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Vagues de chaleur, nuits tropicales… Ces changements climatiques que Météo France anticipe pour 2050 Dans ses projections, Météo France dresse un portrait du climat en France en 2050. Au programme : vagues de chaleur, nuits tropicales et perturbations des écosystèmes. L’AFP a créé un simulateur climatique, à partir des projections de Météo France, qui permet de découvrir le climat dans les différentes villes de France en 2050. Ces projections suivent trois scénarios différents : un optimiste, un modéré et un pessimiste. En fonction de l’action des États pour limiter les émissions de gaz à effet de serre, « qui ont un impact majeur sur le climat des années à venir », explique Pierre Etchevers, climatologue à Météo France. Le réchauffement devrait être plus marqué l’été et toucher surtout l’Est de la France. Sur l’ensemble du pays, les températures moyennes devraient augmenter de 1,6 °C (scénario optimiste) à 3 °C (scénario pessimiste) d’ici à 2050. Les nuits tropicales, très rares aujourd’hui, où la température ne descend pas en dessous de 25 °C, rendant le sommeil difficile, pourraient se présenter entre quinze et cinquante fois par an. Les jours de gelée et vagues de froid devraient, eux, ne se produire que quelques jours par an. Des étés plus longs et des hivers plus doux représentent « un danger pour les écosystèmes et l’agriculture ». Les épisodes caniculaires pourraient s’avérer meurtriers. « La canicule de 2003, qui reste la plus intense relevée, a causé une surmortalité de 15 000 personnes en France », rappelle Pierre Etchevers. L’Ouest de la France s’en sort mieux L’Ouest serait globalement moins touché par le réchauffement climatique grâce à sa proximité avec l’océan Atlantique et la Manche. 85 % de l’Hexagone se réchauffera plus rapidement que les secteurs côtiers. Mais les températures connaîtront néanmoins des augmentations significatives dans les villes de Nantes, Brest et Caen : de 1,1 °C à 2,1 °C, en fonction du scénario et de la ville concernée. Les canicules seront surtout marquées dans les régions de l’arc méditerranéen, du couloir rhodanien et de la vallée de la Garonne. Elles pourront s’étaler sur des périodes supérieures aux mois d’été. Les projections de Météo France, sur lesquelles se base le rapport du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), sont formelles. « Le climat se réchauffe. Jusqu’en 2050, c’est inévitable », rapporte Pierre Etchevers. En revanche, pour la seconde moitié du siècle, « tout se joue maintenant ».
true
Face à la crise climatique, « la France a une chance, c’est le nucléaire », défend Emmanuel Macron Pour faire face au défi climatique, Emmanuel Macron mise sur une stratégie de développement des énergies renouvelables couplée au nucléaire. « Nous rentrons dans un monde où [les catastrophes] climatiques vont se multiplier. » Dans un entretien accordé à France Info , le Président Emmanuel Macron a évoqué la question des énergies renouvelables, du nucléaire et du réchauffement climatique, à l’occasion de son voyage en Polynésie française. Pour le chef de l’État, il y a « deux manières » de répondre au défi climatique : « il faut réduire nos émissions de CO2 » et « nous adapter, parce que malheureusement, on a déjà les conséquences » du changement climatique. « Il faut construire ce qu’on appelle aujourd’hui la résilience, c’est-à-dire comment résister à ces dérèglements. » Emmanuel Macron évoque ainsi la construction d’abris de protection contre les catastrophes dans les zones insulaires, comme l’abri anti-cyclonique de l’archipel des Tuamotu, en Polynésie. « Il faut aussi équiper nos hôpitaux, nos écoles, nos maisons de retraite pour faire face aux grandes chaleurs qui peuvent arriver sur des périodes plus ou moins longues », a-t-il ajouté. « On a la chance d’avoir le nucléaire » Interrogé sur la question des énergies renouvelables et de la production d’électricité, Emmanuel Macron a déclaré que « la France a une chance, quand on parle d’émissions de gaz à effet de serre, c’est le nucléaire ». « Nous sommes le pays d’Europe qui a le moins de tonnes de CO2 émises par habitant, parce qu’on a le nucléaire », a-t-il avancé. « On a la chance d’avoir le nucléaire historiquement », indique Emmanuel Macron, qui veut « continuer à développer les énergies renouvelables. » Concernant les territoires d’outre-mer, « on a une stratégie qui est de développer massivement le renouvelable […]. C’est une stratégie de souveraineté, de baisse des coûts et c’est bon pour le climat », explique le président de la République. « Des tensions qui naissent » sur les énergies renouvelables Emmanuel Macron a reconnu des « tensions qui naissent » autour des énergies renouvelables dans l’Hexagone. « Il ne faut tomber dans aucune caricature : il y a des endroits où l’on pourra encore faire des projets d’éoliennes, parce qu’ils sont adaptés, pertinents. Il y a [aussi] des endroits qui sont déjà bien dotés, où il n’y a pas de consensus et où il faudra nous-mêmes construire des stratégies alternatives. » Concernant l’éolien en mer, « on va continuer à développer » ces projets, tout comme l’énergie solaire, « qui a moins de nuisances », a souligné le chef de l’État. Emmanuel Macron évoque ainsi la possibilité de développer le solaire sur des friches militaires.
true
Sablé-sur-Sarthe. Le Pays Vallée de la Sarthe fait du plan climat une priorité Pour aller plus loin dans sa politique de réflexion sur le plan climat air énergie territorial, la structure regroupant 62 communes des communautés de Val de Sarthe, du Pays Sabolien et Loué-Brûlon-Noyen (Sarthe) organise ce jeudi 16 septembre 2021 une conférence avec le Prix Nobel, Jean Jouzel. Pour mettre du concret sur des mots. À la fin de l’année 2020, le Pays Vallée de la Sarthe a pris le parti de mettre en avant les questions environnementales en mettant en place un « plan ambitieux » ayant pour objectif d’être territoire à énergie positive en 2050. Avec l’ambition, d’ici 2030, de : réduire de 16 % ses consommations d’énergie, de réduire de 15,2 % les émissions de gaz à effet de serre, d’augmenter de 147 % la production d’énergies renouvelables et d’augmenter de 18 % les capacités de stockage de carbone. « Des actions concrètes sur notre territoire » Une politique qui se veut volontariste dans un contexte d’urgence à écouter Anthony Mussard, le maire de Loué, Emmanuel Franco, le président du Pays Vallée de la Sarthe, mais aussi Mélanie Cosnier, maire de Souvigné-sur-Sarthe. Les élus ont décidé d’accélérer le mouvement de prise de conscience en mettant sur pied une première conférence en mai dernier avec Jean-Michel Jancovici, spécialiste de l’énergie et du climat, afin de sensibiliser leurs collègues élus. Avec la venue, ce jeudi 16 septembre 2021, de Jean Jouzel, prix Nobel 2007 et paléoclimatologue reconnu, le Pays Vallée de la Sarthe entend aller plus loin. « Jean Jouzel est quelqu’un qui a les bons mots pour sensibiliser les gens. On attend de lui qu’il suscite des actions concrètes sur notre territoire, explique Emmanuel Franco. Des choses ont déjà été entreprises sur l’agriculture et les circuits courts, la rénovation des bâtiments… » Les axes de travail sont d’ores et déjà listés : transporter et se déplacer, préserver et valoriser le capital naturel… figurent parmi les actions envisagées. « Cette conférence de Jean Jouzel est un point de départ » Les élus veulent franchir une nouvelle étape. Passer le cap de l’éveil, ils entendent agir. « Le 6e rapport du Groupement Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC) a mis en évidence que l’on avait déjà 10 ans d’avance sur ce qui était prévu en termes de dérèglement climatique » pointe Mélanie Cosnier. « L’objectif, c’est de se coordonner pour s’en sortir avec quelque chose qui est faisable. Il y a cette crainte de l’avenir. Comment nous, élus, on fait pour agir ? assène Anthony Mussard. Il faut que l’on montre que l’on ne fait pas qu’écouter. Pour moi, cette conférence est un point de départ. » Emmanuel Franco abonde. « Il faut repenser nos modes de vie et si nous n’accompagnons pas les habitants, il n’y aura pas de changements. » L’action revient dans toutes les bouches, la sensibilisation et la communication aussi. Les élus vont proposer à chaque conseil municipal de participer à la fresque du climat, un jeu collaboratif qui entend fournir une vision globale du phénomène de changement climatique. « Il est nécessaire d’être tous au même niveau d’information sur ces sujets », glisse Mélanie Cosnier.
true
Brésil. Qui est ce nouveau ministre de l’Environnement aux antipodes de l’écologie ? Le nouveau ministre brésilien de l’Environnement, Joaquim Álvaro Pereira Leite, a fait lors de la Cop26 Glasgow sa première grande sortie publique. Issu du lobby agricole, comme son bruyant prédécesseur, il poursuit discrètement mais sûrement le détricotage en règle des politiques de protection environnementale. Il serait presque passé incognito à Glasgow. Discret successeur du sulfureux Ricardo Salles, forcé de démissionner en juin pour son implication supposée dans un réseau criminel de contrebande de bois exotique, le nouveau ministre brésilien de l’Environnement, Joaquim Álvaro Pereira Leite, 54 ans, était arrivé à la Cop26 en catimini, huit jours après l’ouverture du sommet sur le climat. Puis s’était limité aux séminaires organisés par sa délégation et recevait les délégués étrangers à huis clos. Une certaine idée de la déforestation Mais son discours officiel, mercredi 10 novembre, a provoqué la colère des militants écologistes, qu’il n’a pas voulu rencontrer : Là où il y a beaucoup de forêt, il y a beaucoup de pauvreté, a affirmé le ministre brésilien, venu faire la promotion de son nouveau programme d’agriculture durable. Sur la déforestation de l’Amazonie, qui atteint des records depuis l’arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro en 2019, tout juste a-t-il évoqué des défis à relever, avant d’en appeler à la responsabilité des pays développés. Pour la presse brésilienne, le message est clair : sur le fond, Joaquim Álvaro Pereira Leite s’inscrit bien dans la continuité de son prédécesseur, partisan de l’exploitation agro-industrielle de la forêt tropicale et pourfendeur des normes et des agences de protection environnementale. Lié à un puissant lobby de l’agrobusiness Au vu de son parcours, rien de surprenant. Né en 1967 à São Paulo, héritier d’une famille de producteurs de café, et consultant dans ce secteur, il a rejoint en 1996 la Société rurale brésilienne, un puissant lobby de l’agrobusiness, où il a œuvré pendant plus de 20 ans comme conseiller, avant de devenir en 2019 directeur des forêts au ministère de l’Environnement. Un profil aux antipodes de l’écologie pour un ministre qui, sur cette thématique, n’aura pas réussi à redorer le blason du pays.
true
La courte séquence climatique de ces dernières décennies a vu la température mondiale monter quelque peu, à partir de la fin des années 1970, et ce, jusqu’à la fin des années 1990. Depuis, la variation à la hausse est faible. De telles embellies thermiques ont par le passé été appelées optimums. Le climat y est plus favorable aux sociétés humaines et la Nature s’en accommode fort bien. C’est d’ailleurs à elle que l’on doit le phénomène. Madame Monique Pinçon-Charlot, sociologue de son état, et monsieur Rudy Reichstadt, qui dénonce les complotistes avec l’argent du contribuable, sont d’accord sur un point : le réchauffement climatique est évidemment anthropique et catastrophique. Rudy s’en tient à ce qui est officiel, il est là pour ça : il suffit d’écouter le GIEC, en somme ; Monique, elle, va plus loin : le réchauffement n’est pas simplement dû à l’Homme, mais à certains hommes, car il y a une intentionnalité. Pour Monique, le réchauffement est le résultat d’une guerre de classes, et plus précisément de celle déclarée par la caste au pouvoir contre tous les autres, qui ne sont pas au courant. Deux points de vue à côté de la plaque, qui ne vous laissent comme alternative que de croire à la réalité du réchauffement anthropique, ou d’y croire quand même. « L’objectif conscient et déterminé [des capitalistes, dont le grand chef est à l’Élysée en ce qui concerne la France,] de cette classe, de cette caste, de cette mafia, de ces criminels en col blanc – on ne peut pas les appeler autrement – c’est bien d’exterminer la moitié la plus pauvre de l’humanité, avec l’arme terrible qu’est le dérèglement climatique. […] C’est un holocauste climatique. » Cette citation semble tout droit sortie d’une vidéo YouTube d’Alain Soral ou de Dieudonné M’Bala M’Bala, deux figures tristement célèbres de la complosphère française. Il n’en est pourtant rien. Ces propos sont ceux d’une sociologue à la retraite, ancienne directrice de recherche au CNRS et chevalier de la Légion d’honneur : Monique Pinçon-Charlot. Se pourrait-il dès lors que l’idée d’un « holocauste climatique » orchestré par « l’oligarchie mondiale » ne soit pas une théorie du complot de comptoir, comme il en existe tant en circulation sur Internet, mais une thèse scientifiquement étayée ? Après tout, Monique Pinçon-Charlot est une spécialiste reconnue de la grande bourgeoisie et de l’aristocratie françaises – les membres de « cette mafia » qu’elle accuse d’intentions génocidaires. […] L’idée défendue par la sociologue dans plusieurs interviews est que le dérèglement climatique ne serait pas la conséquence involontaire de l’industrialisation de nos sociétés, mais une « arme terrible » développée par les « dominants » – quelques milliers d’ultra-riches dans le monde – en vue de gagner la « guerre de classe » qui les oppose aux « dominés », à savoir le restant de la population humaine. L’objectif secret poursuivi par les premiers serait « d’exterminer la moitié la plus pauvre de l’humanité » au moyen des effets catastrophiques induits par le dérèglement climatique : tempêtes, montée des eaux, mais aussi apparition de nouvelles maladies, telle que la Covid-19 (un « test » pour s’assurer « de la capacité de courber l’échine, de la servitude volontaire » des populations). Les médias seraient bien entendu complices de l’« holocauste climatique » en cours. La question demeure de savoir ce que les ultra-riches auraient à gagner de ce « crime contre l’humanité ». Selon Monique Pinçon-Charlot, le développement de l’intelligence artificielle et de la robotisation de nombreuses tâches permettrait aux « capitalistes » de se passer d’une part importante de leur main d’œuvre. Toute une partie de la population mondiale serait dès lors devenue inutile à leurs yeux. Demeurant « des bouches qui ont faim, des bouches qui ont soif », ces personnes constitueraient une charge pour les « dominants », qui auraient donc décidé de les éliminer. En dégradant volontairement les conditions de vie sur Terre pour atteindre leur funeste objectif, les « capitalistes » ne courent-ils pas le risque de se mettre eux-mêmes dans une situation délicate ? Ce serait les sous-estimer ! Selon Monique Pinçon-Charlot, en effet, ils ont pensé à tout : « 13 000 milliardaires » auraient déjà fait construire des bunkers et acheté des îles « pour se préserver du dérèglement climatique » […]. […] […] [Cette théorie du complot] lui sert d’outil de mobilisation politique. Cette thèse ne peut en effet que susciter la plus profonde indignation chez celles et ceux qui lui accordent du crédit. Imaginez donc : les « dominants » projetteraient ni plus ni moins d’exterminer la moitié de l’humanité ! C’est sur cette indignation que cherche à capitaliser Monique Pinçon-Charlot. En effet, dans ses interviews, elle appelle à renverser le gouvernement français et le « système » dans son ensemble. Cet appel à la révolution n’a de chance de trouver un écho que si une partie de la population française a le sentiment qu’il en va de sa survie. La thèse de l’« holocauste climatique » vise à mettre en scène cette alternative radicale : se soulever ou mourir. Instrumentaliser de la sorte la crise climatique et les peurs de nos concitoyens pour servir son propre agenda politique constitue évidemment une stratégie moralement discutable. Mais il ne faut pas oublier que, pour les idéologues radicaux, la fin justifie toujours les moyens. Y compris, bien entendu, le fait de jouer de son statut académique pour propager des thèses anxiogènes absurdes et infondées.
biased
Imaginez une forêt tropicale à l’aube : sa canopée abritant fougères et orchidées, les troncs d’arbres couverts de mousses et de lichens spongieux, la brume matinale se dissipant aux premiers rayons du soleil. Bien qu’il y ait du combustible partout, il semble inimaginable que de tels écosystèmes humides puissent un jour prendre feu. Sans l’intervention des hommes, en effet, ils ne prennent pas feu. Les données relatives à l’étude du charbon de bois indiquent que les feux sont peu fréquents en Amazonie, et cela même depuis les périodes d’établissement humain précolombien ; les 8 000 espèces d’arbres de cette région ne témoignent en outre d’aucune des adaptations évolutives au feu que l’on trouve en savane ou du côté des forêts boréales. Avec les milliers d’incendies qui ravagent actuellement l’Amazonie, il est essentiel d’observer le comportement de ces feux. On parle ici d’« incendies de forêt », qui désignent des feux devenus incontrôlables, qu’ils aient été ou non provoqués par les activités humaines. Que signifient-ils pour une forêt qui n’a pas évolué avec le feu ? Et que faut-il faire pour limiter les dégâts et mieux prévenir ces événements dramatiques ? Contrairement à de nombreuses images qui circulent sur les réseaux, montrant des canopées dévorées par les flammes, les feux de forêt dans des zones tropicales n’ayant connu que peu d’événements de ce type n’apparaissent pas comme des phénomènes qui modifient les écosystèmes. Les flammes n’avancent que de 200 à 300 mètres par jour ; elles dépassent rarement 30 cm de hauteur, ne brûlant que des feuilles et du bois tombé. Un feu brûlant lentement dans la forêt amazonienne. (Jos Barlow). Dans ce contexte, la plupart des animaux mobiles peuvent s’enfuir et les pompiers – s’ils sont présents – peuvent stopper l’avancée des flammes en ratissant de simples coupe-feu. On se souvient que les humbles pistes formées par des fourmis coupeuses de feuilles auront été parfois suffisantes pour arrêter des feux de forêt dans le sud amazonien. Mais l’intensité d’un incendie ne prédit pas nécessairement sa gravité. Le manque d’adaptation naturelle pour faire face aux incendies de forêt rend en effet les espèces tropicales incroyablement vulnérables. Même un feu de forêt de faible intensité peut tuer la moitié des arbres. Si les petits sujets disparaissent en premier, les plus gros meurent souvent les années suivantes, entraînant une perte éventuelle de plus de la moitié des stocks de carbone forestier. Car ce sont ces grands arbres qui contiennent le plus de carbone, et la repousse d’espèces pionnières n’offre pas de compensation : une fois brûlées, les forêts contiennent 25 % de carbone en moins que les forêts non brûlées, et ce même après trois décennies de repousse. Feu se propageant sur le sol d’une forêt tropicale amazonienne jusqu’alors intacte. Jos Barlow, Author provided Avec un impact aussi dévastateur sur les arbres, il n’est pas surprenant que les animaux et les humains qui dépendent de la forêt soient également très affectés. Les primates sont moins abondants dans les forêts brûlées et de nombreux oiseaux insectivores spécialisés disparaissent complètement. Quant aux populations locales qui comptent sur ces écosystèmes pour le gibier, les matériaux de construction et les médicaments, il s’agit d’une perte incommensurable. Oiseau terrestre étrange et secret, le Palicour de Cayenne (Myrmornis torquata) retourne les feuilles à la recherche d’insectes. L’espèce disparaît des forêts brûlées à mesure que les incendies modifient son habitat humide de sous-bois. Alexander Lees C’est ce qui arrive lorsqu’une forêt brûle pour la première fois. La situation est cependant très différente lorsque les incendies deviennent récurrents. Les arbres morts lors de précédents feux fournissent le combustible des futurs incendies ; une vraie poudrière sous la canopée éclaircie. Dans ces forêts, la hauteur des flammes atteint souvent la cime des arbres, causant la mort de presque tous les végétaux restants. On évoque souvent le phénomène de « savanisation » pour décrire une telle situation. Mais bien que les broussailles et les arbres clairsemés qui en résultent puissent avoir, en apparence, des similitudes avec ceux des prairies tropicales, ils ne contiennent aucune de leurs propriétés culturelles ou de biodiversité uniques. Au lieu de cela, les feux de forêt récurrents sont plus susceptibles d’accélérer la transition de l’Amazonie vers un écosystème à faible diversité et à faible teneur en carbone, conservant seulement une petite portion de sa valeur sociale et écologique actuelle. Nous savons que les incendies de forêt ne relèvent pas d’un processus naturel en Amazonie, alors pourquoi y a-t-il tant ? Il est encore difficile de savoir exactement ce qui a brûlé : les satellites qui détectent les feux actifs et la fumée demeurent des guides imprécis. Les choses deviendront plus claires lorsque les traces de brûlure seront cartographiées avec précision pour une multiplicité de sols. Mais l’on peut déjà avancer qu’un mix de trois types d’incendies différents est à l’œuvre. Certains de ces incendies sont liés à un pic récent de déforestation : la végétation coupée est brûlée pour permettre la création d’exploitations agricoles et satisfaire certaines revendications foncières. D’autres feux correspondent à des brûlis agricoles, utilisés dans la rotation des cultures ou pour supprimer les broussailles qui empiètent sur les pâturages existants. Fait alarmant, même en cette saison sèche considérée comme normale, des preuves indiquent que ces incendies intentionnels ont entraîné des feux dans les forêts sur pied, y compris dans les réserves autochtones. Lutter contre ces incendies est complexe, la situation impliquant de nombreuses activités illégales ou motivées par des considérations politiques. On a constaté, par exemple, une augmentation marquée des incendies enregistrés au cours de la dernière « journée du feu » ; des bûcherons et spéculateurs fonciers ont d’autre part été impliqués dans des départs de feux de forêt au sein de réserves autochtones. Il est ici important de distinguer ces feux illégaux de l’agriculture sur brûlis, pratiquée à petite échelle par les peuples traditionnels et autochtones d’Amazonie. Si ces incendies peuvent potentiellement s’étendre aux forêts, ils demeurent essentiels au maintien des moyens de subsistance de certaines populations parmi les plus pauvres de la région. Les conséquences des feux visant à défricher la forêt pour le pâturage autour de la ville de Novo Progresso en 2006. Cette région a été l’épicentre des incendies de 2019 et les rapports font état d’une volonté chez les éleveurs locaux de signaler au président brésilien qu’ils sont prêts à nettoyer la forêt. Alexander Lees Si des approches simples et rudimentaires existent pour combattre les feux de forêt – comme les pare-feux – il est rare que s’organise une lutte efficace. L’aide arrive généralement trop tard, voire jamais. Sous la présidence de Jair Bolsonaro, les fonds destinés à l’Agence brésilienne de protection de l’environnement (IBAMA) ont été restreints de 95 %. Ce qui s’est traduit par une réduction de 17,5 millions de réals (soit 3,82 millions d’euros) des fonds destinés à la lutte contre les incendies. Une diminution à laquelle vient s’ajouter le retrait des contributions norvégienne et allemande au Fonds amazonien. Gérer la combustibilité des forêts Réduire les feux de forêt implique non seulement de s’attaquer aux sources d’inflammation et de combattre les flammes, mais aussi d’encourager les mesures qui limitent l’inflammabilité des forêts. La lutte contre la déforestation demeure essentielle, cette dernière exposant les lisières des bois au microclimat plus chaud et plus sec des terres agricoles et contribue à la réduction régionale des précipitations. L’exploitation forestière sélective contribue également à rendre les forêts tropicales plus inflammables. En marchant dans ces zones exploitées en saison sèche, vous sentez la chaleur du soleil directement sur votre visage. Les feuilles de la litière crépitent et s’écrasent sous vos pieds. À l’inverse, les forêts primaires non exploitées constituent un monde ombragé où la litière des feuilles reste humide. La prévention des incendies sera une condition clé à une bonne gestion forestière à long terme. Cela ne fonctionnera que si l’exploitation illégale à grande échelle est efficacement contrôlée, car le bois bon marché sape la viabilité des bonnes pratiques. Notons enfin que le changement climatique contribue à allonger la durée des saisons sèches, et donc à rendre les forêts plus inflammables. Les températures en hausse intensifient la fréquence des incendies, y compris les années sans sécheresse. Le changement climatique devrait également contribuer à une fréquence et une intensité accrues des anomalies climatiques, telles que les phénomènes provoqués par El Nino qui affectent l’intensité de la saison des incendies en Amazonie. Relever ces défis requiert des actions nationales et globales, une collaboration entre scientifiques et décideurs politiques et un financement à long terme… Autant d’approches que l’administration brésilienne actuelle semble s’employer à détruire. Cet article a été traduit de l’anglais par Jennifer Gallé et Nolwenn Jaumouillé.
true
Les ministres de l’Environnement du G7, accompagnés cette année par des ministres de l’Environnement de pays partenaires, se retrouvent pour une réunion préparatoire au sommet des chefs d’Etat qui se déroulera à Biarritz du 24 au 26 août 2019. Le G7 regroupe les pays parmi les plus puissants et les plus riches du monde (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni). Ils ont tous une dette climatique particulière et la responsabilité de conduire le travail politique nécessaire pour respecter la trajectoire +1,5°C préconisée par les scientifiques du GIEC et entérinée par l’Accord de Paris. D’autant plus que la mobilisation des citoyennes et citoyens n’a jamais été autant importante à travers le monde pour demander aux dirigeants politiques de prendre les mesures drastiques qui s’imposent. Il est donc indispensable que ces Etats utilisent les espaces diplomatiques à leur disposition pour faire avancer l’agenda climatique. Il est loin le #MakeOurPlanetGreatAgain En tant que présidente du G7 cette année et dépositaire de l’Accord de Paris, la France a un rôle crucial à jouer. Hélas, le mandat d’Emmanuel Macron s’est pour le moment avéré très décevant. Une France aux abonnées absentes de la COP24 en décembre dernier Des objectifs climatiques à horizon 2020 qui ne seront pas remplis Un budget national qui comporte encore des subventions massives aux énergies fossiles Des projets industriels climaticides, comme la bioraffinerie de Total à la Mède, qui continuent de trouver du soutien du côté du gouvernement Des arbitrages constamment remportés par les lobbies des multinationales qui concourent à la destruction du climat et de la biodiversité… Autant dire que la France d’Emmanuel Macron fait figure de République des pollueurs plus que de démocratie climatique. Quel leadership peut-elle assurer envers les autres pays invités à Metz ? © Hugo Lecomte / Les Amis de la Terre / ANV-COP 21 / Greenpeace Un président sourd face aux enjeux Et ce ne sont pas les annonces effectuées à la fin du Grand Débat qui doivent nous rassurer : quelques assemblées et comités Théodule de plus alors que les solutions sont connues de longue date, aucune mesure concrète ni structurante annoncée, aucune vision politique si ce n’est la même adoration obsolète pour le productivisme à tout prix… Pourtant, plus de 2 millions de personnes se sont mobilisées pour l’Affaire du Siècle, pendant la même période que le Grand Débat, pour demander des mesures d’urgence au gouvernement. Pire, la “petite loi énergie” présentée en Conseil des ministres cette semaine se borne à repousser d’une dizaine d’année la transition énergétique, entretient le flou sur la fermeture d’ici à 2022 des centrales à charbon malgré les promesses répétées de François de Rugy, et vise abstraitement une neutralité carbone en 2050 alors que pour respecter la trajectoire 1,5°C, il faudrait l’atteindre avant 2040 pour un pays comme la France. Bref, une loi dilatoire parmi d’autres, conçue pour gagner du temps afin d’épargner les intérêts particuliers des pollueurs, alors que chaque jour compte. La France doit donc se rattraper. Le climat a été défini comme la priorité du G7 cette année, avec les inégalités. Nous attendons qu’elle en assume les attendus lors de sa présidence. Elle devra manier les négociations de telle sorte à obtenir des engagements concrets et solides en 2019. Cela signifie par exemple ne pas s’en laisser compter par les Etats-Unis de Donald Trump, mais au contraire assumer le rapport de force, quitte à opter pour un format en G6 sur certains éléments. Nos demandes Les pays du G7 doivent : Réviser à la hausse leurs objectifs de réductions d’émissions de gaz à effet de serre (NDC) d’ici à 2020, afin de s’aligner sur le seuil de réchauffement à 1,5°C. S’engager à mettre fin aux subventions aux énergies fossiles, qui représentent 100 milliards de dollars par an pour les pays du G7. Augmenter leur solidarité climatique envers les populations les plus pauvres en doublant leur promesse financière au Fonds vert pour le climat. Garantir que les politiques climatiques obéiront aux principes d’une transition juste, vecteur d’égalité sociale. Protéger et restaurer rapidement les écosystèmes dégradés que sont les forêts et les océans, en adoptant notamment des régulations contraignantes pour le secteur privé ainsi qu’un Traité qui garantisse la protection de 30% des zones de haute mer d’ici à 2030. Les attentes détaillées des ONG du réseau action climat sont consultables ici.
biased
La justice va prochainement examiner à Rouen un arrêté municipal limitant l'usage des pesticides à Saint-Eloi-de-Fourques (Eure), a indiqué ce vendredi la préfecture, au lendemain de la comparution d'un maire breton dans une affaire similaire. Le tribunal administratif "a été saisi par le préfet le 19 juillet sur fondement de l'incompétence du maire" en matière d'utilisation des pesticides, a indiqué le service de presse de la préfecture de l'Eure. En la matière, les décisions incombent normalement aux ministres de l'Agriculture, de la Santé et de l'Environnement. L'instruction sera close le 27 août et les juges de Rouen devraient examiner l'arrêté dans les semaines qui suivent. En vertu de cet arrêté datant du 24 juin, "la pulvérisation de produits phytosanitaires - ou pesticides - et l'épandage de nitrates chimiques ou provenant d'élevages sont interdits sur le territoire de la commune sur une bande de deux mètres de long de la voirie revêtue à partir de la limite du domaine public, pour les parcelles cultivées ne présentant aucun dispositif d'hydraulique douce" (fossés, haies), dit l'arrêté publié sur le site de France Bleu. "Je suis compétent pour la police de l'eau. Or, dans les relevés qui m'ont été communiqués par notre syndicat en charge de notre distribution de l'eau, les nitrates et les pesticides dans les eaux brutes [de la nappe phréatique] soit dépassaient les seuils de potabilité, soit tendaient vers ces seuils de toxicité", a justifié Denis Szalkowski, le maire sans-étiquette de cette commune de 500 habitants. Cette pollution est due, selon lui, au fait que des haies ont été arrachées pour "transformer des pâtures en champs cultivés". "Si quelqu'un est malade, c'est ma responsabilité qui est en cause. Si le tribunal décide de casser l'arrêté, ce sera la responsabilité du préfet", ajoute cet élu dont le compte Twitter affiche le slogan "l'écologie a besoin de nous tous". Ce maire dit aussi vouloir protéger "les gens qui se promènent à pied ou à vélo le long des champs traités". "Ils peuvent très bien longer une parcelle qui a été traitée et s'en prendre plein la figure. Aucun panneau ne les en informe", pense ce consultant en informatique, soulignant que "les salariés agricoles ont un délai d'au moins six heures, pour revenir sur un champ traité". Le tribunal administratif de Rennes doit se prononcer dans les jours qui viennent sur un autre arrêté anti-pesticides pris à Langouët (Ille-et-Vilaine). Environ 20 maires en France ont pris à ce jour des arrêtés limitant ou interdisant les pesticides.
true
Les banques centrales occidentales, c’est-à-dire principalement la Banque Centrale Européenne, la banque d’Angleterre et la Federal Réserve américaine ont opté pour une politique présentée comme une création massive de monnaie pour entraîner une baisse des taux et sortir de la crise de 2008. Pour certains, cette politique a permis d’éviter une nouvelle crise financière, pour d’autres, il s’agit quasiment d’une émission de « fausse monnaie » avec un résultat négatif, puisque que l’Europe est toujours en dessous de son activité économique de 2008. Dans ce contexte, la revue économique Inférence a présenté la critique d’un livre de Mervyn King par Henri Lepage. Voici la présentation des protagonistes : À la demande de cette revue, j’ai appuyé Henri Lepage par un article en anglais. En voici une adaptation française simplifiée. « LA MONNAIE VUE DE DESSOUS », OPINION D’UN USAGER Pourquoi « vue de dessous » ? Parce que je suis un simple utilisateur de crédit, donc très en dessous des décideurs, étant un ancien chef d’entreprise ayant à veiller à la productivité et à la trésorerie. Cela dans le domaine de l’énergie, où il fallait faire tourner des masses d’argent considérables par rapport aux fonds propres et donc se financer sur les marchés internationaux. Or nous n’avons jamais choisi nos projets en fonction de la facilité de leur financement, mais de leur rentabilité, qu’il s’agisse d’investissements au sens classique du terme ou de dépenses d’organisation, ce qui est pour moi de même nature. Il se trouve que j’enseignais l’économie le soir, ce qui me permettait de confronter la réalité à la macroéconomie qui était au programme, et notamment à sa facette monétaire. Il se trouve également que j’avais été bien avant un lecteur d’Alfred Sauvy et de Jean Fourastié, deux « ingénieurs–économistes » mondialement reconnus par le grand public et par les grandes écoles françaises, mais pas par l’Université. C’est grâce à eux que j’ai reconnu dans mes efforts de productivité par la réorganisation permanente la contribution directe au niveau de vie général, dont le maintien ou la croissance est en principe l’objectif des économistes, le monétaire n’étant qu’un moyen, notamment de blocage… on voit que je ne veux pas du tout dire que la monnaie est un simple voile. C’est dans ce contexte que se situe mon opinion sur le travail des banques centrales et sur la critique par Henri Lepage du livre de King. UNE DÉRIVE DIRIGISTE Henri Lepage rappelle que les politiques monétaires des banques centrales et les mesures complémentaires « extravagantes » que ces dernières envisagent (helicopter money et interdiction du cash) suscitent l’incrédulité croissante, voire l’indignation. Il pense que King « reste dans la tradition du paradigme keynésien dominant qui réduit tout à la demande globale et à sa gestion ». Il s’oppose à son affirmation selon laquelle il suffirait que les banques aient des réserves (des actifs gagés) égales à 100 % de dépôts pour supprimer tout risque. En effet cela supposerait en pratique que des « fonctionnaires omniscients » évaluent la qualité des actifs mis en gage, ce qui fait fi de « l’incertitude radicale » perçue par Hayek. L’évolution en ce sens est nette comme le montrent les deux exemples suivants : TAUX D’INTÉRÊT DES BANQUES CENTRALES La politique des banques centrales a poussé à des taux faibles, voire négatifs, pour favoriser l’investissement. Or mon expérience industrielle me fait dire que jamais un taux négatif n’a rendu intéressant un projet qui ne l’était pas. Par exemple informatiser une procédure ne se justifie que si la dépense nécessaire a un rendement d’au moins 30 %, en n’oubliant pas d’y inclure les coûts humains qu’elle cause. Que les taux d’intérêt passent de 5 à 2 %, ou de 1 à –0,2 ne joue pas. Ces grandes manœuvres passent au-dessus de notre tête ! LE DANGER DE L’ABSTRACTION MATHÉMATIQUE Bien que matheux, je suis également d’accord avec Henri Lepage pour dénoncer l’idée de King selon laquelle « l’incertitude peut être limitée par la manipulation mathématique de probabilités connues ». Dans la pratique, on essaie d’évaluer les risques, et leur espérance mathématique n’est pas d’une grande aide, tant par nature que par impossibilité de quantification (dans notre métier, l’arrivée de la révolution islamique iranienne de 1979 par exemple : hommage à l’inventeur du « cygne noir »), et notre « vue de dessous » nous fait nous méfier terriblement des « erreurs » et surtout de la « prétention de savoir ». J’ajoute que si la formulation mathématique est effectivement un test de cohérence, elle a l’inconvénient de masquer le sens pratique des variables et leur articulation, ce qui peut amener à élaborer des modèles auto-justifiants. J’en ai fait l’expérience face à mes étudiants polytechniciens en année d’application à l’ENSAE dont le contraste était flagrant avec leurs camarades travaillant en entreprise dans la journée. Je veux bien croire que l’économétrie s’est perfectionnée depuis, notamment avec la puissance des ordinateurs, mais crains que cela ne masque encore plus les présupposés inconscients. La controverse sur les équations du changement climatique en est une illustration. UN RAISONNEMENT ABSTRAIT NE REMPLACE PAS LE MARCHÉ J’appuie Henri Lepage lorsqu’il qualifie ce livre de « passeport pour un nouveau planisme » et partage sa méfiance pour tous ceux qui veulent entraver les mécanismes de marché au nom de leur connaissance de l’économie globale. En effet cette abstraction ne remplace pas le marché, c’est-à-dire l’économie concrète, alors que la connaissance de cette économie est impossible pour chaque acteur, même s’agissant des banques centrales. S’appuyer sur l’histoire économique n’ajoute rien du fait de la puissance des présupposés inconscients (Henri Lepage dit plus brutalement « des clichés »). En fait, la tentation du planisme est naturelle pour ceux qui ont goûté au pouvoir. Je ne peux qu’approuver Henri Lepage quant à la fonction innovatrice du marché et à cette tentation du planisme en me fondant sur mon expérience d’ancien chef d’entreprise dans des métiers très concurrentiels poussant à la créativité, et longtemps confrontés à un encadrement réglementaire, la loi de 1928 et ses dérives, très éloigné de la situation réelle. Cette loi et les textes qui ont suivi instauraient un monopole d’État des produits pétroliers. Ce monopole était délégué aux entreprises pour quelques années seulement et son renouvellement était donc une menace permanente les obligeant à accéder à toutes les demandes « planistes » de l’administration. Le projet de l’auteur me parait de même nature, et, comme le dit Henri Lepage, suppose un État « omniscient et angélique », ce qui n’était pas le cas des responsables politiques que j’ai alors fréquentés. À la vision « comptable et territoriale » de King, s’oppose la préférence pour le marché d’Henri Lepage : il analyse comme un progrès les activités bancaires spontanées critiquées par l’auteur sous le nom de « shadow banking ». Comme Henri Lepage, j’estime que, la réalité est plutôt une évolution spontanée vers un nouvel ordre monétaire. Cela m’évoque l’arrivée des eurodollars : alors enseignant du soir en économie, je devais transmettre les interrogations théoriques de Raymond Barre sur la nature de cette innovation : était-ce une monnaie ? Était-ce un phénomène déstabilisateur du système monétaire et notamment de l’encadrement français du crédit ? Parallèllement, directeur financier dans la journée, j’y voyais le début d’un nouveau système simple et pratique ne posant aucun problème de compréhension. L’usage des « euro-monnaies » s’est effectivement imposé sans complications. La « vue de dessous » était donc la bonne. Cette vision de bas en haut, peut-être triviale, me fait conclure que ces grands acteurs de la finance nationale et mondiale sont très loin de ce qui devrait être leur mission : le développement. C’est-à-dire l’accroissement de la productivité (y compris celle bien nécessaire, des banques) qu’ils perturbent par des querelles abstraites cachant parfois la recherche d’un pouvoir intellectuel ou concret. Et ils affolent les politiciens en leur décrivant des apocalypses dont ils sont en partie responsables. Je soutiens donc l’analyse d’Henri Lepage. — Sur le web
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Des scientifiques supposent que la révolution industrielle n’avait pas en fait mené au réchauffement climatique et à la fonte des glaciers alpins, mais que les raisons de cela étaient plutôt naturelles. Jusqu'à présent, les scientifiques pensaient que le développement industriel rapide de la deuxième moitié de XIXe siècle avait amené aux fontes extrêmes des glaciers alpins et au réchauffement climatique, relate Heritage Daily. Mais les résultats de dernières recherches contredisent cette hypothèse: des scientifiques considèrent que cela est tout simplement un retour vers l'état précédent des glaciers. Les conclusions de leurs études ont été publiées dans la revue The Cryosphere. L'analyse de la suie et de la poussière de charbon dans les épaisseurs de glace datant de 1740 à nos jours a montré que la révolution industrielle n'avait pas eu un effet aussi important sur le réchauffement climatique qui aurait pu mener à la fonte des glaciers alpins à très grande vitesse. «Vers 1875, la fonte du glacier s'est pratiquement arrêtée, mais dans ces couches nous ne trouvons pas une grande quantité de suie industrielle, seulement la poussière naturelle du carbone. C'est-à-dire que l'industrie a eu une influence très faible et indirecte sur le changement climatique», a expliqué le scientifique Michael Sigl de l'Institut Paul Scherrer. Le chercheur croit que l'activité volcanique a notamment amené au changement du climat. Au début de XIXe siècle, il y avait des éruptions puissantes en Indonésie et en Océanie, les émissions de soufre ont tout d'abord provoqué le refroidissement et l'augmentation des glaciers alpins. Puis, ils ont commencé à fondre. De ce fait, la réduction des masses de glace serait tout simplement un retour à l'état précédent des glaciers avant les éruptions des volcans, supposent les chercheurs. Auparavant, une nouvelle découverte sur le glacier de l'île du Pin a récemment frappé les scientifiques qui examinent régulièrement les images satellites. Ils ont relevé qu'une fissure de 30 kilomètres de long s'était formée sur le glacier en Antarctique occidental et menaçait d'un nouveau détachement d'iceberg de grande taille.
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Le calendrier prévu de suppression du glyphosate sera difficile à tenir partout en l'état actuel des connaissances. C'est le constat que dresse un rapport parlementaire qui demande à l'Etat de préciser rapidement les cultures qui "bénéficieront d'une dérogation" d'utilisation en 2021. La mission parlementaire chargée d'évaluer le plan de sortie du glyphosate juge "inconscient d'attendre le 31 décembre 2020" pour savoir "quelles situations culturales" devront obligatoirement cesser d'utiliser l'herbicide le 1er janvier 2021 et celles qui pourront bénéficier d'un délai. La France s'est engagée à se passer de cet herbicide controversé le 1er janvier 2021 dans ses principaux usages, et le 1er janvier 2023 pour l'ensemble de ses utilisations. La "mission d'information commune sur le suivi de la stratégie de sortie du glyphosate", dirigée par les députés Jean-Luc Fungit (LR) et Jean-Baptiste Moreau (LREM), demande que l'INRA et les instituts techniques agricoles précisent "au plus tard en juin 2020" les situations "qui ne pourront supporter un arrêt du glyphosate le 1er janvier 2021 sans menacer la survie de l'exploitation ni son environnement". "Il est crucial que le gouvernement clarifie son message à l'égard des agriculteurs, en premier lieu à l'égard de ceux qui seront soumis à l'interdiction du glyphosate dès le 1er janvier 2021", ajoute le rapport en soulignant que la "transition" aura un "coût substantiel". LIRE AUSSI >> Glyphosate, l'épineux sevrage Frais de main d'oeuvre (12,7 millions d'euros d'heures supplémentaires), consommation de carburant multipliée par 3 ou 4 (87 millions d'euros), investissements en matériels nouveaux et croissance des dépenses dans d'autres produits chimiques : la suppression de cet herbicide bon marché alourdirait les charges des exploitations entre 50 et 150 euros l'hectare, selon le rapport. Les coûts de production du blé augmenteraient de 10 euros la tonne. Les techniques alternatives de désherbage (passages supplémentaires de tracteurs et de machines) émettraient aussi 226.000 tonnes de CO2 supplémentaires, selon l'association générale des producteurs de céréales AGPB citée dans le rapport. Ce n'est pas la seule recommandation du rapport qui préconise également la création d'une "plateforme nationale d'enregistrement des produits phytopharmaceutiques" pour centraliser aussi bien les achats de pesticides que leur utilisation. "Centraliser les données en une base numérique partagée, fruit du regroupement des données des différents logiciels de suivi existants" serait utile aux services de l'Etat dans le cadre de leur suivi de la stratégie de sortie des produits phytopharmaceutiques et du glyphosate en particulier, indique le rapport. Les exploitants agricoles ont déjà l'obligation depuis 2006 de tenir à jour un registre phytosanitaire soit sur papier soit sur support numérique, et nombreux sont ceux qui utilisent le logiciel en ligne tel "mes p@arcelles" recommandé par les chambres d'agriculture, indique le rapport. Ils doivent décliner le nom complet de la spécialité commerciale utilisée, les quantités et doses de produits utilisées, la date de traitement et la date de remise en pâture après traitement. Ces registres, qui doivent être conservés pendant une durée de cinq ans, conditionnent le versement de certaines aides européennes. ÉCOUTER >> L'efficace lobbying des vendeurs de glyphosate Une centralisation "allégerait les contrôles, ainsi partiellement dématérialisés" et permettrait "d'évaluer la trajectoire d'utilisation réelle des produits, de l'échelle de l'agriculteur à celle de la France dans son ensemble, ainsi que par filière" de production, estiment les deux rapporteurs, Jean-Luc Fugit (LR) et Jean-Baptiste Moreau (LREM). Le rapport déplore qu'il n'ait "pas été possible d'accéder de façon lisible aux données d'achat départementales et surtout d'obtenir en ce milieu d'automne 2019, les chiffres des ventes et achats pour 2018". Avant 2018, la quantité totale d'herbicides vendue en France a peu varié "depuis 2011, de même que la quantité de glyphosate vendue", lequel représentait en 2017 "environ 30% du volume total d'herbicides vendus". Le rapport rappelle par ailleurs qu'en France, le glyphosate n'est jamais utilisé directement sur la culture destinée à la consommation, contrairement à ce qui peut se faire dans d'autres pays".
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Et si la question climatique avait phagocyté les politiques environnementales ? C’est la thèse de Guillaume Sainteny, professeur à Polytechnique et qui a travaillé plusieurs années au ministère de l’Écologie. Il la développe dans son dernier ouvrage, Le Climat qui cache la forêt. Entretien pas vraiment orthodoxe. Reporterre – Pourquoi opposer politique environnementale et politique climatique ? Guillaume Sainteny – Je ne les oppose pas, je me demande juste si la question du climat est vraiment la plus importante. On peut le faire selon plusieurs critères. D’abord, est-ce le sujet considéré comme le plus important par les gens ? Les sondages depuis les années 1990 montrent que non. Deuxièmement, on peut prendre le nombre de morts. La pollution de l’air, c’est 7 millions de décès prématurés par an dans le monde, à 90 % dans les pays en voie de développement. Le changement climatique, c’est moins de 10 % de cela. Et même en 2030, on comptera toujours plus de morts par pollution de l’air. Troisièmement, on peut se référer aux recommandations des organisations internationales. Il n’y en a aucune qui vous dise que la priorité est le changement climatique. Elles vous disent qu’il y a aussi l’eau, l’air, l’utilisation non-rationnelle des ressources naturelles, etc. Enfin, on peut lire les études sur les coûts des différentes atteintes à l’environnement. Le coût annuel des perturbateurs endocriniens ou celui de l’érosion de la biodiversité est du même ordre de grandeur, voire supérieur, à celui du changement climatique. Je ne conclus pas que le changement climatique est un problème secondaire, mais dis simplement que, par rapport à ces indices, on lui accorde trop d’importance médiatiquement, politiquement, dans les politiques publiques, par rapport à d’autres questions d’environnement. Ce déséquilibre du climat par rapport aux sujets environnementaux est accentué en Europe par rapport au monde, et accentué en France par rapport à l’Europe. À Reporterre, on tente d’intéresser les lecteurs au changement climatique. Et on a plutôt l’impression qu’on ne parle jamais assez du climat ! C’est drôle, je n’ai pas du tout cette impression. Un exemple parmi d’autres est que la majorité actuelle, depuis 2012, a lancé deux grands projets de loi : l’un sur la transition énergétique, l’autre sur la biodiversité. Comparez la surface médiatique consacrée à ces deux projets, c’est sans commune mesure ! C’est pour cela que je n’étais pas favorable à ce que la France organise la COP 21. Cela contribue à ancrer l’idée dans l’opinion publique française que le seul sujet qui compte, c’est le climat. C’est un paravent extraordinaire pour focaliser l’attention des ONG et médias sur ce seul sujet. Or pendant ce temps-là, le gouvernement entérine des reculs extraordinaires dans le domaine de l’environnement – vous l’avez d’ailleurs relevé sur Reporterre – mais presque personne n’en parle. Les militants du climat, en particulier le mouvement Alternatiba, répètent qu’on a seulement dix ans pour gagner la lutte contre le changement climatique. Le climat n’est-il pas le problème environnemental le plus urgent ? Ce n’est pas faux, plus on tarde, plus il sera coûteux de lutter contre le changement climatique. Mais est-ce dix, vingt, trente ans ? Bien malin celui qui saurait le dire, car on disait déjà cela il y a dix ans. Et puis, on peut dire la même chose sur d’autres questions environnementales. À partir de quel moment l’érosion de la biodiversité devient-elle un problème pour la survie de l’homme sur Terre ? Idem pour l’eau : si la baisse des nappes phréatiques continue, à partir de quand cela déclenchera-t-il des migrations ? Pour la pollution atmosphérique, à partir de combien de millions de morts considère-t-on qu’on ne maîtrise plus la situation ? Donc, je suis d’accord avec ce que les militants d’Alternatiba disent, mais je ne suis pas sûr que cela ne s’applique qu’au climat. Pourtant, si on perd la bataille du climat, ne perd-t-on pas toutes les autres batailles environnementales ? La focalisation extrême sur le changement climatique a conduit à considérer qu’il était la cause des autres problèmes environnementaux – érosion de la biodiversité, désertification, sécheresse accrue, accès à l’eau, etc. – alors qu’en fait, il en est la conséquence. Par exemple, l’une des contributions majeures aux émissions de gaz à effet de serre, c’est la déforestation, à hauteur d’environ 25 %. L’une des mesures les moins chères à prendre en matière de lutte contre le changement climatique serait de la stopper. Il faut commencer par là. Comment expliquer cette focalisation en France des politiques environnementales sur le climat ? C’est un sujet que je n’ai volontairement pas abordé parce que c’est une recherche en soi. J’ai donc des hypothèses. Un, la France est un pays d’ingénieurs et de juristes, et par exemple, les ingénieurs des Ponts-et-Chaussées sont très à l’aise avec ça. Le changement climatique renvoie en gros à cinq ou six gaz qui ont chacun une unité de conversion en équivalent CO2. C’est très facile de raisonner avec ça pour un ingénieur. Deuxièmement, cette affaire de climat ne remet pas fondamentalement en cause le système capitaliste. On peut en faire un marché. Vous pouvez développer des techniques anti-CO2, vous pouvez développer le marché des énergies renouvelables, et en fait quand vous regardez qui est sur ce marché en France, ce sont soit d’anciens promoteurs immobiliers reconvertis, soit des énergéticiens comme Total ou EDF, parce qu’il y a de très gros marchés. Quand vous arrivez sur des sujets comme le paysage, la biodiversité, cela devient beaucoup plus difficile à appréhender pour les fonctionnaires et les ingénieurs. Vous avez moins de critères quantitatifs, vous avez une opposition beaucoup plus forte à donner une valeur au vivant. Quelle conséquence cette focalisation sur le climat a-t-elle sur les autres politiques environnementales ? Quand vous faites une route, une autoroute, un lotissement, le barrage de Sivens ou l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, il y a une étude d’impact. Ces études sont complètes sur certains sujets et faibles sur d’autres. L’impact environnemental se résume de plus en plus à l’impact CO2. Par exemple, vous décidez de construire une autoroute. On ajoute au bilan financier les coûts sociaux. En positif, il y a le gain de temps, les morts, les blessés, ou le CO2 évités. En France, la commission Boiteux a donné un coût pour tout ça. Et pour le reste, elle a dit : « Je ne sais pas chiffrer. » La biodiversité vaut zéro, le paysage zéro, etc. Y a-t-il des politiques climatiques qui se sont révélées délétères pour l’environnement ? Oui, par exemple le soutien aux agrocarburants. Ils supposaient des cultures intensives avec épandages de phytosanitaires, ils ont donc provoqué une pollution accrue de l’eau et de l’air, une réduction de la biodiversité, etc. Ils ont aussi provoqué la remise en culture de zones qui étaient anciennement des friches et qui stockaient du carbone. Donc, le résultat budgétaire est négatif, celui sur l’environnement aussi, et le résultat pour le climat contestable. Deuxième exemple, il y a une loi en France extrêmement importante, c’est la loi Littoral. Or il y a eu des amendements à la loi Littoral, déposés presque tous par des députés écologistes, pour permettre la construction d’éoliennes de plus de 50 mètres de haut, jusqu’à 150 mètres, sur le littoral. Là, deux intérêts environnementaux s’affrontent : celui de développer les énergies renouvelables et celui de préserver le littoral. Il y a un arbitrage politique à avoir, mais ce débat n’a pas eu lieu. Il faut privilégier les mesures à double, triple, voire quadruple dividende. C’est-à-dire des mesures qui ont un effet bénéfique à la fois sur le changement climatique, sur la pollution de l’air, sur la biodiversité, etc. Il s’agit de presque toutes les mesures d’adaptation au changement climatique parce qu’elles vont presque toujours dans le sens de la nature : économies d’énergies, mesures pour diminuer la pollution atmosphérique, modes de déplacement doux, tous les transports collectifs, etc. Et aussi, bien sûr, toutes les politiques qui prennent en compte le changement d’usage des terres : arrêter de retourner les prairies, d’urbaniser les sols agricoles, d’assécher les zones humides, etc. Que pensez-vous de la façon dont la COP 21 aborde le climat ? Nous n’avons pas les bons critères pour évaluer le succès environnemental et climatique de l’événement. Je critique d’abord cette focalisation sur les 100 milliards pour le Fonds vert. C’est compréhensible que les pays du Sud les réclament à ceux du Nord comme préalable aux négociations. Sauf que le problème des subventions publiques aux énergies fossiles est totalement absent des négociations. Cela représente 550 milliards de dollars par an avant impôts et 490 milliards après impôts, dont plus des trois quarts sont distribués par les pays du Sud. Donc si on leur donne 100 milliards sans qu’ils diminuent les subventions aux énergies fossiles, on obtient 550 moins 100 égalent 450. Tant qu’ils ne diminueront pas ces subventions, ils resteront dans un mode de développement non-durable. Ce sont des subventions qui perpétuent des rentes, des oligarchies, grâce aux revenus du pétrole. Je parle du Nigeria, de la Russie, des pays du Golfe, du Vénézuela, etc. Un autre problème est la définition des pays riches telle qu’elle a été faite par Rio et Kyoto. Depuis, il y a eu la mondialisation, la réduction de l’extrême pauvreté, la montée des pays émergents et l’arrivée des pays nouveaux riches. Par exemple Singapour, la Corée du Sud, le Chili, l’Argentine, la Malaisie, le Brunei, le Qatar, l’Arabie saoudite, le Koweït, les Émirats-arabes-unis, Israël. Tous ces pays sont plus riches, par habitant, soit que la France, soit que la moyenne de l’UE, et ils n’ont aucun engagement de réduction de gaz à effet de serre ni de devoir aider financièrement les pays en voie de développement. Ce n’est pas normal. Il faut inclure dans les engagements les nouveaux pays riches, mais ce sujet n’est pas abordé. Votre ouvrage bouscule pas mal d’idées reçues. Quelles réactions ont suivi sa publication ? Refaire un énième livre catastrophe sur le climat, ce n’était pas la peine. J’ai essayé de dire ce que je pensais. Je suis conscient qu’il dit des choses qui bousculent le politiquement correct, mais beaucoup plus de gens que je ne l’imaginais pensent comme moi. Certains au ministère de l’Écologie m’ont dit qu’effectivement, ils avaient l’impression que le ministère ne s’intéresse plus qu’au climat. Propos recueillis par Marie Astier | 25 novembre 2015 Guillaume Sainteny vient de publier Le climat qui cache la forêt, éd. Rue de l’échiquier, 18 €, 192 p. Photos : Chapô : La déforestation (ici au Brésil) contribue à hauteur de 25 % des émissions de gaz à effet de serre. L’une des mesures les moins chères à prendre en matière de lutte contre le changement climatique serait de la stopper. Flickr (Cifor/CC BY–NC 2.0) . Sécheresse : Flickr (Le Centre d’information sur l’eau/CC BY–ND 2.0)
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Quelles sont les mesures à mettre en place pour décarboner efficacement notre économie ? Quels potentiels de réduction des émissions de gaz à effet de serre ces mesures offrent-elles ? Quelle est la pertinence économique de ces mesures d’un point de vue de la collectivité ? Pour lutter contre le changement climatique, la France a décidé de parvenir à un équilibre de neutralité carbone d’ici 2050. Cet objectif, annoncé par le Plan Climat du gouvernement en 2017, implique de diviser par 9 le niveau actuel des émissions de gaz à effet de serre (GES). Pourtant, les émissions françaises sont en hausse et dépassent les plafonds annuels prévus par la Stratégie Nationale Bas Carbone. Après seulement deux ans d’application de la Stratégie, on enregistre déjà un retard d’un an et demi. Malgré les intentions de la politique publique, force est de constater que la mise en œuvre de la transition énergétique est en décalage avec l’ambition climatique. Il est aujourd’hui urgent de réorienter les efforts vers les mesures de réduction des émissions qui sont obligatoires pour atteindre les objectifs nationaux. Découvrir notre publication
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Ainsi s’exprimait Monique Pinçon-Charlot en conclusion d’un entretien1 accordé en avril dernier à l’ex-journaliste de France Inter et membre du collège des fondateurs d’Attac Daniel Mermet pour son site d’information en ligne Là-bas si j’y suis. « NOUS » Oui, « nous », car à côté de Monique Pinçon-Charlot, née Charlot en 1946 dans un milieu de notables de province – son père est procureur de la République de Mende en Lozère – se tient systématiquement Michel, né Pinçon en 1942 dans une famille ouvrière de l’Est de la France. Coup de foudre à la bibliothèque de l’Institut de sociologie de la fac de Lille en 1965, puis mariage en 1967. Et déjà l’influence du sociologue Pierre Bourdieu dont Michel fut l’élève et qui venait de publier un ouvrage passablement controversé sur la reproduction sociale à l’école et dans l’enseignement supérieur intitulé Les héritiers. Raymond Aron dénonce à l’époque un travail peu rigoureux sur le plan méthodologique et beaucoup trop militant en direction de la gauche. Une caractéristique que l’on va retrouver intacte chez nos deux tourtereaux des amphis. « SOCIOLOGUES » Monique Pinçon-Charlot et Michel obtiennent leur maîtrise de sociologie en 1970 et entrent peu après au CNRS tout en étant rattachés à l’Institut de recherche sur les sociétés contemporaines (IRESCO) de l’université Paris VIII – Vincennes – Saint-Denis. L’un et l’autre deviennent directeurs de recherche jusqu’à leur retraite commune en 2007. Ils commencent par travailler séparément – sur le monde ouvrier pour lui et sur la ségrégation urbaine pour elle – mais se rapprochent à partir de 1986 pour explorer un domaine encore relativement vierge dans le monde de la sociologie, celui des puissants, des dominants, des riches : Après de premiers entretiens dans la famille de leur directeur de laboratoire qui était issu de la grande bourgeoisie de Neuilly et qui leur a ouvert la première porte, leur quotidien de chercheurs s’est peu à peu transformé en une suite de mondanités qui leur ont permis de côtoyer riches industriels, peintres en vue, journalistes à la mode et hommes politiques de premier plan. Leurs collègues sociologues prennent cette nouvelle forme de travail de terrain pour une sorte de trahison sociale et les soupçonnent de ne pas détester les dîners du Comte de X dans son hôtel particulier de Neuilly, ni les réceptions de Madame de Z au Crillon, ni les invitations aux Grands Prix et autres galas de la haute société. Mais eux préfèrent parler du costume croisé acheté « en soldes » pour Michel, lequel, victime de la « violence symbolique » des riches, peine toujours autant à surmonter sa « timidité sociale » pour nouer une cravate. Ou de la détermination inouïe qu’il a fallu à Monique Pinçon-Charlot pour suivre en vélo plusieurs saisons de chasses à courre sous la pluie et la neige pour les besoins impérieux de leurs travaux. « HEUREUX » Malgré ces petits procès en déviance doctrinale que la profession leur a intentés au début, les Pinçon-Charlot se considèrent comme des « sociologues heureux ». Selon les propres mots de Monique, le statut public des chercheurs est « tout à fait extraordinaire ». Ainsi qu’elle l’a confirmé dans son entretien avec Daniel Mermet, c’est précisément ce statut de fonctionnaire qui explique qu’ils aient pu faire le travail qu’ils ont fait : Emploi à vie, retraite, autonomie totale quant à leurs travaux de recherche, et pour couronner le tout, la reconnaissance émue des « dominants » étudiés qui poussent la bonne éducation jusqu’à organiser des réceptions à la sortie de leurs livres (du moins au début) – c’est fou ce qu’on peut faire avec l’argent des autres qui déboule régulièrement grâce à l’impôt ! « CITOYENS MALHEUREUX » Mais ceci ne saurait masquer que fondamentalement, les Pinçon-Charlot sont des citoyens très très malheureux qui s’inquiètent de l’avenir d’un monde laissé aux mains des exécrables 1 %. Car si leurs ouvrages de l’époque du CNRS se présentent sous la forme d’études universitaires aux titres assez neutres – Dans les beaux quartiers (1989), La Chasse à courre, ses rites et ses enjeux (1993), Voyage en grande bourgeoisie (1997), Châteaux et châtelains, les siècles passent, le symbole demeure (2004) – Monique et Michel n’en avaient pas moins déjà identifié combien « les riches » constituaient une menace absolue pour le reste de l’humanité. Dès leur départ en retraite en 2007, ils poursuivent leur travail, mais il ne s’agit plus de s’en tenir à une dimension descriptive de la reproduction sociale et des codes socio-culturels qui cadrent l’appartenance à la classe des « dominants » comme ils le faisaient auparavant. Il s’agit d’entrer dans le champ de la dénonciation politique de ces classes aisées qui, par leur existence même, leur mode de vie et leurs activités entrepreneuriales, plongent le reste du monde dans la misère et détruisent la planète avec l’aide de politiciens placés au sommet de l’État pour légiférer en leur faveur. Les titres de leurs ouvrages deviennent polémiques, leur notoriété s’envole et ils enchaînent les dédicaces à la Fête de l’Humanité. C’est d’abord Le Président des riches (2010) qui cible Sarkozy, son dîner au Fouquet’s et ses déclarations sur la « racaille » qu’il va nettoyer au Kärcher – une excellente preuve selon eux que nous sommes est bel et bien entrés dans une guerre des riches contre les pauvres. Puis vient La violence des riches (2013) et enfin, en 2019, Le Président des ultra-riches, chronique du mépris de classe dans la politique d’Emmanuel Macron. Monique Pinçon-Charlot nous décrit bien évidemment un Macron étiqueté néo-libéral à coups de mots-clefs frappeurs : ENA, commission Attali pour la libération de la croissance, passage chez Rothschild, artisan de la politique de l’offre de François Hollande. Un Macron qui ne cesse de faire des cadeaux aux riches, comme en témoignent la fin de l’ISF et la création d’un prélèvement forfaitaire unique (PFU ou flat tax) sur les revenus du capital. Ce qui revient selon elle à ce que : Si ce n’est qu’elle oublie complètement de dire que ce sont les 10 % de foyers fiscaux les plus riches qui paient 70 % de l’impôt sur le revenu et les 2 % les plus riches qui en acquittent 40 %. Si ce n’est qu’elle passe sous silence le niveau olympique de redistribution de notre État-providence et les 17 milliards d’euros lâché aux Gilets jaunes. Et si ce n’est qu’en l’occurrence, elle confond taux moyen et taux marginal d’imposition. Sa déclaration se révèle donc parfaitement inexacte, à l’image de tout son travail fait d’opinions et d’approximations hasardeuses qui confortent ses thèses anti-riches. Il faut dire que les Pinçon-Charlot ont toujours été « de gauche », de cette gauche extrême qui raisonne encore et toujours en termes de lutte des classes. C’est ainsi qu’ils votent pour le Mitterrand du programme commun de la gauche en 1981, pour le Mélenchon du Front de Gauche en 2012, qu’ils rejettent Macron et Le Pen en 2017 conformément à l’absence de consigne mélenchonienne, et qu’ils optent pour la liste du communiste Ian Brossat pour les élections européennes de 2019. Mais parallèlement à cela, ils ont toujours eu un peu de mal à trouver le représentant parfait de leur socialisme idéal, à tel point qu’après l’élection d’Emmanuel Macron, Monique décide de se présenter elle-même aux législatives de juin 2017 dans la circonscription des Hauts-de-Seine où elle réside (oui, à Bourg-la-Reine…). Avec pour seul appui celui d’un élu communiste inconnu, elle lance son programme d’une « gauche sociale et écologique » qui n’accepte plus « les conséquences criminelles des 1 % les plus riches » dont M. Macron serait selon elle le fidèle exécutant. Le verdict populaire n’est pas fameux : elle obtient 4 % des voix. Mais cela ne change rien au fait que les 1 % ont lancé contre les pauvres une guerre totale à trois niveaux que Monique Pinçon-Charlot s’emploie à dénoncer inlassablement à l’antenne de son ami Daniel Mermet : · Ils volent le peuple via la fraude fiscale qui n’est pas seulement de 100 milliards par an comme on l’entend dire parfois, mais de 300 milliards – et là, Monique mélange allègrement fraude, optimisation et niches fiscales. . Ils s’enrichissent grâce aux énergies fossiles émettrices de ce CO₂ qui détruit le climat, la planète et les plus fragiles, à tel point que le dérèglement climatique qu’ils ne freinent pas, bien au contraire, « va éliminer la partie la plus pauvre de l’humanité, sûrement plus de 3 milliards d’êtres humains ». · Du fait du pillage intensif de la nature qui provoque déforestation, urbanisation, bétonisation et pollution, ils sont les uniques responsables de la pandémie de Covid-19 et de toutes les pandémies qui surgiront dorénavant, conformément à la Stratégie du choc de Naomi Klein : Pas étonnant dès lors que l’on ait retrouvé récemment Monique très à l’aise dans le documentaire à sensation Hold-Up censé décrypter les dessous de la crise sanitaire et qu’on l’entende pousser ses thèses marxistes jusqu’à comparer la pandémie de Covid à l’holocauste des Juifs par les nazis (vidéo, 33′) : La sociologue admet du bout des lèvres avoir fait une erreur en utilisant le mot holocauste plutôt qu’extermination, comme si cela changeait quoi que ce soit. Elle regrette en outre de s’être associée au documentaire en question. Non pas en raison du complotisme délirant qu’il véhicule in fine – les vaccins anti-Covid contiendraient des nanoparticules qui permettraient aux « puissants » de contrôler les peuples via la 5G – mais dans la mesure où il n’a pas donné une place assez large à ses propres théories complotistes. Mais elle maintient tout le reste. Pourquoi s’en étonner ? C’est sa thèse de toujours. Elle, les Riches, elle les déteste. Télérama ne s’en remet toujours pas.
