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Le lac d'Annecy est à marée basse. Son niveau est au plus bas depuis 70 ans à cause de la sécheresse qui règne dans la région depuis plusieurs semaines. Celle-ci provoque des "assecs assez prononcés" dans le lit des cours d'eau de la région et "pour la faune aquatique, c'est la catastrophe", souligne Damien Zanella, directeur Environnement au Sila, le Syndicat mixte qui gère le lac d'Annecy. L'usage de l'eau a été restreint dans la région d'Annecy, placée en situation d'alerte "renforcée" par les autorités, de même que la zone du lac du Bourget en Savoie. A travers le pays, de nombreux autres cours d'eau sont touchés par la sécheresse. Le faible niveau d'eau tranche radicalement avec ce qui a pu être observé cet hiver. En janvier, des précipitations abondantes avaient au contraire gonflé le volume de l'étendue naturelle haut-savoyarde, propriété de l'Etat. La cote de 80 centimètres qui sert de référence à la stabilité des eaux depuis la fin du 19e siècle, sous un pont de la rivière Thiou, déversoir naturel du lac qui traverse la ville, a grimpé cet hiver à 115 cm, premier stade de vigilance pour les crues. "Cette année, nous avons eu deux phénomènes. Le lac a débordé cet hiver, les services de la ville ont donc ouvert les vannes en grand. Fin juin, la situation s'est brutalement inversée, jusqu'à la sécheresse. N'ont-ils pas vidé trop vite le lac ?", interroge Thomas Terrier, président de l'Association des propriétaires riverains (April), pour qui la situation va "sensibiliser à la ressource en eau". Pour la Frapna, qui fédère les associations de protection de la nature en Rhône-Alpes, l'état des affluents du lac d'Annecy constitue "une alerte de grande gravité". "Moins d'eau dans les rivières et ruisseaux, voire pas du tout de débit, entraîne moins de dilution de la pollution qui s'y trouve, donc une concentration plus forte, ainsi que la mort des poissons et autres organismes vivants." La fédération appelle à "réagir en adaptant nos usages à la ressource disponible et en faisant une utilisation plus rationnelle" de l'eau, à l'approche de la saison hivernale et de l'utilisation des canons à neige, très gourmands: "l'eau en Haute-Savoie, va-t-on choisir de la boire ou de la skier ?", demande-t-elle en indiquant que sur l'arc alpin, "95 millions de mètres cubes par an" sont utilisés pour l'enneigement artificiel, "soit la consommation annuelle d'une ville de 1,5 million d'habitants". Pourtant cette baisse du niveau de l'eau a aussi un bon côté. Notamment pour les roselières (zone humide en bordure de lacs où poussent les roseaux, NDLR), "qui vont être exondées (au dessus de l'eau) et dont les sédiments vont être régénérés, reminéralisés: les plantes vont être stimulées", souligne Damien Zanella. "Sur le lac, pour les oiseaux, il n'y a pas de gros impact, au contraire", abonde Baptiste Doutau, chargé de mission à la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) en Haute-Savoie. Cette baisse du niveau d'eau "rend le site favorable à une halte migratoire" des oiseaux, qui ne pourraient s'arrêter dans le cas contraire. Le lac d'Annecy n'est pas le seul élément naturel français à souffrir de la sécheresse. Dans les Pyrénées, il n'y a pas eu de gel au sommet du Pic du Midi, qui culmine à 2870 mètres, pendant 108 jours consécutifs. Une séquence inédite qui a pris fin le 1er octobre.
true
La chute sans précédent des émissions de gaz à effet de serre pendant les confinements ne servira à "rien" pour ralentir le réchauffement climatique, selon une étude vendredi, qui insiste sur la nécessité de s'éloigner durablement des énergies fossiles. Les émissions mondiales de CO2 responsables du dérèglement climatique pourraient diminuer jusqu'à 8% en 2020, en raison des mesures imposées à travers le monde pour ralentir l'épidémie de Covid-19. Mais en l'absence d'un changement systémique en matière d'énergie et d'alimentation, ces économies d'émissions de gaz à effet de serre pourraient être insignifiantes, préviennent les auteurs de cette étude publiée dans Nature Climate Change. Les chercheurs ont calculé la façon dont 10 gaz à effet de serre différents avaient été affectés dans 120 pays entre février et juin. Le CO2 ou les oxydes d'azote ont par exemple diminué entre 10 et 30%. Mais ces "changements majeurs de comportements" sont temporaires. Et même si les restrictions de voyages, en particulier aériens, et la distanciation physique se poursuivent jusqu'à fin 2021, cela permettrait seulement d'économiser 0,01°C de réchauffement d'ici 2030, estiment les chercheurs. "Le confinement a prouvé que nous pouvons changer, et vite, mais il a aussi montré les limites des changements comportementaux", a commenté Piers Forster, co-auteur de l'étude et directeur du Centre international pour le climat Priestley à l'université britannique de Leeds. "Sans un changement structurel, nous n'y arriverons pas", a-t-il indiqué. L'accord de Paris de 2015 vise à limiter le réchauffement à +2°C, voire 1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle. Mais la planète a déjà gagné au moins +1°C, entraînant déjà une multiplication des événements météo extrêmes, et les promesses de réduction des émissions des Etats, si elles étaient respectées, conduisent toujours vers un monde à +3°C. LIRE AUSSI >> Coronavirus : avec le confinement, la nature reprend-elle (vraiment) ses droits? Pour respecter l'objectif idéal de l'accord de Paris, il faudrait réduire les émissions de CO2 de 7,6% par an chaque année entre 2020 et 2030, selon l'ONU. Un chiffre similaire à la baisse prévue pour cette année. Mais avec la crise économique sans précédent qui a découlé de ces mesures, il serait surprenant que cela se reproduise de sitôt, s'inquiète Piers Forster. "Si je suis tout à fait honnête, il est peu probable que le monde se décarbone à un rythme compatible avec +1,5°C", insiste le chercheur. L'étude passe également en revue divers scénarios de relance post-Covid, qui offre une opportunité d'opérer des changements économiques radicaux. Un coup de pouce "vert", qui verrait 1,2% supplémentaire du PIB investi dans des technologies bas-carbone pourrait réduire les émissions de moitié d'ici 2030, par rapport à une relance basée sur les énergies fossiles, selon les chercheurs. "La baisse des émissions observée pendant le Covid-19 est temporaire et ne fera rien pour ralentir le changement climatique", a insisté Corinne Le Quéré, de l'université d'East Anglia. "Mais les réponses des gouvernements pourraient être décisives s'ils se concentrent sur une relance verte", a ajouté la climatologue, présidente du Haut Conseil pour le climat en France.
true
L’état d’urgence ne dure que 12 jours, pas assez! Non pas que cela soit trop peu pour assurer notre sécurité, mais c’est trop peu pour ce gouvernement qui ne peut aller au-delà de ces 12 jours pour en tirer profit lors de la COP21. En effet, cette gabegie climatique qui réuni un grand nombre de dirigeants risque d’être victime d’activistes en tout genre, et les mesures de sécurités mises en place ne suffisent probablement pas, alors une extension de l’état d’urgence serait idéale! Suivant le président, 3 mois serait la période idéale pour cet état d’urgence, cela couvrirait même les élections à venir… Le président français François Hollande veut modifier la loi de 1955 sur l’état d’urgence pour l’adapter à la situation après les attentats. Le prochain Conseil des ministres examinera un projet de modification de la loi de 1955 sur l’état d’urgence pour en revoir le « périmètre » et la « durée », actuellement limitée à 12 jours sans vote du parlement, a rapporté dimanche l’AFP citant M.Hollande. Les deux commissions des lois de l’Assemblée et du Sénat travailleront ensemble aux « adaptations » de cette loi après les attentats, a déclaré le président du Sénat, Gérard Larcher (Les Républicains), à sa sortie de la rencontre des responsables parlementaires avec le président Hollande à l’Élysée. « La prolongation de l’état d’urgence sera aussi l’occasion d’ajuster le texte de 1955 », a précisé M.Larcher. Selon son entourage, le président veut en « refixer le périmètre » ainsi que la « durée ». La prorogation de l’état d’urgence au-delà de 12 jours ne peut être autorisée que par une loi, votée par le Parlement, qui en fixe sa durée définitive. L’état d’urgence permet aux autorités « d’interdire la circulation des personnes » et d’instituer « des zones de protection ou de sécurité » où le séjour des personnes est réglementé, selon la loi de 1955, qui a instauré cette procédure exceptionnelle au début de la guerre d’Algérie. La déclaration de l’état d’urgence, annoncée par François Hollande après les attentats, s’applique depuis samedi 00h00 « sur le territoire métropolitain et en Corse », d’après le décret daté de samedi paru au JO. Article en intégralité sur Sputniknews Voici à quoi nous attendre avec cet état d’urgence: L’état d’urgence permet aux autorités : Un second décret comporte des dispositions spécifiques applicables «à l’ensemble des communes d’Ile-de-France». Ce dernier prévoit la possiblité: Par ailleurs, le décret ou la loi déclarant l’état d’urgence autorise les autorités administratives à :
biased
Face au dérèglement climatique, aucune mesure perenne n’est envisagée à part des taxes. Toujours plus d’électricité de consommée, que l’éolien et le solaire ne peuvent fournir. Le tout électrique si confortable, est une catastrophe dont la génération « bouton » n’a pas conscience. On nous prédit qu’il fera de plus en plus chaud dans les années à venir et, pour lutter contre, le sapiens destructor cli-ma-tise… et contribue au « réchauffement ». On a peur du nucléaire mais nous ne faisons aucun effort pour moins consommer. Comment sortir de ce cercle vicieux ? Partagez ! Volti *************** Auteur Mpellerin pour Notre-Planète-Info Système de climatisation Crédit :ElasticComputeFarm / Pixabay – Licence : CC0 Très coûteux en électricité, les systèmes de climatisation devraient voir leur nombre tripler dans le monde d’ici 2050, selon l’Agence internationale de l’énergie. Une tendance inquiétante et paradoxale puisqu’en voulant lutter contre la chaleur, le recours à ces appareils ne fait qu’augmenter le réchauffement climatique… Conséquence de l’augmentation progressive des températures estivales et des « progrès » de la société de consommation, de plus en plus de ménages dans le monde s’équipent de climatiseurs. Aux États-Unis, 90 % des logements individuels en seraient ainsi munis, contre seulement 4 % en France et 1 % en Suisse. Chaque année, il s’en vendrait 135 millions d’unités pour un nombre total estimé à 1,6 milliard sur la planète. Selon les projections de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), ce total pourrait tripler d’ici 2050 pour atteindre 5,6 milliards, notamment avec l’augmentation du niveau de vie des pays émergents comme l’Inde, l’Indonésie, la Thaïlande ou le Brésil. En Chine, les ventes de climatisation seraient huit fois plus importantes qu’aux États-Unis. En Inde et en Indonésie, la hausse conjointe des températures et des salaires a déjà permis respectivement à 5 et 7 % des habitations privées de s’en équiper. Problème : ces systèmes consomment énormément d’énergie qui, pour être produite en quantité suffisante et par le rejet d’air chaud à l’extérieur, contribue à augmenter le réchauffement de la planète. Aussi énergivores que 25 à 50 frigidaires ; climatisateurs et ventilateurs compteraient déjà, à l’échelle mondiale, pour 20 % de l’électricité totale consommée dans les bâtiments. En Inde, futur pays le plus peuplé au monde, la clim’ pourrait mobiliser 45 % de la production électrique. En 2011 à Philadelphie, elle a même représenté 74 % de la consommation d’électricité en ville. Avec, inévitablement, des émissions de CO2 en conséquence : entre 2016 et 2050, les rejets de gaz à effet de serre (GES) liés à la climatisation pourrait doubler pour atteindre un milliard de tonnes supplémentaires par an, soit autant que les émissions de l’Afrique… Une surconsommation électrique qui pose problème Tandis que la climatisation devient la norme dans les bureaux, magasins, restaurants et voitures, Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, a annoncé fin juin 2018 que tous les nouveaux bus de la collectivité en seront également équipés à partir de 2019. « Ce sera un système de climatisation doux pour ne pas trop consommer d’énergie », précise toutefois l’élue. Car si le marché français ne devrait pas échapper au phénomène avec une croissance de 8 % en 2017, soit 500 000 appareils installés, le recours à des technologies moins énergivores y est plus répandu. Quand les bonnes pratiques comme aérer au bon moment ou brasser l’air intérieur efficacement ne suffisent plus, l’achat de climatiseurs plus économes en énergie, comme au Japon et en Europe, permettrait de diviser par deux les dépenses énergétiques liées à l’air conditionné, selon l’AIE. L’utilisation de pompes à chaleur réversibles devrait, par exemple, être privilégiée. En France, « plus de 16 millions de PAC seront installés d’ici 2050, ce qui permettrait d’éviter l’émission de 16,8 millions de tonnes de CO2 », plaide ainsi Thierry Nille, président de l’Association française des pompes à chaleur (AFPAC). C’est en effet dans le mode d’alimentation des systèmes de climatisation que réside le problème. Idéalement, les périodes de fortes chaleurs devraient apporter suffisamment d’énergie pour recharger les panneaux solaires alimentant les appareils d’air conditionné. Mais selon l’AIE, les pics de consommation sont tellement élevés qu’il faut forcément avoir recours à d’autres sources d’énergie pour produire de l’électricité en quantité suffisante. Or, en dehors des pays comme la France où le nucléaire pourvoit à plus de 70 % de la production électrique avec très peu d’émissions de CO2, la majeure partie de l’électricité mondiale provient encore d’énergies fossiles. Les dangers de la clim’ pour le réchauffement climatique Même dans l’Hexagone, la question de la climatisation, comme celle du chauffage des bâtiments, pourrait devenir problématique avec les ambitions de baisse de la part du nucléaire pour le remplacer par des énergies certes renouvelables, mais encore intermittentes tant qu’on ne pourra pas les stocker efficacement. Alors que la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) doit être définie d’ici fin 2018 pour les 10 prochaines années, la France vit déjà à crédit depuis le 5 mai, ayant utilisé lors des quatre premiers mois de l’année l’énergie censée lui suffire pour un an entier… Avec les perspectives de croissance du marché de la climatisation en France et dans le monde, faut-il craindre une surconsommation électrique telle qu’elle mettrait notre planète encore plus en danger ? C’est ce que redoute le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), estimant que la demande mondiale sera multipliée par 30 d’ici la fin du siècle. L’organisme s’alarme également des gaz réfrigérants comme les hydrofluorocarbures (HFC) qui, malgré leur captivité théorique, finissent dans la pratique par sortir des appareils, avec des effets plusieurs milliers de fois plus réchauffants que le C02. Pour ses chercheurs, la solution tient plutôt à la construction des bâtiments, qui doit mieux s’adapter aux conditions climatiques pour retenir ou éloigner la chaleur. M. Pellerin pour Notre-Planète-Info CC BY-NC-SA (Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale – Partage dans les Mêmes Conditions)
true
Il y a quarante ans, les États-Unis établissaient le « Jour de la Terre » comme l’occasion de sensibiliser les gens aux défis environnementaux auxquels notre planète est confrontée. Aujourd’hui, nous sommes plus que jamais conscients des défis qu’il s’agit de relever pour préserver notre environnement - de la question de l’eau potable à celle des changements climatiques - et le Jour de la Terre s’est transformé en un appel lancé en faveur de solutions durables et d’action locale dans le monde entier. Le gouvernement Obama a pris des mesures concrètes pour parvenir à ces objectifs. Sous l’égide du président Obama, les États-Unis ont renouvelé leur engagement dans les négociations internationales sur le climat et nous œuvrons avec un dynamisme accru pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Et au département d’État, nous accordons une place primordiale aux questions de l’environnement dans nos relations diplomatiques et forgeons de nouveaux partenariats pour un meilleur engagement dans le but de faire face à ces défis mondiaux. L’an dernier, le département d’État a lancé un défi à ses plus de 60.000 employés de par le monde, leur demandant d’œuvrer pour réduire l’empreinte écologique de nos travaux diplomatiques ; cette année, nous inaugurons le Forum de l’écologisation de nos ambassades qui nous permettra de partager ce que nous avons appris à cet égard. De nos jours, la prise de conscience et le militantisme en faveur de l’environnement augmentent de par le monde, témoignant du fait que les enseignements de la Journée de la Terre ont commencé à nous transformer tous et à transformer l’environnement que nous partageons. Nous avons beaucoup accompli au cours des quarante dernières années mais il nous faut faire beaucoup plus encore. Et nous avons besoin de votre aide pour cela. Alors, Bonne Journée de la Terre. Œuvrons tous en faveur d’une conversion au vert maximum pour notre pays et pour notre monde dans l’avenir.
true
Par Jo Moreau L’avalanche d’articles, de photos et d’avis de personnalités de tous horizons sur les incendies qui ravagent l’Amazonie constitue une illustration parfaite du sale boulot de manipulation de l’opinion publique exercée par les médias, et porteur de l’amalgame trompeur diffusé jour après jour entre protection de l’environnement et réchauffement climatique. La première chose qui ait attiré mon attention est le rapport fait entre le nombre d’incendies constatés en 2019, avec la situation en … 2018. Il est à peine croyable qu’une comparaison aussi peu significative sur le plan statistique et trompeuse sur le plan historique ait été diffusée sans aucune réserve par tous les médias mondiaux, mais serve de surcroît les intérêts d’hommes et de femmes politiques, à commencer par le leader auto-proclamé de l’Union Européenne et porte-drapeau mondial de l’écologisme, j’ai nommé le président Macron. Illustré par une photo « détournée » (que je mets en titre), son récent tweet sur le sujet résume parfaitement l’amalgame entretenu par les sauveurs de la planète sur base de fake news : « Notre maison brûle. Littéralement. L’Amazonie, le poumon de notre planète qui produit 20% de notre oxygène, est en feu. C’est une crise internationale. Membres du G7, rendez-vous dans deux jours pour parler de cette urgence ». Alors, soit le président Macron est mal informé, soit il suit aveuglément les avis très orientés d’ONG n’ayant aucune légitimité scientifique ou démocratique. Le problème est que la majorité de ceux qui nous gouvernent aient une démarche identique. Mais reprenons les choses dans l’ordre. FAKE NEWS Je place sous ce titre l’emploi par les médias ou sur les réseaux sociaux de photos parfois anciennes, non pas « fausses », mais tout-à-fait étrangères avec la situation actuelle en Amazonie (1). Il s’agit d’une tactique souvent employée, destinée à émouvoir le public et l’orienter dans le sens voulu. Le choix des photos qui illustrent un article a une grande importance. Ainsi, les photos de dirigeants politiquement incorrects montrent souvent des visages grimaçants ou dans des poses peu avantageuses, tandis que les dirigeants idéologiquement corrects (aux yeux des médias) nous sont montrés souriants et sympathiques. Mais l’emploi massif de ces photos « détournées » était tellement flagrant qu’après les avoir abondamment publiées, l’ensemble de la presse émit dans un deuxième temps des réserves prudentes quant à leur origine (2), ce qui lui permit accessoirement de se draper dans une démonstration émouvante d’objectivité. DÉSINFORMATION Mais qu’en est-il de la situation réelle de ces feux de forêt en Amazonie, remise dans un contexte global ? Je reprends ici quelques passages d’une interview, parue dans l’OBS, de Martine DROULERS, géographe, chercheuse émérite au CNRS, responsable de l’équipe « Brésil » au Centre de recherche et de documentation sur l’Amérique Latine (CREDAL) (3). « Il y a vingt ans, on observait beaucoup plus de feux qu’aujourd’hui. Vingt mille kilomètres carrés brûlaient en moyenne chaque année. (…) La tendance était toutefois à la baisse depuis dix ans, avant que le nombre de feux n’augmente de nouveau depuis deux ans. Les incendies qui ravagent l’Amazonie aujourd’hui constituent une alerte qui appelle à la vigilance, mais il est important de rappeler que ces feux sont tout sauf nouveaux et que beaucoup d’entre eux sont des opérations de nettoyage de zones déjà déboisées. (…) Lula [président du Brésil de 2003 à 2010, NDLR] avait mis en place au début de son mandat une politique « environnementaliste ». (…) Il l’a cependant beaucoup nuancée pendant la deuxième moitié de son mandat. La crise économique de 2008 a encore accentué le retour à une politique développementaliste d’exploitation à court terme des ressources de l’Amazonie. Quant à Dilma Rousseff [présidente de 2011 à 2016, considérée comme l’héritière de Lula, NDLR], c’est elle qui, en tant que ministre des Mines et de l’Energie, a relancé la construction d’usines hydroélectriques en Amazonie.(…) Environ 50 % de la forêt est désormais sous un statut de protection nationale. Cette surface est partagée entre réserves indiennes et écologiques. Donc la moitié de l’Amazonie ne sera pas, ou très peu, sujette à la déforestation. Certains s’y risquent, mais les amendes sont sévères ». Voilà qui nous éloigne de l’affolement actuel sur une situation qui si elle n’est pas idéale, n’est pas non plus la catastrophe irrémédiable clamée partout. MANIPULATION Revenons sur l’affirmation -reprise par Macron- selon laquelle l’Amazonie est le poumon de notre planète, qui produit 20% de notre oxygène. Ici encore, je me réfère à une interview de Alain PAVE, professeur émérite à l’université Claude Bernard Lyon 1, ex directeur du programme Amazonie du CNRS, parue dans le Huffington Post. (4) La forêt amazonienne produit-elle 20% d’oxygène? “ C’est très, très optimiste ”, s’amuse le chercheur qui se demande où le président (Macron) a bien pu trouver ce chiffre sans fondement scientifique. “ Quelques pour cent, peut-être, estime le scientifique, mais on est loin des 20%. ” Peut-on utiliser l’expression “ poumon de la planète ”? “ aïe aïe…”, réagit le scientifique devant cette formule qui fait actuellement la Une des médias. “J’étais à un sommet de l’ONU sur le climat en 1992, et déjà les scientifiques s’agaçaient de cette expression”, précise-t-il. Alors non, c’est un symbole mais ce n’est pas une image scientifiquement exacte. Au mieux, c’est un alvéole pulmonaire parmi d’autres. Les autres forêts déjà. Si la forêt amazonienne est immense, elle ne représente que 10% des forêts mondiales également émettrice d’oxygène avec les limites citées plus haut dans cet article. “Et surtout, le producteur numéro 1 d’oxygène, c’est l’océan”, souligne le professeur. Il fournit à lui seule la majorité de “l’oxygène que nous respirons” pour reprendre l’expression de Macron. “ Le poumon de la planète, c’est lui. ” Voilà quelques remises à niveau à propos d’une pseudo-crise montée de toutes pièces dans le cadre plus général de l’idéologie climato-politique dominante, et déjà relayée par le mouvement de Greta Thunberg (5). Et pour bien enfoncer le clou, on nous informe des projets apocalyptiques de l’infâme Bolsonaro en Amazonie : y construire une centrale hydraulique, une autoroute et un pont (6). A n’en pas douter : une catastrophe pour la planète ! (1) https://www.huffingtonpost.fr/entry/incendie-photos-fake_fr_5d5e403de4b0dfcbd4883292? (2) https://fr.news.yahoo.com/incendies-amazonie-attention-fausses-photos-103306192.html (3) https://www.nouvelobs.com/planete/20190823.OBS17479/ces-incendies-en-amazonie-ne-sont-pas-nouveaux.html? (4) https://www.huffingtonpost.fr/entry/foret-amazonienne-poumon-planete_fr_5d5f9226e4b0dfcbd48b5e6a?ncid=fcbklnkfrhpmg00000001& (5) https://www.msn.com/fr-fr/news/monde/c2-absos-amazonie-c2-bb-le-mouvement-de-greta-thunberg-appelle-c3-a0-manifester-ce-vendredi/ar-AAGdkSy (6) https://www.lalibre.be/planete/environnement/des-documents-inedits-revelent-les-plans-destructeurs-de-bolsonaro-pour-l-amazonie-5d5f979cd8ad5806bad12b3a?
fake
La pollution due aux énergies fossiles risque de définitivement transformer la planète Bleue en "planète étuve" ou "planète serre", selon des chercheurs internationaux, qui lancent l'alerte dans un rapport publié lundi dans la revue américaine Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS). Il est signé par des scientifiques de l'université de Copenhague, de l'Université nationale australienne et de l'Institut de recherche de Potsdam. Ils ont calculé un point de rupture du réchauffement planétaire qui, s'il est franchi par la Terre, conduirait à un scénario catastrophe qui pourrait se produire "dans quelques décennies seulement", préviennent les scientifiques. Les chercheurs suggèrent que le point de rupture pourrait être atteint lorsque la température de la Terre sera supérieure de 2 degrés à celle de l'ère préindustrielle. Les Accords de Paris ont d'ailleurs pour objectif de limiter le réchauffement planétaire à +2°C. La température de la Terre est déjà d'un degré supérieure à cette période, et continue d'augmenter à un rythme de 0,17 degré par décennie. "Un réchauffement de 2 degrés pourrait activer d'importants éléments de rupture, augmentant ainsi encore davantage la température ce qui pourrait activer d'autres éléments de rupture par un effet domino qui pourrait entraîner la Terre vers des températures encore plus élevées", prévient le rapport. Ce schéma représente les endroits de la planète qui seront affectés par le changement climatique en fonction de l'augmentation de la température. Les flèches représentent l'incidence d'un lieu sur un autre: la fonte de la calotte glacière du Groenland a par exemple un impact sur toutes les autres calottes glaciaires, et sur la température des océans, qui elles-mêmes influencent d'autres écosystèmes. PNAS Cela signifie -même en cas d'arrêt des émissions de gaz à effet de serre- que si la Terre franchit ce point de rupture, cela pourrait déclencher des processus s'auto-alimentant qui continueraient à faire monter les températures. Les températures moyennes mondiales dépasseraient celles de toute période interglaciaire - ces cycles séparant deux glaciations- survenue depuis 1,2 million d'années. Passé ce fameux cap, les rivières déborderaient, les ouragans feraient des ravages sur les côtes et les récifs de corail disparaîtraient - le tout avant la fin de ce siècle, voire plus tôt. La fonte des calottes polaires provoquerait à elle seule une hausse très importante du niveau des océans, engloutissant des régions côtières où habitent des centaines de millions de personnes. Les experts s'inquiètent également de phénomènes comme les feux de forêts qui se multiplieraient à mesure que la planète se réchauffe et s'assèche. D'après leurs recherches, la Terre pourrait connaître "une température de 4 à 5 degrés Celsius plus élevée qu'à la période préindustrielle et un niveau de la mer 10 à 60 mètres plus haut qu'aujourd'hui". Ce changement représenterait non seulement de "graves risques pour la santé" mais également pour "l'économie et la stabilité politique [en particulier dans les pays les plus vulnérables au climat]" assure le rapport. Il est bien évidemment nécessaire de changer immédiatement de mode de vie pour protéger la Terre, ont averti les chercheurs, expliquant que les énergies fossiles devaient être remplacées par des sources à faibles, voire sans, émissions de CO2. Ils ont notamment préconisé une meilleure gestion des sols, de meilleures pratiques agricoles, la protection des terres et des côtes ou encore le développement de techniques de capture du CO2, planter des arbres et arrêter la déforestation. La planète terre peut encore stabiliser ses températures, ou bien plonger dans le scénario catastrophe de la "Terre étuve" ("Hothouse Earth") si elle franchit le point de rupture de la planète ("Planetary treshold") PNAS
true
Silence médiatique quant à ce refroidissement spectaculaire lié à la venue d'un mini âge glaciaire Notre planète vient de vivre l'événement de refroidissement climatique le plus extrême en deux ans depuis un siècle. Mais où avez-vous vu cela dans les médias grand public ? Vous ne l'avez pas vu, même si les chiffres sont assez spectaculaires. Comme le rapporte Aaron Brown ici à Real Clear Markets : Pour replacer cette baisse de température dans son contexte, il suffit de considérer qu'elle est suffisante pour compenser plus de la moitié du réchauffement planétaire que la planète a connu depuis la fin du XIXe siècle. Depuis la fin du petit âge glaciaire dans les années 1880, la planète s'est réchauffée d'environ 0,8°C. Vous pourriez penser que ce n'est pas un niveau de réchauffement particulièrement drastique. Vous pourriez également noter qu'un tel taux de réchauffement est bien antérieur dans des périodes de l'histoire, comme pendant les périodes de réchauffement minoenne, romaine et médiévale. Néanmoins, cette hausse de 0,8°C - 0,9°C, sous l'effet d'une poussée - est le terrible événement climatique que l'establishment alarmiste a garanti que c'est la pire chose qui soit ces dernières décennies et que cela devrait terriblement nous inquiéter. Alors, ce refroidissement soudain, est-ce une chose encore pire ? Pas nécessairement. Comme l'explique Brown dans son article, il est impossible d'extrapoler des tendances à partir d'une échelle de temps aussi courte. Pas à moins d'être un alarmiste climatique.... Comme nous le savons par expérience, si cela avait été l'inverse - si la planète s'était réchauffée de 0,56°C au lieu de s'être refroidie, les médias auraient parlé de cette information de partout. Entre-temps, une étude de Judith Curry et Nic Lewis - également largement non couverte par les médias grand public - confirme ce que les sceptiques disent depuis des années : les modèles informatiques utilisés par l'establishment alarmiste pour prédire le réchauffement climatique sont trop orientés à la hausse. Selon Investors Business Daily : Ainsi, le "réchauffement planétaire" anticipé, qui était potentiellement dangereux, devient facilement gérable. C'est pourquoi, bien sûr, il est peu probable d'avoir l'attention d'un établissement scientifique et des médias complices qui préfèrent intensifier la peur du réchauffement de la planète - même lorsque les preuves ne l'étayent pas. Traduction Sott. Source.
fake
Par MD Le rideau est tombé à Glasgow. Rien ne nous aura été épargné, depuis le parallèle historique douteux osé par un prélat anglican, jusqu’aux slogans orduriers d’une jeune égérie nordique, en passant par les logorrhées apocalyptiques des « autorités ». Les « élites » repues qui sont venues nous prêcher la frugalité sont reparties comme elles étaient arrivées, dans leurs 400 jets privés. Cette écume peu engageante a été emportée au fil de la Clyde. Fin de l’épisode. On peut maintenant examiner les résultats pratiques de cette quinzaine prodigieuse. Que le lecteur pardonne le caractère fastidieux de ce qui suit : la lecture méthodique des documents ne le fut pas moins. COP-26 : le cadre institutionnel On rappellera qu’il y a eu trois conférences en une, impliquant trois ensembles d’états presque superposables, et débouchant sur trois « décisions » finales. En effet, la réunion dite COP26 était en réalité la superposition de trois « Conférences des Paries agissant comme réunion des Parties à… » respectivement : A l’heure où sont écrites ces lignes, on dispose, sous la dénomination de « Pacte de Glasgow », de deux « décisions » finales : la CP.26 (réf UNFCCC) et la CMA.3 (réf Accord de Paris). Ces deux textes comportent une large partie commune mais ne sont pas identiques. En effet la CMA.3 se réfère abondamment aux clauses de l’Accord de Paris et aux « nationally determined contributions » (NDCs). Rappelons que les NDCs sont les documents qui comportent les engagements de chaque pays en matière d’émissions de gaz dits « à effet de serre » et surtout de CO2. Ils sont censés être améliorés périodiquement, dans le sens de la réduction des émissions. Les commentaires qui suivent se réfèrent exclusivement à la CMA.3. Décision CMA.3 : organisation et contenu La CMA.3 comporte au long de ses dix pages : 6 attendus et 97 articles répartis en huit chapitres : I Science & urgency (1 à 5) ; II Adaptation (6 à 13) ; III Adaptation finance (14 à 23) ; IV Mitigation (24 à 39) ; V Finance, technology transfer and capacity-building for mitigation and adaptation (40 à 60) ; VI Loss & damage (61 à 74) ; VII Implementation (75 à 85). ; VIII Collaboration (86 à 97). Le texte comporte 69 références à l’Accord de Paris ; le Pacte de Glasgow apparaît dès lors comme un simple appendice. CMA.3 : exégèse de la décision On s’intéresse ici surtout aux clauses comportant des chiffres et des dates, ou traitant de quelques sujets très précis. Elles sont énumérées ci-après dans l’ordre des chapitres et des articles et résumées en une phrase, en essayant de ne pas trahir le texte anglais. On ne s’étendra pas sur le reste du texte, qui comporte de nombreuses généralités, réaffirmations et pétitions de principe sans conséquences opératoires. De nombreuses clauses ont trait à l’organisation et la répartition des tâches entre les innombrables comités, commissions, groupes de travail et corps subsidiaires qui caractérisent le fonctionnement interne de l’UNFCCC, digne branche de l’ONU à cet égard. Les non dits de la CMA.3 L’analyse du texte révèle quelques absences : deux occurrences seulement pour « energy » aucune pour « renewable », « solar », « wind », « biomass », « nuclear » pas plus que « oil » ou « gas » (sauf GHG) (il en allait d’ailleurs de même dans l’Accord de Paris). Par contre on note l’apparition en fanfare du charbon, qui est devenu la bête noire universelle (sans jeu de mot). On sait que l’article 36 qui traite du sujet a donné lieu à un veto de dernière minute de l’Inde, qui a fait remplacer « phase out » (élimination) par « phase down » (réduction progressive). En outre, on comprend que les centrales qui seront équipées de CCUS (système de récupération du CO2, encore à l’état de prototype) échappent à l’ostracisme. Quant au « phase out », il s’applique exclusivement aux subventions « inefficient » dont bénéficieraient les énergies fossiles (compte tenu des taxes exorbitantes qui frappent ces produits, on peut se demander où se nichent ces subventions). La date de 2050 pour le « net zéro » a disparu, remplacée par « vers le milieu du siècle ». Par contre, la date de 2030 s’est vu conférer un caractère magique, en tant qu’échéance de la décennie en cours réputée « critical » on ne sait trop pourquoi. Or la recension des NDCs en vigueur fait apparaître pour cette échéance une perspective d’augmentation (par rapport à 2010) des émissions de CO2 de + 13,7% (sic) au lieu des moins 45% espérés. Le ridicule de la disproportion entre l’ « objectif » et les intentions apparait d’ailleurs au grand jour dans ce graphique officiel (carbon action tracker). On voit tout de suite l’urgence de réviser les NDCs dans l’année qui vient… Enfin les « 100 milliards d’US dollars » par an de contribution qui dataient de Copenhague ont survécu (quoique le dollar ait perdu 20 ou 25% de sa valeur depuis 2009). Les pays développés sont restés arc-boutés sur ce chiffre magique, malgré les montants volontairement provocateurs évoqués par l’Inde, l’Afrique et quelques autres. Les postulats grossièrement erronés du Pacte de Glasgow Le Pacte de Glasgow, comme ses prédécesseurs, est gravement entaché par des postulats discutables, voire grossièrement erronés. La COP26 apporte quelques motifs de satisfaction Les espoirs que certains fondaient (bruyamment) sur cette vingt-sixième conférence se sont amenuisés au fil des jours, d’où la déception et les excuses désolées de son président, qui rappellent l’issue de la COP15 de Copenhague. Le 55ème parallèle serait-il maudit ? Mais on peut aussi trouver des motifs de satisfaction. Les pays en développement ont implicitement gagné le droit d’utiliser les ressources de leur sol, ce qui est bien la moindre des choses. La finance internationale sera bien obligée de se plier à cette réalité. Quant au net zéro, l’Inde a annoncé que ce serait pour 2070, c’est-à-dire when the pigs fly. La Chine a répété qu’elle s’en tenait aux fatidiques « 2°C ». Avec les autres pays à leur suite, ce sont 4/5 de l’humanité qui sont entrés en résistance. Les pays développés ont échappé à l’inflation des demandes de « dommages » et au risque de contentieux au moindre évènement météorologique. Certains pays et non des moindres ont déjà fait savoir qu’ils n’amenderaient plus leurs NDCs, considérant qu’ils ont déjà fait les fonds de tiroirs ; on peut donc espérer la stabilisation des mortifications inutiles.
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L’énergie solaire a connu une croissance exponentielle et l’objectif de 50 % d’énergies renouvelables d’ici 2028 pour éviter un réchauffement climatique mondial de 2 °C est réalisable. Selon une récente analyse scientifique d’envergure publiée dans Wiley Interdisciplinary Reviews: Energy & Environment, les réserves de pétrole classiques prouvées telles que détaillées dans les sources industrielles sont probablement « surestimées » de moitié. Selon des sources classiques comme la publication Oil & Gas Journal, le Rapport statistique annuel sur l’énergie mondiale de BP et l’US Energy Information Administration, le monde dispose d’1,7 millier de milliards de barils de réserves conventionnelles prouvées. Toutefois, d’après la nouvelle étude menée par le professeur Michael Jefferson de l’ESCP Europe Business School, ancien économiste en chef au sein du géant pétrolier Royal Dutch Shell, ce chiffre officiel, qui a contribué à justifier des investissements massifs dans des nouveaux travaux d’exploration et de développement, est quasiment deux fois plus élevé que la taille réelle des réserves mondiales. Selon le professeur Michael Jefferson, qui a passé près de vingt ans au sein de Shell, où il a occupé divers postes haut placés, dont ceux de directeur de la planification en Europe et de directeur de l’approvisionnement en pétrole et du commerce, « les cinq principaux exportateurs de pétrole du Moyen-Orient ont modifié la base de leur définition des réserves de pétrole classiques « prouvées » en les faisant passer d’une probabilité de 90 % à une probabilité de 50 % en 1984. Le résultat a été une augmentation apparente (et non réelle) de leurs réserves de pétrole classiques « prouvées » à hauteur d’environ 435 milliards de barils. » Les réserves mondiales ont encore été gonflées par l’ajout des chiffres portant sur les réserves issues du pétrole lourd vénézuélien et des sables bitumineux canadiens, a-t-il écrit dans son étude, en dépit du fait que celles-ci sont « plus difficiles et plus coûteuses à extraire » et généralement de « plus mauvaise qualité » que le pétrole conventionnel. Cela a fait grimper les estimations mondiales des réserves de 440 milliards de barils supplémentaires. La conclusion de Jefferson est frappante : « Pour le dire sans ambages, l’affirmation courante selon laquelle le monde dispose de près d’1,7 millier de milliards de barils de réserves de pétrole classique prouvées est surestimée d’environ 875 milliards de barils. Ainsi, malgré la baisse des prix du pétrole brut à la suite d’un nouveau pic en juin 2014, après celui de juillet 2008, la question de « pic pétrolier » reste parmi nous. » Actuellement rédacteur en chef d’Energy Policy, revue scientifique de premier plan de la maison d’édition Elsevier, le professeur Jefferson a également occupé pendant dix ans le poste de secrétaire général adjoint du Conseil mondial de l’énergie, un organisme mondial de l’énergie agréé par les Nations unies qui représente 3 000 organisations membres dans 90 pays, y compris des gouvernements et des acteurs de l’industrie. Plus tôt cette année, Deloitte a prédit que plus de 35 % des compagnies pétrolières indépendantes du monde entier pourraient déclarer faillite et être suivies par 30 % supplémentaires l’an prochain, soit un total de 65 % des sociétés pétrolières du monde entier. Cinquante producteurs de pétrole d’Amérique du Nord ont déjà fait faillite depuis l’année dernière en raison d’une crise de rentabilité déclenchée par le creux des prix du pétrole. L’industrie est également sous pression en raison de l’idée de plus en plus reconnue qu’une grande partie des combustibles fossiles sont tout simplement des « actifs bloqués » qui doivent être conservés dans le sol afin de prévenir un changement climatique dangereux. La nouvelle étude est appelée à mettre encore plus l’industrie pétrolière sous pression avec la confirmation de la part d’un ancien cadre supérieur d’un géant du pétrole qu’environ la moitié des réserves mondiales conventionnelles « prouvées » ne sont pas simplement « bloquées », mais n’existent même pas. Une valeur des actifs « largement exagérée » Cela implique qu’une grande quantité des investissements dans l’industrie pétrolière ne sera jamais en mesure de produire un rendement suffisant, puisque ceux-ci ont été justifiés par des actifs dont la valeur est largement exagérée. Contredisant la position officielle de la majeure partie de l’industrie pétrolière, Jefferson cite un certain nombre d’études scientifiques récentes, selon lesquelles « les éléments de preuve indiquent que la production mondiale de pétrole conventionnel a atteint un plateau et a probablement commencé à décliner à partir de 2005 ». Jefferson estime que la reprise économique nominale, combinée à des réductions de la production alors que l’industrie réagit à sa crise interne, finira par inverser la surabondance de l’offre actuelle de pétrole. Ceci ouvrira la voie à « de nouvelles hausses majeures des prix du pétrole » dans les années à venir. Cependant, en attendant une nouvelle flambée des prix du pétrole, la vague actuelle de faillites pourrait dégénérer au point que la poursuite des investissements dans l’industrie pétrolière ne serait plus viable financièrement. Selon une autre étude examinée par des pairs, publiée en mars dans Energy Policy par deux scientifiques de l’université A&M du Texas, « les énergies non renouvelables », c’est-à-dire « les combustibles fossiles et l’énergie nucléaire », « devraient atteindre un pic vers le milieu du siècle », que ce soit avec ou sans politique d’atténuation du changement climatique. L’article ajoute toutefois que pour éviter une hausse de 2 °C des températures moyennes mondiales, qui ferait basculer le changement climatique dans la zone de danger, 50 % voire plus des réserves existantes de combustibles fossiles doivent rester inutilisées. Il faudra alors que les énergies renouvelables représentent plus de 50 % de l’approvisionnement mondial total en énergie d’ici 2028, ce qui équivaut à « une multiplication par 37 du taux annuel d’approvisionnement en énergies renouvelables en seulement treize ans ». Les scientifiques de l’université A&M du Texas concluent que d’ici la fin du siècle, la disparition des combustibles fossiles se produira dans tous les cas, en tenant compte ou non des risques climatiques : « […] Les objectifs « ambitieux » de décarbonisation à la fin du siècle fixés par les dirigeants du G7 seront atteints en raison des limitations économiques et géologiques sur les combustibles fossiles au sein même du scénario sans contrainte dans lequel un engagement proactif faible en matière de décarbonisation est requis, voire aucun […] Nos résultats de modèle indiquent qu’en tenant compte ou non des préoccupations climatiques, les SER [sources d’énergie renouvelables] couvriront 87 % à 94 % de la demande énergétique totale d’ici la fin du siècle. » Une planète solaire « d’ici 2030 » Même si une multiplication annuelle par 37 de l’approvisionnement en énergies renouvelables semble être une tâche herculéenne à tous égards, certains analystes estiment que le bilan antérieur de l’énergie solaire montre que cela pourrait se produire encore plus rapidement. À ce jour, l’énergie solaire a connu un taux de croissance exponentielle qui a constammentsurpassé les projections linéaires classiques. Alors que la production d’énergie solaire a doublé chaque année au cours des vingt dernières années, les coûts de production d’énergie solaire photovoltaïque (PV) ont chuté de 22 % chaque fois que la production a doublé. Tony Seba, maître de conférences spécialiste de l’entrepreneuriat d’affaires, des perturbations et des énergies propres à l’Université de Stanford, explique que si cette tendance se poursuit, la croissance de l’énergie solaire est déjà sur la bonne voie pour devenir mondiale. Avec seulement huit nouveaux doublements, l’énergie solaire pourrait d’ici 2030 subvenir à 100 % des besoins énergétiques de la planète. Cela signifie que même si les projections de Seba sont surestimées de moitié, l’objectif de 50 % d’énergies renouvelables d’ici 2028 pour éviter un réchauffement climatique mondial de 2 °C semble réalisable. Néanmoins, une multitude de données scientifiques indiquent que 2 °C n’est pas un objectif de sécurité réaliste. Ancien climatologue en chef à la NASA, James Hansen, entre autres spécialistes, a averti que ce niveau de réchauffement pourrait entraîner la désintégration des calottes glaciaires polaires, ce qui élèverait de « plusieurs mètres » le niveau de la mer au cours du siècle et immergerait des villes comme Londres ou New York. Que ces avertissements suffisent ou non pour inciter les investisseurs à se retirer de l’industrie des combustibles fossiles, voilà ce qu’il faut retenir : les dernières révélations sur la nature fondamentalement non économique de ces investissements pourraient accélérer la transition inévitable vers notre avenir post-carbone. Nafeez Ahmed | 24 avril 2016 Nafeez Ahmed est journaliste d’investigation et auteur à succès. Titulaire d’un doctorat, il s’est spécialisé dans les questions de sécurité internationale, examinant ce qu’il appelle les « crises de civilisation ». Il a obtenu une récompense de la part de l’organisation Project Censored dans la catégorie « Outstanding Investigative Journalism » (« journalisme d’investigation d’exception ») pour un reportage d’investigation, publié par le journal The Guardian, sur l’intersection des crises globales de nature écologique, énergétique et économique et des conflits et géopolitiques régionales. Il a également écrit pour The Independent, Sydney Morning Herald, The Age, The Scotsman, Foreign Policy, The Atlantic,Quartz, Prospect, New Statesman, Le Monde diplomatique et New Internationalist. Son travail sur les causes profondes et les opérations secrètes liées au terrorisme international a officiellement contribué à l’établissement de la Commission nationale sur les attaques terroristes contre les États-Unis du 11 septembre 2001 et à l’enquête du Coroner sur les attentats du 7 juillet 2005 à Londres.
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Paris, le 18 juin – Hier dans la soirée, juste avant le départ de Nicolas Sarkozy pour le Sommet d’été des Chefs d’Etat de l’Union européenne à Bruxelles, des militants de Greenpeace ont projeté un message à son intention à proximité de la Tour Eiffel. A côté du visage du Président de la République on pouvait lire « Climat. Leader ou loser ? ». Par cette question, Greenpeace interpelle le Chef de l’Etat français qui se rend aujourd’hui à Bruxelles pour discuter avec ses homologues, entre autres sujets, du financement de la lutte contre les changements climatiques. « Il y a plus de 6 mois l’Union européenne a promis un soutien financier pour les pays en développement, premières victimes des impacts inévitables des changements climatiques… Depuis les réunions s’enchaînent, à Bruxelles, à Bonn, à Londres, à Luxembourg, mais on ne voit toujours rien venir. L’impact sur la négociation du Traité de Copenhague est manifeste : l’Europe, silencieuse, perd son leadership et dans le même temps la confiance des pays en développement, lassés des promesses non tenues des pays riches », constate Karine Gavand, chargée de campagne climat à Greenpeace France. Nicolas Sarkozy déclarait il y a tout juste un mois lors d’un discours prononcé à Urmatt, dans le Bas-Rhin, à propos du Sommet de Copenhague : « La minute de vérité. On verra à ce moment-là les pays du monde qui sont au rendez-vous de l’histoire ou ceux qui ne le veulent pas et ils devront l’assumer devant l’opinion publique internationale ». Pour l’heure, entre les discours incantatoires et les actes, la distance est immense. « La France et l’Europe ne sont clairement pas prêtes pour honorer ce rendez-vous. Quand d’un côté les Etats-Unis, le Canada, le Japon, l’Australie, la Russie et la Nouvelle-Zélande mettent en péril les chances d’un accord ambitieux à Copenhague, alors que les pays en développement, prêts à s’engager, attendent un signal des principaux pollueurs, l’Europe reste sur la touche. A moins de 6 mois de Copenhague, l’Europe doit choisir son camp ». Pour aider les pays en développement à faire face à la crise climatique, Greenpeace évalue les besoins à 110 milliards d’euros chaque année. Pour être crédible, un tel engagement devra s’accompagner de la création d’un mécanisme financier contraignant et pérenne pour lever des fonds, comme la mise aux enchères des permis de polluer. « Les pays en développement sont lassés des promesses non respectées », constate Karine Gavand. « Aujourd’hui les pays industrialisés refusent de mettre de l’argent sur la table tant que les pays en développement n’auront pas proposé des plans d’action pour limiter leurs émissions post 2012. Sauf qu’ils n’ont versés que 50% des 172 millions promis pour financer les plans pour l’adaptation des pays les plus vulnérables, prévus dans le cadre de Kyoto avant 2012 ! La France elle-même n’a versé que le quart de sa contribution, soit 4,5 millions sur les 16 promis. Comment exiger de nouvelles actions des pays les plus pauvres sans avoir soutenu leurs premiers pas ? ». Appel « Ultimatum climatique » 11 ONG, dont Greenpeace ont lancé il y a déjà un mois un appel au Président de la République française, l’Ultimatum climatique, lui demandant de prendre la tête du combat contre les changements climatiques en pesant de tout son poids pour que l’Europe s’engage clairement dans la voie d’un accord ambitieux à Copenhague en fin d’année. Cet appel est totalement inédit puisqu’il est l’œuvre d’organisations de défense de l’environnement, mais aussi d’organisations humanitaires, de défense des droits de l’homme, etc. Il vise à recueillir un million de signatures d’ici à la conférence de Copenhague pour montrer la mobilisation des citoyens français sur ces enjeux cruciaux. Ultimatum climatique www.copenhague-2009.com
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L'Élysée a chargé François-Henri Pinault de mobiliser l'industrie de la mode et du luxe, afin de réduire l'impact environnemental du secteur, a fait savoir le ministère de la Transition écologique ce jeudi. Le PDG de Kering est appelé à réunir autour de lui un groupe de patrons représentatifs du secteur de la mode, a-t-on précisé. "Dans le cadre du One Planet Lab, qui regroupe des acteurs et des penseurs de la transition écologique, le président de la République a demandé à un groupe de PDG de la mode dont François-Henri Pinault, de mener une mission pour mobiliser une masse critique d'acteurs mondiaux du textile", a indiqué la secrétaire d'État Brune Poirson. L'objectif est de fixer une série d'engagements et propositions, qui seront présentés lors du G7 de Biarritz en août. "Le secteur de la mode a encore beaucoup de travail à mener pour modifier son modèle (...) : c'est le deuxième secteur industriel le plus polluant au monde", souligne la secrétaire d'État, pour qui "il faut lui donner une direction". "Et la France, compte tenu de son leadership économique et culturel dans le secteur de l'habillement, se doit d'être exemplaire". Lancé par le gouvernement, le "One Planet Lab", impliquant industriels, chercheurs, économistes, se veut un laboratoire d'idées pour la transition écologique. Le but étant de faire des recommandations aux décideurs politiques et de générer une "masse critique" d'acteurs. Les participants à ce "Lab", parmi lesquels la directrice du développement durable de Kering, se sont réunis pour la première fois en mars. Ils ont présenté de premières idées à Emmanuel Macron qui, selon l'Élysée, compte en pousser certaines lors d'échéances internationales comme le G7 de Biarritz et le sommet climat de l'ONU à New York en septembre.
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Prodige de la climatomancie : les guerres ne sont désormais rien plus que des drames collectifs secondaires. Pour exister médiatiquement, mieux vaut être un « réfugié climatique ». L’info se retrouve aussi bien sur Le Monde que sur Libération et Le Figaro : en 2013, il y aurait eu trois fois plus de réfugiés « climatiques » que de réfugiés de guerre. Et vous, les vilains climatosceptiques, vous continuez à regarder ailleurs alors que la maison brûle ? N’avez-vous donc pas de cœur, ou seriez-vous d’incurables négationnistes ? Bien que ce soit probablement inutile au vu de la belle unanimité médiatique qui rassemble médias de tous bords politiques, essayons rapidement de faire la part des choses. Tout d’abord, parler de « réfugiés climatiques » est incorrect selon la façon même dont la climatologie définit son objet. C’est là une distinction fondamentale, que les carbocentristes aiment d’ailleurs bien rappeler quand ça les arrange : le climat n’est pas la météo. Le premier concerne les évolutions à long terme, la seconde les tendances ponctuelles. Les réfugiés de 2013 pour cause de catastrophes naturelles sont donc des réfugiés météorologiques, le terme dût-il sonner moins bien aux oreilles de ceux pour qui le mot « climat » est associé aux grandioses catastrophes prophétisées par le GIEC (là où le mot « météo » évoque plutôt un présentateur télé qui commente les prévisions du lendemain). Il est vrai que lorsqu’il s’agit de culpabiliser les foules, le « climat », qui désigne désormais la main coupable de l’homme, est toujours plus vendeur que la « météo », plus généralement associée aux « caprices de la nature » dans les représentations communes. Revenons aux réfugiés, dont le sort tragique mérite mieux qu’une instrumentalisation partisane. Leur regrettable croissance n’a pas besoin des alarmes du GIEC pour s’expliquer, mais de causes sociétales beaucoup plus banales (comme étudiées par exemple dans cet article) : l’urbanisation dans les zones à risque et l’accroissement démographique augmentent mécaniquement le nombre de tués par catastrophe naturelle, surtout lorsque, comme dans le cas des typhons, les populations concernées font partie de pays insuffisamment développés (les Philippines, notamment). À l’heure actuelle, il n’y a pas de hausse statistiquement perceptible des événements météorologiques extrêmes (même si, en revanche, il y a une hausse visible dans l’importance que les médias leur accordent). Nous n’avons de toute façon aucune manière d’estimer cette évolution statistique à la bonne échelle : qui donc saurait mesurer la fréquence des cyclones ou des sécheresses au XVIIIè siècle ? Quand bien même y aurait-il eu davantage de catastrophes naturelles ces dernières années, comment les relier à l’évolution « anthropique » du climat puisque la température globale, matrice originelle de notre « changement climatique », est stable depuis près de vingt ans ? Autant de questions que les grands médias ont une fois de plus choisi d’ignorer, au profit de la servile campagne de communication qui accompagne la tenue du prochain sommet sur le climat. Mais il y a plus grave : en se trompant ainsi sur les véritables causes des drames issus des catastrophes naturelles, l’on retarde d’autant la recherche de solutions efficaces. Pour limiter le nombre de réfugiés des catastrophes naturelles, il ne sert à rien d’inciter les gens à limiter leurs émissions de CO2 en prenant leur vélo au lieu de leur voiture. Il est beaucoup plus efficace d’agir à l’aide de digues bien entretenues, de plans d’occupation des sols qui évitent les constructions en zones inondables, ou encore de réseaux d’information et d’évacuation des populations lors d’une menace. Tout temps, tout effort, tout argent et toute matière grise consacrés à la réduction du satanique CO2 et du « sauvetage du climat » sont autant de temps, d’effort, d’argent et de matière grise en moins pour la mise en place de vraies solutions. — Un article de Skyfall.fr.
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Au large de Marseille, une énorme bouée connectée évalue l’impact du changement climatique Une balise géante flotte au large de Marseille (Bouches-du-Rhône) jusqu’à ce lundi 26 juillet. Cette bouée connectée de six tonnes a enregistré des données sur l’état de l’eau pour permettre notamment de mesurer l’impact du réchauffement climatique. Une bouée connectée flottant au large de Marseille (Bouches-du-Rhône) permet de mesurer l’impact du réchauffement climatique. Cette balise, développée par une entreprise d’Aix-en-Provence en partenariat avec le CNRS, enregistre des données en temps réel concernant l’état de l’eau, rapporte France Bleu Provence, ce mardi. L’appareil dispose de panneaux solaires, de batteries et d’une petite éolienne qui lui permettent d’être totalement autonome. « Ces bouées sont suffisamment grandes, visibles et robustes pour pouvoir pérenniser les capteurs à bord », a expliqué Louis Juniet, directeur général adjoint de Mobilis, qui a conçu cette bouée en partenariat avec le CNRS. C’est l’océanographe Jean-Michel Grisoni qui a entrepris ce projet dans les années 1990 et a développé plusieurs appareils de ce type, a indiqué la source. Une mesure de la thermocline L’objet de couleur jaune mesure près de cinq mètres de diamètre et pèse environ six tonnes. Il a notamment été conçu pour mesurer le taux d’oxygène, la température ainsi que le degré d’acidification de l’eau, détaille la radio locale. Il a toutefois été retiré, lundi 26 juillet, pour prendre la direction de la Norvège. Une version similaire plus petite a été déposée à sa place. Les informations relevées grâce au dispositif ont pu révéler une chute significative de la thermocline : cette notion représente la zone de séparation entre les eaux profondes froides et les eaux de surfaces plus chaudes, expliquent nos confrères. « Dans nos données, on a vu la thermocline descendre jusqu’à 60 m », a fait savoir l’océanographe. Cet abaissement entraîne une baisse de l’absorption de la chaleur atmosphérique par les eaux profondes, a précisé France Bleu.
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J’espère que vous donnerez votre avis sur cet acte qui, bien que solitaire, nous concerne tous. Guillaume marche pour tous les inacceptables et pour ceux qui subissent. On comprend aisément que ça ne soit pas médiatisé à outrance. Je remercie 3n0w (oui je sais !!) pour m’avoir fait connaître cette initiative et merci a Frédéric Pussé du Monde Libertaire pour l’article écrit en l’honneur de Guillaume Hourseau. Il n’a malheureusement pas pu continuer son périple. Explication en fin d’article. Volti ****** Auteur Frédéric Pussé pour Le Monde Libertaire Parti de Nantes le 11 novembre 2018, jour du centenaire de l’armistice de la grande boucherie (tout un symbole !), Guillaume Hourseau, dit « 99 » (prononcer neuf neuf), a entamé un tour de France à pied afin de sensibiliser les populations aux ravages du capitalisme et à son cortège d’inacceptables qu’il a inévitablement engendrés, et afin d’interpeller l’État français sur ses responsabilités qu’il n’assume pas. Guillaume s’est choisi ce surnom, «99 », par souci de non individualisme et de non starification. Activiste depuis de nombreuses années et zadiste à Notre-Dame-des-Landes, il fut invité, à ce titre, sur le plateau de l’émission C Politique, le débat du 21 janvier 2018 sur France 5 (disponible sur YouTube), où il intervient après la 26ème minute de l’émission, et donne notamment la réplique à Brune Poirson, Secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire. À travers sa Marche des Inacceptables, « 99 » met le doigt sur les grands problèmes qui minent l’humanité et dont l’oligarchie fait semblant de s’occuper : le réchauffement climatique qui se fait de plus en plus préoccupant, la solidarité qui se veut très faible à l’échelle mondiale et qui pourrait pourtant faire face à la misère sociale, les frontières qui nous divisent, les migrations qui sont gérées de façon catastrophique, l’accaparement et la destruction des ressources naturelles que nous payerons bientôt très chers, le non respect toujours plus systématique de la vie humaine, animale et végétale qui pourrait conduire à notre perte… Et le coupable, nous sommes tous d’accord, c’est le capitalisme bien sûr ! En plus de cela, j’ai demandé à Guillaume quelles étaient les autres motivations de sa marche, celles disons, moins politiques, et voici sa réponse : « Je marche pour aller vers le positif et vers l’optimisme. C’est aussi pour être et rester libre que j’ai entrepris cette marche. Je marche contre tout ce qui est inacceptable, et au départ, c’est tout ce qui est inégalable et inéquitable. Je ne veux rien pour moi et je souhaite faire le lien entre les différentes personnes rencontrées ; entre toi et ton prochain ; entre toi et le suivant ou la suivante. Il s’agit d’être énergétique. » Comme on le voit, « 99 » est révolté par ce monde injuste que l’on nous impose et tient, par son voyage solidaire et pacifiste, à le faire savoir à un maximum de personnes, tout en apportant avec lui la sagesse, la liberté, la paix et l’amour qui le caractérisent et se fondent dans les valeurs qu’il porte. Lorsque je l’ai rencontré, lors de son passage dans mon village, à Rodemack, en Moselle, par l’intermédiaire de mon ami Nico que je remercie au passage, Guillaume venait de parcourir 4080 kms, en un peu plus de 10 mois. Son périple devrait faire, au total, entre 8 000 et 10 000 kms. Il transporte, pour ainsi dire, sa maison sur son dos. Son nécessaire pèse entre 30 et 40 kg. Il marche en moyenne 30 kms par jour, mais pas forcément tous les jours car il prend énormément le temps de s’arrêter lors de ses étapes, afin surtout de communiquer, de discuter avec les gens, et de leur apporter quelque chose de positif. Bon, de se reposer un peu aussi tout de même ! Fidèle à son idéal de liberté la plus totale, « 99 » traverse la France sans pièce d’identité et sans passeport. Il n’en pas besoin ! Après tout, à quoi des papiers peuvent-ils concrètement servir ? En outre, il marche sans revenu et, par solidarité, n’en veut surtout pas. C’est pourquoi, en retour, il compte aussi un peu sur la solidarité des personnes rencontrées. Aussi, «99 » ne porte pas les frontières dans son cœur et ne se prive de le montrer en déféquant carrément dessus ! Une bonne façon de démontrer qu’en fait, les frontières, c’est de la merde !! Bien évidemment, l’État ne voit pas cette marche d’un très bon œil et Guillaume m’a dit faire l’objet d’une surveillance accrue depuis son départ de Nantes. Il m’a aussi affirmé avoir subi, de la part des services de police et de renseignement français, une répression implacable : guet-apens de gendarmerie, fouilles corporelles par des agents de l’État, agression en cagoule avec lacération au cuter de sa tente et destruction de ses affaires… Si ces faits intolérables, et qui ne nous étonnent qu’à moitié, s’avéraient être vrais – et je les crois vrais car je ne vois pas Guillaume mentir – alors il nous appartiendrait de les dénoncer et de les faire connaître au plus grand nombre. Le combat de « 99 », celui qu’il mène au travers de sa Marche des Inacceptables, est non seulement celui de tous les libertaires et anarchistes, mais aussi celui de tous les amoureux du bien vivre. Nous pouvons le soutenir de différentes manières : Enfin et surtout : si jamais Guillaume – dit « 99 » – et son sourire qui ne le quitte presque jamais, passe par chez vous, allez à sa rencontre, accueillez-le et offrez-lui ce que vous pouvez. Lui, en retour, vous offrira ce qui n’a pas de prix. Frédéric Pussé pour Le Monde Libertaire Complément Vidéo spéciale marche des inacceptables 🙏 tour de France incomplet et à l’arrêt total … La police de Morlaix me poursuit pour port d’arme prohibé et rébellion !! Quoi ? Mais elle est où la rébellion ?? Et pour clore le tout ,la sécurité sociale CPAM m’as complètement radié et effacé mes droits cmu-C ,au cours de l’année 2019 ,car je n’avais aucunes factures ni abonnement ,ni mouvement bancaire sur le sol français sur plus d’une année !! Mes traitements médicamenteux ,et mes piqures lovenox sont totalement à mes frais !! Et je n’ai aucuns revenus financier !!! Mes plus sincères excuses de ne pouvoir continuer !!!! Présentation de La Marche des Inacceptables
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Nous publions la pétition sur le climat préparée par le professeur Uberto Crescenti – Professeur titulaire de géologie appliquée à l’Université G. d’Annunzio de Chieti ; il a été Recteur de l’Université G. d’Annunzio de 1985 à 1997, président de la Société italienne de géologie de 1999 à 2005, fondateur et président de l’Association italienne de géologie appliquée et d’environnement de 1999 à 2005, fondateur et président en 2001 de l’Association italienne « géologie et tourisme », et des scientifiques de renommée internationale, afin d’encourager un débat sérieux sur l’avenir de notre planète, fondé sur les connaissances scientifiques et sans contraintes politiques. Traduction : Camille Veyres. Au Président de la République Au Président du Sénat Au Président de la Chambre des députés Au Président du Conseil PÉTITION SUR LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE ANTHROPIQUE Nous soussignés, citoyens et hommes de science, invitons avec force les décideurs politiques à adopter des politiques de protection de l’environnement qui soient compatibles avec les connaissances scientifiques. En particulier, il est urgent de lutter contre la pollution là où elle se produit, comme l’indiquent les meilleures données scientifiques. A cet égard, il est regrettable que les connaissances mises à disposition par le monde de la recherche soient utilisées trop tard pour réduire les émissions anthropiques de polluants très répandus dans les systèmes environnementaux tant continentaux que marins. Cependant, il faut être bien conscient que le dioxyde de carbone lui-même n’est pas un polluant. Au contraire, il est indispensable à la vie sur notre planète. Au cours des dernières décennies, s’est répandue une hypothèse selon laquelle le réchauffement de la surface de la terre d’environ 0,9°C observé depuis 1850 serait anormal et dû aux activités humaines, en particulier à l’émission dans l’atmosphère de CO2 venant de l’utilisation des combustibles fossiles. C’est là la thèse du réchauffement climatique anthropique promue par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) des Nations Unies, dont les conséquences seraient des changements environnementaux si graves qu’ils feraient craindre des dommages énormes dans un avenir proche, à moins que des mesures drastiques et très coûteuses soient adoptées immédiatement. De nombreuses nations du monde ont adhéré à des programmes de réduction des émissions de dioxyde de carbone et une propagande de plus en plus virulente les invite à adopter des programmes toujours plus exigeants dont la mise en œuvre, très onéreuse pour les économies de ces Etats, serait, prétend-on, nécessaire à la maîtrise du climat et au « salut » de la planète. L’origine anthropique du réchauffement de la planète est cependant une conjecture non prouvée, déduite uniquement de certains modèles climatiques, c’est-à-dire de programmes informatiques complexes, appelés modèles de circulation générale. Au contraire, la littérature scientifique a, mis en évidence l’existence d’une variabilité climatique naturelle que les modèles ne sont pas capables de reproduire, variabilité naturelle de mieux en mieux vérifiée. Cette variabilité naturelle explique une part importante du réchauffement climatique observé depuis 1850. La responsabilité anthropique du changement climatique observée au siècle dernier est donc exagérée de façon injustifiée et les prévisions catastrophiques sont irréalistes. Le climat est le système le plus complexe sur notre planète : nous devons donc l’aborder avec des méthodes appropriées et adaptées à son niveau de complexité. Les modèles de simulation climatique ne reproduisent pas la variabilité naturelle observée du climat et, en particulier, ne reconstituent pas les périodes chaudes des 10 000 dernières années. Celles-ci se sont répétées environ tous les mille ans : on y trouve la période médiévale chaude, bien connue, la période romaine chaude, et généralement de grandes périodes chaudes pendant l’Optimum holocène [Il y a 8000 ans]. Ces périodes passées étaient plus chaudes que la période actuelle, bien que la concentration de CO2 y ait alors été inférieure à la concentration actuelle ; elles sont liées aux cycles millénaires de l’activité solaire. Ces effets ne sont pas reproduits par les modèles. Rappelons que le réchauffement observé de 1900 à nos jours a, en fait, commencé en 1700, c’est-à-dire au minimum du Petit Âge glaciaire, qui est la période la plus froide des 10 000 dernières années, et qu’il correspond à un minimum millénaire de l’activité solaire que les astrophysiciens appellent minimum solaire de Maunder. Depuis, l’activité solaire, suivant son cycle millénaire, a augmenté et réchauffé la surface de la Terre. De plus, les modèles ne parviennent pas à reproduire les oscillations climatiques bien connues de période 60 ans environ. Celles-ci ont été responsables, d’une période de réchauffement (1850-1880) suivie d’une période de refroidissement (1880-1910), puis d’une période de réchauffement (1910-1940), d’une période de refroidissement (1940-70) et d’une nouvelle période de réchauffement (1970-2000) semblable à celle observée 60 ans auparavant. Les années suivantes (2000-2019) ont vu non pas l’augmentation prévue par les modèles, d’environ 0,2°C par décennie, mais une nette stabilité climatique sporadiquement interrompue par les oscillations naturelles rapides de l’océan Pacifique équatorial, appelées El Niño Southern Oscillation (ENSO), telles que celle qui a amené un réchauffement temporaire en 2015 et 2016. Les médias affirment également que les événements extrêmes, tels qu’ouragans et cyclones, ont augmenté de façon inquiétante. Non ! Ces événements, sont , comme de nombreux systèmes climatiques, modulés par le cycle de 60 ans que l’on vient de signaler. Voyons, par exemple, les données officielles depuis 1880 sur les cyclones tropicaux atlantiques qui ont frappé l’Amérique du Nord : elles montrent une forte oscillation de 60 ans, corrélée à l’oscillation thermique de l’océan Atlantique appelée Atlantic Multi-decadal Oscillation (AMO). Les pics observés pendant dix ans sont comparables pour les années 1880-90, 1940-50 et 1995-2005. De 2005 à 2015, le nombre de cyclones a diminué, suivant le cycle susmentionné. Ainsi, sur la période 1880-2015, il n’y a pas de corrélation entre le nombre de cyclones, qui oscille et le CO2 qui augmente de façon monotone. Le système climatique n’est pas encore suffisamment bien compris. S’il est vrai que le CO2 est un gaz à effet de serre, la sensibilité du climat à son augmentation dans l’atmosphère est, selon le GIEC lui-même, encore extrêmement incertaine. Un doublement de la concentration atmosphérique de CO2, d’environ 300 ppm avant l’ère industrielle à 600 ppm, pourrait, dit-on, faire monter la température moyenne de la planète d’au moins 1°C à au plus 5°C. Cette incertitude est énorme. Cependant, de nombreuses études récentes fondées sur des données expérimentales estiment que la sensibilité du climat au CO2 est nettement moindre que celle estimée par les modèles du GIEC. Il est donc scientifiquement irréaliste d’attribuer à l’homme la responsabilité du réchauffement observé de 1900 à nos jours. Les prédictions alarmistes ne sont donc pas crédibles, puisqu’elles sont basées sur des modèles dont les résultats sont en contradiction avec les données observées. Tout porte à croire que ces modèles surestiment la contribution anthropique et sous-estiment la variabilité climatique naturelle, en particulier celle induite par le soleil, la Lune et les oscillations océaniques. Enfin, les médias ont fait passer le message qu’ il y aurait un consensus quasi unanime parmi les scientifiques sur la cause anthropique de l’actuel changement climatique et que le débat scientifique serait donc clos. Et pourtant, nous devons tout d’abord être bien conscients que la méthode scientifique exige que ce soient les faits, et non le nombre de croyants qui d’une conjecture font une théorie scientifique consolidée. Quoi qu’il en soit, même ce supposé consensus n’existe pas. Les opinions des spécialistes – climatologues, météorologues, géologues, géophysiciens, astrophysiciens – sont très variables et nombre d’entre eux reconnaissent l’importance de la contribution naturelle au réchauffement planétaire observée depuis la période préindustrielle et même au réchauffement de l’après-guerre à aujourd’hui. Il y a également eu des pétitions signées par des milliers de scientifiques qui ont exprimé leur désaccord avec l’hypothèse du réchauffement climatique anthropique. Notamment celle lancée en 2007 par le physicien F. Seitz, ancien président de l’American National Academy of Sciences, et celle lancée par le Groupe d’experts International Non Gouvernemental sur l’évolution du climat (NIPCC), dont le rapport 2009 conclut que » la nature, et non l’activité humaine, gouverne le climat « . En conclusion, vu l’importance cruciale des combustibles fossiles pour l’approvisionnement énergétique de l’humanité, nous suggérons de refuser d’adhérer à des politiques de réduction des émissions de dioxyde de carbone dans l’atmosphère sous le prétexte illusoire de gouverner le climat. COMITÉ DE LANCEMENT SIGNATAIRES
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Malaise. Le 6 février, les députés luxembourgeois sont interpellés par un jeune militant écologiste, luttant pour la justice climatique et sociale. Brice Montagne, c'est son nom, voulait savoir si les élus avaient lu le rapport du Giec, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat. Et, comme l'a relevé France info, pas un seul ne s'est manifesté. "Qui a lu ce rapport ? Pas des extraits. Pas des coupures de presse. Qui a lu ce rapport destiné aux hommes et aux femmes politiques ?" C'est la question qu'il a posée lors d'un débat sur les emballages plastiques. "Le rapport du Giec qui a été publié en automne 2018, détaille tout ce que nous devons faire, et tout ce à quoi nous avons affaire", avait-il lancé auparavant. Personne dans la salle n'a levé la main. "Mesdames et messieurs, ne pas lire ce rapport à l'heure actuelle, un rapport qui fait 32 pages, ça vous empêche d'avoir cette connaissance, ça vous empêche de faire avancer l'état de crise dans lequel nous devons entrer. Parce que la crise est déjà là, mais la réaction politique, elle, non." Il leur a ensuite demandé de lire le rapport, de déclarer l'état d'urgence climatique et de porter le débat au niveau européen. Dans ce rapport du Giec, les experts estimaient que le réchauffement climatique, sans changement de politique mondiale, pourrait atteindre +1,5 degré en 2030. Selon eux, il faut craindre toujours plus de vagues de chaleur, d'extinctions d'espèces, ou de déstabilisation des calottes polaires, source de montée des océans sur le long terme. "Les tristes conclusions du rapport du Giec sont un appel à agir adressé au monde entier, avait déclaré à l'époque le ministre de la transition écologique François de Rugy. En France, le gouvernement s'est fixé un objectif ambitieux : atteindre la neutralité carbone à horizon 2050. Mais nous devons plus que jamais poursuivre nos efforts !" En ce qui concerne le Luxembourg, et l'alerte de Brice Montagne, un problème pour le moins étonnant pourrait néanmoins se poser. "Le rapport du Giec existe uniquement en anglais, et ça, c'est super grave, a par la suite expliqué le jeune homme sur Facebook. Parce qu'on ne peut pas faire des choix démocratiques, si on n'a pas accès au savoir." Il a donc invité les internautes à l'aider à traduire le rapport dans différentes langues.
