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3politics
| Une manifestation de l'opposition dispersée par la police à Abidjan | A l'appel des responsables féminins de l'opposition, des marches éclatées contre le troisième mandat du président Alassane Ouattara devaient se tenir à Abidjan et dans plusieurs autres localités de la Côte d'Ivoire. Cependant, en application de la mesure d'interdiction des manifestations prise par le gouvernement ivoirien qui dure jusqu'au 15 septembre, la police est intervenue pour disperser les rassemblements. Lors d'un point à la presse, Henriette Lorougnon, vice-président du Front populaire ivoirien (FPI tendance Laurent Gbagbo) a indiqué aux journalistes qu'au moins une vingtaine de personnes ont été arrêtée au cours de la journée. Ces arrestations sont selon elle "une tentative visant à dissuader cette marche historique des femmes de Côte d'Ivoire". "C'est étonnant ce déploiement de l'armée pour une simple marche des femmes aux mains nues alors que Monsieur Ouattara [le président ivoirien] nous dit que nous sommes dans une démocratie" s'est indigné Mme Lorougnon indiquant que 20 femmes arrêtés ont été libérées. Contrairement aux premières marches anti-3ème mandat, le correspondant de BBC Afrique à Abidjan souligne qu'il y avait "beaucoup moins de blocages et de pneus brûlés que la semaine dernière". A lire aussi Dans le quartier présidentiel de Cocody, ainsi qu'à Yopougon, commune réputée être le bastion de l'opposition des manifestants ont indiqué à BBC Afrique que des policiers ont été déployés à des carrefours stratégiques pour dissuader tout attroupement. Cette marche avortée des femmes de l'opposition intervient la vieille de l'investiture du président Alassane Ouattara comme candidat du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). L'opposition ivoirienne et la mouvance au pouvoir sont divisés sur la question du 3ème mandat d'Alassane Ouattara accentuant la tension dans un contexte pré-électoral marqué des violences. L'ONG Amnesty International a dénoncé la répression des marches de l'opposition de la semaine dernière notamment la présence d'hommes armés de machettes aux côtés des forces de l'ordre. "La répression des manifestations viole de manière flagrante les droits à la liberté d'expression, d'association et de réunion pacifique" a indiqué Samira Daoud, directrice pour l'Afrique centrale et l'Afrique de l'Ouest à Amnesty International. "Les autorités de la Côte d'Ivoire doivent protéger, et non sanctionner, les dirigeant·e·s de l'opposition, les personnes dissidentes, les journalistes et les défenseur·e·s des droits humains" a-t-elle précisé. | Une manifestation de l'opposition dispersée par la police à Abidjan A l'appel des responsables féminins de l'opposition, des marches éclatées contre le troisième mandat du président Alassane Ouattara devaient se tenir à Abidjan et dans plusieurs autres localités de la Côte d'Ivoire. Cependant, en application de la mesure d'interdiction des manifestations prise par le gouvernement ivoirien qui dure jusqu'au 15 septembre, la police est intervenue pour disperser les rassemblements. Lors d'un point à la presse, Henriette Lorougnon, vice-président du Front populaire ivoirien (FPI tendance Laurent Gbagbo) a indiqué aux journalistes qu'au moins une vingtaine de personnes ont été arrêtée au cours de la journée. Ces arrestations sont selon elle "une tentative visant à dissuader cette marche historique des femmes de Côte d'Ivoire". "C'est étonnant ce déploiement de l'armée pour une simple marche des femmes aux mains nues alors que Monsieur Ouattara [le président ivoirien] nous dit que nous sommes dans une démocratie" s'est indigné Mme Lorougnon indiquant que 20 femmes arrêtés ont été libérées. Contrairement aux premières marches anti-3ème mandat, le correspondant de BBC Afrique à Abidjan souligne qu'il y avait "beaucoup moins de blocages et de pneus brûlés que la semaine dernière". A lire aussi Dans le quartier présidentiel de Cocody, ainsi qu'à Yopougon, commune réputée être le bastion de l'opposition des manifestants ont indiqué à BBC Afrique que des policiers ont été déployés à des carrefours stratégiques pour dissuader tout attroupement. Cette marche avortée des femmes de l'opposition intervient la vieille de l'investiture du président Alassane Ouattara comme candidat du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). L'opposition ivoirienne et la mouvance au pouvoir sont divisés sur la question du 3ème mandat d'Alassane Ouattara accentuant la tension dans un contexte pré-électoral marqué des violences. L'ONG Amnesty International a dénoncé la répression des marches de l'opposition de la semaine dernière notamment la présence d'hommes armés de machettes aux côtés des forces de l'ordre. "La répression des manifestations viole de manière flagrante les droits à la liberté d'expression, d'association et de réunion pacifique" a indiqué Samira Daoud, directrice pour l'Afrique centrale et l'Afrique de l'Ouest à Amnesty International. "Les autorités de la Côte d'Ivoire doivent protéger, et non sanctionner, les dirigeant·e·s de l'opposition, les personnes dissidentes, les journalistes et les défenseur·e·s des droits humains" a-t-elle précisé. | https://www.bbc.com/afrique/region-53833102 |
3politics
| Crise en Ukraine : comment la Russie façonne-t-elle le récit ? | Alors que la Russie poursuit son renforcement militaire à la frontière ukrainienne, elle tente également de contrôler le récit des médias - mais quelles sont les parties trompeuses ? Nous avons examiné quelques exemples des méthodes utilisées par les médias pro-Kremlin. Les médias russes ont l'habitude de promouvoir des contenus émotifs et des affirmations douteuses qui dépeignent l'Ukraine sous un jour négatif. A ne pas manquer sur BBC Afrique : Dans un exemple largement cité, la télévision d'État russe a montré à plusieurs reprises, en 2014, une femme réfugiée affirmant que les troupes ukrainiennes avaient exécuté un garçon de trois ans. Aucune preuve n'a jamais été produite pour étayer son récit, et l'histoire a ensuite été rétractée. L'incident est devenu connu sous le nom d'histoire du "garçon crucifié". Plus récemment, les médias russes et pro-Kremlin ont fait état d'une vidéo non vérifiée qui montrerait des migrants se faisant tirer dessus par les forces ukrainiennes à la frontière avec le Belarus. Le clip de mauvaise qualité, qui a été tourné avec une caméra infrarouge, a été publié sur Facebook début décembre, ce qui a incité plusieurs médias russes à citer des "rapports de médias locaux" affirmant que les soldats ukrainiens tiraient sur les réfugiés. Le soldat sur le compte Facebook duquel la vidéo est apparue pour la première fois a déclaré que son compte avait été piraté. Un site d'information local et une organisation non gouvernementale dont les sites web contenaient des articles sur l'incident présumé ont également affirmé avoir été piratés. La BBC n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante si ces sites ont été piratés ou non. Suggérer que l'Ukraine est un pays aligné sur le nazisme a été une caractéristique régulière de la couverture médiatique russe. Dans un exemple, le ministère russe des Affaires étrangères a souligné dans des messages sur les médias sociaux que l'Ukraine et les États-Unis avaient voté contre une résolution de l'ONU soutenue par la Russie et condamnant la glorification du nazisme. Le tweet soulignait que 130 nations avaient voté en faveur de la résolution et seulement deux contre. Il est vrai que les deux pays ont refusé de soutenir la résolution. Cependant, les messages du ministère russe n'ont pas fourni le contexte de leurs décisions. L'Ukraine a déclaré que son refus était dû au fait qu'elle pensait que la résolution était motivée par des raisons de propagande. Les États-Unis ont affirmé que le document était une "tentative à peine voilée de légitimer les campagnes de désinformation russes". Les États-Unis et l'Ukraine ont tous deux souligné leur condamnation du nazisme après le vote. Des inquiétudes ont été soulevées quant aux liens entre les groupes d'extrême droite ukrainiens et les néonazis - plus précisément le bataillon nationaliste Azov qui s'est fait connaître au plus fort du conflit ukrainien et qui est désormais une unité au sein de l'armée du pays. Cependant, l'extrême droite reste une petite minorité dans le pays - lors des élections de 2019, les candidats et les groupes d'extrême droite tels que Svoboda sont restés loin des 5 % minimum nécessaires pour entrer au parlement. Depuis novembre dernier, il y a eu de gros pics d'histoires liant l'Ukraine au nazisme , selon Logically, une société technologique a suivi des centaines de comptes de médias sociaux pro-Kremlin. Selon Brian Murphy de Logically, à des "moments clés", ces idées ont été largement partagées dans le paysage médiatique pro-russe. "Nous observons des périodes de pics qui ont tendance à coïncider avec des événements mondiaux et à aller à l'encontre des efforts diplomatiques russes ou d'autres choses qui leur tiennent à cœur", ajoute-t-il. La Russie est "prompte à qualifier ses adversaires et ses victimes en Europe de nazis", déclare Keir Giles, un expert de la Russie qui a rédigé un rapport de l'OTAN sur la guerre de l'information russe. "Nous l'avons vu non seulement en Ukraine, mais aussi dans la diffamation des États baltes par la Russie", ajoute-t-il. Ces dernières semaines, certains médias d'État russes ont publié des titres trompeurs sur le soutien international à l'Ukraine, en se basant uniquement sur les commentaires des utilisateurs de sites médiatiques occidentaux. Un article publié sur le site de l'agence de presse d'État RIA Novosti fin janvier affirmait que les lecteurs "britanniques" du Daily Express soutenaient l'idée que l'Ukraine ne devait pas être défendue parce que la Russie avait une présence militaire plus forte que celle de l'OTAN dans la région. Un autre article suggérait que les lecteurs se moquaient du potentiel militaire de l'Ukraine. On s'inquiète également du fait que des trolls pro-Kremlin, utilisant de faux comptes, ont ciblé des sites de médias britanniques et étrangers, afin de promouvoir les intérêts russes. Des recherches menées l'année dernière par l'Institut de recherche sur le crime et la sécurité de l'université de Cardiff ont révélé que les sections de commentaires de 32 sites médiatiques importants dans 16 pays, dont le Daily Express, avaient été ciblées par des trolls pro-Kremlin. Selon les chercheurs, leurs commentaires anti-occidentaux et pro-russes servaient ensuite de base à des articles d'actualité dans les médias en langue russe. L'activité des comptes diffusant de la propagande pro-russe a augmenté de façon spectaculaire en novembre dernier, selon les recherches du groupe de contre-désinformation Mythos Labs. Au cours de ce mois, ces comptes ont tweeté sur l'Ukraine 213 fois par jour en moyenne. Une tactique - comme l'ont noté les chercheurs - a consisté à amplifier les voix non russes qui expriment des points de vue conformes à la position de Moscou. Les comptes amplifiés comprennent le journaliste australien John Pilger qui, dans un récent tweet, a accusé les États-Unis d'avoir renversé le gouvernement élu en Ukraine en 2014. "Biden ment à propos de la Russie", dit Pilger. "Ce sont les États-Unis qui ont renversé le gouvernement élu en Ukraine en 2014, permettant à l'Otan de marcher jusqu'à la frontière occidentale de la Rusie." Ses tweets ont été retweetés par 87 comptes identifiés par les chercheurs comme ayant diffusé de la propagande pro-russe sur l'Ukraine. Lire aussi : | Crise en Ukraine : comment la Russie façonne-t-elle le récit ? Alors que la Russie poursuit son renforcement militaire à la frontière ukrainienne, elle tente également de contrôler le récit des médias - mais quelles sont les parties trompeuses ? Nous avons examiné quelques exemples des méthodes utilisées par les médias pro-Kremlin. Les médias russes ont l'habitude de promouvoir des contenus émotifs et des affirmations douteuses qui dépeignent l'Ukraine sous un jour négatif. A ne pas manquer sur BBC Afrique : Dans un exemple largement cité, la télévision d'État russe a montré à plusieurs reprises, en 2014, une femme réfugiée affirmant que les troupes ukrainiennes avaient exécuté un garçon de trois ans. Aucune preuve n'a jamais été produite pour étayer son récit, et l'histoire a ensuite été rétractée. L'incident est devenu connu sous le nom d'histoire du "garçon crucifié". Plus récemment, les médias russes et pro-Kremlin ont fait état d'une vidéo non vérifiée qui montrerait des migrants se faisant tirer dessus par les forces ukrainiennes à la frontière avec le Belarus. Le clip de mauvaise qualité, qui a été tourné avec une caméra infrarouge, a été publié sur Facebook début décembre, ce qui a incité plusieurs médias russes à citer des "rapports de médias locaux" affirmant que les soldats ukrainiens tiraient sur les réfugiés. Le soldat sur le compte Facebook duquel la vidéo est apparue pour la première fois a déclaré que son compte avait été piraté. Un site d'information local et une organisation non gouvernementale dont les sites web contenaient des articles sur l'incident présumé ont également affirmé avoir été piratés. La BBC n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante si ces sites ont été piratés ou non. Suggérer que l'Ukraine est un pays aligné sur le nazisme a été une caractéristique régulière de la couverture médiatique russe. Dans un exemple, le ministère russe des Affaires étrangères a souligné dans des messages sur les médias sociaux que l'Ukraine et les États-Unis avaient voté contre une résolution de l'ONU soutenue par la Russie et condamnant la glorification du nazisme. Le tweet soulignait que 130 nations avaient voté en faveur de la résolution et seulement deux contre. Il est vrai que les deux pays ont refusé de soutenir la résolution. Cependant, les messages du ministère russe n'ont pas fourni le contexte de leurs décisions. L'Ukraine a déclaré que son refus était dû au fait qu'elle pensait que la résolution était motivée par des raisons de propagande. Les États-Unis ont affirmé que le document était une "tentative à peine voilée de légitimer les campagnes de désinformation russes". Les États-Unis et l'Ukraine ont tous deux souligné leur condamnation du nazisme après le vote. Des inquiétudes ont été soulevées quant aux liens entre les groupes d'extrême droite ukrainiens et les néonazis - plus précisément le bataillon nationaliste Azov qui s'est fait connaître au plus fort du conflit ukrainien et qui est désormais une unité au sein de l'armée du pays. Cependant, l'extrême droite reste une petite minorité dans le pays - lors des élections de 2019, les candidats et les groupes d'extrême droite tels que Svoboda sont restés loin des 5 % minimum nécessaires pour entrer au parlement. Depuis novembre dernier, il y a eu de gros pics d'histoires liant l'Ukraine au nazisme , selon Logically, une société technologique a suivi des centaines de comptes de médias sociaux pro-Kremlin. Selon Brian Murphy de Logically, à des "moments clés", ces idées ont été largement partagées dans le paysage médiatique pro-russe. "Nous observons des périodes de pics qui ont tendance à coïncider avec des événements mondiaux et à aller à l'encontre des efforts diplomatiques russes ou d'autres choses qui leur tiennent à cœur", ajoute-t-il. La Russie est "prompte à qualifier ses adversaires et ses victimes en Europe de nazis", déclare Keir Giles, un expert de la Russie qui a rédigé un rapport de l'OTAN sur la guerre de l'information russe. "Nous l'avons vu non seulement en Ukraine, mais aussi dans la diffamation des États baltes par la Russie", ajoute-t-il. Ces dernières semaines, certains médias d'État russes ont publié des titres trompeurs sur le soutien international à l'Ukraine, en se basant uniquement sur les commentaires des utilisateurs de sites médiatiques occidentaux. Un article publié sur le site de l'agence de presse d'État RIA Novosti fin janvier affirmait que les lecteurs "britanniques" du Daily Express soutenaient l'idée que l'Ukraine ne devait pas être défendue parce que la Russie avait une présence militaire plus forte que celle de l'OTAN dans la région. Un autre article suggérait que les lecteurs se moquaient du potentiel militaire de l'Ukraine. On s'inquiète également du fait que des trolls pro-Kremlin, utilisant de faux comptes, ont ciblé des sites de médias britanniques et étrangers, afin de promouvoir les intérêts russes. Des recherches menées l'année dernière par l'Institut de recherche sur le crime et la sécurité de l'université de Cardiff ont révélé que les sections de commentaires de 32 sites médiatiques importants dans 16 pays, dont le Daily Express, avaient été ciblées par des trolls pro-Kremlin. Selon les chercheurs, leurs commentaires anti-occidentaux et pro-russes servaient ensuite de base à des articles d'actualité dans les médias en langue russe. L'activité des comptes diffusant de la propagande pro-russe a augmenté de façon spectaculaire en novembre dernier, selon les recherches du groupe de contre-désinformation Mythos Labs. Au cours de ce mois, ces comptes ont tweeté sur l'Ukraine 213 fois par jour en moyenne. Une tactique - comme l'ont noté les chercheurs - a consisté à amplifier les voix non russes qui expriment des points de vue conformes à la position de Moscou. Les comptes amplifiés comprennent le journaliste australien John Pilger qui, dans un récent tweet, a accusé les États-Unis d'avoir renversé le gouvernement élu en Ukraine en 2014. "Biden ment à propos de la Russie", dit Pilger. "Ce sont les États-Unis qui ont renversé le gouvernement élu en Ukraine en 2014, permettant à l'Otan de marcher jusqu'à la frontière occidentale de la Rusie." Ses tweets ont été retweetés par 87 comptes identifiés par les chercheurs comme ayant diffusé de la propagande pro-russe sur l'Ukraine. Lire aussi : | https://www.bbc.com/afrique/monde-60387066 |
2health
| Des médecins indiens retirent un rein de 7,4 kg à un patient | Des médecins indiens ont prélevé un rein pesant 7,4 kg - soit le poids de deux nouveau-nés - d'un patient. On pense qu'il s'agit du plus gros rein jamais enlevé en Inde - un rein pèse habituellement entre 120 et 150g. Le patient souffrait d'une maladie appelée maladie autosomique dominante du rein polykystique, qui provoque la croissance de kystes partout dans l'organe. Un médecin impliqué dans l'opération a dit que les gros reins étaient fréquents chez les patients atteints de la maladie. Lire aussi: Cependant, Dr Sachin Kathuria, de l'hôpital Sir Ganga Ram de Delhi, a déclaré que les médecins n'enlèveraient généralement pas l'organe à moins qu'il y ait des symptômes d'infection et de saignement interne, car ils effectuaient au moins certaines fonctions de filtration dans le corps. "Ce patient avait contracté une mauvaise infection qui ne répondait pas aux antibiotiques, et la taille massive du rein causait des difficultés respiratoires au patient, nous n'avions donc pas d'autre choix que de l'enlever," dit-il. Dr Kathuria a ajouté que les médecins s'attendaient à un gros rein lorsqu'ils ont opéré le patient, mais la taille de cet organe les avait quand même surpris. "Son autre rein est encore plus gros", a-t-il dit à la BBC. Lire également: Il a dit que le rein le plus lourd d'après le Guinness World Records est de 4,5 kg, bien que les revues d'urologie aient enregistré des reins qui étaient encore plus lourds que celui-ci. Un rein d'un patient aux États-Unis avait pesé 9 kg et un autre aux Pays-Bas avait fait 8,7 kg. Le Dr Kathuria a déclaré que les médecins n'avaient pas encore décidé s'ils devaient soumettre leurs résultats à la commission Guinness en tant que record mondial, mais qu'ils y réfléchissaient. Selon le site Web du SSN, la néphropathie polykystique est une maladie héréditaire courante, qui cause des problèmes lorsque les patients ont entre 30 et 60 ans. Elle détériore la fonction rénale jusqu'à ce qu'elle aboutisse finalement à une insuffisance rénale. Ecouter: | Des médecins indiens retirent un rein de 7,4 kg à un patient Des médecins indiens ont prélevé un rein pesant 7,4 kg - soit le poids de deux nouveau-nés - d'un patient. On pense qu'il s'agit du plus gros rein jamais enlevé en Inde - un rein pèse habituellement entre 120 et 150g. Le patient souffrait d'une maladie appelée maladie autosomique dominante du rein polykystique, qui provoque la croissance de kystes partout dans l'organe. Un médecin impliqué dans l'opération a dit que les gros reins étaient fréquents chez les patients atteints de la maladie. Lire aussi: Cependant, Dr Sachin Kathuria, de l'hôpital Sir Ganga Ram de Delhi, a déclaré que les médecins n'enlèveraient généralement pas l'organe à moins qu'il y ait des symptômes d'infection et de saignement interne, car ils effectuaient au moins certaines fonctions de filtration dans le corps. "Ce patient avait contracté une mauvaise infection qui ne répondait pas aux antibiotiques, et la taille massive du rein causait des difficultés respiratoires au patient, nous n'avions donc pas d'autre choix que de l'enlever," dit-il. Dr Kathuria a ajouté que les médecins s'attendaient à un gros rein lorsqu'ils ont opéré le patient, mais la taille de cet organe les avait quand même surpris. "Son autre rein est encore plus gros", a-t-il dit à la BBC. Lire également: Il a dit que le rein le plus lourd d'après le Guinness World Records est de 4,5 kg, bien que les revues d'urologie aient enregistré des reins qui étaient encore plus lourds que celui-ci. Un rein d'un patient aux États-Unis avait pesé 9 kg et un autre aux Pays-Bas avait fait 8,7 kg. Le Dr Kathuria a déclaré que les médecins n'avaient pas encore décidé s'ils devaient soumettre leurs résultats à la commission Guinness en tant que record mondial, mais qu'ils y réfléchissaient. Selon le site Web du SSN, la néphropathie polykystique est une maladie héréditaire courante, qui cause des problèmes lorsque les patients ont entre 30 et 60 ans. Elle détériore la fonction rénale jusqu'à ce qu'elle aboutisse finalement à une insuffisance rénale. Ecouter: | https://www.bbc.com/afrique/monde-50564278 |
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| Le mystère des morts en cascade à Kano au Nigeria | Le président nigérian a exprimé sa profonde inquiétude face au nombre élevé de morts inexpliquées dans l'État de Kano, dans le nord du pays, et craint qu'elles ne soient dues au Covid-19. Le président Muhammadu Buhari a déclaré qu'une quarantaine serait imposé à Kano pour deux semaines supplémentaires, et qu'il envoyait une équipe gouvernementale pour enquêter. Le ministre nigérian de la Santé, Dr Osagie Ehanire, a déclaré que la situation était "suivie de près". Mais suite aux enquêtes préliminaires, les autorités de l'Etat ont écarté tout lien avec le coronavirus. Des centaines de personnes seraient mortes dans la communauté, mais aucun registre officiel des décès n'est tenu. Les fossoyeurs ont d'abord fait part de leurs inquiétudes quant au fait qu'ils enterraient un nombre de corps plus élevé que d'habitude. Ali, un fossoyeur du cimetière de l'abattoir, a déclaré à la BBC : "nous n'avons jamais vu cela, depuis la grande épidémie de choléra dont nos parents nous ont parlé. C'était il y a environ 60 ans". Cette semaine, le gouverneur de l'état a publié une déclaration disant que les "morts mystérieuses" n'étaient pas liées au coronavirus. Mais après avoir ordonné une "enquête approfondie sur les causes immédiates et lointaines de ces décès", il a annoncé que leurs conclusions préliminaires "indiquaient que les décès n'étaient pas liés à la pandémie de Covid-19". Le gouvernement de l'État a déclaré que "les rapports du ministère de la santé de l'État ont montré que la plupart des décès étaient causés par des complications liées à l'hypertension, au diabète, à la méningite et au paludisme aiguë". "Le gouverneur Abdullahi Umar Ganduje attend avec impatience le rapport final du ministère de la santé afin de prendre les mesures nécessaires". Ville commerciale et industrielle, Kano est devenu l'épicentre du coronavirus dans le nord du Nigeria. Sa population très dense est toujours confinée dans un effort pour contenir la propagation du virus. Les autorités de l'État ont commencé à tester le Covid-19 il y a deux semaines et un laboratoire a dû fermer en raison de la contamination. Des échantillons sont envoyés à la capitale, Abuja, ce qui, selon les autorités, retarde l'annonce du nombre de cas positifs détectés dans l'État. Dr Sani Aliyu, qui est le coordinateur national du groupe de travail présidentiel sur le Covid-19, indique qu'une équipe de cinq experts médicaux a été déployée à Kano pour faciliter la réouverture du centre de test cette semaine après sa fumigation. Les responsables prévoient également d'ouvrir un second laboratoire, à l'université de Bayero, pour tester le Covid-19 à partir de la semaine prochaine. On ne sait pas exactement combien de personnes sont mortes, car les décès qui suscitent l'inquiétude se produisent dans la communauté. Dans de nombreuses régions du Nigeria, les décès ne sont pas enregistrés, et donc pour ceux qui sont morts en dehors de l'hôpital, aucun registre n'est tenu. Il est donc difficile de comprendre combien de personnes sont mortes ces dernières semaines. Sabitu Shaibu, le chef adjoint du groupe de travail de l'Etat sur le Covid-19, espère publier les résultats préliminaires de l'enquête d'ici la semaine prochaine, mais il estime que la plupart des 640 décès signalés sont de causes naturelles et affirme que ce chiffre est inférieur au taux de mortalité moyen pour Kano. Les registres hospitaliers, qui constituent le seul registre de décès disponible, sont censés fournir des chiffres inférieurs à la réalité dans tout l'État. Les membres de l'équipe d'enquête ont déclaré qu'ils mèneraient des "enquêtes de traçabilité mortuaire" avec les membres de la famille pour aider à établir pourquoi les gens meurent. Lire aussi Les hôpitaux privés qui assurent une part importante des soins de santé dans la région ont été fermés en raison des craintes liées au coronavirus. Cela pourrait signifier un manque de soutien pour les personnes atteintes de maladies existantes qui pourraient en être mortes. Le Dr Nagoma Sadiq, qui travaille à l'hôpital d'Aminu Kano, pense que cela pourrait être à l'origine des décès supplémentaires, mais il n'exclut pas non plus les coronavirus. "Il est choquant pour la plupart d'entre nous que le nombre de morts soit alarmant. Mais c'est probablement dû à la réduction du nombre d'établissements de santé disponibles dans l'État". "Parce qu'il y a beaucoup de patients hypertendus, diabétiques, asthmatiques, cancéreux, et qu'ils n'ont pas beaucoup accès aux hôpitaux. Le confinement touche tout le monde". "La majorité très pauvre n'a même pas de véhicule pour les emmener à l'hôpital." Le fossoyeur Ali est d'accord, ajoutant que "certains disent que la situation actuelle est due à l'épidémie, d'autres disent que ce sont les difficultés de la vie. Les gens ont tellement de problèmes dans leur vie et un manque de tranquillité d'esprit". Cependant, le Covid-19 est connu pour être plus dangereux pour ceux qui ont des problèmes de santé sous-jacents, il se pourrait donc que les décès soient liés au coronavirus. La seule façon d'en être sûr est de faire un test de dépistage du coronavirus. Le Dr Sadiq a également déclaré qu'il y avait toujours une inquiétude au sujet d'une infection de fièvre de Lassa en cours dans les communautés. L'État a eu cinq cas confirmés et un décès, selon le dernier rapport du Centre nigérian pour le contrôle des maladies. Kano compte actuellement 77 cas positifs de coronavirus et trois décès. Les autorités invitent le public à ne pas paniquer. Le président Buhari a annoncé un assouplissement progressif des restrictions de confinement à Abuja, Lagos et dans l'État voisin d'Ogun à partir de lundi prochain. Mais il a également déclaré que le gouvernement imposerait un couvre-feu dans tout le pays entre 20h et 6h, exigerait que tout le monde porte un masque en public et mettrait fin aux "déplacements non essentiels de voyageurs entre Etats". L'interdiction des rassemblements sociaux et religieux restera également en vigueur. | Le mystère des morts en cascade à Kano au Nigeria Le président nigérian a exprimé sa profonde inquiétude face au nombre élevé de morts inexpliquées dans l'État de Kano, dans le nord du pays, et craint qu'elles ne soient dues au Covid-19. Le président Muhammadu Buhari a déclaré qu'une quarantaine serait imposé à Kano pour deux semaines supplémentaires, et qu'il envoyait une équipe gouvernementale pour enquêter. Le ministre nigérian de la Santé, Dr Osagie Ehanire, a déclaré que la situation était "suivie de près". Mais suite aux enquêtes préliminaires, les autorités de l'Etat ont écarté tout lien avec le coronavirus. Des centaines de personnes seraient mortes dans la communauté, mais aucun registre officiel des décès n'est tenu. Les fossoyeurs ont d'abord fait part de leurs inquiétudes quant au fait qu'ils enterraient un nombre de corps plus élevé que d'habitude. Ali, un fossoyeur du cimetière de l'abattoir, a déclaré à la BBC : "nous n'avons jamais vu cela, depuis la grande épidémie de choléra dont nos parents nous ont parlé. C'était il y a environ 60 ans". Cette semaine, le gouverneur de l'état a publié une déclaration disant que les "morts mystérieuses" n'étaient pas liées au coronavirus. Mais après avoir ordonné une "enquête approfondie sur les causes immédiates et lointaines de ces décès", il a annoncé que leurs conclusions préliminaires "indiquaient que les décès n'étaient pas liés à la pandémie de Covid-19". Le gouvernement de l'État a déclaré que "les rapports du ministère de la santé de l'État ont montré que la plupart des décès étaient causés par des complications liées à l'hypertension, au diabète, à la méningite et au paludisme aiguë". "Le gouverneur Abdullahi Umar Ganduje attend avec impatience le rapport final du ministère de la santé afin de prendre les mesures nécessaires". Ville commerciale et industrielle, Kano est devenu l'épicentre du coronavirus dans le nord du Nigeria. Sa population très dense est toujours confinée dans un effort pour contenir la propagation du virus. Les autorités de l'État ont commencé à tester le Covid-19 il y a deux semaines et un laboratoire a dû fermer en raison de la contamination. Des échantillons sont envoyés à la capitale, Abuja, ce qui, selon les autorités, retarde l'annonce du nombre de cas positifs détectés dans l'État. Dr Sani Aliyu, qui est le coordinateur national du groupe de travail présidentiel sur le Covid-19, indique qu'une équipe de cinq experts médicaux a été déployée à Kano pour faciliter la réouverture du centre de test cette semaine après sa fumigation. Les responsables prévoient également d'ouvrir un second laboratoire, à l'université de Bayero, pour tester le Covid-19 à partir de la semaine prochaine. On ne sait pas exactement combien de personnes sont mortes, car les décès qui suscitent l'inquiétude se produisent dans la communauté. Dans de nombreuses régions du Nigeria, les décès ne sont pas enregistrés, et donc pour ceux qui sont morts en dehors de l'hôpital, aucun registre n'est tenu. Il est donc difficile de comprendre combien de personnes sont mortes ces dernières semaines. Sabitu Shaibu, le chef adjoint du groupe de travail de l'Etat sur le Covid-19, espère publier les résultats préliminaires de l'enquête d'ici la semaine prochaine, mais il estime que la plupart des 640 décès signalés sont de causes naturelles et affirme que ce chiffre est inférieur au taux de mortalité moyen pour Kano. Les registres hospitaliers, qui constituent le seul registre de décès disponible, sont censés fournir des chiffres inférieurs à la réalité dans tout l'État. Les membres de l'équipe d'enquête ont déclaré qu'ils mèneraient des "enquêtes de traçabilité mortuaire" avec les membres de la famille pour aider à établir pourquoi les gens meurent. Lire aussi Les hôpitaux privés qui assurent une part importante des soins de santé dans la région ont été fermés en raison des craintes liées au coronavirus. Cela pourrait signifier un manque de soutien pour les personnes atteintes de maladies existantes qui pourraient en être mortes. Le Dr Nagoma Sadiq, qui travaille à l'hôpital d'Aminu Kano, pense que cela pourrait être à l'origine des décès supplémentaires, mais il n'exclut pas non plus les coronavirus. "Il est choquant pour la plupart d'entre nous que le nombre de morts soit alarmant. Mais c'est probablement dû à la réduction du nombre d'établissements de santé disponibles dans l'État". "Parce qu'il y a beaucoup de patients hypertendus, diabétiques, asthmatiques, cancéreux, et qu'ils n'ont pas beaucoup accès aux hôpitaux. Le confinement touche tout le monde". "La majorité très pauvre n'a même pas de véhicule pour les emmener à l'hôpital." Le fossoyeur Ali est d'accord, ajoutant que "certains disent que la situation actuelle est due à l'épidémie, d'autres disent que ce sont les difficultés de la vie. Les gens ont tellement de problèmes dans leur vie et un manque de tranquillité d'esprit". Cependant, le Covid-19 est connu pour être plus dangereux pour ceux qui ont des problèmes de santé sous-jacents, il se pourrait donc que les décès soient liés au coronavirus. La seule façon d'en être sûr est de faire un test de dépistage du coronavirus. Le Dr Sadiq a également déclaré qu'il y avait toujours une inquiétude au sujet d'une infection de fièvre de Lassa en cours dans les communautés. L'État a eu cinq cas confirmés et un décès, selon le dernier rapport du Centre nigérian pour le contrôle des maladies. Kano compte actuellement 77 cas positifs de coronavirus et trois décès. Les autorités invitent le public à ne pas paniquer. Le président Buhari a annoncé un assouplissement progressif des restrictions de confinement à Abuja, Lagos et dans l'État voisin d'Ogun à partir de lundi prochain. Mais il a également déclaré que le gouvernement imposerait un couvre-feu dans tout le pays entre 20h et 6h, exigerait que tout le monde porte un masque en public et mettrait fin aux "déplacements non essentiels de voyageurs entre Etats". L'interdiction des rassemblements sociaux et religieux restera également en vigueur. | https://www.bbc.com/afrique/region-52473250 |
5sports
| Football : Francis Kimanzi, nouveau sélectionneur du Kenya | Francis Kimanzi, devenu entraîneur des Harambee Stars pour la troisième fois, remplace le Français Sébastien Migné, qui a permis au Kenya de se qualifier à la Coupe d'Afrique des nations (CAN) 2019 après 15 ans d'attente. "La Fédération kényane de football a confirmé la nomination de Francis Kimanzi et de Zedekiah Otieno à la tête des Harambee Stars", a annoncé samedi la FKF. Les noms des autres collaborateurs de Kimanzi seront dévoilés lors d'une conférence de presse prévue mardi 20 août. Le nouveau sélectionneur du Kenya devra se concentrer immédiatement sur les prochains matchs de qualification de la CAN 2021. Le Kenya, l'Egypte, le Togo et les Comores partagent la même poule pour les éliminatoires de la prochaine CAN, qui démarrent en novembre prochain. Les Harambee Stars ont été éliminés dès la phase des poules de la Coupe d'Afrique des nations 2019, en Egypte. | Football : Francis Kimanzi, nouveau sélectionneur du Kenya Francis Kimanzi, devenu entraîneur des Harambee Stars pour la troisième fois, remplace le Français Sébastien Migné, qui a permis au Kenya de se qualifier à la Coupe d'Afrique des nations (CAN) 2019 après 15 ans d'attente. "La Fédération kényane de football a confirmé la nomination de Francis Kimanzi et de Zedekiah Otieno à la tête des Harambee Stars", a annoncé samedi la FKF. Les noms des autres collaborateurs de Kimanzi seront dévoilés lors d'une conférence de presse prévue mardi 20 août. Le nouveau sélectionneur du Kenya devra se concentrer immédiatement sur les prochains matchs de qualification de la CAN 2021. Le Kenya, l'Egypte, le Togo et les Comores partagent la même poule pour les éliminatoires de la prochaine CAN, qui démarrent en novembre prochain. Les Harambee Stars ont été éliminés dès la phase des poules de la Coupe d'Afrique des nations 2019, en Egypte. | https://www.bbc.com/afrique/sports-49388892 |
0business
| Coronavirus : des jobs d’éboueur pour contrer chômage au Kenya | Pour aider certains des centaines de milliers de Kenyans qui ont perdu leur emploi à cause de la pandémie de coronavirus, le gouvernement paie les gens pour qu'ils nettoient les égouts à ciel ouvert de leur quartier. Récit à Nairobi de la journaliste Andrea Dijkstra. Les Kényans - vêtus de gilets néon, de masques et de bottes de caoutchouc - se tiennent jusqu'aux chevilles dans un courant gris et puant qui coule entre les baraques en tôle ondulée de Kibera, le plus grand bidonville de la capitale, Nairobi. À l'aide de leurs bêches et râteaux métalliques, ils ramassent les bouteilles en plastique, les chaussures usées, les couches sales et les excréments humains dans les égouts à ciel ouvert. "C'est un travail dégoûtant", déclare Abdul Aziz, 33 ans, qui craint de contracter une maladie hydrique comme le choléra en raison des conditions de travail insalubres. "Mais c'est mieux que de rester à la maison, tout en ayant faim et sans emploi", a déclaré le père de deux enfants, qui a perdu son emploi de chauffeur privé au début de la crise. Selon le Bureau national des statistiques du Kenya (KNBS), plus de 1,7 million de Kenyans ont perdu leur emploi au cours des trois premiers mois de la pandémie. Les parcs animaliers et les lodges sont en grande partie vides en raison de l'absence de touristes. De nombreuses entreprises ont fait faillite et des bars sont fermés en raison de l'interdiction d'alcool et du couvre-feu. Pour prévenir des problèmes encore plus graves, tels que l'augmentation de la criminalité et du pillage, le gouvernement a lancé un projet national de grande envergure en matière d'emploi afin de fournir du travail à plus de 200 000 Kényans de moins de 35 ans. À Nairobi, il fournit du travail à 55 000 personnes qui sont réparties en deux groupes, chacun travaillant 11 jours par mois. A lire aussi Coronavirus : des salles de classe transformées en poulaillers Vaccin contre le coronavirus : le Kenya veut contacter la Russie Le gouvernement kenyan dément les allégations de pillage des fonds du Covid-19 M. Aziz, qui vit à Kibera, est satisfait du projet sur lequel il a commencé à travailler fin juillet. Bien que le salaire de 455 shillings kenyans (4,15 $) par jour soit trop bas, estime-t-il. Il gagnait auparavant environ 13 dollars par jour en tant que chauffeur. La moitié de ses revenus actuels sert à rembourser les dettes qu'il a contractées auprès de ses amis et des magasins qu'il a ouverts après son licenciement en avril. Il n'a pratiquement plus d'argent pour le loyer et la nourriture. Par conséquent, sa famille ne prend qu'un seul repas par jour. "Cette pandémie a ruiné nos vies", déclare Sharon Sakase, 23 ans, qui travaille également sur le réseau d'égouts de Kibera, où elle vit avec sa mère, ses trois jeunes sœurs, un jeune frère et ses deux enfants dans une maison en tôle ondulée exiguë de quelques mètres carrés seulement. La mère célibataire a reçu une bourse d'une église pour étudier le tourisme et l'hôtellerie. Cependant, le cours a été suspendu il y a sept mois et le salon de beauté, où elle travaillait en faisant des pédicures pour rapporter de l'argent supplémentaire, n'a pas besoin d'elle car les clients sont restés à l'écart par crainte du virus. "C'est très difficile de faire ce sale boulot", admet Mme Sakase - car une "toilette volante" passe en sifflant, plongeant dans les égouts et faisant hurler ses collègues du coin. Il s'agit de sacs en plastique que les résidents sans toilettes utilisent pour se débarrasser des déchets humains. "Pourtant, je suis heureuse de ce travail", dit la jeune mère. "Je gagne maintenant un peu d'argent pour acheter de la nourriture pour moi et ma famille." Elle est l'unique soutien de famille de huit personnes depuis que sa mère a perdu son emploi de femme de ménage pendant la crise de la couronne. Le gouvernement kenyan a pris des mesures drastiques pour freiner la propagation du virus, après la confirmation de sa première infection le 13 mars dernier. Un couvre-feu a été imposé, les points chauds de la couronne comme Nairobi et la région côtière ont été bouclés pendant trois mois, l'aéroport international a été fermé pendant cinq mois et les gens ont dû travailler depuis chez eux, ce qui était évidemment impossible pour beaucoup. En conséquence, 17% des Kenyans sont désormais incapables de faire face à leurs frais de subsistance alors que seulement 47% ont encore une forme de revenus réguliers, selon un sondage mené par la société de recherche financière FSD Kenya. Pour tenter d'alléger ce fardeau, le gouvernement a adopté des mesures de relance économique. La taxe de vente et l'impôt sur le revenu ont été réduits et les Kenyans dont le salaire mensuel est inférieur à 221 dollars bénéficient d'un allègement fiscal de 100 %. Toutefois, les personnes travaillant dans le secteur informel ne paient pas d'impôts de toute façon, et ne bénéficient donc guère de ces mesures, si ce n'est que les produits des supermarchés officiels sont peut-être devenus légèrement moins chers. "De nombreuses petites et moyennes entreprises ont fait faillite, ce qui a entraîné la perte d'un grand nombre d'emplois. Ces avantages fiscaux leur ont été de peu d'utilité", déclare l'économiste kenyan Kwame Owino. Le Fonds monétaire international (FMI) a accordé un prêt de 739 millions de dollars au Kenya pour aider à amortir l'impact de Covid-19. Toutefois, M. Owino estime que le gouvernement n'a pas réussi à utiliser rapidement et efficacement les fonds publics pour faire face à la crise en raison d'autres obligations de paiement importantes et d'allégations de corruption. "Il faut d'abord payer les salaires des fonctionnaires et assurer le service des dettes publiques", explique M. Owino, directeur du groupe de réflexion de l'Institut des affaires économiques du Kenya, basé à Nairobi. La dette publique du Kenya est passée à 54,3 milliards de dollars en juin de cette année, soit 62 % du produit intérieur brut (PIB), pour lequel le pays d'Afrique de l'Est a reçu un avertissement officiel de la Banque mondiale l'année dernière. Le gouvernement enquête sur des allégations de corruption après qu'il ait été allégué qu'un important lot de dons, dont des masques et des ventilateurs du milliardaire chinois Jack Ma, avait disparu après son arrivée dans le pays, ainsi qu'une partie des prêts et des subventions d'institutions telles que la Banque mondiale et le FMI. "Des amis s'attendaient à ce que je trouve un bon emploi" Pour ceux qui débouchent les égouts et les canalisations à Kibera dans le cadre du projet d'emploi, l'avenir est inquiétant. "Tout le monde à Kibera cherche désespérément du travail", déclare Jack Omonoi, 25 ans, diplômé en tant que web designer il y a deux ans. Il travaillait dans une agence événementielle avant la pandémie mais affirme que tout a été annulé, ce qui l'a obligé à rejoindre le projet d'égouts par pur désespoir. "Des amis m'ont vu aller à l'université et s'attendaient à ce que je trouve un bon emploi. Maintenant, ils me voient pelleter des crottes dans un égout à ciel ouvert", dit-il en regardant le sol avec découragement. "Cette situation est extrêmement frustrante". "Et personne ne sait combien de temps cela va durer." | Coronavirus : des jobs d’éboueur pour contrer chômage au Kenya Pour aider certains des centaines de milliers de Kenyans qui ont perdu leur emploi à cause de la pandémie de coronavirus, le gouvernement paie les gens pour qu'ils nettoient les égouts à ciel ouvert de leur quartier. Récit à Nairobi de la journaliste Andrea Dijkstra. Les Kényans - vêtus de gilets néon, de masques et de bottes de caoutchouc - se tiennent jusqu'aux chevilles dans un courant gris et puant qui coule entre les baraques en tôle ondulée de Kibera, le plus grand bidonville de la capitale, Nairobi. À l'aide de leurs bêches et râteaux métalliques, ils ramassent les bouteilles en plastique, les chaussures usées, les couches sales et les excréments humains dans les égouts à ciel ouvert. "C'est un travail dégoûtant", déclare Abdul Aziz, 33 ans, qui craint de contracter une maladie hydrique comme le choléra en raison des conditions de travail insalubres. "Mais c'est mieux que de rester à la maison, tout en ayant faim et sans emploi", a déclaré le père de deux enfants, qui a perdu son emploi de chauffeur privé au début de la crise. Selon le Bureau national des statistiques du Kenya (KNBS), plus de 1,7 million de Kenyans ont perdu leur emploi au cours des trois premiers mois de la pandémie. Les parcs animaliers et les lodges sont en grande partie vides en raison de l'absence de touristes. De nombreuses entreprises ont fait faillite et des bars sont fermés en raison de l'interdiction d'alcool et du couvre-feu. Pour prévenir des problèmes encore plus graves, tels que l'augmentation de la criminalité et du pillage, le gouvernement a lancé un projet national de grande envergure en matière d'emploi afin de fournir du travail à plus de 200 000 Kényans de moins de 35 ans. À Nairobi, il fournit du travail à 55 000 personnes qui sont réparties en deux groupes, chacun travaillant 11 jours par mois. A lire aussi Coronavirus : des salles de classe transformées en poulaillers Vaccin contre le coronavirus : le Kenya veut contacter la Russie Le gouvernement kenyan dément les allégations de pillage des fonds du Covid-19 M. Aziz, qui vit à Kibera, est satisfait du projet sur lequel il a commencé à travailler fin juillet. Bien que le salaire de 455 shillings kenyans (4,15 $) par jour soit trop bas, estime-t-il. Il gagnait auparavant environ 13 dollars par jour en tant que chauffeur. La moitié de ses revenus actuels sert à rembourser les dettes qu'il a contractées auprès de ses amis et des magasins qu'il a ouverts après son licenciement en avril. Il n'a pratiquement plus d'argent pour le loyer et la nourriture. Par conséquent, sa famille ne prend qu'un seul repas par jour. "Cette pandémie a ruiné nos vies", déclare Sharon Sakase, 23 ans, qui travaille également sur le réseau d'égouts de Kibera, où elle vit avec sa mère, ses trois jeunes sœurs, un jeune frère et ses deux enfants dans une maison en tôle ondulée exiguë de quelques mètres carrés seulement. La mère célibataire a reçu une bourse d'une église pour étudier le tourisme et l'hôtellerie. Cependant, le cours a été suspendu il y a sept mois et le salon de beauté, où elle travaillait en faisant des pédicures pour rapporter de l'argent supplémentaire, n'a pas besoin d'elle car les clients sont restés à l'écart par crainte du virus. "C'est très difficile de faire ce sale boulot", admet Mme Sakase - car une "toilette volante" passe en sifflant, plongeant dans les égouts et faisant hurler ses collègues du coin. Il s'agit de sacs en plastique que les résidents sans toilettes utilisent pour se débarrasser des déchets humains. "Pourtant, je suis heureuse de ce travail", dit la jeune mère. "Je gagne maintenant un peu d'argent pour acheter de la nourriture pour moi et ma famille." Elle est l'unique soutien de famille de huit personnes depuis que sa mère a perdu son emploi de femme de ménage pendant la crise de la couronne. Le gouvernement kenyan a pris des mesures drastiques pour freiner la propagation du virus, après la confirmation de sa première infection le 13 mars dernier. Un couvre-feu a été imposé, les points chauds de la couronne comme Nairobi et la région côtière ont été bouclés pendant trois mois, l'aéroport international a été fermé pendant cinq mois et les gens ont dû travailler depuis chez eux, ce qui était évidemment impossible pour beaucoup. En conséquence, 17% des Kenyans sont désormais incapables de faire face à leurs frais de subsistance alors que seulement 47% ont encore une forme de revenus réguliers, selon un sondage mené par la société de recherche financière FSD Kenya. Pour tenter d'alléger ce fardeau, le gouvernement a adopté des mesures de relance économique. La taxe de vente et l'impôt sur le revenu ont été réduits et les Kenyans dont le salaire mensuel est inférieur à 221 dollars bénéficient d'un allègement fiscal de 100 %. Toutefois, les personnes travaillant dans le secteur informel ne paient pas d'impôts de toute façon, et ne bénéficient donc guère de ces mesures, si ce n'est que les produits des supermarchés officiels sont peut-être devenus légèrement moins chers. "De nombreuses petites et moyennes entreprises ont fait faillite, ce qui a entraîné la perte d'un grand nombre d'emplois. Ces avantages fiscaux leur ont été de peu d'utilité", déclare l'économiste kenyan Kwame Owino. Le Fonds monétaire international (FMI) a accordé un prêt de 739 millions de dollars au Kenya pour aider à amortir l'impact de Covid-19. Toutefois, M. Owino estime que le gouvernement n'a pas réussi à utiliser rapidement et efficacement les fonds publics pour faire face à la crise en raison d'autres obligations de paiement importantes et d'allégations de corruption. "Il faut d'abord payer les salaires des fonctionnaires et assurer le service des dettes publiques", explique M. Owino, directeur du groupe de réflexion de l'Institut des affaires économiques du Kenya, basé à Nairobi. La dette publique du Kenya est passée à 54,3 milliards de dollars en juin de cette année, soit 62 % du produit intérieur brut (PIB), pour lequel le pays d'Afrique de l'Est a reçu un avertissement officiel de la Banque mondiale l'année dernière. Le gouvernement enquête sur des allégations de corruption après qu'il ait été allégué qu'un important lot de dons, dont des masques et des ventilateurs du milliardaire chinois Jack Ma, avait disparu après son arrivée dans le pays, ainsi qu'une partie des prêts et des subventions d'institutions telles que la Banque mondiale et le FMI. "Des amis s'attendaient à ce que je trouve un bon emploi" Pour ceux qui débouchent les égouts et les canalisations à Kibera dans le cadre du projet d'emploi, l'avenir est inquiétant. "Tout le monde à Kibera cherche désespérément du travail", déclare Jack Omonoi, 25 ans, diplômé en tant que web designer il y a deux ans. Il travaillait dans une agence événementielle avant la pandémie mais affirme que tout a été annulé, ce qui l'a obligé à rejoindre le projet d'égouts par pur désespoir. "Des amis m'ont vu aller à l'université et s'attendaient à ce que je trouve un bon emploi. Maintenant, ils me voient pelleter des crottes dans un égout à ciel ouvert", dit-il en regardant le sol avec découragement. "Cette situation est extrêmement frustrante". "Et personne ne sait combien de temps cela va durer." | https://www.bbc.com/afrique/region-54217821 |
2health