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Il ne vous aura peut-être pas échappé que l’on parle en ce moment de climat. Des milliers de bureaucrates, des dizaines de milliers d’activistes courent d’un bout à l’autre de Copenhague, la ville où tout va se jouer. La ville où l’on prétend que tout va se jouer, ce qui n’est pas la même chose. Je vous laisse ci-dessous un article que j’ai écrit dans Charlie-Hebdo, publié le mercredi 9 décembre 2009. Il résume très exactement ce que je pense de la conférence sur le climat. Il est donc parfaitement inutile que j’en écrive un autre. Et je demande respectueusement, mais fermement, aux « climato-sceptiques » de s’abstenir de leurs commentaires habituels. Qu’ils aillent exercer leur art du complot mondial ailleurs qu’ici. Ce n’est pas l’espace, ce n’est pas le cyberespace qui manque. Ma position est celle de James Hansen, le climatologue américain directeur de l’Institut Goddard pour l’étude de l’espace (Goddard Institute for Space Studies). Le dérèglement climatique en cours est « semblable au problème de l’esclavage affronté par Abraham Lincoln ou au problème du nazisme auquel Winston Churchill a fait face (…) Sur ce genre de problèmes, vous ne pouvez pas faire de compromis. Vous ne pouvez pas dire : “réduisons l’esclavage, trouvons un compromis et réduisons-le de 50% ou réduisons-le de 40%” ». En bonne logique, je ne veux pas dialoguer avec ceux qui nient ce phénomène extraordinaire qu’est le réchauffement global. Je sais que cela fait mauvais genre, mais je m’en fous royalement. Je ne veux pas. Et voici donc l’article que j’ai écrit pour Charlie-Hebdo : Oubliez tout ce que vous lisez sur Copenhague. Non que tout soit faux, non que tout soit idiot. Mais la conférence sur le climat est définitivement saccagée par une armada d’experts autoproclamés, qui usent de sigles inconnus enrobés dans une langue insaisissable. Ils sont les maîtres de la discussion, et signent la mort du débat et de toute démocratie à coup de REDD, CCNUCC, FIC, FCPF, SREP, PSA, FEM, FA, PPCR. Ça fait tout de suite envie. Une caste tient donc le manche d’une gigantesque partie de poker menteur. Ou de pouilleux, ce jeu où il ne faut surtout pas se retrouver avec le valet de pique à la fin. Tout le monde ment, et personne ne veut être le pouilleux de Copenhague. Il faudra montrer qu’on est le meilleur, et en tout cas pas le pire. D’un côté les mastodontes du Sud, Chine en tête, qui ne veulent pas qu’on les oblige à diminuer leur croissance. Et d’un, ils n’ont que ça dans la tête. Et de deux, si ça s’arrête, c’est l’explosion sociale, avec eux au milieu. De l’autre, le Nord, pour lequel la frénésie de consommation matérielle n’est pas négociable. Il n’y a, pour ses dirigeants, qu’une voie et une seule : l’expansion, le ravage, la télévision plasma dans toutes les pièces. Entre les deux, les pégreleux d’Afrique ou des îles menacées par la montée des mers, qui vont tenter d’arracher des miettes. Pour ce qui nous concerne, nous les Français, la chance est au rendez-vous. Car nous avons Sarkozy, bien entendu. Dans son univers d’esbroufe et de sondages, il suffit de trois caméras pour monter tout un cirque. Le Grand Barnum n’attend plus que lui. Que va-t-il se passer ? Rien. Il va chanter la gloire du piteux Grenelle de l’Environnement, vanter notre magnifique nucléaire, qui émet si peu de gaz à effet de serre, et serrer la main des Indiens, et des Mexicains, et des Indonésiens et des Malgaches et des Surinamais et des Fidjiens. La loi sur l’énergie votée le 13 juillet 2005 oblige théoriquement à diviser par quatre nos émissions de gaz avant 2050. Ce qu’on appelle une révolution, qui passerait par une rupture dans nos modes de vie. Mais les connaisseurs du dossier ricanent ouvertement, et certains l’écrivent. Jean Syrota, rapporteur de la très officielle Commission Énergie, en 2008 : « Les résultats des scénarios volontaristes traduisent l’extrême difficulté pratique de dépasser le facteur 2,1 à 2,4, sans changement profond des comportements et sans rupture technologique prévisible à ce jour (1) ». Traduction : l’objectif de division par 4 à l’horizon 2050 est une vue de l’esprit. Disons une pignolade. Et Syrota le polytechnicien d’ajouter cette phrase faite pour les inventeurs de la prime à la casse automobile : « Il est clair que les tendances actuelles en matières de déplacements privés, de transport de matières premières pondéreuses ou de produits manufacturés ne sauraient être durablement prolongées ». Cela, Sarko le sait évidemment, mais comme il veut être réélu tranquillement en 2012, il lui faut à la fois ne rien faire et prétendre le contraire. Ne rien faire qui indispose sa base sociale, pour qui – exemple entre 100 -, la bagnole est sacrée. Et faire croire aux naïfs qui ont cru au Grenelle que Sarko est écolo, ce qui ne pourrait qu’aider à ratisser des voix au premier tour des présidentielles, décisif pour creuser l’écart. Donc, rien de vrai. Le vrai, c’est que les émissions mondiales de gaz explosent. Elles ont augmenté de 41 % entre 1990 et 2008, alors que le protocole de Kyoto espérait une baisse de 5,2 % en 2012, c’est-à-dire demain. Ces chiffres vont au-delà du scénario le plus pessimiste établi par le Giec, comme vient de le constater, effaré, le climatologue Hervé Le Treut. Encore y a-t-il peut-être pire. 26 climatologues de grande réputation parlent désormais d’une augmentation moyenne de la température de 7° aux alentours de 2100 (2). Un authentique cataclysme, qui balaierait tout. Fermez donc la télé, car vous n’y apprendrez rien. La clé de Copenhague est ailleurs. Notre Nord à nous, Etats-Unis compris, a un besoin vital que le Sud continue à produire des merdes à prix cassés. Des fringues, des jouets, des ordinateurs. C’est ainsi et seulement ainsi qu’ils pourront continuer à acheter nos turbines, nos avions, nos centrales nucléaires, nos parfums. Le Sud ne peut donc que poursuivre la marche en avant vers l’abîme, et augmenter massivement ses émissions de gaz. Et nous aussi, mais un peu moins, car nous cramons du combustible fossile depuis déjà deux siècles. Un exemple, pour la route. L’élevage mondial, essentiellement industriel, émet selon la FAO (2006) plus de gaz à effet de serre - 18 % - que tous les transports humains réunis, de la bagnole à l’avion, en passant par le train et le bateau. Mais une nouvelle étude américaine sérieuse (3), reprenant les comptes à zéro, estime que l’élevage représenterait 51% des émissions humaines. Le meilleur moyen de lutter contre le dérèglement climatique, dans tous les cas, serait de diviser l’hyperconsommation de viande par trois ou quatre. Mais aucun responsable n’en parle, car ce serait s’attaquer enfin à un lobby industriel. Et donc, silence. Ce qui est en cause à Copenhague, c’est un principe d’organisation. Une histoire enracinée, dominée par un imaginaire devenu fou. Le monde est devenu une industrie. Elle commande tout. Navré de le dire brutalement, mais ce sera elle, ou nous. …...............................
biased
"La 11è heure" est une profonde réflexion sur l'homme et sa relation avec l'environnement, un film qui rejoint "Home" de Yann Arthus Bertrand dans la prise de conscience du parcours de l'humanité. Pendant des millénaires, l'homme avait pour seule source d'énergie le Soleil. Les végétaux tirent leur énergie du Soleil, et l'homme utilisait ces végétaux pour se nourrir, pour s'habiller ou pour se chauffer. Il utilisait aussi les animaux, nourris eux-mêmes par les végétaux, donc là encore par le Soleil. La quantité maximale d'énergie disponible pour l'humanité était donc déterminée exclusivement par l'énergie reçue du Soleil et transformée par d'autres organismes vivants. Tant que cette limite a existé, la population humaine est toujours restée en dessous de 1 milliard. Puis, l'homme a découvert le moyen d'utiliser des énormes réserves d'énergie solaire: les carburants fossiles, c'est à dire "l'énergie de millions d'arbres pendant des millions d'années", comme le dit très bien Yann Arthus Bertrand dans "Home". Il y eut d'abord le charbon, puis une énergie encore plus concentrée avec le pétrole et le gaz. Dès lors, en 150 ans (c'est à dire une fraction de seconde dans l'histoire de la Terre), les moyens de la civilisation humaine ont été décuplés, permettant à l'homme d'améliorer radicalement son confort matériel, de voyager ou de transporter des marchandises facilement d'un bout à l'autre de la planète, d'édifier de gigantesques mégapoles, d'exploiter encore plus de ressources naturelles, de transformer des milliards de tonnes de matières premières en objets matériels, et même d'aller sur le Lune. Mais cette énergie a aussi donné à l'humanité davantage de puissance destructrice, rendant possible des guerres et une pollution de l'environnement à une échelle inédite. Enfin, ce pactole énergétique a permis d'augmenter considérablement la production agricole, ce qui a rendu possible l'augmentation exponentielle du nombre d'humains sur la planète. Toute la société que nous connaissons a été édifiée sur le pétrole. Or le pétrole est en voie d'épuisement, et son utilisation massive est en train de provoquer un réchauffement climatique (bien réel) dont les conséquences seront la disparition de l'humanité (ou son retour à l'âge de pierre) dans le cas d'un emballement probable de ce réchauffement si la température globale augmente de plus de 2°. Beaucoup de choses concernant le futur sont incertaines. Mais il existe un petit nombre de choses absolument certaines et prévisibles. Et l'une de ces certitudes est que notre modèle de société fondé sur le pétrole est condamné à brève échéance... voir le film
true
Environ 50 000 altermondialistes ont débarqué à Montréal à partir du 9 août pour discuter des meilleurs moyens et des meilleures politiques publiques afin de « créer un monde meilleur ». Ces discussions et ces activités se tiennent dans le cadre du Forum social mondial (FSM), qui se veut une alternative au Forum économique mondial se déroulant chaque année en janvier à Davos, en Suisse. On va y parler de changements climatiques, de racisme, de droits des travailleurs, d’inégalités, de finance internationale, des Autochtones, etc. Je suis toujours très enthousiaste quand vient le temps de discuter d’idée pour « créer un monde meilleur ». Ça m’interpelle. C’est pour cela que je soumets et partage humblement de très bonnes idées qui mériteraient certainement d’être discutées lors des assemblées du FSM à Montréal. 1- Encourager le libre-échange encore plus. Parce qu’il s’agit du meilleur moyen pour éliminer la pauvreté. En 2015, pour la première fois, la pauvreté extrême touchait moins de 10% de la population mondiale, selon la Banque mondiale. Alors qu’en 1999, c’était 29% de la population mondiale qui souffrait d’extrême pauvreté. Au total, c’est 1 milliard de personnes qui ont été sorties de l’extrême pauvreté ces 20 dernières années. Et le capitalisme et le libre-échange ont été des facteurs déterminants, comme le souligne un rapport de la Banque mondiale C’est vrai que la Banque mondiale n’a pas la cote chez nos amis altermondialistes. Dans ce cas, laissez-vous convaincre par le (beaucoup plus cool) chanteur Bono. 2- Développer les ressources naturelles. Parce que cela crée de la richesse et de l’emploi sans endetter les contribuables comme les le font les « plans de relance » gouvernementaux. Et surtout parce que cela hausse notre niveau de vie à tous, incluant les citoyens des pays plus pauvres. 3- Encourager l’entrepreneuriat et laisser tomber les réglementations qui font mal à ceux qui veulent lancer des petites entreprises. Des camions de bouffe de rue, à la petite ferme bio jusqu’au prochain Apple, la paperasse et la bureaucratie excessive, surtout dans les pays émergents, n’aident personne, étouffent l’innovation et encouragent la corruption. 4- Encourager la liberté économique dans les pays plus pauvres, notamment pour aider les femmes de ces pays à avoir accès aux soins de santé, à l’éducation et au monde du travail. Dans plusieurs pays pauvres, les femmes n’ont pas le droit d’ouvrir un compte bancaire ou encore de se défendre en justice. Or, les données empiriques montrent clairement que ces buts peuvent être plus facilement atteints lorsqu’un plus grand degré de liberté économique prévaut dans un pays. 5- Réduire l’influence des syndicats dans le monde de l’éducation pour assurer la compétence et l’innovation en éducation. Prenons l’exemple du Québec. Rappelons que, d’une part, il est pratiquement impossible de congédier un enseignant incompétent, et que de l’autre, les plus compétents ne sont pas assez valorisés dans ce système ou on tend à niveler par le bas. C’est pourtant l’avenir de nos futurs leaders qui est en jeu. 6- Trouver des solutions réalistes aux changements climatiques. Pour cela, il importe de s’éloigner des discours émotifs ou moralisateurs qui peuvent mener à de mauvaises solutions. Pour ne prendre que deux exemples, les subventions à la production d’énergies renouvelables, ou aux subventions à l’achat de véhicules personnels électriques, comptent parmi les moyens les plus chers, et par ailleurs peu efficaces, pour réduire les émissions de GES. Il faut plutôt s’attarder aux résultats concrets de telle ou telle politique, et calculer les coûts tout autant que les avantages. 7- Abolir les subventions et les systèmes de gestion de l’offre en agriculture dans les pays riches et ouvrir les frontières aux produits des producteurs du sud. Le système de gestion de l’offre fixe les prix des aliments, établit des barrières tarifaires dans le but d’empêcher l’importation de produits étrangers, et limite la production au moyen de quotas. Si elle profite à certaines fermes, cette politique nuit aux 35 millions de consommateurs canadiens – et aux transformateurs qui utilisent ces produits comme ingrédients – en les forçant à payer plus cher. En faisant grimper le coût du panier d’épicerie, la gestion de l’offre frappe les pauvres cinq fois plus durement que les riches. En effet, ce système impose un coût additionnel de 339 $ par année pour les ménages les plus pauvres. J’ai bien l’impression que plusieurs participants au Forum social mondial ne seront pas d’accord avec ces idées. Dommage, parce que si le but est vraiment de « créer un monde meilleur », j’ai l’intime conviction – et des données empiriques pour vous en convaincre – que c’est en appliquant ces idées que nous y arriverons. — Sur le web
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Un événement d’envergure planétaire s’est produit ce week-end, qu’il serait dommage de ne pas honorer comme il convient : Cécile Duflot vient de se déclarer candidate à la « primaire de l’écologie » pour concourir à l’élection présidentielle de 2017. J’entends déjà quelques lecteurs non-Français se demander « Cécile qui ? », question légitime à laquelle la seule réponse rationnelle est : « Laissez tomber, vous avez mieux à faire ». Je ferais sans doute bien d’en faire autant, mais que voulez-vous : on est bien obligé d’avoir de temps en temps un œil sur ses adversaires. DUFLOT CANDIDATE À ÊTRE CANDIDATE EELV est le parti naturel pour promouvoir la « cause climatique », même si Jean-Luc Mélenchon a curieusement décidé de rivaliser sur ce terrain. (J’en profite pour lancer un appel : je serais très intéressé à ce qu’un partisan de Jean-Luc Mélenchon m’explique en quoi, pour un candidat « 100% à gauche », mettre la « crise climatique » en tête de gondole est une attitude rationnelle. Pour moi, l’électeur de la gauche de la gauche est plutôt le petit salarié qui a perdu ses illusions sur les rapports de classes, et non le CSP+ de centre-ville qui trie ses déchets pour sauver la planète. Bon, je dis ça, je dis rien…) Donc, disais-je, Cécile Duflot est candidate à être candidate. La déclaration de candidature de Jean-Luc Mélenchon (encore lui, je sais, je m’égare encore, que voulez-vous, j’ai un faible pour les bons orateurs, et Cécile Duflot, au fond, m’ennuie encore plus qu’elle ne m’agace… mais je vais y arriver). La candidature de Jean-Luc-Mélenchon, disais-je, avait un côté surréaliste en balançant le climat au milieu d’autres choses. Celle de Cécile Duflot balance elle aussi son cheveu sur la soupe, cette fois en la personne du pape, au travers de son encyclique Laudato Si. Prendre le pape comme référence morale, pour une ancienne dirigeante d’un parti comme EELV, ça ne manque pas de sel, mais au fond ce n’est pas si étonnant : comme je l’ai signalé dans mon dernier bouquin, l’encyclique a tout pour réjouir les ennemis jurés de l’Église, qui y voient à raison une énorme fissure dans la doctrine chrétienne et le retour à une forme de paganisme. Le simple fait qu’une Cécile Duflot s’inspire du pape devrait mettre la puce à l’oreille des catholiques sur la dérive religieuse de l’occupant du trône de Pierre. (Mais bon, c’est leurs oignons.) L’écologisme contemporain a de plus en plus des accents de religion concurrente à la religion chrétienne, et le fait que Cécile Duflot termine sa déclaration par les mots « Avec foi » en dit long sur cet aspect des choses. DUFLOT À L’ÉLYSÉE, CE SONT LES CLIMATOSCEPTIQUES EN PRISON La partie « climatique » de la déclaration de Cécile Duflot est une digne reprise de l’une de ses tribunes antérieures qui lui avaient valu un accessit au Climathon l’an passé : Je plaide pour que l’impératif climatique soit rendu constitutionnel et que notre république devienne une république écologique, digne des questions soulevées par l’anthropocène. Avec Cécile Duflot à l’Élysée, le climatoscepticisme deviendrait contraire à la Constitution, ce qui donnerait peut-être les armes juridiques pour embastiller les récalcitrants. La douce Cécile pourra sans doute compter sur le fichier que projette de faire Corinne Lepage, autre écologiste bien intentionnée lauréate du Climathon. Le caractère « bobo » de la candidature annoncée se lit dans l’absence totale des mots « chômage » et « emploi » – pas seulement des mots, d’ailleurs : le sujet lui-même n’apparaît nulle part. En revanche, les mots « je », « moi », « mon », apparaissent pour ainsi dire à chaque ligne. Histoire de comparer, je suis allé dénicher la déclaration de candidature à la candidature, publiée elle aussi sur internet, d’Alain Juppé. (Coïncidence d’importance cosmique : celle-ci date d’il y a exactement deux ans : 20 août 2014, comme quoi cet article est décidément propice aux plus inutiles digressions.) Qu’on ne lise pas dans ce qui suit un appel à voter pour ce dernier, mais force est de reconnaître que son texte a une autre ampleur, tout bêtement parce que son auteur y parle d’autre chose que de lui-même. Dans ce texte d’Alain Juppé on trouve notamment un passage vantant les mérites de la « croissance de demain » qui, nous affirme-t-il, « se nourrira des progrès exponentiels des techniques de l’information » (c’est moi qui souligne). Ça fait quand même plaisir de voir quelqu’un qui, loin d’être victime de peur exponentielle, affiche au contraire le concept comme porteur d’espérance. Cécile Duflot, elle, dénonce pour la millième fois la « croissance pour la croissance » et la « gabegie généralisée de la société de consommation » (dont elle fait pourtant partie elle même sans en être plus dérangée que cela). Désormais, l’idée de progrès semble forcée de se replier à droite de l’échiquier politique, et c’est fort dommage. — Sur le web
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La jeunesse se mobilise contre le réchauffement climatique. À Paris, dans la fac de Jussieu, 300 élèves réunis en assemblée générale ont décidé vendredi de lancer des "grèves scolaires" pour l'environnement, rapporte Le Monde. Les étudiants promettent des actions de désobéissance civile dès le 15 février. En Australie, aux Etats-Unis, au Canada, mais aussi en Belgique, aux Pays-Bas, en Allemagne ou encore Suisse, des manifestations similaires réunissent des dizaines de milliers d'étudiants et de lycéens. Ces derniers suivent le mouvement international des "vendredis verts" lancé par la Suédoise Greta Thunberg. Cette jeune fille âgée d'à peine 15 ans s'est notamment exprimée à la COP24 et au forum de Davos et invite les jeunes à faire pression sur les Etats pour obtenir une véritable réponse à l'urgence climatique. Depuis septembre 2018 et suite aux appels de YouTubeurs, de célébrités et d'associations, les "marches pour le climat" réunissent chaque mois de nombreux manifestants. Mais pour Lena Lazare, étudiante en licence de physique à Sorbonne Université, elles "ne suffisent pas". "On veut réaliser des actions plus efficaces, comme des blocages, et attaquer les vrais responsables, notamment les multinationales", témoigne la jeune militante au Monde. Un rendez-vous symbolique les attend le 15 mars prochain, date prévue par Greta Thunberg pour une grève scolaire mondiale. Une trentaine de villes ont déjà répondu à l'appel du collectif Youth for Climate France, notamment Strasbourg et Nantes.
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À travers deux nouvelles études publiées aujourd’hui, l’Association végétarienne de France et Greenpeace France montrent, données de terrain à l’appui, que l’option végétarienne quotidienne est une solution simple, efficace et bénéfique pour l’environnement comme pour la santé. Elles dénoncent également la posture d’entrave du gouvernement, à travers le décryptage de l’étude d’impact réalisée sur le projet de loi « climat et résilience ». Consultez l’étude sur option végétarienne quotidienne Consultez le décryptage de l’étude d’impact L’étude d’impact du gouvernement sur le projet de loi « climat et résilience » occulte le formidable potentiel de l’option quotidienne végétarienne dans les cantines Alors que les discussions autour du projet de loi « climat et résilience » vont débuter le 8 mars et évoqueront notamment la question des repas végétariens dans les cantines, les député·es s’appuieront sur une étude d’impact biaisée, à la limite du manque d’éthique. Les auteurs font un usage très problématique des études de santé nutritionnelle, en les dévoyant de façon à leur faire dire parfois exactement l’inverse de ce qu’elles démontrent, et toujours à l’encontre des menus végétariens. Par ailleurs, considérant le volontariat comme base de la mise en place de l’option végétarienne, l’étude d’impact estime que seuls 15% des repas de la restauration collective publique seraient concernés par l’application de la loi, un chiffre qui met en lumière le manque d’ambition assumé du gouvernement. Pourtant, si la mesure devenait obligatoire et concernait l’ensemble de la restauration collective publique, sachant que trois milliards de repas y sont servis chaque année (et non deux milliards, comme mentionné dans l’étude), alors le bénéfice en matière d’empreinte carbone pourrait être jusqu’à 5 à 10 fois supérieur à celui estimé : de 0,77 à 1,35 million de tonnes éqCO2/an — soit presque autant que les émissions générées par l’ensemble des transports à Paris pendant un an (1,6 million de tonnes éqCO2). Cette étude d’impact révèle la position de l’Etat sur le sujet, en défaveur d’une véritable évolution et loin d’être à la hauteur des enjeux. L’option végétarienne quotidienne est une solution éprouvée, viable et aux larges bénéfices L’option végétarienne quotidienne est d’ores et déjà une réalité pour plus de 200 villes et communes, quels que soient leur taille et modes de gestion, ainsi que pour des dizaines de structures de la restauration collective publique telles que les Crous, les restaurants administratifs, les hôpitaux, etc., à travers 64 structures donneuses d’ordres. Dans le cadre de leur enquête, l’AVF et Greenpeace ont interrogé plus de la moitié de ces structures, partout sur le territoire. Il en ressort que l’option végétarienne coûte moins cher que le menu standard en matières premières et permet ainsi à une grande partie des structures interrogées de proposer une montée en gamme de leur menu. Les options végétariennes sont choisies dans plus de 16% des cas en moyenne, et le gaspillage alimentaire n’a pas augmenté pour 85% des structures ; il a même été réduit dans certaines cantines. Par ailleurs, si une surcharge de travail peut surgir au départ, avant d’être absorbée, 94% des structures interrogées n’ont pas eu à effectuer d’achat de matériel supplémentaire. L’expérience de terrain montre ainsi que les freins souvent évoqués par les détracteurs de cette mesure s’avèrent largement surmontables voire infondés, laissant apparaître l’option végétarienne quotidienne comme une solution simple, efficace et bénéfique. « Cette étude montre que l’expérimentation sur la base du volontariat a déjà eu lieu : plus de 200 villes et des dizaines de structures l’ont déjà mise en œuvre, nous avons des résultats sur ses impacts principaux, et nous savons que c’est possible techniquement, indique Elyne Etienne, responsable du pôle Végécantines de l’Association végétarienne de France (AVF). Les élus et agents qui l’ont mise en œuvre ont perçu la demande sociétale qui existait et l’importance de ce sujet, ils nous montrent une direction à prendre. C’est maintenant au gouvernement de se donner les moyens de généraliser ce qui est déjà un succès sur le terrain. » Mais l’État et le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie en particulier, s’installent dans une posture idéologique en bloquant toute avancée en la matière. L’État, plutôt que d’assumer ses responsabilités en proposant l’option végétarienne quotidienne dans l’ensemble de la restauration collective publique, se décharge sur les collectivités territoriales en proposant une loi qui ne concerne que les restaurants dont elles ont la gestion. qu’elles gèrent, et non pas sur celles relevant de la responsabilité des collectivités territoriales, sans pour autant les accompagner. « Il est nécessaire de sortir par le haut de l’opposition stérile entre viande et sans viande. La végétalisation de nos assiettes est une nécessité, tout comme la montée en gamme des viandes et des produits laitiers que nous consommons, déclare Laure Ducos, chargée de campagnes Agriculture et Alimentation de Greenpeace France. Face aux élevages industriels qui polluent et importent du soja OGM, il est indispensable de soutenir les élevages à taille humaine et vertueux du point de vue environnemental et humain. La restauration collective est un levier d’action en ce sens : le recours à plus de protéines végétales permet de soutenir la structuration des filières de légumineuses dans les territoires, et le budget dégagé par cette évolution peut être réinvesti dans de la viande bio et locale. » L’Association végétarienne de France et Greenpeace demandent aux député·es et au gouvernement de ne pas passer à côté d’une opportunité historique : la généralisation de l’option végétarienne quotidienne est techniquement et économiquement faisable. Cette mesure répond à une véritable attente sociétale, elle est bénéfique pour notre santé, les éleveurs et éleveuses de nos territoires, pour la planète et elle permet aux convives comme aux personnels de cuisine de découvrir de nouveaux aliments. C’est un levier d’action bénéfique pour toutes les parties prenantes, facile à actionner, et qui ne demande plus que du courage politique pour être mis en œuvre.
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Un iceberg de 300 km2, soit le triple de la superficie de Paris, s'est détaché de l'île du Pin en Antarctique, rapporte l'Agence spatiale européenne dans une vidéo. Ce phénomène, le "vêlage", est naturel. Il est toutefois ici d'une ampleur exceptionnelle dans un contexte de réchauffement climatique. "Ces images montrent bien que l'île du Pin répond dramatiquement au changement climatique", assure à CNN Mark Drinkwater, chef du département Observation terrestre de l'Agence spatiale européenne. Et d'ajouter : "La montée des eaux peut avoir un immense impact économique et social, alerte Mark Drinkwater. Ces satellites montrent la masse que nous avons perdue." La mission Copernic avait déjà repéré il y a plusieurs jours des fissures en surface du glacier. Selon lui, l'augmentation de la température des océans et le déclin des chutes de neige empêchent le glacier de se reconstituer. "Depuis le début des années 1990, la vitesse de perte de glace du glacier de l'Île du pin a augmenté de façon dramatique atteignant plus de 10 mètres par jour", indique l'Agence spatiale européenne dans un communiqué, souligne BFMTV. Les records de chaleur se multiplient actuellement dans l'Antarctique. Le 9 février, il a fait plus de 20,75 degrés sur l'île Seymour (également appelée Marambio) au bout de la péninsule ouest-antarctique face à la pointe australe de l'Amérique du Sud. Une étude publiée dans la revue Earth System Dynamics prévoit que la seule fonte dans l'Antarctique pourrait entraîner une hausse globale du niveau des océans jusqu'à 58 centimètres d'ici la fin du siècle si le rythme global des émissions de gaz à effet de serre reste inchangé.
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En dépit du fait que la propagande climatique continue à mettre en avant l’effet de serre du CO2 qui doit (en théorie) conduire à un réchauffement généralisé de la planète, des climatologues et astrophysiciens disposant d’une solide formation en mathématique continuent à ne s’intéresser qu’à l’activité du Soleil, le tout premier paramètre influençant le climat de la Terre dans des échelles de temps « non géologiques » contrairement aux autres paramètres beaucoup plus étalés dans la durée comme les variations d’obliquité et d’excentricité de l’orbite de la Terre. Ce sont deux paramètres distincts qui doivent être analysés séparément. Une petite équipe de scientifiques s’est donc encore une fois penchée sur l’évolution de l’activité solaire en choisissant une approche différente de celle du Docteur Valentina Zharkova. Celle-ci avait formalisé à l’aide d’équations mathématiques l’évolution du champ magnétique solaire et avait conclu que l’activité magnétique solaire allait décroître durant les quelques 40 années à venir puis la situation redeviendrait normale vers la fin du XXIe siècle. De l’activité magnétique du Soleil découle directement l’irradiance solaire qui atteint la Terre. Cette irradiance se transforme en chaleur dont plus de 99% se dissipe dans l’espace sur le long terme et la conséquence directe est alors une modification des conditions climatiques, modifications toujours progressives en raison de la très importante inertie thermique des océans. Les Docteurs Herrera, de l’Université de Mexico, Soon de l’Université d’Harvard et Legates de l’Université du Delaware ont donc tenté avec succès une analyse de l’activité solaire telle qu’elle a été observée depuis plus de 3 siècles en comptant le nombre de taches solaires. Les données disponibles depuis le début du XVIIIe siècle sont le reflet d’un système complexe d’oscillations périodiques qui se superposent et ces physiciens ont choisi l’analyse spectrale des « ondelettes », Wavelet Transform en anglais, pour faire apparaître les diverses composantes cachées conduisant à cette variation de l’activité solaire dont dépend le climat de la Terre. Cette approche nécessite une puissance de calcul importante et la mise en place d’algorithmes permettant de faire apparaître le spectre temporel des diverses composantes modulant l’activité solaire. Il s’agit du traitement d’un ensemble de signaux, le nombre de taches solaires répertoriées chaque année depuis l’année 1700, abstraction faite de tout préjugé. Je rappelle ici qu’il n’est jamais fait mention de climat dans l’article cité en référence. Comme on pouvait s’y attendre la première « fonction périodique » commandant l’activité solaire détectée par cette approche est le cycle de onze ans bien connu. Le spectre des fréquences temporelles fait néanmoins apparaître d’autres fonctions qui, avec des moyens informatiques appropriés, vont être par la suite analysées à l’aide d’algorithmes adaptés ce qui a fait dire au Docteur Herrera qu’il avait mis à profit l’intelligence artificielle pour expliquer l’évolution de l’activité solaire. Il serait plus approprié de parler de traitement à haute complexité d’un grand corpus d’informations. Ces algorithmes ne sont pas artificiels puisqu’ils ont été écrits par des hommes dans le but d’effectuer des calculs complexes et fastidieux très rapidement. La première analyse des Wavelet Transform (WT) a permis de détecter des « harmoniques » de fréquences temporelles supérieures au cycle de 11 ans appelé cycle de Schwabe (rien à voir avec le patron du World Economic Forum) dont les fréquences sont de 22 ans, 60 ans et 120 ans, ces deux derniers cycles ayant été décrit par Rudolf Wolf. En examinant plus attentivement cette analyse à l’aide d’un algorithme plus sophistiqué il apparaît également un cycle de 5,5 années. Pour arriver à un tel résultat il a été adjoint au WT une analyse Bayesienne décrite par le mathématicien Bayes en 1763 dont le théorème peut être écrit de la manière suivante : Évènement postérieur = (Probabilité/évidence) x événement antérieur. En d’autres termes les paramètres analysés dépendent à chaque instant des paramètres antérieurs à cet événement et l’analyse Bayesienne permet une optimisation, étape après étape du calcul, des facteurs décrivant ces paramètres. Que faire alors de cet outil ? L’équipe de Herrera a utilisé plus de 500 paramétrages probabilistes pour atteindre un intervalle de confiance satisfaisant en ce qui concerne les données existantes sur les taches solaires afin de tenter de réaliser des prédictions crédibles – en lesquelles on peut faire toute confiance – pour les années à venir. Et c’est sur ce point que cette étude est tout à fait intéressante. Les paramètres de l’analyse Bayesienne des WT (wavelet transform) ont permis de réaliser des prévisions très précises jusqu’en 2100 : En a) les cycles solaires et la prédiction après 2019, en b) l’analyse WT mettant en évidence la composante harmonique d’une durée de 5,5 ans mise en évidence et confirmée au cours de cette étude, en c) l’analyse WT proprement dite, en d) les variations périodiques du cycle solaire de 11 ans enveloppées dans les modulations de 120 ans dont les maxima sont numérotés I, II, III et IV (prévision), en e) les variations périodiques du cycle solaire de 22 ans appellé cycle de Hale, en f) les variations du cycle de 60 ans dit de Yoshimura-Gleissberg et en g) le cycle de 120 ans aussi appelé de Wolf. Enfin en h) la nouveauté déduite des calculs est l’anomalie énergétique temporelle de chaque cycle de 11 ans. On retrouve le minimum de Maunder, le « petit âge glaciaire », suivi de l’optimum d’activité solaire moderne qui, selon les prévisions sera suivi d’une quarantaine d’années d’activité solaire effondrée proche de celle du petit âge glaciaire. Nulle part la publication ne fait allusion à une modulation du climat car il ne s’agit que d’une analyse de l’activité solaire à partir des taches solaires et non des proxys isotopiques qui ont permis une reconstitution de l’activité solaire sur une beaucoup plus longue période et il n’est fait aucunement mention de la mécanique céleste car celle-ci n’exerce aucun effet sur l’activité solaire. via https://jacqueshenry.wordpress.com
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Allocution faite à l’occasion de la Journée de conférences/débats sur la question climatique organisée par l’Association des Climato-Réalistes le jeudi 7 décembre 2017 à Paris (Musée Social, 5 rue Las Cases). Monsieur le Président Václav Klaus, Mesdames et Messieurs, De l’avis général, la COP23 est un échec. Est-ce réellement le cas ? Pour s’en assurer, je vous propose d’analyser la résolution adoptée au terme de cette réunion « Conférence des parties » (COP) de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques qui vient de se tenir à Bonn, en Allemagne. Le communiqué final de la COP23 débute par cette phrase : Une phrase qui ne veut, bien entendu, strictement rien dire, puisqu’il s’agissait par hypothèse de faire le bilan (passé) de la réunion qui venait de se tenir et non d’annoncer de futures réunions. Le ton est donné. Il est ensuite rappelé que La survie ! C’est de la survie de pays entiers qu’il est donc question ! Une affirmation qui, d’un strict point de vue scientifique, est sans fondement. Est ensuite annoncée l’adoption d’un « Plan d’action pour l’égalité des sexes », dont la mention dans la résolution finale d’une réunion sur le climat n’étonnera que ceux qui ne sont pas familiers de la glorieuse littérature onusienne. La COP23 se réjouit de l’adoption d’ « un rapport scientifique spécial, réalisé pour la Conférence par Future Earth et Earth League« , deux ONG environnementalistes qui n’ont bien sûr rien de scientifique. Ce qui est doublement erroné : d’une part, la science n’indique en aucune façon une aggravation des occurrences ou intensité des catastrophes naturelles (mensonge n°1), d’autre part le lien entre catastrophes naturelles et réchauffement climatique n’a jamais été établi (mensonge n°2). « Irrépressible », soutenu par « toutes » les sphères de la société, « partout » : même Ceaușescu n’aurait pas osé. Surtout après le retrait américain. Est ensuite annoncée une série d’initiatives locales visant à promouvoir les énergies renouvelables. Des initiatives qui ont en commun d’être très « locales » en effet, dans un futur hypothétique, et toujours financées par l’Occident. Est ensuite annoncée la « création d’une nouvelle association visant à renforcer la couverture médiatique et les reportages sur le climat dans le Pacifique », ce qui ne manquera pas de réjouir ceux qui estiment que nos médias ne parlent pas encore assez du climat. « L’Alliance pour la sortie du charbon » est également célébrée et signée entre autres par la Belgique qui n’a, simple détail, aucune centrale au charbon en activité. N’oublions pas de relever, pour conclure, l’initiative « America’s Pledge », qui Dit autrement, un organisme onusien met en place un mécanisme pour contrevenir à la politique officielle de la présidence et de la majorité parlementaire des États-Unis d’Amérique. Good luck, et tellement révélateur d’une certaine arrogance onusienne sans le moindre égard pour la volonté démocratique des peuples. N’étaient les sommes considérables qui sont en jeu, on serait tenté de qualifier la COP23 de risible mascarade et de passer immédiatement à autre chose, tant ce communiqué ridiculise ses auteurs et les participants de la COP23. Cet échec est-il conjoncturel ou structurel ? On assiste, selon moi, à la fin d’un processus. Quand le 1er juin 2017, le président des États-Unis annonce sur la pelouse de la Maison-Blanche que son pays se retire de l’Accord de Paris, la fête est finie. En effet, quelle est la substantifique moelle de l’Accord de Paris ? La décarbonisation de l’Occident, financée par l’Occident et la décarbonisation du reste du monde, également financée par l’Occident. En réalité, seule la première de ces deux décarbonisations commence maintenant puisque le reste du monde se voit reconnaître de facto — notamment la Chine — le droit de continuer à augmenter ses émissions de CO2 au moins jusqu’en 2030 (sic). Cette résurgence tardive du tiers-mondisme se concrétise par le Fonds vert, alimenté chaque année à concurrence de 100 milliards de dollars — chaque année ! — au profit, concrètement, de chefs d’État asiatiques, africains, etc. Comment ces États pourraient-il ne pas défaillir de plaisir en contemplant la perspective de cette manne ? Comment la haute finance pourrait-elle ne pas s’en réjouir, elle qui serait immanquablement appelée à gérer ces sommes astronomiques directement prélevées dans la poche des contribuables occidentaux au profit de chefs d’État étrangers ? Tel est, Mesdames et Messieurs, la formule magique de l’Accord de Paris. Était. Car maintenant que les Américains se sont retirés, il revient aux seuls Européens d’alimenter les Fonds vert. Or, les États européens, qui sont à la fois surendettés et qui pratiquent des prélèvements fiscaux déjà confiscatoires et les plus élevés au monde, sont financièrement incapables de se substituer aux Américains. Dès lors, l’Accord de Paris devient déjà nettement moins séduisant pour le « reste du monde » (ceux qui vont recevoir l’argent des contribuables occidentaux tout en continuant d’augmenter leurs émissions de CO2). Il le deviendra moins encore quand il s’avérera que les Européens ne sont pas même aptes à honorer leurs propres engagements — ce qui immanquablement arrivera, car les caisses sont vides. Et puis, il y a la réalité économique. Déjà aujourd’hui, l’électricité allemande est trois fois plus onéreuse que l’américaine. Il n’y a pas une seule entreprise allemande — à l’exception de quelques grandes — pas une seule PME, pas un seul entrepreneur et, surtout, pas un seul ménage, qui ne s’en trouve cruellement pénalisé. À politiques inchangées, cette divergence transatlantique ira s’accentuant, jusqu’à atteindre des niveaux intenables même pour l’économie allemande, a fortiori pour des nains économiques tels que la Belgique. Par ces deux motifs, parfaitement rationnels et purement analytiques, nous sommes en mesure de diagnostiquer, Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, le caractère structurel et non plus seulement conjoncturel de l’échec de la COP23. Je vous remercie pour votre attention.
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C’est France-Info qui aura eu les bonnes grâces du fier Marquis de Seine-Saint-Denis, et qui nous propose donc une interview à bâtons rompus, cassés, mâchonnés et découpés. Et sur le sujet de l’actuelle canicule estivale, il n’y a pas que l’asphalte et l’air qui soient chauffés à bloc : Claude, à peine le gros micro mou saisi, s’embarque dans l’habituelle propagande climato-réchauffiste, à laquelle il ajoute sa célèbre Magic Touch™ de n’importe quoi aspergé avec vigueur : Et voilà, nous sommes à peine à 30 secondes d’échanges qu’il envoie déjà une bordée de 155mm de son Yamato personnel à l’attention des journalistes et des auditeurs à peine réveillés. Ce type n’a aucune pitié et nous inflige donc une dérèglementation du climat qui l’enquiquine beaucoup et justifie amplement, selon lui, qu’on oblige les véhicules à contourner Paris, voire toute sa banlieue, pour assurer à la métropole une léthargie paisible dans une atmosphère virginale. Le journaliste en face de lui, passablement amoindri par l’impressionnante salve de conneries débitées à rythme soutenu, ne parvient pas à lui faire comprendre qu’une nouvelle sanction des véhicules polluants revient à pénaliser les moins riches ; Claude, chaud boulette, embraye sur les miyons de réfugiés climatiques (35, mon brave monsieur, 35 !) qu’il y aura inévitablement à la fin de l’année – il tient sans doute ses chiffres de l’ONU – et que ce sont les plus pauvres qui ont des maisons passoires et qu’il faut donc agir contre le réchauffement, voilà voilà, circulez. Apparemment, l’angle choisi est de les tabasser de taxes et d’interdictions, donc. Subtil. On comprendra surtout qu’en malaxant avec vigueur tous les mots-clés actuels sur le climat, la chaleur et les efforts qu’il faut tous faire pour un avenir riant, Bartolone prête ici allégeance à son patron François dont l’hippopoconférence de fin d’année ne peut surtout pas foirer. C’est un bon soldat, le Claude. En outre, s’il a daigné venir parler au peuple, ce n’est pas pour s’entretenir de ces broutilles climatiques ni même des enquiquinements passagers de la SNCF avec ses horaires qui se ratent et ses voies qui se dilatent au point d’embrouiller le politicien dans le nom des stations, mais bien de sa campagne électorale pour les régionales, puisqu’il entend bien devenir le prochain patron de la Région Île-De-France. Petit souci, cette campagne débute avec la parution d’un rapport de la CRC, la Chambre Régionale des Comptes, particulièrement accablant sur sa gestion du département de Seine-Saint-Denis entre 2008 et 2012. Et lorsqu’on épluche le rapport, on comprend qu’il va être compliqué pour le candidat à la présidence de région de faire oublier sa gestion calamiteuse. Ainsi, prétextant en 2010 un « budget de révolte » (cf 4:00 dans la palpitante interview) pour rouspéter contre une dotation plus faible de l’État aux fastes de son département, il n’hésite pas à engager les dépenses à hauteur de ce qu’il estime être dû et non à celle de ce qu’il a reçu. Comme c’est mignon et tellement dans l’air du temps que de dépenser bien plus que ce qu’on a en se présentant comme un héros de la lutte anti-austérité (qu’on n’aura donc pas subie). En définitive, ne vous inquiétez pas, ce « budget de révolte » ne sera payé que par le contribuable (national ou départemental, Bartolone s’en fout). Et tant qu’à parler d’austérité, n’oublions pas le petit personnel. Bien qu’un cabinet de président du Conseil ne puisse en théorie excéder 11 personnes, la CRC a découvert à la suite d’une enquête minutieuse (historique des recrutements, fiches de paie, organigramme sur l’intranet…) que le cabinet a compté jusqu’à 14 personnes. Et cette petite entorse aux règlements au niveau du cabinet se retrouve, sous une autre forme, à tous les étages de l’administratif local : on apprend ainsi que les agents départementaux de la Seine-Saint-Denis ont un temps de travail réduit (28 heures par semaine pour les assistants sociaux, environ 27h30 pour les éducateurs, un peu plus de 27 heures pour les agents des collèges). Si Bartolone ne fait, en l’espèce, qu’hériter d’une situation précédente ultrafavorable, il n’a rien fait non plus pour ramener toutes les équipes aux 35 heures légales. Quant à la facture de l’écart représenté aux 35 heures (évaluée à 22 millions d’euros par la CRC), elle restera à la charge de… devinez qui ? Du contribuable, évidemment. Les exemples s’accumulent dans le rapport, comme celui d’emplois qui, s’ils ne sont pas fictifs, semblent bien douteux et dont la portée effective, en termes de productivité, laissent songeur. En définitive, cette liste de reproches assez longue brosse un tableau bien sombre d’une gestion qui « manque de fiabilité et de transparence » selon la CRC, aux bidouilles comptables qui ont pu altérer « la sincérité des budgets ». Pour un élu comme Claude Bartolone, c’est finalement sans surprise lorsqu’on se rappelle qu’il est directement responsable d’avoir contracté des emprunts toxiques dont le département n’est toujours pas dépatouillé (et loin s’en faut). Faut-il rappeler qu’à ce titre, et malgré les dénégations consternantes de l’élu, le département qui avait attaqué Dexia s’était retrouvé débouté de ses demandes ? Faut-il rappeler que tout montre que les élus qui ont contracté ces emprunts délétères étaient parfaitement au courant des catastrophes potentielles dans lesquelles ils engageaient leurs collectivités territoriales ? Et tant qu’on y est, comment ne pas dresser un parallèle (que certains trouveront, soyons certain, hardi) entre la situation financière catastrophique dans laquelle il laisse son département, laissé des années aux mains inaptes de communistes pour tomber dans celles, moites et dispendieuses, d’un socialiste sans honte, et la situation d’un pays européen en pleine tourmente, passé de communistes en socialistes divers et qui ont accumulé les déficits et les gabegies ? Alors que le Grexit (la sortie de la Grèce de la zone euro) n’a jamais été aussi proche, comment ne pas voir se profiler comme un « 93xit », ou, au moins, une faillite retentissante d’un département aux abois ? Décidément, cela présage d’un avenir rebondissant pour la région Île-de-France si elle tombait dans l’escarcelle du frétillant Claude. La réalité n’est décidément pas bisou pour le candidat à l’élection régionale : sa gestion complètement approximative, ses décisions basées sur l’émotionnel et non le rationnel, quitte à tortiller le sens des mots et des lois pour parvenir à ses fins politiques personnelles, tout ceci lui revient maintenant dans le pif avec une vigueur presque réjouissante. Le timing est impitoyable puisqu’on est précisément au moment où le personnage s’élance à l’assaut du niveau de pouvoir supérieur, mais il est aussi nécessaire puisqu’il permettra de rappeler ce que valent vraiment nos « hommes de responsabilité » lorsqu’on leur fournit le pouvoir et les robinets à pognon. On peut raisonnablement douter que ceci aura un effet quelconque dans la mémoire de l’électeur, particulièrement fugace, mais le rappel reste toujours utile. Notons que pour finir son interview, Bartolone, probablement frappé d’une rare lucidité, explique vouloir sauver « Les Guignols ». Faut-il y voir enfin un désir de reconversion à sa portée ? —- Sur le web
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Greenpeace lance un jeu sur Internet pour appeler les citoyens à caricaturer les campagnes de pub mensongères des constructeurs automobiles. « Campagnes de pub omniprésentes, communication institutionnelle agressive : en faisant croire qu’ils font le maximum pour réduire l’impact des voitures sur le dérèglement du climat, les constructeurs automobiles mentent à des citoyens soucieux de protéger l’environnement, dénonce Anne Valette, chargée de campagne Climat à Greenpeace France. Aujourd’hui, il est de bon ton de montrer patte verte, c’est les beaux jours de ce qu’on appelle le « greenwashing ». Pour les constructeurs, les changements climatiques se réduisent à une opportunité marketing. Derrière cet engagement de façade, en coulisse, ils font pression tous azimuts pour torpiller la réglementation visant à limiter les émissions de CO2 des voitures neuves que l’Union européenne doit adopter cette année. » Le marketing vert, petit florilège… Promouvoir en pleine jungle un 4×4 réservés aux « accros de la ville » comme le fait Volkswagen avec son Tiguan, ou prétendre au « Zéro émission » comme l’ose Toyota dans un spot institutionnel, les exemples de « greenwashing » ne manquent pas. Dernière campagne en date : détournant l’étiquette énergétique (utilisée pour les appareils életroménagers ou les voitures), Audi vante ses berlines, recyclables à 85 %. « Cette marque allemande a beau jeu de mettre en avant des engagements en matière de recyclage quand, dans le même temps, ses véhicules émettent en moyenne 187 g de CO2/km, soit bien plus que la moyenne européenne, déjà beaucoup trop élevée (160 g CO2/km) », dénonce Anne Valette. Jouez les publicitaires sur www.greenpeace.fr/voitures ! Sur ce nouveau site, lancé aujourd’hui en France (il sera ensuite décliné au niveau européen), les internautes peuvent d’abord voter pour le spot publicitaire qu’ils trouvent le plus mensonger. Puis, ils ont la possibilité de créer eux-mêmes leur propre campagne de pub automobile et de l’envoyer ensuite aux constructeurs. « Nous lançons cette forme ludique et interactive de « cyber-action », car les citoyens sont certainement aussi scandalisés que nous par les mensonges de la pub et du marketing vert, déclare Adélaïde Colin, chargé de communication de Greenpeace France. Ce n’est pas à grands coups de publicités qu’on va sauver la planète ! » Les voitures et le climat Le problème : En Europe, les transports sont le seul secteur où les émissions de gaz à effet de serre augmentent (+ 26 % depuis 1990). À elles seules, les voitures particulières sont responsables de 12 % des rejets. Il y a dix ans, les constructeurs s’étaient engagés à produire des véhicules moins polluants. Aujourd’hui, ils sont loin d’avoir atteint leur objectif. Pire : ils s’opposent à toute législation contraignante. La solution : Pour être à la hauteur du défi climatique, la réglementation que l’UE doit adopter d’ici la fin de l’année doit notamment : – limiter la moyenne des émissions à 120 g de CO2/km d’ici à 2012, et à 80 g/km d’ici à 2020 ; – comprendre des pénalités immédiatement dissuasives pour les constructeurs (150 € pour chaque gramme de CO2 supplémentaire, pour chaque véhicule vendu). « À l’heure où la France, qui avait au départ des objectifs plutôt ambitieux, cède à Angela Merkel, porte-drapeau de BMW, Volkswagen, Daimler et cie, nous appelons les citoyens à s’insurger contre cette mauvaise farce : au lieu de faire de la pub, les constructeurs doivent assumer leurs responsabilités », conclut Anne Valette.
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ENTRETIEN. « La Bretagne n’est pas la région la plus exposée au risque de submersion marine » De manière ponctuelle, des endroits très urbanisés se situent dans des zones inondables. Le réchauffement climatique et la montée des eaux vont amplifier le risque de submersion. « Il faut prendre des mesures dès aujourd’hui si nous voulons limiter les dommages », avertit Catherine Meur-Férec, géographe, professeure des universités à l’UBO. Si la Bretagne n’est pas encore trop concernée par le risque de submersion, l’urbanisation, le changement climatique et la montée des eaux pourraient, dans les années à venir, faire évoluer la situation. Explications avec Catherine Meur-Férec, géographe, professeure à l’Université Bretagne-Ouest. Où se situent les zones à risque de submersion en Bretagne ? La Bretagne n’est pas la région française la plus exposée aux risques côtiers. Ses côtes sont découpées et constituées de roches résistantes. Il n’y a pas autant de polders que dans les Hauts-de-France, ni de cordons littoraux très bas comme en Méditerranée. Par contre, il existe ponctuellement des endroits exposés et très urbanisés : dans le Pays bigouden, le golfe du Morbihan, le Pays fouesnantais, à Saint-Malo… On a construit sur d’anciens marais maritimes où la mer rentrait à chaque marée haute. Ces secteurs ont été progressivement poldérisés, au XIXe et au XXe siècle, souvent à l’origine pour des raisons agricoles. Ensuite, ils ont été... Il vous reste 80% de cet article à lire. 1re semaine offerte Annulable à tout moment
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A LA UNE : LES ÉTATS-UNIS QUITTENT L’ACCORD DE PARIS Donald Trump a annoncé jeudi 1er juin cette décision, lors d’un long discours dont on trouvera ici une retranscription. Un véritable séisme diplomatique. Cris d’orfraie dans la presse 24 heures avant la décision du président des États-Unis, Benoît Rittaud avait anticipé les éditoriaux des médias institutionnels. Les journalistes n’ont eu de cesse de surjouer la stupeur, alors que Donald Trump n’a rien fait d’autre que de tenir l’une de ses promesses de campagne. Aucune surprise donc dans une telle prise de position, qui correspond d’ailleurs assez largement à l’orthodoxie républicaine. La palme des réactions revient à Pierre Weil qui sur France Inter le 4 juin a posé à son invité la question suivante : « selon vous Trump est-il ignorant incompétent stupide ou tout carrément désaxé psychologiquement et intellectuellement ? » Tout en finesse… L’appel d’Emmanuel Macron : la France va t-elle accueillir aussi les satellites de la Nasa ? La déclaration du président de la République se voulait gaulienne : « à tous les scientifiques, ingénieurs, entrepreneurs, citoyens engagés que la décision du président des États-Unis a déçu… je vous lance un appel : venez travailler, ici, avec nous, sur des solutions concrètes pour le climat ». Cette déclaration n’est en fait que la redite d’un appel déjà lancé lorsqu’Emmanuel Macron n’était encore que candidat. Appel auquel la revue Science avait consacré un article rappelant quelques vérités désagréables sur la situation de la recherche en France. QUELLES CONSÉQUENCES RÉELLES ? Une tempête dans un verre d’eau ? « Beaucoup de bruit pour (presque) rien » explique l’économiste Rémy Prud’homme. C’est également l’avis d’un enseignant de Stanford cité par Judith Curry pour qui aussi bien la signature par Barack Obama que le retrait décidé par Donald Trump relèvent de décisions de type QTIIPS (Quantitatively Trivial Impact + Intense Political Symbolism), qui provoquent des batailles politiques féroces malgré des impacts réels insignifiants. Le retrait effectif n’interviendra qu’en 2020 En application de l’article 28 de l’accord de Paris, le retrait effectif n’interviendra qu’en novembre 2020, sauf si Donald Trump opte en définitive pour un dénonciation de la convention-cadre de l’ONU sur les changements climatiques (CNUCC) qui permettrait un retrait immédiat. Le Sénat, qui avait ratifié la CNUCC, devrait alors dans ce cas en approuver la décision à la majorité des deux tiers. Aucune conséquence climatique L’OMM (Organisation météorologique mondiale) a sorti sa règle à calcul et déterminé que le retrait des États-Unis pourrait ajouter 0,3 °C à la hausse globale de la température d’ici la fin du XXIe siècle, tout en reconnaissant qu’aucun modèle ne permettait de se livrer à ce type de calcul. REDISTRIBUTION DES CARTES DE LA DIPLOMATIE CLIMATIQUE Poutine se refuse à condamner Trump Le président russe, notoirement climato-sceptique, se refuse à juger Trump. « Je ne jugerais pas Obama, oh je veux dire Trump, pour la décision qu’il a prise », a t-il déclaré lors du Forum économique de Saint-Pétersbourg. La Chine veut prendre la main sur le climat La Chine consomme la moitié du charbon mondial, et ses engagements pris lors de la COP21 sont plus que limités : ils se contentent de promettre un pic d’émissions en 2030. Pourtant, elle semble vouloir profiter du retrait des États-Unis pour prendre la main sur les négociations climatiques. « La Chine maintiendra ses responsabilités concernant le changement climatique », a déclaré le Premier ministre, Li Keqiang, lors d’une conférence de presse tenue jeudi à Berlin aux côtés de la chancelière allemande. L’Inde en embuscade La longue étreinte symbolique entre Emmanuel Macron et le Premier ministre indien fait aussi sourire. Rappelons que l’Inde entend doubler d’ici à 2020 ses capacités d’extraction, et qu’elle ne s’est engagée qu’à réduire son « intensité carbone » de 35% d’ici à 2030 (par rapport à 2005), sans quantifier la réduction de ses émissions. MAIS DE QUOI PARLE T-ON AU JUSTE ? L’accord de Paris repose sur la fiction des +2°C Le seuil de 2°C résulte d’un compromis politique trouvé en 2009 à Copenhague, et n’a aucune base scientifique. La communauté internationale s’est placée dans une impasse en s’imposant dans l’urgence ce programme de réduction des émissions alors même qu’il existe d’énormes incertitudes sur le cycle du carbone et que la sensibilité réelle du climat à l’augmentation du CO2 n’est pas vraiment connue, comme il est montré dans cet article. Le CO2 n’est pas un polluant, mais le nutriment des plantes En revanche les effets bénéfiques du CO2 sur les rendements agricoles sont bien établis et documentés : selon des études convergentes (Lindzen, Happer et Idso), un doublement de la concentration (de 300 à 600 ppm) induit une augmentation de la production de 40%. Les observations satellitaires ont d’autre part mis en évidence un verdissement de la planète : une récente étude publiée dans la revue Nature montre une augmentation de la couverture forestière en Afrique subsaharienne pendant la période 1992-2011. Ce phénomène peu connu a même fait l’objet d’un article dans Ouest-France. L’économiste Rémy Prud’homme a écrit sur cette question un article à lire ici. LA VRAIE QUESTION : QUI VA PAYER ? Le Fonds vert : 100 milliards par an Robert Lyman, consultant canadien en énergie, ancien fonctionnaire et diplomate, rappelle la liste des pays de l’Annexe II (24 pays plus l’UE) devant participer au financement des 100 milliards de dollars par an du fonds vert : on y trouve la Grèce, mais pas l’Inde ni la Chine. Principal contributeur du Fonds vert (3 milliards de dollars par an), les États-Unis s’en tiendront donc au milliard versé sous l’administration Obama. 300 milliards de dollars de plus par an en 2030 Selon The Economic Times, la Conférence climatique de la CCNUCC à Bonn a validé un rapport évaluant à 300 milliards de dollars par an (en 2030) les fonds nécessaires pour aider les personnes qui seront obligées de migrer suite au « dérèglement climatique ». Et ce en plus des 100 milliards de dollars déjà promis au titre du Fonds vert ! Impossible de ne pas songer à ce passage du discours de Donald Trump : « l’accord de Paris est un point de départ, pas un point d’arrivée, le risque est que l’accord tende à devenir de plus en plus ambitieux avec le temps ». BÊTISIER Une suite qui dérange À l’occasion de la venue d’Al Gore à Cannes pour le festival, Le Monde s’est risqué à une figure de style dans la petite hagiographie de circonstance : « l’homme qui aurait dû diriger les États-Unis le 11 septembre 2001 si la Cour suprême en avait décidé autrement, est aujourd’hui un vieux sage, dont les cheveux ont presque la couleur de la banquise qu’il voudrait empêcher de fondre ». Anne Hidalgo à Londres : « Donald Trump est stupide  ! Il est très stupide  ! Oh mon Dieu  ! Mon Dieu  ! » La maire de Paris a rendu visite à Sadiq Khan, son homologue de Londres, qui a peiné à contenir son hilarité à l’écoute de la diatribe anti-Trump d’Anne Hidalgo. Heureusement, le ridicule ne tue pas. Philippe Torreton se lâche Rapporté par l’Obs : « L’accord de Paris est passé d’un pouvoir tranquillisant à un pouvoir excitant, du Lexomyl au Viagra. Sans Donald et son cerveau de canard, nous serions tous en train d’écraser nos lauriers COP21 parisiens en faisant la sieste. Maintenant, nous sommes tendus nerveux et revanchards prêt à en découdre avec l’oncle Sam devenu brutalement Alzheimer. Aujourd’hui, les USA ont choisi la honte, le déshonneur, et peut-être de rejoindre le banc des accusés au tribunal de la Haye dans un avenir peut-être pas si lointain pour non-assistance à planète en danger ». Il cherche une place comme chroniqueur dans Le Monde ? ACTIVITÉS DE L’ASSOCIATION Samedi 10 juin à 18h : Benoît Rittaud sur CNews Après avoir été initialement programmé la semaine dernière, puis reportée en raison des attentats de Londres, un débat sur le climat et l’environnement se tiendra dans l’émission “Samedi Pulvar” sur CNews, demain samedi de 18h à 19h. Audrey Pulvar y recevra Yann Arthus-Bertrand (fondation GoodPlanet), Brigitte Gothière (association L214), Frédéric Le Manach (association Bloom), et Benoît Rittaud qui représentera les climato-réalistes. Troisième émission : « climat : l’échauffement des esprits » Sur le thème « La peur climatique face à la nouvelle donne politique », Benoît Rittaud, Rémy Prud’Homme et Drieu Godefridi ont participé (en live) au troisième numéro de la série d’émissions de radio en ligne. Pour voir la vidéo de l’émission, cliquer ici. Le nouveau livre de Christian Gérondeau Christian Gérondeau vient de publier Climat : la grande manipulation aux éditions de l’Artilleur. Voici la présentation de l’éditeur : Parce que l’humanité utilise du pétrole, du gaz, et du charbon, il y a de plus en plus de gaz carbonique (CO2) dans l’atmosphère. Selon les Nations Unies et leur émanation le GIEC, ce CO2 serait la cause d’un réchauffement massif de la planète et nous mènerait à la catastrophe. Mais quand un scientifique indépendant étudie les chiffres, il constate que les derniers relevés des satellites ne vont pas du tout dans ce sens. Certes, à cause d’un puissant “El Nino”, il y a eu en 2015 et au début de 2016 une hausse des températures qui a entraîné des records, mais elle a peu duré. Les relevés officiels que reproduit ce livre sont unanimes : les températures sont revenues à la normale au milieu de 2016. Deuxième surprise : de nombreux spécialistes affirment qu’il n’y a non seulement pas lieu de craindre les émissions de CO2 mais qu’il faut au contraire s’en réjouir. Pour deux motifs fondamentaux : l’accroissement des émissions signifie que des millions d’êtres humains sortent de la pauvreté, comme cela fut le cas pour l’Occident et comme le rappelle l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), aucun développement économique n’est possible à ce jour sans le pétrole, le gaz naturel et le charbon ; en favorisant la photosynthèse, le CO2 contribue massivement à la lutte contre la faim dans le monde. Ainsi, l’accroissement de 40% de la teneur de l’atmosphère en CO2 depuis le début de l’ère industrielle est-il l’un des facteurs majeurs de l’augmentation remarquable et planétaire des rendements agricoles. Une tonne de CO2 rejetée en plus, c’est 300 grammes supplémentaires de céréales chaque année, une tonne de moins, c’est l’inverse. Ce livre se propose donc de démonter point par point la grande manipulation dont le climat est l’objet et dont nous sommes tous les victimes. Le site des climato-réalistes Retrouvez les trois derniers articles publié sur le site de notre association : L’élévation du niveau de la mer : un empilement d’incertitudes La Grande Barrière de Corail : état des lieux L’acidification des océans : causes anthropiques versus variabilité naturelle Une étude comparative entre les coûts du démantèlement nucléaire et éolien Une étude de Jean-Pierre Riou dans laquelle il apparaît que le plus onéreux, par unité d’énergie produite n’est pas celui qu’on croit. Du réchauffement climatique au changement climatique Une interview plus décontractée qu’académique de François Gervais. Une analyse de la sortie américaine de Drieu Godefridi Que penser de la sortie américaine de l’Accord de Paris ? Réponse avec Drieu Godefridi, auteur de Le GIEC est mort, vive la science (2010) Vous aimez notre bulletin ? Vous souhaitez nous aider à diffuser le climato-réalisme dans la sphère francophone ? Rejoignez l’association et soutenez-nous ! Ce bulletin a été réalisé par les climato-réalistes. Retrouvez-nous sur notre site ainsi que sur Skyfall, ainsi que sur notre page Facebook. Pour nous contacter, cliquez ici.