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Ranville, dimanche 29 juin 2008 – 15 activistes de Greenpeace bloquent toujours et depuis vendredi matin la cimenterie Calcia à Ranville (Calvados), qui produit la totalité du ciment utilisé pour fabriquer le béton sur le chantier de l’EPR. Faisant suite à l’occupation des carrières de sable et de gravier alimentant le chantier en début de semaine, cette action marque le 6e jour de perturbation du chantier d’un projet dangereux, inutile et coûteux. A deux jours de la présidence française de l’Union européenne, Greenpeace pointe du doigt l’absurdité du nucléaire et l’importance d’une politique énergétique ambitieuse et responsable. Le choix de l’efficacité énergétique doit primer. « Aucun camion n’a pu charger de ciment vendredi. Aucun camion ne pourra en charger demain matin, précise Yannick Rousselet, chargé de la campagne énergie de Greenpeace. La coulée de béton prévu en début de semaine dernière, et repoussée au lundi 30 juin à Flamanville, ne pourra pas avoir lieu. En ayant bloqué durant trois jours les carrières de Montebourg, Lieusaint et Doville, et en restant désormais enchaînés au portail de Calcia, nous empêchons la reprise du chantier de l’EPR. Compte tenu de l’importance de l’enjeu, nous sommes fermement déterminés à rester le plus longtemps possible ! »A la veille de la présidence française de l’Union européenne, il est essentiel pour Greenpeace de pointer du doigt l’absurdité du choix de l’EPR et les mauvais choix énergétiques de la France. Le gouvernement doit tenir ses promesses du Grenelle et engager une politique d’efficacité énergétique ambitieuse. Efficacité ! Pourquoi est-ce que la France s’entête à construire un nouveau réacteur très coûteux et complètement inutile, alors qu’elle dispose de solutions beaucoup plus efficaces, économiques, mais aussi plus sûres et rapides que le nucléaire ? La première de ces solutions est l’efficacité énergétique, c’est-à-dire la maîtrise de notre consommation et des économies d’énergie, qui à elles seules répondent aux enjeux des changements climatiques, de la sécurité énergétique et du pouvoir d’achat des Français.
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La jeune militante pour le climat Greta Thunberg a mis le cap sur New York mercredi à bord d’un voilier de course certifié zéro carbone. L'adolescente suédoise a décidé de traverser l’Atlantique en bateau et ne veut plus prendre l’avion, jugé trop polluant. Mais selon des médias allemands, son voyage en voilier polluerait davantage que si elle avait survolé l’océan. Et pour cause, l’équipage fait l’aller-retour en avion. Et Greta Thunberg rentrera peut-être elle aussi par les airs une fois son périple achevé. Pour se rendre à New York, la Suédoise de 16 ans a pu compter sur l’aide de Pierre Casiraghi, fils de la princesse Caroline de Monaco, lequel a mis -gratuitement- à sa disposition un bateau pour parcourir les 3.000 milles nautiques, qu’il skippe avec l’Allemand Boris Herrmann. “Je suis honoré que Greta ait accepté notre invitation”, a déclaré le skipper allemand. Boris Herrmann est un skipper expérimenté. Il a déjà fait le tour du monde à trois reprises. Pierre Casiraghi et lui accompagnent Greta Thunberg et son père ainsi que le réalisateur Nathan Grossman, qui réalise un documentaire sur la traversée qui doit durer deux semaines. Un simple aller-retour en avion aurait moins pollué Une fois arrivé à New York, l’équipage n’a pas l’intention de retourner en Europe par la mer et prendra donc... l’avion. Cinq autres membres d’équipage viendront chercher le navire plus tard, également par les airs. C'est ce qu’a déclaré Andreas Kling, porte-parole du skipper Boris Herrmann, au journal allemand “Die Tageszeitung.” Selon les médias allemands, l’expédition de Greta Thunberg provoque en réalité davantage d’émissions de gaz à effet de serre que si elle et son père avaient fait un simple aller-retour à New York en avion. En effet, les membres de l'équipage n’auraient pas été obligés de faire la navette. Cependant, les marins compensent chaque voyage en faisant des dons à des organisations environnementales, précisent nos confrères allemands. Andreas Kling a d’ailleurs sous-entendu que la jeune militante et son père pourraient bien prendre l’avion pour rentrer en Suède.
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Le texte ci-dessous est la traduction d’un article de Dennis Avery [1] publié le 7 avril 2018 sur le site wattsupwithat. L’écocide (le suicide écologique ou effondrement d’une civilisation suite à l’action des hommes sur leur environnement), est une théorie que la recherche scientifique et archéologique ne corrobore en aucune manière. Pour une information plus complète, nous conseillons la lecture de l’article intitulé « Suicide écologique à l’Île de Pâques : ce qu’en dit l’archéologie » écrit par trois archéologues belges, publié par pseudo-sciences.org L’effondrement de l’île de Pâques fût une tragédie du Petit âge glaciaire, et non un «suicide écologique» Dans une récente chronique du New York Times , Nicholas Kristof fournit une version trompeuse de l’ effroyable histoire de l’île de Pâques (à 2 300 milles à l’ouest du Chili), dont la végétation a disparu lors de la sécheresse du petit âge glaciaire. Ce faisant, il ne prépare pas la société moderne à affronter le défi d’un possible abrupt refroidissement à venir. Kristof reprend à son compte le mythe archéologique selon lequel les indigènes de l’île de Pâques auraient commis un « suicide écologique » en abattant tous leurs palmiers. Ils auraient utilisé les troncs comme rouleaux pour déplacer leurs célèbres grandes statues. Il s’en est suivi une pénurie de matériaux nécessaires à la construction des embarcations nécessaire à la pêche, le poisson étant leur principale source de protéines. Pire, explique-t-il, le défrichement des arbres a entraîné une érosion du sol qui a provoqué la famine voire le suicide d’une grande partie de la population. Ce mythe masque les effets du Petit âge glaciaire sur l’île de Pâques et ignore la réalité que les prochaines générations pourraient avoir à affronter lors d’un nouvel âge glaciaire qui mettrait durement à l’épreuve nos capacités technologiques. Une aire froide pourrait même rendre attrayant un réchauffement climatique artificiel! Les insulaires de l’île de Pâques n’auraient jamais coupé leurs palmiers! Selon leurs récits légendaires, lorsque les canoës des Polynésiens atteignirent Pâques vers l’an 1000, l’île était couverte d’herbes. Il n’y avait que quelques palmiers. Des études polliniques modernes le confirment, montrant que l’île avait des palmiers dans le passé, mais que la plupart sont morts du fait de la froide sécheresses de l’âge des ténèbres (600-950 AD [2]). Les quelques palmiers survivants sont morts pendant le petit âge glaciaire après que les Polynésiens eurent colonisé l’île. Le dernier palmier est mort vers 1650. Kristof ne semble pas prendre la mesure du pouvoir meurtrier d’un climat froid, chaotique et sans dioxyde de carbone caractéristique d’un «petit âge glaciaire». Les insulaires n’auraient jamais utilisé des troncs de palmier pour construire les pirogues. Les Polynésiens savaient que les troncs de palmier étaient beaucoup trop lourds. Les canots devaient pouvoir affronter les vagues, même lorsqu’ils transportent de lourdes charges. Les Polynésiens fabriquaient leurs canots à partir de planches extraites des arbres toromiro beaucoup plus légers, dont ils avaient apporté des boutures des îles Marquises à l’ouest. Érosion du sol ? Les habitants de l’île de Pâques n’avaient pas besoin d’arracher les arbres de leurs terres pour cultiver leurs cultures de taro, d’igname et de patate douce. Ils ont planté les tubercules entre les souches de plus petits arbres qui avaient été coupés pour la construction occasionnelle de maisons. Les arbres coupés ont repoussé à partir de leurs souches restées vivantes; leurs systèmes racinaires sont restés vivants et ont continué à protéger le sol. En fait, les techniques agricoles utilisées par les insulaires protégeaient le sol encore plus efficacement que les fermes du continent jusqu’à l’avènement de l’agriculture moderne sans labour. Plus de poisson à manger ? Un lieutenant de la US Navy, qui a visité l’île de Pâques en 1886, peu après la fin du Petit âge glaciaire, a rapporté que les indigènes mangeaient d’énormes quantités de fruits de mer! La plupart des poissons étaient pêchés à partir de petits canoës côtiers, le sébaste étant le poisson favori. Les indigènes ont également harponné les dauphins dans les eaux peu profondes, après avoir trompé le fameux « sonar » des animaux en frappant des pierres entre elles. Les écrevisses et les anguilles abondaient dans les crevasses rocheuses du littoral et les poissons volants se jetaient sur les plages. Les tortues et les coquillages étaient abondants. Les insulaires ne se sont pas non plus entretués dans des guerres de la faim, bien que les récoltes de patates douces étaient maigres et que la population ait chuté pendant les sécheresses glaciales du petit âge glaciaire. Qu’est-il arrivé à la population de l’île de Pâques? l’histoire est celle d’une scandaleuse exploitation de populations vulnérables par les plus puissants de l’époque. Les chasseurs d’esclaves péruviens ont emmené la plupart des hommes au Pérou dans les années 1800, pour leur faire charger des cargaisons d’excréments d’oiseaux de mer (guano) à partir d’îles au large des côtes pour fertiliser les champs européens. Des conditions de vie terribles, le surmenage et les maladies européennes ont tué la plupart des esclaves enlevés. L’indignation des péruviens face à ces mauvais traitements a finalement contraint les autorités à renvoyer dans l’île de Pâques les quelques survivants. Malheureusement, ils y ont rapporté la variole. Seuls quelques indigènes ont survécu à l’épidémie qui a suivi. Plus tard, des missionnaires bien intentionnés ont colporté la tuberculose. La dernière catastrophe fut la location par le Pérou des prairies de l’île aux propriétaires absents pour y faire paître leurs moutons. Les moutons ont détruit jusqu’au dernier des arbres toromiros, tandis que les indigènes survivants étaient (cela est incroyable mais vrai) parqués derrière des barbelés, jusqu’en 1960, quand la condamnation mondiale y a mis fin. Kristof, qui a peut-être tiré ses mythes de l’île de Pâques à la thèse erronée du livre de Jared Diamond, Collapse, minimise les traditions des colons polynésiens du Pacifique Sud qui consistaient à ne pas épuiser une ressource plus rapidement qu’ils ne pouvaient la voir se restaurer. C’est la Mère Nature, et non les Polynésiens, qui a détruit les arbres. Elle l’a fait à de nombreuses reprises : lors du refroidissement de l’âge du fer, au cours de la période froide dite « Dark Ages Cold Period [3] », puis à nouveau lors du petit âge glaciaire. Mère Nature n’était pas pour autant «négligente». Elle n’a fait que répondre aux commandements séculaires du soleil, aux champs gravitationnels des quatre plus grandes planètes et aux autres puissantes forces naturelles qui ont toujours régi le climat de la Terre. Ces mêmes forces planétaires gouvernent aussi notre futur, que cela plaise ou non. Un autre «âge glaciaire» suivra inévitablement la période climatique actuelle stable et chaude. Qui probablement (espérons-le) n’arrivera pas avant plusieurs siècles. La période de réchauffement que nous connaissons ne dure que depuis 150 ans. La phase chaude (dite de Dansgaard-Oeschger) la plus courte jamais enregistrée fut la période médiévale, qui a duré 350 ans. La société des habitants de l’île de Pâques étaient technologiquement capables de survivre aux cycles climatiques de la nature. Dans d’autres lieux, les nomades de la région de la mer Noire ont survécu au dernier maximum glaciaire (à des températures inférieures à -40 degrés Celsius) grâce à l’invention des tentes en peau de mammouth qui leur ont permis de suivre les mammouths migrateurs. Ces énormes animaux à fourrure étaient eux-mêmes forcés de se déplacer fréquemment à mesure que le refroidissement transformait les prairies herbeuses en toundra moins nourrissante. Il y a 10 000 ans nos ancêtres ont découvert l’agriculture qui a finalement permis aux humains de sortir de leur condition de chasseurs dispersés, portant leurs bébés et leurs possessions sur le dos. Ils ont pu nourrir des populations plus nombreuses, créer des langues, construire des temples, des villes, des navires de commerce, et lancer des activités industrielles capables de produire du cuivre, du bronze puis du fer. L’intelligence collective nous a rendus capables de créer des ressources plutôt que de simplement les puiser dans la nature. Je pense à l’engrais azoté extrait de l’air contenant 78% d’azote, puis retourné dans l’atmosphère par des processus naturels. Je pense aux puces informatiques et aux câbles à fibres optiques fabriqués à partir du sable. Nous ne sommes plus désormais voués à prospérer, nous pouvons nous effondrer à nouveau. Notre défi auquel nous faisons face aujourd’hui n’est pas de nous replier dans une dépendance incertaine aux bienfaits de Mère Nature et de ses revirements vers un nouvel «’âge de glace». Au contraire, nous pouvons et devons nous préparer une prochaine période glaciale qui nous le savons arrivera en continuant à enrichir notre expertise collective, en faisant preuve de maturité et de sagesse, et en ne tournant pas le dos aux sources d’énergie fossiles, nucléaires ou d’autres qui s’avéreraient fiables et d’un coût abordable qui ont rendu possibles l’avènement de notre société industrielle et de nos innovations, en même temps que l’amélioration de notre santé et notre niveau de vie. [1] Dennis Avery expert en politiques alimentaires à l’institut Hudson. Il est co-auteur avec l’astrophysicien Fred Singer du best-seller Unstoppable Global Warming: Every 1500 Years. Son livre à paraître s’intitule Climats of Collapse: The Deadly “Little Ice Ages”. [2] A.D. est une abréviation de « Anno Domini » qui, en latin, signifie « l’année de notre Seigneur ». [3] Le Dark Ages Cold Period désigne une période froide et perturbée centrée au milieu du premier millénaire après JC. Lire à ce sujet l’article intitulé Dark Ages Cold Period: A literature review and directions for future research publié par Sage Publishing (http://journals.sagepub.com/doi/abs/10.1177/0959683617693898)
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Paris, le 5 décembre 2008 – A l’issue du Conseil des ministres de l’environnement européen, Greenpeace exprime sa déception face au manque de volonté politique des Etats Membres de l’UE pour protéger les forêts tropicales. La déforestation est pourtant responsable de 20% des émissions mondiales de gaz à effet de serre et contribue à la perte massive de biodiversité au niveau mondial. De son coté, la France continue d’agir à contre courant et entend favoriser les industriels plutôt que d’agir pour la protection des forêts et la lutte contre le réchauffement climatique. La France souhaite en effet permettre aux industries européennes de continuer à émettre des gaz à effet de serre au nom de la lutte contre la déforestation. Le principe est simple : donner le droit aux industries polluantes de se soustraire à une partie de leurs obligations en matière de réduction des émissions, en échange d’investissement dans des projects forestiers. « Hier, la France, qui assure actuellement la présidence de l’Union Européenne, et certains états membres dont l’Espagne ont soumis à l’approbation des ministres de l’environnement un texte favorable à l’introduction de crédits forêts dans le marché d’échange de quotas d’émissions (EU-ETS), ce qui permettrait aux industries polluantes en Europe de se soustraire à une partie de leurs obligations en matière de réduction des émissions de carbone », explique Grégoire Lejonc, chargé de campagne forêt de Greenpeace France. « Or, pour espérer lutter efficacement contre les changements climatiques, il faut à la fois réduire les émissions de gaz à effet de serre d’origine industrielle et celles issues de la déforestation. Il faut faire les deux, et non substituer l’une à l’autre ». Cette proposition de la France a cependant été repoussée pour le moment. Le Conseil de l’UE a décidé de laisser du temps au temps, et a renvoyé le dossier auprès de la Commission Européenne qui s’est jusqu’à présent opposée, à juste titre, à l’inclusion des forêts dans les marchés carbone Dans une récente Communication aux Etats membres, la Commission a préconisé la création « d’un méchanisme global pour le carbone forestier » et l’utilisation de financements publics pour lutter contre la déforestation. Sur ce dernier point, les états membres de l’UE ont refusé hier de prendre des engagements contraignant concernant l’utilisation des revenus générés par la vente des quotas d’émission aux entreprises sur le marché carbone. La Commission et le Parlement Européen demandent à ce que ces fonds soient réinvestis dans la lutte contre les changements climatiques et la déforestation. « Aujourd’hui, l’Allemagne via sa Chancelière Angela Merkel, est le seul pays de l’Union Européenne à s’être engagé à utiliser, à partir de 2013, 500 millions d’euros par an, générés par le marché du carbone pour protéger les forêts tropicales. De son coté, la France n‘a toujours pris aucun engagement en ce sens, en dépit des bonnes paroles de Jean-Louis Borloo sur la préservation des forêts et du climat » dénonce Grégoire Lejonc. Le Ministre français de l’Environnement doit se rendre la semaine prochaine à Poznan en Pologne pour participer à la Conférence Internationale sur le Climat. « La planète a désespérément besoin des réductions des émissions liées à une baisse de la déforestation tropicale, qui s’ajoutent, et non se substituent, aux réductions d’émissions liées à l’activité des pays industrialisés. En optant pour la substitution, et donc en minimisant la portée de ses engagements futurs de réduction, la France se rapproche malheureusement des pays qui cherchent à minimiser la lutte contre les changements climatiques » explique Jérôme Frignet, chargé de campagne forêt de Greenpeace France, présent actuellement à Poznan. « Dans le cadre des négociations internationales, Greenpeace demande aux gouvernements d’entériner sa proposition « Forêts pour le Climat », qui vise à mettre un terme rapide à la déforestation, en utilisant des financements en provenance des pays développés, proportionnels à leurs quotas d’émission. En évitant le lien direct avec le marché du carbone, on évite le problème de la compensation des émissions et donc de l’affaiblissement des engagements de réduction des pays industrialisés, tout en disposant de la flexibilité nécessaires à la sauvegarde des droits des populations forestières et de la biodiversité », conclut Jérôme Frignet.
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"Notre maison brûle et nous regardons ailleurs" : le jour de la mort de Jacques Chirac, annoncée en pleine séance au Sénat, le Parlement a définitivement adopté jeudi le projet de loi Énergie et Climat qui prévoit d'atteindre la "neutralité carbone" en France à l'horizon 2050. C'est le sénateur LR Jean-François Husson qui a prononcé ces célèbres mots de l'ex-chef de l'État pour lui rendre hommage, le jour de l'adoption d'un texte qui laisse un sentiment d'inachevé à gauche et chez les ONG, au lendemain d'un nouveau rapport alarmant sur le réchauffement. Objet d'un accord entre députés et sénateurs fin juillet, le texte, qui décrète "l'urgence écologique et climatique", avait obtenu le 11 septembre le dernier aval de l'Assemblée nationale. Il a été approuvé jeudi par les sénateurs LR, centristes, Indépendants et LREM. PS et CRCE à majorité communiste ont voté contre, tandis que le RDSE à majorité radicale s'est partagé entre vote pour et abstention. Son adoption définitive intervient dans une semaine marquée par le discours accusateur de l'adolescente suédoise Greta Thunberg lundi au sommet de l'Onu à New York, et la publication mercredi d'un rapport du Giec sur les conséquences dévastatrices du réchauffement climatique pour les océans. LIRE AUSSI >> Bienveillant puis critique... L'exécutif change de ton sur Greta Thunberg Présenté par la ministre Élisabeth Borne comme un "nouveau pilier" de la transition écologique, le projet de loi actualise les objectifs de la politique énergétique de la France, notamment en prévoyant d'atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2050, une baisse de 40% de la consommation d'énergies fossiles d'ici à 2030, contre 30% précédemment, et la fermeture des dernières centrales à charbon en 2022. Il décale de 2025 à 2035 la réduction à 50% de la part du nucléaire dans la production électrique. Il pérennise aussi le Haut conseil pour le climat et prévoit un dispositif progressif de rénovation énergétique des logements "passoires thermiques", sujet qui a enflammé les débats dans les deux chambres. Mais pour Greenpeace France, "cette loi aggrave le risque nucléaire et signe l'incapacité du gouvernement et de sa majorité à prendre les mesures immédiates nécessaires pour rester sous la barre des 1,5°C de réchauffement climatique" par rapport aux niveaux préindustriels. La commission des Affaires économiques du Sénat s'est pour sa part félicitée d'avoir "renforcé les objectifs de la loi en faveur des énergies renouvelables et notamment en matière d'éoliennes en mer, d'hydroélectricité, d'hydrogène et de biomasse". Sur le sujet des logements énergivores, qui concernent quelque sept millions de ménages, le texte est revenu à la version de l'Assemblée. La rénovation de ces logements ne parvient pas à décoller en France alors que le bâtiment représente 45% des consommations d'énergie et 25% des émissions de gaz à effet de serre. Le programme du candidat Macron prévoyait qu'ils soient "interdit(s) de location à compter de 2025". Au lieu de privilégier des mesures coercitives d'emblée, gouvernement et majorité ont préféré un dispositif "progressif" en trois temps : "incitation, obligation et en dernier recours sanctions". "Nous avons un objectif : la fin des passoires thermiques en 2028", a affirmé Élisabeth Borne. Mardi, le gouvernement a indiqué qu'à partir de 2020 les travaux de rénovation énergétique des logements pourront être soutenus par une prime d'État, et non plus un crédit d'impôt. Huit cents millions d'euros de crédits budgétaires sont prévus en 2020 pour ce nouveau dispositif, dont seront cependant exclus les 20% de ménages les plus aisés. "Le point faible du texte, c'est très clairement la rénovation thermique", avait affirmé le sénateur écologiste Ronan Dantec lors de la réunion de la commission mixte paritaire. "Je serai particulièrement exigeant pour que le gouvernement apporte des réponses à la hauteur lors de la loi de Finances", a mis en garde le rapporteur pour le Sénat Daniel Gremillet (LR). Fabien Gay (CRCE à majorité communiste) a fustigé "un projet de loi à obsolescence programmée", face aux alertes climatiques qui se multiplient. "Ce qui se joue désormais au niveau de planétaire, c'est la survie de l'humanité", a appuyé le socialiste Roland Courteau, regrettant que l'urgence climatique doive "attendre d'hypothétiques financements".
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En dépit des fortes précipitations qui ont touché la région ces derniers mois, les nappes phréatiques du sud de Lyon se trouvent à l'heure actuelle à un niveau alarmant. Ainsi, les autorités ont émis deux alertes sécheresse concernant le Rhône et la Drôme. "La recharge des nappes reste quant à elle, localement insuffisante" confirmait le 19 avril dernier la préfecture de la Drôme dans un communiqué qui plaçait les nappes des bassins de la Valloire et de la Plaine de Valence en alerte sécheresse. Jeudi, c'est dans le Rhône que les autorités préfectorales ont annoncé avoir émis des alertes sur l'est-lyonnais et le bassin du Garon. "Le déficit pluviométrique, observé depuis trois ans, n'a pas permis la recharge des nappes d'eaux souterraines, dont les niveaux restent très bas pour la saison", justifie-t-elle. Il s'agit des deux seules alertes émises en France pour l'heure. Ailleurs, "les niveaux de nappes ont bénéficié d'une recharge très bénéfique grâce aux précipitations de ces trois derniers mois", selon le dernier bulletin du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Il n'y a que dans le nord de la vallée du Rhône que les niveaux des bassins souterrains sont bas. Pour l'été à venir, il est difficile toutefois de faire des pronostics. "À l'échelle régionale, la situation semble moins critique qu'en 2017. De nombreux aquifères (réservoirs souterrains naturels) sont bien rechargés, comme en Savoie ou Haute-Savoie, d'autres un peu moins comme dans le Rhône ou la Drôme", explique à l'AFP François Crastes de Paulet, hydrogéologue au BRGM. "Actuellement, la végétation pousse (ce qui est normal), donc la majorité des précipitations vont ruisseler (rejoindre les rivières) et être captées par les plantes. La part s'infiltrant en profondeur dans le sol, vers les nappes, va donc se réduire. En dehors des bassins versants où la fonte des neiges influence les rivières et les nappes, la recharge est sur le point de se terminer", ajoute-t-il. L'année 2017 a été la cinquième plus chaude depuis 1900 et avait été particulièrement sèche.
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La fièvre de la planète continue d’augmenter ! La NASA affirme que juillet fut le mois le plus chaud jamais enregistré. Et tel qu’on « peut » le voir avec les inondations en Louisiane, on se doit d’agir courageusement pour empêcher l’extraction du pétrole, des gaz de schistes, forcer la venue d’énergies « propres » et ainsi éviter que le réchauffement/changement/dérangement climatique devienne irréparable. LA PAUSE DU RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE Mais est-ce vraiment le cas ? Selon les plus récentes données satellites, la pause du réchauffement planétaire est encore en cours. Donc, malgré un pic indéniable en février dernier, la température moyenne stagne depuis février 1997. Qui plus est, cette stagnation pourrait bien devenir une diminution dans les conditions actuelles. Vous ne pourriez le deviner en écoutant les médias majeurs d’Amérique du Nord, en français ou en anglais, puisqu’aucun d’entre eux n’ont parlé des taches solaires dans la dernière année (après 100 résultats Google). On les retrouve parfois à la surface du soleil, et elles semblent avoir une forte corrélation avec les températures terrestres. Un soleil moins fort, ainsi que d’autres facteurs, risquent d’entrainer une chute des températures et des hivers plus froids. Toutefois, les « scientifiques » dépendant du maintien du dogme climatique ne s’en laisseront pas imposer. Certains auraient tenté de bloquer la publication d’une recherche de la Britannique Valentina Zharkova, où elle affirmait qu’on se dirigeait vers une ère glaciaire. Heureusement, la Royal Astronomical Society a refusé cet acte de censure. UNE INQUISITION CRIMINELLE ? Parlant de censure, la chasse aux sorcières des attorneys general (ministres de la Justice) étatiques envers les « négationnistes » qui osent questionner le « consensus » climatique pourrait bientôt être obligée de battre en retraite. Premièrement, ils ont sciemment tenté de contourner les lois d’accès à l’information afin de garder leur pacte secret. L’Energy & Environment Legal Institute affirme même que cette coalition informelle tente de cacher toutes leurs discussions au sujet de l’utilisation de la loi pour imposer « l’agenda » climatique. Cela comprendrait même de parler avec des groupes environnementaux et des donneurs. Deuxièmement, ils pourraient avoir commis une collusion illégale. Le « Common Interest Agreement » qu’ils ont signé ne rencontre pas les critères habituels d’un tel accord. D’après un récent jugement de la Cour suprême de l’État de New York, un CIA est digne de ce nom si un procès, raisonnablement anticipé ou en attente, est en jeu. Dans le cas présent, ce n’est pas du tout le cas. Le CIA semble plutôt un exercice de promotion pour le Clean Power Plan du président Obama, qui vise notamment à diminuer sauvagement les émissions de CO2. Finalement, les AG pourraient carrément agir de façon illégale selon des experts légaux. Ces derniers affirment que les actions des AG constituent un abus de pouvoir patent qui n’a rien à voir avec une quelconque fraude financière – le Martin Act dans l’État de New York. Son AG, Eric Schneiderman, l’avait invoqué afin de pouvoir envoyer une citation à comparaître à Exxon sans devoir attendre un ordre de la cour. Et n’allez pas croire que ces actions sont limitées aux États. La plateforme du parti Démocrate veut agressivement promouvoir les énergies vertes en implantant le projet d’Obama mentionné plus haut. Si jamais ils « réussissent », les prix de l’énergie vont exploser – surtout là où on utilise plus d’énergies fossiles – et l’activité économique va diminuer. Tout cela au nom d’un mal imaginaire – le CO2 n’est pas un polluant, c’est de la nourriture pour plantes. Sans oublier que des pays comme la Chine et l’Inde construisent/vont construire des centaines de centrales au charbon dans les années à venir. Alors pourquoi saccager sa propre économie si l’effet net sur le climat sera nul et que les autres continuent de grandir ?
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Le dernier rapport du GIEC, publié le 9 août 2021, esquisse des perspectives d'avenir inquiétantes, en soulignant notamment la hausse alarmante des températures malgré les engagements des gouvernements. Plus que jamais, il est clair que l'action – ou l'inaction – des États est décisive en la matière. S'il est courant de lire des analyses sur les conséquences géopolitiques du réchauffement climatique – pensons par exemple aux migrations climatiques qui ne manqueront pas d'engendrer des crises internationales –, ne faudrait-il pas alors inverser l'ordre des termes : n'est-ce pas finalement la géopolitique qui détermine le changement climatique ? En effet, le bouleversement d'ampleur planétaire auquel nous faisons face ne pourra être ralenti qu'au prix d'une action globale et concertée de l'ensemble des pays, notamment les plus riches et les plus pollueurs. Une telle coopération internationale, si elle a lieu, sera motivée par des intérêts nationaux plutôt que par une vision cosmopolite. Un état des lieux inquiétant Le rapport du GIEC qui, rappelons-le, fait la somme de plus de 14 000 publications scientifiques relatives au climat, marque une nouvelle étape dans l'appréciation du changement climatique, ses déterminants et ses conséquences potentielles. Les travaux compilés vont tous dans le même sens, en établissant que c'est bien l'action humaine qui explique le réchauffement sans précédent qu'a connu notre planète durant la dernière décennie. Les facteurs dits «naturels», comme l'activité solaire ou le volcanisme, n'ont qu'un très faible impact sur le climat, contrairement à l'activité humaine. Change in global surface temperature (annual average) as observed and simulated using human and natural and only natural factors (both 1850-2020). Rapport du GIEC, août 2021 Autre enseignement du rapport, la hausse de température a déjà atteint 1,1 degré par rapport à l'ère préindustrielle et devrait dépasser 1,5 degré dès 2030. Rappelons que l'objectif de la COP21 était de limiter la hausse de température moyenne sur terre à 2 voire 1,5 degré d'ici… à la fin du siècle ! Il apparaît également que la décennie qui vient de s'écouler a été la plus chaude depuis 100 000 ans. Un atlas interactif pour visualiser les risques L'une des difficultés pour appréhender ces changements globaux et massifs est d'une part leur hétérogénéité géographique et d'autre part leur déploiement dans un futur qui semble lointain. Pour bien des personnes, notamment dans les pays riches, le réchauffement peut se résumer en deux formules lapidaires justifiant l'inaction présente : «C'est pour les autres !» et «Après moi le déluge !» C'est pour lutter contre cette posture que le GIEC met à disposition un nouvel outil, un atlas interactif qui permet de visualiser de façon régionale comment les différentes composantes du climat (températures, précipitations…) risquent d'évoluer dans les décennies qui viennent, donnant ainsi une vision concrète des changements à venir. Cette simulation graphique révèle que le réchauffement est plus rapide dans certains espaces que d'autres, notamment dans les régions arctiques et antarctiques ou encore en Méditerranée où les épisodes de sécheresse auront des conséquences potentiellement dramatiques en matière de sécurité alimentaire. En ce domaine, rappelons que les évènements extrêmes – canicule, tempêtes, inondations – sont très sensibles à de faibles variations de température globale. Voilà pourquoi nous ne vivons plus en 2021 dans le même monde climatique que celui de 2010. Le risque d'un réchauffement éventuel de plus de 6°C augmente rapidement avec l'augmentation des concentrations de CO2e. Wagner, G. and Weitzman, M.L., «Climate Shock», Princeton University Press Cinq scénarios climatiques Afin d'éviter un effet de pétrification face à ces annonces – qui entraînerait à coup sûr fatalisme et inaction – le rapport du GIEC propose des «narratifs», des scénarios, non pas seulement géoclimatiques mais socio-économiques. Ils reposent sur l'idée résolument optimiste selon laquelle l'humanité n'est pas impuissante face aux mutations du climat. Le rapport insiste sur le fait que l'inertie du système climatique est moins importante qu'on ne le croyait. Et même si l'évolution des décennies à venir est déjà largement écrite – du fait de l'accumulation existante de gaz à effet de serre dans l'atmosphère –, l'humanité peut infléchir sérieusement la situation… ou la laisser filer selon le degré de volontarisme et de cohérence que les dirigeants de la planète sauront donner aux politiques climatiques. Parmi ces cinq scénarios, seul l'un d’eux (dit «SSP1-1.9») permettrait d'atteindre les objectifs de la COP21 ; il nécessite de parvenir à la neutralité carbone en 2050. Dans le pire des scénarios, les émissions sont triplées par rapport au niveau actuel, entraînant une hausse de température de 4,4 degrés. À titre de comparaison, seuls 5 degrés (en plus) nous séparent aujourd'hui de la dernière ère glaciaire… Émissions mondiales de gaz à effet de serre et scénarios de réchauffement. Chaque scénario est assorti d'une incertitude, marquée par l'ombre des émissions faibles à élevées dans chaque scénario. Le réchauffement fait référence à l'augmentation prévue de la température mondiale d'ici à 2100, par rapport aux températures préindustrielles. Hannah Ritchie and Max Roser/OurWorldingData.org, CC BY-NC-ND L'action concertée, principal défi La réussite des politiques de limitation du réchauffement climatique repose sur une action commune, concertée à l'échelle globale. Là est tout l'enjeu… et la difficulté. Les sciences sociales, s'appuyant sur les outils de la «théorie des jeux», soulignent qu'une politique qui maximise l'intérêt commun est extrêmement difficile à mettre en place lorsque la rationalité individuelle entre en conflit avec la rationalité collective. Ainsi, il est dans l'intérêt de tous d'empêcher le réchauffement climatique mais chacun préfère que ce soit les autres qui subissent les coûts, notamment si le rapport bénéfices-coûts individuel semble défavorable. Quelles sont alors les solutions pour sortir de cette impasse, fréquemment exprimée à l'aide du célèbre «dilemme des prisonniers» ? Une communauté internationale encore à inventer La crise de la Covid-19 a illustré qu'on ne peut simplement compter sur la solidarité des pays riches à l'endroit des plus pauvres pour résoudre ce problème d'action collective, la «communauté internationale» n'existe pas ou pas encore : elle est bien plus un artefact sans substance, invoqué par exemple lors de drames pour dire qu'elle «déplore» ou «est choquée». Ambitions climatiques : l'incontournable question géopolitique (France culture, 7 avril 2021). La réalité est qu'il n'existe pas d'entité supranationale ayant la force nécessaire pour contraindre un État à agir pour le bien-être collectif et non pas afin de maximiser son intérêt individuel. Vers une géopolitique de la coopération Si la communauté internationale n'existe pas encore, elle pourrait néanmoins naître de l'écologie, comme le déclarait Hubert Védrine dans son essai, «Le monde au défi». Il n'est pas de valeurs véritablement partagées à l'échelle planétaire, qui seraient le socle d'un sentiment de communauté, mais nous partageons tous en revanche une communauté de destin que le réchauffement climatique menace. Pour le dire en d'autres termes, il serait nécessaire que le climat de la géopolitique lui aussi se refroidisse pour devenir davantage une «cosmopolitique», c'est-à-dire un système de relations internationales davantage tourné vers la coopération que vers les rivalités et les tensions. L'écologie devenue un enjeu «réaliste» Pour le moment, il faut bien reconnaître que c'est la vision «réaliste» qui triomphe ; celle où les États, mus par leurs propres intérêts, n'agissent en faveur du climat que s'ils y voient un intérêt. Or pendant des années, cela n'a pas été le cas. Le président Bush n'avait-il pas déclaré en 1992 que le «mode de vie américain n'était pas négociable» ? Il semblerait néanmoins que nous ayons atteint aujourd'hui un point d'inflexion : non seulement les événements climatiques extrêmes se multiplient et affectent les pays riches ou en forte croissance, mais le consensus scientifique se précise et l'opinion publique s'affirme en faveur de politiques plus vertes. Il faut dire que le coût élevé du changement climatique devient indéniable. Coûts économiques du changement climatique Ainsi, l'assureur Swiss Re estime-t-il que les pertes cumulées pourraient représenter 20 % du PIB mondial en 2050 (24 % pour la Chine, 10 % pour l'Europe et les États-Unis). L'ancien banquier central Mark Carney rappelle que ces chiffres sont probablement sous-estimés car ils ne tiennent pas compte de l'éventuelle émergence de pandémies, de migrations de masse ou encore de conflits. Face à cette perspective alarmante, les pays riches et pollueurs pourraient décider de former une coalition internationale car il serait unilatéralement dans leur intérêt d'y contribuer. Réchauffement en degrés Celsius depuis la période préindustrielle. IPCC, AR5, Swiss Re Institute, CC BY-NC-ND Et cela aurait d'autant plus de poids que leur puissance économique leur permettrait d'imposer leurs règles environnementales au travers d'un mécanisme d'ajustement carbone aux frontières. La mondialisation économique favoriserait ainsi une coopération internationale forcée sous l'impulsion de grandes puissances. Ces enjeux sont aujourd’hui au centre des négociations de la COP26. Mais si tous les États acceptent collectivement de baisser leurs émissions de gaz à effets de serre, les discussions sur la répartition du budget carbone restant ou l'aide à la transition énergétique des pays pauvres risquent à nouveau d’être houleuses.
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Pour tenter de limiter le dérèglement climatique, de nombreux chercheurs planchent sur des solutions ultra-technologiques. Aspirateurs de gaz à effet de serre, organismes génétiquement modifiés capables de les absorber, recherches visant à obscurcir le ciel et refroidir la planète, etc. Pourtant, il existe d'autres approches plus... terre à terre. A nos pieds, le sol piège naturellement le CO2 de l'atmosphère et le retient sous forme de carbone. En France, ce rôle exact, et les moyens agricoles ou forestiers pour améliorer ce phénomène naturel sont décortiqués dans une vaste étude, publiée ce jeudi. L'Institut national de la recherche agronomique (INRA) a mené ce travail à la suite d'une demande du ministère de l'Agriculture, lors de la conférence COP21 pour le climat en 2015. L'idée repose sur un principe simple : le sol agit comme un puits de carbone. Grâce aux plantes qui y poussent et aux organismes qui y vivent, il l'absorbe au sein d'une matière organique riche. La réserve ainsi créée se révèle trois fois plus importante que celle de l'atmosphère. Or augmenter la capacité de ce stockage naturel de seulement 0,4 % par an - soit l'objectif fixé par la conférence - permettrait "de compenser 12 % des émissions nationales annuelles de gaz à effet de serre", selon l'étude. LIRE AUSSI >> Réchauffement : moins de pluies sur les champs français d'ici 2040 Elle a mobilisé une trentaine d'experts scientifiques, qui ont passé en revue la littérature scientifique et mené des simulations, afin de faire un état des lieux en France et d'évaluer la marge de progression. Le tout en se limitant à 30 centimètres de profondeur. Estimation des stocks de carbone organique à moins de 30 cm de profondeur (hors Corse). GIS SOL / INRA Leur recherche montre, avant tout, une grande disparité géographique des stocks de carbone. "Les plus élevés, plus de 100 tonnes par hectare, sont observés dans les zones d'altitude - Alpes, Pyrénées, Massif central, Jura et Vosges - ou dans les zones de prairies (Bretagne)", notent les auteurs qui invoquent le climat frais et pluvieux en altitude. À l'opposé, les plus faibles stocks, c'est-à-dire les plus aptes à être augmentés, se trouvent en Languedoc-Roussillon. La faute à la présence des vignes, "une culture restituant très peu de carbone".
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Début 2014, Carbone 4 a mené pour le MEDDE une analyse comparative des quatre trajectoires du DNTE. Cette analyse, pédagogique, transparente et neutre, permet d’expliciter les variables clés de la scénarisation, les mesures de politiques publiques privilégiées et leur impact, ainsi que les technologies envisagées dans les 4 trajectoires, en préparation de la Loi de Programmation de la transition énergétique à venir. Elle est décomposée en secteurs (résidentiel, tertiaire, transport, agriculture et industrie) afin de détailler l’ensemble des stratégies possibles d’évolution de la demande énergétique, ce qui permet d’envisager la diversité des possibles pour l’avenir. Ainsi, les 4 trajectoires envisagent par exemple la rénovation d’au moins 350 000 logements par an en moyenne sur la période 2010-2050, une baisse de la part modale voiture au profit des transports en commun et le déploiement de véhicules électriques, hybrides ou gaz. Au delà de ces convergences, les 4 trajectoires proposent une vision contrastée de l’évolution de la demande énergétique (et donc de l’effort d’efficacité énergétique): de -20% (DEC) à -50% (EFF et SOB) en 2050 par rapport à 2010. De façon similaire, les visions des trajectoires sur la production énergétique sont analysées au global et par vecteur énergétique dans le rapport. La part des énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie est ainsi comprise entre 40% (DEC) et 90% (SOB) en 2050, avec une pénétration des énergies renouvelables par vecteur (électricité, gaz, réseaux) très contrastée. Au-delà de certains écarts entre les trajectoires et les objectifs énergétiques et climatiques français, il est intéressant d’analyser les 4 trajectoires pour mettre en avant la diversité des hypothèses qui sous-tendent les exercices de modélisation énergétique. Même si au global certains objectifs ne sont pas atteints, les trajectoires permettent en effet d’éclairer efficacement la variété des options en termes de politiques sectorielles et de vecteurs énergétiques. Enfin, ce rapport pourra contribuer à la définition des modalités d’un futur exercice de modélisation et de pilotage de la transition énergétique en France. Il permet de définir les indicateurs clés à analyser et à publier par les exercices de prospective énergétique pour la France. Il permet aussi d’identifier certains paramètres clés à suivre pour piloter la transition énergétique, au global, par secteur et par vecteur énergétique. Le rapport de Carbone 4 est téléchargeable ici. Il est également disponible sur le site du MEDDE http://www.developpement-durable.gouv.fr/Rapports-au-Conseil-national-du.html Esther Finidori
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Une bonne nouvelle pour l’environnement et la biodiversité guyanaise Nous nous réjouissons de cette nouvelle ! Ce projet était particulièrement risqué, notamment parce qu’il s’agit de forages profonds, ce qui constitue un défi industriel immense. Il y avait donc de quoi être particulièrement inquiets. Cette frontière du pétrole ne sera finalement et définitivement pas ouverte. La loi hydrocarbure votée fin 2017 et visant à mettre fin à l’exploitation d’hydrocarbures en France empêche le démarrage de nouveaux forages exploratoires sur le territoire français. C’est donc bel et bien terminé pour les projets de Total en Guyane. FINI LE PÉTROLE OFFSHORE EN GUYANE !!! Merci à vous tous qui avez participé à la lutte contre ce projet climaticide qui a directement menacé la Guyane ! À LA FIN ON GAGNE !!!https://t.co/TdQtW1eJSB — Stop Pétrole Guyane (@StopPetroleGuy) 28 février 2019 Le Récif de l’Amazone est un écosystème unique qui s’étend de la Guyane jusqu’au Brésil (au moins) et qui présente une grande pertinence écologique. Même si la partie guyanaise du récif semble être hors de danger, c’est en réalité toute la zone qui doit être protégée, une bonne fois pour toute. Affaire à suivre pour le Récif de l’Amazone En effet, au Brésil, ce sont 2000 blocs de forage qui sont en vente de manière permanente, à terre mais aussi en mer, dont certains se trouvent près du Récif de l’Amazone. Des menaces existent donc encore sur cet écosystème. Quoi qu’il en soit, pour préserver de manière efficace les océans, nous avons besoin d’instruments juridiques qui permettent de le faire. C’est tout l’objet des négociations qui ont lieu à l’ONU sur le Traité international de la haute mer. Celui-ci devra être assez ambitieux pour laisser la possibilité de créer des aires marines protégées, où aucune exploitation ou activité humaine ne sera possible. D’autre part, l’urgence climatique ne laisse aucune place pour de nouvelles exploitation d’hydrocarbures. Ni en Guyane, ni au Brésil, ni nul part.
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A l’aube de nouvelles manifestations pour le climat, le professeur et philosophe Dominique Bourg revient sur le modèle d’une «écologie intégrale» qui permettrait d’inverser la tendance actuelle à l’explosion des limites terrestres Il n’est pas optimiste quant à l’avenir de la planète, et pourtant il continue à parler avec verve des changements que l’humanité devrait mettre en œuvre pour la sauver. Dominique Bourg est professeur à l’Institut de géographie et durabilité de l’Unil, mais aussi philosophe, auteur de nombreux ouvrages, et directeur de la revue en ligne Lapenseeecologique.com. Il revient pour Le Temps sur le concept d’«écologie intégrale» qu’il développe dans son livre Ecologie intégrale: pour une société permacirculaire, corédigé avec Christian Arnsperger, également professeur à l’Unil. Un modèle de société qui permettrait d’inverser la tendance à l’explosion des limites planétaires, que dénonceront encore dès demain les manifestants pour le climat en Suisse comme à l’international. Dominique Bourg a aussi postfacé le Manifeste pour une écologie intégrale de Delphine Batho, ancienne ministre française de l’Ecologie, et publiera Le Marché contre l’humanité aux Editions PUF le 9 octobre. Le Temps: Commençons par le vif du sujet. Quels sont les fondamentaux pour comprendre l’écologie intégrale? Dominique Bourg: L’écologie intégrale passe par les aspects sociaux et écologiques, qui deviennent le centre de la société. C’est la première chose. La deuxième, c’est qu’on doit absolument, dans la compréhension des aspects sociaux, tenir compte des coûts écologiques. Pour cela, on dispose de deux indicateurs: les limites planétaires et l’empreinte écologique – nous en sommes aujourd’hui à consommer 1,7 planète en une année. On identifie neuf limites planétaires, dont quatre ont déjà été franchies (biodiversité, usage des sols, flux de phosphore et d’azote). Les Etats-Unis ne satisfont pas tous les besoins sociaux et explosent les limites planétaires. Le Sri Lanka, lui, satisfait la santé, l’éducation, l’accès à l’énergie et se situe largement en deçà des limites Pour ces limites, on peut inverser la tendance, mais pas revenir en arrière. En revanche, on peut améliorer notre empreinte écologique. En liant ces deux référentiels, on obtient, sur un schéma, un rapport entre l’état de transgression des limites et la satisfaction des besoins sociaux. A titre d’exemple, les Etats-Unis ne satisfont pas tous les besoins sociaux et explosent les limites planétaires. Le Sri Lanka, lui, satisfait la santé, l’éducation, l’accès à l’énergie et se situe largement en deçà des limites. Une société permacirculaire serait organisée autour d’une économie qui resterait en dessous de ces limites. Delphine Batho, dans le Manifeste, parle d’une «régulation écologique de l’économie de marché». L’économie permacirculaire est donc toujours une économie de marché? Oui, c’est toujours une économie de marché, mais avec une différence fondamentale, elle est fermée. C’est une économie qui arrêterait de détruire l’habitabilité de la Terre […]. Il y a, dans l’économie circulaire, trois niveaux différents et la permacircularité est le dernier. Au niveau précédent, «l’authentiquement circulaire», on applique les «5R» (réduire, réemployer, réutiliser, refabriquer, recycler) et on atteint une croissance économique faible. Mais une croissance toujours, qui continue d’exploser les limites. Dans un modèle permacirculaire, on contrôlerait tout ce qui rentrerait dans le système économique, les matières premières seraient issues du recyclage ou biosourcées (à base de végétaux) et on régresserait vers une empreinte écologique annuelle d’une planète. Donc, dans un premier temps, une décroissance. Mais, concrètement, comment un tel type d’économie pourrait s’imposer? C’est toute la difficulté. Elle ne pourra se mettre en place que lorsque les gens commenceront à comprendre que la logique actuelle détruit l’habitabilité de la Terre. Dans un système démocratique, ça ne pourrait passer que par un accord de la population. En Suisse, imaginez que l’initiative sur l’économie verte ait été votée, elle prétendait bien qu’on retournait à l’empreinte d’une planète d’ici à 2050 […]. Et, comme il faut un contrôle global de ce qui rentre dans le circuit, un tel système exige que l’on resserre les revenus. Que l’on réduise l’écart des richesses? Oui. Vous ne pouvez pas avoir une petite minorité de riches qui se goinfre et les autres qui réduisent. Tout le monde doit réduire, évidemment les plus riches davantage que les plus modestes. Les plus pauvres vont voir leur niveau de vie augmenter, les plus riches leur niveau de vie baisser. Avez-vous observé des lieux où se font des essais qui tendent vers le modèle que vous prônez? Absolument. Il y a plein d’expériences qui se conduisent, qui vont toucher essentiellement à la production de nourriture ou de biens et de services low cost. C’est là qu’on a des tentatives de faire les choses autrement. Un exemple que j’aime bien, c’est la ville de Grande-Synthe, dans le nord de la France – il y a d’ailleurs un documentaire, Grande-Synthe, de Béatrice Jaud à son sujet. C’est paradoxal car ses habitants sont pauvres, mais la commune est plutôt riche parce qu’il y a 16 sites Seveso sur son territoire [sites industriels présentant des risques majeurs] qui paient des taxes non négligeables. L’argent que la ville récupère est employé en grande partie à racheter des terres pour les louer à bas coût, soit à des maraîchers bios, soit à des permaculteurs, de telle sorte que Grande-Synthe devienne autonome en capacité de production alimentaire […]. Damien Carême, l’ancien maire, a réussi à imposer la gratuité des transports publics de la communauté urbaine de Dunkerque. Leur fréquentation a explosé, les incivilités ont baissé, etc. En Suisse, que pensez-vous d’une taxe sur l’aviation, envisagée par une commission spéciale du Conseil des Etats? Elle est trop faible pour avoir un impact sur la fréquentation de l’avion. Donc je n’y vois aucun intérêt. Le peu d’argent qu’on récupérerait permettrait d’abaisser les seuils de prix en matière de train, c’est bien, mais on n’est pas du tout au niveau de ce qu’il faudrait faire. C’est comme lorsque le G7 dit: «Oui, le commerce international, on va faire attention, on va ralentir la vitesse des bateaux.» C’est à peu près du même ordre. Pour revenir au terme d’écologie intégrale: il fait polémique car il peut sembler fort, certains lui ont même trouvé une résonance intégriste… Quand nous avons rendu le manuscrit, il n’y avait pas cette expression. Et puis, avec l’éditeur, qui est un ami, on s’est dit que titrer «société permacirculaire» ne serait pas très vendeur. C’est lui qui a proposé «écologie intégrale», mais je ne m’attendais pas à ce que des gens discernent dans ce livre un complot papiste! Avant le pape François, Jean Paul II et Benoît XVI mettaient en avant «l’écologie humaine» qui va du refus de l’avortement au refus de la PMA, etc. L’expression «écologie intégrale» du pape François dans son Laudato si’ [seconde encyclique] se veut plus large avec une focale sur le fait que les aspects sociaux et écologiques se recouvrent, mais il intègre aussi l’écologie humaine. Ce n’est pas notre cas. Nous le rejoignons sur le fait qu’on ne peut séparer les inégalités sociales des inégalités environnementales, simplement parce que les inégalités sociales découlent de l’inégal accès aux ressources. Avez-vous, finalement, l’impression d’être entendu? Non (rire). Il y a deux sens à être entendu: oui, le livre a fait sa place, etc. Mais c’est à mille lieues de ce qu’il y a dans la tête des décideurs. Et ils ne bougent pas. Il y a donc un succès d’estime, mais ce genre d’idée est totalement étranger à la quasi-totalité de toutes les forces politiques. En général, aujourd’hui, la tendance c’est de dire «ne vous inquiétez pas, on s’occupe de ça» et donc on met en place une taxe aérienne qui ne sert à rien. C’est la pensée magique, on pense que les choses vont s’arranger d’elles-mêmes.
biased
par Benoît Rittaud. Ce n’est certes ni la première ni la dernière étude climato-réaliste, mais celle-là est l’œuvre d’un nouveau venu dans le débat : Pascal Richet, de l’Institut de physique du globe de Paris (IPGP). Publié en accès libre par la revue History of Geo- and Space Sciences, l’article s’intitule « The temperature-CO2 climate connection: an epistemological reappraisal of ice-core messages ». Il consiste en une réanalyse des données des fameuses carottes de glace de Vostok. Sa figure centrale est celle-ci. Les deux courbes noires un peu erratiques sont à la fois bien connues et fondamentales. Elles ont été publiées en 1999 dans un fameux article de J.-R. Petit et al., l’un des co-auteurs n’étant autre que Jean Jouzel (pas toujours honorablement connu de nos services). Elles fournissent des renseignements irremplaçables sur le climat et le CO2, qui portent sur une durée de 400 000 ans (en abscisse). La courbe du haut montre, sur cette période, l’évolution de la teneur atmosphérique en CO2 (évaluée en ppm, axe vertical de gauche) telle qu’on peut la reconstituer à partir des bulles d’air emprisonnées dans la glace (bulles d’autant plus anciennes qu’elles sont profondément enfouies). La courbe du bas indique l’évolution de la température sur la même période, exprimée sous la forme de l’écart avec la température antarctique actuelle (axe de droite), et déduite de l’analyse isotopique de la glace (rapports deutérium/hydrogène et entre deux isotopes de l’oxygène). La fiabilité de ces reconstitutions à l’échelle géologique a été confirmée par d’autres prélèvements, et il n’y en a guère de remise en question à l’heure actuelle. Comme on le voit au premier coup d’œil, les deux courbes sont pratiquement superposables. Al Gore, dans son fameux plaidoyer carbocentriste Une Vérité qui dérange, avait fait de ces deux courbes un moment fort de son film en faisant constater au spectateur leur grande similitude. Selon lui, cette similitude permettait de conclure que l’évolution du CO2 atmosphérique pilotait celle de la température (et donc que nos émissions massives de CO2 allaient réchauffer la Terre de façon catastrophique). En réalité, on sait depuis longtemps, et c’est même l’un des arguments les plus solides du climato-réalisme, que les deux courbes sont légèrement décalées l’une par rapport à l’autre, dans « le mauvais sens » pour les alarmistes : la température précède le CO2, d’environ 800 ans en moyenne. Comme un effet ne peut pas précéder sa cause, la conclusion est claire : le CO2 n’est pas le moteur de l’évolution de la température. C’est le contraire qui est vrai : l’évolution de la température entraîne celle du CO2, avec un retard de quelques centaines d’années qui correspond à une durée appelée « mémoire thermique » des océans. (Lorsque la température monte, les océans dégazent plus facilement le CO2 qu’ils contiennent, mais le processus démare avec lenteur.) Cala implique que nous n’avons pas de raison particulière de craindre un effet de nos émissions de gaz carbonique sur la température globale. Pascal Richet, comme bien d’autres, ne manque pas de revenir sur cette évidence, frappée au coin du bon sens et d’une logique qu’approuvait Aristote aussi bien qu’Occam (celui du rasoir). Mais les carbocentristes n’ont pas laissé ces bêtes questions de cause et de conséquence gâcher leur si belle histoire d’apocalypse climatique provoquée par l’Homme. Face à l’objection, ils ont fait ce que font bien plus de scientifiques qu’on imagine : ils ont bricolé quelque chose pour sauver le soldat CO2. L’idée a été de constater que les changements de régime mesurables (à une hausse succédant une baisse) se produisent en moyenne tous les 5 000 ans, si bien que les 800 ans d’écart entre température et CO2 pouvaient, dirent-ils, être passées par pertes et profits. Cette cancel culture appliquée aux carottes de glace donne à peu près ceci : un phénomène extérieur (par exemple les paramètres orbitaux de la planète) fait changer de sens l’évolution de la température indépendamment du CO2. Ça dure 800 ans, après quoi température et CO2 vont de nouveau ensemble, avant qu’un nouvel événement fasse changer la température de sens, et ainsi de suite. Et donc, durant les 5 000–800=4 200 ans où température et CO2 vont ensemble, on a le droit d’imaginer que c’est le CO2 qui tire la température. Il y a de quoi se perdre en conjectures pour comprendre comment une masse de scientifiques sérieux peut prêter foi à ce genre d’explication sans tiquer. Toujours est-il que c’est le cas, et depuis si longtemps qu’aujourd’hui le problème n’est même plus évoqué. En écrivant ce qui précède, j’ai l’impression de recopier ce que j’écrivais il y a plus de dix ans dans Le Mythe climatique… Pascal Richet a repris l’enquête et prolongé les arguments en regardant les deux courbes de manière plus fine. À celles-ci il a adjoint quelques traits supplémentaires qui constituent le cœur de son analyse. (Allez, je vous remets la figure pour que vous n’ayez pas à remonter les trois quarts de l’article.) Les quatre barres rouges verticales correspondent aux cycles de glaciation/déglaciation, c’est-à-dire aux quatre ruptures majeures des deux courbes, qui prennent la forme d’un réchauffement extrêmement fort (environ 10°C) suivi d’une hausse elle aussi considérable du CO2 (de l’ordre d’un doublement de sa teneur atmosphérique). Observez le début de chaque cycle : le premier fort réchauffement est suivi d’un refroidissement d’ampleur comparable (qui ramène à peu près à la température d’avant réchauffement). Quelques centaines d’années plus tard s’observent donc les pics correspondants pour le CO2. Ce que remarque Pascal Richet, c’est que ces derniers pics n’ont pas le même étalement. Sa figure contient des traits horizontaux associé à chacun des 8 pics (4 pour la température et 4 pour le CO2), chacun assorti d’une valeur qui quantifie la durée du pic. (Plus précisément : chaque valeur correspond à l’intervalle durant lequel la grandeur considérée (température ou CO2 selon le cas) est au-dessus de la valeur moyenne entre les deux extrêmes du pic concerné.) Bien que les choses ne soient pas claires pour les cycles I et V (en passant, pardon à ceux qui ne liraient pas les chiffres romains…), les résultats pour les cycles II, III et IV donnent des pics de température nettement plus courts que ceux de CO2, la différence étant d’environ 7 000 ans dans les trois cas. La conséquence est que cela renforce l’idée que le lien entre température et CO2 va bel et bien « dans le sens des climato-réalistes ». En effet, si c’était le CO2 qui commandait la température, alors au fil des pics la situation serait celle d’une cause qui durerait moins longtemps que son effet (et de beaucoup). La supposition contraire, celle d’une température qui commande le CO2, est incontestablement plus facile à défendre (même si, contrairement à ce que dit l’article, je ne pense pas que ce point doive être considéré comme absolument décisif). Un second élément d’analyse est donné par les gros points noirs disposés au-dessus de pics secondaires qui se correspondent sur les courbes. (Allez, pour votre confort je vous remets la figure.) Voyez par exemple, vers le milieu du cycle V, le gros point juste au-dessus d’un petit pic de la courbe de CO2, où celui-ci flirte avec les 275 ppm. Ainsi que ceux situés vers la fin des cycles IV, III et II (un peu plus bas, entre 200 et 225 ppm). Chacun de ces pics de CO2 est corrélé à deux pics comparables de température, qui se produisent à peu près à la même période. Si vraiment le CO2 était la cause et la température était l’effet, alors on ne pourrait pas expliquer ces doubles pics. L’article contient une seconde figure, tout aussi dévastatrice que la première même si c’est de façon un rien paradoxale : il s’agit de la comparaison entre température et méthane (CH4) à partir du même carottage de Vostok. Là aussi la ressemblance est frappante, mais cette fois on sait démontrer que l’écart temporel entre les courbes est inexistant. Si un gaz à effet de serre pouvait tirer d’affaire les carbocentristes au sujet de l’inversion cause/conséquence, ce serait donc le méthane puisque la simultanéité des courbes autorise a priori à penser (à espérer ?) que méthane => réchauffement. Sauf que la concentration atmosphérique en CH4, qui ne dépasse jamais beaucoup les 0,6 ppm (soit plusieurs centaines de fois moins que le CO2), rend absolument impossible une telle attribution. Le fait que le CH4 et la température soient simultanés a pour conséquence logique que, à l’instar de la température, le méthane précède le gaz carbonique de quelques centaines d’années. Or seul un réchauffement peut causer une hausse du méthane. Si le gaz carbonique réchauffait l’atmosphère, alors le CH4 suivrait le CO2 au lieu de le précéder. Là encore, la logique est têtue : causes et conséquences ne s’inversent pas facilement… S’il ne faut pas trop compter que cet article fasse la une des médias mainstream, le focus qu’il fait sur les carottes de glace est plus que bienvenu. Et publier dans des revues à comité de lecture est crucial pour la crédibilité des climato-réalistes. Bonne nouvelle : mon petit doigt m’a dit que d’autres publications vont arriver prochainement, alors, comme le disait le regretté Jacques Duran, stay tuned!