| Éteignez votre caméra pendant les réunions virtuelles ... cela pourrait aider à sauver l'environnement | Les réunions virtuelles sont devenues un moyen crucial pour les gens de communiquer, de collaborer et de socialiser pendant la pandémie de Covid-19. Mais une équipe de chercheurs américains suggère que ce boom a un impact négatif sur l'environnement, malgré une baisse globale globale des émissions de carbone en 2020 - provoquée par les confinements et les restrictions de voyage depuis le début du coronavirus, il y a plus d'un an. Et des experts de l'Université Purdue, de l'Université Yale et du Massachusetts Institute of Technology ont une suggestion qui pourrait aider et qui pourrait également être très populaire. Dans un article publié dans la revue Resources, Conservation and Recycling, les chercheurs suggèrent de tenir des réunions uniquement audio, car cela réduit considérablement l'empreinte carbone, eau et terre des activités en ligne. Ils estiment qu'une heure de visioconférence ou de streaming vidéo émet entre 150 et 1 000 grammes de dioxyde de carbone et nécessite jusqu'à 12 litres d'eau. Ils ont calculé qu'en éteignant nos caméras pendant les réunions, il y aurait une réduction de 96 % de notre empreinte carbone et eau. "Les technologies numériques sont là pour rester et elles aident de nombreuses personnes, en particulier dans des moments comme ceux-ci", a déclaré à la BBC Kaveh Madani, professeur en sciences de l'environnement à l'Université de Yale et l'un des co-auteurs de l'étude. "Mais notre étude montre l'importance de prêter attention à la manière dont nous pouvons réduire leur impact environnemental", ajoute-t-il. Chaque fois que nous allons en ligne, que ce soit pour vérifier un message, effectuer une recherche ou utiliser les réseaux sociaux, cela nécessite un traitement de données. Cela utilise l'électricité, qui a un impact sous forme d'émissions de carbone, entre autres. En 2019, le groupe de réflexion parisien The Shift Project, soutenu par le gouvernement français, a publié des estimations selon lesquelles le numérique était responsable de près de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre en 2018, une part similaire à l'industrie aérienne en périodes pré-pandémiques. Pendant la pandémie, le trafic Internet a grimpé dans le monde entier, en raison des restrictions de mouvement, ce qui à son tour conduit à une plus grande consommation de données. L'une des préoccupations spécifiques des experts qui étudient l'empreinte carbone d'Internet, par exemple, concerne la question des centres de données. Ce sont d'énormes espaces utilisés par les entreprises pour stocker leurs données et qui sont devenus plus populaires avec l'avancée du cloud computing, car ces installations nécessitent de grandes quantités d'électricité pour fonctionner. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a estimé en 2019 que les centres de données dans le monde ne représentaient qu'environ 1 % de la consommation mondiale d'électricité, mais a noté que la demande et l'impact environnemental aux niveaux national et local peuvent être plus graves - en particulier dans les pays où la production d'électricité est fortement dépendante des combustibles fossiles. "Les chercheurs appellent les centres de données 'les usines du futur' pour une raison", explique Alexander Taylor, anthropologue à l'université de Cambridge qui étudie l'impact environnemental de l'industrie technologique. "Le trafic Internet est une métaphore étrangement appropriée pour penser cet usage d'Internet car il nous encourage à penser cette activité en termes de gaz d'échappement que nous associons au trafic des véhicules". "Nous devons commencer à réfléchir aux gaz d'échappement générés par les centres de données qui facilitent notre activité en ligne", ajoute-t-il. Kaveh Madani dit que l'objectif principal de cette nouvelle étude est de sensibiliser à l'impact de l'utilisation croissante de la technologie numérique - plutôt que de la juger. "Nous ne disons pas que la visioconférence - ou d'autres activités en ligne - sont mauvaises. Une réunion Zoom, c'est toujours mieux que de voir des gens conduire ou prendre l'avion pour se rencontrer", dit Madani. "Mais ces technologies ont une empreinte. Elles ne sont pas neutres en carbone, et beaucoup de gens ne le savent pas. Et ni les fournisseurs de services ni les entreprises de technologie n'en parle", affirme l'universitaire. Madani dit qu'il a participé à de nombreuses réunions et a constaté que souvent, une seule personne parlait, mais que toutes les caméras des participants étaient allumées. "Ce n'est pas nécessaire", explique Madani. La référence directe à Zoom n'est pas accidentelle. La plateforme de visioconférence est un cas particulier de réussite pendant la pandémie. Son nombre d'utilisateurs quotidien est passé de 10 millions à plus de 300 millions entre décembre 2019 et décembre 2020, selon les chiffres publiés par la société. Mais selon cette nouvelle étude, Zoom n'est pas le seul coupable. L'équipe de chercheurs américains a analysé un certain nombre d'activité Internet et identifié celles qui avaient la plus grande empreinte combinée. Ils ont constaté que les plates-formes de streaming vidéo comme YouTube et Netflix avaient de loin l'empreinte écologique estimée la plus élevée. Ils ont également évalué l'impact d'autres activités populaires telles que l'utilisation des réseaux sociaux, les jeux en ligne et la navigation sur le Web. Kaveh Madani a tenu à souligner que l'étude Purdue / Yale / MIT n'a pas été conçue pour isoler une activité Internet spécifique ou minimiser son importance pour les utilisateurs. "Notre préoccupation est valable et il y a des habitudes que nous pouvons changer pour faire face à leur impact environnemental", souligne-t-il. "Et nous ne pensons en aucun cas que la pression devrait être exercée sur les utilisateurs. Les régulateurs et les entreprises peuvent tous faire quelque chose, à commencer par être transparents avec les gens". "Il n'est pas garanti que les gens changeront leurs habitudes s'ils ont l'information, mais je peux vous garantir qu'il n'y aura pas de changement sans information", dit le professeur. Dans l'étude, Madani et ses pairs évaluent le pouvoir de l'action collective. Dans le cas de la vidéoconférence, ils ont calculé qu'une personne ayant 15 réunions d'une heure par semaine avec la caméra allumée générerait 9,4 kg de dioxyde de carbone. En désactivant simplement la vidéo, les chercheurs affirment que les émissions seraient réduites à moins de 400 g. • Éteindre votre caméra pour les réunions en ligne lorsque vous ne parlez pas • Supprimer les e-mails indésirables • Ne diffusez pas toujours en HD Si un million d'usagers effectuaient ce changement, ils éviteraient les émissions équivalentes à l'alimentation électrique d'une ville de 36 000 habitants pendant un mois via le charbon. Mais Madani dit qu'il existe des actions simples qui peuvent être prises dans d'autres activités Internet. Ils incluent la suppression des e-mails indésirables et le fait de passer moins de temps en ligne, ainsi que l'abandon des flux de haute qualité pour regarder des vidéos. Un porte-parole de Zoom a déclaré à la BBC que la société avait commandé une étude en 2019 qui montrait une réduction significative de l'empreinte carbone des utilisateurs qui avaient recours à des réunions vidéo en remplacement des voyages d'affaires. "Nous pensons que des communications vidéo transparentes peuvent apporter une contribution significative à la résolution de la crise climatique en permettant aux gens de communiquer, de se connecter et de collaborer efficacement sans avoir à se déplacer inutilement", a déclaré le porte-parole. "Nous nous engageons à minimiser notre propre impact sur l'environnement, en examinant tout, de la façon dont nous gérons nos installations à la façon dont nous atténuons les effets du changement climatique dans notre communauté. Un porte-parole de Google a déclaré à la BBC que l'entreprise avait pris les mesures nécessaires pour atténuer son empreinte écologique. "Nous avons été la première grande entreprise à faire correspondre la consommation d'énergie avec une énergie 100 % renouvelable à partir de 2017", a déclaré le porte-parole. "Chaque e-mail que vous envoyez via Gmail, chaque question que vous posez à Google Meet, puis chaque vidéo YouTube que vous regardez est déjà neutre en carbone dans nos centres de données." Dans son dernier rapport sur les politiques environnementales, lié à 2019, Netflix déclare avoir abordé le problème de l'énergie utilisée dans le monde pour fournir ses services, en soutenant des projets d'énergie renouvelable dans 15 États américains et 20 pays. Et Facebook, qui possède WhatsApp et Instagram, a déclaré qu'il visait à atteindre zéro émission nette de carbone d'ici 2030 pour l'ensemble de sa chaîne de valeur et que les opérations mondiales de la société étaient à "100 % soutenues par les énergies renouvelables" l'année dernière. Il ne fait aucun doute que nous passerons plus de temps en ligne, d'autant plus que les confinements pandémiques se poursuivent. Mais si vous détestez avoir apparaitre à l'écran lors de quizz en famille ou redoutez les réunions d'équipe, alors peut-être que maintenant, vous avez l'excuse parfaite pour ne pas allumer votre caméra : "Désolé, je ne peux pas. J'aide à sauver l'environnement." | Éteignez votre caméra pendant les réunions virtuelles ... cela pourrait aider à sauver l'environnement Les réunions virtuelles sont devenues un moyen crucial pour les gens de communiquer, de collaborer et de socialiser pendant la pandémie de Covid-19. Mais une équipe de chercheurs américains suggère que ce boom a un impact négatif sur l'environnement, malgré une baisse globale globale des émissions de carbone en 2020 - provoquée par les confinements et les restrictions de voyage depuis le début du coronavirus, il y a plus d'un an. Et des experts de l'Université Purdue, de l'Université Yale et du Massachusetts Institute of Technology ont une suggestion qui pourrait aider et qui pourrait également être très populaire. Dans un article publié dans la revue Resources, Conservation and Recycling, les chercheurs suggèrent de tenir des réunions uniquement audio, car cela réduit considérablement l'empreinte carbone, eau et terre des activités en ligne. Ils estiment qu'une heure de visioconférence ou de streaming vidéo émet entre 150 et 1 000 grammes de dioxyde de carbone et nécessite jusqu'à 12 litres d'eau. Ils ont calculé qu'en éteignant nos caméras pendant les réunions, il y aurait une réduction de 96 % de notre empreinte carbone et eau. "Les technologies numériques sont là pour rester et elles aident de nombreuses personnes, en particulier dans des moments comme ceux-ci", a déclaré à la BBC Kaveh Madani, professeur en sciences de l'environnement à l'Université de Yale et l'un des co-auteurs de l'étude. "Mais notre étude montre l'importance de prêter attention à la manière dont nous pouvons réduire leur impact environnemental", ajoute-t-il. Chaque fois que nous allons en ligne, que ce soit pour vérifier un message, effectuer une recherche ou utiliser les réseaux sociaux, cela nécessite un traitement de données. Cela utilise l'électricité, qui a un impact sous forme d'émissions de carbone, entre autres. En 2019, le groupe de réflexion parisien The Shift Project, soutenu par le gouvernement français, a publié des estimations selon lesquelles le numérique était responsable de près de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre en 2018, une part similaire à l'industrie aérienne en périodes pré-pandémiques. Pendant la pandémie, le trafic Internet a grimpé dans le monde entier, en raison des restrictions de mouvement, ce qui à son tour conduit à une plus grande consommation de données. L'une des préoccupations spécifiques des experts qui étudient l'empreinte carbone d'Internet, par exemple, concerne la question des centres de données. Ce sont d'énormes espaces utilisés par les entreprises pour stocker leurs données et qui sont devenus plus populaires avec l'avancée du cloud computing, car ces installations nécessitent de grandes quantités d'électricité pour fonctionner. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a estimé en 2019 que les centres de données dans le monde ne représentaient qu'environ 1 % de la consommation mondiale d'électricité, mais a noté que la demande et l'impact environnemental aux niveaux national et local peuvent être plus graves - en particulier dans les pays où la production d'électricité est fortement dépendante des combustibles fossiles. "Les chercheurs appellent les centres de données 'les usines du futur' pour une raison", explique Alexander Taylor, anthropologue à l'université de Cambridge qui étudie l'impact environnemental de l'industrie technologique. "Le trafic Internet est une métaphore étrangement appropriée pour penser cet usage d'Internet car il nous encourage à penser cette activité en termes de gaz d'échappement que nous associons au trafic des véhicules". "Nous devons commencer à réfléchir aux gaz d'échappement générés par les centres de données qui facilitent notre activité en ligne", ajoute-t-il. Kaveh Madani dit que l'objectif principal de cette nouvelle étude est de sensibiliser à l'impact de l'utilisation croissante de la technologie numérique - plutôt que de la juger. "Nous ne disons pas que la visioconférence - ou d'autres activités en ligne - sont mauvaises. Une réunion Zoom, c'est toujours mieux que de voir des gens conduire ou prendre l'avion pour se rencontrer", dit Madani. "Mais ces technologies ont une empreinte. Elles ne sont pas neutres en carbone, et beaucoup de gens ne le savent pas. Et ni les fournisseurs de services ni les entreprises de technologie n'en parle", affirme l'universitaire. Madani dit qu'il a participé à de nombreuses réunions et a constaté que souvent, une seule personne parlait, mais que toutes les caméras des participants étaient allumées. "Ce n'est pas nécessaire", explique Madani. La référence directe à Zoom n'est pas accidentelle. La plateforme de visioconférence est un cas particulier de réussite pendant la pandémie. Son nombre d'utilisateurs quotidien est passé de 10 millions à plus de 300 millions entre décembre 2019 et décembre 2020, selon les chiffres publiés par la société. Mais selon cette nouvelle étude, Zoom n'est pas le seul coupable. L'équipe de chercheurs américains a analysé un certain nombre d'activité Internet et identifié celles qui avaient la plus grande empreinte combinée. Ils ont constaté que les plates-formes de streaming vidéo comme YouTube et Netflix avaient de loin l'empreinte écologique estimée la plus élevée. Ils ont également évalué l'impact d'autres activités populaires telles que l'utilisation des réseaux sociaux, les jeux en ligne et la navigation sur le Web. Kaveh Madani a tenu à souligner que l'étude Purdue / Yale / MIT n'a pas été conçue pour isoler une activité Internet spécifique ou minimiser son importance pour les utilisateurs. "Notre préoccupation est valable et il y a des habitudes que nous pouvons changer pour faire face à leur impact environnemental", souligne-t-il. "Et nous ne pensons en aucun cas que la pression devrait être exercée sur les utilisateurs. Les régulateurs et les entreprises peuvent tous faire quelque chose, à commencer par être transparents avec les gens". "Il n'est pas garanti que les gens changeront leurs habitudes s'ils ont l'information, mais je peux vous garantir qu'il n'y aura pas de changement sans information", dit le professeur. Dans l'étude, Madani et ses pairs évaluent le pouvoir de l'action collective. Dans le cas de la vidéoconférence, ils ont calculé qu'une personne ayant 15 réunions d'une heure par semaine avec la caméra allumée générerait 9,4 kg de dioxyde de carbone. En désactivant simplement la vidéo, les chercheurs affirment que les émissions seraient réduites à moins de 400 g. • Éteindre votre caméra pour les réunions en ligne lorsque vous ne parlez pas • Supprimer les e-mails indésirables • Ne diffusez pas toujours en HD Si un million d'usagers effectuaient ce changement, ils éviteraient les émissions équivalentes à l'alimentation électrique d'une ville de 36 000 habitants pendant un mois via le charbon. Mais Madani dit qu'il existe des actions simples qui peuvent être prises dans d'autres activités Internet. Ils incluent la suppression des e-mails indésirables et le fait de passer moins de temps en ligne, ainsi que l'abandon des flux de haute qualité pour regarder des vidéos. Un porte-parole de Zoom a déclaré à la BBC que la société avait commandé une étude en 2019 qui montrait une réduction significative de l'empreinte carbone des utilisateurs qui avaient recours à des réunions vidéo en remplacement des voyages d'affaires. "Nous pensons que des communications vidéo transparentes peuvent apporter une contribution significative à la résolution de la crise climatique en permettant aux gens de communiquer, de se connecter et de collaborer efficacement sans avoir à se déplacer inutilement", a déclaré le porte-parole. "Nous nous engageons à minimiser notre propre impact sur l'environnement, en examinant tout, de la façon dont nous gérons nos installations à la façon dont nous atténuons les effets du changement climatique dans notre communauté. Un porte-parole de Google a déclaré à la BBC que l'entreprise avait pris les mesures nécessaires pour atténuer son empreinte écologique. "Nous avons été la première grande entreprise à faire correspondre la consommation d'énergie avec une énergie 100 % renouvelable à partir de 2017", a déclaré le porte-parole. "Chaque e-mail que vous envoyez via Gmail, chaque question que vous posez à Google Meet, puis chaque vidéo YouTube que vous regardez est déjà neutre en carbone dans nos centres de données." Dans son dernier rapport sur les politiques environnementales, lié à 2019, Netflix déclare avoir abordé le problème de l'énergie utilisée dans le monde pour fournir ses services, en soutenant des projets d'énergie renouvelable dans 15 États américains et 20 pays. Et Facebook, qui possède WhatsApp et Instagram, a déclaré qu'il visait à atteindre zéro émission nette de carbone d'ici 2030 pour l'ensemble de sa chaîne de valeur et que les opérations mondiales de la société étaient à "100 % soutenues par les énergies renouvelables" l'année dernière. Il ne fait aucun doute que nous passerons plus de temps en ligne, d'autant plus que les confinements pandémiques se poursuivent. Mais si vous détestez avoir apparaitre à l'écran lors de quizz en famille ou redoutez les réunions d'équipe, alors peut-être que maintenant, vous avez l'excuse parfaite pour ne pas allumer votre caméra : "Désolé, je ne peux pas. J'aide à sauver l'environnement." | https://www.bbc.com/afrique/monde-55815454 |
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| Cacao : une alternative durable aux énergies fossiles | La Côte d'Ivoire est le plus grand producteur de cacao au monde, d'où proviennent plus de 40 % de toutes les fèves de cacao. Avec plus de six millions de personnes travaillant dans le cacao, ce produit est de loin la plus grande exportation du pays. Désormais, une autre partie de la plante de cacao alimentera bientôt la Côte d'Ivoire. La fève de cacao tant convoitée n'est qu'une petite partie de la plante de cacao. Alors que les fèves sont exportées pour être transformées en barres chocolatées, confiseries et boissons, les coques de fèves, les cosses de cabosse et les sueurs de cacao (un liquide jaunâtre pâle qui s'écoule pendant la fermentation) sont généralement jetés. A ne pas manquer sur BBC Afrique : Dans le monde, le volume de déchets de cacao ne cesse de croître . Ces déchets sont désormais appelés à devenir un élément important de la transition de la Côte d'Ivoire vers les énergies renouvelables. Après des projets pilotes réussis, la Côte d'Ivoire a démarré les travaux d'une centrale biomasse qui fonctionnera à partir de déchets de cacao. L'installation sera située à Divo, une ville qui produit une grande partie du cacao du pays. Dans l'usine de biomasse, la matière végétale issue de la production de cacao sera brûlée pour faire tourner une turbine et produire de l'électricité, un peu comme une centrale électrique conventionnelle à combustible fossile. "Cette centrale pourra à elle seule répondre aux besoins en électricité de 1,7 million de personnes", précise Yapi Ogou, directeur général de la société ivoirienne Société des Energies Nouvelles (Soden), qui participe à la construction de la centrale. La centrale électrique à biomasse de Divo sera la plus grande d'Afrique de l'Ouest et Soden, avec le soutien de l'Agence américaine pour le commerce et le développement, devrait achever sa construction au début de 2023. Elle sera capable de produire entre 46 et 70 MW d'électricité par an, selon Ogou. Des études de faisabilité ont montré que l'installation pourrait réduire les émissions de gaz à effet de serre de 4,5 millions de tonnes, par rapport aux sources d'énergie existantes. La Côte d'Ivoire tire actuellement la majeure partie de son électricité de combustibles fossiles, le gaz naturel générant 70 % de son énergie. Le pays a pour objectif d'augmenter l'utilisation des sources d'énergie renouvelables à 42 % et de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 28 % d'ici 2030. Dans un pays aux besoins énergétiques en forte croissance, des innovations comme l'utilisation des déchets de cacao pourraient faire toute la différence. Lire aussi : Au total, le projet coûtera environ 131 milliards de francs CFA ouest-africains (173 millions de livres sterling/244 millions de dollars). Neuf autres usines similaires qui produiront de l'électricité à partir de coques de cacao devraient être construites à travers le pays. Elles seront construits dans des zones de culture du cacao où la matière première est déjà disponible. En plus de produire de l'énergie renouvelable, on espère que la transformation des déchets de cacao en énergie contribuera à inverser le sort des quelque 600 000 producteurs de cacao du pays. Fraciah, qui gère 14 hectares de cacao à Divo, en fait partie. Depuis de nombreuses années, elle songe à abandonner complètement la cacao-culture au profit de l'hévéaculture. Elle n'est pas seule - ces dernières années, de nombreux producteurs de cacao se sont tournés vers des cultures plus rentables comme le caoutchouc ou la banane en raison d'une offre excédentaire de cacao - et le phénomène s'est accentué avec la pandémie de Covid-19 . "Je cultive du cacao et cela a éduqué mes enfants mais les retours ont été minimes", dit-elle. "Nous ne faisons pas beaucoup de bénéfices." Mais elle se réjouit de la nouvelle centrale à biomasse, affirmant qu'elle augmentera ses revenus et la motivera à continuer à cultiver du cacao. " Étant donné que je suis veuve - mon mari est décédé il y a 18 ans - un revenu supplémentaire m'aidera également à éduquer mes quatre petits-enfants. Avec plus d'argent, je peux aussi économiser. Parallèlement à l'ouverture de la nouvelle usine, le gouvernement ivoirien a également proposé une coopérative communautaire pour les producteurs de cacao. Des groupes d'agriculteurs pourront économiser de l'argent et accéder à des prêts. Ils pourront également recevoir des dividendes pour soutenir leurs familles et leurs entreprises. Mohammed Adow, fondateur de Powershift Africa, un groupe de réflexion basé à Nairobi, qui a conseillé les gouvernements à travers toute l'Afrique sur les questions énergétiques, affirme que l'initiative ivoirienne arrive à un moment critique. "L'utilisation réussie de ces cabosses de cacao permettra non seulement d'assurer l'accès universel à l'électricité, mais aussi d'ajouter de la valeur à la chaîne de valeur de la production de cacao, en plus d'autres avantages économiques", déclare Adow. "La collecte, le transport, le stockage et le traitement des cabosses permettront de créer des emplois. Cela permettra d'autonomiser de nombreuses personnes sur le plan économique." Esther Ruto, directrice générale de l'Autorité d'électrification rurale du Kenya, se félicite également de la centrale électrique de cacao. "C'est une bonne décision", dit-elle, faisant référence à la création d'emplois et la réduction des déchets présentés comme des avantages supplémentaires de l'usine. "La Côte d'Ivoire est l'une des réussites de l'Afrique avec 94% de sa population déjà connectée au réseau national." La Côte d'Ivoire n'est pas le seul producteur de cacao à valoriser ses déchets. Au Ghana, les coques de cacao sont déjà utilisées pour produire de l'électricité à petite échelle. Les chercheurs Jo Darkwa, Karen Moore et leurs collègues de l'Université de Nottingham au Royaume-Uni ont développé un petit générateur de 5 kW qui fonctionne à partir de coques de cacao. L'objectif est d'apporter de l'électricité aux zones rurales, où seulement 50 % de la population a généralement accès à l'électricité. En Côte d'Ivoire, il est également prévu de mettre en place des installations permettant de transformer les cosses en biodiesel, indique M. Ogou. Trouver de nouvelles utilisations pour les déchets de l'une des cultures les plus appréciées au monde pourrait permettre aux agriculteurs de continuer à approvisionner l'industrie du chocolat pendant des années, même si le changement climatique rend la culture du cacao plus difficile. Mais même dans une culture soumise à de nombreuses pressions, il existe une graine, ou plutôt une enveloppe, d'espoir. | Cacao : une alternative durable aux énergies fossiles La Côte d'Ivoire est le plus grand producteur de cacao au monde, d'où proviennent plus de 40 % de toutes les fèves de cacao. Avec plus de six millions de personnes travaillant dans le cacao, ce produit est de loin la plus grande exportation du pays. Désormais, une autre partie de la plante de cacao alimentera bientôt la Côte d'Ivoire. La fève de cacao tant convoitée n'est qu'une petite partie de la plante de cacao. Alors que les fèves sont exportées pour être transformées en barres chocolatées, confiseries et boissons, les coques de fèves, les cosses de cabosse et les sueurs de cacao (un liquide jaunâtre pâle qui s'écoule pendant la fermentation) sont généralement jetés. A ne pas manquer sur BBC Afrique : Dans le monde, le volume de déchets de cacao ne cesse de croître . Ces déchets sont désormais appelés à devenir un élément important de la transition de la Côte d'Ivoire vers les énergies renouvelables. Après des projets pilotes réussis, la Côte d'Ivoire a démarré les travaux d'une centrale biomasse qui fonctionnera à partir de déchets de cacao. L'installation sera située à Divo, une ville qui produit une grande partie du cacao du pays. Dans l'usine de biomasse, la matière végétale issue de la production de cacao sera brûlée pour faire tourner une turbine et produire de l'électricité, un peu comme une centrale électrique conventionnelle à combustible fossile. "Cette centrale pourra à elle seule répondre aux besoins en électricité de 1,7 million de personnes", précise Yapi Ogou, directeur général de la société ivoirienne Société des Energies Nouvelles (Soden), qui participe à la construction de la centrale. La centrale électrique à biomasse de Divo sera la plus grande d'Afrique de l'Ouest et Soden, avec le soutien de l'Agence américaine pour le commerce et le développement, devrait achever sa construction au début de 2023. Elle sera capable de produire entre 46 et 70 MW d'électricité par an, selon Ogou. Des études de faisabilité ont montré que l'installation pourrait réduire les émissions de gaz à effet de serre de 4,5 millions de tonnes, par rapport aux sources d'énergie existantes. La Côte d'Ivoire tire actuellement la majeure partie de son électricité de combustibles fossiles, le gaz naturel générant 70 % de son énergie. Le pays a pour objectif d'augmenter l'utilisation des sources d'énergie renouvelables à 42 % et de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 28 % d'ici 2030. Dans un pays aux besoins énergétiques en forte croissance, des innovations comme l'utilisation des déchets de cacao pourraient faire toute la différence. Lire aussi : Au total, le projet coûtera environ 131 milliards de francs CFA ouest-africains (173 millions de livres sterling/244 millions de dollars). Neuf autres usines similaires qui produiront de l'électricité à partir de coques de cacao devraient être construites à travers le pays. Elles seront construits dans des zones de culture du cacao où la matière première est déjà disponible. En plus de produire de l'énergie renouvelable, on espère que la transformation des déchets de cacao en énergie contribuera à inverser le sort des quelque 600 000 producteurs de cacao du pays. Fraciah, qui gère 14 hectares de cacao à Divo, en fait partie. Depuis de nombreuses années, elle songe à abandonner complètement la cacao-culture au profit de l'hévéaculture. Elle n'est pas seule - ces dernières années, de nombreux producteurs de cacao se sont tournés vers des cultures plus rentables comme le caoutchouc ou la banane en raison d'une offre excédentaire de cacao - et le phénomène s'est accentué avec la pandémie de Covid-19 . "Je cultive du cacao et cela a éduqué mes enfants mais les retours ont été minimes", dit-elle. "Nous ne faisons pas beaucoup de bénéfices." Mais elle se réjouit de la nouvelle centrale à biomasse, affirmant qu'elle augmentera ses revenus et la motivera à continuer à cultiver du cacao. " Étant donné que je suis veuve - mon mari est décédé il y a 18 ans - un revenu supplémentaire m'aidera également à éduquer mes quatre petits-enfants. Avec plus d'argent, je peux aussi économiser. Parallèlement à l'ouverture de la nouvelle usine, le gouvernement ivoirien a également proposé une coopérative communautaire pour les producteurs de cacao. Des groupes d'agriculteurs pourront économiser de l'argent et accéder à des prêts. Ils pourront également recevoir des dividendes pour soutenir leurs familles et leurs entreprises. Mohammed Adow, fondateur de Powershift Africa, un groupe de réflexion basé à Nairobi, qui a conseillé les gouvernements à travers toute l'Afrique sur les questions énergétiques, affirme que l'initiative ivoirienne arrive à un moment critique. "L'utilisation réussie de ces cabosses de cacao permettra non seulement d'assurer l'accès universel à l'électricité, mais aussi d'ajouter de la valeur à la chaîne de valeur de la production de cacao, en plus d'autres avantages économiques", déclare Adow. "La collecte, le transport, le stockage et le traitement des cabosses permettront de créer des emplois. Cela permettra d'autonomiser de nombreuses personnes sur le plan économique." Esther Ruto, directrice générale de l'Autorité d'électrification rurale du Kenya, se félicite également de la centrale électrique de cacao. "C'est une bonne décision", dit-elle, faisant référence à la création d'emplois et la réduction des déchets présentés comme des avantages supplémentaires de l'usine. "La Côte d'Ivoire est l'une des réussites de l'Afrique avec 94% de sa population déjà connectée au réseau national." La Côte d'Ivoire n'est pas le seul producteur de cacao à valoriser ses déchets. Au Ghana, les coques de cacao sont déjà utilisées pour produire de l'électricité à petite échelle. Les chercheurs Jo Darkwa, Karen Moore et leurs collègues de l'Université de Nottingham au Royaume-Uni ont développé un petit générateur de 5 kW qui fonctionne à partir de coques de cacao. L'objectif est d'apporter de l'électricité aux zones rurales, où seulement 50 % de la population a généralement accès à l'électricité. En Côte d'Ivoire, il est également prévu de mettre en place des installations permettant de transformer les cosses en biodiesel, indique M. Ogou. Trouver de nouvelles utilisations pour les déchets de l'une des cultures les plus appréciées au monde pourrait permettre aux agriculteurs de continuer à approvisionner l'industrie du chocolat pendant des années, même si le changement climatique rend la culture du cacao plus difficile. Mais même dans une culture soumise à de nombreuses pressions, il existe une graine, ou plutôt une enveloppe, d'espoir. | https://www.bbc.com/afrique/region-57415686 |
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| Marcel Grossmann : le talentueux mathématicien qui a aidé Einstein à trouver un emploi | Albert Einstein n'a épargné aucun éloge pour l'un de ses amis les plus proches. "Ses notes auraient pu être imprimées et publiées", a-t-il dit à la femme de Marcel Grossmann à l'époque où ils étaient camarades de classe en Suisse. "Quand il était temps de préparer mes examens, il me prêtait toujours ces cahiers, qui étaient mon salut. Je ne peux même pas imaginer ce que j'aurais fait sans ces livres ." Ces mots du génie de la physique sont reproduits par Walter Isaacson dans son extraordinaire biographie ''Einstein, sa vie et son univers''. Lire aussi: Le mathématicien admire aussi son ami : "Cet Einstein sera un jour un grand homme", dit-il à ses parents. Parfois, après les cours, ils allaient dans un café pour parler. C'était une amitié qui allait au-delà de la vie étudiante. Isaacson décrit Grossmann comme "l'ange gardien " d'Einstein . "En tant qu'étudiants, nous, Albert Einstein et moi, avons souvent analysé psychologiquement des connaissances communes ainsi que nous-mêmes. Au cours d'une de ces conversations, il a fait une fois l'observation précise : votre principale faiblesse est que vous ne pouvez pas dire "non"", a écrit Grossmann. Grossmann est né à Budapest en 1878. Sa famille est originaire de Suisse, où il est parti avec ses parents à l'âge de 15 ans. Il a fréquenté l'École polytechnique de Zurich, aujourd'hui connue sous le nom d'ETH, où il a rencontré Einstein, qui étudiait pour devenir professeur de physique et de mathématiques. "Il y a des gens qui disent qu'Einstein a sauté des cours. Je n'en suis pas sûr, j'ai des doutes, je pense qu'Einstein était un bon élève, il a suivi des cours, mais nous savons que pour préparer les examens, il a utilisé les notes de Grossmann'', raconte Tilman Sauer, professeur d'Histoire des mathématiques et des sciences naturelles à l'Université de Mayence, en Allemagne, à BBC Mundo. Et c'est que les annotations de sa compagne étaient luxueuses. De retour chez lui, Grossmann corrigeait ses notes et les parcourait méticuleusement. "A ses examens intermédiaires d'octobre 1898 (Einstein) il avait terminé premier de sa classe, avec une moyenne de 5,7 sur un maximum de 6. Le second, avec un 5,6, était son ami et chargé de prendre des notes sur les mathématiques de Marcel Grossmann'', déclare Isaacson. Aussi incroyable que cela puisse paraître maintenant, Einstein avait du mal à trouver un emploi universitaire. "En fait, ce ne serait pas moins de neuf ans après avoir obtenu son diplôme de l'École polytechnique de Zurich en 1900 - et quatre ans après l'année miraculeuse au cours de laquelle il a non seulement bouleversé la physique, mais a finalement obtenu une thèse de doctorat - avant qu'il ne soit offert un poste de professeur d'université'', explique l'auteur. À l'automne 1900, il occupa huit petits boulots comme professeur privé et envoya plusieurs lettres à des professeurs d'universités européennes pour lui demander d'être considéré pour un poste. "Je voulais être l'assistant d'un professeur", déclare Sauer, qui a contribué à la rédaction des Collected Papers d'Albert Einstein . Alors qu'Einstein commençait déjà à désespérer, "Grossmann lui écrivit qu'il était probable qu'il y aurait un poste de fonctionnaire à l'Office suisse des brevets, situé à Berne. Le père de Grossmann connaissait le directeur et était prêt à recommander Einstein, " dit Isaacson. "Cher Marcel! Lorsque j'ai trouvé votre lettre hier, j'ai été profondément ému par votre dévouement et votre compassion qui ne vous ont pas permis d'oublier votre vieil ami malheureux (...)", a-t-il répondu dans une lettre. Einstein obtint ce poste en 1902 et c'est là, au désormais célèbre Office des brevets, qu'en 1905, le génie inconnu de 26 ans publia sa théorie de la relativité restreinte. Précisément, à ce poste, il a écrit cinq études scientifiques qui ont révolutionné la physique au début du XXe siècle. L'aider à obtenir ce travail serait décrit par Einstein comme "la plus grande chose que Marcel Grossmann ait jamais faite pour moi en tant qu'ami". En effet, cette année-là, le physicien lui dédie sa thèse de doctorat. En 1909, il obtiendrait un poste de professeur associé à l'Université de Zurich et, en 1911, il irait comme professeur à l'Université de Prague. Dès le début, Grossmann a marqué sa présence dans le monde universitaire. Peu de temps après avoir obtenu son diplôme de professeur de mathématiques, il a décroché un poste d'assistant d'enseignement à l'ETH même. Il deviendra un expert en géométrie non euclidienne et en géométrie projective et publiera plusieurs études dans le domaine. Son dévouement en tant qu'enseignant et pédagogue le caractérisera tout au long de sa carrière, comme le raconte le livre Marcel Grossmann : Pour l'amour des mathématiques , écrit par sa petite-fille Claudia Graf-Grossmann. "Vous n'êtes jamais autorisé à enseigner pendant des heures sans vous assurer que vos élèves comprennent ce que vous essayez de leur enseigner, comme vos professeurs l'ont fait lorsque vous étiez au lycée à Budapest. De ses propres expériences scolaires, il sait que le plaisir d'apprendre et la réussite qui en découle sont incomparablement plus grands lorsque la matière est enseignée de manière passionnante et facilement compréhensible." En 1905, il s'installe à Bâle, où il enseigne et publie deux manuels de géométrie, dont des générations d'étudiants apprendront. En 1907, il est nommé professeur de géométrie descriptive à l'ETH. "Avec Grossmann maintenant dans une position importante à la faculté de l'EPF, il n'est pas surprenant qu'il ait été impliqué dans le retour d'Einstein à Zurich", écrit Sauer dans l'essai : Marcel Grossmann et sa contribution à la théorie générale de la relativité . En 1912, Einstein a été nommé professeur de physique théorique dans cette institution. Il a rencontré Grossmann et lui a fait part de ses idées pour généraliser sa théorie de la relativité restreinte. Einstein lui a dit : " Tu dois m'aider ou je deviens fou ". Dans un article sur le mathématicien, John Joseph O'Connor et Edmund Frederick Robertson, professeurs à l'Université de St. Andrews, rapportent qu'en 1912, Einstein avait du mal à "étendre sa théorie de la relativité restreinte pour inclure la gravitation". Et il trouva en son ami un grand guide. "La nécessité d'aller au-delà de la description euclidienne de l'espace-temps a été formulée pour la première fois par Grossman, qui a persuadé Einstein que c'était le langage correct pour ce qui allait devenir la relativité générale", a-t-il déclaré à BBC Mundo, en 2020, David McMullan, professeur à l'université de Plymouth de physique théorique. Grossmann a suggéré les travaux de l'Allemand Bernhard Riemann et le calcul tensoriel développé par les Italiens Gregorio Ricci-Curbastro et Tullio Levi-Civita. Il était lui-même expert en calcul tensoriel et ses explications finirent par convaincre Einstein. Et c'est que - rappelle Isaacson - dans les deux cours de géométrie qu'ils ont suivis à l'ETH, Einstein a obtenu 4,25 sur 6, tandis que Grossman a obtenu 6. "Je travaille exclusivement sur le problème de la gravitation, et je pense que je peux surmonter toutes les difficultés avec l'aide d'un ami mathématicien ici ", écrivait Einstein, en 1912, au physicien théoricien Arnold Sommerfeld. "Mais une chose est certaine : jamais de ma vie je n'ai travaillé aussi dur et j'ai acquis un énorme respect pour les mathématiques, dont je considérais jusqu'à présent, dans ma naïveté, les aspects les plus subtils comme un simple luxe. "Par rapport à ce problème, la théorie originale de la relativité est un jeu d'enfant." "Dans la seconde moitié du XIXe siècle, les géométries non euclidiennes et le concept de géométrie de Riemann ont commencé à se développer, et c'est ce dont Einstein avait besoin pour établir la théorie généralisée", a déclaré Manuel de León, professeur de sciences, à BBC Mundo. du Conseil supérieur de la recherche scientifique d'Espagne et universitaire de l'Académie royale des sciences d'Espagne. Mais il y avait un détail : ''Je ne les connaissais pas.'' "Le travail de Grossmann a été fondamental pour ouvrir la voie à Einstein et expliquer tout ce qui était en train de naître dans le domaine des mathématiques ". Einstein a insisté sur le fait que ses idées sur la physique pouvaient être "matérialisées avec un modèle mathématique et que ce modèle était donné par des géométries non euclidiennes". Avec ce terme sont appelées géométries, telles que hyperbolique et sphérique, qui diffèrent de la géométrie d'Euclide dans l'axiome, sur l'existence d'un parallèle externe à une ligne droite. C'est ainsi qu'en commençant à élaborer sa théorie de la relativité générale, Einstein s'est rendu compte qu'il devait utiliser la géométrie différentielle, qui avait été développée depuis le XIXe siècle par de grands mathématiciens tels que Gauss, Bolyai, Lobachevskai, Riemann, Ricci, Lévi - Civita, Christoffel et bien d'autres. "L'idée essentielle d'Einstein est : la masse crée la courbure autour d'elle-même, mais comment la crée-t-elle ? Quel est le modèle mathématique capable d'exprimer cette courbure si j'ai la masse ? Pour cela, j'avais besoin de la géométrie différentielle", indique le professeur. "Ce qui est merveilleux avec Einstein, c'est qu'il a été capable de mettre toutes ces choses ensemble et avec son intuition physique, de trouver l'équation du champ", dit-il. Mais avant d'en arriver là, le génie a travaillé dur. En 1913, les deux amis publient un article dans lequel ils "rassemblent les mathématiques sophistiquées que Grossmann connaissait et la physique d'Einstein", explique Sauer. Cet article est considéré comme une étape importante sur la voie de la théorie générale de la relativité. "Ensemble, ils ont essayé de donner un sens aux mathématiques dans le contexte de ce dont Einstein avait besoin pour sa théorie." Cependant, ils n'ont pas réussi à trouver les bonnes équations pour le champ gravitationnel. En 1914, ils publient un autre article commun. Mais cette même année, leur collaboration prend fin . Einstein avait accepté un poste de professeur à Berlin. Là, il a continué à travailler sur le problème de la gravitation. Fin 1915, il parvint à la formulation définitive de sa théorie, la publia et révolutionna l'histoire des sciences et notre compréhension de l'univers. "Einstein a souligné que sa théorie générale de la relativité était fondée sur les travaux de Gauss et Riemann, des géants du monde mathématique. Mais il s'est également construit sur les travaux de personnalités de premier plan de la physique, comme Maxwell et Lorentz, et sur les travaux de chercheurs moins connus, notamment Grossmann, Besso, Freundlich, Kottler, Nordström et Fokker », Michel Janssen et Jürgen Renn écrit dans l'article Histoire : Einstein n'était pas un génie solitaire , de la revue Nature . Dans l'article de Sauer, il raconte que des mois après avoir publié la théorie, Einstein a écrit : "Je tiens à remercier chaleureusement mon ami, le mathématicien Grossmann, dont l'aide m'a non seulement épargné l'effort d'étudier la littérature mathématique pertinente, mais m'a également aidé dans ma recherche d'équations de champ gravitationnel." Dans les années 1920, la santé de Grossmann a commencé à se détériorer en raison de la sclérose en plaques. Il meurt en 1936, en Suisse. Dans une lettre pour exprimer ses condoléances, Einstein a écrit à la femme de son ami ses salutations : « Lui, étudiant modèle, moi, brouillon et rêveur . Il a loué que son ami était toujours en bons termes avec les professeurs et comprenait tout facilement, alors qu'il était distant, peu populaire. "Mais nous étions de bons amis et nos conversations autour d'un café glacé au Métropole toutes les quelques semaines font partie de mes plus beaux souvenirs ." Quand ils ont obtenu leur diplôme, "j'étais soudainement seul, face à la vie, impuissant. Mais il était à mes côtés et grâce à lui (et à son père), j'ai rejoint (Friedrich) Haller au Bureau des brevets quelques années plus tard." Être là était comme une sorte de "bouée de sauvetage, sans laquelle je n'aurais pas pu mourir, mais j'aurais certainement flétri intellectuellement ". Il évoque « les travaux scientifiques conjoints et fébriles sur le formalisme de la théorie générale de la relativité ». "Ce n'était pas terminé, car j'ai déménagé à Berlin, où j'ai continué à travailler seul." Et il a déploré l'impact de la maladie sur son ami. "Mais une chose est belle. Nous étions amis et restons amis toute notre vie ." | Marcel Grossmann : le talentueux mathématicien qui a aidé Einstein à trouver un emploi Albert Einstein n'a épargné aucun éloge pour l'un de ses amis les plus proches. "Ses notes auraient pu être imprimées et publiées", a-t-il dit à la femme de Marcel Grossmann à l'époque où ils étaient camarades de classe en Suisse. "Quand il était temps de préparer mes examens, il me prêtait toujours ces cahiers, qui étaient mon salut. Je ne peux même pas imaginer ce que j'aurais fait sans ces livres ." Ces mots du génie de la physique sont reproduits par Walter Isaacson dans son extraordinaire biographie ''Einstein, sa vie et son univers''. Lire aussi: Le mathématicien admire aussi son ami : "Cet Einstein sera un jour un grand homme", dit-il à ses parents. Parfois, après les cours, ils allaient dans un café pour parler. C'était une amitié qui allait au-delà de la vie étudiante. Isaacson décrit Grossmann comme "l'ange gardien " d'Einstein . "En tant qu'étudiants, nous, Albert Einstein et moi, avons souvent analysé psychologiquement des connaissances communes ainsi que nous-mêmes. Au cours d'une de ces conversations, il a fait une fois l'observation précise : votre principale faiblesse est que vous ne pouvez pas dire "non"", a écrit Grossmann. Grossmann est né à Budapest en 1878. Sa famille est originaire de Suisse, où il est parti avec ses parents à l'âge de 15 ans. Il a fréquenté l'École polytechnique de Zurich, aujourd'hui connue sous le nom d'ETH, où il a rencontré Einstein, qui étudiait pour devenir professeur de physique et de mathématiques. "Il y a des gens qui disent qu'Einstein a sauté des cours. Je n'en suis pas sûr, j'ai des doutes, je pense qu'Einstein était un bon élève, il a suivi des cours, mais nous savons que pour préparer les examens, il a utilisé les notes de Grossmann'', raconte Tilman Sauer, professeur d'Histoire des mathématiques et des sciences naturelles à l'Université de Mayence, en Allemagne, à BBC Mundo. Et c'est que les annotations de sa compagne étaient luxueuses. De retour chez lui, Grossmann corrigeait ses notes et les parcourait méticuleusement. "A ses examens intermédiaires d'octobre 1898 (Einstein) il avait terminé premier de sa classe, avec une moyenne de 5,7 sur un maximum de 6. Le second, avec un 5,6, était son ami et chargé de prendre des notes sur les mathématiques de Marcel Grossmann'', déclare Isaacson. Aussi incroyable que cela puisse paraître maintenant, Einstein avait du mal à trouver un emploi universitaire. "En fait, ce ne serait pas moins de neuf ans après avoir obtenu son diplôme de l'École polytechnique de Zurich en 1900 - et quatre ans après l'année miraculeuse au cours de laquelle il a non seulement bouleversé la physique, mais a finalement obtenu une thèse de doctorat - avant qu'il ne soit offert un poste de professeur d'université'', explique l'auteur. À l'automne 1900, il occupa huit petits boulots comme professeur privé et envoya plusieurs lettres à des professeurs d'universités européennes pour lui demander d'être considéré pour un poste. "Je voulais être l'assistant d'un professeur", déclare Sauer, qui a contribué à la rédaction des Collected Papers d'Albert Einstein . Alors qu'Einstein commençait déjà à désespérer, "Grossmann lui écrivit qu'il était probable qu'il y aurait un poste de fonctionnaire à l'Office suisse des brevets, situé à Berne. Le père de Grossmann connaissait le directeur et était prêt à recommander Einstein, " dit Isaacson. "Cher Marcel! Lorsque j'ai trouvé votre lettre hier, j'ai été profondément ému par votre dévouement et votre compassion qui ne vous ont pas permis d'oublier votre vieil ami malheureux (...)", a-t-il répondu dans une lettre. Einstein obtint ce poste en 1902 et c'est là, au désormais célèbre Office des brevets, qu'en 1905, le génie inconnu de 26 ans publia sa théorie de la relativité restreinte. Précisément, à ce poste, il a écrit cinq études scientifiques qui ont révolutionné la physique au début du XXe siècle. L'aider à obtenir ce travail serait décrit par Einstein comme "la plus grande chose que Marcel Grossmann ait jamais faite pour moi en tant qu'ami". En effet, cette année-là, le physicien lui dédie sa thèse de doctorat. En 1909, il obtiendrait un poste de professeur associé à l'Université de Zurich et, en 1911, il irait comme professeur à l'Université de Prague. Dès le début, Grossmann a marqué sa présence dans le monde universitaire. Peu de temps après avoir obtenu son diplôme de professeur de mathématiques, il a décroché un poste d'assistant d'enseignement à l'ETH même. Il deviendra un expert en géométrie non euclidienne et en géométrie projective et publiera plusieurs études dans le domaine. Son dévouement en tant qu'enseignant et pédagogue le caractérisera tout au long de sa carrière, comme le raconte le livre Marcel Grossmann : Pour l'amour des mathématiques , écrit par sa petite-fille Claudia Graf-Grossmann. "Vous n'êtes jamais autorisé à enseigner pendant des heures sans vous assurer que vos élèves comprennent ce que vous essayez de leur enseigner, comme vos professeurs l'ont fait lorsque vous étiez au lycée à Budapest. De ses propres expériences scolaires, il sait que le plaisir d'apprendre et la réussite qui en découle sont incomparablement plus grands lorsque la matière est enseignée de manière passionnante et facilement compréhensible." En 1905, il s'installe à Bâle, où il enseigne et publie deux manuels de géométrie, dont des générations d'étudiants apprendront. En 1907, il est nommé professeur de géométrie descriptive à l'ETH. "Avec Grossmann maintenant dans une position importante à la faculté de l'EPF, il n'est pas surprenant qu'il ait été impliqué dans le retour d'Einstein à Zurich", écrit Sauer dans l'essai : Marcel Grossmann et sa contribution à la théorie générale de la relativité . En 1912, Einstein a été nommé professeur de physique théorique dans cette institution. Il a rencontré Grossmann et lui a fait part de ses idées pour généraliser sa théorie de la relativité restreinte. Einstein lui a dit : " Tu dois m'aider ou je deviens fou ". Dans un article sur le mathématicien, John Joseph O'Connor et Edmund Frederick Robertson, professeurs à l'Université de St. Andrews, rapportent qu'en 1912, Einstein avait du mal à "étendre sa théorie de la relativité restreinte pour inclure la gravitation". Et il trouva en son ami un grand guide. "La nécessité d'aller au-delà de la description euclidienne de l'espace-temps a été formulée pour la première fois par Grossman, qui a persuadé Einstein que c'était le langage correct pour ce qui allait devenir la relativité générale", a-t-il déclaré à BBC Mundo, en 2020, David McMullan, professeur à l'université de Plymouth de physique théorique. Grossmann a suggéré les travaux de l'Allemand Bernhard Riemann et le calcul tensoriel développé par les Italiens Gregorio Ricci-Curbastro et Tullio Levi-Civita. Il était lui-même expert en calcul tensoriel et ses explications finirent par convaincre Einstein. Et c'est que - rappelle Isaacson - dans les deux cours de géométrie qu'ils ont suivis à l'ETH, Einstein a obtenu 4,25 sur 6, tandis que Grossman a obtenu 6. "Je travaille exclusivement sur le problème de la gravitation, et je pense que je peux surmonter toutes les difficultés avec l'aide d'un ami mathématicien ici ", écrivait Einstein, en 1912, au physicien théoricien Arnold Sommerfeld. "Mais une chose est certaine : jamais de ma vie je n'ai travaillé aussi dur et j'ai acquis un énorme respect pour les mathématiques, dont je considérais jusqu'à présent, dans ma naïveté, les aspects les plus subtils comme un simple luxe. "Par rapport à ce problème, la théorie originale de la relativité est un jeu d'enfant." "Dans la seconde moitié du XIXe siècle, les géométries non euclidiennes et le concept de géométrie de Riemann ont commencé à se développer, et c'est ce dont Einstein avait besoin pour établir la théorie généralisée", a déclaré Manuel de León, professeur de sciences, à BBC Mundo. du Conseil supérieur de la recherche scientifique d'Espagne et universitaire de l'Académie royale des sciences d'Espagne. Mais il y avait un détail : ''Je ne les connaissais pas.'' "Le travail de Grossmann a été fondamental pour ouvrir la voie à Einstein et expliquer tout ce qui était en train de naître dans le domaine des mathématiques ". Einstein a insisté sur le fait que ses idées sur la physique pouvaient être "matérialisées avec un modèle mathématique et que ce modèle était donné par des géométries non euclidiennes". Avec ce terme sont appelées géométries, telles que hyperbolique et sphérique, qui diffèrent de la géométrie d'Euclide dans l'axiome, sur l'existence d'un parallèle externe à une ligne droite. C'est ainsi qu'en commençant à élaborer sa théorie de la relativité générale, Einstein s'est rendu compte qu'il devait utiliser la géométrie différentielle, qui avait été développée depuis le XIXe siècle par de grands mathématiciens tels que Gauss, Bolyai, Lobachevskai, Riemann, Ricci, Lévi - Civita, Christoffel et bien d'autres. "L'idée essentielle d'Einstein est : la masse crée la courbure autour d'elle-même, mais comment la crée-t-elle ? Quel est le modèle mathématique capable d'exprimer cette courbure si j'ai la masse ? Pour cela, j'avais besoin de la géométrie différentielle", indique le professeur. "Ce qui est merveilleux avec Einstein, c'est qu'il a été capable de mettre toutes ces choses ensemble et avec son intuition physique, de trouver l'équation du champ", dit-il. Mais avant d'en arriver là, le génie a travaillé dur. En 1913, les deux amis publient un article dans lequel ils "rassemblent les mathématiques sophistiquées que Grossmann connaissait et la physique d'Einstein", explique Sauer. Cet article est considéré comme une étape importante sur la voie de la théorie générale de la relativité. "Ensemble, ils ont essayé de donner un sens aux mathématiques dans le contexte de ce dont Einstein avait besoin pour sa théorie." Cependant, ils n'ont pas réussi à trouver les bonnes équations pour le champ gravitationnel. En 1914, ils publient un autre article commun. Mais cette même année, leur collaboration prend fin . Einstein avait accepté un poste de professeur à Berlin. Là, il a continué à travailler sur le problème de la gravitation. Fin 1915, il parvint à la formulation définitive de sa théorie, la publia et révolutionna l'histoire des sciences et notre compréhension de l'univers. "Einstein a souligné que sa théorie générale de la relativité était fondée sur les travaux de Gauss et Riemann, des géants du monde mathématique. Mais il s'est également construit sur les travaux de personnalités de premier plan de la physique, comme Maxwell et Lorentz, et sur les travaux de chercheurs moins connus, notamment Grossmann, Besso, Freundlich, Kottler, Nordström et Fokker », Michel Janssen et Jürgen Renn écrit dans l'article Histoire : Einstein n'était pas un génie solitaire , de la revue Nature . Dans l'article de Sauer, il raconte que des mois après avoir publié la théorie, Einstein a écrit : "Je tiens à remercier chaleureusement mon ami, le mathématicien Grossmann, dont l'aide m'a non seulement épargné l'effort d'étudier la littérature mathématique pertinente, mais m'a également aidé dans ma recherche d'équations de champ gravitationnel." Dans les années 1920, la santé de Grossmann a commencé à se détériorer en raison de la sclérose en plaques. Il meurt en 1936, en Suisse. Dans une lettre pour exprimer ses condoléances, Einstein a écrit à la femme de son ami ses salutations : « Lui, étudiant modèle, moi, brouillon et rêveur . Il a loué que son ami était toujours en bons termes avec les professeurs et comprenait tout facilement, alors qu'il était distant, peu populaire. "Mais nous étions de bons amis et nos conversations autour d'un café glacé au Métropole toutes les quelques semaines font partie de mes plus beaux souvenirs ." Quand ils ont obtenu leur diplôme, "j'étais soudainement seul, face à la vie, impuissant. Mais il était à mes côtés et grâce à lui (et à son père), j'ai rejoint (Friedrich) Haller au Bureau des brevets quelques années plus tard." Être là était comme une sorte de "bouée de sauvetage, sans laquelle je n'aurais pas pu mourir, mais j'aurais certainement flétri intellectuellement ". Il évoque « les travaux scientifiques conjoints et fébriles sur le formalisme de la théorie générale de la relativité ». "Ce n'était pas terminé, car j'ai déménagé à Berlin, où j'ai continué à travailler seul." Et il a déploré l'impact de la maladie sur son ami. "Mais une chose est belle. Nous étions amis et restons amis toute notre vie ." | https://www.bbc.com/afrique/monde-62319830 |
2health
| Coronavirus: l'obésité `` augmente les risques de Covid-19 '' | L'obésité double le risque d'hospitalisation suite au Covid-19 et augmente le risque de mourir de près de 50%, selon une analyse mondiale. L'obésité rend plus probables d'autres maladies telles que le diabète et l'hypertension artérielle, selon les chercheurs américains. Avec un système immunitaire affaibli, cela peut rendre ces personnes plus vulnérables à la forme sévère du Covid-19 . Les chercheurs préviennent également qu'un vaccin contre le coronavirus pourrait être moins efficace chez les personnes obèses. Cette conclusion est basée sur le fait que les vaccins contre la grippe ne fonctionnent pas assez bien chez les personnes dont l'indice de masse corporelle (IMC) est supérieur à 30. L'équipe de l'Université de Caroline du Nord, a examiné les données de 75 études provenant du monde entier, incluant près de 400 000 patients. Elle a constaté que les personnes souffrant d'obésité et de Covid-19 sont deux fois plus susceptibles de se retrouver à l'hôpital et 74% plus susceptibles d'être admises aux soins intensifs. Elles sont également plus à risque de mourir de la maladie causée par le coronavirus. Des études menées au Royaume-Uni ont montré des risques similaires pour les personnes en surpoids, incitant le gouvernement à introduire de nouvelles mesures pour lutter contre l'obésité. Le professeur Barry Popkin, qui a dirigé l'étude du département de nutrition de l'Université de Caroline du Nord, a déclaré que les risques d'être obèse et d'avoir Covid-19 sont "beaucoup plus élevés que prévu". Il a déclaré qu'une alimentation plus saine devait être une priorité dans de nombreux pays, avec moins de boissons sucrées et beaucoup moins de malbouffe et d'aliments transformés dans l'alimentation des populations. L'obésité est liée à un certain nombre de maladies qui exposent également les personnes à un risque plus élevé de contracter le Covid-19. Cela peut également entraîner une plus grande inflammation dans le corps, réduire la capacité du corps à combattre les infections et exercer plus de pression sur les autres organes, ainsi que sur la respiration. ''Les chercheurs en vaccins devraient examiner comment ils affectent les personnes obèses'', a déclaré le professeur Popkin à propos d'un vaccin contre le coronavirus. Il craint qu'un vaccin, lorsqu'il est prêt à être utilisé, puisse être moins efficace dans une population avec un pourcentage élevé de personnes obèses. Avec une augmentation de l'obésité dans le monde et 20% des personnes en surpoids ou obèses dans presque tous les pays - au Royaume-Uni et aux États-Unis, le taux est proche de 66% - comprendre comment les traitements et les vaccins fonctionnent dans ce groupe est "critique", selon la recherche. | Coronavirus: l'obésité `` augmente les risques de Covid-19 '' L'obésité double le risque d'hospitalisation suite au Covid-19 et augmente le risque de mourir de près de 50%, selon une analyse mondiale. L'obésité rend plus probables d'autres maladies telles que le diabète et l'hypertension artérielle, selon les chercheurs américains. Avec un système immunitaire affaibli, cela peut rendre ces personnes plus vulnérables à la forme sévère du Covid-19 . Les chercheurs préviennent également qu'un vaccin contre le coronavirus pourrait être moins efficace chez les personnes obèses. Cette conclusion est basée sur le fait que les vaccins contre la grippe ne fonctionnent pas assez bien chez les personnes dont l'indice de masse corporelle (IMC) est supérieur à 30. L'équipe de l'Université de Caroline du Nord, a examiné les données de 75 études provenant du monde entier, incluant près de 400 000 patients. Elle a constaté que les personnes souffrant d'obésité et de Covid-19 sont deux fois plus susceptibles de se retrouver à l'hôpital et 74% plus susceptibles d'être admises aux soins intensifs. Elles sont également plus à risque de mourir de la maladie causée par le coronavirus. Des études menées au Royaume-Uni ont montré des risques similaires pour les personnes en surpoids, incitant le gouvernement à introduire de nouvelles mesures pour lutter contre l'obésité. Le professeur Barry Popkin, qui a dirigé l'étude du département de nutrition de l'Université de Caroline du Nord, a déclaré que les risques d'être obèse et d'avoir Covid-19 sont "beaucoup plus élevés que prévu". Il a déclaré qu'une alimentation plus saine devait être une priorité dans de nombreux pays, avec moins de boissons sucrées et beaucoup moins de malbouffe et d'aliments transformés dans l'alimentation des populations. L'obésité est liée à un certain nombre de maladies qui exposent également les personnes à un risque plus élevé de contracter le Covid-19. Cela peut également entraîner une plus grande inflammation dans le corps, réduire la capacité du corps à combattre les infections et exercer plus de pression sur les autres organes, ainsi que sur la respiration. ''Les chercheurs en vaccins devraient examiner comment ils affectent les personnes obèses'', a déclaré le professeur Popkin à propos d'un vaccin contre le coronavirus. Il craint qu'un vaccin, lorsqu'il est prêt à être utilisé, puisse être moins efficace dans une population avec un pourcentage élevé de personnes obèses. Avec une augmentation de l'obésité dans le monde et 20% des personnes en surpoids ou obèses dans presque tous les pays - au Royaume-Uni et aux États-Unis, le taux est proche de 66% - comprendre comment les traitements et les vaccins fonctionnent dans ce groupe est "critique", selon la recherche. | https://www.bbc.com/afrique/monde-54059534 |