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Ils sont partout. Dans les rues, devant les maisons, dans les décharges... Depuis deux mois, les ours blancs ont envahi une petite ville russe de l'archipel de Nouvelle-Zemble, situé au nord de la Russie. L'arrivée de la cinquantaine de plantigrades, poussés par la fonte des glaces à occuper les terres, a entraîné le déclenchement samedi de l'état d'urgence, rapporte le Washington Post. Des photos et vidéos montrent des ours, seuls ou en groupe, en train d'errer dans des couloirs ou de dévorer des poubelles. Ils ont aussi agressé des habitants. En temps normal, les ours sont censés chasser le phoque sur la glace. Aujourd'hui, ils plongent dans l'angoisse les quelque 2 000 habitants de Belouchia Gouba. "Les gens ont peur", lisait-on samedi dans un communiqué des autorités régionales, cité par le journal américain. "Ils ont peur de sortir de chez eux et leur quotidien est bouleversé. Les parents ont peur de laisser leurs enfants aller à l'école." Si les attaques restent rares, note le site The Verge, la proximité peut avoir raison du pacifisme, d'un côté comme de l'autre. Les patrouilles de véhicules n'ayant pas suffi à effrayer les animaux, les autorités n'écartent pas un abattage de masse. Pourquoi les ours se massent-ils autour de Belouchia Gouba ? Selon un chercheur interrogé par l'agence russe TASS, les animaux arrivent sur l'archipel par le sud, où la glace fond, et se dirigent vers le nord où elle est plus épaisse. Sur leur chemin, ils rencontrent les décharges où se retrouvent les déchets des habitants, ce qui leur permet de se nourrir. Et pourquoi aller plus loin quand il y a un festin à disposition, fût-il un peu odorant ? La facilité n'est cependant pas le meilleur choix pour les ours, dont les besoins nutritionnels ne sont pas pleinement couverts par la consommation de nos ordures. Pour eux, comme pour les habitants, le risque est aussi celui de l'habitude. Les animaux vont-ils revenir dès qu'ils auront faim ? Professeur à l'université canadienne d'Alberta et spécialiste des ours polaires, Ian Stirling explique à The Verge que les ours "retiennent toujours les endroits où il y a de la nourriture, qu'il y ait des poubelles ou un cadavre de baleine". La solution ? Empêcher l'accès aux déchets. Comme dans la ville canadienne de Churchill, qui enferme depuis la décennie précédente les poubelles dans un entrepôt appelé "l'Alcatraz des poubelles", en référence à la célèbre prison de la baie de San Francisco. Une solution capable de rassurer les habitants et de ne pas heurter la migration des ours, mais qui reste impuissante à elle seule à enrayer la réduction de leur terrain de chasse causée par le réchauffement climatique.
true
Un article publié dans Les blogs (un partenariat de La Tribune de Genève) revient sur l’expérimentation CLOUD menée au CERN pour évaluer le rôle des rayons cosmiques sur la formation des nuages. Que l’activité solaire puisse avoir une influence quelconque sur le climat est présentée comme un thèse hérétique par la presse main stream (Hoax climatique N° 2 estime Le Monde). C’est pourquoi nous croyons utile de revenir sur cette expérimentation à propos de laquelle la presse s’est montrée étrangement silencieuse. Le rôle des nuages sur le bilan radiatif de la Terre est 40 fois supérieur à celui attribué aux variations des teneurs en gaz à effet de serre. Les nuages exercent une forte influence sur l’équilibre énergétique de la Terre ; des changements même minimes de l’ennuagementont ont une incidence considérable sur le climat. Dans son livre « Combien pèse un nuage » (paru en 2002 et réédité en 2014) Jean-Pierre Chalon, expert auprès de l’OMM (Organisation Météorologique Mondiale) et ancien directeur de l’École Nationale de la Météorologie estime que l’impact des nuages sur le bilan radiatif de la Terre est 40 fois supérieur à celui attribué aux variations des teneurs en gaz à effet de serre enregistrées au cours de ces dix dernières années. L’influence des rayons cosmiques sur la formation des nuages Dans les années 1990 le scientifique danois Henrik Svensmark fait l’hypothèse qu’une partie des nuages s’expliquerait par l’incidence de l’activité solaire sur l’arrivée sur la terre des rayons cosmiques. Les données du terrain confirment cette hypothèse : entre 1979 et 1992, l’activité solaire étant à son apogée, la quantité de rayons cosmiques a baissé de 25%, et la couverture nuageuse de 3%. Les rayons cosmiques sont des particules chargées qui bombardent l’atmosphère de la terre depuis l’espace. La thèse d’Henrik Svensmark est qu’ils exercent une influence sur la formation des aérosols minuscules particules en suspension dans l’air qui agissent comme des noyaux de condensation nécessaires à la formation des nuages. Cette théorie a paru assez solide pour justifier le lancement d’une expérimentation dénommée CLOUD (Cosmics Leaving Outdoor Droplets). Menée par une équipe interdisciplinaire de scientifiques provenant de 18 instituts de 9 pays, cette expérience utilise le synchrotron à protons du CERN comme source artificielle de rayons cosmiques. Les résultats de l’expérience ont été publiés dans Science en mai 2014; un communiqué de presse du CERN en fournit un bon résumé en français : les ions produits dans l’atmosphère par les rayons cosmiques galactiques font augmenter le taux de formation des vapeurs biogènes émises par les arbres. On pensait l’acide sulfurique indispensable à la formation des nuages mais ce n’est pas la cas car même en son absence, l’ennuagement est stimulé par la présence d’aérosols provenant des forêts, principalement des arbres résineux. Enrayer la déforestation On sait que les forêts sont des « puits de carbone »; l’expérience Cloud montre maintenant que certaines espèces végétales produisent des aérosols qui jouent un rôle important dans la formation des nuages. Une politique de reforestation appropriée, avec les bonnes espèces serait donc de nature à produire des aérosols indispensables à la formation des nuages bas, lesquels augmentent l’albédo et rafraîchissent globalement ou régionalement les températures. La déforestation mondiale ralentit : selon un rapport de la FAO de septembre 2015, au cours des 25 dernières années le taux de déforestation net mondial a ralenti de plus de 50 pour cent. A condition que sous prétexte de lutte contre le réchauffement climatique on arrête d’encourager la production d’agrocarburants dont la conséquence est la destruction massive de forêts. Selon le site Conservation-nature, la production mondiale d’huile de palme aurait augmenté de façon exponentielle au cours des 40 dernières années notamment en Indonésie (85 % de la production) et en Malaisie (42% de la production), des pays dont la perte annuelle de forêt tropicale est d’environ deux millions d’hectares.
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Méfiez-vous des journalistes. Début juillet, les 831 scientifiques et économistes sélectionnés pour rédiger le prochain rapport du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) ont tous reçu une lettre de la présidence de l’institution onusienne, les invitant à la plus grande prudence dans leurs rapports avec la presse. Le courrier, révélé samedi 10 juillet sur son blog par Andrew Revkin, professeur à la Pace University de New York, est sans ambages. "Mon conseil sincère serait que vous vous teniez à distance des médias, y écrit le président du GIEC, l’Indien Rajendra Pachauri. Toute question posée sur votre groupe de travail devrait être redirigée vers ses coprésidents et toute question sur le GIEC devrait être redirigée vers son secrétariat." A l’évidence, les nouveaux auteurs du rapport 2014 sur le réchauffement n’auront pas uniquement à synthétiser l’état de l’art en sciences du climat. Ils devront aussi composer avec la curiosité de la presse, piquée par une série d’affaires qui, surtout outre-Manche, ont alimenté la chronique depuis la fin 2009. Pendant des mois, la presse britannique a enchaîné les gros titres accusant le GIEC (ou certains de ses auteurs) de complot, d’incurie ou de catastrophisme. Ces accusations ont depuis été balayées par plusieurs enquêtes, mais il en a résulté une plus grande défiance du public à l’égard des climatologues. Et une grande défiance des climatologues à l’encontre des médias. En avril, l’organisme onusien faisait circuler parmi ses auteurs un document leur prodiguant des conseils dans leur rapport avec les journalistes, dressant de ceux-ci un portrait-robot peu flatteur : "sous-payés", "débordés", "blasés" et "inquisiteurs". Le courrier de M. Pachauri a suscité l’émoi de certains de ses destinataires. Le panel onusien veut-il contraindre ses contributeurs au silence ? L’économiste indien a répondu dans une mise au point, soulignant que les auteurs du GIEC n’en sont pas salariés. Et que, partant, ils peuvent s’exprimer comme membres de leur université ou de leur laboratoire, mais qu’"à ce stade, ils ne devraient pas s’exprimer au nom du GIEC".
biased
Un panda entièrement blanc a été photographié dans une réserve naturelle du sud-ouest de la Chine, un cas rare prouvant que l'albinisme existe au sein des pandas sauvages de cette région, a annoncé l'agence Chine Nouvelle. L'animal au pelage uni et aux yeux rouges a été photographié le 20 avril dans une forêt de la province du Sichuan (sud-ouest), a précisé l'agence officielle samedi. Le panda est un albinos âgé d'un à deux ans, a estimé Li Sheng, un chercheur spécialiste des ours à l'Université de Pékin, cité par Chine Nouvelle. La réserve naturelle nationale du Wolong, où l'animal a été repéré, a indiqué à l'AFP ne pas avoir plus de détails à son propos. Plus de 80% des pandas sauvages de la planète vivent dans la province du Sichuan (sud-ouest de la Chine), le reste se répartissant entre le Shanxi (centre) et le Gansu (nord-ouest). En novembre, 548 pandas géants étaient en captivité, tandis que la population sauvage est passée sous la barre des 2000 individus, selon Chine nouvelle. La Chine est renommée pour sa "diplomatie du panda" : elle envoie à l'étranger certains de ces animaux rares comme symbole de bonnes relations avec les pays destinataires. L'année dernière, Pékin avait annoncé vouloir créer une réserve pour les pandas géants faisant trois fois la taille du Parc national américain de Yellowstone, pour rapprocher les animaux et encourager les croisements entre les populations de pandas sauvages, notoirement lents à se reproduire. Un budget de plus de 10 milliards de yuans (1,3 milliard d'euros) est prévu pour le Parc national du panda géant, situé dans le sud-ouest montagneux de la Chine dont l'animal est un emblème national, selon le quotidien étatique China Daily.
true
"Welcome back !" Emmanuel Macron s'est félicité samedi - en anglais - du retour des Etats-Unis dans l'accord de Paris. Dans le même registre environnemental, il va vivre d'autres retrouvailles ce lundi, avec la plupart des membres de la Convention citoyenne pour le climat (CCC). 130 d'entre eux (20 manqueront à l'appel) vont participer à un rendez-vous avec le président de la République au sein du Conseil économique, social et environnemental (Cese) à Paris, ou en visioconférence pour certains, à partir de 17 heures. Les échanges devraient durer trois heures. C'est le temps prévu par l'Elysée pour une discussion qui s'annonce tendue, "franche et directe" même selon l'entourage présidentiel cité par l'AFP. Devant ce parterre de citoyens tirés au sort à l'automne 2019, le chef de l'Etat "pourrait annoncer les derniers arbitrages" avant la présentation du projet de loi climat attendue fin janvier. Et s'expliquer, sans doute, sur le détricotage des 149 propositions formulées en juillet 2020. La rencontre a été organisée à l'initiative de la présidence. Une ultime session se déroulera par ailleurs début février après la traduction de ses mesures, pour évaluer la réponse de l'exécutif dans sa lutte contre le dérèglement climatique. Deux précédents rendez-vous avec Emmanuel Macron avaient fait naître autant d'espoir chez les membres de la Convention que de désillusions croissantes : le 10 janvier 2020, au premier tiers des neuf mois de travail de l'assemblée citoyenne, le président avait promis que des "décisions fortes" seraient prises sur la base des propositions, dont certaines pourraient être soumises à référendum. Cette possibilité est d'ailleurs toujours ouverte. Puis ils s'étaient ensuite retrouvés fin juin à l'Elysée, et le chef de l'Etat s'était engagé à reprendre "sans filtre" 146 des 149 propositions de la CCC, afin de réduire d'au moins 40% les émissions de gaz à effet de serre de la France "dans un esprit de justice sociale". L'expression "sans filtre" avait fait grand bruit, et elle sera à coup sûr rappelée au souvenir du président ce lundi. "Cette sortie était une erreur stratégique, constate Daniel Boy, spécialiste d'écologie politique au Cevipof de Sciences Po. Les membres de la convention ont pensé que leurs mesures seraient directement mises en application." Une vision "simpliste", selon le politiste, car les membres de la Convention "ont quand même eu des explications assez complètes sur les difficultés à faire passer dans la loi certaines de leurs propositions".
true
Deux nouvelles substances agissant comme des néonicotinoïdes vont être interdites en France pour protéger les colonies d'abeilles en déclin, a annoncé ce mardi Élisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire. "Demain (mercredi), je mettrai en consultation un décret qui interdira deux nouvelles substances néonicotinoïdes, ces substances qui sont connues pour perturber les abeilles", a déclaré la ministre sur BFMTV. Cinq néonicotinoïdes (clothianidine, thiaméthoxame, imidaclopride, thiaclopride et acétamipride) avaient déjà été interdits de tout usage phytosanitaire en septembre 2018. Les deux nouvelles substances concernées, "agissant comme des néonicotinoïdes", sont la flupyradifurone et le sulfoxaflor, a précisé le ministère. Deux substances qui, si elles sont autorisées en France, ne sont toutefois pas actuellement disponibles dans des produits sur le marché français. LIRE AUSSI >> VIDÉO. Abattues par la chaleur, les abeilles souffrent de la sécheresse "Ce décret intervient en application de la loi EGAlim, qui prévoyait l'interdiction des substances présentant le même mode d'action que les néonicotinoïdes. En l'état actuel des connaissances", deux substances répondent à cette définition : le sulfoxaflor et la flupyradifurone", selon le ministère. "La consultation publique durera trois semaines et cette interdiction entrera en vigueur d'ici à la fin de l'année", selon la même source. Les néonicotinoïdes, apparus dans les années 1990 et devenus les insecticides les plus utilisés au monde, s'attaquent au système nerveux des insectes, donc des pollinisateurs. Même à faible dose, abeilles et bourdons sont désorientés, ne retrouvent plus leur ruche, le sperme des mâles est altéré... Pour la ministre, cette décision est complémentaire de la consultation lancée cette semaine par le gouvernement sur les distances entre les habitations et les zones d'épandage de produits phytosanitaires pour protéger les riverains. "On est en train de protéger les habitants, c'est le sens de ces distances, mais il faut agir sur le fond en réduisant l'usage des pesticides, évidemment en accompagnant les agriculteurs", a-t-elle souligné.
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Se passer de poisson et de viande chaque lundi. Tel est le défi lancé mercredi par 500 personnalités dont Isabelle Adjani, Yann Arthus-Bertrand et Juliette Binoche. Dans une tribune publiée par Le Monde, elles affirment qu'il "existe aujourd'hui des raisons impératives de diminuer collectivement notre consommation de chair animale en France". Pour que le changement d'habitude se fasse en douceur, ces artistes, scientifiques ou défenseurs de l'environnement proposent un "lundi vert", une campagne lancée officiellement la semaine prochaine. Parmi les signataires, certains sont déjà végétariens, quand d'autres s'engagent à ne plus manger ni poisson ni viande tous les lundis de 2019. À l'initiative de la campagne, les chercheurs Laurent Bègue, psychologue social et directeur de la Maison des sciences de l'Homme Alpes, qui finance l'opération, et Nicolas Treich de l'INRA. Elle "a pour ambition de sensibiliser notre pays à la nécessité de modifier son comportement alimentaire pour des raisons qui s'additionnent : l'environnement, la santé et l'éthique animale", explique Laurent Bègue. Il espère que 50 000 à 500 000 personnes iront s'engager sur le site à emboîter le pas aux personnalités. "Cap ou pas cap?", interroge la page d'accueil, avant d'inviter à s'inscrire en remplissant un questionnaire sur ses habitudes alimentaires, son caractère et sa sensibilité avec le monde animal. Chaque lundi, pendant un an, les participants devront dire s'ils poursuivent ou non leur engagement, et recevront un court message "pour renforcer (leur) motivation la plus saillante", indique Laurent Bègue. Ils obtiendront également des recettes pour les aider à trouver des alternatives. La campagne, soutenue par plusieurs ONG comme Greenpeace ou Sea Shepherd, met en avant l'élevage industriel, facteur majeur de la déforestation qui aggrave le réchauffement climatique, la surpêche qui détruit les écosystèmes, les risques de cancer liés à la consommation de viande rouge, ou encore la souffrance animale. "La production de viande est l'une des activités humaines ayant les conséquences les plus néfastes pour l'environnement", lit-on dans la tribune. "Ce n'est pas la première fois qu'il y a ce genre d'appel, déjà il y a 15 ans il y avait eu Paul McCartney", répond Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, s'étonnant de "voir des artistes, hommes ou femmes célèbres donner des leçons entre trois allers-retours entre Paris et New-York". "En France, la consommation de viande ne provoque pas de déforestation, l'élevage rend même des services environnementaux", assure-t-elle. La tribune affirme que "85 % des surfaces déboisées de la forêt d'Amérique du Sud ont été dédiées à l'élevage". La campagne reprend le modèle du "meatless monday", lancé dans une quarantaine de pays depuis 20 ans, en y ajoutant le poisson.
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Sale nuit pour le climat. Le paquet-énergie climat 2030 (PEC 2030) validé durant la nuit de jeudi à vendredi à Bruxelles par les chefs d’Etat et de gouvernement des 28 Etats-membres institue un revirement majeur de l’UE en matière de lutte contre les dérèglements climatiques. - Texte de l’accord à télécharger : Les représentants de l’UE et de ses Etats-membres ne manquent pas une occasion pour affirmer qu’il faut agir urgemment pour ne pas aller au delà des 2°C de réchauffement climatique global et qu’il faut, pour cela, agir « conformément aux exigences scientifiques ». Depuis la nuit du 23 au 24 octobre, les représentants de l’UE et de ses Etats-membres ne pourront plus l’affirmer. De facto, ils ont tourné le dos aux exigences et recommandations scientifiques. Ils rejoignent la classe des délinquants du climat. Six années de perdues ! Les scénarios du GIEC qui permettraient de conserver une chance raisonnable de ne pas dépasser les 2°C de réchauffement climatique d’ici la fin du siècle le montrent clairement : les années précédant 2020 sont clefs et doivent être utilisées pour réduire beaucoup plus fortement les émissions dans les pays dits « développés ». En effet, selon un rapport du PNUE, si rien ne change, les pays de la planète vont émettre 13 gigatonnes de CO2 de trop en 2020 (57 gigatonnes au lieu de 44 gigatonnes de CO2) par rapport aux trajectoires acceptables. Aucun Etat-membre de l’UE n’a pourtant proposé de revoir à la hausse l’objectif de 20 % de réduction d’émissions d’ici 2020. Et ce alors que cet objectif de 20 % devrait être atteint avant le terme par les pays de l’Union européenne, si l’on ne tient pas compte des émissions incorporées dans les biens et services importés. Repousser les efforts après 2030 Pour l’après 2020, et d’ici 2030, les Etats-membres ont validé un objectif de 40 % de réductions d’émissions par rapport à 1990. Certains chefs d’Etat et certains commentateurs présentent cet objectif comme ambitieux. Il est vrai que les lobbies industriels et les Etats-membres les plus récalcitrants exigeaient de ne pas dépasser la barre des 35 %. Cet objectif de 40 % est pourtant largement insuffisant. Avec un tel objectif, l’UE repousse à l’après 2030 l’essentiel des efforts à réaliser d’ici à 2050. En effet, pour obtenir une réduction de 80 % des émissions, objectif minimal que s’est fixé l’Union européenne d’ici à 2050, cela reviendrait à planifier une diminution de 5 % par an de 2030 à 2050, contre à peine 1,3 % par an jusqu’en 2030. Un effort continu dans le temps permettrait de tabler sur un taux de réduction d’émissions de 2,5 % par an. Selon les derniers scénarios rendus publics par le GIEC qui permettent de ne pas aller au-delà des 2°C de réchauffement climatique global, l’UE est invitée à s’orienter encore plus rapidement vers une décarbonification complète de son économie. Selon le climatologue Kevin Anderson du Tyndall Centre for Climate Change Research, ceci impliquerait que l’UE réduise de 80 % ses émissions liées à son système énergétique d’ici 2030. Maximiser le stock de carbone dans l’atmosphère En matière de dérèglements climatiques, les scientifiques rappellent que l’important n’est pas le niveau d’émissions une année donnée, mais l’accumulation des gaz à effets de serre dans l’atmosphère au cours des années. Pour le dire autrement, l’important n’est pas tant de savoir quel sera le niveau d’émissions en 2050 que de connaître le chemin de réduction d’émissions année après année par lequel on y arrive. Plus les émissions sont réduites fortement en début de période, plus le montant d’émissions accumulées dans l’atmosphère sera faible. Plus on attend la fin de période pour réduire les émissions, plus le montant accumulé sera important. En repoussant à l’après 2030 l’essentiel des efforts de réductions d’émissions, les Etats-membres maximisent donc la quantité totale d’émissions que l’UE va accumuler2 dans l’atmosphère au cours de la période 2020-2050. Les énergies renouvelables abandonnées -Autos solaires. - En octobre 2013, une douzaine de grandes multinationales de l’énergie européennes avaient appelé l’Union européenne à freiner le soutien public au développement des énergies renouvelables3. Le moins qu’on puisse dire est qu’elles ont été entendues. Le maigre objectif de 27 % d’énergies renouvelables d’ici 2030 ne permettra par d’accélérer le déploiement des énergies renouvelables en Europe. A l’inverse du paquet énergie climat 2020, cet objectif ne s’accompagne d’aucune clef de répartition nationale contraignante, laissant chaque pays déterminer son niveau d’énergies renouvelables. Concrètement, l’Allemagne pourra continuer à développer les énergies renouvelables pendant que le Royaume-Uni, la Pologne, la France, l’Espagne etc. auront les mains libres, que ce soit pour développer ou maintenir leur production électrique d’origine nucléaire, ou pour encourager l’exploitation des hydrocarbures de schiste. La croissance des renouvelables dans le mix énergétique européen va passer de 64 % sur la période 2010-2020 à 14% sur 2020-2030La croissance des renouvelables dans le mix énergétique européen va passer de 64 % sur la période 2010-2020 à 14% sur 2020-2030 Un inefficace objectif d’efficacité énergétique Une amélioration drastique de l’efficacité énergétique, que ce soit dans la production d’électricité ou dans la rénovation thermique des habitations, aurait par exemple contribué à respectivement rendre l’énergie nucléaire et le chauffage électrique moins attractifs. Impensable pour certains énergéticiens et certains Etats-membres qui avaient déjà contribué à torpiller la directive sur l’efficacité énergétique en 2012. Les chefs d’Etat se sont donc mis d’accord sur une amélioration de 27 % de l’efficacité énergétique d’ici à 2030, un objectif non contraignant et moins ambitieux que le prolongement des tendances actuelles. Pourtant, en cumulant des objectifs ambitieux de réduction d’émissions de gaz à effet de serre, de développement d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique, l’Union européenne aurait clairement posé les bases de ce qu’aurait pu être une politique visant à entrer dans une ère post-fossile et post-fissile. En effet, schématiquement, les sources d’énergies qui permettent à la fois de réduire les émissions à gaz à effets de serre, d’augmenter la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique et d’améliorer l’efficacité énergétique se limitent... aux économies d’énergie et aux énergies renouvelables. Cela aurait été une manière également de réduire la dépendance de l’UE aux importations d’énergies fossiles et d’améliorer sensiblement la sécurité énergétique européenne. Ce n’est pas ce qui a été choisi par le Conseil européen. Des contreparties climaticides Pour obtenir ces trois maigres objectifs de réduction d’émissions, d’efficacité énergétique et de développement des énergies renouvelables, des contreparties ont été accordées aux Etats les plus rétifs à toute politique climatique ambitieuse. A la demande de la Pologne, mais également de la France et de l’Allemagne, les entreprises électro-intensives soumises à la concurrence internationale continueront de bénéficier d’allocations gratuites de permis d’émission, là où les autres secteurs doivent désormais les acheter aux enchères. Les pays les moins riches de l’UE (PIB inférieur à 60 % de la moyenne européenne) pourront délivrer des permis d’émission gratuitement à leur secteur énergétique, selon un dispositif qui aurait du expirer en 2020. Là où l’Union européenne aurait pu prendre l’engagement de ne plus financer et soutenir le secteur du charbon – un minimum au XXIe siècle – elle va continuer à financer son développement. Le marché carbone européen est une entrave à la transition post-fossile Au delà des objectifs de réduction d’émission de gaz à effets de serre, le marché carbone est aujourd’hui pensé comme le pilier central des instruments européen de mise en œuvre des politiques européennes de lutte contre les dérèglements climatiques. Les institutions européennes lui vouent un attachement idéologique sans faille. Pourtant, la liste des griefs envers le marché carbone européen est sans fin : un fiasco réglementaire, une aubaine pour les industriels, un instrument inefficace et non-incitatif, un dispositif sujet aux fraudes et aux malversations etc. comme le résument précisément plusieurs dizaines d’organisations sociales et écologistes exigeant qu’on y mette fin4. Avec un tel bilan, n’importe quel dispositif aurait été supprimé et enterré. Pas le marché carbone européen. La Commission européenne a d’abord perdu près de deux années à faire valider une proposition, dite de « backloading », visant à retarder l’introduction de quelques 900 millions permis pour la période 2013-2020. Sans effet notable puisque le prix de la tonne carbone reste extrêmement bas. Les estimations les plus basses considèrent que ce sont au bas mot plusieurs milliards de permis qui sont en trop. Pour obtenir ce « backloading », la Commission européenne s’est par ailleurs liée les mains en s’engageant à ne plus intervenir à nouveau directement sur le marché carbone... pour laisser jouer le libre jeu du marché. La « réforme structurelle » du marché du carbone annoncée dans le paquet énergie climat 2030 se limite à des toutes petites mesures qui ne seront pas effectives avant 2021 et qui ne seront pas de nature à résoudre les défaillances structurelles de ce marché. - Conférence de l’ONU sur le climat à Bali (2007). - Primeur à la compétitivité-coût et à la concurrence Dans l’énoncé des objectifs poursuivis par le paquet énergie-climat 2030, la compétitivité-coût de l’économie européenne occupe une place de choix, souvent la première : « une économie de l’UE compétitive, sûre et à faibles émissions de carbone ». L’objectif est répété à satiété. Il s’agit de mettre sur pied un « système énergétique compétitif et sûr qui garantisse une énergie à un prix abordable pour tous les consommateurs ». Cette compétitivité est le plus souvent mise en balance avec la lutte contre le changement climatique. La seconde ne doit pas venir détériorer la première. On retrouve là les orientations fixées par le Conseil européen de l’énergie du 22 mai 2013 : « Les défis énergétiques auxquels l’UE doit faire face se limitent aux prix trop élevés de l’énergie, à la compétitivité industrielle, à l’achèvement du marché intérieur, aux infrastructures d’interconnexion des circuits de distribution et à la nécessité d’encourager le secteur privé pour financer et investir ». « Le mode de vie européen n’est pas négociable » Si Georges Bush a déclaré que « le mode de vie américain n’était pas négociable » à Rio en 1992, les institutions européenne mettent en œuvre cet adage avec une grande constance depuis plus de vingt ans. Ainsi, un quart de siècle après le premier rapport du GIEC, l’intensité en carbone de la vie d’un citoyen moyen de l’UE reste inchangée6. L’empreinte carbone par habitant des Français a même augmenté de 15 % en vingt ans si on prend en compte les émissions incorporées dans les biens et services consommés en France et importés de l’étranger (voir le rapport du CEGDD. Pour l’Union européenne et ses Etats-membres, il n’est aucunement question de mettre en œuvre des politiques de sobriété énergétique. Au contraire, comme le montrent les négociations commerciales avec le Canada et les Etats-Unis, il s’agit de mettre tout en œuvre dans la perspective de maintenir, voire d’accroître, l’approvisionnement en énergies fossiles, et la dépendance, de l’Union européenne. Conclusion Alors que l’Union européenne devrait s’orienter vers une économie post-fossile et post-fissile, le Conseil européen des 23 et 24 octobre 2014 a bloqué toute transformation d’envergure du système énergétique européen. Ne pouvant plus prétendre à aucun leadership international en matière de lutte contre les dérèglements climatiques, l’Union européenne rejoint la classe des délinquants du climat, regroupant les pays qui se refusent à entrer de plein pied dans la lutte contre les dérèglements climatiques, privilégiant les intérêts de leurs multinationales de l’énergie plutôt que l’avenir de la planète et des populations. 📨 Ne passez plus à côté des infos de l'écologie
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par Chems Eddine Chitour. « Nous vivons sur une Terre nourricière, tempérante, protectrice. Mais à épuiser ses ressources, à exploiter trop intensivement ses sols et ses forêts, nous mettons en péril, non seulement notre capacité à faire face au réchauffement, mais aussi nos conditions de vie et de subsistance. Il est donc urgent d’adopter, à l’échelle mondiale, une gestion des terres plus durable ». (Rapport du GIEC, 8 août 2019.) Cet été a été celui de toutes les peurs ! Il n’est pas de région épargnée par les convulsions climatiques. C’est selon la région, des ouragans comme ceux qui ont ravagé la Jamaïque et continuent sur les Etats-Unis, les inondations en Chine et pratiquement dans tous les pays où la moindre averse prend des allures de catastrophe, comme en Algérie où, en plus des aléas climatiques, la gabegie et le laisser-aller dans la gestion et la prévention des pluies font qu’on est en retard d’une saison pour déboucher des avaloirs. Les dernières pluies en Algérie ont été catastrophiques (plus de 100 mm en certains endroits) et 6 personnes ont perdu la vie en plus des dégâts matériels importants. L’ouragan Dorian a ravagé la Jamaïque et 2500 personnes sont portées disparues ; Des centaines de personnes ont perdu leurs habitations Il y a aussi des incendies qui ont ravagé une partie de la Kabylie et qui heureusement n’ont rien à voir avec ce qui se passe en Amazonie ou, plus grave encore, en Afrique centrale. Mais cela n’intéresse pas les princes du G7 qui ont fait de la fixation sur Bolsonaro et le Brésil. De plus, la crise de la biodiversité est un génocide silencieux qui touche notre planète tout entière. Depuis le premier « Roi Lion » il y a 25 ans, la population des lions africains a diminué de moitié et selon les scientifiques, jusqu’à un million d’espèces est sur le point de disparaître. Après la COP21 dont on a dit qu’elle allait sauver le monde, les émissions de CO2 sont reparties à la hausse en 2017, 2018, 2019. Les constructeurs de voitures sont responsables de 12% du CO2 émis, soit 5,5 milliards de tonnes de CO2, toujours dans l’attente du miracle de la voiture électrique en nous rassurant que les carburants vont disparaître dans 15 ans si d’ici là nous n’avons pas atteint le point de non-retour de l’emballement vers les 2°C. « Cet organisme de l’ONU qui s‘occupe de l’étude des changements climatiques a été souvent décrié, alors qu’en fait, en dehors de quelques anomalies, son travail de lanceur d’alerte est très souvent combattu par les compagnies pétrolières, notamment le trio du Diable Shell-BP-Total qui n’obéit pas aux injonctions à telle enseigne qu’en 2018 ils ont investi plus de 30% dans les énergies fossiles malgré les mises en garde des différentes COP qui appellent à ne pas dépasser les 1,5 °C. Ainsi, début août, le GIEC a publié un rapport terrifiant sur la surexploitation des sols. Il publiera un autre sur les océans et la cryosphère. Selon les scientifiques, la montée des eaux pourrait entraîner la multiplication des inondations et le déplacement de 280 millions de personnes[1] ». Depuis trente ans, écrit Yann Verdo, le Groupe d’experts met en garde contre un réchauffement qui se fait aujourd’hui très concret. Yann Verdo se fait l’avocat du Giec : « Je suis une entité hybride, unique en son genre. Une sorte de chimère, née du mariage forcé de la science et de la politique. À vrai dire, depuis que j’ai vu le jour en 1988, le monde a l’air de ne pas trop savoir quoi penser de moi. D’un côté, je n’avais pas encore 20 ans que je recevais déjà, conjointement avec l’ancien vice-président américain Al Gore, le prix Nobel de la paix — la médaille en or à l’effigie du grand Alfred Nobel. (1) De l’autre, je ne compte plus le nombre de sceptiques ou de grincheux qui ont publié des brûlots incendiaires contre moi. Il est même arrivé, une fois, que des hackers anonymes s’en prennent à mes ouailles scientifiques, pour tenter de me déstabiliser. À croire que je dérange… » Ainsi pourrait s’exprimer le GIEC (Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat, désigné dans le reste du monde sous son acronyme anglais IPCC), si on lui demandait de faire son autoportrait. Ce qui ne serait peut-être pas une mauvaise idée. Car si tout le monde a entendu parler de ses rapports, le Giec lui-même reste méconnu. (1) Dès sa création, le GIEC a su s’imposer et peser dans le débat public, souligne-t-il. C’est à la suite de son premier rapport, de 1990, qu’a été décidée, au Sommet de la Terre de Rio, l’adoption de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, dont découlent les différentes COP. Le deuxième rapport de 1995 a été le socle sur lequel s’est construit le Protocole de Kyoto. Le troisième rapport de 2001, prenant acte du caractère inéluctable du réchauffement climatique, a mis en avant la question de l’adaptation de nos sociétés. Le quatrième rapport de 2007 est à l’origine de l’objectif de contenir le réchauffement à 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle, au centre des discussions à la COP de Copenhague. Quant au cinquième et dernier rapport en date, celui de 2013-14, il a été la pièce maîtresse de l’Accord de Paris en 2015. (1) Pas mal, poursuit l’avocat du GIEC, il est vrai, pour un organisme dont le budget tourne autour des modiques 6 millions d’euros (…) Pas mal d’eau a coulé sous les ponts depuis que, en 1987, le glaciologue Jean Jouzel, grâce à l’analyse des carottes glaciaires, prouvait pour la première fois le lien entre climat et teneur de l’atmosphère en gaz à effet de serre — le GIEC a été créé un an plus tard. En 1991, on dénombrait 800 publications scientifiques avec le mot-clé « changement climatique ». En 2016, c’était près de 23 000. (1) « Nous nous efforçons, d’un rapport sur l’autre, de renouveler aux deux tiers le pool d’auteurs », et les scientifiques ouvertement climatosceptiques, s’il en reste ? Ils s’excluent eux-mêmes du processus, répond entre les lignes le secrétaire du Giec. « Les scientifiques retenus par les bureaux des trois groupes de travail le sont sur la base de leur CV. En clair : pas de place pour autre chose que l’objectivité et la rigueur. Les va-et-vient sont incessants ; avant d’en arriver au document final, le « work in progress » passe non pas une mais trois fois à la moulinette écriture-relecture-réécriture. Les gouvernements peuvent difficilement contester les conclusions. Cette expertise, menée par l’Inter Academy Partnership (IAP) qui regroupe les Académies des sciences de onze pays, a été réalisée au sortir de l’hiver 2009-10. Un hiver particulièrement rude pour le Giec, tombé à ce moment-là du statut de « fraîchement nobélisé » à celui de « suspect de bidonnage scientifique ». « Les sceptiques et les lobbys de tout poil ne se sont pas privés de monter en épingle la coquille ». (1) Le dernier rapport du GIEC est alarmant mais donne des pistes pour lutter contre la fatalité. Selon ce rapport, les terres émergées représentent une ressource fondamentale. Elles sont soumises aux pressions des êtres humains et du changement climatique, mais elles sont aussi un élément de la solution. L’avertissement adressé par le GIEC dans un rapport spécial, le 8 août, sur « les changements climatiques, la désertification, la dégradation des terres, la gestion durable des terres, la sécurité alimentaire et les flux de gaz à effet de serre dans les écosystèmes terrestres » fait peur mais il propose aussi des solutions[2]. D’après les recommandations du GIEC, « ce n’est qu’en réduisant les émissions de gaz à effet de serre dans tous les secteurs, y compris les terres émergées et l’alimentation, que l’on pourra contenir le réchauffement mondial bien en deçà de 2 °C. Ce rapport montre qu’une meilleure gestion des terres peut contribuer à faire face aux changements climatiques, mais n’est pas la seule solution. Il est essentiel de réduire les émissions de gaz à effet de serre de tous les secteurs pour maintenir le réchauffement mondial bien en dessous de 2 °C si ce n’est à 1,5 °C. Les terres doivent rester productives pour maintenir la sécurité alimentaire en dépit de la croissance démographique et des effets néfastes du changement climatique sur la végétation qui ne cessent de croître. Nous ne disposons donc que d’une marge de manœuvre limitée pour tirer parti des terres émergées afin de faire face au changement climatique, par exemple par la mise en place de cultures énergétiques et le boisement. À cela s’ajoute qu’il faut du temps pour que les arbres et les sols stockent efficacement le carbone. Nous n’obtiendrons les résultats souhaités que si nous adoptons des politiques et des systèmes de gouvernance adaptés aux besoins locaux ». (2) Le rapport Changement climatique et terres émergées indique que la planète pourra mieux faire face aux changements climatiques si l’accent est mis sur la durabilité. « L’agriculture, la foresterie et d’autres types d’utilisation des terres représentent 23 % de nos émissions de gaz à effet de serre. Les terres déjà exploitées à ce jour pourraient subvenir aux besoins de la planète dans un environnement climatique en pleine évolution et fournir de la biomasse pour les énergies renouvelables, mais il convient de prendre des mesures rapides et de grande envergure dans plusieurs domaines. N’oublions pas non plus la préservation et la restauration des écosystèmes et de la biodiversité », a-t-il conclu. Lorsque le sol est dégradé, lit-on toujours dans le rapport, il devient moins productif : il est plus difficilement cultivable et perd de sa capacité à absorber le carbone. Ce phénomène exacerbe le changement climatique, lequel exacerbe encore la dégradation des sols à de nombreux égards. Environ 500 millions de personnes vivent dans des zones touchées par la désertification. Nous savons maintenant que même un réchauffement planétaire limité à environ 1,5 °C entraînera une augmentation des risques liés aux pénuries d’eau dans les zones arides, aux dommages causés par les incendies, à la fonte du pergélisol et à l’instabilité du système alimentaire, Si le réchauffement climatique atteint 2 °C, nous savons que les risques liés à la fonte du pergélisol et à l’instabilité du système alimentaire seront très élevés. (2) « Une action coordonnée pour lutter contre le changement climatique peut tout à la fois améliorer l’état des sols, la sécurité alimentaire et la nutrition et contribuer à éliminer la faim. Le rapport fait ressortir que le changement climatique a une incidence sur les quatre piliers de la sécurité alimentaire : la disponibilité (rendement et production), l’accès (prix et capacité d’obtenir de la nourriture), l’utilisation (nutrition et possibilité de cuisiner) et la stabilité (irrégularité de la disponibilité). Le rapport indique qu’environ un tiers des aliments produits sont perdus ou gaspillés. Les causes de ces pertes et gaspillages sont très différentes selon qu’il s’agit d’un pays développé ou d’un pays en développement et elles varient considérablement d’une région à l’autre. La gestion des risques permet d’accroître la résilience des populations en cas de phénomènes extrêmes, ce qui a des répercussions sur les systèmes alimentaires. Pour la mettre en place, il est possible de passer par des modifications du régime alimentaire ou une diversification des cultures de manière à enrayer la dégradation des terres. Un autre moyen de s’adapter aux effets néfastes du changement climatique est de réduire les inégalités, d’accroître les revenus et de garantir un accès équitable à la nourriture (…) Les politiques qui ne portent pas sur les terres et l’énergie, mais sur les transports et l’environnement, par exemple, peuvent contribuer elles aussi très sensiblement à la lutte contre le changement climatique ». (2) Voilà la patrie d’Armstrong qui longtemps a symbolisé le « rêve américain » donner une fois de plus le mauvais exemple en ne reconnaissant aucun traité multilatéral. Souvenons du protocole de Kyoto ignoré par Bush, souvenons aussi de la COP 21 que le président actuel ne reconnait pas. C’est à se demander si le GIEC ne prêche pas dans le désert surtout si on constate la politique de fuite en avant et suicidaire de la planète assumée par les Etats Unis sous l’Administration Trump. Les Etats Unis « grâce » aux gaz et pétrole de schiste produisent 11,7 millions de barils eux qui il y a à peine quelques années importaient du pétrole en exportent : « En novembre 2018 lit-on sur la publication suivante, les États-Unis, qui étaient autrefois importateurs nets de pétrole, en sont devenus exportateurs nets. Cela, grâce à une exportation de 3,2 millions b/j et 5,8 millions b/j de produits pétroliers, indique l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Si l’AIE pense que la production américaine de pétrole de schiste devrait plus que doubler d’ici 2025 et qu’elle pourrait répondre à la hausse attendue de la demande globale, ce sont les perspectives à partir des années 2020 qui inquiètent. Compte tenu de l’engagement des pouvoirs publics et de l’évolution de l’offre, les Etats-Unis produiront 61% de la nouvelle offre mondiale de pétrole au cours de la prochaine décennie, prévoit un rapport de l’ONG Global Witness publié le 20 août dernier et intitulé « Les Etats-Unis sont prêts à noyer le monde dans du pétrole »[3]. Bref pour les États-Unis, les efforts sont pour les autres. Si au moins la production était stabilisée ! Il est impossible dans ces conditions de stabiliser la température à moins de 2°C, le vaste canular de l’Accord de Paris présenté comme l’accord du siècle Comment faire pour éviter le dépôt de bilan planétaire et déboucher sur le chaos du démarrage de la sixième extinction ? Pour Nafeez Ahmed, journaliste d’investigation insurge Intelligence, nous allons de plus en plus vers une guerre de tous contre tous basée sur l’accumulation personnelle et la haine de l’autre. Il faut en sortir. Il écrit : « La « rébellion » ne suffit pas. Nous devons construire de nouveaux systèmes à partir de rien, et le faire immédiatement ». La manière de traiter avec « l’Autre » est devenue aujourd’hui le point de friction de la politique occidentale contemporaine. Au sein de ce paradigme, l’exclusion de « l’Autre » est la solution finale. C’est le modèle d’existence en tant que jeu à somme nulle. Il n’y en a pas assez pour tout le monde, alors nous devons accumuler le plus possible pour nous-mêmes. Encore plus de croissance, mais juste pour « nous » — parce que ce sont « eux » qui prennent nos emplois. Mais ce qui gronde sous la surface de cette obsession de « l’Autre », c’est un problème plus profond auquel nous avons beaucoup de mal à faire face : c’est le fait que le système d’existence que nous avons construit pour nous-mêmes et que beaucoup d’entre nous pensent être mis en danger par trop « d’Eux » s’effondre déjà de lui-même. La couverture médiatique d’un nouveau rapport surprenant de l’ONU a été bien accueillie. Le rapport conclut que la civilisation humaine détruit systématiquement ses propres systèmes de survie, ce qui pourrait entraîner l’extinction massive d’au moins un million d’espèces animales et végétales. Le moteur de cette destruction est le paradigme de la « croissance sans fin » de notre économie mondiale actuelle, un paradigme qui a vu les populations humaines et les villes croître de façon exponentielle dans le monde entier, entraînant à son tour une croissance exponentielle de la consommation de ressources, de matières premières, de nourriture et d’énergie[4]. Cette expansion toujours accélérée de notre civilisation industrielle a ravagé les écosystèmes naturels, entraînant le déclin de nombreuses espèces qui sont essentielles au bon fonctionnement des activités naturelles fournissant la nourriture, la pollinisation et l’eau non polluée qui sont essentiels à la préservation de notre propre civilisation. (4)[5] « Si nous continuons sur cette voie, la façon dont nous détruisons constamment la nature, les forêts et les zones humides endommagera de façon funeste la capacité de la terre à renouveler l’air respirable, les sols productifs et l’eau potable. Selon le rapport, sur les 7 745 races d’animaux d’élevage locales (présentes dans un pays) signalées dans le monde, 26 % sont menacées d’extinction ; près d’un tiers des stocks de poissons est surexploité, plus de la moitié ayant atteint sa limite soutenable ; et 24% des quelque 4 000 espèces alimentaires sauvages — principalement plantes, poissons et mammifères — sont en déclin (un nombre probablement beaucoup plus élevé en raison du manque de données). Un autre rapport publié ce mois-ci par le Fonds mondial pour la nature et le Global Footprint Network explique comment cette destruction massive et systématique de l’environnement est enracinée dans un mode de vie basé sur la surconsommation des ressources naturelles : nous nous développons au-delà de nos moyens. Nous prenons sans donner en retour ». (4) Décrivant la fuite en avant de la consommation il explicite dans le nouveau Rapport : « Le nouveau rapport montre comment, si la consommation de tous les habitants de la planète était au même niveau que celui des résidents de l’UE, en ne comptant que du 1er janvier au 10 mai, l’humanité aurait alors consommé autant que ce que les écosystèmes de la planète peuvent renouveler sur une année entière, ce qui signifie que 2,8 planètes Terre seraient nécessaires pour assurer ce niveau de consommation. L’évaluation mondiale de l’IPBES de l’ONU, par exemple, confirme que la planète connaît actuellement 2 500 conflits concernant les combustibles fossiles, l’eau, la nourriture et la terre – conflits qui sont donc directement liés à l’effondrement en cours de la biodiversité de la planète. Bon nombre de ces perturbations sont directement liées aux impacts du changement climatique. En 2018, les phénomènes météorologiques extrêmes ont été responsables de la majorité des 17,2 millions de nouveaux déplacements. La sécheresse en Afghanistan a provoqué plus de déplacements que le conflit armé du pays, et la crise dans le nord-est du Nigeria a été aggravée par les inondations qui ont touché 80% du pays ». (4) « Les conflits au Moyen-Orient, en Asie occidentale et en Afrique subsaharienne ont été exacerbés par les « conditions climatiques ». D’ici la fin du siècle, nous n’aurons pas seulement à nous préoccuper des phénomènes migratoires, nous devrons, si nous continuons à faire comme si de rien n’était, faire face à une planète inhabitable : une situation où nous aussi finirons par devenir « L’Autre ». Il n’est pas étonnant, poursuit-il, que, suivant l’exemple enthousiasmant de Greta Thunberg, certains n’aient eu d’autre choix que de descendre dans les rues au travers de mouvements de protestation comme la Rébellion contre l’Extinction (Extinction Rebellion, abrégé en XR). Nos démocraties sont dans un état d’effondrement : incapables de faire face à la complexité systémique de la crise de la civilisation. Alors qu’elles échouent, elles s’orientent vers le rejet de leur propre ethos démocratique, vers un autoritarisme croissant, renforçant les pouvoirs étatiques centralisés pour écarter les « Autres » dangereux et les citoyens indisciplinés. Le problème est que les démocraties libérales, dans leur forme actuelle, sont dans cet état d’effondrement pour une raison claire : elles sont, en effet, incapables de faire face à la complexité systémique de la crise de la civilisation ». (4) Nafeez Ahmed en appelle à un changement total des mentalités si on veut prétendre contenir le tsunami qui nous attend : « (…) Mais même là, cette transformation n’est pas seulement une question d’économie. Il s’agit de tout notre paradigme d’existence. (…) Au cours des quelque 500 dernières années, l’humanité a érigé une civilisation à « croissance sans fin » fondée sur un patchwork particulier de visions idéologiques du monde, de valeurs éthiques, de structures politiques et économiques et de comportements personnels. C’est un paradigme qui élève la vision de l’être humain en tant qu’unité matérielle déconnectée, atomistique et rivale, qui cherche à maximiser sa propre consommation matérielle en tant que mécanisme principal d’auto-gratification. C’est le paradigme qui a cimenté notre trajectoire actuelle vers l’extinction massive. Pour briser ce paradigme, il faut bien plus que des exigences envers des institutions défaillantes ». (4) Il plaide enfin pour l’humanité et pour l’unité de la famille humaine sans discrimination pour conjurer ensemble les périls à venir. « Quand allons-nous accepter de voir qu’Eux, c’est Nous ? Quoi qu’il se passe là, dans le monde, la crise nous appelle tous à devenir ce que nous devons être, ce que nous sommes vraiment et ce que nous avons toujours été. Et sur la base de ce renouveau interne, elle nous appelle à prendre des mesures radicales dans nos propres contextes locaux pour faire émerger les germes du paradigme nouveau, ici même, et maintenant. Comment pouvons-nous réussir à changer certains de ces systèmes dans nos écoles, nos lieux de travail, nos lieux de loisirs ? Comment pouvons-nous, dans le cadre de ces efforts, travailler à semer les graines qui conduiront à faire reconnaître que la mission la plus importante est de construire un nouveau paradigme post-croissance, post-carbone et post-matérialiste ? Construisons notre propre capacité à penser et à agir différemment dans le respect de notre propre conscience et de notre comportement, ainsi que dans les domaines de l’énergie, de l’alimentation, de l’eau, de la culture, de l’économie, Ce faisant, nous plantons les graines d’un paradigme de vie et de réalité en émergence qui redéfinit l’essence même de ce que signifie être vivant ». (4) C’est bien connu, on le répétera, le plus grand ennemi de la nature est l’homme qui, par son comportement égoïste, détruit tout ce qu’il touche. Déjà il y a près de 15 ans Jared Diamond, biologiste évolutionniste, professeur à UCLA (Etats Unis), nous avait prévenu contre l’effondrement de la civilisation terrestre dans sa globalité. Des épisodes comme l’ouragan Katrina en 2005 qui ont causé pour 120 milliards de dégâts, des morts, des blessés par centaines seront des évènements récurrents. Fréderic Joignot nous présente son ouvrage : « Si l’humanité ne court pas au désastre écologique, danger contre lequel il nous a mis en garde dans son essai Effondrement (2005), le sommet de Rio en 1992 a montré qu’avec la crise économique les exigences écologiques passent au second plan. On vient pourtant d’apprendre — un exemple parmi d’autres — que la banquise arctique risque de fondre avant 2020. Sommes-nous entrés dans un des scénarios tragiques décrits par Jared Diamond dans Effondrement ? Il nous répond : « L’humanité est engagée dans une course entre deux attelages. L’attelage de la durabilité et celui de l’autodestruction. Aujourd’hui, les chevaux courent à peu près à la même vitesse et personne ne sait qui va l’emporter. Mais nous saurons bien avant 2061, quand mes enfants auront atteint mon âge, qui est le gagnant[6] ». « Avec Diamond, il devient impossible de séparer l’aventure humaine de la géographie, de comprendre le développement et le déclin des sociétés sans tenir compte des ressources naturelles des pays, de leur exploitation et de leur dégradation. Jared Diamond se penche aussi sur le berceau de notre civilisation, ce fameux Croissant fertile (Iran, Irak, Syrie, Liban, Jordanie, etc.) où est apparue pour la première fois une société agricole, sédentaire, artisanale, outillée, bientôt urbaine. Pour lui, ce miracle a été possible pour trois raisons : « Le blé, l’orge, les pois chiches, les lentilles, le lin y poussaient à l’état sauvage, qui ont pu être cultivés, emmagasinés, et filés pour le lin. Cinq espèces d’animaux essentiels à l’alimentation, au transport et aux travaux agricoles vivaient là – les chiens, les moutons, les porcs, les bovins, le cheval. Enfin, de grands fleuves et la Méditerranée ont permis que leurs savoirs soient diffusés et perfectionnés ». Son constat fait peur : depuis l’âge de pierre, l’humanité n’a cessé de détruire d’autres espèces, dévastant peu à peu toute la biodiversité. Jared Diamond admire l’homme pour son génie inventif, mais il le voit aussi en massacreur : « Quand les hommes franchissent le détroit de Béring, 12 000 ans avant J.-C., et gagnent l’Amérique du Nord, ils se livrent à un carnage inouï. En quelques siècles, ils exterminent les tigres à dents de sabre, les lions, les élans-stags, les ours géants, les bœufs musqués, les mammouths, les mastodontes, les paresseux géants, les glyptodontes (des tatous d’une tonne), les castors colossaux, les chameaux, les grands chevaux, d’immenses troupeaux de bisons ». Des animaux qui ont survécu à trois glaciations périssent : 73% des grands mammifères d’Amérique du Nord, 85% de ceux d’Amérique du Sud. « Ce fut la disparition animale la plus massive depuis celle des dinosaures, continue Jared Diamond. Ces bêtes n’avaient aucune expérience de la férocité d’Homo sapiens. Ce fut leur malheur. Depuis, nous avons encore fait disparaître d’innombrables espèces ». (6) Pour Jared Diamond, l’homme, par son comportement agressif vis-à-vis de l’autre est né pour la guerre : « Mais l’homme massacre dans des proportions inégalées. A toutes les époques, souvent pour des questions de territoire, mais aussi ethniques (racisme) et psychologiques (désignation d’un bouc émissaire, infériorisation de l’autre), l’homme a cherché à anéantir ses rivaux et les minorités. Des dizaines de génocides, combinant traques, massacres, épidémies, à plus ou moins grande échelle, ont eu lieu de tout temps, partout. Le génocide fait partie de notre héritage pré-humain et humain ». Jared Diamond s’est aussi intéressé aux civilisations qui se sont écroulées, celle de l’île de Pâques, des îles d’Henderson et de Pitcairn, celle des Amérindiens Anasazi du sud-ouest des Etats-Unis, des Vikings du Grand Nord. Et surtout l’empire des Mayas. Diamond montre comment ces derniers ont coupé les arbres jusqu’au sommet des collines afin de fabriquer du plâtre, tout en pratiquant la culture intensive du maïs. Il nous raconte la suite : « Cette déforestation a libéré les terres acides qui ont ensuite contaminé les vallées fertiles, tout en affectant le régime des pluies. Finalement, entre 790 et 910, la civilisation maya du Guatemala, qui connaissait l’écriture, l’irrigation, l’astronomie, construisait des villes pavées et des temples monumentaux, avec ; sa capitale, Tikal, de 60 000 habitants, disparaît. Ce sont 5 millions d’habitants affamés qui quittent les plaines du Sud, abandonnant cités, villages et maisons. Ils fuient vers le Yucatan, ou s’entretuent sur place. (6) Jared Diamond a appliqué cette grille à notre époque. Il dresse une longue liste des dommages écologiques qui menacent à court terme la biosphère : la crise de l’eau potable, qui concerne un milliard de personnes, tandis que les nappes phréatiques baissent ; la destruction des marais, des mangroves, des récifs de corail, des pépinières naturelles ; la disparition massive des grosses espèces de poissons marins, la dévastation des fonds des océans ; la désertification des sols et le recul des dernières grandes forêts dans les zones tropicales. « C’est comme si on retirait au hasard des petits rivets dans l’assemblage d’un avion », commente-t-il. Il rejoint ici les peurs des glaciologues et des climatologues et les chercheurs pour qui nous sommes entrés dans « anthropocène ». Au rythme actuel de la croissance démographique, et particulièrement de l’augmentation des besoins économiques, de santé et en énergie, les sociétés contemporaines pourront-elles survivre demain ? Jared Diamond conclut qu’il n’existe aucun cas dans lequel l’effondrement d’une société ne serait attribuable qu’aux seuls dommages écologiques. Plusieurs facteurs, au nombre de cinq, entrent toujours potentiellement en jeu : des dommages environnementaux ; un changement climatique ; des voisins hostiles ; des rapports de dépendance avec des partenaires commerciaux ; les réponses apportées par une société, selon ses valeurs propres, à ces problèmes. Cette complexité des facteurs permet de croire qu’il n’y a rien d’inéluctable aujourd’hui dans la course accélérée à la dégradation globalisée de l’environnement ». (6) C’est en tout cas la petite musique de fond qui se fait entendre en Occident, à savoir les pays sous-développés sont responsables de la débâcle climatique et il sera impossible de nourrir 10 milliards de personnes. Etant entendu que les pays concernés sont surtout ceux de l’Afrique et l’Inde. A titre d’exemple, Gérald Cursoux propose de créer l’équivalent du GIEC pour contenir l’invasion démographique des pays du Sud. Ecoutons-le : « Poudrière, oui, avec une bombe de destruction massive : la surpopulation ! La croissance démographique nous entraîne vers l’abîme, elle est le facteur premier de la pollution, de l’épuisement des ressources, de la baisse de la biodiversité, de l’émigration de masse avec ses conséquences désastreuses. Mais rien ne peut être fait contre cette croissance démographique entend-on, ou pire encore, il ne faut pas s’y opposer pour des raisons humanitaires, les droits de l’homme, les valeurs religieuses, culturelles, etc. Est-il besoin de noter que tout a changé avec le développement de la science et des techniques, la médecine en étant bénéficiaire : diminution drastique des décès à la naissance, prolongation de la durée de la vie. (…) Laisser courir les choses c’est aussi criminel que de ne rien faire contre les causes qui détériorent le climat. On doit diffuser massivement les moyens contraceptifs. Et, surtout, (c’est la priorité des priorités, l’impératif catégorique !) donner à la femme ses pleins droits d’être humain, l’éduquer et la libérer des contraintes culturelles et sociales. Il faut créer un GIEC pour la démographie (ou la surpopulation), un GIEC[7] ». L’auteur oublie « un petit détail », les pays du Sud ont pollué pour 20 % depuis un siècle alors qu’ils sont 80% de la population. 1000 milliards de tonnes ont été dégagées par les énergies fossiles en un siècle, la contribution des pays du Sud est marginale dans ce compte. Un autre petit détail, un Sahélien c’est 0,15-0,2 tep/hab. Un Américain, c’est 8 tep/an, soit 50 fois plus. Un Américain pollue en une semaine ce que fait le Sahélien en une année ! Il en est de même pour la consommation d’eau 600l/j contre 10l/J. Si on ajoute qu’un plein de 4×4 en biocarburant (225kg de maïs) peut nourrir un Sahélien pendant une année ! Nourrir l’humanité ou gaspiller dans la conduite, il faut choisir ! Comment s’étonner que des épaves humaines viennent mourir au pied du supermarché occidental, chassés par la faim ? Non ! C’est aux pays industrialisés de réduire la consommation d’énergie fossile. Chaque pays devra, cependant faire sa part pour tenter de stabiliser des convulsions climatiques et espérer d’une façon solidaire à vivre en paix avec la nature. Sans une prise de conscience planétaire, nous allons résolument vers la sixième extinction. Professeur Chems Eddine Chitour École Polytechnique Alger ————————– [1] Yann Verdo https://www.lesechos.fr/monde/enjeux-internationaux/climat-dans-les-coulisses-du-giec-1127392 [2] https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/08/l-humanite-epuise-les-terres-selon-le-dernier-rapport-du-giec_5497654_3244.html [3] https://agenceecofin.com/hebdop3/0309-68869-dans-10-ans-les-etats-unis-pourront-inonder-le-monde-de-petrole-avec-des-consequences-apocalyptiques [4] https://www.les-crises.fr/changer-de-paradigme-pour-echapper-a-lextinction/ [5] https://www.bbc.com/news/science-environment-48169783 [6] Frédéric Joignot https://www.lemonde.fr/culture/article/2012/09/27/l-homme-animal-suicidaire_1766966_3246.htm [7] Gérald Cursoux https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/onu-apres-le-giec-le-gierd-217593, 2 septembre 2019 Les opinions exprimées dans ce contenu n’engagent que la responsabilité de l’auteur.