fake
Sous le titre évocateur Deficiencies, Le GWPF a mis en ligne un article du professeur Ray Bates qui démontre les faiblesses scientifiques du rapport du GIEC d’octobre 2018 sur les conséquences d’un réchauffement de 1,5°C (versus 2°C), dit rapport SR1.5. Nous en proposons ci-dessous une traduction. Ce document est une critique factuelle de certaines conclusions centrales du récent rapport spécial sur le réchauffement de la planète de 1,5 ° C (SR1.5) publié par le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. L’auteur est le professeur Ray Bates, un éminent scientifique justifiant d’ une longue expérience internationale dans la recherche sur le climat au MIT, à la NASA et comme professeur de météorologie à l’Institut Niels Bohr de Copenhague et à l’University College de Dublin. Le rapport postule que les aspects essentiels de la science climatique étant établis, ce qui importe aujourd’hui est la nécessaire réponse politique à donner aux questions éthiques de développement durable, d’éradication de la pauvreté et de réduction des inégalités. Le rapport appelle à des changements radicaux dans l’économie mondiale pour atteindre “zéro émission de carbone” d’ici le milieu du siècle. Étant donné les changements extrêmement coûteux et extrêmement disruptifs que cette action entraînerait, la rigueur du dossier scientifique sous-jacent devrait être irréprochable. Certains aspects centraux du rapport RS 1.5 sont examinés ici afin de déterminer si le rapport présente un niveau de rigueur scientifique à la mesure de l’ampleur du plan d’action prescrit; notre conclusion est que ce n’est pas le cas. Pour l’élaboration du SR1.5, les trois groupes de travail du GIEC ont été fusionnés pour produire un rapport généraliste qui n’est pas centré sur une analyse purement scientifique. Dans la cinquième rapport d’évaluation, la déclaration centrale du groupe de travail n°1 était la suivante ” Il est extrêmement probable que plus de la moitié de l’augmentation de la température moyenne observée à la surface de la planète entre 1951 et 2010 est due à l’augmentation de la concentrations des gaz à effet de serre due aux activités humaines et à l’ensemble des autres forçages anthropiques.” Cette déclaration n’attribuait donc pas nécessairement tout le réchauffement observé après 1950 aux effets anthropiques, pas plus que le réchauffement substantiel du début du 20ème siècle (1910-1945). Contrairement à prudence, le SR1.5 attribue tout le réchauffement climatique observé depuis la fin du 19ème siècle aux activités humaines (voir Figure 1). Cette divergence majeure avec le cinquième rapport d’évaluation n’est pas rigoureusement justifiée.. L’expression « éléments de preuve » très utilisée par le GIEC traduit la reconnaissance implicite qu’il existe dans la science du climat des notions qui ne sont pas connues avec certitude et qui peut-être ne le seront jamais. On sait avec certitude que les concentrations de dioxyde de carbone et d’autres gaz à effet de serre qui emprisonnent le rayonnement thermique infrarouge dans l’atmosphère augmentent sous l’effet des activités humaines. En contrepartie, il est également établi que le gaz à effet de serre dominant dans l’atmosphère est la vapeur d’eau d’origine naturelle, qui est beaucoup plus abondante que les gaz à l’état de traces. Lorsque l’air monte et se refroidit, la vapeur d’eau qu’il contient se condense en nuages, ce qui influe de manière importante sur les propriétés de l’effet de serre de l’atmosphère. Quantifier les effets radiatifs des nuages avec précision dépasse toutefois les capacités de la science du climat actuelle. Tant que cela restera le cas, la modélisation de la réaction du système climatique à l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre demeurera entachée d’incertitudes. Si l’on examine les observations des températures moyennes de surface ( Global Mean Surface Temperature , GMST) antérieures à 1960, on voit qu’il ne s’agit d’un réchauffement accéléré. Par exemple, les relevés de GMST de trois centres de données pour la période 1850-2017 sont illustrés à la figure 3. On peut constater qu’un refroidissement global a eu lieu au cours de la période 1945-1970. Avant cela, entre 1910 et 1945, il y a eu une période de réchauffement climatique important. Ce réchauffement du début du XXe siècle a eu lieu avant que les GES anthropiques aient une influence majeure. Antérieurement, il y avait une autre période de refroidissement multi décennale. La figure 3 montre clairement l’existence d’une variabilité naturelle des températures moyennes de surface substantielle indépendante des émissions de GES. Le fait que le rapport SR1.5 ne présente que les données la figure 2 sur l’évolution observée des températures moyennes de surface dans son résumé à l’intention des décideurs montre de façon évidente que ce rapport n’est pas scientifiquement impartial. Évolution de la température atmosphérique observée par satellite L’accélération marquée du réchauffement de la surface au cours des dernières années, suggérée par les figures 1 et 2, n’apparaît pas dans les mesures par satellite des températures de la basse troposphère (à quelques kilomètres du sol), un exemple de ceci est montré à la figure 4. En fait, les températures des satellites, bien que mettant en évidence une tendance au réchauffement de 0,13 ° C par décennie sur l’ensemble de la période d’observation 1979-2018, ne montrent que très peu de réchauffement depuis l’année 2000. Scafetta et al. ont effectué une analyse statistique dans laquelle ils neutralisent dans les températures relevées par satellite pour la période 2000-2016 le signal El Niño ne laissant subsister pour cette période, qu’une tendance au réchauffement résiduelle de l’ordre de 0,04° C par décennie . Le rapport SR1.5 n’analyse pas la tendance des température observées par satellite et n’aborde pas la raison pour laquelle elles diffèrent si nettement des températures moyennes de surface. Il s’agit là d’un grave lacune, car il existe de bonnes raisons de croire que les températures des satellites sont des indicateurs plus fiables du taux de réchauffement de la planète que températures moyennes de surface ; les mesures de température par satellites ont une couverture presque globale, tandis que les mesures de température de surface sont rares et irrégulièrement réparties. Outre la question de la couverture, les températures des satellites ont l’avantage supplémentaire de ne pas être influencées par les îlots de chaleur urbaine et les effets de changement d’utilisation des sols. L’urbanisation entraîne actuellement des changements rapides de température dans de nombreuses villes du monde par rapport aux zones rurales environnantes. Des recherches récentes comparant les tendances de la température en zones urbaines et rurales sur différents continents ont montré que les effets des îlots de chaleur urbaine avaient déjà été sous-estimés et que la chaleur relative de la période chaude du milieu du XXe siècle dans les stations d’observation rurales était comparable à celle de la récente période chaude. Ce résultat est cohérent avec les récentes conclusions indépendantes concernant la température globale de la surface de la mer . Observations sur le réchauffement des océans Les graphiques de température des figures 1 à 4 ne distinguent pas entre les composantes terrestres et océaniques. La figure 5 montre un exemple de courbe où ces composantes sont séparées. En examinant la période 1900-1980 (aucun commentaire ne sera fait ici sur la période creuse de données de 1850-1900), on voit que les températures de surface terrestre et maritime (SST) ont augmenté et diminué au même rythme sur plusieurs décennies. A partir de 1980, une forte divergence apparaît, la température des terres augmentant beaucoup plus rapidement que les températures de surface maritimes. Si l’on ne tient pas compte des effets d’îlot de chaleur urbaine et des modifications dans l’utilisation des sols mentionnés ci-dessus, les températures terrestres au cours de cette période semblent présenter un signal induit par les gaz à effet de serre qui a dépassé de beaucoup les limites de la variabilité naturelle. Une telle assertion ne peut être faite avec le même degré de confiance en ce qui concerne les températures à la surface de la mer (SST). Les données brutes de température de surface de la mer pour la période 2000-2014 (avant le début du récent El Niño) font apparaître que celles-ci n’était que de 0,36°C supérieure à celles de la période 1936-1950. À la lumière du graphique complet couvrant le période 1850–2018, on constate que ce faible réchauffement de la SST, bien que cohérent avec le réchauffement induit par les gaz à effet de serre avec une faible sensibilité climatique, sans ambiguïtés ne dépasse pas les limites de la variabilité naturelle. Récemment, les résultats d’une étude approfondie sur les données océanographiques réalisée par le Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (ECMWF) ont été publiés. Cette étude consistait à récupérer plus de deux millions de mesures par jour de données de surface et à les importer dans le plus récent système d’assimilation de données. Les résultats du contenu calorifique de la couche supérieure de la mer (300 m supérieurs) pour la période 1900–2010 sont présentés à la figure 6. Cette figure montre que le contenu calorifique des couche supérieure de la mer dans la période 1935- 1955 étaient supérieurs à celui de la période 2000-2010. Ces résultats suggèrent clairement la possibilité que la variabilité naturelle de la SST globale soit supérieure à celle estimée précédemment. Ces résultats ne sont pas mentionnés dans le rapport SR1.5, bien que le très important article de Laloyaux et al. ait été accepté pour publication bien avant la date limite pour son inclusion dans le SR1.5. Éléments de preuve connexes : modélisation Comme indiqué ci-dessus (cf.figure 2) le rapport SR1.5 utilise l’accord entre l’évolution des températures modélisées et des températures observées au cours de la période 1960-2017, comme preuve que le réchauffement observé au cours de cette période est entièrement induit par les GES. Cependant, deux publications très importantes depuis le cinquième rapport d’évaluation (dont aucun n’est mentionné dans la question SR1.5) permettent de remettre sérieusement en cause le raisonnement ci-dessus. Il s’agit des publications suivantes : Ces publications soulignent que des modifications relativement minimes apportées aux paramètres représentatifs des processus physiques se situant à une échelle inférieure à celle des modèles globaux du climat peuvent entraîner des changements importants dans le taux de réchauffement induits par une augmentation des GES. L’article de Voosen donne un exemple dans lequel la modification d’un paramètre (mal déterminé) contrôlant la vitesse à laquelle l’air frais se mélange aux nuages a augmenté la sensibilité climatique du dit modèle la faisant passer de 3,5 à 7°C. L’article de Hourdin et al. montre clairement que la pratique des modélisateurs consistent à ajuster leurs modèles de manière empirique afin de reproduire le réchauffement observé au XXe siècle, tout en donnant à la sensibilité climatique à l’équilibre une valeur qui se situe dans «la plage acceptable attendue». Il est en outre bien connu qu’il n’existe pas un réglage unique qui donne un résultat particulier souhaité. Les réglages qui ont permis aux modèles de reproduire avec succès le réchauffement de la fin du 20e siècle ne leur ont pas permis de reproduire le réchauffement marqué du début du 20e siècle ni le récent ralentissement du réchauffement troposphérique. Des exemples de modèles déficients montrés par la figure 7 pour la SST (Sea surface temperature), à la figure 8 pour le GMST (Global Mean Surface Temperature), et à la figure 9 pour les températures troposphériques. L’article de Hourdin et al. mentionné ci-dessus résulte d’un atelier de l’OMM (Organisation météorologique mondiale) sur le réglage des modèles. Ses quatorze auteurs représentent un large spectre de modélisateurs internationaux. Le document souligne que la stratégie de réglage utilisée dans les modèles dont les projections climatiques ont été utilisées dans le cinquième rapport d’évaluation du (et à nouveau dans le SR1.5) ne faisait pas partie de la documentation requise par le GIEC. Les auteurs évoquent explicitement un « manque de transparence ». Il est clair que la concordance (comme dans la figure 2) entre le réchauffement observé au cours d’une période donnée et le réchauffement estimé par un modèle qui a été ajusté pour s’accorder avec les observations de cette période ne constitue pas une preuve que le réchauffement observé est induit par les GES. Quelques estimations indépendantes récentes de la sensibilité au climat Comme mentionné ci-dessus, la sensibilité climatique à l’équilibre (ECS) est le réchauffement éventuel qui aurait lieu si la teneur en dioxyde de carbone de l’atmosphère était supposément doublée puis stabilisée. L’ECS est la métrique la plus importante en climatologie. C’est un indicateur de la quantité de réchauffement produite par toute augmentation réelle de CO2. La vraie valeur de l’ECS est inconnue. Le GIEC indique que sa valeur est probablement comprise entre 1,5 et 4,5 ° C, aucune meilleure estimation n’étant possible en raison d’un « manque d’accord entre les sources de données ». Cette fourchette, basée principalement sur les résultats de modèles climatiques globaux, reste inchangée par rapport à celle donnée dans le Premier rapport d’évaluation du GIEC en 1990. Compte tenu de nos connaissances actuelles en matière de réglage empirique des modèles climatiques pour obtenir les résultats souhaités, il est clair que les estimations de l’ECS à partir de ces modèles ne doivent pas être considérés comme représentant un résultat de la physique de base. Une méthode indépendante d’estimation de l’ECS consiste à utiliser un modèle simple de bilan énergétique global, associé à l’observation des valeurs moyennes globales du forçage radiatif, de l’absorption de chaleur par les océans et du changement de température sur une période de base et une période finale. Un exemple récent de cette méthode, cité dans le rapport SR1.5 est fourni par l’étude récente de Lewis et Curry. Ils ont trouvé une valeur ECS de 1,5 ° C avec une plage d’incertitude estimée de (1,05 à 2,45) °C. Cependant, bien que SR1.5 ait fait référence à cette étude, elle n’a pas été jugée suffisamment probante pour réviser la limite inférieure de la plage estimée du GIEC dans son rapport cinquième rapport AR5. Des éléments de preuve distincts indiquant que la valeur de l’ECS se situe en dessous de la limite inférieure de la plage estimée du GIEC proviennent d’études qui utilisent des observations satellitaires récentes du coefficient de réponse radiative de la Terre (modification du rayonnement sortant du haut de l’atmosphère en réponse à une unité de température de surface) en conjonction avec des modèles de bilan énergétique à deux zones (tropicale / extratropicale). On trouvera des exemples dans les articles de Lindzen et Choi21 et Bates ; le document de Bates utilise des estimations observationnelles du coefficient de réponse radiative tropicale à ondes longues tropicales de Lindzen et Choi et du plus récent article de Mauritsen et Stevens. Les études de Bates suggèrent une valeur pour l’ECS d’environ 1 ° C ou même moins. Le rapport SR1.5 ne fait référence à aucune de ces études. Il y a pourtant de bonnes raisons pour lesquelles ces études auraient dû être acceptées comme fournissant une source de données valable. En premier lieu, les insuffisances qu’ils soulignent dans la représentation par les modèles de circulation générale du coefficient de la réponse radiative de la Terre aux ondes tropicales sont très marquées, comme le montre la figure 10. Cette figure montre clairement à quel point les modèles de circulation générale sous-estiment sérieusement la réponse radiative de la Terre aux ondes longues aux variations de température de surface sous les tropiques. Les modèles à deux zones indiquent qu’une telle sous-estimation conduit à une surestimation substantielle de l’ECS. En second lieu, la faible sensibilité au climat indiquée par les modèles de bilan énergétique à deux zones est cohérente avec les observations observationnelles récentes selon lesquelles les températures mondiales actuelles (GMST et SST) sont à peine plus chaudes qu’elles ne l’ont été au milieu du siècle dernier. Conclusions Le rapport SR1.5 constitue un bond en avant dans l’alarmisme climatique par rapport aux rapports précédents du GIEC, et notamment par rapport à la cinquième évaluation. Aucune justification rigoureuse de ce bond en avant n’a été fournie. En réalité, depuis le cinquième rapport d’évaluation, de nombreuses preuves ont été accumulées, suggérant que le réchauffement de la planète constituait davantage une menace à long terme qu’une urgence planétaire immédiate. Ces preuves consistent principalement en des résultats d’observation suggérant une plus faible sensibilité au climat (c’est-à-dire un réchauffement moindre en réponse à une augmentation donnée des concentrations de gaz à effet de serre) et des résultats indiquant une plus grande contribution de la variabilité naturelle à l’explication des tendances observées de la température mondiale. Le GIEC n’a pas transmis ces preuves aux décideurs politiques dans son rapport SR1.5. Le rapport n’a pas non plus transmis aux décideurs politiques des informations très importantes publiées par les modélisateurs du climat depuis le dernier rapport d’évaluation du GIEC concernant le réglage empirique des modèles climatiques en vue d’atteindre les résultats souhaités. L’incapacité des rapports antérieurs du GIEC à documenter les procédures de réglage des modèles a été décrite par ces modélisateurs comme un «manque de transparence». Les projections du réchauffement futur publiées par le GIEC dépendent entièrement de la fiabilité de ces modèles. Compte tenu de ces lacunes, le rapport du RS1.5 ne mérite pas d’être considéré par les décideurs comme un document scientifiquement rigoureux. Il existe de nombreuses preuves scientifiques récentes, non mentionnées dans le rapport, appuyant une stratégie d’atténuation plus réfléchie que les mesures extrêmes proposées dans le rapport. Dans le même temps, les objectifs louables évoqués dans le rapport, tels que le développement durable, l’élimination de la pauvreté et la réduction des inégalités, devraient être poursuivis indépendamment et ne devraient pas dépendre d’une science du climat qui n’est pas encore établie.
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Une transition énergétique durable et soutenable s’appuie sur trois piliers : L’énergie se doit d’être à la fois propre, disponible et abordable. Cet équilibre est réfuté par la plupart des climato-gauchistes hypertrophiant le pilier climat aux dépens de la compétitivité et de la sécurité énergétique. Derrière l’objectif climatique, le climato gauchisme « avance couché ». Son dessein premier n’est pas de protéger la planète et de lutter contre le réchauffement climatique mais de mettre à bas la société de croissance et son démon capitaliste. Parallèlement à leurs positions écologistes, les climato-gauchistes sont en effet connus pour leur haine des riches et leur détestation de tout ce qui s’y corrèle : sélection, compétition, réussite sociale. Les deux ennemis de la transition énergétique : à gauche, le climato- gauchisme, à droite le nationalisme identitaire La prise de position courageuse de François de Rugy début 2021 dans Le Point est sur ce point très éclairante. CLIMATO-GAUCHISME : DÉRIVE IDÉOLOGIQUE DE L’ÉCOLOGIE L’ancien ministre d’Emmanuel Macron décrit : Tout aussi nuisible que le climato-gauchisme est le nationalisme identitaire. Par construction, il hypertrophie les piliers nationaux : la compétitivité et la sécurité énergétique d’un pays ont des frontières ; aux dépens du climat qui lui n’en a pas. Tout aussi inconciliable avec les trois piliers du développement durable, le nationalisme identitaire s’est inventé un modèle écologique spécifique : le localisme. Promu dès la fin des années 1960 par le philosophe d’extrême-droite Alain de Benoist, il consiste à privilégier ce qui est local (démocratie participative, économie de proximité, emploi local) pour minimiser l’empreinte écologique liée au transport de personnes et de marchandises. Introduit au Rassemblement national par l’essayiste Hervé Juvin devenu l’une de ses têtes pensantes, le localisme consacre un revirement historique pour le parti d’extrême droite dont les dirigeants historiques considéraient l’écologie comme un « passe-temps de bobo ». Appliqué de façon adéquate et ciblée, ce principe peut se révéler tout à fait pertinent. Quoi de plus stupide que de consommer des cerises du Chili ou des haricots verts du Cameroun en plein mois de janvier ! CLIMATO-GAUCHISME ET INSTRUMENTALISATION DU LOCALISME En réalité, comme le réchauffement climatique pour les climato-gauchistes, le localisme est instrumentalisé par les nationalistes identitaires comme un levier puissant leur permettant de justifier via un argument environnemental la nécessité d’un nationalisme politique et économique. Derrière le localisme, les nationalistes identitaires encouragent une opposition frontale entre métropoles élitistes et territoires ruraux populaires. Le localisme leur permet de fusionner écologie et nationalisme dans un triptyque « nature, identité et société » dont l’intégrité ne peut être garantie que par la souveraineté nationale. Dans ses fondements, le localisme s’accommode parfaitement des idées décroissantistes des climato-gauchistes. De Benoist a ainsi été l’auteur en 2007 d’un ouvrage Demain la décroissance tandis qu’une recherche internet sur le localisme vous conduira inévitablement vers Serge Latouche l’une des principales références du décroissantisme. Rien de très surprenant dans la mesure où climato-gauchistes et nationalistes identitaires se retrouvent pour des raisons différentes quant à leur détestation de la mondialisation et du libéralisme économique. Hervé Juvin déclarait lors d’un discours enflammé précédant les européennes de 2018 : Une phrase que n’auraient pas renié Julien Bayou, Jean-Luc Mélenchon, Éric Piolle, ou Clémentine Autain. François de Rugy se montre tout aussi critique vis-à-vis du localisme que du climato-gauchisme : Climato-gauchistes et nationalistes identitaires ne partagent pas pour autant un programme commun. Sans surprise, les nationalistes identitaires sont favorables au nucléaire considérant l’atome comme un contributeur essentiel à l’indépendance énergétique française. Un point que De Rugy semble aujourd’hui partager pointant l’opposition obsessionnelle des Verts vis-à-vis du nucléaire et qualifiant à juste titre l’ONG fondamentaliste Greenpeace de « boulet du climat ». DUEL À VENIR Lors des prochaines élections régionales, François de Rugy affrontera dans les Pays de Loire le climato-gauchiste Matthieu Orphelin et le nationaliste identitaire Hervé Juvin. Un duel opposant des conceptions idéologiques d’une écologie instrumentalisée au pragmatisme d’une transition énergétique réussie au service du développement humain. Une clarification des idées qui se révèle nécessaire en prémices des présidentielles.
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La France hors sol à la COP23 Au sortir de la COP23, la crédibilité de la France est entachée sur la scène internationale de la lutte contre les dérèglements climatiques. En recyclant des annonces très largement insuffisantes, Emmanuel Macron n’a pas été à la hauteur des enjeux discutés lors de cette COP Pacifique. [PRESSE] #Climat — Fin de la #COP23. Notre réaction : Emmanuel Macron a manqué ce rendez-vous, en se limitant à n’être que l’acteur d’un jeu de dupes sur le climat. https://t.co/e05oJygHaS — Greenpeace France (@greenpeacefr) November 17, 2017 La loi hydrocarbures dont se targue le président français renvoie finalement la fin de l’extraction de pétrole en France au-delà de 2040 et sa portée a été largement réduite lors du processus législatif, par le gouvernement lui-même. De plus, au regard de la baisse des émissions de gaz à effet de serre, cette loi n’aura que trop peu d’impact, puisque la France importe 99 % des énergies fossiles qu’elle consomme. Reculades en série : après une loi hydrocarbures au rabais, @N_Hulot reporte l’échéance de 2025 sur le #nucléaire. https://t.co/owz8I2CL1t pic.twitter.com/nwW5SZzMNs — Greenpeace France (@greenpeacefr) November 7, 2017 La fermeture des quatre centrales à charbon françaises, vantée par le gouvernement pendant la COP, n’aura elle aussi qu’un impact limité, ces centrales représentant seulement 1,4% des émissions de gaz à effet de serre sur le territoire français. #Climat — Ci-dessous, notre réaction au discours de @EmmanuelMacron à la #COP23. pic.twitter.com/xqIHjOtMX8 — Greenpeace France (@greenpeacefr) November 15, 2017 La France doit montrer une réelle volonté politique et agir sur les secteurs les plus émetteurs tels que l’agriculture et les transports. Elle doit aussi aborder une approche rationnelle de sa transition énergétique : aujourd’hui, l’obsession nucléaire ne sert en rien le climat. Le nucléaire bloque le déploiement des énergies renouvelables en France, comme en Europe. Et au final, ce blocage de l’essor des énergies renouvelables contribue au maintien du charbon européen et particulièrement en Allemagne. Des négociations qui avancent… trop doucement Les militants de Greenpeace pendant la Marche pour le Climat, à Bonn, le 4 novembre. Le rythme des négociations climatiques internationales reste beaucoup trop lent au regard de l’urgence climatique et on attend encore le sursaut politique collectif pourtant indispensable pour faire plus, plus rapidement et dès avant 2020, et ainsi rester en ligne avec les objectifs de l’Accord de Paris. Les négociations ont certes permis de poser les bases d’un dialogue pour espérer gagner plus d’ambition en 2018 (le “dialogue de facilitation” ou “dialogue de Talanoha”, premier moment de bilan collectif de l’action climatique), mais les Etats n’ont toujours pas mis sur la table l’énergie politique nécessaire pour rehausser les engagements. [Communiqué inter-ONG] #COP23 : Pas de sursaut face à l’urgence climatiquehttps://t.co/yJQPLEZnaj pic.twitter.com/ebFn4Ligg3 — Réseau Action Climat (@RACFrance) November 17, 2017 Les grands émetteurs de gaz à effet de serre, dont l’Union européenne, manquent toujours cruellement d’ambition politique et les actes ne sont pas suffisants pour rectifier le tir bien avant 2020. Les pays n’ont plus le choix et doivent cesser de se cacher derrière des postures de négociation et accélérer la transition vers un futur 100 % renouvelable. Message aux dirigeants qui parlent climat à la #COP23 : il n'y a pas d'avenir avec les énergies fossiles ! Compris ? On espère que les lettres sont assez grosses pour que ça rentre. #ClimateAction https://t.co/Y8ctynv5sq pic.twitter.com/eqUHEHTQHF — Greenpeace France (@greenpeacefr) November 10, 2017 Tout comme la France, l’Allemagne, la Chine et les autres Etats doivent faire preuve de leadership et rehausser leurs ambitions climatiques. S’accrocher au charbon ou au nucléaire et parader en tant que champions internationaux du climat sans accélérer la transition énergétique au niveau national relève tout simplement de la mauvaise foi. Par ailleurs, les pays riches ont raté une occasion de démontrer leur solidarité envers les populations les plus pauvres et leur engagement à respecter l’objectif de 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020 pour la lutte contre les changements climatiques. Sur ce point aussi, cette COP du Pacifique, pourtant présidée par un petit État insulaire, se termine sur un goût amer. #Climat — En plus de jouer les VRP du #nucléaire, Emmanuel Macron est venu les poches vides à la #COP23 : aucune nouvelle annonce financière sur la solidarité avec les populations les plus vulnérables, dit @oxfamfrance. https://t.co/7VX6lBamiW — Greenpeace France (@greenpeacefr) November 15, 2017 Un premier petit pas sur l’agriculture à la COP23 Photo de la Marche pour le Climat de Bonn qui a eu lieu au moment de l’ouverture de la COP23, le 4 novembre. Sur la pancarte de cette militante, on peut lire “Crise climatique = crise alimentaire.” Cela faisait des années que les pays, dans le cadre des négociations climatiques, discutaient de la possibilité d’aborder les questions pourtant centrales de l’agriculture et de la sécurité alimentaire. Les pays en développement insistaient légitimement sur l’attention à accorder à l’adaptation des petites agricultures familiales particulièrement vulnérables aux conséquences du changement climatique. Quant aux pays industrialisés, ils ne voulaient au contraire pas trop se concentrer sur ce sujet (et à ses implications en termes de soutien financier aux pays les plus vulnérables) et ne voulaient surtout pas avoir à remettre en cause le modèle agro-industriel dominant. En bref, les pays présents autour de la table ne parlaient de rien (sauf de savoir s’ils devaient en parler…). La COP23 a permis aux pays de s’entendre sur le lancement d’un processus de travail sur ces enjeux. Pendant trois ans, ils vont donc échanger et débattre, dans cet espace politique international sur le climat, sur les questions de sécurité alimentaire, de séquestration du carbone dans les sols, d’adaptation de l’agriculture aux effets du changement climatique, ou encore d’élevage – avec l’objectif, sur le papier, d’arriver à des recommandations pour une cohérence entre action climatique et développement d’une agriculture soutenable. A Berlin, plus de 200 membres de la coalition d’ONG pour en finir avec le glyphosate forment une bannière humaine. Parler climat sans parler de modèle agricole et d’élevage est de fait un non-sens puisque l’élevage représente au moins 14% des émissions de GES à l’échelle mondiale. Il est donc indispensable d’agir pour réduire et transformer la production et la consommation de viande et produits laitiers. Et la France dans tout ça ? Il est intéressant de noter que si Emmanuel Macron avait omis de parler climat dans son discours de clôture de la première phase des États généraux de l’alimentation, il n’a également pas parlé agriculture dans son discours à la tribune de la convention climat. Pour un supposé leader climatique international, là encore, on peut mieux faire.
biased
Traversées en bateau annulées, routes inondées, ensemble des vols supprimés, milliers de passagers dans l'incertitude... La tempête Fabien a largement frappé la Corse ce week-end. La Corse-du-Sud demeure en alerte pour pluies-inondations et vagues-submersion ce dimanche. Une voiture circule, le 21 décembre, sur une route inondée menant à l'aéroport d'Ajaccio, en Corse. AFP Une "décrue s'est engagée un peu partout", note toutefois Météo France, mais de forts déferlements risquent d'engendrer des submersions sur des parties vulnérables du littoral oriental. La fin de phénomène est prévue lundi à minuit. Les accès routiers à Ajaccio, tous fermés samedi soir par décision préfectorale, ont été rouverts dans la matinée mais les routes du littoral restent interdites. Les gendarmes bloquent les accès des routes principales menant à Ajaccio, le 21 décembre. AFP Redoutant les crues, plusieurs routes restent coupées ce dimanche en Corse. Les habitants étaient de nouveau appelés dimanche à ne pas se déplacer en voiture, et à éviter les promenades en bord de mer. Les autorités appellent les habitants à éviter de se déplacer en voiture. AFP Les ferries entre la Corse et le continent sont également à l'arrêt. La compagnie Corsica Linea a d'abord avancé les départs prévus vendredi soir, puis annulé la plupart des traversées samedi. Pour ce dimanche, initialement, les traversées depuis Marseille jusqu'à la Corse devaient être maintenues, "mais on a finalement dû les supprimer aussi" en raison de forts vents, a indiqué Pasquine Albertini, chargée de communication de l'entreprise, dimanche à la mi-journée. "Avec la houle, des vagues de 6 mètres sont attendues et vont provoquer un danger absolu", a indiqué Alain Charrier, secrétaire général de la préfecture de Corse-du-Sud. Aucun bateau n'entre ou ne part du port et l'aéroport, dont la piste d'atterrissage a été inondée samedi, reste fermé jusqu'à lundi. L'aéroport d'Ajaccio entouré par les eaux, le 22 décembre. AFP Air Corsica, qui opère la quasi-totalité des vols en hiver en Corse, a annulé ses avions (50 vols au total) jusqu'à lundi. Les seules liaisons aériennes qui restaient, un Bastia-Nantes et un Bastia-Orly, opérées par la compagnie Volotea, ont été supprimées dimanche matin. Jazmina Perez-Sanchez, qui habite Ajaccio avec ses deux enfants, juge la situation "stressante": le vol que devaient prendre son fils de 17 ans et sa fille de 15 ans pour rejoindre leur père à Bruxelles pour Noël, a été annulé, et "il n'y a qu'un vol par semaine pour Bruxelles". "Ils sont très déçus car ils se réjouissaient de voir leur père et toute la famille. Ce sont des moments de retrouvailles rares", raconte-t-elle. Pour tenter d'acheminer tous les passagers en attente depuis samedi, Air Corsica organisera lundi "un pont aérien" au départ et à l'arrivée de l'aéroport de Bastia-Poretta, indique la compagnie dans un communiqué. Une cinquantaine de vols supplémentaires devraient ainsi être mis en oeuvre, et des avions d'autres compagnies affrétés. L'épisode de Corse est "une dépression secondaire, liée à un creux dans le Golfe de Gênes, donc pas directement liée à 'Fabien', même si l'on ne peut pas vraiment dissocier les deux", a expliqué Marion Pirat, prévisionniste à Météo France.
true
Selon un rapport, les gens riches de la planète doivent changer radicalement leur mode de vie pour lutter contre le changement climatique. Selon ce rapport, les 1 % des personnes les plus riches du monde produisent deux fois plus d’émissions de carbone que les 50 % les plus pauvres, selon l’ONU. À eux seuls, les 5 % les plus riches – ceux qu’on appelle « les élites pollueuses » – ont contribué pour 37 % de la croissance des émissions entre 1990 et 2015. Les auteurs veulent dissuader les conducteurs de SUV et les habitués des transports aériens – et persuader les gens aisés de bien isoler leurs maisons. Le rapport exhorte le gouvernement britannique à revenir sur sa décision de supprimer la taxe sur les billets d’avion pour les vols aller/retour au Royaume-Uni. Ce rapport demande également aux ministres de rétablir le programme d’aide aux maisons vertes [subventions pour les travaux d’économie d’énergie, NdT] qu’ils ont également supprimé récemment. Le document a été rédigé par la Cambridge Sustainability Commission on Scaling Behaviour Change, basée au Royaume-Uni. Il s’agit d’un groupe de 31 personnes qui étudient le comportement des gens en matière d’environnement. Ils ont été chargés de trouver le moyen le plus efficace pour intensifier les façons de lutter contre les émissions de carbone. Leurs détracteurs affirment que la meilleure façon de réduire plus rapidement les émissions est de recourir aux améliorations technologiques, et non à des mesures qui s’avéreraient impopulaires. Mais l’auteur principal du rapport, le professeur Peter Newell, de l’université du Sussex, a déclaré à BBC News : « Nous sommes tout à fait favorables aux améliorations technologiques et aux produits plus efficaces, mais il est clair que des mesures plus radicales sont nécessaires parce que les émissions continuent d’augmenter. » « Nous devons réduire la surconsommation et le meilleur endroit pour commencer est la surconsommation des élites pollueuses qui contribuent aux émissions de carbone pour bien plus que leur part. » Getty Images « Ce sont les personnes qui prennent l’avion le plus souvent, conduisent les voitures les plus grosses et vivent dans les maisons les plus grandes qu’elles ont les moyens de chauffer sans problème, de sorte que de façon générale elles ne s’inquiètent absolument pas de savoir si elles sont bien isolées ou non. » « C’est pourtant aussi le genre de gens qui pourraient vraiment se permettre une bonne isolation et des panneaux solaires si elles le voulaient. » Le professeur Newell a déclaré que pour lutter contre le changement climatique, chacun doit avoir le sentiment de faire partie d’un effort collectif – ce qui signifie que les riches doivent consommer moins pour montrer l’exemple aux plus pauvres. Il poursuit : « Les riches qui prennent beaucoup l’avion pensent sans doute qu’ils peuvent compenser leurs émissions par des programmes de plantation d’arbres ou des projets de capture du carbone de l’air. Mais ces projets sont très controversés et n’ont pas fait leurs preuves dans le temps. » Les riches, a-t-il ajouté, « doivent tout simplement prendre l’avion moins souvent et utiliser leur voiture moins souvent aussi. Même s’ils possèdent un SUV électrique, cela reste une ponction sur le système énergétique et toutes les émissions créées par la fabrication du véhicule en premier lieu. » Sam Hall, du Conservative Environment Network [réseau environnemental conservateur, NdT], a déclaré à BBC News : « Il est légitime de souligner l’importance de l’équité dans la réduction des émissions, et la politique pourrait faciliter la transition écologique des personnes et des entreprises par le biais de mesures incitatives, de réglementations ciblées et de mesures de prévention. » « Mais encourager les technologies propres est probablement mieux à même de recueillir l’assentiment du public, que des pénalités lourdes ou des restrictions du mode de vie. » Mais le professeur Newell a déclaré que les structures politiques existantes permettaient aux entreprises et aux individus riches de faire pression contre les changements nécessaires dans la société, changements qui pourraient altérer le mode de vie des riches. Le récent rapport de l’Assemblée britannique sur le climat, par exemple, a proposé une série de mesures ciblant les comportements à forte intensité carbone, comme par exemple la réduction de la consommation de viande et des produits laitiers, l’interdiction des SUV les plus polluants et l’instauration de taxes pour les grands voyageurs. Le Trésor a déclaré à BBC News qu’une taxe pour les utilisateurs fréquents de l’aérien pourrait obliger le gouvernement à recueillir et à garder en mémoire des informations personnelles sur chaque passager. Cela pourrait soulever des problèmes de traitement des données, de manipulation et de respect de la vie privée. Il serait également difficile de garder la trace des personnes possédant plusieurs passeports. Mais le rapport de la commission précise que « les objectifs de l’Accord de Paris sur le changement climatique ne peuvent être atteints sans un changement radical des modes de vie et des comportements, en particulier chez les membres les plus riches de la société. » « Si l’on veut que le changement dans l’ensemble de la société se fasse à la vitesse et à l’échelle requises pour atteindre les objectifs climatiques adoptés, il nous faut réduire et partager : réduire les budgets carbone et partager plus équitablement. » Ce rapport est le dernier en date d’un dialogue de longue haleine sur ce que signifie être « équitable » dans la lutte contre le changement climatique. Les nations les plus pauvres, comme l’Inde, ont toujours soutenu qu’elles devraient être autorisées à augmenter leur pollution, car les émissions par personne sont beaucoup plus faibles que celles des nations riches. Cette question fait partie du bouquet de négociations qui sous-tendent le sommet sur le climat organisé par le président Biden la semaine prochaine et le sommet sur le climat prévu en novembre au Royaume-Uni.
true
Entre sécheresse et incendies de forêts, « Le Monde de Jamy » plonge dans la fournaise « France 3 » propose un numéro inédit de son magazine « Le Monde Jamy » ce mercredi 28 juillet à 21 h 05. Il sera consacré aux forêts, qui font face au réchauffement climatique. Jamy Gourmaud, accompagné d’Églantine Émeyé, présente, ce mercredi 28 juillet 2021 à 21 h 05 sur France 3, Le Monde de Jamy sur le thème : « sécheresse et incendies : les super-pouvoirs de nos forêts ! ». Pour cela, ils suivent pompiers, gardes forestiers ou pilotes de Canadair dans leur travail quotidien. Avec les sécheresses à répétition liées au réchauffement climatique, les incendies de forêts se propagent bien plus vite que par le passé. Aujourd’hui, de plus en plus de communes sont exposées à ce risque incendie. On en dénombre 7 000. L’exemple de la montagne Sainte-Victoire Au fil de l’émission, Le Monde de Jamy nous explique comment la forêt s’adapte, quand cela est possible. Pour cela, le programme s’appuie sur l’exemple de la montagne Sainte-Victoire, dans le Midi, ravagée par les flammes en 1989. « Cela a totalement défiguré le paysage, rappelle Jamy Gourmaud. Or, aujourd’hui quand vous allez vous y balader, trente ans après la montagne est à nouveau recouverte de pins d’alep ». En effet, ces derniers font partie des végétaux à avoir développé une stratégie pour survivre à l’incendie. « Il garde sur ses branches des pommes de pin qui ne s’ouvrent pas, elles restent soudées, explique le journaliste. Elles ne s’ouvriront que lorsqu’il y aura un incendie. Cela va permettre de libérer les graines. L’arbre brûle mais il va en même temps répandre une foule de graines qui permettra à l’espèce de reprendre ses droits à l’endroit où se trouve l’arbre. Évidemment il y a des limites à ce genre de stratégies. Ça ne fonctionne que si la forêt ne brûle pas tous les deux ou trois ans… ». À bord d’un Canadair Le magazine s’intéresse également à la façon dont l’homme lutte contre les incendies et essaye de protéger la forêt. Jamy Gourmaud dit avoir été notamment « impressionné par la connaissance qu’ont les pompiers de la manière dont se comporte le feu ». « Ils en parlent comme d’un animal qu’ils traquent. Ils ont des stratégies pour lui couper la route, le priver d’alimentation. C’est un travail d’observation, de connaissance du phénomène qui est vraiment bluffant », décrit-il. Il n’est pas près non plus d’oublier son expérience à bord d’un Canadair : « Quand je suis dans des situations comme celle-ci, il y a le plaisir d’être à bord d’un appareil unique, on ouvre grand ses yeux et ses oreilles et on est dans la découverte. Puis quand on comprend toute la difficulté de piloter ces engins, on en est que plus impressionné ». Parmi les prochains numéros du Monde de Jamy à découvrir à la rentrée, il sera question des volcans, de l’alimentation, du littoral ou encore de l’esprit de famille chez les animaux.
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Une soixantaine d'associations sont réunies. D'Attac à Greenpeace, en passant par la Fondation pour la Nature et l'Homme et Oxfam France, toutes ont signé une tribune, publiée par France info ce lundi, pour "faire sonner l'alarme climatique". Alors que s'ouvre la COP24 en Pologne, elles s'engagent à participer à la marche mondiale pour le climat prévue le 8 décembre prochain. "La vague de mobilisation citoyenne pour le climat sans précédent" que constituent les marches du 13 octobre et du 8 septembre derniers participe en effet selon les associations "à la construction d'un nouveau rapport de force avec les décideurs publics". Elles affirment ainsi qu'il est "encore temps d'agir" pour "engager une transition énergétique plus ambitieuse et plus juste, à la hauteur de l'urgence climatique". Dans leur tribune, les associations dénoncent les résultats décevants de l'Accord de Paris. "Trois ans après, le compte n'y est toujours pas et nous n'avons pas le luxe d'attendre", affirment-elles. En cause notamment, "la politique des petits pas d'Emmanuel Macron", qui "s'accompagne de mesures fiscales favorables aux plus riches et refuse de faire payer les plus gros responsables des dérèglements climatiques". Les associations s'expriment aussi sur le mouvement des gilets jaunes. Elles considèrent que la "hausse du prix des carburants est l'une des mesures nécessaires pour accélérer la baisse des émissions de gaz à effet de serre". Elle ne doit toutefois pas se faire au prix de la justice sociale, mais s'accompagner d'une "redistribution des recettes de la taxe dans la transition" ainsi que de mesures "pour celles et ceux qui n'ont d'autres choix que de prendre leur voiture pour se déplacer". La tribune propose ainsi de favoriser la transition dans les territoires par la production d'énergies renouvelables et la "création de millions d'emplois pour le climat". Elle demande enfin de "faire payer les véritables responsables" de la pollution, qu'elle ne désigne pas précisément, et de "refuser les fausses solutions comme le nucléaire ou la géo-ingénierie".
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L'objectif est ambitieux. Les négociateurs des États membres de l'UE et du Parlement européen se sont mis d'accord lundi pour réduire les émissions de CO2 des voitures neuves de 37,5% d'ici à 2030. Ce compromis politique intervient deux jours après la fin de la COP24 en Pologne, où la communauté internationale a échoué dans sa tentative de s'accorder sur de nouvelles ambitions en matière de lutte contre le changement climatique. Il devra encore recevoir l'assentiment officiel du Parlement et du Conseil européens. Le compromis trouvé lundi est à mi-chemin entre les positions des États membres, plus conservateurs, et celle du Parlement européen, plus audacieux. Et il est bien plus strict que ce qui était proposé par la Commission européenne. Les négociateurs se sont accordés sur une réduction de 37,5% des émissions de CO2 d'ici à 2030 par rapport à 2021. L'exécutif européen avait proposé -30%, le Parlement demandait -40%. De leur côté, les 28 avaient accouché au forceps d'une position commune en octobre, à -35%. Un groupe de pays, dont l'Allemagne et des pays de l'Est, ne voulaient pas aller au-delà de -30%. La France avait défendu -40% avant de se rallier au compromis. Des pays comme le Luxembourg, les Pays-Bas et l'Irlande avaient déploré le manque d'ambition du Conseil. Le compromis prévoit également un objectif de réduction d'émissions de carbone de 31% pour les camionnettes. Pour celles-ci comme pour les voitures, un objectif intermédiaire de -15% a été fixé pour 2025. L'industrie automobile s'était fortement mobilisée tout au long du parcours législatif du texte, arguant notamment de risques pour l'emploi. L'Association européenne des constructeurs automobiles a, une nouvelle fois, fait part de "graves inquiétudes" lundi. Les objectifs fixés par l'UE vont avoir un "effet dévastateur" sur l'emploi dans l'industrie automobile, a averti l'ACEA dans un communiqué. L'ONG Transport & Environnement s'est de son côté félicitée malgré quelques réserves. "L'Europe change de vitesse dans la course à la production de véhicules à émissions nulles. La nouvelle législation signifie que d'ici 2030, environ un tiers des nouveaux véhicules fonctionneront à l'électricité ou à l'hydrogène. C'est un progrès, mais cela ne va pas assez vite", a nuancé Greg Archer, de T&E. L'UE s'est engagée à la COP21 à réduire d'au moins 40% les émissions des gaz à effet de serre (CO2, méthane, protoxyde d'azote, etc.) en 2030 par rapport à 1990, dans l'ensemble des secteurs de son économie.
true
De nos jours, de très nombreux producteurs laitiers travaillent à perte. En effet, avec un prix de base de 25 cents le litre (qui devrait encore descendre à 22 cents, voire même plus bas dans les prochains mois), le producteur de lait peut espérer obtenir 30 cents le litre si les teneurs en protéines et en matières grasses sont excellentes. Les coûts de production, eux, s’élèvent au strict minimum à 25 cents et peuvent grimper jusqu’à 35 cents si des investissements importants ont été réalisés dans l’outil de production laitière. Je précise bien « laitière » car il existe aujourd’hui un autre outil de production associé qui, s’il demande aussi un investissement important, est par contre très rentable grâce aux subventions. Je parle de la méthanisation des effluents de production. Nombre de producteurs européens l’ont bien compris. La situation est telle que Laurent Leroy, secrétaire national chargé de l’élevage à la Confédération paysanne en France, déclare : « Le risque, c’est que l’élevage laitier devienne un sous-produit de la méthanisation. » Vendre l’énergie est plus rentable Ce sont les propos d’un chauffeur flamand venu chercher le troupeau entier d’un client qui arrête de traire qui m’ont interpellé. « Chez nous, on ne dit plus ferme laitière mais usine à lait. » À Tirlemont, il possède 1400 vaches mais il n’élève plus les génisses. Juste produire du lait ! Et c’est en effet par dizaines que se comptent les usines à lait en Flandres. La production industrielle de cochons les a sans doute inspirés. Avant de calculer la rentabilité de la production laitière, on calcule celle de l’investissement en biométhanisation, sans oublier les panneaux photovoltaïques que l’on pourra poser sur le toit de l’étable. Marc Benninghoff, producteur allemand, possédait 75 vaches laitières en 2005. Suite à une législation extrêmement incitative par la loi sur les énergies renouvelables baptisée EEG, il a investi dans la biométhanisation. En 2013, sa ferme ne comptait pas moins de 1200 vaches et il estimait son coût de production laitière à 29 cents le litre. Son quota s’élevait alors à 6,1 millions de litres de lait. Grâce à son gigantisme, il a pu négocier un prix minimum sur les 4 années à venir résultant d’une moyenne de cinq laiteries allemandes dont 3 choisies par lui-même, et produire 8,5 millions de litres sans pénalités. Il estime sa rentabilité à 10 % sur son « investissement lait ». Mais vendre de l’énergie est encore plus rentable : la méthanisation représente en effet 15 % de son chiffre d’affaires et le solaire 5 %. L’électricité issue du biogaz est vendue 0,22 euros le KW et celle provenant des panneaux solaires est payée à 0,268 euros le KW, très largement au-dessus du prix du marché. Selon la fédération allemande des agriculteurs DBV, la production d’énergie a assuré, en 2013/2014, un revenu supplémentaire de 6,1 milliards d’euros aux producteurs, le biogaz se taillant la part du lion avec 4,3 milliards. Éoliennes et panneaux solaires assurent le reste de cette manne. En Wallonie, notre ministre compétent a annoncé qu’il prolongeait de 10 à 15 ans l’attribution des certificats verts pour la biométhanisation agricole. En France, un objectif de 1000 unités de méthanisation agricole est fixé pour 2020. Le système pervers promu par nos politiques Revenons-en au prix du lait qui, comme celui du pétrole, est particulièrement bas suite à un excès de production. Beaucoup de producteurs, militants et syndicalistes agricoles évoquent la suppression des quotas et la libéralisation de la production. Toutefois, nous avons vu que Marc Benninghoff a pu produire en toute impunité 30 % de plus que ce que son quota lui permettait grâce à son gigantisme fortement lié à sa production d’électricité verte hyper-subventionnée. Il est donc fort à parier que la suppression des quotas entraîne une hausse de la taille des fermes laitières et donc une augmentation de la production de lait. La génération d’énergie verte rapportant autant que la spéculation laitière, comme le déclarait dès 2013 Didier Forget, producteur français, avec un prix du lait à 25 cents comme c’est le cas actuellement, les revenus provenant des subventions à cette énergie sont les seuls qui permettent d’éviter la faillite. Et c’est bien là qu’est le problème. En effet, afin de diminuer l’offre et donc de faire remonter le prix de ce noble produit qu’est le lait, il faudrait au contraire réduire considérablement sa production, l’inverse du système pervers qui a été mis en place et qui est actuellement promu par nos politiques. Il apparaît donc que nos dirigeants, adeptes du réchauffement climatique, sont responsables du développement de très grosses unités de production laitières hyper subventionnées au niveau énergétique, au détriment de nos petits producteurs qui eux, n’étant pas subventionnés, font tragiquement faillite les uns après les autres. Organiser la faillite Il est donc extrêmement souhaitable que ces unités de production méthanisation-dépendantes fassent faillite le plus rapidement possible afin d’obtenir un prix plus rémunérateur du lait et sauver nos petits producteurs locaux. Le problème, c’est que, étant donné les revenus garantis par les énergies vertes, il faudra que le prix du lait chute fortement afin que les investissements dans sa production ne puissent être couverts par les subsides énergétiques étatiques. Mais alors, je crains terriblement pour tous nos producteurs laitiers. Signalons pour terminer et pour mettre une fois encore en exergue la futilité de cette fuite en avant de la génération d’énergie verte hyper-subventionnée, que si tous les déchets méthanisables du monde l’étaient, on pourrait produire l’équivalent énergétique de 9 à 10 centrales nucléaires alors qu’il y a 350 réacteurs en activité aujourd’hui et que plus d’une centaine de nouvelles centrales seront construites d’ici 2030.
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Avant la COP26 sur le climat, le prince William critique le tourisme spatial Le prince William, petit-fils d’Elizabeth II, s’engage pour l’environnement sur les traces de son père, le prince Charles. Alors que la COP26 sur le climat se profile, il a critiqué les récentes expérimentations de tourisme spatial. Prendre soin d’une Terre fragile en grave danger plutôt que se précipiter dans l’espace : à moins de trois semaines de la COP26 sur le climat, le prince William, l’un des petits-fils de la reine Elizabeth II, a égratigné jeudi 14 octobre 2021 la course au tourisme spatial et appelé à l’action. À travers cette prise de position détonante, dans une interview à la BBC diffusée jeudi, William, 39 ans, deuxième dans l’ordre de succession à la couronne britannique, se place résolument dans les pas de son père le prince Charles, défenseur de l’environnement de longue date. Certains des plus grands cerveaux et esprits de ce monde doivent essayer avant tout de réparer cette planète, pas essayer de trouver le prochain lieu où aller vivre, a déclaré le prince William dans cet entretien diffusé en amont de la première édition dimanche de son prix Earthshot pour récompenser des solutions à la crise climatique. Cette critique frontale, rare pour un membre de la famille royale britannique, survient au lendemain du voyage de quelques minutes dans l’espace effectué mercredi par l’acteur de la série culte Star Strek William Shatner à bord d’une fusée de Blue Origin. Il est devenu, à 90 ans, la personne la plus âgée à atteindre l’ultime frontière. Il s’agissait du deuxième vol habité de la fusée du milliardaire américain Jeff Bezos, fondateur d’Amazon, qui entend s’imposer comme un acteur incontournable dans le secteur convoité du tourisme spatial où concourent également les milliardaires britannique Richard Branson et américain Elon Musk. Critiques et ironie Cette prise de position a suscité des critiques, le quotidien populaire Daily Mirror (gauche), raillant l’hypocrisie d’un prince qui a chassé, conduit des Range Rover et volé à bord d’avions privés. Sur Twitter, Republic, un groupe militant pour l’abolition de la monarchie britannique, a exhorté le prince William à garder des opinions mal avisées pour lui. Si le tourisme spatial pose question, la science profite de l’exploration spatiale, on peut être d’accord ou non, mais recevoir des leçons de la part d’un hypocrite avec lequel on ne peut pas débattre est un vrai problème, a estimé Republic. Avant la grande conférence des Nations unies sur le climat qui s’ouvre le 31 octobre à Glasgow (Écosse), à laquelle il doit se rendre à l’instar de la reine et du prince Charles, le prince William s’est aussi joint à l’appel en faveur du climat de son père, dont il a loué l’action de longue date en faveur de l’environnement. La route n’a pas été facile là-dessus et je pense que vous savez qu’il était en avance, bien avant son temps en mettant en garde contre certains de ces dangers, a-t-il déclaré. Ce serait un désastre absolu que George, fils aîné de William, ait à se trouver là à parler avec vous dans 30 ans, à répéter les mêmes choses, parce que d’ici-là, il sera trop tard, a ajouté le prince William. COP26 Les yeux rivés sur la COP26, le prince William a aussi exhorté les dirigeants du monde à passer à l’action, et à ne pas se contenter de belles paroles. Je veux que les choses dont j’ai profité, la vie au grand air, la nature, l’environnement, je veux que ce soit toujours là pour mes enfants et pas seulement mes enfants mais les enfants de tout le monde, a-t-il dit. Si on ne fait pas attention, on va voler l’avenir de nos enfants à travers ce que l’on fait maintenant, a-t-il insisté. Dans une interview accordée à la BBC diffusée lundi, son père le prince Charles, 72 ans, s’est dit inquiet que les dirigeants internationaux qui se réuniront à Glasgow ne fassent que parler pendant la COP26, au lieu de prendre des mesures pour réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre. Depuis la signature des accords de Paris en 2015, la transition vers une économie et des énergies plus propres a progressé, mais trop lentement pour limiter le réchauffement à 2 °C, a fortiori à 1,5 °C, par rapport à la fin du XIXe siècle.
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Après les gros camions rouges voici les gros avions de pompiers. Face aux gigantesques feux qui dévastent l'Etat américain (près de 120 000 hectares partis en fumée), le département californien de la forêt et de la protection contre les incendies (Cal Fire) a sorti l'artillerie lourde : le Boeing 747 Super Tanker, un quadriréacteur civil réaménagé pour embarquer dans sa soute quelque 74 200 litres d'eau ou de produits retardant - un assemblage de produits chimiques, qui sert à ralentir l'inflammation de la végétation (contrairement à l'eau qui étouffe les flammes) - qu'il peut larguer sur zone en six secondes. Ce qui en fait l'avion bombardier ayant la plus grande contenance au monde. A titre de comparaison, un simple Canadair comme ceux utilisés par la sécurité civile française embarque... 6 000 litres de liquide. L'oiseau géant américain, basé sur l'aéroport de Colorado Springs et appartenant à la société Global Supertanker Services, entre dans la catégorie des "Very Large Air Tanker" (VLAT). Il a été racheté à la compagnie Japan Airlines qui l'a exploité entre 1991 et 2010 avant de subir un lourd lifting pour sa nouvelle mission : à bord, l'aéronef dispose d'un système de huit réservoirs sous pression (là où étaient installés les sièges passagers) et de quatre buses situées à l'arrière pour déverser la cargaison. Au-dessus du pont principal, au niveau de la "bosse" du Super Jumbo se trouve le cockpit conçu à l'origine pour un équipage de deux personnes. Mais un troisième siège a été ajouté pour un ingénieur chargé de gérer l'ensemble du système de largage. Baptisé The Spirit of John Muir, le 747-400 a commencé sa seconde carrière en 2016. Après une série de tests et son homologation, il est intervenu dans plusieurs pays (Israël, Chili) avant de rejoindre la Californie où il effectue actuellement sa difficile campagne sur le "Mendocino Complex", le feu le plus destructeur qu'a connu l'ouest des Etats-Unis. Pour les spécialistes du secteur aéronautique, ce type de VLAT n'a pas vocation à remplacer les engins amphibies et les hélicoptères bombardiers d'eau. Le super Tanker effectue moins de rotations, il est plus difficile à manoeuvrer, surtout au-dessus de reliefs escarpés et plus compliqués d'accès comme en Provence ou en Corse. En revanche, son rayon d'action (6 400 kilomètres), sa capacité d'emport et la rapidité pour le recharger (30 minutes) en font une arme stratégique dans le cadre d'une lutte globale anti-incendie. Comme actuellement en Californie, il est utilisé en amont du front pour larguer du retardant. Résultat ? Interrogé le 9 août au matin par Europe 1, Jérôme Laval, un pilote qui travaille avec les soldats du feu américains, estimait "qu'à mi-saison, on a doublé le nombre de gallons de retardant. Au lieu de deux millions l'année dernière, on en est à cinq millions aujourd'hui." Pas sûr que cela suffise pour venir à bout des incendies : selon l'un des porte-paroles des 14 000 pompiers déployés, 30% du sinistre serait sous-contrôle. Le mastodonte des airs n'a pas encore fait totalement preuve de son efficacité.