0business
| L'homme qui aide à sauver les mangroves du Sénégal | Avec l'aide de la population locale, Haidar el Ali a dirigé un programme qui a planté 152 millions de bourgeons de mangrove dans le delta de la Casamance dans le sud du Sénégal au cours de la dernière décennie. Le projet de reboisement dans le sud du Sénégal est devenu l'un des plus importants du genre au monde. M. el Ali, qui a été ministre sénégalais de l'Environnement, affirme que les mangroves sont essentielles pour aider à faire face aux effets du changement climatique et contribuer à l'économie locale. Un reportage de Nick Loomis et Louise Dewast. Lire aussi Environnement: "l'humanité vit à crédit" Le braconnage peut-il sauver des éléphants ? Vaincre les clichés sur les femmes africaines | L'homme qui aide à sauver les mangroves du Sénégal Avec l'aide de la population locale, Haidar el Ali a dirigé un programme qui a planté 152 millions de bourgeons de mangrove dans le delta de la Casamance dans le sud du Sénégal au cours de la dernière décennie. Le projet de reboisement dans le sud du Sénégal est devenu l'un des plus importants du genre au monde. M. el Ali, qui a été ministre sénégalais de l'Environnement, affirme que les mangroves sont essentielles pour aider à faire face aux effets du changement climatique et contribuer à l'économie locale. Un reportage de Nick Loomis et Louise Dewast. Lire aussi Environnement: "l'humanité vit à crédit" Le braconnage peut-il sauver des éléphants ? Vaincre les clichés sur les femmes africaines | https://www.bbc.com/afrique/sports-49409025 |
3politics
| Plus de 90 élèves sous-officiers radiés des rangs de l'armée au Burkina | Les jeunes gendarmes radies arrivaient pourtant au terme de leur formation en juillet prochain. Selon le correspondant de la BBC qui cite la gendarmerie, 93 élèves sous-officiers de ce corps en deuxième année de formation, ont été radiés pour faute grave contre la discipline. Il signale qu'une source sécuritaire contactée par ses soins et qui a requis l'anonymat, explique qu'ils ont refusé de participer à une marche de 50 kilomètres entre Bobo Dioulasso et Koakoali à l'ouest du pays, pour disent-ils des raisons de sécurité avant de déserter le centre. Les autorités militaires ont donc décidé de radier les meneurs et les gardes du jour qui avaient aussi abandonné leur poste pour suivre le mouvement, explique la source. "S'ils ne peuvent pas prendre de risque pendant la formation, ils ne seront pas à même de prendre des risques pour protéger les populations" indique de ton ferme une source sécuritaire à la BBC. Une nouvelle centrale solaire en chantier au Burkina Faso Smarty: "n'oublions pas les enfants et les personnes déplacées" En décembre 2019, un élève avait été tué dans un accident de camion lors de la même marche de 50 kilomètres et plusieurs blessés avait indiqué l'armée. Les tentatives du correspondant de la BBC pour entrer en contact avec les élèves sont restés vaines. Selon lui, les radiés qui sont toujours au sein de l'établissement à travers leur porte-parole, espèrent la clémence des supérieurs. | Plus de 90 élèves sous-officiers radiés des rangs de l'armée au Burkina Les jeunes gendarmes radies arrivaient pourtant au terme de leur formation en juillet prochain. Selon le correspondant de la BBC qui cite la gendarmerie, 93 élèves sous-officiers de ce corps en deuxième année de formation, ont été radiés pour faute grave contre la discipline. Il signale qu'une source sécuritaire contactée par ses soins et qui a requis l'anonymat, explique qu'ils ont refusé de participer à une marche de 50 kilomètres entre Bobo Dioulasso et Koakoali à l'ouest du pays, pour disent-ils des raisons de sécurité avant de déserter le centre. Les autorités militaires ont donc décidé de radier les meneurs et les gardes du jour qui avaient aussi abandonné leur poste pour suivre le mouvement, explique la source. "S'ils ne peuvent pas prendre de risque pendant la formation, ils ne seront pas à même de prendre des risques pour protéger les populations" indique de ton ferme une source sécuritaire à la BBC. Une nouvelle centrale solaire en chantier au Burkina Faso Smarty: "n'oublions pas les enfants et les personnes déplacées" En décembre 2019, un élève avait été tué dans un accident de camion lors de la même marche de 50 kilomètres et plusieurs blessés avait indiqué l'armée. Les tentatives du correspondant de la BBC pour entrer en contact avec les élèves sont restés vaines. Selon lui, les radiés qui sont toujours au sein de l'établissement à travers leur porte-parole, espèrent la clémence des supérieurs. | https://www.bbc.com/afrique/region-53146080 |
5sports
| CAN 2019 : la Côte d'Ivoire rejoint le Maroc en tête du groupe D | Les Ivoiriens n'ont pas brillé devant les Bafana Bafana. Ils sont juste sortis de leur torpeur par un but de Jonathan Kodja (64ème) pour s'ouvrir le chemin vers les huitièmes de finale. Mais ces trois points leur donnent du temps avant le choc de vendredi face au Maroc qui, comme les Éléphants, n'a pas brillé face à la Namibie (1-0) dimanche. Nicolas Pépé, l'ailier de la Côte d'Ivoire, a été le plus dangereux, à l'image de sa première prise de balle, un raid de 30 mètres pour servir une occasion que Kodja a gâchée (3ème minute). La deuxième tentative du pensionnaire de Lille (Ligue 1 française), dans une position similaire, sous la barre, a été déviée par le gardien sud-africain Ronwen Williams (89ème). Lire aussi : CAN 2019 : la Côte d’Ivoire à l’assaut d’un 3ème trophée CAN 2019 : le Maroc s'en sort de justesse Avec cette victoire, la Côte d'Ivoire prend la tête du groupe D de la Coupe d'Afrique des nations, avec le Maroc, en battant l'Afrique du Sud (1-0). Les deux leaders de la poule qui ont tous assuré les trois points s'affronteront vendredi. L'Afrique du Sud va rencontrer le même jour la Namibie. Les deux équipes vont tenter de se relancer après leurs débuts ratés. Les Namibiens ont été battus pour leur premier match par les Marocains (1-0). Les profils des équipes: CAN 2019 : le Maroc, l'un des favoris CAN 2019 : la Côte d’Ivoire à l’assaut d’un 3ème trophée | CAN 2019 : la Côte d'Ivoire rejoint le Maroc en tête du groupe D Les Ivoiriens n'ont pas brillé devant les Bafana Bafana. Ils sont juste sortis de leur torpeur par un but de Jonathan Kodja (64ème) pour s'ouvrir le chemin vers les huitièmes de finale. Mais ces trois points leur donnent du temps avant le choc de vendredi face au Maroc qui, comme les Éléphants, n'a pas brillé face à la Namibie (1-0) dimanche. Nicolas Pépé, l'ailier de la Côte d'Ivoire, a été le plus dangereux, à l'image de sa première prise de balle, un raid de 30 mètres pour servir une occasion que Kodja a gâchée (3ème minute). La deuxième tentative du pensionnaire de Lille (Ligue 1 française), dans une position similaire, sous la barre, a été déviée par le gardien sud-africain Ronwen Williams (89ème). Lire aussi : CAN 2019 : la Côte d’Ivoire à l’assaut d’un 3ème trophée CAN 2019 : le Maroc s'en sort de justesse Avec cette victoire, la Côte d'Ivoire prend la tête du groupe D de la Coupe d'Afrique des nations, avec le Maroc, en battant l'Afrique du Sud (1-0). Les deux leaders de la poule qui ont tous assuré les trois points s'affronteront vendredi. L'Afrique du Sud va rencontrer le même jour la Namibie. Les deux équipes vont tenter de se relancer après leurs débuts ratés. Les Namibiens ont été battus pour leur premier match par les Marocains (1-0). Les profils des équipes: CAN 2019 : le Maroc, l'un des favoris CAN 2019 : la Côte d’Ivoire à l’assaut d’un 3ème trophée | https://www.bbc.com/afrique/sports-48749933 |
5sports
| Adama Traoré, l'attaquant espagnol d'origine malienne, forfait pour blessure | L'ailier de Wolverhampton Wanderers, Adama Traoré, s'est retiré de l'équipe d'Espagne après avoir été blessé un jour seulement après son appel en sélection. Le jeune joueur de 23 ans a été convoqué par l'Espagne samedi, malgré des informations indiquant qu'il avait décidé de représenter le Mali. "Malheureusement, je ne pourrai pas répondre à l'appel de l'équipe nationale en raison d'une blessure lors du match que nous avons joué ce dimanche contre Aston Villa", a déclaré Traoré sur le site officiel de l'équipe nationale d'Espagne. "Je suis désolé de ne pas pouvoir répondre à cette convocation, mais je continuerai à travailler pour être le mieux possible pour les prochaines listes, si Dieu le veut", soutient-il. Lire aussi: "Je tiens à remercier l'entraîneur pour la confiance qu'il m'a accordée. Ce lundi, j'aurai des examens médicaux à mon club, Wolverhampton, pour connaître l'étendue de la blessure," a-t-il déclaré. Traoré, qui a lui-même remplacé Rodrigo Moreno de Valence, sera remplacé par Pablo Sarabia de Paris St-Germain. Traoré, l'Espagnol d'origine, avait été poussé à changer d'allégeance internationale pour le Mali, le pays natal de ses parents, alors qu'il représentait l'équipe d'Espagne des moins de 21 ans. Les commentaires ont commencé lorsqu'une photo de Traoré avec le maillot du Mali a circulé sur les médias sociaux. Il a joué 11 fois pour les Wolves en Premier League cette saison, après être passé par le système de jeunes de La Masia, à Barcelone, avant de rejoindre l'équipe B du club. Cela signifie que Traoré ne fera pas ses débuts en Espagne lors des deux derniers matches de qualification pour l'Euro 2020 contre Malte le 15 novembre et contre la Roumanie trois jours plus tard. | Adama Traoré, l'attaquant espagnol d'origine malienne, forfait pour blessure L'ailier de Wolverhampton Wanderers, Adama Traoré, s'est retiré de l'équipe d'Espagne après avoir été blessé un jour seulement après son appel en sélection. Le jeune joueur de 23 ans a été convoqué par l'Espagne samedi, malgré des informations indiquant qu'il avait décidé de représenter le Mali. "Malheureusement, je ne pourrai pas répondre à l'appel de l'équipe nationale en raison d'une blessure lors du match que nous avons joué ce dimanche contre Aston Villa", a déclaré Traoré sur le site officiel de l'équipe nationale d'Espagne. "Je suis désolé de ne pas pouvoir répondre à cette convocation, mais je continuerai à travailler pour être le mieux possible pour les prochaines listes, si Dieu le veut", soutient-il. Lire aussi: "Je tiens à remercier l'entraîneur pour la confiance qu'il m'a accordée. Ce lundi, j'aurai des examens médicaux à mon club, Wolverhampton, pour connaître l'étendue de la blessure," a-t-il déclaré. Traoré, qui a lui-même remplacé Rodrigo Moreno de Valence, sera remplacé par Pablo Sarabia de Paris St-Germain. Traoré, l'Espagnol d'origine, avait été poussé à changer d'allégeance internationale pour le Mali, le pays natal de ses parents, alors qu'il représentait l'équipe d'Espagne des moins de 21 ans. Les commentaires ont commencé lorsqu'une photo de Traoré avec le maillot du Mali a circulé sur les médias sociaux. Il a joué 11 fois pour les Wolves en Premier League cette saison, après être passé par le système de jeunes de La Masia, à Barcelone, avant de rejoindre l'équipe B du club. Cela signifie que Traoré ne fera pas ses débuts en Espagne lors des deux derniers matches de qualification pour l'Euro 2020 contre Malte le 15 novembre et contre la Roumanie trois jours plus tard. | https://www.bbc.com/afrique/sports-50379899 |
0business
| De vendeur de pain à roi de la pizza | Dans Questions d'Argent cette semaine : Retrouvez l'histoire d'un entrepreneur, parti de rien. Le Chef Mbina a commencé comme vendeur ambulant de pain. Aujourd'hui, il est à la tête de la plus grande chaîne de restauration rapide du pays. Un succès qu'il souhaite décliner dans d'autres pays africains. Attention, un abus de travail peut être dangereux pour la santé. Etre productif en toutes circonstances peut mener à ce qu'on appelle le syndrome d'épuisement professionnel ou le burnout. Le changement climatique, c'est l'affaire de tous. Le Sénégal est affecté par le niveau de la mer qui menace les communautés côtières ou par les sécheresses qui impactent l'agriculture. A Dakar, une école apprend à devenir éco-citoyen. Pour voir d'autres épisodes de Questions d'Argent : Devenir agriculteur en sept jours La beauté à petit prix Nigeria: la première biobanque d’Afrique | De vendeur de pain à roi de la pizza Dans Questions d'Argent cette semaine : Retrouvez l'histoire d'un entrepreneur, parti de rien. Le Chef Mbina a commencé comme vendeur ambulant de pain. Aujourd'hui, il est à la tête de la plus grande chaîne de restauration rapide du pays. Un succès qu'il souhaite décliner dans d'autres pays africains. Attention, un abus de travail peut être dangereux pour la santé. Etre productif en toutes circonstances peut mener à ce qu'on appelle le syndrome d'épuisement professionnel ou le burnout. Le changement climatique, c'est l'affaire de tous. Le Sénégal est affecté par le niveau de la mer qui menace les communautés côtières ou par les sécheresses qui impactent l'agriculture. A Dakar, une école apprend à devenir éco-citoyen. Pour voir d'autres épisodes de Questions d'Argent : Devenir agriculteur en sept jours La beauté à petit prix Nigeria: la première biobanque d’Afrique | https://www.bbc.com/afrique/region-53501527 |
0business
| Questions d'Argent : au Bénin, il est possible de devenir agriculteur en seulement 7 jours | Les métiers agricoles étaient jusqu'à récemment réputés pour être très durs, mal rémunérés et pas forcément glamour. Mais aujourd'hui, ils ont le vent en poupe et au Bénin, certains jeunes choisissent de tout lâcher pour se mettre au vert. Ils suivent des formations agricoles en accéléré. Pour voir d'autres épisodes de Questions d'Argent : | Questions d'Argent : au Bénin, il est possible de devenir agriculteur en seulement 7 jours Les métiers agricoles étaient jusqu'à récemment réputés pour être très durs, mal rémunérés et pas forcément glamour. Mais aujourd'hui, ils ont le vent en poupe et au Bénin, certains jeunes choisissent de tout lâcher pour se mettre au vert. Ils suivent des formations agricoles en accéléré. Pour voir d'autres épisodes de Questions d'Argent : | https://www.bbc.com/afrique/region-51707777 |
2health
| Covid : l’Australie mène des essais sur un anticoagulant en spray nasal | Des chercheurs australiens mènent des essais pour voir si l'injection d'un anticoagulant dans le nez pourrait offrir une protection contre le Covid. Le spray nasal utilise l'héparine, un médicament bon marché, pour tenter de neutraliser la protéine spike de Covid. Selon les chercheurs, lorsque le spray est vaporisé dans le nez d'une personne infectée par le Covid, il semble la rendre non infectieuse. Les essais ne seront pas terminés avant la mi-2022. Si l'efficacité est prouvée, ce procédé pourrait être utilisé avec des vaccins et d'autres mesures. A lire aussi : Les chercheurs espèrent que le spray pourra être utilisé à la fois comme traitement précoce et comme masque nasal pour empêcher la propagation du virus. Il pourrait être appliqué "partout où vous vous mêlez au public dans une situation de foule", a déclaré le chercheur principal, le professeur Don Campbell, à la BBC. "Pour les personnes qui, comme moi, ont peur du Covid, l'idée que je puisse prendre une dose avant d'aller faire du shopping ou d'aller au football m'aidera à me sentir beaucoup moins anxieux. C'est un outil qui me donne le contrôle". Bien que d'autres sprays nasaux soient testés dans le monde entier pour lutter contre le Covid, il s'agit du premier à utiliser de l'héparine - un médicament facilement disponible, administré aux personnes souffrant de troubles de la coagulation. Les chercheurs expliquent que lorsque l'héparine est inhalée, elle ne passe pas dans la circulation sanguine. Au lieu de cela, elle reste dans le nez - dans le but que le virus s'y accroche au lieu des cellules humaines. Le gouvernement de l'État de Victoria a financé le premier essai sur l'homme à hauteur de 4,2 millions de dollars australiens (3 millions de dollars américains) dans 400 foyers touchés par le Covid, à partir de février. Les gens prendront deux doses, trois fois par jour, pour voir s'il fonctionne pour prévenir la transmission domestique des résidents infectés aux résidents non infectés. S'il s'avère efficace, il sera étendu à des contextes sociaux plus larges. L'étude est menée par l'université de Melbourne, l'université Monash, le Northern Health de Melbourne, le Peter Doherty Institute, le Murdoch Children's Research Institute et le Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation (CSIRO). Il est également affilié au groupe d'essais respiratoires de l'Université d'Oxford. "L'héparine a ceci de merveilleux qu'elle est déjà disponible sur le marché en tant que produit approuvé pour un autre usage, qu'elle ne nécessite pas de réfrigération et qu'elle peut être stockée dans des flacons en plastique, de sorte qu'elle peut être distribuée très largement et efficacement", a déclaré à l'ABC le professeur Michelle McIntosh, un autre chercheur de l'équipe. En savoir plus sur Omicron : "Il se présente également dans un format pratique que les gens comprennent", explique le professeur Campbell. "Nous pouvons simplement dire aux gens : prenez un inhalateur et mettez-le dans votre nez". Le Pr Campbell a déclaré qu'il avait déjà utilisé le spray sur lui-même, et qu'il n'avait eu aucun effet secondaire jusqu'à présent. "Je l'utilise depuis 20 mois et mon nez n'est pas tombé et je ne me suis pas vidé de mon sang", a-t-il déclaré. "Nous sommes très confiants quant à son efficacité". | Covid : l’Australie mène des essais sur un anticoagulant en spray nasal Des chercheurs australiens mènent des essais pour voir si l'injection d'un anticoagulant dans le nez pourrait offrir une protection contre le Covid. Le spray nasal utilise l'héparine, un médicament bon marché, pour tenter de neutraliser la protéine spike de Covid. Selon les chercheurs, lorsque le spray est vaporisé dans le nez d'une personne infectée par le Covid, il semble la rendre non infectieuse. Les essais ne seront pas terminés avant la mi-2022. Si l'efficacité est prouvée, ce procédé pourrait être utilisé avec des vaccins et d'autres mesures. A lire aussi : Les chercheurs espèrent que le spray pourra être utilisé à la fois comme traitement précoce et comme masque nasal pour empêcher la propagation du virus. Il pourrait être appliqué "partout où vous vous mêlez au public dans une situation de foule", a déclaré le chercheur principal, le professeur Don Campbell, à la BBC. "Pour les personnes qui, comme moi, ont peur du Covid, l'idée que je puisse prendre une dose avant d'aller faire du shopping ou d'aller au football m'aidera à me sentir beaucoup moins anxieux. C'est un outil qui me donne le contrôle". Bien que d'autres sprays nasaux soient testés dans le monde entier pour lutter contre le Covid, il s'agit du premier à utiliser de l'héparine - un médicament facilement disponible, administré aux personnes souffrant de troubles de la coagulation. Les chercheurs expliquent que lorsque l'héparine est inhalée, elle ne passe pas dans la circulation sanguine. Au lieu de cela, elle reste dans le nez - dans le but que le virus s'y accroche au lieu des cellules humaines. Le gouvernement de l'État de Victoria a financé le premier essai sur l'homme à hauteur de 4,2 millions de dollars australiens (3 millions de dollars américains) dans 400 foyers touchés par le Covid, à partir de février. Les gens prendront deux doses, trois fois par jour, pour voir s'il fonctionne pour prévenir la transmission domestique des résidents infectés aux résidents non infectés. S'il s'avère efficace, il sera étendu à des contextes sociaux plus larges. L'étude est menée par l'université de Melbourne, l'université Monash, le Northern Health de Melbourne, le Peter Doherty Institute, le Murdoch Children's Research Institute et le Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation (CSIRO). Il est également affilié au groupe d'essais respiratoires de l'Université d'Oxford. "L'héparine a ceci de merveilleux qu'elle est déjà disponible sur le marché en tant que produit approuvé pour un autre usage, qu'elle ne nécessite pas de réfrigération et qu'elle peut être stockée dans des flacons en plastique, de sorte qu'elle peut être distribuée très largement et efficacement", a déclaré à l'ABC le professeur Michelle McIntosh, un autre chercheur de l'équipe. En savoir plus sur Omicron : "Il se présente également dans un format pratique que les gens comprennent", explique le professeur Campbell. "Nous pouvons simplement dire aux gens : prenez un inhalateur et mettez-le dans votre nez". Le Pr Campbell a déclaré qu'il avait déjà utilisé le spray sur lui-même, et qu'il n'avait eu aucun effet secondaire jusqu'à présent. "Je l'utilise depuis 20 mois et mon nez n'est pas tombé et je ne me suis pas vidé de mon sang", a-t-il déclaré. "Nous sommes très confiants quant à son efficacité". | https://www.bbc.com/afrique/monde-59756573 |
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| Pourquoi nous allons vers une pénurie de caoutchouc, cet étonnant matériau nécessaire ? | Le caoutchouc naturel est un matériau exceptionnellement solide, flexible et extrêmement étanche. Il fournit les pneus de nos voitures, les semelles de nos chaussures, les joints d'étanchéité des moteurs et des réfrigérateurs, et isole les fils et autres composants électriques. Il est utilisé dans les préservatifs et les vêtements, les ballons de sport et les humbles élastiques. Au cours de l'année écoulée, il a joué un rôle clé dans la pandémie, dans les équipements de protection individuelle utilisés par les médecins et les infirmières du monde entier. A ne pas manquer sur BBC Afrique : En fait, le caoutchouc est considéré comme un produit tellement important qu'il figure sur la liste des "matières premières critiques" de l'Union européenne. Malheureusement, certains signes indiquent que le monde est peut-être en train de s'épuiser en caoutchouc naturel. Les maladies, le changement climatique et la chute des prix mondiaux ont mis en péril les stocks de caoutchouc naturel. Cela a incité les scientifiques à chercher une solution avant qu'il ne soit trop tard. Mais comment une matière première aussi importante a-t-elle pu être mise en danger ? L'offre mondiale de caoutchouc naturel - environ 20 millions de tonnes par an - est produite presque entièrement par de petits agriculteurs divisés qui exploitent des parcelles de terre dans les forêts tropicales. Des millions de ces travailleurs gravitent dans les plantations de Thaïlande, d'Indonésie, de Chine et d'Afrique de l'Ouest, où ils enlèvent soigneusement l'écorce des arbres pour en extraire une sève blanche et laiteuse qui est ensuite moulée en feuilles et séchée au soleil. Au total, ces agriculteurs fournissent 85 % de l'approvisionnement mondial en caoutchouc naturel. Mais cet approvisionnement fragile est menacé. Originaire de la forêt tropicale brésilienne, l'hévéa (Hevea brasiliensis) n'est plus cultivé à des fins commerciales dans le pays en raison de la prévalence du mildiou sud-américain, un agent pathogène catastrophique qui a anéanti l'industrie du caoutchouc du pays dans les années 1930. Des contrôles de quarantaine stricts ont permis de contenir la maladie en Amérique du Sud pour le moment, mais son arrivée en Asie est considérée comme presque inévitable. Pendant ce temps, les agriculteurs d'autres régions du monde sont confrontés à des agents pathogènes locaux tels que la maladie de la pourriture blanche des racines et d'autres maladies qui sont apparues dans des plantations de palmiers à huile voisines. Le changement climatique laisse également des traces : la production de caoutchouc de la Thaïlande a été touchée par des sécheresses et des inondations ces dernières années, et cette dernière catastrophe a également propagé des microbes pathogènes dans toutes les régions om on le cultive. La demande croissante de caoutchouc et la pénurie d'approvisionnement devraient être une bonne nouvelle pour les agriculteurs, car elles rendraient la culture du caoutchouc plus rentable. Mais, malheureusement, ce n'est pas le cas. Le prix du caoutchouc est fixé par le lointain Shanghai Futures Exchange, où les courtiers spéculent sur la valeur du caoutchouc aux côtés de l'or, de l'aluminium et du carburant. "Le prix n'a rien à voir avec le coût de production", déclare Robert Meyer, cofondateur du négociant en caoutchouc Halcyon Agri. En raison de cet arrangement, le prix du caoutchouc par tonne peut varier trois fois d'un mois à l'autre et, ces dernières années, il est resté très bas. Cette situation compromet encore davantage l'approvisionnement en caoutchouc. "Le calcul que font les petits agriculteurs est que le revenu est égal au prix multiplié par le volume", explique Meyer. La faiblesse des prix oblige les agriculteurs à surexploiter leurs arbres pour obtenir plus de caoutchouc, ce qui affaiblit les plantes et les rend plus sensibles aux maladies. Elle a également découragé la plantation de nouveaux arbres pour remplacer ceux qui sont en fin de vie commerciale, et de nombreux agriculteurs ont carrément abandonné les plantations. Eleanor Warren-Thomas est une chercheuse de l'université de Bangor, au Pays de Galles, qui a étudié la dynamique des plantations de caoutchouc. "L'huile de palme et le caoutchouc naturel donnent le même argent par unité de terre, mais la main-d'œuvre requise est plus importante pour le caoutchouc", explique-t-elle. "Comme le prix du caoutchouc est en baisse, les agriculteurs délaissent la production de caoutchouc pour vendre le bois à court terme, et cultivent plutôt le palmier à huile." Tous ces facteurs signifient que le monde est maintenant à un point où l'offre de caoutchouc naturel ne suit pas la demande. Fin 2019, le Conseil international tripartite du caoutchouc a averti que l'offre mondiale accusera un déficit d'un million de tonnes en 2020, soit environ 7 % de la production. Peu après, la pandémie a commencé. La demande a chuté immédiatement et les kilomètres parcourus - la principale mesure de la demande de caoutchouc - ont diminué à mesure que les pays imposaient des quarantaines. Mais le caoutchouc s'est vite rétabli. "La demande a dépassé les prévisions les plus optimistes", affirme M. Meyer. À leur sortie de confinement, les citoyens chinois ont acheté un très grand nombre de véhicules neufs en raison des inquiétudes concernant la sécurité sanitaire dans les transports publics. Et des tendances similaires sont attendues dans le reste du monde. "Depuis lors, la demande a éclipsé l'offre", indique M. Meyer. "Il y a maintenant une grave pénurie (de caoutchouc) à destination, et les stocks des fabricants de pneus sont très bas." Bien que le caoutchouc synthétique puisse être produit à partir de produits pétrochimiques, le caoutchouc naturel possède des propriétés uniques que les produits synthétiques ne peuvent égaler : de même que les gants en latex naturel sont plus résistants à la déchirure que les gants en nitrile, les pneus d'avion utilisent du caoutchouc naturel en raison de sa grande élasticité et de sa résistance à la chaleur, qui peut s'accumuler en raison de la friction lors de l'atterrissage. Une partie du problème réside dans le fait que les travailleurs migrants chargés d'extraire le caoutchouc ne peuvent toujours pas traverser les frontières, de sorte que les arbres ne sont pas récoltés. Et les usines qui transforment le caoutchouc en produits utilisables ont arrêté leur production pendant plusieurs mois au printemps de l'année dernière. Mais le plus gros problème est que les pénuries sont le résultat de problèmes structurels profonds qui ne sont pas faciles à résoudre. D'où la recherche de mesures d'urgence susceptibles de nous sauver d'une crise du caoutchouc. La réponse évidente serait : planter plus d'arbres. Lorsque la pénurie de caoutchouc commencera à se faire sentir et que les prix augmenteront, les agriculteurs seront incités à couper la forêt tropicale et à planter davantage d'hévéas. Bien que les plantations de palmiers à huile aient fait l'objet de beaucoup plus d'attention, les plantations d'hévéas peuvent être tout aussi préjudiciables à la perte de biodiversité, selon Mme Warren-Thomas. La flambée des prix provoquée par la demande croissante en Chine en 2011 a entraîné une déforestation massive en Asie du Sud-Est, les gouvernements ayant libéré des terres forestières pour le développement afin de tirer parti de cette tendance. Rien qu'au Cambodge, les plantations de caoutchouc sont responsables d'un quart de la déforestation totale. Toutefois, il faudra un certain temps avant que ces arbres soient prêts à être récoltés, car le processus de croissance dure sept ans. Nous pourrions également essayer d'extraire davantage de caoutchouc des plantations existantes. "En Indonésie, il y a une énorme opportunité d'augmenter les rendements", déclare Katrina Cornish, professeur de matériaux bio émergents à l'université d'État de l'Ohio aux États-Unis. "Ils cultivent les mêmes clones que la Thaïlande et la Malaisie mais les rendements sont beaucoup plus faibles, la gestion des cultures pourrait donc être meilleure. Les dégâts immédiats pourraient être atténués grâce aux arbres existants." Une option consiste à appliquer de l'éthéphon sur les arbres, un produit chimique qui stimule la production de sève de latex. Mais si l'on en applique trop, cela peut tuer l'arbre, c'est pourquoi les agriculteurs hésitent à l'utiliser. Une autre option consiste à oublier l'Hevea brasiliensis une fois pour toutes. "L'augmentation de la production doit être garantie par des alternatives, pas par l'hévéa", affirme M. Cornish. L'université d'État de l'Ohio fait partie du Programme d'excellence pour les alternatives au caoutchouc naturel (PENRA), un partenariat industriel visant à éviter la crise imminente. Là-bas, les chercheurs étudient quelles plantes pourraient être utilisées pour remplacer l'hévéa. L'une des plantes étudiées est le Taraxacum kok-saghyz, cultivé par les Russes lorsque l'approvisionnement en caoutchouc asiatique était menacé pendant la Seconde Guerre mondiale (les États-Unis ont également expérimenté cette plante comme culture d'urgence du caoutchouc). "Mais ne l'appelez pas pissenlit russe", prévient Cornish. "Il est originaire du Kazakhstan, ils sont assez contrariés par ça." Le pissenlit kazakh produit environ un dixième de la quantité de caoutchouc par hectare (0,4 et 0,5 hectares) que les hévéas et est extrait en écrasant et en pressant ses racines. Mais il est prêt à être récolté en trois mois, et produit une grande quantité de graines, ce qui permet de le replanter facilement et d'augmenter la production. L'année dernière, l'institut de recherche allemand Fraunhofer ISC a dévoilé un pneu appelé Biskya, abréviation allemande de Biomimetic Synthetic Rubber. Fabriqué à partir de caoutchouc de pissenlit, l'entreprise affirme qu'il présente une plus grande résistance à l'usure que le caoutchouc traditionnel. À l'université d'État de l'Ohio, M. Cornish et ses collègues développent des variétés et des techniques de culture - y compris l'hydroponie et les fermes verticales - pour aider à faire du caoutchouc de pissenlit une réalité commerciale. Selon leur système, les racines de pissenlit remplies de sève peuvent être récoltées cinq fois par an. Le guayule, un arbuste qui pousse dans les déserts le long de la frontière entre les États-Unis et le Mexique, suscite également de l'intérêt. Affamés de caoutchouc pendant la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont brièvement fait pression pour la production de guayule. Bien qu'il soit chimiquement similaire au caoutchouc naturel, il ne contient pas les protéines à l'origine des allergies au latex. Dans le cadre du projet d'urgence sur le caoutchouc, une petite armée de scientifiques et de travailleurs s'est démenée pour cultiver 13 000 hectares de guayule, qui devaient bientôt produire environ 400 tonnes de caoutchouc par mois. Il faut deux ans pour que le buisson produise sa première récolte, mais on peut ensuite l'écimer (tailler les branches supérieures) et passer à une récolte annuelle. Toutefois, à la fin de la guerre, le programme a été abandonné, car le caoutchouc asiatique à bas prix est revenu sur le marché. Aujourd'hui, seules deux entreprises produisent du caoutchouc de guayule à des fins commerciales, dont Yulex, qui propose une combinaison de plongée fabriquée en partie à partir de guayule et commercialisée par l'entreprise textile Patagonia. Le fabricant de pneus Bridgestone entretient une parcelle expérimentale de 114 hectares de guayule en Arizona, qui a produit ses premiers pneus en 2015. Elle a reçu l'aide du géant pétrolier italien Eni, qui entretient une autre parcelle d'essai de guayule en Sicile. L'urgence d'accroître ces efforts intérimaires ne fera que croître. La demande mondiale de caoutchouc naturel continuera de croître, en particulier à mesure que les pays en développement s'enrichissent. "Les voitures représentent la plus grande partie du marché du caoutchouc et si chaque famille africaine se retrouve avec deux véhicules, cela représente une énorme quantité de caoutchouc", explique M. Cornish. Il y a des signes de changement : de nombreux gros acheteurs de caoutchouc - dont Bridgestone, Continental et Goodyear - ont rejoint la Plate-forme mondiale pour le caoutchouc naturel durable, qui interdit l'achat de caoutchouc cultivé sur des terres récemment déboisées. Meyer fait maintenant campagne pour un prix minimum fixe pour le caoutchouc. À l'instar des systèmes de commerce équitable pour le café et le cacao, cela garantirait les moyens de subsistance des petits agriculteurs des pays en développement et contribuerait à renforcer l'approvisionnement en caoutchouc. "Je ne fais pas cela pour m'enrichir ou être riche pendant encore un trimestre ou deux (...) Je dois penser à long terme." "Ce que je recherche, c'est un approvisionnement durable, qui ne soit pas incompatible avec la conscience humaine". M. Warren-Thomas a ajouté : "nous devons aider les petits agriculteurs à faire de leur mieux, les rendre résistants aux variations de prix - améliorer les systèmes de productivité et leur permettre de cultiver des cultures secondaires. En fin de compte, l'intensification de la déforestation de ces cultures de rente est une mauvaise nouvelle pour le climat, la biodiversité et les populations, et doit faire l'objet d'une réflexion approfondie". Toutefois, l'arrivée du mildiou sud-américain en Asie pourrait remettre en question ces préoccupations. "Il suffit de penser à l'agrile du frêne, à la graphiose, au phénomène du dendroctone du pin... on peut perdre une espèce, un milliard d'arbres, et on ne peut pas se contenter de remplacer 40 millions de tonnes de caoutchouc quand tout le lot meurt en un an", avertit M. Cornish. Selon M. Cornish, si au moins 10 % du caoutchouc utilisé dans le monde provenait de sources alternatives, il serait possible de les augmenter en cas d'urgence. L'Arizona compte à lui seul environ 3 millions d'hectares de terres désertiques propices à la culture du guayule. M. Cornish considère la crise du caoutchouc comme une occasion unique d'attirer des investissements dans ces solutions de remplacement. "Nous avons assez de graines de pissenlit pour mettre en place 40 hectares de ferme verticale, et 3 000 hectares de guayule, mais nous avons besoin de fonds pour cela", souligne-t-il. "Nous avons besoin que ces milliardaires s'impliquent. Je suis déterminé à l'obtenir avant de mourir. Nous devons faire en sorte que ça marche. Les conséquences pour le monde développé en cas d'échec des cultures sont inimaginables." Regarder : | Pourquoi nous allons vers une pénurie de caoutchouc, cet étonnant matériau nécessaire ? Le caoutchouc naturel est un matériau exceptionnellement solide, flexible et extrêmement étanche. Il fournit les pneus de nos voitures, les semelles de nos chaussures, les joints d'étanchéité des moteurs et des réfrigérateurs, et isole les fils et autres composants électriques. Il est utilisé dans les préservatifs et les vêtements, les ballons de sport et les humbles élastiques. Au cours de l'année écoulée, il a joué un rôle clé dans la pandémie, dans les équipements de protection individuelle utilisés par les médecins et les infirmières du monde entier. A ne pas manquer sur BBC Afrique : En fait, le caoutchouc est considéré comme un produit tellement important qu'il figure sur la liste des "matières premières critiques" de l'Union européenne. Malheureusement, certains signes indiquent que le monde est peut-être en train de s'épuiser en caoutchouc naturel. Les maladies, le changement climatique et la chute des prix mondiaux ont mis en péril les stocks de caoutchouc naturel. Cela a incité les scientifiques à chercher une solution avant qu'il ne soit trop tard. Mais comment une matière première aussi importante a-t-elle pu être mise en danger ? L'offre mondiale de caoutchouc naturel - environ 20 millions de tonnes par an - est produite presque entièrement par de petits agriculteurs divisés qui exploitent des parcelles de terre dans les forêts tropicales. Des millions de ces travailleurs gravitent dans les plantations de Thaïlande, d'Indonésie, de Chine et d'Afrique de l'Ouest, où ils enlèvent soigneusement l'écorce des arbres pour en extraire une sève blanche et laiteuse qui est ensuite moulée en feuilles et séchée au soleil. Au total, ces agriculteurs fournissent 85 % de l'approvisionnement mondial en caoutchouc naturel. Mais cet approvisionnement fragile est menacé. Originaire de la forêt tropicale brésilienne, l'hévéa (Hevea brasiliensis) n'est plus cultivé à des fins commerciales dans le pays en raison de la prévalence du mildiou sud-américain, un agent pathogène catastrophique qui a anéanti l'industrie du caoutchouc du pays dans les années 1930. Des contrôles de quarantaine stricts ont permis de contenir la maladie en Amérique du Sud pour le moment, mais son arrivée en Asie est considérée comme presque inévitable. Pendant ce temps, les agriculteurs d'autres régions du monde sont confrontés à des agents pathogènes locaux tels que la maladie de la pourriture blanche des racines et d'autres maladies qui sont apparues dans des plantations de palmiers à huile voisines. Le changement climatique laisse également des traces : la production de caoutchouc de la Thaïlande a été touchée par des sécheresses et des inondations ces dernières années, et cette dernière catastrophe a également propagé des microbes pathogènes dans toutes les régions om on le cultive. La demande croissante de caoutchouc et la pénurie d'approvisionnement devraient être une bonne nouvelle pour les agriculteurs, car elles rendraient la culture du caoutchouc plus rentable. Mais, malheureusement, ce n'est pas le cas. Le prix du caoutchouc est fixé par le lointain Shanghai Futures Exchange, où les courtiers spéculent sur la valeur du caoutchouc aux côtés de l'or, de l'aluminium et du carburant. "Le prix n'a rien à voir avec le coût de production", déclare Robert Meyer, cofondateur du négociant en caoutchouc Halcyon Agri. En raison de cet arrangement, le prix du caoutchouc par tonne peut varier trois fois d'un mois à l'autre et, ces dernières années, il est resté très bas. Cette situation compromet encore davantage l'approvisionnement en caoutchouc. "Le calcul que font les petits agriculteurs est que le revenu est égal au prix multiplié par le volume", explique Meyer. La faiblesse des prix oblige les agriculteurs à surexploiter leurs arbres pour obtenir plus de caoutchouc, ce qui affaiblit les plantes et les rend plus sensibles aux maladies. Elle a également découragé la plantation de nouveaux arbres pour remplacer ceux qui sont en fin de vie commerciale, et de nombreux agriculteurs ont carrément abandonné les plantations. Eleanor Warren-Thomas est une chercheuse de l'université de Bangor, au Pays de Galles, qui a étudié la dynamique des plantations de caoutchouc. "L'huile de palme et le caoutchouc naturel donnent le même argent par unité de terre, mais la main-d'œuvre requise est plus importante pour le caoutchouc", explique-t-elle. "Comme le prix du caoutchouc est en baisse, les agriculteurs délaissent la production de caoutchouc pour vendre le bois à court terme, et cultivent plutôt le palmier à huile." Tous ces facteurs signifient que le monde est maintenant à un point où l'offre de caoutchouc naturel ne suit pas la demande. Fin 2019, le Conseil international tripartite du caoutchouc a averti que l'offre mondiale accusera un déficit d'un million de tonnes en 2020, soit environ 7 % de la production. Peu après, la pandémie a commencé. La demande a chuté immédiatement et les kilomètres parcourus - la principale mesure de la demande de caoutchouc - ont diminué à mesure que les pays imposaient des quarantaines. Mais le caoutchouc s'est vite rétabli. "La demande a dépassé les prévisions les plus optimistes", affirme M. Meyer. À leur sortie de confinement, les citoyens chinois ont acheté un très grand nombre de véhicules neufs en raison des inquiétudes concernant la sécurité sanitaire dans les transports publics. Et des tendances similaires sont attendues dans le reste du monde. "Depuis lors, la demande a éclipsé l'offre", indique M. Meyer. "Il y a maintenant une grave pénurie (de caoutchouc) à destination, et les stocks des fabricants de pneus sont très bas." Bien que le caoutchouc synthétique puisse être produit à partir de produits pétrochimiques, le caoutchouc naturel possède des propriétés uniques que les produits synthétiques ne peuvent égaler : de même que les gants en latex naturel sont plus résistants à la déchirure que les gants en nitrile, les pneus d'avion utilisent du caoutchouc naturel en raison de sa grande élasticité et de sa résistance à la chaleur, qui peut s'accumuler en raison de la friction lors de l'atterrissage. Une partie du problème réside dans le fait que les travailleurs migrants chargés d'extraire le caoutchouc ne peuvent toujours pas traverser les frontières, de sorte que les arbres ne sont pas récoltés. Et les usines qui transforment le caoutchouc en produits utilisables ont arrêté leur production pendant plusieurs mois au printemps de l'année dernière. Mais le plus gros problème est que les pénuries sont le résultat de problèmes structurels profonds qui ne sont pas faciles à résoudre. D'où la recherche de mesures d'urgence susceptibles de nous sauver d'une crise du caoutchouc. La réponse évidente serait : planter plus d'arbres. Lorsque la pénurie de caoutchouc commencera à se faire sentir et que les prix augmenteront, les agriculteurs seront incités à couper la forêt tropicale et à planter davantage d'hévéas. Bien que les plantations de palmiers à huile aient fait l'objet de beaucoup plus d'attention, les plantations d'hévéas peuvent être tout aussi préjudiciables à la perte de biodiversité, selon Mme Warren-Thomas. La flambée des prix provoquée par la demande croissante en Chine en 2011 a entraîné une déforestation massive en Asie du Sud-Est, les gouvernements ayant libéré des terres forestières pour le développement afin de tirer parti de cette tendance. Rien qu'au Cambodge, les plantations de caoutchouc sont responsables d'un quart de la déforestation totale. Toutefois, il faudra un certain temps avant que ces arbres soient prêts à être récoltés, car le processus de croissance dure sept ans. Nous pourrions également essayer d'extraire davantage de caoutchouc des plantations existantes. "En Indonésie, il y a une énorme opportunité d'augmenter les rendements", déclare Katrina Cornish, professeur de matériaux bio émergents à l'université d'État de l'Ohio aux États-Unis. "Ils cultivent les mêmes clones que la Thaïlande et la Malaisie mais les rendements sont beaucoup plus faibles, la gestion des cultures pourrait donc être meilleure. Les dégâts immédiats pourraient être atténués grâce aux arbres existants." Une option consiste à appliquer de l'éthéphon sur les arbres, un produit chimique qui stimule la production de sève de latex. Mais si l'on en applique trop, cela peut tuer l'arbre, c'est pourquoi les agriculteurs hésitent à l'utiliser. Une autre option consiste à oublier l'Hevea brasiliensis une fois pour toutes. "L'augmentation de la production doit être garantie par des alternatives, pas par l'hévéa", affirme M. Cornish. L'université d'État de l'Ohio fait partie du Programme d'excellence pour les alternatives au caoutchouc naturel (PENRA), un partenariat industriel visant à éviter la crise imminente. Là-bas, les chercheurs étudient quelles plantes pourraient être utilisées pour remplacer l'hévéa. L'une des plantes étudiées est le Taraxacum kok-saghyz, cultivé par les Russes lorsque l'approvisionnement en caoutchouc asiatique était menacé pendant la Seconde Guerre mondiale (les États-Unis ont également expérimenté cette plante comme culture d'urgence du caoutchouc). "Mais ne l'appelez pas pissenlit russe", prévient Cornish. "Il est originaire du Kazakhstan, ils sont assez contrariés par ça." Le pissenlit kazakh produit environ un dixième de la quantité de caoutchouc par hectare (0,4 et 0,5 hectares) que les hévéas et est extrait en écrasant et en pressant ses racines. Mais il est prêt à être récolté en trois mois, et produit une grande quantité de graines, ce qui permet de le replanter facilement et d'augmenter la production. L'année dernière, l'institut de recherche allemand Fraunhofer ISC a dévoilé un pneu appelé Biskya, abréviation allemande de Biomimetic Synthetic Rubber. Fabriqué à partir de caoutchouc de pissenlit, l'entreprise affirme qu'il présente une plus grande résistance à l'usure que le caoutchouc traditionnel. À l'université d'État de l'Ohio, M. Cornish et ses collègues développent des variétés et des techniques de culture - y compris l'hydroponie et les fermes verticales - pour aider à faire du caoutchouc de pissenlit une réalité commerciale. Selon leur système, les racines de pissenlit remplies de sève peuvent être récoltées cinq fois par an. Le guayule, un arbuste qui pousse dans les déserts le long de la frontière entre les États-Unis et le Mexique, suscite également de l'intérêt. Affamés de caoutchouc pendant la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont brièvement fait pression pour la production de guayule. Bien qu'il soit chimiquement similaire au caoutchouc naturel, il ne contient pas les protéines à l'origine des allergies au latex. Dans le cadre du projet d'urgence sur le caoutchouc, une petite armée de scientifiques et de travailleurs s'est démenée pour cultiver 13 000 hectares de guayule, qui devaient bientôt produire environ 400 tonnes de caoutchouc par mois. Il faut deux ans pour que le buisson produise sa première récolte, mais on peut ensuite l'écimer (tailler les branches supérieures) et passer à une récolte annuelle. Toutefois, à la fin de la guerre, le programme a été abandonné, car le caoutchouc asiatique à bas prix est revenu sur le marché. Aujourd'hui, seules deux entreprises produisent du caoutchouc de guayule à des fins commerciales, dont Yulex, qui propose une combinaison de plongée fabriquée en partie à partir de guayule et commercialisée par l'entreprise textile Patagonia. Le fabricant de pneus Bridgestone entretient une parcelle expérimentale de 114 hectares de guayule en Arizona, qui a produit ses premiers pneus en 2015. Elle a reçu l'aide du géant pétrolier italien Eni, qui entretient une autre parcelle d'essai de guayule en Sicile. L'urgence d'accroître ces efforts intérimaires ne fera que croître. La demande mondiale de caoutchouc naturel continuera de croître, en particulier à mesure que les pays en développement s'enrichissent. "Les voitures représentent la plus grande partie du marché du caoutchouc et si chaque famille africaine se retrouve avec deux véhicules, cela représente une énorme quantité de caoutchouc", explique M. Cornish. Il y a des signes de changement : de nombreux gros acheteurs de caoutchouc - dont Bridgestone, Continental et Goodyear - ont rejoint la Plate-forme mondiale pour le caoutchouc naturel durable, qui interdit l'achat de caoutchouc cultivé sur des terres récemment déboisées. Meyer fait maintenant campagne pour un prix minimum fixe pour le caoutchouc. À l'instar des systèmes de commerce équitable pour le café et le cacao, cela garantirait les moyens de subsistance des petits agriculteurs des pays en développement et contribuerait à renforcer l'approvisionnement en caoutchouc. "Je ne fais pas cela pour m'enrichir ou être riche pendant encore un trimestre ou deux (...) Je dois penser à long terme." "Ce que je recherche, c'est un approvisionnement durable, qui ne soit pas incompatible avec la conscience humaine". M. Warren-Thomas a ajouté : "nous devons aider les petits agriculteurs à faire de leur mieux, les rendre résistants aux variations de prix - améliorer les systèmes de productivité et leur permettre de cultiver des cultures secondaires. En fin de compte, l'intensification de la déforestation de ces cultures de rente est une mauvaise nouvelle pour le climat, la biodiversité et les populations, et doit faire l'objet d'une réflexion approfondie". Toutefois, l'arrivée du mildiou sud-américain en Asie pourrait remettre en question ces préoccupations. "Il suffit de penser à l'agrile du frêne, à la graphiose, au phénomène du dendroctone du pin... on peut perdre une espèce, un milliard d'arbres, et on ne peut pas se contenter de remplacer 40 millions de tonnes de caoutchouc quand tout le lot meurt en un an", avertit M. Cornish. Selon M. Cornish, si au moins 10 % du caoutchouc utilisé dans le monde provenait de sources alternatives, il serait possible de les augmenter en cas d'urgence. L'Arizona compte à lui seul environ 3 millions d'hectares de terres désertiques propices à la culture du guayule. M. Cornish considère la crise du caoutchouc comme une occasion unique d'attirer des investissements dans ces solutions de remplacement. "Nous avons assez de graines de pissenlit pour mettre en place 40 hectares de ferme verticale, et 3 000 hectares de guayule, mais nous avons besoin de fonds pour cela", souligne-t-il. "Nous avons besoin que ces milliardaires s'impliquent. Je suis déterminé à l'obtenir avant de mourir. Nous devons faire en sorte que ça marche. Les conséquences pour le monde développé en cas d'échec des cultures sont inimaginables." Regarder : | https://www.bbc.com/afrique/monde-56455815 |
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| Nutrition : pourquoi une surconsommation de viande rouge peut être dangereuse pour la santé | Souleymane Sy est un fonctionnaire à la retraite. La démarche hésitante, le pas lourd, il est reconnaissable de loin en raison de sa démarche chancelante. L'homme souffre de la forme sévère de la goutte. C'est une maladie métabolique liée à une présence excessive d'acide urique dans le sang. C'est un déchet issu de la décomposition de substances appelées purine. Les purines sont naturellement présentes dans des aliments d'origine animale et végétale. On les retrouve notamment dans la viande rouge, les sardines, les boissons alcoolisées, les boissons sucrées, etc. Dans le cas de Souleymane, pour lui, le coupable est tout désigné : la viande rouge. ''Je mangeais beaucoup de viande à l'époque. Quand j'étais en service, chaque fois à la pause, nous allions chez le boucher, et nous pouvions consommer jusqu'à un kilo de viande. Vous pouvez voir ce que cela signifie en termes de consommation. J'étais un gros consommateur de viande et je vis avec les conséquences'', déclare Souleymane Sy, la mort dans l'âme. Parfois, Souleymane se surprend à regretter sa surconsommation de viande rouge. Mais il n'est pas facile de résister à la tentation de la viande dans son pays le Niger. La viande y est la base même de l'alimentation. Jeune fonctionnaire, il ne manque jamais de déguster du bon kilishi lors de ses pauses. Cet aliment, préparé à base de viande séchée, est d'ailleurs très prisé au Niger. La viande est associée à pratiquement toutes les possibilités culinaires du pays. Ce qui favorise une surconsommation. Ce qui est un facteur de risque pour de nombreuses maladies comme la goutte. La purine présente dans les aliments d'origine végétal et animal n'est pas l'unique facteur de risque de la goutte. Selon le Dr Alassane Amadou Seydou, médecin néphrologue nigérien : ''Il existe des causes secondaires souvent liées à certaines maladies, celles appelées hémopathies, les cancers du sang, et même leur traitement peut induire l'apparition de la goutte. D'autres causes sont liées à la prise de certains médicaments comme certaines molécules utilisées dans le traitement de la tuberculose ou les traitements des maladies cardiaques et parfois l'administration à long terme d'aspirine à faible dose.'' La maladie de Souleymane a évolué vers une forme chronique et sévère. Des amas de cristaux se sont déposés au niveau de ses articulations. Ce qui provoque une gêne chez lui. En plus des douleurs qu'il ressent la nuit, il a du mal à se déplacer. Ces dépôts de cristaux se traduisent par des gonflements de ses articulations appelés tophi , notamment au niveau des doigts des pieds du coude. Ils provoquent des crises des inflammatoires douloureuses au niveau des articulations. Ces crises se manifestent souvent pendant la nuit et principalement au niveau du gros orteil. Selon le professeur Abdou Niang, ''la douleur est si intense que le patient ne supporte pas le toucher du drap.'' La goutte touche principalement les hommes et se détecte à l'âge adulte. Néanmoins, les femmes peuvent également être touchées par cette maladie. ''Les symptômes d'une crise de goutte passent rarement inaperçus tellement cette crise aigüe de goutte est douloureuse. Lorsqu'un malade fait une crise de goutte, il ne l'oubliera jamais de sa vie,'' déclare le professeur Niang. Cette crise aigüe de goutte peut aussi toucher une articulation en particulier certaine articulation du genou, c'est ce qu'on appelle une gonarthrose. Il peut y avoir du liquide au niveau de cette articulation que le médecin doit ponctionner et analyser pour le diagnostic. La goutte a aussi affecté les finances de Souleymane Sy. Il a dû vendre ses biens afin de se prendre en charge. Le fonctionnaire à la retraite ne bénéficie d'aucune couverture maladie. Les frais de traitements sont totalement à sa charge. ''A cause de l'effort dans le traitement, j'ai été obligé de vendre certains de mes biens... J'ai vendu ma voiture, j'ai vendu une maison même, parce que j'avais une deuxième maison, je l'ai vendue. Néanmoins, je suis toujours au point de départ'', explique-t-il, dépité, mais résolu à jeter ses dernières forces pour venir à bout de cette maladie qui a considérablement réduit ses déplacements. Il essaie tant bien que mal de suivre les recommandations de son médecin. Et selon le Dr Seydou, la goutte n'est pas une fatalité. C'est une maladie qui peut être soignée, mais pour lui '' il faut faire attention à son régime alimentaire et suivre le traitement assez régulièrement.'' "On conseille à une personne qui souffre de la goutte, ici au Niger, d'éviter de manger de la viande. Quand on parle de viande, il ne s'agit pas seulement de viande rouge, mais aussi d'abats. Notre célèbre Kilishi est également à éviter. Il en est de même pour les haricots et les choux, tout cela pour éviter la production d'acide urique dans l'organisme. Nous conseillons donc à la personne beaucoup plus la consommation de céréales mais aussi de légumes autres que le chou ainsi que les aliments à base de fruits '', conseille le Dr Seydou. | Nutrition : pourquoi une surconsommation de viande rouge peut être dangereuse pour la santé Souleymane Sy est un fonctionnaire à la retraite. La démarche hésitante, le pas lourd, il est reconnaissable de loin en raison de sa démarche chancelante. L'homme souffre de la forme sévère de la goutte. C'est une maladie métabolique liée à une présence excessive d'acide urique dans le sang. C'est un déchet issu de la décomposition de substances appelées purine. Les purines sont naturellement présentes dans des aliments d'origine animale et végétale. On les retrouve notamment dans la viande rouge, les sardines, les boissons alcoolisées, les boissons sucrées, etc. Dans le cas de Souleymane, pour lui, le coupable est tout désigné : la viande rouge. ''Je mangeais beaucoup de viande à l'époque. Quand j'étais en service, chaque fois à la pause, nous allions chez le boucher, et nous pouvions consommer jusqu'à un kilo de viande. Vous pouvez voir ce que cela signifie en termes de consommation. J'étais un gros consommateur de viande et je vis avec les conséquences'', déclare Souleymane Sy, la mort dans l'âme. Parfois, Souleymane se surprend à regretter sa surconsommation de viande rouge. Mais il n'est pas facile de résister à la tentation de la viande dans son pays le Niger. La viande y est la base même de l'alimentation. Jeune fonctionnaire, il ne manque jamais de déguster du bon kilishi lors de ses pauses. Cet aliment, préparé à base de viande séchée, est d'ailleurs très prisé au Niger. La viande est associée à pratiquement toutes les possibilités culinaires du pays. Ce qui favorise une surconsommation. Ce qui est un facteur de risque pour de nombreuses maladies comme la goutte. La purine présente dans les aliments d'origine végétal et animal n'est pas l'unique facteur de risque de la goutte. Selon le Dr Alassane Amadou Seydou, médecin néphrologue nigérien : ''Il existe des causes secondaires souvent liées à certaines maladies, celles appelées hémopathies, les cancers du sang, et même leur traitement peut induire l'apparition de la goutte. D'autres causes sont liées à la prise de certains médicaments comme certaines molécules utilisées dans le traitement de la tuberculose ou les traitements des maladies cardiaques et parfois l'administration à long terme d'aspirine à faible dose.'' La maladie de Souleymane a évolué vers une forme chronique et sévère. Des amas de cristaux se sont déposés au niveau de ses articulations. Ce qui provoque une gêne chez lui. En plus des douleurs qu'il ressent la nuit, il a du mal à se déplacer. Ces dépôts de cristaux se traduisent par des gonflements de ses articulations appelés tophi , notamment au niveau des doigts des pieds du coude. Ils provoquent des crises des inflammatoires douloureuses au niveau des articulations. Ces crises se manifestent souvent pendant la nuit et principalement au niveau du gros orteil. Selon le professeur Abdou Niang, ''la douleur est si intense que le patient ne supporte pas le toucher du drap.'' La goutte touche principalement les hommes et se détecte à l'âge adulte. Néanmoins, les femmes peuvent également être touchées par cette maladie. ''Les symptômes d'une crise de goutte passent rarement inaperçus tellement cette crise aigüe de goutte est douloureuse. Lorsqu'un malade fait une crise de goutte, il ne l'oubliera jamais de sa vie,'' déclare le professeur Niang. Cette crise aigüe de goutte peut aussi toucher une articulation en particulier certaine articulation du genou, c'est ce qu'on appelle une gonarthrose. Il peut y avoir du liquide au niveau de cette articulation que le médecin doit ponctionner et analyser pour le diagnostic. La goutte a aussi affecté les finances de Souleymane Sy. Il a dû vendre ses biens afin de se prendre en charge. Le fonctionnaire à la retraite ne bénéficie d'aucune couverture maladie. Les frais de traitements sont totalement à sa charge. ''A cause de l'effort dans le traitement, j'ai été obligé de vendre certains de mes biens... J'ai vendu ma voiture, j'ai vendu une maison même, parce que j'avais une deuxième maison, je l'ai vendue. Néanmoins, je suis toujours au point de départ'', explique-t-il, dépité, mais résolu à jeter ses dernières forces pour venir à bout de cette maladie qui a considérablement réduit ses déplacements. Il essaie tant bien que mal de suivre les recommandations de son médecin. Et selon le Dr Seydou, la goutte n'est pas une fatalité. C'est une maladie qui peut être soignée, mais pour lui '' il faut faire attention à son régime alimentaire et suivre le traitement assez régulièrement.'' "On conseille à une personne qui souffre de la goutte, ici au Niger, d'éviter de manger de la viande. Quand on parle de viande, il ne s'agit pas seulement de viande rouge, mais aussi d'abats. Notre célèbre Kilishi est également à éviter. Il en est de même pour les haricots et les choux, tout cela pour éviter la production d'acide urique dans l'organisme. Nous conseillons donc à la personne beaucoup plus la consommation de céréales mais aussi de légumes autres que le chou ainsi que les aliments à base de fruits '', conseille le Dr Seydou. | https://www.bbc.com/afrique/58741568 |