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Incendies. Plus de 700 hectares brûlés au Maroc, derniers foyers actifs en Algérie La mobilisation continue lundi 16 août au Maroc pour maîtriser les incendies qui ont déjà décimé plus de 700 hectares de forêt en trois jours, tandis que les derniers foyers encore actifs en Algérie voisine paraissaient en voie d’extinction, selon les autorités des deux pays. Le feu n’est toujours pas éteint en Algérie et au Maroc. Dans ce dernier pays, plus de 500 personnes, dont des pompiers et des militaires, « sont toujours mobilisées pour venir à bout de ces incendies », a indiqué ce lundi 16 août le chef du Centre national de gestion des risques climatiques forestiers, Fouad Assali, à l’agence de presse officielle MAP. Quelque 725 hectares d’une forêt près de la ville touristique de Chefchaouen (nord) ont déjà été engloutis par les feux déclarés samedi 14 août, a-t-il précisé, ajoutant que des avions bombardiers d’eau ont été mobilisés. Aucune victime des incendies au Maroc Une vague de chaleur traverse le Maroc depuis vendredi, avec des températures pouvant aller jusqu’à 49 degrés, et se poursuit jusqu’à mardi, selon le Département de météorologie. Selon les journalistes de l’AFP sur place, les feux, qui n’ont fait aucune victime, étaient en recul lundi. Une enquête a été ouverte pour déterminer leurs causes. Le bassin méditerranéen est touché ces deux dernières semaines par des incendies, notamment en Grèce, en Turquie et en Algérie. En Algérie, les pompiers face à 15 foyers Dans ce dernier pays, quelque 90 personnes, dont 33 soldats, sont mortes ou portées disparues depuis une semaine dans les incendies, en majorité d’origine « criminelle » selon les autorités. Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a décidé d’octroyer une allocation financière d’un million de dinars (6 300 €) aux familles des victimes civiles et militaires. En fin de journée lundi 14 août, les unités de la Protection civile algérienne continuaient de lutter contre 15 foyers à travers neuf wilayas (préfectures). En revanche, tous les feux ont été éteints à Tizi Ouzou, en Kabylie, la région la plus touchée par les feux dans le nord de l’Algérie, a précisé la Protection civile. Plus de 41 feux ont été éteints ces dernières 24 heures, a-t-elle ajouté. Au-delà des importants dégâts matériels et des carences des pouvoirs publics mises en lumière lors de ces incendies, les Algériens ont été particulièrement choqués par le lynchage et l’immolation d’un homme accusé à tort de pyromanie. Au total, 49 suspects ont déjà été arrêtés à la suite du drame, selon les médias locaux. Le réchauffement climatique augmente la probabilité des canicules et des sécheresses et par ricochet, des incendies.
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Groenland. Une étendue de glace, grande comme la Floride, a fondu en un jour Il a fait 23,2 °C au Groenland mercredi 28 juillet. Environ 22 gigatonnes de glace ont fondu en une seule journée, une fonte suffisante pour couvrir l’État américain de Floride de 5 cm d’eau. Triste record. La troisième plus grande fonte des glaces en 24 heures au Groenland a été observée mercredi 28 juillet. De quoi recouvrir toute la Floride de 5,1 cm d’eau, selon des scientifiques. Les deux autres records datent de 2012 et 2019. Environ 22 gigatonnes de glace ont fondu dans la seule journée de mercredi : 12 gigatonnes se sont écoulées dans l’océan et 10 gigatonnes ont été absorbées par la neige et pourront regeler, a expliqué Xavier Fettweis, climatologue à l’université de Liège, en Belgique. Cercle vicieux Selon Marco Tedesco, climatologue à l’université de Columbia, aux États-Unis, de tels événements peuvent créer un cercle vicieux, entraînant davantage de réchauffement et de fonte. La neige, en fondant, ne protège plus le verglas et le sol qui se trouvent en dessous et absorbent plus de soleil. Moins de rayons sont renvoyés hors de l’atmosphère. Les scientifiques estiment que la fonte de la calotte glaciaire du Groenland, la deuxième plus grande masse de glace de la planète, est à l’origine d’environ 25 % de l’élévation du niveau de la mer observée au cours des dernières décennies. 23,2 °C au Groenland Marco Tedesco et d’autres scientifiques sont d’avis que les modèles utilisés pour prédire la perte de glace ne prennent pas en compte l’évolution de la circulation atmosphérique. Cela voudrait dire que ces modèles sous-estiment la fonte des glaces au Groenland, qui se trouve à la croisée des océans Arctique et Atlantique. De plus, l’Arctique se réchauffe plus rapidement que le reste de la planète, entre autres à cause de la fonte de la banquise qui fait apparaître l’océan, dont les eaux absorbent les radiations solaires du fait de leur couleur sombre. Mercredi, la température de l’air au Groenland, « inquiétante » selon l’Union européenne, a atteint 23,2 °C à Constable Pynt, dans l’est de l’île.
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Incendie en Espagne et légère fuite radioactive à Pierrelatte, juste à côté du Tricastin : la série d’incidents nucléaires se poursuit ! Alerte sur la centrale de Krsko (Slovénie), en juin, fuites radioactives au Tricastin et à Romans-sur-Isère et contamination de salariés en juillet, nouveau scandale sur le chantier de construction de l’EPR en Finlande il y a une semaine : l’été 2008 s’est chargé de nous rappeler que le nucléaire est une technologie polluante, risquée et mal maîtrisée. « Il faut tirer les leçons des récents incidents avant que quelque chose de plus grave encore ne se produise, estime Yannick Rousselet, responsable de la campagne Énergie à Greenpeace France. Qu’attendons-nous pour investir dans une politique ambitieuse d’efficacité énergétique et dans les renouvelables, qui sont sans danger et répondent à la fois aux enjeux de lutte contre les changements climatiques, d’indépendance énergétique et de pouvoir d’achat ? » Un incendie en Espagne… La centrale nucléaire de Vandellos II, en Catalogne, au nord-est de l’Espagne, s’est arrêtée automatiquement dimanche 24 août, à la suite d’un incendie dans son générateur d’électricité. L’incendie s’est déclaré dimanche matin à 8h49 dans le générateur, qui sert à transformer en électricité l’énergie dégagée dans le réacteur nucléaire. Il a été éteint par les pompiers de la centrale vers 10h30, selon le Conseil de sécurité nucléaire espagnol (CSN). « Tous les systèmes de sécurité de l’installation ont fonctionné comme prévu », a précisé l’organisme dans communiqué. « La centrale est à l’arrêt et stable » et l’incendie « n’a eu aucun impact sur les travailleurs ou l’environnement ». Le réacteur devrait cependant rester sans fonctionner pendant plusieurs semaines. « Du point de vue de la sécurité, nous sommes relativement tranquilles », a affirmé par Rafael Cid, sous-directeur général de technologie nucléaire du CSN. Autre son de cloche du côté des associations de défense de l’environnement. Greenpeace et l’association Écologistes en action affirment qu’une grande colonne de fumée était visible vers 10h00 à Vandellos II s’échappant de la salle des turbines. Elles demandent « que soit retirée à l’Anav l’autorisation d’exploiter les centrales qu’elle gère (Asco I, Asco II et Vandellos II) » et qu’on arrête « préventivement leur activité face à l’accumulation d’incidents ». En effet, l’Anav, l’Association nucléaire Asco Vandellos II, gère trois centrales nucléaires en Catalogne et s’est déjà retrouvée sur la sellette au début de l’année 2008. Elle a été accusée de ne pas avoir correctement informé les autorités sur une fuite qui s’est produite dans la centrale Asco I, en novembre 2007. Cet incident, sans danger significatif pour les populations, selon le CSN, n’a été rendu public que cinq mois plus tard. Le 18 août, le CSN avait cependant recommandé au gouvernement espagnol d’infliger une amende record comprise entre 9 et 22,5 millions d’euros aux gérants d’Asco I. « L’Anav n’a pas su prouver qu’elle était un opérateur responsable, estime Carlos Barvo, de Greenpeace Espagne. Nous risquons un accident sérieux. » Le CSN doit ouvrir d’ailleurs une enquête pour déterminer les circonstances et les causes de cet incendie. Pour mémoire, l’Espagne compte six centrales nucléaires en fonctionnement, avec un total de huit réacteurs qui produisent environ un quart de l’électricité consommée dans le pays, selon le CSN. Le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero, au pouvoir depuis 2004, est partisan de l’abandon progressif du nucléaire. … et une nouvelle fuite en France ! Une petite fuite d’uranium a été détectée jeudi 21 août sur une canalisation des réseaux d’effluents de la société Comurhex, filiale d’Areva, à Pierrelatte (Drôme), a indiqué l’entreprise le lendemain, dans un communiqué. Cette fuite a été détectée sur une canalisation enterrée, qui n’était normalement plus utilisée. Mais lors de travaux de modernisation de ce réseau, les ouvriers se sont aperçus qu’un clapet anti-retour défectueux avait laissé passer de manière occasionnelle des échantillons sortant d’un laboratoire d’analyses et qui devaient aller vers une station de retraitement, a expliqué à l’AFP un porte-parole d’Areva. La fuite serait vraiment mineure. En se basant sur la concentration moyenne en uranium des échantillons et sur l’importance de la fuite, la Comurhex estime qu’environ 250 grammes d’uranium par an ont pu pénétrer dans le sol environnant la canalisation défectueuse. De son côté, la préfecture de la Drôme a indiqué que « selon l’Autorité de sûreté nucléaire, les risques environnementaux apparaissent très faibles d’après les données actuellement disponibles. Des études plus détaillées seront menées et leurs conclusions seront communiquées ». La préfecture a ajouté que « les services de la direction régionale de l’industrie, de la recherche et de l’environnement (Drire) et l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) sont actuellement sur place ». Comurhex Pierrelatte est spécialisée dans la transformation de l’uranium nécessaire au fonctionnement du parc nucléaire. Le site produit de l’hexafluorure d’uranium, indispensable aux procédés d’enrichissements. (Avec AFP)
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Élisabeth Borne a tranché : "Enneiger des stations de ski par hélicoptère n'est pas une voie possible", a-t-elle finalement décidé ce dimanche, après la décision de la Haute-Garonne de déverser de la neige par hélicoptère sur la station de Luchon-Superbagnères. "Nous réunirons avec Jean-Baptiste Lemoyne (secrétaire d'Etat au Tourisme et au Commerce extérieur) les acteurs concernés dans les prochains jours", a-t-elle ajouté dans un tweet. Le périmètre de cette consultation, qui aura lieu dans la semaine, n'est pas encore précisément fixé, elle devrait réunir en tout cas les responsables du domaine skiable de France, a-t-on indiqué ce dimanche à son cabinet. Le message de la ministre de la Transition écologique était clair avec ce tweet: il s'agissait de mettre un coup d'arrêt rapide, car il n'est pas possible de réitérer de telles opérations très polluantes, a tenu à souligner un de ses conseillers. Cette réunion vise aussi à chercher des solutions pour les élus locaux, les transports de neige par camions étant également problématiques, selon la même source. Afin de pallier le manque d'enneigement dans la station pyrénéenne, le conseil départemental de Haute-Garonne avait pris une mesure spectaculaire, en faisant livrer de la neige par hélicoptère sur certains tronçons vendredi et samedi. Il a fallu deux heures et demie d'hélicoptère pour transporter quelque 50 tonnes de neige. Le coût est évalué entre 5000 et 6000 euros, mais "en termes de retour sur investissement, il faut multiplier au moins par 10", avait justifié le syndicat mixte chapeautant cette station. Selon le syndicat, entre 50 et 80 personnes vont pouvoir travailler grâce à cette opération: le personnel de la station, mais aussi les moniteurs, les loueurs de matériel, les restaurateurs. L'initiative, très dispendieuse et très peu écologique en termes d'émission de CO2, a suscité une vague de réactions très critiques dans les médias, alors que le gouvernement met en avant la priorité environnementale pour réduire les émissions de CO2.
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À Glasgow, la COP26 a fermé ses portes. La conférence a connu une affluence record. Mais le succès d’une COP ne se mesure ni au nombre de ses participants, ni à celui des déclarations produites. Il se juge à sa capacité d’accélérer l’action climatique sur le terrain. En la matière, que peut-on retenir de cette 26e édition ? Un accroissement timoré des objectifs de réduction d’émissions Le rendez-vous de Glasgow constituait un point d’étape important dans le calendrier de l’accord de Paris signé en 2015 lors de la COP21. Tous les pays participant à l’accord devaient en effet actualiser leurs « contributions nationales », autrement dit leurs objectifs de réduction d’émission de gaz à effet de serre à l’horizon 2030. Le bilan apparaît mitigé. Le verre n’est pas totalement vide : dans leur majorité, les pays ont bien actualisé leurs contributions, certains comme la Chine à quelques jours de la conférence, ou même, à l’instar de l’Inde, pendant la conférence. Discussions lors d’une session plénière de la COP26, le vendredi 12 novembre 2021. Andy Buchanan/AFP D’après le décompte des Nations unies, ces contributions marquent un progrès relativement au jeu déposé lors de la signature de l’accord de Paris. Elles permettraient d’économiser en 2030 de l’ordre de 4,8 Gt d’émission (-8 %) par rapport aux contributions de 2015. Ce gain reste toutefois très insuffisant pour nous mettre sur une trajectoire de réchauffement conforme aux objectifs de l’accord de Paris – moins de 2 °C, et si possible 1,5 °C. Si toutes les contributions étaient réalisées, les émissions mondiales dépasseraient en 2030 d’un peu plus de 10 % leur niveau de 2010 alors qu’il faudrait les réduire de 45 % pour être sur une trajectoire limitant le réchauffement global à 1,5 °C. Difficile convergence sur le financement, avancée sur les mécanismes de marché Réévaluer les objectifs, c’est bien. Mettre en place les outils permettant de les atteindre c’est mieux. La COP26 a dû ainsi se saisir de deux dossiers épineux en la matière : les financements internationaux, auxquels se sont engagés les pays développés à hauteur de 100 milliards de dollars par an ; les mécanismes de marché prévus à l’article 6 de l’accord de Paris (soit un système d’échange de droits d’émissions de gaz à effet de serre entre des pays gros émetteurs et d’autres moins émetteurs). D’après le dernier bilan réalisé par l’OCDE, il manque vingt milliards de dollars sur les 100 promis par les pays développés au titre de la « justice climatique ». Le déficit est notablement important pour le financement des projets d’adaptation. Ce point de discorde entre pays développés et pays moins avancés a été la principale cause de la prolongation de plus de 24 heures de la conférence. Le communiqué final indique que les engagements complémentaires pris durant la conférence ne permettent pas de totalement combler ce déficit. Pour Patricia Espinosa, à la tête de l’équipe des Nations unies en charge des négociations, les 100 milliards de dollars pourraient cependant être levés dès 2022 si tout se passe bien. Lors des précédentes COP, les pays n’avaient pas réussi à s’accorder sur les règles permettant de mettre en place le dispositif d’échange de quotas ou de crédits d’émission facilitant l’atteinte des objectifs de réduction d’émission. Les principaux points de blocage (risques de double comptage, intégrité du mécanisme) ont pu être levés. L’avancée est importante, car l’émergence d’un prix du carbone permettrait d’accélérer les réductions d’émissions de gaz à effet de serre. Reste à la concrétiser sur le terrain, ce qui prendra un certain temps, les règles étant passablement compliquées. Deux avancées qui comptent : méthane et sortie des énergies fossiles Réduire les émissions de méthane est l’une des actions ayant un impact le plus rapide sur le réchauffement. Le méthane a une durée de séjour relativement courte dans l’atmosphère (12 ans en moyenne). Chaque tonne rejetée a un pouvoir de réchauffement bien plus élevé que le CO2. L’Agence des Nations unies pour l’Environnement (UNEP) estime qu’une action de réduction précoce permettrait de réduire de 0,3 °C le réchauffement global d’ici 2050. L’appel a été entendu. L’initiative jointe États-Unis/Union européenne réunit plus de cent pays qui se sont engagés à réduire d’au moins 30 % leurs émissions de méthane d’ici 2030. Certains gros émetteurs manquent à l’appel, comme le montre le graphique ci-dessous. L’initiative portera pleinement ses fruits si ces pays la rejoignent. Ils y sont incités par le communiqué final de la COP qui, pour la première fois, mentionne l’enjeu de la réduction des émissions de méthane. C. de Perthuis (à partir des données PBL 2020), CC BY-NC-ND Autre innovation du communiqué : on y évoque – timidement et pour le seul charbon utilisé dans les centrales électriques – la sortie des énergies fossiles. C’est une petite révolution culturelle dans le monde des négociateurs du climat. Il avait été impossible d’introduire une telle référence dans le texte de l’accord de Paris. Plus important que quelques lignes du communiqué, la sortie des énergies fossiles s’est inscrite au cœur des débats. On en parle enfin sans faux-semblants, ce qui met sur la sellette les grands producteurs et exportateurs de ce type d’énergie. Cela crédibilise les déclarations en provenance du monde financier, notamment celle commune aux États et aux agences de développement qui proscriront dès 2022 les financements publics de projets de développement des énergies fossiles. Autre innovation porteuse : le Costa Rica et le Danemark ont lancé une initiative destinée à arrêter la délivrance de nouveaux permis d’exploration de pétrole et de gaz. La grande oubliée de la conférence : l’agriculture Si les questions énergétiques sont mieux traitées par la COP, ce n’est pas le cas des enjeux agricoles. L’envolée des prix des matières agricoles de base rappelle pourtant la vulnérabilité de l’agriculture face au réchauffement climatique. Il y a urgence à accroître la résilience des systèmes agricoles en développant l’agroécologie qui favorise par ailleurs la baisse des émissions de méthane et de protoxyde d’azote. Cette problématique, cruciale pour la sécurité alimentaire, reste aujourd’hui malheureusement périphérique. Tant que l’enjeu agricole ne sera pas pleinement intégré, les déclarations tonitruantes sur la fin de la déforestation tropicale resteront peu crédibles : on n’arrêtera pas la déforestation par des déclarations d’intention, mais en agissant sur les causes du processus. L’extension des usages agricoles en constitue le premier facteur. Pour l’interrompre, il faut trouver des alternatives économiquement viables et socialement justes pour les agriculteurs présents sur les fronts de déforestation. La bonne surprise de la quinzaine : le dialogue Chine/États-Unis Ce fut une réelle surprise. Tous les signaux étaient au rouge. Les négociateurs évoquaient avec nostalgie l’époque révolue de la conférence de Paris où l’axe sino-américain avait été un puissant facilitateur. À Glasgow, les négociateurs en chef des deux pays se sont invités à la tribune. Ils s’y sont succédé pour présenter, le 10 novembre 2021, un communiqué commun promettant notamment une accélération de l’action dès 2022 en ce qui concerne les réductions de méthane et le retrait des énergies fossiles. Si ces réductions se concrétisent, l’impact direct est loin d’être négligeable. Les deux pays comptent encore pour 40 % des émissions mondiales. La reprise du dialogue pourrait aussi avoir un effet d’entraînement sur le reste du monde. C’est important, car le « Reste du monde » a pris, depuis le début de la décennie 2010, le relais de la Chine comme premier contributeur à l’accroissement des émissions globales, ainsi que le montre le graphique ci-dessous. C. de Perthuis (à partir de Olivier J.G.J. et Peters J.A.H.W. 2020, Trends in global CO₂ and total greenhouse gas emission : 2019 report, Report 4068. PBL Netherlands Environmental Assessment Agency, The Hague), CC BY-NC-ND Rendez-vous à Charm el-Cheikh Dans la chorégraphie propre aux sommets climatiques, l’impression est donnée qu’une brochette de chefs d’État, se rencontrant le temps de faire une belle photographie, aurait le pouvoir de décider du scénario climatique dans lequel le monde va s’engager. La réalité est assez différente : les COP apportent un cadre et donnent des impulsions, mais c’est bien entre les COP que se décide l’action climatique. Cette action est de plus en plus portée par deux moteurs. Sous l’angle économique, la triple baisse des coûts des énergies renouvelables, du stockage de l’électricité et de la gestion intelligente des réseaux, élargit la gamme des alternatives aux énergies fossiles. Au plan sociétal, la mobilisation de la génération montante, présente à Glasgow pour dénoncer le « bla-bla » des vétérans de la COP, continuera à exercer une pression croissante après la clôture de la conférence. Ce double moteur économique et sociétal va pousser à l’accélération de l’action climatique d’ici la COP27, programmée fin 2022 en Égypte. Pour apprécier si les impulsions données à Glasgow se sont concrétisées, rendez-vous à Charm el-Cheikh…
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Les images ont suscité une forte émotion sur les réseaux sociaux. Vendredi, les membres d'un collectif de désobéissance civile contre le réchauffement climatique - Extinction Rebellion - ont été violemment délogés d'un pont du centre de Paris par les CRS. Les réactions ont été vives à la vue de ces images, notamment pour dénoncer la disproportion de la réponse répressive. Ce dimanche, Christophe Castaner a demandé des explications au préfet de police de Paris. "À la demande du ministre, une inspection technique CRS a été déclenchée et un rapport a été demandé au préfet de police sur les modalités de gestion de cette opération de maintien de l'ordre rendue nécessaire pour rétablir la circulation au coeur de Paris", a déclaré la place Beauvau. De son côté, François de Rugy, ministre de la Transition écologique invité de BFMTV dimanche, a justifié l'action des forces de l'ordre en qualifiant ces manifestants de "radicaux" qui n'ont pas voulu suivre les ordres d'évacuation. "Ça se finit par l'utilisation de gaz qui ont pour but que les gens s'en aillent", a-t-il ajouté. Sur ces images publiées par un journaliste indépendant et tournées sur le pont de Sully, on voit des policiers aspergeant abondement de gaz lacrymogènes des militants participant pacifiquement à un sit-in, à quelques centimètres des visages. Après avoir pris connaissance de cette vidéo, le réalisateur et militant écologiste Cyril Dion a refusé sa promotion dans l'ordre du Mérite. "Comment accepter d'être décoré par un gouvernement qui fait usage d'une telle violence à l'encontre d'une partie de sa population ?", a écrit le réalisateur du documentaire Demain dans un message posté sur Facebook. Il dénonce l'utilisation de gaz lacrymogènes à quelques centimètres des visages des manifestants pacifistes. "On n'est pas supposé utiliser ce genre d'instruments à moins d'un mètre et on est censé l'utiliser pour disperser des manifestations violentes, pas des mouvements pacifistes", a déclaré Cyril Dion samedi soir. Il avait été promu chevalier dans l'ordre national du Mérite en novembre 2017, sur proposition de la secrétaire d'État à la transition écologique, Brune Poirson. "La disproportion de la réponse policière est folle", a encore déclaré Cyril Dion. D'autres personnalités ont également fustigé la violence de ces images, comme Greta Thunberg, Guillaume Canet ou Marion Cotillard qui ont tous partagé les images sur Instagram, interpellant au passage le gouvernement. "Les forces de l'ordre sont arrivées vers 13 heures et après 10 ou 15 minutes plutôt calmes, les CRS ont commencé à évacuer les bloqueurs assis en première ligne", a raconté samedi soir l'une des militantes, qui a voulu être désignée sous le prénom de Flora. "Comme ensuite ces bloqueurs revenaient, ils ont opté pour leur stratégie du gazage à 20 cm du visage, a-t-elle ajouté. L'évacuation a duré 40 à 45 minutes, vers 14 heures le pont était rendu à la circulation". "On était sur un lieu non déclaré, c'est le principe de la désobéissance civile", a-t-elle poursuivi. Selon elle, l'action devait initialement avoir lieu sur un autre pont, le pont au Change, et Extinction Rebellion en avait "prévenu la préfecture".
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Petit retour en arrière : en 2019 le gouvernement a organisé la Convention citoyenne pour le climat constituée de 150 Français tirés au sort. Il y aurait beaucoup à dire sur cette dernière, tant dans le principe (défiance vis-à-vis de la démocratie représentative) que dans le fonctionnement. Mais le but ici est d’en évoquer les suites. Elle a rendu ses conclusions au printemps 2020, et lors de son interview du 14 juillet 2020, le Président a annoncé sa décision de reprendre en partie la proposition d’ajouter à l’article 1 de la Constitution : ÉCHEC DE LA RÉVISION À la suite de cette annonce, les travaux de modification de la Constitution ont commencé, ce qui est assez habituel : depuis son adoption en 1958, la Constitution de la Cinquième république a été révisée 24 fois, ce qui en fait donc un texte souple, évitant les blocages, mais a pour conséquences de fragiliser la protection des droits et libertés et créer la tentation de l’utiliser comme manifeste politique des lubies de l’époque. La procédure pour modifier la Constitution est définie en son article 89, à savoir : Il est aussi possible d’utiliser l’article 11 mais ce dernier est là pour permettre l’adoption d’une loi par référendum. Son usage pour modifier la Constitution est un détournement du texte, qui n’a toutefois pas empêché Charles de Gaulle de l’utiliser pour l’adoption de l’élection présidentielle au suffrage universel car les chambres auraient rejeté le projet. Pour l’anecdote, la conséquence fut la seule motion de censure réussie contre un gouvernement dans l’histoire de la Cinquième République. Cette censure n’a eu aucun effet et de Gaulle nomma à nouveau immédiatement Georges Pompidou Premier ministre. Or donc, la procédure vient d’échouer à cause de l’incapacité de l’Assemblée nationale et du Sénat à s’accorder sur le texte, l’Assemblée reprenant la formulation issue de la Convention citoyenne pour le climat, le Sénat proposant de remplacer « garantit » par « agit pour ». Contrairement à l’adoption de la loi où l’Assemblée a le dernier mot en cas de désaccord, ce mécanisme n’existe pas pour la révision de la Constitution. Devant l’impossibilité d’un accord, ou en tout cas refusant de prendre en compte l’avis du Sénat, le gouvernement a fini par jeter l’éponge. À moins que Macron ne se décide à forcer le destin via un référendum, ce projet semble donc enterré. UN SIMPLE RÉPIT ? S’il est raisonnable de croire que ce projet de révision s’est achevé sur cet échec, nous ne sommes pas à l’abri de l’annonce d’un référendum surprise qui pourrait se tenir à l’automne/hiver prochain. Entre la reprise épidémique, le désintérêt de la population pour un sujet si éloigné de son quotidien, le rejet de Macron et de ses décisions liberticides et la propagande des bien-pensants, ce sera particulièrement mouvementé et bien malin qui pourra prédire le résultat. Ensuite, il faut souligner que les différentes propositions étaient toutes mauvaises, comme par exemple : Il faut également souligner le caractère vain de toutes ces incantations, la France ne pesant que 1% des émissions de gaz à effet de serre. Enfin, il ne faut pas croire que nos politiques, quelle que soit leur couleur, renonceront au sujet du climat et à sa mise à l’honneur dans la Constitution. Philippe Bas, sénateur LR, répondant au ministre de la Justice à propos de l’échec de cette révision, annonce bien la volonté de la droite de porter ce sujet lors des élections présidentielles. Ainsi, ce n’est que partie remise, l’écologie restera un sujet phare. Plutôt que de traiter de sujets plus urgents comme la décrépitude de l’économie, la situation exsangue des finances publiques, la montée des dangers tant extérieurs (Chine, Turquie, Afrique) qu’intérieurs (violences) et surtout le recul continuel des droits et libertés individuels, nos politiques préfèrent chasser des moulins à vent et des chimères.
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Comment une information vraie devient spécieuse lorsqu’elle n’est pas contextualisée. Une publication de la CNN du 2 août 2019 intitulée « Greenland’s ice sheet just lost 11 billion tons of ice – in one day » a été reprise en chœur par la presse française. Le Monde du 03 août titrait : « En une journée, onze milliards de tonnes de glace ont fondu au Groenland », et en sous-titre : « La calotte glaciaire fond trois fois plus vite qu’en temps normal, impactée par le réchauffement climatique ». Il s’agit de la journée du jeudi 1er août 2019. Commençons par rectifier une erreur du journal Le Monde : la tonnne états-unienne équivaut à 0,907185 tonne métrique, de sorte que le chiffre exact de glace perdue est de 10 milliards de tonnes. Selon l’Organisation mondiale météorologique la calotte a perdu 160 milliards de tonnes de glace par la fonte de surface, soit 160 kilomètres cubes pour le seul mois de juillet. C’est certes beaucoup, mais par rapport au volume total de glace du Groenland qui est de 2,85 millions de kilomètres cubes [1], la perte de juillet ne représente que 0,0056 %. A ce rythme, la calotte glaciaire aura fondu dans 1484 années. Climat ou météo ? « Il est important de rappeler qu’au Groenland chaque jour de chaque année, le budget de masse de glace résulte en grande partie de la météo, même si une tendance de fond climatique peut l’affecter » a twitté le glaciologue Ruth Mottram à propos de cet événement. En l’occurrence comme l’indique André Heitz dans Contrepoints, « il s’agit d’un épisode de fonte très exceptionnel dû à une vague de chaleur très exceptionnelle dont on ne pourra dire que dans quelques années, voire décennies, si elle résulte ou non des changements climatiques » . La presse a surréagi à un événement météorologique, considérant la seule journée du 01 août 2019. L’examen de l’évolution du bilan de masse de neige au Groenland sur les trois dernières années fournit un éclairage bien différent. Au Groenland il neige plus qu’il ne fond au cours de l’année, le bilan masse de surface ou SMB « Surface Mass Balance » (différence entre les chutes de neige et le ruissellement dans la mer) est donc positif [2]. La figure suivante montre l’évolution du SMB entre 2016 et 2019 en gigatonnes : la courbe bleue retrace la saison en cours, la courbe gris foncé la valeur moyenne de la période 1981-2010 et la courbe rouge retrace la saison 2011-2012 qui a connu un effondrement historique. La figure 1a montre le bilan de masse depuis septembre 2018. On voit les pertes du mois de juillet et du début du mois d’août 2019 atteindre les valeurs signalées par la presse ( autour de 10 milliards de tonnes). Mais les figures 1b (2017-18) et 1c (2016-2017) montrent une évolution beaucoup plus favorable puisque les pertes de la période de fonte (mai à août) sont inférieures à la moyenne 1981-2010. Le Portal polar fournit le bilan de chaque saison pour la période de 12 mois allant du 01 septembre au 31 août. L’examen des trois saisons précédentes (2017-2018, 2016-2017 et 2015-2016) permet de relativiser l’épisode de l’été 2019. Voici ci-dessous les principales conclusions de ces rapports : (cliquez ici pour accéder au rapport 2018 au format.pdf) Comme l’année précédente, 2018 a encore été une année caractérisée par un faible fonte de la calotte glaciaire. Le mois de mai a été le plus humide au Groenland depuis 1949. Alors que l’été danois de 2018 fut exceptionnellement sec et chaud du début mai au début août, au Groenland l’été a été froid et plutôt humide, notamment en juin. Au cours des deux derniers jours d’août, le Groenland a également connu une importante tempête, qui a provoqué de fortes chutes de neige sur la calotte glaciaire. À la fin de la saison 2018 (31 août 2018), le bilan de masse net de surface était de +517 Gt. (Ce chiffre ne comprend le vêlage des icebergs). Le solde de la masse surfacique à fin août 2018 est de près de 150 Gt supérieure à la moyenne 1981 à 2010. À titre de comparaison, le bilan de masse le plus bas avait été enregistré en 2012 (38 Gt). Cela démontre clairement à quel point ce bilan peut varier d’une année à ‘autre. (cliquez ici pour accéder au rapport 2017 au format .pdf) Les principales conclusions du rapport de saison 2017 sont les suivantes : Le bilan de masse de surface est positif et s’est terminé par une gain de 544 Gt. Alors que la calotte glaciaire a perdu en moyenne 268 milliards de tonnes sur la période 2000-2016, il y a eu un léger excédent de 44 Gt en 2017. (cliquez ici pour accéder au rapport 2016 au format .pdf) Les courbes ci-dessous montrent l’évolution du SMB entre le 01 septembre 2015 et le 31 août 2016. On voit que les pertes de juillet août 2016 ont atteint des niveaux proches de ceux de l’été 2019 (la presse a t-elle réagi à l’époque, ou bien nos journalistes étaient-ils en vacance ?). Mais on voit aussi que la courbe s’est nettement redressée dans le courant du mois d’août de sorte que le bilan de masse pour 2016 n’a été que de 40 Gt en dessous de la moyenne. En tout état de cause, il est tout à fait est abusif d’attribuer l’épisode de fonte exceptionnelle de l’été 2019 au réchauffement global. [1] La superficie totale du Groenland est de 2 166 086 km2 (y compris d’autres îles côtières mineures), dont l’inlandsis ( la calotte glaciaire) couvre 1 755 637 km2 et une altitude moyenne de 2 135 mètres et a un volume d’environ 2,85 millions de kilomètres cubes, soit 10 % de l’eau douce à la surface du globe. [2] Noter que le vêlage des icebergs qui participe aussi au budget total de la masse de la calotte glaciaire n’est pas pris en compte dans le SMB. La perte de vêlage est supérieur au gain de bilan de masse de surface, et le Groenland perdrait ainsi environ 200 Gt/an.
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Judith A. Curry est une climatologue américaine, présidente de l’École des sciences de la Terre et de l’atmosphère au Georgia Institute of Technology et membre du Comité de recherche climatologique du Conseil américain de la recherche. Elle est coauteur du livre Thermodynamics of Atmospheres and Oceans (1999) et coéditrice de l’Encyclopedia of Atmospheric Sciences (2002). Elle est également auteur ou coauteur de plus de 140 articles scientifiques. Au nombre des distinctions dont elle a été honorée figure le Henry G. Houghton Research Award, qui lui a été décerné par la Société américaine de météorologie en 1992. En 2009, elle déclare être troublée par la « nature tribale » de certaines parties de la communauté des climatologues et par ce qu’elle considère comme une réticence à communiquer les données et à les laisser contrôler par des analystes indépendants. Judith Curry en 2015 : une traduction ERTV Les discussions sur le climat au G20 ne sont rien d’autre qu’un effort international visant à intimider les États-Unis. [...] Vous pouvez certainement compter sur la Pravda pour ne pas vous informer des promesses de ces 19 autres pays, et en préciser la substance. Si vous entrez sur Google les lettres INDC (« Contribution prévue à l’échelle nationale ») ainsi que le nom du pays, vous trouverez exactement ce que ce pays a promis de faire dans le cadre de l’Accord de Paris. Examinons donc certains grands pays : Chine : nous avons déjà une réponse suite à ma publication de la semaine dernière. La Chine, par l’entremise de ses entreprises, envisage de construire, au cours de la prochaine décennie, plus du double de centrales à charbon que les États-Unis ont aujourd’hui. Sa « contribution à l’échelle nationale » indique que la Chine peut augmenter ses émissions de CO2 autant qu’elle le veut jusqu’en 2030, et seulement alors (lorsque tout le monde en Chine aura vraisemblablement l’électricité et quelques voitures) elles diminueront. D’ici là, ces émissions seront probablement au moins le triple de celles des États-Unis. Inde : le pays entend tripler son approvisionnement en électricité d’ici 2030, sans aucun engagement quant à sa provenance, énergies fossiles ou pas. L’intention est formulée de réduire l’intensité des émissions de sa production d’énergie et d’élargir considérablement la capacité éolienne, solaire ainsi que nucléaire. Youpi !
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"Comme par hasard cette boule puante surgit quand certains m'interrogent sur la prochaine présidentielle..." Ségolène Royal a tout de suite dégainé sur Twitter. L'ancienne ministre française de l'Ecologie est accusée de ne s'être jamais rendue aux réunions du Conseil de l'Arctique, alors qu'elle a été nommée ambassadrice des pôles le 1er septembre 2017. La polémique a démarré après le passage de l'ex-candidate à l'élection présidentielle 2007 dans On n'est pas couché, au cours duquel elle a parlé de son rôle d'ambassadrice des pôles. Le chercheur et spécialiste de la question Mikaa Mered a alors tweeté qu'elle "ne s'est jamais rendue à la moindre réunion de la moindre instance diplomatique arctique officielle". CheckNews a vérifié, et effectivement, si la France était représentée en tant que membre observateur, jamais Ségolène Royal n'a été elle-même présente aux réunions de cette instance de collaboration entre des Etats possédant des territoires dans l'Arctique et des représentants des populations autochtones. En revanche, l'ancienne ministre a transmis à Libération la liste de ses actions en faveur de l'Arctique. Sur Twitter, elle a précisé que "vous pouvez voir toutes mes actions sur l'Arctique sur mon site. Et je fais attention à leur coût et au bilan carbone et je décide d'aller là où c'est vraiment utile", ajoutant ne pas être "rémunérée pour cette mission au service de notre pays". Néanmoins, sur son site, la section consacrée à l'Arctique est vide. Ségolène Royal s'est donc également défendue en soupçonnant une "boule puante", lancée au moment où elle évoque une possible candidature en 2022. Auprès de Radio Canada fin août, elle a indiqué que "les choses se construisent tranquillement, on verra si elles vont jusqu'au bout ou pas", mais qu'une éventuelle candidature ne ferait pas "sous le chapeau socialiste, non".
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Depuis l'an zéro, la Terre n'avait jamais connu de températures aussi chaudes. Ce constat inquiétant, révélé mercredi par une équipe internationale de paléoclimatologues - et relayé par Le Monde - est issu d'une étude qui assure ainsi que le réchauffement climatique n'a jamais été si intense et rapide, partout sur la planète. Alors qu'une bonne partie de l'Europe subit son deuxième épisode de fortes chaleurs en un mois, deux études distinctes analysent 2000 ans de tendances de l'histoire climatique récente de notre planète. Les chercheurs ont utilisé des données de température compilées à partir de près de 700 indicateurs : des anneaux d'arbres, des carottes de glace, des sédiments lacustres et des coraux ainsi que des thermomètres modernes. La première étude, publiée dans la revue Nature, met, par exemple, en évidence que lors du "petit âge glaciaire" (de 1300 à 1850) s'il a fait extraordinairement froid en Europe et aux Etats-Unis pendant plusieurs siècles, il n'a pas fait froid partout sur la planète. "Lorsque nous retournons dans le passé, nous trouvons des phénomènes régionaux, mais aucun n'est mondial", explique Nathan Steiger de l'Université Columbia à New-York. "Alors qu'actuellement, le réchauffement est global. 98% du globe s'est réchauffé après la révolution industrielle", ajoute-t-il. Un deuxième article, dans Nature Geoscience, examine la moyenne des variations de température sur de courtes périodes, de quelques décennies chacune. Leurs conclusions sont claires : à aucun moment depuis le début de notre ère, les températures n'ont augmenté aussi rapidement et aussi régulièrement qu'à la fin du XX siècle quand, après-guerre, la production (alimentée par les combustibles fossiles) et la consommation ont atteint des niveaux sans précédent. Ce résultat "souligne le caractère extraordinaire du changement climatique actuel", explique Raphael Neukom de l'Université de Berne en Suisse, coauteur de l'étude. Ces études "devraient enfin stopper les climatosceptiques qui prétendent que le réchauffement climatique observé récemment s'inscrit dans un cycle climatique naturel", souligne Mark Maslin de l'University College de Londres, commentant les travaux.
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En plein débat au Parlement européen sur la contribution du secteur automobile à la lutte contre les changements climatiques, la fédération européenne Transport & Environnement (T&E) vient de publier une étude accusant les constructeurs de ne pas réduire assez vite leurs émissions de CO2 pour tenir les objectifs visés par l’UE. T&E, qui rassemble une cinquantaine d’organisations militant pour des transports respectueux de l’environnement, a compilé les données 2007 des fabricants de 18 pays de l’UE (les 15 plus anciens + la Hongrie, la Lituanie et la Slovénie). D’après cette étude, les véhicules vendus l’an dernier en Europe émettaient encore en moyenne 158 grammes de CO2 par kilomètre, contre 160 en 2006. Pour l’année 2007, avec 141 g de CO2/km, le groupe PSA prend la tête du classement, et Renault décroche la troisième place (146 g/km ; 13 %), après l’italien Fiat. Quant aux constructeurs allemands, ils arrivent en fin de course : BMW affiche 170 g/km, et Daimler, 181 g de CO2/km. Ils auront néanmoins tous de gros efforts à faire pour respecter les nouveaux standards en discussion aujourd’hui au sein de l’Union européenne. « Globalement, ces scores restent extrêmement insuffisant, dénonce Anne Valette, de Greenpeace France. Rappelons qu’en 1998 les constructeurs automobiles se sont engagés à produire des voitures émettant en moyenne 140 g de CO2/km en dix ans… Non seulement ils ne respectent pas leurs propres engagements, mais en plus ils font un lobbying de tous les diables pour saboter les négociations en cours sur la future réglementation que l’UE devrait adopter cet automne. » Bruxelles a proposé en décembre de limiter les émissions des voitures neuves à 120 grammes de CO2 en moyenne par kilomètre, à partir de 2012 et sous peine de sanctions financières. Sous la pression du lobby automobile, ce louable objectif a été vite revu à la baisse. Aujourd’hui, ce projet de règlementation prévoit une moyenne globale de 130g/km d’ici à 2012 et un système de pénalités assoupli. Autre problème : le texte pourrait autoriser davantage d’émissions pour les véhicules plus lourds, une méthode potentiellement contre-productive. En effet, un tel dispositif « punit la réduction du poids » des véhicules qui est pourtant un des meilleurs moyens de réduire la consommation de carburant et donc les émissions de CO2, critique ainsi Transport & Environnement. « Si l’Union européenne retient des objectifs autant revus à la baisse, elle ne sera pas en mesure de respecter les objectifs de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre qu’elle s’est fixés dans le cadre du protocole de Kyoto ! », dénonce Anne Valette. À l’heure où le climat risque d’être bradé pour le seul profit des intérêts à court terme de quelques constructeurs automobiles, les parlementaires européens, garants de l’intérêt général, vont devoir se positionner sur ce texte dès la rentrée. Ils ont un rôle essentiel à jouer. Face à la menace climatique, Greenpeace appelle les États membres de l’UE et les eurodéputés à passer à la vitesse supérieure ! Pour être à la hauteur du défi climatique, la réglementation européenne doit notamment : – fixer la limite moyenne des émissions à 120 g de CO2/km d’ici à 2012, et à 80 g/km d’ici à 2020 ; – mettre en place des pénalités immédiatement dissuasives (150 € pour chaque gramme de CO2/km supplémentaire, pour chaque véhicule vendu), seule garantie que les constructeurs respecteront les nouvelles normes.
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En 2020, au niveau mondial, seule une voiture neuve sur 50 était électrique. Même si chaque nouvelle voiture sortant aujourd’hui des usines était électrique, il faudrait encore 15 à 20 ans pour remplacer le parc automobile mondial fonctionnant grâce aux combustibles fossiles. Les réductions des émissions de gaz à effet de serre et des particules résultant du remplacement de tous ces moteurs thermiques par des alternatives sobres en carbone ne seront pas assez rapides pour faire la différence dans les quelques années qui nous restent. Pour s’attaquer aux crises du climat et de la pollution atmosphérique, il faut réduire au plus vite tous les transports motorisés, voitures particulières en tête. Or, en se concentrant uniquement sur les véhicules électriques, on ralentit la course vers une baisse drastique des émissions. Electriques, mais pas « zéro carbone » Cela s’explique en partie par le fait que les voitures électriques ne sont pas vraiment « zéro carbone » – l’extraction des matières premières pour leurs batteries, leur fabrication et la production de l’électricité permettant leur fonctionnement produisent des émissions. Le transport est l’un des secteurs les plus difficiles à décarboner : cela à cause de sa forte utilisation de combustibles fossiles et de sa dépendance à l’égard des infrastructures à forte intensité carbone – on pense aux routes, aux aéroports et aux véhicules eux-mêmes – et aussi de la manière dont il intègre les modes de vie dépendants à la voiture. Une façon de réduire les émissions liées au transport – relativement rapidement et potentiellement à l’échelle mondiale – consiste à troquer la voiture pour le vélo, l’e-biking et la marche – ces modes de déplacement dits « actifs ». Des pistes cyclables temporaires ont surgi dans les villes du monde entier pendant la pandémie, comme ici à Londres. Texturemaster/Shutterstock Mesurer l’impact des déplacements actifs Les modes actifs de déplacement sont moins chers, plus sains, moins nocifs pour l’environnement et n’encombrent pas les rues des villes souvent saturées. Mais combien précisément d’émissions de carbone peuvent-ils nous faire économiser au quotidien ? Et quel est leur rôle dans la réduction des émissions globales du secteur des transports ? Dans une nouvelle étude publiée en avril 2021, mes collègues et moi-même avons identifié que les personnes marchant ou faisant du vélo ont une empreinte carbone plus faible lors de leurs déplacements quotidiens, notamment en ville. Un des points importants de nos travaux porte sur le fait que si la marche et le vélo s’ajoutent parfois aux déplacements motorisés (au lieu de les remplacer), un plus grand nombre de personnes adoptant des modes actifs de déplacement permettrait de réduire les émissions de carbone dues aux transports sur une base quotidienne, et trajet par trajet. 84 % d’émissions en moins pour les vélos Nous avons suivi 4 000 personnes environ, vivant à Londres, Anvers, Barcelone, Vienne, Orebro, Rome et Zurich. Pendant deux ans, nos participants ont rempli quelque 10 000 carnets de voyage. Ils y ont consigné tous leurs déplacements quotidiens : se rendre au travail en train, emmener les enfants à l’école en voiture, prendre le bus, etc. Pour chaque trajet, nous avons calculé l’empreinte carbone. Un résultat nous a plus particulièrement frappés : les personnes qui se déplaçaient quotidiennement à vélo émettaient 84 % moins de carbone que les autres. Nous avons également constaté que pour une personne passant de la voiture au vélo un seul jour par semaine, la réduction de son empreinte carbone atteignait les 3,2 kg de CO2 ; cela équivaut aux émissions générées par une voiture parcourant 10 km, une portion d’agneau ou de chocolat ou l’envoi de 800 e-mails. 10 fois plus sobre qu’une voiture électrique Lorsque nous avons comparé le cycle de vie de chaque mode de déplacement – en tenant compte des émissions de carbone générées pour sa fabrication, son alimentation et sa consommation en carburant – nous avons constaté que les émissions liées au vélo peuvent être 30 fois inférieures et plus, pour chaque trajet, à celles liées à la conduite d’une voiture à carburant fossile ; et environ dix fois inférieures à celles liées à la conduite d’une voiture électrique. L’impact énergétique et écologique des véhicules électriques doit être pris en compte dans son ensemble. I Wei Huang/Shutterstock Nous estimons également que les citadins qui passent de la voiture au vélo pour un seul déplacement par jour réduisent leur empreinte carbone d’environ une demi-tonne de CO2 sur une année ; ils économisent ainsi l’équivalent des émissions d’un vol aller de Londres à New York. Si seulement un citadin sur cinq modifiait de façon permanente son comportement en matière de déplacements de cette manière au cours des prochaines années, nous estimons que cela réduira les émissions de tous les déplacements en voiture en Europe d’environ 8 %. Les enseignements de la pandémie Près de la moitié de la baisse des émissions quotidiennes de CO₂ observées lors des confinements mondiaux en 2020 provient de la réduction des émissions liées aux transports. La pandémie a obligé les pays du monde entier à s’adapter pour réduire la propagation du virus. Au Royaume-Uni, la marche à pied et le vélo ont été les grands gagnants, avec une augmentation de 20 % du nombre de personnes marchant régulièrement et une augmentation du nombre de cyclistes de 9 % en semaine et 58 % le week-end par rapport aux niveaux antérieurs à la pandémie. Et ce, bien que les cyclistes soient très susceptibles de travailler à domicile. Les déplacements actifs ont offert une alternative à la voiture tout en préservant la distance sociale. Ils ont permis aux gens de rester en sécurité pendant la pandémie et pourraient contribuer à réduire les émissions à mesure que l’isolement est allégé ; d’autant plus que le prix élevé de certains véhicules électriques risque de décourager de nombreux acheteurs potentiels. La course est donc lancée. Les déplacements actifs peuvent contribuer à la lutte contre l’urgence climatique plus en amont que les véhicules électriques, tout en offrant des moyens de transport abordables, fiables, propres, sains… et permettant de réduire les embouteillages.
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Il souffle un curieux vent sur la France où insulter à grand renfort de comparaisons avec l’univers de la copropriété serait à la mode. D’ailleurs, la copropriété est rarement vécue comme une expérience heureuse dans les médias. Il suffit de regarder une émission comme Capital, de lire Que choisir, 60 millions de consommateurs ou encore les bafouilles de l’ARC. Les qualificatifs « trop chers », « arnaques » ou « abus » sont systématiquement accolés au mot syndic et ce depuis des années, au point que l’utilisation d’un simple vocabulaire lié à la copropriété suffise à insulter. Ainsi quand Emmanuel Macron traite la France, comme disent les jeunes, il la compare à « une espèce de syndic de copropriété. » Nicolas Dupont-Aignan, lui, ne se prive pas de fustiger la commission européenne en l’assimilant à « un mauvais syndic qui multiplie les règles abusives, nous envoie des factures exorbitantes ». Jean-Marie Bigard s’y met aussi. Il trouve que « le CSA est aussi con qu’une réunion de copropriétaires » et « le monde est devenu une réunion de copropriétaires où l’on est prêt à balancer ce que dit le voisin ». Allons donc ! Alors qu’il devient habituel d’utiliser des comparaisons avec la copropriété pour pointer du négatif, les salariés de la copropriété se retrouvent en première ligne, pris en étau entre l’agressivité des clients, les exigences de leurs employeurs ou encore celles du législateur et ses lois souvent absurdes qu’ils sont supposés appliquer. Sur le groupe Facebook de la fédération française des gestionnaires de copropriété, ils partagent leur désarroi profond face à cette évolution de la société. Comment pourrait-il en être autrement ? Ils font des études de plus en plus longues pour exercer un métier dont l’objet est d’œuvrer pour le bien commun et ce qu’ils doivent désamorcer en premier ce sont l’agressivité et les préjugés. Aux États-Unis, un gestionnaire de copropriété s’est fait tirer dessus par un propriétaire qui le considérait responsable d’un dégât des eaux à son domicile. Il ne faut pas croire que ce genre d’histoires soit l’apanage des Américains. En France aussi cela arrive parfois. Sans parler de coups de feu, il y a parfois de la violence et des agressions physiques, ou psychiques sous forme de pression, d’insultes. Il y a quatre ans par exemple une réunion a mal tourné et une gestionnaire a été séquestrée par ses copropriétaires. L’employeur a choisi de porter plainte, ce qu’ils ne font pas tous, loin de là. UN UNIVERS SCHIZOPHRÈNE Les professionnels ont l’impression de travailler dans un monde devenu schizophrène. D’une part, le respect des relations avec son syndic a fait place à la suspicion. Les débordements sont multiples et quotidiens. L’humain qui gère les immeubles disparaît sous la haine du syndic et les débordements seraient justifiés par tout ce qui se dit. D’autre part, une fois passées les présentations difficiles, les copropriétaires ne sont pas si mécontents que cela. Ils renouvellent les mandats, ne changent pas de syndic tous les trois ans comme le législateur le souhaiterait, invitent leurs gestionnaires pour le café, les félicitent. C’est à y perdre son latin ! En 2018, une étude indiquait que 9,7 millions de logements étaient en copropriété. 83 % des copropriétaires font confiance à leur syndic professionnel ; 71 % se déclarent très satisfaits, satisfaits ou assez satisfaits de leur syndic de copropriété grâce à la mutualisation des coûts, la possibilité de participer aux décisions. Pour les quelques 28 % d’insatisfaits, la difficulté de consensus, les nuisances de voisinage et les règles de vie communes sont les principales raisons d’insatisfaction. Vous noterez sans doute que le syndic ou sa gestion ne sont pour rien dans les premiers motifs d’insatisfaction. Le langage influençant la culture, la copropriété est en train de devenir un système cauchemardesque dans l’imaginaire des Français alors qu’eux-mêmes le vivent plutôt bien selon les statistiques. Le phénomène de langage qui influence la culture sociétale et la vision que l’on peut avoir d’une chose est très intéressante. Dans cet article de Contrepoints, par exemple, je donnais l’exemple de la féminisation des noms de métiers qui est une arme avancée pour lutter contre le sexisme. Dans cet autre article je tentais de démontrer que le racisme est une construction sociétale. « Le raciste d’ailleurs ne dit jamais ‘je ne sais pas’ mais il dit ‘je sais’ avec la certitude d’être menacé par ce qu’il sait. » Et on se retrouve avec des racistes dont le meilleur ami est noir mais lui, ce n’est pas pareil parce qu’il le connait, vous comprenez ! Pour revenir à notre sujet, des copropriétaires sont satisfaits de leur syndic car ils le connaissent mais ils sont persuadés que les autres syndics sont d’affreux jojos, ils le savent pour l’avoir lu et vu partout. Il devient alors habituel d’user de comparaisons avec la copropriété pour pointer ce qui ne fonctionne pas, cela ne dérange plus personne. C’est ce qu’évoquent les syndicats professionnels quand ils dénoncent le syndic bashing systématique et ses conséquences. Jean Marc Torillon, le Président de la FNAIM, précise d’ailleurs que « les syndics sont des acteurs de proximité, en contact avec 10 millions de copropriétaires. » Ils ne sont pas des voyous opportunistes. La profession revendique un ordre, le législateur lui a accordé un Code de déontologie. Elle affiche maintenant un caducée affichant la déesse Vesta qui éclaire et défend. ÉCLAIRER ET DÉFENDRE… Ces mots ne sont pas neutres. Ils sont un rappel du sens originel des métiers de l’immobilier. En effet, historiquement le syndic désigne une personne ayant à gérer la défense des intérêts communs d’une collectivité. Le mot est composé des deux racines suivantes : Et si l’on a conscience de l’influence des mots sur notre perception des choses, difficile de ne pas se demander si le champ lexical lié à la copropriété n’est pas pour beaucoup dans cette détestation du syndic. En effet, en copropriété, on parle de convocation, de procès-verbal, de notification. On évoque aussi les arrêtés, les contrôles ou les redditions… comptables. On séquestre les fonds. Les décisions prises sont des résolutions. On a des règlements de copropriété. Et ainsi de suite. Les mots utilisés évoquent l’ordre, la justice. Ils pouvaient parfaitement aller de soi dans une France aux valeurs traditionnelles, dont les propriétaires étaient bourgeois, et inspirer même le respect. Ils sont cohérents dans la représentation d’un syndic ayant pour objectif de défendre les intérêts communs. Soyons réalistes. Le sens des mots évolue avec l’histoire. LE SENS DES MOTS ÉVOLUE N’en prenons qu’un : syndicat. Il devait être rassurant à l’époque puisqu’il s’agissait d’une structure créée visant à lutter pour le droit de la communauté. Il résonne aujourd’hui différemment, évoque la mafia, Al Capone et son cigare. Il fait référence au chaos, aux lieux de lutte à droite, au patronat et au carcan à gauche. Il n’est même plus à la mode. Aujourd’hui on parle de collectif, de communauté. Le mot syndicat reflète une réalité agressive. On imagine facilement que tous les termes utilisés en copropriété ont suivi le même chemin et ont commencé à paraître déplacés voire insupportables dans l’inconscient de la génération post-soixante huitarde, et de plus en plus aujourd’hui où l’on parle de bonheur, de réalisation personnelle, de projets collaboratifs, de vivre ensemble. C’est aussi l’idée qu’ont les particuliers à l’achat de leur logement. Ils le payent cher et veulent un lieu de vie convivial où tout le monde s’entend bien. Ils veulent du participatif tout en voulant être libres de faire ce qu’ils veulent chez eux. Le co de co-propriété est souvent associé à l’idée du fun où l’on cultive des jardins partagés et des apéros avec ses voisins. La copropriété n’est pas toujours ce monde idéalisé ; les propriétaires butent sur un gestionnaire contraint de leur rappeler la loi, que la notion du co est drôlement limitée par des règles de plus en plus nombreuses. Le syndic se retrouve donc à focaliser toutes les haines et les frustrations exacerbées par les médias, les associations de consommateurs, les déclarations des politiques et maintenant celles des humoristes. Les métiers de la copropriété finissent par être choisis à reculons, voire même délaissés, vu la pénurie de gestionnaires de copropriété sur le marché de l’emploi. Et pourtant, les particuliers n’ont pas besoin de ce syndic professionnel dont ils n’apprécient pas la mission. Ils pourraient très bien s’auto-gérer. Ils sont pourtant seulement 15 % à opter pour le syndic bénévole. Malgré leurs a priori, ils reconnaissent la nécessité d’un arbitre capable de faire le nécessaire pour que l’immeuble fonctionne, ce qui est le cas, selon le sondage évoqué plus haut. POURQUOI TANT DE MÉFIANCE ? Mais quel est l’intérêt de maintenir alors un climat de méfiance voire de défiance ? Pourquoi cette culture de la détestation du syndic, de la copropriété et même de la propriété ? La copropriété fait vendre. On peut donc comprendre la focalisation des médias et des associations de consommateurs qui font leur business en dénonçant le syndic. L’humoriste cité a peut-être connu une expérience négative de la copropriété ou surfe sur la vague pour conforter son succès. Mais il est intéressant de s’interroger un instant sur l’intérêt de nos politiques à s’acharner sur une profession alors que leurs électeurs en sont satisfaits, ce qu’ils ne peuvent ignorer. Et si tout provenait d’un simple rapport donnant des pistes sur la manière dont la France parviendrait à être prospère ? Ce rapport édité par la commission Attali, commandé par Nicolas Sarkozy, dont le rapporteur était Emmanuel Macron, a inspiré en partie la politique de la gauche sous Hollande. Puis il est devenu la base du macronisme. Il défend l’idée d’une France mobile et flexible, dans laquelle les Français ne seraient plus propriétaires. D’ailleurs, Emmanuel Macron en campagne ne manquait pas d’affirmer que « inciter tout le monde à devenir propriétaire n’a pas de sens car cela peut notamment poser des freins à la mobilité. » Il est compliqué électoralement de le défendre ainsi. Pourtant, en considérant l’ensemble des lois relatives à l’immobilier et plus particulièrement en lien avec la copropriété, cela se tient. Alors que le paysage législatif était assez calme depuis la loi SRU en 2000, depuis la sortie du rapport Attali en 2010, les lois s’empilent de manière affolante. Et ainsi de suite, le processus est lancé. Décribiliser d’abord les gestionnaires, le système de la co-propriété et enfin l’idée même de propriété, le tout dans une indifférence générale.
