Text
stringlengths 1.01k
101k
| Label
stringclasses 3
values |
---|---|
Aujourd’hui à Luxembourg, le ministre d’État Jean-Louis Borloo préside le premier Conseil officiel des ministres de l’Énergie de la présidence française de l’Union européenne. À l’agenda de cette rencontre, une priorité de la présidence française : la sécurité énergétique. Greenpeace appelle le ministre à respecter ses promesses du mois de juin et à remettre l’efficacité énergétique au cœur de la politique énergétique européenne, en rendant contraignant l’objectif d’économiser 20 % de notre consommation en 2020.
Greenpeace s’est procuré le projet de rapport sur la sécurité énergétique rédigé par la présidence de l’Union européenne, qui sera discuté aujourd’hui en Conseil des ministres de l’Énergie en vue du sommet des chefs d’État des 15 et 16 octobre. L’efficacité y figure en bonne place : « L’augmentation de l’efficacité énergétique est la première priorité. Elle représente l’un des moyens les plus efficaces pour renforcer la sécurité énergétique, elle constitue la clé de voûte de notre politique ambitieuse de lettre contre le réchauffement climatique, tout en améliorant la compétitivité des entreprises et en réduisant la facture énergétique des consommateurs », peut-on lire dans le rapport. C’est le constat partagé par tous, des associations de défense de l’environnement à l’Agence internationale de l’énergie, en passant par les experts du Giec, Claude Mandil ou encore la Commission européenne…
« Mais encore une fois, quand il s’agit d’efficacité énergétique, tout le monde en parle, mais personne n’agit ! », commente Karine Gavand, chargée de la campagne climat à Greenpeace France. Dans son projet, la France se contente de demander à la Commission européenne d’adopter des directives qui sont déjà dans les tuyaux de Bruxelles, comme la directive sur les bâtiments, et perpétue une approche qui a largement fait la preuve de son inefficacité…
« L’approche actuelle, vantée par la France, qui consiste à aborder l’efficacité énergétique via les directives européennes négociées une à une, sans lien avec l’objectif final d’économiser 20 % de la consommation d’ici à 2020, est très largement insuffisante, reprend Karine Gavand. Comment la France peut-elle être crédible alors qu’elle adopte une attitude déplorable dans la négociation de la directive sur le CO2 des véhicules particuliers qui vise précisément à réduire notre consommation de pétrole ? »
L’Agence internationale de l’énergie elle-même a encouragé l’Union européenne à reconsidérer le caractère seulement indicatif de l’objectif des 20 % d’efficacité énergétique, soulignant que l’absence de contrainte pouvait mettre en danger la réalisation de l’ensemble des objectifs fixés par l’Europe pour lutter contre les changements climatiques.
« Crise économique et financière, tensions sur le pouvoir d’achat, renchérissement du prix des énergies et craintes sur la sécurité de nos approvisionnements énergétiques : rarement le climat n’aura été aussi favorable à la mise en place d’une réelle politique pour économiser notre énergie. La France saura-t-elle saisir cette opportunité ? », s’interroge Karine Gavand.
| true |
Après m’être attaqué au greenwashing et à la neutralité carbone, il est grand temps de s’attaquer au 3ème élève du triptyque ‘je change rien, pas besoin !’. Ainsi, je vous présente ‘l’efficacité énergétique‘. Plus subtile, plus fourbe que les deux premiers, mais terriblement efficace et très utilisée par nos pollueurs favoris. Pourtant, et ce message s’adresse avant tout aux apprentis Laurent Alexandre : vous ne pouvez pas être crédibles si vous ne connaissez pas le Paradoxe de Jevons et son petite frère, l’effet rebond. ‘‘La technologie va nous sauver !!’ ”Avec la 5G on va sauver la planète” ”Je vais pouvoir regarder Hanouna au fin fond de la forêt !!!!”’. Pas vraiment non.
Qu’est-ce que le paradoxe de Jevons ?
William Stanley Jevons est devenu célèbre grâce à un essai publié en 1865 intitulé The Coal question. Célèbre car le paradoxe de Jevons est de plus en plus cité dans les débats économiques, bien que son intérêt ait été très faible pendant une centaine d’année. Ce sont entre autres les deux chocs pétroliers successifs qui l’ont remis un peu plus sur le devant de la scène. Le concept du paradoxe de Jevons est très simple :
Source : https://www.darrinqualman.com/efficiency-jevons-paradox/
Le graphique ci-dessus permet d’illustrer le paradoxe de Jevons. Il montre le coût d’une unité de lumière artificielle (une heure d’éclairage équivalente à une ampoule à incandescence moderne de 100 watts) en Angleterre au cours des 700 dernières années. L’unité monétaire est le Pound, ajusté pour tenir compte de l’inflation. La baisse spectaculaire des coûts reflète une augmentation tout aussi spectaculaire de l’efficacité.
Ajusté de l’inflation, l’éclairage au Royaume-Uni était plus de 100 fois plus abordable en 2000 qu’en 1900 et 3 000 fois plus qu’en 1800. Autrement dit, parce que les centrales électriques sont devenues plus efficaces (menant donc à une électricité moins chère), et parce que les nouvelles technologies d’éclairage sont devenues plus efficaces et produisent plus de lumière utilisable par unité d’énergie, une heure de salaire pour le travailleur moyen achète aujourd’hui environ 100 fois plus de lumière artificielle qu’il y a un siècle et 3 000 fois plus qu’il y a deux siècles.
Efficacité énergétique et paradoxe de Jevons
Toute cette efficacité signifie-t-elle que les Anglais consomment moins d’énergie pour l’éclairage ? Absolument pas. La baisse des coûts a entraîné une augmentation considérable de la demande et de l’utilisation. Par exemple, le résident moyen du Royaume-Uni en 2000 a consommé 75 fois plus de lumière artificielle que son ancêtre en 1900 et plus de 6 000 fois plus qu’en 1800.. Une grande partie de cette augmentation s’est faite sous forme d’éclairage extérieur des rues et des bâtiments. Nous sommes donc en plein paradoxe de Jevons : les fortes augmentations de l’efficacité ont entraîné de fortes réductions des coûts et de fortes augmentations de la demande d’éclairage et de la consommation d’énergie.
En outre, le discours sur l’efficacité énergétique joue depuis de nombreuses années un rôle important dans notre société et notre économie : il permet la croissance. L’idée d’efficacité permet à la plupart des gens de croire que nous pouvons doubler ou quadrupler la taille de l’économie mondiale tout en réduisant la consommation d’énergie, la production de déchets et l’épuisement des ressources. L’efficacité énergétique est l’un des mythes les plus importants de notre civilisation en matière de bullshit. Le concept d’efficacité (repris par ailleurs dans l’article 4 de l’Accord de Paris) sans limite a été déployé pour donner le feu vert au projet de croissance sans fin, si cher à nos politiques.
Origines des réductions d’émissions de CO₂ liées à l’énergie dans le scénario « développement durable » de l’AIE, vis-à-vis d’un scénario intégrant toutes les politiques publiques déclarées
Source : Victor Court
Et l’effet rebond ?
Le paradoxe de Jevons est très souvent exprimé dans la presse par son petit frère, l’effet rebond. Le principe est sensiblement le même. Voici une définition donnée par F. Schneider, 2003 : « augmentation de consommation liée à la réduction des limites à l’utilisation d’une technologie, ces limites pouvant être monétaires, temporelles, sociales, physiques, liées à l’effort, au danger, à l’organisation…»
Prenons l’exemple d’une voiture. Elle utilisait 17 litres au 100, et utilise désormais 10 litres au 100. Cela va coûter moins cher de parcourir la même distance, et demander moins de litres d’essence. En revanche, fort de son économie, le conducteur aura tendance à plus conduire et à rallonger les distances parcourues, créant ainsi un effet rebond dans la demande d’essence.
Source : https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S221462962100075X
Il y a bien une différence entre le paradoxe de Jevons et l’effet rebond : le paradoxe de Jevons est vrai quand l’effet rebond est supérieur à 100%, dépassant ainsi l’efficacité énergétique des gains. Blake Alcott.
PS2 : dans son ouvrage, Jevons ne parle pas une seule fois d’effet rebond. Son propos diffère légèrement : « tout ce qui conduit à augmenter l’efficacité du charbon et à diminuer le coût de son usage, a directement tendance à augmenter la valeur du moteur à vapeur et à élargir le champ de son utilisation. »
Effet rebond direct et indirect
Comment distinguer l’effet rebond direct du rebond indirect ?
Prenons l’exemple de notre ami qui surfe sur internet : le fait de passer de sa connexion de 1 à 10 MO/download fera qu’il passera 10 fois moins de temps à télécharger sa chanson d’Aya Nakamura. En revanche, le temps gagné sera réinvesti dans la même activité : au lieu de télécharger une chanson, il en téléchargera 10. Résultat : même consommation énergétique, même émissions de GES (et 10 fois plus de pollution auditive, parce qu’Aya Nakamura…).
Les effets indirects sont beaucoup plus difficiles à calculer et à estimer. Imaginons qu’un fournisseur internet innove et trouve le moyen de vous vendre un forfait internet non plus à 30€/mois, mais à 10€. Ces 20€ économisés seront très certainement réinvestis ailleurs. Vous le voyez venir, le Michou qui a économisé 300€ d’internet, et qui va pouvoir se payer un aller-retour Paris-Valence pour le week-end ?
Voici un autre exemple avec une voiture plus économe en carburant illustré dans la figure ci-dessous, avec des exemples de voies directes et indirectes qui peuvent conduire à une augmentation de la consommation d’énergie :
Source : https://www.energysufficiency.org/static/media/uploads/site-8/library/papers/sufficiency-rebound-final_formatted_181118.pdf
Les points clefs à retenir sur l’effet rebond :
l’effet rebond est multifactoriel et des mesures prises dans un pays (ou une innovation technologique) n’auront pas forcément les mêmes effets et conséquences dans un autre.
Le concept est simple à comprendre, beaucoup plus dur à démontrer avec des chiffres, surtout quand les effets sont indirects. Brockway et Sorrell, dans leur papier de mai 2021 “Energy efficiency and economy-wide rebound effects“, estiment que l’effet rebond peut tout de même potentiellement représenter plus de 50% de l’amélioration énergétique.
Ces effets rebonds ne sont pas suffisamment pris en compte dans les modèles énergétiques et climatiques mondiaux utilisés par des organisations telles que le GIEC et l’AIE, ce qui signifie qu’ils peuvent sous-estimer la croissance future de la demande énergétique mondiale (rappel : le GIEC n’a pas ses propres modèles).
Certains économistes jouent d’ailleurs sur cela : ‘oh ce n’est pas dans un modèle mathématique, c’est pas chiffré, donc ça n’existe pas !”. Cela fait bien sûr écho au discours numéro 8 de l’inaction climatique. C’est pourtant désormais le cas, avec des méta-analyses comprenant des modèles différents. Si vous souhaitez creuser des cas plus spécifiques c’est ici, ici, ou ici.
Son aspect politique n’est jamais abordé. Il accompagne systématiquement les économies qui ont pour but premier la croissance du PIB, et la communication sur ce dernier est volontairement occultée.
Efficacité énergétique : Postulat de Khazzoom- Brookes
Comme le paradoxe de Jevons, le postulat de Khazzoom-Brookes est une déduction contre-intuitive à propos de l’efficacité. Quand les individus changent de comportement et commencent à utiliser des méthodes et appareils qui sont plus efficaces énergétiquement, il y a des cas où la consommation énergétique augmente vraiment au niveau macro-économique.
Une meilleure efficacité énergétique peut augmenter la consommation d’énergie de trois manières :
Premièrement, une meilleure efficacité rend l’utilisation de l’énergie relativement meilleur marché.
Deuxièmement, une meilleure efficacité induit une augmentation de la croissance.
Troisièmement, une meilleure efficacité dans un « goulet d’étrangement » multiplie l’utilisation de toutes les technologies, produits et services qui étaient limités.
Les travaux de Khaazoom et Brookes commencèrent après les crises pétrolières de l’OPEP en 1973 et 1979, lorsque la demande pour des automobiles à plus faible consommation commença à augmenter. Bien qu’une meilleure efficacité énergétique par véhicule fut obtenue, la consommation globale continua à augmenter. Certains économistes adorent dire qu’il n’y a aucune causalité entre dépense d’énergies fossiles et taux de croissance du PIB, mais nous pouvons tout de même avoir quelques doutes :
Pour en savoir plus sur le postulat Khazzoom-Brookes, cette vidéo avec le chercheur français Flipo est très intéressante.
Illusion de la Backstop technology
Enfin, un dernier point sur un élément de langage qui fait encore bien trop partie du vocabulaire du déni face au changement climatique. Beaucoup de personnes pensent encore que nous allons découvrir une technologie parfaitement propre, qui nous permettra d’avoir une énergie illimitée, et de continuer notre train de vie (écocide). Cette technologie propre, c’est ce que Nordhaus appelle la backstop technology. Cette fameuse technologie salvatrice qui va tous nous sauver.
J’ai une mauvaise nouvelle pour vous : nous n’avons pas l’ombre d’une trouvaille de ce côté-là. Si un ami vous dit que la fusion nucléaire c’est pour demain… Visiblement, les plus optimistes tablent sur des débuts d’expérimentation début 2040. Donc cela sera fonctionnel en… 2050 ? En attendant, nous sommes en 2020, et les scientifiques ne savent toujours quels matériaux vont permettre de contenir la fusion sur le long terme.
Le mot de la fin
Au même titre que d’autres ouvrages, comme The Limits to Growth, ou encore De la démocratie en Amérique, je ne peux que vous recommander de lire ‘The Coal question’ de Jevons. Son livre est bien plus que les 5 phrases auxquelles on se réfère lorsque l’on parle du paradoxe de Jevons. Il y évoque la souveraineté énergétique, les vagues migratoires de population dues à l’énergie, la consommation et la fin de l’abondance énergétique. Ces questions sont plus que jamais d’actualité.
J’insiste à nouveau sur la nécessité de repenser notre consommation, et d’avoir en tête le paradoxe de Jevons lorsqu’une personne vous parlera d’efficacité énergétique. l’idée n’est pas de remettre en cause l’importance de l’amélioration de l’efficacité énergétique, car elle peut apporter de multiples avantages économiques en plus des économies d’énergie réelles. Cependant, pour toutes les limites soulignées ci-dessous, nous pouvons tout à fait être préoccupés par le fait que l’effet rebond (et/ou le paradoxe de Jevons) soit trop souvent occulté.
J’ai eu le plaisir de débattre avec des ingénieurs du secteur automobile, de l’aviation, et ils ne connaissaient pas ce paradoxe. C’est à la fois triste, mais aussi une bonne nouvelle ! Je souhaite que chaque ingénieur, chaque créateur ait en tête les conséquences sociales et environnementales que peut avoir son travail, et rectifie le tir, pendant qu’il est encore temps.
| true |
On savait que Greta Thunberg avait de la répartie. Nouvelle démonstration jeudi en Suisse : la jeune militante du climat et un ministre américain se sont accrochés à Davos, marquant une nouvelle fois le rejet par Washington de la notion de grande urgence climatique défendue par d'autres participants de haut vol. Interrogé sur la revendication de Greta Thunberg, qui appelle à un arrêt immédiat des investissements dans les énergies fossiles, le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin a répondu lors d'une conférence de presse: "Qu'elle fasse d'abord des études d'économie et qu'elle aille à l'université, et ensuite elle pourra revenir nous voir." La jeune Suédoise a répondu sur Twitter que son année de césure - pendant laquelle elle a suspendu son parcours scolaire - prenait fin en août et que de toute façon "il n'y avait pas besoin de diplôme universitaire" pour constater que les efforts en termes d'émissions de CO2 ne suffisaient pas. L'administration Trump et Greta Thunberg se sont opposés depuis mardi à Davos mais jusque-là de manière plus voilée, et sans jamais se rencontrer physiquement. Le président américain Donald Trump a ainsi fustigé les "prophètes de malheur et les prédictions d'apocalypse" climatique mardi dans un discours auquel assistait la militante. Peu avant de quitter la station de ski suisse mercredi, il a dit qu'il aurait "adoré" la rencontrer. Visiblement peu impressionnée, Greta Thunberg a de son côté répété ses virulentes mises en garde à l'élite politique et économique, martelant qu'il était temps de "paniquer" parce que "la maison brûle", comme elle l'avait déjà fait l'an dernier à Davos. Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a lui aussi choisi des mots très forts dans un discours jeudi. "Nous continuons à perdre (la) guerre" contre le changement climatique, a-t-il dit. Parlant de "menace existentielle" pour l'humanité, il a appelé à "une réorientation massive des ressources" vers une économie verte. Le secrétaire général des Nations unies a ajouté que si les "gros émetteurs" de CO2 ne rejoignent pas l'effort international, "nous sommes perdus". En anglais, il a dit précisément "we are doomed", là où Donald Trump avait justement critiqué les "prophets of doom" [prophètes de malheur]. La chancelière allemande Angela Merkel a elle profité de sa douzième participation au Forum économique mondial pour défendre "l'impatience de la jeunesse" sur le climat, sans toutefois mentionner nommément Greta Thunberg. "Il faut appréhender de manière positive et constructive l'impatience de la jeunesse" qui a devant elle "un tout autre horizon" temporel que des personnes plus âgées, a souligné Merkel. Elle a insisté sur la nécessité de dépasser "les tout nouveaux conflits de société" entre les climato-sceptiques pour qui le changement climatique "relève d'une croyance" erronée et ceux qui prennent en compte les données scientifiques. La chancelière s'est ainsi demandé "comment faire prendre le train" des politiques de transition énergétique ceux qui ne croient pas au changement climatique. Ce conflit "m'inquiète", a avoué Angela Merkel, plaidant pour "que l'on se parle", sans quoi "chacun vit dans sa bulle".
| true |
«Une bombe magmatique» géante, susceptible de provoquer la formation de nombreux volcans, a été détectée par les géophysiciens de l’Université Rutgers sous le Vermont, au nord-est des États-Unis. Un groupe de géophysiciens de l'Université Rutgers a détecté «une bulle de magma» qui est en train de se former et de remonter doucement vers la surface au-dessous du Vermont, a rapporté la revue scientifique Geoscience World. Ce phénomène affecte également l'ouest du New Hampshire et l'ouest du Massachusetts. D'après des estimations de spécialistes, le diamètre de cette bulle est d'environ 400 km et se trouve à une profondeur de 20.000 m. Par ailleurs, les chercheurs soulignent que cette formation est relativement récente. Dans l'avenir, cette «bombe magmatique» pourrait entrainer la formation de puissants volcans dans la région. Néanmoins, les géophysiciens affirment qu'il ne faut pas paniquer car, d'après leurs estimations, cette bulle ne remontera à la surface que dans 50 millions d'années.
| true |
La pollution aux hydrocarbures a déjà entraîné la fermeture de plusieurs plages de l'Est de la Corse. Mais, malgré le déclenchement du dispositif Polmar samedi, les conséquences du dégazage illégal d'un navire, vraisemblablement au cours de la semaine dernière au large de l'Ile de Beauté, pourraient ne pas s'arrêter là. Les gendarmes sont intervenus lundi soir pour évacuer une nouvelle plage, celle de Targo située sur la commune de Conca, plus au sud, où des galettes noires étaient encore visibles mardi matin d'après BFMTV. Quelques kilomètres plus bas, la ville de Porto-Vecchio a également décidé de fermer l'accès à ses plages et interdire la baignade, relaye par ailleurs la chaîne d'info. Plusieurs tonnes d'hydrocarbures ont déjà été récupérées dans le week-end. Et "des micro-boulettes, très éparses et de plus en plus fines ont été observées par moyens aériens", a indiqué lundi soir la capitaine de frégate Christine Ribbe, porte-parole de la préfecture maritime de Méditerranée. En dehors de la surveillance - au moyen de deux hélicoptères de la sécurité civile et de la gendarmerie, d'un avion de la marine nationale et de pas moins de cinq bateaux - et du nettoyage des zones touchées, les autorités souhaitent surtout mettre la main sur le responsable de ce dégazage. De nombreux moyens sont mis en place depuis ce week-end afin de retracer les évènements et remonter jusqu'au coupable. Une enquête a été ouverte par le parquet de Marseille, compétent pour les affaires de pollution maritime sur le littoral méditerranéen français. Selon le parquet, "un certain nombre de navires suspects" ont déjà été identifiés et des "vérifications sont en cours". La tâche n'en reste pas moins délicate. "Il faut essayer de reconstituer le film des évènements et les premières heures sont très importantes pour recueillir un maximum d'informations. C'est pourquoi nous avons immédiatement engagé onze militaires spécifiquement sur cette enquête", indique à l'AFP le colonel Jean-Guillaume Remy, patron de la gendarmerie maritime chargée de l'enquête. "On a commencé par effectuer des prélèvements d'hydrocarbures qui pourront être utilisés pour des comparaisons avec ceux des navires suspects, même si ce n'est pas aussi fiable qu'une empreinte ADN. Cela peut cependant constituer un élément de preuve, précise-t-il. On effectue ensuite des 'études de dérives' avec Météo-France et des organismes spécialisés dans la lutte contre la pollution pour définir, grâce à des modèles, l'espace-temps dans lequel le dégazage a eu lieu. On cherche ensuite à analyser ce qu'on appelle l'état de surface, c'est-à-dire à identifier quels étaient les navires qui étaient présents sur la zone dans l'espace-temps retenu." Les militaires agissent ensuite en entonnoir, en resserrant petit à petit l'étau. "La France dispose du système de surveillance Spationav qui regroupe les données recueillies par les avions de la Marine nationale, de sémaphores, des enregistrements de balises ou encore des données de satellites. A cela s'ajoutent les moyens de surveillance de l'Agence de sauvegarde maritime européenne, basée à Lisbonne", liste Jean-Guillaume Remy sur les premiers moyens d'identifier le navire responsable. "Une fois identifiés les navires qui étaient dans la zone, on sélectionne ceux qui pourraient, par leur capacité, être potentiellement à l'origine de la pollution." Inévitablement, un coupable pourrait être trouvé dans les jours et semaines à venir. "Si le navire identifié est français, les auditions seront réalisés par la gendarmerie maritime. S'il s'agit de navires dans des ports étrangers, la juridiction spécialisée de Marseille sous l'autorité du procureur, pourra demander une entraide internationale." L'amende pourrait être salée : de 50 000 euros jusqu'à 10 millions, selon le type de bateau.
| true |
Selon un nouveau rapport publié par Oxfam, l’impact du changement climatique sur les prix alimentaires est actuellement sous-estimé. Ce rapport intitulé La Terre se réchauffe, les prix flambent montre comment des phénomènes météorologiques extrêmes - comme des sécheresses ou des inondations - pourront entraîner des flambées des prix alimentaires. Jusqu’ici, les recherches prenaient en général uniquement en considération les effets progressifs du changement climatique, comme l’augmentation des températures et la modification des régimes de précipitations L’étude d’Oxfam va plus loin et s’intéresse au comportement des prix alimentaires en prenant en compte les scénarios qui prédisent une multiplication des événements météorologiques extrêmes à l’horizon 2030. Le rapport prévient que d’ici 2030, le monde pourrait devenir encore plus vulnérable aux sécheresses du type de celle qui sévit actuellement aux États-Unis, si le risque de fortes sécheresses en Amérique du Nord s’accroît sous l’effet du changement climatique en même temps que la dépendance à l’égard des exportations américaines de blé et de maïs s’accentue. Voici ce qu’il en ressort : - Dans le cadre d’un scénario prudent, celui d’une nouvelle sécheresse survenant aux États-Unis en 2030, le prix du maïs pourrait augmenter de 140 % par rapport au prix moyen des denrées alimentaires de 2030. - Sécheresses et inondations en Afrique australe pourraient augmenter de 120 % le prix à la consommation du maïs et d’autres céréales secondaires. Aujourd’hui, sous l’effet d’une flambée d’une telle ampleur, le coût du sac de 25 kg de farine de maïs - ration minimale pour nourrir une famille pendant deux semaines - bondirait pour passer d’environ 18 à 40 dollars. - Une sécheresse généralisée en Inde et d’importantes inondations dans toute l’Asie du Sud-Est pourraient entraîner une hausse de 22 % du cours du riz sur le marché mondial, ce qui générerait des envolées des prix nationaux pouvant atteindre 43 %. Cette flambée des prix s’ajouterait à l’augmentation progressive enregistrée à plus long terme dans des pays importateurs de riz tels que le Nigeria, le pays le plus peuplé d’Afrique. Selon Tim Gore, en charge du changement climatique à Oxfam, « l’augmentation des températures et la modification des régimes de précipitations freinent la production agricole et poussent constamment les prix à la hausse. Mais des phénomènes météorologiques extrêmes, tels que la sécheresse qui s’est abattue sur les États-Unis, peuvent anéantir des récoltes entières et déclencher des envolées vertigineuses des prix alimentaires. » « Nous ressentirons tous les effets d’une flambée des prix, mais les populations les plus démunies - qui doivent parfois consacrer jusqu’à 75 % de leurs revenus à l’alimentation - seront, quant à elles, touchées de plein fouet. » « L’incidence majeure que pourraient avoir à l’avenir les phénomènes météorologiques extrêmes sur les prix alimentaires à est aujourd’hui à peine évoquée dans les débats sur le changement climatique, déplore Tim Gore. Le monde doit prendre conscience des conséquences graves qu’aura le changement climatique sur le système alimentaire mondial. » « Alors que l’augmentation des émissions de CO2 se poursuit à un rythme effréné, les conditions météorologiques exceptionnelles rencontrées aux États-Unis et ailleurs dans le monde nous donnent un aperçu des conséquences du réchauffement climatique sur le système alimentaire mondial. La Terre semble bien sur la voie d’un réchauffement moyen de 2,5 à 5°C au cours du XXIe siècle. Il est temps de se soucier des conséquences en termes de faim et de malnutrition pour des millions de personnes dans le monde », rappelle Tim Gore. « Après la débâcle financière, nos gouvernements ont soumis les banques à des « tests de résistance ». Nous devons de la même manière tester la résistance du système alimentaire mondial au changement climatique. Les États doivent aussi agir sans plus tarder pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, et mettre fin à des années de sous-investissement dans la petite agriculture des pays pauvres. Ils doivent en outre apporter les financements nécessaires pour aider les agriculteurs vivant dans la pauvreté à s’adapter au changement climatique. » Le rapport paraît alors que les négociations sur la lutte contre le changement climatique se terminent aujourd’hui à Bangkok, sans grands signes de progrès. La FAO devrait publier mercredi 5 septembre plus d’informations sur les répercussions sur les prix alimentaires mondiaux de la pire sécheresse qu’aient connue les États-Unis depuis 60 ans.
| true |
Paris, le 27 septembre 2013 – Comme dans des dizaines de pays dans le monde, Greenpeace France manifeste pacifiquement cet après-midi à 15h devant l’ambassade de Russie pour demander la libération des 30 militants de l’organisation détenus en Russie. Parmi eux figure Francesco Pisanu, un matelot français, engagé sur les bateaux de Greenpeace depuis des années.
Des défenseurs du climat en prison, quand les changements climatiques s’accélèrent
Aujourd’hui, le panel intergouvernemental pour les changements climatiques a approuvé la première série de quatre rapports qui vont constituer le 5ème rapport du GIEC. Ce rapport est un signal d’alarme sur la gravité grandissante des impacts des changements climatiques. Il montre aussi que l’on peut encore agir pour éviter le chaos climatique absolu.
« La seule réponse à un tel avertissement passe par des mesures et une action immédiates. Malheureusement, ceux qui tentent d’agir sont en prison en Russie, alors que les responsables de la catastrophe en cours sont protégés par les gouvernements dans le monde entier », explique Anne Valette, chargée de campagne climat-énergie pour Greenpeace France.
Hier, le tribunal de Mourmansk a ordonné la mise en détention préventive pour deux mois de 20 militants de Greenpeace ainsi que d’un photographe et d’un cameraman free lance. Huit autres militants sont détenus pour 3 jours avant une nouvelle audience. Les autorités russes les accusent de piraterie, ce que Greenpeace récuse complètement. Leur mise en détention fait suite à une action de protestation non violente menée contre un projet de forage en Arctique du géant Gazprom.
« Nous nous rapprochons dangereusement du point de non-retour sur les changements climatiques, poursuit Anne Valette. L’Arctique est au centre de la catastrophe planétaire qui se déroule lentement devant nos yeux. Il en est un symptôme en fondant, un accélérateur en étant la cible de la voracité des groupes pétroliers ou gaziers. Pourtant, partout des militants comme nos activistes se lèvent. L’âge des énergies fossiles touche à sa fin. La seule question c’est : combien de temps nous reste-t-il ? »
Dans la décennie passée, la calotte glacière du Groenland a fondu six fois plus vite en moyenne que la décennie précédente tandis que l’antarctique fond cinq fois plus vite. Depuis 1993, le niveau de la mer a augmenté en moyenne deux fois plus rapidement que lors du siècle passé tandis que le niveau de glace de l’Arctique a fondu beaucoup plus rapidement que prévu.
Une des conclusions du rapport du GIEC : nous avons encore le choix
Le GIEC émet différentes hypothèses pour les émissions de gaz à effet de serre et leur impact potentiel. Le scénario qui verrait l’augmentation moyenne des températures rester sous la barre des 2°C implique que les émissions de gaz à effet de serre cessent d’augmenter à partir de 2020 et atteigne un niveau zéro à l’horizon 2070.
« Une des conclusions qu’on peut tirer de ce rapport, c’est en tous cas que nous avons encore une chance, que nous avons encore le choix ! Ou bien nous poursuivons la fuite en avant en allant chercher et en brulant les dernières ressources d’hydrocarbure comme en Arctique, où nous prenons un virage différent en misant enfin complètement sur les énergies renouvelables et un avenir meilleur que celui qui s’annonce si rien n’est fait », conclut Anne Valette.
| biased |
Quelles que soient les causes du « réchauffement climatique » les scientifiques alertent, qu’il fera encore plus chaud dans les années à venir. Les gestes simples préconisés, multipliés par des millions de personnes acceptant de les faire, auront « peut-être » une incidence mais, tant que les industries et tout ce qui brûle du pétrole et du charbon ne ralentiront pas, ce sera inutile. Il va falloir que les gouvernements prennent des mesures drastiques. Choisir entre la course aux profits ou la sauvegarde de l’espèce humaine. C’est en gros, le message alarmiste véhiculé. Que l’on soit pour ou contre la thèse du réchauffement du climat, l’intelligence devrait prévaloir sur le long terme. Épuiser la terre de ses ressources ne pourra pas durer. A partir d’aujourd’hui 1er août, l’humanité vit à crédit. Partagez ! Volti ************* Auteur Enzo Marie (publié à sa demande) pour son site Le Coin Jeune relayé par Aphadolie Alors que l’Europe suffoque actuellement sous une vague de chaleur record dans des régions qui ne sont pourtant pas habituées à de telles températures, la communauté scientifique s’interroge sur le sujet et tente d’identifier les raisons de telles fluctuations de température. Leur constat est clair, la hausse des températures ne résulte pas seulement d’un concours de circonstances exceptionnel mais d’un phénomène qui s’amplifie au fil du temps et qui d’après leurs propos « mets en péril l’avenir de l’espèce humaine ». Cette cause en question se résume en deux mots : réchauffement climatique « La hausse des températures ne résulte pas seulement d’un concours de circonstances. » Des températures anormalement élevées : Actuellement localisée sur toute l’Europe, la vague caniculaire qui frappe depuis le mois de juin affole le mercure sur certains territoires pourtant habitués à de fortes chaleurs… Plus inquiétant, les régions dans lesquelles le mercure monte rarement au-delà 10 degrés Celsius. C’est pourtant ce qui se passe actuellement dans les pays Scandinaves tels que la Norvège ou la Suède (*Ce second faisant actuellement la une des journaux à la suite des incendies qui touchent le pays.). Pire encore, la ville de Nunavut, à la frontière du pôle Nord a atteint la température record de 32,5 degrés Celsius ce mois-ci. Un phénomène d’autant plus inquiétant qu’il favorise l’apparition d’autres problèmes majeurs comme par exemple la fonte des glaces. « La ville de Nunavut, au pôle Nord a atteint la température record de 32,5 degrés Celsius ce mois-ci. » Incendie en forêt de Karbole en Suède le 15 juillet 2018 Le réchauffement climatique en cause : Les scientifiques ne s’arrêtent pas à leur simple constat d’une forte hausse des températures mais ont plutôt expertisés le sujet afin de connaître l’impact du réchauffement climatique dans ce phénomène de forte chaleur. Leurs conclusions sont très inquiétantes. Les scientifiques s’accordent à dire qu’au-delà de la cause naturel de ce changement de climat, le réchauffement climatique (qui est la cause de la déforestation et de la combustion des matières comme le charbon ou le pétrole) joue un rôle majeur dans la dérégulation de notre météo. Des enjeux de taille : D’après un reportage effectué par le groupe M6, les effets du réchauffement climatique seront dévastateurs dans les années à venir. Ainsi, aux environs de 2100, le mercure devrait régulièrement atteindre les 50 degrés Celsius au cours des saisons estivales en France. Cette température, en hausse non seulement en France mais aussi (et surtout) sur toute la surface du globe pourrait de plus, à long terme, mettre en péril la vie de 75% de la population mondiale. Le réchauffement climatique pourrait, à long terme mettre en péril la vie de 75% de la population mondiale. Une prise de mesures et… de conscience : Bien que certains scientifiques estiment que l’espèce humaine à atteint le point de non-retour au sujet du réchauffement climatique, d’autres tentent de convaincre la population que, vue que la situation soit assez délicate, il est encore temps d’agir pour empêcher (tout du moins amoindrir) la progression du réchauffement climatique. Et cette lutte commence en changeant (en partie et de façon positive) la façon dont nous accomplissons des gestes simples du quotidien (tri des déchets, éviter de prendre la voiture si l’on peut faire sans,…). Il est encore temps d’agir ! « Changer la façon dont nous accomplissons des gestes simples du quotidien. » Enzo Marie pour Le-Coin-Jeune via Aphadolie Voir aussi : Plus de 40°c en France, dégel sur le Mont-Blanc et près de 50°c sur la Péninsule Ibérique, une nouvelle pulsion caniculaire se met en place ! La NASA découvre quelque chose d’alarmant dans l’eau douce de la Terre (vidéo) En Angleterre, plus de la moitié des familles sans-abri travaillent La pyramide de Khéops concentre de l’énergie électromagnétique dans ses chambres intérieures
| fake |
Par Laurent Dupont (membre du Collectif des climato-réalistes). En prévision de la COP 21, les médias, gouvernants et ONG ont repris avec une ardeur renouvelée, à grands renforts de projections délirantes, un discours millénariste pour décrire les conséquences inéluctables et cataclysmiques d’une montée des températures « si on ne fait rien ». Car tous y ont un intérêt vital ! Les gouvernants pour afficher quelques résultats dans un domaine faisant a priori consensus, sauver la planète, ce qui est de nature à redorer le blason d’un président en apnée dans les abimes sondagiers. Avec l’espoir fou que cette révolution verte génère des emplois par millions, ce que traduit bien le premier objectif de la loi de transition énergétique « favoriser une économie compétitive et riche en emplois ». De toute façon, pour créer des emplois, il n’y a pas de plan B. Les ONG y voient enfin l’occasion de renverser ce vieux modèle productiviste et consumériste pour faire éclore un monde plus juste, plus égalitaire, bref, les vieilles lunes marxistes. Les institutions internationales, elles, y décèlent l’opportunité d’aboutir à la formation d’un embryon de gouvernement mondial leur permettant enfin de peser de tout leur poids et de s’affranchir de tous ces peuples et gouvernements qui freinent la bonne marche libérale du monde. Des intérêts très divergents donc, mais avec un objectif commun, la réduction du CO2, à tout prix. Car tout ce discours de peur n’a qu’un seul but : mettre les peuples en condition pour accepter ce passage obligé, et accessoirement d’ouvrir tout grand leurs poches. Car cette « transition » a un coût, immense ! C’est la bourse (au carbone) ou la vie. Après le pilonnage de l’artillerie médiatique, c’est donc maintenant la charge des fantassins fiscaux qui sonne. Et avec l’imagination fertile qu’on leur connait, l’addition va être particulièrement salée. Dans un premier temps, les pays les plus riches doivent trouver les 100 milliards de dollars promis aux pays les plus pauvres pour faire face au dérèglement climatique. Ces 100 milliards correspondent au montant mythique sorti du chapeau des négociateurs en toute fin de conférence de Copenhague pour échapper au désastre diplomatique qui s’annonçait. Le Monde retrace, dans une avalanche de chiffres, toute la gymnastique financière à laquelle l’OCDE a dû se livrer pour tenter d’estimer la somme déjà versée depuis cette date. Car si, pour ce beau monde, il est particulièrement aisé de mesurer la température de la planète à 0,1°C près sur l’ensemble du globe, comptabiliser les transactions financières s’avère une épreuve quasiment insurmontable. Après de savants calculs, c’est pour l’instant 61,8 milliards de dollars de financements climat nord-sud en 2014 qui auraient été réalisés. Le mieux placé pour livrer une synthèse claire et précise de ces chiffres était Michel Sapin, vieux briscard du noyage de poissons, qui en a connu d’autres après quelques années d’annonces mensuelles du chômage en France. Il a donc synthétisé ces résultats dans une formule susceptible d’embrumer les esprits les plus lucides : « Le chiffre ne fait pas fuir ceux qui ont besoin de ces financements et n’ont donc pas de raison de se désespérer… Il ne fait pas fuir non plus ceux qui vont avoir à augmenter leurs efforts, puisque l’écart entre 61,8 et 100 milliards, d’ici à 2020, n’est pas hors de portée. » Nous voilà donc rassurés : le petit delta financier de 38 milliards à trouver n’est pas hors de portée ! Et tant mieux, car pour 100 milliards, aujourd’hui, t’as plus rien. Ce que confirme benoitement Le Monde : « Que représentent 100 milliards face à l’immensité du chantier de la lutte contre le réchauffement climatique ? » Un « négociateur chevronné » penche effectivement pour un autre ordre de grandeur : « c’est presque une distraction, il faut réorienter des milliers de milliards d’investissements ». Ce que confirme l’ONU, avec des coûts d’adaptation estimés pour l’ensemble des pays en voie de développement compris « entre 250 et 500 milliards par an à l’horizon 2050 ». Dans ce passionnant match à la surenchère, c’est finalement Les Échos qui emportent haut la main le trophée : « Les économistes ne se risquent plus à donner des chiffres mais jugent le coût potentiellement infini. » Encore une belle leçon des économistes aux climatologues, qui jouent, eux, petits bras pour chiffrer l’augmentation des températures à l’horizon 2100. L’infini, ça a de la gueule, non ? Cependant, il ne faut pas accabler les économistes. Car on comprend que chiffrer les prédictions de Jean-Marc Jancovici, un des papes auto-proclamés de l’énergie, s’avère une tâche ardue, de nature à rebuter les âmes sensibles : « Imaginez un monde où 30 % de l’humanité aurait succombé par maladie d’ici à 2089. Un monde où la moitié du globe serait devenue un désert en 2080. Un monde où le Gulf Stream aurait disparu en 2120. Tous ces événements sont possibles dans le cadre du réchauffement en cours. » Pour sa part, en ce qui concerne le fonds de 100 milliards, Le Figaro ne s’inquiète pas et annonce la mise en place de « financements innovants ». En fait d’innovation, revoilà le serpent de mer de la taxe sur les transactions financières, qui n’a toujours pas été mise en place en Europe malgré des annonces récurrentes. Du coup, nos sénateurs suggèrent une piste là encore particulièrement innovante : la taxation du carburant des transports aériens et maritimes. Ce n’est au passage pas une idée très charitable pour les dirigeants d’Air France, qui risquent de ne plus sortir torse nu de leurs négociations syndicales, mais en slip. La sénatrice Fabienne Keller a donc compris tout l’enjeu de la COP21, prévue par beaucoup comme une formidable machine à faire accepter de nouvelles taxes : « La conférence de Paris est l’occasion unique d’en faire approuver le principe. Même s’il ne s’agit que d’une taxe de quelque dixième de point sur le prix du carburant. » Ayant acté le principe de cette nouvelle manne financière, nos élus, jamais à court d’idées, en trouvent une tout aussi vite pour la dépenser : jugeant insuffisante la contribution nationale en faveur des pays pauvres pays en voie de développement pays émergents Pays les Moins Avancés (PMA), ils souhaitent une augmentation substantielle de l’enveloppe pour lesdits PMA. Et ils en profitent pour déplorer au passage que les engagements climats de la France se fassent sous forme de prêts et non pas de dons comme le pratique l’Allemagne. Mais nos sénateurs ne sont pas les seuls à phosphorer sur de nouvelles taxes. Le Parisien nous apprend ainsi que, pour Christine Lagarde, présidente du FMI, « c’est simplement le bon moment pour introduire une taxe carbone », qui constituerait « un matelas de sécurité » pour « les ministres des finances [qui] cherchent des sources de revenus ». Elle affiche au passage sa préférence pour une taxe carbone par rapport au système concurrent d’un marché carbone. Pas question pour la France d’afficher une préférence de ce type : enfants gâtés, nous bénéficions déjà des deux dispositifs. Dans un article sobrement intitulé « taxer le CO2, une solution pour le climat et pour l’économie » , Le Monde affirme qu’« une quarantaine de pays et une vingtaine de régions, provinces ou villes ont déjà mis en place ou s’apprêtent à le faire, un système de tarification du carbone » avec la précision incantatoire de circonstance : « Et cela sans nuire à la compétitivité économique des États ou collectivités concernés. » Cependant, les prix des quotas en Europe, ne sont que de 5 € la tonne de carbone, du fait, notamment « d’une récession économique ». Avec la reprise flamboyante que nous connaissons, il devient donc urgent d’augmenter le montant de ces quotas et à cette fin, une « réforme du marché communautaire du carbone est en cours ». Par la suite, pour éviter que les prix ne redescendent trop à cause d’une bête récession, Ségolène Royal avance une idée séduisante : « pourquoi en France ne pas avancer dans le bon sens, avec un prix plancher du quota de CO2 pour le secteur électrique ? » Quant à la taxe carbone, elle répond dans notre pays au doux nom de « contribution climat énergie » et s’applique aux combustibles et carburants d’origine fossile. C’est une taxe progressive, qui va passer de 14,5 € la tonne de CO2 cette année à 56 € en 2020 et 100 € en 2030. Un discret facteur 7 inodore et sans saveur, comme le CO2, qui couplé avec l’augmentation prévue du prix des quotas devrait sans nul doute continuer à ne pas « nuire à la compétitivité » des États et entreprises. Il ne s’agit donc plus maintenant pour les occidentaux que d’exporter les bonnes médecines qu’ils ont concoctées pour sauver la planète. La Banque mondiale préconise ainsi que « tous les pays développés et émergents s’engagent à mettre en place une tarification du carbone d’ici à 2020 ». Du côté des PMA, on s’organise pour tenter de capter une partie de cette précieuse pluie de dollars qui s’annonce. Les Échos nous apprennent ainsi la formation du V20, constitué des 20 pays les « plus vulnérables aux changements climatiques ». On retrouve bien entendu toutes les « îles menacées d’engloutissement par la montée des eaux du fait du réchauffement climatique » (Kiribati, Maldives, Tuvalu, Vanuatu…). Ils préviennent gentiment que : « En l’absence d’une réponse globale effective, les pertes économiques annuelle dues au changement climatique pourraient excéder 400 milliards de dollars d’ici à 2030 pour les pays du V20 avec un impact surpassant de loin nos capacités locales et régionales. » Il faut donc des fonds ! Et l’ONU appelle donc à « un financement ambitieux et rapide » en leur faveur. La Banque Mondiale, qui ne veut pas être en reste, estime que ce groupe « jouera un rôle important pour favoriser de plus amples investissements climatiques et mettre en place une croissance faiblement carbonée au niveau domestique et international ». Le passage par le tiroir-caisse risque donc d’être particulièrement douloureux pour le contribuable. Et on comprend donc que les grincheux et les pisse-froid qui osent remettre en cause le bien-fondé de cette « nécessaire » transition énergétique subissent un accueil des plus tièdes. Car dans ce cas, c’est tout l’édifice qui risque de s’effondrer, le business plan qui est remis en cause. Alors… qu’on se le dise : le plateau de températures global n’existe pas et n’a jamais existé, les glaces de l’antarctique ne s’étendent surtout pas, pas plus que la population d’ours blancs ne se développe ! D’ailleurs, c’est bien connu, seuls les climato-sceptiques défendent des intérêts financiers… —
Sur le web.
| fake |
La pandémie de Covid-19 les a fait passer au second plan. Les mégafeux qui brûlent aux quatre coins de la Terre n’ont pourtant jamais été aussi massifs et impressionnants. En Australie, l’hiver dernier, jusqu’à 900 000 tonnes de fumées sont montées à l’altitude record de 31 km, menaçant la couche d’ozone. Sur la côté ouest américaine aussi les mégafeux se sont déchaînés, donnant une teinte orangée apocalyptique au ciel de San Francisco, digne du film Blade Runner 2049. Plus de 1,2 million d’hectares ont déjà brûlé cette année en Californie, contre 105 000 en 2019.
C’est dans le cercle arctique que la situation pourrait cependant être la plus inquiétante. Les températures y ont été particulièrement chaudes cet été, réduisant la banquise à son deuxième niveau le plus bas jamais enregistré, après celui de 2012. Le 20 juin dernier, on enregistrait 38°C à Verkhoïansk, en Sibérie, un record de chaleur au-delà du cercle arctique. Conséquence directe : les feux s’y sont multipliés. Au 24 août, ils avaient déjà relâché 245 mégatonnes de CO2 dans l’atmosphère, soit 35% de plus que pour l’ensemble de la saison 2019, d’après les données du programme européen Copernicus. Au-delà de leur augmentation en volume, c’est la transformation de la nature de ces feux qui inquiète aujourd’hui les scientifiques. Dans un article publié le 28 septembre dans la revue Nature geoscience, des chercheurs britanniques et américains analysent deux évolutions majeures dans le comportement de ces feux. « Ce n’est pas seulement le taux de zones brûlées qui est inquiétant. Nous avons observé d’autres tendances dans les données satellites qui montrent que le régime de feu dans l’arctique est en train de changer et ce que cela signifie pour notre avenir climatique », annonce dans un communiqué Merritt Turetsky, l’un des co-auteurs de l’étude, spécialiste de l’écologie du pergélisol à l’université du Colorado. Première tendance : la multiplication des « feux zombies ». Il s’agit de feux qui, semblant éteints en surface, continuent de se consumer de manière souterraine pendant l’hiver dans la tourbe riche en carbone du pergélisol sibérien. Avec le retour de la chaleur et du printemps, ces feux sont prêts à repartir de plus belle en surface.
Ce phénomène se combine à une deuxième tendance récente : les feux se mettent à brûler dans des zones censées être résistantes au feu. Des arbustes nains, des carex, des herbes, mousses et tourbes de surface ne sont normalement pas considérés comme du combustible. Mais le réchauffement les rend plus chauds et secs, de même que certains paysages humides comme les tourbières et les marais qui deviennent ainsi vulnérables aux feux. « Les feux arctiques brûlent plus tôt et plus loin au nord, dans des paysages auparavant considérés comme résistants aux feux », souligne Jessica McCarty, géographe et spécialiste des feux à l’université de Miami, autre co-auteure de l’étude, pour laquelle les chercheurs ont analysé les données satellites pour observer les feux sibériens en 2019 et 2020. Les scientifiques craignent que cette progression des feux sibériens ne soit délétère, d’abord au niveau local. En accélérant la fonte du pergélisol – les sols gelés en permanence sous ces latitudes – ces feux pourraient provoquer des affaissements, inondations et d’autres phénomènes étranges comme l’apparition de cratères géants. Autant de perturbations nuisibles aux populations locales et à leurs moyens de subsistance.
Plus inquiétant encore, ces feux ont aussi des conséquences à l’échelle globale. Car en accélérant la fonte du pergélisol, ils accélèrent aussi la libération des puissants gaz à effet de serre qu’il contient. On estime en effet que ces sols stockent 1 700 milliards de tonnes de carbone d’origine végétale, soit le double de tout ce qui se trouve actuellement dans l’atmosphère. Avec le dégel, une partie de celui-ci pourrait se retrouver rejeté dans l’atmosphère sous forme de CO2 ou de méthane, voire être accompagné massivement de protoxyde d’azote, un gaz à l’effet de serre 300 fois plus puissant que le CO2… « Nous avons besoin d’une coopération mondiale, d’investissements et d’actions pour surveiller ces feux, et apprendre des communautés autochtones et locales sur la manière dont le feu est traditionnellement utilisé. Nous avons besoin de nouvelles approches du pergélisol et de la tourbe pour lutter contre ces feux et sauver l’Arctique. Il n’y a pas de temps à perdre », conclut Jessica McCarty.
Il y a d’autant plus urgence que ces feux en Arctique et la fonte du pergélisol font partie des boucles de rétroactions possibles identifiées par d’autres chercheurs, ces phénomènes qui entraînent une accélération du rythme du réchauffement climatique et de ses conséquences, menaçant de faire franchir au système climatique des « points de basculement irréversibles » et d’engendrer une hausse de 4 à 5°C de la température globale d’ici la fin du siècle. Certains de ces phénomènes pourraient se déclencher dès 1 à 2°C de réchauffement. Selon l’Onu, pour limiter le réchauffement à 1,5°C, il faudrait réduire les émissions mondiales de carbone de 7,6% par an jusqu’en 2030. Soit autant chaque année que la baisse induite par le Covid-19 en 2020.
| true |
Par Rémy Prud’homme, Professeur des universités (émérite) La distance minimale entre éoliennes et bâtiments est d’autant plus courte que le pays est engagé dans l’écologisme : 1250 mètres en Pologne, 1000 mètres en Hongrie en Finlande et en Suède, 700 mètres en Allemagne et 500 mètres en France parangon de veru écologique. Le cabinet allemand se déchire sur une question environnementale : quelle doit être la distance minimale entre une éolienne et le plus proche bâtiment ? Plus cette distance est petite, et plus la zone dans laquelle on peut construire des éoliennes est grande ; mais plus les nuisances causées par les éoliennes sont graves. On assiste au combat entre besoins de l’industrie allemande et qualité de vie des Allemands. Ce combat est classique. Ce qui l’est moins (et qui justifie qu’on évoque cette querelle d’Allemands), c’est qu’elle se fait à front renversé. Au conseil des ministres, c’est Peter Altmaier, le ministre de l’Economie et de l’Energie, qui propose un allongement de cette distance (la porter de 700 à 1000 mètres) ce qui réduira les nuisances éoliennes, cependant que Swenja Shultze, sa collègue ministre de l’Environnement, s’oppose vivement à cette proposition, et se bat pour garder la distance actuelle (700 mètres) dans le but de favoriser l’industrie éolienne. Ce paradoxe est intéressant parce que révélateur. Comment l’expliquer ? A la fois par le contexte idéologique, et par la réalité éolienne. Le contexte, qui n’est pas propre à l’Allemagne, est que l’environnement, entendu comme la protection de la nature et la lutte contre les pollutions, a pratiquement disparu des préoccupations socio-politiques: il a été presque totalement remplacé par la lutte contre le CO2. Adieu les environnementalistes ; bonjour les réchauffistes. Au rancart, les défenseurs de la nature, amoureux du silence, des oiseaux, et des paysages ; place aux valeureux « combattants du climat », comme ils se désignent. Ce glissement majeur est particulièrement bien illustré en France par l’évolution du nom du ministère en charge de ces questions. Il a longtemps été appelé : ministère de l’Environnement. Puis: ministère de l’Ecologie et du Développement Durable. Et aujourd’hui : ministère de la Transition écologique et solidaire. L’environnement est passé à la trappe. On le vérifie dans le cas des la distance minimale entre éoliennes et bâtiments : elle est d’autant plus courte que le pays est engagé dans l’écologisme. 1250 mètres en Pologne, pays champion de la ringardise, qui a l’audace de se soucier de la qualité de la vie de ses habitants. 1000 mètres en Hongrie (presque aussi arriéré que la Pologne), en Finlande et en Suède. 700 mètres en Allemagne, un pays écologiquement vertueux. 500 mètres en France, qui se veut un modèle de transition énergétique. Chez nous, des Parlementaires réactionnaires ont bien essayé de porter cette distance à 1000 mètres, en arguant que la hauteur des éoliennes, et les dommages environnementaux qu’elles causent, avaient doublé depuis le début du siècle; heureusement les militants écologistes veillaient, et ils ont bloqué cette tentative rétrograde. Peu importe que nos éoliennes décarbonnées, qui remplacent des centrales nucléaires encore plus décarbonnées, ne réduisent en rien nos rejets de CO2, l’essentiel est de montrer l’exemple au monde. A bas l’environnement, vive la transition énergétique. La réalité éolienne, qui n’est pas non plus propre à l’Allemagne, est que l’électricité éolienne n’est pas seulement néfaste pour la qualité de l’environnement, mais également désastreuse pour la santé de l’économie. En militant pour les 1000 mètres de distance, et en freinant l’éolien, M. Altmaier n’est peut-être pas principalement motivé par la protection de l’environnement, mais bien plutôt par l’envolée du coût de l’électricité en Allemagne (ce coût est déjà, à cause de l’éolien, deux fois plus élevé que le coût de l’électricité en France), et par les menaces de coupure ou de panne du réseau électrique allemand. Mme Shulze a une idéologie (« l’idéologie, c’est ce qui pense à votre place » disait Jean-François Revel), qui lui dit : « l’éolien sauve la planète, tout pour l’éolien, point final». Nombreux sont ceux, pas seulement en Allemagne, qui croient dur comme fer qu’il vaut mieux avoir tort avec Mme Shultze que raison avec M. Altmaier (pour reprendre une formule célèbre concernant Sartre et Aron). Qui de ces deux ministres gagnera le bras de fer engagé à Berlin. 700 mètres ou 1000 mètres ? 875 mètres peut-être.
| biased |
Une progression de 7,5% de la surface agricole bio dans les céréales, 10% des agriculteurs désormais concernés, 5000 exploitations converties... L'année 2018 est celle de tous les records pour l'agriculture biologique, annonce ce mardi l'Agence bio. Avec deux millions d'hectares cultivés en bio l'an dernier en France, il y a vraiment "un cap franchi" côté production, "en ligne avec l'objectif de parvenir à 15% de la surface agricole en bio fin 2022", a déclaré Florent Guhl, directeur de l'Agence Bio, organisme public qui suit l'évolution du bio en France. Au total, "14% de l'emploi agricole est en bio" a ajouté Florent Guhl, soulignant "un effet emploi très significatif des fermes bio". Les nouveautés de 2018 portent surtout sur les céréales, oléagineux et légumes secs qui rattrapent leur retard, avec un bond de 31% de ces surfaces agricoles en bio, à 513 000 hectares, indique l'Agence Bio dans son bilan annuel. LIRE AUSSI >> "Face au dérèglement climatique, il existe des solutions naturelles pour les vignes" "En 2013, seulement 1% des grandes cultures en France étaient bio, aujourd'hui nous sommes à 4,3%" a salué Florent Guhl. Une hausse permise notamment par l'augmentation importante des capacités de traitement et de stockage dédiées, l'ouverture de silos et de moulins dédiés aux blés bio, comme celui de la coopérative Valfrance près de Melun ou de Soufflet dans le département du Rhône. Pour parvenir à réaliser l'objectif officiel de 15% de la surface utile agricole totale en bio fin 2022, l'agence estime que sur le plan des céréales, la France devra cultiver 8% de ses "grandes cultures" en bio. Dans le domaine des légumes secs, 40% sont déjà bio. En viticulture aussi, le bond est très important (+20%), avec 12% du vignoble français en bio (94 020 hectares) en 2018. Pour encourager les vignerons à franchir le pas, un label CAB (conversion agriculture biologique) a été créé pour couvrir la période de conversion de trois ans. Le logo permet au viticulteur d'expliquer au consommateur qu'il est engagé dans le processus bio, et ainsi de vendre son vin un petit peu plus cher que du vin non bio pendant la transition. "14 000 nouveaux hectares de vigne vont être en conversion bio l'an prochain", a indiqué Florent Guhl. Il a également souligné le "grand succès" des fruits et légumes bio, encouragés par l'objectif affiché dans la loi Alimentation (Egalim) de parvenir à 20% de produits bio ou en conversion en restauration collective d'ici à 2022.
| true |
Emmanuel Macron a annoncé lundi, après le rapport des experts de l'ONU, une série d'actions en faveur de la biodiversité, dont une lutte accrue contre le gaspillage et l'extension des espaces protégés, appelant aussi à "un changement profond" des modes de production. "C'est la première fois qu'au meilleur niveau scientifique sont établis des faits cruels pour nous tous et qui appellent à l'action. Ce qui est en jeu est la possibilité même d'avoir une Terre habitable", a déclaré le chef de l'État, juste après avoir reçu les experts de l'ONU (IPBES). Leur rapport constate qu'un million d'espèces animales et végétales sont menacées d'extinction, à moins de changements majeurs de société. "La biodiversité est un sujet aussi important que le changement climatique et nous ne pouvons gagner cette bataille qu'en oeuvrant sur tous les leviers", a dit le président, citant plusieurs orientations principales. Premier objectif, la lutte contre le gaspillage alimentaire, au niveau notamment "des écoles, des restaurateurs et des distributeurs", a-t-il demandé. "C'est une déclaration très importante et très grave", a réagi l'avocat Arash Derambarsh, l'un des initiateurs d'une loi de 2016 contre le gaspillage alimentaire, qui interdit aux grandes surfaces de plus de 400 m2 de jeter de la nourriture. "Je me réjouis qu'il nous rejoigne sur ce combat", a ajouté le conseiller municipal LR de Courbevoie, qui demande d'étendre cette loi à toute l'UE. La future loi sur l'économie circulaire, présentée dans les prochaines semaines, vise 100% de plastiques recyclés d'ici 2015, a-t-il rappelé. Au plan international, il veut faire du G7 de Biarritz en août une "étape importante de la bataille mondiale pour la biodiversité" et au niveau européen, intensifier la lutte contre le plastique et "intégrer la biodiversité aux critères de la prochaine Politique agricole commune". Il a enfin assuré qu'il ferait "tout" pour que la Convention de l'ONU sur la diversité biologique en Chine en 2020 soit "l'équivalent de la COP de Paris" ayant abouti à l'accord climat de 2015. Emmanuel Macron souhaite aussi "un changement dans nos modèles de production", ce qui n'est "jamais facile car nous vivons sur un modèle de production qui n'était pas conforme à cette prise de conscience". Il a cité l'exemple du glyphosate, dont la France veut sortir d'ici trois ans. Il a aussi réaffirmé l'objectif de réduire les phytosanitaires de 50% en France d'ici 2025 - but qui figure dans les plans "Ecophyto" engagés depuis 2007. Le chef de l'État a jugé que le projet d'extraction d'or en Guyane n'était "en l'état pas compatible" avec ses objectifs écologiques. "Il y aura une évaluation complète pour le prochain conseil de défense sur ce sujet et une décision formelle et définitive sera prise, en concertation avec le territoire", a-t-il affirmé. Il a par ailleurs annoncé vouloir porter la part des aires marines et terrestres protégées à 30% du territoire d'ici 2022 [contre 20% actuellement, NDLR] dont un tiers "protégées en pleine naturalité". Il veut également "accroître la lutte" contre la réduction des terres agricoles au profit de la construction. "J'ai demandé un bilan pour se fixer des objectifs en matière de lutte contre l'artificialisation et une réhabilitation des 20 à 25% de sols agricoles dégradés par l'utilisation passée de phytosanitaires", a-t-il précisé. Plus globalement, il a annoncé une "revue des aides fiscales et budgétaires" pour les mettre en conformité avec ces objectifs. Son objectif est de "compléter" le plan pour la biodiversité présenté par Nicolas Hulot à l'été 2018, qui fera l'objet d'une évaluation à l'été.
| true |
« Distribution alimentaire place de la Sorbonne mercredi prochain ! » Au milieu de la foule compacte et bruyante qui s’élance sur le boulevard Saint-Michel, dans le Ve arrondissement de Paris, Élissande interpelle tous ceux qu’elle croise sur son chemin. Un paquet de petits tracts imprimés en noir et blanc dans une main et une pancarte « Contre la précarité, on est aussi chauds que le climat » dans l’autre, cette étudiante de 19 ans à l’université Paris 1 affiche sa détermination. Malgré les cris et le refrain du tube « Djomb » qui retentit à quelques mètres d’elle, la jeune femme garde son sérieux. Converse jaunes aux pieds, elle invite qui veut à participer à la « grande journée de solidarité » que son petit collectif organise dans quelques jours. Pour elle, la situation est « trop grave ». « Je ne suis pas là que pour moi aujourd’hui, je suis là pour tous ceux qui souffrent des inégalités climatiques et sociales », confie-t-elle en continuant son tractage militant.
« Nous sommes l’avenir mais nous n’en avons pas »
Ce vendredi 19 mars marque la septième grève mondiale pour le climat organisée par Fridays for Future. Des États-Unis à la Corée du Sud en passant par l’Inde, différentes actions étaient prévues ce jour-là dans plus de 50 pays. Blocages, occupations, manifestations… Afin d’attirer l’attention sur cette journée dans un contexte d’actualité dominé par le Covid-19, la branche française du mouvement Extinction Rebellion décide par exemple de pénétrer pacifiquement, dans la matinée, dans les locaux lyonnais du groupe Bayer pour protester contre la réintroduction des néonicotinoïdes. À l’autre bout du monde, Shaama Sandooyea, 24 ans, réalise presque au même moment la première « manifestation sous-marine » en plein cœur de l’océan Indien, dans une eau bleue lagon quelque part entre les Seychelles et l’île Maurice.
C’est sous une météo un peu moins accueillante que se réunit ce vendredi après-midi la « Marche de l’avenir » parisienne initiée par le collectif Youth for Climate. Éclaircies ternies par d’épais nuages gris, rafales de vent, température comprise entre 6°C et 8°C… Pas de quoi décourager, pourtant, les milliers d’étudiants, de lycéens et de collégiens présents pour l’occasion (difficile d’établir un chiffre exact à l’heure où nous écrivons ces lignes).
Comme dans d’autres grandes villes de France, le rendez-vous est fixé à 14 heures. Départ place du Panthéon, en plein cœur du quartier étudiant de la capitale, et direction place Vauban, à quelques centaines de mètres de l’Assemblée nationale. Entre-temps, les mots d’ordre se bousculent dans le cortège : « Ma jeunesse sacrifiée, mon avenir à + 7°C », « Nous sommes l’avenir mais nous n’en avons pas », « Don’t break my (h)earth », peut-on notamment lire sur place. Sans compter les immanquables « Écologie libérale, mensonge du capital ! » et « Et 1, et 2, et 3 degrés ! C’est tout le système qu’il faut changer ! », scandés avec force par la foule. Objectif de cette journée tel qu’énoncé dans l’appel lancé par Youth for Climate sur son site : « Poser les bases de la société écologique à laquelle nous aspirons » et « contraindre le “vieux monde” à disparaître pour toujours » en faisant le lien entre précarité étudiante et urgence écologique. Car si cette dernière est objectivée depuis des décennies par des rapports scientifiques en cascade, la crise sanitaire récente a très violemment dégradé les conditions de vie économiques des plus jeunes depuis un an. Budgets réduits, fin des jobs étudiants… Sans compter les conséquences psychologiques qu’engendre cette situation.
« Là tout de suite, je suis censé être sur Zoom. Je n’ai même pas prévenu mes profs, mais de toute façon ils sont super compréhensifs en ce moment, ils savent que c’est dur pour tout le monde », raconte Grégoire, 25 ans, qui s’est déplacé pour l’occasion depuis le campus de l’ESIPE (École Supérieure d’Ingénieurs Paris-Est), à Marne-la-Vallée, où il étudie le génie civil. Lui était déjà là il y a deux ans, le vendredi 15 mars 2019, quand le mouvement emmené par la jeune militante Greta Thunberg appelait pour la première fois la jeunesse à battre le pavé pour exiger une réponse politique d’ampleur face à l’urgence climatique. Au total, les organisateurs du mouvement avaient estimé à plus d’un million le nombre de manifestants dans le monde ce jour-là. Deux ans plus tard, « on est clairement moins nombreux », constate Grégoire. La faute au Covid et à l’isolement, sans doute.
Déception de la loi climat
Mais comment faire le lien entre ces deux enjeux ? « Fin du monde, fin du mois, même combat », pour reprendre l’un des slogans en vogue au moment du mouvement des gilets jaunes ? « La crise écologique nous menace, mais à différentes échelles : certaines populations sont plus exposées et plus vulnérables que d’autres, exposent les militants de la branche parisienne de Youth for Climate sur leur compte Instagram (26 500 abonnés au compteur). Les conséquences du changement climatique viennent renforcer des inégalités sociales déjà existantes. Les personnes les plus précaires qui contribuent le moins au réchauffement climatique sont pourtant celles qui en sont le plus victimes. » Dans la bouche d’Élissande, cela donne : « Le point commun, c’est le capitalisme. C’est un système qui détruit toutes les strates de notre vie, qui n’est ni à même de répondre à la crise du vivant ni à celle de la précarité. » Autre convergence fortuite, selon elle : « L’indifférence voire le mépris du gouvernement à l’égard de ces deux enjeux. Je n’attends plus rien de leur part, les gens mobilisés ici ont beaucoup plus de force et d’envie qu’eux. » « La précarité étudiante, elle va peut-être nous tomber dessus dans un ou deux ans », s’inquiète de son côté Hollis, un lycéen parisien qui manifeste aujourd’hui avec trois amies, Eloïse, Camille et Akari. « Ce qu’on ressent tous face au désastre climatique, ce n’est pas que de la peur, c’est de l’horreur, c’est très concret », tranche-t-il derrière ses cheveux bouclés en bataille.