5sports
| CAN 2019 : Cameroun, rester roi d’Afrique | Privé de l'organisation de la CAN 2019, le Cameroun ne renonce pas à rester "roi d'Afrique". Le Cameroun, vainqueur de la CAN en 2017, s'est officiellement vu retirer l'organisation de la compétition en raison du retard constaté par la Confédération africaine de football (CAF) dans la réalisation des infrastructures devant accueillir la Coupe d'Afrique des nations. Les Lions qui devaient évoluer devant leur public, disputeront finalement leur 19ème CAN en Egypte. Le Cameroun est dans le même groupe que le Bénin, le Ghana et la Guinée-Bissau. Le Cameroun Champion d'Afrique 2017 CAN 2019 : le champion tenu en échec aux Comores Benjamin Moukandjo quitte les lions indomptables A savoir sur l'équipe : Coach : l'équipe est dirigée par le hollandais Clarence Seedorf. Surnom de l'équipe nationale : Les Lions indomptables Participation à la CAN : La sélection compte 19 qualifications à une phase finale de la CAN. Participation au mondial : 7 participations à la coupe du monde (1982, 1990, 1994, 1998, 2002, 2010 et 2014). Classement Fifa actuel: Afrique : 7ème Mondial : 51ème A retenir : Rigobert Song est le footballeur camerounais qui a le plus joué à la CAN avec un total de 137 sélections. Samuel Eto'o Fils est quant à lui meilleur buteur de l'histoire du Cameroun avec 56 buts et meilleur buteur de la CAN avec 18 buts en 29 matchs joués. Quelques joueurs Andre Onana, gardien de but, 23 ans (Ajax Amsterdam) ; Gaetan Bong, défenseur, 31 ans (Brighton) ; Jerome Onguene, défenseur, 21 ans (Salzbourg) ; Andre Zambo Onguissa, milieu de terrain, 23 ans (Fulham) ; Christian Bassogog, attaquant, 23 ans, (Henan Jianye, Chine) ; Eric Maxim Choupo Moting, attaquant, 30 ans (Paris Saint Germain), Clinton Njie, attaquant, 25 ans (Marseille). | CAN 2019 : Cameroun, rester roi d’Afrique Privé de l'organisation de la CAN 2019, le Cameroun ne renonce pas à rester "roi d'Afrique". Le Cameroun, vainqueur de la CAN en 2017, s'est officiellement vu retirer l'organisation de la compétition en raison du retard constaté par la Confédération africaine de football (CAF) dans la réalisation des infrastructures devant accueillir la Coupe d'Afrique des nations. Les Lions qui devaient évoluer devant leur public, disputeront finalement leur 19ème CAN en Egypte. Le Cameroun est dans le même groupe que le Bénin, le Ghana et la Guinée-Bissau. Le Cameroun Champion d'Afrique 2017 CAN 2019 : le champion tenu en échec aux Comores Benjamin Moukandjo quitte les lions indomptables A savoir sur l'équipe : Coach : l'équipe est dirigée par le hollandais Clarence Seedorf. Surnom de l'équipe nationale : Les Lions indomptables Participation à la CAN : La sélection compte 19 qualifications à une phase finale de la CAN. Participation au mondial : 7 participations à la coupe du monde (1982, 1990, 1994, 1998, 2002, 2010 et 2014). Classement Fifa actuel: Afrique : 7ème Mondial : 51ème A retenir : Rigobert Song est le footballeur camerounais qui a le plus joué à la CAN avec un total de 137 sélections. Samuel Eto'o Fils est quant à lui meilleur buteur de l'histoire du Cameroun avec 56 buts et meilleur buteur de la CAN avec 18 buts en 29 matchs joués. Quelques joueurs Andre Onana, gardien de but, 23 ans (Ajax Amsterdam) ; Gaetan Bong, défenseur, 31 ans (Brighton) ; Jerome Onguene, défenseur, 21 ans (Salzbourg) ; Andre Zambo Onguissa, milieu de terrain, 23 ans (Fulham) ; Christian Bassogog, attaquant, 23 ans, (Henan Jianye, Chine) ; Eric Maxim Choupo Moting, attaquant, 30 ans (Paris Saint Germain), Clinton Njie, attaquant, 25 ans (Marseille). | https://www.bbc.com/afrique/sports-48561859 |
5sports
| Lyon recrute l'attaquant du Zimbabwe Tino Kadewere | Le club français du Havre a annoncé qu'il avait conclu un accord pour vendre le Zimbabwéen Tino Kadewere à l'équipe de Ligue 1 Lyon. Toutefois, Kadewere, le meilleur buteur de la saison en Ligue 2 avec 18 buts, sera reprêté au Havre jusqu'à la fin de la saison. Le jeune homme de 24 ans aurait signé un contrat de quatre ans et demi pour 16,6 millions de dollars. Kadawere, qui a également joué en Suède pour les Djugardens, compte 15 sélections internationales. Plus de football sur BBC Afrique Il a également fait partie de l'équipe des Warriors lors de la Coupe d'Afrique des Nations l'année dernière en Égypte. | Lyon recrute l'attaquant du Zimbabwe Tino Kadewere Le club français du Havre a annoncé qu'il avait conclu un accord pour vendre le Zimbabwéen Tino Kadewere à l'équipe de Ligue 1 Lyon. Toutefois, Kadewere, le meilleur buteur de la saison en Ligue 2 avec 18 buts, sera reprêté au Havre jusqu'à la fin de la saison. Le jeune homme de 24 ans aurait signé un contrat de quatre ans et demi pour 16,6 millions de dollars. Kadawere, qui a également joué en Suède pour les Djugardens, compte 15 sélections internationales. Plus de football sur BBC Afrique Il a également fait partie de l'équipe des Warriors lors de la Coupe d'Afrique des Nations l'année dernière en Égypte. | https://www.bbc.com/afrique/region-51130459 |
3politics
| Indépendance de la RDC: des témoins racontent la vie sous domination belge | Il y a 60 ans, la République démocratique du Congo quittait le régime colonial belge pour accéder à son indépendance. Un événement qui a bouleversé la vie des Congolais. Anastasie Mungay et Zelote-Pierre Shematsi Kwabo, se souviennent de ce jour et de ceux qui l'ont précédé. Notre reporter Elodie Toto les a rencontré. Ensemble, ils sont revenus sur cette période cruciale de l'Histoire de la République Démocratique du Congo. | Indépendance de la RDC: des témoins racontent la vie sous domination belge Il y a 60 ans, la République démocratique du Congo quittait le régime colonial belge pour accéder à son indépendance. Un événement qui a bouleversé la vie des Congolais. Anastasie Mungay et Zelote-Pierre Shematsi Kwabo, se souviennent de ce jour et de ceux qui l'ont précédé. Notre reporter Elodie Toto les a rencontré. Ensemble, ils sont revenus sur cette période cruciale de l'Histoire de la République Démocratique du Congo. | https://www.bbc.com/afrique/region-53236951 |
2health
| Vaccin Covid : comment faire le tri entre rumeurs et fausses informations sur la pandémie | Alors qu'un certain nombre de vaccins potentiels contre Covid-19 sont sur le point d'être mis au point, on craint de plus en plus que la désinformation en ligne puisse empêcher plusieurs personnes d'être vaccinées. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) affirme que le monde lutte non seulement contre la pandémie, mais aussi contre ce qu'elle qualifie d'"infodémie" - un phénomène caractérisé par une vague d'informations fausses ou trompeuses qui compliquent les décisions concernant la santé des gens. Ces informations se répandent généralement sur les moteurs de recherche ou sur les réseaux sociaux. Nina, qui a 21 ans et vit à Londres avec sa grand-mère de 82 ans, fait partie de personnes préoccupées par ces tendances. Elle admet avoir un point de vue "mitigé" au sujet des vaccins Covid. A lire aussi : Nina est réalisatrice indépendante. Elle ne sait pas encore si elle sera vaccinée à l'avenir. Mais elle pense que la quantité d'informations qui circule rend plus difficile la compréhension de la science derrière les vaccins. "De toute évidence, comme tout le monde, je veux que ce virus disparaisse le plus rapidement possible", dit-elle. "Mais en même temps, je ne sais pas encore à quel point je fais confiance au vaccin, car c'est arrivé si rapidement." Et son point de vue est en partie teinté par ce qu'elle voit sur les réseaux sociaux, même si elle dit également rechercher des informations auprès de sources d'information "traditionnelles". "Il y a beaucoup d'opinions qui circulent sur Twitter, Instagram et TikTok. Je pense que les gens sont très facilement influencés par cela", dit-elle. Oscar Hodgson, un avocat stagiaire qui participe à un essai de vaccin contre le coronavirus à l'Imperial College de Londres, a déclaré : "Il est souvent très difficile avec la quantité d'informations qui nous bombardent de donner un sens à ce qu'on devrait faire." Mais il ajoute : "Je pense qu'un vaccin est l'un des seuls moyens de sortir de la situation si nous voulons nous éloigner des confinements et des couvre-feux récurrents." Les chercheurs ont progressé à une vitesse record pour développer des vaccins, moins d'un an après cette pandémie. L'OMS surveille les données de plus de 200 essais de vaccins. ''Il existe maintenant plusieurs types de vaccins en cours de développement basés sur différentes technologies'', déclare le Dr Sylvie Briand, directrice de l'OMS pour les maladies pandémiques et épidémiques. Ils subissent les mêmes tests de sécurité que les vaccins déjà utilisés dans le monde entier. "Il est très coûteux de faire ces essais de phase trois (humains). Mais de nombreux pays se sont réunis pour financer cela", déclare le Dr Briand. "Lorsque vous avez suffisamment de fonds, le processus peut aller beaucoup plus vite." Il y a trois raisons principales pour lesquelles il a été possible de développer si rapidement des vaccins contre les coronavirus : Une partie du problème réside dans le fait que les informations sur cette pandémie ont été diffusées en rafales, alors que les scientifiques font de nouvelles découvertes sur le virus et sur la meilleure façon de le gérer. Cela, selon les chercheurs, a créé un espace pour que la désinformation se développe. ''Les gens recherchent des informations, et ils sont confrontés à ce mélange déroutant d'informations crédibles, puis à beaucoup d'autres informations très remises en question, déroutantes ou carrément fausses'', souligne le professeur Heidi Larson, qui dirige le projet Vaccine Confidence Project à la London School of Hygiene and Tropical Medicine. Bien que l'hésitation à la vaccination ait toujours été un problème, elle est très préoccupée par l'impact que la désinformation semble avoir sur l'intention des gens de prendre des vaccins contre le coronavirus. Son équipe a mené une étude récente sur le degré de confiance à l'égard des vaccins au Royaume-Uni et aux États-Unis. Sur 4 000 personnes au Royaume-Uni, 54 % ont déclaré qu'ils seraient certainement vaccinés. Mais après avoir reçu des allégations inexactes sur la sécurité des vaccins, ce chiffre a chuté de plus de six points de pourcentage. Et les personnes à faible revenu et issues de milieux ethniques noirs et minoritaires étaient les plus susceptibles de rejeter un vaccin Covid. Comment identifier des informations inexactes en ligne : SOURCE : OMS "Nous avons eu un mois incroyablement plein d'espoir avec les dernières nouvelles sur les vaccins", déclare le professeur Larson. "Mais nous n'avons toujours pas de vaccins éprouvés. Nous devons donc gérer l'espoir. "Et l'une des grandes inquiétudes est la sécurité. Nous pouvons donc parler des processus de sécurité et du fait que ces processus éprouvés et testés sont suivis attentivement, avec des raccourcis dans d'autres parties du long processus de développement." Le professeur Larson, avec l'OMS et les gouvernements du monde entier, travaille avec certaines des grandes entreprises technologiques pour essayer de lutter contre la désinformation. Le groupe Facebook - qui possède Instagram et WhatsApp - affirme qu'il supprime les informations qui pourraient entraîner un "préjudice immédiat", y compris de fausses allégations sur les remèdes pour Covid-19. Il dit également que ce sont des publicités interdites qui découragent les gens de se faire vacciner et réduisent le nombre de personnes qui voient des canulars sur les vaccins. Mais il est toujours assez facile de trouver des informations erronées sur Covid-19 et les vaccins en ligne, et de partager ces messages. "Nous devons nous concentrer sur le renforcement de la résilience et sur le remplissage de cet espace", a déclaré le professeur Larson. "Vous ne pouvez tout pas simplement retirer des informations erronées sans fournir d' alternative." | Vaccin Covid : comment faire le tri entre rumeurs et fausses informations sur la pandémie Alors qu'un certain nombre de vaccins potentiels contre Covid-19 sont sur le point d'être mis au point, on craint de plus en plus que la désinformation en ligne puisse empêcher plusieurs personnes d'être vaccinées. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) affirme que le monde lutte non seulement contre la pandémie, mais aussi contre ce qu'elle qualifie d'"infodémie" - un phénomène caractérisé par une vague d'informations fausses ou trompeuses qui compliquent les décisions concernant la santé des gens. Ces informations se répandent généralement sur les moteurs de recherche ou sur les réseaux sociaux. Nina, qui a 21 ans et vit à Londres avec sa grand-mère de 82 ans, fait partie de personnes préoccupées par ces tendances. Elle admet avoir un point de vue "mitigé" au sujet des vaccins Covid. A lire aussi : Nina est réalisatrice indépendante. Elle ne sait pas encore si elle sera vaccinée à l'avenir. Mais elle pense que la quantité d'informations qui circule rend plus difficile la compréhension de la science derrière les vaccins. "De toute évidence, comme tout le monde, je veux que ce virus disparaisse le plus rapidement possible", dit-elle. "Mais en même temps, je ne sais pas encore à quel point je fais confiance au vaccin, car c'est arrivé si rapidement." Et son point de vue est en partie teinté par ce qu'elle voit sur les réseaux sociaux, même si elle dit également rechercher des informations auprès de sources d'information "traditionnelles". "Il y a beaucoup d'opinions qui circulent sur Twitter, Instagram et TikTok. Je pense que les gens sont très facilement influencés par cela", dit-elle. Oscar Hodgson, un avocat stagiaire qui participe à un essai de vaccin contre le coronavirus à l'Imperial College de Londres, a déclaré : "Il est souvent très difficile avec la quantité d'informations qui nous bombardent de donner un sens à ce qu'on devrait faire." Mais il ajoute : "Je pense qu'un vaccin est l'un des seuls moyens de sortir de la situation si nous voulons nous éloigner des confinements et des couvre-feux récurrents." Les chercheurs ont progressé à une vitesse record pour développer des vaccins, moins d'un an après cette pandémie. L'OMS surveille les données de plus de 200 essais de vaccins. ''Il existe maintenant plusieurs types de vaccins en cours de développement basés sur différentes technologies'', déclare le Dr Sylvie Briand, directrice de l'OMS pour les maladies pandémiques et épidémiques. Ils subissent les mêmes tests de sécurité que les vaccins déjà utilisés dans le monde entier. "Il est très coûteux de faire ces essais de phase trois (humains). Mais de nombreux pays se sont réunis pour financer cela", déclare le Dr Briand. "Lorsque vous avez suffisamment de fonds, le processus peut aller beaucoup plus vite." Il y a trois raisons principales pour lesquelles il a été possible de développer si rapidement des vaccins contre les coronavirus : Une partie du problème réside dans le fait que les informations sur cette pandémie ont été diffusées en rafales, alors que les scientifiques font de nouvelles découvertes sur le virus et sur la meilleure façon de le gérer. Cela, selon les chercheurs, a créé un espace pour que la désinformation se développe. ''Les gens recherchent des informations, et ils sont confrontés à ce mélange déroutant d'informations crédibles, puis à beaucoup d'autres informations très remises en question, déroutantes ou carrément fausses'', souligne le professeur Heidi Larson, qui dirige le projet Vaccine Confidence Project à la London School of Hygiene and Tropical Medicine. Bien que l'hésitation à la vaccination ait toujours été un problème, elle est très préoccupée par l'impact que la désinformation semble avoir sur l'intention des gens de prendre des vaccins contre le coronavirus. Son équipe a mené une étude récente sur le degré de confiance à l'égard des vaccins au Royaume-Uni et aux États-Unis. Sur 4 000 personnes au Royaume-Uni, 54 % ont déclaré qu'ils seraient certainement vaccinés. Mais après avoir reçu des allégations inexactes sur la sécurité des vaccins, ce chiffre a chuté de plus de six points de pourcentage. Et les personnes à faible revenu et issues de milieux ethniques noirs et minoritaires étaient les plus susceptibles de rejeter un vaccin Covid. Comment identifier des informations inexactes en ligne : SOURCE : OMS "Nous avons eu un mois incroyablement plein d'espoir avec les dernières nouvelles sur les vaccins", déclare le professeur Larson. "Mais nous n'avons toujours pas de vaccins éprouvés. Nous devons donc gérer l'espoir. "Et l'une des grandes inquiétudes est la sécurité. Nous pouvons donc parler des processus de sécurité et du fait que ces processus éprouvés et testés sont suivis attentivement, avec des raccourcis dans d'autres parties du long processus de développement." Le professeur Larson, avec l'OMS et les gouvernements du monde entier, travaille avec certaines des grandes entreprises technologiques pour essayer de lutter contre la désinformation. Le groupe Facebook - qui possède Instagram et WhatsApp - affirme qu'il supprime les informations qui pourraient entraîner un "préjudice immédiat", y compris de fausses allégations sur les remèdes pour Covid-19. Il dit également que ce sont des publicités interdites qui découragent les gens de se faire vacciner et réduisent le nombre de personnes qui voient des canulars sur les vaccins. Mais il est toujours assez facile de trouver des informations erronées sur Covid-19 et les vaccins en ligne, et de partager ces messages. "Nous devons nous concentrer sur le renforcement de la résilience et sur le remplissage de cet espace", a déclaré le professeur Larson. "Vous ne pouvez tout pas simplement retirer des informations erronées sans fournir d' alternative." | https://www.bbc.com/afrique/monde-55146370 |
0business
| Goma : le volcan Nyiragongo crache de la fumée et des cendres | Des photos publiées sur les réseaux sociaux montrent le cratère du Mont Nyiragongo rempli de lave chaude. Les géologues de l'Observatoire volcanique de Goma affirment qu'il ne coule pas encore, mais ils ont remarqué une augmentation de l'activité sismique. Le directeur de l'observatoire, Celestin Kasereka, a déclaré à la BBC que des explosions sporadiques ont déclenché la fumée et les cendres que l'on peut voir dans la ville de Goma. Malgré cela, il est peu probable que le Nyiragongo entre en éruption, a-t-il dit. Les habitants ont été invités à rester calmes, mais cela sera difficile pour beaucoup, car l'impact dévastateur de l'éruption de mai dernier est encore frais dans leur mémoire. Elle a entraîné la mort de 32 personnes et forcé des milliers de personnes à quitter leur foyer par crainte d'une nouvelle éruption du volcan Nyiragongo. Beaucoup ont fui vers le Rwanda voisin, tandis que d'autres vivent encore dans des camps temporaires à Goma. | Goma : le volcan Nyiragongo crache de la fumée et des cendres Des photos publiées sur les réseaux sociaux montrent le cratère du Mont Nyiragongo rempli de lave chaude. Les géologues de l'Observatoire volcanique de Goma affirment qu'il ne coule pas encore, mais ils ont remarqué une augmentation de l'activité sismique. Le directeur de l'observatoire, Celestin Kasereka, a déclaré à la BBC que des explosions sporadiques ont déclenché la fumée et les cendres que l'on peut voir dans la ville de Goma. Malgré cela, il est peu probable que le Nyiragongo entre en éruption, a-t-il dit. Les habitants ont été invités à rester calmes, mais cela sera difficile pour beaucoup, car l'impact dévastateur de l'éruption de mai dernier est encore frais dans leur mémoire. Elle a entraîné la mort de 32 personnes et forcé des milliers de personnes à quitter leur foyer par crainte d'une nouvelle éruption du volcan Nyiragongo. Beaucoup ont fui vers le Rwanda voisin, tandis que d'autres vivent encore dans des camps temporaires à Goma. | https://www.bbc.com/afrique/region-59887013 |
5sports
| 'Man City doit gagner la Ligue des champions pour sauver sa saison', Ian Wright | Manchester City "doit gagner la Ligue des champions pour que sa saison soit réussie", déclare l'ancien attaquant anglais Ian Wright. Champion en titre, Manchester City est à 22 points de l'actuel leader de la Premier League, Liverpool, à 13 matches de la fin de la saison. L'équipe de Pep Guardiola affronte le Real Madrid en huitièmes de finale de la Ligue des champions, le match aller ayant lieu le 26 février. Lire aussi : "Vous avez l'impression que s'ils ne gagnent pas la Ligue des champions, ce n'est pas une bonne saison", a déclaré Ian Wright à BBC Radio 5 Live. "Mais s'ils la gagnent, c'est une excellente saison," dit-il. Il a ajouté : "Je commencerais à épargner des joueurs juste pour ça, parce que c'est ce sur quoi City doit commencer à se concentrer." S'exprimant sur le Monday Night Club, Wright a déclaré que Guardiola, qui a remporté deux titres de la Ligue des champions à la tête de Barcelone, sera déterminé à la remporter à nouveau avec City, après avoir manqué de le faire avec le Bayern Munich, son ancien club. Guardiola a déclaré qu'il pense qu'il sera considéré comme un échec à City s'il ne gagne pas la Ligue des champions, le club n'ayant pas réussi à dépasser les quarts de finale jusqu'à présent sous la houlette de l'Espagnol. "Avec l'équipe qu'il a constituée, nous pensions que cela se produirait sous sa direction", a déclaré Wright. "Il a passé trois ans dans une équipe qui a joué avec une très grande intensité et City n'a pas pu rester à la hauteur d'une équipe de Liverpool qui a pris son envol," remarque l'ancien joueur. City doit "rajeunir" sa défense City s'est incliné 2-0 contre Tottenham dimanche et a concédé 29 buts en 25 matches de championnat cette année - six de plus que la saison dernière, où il avait battu Liverpool pour le titre avec un point d'avance. Wright a déclaré que "rien ne s'est trop mal passé pour City", à part les blessures de joueurs clés et une campagne "incroyable" de Liverpool, mais qu'ils devront "rafraîchir" leur défense cet été. L'ancien capitaine Vincent Kompany est parti à la fin de la saison dernière, Aymeric Laporte n'a disputé que cinq matches de championnat en raison de blessures et Guardiola a souvent opté pour le milieu défensif Fernandinho plutôt que pour les John Stones en défense centrale. "Nous sommes un peu durs avec City parce que Liverpool est en train de prendre de l'avance", a déclaré Wright. "City a eu beaucoup de problèmes de blessures avec Leroy Sané ; il a aussi été très malmené - je sais qu'il n'y aura pas beaucoup de sympathie pour eux, mais l'équipe a dû jouer à haute intensité pendant quelques années, comme le manager le souhaite. "L'émergence de Liverpool les a mis sous pression, mais je ne pense pas que Guardiola ait sous-estimé Liverpool." "Il n'a peut-être pas remplacé Kompany parce qu'il avait Laporte, mais il s'est blessé très tôt et ça a fait tout basculer." "Nicolas Otamendi et Stones n'ont pas été assez bons et il faut maintenant trouver moyen d'y apporter de la fraicheur," soutient-il. Contre les Spurs, City a également disputé des matches consécutifs sans marquer, pour la première fois sous la direction de Guardiola, mais Wright a déclaré qu'il ne s'inquiétait pas trop du jeu offensif de City. "Autant qu'il faut le reconnaître à Tottenham, City a eu de grandes occasions- nous ne parlons pas d'une équipe de City qui ne crée pas d'occasions, nous parlons d'une équipe de City qui ne les concrétise pas ", a-t-il déclaré. "Ce n'est pas une bonne façon de défendre le titre mais Guardiola n'est pas gêné, il n'a juste pas l'habitude de perdre comme cela", explique-t-il. "Vous pouvez le voir dans son visage, il semble se dire ce n'est possible que cela arrive," conclut l'ancien international. | 'Man City doit gagner la Ligue des champions pour sauver sa saison', Ian Wright Manchester City "doit gagner la Ligue des champions pour que sa saison soit réussie", déclare l'ancien attaquant anglais Ian Wright. Champion en titre, Manchester City est à 22 points de l'actuel leader de la Premier League, Liverpool, à 13 matches de la fin de la saison. L'équipe de Pep Guardiola affronte le Real Madrid en huitièmes de finale de la Ligue des champions, le match aller ayant lieu le 26 février. Lire aussi : "Vous avez l'impression que s'ils ne gagnent pas la Ligue des champions, ce n'est pas une bonne saison", a déclaré Ian Wright à BBC Radio 5 Live. "Mais s'ils la gagnent, c'est une excellente saison," dit-il. Il a ajouté : "Je commencerais à épargner des joueurs juste pour ça, parce que c'est ce sur quoi City doit commencer à se concentrer." S'exprimant sur le Monday Night Club, Wright a déclaré que Guardiola, qui a remporté deux titres de la Ligue des champions à la tête de Barcelone, sera déterminé à la remporter à nouveau avec City, après avoir manqué de le faire avec le Bayern Munich, son ancien club. Guardiola a déclaré qu'il pense qu'il sera considéré comme un échec à City s'il ne gagne pas la Ligue des champions, le club n'ayant pas réussi à dépasser les quarts de finale jusqu'à présent sous la houlette de l'Espagnol. "Avec l'équipe qu'il a constituée, nous pensions que cela se produirait sous sa direction", a déclaré Wright. "Il a passé trois ans dans une équipe qui a joué avec une très grande intensité et City n'a pas pu rester à la hauteur d'une équipe de Liverpool qui a pris son envol," remarque l'ancien joueur. City doit "rajeunir" sa défense City s'est incliné 2-0 contre Tottenham dimanche et a concédé 29 buts en 25 matches de championnat cette année - six de plus que la saison dernière, où il avait battu Liverpool pour le titre avec un point d'avance. Wright a déclaré que "rien ne s'est trop mal passé pour City", à part les blessures de joueurs clés et une campagne "incroyable" de Liverpool, mais qu'ils devront "rafraîchir" leur défense cet été. L'ancien capitaine Vincent Kompany est parti à la fin de la saison dernière, Aymeric Laporte n'a disputé que cinq matches de championnat en raison de blessures et Guardiola a souvent opté pour le milieu défensif Fernandinho plutôt que pour les John Stones en défense centrale. "Nous sommes un peu durs avec City parce que Liverpool est en train de prendre de l'avance", a déclaré Wright. "City a eu beaucoup de problèmes de blessures avec Leroy Sané ; il a aussi été très malmené - je sais qu'il n'y aura pas beaucoup de sympathie pour eux, mais l'équipe a dû jouer à haute intensité pendant quelques années, comme le manager le souhaite. "L'émergence de Liverpool les a mis sous pression, mais je ne pense pas que Guardiola ait sous-estimé Liverpool." "Il n'a peut-être pas remplacé Kompany parce qu'il avait Laporte, mais il s'est blessé très tôt et ça a fait tout basculer." "Nicolas Otamendi et Stones n'ont pas été assez bons et il faut maintenant trouver moyen d'y apporter de la fraicheur," soutient-il. Contre les Spurs, City a également disputé des matches consécutifs sans marquer, pour la première fois sous la direction de Guardiola, mais Wright a déclaré qu'il ne s'inquiétait pas trop du jeu offensif de City. "Autant qu'il faut le reconnaître à Tottenham, City a eu de grandes occasions- nous ne parlons pas d'une équipe de City qui ne crée pas d'occasions, nous parlons d'une équipe de City qui ne les concrétise pas ", a-t-il déclaré. "Ce n'est pas une bonne façon de défendre le titre mais Guardiola n'est pas gêné, il n'a juste pas l'habitude de perdre comme cela", explique-t-il. "Vous pouvez le voir dans son visage, il semble se dire ce n'est possible que cela arrive," conclut l'ancien international. | https://www.bbc.com/afrique/sports-51373970 |
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| Covid : puces électroniques, modification de l'ADN... on a vérifié les fausses rumeurs sur les vaccins Covid | Nous avons examiné quelques-unes des fausses informations les plus répandues concernant les vaccins - depuis les prétendus complots visant à implanter des puces électroniques dans les populations jusqu'à la soit disant modification de notre code génétique. Accusations d'altération de l'ADN La crainte qu'un vaccin ne modifie d'une manière ou d'une autre notre ADN est une crainte régulièrement diffusée sur les réseaux sociaux. La BBC a interrogé trois scientifiques indépendants à ce sujet. Ils ont déclaré que le vaccin contre le coronavirus ne modifierait pas l'ADN humain. Certains des nouveaux vaccins, dont celui qui est maintenant approuvé au Royaume-Uni et développé par Pfizer/BioNTech, utilisent un fragment du matériel génétique du virus - ou messager ARN. A ne pas manquer sur BBC Afrique : "L'injection d'ARN dans une personne ne modifie en rien l'ADN d'une cellule humaine", déclare le professeur Jeffrey Almond de l'université d'Oxford. Le messager ARN donne au corps des instructions pour produire une protéine qui est présente à la surface du coronavirus. Le système immunitaire apprend ensuite à reconnaître et à produire des anticorps contre la protéine. Ce n'est pas la première fois que nous examinons les affirmations selon lesquelles un vaccin contre le coronavirus est censé modifier l'ADN. Nous avons enquêté sur une vidéo populaire diffusant cette théorie en mai dernier. Les posts soulignent que la technologie du vaccin à messager ARN (ARNm) "n'a jamais été testée ou approuvée auparavant". Il est vrai qu'aucun vaccin à ARNm n'a été approuvé avant maintenant, mais de multiples études sur les vaccins à ARNm chez l'homme ont eu lieu ces dernières années. Lire aussi : Et, depuis le début de la pandémie, le vaccin a été testé sur des dizaines de milliers de personnes dans le monde entier et a fait l'objet d'un processus d'approbation de sécurité rigoureux. Comme tous les nouveaux vaccins, il a été soumis à des contrôles de sécurité rigoureux avant de pouvoir être recommandé pour une utilisation à grande échelle. Lors des essais cliniques de phase 1 et de phase 2, les vaccins sont testés sur un petit nombre de volontaires afin de vérifier leur innocuité et de déterminer la bonne dose. Lors des essais de la phase 3, ils sont testés sur des milliers de personnes pour en vérifier l'efficacité. Le groupe qui a reçu le vaccin et un groupe témoin qui a reçu un placebo sont étroitement surveillés afin de détecter tout effet indésirable - les effets secondaires. La surveillance de la sécurité se poursuit après l'approbation d'un vaccin. Lire aussi : Bill Gates et les allégations relatives aux puces électroniques Venons en ensuite à une théorie du complot qui a fait le tour du monde. Elle prétend que la pandémie de coronavirus est une couverture pour un plan d'implantation de puces de traçage et que le co-fondateur de Microsoft, Bill Gates, est derrière tout cela. Il n'existe pas de "puce électronique" contenues dans les vaccins et rien ne prouve que Bill Gates ait l'intention d'en implanter à l'avenir. La Fondation Bill et Melinda Gates a déclaré à la BBC que cette affirmation était "fausse". Des rumeurs se sont répandues en mars lorsque M. Gates a déclaré dans une interview qu'à terme "nous aurons des certificats numériques" qui seront utilisés pour montrer qui est guéri, a été testé et a reçu un vaccin. Il n'a fait aucune mention de puces électroniques. Cela a donné lieu à un titre d'article largement partagé : "Bill Gates utilisera des implants électroniques pour combattre le coronavirus." Lire aussi : L'article fait référence à une étude, financée par la Fondation Gates, sur une technologie qui pourrait stocker les dossiers de vaccination d'une personne dans une encre spéciale administrée en même temps qu'une injection. Cependant, cette technologie n'est pas une puce électronique et ressemble plutôt à un tatouage invisible. A regarder : Elle n'a pas encore été déployée et ne permettrait pas de tracer les personnes. De plus, les informations personnelles ne seraient pas saisies dans une base de données, explique Ana Jaklenec, une scientifique participant à l'étude. Le milliardaire fondateur de Microsoft a fait l'objet de nombreuses fausses rumeurs pendant la pandémie. Il a été ciblé en raison de son travail philanthropique dans le domaine de la santé publique et du développement de vaccins. Malgré l'absence de preuves, en mai, un sondage YouGov réalisé auprès de 1 640 personnes a révélé que 28 % des Américains pensaient que M. Gates voulait utiliser des vaccins pour implanter des puces électroniques dans le corps humain - ce chiffre atteignant 44 % chez les républicains. Nous avons vu des accusations selon lesquelles les vaccins contiennent des tissus pulmonaires de fœtus avortés. C'est faux. "Aucune cellule fœtale n'est utilisée dans le processus de production des vaccins", déclare le Dr Michael Head, de l'université de Southampton. Une vidéo particulière qui a été publiée sur l'une des plus grandes pages Facebook anti-vaccins fait référence à une étude qui, selon le narrateur, est la preuve de ce qui entre dans la composition du vaccin développé par AstraZeneca et l'université d'Oxford. Mais l'interprétation du narrateur est erronée : l'étude en question a examiné comment le vaccin a réagi lorsqu'il a été introduit dans des cellules humaines en laboratoire. La confusion a pu naître du fait qu'il y a une étape dans le processus de développement d'un vaccin qui utilise des cellules cultivées en laboratoire, qui sont les descendants de cellules embryonnaires qui auraient autrement été détruites. Lire aussi : Cette technique a été mise au point dans les années 1960, et aucun fœtus n'a été avorté pour les besoins de ce type de recherche. De nombreux vaccins sont fabriqués de cette manière, explique le Dr David Matthews, de l'université de Bristol, ajoutant que toute trace des cellules est entièrement éliminée du vaccin "selon des normes exceptionnellement élevées". Les développeurs du vaccin à l'université d'Oxford disent avoir travaillé avec des cellules clonées, mais ces cellules "ne sont pas elles-mêmes les cellules de bébés avortés". Les cellules fonctionnent comme une usine pour fabriquer une forme fortement affaiblie du virus qui a été adaptée pour fonctionner comme un vaccin. Mais même si le virus affaibli est créé à l'aide de ces cellules clonées, ce matériel cellulaire est retiré lorsque le virus est purifié et n'est pas utilisé dans le vaccin. Revendications de taux de guérison Certains arguments contre un vaccin Covid-19 partagés par les réseaux sociaux, demandent pourquoi nous en avons besoin si les chances de mourir du virus sont si minces. Un document partagé par les personnes qui s'opposent à la vaccination a estimé le taux de guérison de la maladie à 99,97 % et a suggéré que l'infection au Covid-19 est une option plus sûre que la prise d'un vaccin. Pour commencer, le chiffre de "taux de guérison" mentionné dans le document - impliquant qu'il s'agit des personnes qui ont attrapé le virus et survécu - n'est pas correct. Environ 99,0% des personnes qui ont attrapé le Covid survivent, dit Jason Oke, statisticien senior à l'Université d'Oxford. Ainsi, environ 100 personnes sur 10 000 mourront, soit bien plus que les trois personnes sur 10 000, que suggèrent le document. Toutefois, M. Oke ajoute que "dans tous les cas, les risques dépendent beaucoup de l'âge et ne tiennent pas compte de la morbidité à court et à long terme due à la maladie de Covide-19". Il ne s'agit pas seulement de survie. Pour chaque personne qui meurt, il y en a d'autres qui vivent mais après avoir subi des soins médicaux intensifs, et d'autres qui souffrent d'effets durables sur la santé. Cela peut contribuer à surcharger les services de santé, des patients atteints de Covid concurrençant les ressources limitées d'un hôpital pour traiter les patients souffrant d'autres maladies et blessures. Se concentrer sur le taux de mortalité global, ou décomposer l'administration d'un vaccin en un acte individuel, passe à côté de l'objectif des vaccinations, déclare le professeur Liam Smeeth de la London School of Hygiene and Tropical Medicine. Cela devrait être considéré comme un effort de la société pour protéger les autres, dit-il. Lire aussi "Au Royaume-Uni, le pire aspect de la pandémie, ce pour quoi on a décidé le confinement, était d'éviter que le service de santé soit débordé. Les groupes vulnérables comme les personnes âgées et les malades dans les maisons de retraite ont beaucoup plus de chances de tomber gravement malades s'ils attrapent le virus". Reportages complémentaires de Kris Bramwell, Olga Robinson et Marianna Spring | Covid : puces électroniques, modification de l'ADN... on a vérifié les fausses rumeurs sur les vaccins Covid Nous avons examiné quelques-unes des fausses informations les plus répandues concernant les vaccins - depuis les prétendus complots visant à implanter des puces électroniques dans les populations jusqu'à la soit disant modification de notre code génétique. Accusations d'altération de l'ADN La crainte qu'un vaccin ne modifie d'une manière ou d'une autre notre ADN est une crainte régulièrement diffusée sur les réseaux sociaux. La BBC a interrogé trois scientifiques indépendants à ce sujet. Ils ont déclaré que le vaccin contre le coronavirus ne modifierait pas l'ADN humain. Certains des nouveaux vaccins, dont celui qui est maintenant approuvé au Royaume-Uni et développé par Pfizer/BioNTech, utilisent un fragment du matériel génétique du virus - ou messager ARN. A ne pas manquer sur BBC Afrique : "L'injection d'ARN dans une personne ne modifie en rien l'ADN d'une cellule humaine", déclare le professeur Jeffrey Almond de l'université d'Oxford. Le messager ARN donne au corps des instructions pour produire une protéine qui est présente à la surface du coronavirus. Le système immunitaire apprend ensuite à reconnaître et à produire des anticorps contre la protéine. Ce n'est pas la première fois que nous examinons les affirmations selon lesquelles un vaccin contre le coronavirus est censé modifier l'ADN. Nous avons enquêté sur une vidéo populaire diffusant cette théorie en mai dernier. Les posts soulignent que la technologie du vaccin à messager ARN (ARNm) "n'a jamais été testée ou approuvée auparavant". Il est vrai qu'aucun vaccin à ARNm n'a été approuvé avant maintenant, mais de multiples études sur les vaccins à ARNm chez l'homme ont eu lieu ces dernières années. Lire aussi : Et, depuis le début de la pandémie, le vaccin a été testé sur des dizaines de milliers de personnes dans le monde entier et a fait l'objet d'un processus d'approbation de sécurité rigoureux. Comme tous les nouveaux vaccins, il a été soumis à des contrôles de sécurité rigoureux avant de pouvoir être recommandé pour une utilisation à grande échelle. Lors des essais cliniques de phase 1 et de phase 2, les vaccins sont testés sur un petit nombre de volontaires afin de vérifier leur innocuité et de déterminer la bonne dose. Lors des essais de la phase 3, ils sont testés sur des milliers de personnes pour en vérifier l'efficacité. Le groupe qui a reçu le vaccin et un groupe témoin qui a reçu un placebo sont étroitement surveillés afin de détecter tout effet indésirable - les effets secondaires. La surveillance de la sécurité se poursuit après l'approbation d'un vaccin. Lire aussi : Bill Gates et les allégations relatives aux puces électroniques Venons en ensuite à une théorie du complot qui a fait le tour du monde. Elle prétend que la pandémie de coronavirus est une couverture pour un plan d'implantation de puces de traçage et que le co-fondateur de Microsoft, Bill Gates, est derrière tout cela. Il n'existe pas de "puce électronique" contenues dans les vaccins et rien ne prouve que Bill Gates ait l'intention d'en implanter à l'avenir. La Fondation Bill et Melinda Gates a déclaré à la BBC que cette affirmation était "fausse". Des rumeurs se sont répandues en mars lorsque M. Gates a déclaré dans une interview qu'à terme "nous aurons des certificats numériques" qui seront utilisés pour montrer qui est guéri, a été testé et a reçu un vaccin. Il n'a fait aucune mention de puces électroniques. Cela a donné lieu à un titre d'article largement partagé : "Bill Gates utilisera des implants électroniques pour combattre le coronavirus." Lire aussi : L'article fait référence à une étude, financée par la Fondation Gates, sur une technologie qui pourrait stocker les dossiers de vaccination d'une personne dans une encre spéciale administrée en même temps qu'une injection. Cependant, cette technologie n'est pas une puce électronique et ressemble plutôt à un tatouage invisible. A regarder : Elle n'a pas encore été déployée et ne permettrait pas de tracer les personnes. De plus, les informations personnelles ne seraient pas saisies dans une base de données, explique Ana Jaklenec, une scientifique participant à l'étude. Le milliardaire fondateur de Microsoft a fait l'objet de nombreuses fausses rumeurs pendant la pandémie. Il a été ciblé en raison de son travail philanthropique dans le domaine de la santé publique et du développement de vaccins. Malgré l'absence de preuves, en mai, un sondage YouGov réalisé auprès de 1 640 personnes a révélé que 28 % des Américains pensaient que M. Gates voulait utiliser des vaccins pour implanter des puces électroniques dans le corps humain - ce chiffre atteignant 44 % chez les républicains. Nous avons vu des accusations selon lesquelles les vaccins contiennent des tissus pulmonaires de fœtus avortés. C'est faux. "Aucune cellule fœtale n'est utilisée dans le processus de production des vaccins", déclare le Dr Michael Head, de l'université de Southampton. Une vidéo particulière qui a été publiée sur l'une des plus grandes pages Facebook anti-vaccins fait référence à une étude qui, selon le narrateur, est la preuve de ce qui entre dans la composition du vaccin développé par AstraZeneca et l'université d'Oxford. Mais l'interprétation du narrateur est erronée : l'étude en question a examiné comment le vaccin a réagi lorsqu'il a été introduit dans des cellules humaines en laboratoire. La confusion a pu naître du fait qu'il y a une étape dans le processus de développement d'un vaccin qui utilise des cellules cultivées en laboratoire, qui sont les descendants de cellules embryonnaires qui auraient autrement été détruites. Lire aussi : Cette technique a été mise au point dans les années 1960, et aucun fœtus n'a été avorté pour les besoins de ce type de recherche. De nombreux vaccins sont fabriqués de cette manière, explique le Dr David Matthews, de l'université de Bristol, ajoutant que toute trace des cellules est entièrement éliminée du vaccin "selon des normes exceptionnellement élevées". Les développeurs du vaccin à l'université d'Oxford disent avoir travaillé avec des cellules clonées, mais ces cellules "ne sont pas elles-mêmes les cellules de bébés avortés". Les cellules fonctionnent comme une usine pour fabriquer une forme fortement affaiblie du virus qui a été adaptée pour fonctionner comme un vaccin. Mais même si le virus affaibli est créé à l'aide de ces cellules clonées, ce matériel cellulaire est retiré lorsque le virus est purifié et n'est pas utilisé dans le vaccin. Revendications de taux de guérison Certains arguments contre un vaccin Covid-19 partagés par les réseaux sociaux, demandent pourquoi nous en avons besoin si les chances de mourir du virus sont si minces. Un document partagé par les personnes qui s'opposent à la vaccination a estimé le taux de guérison de la maladie à 99,97 % et a suggéré que l'infection au Covid-19 est une option plus sûre que la prise d'un vaccin. Pour commencer, le chiffre de "taux de guérison" mentionné dans le document - impliquant qu'il s'agit des personnes qui ont attrapé le virus et survécu - n'est pas correct. Environ 99,0% des personnes qui ont attrapé le Covid survivent, dit Jason Oke, statisticien senior à l'Université d'Oxford. Ainsi, environ 100 personnes sur 10 000 mourront, soit bien plus que les trois personnes sur 10 000, que suggèrent le document. Toutefois, M. Oke ajoute que "dans tous les cas, les risques dépendent beaucoup de l'âge et ne tiennent pas compte de la morbidité à court et à long terme due à la maladie de Covide-19". Il ne s'agit pas seulement de survie. Pour chaque personne qui meurt, il y en a d'autres qui vivent mais après avoir subi des soins médicaux intensifs, et d'autres qui souffrent d'effets durables sur la santé. Cela peut contribuer à surcharger les services de santé, des patients atteints de Covid concurrençant les ressources limitées d'un hôpital pour traiter les patients souffrant d'autres maladies et blessures. Se concentrer sur le taux de mortalité global, ou décomposer l'administration d'un vaccin en un acte individuel, passe à côté de l'objectif des vaccinations, déclare le professeur Liam Smeeth de la London School of Hygiene and Tropical Medicine. Cela devrait être considéré comme un effort de la société pour protéger les autres, dit-il. Lire aussi "Au Royaume-Uni, le pire aspect de la pandémie, ce pour quoi on a décidé le confinement, était d'éviter que le service de santé soit débordé. Les groupes vulnérables comme les personnes âgées et les malades dans les maisons de retraite ont beaucoup plus de chances de tomber gravement malades s'ils attrapent le virus". Reportages complémentaires de Kris Bramwell, Olga Robinson et Marianna Spring | https://www.bbc.com/afrique/monde-55332157 |
3politics
| Violentes manifestations en Sierra Leone : des civils et quatre policiers tués | Des civils et quatre policiers ont été tués lors de manifestations antigouvernementales dans le pays, selon la police sierra-léonaise. On ne sait pas encore combien de civils ont été tués, mais l'agence de presse Reuters avance le chiffre de 21. Environ 130 personnes ont été arrêtées, selon la police. Le président Julius Maada Bio, qui avait quitté le pays, est revenu, promettant une enquête complète sur sur ce qui s'est passé. Les manifestants s'insurgent contre les difficultés économiques, la corruption et ce qu'ils considèrent comme l'incapacité du gouvernement à faire face à la hausse des prix des produits de base. Certains réclament la démission du président Julius Maada Bio. La foule dans la ville de Makeni a été filmée en train de scander "nous voulons la paix, Maada doit partir", en référence au président. Lire aussi : L'agence de presse Reuters indique également que des nuages de fumée et des gaz lacrymogènes peuvent être vus dans la capitale Freetown où de grandes foules ont jeté des pierres, brûlé des pneus et des officiers armés patrouillent dans les rues. Le journaliste Umaru Fofana dit que les troubles sont très inhabituels pour la Sierra Leone, en particulier à Freetown. Le couvre-feu nocturne instauré mercredi restera en vigueur, selon la police. Le ministre de l'information de la Sierra Leone, Mohamed Rahman Swaray, a confirmé jeudi que des membres du personnel de sécurité avaient "perdu la vie" au cours des manifestations et que des postes de police ont été incendiés dans diverses régions du pays. Il a déclaré que "notre gouvernement condamne cela dans les termes les plus forts". "Vous voyez maintenant une présence visible de l'armée", a déclaré M. Swaray, qui a confirmé que l'armée avait été déployée pour tenter de réprimer des protestations qui, selon lui, n'avaient pas été convenues avec la police. M. Swaray a accusé des "politiciens égoïstes" d'être à l'origine de ces manifestations violentes en exploitant le "chômage" des jeunes. Le taux d'emploi des jeunes en Sierra Leone est passé à 10,77 % en 2021, selon la Banque mondiale. Mercredi, des manifestants ont bloqué le principal accès à l'aéroport de Lungi, près de la capitale Freetown, et se sont heurtés aux forces de sécurité. Des personnes auraient été tuées après que la police a ouvert le feu sur les manifestants. Selon l'organisme de surveillance de l'internet NetBlocks, des coupures intermittentes ont eu lieu hier et cette nuit. Les dirigeants du bloc régional ouest-africain, la Cedeao, ont condamné la violence. Dans une déclaration faite à Abuja, la Cedeao a appelé tout le monde à respecter l'ordre public et à identifier et traduire en justice les auteurs de ces violences. La Sierra Leone doit se rendre aux urnes l'année prochaine pour élire un nouveau président. Les manifestants affirment que le président Bio ne devrait pas se représenter. | Violentes manifestations en Sierra Leone : des civils et quatre policiers tués Des civils et quatre policiers ont été tués lors de manifestations antigouvernementales dans le pays, selon la police sierra-léonaise. On ne sait pas encore combien de civils ont été tués, mais l'agence de presse Reuters avance le chiffre de 21. Environ 130 personnes ont été arrêtées, selon la police. Le président Julius Maada Bio, qui avait quitté le pays, est revenu, promettant une enquête complète sur sur ce qui s'est passé. Les manifestants s'insurgent contre les difficultés économiques, la corruption et ce qu'ils considèrent comme l'incapacité du gouvernement à faire face à la hausse des prix des produits de base. Certains réclament la démission du président Julius Maada Bio. La foule dans la ville de Makeni a été filmée en train de scander "nous voulons la paix, Maada doit partir", en référence au président. Lire aussi : L'agence de presse Reuters indique également que des nuages de fumée et des gaz lacrymogènes peuvent être vus dans la capitale Freetown où de grandes foules ont jeté des pierres, brûlé des pneus et des officiers armés patrouillent dans les rues. Le journaliste Umaru Fofana dit que les troubles sont très inhabituels pour la Sierra Leone, en particulier à Freetown. Le couvre-feu nocturne instauré mercredi restera en vigueur, selon la police. Le ministre de l'information de la Sierra Leone, Mohamed Rahman Swaray, a confirmé jeudi que des membres du personnel de sécurité avaient "perdu la vie" au cours des manifestations et que des postes de police ont été incendiés dans diverses régions du pays. Il a déclaré que "notre gouvernement condamne cela dans les termes les plus forts". "Vous voyez maintenant une présence visible de l'armée", a déclaré M. Swaray, qui a confirmé que l'armée avait été déployée pour tenter de réprimer des protestations qui, selon lui, n'avaient pas été convenues avec la police. M. Swaray a accusé des "politiciens égoïstes" d'être à l'origine de ces manifestations violentes en exploitant le "chômage" des jeunes. Le taux d'emploi des jeunes en Sierra Leone est passé à 10,77 % en 2021, selon la Banque mondiale. Mercredi, des manifestants ont bloqué le principal accès à l'aéroport de Lungi, près de la capitale Freetown, et se sont heurtés aux forces de sécurité. Des personnes auraient été tuées après que la police a ouvert le feu sur les manifestants. Selon l'organisme de surveillance de l'internet NetBlocks, des coupures intermittentes ont eu lieu hier et cette nuit. Les dirigeants du bloc régional ouest-africain, la Cedeao, ont condamné la violence. Dans une déclaration faite à Abuja, la Cedeao a appelé tout le monde à respecter l'ordre public et à identifier et traduire en justice les auteurs de ces violences. La Sierra Leone doit se rendre aux urnes l'année prochaine pour élire un nouveau président. Les manifestants affirment que le président Bio ne devrait pas se représenter. | https://www.bbc.com/afrique/region-62504476 |