fake
L’Assemblée nationale a entamé le lundi 29 mars 2021 l’examen en séance plénière du projet de loi portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets (texte de la commission spéciale). UN PEU DE CONTEXTE Le gouvernement a décidé d’engager la procédure accélérée (une lecture par Chambre) alors que ce texte est censé avoir des effets considérables sur la société et l’économie de la France. Certes, la réalité est fort différente, la Convention Citoyenne pour le Climat ayant oublié sa mission première pour écumer le bazar des marottes écologistes. Mais cette décision illustre le peu de cas que fait le gouvernement du processus démocratique et, in fine, des intérêts bien compris de la Nation. Nous partîmes de 75 articles sur des sujets d’un extraordinaire (ironie) impact sur notre lutte contre le dérèglement climatique, sous les titres et, entre parenthèses, les chapitres suivants ; leur ordre est à lui seul un affront à la rationalité : La commission spéciale a ajouté 51 articles ! Elle a examiné 5392 propositions d’amendement. L’Assemblée en séance plénière en est, à l’heure où nous écrivons, à 7152 ! LE BESOIN COMPULSIF DE LÉGIFÉRER L’article premier du projet de loi prévoit de modifier une loi vieille d’un peu plus d’un an, la loi n° 2020-105 du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire. C’est conforme à l’exigence de stabilité législative (ironie). Il nous faut revenir à cette loi. Son article 13 prévoit une information des consommateurs sur les/certaines « qualités et caractéristiques environnementales »des « produits générateurs de déchets ». Son article 15 prévoit – ou, annonçons la couleur, prévoyait – un « dispositif d’affichage environnemental ou environnemental et social volontaire ». L’affichage volontaire était assorti d’une « expérimentation […] pour une durée de dix-huit mois […] afin d’évaluer différentes méthodologies et modalités d’affichage » suivie d’un bilan, qui est transmis au Parlement, comprenant une étude de faisabilité et une évaluation socio-économique de ces dispositifs ». Sur la base du bilan, on devait promulguer des décrets définissant la méthodologie et les modalités d’affichage pour les « catégories de biens et services concernés ». Et le dispositif « volontaire » devait être rendu « obligatoire »… « prioritairement pour le secteur du textile d’habillement, dans des conditions relatives à la nature des produits et à la taille de l’entreprise définies par décret, après l’entrée en vigueur d’une disposition adoptée par l’Union européenne poursuivant le même objectif ». Sur d’autres sites que Contrepoints, moins rétifs à l’hyper-réglementation, on pourrait écrire : « Pourquoi pas ? » Le dispositif avait l’avantage d’instaurer une normalisation des affichages. Et la France s’affichait, une fois de plus, comme la meilleure élève de la classe européenne en anticipant sur un dispositif continental de contrôle bureaucratique de l’économie sous couvert de protection d’un consommateur devant être mis sous une tutelle bienveillante. UN AFFICHAGE EXPÉRIMENTAL DÉJÀ RENDU OBLIGATOIRE À TERME Pour ceux qui savent compter – cela exclut quelques apparatchiks d’EELV fâchés avec la surface d’un cercle –, cela nous menait au moins à août 2021. Mais l’imposture de la Convention Citoyenne pour le Climat et la démagogie présidentielle sont passées par là. L’article premier du projet de loi actuellement en discussion succombe au « toujours plus ». L’usine à gaz débute par un « I » (c’est un chiffre romain, horresco referens, qu’il faudra aussi canceler du corpus législatif) dont le début est comme suit : « Un affichage destiné à apporter au consommateur une information relative à l’impact environnemental d’un bien, d’un service ou d’une catégorie de biens ou de services ainsi que, le cas échéant, au respect de critères sociaux est rendu obligatoire dans les conditions et sous les réserves prévues aux III à IV, après une phase d’expérimentation prévue au II. Pour l’environnement, c’est en principe obligatoire ; pour les critères sociaux, c’est seulement « le cas échéant »… voilà l’estime dans laquelle on tient l’humain. Le texte est parfaitement clair sur un point : « Un affichage […] est rendu obligatoire », et ce, sous quelques réserves, quel que soit le résultat de l’« expérimentation ». Paraphrasons une blague qui avait cours aux temps glorieux des « républiques » démocratiques, socialistes et soviétiques : nous serons au bord de l’abîme à la fin de l’expérimentation, mais nous ferons un grand pas en avant. L’expérimentation, quant à elle, portera sur l’ensemble du champ d’application de la loi, quasiment l’ensemble de l’économie française (un amendement adopté par l’Assemblée dans un moment de lucidité exclut les entreprises de moins de 21 salariés). Elle concernera également les produits importés. La grande ambition « écologique » passera-t-elle la rampe à l’OMC ? L’Union européenne, dont on avait reconnu la prééminence dans la loi précédente, passe à la trappe. Mais nos génies nationaux exporteront sans nul doute leur chef d’œuvre à Bruxelles… DE MINIMIS CURAT LEGUM SCRIPTOR L’information devra être claire et complète, fiable et facilement compréhensible, et visible et accessible. C’est évidemment dit en bien plus de mots. Dans sa grande sagesse, le législateur a prévu que l’affichage pourra se faire par divers moyens, y compris « tout procédé approprié ». On peut déjà imaginer la taille de l’étiquette nécessaire pour afficher les effets de l’acte d’achat en termes d’émission de gaz à effet de serre, d’atteintes à la biodiversité et de consommation de ressources naturelles. Ou les attroupements de clients potentiels déroulant un long texte sur leur smartphone, devant un rayon de supermarché, pour choisir entre le produit A et le produit B. On peut aussi imaginer l’état de la couverture capillaire d’un fabricant devant préciser – « notamment » –, pour chacun de ses produits, éventuellement issus de conditions de fabrication différentes, « l’impact en termes d’émissions de gaz à effet de serre des biens et services sur l’ensemble de leur cycle de vie ». Enfin – c’est le dernier point de notre petite liste, mais pas forcément la dernière surprise – l’arrêt du tribunal administratif de Marseille, du 1er avril 2021, contraignant le groupe Total à revoir son étude d’impact de l’utilisation d’huile de palme importée d’Asie sur son site de La Mède nous rappelle fort à propos que cet étiquetage peut se transformer en véritables armes pour le militantisme anti-économique. La porte est même ouverte à une sorte de banditisme, aux mains des « associations » et d’avocats prédateurs, éventuellement instrumentalisés par des concurrents. C’est comme pour les « pisseurs involontaires de glyphosate » : il suffira de recruter des consommateurs se disant trompés par une chaîne de fast food sur l’impact environnemental de ses frites… Peindrais-je le diable sur la muraille ? Imaginez aussi un petit fabricant de lièvres de Pâques qui n’aurait pas correctement évalué l’impact écologique (et éventuellement social) de son cacao… OUPS ! CHAUD DEVANT POUR LES PRODUITS AGRICOLES, ETC. ET SURTOUT L’AGRICULTURE BIOLOGIQUE Est-ce le résultat d’un éclair de lucidité ou du tsunami de protestations qui a fait suite à la publication d’Agribalyse, « une méthode et une base de données pour l’analyse du cycle de vie (ACV) des produits issus de l’agriculture » selon l’ADEME ? La si vertueuse agriculture biologique avait en effet découvert que, selon les meilleurs standards de l’ACV, elle est bien moins vertueuse qu’elle ne le proclame si volontiers par rapport à l’agriculture conventionnelle (ou « chimique », ou « industrielle », ou encore « productiviste ») qu’elle dénigre si volontiers. Ainsi, le poulet conventionnel en sortie de ferme est affiché à 1,87452786751394 kg CO2éq (admirez le nombre de décimales !) pour le facteur « changement climatique » et le poulet bio, selon le mode de production, entre 2,50144202219714 et 3,36722319124469. L’ADEME et l’INRAE, les auteurs de l’énorme base de données, ont vite fait amende honorable après le concert de protestations – oups ! et adopté une vérité alternative. Le site précise : « Cette application présente les résultats de la base de données Agribalyse, selon les indicateurs ACV. Ceci ne correspond pas à un affichage environnemental ou un « éco-score » pour le grand-public. » Il est vrai que l’ACV « néglige bien souvent certaines questions essentielles, telles que la biodiversité, la qualité des sols, les impacts des pesticides ou les changements sociétaux » selon un communiqué de presse ébouriffant de l’INRAE à propos d’un article scientifique qui cherche manifestement à embellir le cas de l’agriculture biologique (il est par exemple illustré par un damier de blé et de maïs pour le conventionnel et un paysage diversifié pour l’« agriculture agroécologique et diversifiée (agriculture biologique) », comme si la diversité était l’apanage de la seconde et que celle-ci avait le monopole de l’« agroécologie »). SOYONS PRUDENTS ! Le législateur s’est donc fait prudent. Pour les produits agricoles, sylvicoles et alimentaires, « l’usage public » – pourquoi « public » ? – de l’affichage « est conditionné à sa validation dans le cadre du suivi de l’expérimentation prévue au II ». Est-ce à dire que l’affichage pourrait ne pas être validé – implicitement interdit – et qu’il y aurait donc des trous dans la raquette « écologique » ? C’est, selon le projet de loi, un affichage qui (s’il est validé) « prend en compte les externalités environnementales des systèmes de production », lesquelles externalités doivent être… surprise, surprise… « évaluées scientifiquement », et non au doigt mouillé. Enfin, peut-être que si. Car il n’y a pas que l’extraordinaire difficulté à quantifier ces externalités de manière rationnelle. Il n’est pas sûr, en effet, que l’agriculture biologique sortirait vainqueur d’un match avec le conventionnel raisonné et raisonnable, en incluant ces facteurs dans une grille d’évaluation plus complexe. Car, si on trouve dans la littérature scientifique – surtout de la frange militante – des articles vantant la supériorité du bio sur le conventionnel à l’hectare, il y a un large consensus pour la supériorité du conventionnel – encore une fois, raisonné et raisonnable – à la quantité produite. EN ROUTE POUR UNE INFLATION RÉGLEMENTAIRE La phase d’expérimentation aurait une durée maximale de cinq ans. Ensuite, le gouvernement fixerait par décret – tout de même « au vu des résultats observés » – la méthodologie à utiliser ainsi que les modalités d’affichage, et ce, « pour chaque catégorie de biens et de services concernés ». Les ambitions affichées par le gouvernement laissent entrevoir une tâche gigantesque, à la fois pour la bureaucratie et pour les acteurs économiques et leurs porteurs d’intérêts. Le marché de l’expertise sera florissant (voir par exemple ici les acteurs d’Agribalyse). Imaginez, par exemple, la quantité d’informations à recueillir pour les automobiles (et il n’est pas sûr que les voitures électriques sortiront avec un brevet de bonne tenue écologique). L’inflation réglementaire se doublera sans nul doute d’une inflation judiciaire. Nos honorables députés et sénateurs sont aussi conviés à la fête : « L’évaluation de chaque expérimentation est transmise par le Gouvernement au Parlement et rendue publique. » En clair, le Parlement est réduit à une chambre d’enregistrement. FINALEMENT, CE SERA OBLIGATOIRE OU PAS OBLIGATOIRE ? Nous en arrivons au « III » (le chiffre romain III) de cet article. Selon le « I », l’affichage devait être rendu obligatoire « sous les réserves prévues aux III et IV » (sachant que le IV n’est pas une réserve mais un point différent). Le III nous apprend que des catégories de biens et de services pourront y échapper en n’étant pas incluses dans un décret. Mais l’affichage volontaire devra alors se conformer « aux prescriptions prévues par les décrets mentionnés au même II ». Rappelons que le « II » prévoit un décret définissant la méthodologie à utiliser ainsi que les modalités d’affichage « pour chaque catégorie de biens et de services concernés » au vu des résultats des expérimentations. Ainsi, selon notre lecture de l’économie de cet article, il devra y avoir des décrets, quel que soit les résultats des expérimentations, pour toutes les catégories pour un affichage qui sera, selon le cas, obligatoire ou volontaire. Gribouille a encore fait fort ! ET CERISE SUR LE GÂTEAU… Il y a un « IV » : « IV. – Pour les catégories de biens ou de services dont l’affichage a été rendu obligatoire en application du III, un décret en Conseil d’État, pris après avis de l’Autorité de la concurrence, définit les critères permettant de déterminer les biens ou les services présentant l’impact le plus important de leur catégorie sur l’environnement, selon les indicateurs précédemment déterminés, et précise les modalités retenues pour en informer les consommateurs. » Résumons : nous aurons par décret simple – en principe – tous les éléments pour juger de l’impact environnemental d’un bien ou d’un service, et cet impact sera affiché d’une manière ou d’une autre. Vient donc se greffer là-dessus un décret en Conseil d’État – général ou ciblant les diverses catégories de biens et services, voire les différents biens et services ? – définissant les critères permettant de déterminer les mauvais élèves, les bad boys… Gribouille est au sommet de son art !
biased
Ce sont les plus chaudes températures jamais enregistrées depuis plus de quarante ans et quasi égales au record absolu. Le Svalbard, archipel norvégien dans l'Arctique, a enregistré ce samedi des températures au-delà des 20 degrés, selon l'institut météorologique norvégien. Avec une pointe à 21,2 degrés samedi après-midi, l'archipel a connu son deuxième jour le plus chaud depuis le début des relevés météorologiques. Le seul précédent connu est le 16 juillet 1979, lorsque le mercure avait atteint 21,3 degrés, a précisé le météorologue de permanence à l'institut, Kristen Gislefoss. Le groupe d'îles, parfois plus connu sous le nom de Spitzberg, est situé à un millier de kilomètres du Pôle Nord. Le pic de chaleur de samedi, qui devrait durer jusqu'à lundi, est très au-dessus des normales saisonnières : les températures habituelles en juillet, mois le plus chaud dans l'Arctique, sont de l'ordre de 5 à 8 degrés au Svalbard. Selon les scientifiques, l'Arctique se réchauffe deux fois plus vite que l'ensemble de la planète. L'été 2020 dans la région est marqué par des épisodes quasi caniculaires dans la partie russe de l'Arctique : des températures 5°C au-dessus de la normale depuis janvier en Sibérie et un pic à 38°C début juillet au-delà du cercle arctique. Selon un récent rapport officiel norvégien "Climate in Svalbard 2100", la température moyenne au Svalbard pour la période 2070-2100 devrait augmenter de 7 à 10 degrés par rapport à la période 1970-2000, suivant le niveau d'émissions humaines dans les décennies à venir. Le changement est déjà visible : "de 1971 à 2017, un réchauffement de 3 à 5°C a été observé, avec les plus fortes hausses en hiver", selon le rapport. Connu pour ses ours polaires, le Svalbard a la particularité paradoxale d'abriter à la fois une mine de charbon, énergie la plus émettrice de gaz à effet de serre, et une "Arche de Noé végétale", inaugurée en 2008 pour protéger les plantes des impérities des hommes. Cette chambre forte censée être une parade contre le changement climatique a elle-même été victime du réchauffement. Quelque 20 millions d'euros de travaux ont dû y être menés en raison d'une infiltration d'eau provoquée par la fonte du pergélisol en 2016.
true
C’est mathématique, l’avion émet entre 30 et 50 fois plus de CO2 que le train (si vous ne le saviez pas ou si vous en doutiez encore, lisez cet article). Mais ce calcul ne tient pas compte des émissions de CO2 liées aux infrastructures ferroviaires ni à la maintenance. Ah… Donc si nous souhaitions remplacer toutes les lignes aériennes par des trains à grande vitesse, est-ce que finalement ce serait bénéfique en termes d’émissions ? Autrement dit, avec les émissions de CO2 des vols intérieurs en France, combien pourrait-on construire de km de lignes TGV ? Laydgeur y répond dans ce match retour ! Les infrastructures ferroviaires Il y a en France 2600 km de lignes à grande vitesse (LGV), soit 9% du réseau ferré total, dont les premières ont été construites dans les années 80 (Paris-Lyon mise en service en septembre 1981). Carte des lignes à grande vitesse en France Source : SNCF Réseau La construction d’une LGV (ligne à grande vitesse) est un gros chantier, mais pas non plus complètement hors norme. C’est par exemple du même ordre de grandeur qu’une autoroute : A gauche : la LGV Est croise l’autoroute A4 (Crédit photo SNCF Réseau) A droite : comparaison largeur autoroute et LGV (Source SNCF Réseau) Comment fait-on le bilan carbone d’une ligne ferroviaire ? Le tout premier bilan carbone d’une Ligne à Grande Vitesse (LGV) a été fait par SNCF Réseau pour les 140 km de la branche est de la ligne Rhin-Rhône, mise en service en 2011 qui relie en gros Dijon à Belfort. Tracé de la branche est de la ligne LGV Rhin-Rhône Source de l’image : Le Figaro Quelques chiffres sur cette ligne pour donner une idée du chantier : 160 ponts et 13 viaducs un tunnel de 2 km 30 millions de m3 de déblais 600 km de rails, 550.000 traverses 2 nouvelles gares et 10 rénovées.. dans lesquelles passeront 30 nouvelles rames TGV à 2 niveaux. Ouf. Dans le bilan carbone de cette ligne, tout a été compté : le déboisement, le terrassement, les matériaux, les engins de chantier, les transports (matériaux et personnel), les rames TGV, les gares et autres bâtiments, la signalisation… Le niveau de détail est assez impressionnant par sa transparence : ont aussi été comptés les ordinateurs qui ont servi aux études, les déplacements domicile-travail de tous les personnels du chantier, les clôtures et les aménagements paysagers de la voie. Le bilan ne s’est pas arrêté à la construction de la ligne : dans une optique de faire l’analyse en cycle de vie, les émissions lors de l’exploitation de la ligne ont aussi été prises en compte : production électrique, fonctionnement des gares, maintenance des rames, des voies, et des équipements. Activités prises en compte dans le bilan carbone de la LGV Rhin-Rhône Source sur la banque des territoires Et donc, quel est le résultat final ? Sur les 30 premières années, la construction et l’exploitation de cette ligne auront émis près de 2 millions de tonnes de CO2 qui se décomposent comme suit : 1,2 millions de tonnes de CO2 dès le début pour la construction de la ligne (ces émissions sont en réalité étalées sur les quelques années qu’ont duré les études et la construction) et ensuite 23.000 tonnes de CO2 par an pour l’électricité et la maintenance (soit 0,7 million de tonnes sur 30 ans). Source : bilan carbone de la LGV Afin de calculer la “rentabilité carbone” de cette ligne, il faut calculer le CO2 émis (ce qui a été fait avec ce bilan carbone), mais aussi le CO2 évité. Car cette nouvelle ligne devrait détourner de l’air et de la route environ 1,2 millions de passagers chaque année (ce qu’on appelle report modal), ce qui fait que ses émissions seront “amorties” par rapport à une situation sans LGV en seulement 12 ans. Source : bilan carbone de la LGV Tout le reste sera un bénéfice net sur le plan des émissions. Au bout de 30 ans de fonctionnement, la LGV aura évité environ 2 millions de tonnes de CO2. Sachant que la durée de vie de la voie est d’une centaine d’années, le bénéfice est sans appel, même si les prévisions de report modal étaient surestimées. C’est exactement comme lors de l’achat d’une voiture électrique : il y a plus d’émissions au départ pour construire la voiture et sa batterie (une “dette carbone”) mais largement moins pendant le fonctionnement, donc l’ensemble se rentabilise très rapidement. Si l’on zoome sur la phase d’exploitation, on voit très clairement que les émissions de CO2 dues à la maintenance (rames et infrastructures) sont largement minoritaires par rapport à celles de la production d’électricité, malgré le mix électrique bas carbone de la France. Dit autrement, la quasi totalité des émissions d’une ligne TGV provient des émissions liées à la production électrique, qui, malgré ce qu’on peut penser, n’est pas totalement décarbonée en France (encore 19 millions de tonnes de CO2 émises en 2019). Source : bilan carbone de la LGV Revenons maintenant au sujet de l’article : la seule construction de cette ligne Rhin-Rhône (génie civil, rames, équipements et bâtiments) a émis en tout 1,2 millions de tonnes de CO2. Pour cette ligne-là, le ratio est donc de 8300 tonnes de CO2 par km de LGV. Quid de la construction de nouvelles lignes ? Le bilan carbone de la construction des nouvelles lignes D’autres bilans carbone ont été réalisés depuis sur d’autres constructions de lignes nouvelles à grande vitesse, selon la même méthode qu’exposée au dessus. La moyenne est plus basse pour diverses raisons : tracé, ouvrages d’art, matériaux, etc. Le ratio moyen est d’environ 6200 tonnes de CO2 par km de LGV. Gardez ce chiffre précieusement en tête, nous y reviendrons après. Source : Rapport SNCF Réseau Les émissions de l’aviation en France Les émissions dues aux vols domestiques sont d’un peu plus de 5 millions de tonnes de CO2 par an (soit un peu moins de 1% des émissions françaises). Sauf que… il y a une subtilité. Pour bien comprendre, regardez les émissions de l’aviation domestique dans les pays de l’Union Européenne. Oui les chiffres sont corrects et vous voyez clair : notre aviation domestique émet plus du double des autres grands pays européens ! Même si l’on regarde les émissions par habitant, on “gagne” encore haut la main. Pourtant avec nos TGV justement, on devrait “consommer” moins d’avion non ? Source des données : UNFCCC time series En fait on l’oublie souvent, mais la France c’est un hexagone, une île pas loin (la Corse), et… une bonne douzaine de territoires éparpillés dans le monde entier. Et les vols entre tous ces endroits sont classés dans la catégorie aviation domestique… Carte des territoires français Source de l’image : Wikipédia Assez bizarrement je n’ai pas trouvé de chiffres d’émissions qui distinguent ces catégories… J’ai donc fait le calcul moi-même en rentrant dans un fichier une par une les 200 liaisons aériennes listées dans les statistiques de la DGAC. L’important à retenir est, comme toujours, l’ordre de grandeur. Ainsi, voici comment se répartissent les émissions de l’aviation domestique française. Oui vous avez bien vu : les vols intérieurs hexagone n’émettent “que” 1,6 millions de tonnes de CO2 ! Graphique élaboré à partir des statistiques du trafic aérien en France, des distances à vol d’oiseau entre aéroports, et du calculateur d’émissions de la DGAC Les vols métropole/outre-mer ne concernent que 14% des passagers, mais émettent plus de 60% du total de CO2. Les lois physiques sont ce qu’elles sont : plus il faut aller loin, plus cela émet de CO2, et cela malgré les meilleures performances individuelles des avions long courrier. Bien entendu, ces chiffres-là ne correspondent qu’à la combustion du kérosène. Si l’on voulait être complet et vraiment comparer avec les Lignes à Grande Vitesse, il faudrait rajouter les émissions pour produire le carburant, le fonctionnement des aéroports, la maintenance, etc. Jouons le match ! Maintenant que nous avons les chiffres du train ET de l’avion, comparons-les ! Les émissions annuelles des vols intérieurs hexagone sont de 1,6 millions de tonnes de CO2. Avec cela, nous pourrions construire 250 km de ligne à grande vitesse par an (rappelez-vous le ratio moyen de 6200 tonnes de CO2/km de LGV). En conséquence, les émissions pour reconstruire à neuf la totalité du réseau à grande vitesse actuel (2600 km) représentent un peu moins de 11 années des émissions des vols intérieurs hexagone. Prenons un peu de hauteur. En 2050, la France a pour objectif d’être neutre en carbone. Sur cette période de 30 ans qui nous sépare de ce but, pour les mêmes émissions que le trafic aérien intérieur, on a la possibilité de quasiment QUADRUPLER notre réseau de lignes à grande vitesse. Graphique élaboré avec les calculs précédents (aviation et LGV) Quadrupler serait d’ailleurs certainement inutile : pas besoin d’être grand clerc pour voir où se trouvent les manques actuels. Avec ce tracé fait à la main en 2 minutes, simplement en doublant le réseau existant on couvre la quasi totalité des vols intérieurs par des lignes à grande vitesse… Tracé à main levée de quelques tronçons de lignes à grande vitesse qui paraissent pertinents pour relier différentes métropoles Certains disent que construire de nouvelles infrastructures ferroviaires émet beaucoup trop de CO2 et qu’il serait préférable de ne pas le faire car l’avion serait au final moins émetteur. La réalité est toute autre. Prenons par exemple un scénario dans lequel nous déciderions aujourd’hui de simplement doubler le réseau à grande vitesse existant. Cela permettrait de couvrir le territoire français et d’assurer un transport de masse, rapide et décarboné entre les principales villes françaises. Avec un tel réseau, les vols intérieurs métropole pourraient ainsi quasiment disparaître (les vols avec la Corse et les Outre-mers resteraient à l’identique). Il ne subsisterait que certaines diagonales comme le Nice-Rennes qui ne transporteraient plus que quelques milliers de passagers par an. Les émissions de CO2 générées par ce scénario seraient à l’équilibre par rapport à un scénario statu quo en seulement… 11 ans. 11 ans seulement pour rembourser cette dette CO2, et toutes les années qui suivent seraient un bénéfice net sur les émissions par rapport à un scénario où les lignes aériennes intérieures seraient maintenues. Les défenseurs de l’aérien rétorqueront très certainement que l’efficacité des avions augmente. C’est vrai ! L’efficacité augmente en moyenne de 3% par an dans le monde sur les dernières décennies. Mais ces gains d’efficacité sont de plus en plus difficiles et coûteux à obtenir, et surtout, ils ne compensent pas l’augmentation du trafic aérien, ce qui fait que les émissions mondiales de CO2 dues à l’aviation ont augmenté en moyenne de 2% par an depuis 1960 (rythme qui est passé à +5% par an depuis 2013). Malgré les promesses d’un avion à hydrogène qui a fait un buzz médiatique mais dont la maturité technologique est si faible que même Safran reconnaît “qu’il est difficile d’envisager une certification et entrée en service avant 2040”, il serait temps de comprendre qu’une baisse du trafic aérien est indispensable si nous souhaitons respecter nos engagements climatiques. Alors… Qu’attendons-nous ?? Le débat est ailleurs Nous savions à quel point le train émettait moins de CO2 que l’avion. Nous savons désormais que même en prenant en compte les infrastructures et leur maintenance, le train a toujours un très net avantage sur l’avion sur le territoire français : c’est à nouveau un KO. Les chiffres présentés dans cet article sont en plus assez accommodants pour l’avion, car nous aurions pu évoquer le bilan carbone de la construction des aéroports, de leurs voies d’accès, de la fabrication et de la maintenance des avions, … Au-delà des chiffres, la question n’est pas tant de savoir si ces constructions de lignes sont amorties en 10, 20 ou 30 ans, s’il faut doubler ou tripler le réseau à grande vitesse, ou même si le TGV est pertinent partout. La question fondamentale à se poser est de savoir si l’on préfère émettre du CO2 pour des voyages éphémères en avion, ou bien pour construire des infrastructures durables et s’offrir à nous mêmes et à nos descendants une mobilité longue distance sobre en carbone. C’est un choix de société dont nous devons discuter collectivement, tout en prenant bien en compte qu’être neutre en CO2 n’est qu’une étape. Les infrastructures déjà existantes ou les nouvelles constructions ne peuvent plus se faire au dépend de la grande oubliée de ce début de siècle : la biodiversité. L’objet d’un 3ème article, qui sait ? Crédit photo @Doudou_TrainDoc
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L'entreprise japonaise Mitsui OSK Lines a déclaré dans un communiqué vouloir "participer à hauteur d'un milliard de yens environ, sur plusieurs années, aux mesures" de dépollution. L'argent devrait servir à protéger les espaces de mangroves et les coraux, ainsi que la mise en place d'un fonds pour restaurer l'environnement local. Le 25 juillet dernier, le vraquier MV Wakashio heurtait un récif de Maurice, avec à son bord 3 800 tonnes de fioul et 200 tonnes de diesel. Plus de 1 000 tonnes d'hydrocarbures se seraient échappées du navire, le reste ayant pu être pompé à l'intérieur de la coque avant qu'il ne se répande dans la mer. La plus longue partie de l'épave, brisée en deux, a été remorquée au large et coulée à grande profondeur. Mais le reste du navire, la poupe surmontée de la superstructure, demeure échoué sur le lieu du naufrage. L'enquête sur l'accident par les autorités mauriciennes est toujours en cours. L'agence de presse japonaise Kyodo a affirmé fin août que les membres de l'équipage auraient rapproché le navire de la côte pour capter du réseau mobile afin de téléphoner à leurs familles.
true
là nous sommes en pleine « théorie du complot« , c’est beaucoup plus facile à dire, et ça ne répond à aucune question que nous sommes en droit de nous poser. Alors complotons en coeur, à défaut de réponse on passera le temps. Ces formations nuageuses sont bizarres, avez vous une idée de ce qui peut les créer, si on met à part ce HAARP ou son équivalent russe SURA.?. On ne s’exite pas sur le rôti, on tente l’explication logique et naturelle (s’il y en a une).. Une formation nuageuse très inhabituelle a été envoyée à thirdphaseofmoon cette année pour être analysée. Des modèles circulaires ont été aperçus dans les nuages, et ne sont pas un phénomène naturel, on dirait plutôt qu’ils sont la conséquences de HAARP. HAARP fait il des exercices dans le ciel californien? Le 31 Janvier 2015. Adam qui a envoyé la vidéo a dit: « J’ai vu cette formation nuageuse dans les transports en commun ce matin. Le ciel était totalement dégagé autour de cette formation nuageuse circulaire rouge alors que tout autour le ciel était bleu. C’est vraiment intéressant. J’ai aussi vu des ovnis par là l’année dernière. Mon lieu se trouve à Moffet Field juste à la fin de la vidéo. J’ai quelques vidéos de ce que je crois être des ovnis aussi. » Source: Before It’s News, via Jeangab1 pour La Pilule Rouge Jean Pierre Petit nous dit en conclusion: Certains pensent que ces installations pourraient provoquer des désastres comme des cyclones de l’envergure de Katrina ou Rita. Là, impossible de conclure par la négative. On connaît mal l’action de l’ionosphère sur le climat. Ce que beaucoup pensent c’est par exemple que l’action du bombardement correspondant aux éruptions solaires pourrait affecter l’ionosphère et à travers cela modifier la couverture nuageuse terrestre. Nombre de scientifiques pensent qu’il faut plutôt chercher là la cause du réchauffement climatique, et non dans les gaz à effet de serre et montrent, à l’appui, la forte corrélation entre l’activité solaire et la température terrestre. Je pense que c’est là un débat ouvert. Ceci étant, s’il existe des régions du monde potentiellement très instables, comme ces lieux de naissance des cyclones tropicaux, en agissant sur l’ionosphère ceci pourrait avoir un effet déclencheur ravageur. En fait ça n’est pas l’installation elle-même qui serait source de destruction mais le phénomène qu’elle pourrait déclencher et éventuellement » guider par petites touches « . Nous sommes dans un domaine où … rien n’est impossible. La folie humaine est telle que tout doit être envisagé. L’arme climatique, camouflant des agressions sous des » phénomènes naturels » est certainement activement recherchée par les grandes puissances. C’est le crime parfait, au niveau des règlements de comptes entre grandes puissances. (note Volti: tu conspires Jean Pierre, tu conspires…Mais comment ne pas s’interroger…) Les Aliens sur la Lune : La vérité exposée …
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"On a évité de reculer (...) mais nous devons aller beaucoup plus loin (...) et nous mettrons toute notre énergie pour aller plus loin", a déclaré Emmanuel Macron ce samedi, à l'issue du sommet du G20, Depuis Osaka au Japon, le président français a estimé que les membres du G20 devraient "aller beaucoup plus loin" que la déclaration finale de leur sommet dans la lutte contre le réchauffement climatique. Sur les 20 membres, seuls les Etats-Unis n'ont, comme lors des deux précédents sommets, pas réaffirmé leur engagement pour "la mise en oeuvre complète" de l'accord signé en 2015 à Paris sur le climat. Cet accord, dans le format 19+1, réaffirme le soutien des 19 pays, dont la Chine, la France et l'Allemagne, au grand accord de lutte contre le réchauffement climatique signé en 2015 à Paris, et dont les Etats-Unis s'en sont retirés en 2017. Les signataires s'accordent sur "l'irréversibilité" de cette entente, dans une déclaration finale rédigée en des termes similaires à ceux publiés à l'issue du G20 de l'an dernier mais obtenue avec difficulté face à l'opposition de Washington. Il a été conclu ce samedi matin après de longues négociations rendues difficiles par la tentative des Etats-Unis de bloquer une déclaration dans un format similaire à celui des G20 de Hambourg en 2017 et de Buenos Aires en 2018, la présidence française. Ces derniers jours, des diplomates avaient évoqué la possible défection de grands pays émergents notamment, qui envisageaient de s'aligner sur la position américaine. Mais les 19 pays "ont tous réaffirmé leur soutien à l'accord de Paris", a souligné l'Elysée. La chancelière allemande Angela Merkel avait indiqué à la mi-journée devant la presse que le G20 allait déboucher à propos du climat sur un "texte semblable" à l'an dernier, après des négociations particulièrement dures. Par ailleurs, des formulations communes ont aussi été trouvées, mais à 20, sur le commerce, l'autre dossier central de ce sommet. "Sur le commerce, nous avons le même résultat qu'à Buenos Aires", a indiqué Mme Merkel. A savoir "un engagement pour un commerce international juste, transparent et sans discrimination" et "nous affirmons une fois encore qu'il est urgent de réformer l'Organisation mondiale du commerce (OMC)", a-t-elle précisé. "Tout cela a demandé beaucoup de travail", selon la chancelière.
true
Donald Trump affirmait durant sa campagne vouloir annuler l’accord international sur le Climat, ratifié par une centaine de pays, et entré en vigueur le 4 novembre 2016. Dans ces conditions, un retrait des États-Unis constituerait une violation du droit international. Donald Trump nie l’impact de l’homme sur le réchauffement climatique et entend relancer l’industrie du charbon. « Je vais annuler l’accord de Paris sur le climat », promettait Donald Trump durant sa campagne. Pour le 45e président américain, « cet accord donne à des bureaucrates étrangers le contrôle sur la façon et la quantité d’énergie que nous, Américains, pouvons consommer dans notre pays ». Selon l’article 28 de l’accord signé à Paris, chaque pays peut le dénoncer « à l’expiration d’un délai de trois ans à compter de la date de son entrée en vigueur ». « La dénonciation prend effet une année après de le début de la démarche de retrait ». Ce qui veut dire que les États-Unis ne pourront retirer leur signature avant 2020, soit à la fin du mandat de Donald Trump. C’est pourquoi les pays engagés dans la lutte contre le changement climatique ont voulu accélérer le processus de ratification, afin que l’accord entre en vigueur avant le départ de Barak Obama de la Maison-Blanche. Trump veut relancer le Charbon Donald Trump peut compter sur la Chambre des représentants et sur le Sénat. La majorité républicaine avait déjà obtenu la suspension, par la cour suprême, du Clean Power Act (loi pour l’énergie propre) qui prévoyait une réduction de 32 % d’ici 2030 des émissions de gaz à effet de serre liées à la production d’électricité.
true
Face à l'urgence climatique et l'inertie des Etats, un nombre croissant de citoyens aspirent à bouger les lignes. Pas question de faire la révolution, mais plutôt d'opérer une évolution, basée sur de nouveaux gestes et comportements. Les pistes et les idées sont multiples. Pour certains, la priorité est de bannir la consommation à outrance. Pour d'autres, l'enjeu est de réduire leurs déchets et de modérer leur appétit pour la viande. Parmi les aspirants au changement, d'autres encore veulent avant tout donner du sens à leur argent. Certains surveillent leur consommation d'énergie et leurs moyens de locomotion. Et vous ? En ce 1er janvier, c'est le moment ou jamais de prendre de bonnes résolutions. La planète vous remercie d'avance. La bonne résolution. Avec leurs deux enfants, Bénédicte Moret et Jérémie Pichon (1), font la traque aux achats. Les raisons ? "Notre société de consommation est trop vorace en ressources naturelles et cela entraîne une pollution croissante, nous ne voulons pas participer à cela autant que possible", explique Bénédicte. Ces habitants d'Hossegor ont troqué leur maison de 150 m² contre un appartement trois fois moins spacieux. "Du coup, faute de place chez nous, les objets circulent : nous achetons et revendons nos vêtements dans des vide-greniers ou sur des sites spécialisés, qui géolocalisent et mettent en relation les particuliers", précise-t-elle. Loin de la mode du jetable, la famille privilégie les articles de qualité. Et plutôt que de multiplier les petits cadeaux qui finiront au fond d'un coffre à jouets, "nous passons des moments en famille, comme une nuit dans une yourte". Les jolis souvenirs, ça ne pollue pas. (1) Ils publient en mars l'ouvrage Famille en transition après La famille (presque) zéro déchet (Ed. Thierry Souccar). Les conseils de l'expert. Notre société de consommation pousse aux achats compulsifs. "Aussi avant de sortir le porte-monnaie, se questionner est essentiel : s'agit-il d'une simple envie ou d'un réel besoin ? Pourquoi ? Que cela va-t-il m'apporter ?", recommande Julien Vidal, auteur de l'ouvrage Ça commence par moi (Ed. Seuil) et du site éponyme. Besoin d'une perceuse ? "Inutile de sortir sa carte bleue pour un produit neuf, des études ont montré que l'on utilisait ce type d'outils de bricolage 12 minutes dans sa vie", rappelle Julien. A la place, pourquoi ne pas se rendre sur des plateformes de prêt d'objet comme Mutum et Smiile? Autre option : l'échange d'articles via des sites ou le réseau des SEL (systèmes d'échange locaux). Il est aussi utile d'apprendre à réparer ce qui est cassé en se rendant dans un "repair café" ou en suivant un tuto en ligne. Enfin, si l'on est contraint d'acheter l'objet, autant essayer d'en dénicher un d'occasion dans une ressourcerie, chez Emmaüs ou dans des magasins d'occasion. La bonne résolution. Chef de projet digital dans une start-up, Tiffany Gresland, 29 ans, s'est lancé il y a deux ans dans la chasse aux déchets. "A l'époque, je commandais beaucoup d'articles en ligne comme des vêtements et des plats cuisinés. Mais ils arrivaient toujours enveloppés d'une montagne de papiers, de plastiques et de cartons. J'ai commencé à culpabiliser : sans le vouloir, moi aussi je polluais la planète". Tiffany adopte alors de nouvelles pratiques pour limiter les déchets. Stop aux emballages, place à l'achat en vrac. Finies les bouteilles en plastique, vive la gourde en inox. Quant aux produits d'hygiène dans des contenants colorés, elle les a remplacés par du shampoing, du savon et du dentifrice solides. Et quand elle commande des sushis au restaurant japonais du coin, elle apporte son tupperware. Les conseils de l'expert. Chaque Français produit en moyenne 590 kg de déchets par an. "Cela fait plus de deux tonnes pour une famille de quatre personnes, c'est le poids d'un éléphant", lance Valentine Cancel, de l'ONG Zéro Waste. Pour réduire ses déchets, on peut commencer par se procurer un bio composteur, car les épluchures de légumes et de fruits constituent un tiers de nos ordures. Pour ses courses en vrac, direction les enseignes spécialisées. Dans la cuisine, on bannit la vaisselle jetable. Quant aux produits ménagers, Valentine Cancel suggère de se lancer dans leur fabrication maison. La bonne résolution. La Parisienne Ariane Grumbach a décidé de faire ses courses en circuit court, délaissant les supermarchés au profit des commerces exigeants. Elle le reconnaît volontiers, "changer mes habitudes m'a pris trois ou quatre ans". Aujourd'hui, cette diététicienne s'est constitué un carnet d'adresses sur mesure. "J'achète fruits et légumes à proximité chez Au bout du champ, un réseau qui s'approvisionne à une centaine de kilomètres de Paris", explique-t-elle. Gourmande, elle n'hésite pas non plus à faire un saut dans le 11e pour se fournir en primeurs, charcuterie et fromages. Les conseils de l'expert. "Les circuits courts sont une réponse à la crise climatique, puisque les produits ainsi achetés ne font pas trois fois le tour de la planète avant d'être consommés, explique Mathilde Golla, auteur du livre 100 jours sans supermarché (Ed. Flammarion). De plus, sur 100 euros dépensés dans l'alimentaire, le producteur touche entre 44,5 et 78,50€ contre seulement 20 lorsqu'il travaille avec une grande surface". Autant de bonnes raisons pour les privilégier sans hésiter. Au-delà des traditionnelles Amap, il existe aujourd'hui une foule d'initiatives comme "La Ruche qui dit oui", qui met en relation producteurs et clients contre un prélèvement sur les achats. Les marchés de pays, organisés par le réseau "Bienvenue à la ferme", incitent les agriculteurs à ouvrir leur ferme aux clients. D'autres initiatives ciblent la collecte de produits frais, la viande provenant d'éleveurs bien identifiés, ou des paniers de poissons issus de la pêche responsable. La bonne résolution. Quentin Mateus, 26 ans, ingénieur projet, est flexitarien depuis un an : "Je ne mange de la viande que le dimanche chez mes parents". Le reste du temps, il fait l'impasse sur les mets carnés, "la consommation de viande issue de l'élevage intensif étant nocive pour la planète", tranche ce membre de l'association Gold of Bengal. Les conseils de l'expert. Un flexitarien ne consomme de la viande, du poisson ou des oeufs qu'une fois par semaine en moyenne. Tenté ? Plutôt qu'un changement radical d'habitude alimentaire, "il est préférable d'agir en douceur", explique Arnaud Gauffier, responsable Agriculture et environnement chez WWF France. Pourquoi ne pas se fixer des petits défis? Par exemple, un soir par semaine, je cuisine végétarien. Le lendemain, je réduis 'la viande cachée' en ne consommant pas, par exemple, les boulettes sur la pizza. Je peux aussi me lancer dans des découvertes, comme le seitan (protéine de soja) ou déguster des steaks végétaux. Les flexitariens disent souvent qu'ils mangent peu de viande, mais de meilleure qualité. Les jours "sans", il est conseillé de cuisiner une association de légumineux et de céréales comme riz-lentilles ou maïs-haricots rouges et d'apprendre à utiliser épices et herbes fraîches. La bonne résolution. Installée à Vence (Alpes-Maritimes), Ariane Rozo est ingénieure à Sophia-Antipolis, à 25 kilomètres de son domicile. Pour s'y rendre, elle a d'abord pris sa voiture. "Au bout d'un mois, j'avais fait deux pleins, pollué la planète et je m'étais bien énervée à cause des bouchons", se souvient-elle. Elle teste alors le bus, qui lui revient à 1 euro par jour. Puis, avec une dizaine de collègues de bureau, fans de vélo, elle crée un petit groupe de sportifs, reliés par WhatsApp. Nous allons ou rentrons du travail à plusieurs, c'est plus sympa que de faire le chemin seul", estime celle qui réfléchit aussi à l'acquisition d'un vélo électrique. Les conseils de l'expert. Pour mettre en place une mobilité durable, "il est nécessaire de connaître précisément comment se décomposent ses déplacements, ce qui est de l'ordre de l'exceptionnel, du permanent ou encore ce qui est choisi, subi ...", conseille Jérémie Almosni, chef du service Transport & Mobilité à l'Ademe. Quelles alternatives à la voiture s'offrent à moi ? Plusieurs applications mobiles proposent, notamment, des calculateurs d'itinéraires. Marche, train, autopartage, covoiturage, vélo et même trottinette, toutes les combinaisons sont possibles. Lorsque la voiture est la seule option, il existe alors des solutions pour réduire quand même ses émissions de CO2. Pourquoi ne pas s'inscrire sur des plateformes de covoiturage? La bonne résolution. C'est dans la petite ville de Salies-de-Béarn (Pyrénées-Atlantiques) dans une maison vieille de 120 ans que vit Nicolas Bénégui. Bien que la demeure soit vaste, il veille à optimiser sa consommation énergétique. Outre le chauffage au bois, celui au gaz pour certaines pièces et des panneaux solaires sur le toit, Nicolas se fournit aussi depuis deux ans en électricité renouvelable. La facture que lui envoie son fournisseur est de 50 à 60 euros par mois. "Certes, le coût du kilowatt est 15% plus élevé que le tarif réglementé, mais cela fait partie de ma contribution à la préservation de la planète et du climat", explique ce militant convaincu. Les conseils de l'expert. Outre le choix de son fournisseur d'électricité, "chacun d'entre nous peut aussi réduire sa consommation en adoptant quelques petits gestes simples au quotidien", explique Maryline Vialle, de l'Ademe. Comme pour la lumière, il faut avoir le réflexe d'éteindre les équipements électriques quand ils ne sont pas utilisés. Cela n'a l'air de rien mais chaque foyer en contient entre 15 et 50. "S'ils restent en veille, cela représente environ 10% de la facture, soit 80 euros par an", souligne Maryline Vialle. Même chasse au gaspi pour les appareils électroménagers. Il faut, par exemple, lancer la machine à laver le linge avec des lessives complètes et éviter les demi-charges. Ou encore couvrir ses casseroles sur la cuisinière afin de diviser par quatre sa consommation d'énergie. Utiliser des ampoules Led A+++, c'est-à-dire les mieux classées en termes d'efficacité énergétique. La bonne résolution. A 31 ans, Boris Marcel est directeur des Cols verts, une entreprise engagée dans la transition alimentaire des villes. Quand il y a une dizaine d'années, fraîchement diplômé, il s'est mis en quête d'une banque pour y verser ses premiers salaires, il a opté pour le Crédit coopératif, après avoir consulté des classements des banques en matière d'éthique, établis par des ONG. "J'apprécie qu'une fois par an, cette banque m'informe de l'usage qu'elle fait de mon argent". Les conseils de l'expert. Donner du sens à son argent, c'est possible. Il faut se tourner vers l'épargne solidaire. "Il s'agit d'utiliser l'argent comme un levier de transformation sociale pour financer la naissance d'entreprises et de causes associatives", explique Frédéric Tiberghien, président de Finansol, une association qui authentifie les placements solidaires via un Label depuis 1997. Ainsi, l'épargne solidaire permet d'investir dans le logement social, dans l'environnement, dans l'agriculture biologique, dans l'énergie renouvelable, dans des entreprises d'insertion par l'activité économique et dans l'aide au développement. La rentabilité se situe entre 1% à 3% en moyenne, et donc bien loin de la rentabilité à deux chiffres traditionnellement espérée dans la finance classique, car les épargnants privilégient l'impact social et environnemental. La part de l'épargne solidaire constitue aujourd'hui 0.23% de l'épargne totale des ménages, soit 1,5 milliard par an.
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De Rouen au Havre : la Seine aussi sous l’effet du changement climatique Dans le cadre du « Forum pour la résilience » organisé par la Métropole Rouen Normandie, l’universitaire normand Benoit Laignel évoque l’impact du changement climatique sur la Seine. Expert du GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), enseignant spécialiste des géosciences et de l’environnement au sein de l’Université Rouen Normandie, Benoit Laignel est passionné par la Seine et son devenir. Il est venu répéter ce mardi 5 octobre 2021 à Rouen, lors du « Forum pour la résilience » organisé par la Métropole, que le réchauffement climatique était une réalité pour l’axe Seine. « Il faudra composer avec de plus en plus d’inondations du fait de pluies plus intenses, d’un blocage de l’écoulement par l’élévation du niveau de la mer, alerte l’universitaire. Ce qui va entraîner des risques sanitaires directs, des risques industriels avec des sites Seveso présents tout au long du fleuve jusqu’à l’estuaire. En filigrane, il y a évidemment une question économique : que fait-on de cette industrie parfois installée en zone inondable ? » Des zones tampons en cas d’inondation Pourtant, le chenal de la Seine a été creusé récemment pour augmenter le tirant d’eau des navires. Mais, selon Benoit Laignel, ça ne suffira pas pour éviter les inondations. « Nous avons un effet combiné des crues, des remontées de nappes phréatiques, des tempêtes, et l’élévation du niveau des mers. Donc, ça n’est pas suffisant pour éviter les inondations. Il faudrait accepter que l’eau pénètre dans le territoire et file vers des zones tampons. C’est difficile à imaginer car on abandonne des portions de territoires pour en protéger d’autres. » S’agissant du climat, Rouen pourrait connaître plus de vingt jours par an avec des températures supérieures à 30 degrés. « Derrière, le souci, ce sont les îlots de chaleur. On peut avoir une différence de température de huit degrés entre l’intérieur et l’extérieur de la ville, avec là aussi des impacts sanitaires, renchérit Benoit Laignel. Quand on regarde les chiffres de la canicule de 2003, Rouen, c’est 35 % de mortalité de plus que des villes comme Toulouse ou Strasbourg. Parce qu’il y a moins de « culture » de la chaleur, des pics d’ozone qui se rajoutent. On a aussi un territoire avec beaucoup de forêts. Les surfaces sensibles au feu vont augmenter. Il y a toute une réflexion à avoir par rapport à notre ressource en eau qu’il va falloir protéger. » « Il faut agir vite » Le réchauffement de la planète touchera toute la vallée de la Seine et la Normandie plus globalement. « On serait aux alentours de +1, 1 degré et jusqu’à +1,4 degré pour les scénarios les plus pessimistes, poursuit l’universitaire. Sauf que tous les scientifiques disent que, sachant les émissions de gaz à effet de serre, on atteindrait ce seuil non pas en 2 100 mais dans vingt ans ! » Des raisons d’espérer, il y en a tout de même. « Que ce soit le Giec de la métropole ou international, on a dix ans devant nous. Mais il faut agir vite, réfléchir aux mesures les plus appropriées comme la végétalisation des berges opérée par la Métropole rouennaise. Ça produit du captage de carbone, ça crée des îlots de fraîcheur, on désimperméabilise les terrains… C’est une des voies à suivre. »
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La conclusion est simple, mais lourde de sens. Nous ingérons (et donc déféquons) du plastique, selon une étude présentée ce mardi au congrès de l'Union européenne de gastro-entérologie qui se tient à Vienne, en Autriche et dont Le Monde détaille les résultats. Les analyses ont été conduites sur huit personnes seulement, mais recrutées dans six pays différents, à des latitudes différentes, et aux régimes alimentaires variés. Toutes avaient des microplastiques dans les selles. Neuf des dix types de plastiques recherchés ont été retrouvés dans un moins un échantillon, et chacun de ces échantillons contenait entre trois et sept types de plastiques. Les auteurs de l'étude estiment ainsi que des particules de plastiques sont présentes dans le système digestif d'au moins la moitié de la population mondiale. L'étude n'établit en revanche pas la provenance de ces microplastiques. Dans un message transmis au Monde, les auteurs émettent l'hypothèse que c'est en mangeant des produits de la mer que les personnes dont les selles ont été étudiées ont pu ingérer le plastique. "Il est aujourd'hui estimé que 2 % à 5 % du plastique produit finit dans les océans. Or une fois dans la mer, il est consommé par les animaux marins, entre dans la chaîne alimentaire avant de finir, en dernier ressort, consommé par les humains", écrivent-ils. Il est également "hautement probable" que notre alimentation soit contaminée par des plastiques lors de sa confection ou de son emballage. Quant à la question des effets potentiels sur la santé, elle est encore loin d'être tranchée. Chez l'animal, les études "montrent que des microplastiques sont capables d'entrer dans la circulation sanguine, le système lymphatique, et peuvent même atteindre le foie", ont expliqué les auteurs au Monde. Il n'existe pas, à ce jour, d'étude menée sur les humains.
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On se demande bien ce que cherche Laurent Wauquiez en choisissant de mettre en tête de liste pour les élections européennes le philosophe François-Xavier Bellamy, la consultante Agnès Evren et le vieux routier du parlement Européen et spécialiste des questions régaliennes Arnaud Danjean, tous quasiment inconnus du grand public. On pourrait longuement épiloguer sur l’art de la synthèse politique et sur la mayonnaise de courants qui a abouti à la constitution de cette liste (Bellamy a ouvertement soutenu François Fillon lors de la campagne présidentielle alors que Danjean a soutenu Alain Juppé, Evren a été la porte-parole de Libres !, le mouvement créé par Valerie Pécresse), ce qui frappe le plus dans cette annonce est le choix délibéré de ne pas composer le sempiternel hitparade des barons en quête de mandat tranquille et bien payé, qui préside d’habitude au choix des investitures lors de cette élection. Si ceux-ci ne sont pas pour autant évincés de la liste, ils se retrouvent cependant réduit au simple rôle de figurants, ce qui ne les a pas empêché de faire savoir leur mécontentement. Ce choix est d’autant plus surprenant qu’il provient d’un parti dont le moins que l’on puisse dire est qu’il se fait remarquer par son absence depuis les deux mois que dure la grande foire où tous les populismes, de Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan à Jean-Luc Mélenchon en passant par Emmanuel Macron font la chasse aux minutes d’antennes et la course aux promesses d’argent public gratuit et illimité pour tenter de s’attirer les bonnes grâces du petit peuple en colère. LE VISAGE DE LA FRANCE DE DROITE ? Il semble bien que Laurent Wauquiez soit revenu sur ses positions précédentes qui avaient abouti au limogeage de Valérie Calmels et qu’il cherche de nouveau à s’adresser à cette France silencieuse qui avait voté François Fillon lors des dernières élections. Cette France dont une partie s’était reportée sur Emmanuel Macron à la suite des péripéties judiciaires de son prédécesseur. Cette France conservatrice et plus libérale que le reste du pays et qui se dit résolument à droite (cf la précédente analyse du sondage sur le libéralisme en France). Mais ce qui frappe, c’est qu’il prenne le risque de penser qu’un certain nombre de Français ne se sente désormais plus concerné par les joutes démagogiques et se tourne vers des réflexions moins superficielles que la tarte à la crème du fumeux « droit du Peuple à décider lui-même » qui tourne en boucle actuellement. En nommant un triumvirat aux profils radicalement opposés aux tribuns qui se targuent tous d’être anti-système, révolutionnaires ou prophètes d’un nouveau monde, il fait implicitement le pari de dénoncer ces professionnels de la politique qui se vantent de comprendre mieux que personne ce que ressentent les Français « du peuple », alors qu’ils vivent depuis toujours aux frais de la princesse dans le confort des ors de la République. LA PHILO AU SECOURS DE LA POLITIQUE Ce qui est surprenant, c’est cette idée farfelue de croire qu’un professeur de philosophie trouvera sa place face aux bretteurs aguerris de la rhétorique qui n’ont aucune pudeur à dire tout et son contraire dans la même phrase, qu’un chef d’entreprise arrivera à se faire entendre face aux économistes en peau de lapin qui sortent des milliards d’euros d’argent public de leur poche comme David Copperfield sort des lapins de son chapeau, qu’un ancien de la DGSE sera crédible alors que manifestants et forces de l’ordre jouent au chat et à la souris tous les samedis et que ces « évènements » sont dramatisés comme si on revivait chaque jour la Commune de Paris et ses 10 ou 20 000 morts. En tout cas, les petits nouveaux propulsés « chefs » ne pourront pas compter sur grand monde pour parler du fond : Marion Maréchal a de suite brandi la manœuvre politicienne qui fait fortune dans ce pays depuis 40 ans : celle de la « porosité » entre la droite et l’épouvantail sans aucune ligne politique claire qui n’existe que par la peur que suscitent le souvenir des heures sombres de la collaboration et de la guerre d’indépendance de l’Algérie. Yannick Jadot s’est aussitôt engouffré dans la porte ouverte, dénonçant le « danger » d’une nouvelle apocalypse s’ajoutant à l’embrasement climatique. Le reste de la gauche indignée ne tardera pas, à n’en pas douter. Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan prendront des airs offusqués et parleront d’original et de copie. Jean-Luc Mélenchon en profitera pour remplir une page entière de son blog en faisant l’apologie de la liberté vénézuélienne, des fabuleuses réussites économiques cubaines et nord coréennes et en clamant le besoin impérieux de défendre la démocratie en danger. C’est un pari très risqué que tente Laurent Wauquiez en nommant un philosophe comme tête de liste des Républicains pour les élections européennes : celui d’être totalement à contre-courant de l’escalade démagogique des « yaka fokon » qui anime la France depuis maintenant plusieurs dizaines années. Cela fait déjà bien longtemps que beaucoup de gens se sont résigné à ne plus prendre au sérieux cette politique qui parle de tout et de rien. De tout, sauf de sujets sérieux.
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C’est hallucinant! Eaglefeather pourra sans doute nous dire, quels sont les risques, si risques il y a ? Et en fin d’article, deux images reçues sur la magnétosphère qui semble perturbée, avec comparaison avec l’année passée. Là aussi, les avis sont les bienvenus. Une équipe de scientifiques japonais va tenter de creuser à plus de 10 km de profondeur. Objectif : atteindre le manteau terrestre. Vidéo Une descente dans les entrailles de la Terre. Une équipe de la Jamstec (Japan Agency for Marine-Earth Science and Technology) se lance à l’assaut des profondeurs. Depuis le Chikyu, un navire spécialisé dans le forage océanique, les scientifiques vont perforer le fond de l’océan, à plus de 4 000 mètres sous la mer. Ils poursuivront ensuite sur 6 kilomètres, à travers la croûte terrestre, pour ensuite atteindre le manteau terrestre, qui constitue environ 80% du volume de la planète. Comprendre les volcans, anticiper les séismes Leur but est d’étudier la composition de la roche issue du manteau, pour en savoir plus sur la formation de la Terre. Des applications concrètes pourraient en ressortir : mieux comprendre l’activité volcanique, analyser les mouvements des plaques tectoniques pour mieux anticiper les séismes… En septembre, une étude préliminaire sera menée dans les eaux hawaïennes. Si le terrain ne leur est pas favorable, les scientifiques ont déjà prévu deux plans B : le Mexique et le Costa Rica. Le projet final devrait être mené avant 2030. Le principal obstacle reste le coût, estimé à 540 millions de dollars, soit près de 510 millions d’euros. Source Alexis Magnaval pour FranceTv-Info Ça bouge là haut ? 13 Avril 2017 Le 4 avril 2017 Vous pouvez comparer avec Avril 2016, où le bouclier magnétique c’est effondré durant deux heures.. SOURCE relayée par MrStrange49 Extrait de l’article: Si cela se produit, nous serions exposés à des vents solaires capables de percer des trous dans la couche d’ozone. L’impact pourrait être dévastateur pour l’humanité, assommant les réseaux électriques, changer radicalement le climat de la Terre et d’augmenter les taux de cancer. «Ceci est une affaire sérieuse», Richard Holme, professeur de la Terre, Sciences océaniques et écologiques à l’Université de Liverpool a dit. «Imaginez un instant votre alimentation électrique a été coupé pendant quelques mois – sans électricité c’est le KO. ‘ Le climat de la Terre changerait radicalement. En fait, Janvier 2014 une étude danoise suggère que le réchauffement climatique est directement lié au champ magnétique plutôt que les émissions de CO2. La suite
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Haro sur le nucléaire. Rarement les Français se sont autant opposés à ce type d'énergie. En octobre dernier, selon l'institut Odoxa, 53 % d'entre eux y étaient défavorables, soit un bond de 21 points en cinq ans ! Un rejet qui a de quoi surprendre dans le pays aux 58 réacteurs nucléaires - soit le plus grand nombre par habitant au monde - qui fournissent 71,6 % de notre électricité, à des coûts aujourd'hui peu élevés. Pourquoi un tel désamour ? "Les accidents de Tchernobyl et de Fukushima continuent d'être le premier argument", loin devant la gestion complexe des déchets radioactifs, relève l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). "Leur effet a été très clair dans l'opinion, confirme Alain Beltran, historien de l'énergie (CNRS/Sirice/Paris 1 et 4). En concrétisant le risque, ils ont alimenté une peur profonde, exacerbée par la complexité des centrales, ainsi qu'une remise en cause de l'expertise." A LIRE AUSSI >> Les nouveaux obscurantistes Malgré cette défiance, les spécialistes internationaux estiment au contraire que le nucléaire a un nouveau rôle à jouer pour stabiliser le dérèglement climatique. "Sans de nouveaux investissements dans ce secteur, un système énergétique plus propre sera beaucoup plus difficile à atteindre", déclare même l'Agence internationale de l'énergie dans un rapport publié en mai. Autrement dit : pour mener la transition mondiale vers les renouvelables, le nucléaire apparaît comme un soutien précieux.
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Un proche conseiller du Premier ministre australien Tony Abbott, climatosceptique notoire, a affirmé vendredi que le réchauffement climatique était une invention défendue par les Nations Unies pour créer un nouvel ordre mondial autoritaire. D’après Maurice Newman, qui préside le Conseil économique consultatif rattaché au cabinet Abbott, l’objectif final des conspirateurs est « la concentration du pouvoir politique ». « Le réchauffement climatique n’est qu’un leurre pour y parvenir », écrit-il dans une tribune publiée par le quotidien The Australian, fustigeant « les élucubrations des climatocatastrophistes depuis 50 ans ». « C’est un secret bien gardé, mais il s’avère que 95% des modèles climatiques dont on nous dit qu’ils prouvent le lien entre les émissions de CO2 et le réchauffement climatique, après près de deux décennies de stabilité des températures, sont erronés », avance-t-il sans étayer ses affirmations. Les déclarations tonitruantes de M. Newman, ancien patron du groupe audiovisuel public Australian Broadcasting Corporation, coïncident avec la visite en Australie de Christiana Figueres, secrétaire exécutive de la Convention sur le changement climatique des Nations Unies. Mme Figueres, selon lui, « prétend que la démocratie est un système défaillant dans la lutte contre le réchauffement climatique. La Chine communiste, dit-elle, est le meilleur modèle ». « Il ne s’agit pas de faits ou de logique mais d’un nouvel ordre mondial placé sous le contrôle des Nations Unies. Il s’oppose au capitalisme et à la liberté et a fait du catastrophisme environnemental un sujet quotidien pour parvenir à ses fins », argue encore Maurice Newman. Tony Abbott s’est lui-même illustré par ses propos très vifs sur le lien entre activité humaine et réchauffement climatique qu’il avait en son temps qualifié de « connerie absolue ». Il a supprimé l’an dernier une taxe carbone, votée par le précédent gouvernement travailliste, et l’a remplacée par des incitations financières aux entreprises souhaitant améliorer leur bilan énergétique. La Chine et les Etats-Unis sont les deux plus gros pays émetteurs de gaz à effet de serre, mais rapporté à la population, l’Australie arrive en tête.
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Le pape François s'est dit "inquiet" ce dimanche après la traditionnelle prière de l'Angelus, pour les incendies qui ravagent la forêt amazonienne, "ce poumon vital pour notre planète". "Nous sommes préoccupés pour les vastes incendies qui se sont développés en Amazonie. Ce poumon de forêt est vital pour notre planète", a dit le pontife argentin, devant une foule de fidèles massés sur la Place Saint-Pierre du Vatican. Le pape sud-américain, qui organisera à l'automne une grande conférence mondiale sur l'Amazonie, a appelé les 1,3 milliard de catholiques de la planète, à "prier pour que, grâce à l'engagement de tous, ces incendies soient éteints le plus vite possible". Le pape François, élu en mars 2013, a rencontré en mai le chef indigène Raoni, venu alerter l'Europe sur la déforestation de l'Amazonie. Le chef du peuple nomade kayapo cherchait aussi à collecter un million d'euros pour protéger la réserve de Xingu, au Brésil. LIRE AUSSI >> Le pape voudrait entendre des confessions écolo Dans son encyclique Laudato si (mai 2015), texte à tonalité très sociale sur l'écologie, le pape a dénoncé l'exploitation de la forêt amazonienne par "d'énormes intérêts économiques internationaux". En janvier 2018, le pontife argentin de 82 ans, avait visité Puerto Maldonado, un village du sud-est du Pérou entouré de la jungle amazonienne, où avaient convergé des milliers d'indigènes péruviens, brésiliens et boliviens. Il y avait fustigé "la forte pression des grands intérêts économiques qui convoitent le pétrole, le gaz, le bois, l'or, les monocultures agro-industrielles". Pour le pape, ce premier voyage en Amazonie avait constitué le coup d'envoi des préparatifs de l'assemblée mondiale des évêques (synode) d'octobre prochain, consacré à cette forêt qui occupe 43 % de la superficie de l'Amérique du Sud et où vivent près de trois millions d'indigènes. L'Église catholique est consciente de l'histoire sanglante de l'évangélisation de l'Amérique latine au XVIe siècle et reconnaît qu'elle n'a pas toujours traité avec respect les peuples d'Amazonie. Mais elle est aujourd'hui engagée dans de nombreux projets pour aider les peuples amazoniens à préserver leurs coutumes et leur identité. L'Amazonie abrite 20 % de l'eau douce non gelée de la planète, 34 % des forêts primaires et 30 à 50 % de la faune et la flore du monde. Ce poumon vert se répartit sur 9 des 12 pays de l'Amérique du Sud, en premier lieu le Brésil (67 %), la Bolivie (11 %) et le Pérou (13 %).