Symbole de ce renoncement, la loi climat émanant des propositions de la Convention citoyenne est perçue par tous comme un flagrant constat d’échec. Si Élissande n’avait déjà « pas beaucoup d’espoir au départ », la déception est beaucoup plus évidente chez Charline, 17 ans, qui sèche aujourd’hui les cours de Première qu’elle est censée suivre dans un lycée de l’Essonne. « J’y croyais vraiment, je me disais que ça pourrait faire changer les choses, expose-t-elle en tenant d’une main sa pancarte sur laquelle un feu de bois ravage à petit feu la Terre. Mais quand on voit que 80 % des mesures ont finalement été abandonnées… C’est super inquiétant pour notre avenir. » Une nouvelle journée de mobilisation pour une « Vraie Loi Climat » est déjà prévue le 28 mars prochain.
| true |
En 2013, sous sa direction est paru le livre Climat : 15 vérités qui dérangent. Plus récemment, digne des chasses aux sorcières d’un autre âge ou de celles lancées par l’Inquisition contre le Collège trilingue d’Érasme en Belgique, après avoir réussi à faire annuler des débats avec le Pr Marko, des collègues réchauffistes ont tenté de convaincre l’Université de l’éloigner de la faculté… Bien que Jean-Pascal van Ypersele de Strihou, climatologue couronné avec Al Gore et le GIEC du prix Nobel de la paix en 2007, est un membre éminent du corps professoral, l’UCL a décidé qu’à titre personnel, les universitaires doivent garder le droit de s’exprimer et n’a pas cédé aux pressions. A son tour, Agora Erasmus a subi des pressions visant à obtenir l’annulation de l’intervention du Pr Istvan Marko, ce que l’association a refusé avec force. Avant de lui passer la parole, Karel Vereycken, fondateur du mouvement, est revenu sur le rôle pernicieux de l’anthropologue américaine Margaret Mead et son mari Gregory Bateson dans le lancement en 1975 du catastrophisme climatique à l’échelle mondiale, un simple prétexte pour imposer des politiques qui conduiront d’office à un dépeuplement de la planète.
| fake |
Le réchauffement climatique vient de faire une nouvelle victime, Philippe Verdier. Chef du service Météo de France 2 depuis septembre 2012, il vient d’être licencié par la chaîne de télévision qui l’avait suspendu d’antenne auparavant. Il en a fait l’annonce vidéo, symboliquement, le jour de la fête de la Toussaint… Le motif officiel de son licenciement ? D’après la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, il y aurait eu de sa part confusion entre ses avis personnels et sa qualité d’employé de France 2. En quelque sorte il aurait enfreint un devoir de réserve qui n’existe pourtant pas, du moins pas pour tout le monde. Car, comme le rappelle opportunément Gilles-William Goldnadel dans Le Figaro du 2 novembre 2015, France 2 n’a rien eu à redire quand Charles Enderlin ou Sophie Davant ont fait la promotion de leurs livres, respectivement Au nom du temple et Journal d’une quinqua, en se réclamant ouvertement de leur appartenance à la chaîne. Le motif réel du licenciement est tout autre. Avec Climat investigation, Philippe Verdier a écrit un livre qui remet en cause ce que disent sur le climat les médias mainstream. Et cela, c’est intolérable. Où va-t-on si l’on admet des opinions contraires ? On est en démocratie, que diable ! D’ailleurs les théories scientifiques ont toujours été adoptées à la majorité… Philippe Verdier n’est pourtant pas un excité. Il ne met même pas en doute le réchauffement. Il précise seulement qu’il marque une pause indéterminée depuis 18 ans. Ce que personne ne nie, mais qu’il ne faut évidemment pas trop crier sur les toits. Ce qui nuirait gravement à l’apocalypse. Les gens pourraient dire : « même pas peur ! » Selon certains scientifiques, la température moyenne du globe aurait en effet augmenté de 0,06 °C pendant ce laps de temps, alors que d’autres corrigent cette estimation et parlent doctement de 0,12°C. Mais ce sont de toute façon des augmentations minimes, largement inférieures aux estimations initiales… Philippe Verdier dédramatise les phénomènes météorologiques violents, imputés systématiquement au réchauffement climatique. Si les alertes météo sont plus nombreuses, ces phénomènes, en réalité, ne le sont pas… Et ces alertes sont de plus en plus performantes, leçons étant tirées des catastrophes meurtrières et coûteuses. Alors que les médias mainstream insistent lourdement sur les conséquences négatives du réchauffement climatique pour la France, Philippe Verdier en souligne, au contraire, les conséquences positives et prend pour laboratoire l’année 2014, une des années chaudes du XXIe siècle français, avec 2003 et 2011. En 2014, la mortalité a baissé. Le tourisme national ne s’est jamais aussi bien porté. Les chantiers BTP n’ont pas été freinés par les intempéries. La facture électrique a diminué. Les réserves d’eau se sont stabilisées. Les productions viticole et agricole ont augmenté sans nuire à leur qualité. Les incendies de forêt ont été moindres, etc. Et dans le reste du monde ? En 2014, il y a eu moins de cyclones, moins de tornades, des canicules moins dévastatrices, nulle part de record de chaleur absolu. Mais il y a eu de terribles intempéries hivernales, au contraire de ce qui s’est passé en France, qui ont coûté trois fois plus à la collectivité mondiale qu’en début de siècle… Philippe Verdier pense qu’il faut s’inquiéter davantage de la pollution de l’air que des catastrophes climatiques. Pour la France, les chiffres parlent d’eux-mêmes. En 2014, « comparativement, les catastrophes climatiques ont fait une centaine de victimes et la pollution de l’air, environ quarante-deux mille ». Philippe Verdier est convaincu que les Nations Unies ne sont pas à même de résoudre la question du climat et que ses conférences sur le climat sont inutiles, COP21 comprise. Il place ses espoirs dans la gouvernance locale et dans… la finance : « Dès lors que les dégâts causés par le climat entraîneront des pertes ou des risques insupportables pour les actionnaires, la gouvernance des grandes entreprises s’orientera immédiatement vers de nouvelles stratégies. » Toutes ces considérations font que Philippe Verdier n’est pas tendre avec le GIEC, le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat, cette créature onusienne, dont il dit que les publications sont orientées et illisibles, que les prévisions se sont révélées fausses, surtout pour ce qui concerne la France. Il constate d’ailleurs que tout scientifique qui s’oppose au GIEC a du souci à se faire : « Le GIEC semble se concentrer uniquement sur la recherche de preuves sur sa théorie, sans avoir la rigueur de rechercher et vérifier les études qui pourraient le contrarier. Les scientifiques qui s’aventurent hors des sentiers battus de l’organisation sont automatiquement considérés comme des sceptiques, ils risquent ainsi leur avenir professionnel. » Philippe Verdier n’a plus de souci à se faire, c’est fait. Alors, peut-être que : Philippe Verdier se défend d’être climato-sceptique. Ce qui n’empêchera pas NKM, alias Nathalie Kosciusko-Morizet, de le traiter de connard, même si elle ne lit pas son livre, surtout si elle ne le lit pas, puisqu’elle n’en pense que du mal sans l’avoir lu, comme elle l’a reconnu spontanément lorsqu’elle a été invitée au Grand Journal de Canal+ le 5 octobre dernier. En publiant ce livre, Philippe Verdier a en tout cas commis un crime de lèse-majesté à l’égard de François Hollande dont le dada, cette année, n’est plus la mythique inversion de la courbe du chômage. Voyant dans la question climatique une aubaine, il a enfourché un autre canasson, COP21, dont le nom est connoté police de la pensée unique. François II compte en effet sur la 21e Conférence des Nations unies sur les changements climatiques pour redorer son blason. Disons-lui tout de suite : ce n’est pas gagné. Car il faillira sans doute, comme dans tous les domaines où il est intervenu personnellement. À part être parvenu à se faire élire Président de la République en trompant ses électeurs, qu’a-t-il réussi depuis ? — Sur le web
| fake |
Une nouvelle étude mise en ligne le 3 avril par la revue Journal of Atmospheric and Oceanic Technology a élaboré une méthode pour corriger les erreurs systématiques dans les données océaniques. Le texte ci-dessous est une traduction du communiqué de presse de l’Institute of Atmospheric Physics. L’étude complète en format .pdf est accessible ici. Des données de température in situ homogènes, cohérentes et de haute qualité couvrant plusieurs décennies est crucial pour la détection des changements climatiques dans l’océan. Or il y a des erreurs systématiques dans les données mondiales des profils de température ce qui pose un problème important pour l’estimation et la surveillance du contenu de chaleur des océans, l’indicateur le plus fiable du changement climatique. Pendant près de trois décennies (entre 1940 et 1970), la majorité des observations de température de l’océan dans la couche 0-200 mètres ont été obtenues au moyen de bathythermographes mécaniques (MBT). Pour la période 1940-1966, 68% des données des eaux océaniques proviennent des MBT. L’étude a étudié la qualité des données MBT en comparant ces données avec des profils de référence obtenus au moyen de bouteilles de prélèvement de type Nansen et de sondes CTD (Conductivity Temperature Depth). [NDT : Une sonde CTD est une sonde qui mesure les profils de conductivité, température et profondeur des eaux océaniques]. Cette comparaison a révélé des erreurs systématiques importantes dans les données issues des bathythermographes mécaniques. Le biais de température atteint 0,2°C pour les données recueillies avant 1980 et se réduit à moins de 0,1°C pour les données postérieures à 1980. Pour éliminer ce biais dans les données d’origine, un nouveau schéma de correction empirique appliqué aux données MBT, les corrections dépendant du pays, de la profondeur et du temps. Plusieurs schémas de correction de biais ont été testés. Afin d’évaluer objectivement la performance des divers schémas, quatre métriques ont été introduites et pour chacune, des facteurs de réduction des biais ont été calculés. Le schéma rendant compte du biais de profondeur et du biais thermique a montré les meilleures performances, réduisant considérablement le biais d’origine. De plus, le nouveau schéma de correction du MBT suggère une meilleure performance par rapport aux trois schémas de correction MBT déjà proposés dans la littérature (issues notamment du Japon, des États-Unis et de l’Allemagne). La réduction des biais améliore l’homogénéité de la base de données mondiale des océans océaniques, ce qui est déterminant pour les études liées au changement climatique, notamment pour améliorer l’estimation du contenu thermique des océans. Cette nouvelle technique sera utilisée pour compléter les données de l’IAP (Institute of Atmospheric Physics) et l’estimation du contenu thermique des océan en 2020. Nous pensons qu’elle améliora considérablement la qualité des données pour la période 1940-1970
| true |
« Le sud de l´Europe est plus vulnérable au réchauffement », titre le quotidien [espagnol] Público, qui évoque l’étude réalisée par l’Académie nationale des sciences américaine sur demande de la Commission européenne et publiée par la revue PNAS le 1er février. La recherche analyse les effets économiques de l’augmentation de la temperature provoquée par le réchauffement climatique sur les régions européennes dans cinq domaines : agriculture, tourisme, fleuves, côtes et santé publique. « Un scénario quasi catastrophique pour l’économie espagnole et qui a une date : l’annee 2080 », annonce le quotidien. Dans ce scénario, « le sud perd et le nord gagne », car, selon les projections les plus pessimistes — une augmentation de 5,4 °C de temperature —, « la productivité agricole se réduira de 25% et le niveau de la mer augmentera de presque un mètre ». « Seule la Scandinavie et le Danemark tireront bénéfice de ces changements », explique au journal un des auteurs de l’étude, car « leur productivité agricole s’améliorerait de 52% ». 📨 Ne passez plus à côté des infos de l'écologie
| true |
Ce mardi, le salon automobile de Francfort, en Allemagne, ouvre ses portes aux journées professionnelles, avant d'accueillir le grand public du 12 au 22 septembre. Au programme : gros constructeurs, grosses berlines... et gros bilan carbone. Greenpeace a choisi cette date pour dénoncer l'impact de l'automobile sur la planète, qui représenterait selon l'ONG un dixième des émissions mondiales de gaz à effet de serre pour l'année 2018. "Au total, les 12 constructeurs qui ont été passés au crible pour ce rapport sont responsables de 4,3 gigatonnes d'émissions carbone", explique Greenpeace. "En extrapolant ce chiffre et avec 86 millions de véhicules vendus en 2018, on estime que l'ensemble de l'industrie automobile est responsable de 4,8 gigatonnes d'émission carbone, soit 9% des émissions de gaz à effet de serre". Les plus gros constructeurs sont logiquement les plus gros pollueurs : Volkswagen arrive en tête des émissions, devant Renault-Nissan, Toyota, General Motors et Hyundai-Kia. À eux cinq, ils représentent 55% des émissions carbone de la filière. "Nous demandons à cette industrie de changer radicalement, ou d'être responsable devant l'Histoire", estime Greenpeace, pour qui "son inaction nous prive d'un avenir plus vert, plus propre, avec davantage de chances de survie". L'événement biennal est déjà bousculé par "le "dieselgate" (scandale des moteurs truqués de Volkswagen), puis le départ manqué dans l'électrique", expliquait dimanche Ferdinand Dudenhöffer, directeur du Center Automotive Research (CAR), basé en Allemagne. L'automobile dans son ensemble traverse une période de troubles : bouleversements technologiques qui engloutissent des milliards d'euros d'investissements, guerres commerciales, menaces de Brexit dur, et, en Europe, l'entrée en vigueur l'an prochain de plafonds d'émissions de CO2 qui contraignent les constructeurs à une électrification des véhicules à marche forcée. Mais aux yeux de Greenpeace, "l'amélioration de l'efficacité de l'essence et des véhicules hybrides ne sont plus des solutions suffisantes à la crise climatique. Au contraire, ils retardent les changements fondamentaux nécessaires, et la progression actuelle des ventes de SUV est une menace de plus pour notre climat". Greenpeace Allemagne a d'ailleurs mené ce week-end une action contre un cargo transportant des SUV à Bremerhaven, dans le nord du pays, sous la bannière "Klimakiller an bord", 'tueur de climat à bord'. "Chaque vente de SUV nous condamne à des émissions de CO2 plus élevées sur l'ensemble de sa durée de vie", regrette Greenpeace dans son rapport, arguant qu'ils émettent davantage de gaz à effet de serre que les autres types de véhicules.
| true |
C'est un nouveau record dont la planète se serait bien passé. Les principaux gaz à effet de serre (GES) à l'origine du réchauffement climatique ont franchi de nouveaux records de concentration en 2018 et "aucun signe de ralentissement" n'est visible, s'alarme l'ONU ce lundi. Ce cri d'alarme est lancé à quelques jours de la réunion annuelle de l'ONU sur la lutte contre le changement climatique, la COP25, qui se tiendra du 2 au 13 décembre à Madrid. "Il n'y a aucun signe de ralentissement, et encore moins de diminution, de la concentration des gaz à effet de serre dans l'atmosphère malgré tous les engagements pris au titre de l'Accord de Paris sur le climat", a pointé le secrétaire général de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), Petteri Taalas, à l'occasion de la publication du bulletin annuel de l'OMM sur les concentrations de GES. Ce rapport rend compte non pas des quantités de GES qui sont libérées dans l'atmosphère mais de celles qui y restent, sachant que les océans absorbent environ le quart des émissions totales, tout comme la biosphère, dont font partie les forêts. D'après les scientifiques, le dioxyde de carbone (CO2), qui est associé aux activités humaines et constitue le principal gaz à effet de serre persistant dans l'atmosphère, a battu un nouveau record de concentration en 2018, à 407,8 parties par million (ppm), soit 147% de plus que le niveau préindustriel de 1750. L'inquiétude de l'OMM est d'autant plus forte que l'augmentation annuelle de la concentration de CO2, qui persiste pendant des siècles dans l'atmosphère et encore plus longtemps dans les océans, a été supérieure au taux d'accroissement moyen des 10 dernières années. D'après les observations des chercheurs, les concentrations de méthane (CH4), qui figure au deuxième rang des plus importants gaz à effet de serre persistants, et de protoxyde d'azote (N2O) ont également augmenté plus fortement que la moyenne annuelle de la dernière décennie. Le méthane, dont 60% des émissions sont d'origine humaine (élevage de bétail, riziculture, exploitation des combustibles fossiles, décharges...), et le protoxyde d'azote, dont 40% des émissions sont d'origine humaine (engrais, processus industriels...), ont aussi atteint des pics de concentration. Le protoxyde d'azote joue par ailleurs un rôle important dans la destruction de la couche d'ozone stratosphérique, qui nous protège des rayons ultraviolets nocifs émis par le soleil.
| true |
Un certain nombre de gaz à effet de serre sont, et cela est fort bien connu, présents de longue date dans l’atmosphère. Le CO2, par exemple, cela fait quelques milliards d’années qu’il y en a autour de la terre ! De même, du méthane est émis par les zones humides depuis que des bactéries anaérobies y vivent, et cela doit bien remonter à une paire de centaines de millions d’années. Dès lors, qu’est-ce qui permet de dire que l’homme est bien pour quelque chose dans l’augmentation – non contestée, elle – qui est actuellement observée ? Dans cette affaire, les scientifiques travaillent comme un (bon) magistrat : ils se basent sur « un faisceau d’indices concordants », en éliminant progressivement toute cause qui ne peut expliquer ce qui est observé.
Même sur une courte période, la concentration en CO2 augmente rapidement
Depuis la fin des années 50, 1957 pour être exact, des mesures systématiques de la quantité de CO2 dans l’atmosphère ont pris place en divers endroits du globe, le premier d’entre eux et encore aujourd’hui le plus célèbre étant Manau Loa, sur l’île d’Hawaï. Pourquoi diantre être allé se mettre là-bas, si ce n’est pour faire du surf ? Tout simplement pour être sûr de ne pas être perturbé par une grosse source d’émission de CO2 telle qu’une ville, une région fortement industrialisée, etc. Les observatoires qui sont venus s’ajouter à Manau Loa sont également situés sur des îles perdues au milieu de l’océan (la France possède ainsi une station de mesure sur l’île d’Amsterdam) ou sur des bateaux.
Depuis le début de ces mesures, les relevés ont montré que la concentration en gaz carbonique dans l’air augmentait un peu chaque année, et récemment d’autres mesures ont permis de voir que la quantité d’oxygène présente dans l’air diminuait de manière remarquablement symétrique (rassurez vous, ça concerne des millionièmes, il en restera bien assez !). Pour une molécule de CO2 apparaissant dans l’atmosphère, il disparaît une molécule d’O2, ce qui accrédite très fortement l’idée que le CO2 injecté provient d’une combustion.
Teneur atmosphérique en C02 et 02 en différents points du globe.
La courbe noire du haut représente la variation de la teneur atmosphérique en CO2 mesurée en parties par million à Mauna Loa, Hawaï (1 partie par million = 0,0001% du volume de l’atmosphère; ppm ou ppmv en abrégé).
La courbe bleu foncé du haut (« imbriquée » dans la courbe noire, et évoluant au même rythme, mais avec une amplitude moindre) représente la même chose, mesurée à Baring Head, New Zealand. La moindre amplitude de la mesure à Baring Head vient de ce que l’essentiel de la biomasse continentale se trouve dans l’hémisphère Nord, où elle engendre une variation de la teneur atmosphérique en CO2 au fil des saisons.
En gros, au printemps et en été, en pleine période de croissance de la végétation, le flux qui domine est l’absorption du CO2 par la végétation (d’où diminution du CO2 atmosphérique), alors qu’en automne et hiver le flux qui domine est celui de la décomposition des végétaux morts (dont les feuilles tombées en automne) et la respiration des plantes et des micro-organismes. Le brassage de l’air entre hémisphères ne se faisant pas en quelques mois mais plutôt en une année, cette amplitude annuelle due au cycle saisonnier de la végétation de l’hémisphère Nord ne se répercute pas sur les deux hémisphères de manière homogène. Au niveau de la moyenne annuelle, la différence entre les deux hémisphères est minime, et de toute façon la tendance est exactement la même : l ‘évolution annuelle est très nettement à la hausse, jusqu’à arriver à 380 parties par million de CO2 en 2006 en moyenne annuelle.
Les courbes bleue et rose du bas représentent la variation de la teneur atmosphérique en oxygène, ou plus exactement l’écart à la normale, en ppm aussi. La courbe rose vient de mesures effectuées à Alert, Canada (82°N) et la courbe bleu clair de mesures effectuées à Cape Grim, Australie (41°S). La corrélation avec la courbe du CO2 est spectaculaire.
Source : GIEC, 4è rapport d’évaluation, 2007
Un deuxième indice intéressant est que non seulement le CO2 atmosphérique augmente, mais il augmente chaque année un peu plus (graphique ci-dessous), exactement comme la combustion des hydrocarbures. Il y a donc une « accélération » de l’augmentation très perceptible sur une échelle de temps – quelques dizaines d’années – qui est ridiculement courte à l’échelle des cycles naturels.
Teneur atmosphérique en C02.
Les barres grises représentent l’augmentation annuelle du CO2 atmosphérique – en ppm – provenant des mesures de la Scripps Institution of Oceanography, qui montre clairement que cette augmentation est plus importante chaque année. L’atmosphère s’enrichissait ainsi de 0,5 partie par million de CO2 tous les ans vers 1960, alors qu’actuellement c’est autour de 2 ppm par an (4 fois plus).
Les courbes en escalier noire et rouge juste au-dessus des barres donnent la moyenne glissante sur 5 ans des valeurs des barres et celle provenant des observations de la NOAA.
La courbe noire du haut (en escalier) représente (en parties par million) l’augmentation de la concentration atmosphérique de CO2 que nous aurions eue de 1960 à 2005 si la totalité du CO2 émis au titre des combustibles fossiles restait dans l’atmosphère. La différence avec ce qui est vraiment mesuré correspond à la reprise par les puits.
Source : GIEC, 4è rapport d’évaluation, 2007
Part du CO2 émis chaque année qui reste dans l’atmosphère (0 = 0%, 1 = 100%).
Il est facile de constater que cette fraction reste relativement stable autour de 50%, avec une anomalie au début de la décennie 1990, alors que les émissions de CO2 ont quadruplé entre 1960 et 2005. Cela s’explique par le renforcement des puits, qui pourrait cependant ne pas durer.
Source : GIEC, 4è rapport d’évaluation, 2007
La mesure des gaz à effet de serre sur une longue période
Sur le passé très récent, l’affaire est entendue : le CO2 atmosphérique augmente, augmente même de plus en plus, et il augmente (et l’oxygène diminue) au rythme de la combustion du pétrole, du gaz et du charbon. C’est déjà un sérieux indice, mais pour pouvoir dire avec certitude si la civilisation industrielle y est pour quelque chose ou pas, il faut pouvoir se faire une idée de ce qui se passait avant son début, c’est à dire avant 1750. Or avant 1750 (et même quelques temps après !) il n’y n’avait pas d’instruments permettant de mesurer directement la teneur en CO2 dans l’air, pas plus que la teneur en méthane ou en quoi que ce soit d’autre. Comme aucun de nos lointains ancêtres n’a eu la bonne idée de nous mettre quelques bouteilles d’air de l’époque de coté, comment a-t-on procédé ?
Nous avons la chance d’avoir, au pôle Sud, un dispositif naturel d’archivage de la composition de l’air. Chaque année, il y tombe de la neige, et comme la température de l’Antarctique est très basse et qu’il ne dégèle jamais, chaque année voit de nouvelles chutes de neige qui viennent recouvrir les précédentes. Avec le poids de la neige qui s’accumule au fil des années sans jamais fondre, la neige la plus ancienne finit par se transformer en glace, sous l’effet de la pression, comme cela se passe avec les glaciers de nos Alpes. Au cours de cette transformation de neige en glace, qui dure quelques siècles en général, l’air qui entoure les flocons de neige se retrouve emprisonné dans la glace, sous forme de petites bulles. Ces bulles datent donc de l’époque où la neige est tombée, à quelques siècles près.
Le résultat de tout cela est que la calotte glaciaire de l’Antarctique se compose de glace qui est de plus en plus vieille au fur et à mesure que l’on creuse plus profond, et que, avec chaque couche de glace d’un âge donné, on trouve un peu d’air – sous forme de micro-bulles – qui date de la même époque que la glace.
Cette situation ouvre la voie à une possibilité extraordinaire : retracer la composition de l’atmosphère, pour les gaz chimiquement stables une fois emprisonnés dans la glace (le CO2 en fait partie), jusqu’à l’époque de formation de la glace la plus ancienne de l’Antarctique. Pour cela, il faut :
creuser et extraire proprement (sans la contaminer avec de l’air ambiant) ce que l’on appelle une « carotte » dans la glace, c’est à dire un grand cylindre de quelques dizaines de centimètres de diamètre et dont la longueur est de quelques kilomètres (de la surface jusqu’au rocher),
dater la glace tout le long de la carotte,
analyser la composition des bulles d’air qui s’y trouvent (aussi tout le long), et notamment les concentrations des principaux gaz à effets de serre « naturels » (c’est à dire gaz carbonique, méthane, protoxyde d’azote).
Les couches les plus profondes de l’Antarctique datant d’il y a 800.000 ans, on comprend que l’on peut avoir un bon aperçu – d’autant plus précis que l’on est proche de notre époque, il est vrai – sur ce qui s’est passé pendant cette période. Pour être exact, on peut avoir une représentation très précise de ce qui s’est passé pendant les 100.000 denières années, puis une idée encore très acceptable (c’est à dire encore exploitable) de ce qui s’est passé sur les 700.000 années d’avant (de -100.000 à -800.000 ans).
Les constatations
Si l’on fait la courbe des concentrations dans l’air de gaz à effet de serre « naturels » depuis 1750 (début de l’industrialisation) (graphique ci-dessous), on constate que ces concentrations suivent tous une courbe en très forte croissance (à peu près exponentielle) depuis cette date.
Variation des teneurs de l’atmosphère en gaz à effet de serre depuis l’an mil. (GIEC, 2001). Nitrous Oxide signifie protoxyde d’azote, et carbon dioxide signifie CO2.
Les résultats proviennent de l’analyse des bulles d’air mesurées dans la glace (Blunier et al., 1993 ; Etherigde et al., 1996) et, pour les années postérieures à 1958, de mesures directes.
Rappel : un ppmv signifie une partie par million, c’est à dire 0,0001% ; un ppbv = une partie par billion (en Anglais, un billion = un milliard), c’est à dire 0,0000001% : mille fois moins !
Rappelons que les gaz à effet de serre n’ont pas besoin d’être présents en grande quantité pour avoir un effet déterminant.
Graphique tiré de GIEC, 2001
Le dioxyde de carbone (C02)
Par ailleurs, aux incertitudes de mesure près, les concentrations de CO2 avant 1750 sont constantes sur plus de dix mille ans, et n’ont jamais dépassé la valeur de 1750 (280 ppmv, alors qu’en 2005 nous sommes déjà à 380) pendant les 650.000 ans qui ont précédé 1750.
Variation des teneurs de l’atmosphère en gaz carbonique sur 400.000 ans tirée du forage de Vostok.
L’échelle de gauche donne les concentrations, celle du bas l’âge en années (attention ! Plus on va vers la droite et plus on remonte dans le passé), et celle du haut la profondeur du carottage (en mètre).
On constate aisément que la concentration en CO2 n’a pas dépassé 300 ppmv depuis -400.000 ans, et que les variations les plus brutales sont de l’ordre de 100 ppmv sur quelques milliers d’années.
Source: Petit & al, Nature, Juin 1999
Variation des teneurs de l’atmosphère en gaz carbonique sur 650.000 ans (attention ! on va vers le passé quand on se déplace sur la droite) tirée du forage EPICA.
On constate aisément que de -400.000 ans à -650.000 ans le CO2 n’a pas varié différemment que pendant les 400.000 ans qui ont suivi.
Siegenthaler, Stocker et al., Science, 2005
Si avec tout cela nous ne sommes pas encore coupables, du moins commençons-nous à être fortement suspects. Ce qui va achever de nous confondre, c’est l’analyse isotopique du carbone contenu dans le gaz carbonique atmosphérique.
Analyse isotopique du carbone
L’atome de carbone possède trois isotopes :
le carbone 12, le plus abondant, possède 6 protons et 6 neutrons.
Le carbone 13, qui possède 6 protons et 7 neutrons, est un isotope stable (il n’est pas radioactif) et présent à hauteur de 1% du carbone environ, avec toutefois une différence notable entre les milieux océaniques et les milieux continentaux : il est moins abondant dans les milieux continentaux (dans la biomasse et…les combustibles fossiles, qui sont de la biomasse décomposée il y a longtemps) que dans l’océan,
le carbone 14, qui possède 6 protons et 8 neutrons, est instable (c’est à dire radioactif, de période 5.500 ans environ, c’est à dire qu’au bout de 5.500 ans la moitié d’un stock initial de carbone 14 a disparu) se forme par bombardement, dans la haute atmosphère, de l’azote de l’air par les neutrons du rayonnement cosmique, selon la réaction
N (7,7) + n → N (7,8) → C (6,8) + p
Ce carbone 14 se retrouve ensuite un peu partout, mais comme il se désintègre en quasi totalité au bout de quelques dizaines de milliers d’années, les combustibles fossiles (qui se sont formés il y a des millions d’années au moins) n’en comportent pas.
Nous avons donc des discriminants du CO2 selon sa provenance :
les émissions de CO2 provenant de l’océan sont relativement riches en carbone 13 et comportent du carbone 14
les émissions de CO2 provenant de la biomasse continentale sont moins riches en carbone 13 et comportent aussi du carbone 14
les émissions de CO2 provenant des combustibles fossiles sont aussi riches en carbone 13 que celles provenant de la biomasse continentale (charbon) ou marine (pétrole et gaz) , mais sont dépourvues de carbone 14
Or on constate que le CO2 atmosphérique s’appauvrit actuellement en carbone 13 et en carbone 14. L’appauvrissement en carbone 13 indique que l’augmentation de ce CO2 atmosphérique ne vient pas de l’océan, et l’appauvrissement en carbone 14 implique – puisque c’est la seule source possible – que les émissions en provenance des combustibles fossiles augmentent.
Pour le CO2, la concentration jamais atteinte depuis 650.000 ans au moins, le rythme inconnu jusqu’alors de l’augmentation de sa concentration, et les confirmations par les analyses isotopiques et la variation anticorrélée de l’oxygène permettent d’affirmer que c’est bien l’homme et en particulier ses activités « modernes » qui est la cause de l’augmentation de ce gaz dans l’atmosphère.
Le méthane (CH4)
Pour le méthane, le passé lointain nous offre aussi une base de comparaison qui permet d’affirmer, sans trop se tromper, que nous sommes bien en cause dans l’élévation récente. En effet, le premier graphique de la page montre que le méthane est actuellement à 1700 parties par milliard, après avoir oscillé entre 350 et 700 parties par milliard sur les 650.000 ans qui viennent de s’écouler.
Concentrations en méthane atmosphérique, protoxyde d’azote, et teneur en deutérium de la glace
Les courbes superposées – bleu et pourpre – du haut : évolution du méthane atmosphérique, en parties par milliard (ppb, pour « parts per billion » en anglais), déduit d’analyses des bulles d’air dans les carottes prélevée en Antarctique (Dome C en pourpre, Vostok en bleu). La concentration atmosphérique naturelle a oscillé entre 400 et 700 ppb sur les 700.000 ans.
La courbe rouge du milieu concerne la concentration en protoxyde d’azote, qui n’a jamais dépassé 280 ppb avant l’ère industrielle.
La courbe du bas en noir donne la teneur la glace en deutérium (hydrogène avec un proton et un neutron), qui est un marqueur de la variation de température de l’Antarctique, et par extension de la température planétaire (avec un facteur 2 environ ; pour 2°C de variation en Antarctique la température planétaire varie d’environ 1 °C) .
Source : Spahni, Chappellaz et al, Science, 2005
Enfin que l’augmentation nous soit imputable est de toute façon une évidence pour les gaz « industriels » qui n’étaient pas présents naturellement dans l’atmosphère (halocarbures) et dont les concentrations augmentent également de manière exponentielle (graphique ci-dessous pour certains d’entre eux ; les halocarbures comportent plusieurs dizaines de représentants dont les noms sont des sigles barbares assez peu parlants pour le profane).
Variation des teneurs de l’atmosphère mesurées directement dans l’air de différents gaz industriels (en parties par trillion): halocarbures HCFC-22, HCFC -141b et HCFC -141b, et hexafluorure de soufre SF6.
Source : GIEC, 1996
Par contre il y a déjà eu des concentrations fortes de CO2 dans l’atmosphère si l’on remonte très loin dans le temps, et donc des températures moyennes un peu supérieures, mais qui n’ont probablement jamais dépassé les températures actuelles de plus de 5 à 10 degrés (rappelons que l’évolution que nous avons mise en route pourrait amener une élévation de température de plus de 10 °C en quelques siècles), car l’activité solaire (c’est-à-dire l’énergie rayonnée par le soleil) était alors bien plus faible. Et de toute façon, nous n’étions pas nés à ce moment-là !
Concentrations de CO2 au cours des âges géologiques récents. RCO2 est le rapport entre la concentration actuelle (en fait 300 ppm, soit 0,03%) et celle existant dans le passé. Par exemple R = 5 signifie que la concentration était de 5*300 = 1500 ppm, ou encore que le CO2 occupait 0,15% de l’atmosphère.
On constate que la tendance de fond de l’ère Quaternaire (débutant il y a 4 millions d’années) et même de l’ère tertiaire (débutant il y a 70 millions d’années, et pendant laquelle les mammifères se sont développés) était plutôt à la baisse.
Source : Berner, Science, 1997
| true |
Les élites européennes n’apprécient pas la victoire de Donald Trump. Les « gauchistes » universitaires pleins de suffisance en sont tout aussi malheureux. Le faux journal de gauche français Libération a dénommé American Psycho le Président élu Trump. Ils sont terriblement déçus que le politiquement correct puisse devenir passé de mode. Leurs sophistes professionnels ont été rameutés pour clarifier les choses. La liberté d’expression, écrivent-ils, n’est pas la liberté d’exprimer votre pensée mais le devoir de respecter les pensées des autres ce qui reviens à ce que l’on ne puisse dire que ce qui plaira aux autres, que ce qui n’offensera ou ne blessera personne. Nous sommes tout au fond de la poubelle intellectuelle libérale. Les lecteurs de Bret Easton Ellis seront surpris du choix de l’appellation« American Psycho » pour décrire Trump. Dans le roman d’Ellis, Patrick Bateman est un banquier psychopathe de Wall Street dont le passe-temps est le meurtre – ça ressemble davantage à Hillary Clinton qu’à Donald Trump! En ces temps de ténèbres, se diffuse la sensation étrange du pressentiment de Macbeth: « Rien n’est, que ce qu’il n’est pas. » Le site web faussement de gauche financé par la haute finance Democracy Now déplore et se lamente également de la victoire de Trump. Ils ont publié la Une suivante: « Du premier président afro-américain à un président soutenu par le Klu Klux Klan: Trump l’emporte par surprise ». Democracy Now! fait référence à David Duke, un « nationaliste blanc » qui fut naguère Grand Sorcier [Grand Wizard, NdT] du Klu Klux Klan. Il existe une différence fondamentale entre David Duke et Amy Goodman, l’animatrice de Democracy Now. Duke a quitté le KKK il y a de nombreuses années et affirme ne plus les soutenir. Amy Goodman affirme s’opposer au KKK. Toutefois, quand des terroristes appuyés par la CIA ont pris le contrôle de la Libye en 2011, lynchant et décapitant publiquement des Libyens noirs, Amy Goodman soutenait la « révolution » raciste tandis que Duke s’y opposait. Il y a eu depuis lors des milliers de lynchages en Libye et en Syrie, et Goodman n’a pas une seule fois parlé des réelles causes de la guerre; Goodman n’a pas interviewé une seule fois le moindre journaliste exposant les mensonges et la désinformation des médias corporatistes à l’endroit de deux dirigeants mondiaux de l’anti-racisme, Mouammar Qaddafi et Bachar al-Assad. Duke et Goodman ont beaucoup plus de choses en commun qu’il y paraît à la plupart des gens. Duke fonde toute sa carrière sur le rabâchage de mensonges et de fables à propos de l’Union Soviétique et de l’idéologie communiste. Le même anti-communisme enragé forme le socle de l’idéologie anarcho-libérale de Democracy Now. Mais j’ai davantage de respect pour Duke. Bien que tout ce qu’il avance sur le communisme repose sur la propagande et les mensonges impérialistes de la Guerre Froide diffusés par des agents du renseignement tel que Robert Conquest et des historiens malhonnêtes comme Timothy Snyder, Duke est honnête vis-à-vis de ses principes: il désire le retour de l’élite chrétienne blanche au pouvoir et la fin de la domination juive en Amérique. Il veut remplacer une caste dirigeante par une autre. Il ne fait pas semblant d’être de gauche. Goodman sera heureuse de voir les États-Unis sombrer dans la guerre civile. Elle n’a pas besoin de s’en faire, étant massivement riche et protégée par la CIA. En fait, la guerre civile profitera à Demcracy Now. Ils auront peut-être l’opportunité de faire semblant d’être des « révolutionnaires », dans le style « Printemps Arabe ». Quand vous avez d’anciens collabos des Nazis comme George Soros qui vous soutiennent, vous avez déjà de bonnes chances de succès dans la poche. Peut-être Goodman s’en fait-elle pour sa tribu juive, ce qui expliquerait pourquoi le Sionisme la finance. Le Sionisme n’a pas fait grand-chose pour les foules de Juifs des classes laborieuses qui se battent pour survivre dans les déserts du Moyen-Orient sous la férule réactionnaire du Likoud – encerclés par des terroristes wahhabites créés par ce même régime du Likoud – mais vous n’en entendrez pas parler sur le plateau de Democracy Now. Donc avec Duke et Goodman, il y a le suprématisme blanc et le suprématisme juif. Peut-être ont-ils besoin l’un de l’autre! Et désormais, les « anti-racistes » urbains blancs défilent dans les rues et deviennent de plus en plus violents. Quand Trump visitera l’Europe, nous verrons des manifestations gigantesques et des débordements de violence. Les « révolutionnaires à capuche » seront dans les rues. Les gens affirment que Trump est le nouvel Hitler, ce qui est à peu près aussi stupide que d’affirmer que Sanders est socialiste. La géopolitique et l’extrême-droite Le fascisme a été un mouvement social et politique réactionnaire créé par la bourgeoisie européenne afin d’empêcher une révolution prolétarienne à une époque où le premier état socialiste du monde était en train de prouver, par le biais d’une planification centralisée par l’Etat, qu’il était capable de générer un modèle supérieur de production. Les mouvements fascistes étaient une réaction à la menace d’une révolution sociale accomplie par les exploités contre leurs exploiteurs. Les gauchistes petits-bourgeois libéraux aiment pontifier sur la nécessité de l’établissement d’une « république sociale ». En France, l’un des chefs de file du mouvement Nuit Debout, Frédéric Lordon, a plusieurs fois fait référence à cette notion d’une république sociale. Mais une république sociale n’est possible que sur la base d’une alliance des classes sous la direction d’une bourgeoisie nationaliste volontariste et forte. Il est par conséquent ironique de trouver des soi-disant « anti-fascistes » et des « fascistes » comme Marine Le Pen appeler de leurs vœux une « république sociale ». La différence entre les années 1930 et maintenant, cependant, est qu’à l’époque tout le monde parlait de socialisme. Les Soviétiques construisaient le socialisme selon les préceptes du marxisme scientifique, alors que l’Italie et l’Allemagne construisaient des états capitalistes dotés d’une orientation sociale. Mais si les petits-bourgeois gauchistes voulaient vraiment une « république sociale » de nos jours, ils devraient voter pour le Front National, qui appelle à la fondation d’une « république sociale »! Les petits-bourgeois d’extrême-gauche et les petits-bourgeois d’extrême-droite veulent tous une république sociale. Les premiers sont des idéalistes et n’y parviendront jamais tandis que les seconds sont dans une certaine mesure des réalistes, mais profondément cyniques et désespérément obtus. Dans les années 1930, la Grande-Bretagne et les États-Unis avaient besoin d’une Allemagne forte pour contrer l’URSS, ce qui explique leur soutien initial en faveur d’Hitler. Ils avaient également besoin de créer un contre-mouvement pouvant être présenté aux travailleurs comme du « socialisme ». Le national-socialisme en a été le résultat. Le régime national-socialiste fut utilisé par l’Occident pour détruire l’URSS – un fait reconnu par les Soviétiques après la guerre. L’Occident ne pouvait pas soutenir ouvertement le régime allemand car il aurait essuyé des révoltes de leurs travailleurs. Les partis communistes en Grande-Bretagne, en France et aux États-Unis étaient bien organisés et des grèves auraient pu bloquer toute l’activité économique dans ces pays. Puisque l’URSS n’existe plus, l’échiquier géopolitique est considérablement différent de nos jours, en comparaison des années 1930. Aujourd’hui, des forces « progressistes » sont à nouveau alliées à la Russie mais il existe une différence fondamentale: en Europe, l’extrême-droite est pro-russe. Cela n’exempte pas l’extrême-droite de tout reproche. L’extrême-droite et les partis populistes en général représentent une idéologie nationaliste bourgeoise et ont émergé suite à des décennies d’opposition à l’URSS révisionniste et à la RPC (République Populaire de Chine) d’une part, et au gauchisme trotskiste d’autre part. Lorsque ces deux idéologies anti-communistes sont devenues « La Gauche », il est malaisé de reprocher aux gens d’être de droite! Un énorme segment du soutien à Donald Trump provient de l’ « Alt-Right » [droite « alternative », NdT], qui consiste en un galimatias d’idées contradictoires et de positions paradoxales. Le populisme d’aujourd’hui est favorable à l’intégration européenne et se présente comme formellement démocratique tandis que les mouvements fascistes des années 1930 étaient dictatoriaux, et ont servi aux puissances atlantiques pour séparer la péninsule européenne de la masse continentale eurasienne. Aujourd’hui, le régime nazi en Ukraine est l’allié de l’élite impériale occidentale. Le fascisme des années 1930 était un instrument géopolitique de l’impérialisme anglo-saxon sur le continent européen. Le populisme de nos jours devient de plus en plus un allié de la diplomatie russe contre l’impérialisme occidental. Les médias russes en France, par exemple, offrent une couverture médiatique beaucoup plus favorable de l’actualité de Marine Le Pen que les médias grand public français. Le Pen a été contrainte de souscrire un emprunt dans une banque russe pour financer sa campagne électorale puisqu’elle affirme que toutes les banques françaises ont refusé de la financer. Les Russes n’ont pas de temps à perdre avec le gauchisme petit-bourgeois: ils ont abattu les Trotskistes dans les années 1930 et même pendant les heures les plus sombres du révisionnisme soviétique, les Russes et leurs frères d’Asie centrale n’ont jamais oublié l’homme que Lénine appelait « Judas Trotsky ». C’est l’une des principales raisons pour lesquelles il faut toujours respecter la Russie! Par de nombreux aspects, la réémergence d’une Russie nationaliste hors des ruines de l’espace post-soviétique a généré une configuration des forces géopolitiques et idéologiques qui est totalement nouvelle. Ce qui était naguère considéré d’extrême-droite et réactionnaire est plus ou moins devenu progressiste et même révolutionnaire de nos jours. En Espagne dans les années 1930, les rebelles fascistes et les ultra-gauchistes trotskistes ont écrasé le front populaire des communistes et des libéraux, conservant l’oligarchie au pouvoir. Dorénavant, la bourgeoisie internationaliste « compradore », « l’élite au pouvoir », les « mondialistes » semblent être menacés par l’essor du populisme de la même manière que les oligarques étaient menacés par les démocrates sociaux dans les années 1930, et une fois de plus les agents de l’oligarchie sont les gauchistes trotskistes, qui appellent à une « république sociale » mais ne voient aucun inconvénient quand les élites occidentales qu’ils affirment combattre bombardent des républiques sociales telles que la Libye et la Syrie; des gauchistes qui hurlent « fasciste » et « raciste » au service de la forme la plus brutale de néocolonialisme occidental. D’un point de vue communiste, les populistes ne sont pas moins des ennemis de classe que les libéraux progressistes l’ont été durant les années 1930. Mais, contrairement à la situation des démocrates sociaux du siècle dernier, il n’y a aujourd’hui presque plus de communistes pour constituer une menace réelle au capitalisme monopolistique. De nos jours, les marxistes-léninistes manquent de l’unité et de la vision nécessaires pour devenir une force démocratique révolutionnaire. Beaucoup d’entre eux se préoccupent davantage de légitimer la confusion des genres sexuels sur les réseaux sociaux que de stimuler la révolution prolétarienne. Les contradictions du système impérialiste mondial mènent à la montée du populisme. Et il semble de plus en plus probable que le populisme soit en train de devenir la nouvelle phase de transition du capitalisme. Mais cette nouvelle période de transition sera-t-elle porteuse, ou néfaste? C’est extrêmement difficile à dire. Beaucoup de valeurs sociales promues par le populisme, c’est-à-dire la famille, la tradition, l’authenticité culturelle etc. sont plus proches des valeurs prolétariennes que les valeurs promues par le libéralisme. Par conséquent, les communistes devront jouer un rôle-clé dans la gestion de la transition du populisme au socialisme. Mais il faudra au moins une décennie pour effectuer une révision historique et idéologique, ainsi qu’un activisme infatigable pour que s’opère une telle synthèse. Donc, tandis que le populisme de droite ne reste qu’une nouvelle formulation de la dictature de la bourgeoisie, il exprime néanmoins une capitulation devant des valeurs plus proches de celles du prolétariat. En termes léninistes, il représente une « Nouvelle Politique Économique » de l’impérialisme dans le projet capitaliste mondial: ils veulent faire un pas en arrière pour faire deux pas en avant. Notre objectif doit être de rendre ce pas en arrière celui d’une irrévocable déroute! J’ai déjà évoqué ce schisme au cœur de l’impérialisme comme une guerre civile entre la bourgeoisie nationale et la bourgeoisie « compradore », ou entre le capitalisme financier et le capitalisme industriel. L’étendue du paradoxe mis en exergue par tout cela dans la définition de « la droite » et de « la gauche » trouve un exemple dans la visite de Poutine en Hongrie l’année dernière, où le dirigeant russe a rendu hommage aux soldats de l’Armée Rouge morts pendant la répression de la contre-révolution de la Hongrie populaire et démocratique, en 1956. [Viktor] Orban et ses disciples ont procédé à la réécriture de l’histoire hongroise de façon à les présenter comme des héros nationalistes, pendant que Poutine a apaisé les communistes et les nationalistes en Russie en présentant ses respects à l’Armée Rouge. Orban et Poutine sont idéologiquement similaires, pourtant les deux dirigeants se tiennent à l’intersection de courants historiques, idéologiques et géopolitiques contradictoires. L’émergence d’un nouveau discours L’ordre mondial impérialiste contemporain est en train de s’effondrer. Nous parvenons au dénouement d’une crise planétaire du capitalisme. Les États-Unis sont confrontés à la réalité qu’ils ne peuvent plus extérioriser toute leur industrie en Asie. Bien qu’il soit vrai que Donald Trump dispose d’une pléthore de néoconservateurs bellicistes en charge de son appareil de politique étrangère, il se profile la possibilité qu’une reconfiguration des alignements géopolitiques issue de l’échec de l’OTAN en Syrie et d’une nouvelle définition de ce qui peut être considéré comme progressiste dans les réseaux sociaux, offre l’éventualité d’un changement dans le sens des forces anti-capitalistes. Que le discours soit droitiste ou gauchiste, le consensus croissant s’accorde que le capitalisme est le problème et que comme le disait [William Butler] Yeats, « le centre ne tient plus ». Certaines éventualités sont à considérer vis-à-vis du régime Trump. Il ne fera pas la promotion de la pseudo-science LGBT avec autant de zèle pour orienter l’esprit de nos jeunes enfants. L’Association Nationale pour la Recherche et la Thérapie de l’Homosexualité [NARTH, National Association for Research and Therapy of Homosexuality, NdT] ne sera peut-être plus poursuivie juridiquement ni mise au ban social par une interdiction judiciaire. Le Vice-Président Pence, bien que belliciste néoconservateur, possède néanmoins une opinion progressiste au regard de la sexualité et approuve le travail de NARTH. Cela ne fait pas de Pence un « progressiste » per se. Mais cela peut permettre aux leaders du mouvement de libération des Afro-Américains de se faire entendre. Ils ont dénoncé le rôle du mouvement LGBT dans son implication dans une guerre dirigée contre le mâle noir pour le compte d’une suprématie blanche – et juive en particulier. Les milliers de scientifiques distingués qui ont exposé les problèmes de la théorie de Roger Revelle sur le réchauffement climatique anthropique sont maintenant peut-être mieux placés pour remettre en cause l’opinion de l’establishment sur la météorologie, qui a des effets dévastateurs sur les vies des gens qui travaillent; cela serait un coup sérieux porté à la mondialisation, et orienterait également l’attention du public vers le projet mortifère et insensé de la géo-ingénierie – l’un des périls les plus extrêmes qui menacent l’Humanité. Donald Trump s’est tant fait détester de l’establishment au pouvoir, qu’il a dû se tourner vers des sources médiatiques alternatives pour se faire entendre. Ceci démontre que l’oligarchie régnante, qui dépend tellement du contrôle de l’opinion publique, cherche désormais à coopter les voix alternatives pour les réorienter vers les intérêts de la faction trumpienne [sic] de la classe dirigeante. Alors que des agences d’information comme InfoWars d’Alex Jones diffusent régulièrement des nouvelles importantes et des analyses incisives, leur anti-communisme fanatique et l’influence sioniste y siégeant en fait un atout-clé de l’establishment trumpien en gestation. La part d’Alex Jones dans l’élection de Trump traduit un développement positif dans la mesure où elle démontre le fait que l’appareil médiatique corporatiste traditionnel ne possède désormais plus la moindre crédibilité, néanmoins Jones est fait du même tissu que les ennemis de la classe laborieuse comme Trump. Une grande partie de l’agenda d’InfoWars consiste à déblatérer des mensonges à propos de tout système offrant une alternative au capitalisme. Le fait qu’ils ne proposent même pas de débat ou de discussion sur ce thème témoigne d’un manque de sincérité dans leur activisme en faveur de la « vérité ». Le comportement erratique, agressif et psychotique d’Alex Jones discrédite l’activisme authentique. Dans une nation où des centaines de milliers d’individus travaillent dans la « communauté du renseignement », il importe de conserver une attitude de vigilance scrupuleuse et constante. Une grande attention mérite d’être portée à la façon dont InfoWars couvrira le prochain attentat terroriste en Amérique, car cela pourra révéler de nombreuses choses à propos de l’establishment trumpien qui émerge. L’ « État Islamique » est d’ores et déjà actif et l’attention sera portée sur l’ « Islam radical ». Le fait qu’Abdul al-Wahhab, le taré qui a fondé la secte anti-islamique violente qui porte son nom – wahhabisme – au dix-huitième siècle était un Juif faussement converti à l’Islam sera gardé sous silence. Mais c’est le Sionisme qui est l’ennemi des États-Unis, pas l’Islam. Un fait notable à propos de Trump et des populistes de droite en général, est la fonction caricaturale et vulgaire incluse dans l’articulation de leur discours, estimée être « taboue » ou « politiquement incorrecte » par l’establishment. Faire des appels du pied aux instincts les plus bas des masses lobotomisées est une stratégie classique de la classe dirigeante – surtout pendant une époque où la confiance en l’idéologie de la classe dirigeante est quasi-inexistante parmi la population. Vladimir Poutine a également eu recours à la vulgarité dans un effort destiné à plaire à « l’homme ordinaire » en Russie. Mais la dissonance cognitive trumpienne qui repose sur l’évocation de sujets tabous et la prise de positions controversées comme sur l’agenda du mouvement LGBT et du réchauffement climatique figure des thèmes où l’analyse scientifique marxiste pourrait infiltrer et déconstruire ces débats spécieux, en démontrant comment la prolifération de la pseudo-science et de la perversion sexuelle sont les symptômes d’une économie politique capitaliste en déclin terminal. C’est pourquoi un contre-mouvement issu de la gauche voulant lutter contre Trump ne peut pas « se rallier à » des vendus trotskistes comme Bernie Sanders, comme le plaident les philosophes Alain Badiou et Slavoj Zizek. Les gauchistes ont besoin de comprendre que le trumpisme est plus roche des valeurs prolétariennes telles qu’elles existent dans le régime capitaliste étasunien; beaucoup de ces valeurs reflètent des attitudes agraires pré-capitalistes et Trump a gagné précisément parce que les travailleurs pouvaient davantage s’identifier à sa démagogie provinciale et raciste qu’avec les postures pseudo-internationalistes des petits-bourgeois. Ils devraient également relever, comme James Petras l’a souligné, que beaucoup d’électeurs ayant voté pour Trump venaient de la classe moyenne éduquée mais déshéritée. Les attitudes agraires pré-capitalistes envers la famille et la sexualité sont plus propices aux relations altruistes d’amour et de parenté nécessaires à la formation d’une société socialiste. Le scepticisme à l’égard de la « science » officiellement admise qui se conforme avec un agenda libéral de capitalisme financier d’imposition de gouvernance mondiale par le biais d’une taxation draconienne ou d’une économie de service parasitaire est un aspect ignoré par de nombreux suiveurs de Trump, et par une faction considérable de la classe dirigeante industrielle. Une faction de l’oligarchie fait la promotion de la pseudo-science pour justifier un agenda de gouvernance mondiale par la taxation, tandis que l’autre faction fait la promotion de l’économie réelle. En ce sens, les climatosceptiques chez les Républicains sont plus « à gauche » que les défenseurs de la taxe carbone à Wall Street. Cela ne signifie pas qu’ils ne s’embrassent pas tous avec effusion quand ils se rencontrent aux sessions du Council on Foreign Relations et de la Commission Trilatérale. Ils servent tous les mêmes intérêts de classe fondamentaux, mais il y a des divergences en termes de politique. Il n’y aura pas de « révolution » en Amérique si les hommes sont tous des hipsters efféminés, sans armes et fumeurs de joints qui réclament de leur gouvernement la fabrication de nuages au-dessus de leurs têtes par la vaporisation de produits chimiques toxiques afin de « sauver la planète ». L’arrogance et l’orgueil sont les traits les plus dominants de nombreux Sanderistes et Sorosistes (sic) de gauche; il n’y a pas d’autre façon de le dire – ils sont incorrigiblement stupides, alors que les supporters de Trump ne sont pas tous stupides et beaucoup d’entre eux pourraient devenir une force progressiste si seulement ils voient Trump pour ce qu’il est: un escroc et un gangster (peut-être encore pire mais j’espère me tromper!) qui a été sélectionné par une section de l’oligarchie pour gérer plus efficacement un empire en effondrement. À beaucoup d’égards, Trump pourrait être décrit comme un autre Obama. Obama jouait le bon flic, noir, libéral et cultivé mais responsable de la tuerie de masse vendue sous le label « interventions humanitaires ». Trump est le méchant flic, blanc, conservateur et brutal qui ne veut pas tuer seulement les terroristes mais leurs femmes et leurs enfants avec. Obama proposait d’être plus conciliant avec Cuba et avec l’Iran et l’a été dans une certaine mesure, mais il a laissé partout ailleurs la destruction dans son sillage. Trump prend la pose d’un russophile qui soutiendra le Président Assad de Syrie, mais il entend renforcer le Sionisme en ouvrant une Ambassade US à Jérusalem. Il y a même des enragés dans son administration de politique étrangère qui voudraient bombarder l’Iran. Ceci dit, nous devons maintenant réfléchir et tenter de découvrir les perspectives pour la construction d’un front populaire contre l’oligarchie qui prenne en compte les nouvelles luttes géopolitiques et de classes de notre époque. J’ai récemment été interrogé lors d’une émission de PressTV sur la philosophie du libéralisme. Il m’a été demandé d’expliquer ce qu’est le libéralisme et pourquoi son ère semble achevée. J’ai commencé en évoquant le célèbre essai de Marx « Zur Judenfrage« , « sur la question juive », où le philosophe allemand critique le concept des droits de l’homme comme étant l’expression philosophique des droits de propriété bourgeois – un concept singulièrement juif. Nous avons ensuite écouté un enregistrement du philosophe français de la « droite alternative » Alain de Benoist qui a entrepris, avec beaucoup plus d’éloquence que moi, d’expliquer le même texte. Les communistes et les populistes partagent les mêmes plateformes, que cela nous plaise ou non, et nous sommes en accord sur de nombreux sujets fondamentaux. La nécessité d’un front populaire Il est temps de mûrir et de confronter la réalité que les forces matérielles de ce monde ont rassemblé, des gens issus de traditions philosophiques et politiques opposées représentant ou pensant représenter des classes antagonistes. Les acquis sociaux du siècle dernier ont été gagnés grâce à la vision stratégique de dirigeants qui ont été capables de plaider la cause de leur classe sur des plateformes où se trouvaient aussi leurs ennemis de classe. S’il y a quoi que ce soit de bon à dire de la victoire de Trump, c’est que le trotskisme, l’anarchisme, la démocratie sociale et leurs trésoriers libéraux démocrates sont en crise et vont perdre l’hégémonie dont ils avaient joui jusqu’ici. Nous communistes sommes face à un choix clair: ni le populisme ni la démocratie libérale (« ni la paix ni la guerre ») mais un front stratégique ou – au moins – l’engagement d’un dialogue avec le populisme contre la réaction petit-bourgeoise au service de l’impérialisme libéral et du Sionisme. Si nous défendons le slogan ultra-gauchiste antérieur nous deviendrons sans aucun doute des agents de chaos et de destruction. Si nous défendons le second, nous avons au moins la possibilité de mener un mouvement contre la mondialisation, le terrorisme des droits de l’homme, les guerres perpétuelles et la réification de la vie humaine. Les gens vont devoir comprendre qu’il existe de nombreux fronts dans cette guerre – le climat, le genre, les libertés civiques, la santé, et beaucoup d’autres. La guerre est menée par les capitalistes internationalistes qui sont pleinement conscients de leurs intérêts de classe et sont unis sur ces bases. Nous avons besoin de faire la même chose. Gearóid Ó Colmáin | 28 janvier 2017
| fake |
Ce matin, des militantes et militants des groupes locaux Greenpeace de Paris et Versailles ont dénoncé devant le Collège de France le partenariat du prestigieux établissement avec TotalEnergies. La chaire « Avenir commun durable » du Collège de France, consacrée aux enjeux de la transition environnementale et énergétique, et dont la leçon inaugurale a lieu aujourd’hui, compte en effet le pétrolier parmi ses mécènes.
Voir les photos et vidéos de l’action
Si la multinationale a récemment changé de nom, elle n’a pas changé de business model pour autant. TotalEnergies fait du greenwashing sur le climat et les énergies renouvelables, mais reste avant tout une major dont le modèle est basé sur l’exploitation des énergies fossiles comme le gaz et le pétrole. C’est pour cette raison que 12 militantes et militants étaient présents ce matin devant le Collège de France, avec des banderoles « Total : Marée noire sur nos écoles » et « Ban Fossil Ads ». Ils et elles ont également déroulé un drap noir sur les marches et installé des barils pour symboliser l’emprise de TotalEnergies sur le Collège de France.
En acceptant l’argent sale de TotalEnergies, le Collège de France se rend complice de son activité climaticide. L’institution lui offre ainsi un terrain pour développer encore plus sa stratégie d’influence de notre société qui, in fine, lui permet d’engranger toujours plus de profits en émettant toujours plus de gaz à effet de serre. Être financé par TotalEnergies, c’est participer à l’acceptabilité sociale des entreprises pétrolières et gazières. Aux dépens du climat.
Le Collège de France doit abandonner son partenariat avec TotalEnergies
Les institutions scientifiques publiques comme le Collège de France sont porteuses de l’intérêt général et ont un devoir d’exemplarité vis-à-vis de la société : elles se doivent d’intégrer dans leurs activités les grands enjeux auxquels fait face la société, notamment la lutte contre le changement climatique.
Les citoyennes et citoyens ont le pouvoir d’agir contre l’influence toxique de TotalEnergies en se mobilisant er pour exiger la fin de toute forme de partenariats, mécénats et publicité venant du secteur des énergies fossiles. C’est pourquoi Greenpeace a lancé une initiative citoyenne européenne. Si le million de signatures est atteint avant le 4 octobre prochain, la Commission européenne sera obligée de se saisir du sujet.
Santé, climat : même combat. Après avoir rejeté la puissance de l’argent du tabac, il est possible d’en faire de même avec l’argent de l’industrie fossile.
| biased |
Il y a quelques jours, le NSIDC & la NASA délivraient des images impressionnantes de l’état actuel de la banquise arctique. À 4,1 millions de km2 la surface de la glace de mer n’avait jamais été aussi réduite… Mais le minimum de la banquise arctique n’était pas encore atteint : ce triste record battu, la banquise a continué de se rétracter, jusqu’à diminuer à une surface de 3.41 millions de km2 – soit une chute d’environ 45% depuis 1979 à la même période.
La fonte de la banquise arctique est l’un des impacts les plus visibles des changements climatiques, avec des conséquences importantes non seulement pour les populations autochtones, la faune et la flore de cette région, mais également pour l’ensemble de la planète.
La fonte des glaces durant l’été est un excellent indicateur du réchauffement climatique mais c’est aussi une véritable clé du phénomène.
Le recul de la banquise ne peut plus être expliqué par la variabilité naturelle d’une année sur l’autre.
Les modèles climatiques montrent plutôt que ce recul est lié au réchauffement climatique, particulièrement prononcé en Arctique. Les éléments de preuve attestant du réchauffement récent de l’Arctique comprennent: l’augmentation des températures enregistrées, la fonte des glaciers, des banquises et du permafrost, ainsi que l’augmentation du niveau des océans.
Les mesures précises, par satellites, de ces données ont débuté dans les années 1970 : ces données suggèrent que, durant cette période, la quantité de glace de mer dans l’Arctique a diminué d’environ 3% tous les dix ans, mais, de façon inquiétante, les scientifiques ont découvert que le taux de fonte a augmenté de manière significative ces dernières années.
En moins d’une génération, nous avons changé l’apparence de la planète
Et cette modification drastique de l’Arctique est exploitée par les compagnies pétrolières qui tentent désespérément de repousser des limites auparavant considérées comme infranchissables, trop risquées ou non rentables. Cette expansion effrénée touche désormais l’Arctique, où la fonte des glaces causée par les changements climatiques ouvre la voie à de vastes régions jusque-là préservées.
D’après les estimations de l’agence américaine Minerals Management Service, les blocs de concession situés dans l’océan Arctique ou à proximité de l’Alaska ont une chance sur cinq d’être à l’origine d’une marée noire importante au cours de leur durée d’exploitation.
Ainsi, plus le nombre de blocs exploités sera élevé, plus les risques de marée noire seront importants. Au cours des dernières années, les dangers liés aux icebergs ont augmenté car plusieurs grands glaciers du Groenland ont commencé à se désintégrer en raison des changements climatiques. Un immense bloc de glace, d’une superficie égale à quatre fois celle de Manhattan, s’est récemment détaché du glacier de Petermann. Il devrait dériver en direction du détroit de Nares, pour rejoindre ensuite la mer de Baffin et s’engouffrer dans le courant du Labrador. Il est probable que certains de ces icebergs soient trop gros pour être remorqués hors du passage des appareils de forage. En d’autres termes, les plateformes elles-mêmes devront être retirées à brève échéance.
Mais les leçons ne semblent pas porter leurs fruits : si l’on part de l’hypothèse qu’un baril, après raffinage et combustion du pétrole, génère environ 300 kg de CO2, les réserves offshore extractibles de l’Arctique pourraient être à l’origine de l’émission de 27 milliards de tonnes de CO2 – un volume comparable à ce qu’émettent chaque année l’ensemble des pays de la planète.
1,8 millions de personnes ont rejoint la campagne Save The Arctic – pour qu’enfin, cette zone exceptionnelle et précieuse devienne zone naturelle préservée. Il est temps de mettre fin à la course aux intérêts économiques et industriels en Arctique, car cette zone est cruciale pour l’ensemble des habitants de la planète !
L’Arctique a besoin de nous. L’Arctique a besoin de vous.
JE PROTÈGE LES ÉCOSYSTÈMES MARINS
Pour suivre les dernières actualités sur Twitter : #SaveTheArctic
| true |
Aujourd’hui, les quatre présidents des groupes de travail du Grenelle de la Mer ont remis leur rapport au Ministre d’Etat, Jean-Louis Borloo. Un véritable dialogue a pu être engagé entre les parties invitées à cette table ronde qui a débouché sur de nombreuses propositions des quatre groupes de travail. A ce stade, le Grenelle de la Mer aura surtout permis de poser un constat sur les menaces qui pèsent sur les océans, leurs causes et les solutions qu’il convient d’explorer de toute urgence.
Si le débat est ouvert, l’ambition d’un changement de cap avec une approche écosystémique et la prise en compte des services écologiques sont loin d’être atteintes.
De réelles avancées…
Saluons de réelles avancées dans le domaine de la gestion intégrée des zones marines, de la nécessité d’outils d’urbanisme intégrant les zones marines et côtières, ou encore la priorité donnée à l’assainissement des eaux des collectivités notamment en Outremer. La mise en place de projets pilotes de gestion concertée par pêcherie (Unité d’Exploitation et de Gestion Concertée), une méthode commune de définition des aires marines protégées et de réserves marines, ou une gouvernance adaptée à l’approche écosystémique, par façade et/ou mers régionales, figurent parmi les propositions majeures. Cependant un accord sur des objectifs chiffrés concernant les aires marines protégées avec un calendrier et des étapes clefs manque encore. Ce qui reste inquiétant au vu du retard pris par la France dans la mise en place de ces dispositifs essentiels au maintien de la biodiversité.
…Et des désaccords qui subsistent.
Par ailleurs d’importants points de divergences subsistent, s’agissant notamment de la régulation des activités humaines, de l’urbanisme, des industries, de la navigation, de la pêche (chalutage de grand fond) ou encore de la plaisance. Ces désaccords subsisteront tant que ne seront pas posés autrement et collectivement les fins et les choix d’une économie fondée sur le maintien ou l’accroissement de la disponibilité des services écologiques.
La France dispose du deuxième domaine maritime au monde, d’où sa responsabilité immense et son devoir d’exemplarité. Dès lors, une forte volonté politique devrait s’exercer dans les directions suivantes :
• Préservation des écosystèmes marins avec la création d’aires marines protégées dans la zone économique exclusive à hauteur de 10% d’ici 2012 pour un objectif à 20% en 2020, des coopérations régionales, la protection de la Méditerranée, l’appui aux collectivités d’Outre-mers qui représentent 97% du domaine marin français ou celle de l’Arctique au moment où la fonte de la banquise s’accélère.
• Protection des espèces les plus menacées comme les grands prédateurs tels que les requins ou le thon rouge ;
• Lutte contre les pollutions et prise en compte des impacts des changements climatiques.
Le temps des arbitrages approche. Ils devront déboucher sur une refonte de la gouvernance des océans. Dans cette perspective, nous attendons du Ministre d’Etat Jean-Louis Borloo, qu’il jette les bases d’une vision stratégique, structurante et de long terme pour une politique marine ambitieuse, régionale et internationale de la France. Les ONG signataires: Bloom, Fondation Nicolas Hulot, Greenpeace, UICN et WWF attendent donc des mesures courageuses à l’issue de la table ronde de juillet.
| true |
Dumai, Indonesie — le 15 novembre 2007. Le navire emblématique de Greenpeace, le Rainbow Warrior, s’est amarré aux côtés du MT Westama, un tanker chargé de 33 000 tonnes d’huile de palme afin de l’empêcher de quitte de port de Dumai, dans la province de Riau en Indonésie.
« Nous nous interposons pour étaler au grand jour les désastres provoqués par la culture des palmiers à huile en Indonésie. Utilisée à bon marché de façon croissante pour les agrocarburants, l’alimentation et les cosmétiques, cette huile alimente la déforestation des tourbières et des forêts tropicales, et fait peser une grave menace sur l’équilibre du climat » déclare Sue Connor, de Greenpeace International.
L’huile de palme chargée à bord provient directement de compagnies impliquées dans la destruction par le feu des forêts et des tourbières dans la province de Riau, où, en septembre, Greenpeace a établi en partenariat avec les communautés locales un camp d’étude et documentation. Les pratiques destructrices des industriels de la palme à huile sont exposées dans un rapport rendu public la semaine dernière : La palme du réchauffement.
Bombe climatique amorcée
La destruction des forêts est responsable de 20% du total des émissions de GES dans le monde. En raison de la très rapide et très importante destruction de ses forêts, l’Indonésie est le troisième plus gros émetteur de GES au monde après la Chine et les Etats-Unis et juste devant le Brésil. La province de Riau, sur l’île de Sumatra, abrite le quart des cultures de palmiers à huile d’Indonésie. Or, des projets massifs d’expansion portent sur plus de 3 millions d’hectares.
Cette expansion aura des conséquences dramatiques sur l’équilibre du climat puisque ces tourbières stockent 14,6 Giga tonnes de carbone, l’équivalent d’un an d’émissions de gaz carbonique dans le monde.
Si précieuses soient-elles pour les hommes, le climat et la biodiversité, en l’état actuel des choses, la conservation des forêts tropicales n’est pas « rentable » pour les pays en développement. Le cas de l’Indonésie l’illustre parfaitement. Pour inverser la tendance, un mécanisme international de rémunération de la non destruction des forêts est nécessaire Greenpeace demande que ce mécanisme, appelé RED (« Reducing emissions from deforestation ») soit partie intégrante de la deuxième phase du protocole de Kyoto pour 2013-2017 qui sera discutée à Bali, en Indonésie, du 3 au 15 décembre lors de la Convention des parties (COP) des Nations Unies sur le changement climatique.
« Protéger les forêts anciennes est une façon économique, rapide et efficace de réduire les émissions de GES, précise Grégoire Lejonc, de Greenpeace France. De plus, si nous luttons pas contre la déforestation, tous nos efforts pour limiter les effets changements climatiques seront vains car l’équilibre écologique planétaire repose largement sur l’existence de vastes forêts naturelles riches en biodiversité, régulant le climat et stockant du carbone. »
| true |
Les universités s’enorgueillissent de préparer leurs étudiants à un avenir brillant. Mais face à un climat en crise, où les catastrophes d’une ampleur et d’un impact « sans précédent » deviennent la norme, à quel avenir promettre nos étudiants ? Face à la dégradation de l’environnement et à la perte très importante de biodiversité, les universités et autres établissements d’enseignement devraient prioriser la préparation adéquate de leurs étudiants et de leur personnel à des temps de plus en plus difficiles.
Les changements climatiques et la destruction de l’environnement affectent tous les aspects de la vie, y compris ce dont nous avons le plus besoin ou ce à quoi nous tenons le plus : l’eau, la nourriture, les écosystèmes, la faune, la sécurité, le logement, l’énergie, les transports, la santé, les collectivités et l’économie. Les besoins humains fondamentaux de nombreuses personnes, en particulier les plus vulnérables, sont déjà menacés.
Affronter les conflits induits par le climat, les migrations massives, les effets sur la santé, les coûts économiques et la dégradation de l’environnement représentent des défis d’une ampleur extraordinaire. Il n’y a tout simplement pas de plus grand défi que d’affronter l’urgence écologique et climatique : les universités doivent à leurs étudiants d’être à l’avant-garde de ces questions.
Des étudiants inquiets pour leur avenir
Par les voix de Greta Thunberg, des grèves scolaires pour le climat et des « Fridays for the future », des jeunes du monde entier appellent haut et fort à un changement de société. Des pancartes de protestations émergent partout : « Pourquoi étudier pour l’avenir alors que personne ne fait assez pour sauver notre avenir ? », « Le changement climatique est pire que les devoirs », « si vous n’agissez pas comme des adultes, nous le ferons », ou encore « le climat change, pourquoi pas nous ? »
Les universités ont un rôle particulier à jouer pour la planète. En tant que grandes institutions, leur empreinte carbone et environnementale est importante, ce qui devrait constituer en soi une incitation suffisante pour agir. Mais il leur incombe également la responsabilité d’être honnêtes avec leurs étudiants, car les emplois qu’ils chercheront après leur diplôme seront fondamentalement remodelés par un climat de plus en plus variable et par certains extrêmes climatiques sans précédent par leur intensité et leur fréquence.
En tant qu’établissements d’enseignement, les universités ont par ailleurs un potentiel inégalé. Plusieurs millions d’étudiants à travers le monde obtiennent leur diplôme chaque année. Ils sont et seront de plus en plus touchés par les changements climatiques. L’humanité a besoin de citoyens engagés qui comprennent les innombrables implications des perturbations climatiques et peuvent y faire face dans l’urgence.
Des institutions déclarent l’urgence climatique
Le défi climatique exige la collaboration de penseurs créatifs et critiques, de communicateurs et de spécialistes des problèmes à résoudre, de leaders et de collaborateurs, d’entrepreneurs et de chercheurs, de scientifiques et de philosophes.
C’est une crise civilisationnelle et existentielle. Le partage et la production des connaissances devraient être massivement orientés en ce sens. Toutes les disciplines universitaires doivent tenir compte des défis de l’incertitude face à un climat en évolution.
Plusieurs institutions, telles que la Southern Connecticut State University aux États-Unis, les universités de Bristol, Exeter, Glasgow et Lincoln ainsi que les universités de Keele et Newcastle au Royaume-Uni et l’Université polytechnique de Catalogne en Espagne ont déjà déclaré une urgence climatique.
Ces universités ouvrent la voie aux côtés de millions de jeunes dans le monde, de gouvernements locaux et nationaux et du secteur privé.
Plus qu’une démonstration symbolique, la déclaration d’une crise environnementale et climatique a de réelles implications.
Diminuer leur empreinte carbone
En tout premier lieu, cela implique de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et leur empreinte écologique. Les universités se fixeraient en la matière des objectifs transparents, en seraient tenues responsables et en rendraient compte régulièrement.
En adoptant des pratiques durables dans tous les aspects de leur fonctionnement, de la restauration au transport et aux déplacements, en passant par les investissements, la conception et l’entretien des bâtiments ou la gestion des déchets et de l’énergie, entre autres, les universités tendraient à devenir plus durables sur le plan environnemental et serviraient d’exemple aux autres organisations.