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C'est l'un des plus gros incendies de l'été dans l'Hexagone. Jeudi après-midi, le feu qui a détruit en deux jours quelque 900 hectares de pinèdes et broussailles dans l'Aude a finalement été "circonscrit", a indiqué la préfecture du département. Une enquête a été ouverte par la gendarmerie pour déterminer l'origine du sinistre. En 2017, les soldats du feu sont intervenus pour 306 600 incendies (+7 % par rapport à 2016), selon les derniers chiffres disponibles de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France. Pour les seuls feux de forêt - environ 1,3 % des incendies - celle-ci estime dans un communiqué paru le 1er août qu'ils sont à 90 % "d'origine humaine", dont un tiers "causés par des actes intentionnels". Portrait-robot des incendiaires et de leurs motivations. "Assez souvent, lorsque l'incendiaire n'a pas de complice, il s'agit d'un homme célibataire ou divorcé, solitaire, âgé de quinze à quarante ans, issu d'un milieu familial défavorisé et pathogène, de niveau éducatif médiocre, sans passé psychiatrique caractérisé mais anxieux, immature et timide, qui consomme trop d'alcool, qui connaît des difficultés d'adaptation sociale, qui a souvent des antécédents suicidaires, qui s'attaque en début de nuit à des biens mobiliers et dont le mobile est la vengeance et/ou la haine", rapporte dans "Le feu criminel", le criminologue Michel Bénézech (Libres cahiers pour la psychanalyse, 2010). LIRE AUSSI >> "Je croyais que j'allais mourir" : trois pompiers racontent comment ils ont survécu au feu Loin du cliché qui lui est associé, l'incendiaire n'est en effet pas majoritairement un pyromane allumant le feu par besoin impérieux de le voir brûler. "On appelle pyromanie l'action de provoquer des feux et incendies de façon répétitive, sans motif criminel ou recherche de gain ou de récompense", rappelle la psychiatre Julie Palix dans "Incendiaires et pyromanes" (Revue médicale Suisse, 2015). "Comme chez les délinquants sexuels, la pyromanie se caractérise par des pulsions irrésistibles. La personne sent une tension psychique, une pulsion qui se développe jusqu'à un certain seuil, où elle peut encore résister, puis, elle doit mettre le feu pour que cette pulsion redescende. Elle doit satisfaire un besoin", détaillait auprès L'Express en 2016 Marina Litinetskaia, cheffe de service psychiatrie à l'hôpital Maison-Blanche à Paris. Pour les pyromanes, "allumer un feu est un plaisir de domination qui consiste à provoquer une réaction de détresse autour d'eux et à la constater. Ils savent ainsi qu'ils peuvent nuire, atteindre les personnes dans leur intégrité physique et mobiliser des forces énormes", ajoutait-elle. Mais la pyromanie ne concerne qu'une faible proportion de la population des incendiaires - environ 3 %, à en croire par exemple la chercheuse Nina Lindberg qui a étudié le profil de 90 incendiaires récidivistes entre 1973 et 1993 dans Looking for pyromania (2005). LIRE AUSSI >> Incendie dans le Sud : "Les pyromanes ont des pulsions irrésistibles" Reconnue comme un "trouble du contrôle des impulsions" selon la classification de l'Association psychiatrique américaine, "la pyromanie ne se soigne pas par des médicaments, car il s'agit d'un comportement, souligne Marina Litinetskaia. On peut, par contre, l'éviter par l'apprentissage d'un comportement différent. Mais les pyromanes sont rarement en demande de soins, ajoute la chercheuse, car ils vivent leurs troubles de façon 'égodystonique', c'est-à-dire que ce trouble ne rentre pas en conflit avec leur personnalité et qu'ils peuvent tout à fait vivre avec, sans éprouver de culpabilité et sans besoin de lutter." La pyromanie est donc "à distinguer de l'incendiaire criminel dont les actions sont dirigées vers un profit personnel ou idéologique", un profil beaucoup plus commun, rappelle la psychiatre Julie Palix. "Se venger ou venger un proche d'une offense, d'une frustration, d'une injustice est en effet l'étiologie la plus courante des actes incendiaires comme 'réaction de décharge' : licenciement professionnel injustifié, divorce, rupture affective, contrariété, querelle de voisinage, jalousie, colère contre un tiers ou une collectivité, secrets de famille", avance le criminologue Michel Bénézech. Parmi les autres motivations exprimées : "les idéologies sociopolitiques et criminelles (émeutes, révoltes contre l'oppression, violences urbaines [comme les émeutes de 2005 en banlieue parisienne] et racistes, sabotage, terrorisme, racket), le profit personnel ou commercial (fraudes aux assurances, solution à des difficultés économiques, éliminer un concurrent, détruire la forêt pour faire du terrain constructible, toucher des primes d'intervention), la dissimulation d'un crime (effacer les traces d'une effraction, d'un cambriolage, d'un homicide, les preuves d'une malversation, les indices dans un véhicule), la conduite 'héroïque' (pompier volontaire, modèle qui combat avec courage et dévouement le sinistre qu'il a provoqué)", détaille Michel Bénézech. Pour rappel, l'incendie volontaire est en France puni "de dix ans d'emprisonnement et de 150 000 euros d'amende" selon l'article 322-6 du code pénal.
true
Paris, le 6 octobre 2009 : Nappe phréatique contaminée, structure d’entreposage qui s’effondre, déchets de longue vie stockés dans des conditions inadmissibles : le bilan du Centre de stockage de la Manche (CSM), le seul centre de déchets nucléaires « fermé » en France est accablant. Une semaine avant la diffusion le 13 octobre sur Arte d’un documentaire choc sur l’industrie des déchets, Greenpeace France publie un rapport sur l’état de ce site commandé à l’ACRO, un laboratoire indépendant d’analyse de la radioactivité. Avec 527 217 m3 de déchets de faible et moyenne activité entreposés entre 1969 et 1994, le CSM est un élément fondamental de compréhension des problèmes que pose le stockage pour des dizaines de milliers d’années des matières nucléaires. Pour le CEA (Commissariat à l’Energie Atomique) : « le site de la Manche, après vingt-cinq ans de bons et loyaux services, figure désormais comme une référence technique internationale dans le stockage des déchets ». Malheureusement, à l’heure où l’industrie nucléaire voudrait croire et faire croire à sa renaissance, il apparaît plutôt que le CSM est symbolique de l’incapacité des industriels du nucléaire à gérer leurs déchets. « Avant que l’irréparable ne se produise, le Centre de stockage de la Manche doit être réouvert et ses déchets reconditionnés, explique Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire de Greenpeace France. Ce stockage est la tragique illustration de ce qu’il ne faut justement pas faire ! » A de nombreuses reprises ces dernières années, des associations, dont Greenpeace, mais aussi des responsables du site ont dénoncé les conséquences désastreuses de la gestion de ce centre. Le témoignage récent d’un des ingénieurs de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA), chef d’exploitation du site pendant de nombreuses années, est proprement accablant. Le site continue de fuir vers dans les eaux de la nappe souterraine de La Hague et menace de s’effondrer à tout moment. « La crise de gestion des déchets nucléaires est la même partout dans le monde, explique Yannick Rousselet. Les industriels se rejettent la patate chaude, les pays nucléarisés exportent leurs déchets à l’étranger, et les politiques reportent la responsabilité de tout ça sur leurs successeurs… Résultat : l’humanité offre en héritage aux futures générations des milliers de tonnes de déchets radioactifs, le fruit pourri de quelques dizaines d’années de production d’énergie ! C’est inadmissible. » Pour Greenpeace, le problème posé par les déchets nucléaires ne peut être balayé d’un revers de main : il est inconcevable de continuer à utiliser le nucléaire comme source d’énergie alors que le retour d’expérience de la gestion des seuls déchets de faible et moyenne activité est catastrophique. Qu’en sera-t-il pour la très haute activité ? Il convient de reprendre complètement le Centre de Stockage de la Manche et d’assainir la zone déjà contaminée. Plus globalement, afin de résoudre l’origine d’un tel désastre, tous les nouveaux projets de centrales nucléaires doivent être abandonnés et les installations déjà existantes fermées. A 75 jours du sommet de Copenhague, et alors que le lobby nucléaire prétend pouvoir aider à la lutte contre les changements climatiques, il est important d’avoir en tête ce que génère cette industrie : déchets, risques de sûreté et de sécurité, coûts et délais exorbitants, monopolisation des ressources au détriment de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables. Le nucléaire ne peut pas être une solution face à l’extrême urgence climatique. Le rapport de l’ACRO Le film « Déchets, le cauchemar du nucléaire »
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Habemus Papam, mais faut pas exagérer. Avec tout le respect que je lui dois, François, avec son encyclique Laudato si, il déconne, on dirait un concentré de Ségolène, Nicolas Hulot avec un zeste de Duflot… Le goupillon, ce n’est pas fait pour bénir une théorie genre réchauffement, une propagande genre « on va tous mourir sur une terre surpeuplée », une prospective du genre malthusien du XIXème, une apocalypse genre « on épuise les ressources naturelles », etc. Je lui trouve des sonorités moyenâgeuses et de théologie de la libération remixée avec une vague impression de bûcher (moral) pour les hérétiques. Ceux-ci, comme votre serviteur, sont climatosceptiques, et ne sont pas que des cons, visez tous les scientifiques dont l’excellent Jacques Duran : ils ont confiance dans le progrès technique infini que l’informatique nous a laissé entrevoir (Alain Madelin compare l’avenir à l’escalade de l’Himalaya, en précisant que nous en sommes au pied seulement), que les sciences et l’intelligence de l’Homme sauront mettre à profit pour leur droit au bonheur. Et donc, tintin pour le denier du culte. Que je n’acquitte plus depuis un bout de temps parce que ce n’est pas la première fois que je suis contrarié, tout en restant un zélé fidèle de l’Église Catholique Apostolique et Romaine, comme disait Dali. Brusquement je viens de me souvenir que le Vatican est un État : François va-t-il nous faire la surprise d’accueillir, ainsi qu’il le recommande à l’Europe, quelques milliers de « migrants », et, bien sûr, les loger, leur donner une formation, des crèches,des écoles, tout ça, avec une naturalisation à la clé (de Saint-Pierre, boutade) ?
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Comment produit-on le biométhane et comment le valorise-t-on ? Où en est la filière française pour l’injection sur le réseau gaz ? Quel impact climatique ? Comment le considérer pour une entreprise ? Carbone 4 vous propose d’explorer ce nouveau vecteur énergétique à la lumière du marché français et du climat. La filière de biométhane par méthanisation, après s’être développée massivement dans d’autres pays européens comme l’Allemagne ou l’Italie, prend enfin son envol en France. Ce gaz renouvelable, produit à partir d’intrants agricoles, de boues d’épuration ou encore de déchets ménagers, est perçu comme le nouvel or vert du monde rural. Pour certains, il permettra aux agriculteurs de diversifier leurs sources de revenus dans un contexte financier difficile ; pour d’autres, il enferme l’agriculture dans un modèle industriel productiviste. En tout cas, la Programmation Pluriannuelle de l’Energie française, fait jouer à cette filière un rôle majeur en faisant passer sa production de l’ordre d’un TWh en 2019 à 25 TWh en 2030. Carbone 4 vous propose, ici, d’explorer le monde du biométhane : Faire l’état des lieux Observer la dynamique française Comprendre son impact climatique Trois générations de production du biométhane Trois générations de production du biométhane coexistent : • La première génération correspond à la méthanisation. Le but est de concentrer des intrants fermentescibles dans un digesteur afin de produire d’un côté, du digestat valorisable sous forme d’engrais et de l’autre, du biogaz soit directement valorisé sous forme de chaleur et/ou d’électricité soit épuré pour en faire du biométhane avec des valorisations comparables au gaz naturel. C’est la seule filière mature à date, qui se déploie à une échelle industrielle en France. • La deuxième génération comprend deux voies de production, pour un horizon de temps de maturité à partir de 2030. La pyrogazéification consiste en la pyrolyse de biomasse ligneuse (ex : bois) suivie d’une étape de gazéification oxydante pour parvenir, après épuration et méthanation, au biométhane. La deuxième voie, dit Power-To-Gas, consiste à électrolyser l’eau à partir d’électricité renouvelable pour en produire de l’hydrogène. Cet hydrogène peut être soit en partie injecté au réseau soit combiné à du CO2 pour en faire du CH4. • La dernière génération est encore plus prospective, cultiver des microalgues pour nourrir les digesteurs via le même procédé de méthanisation. Nous allons désormais nous focaliser sur la méthanisation sur le territoire français. Une méthanisation effectuée sur des types de site hétérogènes Notes : (1) STEP = Station d’épuration ; (2) ISDND = Installation de stockage de déchets non dangereux Sources : ATEE, SDES, SINOE, Ministère de la Transition écologique et solidaire, Analyses C4 La méthanisation est aujourd’hui effectuée en France sur différents types de sites : • Agricole autonome : le gros des installations, de petite taille à la ferme avec une majorité d’intrants agricoles type effluents d’élevage, cultures intermédiaires, déchets de culture ; • Agricole territorial : des installations plus grandes souvent gérées par un collectif d’agriculteurs ; • Industriel : des installations gérées par un industriel qui concentre des intrants de différentes natures entre agricoles, industriels (agro-alimentaire) et des boues d’épurations ; • Des installations plus spécialisées dans la nature d’intrants à savoir les stations d’épuration et les installations stockant les déchets. La cogénération est la principale valorisation à date Sources : ATEE, SDES, SINOE, Panorama du gaz renouvelable 2020, MTES, Analyses C4 La cogénération reste la principale valorisation du biométhane : autour de 65% des installations en France en 2020. En revanche, l’injection sur réseau est la valorisation la plus dynamique, avec plus de 90 nouveaux sites raccordés entre 2019 et 2020 pour représenter 20% des installations, avec une prédominance pour les installations de type agricole et station d’épuration. Le gouvernement cherche à rediriger les flux vers l’injection car c’est le levier principal pour décarboner le gaz du réseau, composé de gaz naturel émettant 227 gCO2e/kWh. Par ailleurs, l’électricité française étant déjà décarbonée (60 gCO2e/kWh) et les réseaux de chaleur se décarbonant à toute vitesse (< 150 gCO2e/kWh), le coût d’abattement (€/tCO2e évitée) donne l’avantage à l’injection[1]. Quel mix de sites pour demain ? La nature des gisements pour développer la méthanisation étant à 85% agricole à l’horizon 2030, les installations autonomes et territoriales vont irrémédiablement se développer en priorité, face aux STEP et au traitement des déchets déjà relativement saturés. Source : Scénario Afterres2050 Un rythme soutenu d’installations… Notes : (1) capacité maximale théorique annuelle Sources : Ministère de la Transition écologique et solidaire, Analyses C4 Le nombre de sites et les capacités d’injection ont explosé ces dernières années en France : ~60% de croissance par an Précisions que l’injection se fait sur le réseau de gaz national et que le biométhane se mélange au gaz naturel fossile pour alimenter l’ensemble des consommateurs de gaz sur le réseau. … Porté par une politique de tarif d’achat… Sources : ATEE, Entretiens experts, Analyses C4 Depuis 2011, l’Etat a mis en place un tarif d’achat spécifique au gaz injecté sur le réseau ainsi que des garanties d’origine associées. Les deux mécanismes sont opérationnels dès le début du projet. Pour rappel, la majeure partie des installations sont de petite taille avoisinant des débits à 100-150 m3/h : le coût de production oscille alors autour de 90€/MWh, à comparer au prix de gros du gaz naturel à 25€/MWh courant 2021; d’où l’absolue nécessité de ce tarif d’achat pour faire émerger cette filière. … Qui rencontre certaines difficultés sur le terrain Les difficultés se trouvent à divers niveaux : • Financement : les tarifs d’achat étant critiques, l’investissement à faire constitue une barrière à l’entrée (de 2 M€ pour une installation de 20 kt à 10 M€ pour 80 kt). La facilitation de l’accès à un crédit compétitif est ainsi primordiale, à l’instar de ce que proposent l’ADEME et le FEDER. • Local : les mauvaises odeurs ou le passage important de camions, pour certaines installations, sont sources d’inquiétudes. Ajouté à cela, une mauvaise communication génère des oppositions sur le territoire. Certains élus et la majeure partie des riverains et citoyens sont les grands oubliés alors que ces derniers sont demandeurs. Organiser des réunions ouvertes présentant le projet à toutes les parties prenantes et inclure les collectivités ainsi que les citoyens dans le projet (ex : financement participatif) sont les garants d’une meilleure acceptabilité. • Administratif : le manque de compétences des porteurs de projets et le nombre de guichets ont entraîné par le passé des réalisations de projets entre 3 à 7 ans. La simplification des procédures (guichet unique par département, réduction du délais d’instruction) a porté ses fruits avec une explosion des demandes. Par ailleurs, des difficultés plus opérationnelles peuvent survenir. L’approvisionnement entre parfois en concurrence avec d’autres filières sur les intrants à fort pouvoir méthanogène ; d’où un enjeu à sécuriser l’amont. Le raccordement peut également s’avérer compliqué du fait de la distance au réseau et/ou du niveau de consommation du réseau local parfois insuffisant. Pour régler cette dernière difficulté, des technologies pourront à terme faire « remonter le gaz » sur le réseau national (technologies dites de rebours). Retour au sol du digestat La pollution sur l’air et les sols soulève des controverses. En effet, l'évaporation du digestat crée des particules fines. Par ailleurs, tous les polluants (métaux lourds, pesticides) présents en entrée, se retrouvent en sortie. Cette pollution existe déjà néanmoins en partie (ex : épandage direct du fumier). L’impact additionnel induit par le digesteur reste relativement méconnu : des recherches sont en cours pour caractériser les effets sur la biomasse lombricienne et l’air. Couvrir les fosses de stockage, épandre par temps nuageux et frais, enfouir en profondeur le digestat permet déjà de limiter la volatilisation de l’azote ammoniacal. Les objectifs PPE semblent néanmoins tenables Notes : (1) basé exclusivement sur la file d’attente, hypothèses sur la part de projets en phase 2 n’aboutissant pas (20%) et d’un taux d’utilisation de 75% Sources : MTES, PPE, Analyses C4 Les objectifs de la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) pour le biométhane ont été revus à la baisse. Ils sont passés de 10% à 7% désormais de tout le gaz consommé en 2030. Avec ces dernières cibles et les capacités des projets en attente en 2020, l’objectif semble plus que tenable. Un impact climatique plus que positif sur toute la chaîne de valeur Sources : ADEME, GRDF, Analyses C4 Le biométhane injecté permet d’émettre 80% moins de CO2 que le gaz naturel en considérant toute la chaîne de valeur Concernant l’énergie, la production et la combustion biogénique du biométhane induisent 44 gCO2e/kWh en considérant l’ensemble du cycle de vie. La substitution du gaz naturel (227 gCO2e/kWh) par le biométhane permet ainsi de réduire 80% des émissions de gaz à effet de serre. La production de biométhane à la ferme n’est pas anodine car elle modifie les habitudes agricoles. Elle permet notamment d’éviter les émissions dégagées par les intrants stockés habituellement en plein air (180 jours en moyenne, par rapport à 8 jours avec un méthaniseur). Ces émissions évitées dans la filière agricole sont de l’ordre de 75 gCO2e/kWh. L’achat de garanties d’origine (GO) biométhane est-il un levier de decarbonation pour l’entreprise ? Carbone 4 recommande pour une entreprise l’achat des GO de biométhane car : • Elles financent la construction de nouvelles installations de production(1) ; • Le gaz est stockable. Un MWh de biométhane produit dans la journée peut être consommé la nuit. La GO « biométhane » a ainsi un lien physique entre production et consommation(2). Pour traduire ce lien physique, il convient d’acheter des GO qui proviennent de la même géographie de consommation du gaz, par exemple le même pays. Par ailleurs, à titre indicatif pour cette année, le prix de cette GO « biométhane » s’élève à environ 10€/MWh soit 10-15% du coût moyen de production. Pour une entreprise payant son gaz naturel 35€/MWh, la démarche est donc volontariste avec +30% environ sur sa facture. Note : (1) Pour l’usage combustible, majoritaire à date, 75% de la vente de la GO est versé au fonds de compensation qui finance les producteurs (2) Si le réseau était 100% biométhane, le système serait physiquement équilibré entre production et consommation car stockable. A l’opposé, l’électricité verte, disons solaire, qui est produite en journée et générant une GO « électricité verte » mais qui est contractuellement consommée la nuit ne permet pas d’assurer un équilibre physique instantané entre production et consommation. Un réseau électrique 100% solaire ne tournerait pas en l’état actuel. Il faudrait s’assurer que l’ensemble des GO « électricité verte » achetées correspondent à des productions et des consommations horaires concordantes via des mix de types de production (solaire, éolien, biomasse, etc.), du stockage (horaire, journalier et saisonnier), de l’effacement, etc. Comment comptabiliser les bénéfices climat du biométhane ? Les émissions à comptabiliser dans le Bilan Carbone sont les émissions induites en scope 1, 2 ou 3 en fonction de la position de l’acteur dans la chaîne de valeur. Pour le producteur, c’est surtout du scope 1 et 2. Pour un consommateur de biométhane acheté en garantie d’origine et comptant en market-based3, c’est principalement du scope 3. En ce qui concerne les émissions évitées, cela dépend de l’acteur : • Le producteur de biométhane peut prétendre faire éviter ~75 gCO2e/kWh à l’agriculteur et 183 gCO2e/kWh (227-44) au client final sur son énergie soit un total de ~260 kgCO2eq/MWh. • Au contraire, le client final en achetant du biométhane sous garantie d’origine ne peut que prétendre aux émissions évitées de type agricole car il bénéficie déjà des émissions réduites dans son reporting sur la partie énergie. NB : Les chiffres mentionnés ci-dessus sont à utiliser à court terme. Ils demanderont une révision dans quelques années pour les émissions induites au vu de l’évolution du mix du type d’installations de production et de l’amélioration des pratiques de production, et pour les émissions évitées au vu du changement de la situation de référence. Note : (2) Market-based signifie comptabiliser les émissions de ses consommations énergétiques au mix contractualisé avec son fournisseur, par exemple des achats directs d’énergie renouvelable ou des achats sous certificats verts. A l’opposé, la comptabilité en location-based s’affranchit de la contractualisation pour se concentrer sur la dépendance physique du réseau. Les émissions sont alors basées sur le mix du réseau physique auquel l’entreprise est connectée. Conclusions La filière de biométhane est aujourd’hui exclusivement une filière de méthanisation avec comme principale valorisation, la cogénération. Avec des dispositifs publics volontaristes, tarif d’achat et garanties d’origine, l’injection de biométhane a enfin pris son envol ces dernières années. Des difficultés opérationnelles restent parfois à surmonter mais la dynamique est là. Concernant l’impact climatique, le biométhane injecté permet d’émettre 80% moins de CO2e que le gaz naturel fossile en analyse de cycle de vie. Pour une entreprise, l’achat de garanties d’origine de biométhane est un levier pertinent de réduction d’émissions de gaz à effet de serre car cela finance notamment la construction de nouvelles installations de production. En ouverture, les secteurs à privilégier pour l’utilisation du biométhane méritent d’être questionnés car d’après France Stratégie[2], les gisements en biomasse méthanisable tourneraient autour de 80 TWh. Même avec des technologies encore peu matures (pyrogazéification ou méthanation d’hydrogène vert), un volume de 150 TWh de gaz bas carbone à l’horizon 2050 semble déjà ambitieux. Or, la consommation de gaz était de 480 TWh en 2019. Il y a donc urgence à faire sortir le gaz des usages pour lesquels d’autres alternatives bas carbone existent (ex : chauffage bâtiment, chaleur industrielle de basse t°C, mobilité légère) pour flécher le gaz bas carbone vers les usages ayant peu d’alternatives décarbonées compétitives (ex : chaleur industrielle de haute t°C, mobilité lourde)
true
La France a pris un retard considérable dans son adaptation à la nouvelle économie, ce qui rend son modèle social intenable. Emmanuel Macron, qui reste un homme de gauche, voulait être le Schröder français et non un Thatcher au masculin. Gerhard Schröder a transformé l'Allemagne, qui était devenue l'homme malade de l'Europe après une réunification bâclée. Une politique structurelle d'augmentation de la compétitivité ne se fait pas d'un claquement de doigts : les réformes Schröder ont agi au bout de plusieurs années. Le charisme du président et sa virginité politique étaient des armes extraordinaires pour faire patienter les Français. Malheureusement, les ayatollahs verts ont détruit la dynamique macronienne en trois actes. Première étape : le discours apocalyptique décourage les Français. Le professeur Steven Pinker, de Harvard, s'alarme dans Le Monde que seulement 3 % des Français pensent que le monde va mieux qu'avant. Il rappelle que l'espérance de vie sur terre est passée de 30 ans en 1919 à 71 ans aujourd'hui et souligne que "notre pessimisme nous conduit à croire que tout effort pour améliorer le monde est une perte de temps". Les marchands de peur comme Nicolas Hulot ont diffusé un discours d'un pessimisme délirant qui a convaincu les Français que l'apocalypse est à notre porte et qui les décourage de faire des efforts. Deuxième étape : la politique de l'environnement est noyautée par les lobbys des énergies éolienne et solaire. Nous dépensons 7 milliards d'euros par an pour subventionner des éoliennes et des panneaux solaires que nous importons principalement de Chine et dont le bilan CO2 est déplorable. Cette politique énergétique suicidaire est payée par les Français. Les gilets jaunes nourrissent les lobbys au détriment de leur pouvoir d'achat, ce qui les pousse à la révolte. Troisième étape : les discours antiscientifiques aliènent le soutien des zones rurales au pouvoir. La diabolisation du glyphosate par le gouvernement pour faire plaisir à Nicolas Hulot (en espérant éviter sa démission...) a désigné les agriculteurs comme étant des assassins environnementaux. Les déclarations du ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, sur les maladies dues au glyphosate, ont été scientifiquement irresponsables et politiquement dangereuses. A quoi bon se fâcher avec les agriculteurs alors qu'abandonner le glyphosate handicape l'agriculture de conservation des sols et impose de revenir au labour, qui est écologiquement néfaste ? Le plus fascinant est que le ministre de l'Environnement, François de Rugy, a réclamé le 8 novembre dernier devant la mission glyphosate du Parlement, une baisse des exigences réglementaires dans les études de toxicité. On croit rêver : on accuse à tort le glyphosate de donner des cancers, et on veut mettre sur le marché des produits mal évalués, ce qui pourrait conduire à l'équivalent du scandale de l'amiante ! Le macronisme a besoin de dix ans pour réussir, tant la compétitivité de la France est dégradée. Le président doit cesser d'écouter les prêcheurs de l'apocalypse, qui démoralisent les Français, cachent que la France est vertueuse sur le plan environnemental, et poussent à martyriser les "petits Blancs" des zones rurales et périurbaines - taxes sur les carburants et l'électricité, 80 km/h, interdiction brouillonne du glyphosate... -, ce qui sape le régime. Le gouvernement doit réaffirmer que, grâce au nucléaire, la France est le pays leader en réduction des gaz à effet de serre. Monsieur le Président, ne laissez pas les ayatollahs verts, lâchement soutenus par certains ministres opportunistes et incompétents en sciences, détruire votre projet de renouveau de la France.
biased
Quiconque souhaite gérer le problème du changement climatique doit en fait agir sur deux tableaux : Il faut diminuer les émissions, pour atténuer l’ampleur du problème et diminuer les risques futurs, car, de même que cela a toujours un sens pour un fumeur de s’arrêter de fumer, quel que soit son état de santé de départ, cela a toujours un sens pour nous, quel que soit l’état de notre environnement, de ne pas l’aggraver, Il faut se préparer au réchauffement inéluctable découlant des gaz à effet de serre supplémentaires déjà présents dans l’atmosphère, qui à eux seuls assurent déjà 1,5 à 2 °C de réchauffement à quelques siècles d’échéance, ce qui est beaucoup comparé aux variations passées. Si nous regardons la question de la réduction, le point important est qu’une telle réduction ne peut s’organiser que de manière internationale, car : le changement climatique se manifestera partout dans le monde, sans être circonscrit aux zones qui sont les plus « pollueuses » en gaz à effet de serre, et n’offrira aucun sanctuaire, compte tenu de la durée de vie des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, un seul gros « mauvais joueur » (les USA actuellement, peut-être la Chine demain) peut suffire pour réduire à néant les efforts des autres pays, si efforts il y a. C’est la raison pour laquelle ce problème du changement climatique fait périodiquement l’objet de réunions internationales, dans le cadre de la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (CCNUCC). Ensuite, trois variables sont disponibles pour réduire ces émissions : le progrès technologique, qui permet de réduire les émissions unitaires, la substitution au niveau des sources d’énergie primaire, les économies d’énergie provenant de modes d’organisation et de « développement » différents de la société. Mais nous n’en prenons pas le chemin ! En effet, dès lors qu’il faut arbitrer entre le court terme, incitant à une plus grande consommation d’énergie (construction d’une nouvelle autoroute, d’un nouvel aéroport, baisse d’impôts pour inciter les gens à consommer plus, etc) et le long terme, qui supposerait que l’on « freine » la consommation d’énergie, ce qui voudra souvent dire qu’il faut freiner la consommation matérielle tout court (via la création de taxes ou la hausse de taxes existantes, par exemple), c’est très souvent le court terme qui est privilégié. Il est donc extrêmement improbable que sans volonté explicite nous arrivions rapidement à une baisse significative, au niveau mondial, des émissions de gaz à effet de serre (en fait je devrais dire une baisse significative et volontaire, car une telle baisse arrivera de toute façon comme conséquence de la finitude du monde). Une baisse significative s’entend comme une diminution de moitié, voire plus, en quelques décennies, des émissions mondiales. En ce qui concerne la préparation aux conséquences inéluctables, la difficulté qu’il y a à donner des prédictions régionales détaillées limite les « recommandations » pour renforcer la robustesse de notre civilisation à des choses très générales : Diversifier l’agriculture, pour la rendre moins vulnérable, et disposer d’espèces que l’on peut espérer adaptées à des conditions climatiques différentes des conditions actuelles, Augmenter la résistance des infrastructures indispensables (dont celles liées à la production & distribution d’électricité) au vent, à l’excès ou au contraire au déficit d’eau, aux incendies… Mais soyons clairs : toutes les autoroutes et tous les aéroports ne sont PAS indispensables ! Par contre je mettrais plus volontiers les voies ferrées dans cette catégorie. renforcer les défenses anti-feu dans les forêts, reconstituer des stocks de tout et n’importe quoi (car le flux tendu suppose des voies de communication en bon état, et de l’énergie abondante…), Ne pas construire en zone inondable (les inondations vont très certainement augmenter) Développer la pisciculture (sans choisir des espèces carnivores, nourries avec des poissons pêchés, ce qui n’est alors qu’un déplacement du problème !) Et….l’exercice n’a pas dû être fait souvent : la (longue) liste est ouverte !
true
Par Rémy Prud’homme professeur des universités (émérite) Le catéchisme climatique repose sur deux piliers. Les émissions de CO2 des hommes sont la cause de l’augmentation de la teneur en CO2 de l’atmosphère. Cette augmentation est à son tour la cause du réchauffement de la planète, qui engendre lui-même tous les malheurs du monde. Il s’ensuit que la réduction des émissions de CO2 des hommes est la condition nécessaire et suffisante de la survie de l’humanité. Cette déduction n’est pas un détail technique sans importance. Elle est au contraire la justification de tous les programmes nationaux et internationaux de « lutte pour le climat », de toutes les « transitions énergétiques », et des milliers de milliards d’euros dépensés à cet effet. L’épidémie de covid-19 nous permet de tester la solidité du premier de ces deux piliers. Pendant la première moitié de l’année 2020, la grave crise économique causée par la covid-19, ou plus exactement par les mesures prises pour contrôler la pandémie, a entrainé une forte diminution des émissions de CO2 d’origine anthropique. Cette diminution a-t-elle ou non entraîné une réduction de la teneur en CO2 de l’atmosphère de la planète ? En matière économique et sociale, on peut rarement conduire des « expériences ». La covid-19 nous en offre une. Il faut la saisir. Durant les six premiers mois de 2020, les émissions de CO2 anthropiques du globe ont diminué de 8,8% (par rapport aux émissions des six premiers mois de 2019). C’est ce qui ressort d’un article savant de Zhu Liu et al publié le 14 octobre dans Nature Communication, à partir des données disponibles sur la consommation mondiale de charbon, de gaz, et de pétrole. Comment a varié la teneur de l’atmosphère en CO2 ? Elle est mesurée (en ppm, molécules de CO2 par million de molécules de l’air, pour faire simple) sur une montagne d’Hawaï représentative de la planète, par jour et par mois. Pour les six premiers mois de 2020, la teneur en CO2 s’est accrue de 2,22 ppm (par rapport aux six premiers mois de 2019. Loin de diminuer, comme le suppose le catéchisme, elle a au contraire augmenté. En fait le rythme auquel elle a augmenté durant la première vague de covid-19 a été celui auquel elle augmente depuis des années : 2,39 ppm par an entre 2010 et 2019. Le test de la covid ébranle ainsi sérieusement le premier pilier du catéchisme. Réduire de 9% nos émissions de CO2 n’a eu aucun effet sur la teneur de l’air en CO2, qui a continué a augmenter comme si de rien n’était. Cela suggère que, en pratique, la réduction des émissions de CO2 ne contribue pas à freiner significativement le réchauffement. Cette conclusion est d’autant plus importante que le coût économique et social de cette réduction a en l’occurrence, été énorme. Il est associée à une baisse du PIB mondial d’environ 5%, soit plus de 4200 milliards de dollars, presque le double du PIB de l’Afrique. Tout ça pour ça. En réalité, cet impact négligeable d’une importante réduction des rejets de CO2, n’est pas surprenant. Les rejets annuels de CO2 sont un petit flux (33 milliards de tonnes) alors que la teneur de l’air en CO2 est un gros stock (3200 milliards de tonnes). Réduire ce petit flux de 9% (de 3 milliards de tonnes) ne peut pas avoir une grande influence sur l’évolution de ce gros stock. C’est bien ce que montre l’expérience covid-19. Elle devrait servir à tempérer l’ardeur de ceux qui brandissent avec rage l’impératif catégorique de limiter – coûte que coûte – les rejets de CO2.
fake
Au vu du changement climatique, le secteur financier devra plus que jamais se fier à des données et prévisions précises pour évaluer les risques d'investissement et identifier de nouvelles opportunités. Disposer d'informations fiables contribuera à accélérer la concrétisation d’une économie mondiale résiliente face au changement climatique. Ces dernières années, de fortes pressions ont été exercées sur le secteur financier pour contribuer à mettre en œuvre des mesures d’atténuation et d'adaptation au changement climatique, et prendre des décisions d'investissement plus écologiques. Aujourd'hui, à l’heure où le monde envisage une relance « verte » post-pandémie, les attentes grandissent à l’égard des banques et des investisseurs, afin qu’ils mènent cette écologisation de manière plus transparente. Maintenir le réchauffement planétaire au-dessous d’un seuil dangereux de 1,5 °C et réduire à zéro les émissions nettes de carbone d'ici 2050 a un prix à long terme. Selon l'ONU, nous devons investir à l'échelle mondiale entre 5 000 et 7 000 milliards de dollars par an dans la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) pour relever les défis mondiaux, tels que le changement climatique ; considérablement plus que les 3 000 milliards de dollars par an qui avaient d’abord été calculés. Cependant, les institutions financières « doivent réagir au fait que le risque climatique est devenu un risque pour les investissements », a déclaré Philip Hildebrand, Vice-Président de BlackRock, l'un des plus grands gestionnaires d'actifs au monde, lors du Forum économique mondial de Davos, en janvier dernier. Encourager l’investissement dans des projets et industries à faible émission de carbone pourrait normaliser la décarbonisation et freiner la croissance des secteurs les plus pollueurs. Mais pour assainir ses portefeuilles, le secteur financier doit d’abord comprendre comment le changement climatique affecte ses actifs actuels et à venir, et comment réduire son impact sur l’environnement. Pour cela, il est essentiel d’étudier en profondeur les données du climatique. « Lorsqu’on parle de finance verte, on parle d’abord de contribuer à réduire les émissions de CO2, en investissant dans les technologies vertes et en réduisant les investissements dans les technologies brune », explique Harilaos Loukos, fondateur de The Climate Data Factory, un fournisseur en ligne de données climatiques prêtes à l'emploi. « Ensuite vient le facteur d’adaptation ; comment le secteur financier peut-il aider à améliorer la résilience de nos communautés, comment peut-on financer des plans d'adaptation, etc. ». Que les institutions financières prennent en compte l’un de ces éléments ou les deux, évaluer les risques financiers liés au changement climatique est devenu primordial. Copernicus© Getty Images À l’avenir, l’évaluation des risques financiers reposera fortement sur les données climatiques Le secteur financier se concentre désormais sur deux principaux types de risques liés au changement climatique : les risques transitoires et les risques physiques. Les premiers reflètent les changements de la société et des entreprises, tandis qu’elles s'adaptent à une économie sobre en carbone. Les risques physiques font référence aux conséquences des conditions climatiques futures et à leurs répercussions financières. « Ce sont les deux revers d'une même médaille », déclare Romain Hubert, Chef de projet travaillant sur l'intégration des risques liés au climat dans l’analyse et la gestion des risques financiers à l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE), un think tank parisien centré sur la transition écologique et énergétique. « Dans les deux cas, les banques, les investisseurs, les gestionnaires d'actifs et les compagnies d'assurance veulent savoir comment ces problèmes liés au climat affecteront les individus, les entreprises ou les gouvernements dans leur capacité à rembourser les prêts et à procurer une rémunération financière aux investisseurs, et si cela augmentera le nombre de demandes d’indemnités. » « Il peut s’agir de risques directs aux personnes, écosystèmes ou infrastructures, ou de risques éloignés pouvant affecter leurs chaînes d'approvisionnement », précise Samantha Burgess, Directrice adjointe du Service Copernicus sur le changement climatique (C3S). Les risques proviennent de dangers extrêmes, tels que de fortes pluies, des inondations, des vagues de chaleur, des tempêtes ou des sécheresses, ainsi que des changements climatiques à long terme. L'Economist Intelligence Unit estime que la valeur totale des actifs exposés aux risques climatiques atteindra 43 000 milliards de dollars d'ici 2100. « Malheureusement, les répercussions financières du changement climatique ne sont pas encore évaluées, rapportées et divulguées au public, comme il le faudrait. Développer des « bases de référence », permettant d’utiliser correctement les données climatiques pour évaluer les risques actuels et potentiels est extrêmement important pour garantir la résilience des investissements futurs », ajoute Samantha Burgess. Il y a encore quelques années, le secteur considérait le problème du changement climatique comme trop lointain pour être inclus dans la prise de décision financière. Mais le secteur financier est désormais encouragé à divulguer ouvertement les risques liés au changement climatique. Créée en 2015, la Task Force on Climate-related Financial Disclosures (TCFD) définit des recommandations concernant la transparence financière des entreprises en matière de climat. Ces recommandations sont destinées aux entreprises, aux banques et aux investisseurs, et peuvent aider les institutions à prendre des décisions touchant aux domaines de la gouvernance, de la stratégie et de la gestion des risques, ainsi qu’aux indicateurs et objectifs de performance. Bien que la TCFD n'impose pas aux entreprises de déclarer les risques climatiques, Samantha Burgess du C3S y voit une norme émergente, obligeant les entreprises à divulguer leur exposition au changement climatique. Mais pour évaluer ces risques, le secteur financier doit prendre en compte des informations climatiques complexes, qui, à l’exception des assureurs, n’étaient jusqu’à présent pas à sa portée. Bandothèque du Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (ECMWF).Source : Service Copernicus sur le changement climatique/ECMWF Copernicus et The Climate Data Factory visent à fournir des outils aux institutions financières « L'un des problèmes est que les gens ont du mal à accéder aux données », affirme Loukos, Fondateur de The Climate Data Factory. « C'est sur ce point que nous collaborons avec C3S, afin de fournir au secteur financier les données disponibles correspondant à leurs demandes. » Le projet pilote du C3S et de The Climate Data Factory réunit des ensembles de données concernant les aléas climatiques, visant à aider les acteurs du secteur financiers à évaluer les risques physiques associés au changement climatique, conformément aux recommandations de la TCFD. Le projet, discuté en détail dans un webinaire récent, utilise les données climatiques du Climate Data Store de C3S et aide les entreprises à comprendre différents scénarios climatiques, ainsi que l'incertitude des modèles climatiques. Il vise également à fournir aux entreprises des données comparables à travers le monde. « Par exemple, les Néerlandais disposent de données d'inondation de très haute résolution, mais une grande entreprise avec des actifs aux Pays-Bas et dans d'autres régions ne possèdera pas le même type de données », explique Loukos. « Nous essayons de fournir des données, mais aussi une vision globale pouvant être utilisée dans tous les pays. » Diverses incertitudes peuvent néanmoins entraver ces évaluations. « L’une d’entre elles concerne le scénario d'émissions utilisé », précise Loukos, « celui du statu quo, ou celui conforme à l'Accord de Paris ? ». À cela s’ajoute une incertitude liée à l'évolution du climat au sein de chaque scénario. En utilisant plusieurs modèles climatiques pour chaque scénario, le projet pilote C3S permet de prendre en compte ce facteur, afin d’offrir une image plus complète des risques climatiques à venir. Dans le cadre de ClimINVEST, investisseurs et climatologues collaborent pour produire des méthodologies servant à évaluer les risques liés aux aléas climatiques. Elles permettent d’analyser l'exposition et la vulnérabilité des actifs, mais aussi d’examiner leurs répercussions sur les entreprises, physiques ou financières. « Cela permet d’établir une compréhension mutuelle entre les spécialistes du climat et les acteurs du secteur financier, quant à leurs capacités et leurs besoins, et de classer leurs objectifs par ordre de priorité », déclare Romain Hubert, qui travaille avec ClimINVEST au sein de l’Institut de l’économie pour le climat. Copernicus© Getty Images Avantages financiers et environnementaux pourraient converger à l’avenir Gérer les risques financiers liés au climat ne permet pas forcément de réduire l’impact sur l’environnement. Comme l’explique Remco Fischer, chargé de programme pour l'Initiative financière du Programme des Nations Unies pour l’environnement (UNEP-FI), un investisseur qui gère ses risques d’ordre climatique n'est pas nécessairement un investisseur vert, car ses actions peuvent ne pas contribuer à réduire les émissions. L'UNEP-FI fait partie des organisations qui aident le secteur financier à adopter les recommandations de la Task Force on Climate-related Financial Disclosures (TCFD). « Mais pour nous, la TCFD n'est que le début du combat », nuance Fischer. « Il faut que les banques fixent des objectifs environnementaux pour l'ensemble de leurs portefeuilles. » Selon lui, une telle demande aurait été inimaginable il y a encore cinq ans, mais les préoccupations croissantes concernant le changement climatique ont attiré l’attention du secteur financier. Et son engagement est désormais bien réel. À ce jour, 33 investisseurs institutionnels, dont les actifs totalisent 5 100 milliards de dollars, se sont engagés à ce que leurs portefeuilles d'investissement ne génèrent aucune émission de gaz à effet de serre d'ici 2050, dans le cadre de l'Alliance des propriétaires d'actifs nets zéro dirigé par l'ONU. Le rapport 2020 du TCFD montre également que plus de la moitié des 100 plus grandes sociétés publiques mondiales soutiennent le Groupe de travail et suivent ses recommandations. Mais le rapport indique aussi que la transparence en matière de risques liés au changement climatique est encore trop faible, n’ayant augmenté que de 6 % entre 2017 et 2019. Dans l'UE, une directive de 2019 s’appliquant aux informations non financières oblige le secteur financier à divulguer ses politiques de protection de l'environnement. Mais Fischer aimerait que la transparence financière liée aux changements climatiques devienne obligatoire, et implique de divulguer l’impact de ces risques sur l’environnement. Il souhaiterait également que les entreprises se fixent des objectifs scientifiques pour réduire les émissions de CO2. « L'objectif fixé doit correspondre à ce que la science recommande pour notre économie. La réduction nécessaire dans chaque secteur, et le rôle que doit jouer chaque entreprise individuellement. » Selon Samantha Burgess du C3S, le fait que la Nouvelle-Zélande ait déjà rendu obligatoire la déclaration des risques climatiques pour le secteur financier pourrait ouvrir la voie à d’autres pays. Et si cela se confirme, disposer de données climatiques fiables et traçables sera un atout inestimable.
true
Le seul inventaire exhaustif des glaciers des Alpes françaises existant a été conduit par Robert Vivian au début des années 1970 (1) et a été publié dans le cadre de l’Inventaire mondial des glaciers, WGI (2). Le retrait des glaciers au cours des décennies précédentes justifie amplement une mise à jour de l’état de la couverture glaciaire dans les Alpes françaises. Dans le cadre d’une thèse commune entre l’Université de Savoie et l’Université Joseph Fourier, un projet ambitieux a été mis en œuvre pour cartographier les glaciers français des Alpes et leur évolution temporelle sur des périodes-clés (1970, 1985, 2003 et 2009). Plusieurs laboratoires sont engagés dans ce travail collectif : Edytem/Université de Savoie (Marie Gardent, Ph. Deline), LGGE et LTHE (A. Rabatel, JP. Dedieu), IGA/Pacte (Ph. Schoeneich). Coordonné et supervisé par Antoine Rabatel du LGGE, ce projet s’inscrit dans le cadre des activités du programme GLIMS, USA (3). Sur le plan technique, une délimitation diachronique des contours glaciaires a été réalisée en utilisant différentes sources cartographiques et de télédétection : 1) années 1970 : cartes topographiques au 1/25.000 de l’Institut Géographique National (IGN), avec dates variables selon les massifs et les mises à jour des cartes, 2) 1985-1986 : images du satellite Landsat 5 TM (résolution 30m), 3) 2003 : images Landsat 5 TM et Landsat 7 ETM (résolution 30 et 15 m) 4) 2006 à 2009 : photographies aériennes de l’IGN (résolution 50 cm). Pour les cartes topographiques et les photographies aériennes, le contour des glaciers a été délimité manuellement. Pour les images satellites Landsat, une délimitation automatique a été réalisée en utilisant la méthode de l’indice normalisé NDSI (4) appliqué aux images 1985-1986. Ensuite, en utilisant une combinaison des bandes spectrales 542, tous les glaciers ont été contrôlés individuellement pour valider la délimitation de la ligne de contour, et ce tout particulièrement pour les couvertures de débris et les zones à l’ombre. Les images de 2003 ont ensuite été superposées sur les contours glaciaires de 1985-1986 pour réviser manuellement les limites de chaque glacier. Ce sont au total près de 600 glaciers qui ont été cartographiés depuis le massif des Aiguilles Rouges (Hte Savoie) jusqu’en Ubaye (Alpes du sud). La couverture globale des glaciers des Alpes françaises était d’environ 375 km² dans la fin des années 70 (WGI). En 1985-86, en dépit d’une courte période de crue au début des années 80, la couverture glaciaire a diminué de 10 % pour atteindre une valeur proche de 340 km². Le retrait des glaciers s’est ensuite accéléré au cours des 25 dernières années, et la couverture glaciaire totale s’est réduite à 291 km ² en 2003, puis 275 km² dans la fin des années 2000. Ce qui représente une perte totale de 26 % au cours des 40 dernières années. A l’échelle des différents massifs des Alpes françaises, le retrait glaciaire au cours des deux dernières décennies est inégal et est plus important pour les massifs du sud (Belledonne, Ecrins et glaciers de la Hte Ubaye). Dans le massif de Belledonne, en raison de la basse altitude de cette chaîne de montagne (<3.000> http://nsidc.org/data/glacier_inventory/]. (3) GLIMS : Global Land ice Measurements from Space. (4) NDSI : Normalized Difference Snow Index (Dozier, J., Remote Sensing of Environment, [28], 1989). 📨 Ne passez plus à côté des infos de l'écologie
true
Cette interview a initialement été publié dans notre newsletter Décryptage Mobilité. Pour recevoir par mail les prochains articles dès leur publication, abonnez-vous dès maintenant. Interview réalisée par Aurélien Schuller, Manager (aurelien.schuller@carbone4.com) et Célia Foulon, Consultante (celia.foulon@carbone4.com) Nicolas Meilhan en bref : Nicolas Meilhan a débuté sa carrière en tant qu'ingénieur structure dans l'industrie automobile, travaillant sur la simulation de crash et les tests avant de passer au conseil en management dans le secteur automobile. Ces 15 dernières années, Nicolas s’est spécialisé sur l’avenir des transports et de l’énergie. Ses principaux domaines d'expertise sont les véhicules électriques, les énergies renouvelables et l'épuisement des ressources. Un retournement de situation puisqu’après avoir travaillé à l’alourdissement des voitures pour en améliorer la sécurité pendant les premières années de sa vie professionnelle, Nicolas plaide maintenant pour leur allègement. Depuis 2018, il est conseiller scientifique à France Stratégie et a notamment participé à la publication de la note de juin 2019 sur le bonus/malus au poids des véhicules : « Comment faire enfin baisser les émissions de CO2 des voitures ». Contexte : Depuis quelques mois, l’idée d’une fiscalité automobile sur le poids est au cœur de l’actualité avec la proposition de la Convention Citoyenne pour le Climat cet été, et encore plus récemment à travers un amendement introduit lors de l’examen parlementaire du Projet de Loi de Finances 2021. Cette fiscalité a pour objectif de limiter les émissions de CO2 du secteur automobile (voir l’article de Carbone 4 sur ce sujet ici) Q - Quelle lecture avez-vous de l’évolution de cette problématique dans le débat public, et plus particulièrement de son cheminement politique ? R - L’idée d’un bonus/malus automobile sur le poids est apparue dans le débat public en juin 2019, à la suite d’une publication de France Stratégie à laquelle j’ai participé, plaidant pour un bonus/malus sur le poids des voitures. L’idée initiale était de faire payer plus cher l’achat de grosses voitures et de redistribuer cet argent sous forme de bonus pour l’achat de voitures plus légères. Cela aurait été indolore pour les ménages, en étant intégré comme un rééquilibrage des marges des constructeurs puisqu’aujourd’hui les voitures les plus lourdes sont les plus rentables pour l’industrie automobile, qui abandonne petit à petit les modèles plus légers, pas assez rentables. Fin 2019, cette proposition de bonus/malus a été reprise par les parlementaires et par les politiques (notamment Jean-Marc Zulesi et Matthieu Orphelin) dans l’examen du Projet de Loi de Finances pour 2020. Le bonus a été vite abandonné pour ne pas rajouter de charges à l’État et car l’idée de financer des véhicules thermiques (même légers) dérangeait. Seul le malus a donc été retenu. Un premier amendement proposant un malus à partir de 1 300 kg pour les voitures thermiques (et 1 700 kg pour les voitures électriques) a donc été proposé mais rejeté en 2019. Une nouvelle tentative à 1 700 kg a également été rejetée. En 2020, la Convention Citoyenne pour le Climat reprend cette idée à partir de 1 400 kg pour les voitures thermiques et électriques et la présente à Emmanuel Macron. Jean-Marc Zulesi propose lui de mettre un malus poids à partir de 1 700 kg, dont les voitures électriques seraient exemptées, mais cette proposition est elle aussi refusée par la commission des finances de l’Assemblée nationale comme celle de la Convention Citoyenne pour le Climat. Malgré une levée de boucliers de l’industrie automobile, Emmanuel Macron n’a finalement pas mis de joker sur une dernière proposition de malus poids à partir de 1 800 kg. Grâce à la visibilité donnée par la Convention Citoyenne pour le Climat, au soutien de Barbara Pompili ainsi qu’au travail de Jean-Marc Zulesi, l’amendement a été adopté par les députés le 13 novembre dernier. Q - Et qu’en est-il de l’acceptabilité sociale de cette nouvelle taxe ? R - Tout dépend de son appellation : si c’est une nouvelle taxe de plus, les Français n’y seront pas favorables. Si cela avait été le bonus/malus que nous proposions, un système entièrement redistributif, alors les Français l’auraient plébiscité. Je pense néanmoins qu’un malus poids à partir de 1 800 kg qui ne concernera que 2 à 3 % des ventes de voitures neuves achetées par les 1 % de la population les plus riches sera plutôt bien accepté socialement. La plupart des Français achètent des voitures d’occasion et ne sont donc pas concernés par cette fiscalité. Depuis plusieurs mois, il y a une réelle prise de conscience du problème posé par le poids des voitures, et les SUV ont été particulièrement pointés du doigt, en France comme à l’étranger. On a vu par exemple des manifestations anti-SUV en Allemagne l’année dernière. Et des rapports de l’Agence Internationale de l’Énergie concluent que si rien n’est fait sur le poids, les gains d’émissions de CO2 liés à l’électrification seront annulés par le gain de poids des voitures. Q - Pouvez-vous expliquer en quelques mots le dispositif qui vient d’être voté ? Concrètement, aura-t-il un effet significatif sur les ventes ? R - Le dispositif consiste en un surcoût pour les véhicules pesant plus de 1 800 kg. Il rentrera en vigueur à partir de janvier 2022 et vient s’ajouter au barème du malus CO2 déjà existant. Le surcoût serait a priori de 10 € par kg supplémentaire au-delà de 1 800 kg, et il serait capé à 10 000 €. On ne connait pas encore tout le détail de sa mise en place si ce n’est qu’afin de ne pas pénaliser les familles nombreuses, il y aura un allègement pour les voitures de sept places. Les voitures électriques et hybrides rechargeables seront également exemptées de ce malus sur le poids. En pratique, le poids moyen des voitures vendues en France aujourd’hui est de 1 240 kg. Un seuil à 1 400 kg pour le malus poids aurait donc eu un impact sur un nombre plus significatif de véhicules. Le seuil de 1 800 kg qui a été voté est symbolique car il ne concerne que 60 000 voitures vendues en France par an, soit 2 à 3 % des ventes de voitures neuves. Et cela concerne exclusivement des voitures produites à l’étranger, allemandes en particulier. Aucune voiture produite en France ne dépasse les 1 800 kg. Cela aura donc un impact anecdotique sur les ventes dans l’immédiat, mais c’est une mesure très symbolique. On peut espérer qu’elle insuffle un mouvement et qu’elle inspire d’autres pays à prendre des mesures similaires, voire plus ambitieuses encore. On peut aussi espérer qu’une fois le dispositif en place, il sera plus facile de le durcir et d’abaisser le seuil de poids dans un futur proche. Q - La fiscalité sur le poids s’ajoute à une fiscalité automobile qui comprend déjà un barème de malus sur le CO2 en France et le règlement CO2 européen sur les émissions des voitures neuves. Comment se superposent les dispositifs ? Ne sont-ils pas redondants ? R - En France, le malus sur le poids s’ajoute effectivement au malus CO2. Cependant, ce malus au poids, qui entre en vigueur en 2022 et bien qu’il ne concerne qu’une part minime des ventes, a été un prétexte pour moins durcir le malus CO2 par rapport à ce qui était initialement prévu cette année. Pour ce qui est du règlement CO2 pour les constructeurs au niveau européen : il faut bien comprendre que chaque constructeur à une cible d’émissions à l’échappement à respecter dès 2020, sur la base du poids moyen des véhicules vendus. Le système est incitatif au sens où les amendes en cas de dépassement de la cible sont très dissuasives. Toutefois la façon dont sont calculées les émissions est critiquable, si bien que je ne vois pas le malus au poids en France comme redondant, mais plutôt comme un moyen de compléter et de corriger le dysfonctionnement du dispositif européen. En effet, aujourd’hui il est plus intéressant pour un constructeur de faire des grosses voitures que des voitures légères, cela revient à un avantage de 3 € / kg de véhicule. De plus, la réglementation européenne ne prend en compte que les émissions de roulage, pas les émissions de fabrication, qui sont généralement proportionnelles à la masse du véhicule. Enfin, les objectifs CO2 des constructeurs s’appliquent sur des mesures théoriques des émissions de CO2. Certes, le nouveau protocole d’homologation, WLTP, est plus réaliste que l’ancien, NEDC, mais on observe encore une très grande différence entre les émissions réelles et les émissions WLTP des véhicules – de l’ordre de 20 à 25 %. Il est donc facile de « tricher » sur les émissions des véhicules vendus, beaucoup moins sur le poids, car on sait bien qu’une balance ne nous ment pas malheureusement… Concrètement on peut résumer en disant que la réglementation européenne sur le CO2 des voitures neuves n’est pas encore assez dissuasive pour orienter le marché vers les voitures plus sobres en émissions, car on ne le voit pas dans les résultats. Par contre il faut reconnaître qu’elle est très efficace pour encourager les constructeurs à faire des tanks électriques. À l’inverse, la fiscalité sur le poids est un instrument qui fonctionne : dans le cas norvégien, un malus au poids et un malus CO2 sont en place et se cumulent. C'est très efficace chez eux et le marché a été réorienté vers des voitures réellement moins émissives avec plus de 75 % des ventes de voitures neuves qui étaient électriques ces derniers mois, ces voitures étant exemptées de cette fiscalité qui peut représenter de 50 % à 150 % du prix de la voiture. Q - Certains justifient la prise de poids des voitures par le durcissement des normes de sécurité. Est-ce vrai ? Quelle proportion de la prise de poids peut réellement être attribuée à la sécurité ? R - Les voitures ont pris en moyenne 10 kg par an depuis 50 ans. Globalement, il y a 3 raisons à cette prise de poids, qui à mon sens jouent à parts à peu près égales : Le renforcement de la sécurité passive, c’est-à-dire une meilleure absorption du choc par le véhicule et la protection de ses passagers ; Le confort et l’automatisation (on n’ouvre plus les fenêtres à la main par exemple) ; L’augmentation de la taille des véhicules et de leur puissance, en lien avec leur symbolique de réussite sociale. Le renforcement de la sécurité passive a donc effectivement engendré une augmentation du poids. Mais premièrement, c’est un peu un cercle vicieux car on est effectivement obligé de se protéger de plus en plus si on se retrouve face à des véhicules de plus en plus lourds et donc dangereux. Deuxièmement, la sécurité est loin d’être le seul paramètre et si on laisse tous les éléments de sécurité mais qu’on enlève le confort superflu, on peut drastiquement réduire le poids de la voiture. Par exemple, la Logan entrée de gamme sans équipements de confort pèse moins d’une tonne mais n’est pas pour autant un tombeau roulant car elle n’aurait alors pas connu un tel succès depuis son lancement en 2005. Q - Avec l'électrification à venir, le poids des véhicules va augmenter, diminuant l'efficacité énergétique. Quel est le bon compromis entre efficacité énergétique et vecteur énergétique "propre" ? R - Le bon compromis me paraît surtout être un bon dimensionnement entre la voiture que l’on choisit et son usage. Arrêtons de choisir un véhicule en fonction des cas d’utilisation contraignants (longues distances, routes de montagne, etc.) si la plupart du temps, on l’utilise pour les trajets du quotidien qui font moins de 60 km dans 80 % des cas dans tous les pays au monde. Une voiture électrique légère avec 30 kWh de batterie maximum fait très bien l’affaire pour la mobilité du quotidien, ou même un vélo (électrique si besoin) quand les infrastructures dédiées – pistes cyclables et parking – existent ! Interview réalisée par Aurélien Schuller, Manager (aurelien.schuller@carbone4.com) et Célia Foulon, Consultante (celia.foulon@carbone4.com) Crédit photo mise en avant : Fox News
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Dans son rapport 2017, l'organisme Santé Publique écrit que "les résultats ont confirmé l'impact important des particules fines sur la mortalité des habitants de la vallée" de l'Arve (Haute-Savoie). 85 décès prématurés dans cette région sont imputés à la pollution de l'air chaque année. Afin d'améliorer leurs conditions de vie et de santé, 14 personnes ont déposé un recours pour "carence fautive de l'Etat" au tribunal de Grenoble. Problèmes respiratoires, maladies du poumon mais aussi infarctus sont les conséquences d'une pollution de l'air trop forte. Le Figaro a interrogé Muriel Auprince, une des plaignantes, qui dit avoir souffert de pneumopathie et être récemment devenue asthmatique. Tous demandent, entre autres, des dommages et intérêts allant de 50.000 à 100.000 euros. Responsable du collectif Coll'Air, sur sa page facebook Muriel Auprince assure que "concernant toute la vallée de l'Arve, une douzaine de dossiers sont actuellement en constitution, mais d'autres peuvent s'y rajouter par la suite". C'est ESF (Ecologie Sans Frontière) qui a initié ce recours en justice. Pour appuyer les plainte, "nous avons des dossiers médicaux", affirme le porte-parole de l'ONG au Figaro. Parmi les plaignants, quatre enfants de moins de cinq ans seront représentés par leurs parents. Ils souffrent de problèmes respiratoires qui pourraient être imputés à la pollution de l'air. Outre un incinérateur et des feux de cheminée, la pollution particulièrement élevée de la vallée serait en grande partie due à la route qui mène au tunnel du Mont-Blanc. Environ 2.000 camions l'empruntent chaque jour. Les habitants réclament notamment une restriction de ces passages.
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Dix blocs de glace massifs, découpés aux formes de "700 000 000 euros", afin de protester contre le possible soutien de 700 millions d'euros de l'Etat français à un projet d'exploitation gazière de Total en Arctique. C'est ce que trois ONG ont érigé jeudi 20 mai devant l'entrée du ministère de l'Economie. Ce jour-là, Les Amis de la Terre, 50.org et SumOfUs ont également remis une pétition de plus de 190 000 signataires au ministère de l'Economie. L'Express fait le point sur ce projet Arctic LNG 2. Arctic LNG 2 est un projet de 21 milliards de dollars, mené par le producteur de gaz russe Novatek et avec des bailleurs de fonds internationaux, dont la major pétrolière française Total. Il devrait être lancé en 2023 sur le site de la péninsule de Gydan, en Russie, et atteindre sa pleine capacité de production de gaz naturel liquéfié (GNL) de près de 20 millions de tonnes par an en 2026, rappelle Reuters. Le site de ce projet est situé à proximité du site de Yamal LNG, dans le Grand Nord de la Russie, où sont extraites chaque année 16,5 millions de tonnes de GNL depuis sa mise en service en 2017. Comme le précisait Total en 2019, le groupe multi-énergies détient une participation directe de 10% dans Arctic LNG 2 aux côtés de Novatek (60%), CNOOC (10%), CNPC (10%) et d'un consortium Mitsui-Jogmec, Japan Arctic LNG (10%). Total possède également une participation indirecte de 11,6 % dans le projet via les 19,4 % que le groupe détient dans le capital de Novatek, sa participation économique globale dans le projet s'élevant ainsi à 21,6%. D'après l'ONG Les Amis de la Terre, ce projet de construction d'une usine de liquéfaction géante en Arctique "a pour objectif de produire et exporter l'équivalent de 7 milliards de barils de pétrole, soit 12 fois la consommation annuelle de la France". Comme le relate Reporterre, cette usine permettra d'exporter du gaz naturel vers l'Asie et l'Europe. Une fois extrait des sols gelés, le gaz serait refroidi à -163 °C et transporté par une flotte de méthaniers brise-glaces. "Ce projet s'appuie sur le succès de Yamal LNG et permettra de fournir du GNL de manière compétitive aux marchés d'ici quatre ans", déclarait en 2019 Patrick Pouyanné, président-directeur général de Total. "Arctic LNG 2 complète notre portefeuille en croissance de projets GNL compétitifs, fondés sur des ressources géantes à bas coûts de production et destinées principalement aux marchés asiatiques", précisait-il. Tandis que la France s'efforce de "verdir" son économie, va-t-elle apporter son soutien à un projet gazier de grande ampleur dans l'Arctique russe ? Le gouvernement se fait discret sur ce sujet épineux. Le Parlement avait voté, en 2019, un objectif de neutralité carbone pour 2050. L'appui apporté à un tel projet gazier pourrait donc être interprété comme un manque de sérieux au niveau des engagements climatiques pris par la France. Et ce d'autant plus que Emmanuel Macron avait lui-même mis en garde, lors du G7 de Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), en août 2019, quant au fait d'emprunter cet itinéraire en Arctique. "Beaucoup sont en train d'expliquer que le réchauffement climatique est une bonne nouvelle. La glace est en train de fondre, donc on va passer par là. Utiliser cette route nous tuerait", expliquait le chef de l'Etat. D'après plusieurs sources gouvernementales interrogées en septembre dernier par Le Monde, le ministère de l'Economie soutient le projet, au nom de la défense des exportations françaises. Le secteur parapétrolier hexagonal réalise en effet plus de 90% de son chiffre d'affaires à l'export. Selon le quotidien, Bercy maintient aussi l'idée que le gaz naturel est nécessaire à la transition énergétique, même s'il s'agit d'une énergie fossile, dont l'exploitation contribue directement au réchauffement climatique. Le ministère de l'Economie devrait en tout cas décider le maintien ou non de ce soutien avant fin mai, d'après les organisations écologistes, alors que l'Assemblée générale des actionnaires de Total se tiendra le 28 mai. Dans une lettre adressée à Emmanuel Macron fin juillet dernier, huit responsables d'ONG, dont la directrice générale d'Oxfam France, Cécile Duflot, et le directeur général de Greenpeace France, Jean-François Julliard, écrivaient que le projet Arctic LNG 2 "comporte des risques majeurs sur le plan environnemental et climatique, en totale contradiction avec vos engagements internationaux pour la protection de la biodiversité et le respect des objectifs de l'accord de Paris de décembre 2015 sur le climat". D'après les ONG Les Amis de la Terre, 50.org et SumOfUs, dans le cadre de ce projet, l'Etat compte se porter garant de Total à hauteur de 700 millions d'euros à travers la Banque publique d'investissement (BPI). "Financer aujourd'hui l'extension de Total dans l'Arctique est criminel", estime Clémence Dubois, responsable des campagnes en France pour 350.org. "Il fait 30°C en Arctique, les décisions qui sont prises ici ont des conséquences catastrophiques à l'autre bout de la planète", estime-t-elle. L'Arctique s'est réchauffé trois fois plus vite que la planète entre 1971 et 2019, a prévenu le 20 mai un rapport du Programme de surveillance et d'évaluation de l'Arctique (AMAP). Le 19 mai, un groupe de députés du Parlement européen, pour la plupart des Verts, a exhorté les dirigeants allemands, français et italiens à ne pas soutenir ce projet de GNL dans l'Arctique russe en raison des préoccupations liées au changement climatique, relate Reuters. Dans une lettre adressée aux gouvernements français, allemand et italien, 39 eurodéputés sur environ 250 de ces pays au Parlement européen les ont appelé à suspendre tout projet de financement du projet. "Nous exhortons les gouvernements français, allemand et italien à refuser de soutenir ce projet et à établir une nouvelle norme en mettant fin à tout soutien financier à l'exportation aux énergies fossiles avant la COP26", indique la lettre. La députée européenne EELV Marie Toussaint, l'une des signataires, a déclaré à Reuters que le projet était "une aberration écologique, économique et sociale et doit être arrêté immédiatement".
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par Jacques Henry. Lorsque j’étais enfant les étés orageux, les hivers enneigés, les gelées tardives et les sécheresses prolongées n’étaient pas une conséquence du « dérèglement climatique » comme on l’entend et le lit chaque jour aujourd’hui. On disait dans les chaumières « c’est à cause de la bombe » sans que qui que ce soit ait pu prouver un lien de cause à effet entre les essais nucléaires atmosphériques et les facéties de la météorologie. La seule conséquence certaine mais jamais rendue publique est que le monde entier a été contaminé avec des produits de fission radioactifs comme le strontium-90 mais en parler est considéré comme « complotiste ». Quand il y eut cette coulée de boue à Atami au Japon on a brandi le dérèglement climatique. En une journée quelques 20 personnes ont disparu en Rhénanie-Palatinat en Allemagne et 3 pompiers sont morts dans l’exercice de leur métier de sauveteurs en raison de la crue soudaine d’une rivière (décompte du 14 juillet, le bilan s’est alourdi depuis lors). C’est encore le dérèglement climatique qui en est la cause première et cela ne fait aucun doute dans les esprits formatés depuis des années par la propagande incessante concernant les conséquences catastrophiques, comme on peut le constater, du réchauffement climatique, pardon du dérèglement car on dit maintenant dérèglement, le tout à cause du CO2. À croire que le climat ne se réchauffe plus ! La « pandémie coronavirale » aurait été provoquée par le dérèglement climatique, mais oui des « experts » l’ont affirmé, la vague de froid qui a paralysé le Texas était naturellement provoquée par ce dérèglement ainsi que la canicule qui a sévi dans l’État de Washington et en Colombie britannique. Tout cela s’appelle de la propagande d’autant mieux envahissante que plus personne ne croit aux aléas météorologiques naturels car ils sont nécessairement la conséquence de l’activité humaine. J’ai mentionné dans un précédent billet sur ce blog que nous entrions dans une phase d’instabilité climatique après l’optimum climatique moderne (1930-2000) et que la tendance vers un refroidissement allait reprendre son cours normal au cours des prochaines décennies. L’humanité n’a aucun pouvoir sur l’activité du Soleil et encore moins sur la météorologie et c’est bien là son problème fondamental. Il faut enfin remettre les choses à leur place. Il y a quelques années l’idée était que le passage du nord-ouest permettrait de relier l’Asie en contournant le nord du Canada et l’Alaska pour atteindre l’Asie. Depuis 40 ans il est infranchissable a fortiori au milieu de l’été. Quant au passage du nord-est reliant l’Europe à l’Asie en longeant les côtes sibériennes il faut toujours des brise-glace pour le franchir. La banquise arctique n’a pas régressé contrairement à toutes les prévisions incessantes dont nous avons tous été les victimes et le serons encore car la propagande mensongère est devenue une pratique courante.