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Bonjour, ayant remarqué que l’éclaircissement de cette question stagne de façon presque atemporelle et anticipant qu’avec la crise actuelle ce n’est pas près de changer, voici tout-de-même quelques pistes de réflexion sur un sujet qui, laissé à l’abandon, pourrait bel et bien nous exploser à tous à la figure dans un jour pas si lointain : il s’agit de la modification artificielle du ciel, officiellement en rapport avec la lutte contre le réchauffement climatique ; bien qu’il existe également des théories officieuses d’après lesquelles le but recherché serait d’ordre militaire et consisterait en une modification de la propagation des ondes radiophoniques (nous ne traiterons pas ici de ces dernières théories mais seulement de la version officielle qui résulte déjà suffisamment croustillante pour un premier abord). Voici donc quelques citations extraites d’articles visant à titiller la curiosité d’un lecteur raisonnable. » asperger le ciel de produits chimiques et de microparticules réfléchissantes, capables de repousser le rayonnement solaire et de refroidir la planète « » L’ensemencement des nuages modifie la quantité et le type de précipitations, principalement la pluie, en dispersant des produits chimiques, tels que l’iodure d’argent ou l’azote liquide, qui agissent comme des agents de condensation dans les nuages. « » Les aérosols sulfatés que l’on voudrait développer, afin d’augmenter la capacité de l’atmosphère à réfléchir la lumière solaire, reproduisent un processus qui se produit naturellement lors des éruptions volcaniques. « » les aérosols stratosphériques, qui sont fabriqués en injectant des nanoparticules métalliques (aluminium et baryum) dans l’atmosphère pour augmenter sa capacité à réfléchir le rayonnement solaire et réduire la température à la surface du globe « » Les « nuages artificiels » proviennent de l’accumulation de polluants et reflètent une partie de l’énergie solaire. « » un avion s’envole pour cibler les nuages situés à 5.000 mètres d’altitude. L’engin les ‘asperge’ d’une solution d’acétone et d’iodure d’argent, préparée par le secrétariat de l’Agriculture. « https://fr.businessam.be/le-mexique-modifie-la-meteo-via-son-armee-pour-lutter-contre-la-secheresse/? » le principal enjeu reste le coût relativement faible de ces solutions, qui permettrait leur application incontrôlée par une multitude de pays. « Voici maintenant un exemple historique croustillant qui nous donne un aperçu des capacités et de la mentalité des décideurs politiques : https://lesbrindherbes.org/2013/10/25/operation-lac-epandage-de-zinc-et-de-cadmium-sur-la-population-en-1959/? Enfin, pour celles et ceux qui voudraient creuser un peu plus le sujet, voici une documentation un peu plus technique : https://royalsociety.org/~/media/Royal_Society_Content/policy/publications/2009/8693.pdf? PARAGRAPHE 3. 3. 2 et 3. 3. 3 (PAGES 27-32) https://www.nap.edu/catalog/18988/climate-intervention-reflecting-sunlight-to-cool-earth? Dossier payant de 2015, mais je le mets pour dire que si les « savants » officiels consacrent 280 pages à la question, c’est que ça doit être également considéré très sérieusement par les pouvoirs publics. Et enfin un petit article qui sert un peu de résumé : https://www.nationalgeographic.com/science/article/150210-national-academy-geoengineering-report-climate-change-environment? un peu avant le milieu de la page, voici la traduction : « Bloquer le soleil Le deuxième rapport du NRC publié aujourd’hui expose l’idée, bien plus délicate, d’augmenter l’albédo de la planète – sa réflectivité – afin que davantage de lumière solaire soit renvoyée dans l’espace. Un exemple de cette approche consisterait à utiliser des avions volant à haute altitude pour injecter des particules de sulfate dans la stratosphère, imitant ainsi les effets de volcans comme le mont Pinatubo, dont l’éruption massive en 1991 a refroidi la planète d’environ un degré Fahrenheit. Bien que ce type de géo-ingénierie soit beaucoup moins coûteux que l’élimination du CO₂, selon le rapport du NRC, il ne résoudrait pas le problème sous-jacent : l’accumulation de CO₂ dans l’atmosphère. Cela n’empêcherait pas non plus les océans de s’acidifier en absorbant le CO₂. Qui plus est, tout projet visant à augmenter la réflectivité de la Terre présenterait d’énormes risques écologiques et politiques inconnus, selon le rapport. S’il était réalisé comme alternative à la réduction des émissions de CO₂, il devrait l’être pour toujours, car un réchauffement climatique catastrophique pourrait s’ensuivre s’il était interrompu. « Ce n’est pas prêt pour le prime time », a déclaré Doney. « Le comité recommande fortement de ne pas aller de l’avant pour le moment ». Néanmoins, le comité a recommandé avec prudence de prendre des mesures pour mener des recherches approfondies sur le sujet, appelant à une discussion globale sur la définition des paramètres de recherche. En cas d’urgence, comme une famine mondiale massive, un moyen de refroidir rapidement la planète pourrait être nécessaire pour offrir un sursis temporaire. Les États rebelles pourraient également décider d’essayer de le faire eux-mêmes, ce qui exigerait que les scientifiques traditionnels comprennent suffisamment bien les conséquences potentielles pour recommander une réponse. « L’idée me terrifie », a déclaré Ray Pierrehumbert, membre du comité et climatologue de l’université de Chicago. « Mais même si nous pensons tous que c’est une très, très mauvaise idée, il y a toujours de bonnes raisons de vouloir en savoir plus. » « Xelnaga
biased
Greenpeace occupe depuis aujourd’hui une 5e centrale à charbon en Italie, celle de Civitavecchia près de Rome, alors que le Sommet du G8 s’est élargi pour accueillir les pays émergents comme l’Inde, la Chine, le Mexique, l’Afrique du Sud et la Chine dans le cadre du MEF, le Forum des Grandes Economies, qui regroupe les 17 plus gros émetteurs de gaz à effet de serre de la planète. « Les espoirs de progrès significatifs lors du Forum des grandes économies ont été torpillés par le manque de leadership manifesté hier par les Chefs d’Etat du G8 », a commenté Karine Gavand, chargée de campagne climat à Greenpeace France. « L’obligation de faire les premiers pas, décisifs pour progresser, appartenait clairement aux leaders des pays industrialisés les plus riches : il est clair que malgré la reconnaissance du consensus scientifique sur la barre fatidique des 2°c, le G8 n’a pas fait preuve de leadership. Le Secrétaire d’Etat des Nations Unies Ban Ki Moon lui-même a souligné cet échec aujourd’hui ». Le MEF est construit sur l’idée de restaurer la confiance entre les pays industrialisés et les pays en développement et sur l’idée que la protection du climat se fonde sur une responsabilité partagée mais proportionnée entre pays pollueurs. « Quand les leaders mondiaux des pays industrialisés les plus puissants n’adoptent pas d’objectifs de réduction de leurs émissions à moyen terme, et ne mettent pas d’argent sur la table pour aider les plus démunis à faire face à la crise climatique, ils torpillent toute chance d’un résultat ambitieux du Forum des grandes économies », a poursuivi Phil Radford, Directeur exécutif de Greenpeace Etats-Unis. « Quand ils essaient d’accuser la Chine et l’Inde de l’échec du MEF, leur excuse sonne faux. L’échec revient au leadership des pays du G8. Il est difficile de croire qu’un seul des dirigeants du G8 a eu l’audace de regarder les leaders des pays en développement lors du MEF dans les yeux, et de parler d’action commune pour protéger le climat », a ajouté Phil Radford. Le G5 – Chine, Brésil, Inde, Mexique et Afrique du Sud – a appelé hier les pays industrialisés à réduire leurs émissions de 40% d’ici à 2020. Cet appel met en lumière – comme le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-Moon l’a souligné aujourd’hui – que l’absence d’objectifs ambitieux de réduction à moyen terme des émissions des pays du G8 et des autres pays industrialisés bloque tout progrès des négociations internationales. Ils doivent s’engager sur clairement sur les 10 prochaines années, afin de réparer le déficit de confiance qui s’est creusé ces dernières années, au fur et à mesure de leur inaction. Pour augmenter la pression sur le G8, Greenpeace a investi depuis quelques heures une 5e centrale à charbon. Depuis mardi soir, une centaine d’activistes occupaient quatre centrales à charbon pour demander aux Chefs d’Etat des pays les plus riches de prendre des engagements concrets en vue du Sommet de Copenhague : - l’arrêt de l’utilisation des énergies fossiles comme le charbon, responsable de 30% des émissions mondiales de CO2, véritable matière première du changement climatique ; - un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 40% d’ici à 2020, pour agir sur le court terme ; - un engagement chiffré à soutenir les pays les plus vulnérables face à la crise climatique. Parmi les centrales occupées, celles de Brindisi où des activistes français comme Cédric, 35 ans, sont perchés à plus de 200 mètres de hauteur au sommet de la cheminée de la centrale depuis maintenant près de 36 heures : « C’est aux leaders du G8 de faire le premier pas. Ils sont responsables du dérèglement du climat. Ils sont responsables de plus de 47% des émissions actuelles de CO2. Les pays en développement au sein du MEF sont responsables de 25% des émissions de CO2. C’est le G8 qui a montré le moins de volonté à s’engager à agir ». 📨 Ne passez plus à côté des infos de l'écologie
true
Par Alain Cohen-Dumouchel Les constructivistes sont ceux qui pensent que l’Homme et la société se modèlent à volonté au moyen du droit positif. Il s’agit pour eux de fabriquer un monde meilleur comme on fabriquerait un immeuble. Les briques de ce bâtiment ce sont les lois, le ciment c’est l’appareil administratif de l’État. Dans cette vision naïve, presque infantile de la société, il suffit de décréter un salaire minimum pour augmenter le niveau de vie, de promulguer un droit au logement pour que chacun dispose d’un toit et il suffit d’interdire les licenciements pour que le chômage diminue. Les lois mémorielles font partie de cet édifice de plus en plus brinquebalant. Après avoir réglementé le niveau de vie, le travail, la santé, le logement, la monnaie, le climat, les constructivistes ont décidé de réglementer une partie de l’Histoire pour figer une fois pour toutes son déroulement officiel et punir ceux qui le contestent. Le problème c’est que toutes les lois constructivistes échouent à long terme, toujours. C’est une mécanique implacable qui se met en branle dès lors que le droit positif s’oppose aux droits de l’Homme, en l’occurrence ici, à la liberté d’expression. Les lois mémorielles initiées par la Loi Gayssot de 1990 ont vingt ans et, déjà, on peut discerner deux causes dramatiques de leur échec à moyen ou long terme. Premièrement, elles transforment en victimes ceux qu’on empêche de s’exprimer. C’est le cas avec les négationnistes de la shoah, dont les théories imbéciles acquièrent un indéniable prestige car elles sont interdites. Comment contester les négationnistes puisque leurs arguments sont inaudibles ? On aboutit ainsi à ce paradoxe : tout le monde sait qu’il existe des théories niant l’existence des chambres à gaz. Tout le monde sait par exemple que monsieur Faurisson a produit une thèse universitaire sur le sujet, mais personne ne peut la lire, donc personne ne peut y répondre c’est-à-dire que personne ne peut la contester. Autrement dit, en interdisant la liberté d’expression d’un négationniste, on interdit aussi la réponse que l’on peut lui apporter. Les contre-réactionnaires, comme les appelle Taguieff, contribuent donc à pérenniser les mythes qu’ils prétendent combattre : la non existence des chambres à gaz ou l’absence de génocide arménien. Deuxièmement, les lois mémorielles incitent à la surenchère violente des différentes communautés ou groupes qui s’estiment dépositaires du malheur de leurs ancêtres. La loi Gayssot, la première, a institué un délit de « contestation de crimes contre l’humanité commis au cours de la Seconde Guerre mondiale ». Ont suivi les lois Taubira (reconnaissance de la traite et de l’esclavage) ainsi que celles tentant d’établir le rôle positif de la colonisation et la qualification génocidaire des massacres d’Arméniens. La nouvelle loi vise à pénaliser la contestation de tous les génocides, c’est-à-dire tous ceux reconnus par la loi, et non plus le seul génocide juif. On imagine la suite : le porte-parole de Philippe de Villiers a déjà demandé à ce que soit reconnu le génocide des Vendéens pendant la révolution, les Rwandais vont évidemment demander à ce que soit reconnu leur génocide, puis suivront les Cambodgiens, et pourquoi pas les Allemands, qui ont subi des bombardements massifs de leurs populations civiles de la part des alliés, puis les Chinois confrontés aux massacres japonais, et les Japonais qui ne voudront pas être en reste après avoir été exposés au feu atomique. Ce processus ne connaîtra pas de fin. Quand on constate le niveau d’instrumentalisation et d’intolérance déjà atteint par les officines françaises de l’antiracisme on ne peut que s’inquiéter de ce nouveau foyer de cristallisation communautariste. Au nom de l’amitié entre les peuples on va bientôt nous demander de reconnaître le génocide des Arabes par la Reconquista espagnole du XVe siècle. Et bien sûr, car cela va toujours de pair, il faudra subventionner chacune des associations qui prétendent en sauvegarder la mémoire et trouver une date pour célébrer l’événement (ce qui risque de devenir fort heureusement impossible). En ces temps de crise, il est vrai que le clientélisme mémoriel coûte apparemment moins cher aux femmes et aux hommes politiques que l’aide sociale ou les plans industriels qu’ils pratiquent depuis 50 ans. Pour finir, une citation trop pessimiste de Philippe Muray : Et pour le bêtisier, écoutons Mme Valérie Boyer (UMP), rapporteur de la loi : Nous ne sommes pas très friands de la déclaration universelle des droits de l’Homme, véritable contresens philosophique des Droits de l’Homme de 1789, mais il est bon de rappeler que les dirigistes sont incapables de respecter les droits qu’ils ont eux-mêmes promulgués. —- Sur le web.
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Les chiffres vont jeter un froid au rendez-vous COP24, qui se tient actuellement en Pologne. Quelque 76 chercheurs issus du monde entier ont travaillé afin d'établir un bilan annuel des émissions humaines du gaz à effet de serre CO2 sur l'ensemble de la planète. Rédigé sous l'égide de l'organisation scientifique Global Carbon Project (GCP), ce rapport, publié mercredi soir notamment dans la revue Nature, prévoit une nouvelle accélération (+2,7% en 2018) de cette pollution provoquée par l'homme. L'année dernière, le bilan montrait déjà une hausse de +1,6 % après trois années de stagnation. En un graphique, le résumé de l'évolution des émissions mondiales de CO2 des dernières décennies. Global Carbon Project Réunis à Katowice, les négociateurs de 200 pays ont deux semaines pour finaliser les règles d'application des précédents sommets internationaux sur le climat, dont l'Accord de Paris signé en 2015. Celui-ci intimait aux nations signataires de limiter le réchauffement actuel de la planète provoqué par les gaz à effet de serre, dont le CO2 au premier plan. Il donnait ainsi pour cadre un maximum de +2°C de hausse de température moyenne par rapport à l'ère préindustrielle, c'est-à-dire il y a 150 ans. Or les niveaux records de concentration de CO2 dans l'air ambiant (+45% en un siècle et demi) montrent que le monde va aujourd'hui exactement dans le sens inverse de cette volonté. "L'humanité est bien en train de réduire la part polluante de son énergie, et elle veut faire autant sur ses transports, mais il faudrait le faire de manière encore plus forte et rapide", explique à L'Express l'un des experts ayant participé à l'étude, Roland Séférian, chercheur climatologue à Météo-France (laboratoire CNRM-GAME). LIRE AUSSI >> Climat: un demi-degré en plus aurait beaucoup d'effets La conclusion du rapport du GCP, ce mercredi, fait d'ailleurs écho à un autre comité d'experts, le Giec, sur lequel les décideurs s'appuient pour établir leurs politiques. Dans un rapport du 8 octobre, étudiant la possibilité de limiter à +1,5°C le réchauffement, leurs climatologues soulignaient justement l'obligation de faire chuter, d'ici à 2030, ces émissions humaines de CO2 d'environ 50% par rapport à leur niveau de 2010. Les émissions de CO2 visualisées selon les continents. Global Carbon Project "L'augmentation des émissions en 2018 nous place sur une trajectoire bien au-delà des +1,5°C", a déclaré Corinne Le Quéré, directrice du Tyndall Centre for Climate Change Research (université de East Anglia), à la tête de cette étude. Autrement dit, l'Accord de Paris est menacé. ENQUETE >> Réchauffement: et si le climat basculait? La scientifique fait le lien entre l'enjeu futur et l'actualité des incendies records en Californie, où au moins 87 personnes ont trouvé la mort en novembre. Ces feux ne sont "qu'un aperçu des impacts croissants auxquels nous serons confrontés si nous ne réduisons pas rapidement nos émissions", assure-t-elle. L'origine de l'augmentation des émissions, entre 2016 et 2017 : l'utilisation du gas, du pétrole, du charbon puis la production du ciment. Global Carbon Project Pour établir leur suivi, les chercheurs scrutent l'ensemble du système climatique, dans lequel l'océan et la surface des continents (ou biosphère terrestre) absorbent la moitié du CO2 ajouté par l'homme à l'atmosphère. "Chaque année, de manière rétrospective, l'équipe reconstruit ces émissions et ces échanges avec la nature, puis avec les projections de croissance, calcule des estimations sur les mois restants", détaille Roland Séférian. Chacune est à lire au sein d'une fourchette comportant parfois plusieurs degrés d'incertitude. Dans l'ensemble, les chiffres pointent un nouveau record d'émissions en "raison de la croissance soutenue de la consommation de pétrole et de gaz", note le GCP dans son rapport. En Chine, la répartition de la consommation électrique depuis l'an 2000 selon le mode de production. Global Carbon Project Le GCP accompagne ses chiffres d'un grand nombre de graphiques. "Ils servent à faire avancer notre compréhension scientifique, mais sont aussi un outil de vulgarisation pour toucher la sphère publique, et une aide à la communauté de décideurs", précise Roland Séférian. Dans le détail et par rapport à 2017, l'Asie représente la locomotive des premiers pays pollueurs en 2018. La Chine (+4,7 % après +1,7% il y a un an) accélère moins vite que l'Inde (+6,3% contre +4%), deux pays où la hausse de consommation électrique va de pair avec une augmentation de l'usage de centrales au charbon, souligne le rapport. Depuis l'ère pré-industrielle, l'historique du cumul total du CO2 émis, et sa responsabilité selon les continents. Global Carbon Project De leur côté, les Etats-Unis dérapent aussi en 2018 (+2,5% contre -0,5% l'année précédente). Ils restent, de loin, le pays qui pollue le plus au monde si l'on rapporte le volume de pollution à la population avec 16,2 tonnes de CO2 par habitant en 2017 (contre 7 pour la Chine et l'Europe, et 1,8 pour l'Inde). Premier pollueur dans le passé, le continent européen fait presque figure de bon élève aujourd'hui : le rapport y évoque une réduction de -0,7%... après la hausse de +1,8% notée l'année dernière. Par son travail chiffré et illustré, le GCP anticipe l'avenir proche du suivi scientifique : l'Accord de Paris doit permettre la mise en place, d'ici 2023, d'un tel processus de monitoring. Mais cette fois, il accompagnera directement les ambitions politiques lancées à l'ONU et permettra de vérifier si les objectifs nationaux sont tenus. Voilà les gouvernements prévenus.
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S’il fallait une preuve que les people flanqués des écolos et des bobos étaient loin du réel, on la tient. Samedi 8 décembre 2018, comme par un fait exprès, et pendant que les Français manifestaient pour leur dignité face à la prédation bancaire, des milliers de Parisiens intoxiqués par la psychose sur le climat battaient le pavé. Une contre-manif bourgeoise de personnes faussement conscientisées car elles ont été conscientisées par le Système. On ne peut pas faire plus déconnecté. Ces complices ignorants du pouvoir insistaient sur le côté pacifique de leur démarche, ce qui revenait à dire que les Gilets jaunes étaient une engeance violente et destructrice. Par le plus grand des hasards, Paris Match, le magazine qui associe en couverture les Gilets jaunes à « l’antisémite » Ryssen, était là. « L’animateur d’“Échappées Belles” sur France 5 Jérôme Pitorin, l’écrivain et militant écologiste Cyril Dion, la chanteuse Emily Loizeau ou encore Audrey Pulvar faisaient également partie du cortège. La journaliste et désormais présidente de la Fondation Nicolas-Hulot pour la nature et l’homme a pris quelques photos de cette marche pour le climat avant de les partager sur les réseaux sociaux. Elle a exprimé sa fierté que l’événement se soit déroulé avec “du monde, du bruit et de la joie sans casse ni violence”. » (Source : Paris Match) #MarchePourLeClimat du monde, du bruit et de la joie sans casse ni violence pic.twitter.com/fWBlsuVxCs — Audrey PULVAR (@AudreyPulvar) 8 décembre 2018 Les photos publiées par les people sur Instagram font rêver à une humanité meilleure. Un monde sans Gilets jaunes, sans méchants policiers, mais toujours avec la Banque en haut. Faut bien vivre, surtout dans le cinéma. Cependant, les commentaires dans la marge font resurgir le réel là où il avait été chassé. mathi_fr : « Aller manifester le meme jours que les manifestations des gilets (tout comme la semaine precedentes pour les violences faites aux femmes) c est montrer son dedain pour ses compatriotes qui souffrent. Cette elite du cinema qui d ailleurs nous abreuve de beaucoup de film de merde subventionnés n est plus a cela pres » Boum, fermez le ban. Sans vouloir offenser l’intelligence d’Audrey Pulvar et de ses fans, on constate que l’écolo du XXIe siècle à Paris n’a plus grand-chose à voir avec l’écolo des années 70, radical, scientifique, anti-Système et pauvre. On peut même parler d’écologie de classe avec les pulvaristes : une écologie confortable, qui se résume à faire du vélo et trier ses déchets tout en dénonçant le fascisme industriel et politique. Rien à voir avec la terre, l’agriculture, les plantes et les animaux. Sans le réchauffement climatique on mourrait de froid ! — Jean-Marie Le Pen (@lepenjm) 16 janvier 2017
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Par MD Introduction. Tout le monde connaît l’organisme britannique Hadley Center, dont les séries de températures mensuelles et annuelles « globales » remontant à 1850 font autorité, notamment auprès des instances climatiques internationales. Ces séries sont élaborées en coopération avec le CRU (Climate research Unit). La première version (1994) a été l’objet de révisions successives. La cinquième révision vient d’être mise en ligne, parallèlement à la quatrième (2012) qui continue à être tenue à jour. Il est ainsi possible de comparer ces deux derniers ensembles de données. C’est l’objet des quelques graphiques présentés ici. Dans un article antérieur on avait exposé sommairement le principe des séries de températures calculées par Hadley Center. On rappelle que ces séries sont au nombre de trois, désignées par : « HadSST » pour les températures de l’eau à la surface des océans, « CRUTEM » pour les températures de l’air au-dessus des terres émergées, enfin « HadCRUT » combinaison pondérée des deux premières représentant la totalité du globe terrestre. Les températures sont exprimées en termes d’« anomalies » par rapport à une référence, à savoir la période trentenaire 1961-1990. Principes de la révision. Les raisons et les principes de cette nouvelle révision sont expliqués dans la présentation qui en est faite par Hadley et CRU, à laquelle on pourra se reporter. Il s’agissait entre autres de combler certaines lacunes territoriales, notamment des régions inaccessibles, désertiques ou circumpolaires où les données de températures sont inexistantes. En effet, Hadley divise le globe terrestre en « cellules » de 5° latitude par 5° longitude et attribue à chaque cellule une température moyenne basée sur une ou plusieurs mesures thermométriques. Mais un certain nombre de cellules en sont dépourvues. HadCRUT5 est censée remédier à ces lacunes en extrapolant les données des cellules renseignées aux cellules muettes. Globe terrestre. HadCRUT5 comporte deux versions : « HadCRUT5-Non-Infilled » limite l’extrapolation des cellules à températures connues aux cellules immédiatement adjacentes ; « HadCRUT5-Analysis », s’étend à un plus grand nombre de cellules par voie de modélisation. La comparaison entre HadCRUT4 et les variantes de HadCRUT5, est illustrée par le graphique ci-dessous. Les allures générales sont les mêmes, mais les nouvelles versions ont abaissé les températures anciennes et rehaussé les températures récentes. Ceci apparaît mieux dans le graphique suivant, qui reproduit les différences entre les versions. Une sorte de pivot se situe dans les années 1970 et une nouvelle et forte réévaluation à partir des années 2000. Si l’on considère la variante réputée la plus complète (« HadCRUT5-Analysis »), l’augmentation de température entre la période pré-industrielle (1850) et la période actuelle a été réajustée d’environ +0,15°C. Océans. Pour les océans, il n’y a eu que quatre versions. La nouvelle version est donc « HadSST4 ». On peut la comparer avec la précédente HadSST3. Terres émergées. On compare la variante « CRUTEM5alt » (qui est censée améliorer notamment la représentation des hautes latitudes) avec la version précédente CRUTEM4v. Conclusions (pas vraiment). Il faut s’attendre à de nombreuses et savantes exégèses et critiques de ces révisions dans les mois à venir. On pourra s’étonner par exemple de la précision extraordinaire des réajustements de températures d’il y a plus d’un siècle, du changement de pied de la température marine à la fin des trente glorieuses, ou de la marche ascendante des années 2000. Contentons-nous pour le moment de soumettre ces quelques pièces à conviction à la sagacité des lecteurs. On croyait jusqu’ici que la température terrestre avait augmenté de 1°C depuis la période « pré-industrielle ». Point du tout, il fallait lire 1,15°C. Mais le monde, toujours insouciant, ne s’en était pas aperçu. Nos aïeux se retourneraient dans leur tombe en apprenant qu’ils avaient eu encore plus froid qu’ils ne l’avaient ressenti. Quant à nous, nous aurions dû ôter une petite laine depuis quarante ans. Ces nouvelles séries de données vont devenir le standard pour de nombreuses années. Considérons-les comme telles, tout en gardant présent à l’esprit qu’elles dissimulent de nombreux artefacts. Une question reste toutefois en suspens : le GIEC nous affirme qu’à partir d’une augmentation de 1,5°C nous devons nous attendre à des catastrophes. Dès lors, combien nous reste-t-il à consommer ? Encore 0,5°C si on déplace le curseur, ou seulement 0,5°C-0,15°C = 0,35°C ? Les paris sont ouverts.
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Des chercheurs ont mis en évidence le processus de formation de nuages à partir du rayonnement cosmique. Il devrait être intégré aux modèles climatiques (mais ce n’est pas le cas). On savait déjà que l’atmosphère terrestre reçoit en permanence des rayons cosmiques, soit des particules chargées (électrons, ions) venant notamment du Soleil ou de supernovæ proches et qui n’ont pu être détournées par notre champ magnétique. L’on n’ignorait pas non plus que ces particules très énergétiques interagissent avec les molécules atmosphériques. Mais jusque-là les scientifiques considéraient que l’action de ces particules sur la dynamique de formation des nuages était négligeable (ce qui est toujours le cas du point de vue du GIEC). Or une étude théorique et expérimentale a démontré, au contraire, qu’elles y contribuent fortement. Et donc qu’elles influencent le climat. Couverture nuageuse et climat global Quand un nuage s’interpose entre le Soleil et nous, notre peau ressent immédiatement une chute de température. Le même phénomène advient à l’échelle atmosphérique : la couverture nuageuse tend à refléter (vers l’extérieur) les rayons du Soleil, ce qui diminue donc le taux de chaleur absorbée par la « peau » de la Terre, l’atmosphère. De fait, à l’échelle globale, la couverture nuageuse est un des facteurs essentiels du refroidissement de l’atmosphère, comme la concentration de CO2 l’est du phénomène de réchauffement. Mais si ce paramètre de couverture nuageuse est bien pris en compte dans les modèles de prévision climatique, ceux-ci n’intègrent pas son taux d’accroissement dû à l’action des particules cosmiques. Les noyaux de condensation Dans leur étude les chercheurs ont tracé l’enchaînement des réactions atmosphériques qui, à partir d’une particule cosmique, produit des « noyaux de condensation » nuageux, et démontré que ce processus peut aller jusqu’à augmenter la couverture nuageuse de 50%. En effet, la naissance d’un nuage est loin d’être une affaire simple : pour que la vapeur présente dans l’atmosphère puisse se condenser en ces fines gouttelettes d’eau qui forment les nuages, il faut un démarrage : un noyau solide. Celui-ci peut être fait de molécules, de bactéries, de sable ou poussières, et doit être suffisamment grand (plus de 50 nm de diamètre) pour que les molécules d’eau s’y agglomèrent malgré l’effet d’évaporation qui tend à les séparer. Sans ce noyau, point de condensation. Sans condensation, point de nuages. Un phénomène qui compte Or les chercheurs ont découvert que ces rayons cosmiques produisent une chaîne de réactions qui fait grandir de minuscules agglomérats (de moins de 20 nm) d’acide sulfurique et molécules d’eau présents naturellement dans l’atmosphère, les aérosols, jusqu’à atteindre la taille critique pour la formation de nuages. Bref, ils ont déniché un processus inconnu de production de nuages… qui n’est toujours pas pris en considération dans les modélisations de la dynamique climatique. Théorie et expérience Joignant la théorie à la pratique, ils ont reproduit ce phénomène dans une chambre à brouillard mitraillée par des particules de type cosmique. Le résultat (formation de noyaux de condensation) coïncidait avec les prévisions de leur modèle. Ils ont également passé en revue 2 ans de données sur la couverture nuageuses, sur l’activité solaire, sur le taux de rayons cosmiques mesurés, et ont montré que ces données étaient cohérentes avec leur modèle. Ils ont même lié ce phénomène au « petit âge glaciaire » qu’a connu la Terre à partir du 13ème siècle suite à un changement de l’activité du Soleil… Les non-dits de CLOUD Comme il l’a indiqué à la fondation GWPF (interview traduit en français par le site Pensée unique), H. Svensmark se félicite des résultats de l’expérience « CLOUD » qui confirment ses propres résultats expérimentaux obtenus depuis 2006. On s’étonne pourtant de ne plus voir son nom associé à cette expérimentation pas plus qu’il n’apparaît dans les publications de Nature et de Science déjà citées. L’expérience menée au CERN, temple de la physique des particules, produit des résultats non conformes à la doxa (l’effet de serre est l’unique facteur causal) qui indisposent les suppôts du GIEC : « Hoax climatique #2 » s’autorise à affirmer Stéphane Foucart dans Le Monde du 15 octobre 2015 (la COP21 approche !), ajoutant que la thèse de l’influence des rayons cosmiques sur le climat, « comme toutes les idées commodes a du mal à mourir. » Si l’on en juge par les difficultés rencontrées par H. Svensmark pour publier ses articles, sa thèse est aussi mal accueillie par la communauté scientifique « orthodoxe ». Les déclarations au journal Welt (rapportées par Mediapart) de Rolf-Dieter Heuer, Directeur général du CERN commentant la publication de de Jasper Kirkby en 2011 dans Nature, témoigne de la gêne de la communauté scientifique à l’égard de cette théorie qui pourrait être validée (au moins partiellement) par l’expérience : « J’ai demandé à mes collègues du CERN de présenter leurs résultats clairement, mais de ne pas les interpréter. Cela pour éviter d’entrer dans l’arène hautement politique du débat sur les changements climatiques. Il doit être clair que les rayons cosmiques ne sont qu’un des paramètres. » A propos des déclarations du Directeur général du CERN à Welt, Nigel Calder, journaliste scientifique renommé note sur son blog que pour susciter une telle anxiété, les résultats de « CLOUD » doivent être favorables aux thèses d’Henrik Svensmark. Selon lui, le CERN a rejoint la longue liste des institutions obligées de rester politiquement correctes en matière de climat et a cessé d’être un véritable organisme scientifique. Des chercheurs ont mis en évidence le processus de formation de nuages à partir du rayonnement cosmique. Il devrait être intégré aux modèles climatiques (mais ce n’est pas le cas). On savait déjà que l’atmosphère terrestre reçoit en permanence des rayons cosmiques, soit des particules chargées (électrons, ions) venant notamment du Soleil ou de supernovæ proches et qui n’ont pu être détournées par notre champ magnétique. L’on n’ignorait pas non plus que ces particules très énergétiques interagissent avec les molécules atmosphériques. Mais jusque-là les scientifiques considéraient que l’action de ces particules sur la dynamique de formation des nuages était négligeable (ce qui est toujours le cas du point de vue du GIEC). Or une étude théorique et expérimentale a démontré, au contraire, qu’elles y contribuent fortement. Et donc qu’elles influencent le climat. Couverture nuageuse et climat global Quand un nuage s’interpose entre le Soleil et nous, notre peau ressent immédiatement une chute de température. Le même phénomène advient à l’échelle atmosphérique : la couverture nuageuse tend à refléter (vers l’extérieur) les rayons du Soleil, ce qui diminue donc le taux de chaleur absorbée par la « peau » de la Terre, l’atmosphère. De fait, à l’échelle globale, la couverture nuageuse est un des facteurs essentiels du refroidissement de l’atmosphère, comme la concentration de CO2 l’est du phénomène de réchauffement. Mais si ce paramètre de couverture nuageuse est bien pris en compte dans les modèles de prévision climatique, ceux-ci n’intègrent pas son taux d’accroissement dû à l’action des particules cosmiques. Les noyaux de condensation Dans leur étude les chercheurs ont tracé l’enchaînement des réactions atmosphériques qui, à partir d’une particule cosmique, produit des « noyaux de condensation » nuageux, et démontré que ce processus peut aller jusqu’à augmenter la couverture nuageuse de 50%. En effet, la naissance d’un nuage est loin d’être une affaire simple : pour que la vapeur présente dans l’atmosphère puisse se condenser en ces fines gouttelettes d’eau qui forment les nuages, il faut un démarrage : un noyau solide. Celui-ci peut être fait de molécules, de bactéries, de sable ou poussières, et doit être suffisamment grand (plus de 50 nm de diamètre) pour que les molécules d’eau s’y agglomèrent malgré l’effet d’évaporation qui tend à les séparer. Sans ce noyau, point de condensation. Sans condensation, point de nuages. Un phénomène qui compte Or les chercheurs ont découvert que ces rayons cosmiques produisent une chaîne de réactions qui fait grandir de minuscules agglomérats (de moins de 20 nm) d’acide sulfurique et molécules d’eau présents naturellement dans l’atmosphère, les aérosols, jusqu’à atteindre la taille critique pour la formation de nuages. Bref, ils ont déniché un processus inconnu de production de nuages… qui n’est toujours pas pris en considération dans les modélisations de la dynamique climatique. Théorie et expérience Joignant la théorie à la pratique, ils ont reproduit ce phénomène dans une chambre à brouillard mitraillée par des particules de type cosmique. Le résultat (formation de noyaux de condensation) coïncidait avec les prévisions de leur modèle. Ils ont également passé en revue 2 ans de données sur la couverture nuageuses, sur l’activité solaire, sur le taux de rayons cosmiques mesurés, et ont montré que ces données étaient cohérentes avec leur modèle. Ils ont même lié ce phénomène au « petit âge glaciaire » qu’a connu la Terre à partir du 13ème siècle suite à un changement de l’activité du Soleil… Les non-dits de CLOUD Comme il l’a indiqué à la fondation GWPF (interview traduit en français par le site Pensée unique), H. Svensmark se félicite des résultats de l’expérience « CLOUD » qui confirment ses propres résultats expérimentaux obtenus depuis 2006. On s’étonne pourtant de ne plus voir son nom associé à cette expérimentation pas plus qu’il n’apparaît dans les publications de Nature et de Science déjà citées. L’expérience menée au CERN, temple de la physique des particules, produit des résultats non conformes à la doxa (l’effet de serre est l’unique facteur causal) qui indisposent les suppôts du GIEC : « Hoax climatique #2 » s’autorise à affirmer Stéphane Foucart dans Le Monde du 15 octobre 2015 (la COP21 approche !), ajoutant que la thèse de l’influence des rayons cosmiques sur le climat, « comme toutes les idées commodes a du mal à mourir. » Si l’on en juge par les difficultés rencontrées par H. Svensmark pour publier ses articles, sa thèse est aussi mal accueillie par la communauté scientifique « orthodoxe ». Les déclarations au journal Welt (rapportées par Mediapart) de Rolf-Dieter Heuer, Directeur général du CERN commentant la publication de de Jasper Kirkby en 2011 dans Nature, témoigne de la gêne de la communauté scientifique à l’égard de cette théorie qui pourrait être validée (au moins partiellement) par l’expérience : « J’ai demandé à mes collègues du CERN de présenter leurs résultats clairement, mais de ne pas les interpréter. Cela pour éviter d’entrer dans l’arène hautement politique du débat sur les changements climatiques. Il doit être clair que les rayons cosmiques ne sont qu’un des paramètres. » A propos des déclarations du Directeur général du CERN à Welt, Nigel Calder, journaliste scientifique renommé note sur son blog que pour susciter une telle anxiété, les résultats de « CLOUD » doivent être favorables aux thèses d’Henrik Svensmark. Selon lui, le CERN a rejoint la longue liste des institutions obligées de rester politiquement correctes en matière de climat et a cessé d’être un véritable organisme scientifique. Aphadolie (Voir pour les sources)
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Le 14 octobre dernier, durant une interview sur la chaine de télévision CBS, le président américain a exprimé à juste titre son scepticisme concernant le rôle de l’homme sur le changement climatique. Contrairement à l’affirmation d’Al Gore daté du 12 octobre selon laquelle seuls « quelques rares marginaux » dans la communauté scientifique ne partageraient pas l’avis du GIEC, de nombreux chercheurs sont en désaccord avec les conclusions faites par l’agence internationale. En effet, c’était un euphémisme pour le président américain de déclarer durant l’interview « qu’il y a des scientifiques qui réfutent cela », en parlant d’un lien entre la fonte de glace au Groenland et du changement climatique anthropique. Le 8 octobre dernier, durant sa conférence devant la Global Warming Policy Foundation (GWPF) située à Londres, le professeur Richard Lindzen a mentionné « la découverte faite conjointement par la NOAA (la National Oceanic and Atmospheric Administration) et l’Institut Météorologique Danois, à savoir que la masse de glace du Groenland a effectivement augmenté ». La GWPF rapporte que Lindzen, ancien titulaire de la chaire Alfred P. Sloan de météorologie au M.I.T et auteur de plus de 200 articles sur la météorologie et la climatologie, va jusqu’à qualifier de « non-sens » les réflexions habituelles sur le réchauffement climatique. De nombreux scientifiques rejoignent M. Lindzen et auraient à coup sûr applaudi la réponse du président à la question posée par la journaliste de CBS, Lesley Stahl, qui lui demanda s’il « pensait toujours que le changement climatique était un canular ? » Trump lui répondit : Ainsi, une série de rapports sur l’évolution du climat effectuée par un groupe international d’experts non gouvernementaux (NIPCC) récapitule des milliers d’études issues de revues scientifiques et évaluées par des pairs, réfutant ou mettant sérieusement en doute les craintes climatiques. Le dernier document du NIPCC, intitulé « Summary for Policymakers – Climate Change Reconsidered II : Fossil Fuels » (« CCR – II – Fossil Fuels »), présente les travaux de 117 scientifiques, économistes et autres experts. Ils concluent que nous ne sommes pas à l’origine d’une catastrophe climatique et que nous devrions plutôt augmenter, et non diminuer, notre consommation de charbon, de pétrole et de gaz naturel. Ce dernier rapport, daté du 5 octobre, établit ainsi que : Le NIPCC est un groupe international de climatologues soutenu par trois organisations à but non lucratif : le Center for the Study of Carbon Dioxide and Global Change, le Science and Environmental Policy Project et The Heartland Institute. Leur dernier rapport est le cinquième volume de la série « Réexamen du Changement Climatique » (CCR) et se concentre, comme les précédents volumes publiés en 2009, 2011, 2013 et 2014, sur les recherches mises de côté, voire ignorées par le GIEC. Il met en lumière différents aspects liés au climat, du niveau de la mer aux ouragans, des biais dus aux modèles climatiques, des mécanismes régulant la météo, de l’irrationalité de ceux qui pensent que l’énergie éolienne ou solaire peut subvenir aux besoins des sociétés industrielles, ou encore du scientisme employé par les alarmistes afin d’effrayer les populations. La crédibilité des rapports du GIEC est ternie par un manque de rigueur. Il lui arrive régulièrement de ne pas vérifier ses hypothèses selon la méthode scientifique. Que Trump se positionne en affirmant que les scientifiques qui propagent la peur du climat « ont un très grand agenda politique » est justifié. En effet, la mission principale du GIEC est de défendre une position politique, bien avant de mener une recherche impartiale de la vérité. Le rapport du CCR explique : Au cours des 20 dernières années, la peur du climat a frappé tous les pays, gaspillant des milliards de dollars à tenter l’impossible, en essayant de contrôler la température de notre planète. Cette peur a été grandement alimentée par un mélange d’arrogance et d’ignorance, ainsi que par le désir de confier au gouvernement la responsabilité de la plupart des activités de la société. Le président Trump a raison, il est temps d’arrêter la guerre aux combustibles fossiles, à la prospérité américaine et à l’emploi. Il est temps de vaincre enfin ce que le climatologue canadien Tim Ball nomme « la plus grande imposture de l’histoire ». —
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C'est une des propositions de la Convention citoyenne pour le climat déjà quasi-adoptée sur le principe. Le "CO2-score" ou score carbone, permet de classer produits et services selon leur impact environnemental. Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, s'est ainsi prononcé pour "l'information" contre "l'interdiction": "Je suis convaincu que si on informe très clairement les Français sur les dommages que causent à l'environnement certains véhicules très polluants, ils changeront leurs habitudes de consommation". La CCC propose de "développer puis mettre en place un score carbone sur tous les produits de consommation et les services". Elle veut notamment rendre obligatoire l'affichage sous forme "compréhensible et visible par tous" du Bilan des émissions de gaz à effet de serre (BEGES, que sont déjà tenus de réaliser entreprises, collectivités et services de l'Etat), pour informer les consommateurs et usagers. Elle demande également "la création et la mise en oeuvre d'un CO2-score fiable à l'horizon 2024, intégré à une note globale environnementale et de l'utiliser pour informer le consommateur sur ses modes de consommation". Outre son affichage, ce CO2-score servirait à "réguler la publicité", avec présence obligatoire dans toutes les annonces et "en interdisant la publicité de certains produits qui atteignent un seuil maximum". LIRE AUSSI >> "Loi Evin climat" : vers la fin de la publicité pour les secteurs émetteurs de CO2? Cette proposition d'un encadrement de la publicité et une taxation au poids des voitures a déjà été écartée du projet de budget par le gouvernement. Mesures qui frapperaient par exemple de plein fouet les SUV, chouchous de la pub - et des acheteurs - mais honnis par les défenseurs de l'environnement. La CCC propose qu'il soit élaboré par un organisme public "sur la base des normes existantes et/ou du bilan carbone de l'Ademe", l'agence de la transition écologique. Il devra "prendre en compte l'entièreté du cycle de vie d'un produit ou d'un service et intégrer les émissions directes et indirectes. Ainsi, chaque étape devra être évaluée : fabrication/extraction et acheminement de matières premières, fabrication, stockage, transport vers le lieu de distribution, distribution, consommation, jusqu'à son traitement en tant que déchet ou son recyclage". C'est ce qu'on appelle une "analyse en cycle de vie" (ACV). LIRE AUSSI >> Jean-Marc Jancovici : Moins de CO2, donc moins de CO2 ? Son affichage devrait être "facilement et intuitivement lisible avec un code couleur clair" et "suffisamment visible en représentant plus de 50% de l'étiquetage". Une note par produit L'Ademe a justement lancé un "affichage environnemental" volontaire et expérimental, dans la foulée de la loi contre le gaspillage de février 2020, qui prévoit le test d'un tel dispositif pendant 18 mois. A partir d'une "base impacts" et d'une ACV, les produits reçoivent une note, validée par des structures agréées. L'affichage est standardisé, représenté par une planète bleue avec une note de A à E. Le premier secteur à expérimenter la démarche est l'habillement, industrie particulièrement polluante. Ameublement, hôtellerie et produits électriques et électroniques font également partie des filières pionnières. Le score carbone est une des mesures les plus valorisées dans les premières notes d'impact réalisées par l'administration pour débattre des propositions de la CCC avec les parties prenantes et les parlementaires. LIRE AUSSI >> Comment Total compte passer d'énorme émetteur à mangeur de CO2 Le Haut Conseil pour le Climat (HCC), organisme indépendant qui évalue la politique du gouvernement, a également vanté dans un rapport publié cette semaine la mise en place d'un score carbone, qui permettrait de prendre en compte les "émissions importées", environ la moitié de celles induites par la consommation du pays, qui n'entrent pas aujourd'hui dans les politiques nationales de lutte contre le réchauffement. "Le score carbone ne remplace pas d'autres mesures, donner de l'info aux gens ne suffit pas", abonde Benoît Leguet, directeur d'I4CE, Institut de l'économie pour le climat. "Prenez l'exemple du tabac, il y a aussi une incitation fiscale sur le prix, une interdiction liée à l'âge, tout un système de prévention". "C'est un mix de politiques publiques qui ne sont pas substituables les unes aux autres, le score carbone n'est pas l'alpha et l'oméga, on peut en même temps mettre un 'signal-prix'. Et on peut en tirer des co-bénéfices", poursuit cet expert, par ailleurs membre du HCC. Par exemple, la vente de véhicules moins polluants aurait un effet bénéfique sur la qualité de l'air, cause de près de 50 000 décès prématurés par an en France. Les ONG environnementales sont quant à elles particulièrement méfiantes. "Le score carbone n'est pas du tout la mesure la plus structurante de la Convention", relève Clément Sénéchal, porte-parole Climat Greenpeace. Qui s'inquiète: "Il va servir de joker contre les autres mesures nettement plus structurantes et qui conduisent vraiment à des baisses d'émissions". "Ça va permettre d'écarter l'interdiction de la publicité ou une fiscalité vraiment dissuasive avec un vrai signal-prix. C'est une manière de se décharger de la responsabilité de la baisse des émissions sur les citoyens sans avoir à canaliser la production", fustige-t-il.
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"Au début, on se demande si ce n'est pas un peu bidon et finalement, on se laisse embarquer par le sujet", explique Sylvain Burquier. Ce quadragénaire, qui travaille dans le marketing, fait partie des Français tirés au sort pour participer à la Convention citoyenne pour le climat. Lancée en octobre dernier, elle réunit 150 hommes et femmes qui, pendant six mois, se réunissent lors de sessions au Conseil économique, social et environnement (Cese) à Paris. L'objectif : définir une série de mesures permettant d'atteindre une baisse d'au moins 40 % des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 (par rapport à 1990), dans un esprit de justice sociale. Des propositions ensuite transmises au Parlement, comme Emmanuel Macron s'est engagé à le faire. Ce vendredi, et ce jusqu'à dimanche, ils seront à nouveau rassemblés au Cese pour la quatrième des sept sessions, à laquelle assistera le président de la République. Une réunion qui amorce une nouvelle étape, selon Sylvain Burquier. "Pour le moment, on a surtout échangé avec des chercheurs, on a reçu une importante somme d'informations et à l'issue de la troisième session, on a commencé à voir émerger quelques propositions. Pour l'instant, on en a quatre-vingt-dix, qu'on va pouvoir désormais affiner". LIRE AUSSI >> Missions, membres, agenda : comment s'organise la Convention citoyenne pour le climat ? Parmi elles, "lutter contre le gaspillage alimentaire", "indexer le montant de la TVA sur la distance entre le lieu de production et le lieu de vente", "limiter de manière significative l'utilisation d'énergie dans les lieux publics et privés", ou encore "permettre aux ménages français de vivre avec moins de voitures personnelles". Figure également une proposition visant à modifier la constitution pour y intégrer l'écologie, le respect climatique et de la biodiversité, ajoute Sylvain Burquier. Une sorte de mesure chapeau qui donnerait du corps à tout ça". "Ce serait une vraie victoire" abonde, Grégoire Fraty. Pour eux deux, cette convention a déclenché une véritable prise de conscience, comme "une grande baffe", à leur arrivée dans le groupe. "Je me suis rendu compte qu'il y avait une vraie urgence climatique. Il faut changer les choses et permettre une transition acceptable et acceptée, mais surtout efficace", lâche d'un seul souffle Grégoire Fraty, désormais incollable sur les questions environnementales. Ce secrétaire général d'un réseau d'associations spécialisées dans le social a vu son engagement croître au fil des sessions. "C'est venu au fur et à mesure. Au début, je me demandais si ça allait vraiment prendre et progressivement, je me suis passionné pour cette cause". Une cause à laquelle ni lui, ni la majorité des 150 citoyens n'étaient vraiment sensibilisés. D'ailleurs, si le Normand a accepté, c'est d'abord "par civisme : on me dit que je dois me rendre disponible, je le fais". Depuis, en dehors des réunions à Paris, il agit depuis chez lui dans le Calvados, rencontre les élus de sa région, s'investit au maximum. "Je travaille à fond et en avril, je verrai si ça a porté ses fruits ou si c'était juste un coup d'épée dans l'eau", résume-t-il. LIRE AUSSI >> Convention citoyenne pour le climat : exercice salutaire ou "gadget démocratique" ? Comme lui, Sylvain Burquier s'investit sans garantie que les mesures qui seront proposées voient le jour. Emmanuel Macron s'est engagé à les transmettre "sans filtre", c'est-à-dire, telles que formulées par les 150 citoyens, au Parlement. "Il ne nous claquera pas la porte au nez au mois d'avril, maintenant qu'il en a parlé dans ses voeux et qu'il vient vendredi", croit savoir le Parisien. "Après, est-ce qu'on va aller jusqu'à un référendum et une modification de la constitution... Peut-être. Moi, je crois que oui", s'avance-t-il avant de conclure : "On sait qu'on va être entendu, mais on a aucun pouvoir". Du côté d'Extinction Rebellion, on se montre plus sceptique : "La participation des citoyens aux prises de décisions est fondamentale, qu'ils puissent proposer des pistes et ensuite qu'elles soient votées, c'est vraiment la base d'une évolution. Après, sur cette convention particulière, on reste vigilant, voire sceptique", explique Franck, membre de l'association. "Officiellement, Emmanuel Macron se pose en défenseur de l'environnement, mais on sait bien que c'est largement incompatible avec son orientation politique de base", dénonce-t-il, craignant que l'initiative se résume au final à "une exploitation politique dévoyant le travail des citoyens sur des décisions importantes pour le futur. En contact avec certains Français participant à l'initiative, Extinction Rebellion se réjouit toutefois de l'engouement suscité par celle-ci : "On a pu réaliser que des citoyens tirés au sort s'impliquent vraiment sur un sujet quand on leur donne un pouvoir et ça, c'est très positif", ajoute-t-il. "C'est une expérience humaine assez folle et une expérience collective particulièrement touchante", résume Sylvain Burquier. Pour tous, malgré leurs réserves sur une réelle prise de conscience du gouvernement, cette initiative sera au moins l'occasion pour les citoyens de prendre conscience de l'urgence climatique.
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Le vendredi 11 mars 2011 commence comme beaucoup d'autres journées ensoleillées d'hiver sur la côte nord-est du Japon. Il fait frais, la température est de 8°C. À 14h46, un séisme sous-marin fait trembler la côte japonaise. Il est d'une magnitude de 9 sur l'échelle de Richter, le plus fort jamais enregistré au Japon. Parti à une profondeur de 24 kilomètres, à 130 km environ de la côte du département japonais de Miyagi, il est ressenti dans une grande partie du pays. Sa puissance est telle qu'il déplace Honshu, la principale île nippone, de 2,4 mètres vers l'est. Il aurait même décalé l'axe de rotation de la Terre de plus d'une dizaine de centimètres. Le point de départ de la plus grave catastrophe nucléaire depuis Tchernobyl, en 1986. Le tremblement de terre déclenche un tsunami qui atteint les côtes japonaises trente minutes plus tard. Située juste en face de l'océan, la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi est heurtée par un mur d'eau de près de 15 mètres de haut. Le site se trouve alors privé de courant, et ses groupes électrogènes de secours, noyés, ne fonctionnent plus. Ne pouvant plus être refroidis, les coeurs de trois de ses six réacteurs entrent en fusion. Plusieurs explosions d'hydrogène ravagent les réacteurs les jours suivants. Outre les dégâts humains - en décembre 2020, la police nippone recensait 15 899 décès et 2527 disparus -, près de 165 000 personnes ont dû être déplacées en raison des retombées radioactives liées à la catastrophe. Et beaucoup ne sont pas revenus. Dix ans plus tard, que reste-t-il de cette catastrophe au niveau environnemental et sanitaire ? Selon les premières estimations de l'Agence japonaise de sûreté nucléaire, elle a dispersé l'équivalent d'environ 10% de l'accident de Tchernobyl. Mais le temps a fait son effet. "Entre mars 2011 et octobre 2020, le débit de dose ambiant a été divisé par un facteur d'environ 2 sur l'ensemble de la préfecture de Fukushima", précise Jean-Christophe Gariel, directeur général adjoint en charge de l'environnement et de la santé à l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Une diminution liée en grande partie à la décroissance physique des césiums-134 et 137, les deux principaux radionucléides émis le jour de la catastrophe : le premier, qui émet beaucoup plus de rayons gamma, a une demi-vie de 2 ans, quand celle du second, qui en émet moins, est de trente ans. Il est donc logique que, une décennie plus tard, les débits de dose aient fortement diminué en raison des caractéristiques du césium-134. "Il a été émis dans l'atmosphère avant de retomber au sol avec la pluie ou la neige, notamment la nuit du 14 au 15 mars 2011, précise Olivier Evrard, chercheur en sciences de l'environnement au CEA. Et quand il touche terre, il se fixe aux argiles et ne les lâche plus. Mais aujourd'hui, les débits de dose sont sans commune mesure avec ceux mesurés en 2011". Dans ces conditions, il était difficile de demander aux personnes évacuées de rentrer rapidement. Entre 2013 et 2019, le gouvernement japonais a entrepris d'imposants travaux de décontamination des sols sur une zone de 9000 km², constituée notamment de surfaces cultivées. Jusqu'à 16 000 travailleurs ont décapé les sols sur 5 cm de profondeur pour en enlever les principaux éléments radioactifs, qui s'étaient concentrés dans la partie superficielle, ce qui a conduit à faire baisser la radioactivité. "La stratégie japonaise a été de permettre aux déplacés de revenir à Fukushima, et de ne pas les exposer à une radioactivité supérieure à celle des autres Japonais", précise Olivier Evrard. Dix ans après la catastrophe, environ 20 000 personnes sont rentrées à Fukushima, principalement des gens âgés. Mais se pose la question de la reprise agricole dans une région historiquement rurale où 15 000 hectares étaient cultivés avant mars 2011, contre 5000 aujourd'hui. Les autorités nippones ont en effet fait le choix de recouvrir la terre radioactive décapée par du granit concassé, qui était ensuite saupoudré à la place de la terre contaminée. "Qu'est-ce qu'on va replanter, s'interroge le chercheur au CNRS ? Le transfert du césium présent dans le sol vers le riz est assez faible. Mais étant donnée l'importance de cette céréale dans l'alimentation nippone, cela pose quelque appréhension à manger cette production venue de Fukushima. Une autre possibilité viserait à planter des cultures non alimentaires, par exemple pour produire de la bioénergie".
true
La suspension « par précaution » du vaccin AstraZeneca, parce qu’elle alimente le climat de défiance politique généralisée, risque fort d’engendrer de nouvelles mesures liberticides de la part du gouvernement. Ce lundi 15 mars, la France a suivi le mouvement initié par l’Autriche, réclamant l’arbitrage de l’autorité européenne du médicament. Le 8 mars dernier, les autorités autrichiennes ont suspendu l’administration du vaccin suite au décès d’une infirmière. ASTRAZENECA SUSPENDU PARTOUT EN EUROPE Plusieurs pays scandinaves ont suspendu tous les vaccins AstraZeneca, suivis par les Pays-Bas, l’Espagne, l’Italie et l’Allemagne. En cause, le développement de problèmes sanguins qui se sont révélés parfois mortels. De son côté, l’OMS recommande de continuer à vacciner. Pour Soumya Swaminathan, la responsable scientifique de l’OMS, le bénéfice de la vaccination l’emportait sur les risques liés au Covid-19. Pour l’instant, rien n’autorise à tracer clairement la responsabilité des vaccins dans ces problèmes de santé. L’incidence reste d’abord chronologique, et surtout extrêmement minoritaire comparée aux effets positifs attendus de la campagne vaccinale. Certains observateurs s’indignent contre des décisions politiques précipitées au nom du sacro-saint principe de précaution. Pour le docteur Gérald Kierzek, interrogé par LCI, cette suspension risque fort de « briser la confiance » et de « tuer » la vaccination. Rafik Smati, interrogé par BFM-TV, pose la question : « imaginez que le principe de précaution ait été brandi de cette façon lors des grands moments de l’histoire du monde, lors des grandes inventions, jamais l’humain ne serait allé sur la Lune… ? » Comme l’observait Michel Negynas dans Contrepoints, la course au risque zéro du principe de précaution s’apparente davantage à du suivisme électoraliste qu’à une politique publique raisonnée en matière sanitaire : « Nous construisons ainsi un monde qui vit dans la peur, et à terme, va dépenser la plus grande partie de son PIB à éliminer des risques de plus en plus faibles : il n’y aura pas de limite. » UNE AUBAINE POUR LES ANTIVAX En suspendant ces vaccins, les gouvernements répondent d’abord aux franges de l’opinion publique les plus paniquées par la crise sanitaire. C’est une aubaine pour les antivax, les complotistes ou plus prosaiquement les sceptiques radicaux. S’aligner sur les minorités anti-vaccins covid pour interdire le vaccin, même momentanément, n’aura qu’un seul effet, ensabler la campagne vaccinale et donner à l’État une raison supplémentaire de multiplier ses mesures liberticides au nom de la guerre contre le virus. En effet, c’est parce que la défiance se généralise que l’État s’estime légitime à intervenir pour tenter de se substituer au capital social qu’il a lui-même participé à détruire. Puisque les populations ne pourront plus être convaincues d’être vaccinées de leur plein gré après cette erreur politique, qui nous dit que les gouvernements ne transformeront pas en obligations ce qui hier n’étaient que des recommandations ? Emmanuel Macron voulait accélérer la cadence de la campagne vaccinale, et ce nouvel épisode ne fera que la ralentir, renvoyant au passage le retour à la normale à une date ultérieure. La seule solution libérale qui puisse débloquer la situation est pourtant simple et connue : libéraliser la distribution de vaccins et autoriser tout le personnel qualifié à vacciner pour échapper aux lourdeurs bureaucratiques nationales. Le gouvernement macronien pourrait vouloir emprunter la voie totalement inverse, celle de la coercition étatique étendue. Appuyé par les franges de la population que la lassitude et la détresse ont rendu serviles, il pourrait présenter aux Français l’obligation vaccinale comme une nécessité, au même titre que le traçage des données de santé par passeport vaccinal et par QR code. La nouvelle route de la servitude pourrait nous conduire tout droit de l’État de droit à l’État de surveillance globale.