S’adapter aux impacts du changement climatique
Afin de s’adapter au changement climatique, les universités doivent mettre en place des mesures pour s’assurer que leurs étudiants, leur personnel et leurs visiteurs sont au mieux préparés aux risques et aux impacts liés au climat : inondations, vagues de chaleur, pénurie d’eau, cyclones tropicaux, feux de brousse, ainsi que les troubles sociaux, le déclin de la productivité et les conséquences sur la santé qui résulteront inévitablement du fait de la détérioration de notre climat.
Il est tout aussi important de préparer les étudiants à être réceptifs aux nouvelles possibilités qui peuvent se présenter à certaines périodes dans certaines régions en raison des changements climatiques.
Intégrer le changement à toutes les disciplines
Pour cela, il est indispensable d’intégrer l’action écologique et climatique à toutes les disciplines. Les universités veilleraient à ce que tous les étudiants, quels que soient leur discipline et leur niveau d’études, comprennent les impacts climatiques spécifiques et les mesures correctives possibles.
Cela se refléterait dans les programmes d’études, les classements des universités, les attributs des diplômés, ainsi que dans les mesures du rendement du personnel, y compris celles des cadres supérieurs.
Les activités interdisciplinaires d’enseignement et de recherche sur les défis environnementaux mondiaux, la résilience et les solutions seraient prioritaires et feraient l’objet d’investissements. L’action collective, l’engagement communautaire, les partenariats, le partage des meilleures pratiques et les plates-formes ouvertes pour l’innovation seraient encouragés.
Un appel à toutes les universités
L’ampleur des défis qui attendent l’humanité exige des dirigeants courageux et engagés, des investissements dévoués, une transformation organisationnelle et structurelle et, surtout, des changements fondamentaux dans les comportements économiques et humains. Les universités ont un rôle vital à jouer pour s’assurer que l’augmentation de la température mondiale reste inférieure à 1,5 °C, et elles devraient s’y employer résolument.
Inspirés par notre jeunesse, nous appelons les cadres universitaires, les membres du conseil d’administration, le personnel universitaire et non universitaire, ainsi que les étudiants à déclarer l’état d’urgence écologique et climatique. Il n’y a pas de plus grand enjeu pour l’avenir de l’humanité et le moment est venu d’en déclarer l’urgence.
Michael E. Mann (Penn State University), John Cook (George Mason University), Christopher Wright (University of Sidney), Will Steffen (Australian National University), Patrick Nunn (University of the Sunshine Coast), Pauline Dube (University of Botswana), Stephan Lewandowsky (University of Bristol), Anne Poelina (University of Notre-Dame Australia), et Katherine Richardson (University of Cambridge) sont co-auteurs de cet article.
| true |
Commençons par une bonne nouvelle. Un mois d’août resplendissant, le dernier mois d’été, a béni le Nord ! Le soleil brille, les lacs sont encore assez chauds pour la baignade, les champignons sont prêts à être cueillis, les framboises sauvages sont pourpres et sucrées, les fauves rousseurs de Bambi gambadent dans la forêt qui s’étend jusqu’à notre maison d’été ; Dieu est dans son paradis – tout va pour le mieux ! À moins que… ? Malgré les efforts incessants pour nous faire basculer dans la panique et le désespoir, on ne jette pas si facilement ce monde robuste dans la tourmente, et il y a même des signes d’amélioration (même si des nuages orageux planent toujours à l’horizon). Les gens quittent les grandes villes pour s’installer dans des villes plus petites, inversant ainsi une longue tendance. Les capitales surpeuplées ont commencé à se débarrasser de leurs habitants excédentaires. Stockholm a commencé à libérer sa population ; Moscou fait de même. Les Russes innovateurs réfléchissent à des plans pour reconstruire leur capitale dans la lointaine Sibérie, laissant Moscou en plan. Les salaires des ouvriers agricoles et dans le bâtiment augmentent, car les travailleurs invités ne sont pas faciles à trouver. Alors que le flux de migrants et de réfugiés se tarit, oui, les salaires des travailleurs ont commencé à augmenter. Les voyages internationaux sont devenus si compliqués que seuls les très riches ou les très obstinés s’aventurent encore à l’étranger, de sorte qu’il y a davantage de tourisme intérieur – une activité qui était presque éteinte. Pourquoi un Suédois, un Britannique ou un Russe sain d’esprit passerait-il des vacances dans son propre pays, alors qu’il est moins cher et plus exotique d’aller en Espagne, en Turquie ou en Grèce ? Maintenant, avec ces entraves sans fin, ils préfèrent dépenser leur temps et leur argent dans leur propre pays. Un Suédois découvrira les forêts de montagne de Bergslagen ou la ville médiévale de Gotland ; un Russe pourra visiter les monastères de Vologda, oubliés il y a des siècles dans la nature sauvage du Nord, ou parcourir les magnifiques montagnes de l’Altaï ; un Britannique, au lieu des îles Canaries, pourra désormais se rendre dans les rudes Cornouailles ou visiter la majestueuse cathédrale de Salisbury. Nous n’avions jamais été très sensibles à la mondialisation, et notre désir a été exaucé : la mondialisation, c’est fini. Il s’agit sans aucun doute d’un résultat positif d’une évolution très négative. Cependant, le durcissement des régimes se poursuit partout dans le monde. Certaines libertés élémentaires dont personne ne doutait, si élémentaires que nous ne savions même pas qu’elles étaient des libertés, comme aller au bistrot, allumer une cigarette, conduire sur quelques kilomètres, discuter avec les copains, flirter avec les filles, dépenser son argent de poche, dire ce que l’on pense, tout cela a été balayé comme l’ivraie sur l’aire de battage. Le droit de se réunir, de manifester, de décider de son propre sort, et même le droit de disposer de son propre corps sont désormais considérés comme insalubres et crapuleux. Les autorités prétendent toujours le faire dans notre intérêt, parce qu’elles savent ce qui est le mieux pour nous. Il y a quelques années, elles se sont attaquées aux fabricants de tabac ; les juges les ont déclarés coupables de chaque cas de cancer et leur ont imposé des milliards d’amendes. Les gens ont applaudi ; personne n’aime les grandes entreprises. Ce n’est que plus tard qu’elles ont commencé à rendre la vie impossible aux personnes qui avaient cette innocente habitude. Maintenant, ils s’en prennent aux compagnies pétrolières. Elles sont grandes et sales ; personne ne les aime. Mais très bientôt, nos factures de chauffage, nos frais de transport et de nourriture vont monter en flèche. Et nous découvrirons alors que se chauffer en hiver n’est pas un droit naturel, mais un grand luxe. Aujourd’hui, le prix du pétrole a de nouveau baissé, poursuivant la tendance à la baisse. Pourtant, le prix à la pompe ne baisse jamais, et nous ne pouvons donc pas profiter de ce résultat de la guerre du pétrole. Mais quelqu’un en profite : les géants du numérique. Le pétrole mammouth a été vaincu dans le discours par des géants numériques élégants. Il y a vingt ans, lorsque les États-Unis se sont lancés dans les guerres du Moyen-Orient, il était de bon ton de qualifier chacune d’entre elles de « guerre du pétrole », à moins d’être prêt à faire face à une accusation d’antisémitisme (à Dieu ne plaise !). C’est en vain que nous faisions remarquer que Big Oil n’avait pas besoin du pétrole irakien et ne pouvait pas en tirer profit. Nous avons fait remarquer que l’Afghanistan n’avait pas de pétrole, mais l’invasion était toujours présentée comme une guerre pour le pétrole. Les compagnies pétrolières étaient impuissantes à contrer l’accusation sans pointer du doigt Israël, et elles n’ont pas bronché, elles ont gardé un silence de pierre. Maintenant, nous avons une offensive sérieuse contre les compagnies pétrolières. Les démocrates ont rédigé un projet de loi visant à taxer Exxon, Chevron et une poignée d’autres grandes compagnies pétrolières et gazières, en affirmant que les plus grands pollueurs du climat devraient payer pour les inondations, les incendies de forêt et autres catastrophes que les scientifiques ont liées à l’usage de « combustibles fossiles ». La taxe devrait rapporter 500 milliards de dollars pour la prochaine décennie. Avant de vous réjouir de la chute des grands pétroliers bellicistes, n’oubliez pas qu’ils transféreront chaque centime de cette taxe sur vous, leurs clients. Et qui fait pression pour cette taxe ? Nos chers philanthropes, dit le New York Times : « Ces compagnies pétrolières et leurs dirigeants sont de loin les parties les plus responsables de la crise climatique », a déclaré Lee Wasserman, directeur du Rockefeller Family Fund, un groupe philanthropique qui a contribué à l’élaboration de la législation proposée. Les compagnies pétrolières ont accusé le Rockefeller Family Fund de financer une conspiration climatique en finançant des recherches qui ont été utilisées dans des litiges contre l’industrie des combustibles fossiles. L’histoire remonte à 2016, lorsque la famille Rockefeller a été accusée d’encourager et de financer les enquêtes et les campagnes contre les compagnies pétrolières. Nous poursuivons dans la version non payante, et donc tout public : Les deux organisations journalistiques qui ont enquêté sur l’Exxon Mobil ont été financées par des philanthropies Rockefeller, bien que les organisations disent que leurs donateurs n’ont aucun regard sur ce qu’ils écrivent. Elle est bien bonne, celle-là ! Les donateurs seraient donc aussi susceptibles de soutenir The Unz Review que les publications qu’ils soutiennent effectivement, hum ! Les Rockefeller ont également soutenu des groupes comme Greenpeace et 350.org qui ont enquêté et critiqué l’entreprise. Une conférence sur le pétrole et le climat s’est tenue dans les bureaux partagés par deux fonds de la famille Rockefeller avec l’intention « d’établir dans l’esprit du public qu’Exxon est une institution corrompue qui a poussé l’humanité (et toute la création) vers le chaos climatique et de graves dommages ». Alan Jeffers, un porte-parole d’Exxon Mobil, a déclaré dans une interview : « À chaque fois que nous avons vu l’entreprise faire l’objet d’attaques, il y avait un lien de retour vers le Fonds des frères Rockefeller ou le Fonds de la famille Rockefeller. » Pour nous, il est particulièrement pertinent que le plus ancien scénario connu de la pandémie de covid et de la réponse privilégiée à celle-ci (Lockstep 2010 – et voici un « déboulonnage de cette accusation » plutôt ridicule) ait été créé par cette même famille Rockefeller, ce vieil ennemi de l’humanité. Leur emprise unique sur les États-Unis avait été ostensiblement brisée en 1911 par une décision de la Cour suprême, mais comme l’hydre mythique, elle s’est fait repousser de nouvelles têtes et elle est revenue à ses vieux jeux de contrôle. Le covid et l’agenda vert semblent être inséparables comme des frères siamois, tous deux nés et militarisés par la grâce de ces « philanthropes » internationaux. Il n’y a pas si longtemps, ils nous exhortaient à nous débarrasser de nos fidèles réfrigérateurs parce qu’ils provoquaient des « trous dans la couche d’ozone » ! Personnellement, je m’en tape, du Green Deal et de son austérité obligatoire. Sous la bataille bruyante contre les compagnies pétrolières, l’économie réelle est tranquillement étranglée par l’économie numérique. Vous pouvez choisir de regarder encore plus profondément dans le terrier du lapin d’Alice au pays des merveilles, et d’entrevoir ce qui se cache en dessous. Vous y découvrirez le programme transhumaniste, une idée singulière qui consiste à créer des surhommes androïdes et à se débarrasser des humains ordinaires. La négation de Dieu est à la base de cette idée. Nietzsche l’a popularisée au début du XXe siècle, après avoir lancé sa célèbre boutade « Dieu est mort ». Aldous Huxley lui a donné le nom de transhumanisme. L’idée a connu un essor dans les périphéries de la pensée soviétique en raison de son environnement totalement impie. La version pop se trouve dans les livres de science-fiction écrits par les frères Strugatsky. Ils affirment que la transhumanité est la prochaine étape logique de l’évolution, aboutissant inévitablement à des créatures immortelles, connectées à des ordinateurs et incroyablement intelligentes. Les transhumains hériteront de la Terre, tandis que les humains ordinaires pourront vivre leur vie naturelle avant de s’éteindre. C’est ici qu’intervient l’idée du revenu de base universel, version moderne du pain et du cirque romains – il s’agit de l’argent que fourniront les transhumains supérieurs pour permettre aux humains ordinaires de poursuivre leur vie inutile jusqu’à leur disparition naturelle. Cette étrange idée post-soviétique (ou plutôt antisoviétique) a été importée dans la Silicon Valley par les informaticiens russo-juifs qui ont formé le noyau de Google. De là, elle s’est répandue parmi le personnel de la haute technologie jusqu’à attirer l’attention des super-riches, qui ont toujours voulu être spéciaux et pas seulement riches. Yuval Noah Harari, écrivain israélien à succès, est devenu l’un des prophètes du transhumanisme, niant l’existence même d’une âme humaine et du libre arbitre. C’est lui même qui le dit. Le transhumanisme est la base idéologique de la Wokerie (ou Wokisme ou Wokitude), une façon particulière de parler et de penser qui souligne le statut spécial et supérieur de chacun. Selon Scott Alexander, la wokitude est une religion à mystères inventée par des universitaires pour se sentir supérieurs à vous. Les gens ordinaires n’aiment pas ça, mais on leur fait comprendre que les wokes ont plus d’argent et de pouvoir, et que c’est une raison suffisante pour faire comme eux. C’est une foi, mais ce n’est pas une foi pour tout le monde comme l’était le christianisme. C’est une foi pour la classe dirigeante. La version arienne du christianisme constituait une foi semblable pour les dirigeants de l’Espagne wisigothique jusqu’à ce que les Maures viennent gâcher la fête. La foi judaïque est un autre exemple de religion pour l’élite, faisant de la vie des masses un véritable enfer. Vous ne pouvez pas comprendre les temps que nous traversons si vous n’êtes pas au courant de cette foi cachée de nos supérieurs. Les transgenres sont exaltés et promus par les médias appartenant à l’élite pour préparer l’humanité à l’avènement du transhumain. Idem pour les vaccins covidiques qui sont promus et poussés avec une vigueur sans précédent. Cela n’est pas fait dans le but de tuer l’humanité, comme le soupçonnent les anti-vaxx, ni dans le but de nous sauver tous du redoutable covid, comme le croient les vaxxeurs. C’est un pas dans la direction de la transhumanité. L’économie numérique, le revenu de base universel, la transsexualité et les vaccins ARNm obligatoires constituent une stratégie d’évolution rapide dont les visionnaires d’aujourd’hui espèrent qu’elle préparera les masses à accepter une super-race transhumaine. Mais ce sont des choses qui visent loin et profond. Il y a beaucoup d’escroqueries à réussir avant que leur rêve puisse se matérialiser. Revenons au niveau observable, à la lutte actuelle pour l’énergie. La pandémie de covid a diminué la demande de pétrole en 2020 et 2021, ce qui a permis à l’agenda vert de se développer. Ce n’est pas suffisant ; l’avenir des Verts a besoin d’une autre attaque contre le pétrole, et le variant Delta du covid fournira l’occasion. La chute actuelle des prix du pétrole a été interprétée comme l’anticipation de reconfinements imminents, tout d’abord en Israël, pays fortement vacciné. Aux États-Unis, malgré une forte vaccination urbaine, on compte 250 000 nouveaux cas par jour, et on entend des demandes stridentes de limitation de l’activité commerciale. La Chine est un acteur puissant face à Big Oil ; elle dispose de peu de pétrole en propre ; elle est obligée de l’acheter à l’étranger et a donc tout intérêt à faire baisser les prix du pétrole. C’est pourquoi, bien que la Chine compte un nombre dérisoire de personnes souffrant de covidie (125 nouveaux cas ! Mille fois moins qu’aux États-Unis), elle limite toujours fortement les voyages. La version chinoise de Google, Baidu, indique que le trafic à Pékin a baissé de 30 % par rapport à la semaine dernière. Bien sûr, nous pourrions expliquer ces mesures draconiennes en invoquant le respect de la Chine pour la vie humaine, mais leur participation à la guerre mondiale du pétrole l’explique peut-être mieux. Les Chinois continuent tranquillement à faire tourner leur économie au charbon, ce qui montre à quel point leurs partenaires verts dans la guerre du pétrole ne craignent pas le changement climatique. Idem pour les États-Unis : un projet d’accord visant à mettre fin à l’exploitation du charbon n’a pas été repris dans le communiqué de la réunion du G7 de juin en Grande-Bretagne, apparemment parce que l’administration Biden craignait une réaction négative dans le pays. De toute façon, le client, c’est-à-dire vous, finira par payer plus cher ; en tout cas, c’est l’idée. En Europe, les prix du gaz naturel ont grimpé de 1000 %, rapporte Bloomberg ; le gaz n’est plus bon marché, mais il reste nécessaire pour réchauffer les Européens au cours de l’hiver à venir. Voilà ce qu’il se passe : le prix est élevé parce que les bureaucrates de l’UE ont basé leurs calculs sur les prix au comptant, qui sont généralement moins chers que les prix des contrats à long terme, et qu’ils avaient prévu d’entuber les fournisseurs de gaz naturel russes, mais ces derniers jours, la tendance s’est inversée en raison du déficit de gaz et de l’augmentation de la demande. Les Russes étaient censés être les premières victimes de l’agenda vert, du covid et de la tarification du gaz naturel au comptant, mais apparemment, le grand judoka Poutine-san est une fois de plus sorti vainqueur. Le prix du gaz au comptant était censé appauvrir la Russie, mais il lui a apporté la richesse. L’attaque contre les compagnies pétrolières américaines et britanniques par les pourvoyeurs du Green Deal a, contre toute attente, fait le jeu des compagnies pétrolières russes. La Russie devra payer une taxe climatique, mais cette dépense sera répercutée sur leurs clients internationaux. Le Green Deal a déjà fait de la Russie le deuxième exportateur de pétrole vers les États-Unis, après le Canada. Le gaz naturel russe arrivera très bientôt, peut-être avant la fin du mois d’août, en Allemagne par le Nord Stream 2, le nouveau gazoduc achevé la semaine dernière. C’est exactement à temps pour contrer la hausse des prix, alors qu’un déficit gazier se fait sentir dans toute l’Europe. Le président Biden a accepté, dans un accord semi-secret avec la chancelière Merkel, de lever les objections américaines au gazoduc européen. L’une des raisons invoquées est une pénurie mondiale de gaz naturel, la Chine et l’Asie du Sud-Est en achetant de plus en plus. Cela aussi est lié au Green Deal, car ses concepteurs considèrent que le gaz naturel est le moins polluant et le moins dommageable des combustibles naturels. Cette évolution a permis à Poutine de couper l’herbe sous le pied aux autorités ukrainiennes qui avaient tenté de jouer les premiers violons dans l’orchestre anti-russe. Jusqu’à présent, le gaz naturel russe était acheminé vers l’Europe par d’anciens gazoducs de construction soviétique traversant l’Ukraine et entraînant de lourdes taxes de transit au profit de Kiev. Désormais, avec l’achèvement de Nord Stream 2, la majeure partie du gaz ira directement en Allemagne. Le gaz européen deviendra considérablement moins cher ; les Ukrainiens avaient l’habitude de voler une grande partie du gaz destiné à l’Europe occidentale, escroquaient les deux parties pour les frais de transit. Cela signifie que l’Ukraine aura moins de bénéfices pour jouer ses petits jeux anti-russes. Il n’est pas impossible que le peuple ukrainien comprenne que son avenir réside dans l’amitié avec la Russie, car l’inimitié ne lui a rapporté aucun bénéfice. Selon un récent sondage, près de la moitié des Ukrainiens vivant à l’est et au sud de ce pays fragmenté ressentent une grande affinité avec les Russes et approuvent la vision de M. Poutine selon laquelle les Ukrainiens et les Russes ne forment qu’un seul peuple. Les prix du pétrole et les gazoducs font des merveilles dans l’esprit des gens ! Dans mon récent article, le professeur Roman Zubarev parle de ces changements en termes de « pic pétrolier », le concept d’un déclin inévitable des combustibles naturels extraits. Il y a une dizaine d’années, le pic pétrolier faisait fureur dans les médias, mais, depuis, il n’est pratiquement plus mentionné. Cependant, une analyse récente de Fred Pierce, analyste de Yale, Environment 360, arrive à la même conclusion et va même plus loin : le pic pétrolier est déjà derrière nous. Apparemment, cela s’est produit en 2019. En mai dernier, des militants en colère contre les politiques climatiques d’ExxonMobil ont remporté trois sièges au sein de son conseil d’administration ; les actionnaires de Chevron ont voté pour obliger l’entreprise à commencer à réduire ses émissions ; et un juge néerlandais a décidé que Shell devait réduire ses émissions de 45 % d’ici 2030. Le pétrole est en voie de disparition, tout comme les voyages et les nombreux autres plaisirs que nous goûtions jadis. Seul l’avenir nous dira si le pétrole a disparu parce que nous n’en avons plus ou parce qu’il a été déclaré démodé, mais dans tous les cas, les élites inspirées par le numérique et le transhumanisme ont décidé de le mettre à la retraite. Nous pensons que la principale victime de tout cela sera le consommateur américain. Le maladroit Donald Trump se souciait de ce grand pays et de ses habitants, mais n’a pas pu faire grand-chose ; les élites qui s’abreuvent maintenant aux sources du pouvoir ne pourraient pas se soucier moins des Américains ordinaires. Elles ont une vision plus élevée de la transformation de l’humanité et du remodelage de son cours. C’est vous qui paierez pour cela ; que cela vous plaise ou non, mais ça, ils s’en moquent. Les États-Unis de Biden ont moins d’appétit pour les aventures militaires ; l’idéologie du woke est fortement anti-testostérone. C’est une raison suffisante pour le retrait de l’Afghanistan et de l’Irak. On ne peut pas s’attendre à ce que les wokes veuillent aller se battre dans des pays du tiers-monde, loin des plaisirs urbains de New York et de la Californie. Tandis que leur idéologie élitiste, ou trans-foi, est abominable, les conséquences internationales pourraient être positives pour le monde. En résumé Nous vivons une lutte titanesque d’un futur numérique contre notre passé pétrolier. Cela explique une grande partie du drame covidique. Dans cette lutte, la Chine, sans pétrole, s’oppose à Big Oil, même au prix de lourdes restrictions et de blocages pour sa population. La Russie s’abstient de participer à l’attaque du « Green Deal » contre les producteurs de pétrole américains, tout en profitant de la hausse de la demande de gaz russe. La Russie dispose de son propre vaccin, elle est donc plutôt à l’abri des pressions orchestrées par les pandémies. L’Afghanistan et l’Irak ne sont plus d’actualité pour les élites de Biden ; elles ont des combats plus urgents à mener chez elles, avant tout contre les nationalistes américains. C’est pourquoi l’Empire se retire. En fin de compte, les transhumanistes impies seront vaincus, comme l’ont été tous leurs prédécesseurs, à moins qu’ils n’atteignent d’abord leur « Singularité » (leur nom pour l’avènement de l’Antéchrist). Mais ne nous inquiétons pas trop de l’avenir, car il est dit (Mt, 6:34) : « Ne vous inquiétez donc pas du lendemain, car le lendemain aura soin de lui-même. À chaque jour suffit sa peine. »
| biased |
Caen, le 27 juin 2008 – Vendredi 27 juin au matin, par une nouvelle action de blocage, Greenpeace confirme que la priorité de la France en matière énergétique et climatique doit être la mise en œuvre d’une politique d’efficacité énergétique et non l’EPR. Cette action intervient à quelques jours du début de la présidence française de l’Union européenne et au lendemain d’un blocage de trois jours sur les trois carrières de la Manche, qui approvisionnent en sable et en graviers le chantier de construction du réacteur EPR de Flamanville.
Depuis 4h30 du matin, une quinzaine d’activistes de Greenpeace bloquent l’entrée de la cimenterie Calcia, située à Ranville, dans la banlieue de Caen (Calvados). Cette usine produit 100 % du ciment utilisé pour fabriquer le béton sur le chantier de l’EPR. À l’aide de chaînes, de cadenas et de fûts lestés, les militants ont bloqué la grille de l’entrée du site, empêchant tout trafic de camions. Au portail, ils ont accroché une banderole qui dénonce : « EPR : le grand bluff ». Deux grimpeurs ont également fixé des banderoles sur un des bâtiments du site.
« Greenpeace est toujours aussi déterminé à empêcher le redémarrage des travaux de construction de l’EPR, stoppés pendant un mois par l’Autorité de sûreté nucléaire à cause d’importantes malfaçons qui n’ont toujours pas été réglées sur le fond, déclare Yannick Rousselet, responsable de la campagne Énergie à Greenpeace France. C’est une question de bon sens : il faut arrêter les frais et cesser de vouloir construire à tout prix et dans des délais irréalistes, une énorme machine très coûteuse et complètement inutile. En matière de politique énergétique, la France dispose de solutions beaucoup plus efficaces, économiques, sûres et rapides que le nucléaire. »
La première de ces solutions est l’efficacité énergétique. Juste un exemple simple, que le gouvernement refuse de mettre en place – alors qu’il s’agit de l’une des mesures phares du Grenelle de l’environnement : l’interdiction des ampoules à incandescence d’ici à 2010. Une telle mesure permettrait à la France d’économiser une quantité d’électricité équivalente à ce que devrait produire le réacteur EPR.
« La maîtrise de notre consommation et les économies d’énergie, ça fait trente ans qu’on en parle, et aujourd’hui, au lieu d’interdire les ampoules, on construit un EPR, reprend Yannick Rousselet. L’argent que la France est en train d’engloutir dans ce réacteur pourrait être bien mieux dépensé dans une politique ambitieuse d’efficacité énergétique qui à elle seule peut répondre à la fois aux enjeux des changements climatiques, de la sécurité énergétique et du pouvoir d’achat des Français. »
Selon Rocky Mountain Institute, un euro investi dans l’efficacité permet d’économiser 7 fois plus d’énergie que ne peut en produire un euro investi dans le nucléaire.
Au niveau européen, la maîtrise de la consommation est aussi le parent pauvre du paquet « énergie climat » qui doit être voté par l’UE d’ici la fin de l’année. Pour l’instant, contrairement aux objectifs de réduction de 20 % des émissions de gaz à effet de serre et de développement de 20 % des renouvelables, l’objectif de réduire de 20 % la consommation d’énergie par la mise en place d’une politique d’efficacité ne revêt aucun caractère juridiquement contraignant. Greenpeace appelle la France, qui va présider l’UE dès le 1er juillet, à profiter de cette occasion unique pour mettre l’Europe sur la voie de l’efficacité énergétique en la poussant à se doter d’un cadre réglementaire contraignant.
| biased |
Des activistes venu.e.s d’Allemagne, de Pologne, de Belgique et de Greenpeace Luxembourg sont rassemblés pour une action devant le European Convention Center, qui met en scène une voiture plantée dans le sol et des banderoles interpellant les ministres européens des transports réunis ici aujourd’hui : “Fin des voitures diesel et essence”, “Don’t crash the climate!”. Greenpeace demande que des mesures ambitieuses soient prises de toute urgence au niveau européen et national pour réduire l’impact catastrophique des transports sur le changement climatique. A cet égard, en France, la loi d’orientation des mobilités en discussion à l’Assemblée nationale manque encore cruellement d’ambition.
© Barbara Stoll / Greenpeace
Greenpeace exige des engagements des responsables européens sur la fin de la vente des nouvelles voitures diesel et essence, une étape incontournable pour réduire les émissions de gaz à effet de serre des transports. En Europe, 27% des émissions de gaz à effet de serre proviennent de ce secteur. Les voitures représentent 45% de ces émissions [1].
« L’urgence climatique exige une révolution des modes de transport et de la mobilité. Ce secteur est l’un des plus gros contributeurs à la crise climatique, et ses émissions ne font qu’augmenter. Afin de limiter la hausse des températures à 1,5°C, les gouvernements nationaux et les responsables européens doivent notamment fixer la fin de la vente des véhicules consommant du diesel ou de l’essence à 2030 au plus tard [2] », explique Sarah Fayolle, chargée de campagne Transports à Greenpeace France.
« La réunion des ministres des transports de ce jour est la dernière avant le Conseil européen des 20 et 21 juin lors duquel les chefs d’Etat définiront les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre de l’Union européenne à l’horizon 2050. Dans cette perspective, il est incompréhensible que l’impact climatique, mais aussi sanitaire, du secteur des transports ne soit pas au cœur des discussions des ministres aujourd’hui », affirme Sarah Fayolle.
Pour respecter l’accord de Paris, l’Union européenne doit réduire ses émissions de gaz à effet de serre d’au moins 65% d’ici à 2030 et atteindre zéro émission nette de gaz à effet de serre en 2040 [3]. Pour cela, il est crucial de sortir du tout-voiture et d’investir massivement dans les transports en commun, les infrastructures cyclables et piétonnes, et de permettre un report du transport routier vers le train.
Cette action à Luxembourg intervient au moment de la publication par Greenpeace d’une carte évolutive qui recense les engagements pris par des villes ou des pays vers une sortie des voitures diesel et essence, en Europe [4]. Cette carte illustre l’émergence d’un mouvement de villes qui mettent en place des restrictions de circulation pour les voitures et des zones à faibles émissions, mais elle montre aussi que de nombreuses collectivités et gouvernements doivent encore passer à l’action, et rapidement. En France, seule Paris dispose à ce jour d’une zone à faibles émissions opérationnelle qui concerne les voitures. De plus, si Emmanuel Macron a annoncé une date de fin de vente des voitures diesel et essence pour la France, il a choisi 2040 : un horizon incompatible avec les engagements de l’Accord de Paris.
La loi mobilités en discussion à l’Assemblée nationale démontre pour l’instant le manque d’ambition et les incohérences de l’Etat français. Pour Sarah Fayolle, « la date de fin de vente des véhicules diesel et essence proposée par la majorité parlementaire est trop tardive. Et d’autres mesures clefs risquent tout simplement de passer à la trappe, sans un sursaut salutaire des députés français : forfait mobilités durables obligatoire, taxation du fret routier et du transport aérien, renforcement du dispositif de zones à faibles émissions, abandon des projets de nouvelles infrastructures routières et autoroutières… Elisabeth Borne n’a vraiment pas de quoi fanfaronner auprès de ses homologues européens ».
Notes aux rédactions
Des photos et des vidéos de l’action seront mises à disposition des médias en temps réel ici.
[1] https://www.eea.europa.eu/data-and-maps/indicators/transport-emissions-of-greenhouse-gases/transport-emissions-of-greenhouse-gases-11
[2] http://www.greenpeace.org/archive-belgium/Global/belgium/report/2018/20180907_GP_EUCarFleet_1.5.pdf
[3] https://www.greenpeace.org/eu-unit/issues/climate-energy/1718/media-briefing-eus-last-chance-to-tackle-climate-change/
[4] Cette carte évolutive recensera, à terme, l’ensemble des engagements de sortie des voitures diesel et essence dans le monde.
| true |
Connaissez-vous les forêts du Grand Nord ?
Elles s’étendent de l’Alaska à la Russie, en passant par le Canada et la Scandinavie. Connues également sous le nom de taïga en Russie ou de forêt hudsonienne au Canada, elles sont appelées « forêts boréales » par les scientifiques, du nom du dieu grec du vent du nord, Borée.
Malheureusement, ces forêts sont en danger : elles perdent environ 2,5 millions d’hectares chaque année. Il faut les protéger. Nous vous expliquons ici pourquoi.
Un quart des arbres de la planète
S’étendant sur environ 16 millions de km2, les forêts du Grand Nord abritent plus d’un quart des écosystèmes forestiers qui persistent sur la planète : elles concentrent 750 milliards d’arbres, et environ 20 000 espèces végétales et animales. Rien que dans la partie canadienne, on dénombre pas moins d’un million de lacs. Mais on y trouve aussi le lac Supérieur en Amérique du Nord (le plus grand du monde par sa surface) et le lac Baïkal en Russie (le plus grand du monde par son volume).
Ces forêts sont principalement composées de conifères (pins et épicéas), des espèces adaptées pour survivre aux longs mois d’hiver : leurs épines contiennent très peu de sève, ce qui les empêche de geler lorsque les températures atteignent -35°C. Leur couleur foncée et leur forme de triangle les aident à absorber les rayons du soleil.
Forêt boréale du Canada
Des caractéristiques étonnantes
Le tigre de Sibérie, le plus grand des tigres, y a élu domicile. C’est aussi l’habitat du lièvre d’Amérique et du caribou de Peary. Ces deux espèces ont la particularité de muer l’hiver venu et de revêtir un pelage blanc. Quant à la salamandre de Sibérie, son corps produit une substance chimique qui agit comme un antigel et lui permet de survivre aux températures glaciales. La grenouille des bois, elle, a la particularité de survivre aux mois d’hiver en congelant son organisme.
Le plus grand animal de ces forêts est le bison des bois, une espèce menacée d’extinction. On y trouve aussi des élans (les plus grands des cervidés), des loups gris (les plus grands des canidés), ainsi que des ours bruns, dont des grizzlis. On estime aujourd’hui que la moitié des oiseaux qui vivent dans les forêts du Grand Nord, de même que la moitié des mammifères environ, sont des espèce menacées.
C’est aussi le lieu de vie de nombreuses populations autochtones, comme les Inuits au Canada ou les Samis en Scandinavie, qui entretiennent un lien vital et spirituel avec la forêt.
Tigre de Sibérie, dans la région de Primorye, sud est de la Russie.
Préserver les forêts du Grand Nord pour protéger le climat
S’il est essentiel de préserver la biodiversité de cet écosystème, il s’agit avant tout de protéger les stocks de carbone que retiennent ses sols et ses tourbières – et de nous prémunir des changements climatiques. Les sols et les tourbières de ces forêts renferment en effet plus de carbone que l’ensemble des forêts tropicales – ce qui en fait le plus grand puits de carbone terrestre !
Or, qu’il s’agisse de l’expansion de l’industrie forestière dont nous consommons les produits en Europe, ou des effets du réchauffement climatique qui multiplient les feux à grande échelle, les forêts du Grand Nord sont aujourd’hui une véritable “bombe carbone” qu’il s’agit de contenir.
Respecter les objectifs d’Aichi
Signés en 2010, les objectifs stratégiques d’Aichi sur la sauvegarde de la biodiversité prévoient notamment de diviser par deux la dégradation des écosystèmes critiques, comme les forêts, avant 2020. Ils prévoient même de développer les puits de carbone pour améliorer la résilience de la planète face au réchauffement climatique – ce qui sous-entend d’élargir le périmètre des forêts. En outre, l’année dernière, l’ONU (dont font les gouvernements signataires des objectifs d’Aichi) s’est même prononcée pour mettre un terme à toute déforestation dès 2020, en cohérence avec l’article 5 de l’Accord de Paris.
La Taiga Russe, un des écosystèmes les plus remarquables de la planète. Chaque année, en Russie, 5 à 6 millions d’hectares de forêts brûlent. Ces feux alimentent des changements climatiques qui nous concernent tous.
Alors que s’ouvre cette semaine au Mexique la 13e conférence des parties à la Convention sur la biodiversité biologique (CBD), dans laquelle s’inscrivent les objectifs d’Aichi, Greenpeace demande aux gouvernements des pays abritant une partie des forêts du Grand Nord de respecter les objectifs qu’ils s’étaient eux-mêmes fixés en 2010.
Pour cela, il est temps qu’ils passent enfin aux actes et sanctuarisent ces écosystèmes critiques pour la planète et pour les populations locales, à commencer par les forêts primaires et les zones HCV. Car le temps presse.
| true |
« Opinion non déguisée » qui provient aujourd’hui du journal « Schweizerzeit » Il n’y a pas beaucoup de nouvelles choses dans le monde. Tout comme dans la mode vestimentaire, les hits d’autrefois réapparaissent, il en est de même pour les grosses escroqueries : elles fonctionnent toujours selon le même schéma. Un tel schéma est par exemple le suivant : Fais en sorte que la personne se sente coupable et qu’elle ait mauvaise conscience. Montre-lui la façon dont elle peut se défaire de cette faute en donnant de l’argent. Au Moyen-Âge l’Eglise donnait aux gens une peur infernale des souffrances du purgatoire. Par exemple à l’aide du deuxième commandement : Tu ne déshonoreras pas le nom de ton Dieu. … Et gare à toi si un gros mot t’échappait quand par mégarde tu te tapais sur le doigt avec ton marteau. Il y avait un système derrière l’endoctrinement qui venait de la chaire. Quel soulagement lorsqu’on proposait à quelqu’un de pouvoir échapper au purgatoire s’il achetait une indulgence ! A travers le commerce de ces indulgences l’Eglise a récolté d’énormes sommes d’argent. Cet argent est bien sûr resté dans les poches de tous les seigneurs de l’Eglise. Le commerce des certificats verts Aujourd’hui ce sont des cercles économiques qui nous mentent à propos des certificats verts et qui possèdent un excellent réseau de désinformation dans la politique et les médias. Tout d’abord il faut créer la mauvaise conscience. Nous sommes fautifs qu’il y ait des émissions de CO2 trop importantes. Ce CO2 dont nous sommes coupables change le climat, fait fondre les glaces polaires et mourir les ours blancs. Mais comme nous continuons à commettre de tels péchés, que nous n’arrêtons pas de conduire notre voiture et que nous chauffons notre appartement au mazout, nous devons en retour acheter des certificats verts pour avoir un « impact climatique neutre ». C’est très simple : celui qui par exemple installe une grande éolienne qui défigure la nature, reçoit un certificat selon le protocole de Kyoto, d’après lequel il a économisé un certain nombre de tonnes de CO2. Il peut ensuite vendre ce certificat à un fautif qui n’a pas économisé suffisamment le CO2 : par exemple à une centrale à charbon. Si la centrale à charbon a acheté suffisamment de certificats de la sorte, elle a également un « impact climatique neutre » et ne doit pas payer d’amende. Le commerce avec les certificats verts (commerce de droits d’émission) représente un chiffre d’affaire de plusieurs milliards. Rien qu’en 2016 sur le marché européen on a fait le commerce de droits d’émission (le droit de mettre du CO2 dans l’air sans être pénalisé) pour 691 millions de tonnes de CO2 à un prix moyen de cinq euros par tonne, donc environ pour 3,5 milliards d’euros. A qui la faute pour le changement climatique ? Est-ce que le changement climatique est vraiment provoqué parce que nous humains, nous produisons du CO2 ? Ou est-ce simplement le soleil, qui à travers l’intensité de son rayonnement est responsable du vent et des courants marins et d’un changement climatique constant ? Il y a toujours eu des périodes glacières et des périodes de chaleur. Quelques faits à ce sujet : – Personne n’a jamais pu prouver que le CO2 est responsable du changement climatique. Cette théorie créée par le chimiste suédois Arrhenius en 1890 ne peut pas être prouvée. – L’influence de l’humain est beaucoup trop petite : 1,2 % des émissions annuelles de CO2 proviennent de carburants fossiles, 2 % proviennent de l’air que nous expirons. Plus de 90 % proviennent de sources sur lesquelles l’humain n’a aucune influence (les mers, les volcans, la faune). – Le CO2 est un gaz dont l’air n’est composé qu’à 0,038 %. L’humain ne produit donc que 3,2 % de 0,038 %, donc 0,0012 % de la composition de l’air. – Toutes les plantes ont besoin de CO2 pour vivre et produire de l’oxygène à travers la photosynthèse. – Au 13ème siècle il n’y avait pas de glacier dans le Valais. Guillaume Tell aurait donc pu traverser les Alpes sans voir aucun glacier. Les glaciers ne sont apparus qu’avec la petite période glaciaire du Moyen-Age, de 1400 à 1850. Dans cent ans les gens s’étonneront de voir combien d’entre nous ont réellement cru à cette fraude climatique. de ke.
| fake |
On ne va pas se mentir : avec ses "il faut" à répétition et son ton moralisateur, l'écologie a un côté rasoir. Quand, en plus, le ministre censé la défendre au gouvernement ne cesse de se demander s'il va partir ou rester tant sa marge de manoeuvre est étroite - Nicolas Hulot serait-il du genre à se faire désirer ? - on se dit que l'environnement est décidément matière bien ingrate. Pourquoi en est-on arrivé là, et depuis un bon moment déjà ? Parce que l'écologie a pris un mauvais pli, explique le militant et essayiste Olivier Blond, président de l'association Respire, dans son essai "Pour en finir avec l'écologie punitive" (Grasset). Le militant écologiste Olivier Blond, président de l'association Respire. Nuno Pires A force de morigéner les pollueurs de tout poil, de tomber à bras raccourcis sur l'industriel prédateur comme sur le consommateur mauvais trieur de poubelles - sans compter les films neurasthéniques sur l'avenir de la planète - elle s'est attirée des critiques légitimes, qui font reculer la cause. Et Dieu sait si cette cause est précieuse pour tout le monde... pollueurs inclus, même si ceux-ci s'en fichent comme de leur dernier 4x4. Finissons-en donc avec cette "écologie punitive" totalement dépassée, clame haut et fort Olivier Blond. Non seulement elle offre un carburant aux ennemis de l'environnement, mais elle est inefficace. Pour étayer son propos, l'auteur revient sur "La tragédie des biens communs", texte fameux du Britannique Garrett Hardin qui, signe des temps, vient d'être republié aux PUF avec une préface du philosophe Dominique Bourg. LIRE AUSSI >> Pour les moins de 40 ans, l'écologie devient une priorité Dans l'ouvrage de Hardin, des paysans doivent se partager un pâturage. Chaque éleveur en vient peu à peu à augmenter la taille de son troupeau afin de maximiser son gain. Trop de bêtes, pas assez d'herbe : on imagine facilement la fin de l'histoire. Mais la réflexion de Hardin ne s'arrête pas là, contrairement à ce qu'en retiennent habituellement les commentateurs. Si l'un de ces paysans décidait de ne pas augmenter le nombre de ses vaches, sa démarche sensée et altruiste n'aurait qu'un effet très limité car ses compagnons de pâture, eux, persisteraient dans leur erreur - à moins d'être convaincus par son exemple. Ils auraient même un peu plus de temps devant eux, la saturation du terrain étant retardée. Conclusion : "La personne vertueuse s'impose à elle-même un sacrifice inutile, écrit Blond. 'La tragédie des biens communs' [...] permet de réfuter l'invitation au sacrifice sur laquelle reposent trop d'actions écologistes." Pourquoi en effet, se priver d'un voyage en avion à forte empreinte carbone pour aller se dorer la pilule sous les palmiers, quand des milliers de personnes le font chaque année - et sans état d'âme, en plus ? Dans une optique de changement social comme celle de l'écologie, l'engagement d'un individu n'a de portée que s'il suscite une émulation collective. Or, "seule une petite minorité de personnes mènent réellement leur vie en fonction de préceptes moraux qui vont à l'encontre de leurs intérêts immédiats", ajoute Olivier Blond. Aussi, autant renoncer à l'éthique sacrificielle et opter pour un pragmatisme utilitariste : l'écologie doit cesser d'être un but, un idéal à atteindre, et devenir un moyen pour préserver le bien-être et surtout la survie des humains sur cette terre. De ce point de vue, le "juste" devient "l'utile", pour reprendre les catégories du philosophe libéral britannique John Stuart Mill. Il "faut" respecter la nature, car si elle périt, nous périrons avec. Agir dans ce cadre est de l'intérêt de tous et de chacun d'entre nous. Blond donne l'exemple des maladies non transmissibles liées à l'environnement au sens large - les molécules polluantes dans l'air, les produits chimiques, nos modes de vie stressants, etc. Le "gain" peut être aussi budgétaire, comme le montrent les énergies renouvelables, moins chères que le nucléaire. Dans ce renversement de perspective, celui qui se comporte en personne ou entité responsable est celui qui assume la portée de ses actes. Blond prône ainsi le principe du "pollueur-payeur", adopté par l'OCDE en 1972. Il plaide également en faveur d'une évaluation rigoureuse des mesures prises, sur le modèle appliqué par l'économiste Ester Duflo à l'aide au développement - chaque euro doit être dépensé en fonction de l'estimation scientifique de son efficacité. La démonstration d'Olivier Blond est convaincante. Au vu des difficultés des champions de la cause "verte" à conscientiser les foules, un peu plus de pragmatisme et un peu moins d'idéal n'est pas, en effet, une mauvaise chose. A ceci près qu'une telle démarche rend secondaire, et donc, hypothétique, toute remise en question personnelle. S'interroger sur le sens et les effets de son comportement sur cet immense ensemble qu'on nomme la planète - ou Gaia, comme disent certains écologistes - n'est peut-être pas indispensable à court terme. Mais à moyen terme, c'est moins sûr. "Pour en finir avec l'écologie punitive", par Olivier Blond (Grasset,173 pages, 17 euros).
| true |
On le sent bien le « plateau »… Nouveau record en vue: 2016 devrait être encore plus chaude que 2015 Tout semble indiquer que 2016 sera l’année la plus chaude qui ait été observée depuis le début des relevés et que la température moyenne sera même supérieure au record établi en 2015. Selon les données provisoires dont dispose l’Organisation météorologique mondiale (OMM), la température moyenne en 2016 devrait être supérieure d’environ 1,2 °Celsius à ce qu’elle était à l’époque préindustrielle. La température moyenne de la période janvier-septembre 2016 a dépassé de 0,88 °Celsius (1,58 °F) la normale de la période 1961-1990 (14 °C), qui est utilisée par l’OMM comme période de référence. Les températures sont montées en flèche les premiers mois de l’année en raison du puissant épisode El Niño de 2015/16 et, d’après des données provisoires, sont restées suffisamment élevées en octobre pour que le record de l’année la plus chaude pressenti pour 2016 se concrétise. Si cela se confirmait, alors le XXIe siècle compterait 16 des 17 années les plus chaudes constatées depuis le début des relevés (l’autre étant 1998). Les indicateurs relatifs au changement climatique affichent eux aussi des valeurs record. La concentration des principaux gaz à effet de serre dans l’atmosphère continue d’augmenter et atteint des niveaux sans précédent. L’étendue de la banquise arctique est demeurée très faible, en particulier au début de l’année et lors de l’embâcle d’octobre, et la fonte de l’inlandsis groenlandais, très marquée, a débuté particulièrement tôt. L’épisode El Niño a poussé à la hausse les températures océaniques, ce qui a contribué au blanchissement des coraux et accéléré le rythme d’élévation du niveau de la mer. Jusqu’à présent, le phénomène le plus meurtrier de 2016 a été l’ouragan Matthew, à l’origine de la plus grave urgence humanitaire qu’ait connue Haïti depuis le tremblement de terre de 2010. En 2016, les extrêmes météorologiques ont entraîné d’importantes pertes socio‑économiques dans toutes les régions du globe. «Comme chaque année, les records continuent de pleuvoir. 2015 était exceptionnellement chaude, mais tout indique que 2016 le sera encore plus», a déclaré le Secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale, Petteri Taalas. «L’excédent de chaleur dû au puissant épisode El Niño a disparu, mais le réchauffement de la planète se poursuit». «Dans certaines régions arctiques de la Fédération de Russie, la température était supérieure de 6 °C à 7 °C à la normale. Et dans de nombreuses autres régions arctiques et subarctiques de la Russie, de l’Alaska et du nord-ouest du Canada, la température a dépassé la normale d’au moins 3 °C. Or jusqu’ici, les records de chaleur s’exprimaient en fractions de degré» a souligné M. Taalas. «Les changements climatiques ont augmenté la probabilité d’occurrence des phénomènes extrêmes et aggravé leurs conséquences. Les vagues de chaleur et les inondations «du siècle» reviennent à intervalles plus réguliers et la hausse du niveau de la mer a accru la vulnérabilité aux ondes de tempête qui accompagnent les cyclones tropicaux» a-t-il ajouté. «L’Accord de Paris a lui aussi battu des records, puisqu’il est entré en vigueur dans un délai très bref et a été signé par un nombre record de pays» s’est réjoui M. Taalas. «L’Organisation météorologique mondiale prendra une part active à son application pratique» a-t-il précisé. «L’OMM s’efforce d’améliorer le suivi des émissions de gaz à effet de serre pour aider les pays à les réduire. Le perfectionnement des prévisions climatiques à des échéances allant de la semaine à plusieurs décennies aidera des secteurs clés, comme l’agriculture, la gestion de l’eau, la santé et l’énergie, à mieux planifier l’avenir et à s’adapter. En outre, en axant davantage les prévisions météorologiques et les systèmes d’alerte précoce sur les impacts, on pourra sauver plus de vies, aujourd’hui comme demain. Il faut absolument renforcer la capacité des pays, en particulier les moins développés d’entre eux, à fournir des services climatologiques et diffuser des alertes précoces en cas de catastrophe. Grâce à tous ces outils puissants, il nous sera plus facile de nous adapter aux changements climatiques» a ajouté M. Taalas. L’OMM a publié la déclaration provisoire sur l’état du climat mondial en 2016 afin que les débats de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, qui se tient actuellement à Marrakech, au Maroc (COP 22), puissent reposer sur des informations précises. La version finale de cette déclaration sera publiée début 2017. Pour la première fois, l’évaluation comporte un volet humanitaire émanant d’autres organismes des Nations Unies. Elle complète le rapport intitulé Le climat mondial: 2011-2015, dont la COP 22 a également été saisie et qui dresse un tableau à plus longue échéance de l’état du climat et traite de phénomènes pluriannuels comme la sécheresse. Ce rapport souligne que, sur les 79 études publiées de 2011 à 2014 dans le Bulletin de la Société météorologique américaine, plus de la moitié démontrent que les changements climatiques d’origine humaine avaient contribué au phénomène extrême considéré. Certaines d’entre elles indiquent que la probabilité d’occurrence des vagues de chaleur a été multipliée par 10, voire plus. Faits saillants: Température À l’échelle du globe, la température moyenne de la période janvier-septembre 2016, dépassait d’environ 1,2 °C celle de l’époque préindustrielle et de 0,88 °C (1,58 °F), la normale de la période de référence 1961-1990. Les premiers mois de l’année ont été particulièrement chauds, affichant des anomalies mensuelles record: +1,12 °C (+2,02 °F) en février et +1,09 °C (+1,96 °F) en mars. Les données tirées de la réanalyse ERA-40 du Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (CEPMMT) révèlent, pour octobre, une anomalie semblable à celles des mois de mai à septembre. Les températures étaient supérieures à la normale de la période 1961-1990 au-dessus de la grande majorité des terres émergées. Dans certaines régions de l’Arctique russe proches de l’estuaire de l’Ob et de l’archipel de la Nouvelle-Zemble, elles ont dépassé la normale de 6 à 7 °C. De nombreuses autres régions arctiques et subarctiques de la Russie, de l’Alaska et du nord-ouest du Canada ont enregistré des températures supérieures d’au moins 3 °C à la normale. Dans plus de 90 % des zones continentales non tropicales de l’hémisphère Nord, la température dépassait la normale d’au moins 1 °C. Dans l’hémisphère Sud, les anomalies positives étaient moins marquées, atteignant néanmoins 1 °C ou plus dans maintes régions, en particulier dans le nord de l’Amérique du Sud, le nord et l’est de l’Australie et une grande partie de l’Afrique australe. La seule grande région continentale où la température était inférieure à la normale est située dans la zone subtropicale de l’Amérique du Sud (nord et centre de l’Argentine, certains secteurs du Paraguay et basses terres de Bolivie). Océan Les températures ont été supérieures à la normale dans la plupart des régions océaniques, ce qui a joué un rôle dans le blanchissement notable des coraux et dans le bouleversement des écosystèmes marins observé dans certaines régions tropicales, notamment la Grande barrière de corail, au large de la côte est de l’Australie, et autour d’États insulaires du Pacifique comme les Fidji et Kir-ibati. Dans certaines parties de la Grande barrière, jusqu’à 50 % des coraux sont morts. C’est surtout dans l’océan Austral, au sud du 45e parallèle que la température de surface de la mer était inférieure à la normale (en particulier à proximité du passage de Drake entre l’Amérique du Sud et l’Antarctique, où l’anomalie a dépassé par endroits 1 °C). À l’échelle du globe, le niveau de la mer s’est élevé d’environ 15 millimètres de novembre 2014 à février 2016 en raison de l’épisode El Niño, soit une valeur nettement supérieure au rythme annuel de 3 à 3,5 mm constaté après 1993, et au début de l’année 2016, la hausse affichait des valeurs record. Depuis le mois de février, le niveau de la mer est demeuré relativement stable. Concentrations de gaz à effet de serre En 2015, la teneur de l’atmosphère en dioxyde de carbone a atteint, pour la première fois, 400 parties par million (ppm) en moyenne annuelle. Les premières observations indiquent que de nouveaux records ont été établis en 2016. À Cape Grim (Australie), la concentration moyenne de CO2 au mois d’août était de 401,42 ppm, alors qu’elle était de 398,13 ppm en août 2015. À Mauna Loa (Hawaii), la moyenne des concentrations hebdomadaires de CO2jusqu’au 23 octobre était de 402,07 ppm, contre 398,50 ppm à la même date l’année précédente, et la valeur de 407,7 ppm pour mai 2016 est la moyenne mensuelle la plus élevée jamais constatée. Glace et manteau neigeux L’étendue de la banquise arctique a été nettement inférieure à la normale pendant toute l’année. Le minimum saisonnier, en septembre, était de 4,14 millions de kilomètres carrés, ce qui le place au deuxième rang des minimums observés (à égalité avec 2007) après celui de 2012. Le maximum hivernal, en mars, était le plus faible jamais constaté, et à l’automne, l’embâcle a été nettement plus lent que la normale; l’étendue de la banquise à la fin du mois d’octobre était la plus faible jamais observée à cette époque de l’année. Après plusieurs années de valeurs nettement supérieures à la normale, l’étendue de la banquise antarctique est redevenue proche de la normale au début de l’année 2016. Elle a atteint son maximum saisonnier près d’un mois plus tôt que d’habitude et demeurait nettement en dessous de la normale à la fin du mois d’octobre. La fonte estivale de l’inlandsis groenlandais a été nettement supérieure à la moyenne calculée pour la période 1990-2013, le mois de juillet ayant connu une fonte particulièrement marquée, mais néanmoins inférieure à celle de 2012, année record. Phénomènes à fort impact De nombreux phénomènes météorologiques ont eu des incidences majeures en 2016. Le plus meurtrier était l’ouragan Matthew qui a sévi en octobre. Selon les chiffres du Gouvernement haïtien, au début du mois de novembre, l’ouragan avait fait 546 victimes et 438 blessés. Après avoir balayé Haïti, Matthew s’est dirigé vers le nord et a fait des ravages à Cuba et aux Bahamas, avant de longer la côte Est des États-Unis d’Amérique et d’atterrir en Caroline du Sud, où il a entraîné de graves inondations. Le typhon Lionrock a causé des inondations catastrophiques et fait de nombreuses victimes en République populaire démocratique de Corée, et le cyclone Winston a été le cyclone tropical le plus intense jamais observé aux Fidji. Au 31 octobre, 78 tempêtes avaient été observées en 2016, soit un nombre proche de la normale. En Chine, pendant l’été 2016, les inondations dans le bassin du Yang-Tsé-Kiang, qui ont fait 310 victimes et causé des dégâts évalués à 14 milliards de dollars, ont été les plus graves depuis 1999. Les inondations et glissements de terrain qui se sont produits au Sri Lanka à la mi-mai ont fait plus de 200 morts ou disparus et plusieurs centaines de milliers de personnes déplacées. Au Sahel, les précipitations saisonnières supérieures à la normale ont entraîné de graves inondations dans le bassin du Niger, ce dernier ayant atteint, au Mali, son niveau le plus élevé depuis environ 50 ans. Plusieurs grandes vagues de chaleur ont marqué 2016. En Afrique australe, l’année a commencé par une intense canicule, exacerbée par la sécheresse qui sévissait dans la région. De nombreuses stations ont enregistré des records de chaleur absolus, notamment 42,7 °C à Pretoria et 38,9 °C à Johannesburg le 7 janvier. La Thaïlande a établi un nouveau record national (44,6 °C), le 28 avril, tout comme l’Inde, où le mercure a atteint 51,0 °C à Phalodi le 19 mai. Des températures record ou quasi record ont été enregistrées dans certaines régions du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord à plusieurs reprises pendant l’été. Le 21 juillet, à Mitribah (Koweït), il a fait 54,0 °C, soit la température la plus élevée jamais enregistrée en Asie, sous réserve de son homologation par l’OMM. Le jour suivant, le thermomètre a atteint 53,9 °C à Basra (Iraq) et 53,0 °C à Delhoran (Iran). L’incendie le plus destructeur de l’histoire du Canada a éclaté en mai à Fort McMurray, dans la province de l’Alberta. Environ 590 000 hectares ont brûlé lors de cette catastrophe naturelle, la plus coûteuse qu’ait connue le pays. La ville de Fort McMurray a dû être entièrement évacuée et 2 400 bâtiments ont été détruits. Les dommages ou pertes subis par des objets assurés ont été évalués à 4 milliards de dollars canadiens (3 milliards de dollars É.-U.), alors que les autres types de pertes se sont chiffrés à plusieurs milliards de dollars. Plusieurs régions de la planète ont connu des sécheresses de grande ampleur, pour la plupart associées à l’épisode El Niño, dont l’influence s’est nettement fait sentir sur les régimes de précipitations. En 2015-16, pour la deuxième fois consécutive, l’Afrique australe a connu une saison des pluies déficitaire. Dans la majeure partie de la région, les précipitations sont généralement rares de mai à octobre et, selon les estimations du Programme alimentaire mondial, 17 millions de personnes auront besoin d’aide pendant la «période de soudure» qui précédera la prochaine récolte du début de l’année 2017. Conséquences sur le plan humanitaire Les variations annuelles et à plus long terme du système climatique peuvent aggraver la situation sociale, humanitaire et environnementale. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), les déplacements de populations devraient se multiplier à cause de catastrophes d’origine météorologique devenues plus fréquentes, voire plus lourdes de conséquences, de ressources toujours plus rares et convoitées, des conflits qui en résultent, ainsi que de la hausse du niveau de la mer qui rendra inhabitables certaines régions côtières et de basse altitude. Selon le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), en 2015, 19,2 millions de personnes ont été déplacées dans 113 pays en raison de catastrophes liés à des aléas météorologiques, hydrologiques, climatiques et géophysiques, soit plus de deux fois plus que les déplacements dus aux conflits et à la violence. Sur ces 19,2 millions de personnes,
14,7 millions ont été déplacées en raison de catastrophes d’origine météorologique. Les chiffres ont été particulièrement élevés dans le sud et l’est de l’Asie, mais toutes les régions du globe ont été touchées. Les données équivalentes pour 2016 ne sont pas encore disponibles. Les phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes, qui ont subi l’influence du puissant Niño de 2015/16, ont eu des répercussions négatives considérables sur l’agriculture et la sécurité alimentaire. Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), plus de 60 millions de personnes en ont subi le contrecoup dans le monde entier. L’Organisation météorologique mondiale (OMM) est l’organisme des Nations Unies qui fait autorité pour les questions relatives au temps, au climat et à l’eau. public.wmo.int Pour de plus amples renseignements, veuillez prendre contact avec l’attachée de presse de l’OMM,
Clare Nullis, (courriel: cnullis@wmo.int; tél.: +41 (0)79 709 13 97).
| true |
Climat. La Cop26 de Glasgow sonnera-t-elle la fin du charbon ? La sortie du combustible fossile le plus émetteur de CO2 sera un motif de friction au 26e sommet des Nations Unies pour le climat, qui débute le 31 octobre en Écosse. Si la plupart des pays du monde sont d’accord pour ne plus financer de nouvelles centrales à l’extérieur de leurs frontières, la Chine, l’Inde ou la Russie ne veulent pas se passer de charbon à la maison. La Cop26 sonnera-t-elle la fin du charbon ? C’est le vœu de l’ONU et de la présidence britannique de ce 26e sommet des Nations unies pour le climat, qui débute le 31 octobre, à Glasgow en Écosse. Les scientifiques du Giec -Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat- recommandent de mettre fin au plus vite à l’utilisation du charbon dans la production d’électricité (il restera l’acier à décarboner ensuite). Sans l’élimination de ce combustible fossile le plus émetteur de gaz à effet de serre, il sera difficile voire impossible de réduire les émissions mondiales de 45 % en 2030. Et de maintenir la Planète à un réchauffement de 1,5 °C à la fin du siècle, par rapport à l’ère préindustrielle, objectif adopté dans l’Accord de Paris pour le climat, en 2015. Quels pays veulent sortir du charbon ? D’abord les Européens, Russie exceptée. L’UE est restée fidèle au protocole de Kyoto de 1997, le prédécesseur de l’Accord de Paris, qui exigeait que seuls les pays industrialisés – les pollueurs historiques – s’engagent à réduire leurs émissions. Les États-Unis et le Canada, qui l’avaient boudé, ont désormais rejoint le camp des anti-charbon. Lire aussi. Climat : huit points clés pour comprendre le nouveau rapport du Giec De fait, une bonne partie du monde a décidé de ne plus investir d’argent public dans de nouvelles centrales électriques au charbon, sauf si ces fonds servent à financer des techniques de capture de carbone sur des infrastructures existantes. Les principales économies du G7 ont adopté le principe en juin. Le président chinois Xi Jinping s’y est engagé en septembre, lors de la session de l’assemblée générale des Nations Unies. Les 38 États membres de l’OCDE, dont la France ou la Turquie, l’ont entériné la semaine dernière. Qui traîne des pieds ? Si les nations asiatiques sont OK pour ne plus financer le charbon à l’extérieur de leurs frontières, à la maison, elles sifflent une autre chanson. Depuis Kyoto, en 1997, la plupart se sont développées grâce à cet or noir solide ; lors du G20 de juillet, la Chine, l’Inde, la Russie et le Japon, notamment, ont refusé d’entériner son élimination totale. En septembre, le Premier ministre britannique Boris Johnson a encouragé la Chine à aller plus loin, en éliminant également l’utilisation nationale du charbon, devant l’assemblée générale de l’ONU. Son ambassadrice au Japon a aussi pressé le nouveau Premier ministre Fumio Kishida de s’engager sur un calendrier de sortie. Le charbon devrait encore représenter 20 % du bouquet énergétique japonais en 2030, sans nouvelle ambition. Il est de 68 % actuellement en Inde, de 59 % en Chine. Moins de 0,3 % en France. À la Cop26, les Britanniques devront aussi convaincre le très nationaliste Narendra Modi, Premier ministre de l’Inde, qui sera présent au sommet. Lui reste campé sur le protocole de Kyoto. Il fait valoir qu’un Indien, en moyenne, n’émet que 2 tonnes d’équivalent CO2 par an, contre 18 tonnes pour un Américain ou un Saoudien. La Chine fait le même calcul. Or, sans la bonne volonté de ces deux pays à plus d’un milliard d’habitants, sur le podium des trois plus gros pollueurs de la planète avec les Etats-Unis, aucune avancée climatique ne sera possible. Bref, ce n’est pas gagné pour cette année 2021. D’autant que les 23 nations les plus riches qui s’étaient engagées en 2009 à financer la transition énergétique des pays les plus pauvres, à hauteur de 100 milliards de dollars par an, n’ont pas tenu leur promesse non plus.
| true |
Gare à l'épuisement des ressources. Les humains ont dégradé un quart des terres émergées et le changement climatique accentue cette pression. Un cocktail explosif qui représente une menace pour la sécurité alimentaire de la population humaine. Telles sont les conclusions du rapport spécial du Giec sur la dégradation des terres, la sécurité alimentaire et les flux de gaz à effet de serre, rendu public jeudi. Il souligne que changer les habitudes de consommation et de production alimentaires, comme réduire la consommation de viande, est un des leviers pour agir contre le réchauffement. Mais au fait, c'est quoi ce Giec, régulièrement cité comme référence par des lanceurs d'alerte climatique, comme Greta Thunberg ou Nicolas Hulot ? Le Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) est l'organe international chargé d'analyser le réchauffement climatique. Il a été créé en 1988 par l'Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Programme des Nations-Unies pour l'environnement (PNUE). Son objectif est d'apporter aux responsables politiques des évaluations sur le changement du climat, notamment sur ses risques, et les stratégies d'adaptation et d'atténuation possibles. LIRE AUSSI >> Angoisse, dépression... L'éco-anxiété, l'autre effet du réchauffement climatique C'est un organisme ouvert à tous les pays de l'ONU, qui regroupe actuellement 195 États. Il n'a cependant pas vocation à entreprendre lui-même des travaux de recherche. Il s'appuie donc sur des publications scientifiques dont la valeur est reconnue par la communauté de chercheurs. Les rapports du Giec recoupent l'ensemble des aspects scientifiques, techniques et socio-économiques liés au réchauffement climatique. Les rapports sont rédigés par trois groupes de travail différents. Le premier est en charge de l'évaluation des aspects scientifiques liés à l'évolution du climat. Le second se concentre sur la vulnérabilité des systèmes socio-économiques et naturels ainsi que sur les possibilités d'adaptation au réchauffement climatique. Le troisième évalue les solutions possibles pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. À ces trois groupes s'ajoute une équipe spéciale chargée des inventaires nationaux des émissions de gaz à effet de serre. Le budget annuel du Giec s'élève à environ six millions d'euros. Les États membres contribuent volontairement à cette somme. Le secrétariat de Giec ne se compose cependant que d'une dizaine de membres permanents. Les groupes de travail sont composés de scientifiques qui s'engagent bénévolement. Le Giec produit deux types de rapports. Il y a déjà les rapports d'évaluation, qui sont réalisés lors de cycles éponymes. Entre 1990 et 2014, cinq cycles ont eu lieu, débouchant sur cinq rapports d'évaluation différents. Un sixième cycle d'évaluation a été lancé en 2015, à l'issue duquel un sera publié un sixième rapport d'évaluation en 2022. Au sein de chacun de ces cycles, le Giec réalise également plusieurs rapports spéciaux. Ceux-ci se concentrent sur des thèmes spécifiques, comme l'épuisement des terres en ce qui concerne le rapport publié ce mois d'août. Au mois de septembre, le troisième et dernier rapport spécial du sixième cycle sera publié. Il concernera cette fois les liens entre le changement climatique, les océans et la cryosphère (ensemble du compartiment de glace de la Terre).
| true |
Actualisation au 5 mai Il y a des records qu’on aimerait bien ne pas franchir. Mais voilà : on est au bord de dépasser le seuil de 400 particules par million (ppm) de CO2 (gaz carbonique) dans l’atmosphère, selon les relevés de l’observatoire de Mauna Loa. Ce centre scientifique basé à Hawaï et géré par l’Institut Scripps d’océanographie mesure depuis plus de cinquante ans la concentration de ce gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Situé à 3 400 m d’altitude, il constitue la référence en la matière. Le relevé du 5 mai montre que nous sommes à deux doigts de franchir le seuil. Nous sommes précisément le 4 mai à 399.54 ppm. Le franchissement devrait avoir lieu d’ici quelques jours : Voici où nous en étions le 28 avril : Ce niveau s’inscrit dans une tendance continue à la hausse de la concentration de CO2 dans l’atmosphère depuis les premiers relevés, à la fin des années 1950 : Le CO2 (gaz carbonique, ou dioxyde de carbone) est le principal gaz à effet de serre. Sa concentration dans l’atmosphère était de l’ordre de 280 ppm au XVIIIe siècle, avant la révolution industrielle. Il était à peu près stable depuis plusieurs milliers d’années. On considère généralement qu’atteindre le seuil de 450 ppm de CO2 conduirait à un réchauffement moyen de 2°C par rapport à l’époque pré-industrielle, ce qui pourrait placer le climat planétaire dans un état de déséquilibre irréversible. Si le rythme actuel d’émissions se maintient, le seuil de 450 ppm sera atteint avant 2050. Le CO2 n’est pas le seul gaz à effet de serre préoccupant. Le méthane est lui aussi important. 📨 Ne passez plus à côté des infos de l'écologie
| true |
Relevé aujourd’hui dans la presse officielle, c’est dire que les élucubrations du GIEC, basées « que » sur des modèles arithmétiques apparaissent de plus en plus comme des absurdités. Ils ont oublié, que le climat, les cycles mais aussi l’ensemble de tout l’univers sont régis par des lois qui ne correspondent pas forcément à « nos » mathématiques de nanoscopique poussière d’humain. Qu’en connaissons-nous, de cet univers à votre avis ? RIEN, NADA, QUEDAL, CHNOLE, … .
Dès lors, si on se réfère à toutes ces déclarations c’en reviendrait à dire qu’El Nino proviendrait de nos émissions de CO2 ! Là alors c’est vraiment nous prendre pour de sombres crétins. « Les météorologues donnent l’alerte: le monde doit se préparer à un phénomène aux effets dévastateurs
La probabilité que survienne un phénomène El Niño, un grave épisode météo se traduisant par des sécheresses et des inondations, a grimpé à 80% pour la fin de l’année, a annoncé jeudi l’OMM (Organisation météorologique mondiale), une agence de l’ONU basée à Genève. « Le monde doit se préparer à un nouvel épisode El Niño » car « la probabilité que survienne un véritable épisode El Niño atteint 60% en juin et août et 75 à 80% pour la période octobre-décembre », a indiqué l’OMM dans son bulletin d’informations. « De nombreux gouvernements ont déjà commencé à se préparer pour l’arrivée d’El Niño », ajouté l’OMM, qui précise toutefois s’attendre à une intensité plutôt « modérée » du phénomène, et non pas « faible » ou « forte ». Une incidence majeure sur le climat mondial El Niño est un phénomène météo qui a « une incidence majeure » sur le climat mondial, rappelle l’OMM. Ce phénomène, qui se manifeste par une hausse de la température de l’Océan Pacifique et des perturbations météo majeures, surgit « tous les 2 à 7 ans » (notamment 1982-1983, et à l’été 1997) Le dernier épisode en date remonte à 2009-2010 et la facture est à chaque fois plus lourde. Les victimes humaines se comptent en effet par milliers, les dégâts économiques en dizaine de milliards de dollars et les pertes écologiques concernent des espèces et des territoires entiers. En 1982-1983 les sinistres couverts par les assurances (mais seuls les pays riches sont assurés) étaient évalués à 13 milliards de dollars. En 1997-98, El Niño a fait 23.000 victimes et provoqué entre 34 et 46 milliards de dollars de dégâts. Sa probable résurgence à la fin de l’année affecte déjà certains marchés liés aux matières premières, notamment agricoles. Un pic attendu au 4è trimestre L’OMM a constaté que les températures dans le Pacifique tropical ont récemment augmenté pour « atteindre des niveaux correspondant à une anomalie El Niño de faible intensité ». Le Pacifique tropical « devrait continuer à se réchauffer dans les mois à venir, avec un pic attendu au 4è trimestre ». Le phénomène El Niño attendu devrait connaître « son apogée au 4è trimestre et persistera jusqu’aux premiers mois de 2015, avant de se dissiper ». L’organisation publique française FranceAgriMer a lancé en juin un avertissement sur les possibles « effets dévastateurs » d’El Niño sur les récoltes de blé en Australie.« Le phénomène El Niño attendu devrait connaître « son apogée au 4è trimestre et persistera jusqu’aux premiers mois de 2015, avant de se dissiper ». L’organisation publique française FranceAgriMer a lancé en juin un avertissement sur les possibles « effets dévastateurs » d’El Niño sur les récoltes de blé en Australie. Une chose est sûre, c’est qu’il est de plus en plus observé de par les océans, des anomalies thermiques, correspondant pour la plupart à des systèmes de failles actives dans le plancher océanique. Malheureusement c’est le seul endroit qui permet une identification concrète de ses sources de chaleur, car sur les continents, on les confondrait avec « nos » très multiples sources de chaleur.
| fake |
Non, le Pôle Nord n'est pas devenu un immense lac La banquise arctique fond paisiblement cet été, bien moins vite que l'année passée, comme en témoignent les nombreuses mesures satellites.