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Une victoire pour l'Australie, mais pas pour la planète. Le pays a évité de justesse vendredi que l'Unesco inscrive la Grande Barrière de Corail sur sa liste des sites du Patrimoine mondial en péril, malgré l'inquiétude de la communauté scientifique sur la dégradation de cet écosystème unique. Le Comité du patrimoine mondial a décidé de reporter une telle décision, après un lobbying intense de l'Australie qui y était opposée. Il est actuellement réuni en ligne sous la présidence depuis Fuzhou (Chine) de Tian Xuejun, vice-ministre chinois de l'Education et président de la Commission nationale chinoise pour l'Unesco. "J'aimerais remercier sincèrement les éminents délégués pour avoir reconnu l'engagement de l'Australie envers la protection de la Grande Barrière de Corail", a déclaré au Comité la ministre australienne de l'Environnement, Sussan Ley, selon un communiqué. Les membres du Comité, dont la Chine, la Russie ou l'Arabie saoudite, ont estimé que l'Australie devait se voir donner plus de temps pour faire le point sur ses efforts de conservation de la Grande Barrière, inscrite en 1981 au Patrimoine mondial. Ils ont également demandé à l'Unesco d'envoyer une mission d'évaluation sur le site, après les critiques de Canberra reprochant à l'organisation de se reposer sur des rapports existants pour faire ses recommandations. L'agence des Nations unies avait publié en juin les préconisations de ses experts et organismes consultatifs suggérant que cet écosystème soit rangé sur la liste des sites "en péril" du fait de sa détérioration, pour beaucoup due à la récurrence des épisodes de blanchissement des coraux, conséquence des bouleversements climatiques. Tim Badman, directeur du Programme du Patrimoine mondial à l'UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), a estimé que la Grande Barrière remplissait "sans ambiguïté" les critères pour figurer sur la liste des sites en péril. "Malgré les efforts majeurs effectués par l'Etat partie, le statut de valeur universelle inestimable de la Grande Barrière de Corail et les perspectives de rétablissement se sont tous deux détériorés de manière significative", a-t-il dit. Pour David Ritter, directeur de la branche Australie Pacifique de l'organisation de défense de l'environnement Greenpeace, la décision de l'Unesco représente une "victoire pour l'un des lobbyings les plus cyniques de l'histoire récente". "Ce n'est pas un succès, c'est un jour d'infamie pour le gouvernement australien", a-t-il estimé. Une telle inscription n'est pas considérée comme une sanction par l'Unesco. Certains pays y voient même un moyen de sensibiliser la communauté internationale et de contribuer à la sauvegarde de leur patrimoine. Mais l'Australie percevait cette éventualité comme une gifle, redoutant que cela n'entame l'attrait touristique de l'ensemble corallien qui s'étend sur 2300 km et génère 4,8 milliards de dollars de revenus pour le secteur touristique australien. Sussan Ley s'était rendue à Paris plus tôt en juillet pour faire campagne auprès des pays siégeant au Comité. Canberra était allé jusqu'à emmener des ambassadeurs plonger sur la Grande Barrière et 12 des 21 Etats membres du Comité avaient proposé de reporter la décision à 2023. En 2015, l'Australie avait déjà obtenu un sursis au terme d'une campagne de lobbying similaire et en promettant des milliards de dollars d'investissements pour protéger les récifs. Mais depuis lors, l'ensemble a durement souffert du fait de trois épisodes très graves de blanchissement des coraux. Le blanchissement est un phénomène de dépérissement qui se traduit par une décoloration. Il est provoqué par la hausse de la température de l'eau - conséquence du réchauffement climatique - qui entraîne l'expulsion des algues symbiotiques qui donnent au corail sa couleur vive. L'Institut australien pour la science marine (AIMS) a indiqué lundi que les coraux étaient en ce moment dans une phase de rétablissement après une décennie d'événements très stressants pour l'ensemble du système, du fait du réchauffement de l'eau et de l'impact de cyclones. Mais ces moments de répit sont de plus en plus rares en raison du réchauffement climatique, expliquent dans leur rapport annuel publié les scientifiques de cette agence gouvernementale qui observe depuis 35 ans l'état de santé de la Grande Barrière. Deux tiers de la Grande Barrière sont estimés comme ayant souffert d'une manière ou d'une autre. Outre le réchauffement ou les cyclones, elle est menacée par les activités industrielles ou agricoles ou encore par l'acanthaster pourpre, une étoile de mer invasive. L'acanthaster planci - surnommée "couronne d'épines" ou plus facétieusement "coussin de belle-mère" - se nourrit presque exclusivement de coraux, peut atteindre un mètre de diamètre et est dotée de piquants dont le venin est toxique pour l'homme. Dans ses recommandations, l'Unesco accusait l'Australie de n'avoir pas atteint ses objectifs en termes de qualité de l'eau et s'en prenait au mauvais bilan australien en matière climatique. Le gouvernement conservateur australien essuie des critiques croissantes pour ne pas s'être fixé l'objectif de la neutralité carbone à l'horizon 2050. Le Premier ministre Scott Morrison avait affirmé que le pays espérait l'atteindre "dès que possible". L'Australie est l'un des principaux exportateurs mondiaux de charbon et de gaz naturel.
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L'entreprise Normandie Logistique a-t-elle été défaillante lors de l'incendie du 26 septembre à Rouen ? Oui, répond l'État. Voisine de l'usine Lubrizol, la société aurait commis "plusieurs infractions pénales" durant cet incident, a déclaré mercredi le directeur régional de l'environnement. "Le rapport d'inspection sur Normandie Logistique, suite à l'accident, a été finalisé hier. J'ai transmis mes conclusions au préfet, à la ministre et [...] j'ai également transmis au parquet un procès-verbal comportant le relevé de plusieurs infractions pénales", a indiqué Patrick Berg devant la mission d'information de l'Assemblée nationale sur cette catastrophe. Il n'a pas précisé la nature de ces infractions. Le service de presse de la préfecture de Seine-Maritime n'était pas en mesure de les préciser. Devant les députés, Patrick Berg a par ailleurs reproché à Normandie Logistique "une défaillance administrative". "Ils sont juridiquement une installation classée (ICPE) soumise à enregistrement sauf qu'à défaut de s'être manifesté après une modification des textes en 2010, ils sont restés connus chez nous comme ICPE soumise à déclaration", un niveau inférieur de classement, a précisé le directeur régional. Le régime de "l'enregistrement" est au-dessous du régime "autorisation", lui-même situé en dessous des Seveso, tandis que le régime "déclaration" est le "régime le plus simple", a rappelé Patrick Berg. Lors de l'incendie du 26 septembre à Rouen, 9505 tonnes de produits ont brûlé, dont 5253 tonnes de produits chimiques sur le site de Lubrizol et 4252 tonnes de produits sur le site de Normandie Logistique, parmi lesquels 1691 tonnes de produits Lubrizol.
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Pour bon nombre de problèmes d’environnements, nous avons tendance à tenir compte de ce qui est une réalité: dès que nous arrêtons la nuisance, le problème se stabilise, puis nous avons accès à une certaine forme de remise en état. Par exemple : si nous avons des voitures qui font trop de bruit, le problème s’arrête dès que la circulation s’arrête, si nous avons trop d’oxydes d’azote dans l’air, le problème s’arrête d’augmenter dès que la circulation s’arrête, et très rapidement la qualité de l’air s’améliore, si une carrière défigure le paysage, on peut l’arrêter, tout reboucher, replanter des arbres, et c’est « presque comme si » il n’y avait jamais eu de carrière, si une usine pollue trop une rivière, on arrête l’usine (ou on met ce qu’il faut comme épuration de l’eau), et pas trop longtemps après l’eau de la rivière redevient presque aussi propre « qu’avant », et plus généralement tant qu’une situation n’est pas trop dégradée on peut « remettre les choses en état »: reconstituer un stock de poissons en arrêtant la pêche, préserver une espèce et lui permettre de repartir, etc. De ce fait, la grande majorité d’entre nous a intuitivement tendance à considérer que pour le changement climatique, c’est pareil: que personne ne s’affole; le jour où nous trouverons que la plaisanterie a assez duré nous ferons ce qu’il faut pour passer l’éponge et faire « comme si » il n’y avait jamais eu de changement climatique. Pas de chance: c’est impossible. Ici, la notion même de remise en état du système n’existe pas, du moins pas aux échelles de temps qui nous intéressent. En effet, la durée de vie (« le temps qu’il y restent ») des gaz à effet de serre dans l’atmosphère est très long, notamment pour le principal d’entre eux, le gaz carbonique, qui a une durée de vie dans l’atmosphère de l’ordre du siècle (cela signifie, en simplifiant un peu, qu’il faut attendre de l’ordre du siècle pour que la dernière tonne de CO2 arrivée dans l’atmosphère commence à s’évacuer). En pratique, si nous arrêtons totalement les émissions demain matin (y compris la respiration !), cela aurait pour seul effet de faire lentement décroître la concentration atmosphérique en CO2. Mais, à supposer que nous n’ayons pas déjà fait ce qu’il faut pour complètement « dérégler » le cycle du carbone, c’est ensuite quelques milliers d’années au moins qu’il faut attendre pour que la concentration du CO2 dans l’atmosphère revienne à son niveau de 1850. Evolution d’un certain nombre de paramètres du système climatique avec des émissions de CO2 qui croissent jusqu’à 14 milliards de tonnes de carbone au cours du 21è siècle, puis deviennent subitement nulles en 2100 (chaque couleur de courbe correspond à un modèle différent). Il est facile de constater que: la concentration atmosphérique en CO2 de l’an 3000 est toujours bien supérieure à ce qu’elle est en 2000 (en bas à gauche), l’échauffement acquis en 2100 est toujours là pour l’essentiel 1000 ans plus tard (en haut au milieu), et ce genre de simulation ne tient pas compte d’éventuels franchissements de seuils sur le cycle du carbone ou les calottes polaires, très difficiles à prendre en compte dans les simulations. Source: GIEC, 2007 Comme les gaz à effet de serre continuent à jouer le rôle de couverture (ou de vitre de serre) tant qu’ils sont présents, leur très grande longévité a pour conséquence que, quoi que nous fassions aujourd’hui, le réchauffement issu des gaz que l’homme a mis dans l’atmosphère depuis 1750 se poursuivra pour encore quelques siècles. D’autres compartiments du système climatique vont également prendre du temps pour « répondre » au renforcement de l’effet de serre, notamment l’océan et les calottes glaciaires des pôles (graphique ci-dessous). Illustration de la réponse des principaux compartiments du système climatique (enfin ceux qui jouent un rôle important à l’échelle du siècle ou du millénaire) avec un profil d’émissions qui passe par un maximum au cours du 21è siècle – hypothèse raisonnable au vu des contraintes sur les combustibles fossiles – puis décroit derrière (courbe marron, tout en bas, culminant en 2050 environ sur cet exemple). Il est facile de voir que dans cette situation la montée des températures perdure pendant plusieurs siècles après la décroissance des émissions, et le niveau de la mer monte pendant plusieurs millénaires. L’ampleur de la réponse des diverses composantes du système climatique dépend bien sûr du niveau auquel le CO2 se stabilise et donc de la date et du niveau du maximum des émissions. Source : GIEC, 2001 A cause de la très grande inertie de certaines des composantes de la machine climatique, l’évolution que nous avons mise en route aura donc des conséquences pendant quelques milliers d’années, quoi que nous fassions désormais. Osons un parallèle: la machine climatique se comporte un peu comme une voiture dont le premier comportement, quand on appuie sur la pédale de frein, est d’accélérer un peu plus fort. Il est assez facile de comprendre que si nous attendons pour agir que la situation soit déjà dégradée, alors la seule garantie que nous aurons à ce moment-là sera que « ça sera pire derrière », quoi que nous fassions. Certes, en 2008 il est encore entre nos mains d’avoir une évolution forte ou faible, un changement d’ère climatique ou peut-être une simple modification gérable de l’ère actuelle, car le moment où l’on commence à diminuer nos émissions et la vitesse de diminution ont un impact très fort sur les températures maximum atteintes et la pente de montée en température (la vitesse avec laquelle les températures augmentent). Mais cette option ne va pas rester ouverte très longtemps… Rappelons que, pour l’essentiel des gaz à effet de serre d’origine humaine, il n’existe aucun procédé connu ou envisageable qui permette de retirer rapidement le surplus de gaz à effet de serre présent dans l’atmosphère. Pour le CO2, en particulier, il est possible en théorie d’accélérer le fonctionnement des puits de carbone naturels (sols, arbres, océan), mais cette accélération ne pourrait en aucun cas épurer en quelques années l’excès de CO2 mis dans l’air depuis 1750. Cela pourrait éventuellement permettre d’épurer quelques dizaines de ppm en quelques décennies, et ce à supposer que nous n’émettions plus rien et que par ailleurs les écosystèmes terrestres continuent à se porter à peu près bien, ce qui cessera d’être le cas d’ici quelques décennies si nous faisons trop les andouilles. En outre, pour la partie océanique, une accélération de cette épuration augmente l’acidification de l’eau, on n’a rien sans rien… Et si on ne fait rien ? Mais il y a une autre conclusion que nous pouvons tirer du graphique ci-dessus : admettons que la baisse des émissions de CO2 soit non point le reflet de notre sagesse, c’est à dire la conséquence d’une limitation volontaire de notre consommation, mais le simple reflet d’une raréfaction des combustibles fossiles, parce que nous n’aurons pas su nous arrêter avant. En effet, la courbe des émissions (en marron) dans le graphique ci-dessus ressemble assez à ce qu’elle serait si nous arrêtions progressivement de consommer des combustibles fossiles sous le seul effet de la pénurie (courbe ci-dessous). Aspect général de la consommation au cours du temps d’une ressource non renouvelable. Au début la croissance est très rapide (découverte de nouveaux gisements, amélioration rapide des techniques), puis la croissance se ralentit progressivement sous l’effet de la difficulté d’exploitation qui commence à se faire sentir (gisements moins riches, notamment, la baisse de la richesse ne compensant pas l’amélioration technique continue) et enfin vient le jour du déclin, sous l’effet de la raréfaction des ressources, et malgré des techniques sans cesses plus sophistiquées. Toute extraction de minerai dans un pays donné suit ce genre de courbe (pas toujours aussi parfaite, bien sur, mais l’allure générale se retrouve). C’est par exemple le cas pour l’extraction pétrolière aux Etats-Unis (qui a cru jusqu’à un maximum il y a 30 ans, et est depuis en phase de déclin). Si cette courbe concerne la consommation de combustibles fossiles de la planète dans son ensemble, les émissions de CO2 auront exactement la même allure, bien sûr. Que se passe-t-il alors ? Le graphique du haut de la page peut se traduire comme suit, dans ce cas précis: d’abord nous subissons les effets de la pénurie, c’est à dire de la diminution progressive de l’approvisionnement en combustibles fossiles, alors que nous ne nous étions pas préparés à cela (sinon ce n’est plus une pénurie !), ce qui a toutes les chances de provoquer quelques soubresauts désagréables, malgré cette baisse des émissions consécutives à la pénurie, la concentration en CO2 continue d’augmenter pendant encore un siècle (ordre de grandeur), et surtout la température, au moment où nous passons le pic des émissions de CO2, continue d’augmenter rapidement pendant plus d’un siècle. En d’autres termes la perturbation continue à aller croissant, alors que nos moyens de réponse, en première approximation conditionnés par la quantité d’énergie disponible, pourraient aller en décroissant rapidement, à cause de la pénurie en combustibles fossiles (l’inconnue est l’énergie non fossile, bien sûr). En clair, si nous attendons la pénurie de combustibles fossiles pour limiter nos émissions, nous avons alors de bonnes chances de nous retrouver dans une situation où nous cumulerons des ennuis sans cesse croissants (parce que le système sera de plus en plus perturbé) avec de moins en moins de moyens d’y faire face. Voilà une situation que nous serions peut-être bien inspirés de chercher à éviter…
true
Par Rémy Prud’homme Rémy Prud’homme est économiste, professeur émérite des universités. Il a été Directeur-adjoint de la Direction de l’Environnement à l’OCDE, professeur invité au MIT, et consultant pour de nombreuses organisations internationales, en particulier la Banque Mondiale, et il est aujourd’hui un membre actif du comité scientifique de notre association. Madame Pompili, ministre de la transition écologique, le reconnaît : dans les mois qui viennent, la France court le risque d’être incapable de répondre à la demande d’électricité. Comment ne pas penser à la célèbre phrase de Bossuet : « Dieu se rit de ceux qui se lamentent des conséquences dont ils chérissent les causes » ? La possibilité de la panne résulte en effet directement la politique gouvernementale de « transition » voulue par Madame Pompili et ses amis, et engagée par le gouvernement de M. Macron : fermeture de 14 centrales nucléaires en état de marche, fermeture de toutes les centrales au fioul et au charbon encore existantes, et multiplication des éoliennes. La demande d’électricité varie – et varie beaucoup – selon le mois, l’heure de la journée, et la météorologie. Elle est maximale (plus de 90 MW) certains soirs d’hiver à 19 ou 20 h. C’est ce qu’on appelle la pointe. Le tableau 1 présente la situation lors de la pointe du 28 février 2018 à 19 heures. Elle reflète à la fois le parc d’installations électriques, et les conditions météorologiques (températures, vent) du moment. Ces conditions météorologiques ne sont évidemment pas représentatives ; mais le fait est qu’elles se sont produites, et peuvent parfaitement survenir de nouveau, en 2021 et en 2028. Les deux premières colonnes se rapportent à cette pointe d’hier. Ce 28 février 2018 à 19 h, toutes les sources d’électricité (nucléaire, hydraulique, thermique, etc.) ont fonctionné au maximum de leurs capacités disponibles. Le solaire n’y figure pas : les soirs d’hiver, sa contribution est toujours égale à zéro. La puissance fournie par l’éolien était égale à 22% de la capacité théorique du parc éolien : c’est peu, mais à peine moins que le ratio moyen puissance effective sur puissance théorique de l’éolien. On a mobilisé les centrales au fioul et au charbon habituellement peu utilisées. Tout cela n’a pas suffi. L’offre nationale a alors été inférieure à la demande nationale. On a évité de peu un effondrement du système électrique, grâce à des importations massives de pays étrangers. Encore heureux que ces pays aient été en mesure de nous vendre (à un prix probablement assez élevé) l’électricité qui nous faisait défaut. Que se passerait-il demain si les mêmes conditions météorologiques se reproduisaient un soir de janvier ou de février 2021 ? A peu près la même chose, en pire. Nos politiciens ont en effet introduit trois changements. En fermant Fessenheim, ils ont diminué le parc, et la production, nucléaire d’environ 2 GW. Ils ont également diminué le parc de centrales au fioul et au charbon, qui offrait en 2018 une puissance de 7 GW ; On ne sait pas exactement de combien ; M. Macron s’était engagé à les fermer toutes, mais il eu la sagesse de ne pas tenir cette promesse. Enfin, le parc d’éoliennes a augmenté fortement en pourcentage, mais assez peu en valeurs absolue. Au total, le déficit serait un peu plus élevé qu’en 2018 : il s’élèverait à environ 9 GW. Les pays voisins seraient-ils en situation de le combler ? Rien n’est moins sûr. Incapable d’assurer l’offre, Madame Pompili étudie tous les moyens de réduire la demande, en arrêtant des usines et en pratiquant des micro coupures pour les ménages. On voudrait être sûr que tous les hôpitaux de France sont actuellement en train de vérifier le bon fonctionnement de leurs groupes électrogènes. Après-demain, la situation va beaucoup se dégrader, comme le montrent les trois dernières colonnes du tableau 1, relatives à 2028. Le parc nucléaire va continuer son attrition. M. Macron s’est formellement engagé en 2017 à ce que dès 2025, l’électricité nucléaire ne représente plus que 50% (72% actuellement) de l’électricité française, ce qui implique une mise au rebut de 30% du parc, et une réduction équivalente de sa contribution à l’heure de pointe. L’éolien, selon la Programmation Pluriannuelle de l’Energie, devrait augmenter de 155% (au grand dam des habitants de la Creuse, mais rassurez-vous, pas à l’ile de Ré ni dans le Lubéron). Hélas, -30% du nucléaire de 2018 pèsent beaucoup plus lourd que +155% de l’éolien de 2018. Le trou devait dépasser les 18 GW en 2028. Pas question de compter sur les importations pour le boucher. Il faudra construire beaucoup de centrales au gaz (qui rejettent moitié moins de CO2 que des centrales au charbon, mais infiniment plus que notre électricité actuelle). On pourra aussi réduire la consommation d’électricité : en fermant davantage d’usines, en freinant la digitalisation, ou en interdisant les véhicules électriques. Finalement, le plus sûr sera de faire une prière à Sainte Greta Thunberg pour qu’elle demande à Dieu (elle est au mieux avec le pape) de nous protéger des soirs d’hiver trop froids et sans vent. En attendant, on pourrait rouvrir Fessenheim.
biased
Si vous pensez que la conférence sur le climat qui se tient à Paris en ce décembre 2015 (COP21) a quelque chose à voir avec le climat ou la protection de la nature, révisez votre copie. Vous avez tout faux. Les premiers qui s’en rendront compte, après avoir vainement fouillé dans les derniers recoins de ces futurs accords, minimalistes et non-contraignants mais présentés par les politiques comme une grandiose réussite pour l’environnement et le climat, seront les écologistes et certaines ONG environnementales. L’Union européenne, elle, le sait déjà. Car ne nous leurrons pas. Malgré l’échec certain et déjà annoncé de cette 21ème grande messe climatique, elle sera « vendue » au grand public comme une victoire des politiques qui semblent ne pas avoir d’autres urgences que de se préoccuper du climat qu’il fera éventuellement en l’an 2100. En ce moment, les représentants des différents pays de l’UE ont perdu l’espoir d’adopter des accords contraignants sur les émissions de CO2 et doivent trouver un moyen honorable de sortir du pétrin dans lequel ils se sont fourrés. Car tout ce barnum n’est qu’une question de gros sous, de transferts de capitaux et de subsides, de pouvoir politique national et global. Plus précisément, il s’agit de transferts de sommes colossales vers des pays émergents avec, au passage, un petit écrémage et un retour certain, sous la forme de dividendes, vers les pays financeurs. Rien de généreux, ni de désintéressé là-dedans, mais bien du business pur et dur. Illustrons ce propos avec l’exemple de Mme Merkel. L’Allemagne a promis d’offrir à l’Inde plus de 2 milliards d’euros afin de soutenir des projets dirigés vers l’utilisation de l’énergie solaire et la mise en place de réseaux électriques intelligents pour accélérer la transition de ce pays vers un développement durable. Cette annonce, faite durant la récente visite d’Angela Merkel à Delhi, a conduit le Premier ministre Modi à promettre que l’Inde, l’une des puissances dissidentes dans la lutte contre le CO2, s’engagerait à renouveler ses efforts en la matière. Un semblant de victoire politique pour la chancelière allemande qui tente ainsi d’amadouer Modi et de l’amener à être du côté de Hollande lors de la COP21. Sauf que le Premier ministre Indien n’a nullement l’intention de ralentir la progression économique de son pays et que les chiffres qu’il a soumis à la COP21 invalident sa promesse faite à Mme Merkel. L’Inde fera ce qui est rationnel et va donc améliorer le rendement énergétique de ses centrales au charbon en utilisant de nouvelles technologies. Elle va donc diminuer la vitesse de croissance de ses émissions, mais celles-ci continueront cependant à croître. Les vrais vainqueurs de ce pathétique accord : les cabinets indiens qui feront les études de marché, en empochant les inévitables commissions, et les industriels allemands qui fourniront produits et matériaux pour le tout renouvelable photovoltaïque. Qui payera ces 2 milliards d’euros qui enrichiront en partie l’industrie allemande aussi complice que l’indienne ? Les contribuables allemands. Sous forme de taxes, bien entendu. La duplicité des électriciens allemands est un modèle du genre. En effet, non seulement bénéficient-ils de subsides étatiques promis par les politiques pour poursuivre la catastrophique transition énergétique allemande (EnergieWende), mais en plus, ils se permettent d’augmenter la facture d’énergie du citoyen qui se retrouve ainsi deux fois payeur. Les CEO allemands n’hésitent pas à mettre en péril leurs propres entreprises (elles perdent déjà beaucoup en bourse) parce qu’ils savent bien qu’ils bénéficieront de juteuses aides financières étatiques. C’est ce qui explique que l’entreprise EON ait été divisée en deux entités légalement indépendantes. Cette attitude irrite les entreprises énergétiques de petits États qui ne peuvent suivre cette politique de la course aux subventions sans risquer la faillite pure et simple. Ce qui explique les dissensions au sein du Conseil énergie de l’UE entre l’Allemagne et les « pays de l’Est » qui ne veulent pas de nouvelles contraintes sur les énergies renouvelables. Derrière tout ce cirque climatique se cachent de grandes banques, qui ont investi dans le renouvelable des sommes faramineuses et qui voudraient récolter les plantureux dividendes qui leur avaient été annoncés. Les crédits « carbone » ne sont qu’une de leurs nouvelles additions boursières. Ajoutons à cela de nombreuses industries multinationales qui officient dans des domaines aussi variés que la chimie, l’électricité et le pétrole (vous avez bien lu). Ces industriels ont aussi tablé sur le « tout renouvelable », la « chimie verte », les « énergies non polluantes », les biocarburants, la « décarbonisation », tout ce qui leur permettrait de bénéficier des largesses des États pour profiter des généreux subsides offerts de manière irréfléchie par nos dirigeants politiques. Les dindons de la farce ? Nous, les citoyens ! Nombreux sont les industriels européens (surtout) qui plaident en faveur du renouvelable et ne cessent de demander des accords de plus en plus contraignants en la matière. Pour le bien de la planète ? Certainement pas. Ces décisions devraient leur garantir des retombées financières colossales, éviter que les investissements qu’ils ont faits en matière de renouvelable ne les entraînent dans une spirale financière négative et empêcher la concurrence des pays émergents. Ils veulent éviter un « subprime » de l’énergie pourtant inéluctable. Prenons l’exemple de Total, qui a abandonné toutes ses activités solaires et fermé son usine belge mais qui maintient son volet photovoltaïque en France. Pourquoi avoir gardé cette activité en France ? Mr Hollande et ses promesses de déductions fiscales à l’entreprise belgo-française y seraient-ils pour quelque chose ? En son temps, BP (British Petroleum) s’est engouffré, comme certains agriculteurs, dans la course aux subsides pour produire des biocarburants et avait même changé son nom pour Beyond Petroleum (comme c’est beau !). BP, qui avait massivement investi dans le « vert » a tout abandonné. Hélas, pas la Belgique, ni la France, ni l’Allemagne qui continuent à subventionner cette production utopique dont la rentabilité est facilement mesurée par le coût de la tonne de CO2 évitée : alors que sur le marché du carbone (ETS) la tonne se vend entre 6 et 8 €, celle des biocarburants revient à 300€. Et ces biocarburants ne sont en rien « écolo ». Le bioéthanol est produit comme la bière, par fermentation de céréales, et tout le monde sait que la fermentation produit beaucoup de CO2. Tout le monde ? Non, pas les politiques. Quant au biodiesel, il n’est qu’en partie « bio » car pour le produire il faut faire réagir de l’huile végétale avec du méthanol qui provient du méthane. Le biodiesel est donc généré à partir d’énergies fossiles. Tous les chimistes le savent. Pas les politiques. Quant aux ONG environnementales, qui fleurissent comme perce-neiges au printemps et qui ont un besoin vital de ressources financières, elles relayent les paroles sacrées de la messe climatique, effrayent le citoyen innocent et se remplissent les poches au passage. N’hésitant nullement à mentir ou à amender les faits, elles nous prédisent, avec l’aide de climatologues dédiés à LA cause, une future apocalypse des plus excitantes. Tout cela grâce à des subventions publiques aussi peu transparentes qu’abondantes. Les contribuables paient ces ONG, dont le crédo est taxer, interdire et subventionner, pour qu’elles nous dictent notre façon de vivre. Une aberration de plus dans notre société. Pour conclure, rappelons que la diabolisation du CO2 a débuté avec Mme Thatcher, qui voulait se débarrasser du National Coal Board, une entreprise étatique sensée gérer l’industrie charbonnière, qui était un véritable gouffre à subsides, que le plafond des 2°C au-delà duquel notre planète subirait des dommages irréversibles résulte de la pression exercée par Mme Merkel sur un groupe de climatologues allemands et qu’enfin le nouveau président du GIEC, une émanation de l’ONU, Mr Hoesung Lee, est aussi un membre du très discret GGGI (Global Green Growth Institute), une autre émanation de l’ONU sur laquelle il conviendrait de garder un œil particulièrement attentif. Le changement climatique ? Une magnifique opportunité pour gagner de l’argent public sur le dos d’une population fatiguée qui, cependant, commence petit à petit à sortir de sa torpeur et à se libérer de l’endoctrinement massif qu’elle a subi pendant des dizaines d’années. Lorsque le masque tombera finalement, gageons que le visage qu’il cachait sera particulièrement hideux. Il restera à payer la facture. Devinez qui le fera ? — Lire sur Contrepoints notre dossier COP21
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Mardi 23 septembre, une manifestation s’est déroulée à Ankara, devant le ministère de l’Énergie, pour protester contre les projets nucléaires du gouvernement turc. Des militants portant des blousons noirs ornés du symbole de la radioactivité et doté de banderole « Stop au nucléaire », ont notamment bloqué l’accès au bâtiment en s’allongeant par terre. La Turquie prévoit de construire trois réacteurs nucléaires et a lancé un appel d’offres en mars. Une dizaine d’entreprises auraient répondu, dont la société chinoise China Nuclear Power Components, le japonais Itochu Corporation, le français Vinci Construction Grand Projets avec le franco-belge Suez Tractebel et le canadien AECL (Atomic Energy Of Canada Limited) ou encore le géant français du nucléaire Areva. Le ministère turc ouvrira mercredi 24 septembre les offres faites et la liste définitive des entreprises ayant répondu à l’appel d’offre sera alors connue. Les autorités turques devraient rendre leur décision d’ici à la fin de l’année. « La Turquie espère avec ce projet réduire sa dépendance énergétique, surtout vis-à-vis du gaz naturel fourni par la Russie et l’Iran, mais elle se trompe : en développant le nucléaire, elle se soumettra au joug du pays fournisseur de la technologie et du combustible, commente Frédéric Marillier, de la campagne Énergie de Greenpeace France. La mise en place d’une politique d’efficacité énergétique et le développement des renouvelables constituent les seules solutions porteuses de paix et capables de répondre à la fois aux défis de lutte contre les changements climatiques, de l’indépendance énergétique et de défense du pouvoir d’achat. » Le projet nucléaire sur lequel porte l’appel d’offres lancé par le gouvernement turc concerne une capacité d’environ 4 000 mégawatts et devrait être implanté à Akkuyu, dans le sud du pays. « L’emplacement de ce futur réacteur est situé à seulement 25 km d’une ligne de faille sismique très active, explique Korol Diker, de la campagne Énergie de Greenpeace en Turquie. Une folie quand on voit les incidents graves qui se succèdent au Japon, pays lui aussi soumis à des tremblements de terre réguliers… » Suite au « die-in » organisé devant le ministère turc de l’Énergie, une quarantaine de militants de Greenpeace a été placée en garde à vue. Ils ont été relâchés sans poursuite en fin d’après-midi.
true
Le 6 juillet 2021, la Commission européenne a publié plusieurs documents qui s’inscrivent dans une série de mesures visant la redirection des flux financiers européens vers des activités plus « durables ». Nous trouvons parmi ces documents la nouvelle stratégie de la commission pour « financer la transition vers une économie durable »[1], une proposition pour le nouveau standard des obligations vertes européennes[2] (le EU Green Bond Standard), ainsi que l’adoption de l’acte délégué supplémentant l’Article 8 du règlement Taxonomie[3]. Le 21 avril 2021, la Commission européenne avait adopté une série de mesures comprenant notamment les actes délégués relatifs au volet climatique de la Taxonomie européenne[4;5], ainsi qu’une proposition de révision de la directive sur la publication d’informations en matière de durabilité par les entreprises (CSRD pour Corporate Sustainability Reporting Directive, qui se substituera à la NFRD pour Non-Financial Reporting Directive)[6] qui sera nécessaire à la mise en œuvre de la Taxonomie européenne. La Taxonomie Européenne se trouve donc au cœur de la stratégie de l’Union en matière de finance « durable » : il s’agit d’un projet réglementaire complexe, très ambitieux, dont les modalités d’application seront multiples. Nous retraçons dans cet article sa genèse et répondons à quelques questions. Quels sont les objectifs de cette Taxonomie européenne ? Comment fonctionne-t-elle ? Quels acteurs seront concernés par son application et quels en seront les usages ? Comment va-t-elle évoluer ? La genèse de la Taxonomie et ses objectifs Le développement économique et démographique des sociétés humaines s’est traduit par la croissance des flux énergétiques et matériels. Cette dernière a pour conséquence de nombreux impacts environnementaux, dont le changement climatique, la perte de biodiversité, la pollution de l’air, de l’eau et des sols, la raréfaction de certaines ressources naturelles. Les sociétés humaines sont entrées dans une crise de soutenabilité. L’Union européenne s’est dotée d’un plan de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre qui devrait la conduire à la « neutralité carbone » à horizon 2050, avec un jalon intermédiaire à -55% en 2030 par rapport aux niveaux de 1990. Dans l’étude d’impact de son plan climat[7], la valeur de l’investissement annuel nécessaire à l’atteinte de cet objectif s’élève à €350 milliards. Ce montant est rappelé dans la « stratégie pour financer la transition vers une économie durable », aux côtés des €130 milliards annuels nécessaires à l’atteinte de ses autres objectifs environnementaux. L’investissement public pourrait ne pas suffire à canaliser de telles sommes, et il est donc nécessaire de réorienter les flux financiers privés dans des activités compatibles avec la direction générale prise. Le 8 mars 2018, la Commission européenne a communiqué son « plan d’action pour financer la croissance durable[8] ». Le 1er élément de ce plan d’action est la création d’une Taxonomie européenne. Le terme utilisé dans les documents officiels est « taxinomie » (formé sur le grec nómos (loi, règle), ce qui concerne les questions de classification, alors que la taxonomie qui est formée sur le grec ónoma (nom), se rapporte aux questions de nomenclature, et qui est donc plutôt une instance de classification. Le terme de Taxonomie a été largement repris, même en français, et pour des raisons de lisibilité nous utiliserons donc « Taxonomie ». La Commission européenne a donc chargé un groupe d’experts pour la finance durable (Technical Expert Group, ou TEG, fort de 35 membres) d’élaborer une première version de la Taxonomie axée sur les objectifs d’atténuation et d’adaptation au changement climatique. Ce groupe a rendu son rapport final[9] en mars 2020. Ce rapport contient des recommandations relatives à la conception générale de la Taxonomie européenne, ainsi que des conseils sur la manière dont les entreprises et les institutions financières peuvent (et devront) publier des informations en utilisant la Taxonomie. Il contient une proposition d’activités économiques couvertes ainsi que des critères techniques permettant d’évaluer la durabilité d’une activité. Jean-Yves Wilmotte, Manager Responsable de la pratique finance de Carbone 4 Carbone 4 était représenté au TEG (Technical Expert Group) par Jean-Yves Wilmotte[10], manager responsable de la pratique finance de Carbone 4. Le TEG avait pour mandat d’aider la Commission européenne à élaborer : Un système de classification - la Taxonomie européenne – permettant de déterminer si une activité pouvait être considérée comme « durable » sur le plan environnemental ; Le développement d’un standard d’obligations vertes (EU Green Bond Standard) ; Le développement d’indices de marché alignés avec les accords de Paris ; Le reporting des entreprises qui doit alimenter la transparence nécessaire à la mise en œuvre de toutes les autres initiatives du secteur financier. C’est sur le troisième point, les indices climatiques, Climate Transition Benchmarks (CTB) et Paris-Aligned Benchmarks (PAB) que Jean-Yves Wilmotte a particulièrement travaillé. Le Règlement Taxonomie (UE) 2020/852[11] a été publié au Journal Officiel de l’Union Européenne en juin 2020. Ce règlement, à la différence d’une directive, s’applique directement à tout acteur européen, sans avoir besoin d’une transposition dans le droit des États membres. En octobre 2020, la Plateforme Européenne sur la Finance Durable a été mise en place et a pris le relai du groupe d’experts (TEG) dans l’élaboration de la Taxonomie ; elle a notamment pour rôle de contribuer à définir les critères techniques qui seront finalement utilisés, ainsi que la revue continue du Règlement Taxonomie. La Plateforme a publié son premier rapport[12] en mars 2021. Quel est le fonctionnement de cette taxonomie ? L’objectif de la Taxonomie européenne est la création d’un système de classification de ce qui est considéré comme « durable » d’un point de vue environnemental et social. Elle crée un cadre et des principes pour évaluer les activités économiques à l’aune de six objectifs environnementaux. Les six objectifs environnementaux Elle définit des critères d’examen technique pour chaque activité économique, afin de déterminer si celles-ci peuvent être considérées comme « durables ». À noter que l’esprit de la taxonomie est d’établir une qualification des activités, et non des actions : autrement dit, une activité est considérée comme « durable » en tant que telle, indépendamment du fait qu’elle se substitue à une autre activité moins « durable », ou bien qu’elle s’y ajoute. Son fonctionnement est le suivant : une activité peut être considérée « durable » si elle contribue substantiellement à l’un des six objectifs environnementaux, sans causer de préjudice important à l’un des cinq autres objectifs. Une activité doit également respecter des critères sociaux basiques pour être considérée comme « durable » (alignement sur les principes directeurs de l’OCDE à l’intention des entreprises multinationales et les principes directeurs des Nations Unies relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme). Procédure pour évaluer la durabilité d'une activité La Taxonomie européenne est probablement le projet de réorientation des flux financiers le plus complexe jamais créé. Cela demande d’identifier et d’évaluer l’ensemble des activités au sein d’une économie et de déterminer si cette activité peut être « durable ». Dans la version adoptée le 21 avril de l’acte délégué relatif à l’atténuation, des critères d’examen technique sont précisés pour 88 activités. Les activités utilisant le gaz naturel et le nucléaire comme vecteurs énergétiques sont l’objet d’intenses discussions non encore terminées, et ne figurent pas dans les premiers actes délégués. Ces activités feront l’objet d’un acte délégué spécifique. De plus, la Taxonomie différencie plusieurs « nuances de vert » lors de l'évaluation de la contribution substantielle à l'atténuation : Comme nous l'avons vu, les activités « durables » contribuent donc substantiellement à l’un des six objectifs environnementaux, sans causer de préjudice important à l’un des cinq autres objectifs, tout en respectant des critères sociaux basiques. Ainsi, la production d’électricité par une centrale hydroélectrique peut être une activité considérée comme « durable » si elle satisfait à l’un des critères de contribution substantielle suivants : (a) l’installation de production d’électricité est une centrale au fil de l’eau et ne dispose pas de réservoir artificiel ; (b) la densité de puissance de l’installation de production d’électricité est supérieure à 5 W/m2 ; (c) les émissions de GES tout au long du cycle de vie de la production d’électricité par une centrale hydroélectrique sont inférieures à 100g équivalent CO2e/kWh. L’activité de production d’électricité par une centrale hydroélectrique doit également ne pas causer de préjudice important à l’un des cinq autres objectifs, tout en respectant les critères sociaux basiques pour être considérée comme « durable ». Le seuil de 100gCO2e/kWh se retrouve généralement dans les autres modes de production et de transmission électrique. L’activité de collecte et de transport de déchets non dangereux peut être une activité considérée comme « durable » si elle satisfait aux critères de contribution substantielle suivants : (a) Les déchets doivent être triés à la source et collectés séparément ; (b) les déchets doivent être destinés à des opérations de réemploi ou bien de recyclage. L’activité de collecte et de transport de déchets non dangereux doit également ne pas causer de préjudice important à l’un des cinq autres objectifs, tout en respectant les critères sociaux basiques pour être considérée comme « durable ». Les activités « transitoires » sont les activités pour lesquelles il n’existe pas d’alternative bas-carbone économiquement ou technologiquement viable, et peuvent être considérées comme contribuant substantiellement à l’atténuation du changement climatique lorsque ces activités : « a) présentent des niveaux d’émission de gaz à effet de serre qui correspondent aux meilleures performances du secteur ou de l’industrie ; b) n’entravent pas le développement ni le déploiement de solutions de remplacement sobres en carbone ; c) n’entraînent pas un verrouillage des actifs à forte intensité de carbone, compte tenu de la durée de vie économique de ces actifs. » Ainsi, l’activité de transport ferroviaire interurbain de voyageurs peut être considérée comme « durable » si : (a) Ses émissions directes de CO2 (à l’échappement) sont nulles ; [c’est-à-dire des trains 100% électriques ou fonctionnant à l’hydrogène]. Elle est considérée comme « transitoire » si : (b) Ses émissions directes de CO2 à l’échappement sont nulles sur une voie équipée de l’infrastructure nécessaire, et qu’un moteur conventionnel est utilisé lorsqu’une telle infrastructure n’est pas disponible (bimodal) ; [c’est-à-dire des trains électriques lorsque la ligne dispose de caténaires et diesel sinon]. L’activité de transport ferroviaire interurbain de voyageurs doit également ne pas causer de préjudice important à l’un des cinq autres objectifs, tout en respectant les critères sociaux basiques pour être considérée comme « transitoire » ou bien « durable » (en fonction du critère de contribution substantielle). L’activité de production d’aluminium primaire peut également être une activité considérée comme « transitoire » si elle répond à deux des trois critères de contribution substantielle suivants jusqu’en 2025 et à tous les critères de contribution substantielle suivants après 2025 : (a) les émissions de gaz à effet de serre (sur le périmètre définis dans le cadre du système d’échange des quotas d’émissions de gaz à effet de serre) ne dépassent pas 1 484tCO2 par tonne d’aluminium liquide non allié, soit la valeur moyenne des 10% d’installations les plus efficaces ; (b) l’intensité carbone des émissions indirectes liées à l’électricité (scope 2) ne dépasse pas le seuil de 100gCO2e/kWh ; (c) la consommation d’électricité pour le processus de fabrication ne dépasse pas 15,5MWh par tonne d’aluminium. L’activité de production d’aluminium secondaire peut être directement considérée comme « transitoire » : le fait que l’aluminium produit est secondaire dispense l’activité de critère de contribution substantielle. L’activité de production d’aluminium primaire ou secondaire doit également ne pas causer de préjudice important à l’un des cinq autres objectifs, tout en respectant les critères sociaux basiques pour être considérée comme « transitoire ». Il y a 21 activités « transitoires ». Les activités « habilitantes » sont les activités qui permettent à d’autres activités qu’elles-mêmes de contribuer à l’atteinte d’un des six objectifs environnementaux, et peuvent être considérées comme contribuant substantiellement à l’un des six objectifs environnementaux dès lors que ces activités : a) n’entraînent pas un verrouillage dans des actifs qui compromettent des objectifs environnementaux à long terme, compte tenu de la durée de vie économique de ces actifs ; b) ont un impact environnemental positif significatif sur la base de considérations relatives au cycle de vie. Ainsi, la construction d’infrastructures pour la mobilité des personnes est une activité « habilitante », dès lors qu’elle est destinée à la mobilité active (marche, vélo…), ou bien à la recharge électrique ou le réapprovisionnement en hydrogène. Il y a 24 activités « habilitantes ». Il est utile de préciser que les activités « transitoire » et « habilitantes » peuvent contribuer substantiellement à l’un des objectifs environnementaux et à ce titre, être qualifiées de « durables ». In fine, la qualification de « durable » est l’objectif principal de la taxonomie. La qualification des activités « transitoire » et « habilitantes » parmi les activités « durables » fera simplement l’objet d’une mention dans le reporting de ces activités. Des modalités d’application très vastes Le règlement Taxonomie sera appliqué de manière transverse, dans le cadre de plusieurs réglementations et initiatives que nous allons évoquer dans cette partie. Il convient de distinguer les modalités d’application obligatoires, que les acteurs concernés devront respecter, et volontaires, qui ne seront pas imposées mais qui joueront un rôle dans la structuration du marché de la finance « durable ». Les usages obligatoires : Reporting dans le cadre de l’Article 8 du Règlement Taxonomie : Les entreprises sujettes aux exigences de reporting extra-financier dans le cadre de la directive sur la publication d'informations non financières (NFRD, remplacée par la CSRD, voir note 6) sont les entités d’intérêt public (voir Encadré) de plus de 500 salariés et ces mêmes entités sont celles sujettes aux exigences de reporting dans le cadre de l’Article 8 du Règlement Taxonomie. Les sociétés concernées (voir Encadré) devront publier les informations suivantes : La part de leur chiffre d’affaires provenant de produits ou de services associés à des activités économiques pouvant être considérées comme « durables » (les activités « transitoires » et « habilitantes » sont distinguées). la part de leurs dépenses d’investissement (CapEx) et la part de leurs dépenses d’exploitation (OpEx) liée à des actifs ou à des processus associés à des activités économiques pouvant être considérées comme « durables » (les activités « transitoires » et « habilitantes » sont distinguées). Une proposition de révision de la NFRD (pour Non-Financial Reporting Directive), se nommant CSRD (pour Corporate Sustainability Reporting Directive) a été publiée en même temps que les actes délégués pour l’atténuation et l’adaptation. Elle propose d’étendre le champ d'application de ces obligations à toutes les entités d’intérêt public et sans application du seuil de 500 salariés ni admission des titres sur un marché réglementé qui prévalaient dans la NFRD ; ainsi qu’aux PME cotées (à l'exception des microentreprises). Le nombre d’entreprises couvertes passerait donc de 11 000 à environ 50 000. Des exigences plus légères s’appliqueraient cependant aux plus petites entreprises. Les entités d’intérêt public sont les établissements de crédit, les entreprises d’assurance et de réassurance, les institutions de prévoyance, les mutuelles, les sociétés dont les titres sont admis aux négociations sur un marché réglementé, certaines sociétés qui ont un bilan consolidé ou combiné supérieur à 5 milliards d’euros. Les sociétés financières devront également publier ces éléments appliqués à leurs encours (sociétés d’investissement), leur bilan (établissements de crédit), ou portefeuille de souscription (compagnies d’assurances). L’acte délégué lié aux modalités précises de l’application de l’Article 8 du Règlement Taxonomie fait partie des documents publiés le 6 juillet 2021. Cette obligation de reporting s’appliquera dès janvier 2022 sur la base de l’exercice 2021 pour les deux premiers objectifs environnementaux (atténuation et adaptation), puis dès janvier 2023 sur la base de l’exercice 2022 pour les quatre autres objectifs environnementaux. Dans un second temps, des indicateurs clés de performance (KPIs) accompagnant et précisant ces obligations de reporting devront être publiés par les entreprises (janvier 2023 sur la base de l’exercice 2022) et les institutions financières (janvier 2024 sur la base de l’exercice 2023). Reporting dans le cadre des Articles 5 à 7 du Règlement Taxonomie La règlement Taxonomie fait un renvoi au sein de ses articles 5 à 7 vers le règlement « Disclosure » ou SFDR[13] (Sustainable Finance Disclosure Regulation). Les produits financiers couverts par ce Règlement Disclosure, devront publier un reporting approprié, décrit ci-dessous. Les produits financiers au sein du règlement Disclosure se classifient de la façon suivante : Les produits dits Article 9 (numéro de l’article du règlement Disclosure qui les caractérisent), les plus ambitieux, sont ceux ayant un objectif d’investissement durable. Les produits dits Article 8 sont ceux intégrant des caractéristiques sociales ou environnementales. Les autres produits, dits Article 6, sont les produits financiers ne visant pas d’objectif d’investissement durable ou d’intégration des caractéristiques environnementales ou sociales. Le règlement Taxonomie prévoit donc que les produits financiers ayant un objectif d’investissement durable (Article 9 au sein de la SFDR) et les produits intégrants des caractéristiques environnementales ou sociales (Article 8 au sein de la SFDR), devront faire l'objet de la publication des informations suivantes : Les informations relatives à la contribution des investissements sous-jacents au produit financier à l’un ou plusieurs des six objectifs environnementaux ; Une description de la façon et de la mesure dans laquelle les investissements sous-jacents au produit financier sont effectués dans des activités économiques pouvant être considérées comme « durables », c’est-à-dire la part du portefeuille aligné avec la taxonomie. Le règlement Taxonomie prévoit également que les produits financiers ne visant pas d’objectif d’investissement durable ou d’intégration des caractéristiques environnementales ou sociales (Article 6 au sein de la SFDR) en fassent l’objet d’une déclaration précise. Les usages volontaires : Au-delà des exigences de reporting obligatoire très large, le Règlement Taxonomie sera également utilisé de manière volontaire par le marché, dans le cadre de la création de solutions d’investissement. Le 2ème élément du « plan d’action européen pour financer la croissance durable » consiste à créer des normes et des labels pour les produits financiers « verts ». Ainsi, la norme des obligations vertes et la possibilité d’utiliser le cadre du label écologique de l’UE (l’Ecolabel) pour certains produits financiers à destination des particuliers font partie des usages volontaires de la Taxonomie européenne. Les obligations vertes, ou le EU Green Bond Standard Le marché des obligations vertes s’est fortement développé ces dernières années. Ces obligations requièrent une définition de ce qui peut être considéré comme vert. Cependant, les définitions sur lesquelles s’est appuyé ce marché (par exemple celle des Green Bond Principles) sont nettement moins exhaustives et ambitieuses que la Taxonomie européenne. Le Groupe d’Experts (TEG) a ainsi recommandé en juin 2019[14], puis en mars 2020[15], l’utilisation de la Taxonomie européenne dans le cadre de l’émission d’obligations vertes. Il s’agit notamment de renforcer la transparence vis-à-vis des parties prenantes et en particulier des acteurs financiers qui investissent dans des obligations vertes en fournissant des lignes directrices sur : Les activités éligibles Les principes à respecter Les indicateurs à suivre Le reporting Le respect des DNSH (pour Do No Significant Harm, i.e. ne cause de préjudice important à aucun autres des objectifs environnementaux) Les objectifs environnementaux poursuivis par l’obligation verte au sens de la taxonomie Sur la base d’une étude d’impact et d’une consultation publique[16], qui ont été tenues en 2020, la Commission européenne a donc rendu sa proposition pour son nouveau standard pour les obligations vertes européennes. Le standard sera ouvert aux émetteurs européens et extra-européens, qu’ils soient des entreprises, des États, des institutions financières. Ce standard requiert notamment que 100% des fonds levés respectent les exigences de la Taxonomie européenne pour pouvoir appeler l’obligation correspondante une « obligation verte européenne ». C’est donc un élément structurant et fort vers une standardisation du marché des obligations vertes basé sur la Taxonomie européenne. Ecolabel L’utilisation de labels peut permettre d’améliorer la lisibilité de certains produits financiers, notamment à destination des investisseurs particuliers. Parmi les labels utilisés actuellement pour la promotion des produits financiers (comme des fonds d’investissement), nous trouvons : En France : le label ISR, le label GreenFin. En Europe : les labels LuxFlag Climate Finance et LuxFlag Environnement, Nordic Swan Ecolabel, Towards Sustainability. Le projet d’Ecolabel consisterait à labelliser des fonds dont les investissements sous-jacents contribueraient aux objectifs environnementaux précisés dans la Taxonomie européenne. Un « score Taxonomie », ou d’alignement avec la Taxonomie, serait calculé au niveau du fonds à l’aide de la part de financement des sociétés dont le chiffre d’affaires ou les dépenses d’investissement seront considérés comme « durables » par le Règlement Taxonomie. Ce label a donc le potentiel de permettre à un fonds l’obtenant d’afficher de façon lisible sa contribution à la « durabilité » telle que définie par la Taxonomie. Il est possible de consulter les propositions actuellement sur la table de cet Ecolabel dans son 4ème rapport technique[17]. La publication finale de l’Ecolabel pour les produits financiers à destination des particuliers est prévue pour la fin de l’année 2021. Un net renforcement des exigences de reporting en matière de durabilité pour les entreprises et les institutions financières devrait induire une plus grande disponibilité des données liées à la durabilité de l’activité des entreprises. Ces nouvelles données pourraient permettre un développement de ces usages volontaires qui ont le potentiel de structurer largement le marché des produits financiers autour de la Taxonomie européenne. La Taxonomie européenne est en cours de finalisation : les actes délégués relatifs à l’atténuation et à l’adaptation au changement climatique et l’acte délégué précisant les modalités d’application obligatoires sont déjà publiés, ainsi que la proposition de norme EU Green Bond Standards. La version finale de l'Ecolabel devrait voir le jour d’ici la fin 2021. Les actes délégués concernant les quatre autres objectifs environnementaux visés par le règlement Taxonomie devraient être publiés en 2022. Les critères d’examen technique permettant d’évaluer la durabilité des activités seront révisés tous les trois ans par la Plateforme Européenne sur la Finance Durable (la première révision est annoncée pour juillet 2022). La Taxonomie jouera un rôle central dans la stratégie de l’Union en termes de finance durable. Elle sera utilisée comme référence par d’autres initiatives, comme le dispositif Benchmark[18] (certains composants des indices seront exclus s’ils portent préjudice à l’un des objectifs environnementaux), le programme d’investissement européen InvestEU[19] (qui intégrera progressivement des exigences en lien avec la Taxonomie), ainsi que les obligations fiduciaires, de conseil en investissement et en assurance[20]. https://ec.europa.eu/finance/docs/level-2-measures/taxonomy-regulation-delegated-act-2021-2800-impact-assessment_en.pdf Vers une Taxonomie brune ? La transformation de l’économie indispensable à l’aune du changement climatique nécessite une orientation des financements et investissements vers des activités plus durables. Elle nécessite également un large désinvestissement concernant les activités les moins durables, reposant sur l’utilisation des énergies fossiles, responsable de la crise de soutenabilité que nous vivons et qu’il est urgent d’arrêter. L’accord politique du Règlement Taxonomie contient ainsi une clause assignant la tâche à la Commission de prévoir dans un rapport dans quelle mesure la Taxonomie européenne pourrait être étendue à une Taxonomie décrivant les activités les plus nuisibles (Taxonomie « brune »), ainsi que les activités à faible impact environnemental.
true
C’est un long tube en forme de blizzard que l’on voit, sur certaines vidéos, fendre l’horizon à toute vitesse. Et pour cause : le Texas, un État du Sud des États-Unis plutôt habitué aux températures douces, connaît depuis quelques jours une inhabituelle vague de froid hivernal, au point de donner lieu à d’étranges phénomènes météorologiques. Ainsi de cette « tornade de neige » (Snownado ou Snow Devil en anglais, selon les expressions consacrées) filmée par certains passants du côté de Cedar Creek, un réservoir situé entre les comtés de Henderson et Kaufman, à 80 kilomètres au sud-est de Dallas. Ces derniers jours, au moins quatre tornades sont par ailleurs apparues aux États-Unis, selon le site spécialisé weather.com, dont une s’est abattue en pleine nuit sur le sud-est des États-Unis, en Caroline du Nord, tuant trois personnes et faisant dix blessés. A witness recorded this video of what you could call a snownado over Cedar Creek Lake near Gun Barrell City in East Texas this morning. The small tornado/waterspout was seen over land and water for a few minutes before dissipating despite single digit temps and snow on the ground pic.twitter.com/OhRgurDm7Z pic.twitter.com/OhRgurDm7Z L’explication (technique) est la suivante : comme le rapportent plusieurs médias, de telles snownados se forment, de façon très rare, lorsqu’un front d’air froid se déplace sur une surface plus chaude, et que de brefs changements de direction du vent se heurtent à des courants d’air opposés, « forçant » cette masse d’air à gagner de la hauteur en tournant. Dans le détail, la neige collée au sol peut former de la vapeur ou du brouillard lorsqu’elle est réchauffée par les rayons du soleil, et c’est cet air à basse pression qui est ensuite aspiré par le vortex, entraînant au passage des flocons de neige et formant, in fine, cet impressionnant entonnoir en forme de tornade. Le tout sous des températures qui continuent d’atteindre jusqu’à –15°C. Au moins 20 morts aux États-Unis Avec le Texas, où l’état d’urgence a été déclaré, les États du Kentucky, du Mississippi, ou encore de l’Alabama font partie des plus touchés par la vague de froid qui paralyse une partie du pays depuis quelques jours. Plus de 3,5 millions de foyers et de commerces étaient privés de courant mardi 16 février au soir, selon le site poweroutage.us, et au moins 20 personnes ont déjà trouvé la mort, selon les médias américains. La vague de froid a en outre fait au moins six morts dans le nord du Mexique, dont trois par hypothermie et un par intoxication en raison d’un chauffage défectueux, selon un bilan cité par l’AFP le 17 février. Comment expliquer la violence de cet épisode ? C’est évidemment toute la question. Le « spectaculaire coup de froid qui a frappé les États-Unis continentaux est lié à la combinaison d’un anticyclone arctique charriant des températures glaciales et d’une dépression très active avec des vagues de précipitations », a expliqué le service météorologique national (NWS) lundi 15 février. Déstabilisation du vortex polaire Or, l’apparition de cet « anticyclone arctique » jusqu’au sud du continent américain est bel et bien lié au dérèglement climatique : comme le rappelait en janvier dernier la chercheuse Jennifer Francis, scientifique spécialiste de l’atmosphère à l’Institut océanographique de Woods Hole, le vortex polaire stratosphérique, c’est-à-dire la masse d’air froid « provenant de l’Arctique qui se met à tournoyer chaque hiver avant de se dissiper au printemps », est de plus en plus fréquemment déstabilisé par le rétrécissement de la banquise arctique, elle-même provoquée par la hausse récente et fulgurante des températures dans l’Arctique (pour rappel, l’Arctique s’est réchauffé deux fois plus vite que le reste du monde au cours des 30 dernières années). D’où sa capacité à atteindre, aujourd’hui, des zones pourtant très éloignées comme le Texas. « Ce phénomène n’intervient pas en dépit du dérèglement climatique, mais à cause du dérèglement climatique » « Ce phénomène n’intervient pas en dépit du dérèglement climatique, mais à cause du dérèglement climatique » Judah Cohen, directeur des prévisions saisonnières au sein de l'entreprise Atmospheric and Environmental Research
true
Un portrait ? Il aurait préféré "un article plus modeste", dit vouloir éviter la "surmédiatisation". Avant d'accepter de nous recevoir chez lui, dans le centre-ville de Grenoble, où il réside depuis quinze ans. Voilà l'antre d'Aurélien Barrau, astrophysicien et nouvelle icône de la lutte contre le réchauffement climatique. Un énorme tigre en peluche trône au pied du canapé. Deux lapins sautillent dans l'appartement. "Je ne suis pas un adepte des animaux de compagnie, mais ils étaient abandonnés", se justifie-t-il. Attablé dans sa cuisine, "presque gêné", le scientifique prévient : "On m'a trop vu. Je dois encore faire Bourdin et France 2 ; après, je refuse tout. La notoriété ne m'intéresse pas, je n'ai rien à vendre, je voulais juste que mon message soit entendu." Il l'a été. A 45 ans, ce spécialiste des trous noirs, professeur à l'université de Grenoble et chercheur au CNRS, connaît une ascension médiatique "météorique". En quelques semaines, son plaidoyer écologique face caméra, pour le média en ligne Brut, a été vu des millions de fois. Il est désormais reconnu dans la rue, reçoit des centaines de mails. Son premier "coup" remonte au lendemain de la démission de Nicolas Hulot. Il est à l'origine d'une tribune dans Le Mondeappelant les politiques à lutter contre le "cataclysme planétaire". Deux cents personnalités, comme Jude Law, Pedro Almodóvar ou Charles Aznavour, y apposent leur signature. Derrière ce fait d'armes : Juliette Binoche, qui lui a ouvert son carnet d'adresses. Tous deux se sont liés d'amitié il y a un an sur le tournage du prochain film, de science-fiction, de Claire Denis, High Life. Il y officiait comme conseiller scientifique. Mais c'est sa prise de parole filmée au festival Climax, à Bordeaux, début septembre, qui révèle au grand public ce visage anguleux. Car Aurélien Barrau, c'est d'abord un look. Cheveux longs, lunettes d'aviateur, santiags, pendentif peace and love, bracelets ethniques à un bras, grosse montre dorée accrochée à l'autre. Celui qui combat les préjugés sur les écolos "doux dingues, rêveurs, pâles et tristes" a tous les attributs du prophète baba cool. A la tribune, il ne se lancera pas dans un exposé scientifique. "Je vais vous parler de politique." Et enchaînera douze minutes de phrases chocs pour décrire la catastrophe en cours. S'il concède "s'emporter parfois", il se dit simplement réaliste : "Pas besoin de noircir le tableau ou d'un prix Nobel pour comprendre qu'il ne restera plus grand-chose dans cent ans." Devant nous, il adoucit cependant son propos : "Je ne pense pas que l'humanité va disparaître, mais des gens vont mourir, et c'est déjà triste..." LIRE AUSSI >> Réchauffement climatique: 50% des espèces de la planète seraient menacées Fils unique d'un père journaliste reconverti dans l'événementiel et d'une mère au foyer, Aurélien Barrau a grandi à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine). Il se souvient avoir ajouté "personne n'est parfait" sur son CV en se présentant au CNRS : "Je suis bobo, j'ai un bel appart, et je suis plutôt de gauche, mais si en plus je viens de Neuilly, je donne le bâton pour me faire battre." Collégien, il se disait déjà écologiste, "par sensibilité à la vie". Et subissait les moqueries de ses camarades. Contrairement à un Pierre Rabhi et sa théorie du colibri, ce père de deux adolescents n'est pas convaincu que l'effort individuel suffise. Il prend néanmoins les transports en commun, s'apprête à vendre sa voiture "trop polluante", est végétarien et mange bio parce qu'il a les "moyens de le faire". Antispéciste, il dit appartenir à "la tribu des vivants", sans vouloir passer pour un radical pour autant : "Je suis conscient qu'il est compliqué d'accorder les mêmes droits à une fourmi qu'à un éléphant." Comment ce spécialiste du big bang a-t-il fini par entrer dans la lumière ? Il y a ce look, certes. Et ce don pour la vulgarisation qui lui permet de disserter sur l'Univers à l'antenne de France Culture et que lui reconnaît l'astrophysicienne Françoise Combes, signataire de sa tribune. Elle décrit un homme "avec du bagou, du charisme, qui sait s'adresser au grand public". Comme un certain Hubert Reeves. Lui aussi militant écolo. Lui aussi astrophysicien. "Ils connaissent la grandeur de l'Univers, les gens se disent qu'ils doivent connaître la petitesse de notre planète", analyse David Cormand, secrétaire national d'Europe Ecologie-Les Verts. Notre homme, lui, n'y voit aucun rapport, cultive juste l'éclectisme, se dit passionné d'art, de poésie, a soutenu une thèse de philosophie. Avec un Hulot démissionnaire, un parti écologiste à la peine et une parole politique complètement décrédibilisée sur le sujet, Aurélien Barrau vient sans doute combler un vide dans un monde où un partage sur Facebook, accompagné de quelques coeurs, a l'apparence d'un bulletin de vote. Il n'est pas désabusé pour autant : "On doit réinvestir le politique", déclare-t-il. Lui n'a jamais milité ni été encarté, mais a toujours voté. "A gauche, pas toujours écolo." Son appel serait "une occasion de voir si le politique existe encore" : "Soit les élus seront les pires lâches de l'histoire, soit ils seront les premiers héros." Des responsables politiques de premier plan l'ont d'ailleurs contacté. Il préfère taire leurs noms pour ne pas être récupéré : "Nos discussions étaient sincères. Ils m'ont dit qu'ils savent qu'il faut agir, mais qu'ils n'y arrivent pas. Moi, je ne prétends pas avoir les solutions, il y a des experts bien plus compétents pour ça." Mais ce dont il est sûr, c'est de la nécessité de prendre des "mesures coercitives, impopulaires, s'opposant à nos libertés individuelles". Voudrait-il instaurer une dictature verte ? "Pas question de revenir à l'âge de pierre ni de créer un état stalinien de l'écologie", répond celui qui prône une "décroissance heureuse", une redistribution des richesses et une ouverture partielle des frontières. Il ne voit pas non plus de problème à la présence, parmi les signataires de son appel, de personnes peu exemplaires en matière d'écologie ou marquées à droite, comme Alain Delon : "C'est une bonne nouvelle, il faut dépasser les clivages." Et de répéter, comme un mantra : "J'ai dit tout ce que j'avais à dire. Je ne suis qu'un passeur. Je ne vais pas passer ma vie sur les plateaux de télé, mais retourner à mes calculs... Sans m'interdire de continuer à donner mon avis quelquefois." S'éclipser pour mieux briller ?
true
Les deux plus gros pollueurs de la planète viennent d’accepter de s’engager sur des réductions d’émission de gaz à effet de serre (GES). Cet engagement survient une semaine après la synthèse à l’intention des décideurs, présentée par le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC), destinée à préciser les décisions nécessaires pour éviter les conséquences du dérèglement climatique. Il est annoncé le jour même de la publication, par l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), d’un rapport sur l’évolution du marché de l’énergie à horizon 2040. Ce rapport de l’AIE fait état d’une prévision d’émissions de GES alarmante risquant d’entraîner une hausse des températures bien supérieure à l’objectif de limitation du réchauffement mondial à 2 degrés. Passé ce seuil, commente Le Monde, « les événements climatiques extrêmes risquent de se multiplier, et le niveau de la mer menace de s’élever dangereusement. » « Cet objectif de 2 degrés requiert des actions urgentes afin de ramener le système énergétique sur une voie plus sûre », selon l’AIE. L’énergie représente un enjeu majeur qui conditionne le monde de demain. Aussi bien en termes géopolitiques, climatiques qu’économiques. L’accord entre la Chine et les États-Unis est historique. Faut-il y voir une volonté de rattraper notre vieux continent dans sa course aux énergies vertes et intermittentes ? Il n’en est rien, nos deux champions de la pollution sont également déjà les deux plus gros producteurs éoliens au monde. La Chine ayant détrôné les États-Unis en 2011 de la place de plus gros producteur d’électricité éolienne de la planète, avec 42GW installés contre 40 aux États-Unis. Depuis 2011, elle a dépassé 90GW, pendant que l’Allemagne, dont la production d’électricité émet pas moins de 10 fois plus de CO2 que la production française, se contente de la médaille de bronze avec 35GW éoliens. Que peut alors cacher cet accord passé entre les deux plus gros pollueurs au monde, dont la course chimérique aux énergies vertes ne semble pas avoir porté ses fruits ? Mention du nucléaire On peut noter que le rapport de l’AIE et la note du GIEC à l’intention des décideurs ont un point commun : la façon dont le nucléaire y est décrit. Le GIEC, en effet, le mentionne pour la première fois parmi les solutions à adopter d’urgence pour ne pas atteindre un point de non retour en matière climatique. Et l’AIE prévoit 60% d’augmentation de l’énergie nucléaire dans le monde, à horizon 2040, sauf en Europe où une baisse de 10% est attendue. La Chine ne cache pas ses ambitions dans ce domaine, par sa volonté de gagner la course au Thorium, ou par ses deux grands groupes, CGN et CNNC, qui construisent actuellement près d’une trentaine de réacteurs nucléaires en Chine. Sa coopération et ses accords avec EDF doivent lui permettre l’exportation de sa technologie nucléaire dans le monde. Dans le même temps, l’Iran négocie activement avec les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU, dont les États-Unis et la Chine, afin de pouvoir développer sa propre capacité nucléaire civile. Elle vient de signer, mardi, un accord avec la Russie pour la construction de deux réacteurs nucléaires, avec possibilité d’extension à quatre. À terme, c’est vingt centrales que l’Iran a programmées. Le nouveau cadre d’action européen en matière de climat vient de recentrer sa priorité sur les réductions d’émissions de GES en faisant passer au second plan les objectifs des États, en termes de moyens qui étaient réputés y parvenir. Ce qui semble procéder du bon sens le plus élémentaire ces moyens s’étant révélés parfaitement inefficaces. L’accord sino-américain d’aujourd’hui s’est conclu malgré des tensions exacerbées et ne dévoile pas les projets qui le sous-tendent ni les moyens envisagés. La rencontre entre les deux dirigeants se présentait sous les pires auspices d’une guerre sans merci, sur fond d’espionnage et de rivalité stratégique territoriale. Le contexte peut faire douter qu’il ne s’agisse que de projets de moulins à vent. L’engagement chinois ne consiste, d’ailleurs, qu’à réduire ses émissions après 2030, date jusqu’à laquelle elles devraient continuer à croître malgré sa fantastique puissance éolienne installée. Et pour comprendre toutes les raisons de la course chinoise aux énergies vertes jusqu’alors, certains éléments ne doivent pas être méconnus. Les mécanismes pour un développement propre (MDP) participent au financement et au transfert de technologie vers des pays « en développement » pour des projets de réduction d’émission. La Chine en est le principal bénéficiaire avec 60% de ces fonds. Ces économies de CO2 présumées servent aux industriels des pays développés, auxquels ce mécanisme permet, avant tout, de polluer à moindre coût, comme le remarque le China Institute, en ces termes : « Les entreprises chinoises voient par ailleurs, dans ce mécanisme, un moyen rapide d’obtenir des équipements de pointe, alors qu’elles ne disposent souvent pas des connaissances techniques nécessaires à leur maintenance sur le moyen et long terme. Quant aux entreprises occidentales, elles sont naturellement attirées par les économies que représentent les crédits carbones en leur permettant de polluer à moindre coût, plutôt que par le bénéfice socio-environnemental des projets MDP. » La Chine et l’éolien Sa place parmi les principaux fabricants d’éoliennes et de panneaux solaires conforte son intérêt pour ce développement. Nous aurons ainsi subventionné les industries éoliennes et photovoltaïques chinoises, qui auront participé à permettre le recours au charbon européen. Nous avons cédé notre technologie nucléaire à la Chine, désormais en mesure de l’exporter et de prendre toute sa place dans l’augmentation de 60% qui est prévue pour cette technologie dans le monde. Les deux plus gros producteurs d’électricité éolienne au monde sont aussi les deux plus gros pollueurs. Ils viennent enfin de s’engager à chercher une solution. Notre « modèle allemand » ne déroge d’ailleurs pas au cumul de plus gros producteur éolien européen et plus gros pollueur, en raison des émissions liées à sa production d’électricité. En 2012, la France a été classée par KPGM n°1 mondial pour la qualité de son électricité. Elle est encore n°2 dans le classement 2014. Est-ce une spécialité française de s’autoflageller et croire toujours que tout est mieux ailleurs ? À refuser de tirer toutes les conséquences d’un quart de siècle de transition énergétique, nous ne manquerons pas de devenir les dindons de la farce verte.