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| Coronavirus : les défis de développer et de livrer un vaccin en seulement 12 mois | Les vaccins ne sauvent pas des vies par eux-mêmes, mais le processus de vaccination qui y contribue. Cela montre l'énorme défi auquel le monde est actuellement confronté. La méthode de développement utilisée pour créer un vaccin en laboratoire est différente de celle utilisée par l'industrie pharmaceutique pour obtenir l'immunité de la population. Nous produisons déjà des milliards de doses de vaccins chaque année, cela va de la grippe à la vaccination conjointe contre la rougeole, les oreillons ou la rubéole. La pandémie de grippe porcine de 2009, au cours de laquelle des centaines de milliers de personnes sont mortes, a conduit à la production et à l'administration d'environ 3 milliards de doses en seulement six mois. Lire aussi : Pourquoi le coronavirus a été moins meurtrier en Afrique ? Le développement d'un nouveau vaccin est un long processus. L'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest entre 2014 et 2016 a tué plus de 11 000 personnes. Des scientifiques de l'Agence de la santé publique du Canada travaillent sur le vaccin VSV-ZEBOV depuis 2003, et ce n'est qu'à partir de l'épidémie d'Ebola que les essais cliniques ont été terminés. Son développement s'est achevé en novembre 2016 et il a finalement été approuvé trois ans plus tard, seulement après qu'une étude complémentaire a été menée auprès de 15 000 personnes. Créer et produire un vaccin entièrement nouveau à l'échelle mondiale ou nationale tout en maintenant la production du reste des vaccins est un effort herculéen, selon les experts. «Nous fabriquons un vaccin contre un virus que nous fabriquons pour la première fois, qui n'a pas été approuvé et qui utilise des plates-formes qui n'ont pas été largement utilisées en clinique avec des patients», explique Angela Rasmussen, virologue au Center for Infections and Immunity de l'Université de Columbia, États-Unis. Lire aussi : Cela peut généralement prendre 10 ans entre le développement initial d'un vaccin et sa distribution en masse. Mais pour le covid-19, il y a un effort mondial pour réduire cette période à seulement 18 mois sans abaisser les normes de sécurité. La clé de cet effort est le processus de développement parallèle que l'industrie pharmaceutique utilise dans cette crise. Différentes phases En règle générale, la recherche sur les vaccins est effectuée en séquence. Il devrait y avoir une phase de développement en laboratoire, suivie de tests sur les animaux, puis plusieurs phases d'essais cliniques. Une fois toutes ces étapes franchies avec succès, l'approbation du vaccin est demandée et la production commence enfin. Dans le cas du vaccin contre la Covid-19, plusieurs phases sont menées en parallèle. Le besoin urgent d'un vaccin l'impose, mais cela a pour effet collatéral que lorsqu'une des phases est achevée, l'information n'est pas transmise de la manière habituelle. Par exemple, les résultats des tests sur les animaux fournissent souvent des indications sur la dose approximative à laquelle les tests sur les humains doivent commencer. Dans le contexte actuel, les données obtenues dans les différentes phases doivent être analysées simultanément. «Nous examinons en fait des données précliniques obtenues à partir de primates non humains pour des vaccins qui sont déjà en phase 3 des essais cliniques», explique Margaret Liu, présidente du conseil d'administration de l'International Society for Vaccines. Même les campagnes de vaccination de masse comme celle menée contre la polio dans le monde poseraient un défi minime par rapport à celui nécessaire contre la COVID-19. Besoin d'infrastructure Dans le cadre du processus de développement parallèle, des usines potentielles sont en cours de construction dans divers endroits du monde, avant même que les vaccins ne soient approuvés. Cela comporte un risque important, car certains des vaccins actuellement en développement pourraient ne pas être finalement approuvés. Ce type de centre de production n'est possible qu'avec d'énormes investissements, tels que les 10 milliards de dollars US qui ont été alloués à la Operation Devilish Speed, une initiative du gouvernement des États-Unis. Lire aussi : Cinq choses à savoir sur le dossier Thomas Sankara Augmenter la production d'un vaccin n'est pas simplement une affaire d'élargissement du procédé utilisé en laboratoire. Cela peut être comparé à la cuisson d'un gâteau : une recette peut servir à en cuire un petit, mais si les ingrédients sont triplés, il peut en résulter que notre gâteau brûle sur les bords et soit pâteux au centre. L'augmentation de la production de vaccins peut entraîner des problèmes similaires. «Les processus qui fonctionnent bien à petite échelle ne donnent pas toujours les résultats escomptés en plus grande quantité», déclare Bryan Deane, directeur des nouveaux médicaments et de la politique des données à la British Pharmaceutical Industry Association. Par conséquent, une augmentation progressive du processus de production est nécessaire, dans lequel le vaccin est produit en lots de plus en plus grands, en examinant chaque lot pour s'assurer que son efficacité est maintenue. " Il faut beaucoup d'essais et d'erreurs pour obtenir les meilleures performances ", déclare Deane. "Il faut du temps pour surmonter ces défis, jusqu'à ce que vous atteigniez un point où vous obtiendrez un résultat acceptable pour chaque lot produit", ajoute Deane. A ce problème s'ajoute le fait que tous les vaccins, en particulier ceux qui montrent les résultats les plus prometteurs dans les essais cliniques, sont basés sur des technologies qui n'avaient jamais été utilisées à grande échelle auparavant. "Tout le monde va être mis au défi par les grandes quantités que l'on doit essayer de fabriquer ", dit Liu. "Aucun vaccin fruit de ce rythme et de cette échelle de production et de distribution n'a été utilisé, et les vaccins candidats les mieux placés sont basés sur des méthodes qui n'ont même jamais été approuvées," explique Liu. En outre, de nombreux vaccins en cours de développement nécessitent deux doses pour être efficaces, ce qui doublera le nombre de doses nécessaires dans le monde pour atteindre 16 milliards. Une seule injection d'un vaccin, qui nécessite plusieurs doses, peut entraîner des problèmes. «Si les gens ont un faible taux d'anticorps alors qu'ils ont été vaccinés, ils vont penser qu'ils sont protégés et l'un des plus grands risques est qu'ils arrêtent de maintenir leur distance sociale et de porter des masques», dit Liu. "Ensuite, ils seront plus facilement contagieux et seront à leur tour une source potentielle de contagion pour les autres." Certains vaccins nécessitent également des dispositifs spéciaux pour être utilisés. Il y a ceux basés sur l'ADN qui nécessitent un dispositif capable de déclencher une électroporation. Lire aussi : Le patron de l'OMS qualifie "d'immorale" l'approche de l'immunité collective C'est une technique qui a été utilisée contre les tumeurs. Dans le cadre de cette technique un appareil de la taille d'une brosse à dents génère une petite décharge électrique qui ouvre la membrane cellulaire, permettant à un médicament ou à un vaccin de la pénétrer. Bien qu'un tel dispositif ait été utilisé plusieurs fois, c'est un défi supplémentaire de le produire en quantité suffisante. Et le personnel médical devrait recevoir une formation pour sa bonne utilisation. Les défis ne s'arrêtent pas là. Pénurie d'emballage Les vaccins sont généralement distribués dans de petits récipients en verre. Même s'il peut être surprenant de dire que le verre est une denrée rare, les vaccins sont souvent conditionnés dans un type de verre spécial appelé verre borosilicaté. Il est très résistant aux changements de température et a une faible réactivité chimique pour éviter que ce qu'il contient ne soit contaminé. Compte tenu de l'énorme demande pour ces conteneurs que la Covid-19 entraine, cela pourrait également limiter la quantité de vaccins disponibles dans un premier temps. Les flacons multidoses pourraient atténuer ce problème, mais ils pourraient également gaspiller des doses de vaccin si tout le produit n'est pas consommé en même temps. Lorsque la demande est aussi élevée, cela doit être évité. La plupart des vaccins doivent être conservés au réfrigérateur, mais certains de ceux développés pour COVID-19 doivent être conservés à des températures aussi basses que -70 ° C. Il existe des réfrigérateurs capables de les atteindre dans de nombreux laboratoires, mais ils ne sont pas aussi courants dans les centres médicaux. Pour contourner le problème de l'entreposage frigorifique, des sociétés de transport comme UPS et DHL construisent d'énormes centres de réfrigération dans le monde entier avec une capacité de stockage des vaccins jusqu'à -80 ° C. «Des moniteurs ont été développés pour s'assurer que la température est enregistrée», explique Liu. "Il ne s'agit pas de quelque chose qui dégèle puis refroidit à nouveau. On doit savoir ce qui se passe chaque seconde pendant le transport." Lire aussi : Le Rwanda approuve l'exportation du cannabis médicinal Il y a aussi ce que l'on appelle le problème du dernier kilomètre. La distribution aux grandes villes est assez facile, car elles ont des centres de transport, mais atteindre les petites villes et les villages éloignés sera beaucoup plus difficile, en particulier dans les pays en développement. Il se pourrait bien que nous assistions à une distribution progressive d'un vaccin contre la Covid-19 d'ici le printemps 2021, atteignant une distribution de masse des mois plus tard. Avant cela, des mesures sont déjà prises pour que la capacité de production et de distribution puisse répondre à la demande mondiale. C'est peut-être un défi colossal, mais ce qui a déjà été réalisé, grâce à une collaboration et un travail collectif sans précédent, montre que ce n'est pas insurmontable. | Coronavirus : les défis de développer et de livrer un vaccin en seulement 12 mois Les vaccins ne sauvent pas des vies par eux-mêmes, mais le processus de vaccination qui y contribue. Cela montre l'énorme défi auquel le monde est actuellement confronté. La méthode de développement utilisée pour créer un vaccin en laboratoire est différente de celle utilisée par l'industrie pharmaceutique pour obtenir l'immunité de la population. Nous produisons déjà des milliards de doses de vaccins chaque année, cela va de la grippe à la vaccination conjointe contre la rougeole, les oreillons ou la rubéole. La pandémie de grippe porcine de 2009, au cours de laquelle des centaines de milliers de personnes sont mortes, a conduit à la production et à l'administration d'environ 3 milliards de doses en seulement six mois. Lire aussi : Pourquoi le coronavirus a été moins meurtrier en Afrique ? Le développement d'un nouveau vaccin est un long processus. L'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest entre 2014 et 2016 a tué plus de 11 000 personnes. Des scientifiques de l'Agence de la santé publique du Canada travaillent sur le vaccin VSV-ZEBOV depuis 2003, et ce n'est qu'à partir de l'épidémie d'Ebola que les essais cliniques ont été terminés. Son développement s'est achevé en novembre 2016 et il a finalement été approuvé trois ans plus tard, seulement après qu'une étude complémentaire a été menée auprès de 15 000 personnes. Créer et produire un vaccin entièrement nouveau à l'échelle mondiale ou nationale tout en maintenant la production du reste des vaccins est un effort herculéen, selon les experts. «Nous fabriquons un vaccin contre un virus que nous fabriquons pour la première fois, qui n'a pas été approuvé et qui utilise des plates-formes qui n'ont pas été largement utilisées en clinique avec des patients», explique Angela Rasmussen, virologue au Center for Infections and Immunity de l'Université de Columbia, États-Unis. Lire aussi : Cela peut généralement prendre 10 ans entre le développement initial d'un vaccin et sa distribution en masse. Mais pour le covid-19, il y a un effort mondial pour réduire cette période à seulement 18 mois sans abaisser les normes de sécurité. La clé de cet effort est le processus de développement parallèle que l'industrie pharmaceutique utilise dans cette crise. Différentes phases En règle générale, la recherche sur les vaccins est effectuée en séquence. Il devrait y avoir une phase de développement en laboratoire, suivie de tests sur les animaux, puis plusieurs phases d'essais cliniques. Une fois toutes ces étapes franchies avec succès, l'approbation du vaccin est demandée et la production commence enfin. Dans le cas du vaccin contre la Covid-19, plusieurs phases sont menées en parallèle. Le besoin urgent d'un vaccin l'impose, mais cela a pour effet collatéral que lorsqu'une des phases est achevée, l'information n'est pas transmise de la manière habituelle. Par exemple, les résultats des tests sur les animaux fournissent souvent des indications sur la dose approximative à laquelle les tests sur les humains doivent commencer. Dans le contexte actuel, les données obtenues dans les différentes phases doivent être analysées simultanément. «Nous examinons en fait des données précliniques obtenues à partir de primates non humains pour des vaccins qui sont déjà en phase 3 des essais cliniques», explique Margaret Liu, présidente du conseil d'administration de l'International Society for Vaccines. Même les campagnes de vaccination de masse comme celle menée contre la polio dans le monde poseraient un défi minime par rapport à celui nécessaire contre la COVID-19. Besoin d'infrastructure Dans le cadre du processus de développement parallèle, des usines potentielles sont en cours de construction dans divers endroits du monde, avant même que les vaccins ne soient approuvés. Cela comporte un risque important, car certains des vaccins actuellement en développement pourraient ne pas être finalement approuvés. Ce type de centre de production n'est possible qu'avec d'énormes investissements, tels que les 10 milliards de dollars US qui ont été alloués à la Operation Devilish Speed, une initiative du gouvernement des États-Unis. Lire aussi : Cinq choses à savoir sur le dossier Thomas Sankara Augmenter la production d'un vaccin n'est pas simplement une affaire d'élargissement du procédé utilisé en laboratoire. Cela peut être comparé à la cuisson d'un gâteau : une recette peut servir à en cuire un petit, mais si les ingrédients sont triplés, il peut en résulter que notre gâteau brûle sur les bords et soit pâteux au centre. L'augmentation de la production de vaccins peut entraîner des problèmes similaires. «Les processus qui fonctionnent bien à petite échelle ne donnent pas toujours les résultats escomptés en plus grande quantité», déclare Bryan Deane, directeur des nouveaux médicaments et de la politique des données à la British Pharmaceutical Industry Association. Par conséquent, une augmentation progressive du processus de production est nécessaire, dans lequel le vaccin est produit en lots de plus en plus grands, en examinant chaque lot pour s'assurer que son efficacité est maintenue. " Il faut beaucoup d'essais et d'erreurs pour obtenir les meilleures performances ", déclare Deane. "Il faut du temps pour surmonter ces défis, jusqu'à ce que vous atteigniez un point où vous obtiendrez un résultat acceptable pour chaque lot produit", ajoute Deane. A ce problème s'ajoute le fait que tous les vaccins, en particulier ceux qui montrent les résultats les plus prometteurs dans les essais cliniques, sont basés sur des technologies qui n'avaient jamais été utilisées à grande échelle auparavant. "Tout le monde va être mis au défi par les grandes quantités que l'on doit essayer de fabriquer ", dit Liu. "Aucun vaccin fruit de ce rythme et de cette échelle de production et de distribution n'a été utilisé, et les vaccins candidats les mieux placés sont basés sur des méthodes qui n'ont même jamais été approuvées," explique Liu. En outre, de nombreux vaccins en cours de développement nécessitent deux doses pour être efficaces, ce qui doublera le nombre de doses nécessaires dans le monde pour atteindre 16 milliards. Une seule injection d'un vaccin, qui nécessite plusieurs doses, peut entraîner des problèmes. «Si les gens ont un faible taux d'anticorps alors qu'ils ont été vaccinés, ils vont penser qu'ils sont protégés et l'un des plus grands risques est qu'ils arrêtent de maintenir leur distance sociale et de porter des masques», dit Liu. "Ensuite, ils seront plus facilement contagieux et seront à leur tour une source potentielle de contagion pour les autres." Certains vaccins nécessitent également des dispositifs spéciaux pour être utilisés. Il y a ceux basés sur l'ADN qui nécessitent un dispositif capable de déclencher une électroporation. Lire aussi : Le patron de l'OMS qualifie "d'immorale" l'approche de l'immunité collective C'est une technique qui a été utilisée contre les tumeurs. Dans le cadre de cette technique un appareil de la taille d'une brosse à dents génère une petite décharge électrique qui ouvre la membrane cellulaire, permettant à un médicament ou à un vaccin de la pénétrer. Bien qu'un tel dispositif ait été utilisé plusieurs fois, c'est un défi supplémentaire de le produire en quantité suffisante. Et le personnel médical devrait recevoir une formation pour sa bonne utilisation. Les défis ne s'arrêtent pas là. Pénurie d'emballage Les vaccins sont généralement distribués dans de petits récipients en verre. Même s'il peut être surprenant de dire que le verre est une denrée rare, les vaccins sont souvent conditionnés dans un type de verre spécial appelé verre borosilicaté. Il est très résistant aux changements de température et a une faible réactivité chimique pour éviter que ce qu'il contient ne soit contaminé. Compte tenu de l'énorme demande pour ces conteneurs que la Covid-19 entraine, cela pourrait également limiter la quantité de vaccins disponibles dans un premier temps. Les flacons multidoses pourraient atténuer ce problème, mais ils pourraient également gaspiller des doses de vaccin si tout le produit n'est pas consommé en même temps. Lorsque la demande est aussi élevée, cela doit être évité. La plupart des vaccins doivent être conservés au réfrigérateur, mais certains de ceux développés pour COVID-19 doivent être conservés à des températures aussi basses que -70 ° C. Il existe des réfrigérateurs capables de les atteindre dans de nombreux laboratoires, mais ils ne sont pas aussi courants dans les centres médicaux. Pour contourner le problème de l'entreposage frigorifique, des sociétés de transport comme UPS et DHL construisent d'énormes centres de réfrigération dans le monde entier avec une capacité de stockage des vaccins jusqu'à -80 ° C. «Des moniteurs ont été développés pour s'assurer que la température est enregistrée», explique Liu. "Il ne s'agit pas de quelque chose qui dégèle puis refroidit à nouveau. On doit savoir ce qui se passe chaque seconde pendant le transport." Lire aussi : Le Rwanda approuve l'exportation du cannabis médicinal Il y a aussi ce que l'on appelle le problème du dernier kilomètre. La distribution aux grandes villes est assez facile, car elles ont des centres de transport, mais atteindre les petites villes et les villages éloignés sera beaucoup plus difficile, en particulier dans les pays en développement. Il se pourrait bien que nous assistions à une distribution progressive d'un vaccin contre la Covid-19 d'ici le printemps 2021, atteignant une distribution de masse des mois plus tard. Avant cela, des mesures sont déjà prises pour que la capacité de production et de distribution puisse répondre à la demande mondiale. C'est peut-être un défi colossal, mais ce qui a déjà été réalisé, grâce à une collaboration et un travail collectif sans précédent, montre que ce n'est pas insurmontable. | https://www.bbc.com/afrique/monde-54558758 |
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| La France va rebaptiser ses rues des noms de héros africains de la Seconde Guerre mondiale | Le ministère français des forces armées a fourni aux autorités locales un guide de 100 Africains qui ont combattu pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale, afin que les rues et les places puissent porter leur nom.Le débarquement africain en Provence : une autre histoire des tirailleurs La réévaluation par la France de son passé colonial est alimentée par les manifestations mondiales contre le racisme et par l'initiative "Black Lives Matter". Il y a beaucoup de tirailleurs sénégalais et nord-africains sur la liste, mais aucun de ce qui était de l'Indochine française. Les Africains ont joué un grand rôle dans la libération de la France en 1944. Lire aussi : D'anciens présidents africains condamnent le meurtre de George Floyd Le débarquement africain en Provence : une autre histoire des tirailleurs La ministre française de la défense Geneviève Darrieussecq, qui a présenté la brochure de 210 pages, a déclaré que "les noms, les visages, les vies de ces héros africains doivent faire partie de nos vies de citoyens libres, car sans eux nous ne serions pas libres". Le mois dernier, une statue de Jean-Baptiste Colbert, qui a établi des règles pour les colonies françaises au 17ème siècle, a été vandalisée. De nombreuses statues identifiées à l'esclavage et au colonialisme ont été renversées ou vandalisées en Europe et aux États-Unis.h "Plutôt que de les abattre, je vous demande de les construire", a déclaré Mme Darrieussecq aux maires. "Plutôt que d'effacer, je vous demande d'envisager de transformer nos espaces publics en lieux d'enseignement". Elle a ajouté qu' "aujourd'hui, très peu de nos rues portent le nom de ces combattants africains, donc l'objectif est de construire". Elle a ajouté que les plaques devraient expliquer le rôle d'un héros de guerre africain commémoré par une statue ou un nom de rue. En janvier, dans la ville méridionale de Bandol, une place centrale a été nommée en l'honneur de cinq soldats africains qui ont pris part à la libération de la ville. La "Place de la liberté" a été rebaptisée "Place des libérateurs africains". Plus de 400 000 Africains des Forces françaises libres ont participé au débarquement des Alliés dans le sud de la France en août 1944, sous le nom de code "Opération Dragoon". Ils ont participé à de lourds combats pour libérer Toulon et Marseille. Les débarquements ont été cruciaux pour chasser les forces allemandes nazies du sud, alors que les Alliés du nord de la France poussaient vers le sud, ayant débarqué en Normandie en juin. Après l'invasion de la France par les nazis en 1940, de nombreux Africains dans les colonies françaises se sont portés volontaires pour les Forces françaises libres du général Charles de Gaulle, mais beaucoup ont également été enrôlés. Environ 400 000 d'entre eux venaient d'Algérie, du Maroc et de Tunisie, et plus de 70 000 du Sénégal et d'autres colonies subsahariennes. Lors d'une cérémonie en août dernier commémorant l'opération Dragoon, le président Emmanuel Macron a fait l'éloge des Africains qui constituaient plus de 80 % des forces de débarquement françaises. "Pourtant, qui parmi nous aujourd'hui se souvient de leurs noms, de leurs visages ?" a-t-il demandé. Sira Sylla, une députée qui fait campagne pour que les contributions des Africains à la France moderne soient dûment reconnues, a salué l'initiative du gouvernement. "Que cela leur plaise ou non, leurs ancêtres ont participé à la libération de la France. L'histoire de notre pays et l'histoire de l'Afrique sont liées et il est urgent de diffuser cette connaissance", a-t-elle déclaré. Parmi les nombreux soldats africains qui ont combattu pendant la Seconde Guerre mondiale, on peut citer : Addi Ba Né en Guinée en 1923, il a vécu à Langeais dans la région de la Loire et a combattu avec l'infanterie sénégalaise mais a été capturé par les Allemands en juin 1940. Il s'est échappé avec quelques compatriotes de Neufchâteau dans les Vosges et en 1943, il a aidé à mettre en place le "maquis" des Vosges - une partie de la Résistance française. Les Allemands chassèrent le groupe et attrapèrent Addi Ba, qui fut emprisonné à Épinal et torturé mais refusa de leur donner des informations. Les Allemands l'ont abattu en décembre 1943. Une rue de Langeais porte son nom en 1991. Paul Koudoussaragne Né en République centrafricaine (RCA) vers 1920, il rejoint les Forces françaises libres en août 1940 et est envoyé au combat au Moyen-Orient en 1941. Il a d'abord combattu en Syrie, puis dans les campagnes d'Égypte et de Cyrénaïque de décembre 1941 à juillet 1942. Dans la bataille de Bir-Hakeim, il réussit à apporter des munitions à un poste d'observation de l'artillerie sous le feu, malgré une blessure par balle. Le général De Gaulle lui décerne la Croix de la Libération à Beyrouth plus tard en 1942. En 1945, il retourne au combat et est blessé au combat près de Royan, sur la côte atlantique française. Il se retire après la guerre à Bimbo en RCA, où il est fermier jusqu'à sa mort en 1973. | La France va rebaptiser ses rues des noms de héros africains de la Seconde Guerre mondiale Le ministère français des forces armées a fourni aux autorités locales un guide de 100 Africains qui ont combattu pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale, afin que les rues et les places puissent porter leur nom.Le débarquement africain en Provence : une autre histoire des tirailleurs La réévaluation par la France de son passé colonial est alimentée par les manifestations mondiales contre le racisme et par l'initiative "Black Lives Matter". Il y a beaucoup de tirailleurs sénégalais et nord-africains sur la liste, mais aucun de ce qui était de l'Indochine française. Les Africains ont joué un grand rôle dans la libération de la France en 1944. Lire aussi : D'anciens présidents africains condamnent le meurtre de George Floyd Le débarquement africain en Provence : une autre histoire des tirailleurs La ministre française de la défense Geneviève Darrieussecq, qui a présenté la brochure de 210 pages, a déclaré que "les noms, les visages, les vies de ces héros africains doivent faire partie de nos vies de citoyens libres, car sans eux nous ne serions pas libres". Le mois dernier, une statue de Jean-Baptiste Colbert, qui a établi des règles pour les colonies françaises au 17ème siècle, a été vandalisée. De nombreuses statues identifiées à l'esclavage et au colonialisme ont été renversées ou vandalisées en Europe et aux États-Unis.h "Plutôt que de les abattre, je vous demande de les construire", a déclaré Mme Darrieussecq aux maires. "Plutôt que d'effacer, je vous demande d'envisager de transformer nos espaces publics en lieux d'enseignement". Elle a ajouté qu' "aujourd'hui, très peu de nos rues portent le nom de ces combattants africains, donc l'objectif est de construire". Elle a ajouté que les plaques devraient expliquer le rôle d'un héros de guerre africain commémoré par une statue ou un nom de rue. En janvier, dans la ville méridionale de Bandol, une place centrale a été nommée en l'honneur de cinq soldats africains qui ont pris part à la libération de la ville. La "Place de la liberté" a été rebaptisée "Place des libérateurs africains". Plus de 400 000 Africains des Forces françaises libres ont participé au débarquement des Alliés dans le sud de la France en août 1944, sous le nom de code "Opération Dragoon". Ils ont participé à de lourds combats pour libérer Toulon et Marseille. Les débarquements ont été cruciaux pour chasser les forces allemandes nazies du sud, alors que les Alliés du nord de la France poussaient vers le sud, ayant débarqué en Normandie en juin. Après l'invasion de la France par les nazis en 1940, de nombreux Africains dans les colonies françaises se sont portés volontaires pour les Forces françaises libres du général Charles de Gaulle, mais beaucoup ont également été enrôlés. Environ 400 000 d'entre eux venaient d'Algérie, du Maroc et de Tunisie, et plus de 70 000 du Sénégal et d'autres colonies subsahariennes. Lors d'une cérémonie en août dernier commémorant l'opération Dragoon, le président Emmanuel Macron a fait l'éloge des Africains qui constituaient plus de 80 % des forces de débarquement françaises. "Pourtant, qui parmi nous aujourd'hui se souvient de leurs noms, de leurs visages ?" a-t-il demandé. Sira Sylla, une députée qui fait campagne pour que les contributions des Africains à la France moderne soient dûment reconnues, a salué l'initiative du gouvernement. "Que cela leur plaise ou non, leurs ancêtres ont participé à la libération de la France. L'histoire de notre pays et l'histoire de l'Afrique sont liées et il est urgent de diffuser cette connaissance", a-t-elle déclaré. Parmi les nombreux soldats africains qui ont combattu pendant la Seconde Guerre mondiale, on peut citer : Addi Ba Né en Guinée en 1923, il a vécu à Langeais dans la région de la Loire et a combattu avec l'infanterie sénégalaise mais a été capturé par les Allemands en juin 1940. Il s'est échappé avec quelques compatriotes de Neufchâteau dans les Vosges et en 1943, il a aidé à mettre en place le "maquis" des Vosges - une partie de la Résistance française. Les Allemands chassèrent le groupe et attrapèrent Addi Ba, qui fut emprisonné à Épinal et torturé mais refusa de leur donner des informations. Les Allemands l'ont abattu en décembre 1943. Une rue de Langeais porte son nom en 1991. Paul Koudoussaragne Né en République centrafricaine (RCA) vers 1920, il rejoint les Forces françaises libres en août 1940 et est envoyé au combat au Moyen-Orient en 1941. Il a d'abord combattu en Syrie, puis dans les campagnes d'Égypte et de Cyrénaïque de décembre 1941 à juillet 1942. Dans la bataille de Bir-Hakeim, il réussit à apporter des munitions à un poste d'observation de l'artillerie sous le feu, malgré une blessure par balle. Le général De Gaulle lui décerne la Croix de la Libération à Beyrouth plus tard en 1942. En 1945, il retourne au combat et est blessé au combat près de Royan, sur la côte atlantique française. Il se retire après la guerre à Bimbo en RCA, où il est fermier jusqu'à sa mort en 1973. | https://www.bbc.com/afrique/region-53279664 |
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| Tensions France - Mali : Bamako met fin aux activités des ONG soutenues par l'État français | Le gouvernement de transition du Mali a annoncé lundi soir avoir décidé d'interdire, avec effet immédiat, les activités menées par des organisations non gouvernementales (ONG) opérant dans le territoire malien avec un financement ou un soutien matériel et technique de la France. La décision prise par le chef du gouvernement malien concerne aussi les ONG opérant dans le domaine humanitaire. A lire aussi sur BBC Afrique : Dans un communiqué publié par le ministère malien des Affaires étrangères, le colonel Abdoulaye Maïga, le Premier ministre par intérim, justifie cette décision par l'annonce récente, faite par la France, de suspendre son aide publique au développement destinée au Mali. La mesure d'interdiction est décidée "avec effet immédiat, et concerne toutes les activités menées par les ONG opérant au Mali avec un financement ou avec l'appui matériel ou technique de la France, y compris dans le domaine humanitaire", affirme le communiqué. Le ministère français des Affaires étrangères avait invoqué le recours au groupe paramilitaire russe Wagner par les autorités maliennes, pour justifier la suspension de son aide publique au développement. Les militaires au pouvoir ont nié avoir fait appel à cette société dont les agissements sont décriés dans plusieurs pays. Cependant, Bamako parle d'instructeurs de l'armée russe déployés au nom d'une ancienne collaboration entre les deux pays. Le colonel Abdoulaye Maïga dénonce dans son communiqué des "allégations fantaisistes" et un "subterfuge destiné à tromper et à manipuler l'opinion publique nationale et internationale aux fins de déstabilisation et d'isolement du Mali". La France a déclaré vouloir priver le Mali d'aide publique au développement en invoquant un "motif fallacieux", soutient le Premier ministre malien. Selon Bamako, les autorités françaises ont pris cette mesure en guise de protestation contre "la coopération militaire" entre le Mali et la Russie. Paris a également parlé de "risques de détournement de cette aide", selon les autorités maliennes. Outre l'interdiction des activités des ONG financées par la France, la junte malienne déclare avoir pris acte de l'annonce faite par la France, le 16 novembre 2022, de plusieurs mesures. L'une de ces mesures consiste, pour l'État français, à octroyer directement aux ONG des fonds destinés à l'action humanitaire de la France au Mali. Le Premier ministre par intérim du Mali a dénoncé, à ce sujet, des "allégations fantaisistes et totalement infondées". Il déclare considérer l'annonce de ces mesures comme un non-événement. "Cette déclaration n'est qu'un subterfuge destiné à tromper et à manipuler l'opinion publique nationale et internationale dans le but de déstabiliser et d'isoler le Mali", a-t-il soutenu. Depuis février 2022, la France a notifié au Mali, par voie diplomatique, la suspension de sa coopération au développement. | Tensions France - Mali : Bamako met fin aux activités des ONG soutenues par l'État français Le gouvernement de transition du Mali a annoncé lundi soir avoir décidé d'interdire, avec effet immédiat, les activités menées par des organisations non gouvernementales (ONG) opérant dans le territoire malien avec un financement ou un soutien matériel et technique de la France. La décision prise par le chef du gouvernement malien concerne aussi les ONG opérant dans le domaine humanitaire. A lire aussi sur BBC Afrique : Dans un communiqué publié par le ministère malien des Affaires étrangères, le colonel Abdoulaye Maïga, le Premier ministre par intérim, justifie cette décision par l'annonce récente, faite par la France, de suspendre son aide publique au développement destinée au Mali. La mesure d'interdiction est décidée "avec effet immédiat, et concerne toutes les activités menées par les ONG opérant au Mali avec un financement ou avec l'appui matériel ou technique de la France, y compris dans le domaine humanitaire", affirme le communiqué. Le ministère français des Affaires étrangères avait invoqué le recours au groupe paramilitaire russe Wagner par les autorités maliennes, pour justifier la suspension de son aide publique au développement. Les militaires au pouvoir ont nié avoir fait appel à cette société dont les agissements sont décriés dans plusieurs pays. Cependant, Bamako parle d'instructeurs de l'armée russe déployés au nom d'une ancienne collaboration entre les deux pays. Le colonel Abdoulaye Maïga dénonce dans son communiqué des "allégations fantaisistes" et un "subterfuge destiné à tromper et à manipuler l'opinion publique nationale et internationale aux fins de déstabilisation et d'isolement du Mali". La France a déclaré vouloir priver le Mali d'aide publique au développement en invoquant un "motif fallacieux", soutient le Premier ministre malien. Selon Bamako, les autorités françaises ont pris cette mesure en guise de protestation contre "la coopération militaire" entre le Mali et la Russie. Paris a également parlé de "risques de détournement de cette aide", selon les autorités maliennes. Outre l'interdiction des activités des ONG financées par la France, la junte malienne déclare avoir pris acte de l'annonce faite par la France, le 16 novembre 2022, de plusieurs mesures. L'une de ces mesures consiste, pour l'État français, à octroyer directement aux ONG des fonds destinés à l'action humanitaire de la France au Mali. Le Premier ministre par intérim du Mali a dénoncé, à ce sujet, des "allégations fantaisistes et totalement infondées". Il déclare considérer l'annonce de ces mesures comme un non-événement. "Cette déclaration n'est qu'un subterfuge destiné à tromper et à manipuler l'opinion publique nationale et internationale dans le but de déstabiliser et d'isoler le Mali", a-t-il soutenu. Depuis février 2022, la France a notifié au Mali, par voie diplomatique, la suspension de sa coopération au développement. | https://www.bbc.com/afrique/region-63713789 |
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| L'éphémère "îlot" de la Méditerranée objet de toutes les convoitises | Par Alessia Franco et David Robson C'est un groupe de pêcheurs qui a remarqué que quelque chose d'étrange se tramait au fond de la mer Méditerranée. Avant 1831, les eaux situées au large de la côte sud-ouest de la Sicile étaient surtout connues pour leur corail, encore prisé aujourd'hui par les bijoutiers. En juillet de cette année-là, cependant, les pêcheurs siciliens ont commencé à remarquer des bancs de poissons morts remontant à la surface de l'océan - comme s'ils avaient déjà été bouillis par l'océan. Les poissons étaient comestibles, mais ils puaient le soufre. (Les fumées étaient apparemment si fortes que certains des pêcheurs ont perdu connaissance). A surtout lire sur BBC Afrique : La cause de la mort des poissons est devenue claire quelques jours plus tard, dans la nuit du 10 juillet, lorsque les marins ont remarqué que la bouche d'un volcan avait émergé au-dessus des vagues, crachant de la fumée, des cendres et de la lave. Le volcan n'a cessé de croître et, en août, une île entière s'était formée. L'île n'était guère plus qu'un rocher - environ 800 mètres de diamètre et 60 mètres au-dessus de la mer - mais elle était pleine de possibilités ; de nombreuses personnes pensaient même qu'elles assistaient à la naissance d'un tout nouveau continent. Située au cœur des routes maritimes européennes, l'île a rapidement donné lieu à un conflit international, la France et le Royaume-Uni se disputant la propriété de l'île avec les Siciliens. Mais cette dispute n'a servi à rien. En l'espace de cinq mois, l'île s'est enfoncée sous la surface de l'océan, ce qui a conduit certains à la baptiser "L'isola che non c'è" (l'île qui n'est pas là) ou "L'isola che se ne andò" (l'île qui est partie). Ce mois-ci marque le 190e anniversaire de l'émergence de l'île. Les volcanologues ont pu cartographier le fond marin autour du détroit de Sicile de façon extraordinairement détaillée, avec des images étonnantes de cette Atlantide éphémère. Leur travail peut nous aider à comprendre pourquoi elle a émergé et disparu - et si une nouvelle île peut un jour se dresser à sa place. L'histoire de la Sicile est intimement liée à l'activité sismique de la région. Les historiens ont découvert des écrits grecs datant d'il y a plus de 2 700 ans qui font référence aux éruptions de l'Etna, qui reste l'un des volcans les plus actifs du monde. Deux des pires éruptions de l'Etna, au 12e et au 17e siècle, auraient fait des dizaines de milliers de morts. La Sicile a également été secouée par de graves tremblements de terre, dont le célèbre séisme de la Val di Noto de 1693 qui a fait 60 000 morts et détruit la ville de Catane, et le tremblement de terre de 1908 à Messine qui a fait 82 000 victimes. Sans compréhension moderne de la sismologie, la population sicilienne avait créé une riche mythologie pour expliquer ces événements tragiques. "Les légendes aident les gens à vivre avec cette peur ancestrale, et justifient l'existence des phénomènes", explique l'écrivain Marinella Fiume, dont le livre Sicilia Esoterica examine le riche folklore et les traditions de la Sicile. Selon une légende, il était une fois un jeune pêcheur, Cola, qui était célèbre pour sa capacité à rester sous l'eau pendant de longues périodes, ce qui lui valut le surnom de Colapesce - Cola le poisson. Ayant entendu parler de ses talents, le roi a mis Colapesce au défi de récupérer de nombreux objets dans les fonds marins. Lors d'une de ces missions sous-marines, le pêcheur découvre qu'une des colonnes, censée soutenir l'île, a été endommagée par le feu de l'Etna. Pour éviter que la Sicile ne sombre sous les flots, Colapesce s'est chargé de remplacer la colonne brisée. "Dans certaines versions de la légende, le Colapesce remonte à la surface tous les cent ans pour revoir la terre - et ce sont ces mouvements qui provoquent les tremblements de terre et les secousses", explique Fiume. Aujourd'hui, nous savons que la Sicile et ses eaux se trouvent à la frontière entre les plaques tectoniques eurasienne et africaine. Le mouvement des plaques peut provoquer une tension dans la croûte terrestre, ce qui entraîne des tremblements de terre. Le mouvement en cours force la plaque africaine sous l'Eurasie, la poussant dans le manteau. Il en résulte une accumulation de roches en fusion, qui peuvent percer les points faibles de la surface de la Terre et provoquer des éruptions volcaniques. L'Etna et le Vésuve en sont les exemples les plus visibles, mais des éruptions peuvent également se produire sous l'eau, lorsque le magma s'élève à travers les faiblesses de la croûte terrestre sous le plancher océanique. On trouve une série de cônes volcaniques sous-marins à environ 40 à 64 km de la côte sud-ouest de la Sicile. Ils sont "monogénétiques", explique Danilo Cavallaro de l'observatoire de l'Etna à Catane, qui fait partie de l'Institut national italien de géophysique et de volcanologie. Cela signifie que chaque cône résulte d'une seule éruption. "Le magma remonte par un conduit et, après l'éruption, il se refroidit et se cristallise pour former une roche très dure", explique-t-il. Lors d'éventuelles éruptions ultérieures, le magma contournera ce conduit et percera la roche plus tendre environnante, produisant ainsi un tout nouveau cône. L'éruption de 1831 s'est produite à une période tumultueuse de l'histoire de la Sicile. L'Italie, en tant que pays unifié, n'existait pas encore, et l'île de Sicile faisait partie d'un État qui couvrait le sud de la péninsule. L'île de Sicile faisait partie d'un État qui couvrait le sud de la péninsule, y compris Naples, qui, historiquement, était également connue sous le nom de Sicile, ce qui a conduit l'État à s'appeler le Royaume des Deux-Siciles, et il était dirigé par le roi Ferdinand II, qui était monté sur le trône en novembre 1830. Le nouveau roi n'est cependant pas accepté par tous et, dès 1831, certains membres de la population complotent contre sa souveraineté, explique Filippo D'Arpa, journaliste et auteur du livre "L'isola che se ne andò" (L'île qui s'en va). La population est également confrontée à la menace d'une épidémie de choléra, pour laquelle il n'existe aucun remède éprouvé et dont la fin n'est pas en vue - une situation que les lecteurs d'aujourd'hui ne connaissent que trop bien. Au milieu de cette agitation, l'apparition d'une nouvelle île au large de la côte sud-ouest de la Sicile est considérée comme une distraction par le citoyen moyen. "Les événements étaient perçus comme un problème pour les nobles", explique D'Arpa. L'emplacement de la nouvelle île signifiait toutefois qu'elle présentait un grand intérêt pour le roi Ferdinand II - et pour les gouvernements d'autres pays européens. "Rappelons-nous que le canal de Suez n'avait pas encore été créé", explique Nino Blando, historien à l'université de Palerme. "Et la position de l'île était particulièrement favorable pour contrôler les passages commerciaux le long de la route vers le Moyen-Orient." Plus important encore, les eaux entourant l'île étaient infestées de "corsaires" - des navires sanctionnés par l'État qui étaient autorisés à piller les navires marchands des pays ennemis. L'Angleterre, la France et le Royaume des Deux-Siciles ont tous leurs propres corsaires, qui sont surtout engagés dans une "guerre" avec les navires de l'empire ottoman. La bande de terre nouvellement émergée, au large de la Sicile, aurait donc pu aider ses propriétaires à prendre le contrôle des eaux. Il n'est donc pas étonnant que chaque pays ait tenté de revendiquer l'île pour lui-même. Compte tenu de l'emplacement de l'île, le Royaume des Deux-Siciles semble avoir eu les arguments les plus convaincants. L'île se trouvait entre la ville côtière de Sciacca et Pantelleria, une autre île volcanique beaucoup plus ancienne qui faisait déjà partie des territoires du royaume. Ils l'ont appelée Ferdinandea, du nom du roi Ferdinand II. Malheureusement pour les Siciliens, des marins anglais ont prétendu être les premiers à avoir posé le pied sur l'île nouvellement formée. Ils ont affirmé qu'il s'agissait d'une terra nullius - libre d'occupation - et ont planté leur drapeau. Ils ont nommé l'île Graham, en l'honneur du Premier Lord de l'Amirauté, Sir James Graham. (Graham n'avait en fait jamais visité l'île). La France ne veut pas non plus manquer l'occasion. Le pays a envoyé des géomètres pour cartographier le terrain et a planté son drapeau sur le point le plus élevé de l'île. Ils l'ont appelé Julia, d'après le mois de la naissance de l'île Le conflit a duré cinq mois, au cours desquels l'île, autrefois haute de 61 mètres, avait déjà commencé à s'enfoncer. "Fin septembre, elle mesurait 18 mètres de haut. Un mois plus tard, elle n'avait plus que quelques pieds de haut. Et enfin, entre décembre 1831 et janvier 1832, elle a complètement disparu", explique Cavallaro. Le problème, explique-t-il, est que la base de l'île a été formée principalement de scories, également appelées "cendres". "Ces roches sont très fragiles et peuvent être très facilement érodées par les vagues de la mer", explique M. Cavallaro. De manière assez étonnante, les études de la France avaient mis en garde contre cette possibilité, mais le pays avait continué à revendiquer la propriété de ce morceau de roche qui disparaissait rapidement. La promesse d'un autre point d'appui stratégique en Méditerranée s'est peut-être soldée par une déception pour les trois parties, mais l'île éphémère s'est avérée être une source d'inspiration pour de nombreux écrivains, dont Jules Verne. "Il a connu l'histoire de l'île parce qu'elle était connue en France par la société géologique", explique Salvatore Ferlita, professeur de littérature italienne à l'université Kore d'Enna. L'écrivain a mentionné l'île dans le roman À la recherche des naufragés et elle est devenue l'île au trésor dans son roman ultérieur Capitaine Antifer. Il est même possible que le Neverland de JM Barrie - la maison de sa création la plus célèbre, Peter Pan - ait été inspiré par "l'île qui n'était pas là", dit Ferlita. Entre mythe et légende, et malgré sa disparition, l'île n'a jamais quitté l'imaginaire populaire, et au cours des deux siècles suivants, des signes apparents d'activité volcanique ont fait naître l'espoir que l'île - ou une autre très semblable - pourrait un jour revenir dans le détroit de Sicile. L'un des événements les plus notables s'est produit en 1968, lorsqu'un tremblement de terre dans la région a été suivi d'un bouillonnement apparent de l'eau de mer autour de l'ancien emplacement de l'île. Cela a conduit certains à penser que les événements de 1831 étaient sur le point de se répéter. Les Siciliens ne voulaient pas risquer de perdre la propriété de l'île, et Blando raconte qu'ils ont placé une plaque de pierre sur les vestiges de l'île pour affirmer leurs droits. On pouvait y lire : "cette bande de terre, autrefois Isola Ferdinandea, a appartenu et appartiendra toujours au peuple sicilien". L'île ne s'est cependant jamais matérialisée. Selon Cavallaro, les bulles dans l'eau de mer n'étaient que le résultat de gaz piégés entre des couches de roche, qui étaient remontés à la surface de l'océan. Cela a créé l'illusion qu'une éruption se préparait, mais il n'y a jamais eu de réelle possibilité que l'île revienne. Selon lui, lorsqu'une nouvelle éruption se produira dans cette zone, elle aura lieu à un endroit différent, car la roche de l'explosion précédente aura bouché le conduit du magma. L'équipe de Cavallaro a récemment cartographié le champ volcanique sur le fond marin du détroit de Sicile. Leurs images montrent les restes de l'île, qui se trouvent à côté d'un cône volcanique beaucoup plus ancien, datant d'environ 20 000 ans. Aujourd'hui, l'Isola Ferdinandea se trouve à environ 9 mètres sous le niveau de la mer et à 137 mètres au-dessus du fond marin. "C'est un cône tronqué presque parfait avec des pentes très raides", explique M. Cavallaro. Il y a un pic au milieu, dit-il, qui marque la partie supérieure du conduit par lequel le magma est entré en éruption. Aujourd'hui, il est entièrement colonisé par le corail, dit-il, et abrite de nombreuses espèces de poissons. L'île ne s'élèvera peut-être plus jamais au-dessus des vagues, mais son histoire nous rappelle les énormes forces géologiques qui façonnent notre paysage, et qui donnent et reçoivent dans une égale mesure. --- Alessia Franco est une auteur et un journaliste qui se concentre sur l'histoire, la culture, la société, la narration et ses effets sur les gens. David Robson est l'auteur de "The Intelligence Trap : Why Smart People Make Dumb Mistakes", qui explore les meilleurs moyens d'améliorer notre réflexion, notre prise de décision et notre apprentissage. | L'éphémère "îlot" de la Méditerranée objet de toutes les convoitises Par Alessia Franco et David Robson C'est un groupe de pêcheurs qui a remarqué que quelque chose d'étrange se tramait au fond de la mer Méditerranée. Avant 1831, les eaux situées au large de la côte sud-ouest de la Sicile étaient surtout connues pour leur corail, encore prisé aujourd'hui par les bijoutiers. En juillet de cette année-là, cependant, les pêcheurs siciliens ont commencé à remarquer des bancs de poissons morts remontant à la surface de l'océan - comme s'ils avaient déjà été bouillis par l'océan. Les poissons étaient comestibles, mais ils puaient le soufre. (Les fumées étaient apparemment si fortes que certains des pêcheurs ont perdu connaissance). A surtout lire sur BBC Afrique : La cause de la mort des poissons est devenue claire quelques jours plus tard, dans la nuit du 10 juillet, lorsque les marins ont remarqué que la bouche d'un volcan avait émergé au-dessus des vagues, crachant de la fumée, des cendres et de la lave. Le volcan n'a cessé de croître et, en août, une île entière s'était formée. L'île n'était guère plus qu'un rocher - environ 800 mètres de diamètre et 60 mètres au-dessus de la mer - mais elle était pleine de possibilités ; de nombreuses personnes pensaient même qu'elles assistaient à la naissance d'un tout nouveau continent. Située au cœur des routes maritimes européennes, l'île a rapidement donné lieu à un conflit international, la France et le Royaume-Uni se disputant la propriété de l'île avec les Siciliens. Mais cette dispute n'a servi à rien. En l'espace de cinq mois, l'île s'est enfoncée sous la surface de l'océan, ce qui a conduit certains à la baptiser "L'isola che non c'è" (l'île qui n'est pas là) ou "L'isola che se ne andò" (l'île qui est partie). Ce mois-ci marque le 190e anniversaire de l'émergence de l'île. Les volcanologues ont pu cartographier le fond marin autour du détroit de Sicile de façon extraordinairement détaillée, avec des images étonnantes de cette Atlantide éphémère. Leur travail peut nous aider à comprendre pourquoi elle a émergé et disparu - et si une nouvelle île peut un jour se dresser à sa place. L'histoire de la Sicile est intimement liée à l'activité sismique de la région. Les historiens ont découvert des écrits grecs datant d'il y a plus de 2 700 ans qui font référence aux éruptions de l'Etna, qui reste l'un des volcans les plus actifs du monde. Deux des pires éruptions de l'Etna, au 12e et au 17e siècle, auraient fait des dizaines de milliers de morts. La Sicile a également été secouée par de graves tremblements de terre, dont le célèbre séisme de la Val di Noto de 1693 qui a fait 60 000 morts et détruit la ville de Catane, et le tremblement de terre de 1908 à Messine qui a fait 82 000 victimes. Sans compréhension moderne de la sismologie, la population sicilienne avait créé une riche mythologie pour expliquer ces événements tragiques. "Les légendes aident les gens à vivre avec cette peur ancestrale, et justifient l'existence des phénomènes", explique l'écrivain Marinella Fiume, dont le livre Sicilia Esoterica examine le riche folklore et les traditions de la Sicile. Selon une légende, il était une fois un jeune pêcheur, Cola, qui était célèbre pour sa capacité à rester sous l'eau pendant de longues périodes, ce qui lui valut le surnom de Colapesce - Cola le poisson. Ayant entendu parler de ses talents, le roi a mis Colapesce au défi de récupérer de nombreux objets dans les fonds marins. Lors d'une de ces missions sous-marines, le pêcheur découvre qu'une des colonnes, censée soutenir l'île, a été endommagée par le feu de l'Etna. Pour éviter que la Sicile ne sombre sous les flots, Colapesce s'est chargé de remplacer la colonne brisée. "Dans certaines versions de la légende, le Colapesce remonte à la surface tous les cent ans pour revoir la terre - et ce sont ces mouvements qui provoquent les tremblements de terre et les secousses", explique Fiume. Aujourd'hui, nous savons que la Sicile et ses eaux se trouvent à la frontière entre les plaques tectoniques eurasienne et africaine. Le mouvement des plaques peut provoquer une tension dans la croûte terrestre, ce qui entraîne des tremblements de terre. Le mouvement en cours force la plaque africaine sous l'Eurasie, la poussant dans le manteau. Il en résulte une accumulation de roches en fusion, qui peuvent percer les points faibles de la surface de la Terre et provoquer des éruptions volcaniques. L'Etna et le Vésuve en sont les exemples les plus visibles, mais des éruptions peuvent également se produire sous l'eau, lorsque le magma s'élève à travers les faiblesses de la croûte terrestre sous le plancher océanique. On trouve une série de cônes volcaniques sous-marins à environ 40 à 64 km de la côte sud-ouest de la Sicile. Ils sont "monogénétiques", explique Danilo Cavallaro de l'observatoire de l'Etna à Catane, qui fait partie de l'Institut national italien de géophysique et de volcanologie. Cela signifie que chaque cône résulte d'une seule éruption. "Le magma remonte par un conduit et, après l'éruption, il se refroidit et se cristallise pour former une roche très dure", explique-t-il. Lors d'éventuelles éruptions ultérieures, le magma contournera ce conduit et percera la roche plus tendre environnante, produisant ainsi un tout nouveau cône. L'éruption de 1831 s'est produite à une période tumultueuse de l'histoire de la Sicile. L'Italie, en tant que pays unifié, n'existait pas encore, et l'île de Sicile faisait partie d'un État qui couvrait le sud de la péninsule. L'île de Sicile faisait partie d'un État qui couvrait le sud de la péninsule, y compris Naples, qui, historiquement, était également connue sous le nom de Sicile, ce qui a conduit l'État à s'appeler le Royaume des Deux-Siciles, et il était dirigé par le roi Ferdinand II, qui était monté sur le trône en novembre 1830. Le nouveau roi n'est cependant pas accepté par tous et, dès 1831, certains membres de la population complotent contre sa souveraineté, explique Filippo D'Arpa, journaliste et auteur du livre "L'isola che se ne andò" (L'île qui s'en va). La population est également confrontée à la menace d'une épidémie de choléra, pour laquelle il n'existe aucun remède éprouvé et dont la fin n'est pas en vue - une situation que les lecteurs d'aujourd'hui ne connaissent que trop bien. Au milieu de cette agitation, l'apparition d'une nouvelle île au large de la côte sud-ouest de la Sicile est considérée comme une distraction par le citoyen moyen. "Les événements étaient perçus comme un problème pour les nobles", explique D'Arpa. L'emplacement de la nouvelle île signifiait toutefois qu'elle présentait un grand intérêt pour le roi Ferdinand II - et pour les gouvernements d'autres pays européens. "Rappelons-nous que le canal de Suez n'avait pas encore été créé", explique Nino Blando, historien à l'université de Palerme. "Et la position de l'île était particulièrement favorable pour contrôler les passages commerciaux le long de la route vers le Moyen-Orient." Plus important encore, les eaux entourant l'île étaient infestées de "corsaires" - des navires sanctionnés par l'État qui étaient autorisés à piller les navires marchands des pays ennemis. L'Angleterre, la France et le Royaume des Deux-Siciles ont tous leurs propres corsaires, qui sont surtout engagés dans une "guerre" avec les navires de l'empire ottoman. La bande de terre nouvellement émergée, au large de la Sicile, aurait donc pu aider ses propriétaires à prendre le contrôle des eaux. Il n'est donc pas étonnant que chaque pays ait tenté de revendiquer l'île pour lui-même. Compte tenu de l'emplacement de l'île, le Royaume des Deux-Siciles semble avoir eu les arguments les plus convaincants. L'île se trouvait entre la ville côtière de Sciacca et Pantelleria, une autre île volcanique beaucoup plus ancienne qui faisait déjà partie des territoires du royaume. Ils l'ont appelée Ferdinandea, du nom du roi Ferdinand II. Malheureusement pour les Siciliens, des marins anglais ont prétendu être les premiers à avoir posé le pied sur l'île nouvellement formée. Ils ont affirmé qu'il s'agissait d'une terra nullius - libre d'occupation - et ont planté leur drapeau. Ils ont nommé l'île Graham, en l'honneur du Premier Lord de l'Amirauté, Sir James Graham. (Graham n'avait en fait jamais visité l'île). La France ne veut pas non plus manquer l'occasion. Le pays a envoyé des géomètres pour cartographier le terrain et a planté son drapeau sur le point le plus élevé de l'île. Ils l'ont appelé Julia, d'après le mois de la naissance de l'île Le conflit a duré cinq mois, au cours desquels l'île, autrefois haute de 61 mètres, avait déjà commencé à s'enfoncer. "Fin septembre, elle mesurait 18 mètres de haut. Un mois plus tard, elle n'avait plus que quelques pieds de haut. Et enfin, entre décembre 1831 et janvier 1832, elle a complètement disparu", explique Cavallaro. Le problème, explique-t-il, est que la base de l'île a été formée principalement de scories, également appelées "cendres". "Ces roches sont très fragiles et peuvent être très facilement érodées par les vagues de la mer", explique M. Cavallaro. De manière assez étonnante, les études de la France avaient mis en garde contre cette possibilité, mais le pays avait continué à revendiquer la propriété de ce morceau de roche qui disparaissait rapidement. La promesse d'un autre point d'appui stratégique en Méditerranée s'est peut-être soldée par une déception pour les trois parties, mais l'île éphémère s'est avérée être une source d'inspiration pour de nombreux écrivains, dont Jules Verne. "Il a connu l'histoire de l'île parce qu'elle était connue en France par la société géologique", explique Salvatore Ferlita, professeur de littérature italienne à l'université Kore d'Enna. L'écrivain a mentionné l'île dans le roman À la recherche des naufragés et elle est devenue l'île au trésor dans son roman ultérieur Capitaine Antifer. Il est même possible que le Neverland de JM Barrie - la maison de sa création la plus célèbre, Peter Pan - ait été inspiré par "l'île qui n'était pas là", dit Ferlita. Entre mythe et légende, et malgré sa disparition, l'île n'a jamais quitté l'imaginaire populaire, et au cours des deux siècles suivants, des signes apparents d'activité volcanique ont fait naître l'espoir que l'île - ou une autre très semblable - pourrait un jour revenir dans le détroit de Sicile. L'un des événements les plus notables s'est produit en 1968, lorsqu'un tremblement de terre dans la région a été suivi d'un bouillonnement apparent de l'eau de mer autour de l'ancien emplacement de l'île. Cela a conduit certains à penser que les événements de 1831 étaient sur le point de se répéter. Les Siciliens ne voulaient pas risquer de perdre la propriété de l'île, et Blando raconte qu'ils ont placé une plaque de pierre sur les vestiges de l'île pour affirmer leurs droits. On pouvait y lire : "cette bande de terre, autrefois Isola Ferdinandea, a appartenu et appartiendra toujours au peuple sicilien". L'île ne s'est cependant jamais matérialisée. Selon Cavallaro, les bulles dans l'eau de mer n'étaient que le résultat de gaz piégés entre des couches de roche, qui étaient remontés à la surface de l'océan. Cela a créé l'illusion qu'une éruption se préparait, mais il n'y a jamais eu de réelle possibilité que l'île revienne. Selon lui, lorsqu'une nouvelle éruption se produira dans cette zone, elle aura lieu à un endroit différent, car la roche de l'explosion précédente aura bouché le conduit du magma. L'équipe de Cavallaro a récemment cartographié le champ volcanique sur le fond marin du détroit de Sicile. Leurs images montrent les restes de l'île, qui se trouvent à côté d'un cône volcanique beaucoup plus ancien, datant d'environ 20 000 ans. Aujourd'hui, l'Isola Ferdinandea se trouve à environ 9 mètres sous le niveau de la mer et à 137 mètres au-dessus du fond marin. "C'est un cône tronqué presque parfait avec des pentes très raides", explique M. Cavallaro. Il y a un pic au milieu, dit-il, qui marque la partie supérieure du conduit par lequel le magma est entré en éruption. Aujourd'hui, il est entièrement colonisé par le corail, dit-il, et abrite de nombreuses espèces de poissons. L'île ne s'élèvera peut-être plus jamais au-dessus des vagues, mais son histoire nous rappelle les énormes forces géologiques qui façonnent notre paysage, et qui donnent et reçoivent dans une égale mesure. --- Alessia Franco est une auteur et un journaliste qui se concentre sur l'histoire, la culture, la société, la narration et ses effets sur les gens. David Robson est l'auteur de "The Intelligence Trap : Why Smart People Make Dumb Mistakes", qui explore les meilleurs moyens d'améliorer notre réflexion, notre prise de décision et notre apprentissage. | https://www.bbc.com/afrique/region-57873566 |