Enfer et damnation, notre été est un été normal ! Il n'est ni caniculaire, ni trop froid, au contraire des annonces apocalyptiques de certains de nos spécialistes en climatologie qui voudraient décidément tout ramener à un hypothétique réchauffement climatique anthropique (ie, dû à l'Homme). Encore une prédiction ratée, une de plus, à ajouter à l'interminable liste des prévisions erronées dont nous abreuvent depuis trop d'années les zélotes du barbecue mondial. Un été désespérément normal.
Quelle n'a donc pas été ma surprise en découvrant l'article de la Libre de ce 29 juillet 2013 intitulé : « L'incroyable transformation du Pôle Nord en lac ». Le Pôle Nord serait donc devenu un lac ! Toute la glace aurait-elle fondu en quelques semaines ? Incroyable ! Franchement, ce réchauffement climatique est réellement effrayant et, comme le mentionne la journaliste : « cause encore et toujours des ravages » !
Ô cruelle déception ! La banquise arctique est toujours là et elle se porte à merveille.
Au contraire du titre de l'article, le Pôle Nord n'est pas devenu un lac. Tant s'en faut ! Rappelons qu'une banquise n'est jamais qu'un énorme bloc de glace qui flotte sur l'océan, à la manière d'un glaçon dans un verre d'eau. En été, la température de l'air et de l'eau augmentent et la banquise fond. En hiver, à cause du froid, l'eau gèle et la banquise se reforme. Ce cycle - fonte en été, regel en hiver - se produit d'année en année depuis de nombreux millénaires.
Durant l'été boréal, il arrive fréquemment que certaines parties de la banquise arctique fondent sous l'action de vents ou de courants marins plus chauds, et ce, à des endroits parfois inattendus. C'est pourquoi de nombreux explorateurs ont régulièrement été stoppés dans leur progression par d'immenses étendues d'eau qu'ils ne s'attendaient pas à trouver là. C'est ce que l'on appelle des lacs de fonte, un phénomène classique qui se produit fréquemment en juillet et août.
Et comme un malheur n'arrive jamais seul, il faut savoir que l'eau de ces lacs de fonte peut rapidement regeler, refermant ainsi le trou qui s'est créé dans la banquise. C'est ce qui s'est passé avec notre fameux lac ! Il suffit de comparer les photos de la même zone prises par la même caméra mobile. Ce samedi 27 juillet 2013, le lac de fonte est clairement visible. Le mardi 30 juillet 2013, la glace s'est reformée. C'est cela, une banquise. Une énorme bestiole versatile et parfois imprévisible. Pas de bouleversement climatique ravageur à l'horizon.
La banquise arctique fond paisiblement cet été, bien moins vite que l'année passée, comme en témoignent les nombreuses mesures satellites. Divers sites officiels analysent l'évolution de la banquise au jour le jour. Et pour le moment, la fonte est des plus modérées, au contraire des prédictions catastrophistes des prophètes du barbecue mondial.
Certains de ces scientifiques n'ont pas hésité à nous annoncer la disparition de la banquise arctique pour l'été 2008, 2010, 2013 et beaucoup d'autres encore. Malheureusement pour eux, elle est toujours là, et bien là ! Encore raté, pour changer ! Décidément, Madame Soleil doit se retourner dans sa tombe.
Cerise sur le gâteau, signalons que cette caméra est mobile. Elle bouge donc avec les mouvements de la glace. D'après Roger Anderson, qui est l'un des scientifiques de l'Université de Washington qui s'occupent de cette webcam, elle se situerait aux environs de 84,773° Nord et 5,415° Ouest, c'est-à-dire à plus de 500 km au sud du Pôle Nord, près du Groenland.
Non seulement le lac n'existe plus, mais il n'était même pas au Pôle Nord. Ce non-événement rappelle la tristement célèbre, et tout aussi erronée, fonte totale du Groenland publicisée à grands cris l'année passée dans de très nombreux médias.
Soyons donc rassuré, le Pôle Nord n'est pas devenu un immense lac. Et, si par hasard toute la banquise arctique fondait un jour, n'oublions pas que le niveau des océans n'en serait quasiment pas perturbé. Archimède est passé par là, et lui, il n'a jamais été pris en défaut.
| fake |
Une nouvelle « étude » a fait son apparition médiatique dans le 12/13 de France 3 du mardi 6 février : Au-delà du réglementaire « selon-une-étude », ce reportage a toutes les formes classiques : chiffres, interview d’expert et champions français (Jeanne Calment, Kevin Mayer). L’expert est encore plus crédible sur fond de courbes. La taille et la durée de vie des humains ne progresseraient plus et « c’est le même constat pour les performances sportives qui ne progressent plus depuis les années 80, sauf exception ». Sous-titre pour les malcomprenants : le gars, là, avec le survêt’ jaune, c’est l’exception. Cette dernière phrase est évidemment très discutable, comme le montre par exemple ce récapitulatif des records du monde en athlétisme. Quant à ceux qui datent effectivement des années 80, comment dire… Il y a comme qui dirait quelques soupçons qu’ils correspondaient à des performances peut-être supérieures aux possibilités humaines de l’époque. Mais au-delà de cette conclusion outrancière, le reportage comporte cette étrange assertion : Eh oui, forcément, le coupable idéal, responsable de tout est au cœur du problème. Avec notre mode de vie et ce déterminant possessif qui nous fait bien sentir notre culpabilité. Ah, la limitation de la durée de vie à cause du réchauffement, un bel item à ajouter à la liste de Brignell et voilà qui mérite une enquête plus poussée. Un autre article publié par franceinfo incrimine des suspects supplémentaires : Déception, l’article en question ne donne aucun argument pour étayer cette thèse séduisante, si ce n’est : L’acidification des océans limite la durée de vie et la taille des êtres humains ? On n’en saura pas plus. Poursuivons l’enquête auprès d’autres sources solides : BFM, Le Point et L’Express n’en disent pas plus, sinon que cette fameuse « étude » provient de l’IRMES et a été publiée dans Le Quotidien du Médecin en accès réservé aux abonnés. Mais L’Obs nous vient en aide : après l’intertitre putassier « Merci le réchauffement climatique », il donne la référence de l’étude : il s’agit d’un article de la-très-sérieuse-revue Frontiers in Physiology, modestement intitulé « Atteignons-nous les limites d’Homo sapiens ? » (« Are We Reaching the Limits of Homo sapiens ? »). L’ÉTUDE APPARAÎT ENFIN. ET IL Y A DU BEAU LINGE. L’article est en libre accès. Nous ne pouvons donc qu’inciter tous les lecteurs à perdre leur temps et s’abreuver de grande science en lisant ce texte signé par pas moins de dix auteurs. Et pas n’importe lesquels : cette étude bénéficie de la valeur ajoutée de Valérie Masson-Delmotte (co-présidente du groupe de travail 1 du GIEC) et de nul autre que Jean-Marc Jancovici, expert en tout qui, lui, peut être invité à donner des conférences dans des lycées pour dire que les conflits au Moyen-Orient sont causés par le réchauffement climatique sans que personne ne proteste. En raison de la présence de ces deux très grands esprits parmi les auteurs, nous désignerons par la suite l’article en question par la locution « L’œuvre de VMD et Janco ». Que les autres co-auteurs nous pardonnent, mais ils doivent déjà être bien contents d’avoir pu signer un papier avec de telles sommités. Le résumé annonce l’ambition de ce texte, les auteurs ne sont pas là pour rigoler : « Approche interdisciplinaire », ça signifie : nous n’y connaissons rien dans les disciplines des autres et cela nous permet de nous affranchir de toutes les règles de méthode propres à chaque domaine, afin de pouvoir raconter n’importe quoi. Mais n’interrompons pas L’œuvre. (« Echoing scientific and industrial progress, the Twentieth century was an unprecedented period of improvement for human capabilities and performances, with a significant increase in lifespan, adult height, and maximal physiological performance. Analyses of historical data show a major slow down occurring in the most recent years. This triggered large and passionate debates in the academic scene within multiple disciplines; as such an observation could be interpreted as our upper biological limits. Such a new phase of human history may be related to structural and functional limits determined by long term evolutionary constraints, and the interaction between complex systems and their environment. In this interdisciplinary approach, we call into question the validity of subsequent forecasts and projections through innovative and related biomarkers such as sport, lifespan, and height indicators. We set a theoretical framework based on biological and environmental relevance rather than using a typical single-variable forecasting approach. As demonstrated within the article, these new views will have major social, economical, and political implications. ») Oui, oui, « major social, economical end political implications ». C’est quand même du Masson-Delmotte et Jancovici, les grands visionnaires de leur époque, quoi ! Après l’introduction historique réglementaire, L’œuvre de VMD et Janco débute par quelques pensées fortes, sans peur de bousculer les idées reçues : (« From one cell at fecundation to ~ 3×1013 cells classified into more than 300 different types, the human organism constitutes a precisely delimited body. ») Après un long développement sur l’évolution biologique humaine au travers des âges, L’œuvre de VMD et Janco passe enfin aux choses sérieuses : (« However, mankind is now the major actor implicated in its own environment alterations (Steffen et al., 2007, 2011; IPCC, 2014; McMichael, 2014). Sapiens alters his ecosystem, while the ecosystem also shapes him in return (Steffen et al., 2011). Our activities have been implicated as the dominant cause of most environment changes and the recent acceleration could have major impacts on human health, even if some progress has been recently made, such as the increased use of renewable energy (Steffen et al., 2007, 2011; IPCC, 2014; McMichael, 2014). ») On notera les références aux Très Saints Rapports du GIEC, probable contribution de Valérie Masson-Delmotte. LE MARATHONIEN CRAINT LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE Et on arrive enfin au cœur de L’œuvre de VMD et Janco : (« In running, best performances describe an inverted-U shaped curve, with an optimal temperature at about 10 °C for marathon and 23 °C for sprint distances (100 m) (El Helou et al., 2012; Haïda et al., 2013; Berthelot et al., 2015). A similar relation links temperature and survival rates, with an optimum value between 20 and 26 °C (Laaidi et al., 2006). Major temperature elevations during current climate changes may have unfavorable impacts on our capacity to reach our functional maxima and absolute physical limits. ») Et voilà le travail : l’existence d’une gamme de températures optimales pour pratiquer certaines épreuves sportives bien spécifiques débouche sur la difficulté à atteindre nos limites biologiques à cause du pandémonium climatique, puis, évidemment, sur le raccourcissement de la durée de vie. C’est simple, la science, surtout quand on n’a aucun argument sérieux à faire valoir. Remarquons en passant que la détermination de la température optimale de 10 °C pour courir le marathon provient de cette « étude » (El Helou et al., 2012), libre d’accès aussi. Les auteurs ont corrélé les températures aux performances sur six grands marathons populaires pendant dix ans et les courbes donnant accès à cette histoire d’optimum à 10 °C sont les suivantes : À gauche, vitesse moyenne du premier centile des concurrentes féminines et à droite vitesse moyenne du premier quartile des concurrents masculins. Chaque point représente un des soixante marathons étudiés et la courbe est le modèle polynomial du second degré corrélant au mieux les données brutes. Cette étude pose évidemment des problèmes méthodologiques : par exemple, un temps froid le jour de la course dissuade les concurrents les moins motivés (et donc les moins préparés) de venir passer quatre ou cinq heures en short dans la rue et augmente donc mécaniquement la vitesse moyenne de l’ensemble des coureurs. Et on peut admirer la qualité de la corrélation présentée… Il ne s’agit pas de nier que la température a une influence sur les performances au marathon, mais de dire que cette valeur de 10 °C est très approximative et que l’optimum est sans doute une gamme de températures assez large. LA GRANDE FAUCHEUSE CONSULTE LA MÉTÉO L’étude sur les taux de mortalité en fonction de la température en France citée par L’œuvre de VMD et Janco (Laaidi et al., 2006) est aussi en libre accès. Elle signale en introduction que l’optimum de température donnant la mortalité minimum varie évidemment selon les régions. Alerte choc conceptuel 1 : (« It was higher in hotter, Mediterranean-like climates than in colder, Scandinavian-like climates, suggesting that populations have adjusted successfully to their meteorological environment. ») Ainsi donc l’être humain serait capable de s’adapter à son environnement. Incroyable ! Alerte choc conceptuel 2 : cette étude signale également à plusieurs reprises que les périodes froides provoquent plus de décès que les périodes chaudes. Enfin, elle conclut : (« Nevertheless, our findings give grounds for confidence in the near future : the relatively moderate (2 °C) warming predicted to occur in the next half century would not increase annual mortality rates (Besancenot 2003). In the longer term, the main outstanding question concerns the risks related to heatwaves in which temperatures exceed the range we have studied here. ») Bon, la dernière phrase permet de justifier le financement de cette étude par le programme de Gestion et Impacts du Changement Climatique du Ministère de l’écologie et du développement durable de l’époque (2006), mais la conclusion est clairement en totale contradiction avec ce que lui fait dire L’œuvre de VMD et Janco. Mais peu importe puisqu’il n’y est pas question de science… ILS NE SAVENT RIEN MAIS ILS NOUS DIRONT TOUT D’ailleurs, une autre preuve que L’œuvre de VMD et Janco n’est pas un article scientifique est son plan : la conclusion assénée à propos du climat est écrite avant même que les observations sur les marqueurs biologiques (performances sportives, durée de vie, taille) ne soient présentées. Le message est clair : ce que les auteurs observent à propos de ces marqueurs n’a aucune espèce d’importance pour eux et l’extrapolation d’optimums de température pour des performances sportives à la durée de vie est évidemment une énorme escroquerie. Mais peu importe : le but est uniquement d’habiller de science des recommandations politiques. La conclusion de L’œuvre de VMD et Janco est d’ailleurs sans ambiguïté à ce sujet : (« Knowing limits of the human species indicates clear goals for any nation ; states should govern in such a way that human size, lifespan, and physical performance increase in order to reach their highest values for most people. When plateaus are reached, care should then be taken to prevent regression even if remaining close to the upper limits may become more costly. This aim will be one of the most intense challenges of this century, especially with the new pressure of anthropocenic activities responsible for deleterious effects on both humans, environment and health (Rockström et al., 2009; Steffen et al., 2011, 2015; Carnes et al., 2014; Finch et al., 2014; McMichael, 2014). However, solutions may be found and collective actions may taken to restrain this pressure and, in an optimistic way, maintain the possibility of reaching and remaining at the upper limits (United Nations, 2016). ») Voilà donc un article d’une pauvreté scientifique affligeante, où le mot « climate » n’apparaît qu’une seule fois et où l’acidification des océans n’est jamais évoquée. C’est pourtant ce qui ressort des reprises dans la « grande presse » française, en dépit du plus élémentaire bon sens, mais comme par habitude. La science ne ressort pas grandie de ces manipulations et il est dramatique de voir des scientifiques éminents bien installés s’en faire les complices. — Sur le web
| fake |
Selon les scientifiques de la Fondation Européenne de la Science, notre civilisation pourrait s'éteindre des suites d'une éruption volcanique massive. Un événement qui aurait entre 5 et 10% de chance de se produire d'ici la fin du siècle. Les volcans fascinent autant qu'ils préoccupent les scientifiques. Avec leur capacité éruptive, ils peuvent causer des dégâts considérables voire même des morts quand les éruptions surviennent par surprise. Toutefois, ils pourraient engendrer bien pire, selon une étude menée par la Fondation européenne de la Science : ils pourraient tout simplement faire disparaitre l'humanité. Ces travaux menés par des scientifiques se sont penchés sur les risques naturels menaçant le monde et ont conclu que l'avènement d'une éruption volcanique massive et capable de causer la destruction de l'Humanité avait 5 à 10% de chances de se produire d'ici la fin du siècle. D'après les spécialistes, cette éruption pourrait être d'une ampleur similaire à l'explosion, en 1815, du volcan Tambora en Indonésie. Cet évènement d'une ampleur de 7 sur l'indice d'explosivité volcanique (ou échelle VEI) avait fait environ 100.000 victimes. A titre de comparaison, l'éruption du Tambora avait été 20 fois plus puissante que celle du Vésuve qui raya Pompéi de la carte en l'an 79. Le problème est qu'aujourd'hui, la densité démographique démultiplie la dangerosité potentielle d'une éruption. Une population mondiale trop nombreuse "Durant l'Holocène, au moins sept éruptions de type VEI 7 se sont produites. Toutes exceptées une ont eu lieu alors que la population mondiale était bien en dessous du milliard d'habitants. Avec une population d'environ 7 milliards d'individus, s'acheminant vers les 12 milliards, la répétition d'éruptions de type VEI 7 pourrait avoir des conséquences gravissimes", explique l'étude reprise par le Daily Mail. Mais ce n'est pas seulement le nombre de décès qui inquiètent les scientifiques, c'est aussi les conséquences sur le climat et l'atmosphère. "Les éruptions peuvent avoir des impacts plus graves sur l'atmosphère et les changements climatiques et conduire à de sérieux problèmes au niveau de la nourriture et de la sécurité de l'eau, comme l'ont démontré la grande famine ainsi que les maladies apparues après les éruptions du Laki en 1783 et du Tambora en 1815", poursuit le document. La cendre dégagée dans l'atmosphère suite à une éruption de ce type serait susceptible de s'envoler jusqu'à 40 kilomètres de haut dans l'atmosphère. Ce faisant, elle conduirait à des changements de températures extrêmes qui pourraient annihiler les ressources naturelles, causant ainsi des famines et des épidémies. Un scénario similaire à celui s'étant produit après l'éruption du Tambora. Pendant un an, les cendres présentes dans l'atmosphère suite à l'explosion étaient venues cacher la lumière du soleil, faisant chuter la température de 1,5°C partout dans le monde. Se préparer à une éventuelle catastrophe Les scientifiques pointent le fait que les efforts internationaux en matière de lutte contre les sinistres environnementaux ont été, dans le passé, largement déployés dans le cadre de la prévention de tsunamis ou de séisme, laissant de côté des phénomènes bien plus destructeurs, selon eux. "Bien que dans les dernières décennies les séismes aient été les causes principales des décès et des destructions, le principal danger est l'avènement d'énormes éruptions volcaniques qui sont moins fréquentes mais dont l'impact est beaucoup plus important que les plus grands des tremblements de terre", estime l'étude. D'après elle, nos sociétés ne seraient donc pas assez préparées à l'avènement d'un véritable Armageddon volcanique. Pour les experts, il faudrait se doter d'un réseau de surveillance volcanique adéquat qui nécessiterait quelque deux milliards de dollars par an. Un investissement réclamant une implication à l'échelle mondiale. "Une réponse d'ordre internationale et géopolitique est exigée, dans laquelle la science aurait un rôle unique et déterminant tant dans son élaboration que dans la riposte et la réduction des risques", conclut l'étude. ------------------
http://www.maxisciences.com/eruption-volcanique/une-eruption-volcanique-pourrait-causer-la-disparition-de-l-039-humanite-d-039-ici-la-fin-du-siecle_art34692.html
| true |
Les tentes et les bannières sont toujours là. Quelques centaines de militants et sympathisants du mouvement écologiste Extinction Rebellion (XR) ont entamé mercredi matin leur troisième journée de blocage sur la place du Châtelet et un pont de la Seine, au centre de Paris. Dans le cadre de la mobilisation internationale de "XR", ces militants occupent depuis lundi après-midi ce noeud central de la capitale, pour réclamer davantage d'action contre le réchauffement climatique. Mercredi matin, dans une ambiance très calme, les militants commençaient à sortir de leurs tentes après une deuxième nuit passée sur place. Cette occupation se déroule sous surveillance policière : mercredi matin, 14 cars de CRS étaient garés le long du quai de la Mégisserie, qui donne sur la place du Châtelet.Certains des militants, organisés autour de six points de blocage, faisaient part, mardi, de leur soulagement de voir que les forces de l'ordre n'étaient pas intervenues, comme Errico, 20 ans, étudiant habitué aux blocages d'universités mais non membre de "XR", venu "en curieux pour se rendre compte de l'engouement que suscite ce mouvement". Depuis leur arrivée place du Châtelet, les militants ont multiplié les prises de parole, lors d'"assemblées citoyennes". Tout jeune mouvement né il y a un an au Royaume-Uni, XR se mobilise toute cette semaine dans 60 villes du monde. Des blocages ont eu lieu dans plusieurs villes, dont Paris, Londres, Washington et Berlin. "Notre système économique exploite le vivant, écrase les minorités et emporte dans sa chute notre avenir commun. Face à ce désastre, il est de notre devoir de résister", insiste le mouvement sur son compte Twitter. En juin, lors d'une action de blocage d'un autre pont à Paris, des membres de XR avaient été délogés par les forces de l'ordre avec notamment l'utilisation à bout portant de gaz lacrymogènes. Les images, abondamment partagées, avaient conduit à l'ouverture d'une enquête. La ministre de la Transition écologique a mis en garde mardi matin contre d'éventuelles violences et actions de blocage tout en reconnaissant qu'elle ne pouvait "pas être contre quand les gens se préoccupent du climat". "C'est très important de se mobiliser pour le climat mais il est aussi important de tenir compte de ce qui est fait", a indiqué Élisabeth Borne sur RMC/BFMTV alors qu'Extinction Rebellion prévoit des actions toute la semaine à Paris.
| true |
Pendant 12 jours, des milliers de délégués venus de plus de 180 pays vont discuter à Genève de 56 propositions visant à modifier le degré de protection accordé aux animaux et aux plantes sauvages par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES). Ce traité, créé il y a plus de 40 ans, fixe les règles du commerce international de plus de 35 000 espèces de faune et de flore sauvages. Il dispose également d'un mécanisme qui lui permet d'imposer des sanctions aux pays qui ne respectent pas ces règles. Parmi les espèces étudiées cette année, l'éléphant d'Afrique sera à nouveau au centre des discussions. En déclin rapide, le nombre d'éléphants est passé de plusieurs millions au milieu du XXe siècle à quelque 400 000 en 2015. En cause : la réduction de leur habitat mais surtout le braconnage lié au trafic d'ivoire. Face aux chiffres, les pays africains divergent sur le degré de protection à accorder aux éléphants. Alors que certains plaident pour que toute vente d'ivoire soit interdite, plusieurs États d'Afrique australe réclament au contraire le droit de vendre des stocks d'ivoire. Ils jugent cette manne financière indispensable pour financer les actions de conservation de l'espèce. Les défenseurs des animaux répondent, eux, que les expériences précédentes de vente de stocks d'ivoire ont en fait stimulé la demande et encouragé le braconnage, en raison de la difficulté à faire la distinction entre les défenses légalement récoltées et les autres. Pour la première fois, les délégués vont aussi se pencher sur le cas des girafes, dont les populations ont décliné de quelque 40 % au cours des trois dernières décennies. Par mesure de précaution, plusieurs pays d'Afrique proposent d'inscrire cet animal à l'Annexe II de la convention afin que son commerce soit contrôlé. Côté faune marine, 18 espèces de requins et de raies pourraient voir leurs noms allonger cette liste rouge, afin de réguler leur pêche intensive.
| true |
Au nom de l’intérêt général, quatre ONG viennent d’assigner l’État en justice pour inaction climatique. C’est très sérieux, c’est même « l’affaire du siècle », bien franco-française au demeurant. Pour que l’État français prenne en charge le climat de la planète, en sus de tous les autres domaines dans lesquels il excelle et multiplie les réussites (croissance, chômage, déficit, dette, éducation, sécurité…), nos quatre ONG appellent à signer une pétition. Soutenue par plusieurs artistes (dont l’ineffable Marion Cotillard et l’opiniâtre Nicolas Hulot), cette pétition aurait recueilli 1,34 million de signatures en seulement quatre jours. Un succès sans précédent pour faire opportunément oublier celui des Gilets jaunes, autrement plus motivé, plus visible, plus partagé et plus tangible. Dans son dernier tweet, l’ancien ministre de la Transition écologique s’en réjouit et espère une convergence des luttes. Nicolas Hulot rappelle le lien évident et direct qui unit, dans notre pays, les deux sujets « lutter contre le dérèglement climatique, c’est lutter pour la justice sociale ». Plus personne ne peut rester indifférent. Suite à son court passage aux responsabilités, Nicolas Hulot souhaite ainsi faire oublier l’échec retentissant de la taxe carbone sur les carburants : une taxe pigouvienne inefficace (non réinvestie dans l’écologie), inutile (puisqu’aucune alternative n’existe), excessive (compte tenu de la fiscalité existante sur les carburants dans le pays), injuste (pour les plus modestes et les territoires), punitive, contreproductive et rejetée par 80 % des Français au travers du mouvement des Gilets jaunes. Afin de séduire un maximum de signataires en un minimum de temps et de démontrer ainsi la puissance de la vague verte face à la colère jaune, nos artistes militants ont concocté pour leur pétition un texte très abouti, particulièrement fédérateur. Sous le titre emblématique « l’État a l’obligation d’agir », la pétition s’appuie sur une collection sans pareil d’évidences et de platitudes pour exposer des revendications peu concrètes mais constructives, peu utiles mais consensuelles. La méthode donne ainsi toute sa valeur, et toute sa saveur, au succès de la pétition. Morceaux choisis… Au centre des intervenants, toujours l’État. L’État-providence, incapable de gérer son propre budget année après année, doit en plus sauver la planète en multipliant les interventions, les lois, les normes, les règlements, les interdictions, les limitations, les taxes, les impôts (et les fonctionnaires concernés)… puisqu’il ne peut pas compter sur le citoyen, adulte et responsable, pour changer de comportement quand il le peut. Clairement, l’État a besoin de cette judicieuse injonction pour prendre pleinement conscience des enjeux, en particulier économiques, et pour avancer vers des solutions concrètes. Nul ne saurait rejeter une telle requête, frappée du sceau de la raison bien pensante, sauf à en connaitre le coût et les modalités de financement. Sauf à s’interroger, en toute bonne foi, sur les raisons et les conséquences de l’abandon du nucléaire. En effet, cette source inespérée d’énergie non intermittente permet à la France de réduire ses émissions de CO2 pour produire de l’électricité, plus que la quasi totalité des autres pays (48 grammes par kilowattheure contre 300 à 500 pour l’Allemagne selon les jours, et 700 pour la Pologne). Ainsi, dans son dernier rapport (octobre 2018), le GIEC confirme la contribution du nucléaire dans son mix énergétique pour combattre le réchauffement climatique. Dans un pays où l’espérance de vie est une des meilleures du monde grâce, en partie, à l’excellence de son agriculture, nos artistes écologistes, entre deux vols Paris-New York, rappellent à l’ordre les agriculteurs qui travaillent nuit et jour à les nourrir, ainsi qu’une partie de la planète, et à préserver leurs villages et à entretenir les paysages de leurs vacances. Nos territoires sont inadaptés et nos côtes mal protégées. Mais de quels dispositifs « indispensables » peut-il bien s’agir ?… Dernière vérité de ce texte ambitieux. Cette pétition masque habilement les chimères, les incohérences et les mesures liberticides de l’utopie écologiste derrière une liste à la Prévert de banalités sans grand intérêt. Elle ne devrait donc pas tarder à mobiliser un maximum de signatures, peut être même autant que la liste PS-EELV à la Présidentielle de 2017 (soit 4,92 % des inscrits). Une bonne ou une bien mauvaise affaire pour ce siècle qui débute ?
| fake |
Une étude se penche sur les facteurs expliquant la sensibilité des simulations climatiques les plus récentes. La réévaluation du réchauffement futur vient probablement de l’amincissement des nuages bas, amplifié dans la dernière génération de modèles. Les nuages ont un impact crucial sur le climat en modulant le bilan radiatif. Dans le climat actuel, l’effet de refroidissement des nuages l’emporte sur leur pouvoir de réchauffement. En moyenne mondiale et annuelle, les nuages causent environ 18 watts par m2 de refroidissement par rapport à une hypothétique Terre sans nuage. Ceci est le résultat net d’un refroidissement de 46 W par m2 par réflexion de la lumière solaire vers l’espace (effet albédo) partiellement compensé par un réchauffement de 28 W par m2 lié à la réduction du rayonnement terrestre vers l’espace (effet de serre). Les chiffres cités ci-dessus montrent que l’impact des nuages est déterminant. Leur évolution dans un monde en réchauffement constitue l’une des plus grandes incertitudes des modélisations climatiques. Depuis 1990, le débat est ouvert mais des progrès ont été faits dans la capacité à simuler l’évolution des nuages en réponse aux émissions de gaz à effet de serre. Presque tous les modèles climatiques modernes simulent une rétroaction globale positive des nuages, aggravant le réchauffement. Cependant, ils diffèrent quant à la force de la rétroaction. Les toutes dernières simulations informatiques montrent que l’amplification du réchauffement lié aux nuages est encore plus importante que prévu. C’est ce que montre une nouvelle étude publiée dans la revue Geophysical Research Letters, sous la direction de Mark Zelinka, du Lawrence Livermore National Laboratory, en collaboration avec des collègues de l’Université de Leeds et de l’Imperial College de Londres. L’étude a voulu déterminer pourquoi les nouveaux modèles informatiques qui simulent le climat de la Terre avaient une plus grande sensibilité climatique. La sensibilité du climat à l’équilibre est la réponse de la température globale de surface à un doublement de la concentration de CO2. Le consensus la situait jusqu’à présent entre 2,1 et 4,7°C. Les dernières modélisations de la phase 6 du projet de comparaison des modèles couplés (CMIP6) revoient cette fourchette à la hausse. Les valeurs s’étendent de 1,8 à 5,6°C sur 27 modèles et dépassent 4,5°C sur 10 d’entre eux. Toutes les modélisations du CMIP6 ne sont pas encore publiées mais la prévision centrale de 3,9°C est environ 0,6°C plus élevée que dans les simulations antérieures CMIP5. Cette sensibilité accrue des derniers modèles a conduit les chercheurs à en étudier les causes. Naturellement, c’est vers les nuages que s’est portée leur attention. L’article de Geophysical Research Letters, montre que le facteur déterminant des simulations CMIP6 est bien la rétroaction positive plus forte des nuages. Les scientifiques ont découvert que la diminution de la couverture nuageuse extratropicale était la caractéristique la plus notable des nouvelles modélisations. Les différents types de nuages n’ont pas le même effet sur le climat. Les plus bas ont une influence largement refroidissante car ils réfléchissent la lumière du soleil vers l’espace. Les nuages élevés et minces composés de cristaux de glace sont plus ou moins transparents à la lumière du soleil, mais absorbent le rayonnement infrarouge sortant, réémettant une petite fraction et réchauffant ainsi la planète. Pour voir ce que pourrait nous réserver l’avenir, les auteurs de l’étude se sont penchés sur les rétroactions et la sensibilité climatique en réponse à l’augmentation de la concentration de CO2 dans les modèles CMIP6. Les rétroactions des nuages bas tropicaux et les rétroactions autres que nuageuses sont positives dans presque tous les modèles CMIP5 et CMIP6. En outre, les observations spatiales effectuées au cours des 15 dernières années montrent que, à des échelles de temps allant de la saison à l’année, la réflexion des ondes courtes par les nuages bas au-dessus des océans tropicaux diminue fortement lorsque la surface sous-jacente se réchauffe. Les modèles climatiques qui sont cohérents avec la covariance observée de la réflexion des nuages bas avec la température ont généralement une sensibilité climatique plus élevée. La covariance constante de la réflexion des nuages bas tropicaux avec la température de surface dans le climat actuel et dans des simulations climatiques semble indiquer que la température est un facteur clé du contrôle de la couverture nuageuse. Ce qui a évolué dans les modèles CMIP6, c’est la rétroaction des nuages bas dans les régions extratropicales. L’augmentation de la rétroaction des nuages provient uniquement de la composante rayonnement à courte longueur d’onde (Shortwave, SW). La rétroaction des nuages bas SW est plus importante en moyenne dans CMIP6, particulièrement en dehors des Tropiques. La rétroaction des nuages bas SW est liée à deux phénomènes : une plus faible couverture nuageuse et à une moindre augmentation du contenu en eau liquide des nuages. Les nuages liquides ont tendance à refléter plus de lumière solaire vers l’espace que les nuages de glace. Rétroaction moyenne SW des nuages bas par zone. Source : Zelinka et al (2020)/Geophysical Research Letters. Un élément clé concerne les nuages en phase mixte, ceux qui contiennent à la fois de l’eau liquide et de l’eau glacée. A mesure que la température mondiale augmente, l’eau glacée dans les nuages produit plus d’eau liquide. La plupart des modèles auraient surestimé la quantité de glace qui existe actuellement dans les nuages à phase mixte. Cela signifie qu’il y aurait moins de glace à convertir en liquide à l’avenir, ce qui aura pour effet d’amplifier le réchauffement climatique. Autre point intéressant : les rétroactions des nuages sont améliorées dans CMIP6 principalement au-dessus de l’océan Austral, une région d’absorption efficace de la chaleur océanique. Cela implique que la rétroaction positive est moins susceptible de se manifester sous forme de réchauffement en surface que si le forçage était concentré ailleurs. Cette caractéristique pourrait permettre aux modèles à haute sensibilité climatique de simuler plus facilement l’enregistrement de la température de surface observée sans nécessiter un grand forçage radiatif aérosol négatif. Reflétant les résultats de recherches récentes, les nouvelles simulations montrent que les nuages bas s’aminciront davantage à mesure que l’atmosphère se réchauffera. Globalement, cet effet pourrait amplifier le réchauffement climatique. Les chercheurs estiment qu’il est maintenant important d’établir dans quelle mesure les nouvelles simulations climatiques sont fidèles à la réalité et si les nuages s’amincissent vraiment à mesure que les températures mondiales continuent d’augmenter. D’après les auteurs de l’étude, il est encore trop tôt pour conclure définitivement que la sensibilité au climat est plus élevée que prévu. Il faut maintenant tester ces nouveaux modèles climatiques par rapport aux observations et comprendre la physique de l’effet amplificateur des nuages. Les scientifiques vont devoir continuer à comparer les résultats des modèles aux changements de température mondiale pour mettre en lumière les points où ils se sont améliorés et ceux où ils restent déficients. Ce n’est qu’après avoir entièrement vérifié ces modèles par rapport aux meilleures observations disponibles que les scientifiques pourront tirer des conclusions sur le fait que nous avons plus de réchauffement à attendre que dans les précédentes simulations.
| true |
Les quatorze territoires de France les plus pollués vont devoir faire de gros efforts d'ici 2020. Le gouvernement veut signer dès la rentrée des engagements dans ces zones polluées pour restreindre la circulation des véhicules les plus polluants. La création de ces zones à faibles émissions (ZFE) fait partie d'une salve de mesures en faveur de la mobilité propre que les ministres de la Transition écologique, Nicolas Hulot, et des Transports, Elisabeth Borne, doivent dévoiler vendredi. Dans ces zones très polluées (dont Grenoble, Marseille-Aix, Toulon, Nice, Lyon ou Strasbourg), qui ont conduit l'Europe à renvoyer la France devant la justice européenne, les collectivités devront restreindre la circulation de certains types de véhicules, comme les vieux diesels et les poids lourds. Elles auront une certaine souplesse sur les limites géographiques, les places horaires, les types de véhicules concernés, en fonction des spécificités locales. Le gouvernement s'engage lui à mettre en place les conditions (contrôle automatique des plaques, etc.) pour rendre ces zones viables, car si les collectivités peuvent créer ces zones depuis 2015, seules Grenoble et Paris ont franchi le pas. Parmi les autres mesures annoncées vendredi, d'autres visent à accélérer le verdissement des transports. Le système de bonus/malus appliqué à l'achat d'un véhicule neuf en fonction de ses émissions de CO2 va encore être renforcé, avec une nouvelle baisse l'an prochain du seuil à partir duquel le malus s'applique. Et il diminuera encore les années suivantes tandis que le bonus sera lui aussi ajusté, mais dans une proportion encore non précisée. Le soutien à l'achat de poids lourds moins polluants alimentés au gaz naturel sera prolongé jusqu'en 2021, ouvert aux véhicules électriques et hydrogène, et augmenté pour les petits poids lourds, qui sont surtout présents dans les centres-villes. Enfin, pour les véhicules électriques, le gouvernement va soutenir le développement des infrastructures de recharge, notamment via une plus grande prise en charge du coût de raccordement des bornes au réseau électrique et des exonérations pour les entreprises qui proposent une recharge gratuite à leurs salariés. Le gouvernement veut aussi favoriser les alternatives au transport individuel. Pour développer le covoiturage, les collectivités qui le souhaitent pourront créer des voies réservées. Des mesures seront prises pour que les employeurs puissent prendre en charge une partie des frais de transport des salariés qui font du covoiturage pour se rendre sur leur lieu de travail, même si le ministère de la Transition écologique ne précise ni le calendrier ni le montant de cette aide.Les zones les plus polluées vont devoir restreindre la circulation
| true |
Il avait promis des "réponses fortes". Face aux 150 citoyens de la Convention climat, Emmanuel Macron a dévoilé son plan ce lundi : le chef de l'État compte transmettre au gouvernement ou au Parlement, ou encore soumettre à référendum "la totalité des propositions" qui lui ont été faites... "à l'exception de trois d'entre elles". Soit 146 propositions sur 149 ont été retenues. D'abord, le chef de l'État a rejeté la taxe de 4% sur les dividendes des entreprises supérieurs à 10 millions d'euros, qui risquerait selon lui de "décourager l'investissement". Le chef de l'État s'est ensuite dit favorable à un report du débat sur les 110 km/h sur autoroute : "La transition écologique ne doit pas se faire au détriment des communes, des régions les plus enclavées", a-t-il plaidé, expliquant aussi vouloir éviter que les travaux de la convention ne "s'abîment dans une polémique". "Croyez-moi, je formule cette proposition en spécialiste", a-t-il lancé en souriant, en allusion à sa décision de limiter la vitesse sur certaines routes à 80 km/h, portée par son Premier ministre Edouard Philippe et très contestée. Même rejet pour la proposition de réécrire le préambule de la Constitution pour y indiquer que "la conciliation des droits, libertés et principes ne saurait compromettre la préservation de l'environnement, patrimoine commun de l'humanité". Certaines propositions seront décidées dès la fin juillet, d'autres intégrées au plan de relance mais la plupart feront l'objet d'un "projet de loi spécifique" multi-mesures en septembre, a-t-il précisé. Des référendums seront aussi possibles en 2021, d'une part pour modifier la Constitution, d'autre part pour des mesures spécifiques. "La réécriture de l'article 1er de notre Constitution (...) pour introduire les notions de biodiversité, d'environnement, de lutte contre le réchauffement climatique (...), je suis favorable à cette proposition", a-t-il dit. "Les symboles comptent: la République sociale, la République des territoires sont désormais inscrites dans notre Constitution. Il est légitime de réfléchir à inscrire l'écologie à son tour", a-t-il dit. Dès lors le chef de l'Etat est favorable à engager à l'Assemblée nationale et au Sénat un débat en vue d'une réforme constitutionnelle qu'il souhaite "voir aboutir d'ici 2021". "Je suis prêt à recourir au référendum si celui-ci était alors constitutionnellement possible après le vote des Chambres", a-t-il insisté. Emmanuel Macron a approuvé ce lundi le principe d'un moratoire sur les nouvelles zones commerciales dans la périphérie des villes ainsi que celui de mesures d'aides pour la rénovation des batiments, parmi les 149 mesures de la Convention sur le climat. "Arrêter la bétonisation, c'est un projet pour rendre notre pays plus humain, au fond plus beau" et pour retrouver des commerces de centre-ville et mettre fin à un étalement des logements, a-t-il insisté, "c'est un modèle dont nos concitoyens veulent sortir". Concernant une autre mesure proposée par la Convention, un moratoire sur l'accord commercial UE-Canada (Ceta), Emmanuel Macron a déclaré : "je vous réponds, continuons à évaluer". Le chef de l'État a également annoncé que 15 milliards d'euros supplémentaires seraient débloqués pour la transformation écologique sur deux ans. "L'État prendra toute sa part : 15 milliards d'euros supplémentaires sur deux ans seront injectés pour la conversion écologique de notre économie", a-t-il déclaré, promettant la mise en place d'un "fonds de transformation écologique de notre économie dans le plan de relance" pour notamment "investir dans les transports propres, rénover nos bâtiments" et "inventer les industries de demain". Il a enfin dit prévoir des conventions citoyennes sur "d'autres sujets". Dernier voeu formulé par le président de la République : la création de nouvelles conventions citoyennes, "sur d'autres sujets" que le climat. "Vous avez montré qu'il était possible sur un sujet difficile, inflammable même, de créer du consensus" a-t-il dit devant les membres de la Convention pour le climat, ajoutant qu'une réforme du Cese (Conseil économique social et environnemental), assemblée composée de représentants sociaux, "sera présentée au prochain Conseil des ministres, qui en fera la Chambre des conventions citoyennes".
| true |
Suite du billet sur le réchauffement global. Billet qui m’a demandé un énorme travail – lisez bien aussi le deuxième billet indiqué à la fin 🙂 Sacré Claude… Un géochimiste qui s’occupe de climatologie, c’est un peu comme un astronaute qui pense en savoir plus sur le cancer que les cancérologues. Alors forcément, il ne faut pas s’étonner quand on lit ce genre d’horreur : « Au Moyen Age, lorsque les Vikings ont découvert le Groenland, il y avait encore moins de glace qu’aujourd’hui. C’est pour cela qu’ils l’ont appelé le ‘pays vert' » [Claude Allègre, L’Imposture climatique, p. 68, 2010] Ce qui est bien entendu non seulement la preuve d’une inculture crasse, mais surtout celle d’une volonté manifeste de tromper le public, ce qui n’est pas pardonnable pour un « scientifique » – d’autant que son livre déborde de crétineries de la sorte, comme Le Monde l’avait souligné dans son article Le Cent-fautes de Claude Allègre ou Libération. Mais il n’est pas le seul à tenter de manipuler l’opinion : « Au Moyen-Age, au Groenland y avait les Vikings, y avait de l’herbe, y avait des vaches, y avait des maisons, elles sont aujourd’hui sous la glace – qu’on ne nous raconte pas qu’il fait aujourd’hui plus chaud qu’à l’époque… » [Vincent Courtillot (géophysicien), France Inter, 10/10/2009] Le Groenland Petit rappel géographique sur le Groenland : C’est la plus grande île du monde, avec plus de 2 M de km² – soit 4 fois la France. C’est une province autonome du Danemark. Elle comprend près de 60 000 habitants, le quart habitant la capitale Nuuk. Ce sont essentiellement des Inuits. 80 % de sa surface est recouverte par une calotte glaciaire, atteignant jusqu’à 3 kilomètres d’épaisseur (dont nous reparlerons…). Elle s’est formée il y a plus de 4 millions d’années. Cela signifie donc que 20 % de l’île est libre de glace : L’hiver, seul le sud de l’île n’est pas pris par les glaces en raison du Gulf Stream : Les expéditions vikings Les Vikings ont conduit de larges explorations vers l’an mil, allant jusqu’à coloniser le sud-ouest du Groenland. Les établissements vikings C’est l’explorateur viking, Erik le Rouge, (env. 940 à 1010) – il était roux- qui a fondé la première colonie européenne au Groenland (visible depuis les cimes occidentales de l’Islande à environ 280 km) ; son périple fut narré plus tard dans la saga d’Erik le Rouge. Banni d’Islande pour meurtre, il embarque en 982 avec sa famille et ses bêtes, mais les glaces flottantes l’empêchent d’approcher de la côte. Les bateaux contournent alors le sud du Groenland et mouillent dans une région près de la ville actuelle de Julianehaab. De retour en Islande après trois années d’exil qu’il passe à explorer la côte orientale du Groenland, il prépare la colonisation des terres qu’il a découvertes ; ses descriptions du territoire convainquent de nombreuses personnes en quête de terres plus habitables de se joindre à son expédition de retour. Des 25 bateaux qui quittent l’Islande, seuls 14 navires arrivent à destination ; 350 colons débarquent alors dans une zone qui sera plus tard baptisée Eystribygdh ou Eystribyggð (colonie orientale), à Brattahlid. En l’an 1000, on estime à 1 000 le nombre de colons scandinaves implantés au Groenland, mais en 1002 une épidémie réduit considérablement la population. Par la suite, leur nombre s’élèvera jusqu’à 2500, répartis en 600 fermes dans deux établissements situés tous deux à l’abri des vents au fond de fjords de la côte Sud-Ouest appelés : L’agriculture étant quasiment impossible, les Vikings pratiquèrent l’élevage et la chasse – exportant à grand prix fourrures d’ours ainsi que peaux et dents de morses (pour faire des cordages et remplacer l’ivoire). La colonie deviendra chrétienne et en 1126 fut institué un siège épiscopal à Gardar ; la colonie fit construire une vingtaine d’églises dont il subsiste encore des vestiges. Le fils d’Erik le Rouge, Leif Ericson, découvrit et installa une colonie sur les terres encore plus à l’ouest du Vinland, que l’on pense être située sur l’actuelle Terre-Neuve. Les fermes de l’établissement de l’Est : Les fermes de l’établissement de l’Ouest : Historique du climat Petit rappel sur les températures des derniers 2 000 ans : Les Vikings se sont donc installés au Groenland durant une phase de (relatif) réchauffement, nommé « l’optimum médiéval » aux alentours de l’an mil, où l’hémisphère Nord connut une longue série d’étés secs et chauds, particulièrement favorables aux récoltes, ainsi qu’un net recul des glaces à l’extrême nord de l’océan Atlantique. Cette période fut d’ailleurs suivie d’un refroidissement, baptisé « petit âge glaciaire », qui marqua l’Europe toute entière par de rigoureux hivers. Cependant, on note bien que ces fluctuations étaient toutefois limitées, et les traces de cette époque montrent que l’optimum climatique médiéval ne fut pas une période aussi bucolique que certains aimeraient le croire : le Groenland n’a jamais été le pays de Cocagne que certains imaginent. En effet, les températures y étaient en moyenne bien plus basses qu’aujourd’hui, donc, dans tous les cas de fluctuations ponctuelles, elles ne pouvaient être plus élevées qu’aujourd’hui… Aujourd’hui encore, l’île est entièrement située dans des zones de climat polaire – la moyenne du mois le plus chaud est inférieure à 10°C. En son centre, règne un climat dit d’inlandsis, où toutes les températures moyennes mensuelles sont en dessous de 0°C. Les seuls endroits plus cléments se situent dans quelques endroits au sud et au sud-ouest de l’île où les températures moyennes minimales ne descendent guère en dessous de -10°C, la moyenne des températures maximales étant l’été autour de 15°C. La fin des établissements La situation commença à devenir difficile au XIIIe siècle avec le refroidissement climatique, et en 1261, le petit État alors libre, se vit contraint, comme l’Islande, de se soumettre à la couronne norvégienne. À la longue, il devint difficile de maintenir des communications entre le Groenland et l’Europe, en raison des risques considérables que couraient les bateaux et leurs équipages – beaucoup de bâtiments disparaissaient dans les flots. L’établissement de l’Ouest fut abandonné vers 1350 (signalé par Ivar Baardson, un émissaire épiscopal), probablement à cause de son climat plus rigoureux. Avec sa disparition, les colons perdirent l’accès à leurs principales exportations de haute valeur. En pleine période de peste noire, la Norvège et le Danemark vont alors négliger leur colonie, dont l’importance économique a chuté. Le drakkar Groenland knörr, qui assurait une liaison annuelle entre le Danemark et le Groenland, ne sera pas remplacé après son naufrage en 1367. Le dernier lien avec ces territoires excentrés se rompit après 1377, date de la nomination du dernier évêque de Gadarr. Les communications cessèrent alors complètement, et les colons ne purent compter que sur eux-mêmes. Il est probable que ce fut le combustible et le fer qui leur manquèrent alors le plus. Ils eurent également de plus en plus de mal à obtenir les fourrages permettant de nourrir le bétail pendant la très longue période d’hiver. La chronologie de l’abandon des colonies est moins précise que celle de leur création. Le dernier témoignage écrit de la présence des Scandinaves au Groenland est une lettre de 1409 annonçant un mariage célébré à l’église de Hvalsey (Østerbygden) l’année précédente. On estime que l’établissement de l’Est disparut vers 1500. Des squelettes récents montrent qu’une partie de la colonie était épuisée par les privations et les mariages consanguins. On ne sait toutefois pas quelle fut la fin exacte de la colonie. Il est peu probable qu’ils soient morts de faim jusqu’aux derniers colons. Ils ont pu périr dans des luttes avec les Inuits ou simplement quitter le Groenland. Les raison de l’échec Les causes de la fin de l’occupation viking du Groenland sont multiples (changement climatique, érosion des sols, déclin des liaisons commerciales avec l’Islande et l’Europe, raids de pirates européens, conflits avec les Inuits, infertilité congénitale, épidémies…) et encore sujettes à débats au niveau de leur importance respective. Le refroidissement climatique y joue cependant un rôle important : le froid et l’augmentation de l’occurrence des tempêtes provoqua une chute des rendements agricoles, isola les colonies de l’Europe et coupa la route maritime du bois du Labrador. Jared Diamond, dans son magnifique ouvrage Effondrement (que je vous recommande vivement), considère que l’ensemble des cinq facteurs qu’il a recensés comme causes de l’effondrement des sociétés ont joué simultanément dans le cas du Groenland: dégradation anthropique de l’environnement, changement climatique, voisins hostiles, défection de partenaires commerciaux amicaux (chute des cours de l’ivoire et de la fourrure d’ours), réponses inadaptées aux autres facteurs. La palynologie (science des pollens) montre que les Vikings découvrirent un pays couvert de forêts, de saules et de bouleaux qu’ils s’empressèrent de défricher pour créer des pâturages. L’analyse des sédiments montre que l’érosion s’accéléra brutalement dès leur arrivée, au point que même le sable présent sous la terre végétale fut entraîné dans les lacs. Contrairement aux Inuits qui se chauffaient et s’éclairaient à l’aide de graisse animale, les Norvégiens continuèrent jusqu’à la fin à n’utiliser que le bois et la tourbe, aggravant ainsi leurs problèmes environnementaux. La colonie modifia au fil du temps son alimentation : le porc, mal adapté aux conditions climatiques, disparaît rapidement du Groenland. Pour les mêmes raisons, les troupeaux de vaches sont progressivement diminués à la faveur des moutons et des chèvres moins gourmands en fourrage. L’adaptation des pratiques d’élevage s’accompagne d’une utilisation accrue des ressources sauvages comme en témoigne l’augmentation des restes de phoques, de caribous ou d’oiseaux. Ainsi, la part de l’alimentation d’origine marine des populations passe de 20%, au début de l’occupation, à près de 80% vers 1450. Par contre, ils ne consommaient presque pas de poisson, peut-être par tabou alimentaire. La colonie viking reposait sur un équilibre fragile, dans une interdépendance de toutes ses composantes. La chasse au phoque était vitale pour l’alimentation, les secteurs marginaux l’étaient pour le fauchage du foin. Il s’en fallait de peu pour que la récolte soit insuffisante pour nourrir le bétail ou pour que les fjords restent englacés en mai-juin, époque de la chasse aux phoques, qui était indispensable à un moment de l’année où les stocks de produits laitiers ou de caribou étaient épuisés. Il suffisait de l’enchaînement de quelques hivers trop froids, d’un excès ou d’un manque de précipitations, et la colonie pouvait se trouver au bord de la catastrophe. L’image d’une colonie florissante est trompeuse, car toute cette société avait un mode de vie vulnérable au moindre changement et à la limite extrême des possibilités du milieu, bien plus que les Inuits. L’abandon précipité de l’établissement de l’Ouest fut très dommageable : bien que petit, il était vital pour le système complexe des Vikings, car il était à proximité du territoire de chasse aux phoques, source de viande et d’exportations précieuses. Il faut savoir que les Vikings partageaient l’île avec les habitants du nord de l’île : les Dorsets, remplacés ensuite par les Thules, ancêtres des habitants inuits actuels. Or les Inuits descendirent plus au Sud et entrèrent en concurrence avec les Vikings. Leurs relations furent parfois amicales, parfois très violentes (il existe des preuves sans équivoque de relations dans les deux sens). Le plus révélateur est que, à une époque où ils auraient dû impérativement changer de système économique, les Vikings n’apprirent presque rien des Inuits (qui survécurent aux changements de climat). Ils n’ont jamais tenté d’imiter les techniques des Inuits, en se mettant par exemple à pêcher, à chasser la baleine ou le phoque annelé, à utiliser les habits en peau si efficaces ou les kayaks. L’identité des Vikings, si lointains de l’Europe, reposait sur un très puissant sentiment d’appartenance à l’Occident chrétien. Le style des peignes, la manière de construire les églises le montrent : toutes les évolutions des modes venues via la Scandinavie étaient rapidement reprises. Des tombes du XVe siècle contiennent des corps habillés à la mode qui avait cours en Europe à ce moment-là, à des milliers de kilomètres. C’est ce besoin vital de se sentir comme des Européens qui fit en partie que les colonies du Groenland vécurent jusqu’à la fin d’une manière qui se voulait analogue à celle de leurs ancêtres norvégiens et islandais ; et non les facilités d’un milieu naturel en réalité extrêmement dur. Les Vikings du Groenland disparaissent de l’Histoire au cours du XVe siècle, après avoir survécu dans un environnement hostile pendant au moins 450 ans, ce qui est remarquable. Mais ils refusèrent de s’adapter à une modification profonde de leur environnement. C’est en effet la culture importée d’Europe qui expliqua la manière d’exister de cette société, et non le contexte du climat du Groenland – choix fatal à long terme – clôturant une colonisation par 25 000 Vikings au total en 5 siècles. P.S. Je vous recommande le webdocumentaire en français sur les recherches en cours consultable sur www.eric-le-rouge.fr. Une étymologie trompeuse Alors d’où est venu le vert du nom Groen-land (= »la terre verte ») ? L’étymologie est parfaitement exacte, car il existe des zones vertes au niveau des établissements – même si elles sont très rares sur l’île glacée. Comme le souligne Régis Boyer : « À la belle saison, le Groenland peut, sur ses côtes, présenter de vastes étendues d’un vert effectivement peu banal ». Mais plus qu’un intérêt esthétique, la construction du mot n’est pas un choix anodin et plus concrètement peut-on sans doute voir derrière ce choix sémantique l’intérêt stratégique que pouvait avoir Erik le Rouge à entraîner avec lui une population cherchant à améliorer ses conditions de vie. Les historiens disposent de précieux témoignages concernant les colonies vikings de cette époque. Les ancêtres des Islandais s’étaient attachés à consigner avec la plus grande rigueur les récits du passé, de leurs héros et des grandes familles vikings. Malgré la présence d’éléments fantastiques, ces fameuses Sagas islandaises ne sont pas pour autant des légendes taillées de toutes pièces, bien au contraire. Leurs auteurs anonymes s’interdisaient en effet tout embellissement ou apport personnel. Il nous est donc parvenu des récits en prose d’une concision et d’une rigueur remarquables. Ces sortes de chroniques journalistiques de l’époque sont particulièrement riches d’enseignement : dans la Saga d’Erik le Rouge, nous en apprenons d’ailleurs plus sur la première colonisation du Groenland : « Þat sumar fór Eiríkr at byggja land þat, er hann hafði fundit ok hann kallaði Grænland, því at hann kvað menn þat mjök mundu fýsa þangat, ef landit héti vel. » soit : « Cet été-là, Erik alla coloniser le pays qu’il avait découvert et qu’il appela Groenland, car il dit que les gens auraient fort envie d’y aller si ce pays portait un beau nom. » [Saga d’Erik le Rouge, traduction Régis Boyer, Folio 2€ n°5164] La mise en opposition de l’Ísland, la « terre de glace », avec le Groenland, la « terre verte », est ainsi une des première « opérations marketing » de l’Histoire… La « terre verte » Ainsi, les Vikings ne vécurent pas dans un « Greenland » qui portait bien son nom en l’an 1000 et aurait cédé la place à un enfer blanc. Contrairement à son étymologie, le Groenland n’est pas le vert pays de Cocagne des Vikings, mais un simple nom pompeux qu’Erik le Rouge lui attribua afin d’en faire la promotion auprès de ses compatriotes. La Groenland est ainsi toujours aussi vert qu’à l’époque. Vous en doutez – tel un vulgaire Allègre ? Que dites-vous de ceci alors ? Intéressés ? Je vous invite donc à un beau voyage dans ces terres froides, en cliquant ici pour découvrir une superbe série de photos du Groenland vert actuel… ******************* Dans le billet suivant, vous trouverez une analyse sur le réchauffement local (Europe, France, Paris…)
| true |
Selon la dernière enquête Ipsos, seuls 13 % des Russes pensent que le changement climatique devrait être la principale préoccupation environnementale de leur gouvernement. Il s’agit du taux le plus bas parmi les 29 pays sondés.
En outre, 37 % des personnes interrogées ne pensaient pas que le changement climatique était dû à l’action humaine, mais à une évolution naturelle du climat.
Parmi les sondés, les Russes se classaient ainsi deuxièmes en termes de scepticisme sur l’origine anthropogénique du changement climatique, derrière les Japonais (47 %) et tout juste devant les Américains (34 %).
Cette proportion très élevée de sceptiques sur l’origine humaine du changement climatique est souvent interprétée comme la conséquence d’un positionnement récent de Vladimir Poutine lié aux intérêts de l’État pétrolier. Le président semble en effet sous-estimer la nécessité, pour son gouvernement, de réagir à ce phénomène.
L’origine du scepticisme russe sur les causes humaines du changement climatique remonte au moins à la découverte de ce phénomène dans les années 1960 et s’est consolidée tout au long de la guerre froide.
Les scientifiques soviétiques pionniers sur le réchauffement climatique
La recherche sur le climat a occupé une place importante dans les sciences physiques en Union soviétique, principalement pour des raisons stratégiques et économiques.
Ainsi, le géographe américain Paul E. Lydolph notait-il en 1971 que :
« La moitié de la littérature climatologique publiée dans le monde aujourd’hui est écrite par des climatologues soviétiques […], le reste du monde ne peut guère se permettre d’ignorer cette énorme masse d’information. »
L’Union soviétique disposait en effet d’une solide base d’études climatologiques héritée des scientifiques de l’empire russe et constituée, déjà, avant tout pour des raisons militaires et économiques.
Mikhaïl Budyko (1920-2001). Wikipedia, CC BY
À partir des années 1960, cependant, le pouvoir soviétique s’est intéressé de plus près au climat. En pleine guerre froide, Moscou (comme Washington) a massivement investi dans la recherche sur ce que nous appelons aujourd’hui la géo-ingénierie.
Les pistes explorées concernaient principalement la possibilité de modifier le climat de l’Arctique, par exemple en couvrant la glace de poussière noire ou de papier d’aluminium, ou encore en fermant le détroit de Béring pour empêcher l’eau froide de rejoindre l’océan Arctique. Grâce à l’augmentation des moyens financiers consacrés à ces recherches dans les années 1970, les scientifiques soviétiques ont commencé à explorer les causes du changement climatique, ainsi que les moyens technologiques de le prévenir.
En 1971, le climatologue soviétique Mikhaïl Budyko (1920-2001) a ainsi été l’un des premiers au monde à affirmer le caractère inévitable du réchauffement climatique d’origine anthropique.
Pendant les trente années suivantes, Budyko et son équipe ont observé et étudié le changement climatique d’origine anthropique. S’appuyant principalement sur des données paléo-climatologiques, ils ont recherché des conditions climatiques analogues dans les ères géologiques remontant jusqu’à 3 à 5 millions d’années afin de faire des projections pour l’avenir. Cette méthode paléo-analogique a suscité la critique des scientifiques occidentaux rencontrés dans le cadre de l’Accord environnemental de 1972 entre les États-Unis et l’URSS. Notamment au motif que le taux de CO2 similaire au Pliocène avait des causes très différentes.
En d’autres termes, ces critiques rejetaient la signification d’une comparaison entre le climat d’une ère antérieure où le genre humain n’existait pas encore avec les conditions actuelles, comparaison qui faisait donc disparaître le facteur humain des paramètres.
Les scientifiques soviétiques ont également travaillé sur les modèles de circulation générale (MCG). Il s’agit d’un type de modélisation climatique qui intègre les processus physiques à l’œuvre dans l’atmosphère, les océans, les calottes glaciaires et à la surface terrestre et qui est utilisé pour simuler la façon dont le système climatique global réagit aux concentrations croissantes de gaz à effet de serre. Mais la recherche sur ce type de modèle climatique numérique n’a repris qu’au milieu des années 1990 en raison d’un accès limité aux nouvelles technologies.
Une valorisation de l’action humaine pour éviter la glaciation
La climatologie soviétique a progressé de pair avec son homologue occidentale, que ce soit sur la modification des conditions météorologiques, la circulation atmosphérique, la modélisation des climats passés ou l’étude du climat arctique, avec néanmoins d’importantes différences de perspective. Reconnaissant les risques liés au changement climatique, Budyko soutenait ainsi en 1973 dans un article intitulé « Dioxyde de carbone atmosphérique et climat », que :
« l’impact des humains sur le climat a une importance majeure pour la prévention d’une future glaciation… Il est évident qu’avec le maintien de l’impact actuel sur l’atmosphère, la glaciation pourrait être évitée. »
Cette idée venait de ses études sur le bilan thermique de la Terre qui ont façonné plus tard sa théorie de l’effet albédo, qui explique le refroidissement suscité par la réflexion du rayonnement solaire sur la glace.
Cette théorie impliquait également un moindre dégagement de chaleur en raison de la diminution du taux de CO2 dans l’atmosphère, donc une production accrue de glace et, in fine, de réflexion du rayonnement solaire. Avec à terme pour horizon inexorable, selon Budyko, une « Terre blanche » (Climat et vie, 1971).
Un deuxième argument soutenu au cours des années 1980 concernait le CO2.
Un consensus international avait émergé sur les effets de serre du CO2 sur l’atmosphère, mais les scientifiques soviétiques ont surtout retenu et démontré l’impact positif de ce phénomène sur le processus de photosynthèse et la croissance conséquente de la production agricole (Budyko & Izrael, Anthropogenic Climate Change, 1991).
Ils prédisaient que les sécheresses et les moindres précipitations ne seraient que temporaires et suivies d’effets plus bénéfiques.
Pour la Russie, cela signifierait un allongement des saisons agricoles et un accroissement des terres arables grâce au décalage des zones climatiques vers le nord. Certaines des conclusions de Budyko et de son équipe ont été confirmées par la suite par une étude entreprise en 1988 à l’Institut international d’analyse des systèmes appliqués (IIASA) en Autriche.
Par conséquent, l’impact humain sur le changement climatique était considéré comme bénéfique et son niveau appelé à demeurer constant. Budyko aurait d’ailleurs qualifié toute réduction de CO2 de « crime contre l’humanité » lors d’une conférence à Hambourg en 1988. Par-delà l’exagération, on retrouve bien une approche positive cohérente avec ses conclusions sur le bilan thermique de la Terre.
Politique climatique
La question du changement climatique, si elle était connue, ne s’est retrouvée au cœur des préoccupations de l’opinion publique soviétique puis russe qu’en 2010. Ce regain d’intérêt pendant la présidence Medvedev s’explique par un effort d’investissement dans l’introduction de nouvelles technologies, de gains en efficacité énergétique et de stimulation de la croissance économique.
En revanche, elle était beaucoup plus importante pour les responsables participant aux débats environnementaux internationaux, par exemple Yuri Izrael, le chef des services hydrométéorologiques soviétiques ou Viktor Danilov-Danilyan, ministre de l’Environnement (1991-1996). D’où quelques incohérences.
D’un côté, la couverture médiatique grand public sur le sujet est apparue beaucoup plus tôt qu’en Occident. Alors qu’en Union soviétique les lecteurs des journaux nationaux tels que Pravda et Izvestia connaissaient déjà l’effet de serre en 1972, l’hebdomadaire allemand Der Spiegel n’en a fait mention pour la première fois qu’en 1978.
Mais, à la suite de la Conférence mondiale sur le climat de Genève en 1979, tandis qu’une quantité croissante d’articles publiés dans la presse occidentale pointaient le lien entre la consommation de combustibles fossiles et le changement climatique, la responsabilité du dioxyde de carbone a en revanche lentement disparu des déclarations officielles et de la couverture médiatique soviétiques.
Climat post-soviétique
Ces positions divergentes ont évolué depuis l’effondrement de l’Union soviétique.
Alors que les climatologues russes n’appellent désormais plus à l’inaction, les réalisations soviétiques dans ce domaine ont été distordues, presque oubliées et la politisation de la question est montée en flèche en Russie comme aux États-Unis. Lors des discussions au sujet de la ratification par la Russie du protocole de Kyoto en 2004, la majorité des scientifiques se sont prononcés contre, arguant qu’il n’y avait pas suffisamment de preuves pour justifier la mise en œuvre de mesures politiques. Compte tenu de la masse de savoir scientifique produite à l’époque soviétique, y compris sur les preuves de l’impact anthropique sur le climat, il est assez surprenant que cet argument soit venu de la part des scientifiques.
Quinze ans plus tard, lors de la Semaine de l’éducation environnementale organisée à Moscou en mai 2020, les intervenants du panel sur le changement climatique soulignaient toujours l’incertitude scientifique entourant la question.
Un examen plus approfondi révèle cependant que ces déclarations publiques, ainsi que le vote du Conseil scientifique russe sur le protocole de Kyoto, n’impliquaient que très peu de véritables experts en matière de changement climatique.
L’organisation du vote par l’ancien chef des Services hydrométéorologiques Yuri Izrael en est souvent présentée comme la cause, du fait de ses positions bien connues – ce promoteur de la géo-ingénierie niait l’existence du changement climatique. Très peu de climatologues ont donc participé à ce vote mais, parmi les rares présents, le physicien atmosphérique Georgiy Golitsyn a voté pour la ratification et a ensuite signé une pétition avec quatre autres scientifiques, dont l’ancien ministre de l’Environnement Viktor Danilov-Danilyan.
Le président russe Vladimir Poutine (à droite) et l’académicien Yuri Izrael (à gauche) s’entretiennent lors de la Conférence mondiale sur le changement climatique à Moscou, le 29 septembre 2003. Alexander Natruskin/AFP
Les experts climatiques russes sont néanmoins les premiers à vouloir être consultés. En janvier 2019, 22 climatologues russes ont signé une pétition adressée au chef de l’Académie russe des sciences et ont demandé à être davantage inclus dans les décisions gouvernementales sur les actions contre le changement climatique. Ils ont critiqué le fait que les déclarations officielles faisaient référence non pas à leur expertise climatologique mais à des « experts » et « scientifiques » non identifiés lorsqu’il s’agissait de prétexter un manque de preuves scientifiques sur le changement climatique. Les signataires ont affirmé qu’aucun d’eux n’avait jamais été consulté.
Réalités climatiques
Comme dans d’autres débats, se superposent donc plusieurs couches de « vérités » climatiques – celles des climatologues actuels, des soi-disant experts et des fonctionnaires de l’État eux-mêmes. Alors qu’à l’époque de l’Union soviétique les résultats scientifiques publiés sur le changement climatique étaient souvent, mais pas toujours, conformes à l’agenda politique, aujourd’hui la science du climat et la politique nationale semblent déconnectées.