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Plus la fin du sommet approche, moins les ONG sont les bienvenues à Copenhague. Dès ce mardi, elles n’ont plus qu’un accès limité au Bella Center, qui accueille les négociations de l’Onu sur le climat. Parmi les 16 000 observateurs indépendants accrédités au départ, 1 000 personnes pourront accéder au centre de conférences à partir de jeudi, et 90 seulement vendredi ! Il est inquiétant de voir limité l’accès aux ONG. La négociation sur ce défi majeur pour l’humanité qu’est le changement climatique ne doit pas se dérouler derrière des portes closes. La présence d’observateurs indépendants est essentielle. La raison officiellement évoquée par les organisateurs est qu’il n’y aura plus assez de place dans le centre de conférences pour contenir tout le monde. Mais aucune restriction n’a pour l’instant été annoncée contre les journalistes, qui sont pourtant presque 5 000. Il y a peut-être d’autres explications… Les négociations patinent et les inquiétudes grandissent quant à l’issue de la conférence de Copenhague, et avec elles le risque qu’un message dissonant vienne troubler la belle unanimité et l’autosatisfaction que ne manqueront pas d’exprimer les délégués ou les chefs d’Etat à la fin de la semaine. Les ONG se sentent de plus en plus exclues du processus de négociations. Même quand les chargés de mission de Greenpeace détiennent un badge, indispensable sésame, les places dans les plénières sont restreintes, les délégués de plus en plus difficiles à voir… Ecarter les ONG des discussions met en cause la transparence du processus de négociations et ouvre la porte au » greenwashing « . Les observateurs indépendants que sont les ONG, dont Greenpeace, représentent des millions de citoyens et travaillent depuis des années sur les changements climatiques. Tous vont avoir le plus grand mal à suivre les négociations et à faire pression en faveur d’un accord équitable, ambitieux et juridiquement contraignant. Jusqu’à présent la seule réduction importante qu’on ait obtenue ne concerne malheureusement pas les émissions de gaz à effet de serre, c’est celle des accréditations pour les ONG !
biased
"La façon dont l'humanité traite la nature doit changer, sinon il y aura des pandémies plus meurtrières encore que le Covid-19" , avertissent des scientifiques ayant analysé le lien entre les virus, la faune et la destruction des habitats, rapporte The Guardian. La déforestation, entre autres, chasse les espèces exotiques de leurs niches vers des environnements artificiels, où elles engendrent de nouvelles souches de maladies, affirment les experts. Selon les Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis, les trois quarts des nouvelles maladies qui contaminent les humains proviennent des animaux, mais c'est bien l'activité des hommes qui multiplie les risques de contagion. Par exemple, de nombreuses recherches confirment que les chauves-souris - certainement à l'origine du Covid 19 - hébergent naturellement de nombreux virus. Et elles sont plus susceptibles de les transmettre aux humains ou aux animaux si elles vivent dans des écosystèmes perturbés par l'homme ou à proximité, comme les forêts défrichées ou les marécages drainés pour les terres agricoles. À mesure que les habitats naturels rétrécissent, les animaux sauvages se concentrent sur des territoires de plus en plus petits ou migrent vers des maisons, des hangars et encore des granges. LIRE AUSSI >> Coronavirus 2019-nCoV, Sras : comment les chauves-souris propagent les épidémies Il y a deux ans, les scientifiques prévoyaient déjà qu'un nouveau coronavirus émergerait des chauves-souris en Asie, en partie parce qu'elle se révélait être la région la plus touchée par la déforestation et d'autres pressions environnementales. L'un des auteurs, Roger Frutos, spécialiste des maladies infectieuses à l'Université de Montpellier, avait notamment déclaré que la densité et la variété des virus transmis par les chauves-souris étaient plus élevées près des habitations humaines. Dans un article pré-publié, Roger Frutos et ses co-auteurs soutiennent que la clé pour contenir les futures épidémies n'est pas de craindre la nature, mais de reconnaître que les activités humaines sont responsables de leur émergence et de leur propagation : "L'accent doit être mis sur ces activités humaines parce qu'elles peuvent être correctement organisées", souligne un document intitulé Conjonction des événements menant à la pandémie et leçons à tirer pour les menaces futures, relayé le Guardian. Le document indique également que l'émergence future d'un nouveau coronavirus aura certainement lieu en Asie de l'Est, mais des épidémies pourraient être déclenchées ailleurs. L'Amérique du Sud est par exemple un secteur préoccupant en raison du défrichement rapide de la forêt amazonienne. "Le problème, c'est quand on place des espèces différentes qui ne sont pas naturellement proches les unes des autres dans le même environnement, cela permet aux mutations de virus de sauter vers d'autres espèces, explique la scientifique Alessandra Nava. "Nous devons réfléchir à la façon dont nous traitons les animaux sauvages et la nature. À l'heure actuelle, nous le faisons avec beaucoup trop de légèreté", poursuit-elle. Pour prévenir de futures pandémies, les chercheurs préconisent une plus grande protection des habitats existants et jugent nécessaire une coopération internationale pour encourager la surveillance et l'éducation au niveau local, afin que les épidémies de virus puissent être détectées et endiguées à un stade précoce. Des mesures qui coûteraient cher, mais moins que d'attendre qu'une épidémie se transforme en pandémie, selon eux.
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L'expérience tient du jeu d'enfant : déterminer l'âge d'un arbre en comptant les cercles concentriques de son bois coupé. Soit un anneau jaune clair par année. Ce principe bien connu a posé les fondements de la dendrochronologie, une science en plein essor. Climat, catastrophes naturelles, contaminations : les arbres enregistrent tout des siècles dont ils sont témoins... Sous leur écorce, les chercheurs découvrent une mine d'informations. De quoi mieux comprendre les phénomènes d'aujourd'hui - pollutions industrielles, effets du dérèglement climatique - mais aussi retracer les événements d'hier - de l'histoire de l'homme à celle de notre système solaire. "Beaucoup de disciplines exploitent les cernes de croissance, et chacune en extrait une donnée distincte", confirme Jérôme Lopez-Saez, chercheur à l'université de Genève. Comme tous ses confrères spécialistes des arbres, il fore des troncs afin d'en prélever de longs tubes étroits d'un centimètre, appelés carottes, un échantillon de leur archives végétales. Puis il examine leur morphologie, recherche les traces d'aléas naturels. "Une avalanche, décrit-il, blesse le bois avec des débris. Or celui-ci réagit comme nous, en cicatrisant sa blessure grâce à un bourrelet de résine, visible dans les anneaux." Dater chaque impact, sur des dizaines d'arbres d'un secteur de montagne, permet de recomposer l'évolution du risque et de la cartographier. Exemples illustrant comment la morphologie des cernes d'arbres peut être marquée par une avalanche. J. Lopez-Saez / L'Express A plus haute altitude, là où seuls des arbustes tels que le genévrier poussent encore, les scientifiques leur appliquent désormais la même technique. "Je considère chaque arbre comme un livre : notre travail revient à le traduire", affirme Jérôme Lopez-Saez. Le déchiffrage de cette mémoire gravée dans le bois s'améliore sans cesse. L'histoire des tempêtes, par exemple, profite d'un éclairage nouveau, comme l'illustre une expérimentation à La Turballe (Loire-Atlantique) de l'équipe du chercheur Mohamed Maanan (université de Nantes/Fondation de France). "Un fort vent peut pencher durablement un arbre dans une direction, détaille-t-il. Ses anneaux adaptent alors leur croissance - serrés d'un côté, larges de l'autre - puis il se redresse en grandissant." L'équipe a vérifié la pertinence de cet indicateur en le couplant aux journaux de l'époque, avec succès jusqu'en 1955. LIRE AUSSI >> La science décode l'intelligence secrète des plantes Et grâce aux nouvelles technologies, les possibilités ne s'arrêtent pas là. "Si l'arbre boit de l'eau de mer lors de tempêtes inondant les côtes, les atomes retrouvés dans ses cernes portent des marqueurs différents, nommés isotopes", décrypte le scientifique. Ces analyses moléculaires permettent ainsi de savoir si la pluie est tombée d'un orage ou d'un cyclone tropical. "Les Américains comblent de la sorte leur manque d'archives météo, en reconstituant cette histoire grâce aux arbres de près de 500 ans poussant sur leurs côtes", sourit Mohamed Maanan. Bois fossile, de construction ou vivant : la chronologie du bois s'assemble et s'allonge dans le temps en faisant correspondre les événements observés dans leurs cernes. La Salamandre / Zeichnungen von Deyrmon / J. Lopez-Saez Pour remonter encore plus loin dans le temps, il suffit d'étudier d'anciens bois morts, comme ceux des charpentes ou des fouilles archéologiques. Si les perturbations de leurs anneaux correspondent à ceux du bois vivant à proximité, alors la chronologie s'étend : la plus vieille série du genre provient de pins et de chênes en Allemagne, et court sur 12 460 ans. Dans cette mesure, l'arbre s'avère être un outil indispensable pour reconstruire les climats du passé, à l'image des carottes forées dans les glaces des pôles. Celles-ci remontent jusqu'à 800 000 ans, mais avec une précision diminuée par leur propre poids, qui tend à écraser les couches de données sur plusieurs milliers d'années. "Les cernes, eux, offrent une mesure par an, et il reste plus facile et moins cher de prélever beaucoup d'arbres pour s'assurer de la fiabilité des données, souligne la chercheuse Valerie Trouet (université d'Arizona). Cela explique le regain d'intérêt pour la dendrochronologie, propulsée au coeur des enjeux scientifiques du dérèglement climatique."
true
Les arrêtés anti-pesticides se multiplient dans toute la France. L'un d'entre eux, pris par le maire du village de Saoû (Drôme), contesté par le préfet de la Drôme, a été suspendu ce mercredi par le tribunal administratif de Grenoble. L'avocat du maire, Me Grégory Delhomme, a annoncé à l'AFP faire appel de la décision. Le juge n'a pas admis la "réalité d'un péril imminent", selon la décision dont l'AFP a eu copie, dans ce village de 580 habitants, dont une vingtaine avait témoigné par écrit des désagréments provoqués par des épandages près de chez eux. Le magistrat a rappelé que la réglementation des produits phytopharmaceutiques relevait de "l'État", que le Conseil d'État a enjoint en juin de prendre des "mesures réglementaires dans un délai de six mois" pour "protéger les riverains". Le gouvernement vient de finir, mardi, la consultation publique sur les distances minimales entre habitations et zones d'épandage, qui a recueilli plus de 50 000 commentaires, avant la rédaction d'un arrêté qui entrera en vigueur le 1er janvier 2020. "Regrettant" la décision du tribunal, le maire de Saoû Daniel Gilles a justifié sa volonté de faire appel en raison "des traitements qui vont être effectués cet automne", alors que des riverains se plaignent "d'irritations et de nausées". "Ce n'est pas de l'urbanisme qui prend de l'espace sur les campagnes, ces maisons sont anciennes, elles existaient avant l'apparition des produits phytosanitaires", selon Daniel Gilles, éleveur de chèvres. Toutefois, son arrêté aura eu la vertu de provoquer "un électrochoc", d'après lui : "On a cassé les tabous et des agriculteurs vont à la rencontre des habitants dans le village, c'est peut-être le moment de se parler". "Ça ne réglera pas le problème d'environnement mais c'est un mieux pour l'environnement social de la commune", souligne Daniel Gilles. Environ 150 personnes, dont le maire écologiste de Grenoble Éric Piolle et des membres de la Confédération paysanne, avaient manifesté leur soutien lundi lors de l'audience.
true
Le prince William va lancer en 2020 un prix consacré à l'environnement qui récompensera de plusieurs millions d'euros des solutions apportées à la crise climatique, ont annoncé mardi les services du petit-fils de la reine Elizabeth II. Soutenu par une coalition d'organisations et d'entreprises, le Prix Earthshot distinguera cinq lauréats par an pendant les 10 prochaines années "avec pour objectif de trouver au moins 50 solutions aux plus importants défis auxquels est confronté le monde d'ici 2030", a précisé le palais de Kensington dans un communiqué. Dans un film de présentation, le célèbre naturaliste britannique David Attenborough a présenté cette initiative comme "le prix environnemental le plus prestigieux de l'histoire". L'objectif du prince britannique de 37 ans, deuxième dans l'ordre de succession à la reine, est de "dissiper le pessimisme actuel à propos de l'environnement et le remplacer par l'optimisme et l'action", est-il expliqué. Le prix récompensera aussi bien des scientifiques ou des militants que des économistes, des entreprises ou des gouvernements qui contribuent à proposer des solutions à la crise climatique, "en particulier pour les communautés les plus exposées au changement climatique". Le duc de Cambridge compte rallier une importante coalition de philanthropes et d'entreprises pour soutenir son initiative. "La Terre arrive à un seuil critique et nous sommes confrontés à un choix très clair : soit nous continuons comme maintenant et nous endommageons définitivement notre planète, soit nous reprenons conscience de notre pouvoir en tant qu'êtres humains et de notre capacité à diriger, innover et trouver des solutions", a assuré le prince William, cité dans le communiqué. La date de la première remise des prix n'a pas été précisée, le palais de Kensington expliquant que le lancement est prévu "dans quelques mois" et que les cérémonies auront lieu dans différentes villes du globe.
true
Les agriculteurs contraints de suspendre la commercialisation de leurs produits après l'incendie de l'usine Lubrizol de Rouen ont commencé ce mercredi à recevoir les premiers versements du fonds d'indemnisation créé après la catastrophe, a annoncé le ministère de l'Agriculture. "A ce stade, ce sont 160 dossiers qui ont été soumis par des agriculteurs sur le site internet dédié (81 en Seine et Marne, 31 dans l'Oise, 26 dans l'Aisne, 19 dans la Somme, 3 dans le Nord). Les premiers versements sont effectifs depuis ce jour", affirme le ministère dans un communiqué. Les agriculteurs peuvent déposer leurs dossiers en ligne ( www.fmse.fr/fonds-indemnisation-l ) jusqu'au 15 décembre. Le fonds abondé par Lubrizol avait fait l'objet d'une convention le 25 octobre avec le Fonds national agricole de mutualisation du risque sanitaire et environnemental (FMSE), qui intervient pour indemniser les agriculteurs pour les pertes économiques subies du fait des maladies ou d'accidents environnementaux. Une réunion de suivi sera organisée début décembre entre les parties "pour faire le point sur l'état d'avancement de la convention et des indemnisations", ajoute le ministère. Le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume avait assuré le 11 octobre que l'incendie avait causé aux agriculteurs un préjudice global estimé "entre 40 et 50 millions" d'euros. Outre l'indemnisation des agriculteurs, Lubrizol s'est engagé à dégager des aides pour les commerces qui ont été pénalisés par l'incendie et pour le soutien de l'activité touristique de Rouen et de la Normandie. L'incendie qui s'est déclenché sur l'usine de produits chimiques Lubrizol dans la nuit du 25 au 26 septembre à Rouen avait conduit à suspendre la commercialisation de l'ensemble des productions agricoles situées dans une large zone couvrant 5 départements et 216 communes. Ces restrictions ont été maintenues jusqu'au 14 octobre pour les produits laitiers, et au 18 octobre pour le reste des productions. Un peu plus de 3000 agriculteurs ont été potentiellement concernés car ayant une parcelle dans la zone de restriction, dont 425 éleveurs laitiers.
true
Un vieux proverbe calabrais que ma mère me répétait, sans savoir qu’un jour je m’occuperais d’énergie, dit (sans le jeu de mots qu’il y a dans le dialecte calabrais) « celui avec le pain est mort, celui avec le feu a survécu ». Cette maxime se référait à l’importance de disposer de chaleur bien plus essentielle qu’une miche de pain même dans le sud de l’Italie. Une des erreurs de base de la politique énergétique est l’importance exagérée que l’on donne à l’électricité. Dans l’UE elle ne constitue que 22 % de la demande en énergie finale, en France et Belgique c’est respectivement 27 % et 20 %. MAIS QUELLE EST DONC LA FORME D’ÉNERGIE FINALE LA PLUS UTILISÉE ? C’est la chaleur. Elle représente 50 % dans l’UE ; en France et Belgique c’est respectivement 45 % et 51 %. La différence de ces pourcentages avec 100 % donne la consommation dans le secteur du transport, l’autre secteur dans lequel on utilise de l’énergie finale. Pourquoi donc, si le secteur de la chaleur est le plus important, est-ce celui dont on a parlé le moins jusqu’à présent ? Il y a plusieurs réponses, dont voici quelques-unes : CHALEUR ET TRANSITION ÉNERGÉTIQUE Mais à présent que les politiciens ont fait de la transition énergétique leur dossier absolu (au lieu de s’occuper avant tout de l’emploi et de l’avenir des jeunes), ils veulent intervenir également dans le domaine de la chaleur en imposant leurs choix aux citoyens au motif de la transition énergétique. Rappelons que dans l’UE les énergies renouvelables intermittentes représentent 2,5 % de l’énergie primaire bien que les États membres et l’UE aient dépensé depuis 2000 de l’ordre de mille milliards d’euros. Ils se sont imposé d’arriver, en pratique, à 100 % d’énergies renouvelables dans le cadre d’une transition vers une « neutralité » carbone à l’horizon 2050. Ceci est un abandon pur et simple du système énergétique que nous avons construit lorsque notre objectif était de disposer d’énergie abondante et bon marché, alors qu’aujourd’hui ils visent une énergie rare et chère. EST-CE RÉALISTE ? Dynamisés par la farce de la Convention citoyenne, ils s’en prennent à la chaleur, car au niveau de l’UE elle est fournie essentiellement par les énergies fossiles : 43 % pour le gaz naturel, 13 % pour le fuel, seulement 4 % pour le charbon dans certaines zones de l’Europe centrale ou orientale, 11 % pour l’électricité — essentiellement en France grâce au développement extraordinaire de l’énergie nucléaire dans les années 1970-1980. Le bois de chauffage surtout en Suède, Autriche et Finlande représente 17 %, le reste étant le chauffage urbain le plus souvent fonctionnant au charbon de nouveau dans l’Europe centrale et les Pays baltes. En Pologne, le charbon représente 41 % de la chaleur aussi parce qu’elle est distribuée par des réseaux de chaleur. Dans le secteur domestique, 78 % de la chaleur est utilisée pour le chauffage et 16 % pour chauffer l’eau sanitaire, le restant est pour cuisiner. LE CHAUFFAGE AU FUEL S’attaquer aux chaudières au fuel ou au charbon en France ne devrait pas être une priorité vu leur poids dérisoire. Cela donne une belle image écolo, mais bien vaine. Non seulement ils vont créer une ultérieure bureaucratie punitive, mais en plus elle n’aura qu’un impact symbolique. On sait pour les avoir déjà tellement rencontrées que les écologistes de tous les partis affectionnent les mesures symboliques. Ils aiment dire que les petits gestes insignifiants sont importants, car ils servent d’exemplarités. Magnanime, le gouvernement ne veut pas interdire l’utilisation des chaudières au fuel ou au charbon déjà installées, mais les nouvelles installations à partir de janvier 2022. De facto, ils veulent pousser les pompes à chaleur qui vont permettre à EDF et à Engie — c’est-à-dire à l’État — de vendre davantage d’électricité. Dans le cas d’Engie ce sera aussi un bénéfice, car les ventes de chaudières au gaz augmenteront bien plus que celles des pompes à chaleur et de celle à la biomasse (granulés de bois). Comme toujours, ces primes diverses sont toujours payées par les citoyens en fin de compte. Selon Capital, il est question de deux milliards d’euros supplémentaires : « c’est près de 80 % du coût de remplacement d’une vieille chaudière qui sera couvert, pour les ménages les plus modestes ». Dossier familial s’empresse de présenter la longue liste des différentes primes que la toute grande majorité des Français qui se chauffent déjà au gaz naturel ou à l’électricité vont payer : Ma Prime Rénov, Crédit d’Impôt pour la Transition énergétique (CITE), Coup de pouce pour l’installation d’une chaudière gaz à condensation ou d’une pompe à chaleur, l’Habiter Mieux Sérénité, une subvention de l’ANAH, l’Éco Prêt à Taux Zéro (Eco PTZ) et la TVA à taux réduit. Rien de moins… La France est bel et bien un État socialo-bureaucratique. Tout ça pour ça ! Depuis l’adoption en 1992 de la Convention climat de l’ONU, les émissions mondiales de CO2 ont augmenté de 58 %, malgré une diminution de 21 % dans l’UE, dont une grande partie est due à la chute des économies socialistes en Europe de l’Est. Entretemps, le Vietnam, le Bangladesh, l’Inde et la Chine ont augmenté leurs émissions de CO2 respectivement de 1157 %, 709 %, 311 % et 305 %. Entre 2018 et 2019, la Chine a augmenté ses émissions de CO2 de 319 millions de tonnes tandis que la France en 2019 en a émis 299 millions de tonnes. Et la France qui représente 0,9 % des émissions mondiales grâce à son grand parc de centrales nucléaires veut montrer l’exemple au monde… d’une part en fermant les centrales nucléaires et d’autre part en interdisant quelques chaudières au fioul et celles bien plus rares encore au charbon ! D’évidence, ils aiment faire des lois inutiles et ils n’ont pas le sens des ordres de grandeur. CHAUFFAGE : DES LOIS LIBERTICIDES De quel droit faut-il imposer le chauffage électrique ? Parce que c’est bien de cela qu’il s’agit pour les Français qui ne sont pas connectés au réseau gazier. Si le charbon et le fuel sont interdits et que le gaz n’est pas disponible, il ne restera que la solution de l’électricité, qu’elle soit ou non sous forme de pompes à chaleur. Vous me direz qu’il y a l’option des granulés de bois. Oui, c’est une solution subventionnée, mais polluante. Au Danemark ― pays que l’on aime présenter comme écologique —, la moitié des dioxines produites proviennent de la combustion du bois de chauffage. En Lombardie, on a même interdit en hiver le bois dans les fours à pizza tellement la combustion du bois pollue. En politique énergétique, lorsqu’on impose la contrainte réglementaire on génère toujours des difficultés induites là où on ne s’y attend pas. Quand donc les politiciens comprendront-ils ce qu’a dit Georges Pompidou au jeune Chirac : « Mais arrêtez donc d’emmerder les Français ! Il y a trop de lois, trop de textes, trop de règlements dans ce pays ! On en crève ! Laissez-les vivre un peu et vous verrez que tout ira mieux ! Foutez-leur la paix ! Il faut libérer ce pays ! ». — Les données dans cette tribune proviennent essentiellement de mon livre The changing world of energy and the geopolitical challenges. Le dernier ouvrage de Samuel Furfari : Énergie 2019, Hystérie climatique et croissance des énergies fossiles.
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4 mars 2015, Paris – Ce matin, à 7h15, une dizaine d’activistes de Greenpeace ont déposé à l’aide d’un camion-grue une grume de bois tropical de quatre tonnes et de 8,5 mètres devant le ministère de l’Écologie, à Paris. Les activistes, aux couleurs de la « Brigade de Vérification du Bois » (BVB)*, arboraient les messages « Bois illégal : le gouvernement s’en fout Royal » et « Bois illégal : deux ans d’inaction « . Cette action intervient deux ans après l’entrée en vigueur le 3 mars 2013 du Règlement sur le bois de l’Union européenne, censé mettre fin aux importations de bois illégal en Europe. « Voilà deux ans que le gouvernement français traîne des pieds pour appliquer la réglementation européenne« , explique Frédéric Amiel, chargé de campagne Forêts pour Greenpeace France. » Malgré le vote d’une loi en France en octobre dernier, aucun contrôle n’a été effectué ni aucun contrôleur nommé par Ségolène Royal. Ce bois provient d’un lot suspect stocké sur le port de La Rochelle. La Ministre doit immédiatement ordonner une immobilisation et l’ouverture d’une enquête sur ce bois ! » Depuis deux semaines, les internautes ont envoyé 100 000 mails à la Ministre de l’Ecologie et ses proches collaborateurs pour lui demander d’agir : http://goo.gl/50wrEQ Bois illégal et déforestation tropicale : la France loin d’être exemplaire La réglementation européenne vise à responsabiliser les importateurs sur le bois qu’ils achètent. C’est à eux de prouver qu’ils ont tout mis en œuvre pour minimiser le risque d’illégalité des produits qu’ils importent. Depuis son entrée en vigueur il y a deux ans, elle a force de loi. Aujourd’hui, c’est entre autres le ministère de l’Ecologie qui est responsable de son application en France. Voir le dossier de la Brigade de Vérification du Bois : http://grnpc.org/IgeZt L’exploitation forestière illégale représente 15 à 30% du bois commercialisé dans le monde, selon Interpol. La France est la principale porte d’entrée en Europe pour le bois de pays à très haut risque d’illégalité comme le Brésil ou la République Démocratique du Congo (RDC). Le Règlement sur le bois de l’Union européenne est un outil crucial dans la lutte contre la déforestation, et donc contre les changements climatiques. « Le gouvernement français ne peut pas se targuer d’être exemplaire d’un point de vue environnemental l’année de l’accueil de la Conférence climat à Paris s’il n’est même pas capable d’appliquer la loi et de lutter contre un facteur de déforestation comme le trafic de bois illégal « , poursuit Frédéric Amiel. Un lot de bois tropical en provenance d’une concession où règne l’illégalité La grume de bossé déposée ce matin a été mise sur le marché français par un importateur de La Rochelle. Ce bois est issu d’une concession de la province de l’Equateur, en RDC, où des investigations menées par Greenpeace ont mis en évidence de nombreuses irrégularités. Sur la concession de Befale, exploitée par la société forestière libano-congolaise Cotrefor, les équipes de Greenpeace ont constaté la surexploitation de certaines essences (dépassement de quotas), des coupes à des diamètres non-autorisés, de nombreuses grumes non marquées (non traçables), le non-respect des accords passés avec les communautés locales, etc. Greenpeace a porté plainte ce mercredi contre X pour défaut de diligence raisonnée et mise en marché de bois illégal auprès du procureur de La Rochelle. *En janvier 2014 Greenpeace créait la Brigade de Vérification du Bois (BVB), organe fictif agissant lorsque les autorités françaises ne le font pas, pour que la France cesse d’être une passoire à bois illégal.
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‘Ton aveuglement concernant le GIEC est inquiétant. Tu fais trop confiance à la science‘. Si vous pensiez qu’en 2020, les climatosceptiques avaient disparu, vous vous trompez. Même si le pourcentage exact des français qui nient le réchauffement climatique (ou la part de l’homme sur ce dernier) est difficile à déterminer, il y en a, et bien plus que ce que nous pourrions le penser. La liste est longue. Il suffit parfois d’une phrase pour embraser la presse, une phrase pour mettre à mal des années de recherche scientifique. Loi de Brandolini oblige, il est impossible de répondre à chacun, même si parfois certains l’ont fait avec brio. Mais il est important de rappeler ce qu’est le GIEC. Rappeler ce qu’il fait, mais aussi ce qu’il ne fait pas, afin d’éviter que leurs propos soit récupérés à tort et à travers. Comment fonctionne le GIEC ? Le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC) a été créé en 1988 en vue de fournir des évaluations détaillées de l’état des connaissances scientifiques, techniques et socio-économiques sur les changements climatiques, leurs causes, leurs répercussions potentielles et les stratégies de parade. Le GIEC n’est pas une association de personnes physiques, mais une association de pays : ses membres sont des nations, non des personnes physiques. Les personnes qui siègent aux assemblées du GIEC ne font que représenter des pays membres. La transparence du GIEC est totale, tout est sur le site Internet : comment se fait la sélection des auteurs, sur quels documents ils se basent, comment les rapports sont approuvés, etc.. Précision nécessaire, le GIEC n’est pas un laboratoire de recherche. C’est un organisme qui effectue une évaluation et une synthèse des travaux de recherche menés dans les laboratoires du monde entier. Il y a 3 principaux groupes de travail (les working groups) et une Task Force, comme explicité dans le graphe ci-dessous : Source : https://www.ipcc.ch/about/structure/ Autre précision importante à garder en tête : le GIEC ne fait pas de recommandations concrètes, mais des projections. Chaque fois que vous entendez une personne dire ‘le GIEC dit qu’il faut plus de nucléaire’ ou ‘il faut des éoliennes partout, c’est le GIEC qui le dit !’, c’est faux. Valérie Masson-Delmotte l’a récemment rappelé à Air France, qui utilisait le nom du GIEC pour continuer son greenwashing : https://twitter.com/valmasdel/status/1287714998794551297 En 30 ans, le GIEC a publié cinq rapports d’évaluation multivolumes (le 6ème, l’AR6, devrait être publié en 2021) et quelques rapports spéciaux, comme le rapport 1.5 degré, commandé par les gouvernements à suite aux Accord de Paris en 2015. La vidéo ci-dessous explique très bien le processus de création de ces rapports : Qui approuve les rapports du GIEC ? Encore une fois, la transparence est totale sur cet aspect sur le site internet du GIEC. “Pour parachever l’élaboration d’un rapport, les gouvernements membres du GIEC l’entérinent, à l’issue d’un échange entre les utilisateurs du rapport – les gouvernements – et ceux qui l’ont rédigé – les scientifiques”. Deux remarques à cela. La première, cela veut bien dire que tous les pays membres valident les rapports, y compris les Etats-Unis ! Même si Trump n’était pas président à l’époque, l’AR5 a bien été validé par son pays. Il peut donc raconter ce qu’il veut pour flatter son électorat, les faits scientifiques ont été validés. Deuxièmement, il est très intéressant de noter que tous les gouvernements valident les résumés des rapports (les rapports sont eux de la responsabilité des auteurs). La France est donc bien sûr concernée. Amusant de savoir que notre pays valide des rapports scientifiques où il est démontré par A+B que l’avion est une horreur écologique, et de voir Madame Borne insister pour l’extension du Terminal 4 à Roissy. Étonnant, non ? Chaque fois que vous entendrez E. Macron ou J. Castex dire ‘j’écoute les scientifiques’, ‘la croissance verte est possible’ repensez à cela. LE GIEC, organisation politique ou scientifique ? “le GIEC n’est pas une organisation scientifique, mais une organisation politique de type scientiste. Ils étouffent ‘ceux qui ne sont pas d’accord avec eux‘.” Voilà une critique qui revient très souvent. Est critiqué également le fait que le GIEC soit un ‘consensus’ et que pour obtenir un consensus, il faille faire des compromis. Certes. Mais comme nous venons de le voir, les rapports du GIEC sont validés par tous les Etats membres, qui ont pourtant des intérêts très différents. Si vous ne comprenez pas que plus d’une centaine de pays peuvent avoir des intérêts différents, je ne peux plus vraiment vous aider… Il y a de plus il y a un réel turn-over des auteurs du GIEC. Valérie Masson-Delmotte rappelle par exemple qu’il y a un “renouvellement important des auteurs d’un rapport à l’autre (au moins 50 % de nouveaux auteurs, parfois jusqu’à 75 %, selon les rapports)”. En outre, le GIEC rassemble et synthétise des milliers de travaux scientifiques pour en tirer des conclusions globales. C’est ensuite aux politiques d’agir ! Prendre des décisions entre les différentes voies possibles, en arbitrant les avantages et inconvénients de chaque décision. « La science permet de dire ce qui est, en aucun cas elle permet de dire ce qui doit être », rappelait E. Klein récemment en interview. Le GIEC est-il financé par des lobbys ? Encore une remarque qu’on peut lire de temps en temps : “les auteurs et contributeurs du GIEC sont corrompus par des lobbys” ! Tout d’abord, le budget annuel du GIEC varie entre 5 et 8 millions d’euros, celui-ci étant financé par les 195 Etats membres de l’ONU qui y contribuent de « manière indépendante et volontaire ». Aucun auteur ni aucun membre du bureau du GIEC n’est rémunéré pour son travail, malgré l’investissement parfois important que représente l’écriture d’un rapport aussi volumineux. Les seules personnes rémunérées sont celles des unités d’appui technique qui existent dans chaque groupe de travail et aident auteurs et coordinateurs. Deux remarques à cela. Premièrement, le gouvernement des États-Unis, dont le financement s’élevait à environ 1,6 millions d’euros, a décidé de cesser celui-ci dès l’année 2016, à la suite de l’élection de Donald Trump . Donc dire que le GIEC est ‘le bras armé des Etats-Unis’ (entendu la semaine dernière) est une connerie sans nom. Deuxièmement, la France a quant à elle réévalué en 2018 sa contribution à un million d’euros jusqu’en 2022. Avec un million, vous arrivez à 15% du financement… les montants sont ridicules ! Ridicules, car lorsque nous les comparons aux montants investis pour le lobbying des compagnies des énergies fossiles, on se rend bien compte que les sommes sont toutes autres. Entre le GIEC et sa transparence, et la neutralité carbone de Total, je vous laisse deviner qui j’ai envie de suivre. Source : https://www.forbes.com/sites/niallmccarthy/2019/03/25/oil-and-gas-giants-spend-millions-lobbying-to-block-climate-change-policies-infographic/#52912d357c4f “Le GIEC choisit ses sources” Encore un mensonge repris par nos amis climatosceptiques : le GIEC choisit ses sources, ils ‘excluent systématiquement les travaux ‘sceptiques‘. C’est faux. Le GIEC prend en compte tous les travaux, y compris les travaux qui pourraient tenter de remettre en cause l’influence de l’homme sur le climat. Bien sûr, il faut que ces travaux aient été validés (en peer reviewed) dans une revue scientifique. Il ne suffit pas d’arriver sur le plateau de BFMTV et dire que le réchauffement climatique n’existe pas pour être pris en compte par le GIEC. Même si certains essayent de nous faire croire le contraire, la part de l’homme dans le réchauffement climatique fait aujourd’hui consensus. Autre pseudo scandale : le ClimateGate. Une des manipulations supposées qui aura eu le plus d’écho était en fait une correction de certains relevés de températures (déduites d’après les cernes des arbres) en les remplaçant par des données plus fiables mesurées par des thermomètres. Malgré l’unanimité des enquêtes diligentées à la suite de ce scandale concluant à la probité des chercheurs et à l’exactitude des résultats publiés, ce Climategate a fait beaucoup de mal à la crédibilité scientifique du GIEC. Si vous souhaitez creuser le sujet, la page wiki est bien renseignée, ou encore le site de sceptikalscience. Pour vous donner un ordre de grandeur, voici l’évolution du nombre de publications prises en compte pour le 6ème rapport du GIEC (AR6) : Source : https://www.nature.com/articles/s41558-019-0684-5 Shellenberger, ‘expert du GIEC’ Si vous avez raté l’épisode Michael Shellenberger, cela vaut la peine de revenir dessus deux minutes. Ce monsieur, qui se dit ‘climate activist’ depuis 20 ans’ et ‘écologiste depuis 30’, a sorti un livre il y a 2 mois s’intitulant Apocalypse Never. Je n’ai pas lu le livre et ne le lirai pas, le seul texte que j’ai pu lire de lui m’a suffi à comprendre le personnage. Extrait : Entre sophisme, whataboutisme et mensonges, tout y est. Certaines personnes ont pris le temps de lire le livre et de réfuter les bêtises écrites, si vous souhaitez en savoir plus, je vous invite à lire ces critiques de Giorgos Kallis, Peter H. Gleick et Michael Tobis. Shellenberger s’est déjà servi du GIEC en tant qu’argument d’autorité, alors qu’il n’était que simple reviewer. Ce n’est pas la première fois que des énergumènes du genre se servent du GIEC pour gagner en notoriété. François Gemenne l’a d’ailleurs rappelé en taclant Shellenberger sur Twitter. L’un des tweet reprenant Andrew Dessler ne laisse plus aucun doute sur le personnage : Source : https://twitter.com/AndrewDessler/status/1289327812415905796?s=20 Il est reviewer, pas author. Reviewer n’a aucune valeur particulière, je le sais, je le suis pour l’AR6 ! Vous avez juste la possibilité de faire des commentaires, pertinents ou non, mais qui seront quoi qu’il arrive pris en compte par les auteurs. Que traduit tout ce vacarme ? Maintenant, et afin d’éviter la pensée en silo, essayons de comprendre ce que traduit le bruit causé par la sortie de ce livre. Premièrement, comment se fait-il qu’il y ait eu autant de couverture médiatique ? Je crois que la meilleure des réponses a été donnée par Michael E. Mann : Source : https://twitter.com/MichaelEMann/status/1285917880886996993?s=20 La presse s’est faite un plaisir de relayer les messages de Shellenberger. Enfin, pas n’importe quelle presse : la presse néolibérale, bien souvent de droite ou conservatrice. Vous savez, cette même presse qui compare les écologistes à des khmers verts. Dès que ces personnes ont une occasion de pouvoir discréditer l’impact du changement climatique par l’homme, elles s’en donnent à cœur joie. Ensuite, ces écrits sont récupérés à tort et à travers par des climatosceptiques et cela, c’était prévisible. Avec son expérience, et il s’en défend dans ses textes, il aurait dû anticiper que son livre serait récupéré par les climatosceptiques. Un exemple sur Linkedin trouvé récemment, dans un post de Juliette Nouel : Source : Linkedin L’inaction climatique coûte déjà assez cher, Mr Shellenberger aurait dû réfléchir à l’impact de son livre avant de l’écrire/publier. Enfin, et ce n’est pas qu’un détail. Le nucléaire n’a pas vraiment très bonne presse en France. Les anti-nucléaire (☢️⚔️ !!) n’ont pas attendu longtemps avant de récupérer l’information et critiquer Shellenberger, en rappelant que c’était un lobbyiste de ‘Voix du nucléaire‘ et “qu’ils étaient tous pareils, qu’il fallait par conséquent sortir du nucléaire“. Avoir une personne pareille dans ses rangs n’est certainement pas la meilleure des idées et ne fait que donner des arguments aux anti -nucléaires, qui ne se sont jamais limités à un ou deux sophismes et raccourcis intellectuels pour avoir gain de cause. En conclusion, même s’il se prétend écologiste, Shellenberger aura fait bien plus de mal à la cause écologique que de bien avec son livre. Se revendiquer ‘relecteur du GIEC’ n’a en soi pas vraiment de valeur et les auteurs du GIEC n’ont pas attendu longtemps pour le contredire. En espérant que nous n’entendions plus jamais parler de lui. Le mot de la fin A ma grande surprise, il existe encore des climatosceptiques en France. Un climatoscepticisme qui prend d’ailleurs de nouvelles formes. Maintenant que la part de la responsabilité de l’homme n’est plus à démontrer, certains, à l’instar de Shellenberger, minimisent leur gravité afin de maximiser les ventes de livres. La situation est bien trop grave et vraiment, nous n’avons pas besoin d’avoir de nouvelles personnes qui tirent sur l’ambulance. Si cela n’était pas encore clair, la réponse à la question ‘peut-on faire confiance au GIEC ?’ est bien évidemment OUI. Pour rappel, le GIEC ne fait que la synthèse des connaissances scientifiques disponibles sur les différents sujets du changement climatique. Cette synthèse fait consensus, et est validée par tous les pays. Critiquer aujourd’hui les conclusions du GIEC, c’est critiquer des centaines de scientifiques et relève tout simplement du climatoscepticisme. Compte tenu de son fonctionnement et de sa transparence, j’ai confiance envers les données du GIEC. Je n’ai bien évidemment pas lu entièrement les milliers de pages de l’AR5+ les centaines de sources associées (ce qui me ferait lire seul 200000 pages ?), mais d’autres l’ont fait et les données ont été validées. Alors certes, chacun est libre de penser ce qu’il veut. Il n’est pas interdit de penser que la Terre est plate. Non. En revanche, c’est juste stupide. Aussi stupide que de croire que les rapports du GIEC n’ont aucune valeur et que leurs membres sont manipulés. Chaque mois compte, nous n’avons plus le temps de tergiverser. A bon entendeur. ——————– Le nouveau rapport du groupe 1 est sorti le 9 août 2021, prenez 5 min pour en lire la synthèse !
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Paris, le 7 juillet 2010 – l’Europe a décidé de faire un pas vers l’interdiction du bois illégal sur le marché européen. Le Parlement européen a en effet voté aujourd’hui une loi censée bannir le bois illégal de l’un des plus grands marchés mondial pour le bois. L’Europe importe une importante quantité de bois illégal, principalement de pays où la gouvernance est très faible et l’Etat impuissant. Des compagnies prédatrices et des mafias peuvent donc impunément y causer de grands dégâts environnementaux, sociaux et littéralement piller les populations. Marion Cotillard face au pillage des forêts et du bois congolais Au début du mois de juin, l’actrice française a accompagné des membres de Greenpeace en République démocratique du Congo pour témoigner de la situation.de ses forêts : « J’ai vu à quel point l’exploitation du bois menace les dernières forêts intactes de la planète. Elles sont littéralement dévorées de l’intérieur. Cet extraordinaire écosystème qui permet à des dizaines de millions de personnes de vivre et de survivre, et qui est le 2ème poumon de la planète est en danger » déclarait-elle à son retour. A travers 7 vidéos diffusées sur Internet, l’actrice témoigne de la nécessité absolue de cette loi sur le commerce du bois tropical et d’une vraie protection des forêts congolaises : www.greenpeace.fr/forets-en-sursis « Cette loi est un signe fort envoyé à un marché destructeur. Elle va obliger les entreprises à arrêter de vendre du bois illégal et à assainir leurs approvisionnement » explique Grégoire Lejonc, chargé de campagne Forêts pour Greenpeace France. Un très long chemin reste à parcourir Au delà de l’interdiction du bois illégal du marché européen, d’autres étapes importantes doivent être franchies pour réussir à vérifier concrètement que les produits bois qui entre en Europe ne sont pas d’origine illégale en traçant jusqu’à la zone d’exploitation l’origine du bois. Les contrevenants devraient être sanctionnés en proportion du dommage environnemental causé. Malheureusement, les Etats membres ne mettent en place à travers cette loi que de faibles sanctions. Et les produits papiers, imprimés sont totalement exclus du processus pour au moins cinq ans tandis que la loi ne sera pas appliquée avant deux ans. « Greenpeace va rester extrêmement vigilant et s’assurer que la loi renforce vraiment les contrôles et qu’elle est réellement appliquée. Beaucoup reste à faire pour réduire l’impact environnemental de l’Europe sur le monde et notamment sur les forêts. L’agriculture est aujourd’hui le premier moteur de la déforestation et les agro carburants risquent encore d’aggraver cette tendance. Il faut rapidement un financement de la protection des dernières forêts tropicales intactes par les pays riches pour permettre une lutte efficace contre la déforestation et les changements climatiques » explique Grégoire Lejonc. Une victoire d’étape, après dix années de campagne acharnée Depuis le lancement de cette campagne internationale contre le bois illégal, les activistes de Greenpeace ont été sur tous les fronts, bloquant des ports, accostant de bateaux, dénonçant des chargements de bois illégal en provenance d’Amazonie ou du basin du Congo, de Russie ou du sud est asiatique. Parmi les grands « scandales » révélés par Greenpeace, en 2003 l’achat de « bois de guerre » en provenance du Libéria par un des plus grands négociants de bois européen ou encore l’utilisation de bois illégal dans la construction de bâtiments publics en Angleterre, en Espagne ou dans des bâtiments de l’Union Européenne à Bruxelles… A chaque scandale dénoncé apparaissait un peu plus l’impérative nécessité de réglementer un marché totalement anarchique.
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« ‘Sont quatre » nous a textuellement dit (deux fois) le président de la République, qui montre ainsi qu’il les a correctement dénombrés. Les quatre en question sont, bien sûr, les panthéonisés de la semaine dernière (Pierre Brossolette, Genevière de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion et Jean Zay). La solennité de la cérémonie a fourni à François Hollande l’occasion de renforcer une nouvelle fois son statut de grand favori de la compétition de propagande climatique en s’imposant aux forceps lors de cette semaine 22. À l’occasion de son discours, notre vainqueur est en effet parvenu à suggérer que, aujourd’hui, les quatre grandes figures de la Résistance française honorées ce 27 mai militeraient certainement pour une réduction de nos émissions de gaz à effet de serre. Cet enrôlement forcé des héros de la France Libre pour la cause climatique à lieu à la 34e minute : « L’indifférence, voilà l’ennemi contemporain. L’indifférence face au fanatisme, au racisme, à l’antisémitisme, indifférence face aux injustices, aux inégalités, aux indécences, face aux catastrophes, au désordre climatique, à l’épuisement de notre planète. Face à l’indifférence, chaque génération a un devoir de vigilance, de résistance et chaque individu a le choix d’agir. » Climatosceptiques, sachez-le : vous êtes des collabos, vous appartenez à la même catégorie infâme que celle des fanatiques et des racistes. Voilà qui est à présent dit à la face de la Nation toute entière. Du fond de leur tombeau, les mânes des Grands hommes vous désignent comme coupables. Avec cette nouvelle victoire, François Hollande semble de plus en plus près de tuer la compétition. Jamais en retard d’une idée pour promouvoir la COP21 de Paris en décembre, il semble définitivement installé au pinacle du climathon. Les accessits de la semaine Le principal rival de François Hollande, Jean Jouzel, impose sa présence dans les accessits grâce à une interview dans La République des Pyrénées qui condense toutes les facilités du genre. Nous y apprenons ainsi dès le début que « 2014 est l’année la plus chaude observée depuis 150 ans, malgré son été pourri ». Deux abus scientifiques en une seule (courte) phrase, il faut le faire. Bravo au vice-président du groupe scientifique du GIEC d’avoir habilement passé sous silence le fait qu’il n’est pas clair du tout que 2014 a été l’année la plus chaude (même si elle l’a été, c’est de fort peu), et d’avoir mélangé une donnée globale à l’« été pourri » franco-français. Bravo aussi à Jean Jouzel pour avoir expliqué que la conséquence principale du réchauffement est « l’élévation du niveau de la mer », lâchant le terrible chiffre de 20 centimètres de hausse au XXème siècle à un lecteur que l’on imagine affolé (mais qui se demandera peut-être pourquoi le Déluge n’a pas déjà eu lieu). Si l’on comprend, bien sûr, que l’interview ne se soit pas trop appesantie sur l’étrange exploit de la société industrielle à peine naissante du début du siècle dernier, qui a réussi avec pratiquement zéro automobile à lancer la hausse des océans sur un tel rythme (les esprits tordus pourraient s’imaginer que l’élévation du niveau de l’Océan serait sans lien avec l’activité humaine), l’on s’interroge davantage en revanche sur le fait que l’interview ne mentionne pas d’accélération de la hausse du niveau des mers depuis le début du XXème siècle. Bon, d’accord, cette accélération ne se voit nulle part, mais tout de même : pour faire peur, ça marche, ça, d’habitude. Alors que Jean Jouzel offrait aux lecteurs du Sud-Ouest le frisson de la peur de sécheresses, de canicules et de rendements agricoles décroissants, son successeur à la tête de l’IPSL, Hervé Le Treut, officiait lui du côté du Sud-Est, où il est allé vendre auprès de Nice-Matin la crainte de violentes inondations futures, causées par ce que nous savons. En bon scientifique qui ne se permet pas d’incursion dans le domaine de la politique ou des projets de société, il se borne à affirmer laconiquement que, en toute simplicité, « il faut arriver à changer de civilisation d’ici la fin du siècle ». Pour faire bonne mesure, il distille également un discours subtilement malthusien (le « problème » de la démographie…), et s’inquiète aussi des risques de guerres climatiques à venir. Ah, si seulement la Terre se refroidissait ! Quelle paix, quelle concorde régneraient alors entre les hommes !… Puisque nous en sommes à Nice-Matin, mentionnons aussi de ce journal ce splendide et mesuré article qui promet la poêle à frire aux lecteurs de la région. Le fait qu’il s’appuie sur l’estimé modèle Aladin-Climat (alias le gentil flic) qui, avec son compère WRF, sert de base au fameux Rapport sur le climat en France au XXIè siècle, est un élément que le jury apprécie à sa juste valeur. Le jury a ensuite le plaisir de saluer l’entrée en fanfare d’un anthropologue de renom dans la liste des récipiendaires d’accessits au climathon, en la personne du célèbre Bruno Latour, qui s’est déjà distingué sur la question climatique par diverses prises de positions antiscientifiques assumées. Sans doute inspiré par la qualité toujours plus frappante des simulations climatiques, Bruno Latour organise ces jours-ci des simulations de négociations climatiques avec des étudiants dont on imagine d’emblée la liberté intellectuelle qui sera la leur. Assurant la promotion de ses efforts de propagande sensibilisation auprès du journal La Croix, notre aspirant-sauveteur de planète y va carrément, montrant à la face du monde à quel point il maîtrise l’art de la cuistrerie l’étendue prodigieuse de sa hauteur de vue : « Savoir n’a jamais entraîné l’action. Heureusement d’ailleurs, car nous serions sinon entre les mains des scientifiques. » (Ben justement, c’est précisément ce qui nous arrive au sujet du climat !) « L’action efficace des lobbys de désinformation pour nier la gravité de ce qui se passe trouble aussi l’opinion. » (Il doit penser à des méchants comme celui-là, sans doute.) « Au regard de la science, nous sommes dans une situation apocalyptique au sens banal du terme. Toutes les hypothèses les plus pessimistes des scientifiques ont été dépassées. » Voilà une belle contrevérité comme on les aime, que Bruno Latour ne devra pas oublier de répéter encore et encore pour qu’elle devienne vérité. Dernière perle de cette interview que le Jury recommande chaudement à ses lecteurs : « Nous avons ajouté aux 20 délégations des États 20 délégations de même niveau diplomatique chargées de représenter les océans, les peuples indigènes, mais aussi les lobbys du pétrole et du charbon, dont on ne sait jamais où ils se situent… L’intérêt sera de redessiner les lignes de conflit, de savoir qui est avec qui, et qui est contre qui. » Ahhhh, le vote des océans… Bruno Latour ayant remarquablement su vendre son initiative frappée du sceau de l’indispensable, on retrouve dans Slate ces autres détails la concernant, qui ont peut-être été produits par une version « anthropo » du célèbre pipotron : « L’architectonique virtuelle du globe et du global s’effrite dès lors que l’on considère que la nature et la politique n’ont pas d’unité et que l’universel est atteint moyennant un assemblage de collectifs. Brisant le simulacre du global, les connexions qui se révèlent sont faites de contradictions et de conflits : c’est à cette échelle réduite que l’action de composition doit être envisagée. La question climatique est d’ailleurs un problème dont la solution implique nécessairement qu’il soit ramené plus près de nous. » À encadrer. Autre nouvelle entrée dans les accessits, celle du très attendu forum « Science, Recherche et Société » organisé par Le Monde et La Recherche dont la 7e édition avait lieu ce jeudi au Conservatoire National des Arts et Métiers (Paris). Comme il se doit en cette période de redressement climatique et moral d’information objective face aux défis planétaires, ce forum était centré sur la gravissime question que vous savez. La diffusion du film de propagande documentaire scientifique sobrement intitulé Climatosceptiques – La guerre du climat a certainement permis d’en savoir plus sur ces « kidnappeurs de cerveaux » qui « nient la réalité du changement climatique ». Grâce à ses auteurs, Laure Noualhat « Journaliste errant dans les sujets environnementaux depuis treize ans » et José Bourgarel, « auteur-réalisateur de documentaires géopolitiques et de société », cette « investigation au cœur du lobby climato-sceptique » a sans doute permis de répondre à cette question neutre et nuancée : « Quelles méthodes [le lobby climato-sceptique] a-t-il employé (sic) pour influencer l’opinion publique ? ». Ce film coup de poing a été suivi de la plénière « La France face au défi climatique ». Sur le site du forum, à la page de cette conférence table ronde conversation au coin du feu avec Hervé Le Treut, Hervé Douville et Jean-François Minster, on remarque l’image d’accompagnement parfaitement adaptée à l’actuelle étendue de glace antarctique : Cette même page rappelle aussi ces propos du Sage Hervé Le Treut qui mériteraient de figurer au fronton de nos mairies : « Une partie des changements liés au réchauffement sera irréversible, mais cela ne signifie pas que l’on en est à un point ou les actions deviendraient (sic) inutiles ». Nul doute que le Journalderéférence saura rendre compte de façon objective ces « passionnants débats » qui ont animé cette journée de jeudi dernier. Le dernier accessit de la semaine est pour Le Figaro, qui n’hésite pas à souligner la gravité de la situation en titrant « L’Antarctique fond de plus en plus vite » pour évoquer une récente étude sur la fonte accélérée de la Péninsule. Quand on sait que ladite Péninsule représente à peu près un vingtième du continent blanc et que la glace de mer qui entoure l’Antarctique bat des records ces dernières années, l’on se dit qu’il est tout de même heureux qu’il y ait des journalistes pour confondre la partie avec le tout. — Sur le web Suivre le Climathon.
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Vannes. La Fresque du climat fait un détour par Dédale La Fresque du climat est un atelier pour comprendre et réfléchir sur le changement climatique. Ce vendredi 29 octobre 2021, une vingtaine de participants ont collaboré au Dédale café à Vannes, pour prendre conscience des phénomènes en cours et réfléchir à des actions concrètes. Il ne faut pas manger de viande. C’est ce qu’a retenu, mais pas seulement, Lola, 8 ans, qui a participé ce vendredi 29 octobre 2021 à l’atelier de La Fresque du climat, qui avait lieu au Dédale Café, à Vannes (Morbihan). Une vingtaine de personnes ont collaboré pendant trois heures, encadrées par cinq animateurs parmi les 10 000 formés en France et dans le monde par l’association La Fresque du climat. Vulgariser le travail des experts C’est un serious game, un jeu sérieux, créé par Cédric Ringenbach pour vulgariser les conclusions du travail du GIEC [Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat] effectué depuis trente ans, explique Laëtitia Chédru, animatrice vannetaise de La Fresque du climat. Grâce à des cartes qui représentent soit une cause, soit un phénomène physique qui peut en découler, soit une conséquence sur l’humain et l’environnement, les participants construisent une frise. A chaque cause ont été associés les phénomènes scientifiques et les conséquences concrètes qu’elle provoque. A la fin, les participants discutent et réfléchissent ensemble aux actions à réaliser, à grande ou petite échelle pour limiter ces effets.
