de bâtir l'Europe de l'énergie", notent les parlementaires. Or, ils jugent que "la première pierre" de cette Europe de l'énergie "est fragilisée par la défiance croissante entre les gouvernements français et allemand sur leurs politiques énergétiques": en France, "la peur de devoir consommer de l'électricité produite par des centrales à charbon allemandes", et en Allemagne, la crainte "d'importer de l'électricité issue des centrales nucléaires françaises". Le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel "ont l'occasion de construire un new deal gagnant-gagnant sur la transition énergétique d'ici la fin de l'année", plaident-ils. "Pour cela, ils doivent combiner la Programmation pluriannuelle de l'énergie et les plans de sortie du charbon pour enfin aligner leurs trajectoires énergétiques". Ce new deal énergétique "peut être l'acte fondateur de l'Union de l'énergie dont l'Europe a tant besoin pour accélérer la lutte contre le dérèglement climatique", insistent les signataires. "Cette décision politique d'avancer ensemble" à six mois des élections européennes "montrerait que l'Europe n'est plus coincée dans un statu quo dangereux pour le climat et notre sécurité énergétique".
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C'est une histoire tellement incroyable qu'il vaut mieux commencer par donner les faits tels que les a rapportés, lundi 28 mai, le News & Observer, journal implanté en Caroline du Nord. Les autorités fédérales américaines ayant estimé qu'en raison de leur relief peu élevé, les côtes de cet Etat étaient vulnérables face à la montée du niveau de l'océan due au réchauffement climatique, il a été demandé à une commission scientifique d'évaluer les risques. Son rapport, rendu à la Commission des ressources côtières de Caroline du Nord, a expliqué qu'il fallait s'attendre à une montée des eaux d'un mètre d'ici à la fin du siècle, avec pour corollaire quelque 5 000 kilomètres carrés de terres passant dans la catégorie des zones inondées ou inondables. Ce qui signifie, en clair, des conséquences économiques importantes avec le bouleversement de la politique locale d'aménagement du territoire, la fin de projets de stations balnéaires et l'obligation de construire des routes surélevées. Beaucoup trop pour le NC-20, un groupement de 20 comtés côtiers de Caroline du Nord. Jugeant que le catastrophisme était mauvais pour les affaires et qu'il ne fallait pas s'appuyer sur "des modèles informatiques basés sur de simples hypothèses humaines", ce lobby local est donc passé à l'offensive contre ce rapport scientifique, avec tant d'efficacité que l'évaluation d'1 mètre de hausse du niveau de l'océan a été substantiellement revue à la baisse : la Commission des ressources côtières a finalement validé le chiffre de 15,6 pouces, soit un peu moins de 40 centimètres. Mais cette contre-attaque ne s'est pas arrêtée là. Un texte amendant une loi sur la politique d'aménagement des côtes de Caroline du Nord a même été préparé en avril, qui ajoute des restrictions sur l'évaluation de la hausse du niveau de l'océan dans cet Etat ! Il explique notamment que la Division de la gestion des côtes (qui n'est pas un organisme scientifique) sera la seule agence habilitée à la réaliser et ce uniquement à la demande de la Commission des ressources côtières. Les chercheurs pourront toujours effectuer des calculs dans leur coin, cela ne sera pas pris en compte par la Commission. Ce texte présenté par des élus républicains va même plus loin en expliquantcomment la hausse future du niveau de l'océan devra être estimée ! La prévision ne s'appuiera sur aucun modèle de climatologie mais devra seulement être extrapolée à partir des relevés historiques de niveau de la mer effectués depuis 1900. Quant à l'extrapolation elle-même, il s'agira d'une simple ligne droite prolongeant la tendance passée et "n'inclura pas de scénario prévoyant une accélération de la montée du niveau des océans". Alors même que tous les modèles prévoient ce genre d'accélération et que les mesures effectuées ces dernières années, en particulier par les altimètres des satellites Topex-Poséidon et Jason 1 et 2, concordent avec ces prévisions. On pourrait très bien arguer que la valeur de 15,6 pouces est tout à fait correcte puisqu'elle s'insère bien dans la fourchette allant de 18 à 59 centimètres inscrite dans le rapport du GIEC de 2007. Ce serait omettre que cette fourchette a été volontairement conservatrice comme le précisait à l'époque le GIEC lui-même : "Les projections ne tenant compte ni des incertitudes liées aux rétroactions entre le climat et le cycle du carbone, ni des effets complets de l’évolution de l’écoulement dans les nappes glaciaires, les valeurs supérieures des fourchettes ne doivent pas être considérées comme les limites supérieures de l’élévation