Les scientifiques n’ont plus besoin de soutenir les industries extractives en Russie comme ils le faisaient à l’époque soviétique. Mais ceux d’entre eux qui poursuivent l’œuvre de Budyko et misent encore sur les avantages du changement climatique mondial fournissent aux bénéficiaires de la manne pétrolière un cadre de référence pour prôner l’inaction.
| true |
Le changement climatique a déjà amplifié les événements extrêmes, pluies torrentielles ou vagues de chaleur, mais leur impact humain et économique dépendra à l’avenir aussi bien de leur intensité que des mesures de protection qui seront prises, selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec). « D’ores et déjà, nous pouvons attribuer l’augmentation du nombre de jours de chaleur au cours des dernières années à un accroissement des gaz à effet de serre », a indiqué vendredi 18 novembre Thomas Stocker, co-président du Giec, organe scientifique de référence sur le climat, en rendant public le rapport à l’issue lors d’une réunion à Kampala. Publié dix jours avant le début des négociations de l’ONU sur le climat à Durban (Afrique du sud), le rapport spécial du Giec constitue le travail le plus complet mené à ce jour sur les épisodes météorologiques extrêmes. « Il est quasiment certain qu’il y aura au XXIe siècle des augmentations de la fréquence et du niveau des chaleurs extrêmes, et moins de froids extrêmes », a-t-il ajouté devant la presse. « De très fortes précipitations seront plus fréquentes dans de nombreuses régions du monde ». Le rapport a étudié les possibilités de chaleur et de pluies extrêmes selon trois scénarios, allant d’une forte réduction des émissions de CO2 à une hausse des émissions basée sur nos modes de vie actuels. Vagues de chaleur et pics de pluie Jusqu’en 2050, les pluies et les chaleurs augmentent de façon similaire dans les trois scénarios. Mais vers la fin du siècle, les trois courbes divergent considérablement, avec des vagues de chaleur et des pics de pluie beaucoup plus importants et plus fréquents dans un monde saturé de gaz à effet de serre. Ainsi, dans le scénario d’émissions hautes, les pics de températures rencontrés actuellement tous les 20 ans se produiront tous les cinq ans d’ici 2050, et tous les ans ou tous les deux ans vers la fin du siècle. Les extrêmes de précipitations suivront la même tendance. Fonte des glaciers Selon Qin Dahe, également co-président du Giec, le panel est « convaincu » que le changement climatique stimulera la fonte des glaciers, un souci majeur pour les pays d’Asie et d’Amérique du sud qui en dépendent pour leur approvisionnement en eau. Pour d’autres événements extrêmes comme les ouragans ou les cyclones, les scientifiques sont encore incapables d’établir précisément l’impact du changement climatique, du fait du manque de données et « de la variabilité du système climatique », a indiqué M. Stocker. Certaines études suggèrent qu’une atmosphère et une surface de la mer plus chaudes, combinées avec davantage d’humidité dans l’air, devraient aggraver les orages tropicaux. Le document en 20 pages publié vendredi résume les conclusions d’un rapport de 800 pages, qui épluche des milliers d’articles scientifiques publiés récemment dans des revues de référence. Quelque 200 chercheurs y ont travaillé pendant trois ans et il a été approuvé cette semaine lors de la réunion des 194 pays du Giec, qui rassemble des experts et des représentants des gouvernements. « Ce rapport lance une nouvelle alarme », a souligné Connie Hedegaard, commissaire européenne pour le climat, dans un communiqué publié à Bruxelles. « Avec tout ce que l’on sait et les arguments rationnels en faveur d’une action urgente, il est frustrant de voir que quelques gouvernements ne manifestent pas de volonté d’agir ». 📨 Ne passez plus à côté des infos de l'écologie
| true |
Par István E. Markó, Alain Préat, Henri Masson, Samuel Furfari.
Les auteurs de cet article ont récemment présenté leur point de vue sur la science du climat à l’Académie Royale de Belgique. Aucun journal français ou belge n’était disposé à publier leurs opinions. Questionner l’origine humaine du changement climatique reste un tabou dans le monde francophone. La conférence sur le changement climatique qui s’est tenue à Doha (Qatar) en décembre dernier s’est terminée sur un constat d’échec. En revanche, les actualités rapportées par les médias au sujet de cette 18ème conférence étaient complètement en phase avec cette litanie bien rodée : la Terre se réchauffe, les émissions humaines de gaz à effet de serre sont responsables de ce réchauffement, nous courrons à la catastrophe. Nous n’avons qu’un climat et pourtant la communication à son sujet est contaminée par ce deux poids deux mesures. Depuis quelques années, les médias anglais, américains, italiens et allemands ont donné aux scientifiques sceptiques l’opportunité d’exprimer leurs opinions sur la validité des déclarations publiées par le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), l’organisme responsable de la pensée unique en matière de réchauffement climatique. Rien de tout cela n’a été vu dans les médias français ou belges qui, eux persistent à représenter les scientifiques sceptiques au mieux comme agissant pour le compte de lobbies du pétrole, au pire comme des individus en difficulté, avides de reconnaissance publique et de gloire et donc nuisibles à un débat sérieux. Les auteurs de cette contribution se sont récemment vus accorder l’honneur de présenter leur point de vue de climatosceptique à l’Académie royale de Belgique. Au cours d’une série de six conférences très courues, nous avons montré, entre autres, que : 1. Le climat a toujours changé. Ce fut le cas dans l’Antiquité comme cela a été le cas depuis le début de l’ère moderne. Ces changements climatiques ont toujours été, et sont encore, indépendants de la concentration de CO2 dans l’atmosphère. 2. Aux époques romaines et moyenâgeuses, les températures observées étaient bien supérieures à celles que nous connaissons actuellement. Du 16ème au 19ème siècle, une période de froid dénommée le petit âge glaciaire prédominait. Tous ces changements ont pris place sans que l’humanité ne soit désignée pour responsable. Nous pensons que l’augmentation de la température observée au cours d’une partie du 20ème siècle est le résultat d’un rattrapage de cette période de froid. Ces événements variés peuvent être expliqués par une combinaison de cycles chauds et froids de différentes amplitudes et périodes. Le pourquoi et le comment ne sont pas entièrement compris, mais plusieurs explications plausibles peuvent être avancées. 3. L’augmentation décrite comme « anormalement rapide » des températures mondiales entre 1980 et 2000 n’est pas exceptionnelle. Il y a déjà eu de telles périodes dans le passé, pendant lesquelles les températures ont évolué de la même manière et à la même vitesse, même si les sources d’énergie fossiles n’étaient pas encore utilisées. 4. Les mesures de température ne sont pas nécessairement corrélées à une augmentation ou à une diminution de la chaleur car les variations de chaleur sont des variations d’énergie sujettes à une certaine inertie thermique. Ceci étant dit, de nombreux autres paramètres ont une influence sur la température. De plus, les mesures de températures sont l’objet de larges erreurs. Quand l’amplitude et la diversité de ces mesures sont prises en compte, l’augmentation relevée de la température n’est plus statistiquement vérifiée. 5. La fameuse courbe en « crosse de hockey », connue sous le non de courbe de Mann et présentée six fois par le GIEC dans son avant-dernier paragraphe est le résultat, entre autres, d’une erreur dans les calculs statistiques et d’un choix incorrect des indicateurs de température. Ce manque de rigueur scientifique a complètement discrédité la courbe qui a été retirée sans explication des rapports du GIEC. 6. Bien qu’ils apparaissent incroyablement complexes, les modèles théoriques employés par les modélisateurs du climat sont simplifiés à l’extrême. En fait, il y a beaucoup trop de paramètres (connus et inconnus) qui influencent le changement du climat. À ce jour, il est impossible de tous les prendre en compte. Le système du climat est extrêmement complexe, contenant non seulement des phénomènes chaotiques, mais aussi quantités de boucles de rétroaction actives sur différentes échelles de temps. Ce pourquoi le GIEC déclarait dans ses rapports que les « prédictions à long terme des états du climat ne sont pas possibles » (page 774, troisième rapport). Ce qui est tout à fait juste. À ce jour, toutes les prédictions climatiques basées sur ces modèles se sont révélées complètement fausses. Bizarrement, cela ne semble gêner personne. 7. La relation entre CO2 et température, obtenue par les prélèvements de glace à la base antarctique Vostok, établit que l’augmentation de CO2 apparaît 800 à 1000 ans après qu’une augmentation de la température soit observée. D’où l’on déduit que l’augmentation de concentration de CO2 actuelle est une conséquence du réchauffement du climat, et non une cause. 8. Mais le coup de grâce à la théorie réchauffiste – certainement non mentionnée dans les médias français ou belges – est tiré de l’observation que depuis ces 15 dernières années, les températures du globe sont restées constantes. Pendant cette même période, les émissions de CO2 ont augmenté dans de bien plus grandes proportions que par le passé, atteignant un record cette année. Certains climatologues honnêtes reconnaissent que cette observation est un désagrément embarrassant pour leur théorie. Toutefois, les tentatives pour nous faire croire que la Terre continue à se réchauffer persistent. Devrons-nous attendre encore vingt, vingt-cinq ou trente ans pour que les avocats du réchauffement climatique admettent qu’il n’y a aucune corrélation entre les températures du globe et les émissions de CO2 d’origine humaine ? 9. L’affirmation selon laquelle l’ouragan Sandy serait une conséquence des émissions humaines de CO2 est complètement infondée et a été vigoureusement contestée par de nombreux météorologistes. Cette déformation des faits a été dénoncée dans un lettre ouverte adressés au secrétaire générale des Nations unies et a été signée par plus de 130 scientifiques de renommée mondiale, incluant l’un des auteurs de cet article. 10. Enfin, la fonte « anormale » de la banquise arctique, qui a fait les gros titres de nombreux journaux cet été a aussi été observée il y a plusieurs décennies. Fait incroyable : le record de superficie de la banquise arctique, relevé au même moment, a été complètement ignoré par ces même médias. De plus, aucune mention n’a été faite du processus de régénération particulièrement rapide de la banquise arctique. Ces 10 assertions sont des faits. Nous serions prêts à accepter qu’ils puissent être faux, si des preuves étaient avancées pour les infirmer. Pendant ce temps-là, et considérant le manque de cohérence et de fiabilité des prédictions du GIEC, il est temps de rétablir les faits. Le public et les politiciens doivent être informés du caractère hypothétique du « consensus » prédominant sur le changement climatique qui a été disséminé dans les médias sans la moindre critique pour au moins ces 10 dernières années. Si jamais il a existé, ce « consensus du changement climatique » a maintenant été complètement démoli par les faits. Malgré l’opportunité qui nous a été donnée par l’Académie Royale d’aborder ces questions, nous avons été incapables de trouver un journal français ou belge désireux de publier ce texte. Questionner l’impact de l’Homme sur le changement climatique reste un tabou dans ces pays. —
Publié en anglais par The Global Warming Policy Foundation – Traduction : Eriul/Contrepoints.
| fake |
Joe Biden l'avait promis, durant les 100 premiers jours de son mandat, il organiserait un sommet mondial sur le climat. Fraîchement élu, le président américain ouvre ce jeudi et jusqu'à vendredi, un sommet international rassemblant 40 dirigeants autour des questions de climat et de biodiversité, et compte bien montrer que les Etats-Unis sont revenus dans le jeu de la lutte mondiale contre le réchauffement climatique. A huit mois de l'ouverture de la COP 26 à Glasgow, en Écosse, ce sommet virtuel doit permettre aux États d'annoncer la révision de leurs engagements de réduction des émissions carbone. Le principe, fixé en 2015 lors de l'accord de Paris, prévoit que les engagements pris par les États dans la lutte contre les rejets de gaz à effets de serre soient relevés tous les cinq ans. Ce grand raout climatique devrait donc voir Joe Biden dévoiler son ambition pour 2030, mais aussi engager les autres dirigeants à faire valoir des seuils plus ambitieux. Pour Joe Biden, dont la campagne présidentielle s'est aussi jouée sur le terrain de la transition écologique, l'enjeu est politique. "La première raison de ce sommet, c'est de tenter de relégitimer la posture américaine dans les négociations internationales sur le climat, avec un volet important sur l'alternance après Trump", décrypte l'économiste Christian de Perthuis, fondateur de la chaire "Economie du climat" à l'université Paris Dauphine. Les Etats-Unis, qui n'avaient pas encore annoncé la révision de leur ambition pour 2030 -- l'accord de Paris prévoit une baisse des émissions de 26 à 28% par rapport aux niveaux de 2005 -- pourraient présenter un plan ambitieux. Selon certaines sources citées par les médias américains, Joe Biden devrait annoncer un objectif de réduction de 50% des émissions entre 2005 et 2030. Si cette décision est confirmée jeudi, elle représenterait un véritable pas vers la transition écologique du pays. "C'est ce qui avait été considéré comme un objectif ambitieux par les scientifiques", remarque Alexandra Deprez, chercheuse sur la gouvernance climatique internationale à l'Institut du Développement Durable et des Relations Internationales (Iddri). Ce seuil est celui qui avait été recommandé par un groupe de 300 chefs d'entreprise regroupant des poids lourds de l'économie américaine comme Amazon, Hilton, ou Target. "C'est une bonne nouvelle et il semblait important que les Etats-Unis prennent un engagement fort d'ici 2030 car il va de leur légitimité", ajoute cette chercheuse. Surtout, avec cet objectif, Joe Biden devrait se calquer sur la feuille de route fixée par l'Union européenne. Mercredi, eurodéputés et Etats de l'Union se sont mis d'accord pour adopter l'objectif d'une réduction nette d'"au moins 55 %" des émissions de gaz à effet de serre de l'UE d'ici à 2030. Fixé par rapport au niveau de 1990, cet objectif correspondrait au seuil qui pourrait être établi par les États-Unis.
| true |
Dépité et exaspéré par la « négation » de l’un des principaux dogmes euromondialistes (avec l’euro et l’immigration), Aymeric Caron a quitté le plateau de Sud Radio en pleine discussion sur le réchauffement climatique. Le tour de table de trop pour l’écrivain et militant végane et antispéciste Aymeric Caron ! Visiblement abasourdi par la forte tendance climatosceptique des invités et auditeurs de Sud Radio, le fondateur du microparti politique REV (Rassemblement des écologistes pour le vivant) a incriminé la faiblesse critique du bas peuple et le manquement déontologique à la pluralité d’opinions... Un exemple de plus du rapport très particulier qu’entretiennent les défenseurs de la « tolérance » et du « progrès » avec la démocratie. Évidemment le prédécesseur (et successeur ?) d’Angot chez Ruquier rêve que son obsession climatique soit sacralisée à l’instar de la Shoah... Le réseau euromondialiste sera-t-il un jour capable d’imposer une loi Gayssot sur le réchauffement climatique afin d’empêcher toute négation ?
| fake |
L’excommunication de ceux qui doutent du réchauffement climatique d’origine humaine est en bonne voie. Ceux-là sont appelés « climato-sceptiques », et parfois même « négationnistes » s’ils n’y croient pas du tout, avec une référence douteuse à l’histoire. Les déclarations du secrétaire d’État américain John Kerry, et de l’ex candidat à la Maison Blanche, Al Gore1, le 12 mars 2015 sont effrayantes. Le délit d’opinion refait surface… Le premier, enfilant sa robe de prêcheur devant le Conseil atlantique en vue du sommet sur le climat à Paris en décembre 2015, a dénoncé l’immoralité des « négationnistes », annoncé une pluie de catastrophes, et rien moins que la fin de l’humanité si nous ignorons les signes du malheur. En mêlant science et vocabulaire religieux, il en a déduit que la menace du réchauffement climatique est d’origine humaine. « De quels droits ces personnes nient-elles le rôle de l’homme dans le réchauffement climatique ? » Ce sermon pour condamner les non-croyants n’a certainement rien à voir avec les activités de son épouse (Teresa Heinz Kerry), une des principales instigatrices de la fondation Heinz qui contrôle le mouvement alarmiste américain AGW (« anthropogenic global warming », ie réchauffement climatique anthropique). Le second a déclaré : « il faut punir ceux qui nient le réchauffement climatique » et « nous devons faire payer sur le plan politique la négation de la science admise ». Douter publiquement du réchauffement climatique serait donc un comportement déviant immoral et, pire, ce serait un péché ! L’affaire est grave. Ceux qui osent s’opposer au dogme imposé par la nouvelle religion catastrophiste mériteraient-ils d’aller brûler en enfer ? Pourtant, le 4 mars 2015, Richard Lindzen professeur des sciences de l’atmosphère au « Massachusetts institute of technology » (MIT) a publié dans le Wall Street journal un article édifiant qui fustige les nouveaux prêtres du réchauffement climatique et la chasse aux sorcières parmi les scientifiques climato-sceptiques. Extraits : « Les dirigeants du monde proclament que le changement climatique est notre plus grand problème en diabolisant le CO2. Pourtant, les niveaux atmosphériques du CO2 ont été beaucoup plus élevés au cours de l’histoire de la Terre. Des climats tour à tour plus chauds et plus froids qu’aujourd’hui ont coexisté avec des niveaux plus élevés. Actuellement, les niveaux élevés de CO2 contribuent à l’augmentation de la productivité agricole. En effet, avant la récente hystérie du réchauffement climatique, les climatologues avaient appelé les périodes chaudes des optima climatiques. Pourtant, les dirigeants du monde se lancent dans des politiques coûteuses qui n’ont pas la capacité de remplacer les combustibles fossiles, mais elles enrichissent de grands entreprises complices aux frais du public, augmentant les coûts pour tous, et restreignant l’usage de l’énergie pour les populations les plus pauvres du monde qui n’ont pas encore accès aux immenses avantages de l’électricité. Des milliards de dollars ont été versés dans des études pour soutenir l’alarmisme climatique, et pour mettre à bas l’économie de l’énergie. Il n’est donc pas surprenant que de grands efforts aient été faits pour conduire à l’hystérie, au cas où les causes de l’alarmisme climatique viendraient à disparaître. » Que le réchauffement climatique soit réel ou non, il est plus facile pour les non spécialistes d’opter pour une croyance que de se forger une opinion dans ce combat planétaire entre scientifiques. Mais si on se réfère à l’histoire du monde, et notamment au « lyssenkisme » en ex-URSS, ou à la science des nazis en Allemagne, la manière autoritaire et inquisitoriale d’imposer « l’évidence » du réchauffement climatique d’origine humaine ne présage rien de bon. —
Source : L’assaut des politiques contre les climato-sceptiques, article du Wall Street Journal du 4 mars 2015 de Richard S. Lindzen, professeur émérite de sciences atmosphériques au MIT et chercheur éminent du Cato Institute.
| fake |
Nous ne disposons pas d’une culture scientifique suffisante pour établir la corrélation entre grande chaleur et grande connerie, mais chacun a pu le constater : le mercure au plus haut rend un peu dingo, la montée du thermomètre fait descendre l’intelligence. Est-ce pour cela que les peuples du Nord sont plus calmes que les peuples du Sud ? Politiquement, s’entend... Mais les Vikings, c’était pas des bobos inoffensifs ! Inversement, les dynasties tutsi régnaient de manière plutôt pacifique sur un ordre social immuable... jusqu’à l’arrivée du duo Museveni-Kagamé. Quittons la chaude Afrique pour faire un petit tour de France du pétage de plomb et de mercure. On a déjà traité l’an passé des racailles qui ouvrent les bouches à incendie, déversant l’eau publique par terre. Oui mais la France manque de piscines, surtout dans les quartiers populaires. L’ouverture des bouches à incendie serait alors un juste retour des choses statistique... Malheureusement, un gosse de 6 ans est parti en soins intensifs après avoir été propulsé par un geyser de rue à Saint-Denis (93). Bon, ça c’est fait, passons aux noyades. Ça fait 50 ans que tout le monde sait qu’il faut pas aller à l’eau complètement bourré ou le ventre plein, en sautant sans précaution dans une eau froide surtout quand on touche pas une bille en nage mais rien n’y fait, y en a toujours qui enfreignent les consignes, c’est humain, trop humain. C’est con, quoi. La France a connu en cette fin de juin 2019 une petite semaine caniculaire pas piquée des tarentules, jusqu’à 45,9 degrés dans le Sud, record national battu selon certains, pas du tout selon d’autres.
Pour les premiers nous voilà carrément dans la vallée de la Mort (Death Valley) : Qu’est-ce qu’on regrette nos critiques du réchauffisme, Greta Thunberg nous avait pourtant prévenus et on n’a pas voulu l’écouter, tout ça parce que c’est une petite chieuse à couettes : Cependant, quand on essaye de tester les connaissances scientifiques de la Fred Vargas en culotte courte, voici ce qu’on obtient : Il a tenté d’interviewer Greta Thunberg sur ces véritables connaissances climatique ... la suite se passe de commentaire !! Greta instrumentalisée ?
à vous de juger !! pic.twitter.com/nezVEm4N1I — RIPLAY (@RIPLAY007) 30 juin 2019 Au secours, maman, le monsieur il veut me poser des questions de pédophile sur le climat, bouhouhou !
Sur cette vidéo montrant Marc Reisinger tentant de poser des questions à Greta Thunberg, on voit que celle-ci applique une consigne : pour que quelqu’un vienne mettre fin à l’interview, elle enlève son bonnet. La fracture hydraulique Il y en a qui souffrent vraiment de la chaleur, et on sent que c’est de la faute des méchants Blancs ou des méchants Français, c’est La Croix, le journal chrétien antiraciste sioniste, qui nous le dit : Au fait, y a-t-il eu un record de chaleur en France de 50 degrés en 1930, avec en plus un taux de CO2 dans l’air négligeable ? Ça nous paraît beaucoup, et surtout, invérifiable. Les années 30, c’était carrément le Moyen Âge ! Les Français vivaient nus dans des grottes, totalement dénués de jugeote et d’appareils de mesure thermique. Heureusement, nous sommes au XXIe siècle et notre ministre de la Santé du Big Pharma, la sympathique Nénesse, la bonne vieille Buzyn en personne, veille sur les Français petits et grands, surtout les petits qu’elle veut piquer en rafale. La Buze nous promet qu’il n’y aura pas de « morts inutiles ». Ce lapsus terrible nous a rappelé ces commentateurs de foot qui font la distinction entre fautes inutiles et fautes utiles... Les « morts inutiles » ...
Rarement un gouvernement nous aura gratifiés d’un tel inventaire d’insanités. Terrifiant. https://t.co/KpmvAKfdZB — Laurence De Cock (@laurencedecock1) 29 juin 2019 Burkini, grand bikini À Grenoble, comme chacun sait, sévit la grande bataille des identitaires contre les islamistes à coups de burkinis. Le maire écolo est coincé par son logiciel gauchiste : Il y a une réponse au burkini, qui est assez pénible à porter quand on veut nager : il suffit de monter une assoce, de s’inscrire dans une piscine publique et si on est assez, eh bien on obtient un créneau de 1h par semaine pour nager en toute liberté et en tout burkini, ou à poil pour d’autres.
La religion c’est comme la sexualité, ça doit rester une pratique privée. On évite le prosélytisme, okay ? Okay les sionards et les gays ? Parce que eux ont le droit mais pas les autres... La chaleur les a rendus fous Donc, et l’intelligence et la canicule ? Ah oui pardon, voici quelques personnalités qui sont passées du côté obscur de la force mentale...
Premier de la classe, l’ancien secrétaire général de Sarkozy à l’Élysée, Cloclo Guéant : Déjà à moitié atteinte de sionite aiguë (c’est une sorte d’hémiplégie mentale), la bimbo Halioua, une fille d’une gentillesse légendaire, s’est fait pincer par la patrouille de Twitter en flag d’adoration d’Israël : Tweet supprimé de la journaliste Noémie Halioua @NaomiHalllhttps://t.co/TEaGpzfYwV pic.twitter.com/AxcmwNaCYB — Fallait Pas Supprimer (@FallaitPasSuppr) 30 juin 2019 Du côté des féministes, la dinguerie, déjà bien avancée, arrive à un stade inconnu. On parle maintenant d’un « permis de tuer les femmes ». Pas sûr que l’Évolution conserve cette branche de l’humanité. Pour rafraîchir tout le monde, pro et anti-burkini mêlés, et réconcilier les Français en pleine zizanie estivale, la Rédaction d’E&R vous offre un voyage (en réalité augmentée) sur le brise-glace atomique russe Yamal :
| fake |
Cette analyse a pour but de trancher la question suivante : un décideur politique doit-il dépenser dès aujourd’hui des milliards pour tenter très hypothétiquement de changer ce que sera le climat dans 80 à 100 ans, ou doit-il se préoccuper de ses problèmes immédiats, et parier sur les progrès technologiques et les capacités d’adaptation des humains d’aujourd’hui et de demain pour régler les éventuelles conséquences d’un changement climatique ? Autrement dit, face au changement climatique, faut-il privilégier une approche dirigiste ou libérale ? Pour retrouver la première partie de cette étude, cliquez ici. Avertissement : bien que l’auteur soit ouvertement “climato-sceptique”, les éléments qui suivent seront développés comme si l’on pouvait faire confiance aux conclusions et aux marges d’incertitudes figurant dans les sous-rapports 1,2, et 3, du rapport complet du GIEC de 2013. Par Vincent Bénard. Conséquences économiques d’une hausse des températures comprise entre 2 et 3°C Le sous-groupe 2 du GIEC, dans le chapitre 10 de son rapport, apporte des éléments très intéressants pour notre politicien. Ce chapitre cherche à estimer les impacts des hausses de températures sur le “bien être mondial”, converti en “équivalent de variation du revenu” (Equivalent income change). Le concept est alambiqué, mais l’approximation « % equivalent income change » = « évolution relative du PIB mondial » est raisonnable. Ce chapitre affirme, tout d’abord, et en toute honnêteté, notons-le, que les incertitudes sur les impacts du changement climatique sont très importantes, et que « les impacts économiques du changement climatique sont difficiles à estimer ». Il affirme également, je cite (chap 10, p662 du WG2), que « l’impact du changement climatique [sur le PIB] sera faible par rapport aux autres déterminants de la croissance, à savoir la démographie, le progrès technologique, l’efficacité des gouvernances »… En outre, les auteurs estiment qu’il y aura de fortes disparités régionales, le chiffre moyen cachant de fortes disparités entre pays tempérés (où l’impact pourrait être même positif) et pays tropicaux (plus touchés). Bref, les auteurs reconnaissent que le climat est un facteur parmi d’autres, et plutôt moins important que d’autres. Dans quelle mesure ? Le rapport (p 690) estime les impacts en terme d’ « equivalent income change » (que nous assimilerons au changement de PIB par la suite) gagné ou perdu du fait de l’évolution des températures, à partir d’un petit nombre d’études (le sujet est complexe, rares sont ceux qui s’y lancent), en fonction de la température. Je nourris la plus grande méfiance vis-à-vis de ces études de futurologie dont les hypothèses relèvent souvent du doigt mouillé, et le GIEC lui même souligne le haut niveau d’incertitude de ces estimations, mais admettons qu’elles soient raisonnables, et que l’honnête homme, ou l’humble politicien, puisse s’y référer. Le graphe ci-dessous reproduit leurs résultats. Jusqu’à +2°C, les études les plus pessimistes n’imputent quasiment aucune influence au climat, reconnaissant ainsi que nos capacités d’adaptation à des variations habituelles « feront le job », quels que soient les développements désagréables que le GIEC entrevoit du fait de la hausse des températures : maladies, événement climatiques extrêmes, etc. En clair, rien ne permet de supposer que nous serions incapables de nous y adapter au XXIe siècle, alors que nous le fumes au XXe. Entre 2.5 et 3.5°C, la plupart des études chiffrent la perte de PIB entre 0 et 3% du fait du climat, une seule étude arrivant à -12% pour une hausse de température de 3.25°C. Enfin, une unique étude fait état d’une perte de PIB de 6% du fait d’un réchauffement de 5.5°C, très loin hors de l’intervalle de confiance de la TCR donné par le GIEC. Ces baisses de PIB seront évidemment à pondérer par les hausses liées aux gains de productivité que les progrès technologiques par nature inimaginables à ce jour (malgré quelques tentatives de futurologie hasardeuses), et aux variations (sens à déterminer) du fait de l’évolution de nos modes de gouvernance futurs, et notamment de l’influence de ces gouvernances sur la fréquence et l’intensité des conflits armés. Il faut donc comprendre les chiffres du GIEC comme « Le PIB global sera moins élevé de 0 à 3%, et dans le pire des cas de 12% par rapport à ce qu’il aurait été sans changement climatique », et non « Le PIB baissera de 0 à 12% », comme on a pu le lire dans les medias… Que représentent 3% de perte de PIB d’ici 2100, soit l’hypothèse la plus pessimiste de toutes les études hormis une ? Très exactement une perte de zéro virgule trente-quatre pour mille par an, cumulée année après année. Ou encore 0.034% de PIB en moins/an. Si les hausses de température incriminées sont atteintes en 2080 au lieu de 2100 (hypothèse très pessimiste), cela ne représente encore que 0.045% de PIB par an, sachant que nos mesures de PIB sont précises à 0.1% près… Mais soyons humbles jusqu’au bout, imaginons que les économistes qui ont, dans une unique étude, chiffré la perte de PIB à 12% pour une hausse de 3.25°C aient raison. Et bien si ladite température est atteinte en 2080 (hypothèse toujours aussi pessimiste), cela ne représente toujours que 0.17% de PIB annuel. Mais cette étude parait tellement décalée par rapport à la masse d’études convergentes qu’il parait difficile d’en tenir compte, au moins en termes de choix politique immédiat. Quel intérêt des dépenses climatiques ? L’influence que l’on nous présente comme catastrophique du changement climatique est donc estimée par les auteurs des rapports dits “scientifiques” du GIEC lui-même à un ordre de grandeur très faible, très loin des hurlements catastrophés entendus lors de la COP21. Pour un pays comme la France, aujourd’hui, il n’apparaît donc guère raisonnable de dépenser plus que la perte moyenne maximale de PIB mondial imputable au changement climatique, soit 0.045% de son PIB annuel (dépenses privées ou publiques) pour lutter contre le changement climatique, soit 990 millions d’euros annuels, pour réduire nos émissions de CO2, et encore, à condition que les dépenses entreprises parviennent effectivement à réduire les rejets sous la limite permettant de maintenir la température en dessous de +2°C. Et même si l’hypothèse la plus « débridée » (-12% soit 0.17% par an) se révélait exacte, 0.17% ne représentent que 3,5 milliards annuels. Par contre, toute dépense qui est entreprise dans un autre but bénéfique avéré, dans un cadre rentable (non subventionné), et qui, incidemment, abaisse les émissions de CO2, reste bienvenue. Il convient donc de savoir si, en France, les dépenses spécifiquement orientées vers la baisse des émissions de CO2 sont supérieures ou inférieures aux montants ci-dessus. Or la seule charge liée au financement des énergies renouvelables non naturellement rentables (principalement l’éolien et le photovoltaïque) représentera en 2016, 4.4 Mds d’euros, payés sur nos factures d’énergie au titre de la « CSPE » (source wikipedia). Et cela n’inclut pas les autres dépenses publiques « anti-CO2 », directes, ou par le biais de crédit d’impôts, pour faire baisser les rejets de CO2, ni même les coûts imposés aux entreprises par le mécanisme des « crédits carbone », dont les effets pervers (fraudes, délocalisations) n’ont pas été chiffrés à ce jour pour la seule France, à ma connaissance. Mais un rapport récent estime que certains grands États, dont la Russie, fraudent massivement le système en vendant des “crédits carbone” correspondant à de fausses réductions d’émissions… D’après ce rapport favorable aux politiques “vertes”, les investissements liés à la réduction des GES en France en 2011 se sont élevés à 22,2 Mds d’euros, », dont 60% pour le secteur privé et 40% pour le secteur public. Soit 9 Mds pour les contribuables, 10 fois plus que ce que la raison commande. Et le pire est que ces chiffres déjà stratosphériques sont amenés à augmenter, si les gouvernants poursuivent la hausse des investissements climatiques autant qu’ils prétendent le faire. Il est impossible de dire quelles auraient été les dépenses d’amélioration de l’efficacité énergétique côté “consommateurs” sans subvention, mais ces dépenses ont représenté 8,4Mds en 2011 et ont été prises en charge à 75% par le secteur privé. Même en admettant que sans carotte publique, la moitié des dépenses privées n’auraient pas été entreprises (ce qui parait beaucoup), il parait peu concevable que ces dépenses purement privées descendent en dessous de 3 Mds annuels. Ces dépenses ne sont pas entreprises « pour le climat dans 100 ans », dont tout le monde se moque bien dès qu’il s’agit de son argent, mais « pour améliorer notre efficience économique quotidienne », et si, accessoirement, cela améliore les perspectives climatiques, c’est la « cerise sur le gâteau ». Ces dépenses se situent donc déjà au-dessus du “maximum raisonnable” que l’on pourrait consacrer à la lutte contre les GES. Donc les dépenses faites “sans penser au climat” sont très largement suffisantes eu égard aux risques que le changement climatique nous fait courir, tel que le GIEC lui-même les a quantifiés. Il est parfaitement inutile et improductif d’y ajouter des dépenses non rentables spécifiquement dirigées vers la lutte contre le CO2. « Business as usual » semble donc une attitude tout à fait raisonnable pour un décideur politique sachant garder la tête froide. Nous pourrions nous arrêter à ce stade mais il existe encore plein d’autres observations renforçant le raisonnement qui précède, et il serait dommage de vous en priver. — À suivre avec la troisième partie demain : Les politiques pro-développement économique seront bien plus profitables que celles bridant l’accès à l’énergie
| fake |
La baie de Biarritz est l'un des grands rendez-vous mondiaux des surfeurs. C'est aussi à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques) que se déroule le sommet du G7, du 24 au 26 août. Les surfeurs ont décidé de profiter de la tenue de cet événement pour alerter l'opinion sur la pollution de l'océan, à l'initiative de l'ONG Surfrider Foundation, "créée à Biarritz il y a quelques années par des surfeurs en colère". L'océan est "l'un des régulateurs les plus importants du climat", explique François Verdet, membre de cette ONG qui milite pour la protection des océans. "Trois personnes sur quatre dans le monde vivent près de l'eau. C'est un truc énorme, qui est partout et qui n'est jamais pris en compte dans les négociations. C'est pour ça qu'on veut remettre l'océan au centre du jeu", déclare-t-il. LIRE AUSSI >> Pollution plastique des océans : "L'urgence est à terre" Jeudi, dans la soirée, sur la plage voisine de Guéthary, plus de 350 surfeurs se sont jetés à l'eau pour un rassemblement baptisé : "Rame pour ta planète". Ils ont formé une chaîne symbolique au large. Sur la petite plage se trouvaient des pancartes plantées dans le sable avec des slogans tels que "la planète se réveille, on s'éveille avec elle", et des messages écrits sur des planches de surf, à l'instar de "océan l'esprit, société au défi". "On a commencé cette série de rendez-vous au moment de l'arrivée des cyclistes du Tour Alternatiba [un tour de France des alternatives, à l'initiative d'associations écologistes], en octobre dernier à Bayonne. On avait alors organisé un passage de relais symbolique entre cyclistes et surfeurs à Biarritz, entre gens de la terre et gens de la mer. Puis, ensuite on s'est dit : pourquoi ne pas ramer jusqu'au G7 ?" explique un surfeur. Jeudi, à Biarritz, les responsables de Surfrider Foundation ont rencontré la ministre de la Transition écologique Élisabeth Borne. "Ce sommet, ce sera des engagements concrets sur les enjeux environnementaux. Un certain nombre d'engagements seront pris par des Etats présents, notamment sur la biodiversité", a promis la ministre devant la presse à l'issue de la rencontre. "Un G7, c'est l'un des moments parfaits. On a saisi l'occasion de jouer à domicile", assure Antidia Citores, porte-parole de l'ONG, qui rappelle qu'un "océan menacé, ce sont des inégalités qui se creusent". Jusqu'à ce vendredi soir, l'association tient un pavillon Océan dans ses locaux biarrots, et livrera à l'issue un "Ocean Call", un appel adressé aux dirigeants, signé par une cinquantaine d'associations dédiées à l'océan. "L'idée, ce n'est pas forcément d'avoir une déclaration fracassante au sortir du G7, mais que le sujet soit présent pendant toutes les négociations qui suivront à la COP25 au Chili, ou lors de la conférence des Nations unies dédiée à l'océan, à Lisbonne, l'année prochaine", souligne la porte-parole de Surfrider Foundation. Elle ajoute : "On veut qu'à ce moment-là, des mesures soient prises sur la surpêche, sur les aires marines protégées, sur la question des plastiques, sur les forages miniers. On veut des actes concrets, des mesures adoptées."
| true |
par Charles André. Comme chacun sait, pour faire plaisir aux Khmers verts, notamment les anti-nucléaires, on a stoppé la centrale de Fessenheim (2 gigawatts). Une décision de Macron d’une bêtise crasse qui atteste de la misère intellectuelle de ses conseillers dans les domaines énergétique et technologique. Car l’énergie nucléaire, c’est zéro fumée et zéro CO2, ce gaz dont la flore a tant besoin mais qui serait, selon le GIEC, une calamité pour notre planète. Par ailleurs, le nucléaire est statistiquement l’énergie qui a fait le moins de morts dans l’Histoire de l’humanité. Nonobstant, les anti-nucléaires ont à ce point bourré le crâne des populations et de leurs gouvernants que, désormais, l’humanité s’est engagée tête baissée sur le chemin du désastre. En effet, très paradoxalement, la théorie de la croissance illimitée prévaut toujours chez les économistes et ce postulat est admis par tous les dirigeants, toutes les instances internationales, européennes, onusiennes, etc. Or, cette théorie entraine la mécanisation des tâches dans tous les secteurs productifs (primaire, secondaire et tertiaire) conduisant à une demande d’énergie toujours plus forte. Dans cette situation paradoxale, il eût été plus intelligent de ne pas « recarboner » l’électricité comme l’a fait Macron qui, pour compenser la perte de Fessenheim, a relancé quatre centrales à charbon (100 000 tonnes de CO2 par jour chacune) ! Le tout électrique devenu l’universelle panacée dans les esprits à courte vue va nécessiter, rien que pour les transports, un doublement de la puissance produite actuellement. Et ce ne sont certes pas les éoliennes, ne fonctionnant qu’un jour sur quatre – et ayant montré partout en Europe leur incapacité à répondre à la demande –, qui pourront satisfaire à cette explosion des besoins. C’est bien là tout le scandale de l’éolien : on fait croire aux gogos qu’on « protège la planète » tout en réactivant la production d’électricité au charbon et au gaz. Il faut savoir qu’après la fermeture de Fessenheim la France a commandé à l’Allemagne la construction d’une centrale à Landivisiau (40 000 tonnes de CO2/jour) ! Un comble ! Ainsi, le pire reste à venir. En effet, le démantèlement des centrales a un coût et pour l’amortir, EDF devrait vendre son MWh 49 € au lieu de 42 € actuellement. Or, Bruxelles impose qu’à partir de 2023, l’électricité soit vendue au prix du marché (plus de tarif réglementé ni garanti). Dès lors, si EDF ne parvient pas à vendre son électricité nucléaire au prix de 49 €, elle sera confrontée à de très sérieux problèmes de rentabilité. C’est pourquoi le gouvernement négocie sans répit un accord avec l’Union européenne pour obtenir la création d’une « taxe intérieure de consommation finale flottante » sur l’électricité (TICFE). De sorte que, si EDF vend bien son électricité, on pourra diminuer la taxe, sinon, on l’augmentera pour financer le manque à gagner : C.Q.F.D. En effet, il est peu probable qu’EDF parvienne à vendre son électricité au prix souhaité et la taxe sera maximum. De surcroît, on n’a jamais vu des taxes baisser, bien au contraire. D’autant que l’État qui encaissera 20% de TVA sur cette taxe – ah la magie les taxes sur les taxes ! – aura tout intérêt à ce que la TICFE soit la plus haute possible. Notons que, depuis 2002, le consommateur paye déjà son tribut aux énergies « vertes » par le biais de la CSPE (Contribution au Service public de l’Électricité) destinée à financer les largesses de l’État auprès des installateurs d’éoliennes. Et qu’a fait la CSPE depuis cette date ? Elle n’a jamais cessé d’augmenter : 650% en 14 ans ! Il y a donc fort à parier que la TICFE suivra la même évolution. Actuellement, ces taxes représentent un tiers de la facture des consommateurs, ce qui est énorme. Mais ne nous leurrons pas, ce ratio fiscal ne stagnera pas à ce niveau car les difficultés d’EDF résultant de la politique énergétique ubuesque de nos dirigeants vont aller crescendo. Nous aurons à la fois la flambée de la TICFE et celle du prix de l’électricité qui va immanquablement monter sur le marché libre en raison de la demande qui va exploser. Si l’inconséquence continue à animer les responsables publics soumis au dogme vert, le manque d’énergie va très vite étrangler la production. La révolte des peuple viendra-t-elle de là ? « L’important n’est pas de convaincre mais de donner à réfléchir ».
| fake |
Poussé par le Président Macron et parrainé par le CESE, le Conseil Éconotruc, Sociamachin et Enviromentable pendant plus de neuf mois, la « Convention Citoyenne pour le climat », assemblage hétéroclite de citoyens prétendument tirés au hasard, est en train d’accoucher de ses premières propositions. Comme tout accouchement, après neuf mois de gestations intestines et picrocholines, la douleur est déjà sensible dans les rapports qu’en font les folliculaires : le choix des propositions qu’il a fallu écarter montre déjà quelques fractures parmi nos citoyens conventionnés, et on sent que celles qui ont pour le moment été retenues promettent d’apporter du grain à moudre aux rédactions journalistiques, aux frémissants plateaux-télé et aux trépidantes émissions de radio dont on va inévitablement nous abreuver les prochains jours. Le mandat, défini en fin d’année dernière, était aussi clair qu’on peut l’être lorsqu’on parle environnement, climat, pollution, énergies « renouvelables » et autres gimmicks acidulés du moment : proposer des mesures visant à « réduire d’au moins 40 % les émissions des gaz à effet de serre d’ici à 2030 dans une logique de justice sociale ». Difficile de faire à la fois plus large, plus inclusif, plus conscientisé et plus pertinent au moment où le pays peine à se relever d’une crise sanitaire puis économique mémorable et dont on imagine sans mal qu’elle va laisser de profondes blessures. Et pour s’en convaincre, il suffit de parcourir la liste des fameuses propositions citoyennes (150, sapristi, faisons péter la volumétrie) qui devraient réduire les gaz à effet de serre de 40 % d’ici 2030 : Taxer, interdire, contraindre, etc. On le comprend : le citoyen ne s’est pas laissé berner par les discours ultra-libéraux de tous les journaux, toutes les radios, toutes les télévisions, de tous les politiciens qui n’en peuvent plus de vouloir toujours davantage de liberté et de laisser-aller ou de laisser-faire. Au moins les propositions de ces citoyens conventionnés pour le climat sont, elles, enracinées dans le bon sens paysan de l’interdiction tous azimuts, de la taxe en pluie drue et des contraintes multiples qui ne laissent enfin plus libre cours aux idées libérales folles dans lesquelles (à l’évidence) se meurt le pays ! 150 propositions dont le potentiel à se transformer en autant de belles lois bien solides, avec sanctions, interdictions, obligations et taxations à la clé, c’est du pain bénit pour un Emmanuel Macron qui, autrement, était acculé à devoir réformer un pays dont tout indique qu’il ne le veut surtout pas. Cerise constitutionnelle sur le gâteau citoyen : la Convention penche lourdement pour l’inscription dans la Constitution de la préservation de la biodiversité, de l’environnement et de la lutte contre le dérèglement climatique, d’une part parce que cette préservation est à la fois simple à définir et encore plus simple à mettre en œuvre, et surtout parce que le principe de précaution, précédente modification constitutionnelle d’importance, n’a en effet pas suffi pour paralyser totalement le pays pendant la crise sanitaire où toutes les administrations, tétanisées par la peur de n’avoir justement pas pris assez de précautions, ont noyé tout le monde dans les règlements et interdictions. Un monde à l’arrêt total est possible, ne nous laissons pas stopper en si bon chemin ! Parions que cette idée géniale de constitutionnaliser un concept flou remportera un vif succès, tout comme il était évident – comme je l’avais prédit il y a quelques temps déjà – que nous n’échapperons pas à la sanctuarisation du concept dangereusement idiot d’écocide avec inscription dans le Code pénal et sanctions afférentes. Ah, décidément, cette Convention citoyenne machin-bidule va probablement débouler au mieux sur des douzaines d’articles de lois mal torchés écrits par quelques Tâcherons En Marche, au pire sur un référendum bancal, et ajouter plusieurs paires de lourds boulets législatifs à un pays qui n’en peut plus de sombrer dans des contraintes, des taxes et des interdictions délétères. Le pompon est que, sachant qu’un arrêt presque complet de l’économie pendant trois mois n’a pas réussi à faire baisser les gaz à effet de serre (ils ont benoîtement continué d’augmenter, lançant un joli pied-de-nez aux écolos hystériques), on se doute que l’empilement de ces bondieuseries (bien plus communistes qu’écolos au passage) n’aura aucun impact de ce côté-là. Dans un monde où chaque gain de richesse se traduit directement par une baisse de la pollution, la France et son peuple contrariant a paradoxalement choisi l’appauvrissement, la décroissance, le repli sur soi et la misère (énergétique, industrielle et surtout intellectuelle) en feignant de croire que ça lui permettrait d’être plus « verte », plus « propre », plus « conscientisée ». Pour cette France totalement déconnectée du réel, le « Monde d’Après » sera résolument serein, tendre et cotonneux, rempli de cette délicieuse insouciance que les enfants partagent lorsque les soucis n’existent plus. En attendant, il semble que la seule solution pour y arriver soit de taxer, d’interdire, d’obliger et (bientôt, ne vous inquiétez pas) de passer par les armes ceux qui s’y opposeront. En toute gentillesse solidaire, bien sûr. —-
Sur le web
| fake |
par Yayo Herrero Les groupes d’extrême droite cherchent à détourner le regard du processus de dépossession et d’expulsion que nous traversons. Ce n’est que dans un climat de tension, de violence et d’hystérie qu’il est possible de cacher ce processus. Le Club de Rome a mis en garde en 1972 contre non-viabilité d’une croissance indéfinie de la population et de se consommation sur une planète aux limites physiques. Bien que ces projections de la disponibilité des ressources aient été vilipendées, l’information scientifique dont nous disposons aujourd’hui valide dans une large mesure ce qui était prévu à l’époque. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (IPCC) prévient dans son dernier rapport que nous avons douze ans pour atténuer le réchauffement climatique et limiter l’ampleur de la catastrophe mondiale. Dans le cas contraire, des millions de personnes seront exposées au risque d’une augmentation des sécheresses, des inondations, des incendies, des famines et de la pauvreté. Dans son dernier rapport annuel, l’Agence Internationale de l’Énergie prévient qu’en 2025, il sera impossible de satisfaire la demande de pétrole. Il met également en lumière les problèmes liés au charbon, à l’uranium et au gaz naturel. Brufau, le directeur général de Repsol, dit la même chose, car il parle d’une pénurie de pétrole prévisible dans quelques années. Ces déséquilibres entraîneront une très forte instabilité des prix du pétrole. Le déclin des énergies fossiles et la crise climatique imposent une transition du secteur de l’énergie et des transports vers les énergies renouvelables. Cela impliquera de dépendre d’autres minéraux qui sont également limités. L’électrification des véhicules sera probablement limitée par l’utilisation du cobalt, du lithium et du nickel ; il peut y avoir des restrictions pour les alliages d’acier nécessitant du chrome, du molybdène ou du vanadium et pour les équipements électroniques nécessitant de l’argent, du cuivre ou du tantale. L’énergie solaire photovoltaïque exigera des matériaux tels que l’indium, le sélénium, l’étain ou le tellure et l’énergie éolienne est associée à des aimants permanents qui nécessitent du néodyme et du dysprosium. L’extraction des minéraux nommés est à haut risque, quand elle n’a pas déjà dépassé ses pics. Tous ces facteurs ont un impact sur l’économie et les gens. Après la crise de 2007 et sans s’être remis, nous sommes au bord d’une nouvelle récession économique. Les symptômes sont là pour tous ceux qui veulent les voir. General Motors annonce la fermeture de cinq usines en Amérique du Nord, Arcelor annonce un ERTE (Dossier de régulation temporaire de l’emploi) pour 2019, Vodafone annonce un ERE en Espagne, Alcoa a l’intention de fermer les sections qui consomme le plus d’énergie, le secteur financier fait face à deux grands ERE, etc. Les raffineries, les constructeurs automobiles et d’autres suivront, non pas parce que les politiques écologiques sont appliquées comme on le dit parfois, mais parce que le capital quitte des secteurs qui ne donnent pas les bénéfices qu’ils attendent et, avec eux, rejette les travailleurs. En retour, les conditions de vie matérielles se détériorent. La vulnérabilité économique touche 32,6% de la population espagnole. Près de 30 % des familles utilisent leurs économies ou empruntent de l’argent pour couvrir leurs dépenses. Les formes d’exploitation sont extrêmes et les emplois mal payés et précaires deviennent une nouvelle normalité. Wallerstein soutient que les crises cycliques du capitalisme se produiront de plus en plus souvent lorsqu’elles atteindront les limites de la planète. Il a raison. L’économie, nous ne nous lassons jamais de le répéter, est un sous-système de l’environnement naturel dans lequel elle est insérée, et non l’inverse. Tant du côté de l’extraction que des déchets, notre planète est dans une situation trans-limitée. Cela signifie que la diminution dans la sphère matérielle de l’économie est simplement un fait. La croissance économique actuelle est directement liée à l’utilisation des matières premières et, face à son déclin, elle stagne et recule inévitablement. Aujourd’hui, l’humanité a besoin d’une planète et demie pour vivre. L’empreinte écologique mesure la surface écologiquement productive nécessaire pour produire les ressources consommées par une personne moyenne dans une communauté humaine donnée, ainsi que pour absorber les déchets qu’elle génère. Les pays riches ne vivent pas des ressources de leur propre territoire, mais des matières premières et des produits fabriqués ailleurs. En Espagne, 80% de l’énergie et 75% des minéraux utilisés proviennent principalement d’Amérique latine et d’Afrique, et les aliments que nous consommons nécessitent le double des ressources du territoire national. Dans son ouvrage « Mein Kampf« , Hitler déclare que les Allemands méritent un « espace vital » à la mesure de la dignité de la race aryenne et défend la légitimité morale d’occuper les territoires d’autres peuples inférieurs et d’éliminer ceux qui y vivent. Si nous changeons l’espace vital par une empreinte écologique, nous illuminons des dimensions cachées qui expliquent l’émergence des mouvements d’extrême droite. Le capitalisme mondialisé sur cette planète trans-limitée a intensifié les mécanismes d’appropriation de la terre, de l’eau, de l’énergie, des animaux, des minéraux et de l’exploitation du travail humain. Les instruments financiers, la dette, les compagnies d’assurance et tout un ensemble de lois, de traités et d’accords internationaux constituent une véritable architecture d’impunité qui ouvre la voie à des réseaux économiques transnationaux complexes, soutenus par des gouvernements à différentes échelles, pour déposséder les peuples, détruire les territoires, démanteler les réseaux de protection publics et communautaires existants, criminaliser et réprimer les résistances naissantes. C’est le fascisme territorial qui, selon Boaventura Souza Santos, établit des frontières intérieures et extérieures qui séparent ceux qui sont à l’intérieur et ceux qui sont en surnombre. Un fascisme qui se cache derrière une démocratie vide. Cette construction politique est considérée comme une loi naturelle et fait l’objet d’un large consensus, non seulement de la droite mais aussi de la social-démocratie. Les tensions sociales qui se créent peuvent faire sauter les coutures du modèle. Les Gilets Jaunes, les mobilisations en Pologne, le mouvement féministe, le mouvement des retraités, les migrants eux-mêmes organisés en caravanes et/ou en groupes d’assaut aux frontières, sont des manifestations de ce malaise. Au milieu de ces turbulences, il y a une recrudescence significative des options politiques d’extrême droite. Trump, Bolsonaro ou Abascal ont un discours xénophobe, misogyne, histrionique et agressif qui évoque un passé glorieux qui n’existe pas. Ils cherchent à détourner notre regard du processus de dépossession et d’expulsion que nous traversons. Ce n’est que dans un climat de tension, de violence et d’hystérie qu’il est possible de cacher ce processus. L’économie mondialisée établit le fascisme territorial sur la base de l’ingénierie sociale et de la rationalité économique, qui considère que les vies et les territoires n’ont d’importance que par la « valeur ajoutée » qu’ils produisent. L’extrême droite est le complice nécessaire qui criminalise, stigmatise, déshumanise et légitime l’abandon et l’expulsion des personnes « en trop ». L’ultra-droite vise à maintenir l’ordre du fascisme territorial par la peur, la méfiance et l’exercice du pouvoir contre ce dernier. Le féminisme est au centre de sa cible, je pense pour trois raisons. Premièrement, parce qu’il s’agit d’un mouvement organisé, massif et transversal, qui a semé le désordre dans l’ensemble du système et qui prétend inverser les priorités économiques et politiques en mettant les gens au centre ; deuxièmement, parce que dans un cadre de réductions et de destruction des services publics, il est prévu que les femmes garantissent la reproduction quotidienne de la vie ; et troisièmement, parce que l’on est facilement rejeté contre un mouvement qui met en cause les privilèges de la moitié de la population et qui bouleverse la morale familiale réactionnaire qui a cours depuis des millénaires. L’extrême droite exacerbe la plus ancienne et la plus lâche virilité. Une virilité soumise au pouvoir, forte avec les faibles, qui veut « mettre les femmes à leur place », qui grandit quand elle brutalise les animaux ou quand elle humilie et criminalise les étrangers ou ceux qui pensent autrement… sans complexes. Tout est permis sauf de rappeler les logiques économiques et les agents qui provoquent la crise et d’ériger des clôtures pour protéger les privilèges des riches. Ils cachent la dépossession matérielle et canalisent la colère et la peur par le lynchage social de collectifs déclarés monstrueux. Comment garantir des conditions de vie pour tous, comment faire face de la manière la moins douloureuse possible à la réduction de la taille matérielle de l’économie, quel modèle de production et de consommation est viable pour ne pas expulser massivement les êtres vivants, comment maintenir des liens de solidarité et de soutien mutuel qui arrêtent les guerres entre pauvres, vaccinent contre la xénophobie et le repli patriarcal ? Souligner les causes structurelles et les causes de ce processus d’accumulation par dépossession est une condition nécessaire pour créer les conditions politiques qui permettent de recomposer un métabolisme social dans lequel une vie digne est possible. Photo : Nuage de pollution sur la ville de Shanghai
| biased |
Dans le cadre de la Marche mondiale pour le Climat, le plus grand rassemblement citoyen jamais organisé sur l’enjeu climatique ! Le mouvement Avaaz et plus de trente organisations de la société civile française organisent le 21 septembre à Paris une marche de citoyens pour le climat, suivie d’un rassemblement avec l’intervention de célébrités. A travers une cohorte de couleurs, batucadas, rollers, banderoles, pingouins et coeurs verts géants, l’événement « Paris Marche pour le Climat » mènera les participants de la Place de la République au parvis de l’Hôtel de Ville. A l’arrivée, une scène accueillera des personnalités comme Nicolas Hulot venues témoigner leur soutien et rappeler l’importance de la question climatique. Le chanteur Patrice partagera son engagement en musique. Naziha Mestaoui, fondatrice d’Electronic Shadow et pionnière de l’art digital, animera une performance sonore interactive avec tambours et battements de mains, qui fera battre le coeur des milliers de participants à l’unisson. Le dispositif « Marche propre » assurera que les participants ne laisseront dans les rues de Paris que la trace de leur pas. Plus de 120 volontaires participent activement à l’organisation de la marche à Paris. Des milliers de citoyens à travers la France coordonnent par ailleurs des actions dans leur ville, grâce au kit de mobilisation diffusé par Avaaz à ses membres (voir la carte des mobilisations). Cette mobilisation de rue représente une étape historique pour Avaaz : le plus grand mouvement citoyen en ligne se mobilise pour la première fois offline. Cet événement inédit s’inscrit dans le cadre d’une immense Marche mondiale pour le Climat, organisée le 21 septembre par le mouvement citoyen Avaaz et des centaines d’autres organisations. De New York à Berlin, de Bogota à New Delhi, de Paris à Melbourne ainsi que dans des milliers d’autres villes, des centaines de milliers de participants sont attendus pour une mobilisation historique - le plus grand rassemblement jamais organisé sur l’enjeu climatique ! Près de 400.000 personnes ont déjà signé en ligne l’appel d’Avaaz à se joindre à la Marche et plus de 2.000 événements sont prévus dans le monde. Cette initiative intervient deux jours avant le sommet des Nations unies sur le changement climatique, qui posera le 23 septembre à New York les jalons de la Conférence mondiale sur le Climat de Paris 2015 (COP21). L’objectif : organiser une mobilisation sans précédent afin d’exiger des mesures ambitieuses de la part des chefs d’Etat sur le climat. Ricken Patel, directeur du mouvement citoyen Avaaz, qui compte plus de 38 millions de membres dans le monde : « Un très grand nombre de personnes sur la planète sont alarmées à propos du changement climatique. Mais durant des années, personne n’a érigé de bannière disant aux dirigeants »c’est le moment et l’endroit de montrer que vous agissez« Cette bannière, c’est la Marche mondiale pour le Climat, et la réponse est phénoménale. » Plus de 2.000 organisations représentant près de 100 millions de personnes soutiennent cet événement, ainsi que de nombreuses
personnalités telles que Leo Messi, Mélanie Laurent, Peter Gabriel, Edward Norton, Matthieu Kassovitz, Omar Sy, Angelique Kidjo, Brian Eno et Emma Thomson - et ce n’est qu’un début ! A Paris, les participants appelleront le gouvernement français à faire preuve d’un leadership fort en vue de la COP21. A New York, l’économiste Jeffrey Sachs remettra aux chefs d’Etat réunis à l’ONU la pétition mondiale d’Avaaz demandant une action concrète et urgente afin d’en terminer avec les énergies fossiles et d’enclencher une transition vers des énergies 100% propres d’ici à 2050. 📨 Ne passez plus à côté des infos de l'écologie
| true |
ENTRETIEN. En Arctique, les températures ont augmenté de près de 2 °C en quinze ans Fonte du pergélisol, émission de gaz à effet de serre et de méthane en hausse… En Arctique, les effets du réchauffement climatique sont déjà bien visibles. Entretien avec Sergueï Verkhovets, chercheur à l’Université d’État des sciences et technologies de Sibérie. Des températures positives dès avril, des routes de glace qui fondent et des émissions de méthane et de gaz à effet de serre qui grimpent en flèche… En Arctique, le réchauffement climatique est déjà bien visible. Entretien avec Sergueï Verkhovets, chercheur à l’Université d’État des sciences et des technologies de Sibérie. Le changement climatique est-il déjà visible en Sibérie ? Oui ! Concrètement, dans l’ensemble de nos bases, on a détecté depuis quinze ans une nette augmentation de la concentration de CO2, de méthane et des changements dans les paramètres météorologiques. Nous observons aussi des changements importants dans nos stations météo de l’Arctique, avec une augmentation de près de 2 °C. On a des températures positives en avril, ce qui n’était jamais arrivé. Cela produit déjà un certain nombre de conséquences. Quelles sont-elles ? Il y a les positives. On observe une arrivée plus rapide de la saison des fleurs, davantage de champignons, de baies, d’oiseaux migrateurs, ce qui est bon pour les rennes sauvages, dont la population est unique au monde dans notre région. La végétation se développe avec plus de succès et accumule plus de nutriments. D’un autre côté, on constate la fonte du pergélisol (sol gelé en permanence), qui entraîne un processus d’émission de gaz et la formation de lacs. Avec un développement des nuisibles qui détruisent les arbres et de virus qui peuvent toucher les animaux. Quelles conséquences pour les peuples autochtones ? Le plus problématique, c’est la fonte avancée de nos routes de glace. Certains villages ne sont accessibles en voiture que lorsque les rivières sont gelées. Elles sont utilisables six à huit mois par an. Cette durée a déjà raccourci d’un mois ces dernières années. Il va falloir créer des normes de construction adaptées à ces changements, développer le transport fluvial, la petite aviation. Mais aussi assurer un accès à l’information à toutes les personnes qui vivent dans le nord. Il faut travailler dès maintenant à limiter l’isolement de ces villages éloignés.
| true |
Des scientifiques ont indiqué avoir découvert dans l'Etat de New York ce qui pourrait être la plus vieille forêt du monde, potentiellement riche en enseignements sur les liens entre la forêt et le climat, selon une étude parue jeudi dans le journal Current Biology. Le titre de plus vieille forêt fossile revenait jusqu'ici à un site de Gilboa, dans la région des Catskills dans le nord de l'Etat de New York, remontant à environ 385 millions d'années. Le nouveau site est une vieille carrière située dans la même région, à une quarantaine de kilomètres plus à l'est, près de la petite ville de Cairo. Après 10 ans de prélèvements et d'études, une équipe internationale de 11 scientifiques est arrivée à la conclusion qu'il a abrité une forêt "de 2 à 3 millions d'années plus ancienne" et plus riche en variétés d'arbres. Car s'ils ont retrouvé, comme à Gilboa, des traces d'arbres primitifs de type "Eospermatopteris", un peu comme des palmiers, avec un gros pied et une couronne de branches mais sans feuilles, ils ont aussi trouvé des plantes de type "Archaeopteris". Ces dernières présentent des caractéristiques "beaucoup plus modernes", avec des feuilles et des systèmes de racines comparables à des épicéas ou des pins, a expliqué William Stein, l'un des auteurs de l'étude et professeur de biologie à l'université de Binghamton (New York). Ces arbres "plus avancés" pourraient aider à comprendre comment les forêts se sont modernisées, à une époque où "le niveau de CO2 dans l'atmosphère diminuait et où les températures étaient en baisse", dit-il. En étudiant ce processus de refroidissement, on comprendra peut-être mieux les liens entre le réchauffement actuel et la déforestation, dit-il.
| true |
une nouvelle particulièrement inquiétante. Selon une récente étude, la fonte des glaciers causée par le réchauffement climatique provoque d’importants glissements de terrain dans certains régions du globe, qui pourraient favoriser l’apparition de tsunamis gigantesques. Il y a trois ans en Alaska, un important glissement de terrain provoqué par la fonte du glacier Tyndall avait généré un mégatsunami de près de 200 mètres dans un fjord. Si l’incident, n’ayant heureusement fait aucune victime humaine, était passé relativement inaperçu à l’époque dans la presse, il s’agissait pourtant de l’un des tsunamis les plus importants jamais recensés. Comme l’a expliqué Dan Shugar, membre de l’Université de Washington et co-auteur de cette nouvelle étude : « Il s’agissait d’un tsunami majeur, provoqué par le recul rapide des glaciers de la région ». Toujours selon le chercheur, ce tsunami gigantesque a été provoqué par un énorme glissement de terrain au dessus du glacier, par ailleurs en net recul depuis la fin du 20e siècle. Lorsque la glace fond, elle ne maintient plus les pentes et le socle rocheux apparaît vulnérable, ce qui augmente drastiquement les probabilités que des éboulements ou des glissements de terrain se produisent. Cette nouvelle étude a pour but de servir de référence pour modéliser de tels risques. En effet, si de nombreux travaux ont déjà abordé la question des tsunamis provoqués par des séismes, les scientifiques manquaient jusqu’à présent de bases solides sur lesquelles s’appuyer lorsqu’il s’agissait de vagues gigantesques générées par des glissements de terrain, bien plus rares. Comme le précise Bretwood Higman, ayant également participé à l’élaboration de l’étude : « C’est la première fois que nous avons pu étudier ce type de tsunami du début à la fin ». Avant cela, l’évènement de référence était celui de Lituya Bay en 1958, s’étant également produit en Alaska. Mais grâce aux images satellitaires dont ils disposaient, les scientifiques ont été à même d’analyser avec précision la façon dont le sol s’était fissuré et avait glissé à cause de la fonte rapide du glacier Tyndall, dont le socle rocheux présentait des signes d’instabilité depuis 20 ans. Les cartographies qu’ils ont obtenues devraient leur permettre de mieux cerner les risques pour de tels cas de figure. Selon les auteurs de l’étude : « La surveillance généralisée des montagnes à travers le monde représenterait un défi technique important, mais également une avancée qui permettrait de minimiser les risques ».
| true |
Imaginons une forêt tropicale à l’aube – une haute canopée chargée de fougères ruisselantes et d’orchidées, des troncs d’arbre recouverts de mousse et de lichens, et la brume matinale qui, lentement, se dissipe au lever du soleil. Même s’il y a du combustible partout, il semble impensable qu’un écosystème aussi humide puisse un jour s’enflammer.
Et sans intervention humaine, cela ne se produirait pas. L’historique du charbon souligne la faible fréquence des incendies dans l’Amazonie, même durant la période de peuplement précolombienne, et les quelques 8000 espèces d’arbres ne présentent aucun signe d’adaptation au feu que l’on trouve chez leurs cousins de la savane ou dans les forêts boréales.
Mais alors que des milliers de feux ravagent l’Amazonie, il vaut la peine d’observer le comportement de ces incendies. Dans ce contexte, le feu s’est étendu de lui-même comme une traînée de poudre, même si son origine est due aux humains. Qu’est-ce que cela signifie dans une forêt qui n’a pas évolué avec le feu? Et que faut-il faire pour limiter l’étendue des dégâts?
Contrairement aux images largement diffusées montrant des canopées en flammes, les incendies de forêt tropicales dans un environnement qui n’a pas historiquement été exposé au feu ne paraissent pas susceptibles de bouleverser l’écosystème. La progression des flammes est de l’ordre de 200 à 300 mètres par jour seulement et dépassent rarement les trente centimètres en hauteur, brûlant sur leur passage essentiellement des déchets de feuilles et du bois mort.
Un incendie brûle lentement dans la forêt amazonienne au Brésil (Jos Barlow)
La majorité de la faune est capable de s’enfuir, et les pompiers, s’ils sont sur place, peuvent stopper le feu simplement en creusant des tranchées. En fait, de modestes pistes tracées par des fourmis ont permis d’arrêter des feux de forêt lors d’une expérience menée dans le sud de l’Amazonie.
Mais l’intensité d’un feu ne permet pas nécessairement d’évaluer sa sévérité. Le manque d’adaptation des forêts tropicales aux incendies rend leurs espèces terriblement fragiles. Un feu de faible intensité peut détruire la moitié des arbres. Si les petits arbres sont au départ les plus fragiles, les plus grands meurent souvent dans les années suivantes, ce qui aboutit à la perte de plus de la moitié des réserves de carbone de la forêt. Ce sont ces grands arbres qui capturent le plus de carbone, et la repousse des espèces pionnières ne compense pas la perte initiale : une fois que la forêt a brûlé, elle perd 25% de ses réserves de carbone par rapport à une forêt laissée intacte, même après trente années de repousse.
Un feu rampe près du sol dans la forêt tropicale amazonienne qui n’avait pas précédemment été exposée au feu. Jos Barlow, Author provided
Compte tenu de cet effet dévastateur pour les arbres, il n’est pas étonnant que la faune et les humains qui dépendent de la forêt s’en retrouvent affectés. On trouve moins de primates dans les forêts incendiées, et de nombreuses espèces d’oiseaux insectivores disparaissent complètement. Et les populations indigènes, qui chassent en forêt, y cherchent des matériaux de construction et des plantes médicinales, perdent ainsi l’un des éléments les plus importants de leur filet de sécurité.
Le palicour de Cayenne (Myrmornis torquata) est un rossignol excentrique et secret qui retourne les feuilles pour y trouver des insectes sous la végétation. Ceux de son espèce disparaissent une fois que les forêts incendiées modifient l’habitat humide de la sous-végétation. Alexander Lees
Ce scénario se déroule lorsque la forêt brûle pour la première fois. Mais la situation est fort différente quand la forêt souffre d’incendies à répétition. Car le carburant créé par les arbres morts précédemment produit un véritable bûcher, un baril de poudre sous la canopée grande ouverte. La hauteur des flammes dans ces forêts rejoint souvent la cime des arbres, ce qui cause la mort de presque tous les arbres survivants.
Ce type de scénario est souvent comparé au phénomène de « savanisation » - mais alors que brousse et arbres épars peuvent sembler identiques, de prime abord, aux prairies tropicales, elles ne renferment aucune de leur biodiversité unique, ou de leurs valeurs culturelles. Les feux de forêt à répétition sont plutôt susceptibles d’accélérer la transition de l’Amazonie vers un écosystème de faible diversité et à bas contenu en carbone, représentant une fraction de sa valeur actuelle aux plans écologique et social.
Un sujet brûlant
Nous savons que les incendies ne sont pas un processus naturel en Amazonie, alors comment se fait-il qu’il y ait tant de feux de nos jours? Malheureusement, nous n’avons pas encore de perspectives claires sur ce qui a brûlé – les satellites détectant les feux et la fumée ne fournissent que des indices imprécis et nous n’obtiendrons d’éclaircissements que lorsque les cicatrices laissées par le feu seront correctement cartographiées sur l’ensemble du territoire. Mais la multiplication à laquelle nous assistons est sans doute le produit de trois types différents d’incendies.
Certains de ces feux résultent d’une récente flambée de déforestation, lorsque la végétation tondue est brûlée pour faire place à des élevages de bétail ou répondre à des revendications territoriales. D’autres sont provoqués par l’agriculture lorsqu’on utilise le feu pour mettre des terres en jachère, ou pour nettoyer la broussaille qui empiète sur les pâturages existants.
Ce qui est inquiétant, et malgré un climat sec normal pour la saison, c’est qu’on trouve des preuves que ce sont ces incendies intentionnels qui se sont propagés en feux de forêt, y compris dans des réserves autochtones.
Régler la question de ces incendies provoqués par des humains s’avère complexe, du fait que plusieurs de ces activités sont soit illégales, ou motivées par des raisons politiques. Il y eu par exemple un accroissement notoire des incendies durant la « journée du feu » qui a eu lieu récemment. Les bûcherons ou les spéculateurs terriens ont dans le passé été impliqués dans des incendies de forêts, notamment sur des réserves autochtones. De plus, il est important de différencier ces feux illégaux de ceux à petite échelle traditionnellement pratiqués par les autochtones amazoniens. Bien que ces feux puissent s’échapper vers la forêt, ils sont indispensables à la survie de bien des habitants les plus pauvres de l’Amazonie.
Les séquelles d’un feu de forêt démarré pour faire place à des pâturages près de la ville de Novo Progresso en 2006. La région s’est retrouvée à l’épicentre des incendies de 2019, un message coordonné des éleveurs locaux au président brésilien sur leur intention de travailler pour transformer la forêt en clairière. Alexander Lees
À leur début, les incendies de forêt peuvent être combattus avec des approches low-tech, comme des coupe-feux. Mais les réponses efficaces sont encore trop rares, et dans la plupart des cas, l’aide arrive soit trop tard, soit pas du tout.
Sous la présidence de Jair Bolsonaro, les fonds alloués à l’agence de protection de l’environnement brésilienne, l’IBAMA, ont été amputés de 95 pour cent. Résultat : une baisse de 17,5 millions de dollars du budget de lutte contre les incendies. Et le problème s’est trouvé aggravé par la décision de l’Allemagne et de la Norvège de retirer leur soutien financier au Fonds Amazonie pour la sauvegarde de la forêt amazonienne.
Comment répondre à la nature inflammable des forêts?
Pour limiter les incendies de forêt, il ne suffit pas d’en trouver l’origine et d’en combattre le résultat, il faut également trouver des moyens d’encourager les mesures qui sont à même de limiter les risques de feu de forêts. S’attaquer à la déforestation demeure prioritaire, car, en mettant à nu les abords des forêts, elle les expose au microclimat plus chaud et sec des terres agricoles, et contribue à une baisse des précipitations régionales.