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Par Stéphane Montabert, depuis Renens, Suisse> « L’Allemagne Paiera! » Le slogan célèbre fut le fer de lance de la campagne du Bloc National au lendemain de la première guerre mondiale. L’assemblage de partis de droite entendait financer sa politique sociale, notamment les pensions des anciens combattants, avec les réparations réclamées à l’Allemagne. L’idée trouva son chemin dans l’opinion et le Bloc obtint plus de 70% des sièges aux législatives de 1919. Mais voilà, l’Allemagne, mauvaise fille, refusa de payer. Ses élites n’étaient sans doute pas encore assez pénétrées de « l’esprit européen ». La suite vaut la peine d’être contée. Le gouvernement français, au pied du mur et ne voulant perdre la face, n’eut d’autre choix que d’essayer d’occuper la Ruhr, le riche bassin minier du sud-ouest de l’Allemagne, en 1923, pour faire pression et peut-être se payer sur la bête. La manœuvre déclencha la colère des anglo-saxons (et de la République de Weimar) et se solda par un repli piteux. Comprenant qu’il ne mettrait pas la main sur un argent que l’Allemagne n’avait de toutes façons pas, le Bloc National fut condamné à payer ses promesses avec les seules ressources sous sa juridiction, celles des Français, qui furent frappés de nouveaux impôts. Sans surprise, le Bloc National se fit laminer lors des échéances législatives suivantes, en 1924, face au Cartel des gauches. Si la situation géopolitique actuelle diffère quelque peu, la volonté de faire payer les autres pour financer son mode de vie semble quasiment une constante historique. La formule, elle, n’a jamais été autant d’actualité. La Grèce n’en finit pas de se noyer dans sa dette et les regards se tournent vers l’Allemagne. Pourquoi? Berlin est-il responsable de la panade dans laquelle se retrouve Athènes? Mme Merkel ou ses prédécesseurs ont-ils forcé les gouvernements grecs successifs à s’endetter de façon délirante? Le Bundesrat a-t-il moindre responsabilité dans la situation économique peu reluisante des autres pays européens, Italie en tête, traînant leur dette comme un boulet? Rien de tout cela. Mais l’Allemagne se retrouve en première ligne parce qu’elle a de l’argent (un peu) et de la crédibilité sur les marchés financiers (encore un peu). Toute l’Europe dépensière se retrouve unie comme un seul homme derrière le vieux dicton de voleur « il faut prendre l’argent là où il est » – la légitimité, c’est pour ceux qui en ont les moyens. Chacun se presse donc aux portes pour faire payer le contribuable allemand, qui a le double défaut d’être raisonnablement riche et pétri de culpabilité historique. Pas assez pour en faire un vrai coupable, mais on s’en contentera. Dans cette fronde européenne contre l’Allemagne, il n’y a plus de doute, Angela Merkel joue contre les intérêts de son pays. Acquise à la cause supra-nationale, son rôle ressemble plus à celui d’un agent infiltré cherchant à ouvrir les portes de la forteresse à la foule en colère qu’à un commandant chargé de défendre les murs. Par bonheur, l’opinion publique allemande et les propres partenaires politiques de la chancelière ont ouvert les yeux sur le comportement de la Chancelière. Au point que c’est désormais de sa coalition que vient la riposte: Le ministre n’hésite d’ailleurs pas à faire part de son incrédulité, ce qui en dit long sur l’ambiance qui règne aux plus haut niveaux du gouvernement allemand: Dans le mille! M. Ramsauer semble enfin comprendre l’essence du projet européen. Il a encore juste un peu de mal à l’accepter. Le temps presse. L’Europe est dans une course contre la montre. En Grèce, le chômage atteint 16,3% au second trimestre 2011, contre 11,8 un an plus tôt. Les cafetiers luttent pour survivre avec une TVA passée en quelques mois de 13 à 23%. On sent qu’avec toutes ces aides et ces hausses d’impôt, le souffle de la reprise est arrivé! Et la saison touristique se termine… Les possibilités se réduisent comme peau de chagrin. Après l’énorme cafouillage sino-italien du début de semaine, laissant planer l’illusion que les Chinois achèteraient de la dette italienne (pourquoi en prendraient-ils alors que même la BCE n’en veut pas?) c’est au tour des BRIC, Brésil, Russie, Inde et Chine, de formuler un refus poli mais ferme. Plus aucun naïf ne croit les déclarations lénifiantes des élites du continent. Pour colmater les brèches, on cherche des expédients: les Eurobonds, par exemple. Des dettes mutualisées à l’échelle européenne, permettant aux Grecs, aux Portugais et aux Français de s’alimenter dans un pot commun payé par l’Allemagne. Laquelle payera plus cher ses propres emprunts, et devra éponger les dettes des pays du sud – mais rappelez-vous, l’Allemagne Paiera. Bien sûr, aujourd’hui, Angela Merkel est totalement opposée aux Eurobonds. Mais comme le fait remarquer h16, Angela Merkel a cédé sur à peu près tout ce sur quoi il était possible de céder en guise d’orthodoxie financière: Angela Merkel tient plus de la Dame de Guimauve que de la Dame de Fer. Son bilan mine quelque peu sa position « inflexible » sur les Eurobonds… L’Allemagne Paiera – peut-être. La volonté est là, certains détails sont encore flous sur le « comment »… Pourtant la partie n’est pas jouée. La résistance vient de l’intérieur de l’Allemagne – d’une partie de sa classe politique, comme on vient de le voir, mais aussi de ses institutions. La cour constitutionnelle de Karlsruhe a eu beau avaliser le coup de force de Merkel engageant les finances allemandes au secours de la Grèce en outrepassant ses responsabilités, elle y a aussi mis le holà: La crise progresse si vite qu’il est peu probable qu’elle attende la succession d’Angela en 2013. Même les présidentielles françaises de 2012 semblent bien loin. Le clash entre l’urgence financière et le respect des institutions promet de survenir à court terme. L’opinion publique étant un acteur clé pour faire pencher la balance dans ce genre d’affrontement, les élites européennes font dans la surenchère: La guerre! De qui, contre qui, dans quel but? Peu importe! C’est la guerre, vous dis-je, invoquée telle un fléau biblique. (À moins que les Polonais ne confondent avec la guerre contre les extraterrestres venus libérer Gaïa de ses sales humains, hypothèse invoquée très sérieusement par des adeptes du réchauffement climatique. Riez modérément, tout cela est payé par l’argent des contribuables.) Les cris hystériques pourraient s’avérer contre-productifs. À la méfiance que l’Européen moyen éprouve envers des dirigeants incapables de sortir l’Europe de la crise s’ajoute la froide analyse des tensions intracommunautaires actuelles: elles sont bien plus le fait de la monnaie unique que de son absence. Les propositions humiliantes faites par les uns et les autres pour forcer les gouvernements à une meilleure gestion n’améliorent pas l’ambiance, et sont un avant-goût de ce qui se passera lorsque les uns et les autres voudront plus de garanties en échange de leurs prêts. Si l’Allemagne siffle la fin de l’euro, l’Europe va imploser, très vite. Si l’Allemagne délie les cordons de sa bourse, on gagnera un peu de temps, peut-être assez pour que les élections présidentielles françaises se passent dans un calme relatif. Au-delà, toute prédiction est hasardeuse. L’Allemagne Paiera – probablement, et sans qu’il n’y ait besoin cette fois-ci d’occuper la Ruhr. Mais, que les finances allemandes soient sacrifiées sur l’autel européen ou non, cela ne changera finalement pas grand-chose. La débâcle continentale d’un modèle social-démocrate financièrement insoutenable semble inévitable. L’Allemagne Paiera – certainement. Et sans doute pour rien. —- Sur le web
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Dans l’édition du 28 août 2017 du journal Le Monde Stéphane Foucart titre son article consacré à l’ouragan Harvey : « Le réchauffement climatique rend l’est des Etats-Unis extrêmement vulnérable ». Selon lui, « l’ouragan Harvey, qui a provoqué des inondations historiques au Texas, apparaît comme une concrétisation du risque climatique ». La preuve selon Michael Mann Stéphane Foucart s’appuie sur les propos du climatologue Michael Mann : « Il y a certains facteurs liés au changement climatique dont nous pouvons dire, avec un haut niveau de confiance, qu’ils aggravent les inondations ». Rappelons que Michael Mann est l’auteur de la célèbre courbe connue sous le nom de crosse de hockey dont il a été démontré qu’elle était erronée (pour ne pas dire frauduleuse). Stéphane Foucart poursuit : « La vulnérabilité de l’Est des Etats-Unis au changement climatique se lit dans l’accumulation récente de catastrophes majeures ». Il cite Katrina en 2005, Sandy en 2012 et Ike en 2008. Pourquoi n’a t-il pas cité l’ouragan de catégorie 4 qui a frappé Galveston en 1900, tuant entre 6 000 et 12 000 personnes et qui fut la plus grande catastrophe naturelle de l’histoire des États-Unis ? Selon la NOAA, il n’y a pas d’évolution significative de l’activité cyclonique aux Etats Unis depuis 1851 Dans un document intitulé The deadliest, costliest, ans most intense United States tropical cyclones from 1851 to 2010, l’agence américaine NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) a classé les ouragans ayant frappé les Etats Unis au cours de la période 1851-2010 en fonction de leur intensité mesurée selon la force des vents (Echelle Saffir/Simpson). Rappelons que la NOAA ne recense dans ce document que les ouragans ayant frappé les côtes américaines et non pas l’activité cyclonique dans son ensemble qu’il était impossible de mesurer avant les observations satellitaires qui n’ont commencé qu’à la fin des années 1970. Il ressort de ce document que sur les 35 cyclones les plus violents (catégorie 3 ou supérieures), 17 sont survenus avant 1950, 11 entre 1954 et 1989, et 7 entre 1992 et 2010. Le cyclone le plus intense est FL Key (1935) suivi de Camille (1969), Katrina (2005) arrivant en 3ème position. Le tableau ci-dessous extrait de ce rapport indique le nombre d’ouragans par décade de 1851 à 2010 classés selon leur intensité (échelle de 1 à 5) : Ce tableau fait apparaître que les trois décennies ayant connu le plus grand nombre d’événements majeurs (catégorie 3 et plus) sont les plus anciennes : Source NOAA Inversement, les décennies ayant connu le nombre de cyclones majeurs le plus faible se situent dans les 50 dernières années : Source NOAA La période 2010-2016 marque un ralentissement Grâce aux satellites il est aujourd’hui possible de répertorier l’ensemble des événements et non pas seulement les ouragans ayant “atterri”. Le tableau ci-dessous élaboré à l’aide des données fournies par la NOAA montre l’évolution du nombre d’ouragans dans l’atlantique nord pendant la période 2010-2016. Aucune évolution significative n’est perceptible; on observe plutôt une diminution du nombre d’ouragans de forte intensité (catégorie 3 et supérieures). Ouragans dans l’Atlantique Nord (source NOAA) Les inondations catastrophiques de Houston sont elles une manifestation du réchauffement climatique ? Interrogé par Le Parisien, Jean Jouzel, ancien vice-président du Giec reconnaît qu’aucune étude n’a mis en évidence une intensification de l’activité cyclonique mais suggère que le réchauffement climatique pourrait en intensifier les effets dévastateurs comme le montre les inondations à Houston. Dans un article intitulé Why Houston Flooding Isn’t a Sign of Climate Change le climatologue Roy Spencer (Université d’Alabama) a fait le point sur cette question : le système tropical qui se déplaçait à 15 km par heure s’est rapidement atténué après avoir atterri de sorte que la pluie s’est concentrée sur une partie relativement restreinte du Texas (autour de la région de Houston) au lieu de se répandre sur une plus vaste zone comme c’est habituellement le cas. Que la pluie s’abatte sur une zone vaste ou peu étendue relève du hasard et n’a rien à voir avec le réchauffement climatique explique Roy Spencer qui rappelle que lors de la tempête tropicale Claudette en 1979 (une tempête beaucoup moins intense), il est tombé plus d’un mètre de pluie (43 pouces) en 24 heures à Houston. Augmentation des risques ou augmentation de l’exposition aux risques ? « Harvey pourrait s’avérer la plus coûteuse de toutes les catastrophes météorologiques de l’histoire des Etats-Unis » nous explique Stéphane Foucart. Selon les estimations de la NOAA écrit-il, Katrina arrive en tête avec 108 milliards de dollars, devant Sandy (75 milliards de dollars) et Ike (37 milliards de dollars). L’argument est spécieux car les dommages économiques renseignent sur l’exposition aux risques mais en rien sur une supposée intensification des phénomènes climatiques extrêmes. Stéphane Foucart est plus Gieciste que le GIEC ! Dans son rapport de 2012 sur les évènements extrêmes (SREX), le GIEC accordait un faible degré de confiance à toute augmentation observée à long terme (40 ans ou plus) de l’activité cyclonique dans les zones tropicales (intensité, fréquence, durée) : « L’attribution à une influence humaine de tout changement décelable dans l’activité des cyclones tropicaux ne bénéficie que d’un faible degré de confiance, pour diverses raisons: incertitudes qui entachent les relevés historiques, compréhension imparfaite des mécanismes physiques qui lient les paramètres des cyclones tropicaux au changement climatique et degré de variabilité de l’activité cyclonique ». Ce qui en revanche est reconnu par le GIEC, c’est l’augmentation continue de l’exposition aux risques (du fait notamment de l’augmentation de la population et de la tendance de celle-ci à se concentrer dans des zones littorales). Pour une étude approfondie sur l’évolution des événements climatiques extrêmes, cliquez ici
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Après le gel du printemps et les pluies diluviennes de l’été qui ont retardé, compliqué voire ruiné les récoltes de céréales et le mildiou qui a sévi dans les vignobles et les cultures de pommes de terre, la tavelure dans les vergers, il a bien compris que les agriculteurs avaient besoin que l’on s’occupe de leur moral. Il a annoncé une enveloppe de 600 millions d’euros par an pour indemniser les agriculteurs victimes de catastrophes climatiques et les aider à s’assurer contre les risques moyens. Ces fonds sont prévus pour abonder l’indemnisation des calamités agricoles, qui est financée par le FNGRA (Fonds National de Gestion des Risques en Agriculture), sur déclaration de catastrophes naturelles décidée par décret et décrites dans l’article L 361-5 du Code rural. LE FONDS NATIONAL DE GESTION DES RISQUES AGRICOLES Ce fonds est alimenté par des cotisations professionnelles (taxe sur les assurances obligatoires, à hauteur de 5,5 % du montant des primes d’assurances, Article L 361-2 du Code rural. L’assiette de ces cotisations réside uniquement dans les assurances liées à l’activité agricole. Le FNGRA est donc uniquement financé par les agriculteurs. Faut-il croire à l’annonce du président quand on sait que progressivement, le développement de l’assurance multirisques climatiques conduit à exclure de l’indemnisation par le FNGRA plusieurs risques considérés comme assurables, notamment les pertes de récolte en grandes cultures en 2010 et la vigne en 2011. Le Fonds des calamités agricoles est « complémentaire et exclusif » de l’assurance, c’est-à-dire qu’il ne peut pas être sollicité si le dommage subi par l’agriculteur peut être couvert par son assurance. Le déclenchement du FNGRA n’est possible que si les dégâts subis ne sont pas assurables par des contrats existants. De plus, l’indemnisation est soumise à des pertes de plus de 30 % de la récolte et 42 % pour les productions végétales continuant à bénéficier d’une aide couplée de la PAC (Art 361-30 du Code rural). Cette annonce a été abondamment relayée par de très nombreux médias afin que cette manne ne passe pas inaperçue. Que vaut cette promesse de versement annuel quand il reste moins de huit mois avant la fin de la mandature du président Macron ? Que représentent ces 600 millions par rapport aux 87 milliards de dépenses supplémentaires et les 300 milliards de garanties engagées pour la gestion de la covid ? Quand ces 600 millions parviendront-ils aux sinistrés quand on sait la lenteur du traitement des dossiers PAC Bio et les quatre ans de retard dans le versement des primes de conversion et de soutien ? Cette annonce d’aide financière semble être davantage une promesse de campagne avant l’heure qu’une réalité sincèrement et mûrement réfléchie. ATTENTION AU « EN MÊME TEMPS » La volonté du président Macron d’aider les agriculteurs peut être mise en doute quand il précise dans un tweet tout récent : Il faut bien contenter tous les électeurs : dans ce tweet, il s’adressait à ses électeurs écologistes, sans se souvenir que le Parlement avait dû autoriser temporairement le retour à l’utilisation des néonicotinoïdes en raison de la catastrophe culturale qui avait suivi leur interdiction sur les betteraves. Cette volonté d’interdire en agriculture ce qu’une partie de l’opinion nomme pesticides et qui ne sont que des médicaments pour nos plantes et nos animaux prend-elle en compte la situation qui en résulterait ? De nombreux viticulteurs, notamment Bio, ont vu cette année leur récolte anéantie par le mildiou. Une très grande partie des céréales a été déclassée suite aux intempéries qui ont empêché les traitements fongicides contre les rouilles et les septorioses. Le président Macron entend-il aider les agriculteurs en les privant des produits qui leur permettent de protéger leurs récoltes et leurs animaux afin d’apporter aux populations une alimentation de qualité ? Oserait-il limiter ou interdire aux Français l’usage des médicaments ? On ne peut pas en même temps aider et contraindre sans évaluer prospectivement les conséquences de ses décisions ! Emmanuel Macron semble sur ce principe sur le bon chemin : malgré son engagement en 2017 d’interdire le glyphosate dans les trois ans, il est revenu partiellement sur cette promesse en faisant voter un crédit d’impôt en 2021 et 2022 pour les agriculteurs qui abandonneraient l’utilisation de glyphosate. SÉANCE DE RATTRAPAGE LOI EGALIM 2 Il s’est engagé à faire adopter la loi Egalim 2 avant les négociations commerciales de l’hiver prochain. Cette loi tente de garantir la prise en compte du coût de production dans le prix payé aux producteurs. Cette loi aura-t-elle plus de succès que la première qui n’a pas apporté le résultat escompté ? Comment se fait-t-il que dans un pays qui garantit un salaire minimum aux salariés, il ne soit pas possible d’accorder aux agriculteurs des prix couvrant les coûts de production (intrants, amortissements et charges de production) et qui les rémunèrent en fonction de la quantité de travail fourni et des compétences qui leur sont exigées ? La PAC de 1992 a introduit la notion de primes compensatoires pour ramener les prix de produits agricoles au prix mondial. Ces primes ont été depuis inféodées à des mesures environnementales coercitives qui ont entraîné la ruine de nombreuses exploitations par des mises aux normes ruineuses et souvent injustifiées. Si le président Macron réussit à permettre aux agriculteurs de retrouver un revenu décent, alors seulement la profession lui accordera sa confiance. UN PAS DANS LA BONNE DIRECTION Par ailleurs, le chef de l’État a évoqué en Provence le sujet des retenues d’eau, appelant à définir une méthodologie beaucoup plus rapide pour leur autorisation, et faire sortir en particulier tous ces petits projets en quelques mois, au lieu de 18, 24 et quelquefois davantage, 36 mois. C’est un premier pas, mais il serait bien inspiré de convaincre la population que la meilleure assurance contre la sécheresse, c’est d’utiliser l’eau excédentaire hivernale pour irriguer en saison estivale. La création de retenues remplies en période de pluies excédentaires permet de limiter les crues et leurs dégâts. Cela présente le double avantage d’assurer aux agriculteurs des rendements réguliers en quantité et en qualité et d’éviter les hausses de prix en période de sécheresse, ce qui est profitable aux consommateurs. Le président Macron devrait expliquer à tous ses électeurs écologistes que l’agriculture est un secteur vital, que la chimiophobie peut conduire à une grave pénurie, comme au Sri-Lanka où le président Gotabaya Rajapaksa a ordonné cette année l’interdiction des engrais chimiques ajoutée à la liste des importations bannies en raison d’une pénurie aiguë de devises étrangères. L’indépendance alimentaire de la France est un enjeu vital pour tous, Le Président doit suivre le bon chemin…
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Impossible d’échapper au matraquage médiatique quasi-unanime en cours, la cause semble être entendue et acquise pour notre nouveau, beau, jeune et fringuant président de la république, les superlatifs ne manquent pas pour désigner Emmanuel Macron, ce nouveau défenseur de la planète qui s’offre au passage le luxe de fustiger son homologue américain sur son retrait de l’Accord de Paris sur le climat. Affront ultime, notre macrovingien le fait en usant la langue de Shakespeare dans un « Make our planet great again », détournant ainsi un slogan de campagne de Donald Trump : « Make America Great Again » (qui lui-même l’avait repris à Ronald Reagan). On s’étonne et s’indigne du choix d’un Trump qui avait pourtant dès les débuts affiché son climato-scepticisme, et qui applique donc ici une de ses promesses de campagne. Qu’en aurait-il été s’il avait renié ses engagements ? Peu importe, cet article n’a pas vocation à faire l’éloge de Trump, qu’au passage certains qualifient d’équivalent de Marine le Pen, en attribuant le rôle d’une Clinton à… Macron. Il est sur ce point amusant de noter la similitude des engagements sur le climat de ces deux avatars du système que l’establishment a mis tant d’énergie à nous imposer. Pourtant, dans le flot d’insultes qui visent le choix du président américain, peu semblent être conscients de la mascarade de cet accord se voulant bienveillant et salvateur. En effet, ce traité international signé par les États-Unis n’a aucune valeur contraignante, il n’existe ni mécanisme coercitif, ni sanction pour les pays qui ne respecteraient pas le texte, comme l’explique très clairement Gilles Devers, avocat : Un traité contraignant, c’est facile à identifier : après signature par les chefs d’Etat, le texte est ratifié par les Parlements ; sur le plan technique, les termes sont précis, et il est prévu un mécanisme de sanction en cas de manquement. Toutes choses qui n’existent dans l’accord de Paris,… mais impossible de le faire entendre vu la force de la propagande. (…) Pourtant, des sanctions étaient prévues dans le texte d’origine, le protocole de Kyoto, mais l’équipe précédente avec à sa tête Obama s’est chargée d’épurer cet accord, ce que John Kerry avait avoué lors d’un entretien au Financial Times, repris par Le Monde : Ce ne sera certainement pas un traité. Il n’y aura pas d’objectifs de réduction juridiquement contraignants comme cela avait été le cas à Kyoto Au lieu de cela, nous avons par contre un marché du carbone lié à un système de quotas d’émission de gaz carbonique que les entreprises ne doivent pas dépasser sous peine de devoir acheter l’équivalent de « points carbone » correspondants au dépassement. A la manière de notre permis de conduire à points, sauf que dans le cas présent, quand on n’a plus de points, on peut en racheter. Et bien entendu, le prix du carbone est sujet à une spéculation boursière, une bourse du carbone ou « marché de droits à polluer » si vous préférez, et les sommes d’argent générées sont gigantesques. A tel point que ces sommes attirent la convoitise, et que l’on a vu naître une « mafia du CO2 », impliquant aussi bien des politiques que la police… On peut aussi mieux appréhender les origines de la spéculation économique du carbone dans une déclaration de Joseph Dear (mars 2013), ancien directeur des investissements du régime de retraite des fonctionnaires de la Californie (CalPERS), Pour vraiment faire décoller ces marchés, il faudrait que le prix des énergies de remplacement chute sous le prix d’un équivalent à énergie fossile. Vous n’aurez alors plus besoin d’incitatifs ni d’aucune autre mesure. Si cela ne se produit pas, quelqu’un doit intervenir pour, soit augmenter le prix du carbone, soit baisser le prix des énergies alternatives. Cependant, si les traités ne sont pas contraignants pour les états pollueurs, comment comprendre le choix de Donald Trump ? Comme nous l’avons vu, seules les entreprises sont pénalisées – ainsi que les consommateurs qui subissent la hausse des produits sur lesquels une hausse est répercutée – raisons pour laquelle certaines d’entre-elles se délocalisent au profit d’un pays n’ayant pas ratifié l’accord. La encore, Trump tient à respecter un autre de ses engagements, permettant ainsi à des entreprises de se réimplanter sur le sol américain pour y créer des emplois. Au delà de la création d’emplois, une autre raison se dissimule, celle de la connaissance de la supercherie, car malgré un pseudo-consensus scientifique sur le sujet, le fait est que tous les scientifiques ne sont pas unanimes sur le soit-disant réchauffement climatique anthropique, loin de la, et certains ont même mentionnés des manipulation des données de la part des organismes officiels chargés de répandre la bonne parole alarmiste. Un article faisant référence à ces manipulations et datant de février 2017 et basé sur un article du Washington Times avait même anticipé le buzz médiatique actuel en ces termes : On peut s’attendre, si l’affaire suit son cours normal, que la presse française unanime parle, une fois de plus, de décision irréfléchie de la part de ce Président Trump qui, décidément, se montre un encombrant empêcher de tourner en rond. (…) Comprenez par la que ceux qui ont échoué à faire élire Clinton et cherchent à le discréditer Trump sont en grande partie les promoteurs et soutiens actifs de Macron, propulsé ainsi comme le faire-valoir des intérêts des hautes sphères pensantes outre-atlantique, et devenu ainsi un levier de pression habilement dissimulé. Le ridicule n’étant jamais très loin quand il est question d’opportunités monétisables, certains ont même décidé de tirer parti de la déclaration de Macron, je vous laisse juger… Les manipulations citées plus haut ne sont pas nouvelles et ont déjà été dénoncées par le passé, donnant lieu à un « ClimateGate », étrangement étouffé avec la complicité de nos chers médias. Je pourrais en citer plusieurs, mais je vais vous parler de l’un d’entre-eux en particulier, débusqué à la lecture d’un article d’un confrère et au hasard d’une page d’erreur 404 (page inexistante, ou… supprimée). C’est en cliquant sur un des liens de cet article « Marianne : ClimateGate, pourquoi les médias français gardent le silence » que je découvre le message « Oups, la page que vous recherchez semble introuvable ». Déçu et à la fois étonné connaissant le sérieux de l’admin du site, je décide d’aller jeter un œil dans la « Wayback Machine », une archive du web qui sauvegarde à intervalles plus ou moins réguliers une multitude de sites et leurs publications, et là, surprise, la page a bien existé, révélant de fait que la publication fût consultable à une époque, et que pour des raisons obscures (pas tant que ça), elle a été supprimée. Comme pour le nuage radioactif de Tchernobyl, l’information dénonçant ce scandale planétaire s’est arrêtée soudainement à nos frontières ! Idem pour une information similaire du site Rue89, qui nous redirige vers la page d’accueil, alors que la aussi une archive web de la page existe. Les archives du Huffington Post sont quant à elle plus généreuses (ou courageuses), puisqu’on y trouve encore une publication sur le sujet. C’est également le cas du site Arret sur images ainsi que le très connu The Guardian (en anglais). Dans cette mascarade politico-climatique, le maître mot évoqué n’est autre que le CO2, un gaz pourtant nécessaire à toute forme de vie, et malgré tout diabolisé sous prétexte qu’il aurait atteint une concentration dans l’air jamais atteinte, ce qui est faux puisqu’il avait atteint 5 fois la valeur actuelle à l’époque du Crétacé. Évidemment, comme je l’avais déjà évoqué dans un article précédent, il n’est ici pas question de dédouaner l’activité humaine de tout impact sur le climat ou l’environnement, loin de la, mais de relativiser son implication et surtout dénoncer une fois encore le dogme du réchauffement d’origine anthropique. Quant à ceux qui ne manqueront pas de brandir des résultats d’analyses officielles, je leur répondrais que, tout comme ce fût le cas pour les manipulations citées plus haut, on peut faire dire ce que l’on veut aux chiffres. Dans un article de Nir Joseph Shaviv, professeur de physique Israélo-américain, ce dernier explique de manière claire qu’il n’existe aucune preuve concrète d’un forçage radiatif émanant du CO2 : Corrélation entre le CO2 atmosphérique et le climat. Non, cela ne prouve pas que le CO2 est un important facteur responsable du changement climatique, puisque la production de CO2 peut être stimulée par les changements de température. Plus précisément, les océans dont la température a augmenté nécessitent des pressions partielles de CO2 atmosphérique plus importantes pour contenir les gaz dissous en eux. Bien entendu, certaines variations de température pourraient provenir de l’amplification des concentrations de CO2, mais il n’y a aucun moyen de déterminer quelle proportion. Bien sûr, la belle corrélation entre les reconstitutions de la concentration de CO2 et l’évolution des températures sur Terre sur une échelle chronologique de plusieurs millénaires, comme on le voit sur la Figure, est souvent utilisée pour démontrer le rôle du CO2 dans les importantes variations climatiques. Cela induit souvent les profanes en erreur, les poussant à croire que le CO2 est le facteur responsable du réchauffement, alors qu’en fait, ce pourrait être l’inverse, à savoir que les températures du globe influent sur l’équilibre des concentrations de CO2. La vérité pourrait se situer quelque part entre les deux : les concentrations de CO2 sont affectées par les températures et, en retour, entraînent des variations de température plus importantes. Toutefois, cette corrélation ne peut à elle seule être utilisée pour quantifier l’effet du CO2 sur le climat, lequel pourrait aller d’aucun effet à l’intégralité des effets. Ainsi, aucune preuve n’indique que le CO2 constitue la principale cause des variations observées au cours du 20e siècle. Une telle preuve n’existe pas. Que vous y portiez crédit ou pas, il est utile de savoir que la politique climatique officielle n’est pas issue d’une réflexion récente. Un article de mondialisation.ca pour le moins intéressant porte à notre connaissance qu’il y a quarante ans, c’était la nouvelle ère glaciaire et non le réchauffement planétaire qui était au centre des préoccupations officielles et médiatiques. Et pas seulement, car l’article soulève d’autres constats pour le moins étonnants. Le sujet du « réchauffement versus refroidissement » ayant été maintes fois traité ici et sur nombre de sites sérieux, il n’est pas question de rentrer dans les détails de ces théories, mais bien de dénoncer une propagande qui repose sur des intérêts politiques et financiers. C’est ici la cause du bashing anti-Trump relayée par les médias, doublée d’un appel du pied de la part de Macron aux scientifiques pro-alarmistes à la solde du GIEC (IPCC), puisque l’on peut lire dans une information de 20 Minutes que dans le cadre des Accord de Paris, « Macron invite les scientifiques américains à venir en France ». Après la venue au pouvoir programmée en France du poulain affairiste de la banque Rothschild, la police scientifique climatique est invitée sur notre sol pour affirmer le totalitarisme réchauffiste tout en visant à faire taire les voix dissidentes, ou climato-sceptiques. Bien entendu, le message de Macron est soutenu par des scientifiques, dont le climatologue Jean Jouzel, et la paléo-climatologue Valérie Masson-Delmotte, tous deux contributeurs actifs du GIEC, et accessoirement en lien avec l’industrie du nucléaire (CEA), organisme déjà impliquée dans de nombreux scandales. Comme je l’expliquais dans un article précédent, comment peut-on accorder du crédit à des représentants qui vont assister à une COP 21 en jet privé tout en faisant acheminer cent tonnes de banquise à Paris, arguant qu’il est « assez urgent de prendre des décisions » ? (pour sa part, le climatologue Jean Jouzel préfère les bateaux de croisière, qui on le sait ne polluent pas) Comment peut-on, sur une planète qui dépassera les 9 milliards d’individus en 2040, prôner la continuité d’un système mondial capitaliste et consumériste ou l’obsolescence programmée règne toujours impunément et sous étiquette de « progrès », et parallèlement culpabiliser (et taxer) le consommateur en lui attribuant la paternité des caprices naturels du climat ? Comment peut-on, sous couvert de « plan anti pollution », accepter la moralisation de la part d’élu(e)s qui interdisent l’utilisation en ville d’une vieille Peugeot 205 XR fabriquée avant 1997 et consommant 7 litres au 100 km, pour à contrario permettre à un utilisateur d’un Audi Q7 flambant neuf de brûler 19 litres au 100 km en toute impunité ? Malheureusement, l’alarmisme climatique bénéficie du soutien étatique et des scientifiques officiels chargés de répandre la bonne parole tout en rejetant toute possibilité de débat avec leurs détracteurs, ou même leurs confrères qui auraient l’outrecuidance de proposer des théories alternatives. De fait, cet article ne sera probablement que très peu lu, hormis par ceux ayant déjà un avis similaire assez forgé, ou par quelques curieux hésitants encore à trancher. Je ne pouvais cependant pas rester silencieux face au matraquage médiatique en cours qui n’a d’autre but que de canoniser le nouveau poulain de l’Élysée tout en diffamant le dérangeant Trump. Et sur ces points, on ne peut que reconnaître que la stratégie et les moyens de communication mis à la disposition de l’étalon Rothschildien font merveille. La philosophie nous enseigne à douter de ce qui nous paraît évident. La propagande, au contraire, nous enseigne à accepter pour évident ce dont il serait raisonnable de douter. (Aldous Huxley – Retour au meilleur des mondes) Le Veilleur | 04/06/2017
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Le documentaire de Jean-Louis Perez et Guillaume Pitron « La face cachée des énergies vertes » est disponible du 17 au 22 novembre sur le site d’Arte et sera rediffusé sur ARTE le 24 novembre à 20h50. Les métaux rares (néodyme, cérium, cobalt, lithium, etc.) et autres métaux ordinaires (aluminium, cuivre) incorporés dans les batteries des véhicules électriques, dans les éoliennes et les panneaux photo voltaïques créent une nouvelle dépendance notamment vis à vis de la Chine qui détient le tiers des réserves mondiales de métaux rares. Cette enquête montre aussi qu’en Chine, au Chili ou dans d’autres pays pauvres, de nouvelles gueules noires travaillent dans des conditions très difficiles au prix de leur santé et celle de leur famille. Dans le Nord du Chili, le cancer du poumon est la premières cause de mortalité due à la contamination des sols par le cuivre. Sous couvert de la transition vers les « énergies propres » et de la réduction des émissions de gaz à effet de serre imposée par les Accords de Paris sur le climat, nous délocalisons hypocritement la pollution vers des pays pauvres en créant des désordres écologiques monstrueux. De nombreux entretiens avec des ouvriers des chercheurs, des ingénieurs, des industriels, et des personnalités politiques (parmi eux, Arnaud Montebourg), étayent la thèse du documentaire.
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Au moment où les chefs d’états se réunissent pour soi disant, trouver un consensus qui permettra de limiter le changement climatique. La BNS (banque nationale suisse) après avoir investi dans l’armement et autres gaz de schiste, vise à présent la production de Lithium. On se demande si les gouvernements veulent vraiment sauver notre planète de la destruction. C’est pas gagné.. Volti ************* Images satellite des Salar del Hombre Muerto en Argentine (gauche) et d’Uyuni en Bolivie (droite). Les déserts de sel sont riches en lithium. Le lithium est extrait par concentration de la saumure après pompage et évaporation dans des marais salants (visibles sur l’image de gauche). (Wikipédia) La BNS se diversifie. Après ses investissements dans l’armement et autres gaz de schiste, la voilà engouffrée dans l’exploitation du Lithium, avec destruction environnementale avérée. La BNS a acquis cette année 96’800 actions dans Lithium Americas, devenant ainsi la 9ème actionnaire de la société quelques marches devant sa partenaire qu’est UBS… Lithium Americas est donc une société spécialisée dans l’extraction de lithium qui sévit entre autres en Amérique latine, et particulièrement en Argentine. Or, elle a été repérée dès 2014 par le site Reporterre (cf ci-dessous)… … et pas en bien. Mais voilà notre banque centrale n’en a cure. Elle a choisi le parti du dieu-argent, destructeur de notre planète violant par là sa propre charte de bonne conduite. Bref rien de nouveau sous le soleil. Une simple confirmation d’une morale durablement absente… Finalement, à part soutenir le marché de la haute finance dans l’exploitation extrême des ressources naturelles de la planète, nous cherchons encore en quoi la BNS est encore utile à la Suisse et spécialement à son économie! LHK Corruption, pollution, consommation : les ravages du lithium en Argentine 22 juillet 2014 /Alan Loquet (Reporterre) Les entreprises en quête « d’or blanc » se lancent dans l’exploitation du lithium à l’échelle industrielle. Principal débouché : les voitures électriques. Cette intensification minière aura des conséquences environnementales et sociales, sur fond de corruption et de conflits d’intérêts. Buenos Aires, correspondance Un océan blanc immaculé s’étend à perte de vue. Des bourrasques acérées balayent ce territoire inhospitalier. Situé à près de quatre mille mètres d’altitude, le désert de sel d’Olaroz voit depuis peu sa quiétude bouleversée. Au loin, le beuglement des poids lourds brise un silence absolu. Prémices de l’ouverture, en août, d’un complexe dédié à l’exploitation du lithium dans le nord argentin. Une nouveauté pour le pays. Cinq ans après les premières explorations, la ruée vers « l’or blanc » passe aujourd’hui à l’étape supérieure. Dans cette enceinte aux allures de camp retranché, une unité pilote avait été implantée en 2009. Le passage à une production à l’échelle industrielle ne sera pas sans conséquence sociale et environnementale dans la région. Cela constitue pourtant le cadet des soucis de Marcos Calachi, président de Jemse, l’entreprise étatique. Elle s’avère présente à hauteur de 10 % dans Sales de Jujuy, le projet mené par la firme australienne Orocobre, majoritaire. Le constructeur automobile japonais Toyota complète la liste. Dans le nord de l’Argentine, Sales de Jujuy passera à l’exploitation industrielle en août – « Olaroz, c’est la poule aux œufs d’or », explique-t-il sans détour. « La demande planétaire est insatisfaite. A nous d’y répondre dès que possible. » Les perspectives mondiales du lithium, monnayé aujourd’hui à 6 500 dollars la tonne, donnent le tournis. Une fois valorisé en carbonate de lithium, les usages sont multiples. Ce métal mou sert à la bonne marche des batteries des véhicules électriques, des ordinateurs, téléphones portables, tablettes, sans oublier ses propriétés pharmaceutiques ou récemment dans l’aéronautique. Selon l’étude du cabinet américain McKinsey, la production de voitures électriques devrait dépasser celle des véhicules à moteur thermique dès 2030. De quoi attiser les convoitises. La ruée des multinationales Tous les regards sont tournés vers le triangle ABC, pour Argentine, Bolivie et Chili, où se trouvent près de 85 % des réserves mondiales du minéral. Et chaque multinationale entend bien avoir sa part du gâteau. A ce petit jeu, l’Argentine rattrape à la hâte son retard sur ses deux voisins. …/…. Une industrie pas si verte… L’or blanc, une industrie verte ? Pas vraiment à entendre Nelly Vargas, biologiste à l’université de San Salvador de Jujuy et responsable de plusieurs études d’impact des mines dans le nord argentin, dont celle du projet d’Olaroz. Selon l’experte, l’industrie du lithium se révèle « un peu moins destructrice que les autres activités minières comme le plomb, le zinc ou l’étain par exemple ». Principal problème : la faiblesse d’un code minier national favorable à une extraction à tous crins. « Les enquêtes sont bâclées et la norme environnementale se révèle très insuffisante. » Vigognes, flamants roses, lamas, souris mais aussi bactéries extrêmophiles – capables de vivre dans des conditions extrêmes – sont directement menacés. « L’inquiétude centrale, c’est l’eau », s’alarme Nelly Vargas. La spécialiste s’attend à un désastre écologique. …/… Corruption et conflits d’intérêts Les communautés aborigènes de la région constituent déjà les premières victimes collatérales. « On a observé que l’eau se trouve partiellement salinisée », avance Silvana Morel, avocate écologiste et soutien juridique auprès des peuples indigènes. « C’est un drame pour eux, dépendants de l’agriculture et de la culture du sel. C’est tout un mode de vie qui est menacé. Les salares représentent également un lieu sacré, la Pachamama, qu’ils honorent chaque année au mois d’août. » Plusieurs actions en justice ont été portées par la population locale afin de stopper ces projets. « Malgré une poignée de batailles gagnées, aucune jurisprudence n’existe à ce sujet. » Les mouvements contestataires se sont rapidement disloqués à l’annonce des promesses de créations d’emplois. « Le gouverneur a lancé le chiffre d’un millier d’embauches. Au final, seulement une centaine de personnes seront employées sur chaque site, une minorité provenant de la région. » …/… UN GROUPE FRANÇAIS IMPLIQUÉ Le groupe français Eramet est présent en Argentine depuis 2009. Jusqu’en 2011, un contrat de coopération liait l’entreprise avec le groupe Bolloré, fabricant, notamment, de batteries électriques et concepteur du véhicule Blue car. L’exploration d’un salar dans la province de Salta en Argentine s’est avérée un échec. Depuis Eramet se consacre, seul, à un nouveau salar, toujours à Salta. L’entreprise « évalue le potentiel économique » du gisement et étudie « un procédé innovant pour l’extraction du lithium dont l’empreinte environnementale est sensiblement réduite en comparaison des procédés conventionnels, du fait de la diminution très significative des surfaces d’évaporation nécessaires. » Lire l’article complet et voir images Source Liliane Held Khawam via https://reporterre.net/Corruption-pollution-consommation-les-ravages-du-lithium-en-Argentine
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CONFÉRENCE AVEC R. LINDZEN et V. COURTILLOT organisée par l’Association des climato-réalistes « L’alarmisme est-il justifié au regard de l’état de la science du climat ? » vendredi 19 octobre de 10h à 12h30 à Paris (hôtel de l’Industrie, 4 place Saint-Germain-des-Prés). Pour plus de détails, voir ici. REJET MASSIF DES ÉOLIENNES En diffusant sur Envoyé spécial un reportage intitulé « Éoliennes : le vent de la révolte » (55′-1h20), France 2 a dévoilé au grand jour l’exaspération généralisée des français face à la politique du gouvernement en matière d’installation d’éoliennes (en lire ici une exégèse). Fait nouveau : la classe politique monte au créneau. Ainsi Xavier Bertrand sur BFM s’est fendu d’un vigoureux « foutez nous la paix avec les éoliennes », sans doute échaudé par la densité des installations dans la région Hauts-de-France. Mais aussi Julien Aubert, député (LR) du Vaucluse et auteur dans La Revue Parlementaire d’un article intitulé : « Les éoliennes terrestres pour une transition énergétique ratée ». Nicolas Dupont-Aignan a, lui, déclaré au Huffington Post : « Il n’est plus possible de voir la France défigurée de la sorte par des éoliennes coûteuses qui aggravent nos problèmes écologiques sans offrir la moindre solution ! ». En commentant sur son blog la démission de M. Hulot, Jean-Pierre Chevènement estime quant à lui qu’une « une petite minorité extrémiste (à peine 3% des électeurs) entend prendre en otage l’opinion ». Certaines voix de la société civile s’élèvent aussi : dans L’Express, Laurent Alexandre, chirurgien et créateur du site Doctissimo, conjure les pouvoirs publics d’arrêter cette transition énergétique : « les ayatollahs verts veulent nous amener dans l’impasse allemande : posons-nous et réfléchissons à l’avenir de nos enfants ». LA RÉPONSE DU GOUVERNEMENT : UNE SOCIÉTÉ DE « CONFIANCE » À ce rejet massif les pouvoirs publics ont répondu par le vote pendant les vacances des français (le 10 août 2018) de la loi « pour un Etat au service d’une société de confiance » dont les dispositions relatives à l’éolien en mer sont édifiantes : les citoyens seront uniquement consultés « sur le choix de la localisation de la ou des zones potentielles d’implantations des installations envisagées ». En réalité, il s’agit d’enlever aux citoyens tous les moyens qui leur permettaient de contester démocratiquement des décisions prises par le pouvoir, comme l’analyse ici Patrice Cahart, ancien directeur de la législation fiscale au ministère des Finances. D’autant qu’une décision du Conseil d’État pourrait relancer de nombreux projets de parcs éoliens, actuellement en suspens rapporte Ouest France. Les Français estimeront ils avoir été davantage écoutés lors du débat public sur la PPE (Programmation Pluriannuelle de l’Energie) ? On peut en douter, à en juger par le compte rendu de la Commission particulière du débat public qui estime que la nécessité de lutter contre les émissions de gaz à effet de serre et les dérèglements climatiques associés « fait consensus », que le développement des énergies renouvelables est « globalement approuvé », et que l’objectif de 50% de nucléaire dans le mix électrique français « doit être maintenu ». Circulez, il n’y a plus rien à voir. LES AGRICULTEURS SONT-ILS DAVANTAGE ÉCOUTÉS ? Daniel Sauvaitre, arboriculteur mais aussi maire et conseiller régional de Nouvelle Aquitaine, fait sur son blog un implacable réquisitoire contre les politiques publiques : « La délégation donnée à l’agence européenne EFSA comme à l’ANSES en France n’est plus respectée. L’homologation ou le retrait d’homologation est entre les mains des ONG, des médias et du ministère de l’écologie Boulevard Saint Germain. Et elle se fait au doigt mouillé des études bidon de Générations Futures et en fonction de l’indice de bruit médiatique obtenu par la matière active en question » (Lire à ce propos un commentaire sur l’intervention de M. Fabrice Nicolino promoteur de la pétition « Nous voulons des coquelicots » lors de l’émission « La Tête au Carré » du 14 septembre.) Vincent Guyot, ingénieur agronome et exploitant qui pratique la technique culturale dite de conservation des sols (sans retournement de terre) pour préserver la biodiversité, confie à L’Express : « dans le débat pour l’interdiction du désherbant, les agriculteurs se sentent livrés à la vindicte publique. Injuste, blessant et pas très constructif ». Interrogé par Patrick Cohen sur Europe 1 le 29 septembre, il déclare : « Je ne suis pas un empoisonneur ! ». Peu importe l’avis de ceux qui savent : une Mission d’information commune sur le suivi de la stratégie de sortie du glyphosate va décider d’un calendrier de sortie de la France de cette molécule d’ici trois ans. PENDANT CE TEMPS, LA FISCALITÉ GALOPE Selon le projet de loi de finances 2019, la hausse de la fiscalité énergétique devrait globalement s’élever à 1,9 milliards d’euros pour les ménages, et à près de 1 milliard d’euros pour les entreprises. Elle augmente sous des formes difficiles a percevoir par les contribuables : ainsi la taxe carbone, pudiquement appelée Contribution Climat-Énergie et qui ne cesse d’augmenter, est passée de 7 euros la tonne de CO2 en 2014 à 55 euros en 2019, l’objectif étant de 100 euros en 2030. Conséquence : la précarité énergétique augmente, touchant près de douze millions de Français selon un rapport de l’ONPE (Observatoire national de la précarité énergétique). Pire, l’ONPE estime qu’un million de ménages cumuleraient une situation d’inconfort thermique (sensation de froid) et de vulnérabilité économique. POURQUOI EST-IL URGENT QUE LA SCIENCE SE REBELLE CONTRE LES DIKTATS DU CONFORMISME ? C’est la question posée dans Atlantico par Marcel Kuntz, directeur de recherche au CNRS, qui fustige les dérives actuelles de l’écologie politique qui copie “l’apparence d’une démarche scientifique, mais avec des conclusions préétablies, notamment pour l’évaluation des risques, avec des « experts » médiatisés, auto-proclamés « lanceurs d’alerte », et sympathisants du projet politique”. ACTIVITÉS DE L’ASSOCIATION Les climato-réalistes à Porto les 7 et 8 septembre Organisée par l’Independent Committee on Geoethics, la conférence “Basic science of a changing climate” s’est tenue à l’université de Porto. Les climato-réalistes étaient représentés par François Gervais, Camille Veyres, Henri Masson et Benoît Rittaud. Un compte rendu de cette conférence est accessible ici. Dernières publications sur le site des climato-réalistes Journée sans voiture du 16 septembre 2018 Le nombre d’ouragans est en diminution aux États-Unis Cycle du carbone, l’éclairage de trois nouvelles publications
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Un architecte italien a imaginé un immeuble comportant environ 150 arbres dans le centre-ville de Turin, en Lombardie. Voici une alternative permettant de vivre au milieu des arbres tout en gardant le charme et le confort d’un centre-ville. La question de la nature dans l’espace urbain se pose de plus en plus au fur et à mesure que nos villes augmentent en termes de superficie et de démographie. Alors que les aménageurs s’occupent de la présence de la nature dans l’espace urbain, certains architectes imaginent des solutions alternatives d’intégration de la végétation dans les habitats collectifs. Luciano Pia est l’un d’eux, jouissant d’une certaine renommée relative à ses constructions écologiques et anti-pollution, donc durables. L’architecte italien a choisi la ville de Turin pour mener à bien son projet baptisé 25 verde. Il s’agit d’un immeuble de 5 étages comportant 63 logements. La nature y est omniprésente : 150 arbres sont présents au milieu des habitations tandis que 50 variétés de plantes ornent la construction, sélectionnées pour leur période de floraison, leur couleur et leurs capacités d’intégration au projet. La nature dans la ville n’est pas toujours seulement intéressante visuellement. Ici, la végétation faisant partie du projet a une fonction antipollution : environ 200 000 litres de CO2 sont absorbés par heure tout en relâchant 150 000 litres d’oxygène, par effet de photosynthèse. Ceci représente une réponse aux pollutions urbaines telles que les gaz d’échappement des véhicules. Quant aux arbres, ils incarnent une isolation naturelle contre les bruits de la rue liés principalement au trafic routier. La température du bâtiment est régulée en été et en hiver, s’apparentant à un micro climat. En effet, la végétation vivace en été bloque les rayons du soleil, offrant un peu de fraicheur, tandis qu’en hiver, les feuilles tombent, laissant passer ces mêmes rayons apportant un peu de chaleur. – Illustrations : 25 verde Yohan Demeure Étudiant en géographie à l’université Joseph Fourrier Grenoble I, je désire devenir un spécialiste des grandes questions géopolitiques. Travaillant en milieu scolaire, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné de cinéma, de musique et de voyages, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.
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En ce mois de septembre 2019, l’étendue de la banquise dans l’Arctique se rapproche de son minimum annuel avec la fin de la saison de fonte. Les chercheurs de l’Institut Alfred Wegener et de l’Université de Brême estiment qu’il n’y a plus que 3,9 millions de kilomètres carrés de glace de mer. Ce n’est que la deuxième fois que le minimum annuel est inférieur à quatre millions de km2 depuis le début des mesures par satellite, en 1979. Jusqu’à la mi-août, un record de faible extension était envisageable : la zone de l’océan Arctique recouverte de glace (définie comme une zone avec une concentration de glace de mer supérieure à 15%) de fin mars à début d’août fut à un niveau historiquement bas depuis le début des mesures par satellite en 1979. En août 2019, les valeurs de l’étendue des glaces de cette année étaient aussi faibles que celles observées en 2012, année au cours de laquelle le minimum estival a été le plus bas. Voici ce que l’on pouvait observer en août : Valeurs moyennes mensuelles pour l’étendue de la glace de mer du mois d’août dans l’Arctique depuis 1979. Source : Institut Alfred Wegener et Université de Brême Depuis la deuxième quinzaine d’août, toutefois, la réduction saisonnière s’est ralentie, sous l’effet de fluctuations à court terme. Le ralentissement a continué jusqu’au début septembre. Durant tout le mois d’août, la perte de glace dans la mer de Sibérie orientale a été particulièrement marquée. Mais par rapport à 2012, il restait plus de glace dans la mer de Beaufort. On peut voir ci-dessous, à gauche, les différences entre août 2019 et août 2012 (plus de glace en bleu, moins en rouge) : Différence entre la position moyenne de la lisière des glaces en août 2019 par rapport à 2012 (à gauche) et la moyenne à long terme de 2003 à 2014 (à droite). Les zones marquées en bleu sont les régions qui ont plus de glace de mer dans la période de comparaison, alors que les régions en rouge en ont moins. Source : Institut Alfred Wegener et Université de Brême Il n’en reste pas moins que la lisière des glaces se situe cette année beaucoup plus au nord par rapport à la moyenne climatologique. La valeur la plus basse enregistrée à ce jour en 2019 est de 3,82 millions de kilomètres carrés, observée le 3 septembre. Cela signifie que cette année, la moyenne de septembre pourrait être inférieure à 4 millions de kilomètres carrés pour la deuxième fois seulement des annales. Valeurs moyennes mensuelles pour l’étendue de la banquise de septembre dans l’Arctique depuis 1979 et moyennes du 1 er au 10 septembre 2019. Source : Institut Alfred Wegener et Université de Brême Mais dans les prochaines semaines, la glace pourrait encore se retirer : même si, au début de l’automne, la température de l’air dans l’Arctique est tombée en dessous de zéro, la chaleur emmagasinée dans l’eau peut continuer à faire fondre le dessous de la glace pendant quelques semaines supplémentaires. Cependant, s’il fait extrêmement froid dans l’Arctique dans les jours à venir, la couverture de glace peut déjà augmenter à nouveau. En octobre, les scientifiques analyseront les données pour l’ensemble du mois de septembre et seront ensuite en mesure de procéder à une évaluation finale du minimum de glace de mer en 2019. Il semble peu probable que cette année obtienne un nouveau record absolu, inférieur à la étendue de 3,4 millions de kilomètres carrés de la banquise observée en 2012. Étendue quotidienne de la glace de mer dans l’Arctique jusqu’au 11 septembre 2019 (en rouge). À des fins de comparaison, l’étendue pour 2018, 2017, 2016, 2012 et 2007 est également indiquée, ainsi que la moyenne à long terme de 1981-2010 (gris) avec l’intervalle de deux écarts-types (gris clair). Source : Institut Alfred Wegener et Université de Brême Record ou non, cette année confirme la réduction à long terme de la banquise arctique à la suite du changement climatique, d’après l’Institut Alfred Wegener. Il est à craindre que d’ici quelques décennies l’Arctique n’ait plus de glace en été. Par « Arctique libre de glace », il faut entendre moins de 1 million de km2 en été. Cela entraînerait des changements radicaux dans l’Arctique, avec des conséquences pour le climat et les écosystèmes, ainsi que pour les populations, y compris pour l’Europe, d’après les chercheurs. Les scientifiques de l’Institut Alfred Wegener et de l’Institut de physique de l’environnement de l’Université de Brême analysent ensemble les données satellitaires complètes sur la concentration, l’étendue et l’épaisseur de la glace, ainsi que les mesures atmosphériques. Les estimations de l’étendue des glaces par d’autres institutions (NSIDC ou OSI-SAF, par exemple) peuvent donner des résultats légèrement différents. Actuellement, pour 2019, ils prédisent la troisième étendue de glace la plus basse. On peut voir ci-dessous que la glace de mer est au-dessus de 4 millions de km2 en septembre, d’après le NSIDC : Etendue de la glace de mer dans l’Arctique. Source : NSIDC. D’après l’Institut Alfred Wegener et l’Université de Brême, ces légères différences sont dues à la résolution plus élevée de leurs données et aux méthodes légèrement différentes utilisées pour calculer la concentration de glace. L’algorithme d’évaluation de l’Institut de physique de l’environnement de l’Université de Brême utilise une résolution de données élevée : 6,5 km sur 6,5 km. Les données du NSIDC, probablement les plus diffusées dans les médias, utilisent une résolution de 25 km sur 25 km. La manière dont le littoral est traité dans l’évaluation est également un facteur important dans le calcul de la surface de glace. Comme dit précédemment, avec une concentration de glace de 15%, la cellule est considérée comme couverte de glace ; avec moins de 15%, on dit qu’elle est libre de glace. La taille de la cellule peut donc donner des estimations différentes au final. Une étude de Notz et Stroeve avait montré en 2016 que la perte de glace de mer dans l’Arctique était directement liée aux émissions anthropiques de CO2, tant dans les observations que dans toutes les simulations des modèles CMIP5. D’après ces deux chercheurs, la glace de mer arctique de septembre diminuerait de 3,3 à 4 millions de km2 pour chaque degré de réchauffement planétaire annuel. En extrapolant les relations linéaires dans le futur, Stroeve et Notz estiment que l’océan Arctique perdra complètement sa couverture de glace en août et en septembre avec environ 800 ± 300 Gt d’émissions anthropiques de CO2. Avec 1400 ± 300 Gt supplémentaires d’émissions anthropiques de CO2, l’Arctique serait libre de glace à partir de juillet et jusqu’en octobre. Le rythme actuel d’émissions est d’environ 40 GtC02. Si on considère qu’il faudrait 800 GtCO2 supplémentaires pour faire fondre complètement la glace en août et en septembre, cela voudrait dire que l’océan serait libre de glace en été dans 25 ans.
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Alors que la conférence sur le climat s’est ouverte à Bonn lundi 8 mai, les scientifiques s’alarment : le taux de méthane, le deuxième gaz à effet de serre après le CO2, augmente à toute vitesse dans l’atmosphère. La quantité de méthane dans l’atmosphère augmente de façon extrêmement rapide. Bien plus que prévu par les scientifiques. Un article publié en avril dans le journal Atmospheric Chemistry and Physics par un comité de 72 chercheurs fait état de cette augmentation inquiétante et de ses causes. Cette publication fait suite à deux articles publiés coup sur coup en décembre 2016 par la même équipe : l’un dressait l’inventaire mondial du méthane sur la période 2000-2012 tandis que le deuxième s’inquiétait du rôle croissant du méthane dans le changement climatique. Après une stagnation entre 2000 et 2007, la concentration atmosphérique de ce gaz a crû chaque année de 5 partie par milliard (ppb/an). Les dernières données issues du réseau de référence de l’Agence américaine des océans et de l’atmosphère (NOAA) indiquent que ce chiffre est passé à 12.7 ppb/an en 2014 pour redescendre jusqu’à 9.45 ppb/an en 2016. « Au cours des années 2014 et 2015, la concentration de méthane (CH4) a augmenté à une vitesse inégalée depuis les années 1980, explique Marielle Saunois, du Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE) et coordinatrice de l’inventaire mondial du méthane. La concentration de méthane dans l’atmosphère est actuellement plus de 2,5 fois plus importante qu’en 1750, avec 1.842 ppb (parties par milliards) en 2016. » Des chiffres inquiétants : ils signifient que nous suivons le pire scénario du Giec (Groupement intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat) qui prévoit une augmentation de 3,3°C à 5,5°C d’ici 2100. En effet, le méthane est le deuxième gaz à effet de serre en importance après le dioxyde de carbone (CO2), mais il est 28 fois plus réchauffant que ce dernier sur une période de 100 ans. Alors que la Cop23 aura lieu du 8 au 18 mai 2017 à Bonn, en Allemagne, les négociations oublient quasiment de prendre en compte ce gaz. Il est vrai que l’une des grandes problématiques du méthane est qu’il n’est pas aisé de mesurer précisément ses émissions. Ni même de savoir d’où elles proviennent. Il existe en effet de nombreuses sources de ce gaz, et de nombreux puits de stockage. La première cause de sa production est la dégradation de la matière organique dans un milieu sans oxygène, un phénomène naturel. « Le méthane provient en partie de processus microbiens, diffus et donc difficiles à estimer », dit Marielle Saunois. D’après les études du Global Carbon Project qui a publié le dernier inventaire mondial du méthane, 34 % de ses émissions proviendrait de l’agriculture et de la gestion des déchets, tandis que 36 % sont naturelles, dues en majorité aux zones humides puis aux lacs, océans et permafrost. « L’autre source de méthane est lié à des fuites lors du dégazage naturel des sols et lors de l’usage de combustibles fossiles », poursuit la chercheuse. Rien que l’exploitation de combustibles fossiles comme par exemple le gaz de schiste causerait 19 % des émissions. Les données recueillies sur la période entre 2002 et 2012 montrent une augmentation continue des sources anthropogéniques. Et entre 2008 et 2012, les émissions proviendraient en majorité des tropiques et en particulier d’Amérique du Sud et de l’Asie du Sud et de l’Est. Alors quelle est la cause de la brusque et récente croissance des émissions de méthane ? Les scientifiques ne le savent pas encore. L’année la plus forte, 2007, a été marquée par un pic d’émission provenant d’Arctique. Ce phénomène marginal serait dû à des températures anormalement élevées. Pour la période qui a suivi, plusieurs hypothèses se développent. La plus importante, qui considère les nombreux scenarii déjà élaborés par d’autres scientifiques, suggère que ces émissions proviennent en majorité de l’agriculture et des déchets. L’équipe de Marielle Saunois estime dans l’article publié en avril que l’agriculture et les déchets contribuent ensemble à émettre 16 Teragrammes (soit 16 milliard de kg) par an, tandis que les émissions liées aux combustibles fossiles atteindraient environ 7 Tg/an. Il est certain qu’une politique ciblant l’agriculture et la gestion des déchets aurait des conséquences positives. « Des actions auraient un effet rapide car le méthane ne reste pas longtemps dans l’atmosphère, dit Marielle Saunois, il a une durée de demi-vie de 10 ans environ » , c’est-à-dire que la moitié de sa quantité disparait en dix ans, beaucoup plus rapidement que ce n’est le cas pour le dioxyde de carbone. Selon le rapport du 3e groupe de travail du Giec en 2014, l’agriculture et la foresterie représentent la première source d’émissions de gaz à effet de serre avec environ 24 % de l’ensemble. Derrière les nombreux articles sur les pets des vaches, aucune remise en cause ou modification de notre système agricole n’a vu le jour. Plusieurs propositions ont pourtant été étudiées par des associations ou par le Giec dans ses mesures d’atténuation. Ainsi l’institut Solagro a imaginé un scénario écologique d’utilisation des terres : Afterres 2050. Ce document préconise de réduire la taille des élevages, de favoriser le pâturage en plein air, et de nourrir les animaux à l’herbe. Cela réduirait en effet le temps de pré-digestion dans l’estomac des ruminants, et ainsi la fermentation qui produit des gaz comme le méthane. Pour la gestion des déchets, la méthanisation à petite échelle permettrait de récupérer et de transformer le méthane. Reste à voir si ces solutions seront mises en œuvre.
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Trois mois après son départ fracassant du gouvernement, l'ancien ministre de la Transition écologique et Solidaire Nicolas Hulot a fait son retour médiatique dans L'Émission politique sur France 2. Et très vite, le débat s'est tourné vers les gilets jaunes, qui manifestent notamment contre la hausse de la taxe carbone - qui entraîne une augmentation des prix du carburants, que défend l'écologiste depuis des années. Tout en assumant la mise en place de cette taxe, il a ajouté : "Quand l'augmentation de la trajectoire carbone génère 15 milliards et qu'on n'a pas été capable de mettre 10% pour l'accompagnement social, ça a probablement participé à ma démission." Interpellé par un porte-parole de gilets jaunes de Saint-Brieuc, il a demandé que soit mis en place un accompagnement social "digne de ce nom." "C'est révélateur d'un ras-le-bol fiscal", a-t-il estimé à propos des gilets jaunes, tout en réaffirmant l'impératif de sortir des énergies fossiles. "La solidarité aujourd'hui, ça n'est plus une option. La fiscalité n'est pas équitable. Je comprends que les classes moyennes ne puissent plus entendre les hausses de taxe" L'ancien ministre a néanmoins regretté que l'écologie et le social était encore une fois opposés dans une crise qui était "évitable" selon lui, mais il n'a "pas été entendu", a-t-il ajouté. Il a également reparlé du jour de sa démission, en direct sur France Inter. "C'est sorti tout seul. À partir du moment où je restais, je cautionnais les choses. On n'était pas à la hauteur des enjeux. J'étais triste mais libre". "Le problème ce n'est pas l'impatience, mais j'ai vraiment conscience qu'il y a une urgence et j'ai constaté que nous n'étions pas à la hauteur des enjeux" Un choix qu'il n'a pas non plus regretté. "Je ne l'ai pas regretté d'autant plus que je crois qu'elle a été comprise." Il regrette néanmoins qu'il n'y ait pas eu de vraie "prise de conscience" de la part de la classe politique.
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Des milliers de pompiers se sont préparés à une hausse attendue du mercure, ce vendredi, qui devrait dépasser les 40°C dans les États du Victoria et de Nouvelle-Galles du Sud. Les vents devraient en outre tourner au sud pour aggraver la situation. "Les conditions vont être dures. Ce sont les vents chauds et secs qui vont de nouveau constituer le véritable défi", a expliqué aux journalistes le chef des pompiers dans les zones rurales de Nouvelle-Galles du Sud, Shane Fitzsimmons. "Les vents vont s'établir entre 35 et 50 km/h, avec des rafales à 70-90 km/h dans certaines zones, et ce pendant l'essentiel de la journée." Particulièrement précoce et virulente, la saison des incendies a déjà fait 26 morts en Australie, réduit en cendres une superficie équivalente à l'île d'Irlande et détruit plus de 2.000 maisons. La Première ministre de Nouvelle-Galles du Sud, Gladys Berejiklian, a fait état de plus de 130 incendies actifs dans son État, dont une cinquantaine échappant à tout contrôle. Dans l'État voisin de Victoria, des consignes d'évacuation ont été lancées pour des régions à la frontière avec la Nouvelle-Galles du Sud. Jeudi, les autorités du Victoria avaient prolongé de deux jours l'état de catastrophe naturelle en raison des fortes températures attendues vendredi. La situation était particulièrement grave également sur l'île Kangourou, dans le sud de l'Australie-méridionale, dont la principale localité, Kingscote, était coupée du reste du monde par de gigantesques brasiers. Nombre d'habitants se sont réfugiés près de la jetée le temps qu'une route ne soit à nouveau praticable. Ces incendies sont également un vrai désastre pour la faune et la flore. Au terme d'une étude, le professeur Chris Dickman, de l'Université de Sydney, a estimé dans un communiqué publié lundi qu'un milliard d'animaux avaient péri, un chiffre qui inclut les mammifères, les oiseaux et les reptiles, mais pas les insectes ou les invertébrés. "La destruction en cours, si rapide sur une zone si étendue, est sans comparaison possible. C'est un événement monstrueux en terme de superficie mais aussi quant au nombre d'animaux touchés", a-t-il déclaré en pointant la responsabilité du réchauffement climatique.