du niveau de la mer." Dans les faits, la perte de masse des calottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique s'accélère depuis plusieurs années comme l'ont montré les mesures des satellites GRACE. Une étude de 2009 a donc réévalué la hausse à venir du niveau des mers : selon le scénario le plus modéré (augmentation de température limitée à 2°C à la fin du siècle), la hausse moyenne serait de 104 centimètres, ce qui est en bon accord avec la mesure donnée par le panel de chercheurs s'intéressant aux côtes de la Caroline du Nord. Le projet de loi en question n'a, à ma connaissance, pas encore été soumis au vote. Cela dit, et au-delà des disputes sur les chiffres, on ne peut que trouver inquiétantes cette envie de vouloir faire taire la science par la législation et cette manière de se dire qu'un phénomène naturel sera limité parce que des responsables politiques ont décidé de le sous-évaluer. Cela rappelle évidemment l'arrêt aux frontières de la France du "nuage" radioactif de Tchernobyl. La hausse conséquente du niveau des océans au XXIe siècle aura lieu partout sur la Terre sauf en Caroline du Nord où elle sera limitée à moins de 40 cm, alors que l'article du News & Observer fait remarquer que d'autres Etats côtiers américains comme la Louisiane, la Californie, le Delaware et le Maine se préparent respectivement à des hausses de 1, 1,4, 1,5 et 2 mètres. Il se peut aussi que rien de tout cela n'arrive, à en croire le sénateur républicain de l'Oklahoma James Inhofe, tout simplement parce que Dieu ne permet pas le changement climatique. C'est écrit dans la Bible. Lors d'une intervention à la radio début mars, cet homme politique a cité un passage de la Genèse pour soutenir son propos : "Tant que la terre subsistera, les semailles et la moisson, le froid et la chaleur, l'été et l'hiver, le jour et la nuit ne cesseront point." Il a ajouté :"Dieu est toujours là-haut. Je suis scandalisé par l'arrogance des gens qui pensent que nous, êtres humains, serions capables de changer ce qu'Il fait avec le climat." Tout est dit. Pierre Barthélémy (@PasseurSciences sur Twitter) Post-scriptum : ce billet a été le sujet de l'Histoire du jour sur France Info, en ce lundi 1er juin où la chaîne de radio fête ses 25 ans d'existence.
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Transition écologique. Pontivy communauté veut continuer à « faire du vert sans en avoir l’air » Pontivy communauté va se doter d’un Plan climat air énergie territorial. Le projet a été présenté aux élus du conseil communautaire, mardi 21 septembre 2021, à Saint-Gonnery (Morbihan). Il le sera au grand public les 8 et 9 octobre, au forum Terr’Endro, à Pontivy. Pontivy communauté va se doter d’un Plan climat air énergie territorial. Le diagnostic préalable a été présenté, mardi 21 septembre 2021, à Saint-Gonnery (Morbihan), par Aurélie Richard, du bureau d’études Aere, chargé d’aider les élus à l’élaborer. « Ce plan est un outil de planification, renouvelé tous les six ans, et la mise en place des actions doit être évaluée au bout de trois ans. » Abandon des énergies fossiles au profit d’énergies renouvelables locales, réduction des gaz à effet de serre, adaptation du territoire aux effets du changement climatique, lutte contre la pollution atmosphérique… « Les objectifs sont ambitieux et doivent être affinés. » « Un enjeu de santé publique » Entre 1950 et 2007, une hausse de température de 1,1 degré a été observée à la station météo de Ploërmel. D’ici 2070, des simulations prévoient de nombreuses vagues de chaleur, davantage de jours de sécheresse et une augmentation de la température moyenne de 3,6 degrés. « La qualité de l’air va être dégradée, la quantité d’eau sera moindre, on observera une dégradation de la biodiversité, l’agriculture et l’industrie pourraient en être affectées. Il y a un enjeu de santé publique assez important, une aggravation du risque d’inondations, de mouvements de terrain… » Les consommations d’énergies sont légèrement supérieures à Pontivy communauté, par rapport à la moyenne régionale, dues aux industries, aux transports principalement. « La consommation d’énergie par habitant est de 34 mégawatts-heure par an et par habitant, l’équivalent de 5 600 km parcourus en voiture. Un chiffre supérieur à la moyenne régionale de 24,6 mégawatts-heure et à la moyenne nationale de 25,8 mégawatts-heure. » Élevages et épandages émettent de l’ammoniac, les exploitations agricoles très nombreuses dans le secteur de Pontivy communauté y sont les principales sources de gaz à effet de serre, qui participent au réchauffement climatique. 51 éoliennes et encore peu de panneaux solaires Sur l’autre versant, les énergies renouvelables couvrent, actuellement 20 % de la consommation locale. L’éolien représente presque la moitié des ressources : on compte 51 mâts sur le territoire de Pontivy communauté. 