Le déforestation sélective est une autre activité qui rend les forêts plus inflammables. Lorsque l’on marche dans une forêt déboisée pendant la saison sèche, on ressent la chaleur du soleil directement sur la peau, et les débris de feuilles craquent sous vos pieds. Le contraste est frappant avec les forêts non exploitées, un monde plus ombragé dont les feuilles restent humides. La prévention des incendies est critique pour la sauvegarde à long terme de ces forêts. Et ça ne peut fonctionner que si l’on met un frein à la déforestation illégale à grande échelle, car ce bois récolté à bas coût met en échec les méthodes optimales de gestion des forêts.
Et finalement, les changements climatiques prolongent la saison sèche et rendent les forêts plus inflammables. La hausse des températures augmente la fréquence des feux de forêt tropicaux en dehors des années de sécheresse. Et les changements climatiques pourraient aussi être responsables de la fréquence accrue des anomalies climatiques de type El Niño qui ont un impact sur l’intensité de la saison des incendies à travers l’Amazonie.
Faire face à ces défis demande un effort concerté tant aux plans national qu’international, une collaboration entre les scientifiques et les politiques, et du financement à long terme. Et c’est bien cette approche que la présente administration brésilienne semble avoir l’intention de détruire…
Vous aimez ce que vous avez lu ? Vous en voulez plus ? Abonnez-vous à notre infolettre hebdomadaire.
| true |
Entre 1000 et 1500 militant(e)s altermondialistes se sont retrouvés à Cancon, malgré la neige et le verglas, ce samedi 4 décembre, pour une transition écologique et sociale comme moyen de combattre le dérèglement climatique. Des stands très nombreux et 9 tables rondes différentes ont permis de montrer les résistances et alternatives qui sont autant de solutions bien concrètes et réalisables aux causes du réchauffement climatique : dans les domaines de l’énergie ; des transports ; du type d’ agriculture ; de la relocalisation de l’économie, de l’éco-construction, de la finance etc... Ce qui manque aujourd’hui, c’est la volonté politique d’appliquer ces solutions à grande échelle pour éviter le pire des scénarios, celui actuellement en cours : la fuite en avant vers les 3,5 degrés celsius en plus (voir + 5 ° selon d’autres estimations) à l’horizon 2100 alors qu’on sait que le seuil d’emballement climatique incontrôlable et irréversibble se situe aux alentours des + 2°C !!! Changer le système pas le climat ! Il ne s’agit pas de construire des voitures électriques ou des camions roulant aux agrocarburants mais de diminuer massivement leur nombre grâce au développement radical des transports collectifs, du fret SNCF ou maritime financé par l’argent qui doit être aujourd’hui gaspillé dans des fuites en avant suicidaires du type LGV, aéroport Notre Dame des Landes.... ainsi que par une taxe carbone redistributive. Il ne s’agit pas d’acheter des forêts et de privatiser des millions d’hectares de terres dans les pays du sud pour bénéficier de crédits carbones permettant de continuer à polluer toujours plus dans les pays du Nord. Il faut changer de logiciel, il faut en finir le plus rapidement possible avec ce système dont la logique fondamentale est de produire non pas pour répondre aux besoins existants mais pour vendre toujours plus. Cette logique a une conséquence incontournable : on crée des besoins là où ils n’existent pas, on limite volontairement la durée de vie des objets produits, et du coup, on produit tellement qu’on “consomme“ déjà aujourd’hui une planète et demi par an alors qu’une seule chose est évidente pour tous et pour toutes : nous n’avons pas de planète B ! C’est pour cela qu’était organisé ce contre-sommet de Cancon. Il a permis d’affirmer haut et fort à l’occasion du sommet de Cancun : il faut changer le système pas le climat ! Une bataille pas comme les autres La bataille climatique est différente des autres batailles, toutes aussi importantes dans notre quotidien tellement maltraité par le néo-libéralisme dominant et le capitalisme destructeur : c’est une bataille qui se joue, se gagne ou se perd dans les années à venir, mais qu’on ne pourra plus rejouer par la suite si par malheur on la perdait.
La bataille pour les retraites peut-être perdue à tel moment et menée à nouveau à tel autre. Mais si nous perdons celle pour le climat, ce le sera de manière définitive. L’emballement climatique sera irréversible et changera en profondeur la donne de toutes les autres batailles. Enfin, le combat pour la justice climatique a une autre spécifité : celle d’unir dans le même bataille mondiale et cruciale les peuples du nord et du sud, avec un calendrier et une stratégie également partagés. Le duplex entre Cancon et Cancun fut un beau symbole de cette réalité et un fort moment d’émotion dans une salle encore pleine de plus de 600 personnes, 8 heures après l’inauguration du contre-sommet de Cancon. La présence à Cancon de Cécile Duflot, Catherine Grèze et José Bové (d’Europe Ecologie-Les Verts), Martine Billlard et Gérard Boulanger (du Parti de Gauche), Philippe Martin, secrétaire national adjoint du PS chargé de l’environnement, montre que les enjeux d’urgence et de justice climatique sont pris au sérieux par certains courants de la gauche française. Continuer plus que jamais Nous devons poursuivre notre travail pour élargir cette prise de conscience et pour avancer de manière décisive dans le rapport de forces mondial en faveur d’un accord ambitieux, contraignant, efficace et juste contre le réchauffement climatique, écartant dans le même temps toutes les fausses solutions du type agro-carburant, nucléaire, MDP, privatisations de terres favorisées par les crédits carbone etc. Le mouvement international pour la justice climatique qui se construit et s’affirme chaque jour avec davantage de force sera en priorité la résultante de l’engagement déterminé des plus pauvres, des plus démunis de cette planète et de nos sociétés, qui sont et seront les premières victimes des conséquences du changement climatique, et les moins à mêmes de s’y adapter. 📨 Ne passez plus à côté des infos de l'écologie
| true |
La « bonne surprise » serait en l’occurrence un phénomène encore inconnu qui « amortirait » le réchauffement supplémentaire provoqué par les gaz à effet de serre que nous émettons.
Que sait-on sur la question ?
Les études des « archives » de l’Antarctique font apparaître, sur de longues périodes, une étroite corrélation entre températures et concentration de principaux gaz « naturels » à effet de serre :
CO2,
CH4
Évolutions comparées sur les 400.000 dernières années (sauf le dernier siècle qui n’est pas représenté) :
Courbe du haut, de la teneur atmosphérique en CO2, en parties par million – en abrégé ppmv. L’échelle est en haut sur l’axe vertical de gauche
Courbe du milieu, de la teneur atmosphérique en méthane (CH4) en parties par milliard – en abrégé ppb. L’échelle est en bas sur l’axe vertical de gauche.
Courbe du bas, de la différence par rapport à maintenant de la température moyenne au niveau du sol en Antarctique (qui est bon marqueur de la température terrestre moyenne). L’échelle est sur l’axe vertical de droite.
Les périodes glaciaires correspondent à des températures et concentrations en CO2 basses, et les âges interglaciaires (comme celui que nous vivons actuellement) correspondent à des valeurs plus élevées de la température et du CO2.
On notera qu’entre un âge glaciaire et une période « chaude », la concentration en CO2 ne varie que de 80 ppmv , ce qui est exactement la concentration supplémentaire que nous venons de mettre dans l’atmosphère en un siècle seulement.
Source : Petit & al., Nature, 1999
Il apparaît très clairement que ces courbes évoluent à peu près en parallèle. Avec l’échelle de temps de ces courbes, et les incertitudes de mesure étant ce qu’elles sont, il n’est par contre pas possible de tirer de ce seul graphique une conclusion forte sur l’ordre chronologique des évolutions : on pourrait tout aussi bien avoir la température qui évolue avant le CO2 et le CH4, ou l’inverse. D’autres mesures, plus précises, permettent cependant de conclure de manière probable sur ce point : dans ces époques passées, c’est la température qui a évolué en premier et la concentration des gaz à effet de serre qui a suivi.
Cette seule évolution parallèle ne signifie donc pas que les réchauffements du passé ont nécessité un effet de serre accru pour s’enclencher. Et il est désormais avéré que la variabilité naturelle sur les longues périodes découle essentiellement de la modification de paramètres astronomiques : distance de la terre au soleil, inclinaison de la terre sur le plan de son orbite, etc, et des travaux publiés en 2003 suggèrent que la déglaciation d’il y a 250.000 ans a bien commencé par une modification de l’insolation qui a en retour influé sur la concentration en CO2.
Mais imaginons maintenant qu’il existe un phénomène conduisant l’atmosphère à cesser de se réchauffer, ou à se réchauffer moins vite à partir d’un certain moment, avec une teneur en CO2 qui continue d’augmenter. Alors l’examen de ces courbes permet de dire qu’il ne s’est jamais produit dans le passé observable. En pareil cas, nous devrions en effet observer une décorrélation, au moins de temps en temps, entre la courbe du CO2 – dans les parties ascendantes – et la courbe de température, c’est à dire que nous devrions voir, au même moment, le CO2 monter pendant que la température ferait « autre chose » (devenir constante, descendre, ou simplement monter beaucoup plus doucement). Cela n’a manifestement pas été le cas dans le passé. Evidemment, l’avenir n’est jamais la répétition stricte du passé, mais si ce processus d’amortissement existe, il est bien caché !
« Cette augmentation parallèle de la concentration en gaz carbonique et de la température signifie qu’il est illusoire de compter sur un phénomène encore inconnu et susceptible de diminuer l’amplitude du réchauffement par effet de serre » (citation de Michel PETIT, ancien directeur général adjoint de l’Ecole Polytechnique en charge de la recherche, et ancien membre du bureau du GIEC).
| true |
Un article de l’auteur du site Un odieux connard. Parlons de la crise. Ah, je sais : râlez donc, fieffés filous : “Nan, mais c’est chiant, on en parle partout“, “Moi j’y comprends rien en plus à leurs histoires de prêts et de zone euro” ou “Laissez-moi, laissez-moi, pitié, je ne dirai rien si vous me laissez sortir de la cave“, mais je n’ai que faire de vos jérémiades (particulièrement concernant la cave, on en a déjà parlé mesdemoiselles). La crise, depuis près d’un an, on en parle pour nous annoncer le “dernier sommet“, les “marchés qui retiennent leur souffle“, “la sortie de crise imminente” & co ; curieusement, et paradoxalement, il semblerait que peu de commentateurs se soient penchés sur les textes issus de chacun des sommets, et de l’incroyable capacité de ces grands moments de réunionite à être présentés comme la dernière réunion de la dernière chance de l’Armaggedon, alors que mis bout à bout, ça ressemble tout simplement à du n’importe quoi de compétition. D’où sa place sur ce site, qui aime bien lorsqu’il se passe des choses complètements absurdes mais qui semblent relativement acceptées par le tout venant. Vous n’avez rien pigé à ces sombres histoires cette année ? Vous avez envie de briller en société ? Vous avez besoin de draguer Ana, la petite étudiante ukrainienne venue faire ses études d’économie en France mais n’avez pas envie de lire de gros livres rébarbatifs, même si ces derniers font d’excellentes armes contondantes ? Alors en route. Faisons un petit point sur notre belle année 2011 et ses sommets de la dernière chance (Pour ceux que ça intéresse, un point plus sérieux mais moins chafouin a été fait ici par un journaliste qui déjà, s’était demandé s’il n’y avait pas un truc bizarre dans toute cette rhétorique, à raison) Commençons par revenir au début de l’an de grâce 2011. En ce temps béni, on savait rire ; souvenez-vous : on cherchait encore dans quelle cave se cachait Ben Laden ou cuvait Amy Winehouse, Dominique Strauss-Kahn était parti pour devenir le prochain président de la République, et le monde n’avait pas encore eu les yeux souillés par le visionnage de La Planète des Singes. Bref, tout était plutôt banal, seuls quelques évènements venant troubler ce premier trimestre de la jeune année : le Japon était secoué par un diable de séisme tournant en catastrophe nucléaire, le monde arabe rentrait une ère de révolutions, et la Belgique tentait de les imiter, mais face à l’absence de gouvernement à renverser, rentrait chez elle pour lire Tintin au Congo avant que celui-ci ne soit interdit. Face à de tels évènements, l’ONU se décidait comme toujours à taper du poing sur la table (ou de la chaussure ; aaah, Khrouchtchev, où es-tu ?), en n’hésitant pas à déclarer “l’année internationale de la forêt“. Oui, moi aussi je pense qu’ils fument de la résine ; forêt, tu parles. Petits brigands, allez donc ! Bref. A peu près à cette même époque, en Europe, l’économie va mal : plusieurs pays s’avèrent ne plus trop s’en sortir avec leurs dettes, comme par exemple l’Irlande, le Portugal ou l’Espagne, prouvant ainsi que baser son économie uniquement sur la bière semi-solide, la morue ou le chorizo ne suffit pas à faire un grand état. C’est la crise, quoi. C’est donc le moment pour l’Union Européenne d’agir : il est grand temps de relancer l’économie pour sortir de là ! Une réunion est ainsi décrétée le 11 mars (je le mets en gras, comme ça vous pourrez faire des fiches. Oui, même vous amies lycéennes : je vous connais, vous allez juste tout recopier en plus petit, mettre du fluo partout et appeler ça “une fiche” ; si j’étais votre prof, vous seriez reliée à une batterie de R19 rien que pour vous apprendre). Georges Papandréou, premier ministre grec, déclare donc à ce moment là qu’il s’agit de “l’une des dernières chances pour l’Europe“, ce qui veut bien dire ce que ça veut dire : en cas d’échec, l’Union risque d’imploser, de se désintégrer, voir de sombrer dans le néant (comprendre : passer sur TF1). La tension est à son comble, le monde libre tremble, le pavillon bleu aux étoiles d’or s’agite dans la tempête… l’avenir semble bien sombre. Mais c’est un peu comme dans les Power Rangers : quand une crise géante attaque nos pays, ces derniers combinent leurs forces pour former l’Union Européenne, sorte de Mégazord chargé de coller une branlée à la menace rampante. “Aaaaah“, fait le peuple, tout rassuré. Alors, que se passe t-il ce 11 mars ? Mégazord bourre t-il la crise à coups de pognons et de rudes décisions et de coups sous la ceinture ? Mieux que ça. Un “pacte de compétitivité” est mis en place dont le but est de “ne plus connaître ce type de crises“. C’est plutôt une bonne idée dit comme ça : autant faire quelque chose pour non seulement triompher de la vilaine crise, mais aussi éviter de la voir revenir dans trois mois. Le monde est donc sauvé ? L’Europe aussi ? Oui, oui, tout est dans ce document qui… tiens ? Mais si on jetait justement un coup d’oeil à ce papier, plutôt que de se contenter de se taper les vidéos des conférences de presse de nos chefs d’état (où, de manière fort originale, le président de la France des français parle “d’historique” ; c’est incroyable, je n’arrive pas à me souvenir d’une seule fois où ce type n’a pas déclaré avoir changé l’Histoire. Ça doit pas être facile au quotidien : “Michel, tu viens de me passer le sel : c’est un accord historique“, “Je viens de finir ma choucroute, ce fut un repas sans précédent“, ou “Le gendarme de Saint-Tropez est définitivement le plus grand film de tous les temps“) ? Regardons plutôt ce qui est décidé par les Etats ce jour là pour sauver vos âmes de pécheurs, et là, morceaux choisis : C’est bien comme concept : on convient de réfléchir à un truc hypothétique. Ça va sûrement régler bien des problèmes “Les mecs, la situation est grave ; je vous propose donc que l’on réfléchisse à des solutions ! – Mais ouais, mec, grave, excellent plan ! – Parfait ; la réunion est levée” (oui, ça doit rappeler le boulot à certains j’imagine, ce genre de moments de vide complet), couplé à la fin du paragraphe, consistant à “faire avancer les travaux” ; c’est pas mal non plus, ça, comme décision : “Faire quelque chose” ou “Continuer ce qu’on faisait déjà“. Se réunir en urgence pour convenir qu’il faudrait agir, effectivement, il y avait de quoi claironner que le monde était sauvé. Mais bon, hein, je sens que vous allez chipoter et dire que je prends un paragraphe au hasard. Mais j’aurais pu prendre le coeur du truc : J’ai déjà vu des blogs girly plus précis dans leurs objectifs, mais bon. En tout cas, voilà, maintenant, à vous de trouver un pays qui n’avait déjà pas ça pour objectif (ça ne veut pas dire qu’il faisait beaucoup de chose pour y arriver, hein, mais en tout cas il disait toujours vouloir l’atteindre). Je pense que ces gens sacrifient une chèvre aux mânes de Monsieur de La Palisse avant chaque sommet. Enfin bon, je suis un peu de mauvaise foi : tout cela était surtout un gros plan pour préparer un autre sommet, où, là, évidemment, des décisions plus concrètes ont dû être prises, celui du 25 mars. Cette fois, donc, ça ne rigole plus : fini de préparer des choses vagues, on passe à l’action, nom de nom. Première décision : arrêter les conneries. Dit comme ça, ça fait super sérieux : des dates, des chiffres, des mots tellement compliqués qu’il faut au moins son brevet pour les lire ; on sent que les experts sont au travail. Désormais, il y a une limite pour les déficits, fini, on a plus le droit de s’endetter comme une vulgaire famille devant un écran plat avec une étiquette “Payez en 252 fois à seulement 25% d’intérêts !“, ah mais. Sauf que c’est bête : la règle existait déjà (mais on y reviendra), et tout le monde s’en tapait cordialement ; c’est à peu près aussi con que de dire “Vous savez la règle qu’on avait écrite et dont on avait rien à foutre ? Et bien on la rappelle, hop.” . C’est bien les gars, on avance. Mais, justement : tant qu’à faire n’importe quoi, autant continuer. Ça vous parle ? Souligner sa volonté ? En même temps, c’est vrai que ça ne coûte rien de le dire : et en période de manque de pognon, ce qui est gratuit est bon. Cela dit, une stratégie aussi ambitieuse pour sortir de la crise fait rêver : ça revient à dire 0 Ça vous parait ridicule ? Moi aussi. Mais visiblement, c’est crédible pour beaucoup de gens. Je commence à me demander si certains dialoguistes d’Hollywood ne sont pas aussi chefs d’état en Europe à mi-temps pour pondre des trucs aussi consternants. Enfin bon, ça aurait pu être pire, ils auraient pu préciser leur “volonté” avec d’autres lapalissades pour baratiner un peu à peu de frais et ainsi montrer qu’ils racontaient ouvertement des conner… Tiens ? Mais je n’avais pas vu ! Ce paragraphe avait justement une suite ; je vous la livre (et n’invente rien, malheureusement) : Oui parce que c’est marrant, les gens ne vont pas toujours travailler de bon coeur, c’est incroyable quand même. Pire encore : parfois, il faut les payer pour le faire ; un vrai scandale. En tout cas, c’est assez moderne comme idée ; je crois qu’on la trouvait déjà un peu avant la période du troc, en Mésopotamie. Alors soit c’est juste de la daube, soit Gilgamesh participe aux sommets européens, je ne suis pas encore bien sûr. Excellent décision : d’habitude, les Etats adorent avoir une petite colonie de chômeurs sur leur territoire, parce que c’est mignon et que le dimanche les promeneurs adorent leur lancer des morceaux de pain dans les parcs pour les voir se battre avec les canards. Bon, en France la phrase était un peu trop longue par contre, Claude Guéant a dû s’endormir à la moitié, et à son réveil, s’est rappelé qu’il avait lu un truc comme quoi il fallait “lutter contre les pauvres“. Bref. Avec tout ça, le 25 mars, l’Europe était donc sauvée. La crise reculait, on se faisait des bisous à Bruxelles, et chacun retournait vers son pays d’origine pour conter à son peuple comment l’hydre économique avait été vaincue lors d’un combat digne des contes nordiques les plus épiques (je pense par exemple à la “Chanson des Nibelungen“, au “ Helgakviða Hundingsbana” ou à “Olaf est grognon“) Enfin j’exagère : il y a quand même eu une décision à ce sommet ; quelqu’un a eu la bonne idée de réformer le FESF, ce qui, grosso modo, revient à proposer aux états européens endettés d’emprunter encore plus de pognon. Attention, petite leçon d’économie : J’emprunte 1€ à Cofidos, le banquier maléfique. Il me met des d’intérêts : je devrai rembourser 1,03€. Je n’ai plus de pognon pour rembourser Cofidos. C’est la crise ! Vite, j’emprunte 1,03€ à Médiatos, le banquier des enfers ! Et hop, comme ça je rembourse Cofidos, bien joué ! Maintenant, je ne dois plus, avec les intérêts, que 1,06€ à Médiatos qui… Ah, merde. Curieusement, et malgré ces plans géniaux, trois mois plus tard, donc, le 25 juin, les Européens ont un nouveau problème : la crise est revenue, elle déambule à moitié ivre dans les rues du continent en hurlant “V’nez vous bat’, les Power Rangers ! J’vous atteeeeends” (certaines mauvaises langues disent qu’elle n’est jamais partie, mais hein, bon, qui oserait douter ?) ; on parle alors de “semaine de tous les dangers” dans les médias (là encore, je n’invente pas), tant le combat sera rude. Bon sang, moi qui croyais que tout danger était écarté, puisque pile trois mois plus tôt, on avait pris des décisions pour éviter que ça ne se reproduise ? Quelqu’un aurait raconté des carabistouilles ? Roooh, je n’ose y croire. Heureusement, encore une fois, et sans explications, tous les commentateurs se tournent vers ce sommet en attendant de voir ce qui va en sortir, alors que même Sloupy le petit poisson pouvait le deviner au vu du précédent : du rien. Enfin non, j’exagère, si on lit le document, on peut quand même lire Donc si on en croit ce texte, en fait, ça va trop, trop bien en Europe : c’est tellement la semaine de tous les dangers que tout le monde a des trucs plus importants à faire que de chercher des solutions. Je pense qu’on aurait eu une croissance de 60% par an et un taux de chômage en baisse d’1 million de personnes par jour, on aurait pas écrit mieux. Accessoirement, on félicite des gens, comme à tout hasard, la Grèce, qui a vraiment bien travaillé. Du coup, après s’être bien félicités, on discute bien plus longuement de sujets autrement plus importants, comme par exemple, la surveillance des frontières, parce qu’il y en a marre de tous ces étrangers qui viennent chez nous : ils seraient bien capables de produire de la richesse, ces gros chafouins, et ça, ce serait très mal. Au passage : on revient quand même brièvement sur la Grèce, pour lui prêter encore un peu plus de pognon pour rembourser les prêts qu’elle n’arrivait pas à rembourser. Étonnamment, en proposant plus de dettes à un pays endetté, il le reste. Incroyab’. L’économie, c’est vraiment trop compliqué. Tout le monde se fait donc un bisou et se sépare, retournant chez soi en expliquant que “la semaine de tous les dangers” était passée et que la Grèce pétait la forme (et qu’un film était en préparation avec Ben Affleck, ce qui restait la principale information de ce sommet). Ce pourquoi, le 21 juillet, soit moins d’un mois plus tard, un nouveau sommet est appelé, la crise continuant de faire son petit bonhomme de chemin, et ne comprenant pas trop pourquoi à chaque fois les gens se réunissent pour dire qu’ils vont la bourrer avant de faire du rien. Ce sommet sera évidemment lui aussi qualifié “d’étape fondamentale” (par un certain Nicolas S., étonnamment), puisqu’il enregistre le fait que “Ah ben tiens, en fait, la Grèce, elle rembourse pas dis-donc. Un peu comme si… un peu comme si elle n’avait pas de pognon.“ Quel constat incroyable : combien d’économistes pour ce résultat ? Au passage, on continue de s’enfoncer dans le n’importe quoi. Vous vous souvenez du sommet de mars ? Les commentateurs de l’époque, visiblement, non, puisqu’on se réengage à s’engager à avoir la volonté de tenir ses engagements pour aller mieux. D’accord d’accord. Une décision historique est donc quand même bien prise : demander à la Grèce de vendre des trucs qui lui rapportent du pognon. Attention, nouvelle leçon d’économie : Bref, on n’en était qu’au troisième sommet du danger de l’ultime aventure de la sauvegarde de la préservation de l’Europe. Mais c’était sans compter, trois mois plus tard (tout comme le poisson rouge, le commentateur a une mémoire d’environ 3 mois ; vous noterez qu’on respecte toujours ces délais pour ne pas lui montrer qu’on se fout ouvertement de lui), le sommet du 26 octobre , date “historique“, puisque c’était tout de même l’anniversaire de Patrice Carmouze. Nicolas Sarkozy, conscient de la symbolique d’une telle date, déclarera lui-même “Notre destin se joue dans les dix jours“, et Angela Merkel parlera de “maintenant ou jamais“, ce qui ne fera jamais que la quatrième fois en un an qu’on fait le coup. Afin d’exagérer encore un peu plus la tension du moment, il est un temps évoqué la possibilité de faire jouer Carmina Burana en fond sonore durant tous les discours, mais finalement, pour des raisons de droits, la décision sera annulée. Une décision majeure est prise lors de ce sommet : outre supprimer une partie de la dette de la Grèce (ce qui est bien, puisque de toute manière, quand on sait qu’on ne va pas toucher le moindre euro, autant dire que c’est de son propre chef, et puis bon, la Grèce est toujours en train de pleurer en slip, donc ça ne change pas grand chose de diminuer sa dette tant qu’on la laisse dedans), on demande aux états européens de respecter la règle d’or avant fin 2012, c’est-à-dire, limiter leur déficit et se débrouiller pour rentrer plus de pognon qu’ils n’en dépensent. Donc, il faut comprendre : respecter la règle qui avait été fixée en mars de la même année. Règle qui était déjà la réécriture exacte d’une règle qui existait déjà. Et dont tout le monde se foutait éperdument. Le soir même de ce non-accord, Nicolas Sarkozy déclare devant des journal… des… non attendez, journalistes, ce sont les gens qui font de l’investigation sur les sujets dont ils parlent ? Ok, donc, il déclare devant des présentateurs télé : “c’est la totalité de la zone euro qui risquait en cascade d’être emportée” avant d’ajouter “Surtout que merde, la Grèce, elle sert quand même de rotule sur le genou droit quand on se combine pour former Mégazord, alors v’la le gros sauvetage“. Personne ne fait remarquer que tiens, mais en fait, ça ferait pas un petit peu quatre fois que la crise est finie en un an ? Avec les mêmes décisions à chaque fois, non ? Et les mêmes discours d’enrobage à base de “On a évité une foutue apocalypse : encore un peu et on envoyait Bruce Willis poser une charge au coeur du FMI pour éviter l’Armaggedon” ? Non. Ça passe tellement facilement que du coup, le prochain sommet n’attend pas 3 mois pour se lancer, histoire de voir si les gens avalent quand même les mêmes couleuvres. C’est ainsi que le 8 décembre, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy en tête sortent la grosse artillerie : il faut refonder l’Europe, avec un nouveau traité. Au coeur de celui-ci, on trouverait un pacte de stabilité avec des “sanctions automatiques” en cas d’endettement “supérieur à 3% du PIB“. Nos deux loulous n’ont donc pas hésité à ajouter de belles phrases comme ““jamais le risque d’explosion de l’Europe n’a été aussi grand” ou encore“Nous n’aurons pas de seconde chance”, ce qu’ils avaient aussi dit les quatre fois précédentes, mais bon, après tout, personne ne leur fait jamais remarquer qu’on a eu tellement de dernières chances rien qu’en un an que plus personne ne saurait les compter. Histoire de bien enfoncer le clou, je rappelle qu’un peu partout, cette semaine, on s’enflammait en dissertant sur cette nouvelle Europe et ses nouvelles règles, et les risques encourus si dès à présents on ne changeait pas la donne. Il suffisait pourtant d’aller sur le site officiel de la législation européenne (environ 4 secondes sous Google) pour obtenir cette page et sa jolie petite synthèse pour que même un pigiste pressé puisse réaliser le petit souci : tout cela existe déjà, quasiment depuis le début, tant la règle des 3% de déficits, que les sanctions en cas de non respect. Si vous avez la flemme, extraits : Et donc, en sus, et en plus mis en gras sur le site pour être sûr que personne ne puisse l’ignorer : Voilà, donc, pour ce petit bilan de ces folles aventures de l’année 2011, que l’on vend comme sérieuses alors qu’elles ne le sont pas (du moins dans leur traitement) ; histoire de synthétiser, on vous a donc gentiment vendu 5 sommets comme étant les ultra-ultimes dernières chances de sauver nos âmes de la damnation éternelle et de la guerre mondiale, alors qu’il s’est simplement agi de faire du rien, et de préférence, en déclarant que c’était une véritable révolution. Maintenant, à vous de jouer en société : vous avez désormais tous les éléments en main pour écraser de votre mépris toute personne qui se la jouerait “Hmmm, je suis grave les sommets, c’est incroyable ce qu’il se joue en ce moment” : rappelez lui qu’il est juste un fat qui disserte sur du rien, qu’on aurait honte de présenter à une classe de lycéens option sciences économiques et sociales. Au moment où j’écris ces lignes, je viens de lire ça et ça ; sachant que mystérieusement, de cette conférence aussi sont sortis des textes de bonnes intentions, je crois qu’il est grand temps que j’aille stranguler des chatons. Et déposer leurs corps meurtris dans la boîte aux lettres de certaines rédactions, bien sûr. — Sur le web
| fake |
Par Anthony Watts.
Je reprends ici intégralement un article de The Australian et y ajoute un commentaire plus bas. Une pause de 20 ans dans l’augmentation des températures rend les climatologues perplexes Le débat concernant la réalité et les implications d’un arrêt du réchauffement climatique depuis deux décennies a quitté la sphère des climato-sceptiques pour atteindre le grand public. Cette semaine, dans un long article de The Economist, on pouvait lire que si les climatologues étaient des agences de notation, alors la note correspondant à la sensibilité du climat (le lien entre ses variations et celles du CO2) serait remise en cause, mais pas encore abaissée. Un autre papier du climatologue influent James Hansen, dirigeant le Goddard Institute for Space Studies de la NASA, dit qu’une explication à ce réchauffement plus bas que prévu depuis 2000 pourrait être l’accroissement des émissions de charbon.Pour Hansen la pause est indiscutable, mais on peut espérer qu’elle ne durera pas. Le président de l’International Panel on Climate Change, Rajendra Pachauri, a récemment déclaré à The Weekend Australian que le hiatus devrait durer « au moins 30 à 40 ans » pour contrebalancer la tendance au réchauffement à long terme. Quoi qu’il en soit, le fait que la température globale de surface n’a pas suivi le modèle prévu de réchauffement climatique est maintenant largement accepté. Les recherches d’Ed Hawkins, de l’University of Reading, montrent que depuis 2005 les températures flirtent avec le bas des estimations établies par 20 modèles climatiques, et que si elles se maintiennent elles en sortiront totalement d’ici quelques années. « La stagnation de la température mondiale prouve que les modèles climatiques s’écartent des observations », affirme David Whitehouse de la Global Warming Policy Foundation. Il ajoute : « si ce n’est pas déjà fait, les observations sont sur le point de devenir incompatibles avec la théorie dominante sur le changement climatique ». D’après Whitehouse, le facteur qui a rendu la température constante doit absolument être expliqué car cette pause dans le réchauffement a lieu malgré une nette augmentation dans l’émission mondiale de carbone. The Economist dit qu’à peu près 100 milliards de tonnes de carbone ont été rejetés dans l’atmosphère entre 2000 et 2010, soit un quart du total des émissions humaines de dioxyde de carbone depuis 1750. Cette absence de correspondance entre l’augmentation des gaz à effet de serre et la stagnation des températures serait actuellement le plus grand casse-tête de la science climatique. « Mais cela ne signifie pas que le réchauffement climatique n’existe pas. » Le fait est que les températures entre 2000 et 2010 sont encore presque 1°C au dessus de leur niveau durant la première décennie du vingtième siècle. « Le décalage pourrait être dû à un retard, pour une raison inconnue, de l’effet du dioxyde de carbone sur la température durant les années 2000. » « Il pourrait aussi signifier que les années 1990 et leur augmentation rapide des températures étaient la période anormale ». Le magazine examine certaines explications potentielles comme l’accroissement du dioxyde de sulfure, le rôle méconnu des nuages et la circulation de la chaleur au fond de l’océan. « Le fait est que les températures entre 2000 et 2010 sont encore presque 1°C au dessus de leur niveau durant la première décennie du vingtième siècle. » Je pense que le positionnement et les ajustements paramétriques, ainsi que la variation naturelle, l’expliquent en grande partie, comme je l’ai démontré ici. Bien que l’effet ne soit actuellement quantifié que pour les États-Unis, certains témoignages indiquent qu’il pourrait s’agir d’un problème à l’échelle mondiale. —
Sur le web.
| biased |
9 août 2010 - L’empreinte carbone de la demande finale française est supérieure de 33% à la quantité de CO2 émise en France, une fois pris en compte le solde des émissions liées respectivement aux importations et aux exportations. La quantité de CO2 émise en France résulte pour 70% des activités de production ; 30% sont directement générés par les ménages (voiture et chauffage). Au cours de la période 1990-2007, le progrès technique réalisé en France a entraîné une baisse du niveau d’émissions unitaires de CO2 de la production et de la consommation. Cependant, l’augmentation du niveau de la production et de la consommation a de façon générale compensé les effets de cette baisse. Les émissions de l’ensemble de l’industrie ont toutefois baissé de 10 % au cours de cette période. (...) ............................. Extrait du document (p. 8) : Compte tenu de la mondialisation de l’économie, il apparait nécessaire
de compléter le suivi des émissions de CO2 (et plus généralement
des gaz à effet de serre) tel qu’il est actuellement effectué à l’échelle des territoires nationaux, par un suivi des émissions associées à la consommation des populations concernées, pour des raisons à la fois d’efficacité et d’équité des politiques publiques de lutte contre les changements climatiques. Cela suppose alors d’estimer les émissions associées aux biens et services importés et exportés. Les premières estimations réalisées pour l’année 2005 montrent
que l’ensemble des importations de la France serait directement et
indirectement responsable de l’émission de plus de 340 millions de tonnes (Mt) de CO2. Une partie de ces émissions, environ 110 Mt, qui est associée à la
production d’exportations francaises (importations ré-exportées) n’est
pas imputable à la demande francaise. Pour leur part, l’ensemble des exportations francaises serait à l’origine de 205 Mt de CO2, dont 95 Mt émises sur le territoire et 110 Mt émises à l’étranger (importations ré-exportées). Le solde des émissions de CO2 des échanges extérieurs de la France qui en résulte est de 135 Mt ; ajoutées aux 410 Mt émises sur le territoire national (hors CO2 issu de la biomasse énergétique), on obtient un total de 545 Mt de CO2. On passe alors de 6,7 tonnes de CO2 par personne par an sur la base des émissions en France à environ 9 tonnes de CO2 par personne sur le périmètre de la consommation francaise. Soit un accroissement de 33 % environ. Les échanges extérieurs de la France se faisant très majoritairement
avec les pays européens, en 2005, environ 70 % des CO2 attribués aux
biens et services importés par la France auraient été générés dans
d’autres pays européens. Environ 15 % l’auraient été en Asie
(y compris le Moyen-Orient), 7 % en Amérique du Nord, 6 % en
Afrique, 2 % en Amérique du Sud et moins de 1 % en Océanie. Les
émissions de GES associées aux exportations de la France présentent
une répartition géographique entre les pays destinataires relativement
similaire. 📨 Ne passez plus à côté des infos de l'écologie
| true |
Les climatosceptiques sont « stupides » a déclaré en substance hier, lundi 11 septembre, le pape François. Sur le vol AV150 qui le ramenait de Colombie à Rome, le pontife argentin a lancé une attaque en règle contre les négateurs du réchauffement climatique anthropique : « Ceux qui nient doivent aller voir les scientifiques et le leur demander. Ils s’expriment très clairement. Le changement climatique se voit dans ses effets et nous avons tous une responsabilité morale pour prendre des décisions. Que chacun demande aux scientifiques et ensuite décide. L’Histoire jugera les décisions ». « Une phrase tirée de l’Ancien testament me vient à l’esprit : "L’homme est stupide. Quand on ne veut pas voir, on ne voit pas" » a-t-il conclu. Cet interventionnisme dans le domaine scientifique du pape François laisse pantois. Faudra-t-il ajouter dorénavant à notre Credo un : « Je crois au réchauffement climatique » pour complaire aux croyances mondaines et marxistes auxquelles il adhère et qui imposent cette nouvelle doctrine pour asseoir un gouvernement mondial et faire accepter de force les migrations à travers le monde ? En quoi les dires de ces savants accrédités par la pensée unique mais dont l’opinion est contrée par bon nombre d’autres chercheurs seraient-ils paroles d’évangile ? Bien des scientifiques nient la réalité de Dieu. Faudra-t-il alors les croire parce qu’ils sont connus et estimés des élites intellectuelles et athées qui financent la recherche scientifique ? On préférerait de loin que le Pape intervienne pour rappeler au monde la réalité d’un Dieu en Trois personnes et les articles immuables de la foi catholique. Mais le paradoxe de ce pape relativiste se situe bien là : le même qui prêche, dans la droite ligne de Vatican II, que chacun peut croire ce qu’il veut, selon son sentiment, sa sensibilité, que toutes les religions sont bonnes et louables, ce qui en somme revient à nier une vérité unique, demande à son troupeau en revanche de croire sans se poser de questions en ce qui n’est qu’une simple opinion scientifique. Manifestement la Rome post-conciliaire remplace les dogmes catholiques qu’elle abandonne avec le temps par les nouveaux dogmes mondains et mondialistes. La nature a horreur du vide...
| fake |
Des scientifiques de plusieurs universités américaines ont étudié des échantillons de glace extraits des tunnels d’un site nucléaire des États-Unis au Groenland abandonné depuis les années 1960, relate le magazine Science. L’analyse d’échantillons prélevés à l’ancienne base nucléaire Camp Century, construite par les États-Unis dans le nord-ouest du Groenland, a permis aux géologues et glaciologues de plusieurs universités américaines d’établir que pendant près d’un million d’années, une grande partie du Groenland était dépourvue de glace alors que le climat était pareil à celui de nos jours, a annoncé le magazine Science. Les États-Unis ont construit une base de 300 mètres de long sous la glace du Groenland dans le cadre du projet secret IceWorm («ver de glace») au début des années 1960, au milieu de la guerre froide. Alimentée en électricité par un réacteur nucléaire, la base devait permettre de tirer des missiles balistiques intercontinentaux, mais il s’est vite avéré que la glace du Groenland en mouvement détruisait les installations. La base Camp Century a été abandonnée en 1967. Mais elle a laissé un héritage, qui était, lui, non militaire - une carotte de glace de 1,3 km de long forée sur le site. Fin 2018, des glaciologues ont découvert des échantillons provenant de cette carotte de glace dans les archives de l’université de Copenhague. Ces échantillons contenaient notamment de la boue de l’ancienne surface du Groenland. L’analyse isotopique de 800 grammes d’échantillons pris au sommet et au fond de la couche de boue a permis d’établir que la région où se trouve la base Camp Century n’était pas couverte de glace il y a 400.000 ans. L'ADN trouvé au fond de plusieurs carottes de glace provient de plantes qui auraient prospéré à des températures estivales de +10°C, bien que leur âge soit incertain. Pourtant, la glace d’un autre échantillon date d’un million d'années. D’après les scientifiques, cela pourrait indiquer que la glace avait successivement disparu et réapparu. L’étude a en outre révélé que le niveau de la mer aurait été de plusieurs mètres plus élevé qu'aujourd’hui, même si le climat d’il y a un million d'années était similaire au climat d'aujourd'hui, réchauffé par l'effet de serre.
| true |
Un projet de loi pour rendre obligatoire l’enseignement des enjeux écologiques dans l’enseignement supérieur A l’initiative de Delphine Batho, Matthieu Orphelin et Cédric Villani, 80 députés ont déposé un projet de loi proposant que « les établissements d’enseignement supérieur intègrent systématiquement dans leurs formations l’enseignement des enjeux liés à la préservation de l’environnement et de la diversité biologique et aux changements climatiques dans le cadre des limites planétaires, et ce, afin que tous les étudiants y soient formés, quelle que soit la filière choisie. » Ce projet de loi fait suite à l’Appel lancé en juillet 2019 par 80 dirigeants d’établissement et 1.000 enseignants et chercheurs pour que l’Etat initie une stratégie de transition de l’enseignement supérieur positionnant le climat comme l’urgence première : « aucun étudiant ne doit pouvoir valider une formation dans l’enseignement supérieur sans avoir compris les causes, les conséquences du changement climatique et travaillé à l’identification de solutions possibles ». Cet appel s’inspire du rapport intitulé « Former les étudiants pour décarboner la société » rédigé par le think tank Shift Project. Une réaction salutaire de huit présidents d’université Dans une tribune publiée par L’Obs huit présidents d’université répondent aux députés et dénoncent une atteinte à la liberté académique et la mise sous tutelle des enseignements : Dans quel pays démocratique les programmes universitaires sont-ils dictés par la loi ? Si les universités ont une mission de service public à assumer, la loi leur assure l’autonomie et la liberté académique de déterminer la meilleure façon de l’assurer, notamment en définissant le contenu de ses programmes d’enseignement. Les thèmes de la transition écologique et du climat ont déjà envahi les programmes des collèges et lycées Dans un article intitulé « Climat : non à l’enseignement de la peur ! » Benoît Rittaud écrit : Le « comportement responsable vis-à-vis de l’environnement » apparaît dès les programmes de cycle 2 (du CP au CE2), et l’éducation au développement durable au cycle 3 (CM1, CM2 et sixième). Le cycle 4, qui va jusqu’à la fin du collège, voit l’invasion du thème « transition écologique et développement durable » dans toutes les matières. Chaque discipline est invitée à décliner à sa manière l’anxiété aujourd’hui à la mode : « avenir de la planète » en français, « impacts engendrés par les actions de l’être humain sur la nature » en physique-chimie, « conscience écologique » en instruction civique, ou encore « crise climatique » en géographie. Des arts plastiques à l’éducation physique et sportive, la peur environnementale est partout, l’exemple le plus risible étant l’étonnant « Arts, énergies, climatologie et développement durable » qui figure au programme… d’histoire de l’art ! Ce qui est vrai au collège l’est encore plus au lycée, comme le montre par exemple le programme de tronc commun des terminales scientifiques de la voie générale. Son thème 1 (il y en a 3) n’est autre que « science, climat et société ». Son thème 2, « le futur des énergies », se permet d’évoquer « l’urgence de l’action », confondant visiblement un cours de science avec une réunion militante. L’enseignement supérieur n’est pas en reste comme le montre cet article : en vérité les thématiques de la transition écologique et du climat imprègne depuis longtemps les programmes des grandes écoles et des universités. Le physicien François Gervais auditionné par le Conseil Supérieur des programmes Le physicien François Gervais (membre de l’association des climato-réalistes) a été auditionné par le Conseil Supérieur des programmes au Ministère de l’éducation nationale. Cette invitation émanait de la Présidente elle-même, Madame Souad Ayada, qui souhaitait avoir un son de cloche différent de celui de Jean Jouzel qui a été auditionné avant lui. Selon François Gervais la dizaine de membres du Conseil Supérieur qui l’ont écouté et avec lesquels il a ensuite dialogué se sont montrés vraiment inquiets de l’anxiété des jeunes pour un avenir qui leur est présenté comme des plus sombre par la pensée dominante.
| fake |
Dans une campagne, il faut savoir concilier "Ecologie" et "Électorat". Interrogé sur l'épineuse question du glyphosate, un désherbant tout aussi contesté que largement utilisé par les agriculteurs, François-Xavier Bellamy, tête de liste Les Républicains (LR) pour les élections européennes, dit défendre "une écologie pragmatique". "Interdire le glyphosate immédiatement, ce n'est pas sortir du glyphosate, c'est importer des produits faits avec du glyphosate, car on ne sait pas produire sans ces produits phytosanitaires. Le délai de cinq ans [adopté par l'UE, NDLR] est le bon", a jugé le candidat lors de l'émission Dimanche en politique sur France 3. Après deux ans de débats particulièrement houleux, fin 2017, les Etats membres de l'Union européenne ont renouvelé pour cinq ans la licence du glyphosate. Le gouvernement français a pour sa part promis que ce désherbant serait interdit "dans ses principaux usages" d'ici 2021, et "pour tous les usages" d'ici cinq ans. "Nous ne sommes pas des idéologues de l'écologie, nous croyons à une écologie pragmatique", a plaidé François-Xavier Bellamy alors que les agriculteurs constituent une "cible électorale" de choix pour son parti. Il a par ailleurs pointé les circuits de l'économie mondialisée, qui transfèrent vers l'Asie une part toujours plus prépondérante de la production industrielle, mais aussi agro-industrielle. "Si on ne met pas fin à cette mondialisation débridée, si on ne met en place une véritable barrière écologique à l'entrée du marché européen", a-t-il souligné, "on n'aura rien fait pour s'attaquer à la cause de la crise climatique". Le patron de LR, Laurent Wauquiez, qui accompagnait vendredi François-Xavier Bellamy en campagne, avait déclaré lors de la visite d'une exploitation dans le Bas-Rhin, que les Républicains sont "le parti de l'agriculture", et en particulier "celle des exploitations familiales". "Quand sur d'autres listes, je vois des gens qui expliquent que la viande, c'est mauvais pour la santé, que l'élevage, c'est mauvais pour la santé...", avait-il lancé, en visant Pascal Canfin, numéro 2 de la liste LREM : "Nous, ce qu'on voudrait dire, c'est : 'Merci aux agriculteurs'."
| true |
Ce 25 avril, Paris célèbre officiellement la Journée mondiale de lutte contre le paludisme. Cette maladie, transmise par les moustiques appartenant au genre Anopheles, est causée par des microorganismes appelés Plasmodium, dont le plus dangereux est Plasmodium falciparum, seule espèce capable d’entraîner un accès aigu mortel.
Cet événement se tient alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) annonce une stagnation des progrès de la lutte contre le paludisme, après plus de 10 années d’avancées.
Une situation préoccupante qui pourrait se prolonger. Des indices laissent en effet supposer que les moustiques vecteurs de la maladie ont trouvé une nouvelle alliée de taille : la mondialisation.
Lutte contre le paludisme : les raisons de la stagnation
Entre 2015 et 2017, le nombre de cas reportés n’a pas significativement diminué. La mortalité due au paludisme, ou mortalité palustre, est restée pratiquement inchangée dans le monde : environ 435 000 décès annuels ont été recensés, essentiellement des enfants vivant en Afrique subsaharienne. Il faut cependant souligner que cette stagnation survient après une remarquable et encourageante réduction de 57 % entre 2000 et 2015, fruit d’un engagement international à saluer. Pourquoi la lutte contre le paludisme marque-t-elle le pas ? Les raisons sont multiples.
Parmi les plus notoires, on peut citer la biologie du parasite, lequel est doté d’une exceptionnelle capacité à se multiplier et à être transmis par les moustiques. Le faible recours aux systèmes de soins ainsi que les inégalités d’accès aux traitements antipaludiques efficaces sont également problématiques, tout comme, plus localement, l’insuffisante mise en place de programmes de prévention, au premier rang desquels figure la distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action. Les politiques de lutte peuvent aussi subir le contrecoup des conflits armés, dans certains pays. Enfin, les résistances aux insecticides développées par les moustiques favorisent la progression de la maladie.
À ces problèmes « classiques » sont venus s’en ajouter deux autres, au cours des dernières décennies : le changement climatique et la mondialisation des échanges.
Une maladie sensible au climat
Le climat influence considérablement la géographie et l’épidémiologie du paludisme. En effet, la répartition et l’abondance des moustiques vecteurs dépendent de nombreuses composantes climatiques. Il en va de même pour la modulation du contact être humain-vecteur et le succès du développement du parasite à l’intérieur du vecteur.
L’humidité est un facteur important dans le cycle du moustique vecteur, car elle influence la survie des adultes. Pour cette raison, en insectarium, on s’efforce de maintenir une humidité de 80 %. De faibles écarts, même de l’ordre de plus ou moins 5 %, peuvent avoir un fort impact négatif sur la survie de ces insectes. Ce point est important, car contrairement à ce qu’on pourrait penser, la longévité du vecteur est une variable plus importante que son abondance pour conférer une forte aptitude à transmettre la maladie. En effet, plus un moustique infecté vit longtemps, plus il risque de transmettre la maladie à un nombre croissant de personnes.
Un élevage de moustiques dans les laboratoires de l’IRD, à Montpellier. IRD
La température joue également un rôle essentiel dans le cycle de la maladie. Elle influence non seulement la durée du développement du parasite dans le moustique mais aussi la durée du développement aquatique initial du moustique (sous forme de larve puis de nymphe), ainsi que la survie de sa forme adulte. Au-delà de 35 °C et en-deçà de 18°, le développement de Plasmodium falciparum dans le moustique est stoppé ; aux températures de 20°, 24° et 30°, il est respectivement de 20, 11 et 9 jours.
En pratique, on ignore à quelle température vit précisément un anophèle. Toutefois, en situation d’inconfort, il va se déplacer activement en quête d’un micro-habitat lui convenant mieux.
Prémunition et risques de décès
Toutes les populations ne sont pas égales face à la maladie. L’épidémiologie du paludisme à Plasmodium falciparum est en effet radicalement différente en fonction du niveau de transmission.
Dans les zones endémiques, c’est-à-dire là où la maladie est présente de façon habituelle, une seule piqûre infectée n’entraîne le plus souvent pas d’accès palustre. Ceci est dû à l’acquisition progressive par les habitants d’une prémunition, un état immunitaire qui se manifeste par une protection relativement efficace sur le plan de la maladie, mais pas assez efficace pour éliminer tous les parasites.
Cette prémunition ne peut se construire et s’entretenir qu’à la faveur de réinfections multiples, presque permanentes, de l’être humain par son parasite. Dans les zones de forte transmission, elle s’établit dès le plus jeune âge, en quelques années. Si bien qu’au-delà de 5 ans, on estime que le risque de décéder du paludisme devient très faible.
La situation est différente dans les zones indemnes de transmission. La population humaine y est « immunologiquement naïve » : elle n’est pas protégée contre le parasite, et une seule piqûre d’un moustique infecté entraîne fréquemment un accès palustre. Dans ces régions, toutes les classes d’âge peuvent tomber malades et risquer le décès. C’est par exemple le contexte des zones d’altitude en Afrique.
Une flaque de pluie : un gîte naturel de larves d'anophèles, vecteur du paludisme. IRD/Vincent Robert, Author provided
Le changement climatique peut donc aggraver la situation dans ces régions : un évènement climatique exceptionnel, une modification de la température ou du régime des pluies peuvent faire émerger des conditions favorables aux anophèles et à la transmission. Des épidémies de paludisme, ordinairement limitées dans le temps et dans l’espace, peuvent voir leur dynamique se modifier, avec des conséquences dramatiques en termes de morbidité et de mortalité.
Par ailleurs, l’augmentation des températures (qui raccourcit la durée du développement du parasite dans le moustique) et l’augmentation de l’humidité (qui augmente la longévité du vecteur) vont dans le sens de l’accroissement de la transmission du paludisme. Toutefois, ces facteurs aggravants sont intriqués dans des réseaux complexes de relations, et jouent probablement un rôle très secondaire sur le terrain.
Ce n’est pas le cas de l’intensification des déplacements des êtres humains et des marchandises à la surface de la Terre, qui favorise les mouvements exceptionnels de moustiques vecteurs et leur implantation dans de nouvelles régions. Là, le danger est bien réel.
Circulation mondiale : quand les moustiques voyagent
L’accroissement de la circulation des êtres humains et des échanges commerciaux à la surface de la Terre entraîne le déplacement involontaire de très nombreux passagers clandestins indésirables, qu’il s’agisse d’espèces invasives ou de vecteurs de maladies, comme les anophèles porteurs du paludisme.
Un exemple classique est celui du paludisme dit « d’aéroport », qui touche des personnes qui n’ont jamais voyagé en zone de transmission, mais qui ont une proximité avec un aéroport international. Dans ces cas, qui restent rares, un anophèle infecté en zone d’endémie a voyagé par avion, puis a transmis le parasite après être sorti de l’appareil. Au total, 30 cas ont été déclarés en France entre 1969 et 2008.
Ces exemples de déplacement d’un moustique par l’être humain n’ont pas été suivis d’une implantation dans le pays d’arrivée. Mais cela arrive parfois. Ainsi,
Anopheles arabiensis, une espèce de moustique africain, a été observée dans l’état du Natal (Brésil) en 1930, peu après l’intensification du trafic des bateaux à vapeur entre les continents africain et sud-américain. Cette invasion a été responsable d’une épidémie de paludisme sans précédent : les anophèles locaux étaient de « mauvais vecteurs » de Plasmodium, contrairement aux nouveaux venus, bien plus efficaces pour transmettre le parasite. Heureusement, au Brésil ce vecteur a pu être éliminé au début des années 1940.
Moustique Anopheles gambiae femelle en plein repas de sang. IRD/Nil Rahola
Plus récemment, en 2013, la présence d’un anophèle asiatique Anopheles stephensi a été détectée en zone urbaine à Djibouti, puis les années suivantes en Éthiopie, avec une considérable recrudescence des cas de paludisme associés. Cet anophèle est connu comme un redoutable vecteur en zone urbaine en Inde, et sa répartition à l’Est semblait jusqu’ici limitée au golfe Persique. Ces observations sont inquiétantes car elles surviennent à un moment où l’élimination du paludisme était envisageable à Djibouti. Ce n’est plus le cas actuellement, à moins que l’espèce vectrice en soit éliminée. De plus, on ignore si cette expansion de l’aire de répartition en cours va se poursuivre ou non, en particulier dans le contexte urbain africain, ce qui constituerait un défi majeur pour le futur.
Enfin, le moustique Anopheles bancroftii a été détecté pour la première fois en Nouvelle-Calédonie en 2017, dans une zone proche de l’aéroport de Nouméa, laissant penser que cette introduction a été réalisée par avion. Rappelons que la Nouvelle-Calédonie était une des très rares terres tropicales émergées sans anophèle et donc indemne de paludisme.
Ces différents exemples récents sont alarmants. En effet, jusqu’ici les anophèles ne se comportaient pas comme des espèces invasives (à l’exception notable de l’implantation d’Anopheles arabiensis au Brésil), contrairement à de nombreux autres moustiques dont le fameux Aedes albopictus (le tristement célèbre moustique tigre asiatique, vecteur de la dengue, du chikungunya ou du virus Zika).
Dans les années à venir, il s’avérera donc indispensable de suivre attentivement l’évolution des déplacements d’anophèles, et de mettre en place une surveillance appropriée.
| true |
Mystérieux incendie au cœur de l’Alaska Le site de l’incendie et des émissions de SO2 (Crédit photo: Ed Christensen / National Parks Service) Je viens de lire un article intéressant dans la presse alaskienne. Même s’il n’est pas en rapport direct avec les volcans, il raconte un événement qui se déroule actuellement dans le centre de l’Alaska et qui me rappelle le geyser qui est soudainement apparu à proximité de l’aéroport de Rome. Un jour, vers la fin septembre 2012, un ranger de la Yukon Charley Rivers National Preserve, à l’intérieur de l’Alaska, a entendu au loin une explosion. Quelques semaines plus tard, un incendie a été repéré à environ 40 km au nord-est de Eagle, village de moins de 100 habitants, accessible par la route uniquement pendant les mois d’été. Après la première neige, un survol de l’incendie le 15 Octobre 2012 a révélé une caldeira d’origine inconnue en train de se consumer et de former un trou noir au milieu de la neige blanche immaculée. Le phénomène continue encore aujourd’hui.
Les habitants de Eagle ont commencé à percevoir une odeur de soufre. Le mystérieux incendie qui brûlait au loin a commencé à les inquiéter. Les autorités ont indiqué que la cause la plus probable était un gisement d’huile de schiste qui s’était probablement enflammé sous la montagne et brûlait maintenant régulièrement en prenant de l’ampleur avec les effondrements des bords de la caldeira.
Un géologue de l’USGS a déclaré que l’activité avait une apparence volcanique mais qu’il ne s’agissait probablement pas d’un événement de nature volcanique. Il a également éliminé l’hypothèse de l’apparition d’une source chaude. En fait, l’USGS n’a pas encore été en mesure de visiter le site de l’incendie en raison des récentes coupes budgétaires.
Peut-être plus inquiétante, il y a la possibilité que ce feu souterrain émette un gaz toxique – à savoir le dioxyde de soufre (SO2) – que l’on rencontre lors des éruptions volcaniques et qui peut causer des problèmes respiratoires. Cependant, personne à Eagle ne s’est plaint de ces désagréments pour le moment.
L’air froid de l’hiver alaskien n’a pas empêché le feu de brûler. Une photo prise au cours de l’hiver 2012 a montré le feu en train de brûler par une température de 60 ° C en dessous de zéro. Il semble que la caldeira ait triplé de taille depuis qu’elle a été photographiée au cours de l’automne 2012, après la première neige. La chaleur est également intense. Un géologue du Parc National qui a pu se rendre sur le site de l’incendie a enregistré une température de 285 ° C dans une fissure.
Malgré les précautions, on sait très peu de choses sur la nature de l’incendie proprement dit. Quelle importance peut-il prendre? Combien de temps peut-il durer? Si le problème persiste, ou si le feu prend de l’envergure, le petit village de Eagle, loin de tout, deviendra-t-il une ville fantôme? Le secteur de l’incendie se trouve dans un coin perdu et beaucoup trop loin de mon itinéraire à travers l’Alaska et le Yukon. Si vous voulez en savoir plus sur le Parc National Yukon-Charley Rivers, il suffit de cliquer sur ce lien : http://www.nps.gov/yuch/index.htm I’ve just read an interesting article in the Alaskan press. Although it is not related to volcanoes, it tells about an event that is taking place in central Alaska and it reminds me of the geyser that suddenly appeared close to Rome airport. One late September day in 2012, a ranger at Yukon-Charley Rivers National Preserve in Interior Alaska, heard an explosion in the distance. A couple of weeks later, a fire was spotted about 40 km northeast of the community of Eagle, a town of less than 100 accessible by road only during the summer months. After the first snow, an overflight of the fire on October 15th 2012 revealed a caldera of unknown origin burning away, a black pit amid the pristine white snowfall and it’s been burning ever since. People in Eagle began to smell sulphur. The mysterious fire burning in the distance began to worry them. Officials determined the likeliest cause was an oil shale deposit under the mountain that had somehow ignited and was now burning steadily, growing as edges of the caldera collapsed. A U.S. Geological Survey Alaska geologist said that though the activity may have a volcanic appearance, it doesn’t appear to be volcanic in nature. He also eliminated that it might be a hot-spring-type occurrence. USGS has not actually been able to visit the site of the fire yet because of the recent budget cuts. Perhaps more concerning, though, is the possibility that this underground fire could be emitting toxic gas, namely, sulphur dioxide (SO2), that can also result from volcanic eruptions and that can cause respiratory problems. However, nobody in Eagle has complained of such problems yet. The cold air of the Alaskan winter did not stop the fire from burning. A photo was taken of the pit burning at 60°C below zero last winter. The caldera is said to have tripled in size since it was first photographed during autumn 2012 after the first snow. It’s burning hot, too. A National Park Service geologist who has able to take a trip to the fire site measured one fissure at 285°C. Despite the precautions, very little is known about the nature of the fire itself. How intense might it be? How long could it last? And if the problem persists, or if the fire grows, will the remote community of Eagle end up a ghost town itself? The fire is located in an isolated area, much too far from my itinerary across Alaska and the Yukon. If you’d like to know more about theYukon-Charley Rivers National Preserve, just click on this link :
| fake |
Le monde doit accélérer sa préparation aux conséquences "inévitables" du changement climatique, adaptation qui présente en outre des opportunités économiques, a plaidé ce mardi une commission internationale co-dirigée par l'ex-secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. Selon l'étude de la Commission globale sur l'adaptation, créée en 2018 à l'initiative des Pays-Bas, rejoints par 19 autres pays, il faut "s'adapter maintenant". "Nous sommes la dernière génération qui peut changer le cours du changement climatique, et la première qui doit vivre avec ses conséquences", a déclaré Ban Ki-moon lors de la présentation du rapport à Pékin. "Remettre à plus tard et payer, ou planifier et prospérer", a résumé Ban Ki-moon quant au choix qui s'impose à l'humanité, reprenant le slogan de la commission. LIRE AUSSI >> Réchauffement climatique : en 2050, il fera aussi chaud à Paris qu'à Canberra Celle-ci est co-présidée par Bill Gates, fondateur de Microsoft et militant pour le climat et Kristalina Georgieva, directrice générale de la Banque mondiale et pressentie pour devenir patronne du Fonds monétaire international (FMI). Le rapport liste cinq domaines - systèmes d'alerte avancés, adaptation des infrastructures, améliorations agricoles, protection des mangroves, protection des ressources en eau - dans lesquels des investissements de 1 800 milliards de dollars pourraient générer "des bénéfices nets de 7 100 milliards". "Les actions pour ralentir le changement climatique sont prometteuses, mais insuffisantes. Nous devons investir dans un effort massif pour nous adapter à des conditions désormais inévitables : hausse des températures, montée des océans, tempêtes plus fortes, pluviométrie plus imprévisible", résume le texte. Selon le rapport, sans adaptation les rendements agricoles pourraient chuter jusqu'à 30 % d'ici 2050, affectant principalement les petits fermiers. LIRE AUSSI >> Le niveau des océans pourrait monter de 2 mètres d'ici 2100 Le nombre de personnes manquant d'eau au moins un mois dans l'année pourrait passer de 3,6 milliards aujourd'hui à plus de 5 milliards en 2050, la montée du niveau des eaux pourrait coûter 1 000 milliards de dollars par an, et plus de 100 millions de personnes pourraient plonger sous le seuil de pauvreté dans les pays en développement d'ici 2030. "Une adaptation bien menée peut apporter une meilleure croissance et du développement" avec un "triple dividende" fait de pertes évitées, de retombées économiques (risques réduits, meilleure productivité, innovation) et bénéfices sociaux et environnementaux, estime le rapport. Le ministre chinois de l'Environnement, Li Ganjie, dont le pays est le plus gros émetteur mondial de CO2, a décrit ce mardi à Pékin les mesures d'adaptation comme "une exigence indispensable au développement durable de la Chine". Évoquant, en marge de la présentation, le récent ouragan Dorian, qui a notamment dévasté les Bahamas, Ban Ki-moon a relevé lors d'une conférence téléphonique que la multiplication de tels phénomènes pouvait donner "un sentiment d'inévitabilité et d'impuissance". Mais "ce n'est tout simplement pas vrai" et renforcer l'adaptation "a du sens économiquement parlant", peut "sauver des vies (...) et bâtir un avenir meilleur". "L'adaptation n'est pas une alternative aux efforts redoublés contre le changement climatique, mais un complément essentiel", plaide le rapport, arguant que l'inaction expose le monde à "un énorme bilan économique et humain".