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La génération X – qui comprend les personnes nées entre 1960 et 1980 – ne se réduit pas au cliché du flemmard que l’on voit dans les films cultes américains des années 1990, mais il y a un sujet dont elle a quand même du mal à se soucier : le changement climatique. La pop culture s’est longtemps moquée de cette génération, alors qu’en fin de compte elle a fini par constituer un groupe de gens éduqués, connectés et experts en sciences. Pourtant, selon un rapport de l’université du Michigan publié en juillet, les vagues de chaleur historiques, les périodes de sécheresse épiques et les tornades meurtrières n’ont pas l’air d’inquiéter plus que ça ces adultes, âgés de 32 à 52 ans. Ceux-ci s’intéressent finalement à peine plus que les baby-boomers au changement climatique. “Ils sont très occupés et ne passent pas leurs soirées à étudier leur budget carbone”, explique Jon D. Miller, auteur de l’étude et chercheur en sciences politiques à l’université du Michigan. Cette génération, parce qu’elle est surtout préoccupée par le contexte économique difficile, n’a pas vraiment le temps de se pencher sur le changement climatique, et encore moins de s’en inquiéter. En 2009, 22 % des adultes de ce groupe s’y intéressaient de près. En 2011, ils n’étaient plus que 16 %. L’enquête de Jon D. Miller est la quatrième d’une série consacrée à la génération X aux Etats-Unis depuis 1986. Financée par la National Science Foundation [agence gouvernementale des Etats-Unis soutenant la recherche scientifique], elle analyse les réponses d’environ 4 000 adultes à des questions sur le changement climatique. Ils ont été interrogés chaque année entre 2009 et 2011. Si le climat de notre planète ne semble pas vraiment les tracasser, 66 % des adultes de la génération X sont néanmoins convaincus qu’il est en train de changer, et 10 % seulement refusent de se fier aux études scientifiques qui montrent que la Terre se réchauffe. Jon D. Miller a d’ailleurs été surpris de voir que ceux qui ont des enfants se soucient moins du changement climatique que ceux qui n’en ont pas. Ce sont pourtant ces enfants qui seront confrontés au climat de l’avenir. “Faute de temps, ils ne peuvent pas réellement penser aux grands sujets de politique publique, quels qu’ils soient, explique le chercheur. Quand ils en ont la possibilité, ils s’intéressent en priorité aux questions locales, comme les écoles, ou nationales, comme l’économie.” Tant que la génération X aura peur de perdre son travail, son plan d’épargne-retraite et son prêt immobilier, la situation n’évoluera pas, ajoute Bill Patzert, un climatologue qui travaille à la Nasa. Et ce n’est pas un tweet ici et là qui changera les choses. Et de conclure : “La crise climatique ne sera pas résolue en 140 caractères.” 📨 Ne passez plus à côté des infos de l'écologie
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" On est au moins 500 000", s'est félicitée Greta Thunberg, vendredi à Montréal où s'est tenue une manifestation géante. "Vous pouvez être fiers de vous !". "Nous sommes en train de changer le monde", a-t-elle lancé face à une foule composée de nombreux jeunes rassemblés pour une nouvelle "grève mondiale pour le climat". Selon les organisateurs, la manifestation a rassemblé près d'un demi-million de personnes, du jamais vu au Québec, et l'une des plus grosses manifestations jamais organisées au Canada. La police n'a pas donné de chiffres officiels mais elle a salué une mobilisation "historique" qui s'est déroulée sans incidents majeurs. "Nous ne sommes pas à l'école aujourd'hui, vous n'êtes pas au travail aujourd'hui, parce qu'il y a urgence et nous ne resterons pas les bras croisés", a clamé l'adolescente, quelques jours après son retentissant "Comment osez-vous!", lancé à un aréopage de chefs d'État et de gouvernement à l'ONU. "Cette semaine, les leaders du monde entier se sont réunis à New York. Ils nous ont déçus une fois de plus avec leurs paroles creuses et leurs plans insuffisants", a-t-elle déploré, en évoquant le sommet de l'ONU sur le climat au début de la semaine. Interrogée sur les critiques dont elle fait l'objet, la jeune Greta a dit y voir un "compliment". "Nous faisons aujourd'hui trop de bruit et les gens ont du mal à gérer alors ils essaient de nous faire taire", a-t-elle affirmé. Après avoir traversé l'Atlantique en voilier pour venir aux Etats-Unis, la jeune activiste avait rejoint Montréal depuis New York dans une voiture électrique prêtée par l'acteur hollywoodien Arnold Schwarzenegger. Alors que le Canada est en pleine campagne électorale, Justin Trudeau s'est mêlé à la foule après avoir annoncé de nouvelles mesures pour l'environnement, comme il le fait quasiment chaque jour depuis le début de la semaine. Entouré de sa femme Sophie Grégoire et de leurs enfants, le Premier ministre a pris le risque d'être interpellé par les manifestants sur sa politique environnementale. L'un d'eux a, d'ailleurs, été arrêté sans ménagement et plaqué au sol par la police alors qu'il insultait le chef du gouvernement et menaçait de lui lancer des oeufs, selon la chaîne CBC. Le chef du gouvernement avait fait l'objet de vives critiques, en mai 2018, après avoir nationalisé l'oléoduc Trans Mountain, qui achemine le pétrole des sables bitumineux de l'Alberta aux côtes de la Colombie-Britannique, au grand dam des associations de défense de l'environnement. Et s'il a rencontré la jeune militante écologiste suédoise en tête-à-tête, dans la matinée de vendredi, cela n'a pas empêché Greta Thunberg d'égratigner la politique environnementale du gouvernement canadien. Comme la plupart des dirigeants, Justin Trudeau "n'en fait pas assez" pour la planète, a-t-elle estimé lors d'un point presse avant la manifestation. Le Premier ministre s'est dit "entièrement d'accord" avec elle. "C'est exactement ce que nous allons faire", a-t-il promis. Dans la foulée, il s'est engagé à planter deux milliards d'arbres sur 10 ans s'il était réélu le 21 octobre. Parmi les 500 000 personnes réunies dans les rues de Montréal, Alexanne Lessard a défilé déguisée en arbre, avec de la peinture verte sur le visage et les bras, des fausses feuilles dans les cheveux. "Je suis là pour notre futur, pour montrer à notre gouvernement que nous sommes une majorité à vouloir faire quelque chose", a-t-elle expliqué. Annabelle Vellend, 13 ans, était, elle, venue de Sherbrooke, à 150 km à l'est de Montréal, avec son père. "Je crois vraiment dans le mouvement de Greta, elle fait vraiment de belles choses et elle peut encourager, surtout en temps d'élection, les acteurs politiques à agir pour les changements climatiques", a-t-elle estimé avant de fondre en larmes en apercevant son idole en tête de cortège. Le cortège des manifestants a symboliquement terminé sa course à quelques encablures de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI). Coïncidence du calendrier, les dirigeants de l'aviation civile, régulièrement montrés du doigt par le mouvement écologiste pour leur contribution aux émissions de carbone mondiales, y sont réunis depuis mardi et jusqu'au 4 octobre pour leur assemblée triennale sur le même sujet. Le vendredi précédent, plus de quatre millions de jeunes et d'adultes s'étaient mobilisés à travers le monde pour un "Friday for future". Ils étaient finalement plus de 6,6 millions, a annoncé vendredi Greta Thunberg. Une semaine plus tard, la mobilisation semblait un peu marquer le pas. En Italie, plusieurs centaines de milliers de jeunes ont défilé dans tout le pays. D'autres manifestations ont eu lieu à Madrid, Zurich, en Australie ou aux Etats-Unis notamment. L'Argentine a recensé une vingtaine de manifestations, tandis que la police chilienne a compté 20 000 personnes à Santiago.
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Nouvelle journée de négociations hier au Bourget. Avec un texte toujours trop long. Et des travées qui se vident un peu. Il faut dire que le récit des négociations onusiennes a quelque chose de prévisible. Des points de blocage émergent, les journalistes et les ONG se saisissent des éléments que quelques négociateurs mécontents laissent filtrer pour appuyer leur position, les déclarations s’enchaînent, empreintes à la fois d’espoir et d’expectatives. Au moins, un texte un peu resserré est sur la table, sur la base duquel les pays ont accepté de poursuivre leurs discussions. Les maires plus rapides que les négociateurs Pendant que les négociateurs de disputent la virgule en apnée dans la zone bleue, le monde politique agit. Les maires, en l’occurrence. Les élus locaux. De terrain. Hier, Anne Hidalgo, maire de Paris, a annoncé que la capitale française se positionnait clairement en faveur de 100% d’énergies renouvelables en 2050. Et elle ne l’a pas fait seule : c’est une coalition de près d’un millier de maires de grandes villes du monde qui s’est formée pour porter cette demande au Bourget, où les négociateurs restent relativement sourds, trop occupés à enjoliver le désastre de formules administratives. Parmi ces grandes villes, outre Paris : Chicago, Berlin, Istanbul, Madrid, Montréal, Los Angeles, Bordeaux, Rio de Janeiro, Séoul, Dakar ou encore Stockholm. Loin d’être négligeable, comme mouvement. Car les grandes villes du monde abritent aujourd’hui plus de la moitié de la population mondiale. Par ailleurs, c’est la preuve que certains éléments politiques peuvent converger vers des demandes réalistes pour la sauvegarde du climat, qu’il s’agisse des chefs d’Etats vulnérables, des maires, des mouvements de la société civile… Car le dérèglement climatique commence à montrer ses effets irréfutables et tragiques à différents niveaux, sur plusieurs échelles, par des voies distinctes, multiples mais parallèles. Notre cécité collective se dissipe. Il ne s’agit plus que d’une question de rythme : les rapports de force qui structurent l’humanité seront-ils assez résilients et réactifs pour la préserver ? Les Philippines à l’offensive Les Philippines, c’est un grand archipel situé dans l’océan Pacifique où d’ores et déjà la crise climatique sévit. Cette année de nombreux Philippins ont dû quitter leur maison à cause de la montée des eaux, des cyclones à répétition, des tempêtes tropicales. Les tentes fleurissent là-bas. Les tentes de l’ONU justement, où se replient les réfugiés climatiques de notre temps. Mais les Philippines ne se laisseront pas ballotter indéfiniment. En effet, la Commission philippine des droits humains (CHR) a annoncé qu’elle allait ouvrir des enquêtes sur de grandes entreprises polluantes du secteur fossile – les « big polluters » ou « carbon majors », dans le jargon. Cette initiative inédite, qui fait suite à plusieurs plaintes déposées par plusieurs ONG dont Greenpeace, pourrait déboucher sur des poursuites judiciaires. La CHR les accuse en effet d’être responsables des impacts dévastateurs du dérèglement climatique. Une cinquantaine de multinationales sont visées, parmi lesquelles Chevron, ExxonMobil, BP, Royal Dutch Shell, ConocoPhillips… Au total, 90 entités juridiques sont directement accusées d’être responsables de la majorité des rejets de CO2 et de méthane dans l’atmosphère. Cette démarche inaugure une nouvelle ère sur le front climatique. Elle réorganise l’agencement hiérarchique des normes économiques et des normes écologiques, et affirme l’approche juridique comme porteuse de grands bouleversements. C’est une nouvelle manière de distribuer les responsabilités. Les tribunaux reconnaîtront-ils bientôt la notion de crime climatique ? Il faut l’espérer. Et faire en sorte que l’initiative de la Commission philippine des droits humains inspire d’autres instances à travers le monde. Une révolution par le droit En réalité, c’est une petite révolution qui est en train d’avoir lieu. Et si l’avenir de l’activisme climatique ne consistait pas justement à tracer les lignes rouges dans les pratiques des entreprises, sur lesquelles se redécoupera le droit à l’avenir ? En juin 2015, une ONG néerlandaise, Urgenda, est parvenue par des voies juridiques à contraindre son gouvernement à réduire les émissions de gaz à effet de serre rejetées par le pays. Dans la foulée, un agriculteur pakistanais a obtenu de la justice la mise en place d’une commission de contrôle de la politique climatique du pays. Le 4 novembre 2015, le géant pétrolier ExxonMobil était placé sur le gril par le procureur de New York pour avoir financé des recherches et des ribambelles de lobbyistes climatosceptiques – avec un succès certain puisque la plupart des Républicains, majoritaires au Sénat, pensent que le réchauffement climatique est une invention des Chinois, quand il s’agit plutôt des suites chimiques de l’histoire et de la prospérité des États-Unis et autres pays industrialisés, fondée en partie sur l’eldorado pétrolier. Si cette pente vertueuse se poursuit, elle aboutira à prohiber l’exploitation des énergies fossiles à l’avenir, dans des délais plus ou moins longs. Elle ne fera qu’intégrer dans le champ du droit les causalités objectives qui perduraient en dehors de la conscience politique et sociale de la collectivité, c’est-à-dire en dehors de ses règles communes. Oui, l’activité des pollueurs, source de revenus extravagants pour une poignée de personnes, tue des gens et hypothèque l’avenir de populations entières voire, à terme, de l’espèce humaine. C’est pour cela que la jeunesse d’aujourd’hui doit militer sur cette voie. Parce qu’elle représente l’avant-goût des « générations futures » sur lequel se fonde ce droit de l’environnement. En fait, toute la problématique du droit de l’environnement est d’inclure la notion d’avenir de son examen des causalités. Car les coupables de crimes climatiques ne seront très certainement plus là pour en subir les effets : inclure la question de l’avenir et des générations futures permet de les ramener brutalement à leurs responsabilités présentes. L’égoïsme des pays du nord Cette approche est englobée par la notion de justice climatique. Au Bourget, la notion de justice climatique se décline principalement en cinq thèmes : « adaptation » et « financement », « différenciation », « pertes et dommages », « droits humains ». Le deux premiers concernent les financements auxquels doivent consentir les pays “développés” pour que les pays en développement s’adaptent aux changements climatiques. Le troisième concerne la dette respective et différenciée de chaque pays envers le climat et ceux qui subissent les effets de son dérèglement. Le quatrième, le moyen de couvrir financièrement les pertes et dommages irréversibles liés aux phénomènes météorologiques extrêmes provoqués par le réchauffement climatique. Le cinquième, à confronter l’action climatique à l’enjeu décisif du respect des droits humains. Or les négociations patinent sur l’ensemble de ces points. Les droits humains pourraient être relégués au seul préambule de l’accord. Crispation sur la différenciation et les soutiens financiers. Quelques avancées sur le volet pertes et dommages, sans doute parce que les pays industrialisés comprennent qu’ils ne seront pas épargnés indéfiniment par des épisodes climatiques tragiques ; les États-Unis sont d’ailleurs déjà touchés. Pour dessiner la toile de fond générale, disons que les États vont au moins se mettre d’accord pour réduire leurs émissions chez eux, ce qui leur semblera digne d’un grand succès, à faire valoir à la télé. Mais que les autres se démerdent. Personne ne fera de concession économique pour d’autres. Là se trouve l’obstacle à surmonter pour la justice climatique : parvenir à établir un droit extraterritorial, qui puisse relier et aligner les justices des différentes parties. Si le dérèglement climatique est un phénomène global, alors il faut une justice globale. Nous sommes bien allés plus loin dans ce sens en ce qui concerne le droit de la guerre ou celui du commerce. Nous y arriverons pour le droit climatique. Le fossile d’Arabie Aujourd’hui, l’Arabie saoudite a enfin décroché le « Fossil of the day » qu’elle mérite tant. Pour son obstination à bloquer tout une kyrielle de points dans la négo, toujours pour de mauvaises raisons. Pour faire de son mieux pour que le texte ne mentionne par la limite des 1,5°C, alors que Laurent Fabius l’a encore rappelée hier au Bourget et que la majorité des délégations la considèrent désormais comme l’objectif principal. Pour rappel, l’Arabie saoudite, c’est plus de 10 millions de barils par jour, les plus grandes capacités de production de pétrole brut et les plus grandes réserves de pétrole au monde. Un État qui prospère, de manière bien inégalitaire, sur notre addiction au pétrole et, partant, sur le pourrissement de l’atmosphère. Le coup de main Pendant que certains défendent leurs rentes, d’autres ne comptent pas leur temps. Aujourd’hui, c’est la journée mondiale des bénévoles. Des militants sans lesquels Greenpeace ne pourrait pas exister et sans lesquels, surtout, il n’y aurait plus autant de vie dans la société civile. Ce sont des hommes et des femmes qui s’engagent pour l’amour d’une cause et pour le plaisir d’être avec les autres. Qui portent aussi bien la bannière que le sourire. Des gens faits de ce qui fait l’humanité : le don de soi, le sens du partage, la faculté d’engagement. Des gens du coup de main. Des volontaires. Et Greenpeace tient vraiment à féliciter toutes celles et ceux qui font vibrer cette association de leurs mille petits gestes qui, comme les rivières nourrissent les fleuves, emmènent les grandes victoires. Plus que jamais, chaque acte compte et nos rangs sont ouverts à toutes celles et ceux qui souhaitent s’engager avec nous pour construire de nouvelles aventures et, comme on peut, tous autant que nous sommes, donner le coup de main. Check ! PS : Pas de gazette demain. Besoin d’un peu de repos. Et puis les négos observent un jour de trêve. Mais la Gazette revient pleins gaz dès lundi !
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Les craintes de Greenpeace et de nombreux scientifiques se sont révélées justifiées. L’année 2011 va battre le triste record du niveau minimum de la banquise en Arctique. Avec 4,24 millions de kilomètres carrés, l’étendue des glaces est inférieure d’environ 0,5 % à celle du précédent record enregistré en septembre 2007 et atteint son plus bas niveau depuis le début des observations satellite en 1972. C’est le résultat des études menées par les scientifiques de l’Institut de physique environnementale de l’université de Brême (Allemagne), Par ailleurs, en ce moment même, Greenpeace mène une expédition scientifique dans la région, composée de scientifiques indépendants du département d’océanologie de l’Université de Cambridge (Nick Toberg et Till Wagner), qui mènent des recherches sur l’épaisseur et le volume de la glace de mer arctique. Ces deux données sont, au-delà de la mesure de l’étendue de la glace, indispensables pour mesurer le recul de la banquise. La banquise pourrait disparaître en été avant 2050 Les températures dans la région arctique auraient augmenté deux fois plus vite que les températures moyennes au cours des cinquante dernières années. L’étendue et l’épaisseur des glaces arctiques se sont également significativement réduites au cours des récentes décennies. D’après les scientifiques, la fonte des glaces durant l’été est un excellent indicateur du réchauffement climatique mais c’est aussi une véritable clé du phénomène. Le recul de la banquise ne peut plus être expliqué par la variabilité naturelle d’une année sur l’autre. Les modèles climatiques montrent plutôt que ce recul est lié au réchauffement climatique, particulièrement prononcé en Arctique du fait du phénomène « albédo », la fraction de l’énergie solaire réfléchie vers l’espace. Par ailleurs, les scientifiques du NSIDC (centre américain spécialisé dans l’observation de la neige et de la glace) ont noté la disparition quasi complète des glaces dans les chenaux du Passage du Nord-Ouest. La route du sud serait donc également libre de glace. Une autre preuve flagrante des effets dramatiques des changements climatiques dans l’Arctique est sortie la semaine dernière. Alan Hubbard, glaciologue gallois de l’université d’Aberystwyth et spécialiste du glacier Petermann (dans le nord du Groenland) a ainsi constaté que le morceau du glacier qui s’était détaché en août dernier, plus de 260 km2 de glace, avait aujourd’hui totalement fondu et disparu. L’atmosphère au dessus du Grand Nord se réchauffe donc plus vite qu’ailleurs et si la tendance se poursuit la banquise pourrait complètement disparaître en période estivale d’ici 30 ans, soit quarante ans plus tôt que ce qu’a estimé le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). La dernière fois que l’Arctique était totalement libérée de la glace en plein été date de 125 000 ans, au cœur de la dernière grande période interglaciaire. La fonte de la banquise arctique est l’un des impacts les plus visibles des changements climatiques, avec des conséquences importantes non seulement pour les populations autochtones, la faune et la flore de cette région, mais également pour l’ensemble de la planète. Quelle amère ironie de constater que la combustion de pétrole joue un rôle majeur dans la fonte de la banquise, et que cette même fonte est perçue par beaucoup comme une opportunité supplémentaire de créer des marchés pour les entreprises pétrolières… La boucle est bouclée. Arctic under threat on Prezi
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Comme dans d’autres secteurs, la transition écologique, la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) et le développement durable questionnent aujourd’hui les banques sur leur mode de gestion et leur prise en compte des normes morales et éthiques. En tant qu’intermédiaires financiers, les banques sont ainsi appelées à faire davantage d’efforts pour intégrer les pratiques environnementales et sociales dans le pilotage de leur modèle économique. Cette prise en compte conduirait notamment à la stabilité bancaire. C’est ce qui ressort de notre travail de recherche publié récemment dans la revue Economics Bulletin, qui examine une zone presque inexplorée de l’interaction entre la durabilité et la stabilité des banques européennes. L’ampleur et la récurrence des crises financière, économique et aujourd’hui sanitaire ont mis en évidence les imperfections de l’activité bancaire et sa fragilité. La détérioration de la réputation, ou encore la croissance des prêts non performants, constituent quelques conséquences parmi d’autres des maux dont souffre le secteur bancaire dans de nombreux pays. Le contexte européen n’est pas à l’abri de ces phénomènes, comme le montrent l’ampleur des prêts non performants (en moyenne, 5 % du total des prêts en 2017) ainsi que les mesures plus restrictives adoptées par l’Union européenne depuis 2008 pour renflouer les banques en difficulté. Réduction du risque Cette fragilité incite aujourd’hui les banques à s’engager dans des activités de développement durable puisque, comme le montrent nos résultats, les différentes dimensions environnementale, sociale et de gouvernance ont un impact positif et significatif sur la stabilité bancaire. Comment l’expliquer ? Tout d’abord, l’engagement vers des modèles plus durables constitue un moyen efficace d’acquérir une légitimité sociale et d’améliorer ainsi leur réputation. En conséquence, les banques durables peuvent favoriser la conclusion de contrats plus efficaces avec les clients et les autres parties prenantes, c’est-à-dire en considérant l’ensemble des acteurs qui interagissent avec les banques. En effet, les banques qui contribuent à la société bénéficient d’un meilleur pouvoir de négociation fondé sur une confiance mutuelle. Selon le travail de recherche des auteurs, les banques sont incitées à s’engager dans des activités de développement durable car ces dernières ont un impact positif et significatif sur la stabilité bancaire. Pixabay, CC BY En réduisant ainsi le risque financier, les banques apparaissent donc mieux à même d’absorber les chocs et de réduire le risque d’insolvabilité. En outre, la mise en œuvre d’initiatives RSE contribue à la stabilité en donnant un sentiment de sécurité. Les banques apparaîtront comme moins enclines à sortir de leur zone de confort pour investir dans des pratiques avant tout responsables. Effet d’entraînement Se concentrer seulement sur les résultats et le rendement des investissements, comme elles le pratiquent en général actuellement, peut certes protéger les banques sur le court terme. Cependant, ces dernières doivent se demander si cette vision est vraiment suffisante et garantie sur le long terme. À la lumière de nos résultats, la crise actuelle peut être vue comme un nouvel encouragement pour les banques à s’engager dans des activités de développement durable. Les banques engagées dans le développement durable bénéficient d’un meilleur pouvoir de négociation fondé sur une confiance mutuelle. Shutterstock Face à l’importance des crises contemporaines, nous recommandons d’en tirer des leçons pour nos banques et de commencer une vraie mutation des modèles bancaires. Il importe qu’elles soient basées sur les principes de la durabilité, à condition toutefois de dépasser le simple habillage RSE. De plus, les banques peuvent jouer un rôle fondamental dans l’intégration de la culture du développement durable dans l’état d’esprit de l’entreprise. Le secteur bancaire peut donc contribuer à faire face aux nouvelles exigences économiques pour parvenir à une croissance durable. Bref, un système bancaire sain et réputé assure, par un effet d’entraînement, la stabilité de la société. Il est donc essentiel à la prospérité durable des entreprises et des autres secteurs d’activité. Leur engagement contribuera à une amélioration indispensable de nos systèmes financiers afin d’avoir des banques dignes des défis du développent durable et de la transition écologique de ce XXIe siècle.
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« Ce serait un cauchemar ! » a lancé Le Parisien du 28 octobre, en introduction à un article au titre en effet inquiétant : « Et si le chocolat, à cause du changement climatique, venait à manquer ? ». On ne sait s’il s’agissait d’un clin d’œil au coup du Nutella de Ségolène Royal, ou d’une façon habile de rappeler que penser au climat c’est penser à nos enfants. Bienvenue, vous êtes dans le Climathon. LE VAINQUEUR « Joie, joie, joie, pleurs de joie », dirait Blaise Pascal. Notre liesse est grande, en effet. Le grand champion du climathon 2015, celui qui, avec le Commandeur des Croyants, Jean « Nobel » Jouzel et quelques autres, ont marqué de leur empreinte débile indélébile l’histoire de la compétition, vient de faire son grand retour, s’arrogeant sans contestation possible le titre de vainqueur d’octobre. L’immense Bruno Latour, qui avait de sa sublime plume rapproché les climatosceptiques des terroristes du Bataclan, est de retour, avec un… comment dire… un ensemble de lettres de l’alphabet rassemblées les unes avec les autres (manie de faire des phrases), disposées sur des feuilles de papier elles-mêmes jointes par une reliure. D’aucuns, pour faire simple, parleraient de « livre », même si le terme est en général réservé aux productions de l’esprit. Le surgissement de Bruno Latour vient à point nommé, à présent que les ouragans se sont calmés, la banquise reformée, les feux de forêts éteints, et les sécheresses dissipées dans les brumes de l’automne. Replongeant la question climatique au cœur de l’actualité sociale et politique, notre Grand Champion publie Où atterrir ? (La Découverte, 2017), un livre qui surfe sur toutes les facilités du moment prend son courage à deux mains pour dénoncer courageusement le symbole que représente Donald Trump, et derrière lui le cortège de cette « globalisation », cette funeste période de l’histoire qui a vu le niveau de vie progresser dans la plupart des régions du monde à une échelle inédite le monde s’approcher toujours plus près du gouffre climatique. On aurait dû s’en douter : le bête sens courant du mot « climat » jadis utilisé pour évoquer la « question climatique » est trop étriqué pour notre Grand Homme, qui, ayant besoin de se donner davantage de latitude pour raconter n’importe quoi de liberté pour développer sans entrave sa pensée visionnaire, a décidé de modifier le sens du mot, pour l’étendre à à peu près tout ce qu’on peut concevoir. Il est en effet précisé dès le début de la deuxième page de son opus : C’est là un véritable programme de recherche pour une novlangue climatique. Ainsi, on ne dira plus « déménager pour s’installer en banlieue » mais « subir un changement climatique ». De même, « acheter une voiture » se dira désormais « adopter le scénario RCP8.5 du GIEC ». On pourra seulement s’inquiéter du risque que feront courir certaines homonymies, « perdre son emploi » et « tomber malade » se traduisant dans les deux cas par « être victime d’une disruption climatique ». Mais ne nous montrons pas mesquins, que diable ! Nul doute que la constitution d’un dictionnaire de conversion français/écoconscience climatique est de nature à bouleverser l’ordre établi (et nul doute que Bruno Latour sera heureux d’être contacté pour recevoir quelques propositions en ce sens). En grand champion qu’il est, Bruno Latour a énormément animé la compétition ce mois-ci, et la plupart des autres concurrents ont tâché de lui sucer la roue, ne faisant pourtant que lui permettre d’étaler sa supériorité. Ainsi, l’émission La Grande Table sur France Culture, qui, le 9 octobre, lui donnait carrément l’occasion de reconnaître de lui-même le caractère délirant de sa propre hypothèse de travail : C’est vrai que les climatonégateurs de France ont l’audace d’organiser pour la troisième année une journée de conférences/débat le 7 décembre à Paris : si ça coûte pas des milliards, ça, c’est qu’on nous a menti sur le prix de location d’une salle au Musée social. Autre tentative de suivre le Champion, et autre mise en valeur du « court essai stimulant » dans Les Inrockuptibles : le plus grand humaniste depuis Alain Lipietz y « lie montée des inégalités, dérégulation et entreprise systématique pour nier l’existence de la mutation climatique », avant d’insister une nouvelle fois sur le caractère bidon délirant fictionnel (ah si, là c’est bon : « fictionnel« ) de ses idées. C’est en roue libre qu’il déclare : À propos de l’idée de son ouvrage selon laquelle « les élites auraient saisi la réalité des alertes sur le réchauffement et en seraient arrivées à la conclusion qu’il n’y aurait plus assez de place sur terre pour elles et le reste de ses habitants », le plus grand sociologue depuis Fabrice Flipo assume : « Oui, cela peut sentir la théorie du complot, mais vous savez, le problème, c’est que les complots sont parfois exacts. » Cette dernière phrase est bien digne du plus grand philosophe depuis Jean-Jacques Rousseau. Toujours dans cette partie « suçage de roue », le Jury du Climathon, qui châtie bien parce qu’il aime bien, se réjouit du redressement spirituel amorcé par Mathieu Vidard. Sanctionné d’un blâme le mois dernier pour avoir contesté un point de Doctrine, l’animateur scientifique de France Inter a lui aussi invité Bruno Latour, dans La Tête au Carré le 17 octobre. La page de présentation de l’émission évoque le « climato scepticisme récurant de certaines élites » (le climatonégationnisme « récure » sûrement avec des « molécules chimiques », peut-être même avec du monoxyde de dihydrogène – on n’en serait pas plus étonné). L’invité y est décrit comme « philosophe, anthropologue et sociologue des sciences (…) auteur français le plus traduit dans le monde » : prends-toi ça dans ta face, Victor Hugo. Bruno Latour, toujours en pointe sur la question de la bonne moralité climatique, est un penseur tellement brillant que le Jury du Climathon a parfois eu du mal à saisir la quintessence de son génie, arrivant tout de même à repérer (vers 22’) un très nuancé « On a l’équivalent technique d’une déclaration de guerre : « je vous envahis avec mon céhaudeu « » à propos de la décision de Donald Trump de sortir du Très Saint Accord de Paris. LES ACCESSITS La Reine des Neiges, au palmarès particulièrement étoffé (notamment lauréate de la semaine 36 en 2015), est revenue elle aussi pour jouer les premiers rôles. Elle ne bénéficie certes plus de la même couverture médiatique que du temps béni de la COP21, mais en compétitrice aguerrie, elle sait mettre le paquet (climatique) à la moindre fenêtre qui s’ouvre. Et avec son talent, ça paie. Elle se livre ainsi dans une brève interview sur France Bleu Isère à un festival de catastrophisme climatique, qui l’aurait peut-être emporté sans le rouleau compresseur Bruno Latour. Elle attaque fort en manifestant son émotion pour le problème de la fonte des glaciers à l’origine de l’effondrement des roches, car « la roche est tenue par la glace », ce qui paraît d’une logique toute cartésienne. Elle enchaîne ensuite par l’un de ces raccourcis dont elle a le secret et qui lui a permis de bâtir son solide palmarès : « cela montre que ceux qui contestent les mécanismes du réchauffement climatique font fausse route ». Elle déroule alors un argumentaire a priori peu original, mais qu’elle sait agréablement pimenter de quelques envolées lyriques personnelles qui lui permettent d’augmenter sa note artistique. Outre la déstabilisation des nations, les migrations massives et les sécheresses (grands classiques du millénarisme ambiant), l’auditeur apprend que les conséquences du réchauffement peuvent être ainsi bien plus violentes que celles « de la crise des années 30 ou la crise des subprimes » et que celui-ci « détruit la nature et donc à terme l’humain ». Le même auditeur, saisi d’effroi, ne peut alors que partager l’indignation de la Reine des Neiges sur l’exclusion inique par le gouvernement du crédit d’impôt de 30% sur les portes et fenêtres, sa grande mesure, qui aurait certainement permis d’inverser la tendance et de triompher de ces périls mortels pour la planète et l’humanité. Grosse (et légitime) émotion médiatique suite à la parution d’une étude du CNRS relatant l’hécatombe de poussins Manchots en terre Adélie : seuls 2 poussins d’une colonie de 18 000 couples ont survécu cette année ! Pour FranceTVInfo, c’est l’occasion inespérée de ramener un accessit et ainsi d’inaugurer sa vitrine de trophées, qui promet à ce rythme d’être rapidement bien garnie. En effet, nul besoin d’aller chercher trop loin le coupable, comme le suggère son article au titre évocateur : « Réchauffement climatique : le manchot Adélie victime de la hausse des températures ». À la lecture, cependant, le lien avec le terrifiant changement climatique ne saute pas aux yeux : une banquise trop étendue qui ne fond plus en été et contraint les manchots à de longues et épuisantes marches pour rejoindre la mer, ce qui laisse le temps à leurs petits de mourir de faim et de froid… Les manchots ne doivent du coup pas être pressés que les efforts du GIEC aboutissent car FranceTVInfo rappelle que, du fait du gaz satanique, la fonte des glaciers devrait « entraîner une montée du niveau de la mer d’un à 2 m d’ici la fin du siècle ». Bref, les poussins manchots ne sont pas encore prêts de remplacer les ours blancs dans le bestiaire iconographique du sauvetage de la planète. ENFANTS PORTUGAIS L’ONG Global Legal Action Network (GLAN) a bien failli s’arroger le titre, tant la manipulation des enfants est une stratégie qui plaît au Jury. Repoussant une fois encore les frontières de l’abject (tâche pourtant ardue tant les autres compétiteurs font preuve en ce domaine d’une créativité florissante), elle s’est mise en devoir d’instrumentaliser six enfants de la région de Leira, au Portugal, qui a été le siège d’importants incendies cet été occasionnant plus de 60 morts et des centaines de blessés. Les enfants ont ainsi été « incités » à lancer une collecte pour porter plainte contre 47 États devant la cour de Justice Européenne. Ces incendies étant, bien sûr, la résultante directe du réchauffement climatique, cette plainte vise à contraindre les États à réduire leurs émissions de gaz satanique et à renoncer à exploiter leurs réserves naturelles d’hydrocarbures. Sur ce dernier point, la France qui vient d’annoncer l’arrêt de la production d’hydrocarbures d’ici 2040 a déjà cédé, par la voix du Commandeur des Croyants. Exploiter la mort d’une centaine de personnes et des enfants dont le plus jeune n’a que 5 ans (!) pour obtenir plus de notoriété et plus de dons est une remarquable synthèse de ce que la propagande climatique peut produire de meilleur. Le journal Libération s’est fait une spécialité des Unes laides, putassières ou avec déficit orthographique comme l’illustre cette légendaire première page datant de janvier 2012 : Afin de célébrer le centenaire de la révolution russe, le phare Joffrinesque de la pensée a produit ceci le 21 octobre : Cent ans après, Lénine doit être très fier de se voir associé au grave problème du « p’tit-déj ». Au-delà de l’esthétique discutable de cette première page, on note sa grande cohérence : l’adjectif « rouge » symbolique de la Révolution et associé à la couleur dominante du dessin, la viennoiserie comme en parallèle de la moustache et peut-être aussi en allusion à la faucille. Et cerise sur la pâtisserie, le bandeau supérieur comporte le nom du plus grand climatologue depuis Svante Arrhenius. Car le climat est à l’origine des deux événements, bien sûr, puisqu’il est à l’origine de Tout. Toujours intéressé par les grands défis de son époque, le Jury du Climathon est allé voir de plus près ce qui pouvait justifier cette « ALERTE ROUGE » sur le repas-le-plus-important-de-la-journée. La lecture de l’article principal fait frémir : « miel au prix du caviar », triplement du coût du beurre depuis avril 2016 (à ce rythme exponentiel, il sera 59 049 fois plus cher dans quinze ans), « promesse affolante d’extinction des abeilles » causée par ces « serial killers » que sont les pesticides et disparition du café et du chocolat causée bien sûr par… le réchauffement climatique ! Ainsi, pour le miel, On ne dira jamais assez que les vents du Nord font partie des conséquences les plus terrifiantes des sinistres activités humaines. Le jury du Climathon félicite également Libération d’avoir fait fi de la honteuse (mais pardonnée) chronique radiophonique osant contester une étude publiée dans la très-prestigieuse-revue-PNAS prophétisant la disparition du café. Considérant qu’une bonne mauvaise nouvelle ne saurait être remise en cause par une réfutation scientifique, Libération publie donc un article entier sur le sujet, avec son orthographe bien particulière : « Le risque pesant sur les arbustes du cacao et du café, tout particulièrement sur certaines variétés moins croisées génétiquement, explosent en intensité à mesure que le changement climatique s’impose comme une réalité. » Et la conclusion arrive, implacable : Nous voilà rassurés. — Sur le web
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L’histoire de la prise de conscience environnementale n’est pas récente, et encore moins linéaire. Après avoir découvert des archives longtemps oubliées, les historiens et chercheurs au CNRS Fabien Locher et Jean-Baptiste Fressoz ont enquêté et exhumé plus de quatre siècles d’interrogations, d’espoirs et de craintes sur le rôle de l’homme dans la transformation des climats. Le résultat de ces travaux est sorti en librairie le 8 octobre dernier, sous le titre Les révoltes du ciel, une histoire du changement climatique XVe-XXe siècle (Seuil, 2020). Une mise en perspective qui permet de mieux comprendre pourquoi et comment, à la fin du XIXe siècle, nous avons enfoui notre vigilance, lorsque la puissance du progrès industriel et agricole a semblé — pour un temps — nous immuniser face aux menaces climatiques. La lecture de ce livre nous a donné envie de creuser le sujet avec Fabien Locher, dans un entretien où il est question notamment de « l’orientalisme climatique » des empires coloniaux, de l’importance politique des forêts et des tout premiers lanceurs d’alerte sur le climat. Le point de départ de notre ouvrage est que la notion d’une action humaine sur le climat n’est pas récente, qu’elle a une histoire longue qui remonte au moment de l’exploration et la conquête de l’Amérique. On ne se préoccupe pas alors du CO2 mais du cycle de l’eau. L’idée, en gros, est qu’en coupant les arbres, on va modifier ce cycle, ce qui va changer les pluies, les températures, la nature des saisons… Or dans des sociétés essentiellement agricoles, ce sont des éléments vitaux : une mauvaise saison veut dire une mauvaise récolte, et peut-être des disettes, des famines, des émeutes… Nous montrons que ces interrogations sur l’action possible de l’homme sur le climat, via les forêts, sont extrêmement fortes en Europe jusqu’à la fin du XIXe siècle. Puis s’ouvre effectivement un interlude de quelques décennies où cette question n’est plus débattue. Cet effacement est d’abord lié à l’essor du rail et des bateaux à vapeur : avec ces technologies, la vulnérabilité aux fluctuations climatiques diminue. On peut désormais, si besoin, faire venir du blé d’une autre région ou même de Russie ou d’Amérique. Parce que « le soleil brille toujours quelque part », on entre dans une période historique durant laquelle l’attention portée à l’atmosphère et au climat ne revêt plus le caractère vital qu’il avait pu avoir. On peut relever un paradoxe assez ironique : ce sont précisément les technologies carbonées qui sont en cause dans le changement climatique causé par le CO2, qui nous ont fait oublier, pour un temps, les menaces de mutations du climat. Mais ce n’est pas le seul facteur. Au XIXe siècle, il y a des controverses scientifiques intenses pour savoir si le climat change à l’échelle des temps historiques, si l’homme y joue un rôle… Les savants exhibent des mesures, des preuves archéologiques, des arguments sur la végétation ou les glaciers, pour argumenter dans un sens ou dans l’autre. Mais ces batailles n’ont pas de vainqueurs : la science climatique contemporaine va alors se construire en mettant de côté, pour un temps, cette question qui est vue comme insoluble. Enfin, à tout cela s’ajoute une grande mutation des angoisses environnementales, à la fin du XIXe siècle en Europe et dans les années 1930–1940 dans les empires coloniaux (empires où l’idée d’un agir climatique humain reste plus longtemps prégnante). On passe de grandes inquiétudes climatiques à de grandes inquiétudes sur l’érosion des sols et ses effets (crues, inondations, perte des surfaces agricoles). Aux États-Unis, c’est un sujet de préoccupation très important, notamment suite au dust bowl (une érosion massive des grandes plaines dans les années 1930, qui a provoqué d’immenses tempêtes de poussière). Le gouvernement du New Deal réagit en promouvant des technologies de pointe pour contrer l’érosion des terres : c’est cette approche centrée sur les sols qui donnera, après 1945, le « la » dans les politiques de « développement » dans le tiers monde. « En colonisant et en coupant les arbres, on allait faire disparaître les hivers rudes du Québec et leur donner la même douceur qu’à La Rochelle ! » « En colonisant et en coupant les arbres, on allait faire disparaître les hivers rudes du Québec et leur donner la même douceur qu’à La Rochelle ! »
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Le mois dernier comme chaque année, des chefs d’État du monde en développement volaient à New York pour les réunions annuelles des Nations Unies dont l’ordre du jour était cette année l’examen des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Ces dirigeants, généralement vêtus de costumes hors de prix et accompagnés d’un entourage impressionnant, se sont à nouveau plaints sans vergogne de l’absence de progrès suffisants sur les OMD, comme si eux et leurs gouvernements n’avaient été que les spectateurs impuissants à la réalisation, ou non-réalisation, des OMD. Réduire de moitié la pauvreté, améliorer l’éducation, et réduire la mortalité maternelle et infantile constituent des résultats souhaitables. Le seul problème est que dans les pays pauvres les objectifs ne seront pas atteints parce qu’ils sont basés sur un modèle défaillant de développement reposant sur l’aide extérieure plutôt que sur le changement de politique interne pour faciliter le développement économique et la croissance. Et ce changement de politique interne se voit opposer une farouche résistance de la part des dirigeants mêmes qui exprimaient à New York leur angoisse de l’absence de progrès. Et ce, sans doute parce qu’eux, leurs familles, leurs amis et alliés bénéficient copieusement du système actuel. Ce dernier assure que l’aide étrangère des pays occidentaux soit dépensée en des milliers d’interventions planifiées avec soin, mais tenant en réalité du gaspillage au niveau local, donnant simplement l’apparence d’une poursuite des OMD. De telles interventions complexes, avec peu de transparence ni de responsabilité vis-à-vis des dépenses des donateurs, signifient que peu d’audits crédibles ont été effectués sur les milliards de fonds d’aide dépensés au cours des années. De telles dépenses auraient dû conduire à des améliorations dans le développement, mais ont en réalité seulement servi à enraciner les gouvernements mêmes dont les politiques entravent le développement. Les dirigeants africains en particulier, ont fait le calcul de combien ils ont besoin pour perpétuer leur pillage – pardon : perpétuer le financement des OMD. Ils se demandent ainsi : « pourquoi les pays riches occidentaux ne peuvent-ils pas débourser 70 milliards de dollars chaque année pour atteindre les OMD ? C’est seulement une fraction de leur PIB annuel. Ils peuvent facilement s’en passer, et cela représenterait tant pour le monde en développement. » Les défenseurs occidentaux de l’aide jouent aussi leur partie, en dépeignant des images catastrophiques de la famine et de la maladie en Afrique pour justifier la demande. Pourtant, d’une certaine manière, les dirigeants africains ont été en mesure de siphonner près de 150 milliards de dollars par an à leurs pauvres pays en développement pour s’enrichir eux-mêmes. Ce chiffre ne diminue pas, même avec la crise financière mondiale ou après que l’ancien président nigérian Obasanjo a admis que ce vol habituel par les dirigeants africains ou encore, après les plaintes de corruption au sommet du G-8 à Gleneagles il y a cinq ans. En d’autres termes, les dirigeants africains ont pris l’habitude de voler 25 pour cent du PIB du continent et de les engranger à leur profit plutôt qu’à celui de leurs concitoyens. Et le gaspillage, la spoliation légale, le climat d’affaires désastreux, et le copinage peuvent être trouvées même dans les pays africains considérés comme des réussites démocratiques tels que le Ghana. Le fondement démocratique du Ghana s’est construit sur la politique de plans nationaux de développement qui sont présentés pour gagner l’appui des électeurs. Ces plans sont en grande partie soutenus par l’aide extérieure, qui n’exige pas de rendre véritablement des comptes, ou si peu. Les électeurs croient continuellement aux promesses, de la part de chacun des deux partis politiques aux deux dernières élections, que s’il était élu, il guidera le Ghana vers le statut d’une nation à revenu intermédiaire. Ces promesses s’effritent, avec une date cible passée de 2015 à 2020 et, sans doute, bientôt à 2025. Le Ghana a connu une augmentation de l’aide pendant les mandats de ces partis politiques. Mais le résultat a été déprimant. Le Ghana perd cinq places dans l’indice Doing Business 2010 de la Banque mondiale (de 87ème à 92ème) et a reculé dans la compétitivité mondiale de la 110ème position en 2009 à la 114ème sur 139 pays dans le classement 2010-2011 du Global Competitiveness Index (GCI) du Forum Économique Mondial. Le programme de développement d’un gouvernement envoie un signal sur, entre autres, ses politiques macro-économiques, sa stratégie de développement du secteur privé, sa position sur la fiscalité et les droits de douane, son orientation sur la réglementation et surveillance financière, et sur la gestion de la dette publique. Ces questions sont cruciales pour les investisseurs sérieux envisageant le Ghana, ou l’Afrique plus généralement, en tant que destination pour des investissements importants. Ces politiques cruciales, cependant, deviennent des considérations secondaires pour les gouvernements axés sur le maintien du versement de l’argent de l’aide. Par exemple, en 2005, 80% de la dette du Ghana ont été annulés. Le but était de donner au pays un nouveau départ et une plus grande indépendance pour concentrer les ressources financières sur les priorités de développement plutôt que sur le service de la dette. Cela a permis au Ghana d’emprunter 750 millions de dollars sur les marchés financiers internationaux en 2007. Mais en 2008, tout cela a été gaspillé. Déterminé à récupérer des votes, le gouvernement a approuvé un déficit de plus de 20% du PIB du pays (un record : encore plus que le déficit de la Grèce). En fin de compte, le gouvernement a perdu les élections, mais a laissé en héritage la dette et une croissance économique plus faible (de 7,3% en 2008 à une projection décevante de 3,5% pour 2010). Et le Ghana est un modèle en Afrique. C’est dire ce que font les pays les moins exemplaires. Lors du sommet sur les OMD, la chancelière allemande Angela Merkel a appelé à un équilibre entre aide et bonne gouvernance comme condition nécessaire pour atteindre les OMD. Malheureusement, les gouvernements africains préfèrent généralement un déséquilibre avec une aide plus importante et moins de responsabilité. Les pays donateurs doivent comprendre cette réalité et cesser de produire des platitudes comme les OMD ou les objectifs d’aide, mais insister pour que les gouvernements africains adoptent des politiques qui libéreront l’esprit d’entreprise des Africains pour créer des richesses. L’aide peut assister les gouvernements qui ont déjà commencé à marcher dans cette voie, mais fournir toujours davantage d’aide dans l’espoir qu’ils s’engagent justement dans cette voie ne fait que perpétuer le statu quo.
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Après avoir adopté une stratégie hydrogène pour faire comme tout le monde, l’écologiste Tinne Van der Straeten, ministre fédérale belge a signé ce 3 novembre 2021 un protocole d’accord avec la Namibie pour produire de l’hydrogène baptisé vert parce que produit par électrolyse de l’eau grâce à de l’électricité photovoltaïque solaire, hydrogène qui sera transporté en Belgique. L’écocolonialisme est la forme moderne du colonialisme. On comprend que madame la ministre, au demeurant historienne, ne soit pas en mesure de se renseigner et d’apprendre les nombreuses questions techniques qui sous-tendent ce projet et qu’elle se contente donc d’idéologie sympathique, mais son entourage aurait dû les connaître un minimum pour ne pas ridiculiser sa ministre et au-delà l’ensemble du gouvernement belge. LA BELGIQUE COURT DERRIÈRE L’ALLEMAGNE Pour commencer, tout – TOUT – ce qu’on dit actuellement sur l’hydrogène a été pensé, réfléchi, recherché par les experts du Centre commun de recherche de la Commission européenne basé à Ispra depuis 1959. Dans mon livre L’utopie hydrogène, je retrace toutes ces recherches menées par les meilleurs experts européens avec des crédits en suffisance afin de trouver, s’il était possible, des solutions. La filière hydrogène maintes fois pensée est mort-née. Mais peut-être que l’entourage jeune de la ministre ne le sait pas. Cette démarche n’est rien d’autre que la course aveugle derrière l’EnergieWende allemande. Les collègues allemands de madame Tinne Van der Straeten ont ressuscité cette vieille recette de l’hydrogène, car ils savent que les énergies variables et intermittentes (éolien et solaire) ne leur permettront jamais de se passer à la fois du charbon et du nucléaire. En conséquence il faut pousser le gaz naturel qui permettrait de produire de l’hydrogène « bleu ». Cela l’entourage de la ministre le sait très bien. Parler de l’hydrogène est la dernière trouvaille des politiques pour faire croire qu’ils maîtrisent la technique en promouvant un produit propre « dont la combustion ne produit que de l’eau » suivant le slogan d’un constructeur automobile ; cette référence est particulièrement déplacée dans la mesure où le rendement énergétique d’une voiture électrique à batterie est trois fois supérieur à celui d’une voiture à hydrogène. On aimerait connaître le prix de l’hydrogène produit en Namibie ; dans plusieurs publications récentes, avec mon collègue italien Alessandro Clerici, nous montrons dans un article publié par Science-climat-énergie que la production d’hydrogène dit vert est une aberration économique, car le coût de production est exorbitant. Même à partir de solaire dans les Émirats arabes unis le coût de production en 2030 serait de 2 euros/kg avec un très haut rendement d’électrolyse de 69%, un discounted rate de 8 % et un CAPEX de 450 euros/kW. Tout cela est documenté dans la littérature scientifique. Mais quand on fait de la politique, cela n’a guère d’importance, encore moins dans le pays du surréalisme. Il suffit d’observer la politique suivie en matière de centrales nucléaires pour s’en convaincre. On aimerait savoir quel est le coût de l’hydrogène rendu au port d’Anvers, le pôle pétrochimique qui a bien besoin de cette molécule noble. D’ailleurs, pourquoi faudrait-il commencer par décarboner l’industrie lourde alors que le principal usage de l’hydrogène est la production d’ammoniac et la dépollution des produits pétroliers produits à Anvers ? Mais sans doute n’y a-t-il pas d’ingénieurs chimistes dans l’entourage de la ministre. Transporter de l’hydrogène ce n’est pas comme transporter du gaz naturel. C’est bien plus compliqué à cause de la nature chimique de la molécule. Cette question du transport de l’hydrogène en mer a déjà été étudiée sur toutes ses facettes par les fonctionnaires européens dans les recherches mentionnées ci-dessus. Par exemple, afin d’importer dans l’UE de l’hydrogène qui aurait dû être produit par l’abondante hydro-électricité du Québec, un protocole d’accord entre le ministère des Ressources naturelles de la province canadienne et la Commission européenne a été signé en 1988. Les calculs ont montré que les solutions envisagées étaient impraticables : 54 % de perte d’énergie à cause de la transformation chimique du toluène en méthylcyclohexane dans le sens Canada-Union européenne, et inversement. De plus, transporter à vide 92 kg de toluène pour transporter 2 kg d’hydrogène est bien évidemment une aberration. Quant à l’alternative de l’hydrogène, je n’ose pas imaginer que cela ait été envisagé. Mais peut-être que l’entourage de la ministre n’a pas lu le livre susmentionné qui explique tout cela. La ministre explique que la moitié de l’hydrogène restera sur place en Namibie. Si c’est pour l’utiliser à la production d’engrais pour nourrir la population on peut s’en réjouir, puisque c’est là un usage incontournable de l’hydrogène. Mais ils pourraient très bien aussi le produire à moindre coût au départ de gaz naturel, l’énergie de l’avenir, car cela leur coûterait nettement moins cher. Mais peut-être que l’entourage du ministre namibien a suivi les conseils surréalistes belges. Le gouvernement belge explique que cet hydrogène est nécessaire pour l’industrie lourde belge productrice « d’acier, de ciment, d’aluminium et de verre ». D’aluminium ? Alors que la Belgique n’en produit pas. Science-climat-énergie a publié un article expliquant que le prix trop élevé de l’électricité dans l’UE a externalisé la production d’aluminium pour le plus grand bénéfice de la Chine (57 % de la production mondiale d’aluminium) et de la Russie qui eux ne veulent pas verdir leur production d’énergie (ce qui explique l’absence de leurs dirigeants à la COP 26), quant à l’utilisation de l’hydrogène pour produire dans l’hydrogène c’est un raccourci, car ce n’est que pour l’étape de calcination et non pas pour l’électrolyse que des recherches sont à peine évoquées par l’industrie de l’aluminium. Verdir la sidérurgie ? Les conseillers de la ministre n’ont sans doute pas lu l’article publié par Bernard Mairy dans une newsletter de la Société Européenne des Ingénieurs et Industriels à ce sujet… Ont-ils seulement fait le calcul pour vérifier s’il n’était pas plus économique de produire ces produits sur place puisqu’il faut transporter des matières premières lourdes et de l’hydrogène dangereux ? Cela aussi c’est du développement durable. Lorsque les chercheurs du Centre commun de recherche de la Commission européenne ont travaillé sur l’hydrogène, c’était pour le faire à partir de l’électricité nucléaire, la bête noire de la ministre belge. Mes calculs avec Alessandro Clerici publiés par Science-climat-énergie ont montré que la seule façon de limiter les coûts de la production d’hydrogène – mais toujours plus cher qu’à partir du gaz naturel – est avec l’électricité produite par les centrales nucléaires existantes. La production d’hydrogène par électrolyse à partir d’électricité nucléaire belge ― sans les risques de transport et de la géopolitique ― coûterait un tiers ! Mais c’est tabou ! La détestée énergie nucléaire par la ministre ne peut être la solution pour elle au point que contre toute logique elle tient à fermer les centrales nucléaires. Dernier point, gardé pour la fin, car il est le plus honteux. En 2019 d’après la Banque mondiale 55 % de la population de la Namibie est connectée au réseau électrique. Et comme partout en Afrique, le système électrique est très instable ce qui occasionne des coupures d’alimentation récurrentes (la principale source pour la production d’électricité pour les personnes nanties en Afrique est le diesel qui alimente les groupes électrogènes domestiques). Comment peut-on seulement penser à aller produire de l’hydrogène pour un souci de pays surréaliste, en l’occurrence la Belgique, dans un pays pauvre ? Cela est aussi indigne que l’idée saugrenue allemande du projet Desertec pour produire de l’électricité dans le Sahara à transporter en Allemagne. L’échec éthique et économique de ce projet n’a pas suffi à l’Allemagne qui envisage à présent de produire de l’hydrogène au Maroc. Est-ce parce que la Namibie est son ancienne colonie que l’Allemagne laisse la place à la Belgique ? La Commission européenne ― toujours prête à copier l’Allemagne ― dans sa stratégie hydrogène du 7 juillet 2020 a osé proposer l’écocolonialisme par l’hydrogène en Afrique, mais heureusement le Conseil européen du 11 décembre 2020 a refusé d’entériner cette faute éthique. Si l’on veut que l’Afrique se développe, une chose est à faire en premier : doter le continent d’une production d’énergie abondante et bon marché. Un article du 5 novembre 2021 qui me cite lors du colloque « Le paradoxe africain », tenu le 10 juin dernier à l’École militaire de Paris, rappelle fort opportunément : La Belgique surréaliste préfèrerait ainsi capturer l’électricité des pauvres Africains. L’écocolonialisme est-il le nouveau colonialisme à la belge ? Le dernier ouvrage de Samuele Furfari est Écologisme. Assaut contre la société occidentale (Éditions VA).
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Sandra n'est pas une illuminée bien au contraire ; à 28 ans, c'est une jeune femme qui a de la suite dans les idées. Etudiante, il a suffi qu'elle tombe sur la photo d'un drôle de poisson lumineux vivant dans les ténèbres des abysses pour donner un nouveau sens à son existence, elle qui se destinait, à l'origine au design. Ce fameux poisson des profondeurs a, en fait, la faculté de produire sa propre lumière sans pour autant avoir besoin d'électricité. Un déclic pour Sandra qui imagine tout de suite les implications incroyables de sa géniale découverte : copions les poissons pour imaginer une solution à nos contraintes énergétiques ! Ce projet fou lui a permis de remporter le concours de son école, ce qui la persuade que ce filon est intéressant à exploiter : elle reprend alors des études d'entrepreneuriat social puis fonde sa start-up Glowee. Son ambition : reproduire la bioluminescence, cette réaction chimique qui permet à certains organismes marins comme des poissons, calamars ou méduses de produire de la lumière et ainsi exploiter cette technologie. Glowee est donc pionnière avec comme objectif, à terme, d'éclairer les panneaux publicitaires puis les rues avant de s'attaquer aux villes entières avec la production de lumière biologique. Concrètement, ce sont donc des bactéries qui vont s'allumer dans l'obscurité afin de fournir une lumière durable et non polluante. Sandra Rey, la surdouée, multiplie les récompenses : la prestigieuse revue du MIT (Massachusetts Institute of Technology) l'a désignée parmi les innovateurs français de moins de 35 ans qui vont changer le monde. Vidéo réalisée par Paloma Moritz/ Marguerite teulet. Spicee pour l'Express.
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Par Rémy Prud’homme, Professeur des Universités. L’affaire du projet d’éoliennes industrielles au large du Tréport, en Normandie, est bien plus qu’une anecdote. Cette triple absurdité en dit long sur la façon dont la France est gérée. De quoi s’agit-il ? En 2013, le gouvernement a lancé un appel d’offre pour la création d’un parc industriel de 60 éoliennes en mer au large du Tréport. Cet appel d’offre a été gagné par GDF-Suez, maintenant Engie, associé à Areva. Mauvaise pioche : Areva a depuis liquidé son activité dans les éoliennes ; Engie fait maintenant affaire avec la Caisse des Dépots et un grand groupe hispano-portugais. On s’est ensuite aperçu que le parc en question empiète sur le territoire d’un parc naturel marin (le Parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d’Opale), une zone environnementale fragile et protégée ; et qu’un avis conforme du conseil d’administration de ce parc naturel était indispensable. Fin 2017 ledit conseil a donné son avis : négatif, c’est-à-dire mis son veto à la réalisation du projet. Qu’à cela ne tienne, le ministère de la Transition Energétique avait pris la précaution de mettre les parcs naturels sous la tutelle d’une Agence Française pour la Biodiversité à sa main. Elle vient de donner son avis : positif[1]. C’est un veto au veto. Le parc industriel se fera. Ce parc industriel est un scandale environnemental. Ce sont les spécialistes du parc naturel, les élus locaux, les marins pêcheurs au gagne-pain menacé qui le disent. Ils invitent à considérer le choc des quelques 500.000 tonnes de béton des fondations des éoliennes sur les fragiles équilibres biologiques de la zone. A imaginer les paysages d’Eugène Boudin avec 60 mâts d’acier de 120 mètres de haut. A penser aux milliers d’oiseaux et de chauve-souris [2]hachés ou éclatés par les pales des turbines (en évoquent l’émotion suscitée par les oiseaux mazoutés des vieilles marées noires). Ce parc industriel est un scandale économique. Si ces dommages environnementaux étaient le prix à payer pour une électricité propre, pratique, et bon marché, on pourrait – peut-être – s’en accommoder. Mais il n’en est rien. Ce parc industriel produira peu d’électricité : 1 TWh par an, pendant 20 ans seulement, à comparer aux 12 TWh par an des centrales de Fessenheim que l’on va fermer sans raison. Il produira une électricité de bien moins bonne « qualité », en ce sens que le parc ne fonctionnera que lorsque le vent soufflera, 30% des heures de l’année[3], et pas forcément aux heures où on en a besoin. Et cette électricité sera chère et lourdement subventionnée : EDF sera par la loi obligé de l’acheter à un prix supérieur à 200 euros le MWh (le chiffre exact est un secret d’Etat), alors que le prix de gros, ainsi que le prix auquel EDF est obligé de vendre une partie de son électricité nucléaire, sont inférieurs à 50 euros. La différence (150 euros) est remboursée à EDF au moyen d’un impôt sur l’ensemble de la production électrique qui figure (sous le nom de CSPE) sur votre facture d’électricité, et qui augmente d’autant le prix de l’électricité que nous payons. Sur 20 ans, cette subvention représentera environ 7 milliards d’euros[4]. On ne peut même pas trouver une justification industrielle à ce gaspillage : les turbines seront toutes fabriquées en Allemagne ou au Danemark. Au cœur de l’Afrique, on baptise « éléphants blancs » les investissements de ce type. Un scandale démocratique enfin. Le propre site du ministère l’avoue : « le cahier des charges a reçu de bons échos de la part de la filière. Il avait d’ailleurs été établi en concertation avec l’ensemble des acteurs ». Traduction en bon français : les industriels en ont dicté les conditions. Les procédures légales prévoient pour tout investissement public de cette ampleur étude d’impact, analyse coûts-bénéfices, et débat public. Elles ont ici été ignorées ou court-circuitées. Le consortium sélectionné le dit sans vergogne sur son site : « [en ayant été désignée lauréate, notre société] a ainsi obtenu l’autorisation de développer puis, après l’obtention des permis nécessaires, de construire et d’exploiter le parc ». L’incise sur « l’obtention des permis » est clairement superfétatoire. On l’a vérifié lors de l’épisode de l’avis du Parc naturel. Par un accident inattendu, cet avis a été négatif. Le ministère a promptement fait monter au créneau son l’Agence Française pour la Biodiversité. Les intérêts privés se sont mobilisés. Dans la discrétion ? Même pas. Quelques jours avant la délibération de l’Agence, la Directrice Générale d’Engie a publiquement déclaré : « un avis défavorable serait un signal très négatif pour la filière éolienne en mer ». L’avis de l’Agence a évidemment été favorable. Un an plus tôt, la ministre concernée avait pris ses précautions, en remplaçant à la tête de l’Agence un directeur compétent (Polytechnicien, Ingénieur du Génie Rural et des Eaux et Forêts, spécialiste de la biodiversité) par un directeur militant (instituteur, puis apparatchik d’ONG), sans doute plus obéissant. Deux petites touches, pour compléter ce tableau assez édifiant. Primo, les parcs éoliens en mer payent une redevance à l’Etat qui les subventionne (une sorte de rétro-commission en somme), dont 10% est affecté à l’Agence Française pour la Biodiversité qui autorise ces mêmes parcs. Dans la plupart des pays, on appelle cela un conflit d’intérêt. Secondo, le prix d’achat de l’électricité éolienne de notre parc (au moins 200 €/MWh) date de 2013. Depuis cette date, les coûts ont beaucoup baissé, comme les industriels ne cessent de le répéter dans leur propagande. Le bon sens et le sens de l’Etat suggèrent que, pour un investissement non encore engagé, une révision à la baisse du prix d’achat serait justifiée, pour ne pas dire nécessaire. Rien de tel n’est prévu. La baisse des coûts ne bénéficiera pas aux finances publiques ni au consommateur d’électricité : elle augmentera toute entière la rente du lauréat. Cette histoire ne se passe pas dans la Pologne d’Ubu Roi, c’est-à-dire nulle part, comme dit Jarry, mais dans la France d’aujourd’hui. On y voit une mode, ou un vocable (transition énergétique), qui domine et bouscule tout, à commencer par le souci de l’environnement (le mot a d’ailleurs disparu du titre du ministère en charge). Transformée en « pompe à phynance », elle appauvrit le pays, et ses habitants, en particulier les plus pauvres. Elle sert les intérêts du « big business », même lorsqu’il n’est pas français. Et ce rouleau compresseur écrase au passage l’administration, la fonction publique, l’expertise, les élus locaux, et le droit des gens. [1] L’accord a été donné avec réserves. Mais il ne faudrait pas confondre un accord avec réserves avec un accord sous conditions. Les conditions doivent être réunies pour que l’accord soit valide, les réserves n’affectent pas la validité de l’accord. L’une des “concessions” faites par le promoteur pour obtenir l’accord de l’Agence consiste à financer un “centre d’études scientifique” qui suivra le déroulement du projet. Rien ne garantit la scientificité dudit centre et l’on peut parier qu’il ne dira guère de mal de ses financeurs. [2] Un rapport de l’ADEME, une institution pourtant très favorable à l’éolien et qui déplore vigoureusement la lenteur de son développement, évalue à 1,6 million le nombre des chauve-souris victimes des éoliennes en France sur la période 2002-2015, soit plus de 130 000 par an (ADEME. 2017. Etude sur la filière éolienne française : bilan, prospective et stratégie – Rapport final. p. 167). [3] Les éoliennes en mer au large des côtes du Royaume-Uni, exposés à bien plus de vent que les éoliennes du Tréport, fonctionnent 34% des heures de l’année. [4] La très officielle et très sérieuse CRE (Commission de Régulation de l’Energie) évalue à 40,7 milliards la subvention publique de l’éolien en mer pour une puissance de 3 GW ; la puissance du parc du Tréport est de 0,5 GW ; la subvention dont elle bénéficie peut donc être évaluée à environ 6,8 milliards.
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Entre nouvelle conscience éthique et profit bien compris, des solutions peuvent renforcer la résilience des écosystèmes et des sociétés humaines face aux enjeux climatiques. Tel est le message de Valéry Laramée de Tannenberg, rédacteur en chef du Journal de l'environnement. Dans son essai Agir pour le climat, il rappelle qu'un solide corpus d'environ 20 000 articles scientifiques existe, permettant d'établir des stratégies pour répondre à l'objectif de stabilisation du réchauffement à 1,5° C, condition indispensable selon le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Aujourd'hui, les émissions mondiales de gaz à effet de serre augmentent. Il devient urgent de penser un autre modèle de développement que celui du XXe siècle. Mais ce changement de regard suscite de nombreuses résistances. Quatre pays dépendants d'énergies fossiles, États-Unis, Russie, Arabie saoudite et Koweït, ont quitté la COP 24, en décembre 2018. Face à ces dirigeants inconscients du risque pour la planète, des activistes se mobilisent, dans le sillage du physicien, James Hansen. En 1988, il alertait déjà l'opinion publique et les décideurs politiques sur la chaleur et la canicule, dont la cause est l'émission anthropique. Trente ans après, sa petite-fille, Sophie Kivlehan, est l'une des 21 jeunes américains qui attaquent actuellement en justice le gouvernemental fédéral des États-Unis pour son laxisme climatique. "Un climat sain, c'est mon droit !" Suivant ce mot d'ordre, juristes et avocats du monde entier font entrer le réchauffement dans les prétoires. Des milliers d'actions judiciaires en cours visent à obliger États ou entreprises à conditionner les activités à l'urgence climatique. Avec succès, l'association Urgenda a fait condamner à deux reprises les Pays-Bas par la justice néerlandaise. Les investissements financiers et économiques commencent aussi à "se verdir", afin de préserver les sources d'approvisionnement et les matières premières. Si certaines compagnies pétrolières comme Exxon, Mobil ou Koch Industries tentent de discréditer le discours des climatologues, d'autres sociétés revoient leur copie : l'anglo-néerlandais Shell dit vouloir investir 1 milliard d'euros par an dans les énergies vertes, l'énergéticien français Engie (ex-GDF-Suez) a cédé, ces trois dernières années, 15 milliards d'euros d'activités fossiles. Même la Chine impose ses normes : 10% des véhicules neufs dans l'empire du Milieu devront être électriques ou hybrides. "Doucement mais sûrement, les logiciels des banques prennent en compte la problématique climatique", précise Valéry Laramée de Tannerberg. C'est aussi le cas des plus riches financiers de la planète, à l'image des familles Rockefeller, Bloomberg, Hewlett, Packard ou Ford. Philanthropes, ils investissent dans les think tanks pro écolo, tel le World Resources Institute américain ou l'Institut français du développement durable et des relations internationales (Iddri). Dans le même sens, les collectivités territoriales, contre la décision même des États, prennent des initiatives. Avec l'aide de la Fondation Clinton, la ville de Stockholm, surnommée la Venise de la Baltique, ambitionne d'être neutre en carbone en 2040. Pour y parvenir, toitures végétalisées et panneaux photovoltaïques sont aménagés dans la ville, où se multiplient également les cités-jardins. Le volontarisme des maires semble porter ses fruits. Parce qu'"il n'y a pas de planète B", rappelle Valéry Laramée de Tannenberg, c'est aux humains de soigner cette terre qu'ils ont tant contribué à dégrader. Agir pour le climat, Valéry Laramée de Tannenberg, éd. Buchet-Chastel, 140 p., 12 €.
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