23 % proviennent de la méthanisation et 22 % des chaufferies bois. Le solaire ne représente, pour l’instant, que 1, 4 % de la production d’énergies renouvelables, mais les nombreux projets en cours devraient faire grimper ce chiffre sous peu. « 15 % des émissions de gaz à effet de serre sont directement issues des décisions des collectivités, et cette part monte à 50 % si on prend en compte l’urbanisme, l’organisation des transports… Notre responsabilité en tant qu’élus est importante, nous devons susciter l’adhésion des habitants », invite Véronique Delmouly, adjointe à Pontivy et vice-présidente à l’environnement. « On peut inciter, mais je ne me sens pas une obligation de résultat », tempère Joël Marivain, maire de Kerfourn et vice-président en charge des déchets, évoquant les habitants qui remplacent leurs haies par des claustras. La marche est haute La marche est haute, dans un territoire rural où 85,9 % des trajets domicile-travail se font en voiture, et seulement 5 % des kilomètres parcourus le sont en transport en commun. « Il y a un manque de communication sur les aides, il faut inciter nos administrés à aller au Point info habitat. À la Ville de Pontivy, on se veut exemplaires, on a changé presque toutes ses chaudières. On travaille aussi sur les isolations extérieures des bâtiments communaux, les mobilités douces… On peut, même à petit budget, améliorer l’existant », assure Alexandra Le Ny, adjointe aux travaux de Pontivy. Un forum les 8 et 9 octobre « Je sens un enthousiame modéré dans ces interventions. On n’entend plus parler de l’Agenda 21… L’environnement doit être le prisme principal de nos décisions, de vos décisions », ironise Christophe Marchand, conseiller d’opposition pontivyen. « De l’enthousiasme, il y en a, même si on ne danse pas sur les tables, lui répond Véronique Delmouly. Beaucoup de communes travaillent déjà à la transition écologique, ne serait-ce que sur l’approvisionnement de leur cantine. Ce plan doit être un outil sur-mesure, adapté au territoire. » « Beaucoup d’actions sont déjà mises en place, ce plan n’est pas une contrainte mais une chance, de nouvelles opportunités. Chacun va à son rythme, on doit aider nos administrés à tendre vers ces objectifs », a conclu Bernard Le Breton, président de la communauté de communes. Une enquête en ligne va être lancée. Vendredi 8 et samedi 9 octobre, les habitants de Pontivy communauté seront invités à prendre connaissance du projet et à émettre des propositions au forum Terr’Endro, organisé au siège de la communauté de communes.
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Selon Ding Zhongli, le plus grand climatologue chinois et vice-président de l’Académie chinoise des Sciences, il n’existe aucune preuve scientifique fiable d’une interdépendance entre la hausse des températures et la concentration de CO2. La température globale pourrait également être déterminée par le soleil. Pourquoi alors, demande Ding Zhongli, les pays industrialisés ont-ils mis en avant une telle « théorie scientifique douteuse » ? Lors du « Sommet sur le climat » de la mi-avril 2021, la Chine, la Russie et l’Inde ont refusé de suivre pleinement les objectifs de la « Grande Réinitialisation » et du « Pacte vert ». Le président chinois XI Jinping a insisté sur le droit fondamental de toutes les nations à un « développement économique et social durable ». Selon Ding Zhongli, le plus grand climatologue chinois et vice-président de l’Académie chinoise des Sciences, il n’existe aucune preuve scientifique fiable de l’interdépendance entre la hausse des températures et la concentration de CO2. La température globale pourrait également être déterminée par le soleil. L’activité humaine ne peut donc pas être le seul facteur à l’origine de l’augmentation de la température au cours des cent dernières années. Pourquoi alors, demande Ding Zhongli, les pays industrialisés ont-ils mis en avant une telle « théorie scientifique douteuse » ? Car leur véritable intention n’était pas de limiter la hausse de la température mondiale, mais de limiter le développement économique des pays émergents et en développement ! Parce qu’une grande partie du sommet sur le climat a été dédiée au « Great Reset », un programme de démolition des industries et de la réduction de la population, ce soupçon ne peut être rejeté d’un revers de main. _____ « Widerstand gegen Great Reset » dev.corona-transition.org/widerstand-gegen-great-reset-wirtschaftliche-entwicklung-ist-menschenrecht « Russland gegen Ziele Great Reset » wochenblick.at/putins-unzensierte-wef-rede-gefahr-eines-gewaltigen-zusammenbruchs « Aussage Ding Zhongli » achgut.com/artikel/die_halluzination_vom_klimaverbuendeten_china
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