| true |
Des désaccords surgissent à propos du climat et vous n’écoutez pas, soumis que vous êtes à votre propre propagande climatique. Sauver la planète, se libérer des carburants fossiles, subventionner tous azimuts : tout cela serait impératif, urgent, adéquat, et bon pour l’économie. MAIS EN FAIT QU’EN SAVEZ-VOUS ? QUE VALENT CES PROMESSES D’AVENIR RADIEUX ? Votre base de décision est bien maigre : un aréopage d’experts soigneusement cooptés, mandaté par vos prédécesseurs pour mener une enquête uniquement à charge, vous répète que le climat va mal à cause des émissions de gaz à effet de serre. Bien qu’incapables de la démontrer, leur hypothèse est devenue toute une théorie qui, validée ni par les faits ni par la logique, n’est juste qu’un dogme. À Paris vous avez obéi à leur ordre de limiter un hypothétique réchauffement en dessous de 2 °C, valeur totalement tombée du ciel. Ils vous ont fait croire que plus de 95% des savants impliqués dans la recherche climatique étaient de cet avis. Peu vous importe ce gros mensonge, il semble vous être utile. Répétez souvent une fausse nouvelle, elle devient une vérité. POURQUOI VOUS OBSTINEZ-VOUS À CROIRE L’INDÉMONTRABLE ? Les mêmes modèles utilisés par les experts montrent que les mesures de restriction énergétique qui découleraient des engagements de vos pays n’auraient qu’un infime impact sur le climat, ou n’en ralentiraient l’évolution que de quelques années. Que sera le climat demain ? Quel serait un « bon » climat ? Personne n’en sait rien. POURQUOI VOUS OBSTINEZ-VOUS VERS L’INUTILE ? Faute de base scientifique solide, d’autres arguments sont invoqués, comme on l’a vu à la COP22 de Marrakech où à cette causa climatica furent amalgamés tous les maux attribués au développement : pollutions de tous genres, biodiversité, migrations, ressources agricoles et halieutiques, chômage, pauvreté. Vous savez pourtant bien que les problèmes ne se posent pas ainsi et ne se résolvent pas en les jetant dans le même panier. POURQUOI VOUS OBSTINEZ-VOUS VERS L’INGÉRABLE GLOBALISÉ ? Vous êtes pourtant tous connus pour votre pragmatisme, votre aptitude à trouver des solutions là où dogmes et idéologies ne font que diviser. Pourtant vous insistez dans une aventure qui mobilisera bien des intelligences qui feraient pourtant mieux de s’occuper de questions plus importantes et urgentes. Or, la ressource la plus précieuse sur Terre est justement l’intelligence, qu’il faut donc employer à meilleur escient. Pourquoi vous obstinez vous à galvauder ces ressources dans un but si équivoque ? Les citoyens qui vous font confiance ont droit à plus d’ouverture d’esprit de votre part, plus de souci de l’intérêt général que de celui d’industriels restant non compétitifs sans aide étatique, plus de bon sens que d’idéologie écologiste, plus de science que de dépravation de la science. Soutenir une cause monstrueusement futile est digne des temps où les dogmes causèrent tant de dégâts humains. Saurez-vous revenir à la raison ? — Sur le web
| fake |
Par Daniel Hannan, depuis Oxford, Royaume-Uni Les statistiques économiques sont complètement dé-corrélées du discours médiatique ambiant. La plupart des gens pensent – parce qu’une majorité de journalistes le dit – que la dépense publique est en forte baisse, que la dette va pouvoir être remboursée et que ce processus bien que passablement nécessaire, menace la croissance à court terme. Toutes ces propositions sont fausses. Les dépenses gouvernementales n’ont cessé d’augmenter depuis la formation de la Coalition et se situent maintenant à 5% au-dessus du niveau dément auquel Gordon Brown les avaient laissées. Les emprunts aussi ont augmenté : le gouvernement aura émis 150 milliards d’euros de dette cette année. Pour être juste, ceci n’est pas dû à George Osborne. Il a réalisé des coupes budgétaires dans les différentes lignes du budget, mais ces économies n’ont pas pu compenser les augmentations – hausses des prestations, hausse du coût des intérêts de la dette, augmentation des dépenses dans la santé et dans les aides étrangères et une contribution plus conséquente pour l’UE. L’idée selon laquelle nous avons affaire à des coupes budgétaires importantes est maintenant quasiment acquise. Citer les chiffres du trésor, c’est risquer de passer pour un fou – comme j’ai pu m’en rendre compte sur la BBC quelques mois auparavant. Hormis une poignée d’honorables exceptions – Allister Heath, Fraser Nelson, John Redwood – la plupart des présentateurs prennent ces coupes budgétaires pour argent comptant débattant alors pour ou contre celles-ci suivant leur sensibilité politique. Afin de vous faire une idée voici quelques données chiffrées. La dette du pays à la fin de cette législature aura augmenté de 416 milliards d’euros par rapport à aujourd’hui. Ainsi seuls 9% des électeurs savent que la dette aura augmenté durant cette législature, 21% pensent qu’elle aura seulement stagné et 70% croient que la dette aura baissé d’ici-là (cf. CityA.M.). Selon les chiffres de l’ONS le secteur privé va se contracter alors que le secteur public lui continuera de grossir (cf. John Redwood). En d’autre mot, malgré tout ce que nous lisons, les gens continuent de payer plus de taxe que sous le Labour pour un secteur public en augmentation. Un troisième chiffre que j’adresse tout particulièrement aux enseignants qui ont participé aux récentes manifestations: à la fin de cette législature nous aurons dépensé plus pour payer les intérêts de la dette que pour le budget de l’Éducation nationale (cf. Peter Hoskin). La triste vérité est qu’une majorité d’experts de Westminster disserte sur les chiffres sans se soucier de se familiariser avec ceux-ci. Par conséquent, un débat abracadabrant prend place dénonçant le ralentissement de l’économie causé par les coupes budgétaires appliquées trop rapidement. En réalité, les emprunts atteignent des montants bien plus élevés que ce que le Labour proposait à l’élection, mais qui s’en soucie. Dans un tel climat, les politiques sont mis sous pression afin de faire quelque chose – comprendre dépenser plus. En son temps le Labour avait mis en place un casse-tête chinois au niveau du système fiscal afin de pouvoir favoriser sa clientèle électorale, il en va de même pour la coalition aujourd’hui en place. La clientèle est différente et les sommes moindres. Néanmoins, ces modifications incessantes des divers incitations, crédits et subventions sont tout aussi dommageables qu’une hausse franche des taux d’impositions. Ainsi, si ce ne sont pas les coupes budgétaires, qu’est-ce qui entrave la reprise ? Le niveau de la dette, la régulation et, plus que tout, le taux d’inflation. Quelqu’un doit le dire, Dieu du ciel ! —-
Sur le web
| fake |
« Le climat méditerranéen si plaisant par sa chaleur ou sa tiédeur, la pureté prédominante de son azur et l’absence ou la rareté des brouillards ou des pluies fines durables, comporte cependant de véritables fléaux. […] Le plus néfaste est la possibilité de pluies accablantes accompagnées de flamboiements électriques et parfois de grains tempétueux, pluies qui combinent d’ailleurs souvent les inconvénients des averses à grande extension et ceux des orages bien plus localisés des pays à climat océanique. Elles peuvent déverser en un jour des trombes d’eau égales aux lames d’eau annuelles moyennes, en beaucoup de contrées déjà honorablement arrosées. […] Les pluies de 200 à 300 mm en un jour sont assez fréquentes dans tous nos districts méditerranéens, et celles de 300 à 400 sur tout le rebord oriental du Massif Central, et un peu plus au Sud et au Sud-Est. En réalité, ces chiffres pourtant diluviens, traduisent de façon très incomplète la brutalité des phénomènes. Car les averses méditerranéennes typiques ne présentent pas dans leur rythme horaire une puissance relativement uniforme et soutenue pendant douze, vingt-quatre, quarante-huit heures et plus, comme pour les pluies océaniques, génératrices de crues célèbres […]. Elles se concentrent en paroxysmes uniques ou répétés de brève durée, d’une fureur inimaginable, affirment les témoins, pour ceux qui n’y ont point assisté. » Voilà comment le géographe Maurice Pardé commençait en 1941 l’un de ses articles sur un événement mémorable survenu l’année précédente et dont il sera question ci-dessous. Les caractéristiques du climat méditerranéen sont bien connues. Même si, chaque année à l’automne, les médias et les politiques les redécouvrent. Ainsi qu’une part non négligeable de ceux qui y habitent, hélas. Lundi 15 octobre, en seconde moitié de nuit, entre 150 et 300 mm de pluie sont tombés autour de Carcassonne. S’en sont suivies des inondations, notamment de l’Aude, dont le niveau a dépassé un certain nombre de crues de ces dernières décennies. Mais pas celle de 1891. Les images des inondations sont bien sûr spectaculaires : De même que celles des dégâts matériels : Il y eut quatorze morts, ce qui est toujours trop. Mais nous sommes loin du millier de personnes décédées à Alger en 2001, ou encore des 230 morts en 1995 dans la vallée de l’Ourika (Maroc), dont le débit à la station d’Aghbalou est passé de 30 m3/s à 1030 m3/s en seulement… 10 minutes. Comme souvent en pareille circonstance, un certain nombre d’âneries ont été proférées. Déjà en 1992, à l’occasion de la crue dévastatrice de l’Ouvèze, les journalistes avaient ressorti des cartons les explications toutes faites datant du XIXe siècle, mettant en cause le déboisement, alors même que le bassin versant y était déjà presque intégralement recouvert d’un manteau forestier. Le phénomène météorologique était suffisant seul pour expliquer l’événement, mais peut-être pas assez sexy pour le monde du journalisme. Lequel n’avait pas encore acquis le réflexe « réchauffement climatique », malgré le Sommet de la Terre du mois de juin précédent. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts. L’artificialisation des sols a été évoquée pour expliquer les inondations, mais dans un tel cas de crues éclair suite à un épisode méditerranéen, elle est de peu d’importance. En revanche, elle augmente les risques liés à ces inondations. Comme Christophe Castaner, nouveau ministre de l’Intérieur l’a justement déclaré : « Très souvent, très vite, trop vite, nous oublions le risque, nous oublions le vécu et nous laissons quelquefois aménager dans de très mauvaises conditions. » Pour le moins. Le dérèglement climatique a été convoqué, très opportunément après la sortie du dernier rapport du GIEC, qui, comme à chaque nouvelle édition, affirme la même chose que la fois précédente, mais avec un degré de certitude plus grand. Ce n’est d’ailleurs pas le gros rapport en plusieurs tomes, comme il y en a déjà cinq. Le sixième doit être prêt pour 2021. Celui-ci est le Rapport spécial sur les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C. Il faut dire qu’on nous avait annoncé maintes et maintes fois qu’il ne sera pas possible de le limiter à 2 °C, alors… Rappelons que le réchauffement est mauvais, par essence, c’est-à-dire par décision onusienne. Tout ce qu’un climat donné compte de positif sera amoindri, tout ce qu’il compte de négatif sera exacerbé. Pour le climat méditerranéen, qui sait être brutal, le discours est donc, on l’aura deviné, que les épisodes de pluies intenses seront et plus nombreux, et plus violents. Et d’ailleurs, le futur n’est pas de mise : on le constaterait déjà. Une étude le montre, avec un recul d’à peine plus de 50 ans. Une bonne manière d’occulter tous les épisodes passés qui peuvent être si gênants. Ci-dessous, quelques repères de crue, qui valent bien un long discours. Notons que le Vidourle en 2002, fut assez près du niveau atteint en 1958. Cependant, lors de ces mêmes épisodes méditerranéens, le Gardon d’Anduze, à la bambouseraie de cette commune du Gard, fut plus haut de presque deux mètres en 1958. Rien de neuf sous le Soleil, ni sous les nuages. Ou plutôt si, le temps serait plutôt plus calme que jadis. Ce qui avait déjà été rappelé à l’occasion de la crue hystérique de la Seine de 2016. Les inondations dans l’Aude prennent donc place dans un environnement coutumier de tels phénomènes. On parle de pluies diluviennes quand les précipitations atteignent 200 mm en 24 heures. En moyenne ces 50 dernières années, cela survient sur au moins une station du département : tous les ans : Ardèche, Gard et Hérault
tous les 1 à 2 ans : Lozère et Haute-Corse
tous les 2 à 5 ans : Pyrénées-Orientales, Aude, Alpes-Maritimes et Corse-du-Sud
tous les 5 à 10 ans : Tarn, Aveyron ; Drôme, Vaucluse, Bouches-du-Rhône et Var
tous les 10 à 25 ans : Alpes-de-Haute-Provence Et puis il y a les événements paroxystiques, quand les cumuls dépassent 600 mm en une journée… Retour sur le plus marquant d’entre eux, avec un article écrit en octobre 2017. Il y a 77 ans, survenait l’aiguat del 40, l’aiguat de 1940. L’aiguat, parfois orthographié aïguat et que l’on prononce aïgouate, désigne en pays catalan, tant français qu’espagnol, tout à la fois des précipitations diluviennes, les crues qui en découlent et les destructions engendrées. Ceux qui l’ont vécu parlent de cataclysme et celui de 1940 en est devenu la référence. Les pluies qui commencèrent le 16 octobre et se poursuivirent cinq jours durant eurent pour conséquence d’illustrer pleinement le proverbe. « Quan arriba l’aiguat, hi ha pas res de salvat » : quand arrive l’aiguat, rien n’est sauvé. Le professeur Maurice Pardé, qui se rendit sur place, dans le département des Pyrénées-Orientales, en qualité d’expert officiel nommé par le gouvernement, écrivit : « Ce qui s’est passé en octobre 1940 autour du Canigou rivalise avec les cataclysmes les plus effrayants de l’Ardèche, des hauts Gardons, de la Cèze supérieure, de l’Érieu, etc. »
La violence potentielle du climat méditerranéen était déjà bien connue, parfois enregistrée par le réseau météorologique national, souvent grâce au travail d’instituteurs rigoureux. C’est ainsi que l’on releva le 9 octobre 1827 l’extraordinaire pluie de 792 mm en 21 heures, dans le village de Joyeuse, en Ardèche. Mais aussi, plus ahurissant encore, le fantastique orage qui déversa, le 29 septembre 1900, pas moins de 950 mm en 10 heures sur le village de Valleraugue (Gard), au pied de l’Aigoual, dans les Cévennes. Longtemps minoré par la Météorologie nationale (rabaissé à des valeurs de 100 ou 200 mm seulement), jusque dans les années 1970, cet épisode est maintenant reconnu dans son ampleur et le travail de l’instituteur, qui nous a permis de le connaître, réhabilité (« une crédibilité incontestable qui s’inscrit dans une démarche scientifique »). À titre de comparaison (qui n’est pas raison, puisque l’on parle de climats très différents), Paris reçoit annuellement et en moyenne 637 mm de précipitations… Le 16 octobre 1940, venant de la Méditerranée, les précipitations ont touché d’abord les Albères et la plaine du Roussillon. Puis elles ont gagné l’intérieur des terres, les masses nuageuses se confrontant alors au relief. Les pluies survenues la nuit du 16 au 17 ont été qualifiées de diluviennes en Vallespir, Conflent et Fenouillèdes. Avec pourtant un maximum d’intensité le 17, en fin de matinée, puis en fin d’après-midi, début de soirée. Ce jour-là, à l’usine électrique de La Llau, entre le Canigou et le Tech, il a été mesuré 840 mm de pluie, valeur officialisée comme étant le record pour l’Europe (l’épisode de Valleraugue en 1900 n’était pas encore reconnu). Mais ce montant est sans doute bien inférieur à la réalité. Le pluviomètre a en effet débordé à quatre reprises entre midi et 19h30, heure à laquelle les mesures ont cessé… l’usine ayant été emportée par la crue de la rivière. Plus proches de la réalité, les relevés effectués par l’instituteur de Saint-Laurent-de-Cerdans, village du versant opposé, de l’autre côté du Tech : 150 mm le 16 octobre, 1 000 mm le 17, 400 mm le 18, 300 mm le 19 et encore 80 mm le 20. Soit la bagatelle de 1,93 mètre d’eau précipitée en cinq jours. Les conséquences hydrologiques furent, on s’en doute, à la hauteur des précipitations exceptionnelles. Les destructions aussi. C’est du côté espagnol que le bilan humain fut le plus grave : environ 320 morts. Les infrastructures y ont aussi beaucoup souffert, mais le bilan est beaucoup moins bien connu que du côté français, où il y eut une cinquantaine de morts, dont la moitié à Amélie-les-Bains. Dans cette localité, la gare fut rasée, ainsi que des hôtels et habitations. Au total, ce furent 200 immeubles qui s’écroulèrent, dont une soixantaine à Vernet-les-Bains. Un reportage de l’époque montre la vallée de la Têt (au nord du Canigou). L’INA, qui met à notre disposition ce reportage, ne manque pas de nous rappeler à quel point cette époque représente vraiment les heures les plus sombres. À l’époque, d’aucuns crurent devoir expliquer le phénomène de ces hauteurs d’eau phénoménales (on parle d’« anomalie fantastique ») à cause d’un éboulement qui aurait fait barrage avant de céder. De nombreuses personnes témoignèrent d’ailleurs avoir entendu un long grondement, allant dans le sens d’un séisme. Un éboulement eut bel et bien lieu, celui de l’Avellanosa, arrachant à la montagne plus d’un million de mètres cubes (l’équivalent d’un cube de 100 mètres de côté). Son effet fut plutôt d’amoindrir la catastrophe. De plus, il eut lieu le 18 octobre, alors que l’essentiel des dégâts étaient survenus la veille. Quant au grondement, il n’était rien d’autre que le flot rugissant de la crue charriant des alluvions de toutes tailles, s’entrechoquant et buttant contre les obstacles. Les effets géomorphologiques [1] des crues d’octobre 1940 en montrent le caractère exceptionnel. On a pour habitude de distinguer lit mineur et lit majeur. Mais une notion assez récente caractérise, pour le climat méditerranéen (et le tropical aride), ce qu’il convient de reconnaître comme le « lit exceptionnel ». Le courant de crue y a arraché la végétation (et parfois certaines infrastructures) et déposé nombre de débris variés, laissant l’impression d’un désert minéral. Le flot fut tellement puissant que c’est vraisemblablement toute la couche alluviale qui fut remobilisée. Dans le lit du Tech, en fin de crue, l’accumulation alluviale dépassait 5 mètres. Autrement dit, le lit du fleuve était 5 mètres plus haut qu’auparavant. Ce qui accentua nécessairement la catastrophe, notamment à Amélie-les-Bains. Localement, le changement d’aspect du lit fut spectaculaire, tout le fond de vallée étant enseveli sous 20 mètres de sédiments. Là où l’on distinguait la veille un chenal principal, avec de la végétation, des zones hautes et d’autres basses, il n’y avait plus, après la crue, qu’un vaste lit rehaussé et plat, parcouru de chenaux multiples. À Prats-de-Mollo, les habitants ne purent distinguer le pont qui enjambait le Tech : il avait disparu sous 10 mètres d’alluvions. On estime les dépôts alluvionnaires dans le Bas-Vallespir (voir première carte) à 10 à 20 millions de tonnes. Le climatologue Pierre Pagney, dans son introduction au livre de Roger Dubrion, Le climat et ses excès, écrit : « Le lecteur se trouve alors placé devant un dilemme, lui à qui l’on a appris que le climat de la France était celui de l’harmonie, et pour qui l’expression de climat tempéré convenait parfaitement. Il constate, en effet, lui qui se croyait loin des froids polaires, de la chaleur des déserts, des déluges pluviaux des très basses latitudes, que ces excès peuvent l’atteindre et même, qu’ils constituent une trame de variabilité incessante, beaucoup plus proche de son vécu que ne sont les moyennes apaisantes… mais abstraites. » Il n’y a pas besoin d’être grand clerc pour savoir que ce qui a déjà eu lieu peut très bien revenir un jour. Le terrible aiguat de 1940 a conduit bien des chercheurs a explorer le passé de la région. Pour la Têt, fleuve qui traverse Perpignan, des crues en tout point comparables à l’aiguat de 1940 ont eu lieu en 878, 1264, 1421 et 1632. D’autres chercheurs y ajoutent les événements de 1553, bien que la crue fut alors moins monstrueuse. Ou encore la précédente crue d’ampleur comparable, très similaire dans son déroulement comme dans ses dates, celle des 16 et 17 octobre 1763. Le temps de retour d’un tel phénomène semble être de l’ordre de 250 ans. Et sur les 1 200 dernières années, il y aurait eu 3 ou 4 épisodes plus violents encore. Quelle préparation pour notre société hors-sol, qui tourne le dos au passé et n’envisage l’avenir que comme le prolongement de la jouissance du temps présent ? À Perpignan, calibrage et endiguement de la Têt sont prévus pour un débit de 2 000 m3/s. Dans la nuit du 17 au 18 octobre 1940, il fut de… 3600 m3/s. Les barrages écrêteurs de crues sont prévus pour des événements nettement moins spectaculaires, ayant un temps de retour de 20 ans. Ils pourraient jouer un petit rôle atténuateur, mais somme toute très négligeable. Le professeur Maurice Pardé écrivit : « On n’oubliera pas que des événements de la violence des inondations de 1940 peuvent se grouper par deux ou trois dans une suite restreinte d’années, se reproduire coup sur coup à faible intervalle, quitte à ne plus survenir ensuite qu’après 1 000 ou 2 000 ans. C’est ce que nous appelons le hasard. »
Il est improbable qu’un tel événement ne se produise pas de nouveau avant un millénaire ou même 500 ans. En revanche, Pardé a raison de nous alerter sur la notion de fréquence. Même avec un temps de retour (qu’il ignorait) de 200 à 300 ans, un aiguat semblable ou même pire que celui de 1940 peut très bien survenir dans les vingt ou trente prochaines années. Un journaliste écrivit dans l’Indépendant du 24 octobre 1940 : « C’est un vrai temps de fin du monde devant lequel l’homme impuissant et apeuré est tenté de faire le signe de croix ». Il ne serait peut-être pas de trop non plus d’en appeler à la clémence de Saint Gaudéric, patron du Roussillon et des agriculteurs, que l’on invoque pour obtenir la pluie, et célébré le 16 octobre, date à laquelle ont débuté plusieurs aiguats et autour de laquelle les autres se sont inscrits. Ce serait avisé, dans un département dont la population a doublé depuis 1940 et où 4 personnes sur 10 vivent en zone inondable…
| fake |
J’ai déjà expliqué pourquoi, selon moi, l’économie-monde capitaliste se trouve dans une crise structurelle et pourquoi celle-ci nous conduit inexorablement à une lutte politique planétaire dont l’enjeu sera la sortie de crise. Deux solutions tenteront, dans ce contexte, de s’imposer : celle débouchant sur un système non capitaliste conservant du capitalisme ses pires caractéristiques (hiérarchie, exploitation et polarisation), et celle posant les bases d’un système fondé sur une démocratisation relative et un égalitarisme relative, c’est-à-dire un système d’un type qui n’a jamais encore existé. Ce processus de transition systémique doit cependant prendre en compte trois impondérables ; ces trois phénomènes ont partie liée avec les développements historiques du système-monde actuel et sont susceptibles d’« exploser » – pour ainsi dire – d’ici vingt à quarante ans d’une façon violemment destructrice, avec des conséquences imprévisibles pour la lutte politique planétaire en cours. Ces trois impondérables sont le changement climatique, les pandémies et la guerre nucléaire. On peut parler d’« impondérables », non pas quant aux dangers que posent ces phénomènes pour toute l’humanité, mais quant au moment où vont survenir les catastrophes. Nos connaissances sur ces questions sont vastes, mais il demeure tellement d’incertitudes et de différences d’appréciation parmi les spécialistes qu’il est impossible – selon moi – de savoir ce qui va se passer exactement. Examinons successivement chacun de ces points. Le changement climatique semble un fait incontestable, sauf pour ceux qui le nient pour des raisons politiques ou idéologiques. Ses causes sous-jacentes font que le phénomène s’accélère plus qu’il ne ralentit. En outre, du fait des divergences politiques entre Etats riches et moins riches, un accord pour réduire les risques associés au changement climatique paraît tout simplement hors de portée. La planète est si complexe du point de vue écologique et les bouleversements sont si importants que l’on ne sait pas quels types de changements vont se produire exactement. Ce qui est clair, c’est que le niveau des eaux va augmenter, qu’il augmente déjà et menace d’engloutir de vastes espaces terrestres. Il est également clair que les températures moyennes en différents endroits du monde vont se modifier – elles se modifient déjà. De plus, la situation pourra se traduire par des modifications dans la géographie des lieux de production agricole et énergétique : de nouvelles zones de production pourraient apparaître, de façon à « compenser » les graves dégâts causés en d’autres points du globe. Le même constat peut être tiré pour les pandémies. Les énormes « avancées » médicales réalisées dans le monde au cours du siècle dernier ont permis de maîtriser de nombreuses maladies, mais, dans le même temps, elles ont créé un environnement où les microbes – le vieil ennemi de l’homme – deviennent plus résistants sous de multiples formes et génèrent de nouveaux types de pathologies très difficiles à combattre pour la médecine. Par ailleurs, on commence, peu à peu, à se rendre compte que les microbes peuvent parfois être les meilleurs amis de l’homme. Une fois de plus, nos connaissances censément fabuleuses s’avèrent, en fin de compte, très limitées. Dans cette course contre la montre, à quelle vitesse saurons-nous acquérir de nouvelles connaissances ? Et que devrons-nous désapprendre pour être en mesure de survivre ? Enfin, la guerre nucléaire. Je défends l’idée que les dix prochaines années vont être marquées par la prolifération nucléaire. Je n’y vois pas pour autant un danger accru de guerre entre Etats. C’est même plutôt le contraire qui devrait se produire. Les armes nucléaires revêtent fondamentalement une vocation défensive. Loin d’augmenter le risque de conflits inter-étatiques, elles en diminuent la probabilité. Cela dit, la prolifération se caractérise aussi par plusieurs impondérables. Les motivations des acteurs non étatiques en la matière ne sont pas forcément les mêmes que les Etats. Il ne fait aucun doute que ces acteurs cherchent à mettre la main sur des armes nucléaires (ainsi que sur des armements chimiques et biologiques) pour les utiliser. Qui plus est, les capacités limitées de nombreux Etats à protéger leurs armes contre d’autres acteurs tentés de s’en emparer, ou de les acheter, pourraient en faciliter l’acquisition par des acteurs non-étatiques. Enfin, le contrôle effectif de ces armes réside fatalement entre les mains de quelques personnes : il ne faut donc jamais exclure la possibilité d’un docteur Folamour – un agent de l’Etat qui perd la tête ou vire de bord. Il est tout à fait possible que le monde effectue sa transition globale vers un nouveau système-monde (ou plusieurs systèmes) sans connaître aucune catastrophe. Mais l’inverse peut aussi être vrai. Par ailleurs, si le monde accomplit sa transition, il est possible que le nouveau système-monde adopte le genre de mesures susceptibles de diminuer (voire d’éliminer) la probabilité de telles catastrophes. A l’évidence, on ne peut pas attendre passivement de voir les événements se produire. Dans l’immédiat, nous devons tout mettre en œuvre pour réduire l’éventualité que l’un ou l’autre des trois impondérables n’« explose ». Dans le cadre du système-monde actuel, notre marge d’action politique est toutefois limitée. C’est pour cela que j’emploie ce mot « impondérable » : il est impossible de savoir ce qui va réellement se produire et quels seront les effets des événements sur la transition. Je voudrais clarifier ma position. Aucun de ces événements néfastes n’est susceptible, en soi, de mettre fin au processus de transition structurelle. En revanche, ils peuvent sérieusement modifier les rapports de force politiques à l’œuvre dans la lutte. Il apparaît déjà clairement que, pour beaucoup de gens, la principale réponse aux menaces consiste à se replier sur soi-même et à favoriser les solutions protectionnistes et xénophobes, ce qui renforce par là même les partisans d’un système oppressif (fût-il non capitaliste). Cette tendance est presque partout observable. Il revient donc aux partisans d’un système relativement démocratique et relativement égalitaire d’approfondir leur compréhension des processus en cours et de redoubler d’efforts pour développer les stratégies politiques destinées à contrer ces tendances. 📨 Ne passez plus à côté des infos de l'écologie
| fake |
Comment ces pays, acceptent-ils cette soumission ? Et si on y rajoute le Franc CFA qui n’a plus la faveur de tous, et empêcherait ces pays de se développer, on comprend un peu mieux que le « protectorat » français à encore de beaux jours devant lui. Partagez ! Volti *************** Emmanuel Macron, en 2017, lors du lancement d’une nouvelle ligne de métro à Abidjan. Offrir aux entreprises françaises des « opportunités » sonnantes et trébuchantes. C’est le principal objectif d’une politique d’aide au développement qui privilégie les grands projets d’infrastructures plutôt que les programmes utiles aux populations. Tapis rouge et moiteur tropicale. Plus engoncé qu’à son habitude, comme mijotant dans son costume sombre, sous ces latitudes, Emmanuel Macron descend d’une rame du Sitarail, le train de Bolloré qui relie la Côte d’Ivoire au Burkina Faso voisin. Le trajet fut bref, du Plateau, le quartier d’affaires d’Abidjan, à Treichville, sur l’autre rive de la lagune. Cette excursion, en compagnie de son homologue ivoirien, Alassane Ouattara, tenait lieu de pose de première pierre : le président français, en marge du sommet Union Africaine-Union Européenne, donnait, le 30 novembre dernier, le coup d’envoi d’un chantier aussi démesuré que dispendieux : celui du métro d’Abidjan. « La France vous a proposé une offre financière sans précédent. Avec 1,4 milliard d’euros, c’est l’effort le plus important que la France ait jamais réuni au démarrage d’un projet urbain à l’étranger », plastronnait Macron. La conception, le financement, la réalisation et l’exploitation des 40 kilomètres de la ligne 1 du métro d’Abidjan avaient d’abord été confiés, en 2015, à un consortium que dominaient Hyundai Rotem et Dongsan, associés aux français Bouygues et Keolis (filiale de la SNCF). UN GÂTEAU GARGANTUESQUE Mais à l’automne 2017, coup de théâtre : ces firmes sud-coréennes, qui peinaient à boucler le montage financier, étaient éjectées au profit d’Alstom et Thalès. Entre-temps, Paris avait mis sur la table son enveloppe de 1,4 milliard d’euros pour « sauver », en le finançant à 100 %, le projet menacé d’enlisement. Avec une condition : des entreprises françaises devaient rafler seules ce gargantuesque gâteau. Satisfait de ce marché, le président Ouattara songe déjà à la deuxième ligne de métro ; le fardeau de la dette n’a pas l’air d’alarmer l’ancien directeur Afrique du FMI, arrivé au pouvoir en 2011, au terme d’une violente crise postélectorale, sur le dos d’une rébellion armée appuyée par la force française Licorne. Loin d’une quelconque démarche d’aide, le plan de « soutien financier » imaginé à Paris consiste pourtant essentiellement en des prêts souverains… De quoi resserrer encore la tutelle économique et politique sur la Côte d’Ivoire. « Si le pays enregistre un taux de croissance de l’ordre de 8 % (7,7 % en 2016), (…) le besoin en infrastructures, en couverture des besoins sociaux de base (éducation santé) et les récentes tensions militaires et budgétaires nécessitent un appui fort de la communauté internationale des bailleurs, au premier rang desquels la France. La Côte d’Ivoire est redevenue éligible aux prêts souverains de l’AFD en décembre 2016 et continue d’être appuyée via les contrats de désendettement et de développement », justifiait le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, le 10 octobre 2017. Créés en 2001 pour matérialiser l’engagement des pays créanciers d’annuler les dettes bilatérales des pays ayant atteint le point d’achèvement de l’initiative « pays pauvres très endettés » (PPTE), les contrats de désendettement et de développement (C2D) offrent, pour Paris, une juteuse alternative à l’annulation « sèche » des dettes, converties cash, ici, en influence française. Signés avec trois pays latino-américains et quinze pays d’Afrique, les C2D sont devenus l’outil privilégié de la politique d’aide publique au développement. Ce dispositif, qui concerne un montant total de dette de 5,33 milliards d’euros, repose sur un mécanisme de refinancement par dons des échéances acquittées. En clair, Paris reverse aux pays débiteurs les sommes qu’ils ont remboursées, en fléchant ces fonds vers les « projets de développement » qu’elle juge les plus profitables à ses intérêts et, surtout, à ceux des grands groupes français. Sans surprise, les principaux secteurs d’intervention sont les équipements et les infrastructures (25 %), les plus propices aux investissements français les plus rentables DES LOGIQUES DE GUERRE ÉCONOMIQUE Dans un rapport publié il y a deux ans pour tirer le bilan de ce dispositif, le Quai d’Orsay admet qu’il n’a « pas permis de produire un effet notable sur la réduction du niveau d’endettement des pays bénéficiaires ». Les C2D offrent en fait une parfaite illustration des logiques de rentabilité financière et de guerre économique qui guident désormais les politiques françaises d’aide au développement. Opérateur pivot de l’aide publique au développement (APD), l’Agence française de développement (AFD), une agence de coopération qui s’est muée en banque, revendique elle-même une mission consistant à « ouvrir des opportunités pour les entreprises françaises ». Conséquence de ces orientations : la part des dons affectés à des programmes utiles aux populations se réduit comme peau de chagrin. « Depuis 2006, les prêts dans l’APD française ont triplé de volume tandis que les subventions ont été divisées par deux, délaissant ainsi le soutien aux secteurs sociaux de base (santé, éducation, eau et assainissement, etc.) et les projets d’adaptation au changement climatique dans les pays les plus pauvres », relevait le sénateur Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, dans une question écrite à Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères, le 12 juillet. Sur les 9,4 milliards d’euros engagés en 2016 par l’AFD, 84 % l’ont été sous forme de prêts. De quoi verrouiller les rapports de dépendance que perpétue la dette des pays du Sud. Des sous contre les migrants, pas pour le développement Le projet de cadre financier pluriannuel, le budget de l’Union européenne pour les prochaines années, présenté par la Commission européenne, prévoit pour la première fois de dépenser davantage d’argent pour la protection des frontières que pour l’aide publique au développement. Pour la période 2021-2027, 30,8 milliards d’euros devraient être alloués à la sécurisation des confins de l’Europe et à la gestion de la crise migratoire, relève le site Euractiv.fr, contre 28,3 milliards pour l’Afrique subsaharienne. Rosa Moussaoui source:http://le-blog-sam-la-touch.over-blog.com/2018/08/france-afrique.ces-droles-de-prets-qui-enchainent-les-pays-en-developpement-l-humanite.html Via Réseau International Reconnaître la menace : Il est temps d’en finir avec Google, Facebook, pas l’Iran Bolton appelle Al-Qaida à monter de nouvelles attaques chimiques en Syrie (In Gaza) Guerre économique : Sanctions, Blocus et Autres Délires Hégémoniques
| fake |
Les arguments en faveur du tiédissement climatique – c’est-à-dire un réchauffement climatique anthropique modéré, en ligne avec les prévisions les plus basses de la science dominante – sont simples, directs et irréfutables. Il est aisément démontré que le taux de réchauffement de ces dernières décennies, tant à la surface du globe que dans les niveaux les plus bas de l’atmosphère (niveaux critiques pour le développement des modèles météorologiques), a été plus faible que ce qui était anticipé par la vaste collection de modèles climatiques. Ces modèles ont été développés spécifiquement pour simuler le comportement du système terre/atmosphère en fonction de la modification des données anthropiques. Sur des périodes données, le taux observé de réchauffement a été si lent que cela n’avait été anticipé par aucun modèle climatique. De façon inquiétante, cela signifie que l’état de l’art des modèles climatiques n’est pas au niveau pour simuler le comportement actuel du climat. Si le comportement du climat observé à ce jour ne peut pas être correctement reproduit par des modèles, il est clair que les projections, d’après ces mêmes modèles, de l’évolution future du climat ne peuvent alors être considérées comme véridiques. Or, ces projections orientent actuellement les politiques énergétiques et climatiques. Un grand nombre d’analyses démontrant l’écart entre les modèles et les observations a été mis en avant dans la littérature scientifique. Parmi celles-ci, celle sur la sensibilité climatique d’équilibre de la planète (i.e. l’augmentation de la température de surface de la terre pour un doublement de la concentration atmosphérique de dioxyde de carbone) est certainement la plus convaincante. Cette augmentation de température observée est substantiellement plus faible que la valeur issue du consensus des modèles climatiques. Ainsi, les preuves selon lesquelles la valeur réelle de la sensibilité climatique se trouve plutôt dans la partie basse des valeurs proposés par le courant scientifique dominant se multiplient ces dernières années. Dans cette publication, nous examinons les données indiquant un réchauffement plus faible qu’attendu et une correspondance médiocre entre les attentes des modèles climatiques et les observations dans le monde réel. Ensuite, nous analysons les récentes découvertes scientifiques allant dans le sens d’une sensibilité climatique faible. Enfin, sur la base de ces dernières et d’autres faisceaux de preuves (présentés dans nos nombreuses publications scientifiques, livres, articles de blogs et messages sur les réseaux sociaux), nous concluons que le futur réchauffement climatique se produira à un rythme bien plus lent que celui sur lequel les actions américaines et internationales se basent pour restreindre les émissions de gaz à effet de serre. Il est grand temps de reconsidérer ces efforts. Le dossier de recherche complet en pdf est ici. —
| fake |
Au coeur de l'océan Pacifique, à quelques mètres de la surface, tournoient des milliers des poissons qu'on dirait venus célébrer un événement. Un magnifique ballet que semble offrir la nature. Lorsqu'on s'y attarde, pourtant, la colère et la surprise l'emportent sur la fascination. Ces poissons ne sont pas venus par hasard, ils sont attirés par des déchets plastiques en quantité telle qu'ils forment ce qu'on appelle le "Septième continent", un vortex de plastique situé à mi-chemin entre Hawaï et la Californie qui occupe au moins 1,6 million de km² dans l'océan Pacifique. C'est dans ce continent de déchets que Ben Lecomte, un aventurier français, a nagé lors d'une incroyable odyssée lancée en 2019 - The Vortex Swim - dans le but d'alerter le public sur ce fléau et recueillir des données scientifiques. 22 ans après avoir été le premier homme à traverser l'Atlantique à la nage en 73 jours, cet homme de 53 ans qui vit aux Etats-Unis a récemment publié un livre, Nageur d'alerte (Editions Glénat) dans lequel il relate ses 80 jours et 555 kilomètres de périple. Il revient pour L'Express sur une expérience hors du commun et ce qu'elle dit de l'avenir de nos océans. L'Express.Dans votre livre Nageur d'alerte, vous racontez votre expédition à la nage dans ce qu'on a coutume d'appeler le "Septième continent". Un vortex de déchets plastiques qui attire les poissons avant que le piège ne se referme sur eux. La réalité est-elle pire que ce à quoi vous vous attendiez ? Ben Lecomte. En fait, j'avais déjà une bonne notion de ce que c'était. Il y a un mythe autour du continent de plastique. Beaucoup de personnes pensent que c'est une île flottante mais ce n'est absolument pas le cas. C'est une grosse partie de l'océan où la densité en microplastiques et gros déchets est beaucoup plus importante que partout ailleurs, mais ça ne ressemble pas à une terre de déchets grande comme un continent. Que ressent-on lorsqu'on nage dans un tel environnement ? Quand on est dans l'endroit le plus concentré en microplastiques du vortex, c'est un peu comme si on se trouvait dans une tempête de neige en pleine nuit. On regarde vers le ciel et on voit tous ces flocons qui tombent. Si l'on renverse le décor, que le ciel devient le fond marin, c'est ce que je voyais : des flocons de microplastiques qui flottaient dans la colonne d'eau tout autour de moi. C'est très petit, éparpillé partout, on se rend compte qu'il n'y a pas de solution pour nettoyer tout ça. On se rend vite compte que la majorité des objets que l'on trouve autour de nous sont issus de produits que l'on utilise au quotidien dans notre vie.Mais ça, on ne peut le voir que lorsqu'on se trouve dans l'eau, qu'on nage et qu'on y reste des heures et des heures. Ben Lecomte dans le vortex de déchets. © Ben Lecomte Quel est votre souvenir le plus marquant de cette expédition pas comme les autres ? C'est sans doute quand j'ai nagé avec des cachalots. Ils sont venus très près de moi, et j'ai pu établir un contact avec l'un d'entre eux en le fixant droit dans les yeux au moment où il est passé à côté de moi, avant qu'il s'enfuit dans les profondeurs. A la fin de cette journée-là, quand je suis retourné sur le bateau, mes coéquipiers m'ont dit : "Ben, on a battu un record. C'est aujourd'hui qu'on a collecté le plus de microplastiques". En l'espace de 30 minutes, dans un petit filet avec une légère ouverture de 1,20 mètre par 25 centimètres, on avait collecté plus de 3000 morceaux de microplastique. Bien qu'on soit dans un des endroits avec la concentration de déchets la plus élevée, la faune marine est quand même présente. Ces gros cétacés ouvrent grand la bouche et avalent une grande partie de ces déchets.
| true |
Introduction
La France a consommé 479 [1] TWh[2] de gaz naturel en 2019, l’immense majorité ayant été importée[3]. Ces 479 TWh sont à l’origine d’environ 20%[4] des émissions territoriales françaises, ce qui ne prend pas en compte les émissions associées à l’extraction et au transport du gaz naturel jusqu’à nos frontières[5]. Cette publication se concentre sur ces émissions (dites “amont”), qui ont lieu en amont de la chaîne de valeur, avant l’entrée du gaz naturel sur le territoire français et qui sont intégrées dans l’empreinte carbone[6] de la France.
Contrairement aux émissions de combustion, qui ne varient que très peu selon la composition chimique du gaz naturel, les émissions amont sont plus ou moins importantes selon le lieu d’extraction, le mode de transport ou encore la distance parcourue. Le fait de documenter ces différences peut permettre aux pays importateurs, et à la France en particulier, de modifier leur structure d’approvisionnement afin de réduire les émissions importées et, in fine, leur empreinte carbone.
La Programmation Pluriannuelle de l'Énergie (la feuille de route de la France en matière de politique énergétique) souligne à ce titre : “L’impact environnemental associé à la consommation de gaz naturel ne se limite pas à la combustion. Il convient de prendre également en compte sa production et son transport jusqu’en France.” Dans sa Stratégie européenne de réduction des émissions de méthane, parue en octobre 2020, la Commission européenne affiche quant à elle l’ambition d’inclure ses approvisionnements en énergies fossiles dans son plan de réduction des émissions de méthane.
Les émissions de gaz à effet de serre se moquent bien des frontières. Il est urgent de penser à l’impact carbone amont de nos consommations énergétiques fossiles, au-delà des questions de sécurité d’approvisionnement et d’équilibres géopolitiques. Dans une perspective de neutralité carbone territoriale, la réduction programmée de nos consommations d’énergie fossile, et de gaz naturel en particulier, rend cette prise en compte d’autant plus atteignable.
1 - L’amont du gaz naturel, de quoi parle-t-on ?
D’après les données de l’ADEME[7], ~14% de l’empreinte carbone du gaz naturel importé par l’Europe provient des étapes “amont” de la chaîne logistique, c’est-à-dire avant sa combustion. Ces étapes ont en grande partie lieu avant l’arrivée du gaz naturel dans son pays de consommation.
Elles correspondent à toutes les consommations d’énergie qui ont permis au gaz naturel d’être extrait, épuré, transporté jusqu’à son lieu de consommation final.
Elles correspondent aussi aux rejets de méthane sur la chaîne logistique, que ces rejets soient intentionnels ou non dans le cas des fuites. Le méthane est un gaz à effet de serre avec un pouvoir de réchauffement 30 fois plus élevé que le CO2[8]. Il est le principal composant du gaz naturel.
Les émissions “amont” du gaz naturel sont plus ou moins importantes selon le lieu d’extraction, le mode de transport, la distance de transport.
Du point de vue du pays consommateur, la provenance géographique du gaz naturel est le déterminant clé de l’empreinte carbone amont du gaz naturel consommé. En effet, dépendent de cette origine géographique : le mix énergétique et en particulier électrique du pays producteur, la qualité des infrastructures permettant l’extraction, le stockage et le transport du gaz, la distance jusqu’au lieu de consommation, le mode de transport du gaz.
Pour la suite, nous distinguons 3 déterminants de l’empreinte carbone amont du gaz sur la chaîne gazière, classés par ordre chronologique :
Schématisation des deux chaînes gazières amont : gaz naturel transporté par gazoducs internationaux et gaz naturel liquéfié (GNL), et déterminants de l’empreinte carbone amont du gaz naturel
1. Le déterminant “lieu de production”
La qualité des infrastructures et des procédés dépendent du lieu d’extraction : des infrastructures moins bien entretenues, des procédés moins rigoureux sont synonymes de rejets de méthane accrus. Les pouvoirs publics ont ici un rôle clé à jouer, en légiférant pour obliger un seuil maximal de rejet avec des contrôles fréquents ou en mettant en place des programmes de diffusion de bonnes pratiques. (Voir encart “Un mot sur la Stratégie méthane de l’Union Européenne” ci-dessous)
Observations par satellite des sources importantes[9] de méthane issues de l’industrie du pétrole et du gaz, notamment en phase extractive
Source : Kayrros à partir de données Copernicus, présenté dans le World Energy Outlook 2020 Agence Internationale de l’Énergie
Le mix énergétique et en particulier le contenu carbone de l’électricité, dépendent du lieu d’extraction. L’électricité est utilisée à chaque maillon de la chaîne logistique, et en particulier lors des étapes d’extraction, purification et liquéfaction (pour le gaz naturel liquéfié). L’intensité carbone de l’électricité est extrêmement variable selon les pays producteurs, d’une dizaine de grammes de CO2 par kWh pour la Norvège à plus de 650 pour le Qatar (soit une différence d’un facteur 30).
Le gisement et le mode extractif :
L’extraction du gaz est plus ou moins énergivore selon l’emplacement du gisement, plus ou moins profond, plus ou moins isolé géographiquement, onshore ou offshore, etc. ;
Le mode extractif joue aussi un rôle sur les émissions de méthane. Le gaz de schiste[10] extrait par fracturation hydraulique est un exemple emblématique. Contrairement à un réservoir “classique”, le gaz est réparti de manière diffuse dans des roches peu perméables. L’extraction de ce gaz nécessite alors un apport supplémentaire d’énergie afin de fracturer la roche. Au-delà de la dimension énergétique, les rejets de méthane sont également supérieurs durant ce type d’opération, par rapport à une configuration conventionnelle :
Une étude chinoise parue dans la revue Nature Communications en 2020[11] souligne que l’extraction de gaz de schiste en Chine serait près de 4 fois plus émissive que celle du gaz conventionnel, avec 50 à 70% des émissions liées aux fuites de méthane.
À partir de 2012, le Fonds de Défense de l’Environnement[12] a coordonné une vaste campagne de recherche sur 5 ans, qui a notamment montré que les taux de rejet de méthane en phase d’extraction étaient plus de 2 fois supérieurs à ceux estimés par l’Agence Fédérale Américaine de l’Environnement (EPA) à l’époque[13].
En 2019, une étude de l’Université de Cornell[14] montre que l’augmentation de la concentration atmosphérique de méthane, qui s’est accélérée depuis la fin des années 2000[15], serait causée à hauteur d’un tiers par le boom du gaz de schiste aux États-Unis.
En croisant les données 2020 du Methane Tracker de l’Agence Internationale de l'Énergie, qui fournit une mesure satellite du méthane émis par l’industrie fossile, et les données d’extraction de gaz naturel conventionnel et non conventionnel aux États-Unis[16], Carbone 4 a calculé que l’extraction de gaz non-conventionnel aux États-Unis avait émis en 2020 plus de 40% de méthane supplémentaire par rapport à l’extraction conventionnelle. Ce chiffre concerne les sources les plus importantes, détectables par satellite. Un mot sur la Stratégie méthane de l’Union Européenne (UE)
Après des années de discussions, l’UE a publié sa stratégie pour la réduction des émissions de méthane en octobre 2020 : elle y propose des mesures législatives et non législatives visant à mieux documenter et à réduire les émissions de méthane sur son territoire et au-delà, en agissant sur les émissions en amont des chaînes d’approvisionnement européennes. Le secteur énergétique, et en particulier le secteur gazier est directement concerné par cette stratégie. Parmi les mesures pressenties pour le secteur de l’énergie, on trouve par exemple la mise en place d’un “Methane Supply Index”, et la potentielle instauration de normes et d’objectifs de réduction des émissions de méthane pour les énergies fossiles consommées et importées dans l’UE. 2. Le déterminant “mode de transport” : réseau vs. GNL
Le gaz naturel importé par la France provient majoritairement de Norvège et de Russie (pour plus de 55% des TWh), le reste étant originaire de géographies plus dispersées : Pays-Bas, Algérie, Nigéria, Qatar. 12% des volumes proviennent d’origines diverses ou non identifiées.
Répartition des importations françaises de gaz naturel en 2019, par origine (% TWh PCS)
Sources : Bilan Gaz 2019 GRTgaz, Ministère de la transition écologique Chiffres clés de l’énergie 2020, BP Statistical Review of World Energy 2020, calculs Carbone 4
La majorité des importations françaises de gaz naturel arrivent sur le territoire français par voie terrestre, acheminés par des gazoducs. Le reste, soit plus d’un tiers des importations, est acheminé sous forme liquéfiée (on parle de gaz naturel liquéfié, GNL).
Répartition des importations françaises de gaz naturel en 2019, par origine et par mode d’importation (% TWh PCS)
Sources : Bilan Gaz 2019 GRTgaz, Ministère de la transition écologique Chiffres clés de l’énergie 2020 & Bilan énergétique de la France pour 2019, BP Statistical Review of World Energy 2020,), calculs Carbone 4 Un mot sur la liquéfaction du gaz naturel
La forme liquide permet de réduire considérablement[17] le volume occupé par le gaz ; elle est obtenue par refroidissement à une température d’environ -160°C. Une fois liquéfié, le GNL est transporté par bateau (les méthaniers) jusqu’au marché consommateur. L’entrée du GNL se fait via des terminaux méthaniers, où le gaz reprend sa forme gazeuse avant d’être stocké, ou injecté dans le réseau de transport. La France dispose de quatre terminaux capables de réceptionner et regazéifier le GNL (Fos Cavaou, Fos Tonkin, Montoir-de-Bretagne et Dunkerque). La préparation du gaz naturel (purification et liquéfaction) en vue de son transport en méthanier, puis le transport lui-même, et la regazéification du gaz liquide sont près de 2 fois plus énergivores et ainsi plus de 2 fois plus émissifs que le transport par gazoduc international[18].
Comparaison des consommations énergétiques et des émissions de gaz à effet de serre par mode d’approvisionnement pour le mix d’importation français[19]
Sources : Quantis-Enea (2017), Analyse de cycle de vie du gaz naturel consommé en France ; NGVA-Thinkstep Greenhouse Gas Intensity of Natural Gas (2017) ; calculs Carbone 4
NB : le transport par gazoduc, plus intéressant sur le plan énergétique, peut être pénalisé par les rejets de méthane. Ces derniers sont potentiellement importants si l’installation est vétuste et peu étanche et si les opérations (par exemple au niveau des stations de compression ou lors de travaux) sont peu rigoureuses et encadrées.
3. Le déterminant “distance parcourue”
Le transport du gaz naturel depuis son lieu d’extraction jusqu’au territoire français métropolitain est responsable d’environ de 58% des émissions amont du gaz naturel consommé en France en 2019[20]. Ce chiffre est lié au mode de transport, plus ou moins intensif en énergie et en carbone, comme nous l’avons vu, et également à la distance parcourue. Cette distance s’échelonne d’environ 560 km pour le gaz naturel en provenance du Pays-Bas à plus de 18 500 km pour le gaz naturel en provenance du Pérou (la France ne consomme quasiment aucun gaz péruvien).
Distances parcourues par origine et mode de transport (km)
Sources : Quantis-Enea (2017), Analyse de cycle de vie du gaz naturel consommé en France ; NGVA-Thinkstep Greenhouse Gas Intensity of Natural Gas (2017) ; hypothèses et calculs Carbone 4
Plus le gaz naturel vient de loin, plus il faut d’énergie pour l’acheminer jusqu’en France : énergie de recompression pour le gaz transporté par tuyau, énergie de propulsion des bateaux et de reliquéfaction pour le transport en méthanier. Au-delà de la consommation d’énergie, les rejets de méthane en cours de route, qu’ils soient contrôlés ou non, sont d’autant plus importants que la distance est élevée.
2 - Tous les crus de gaz naturel ne se valent pas
Selon l’origine et le mode de transport, les molécules de méthane consommées en France ont nécessité de consommer plus ou moins d’énergie et de rejeter plus ou moins de gaz à effet de serre en amont. Autrement dit, tous les crus de gaz naturel ne se valent pas et les importations sont plus ou moins carbonées. A contrario, les émissions de combustion du gaz naturel varient peu d’une origine à l’autre.
Carbone 4 a reconstitué l’empreinte carbone amont du gaz naturel pour plusieurs origines du mix français. Il en ressort :
Pour une même origine, le gaz importé par gazoduc international est généralement plus performant que son équivalent liquéfié ;
Le gaz russe fait exception à ce constat : le transport par gazoduc jusqu’en France est pénalisé par un taux de fuite élevé[21] et une longue distance de transport (environ 5 000 km) ;
Les gaz néerlandais ou norvégiens, importés par gazoduc ont l’empreinte carbone la plus faible, 10 fois inférieure à celle du GNL américain ;
Mieux vaut importer du GNL de Norvège plutôt que du gaz de réseau de Russie ou d’Algérie ;
Le GNL américain a l’empreinte carbone amont la plus élevée de l’échantillon étudié, en raison notamment de processus extractifs énergivores, d’un mix électrique carboné, d’une longue distance de transport. D’après les informations dont nous disposons, cette valeur ne prend pas en compte les recherches les plus récentes sur les émissions de méthane en phase de production du gaz de schiste ; il s’agirait donc d’un minorant[22].
Empreinte carbone amont du gaz naturel par origine et pour un trajet vers la France (gCO2e/kWh PCS)
Sources : Quantis-Enea (2017), Analyse de cycle de vie du gaz naturel consommé en France ; NGVA-Thinkstep Greenhouse Gas Intensity of Natural Gas (2017) ; hypothèses et calculs Carbone 4
Pour le mix d’approvisionnement français en 2019, l’empreinte carbone du GNL est 2,5 fois plus élevée que celle du gaz acheminé par gazoduc.
NB : les émissions de production, supérieures pour le mix d’importation sous forme liquéfiée, sont indépendantes du mode de transport : elles tiennent uniquement au mode productif, à la qualité des process, au mix électrique du pays d’origine, etc. À noter également que ce constat est valable pour le mix d’approvisionnement français en 2019 et peut être amené à varier selon l’année et la géographie étudiée.
Comparaison de l’empreinte carbone amont du gaz naturel par mode d’acheminement, pour le mix d’approvisionnement français en 2019 (gCO2e/kWh PCS)
Le corollaire est qu’en 2019, le GNL a représenté 37% des approvisionnements en volume mais 60% des émissions “amont” du gaz naturel importé.
* Facteurs d’émissions moyens pondérés par les volumes de GNL et de gaz de réseau respectivement.
Volumes et empreinte carbone amont associée pour le mix d’approvisionnement français 2019 (gCO2e/kWh PCS)
3 - Quelles perspectives ? Que faire de ces constats ?
Les émissions amont du gaz naturel importé par la France ne sont pas comptabilisées dans l’inventaire national[23], périmètre sur lequel porte l’objectif français de neutralité à 2050. Pourtant, ces tonnes de gaz à effet de serre ont une incidence sur le réchauffement climatique, dont les impacts sont ressentis partout dans le monde, y compris en France[24].
Dans une perspective de neutralité carbone (équilibrage des sources et des puits de gaz à effet de serre, qui doit advenir au niveau mondial le plus rapidement possible), la minimisation des émissions amont du gaz naturel est un problème à instruire, y compris par les pays qui consomment ce gaz.
Du point de vue de la France, l’enjeu est celui de la réduction de l’impact de la consommation française de gaz naturel, et in fine du pilotage de l’empreinte carbone nationale[25].
Ne se pilote que ce qui a été préalablement mesuré : un premier travail de comptabilité est donc à mettre en œuvre pour évaluer et suivre dans le temps l’empreinte carbone amont du gaz naturel, par déterminant. Cela suppose de travailler étroitement avec les producteurs d’une part, avec les opérateurs de réseaux de transport d’autre part, tant au niveau réglementaire qu’opérationnel. Ces acteurs doivent faire preuve de beaucoup plus de transparence qu’actuellement, afin que les pays importateurs sachent précisément d’où vient le gaz, comment il a été produit et transporté, quelles consommations énergétiques et émissions de méthane sont associées aux différentes étapes, etc.
Consommation française de gaz, historique et projetée (TWh PCS)
Sources : GRTgaz, Programmation Pluriannuelle de l’Énergie 2020, Stratégie nationale bas-carbone, calculs Carbone 4
Dans un contexte où la consommation française de gaz naturel est amenée à baisser fortement dans les prochaines années (si l’on se réfère aux dispositions de la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie, voir ci-dessous), l’enjeu pour la France est de choisir, pour ses approvisionnements fossiles, le mix résiduel le plus vertueux et de sélectionner les pays exportateurs les plus sérieux sur le plan carbone. La France et l’Union européenne ont un rôle d’influenceur à jouer et des exigences à formuler pour conditionner l’accès à leur marché et à leurs réseaux.
À titre illustratif, les émissions liées à l’amont du gaz naturel consommé en France peuvent diminuer de 80% en 2030 par rapport à 2019, en combinant deux leviers :
une réduction des volumes de gaz fossile consommés, conformément aux dispositions de la Programmation pluriannuelle de l’énergie ;
et une optimisation du mix d’approvisionnement, en choisissant un gaz naturel dont l’amont est aussi “bas-carbone” que possible (en l’occurrence, le gaz naturel Norvégien acheminé par gazoduc).
Potentiel de réduction de l’empreinte carbone amont du gaz naturel consommé en France (MCO2e)
Sources : Programmation Pluriannuelle de l’Énergie 2020, calculs Carbone 4
| true |
Par Pierre de Lauzun. Ces réactions se comprennent bien sûr. Si tant est que les financiers soient les vrais fauteurs de trouble. Or, la réalité n’est pas tout à fait celle-là. Cela fait des siècles que les prix des matières premières fluctuent et qu’on veut embastiller les accapareurs et autres affameurs. Rien de nouveau sous le soleil. On y arrive parfois. Souvent ils ne l’ont pas volé. Pour autant, observons la réalité en toute lucidité. Dans ces produits comme dans le reste, il y a des marchés parce qu’il y a des acheteurs et des vendeurs, des producteurs et des consommateurs. Il y a des fluctuations parce que l’offre et la demande varient. L’offre surtout, au hasard des récoltes, ou des cycles de production. Depuis mille ans, en Europe, les prix agricoles ont toujours fluctué, et souvent violemment. On peut et doit se mobiliser collectivement pour anticiper ces fluctuations et les réguler, en organisant mieux les marchés agricoles, et en diffusant l’information, comme on va le voir. Mais la fluctuation sera toujours là. Ce qui ne fait évidemment pas disparaître le problème dramatique des populations secouées ici ou là par des hausses intempestives. Mais outre la régulation des marchés, et bien plus qu’elle, c’est une question de politique du développement agricole d’un côté, et d’aide d’urgence de l’autre. En tout cas, on n’aidera pas les populations affectées en cassant les thermomètres. Mais on peut à la fois améliorer le thermomètre, en régulant les marchés, et se protéger contre les hausses de température. C’est justement pour cela que dès l’Antiquité sont apparus ce qu’on appelle des dérivés, qui sont des outils de couverture, et surtout que les États-Unis, à partir du XIXe siècle, ont massivement développé les premiers marchés organisés de dérivés sur produits agricoles. Grâce à eux on peut s’engager sur un prix futur qu’on connaît à l’avance. C’est un net progrès. Objection : oui mais ces dérivés deviennent des instruments de spéculation, surtout lorsque la finance s’en mêle. Il est vrai que les fluctuations erratiques ont semblé augmenter depuis quelques années. Et c’est justement là que la finance, attirée par la diversification que représente pour elle cette classe d’actifs, est intervenue de plus en plus activement sur ces marchés. Ce facteur existe bien sûr. Mais cela ne doit pas conduire à ignorer le poids considérable d’autres données. La littérature agricole comme écologique est sur ce plan parlante : la hausse de la fréquence et de l’amplitude des dérèglements climatiques, la dégradation des sols arables, les guerres dans des zones de production clés, une démographie apportant quotidiennement 230.000 bouches supplémentaires, l’accroissement des surfaces consacrées aux biocarburants, tout cela pèse lourd. À quoi s’ajoute la modification des comportements alimentaires : que des pays entiers voient aujourd’hui leur alimentation largement dépendante de denrées qu’ils n’ont jamais produites et qu’ils ne peuvent pas produire de façon appréciable est forcément lourd de conséquences. Il n’est en outre même pas évident qu’une hausse tendancielle des prix soit toujours immorale. Outre que l’élévation du niveau de vie des agriculteurs n’est pas condamnable en soi, si on regarde dans une perspective de développement durable, plus le prix de la ressource est élevé, plus nous y faisons attention, et plus nous consacrons de moyens à l’amélioration de sa production et à la recherche d’alternatives. En outre, la diversité agricole est très loin d’être entièrement capturée par les marchés dérivés. Le riz, deuxième céréale la plus produite au monde, n’est pas traité par des dérivés : trop de variétés différentes pour le permettre. Mais son prix fluctue énormément ! Ensuite, la taille du marché physique rapporté à celle du marché dérivé fait que le premier finit normalement par retrouver son rôle directeur. Et c’est justement parce que les produits agricoles sont cruciaux, que les risques d’inadéquation de l’offre à la demande augmentent, et donc que producteurs et consommateurs ont plus que jamais besoin de se prémunir contre les aléas, qu’on peut avoir besoin aussi d’acteurs capable de faire la jonction entre acheteurs et vendeurs de couverture quand ceux-ci, comme c’est très fréquent, ne sont pas présents au même moment pour les mêmes quantités. Donc d’acteurs extérieurs, des investisseurs, qui se portent sur les marchés en contrepartie. Reste les cas où cette finance peut accentuer les fluctuations. Ils existent, notamment quand ces acteurs pèsent trop, et dans le même sens. C’est alors une question de régulation du marché. Tout marché a besoin de règles qui encadrent son fonctionnement, et d’arbitres qui en assurent le respect en sanctionnant les comportements fautifs. La régulation progresse, lentement mais indéniablement. Les États-Unis ont ici un rôle de leader compte tenu de la taille de leur marché et d’un régulateur (la CFTC) très présent depuis longtemps sur ce segment. Mais l’Europe joue également sa partition. L’introduction prochaine (anticipée par la France) de limites de positions doit notamment permettre de mieux gérer le rapport entre intervenants, selon qu’ils agissent en fonction de besoins de couverture ou de besoins financiers. Mais cela ne suffit pas. Des failles subsistent en effet et une majeure notamment, qui est caractéristique de nos insuffisances collectives. C’est le fait que la régulation des marchés de dérivés de matières premières est largement rattachée à la réglementation financière générale, alors même qu’il existe des liens inextricables entre dérivés et physique, et que réguler les premiers sans considération des seconds n’a que peu de sens. En outre les marchés du physique ne font pas l’objet de règles aussi précises que les dérivés. Il le faudrait pourtant, de façon impérative. Cette double nécessité semble avoir été mieux comprise pour l’énergie : sur les marchés de gros de l’énergie, régulateur financier et régulateur physique coordonnent leur action en faveur du bon fonctionnement du marché. Pourquoi alors ne pas décliner ce modèle pour les matières premières agricoles ? La France dispose d’atouts certains sur ce terrain. Euronext est un opérateur actif sur ce segment, comme Clearnet en matière de compensation. J’ai déjà eu l’occasion de souligner le succès du contrat blé, devenu en 15 ans une référence mondiale. La fin des quotas laitiers vient de conduire au lancement de contrats sur produits laitiers permettant de faire face à la volatilité qui devrait en découler. Par ailleurs, sur le marché physique, notre pays bénéficie de la présence de France Agrimer. Sans être un régulateur en tant que tel, cette institution joue un rôle important, probablement unique en Europe, en assurant le suivi des différentes filières agricoles, en aidant à prévenir les risques auxquels elles font face et en permettant aux producteurs de s’organiser. La déclinaison de tout cela est inévitablement complexe. Mais parce que le sujet est critique, il ne peut être éludé. L’Europe notamment doit donc s’atteler à une grande ambition : élaborer un cadre de régulation coordonné et efficace pour tous les marchés traitant les matières premières agricoles, physiques ou dérivés. L’effort en vaut la peine.
| fake |
Les signaux s'accumulent. L'ONU a annoncé dans un rapport que les océans ont atteint des records de chaleur en 2018, soulignant son inquiétude pour les risques pesant sur la vie marine face au changement climatique. Dans le rapport publié jeudi sur l'état du climat dans le monde, l'Organisation météorologique mondiale (OMM) fournit des précisions sur la multiplication des "manifestations physiques" du changement climatique, comme les phénomènes météorologiques extrêmes. Elle détaille également son impact socio-économique croissant. Selon l'OMM, le contenu thermique des océans a atteint de nouveaux pics en 2018 entre 0 et 700 m de profondeur (relevés remontant à 1955) et entre 0 et 2 000 m (relevés remontant à 2005), "pulvérisant les records de 2017". L'ONU avait déjà signalé en février que la période 2015-2018 a été la plus chaude depuis le lancement des mesures. La hausse du niveau de la mer s'est aussi poursuivie "à un rythme accéléré", atteignant un record, selon l'OMM. Cette accélération de la hausse du niveau moyen de la mer est surtout due au "rythme accru de perte de masse glaciaire des inlandsis" (les glaces permanentes ou calottes polaires). Selon le rapport, en 2018, la plupart des dangers naturels, dont ont été victimes près de 62 millions de personnes, étaient liés à des conditions météorologiques et climatiques extrêmes. Comme par le passé, ce sont les inondations qui ont touché le plus de personnes - plus de 35 millions. Plus de 1600 décès ont été liés aux vagues de chaleur intense et aux incendies de forêt qui ont frappé l'Europe, le Japon et les Etats-Unis, les dommages matériels avoisinant le chiffre record de 24 milliards de dollars dans ce dernier pays. En Inde, l'Etat du Kerala n'avait pas connu de pluies aussi abondantes et d'inondations aussi dévastatrices depuis presque un siècle. "Les données divulguées dans le présent rapport sont très inquiétantes. Les quatre dernières années sont les plus chaudes jamais répertoriées, et la température moyenne à la surface du globe en 2018 était supérieure d'environ 1°C aux valeurs préindustrielles", a souligné le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, dans l'introduction à la déclaration. "Il n'est plus temps de tergiverser", a-t-il ajouté. Lors d'une conférence de presse, il a mis en garde contre l'impossibilité d'inverser la tendance climatique qui se rapproche. Le monde "est très près" du moment où cela ne sera plus possible, a-t-il dit, rappelant qu'il organise un sommet en septembre à l'ONU pour intensifier l'action. Il a précisé avoir dit aux dirigeants du monde : "Ne venez pas avec un discours, venez avec un plan".
| true |
Sommet sur le climat : Bolsonaro s’engage sur la neutralité carbone du Brésil d’ici 2050 Le président brésilien Jair Bolsonaro annonce que son pays vise désormais la neutralité carbone à l’horizon 2050, soit dix ans plus tôt que l’objectif précédemment annoncé. Il s’est aussi engagé à éliminer la déforestation illégale au Brésil d’ici 2030, alors que les zones déboisées en Amazonie ont fortement augmenté depuis son arrivée au pouvoir. Le président brésilien Jair Bolsonaro a annoncé jeudi 22 avril 2021 que son pays visait désormais la neutralité carbone à l’horizon 2050, soit dix années plus tôt que l’objectif précédemment annoncé. « J’ai décidé que la neutralité climat au Brésil serait atteinte en 2050 », a déclaré Jair Bolsonaro au premier jour d’un sommet sur le climat organisé par le président américain Joe Biden. Lire aussi : Sommet sur le climat. Emmanuel Macron demande d’« accélérer sur la mise en œuvre des engagements » Une politique environnementale sous le feu des critiques Le président brésilien s’est par ailleurs engagé à « éliminer la déforestation illégale au Brésil d’ici 2030 », alors que les zones déboisées en Amazonie ont fortement augmenté depuis son arrivée au pouvoir, en janvier 2019. M. Bolsonaro a par ailleurs fait appel à la « contribution de pays, d’entreprises, d’entités et de personnes disposées à agir de façon immédiate, réelle et constructive à la solution de ces problèmes ». Il a notamment souligné l’importance des crédits carbone, « cruciaux pour financer des investissements » dans la lutte contre le changement climatique. « Le Brésil est sorti de ce sommet comme il y est entré : discrédité. Bolsonaro a passé la moitié de son discours à demander de l’argent pour des avancées environnementales déjà acquises par le passé, mais que son gouvernement tente de détruire depuis deux ans », a réagi sur Twitter Marcio Astrini, du collectif d’ONG Observatoire du climat. Le gouvernement Bolsonaro est la cible de virulentes critiques pour sa politique environnementale. Les écologistes s’inquiètent notamment des réductions drastiques de budget et de personnel des agences de protection de l’environnement. Des résultats concrets attendus Entre août 2019 et juillet 2020, la déforestation a augmenté de 9,5 % par rapport aux 12 mois précédents, avec une surface déboisée équivalente à celle de la Jamaïque, et les feux de forêt ont aussi atteint des niveaux extrêmement préoccupants. Le président Bolsonaro s’était déjà engagé à éradiquer la déforestation illégale d’ici 2030 dans une lettre adressée à Joe Biden la semaine dernière. L’envoyé spécial du président américain pour la diplomatie climatique, John Kerry avait alors salué cet engagement, mais avait réclamé des « mesures immédiates et un dialogue avec les populations indigènes et la société civile pour faire en sorte que cette annonce se traduise en résultats concrets ».
| true |
Un individu moyen pourrait ingérer jusqu'à 5 grammes de plastique chaque semaine, selon un rapport commandé par le WWF à l'université de Newcastle (Australie), et publié mardi. Soit le poids d'une carte bleue. Selon cette compilation de 50 études menées sur l'ingestion humaine de plastiques, chaque personne avalerait environ 2000 micropièces et particules chaque semaine, soit quelque 250 grammes annuellement. Ce n'est pas la première fois qu'une étude montre que les humains ingèrent et respirent une nuée de particules de plastique chaque année, mais le défi pour les chercheurs australiens était d'en évaluer le poids. "Alors que la prise de conscience grandit quant à l'existence des microplastiques et à leur impact sur l'environnement, cette étude fournit pour la première fois un calcul précis des taux d'ingestion", a expliqué Thava Palanisami, professeur à l'université de Newcastle. Ce qui "contribuera à cerner les potentiels risques toxicologiques pour les humains". Première source de ce plastique ingurgité, l'eau, surtout si elle est embouteillée. Selon une étude canadienne parue le 5 juin, basée sur le mode de vie d'un Américain moyen, un adulte ingère jusqu'à 52 000 microparticules de plastique par an, auxquelles s'ajoutent 90 000 supplémentaires s'il boit uniquement de l'eau en bouteille (et 4 000 s'il se contente de l'eau du robinet). LIRE AUSSI >> Eau en bouteille ou du robinet : le match en chiffres Parmi les autres produits de consommation analysés, les fruits de mer, la bière et le sel contiennent le plus fort taux. Et si l'on prend en compte la pollution de l'air, et donc l'inhalation, ce chiffre passe à 121 000 - ces estimations variant individuellement selon le mode et le lieu de vie, ajoutait cette étude parue dans la revue Environmental Science and Technology. LIRE AUSSI >> L'eau en bouteille, un désastre écologique Pour le WWF, "c'est un signal d'alarme pour les gouvernements : les plastiques ne polluent pas juste nos rivières et océans, ils ne tuent pas seulement la vie marine, mais ils sont en chacun d'entre nous", souligne Marco Lambertini, directeur général du WWF International, dans un communiqué. "Alors que la recherche étudie les potentiels effets négatifs du plastique sur la santé humaine, il est clair que c'est un problème mondial qui pourra être résolu seulement si l'on s'attaque aux racines de la pollution: si nous ne voulons pas de plastique dans notre organisme, il faut stopper les millions de tonnes qui continuent à échouer dans la nature chaque année", a-t-il ajouté. Il appelle à agir "au niveau des gouvernements, des entreprises, des consommateurs" et à trouver "un traité mondial" contre la pollution des océans, avec des objectifs nationaux. Les microplastiques, venus de la dégradation de produits aussi divers que les vêtements synthétiques, les pneus, les lentilles de contact..., se retrouvent désormais partout sur la planète, sur les plus hauts glaciers comme dans les failles marines.