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| Ablaye Dabo, étudiant et maçon | En cette période de pandémie du Covid-19 où les amphithéâtres des universités sont vide. Il n'y a plus de cours certains étudiants cherchent d'autres occupations pour ne pas sombrer dans l'oisiveté. Ablaye Dabo, étudiant en sociologie, travaille comme maçon pour se faire un peu d’argent. Alassane Dia l'a rencontré. | Ablaye Dabo, étudiant et maçon En cette période de pandémie du Covid-19 où les amphithéâtres des universités sont vide. Il n'y a plus de cours certains étudiants cherchent d'autres occupations pour ne pas sombrer dans l'oisiveté. Ablaye Dabo, étudiant en sociologie, travaille comme maçon pour se faire un peu d’argent. Alassane Dia l'a rencontré. | https://www.bbc.com/afrique/region-53914837 |
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| Journée mondiale de la pauvreté : La pauvreté diminue-t-elle vraiment ? | En moins d'une génération, plus de 1,1 milliard de personnes ont été " sorties de la pauvreté ", selon la Banque mondiale. C'est sans aucun doute l'une des plus belles histoires de prospérité mondiale de ce siècle. Entre 1990 et 2015, le nombre de personnes dans le monde vivant sous le seuil international de pauvreté (1,90 dollar des États-Unis par jour ou moins) est tombé de 1,9 milliard à 735 millions. Cela signifie que la part de la population considérée comme pauvre, selon cette définition, est passée de 36 % à 10 % au cours de la même période. Lire aussi : Les chiffres sur la pauvreté au Rwanda ‘manipulés’ Oxfam indexe les milliardaires nigérians Mais l'histoire de la lutte contre la pauvreté n'est pas uniforme, et l'économiste qui a conçu le seuil de pauvreté a déclaré à la BBC que les politiques de développement actuelles "n'atteignent pas assez bien les plus pauvres". Martin Ravallion, ancien directeur de la recherche et vice-président principal de la Banque mondiale, a déclaré que " la montée des inégalités est le plus grand défi auquel nous devons faire face en termes de progrès dans la lutte contre la pauvreté et le progrès social en général ". 'Deux vitesses' Selon la Banque mondiale, l'absence de croissance inclusive, le ralentissement économique et, plus récemment, les conflits ont entravé les progrès dans certains pays. Alors qu'en Chine et en Inde, un milliard de personnes ne sont plus considérées comme pauvres, le nombre de personnes vivant dans l'extrême pauvreté en Afrique subsaharienne est en fait plus élevé qu'il y a 25 ans. Lire aussi : Au Libéria, un sénateur réduit son salaire de moitié Pauvreté : menace sur les enfants africains "Au cours de la dernière décennie, nous avons vu un monde qui évolue à deux vitesses ", déclare Carolina Sánchez-Páramo, directrice mondiale de la pratique mondiale en matière de pauvreté et d'équité à la Banque mondiale. La raison en est une combinaison de quatre facteurs, dit-elle à la BBC. 1. Variations de la vitesse de la croissance économique "Au niveau le plus élémentaire, la croissance a été plus faible en Afrique subsaharienne et en Amérique latine qu'en Asie de l'Est ou du Sud au cours de cette période. Et si l'on ajoute à cela une croissance démographique très rapide dans de nombreux pays, stimulée par des taux de fécondité élevés, on obtient une croissance par habitant encore plus faible ", dit-elle. "Quand les pays ne se développent pas, il est très difficile de progresser dans la réduction de la pauvreté, parce que tout progrès devrait provenir d'une redistribution assez importante et c'est tout simplement très difficile à faire", selon Carolina Sánchez-Páramo. 2. L'inclusivité de la croissance Mais si une croissance économique soutenue est une "condition nécessaire" à la réduction de la pauvreté, elle n'est "pas le seul facteur", affirme la directrice de la Banque mondiale. Lire aussi : Recul "historique" de la pauvreté Mettre fin à la pauvreté d’ici à 2030 Dans de nombreux pays, la croissance n'a pas été "suffisamment inclusive", en raison de la nature des industries à forte intensité de capital qui génèrent relativement moins d'emplois - par exemple, en Afrique subsaharienne. Mme Sánchez-Páramo affirme que : "Le travail est la principale source de revenus des pauvres. Donc, s'il n'y a pas plus d'opportunités pour les travailleurs, il est peu probable que nous assistions à une réduction de la pauvreté." 3. Accès à l'infrastructure Les économies prospèrent lorsque les gens ont non seulement un revenu en espèces, mais aussi accès à l'éducation, au financement et à de bonnes infrastructures. Si ces conditions ne sont pas réunies, dit Mme Sánchez-Páramo, "cela sape également le degré d'inclusion de la croissance". Lire aussi : La femme est la clé contre la pauvreté Econome ou dépensier ? L'argent, source majeure de tension dans un couple En Malaisie, par exemple, et dans toute l'Asie du Sud et de l'Est, "au moins plusieurs de ces paramètres évoluaient en même temps", ajoute-t-elle. Selon les normes internationales, la pauvreté en Malaisie est nulle depuis 2013 - mais pas selon les normes du pays. En revanche, au Brésil, où le programme de transferts monétaires a été couronné de succès, la pauvreté est passée de 21,6 % en 1990 à 2,8 % en 2014, mais elle est tombée à 4,8 % (touchant 10 millions de personnes) en 2017. 4. Conflit Enfin, ces dernières années, les conflits politiques et violents ont annulé les progrès réalisés par le passé dans certains pays. "En même temps, la pauvreté se concentre dans les pays fragiles et touchés par les conflits, parce que certains autres pays ont réussi à faire des progrès ", dit Mme Sánchez-Páramo. En 2015, la moitié des pauvres dans le monde étaient concentrés dans cinq pays - l'Inde, le Nigeria, la RDC, le Congo, l'Ethiopie et le Bangladesh. Et des prévisions récentes suggèrent que le Nigeria a dépassé ou est sur le point de dépasser l'Inde en tant que pays ayant le plus grand nombre de personnes vivant dans la pauvreté - les deux pays ayant un peu moins de 100 millions de pauvres. A écouter : D'ici 2030, bien que de nombreuses économies africaines aient fait des progrès dans la lutte contre la pauvreté, près de neuf personnes sur dix vivant avec 1,90 dollar par jour ou moins seront en Afrique subsaharienne. L'éradication de la pauvreté d'ici 2030 est l'un des objectifs de développement durable des Nations Unies, mais son rapport de juillet indique que les projections indiquent que 6 % de la population mondiale vivra sous le seuil de pauvreté international à cette date. La Banque mondiale s'est fixé un objectif plus modeste, à savoir ramener les niveaux de pauvreté en dessous de 3% de la population, mais, en l'état actuel des choses, le monde risque également de ne pas y parvenir. M. Ravallion dit que les politiques de développement actuelles "se portent bien pour les personnes pauvres, mais pas si pauvres". Mais estime que "les plus pauvres ne sont tout simplement pas assez bien atteints". "Si vous remontez le temps et pensez au monde riche d'aujourd'hui, il y a 200 ans, ils étaient aussi pauvres que l'Afrique aujourd'hui." "La façon dont ils ont échappé à la pauvreté a été d'atteindre les plus pauvres plus lentement mais plus efficacement. C'est un peu l'opposé du monde en développement d'aujourd'hui." A écouter : Les pays riches ont développé la capacité et les politiques nécessaires pour assurer la prestation universelle des services sociaux, comme l'éducation de masse et la santé. "C'est là que le monde en développement est aujourd'hui à la traîne. Elle réussit mieux à réduire rapidement le nombre de pauvres, mais elle est moins efficace pour atteindre les plus pauvres ", dit M. Ravallion. M. Ravallion souligne que 1,90 dollar par jour est "un seuil de pauvreté très frugal" qui vise à suivre les progrès des plus pauvres dans les sociétés. Mais à mesure que les pays à faible revenu s'enrichissent et entrent dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire, l'inégalité croissante fait qu'il est plus difficile pour les plus pauvres de quitter le bas de l'échelle des nouveaux revenus. Lire aussi : L'inégalité à un niveau critique en Afrique de l'Ouest Pourquoi l'Afrique de l'Ouest veut une monnaie unique "Nous constatons une diminution du nombre de personnes qui sont pauvres selon la norme absolue [1,90 $ par jour ou moins], mais une augmentation du nombre de personnes qui sont pauvres selon les normes du pays où elles vivent ", dit-il. "L'inégalité croissante est donc le plus grand défi auquel nous devons faire face pour aller de l'avant, en termes de progrès, contre la pauvreté et le progrès social en général." Mme Sánchez-Paramos souligne que l'égalité ne se réfère pas seulement au revenu, "mais surtout à l'égalité des chances, c'est-à-dire à l'égalité des chances, c'est-à-dire à la faculté pour que tous, pauvres ou non, de profiter des nouveaux emplois et des nouveaux investissements". "Nous pensons que cette inégalité des chances est en fait la plus préjudiciable lorsqu'il s'agit de réduire la pauvreté ", ajoute-t-elle. *co-écrit par Fernando Duarte | Journée mondiale de la pauvreté : La pauvreté diminue-t-elle vraiment ? En moins d'une génération, plus de 1,1 milliard de personnes ont été " sorties de la pauvreté ", selon la Banque mondiale. C'est sans aucun doute l'une des plus belles histoires de prospérité mondiale de ce siècle. Entre 1990 et 2015, le nombre de personnes dans le monde vivant sous le seuil international de pauvreté (1,90 dollar des États-Unis par jour ou moins) est tombé de 1,9 milliard à 735 millions. Cela signifie que la part de la population considérée comme pauvre, selon cette définition, est passée de 36 % à 10 % au cours de la même période. Lire aussi : Les chiffres sur la pauvreté au Rwanda ‘manipulés’ Oxfam indexe les milliardaires nigérians Mais l'histoire de la lutte contre la pauvreté n'est pas uniforme, et l'économiste qui a conçu le seuil de pauvreté a déclaré à la BBC que les politiques de développement actuelles "n'atteignent pas assez bien les plus pauvres". Martin Ravallion, ancien directeur de la recherche et vice-président principal de la Banque mondiale, a déclaré que " la montée des inégalités est le plus grand défi auquel nous devons faire face en termes de progrès dans la lutte contre la pauvreté et le progrès social en général ". 'Deux vitesses' Selon la Banque mondiale, l'absence de croissance inclusive, le ralentissement économique et, plus récemment, les conflits ont entravé les progrès dans certains pays. Alors qu'en Chine et en Inde, un milliard de personnes ne sont plus considérées comme pauvres, le nombre de personnes vivant dans l'extrême pauvreté en Afrique subsaharienne est en fait plus élevé qu'il y a 25 ans. Lire aussi : Au Libéria, un sénateur réduit son salaire de moitié Pauvreté : menace sur les enfants africains "Au cours de la dernière décennie, nous avons vu un monde qui évolue à deux vitesses ", déclare Carolina Sánchez-Páramo, directrice mondiale de la pratique mondiale en matière de pauvreté et d'équité à la Banque mondiale. La raison en est une combinaison de quatre facteurs, dit-elle à la BBC. 1. Variations de la vitesse de la croissance économique "Au niveau le plus élémentaire, la croissance a été plus faible en Afrique subsaharienne et en Amérique latine qu'en Asie de l'Est ou du Sud au cours de cette période. Et si l'on ajoute à cela une croissance démographique très rapide dans de nombreux pays, stimulée par des taux de fécondité élevés, on obtient une croissance par habitant encore plus faible ", dit-elle. "Quand les pays ne se développent pas, il est très difficile de progresser dans la réduction de la pauvreté, parce que tout progrès devrait provenir d'une redistribution assez importante et c'est tout simplement très difficile à faire", selon Carolina Sánchez-Páramo. 2. L'inclusivité de la croissance Mais si une croissance économique soutenue est une "condition nécessaire" à la réduction de la pauvreté, elle n'est "pas le seul facteur", affirme la directrice de la Banque mondiale. Lire aussi : Recul "historique" de la pauvreté Mettre fin à la pauvreté d’ici à 2030 Dans de nombreux pays, la croissance n'a pas été "suffisamment inclusive", en raison de la nature des industries à forte intensité de capital qui génèrent relativement moins d'emplois - par exemple, en Afrique subsaharienne. Mme Sánchez-Páramo affirme que : "Le travail est la principale source de revenus des pauvres. Donc, s'il n'y a pas plus d'opportunités pour les travailleurs, il est peu probable que nous assistions à une réduction de la pauvreté." 3. Accès à l'infrastructure Les économies prospèrent lorsque les gens ont non seulement un revenu en espèces, mais aussi accès à l'éducation, au financement et à de bonnes infrastructures. Si ces conditions ne sont pas réunies, dit Mme Sánchez-Páramo, "cela sape également le degré d'inclusion de la croissance". Lire aussi : La femme est la clé contre la pauvreté Econome ou dépensier ? L'argent, source majeure de tension dans un couple En Malaisie, par exemple, et dans toute l'Asie du Sud et de l'Est, "au moins plusieurs de ces paramètres évoluaient en même temps", ajoute-t-elle. Selon les normes internationales, la pauvreté en Malaisie est nulle depuis 2013 - mais pas selon les normes du pays. En revanche, au Brésil, où le programme de transferts monétaires a été couronné de succès, la pauvreté est passée de 21,6 % en 1990 à 2,8 % en 2014, mais elle est tombée à 4,8 % (touchant 10 millions de personnes) en 2017. 4. Conflit Enfin, ces dernières années, les conflits politiques et violents ont annulé les progrès réalisés par le passé dans certains pays. "En même temps, la pauvreté se concentre dans les pays fragiles et touchés par les conflits, parce que certains autres pays ont réussi à faire des progrès ", dit Mme Sánchez-Páramo. En 2015, la moitié des pauvres dans le monde étaient concentrés dans cinq pays - l'Inde, le Nigeria, la RDC, le Congo, l'Ethiopie et le Bangladesh. Et des prévisions récentes suggèrent que le Nigeria a dépassé ou est sur le point de dépasser l'Inde en tant que pays ayant le plus grand nombre de personnes vivant dans la pauvreté - les deux pays ayant un peu moins de 100 millions de pauvres. A écouter : D'ici 2030, bien que de nombreuses économies africaines aient fait des progrès dans la lutte contre la pauvreté, près de neuf personnes sur dix vivant avec 1,90 dollar par jour ou moins seront en Afrique subsaharienne. L'éradication de la pauvreté d'ici 2030 est l'un des objectifs de développement durable des Nations Unies, mais son rapport de juillet indique que les projections indiquent que 6 % de la population mondiale vivra sous le seuil de pauvreté international à cette date. La Banque mondiale s'est fixé un objectif plus modeste, à savoir ramener les niveaux de pauvreté en dessous de 3% de la population, mais, en l'état actuel des choses, le monde risque également de ne pas y parvenir. M. Ravallion dit que les politiques de développement actuelles "se portent bien pour les personnes pauvres, mais pas si pauvres". Mais estime que "les plus pauvres ne sont tout simplement pas assez bien atteints". "Si vous remontez le temps et pensez au monde riche d'aujourd'hui, il y a 200 ans, ils étaient aussi pauvres que l'Afrique aujourd'hui." "La façon dont ils ont échappé à la pauvreté a été d'atteindre les plus pauvres plus lentement mais plus efficacement. C'est un peu l'opposé du monde en développement d'aujourd'hui." A écouter : Les pays riches ont développé la capacité et les politiques nécessaires pour assurer la prestation universelle des services sociaux, comme l'éducation de masse et la santé. "C'est là que le monde en développement est aujourd'hui à la traîne. Elle réussit mieux à réduire rapidement le nombre de pauvres, mais elle est moins efficace pour atteindre les plus pauvres ", dit M. Ravallion. M. Ravallion souligne que 1,90 dollar par jour est "un seuil de pauvreté très frugal" qui vise à suivre les progrès des plus pauvres dans les sociétés. Mais à mesure que les pays à faible revenu s'enrichissent et entrent dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire, l'inégalité croissante fait qu'il est plus difficile pour les plus pauvres de quitter le bas de l'échelle des nouveaux revenus. Lire aussi : L'inégalité à un niveau critique en Afrique de l'Ouest Pourquoi l'Afrique de l'Ouest veut une monnaie unique "Nous constatons une diminution du nombre de personnes qui sont pauvres selon la norme absolue [1,90 $ par jour ou moins], mais une augmentation du nombre de personnes qui sont pauvres selon les normes du pays où elles vivent ", dit-il. "L'inégalité croissante est donc le plus grand défi auquel nous devons faire face pour aller de l'avant, en termes de progrès, contre la pauvreté et le progrès social en général." Mme Sánchez-Paramos souligne que l'égalité ne se réfère pas seulement au revenu, "mais surtout à l'égalité des chances, c'est-à-dire à l'égalité des chances, c'est-à-dire à la faculté pour que tous, pauvres ou non, de profiter des nouveaux emplois et des nouveaux investissements". "Nous pensons que cette inégalité des chances est en fait la plus préjudiciable lorsqu'il s'agit de réduire la pauvreté ", ajoute-t-elle. *co-écrit par Fernando Duarte | https://www.bbc.com/afrique/region-50074172 |
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| Le souchet, tubercule sauvage devenu "super aliment" | Le souchet est un amuse-bouche qu’on peut trouver sur les étals de certains vendeurs de fruits rares dans la sous-région ouest-africaine. Il s’impose de plus en plus et commence à attirer l’attention des paysans, chercheurs, transformateurs et autorités car nombre de ses vertus en font un trésor nutritionnel. Produit dans beaucoup de pays d’Europe, du Moyen Orient et d’Afrique de l’Ouest (Burkina, Nigeria, Niger, Ghana, Côte d’Ivoire, Mali), le souchet a été longtemps négligé et considéré même comme une herbe sauvage, parfois cultivé juste pour la consommation locale. Ces tubercules se présentent comme de petits fruits plus ou moins ronds, un peu durs, de couleur brune ou jaune. Ils viennent d’une plante vivace qui est aussi appelée "pois sucré", "noix tigrée" ou encore dans les langues africaines "tchongon" (Cote d’Ivoire), "Efio" (mina/Togo), "ndir" (wolof/Sénégal), "atadwe" (Ghana). On les consomme cru, cuit ou même grillé comme une friandise surtout. Certains les trempent dans l’eau avant consommation. Ils ont un gout légèrement sucré, laiteux avec une saveur de noisette. Ces noix renferment du calcium et sont très riches en nutriments énergétiques ainsi qu'en protéines, en phosphore, potassium, magnésium, en fibres, en vitamine C. Le magnésium permet au calcium de se fixer sur les os et est nécessaire pour le fonctionnement des reins. Le potassium est utile pour une bonne tension artérielle tout en jouant un rôle favorable sur l’activité cardiaque. Dr Ousmane Ouedraogo, nutritionniste et président de la Société de Nutrition du Burkina Faso ajoute que “la teneur en nutriments de 100 g de souchet déterminé sur la base des analyses laboratoires est de 452 kilocalories, 4 g de protides, 25 g de lipides, 57 g de glucides, 48 mg de calcium, 6 mg de vitamine C, 3 mg de fer et des traces de vitamines du groupe B. En plus de cela, le souchet contient des fibres qui aident à la bonne digestion”. Sans gluten, il convient parfaitement aux besoins des personnes allergiques au gluten et de ceux qui suivent un régime non sucré. Dr Ousmane Ouedraogo explique que le souchet est transformé en jus ou lait communément appelé « horchata », en huile pour la consommation et la cosmétique ainsi qu’en farine utilisée pour faire des tourteaux, des gâteaux et biscuits. Certains estiment que le lait de souchet prévient le cancer du côlon, en raison de sa teneur élevée en fibres, de son nutriment E, de son magnésium et de ses propriétés saturantes qui aident également la peau à briller. L’huile de souchet est très appréciée car ses qualités nutritives et thérapeutiques sont dites comparables à l’huile d’olive notamment. De couleur marron doré, elle possède des propriétés nutritives uniques pour une utilisation dans l’alimentation (fritures, assaisonnements) et la cosmétique. Les tubercules du souchet servent aussi à fabriquer de la farine de souchet, utilisée dans la pâtisserie. Producteurs, transformateurs, négociants, bailleurs de fonds et chercheurs tentent de de mieux valoriser sa culture et pour le rendre compétitif sur le marché́ international. On constate par exemple qu’au Niger le souchet est devenu un produit de substitution face au recul d’une culture de rente comme l’arachide. Le pays a produit 52.044 tonnes de souchet durant la campagne 2021 selon le ministère nigérien de l’agriculture, qui signale une progression moyenne de 14% durant les 5 dernières années. Les paysans en ont toujours produit dans des champs de case mais cette culture avait pris de l'ampleur dans la zone après le déclin de l'arachide pour deux principales raisons : le souchet est prisé au Nigeria voisin et les terres allouées à la culture de l'arachide y sont bien adaptées. Bori Haoua, docteur agronome spécialisé qui a publié une étude sur les atouts et les contraintes de la culture de souchet au Niger estime que la composition nutritionnelle de ces tubercules peut favoriser leur incorporation dans l’alimentation de la population nigérienne. Au moment où ce produit est de plus en plus apprécié, il insiste sur le fait que le souchet doit être pris en charge par la recherche scientifique. Au niveau international, certains considèrent de plus en plus le souchet comme un « superaliment ». Ousmane Ouedraogo nous dit ce qu’il en pense : « au regard de sa composition nutritionnelle, le souchet peut être considéré comme un aliment apportant naturellement plusieurs nutriments à des quantités raisonnables, donc il peut être considéré comme un superaliment. En dépit de cela, un aliment à lui seul ne nous permet pas de combler tous nos besoins nutritionnels. C’est pour cela que nous devons consommer plusieurs groupes d’aliments par jour. Par exemple, chez les femmes il faut 5 groupes d’aliments par jour et chez les enfants c’est au moins 4 groupes par jour ». Jusqu’à présent, le souchet n’est pas vraiment suivi de manière distincte dans les données statistiques officielles de la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest. Des efforts sont faits pour fournir aux producteurs, des variétés adaptées aux différents types de sols afin de booster la production/ Toutefois il est surtout vu comme une culture ayant un fort potentiel d'exportation et la transformation industrielle est presque inexistante. En revanche, dans un pays comme l’Espagne (région de Valence), la production de souchet se fait à grande échelle et est suivie d’une transformation pour l'industrie alimentaire en raison essentiellement de la demande croissante des consommateurs pour le "horchata de chufa", une boisson espagnole produite à partir de ces tubercules. | Le souchet, tubercule sauvage devenu "super aliment" Le souchet est un amuse-bouche qu’on peut trouver sur les étals de certains vendeurs de fruits rares dans la sous-région ouest-africaine. Il s’impose de plus en plus et commence à attirer l’attention des paysans, chercheurs, transformateurs et autorités car nombre de ses vertus en font un trésor nutritionnel. Produit dans beaucoup de pays d’Europe, du Moyen Orient et d’Afrique de l’Ouest (Burkina, Nigeria, Niger, Ghana, Côte d’Ivoire, Mali), le souchet a été longtemps négligé et considéré même comme une herbe sauvage, parfois cultivé juste pour la consommation locale. Ces tubercules se présentent comme de petits fruits plus ou moins ronds, un peu durs, de couleur brune ou jaune. Ils viennent d’une plante vivace qui est aussi appelée "pois sucré", "noix tigrée" ou encore dans les langues africaines "tchongon" (Cote d’Ivoire), "Efio" (mina/Togo), "ndir" (wolof/Sénégal), "atadwe" (Ghana). On les consomme cru, cuit ou même grillé comme une friandise surtout. Certains les trempent dans l’eau avant consommation. Ils ont un gout légèrement sucré, laiteux avec une saveur de noisette. Ces noix renferment du calcium et sont très riches en nutriments énergétiques ainsi qu'en protéines, en phosphore, potassium, magnésium, en fibres, en vitamine C. Le magnésium permet au calcium de se fixer sur les os et est nécessaire pour le fonctionnement des reins. Le potassium est utile pour une bonne tension artérielle tout en jouant un rôle favorable sur l’activité cardiaque. Dr Ousmane Ouedraogo, nutritionniste et président de la Société de Nutrition du Burkina Faso ajoute que “la teneur en nutriments de 100 g de souchet déterminé sur la base des analyses laboratoires est de 452 kilocalories, 4 g de protides, 25 g de lipides, 57 g de glucides, 48 mg de calcium, 6 mg de vitamine C, 3 mg de fer et des traces de vitamines du groupe B. En plus de cela, le souchet contient des fibres qui aident à la bonne digestion”. Sans gluten, il convient parfaitement aux besoins des personnes allergiques au gluten et de ceux qui suivent un régime non sucré. Dr Ousmane Ouedraogo explique que le souchet est transformé en jus ou lait communément appelé « horchata », en huile pour la consommation et la cosmétique ainsi qu’en farine utilisée pour faire des tourteaux, des gâteaux et biscuits. Certains estiment que le lait de souchet prévient le cancer du côlon, en raison de sa teneur élevée en fibres, de son nutriment E, de son magnésium et de ses propriétés saturantes qui aident également la peau à briller. L’huile de souchet est très appréciée car ses qualités nutritives et thérapeutiques sont dites comparables à l’huile d’olive notamment. De couleur marron doré, elle possède des propriétés nutritives uniques pour une utilisation dans l’alimentation (fritures, assaisonnements) et la cosmétique. Les tubercules du souchet servent aussi à fabriquer de la farine de souchet, utilisée dans la pâtisserie. Producteurs, transformateurs, négociants, bailleurs de fonds et chercheurs tentent de de mieux valoriser sa culture et pour le rendre compétitif sur le marché́ international. On constate par exemple qu’au Niger le souchet est devenu un produit de substitution face au recul d’une culture de rente comme l’arachide. Le pays a produit 52.044 tonnes de souchet durant la campagne 2021 selon le ministère nigérien de l’agriculture, qui signale une progression moyenne de 14% durant les 5 dernières années. Les paysans en ont toujours produit dans des champs de case mais cette culture avait pris de l'ampleur dans la zone après le déclin de l'arachide pour deux principales raisons : le souchet est prisé au Nigeria voisin et les terres allouées à la culture de l'arachide y sont bien adaptées. Bori Haoua, docteur agronome spécialisé qui a publié une étude sur les atouts et les contraintes de la culture de souchet au Niger estime que la composition nutritionnelle de ces tubercules peut favoriser leur incorporation dans l’alimentation de la population nigérienne. Au moment où ce produit est de plus en plus apprécié, il insiste sur le fait que le souchet doit être pris en charge par la recherche scientifique. Au niveau international, certains considèrent de plus en plus le souchet comme un « superaliment ». Ousmane Ouedraogo nous dit ce qu’il en pense : « au regard de sa composition nutritionnelle, le souchet peut être considéré comme un aliment apportant naturellement plusieurs nutriments à des quantités raisonnables, donc il peut être considéré comme un superaliment. En dépit de cela, un aliment à lui seul ne nous permet pas de combler tous nos besoins nutritionnels. C’est pour cela que nous devons consommer plusieurs groupes d’aliments par jour. Par exemple, chez les femmes il faut 5 groupes d’aliments par jour et chez les enfants c’est au moins 4 groupes par jour ». Jusqu’à présent, le souchet n’est pas vraiment suivi de manière distincte dans les données statistiques officielles de la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest. Des efforts sont faits pour fournir aux producteurs, des variétés adaptées aux différents types de sols afin de booster la production/ Toutefois il est surtout vu comme une culture ayant un fort potentiel d'exportation et la transformation industrielle est presque inexistante. En revanche, dans un pays comme l’Espagne (région de Valence), la production de souchet se fait à grande échelle et est suivie d’une transformation pour l'industrie alimentaire en raison essentiellement de la demande croissante des consommateurs pour le "horchata de chufa", une boisson espagnole produite à partir de ces tubercules. | https://www.bbc.com/afrique/articles/cv2rg2xe4qyo |
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| Football: l'Angleterre convoque Tammy Abraham | L'Angleterre a convoqué Tammy Abraham pour faire partie de la sélection nationale. S'il accepte, l'attaquant de 22 ans ne pourra plus être éligible pour jouer avec le Nigeria, comme c'est le cas en ce moment car il arrive seulement joué pour l'Angleterre dans deux matches amicaux et non un match de compétition. Abraham a inscrit huit buts en 10 matches dans toutes les compétitions de Chelsea jusqu'à présent cette saison. Il occupe le deuxième rang du classement des meilleurs buteurs de la Premier League. Lire aussi: Chelsea remporte la ligue Europa Chelsea suprend Cardiff en Premier League Si Tammy Abraham joue contre les Tchèques ou la Bulgarie, il ne pourra pas changer d'allégeance, tout comme Tomori qui a joué pour le Canada au niveau des moins de 20 ans. Hier, l'attaquant avait fait savoir qu'il n'avait encore rien décidé quant à son avenir en tant qu'International. Abraham a joué pour l'Angleterre en match amical contre l'Allemagne et le Brésil en 2017 et a fait partie de l'équipe d'Angleterre des moins de 21 ans lors du Championnat d'Europe cet été. •Après son triplé contre Wolverhampton à 21 ans et 347 jours, Tammy Abraham est devenu le plus jeune joueur de l'histoire de Chelsea à réaliser un tel exploit en championnat; •7 buts en 3 apparitions d'Abraham avec Chelsea en Premier League. Seulement 2 joueurs ont fait mieux à 21 ans, ou plus jeune : Cristiano Ronaldo et Delle Ali. •Son idole? l'Ivoirien Didier Drogba, ancienne gloire des blues. Lire aussi: Les footballeurs doivent-il boycotter les médias sociaux? | Football: l'Angleterre convoque Tammy Abraham L'Angleterre a convoqué Tammy Abraham pour faire partie de la sélection nationale. S'il accepte, l'attaquant de 22 ans ne pourra plus être éligible pour jouer avec le Nigeria, comme c'est le cas en ce moment car il arrive seulement joué pour l'Angleterre dans deux matches amicaux et non un match de compétition. Abraham a inscrit huit buts en 10 matches dans toutes les compétitions de Chelsea jusqu'à présent cette saison. Il occupe le deuxième rang du classement des meilleurs buteurs de la Premier League. Lire aussi: Chelsea remporte la ligue Europa Chelsea suprend Cardiff en Premier League Si Tammy Abraham joue contre les Tchèques ou la Bulgarie, il ne pourra pas changer d'allégeance, tout comme Tomori qui a joué pour le Canada au niveau des moins de 20 ans. Hier, l'attaquant avait fait savoir qu'il n'avait encore rien décidé quant à son avenir en tant qu'International. Abraham a joué pour l'Angleterre en match amical contre l'Allemagne et le Brésil en 2017 et a fait partie de l'équipe d'Angleterre des moins de 21 ans lors du Championnat d'Europe cet été. •Après son triplé contre Wolverhampton à 21 ans et 347 jours, Tammy Abraham est devenu le plus jeune joueur de l'histoire de Chelsea à réaliser un tel exploit en championnat; •7 buts en 3 apparitions d'Abraham avec Chelsea en Premier League. Seulement 2 joueurs ont fait mieux à 21 ans, ou plus jeune : Cristiano Ronaldo et Delle Ali. •Son idole? l'Ivoirien Didier Drogba, ancienne gloire des blues. Lire aussi: Les footballeurs doivent-il boycotter les médias sociaux? | https://www.bbc.com/afrique/sports-49924923 |
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| Coronavirus : Cinq entreprises en plein essor malgré le confinement | Pour de nombreuses entreprises, le coronavirus est le problème le plus difficile qu'elles aient jamais eu à affronter. Avec leurs clients enfermés, leurs magasins fermés, leur trésorerie tarie et leur personnel en congé, elles se demandent comment elles vont survivre. Mais au milieu de toutes ces menaces, certaines entreprises trouvent des moyens d'aller de l'avant. Petites et grandes, les entreprises suivantes profitent toutes des nouvelles opportunités commerciales. A lire aussi sur BBC Afrique: Une entreprise qui a commencé comme une "start-up de la table de cuisine" est l'une des entreprises en plein essor pendant la pandémie de coronavirus. Stitch & Story est une entreprise d'artisanat en ligne qui ne compte que 11 employés à plein temps. Elle vend du matériel et propose des tutoriels pour les personnes qui veulent apprendre à tricoter et à crocheter. Elle a connu une croissance énorme ces dernières semaines. La co-fondatrice Jennifer Lam a déclaré à la BBC qu'elle et son associée, Jen Hoang, ont lancé l'entreprise il y a sept ans dans le but d'inspirer une nouvelle génération de millénaires à apprendre le tricotage. "Quand nous avons commencé, l'artisanat était considéré comme vraiment démodé et les gens ne comprenaient tout simplement pas comment le faire", a-t-elle déclaré. A regarder sur BBC Afrique: Mais aujourd'hui, surtout avec le nombre de personnes enfermées, l'intérêt est monté en flèche. "Les ventes sont en forte hausse, massivement. Nous avons eu une augmentation de 800% rien qu'en mars par rapport à la même période l'année dernière", a-t-elle déclaré. "C'est juste quelque chose qui est parfait à faire maintenant. Tant de gens en ont marre de travailler sur des écrans et d'être tout le temps au téléphone. L'artisanat est considéré comme un moyen d'échapper à cette situation. "C'est tellement gratifiant de faire quelque chose à partir de rien. Krissy Cela, l'entrepreneuse de fitness, a lancé son application de guides d'entraînement et de nutrition sous forme de service d'abonnement en janvier 2019, dans le but de créer une "communauté mondiale de femmes partageant les mêmes idées" et souhaitant rester en forme. "Au début, les gens étaient très sceptiques car l'habitude traditionnelle est d'aller à la salle de gym et d'engager un entraîneur", dit-elle. "Cependant, cela peut coûter très cher". Maintenant, bien sûr, il n'est plus question d'aller à la salle de gym, et son application Tone & Sculpt atteint un nouveau niveau de popularité. "Nous avons constaté une augmentation de 88% des téléchargements en avril par rapport à l'année dernière", dit-elle. "Le chiffre d'affaires a littéralement triplé l'année dernière". Mme Cela affirme que ses programmes d'exercices à domicile "aident les gens à rester sur la bonne voie" à un moment où "beaucoup de gens ont du mal à rester mentalement positifs". La promotion de l'application se faisant en grande partie par le bouche à oreille et les médias sociaux, elle et son équipe de 17 employés sont ravis de l'intérêt croissant suscité par l'application. "Cela montre que vous n'avez pas besoin d'un équipement sophistiqué, ce qui peut être difficile", dit-elle. "Nous devons nous contenter de nos maisons et de ce que nous pouvons trouver autour de nous". Malgré la fermeture, les gens trouvent encore des moyens de rester conviviaux, et l'entreprise familiale de livraison de vin Laithwaite's Wine les y aide. L'entreprise affirme avoir constaté une forte augmentation des ventes de prosecco - 117 % en avril par rapport à l'année précédente - et a remarqué que les petites demi-bouteilles et les quarts de bouteille sont les plus populaires. "Les gens prennent un verre avec leurs amis sur Zoom et les petits formats sont un peu plus sociables", a déclaré Andrew Stead, porte-parole de l'entreprise, à la BBC. "Nous pensons que le rôle du vin est de maintenir les gens ensemble, et si les gens se rassemblent à distance, ils se rassemblent quand même". Plus généralement, Laithwaite's a vu le nombre de nouveaux clients augmenter de 300% d'une année sur l'autre en mars et avril. "Les gens évitent les supermarchés et nous continuons à livrer dans les deux ou trois jours", a déclaré M. Stead. "Nous constatons un niveau de ventes que nous associons normalement à Noël. Nos ventes sont actuellement environ le double de ce que nous attendons pour cette période de l'année". Il a ajouté que l'entreprise avait reçu des commentaires positifs de la part de ses clients, mais aussi de la part des viticulteurs qui la remerciaient de maintenir leurs activités. "Cela nous donne le sentiment de faire notre part pour aider tout le monde à rester. Pour ceux qui ne se soucient pas de rester intelligents et bien habillés ou d'acquérir de nouvelles compétences artisanales, le confinement dû au coronavirus offre la possibilité de s'affaler sur le canapé et de regarder la télévision. C'est là qu'interviennent les services de diffusion en continu des médias - et Netflix, par exemple, a vu le nombre de ses abonnés augmenter cette année. Près de 16 millions de personnes ont créé des comptes au cours des trois premiers mois de l'année, a indiqué la société. C'est presque le double du nombre de nouvelles inscriptions qu'elle a vu dans les derniers mois de 2019. Toutefois, la popularité et la rentabilité de l'entreprise dépendent de l'accès exclusif aux séries et aux films à succès que les gens veulent regarder. Et le coronavirus entrave sa capacité à proposer de nouveaux programmes, car les arrêts de production ont interrompu "presque tous" les tournages dans le monde. Cependant, les experts de l'industrie du divertissement ne considèrent pas cela comme un problème majeur pour le moment. "Netflix est et continuera d'être la société de médias la moins touchée par le Covid-19", a déclaré Eric Haggstrom, analyste eMarketer. "Son activité est presque parfaite pour une population qui se retrouve soudainement confinée chez elle. Les entreprises de mode ont subi une série de revers lors de la pandémie de coronavirus. Leurs chaînes d'approvisionnement mondiales ont été un atout en des temps plus heureux, leur permettant de s'approvisionner en vêtements à moindre coût et rapidement. Mais aujourd'hui, elles doivent faire face à des commandes provenant de l'autre bout du monde qui auront du mal à trouver des clients. Boohoo, pour sa part, a trouvé un moyen de s'adapter à la nouvelle normalité. Si les gens ne s'aventurent plus beaucoup devant leur porte, de quels types de vêtements ont-ils encore besoin ? "Les gens n'achètent pas vraiment des articles de sortie, mais ils achètent des vêtements de maison - des sweatshirts à capuche, des joggeurs, des bas de survêtements", a déclaré un porte-parole de Boohoo à la BBC. "Les ventes de hauts ont particulièrement augmenté, tout le monde voulant avoir l'air intelligent sur les appels de Zoom." En conséquence, l'entreprise a vu ses ventes augmenter d'année en année au mois d'avril, alors que ses concurrents ont signalé un effondrement de la demande. | Coronavirus : Cinq entreprises en plein essor malgré le confinement Pour de nombreuses entreprises, le coronavirus est le problème le plus difficile qu'elles aient jamais eu à affronter. Avec leurs clients enfermés, leurs magasins fermés, leur trésorerie tarie et leur personnel en congé, elles se demandent comment elles vont survivre. Mais au milieu de toutes ces menaces, certaines entreprises trouvent des moyens d'aller de l'avant. Petites et grandes, les entreprises suivantes profitent toutes des nouvelles opportunités commerciales. A lire aussi sur BBC Afrique: Une entreprise qui a commencé comme une "start-up de la table de cuisine" est l'une des entreprises en plein essor pendant la pandémie de coronavirus. Stitch & Story est une entreprise d'artisanat en ligne qui ne compte que 11 employés à plein temps. Elle vend du matériel et propose des tutoriels pour les personnes qui veulent apprendre à tricoter et à crocheter. Elle a connu une croissance énorme ces dernières semaines. La co-fondatrice Jennifer Lam a déclaré à la BBC qu'elle et son associée, Jen Hoang, ont lancé l'entreprise il y a sept ans dans le but d'inspirer une nouvelle génération de millénaires à apprendre le tricotage. "Quand nous avons commencé, l'artisanat était considéré comme vraiment démodé et les gens ne comprenaient tout simplement pas comment le faire", a-t-elle déclaré. A regarder sur BBC Afrique: Mais aujourd'hui, surtout avec le nombre de personnes enfermées, l'intérêt est monté en flèche. "Les ventes sont en forte hausse, massivement. Nous avons eu une augmentation de 800% rien qu'en mars par rapport à la même période l'année dernière", a-t-elle déclaré. "C'est juste quelque chose qui est parfait à faire maintenant. Tant de gens en ont marre de travailler sur des écrans et d'être tout le temps au téléphone. L'artisanat est considéré comme un moyen d'échapper à cette situation. "C'est tellement gratifiant de faire quelque chose à partir de rien. Krissy Cela, l'entrepreneuse de fitness, a lancé son application de guides d'entraînement et de nutrition sous forme de service d'abonnement en janvier 2019, dans le but de créer une "communauté mondiale de femmes partageant les mêmes idées" et souhaitant rester en forme. "Au début, les gens étaient très sceptiques car l'habitude traditionnelle est d'aller à la salle de gym et d'engager un entraîneur", dit-elle. "Cependant, cela peut coûter très cher". Maintenant, bien sûr, il n'est plus question d'aller à la salle de gym, et son application Tone & Sculpt atteint un nouveau niveau de popularité. "Nous avons constaté une augmentation de 88% des téléchargements en avril par rapport à l'année dernière", dit-elle. "Le chiffre d'affaires a littéralement triplé l'année dernière". Mme Cela affirme que ses programmes d'exercices à domicile "aident les gens à rester sur la bonne voie" à un moment où "beaucoup de gens ont du mal à rester mentalement positifs". La promotion de l'application se faisant en grande partie par le bouche à oreille et les médias sociaux, elle et son équipe de 17 employés sont ravis de l'intérêt croissant suscité par l'application. "Cela montre que vous n'avez pas besoin d'un équipement sophistiqué, ce qui peut être difficile", dit-elle. "Nous devons nous contenter de nos maisons et de ce que nous pouvons trouver autour de nous". Malgré la fermeture, les gens trouvent encore des moyens de rester conviviaux, et l'entreprise familiale de livraison de vin Laithwaite's Wine les y aide. L'entreprise affirme avoir constaté une forte augmentation des ventes de prosecco - 117 % en avril par rapport à l'année précédente - et a remarqué que les petites demi-bouteilles et les quarts de bouteille sont les plus populaires. "Les gens prennent un verre avec leurs amis sur Zoom et les petits formats sont un peu plus sociables", a déclaré Andrew Stead, porte-parole de l'entreprise, à la BBC. "Nous pensons que le rôle du vin est de maintenir les gens ensemble, et si les gens se rassemblent à distance, ils se rassemblent quand même". Plus généralement, Laithwaite's a vu le nombre de nouveaux clients augmenter de 300% d'une année sur l'autre en mars et avril. "Les gens évitent les supermarchés et nous continuons à livrer dans les deux ou trois jours", a déclaré M. Stead. "Nous constatons un niveau de ventes que nous associons normalement à Noël. Nos ventes sont actuellement environ le double de ce que nous attendons pour cette période de l'année". Il a ajouté que l'entreprise avait reçu des commentaires positifs de la part de ses clients, mais aussi de la part des viticulteurs qui la remerciaient de maintenir leurs activités. "Cela nous donne le sentiment de faire notre part pour aider tout le monde à rester. Pour ceux qui ne se soucient pas de rester intelligents et bien habillés ou d'acquérir de nouvelles compétences artisanales, le confinement dû au coronavirus offre la possibilité de s'affaler sur le canapé et de regarder la télévision. C'est là qu'interviennent les services de diffusion en continu des médias - et Netflix, par exemple, a vu le nombre de ses abonnés augmenter cette année. Près de 16 millions de personnes ont créé des comptes au cours des trois premiers mois de l'année, a indiqué la société. C'est presque le double du nombre de nouvelles inscriptions qu'elle a vu dans les derniers mois de 2019. Toutefois, la popularité et la rentabilité de l'entreprise dépendent de l'accès exclusif aux séries et aux films à succès que les gens veulent regarder. Et le coronavirus entrave sa capacité à proposer de nouveaux programmes, car les arrêts de production ont interrompu "presque tous" les tournages dans le monde. Cependant, les experts de l'industrie du divertissement ne considèrent pas cela comme un problème majeur pour le moment. "Netflix est et continuera d'être la société de médias la moins touchée par le Covid-19", a déclaré Eric Haggstrom, analyste eMarketer. "Son activité est presque parfaite pour une population qui se retrouve soudainement confinée chez elle. Les entreprises de mode ont subi une série de revers lors de la pandémie de coronavirus. Leurs chaînes d'approvisionnement mondiales ont été un atout en des temps plus heureux, leur permettant de s'approvisionner en vêtements à moindre coût et rapidement. Mais aujourd'hui, elles doivent faire face à des commandes provenant de l'autre bout du monde qui auront du mal à trouver des clients. Boohoo, pour sa part, a trouvé un moyen de s'adapter à la nouvelle normalité. Si les gens ne s'aventurent plus beaucoup devant leur porte, de quels types de vêtements ont-ils encore besoin ? "Les gens n'achètent pas vraiment des articles de sortie, mais ils achètent des vêtements de maison - des sweatshirts à capuche, des joggeurs, des bas de survêtements", a déclaré un porte-parole de Boohoo à la BBC. "Les ventes de hauts ont particulièrement augmenté, tout le monde voulant avoir l'air intelligent sur les appels de Zoom." En conséquence, l'entreprise a vu ses ventes augmenter d'année en année au mois d'avril, alors que ses concurrents ont signalé un effondrement de la demande. | https://www.bbc.com/afrique/monde-52431826 |
5sports
| Rudi Garcia, nouvel entraîneur de Lyon | L'Olympique Lyonnais a un nouvel entraîneur. Rudi Garcia remplace le brésilien Sylvinho sur le banc de l'OL. Le club lyonnais a officialisé cette information ce lundi. L'ancien coach de Marseille était en compétition avec Laurent Blanc pour reprendre les commandes de l'OL. Sur le site du club, Juninho, le directeur sportif, affirme avoir "choisi Rudi Garcia, car c'est un combattant qui a comme nous l'ambition de gagner des titres et de réussir sur la scène européenne. C'est un entraîneur expérimenté qui a déjà remporté des trophées. "Lors de mes différents entretiens, j'ai eu une véritable connexion football avec lui. Nous parlons le même langage en termes de tactique et de jeu. Il prône un football technique et offensif dans la tradition du jeu lyonnais et cela va répondre aux attentes de nos supporters. Partout où il est passé, il a eu des performances très au-dessus de la moyenne et il a toujours su tirer le maximum des effectifs qu'il avait à sa disposition", a indiqué Juninho. Lire aussi: Football : Kameni rejoint Fenerbahçe L'Angleterre convoque Tammy Abraham Rudi Garcia, 55 ans, reste sur une expérience mitigée avec l'Olympique de Marseille. Arrivé en 2016 après trois années en Italie avec l'AS Roma, sa première saison a été marquée par une 5e place de Ligue 1. Sa deuxième année a vu l'OM atteindre la finale de la Ligue Europa, perdue contre l'Atlético de Madrid, et échouer à un point de la 3e place synonyme de retour | Rudi Garcia, nouvel entraîneur de Lyon L'Olympique Lyonnais a un nouvel entraîneur. Rudi Garcia remplace le brésilien Sylvinho sur le banc de l'OL. Le club lyonnais a officialisé cette information ce lundi. L'ancien coach de Marseille était en compétition avec Laurent Blanc pour reprendre les commandes de l'OL. Sur le site du club, Juninho, le directeur sportif, affirme avoir "choisi Rudi Garcia, car c'est un combattant qui a comme nous l'ambition de gagner des titres et de réussir sur la scène européenne. C'est un entraîneur expérimenté qui a déjà remporté des trophées. "Lors de mes différents entretiens, j'ai eu une véritable connexion football avec lui. Nous parlons le même langage en termes de tactique et de jeu. Il prône un football technique et offensif dans la tradition du jeu lyonnais et cela va répondre aux attentes de nos supporters. Partout où il est passé, il a eu des performances très au-dessus de la moyenne et il a toujours su tirer le maximum des effectifs qu'il avait à sa disposition", a indiqué Juninho. Lire aussi: Football : Kameni rejoint Fenerbahçe L'Angleterre convoque Tammy Abraham Rudi Garcia, 55 ans, reste sur une expérience mitigée avec l'Olympique de Marseille. Arrivé en 2016 après trois années en Italie avec l'AS Roma, sa première saison a été marquée par une 5e place de Ligue 1. Sa deuxième année a vu l'OM atteindre la finale de la Ligue Europa, perdue contre l'Atlético de Madrid, et échouer à un point de la 3e place synonyme de retour | https://www.bbc.com/afrique/region-50041106 |
3politics