fake
L’ouverture à la concurrence du marché de l’énergie a été décidée en 2002 par le conseil européen de Barcelone conformément au principe de la « concurrence libre et non faussée », pilier de la construction européenne. La mention de « concurrence libre et non faussée » avait pourtant été supprimée des objectifs de l’Union par le traité de Lisbonne (2005), à la demande de la France qui avait fait valoir que la concurrence était non pas un objectif, mais un moyen au service d’objectifs plus généraux tels que la croissance, l’emploi, le développement durable ou la cohésion économique, sociale et territoriale. Pour autant, la Commission européenne, sous l’impulsion de sa Direction Générale de la Concurrence, n’a eu de cesse que de mettre en œuvre ce principe même dans les secteurs d’activité où il est impraticable, comme c’est le cas de l’énergie. Nous montrons ici que la libéralisation de l’énergie à l’œuvre depuis vingt années, non seulement a été un échec car les consommateurs en ont tiré aucun avantage, mais a de plus a conduit à perturber gravement le fonctionnement de ce marché. 1°) On ne peut ouvrir un marché qui n’existe pas. La libéralisation du marché de l’énergie est impossible pour une raison simple : on ne peut pas ouvrir un marché qui n’existe pas tant les politiques énergétiques menées par les Etat membres sont divergentes. Elles ne peuvent donc être harmonisées ni à fortiori fusionner dans un marché commun de l’énergie. L’application à l’énergie de la règle de « la concurrence libre et non faussée » est une fiction, une vue de l’esprit. Prenons le cas de la France et celui de l’Allemagne. L’Allemagne aura fermé toutes ces centrales nucléaires en 2022 mais ne sortira du charbon qu’en 2038. La sortie du nucléaire a été décidée dès 1998 par Gerhard Schröder qui entendait privilégier le gaz russe à travers le projet de gazoduc North stream 2. Détail peu connu, la technologie EPR (réacteur nucléaire à eau pressurisée) était à son origine (1987) le produit d’une coopération entre Framatome (France) et Siemens (Allemagne). Ce projet qualifié de coopération franco-allemande exemplaire (lire ce rapport su Sénat) a été torpillé par l’Allemagne en 2009 avec le retrait du projet de Siemens qui a rompu l’alliance avec Areva au profit de l’entreprise russe Rosatom. En 2011 Angela Merkel a profité de Fukushima pour décider l’abandon du nucléaire en 2022. L’Allemagne a ouvert en mai une énorme centrale à charbon (1.100 mégawatts) à Datteln, en Rhénanie Nord-Wesphalie qui fonctionnera jusqu’en 2060. La France n’a plus de politique énergétique depuis 20 ans. Pour complaire aux écologistes, le gouvernement Jospin a engagé une politique de réduction du nucléaire, confirmée par François Hollande en 2012 (la réduction de de 75 % à 50 % à l’horizon 2025 était l’un de ses soixante engagements présidentiels), et reprise par Emmanuel Macron même si l’en a repoussé l’échéance en 2035. Emmanuel Macron a décidé de fermer en juin 2020 la centrale de Fesseheim ce que rien ne l’obligeait à faire. L’État français va devoir verser 377 millions d’euros pour indemniser EDF de cette fermeture. De plus, depuis le mois de septembre, la France a dû remettre en service quatre centrales à charbon pour compenser l’arrêt de Fessenheim. Il arrive depuis à EDF de devoir importer de l’électricité produite au gaz et au charbon en Allemagne. En novembre 2020 RTE ( la filiale d’EDF qui gère le réseau de transport de l’électricité) prévenait que « en cas de situations climatiques particulières, combinant froid et absence de vent, des difficultés à approvisionner l’ensemble du territoire sont possibles ». Dès lors que les Européens n’ont pas été capables de bâtir une politique commune, il faut en prendre acte et dire que la fourniture d’électricité relève de la souveraineté nationale. 2°) La « crise » climatique devrait rendre le nucléaire incontournable. L’énergie nucléaire a des inconvénients bien connus (risques d’accident grave, irradiation diffuse, risques liés à la gestion des déchets, risques de prolifération) mais a aussi beaucoup d’avantages : notamment, elle est peu chère, très compacte et n’émet pas de gaz à effet de serre. Dès lors que s’est imposée (à tort ou à raison) l’idée que le réchauffement climatique est un risque majeur, (une question existentielle pour l’Europe et le monde selon Ursula von der Leyen Présidente de la Commission), une hiérarchisation correcte des risques aurait dû conduire les Etats européens qui en sont déjà pourvus à privilégier le nucléaire dans leur mix énergétique, et notamment la France qui en tire 70% de son électricité. Si les gouvernements qui se sont succédés en France depuis 1997 avaient été cohérents, ils l’auraient dit, assumé et ensuite s’en seraient donné les moyens, ce qu’il n’ont pas fait pas pour des raisons purement électorales. C’est de façon presque honteuse qu’en octobre 2019, Bruno Le Maire et Elisabeth Borne ont (selon Le Monde) demandé à EDF un rapport sur la construction de six nouveaux réacteurs nucléaires EPR pour remplacer d’ici 2035 une partie des réacteurs anciens qui auront été définitivement arrêtés. EDF a remis son dossier le 6 mai 2021. Mais il n’est pas question pour le gouvernement de prendre la moindre décision avant l’élection présidentielle. L’Etat français juge électoralement plus payant de passer en force sur le projet des 62 éoliennes Offshore de plus de 200 mètres de haut dans la baie de Saint-Brieuc. L’électricité produite par ce parc sera facturée 155 € le Mégawatt/heure auxquels s’ajoutent 20 € Mégawatt/heure pour les travaux de raccordement au réseau. Ces tarifs de rachat sont garantis sur une période de 20 ans, ce qui porte le montant de cette aide à 4,7 milliards d’euros. Un recours (non suspensif) devant la Cour européenne de justice reste à trancher pour valider cette aide. Notons aussi que ce projet a nécessité la construction d’une centrale à gaz à Landivisiau pour soutenir la production intermittente des éoliennes. Sans compter les dégâts écologiques causés par ces éoliennes installées sur des zones de pêche artisanale, entre deux zones Natura 2000, au milieu d’une baie qui constitue le plus gros gisement français de coquilles Saint-Jacques. L’avis rendu en 2016 par l’Autorité Environnementale, structure indépendante missionnée par le ministère de l’Ecologie a souligné la faiblesse des études d’impact réalisées par Ailes Marines, le groupement porteur du projet mené par l’énergéticien espagnol Iberdrola : « Considérant la grande richesse patrimoniale et paysagère de l’aire d’étude, les multiples protections juridiques dont elle bénéficie et les très nombreux sites classés (Natura 2000 – Réserve naturelle ) Pour quelles raisons le projet de Saint-Brieuc a été retenu eu égard aux effets sur l’environnement et la santé humaine ? » L’essentiel est de se faire réélire, on verra après. 3°) En attendant EDF subit depuis les assauts de la Direction de la concurrence de la Commission européenne. En 2011, la Commission européenne a imposé à la France la mise en place d’un tarif dit ARENH « Accès Régulé à l’Electricité Nucléaire Historique », qui oblige EDF à céder 25% de sa production nucléaire (soit 100 TWh/an) à ses concurrents afin que ces derniers (qui n’ont pas eu à investir un centime dans la construction des centrales), puissent ensuite la proposer à leurs clients organisant ainsi une forme de concurrence artificielle. Ainsi, lorsque le prix de l’électricité en bourse est inférieur à celui de l’ARENH, ses concurrents achètent en bourse (marché EPEX SPOT), mais quand les marchés s’emballent et que les prix de l’électricité explosent, ils viennent se servir auprès de l’ARENH. La loi Énergie-Climat de 2019, donne la possibilité au Gouvernement de porter, par décret, le plafond de de Arenh à 150 TWh au lieu de 100 TWh. Ce dispositif pèse considérablement sur les comptes d’EDF car le tarif ARENH (42 euros du mégawattheure) qui n’a pas été revu depuis juillet 2011 (et ceci en infraction avec le code de l’énergie qui prévoyait une réévaluation annuelle du prix) est le plus souvent en dessous du marché et ne couvre pas la totalité des coûts de production estimés à 55-62 €/MWh. En effet, EDF doit continuer à mettre à niveau le parc nucléaire existant pour l’amener au-delà de 40 ans (opération connue sous le nom de « grand carénage » ) dont le coût est estimé par EDF à 50 milliards d’Euros, construire 6 nouveaux réacteurs si le gouvernement compte garder à terme la moitié du mix en nucléaire (46 milliards d’euros ) et investir massivement dans les énergies renouvelables pour atteindre l’objectif de la PPE (Programmation Pluri annuelle de l’énergie) de 50% d’énergie renouvelable d’ici à 2035. Sans compter son endettement qui dépasse les 40 milliards. Les agences de notation ont dégradé EDF 5 fois en 10 ans, par. L’entreprise a dû vendre plus de 10 milliards d’actifs et a été recapitalisée à hauteur de 4 milliards d’euros, dont 3 milliards d’euros souscrits par l’État. EDF prévoit encore de céder 2 à 3 milliards d’euros d’actifs supplémentaires dans les deux prochaines années. L’EDF, un bien public est ainsi privatisé de façon sournoise sans que les Français s’en rendent compte. Depuis 2007, EDF a vu apparaître 34 distributeurs alternatifs (dont TOTAL) et perdrait 100.000 clients par mois depuis trois ans. On pourrait se consoler des difficultés d’EDF si le consommateur en profitait. Il n’en est rien : non seulement ils n’ont pas vu le montant de leurs factures baisser, mais au contraire, les tarifs n’ont pas cessé d’augmenter depuis dix ans (plus de 50 % depuis 2007) du fait notamment de l’envolée des taxes et notamment de la CSPE (Contribution au service public de l’électricité) appellation officielle de la fameuse « taxe carbone », dont le taux est passé de 3,3 € en 2003 à 22,5 € par MW/H en 2018 et représente désormais 25% hors TVA de la facture d’électricité S’ajoute à cela le fait que les consommateurs sont de plus en plus confrontés à des pratiques commerciales douteuses des fournisseurs alternatifs comme vient de le relever le médiateur national de l’énergie dans son rapport annuel 2020 , qui annonce avoir été alerté sur 27.203 litiges, un chiffre en hausse de 19% par rapport à 2019, qui était déjà en progression de 35% par rapport à 2018. L’augmentation continue des recours concerne « des dysfonctionnements et des mauvaises pratiques de certains opérateurs ». Le médiateur décerne à cet égard le carton rouge à TOTAL DIRECT ENERGIE. La Commission européenne conditionne l’augmentation du tarif ARENH à un éclatement d’EDF : c’est le Projet « HERCULE » qui prévoit qu’EDF, aujourd’hui détenu à 84% par l’Etat, soit réorganisé en trois entités distinctes pour satisfaire aux règles de concurrence fixées par l’Union européenne. De plus, la Commission demande que ces trois entreprises soient indépendantes et puissent se faire concurrence. En échange de cette transformation, la Commission européenne consentirait à l’augmentation du tarif ARENH (il serait réévalué à 48 ou 49 euros). Après avoir paru céder aux exigences de la Commission européenne, le gouvernement français semble vouloir suivre une ligne plus dure. L’exécutif vient de faire savoir que les discussions entre Margrethe Vestager et Bruno Le Maire se dérouleraient désormais sur la base d’un projet de groupe intégré. Selon Le Figaro du 11 mai 2021, la position de Bercy serait la suivante : « Le projet du Grand EDF est stratégique pour la France…Nous voulons conforter l’atout que représente pour notre pays une électricité décarbonée, à un prix stable et en volumes suffisants… Notre ligne rouge, c’est qu’EDF demeure un groupe intégré. » Le gouvernement français a donc acté qu’EDF ne peut se développer et être performant que dans le cadre d’un modèle intégré allant de la production à la distribution. Casser ce modèle, c’est casser EDF, ce qui était bien le projet de la Commission européenne. 4°) La Commission accepte que les énergies renouvelables soient massivement subventionnées, mais hésite à donner au nucléaire le statut d’ « énergie de transition ». Le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (traité FUE) interdit toute aide directe accordée par les États membres aux entreprises, et notamment les subventions. On se demande par quel tour de passe-passe juridique la Commission européenne non seulement accepte, mais encourage le subventionnement massif des énergies renouvelables. La Commission a ainsi validé l’aide publique apportée par l’État français aux six projets éoliens offshore de la baie de Saint-Brieuc estimée à 4,7 milliards d’euros sur vingt ans. Pour justifier que le soutien de l’Etat était conforme aux règles de l’Union européenne en matière d’aides d’État, la Commission européenne a fait valoir que ces projets aideraient la France à atteindre les objectifs de l’Union européenne en matière d’énergie et de climat, conformément à ses objectifs environnementaux. Autrement dit, l’Europe autorise et même encourage le saccage écologique dans la baie de Saint-Brieuc au nom de la défense de l’environnement ! Mais la Commission n’entend pas s’arrêter là. Dans le cadre de sa stratégie relative aux énergies renouvelables en mer (présenté le 19 novembre 2020), elle veut multiplier par 5 les capacités éoliennes offshore dans l’Union européenne d’ici 2030 et par 25 d’ici 2050. Pour atteindre les objectifs énoncés, la Commission estime que « près de 800 milliards d’euros seront nécessaires d’ici à 2050 ». Elle s’engage entre autres, « pour contribuer à générer et libérer ces investissements », à fixer un cadre juridique « favorable », à faciliter la coopération transfrontalière entre États membres et à orienter différents fonds vers ce secteur. Où est la concurrence libre et non faussée ? La France est donc en retard sur les objectifs climatiques fixés pour elle par la directive européenne ; est-ce la raison de la fuite en avant de son gouvernement ? La directive 2009/28/CE du 23 avril 2009 relative à la promotion de l’utilisation des énergies renouvelables a défini pour la France un objectif de 23 % à atteindre en 2020. Nous en sommes à 19,1% en 2020 selon le Ministère de la transition énergétique (sachant que l’hydraulique représente déjà 11,2%). Pourtant la France est très peu émettrice de gaz à effet de serre. Elle n’est responsable que 0,9% des émissions mondiales, loin devant l’Allemagne (2,2%). Il suffirait donc de fixer les objectifs climatiques de la France en termes d’émission (et non de part des énergies dites renouvelables) pour la propulser au 1er rang de la classe. Mais il faudrait pour cela que le nucléaire soit déclaré par les instances européennes comme une « énergie durable ». Or la Commission européenne qui vient de faire connaître dans le cadre de son dispositif « taxonomie verte » ses critères permettant de qualifier « verte » une activité, n ’a pas statué sur le nucléaire (ni sur le gaz) reportant sa décision « à plus tard dans l’année ». L’enjeu est pourtant crucial, existentiel même pour les entreprises : la taxonomie pourrait assécher les financements pour les activités qui n’y sont pas mentionnées. Bienvenue au royaume d’UBU.
biased
Récemment, j’ai entrepris avec deux amis d’escalader le magnifique mont Baker, au sommet recouvert par un glacier, dans l’état de Washington. Alors que nous étions encordés, grimpant un glacier, notre route déboucha sur un cul de sac, quelque 500 mètres en deçà du sommet. Étant donné que la saison d’escalade était (techniquement) encore peu avancée, et que nous empruntions le trajet normal, nous avons été assez déconcertés de découvrir un pont de neige, sur le point de s’effondrer, traversant un gouffre de trois mètres de large. Comme nous n’avions pas pu trouver un moyen de contourner ce vide béant, nous avons décidé de rebrousser chemin, et de revenir plus tard. Après avoir démonté notre campement, nous en retournant à pied, nous avons fait une pause pour manger dans la petite ville voisine de Glacier (Washington). La serveuse nous parla d’un ami à elle, qui travaillait là-bas à l’US Forest Service [NdT : Eaux et Forêts US], et qui lui avait dit que la région avait reçu l’année passé « le plus petit niveau de précipitations de ces 100 dernières années ». Alors que nous planifiions notre prochaine expédition au mont Baker, un de mes amis de cordée parla avec un guide local, lequel l’informa qu’en dépit du fait que nous n’étions qu’à la mi-mai, « les conditions d’escalade équivalaient déjà celles d’une seconde quinzaine de juillet… les crevasses s’ouvrent, et les ponts de neige fondent déjà comme si nous étions en fin de saison ». Grimper en montagne au beau milieu de perturbations climatiques anthropiques (ACD, anthropogenic climate disruption) est en train de devenir, comme tout le reste dans la vie, de plus en plus ardu – et de plus en plus dangereux, également. Les signes sont partout autour de nous, tous les jours. Il nous suffit d’ouvrir les yeux sur les changements qui interviennent autour de nous. Il nous faut regarder de près, et réfléchir à ce qui est en train d’arriver à la planète. Maintenant, agrandissons le tableau pour notre perturbation climatique du mois, et cramponnez-vous, une nouvelle difficile vous attend. Les transformations dans l’océan Arctique sont devenues si profondes que la région est entrée dans ce que des scientifiques norvégiens appellent une « nouvelle ère ». Il faut s’attendre à des « conséquences d’une portée considérable » en raison du passage d’un état de couverture glaciaire permanente à celui d’une couche plus fine, disparaissant en été, préviennent-ils. Dans l’intervalle, la montée des eaux se produit à présent bien plus vite que quiconque ne l’avait prévu, selon une étude publiée récemment par des climatologues en Australie. L’étude montre que la montée du niveau des mers n’a cessé d’accélérer dans les deux dernières décennies. La NASA, de son côté, a rendu publique une étude révélant que les régions polaires de la planète sont au milieu d’une transformation sans précédent, et montrant que l’énorme plateau glaciaire Larsen B en Antarctique, vieux de 10 000 ans, va bientôt s’effondrer – peut-être dès 2020. Et ces tendances s’accélèrent, ainsi le mois de mars a vu le taux mondial moyen de concentration en dioxyde de carbone atteindre les 400,83 parties par million (ppm). Si l’on en croit la National Oceanic and Atmospheric Administration, c’est la première fois que le taux moyen crevait le plafond des 400 ppm pendant un mois entier, et ce depuis le début de ces mesures à la fin des années 50. La terre Pour commencer à propos de la terre et sur le front des sols, les changements arrivent avec une étonnante rapidité. Une étude publiée par des chercheurs en Suède et en Chine révèle à quel point les perturbations climatiques anthropiques peuvent sérieusement altérer les perspectives de survie de la quasi-totalité du vivant sur la planète, et en particulier des oiseaux. Les chercheurs ont montré comment, au cours de la dernière ère glaciaire, eut lieu un sévère déclin pour la vaste majorité des espèces étudiées, ce qui est justement ce que nous observons actuellement. Une quantité massive d’espèces d’oiseaux connait actuellement un déclin dramatique. Un exemple frappant de ceci se produit en Ohio, où les oiseaux sont dévastés par les conséquences des ACD, selon le meilleur scientifique de la société Audubon, qui s’attend à ce que les choses empirent. En Californie, la méga-sécheresse actuelle est déjà responsable de la mort de 12,5 millions d’arbres dans les forêts domaniales de cet état, selon les scientifiques de l’US Forest Service. Les scientifiques s’attendent à ce que la mortalité massive se poursuive. « Il est presque certain que des millions d’arbres supplémentaires vont périr au cours de l’été prochain alors que la situation de sécheresse continue et devient toujours plus persistante », déclare le biologiste Jeffrey Moore, responsable temporaire du programme régional de reconnaissance aérienne pour l’US Forest Service. Des recherches récentes sur la Californie montrent aussi que les forêts y sont en fait devenues des pollueurs du climat, plutôt que des réducteurs de dioxyde de carbone, du fait encore de l’impact des ACD. L’étude montre aussi que les gaz à effet de serre s’échappent des forêts de l’état plus vite qu’ils n’y sont réabsorbés, les incendies amplifiés par les ACD portant l’essentiel de la responsabilité. Presque partout dans l’ouest des États-Unis frappé par la sécheresse, les animaux sauvages meurent littéralement pour de l’eau, étant maintenant contraints de chercher eau et nourriture dans des zones éloignées hors de leur territoire, ce qui conduit à un accroissement important de la mortalité. Une autre étude récente montre qu’à mesure que les ACD progressent, les étendues de forêts majestueuses deviennent courtes et broussailleuses, à cause des changements de circulation des fluides dans le fonctionnement interne de la végétation. Pendant ce temps, les niveaux de dioxyde de carbone croissants et autres conséquences des ACD ont un impact massif sur la capacité des populations indigènes à pourvoir à leur propre santé, au fur et à mesure que les plantes médicinales disparaissent. Ce problème va bien au-delà des États-Unis : sur les 7,3 milliards de personnes vivant actuellement sur Terre, environ 5 milliards ne se rendent pas dans une pharmacie pour obtenir ce qui leur est prescrit. Sur ce point, une récente étude troublante dans Proceedings of the National Academy of Sciences [Actes de l’académie nationale des sciences] montre que le réchauffement climatique a déjà fait baisser les rendements en blé aux États-Unis. Aussi, nourrir 7,3 milliards d’humains (au moins) deviendra de plus en plus problématique. Plus largement, un récent rapport de scientifiques en Australie avertit que les ACD conduiront à l’accroissement des maladies, des morts et des conflits violents, au fur et à mesure que les pays se battront de plus en plus pour les ressources en nourriture et en eau. L’eau Comme à l’accoutumée, c’est dans le domaine de l’eau que les conséquences des ACD sont les plus flagrantes, qu’il s’agisse d’un manque ou d’un excès d’eau. Dans le premier cas, nous avons le lac Mead, au Nevada, la plus grande réserve d’eau des États-Unis, qui a connu son niveau le plus bas de toute l’histoire connue. Là-haut, dans le nord-ouest pacifique – pas la région à laquelle on penserait lorsque l’on parle de sécheresse – une étude récente a découvert que davantage de montagnes étaient dépourvues de neige plus tôt dans l’année qu’elles ne l’étaient auparavant, étant donné que cette région a eu un hiver en grande partie dépourvu de neige, avec des manteaux neigeux à leur plus bas historique. Les gérants des eaux avaient espéré que les neiges tardives, ou bien les giboulées de printemps, rempliraient les nappes ; mais elles ne se sont pas produites. Au contraire, sur les 88 sites surveillés dans l’état de Washington, 66 étaient dépourvus de neige début mai, et 76% des sites à neiges permanentes contrôlés connaissaient un plus bas niveau historique d’épaisseur neigeuse en avril. En temps normal, à cette époque de l’année, ces sites devraient connaître leur maximum d’accumulation neigeuse. Les choses sont devenues assez critiques pour que le gouverneur de l’état de Washington, Jay Inslee, décrète à la mi-mai un état d’urgence pour la sécheresse, alors que l’épaisseur neigeuse en montagne n’atteignait plus dans cet état que 16% de la moyenne, et que les niveaux des fleuves et des rivières se réduisaient à un mince filet, tels qu’il n’en avait jamais été vus depuis les années 50. Inslee a également averti que « les habitants devraient également se préparer à une saison d’incendies précoces et intenses, qui pourrait atteindre un niveau plus grand dans les chaînes Cascade et Olympic, là où en de nombreux endroits la neige a déjà totalement disparu. Lorsque l’on regarde plus au nord encore, l’hiver passé a également été le plus chiche en neige jamais observé à Anchorage, en Alaska, selon le Service Météorologique National. Si l’on traverse le Pacifique à destination de Taïwan, certes pas l’endroit que l’on penserait concerné par des problèmes de sécheresse, le pays connaît actuellement sa plus forte pénurie d’eau depuis plusieurs décennies. Les habitants de la côte ouest, densément peuplée, doivent rationner leur consommation d’eau. Plus haut, dans l’Arctique, notre canari dans la mine de charbon [NdT: utilisé pour détecter le grisou] pour ce qui est de l’impact des ACD, la situation devient de plus en plus extrême. Il y a eu moins de neige cet hiver dans l’océan Arctique que pendant tous les autres hivers depuis l’ère des satellites, selon la National Oceanic and Atmospheric Organisation. Une équipe scientifique internationale a récemment confirmé une crainte de longue date : l’énorme quantité de carbone actuellement emprisonnée dans les sols gelés et dans la toundra arctique va en fin de compte retourner dans l’atmosphère, grâce à la fonte du pergélisol. Ce qui nous fournit la preuve d’une boucle de rétroaction positive : les températures en hausse font fondre le pergélisol, libérant dans l’atmosphère le dioxyde de carbone jusque-là piégé, entraînant une nouvelle hausse de température, faisant fondre davantage de pergélisol, et ainsi de suite. Telle une version arctique du film d’action post-apocalyptique Mad Max, la fonte de la calotte glaciaire nord pousse certaines puissances occidentales, ainsi que la Russie, à délimiter et entretenir leurs revendications sur les nouvelles routes commerciales en voie d’ouverture ainsi que sur les sites d’extraction. En d’autres termes, le dernier acte en date de la guerre froide est sur les fourneaux. Dans l’Antarctique, cette équipe a mis en évidence une évolution tout aussi inquiétante. La plate-forme glaciaire Larsen C, bien plus étendue que Larsen A ou Larsen B, et environ deux fois et demie plus grande que le Pays de Galles, donne à penser qu’elle pourrait s’effondrer. Un étude récemment publiée a ainsi pointé des mécanismes « facteurs de risques imminents » pour la couche glaciaire. Autre exemple de boucle de rétroaction, un rapport a récemment montré la corrélation entre l’accélération de la montée du niveau des mers et la vitesse sans cesse accrue de fonte des calottes glaciaires. Sur ce point, les chefs d’état des Caraïbes, dont les 14 pays insulaires sont en proie à l’acidification croissante des océans, à la hausse du niveau des mers et à des périodes d’ouragans de plus en plus intenses, placent tous leurs espoirs de survie pure et simple dans le prochain Sommet Climatique de Paris qui doit se tenir dans l’année. Le feu La sécheresse persistante en Californie est en train de transformer la totalité de l’état en poudrière, alors que plusieurs années d’extrême aridité ont conduit des experts à prévenir que la sécheresse et le contexte actuel constituaient « les ingrédients d’un désastre ». La Californie dépense déjà une somme supérieure à celles des 10 autres états de l’ouest cumulées pour combattre les feux de forêt, et le décompte total des feux pour cette année est de 967, une hausse de 38% par rapport à la moyenne annuelle depuis 2005. La surface brûlée atteint déjà le double de ce qu’elle était l’année dernière à la même date, et se situe 81% plus haut que la moyenne depuis 2005. Dans les autres états de l’ouest des États-Unis, la saison des incendies s’annonce tout aussi sinistre. Tandis que la sécheresse n’en finit pas de s’aggraver dans l’ouest et le nord-midwest des États-Unis, le Forest Service s’attend à un coût avoisinant les 1,6 milliard de dollars pour la lutte contre les incendies de forêt pour l’année 2015, dans une saison des incendies annoncée comme bien pire que la « normale ». Une étude récemment publiée par des chercheurs du National Park Service, de l’Université de Californie à Berkeley, ainsi que d’autres institutions, a confirmé ce que nous savions déjà : lorsque des portions de forêt asséchées partent en fumée, le feu contribue aux ACD, déclenchant une autre boucle rétroactive. L’air Un article récent publié dans Nature Climate Change a révélé que 75% des jours anormalement chauds dans le monde et 18% des épisodes extrêmes de neige et de pluie sont directement attribuables aux ACD. Deux articles récemment publiés par des scientifiques de l’UCLA [Université de Californie à Los Angeles] montrent qu’à partir de 2050, il est prévu que certaines parties du Comté de Los Angeles connaissent trois à quatre fois plus de jours de chaleur extrême (journées au-dessus de 95°F [35°c] qu’actuellement. Sur ce point, une autre étude publiée récemment indique que l’exposition des Américains aux chaleurs extrêmes devrait augmenter d’un facteur six d’ici 2050, du fait d’une combinaison de hausse des températures et d’une croissance rapide de la population dans le sud et l’ouest. L’actuelle sécheresse en Californie a aussi rendu la qualité de l’air dans cet état bien moins bonne, selon un récent rapport de l’American Lung Association. Outre-Atlantique, des scientifiques ont averti que les années de record de chaleur en Angleterre sont officiellement devenus 13 fois plus probables en raison des ACD. Un autre récent rapport montre que, du fait des ACD, les ouragans, dans le monde, devraient arriver par grappe et être bien plus puissants que par le passé. Déni et réalité Il ne semble pas y avoir un instant de répit dans le camp du déni des ACD aux États-Unis. La Commission de la Chambre des Représentants chargée d’autoriser les dépenses de la NASA a récemment pris pour cible une des priorités de l’administration Obama par un vote partisan en coupant les dépenses pour les « sciences de la Terre » : les missions qui étudient les ACD. L’objectif des opposants est de retirer les financements aux recherches sur l’environnement et les sciences de la Terre, qui pourraient aider les décideurs politiques à mesurer comment réguler la pollution et prévoir les effets des ACD. En Alaska, la sénatrice Lisa Murkowski, faucon anti-écologiste, presse l’Environmental Protection Agency [agence de protection de l’environnement] de retirer son état de ceux où l’agence contrôle les émissions des centrales énergétiques en vertu des règlements ACD – et il semble qu’elle pourrait obtenir gain de cause. Au sud, en Floride, alors même que la hausse du niveau des mers y est chaque jour une plus grande menace pour les côtes, il n’y a plus aucun plan à l’échelle de l’état visant à atténuer cet aspect de l’impact des ACD. Les États-Unis ne sont pas le seul pays à connaître un mouvement de dénégation des causes anthropiques du réchauffement climatique. En Australie, l’ancien et respecté président de la Commission pour le Climat, dissoute par le premier ministre conservateur Tony Abbott en 2013, a récemment mis le gouvernement au défi d’expliquer la raison du financement par ce même gouvernement d’un « institut de recherches » consacré à la réfutation des causes anthropiques du réchauffement climatique. Je ne sais si le prochain point est à ranger dans la catégorie « déni » ou « réalité » : aux États-Unis, le président Obama, qui a donné son feu vert aux opérations de forage en haute mer aussi bien dans l’Arctique que sur la côte atlantique, a avancé que les ACD présentaient un « risque immédiat » pour les États-Unis et a argumenté en faveur d’une action d’urgence au titre de mesure de sécurité nationale. Pleinement engagé sur le front de la réalité, le directeur de la Banque Mondiale a récemment déclaré que les ACD représentaient « une menace fondamentale » pour le développement, reconnaissant ainsi l’avancée des dangers. Le ministère de la défense américain, peu réputé pour sa préoccupation en matière d’environnement, est maintenant largement engagé dans la préparation et l’adaptation aux ACD. Également peu connu pour son angoisse des ACD, le ministre saoudien du pétrole, Ali al-Naïmi, a annoncé il y a peu l’intention de son pays de passer intégralement à l’énergie solaire à l’horizon 2040-2050 : « Nous nous sommes engagés dans un programme de développement de l’énergie solaire ». Espérons qu’un jour, au lieu d’exporter du combustible fossile, nous exporterons des gigawatts, d’origine électrique. Est-ce que cela sonne bien ? » Oui, M. le ministre, quoique cela arrive un peu tard. Toujours sur le front de la réalité, les Nations-Unies et le Vatican ont joint leurs forces contre les négateurs des ACD, prévenant le monde des conséquences des ACD, tout en se jetant sur les « climato-sceptiques ». L’ancien Secrétaire Général des Nations-Unies, Kofi Annan, est sorti de sa réserve en déclarant : « Nous devons affronter les climato-sceptiques qui nient les faits. » Le Pape François a donné pour instruction aux chefs de l’Église Catholique de se joindre aux hommes politiques, aux scientifiques ainsi qu’aux économistes pour établir une déclaration selon laquelle les ACD ne constituent pas seulement une « réalité scientifique », mais qu’il y a également un devoir moral et religieux à faire quelque chose à ce sujet. Tout cela est bien, mais nous ne pouvons pas dormir sur nos deux oreilles. Il n’y a pas un instant à perdre : une analyse publiée récemment dans le prestigieux journal Science nous montre qu’un sixième des espèces mondiales est à présent en voie d’extinction.
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Contre la pollution du transport aérien, les députés François Ruffin (LFI) et Delphine Batho (Ecologie Démocratie, Solidarité) ont présenté ce mardi une proposition de loi qui entend instaurer un "quota carbone" par individu pour limiter les voyages en avion. Il y a un an, les deux députés avaient déjà déposé une proposition de loi visant le secteur aérien qui proposait d'interdire certains vols domestiques peu compétitifs par rapport au train. Une idée aujourd'hui reprise par le gouvernement. "A l'époque, on nous avait traités de fous, d'extrémistes, d'écolos radicaux", se souvient François Ruffin qui entend, avec sa nouvelle proposition de loi déposée mardi sur le bureau de l'Assemblée, "poser un principe pour l'avenir". "L'objectif est de mettre en place un système de quota carbone individuel pour l'usage de l'avion (les déplacements professionnels ne sont pas concernés). Ce quota serait le même pour chacun. Cela limiterait la possibilité de prendre l'avion pour ceux qui le prennent beaucoup trop, chacun aura la possibilité d'accumuler des points carbone dans le temps pour pouvoir faire un voyage de temps en temps", a expliqué Delphine Batho. "Les scénarios sur lesquels on est aujourd'hui de doubler dans le monde le nombre de passagers aériens tous les dix ans, ce n'est juste pas possible par rapport à l'accélération du changement climatique, quand on dépasse les 45° en Sibérie", souligne l'ex-ministre PS de l'Écologie pour qui la France doit changer de méthode pour espérer atteindre la neutralité carbone en 2050. "Il n'y a aucun avion vert en vue et aucun salut à attendre non plus du côté de l'électricité", écrivent les députés pour qui la perspective des agro-carburants ne vise qu'à compenser la hausse des émissions du secteur aérien entre 2020 et 2035. La proposition de loi prévoit toutefois des exceptions aux quotas pour la continuité territoriale avec la Corse et les Outre-mer, les rapprochements familiaux, des impératifs de santé et tout ce qui concerne le respect de la dignité des personnes, précise le texte. "Cela fait des années que je pense qu'il faut passer d'une logique de taxes à une logique de quotas, de plafond", explique François Ruffin pour qui il s'agit de "conjuguer justice sociale et justice climatique". "On sait que les 10% les plus riches paient quatre fois moins de taxes carbone que les 10% les plus pauvres, alors qu'ils émettent huit fois plus de CO2", a-t-il indiqué se demandant en quoi "le fait d'être riche et de pouvoir payer pourrait justifier de polluer l'air des autres".
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Ce jour du dépassement arrive de plus en plus tôt. Et ça n’a pas l’air d’intéresser grand monde. En France, le seuil de dépassement a eu lieu le 5 mai dernier, soit trois mois avant la date planétaire. Des solutions ?? Partagez ! Volti ************ Auteur Aurore Esclauze / Neonmag.fr via Aphadolie.com Le 1er août, l’Humanité aura épuisé toutes les ressources annuelles de la Terre. Et selon l’ONG Global Footprint Network, le « Jour de dépassement » de la Terre (Earth Overshoot Day) a reculé depuis l’année dernière. 212 jours : c’est le temps qu’il nous a fallu pour consommer un an de ressources terrestres. Un chiffre record pour le Jour de dépassement de la Terre, qui était le 2 août en 2017. Pour avoir les ressources que nous demandons, nous aurions besoin de 1,7 Terres, précise l’ONG. Son étude, menée chaque année, tient compte des besoins de l’homme en terres et pâturages, en zones de pêche et en déforestation. Elle ajoute également les terres remplacées par des usines ainsi que les émissions de CO2 qui ont des conséquences sur les océans et les arbres. En France, le seuil de dépassement a eu lieu le 5 mai dernier, soit trois mois avant la date planétaire. Un très mauvais exemple pour ses pays voisins. Si l’empreinte humaine était la même dans le monde entier que dans notre pays, il faudrait 2,9 Terres pour subvenir aux besoins de la population. La France n’est pas la seule mauvaise élève Depuis les années 1970, le monde a commencé à consommer plus que la Terre ne peut produire. Il y a 30 ans, le Jour de dépassement était le 15 octobre. Il y a vingt ans, il avait lieu le 15 août. Depuis, la date n’a cessé de reculer. L’année prochaine, on risque de vivre à crédit à partir du mois de juillet. « Nous sommes en train d’emprunter les ressources terrestres du futur pour faire des économies sur notre présent. (…) Cela marchera pour un temps. Mais comme les nations, les entreprises et les foyers s’enfoncent de plus en plus dans la dette, cela finira par s’épuiser. », s’inquiète Mathis Wackernagel, co-fondateur de l’ONG Global Footprint Network. L’érosion des sols, le changement climatique, la disparition des abeilles, la fonte des glaces… le rapport est plus que jamais alarmiste. Toutefois, il y a eu un léger ralentissement ces six dernières années. En 2017, le directeur général de WWF France, Pascal Canfin, s’en félicitait. Il y voyait « le signe que la transition est à l’œuvre dans le monde ». L’ONG aussi se veut positive, en proposant des solutions. Par exemple, les industries sont aujourd’hui capables de faire des efforts sur la pollution de l’air. Nous pourrions également remplacer 50% de notre consommation de viande par un régime végétarien : ce seul effort ferait reculer de 5 jours le dépassement des ressources de la Terre. 5 précieux jours, qui nous permettraient de rembourser (un peu) notre crédit. Aurore Esclauze / Neonmag.fr Source + voir carte animée Aphadolie via : https://www.overshootday.org/ https://www.footprintnetwork.org/ https://fr.wikipedia.org/wiki/Jour_du_dépassement https://www.neonmag.fr/des-le-1er-aout-nous-vivrons-a-credit-sur-terre-512530.html Plus :
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Plus de 4.000 personnes auraient perdu la vie en 2017 à cause de l’ouragan Maria, estiment des chercheurs d’Harvard. Ce chiffre contraste avec celui présenté officiellement par les autorités américaines selon lesquelles il n’y aurait eu que 64 victimes. L'ouragan Maria qui a frappé Porto Rico en septembre 2017 aurait coûté la vie à 4.656 personnes, estiment des chercheurs de l'Université Harvard. Ce chiffre est d'environ 70 fois supérieur au bilan officiel diffusé par les autorités américaines selon lesquelles il n'y a eu que 64 victimes. Les scientifiques ont interrogé 3299 familles sur les déplacements, les pertes et les morts causés par cette catastrophe naturelle. Les résultats de ce sondage ont été comparés à la mortalité annuelle sur l'île. D'après cette analyse, ce taux a été de 62% plus haut entre le 20 septembre et le 31 décembre 2017 par rapport à la même période de l'année précédente. Les spécialistes indiquent que le véritable bilan pourrait être encore plus lourd à cause de la subjectivité des témoignages des survivants. D'après la recherche, les soins médicaux tardifs ont été la principale cause de la mortalité si élevée au cours des mois qui ont suivi l'ouragan. De plus, les autorités américaines n'ont pas réussi à garantir l'alimentation ininterrompue en électricité. Les chercheurs soulignent qu'en décembre 2017, les autorités de Porto Rico ont cessé de rendre publiques les données sur la mortalité. En avril, l'Institut des statistiques de l'île a adopté une résolution visant à améliorer le comptage du nombre de victimes des catastrophes naturelles. En décembre 2017, The New York Times avait déjà effectué sa propre enquête selon laquelle un peu plus de 1.000 personnes étaient décédées à cause de l'ouragan Maria.
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Le réchauffement climatique existe, mais l'homme n'en est pas forcément à l'origine. C'est du moins ce que pense 31% de la population mondiale, selon une enquête Ipsos pour EDF, publiée mercredi. En effet, selon 23% des sondés, la cause viendrait d'un phénomène naturel ou inconnu. À l'inverse, 69% des plus de 24 000 personnes interrogées et issues de 30 pays différents, reconnaissent la patte humaine dans les problèmes climatiques auxquels elles doivent faire face aujourd'hui. Et ce sont les pays les plus émetteurs de CO2 qui contestent le plus cette responsabilité, comme le relèvent Les Échos. Ainsi, 39% des sondés en Arabie Saoudite doutent, 23% en Australie et aux États-Unis, 27% aux Émirats Arabes Unis, 23% en Russie, 22% en Chine mais aussi 17% en Norvège. Certains vont jusqu'à remettre en cause l'existence même du réchauffement climatique : 8% des interviewés doutent ou nient sa réalité, dont 15% en Chine et 19% aux États-Unis. L'étude montre également que la prise de conscience d'un tel phénomène est étroitement liée aux zones où ses effets ont été le plus ressentis. En effet, les pays du Sud comme la Colombie, le Chili, le Brésil ou encore l'Inde constatent à 78% les effets en question, alors que dans les États du Nord comme en Europe ou le Japon, les sondés disent n'avoir remarqué que faiblement les conséquences du changement climatique dans leur région, sans toutefois en nier l'existence. Toutefois, l'heure est à l'inquiétude de manière générale, comme en témoignent les trois quarts des habitants interrogés qui se disent plus inquiets qu'il y a cinq ans. Parmi eux, 37% sont beaucoup plus inquiets et 37% un peu plus inquiets. Une angoisse qui concerne plutôt les jeunes, du moins en Europe (43% contre 30% pour les 55 ans et plus) et en Amérique du Nord (44% contre 27% pour les 55 ans et plus). Et parmi les endroits où on se fait le plus de mauvais sang figurent la Colombie, où 69% se disent beaucoup plus inquiets, le Chili (65%) ou encore l'Afrique du sud (54%). Autre enseignement de l'enquête Ipsos : les connaissances en matière de sources d'énergie et leur rôle dans le réchauffement climatique sont encore sommaires. Car si les émissions de gaz à effet de serre sont citées, à raison, comme l'une des principales causes du réchauffement climatique par plus de six citoyens sur dix, d'autres l'attribuent, cette fois-ci à tort, à d'autres phénomènes comme la chaleur produite par l'activité humaine ou le trou de la couche d'ozone. Et la Chine et les États-Unis, plus gros émetteurs de CO2, respectivement 67% et 65%, se rejettent mutuellement le titre de plus important pollueur. Enfin, l'étude révèle que pour 70% des répondants, ce sont les gouvernements les premiers acteurs à devoir agir. Et ce, loin devant les citoyens (45%) et les entreprises (32%). Un constat particulièrement saillant en Europe comme en Russie où ils sont 83% à juger le gouvernement responsable, en Espagne (83%), en Pologne (77%), mais aussi en Amérique du Sud.
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C'est la plus violente éruption depuis 1944. Au moins 25 personnes ont été tuées et 20 autres blessées dimanche au Guatemala par l’éruption du volcan Fuego, qui a projeté de la lave et des cendres sur une vaste zone. Le volcan, haut de 3 763 mètres et situé à 35 kilomètres au sud-ouest de la capitale Guatemala, a entraîné l’évacuation de milliers de personnes et la fermeture de l’aéroport international. Les colonnes de cendres émises par le volcan ont dépassé l’altitude de 2 200 mètres au-dessus du cratère, selon l’Institut de volcanologie du Guatemala. L’éruption a touché notamment des communes rurales proches du volcan et la cité coloniale d’Antigua, le plus important site touristique du Guatemala. "Le bilan à 21 heures ce dimanche (4 heures françaises) est de 25 morts", selon la protection civile. Des images diffusées sur les télévisions et sur les réseaux sociaux montrent une immense nuée de cendres qui descend du volcan et recouvre une route tandis que des habitants et des membres des équipes de secours fuient en courant. Lu ici
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Les recherches continuent pour expliquer le réchauffement du climat. De nouvelles données remettent en perspective les précédents pics de refroidissement et réchauffement qui ont eu une portée beaucoup moins globale que ce que l’on avait pensé. Rien à voir avec la situation planétaire actuelle. Partagez ! Volti ****** Auteur Brice Louvet pour SciencePost Deux nouvelles études suggèrent que les pics de réchauffement et de refroidissement – tels que le petit âge glaciaire et l’optimum climatique médiéval – avaient une portée beaucoup plus réduite que celle du réchauffement actuel provoqué par l’Homme. Le climat de notre planète connaît des hauts et des bas. En témoigne le Petit Âge glaciaire, une période climatique relativement froide ressentie en Europe et en Amérique du Nord de 1300 à 1850. Ou encore l’optimum climatique médiéval, caractérisé par un climat réchauffé en Atlantique nord, du Xe au XIVe siècle. Ces deux périodes marquées ont toujours été pensées comme étant des phénomènes relativement globaux. Ce que nous apprennent deux nouvelles études aujourd’hui, c’est que ce n’était pas le cas. Ces fluctuations ont varié d’une région à l’autre sur un certains laps de temps. Autrement dit, il n’y a eu avant l’ère industrielle aucune homogénéité des périodes de chaleur et de froid dans le monde. “Il est vrai que pendant le petit âge glaciaire, il faisait généralement plus froid dans le monde entier, convient le climatologue Raphael Neukom, co-auteur de ces travaux. Mais pas partout au même moment“. L’idée de cette apparente homogénéité du climat serait née, selon lui, d’une absence de données concernant de nombreuses régions de la Terre à ces époques. De ce fait, les résultats obtenues en Europe et en Amérique du Nord, particulièrement, ont été lissés jusqu’au reste du monde. Or, il semblerait que ces fluctuations n’aient pas été synchrones. Sur le sujet :
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Challans. Environ 40 personnes ont manifesté pour le climat Ce samedi 6 novembre, une réunion avec prises de parole était organisée dans le cadre de la Journée mondiale de mobilisation pour la justice climatique. Une quarantaine de personnes ont répondu à l’invitation de l’association Terranostra à manifester pour la justice climatique à Challans ce samedi 6 novembre. Des citoyens, quelques enfants et plusieurs élus de Challans et de la communauté de communes étaient présents. Comparé au monde qui se pressait dans les hypermarchés, sous les halles et dans les boutiques, c’est très peu. « On aurait dû communiquer davantage », explique un membre de l’association. « Mais au moins, nous sommes là et nous faisons quelque chose », positive Eric Vrignon, le président de Terranostra. Pistes cyclables, pollution lumineuse Dans les prises de paroles, il y a des revendications locales : le besoin de « pistes cyclables pour aller au travail, aller à l’école et pas que pour les touristes », des critiques envers le plan climat de la communauté de communes, « la pollution lumineuse ». Le maire, Rémi Pascreau, s’est dit préoccupé par le réchauffement climatique qui s’est traduit par « trois inondations en un an » à Challans. Sur « les moyens de déplacement, sur l’isolation des bâtiments, il y a des choix à faire ». « Les collectivités ne peuvent pas tout faire », ajoute Alexandre Huvet, le président de la communauté de communes qui invite les citoyens à lancer « des projets photovoltaïques à plusieurs, de production de biométhane » et d’assister aux conférences que Challans Gois organise pour mieux comprendre et agir.
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Cela est parfaitement possible, et pourrait engendrer des répercussions majeures sur le climat des zones côtières proches des courants concernés. En effet, les « grands » courants océaniques ne sont pas indifférents aux conditions climatiques des zones qu’ils traversent, et nous savons par ailleurs, par l’étude du passé, que certains de ces courants sont bien moins stables qu’il n’y parait : le Gulf Stream, par exemple, a subi d’importantes modifications à de nombreuses reprises durant les 100.000 dernières années. Il existe deux grandes catégories de courants marins : La circulation océanique horizontale, notamment celle à grande échelle, qui est généralement mise en mouvement par les vents (alizés, cinquantièmes hurlants, etc) comme par exemple le Gulf Stream ou le courant du Labrador. C’est celle-là que l’on voit dessinée sur les cartes. Les courants qui vont des profondeurs des océans vers la surface puis replongent vers les profondeurs. Ils sont mis en mouvement par des différences de température (l’eau froide est plus dense que l’eau chaude) et/ou de salinité (l’eau salée est plus dense que l’eau douce) entre les différentes couches de l’océan. Lorsque la circulation horizontale amène de l’eau dense au-dessus d’une couche qui l’est moins, l’eau de surface plonge alors vers les profondeurs et met en mouvement une telle circulation « verticale ». Les courants les plus profonds de cette catégorie portent le nom de courants thermohalins (voir ci-dessous), et d’autres, qui vont un peu moins en profondeur, portent le nom de circulation thermocline. Il est facile de voir que l’on retrouve dans ces deux termes la racine « thermo », qui désigne la chaleur. Panorama simplifié des différents courants se produisant entre la surface et les couches plus ou moins profondes de l’océan, avec les durées de cycle (c’est à dire le temps approximatif qu’il faut à une molécule d’eau pour se retrouver au même endroit, après avoir fait un tour complet). « Zone Photique » est la zone qui est traversée par la lumière (à peu près les 100 premiers mètres d’épaisseur). Source : GIEC, 1996 L’un de ces courants est particulièrement important pour l’océan mondial : il s’agit de la plongée des eaux en mer de Norvège et en mer du Labrador, durant l’hiver. Les eaux de surface qui remontent l’Atlantique par le biais du Gulf Stream se chargent en sel, à cause de l’évaporation (une partie de l’eau évaporée retombe sur l’océan, bien sûr, mais une autre partie retombe sur les continents et n’est restituée que « plus tard »), et deviennent plus froides, chacun de ces phénomènes contribuant à les rendre plus denses. Au moment de l’hiver, près du pôle Nord, une partie du sel contenu dans l’eau de mer qui gèle (pour former la banquise) est expulsé, et renforce encore la salinité de l’eau de mer qui ne gèle pas, laquelle se met alors à être tellement dense qu’elle « plonge » vers les profondeurs. On parle de formation d’eaux profondes pour désigner ce phénomène. Le point capital, c’est que les courants de surface de l’océan mondial et cette plongée des eaux dans la mer de Norvège sont interconnectés : ce courant thermohalin sert de « moteur » à une partie de la circulation océanique globale, ce qui est illustré par le petit graphique ci-dessous. Circulation océanique mondiale, qui brasse entre elles les eaux des différents océans du globe et des diverses couches de l’océan. Il n’y a que deux endroits au monde où s’effectue la formation d’eaux profondes : pour l’essentiel dans la mer de Norvège et la Mer du Labrador, qui encadrent le Groenland, et pour une petite partie près de l’Antarctique, dans un endroit appelé Mer de Wedell. Image reprise de « Système Terre », d’Ichtiaque RASOOL, Collection Dominos, Flammarion, 1993 Or ces courants verticaux (on parle aussi de courants convectifs) sont très sensibles à des petites variations locales de température. Par exemple, l’une des premières étapes du phénomène El Niño est un réchauffement modeste (2 ou 3°C) de la température de surface du Pacifique Est, et cela suffit pour affecter significativement la circulation thermocline à cet endroit là, avec des répercussions importantes sur les ressources en poissons et des répercussions majeures sur le climat des pays andins. Incidemment, notons que d’augmenter la température de surface de 2 à 3°C sur une zone du Pacifique suffit aussi pour engendrer des catastrophes diverses à des milliers de km de là, ce qui illustre toute la difficulté qu’il y a à prévoir précisément l’ampleur et la localisation des éventuelles conséquences « catastrophiques » dans le cadre du réchauffement climatique en cours. Pour en revenir aux courants, une perturbation de la circulation thermohaline, voire son arrêt, pourrait parfaitement se produire à l’avenir. En effet, nous avons vu que: le réchauffement sera particulièrement marqué près des pôles, et concernera donc la mer de Norvège de manière significative, or si l’eau s’y réchauffe en surface elle deviendra moins dense, il faut que de la banquise se forme pour libérer un surplus de sel augmentant brusquement la densité de l’eau de surface, or si la formation de banquise devient de plus en plus difficile il y aura moins de sel supplémentaire disponible, le changement climatique devrait se traduire par une augmentation de la pluviométrie aux hautes latitudes (notamment dans le Nord de l’Europe et du Canada), ce qui va provoquer un apport d’eau douce dans l’Atlantique Nord qui ne sera peut-être pas compensé par l’évaporation supplémentaire, l’ensemble pouvant diminuer la salinité et donc la densité de l’eau de surface sous ces latitudes. Ces trois phénomènes pourraient atténuer, ou supprimer, la formation d’eaux profondes dans les mers qui bordent le Groenland, et déstabiliser par la suite l’ensemble de la circulation mondiale. Evolution simulée du flux nord atlantique (« overturning » en anglais, et qui se mesure en Sverdrups), selon les modèles (dont les sigles – barbares ! – sont en légende), avec des émissions de gaz à effet de serre qui doublent jusqu’en 2100 puis une concentration qui reste constante jusqu’en 2200. Sverdrups est le nom d’un pionnier du domaine, en abrégé Sv ; 1 Sv = 1.000.000 m³/s), La circulation actuelle est de 12 à 25 Sv (cette fourchette est donnée par les barres noires situées à droite, juste à côté de l’échelle). Attention ! les simulations partent de 1900, pour voir si elles reflètent correctement les observations entre 1900 et 2000. Il est facile de constater que les simulations qui prédisent un effondrement de la circulation nord-atlantique avant 2100 sont déjà « hors observations » en 2000. Les simulations les plus pessimistes parmi celles restant compatibles avec les observations en 2000 pronostiquent une diminution de 50% du flux Nord Atlantique, ce qui est déjà considérable, mais pas d’arrêt brutal. Lorsque la simulation va au-delà de 2100, avec une concentration en gaz à effet de serre qui ne change plus, les évolutions ne sont pas convergentes : certaines simulations « voient » une réversibilité – la circulation Nord-Atlantique augmente à nouveau, alors que d’autres voient l’affaiblissement perdurer. Source : GIEC, 4è rapport d’évaluation, 2007 Y a-t-il vraiment un risque sérieux de ralentir ou supprimer la circulation dans l’Atlantique Nord ? La raison pour laquelle cette éventualité est si souvent évoquée est tout simplement que de tels phénomènes se sont produits à de très nombreuses reprises durant la dernière ère glaciaire, ainsi que pendant la dernière déglaciation (le dernier épisode de ralentissement de la circulation s’est produit il y a 8.000 ans, quand la déglaciation avait déjà commencé depuis plus de 10.000 ans). La cause de ces épisodes passés a le plus souvent été une gigantesque débâcle d’icebergs au Groenland et sur la Canada actuel (d’où leur apparition en période glaciaire) qui a amené une quantité considérable d’eau douce dans l’Atlantique, ce qui a arrêté la plongée des eaux de la mer de Norvège pour les raisons exposées plus haut. Le dernier épisode (-8.000 ans) a eu une cause un peu différente : le déversement dans l’Atlantique d’un immense lac d’eau douce situé sur le continent Nord Américain, lac d’eau douce qui contenait probablement une partie des eaux de fonte de la calotte qui recouvrait le Canada lors de la dernière glaciation (calotte appelée Laurentide). Dans tous les cas de figure l’enchaînement a été le même : un apport d’eau douce supplémentaire sur l’Atlantique Nord empêche la formation d’eaux profondes, ce qui, par contrecoup, provoque un très fort ralentissement du Gulf Stream, car cette circulation thermohaline (la plongée des eaux) sert de « pompe aspirante » et attire les eaux de surface tout au nord du bassin Atlantique. Ce ralentissement du Gulf Stream a à son tour engendré une baisse massive des températures en Europe et sur la côte Est des Etats-Unis (5 à 6°C de baisse de la moyenne annuelle), ainsi qu’une division de la pluviométrie d’un facteur 2 (voire plus en certains endroits), le tout survenant en quelques décennies seulement. Ces phénomènes ont reçu le nom de « surprises climatiques » et ont profondément déstabilisé les conditions de vie sur les deux rives de l’Atlantique. Variations rapides de température mises en évidence durant les 100.000 dernières années. La première courbe (Johnsen & al., 2001) montre la température moyenne de l’air au Groenland reconstituée à partir de la proportion d’oxygène 18 ou de deutérium dans la glace (des explications peuvent se trouver sur une autre page de ce site web). Elle met en évidence des variations de 15 à 20 °C de la température moyenne au-dessus du Groenland. Les réchauffements brutaux sont appelés événements de Dansgaard-Oeschger, du nom des scientifiques qui les ont découverts. La deuxième courbe (Bard & al., 2000 ; Pailler & Bard, 2002) montre qu’au même moment des variations de 5 °C ou plus de la température moyenne de surface de l’Atlantique Nord sont survenues ; les épisodes de refroidissement s’appellent des événements de Heinrich. Les températures sont reconstituées à partir de la conformation de certaines molécules – les alkénones – trouvées dans les sédiments marins, et qui proviennent d’algues ayant vécu en surface. Il se trouve que les liaisons chimiques de ces molécules sont différentes selon la température de l’eau de mer dans laquelle vivaient les algues ; l’analyse de ces liaisons permet donc de reconstruire la température de surface de l’eau dans le passé. La troisième courbe (Thouveny & al.) montre que la plupart de ces variations de température sont concomitantes d’une accumulation sur le fond de l’océan de sédiments « détritiques glaciaires » (pics vers le haut), lesquels viennent des continents. Ces sédiments « détritiques glaciaires » sont des petits cailloux qui se sont incrustés sous les glaciers du Groenland ou du Laurentide (une énorme calotte glaciaire qui reposait sur ce qui est maintenant le Canada) et qui sont restés « collés » au moment ou les extrémités de ces glaciers ont expulsé des icebergs vers l’océan. Ces « petits cailloux » sont ensuite tombés sur le fond de l’océan au fur et à mesure que les icebergs fondaient. En dehors des débâcles glaciaires, la quantité d’icebergs expulsés est moindre, et donc cette espèce de sédiments se dépose en moins grandes quantités sur le fond de l’océan. La quatrième courbe (Shackelton & al., 2000) montre que la ventilation (c’est à dire l’apport d’oxygène) de l’océan Atlantique profond aux époques de ces débâcles a fortement diminué (pics vers le bas). Cette ventilation est reconstituée en analysant les proportions respectives de carbone 12 et carbone 13 dans les sédiments, sachant qu’en fonction de la teneur en oxygène dans l’eau le métabolisme de petits animaux marins profonds (les foraminifères benthiques) privilégie plus ou moins le carbone 13 dans la formation de leur coquille. Cette diminution de la ventilation suggère un ralentissement de la circulation océanique profonde (celle qui suit la formation d’eaux profondes), précisément à l’origine de l’apport d’oxygène dans les fonds. Source : E. Bard, Climate Shock: Abrupt Changes over Millennial Time Scales, Physics Today, décembre 2002 (article relativement accessible pour un profane, donc hautement recommandé à toute personne intéressée par le sujet). Index pollen chaud/froid durant les 50.000 dernières années. Cette courbe montre que les baisses de température de l’eau de surface, liées aux événements de Heinrich (ceux là qui sont produits par les débâcles massives d’icebergs), se retrouvent aussi sur les continents (par exemple H4 aux alentours de -38.500 ans, ou H5 aux alentours de -48.000 ans, aussi visibles sur la figure précédente). Les pollens de l’époque (trouvés dans les sédiments lacustres, c’est à dire prélevés au fond des lacs) ont très rapidement changé de nature (espèces tempérées espèces « steppiques ») en réponse à ces modifications brusques du climat. La diminution rapide – pouvant aller jusqu’à la disparition régionale – des espèces tempérées en place est clairement visible à la suite du refroidissement. Source: Sanchez & al. 2000 La question posée est donc la suivante : est-ce que, à l’avenir, l’augmentation de la pluviométrie et de la température sur l’Atlantique Nord pourrait amener une telle « surprise », avec, dans un contexte de réchauffement global de la planète, une baisse brutale – et peut-être catastrophique – des températures près du lieu de survenance ? Exemple de conséquence supposée de la déviation d’un courant marin (le Gulf Stream). La partie bleue foncée représente le courant de surface, et la partie bleue clair le courant profond en retour. Si un tel épisode survenait à l’avenir, il est difficile de dire si il entraînerait une température plus basse qu’aujourd’hui en Europe (cela dépend du moment auquel il se produit, parce que dans un premier temps la température moyenne en Europe va monter), et surtout il est difficile de savoir ce qu’il adviendrait de la pluviosité par rapport à aujourd’hui. Il est clair que si un tel épisode engendrait une baisse de 30% des précipitations en Europe de l’Ouest, cela ne serait pas sans conséquence sur les ressources alimentaires…. Le Pentagone a-t-il dit que le Gulf Stream allait s’arrêter en 2020 ? Cette éventualité d’un arrêt du Gulf Stream a servi de base à un « rapport » réalisé pour le Pentagone (le ministère de la Défense des Etats-Unis) et qui a fait grand bruit dans la presse début 2004. Certains journalistes n’ont pas hésité à expliquer que le Pentagone « prévenait » Bush que les perturbations climatiques allaient être terribles dans pas très longtemps, posant à bref délai de redoutables problèmes à la sécurité intérieure des USA. En fait ce rapport n’est pas un exercice de prévision, mais un exercice de « climat fiction » : il décrit des enchaînements qui pourraient se produire si un tel arrêt de la circulation thermohaline se produisait dès 2020. L’essentiel du document consiste ensuite en une énumération, région par région, des conséquences possibles d’un tél événement. Ce qui est indiqué dans ce papier, à la condition que l’hypothèse de départ soit valable, est alors une description plausible – parmi d’autres – de ce qui pourrait se passer. Mais la question essentielle, car c’est de là que part tout le reste du document, est la suivante : un tel arrêt de la circulation thermohaline en 2020 est-il possible et/ou probable ? Il y a donc deux manières de discuter l’hypothèse de départ : Est-ce possible ? Cet arrêt en 2020 est-il seulement possible ? Les éléments du dossier scientifique, aujourd’hui, ne permettent pas d’exclure totalement que le Gulf Stream commence à s’arrêter d’ici à 2020, mais « ne pas totalement exclure » est bien évidemment très différent de « il est probable que cela arrive » ! Les auteurs du rapport du Pentagone citent notamment deux publications scientifiques dont les résultats sont cohérents avec un ralentissement qui aurait déjà commencé : le premier note une diminution de la salinité des eaux profondes de la mer du Labrador – où se forme une partie des eaux profondes – depuis quelques décennies (ci-dessous). Salinité de l’eau de la partie centrale de la mer du Labrador, en fonction de la profondeur (axe vertical) et du temps (axe horizontal). La diminution de la salinité dans la partie la plus profonde de la colonne d’eau est bien visible, et l’une des hypothèses possibles est le ralentissement de la formation d’eau profonde, qui est la partie descendante de la circulation thermohaline. Source : Dickson & al., Nature, 2002. La seconde publication souligne que la circulation profonde provenant de la mer de Norvège (où se forme une autre partie des eaux profondes), et qui s’engouffre dans l’Atlantique profond, semble diminuer actuellement : Flux des eaux profondes en Mer de Norvège La formation d’eaux profondes se passe pour partie dans la mer de Norvège, qui se trouve entre le Groenland et la Norvège. Les eaux profondes passent alors vers l’Atlantique à travers divers détroits : entre le Groenland et l’Islande, et entre l’Islande et l’Ecosse (SC sur le schéma). On peut mesurer les flux à ces endroits là, ce qu’ont fait les auteurs de la publication. Source : Hansen & al, Nature, 2001 Débit de l’eau passant à travers le détroit des Féroé (FBC sur la figure de gauche, pour Faroe Bank Chanel) sous l’isotherme 0.3 °C. La courbe rouge est obtenue avec des mesures directes d’appareils mouillés dans le détroit, et la courbe bleue résulte d’un calcul obtenu avec d’autres données. La largeur de la courbe rouge reflète l’incertitude du résultat obtenu avec les mesures, car il est nécessaire de faire un calcul intermédiaire prenant en compte un paramètre qui présente une petite incertitude. Le débit montre une tendance à la baisse, estimée entre 2% et 4% par an, selon les suppositions, depuis le milieu des années 1990. Source : Hansen & al, Nature, 2001 La troisième publication (Rahmstorf & al., Climatic Change, 1999) présente les résultats d’un modèle qui conduit à un arrêt de la circulation thermohaline (en deux siècles, quand même !) avec un apport supplémentaire relativement modeste d’eau douce dans l’Atlantique Nord. Est-ce probable ? la deuxième manière de discuter l’hypothèse du Pentagone, maintenant, est de se demander si l’enclenchement d’un tel arrêt de la circulation thermohaline en 2020 est une éventualité « probable », c’est-à-dire que le risque que cela arrive est élevé. La réponse est ici moins « pessimiste » : les modèles couplés océan-atmosphère, en 3 dimensions, ne montrent pas d’arrêt de la circulation Nord-Atlantique avec les conditions climatiques que nous aurons en 2020, ou même en 2100 (voir ci-dessus). En d’autres termes, le résultat obtenu par Rahmstorf & al. ne fait pas aujourd’hui consensus dans la communauté scientifique. Reste que, ici aussi, nous en sommes réduits à discuter sur la base de la modélisation. En effet, les arrêts du Gulf Stream qui se sont produits dans le passé (le dernier il y a 8.000 ans, voir ci-dessus) ont fait suite à de très gros apports d’eau douce à la surface de l’Atlantique Nord, bien plus importants que ce que nous aurons vraisemblablement en 2020. Nous savons donc que le seuil de déclenchement d’un tel événement est « quelque part » entre ce que nous avons aujourd’hui et ce que nous avons eu il y a 8.000 ans, mais la science ne permet pas – et le pourra-t-elle un jour ? – de dire avec précision où se situe ce seuil. En outre, dans le passé l’apport d’eau douce a été la principale modification pour l’Atlantique, qui n’a pas connu par ailleurs un réchauffement climatique préalable comme celui que nous nous apprêtons probablement à connaître. Pour faire la part des choses à l’avenir, et tenter de préciser le seuil de déclenchement entre les conditions actuelles et des conditions très modifiées (et il n’est pas dit que nous y parvenions suffisamment tôt avant le déclenchement du processus si déclenchement il y a), la modélisation est difficile à remplacer. En conclusion, le plus probable est que la circulation Nord Atlantique va un peu diminuer d’ici 2020, ce qui est cohérent avec les observations, mais un arrêt brutal semble extrêmement peu probable. Après, un troisième niveau de discussion est de savoir si les conséquences envisagées par le document du Pentagone sont plausibles si le Gulf Stream s’arrête. De ce point de vue, si un tel événement survenait en 2080 ou en 2120 plutôt qu’en 2020, nous aurions probablement droit à un chamboulement planétaire de très grande ampleur, avec une mortalité massive à la clé. Incidemment, l’élément intéressant de ce rapport est surtout que, émanant d’une administration que Bush respecte énormément, il invite un président qui s’est souvent déclaré sceptique sur le changement climatique à considérer ce processus comme une menace de premier plan pour la sécurité intérieure des USA ! Des conséquences pour le phytoplancton ? Le ralentissement des courants marins convectifs pourrait avoir une deuxième conséquence désagréable : comme ce sont eux qui ramènent des profondeurs les sels minéraux indispensables à la croissance du plancton végétal (que l’on appelle le phytoplancton), qui démarre la chaîne alimentaire marine, et que ce sont aussi ces courants qui amènent l’oxygène dans les fonds des océans, où ils permettent la vie, leur ralentissement pourrait affaiblir toute la vie marine en général, laquelle n’a pas nécessairement besoin de cette contribution additionnelle de notre part ! Prélèvements (à gauche) et biomasse restante (à droite) dans l’Atlantique Nord, reconstitués pour 1900, 1950 et 1999 à partir de 23 modèles différents. Sans avoir eu besoin de changer le climat, nous avons divisé la biomasse marine par 10 en un siècle. Pas mal…. Source : Science, 1999
true
Bref, c’est pas facile en fait de dire la vérité. C’est même pour tout vous dire de plus en plus difficile. Il faut juste répéter en boucle les communiqués de presse ! Et le communiqué de presse correspond en réalité aux instructions données implicitement à la presse, aux médias, aux journalistes et à toutes celles et ceux porteurs d’une forme quelconque de parole publique. C’est donc la Cop 21 et comme à l’Elysée on est des génies géniaux on a réussi à trouver comme par hasard 21 engagements communs avec la Chine… Il est trop fort mamamouchi 1er et je ne parle pas de son tour de poitrine. 21 engagements, Cop 21… franchement fallait nous le trouver un truc aussi puissant. Allez lire le document sur le site de l’Elysée.fr… et bien c’est interdit, c’est même « minable » de tels procédés Naïvement, moi je creuse à chaque fois. Pour ce truc là c’était facile car il suffisait d’aller sur le site du palais. En fait c’est pas vrai. Pour tout vous dire, ce matin je regardais les grands titres et toute la presse disait la même chose. Aucun article d’aucun canard pour citer des passages des engagements. Rien… juste des communiqués de victoire digne de la Pravda et encore, la Pravda de la belle époque. Du coup j’ai senti qu’il y avait « une anguille sous la roche »… et j’ai creusé. Voilà donc la teneur des engagements… C’est l’engagement numéro 2… le plus important. Celui dans lequel il y a des mesures contraignantes… Accrochez-vous, ça fait peur : « Le Président François Hollande et le Président Xi Jinping renforcent leur détermination à œuvrer ensemble et avec les dirigeants de tous les autres pays afin de parvenir à un accord de Paris ambitieux et juridiquement contraignant, fondé sur l’équité, qui reflète le principe des responsabilités communes mais différenciées ainsi que les capacités respectives, compte tenu des différentes situations nationales, en gardant à l’esprit l’objectif d’une hausse de la température mondiale inférieure à 2°C »… Traduisons ce blabla fumeux. L’idée c’est d’arriver à un truc pas défini et dont on a pas idée mais qui serait contraignant, mais pas trop puisque ce mécanisme serait fondé sur le principe des responsabilités communes mais différenciées…. effectivement quand c’est fumeux comme ça on ne peut être que d’accord hein. Allez passons au point suivant, le « number 3 » « La France et la Chine soulignent que l’accord de Paris doit envoyer un signal clair afin que le monde engage une transition vers un développement vert et sobre en carbone, résilient au changement climatique et durable ». Je suis sidéré par un tel accord qui va changer la face du monde… Alors l’article 4 peut-être ? « Dans cette optique, elles mettent l’accent sur l’importance d’orienter l’économie mondiale sur la voie d’une réduction des émissions de carbone durant ce siècle, à un rythme compatible avec une croissance économique forte et un développement social équitable et avec l’objectif de contenir l’élévation de la température mondiale en dessous de 2°C »… Ha la vache, c’est pas gagné leur histoire. On va faire du développement durable compatible avec la croissance mondiale forte… C’est brillant. Cela mérite un communiqué de victoire. Allez ne nous décourageons pas, regardons le numéro 5 ! « Les deux Parties réaffirment qu’il est nécessaire que les pays développés continuent à prendre l’initiative en adoptant des objectifs ambitieux chiffrés en matière de réductions des émissions en valeur absolue pour l’ensemble de l’économie et qu’il importe que les pays en développement renforcent au fil du temps leurs actions d’atténuation diversifiées dans le cadre du développement durable, notamment en s’orientant progressivement vers des objectifs chiffrés de réduction ou de limitation des émissions pour l’ensemble de l’économie, en fonction de leurs situations nationales, si besoin à l’aide d’incitations et de soutiens. » Heu…. j’ai rien compris. Cette phrase compte 90 mots et 630 caractères, pas une seule virgule. Ils devaient être fatigués. Décalage horaire machin-toussa. Numéro 6 donc : « La France et la Chine rappellent l’importance de démontrer, à travers l’accord de Paris, l’importance politique égale de l’atténuation et de l’adaptation au changement climatique. Les deux Parties soulignent la nécessité que l’accord de Paris contribue à renforcer efficacement les capacités d’adaptation. » Ben oui les gars, faut qu’on lutte contre le réchauffement. C’est bien de lutter contre le réchauffement surtout si cela permet d’augmenter les zimpôts que l’on taxe à nous autres, les pauvres gueux. D’ailleurs pour lutter contre le réchauffement alors que l’on est incapable de lutter contre la pollution ou de décider une mesure de circulation alternée, je pense qu’il faudrait taxer l’air que chacune et chacun de vous respire. Ce texte donc dont je vous indique en fin d’article le lien vers le site de l’Élysée n’évoque que des vœux pieux. Cette vacuité se poursuit pendant les 21 points… mon Dieu que c’est long! Le problème n’est pas que mamamouchi veuille en faire 3 tonnes, le problème c’est que personne n’ose dire la vérité sur ces fumisteries et lorsqu’on les dit ! Pan, la sanction tombe. « C’est fabuleusement bien » ! Et vous n’avez pas le droit de dire autre chose, sinon, vous êtes un « minable » C’est fabuleusement bien, voilà ce qu’a dit énamouré l’autre intervenant répétant le mantra gouvernemental. Pourtant il n’y a rien. Strictement rien. J’aurais été le premier à applaudir et dire c’est une bonne chose que la Chine aille sur le chemin du développement durable… mais ce n’est objectivement pas le cas. Enfin il faut aussi dire que le réchauffement et le CO² c’est important mais ce qui tue aujourd’hui c’est la pollution… pas le CO². Ce qui tue c’est les particules fines. Pas le CO². Ce qui tue c’est les moteurs diesel… pas le CO². Ce qui tue c’est les pesticides… pas le CO². Le réchauffement climatique est devenu un dogme religieux utilisé au détriment même de notre environnement ! « Et pourtant elle tourne »…. alors peut-on douter sur le sujet du réchauffement climatique sans être immédiatement considéré comme un terroriste ? Comprendre ce qu’il se passe pour trouver les bonnes mesures en ayant posé le bon diagnostic me semble une bonne chose. Prendre soin de notre « maison commune », prendre soin de notre environnement me semble frappé au coin du bon sens. Chacun dans nos maisons, avec nos jardins, dans nos forêts nous devons effectivement prendre soin de la faune, de la flore, de la diversité et protéger le vivant au sens large. Nous sommes une composante de l’écosystème et nous ne serions rien sans l’écosystème. Mais tout cela c’est un sujet global et parler du réchauffement c’est globalement un excellent moyen pour ne pas parler de l’ensemble de toutes les industries polluantes mais point trop « réchauffantes » ! Notre pauvre Verdier ancien présentateur de la météo sur France télévision en sait quelque chose. Peu importe si ce qu’il dit est vrai ou faux. Ce n’est même plus le problème. Le souci c’est qu’il est impossible d’avoir des débats d’idées. Nous sommes dans les incantations, dans les dogmes, dans la stérilisation de toute pensée critique. Il a donc été « excommunié » parce qu’il a osé toucher à un tabou. Encore une fois, il ne s’agit pas de nier un phénomène mais de comprendre un phénomène. Si la terre se réchauffe, la planète Mars aussi. Jusqu’à preuve du contraire ce n’est pas le CO² des pets de vaches qui augmente la température martienne. Alors quelle pourrait-être la conjonction de facteurs aboutissant à un réchauffement climatique ? Jamais gouvernement socialiste n’a été aussi peu écolo ! Alors que tout le monde veut présenter Hollande comme le plus vert des verts des présidents, jamais bilan écologique n’a été aussi catastrophique. Notre Dame des Landes…, c’est vrai que les avions ça pollue pas; augmentation des normes d’émission lors des tests suite à l’affaire Volkswagen (oui, oui vous avez bien lu), Écotaxe abandonnée en rase campagne (tant mieux, car il y avait mieux à faire) ou encore barrage en construction et ZAD (zones à défendre) ont marqué ce quinquennat. Hollande n’en a que faire de l’écologie… Mais 2017 se profile et il faut se refaire une virginité écologiste pour reprendre l’électorat vert perdu. Pathétique. Comment faire ? Cop21, 21 engagements pris avec les Chinois… il y a des jours, nous sommes vraiment pris pour des cons. Ce soir je ne suis pas Charlie (puisque dire la vérité est interdit), mais nous sommes tous des « lucettes » !! Préparez-vous, il est déjà trop tard ! Charles Sannat |4 novembre 2015
fake
L’Égypte accueillera la prochaine Cop C’était au tour de l’Afrique d’accueillir la prochaine conférence des Nations unies sur le changement climatique. L’Égypte du président al-Sissi était la seule candidate. Elle propose la cité balnéaire de Charm el-Cheikh. Dans ces sommets tournants pour le climat, il revenait à l’Afrique d’organiser la prochaine Cop, la 27e, dans un an. Seul pays en lice, l’Égypte avait annoncé sa candidature dès le 2 novembre, dans le discours d’ouverture du président Abdel Fattah al-Sissi. La brochure présentée par la ministre de l’Environnement, Yasmine Fouad, précise le lieu : Charm el-Cheikh. Après les pluies froides de Glasgow, vive la douceur de la station balnéaire du Sinaï ? De loin, et au vu des 100 000 personnes qui se massent dans les files d’attente de la Cop26, la cité égyptienne paraît un peu sous-dimensionnée pour l’événement. Mais la ministre assure que la ville a déjà accueilli des sommets internationaux, dont la Cop14 de la biodiversité en 2018 ». Cinq ans après la Cop de Marrakech À Glasgow, des activistes maison comme Ahmed Fathy, de la Fondation Yle, se montraient impatients, la semaine dernière. Ce sera à Charm el-Cheikh, c’est sûr, pas besoin d’attendre la réponse officielle des Nations unies », assurait le militant, en montrant des photos de la récente initiative dédiée au vélo : Cycling for climate justice, au Caire, la capitale. Cinq ans après la Cop de Marrakech, Ahmed a aussi hâte de montrer les actions de l’Alliance panafricaine pour la justice climatique, un réseau de plus de mille organisations dans quarante-huit pays, avec des figures de proue comme l’Ougandaise Vanessa Nakate ou le Kényan Mithika Mwenda. L’Égypte fera tout pour unifier l’Afrique dans un futur résilient », insiste aussi la ministre Yasmine Fouad. La Cop27 sera sans doute l’occasion de mieux faire vivre le Pacte de Marrakech, une sorte de plateforme qui cherche à relier les acteurs non-étatiques, comme les collectivités ou la société civile active avec les gouvernements nationaux, ces derniers étant parfois moins-disants, ou moins inventifs sur les solutions et les actions climatiques. Ainsi, le pays d’al-Sissi devra revoir, avant sa Cop, ses actuels engagements climatiques déposés à la Convention climat de l’Onu : une belle déclaration d’intention très peu chiffrée.