| true |
Nous assistons actuellement, en Europe, au désengagement massif des énergies fossiles vers les énergies renouvelables, cette fameuse transition énergétique. Ce déplacement, qui concerne chaque citoyen, dans la plupart des aspects de sa vie quotidienne, est d’une envergure économique sans précédent. On ne parle pas de milliards d’euros, ni même de centaines de milliards. C’est en milliers de milliards d’euros que se chiffre le secteur européen de l’énergie. Pourtant, cette réorientation massive de l’énergie européenne ne répond à aucune nécessité économique, au contraire : son coût, pour les consommateurs, les entreprises et les contribuables, est considérable. Comment une telle opération est-elle possible ? Comment, dans le contexte d’une économie européenne ouverte, en concurrence mondialisée, une telle transition énergétique forcée a-t-elle pu s’initier ? Comment expliquer que le colossal cortège de normes, taxes et interdictions impliqué par la transition énergétique, soit globalement accepté ? Comment les nécessités de la transition énergétique en sont-elles venues à imprégner si parfaitement la doxa et la culture, le droit et l’économie, jusqu’à la mode et aux sciences humaines ? Tachons de cerner la structure intime de cette formidable pyramide normative. NORMALITÉ DE LA NORME Le premier élément de réponse réside dans le contexte normatif. Jamais nos sociétés —France, Belgique, Royaume-Uni — n’ont sécrété autant de normes. Dans nos pays, des dizaines de milliers de pages légiférantes viennent, chaque année, enrichir ce qui est déjà le plus épais foisonnement normatif de l’histoire humaine. Cette hyperinflation normative s’aggrave encore d’un législateur européen, auteur lui-même d’une grande quantité de normes. Il faut saisir l’originalité de cette réalité. À l’époque de la rédaction du Code civil (1804) et jusque dans l’immédiat après-Deuxième guerre mondiale, la plupart des citoyens cultivés étaient en mesure, sinon de connaître, du moins de comprendre les textes de loi. Ce n’est plus le cas. Se publient des textes qui sont incompréhensibles, non seulement pour les citoyens, même cultivés, mais par des juristes. Ainsi des dispositions européennes dans le domaine de la TVA, indéchiffrables si l’on n’est pas un expert fiscal versé spécialement dans la matière de la TVA, et dans celui qui nous occupe ce soir, l’énergie. Il est allégué que cette complexité est inhérente à la technicité de la matière. Toutefois l’argument n’est pas recevable. D’une part, c’est le propre du droit de normer une réalité toujours complexe. D’autre part, cette complexité n’est aucunement cantonnée aux secteurs techniques — tels que l’énergie — mais s’étend, nous l’avons dit, à des matières sans rapport avec la technologie, tels que la fiscalité. En réalité, cette complexité caractérise aujourd’hui la plupart des normes adoptées, au niveau national comme européen. Surtout, nous vivons une époque que l’on pourrait qualifier de normalité de la norme. Il est désormais considéré comme normal, voire souhaitable, que la norme de droit sous ses différentes formes s’immisce jusque dans les sphères les plus intimes de la vie des individus, pour régir leurs rapports entre eux, avec la nature, avec leur propre corporéité. Jamais les juristes civilistes, romains ou médiévaux n’avaient été animés par une telle prétention holistique. Il n’est pas jusqu’aux sociétés totalitaires — par exemple, l’URSS — qui ne ployaient sous une masse normative notablement inférieure à celle que nous connaissons. N’était ce paradigme contemporain de la normalité de la norme, la transition énergétique, qui entend réguler jusqu’aux détails de la vie pratique des Européens, n’aurait pas été aussi aisée. C’est notre premier élément de réflexion. LA SUBVENTION COMME RENTE Le deuxième élément, ce sont les entrepreneurs. On nous dit : voyez comme les énergies renouvelables incarnent l’avenir, puisque la plupart des grands acteurs du secteur s’y engagent, et résolument ! Le constat est exact. Mais n’oublions pas que l’entrepreneur est un chasseur d’opportunité. Le seul facteur — le seul — qui explique la translation massive des entreprises du fossile vers le renouvelable est la subvention publique. À l’exception de l’hydroélectrique, il n’existe aucune forme de renouvelable — éolien, photovoltaïque — qui, en Europe, soit rentable. Or, la subvention publique n’incarne pas seulement, pour l’entreprise, une rentabilité de substitution : elle est une rente, car vu leurs investissements initiaux, les entreprises exigent que la subvention soit garantie dans la durée. Dit autrement, par la subvention publique pérennisée, l’entreprise s’offre une rente structurellement préférable à la libre concurrence. Il n’est donc guère surprenant que les grands acteurs de l’énergie se soient non seulement pliés à la transition énergétique, mais qu’ils en soient devenus les plus ardents partisans, jusqu’à « lobbyer » en sa faveur — et sur ses modalités — auprès des pouvoirs publics nationaux et européens. Ceci n’est qu’une illustration de la rationalité des opérateurs économiques. INTERNATIONALISATION DE LA NORME Troisième élément de réflexion. On nous explique : voyez comme les motifs de la transition énergétique sont puissants, puisque tous les États européens s’y sont convertis ! Là encore, le constat est exact. Mais il ne s’agit pas ici d’une sorte d’embrasement rationnel ou moral collectif. Seulement d’une réalité qui s’étend à de nombreux secteurs : l’internationalisation de la norme. Prenons-en un exemple étranger au sujet qui nous occupe : celui de la théorie du genre, selon laquelle les différences entre hommes et femmes sont culturelles, et non biologiques. En 2011, la version la plus extrême de cette théorie était consacrée par une Convention du Conseil de l’Europe. Celle-ci exige l’éradication (sic) de toute tradition, coutume ou pratique fondée sur un rôle stéréotypé des femmes et des hommes. Il est à noter que cette convention était adoptée à une époque où la grande majorité des Européens n’avait jamais entendu parler de la théorie du genre. Or, par le fait de cette consécration au niveau international, la théorie du genre se voit offrir, non seulement une force normative obligatoire, mais un caractère d’obligation qui s’impose aux États membres. Dit autrement, dès lors qu’une idéologie ou théorie se trouve incarnée dans une norme internationale, elle échappe à la compétence des parlements nationaux. Il est, en effet, de droit constant dans les ordres juridiques européens que la norme internationale l’emporte sur le droit national. Et cela, de facto, à titre définitif, car même si l’on peut défaire ce qui a été défait, il est exceptionnel que des États, en temps ordinaire, reviennent sur des conventions qu’ils ont passées entre eux. Or, l’énergie est une matière dont il revient à l’Union européenne, depuis Lisbonne, de fixer le cadre normatif. Ce cadre ayant été fixé, il n’est plus possible aux États membres d’échapper aux impératifs de la transition énergétique. Dans son principe, la transition énergétique a force de loi pour les parlements et les gouvernements européens. Ce dont les environnementalistes, mais également les entreprises électriques — pour les raisons évoquées ci-avant — ont tout lieu de se féliciter. SANCTIFICATION PAR LA SCIENCE Rien de tout ceci n’aurait été possible sans la sanctification de la transition énergétique par la science. La généalogie de la transition énergétique européenne et de ses variantes dans le monde nous ramène, partout et toujours, aux travaux et rapports du groupe d’experts des Nations Unies sur le climat, le GIEC. Créé en 1988, le GIEC a pour mission d’évaluer l’influence humaine sur l’évolution du climat. Des rapports ont été régulièrement publiés à cet effet, jusqu’au cinquième et dernier en date, en 2014 et 2015. Selon ces rapports, il est acquis que la Terre se réchauffe et quasiment certain que l’homme est responsable de ce réchauffement, via ses émissions de gaz à effet de serre. D’où la nécessité de renoncer progressivement aux énergies fossiles (émettrices de gaz à effet de serre) et d’engager la transition énergétique vers les énergies renouvelables (qui n’en émettent pas). Une norme va chercher sa légitimité dans les conditions de son adoption (procédure démocratique), dans la volonté de préciser le droit existant (droit romain, Common law), dans la morale (droit grec ancien) ou l’idéologie (révolution française). Qu’elle s’autorise de la science paraît la voie suprême, permettant de faire taire les contestations : s’opposer à la transition énergétique revient à s’opposer à la science. Pourtant, la structure des rapports du GIEC est problématique. Les rapports du GIEC comportent trois parties : état de la science du climat (partie 1), impacts négatifs, pour l’homme, des changements climatiques observés (partie 2), enfin moyens d’y remédier (partie 3). Où il apparaît que les rapports du GIEC, que l’ancien ministre français de l’Énergie J.-L. Borloo présentait comme des « ouvrages scientifiques », reposent nécessairement, dans leurs deuxième et troisième parties, sur des jugements de valeur, dont on peut malaisément considérer qu’ils sont en aucune façon scientifiques. Les jugements de valeur sont la province de la morale, de la philosophie, du politique et du droit : ils sont étrangers au domaine de la science. Dit autrement, il existe, entre la première partie des rapports du GIEC et les deux suivantes, une différence qui n’est pas de registre, mais de nature : la première partie propose une synthèse d’articles scientifiques, les deux suivantes sont construites sur des jugements de valeur particuliers — et qui apparaissent in concreto très particuliers. Le problème est d’autant plus aigu que le GIEC prétend dériver les deuxième et troisième parties de la première. C’est parce que l’homme cause le réchauffement de la planète par ses émissions de gaz à effet de serre (partie 1), que doivent êtres adoptées tels dispositifs de normes, taxes, interdictions et régulations dans les domaines de l’énergie, des transports, de l’urbanisme, de la mobilité, etc. (partie 3). Nous ne parlons pas ici de remarques à la marge : la partie normative du dernier rapport du GIEC s’étend sur un millier de pages, soit le tiers du rapport global. Bien sûr, il ne s’agit pas de normes au sens strict, car les rapports du GIEC n’ont pas de force contraignante, seulement de recommandations normatives. Mais comment ne pas relever que pour formuler une norme, fût-ce à titre provisionnel, il faut nécessairement déjà mettre en œuvre des jugements de valeur ? Et comment un gouvernement pourrait-il se départir tout intégralement de ces recommandations, dès lors qu’elles sont ointes du prestige de la science ? De fait, la lecture du quatrième rapport du GIEC (2010) se lit comme un condensé prédictif du droit français, belge, allemand et européen actuels dans les domaines de l’énergie, des transports, et quantité d’autres, aussi vrai qu’il n’existe virtuellement aucune activité humaine qui ne soit émettrice de CO2. Telle est, Mesdames et Messieurs, la pointe de cette pyramide normative que je vous décrivais, qui en explique à la fois la formidable envergure et l’existence même : la science. La science dans ce qu’elle a de plus « dur », d’exact et d’incontestable, c’est-à-dire la physique, prestigieuse héritière de quelques-unes des plus belles figures du génie humain, Newton, Einstein, Heisenberg. L’ERREUR DE LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE Pourtant, cet adoubement de la norme par la science est fondé sur une erreur de raisonnement. La prétention à dériver des normes (partie 3), fût-ce sur le mode recommandationnel, d’observations ou jugements de fait (partie 1), est une erreur de raisonnement, du reste assez naïve, que la tradition nomme « naturalistic fallacy ». Car cette opération de dérivation est une impossibilité logique. Prenons un exemple étranger au climat : fumer nuit à la santé (définie comme longévité et condition physique); la science sur ce point est acquise, « settled » en effet, et incontestée. De ce constat scientifique indubitable, peuvent naître une multitude de normes, contradictoires les unes aux autres. Je peux, par exemple, décider d’arrêter le tabac parce que j’attache du prix à la durée de vie, au sentiment physique de bien-être, etc. (norme 1). Inversement, mon voisin choisira de s’adonner aux plaisir du tabac, pour des motifs esthétiques, de convivialité, par habitude, « parce qu’il faut bien mourir de quelque chose », etc. (norme 2). Fumer/Ne pas fumer : difficile d’imaginer deux normes plus contradictoires. Pourtant, ces deux normes sont aussi susceptibles l’une que l’autre de découler de la science, car en réalité elles n’en découlent pas : aussi bien la norme 1 que la norme 2 supposent des jugements de valeur — je viens d’en donner des exemples — qui sont quant à eux, et ne peuvent pas ne pas être, radicalement étrangers au champ de la science. Prenons un exemple dans le champ qui nous occupe. Sachant que le facteur problématique désigné par la partie 1 des rapports du GIEC, ce sont les gaz à effet de serre, il paraît rationnel d’interdire les véhicules fortement émetteurs de gaz à effet de serre (véhicules anciens). Ce que d’abord on ne fit pas, parce qu’on ne voulait pas frapper durement les personnes propriétaires de tels véhicules, réputées à faible capacité contributive (étudiants, personnes à faibles revenus, etc.). Plus récemment, nos politiques se sont engagés dans la voie inverse, envisageant l’interdiction pure et simple de tous les véhicules à essence et au diesel (Norvège, Allemagne, France). Ce qui atteste de la radicalisation en cours, et montre qu’un même jugement de fait est susceptible d’être suivi de normes contradictoires, en fonction des jugements de valeur qui sont mis en œuvre. Mesdames et Messieurs, de nombreux scientifiques méprisent la philosophie, qu’ils tiennent pour un genre mineur, soit redondant de la science, soit de l’ordre de la métaphysique. Je comprends ce point de vue. Trop souvent la philosophie se complaît dans le ressassement de son passé, de stériles considérations sur le langage, d’indécidables controverses sur des miettes de pensées, quand ce ne sont pas des théories politiques hâtivement habillées de prétentions rationalisantes. L’idée que la science se suffit à elle-même est cependant erronée. Quand une loi prétend trouver son esprit dans la science, elle est toute imprégnée d’idéologie.
| fake |
Vendredi, le ciel était étrangement voilé autour de Paris. Selon Météo-France, il s'agissait de résidus des épaisses fumées qui se dégagent des incendies ravageant la côte ouest des Etats-Unis depuis plusieurs semaines. Emportés par la circulation atmosphérique, ils ont traversé l'Atlantique, illustrant l'ampleur de la catastrophe qui se déroule de la frontière du Canada à celle du Mexique, en particulier en Californie et dans l'Oregon, où 16 victimes ont été recensées cette semaine, sans qu'un bilan exhaustif puisse être établi, de vastes régions étant encore inaccessibles. Si ces zones sont habituées au départ de feux estivaux, la violence et la fréquence des derniers incendies sont sans précédent. Dans le Nord-Ouest californien, "August Complex Fire", un assemblage de 37 feux qui ont touché la forêt de Mendocino à partir du 17 août, est officiellement devenu le plus étendu de l'histoire dans cet Etat, avec plus de 300 000 hectares brûlés. Auprès de L'Express, François Gemenne, membre du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) et chercheur à l'université de Liège, souligne la "corrélation" entre ces multiplications d'incendies géants et la modification du climat. L'Express. En quoi ces "mégafeux" sont-ils liés au réchauffement climatique ? François Gemenne. Il est clair que l'on peut établir un lien entre le changement climatique et les incendies en Californie et dans l'Oregon, qui sont favorisés par des conditions de sécheresse persistante, l'absence de précipitations, des vents violents et des températures records depuis le début de l'été. Dans des zones qui n'ont pas connu de pluie depuis longtemps, toute étincelle provoque très rapidement un départ de feu, car les conditions de propagation sont plus importantes, à cause notamment du faible nombre de zones humides. Le GIEC avait prédit il y a 30 ans déjà la multiplication des feux de forêts dans la décennie 2020, en particulier dans l'hémisphère nord, comme conséquence du changement climatique. Ils sont manifestement de plus en plus violents, donc de plus en plus difficiles à éteindre. Le phénomène est de grande ampleur, touchant également la Sibérie, le pourtour méditerranéen, l'Australie en 2019, et la Californie de manière récurrente.
| true |
Les bornes de rechargement larguées par les voitures électriques Les immatriculations de voitures électriques s’envolent. Mais pas le réseau français de bornes de rechargement haute puissance, qui doit mettre le turbo. Les voitures électriques sont de très loin les moins polluantes (fabrication comprise), comme l’a démontré l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Cela tombe bien, leurs ventes explosent. Fin 2020, elles étaient 3,1 millions à sillonner les routes des trente-deux pays de la zone Europe, huit fois plus qu’en 2015. Mais, pour les recharger, le réseau de bornes publiques (287 000), concentré aux trois quarts en Allemagne, en France et aux Pays-Bas, a progressé deux fois moins vite. La France mal classée Si la France est en seconde place en nombre total de bornes (43 700), elle est mal classée pour ce qui concerne les plus utiles, celles qui délivrent assez de puissance (plus de 50 kilowatts) pour étancher la soif des voitures récentes, toujours plus gourmandes : sur autoroute, une puissante Tesla a 400 km d’autonomie contre 200 km pour la modeste Zoe. Les 4 000 « superchargeurs » français (jusqu’à 175 kW) ne constituent que 9 % des bornes de l’Hexagone, contre le double en Allemagne et au Royaume-Uni, et le triple en Norvège. TotalEnergies (ex-Total), en pleine mutation, part à la conquête tous azimuts de l’« électromobilité ». À Paris, où le groupe gère le réseau municipal des bornes (pour vélos, scooter et voitures), il doit en tripler le nombre – 700 actuellement – d’ici à l’an prochain. Sur les grands axes de l’Hexagone, TotalEnergies annonce la création de 1 000 points de chargement de haute puissance dans 300 stations-service, soit une tous les 150 km ». S’y ajouteront « 200 autres stations en zone urbaine ». Elles ne délivreront « que de fortes puissances, pour répondre durablement aux besoins des prochaines générations de véhicules ». Cet objectif répond pour partie au décret du 12 février 2021. Il impose que les aires autoroutières de service, dont la moitié seulement est dotée de points de recharge, le soient toutes d’ici à 2023. Le rêve de Luca de Meo De quoi rassurer les constructeurs auto. La Commission européenne, dans son projet de règlement du 14 juillet, veut que, dès 2035, seules les ventes de véhicules électriques soient autorisées. Ce que le Parlement et le Conseil européens doivent encore trancher. Encore faut-il pouvoir les recharger, rétorque l’Association des constructeurs automobiles européens (ACEA) : L’objectif de 3,5 millions de bornes d’ici à 2030 proposé par la Commission est largement insuffisant. Pour l’ACEA, il faut atteindre les 6 millions de bornes. Les pouvoirs publics étant invités, plus qu’ils ne le font déjà, à mettre la main à la poche pour financer des stations coûtant plusieurs centaines de milliers d’euros, qui ne se rentabilisent qu’en cinq à dix ans. En France, la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, assure que le nombre de bornes de forte puissance a plus que doublé depuis le début de l’année. Certains doutent que cela suffise pour alimenter un parc de voitures électriques françaises qui pourrait passer de 200 000 actuellement (sur un total 40 millions) à 3 millions en 2028. Luca de Meo, le directeur général de Renault, est clair : L’infrastructure de rechargement est un point critiquepour les ventes de véhicules. Il assure rêver du jour où constructeurs, énergéticiens et pouvoirs publics «s’uniront pour investir ensemble dans les superchargeurs, afin que les automobilistes partent en week-end sans l’angoisse de savoir s’ils pourront charger leur voiture ».
| true |
‘Je ne devrais pas être là, je devrais être à l’école, de l’autre côté de l’océan’’, a lancé l’adolescente, la voix tremblante mais forte, ‘‘Comment osez-vous ? Vous avez volé mes rêves et mon enfance avec vos paroles creuses.» Greta Thunberg Lanceuse d’alerte » Les gens souffrent, ils meurent. Des écosystèmes entiers s’effondrent, nous sommes au début d’une extinction de masse, et tout ce dont vous parlez, c’est d’argent, et des contes de fées de croissance économique éternelle ? Comment osez-vous !’’» Ce court discours est l’un des plus percutants que l’adolescente de 16 ans ait prononcés depuis son arrivée aux États-Unis fin août. Elle a, comme auparavant, répété les faits scientifiques confirmant le réchauffement accéléré de la planète. «Vous nous avez laissés tomber. Mais les jeunes commencent à comprendre votre trahison Si vous décidez de nous laisser tomber, je vous le dis : nous ne vous pardonnerons jamais. Nous ne vous laisserons pas vous en sortir comme ça. Le monde se réveille et le changement arrive, que cela vous plaise ou non.» Greta Thunberg Lanceuse d’alerte C’est par ces mots percutants que Greta Thunberg avec une voix chevrotante par l’émotion crie sa douleur à la face de ces responsables irresponsables en leur promettant qu’ils rendront compte devant le tribunal de l’Histoire. Grèves pour le climat, marches partout dans le monde, Assemblée générale des Nations Unies sur le réchauffement, rapport du Giec sur les océans… Et pourtant cela n’aboutit à rien de tangible. Lundi 23 septembre se déroulait, à New York, le sommet « action climat » de l’ONU. Le bilan de ce sommet s’est avéré décevant : aucun gros émetteur de gaz à effet de serre n’a pris d’engagement fort ou nouveau pour le climat. Seul un groupe d’une soixantaine de pays en développement a répondu à l’appel de Antonio Guterres et s’est engagé à accroître ses efforts d’ici à 2020. «Comment osez-vous ?» À l’ONU, Greta Thunberg fustige les politiques. «Tout a un coût, mais le coût le plus élevé est celui de l’inaction, avait annoncé António Guterres en ouverture du sommet. Cela coûte plus cher de construire des centrales à charbon et subventionner des énergies fossiles. Le moment est venu de taxer le carbone et non plus les salaires.» Des dirigeants se sont ensuite succédé derrière le pupitre. Le Premier ministre indien Narendra Modi a annoncé une augmentation des capacités des énergies renouvelables, en Inde, à 175 GigaWatt (GW) d’ici à 2022, et 450 GW à l’avenir. La chancelière Angela Merkel a présenté le plan climat qu’elle a dévoilé le vendredi 20 septembre, consistant à réduire les émissions allemandes de CO2 de 55 % d’ici 2030, par rapport à 1990. Le président français Emmanuel Macron a appelé, de son côté, à renflouer le Fonds vert pour le climat, au bénéfice des populations les plus vulnérables au changement climatique. Il a annoncé un total de 7 milliards de dollars déjà récoltés, sur un objectif de 10 milliards. Quelques heures plus tôt, peu avant l’ouverture du sommet, la Russie avait signé une résolution gouvernementale consacrant son adhésion définitive à l’accord de Paris sur le climat » (1). Allant plus loin dans la responsabilisation des pollueurs, Greta Thunberg et 15 autres jeunes intentent une action juridique contre cinq pays, dont la France. Cette plainte inédite, vise cinq Etats pollueurs : la France, l’Allemagne, l’Argentine, le Brésil et la Turquie. Cette action en justice pour dénoncer l’inaction de cinq pays contre le réchauffement climatique comme une atteinte à la convention de l’ONU sur les droits de l’enfant. Les cinq pays visés par la plainte font partie de ces 44 Etats, figurent parmi les grands pollueurs de la planète et sont influents au sein du club des pays riches du G20. Ce qui leur a valu d’être épinglés, plutôt que les Etats-Unis, la Chine ou l’Inde, plus gros émetteurs au monde, qui, eux, n’ont pas ratifié ce protocole. Est-ce que les prophètes de malheur qui annoncent l’apocalypse exagèrent ? On sait que le Giec dans ses différents rapports n’a pas cessé d’attirer l’attention sur le danger à différer les actions après les vaines promesses des pays qui n’ont pas tenu leurs engagements, les émissions de CO2 sont reparties à la hausse et on frise les 40 milliards de tonnes de CO2 par an. Des études ont montré que le stock global à ne pas dépasser serait de 420 milliards de tonnes de CO2 d’ici la fin du siècle ; à cette cadence c’est en 2030 que nous allons les atteindre ! Nous allons tout droit vers 6° à 7°en 2100 et là l’humanité risque de disparaître, elle, qui, par ses agissements, a provoqué la disparition de milliers d’espèces. D’autre part, des scientifiques français ont dévoilé leurs prévisions d’évolution du climat d’ici à 2100. « Le scénario le plus optimiste, qui suppose une action mondiale concertée, immédiate, de très grande ampleur, permettrait tout juste de maintenir les températures en dessous de 2 °C de réchauffement à la fin du siècle. Le pire envisage 7 °C de réchauffement. Depuis la fin du XIXe siècle, les gaz à effet de serre émis par les activités humaines ont provoqué un réchauffement climatique mondial de près de 1,2 °C. Ce chiffre cache des périls d’une grande ampleur : de graves sécheresses, des cyclones dévastateurs, la montée du niveau des mers. Les emballements du système Terre, déjà innombrables, n’en sont pourtant qu’à leurs prémices. Quelle que soit l’évolution des émissions de gaz à effet de serre, la hausse des températures mondiales devrait atteindre les 2 °C d’ici 2040, en raison de l’inertie du système. Après 2040, l’ampleur des dégâts dépendra des politiques mises en œuvre dès maintenant. Selon les modèles climatiques français, si l’humanité fait l’autruche, la température terrestre pourrait atteindre + 7 °C en 2100.» (2) Tout se joue maintenant ! «La température moyenne de la planète à la fin du siècle dépend fortement des politiques climatiques qui seront mises en œuvre dès maintenant et tout au long du XXIe siècle.» Dans un monde dopé aux énergies fossiles, correspondant à la trajectoire la plus «pessimiste» envisagée par les modèles, l’augmentation moyenne de la température terrestre pourrait atteindre de 6,5 à 7 °C en 2100 par rapport à l’ère préindustrielle. C’est 1 °C de plus que dans les précédentes simulations, moins précises. Mais même une hausse de 3 à 4 °C aurait des effets exponentiels. Pour en témoigner, Pascale Braconnot évoque la fin de la dernière glaciation. C’était il y a 10.000 ans, et la Terre était couverte de glace. Or, «cette époque était seulement 3 à 4 °C plus froide qu’actuellement, raconte la chercheuse. On s’oriente vers un changement des températures globales plus élevé que ça, et à une vitesse fulgurante.» Les projections des deux modèles pour la fin du siècle convergent vers une disparition complète de la banquise arctique en fin d’été, dans le cas où les rejets de gaz à effet de serre resteraient soutenus. «La morale de l’histoire, estime Roland Séférian, c’est qu’on ne connaît pas toute l’étendue de ce que l’on risque, mais nous avons la certitude de devoir diminuer drastiquement nos émissions pour rester capables de nous adapter et d’être résilients par rapport aux aléas climatiques à venir. Maintenir l’augmentation des températures à 1,5 °C ou 2 °C, c’est endiguer l’acidification des océans, les risques de canicule, d’événements extrêmes de type sécheresse. Avec l’augmentation des températures, la hausse du niveau de la mer sera plus rapide. Les vies de millions de personnes, sur les traits de côte, en dépendent.» (2) Dans tout cela qu’ont fait les pays après leur engagement à Paris On s’aperçoit que les résultats son bien en deçà des promesses ;d’autant que les grands pollueurs continuent à investir dans les énergies fossiles : « Voici les engagements actuels des principaux pays émetteurs, soumis officiellement à l’ONU après la signature de l’accord de Paris sur le climat en 2015. Ils sont censés les actualiser en 2020. Chaque État reste libre de fixer ses objectifs, et son année de référence, ce qui rend les comparaisons plus difficiles. À noter que même si tous ces objectifs déclarés étaient atteints, cela ne suffirait pas à contenir le réchauffement de la planète «nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels», comme le stipule l’accord de 2015 – ces engagements conduiraient à un réchauffement d’environ 3°C, selon l’ONU » (3). La Chine, premier émetteur de gaz à effet de serre depuis le milieu des années 2000 (le double des États-Unis), s’est engagée à ce que ses émissions se mettent à baisser d’ici 2030. Les engagements américains datent de la présidence de Barack Obama : réduction des émissions de gaz à effet de serre de 26 à 28% en 2025, par rapport à 2005. Mais Donald Trump a annoncé en 2017 son intention de sortir de l’accord de Paris (effectif en 2020), et engagé immédiatement l’abattage des piliers du plan climat de son prédécesseur, sur les centrales au charbon et les normes d’émissions des véhicules, notamment. L’UE s’est engagée à une réduction de 40% d’ici 2030, par rapport à 1990. L’objectif sera dépassé, selon la Commission européenne, dont la présidente, Ursula von der Leyen, veut aller jusqu’à 50%, voire 55%. L’Inde, passée quatrième émetteur mondial au début de la décennie, devant la Russie, s’est engagée à réduire l’intensité en émissions de son économie de 33 à 35% d’ici 2030, par rapport à 2005.Le pays, qui investit massivement dans le solaire tout en dépendant encore beaucoup du charbon, est sur la bonne trajectoire pour y parvenir, ainsi que pour un autre engagement : 40% d’énergie d’origine non fossile d’ici 2030.» (3) Le rapport des experts climat de l’ONU sur le piteux état de santé des océans et des zones glacées a été adopté, ralenti par les objections le 24 septembre malgré les Saoudiens, qui voulaient écarter les références au rapport spécial du Giec d’octobre 2018 qui montrait les grandes différences d’impacts entre un monde à +1,5°C et à +2°C. Ce véritable coup de semonce des scientifiques expliquait qu’il faudrait réduire les émissions de gaz à effet de serre de près de 50% d’ici 2030 pour rester sous +1,5°C, «Les Saoudiens veulent discréditer la science sur laquelle se base le rapport. C’est méprisable (…) On dirait qu’ils sont venus à cette réunion juste pour empêcher toute référence au rapport 1,5°C ou à la baisse des émissions de CO2», a déclaré un participant sous couvert d’anonymat. D’après des extraits obtenus par l’AFP, le document s’inquiète de l’accélération de la fonte des glaces, de la hausse des océans et décrit les dangers sous-jacents pour les sociétés humaines. Les experts tablent ainsi sur une élévation du niveau des mers comprise entre 40 cm et 80 cm d’ici à 2100.» (4) Les patrons de grands groupes pétroliers se sont réunis sous haute sécurité à New York en marge du sommet climat de l’ONU pour vanter leurs solutions contre le réchauffement climatique. Leur message : grâce à eux et aux technologies, tout se passera bien. A quelques rues de là, au bord de l’Hudson River, la jeune activiste suédoise Greta Thunberg vient de lancer un message de rage… Comment osez-vous ?» (5) Au même moment, dans un bâtiment luxueux de Manhattan un sexagénaire raffiné s’adresse à 200 dirigeants du pétrole mondial, en grande majorité des hommes en costume, qui terminent leur déjeuner. «Nous allons décarboner le monde. Les technologies existent et elles fonctionnent. » Depuis 2014, les plus grands groupes pétroliers se sont organisés au sein de l’Oil and Gas Climate Initiative (OGCI), un club qui vise, selon les communiqués de presse, à «conduire la réponse de l’industrie au changement climatique». À l’unisson, les grands du pétrole et du gaz affirment soutenir « explicitement l’accord de Paris sur le climat », qui prévoit de maintenir le réchauffement climatique « bien en dessous de 2 degrés ». Pourtant, aucun des géants du secteur n’est en ligne avec l’objectif : les multinationales du pétrole et du gaz ont au contraire «approuvé 50 milliards de dollars d’investissements depuis 2018 dans des projets majeurs qui minent leurs objectifs climatiques», selon le think tank indépendant Carbon Tracker » (5). «Le climat est devenu l’un des principaux enjeux des réunions internationales. L’ONU adopte le développement durable, mais son secrétaire général souhaite aller au-delà des discours et des promesses. Antonio Guterres vise la neutralité carbone d’ici à 2050. Lors de la COP 26 qui aura lieu à Glasgow, les objectifs de la COP21 devront être officiellement révisés. Parmi les solutions envisagées pour réussir à limiter la hausse des températures à 2 degrés : taxer le carbone et arrêter la construction de centrales à charbon. En attendant, l’urgence reste le fonds vert. Une réunion est prévue à Paris les 24 et 25 octobre 2019 ; pour l’instant, les initiatives des différents pays rassemblent 7 des 10 milliards d’euros attendus.»(5). Les grands pollueurs se refusent à prendre des engagements pour le climat. Seules 66 nations, essentiellement des pays en développement pesant pour 6,8% des émissions, se sont engagées, lundi à New York, à accroître leurs efforts d’ici à 2020. La jeune Suédoise Greta Thunberg, a accusé avec fureur les Etats de ne pas agir dans la lutte contre le dérèglement climatique : «Le monde est en train de se réveiller et le changement arrive que cela vous plaise ou pas », trois jours après une mobilisation historique de 4 millions de citoyens. Est-ce que cela a du sens de donner des milliers de milliards aux industries fossiles et à la construction de nouvelles centrales à charbon ?», a interrogé Antonio Guterres».(5) Pour leur part les climatologues allemands estiment que le paquet climat proposé ne sera pas suffisant. Ottmar Edenhofer, directeur de l’Institut de recherche sur l’impact du climat de Potsdam, estime que la trajectoire proposée du prix du carbone ne garantira pas que les objectifs climatiques à l’horizon 2030 seront atteints. Edenhofer avait conseillé le gouvernement sur le prix du carbone dans les secteurs du transport et de la construction et avait demandé un prix de départ de 50 euros par tonne de CO2, montant qui passerait ensuite à 130 euros d’ici 2030. Toutefois, la proposition actuelle ne prévoit qu’un prix carbone initial fixe. prix de 10 – pour ces secteurs à partir de 2021, qui devrait s’élever à 35 euros d’ici 2025, après quoi la tarification sera laissée au marché. La chancelière fédérale Angela Merkel a indiqué pour la première fois que l’Allemagne pourrait rejoindre une alliance européenne en vue de parvenir à la neutralité des gaz à effet de serre d’ici 2050 On accuse les écologistes d’en faire trop car dans le passé, combien de catastrophes effrayantes leurs ont été annoncées, qui ne se sont jamais produites disent ces penseurs de la nouvelle face des climato-sceptiques. Ces climato-sceptiques qui ne proposent pas de solution si ce n’est de sembler dire : « Ce n’est pas le CO2 qui est responsable » Pour le reste débrouillez vous avec les convulsions climatiques, les inondations, les typhons, les incendies spectaculaires, les sécheresses dramatiques surtout pour les pays du Sud, l’acidification des océans, la font des calottes glaciaires qui ne se reconstituent pas en hiver. A moins de dire que c’est prévu que c’est normal et qu’il n’y a rien à faire ! En ne proposant pas de Plan B ils se décrédibilisent ! L’idéal est que tous les scientifiques du monde se donnaient la main.. On ferait une ronde… pour conjurer le mauvais sort qui nous attend. En fait, si rien n’est fait dans les prochaines années nous atteindrons le point de basculement à partir duquel le climat serait incontrôlable par des effets de rétroaction. Les grands de ce monde n’évaluent pas la menace à sa juste importance. Tous les pays sont concernés. Bien que nous soyons invisibles dans les débats du GIEC, faisons notre part. 140 millions de tonnes de CO2 pour un pays qui ne fait que gaspiller sans création de richesse est scandaleux. Pour cela, seule une transition adossée vers le Développement humain durable nous permettra outre le fait que nous respecterons nos engagements de laisser un viatique aux générations futures. « J’accuse les Nations Unies de ne pas avoir le poids nécessaire pour mettre autour d’une table toutes les sommités qui travaillent sur le climat pour qu’une fois pour toute on arrête de perdre du temps, alors que la maison brûle et que l’on regarde ailleurs comme le martelait le regretté président Chirac au Sommet de la Terre à Johannesburg en 2002. J’accuse le système néolibéral dans son ensemble de mener la Terre droit vers la sixième extinction ; J’accuse l’oligarchie des puissances de l’argent d’égoïsme et d’inhumanité. J’accuse les gouvernements serviles d’être inféodés au capital. J’accuse les potentats arabes de freiner l’avènement d’une société post-carbone J’accuse les citoyens du monde de ne pas prendre conscience de la gravité de la situation. J’accuse l’humanité de tourner le dos aux valeurs de sobriété obnubilée par l’éphémère qui déconstruit les prodigieux équilibres de la coexistence de l’avènement de la vie sur Terre » Professeur Chems Eddine Chitour Ecole Polytechnique Alger ———————– 1.https://reporterre.net/Comment-osez-vous-A-l-ONU-Greta-Thunberg-fustige-les-politiques 2. Alexandre-Reza Kokabi 20 09 2019 https://reporterre.net/Les-simulations-francaises-decrivent-un-avenir catastrophique? 3.https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/climat/ou-en-sont-les-engagements-des-grands-pays-dans-l-accord-de-paris_137499 4.https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/climat/climat-le-rapport-de-l-onu-sur-les-oceans-et-les-zones-glacees-adopte_137550 24.09.2019 5.Mathieu Magnaudeix https://www.mediapart.fr/journal/international/230919/new-york-les-rois-du-petrole-organisent-leur-contre-sommet-climatique-bon-pour-relecture-je-recois? 6.https://lenergeek.com/2019/09/23/onu-climat-taxe-carbone/ Les opinions exprimées dans ce contenu n’engagent que l’auteur. D’une part, RI se positionne à l’opposé de Greta Thunberg et, d’autre part, nous essayons de ne pas enfourcher tout cheval de bataille jeté en pâture aux médias pour les occuper, mais nos auteurs peuvent exprimer leurs propres opinions.
| biased |
Cent quarante chefs d’État et de gouvernement passent en ce moment, à Paris, des moments de rêve. Quoi de plus plaisant, en effet, que de discuter d’une échéance si lointaine, la fin du siècle, où nul ne sera plus là pour vérifier que le discours sur le changement climatique est un fantasme ou réel ? Nul ne sera plus des nôtres pour vérifier si les engagements sérieux, vagues ou hypocrites, à signer la semaine prochaine, seront parvenus ou non à contenir l’accroissement de la température globale à 2 degrés de plus au maximum, sur ces 85 prochaines années. Qui vérifiera ou sanctionnera les engagements et manquements des uns et des autres ? Qui saura si l’augmentation de la température est due, oui ou non, au dioxyde de carbone et pas à d’autres causes plus naturelles ? Et s’il aura été possible ou non de poursuivre le développement économique des nations les plus pauvres sans recourir à l’énergie fossile ? Pour ces participants à la conférence de Paris, oui, l’instant est idéal. À la moitié d’entre eux qui sont des tyrans et des kleptocrates, nul ne demande aucun compte : leur opposition n’est pas représentée, leurs peuples sont absents. On attend d’eux qu’ils s’engagent à modifier leur mode de production énergétique, en achetant de préférence des centrales nucléaires françaises, voire des éoliennes chinoises, qu’ils acceptent des subventions des pays riches pour les acquérir, afin qu’eux aussi contribuent, d’ici 85 ans, au bien-être de la planète ; mais il ne leur est demandé aucun compte sur le traitement actuel de leur nation : la planète est plus importante que l’humanité dans ce débat. Pour encourager les réticents, le gouvernement français a interdit, aux badauds ordinaires, les grands magasins de Paris, de manière à ce que les conjoints des chefs d’État puissent y faire leur shopping sans encombre. Paris, quelques jours seulement après les attentats terroristes du 13 novembre, est une véritable fête pour les délégués à cette conférence et leurs hôtes français qui, eux aussi, faussent compagnie à l’actualité. On ne baigne plus que dans les bons sentiments, toutes les postures sont morales, il n’est question que du bien commun, pas du bien individuel ; tous les délégués sont au service d’une bonne cause qui s’appelle le climat, une notion assez vague pour que nul ne puisse la contester. Le slogan affiché de la conférence à lui seul est une merveilleuse trouvaille de « communication » : « Tous pour le climat ! ». On peut difficilement être contre le climat. Le tout, sous couvert de la science mais en ne respectant aucun fondement de ce que serait une véritable démarche scientifique. Le progrès scientifique est fondé sur la contradiction : à Paris, toute contradiction est interdite. La conférence est basée sur un dogme : le réchauffement climatique est dû au dioxyde de carbone, il menace la planète, on doit en réduire les émissions pour ne pas dépasser plus de deux degrés en 2100. Rien n’est moins rationnel que ces affirmations péremptoires, parce qu’elles sont péremptoires. L’unanimisme de façade qui règne sur le sujet ressemble plus à une nouvelle théologie, ou idéologie, qu’à une analyse scientifique. Mais admettons, pour éviter d’être brûlé comme hérétique, que le climat se réchauffe. Ce ne serait pas nouveau, puisque le propre du climat, de l’ère glaciaire à nos jours, est de changer tout le temps. La réponse de nos ancêtres fut de s’adapter à ce climat changeant, nouvelles récoltes, nouvel habitat, nouveaux modes de vie. Et le climat présent serait-il si parfait qu’il devrait rester immuable au point de tout devoir changer dans nos modes de vie ? Ne devrait-on pas plutôt réfléchir et investir sur la manière dont nous pourrions nous adapter à un climat changeant ? La question ne sera pas posée. Rapprochons-nous un peu plus de la nouvelle idéologie régnante : la culpabilité du dioxyde de carbone à l’exclusion de tout autre facteur de réchauffement. Il existe une solution de caractère économique qui fait l’unanimité dans la communauté des économistes et s’appelle la « taxe carbone ». Une taxe universelle sur la consommation de carbone à des fins énergétiques est facile à calculer : on sait mesurer la quantité nécessaire à la production de chaque objet et service. Cette taxe pourrait être appliquée, à un même taux, par chaque État ou prélevée au passage des frontières à l’occasion des transactions, comme l’est aujourd’hui la taxe à la valeur ajoutée. L’effet de cette taxe carbone serait doublement bénéficiaire : elle inciterait à utiliser moins de carbone et à investir dans la recherche des sources d’énergies alternatives, celles qu’aujourd’hui on ne connaît pas encore. Mais à la conférence, il n’en est pas question non plus : la solution serait trop simple et elle n’exigerait pas cette grand-messe. Une solution de bon sens économique ne permettrait pas de se vautrer dans de grandes déclarations moralisatrices, ni de faire ses courses dans les grands magasins. Il faut comprendre ces chefs d’État : en un seul mouvement, ils sont en vacances à Paris et ils sauvent la planète. La tentation est irrésistible d’échapper ainsi à la réalité : la réalité, c’est la guerre dans le monde arabe, la répression du peuple chinois, un million d’humains mal nourris parce qu’ils sont trop pauvres pour se nourrir, la guerre au Congo, le chômage en France, trois millions de Syriens en quête d’un refuge, la peste du terrorisme… Mieux « sauver le climat », sacrifier à cette nouvelle religion païenne où les hommes, avec leurs heurs et leurs malheurs, comptent moins que la Déesse Terre. —
Sur le web
| fake |
En France, les élections européennes ont lieu ce dimanche 26 mai. L’Union européenne peut être un acteur clé pour enrayer la crise climatique et l’effondrement du vivant. Mais la trajectoire prise par l’Union européenne nous mène tout droit vers une augmentation de la température mondiale de plus de 3,2°C. Ce chaos climatique impactera des millions de personnes. Pourquoi ces élections sont-elles si importantes pour le climat ? Alors que la mobilisation de la société civile bat son plein, les partis politiques ne semblent plus disposés à faire l’impasse sur l’écologie dans les discours… mais qui en fait vraiment une priorité au Parlement européen ?
1. Le climat a besoin de décisions structurantes dans les 2 ans. Ce sera impossible sans l’Union européenne.
La science est claire, les experts des Nations unies nous disent que nous avons tout juste un peu plus d’une décennie pour éviter une catastrophe climatique. Ce qui implique de mettre en oeuvre des politiques publiques à très court terme, pour être au niveau de l’urgence dans la décennie qui vient. Les enjeux n’ont jamais été si importants, et l’Union européenne est la mieux placée pour être en première ligne d’une réponse politique mondiale à la crise climatique.
22 janvier 2019 : 60 activistes de Greenpeace manifestent dès l’aube devant une centrale à charbon près de Cologne pour demander aux décideurs d’agir plus fermement sur la sortie du charbon.
Dans les cinq prochaines années, l’Union européenne décidera comment elle souhaite répondre à l’urgence climatique, à la pollution de l’air, et comment les systèmes agricoles et de transport devront changer en conséquence. Au niveau européen, certains partis politiques placent le changement climatique au coeur de leur agenda. D’autres, comme l’AFD en Allemagne, ont des négationnistes du climat parmi leurs candidats. D’autres encore, comme la Nouvelle Alliance Flamande (NVA) en Belgique, bloquent toutes les tentatives visant à enrayer la crise climatique dans leur pays.
[#Enquête] La menace climatosceptique pèse aussi sur l’Europe #ParlementEuropéen https://t.co/1rviKaZk9g
— Mediapart (@Mediapart) December 12, 2018
En Europe et au delà, les peuples font déjà face à de graves impacts de cette crise climatique – des sécheresses aux feux de forêts, des inondations aux violentes tempêtes et à la hausse du niveau des océans. Ces élections sont une occasion de dire non aux politiciens qui font passer les intérêts des grandes entreprises avant le bien de la population et de la planète. Et de soutenir les formations qui sont actives sur le front climatique.
2. Député-e-s au Parlement européen, gouvernement français : qu’a fait la précédente mandature pour le climat ?
L’écologie semble à la mode… mais la crise climatique n’est pas une priorité pour tous les partis politiques. Au Parlement Européen, qui a voté quoi sur les dix principaux textes concernant le climat depuis 2014 ? Le Réseau Action Climat (RAC), qui fédère les associations impliquées dans la lutte contre les changements climatiques, dont Greenpeace France, a passé au crible les votes des 74 députés français au Parlement européen lors de la mandature 2014-2019.
L’hémicycle du bâtiment Louise-Weiss du Parlement européen à Strasbourg, lors d’une séance plénière en 2014.
Les groupes de députés européens qui sont en tête de peloton avec une majorité de votes effectuée en faveur du climat : Parti Socialiste et Génération.s , Europe-Ecologie-Les-Verts, France Insoumise et le Parti Communiste. Ces groupes se sont opposés au CETA, ont défendu les forêts, les énergies renouvelables, le renforcement des économies d’énergie et l’augmentation du prix du CO2. Ils ont demandé des voitures et des camions moins polluants. Ils ont encouragé une stratégie climatique européenne ambitieuse.
Les groupes de députés européens qui ont porté une action assez hétérogène en faveur du climat : les centristes du MoDem et de l’UDI. Ils ont soutenu la possibilité pour les États membres d’intensifier l’exploitation forestière au détriment des forêts, n’ont pas soutenu le développement des énergies renouvelables mais ils ont encouragé une stratégie climatique européenne ambitieuse.
Les groupes de députés européens qui ont freiné l’ambition de l’Europe pour lutter contre le dérèglement climatique : les Républicains et Agir- La Droite constructive, ainsi que le groupe affilié au Rassemblement National, Debout la France et les Patriotes. Ils ont souhaité protéger les intérêts des industriels en évitant la réduction rapide des permis à polluer et en leur offrant des permis gratuits, ce qui maintient le prix du CO2 à un niveau très faible. Ils se sont opposés à des limites d’émissions plus contraignantes sur les camions et les voitures.
[Europe 🇪🇺]
Avant les élections #Europeennes2019, qui a voté quoi sur le #climat ?
👁️➡️ https://t.co/y7XMTXJb8m pic.twitter.com/hFzMuOJmRS
— Réseau Action Climat (@RACFrance) April 24, 2019
Il faut également ajouter que les eurodéputé-e-s de ces partis politiques pourraient, une fois élu-e-s, rejoindre des coalitions qui font peu de cas des questions environnementales. C’est le cas de LaREM, qui pourrait entrer au Parlement de Strasbourg dans la coalition que forme l’ADLE, l’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe. D’orientation ultralibérales, ces coalitions ne font pas ou peu de propositions en faveur de l’écologie.
PPE, PSE, CRE, Verts… au Parlement européen, ce sont huits groupes politiques différents qui se cotoient. Que faut-il attendre de leurs poids respectifs dans le Parlement européen qui s’apprête à être élu ? La projection ci-dessous, réalisée par le média Politico, permet de se faire une idée.
Climat : quel bilan européen pour le gouvernement français ?
Même si La République En Marche n’a pas encore de députés au Parlement européen, le gouvernement français a déjà un bilan européen. En effet, le processus de co-décision de l’Union européenne implique les Etats membres, via le Conseil européen. Or, les positions prises par le gouvernement français sur le climat au niveau européen sont médiocres.
Accord de libre-échange avec le Canada (CETA), rejet de la construction de nouveaux projets gaziers, développement des énergies renouvelables : le gouvernement d’Emmanuel Macron ne s’est pas montré à la hauteur sur ces sujets hautement importants pour le climat. Sur le dossier emblématique des agrocarburants, le gouvernement a fini par choisir de protéger les intérêts industriels de Total.
🇪🇺 #Europeennes2019
Pour que le climat ne soit pas seulement un élément de langage des élections européennes, nous proposons des mesures concrètes en faveur de la transition écologique en Europe.
➡️ https://t.co/ITebZsHA2U pic.twitter.com/SpA5cqNmTV
— Réseau Action Climat (@RACFrance) May 22, 2019
En outre, l’inaction domestique du gouvernement français sur le climat sape la crédibilité d’Emmanuel Macron au niveau européen. C’est notamment le cas sur la négociation autour des objectifs climatiques, objectifs qu’il faut absolument revoir à la hausse pour se placer sur une trajectoire permettant de limiter la hausse des températures à 1,5 degrés.
Accord de libre-échange avec le Canada (CETA), protection des forêts et des sols, stratégie climatique européenne, rejet de la construction de nouveaux projets gaziers, développement des énergies renouvelables : le gouvernement retrouvez le bilan du Gouvernement français, tant sous la Présidence de François Hollande que la Présidence d’Emmanuel Macron sur le site de l’Observatoire du Réseau Action Climat.
3. Ce n’est pas seulement l’environnement qui est en danger, c’est aussi notre droit à le défendre
Septembre 2018 : la police allemande cherche à évacuer des militantes et militants défendant la forêt de Hambach.
Les partis nationalistes et autoritaires ont gagné du terrain dans de nombreux pays européens. Les libertés que nous étions nombreuses et nombreux à tenir pour acquises – comme la liberté de la presse, la liberté de se rassembler et le droit de manifester – sont aujourd’hui remises en cause.
Nos droits sont menacés, de la loi bâillon en Espagne, à la loi anti-ONG en Hongrie, à la loi anti-casseurs en France aux lois polonaises sapant le pouvoir judiciaire, à la loi belge autorisant l’expulsion de résidents en situation irrégulière, à la « loi ghetto » danoise promettant des sentences différentes selon le lieu où un crime est perpétré.
Le Parlement européen et la Commission européenne peuvent aller contre ces lois, comme l’a fait le Parlement européen en demandant des sanctions contre le gouvernement hongrois et comme la Commission l’a fait en mettant en place des sanctions contre le gouvernement polonais. Ces élections européennes sont une occasion de montrer aux politiciens autoritaires qu’ils n’auront pas carte blanche. Une occasion pour nous, citoyennes et citoyens, de réclamer des dirigeants qui se battront pour une société juste et égalitaire, qui respectent nos droits, et notre planète.
Liens utiles
Observatoire des élus européens du Réseau Action Climat
Qui est vraiment écolo au Parlement européen (et qui vous mène en bateau) ? (Bastamag)
Elections européennes : candidats, programmes, alliés… Explorez les 34 listes françaises (Le Monde – Les Décodeurs)
Defenders, delayers or dinosaurs : where do EU political groupes stand on climate change ? (Climate Action Network Europe)
| true |
Paris, le 28 mai 2008. Greenpeace salue les engagements pris par le ministre d’Etat Jean-Louis Borloo lors de sa visite en République Démocratique du Congo (RDC) du 22 au 24 mai, à la veille de la Présidence Française de l’Union européenne (PFUE). Il a en effet affirmé avec force sa volonté de soutenir la mise en place d’une réglementation européenne ambitieuse sur le commerce de bois (processus FLEGT) et de promouvoir des outils financiers internationaux pour lutter contre la déforestation, notamment dans le cadre des négociations internationales sur les changements climatiques.
Jean-Louis Borloo et son homologue congolais, José Endundo, ont signé une déclaration commune pour mettre en œuvre des programmes de coopération bilatérale où ils s’engagent à appuyer les capacités des administrations forestières congolaises, de la société civile et des collectivités locales afin de renforcer la gouvernance forestière et lutter contre l’exploitation illégale des forêts.
« Au delà des déclarations d’intentions positives, la France doit maintenant concrétiser ses engagements et financer la mise en place d’une « gouvernance forestière » en RDC. C’est un préalable indispensable pour espérer que la société civile congolaise puisse faire valoir ses droits, que les aires protégées ne soient pas des « coquilles vides » et que les revenus de l’exploitation forestière puissent profiter au plus grand nombre », déclare Grégoire Lejonc, chargé de campagne forêts à Greenpeace France. « La Présidence française est l’occasion pour l’Union européenne de se positionner comme un acteur responsable et ambitieux en matière de protection des forêts primaires. C’est sur cette base que la France, jusqu’à maintenant acteur de la déforestation, deviendra un acteur de la protection des forêts. »
La France doit mettre à profit les prochains mois pour faire avancer concrètement les dossiers permettant de lutter contre la déforestation et la dégradation forestière.
– Lors de la CBD (Convention sur la Diversité Biologique), la France doit annoncer sa contribution au financement des aires protégées.
– Lors de la Présidence Française de l’Union européenne, elle doit convaincre ses partenaires européens de la nécessité de mettre en place une réglementation ambitieuse sur le bois, incluant un système de traçabilité obligatoire de l’exploitation forestière au consommateur.
– Dans le cadre de la négociation des accords sur les changements climatiques (suite au protocole de Kyoto, post 2012), la France doit soutenir l’adoption de mécanismes financiers internationaux innovants permettant de lutter contre les émissions de carbone liées à la déforestation et la dégradation forestière. La France doit jouer un rôle moteur en vue de l’adoption d’une position européenne ambitieuse dans la lutte contre la déforestation et les émissions de carbone qui en sont la conséquence.
– Dans l’attente des résultats d’une telle négociation, la France doit s’impliquer spécifiquement dans des projets novateurs de protection des forêts.
Les forêts du Bassin du Congo revêtent une grande importance au niveau mondial. Elles couvrent plus de 172 millions d’hectares et constituent ainsi le deuxième plus grand massif de forêts tropicales humides de la planète après la forêt amazonienne. La protection de ces forêts est un enjeu majeur pour la biodiversité et le climat mondial.
Greenpeace estime qu’environ 20 milliards d’euro annuels seront nécessaires pour mettre un terme à la déforestation dans le monde. Cet effort de financement apparaît comme étant faible lorsqu’on sait que 20% des émissions mondiales de CO2 proviennent de la déforestation et contribuent d’autant au réchauffement climatique. Il est d’autant plus faible au regard de la valeur inestimable de la diversité biologique contenue dans les dernières forêts tropicales de la planète.
| true |
Ils voulaient protester contre le rejet en mer et le stockage en plein air des "boues rouges" de l'usine Alteo de Gardanne. Des militants sont venus déverser un chargement de ces boues rouges devant les portes du ministère de la Transition écologique ce mardi à Paris. Les boues avaient fait le trajet en camion depuis les Bouches-du-Rhône, après avoir été prélevées ce week-end sur leur site d'entreposage, ont expliqué les militants de l'association de protection de l'océan ZEA. "On y est entré comme dans un moulin, on y a même vu des joggeurs", a déclaré Olivier Dubuquoy, géographe et fondateur de cette ONG. "Boues rouges toxiques, ni en mer ni à terre", pouvait-on lire sur une banderole tenue par des militants au-dessus du tas de déchets. Une dizaine de personnes participait à cette action devant le ministère. Une fois son chargement déposé, le camion-benne a été aussitôt immobilisé par les gendarmes gardant le ministère. Son chauffeur a reçu une contravention, selon ZEA. Une partie des boues a aussi été déversée devant les portes du fonds d'investissement HIG, propriétaire d'Alteo, dans le 8e arrondissement. L'usine d'alumine de Gardanne "cherche à agrandir son stockage de boues rouges à terre, à poursuivre ses rejets en mer et à 'valoriser' ces déchets radioactifs et chargés de métaux lourds pour les disséminer partout en France", ont dénoncé les représentants de ZEA. "Face à l'inaction de l'État et au cynisme de l'industriel et d'HIG, nous avons décidé que les responsables allaient devoir apprendre à vivre avec ces pollutions de boues rouges", explique l'association dans un communiqué. Elle leur promet "d'organiser régulièrement des livraisons". Depuis 2016, sur ordre de l'État, Alteo - qui a envoyé au moins 20 millions de tonnes de ces "boues" chargées d'arsenic ou de cadmium (au moins 30 millions selon l'ONG) en Méditerranée en l'espace de 50 ans - , entrepose ses résidus solides de bauxite à terre, sur le site en plein air de Mange-Garri, vaste espace désolé au milieu de la pinède de Bouc-Bel-Air, près de Gardanne. Ce mardi à Paris, les manifestants ont appelé "l'État et la Métropole à refuser l'augmentation de la zone de stockage de Mange-Garri demandée par Alteo", et l'industriel à mettre le site en sécurité, à garantir la sûreté des eaux souterraines et stopper l'envol des poussières. Le leader mondial des alumines de spécialité continue en outre à rejeter ses effluents liquides en mer, au coeur du Parc national des Calanques, en vertu de dérogations accordées par l'État. En 2018, la justice a réduit de deux ans, à fin 2019, le délai accordé à l'usine pour mettre ces rejets liquides en conformité avec les normes environnementales. Dans un communiqué, l'industriel a assuré ce mardi "poursuivre les efforts qui ont déjà permis d'améliorer significativement la qualité de ses rejets liquides", avec notamment la mise en service en mars d'"une station de traitement innovante au CO2 des rejets". Selon l'entreprise, les résidus seconds de bauxite entreposés à terre "sont des déchets non dangereux qui ne présentent pas de risque sanitaire".
| true |
La cause humaine du réchauffement climatique est une théorie très contestée dans les milieux scientifiques, mais pas par les Nations unies qui disposent d’un groupe d’experts chargé de formuler les politiques publiques en termes scientifiques, le GIEC. Le gouvernement allemand et les propriétaires du groupe de distribution Metro financent quant à eux le MCC de Berlin qui va beaucoup plus loin. Ces instances promeuvent le nucléaire comme « source d’énergie écologique ». L’horloge du climat, installée par le ministre Roberto Cingolani sur la façade du Ministère de la transition écologique, a commencé le compte à rebours : il manque moins de 7 ans avant la catastrophe climatique provoquée par le réchauffement mondial. L’horloge est réglée sur les prévisions de l’institut Mcc de Berlin [1], et pas sur celles du GIEC (la Commission de l’Onu sur le changement climatique [2]). Elle calcule que la température moyenne mondiale, augmentée d’environ 1°C depuis le niveau préindustriel de 1750, pourrait monter en 2050 (c’est-à-dire en trois siècles) de 1,5°C, principalement à cause du CO2 (anhydride carbonique) introduit dans l’atmosphère par les activités humaines, qui provoque une intensification de l’effet de serre. Selon les scientifiques siégeant à l’Onu, ce qui contribue secondairement au réchauffement mondial est l’activité plus intense du Soleil, qui pour d’autres scientifiques est au contraire la cause principale.
Dans la PreCop de Milan, dont le ministre Cingolani a été le principal organisateur, le cadre scientifique complexe du changement climatique et de ses conséquences environnementales a été mis en scène avec des techniques de film catastrophe. Face à la prévision « scientifique » que d’ici sept ans la planète Terre sera submergée par la catastrophe climatique, les 400 jeunes rassemblés par Cingolani à Milan, venant du monde entier, ont demandé que l’industrie des sources fossiles soit close avant 2030 et que les gouvernements arrêtent de la financer dès maintenant, en la remplaçant par des sources vertes qui n’émettent pas de CO2. Le ministre Cingolani s’est engagé à réaliser cet objectif. Il y aurait effectivement moyen de le faire, si l’Italie avait un plan stratégique pour réaliser un système énergétique intégré fondé sur le solaire photovoltaïque et surtout thermodynamique (avec des miroirs qui concentrent les rayons du soleil), et sur de grands parcs éoliens surtout offshore (avec des turbines éoliennes installées en eaux peu profondes ou flottantes). L’innovant projet du solaire thermodynamique mis au point par le Prix Nobel Carlo Rubbia, qui aurait permis de produire un tiers des besoins italiens en énergie électrique avec certaines centrales solaires à émission zéro, a été délibérément enterré, et cette technologie est maintenant utilisée en Chine. La réalisation de parcs éoliens offshore se trouve contrecarrée, au point qu’il n’en existe qu’un, à Tarente.
Mais la « solution », le ministre Cingolani l’a : c’est le nucléaire. Cingolani l’a déclaré de façon ouverte et polémique quand il a été invité par Matteo Renzi à l’École de formation politique de Italia Viva [3]. Le ministre a donc parrainé un colloque de soutiens du nucléaire. Non par hasard après avoir rencontré John Kerry, envoyé spécial du président US pour la gestion du climat, reconverti d’opposant en soutien du nucléaire. Immédiatement Matteo Salvini s’est mis en rang derrière Cingolani, en disant : « Une centrale nucléaire en Lombardie ? Où est le problème ? ». Donc en Italie aussi s’est implanté le puissant lobby nucléaire, qui a déjà obtenu dans l’UE un premier et fondamental résultat : le Centre conjoint de recherche, mandaté par la Commission européenne, a inclus le nucléaire dans les « sources énergétiques vertes » soutenues et financées par l’Union européenne pour éliminer d’ici 2050 les émissions de CO2.
L’UE relance ainsi l’industrie nucléaire au moment où elle est en profonde crise à cause des coûts croissants et de problèmes techniques. Alors que les centrales solaires peuvent produire plus d’électricité que les nucléaires, sans coûts supplémentaires ni émissions dangereuses, on prévoit, seulement pour stocker provisoirement l’énorme quantité de déchets radioactifs produits par les centrales nucléaires de l’UE ; une dépense de 420-570 milliards d’euros. Auxquels s’ajoute l’énorme chiffre nécessaire au démantèlement des centrales mêmes, dont la majorité a atteint ou dépassé l’âge limite de 35 ans, devenant de plus en plus coûteuses et dangereuses. Pendant ce temps l’Agence internationale pour l’énergie atomique a autorisé le déversement en mer de plus d’un million de tonnes d’eau radioactive, accumulée dans la centrale nucléaire de Fukushima après l’accident de 2011. Avec pour résultat qu’augmenteront les morts du cancer provoquées par cette « source énergétique verte ».
| fake |
Par Guy Sorman, depuis les États-Unis Depuis les États-Unis, j’écoute par internet comment les médias français commentent le retrait définitif des troupes américaines hors d’Irak : retrait à pas comptés puisque les militaires iront camper au Koweït mitoyen, ce qui permettrait un retour instantané. Autant aux États-Unis, les médias américains disputent du bilan de ces neuf ans de guerre, en France règne l’unanimisme : « il ne fallait pas y aller – puisque les Français ne l’ont pas fait – et ce départ programmé par Barack Obama, le bon, contre George W. Bush, le nul, est au mieux un échec, au pire une déroute ». Vus et entendus de près comme de loin, je suis sans cesse émerveillé par la capacité des journalistes français de penser tous la même chose, en un instant donné. Comment parviennent-ils à se synchroniser en une pensée unique, quels que soient le sujet et le support ? Cette pensée unique, il est vrai, s’inscrit toujours dans une même vision du monde, sans nuance : le capitalisme est toujours en crise, les Américains ont toujours tort, les musulmans sont toujours islamistes, les Allemands sont de retour, le climat se réchauffe et Johnny Halliday est le meilleur. Les médias américains ne sont pas supérieurs aux français, mais au moins sont-ils contrastés, en désaccord entre eux, et en dehors de Fox News, porte-voix des conservateurs, plutôt inclassables. Si l’on s’employait à penser cette guerre par soi-même, avec les informations dont tout le monde dispose- il n’y a plus de secrets ni civils ni militaires – le bilan devrait être au choix, nuancé ou impossible. Impossible puisque la validité de cette intervention (qui ne fut pas qu’américaine, mais aussi britannique, polonaise, espagnole…) ne sera tranchée que d’ici une dizaine d’années : on saura alors, mais pas avant, si l’Irak est devenue une nation stable, sûre pour elle-même et ses voisins, où coexisteront des peuples distincts dans une relative démocratie. Si tel devait être le résultat final, l’Histoire classera la guerre d’Irak du bon côté. En fonction de l’évolution des pays arabes voisins et de l’Iran, on pourrait à terme envisager que le renversement de la dictature de Saddam Hussein fut bien le premier domino qui entraîna à sa suite les révolutions démocratiques en Égypte, au Liban, en Tunisie, au Maroc., au Yémen… Seraient alors oubliés les motifs peu persuasifs de l’invasion de 2002 – des armes de destruction massive introuvables – auxquels seraient substitués les arguments des néoconservateurs (Paul Wolfowitz, Richard Perle, Dick Cheney) pour qui cette guerre ne fut jamais autre qu’une réorganisation du Proche-Orient sur des bases démocratiques, pro-occidentales et s’accommodant de l’État d’Israël. Pour l’heure, on ne peut encore rien affirmer d’aussi positif ; on ne devrait rien affirmer du tout. Un bilan plus immédiat n’est guère plus facile à dresser mais il devrait au moins être nuancé. « Le monde se porte mieux sans Saddam Hussein », observe Condoleezza Rice dans ses Mémoires : on doit lui en donner acte. Saddam Hussein, en trente ans de règne, parvint à tuer plusieurs millions de ses propres sujets, en les envoyant se faire massacrer sur le front iranien (entre 1980 et 1982, 200 000 morts irakiens, un million de morts iraniens), en gazant les Kurdes (200 000 victimes en 1988), en affamant et en humiliant les Chiites. Saddam Hussein, s’il était resté au pouvoir neuf ans de plus, ne serait pas devenu un despote plus éclairé : sans doute aurait-il progressé en mégalomanie sanguinaire. Raison pour laquelle il est difficile de comparer les cent mille victimes irakiennes, en neuf ans de guerre, pour la plupart d’entre elles tuées par d’autres Irakiens avec ce qui aurait pu se produire si les Américains n’étaient pas intervenus. L’exercice est théorique mais mérite d’être signalé : la même interrogation théorique vaut pour la récente incursion de l’OTAN en Libye : combien de vie sauvées par rapport à ce qui aurait pu se produire sans le renversement de Kadhafi ? La réponse apportée par les Irakiens eux-mêmes dépend entièrement de là où ils se trouvaient il y a neuf ans et là où ils se situent à ce jour : un Sunnite regrettera le bon vieux temps, un Chiite se sentira enfin digne, un Kurde enfin indépendant et un Chrétien soulagé de vivre ailleurs. Cette arithmétique approximative justifie-t-elle, dans le regard américain cette fois-ci, la mort de cinq mille soldats ? Quitte à choquer, ce chiffre est extraordinairement faible au regard de la violence et de la durée du conflit, de la multiplicité des fronts et de l’impréparation des troupes. Comme nous le déclarait le Général David Petraeus conquérant Bassora : « Je me suis senti comme un étranger dans une terre étrange » (a stranger in a strange land). Cette impréparation américaine, contrairement à des commentaires mille fois répétés en France, ne tenait pas à une ignorance des cultures musulmanes en Irak, ni à une ignorance des langues : l’armée américaine bénéficie d’un recrutement si divers que toutes les cultures du monde y sont représentées. Les erreurs stratégiques vinrent plutôt de ce que pour les Américains, l’Irak fut la première guerre postsoviétique. Petraeus encore, le vainqueur de l’Irak si victoire il y eut, observait que ses troupes avaient été formées à détruire des colonnes de chars soviétiques à partir d’hélicoptères d’attaque : pas à des combats de rue, ni à désamorcer des bombes improvisées. Par suite de ce conflit, bien involontairement, l’armée américaine s’est reconvertie en temps réel aux prochaines guerres du 21e siècle : celles-ci ressembleront plus à l’Irak qu’à la deuxième guerre mondiale. Ce qui implique, ultime commentaire de Petraeus – avec qui j’ai dialogué au cours de ces neuf années écoulées – que dans les conflits contemporains, la distinction entre vainqueurs et vaincus n’est plus aussi évidente que jadis. La guerre moderne est une mêlée confuse qui ne permet pas de planter son drapeau sur une colline et de proclamer la victoire : gagner, souvent, c’est ne pas perdre. L’armée américaine n’a pas perdu la guerre en Irak, mais nul ne sait encore si elle l’a gagnée. —-
Sur le web
| fake |
Je vous propose aujourd’hui de prendre un peu de recul sur la crise économique en commençant une nouvelle série consacrée au réchauffement climatique. Mais je commence par un point général : je suis pour une liberté absolue d’expression – la seule limite étant évidemment les cas d’incitation à commettre des délits. Il m’apparait incompatible d’être pour la liberté d’expression et de vouloir y mettre des limites – comme dit Chomsky, Staline était pour la liberté d’expression, pour peu que vous disiez comme lui… Ceci étant dit, il y a une différence entre la liberté d’expression et le droit à s’exprimer n’importe où pour tenir n’importe quel propos. En effet, il y a aussi une responsabilité de tout un chacun dans la non-diffusion d’âneries, voire la non-complicité de manipulation. Le domaine du changement climatique est évidement en premier lieu affaire de scientifiques. Et qui dit science, dit doutes, débats voire controverses. Mais leur place est dans les revues scientifiques plus que sur Internet, car dans ce cas, il n’y a plus de filtre scientifique, et on peut sombrer dans le n’importe quoi. Rappelons que pour justement faire un bilan des connaissances, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat GIEC a été créé en novembre 1988, à la demande du G7 par deux organismes de l’ONU. Le GIEC est une association de pays, pas de chercheurs. Les publications officielles du GIEC ont pour objet de proposer une synthèse des connaissances scientifiques. Ces synthèses incluent les publications qui font l’unanimité et celles qui sont contestées par des scientifiques. Ces rapports sont le fruit d’un long débat qui aboutit à un consensus : l’approbation de la version finale du rapport par tous les scientifiques et tous les gouvernements faisant partie du GIEC (la quasi-totalité des pays du monde sont représentés et ils ont donc tous signé l’approbation de la version finale, y compris les USA). Le GIEC a reçu le prix Nobel de la paix 2007, conjointement avec Al Gore. Le GIEC dans son rapport de 2001 indiquait : « La majorité du réchauffement observé au cours des cinquante ans passés est due probablement à l’augmentation des concentrations de gaz à effet de serre résultant des activités humaines. » Les travaux ayant confirmé cette hypothèse, dans son rapport de 2007, il indiquait que : « L’essentiel de l’élévation de la température moyenne du globe observée depuis le milieu du XXe siècle est très probablement attribuable à la hausse des concentrations de GES anthropiques. » Face aux tristes polémiques, en France, l’Académie des sciences a rendu au gouvernement un rapport en octobre 2010 qui conclut que : « Plusieurs indicateurs indépendants montrent une augmentation du réchauffement climatique de 1975 à 2003. Cette augmentation est principalement due à l’augmentation de la concentration du CO2 dans l’atmosphère. L’augmentation de CO2 et, à un moindre degré, des autres gaz à effet de serre est incontestablement due à l’activité humaine. » Partant de là, et bien que tout chercheur voulant démontrer le contraire doit pouvoir le faire (et il le peut !), il est aussi de notre devoir de ne pas alimenter de faux doutes sur ce phénomène. Car c’est bien notre avenir qui est en jeu. Et tous ces tristes sires qui préfèrent publier des livres « bidons » plutôt que des articles dans Nature ne visent finalement qu’à se faire une publicité indue facile, voire essaient de maintenir le statu quo d’un mode de vie agréable mais malheureusement non durable, qui hypothèque l’avenir de nos enfants. Les polémiques ont déjà fait une victime : la sensibilisation du public, qui se préoccupe nettement moins du sujet… Rappelons-le : comme nous l’avons vu dans ce billet, 97 % des climatologues sont d’accord : Il n’y a donc pas de raison que des idées fausses s’arrogent 50 % ou 75 % de l’espace médiatique et sèment le trouble. Comme nous l’avons vu dans cette série de billets, si cela s’était produit en 1986, le trou d’ozone serait aujourd’hui immense, et la vie deviendrait risquée dans bon nombre d’endroits sur la planète. Mais heureusement, les fabricants de CFC avaient un lobbying bien moins efficace que celui des pétroliers… Rappelons le sujet : le gaz carbonique est un gaz à effet de serre (c’est un fait). Il réchauffe (en partie) la Terre depuis des milliards d’années. Nous en avons relâché d’immenses quantités en brûlant pétrole, gaz et charbon (c’est un fait). La concentration a logiquement fortement augmenté dans l’atmosphère (c’est un fait). Bref, il y a plus de gaz qui réchauffe, donc ça réchauffe – pas de grand mystère là-dessous… Bref : il y a bien liberté d’expression : vous n’irez pas en prison pour ce que vous direz. Mais la politique éditoriale de ce blog est de ne pas participer à une manipulation visant à paralyser l’action, suivant la même méthode que pour la cigarette dans les années 1970 et le tabagisme passif dans les années 1990 : semez le doute, demander toujours plus de preuves pour que rien ne change. Comme cela a été décrit dans ce billet sur ce formidable livre : Marchands de doute. Il n’y a pas de Vérité scientifique immuable. Il faut que des scientifiques cherchent à faire progresser la science y compris en cherchant à remettre en cause le consensus scientifique. MAIS tant qu’ils n’auront pas convaincu les autres scientifiques, il n’y a pas de raison de diffuser leurs hypothèses dans les médias, ce qui accréditerait des hypothèses sans fondement. C’est comme cela que marche la science. C’est comme pour les jurés d’un procès. Il n’y aura jamais de certitude absolu, jamais. Tout sera toujours possible, y compris un vaste complot contre l’accusé. La question est : le juré a-t-il une certitude qui dépasse le doute légitimement nécessaire ? Sinon, si on attend une certitude absolu, on acquittera tout le monde. Et sur le climat, nous sommes bien au delà du doute légitime – et ce jusqu’à preuve du contraire, qui créera un nouveau consensus scientifique. Bref, comme cela a été fait par le passé dans plusieurs billets, nous ne lancerons pas de débat sur le fond du sujet remettant en cause le consensus de 97 % des climatologues. Si vous avez une vision autre ou des travaux scientifiques dans ce sens, merci de faire oeuvre utile en les faisant plutôt parvenir à l’Académie des Sciences, 23 quai de Conti, 75006 Paris ou de les publier dans Science – si c’est du béton, vous serez très bien accueilli, avec un prix Nobel à la clé… Bonne lecture ! P.S. je laisse la parole à l’excellent et drôle Jean-Marc Jancovici, créateur du site Manicore, qui résume à merveille ce point :
| true |