| Pourquoi certains retraités au Japon veulent-ils aller en prison ? | Le Japon est confronté à une vague de crimes perpétrés par des personnes âgées. La proportion de crimes commis par des personnes de plus de 65 ans n'a cessé d'augmenter au cours des 20 dernières années. Ed Butler, de la BBC, a enquêté sur les raisons de cette situation. Nous sommes à Hiroshima, dans une maison de transition pour les délinquants qui sont sur le point de sortir de prison et donc de se réinsérer dans la communauté. Là, Toshio Takata, 69 ans, explique qu'il a enfreint la loi parce qu'il était pauvre. Il voulait un endroit où vivre gratuitement, même s'il était derrière les barreaux. A ne pas manquer sur BBC Afrique : "J'ai atteint l'âge de la retraite et je n'ai plus d'argent. J'ai donc pensé que je pourrais peut-être vivre en prison gratuitement", dit Takata. J'ai pris un vélo, je l'ai emmené au poste de police et j'ai dit à l'homme qui s'y trouvait : "Regardez, j'ai volé ça", poursuit-il. Le plan a fonctionné. C'était le premier crime de Takata, et il l'a commis à l'âge de 62 ans. Les tribunaux japonais traitent le vol à l'étalage avec sérieux, c'est pourquoi il a été condamné à un an de prison. Petit, mince et avec une tendance à rire, Takata ne ressemble pas du tout à un criminel ordinaire, encore moins à quelqu'un capable de menacer un groupe de femmes avec un couteau. Mais après avoir été libéré de sa première peine, c'est exactement ce qu'il a fait. "Je suis allé dans un parc et je les ai menacés. Je n'avais pas l'intention de leur faire du mal. Je leur ai juste montré le couteau en espérant que l'une d'entre elles appellerait la police. Et c'est ce qui s'est passé", explique Takata. Au total, Takata a passé la moitié des huit dernières années en prison. Je lui demande s'il aime être en prison. Il me fait voir qu'il a un revenu supplémentaire : il continue à recevoir sa pension même s'il est à l'intérieur. "Ce n'est pas que j'aime ça, mais je peux être là gratuitement", dit-il. "Et quand je sors, j'ai un peu d'argent de côté. Ce n'est donc pas si mal. Takata est un exemple d'une tendance frappante de la criminalité japonaise. Dans une société remarquablement respectueuse des lois, une proportion croissante de crimes est commise par des personnes de plus de 65 ans. En 1997, ce groupe d'âge représentait environ une condamnation sur 20, mais 20 ans plus tard, ce chiffre est passé à plus d'une condamnation sur cinq, un taux qui dépasse de loin la croissance des plus de 65 ans en proportion de la population (bien qu'ils représentent maintenant plus d'un quart du total). Comme Takata, beaucoup de ces délinquants âgés sont des récidivistes. Sur les 2 500 personnes de plus de 65 ans condamnées en 2016, plus d'un tiers avaient plus de cinq condamnations antérieures. Un autre exemple est celui de Keiko (pas son vrai nom). Soixante-dix ans, petite et belle, elle me dit aussi que la pauvreté a été sa perte. "Je n'arrivais pas à m'entendre avec mon mari. Je n'avais nulle part où vivre et nulle part où loger. Le vol est donc devenu ma seule option", explique-t-elle. "Même les femmes de 80 ans qui ne peuvent même pas marcher commettent des crimes. C'est parce qu'ils n'ont pas de nourriture et pas d'argent", raconte-t-elle. Nous avons parlé à Keiko il y a quelques mois au foyer d'un ancien détenu. On nous a dit qu'elle a depuis été arrêtée à nouveau et qu'elle purge actuellement une peine de prison pour vol à l'étalage. Le vol, principalement dans les magasins, est de loin le crime le plus commis par les personnes âgées. Ils volent principalement des produits alimentaires d'une valeur inférieure à 13 473 FCFA (3 000 yens, soit environ 25 dollars américains) dans les magasins qu'ils fréquentent régulièrement. Michael Newman, un démographe né en Australie et travaillant pour le Custom Products Research Group, basé à Tokyo, affirme qu'il est très difficile de vivre avec la pension de base "dérisoire" du Japon. Dans un rapport publié en 2016, Newman a calculé que sur les seuls coûts du loyer, de la nourriture et des soins médicaux, les bénéficiaires de pension se retrouvent endettés s'ils n'ont pas d'autres revenus. Et ce, avant de payer le chauffage ou les vêtements. Autrefois, il était courant que les enfants s'occupent de leurs parents, mais dans les provinces, le manque de perspectives économiques a conduit de nombreux jeunes à déménager, laissant les parents se débrouiller seuls. "Les retraités ne veulent pas être un fardeau pour leurs enfants. S'ils ne peuvent pas survivre avec leur pension, ils pensent que la seule façon de ne pas être un fardeau est de se faire jeter en prison", explique M. Newman. La récidive est une façon de "retourner en prison", où il y a trois repas par jour et pas de factures, dit-il. Newman note que le suicide est également de plus en plus fréquent chez les personnes âgées. C'est une autre façon de remplir ce que certains considèrent comme "leur devoir de retraite". Le directeur de With Hiroshima, le centre de transition où j'ai rencontré Toshio Takata, pense également que les changements dans les familles japonaises ont contribué à la vague de criminalité chez les personnes âgées, mais il insiste sur les conséquences psychologiques de ces changements, et non sur les conséquences financières. "La relation entre les gens a changé. Les gens sont plus isolés. Ils ne peuvent pas trouver leur place dans cette société. Ils ne supportent pas la solitude", dit Kanichi Yamada, 85 ans, qui a été tiré des décombres de sa maison après le largage de la bombe atomique sur Hiroshima quand il était enfant. "Parmi les personnes âgées qui commettent des crimes, beaucoup ont vécu un tournant au milieu de leur vie. Il y a un déclencheur. Ils perdent un conjoint, ou un enfant, et ils ne peuvent pas faire face à cette situation.... En général, les gens ne commettent pas de crimes si quelqu'un s'occupe d'eux et les aide", ajoute M. Yamada. L'explication de Takata pour se tourner vers la criminalité en raison de la pauvreté n'est qu'une "excuse", suggère Yamada. La solitude est au cœur de leur problème. Et un facteur qui peut conduire à la récidive, spécule-t-il, est le fait de savoir qu'en prison ils ont de la compagnie. Il est vrai que Takata est seul au monde. Ses parents sont morts, et il a perdu le contact avec ses deux frères aînés, qui ne répondent pas à ses appels téléphoniques. Il a également perdu le contact avec ses deux ex-femmes et ses trois enfants. Je lui demande s'il pense que les choses seraient différentes s'il avait une femme et une famille. Il dit oui. "S'ils avaient été là pour me soutenir, je n'aurais pas fait cela", dit-il. Michael Newman explique que le gouvernement japonais a augmenté la capacité des prisons et a recruté plus de femmes comme gardiennes de prison (le nombre de délinquantes âgées augmente particulièrement rapidement, bien qu'à partir d'un faible taux). Il ajoute également que le coût des traitements médicaux pour les personnes en prison augmente. À tout cela, il faut ajouter d'autres changements, comme je le constate moi-même dans une prison de Fuchu, dans la banlieue de Tokyo, où près d'un tiers des détenus ont plus de 60 ans. Dans les prisons japonaises, il y a beaucoup de défilés militaires, accompagnés de cris. Mais ici, ces exercices sont de plus en plus difficiles à réaliser. Je vois deux détenus aux cheveux gris à l'arrière d'un peloton qui ont du mal à suivre. L'un d'eux est en béquilles. "Nous avons dû moderniser les installations", explique Masatsugu Yazawa, le responsable de l'éducation de la prison. "Nous avons mis en place des rampes et des toilettes spéciales. Il existe des cours pour les délinquants âgés. Il m'emmène voir un de ces cours, qui commence par une version karaoké d'une chanson populaire, The Reason I was Born, sur le sens de la vie. Ils encouragent les détenus à chanter avec eux. Certains semblent assez émus. "Nous chantons pour leur montrer que la vraie vie est en dehors de la prison, que le bonheur est là", dit Yazawa. "Mais beaucoup pensent encore que la vie en prison est meilleure, et ils reviennent." Michael Newman affirme qu'il serait bien mieux, et bien moins cher, de s'occuper des personnes âgées sans les coûts des procédures judiciaires et de l'incarcération. "En fait, dans notre entreprise, nous avons payé un modèle pour la construction d'un complexe pour les retraités, où ils donneraient la moitié de leur pension mais recevraient en échange nourriture, logement et soins médicaux. Ils pouvaient chanter au karaoké ou jouer au "gate-ball" (un jeu japonais) avec les autres résidents et jouissaient d'une relative liberté. Cela coûterait beaucoup moins cher que ce que le gouvernement dépense actuellement", déclare M. Newman. Mais il suggère également que la tendance des tribunaux japonais à imposer des peines de prison pour vol à l'étalage "est un peu étrange, en termes de peine qui correspond vraiment au crime. "Le vol d'un sandwich de moins de 1000 FCFA (200 yens, soit moins de 2 dollars US) pourrait entraîner une facture de plus de 400 millions FCFA (8,4 millions de yens, soit plus de 750 000 dollars US) pour une peine de deux ans", écrit-il dans son rapport de 2016. Cela peut sembler un exemple hypothétique, mais j'ai rencontré en prison un homme âgé qui a vécu une expérience presque identique. Il avait été condamné à deux ans de prison pour son deuxième délit : le vol d'un bocal de poivrons d'une valeur de 3 dollars. Morio Mochizuki, qui gère la sécurité de quelque 3 000 points de vente au Japon, affirme que les tribunaux sont de plus en plus sévères à l'égard des voleurs à l'étalage. Même s'ils ne volent qu'un morceau de pain", explique Masayuki Sho, du service pénitentiaire japonais, "il a été décidé au tribunal qu'il était approprié qu'ils aillent en prison. Nous devons donc leur apprendre la voie : comment vivre en société sans commettre de crimes. Je ne sais pas si l'administration pénitentiaire a donné cette leçon à Toshio Takata, mais quand je lui demande s'il prépare déjà son prochain crime, il m'assure que non. "Non, ça suffit", dit Takata. "Je ne veux pas recommencer. J'aurai bientôt 70 ans, je serai vieux et faible la prochaine fois. Je ne le ferai plus", conclut-il. | Pourquoi certains retraités au Japon veulent-ils aller en prison ? Le Japon est confronté à une vague de crimes perpétrés par des personnes âgées. La proportion de crimes commis par des personnes de plus de 65 ans n'a cessé d'augmenter au cours des 20 dernières années. Ed Butler, de la BBC, a enquêté sur les raisons de cette situation. Nous sommes à Hiroshima, dans une maison de transition pour les délinquants qui sont sur le point de sortir de prison et donc de se réinsérer dans la communauté. Là, Toshio Takata, 69 ans, explique qu'il a enfreint la loi parce qu'il était pauvre. Il voulait un endroit où vivre gratuitement, même s'il était derrière les barreaux. A ne pas manquer sur BBC Afrique : "J'ai atteint l'âge de la retraite et je n'ai plus d'argent. J'ai donc pensé que je pourrais peut-être vivre en prison gratuitement", dit Takata. J'ai pris un vélo, je l'ai emmené au poste de police et j'ai dit à l'homme qui s'y trouvait : "Regardez, j'ai volé ça", poursuit-il. Le plan a fonctionné. C'était le premier crime de Takata, et il l'a commis à l'âge de 62 ans. Les tribunaux japonais traitent le vol à l'étalage avec sérieux, c'est pourquoi il a été condamné à un an de prison. Petit, mince et avec une tendance à rire, Takata ne ressemble pas du tout à un criminel ordinaire, encore moins à quelqu'un capable de menacer un groupe de femmes avec un couteau. Mais après avoir été libéré de sa première peine, c'est exactement ce qu'il a fait. "Je suis allé dans un parc et je les ai menacés. Je n'avais pas l'intention de leur faire du mal. Je leur ai juste montré le couteau en espérant que l'une d'entre elles appellerait la police. Et c'est ce qui s'est passé", explique Takata. Au total, Takata a passé la moitié des huit dernières années en prison. Je lui demande s'il aime être en prison. Il me fait voir qu'il a un revenu supplémentaire : il continue à recevoir sa pension même s'il est à l'intérieur. "Ce n'est pas que j'aime ça, mais je peux être là gratuitement", dit-il. "Et quand je sors, j'ai un peu d'argent de côté. Ce n'est donc pas si mal. Takata est un exemple d'une tendance frappante de la criminalité japonaise. Dans une société remarquablement respectueuse des lois, une proportion croissante de crimes est commise par des personnes de plus de 65 ans. En 1997, ce groupe d'âge représentait environ une condamnation sur 20, mais 20 ans plus tard, ce chiffre est passé à plus d'une condamnation sur cinq, un taux qui dépasse de loin la croissance des plus de 65 ans en proportion de la population (bien qu'ils représentent maintenant plus d'un quart du total). Comme Takata, beaucoup de ces délinquants âgés sont des récidivistes. Sur les 2 500 personnes de plus de 65 ans condamnées en 2016, plus d'un tiers avaient plus de cinq condamnations antérieures. Un autre exemple est celui de Keiko (pas son vrai nom). Soixante-dix ans, petite et belle, elle me dit aussi que la pauvreté a été sa perte. "Je n'arrivais pas à m'entendre avec mon mari. Je n'avais nulle part où vivre et nulle part où loger. Le vol est donc devenu ma seule option", explique-t-elle. "Même les femmes de 80 ans qui ne peuvent même pas marcher commettent des crimes. C'est parce qu'ils n'ont pas de nourriture et pas d'argent", raconte-t-elle. Nous avons parlé à Keiko il y a quelques mois au foyer d'un ancien détenu. On nous a dit qu'elle a depuis été arrêtée à nouveau et qu'elle purge actuellement une peine de prison pour vol à l'étalage. Le vol, principalement dans les magasins, est de loin le crime le plus commis par les personnes âgées. Ils volent principalement des produits alimentaires d'une valeur inférieure à 13 473 FCFA (3 000 yens, soit environ 25 dollars américains) dans les magasins qu'ils fréquentent régulièrement. Michael Newman, un démographe né en Australie et travaillant pour le Custom Products Research Group, basé à Tokyo, affirme qu'il est très difficile de vivre avec la pension de base "dérisoire" du Japon. Dans un rapport publié en 2016, Newman a calculé que sur les seuls coûts du loyer, de la nourriture et des soins médicaux, les bénéficiaires de pension se retrouvent endettés s'ils n'ont pas d'autres revenus. Et ce, avant de payer le chauffage ou les vêtements. Autrefois, il était courant que les enfants s'occupent de leurs parents, mais dans les provinces, le manque de perspectives économiques a conduit de nombreux jeunes à déménager, laissant les parents se débrouiller seuls. "Les retraités ne veulent pas être un fardeau pour leurs enfants. S'ils ne peuvent pas survivre avec leur pension, ils pensent que la seule façon de ne pas être un fardeau est de se faire jeter en prison", explique M. Newman. La récidive est une façon de "retourner en prison", où il y a trois repas par jour et pas de factures, dit-il. Newman note que le suicide est également de plus en plus fréquent chez les personnes âgées. C'est une autre façon de remplir ce que certains considèrent comme "leur devoir de retraite". Le directeur de With Hiroshima, le centre de transition où j'ai rencontré Toshio Takata, pense également que les changements dans les familles japonaises ont contribué à la vague de criminalité chez les personnes âgées, mais il insiste sur les conséquences psychologiques de ces changements, et non sur les conséquences financières. "La relation entre les gens a changé. Les gens sont plus isolés. Ils ne peuvent pas trouver leur place dans cette société. Ils ne supportent pas la solitude", dit Kanichi Yamada, 85 ans, qui a été tiré des décombres de sa maison après le largage de la bombe atomique sur Hiroshima quand il était enfant. "Parmi les personnes âgées qui commettent des crimes, beaucoup ont vécu un tournant au milieu de leur vie. Il y a un déclencheur. Ils perdent un conjoint, ou un enfant, et ils ne peuvent pas faire face à cette situation.... En général, les gens ne commettent pas de crimes si quelqu'un s'occupe d'eux et les aide", ajoute M. Yamada. L'explication de Takata pour se tourner vers la criminalité en raison de la pauvreté n'est qu'une "excuse", suggère Yamada. La solitude est au cœur de leur problème. Et un facteur qui peut conduire à la récidive, spécule-t-il, est le fait de savoir qu'en prison ils ont de la compagnie. Il est vrai que Takata est seul au monde. Ses parents sont morts, et il a perdu le contact avec ses deux frères aînés, qui ne répondent pas à ses appels téléphoniques. Il a également perdu le contact avec ses deux ex-femmes et ses trois enfants. Je lui demande s'il pense que les choses seraient différentes s'il avait une femme et une famille. Il dit oui. "S'ils avaient été là pour me soutenir, je n'aurais pas fait cela", dit-il. Michael Newman explique que le gouvernement japonais a augmenté la capacité des prisons et a recruté plus de femmes comme gardiennes de prison (le nombre de délinquantes âgées augmente particulièrement rapidement, bien qu'à partir d'un faible taux). Il ajoute également que le coût des traitements médicaux pour les personnes en prison augmente. À tout cela, il faut ajouter d'autres changements, comme je le constate moi-même dans une prison de Fuchu, dans la banlieue de Tokyo, où près d'un tiers des détenus ont plus de 60 ans. Dans les prisons japonaises, il y a beaucoup de défilés militaires, accompagnés de cris. Mais ici, ces exercices sont de plus en plus difficiles à réaliser. Je vois deux détenus aux cheveux gris à l'arrière d'un peloton qui ont du mal à suivre. L'un d'eux est en béquilles. "Nous avons dû moderniser les installations", explique Masatsugu Yazawa, le responsable de l'éducation de la prison. "Nous avons mis en place des rampes et des toilettes spéciales. Il existe des cours pour les délinquants âgés. Il m'emmène voir un de ces cours, qui commence par une version karaoké d'une chanson populaire, The Reason I was Born, sur le sens de la vie. Ils encouragent les détenus à chanter avec eux. Certains semblent assez émus. "Nous chantons pour leur montrer que la vraie vie est en dehors de la prison, que le bonheur est là", dit Yazawa. "Mais beaucoup pensent encore que la vie en prison est meilleure, et ils reviennent." Michael Newman affirme qu'il serait bien mieux, et bien moins cher, de s'occuper des personnes âgées sans les coûts des procédures judiciaires et de l'incarcération. "En fait, dans notre entreprise, nous avons payé un modèle pour la construction d'un complexe pour les retraités, où ils donneraient la moitié de leur pension mais recevraient en échange nourriture, logement et soins médicaux. Ils pouvaient chanter au karaoké ou jouer au "gate-ball" (un jeu japonais) avec les autres résidents et jouissaient d'une relative liberté. Cela coûterait beaucoup moins cher que ce que le gouvernement dépense actuellement", déclare M. Newman. Mais il suggère également que la tendance des tribunaux japonais à imposer des peines de prison pour vol à l'étalage "est un peu étrange, en termes de peine qui correspond vraiment au crime. "Le vol d'un sandwich de moins de 1000 FCFA (200 yens, soit moins de 2 dollars US) pourrait entraîner une facture de plus de 400 millions FCFA (8,4 millions de yens, soit plus de 750 000 dollars US) pour une peine de deux ans", écrit-il dans son rapport de 2016. Cela peut sembler un exemple hypothétique, mais j'ai rencontré en prison un homme âgé qui a vécu une expérience presque identique. Il avait été condamné à deux ans de prison pour son deuxième délit : le vol d'un bocal de poivrons d'une valeur de 3 dollars. Morio Mochizuki, qui gère la sécurité de quelque 3 000 points de vente au Japon, affirme que les tribunaux sont de plus en plus sévères à l'égard des voleurs à l'étalage. Même s'ils ne volent qu'un morceau de pain", explique Masayuki Sho, du service pénitentiaire japonais, "il a été décidé au tribunal qu'il était approprié qu'ils aillent en prison. Nous devons donc leur apprendre la voie : comment vivre en société sans commettre de crimes. Je ne sais pas si l'administration pénitentiaire a donné cette leçon à Toshio Takata, mais quand je lui demande s'il prépare déjà son prochain crime, il m'assure que non. "Non, ça suffit", dit Takata. "Je ne veux pas recommencer. J'aurai bientôt 70 ans, je serai vieux et faible la prochaine fois. Je ne le ferai plus", conclut-il. | https://www.bbc.com/afrique/monde-55779833 |
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| Coronavirus : la Banque mondiale met en garde contre la récession en Afrique subsaharienne | La Banque mondiale prévoit que l'Afrique subsaharienne entrera en récession pour la première fois depuis un quart de siècle, car la pandémie de Covid-19 perturbe les économies. Selon l'institution financière mondiale, l'économie de la région pourrait se contracter de 2,1 % pour atteindre -5,1 % cette année. L'épidémie s'est propagée à 52 pays du continent qui, au total, ont signalé 10 250 cas confirmés et 492 décès. La Banque mondiale et le Fonds monétaire international appellent les créanciers à un "gel de la dette" afin de libérer de l'argent pour sauver des vies et protéger les moyens de subsistance. L'Afrique a été l'une des dernières à être touchée par la crise du Covid-19, et la réponse de la plupart des pays a été rapide et ferme, matérialisé notamment par la fermeture des frontières, confinement et mise en quarantaine des voyageurs. Le résultat immédiat a été une perturbation majeure du commerce. Selon la Banque mondiale, la réduction de l'accès aux intrants agricoles, la perturbation des chaînes d'approvisionnement et la perte des moyens de subsistance pourraient entraîner une pénurie alimentaire. Les plus grandes économies africaines sont les plus touchées : le Nigeria et l'Angola par l'effondrement des prix du pétrole, et l'Afrique du Sud par la baisse des revenus miniers. Les exportations agricoles de l'Éthiopie et du Kenya ont pratiquement cessé. Et les apports financiers étrangers provenant du tourisme, des transferts de fonds et des investissements directs ont cessé. Les crises existantes, telles que l'invasion de criquets pèlerins en Afrique orientale et centrale, les conflits et la sécheresse en Afrique australe, aggravent le problème. La Banque mondiale propose un gel des paiements de la dette, ce qui permettrait de libérer plus de 35 milliards de dollars utilisés chaque année pour assurer le service des prêts, ainsi que d'économiser 44 milliards de dollars en exonérations de paiement d'intérêts. Elle exhorte également le continent à envisager des transferts d'argent liquide, la distribution de nourriture et des exemptions de frais sur les services de base pour soutenir les plus pauvres. | Coronavirus : la Banque mondiale met en garde contre la récession en Afrique subsaharienne La Banque mondiale prévoit que l'Afrique subsaharienne entrera en récession pour la première fois depuis un quart de siècle, car la pandémie de Covid-19 perturbe les économies. Selon l'institution financière mondiale, l'économie de la région pourrait se contracter de 2,1 % pour atteindre -5,1 % cette année. L'épidémie s'est propagée à 52 pays du continent qui, au total, ont signalé 10 250 cas confirmés et 492 décès. La Banque mondiale et le Fonds monétaire international appellent les créanciers à un "gel de la dette" afin de libérer de l'argent pour sauver des vies et protéger les moyens de subsistance. L'Afrique a été l'une des dernières à être touchée par la crise du Covid-19, et la réponse de la plupart des pays a été rapide et ferme, matérialisé notamment par la fermeture des frontières, confinement et mise en quarantaine des voyageurs. Le résultat immédiat a été une perturbation majeure du commerce. Selon la Banque mondiale, la réduction de l'accès aux intrants agricoles, la perturbation des chaînes d'approvisionnement et la perte des moyens de subsistance pourraient entraîner une pénurie alimentaire. Les plus grandes économies africaines sont les plus touchées : le Nigeria et l'Angola par l'effondrement des prix du pétrole, et l'Afrique du Sud par la baisse des revenus miniers. Les exportations agricoles de l'Éthiopie et du Kenya ont pratiquement cessé. Et les apports financiers étrangers provenant du tourisme, des transferts de fonds et des investissements directs ont cessé. Les crises existantes, telles que l'invasion de criquets pèlerins en Afrique orientale et centrale, les conflits et la sécheresse en Afrique australe, aggravent le problème. La Banque mondiale propose un gel des paiements de la dette, ce qui permettrait de libérer plus de 35 milliards de dollars utilisés chaque année pour assurer le service des prêts, ainsi que d'économiser 44 milliards de dollars en exonérations de paiement d'intérêts. Elle exhorte également le continent à envisager des transferts d'argent liquide, la distribution de nourriture et des exemptions de frais sur les services de base pour soutenir les plus pauvres. | https://www.bbc.com/afrique/region-52228673 |
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| Ginette Symenouh sublime n'importe quels lieux grâce aux plantes. | Petite, elle aimait jardiner avec son père et ses frères. Aujourd’hui, Ginette Symenouh a fait de sa passion pour les plantes un métier. Des maisons de luxe aux logements sociaux, la paysagiste arrive à sublimer n'importe quels lieux grâce aux plantes. Elle nous dévoile les secrets de sa réussite. Reportage de Emeline Nsingi Nkosi | Ginette Symenouh sublime n'importe quels lieux grâce aux plantes. Petite, elle aimait jardiner avec son père et ses frères. Aujourd’hui, Ginette Symenouh a fait de sa passion pour les plantes un métier. Des maisons de luxe aux logements sociaux, la paysagiste arrive à sublimer n'importe quels lieux grâce aux plantes. Elle nous dévoile les secrets de sa réussite. Reportage de Emeline Nsingi Nkosi | https://www.bbc.com/afrique/49584010 |
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| Tout savoir sur les mutilations génitales féminines | Une fille et une femme sur 20 ont subi une forme quelconque de mutilation génitale féminine. C'est quoi les MGF, où se déroulent-t-elles, quels sont leurs impacts? Les MGF persistent faute de moyens financiers L'excision en hausse en Ouganda "Pourquoi je me suis fait exciser" | Tout savoir sur les mutilations génitales féminines Une fille et une femme sur 20 ont subi une forme quelconque de mutilation génitale féminine. C'est quoi les MGF, où se déroulent-t-elles, quels sont leurs impacts? Les MGF persistent faute de moyens financiers L'excision en hausse en Ouganda "Pourquoi je me suis fait exciser" | https://www.bbc.com/afrique/region-49829736 |
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| Energie propre : le Rwanda passe à l'électrique avec des motos fabriquées localement | Depuis 12 ans, Didier Ndabahariye transporte des passagers dans les rues de Kigali. Il fait partie des milliers de chauffeurs de motos-taxis, connus localement sous le nom de motos. Récemment, il a remplacé son moyen de transport habituel pour se déplacer dans la capitale du Rwanda par l'une des premières motos électriques du continent africain. A surtout lire sur BBC Afrique : "Les premiers jours, les choses n'allaient pas très bien car je n'étais pas habitué à conduire des motos électriques et la moto s'arrêtait parfois. "Mais j'ai continué à travailler et j'ai vite appris beaucoup de choses sur le fonctionnement de la moto et sur la façon de la conduire. J'ai alors commencé à économiser davantage d'argent", explique Didier. Il est l'un des 60 conducteurs conduisant une moto électrique de la société rwandaise Ampersand. "Maintenant, j'aime les motos - une moto électrique peut durer longtemps sans problème, contrairement à un moteur à essence - et elle va bien, elle est très douce à conduire." La start-up Ampersand est à l'origine de ce changement et espère qu'au cours des cinq prochaines années, presque toutes les motos du Rwanda seront électriques. C'est un rêve ambitieux - il y a environ 25 000 motos-taxis en activité à Kigali, dont certaines roulent jusqu'à 10 heures par jour, et couvrent souvent des centaines de kilomètres quotidiennement. "Les motos représentent plus de la moitié des véhicules dans cette partie du monde", explique Josh Whale, directeur général d'Ampersand. "Leurs moteurs simples ne sont pas équipés des coûteuses technologies de réduction des émissions que l'on trouve sur les voitures modernes ou sur les motos des pays du Nord. En attendant, elles roulent plus de 100 km par jour, ce qui représente beaucoup de pollution, beaucoup de dioxyde de carbone. Plus sur le Rwanda : "Au Rwanda, en un an, les conducteurs dépensent en essence plus que le coût d'une nouvelle moto. Nous avons montré que nous pouvions leur offrir une alternative dans le même style que leur moto actuelle, [qui] coûte moins cher à l'achat, moins cher à alimenter et moins cher à entretenir." Ampersand affirme que les économies réalisées sur le carburant et l'entretien peuvent doubler le revenu d'un conducteur. On estime à cinq millions le nombre de motos circulant sur les routes d'Afrique de l'Est. Si Ampersand et ses concurrents parviennent à conquérir une part importante du marché, les émissions de CO2 pourraient être considérablement réduites. Ampersand est plus qu'une simple plateforme technologique. Elle assemble les motos, les batteries et a mis en place des stations de recharge. Chaque moto comporte environ 150 pièces, qui sont assemblées à Kigali. Fait particulièrement important, les batteries sont spécialement conçues et prototypées par les ingénieurs d'Ampersand au Rwanda. Elles sont ensuite fabriquées à l'étranger et renvoyées au Rwanda pour le montage final par des techniciens locaux. Ampersand emploie actuellement 73 personnes dans son usine de motos rwandaise et déménage ce mois-ci dans de nouveaux locaux pour faire face à la croissance de la production. "Pour l'instant, nous sommes aussi une entreprise de motos, avec des pièces de rechange et de l'entretien. Mais nous serions ravis de collaborer avec les grands constructeurs de motos à essence existants pour ce qui est des véhicules. "Nous sommes encore petits et nous voulons agir vite - comme l'exige la crise climatique - et faire des choses difficiles rapidement. Nous sommes donc très heureux de faire équipe avec les grands acteurs existants lorsque nous le pouvons", explique M. Whale. L'entreprise a mis en place des stations d'échange de batteries - où les conducteurs échangent leurs batteries vides contre des batteries rechargées - et cinq d'entre elles sont déjà opérationnelles autour de Kigali. Chaque station d'échange coûte environ 5.000 dollars (2 829 036 FCFA) - et la société dit qu'elle peut construire environ 20 stations d'échange pour le prix d'une station-service conventionnelle. Le gouvernement rwandais a un rôle important à jouer dans le passage à l'e-transport, en pesant le pour et le contre de l'e-mobilité. Il y aura une perte de recettes fiscales sur les carburants, mais les avantages comprennent le passage à des sources d'énergie produites localement, la réduction des coûts d'importation de carburant et la création d'emplois si l'assemblage a lieu localement. Le pays a mis en place une série de mesures incitatives pour encourager le recours à l'e-mobilité. Il s'agit notamment de tarifs d'électricité plafonnés pour les stations de recharge et de terrains gratuits pour celles-ci, de parkings et de voies de circulation préférentiels pour les véhicules électriques autour de Kigali, et de restrictions sur l'âge et les émissions des véhicules polluants. Les entreprises de transport établies montrent également leur volonté de contribuer aux efforts d'e-mobilité. Au Rwanda, Volkswagen mène depuis 2019 un projet pilote d'e-mobilité en partenariat avec Siemens, qui l'a vu lancer 20 Golfs électriques et deux stations de recharge à Kigali. Volkswagen affirme que le pays a le potentiel pour éliminer les moteurs à combustion interne au profit des voitures électriques. "En collaboration avec notre partenaire de développement Siemens et avec le soutien du gouvernement rwandais, Volkswagen vise à faire du projet pilote e-Golf un modèle pour la mobilité électrique en Afrique", déclare Andile Dlamini, de Volkswagen Group South Africa. Pour Ampersand, le Rwanda n'a été que la première étape en Afrique, l'entreprise se lançant actuellement au Kenya voisin et dans d'autres pays peu après. Bien que le déploiement de véhicules électriques en Afrique se heurte à des difficultés, telles que la pénurie de compétences spécialisées, la réticence des investisseurs en capital-risque et les chaînes d'approvisionnement perturbées, M. Whale affirme que le continent peut être un leader dans le passage à l'e-mobilité au niveau mondial. Le montant du fonds de roulement nécessaire est "facilement réaliste", dit-il, et pourrait être mis à disposition par les gouvernements mondiaux pour accélérer le déploiement. "Nous espérons pouvoir montrer que l'ère de l'électricité est là - pour tout le monde - et que la mobilité propre n'est pas quelque chose qui va se répandre dans le Sud de la planète de manière secondaire, dans des décennies. Au contraire, elle est rentable, peut être financée, et bénéficier d'investissements - maintenant." | Energie propre : le Rwanda passe à l'électrique avec des motos fabriquées localement Depuis 12 ans, Didier Ndabahariye transporte des passagers dans les rues de Kigali. Il fait partie des milliers de chauffeurs de motos-taxis, connus localement sous le nom de motos. Récemment, il a remplacé son moyen de transport habituel pour se déplacer dans la capitale du Rwanda par l'une des premières motos électriques du continent africain. A surtout lire sur BBC Afrique : "Les premiers jours, les choses n'allaient pas très bien car je n'étais pas habitué à conduire des motos électriques et la moto s'arrêtait parfois. "Mais j'ai continué à travailler et j'ai vite appris beaucoup de choses sur le fonctionnement de la moto et sur la façon de la conduire. J'ai alors commencé à économiser davantage d'argent", explique Didier. Il est l'un des 60 conducteurs conduisant une moto électrique de la société rwandaise Ampersand. "Maintenant, j'aime les motos - une moto électrique peut durer longtemps sans problème, contrairement à un moteur à essence - et elle va bien, elle est très douce à conduire." La start-up Ampersand est à l'origine de ce changement et espère qu'au cours des cinq prochaines années, presque toutes les motos du Rwanda seront électriques. C'est un rêve ambitieux - il y a environ 25 000 motos-taxis en activité à Kigali, dont certaines roulent jusqu'à 10 heures par jour, et couvrent souvent des centaines de kilomètres quotidiennement. "Les motos représentent plus de la moitié des véhicules dans cette partie du monde", explique Josh Whale, directeur général d'Ampersand. "Leurs moteurs simples ne sont pas équipés des coûteuses technologies de réduction des émissions que l'on trouve sur les voitures modernes ou sur les motos des pays du Nord. En attendant, elles roulent plus de 100 km par jour, ce qui représente beaucoup de pollution, beaucoup de dioxyde de carbone. Plus sur le Rwanda : "Au Rwanda, en un an, les conducteurs dépensent en essence plus que le coût d'une nouvelle moto. Nous avons montré que nous pouvions leur offrir une alternative dans le même style que leur moto actuelle, [qui] coûte moins cher à l'achat, moins cher à alimenter et moins cher à entretenir." Ampersand affirme que les économies réalisées sur le carburant et l'entretien peuvent doubler le revenu d'un conducteur. On estime à cinq millions le nombre de motos circulant sur les routes d'Afrique de l'Est. Si Ampersand et ses concurrents parviennent à conquérir une part importante du marché, les émissions de CO2 pourraient être considérablement réduites. Ampersand est plus qu'une simple plateforme technologique. Elle assemble les motos, les batteries et a mis en place des stations de recharge. Chaque moto comporte environ 150 pièces, qui sont assemblées à Kigali. Fait particulièrement important, les batteries sont spécialement conçues et prototypées par les ingénieurs d'Ampersand au Rwanda. Elles sont ensuite fabriquées à l'étranger et renvoyées au Rwanda pour le montage final par des techniciens locaux. Ampersand emploie actuellement 73 personnes dans son usine de motos rwandaise et déménage ce mois-ci dans de nouveaux locaux pour faire face à la croissance de la production. "Pour l'instant, nous sommes aussi une entreprise de motos, avec des pièces de rechange et de l'entretien. Mais nous serions ravis de collaborer avec les grands constructeurs de motos à essence existants pour ce qui est des véhicules. "Nous sommes encore petits et nous voulons agir vite - comme l'exige la crise climatique - et faire des choses difficiles rapidement. Nous sommes donc très heureux de faire équipe avec les grands acteurs existants lorsque nous le pouvons", explique M. Whale. L'entreprise a mis en place des stations d'échange de batteries - où les conducteurs échangent leurs batteries vides contre des batteries rechargées - et cinq d'entre elles sont déjà opérationnelles autour de Kigali. Chaque station d'échange coûte environ 5.000 dollars (2 829 036 FCFA) - et la société dit qu'elle peut construire environ 20 stations d'échange pour le prix d'une station-service conventionnelle. Le gouvernement rwandais a un rôle important à jouer dans le passage à l'e-transport, en pesant le pour et le contre de l'e-mobilité. Il y aura une perte de recettes fiscales sur les carburants, mais les avantages comprennent le passage à des sources d'énergie produites localement, la réduction des coûts d'importation de carburant et la création d'emplois si l'assemblage a lieu localement. Le pays a mis en place une série de mesures incitatives pour encourager le recours à l'e-mobilité. Il s'agit notamment de tarifs d'électricité plafonnés pour les stations de recharge et de terrains gratuits pour celles-ci, de parkings et de voies de circulation préférentiels pour les véhicules électriques autour de Kigali, et de restrictions sur l'âge et les émissions des véhicules polluants. Les entreprises de transport établies montrent également leur volonté de contribuer aux efforts d'e-mobilité. Au Rwanda, Volkswagen mène depuis 2019 un projet pilote d'e-mobilité en partenariat avec Siemens, qui l'a vu lancer 20 Golfs électriques et deux stations de recharge à Kigali. Volkswagen affirme que le pays a le potentiel pour éliminer les moteurs à combustion interne au profit des voitures électriques. "En collaboration avec notre partenaire de développement Siemens et avec le soutien du gouvernement rwandais, Volkswagen vise à faire du projet pilote e-Golf un modèle pour la mobilité électrique en Afrique", déclare Andile Dlamini, de Volkswagen Group South Africa. Pour Ampersand, le Rwanda n'a été que la première étape en Afrique, l'entreprise se lançant actuellement au Kenya voisin et dans d'autres pays peu après. Bien que le déploiement de véhicules électriques en Afrique se heurte à des difficultés, telles que la pénurie de compétences spécialisées, la réticence des investisseurs en capital-risque et les chaînes d'approvisionnement perturbées, M. Whale affirme que le continent peut être un leader dans le passage à l'e-mobilité au niveau mondial. Le montant du fonds de roulement nécessaire est "facilement réaliste", dit-il, et pourrait être mis à disposition par les gouvernements mondiaux pour accélérer le déploiement. "Nous espérons pouvoir montrer que l'ère de l'électricité est là - pour tout le monde - et que la mobilité propre n'est pas quelque chose qui va se répandre dans le Sud de la planète de manière secondaire, dans des décennies. Au contraire, elle est rentable, peut être financée, et bénéficier d'investissements - maintenant." | https://www.bbc.com/afrique/region-59219034 |
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| Conflit en RDC : la CIJ ordonne à l'Ouganda de payer 325 millions de dollars pour l'occupation de la RD Congo | L'Ouganda est condamné à verser 325 millions de dollars à la République démocratique du Congo pour son rôle dans le conflit qui y sévit. La Cour internationale de justice (CIJ) juge que l'Ouganda a violé les normes internationales en tant que force d'occupation entre 1998 et 2003. Les juges estiment que l'Ouganda est responsable de la mort de 10 à 15 000 personnes dans la région orientale de l'Ituri. Les troupes ougandaises sont également accusées d'avoir pillé de l'or, des diamants et du bois. Lire aussi : La République démocratique du Congo ont exigé 11 milliards de dollars, mais les juges ont rejeté plusieurs parties de la plainte et décidé d'un montant bien inférieur. La CIJ ordonne à l'Ouganda de payer cinq versements annuels de 65 millions de dollars entre 2022 et 2026, le premier versement étant dû en septembre. L'Ouganda avait fait valoir que les milliards demandés par la RD Congo détruiraient son économie. Le tribunal souligne que sa décision serait "dans la limite de la capacité de paiement de l'Ouganda". Les 325 millions de dollars couvrent : Dans son jugement, la Cour affirme : "la réparation accordée à la RDC pour les dommages aux personnes et aux biens reflète le préjudice subi par les individus et les communautés en raison de la violation par l'Ouganda de ses obligations internationales." La RDC a déposé une plainte contre l'Ouganda en 1999 pour des actes d'agression armée commis contre elle et ses citoyens. Elle a accusé les soldats ougandais de pillage et de violations des droits de l'homme. Depuis des décennies, de nombreux groupes armés font des ravages dans l'est de la RD Congo, riche en minéraux. Dans les années 1990, des troupes ougandaises et rwandaises ont envahi à deux reprises la RD Congo, leur voisin beaucoup plus grand, et ont travaillé avec des milices locales pour renverser le gouvernement. Ils ont fait valoir qu'ils étaient intervenus pour empêcher que le conflit en RD Congo ne déborde sur leurs frontières. La décision de la Cour est définitive et sans appel, mais la Cour internationale n'a aucun moyen de faire appliquer son verdict. | Conflit en RDC : la CIJ ordonne à l'Ouganda de payer 325 millions de dollars pour l'occupation de la RD Congo L'Ouganda est condamné à verser 325 millions de dollars à la République démocratique du Congo pour son rôle dans le conflit qui y sévit. La Cour internationale de justice (CIJ) juge que l'Ouganda a violé les normes internationales en tant que force d'occupation entre 1998 et 2003. Les juges estiment que l'Ouganda est responsable de la mort de 10 à 15 000 personnes dans la région orientale de l'Ituri. Les troupes ougandaises sont également accusées d'avoir pillé de l'or, des diamants et du bois. Lire aussi : La République démocratique du Congo ont exigé 11 milliards de dollars, mais les juges ont rejeté plusieurs parties de la plainte et décidé d'un montant bien inférieur. La CIJ ordonne à l'Ouganda de payer cinq versements annuels de 65 millions de dollars entre 2022 et 2026, le premier versement étant dû en septembre. L'Ouganda avait fait valoir que les milliards demandés par la RD Congo détruiraient son économie. Le tribunal souligne que sa décision serait "dans la limite de la capacité de paiement de l'Ouganda". Les 325 millions de dollars couvrent : Dans son jugement, la Cour affirme : "la réparation accordée à la RDC pour les dommages aux personnes et aux biens reflète le préjudice subi par les individus et les communautés en raison de la violation par l'Ouganda de ses obligations internationales." La RDC a déposé une plainte contre l'Ouganda en 1999 pour des actes d'agression armée commis contre elle et ses citoyens. Elle a accusé les soldats ougandais de pillage et de violations des droits de l'homme. Depuis des décennies, de nombreux groupes armés font des ravages dans l'est de la RD Congo, riche en minéraux. Dans les années 1990, des troupes ougandaises et rwandaises ont envahi à deux reprises la RD Congo, leur voisin beaucoup plus grand, et ont travaillé avec des milices locales pour renverser le gouvernement. Ils ont fait valoir qu'ils étaient intervenus pour empêcher que le conflit en RD Congo ne déborde sur leurs frontières. La décision de la Cour est définitive et sans appel, mais la Cour internationale n'a aucun moyen de faire appliquer son verdict. | https://www.bbc.com/afrique/region-60331254 |
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| Coronavirus : le monde après la pandémie pourrait-il être plus égalitaire ? | Cette pandémie ne traite pas tous les hommes de la même façon. Certains s'isolent dans des jardins ensoleillés, d'autres regardent par la fenêtre de leur petit appartement. Selon les recherches, les personnes qui perdent leur emploi sont plus souvent des jeunes et des femmes qui gagnaient déjà moins et le virus lui-même touche de manière disproportionnée les personnes de couleur. Pour les travailleurs vivant avec un salaire journalier, l'isolement signifie ne rien avoir à manger. Il est déprimant, mais pas si surprenant, que cette crise risque de rendre les pauvres beaucoup plus pauvres. Mais les crises peuvent aussi être des moments de changement. Ce ne serait pas la première fois. A lire aussi sur BBC Afrique: La crise financière de 2008 a conduit à la création d'un filet de sécurité sociale au Brésil. En Asie, à la fin des années 90, une récession a conduit à la mise en place d'un système de santé universel en Thaïlande. Si l'on remonte plus loin dans le temps, la Grande Dépression aux États-Unis a donné naissance à la sécurité sociale. La Seconde Guerre mondiale a donné l'impulsion au National Health Service britannique, aujourd'hui très révolu. Les crises peuvent amener les sociétés à faire des choses qui semblaient inconcevables auparavant. Peuvent-elles nous amener à faire des sacrifices qui pourraient rendre le monde plus juste? Mettre les populations au dessus de la croissance Nous vivons l'une des plus grandes expériences sociales dont nous ayons jamais été témoins. Alors que le coronavirus se propage dans le monde entier, les pays se cloisonnent les uns après les autres comme des dominos. En bloquant leurs économies, les gouvernements font passer les personnes et leur bien-être avant la croissance économique. Nous espérons tous que ce blocage sera de courte durée, mais certains - comme l'Italien Ugo Gentilini, obsédé par les programmes de protection sociale de la Banque mondiale - espèrent que certains de ses héritages ne le seront pas. Il pense qu'il y a de quoi être optimiste. Chaque jour, de nouveaux programmes sont annoncés pour aider les personnes les plus pauvres touchées par la pandémie. Ses recherches montrent que grâce aux programmes de transferts d'argent, 622 millions de personnes devraient bénéficier d'une aide pour atténuer l'impact de la pandémie. Il affirme que certains gouvernements travaillent dur pour s'assurer qu'ils atteignent les bonnes personnes. A regarder sur BBC Afrique: Le Maroc et la Colombie réalisent des vidéos sur YouTube pour aider les gens à demander des allocations. En Ouganda, certaines adolescentes qui devaient suivre une formation pour obtenir de petites subventions vont maintenant recevoir l'argent malgré tout. L'Inde affirme qu'elle versera de l'argent liquide à 27,5 millions de personnes inscrites à un programme de travaux publics - tant qu'elles ne se présenteront pas au travail. La capitale colombienne, Bogota, distribue de l'argent liquide à un demi-million de ménages s'ils acceptent d'observer la distanciation sociale et d'éviter la violence domestique. Ce ne sont là que quelques centaines de programmes qui ont vu le jour ces dernières semaines. M. Gentilini affirme qu'il est trop tôt pour dire dans quelle mesure ils seront efficaces, mais il espère qu'une fois ces systèmes mis en place, ils pourront devenir plus permanents. Dorothy Guerrero, militante pour la justice sociale et climatique au sein de Global Justice Now explique que la question de la taille des gouvernements est maintenant au centre des préoccupations. Bien qu'elle soit extrêmement préoccupée par les conséquences du confinement sur les populations pauvres, elle pense que la pandémie pourrait remettre en question quelque chose qui se trouve au cœur de l'économie mondiale. "Les mesures prises dans la plupart des pays ne sont pas des interventions du marché, ce sont des interventions gouvernementales". Elle constate un intérêt croissant pour une idée qui, jusqu'à récemment, était considérée comme extrêmement radicale : le revenu de base universel. Même le Pape a plaidé pour cette cause dans une lettre le dimanche de Pâques. "C'est peut-être le moment d'envisager un salaire de base universel", dit-il, "qui reconnaîtrait et donnerait de la dignité aux tâches nobles et essentielles que vous accomplissez". Des recherches ont montré que c'est exactement ce que la grippe espagnole a fait - elle a déplacé le pouvoir de négociation des employeurs vers les mains des travailleurs. Et certains employeurs n'ont aucun problème avec cela. La plupart des PDG apprennent qu'en période de récession, la première chose à faire est de s'adresser aux employés. Mais lorsque les employés sont appréciés, ils peuvent être ce qui vous sauve. Sur son Twitter, Dan Price s'insurge quotidiennement contre les milliardaires. Dernièrement, sa colère s'est focalisée sur le récent plan de sauvetage du gouvernement américain qui, selon lui, soutient les grandes entreprises au détriment des plus petites. Pour les militants de la lutte contre les inégalités, ce que feront les gouvernements au cours des prochains mois et des prochaines années est crucial. Ils décideront si les riches, les pauvres ou une classe moyenne en difficulté porteront le fardeau de la récession. "Cela pourrait aller à l'un des deux extrêmes", déclare Andrew Sumner, économiste du développement au King's College de Londres, qui a rédigé un rapport accablant selon lequel un demi-million de personnes pourraient être poussées dans la pauvreté par cette pandémie. "Peut-être que dans certains pays, on aura le sentiment qu'il y a un intérêt mutuel, que ceux qui en ont plus seront intéressés à payer plus d'impôts". "Ou bien le monde se divisera dans ce système d'apartheid." "Cela dépend vraiment de la façon dont la pandémie est gérée et de la réponse politique", déclare l'anthropologue économique Jason Hickel. "Nous avons besoin d'une économie qui puisse apporter deux choses : le bien-être des hommes et la stabilité écologique. Si notre économie ne fait pas ces deux choses, nous devons nous demander à quoi cela sert". Parfois, les maires sont mieux placés que les dirigeants nationaux pour faire cet appel. Un groupe de maires européens de certaines des villes les plus touchées disent que l'austérité n'est pas la réponse à cette récession. L'un d'entre eux est le maire d'Amsterdam, Femke Halsema. Elle affirme qu'Amsterdam abandonnera la croissance économique comme mesure de la prospérité et mesurera plutôt la façon dont les gens s'épanouissent dans la ville. "Jamais auparavant quelqu'un dans le courant politique dominant n'a mis en avant cette proposition", déclare Jason Hickel. "C'est un moment important". | Coronavirus : le monde après la pandémie pourrait-il être plus égalitaire ? Cette pandémie ne traite pas tous les hommes de la même façon. Certains s'isolent dans des jardins ensoleillés, d'autres regardent par la fenêtre de leur petit appartement. Selon les recherches, les personnes qui perdent leur emploi sont plus souvent des jeunes et des femmes qui gagnaient déjà moins et le virus lui-même touche de manière disproportionnée les personnes de couleur. Pour les travailleurs vivant avec un salaire journalier, l'isolement signifie ne rien avoir à manger. Il est déprimant, mais pas si surprenant, que cette crise risque de rendre les pauvres beaucoup plus pauvres. Mais les crises peuvent aussi être des moments de changement. Ce ne serait pas la première fois. A lire aussi sur BBC Afrique: La crise financière de 2008 a conduit à la création d'un filet de sécurité sociale au Brésil. En Asie, à la fin des années 90, une récession a conduit à la mise en place d'un système de santé universel en Thaïlande. Si l'on remonte plus loin dans le temps, la Grande Dépression aux États-Unis a donné naissance à la sécurité sociale. La Seconde Guerre mondiale a donné l'impulsion au National Health Service britannique, aujourd'hui très révolu. Les crises peuvent amener les sociétés à faire des choses qui semblaient inconcevables auparavant. Peuvent-elles nous amener à faire des sacrifices qui pourraient rendre le monde plus juste? Mettre les populations au dessus de la croissance Nous vivons l'une des plus grandes expériences sociales dont nous ayons jamais été témoins. Alors que le coronavirus se propage dans le monde entier, les pays se cloisonnent les uns après les autres comme des dominos. En bloquant leurs économies, les gouvernements font passer les personnes et leur bien-être avant la croissance économique. Nous espérons tous que ce blocage sera de courte durée, mais certains - comme l'Italien Ugo Gentilini, obsédé par les programmes de protection sociale de la Banque mondiale - espèrent que certains de ses héritages ne le seront pas. Il pense qu'il y a de quoi être optimiste. Chaque jour, de nouveaux programmes sont annoncés pour aider les personnes les plus pauvres touchées par la pandémie. Ses recherches montrent que grâce aux programmes de transferts d'argent, 622 millions de personnes devraient bénéficier d'une aide pour atténuer l'impact de la pandémie. Il affirme que certains gouvernements travaillent dur pour s'assurer qu'ils atteignent les bonnes personnes. A regarder sur BBC Afrique: Le Maroc et la Colombie réalisent des vidéos sur YouTube pour aider les gens à demander des allocations. En Ouganda, certaines adolescentes qui devaient suivre une formation pour obtenir de petites subventions vont maintenant recevoir l'argent malgré tout. L'Inde affirme qu'elle versera de l'argent liquide à 27,5 millions de personnes inscrites à un programme de travaux publics - tant qu'elles ne se présenteront pas au travail. La capitale colombienne, Bogota, distribue de l'argent liquide à un demi-million de ménages s'ils acceptent d'observer la distanciation sociale et d'éviter la violence domestique. Ce ne sont là que quelques centaines de programmes qui ont vu le jour ces dernières semaines. M. Gentilini affirme qu'il est trop tôt pour dire dans quelle mesure ils seront efficaces, mais il espère qu'une fois ces systèmes mis en place, ils pourront devenir plus permanents. Dorothy Guerrero, militante pour la justice sociale et climatique au sein de Global Justice Now explique que la question de la taille des gouvernements est maintenant au centre des préoccupations. Bien qu'elle soit extrêmement préoccupée par les conséquences du confinement sur les populations pauvres, elle pense que la pandémie pourrait remettre en question quelque chose qui se trouve au cœur de l'économie mondiale. "Les mesures prises dans la plupart des pays ne sont pas des interventions du marché, ce sont des interventions gouvernementales". Elle constate un intérêt croissant pour une idée qui, jusqu'à récemment, était considérée comme extrêmement radicale : le revenu de base universel. Même le Pape a plaidé pour cette cause dans une lettre le dimanche de Pâques. "C'est peut-être le moment d'envisager un salaire de base universel", dit-il, "qui reconnaîtrait et donnerait de la dignité aux tâches nobles et essentielles que vous accomplissez". Des recherches ont montré que c'est exactement ce que la grippe espagnole a fait - elle a déplacé le pouvoir de négociation des employeurs vers les mains des travailleurs. Et certains employeurs n'ont aucun problème avec cela. La plupart des PDG apprennent qu'en période de récession, la première chose à faire est de s'adresser aux employés. Mais lorsque les employés sont appréciés, ils peuvent être ce qui vous sauve. Sur son Twitter, Dan Price s'insurge quotidiennement contre les milliardaires. Dernièrement, sa colère s'est focalisée sur le récent plan de sauvetage du gouvernement américain qui, selon lui, soutient les grandes entreprises au détriment des plus petites. Pour les militants de la lutte contre les inégalités, ce que feront les gouvernements au cours des prochains mois et des prochaines années est crucial. Ils décideront si les riches, les pauvres ou une classe moyenne en difficulté porteront le fardeau de la récession. "Cela pourrait aller à l'un des deux extrêmes", déclare Andrew Sumner, économiste du développement au King's College de Londres, qui a rédigé un rapport accablant selon lequel un demi-million de personnes pourraient être poussées dans la pauvreté par cette pandémie. "Peut-être que dans certains pays, on aura le sentiment qu'il y a un intérêt mutuel, que ceux qui en ont plus seront intéressés à payer plus d'impôts". "Ou bien le monde se divisera dans ce système d'apartheid." "Cela dépend vraiment de la façon dont la pandémie est gérée et de la réponse politique", déclare l'anthropologue économique Jason Hickel. "Nous avons besoin d'une économie qui puisse apporter deux choses : le bien-être des hommes et la stabilité écologique. Si notre économie ne fait pas ces deux choses, nous devons nous demander à quoi cela sert". Parfois, les maires sont mieux placés que les dirigeants nationaux pour faire cet appel. Un groupe de maires européens de certaines des villes les plus touchées disent que l'austérité n'est pas la réponse à cette récession. L'un d'entre eux est le maire d'Amsterdam, Femke Halsema. Elle affirme qu'Amsterdam abandonnera la croissance économique comme mesure de la prospérité et mesurera plutôt la façon dont les gens s'épanouissent dans la ville. "Jamais auparavant quelqu'un dans le courant politique dominant n'a mis en avant cette proposition", déclare Jason Hickel. "C'est un moment important". | https://www.bbc.com/afrique/monde-52398065 |
3politics