true
Corée du Sud, Pologne, Singapour, Arabie Saoudite, Maroc, Suisse ou Brésil, la liste des échecs du meilleur avion de combat de sa génération ressemble à la longue litanie de défaites commerciales successives et parfois cinglantes. Pourtant, il existe des raisons d’espérer et, chez EchoRadar, nous sommes convaincus que l’appareil polyvalent et multi-rôles de Dassault-Aviation va bientôt engranger des contrats mérités. Cet article présente une dizaine de raisons sérieuses mais il en existe évidemment d’autres. Une rédaction collective à laquelle vous êtes conviés ! Raison 1 – Il est combat-proven (Afghanistan, Libye, Mali et Irak) Si son engagement en Afghanistan à partir de 2004 s’est fait discret pour ne pas dire modeste, l’ouverture de l’opération Harmattan au dessus du ciel de la Libye au matin du 19 mars 2011 a eu une toute autre saveur. Si le Rafale est d’abord utilisé lors de missions de reconnaissance, d’interdiction et de supériorité aérienne, il se distingue notamment pour ses frappes au sol et à distance, très précises grâce à l’AASM, puis dans la profondeur grâce au premier tir de guerre du missile Scalp. Polyvalence, endurance et puissance sont particulièrement remarquées. Tant par les troupes loyalistes au sol que par nos alliés mais surtout nos clients potentiels ! La manœuvre n’étant pas dépourvue d’arrières-pensées politiques et économiques plutôt habiles dans ce cas. Depuis quelques années, le Rafale est mis à contribution pour des missions de police du ciel au profit de l’OTAN et notamment les pays Baltes. Son engagement récent au Mali a conforté le choix de l’appareil capable d’opérer à partir de zones climatiques tempérées vers des zones plus froides ou, à contrario, extrêmement chaudes (Mali, EAU). Une qualité de plus loin d’être secondaire pour les opérations actuelles en Irak contre le groupe terroriste Daesh. Raison 2 – Parce qu’il n’y a pas d’autre aéronef de nouvelle génération en vue avant longtemps Il faudra bien vendre celui-ci avant d’être capable d’en vendre un autre plus perfectionné. Question d’investissement en R&D, d’ouverture et de mise à niveau des lignes de production. D’où la nécessité si besoin est de le vendre à perte au début puis de se rattraper ensuite sur les contrats de maintenance et des services/produits annexes : un client satisfait reviendra plus favorablement vers le dernier fabricant plutôt que de risquer l’aventure avec un autre. Si le Rafale a pu se développer c’est aussi grâce au succès commercial des Mirage (en sus de l’expérience technique acquise au fil de leur élaboration, leur construction puis de leurs versions successives). Le succès nourrit le succès, d’où la nécessité de persévérer. Raison 3 – C’est le meilleur avion de génération 4,5/4,5+ Le Rafale est tout simplement le seul avion abouti de génération intermédiaire, tendant même depuis la version AESA RBE2 de son radar vers la 5ème génération. Alors que le PAK-FA 50 russe, le F-35 américain ou les J-20 et J-31 chinois vont encore nécessiter plusieurs années de développement avant d’être déclarés opérationnels, le Rafale est sur plusieurs théâtres d’opération depuis plus d’une décennie. Système d’autodéfense Spectra, interface homme machine très poussée, optronique et armement de pointe, semi-furtivité, puissance et endurance le rendent véritablement sans adversaire à sa taille. Même le F-22, considéré comme un avion de 5ème génération, opérationnel pourtant depuis 2003 ne vient d’être utilisé en opération de guerre au-dessus de la Syrie qu’en septembre dernier. Avec le Rafale, il s’est de plus trouvé un adversaire à sa taille lors de combats air-air simulés. Raison 4 – Parce qu’on va vendre le Mistral à la Russie et donc prouver notre indépendance stratégique envers les Américains Finalement, malgré toutes les maladresses des autorités, la France va transmettre le Vladivostok à la Russie (oui, ce n’est plus le Mistral mais le Vladivostok puisqu’il a été construit partiellement par les Russes, payé entièrement par eux et qu’ils ont amariné leurs marins). Paris attend la première occasion pour se débarrasser de ce qui est devenu, par sa faute, un boulet diplomatique. Mais du coup, en honorant le contrat, elle prouvera son “indépendance” et sa capacité à tenir les contrats d’armement malgré toutes les pressions. (et là, pour le coup, il y en a eu). Tous ceux qui veulent de la technologie occidentale mais non américaine seront rassurés et achèteront donc les Rafale. Raison 5 – Les concurrents européens sont… moins bien Outre qu’il n’a vu les zones de combats que de loin ou sans véritable opposition, l’Eurofighter est d’une qualité qui laisse parfois à désirer. L’exemple récent de ses mésaventures, des trous mal ébavurés à l’arrière du fuselage, rend cet avion encore un peu moins attrayant commercialement. Cette coproduction de pays européens (Royaume-Uni, Espagne, Allemagne, Italie) pourrait mourir de sa belle mort (arrêt de production) en 2018, histoire aussi d’arrêter les frais (plus cher que le Rafale). Le Gripen n’a guère plus vu les zones de combats à part des missions de reconnaissance en Libye en 2011. C’est un avion de combat moderne et peu cher malgré de petites séries, avec une véritable polyvalence mais des défauts importants en termes de performances, surclassées par le Rafale. L’Eurofighter s’avère donc moins polyvalent et le Gripen (NG) moins performant. Raison 6 – Choisir le Rafale, c’est choisir la France Pour les pays qui n’ont pas renoncé à la haute technologie en termes d’aviation, les produits américains offrent l’avantage d’être bon marchés (à l’achat du moins) et de bénéficier de la technologie (au moins en partie) américaine. Néanmoins, le revers de la médaille est de dépendre justement des États-Unis pour sa défense. Les matériels vendus par la France ne sont pas qu’un simple accord commercial mais sont aussi un accord politique et un lien de défense. Le Rafale étant un produit uniquement national, il est aussi le moyen de disposer d’un lien fort avec une autre nation que les États-Unis, cette solution n’étant pas exclusive d’accords avec le “grand frère” américain. Choisir la France, puissance nucléaire dont les armées sont en permanence engagées en opérations, est un bon moyen de diversifier ses soutiens ! Raison 7 – C’est un véritable chasseur polyvalent et multi-rôles À l’origine, le Rafale a été conçu pour accomplir toutes les missions de l’aviation de combat : interception et combat air-air, appui au sol, frappes dans la profondeur, attaque à la mer avec des armements air-surface, reconnaissance tactique et stratégique en temps réel, ravitaillement en vol d’un Rafale à un autre, dissuasion nucléaire. Cette diversification lui permet concrètement de décoller depuis une base terrestre comme depuis un porte-avions, de transporter de l’armement nucléaire ou des missiles de combat et de détecter des cibles lointaines grâce notamment à son radar tout en défilant au dessus des Champs-Élysées pendant le 14 juillet ! La polyvalence du Rafale est d’autant plus remarquable qu’elle fait l’objet d’une amélioration continue afin d’en faire de façon permanente un avion à la pointe de toutes les innovations et technologies. Le Rafale a réussi avec succès, par exemple, début 2014 ses vols d’essai en transportant à la fois des missiles air-sol, des missiles air-air, d’autres missiles longue portée et 3 réservoirs de 2000 litres. Sa capacité à être multi-rôles représente son véritable avantage concurrentiel car il permet de répondre aux besoins de chaque pays qui veulent compter, à coûts maîtrisés, sur un outil opérationnel et polyvalent susceptible de remplir toutes les missions plus efficacement, en mobilisant moins de moyens. Raison 8 – C’est l’un des rares avions de combat conçu pour une équation budgétaire contrainte Le Rafale est le seul avion de combat moderne pensé dans l’optique d’une équation budgétaire contrainte, pour ne pas dire réaliste. Premièrement, puisque le système d’arme prime sur la cellule, il a été pensé dans le cadre d’un très large spectre de missions. Deuxièmement, l’avion est conçu dans une optique aéronavale contrairement à presque toute la concurrence (hors F-35 et chasseurs de l’aéronavale comme le F-18). Troisièmement, il est développé avec une approche réaliste des coûts à tel point qu’il est bien devant la concurrence en termes du coût à l’heure de vol. Les choix opérés, notamment sur les évolutions du réacteur M88, confirment cette approche qui répond à des forces armées déçues par la dérive des coûts des systèmes d’armes hérités de la Guerre froide. Mais, quatrième et dernièrement, qu’est-ce qui empêche que le Rafale se succède à lui-même dans le cadre d’une mise à jour perpétuelle ? Raison 9 – Dassault et l’État français ont appris de leurs erreurs successives S’il est vrai que le Rafale a subi, jusqu’à présent échec sur échec, les fiascos successifs n’en ont pas moins été utiles à l’avionneur et à l’État Français qui ont décidé de modifier leur approche envers les clients potentiels. C’est surtout le lamentable fiasco de 2007 au Maroc qui va servir d’électrochoc. Négocié de gré à gré avec les autorités chérifiennes qui souhaitent 24 appareils, Dassault va en proposer 18. Si le ministère de la Défense ne ménage pas sa peine, Bercy traîne des pieds puisqu’un montage financier complexe assurant l’ensemble des prêts est nécessaire. La direction générale de l’armement (DGA) vient donner le coup de grâce en ajoutant à la liste des courses des frégates multimissions FREMM et des hélicoptères EC-725 Caracal ! Le Maroc dispose ainsi de deux offres différentes et ce sont les Américains et leurs F-16 qui raflent ce qui aurait dû être le premier contrat export du Rafale. Depuis, une structure de coordination a été mise en place sous l’égide du ministère de la Défense afin de ne parler que d’une seule voix et, mieux, de mettre en place les conditions du succès. Une approche qui de l’Inde au Qatar en passant par la Belgique pourrait se révéler prochainement gagnante ! Raison 10 – C’est un bel oiseau où le sourire éclatant du pilote se reflète dans la verrière Les lignes épurées et tendues de cet appareil de combat sont le fruit de complexes travaux sur la furtivité. Il n’en demeure pas moins, qu’à EchoRadar, nous pouvons imaginer sans peine un Tom Cruise un peu vieillissant aux commandes d’un Rafale dans le prochain Top Gun ! Ah ! Si Hollywood se rebellait le temps d’un film.
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François Gervais est professeur émérite de l’université François Rabelais de Tours, physicien, examinateur du rapport AR5 du GIEC entre 2011 et 2012 et spécialiste de la science des matériaux. Il a à son actif 273 publications, dont 5 livres et 226 articles parus dans des revues à comité de lecture. Ses travaux sont connus pour s’opposer à la « conception univoque et réductrice qui fait du gaz carbonique le responsable de tous les maux ». Une conférence donnée le 13 décembre 2018 pour Solidarité & Progrès. LE COMMENTAIRE DE FRANCE FREXIT L’utilisation du levier climatique vise bien évidemment un agenda précis développé dans les grands cénacles discrets élitistes, avec pour objectif le contrôle du monde. La doxa catrastrophiste officielle vise en effet plusieurs objectifs : instiller la peur parmi les populations, instiller la culpabilité et instiller les taxations à des niveaux maximums, afin de contrôler les masses et de récupérer et concentrer un maximum de la richesse produite annuellement. Avec au but du compte NEOM, la géoingénierie, l’antéchrist représenté par l’IA, l’intelligence artificielle et l’avènement du Nouvel Ordre Mondial, une Société pyramidale néo-esclavagiste. Autant de notions honnies par les zélateurs du Système et sur lesquelles nous aurons l’occasion de revenir ultérieurement.
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(Depuis Cancun, au Mexique) La Bolivie joue-t-elle les trouble-fêtes ? Vu du « Moon Palace », hôtel de luxe où se tient la conférence sur le climat des Nations unies à Cancun jusqu’à samedi 11 décembre, sans doute : la délégation bolivienne s’est retirée vendredi des groupes de discussion mis en place par la présidence mexicaine afin de faire progresser la négociation. Et sa vive contestation d’un possible abandon du Protocole de Kyoto pourrait menacer la conclusion de l’accord qui se dessine depuis quelques jours. Mais vu du centre sportif Jacinto Canek, au centre ville de Cancun, loin des hôtels où s’agglomèrent les touristes américains, il en va tout autrement : étaient ici réunis, jeudi 9 décembre, plus de mille paysans et indigènes mexicains et d’autres pays d’Amérique latine, ainsi que nombre de délégations de la société civile d’Europe et d’Amérique. Et au milieu des chants, du mouvement des drapeaux, des slogans repris avec force et de bon cœur, la Bolivie apparaît comme un Etat qui porte les aspirations et la colère populaires. Quand le président Evo Morales arrive, d’ailleurs, il doit d’abord écouter sagement, pendant plus d’une heure, les interventions de délégués de nombreux Etats et associations. Ce n’est qu’ensuite qu’il peut expliquer sa position : « Les pays capitalistes veulent marchandiser la nature pour générer plus de ressources économiques. Mais ce n’est pas avec l’argent que nous allons abaisser la température de la planète ! » La ruade bolivienne n’est cependant pas improvisée. Depuis qu’Evo Morales, un leader paysan et indigène, est devenu président de la République d’un des Etats les plus pauvres d’Amérique latine, il a développé une politique extérieure largement axée sur des positions environnementales originales. Il défend « les droits de la Terre-Mère », ou Pachamama, le terme employé dans les cultures andines, et demande aux Nations unies de les reconnaître, au même titre que les droits de l’homme. Il dénonce avec constance le capitalisme comme la cause du changement climatique. Il a organisé en avril 2010 un "sommet des peuples" à Cochamba, dans son pays. Et avec les autres pays de l’Alba (une association d’Etats unissant notamment la Bolivie, le Venezuela, l’Equateur et Cuba), il a empêché que l’accord de Copenhague soit pleinement reconnu, en décembre 2009. Cela surprend l’univers policé de la négociation climatique, mais Evo Morales pose le problème sous une forme radicale : « Il n’y a que deux solutions, a-t-il expliqué en conférence de presse jeudi : soit le capitalisme meurt, soit la Terre mère trépasse. » Petit Etat, la Bolivie n’en a pas moins une voix à la table de la communauté internationale. Elle est en passe de devenir le porte-parole d’un mouvement environnemental qui se réorganise sous l’étendard de la « justice climatique », alliant la question écologique à la question sociale. Mais il est peu probable qu’elle bloque vraiment l’accord qui se dessinait jeudi à Cancun. Ses amis, les autres Etats de l’Alba, participent activement aux négociations, et accepteront le compromis sur la question clé, celle de la prolongation du protocole de Kyoto, si l’on trouve une formulation acceptable : « Morales a lancé un appel à la conciliation et au compromis lors de son discours en plénière », relève Claudia Salerna, qui dirige la délégation venezuelienne, très proche des Boliviens. Et chez les grandes ONG environnementales, on juge que la Bolivie joue un rôle positif : « La Bolivie insiste depuis deux ans avec constance pour que les plus pauvres et les plus faibles aient une voix au chapitre », note Yolanda Kakabadse, directrice du WWF International. En fait, juge Karine Gavand, de Greenpeace, « la Bolivie est isolée dans son attitude de refus des discussions par petits groupes, et il est peu probable qu’elle bloque tout le processus. Nous sommes plus inquiets de l’attitude de la Russie ou du Japon, qui refusent pour l’instant tout accommodement sur le protocole de Kyoto. » En effet, la Russie a annoncé jeudi qu’elle ne signerait pas une nouvelle période d’engagement du protocole de Kyoto, suivant la position du Japon, exprimée au début de la conférence. C’est autour de cette question que va se jouer la conférence de Cancun : et ici, la Bolivie ne sera pas seule pour dénoncer le refus des Etats anciennement industrialisés de prolonger le protocole de Kyoto. Non seulement les pays de l’Alba mais une large partie du groupe des pays en développement, le G77, dénoncent l’attitude du Japon et de la Russie. 📨 Ne passez plus à côté des infos de l'écologie
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43° au Canada, 47° en Sibérie… Des records de chaleur en cascade : pourquoi c’est alarmant Aux États-Unis, en Sibérie, dans le Caucase… Un peu partout dans l’hémisphère Nord, des records de chaleur tombent. Les climatologues redoutent des réactions en chaîne, comme la libération de davantage de gaz à effet de serre avec le dégel des sols arctiques. Trois mots pour décrire le temps du week-end prochain : très très chaud. Alors que le sud-ouest des États-Unis commence à peine à respirer, le Service américain météorologique a publié, jeudi 24 juin, un bulletin alarmant pour le nord-ouest : une vague de chaleur déjà qualifiée d’historique va s’installer pour quelques jours, avec des températures supérieures à 40 °C à Seattle et à Portland. Environnement Canada a lancé la même alerte, en Colombie-Britannique, avec 43 °C attendus à Vancouver. Tous les services de santé sont mobilisés dans cette région réputée pour ses conditions météo tempérées, voire bretonnes, où peu de logements sont équipés de climatiseurs. « Retombées climatiques cataclysmiques » Sommes-nous à l’aube de retombées climatiques cataclysmiques dont parlera le prochain rapport du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) et dont de larges extraits ont fuité mercredi via l’AFP ? (Agence France Presse) Il ne fait aucun doute, pour le climatologue Michael Wehner, du laboratoire national Lawrence-Berkeley en Californie, que ces vagues de chaleur interviennent sous l’influence du réchauffement climatique. Et celui-ci résulte de la combustion d’énergies fossiles engendrée par l’activité humaine. Selon lui, aux États-Unis, les canicules sont déjà plus chaudes d’un degré. Si l’on ne fait rien d’ici à 2080, elles le seront de trois degrés. La vallée centrale agricole californienne connaîtra les mêmes températures que la Vallée de la mort, en été. On ne pourra plus y cultiver la terre. Pour l’instant, elle produit un quart de la nourriture des États-Unis. Augmentation exponentielle des feux Le climatologue redoute aussi une augmentation exponentielle des feux, excités par une végétation extrêmement sèche. Le service américain des incendies surveille cinquante foyers en cours ; c’est beaucoup pour un mois de juin. En Californie, mais pas seulement. Au Colorado, ils prennent désormais dans les forêts subalpines des Rocheuses, pourtant plus humides, selon une étude validée par le chercheur Michael E.Mann, grand vulgarisateur des sciences climatiques. Le Muddy Slide Fire fait rage près de Denver. Déjà 2 000 ha brûlés. Ces feux sont surveillés par les scientifiques qui travaillent sur les points de bascule : un phénomène climatique abrupt en entraîne un autre. Ainsi à l’autre bout du globe, la Sibérie inquiète avec ses 47,7 °C enregistrés, lundi, en Yakoutie. Les canicules, qui se répètent aussi au-delà du Cercle polaire arctique ces dernières années, provoquent des incendies incontrôlables dans ces immenses territoires. Ceux de 2020 avaient rejeté environ 59 mégatonnes de CO2 dans l’atmosphère, soit les émissions annuelles du Portugal. Ce qui aggrave une concentration de CO2 déjà saturée. Les températures élevées contribuent aussi au dégel du pergélisol, ces terres habituellement gelées du grand nord, ce qui libère le carbone (CO2 et méthane) accumulé depuis des milliers d’années. En 2019, l’Administration américaine des océans et de l’atmosphère (Noaa) estimait que le dégel du pergélisol arctique pourrait libérer dans l’atmosphère de 300 à 600 millions de tonnes de carbone net par an. Ces observations montrent que le dérèglement climatique n’est pas uniquement le problème de nos petits-enfants, insiste le chercheur Michael Wehner. Nous sommes déjà en plein dedans.
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Par Florent Belon. De Charybde… Depuis de nombreuses années notre droit, en particulier la fiscalité, est en pleine dérive kafkaïenne. Ces dernières années ont vu des tombereaux de lois longues et complexes, nécessitant un nombre encore plus important de décrets et arrêtés parfois non parus après une décennie (par exemple les décrets relatifs aux sociétés de participations financières de professions libérales (SPFPL), que le Conseil d’État a utilement jugé comme non nécessaires à l’application de la loi) et souvent des commentaires administratifs. Ces derniers sont indispensables aux praticiens car le diable est dans les détails. Bien souvent une disposition légale doit s’insérer dans un maquis de dispositions existantes, de dispositifs transitoires et dérogatoires. Mais ces commentaires sont eux aussi publiés avec retard : parfois trois ans comme pour le la réduction d’impôt dite « Malraux » votée fin 2008 et commentée pour la première fois en septembre 2012 avec un complément en juillet 2013, sans qu’aucun changement législatif ne soit intervenu entre ces deux commentaires ; ou plus de huit mois concernant la taxe sur les plus-values immobilières des particuliers de plus de 50.000 euros commentée en août 2013 alors que les notaires devaient retenir l’impôt dès le 1er janvier 2013, ou incomplets ou pas publiés du tout (ce qui est le cas aujourd’hui à propos d’un sujet aussi large et quotidien que les plus-values mobilières des particuliers… qui devrait faire l’objet de changements rétroactifs contenus dans la future loi de finances pour 2014… tout un programme). BFM avait évalué que lors du quinquennat de Nicolas Sarkozy, une mesure fiscale avait été adoptée en moyenne tous les 10 jours. Bien entendu il s’agissait souvent de mesures très techniques, mais avec pour résultat des augmentations d’impôts par « pointillisme législatif ». Dans ces conditions, l’administration est perdue. Mais qu’importe, pourrait-on dire, car c’est bien le contribuable et ses conseils qui doivent prendre des décisions et subir cette instabilité et les interprétations administratives parfois illégales (voir les commentaires administratifs rendus en mi-juin 2013 au sujet du plafonnement de l’ISF). … en Scylla On pense à chaque fois que l’on a touché le fond… mais il n’y a aucune limite à la médiocrité et à la rage taxatoire. Je reviens sur l’épisode récent à propos des plus-values immobilières des particuliers. Cette épisode est digne d’un revival des Charlots, grand héritage culturel français que la TNT remet à l’honneur, ou, pour rester sur la TNT, d’un épisode des « anges de la téléréalité 4 : Club Bercy » ou de « les ch’tis au Minefi ». François Hollande a annoncé lors de l’émission télévisée Capital sur la chaîne M6, diffusée le dimanche 16 juin 2013, des mesures en matière de plus-values immobilières des particuliers afin de « redynamiser le marché immobilier ». Bien sûr, rien de fondamental (en matière d’urbanisme la loi Duflot promet la stérilisation du foncier et la densification urbaine, sans parler des dispositions anti-bailleurs, et la fiscalité sur les revenus fonciers est toujours plus dissuasive), mais du bricolage 100% garanti. Le Président avait seulement énoncé que : Résultat, on ne sait rien et tout le monde attend afin de ne pas passer à côté d’un éventuel cadeau fiscal (ce qui n’est pas le genre de la maison). Au lieu de redynamiser les opérations, cette annonce les paralyse. Alors que les capitaux sont le sang de l’économie, on assiste à une aggravation de la coagulation. Pressé de préciser les choses, Bernard Cazeneuve, remplaçant un Cahuzac très expérimenté en matière fiscale, répond le 18 juillet à une question d’un sénateur et publie dans la foulée un communiqué officiel. Ce communiqué, très bref, nous énonce que cela ne va pas être simple. L’exonération au bout de 22 ans ne concernera que l’impôt sur le revenu et le rythme d’abattement sera plus défavorable que celui en vigueur avant le 1er janvier 2004, période pendant laquelle l’exonération au titre de l’impôt sur le revenu et des prélèvements sociaux était acquise au bout de 22 ans. L’abattement exceptionnel ne concernerait pas les logements locatifs. Les mesures seraient contenues dans la loi de finances pour 2014, par définition adoptée en décembre 2013, mais les mesures s’appliqueraient aux cessions réalisées dès septembre. Une circulaire est publiée en date du 06 août. Celle-ci apporte de nombreuses précisions indispensables. Il est à noter que les logements locatifs ne sont plus écartés de l’abattement exceptionnel, contrairement à ce qu’annonçait le communiqué quinze jours plus tôt. En outre, l’abattement exceptionnel serait limité aux logements. Trois jours plus tard, un rectificatif est publié. Celui-ci ne limite plus l’abattement exceptionnel aux logements comme le faisait l’ancienne circulaire datant de plus de trois longs jours (les jours sous un mandat socialiste sont en effet très longs), l’ouvrant ainsi aux terrains non constructibles, bureaux, murs de commerce, murs industriels… On doit rappeler que les règles d’imposition relèvent de la loi, codifiée dans le Code général des impôts. On ne peut pas créer des règles fiscales sans passer par la loi, en principe une loi de finances. Une disposition fiscale peut être rétroactive, ce qui est dommageable mais valide en droit français avec de faibles réserves. La loi de finances pour 2013 en regorgeait et seulement quelques-unes ont été écartées par le Conseil Constitutionnel. Mais ces dispositions rétroactives sont appliquées après le vote de la loi (par exemple taxation en août/septembre 2013 des revenus 2012). Or l’impôt sur les plus-values immobilières des particuliers est depuis 2004 retenu à la source, dans la plupart des cas par le notaire. Par conséquent, le notaire va devoir appliquer des règles non encore votées. Néanmoins, le notaire et les vendeurs peuvent être rassurés. Les commentaires administratifs publiés au Bulletin officiel des finances publiques – impôts (BOFiP-impôts), comme c’est le cas de la circulaire, sont opposables à l’administration. Cela signifie que même si la loi n’est pas adoptée ou adoptée en des termes différents, l’administration ne pourra pas redresser un contribuable qui a fait une stricte application de la circulaire tant que cette dernière n’est pas modifiée (art. L.80 A du Livre des procédures fiscales). Reste que si la loi ne retenait pas une position aussi favorable que celle adoptée par la circulaire, la responsabilité du Ministre pourrait peut-être se voir engagée… Un cadeau ? Que ceux qui se réjouissent de l’assouplissement du régime fiscal des plus-values immobilières tempèrent leur sentiment. La prétendue future réforme des retraites, de l’assurance maladie et de la dépendance est annoncée comme principalement financée par une hausse des prélèvements sociaux qui risque d’annuler voire d’augmenter le poids des prélèvements appliqués lors de la cession de biens immobiliers dès le 1er janvier 2014. Moralité : depuis 2008 la règle d’or qui a été à chaque fois gagnante est « il vaut mieux payer l’impôt aujourd’hui plutôt que demain ». Dans un contexte où les règles ne cessent de se durcir, si l’on envisage une opération (vente, distribution de dividendes…), il est préférable soit de la réaliser immédiatement, soit de la reporter dans plusieurs années si l’on parie sur un changement de climat fiscal. Pour le reste, en matière fiscale, on ne peut que s’adapter aux règles existantes et nouvelles, tant que l’inquisition ne vous instruit pas un procès, ou partir.
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Par David Whitehouse du GWPF (Traduction d’un article publié le 15 janvier) Un article publié récemment sur ce site montrait qu’aucune évolution significatives des températures « globales » n’a été enregistrée depuis la COP21 de décembre 2015. Le texte ci-dessous est la traduction d’un article du GWPF (Global Warming Polycy Foundation) qui réagit aux communiqués de diverses agences (dont le UK Met Office, la NASA et la NOAA) classant l’année 2020 comme la 2ème année la plus chaude depuis le début des mesures. En s’appuyant sur les données fournies par la NOAA, l’auteur de l’article montre que les changements de température des 5 dernières années sont inférieurs au niveau d’incertitude des mesures. La plupart des institutions pourvoyeuses de données de température ont classé l’année 2020 comme la 2ème année la plus chaude depuis le début des mesures, même si elle est statistiquement identique à 2016. L’Agence météorologique japonaise l’a considérée comme la troisième année la plus chaude de l’ère moderne. Ce qui est en jeu en réalité, c’est la mauvaise interprétation des statistiques utilisées en vue d’étayer une opinion préconçue. Pour illustrer ce point de vue, il suffit simplement d’examiner les données de la NOAA qui montrent une anomalie de température pour 2020 de 0,98 +/- 0,15 ° C contre 1,00 +/- 0,15 ° C pour 2016 (année qui a connu le plus puissant El Niño jamais enregistré). La différence est insignifiante, d’autant que la précision de la moyenne est rapportée au millième de degré. Les données de la NOAA pour les années précédentes, font apparaître que depuis 2015 les variations d’une année sur l’autre se situent dans l’intervalle d’un écart type de la moyenne. Une interprétation simple mais non biaisée des données conduit à l’allégation suivante : il n’y a pas eu de réchauffement significatif depuis 5 ans. Cela est confirmé par les données de la NOAA, que l’on peut obtenir ici : Ce diagramme à barres, offert « gracieusement » par la NOAA, montre que la température mondiale n’a pas varié au cours des cinq dernières années. Ces résultats de la NOAA sont également confirmées par les données du Met Office . De plus, l’examen de la carte de la répartition géographique de la chaleur mondiale basée sur les données HadCRUT5 du UK Met Office (qui ont été publiées par la BBC), montre clairement que le réchauffement qui a été enregistré en 2020 n’était pas mondial mais régional, affectant principalement certaines parties de l’Arctique autour de la Sibérie. Cette manière d’examiner les données d’observation permet de relativiser quelques uns des commentaires qui ont été faits : « La chaleur exceptionnelle de 2020 se produit malgré un événement La Niña, qui produit un effet de refroidissement temporaire », a déclaré le Secrétaire général de l’OMM, le professeur Petteri Taalas. « Il est remarquable que les températures en 2020 aient été pratiquement égales à celles de 2016, alors que avons assisté à l’un des événements El Niño les plus puissants jamais enregistrés. C’est une indication claire que le signal mondial du changement climatique induit par l’homme est désormais aussi puissant que la force de la nature. » En fait, c’est tout le contraire dont il s’agit, comme je l’ai récemment indiqué dans cet article. Certains mois du début de l’année 2020 ont été affectés par les conditions d’El Niño, de façon très différente de ce que le Secrétaire général de l’OMM affirme. Il est vrai que 2016 aurait été plus frais sans l’El Niño et 2020 plus chaud sans La Niña. Cependant, comme je l’ai souligné dans mon récent article, l’effet El Niño s’est étalé sur plusieurs années, ce qui rend hasardeux l’hypothèse du forçage par les gaz à effet de serre. Il en est de même pour la déclaration à BBC News de Gavin Schmidt, directeur du Goddard Institute for Space Studies qui a déclaré : « Nous appuyons toujours plus fort sur le champignon du changement climatique. » Comment cette prétendue accélération peut-elle rendre compte du fait que l’augmentation du CO2 atmosphérique entre 2015-2019 n’a eu aucun effet sur les températures mondiales, pas plus d’ailleurs que la baisse de 7% des émissions mondiales de CO2 observée en 2020 ? La sujet des données de température moyenne annuelle mondiale est fascinant. Il peut être interprété de nombreuses manières différentes, selon que l’on examine les tendances à court ou à long terme en vue d’une meilleure compréhension d’un phénomène El Niño/La Niña en constante évolution.
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Alors que la COP26 sur le climat se tient à Glasgow, le spécialiste des relations internationales, du climat et des migrations, François Gemenne, revient dans cet entretien sur les enjeux des négociations climatiques. L'objectif de la COP26, qui se déroule à Glasgow du 31 octobre au 12 novembre est de concrétiser les engagements de l'Accord de Paris, en particulier, celui essentiel, de limiter le réchauffement à 2 °C. Cependant, le succès des négociations climatiques demeure incertain. Éléments d'explication avec François Gemenne. La concrétisation des engagements de l’Accord de Paris sera-t-elle le seul enjeu de la COP26 ? Non, ce n'est pas le seul enjeu, mais cela reste l'enjeu principal parce que nous sommes sur une trajectoire d'émissions qui nous mènerait vers 2,7 °C d'augmentation des températures si l'ensemble des gouvernements se conformaient à leurs engagements. Or, on sait d'expérience, et l'Histoire nous apprend, que les gouvernements ont tendance à ne pas respecter leurs engagements. Surtout si ces engagements sont pris de façon unilatérale sans aucune contrainte. Ce qui signifie concrètement quoi pour les négociations à venir ? Il y a donc un double enjeu. D'abord, il faut que les gouvernements revoient à la hausse leurs engagements de manière à ce que la somme des engagements nationaux corresponde à l'Accord de Paris. Et, ils doivent aussi trouver des moyens pour faire en sorte de respecter leurs engagements. C'est très compliqué car l'Accord de Paris n'est pas très contraignant sur les objectifs de réduction des émissions. Cela veut donc sans doute dire que les pays n'accepteront pas de se soumettre à la moindre contrainte. Même si le retour des États-Unis dans l'Accord de Paris marque une forme de leadership américain sur le sujet, ce n'est pas si simple. En effet, Joe Biden souhaite s'affirmer comme le nouveau leader de la coopération internationale sur le climat, pourtant les États-Unis, même sous administration démocrate se sont toujours montrés réticents à tout mécanisme contraignant. Et sur les volets financiers ? La question de l'adaptation, notamment du financement du fonds vert pour le climat, sera également un des grands enjeux des négociations. L'objectif était de mobiliser 100 milliards de dollars par an, là, on est autour de 80 milliards. On parviendra sans doute à trouver et à combler la différence durant la COP26. Encore peu connue du grand public, la question des pertes et préjudices (losses and damages) constituera un autre sujet important des discussions. Les mécanismes derrière les pertes et préjudices visent à compenser financièrement les pays subissant des impacts du changement climatique pour lesquels il n'y aurait pas de solution d'adaptation possible. On parle ici de la perte de territoire ou de culture. Cette revendication de justice climatique se révèle importante pour les pays du Sud, tandis que les pays du Nord renâclent à reconnaitre leurs responsabilités et encore plus à mettre la main au portefeuille. Le dernier enjeu important sera la question du charbon. On espère bien que cette COP mettra un coup d'arrêt définitif au charbon. La Chine a déjà annoncé en amont de la COP mettre fin à ses investissements dans le charbon hors de Chine. Une grande interrogation demeure : est-elle prête à y renoncer en Chine ? On attend de cette COP plusieurs grosses annonces sur le désengagement et le désinvestissement dans le charbon. Points de friction dans les négociations Le retour des États-Unis dans l'Accord de Paris a été salué, mais est-ce que cette COP et les ambitions climatiques ne risquent pas de devenir aussi un terrain d'affrontement entre la Chine et les États-Unis ? D'en pâtir ? Voire que cette confrontation devienne un facteur de blocage pour aboutir à un accord.... Effectivement, ce risque existe puisque les relations entre la Chine et les États-Unis sont tendues sur un certain nombre de dossiers. Jusqu'ici les questions climatiques ont été relativement épargnées par les tensions diplomatiques entre ces deux grandes puissances. Quelque part, le sommet virtuel USA-Chine d'avril 2021 a réussi à isoler les questions climatiques d'autres sujets de tensions internationales. Espérons qu'il en reste de même, toutefois, il est certain que le climat est devenu un enjeu majeur, on ne peut pas exclure que la négociation se trouve polluée par des tensions diplomatiques portant sur d'autres sujets. Que peuvent dire et porter la France et l’UE lors cette COP ? Quitter la vision strictement territoriale de leurs émissions sera un enjeu majeur pour la France et l'Union européenne. Aujourd'hui, l'UE et la France sont surtout concentrées sur la réduction de leurs propres émissions avec le souci d'apparaître à la COP comme le plus irréprochable possible. Elles ne sont pas assez concentrées sur le travail hors de leurs frontières avec d'autres pays afin de parvenir à réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre. En Europe, on reste encore trop dans la logique d'action au sein de ses frontières nationales et on peine à se projeter au-delà. L'Europe comme la France passent à côté d'un enjeu essentiel étant donné que d'ici 2030, l'Europe ne représentera plus que 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Ce qui veut dire qu'il faut dès aujourd'hui travailler sur la question des émissions importées qui représentent une part importante de l'empreinte carbone européenne. En France, les émissions importées représentent 40 % de l'empreinte carbone. Il faut également travailler davantage sur les questions d'accès à l'énergie. En effet, notre réflexion sur la technologie tourne uniquement sur les moyens de réduire nos propres émissions de gaz à effet de serre sans qu'on se préoccupe suffisamment de l'accès des pays émergeants et en développement à ces technologies. Pourtant, la lutte contre le réchauffement va aussi se jouer à Djakarta, Mexico ou au Caire... c'est-à-dire avec des pays avec lesquels nous ne travaillons pas assez. Parfois, je suis inquiet de voir que l'Union européenne est touchée par une sorte de péché d'orgueil en imaginant qu'elle va être l'exemple à suivre, « le phare dans la nuit », et que son comportement exemplaire va ensuite guider tous les autres pays à sa suite. L'Europe n'est plus le centre du monde et les gens ne la regardent plus comme un modèle à suivre. Par contre, l'Union européenne dispose encore de la capacité de travailler avec les autres pays et de déployer son ambition climatique. L'enjeu pour la France comme l'Union sera désormais de déployer l'action climatique hors de leurs frontières. Le scénario d’une COP « à la Copenhague » est-il possible ? c’est-à-dire qui suscite beaucoup d’espoir pour finalement déboucher sur un consensus manquant d’ambition… Oui, c'est une possibilité. La COP26 de Glasgow est très attendue en raison de son report dû à la pandémie et aussi car les COP24 et 25 ont été des échecs. Il ne pouvait pas en être autrement puisque l'ancien président américain Donald Trump, le président brésilien Jair Bolsonaro et le Premier ministre australien Scott Morrison avaient décidé de saboter la négociation. Désormais, grâce à la dynamique impulsée par Joe Biden et les États-Unis, on est dans une autre phase. De plus, cette COP vient après la publication du premier volume du 6e rapport du Giec, elle est cruciale car il faut revoir à la hausse les efforts de réduction des gaz à effet de serre. Effectivement, il y a beaucoup d'espoir et les planètes semblent alignées pour cette COP, mais rien ne garantit son succès. L'échec reste une possibilité. Après deux années marquées par les événements climatiques extrêmes, alors qu’on sait désormais qu’il ne sera plus possible d’empêcher le réchauffement climatique et ses conséquences, la question de l’adaptation se pose. Est-ce que la question des futurs réfugiés climatiques et de leur statut peut revenir sur la table lors de cette COP ? On en parle comme on en parle à toutes les COP. La COP21 à Paris a créé une task force, un groupe de travail, qui doit formuler des recommandations en matière de protection des droits de celles et ceux qui sont déplacés pour des raisons climatiques. Il va poursuivre son travail. Ce ne sera pas le sujet principal de la COP et j'ai envie de dire que ce n'est pas un sujet qui doit se traiter dans le cadre des négociations sur le climat. Le sujet a été abordé dans le cadre du Pacte mondial sur les migrations approuvé à Marrakech à la fin de l'année 2018 et qui est resté lettre morte. Il faut déborder du cadre des négociations sur le climat afin de travailler sur la protection des déplacés climatiques. Les attentes envers les pays du G20 ne sont-elles pas trop hautes ? Ne tendent-elles pas à masquer le rôle et les efforts des nouveaux pays industrialisés… Oui, mais dans le même temps, les pays du G20 portent une responsabilité historique considérable. Bien sûr, les pays émergents doivent faire partie de la solution. Mais les pays du G20 n'ont aucune légitimité ni aucun droit à leur dire comment se développer. La logique n'est pas d'imposer quoi que ce soit aux autres, mais de travailler en commun. La responsabilité des pays du G20 est de voir comment ils peuvent travailler avec ces pays émergents pour qu'ils ne suivent pas la même trajectoire de développement carboné. Les pays du G20 peuvent monter que c'est dans l'intérêt de tous, y compris les pays émergents mais pour ça il faut faciliter l'accès aux technologies et aux financements. Que pensez-vous des recours en justice au niveau national, comme l’Affaire du siècle en France, afin de contraindre les États à respecter leurs engagements internationaux en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre ? Au-delà des implications juridiques, ce sont surtout des exercices importants de communication qui permettent de rappeler au grand public que les États ne respectent pas les engagements qu'ils ont eux-mêmes pris. D'une certaine manière, le respect ou non de ces engagements pose des questions de droits et aussi, de libertés des générations futures. L'un des plus beaux arrêts en matière de justice climatique a été rendu en avril dernier par la Cour Constitutionnelle allemande qui enjoignait l'État allemand à en faire davantage afin de protéger les droits et libertés des générations futures. Je pense donc que c'est utile pour rappeler ces principes fondamentaux, par contre, malheureusement, je reste assez pessimiste sur le fait que des décisions de justice puissent réellement infléchir la courbe d'émission de différents États. Est-ce que la COP26 sur le climat peut apporter quelque chose aux futures négociations internationales sur la biodiversité qui sont en cours dans le cadre de la COP15 de la CBD (Convention sur la diversité biologique des Nations unies) ? Certainement, désormais nous savons très bien que les sujets climat et biodiversité sont liés. Mais, les régimes de gouvernance internationale des deux sujets sont aujourd'hui très différents et trop séparés. Je regrette que les deux COP n'aient pas plus été liées l'une à l'autre. Or, se rapprocher, c'est pourtant ce que le Giec (pour le climat) et l'IPBES (pour la biodiversité), les deux groupes d'experts internationaux sur ces sujets, ont fait en publiant un premier rapport commun. Il serait logique de mêler les deux approches dans la gouvernance car sur des sujets comme l'agriculture ou la déforestation, les liens sont tout à fait évidents. Propos recueillis par Julien Leprovost
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Ce matin, à Paris, une vingtaine de militantes et militants de Greenpeace France ont fait irruption devant la résidence de l’ambassadeur du Brésil (5 rue de l’Amiral d’Estaing – 16ème) pour perturber une rencontre entre le ministre de l’Environnement brésilien, Ricardo Salles, et des dirigeant·es de grandes entreprises françaises, dont Total. © Jérémie Jung / Greenpeace Photos et vidéos mises en ligne au fur et à mesure et téléchargeables ici : https://media.greenpeace.fr/995 « Nous assistons aujourd’hui à une contre-attaque du gouvernement brésilien qui tente d’apaiser les tensions qu’ont soulevées, à juste titre, les incendies en Amazonie. En envoyant son Ministre de l’Environnement en tournée à la rencontre des grandes entreprises, Jair Bolsonaro tente de préserver les relations commerciales de son pays et de redorer l’image du gouvernement brésilien mais il ne dupe personne » exprime Suzanne Dalle, experte agriculture pour Greenpeace France. Les militantes et militants de Greenpeace ont déployé une banderole rappelant explicitement la responsabilité du gouvernement brésilien dans la déforestation avec le message « Bolsonaro – Amazon killer ». Celle-ci était accompagnée de pancartes fustigeant également la complicité du gouvernement français et des entreprises comme Total, qui a toujours la volonté de développer davantage de projets destructeurs au Brésil. Les militantes et militants ont envoyé une centaine d’alarmes sonores dans la cour intérieure de la résidence, une façon de rappeler au Ministre de l’Environnement brésilien que son inaction climatique ne passera pas sous silence tant que des mesures concrètes ne seront pas prises par le gouvernement brésilien pour limiter la déforestation et son impact sur le changement climatique. Un véhicule affichant une vue des incendies en Amazonie a été positionné devant l’entrée de la résidence et freinait l’accès à celle-ci. Paris est la première étape de Ricardo Salles qui entame aujourd’hui une tournée en Europe pour faire la promotion de son gouvernement et de l’action de Jair Bolsonaro, après être passé par les Etats-Unis. « Cette croisade du gouvernement brésilien, qui se présente comme défenseur de la biodiversité, n’est absolument pas crédible. Depuis sa prise de pouvoir, le gouvernement de Jair Bolsonaro met tout en œuvre pour démanteler les politiques environnementales. En 2019, le budget alloué au Ministère de l’Environnement a été amputé de 96% par rapport à 2018… Résultat : le nombre d’incendies a fait un bon de 145% en 2019 ! », explique Suzanne Dalle. Lors de son allocution à la tribune de l’ONU lundi dernier, Jair Bolsonaro a affirmé que l’Amazonie était encore quasiment intacte, un mensonge de taille démenti par Greenpeace Brésil qui a survolé la semaine dernière le nord du pays pour recenser les zones déforestées du territoire [1], un constat accablant appuyé par les images des satellites. Le gouvernement de Jair Bolsonaro doit urgemment prendre des mesures pour mettre un terme à la déforestation et à la conversion d’écosystèmes. Il doit également mettre un terme au démantèlement des politiques environnementales et garantir la capacité du gouvernement brésilien à lutter contre les crimes environnementaux. Enfin, il doit garantir le respect des droits constitutionnels des peuples autochtones. « Nous sommes ici aujourd’hui pour dénoncer la politique du gouvernement brésilien, mais la France est également complice de cette politique pyromane en ne prenant aucune mesure concrète pour interdire l’arrivée de matières premières ayant contribué à la déforestation », insiste Suzanne Dalle. Greenpeace France demande donc au gouvernement français l’application immédiate des grands principes énoncés dans sa stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée (SNDI). Notes aux rédactions [1] https://media.greenpeace.org/archive/llegal-miners-plague-Munduruku-Indigenous-Land-27MZIFJ85R3GR.html
biased
Paris, le 29 août 2011 – Au lendemain de la clôture de l’Université d’été du Parti socialiste et à quelques jours de celle de l’UMP, Greenpeace entre en campagne et publie sur https://www.greenpeace.fr/2012/ son « Stress Test des candidats à la présidentielle », une application web qui permet de visualiser les choix et engagements de 17 candidats déclarés ou supposés, de gauche, du centre ou de droite, sur leur vision de l’avenir énergétique de la France. Rétrogrades, attentistes, engagés : où se situent les candidats ? Greenpeace a testé la solidité des programmes des candidats sur la transition énergétique. Ils ont reçu au cours de l’été 28 questions portant sur trois thèmes : l’avenir du nucléaire, la dépendance aux énergies fossiles, la maîtrise de la demande énergétique et le développement des renouvelables. Une majorité a répondu. Pour les autres, leurs déclarations publiques ont été prises en compte. « Cette application se veut être un outil citoyen destiné à rendre visible la position des candidats sur l’avenir énergétique de la France, explique Karine Gavand, chargée des questions politiques pour Greenpeace France. Nous le publions à l’occasion des universités d’été des partis politiques en espérant que la transition énergétique sera aussi au cœur de leurs débats. Cet outil évoluera en permanence et tiendra compte des changements des positions des uns ou des autres. Et d’ici le premier tour de l’élection présidentielle, espérons qu’une majorité de candidats soit enfin engagés ! » L’attentisme domine au PS. Des divergences apparaissent à droite. Du côté du Parti Socialiste, la plupart des candidats appartient au groupe des attentistes. Seule Martine Aubry fait une entrée timide dans le groupe des engagés. François Hollande, Ségolène Royal, et les autres candidats socialistes se refusent encore à faire un choix clair en faveur d’un autre modèle énergétique. Au centre, silence radio. François Bayrou et Jean-Louis Borloo n’ont pas répondu. Et rares sont leurs prises de positions publiques sur le sujet. Ils sont tous les deux dans le camp des rétrogrades. Le mutisme de Jean-Louis Borloo, ex-Ministre d’Etat à l’Environnement, qui se glorifie à tout bout de champ d’un bien maigre Grenelle de l’Environnement, est particulièrement alarmant. A droite, les positions ne sont pas toutes alignées sur la ligne présidentielle. Des voix s’élèvent pour défendre une transition énergétique fondée sur une sortie, certes trop lente, du nucléaire. C’est le cas de Dominique de Villepin, plus proche des candidats socialistes que de Nicolas Sarkozy. Le candidat présumé à sa propre succession se place sans surprise parmi les rétrogrades, à l’image de la France dans le reste de l’Europe avec son obsession nucléaire… « Selon nos premiers résultats, rares sont les candidats qui ont pris conscience de la possibilité, la nécessité et l’urgence d’orienter la France vers la transition énergétique. Hormis pour les éternels rétrogrades qui sont à leur place, c’est globalement le manque d’ambition et d’engagements concrets qui pénalisent la majorité des candidats. Entre le nucléaire et les énergies renouvelables, il faut un choix clair », poursuit Karine Gavand. La transition énergétique au cœur de la campagne présidentielle Le nucléaire sûr n’existe pas, c’est la leçon n°1 de Fukushima. Les ressources énergétiques s’épuisent. Les impacts des changements climatiques s’aggravent. De plus en plus de Français souffrent de précarité énergétique. Comment ne pas opter pour le seul choix qui s’offre à nous : un changement radical de politique énergétique ? « La France reste prisonnière depuis des décennies d’une vision archaïque de la politique énergétique, explique Karine Gavand. L’addiction au nucléaire et au pétrole a été entretenue par nos décideurs politiques de droite comme de gauche. Aujourd’hui 77% des Français sont en faveur d’une sortie du nucléaire. Il est temps de les écouter. La transition énergétique, en France, c’est pour 2012 ! »
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Au Costa Rica, des singes au pelage noir virent progressivement au jaune. Le phénomène, qui concerne les singes hurleurs à manteau ou singes alouates, inquiète les biologistes. D'autant plus qu'avec cette couleur, les singes sont plus visibles pour leurs prédateurs. Selon une étude, publiée dans la revue Mammalian Biology, et reprise par Sciences et Avenir, le changement de couleur des primates serait lié à l'ingestion des pesticides utilisés pour traiter les plantations à proximité de leur environnement naturel. C'est en 2013 que des chercheurs costariciens observent pour la première fois douze singes alouates parsemés de jaune. Ces taches, qui ne se trouvent au départ qu'aux extrémités des membres et de la queue, deviennent plus inquiétantes avec les années. Elles touchent de plus en plus d'animaux et s'étendent sur de plus grandes parties du pelage, au point même de rendre certains singes entièrement jaunes. Pour comprendre ce phénomène, les quatre chercheurs à l'origine de l'étude ont fait analyser des échantillons de fourrure. Il en ressort que les poils noirs et jaunes sont composés de pigments différents. D'un côté, l'eumélanine et de l'autre, la phéomélanine. Dans le même temps, les chercheurs constatent que les singes touchés par le jaunissement de leur pelage vivent à proximité des cultures de bananes, d'ananas et de palmiers à huile, arrosées de pesticides. Ils formulent alors l'hypothèse que le soufre, à la base de la plupart des pesticides, causerait la coloration jaune des singes. En effet, l'exposition au soufre peut favoriser la synthèse de la phéomélanine, indiquent les biologistes, et les singes en ingèrent régulièrement en mangeant les feuilles des arbres traités. Même s'il ne s'agit pas d'une conclusion définitive, les chercheurs lancent l'alerte. Le Costa Rica fait en effet partie des pays qui répandent le plus de pesticides au monde, avec en moyenne 22,9 kilos déversés par hectare de terre cultivée, selon Futura Sciences. Si le pays souhaite conserver sa biodiversité intacte, il risque donc de devoir faire quelques efforts.
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Tout commence il y a plus de deux cents ans, en 1776. Un inventeur écossais, James Watt, met au point une invention fabuleuse : la machine à vapeur. Faire chauffer de l’eau produit de la vapeur. Si tu as une cocotte-minute chez toi, tu sais que quand l’eau dedans bout, la vapeur ne demande qu’à sortir et fait tourner très vite la soupape sur le couvercle. M. Watt a utilisé cette force de la vapeur, non pas pour faire tourner des soupapes mais pour mettre en mouvement les roues des premiers trains ou faire naviguer des bateaux. Il y avait des revers à cette nouveauté : pour faire la vapeur qui met en action les machines industrielles, on a besoin de chaleur. Énormément de chaleur. Brûler du bois n’en produit pas suffisamment, on a donc utilisé du charbon puis du pétrole, qui en produisent plus. La différence entre le bois, le charbon et le pétrole, c’est que les deux derniers sont des fossiles : ils proviennent de végétaux et d’animaux ayant vécu il y a des millions d’années. Brûler ces trois éléments produit un gaz que tu connais peut-être : le CO2, qu’on appelle aussi dioxyde de carbone. Ce CO2 n’apparaît pas par magie : c’est l’une des nombreuses transformations d’un élément essentiel de la vie : le carbone ! La vie du CO2 pendant un an sur Terre. Sous-titres en français à activer dans les réglages.NASA. Dans la nature, ces transformations sont partout. Les arbres respirent du CO2 et le transforment en bois et en feuilles. Des animaux mangent les feuilles et le bois mort puis meurent à leur tour, ou sont mangés par d’autres animaux. En se décomposant, les animaux morts relâchent dans l’air du CO2, qui sera à nouveau respiré par les plantes. Tout revient à la case départ, c’est pour ça qu’on parle de « cycle du carbone ». Mais le carbone contenu dans le pétrole et le charbon n’a pas vu l’air libre depuis très longtemps. Après des millions d’années de sommeil, il revient dans l’atmosphère sous forme de dioxyde de carbone, par les cheminées des usines. Il y a un peu plus de cent ans, en voyant tous ces dégagements de CO2 dans l’air, le scientifique suédois Svante Arrhenius s’est souvenu des travaux d’anciens chercheurs : le CO2 est un gaz à effet de serre : il réchauffe la planète. Svante s’est dit : « et si tout ce CO2 qu’on rejette restait dans l’atmosphère ? ». Le chimiste a sorti son carnet, sa plume pour écrire et a commencé ses calculs. Il a estimé que doubler le CO2 de l’air réchaufferait la Terre d’environ 4 °C ! À l’époque, on ne fait pas attention à ces résultats et même Svante considère que quelques degrés de plus ne feraient pas de mal… Après un siècle d’immenses découvertes sur le climat, on se rend aujourd’hui compte que les résultats de cet ancien chimiste sont sûrement très proches de la réalité. Petite différence : on sait que le CO2 reste dans l’air des milliers d’années. Il y en a même une partie qui y restera plus de 100 000 ans ! D’autres gaz à effet de serre sont aussi émis dans l’air, en grande partie par l’agriculture, et viennent amplifier le réchauffement de la planète. Climate Challenge: qu'est-ce que le cycle du carbone? Ces quelques degrés de plus ne sont pas vraiment une bonne nouvelle : ils font fondre les glaces du Groenland et de l’Antarctique, ce qui pourrait faire monter le niveau de la mer de plusieurs mètres. Ils sont aussi responsables à la fois de plus de sécheresses, de plus d’inondations et menacent la survie de nombreuses espèces vivantes… y compris les humains. On jette chaque année dans l’air un peu plus de CO2 que l’année précédente. Heureusement, on connaît déjà des solutions pour se passer de ces fossiles. D’abord, limiter tous les déplacements dégageant du CO2 : encourager les déplacements piétons et cyclistes et faire la part belle aux transports en commun électriques, restreindre au strict nécessaire l’utilisation de l’avion et les transports internationaux de marchandises… On peut aussi s’intéresser au gâchis d’électricité : repenser son accès en termes de bien commun, ou encore rendre les logements plus étanches au froid de l’hiver et à la chaleur de l’été… Et s’aider scientifiquement entre pays est aussi très malin : chacun a intérêt à ce que le moins de CO2 possible soit rejeté par les autres, alors inutile de garder secrètes ses recettes de panneaux solaires ou d’éoliennes ! L’étendue des solutions possibles n’est limitée que par notre imagination. Il ne reste plus qu’à les choisir et les mettre en œuvre ! Diane Rottner, CC BY-NC-ND Si toi aussi tu as une question, demande à tes parents d’envoyer un mail à : tcjunior@theconversation.fr. Nous trouverons un·e scientifique pour te répondre.
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