| Coup d'État au Soudan : les protestations se poursuivent après le putsch militaire | De téméraires manifestants restent dans les rues du Soudan après le coup d'État militaire des forces armées du pays. En chantant et en brandissant des drapeaux, ils ont bloqué des routes dans la capitale Khartoum et dans tout le pays après le coup d'État. Lundi, le général Abdel Fattah Burhan, chef du coup d'État, a dissous le régime civil, arrêté les dirigeants politiques et décrété l'état d'urgence. Les soldats ont ouvert le feu sur la foule et auraient tué 10 personnes. Selon l'agence Reuters, le général Burhan a déclaré que le coup d'État de lundi était justifié pour éviter une "guerre civile" et que le premier ministre détenu serait renvoyé chez lui mardi. Auparavant, il avait tenté de justifier le coup d'État en invoquant des luttes politiques intestines. Le coup d'État a suscité une condamnation mondiale. Des diplomates ont déclaré à l'agence de presse AFP que le Conseil de sécurité des Nations unies devait se réunir mardi pour discuter de la crise. On rapporte que les troupes sont allées de maison en maison à Khartoum pour arrêter les organisateurs de manifestations locales. L'aéroport de la ville est fermé et les vols internationaux sont suspendus. L'internet et la plupart des lignes téléphoniques sont également coupés. Le personnel de la Banque centrale se serait mis en grève et, dans tout le pays, les médecins refuseraient de travailler dans les hôpitaux militaires, sauf en cas d'urgence. Lire aussi : Les dirigeants civils et leurs homologues militaires sont en désaccord depuis que le dirigeant de longue date Omar el-Béchir a été renversé en 2019. Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a déclaré que les actions de l'armée "sont une trahison de la révolution pacifique du Soudan". Les États-Unis ont interrompu une aide de 700 millions de dollars. Après une nuit de protestations, les manifestants sont restés dans les rues mardi matin, exigeant le retour d'un gouvernement civil. "Le gouvernement civil est le choix du peuple", ont-ils scandé en érigeant des barricades de pneus enflammés. De nombreuses femmes participent également aux manifestations en criant "non au régime militaire". Les manifestations se poursuivent bien que les troupes aient ouvert le feu sur les manifestants lundi. Un manifestant blessé a déclaré aux journalistes qu'il avait été touché à la jambe par l'armée devant le quartier général de l'armée, tandis qu'un autre homme a décrit les militaires tirant d'abord des grenades assourdissantes, puis des balles réelles. "Deux personnes sont mortes, je les ai vues de mes propres yeux", a déclaré Al-Tayeb Mohamed Ahmed. Le syndicat des médecins soudanais et le ministère de l'Information ont également écrit sur Facebook que les tirs mortels avaient eu lieu à l'extérieur de l'enceinte militaire. Des photos provenant d'un hôpital de la ville montraient des personnes avec des vêtements ensanglantés et des blessures diverses. Les dirigeants mondiaux ont réagi avec inquiétude à la nouvelle de la prise de pouvoir par les militaires. Les États-Unis se sont joints au Royaume-Uni, à l'Union européenne, aux Nations unies et à l'Union africaine, dont le Soudan est membre, pour demander la libération des dirigeants politiques qui sont désormais assignés à résidence. Parmi eux figurent le Premier ministre Abdalla Hamdok et son épouse, ainsi que les membres de son cabinet et d'autres dirigeants civils. Mohamed Osman, de la BBC, a rapporté depuis la capitale qu'une unité spéciale de sécurité de l'armée s'est rendue au domicile du premier ministre tôt lundi matin et a tenté de persuader M. Hamdok d'accepter le coup d'État, mais celui-ci a refusé. Lire aussi : L'accord entre les dirigeants civils et militaires signé en 2019 visait à orienter le Soudan vers la démocratie, mais il s'est avéré fragile avec un certain nombre de tentatives de coup d'État antérieures, la dernière datant d'un peu plus d'un mois. Le général Burhan, qui était à la tête du conseil de partage du pouvoir, a déclaré que le Soudan était toujours engagé dans la transition vers un régime civil, avec des élections prévues en juillet 2023. | Coup d'État au Soudan : les protestations se poursuivent après le putsch militaire De téméraires manifestants restent dans les rues du Soudan après le coup d'État militaire des forces armées du pays. En chantant et en brandissant des drapeaux, ils ont bloqué des routes dans la capitale Khartoum et dans tout le pays après le coup d'État. Lundi, le général Abdel Fattah Burhan, chef du coup d'État, a dissous le régime civil, arrêté les dirigeants politiques et décrété l'état d'urgence. Les soldats ont ouvert le feu sur la foule et auraient tué 10 personnes. Selon l'agence Reuters, le général Burhan a déclaré que le coup d'État de lundi était justifié pour éviter une "guerre civile" et que le premier ministre détenu serait renvoyé chez lui mardi. Auparavant, il avait tenté de justifier le coup d'État en invoquant des luttes politiques intestines. Le coup d'État a suscité une condamnation mondiale. Des diplomates ont déclaré à l'agence de presse AFP que le Conseil de sécurité des Nations unies devait se réunir mardi pour discuter de la crise. On rapporte que les troupes sont allées de maison en maison à Khartoum pour arrêter les organisateurs de manifestations locales. L'aéroport de la ville est fermé et les vols internationaux sont suspendus. L'internet et la plupart des lignes téléphoniques sont également coupés. Le personnel de la Banque centrale se serait mis en grève et, dans tout le pays, les médecins refuseraient de travailler dans les hôpitaux militaires, sauf en cas d'urgence. Lire aussi : Les dirigeants civils et leurs homologues militaires sont en désaccord depuis que le dirigeant de longue date Omar el-Béchir a été renversé en 2019. Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a déclaré que les actions de l'armée "sont une trahison de la révolution pacifique du Soudan". Les États-Unis ont interrompu une aide de 700 millions de dollars. Après une nuit de protestations, les manifestants sont restés dans les rues mardi matin, exigeant le retour d'un gouvernement civil. "Le gouvernement civil est le choix du peuple", ont-ils scandé en érigeant des barricades de pneus enflammés. De nombreuses femmes participent également aux manifestations en criant "non au régime militaire". Les manifestations se poursuivent bien que les troupes aient ouvert le feu sur les manifestants lundi. Un manifestant blessé a déclaré aux journalistes qu'il avait été touché à la jambe par l'armée devant le quartier général de l'armée, tandis qu'un autre homme a décrit les militaires tirant d'abord des grenades assourdissantes, puis des balles réelles. "Deux personnes sont mortes, je les ai vues de mes propres yeux", a déclaré Al-Tayeb Mohamed Ahmed. Le syndicat des médecins soudanais et le ministère de l'Information ont également écrit sur Facebook que les tirs mortels avaient eu lieu à l'extérieur de l'enceinte militaire. Des photos provenant d'un hôpital de la ville montraient des personnes avec des vêtements ensanglantés et des blessures diverses. Les dirigeants mondiaux ont réagi avec inquiétude à la nouvelle de la prise de pouvoir par les militaires. Les États-Unis se sont joints au Royaume-Uni, à l'Union européenne, aux Nations unies et à l'Union africaine, dont le Soudan est membre, pour demander la libération des dirigeants politiques qui sont désormais assignés à résidence. Parmi eux figurent le Premier ministre Abdalla Hamdok et son épouse, ainsi que les membres de son cabinet et d'autres dirigeants civils. Mohamed Osman, de la BBC, a rapporté depuis la capitale qu'une unité spéciale de sécurité de l'armée s'est rendue au domicile du premier ministre tôt lundi matin et a tenté de persuader M. Hamdok d'accepter le coup d'État, mais celui-ci a refusé. Lire aussi : L'accord entre les dirigeants civils et militaires signé en 2019 visait à orienter le Soudan vers la démocratie, mais il s'est avéré fragile avec un certain nombre de tentatives de coup d'État antérieures, la dernière datant d'un peu plus d'un mois. Le général Burhan, qui était à la tête du conseil de partage du pouvoir, a déclaré que le Soudan était toujours engagé dans la transition vers un régime civil, avec des élections prévues en juillet 2023. | https://www.bbc.com/afrique/region-59054986 |
5sports
| Premier league : Hakim Ziyech à Chelsea | Le club anglais Chelsea a conclu un accord avec l'international marocain, ailier de l'Ajax Hakim Ziyech pour une durée de cinq ans. Il s'installera à Stamford Bridge pour 40 millions d'euros (33,3 millions de livres sterling) cet été. Les clubs ont conclu un accord pour Ziyech, 26 ans, qui restera à la tête de l'Eredivisie jusqu'à la fin de la saison, au début du mois. "Je suis fier d'avoir signé pour un club aussi important que Chelsea", a déclaré Ziyech. "J'attends la saison prochaine avec impatience et j'espère que nous pourrons réaliser de grandes choses", a-t-il ajouté. Ziyech a marqué neuf buts dans toutes les compétitions pour l'Ajax cette saison, contribuant à trois buts lors du match nul 4-4 de l'équipe néerlandaise contre Chelsea en Ligue des champions en novembre. Lire aussi CAN 2019 : le Maroc s'en sort de justesse Tottenham arrête l'Ajax aux portes de la finale de la champions League. Il avait été la cible d'un transfert en janvier pour Chelsea, alors que les Blues connaissaient une période de frustration. Il devient par la suite la première signature du manager Frank Lampard après l'interdiction de transfert du club. La directrice de Chelsea, Marina Granovskaia, a ajouté : "Nous sommes ravis qu'Hakim nous rejoigne cet été, car il a été une cible clé du club pendant cette dernière période. "Il a toujours été l'un des joueurs offensifs les plus dangereux d'Europe ces dernières années, ce que nous avons pu constater de visu lors de nos deux matches contre l'Ajax en Ligue des champions". | Premier league : Hakim Ziyech à Chelsea Le club anglais Chelsea a conclu un accord avec l'international marocain, ailier de l'Ajax Hakim Ziyech pour une durée de cinq ans. Il s'installera à Stamford Bridge pour 40 millions d'euros (33,3 millions de livres sterling) cet été. Les clubs ont conclu un accord pour Ziyech, 26 ans, qui restera à la tête de l'Eredivisie jusqu'à la fin de la saison, au début du mois. "Je suis fier d'avoir signé pour un club aussi important que Chelsea", a déclaré Ziyech. "J'attends la saison prochaine avec impatience et j'espère que nous pourrons réaliser de grandes choses", a-t-il ajouté. Ziyech a marqué neuf buts dans toutes les compétitions pour l'Ajax cette saison, contribuant à trois buts lors du match nul 4-4 de l'équipe néerlandaise contre Chelsea en Ligue des champions en novembre. Lire aussi CAN 2019 : le Maroc s'en sort de justesse Tottenham arrête l'Ajax aux portes de la finale de la champions League. Il avait été la cible d'un transfert en janvier pour Chelsea, alors que les Blues connaissaient une période de frustration. Il devient par la suite la première signature du manager Frank Lampard après l'interdiction de transfert du club. La directrice de Chelsea, Marina Granovskaia, a ajouté : "Nous sommes ravis qu'Hakim nous rejoigne cet été, car il a été une cible clé du club pendant cette dernière période. "Il a toujours été l'un des joueurs offensifs les plus dangereux d'Europe ces dernières années, ce que nous avons pu constater de visu lors de nos deux matches contre l'Ajax en Ligue des champions". | https://www.bbc.com/afrique/sports-51613002 |
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| Evil Corp : la chasse aux "pirates millionnaires" de Russie | La plupart des personnes figurant sur la liste des cyber délinquants les plus recherchés par le FBI sont russes. Si certains travaillent pour le gouvernement et touchent un salaire normal, d'autres sont accusés d'avoir fait fortune grâce à des attaques par ransomware (logiciels rançonneurs) et des vols en ligne. S'ils quittaient la Russie, ils seraient arrêtés, mais chez eux, ils semblent avoir le champ libre. "Nous perdons notre temps", ai-je pensé en regardant un chat lécher la carcasse d'un poulet à emporter. Il n'y aurait sûrement plus aucune trace d'un cybercriminel multimillionnaire présumé dans cette propriété laissée à elle-même située dans une ville délabrée à 700 km à l'est de Moscou. Mais j'ai continué avec un interprète et un caméraman, en éloignant le chat galeux de l'entrée du bloc d'appartements. Lorsque nous avons frappé à l'une des portes, un jeune homme a répondu et une vieille dame curieuse nous a regardé de la cuisine. Nous avons frappé à l'une des portes et un jeune homme a répondu. "Igor Turashev ? Non, je ne reconnais pas ce nom", a-t-il dit. "Sa famille est enregistrée ici, alors qui êtes-vous ?" avons-nous demandé. A lire aussi : Après une discussion amicale, nous avons expliqué que nous étions des reporters de la BBC, et l'ambiance a soudainement changé. "Je ne vous dirai pas où il se trouve et vous ne devriez pas essayer de le trouver. Vous n'auriez pas dû venir ici", dit le jeune homme en colère. Je n'ai pas bien dormi cette nuit-là, en pensant aux conseils contradictoires que m'avaient donnés les personnes du secteur de la sécurité. Certains disaient qu'il était risqué d'essayer de traquer des cybercriminels recherchés sur leur sol. "Ils auront des gardes armés", m'a-t-on dit. "Vous finirez dans un fossé quelque part", m'a prévenu un autre. D'autres ont dit que tout irait bien : "Ce ne sont que des génies de l'informatique". Tous nous ont dit que l'on ne parviendrait a rien. Il y a deux ans, lors d'une conférence de presse, le FBI a nommé huit membres du groupe de pirates russes Evil Corp, accusant Igor Turashev et le chef présumé du gang, Maksim Yakubets, d'avoir volé ou extorqué plus de 100 millions de dollars lors de piratages touchant 40 pays différents. Les victimes vont de petites entreprises à des multinationales comme Garmin, en passant par des organisations caritatives et une école. Ce ne sont que celles dont nous avons connaissance. Selon le ministère américain de la justice, ces hommes sont des "braqueurs de banque cybernétiques" qui organisent des attaques par ransomware ou piratent des comptes pour voler de l'argent. L'annonce a fait de Maksim Yakubets, qui n'avait alors que 32 ans, une figure emblématique du piratage informatique russe. Des images du gang, obtenues par la National Crime Agency britannique, montrent les hommes au volant de Lamborghinis personnalisées, riant avec des liasses de billets et jouant avec un lionceau de compagnie. L'inculpation des deux hommes par le FBI est le résultat d'années de travail, notamment d'entretiens avec d'anciens membres du gang et de l'utilisation de la cybercriminalistique. Certaines informations remontent à 2010, lorsque la police russe était encore prête à collaborer avec ses collègues américains. Cette époque est révolue depuis longtemps. Le gouvernement russe balaie régulièrement les accusations de piratage informatique portées par les États-Unis contre ses citoyens. En fait, non seulement les hackers sont autorisés à poursuivre leurs activités, mais ils sont également recrutés par les services de sécurité. Notre enquête sur Maksim Yakubets a commencé dans un endroit improbable - un terrain de golf à environ deux heures de Moscou. C'est là qu'a eu lieu son mariage spectaculaire en 2017, dont la vidéo a ensuite été largement partagée. Fait révélateur, le visage de Yakubets n'apparaît jamais sur la séquence, filmée par une société de production de vidéos de mariage, mais on peut le voir danser au son d'une musique interprétée en direct par un célèbre chanteur russe, sous un magnifique spectacle de lumières. L'organisatrice de mariage Natalia n'a pas voulu donner de détails sur le grand jour de Yakubets, mais elle nous a fait visiter certains des lieux clés, notamment un bâtiment à piliers creusé dans les collines près d'un lac. "C'est notre salle exclusive", a-t-elle dit. "Les jeunes mariés aiment s'y rendre pour des séances de photos et de romance". Alors que nous étions conduits en voiture de golf, j'ai fait quelques calculs. D'après ce qu'on nous disait, ce grand mariage aurait coûté beaucoup plus que les estimations que j'avais entendues auparavant, soit environ 250 000 $. Le prix était potentiellement plus proche d'un demi-million de dollars, voire de 600 000 dollars. Nous ne savons pas comment ce jour spécial a été payé, mais si Yakubets a payé la facture, cela montre à quel point son style de vie est somptueux. Igor Turashev, 40 ans, ne garde pas non plus un profil bas. Grâce aux archives publiques, mon collègue Andrei Zakharov, le cyber-reporter de la BBC Russie, a trouvé trois sociétés enregistrées à son nom. Toutes ont des bureaux dans la prestigieuse Federation Tower de Moscou, un gratte-ciel brillant du quartier financier qui ne dépareillerait pas à Manhattan ou au Canary Wharf de Londres. Une réceptionniste perplexe cherche un numéro de téléphone et constate que les bureaux n'en ont pas. Elle trouve cependant un téléphone portable au nom de la société et nous le passe. Nous l'appelons et attendons. Une chanson de Frank Sinatra a été diffusée pendant environ cinq minutes, puis quelqu'un a finalement décroché, donnant l'impression d'être dans une rue très fréquentée, avant de raccrocher lorsque nous avons dit que nous étions des journalistes. Comme l'a expliqué Andrei, Turashev n'est pas recherché en Russie, donc personne ne l'empêche de louer cet espace de bureau coûteux en centre-ville. Il est peut-être aussi pratique pour lui de se trouver parmi des sociétés financières, dont certaines traitent des crypto-monnaies, comme le bitcoin, qu'Evil Corp aurait collectées auprès de victimes de ransomware - pour une valeur de 10 millions de dollars dans un des cas. Un rapport de Bloomberg s'appuyant sur les recherches de Chainalysis, un cabinet d'analyse de bitcoins, affirme que la Federation Tower abrite de nombreuses sociétés de crypto-monnaies qui agissent comme des "distributeurs automatiques de billets pour les cybercriminels". Nous avons essayé deux autres adresses liées à Turashev et à un autre personnage clé d'Evil Corp appelé Denis Gusev, et avons fait de nombreuses approches par téléphone et par e-mail, mais personne n'a répondu. Andrei et moi avons passé beaucoup de temps à essayer de trouver le lieu de travail de Maksim Yakubets. Il était directeur de l'entreprise d'aliments pour bétail de sa mère, mais il ne semble pas avoir d'entreprise ou d'employeur enregistré. Ce que nous avons trouvé, en revanche, ce sont des adresses où il pourrait encore vivre, alors un soir nous sommes allés y frapper. À l'une d'elles, un homme a ri par l'interphone lorsque nous avons expliqué d'où nous venions. "Maksim Yakubets n'est pas là. Il n'est pas venu ici depuis probablement 15 ans. Je suis son père", a-t-il dit. À notre grande surprise, Yakubets senior est alors sorti dans le couloir et nous a accordé une interview passionnée de 20 minutes devant la caméra, condamnant avec colère les autorités américaines pour avoir inculpé son fils. La récompense de 5 millions de dollars américains pour l'arrestation de son fils - la prime la plus élevée jamais offerte pour un cybercriminel nommé - a conduit la famille à vivre dans la crainte d'une attaque, a déclaré M. Yakubets, exigeant que nous publiions ses propos. "Les Américains ont créé un problème pour ma famille, pour de nombreuses personnes qui nous connaissent, pour nos proches. Quel était le but ? La justice américaine s'est transformée en justice soviétique. Il n'a pas été questionné, il n'a pas été interrogé, il n'y a pas eu de procédures qui auraient pu prouver sa culpabilité." Il a nié que son fils soit un cybercriminel. Quand je lui ai demandé comment il pensait être devenu si riche, il a ri, disant que j'exagérais le prix du mariage et que les voitures de luxe étaient louées. Le salaire de Maksim était plus élevé que la moyenne, a-t-il dit, car "il travaille, il est payé, il a un emploi". "Que fait-il comme travail alors ?" J'ai demandé. "Pourquoi devrais-je te le dire ?" a-t-il répondu. "Et notre vie privée ?" Il a dit qu'il n'avait pas eu de contact avec son fils depuis l'inculpation, et qu'il ne pouvait donc pas nous mettre en contact avec lui. Yakubets et Turashev font partie de la liste de plus en plus longue des citoyens russes frappés de cyber-sanctions, alors que l'Occident s'efforce de répondre aux cyber-attaques. Le nombre de personnes et d'organisations russes sanctionnées et inculpées est supérieur à celui de toutes les autres nationalités. Les inculpations empêchent les pirates de voyager à l'étranger, tandis que les sanctions gèlent leurs avoirs en Occident et leur interdisent de faire des affaires avec des entreprises occidentales. L'année dernière, l'Union européenne a commencé à émettre des cyber-sanctions, suivant en cela l'exemple des États-Unis, et ce sont principalement des Russes qui ont été cités sur cette liste. La grande majorité des personnes figurant sur ces listes auraient des liens directs avec l'État russe et pirateraient dans le but d'espionner, de projeter du pouvoir ou d'exercer des pressions. Si tous les pays se piratent mutuellement, les États-Unis, l'Union européenne et leurs alliés affirment que certaines des attaques russes dépassent les limites de l'acceptable. A lire aussi : Certains des hommes sont accusés d'avoir provoqué des pannes d'électricité généralisées en Ukraine en piratant des réseaux électriques. D'autres sont recherchés pour avoir tenté de pirater une installation d'essai d'armes chimiques à la suite des empoisonnements de Salisbury. Le Kremlin nie toutes les accusations, les qualifiant régulièrement d'hystérie occidentale et de "russophobie". Comme il n'existe pas de règles claires sur ce qui constitue un piratage acceptable pour un État-nation, nous avons délibérément concentré notre enquête sur les individus accusés d'être des criminels, qui piratent dans un but lucratif. Les cyber-sanctions contre les pirates informatiques "criminels" fonctionnent-elles ? En parlant avec le père de Yakubets, il semble que les cyber-sanctions aient un certain impact - au moins, elles l'ont rendu furieux. Cependant, Evil Corp ne semble pas avoir été affecté. Des chercheurs en cyber sécurité affirment que l'équipe mène toujours des cyberattaques lucratives contre des cibles principalement occidentales. La "règle d'or" du piratage russe, selon les chercheurs et les anciens pirates, est que vous pouvez pirater qui vous voulez, en tant que pirate criminel non employé par l'État, tant que les victimes ne se trouvent pas dans les territoires russophones ou les anciens territoires soviétiques. Cette règle semble fonctionner, car les chercheurs en cyber sécurité constatent depuis de nombreuses années une diminution des attaques dans ces pays. Ils ont également constaté que certains logiciels malveillants sont conçus pour éviter les ordinateurs dont le système est en langue russe. Lilia Yapparova, journaliste d'investigation travaillant pour Meduza, l'un des rares organes de presse indépendants du pays, estime que la règle d'or est utile aux services de renseignement, qui peuvent alors exploiter les compétences que les pirates ont développées en travaillant pour eux-mêmes. "Il est plus utile pour le FSB d'enrôler des hackers en Russie que de les mettre en prison. L'une de mes sources, qui est un ancien officier du FSB, m'a dit qu'il avait personnellement essayé d'enrôler certains des gars d'Evil Corp pour travailler pour lui", dit-elle. Les États-Unis affirment que Maksim Yakubets et d'autres hackers recherchés - dont Evgeniy Bogachev, dont la prime pour son arrestation s'élève à 3 millions de dollars - ont travaillé directement pour les services de renseignement. Ce n'est peut-être pas une coïncidence si le beau-père de Yakubets, que l'on voit dans la vidéo du mariage, est un ancien membre de haut niveau du FSB. Nous avons demandé au gouvernement russe de commenter le fait que les pirates informatiques semblent opérer librement en Russie, mais nous n'avons reçu aucune réponse. Lorsque le président Vladimir Poutine a été interrogé à ce sujet lors du sommet de Genève cet été, il a nié que des attaques très médiatisées provenaient de son pays et a poursuivi en affirmant que la plupart des cyberattaques provenaient des États-Unis. Il a toutefois déclaré qu'il collaborerait avec les États-Unis pour "rétablir l'ordre". Au cours des six derniers mois, les États-Unis et leurs alliés sont allés au-delà des cyber-sanctions et ont commencé à employer une tactique bien plus agressive. Ils ont commencé à riposter aux gangs de cybercriminels et ont réussi à mettre certains d'entre eux hors ligne, du moins temporairement. À deux reprises, les pirates du gouvernement américain ont même réussi à récupérer des millions de dollars en bitcoins volés aux victimes. Dans le cadre d'une action internationale impliquant Europol et le ministère américain de la justice, des pirates présumés ont également été arrêtés en Corée du Sud, au Koweït, en Roumanie et en Ukraine. Cette activité a conduit certaines grandes bandes de rançongiciels, que l'on croyait basées en Russie, à cesser leurs activités. REvil, Blackmatter et DarkSide ont tous annoncé sur des forums qu'ils cessaient leurs activités en raison des opérations de répression. Cependant, les chercheurs en cyber sécurité affirment que d'autres groupes font surface et que des attaques ont lieu chaque semaine. Le phénomène ne disparaîtra pas, disent-ils, tant que les pirates informatiques pourront prospérer en Russie. | Evil Corp : la chasse aux "pirates millionnaires" de Russie La plupart des personnes figurant sur la liste des cyber délinquants les plus recherchés par le FBI sont russes. Si certains travaillent pour le gouvernement et touchent un salaire normal, d'autres sont accusés d'avoir fait fortune grâce à des attaques par ransomware (logiciels rançonneurs) et des vols en ligne. S'ils quittaient la Russie, ils seraient arrêtés, mais chez eux, ils semblent avoir le champ libre. "Nous perdons notre temps", ai-je pensé en regardant un chat lécher la carcasse d'un poulet à emporter. Il n'y aurait sûrement plus aucune trace d'un cybercriminel multimillionnaire présumé dans cette propriété laissée à elle-même située dans une ville délabrée à 700 km à l'est de Moscou. Mais j'ai continué avec un interprète et un caméraman, en éloignant le chat galeux de l'entrée du bloc d'appartements. Lorsque nous avons frappé à l'une des portes, un jeune homme a répondu et une vieille dame curieuse nous a regardé de la cuisine. Nous avons frappé à l'une des portes et un jeune homme a répondu. "Igor Turashev ? Non, je ne reconnais pas ce nom", a-t-il dit. "Sa famille est enregistrée ici, alors qui êtes-vous ?" avons-nous demandé. A lire aussi : Après une discussion amicale, nous avons expliqué que nous étions des reporters de la BBC, et l'ambiance a soudainement changé. "Je ne vous dirai pas où il se trouve et vous ne devriez pas essayer de le trouver. Vous n'auriez pas dû venir ici", dit le jeune homme en colère. Je n'ai pas bien dormi cette nuit-là, en pensant aux conseils contradictoires que m'avaient donnés les personnes du secteur de la sécurité. Certains disaient qu'il était risqué d'essayer de traquer des cybercriminels recherchés sur leur sol. "Ils auront des gardes armés", m'a-t-on dit. "Vous finirez dans un fossé quelque part", m'a prévenu un autre. D'autres ont dit que tout irait bien : "Ce ne sont que des génies de l'informatique". Tous nous ont dit que l'on ne parviendrait a rien. Il y a deux ans, lors d'une conférence de presse, le FBI a nommé huit membres du groupe de pirates russes Evil Corp, accusant Igor Turashev et le chef présumé du gang, Maksim Yakubets, d'avoir volé ou extorqué plus de 100 millions de dollars lors de piratages touchant 40 pays différents. Les victimes vont de petites entreprises à des multinationales comme Garmin, en passant par des organisations caritatives et une école. Ce ne sont que celles dont nous avons connaissance. Selon le ministère américain de la justice, ces hommes sont des "braqueurs de banque cybernétiques" qui organisent des attaques par ransomware ou piratent des comptes pour voler de l'argent. L'annonce a fait de Maksim Yakubets, qui n'avait alors que 32 ans, une figure emblématique du piratage informatique russe. Des images du gang, obtenues par la National Crime Agency britannique, montrent les hommes au volant de Lamborghinis personnalisées, riant avec des liasses de billets et jouant avec un lionceau de compagnie. L'inculpation des deux hommes par le FBI est le résultat d'années de travail, notamment d'entretiens avec d'anciens membres du gang et de l'utilisation de la cybercriminalistique. Certaines informations remontent à 2010, lorsque la police russe était encore prête à collaborer avec ses collègues américains. Cette époque est révolue depuis longtemps. Le gouvernement russe balaie régulièrement les accusations de piratage informatique portées par les États-Unis contre ses citoyens. En fait, non seulement les hackers sont autorisés à poursuivre leurs activités, mais ils sont également recrutés par les services de sécurité. Notre enquête sur Maksim Yakubets a commencé dans un endroit improbable - un terrain de golf à environ deux heures de Moscou. C'est là qu'a eu lieu son mariage spectaculaire en 2017, dont la vidéo a ensuite été largement partagée. Fait révélateur, le visage de Yakubets n'apparaît jamais sur la séquence, filmée par une société de production de vidéos de mariage, mais on peut le voir danser au son d'une musique interprétée en direct par un célèbre chanteur russe, sous un magnifique spectacle de lumières. L'organisatrice de mariage Natalia n'a pas voulu donner de détails sur le grand jour de Yakubets, mais elle nous a fait visiter certains des lieux clés, notamment un bâtiment à piliers creusé dans les collines près d'un lac. "C'est notre salle exclusive", a-t-elle dit. "Les jeunes mariés aiment s'y rendre pour des séances de photos et de romance". Alors que nous étions conduits en voiture de golf, j'ai fait quelques calculs. D'après ce qu'on nous disait, ce grand mariage aurait coûté beaucoup plus que les estimations que j'avais entendues auparavant, soit environ 250 000 $. Le prix était potentiellement plus proche d'un demi-million de dollars, voire de 600 000 dollars. Nous ne savons pas comment ce jour spécial a été payé, mais si Yakubets a payé la facture, cela montre à quel point son style de vie est somptueux. Igor Turashev, 40 ans, ne garde pas non plus un profil bas. Grâce aux archives publiques, mon collègue Andrei Zakharov, le cyber-reporter de la BBC Russie, a trouvé trois sociétés enregistrées à son nom. Toutes ont des bureaux dans la prestigieuse Federation Tower de Moscou, un gratte-ciel brillant du quartier financier qui ne dépareillerait pas à Manhattan ou au Canary Wharf de Londres. Une réceptionniste perplexe cherche un numéro de téléphone et constate que les bureaux n'en ont pas. Elle trouve cependant un téléphone portable au nom de la société et nous le passe. Nous l'appelons et attendons. Une chanson de Frank Sinatra a été diffusée pendant environ cinq minutes, puis quelqu'un a finalement décroché, donnant l'impression d'être dans une rue très fréquentée, avant de raccrocher lorsque nous avons dit que nous étions des journalistes. Comme l'a expliqué Andrei, Turashev n'est pas recherché en Russie, donc personne ne l'empêche de louer cet espace de bureau coûteux en centre-ville. Il est peut-être aussi pratique pour lui de se trouver parmi des sociétés financières, dont certaines traitent des crypto-monnaies, comme le bitcoin, qu'Evil Corp aurait collectées auprès de victimes de ransomware - pour une valeur de 10 millions de dollars dans un des cas. Un rapport de Bloomberg s'appuyant sur les recherches de Chainalysis, un cabinet d'analyse de bitcoins, affirme que la Federation Tower abrite de nombreuses sociétés de crypto-monnaies qui agissent comme des "distributeurs automatiques de billets pour les cybercriminels". Nous avons essayé deux autres adresses liées à Turashev et à un autre personnage clé d'Evil Corp appelé Denis Gusev, et avons fait de nombreuses approches par téléphone et par e-mail, mais personne n'a répondu. Andrei et moi avons passé beaucoup de temps à essayer de trouver le lieu de travail de Maksim Yakubets. Il était directeur de l'entreprise d'aliments pour bétail de sa mère, mais il ne semble pas avoir d'entreprise ou d'employeur enregistré. Ce que nous avons trouvé, en revanche, ce sont des adresses où il pourrait encore vivre, alors un soir nous sommes allés y frapper. À l'une d'elles, un homme a ri par l'interphone lorsque nous avons expliqué d'où nous venions. "Maksim Yakubets n'est pas là. Il n'est pas venu ici depuis probablement 15 ans. Je suis son père", a-t-il dit. À notre grande surprise, Yakubets senior est alors sorti dans le couloir et nous a accordé une interview passionnée de 20 minutes devant la caméra, condamnant avec colère les autorités américaines pour avoir inculpé son fils. La récompense de 5 millions de dollars américains pour l'arrestation de son fils - la prime la plus élevée jamais offerte pour un cybercriminel nommé - a conduit la famille à vivre dans la crainte d'une attaque, a déclaré M. Yakubets, exigeant que nous publiions ses propos. "Les Américains ont créé un problème pour ma famille, pour de nombreuses personnes qui nous connaissent, pour nos proches. Quel était le but ? La justice américaine s'est transformée en justice soviétique. Il n'a pas été questionné, il n'a pas été interrogé, il n'y a pas eu de procédures qui auraient pu prouver sa culpabilité." Il a nié que son fils soit un cybercriminel. Quand je lui ai demandé comment il pensait être devenu si riche, il a ri, disant que j'exagérais le prix du mariage et que les voitures de luxe étaient louées. Le salaire de Maksim était plus élevé que la moyenne, a-t-il dit, car "il travaille, il est payé, il a un emploi". "Que fait-il comme travail alors ?" J'ai demandé. "Pourquoi devrais-je te le dire ?" a-t-il répondu. "Et notre vie privée ?" Il a dit qu'il n'avait pas eu de contact avec son fils depuis l'inculpation, et qu'il ne pouvait donc pas nous mettre en contact avec lui. Yakubets et Turashev font partie de la liste de plus en plus longue des citoyens russes frappés de cyber-sanctions, alors que l'Occident s'efforce de répondre aux cyber-attaques. Le nombre de personnes et d'organisations russes sanctionnées et inculpées est supérieur à celui de toutes les autres nationalités. Les inculpations empêchent les pirates de voyager à l'étranger, tandis que les sanctions gèlent leurs avoirs en Occident et leur interdisent de faire des affaires avec des entreprises occidentales. L'année dernière, l'Union européenne a commencé à émettre des cyber-sanctions, suivant en cela l'exemple des États-Unis, et ce sont principalement des Russes qui ont été cités sur cette liste. La grande majorité des personnes figurant sur ces listes auraient des liens directs avec l'État russe et pirateraient dans le but d'espionner, de projeter du pouvoir ou d'exercer des pressions. Si tous les pays se piratent mutuellement, les États-Unis, l'Union européenne et leurs alliés affirment que certaines des attaques russes dépassent les limites de l'acceptable. A lire aussi : Certains des hommes sont accusés d'avoir provoqué des pannes d'électricité généralisées en Ukraine en piratant des réseaux électriques. D'autres sont recherchés pour avoir tenté de pirater une installation d'essai d'armes chimiques à la suite des empoisonnements de Salisbury. Le Kremlin nie toutes les accusations, les qualifiant régulièrement d'hystérie occidentale et de "russophobie". Comme il n'existe pas de règles claires sur ce qui constitue un piratage acceptable pour un État-nation, nous avons délibérément concentré notre enquête sur les individus accusés d'être des criminels, qui piratent dans un but lucratif. Les cyber-sanctions contre les pirates informatiques "criminels" fonctionnent-elles ? En parlant avec le père de Yakubets, il semble que les cyber-sanctions aient un certain impact - au moins, elles l'ont rendu furieux. Cependant, Evil Corp ne semble pas avoir été affecté. Des chercheurs en cyber sécurité affirment que l'équipe mène toujours des cyberattaques lucratives contre des cibles principalement occidentales. La "règle d'or" du piratage russe, selon les chercheurs et les anciens pirates, est que vous pouvez pirater qui vous voulez, en tant que pirate criminel non employé par l'État, tant que les victimes ne se trouvent pas dans les territoires russophones ou les anciens territoires soviétiques. Cette règle semble fonctionner, car les chercheurs en cyber sécurité constatent depuis de nombreuses années une diminution des attaques dans ces pays. Ils ont également constaté que certains logiciels malveillants sont conçus pour éviter les ordinateurs dont le système est en langue russe. Lilia Yapparova, journaliste d'investigation travaillant pour Meduza, l'un des rares organes de presse indépendants du pays, estime que la règle d'or est utile aux services de renseignement, qui peuvent alors exploiter les compétences que les pirates ont développées en travaillant pour eux-mêmes. "Il est plus utile pour le FSB d'enrôler des hackers en Russie que de les mettre en prison. L'une de mes sources, qui est un ancien officier du FSB, m'a dit qu'il avait personnellement essayé d'enrôler certains des gars d'Evil Corp pour travailler pour lui", dit-elle. Les États-Unis affirment que Maksim Yakubets et d'autres hackers recherchés - dont Evgeniy Bogachev, dont la prime pour son arrestation s'élève à 3 millions de dollars - ont travaillé directement pour les services de renseignement. Ce n'est peut-être pas une coïncidence si le beau-père de Yakubets, que l'on voit dans la vidéo du mariage, est un ancien membre de haut niveau du FSB. Nous avons demandé au gouvernement russe de commenter le fait que les pirates informatiques semblent opérer librement en Russie, mais nous n'avons reçu aucune réponse. Lorsque le président Vladimir Poutine a été interrogé à ce sujet lors du sommet de Genève cet été, il a nié que des attaques très médiatisées provenaient de son pays et a poursuivi en affirmant que la plupart des cyberattaques provenaient des États-Unis. Il a toutefois déclaré qu'il collaborerait avec les États-Unis pour "rétablir l'ordre". Au cours des six derniers mois, les États-Unis et leurs alliés sont allés au-delà des cyber-sanctions et ont commencé à employer une tactique bien plus agressive. Ils ont commencé à riposter aux gangs de cybercriminels et ont réussi à mettre certains d'entre eux hors ligne, du moins temporairement. À deux reprises, les pirates du gouvernement américain ont même réussi à récupérer des millions de dollars en bitcoins volés aux victimes. Dans le cadre d'une action internationale impliquant Europol et le ministère américain de la justice, des pirates présumés ont également été arrêtés en Corée du Sud, au Koweït, en Roumanie et en Ukraine. Cette activité a conduit certaines grandes bandes de rançongiciels, que l'on croyait basées en Russie, à cesser leurs activités. REvil, Blackmatter et DarkSide ont tous annoncé sur des forums qu'ils cessaient leurs activités en raison des opérations de répression. Cependant, les chercheurs en cyber sécurité affirment que d'autres groupes font surface et que des attaques ont lieu chaque semaine. Le phénomène ne disparaîtra pas, disent-ils, tant que les pirates informatiques pourront prospérer en Russie. | https://www.bbc.com/afrique/monde-59323120 |
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| Des hijabs stériles jetables introduites dans les hôpitaux au Royaume-Uni | Une fondation hospitalière estime qu'elle est la première au Royaume-Uni à introduire des foulards stériles jetables pour le personnel des salles d'opération. La jeune médecin Farah Roslan, qui est musulmane, a eu l'idée au cours de sa formation à l'hôpital Royal Derby. Elle a dit qu'elle a eu l'idée à la suite d'une préoccupation d'infection liée à son hidjab qu'elle avait porté toute la journée. On espère que ces éléments pourront être introduits à l'échelle nationale, mais NHS England a déclaré que ce serait aux fiducies individuelles d'en décider. Lire aussi : Mme Roslan, qui travaille dans le Lincolnshire, a dit que l'idée lui est venue alors qu'elle était étudiante en médecine dans les hôpitaux universitaires de Derby et Burton NHS Trust. "J'avais utilisé [le même foulard] toute la journée, ce qui n'était manifestement pas propre et idéal ", a-t-elle déclaré à la BBC Radio Derby. "Je ne me sentais pas à l'aise de l'enlever et j'ai été retirée du bloc opératoire, respectueusement, à cause du contrôle des infections." Elle a déclaré qu'il fallait trouver un juste milieu entre le "code vestimentaire dû à la foi" et la "passion" d'être au bloc opératoire. Mme Roslan s'est tournée vers la Malaisie, son pays natal, pour trouver des idées avant de créer un design et de tester des tissus. "Je suis vraiment heureuse et j'ai hâte de voir si nous pouvons l'appuyer à l'échelle nationale ", a-t-elle dit. Lire également : La consultante chirurgienne Gill Tierney, qui a encadré Mme Roslan, a déclaré que la fiducie a été la première à introduire le foulard au Royaume-Uni. "Nous savons qu'il s'agit d'une question muette et silencieuse dans les salles d'opérations dans le pays et je ne pense pas qu'elle ait été officiellement abordée", a-t-elle dit. "Ça n'a pas coûté cher et j'espère que l'effet sera énorme." Les hôpitaux universitaires de Derby et de Burton NHS Trust ont déclaré que le nouveau foulard était disponible pour la première fois début décembre. Regarder : | Des hijabs stériles jetables introduites dans les hôpitaux au Royaume-Uni Une fondation hospitalière estime qu'elle est la première au Royaume-Uni à introduire des foulards stériles jetables pour le personnel des salles d'opération. La jeune médecin Farah Roslan, qui est musulmane, a eu l'idée au cours de sa formation à l'hôpital Royal Derby. Elle a dit qu'elle a eu l'idée à la suite d'une préoccupation d'infection liée à son hidjab qu'elle avait porté toute la journée. On espère que ces éléments pourront être introduits à l'échelle nationale, mais NHS England a déclaré que ce serait aux fiducies individuelles d'en décider. Lire aussi : Mme Roslan, qui travaille dans le Lincolnshire, a dit que l'idée lui est venue alors qu'elle était étudiante en médecine dans les hôpitaux universitaires de Derby et Burton NHS Trust. "J'avais utilisé [le même foulard] toute la journée, ce qui n'était manifestement pas propre et idéal ", a-t-elle déclaré à la BBC Radio Derby. "Je ne me sentais pas à l'aise de l'enlever et j'ai été retirée du bloc opératoire, respectueusement, à cause du contrôle des infections." Elle a déclaré qu'il fallait trouver un juste milieu entre le "code vestimentaire dû à la foi" et la "passion" d'être au bloc opératoire. Mme Roslan s'est tournée vers la Malaisie, son pays natal, pour trouver des idées avant de créer un design et de tester des tissus. "Je suis vraiment heureuse et j'ai hâte de voir si nous pouvons l'appuyer à l'échelle nationale ", a-t-elle dit. Lire également : La consultante chirurgienne Gill Tierney, qui a encadré Mme Roslan, a déclaré que la fiducie a été la première à introduire le foulard au Royaume-Uni. "Nous savons qu'il s'agit d'une question muette et silencieuse dans les salles d'opérations dans le pays et je ne pense pas qu'elle ait été officiellement abordée", a-t-elle dit. "Ça n'a pas coûté cher et j'espère que l'effet sera énorme." Les hôpitaux universitaires de Derby et de Burton NHS Trust ont déclaré que le nouveau foulard était disponible pour la première fois début décembre. Regarder : | https://www.bbc.com/afrique/monde-50839996 |
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| Coronavirus: "Le président a révélé à la télé que j'ai le coronavirus" | Le président a révélé mon diagnostic Covid-19 à la télévision Sita Tyasutami présentait tous les symptômes révélateurs d'un coronavirus. Pourtant, alors qu'elle était allongée sur un lit d'hôpital à Jakarta, la capitale indonésienne, son état n'avait pas été diagnostiqué. Tout comme celui de sa mère, Maria Darmaningsih, qui avait été admise dans le même hôpital. Confinées dans des chambres d'hôpital séparées, Tyasutami et sa mère attendaient avec impatience les résultats de leurs tests de dépistage du coronavirus, lorsque le président indonésien a fait une annonce surprenante. Lors d'une conférence de presse diffusée à la nation, le président Joko Widodo a déclaré que deux ressortissants indonésiens avaient été testés positifs au Covid-19, les deux premiers cas confirmés dans le pays. Les deux personnes - une femme de 64 ans et sa fille de 31 ans - étaient traitées dans un hôpital pour maladies infectieuses à Jakarta, a déclaré le président. Le briefing, tenu devant des journalistes à l'extérieur du palais présidentiel, a confirmé l'inévitable : le coronavirus avait atteint l'Indonésie. Diffusée sur les écrans de télévision de l'hôpital, l'annonce du président a laissé Tyasutami et sa mère dans l'incrédulité. Le président Widodo parlait de deux patients de leur hôpital, avec leur profil, leur âge, leurs symptômes, leurs antécédents de contact. Le président Widodo n'a pas mentionné les patients par leur nom, mais il n'a pas eu besoin de le faire. Son cerveau vrombissant, Tyasutami a demandé à une infirmière si l'hôpital traitait actuellement d'autres patients atteints de coronavirus. Lorsque l'infirmière a répondu par la négative, la réalité l'a frappée. Elle et sa mère ont été les deux premiers cas connus de coronavirus en Indonésie. "J'étais confuse, j'étais en colère, j'étais triste", a déclaré Tyasutami à la BBC. "Je ne savais pas quoi faire parce que c'était partout dans les médias." Avant son diagnostic, Tyasutami était danseuse professionnelle, directrice d'un spectacle, une sœur, une fille, une amie. Par la suite, son identité a été réduite à une humiliante étiquette de deux mots : cas numéro un. Son dossier médical a fait l'objet d'une fuite. Les détails de son cas ont été mal communiqués. De fausses rumeurs se sont répandues sur Internet. En quelques heures, elle est devenue le visage de l'épidémie de coronavirus en Indonésie. Cela a commencé par des démangeaisons de la gorge. Tyasutami les a traités. Il n'y avait pas de quoi s'inquiéter, pensait-elle. Puis, le matin du 17 février, elle s'est réveillée avec des symptômes qui étaient plus que la marque d'une maladie bénigne. Sa mère, Darmaningsih, professeure de danse à l'Institut des arts de Jakarta (JIA), est tombée malade plus tard dans la semaine. L'état de Darmaningsih s'est aggravé après un spectacle de danse le 23 février, la laissant dans un état de "très grande maladie". C'est alors que Darmaningsih et Tyasutami sont allés passer un examen médical à l'hôpital local de Depok, dans la banlieue de Jakarta. Au départ, le médecin a diagnostiqué chez Darmaningsih un typhus - une maladie bactérienne transmise par des poux ou des puces - et chez Tyasutami une bronchopneumonie. "Nous avons demandé à être testés pour le Covid-19, mais notre demande a été rejetée car, à l'époque, l'hôpital ne disposait pas des installations adéquates", a déclaré Tyasutami. Le 27 février, ils ont été maintenus à l'hôpital, sans savoir que l'agent pathogène envahissait leurs cellules. Il a fallu un tuyau d'un ami, 24 heures plus tard, pour que l'alarme soit donnée. L'amie a téléphoné à Tyasutami pour lui dire qu'elle avait assisté au même événement de danse qu'une femme japonaise qui avait été testée positive au Covid-19. Tyasutami ne connaissait pas la Japonaise, mais comprenait la gravité de son diagnostic. "C'est pourquoi j'ai insisté une fois de plus auprès du médecin pour qu'il fasse le test", a déclaré Tyasutami. Cette fois, les médecins ont accédé à sa demande. Elle et sa mère ont été transférées à Sulianti Saroso, l'hôpital des maladies infectieuses de Jakarta, où elles ont subi un test de dépistage de Covid-19 par écouvillonnage. Tyasutami et Darmaningsih s'attendaient à ce qu'un médecin leur communique les résultats. Au lieu de cela, leurs diagnostics ont été lus par le président Widodo le 2 mars. Ce fut une surprise pour eux comme pour le pays. Quelques jours plus tard, Tyasutami et Darmaningsih se sont fait dire qu'en cas d'apparition d'une maladie, le président devait être informé avant les patients, conformément à la loi. Achmad Yurianto, un porte-parole du gouvernement indonésien, a déclaré à la BBC qu'il n'y avait rien de mal à ce que le président informe le public. Une loi de 2009 sur la santé stipule que le secret médical ne s'applique pas aux questions d'intérêt public. Par conséquent, l'annonce du président était légale, selon Bivitri Susanti, un expert juridique basé à Jakarta. Mais était-ce la bonne chose à faire, compte tenu de la protection juridique des dossiers médicaux ? "Je ne pense pas", a déclaré Mme Susanti. Vrai ou faux, l'annonce a propulsé le premier et le deuxième cas sous les feux de la rampe au niveau national. En quelques heures, des messages montrant les initiales, l'adresse complète et les dossiers médicaux du cas 1 (Tyasutami) et du cas 2 (Darmaningsih) ont fait l'objet d'une fuite et ont été largement diffusés sur WhatsApp. La réaction aux médias sociaux et la diffusion de fausses informations sur leur vie ont été immédiates, vicieuses et implacables. "Ils ont attaqué Sita, la blâmant d'avoir apporté le virus en Indonésie", a déclaré à la BBC la grande sœur de Tyasutami, Ratri Anindyajati. "Ils lui ont reproché d'avoir perdu son emploi, ou d'avoir été séparée de sa famille. Ils se demandaient comment elle pouvait être aussi belle et élégante après avoir été malade. Ils ont dit que c'était un coup monté". Tyasutami a été jugée par le public, alors qu'il était tout à fait possible que l'Indonésie ait eu des cas de coronavirus avant le 2 mars. Le gouvernement avait nié qu'il y en avait. Mais début février, une étude de l'université de Harvard a suggéré qu'il pourrait y avoir des "cas non détectés" dans le pays, qui a des liens étroits avec la Chine, d'où le virus est originaire. Aujourd'hui, l'Indonésie est l'un des pays les plus touchés d'Asie du Sud-Est, avec environ 12 000 cas et près de 900 décès à ce jour. Les origines du Covid-19 en Indonésie pourraient bien ne jamais être connues. Les cas un et deux, cependant, ont été enregistrés. "Avant mon diagnostic, j'avais moins de 2 000 fans sur Instagram", a déclaré M. Tyasutami. "Je n'avais personne qui m'envoyait des discours de haine. Dans les jours qui ont suivi [mon diagnostic], le nombre de mes followers est passé à 10 000. Les gens commentaient tout, surtout des photos de moi en tenue de danse sexy et révélatrice". Analyse par Richard McKay, historien des épidémies et professeur à l'université de Cambridge Étant donné sa formation accidentelle et son manque de précision, l'expression "patient zéro" est toujours trompeuse, il vaut mieux l'éviter. Elle a été inventée par erreur dans les années 1980. Certains pensent qu'elle désigne le premier cas (ou "primaire") dans une région donnée par date d'infection, d'autres qu'elle désigne le premier cas constaté dans une épidémie ("cas index"), et d'autres encore qu'elle désigne le premier cas "jamais" apparu chez l'homme. Le terme est également utilisé depuis longtemps comme un moyen sensationnel d'attirer l'attention et de susciter la stigmatisation. Les conditions du monde réel - comme les personnes infectées qui ne présentent pas de symptômes - nous rappellent qu'il serait malavisé de mettre l'accent, comme cela aurait dû être fait depuis longtemps, sur le classement et la numérotation définitifs des cas. Si le Covid-19 avait été perçu auparavant comme un risque très éloigné de l'Indonésie, il pourrait être utile pour l'éducation du public de confirmer l'existence de cas dans le pays. Toutefois, lorsque le nombre de cas est faible, il faut faire preuve d'une extrême discrétion lors de leur examen. Le 3 mars, le président Widodo a exhorté les responsables des hôpitaux et du gouvernement à respecter la vie privée des patients du Covid-19, mais à ce moment-là, le mal était déjà fait. La fuite a donné le ton à ce qui allait suivre. Les commentaires imprécis du ministre indonésien de la santé, Terawan Agus Putranto, se sont avérés encore plus répugnants. Lors d'une conférence de presse le 2 mars, le ministre a suggéré à tort que le premier cas (Tyasutami) avait contracté la maladie d'un citoyen japonais, un "ami proche", alors qu'il dansait dans une boîte de nuit à Jakarta. Les commentaires du ministre ont laissé libre cours à l'imagination. Il y a eu de faux rapports qui ont laissé entendre que "le Japonais était un ami proche qui me "louait"", a déclaré M. Tyasutami. "Mon histoire a été tordue tant de fois. Les gens faisaient des suppositions à mon sujet", a-t-elle ajouté. Le ministre de la santé n'a pas répondu aux demandes de commentaires. Mme Tyasutami a déclaré que les médias devraient également assumer la responsabilité de la manière dont son diagnostic a été rapporté. "Il y a cette culture du blâme des victimes", a-t-elle déclaré. Un groupe de défense de la liberté de la presse, l'Alliance des journalistes indépendants, a exhorté les médias à éviter les reportages "sensationnalistes" et à respecter la vie privée des patients atteints de Covid-19. Les médias sont allés trop loin, a estimé Mme Tyasutami. En regardant la télévision à l'hôpital, elle a pu voir des journalistes "bombarder" sa maison. Tout le monde chez elle a dû être testé pour le Covid-19, y compris sa sœur aînée, Anindyajati. La directrice artistique de 33 ans, qui vit à Vienne, avait déjà été malade et avait récupéré après son arrivée en Indonésie pour des vacances au début du mois de février. Le test a confirmé ce qu'Anindyajati avait déjà soupçonné. Elle allait rejoindre sa famille en isolement dans le même hôpital, désormais connu sous le nom de "cas n° 3" en Indonésie. Hormis quelques complications, la période de convalescence s'est déroulée assez bien pour les trois personnes. Le 13 mars, après 13 jours d'isolement, Anindyajati et Tyasutami ont reçu leur congé de l'hôpital. Ce fut un moment de joie teinté de tristesse, car leur mère - qui n'a pas encore complètement récupéré - a dû rester à l'hôpital pendant trois jours supplémentaires. Elle ne se sentait cependant pas seule, car ses filles lui tenaient compagnie, bien qu'à distance. Cette expérience, disaient-elles, a changé leur vie à jamais. "Je sens que j'ai une seconde chance dans la vie", a déclaré Mme Darmaningsi. Ils ont soutenu des familles qui n'ont pas eu autant de chance, en offrant des conseils lorsqu'ils en ont eu besoin. Ils ont même donné leur sang aux chercheurs qui testent un éventuel traitement pour le Covid-19. Maintenant que l'épidémie s'est étendue, ce ne sont que trois milliers de vies qui ont été bouleversées par la maladie en Indonésie. Pourtant, la stigmatisation persiste. Quelqu'un les a appelées "femmes sataniques" dans un message il y a quelques jours, a déclaré M. Tyasutami. Anindyajati tente d'ignorer la haine, mais se concentre plutôt sur le bon côté des choses. "Nous pensons qu'il y avait déjà de nombreux cas suspects", a-t-elle dit. "Quand notre diagnostic a été confirmé, cela a au moins aidé le gouvernement à prendre des mesures." | Coronavirus: "Le président a révélé à la télé que j'ai le coronavirus" Le président a révélé mon diagnostic Covid-19 à la télévision Sita Tyasutami présentait tous les symptômes révélateurs d'un coronavirus. Pourtant, alors qu'elle était allongée sur un lit d'hôpital à Jakarta, la capitale indonésienne, son état n'avait pas été diagnostiqué. Tout comme celui de sa mère, Maria Darmaningsih, qui avait été admise dans le même hôpital. Confinées dans des chambres d'hôpital séparées, Tyasutami et sa mère attendaient avec impatience les résultats de leurs tests de dépistage du coronavirus, lorsque le président indonésien a fait une annonce surprenante. Lors d'une conférence de presse diffusée à la nation, le président Joko Widodo a déclaré que deux ressortissants indonésiens avaient été testés positifs au Covid-19, les deux premiers cas confirmés dans le pays. Les deux personnes - une femme de 64 ans et sa fille de 31 ans - étaient traitées dans un hôpital pour maladies infectieuses à Jakarta, a déclaré le président. Le briefing, tenu devant des journalistes à l'extérieur du palais présidentiel, a confirmé l'inévitable : le coronavirus avait atteint l'Indonésie. Diffusée sur les écrans de télévision de l'hôpital, l'annonce du président a laissé Tyasutami et sa mère dans l'incrédulité. Le président Widodo parlait de deux patients de leur hôpital, avec leur profil, leur âge, leurs symptômes, leurs antécédents de contact. Le président Widodo n'a pas mentionné les patients par leur nom, mais il n'a pas eu besoin de le faire. Son cerveau vrombissant, Tyasutami a demandé à une infirmière si l'hôpital traitait actuellement d'autres patients atteints de coronavirus. Lorsque l'infirmière a répondu par la négative, la réalité l'a frappée. Elle et sa mère ont été les deux premiers cas connus de coronavirus en Indonésie. "J'étais confuse, j'étais en colère, j'étais triste", a déclaré Tyasutami à la BBC. "Je ne savais pas quoi faire parce que c'était partout dans les médias." Avant son diagnostic, Tyasutami était danseuse professionnelle, directrice d'un spectacle, une sœur, une fille, une amie. Par la suite, son identité a été réduite à une humiliante étiquette de deux mots : cas numéro un. Son dossier médical a fait l'objet d'une fuite. Les détails de son cas ont été mal communiqués. De fausses rumeurs se sont répandues sur Internet. En quelques heures, elle est devenue le visage de l'épidémie de coronavirus en Indonésie. Cela a commencé par des démangeaisons de la gorge. Tyasutami les a traités. Il n'y avait pas de quoi s'inquiéter, pensait-elle. Puis, le matin du 17 février, elle s'est réveillée avec des symptômes qui étaient plus que la marque d'une maladie bénigne. Sa mère, Darmaningsih, professeure de danse à l'Institut des arts de Jakarta (JIA), est tombée malade plus tard dans la semaine. L'état de Darmaningsih s'est aggravé après un spectacle de danse le 23 février, la laissant dans un état de "très grande maladie". C'est alors que Darmaningsih et Tyasutami sont allés passer un examen médical à l'hôpital local de Depok, dans la banlieue de Jakarta. Au départ, le médecin a diagnostiqué chez Darmaningsih un typhus - une maladie bactérienne transmise par des poux ou des puces - et chez Tyasutami une bronchopneumonie. "Nous avons demandé à être testés pour le Covid-19, mais notre demande a été rejetée car, à l'époque, l'hôpital ne disposait pas des installations adéquates", a déclaré Tyasutami. Le 27 février, ils ont été maintenus à l'hôpital, sans savoir que l'agent pathogène envahissait leurs cellules. Il a fallu un tuyau d'un ami, 24 heures plus tard, pour que l'alarme soit donnée. L'amie a téléphoné à Tyasutami pour lui dire qu'elle avait assisté au même événement de danse qu'une femme japonaise qui avait été testée positive au Covid-19. Tyasutami ne connaissait pas la Japonaise, mais comprenait la gravité de son diagnostic. "C'est pourquoi j'ai insisté une fois de plus auprès du médecin pour qu'il fasse le test", a déclaré Tyasutami. Cette fois, les médecins ont accédé à sa demande. Elle et sa mère ont été transférées à Sulianti Saroso, l'hôpital des maladies infectieuses de Jakarta, où elles ont subi un test de dépistage de Covid-19 par écouvillonnage. Tyasutami et Darmaningsih s'attendaient à ce qu'un médecin leur communique les résultats. Au lieu de cela, leurs diagnostics ont été lus par le président Widodo le 2 mars. Ce fut une surprise pour eux comme pour le pays. Quelques jours plus tard, Tyasutami et Darmaningsih se sont fait dire qu'en cas d'apparition d'une maladie, le président devait être informé avant les patients, conformément à la loi. Achmad Yurianto, un porte-parole du gouvernement indonésien, a déclaré à la BBC qu'il n'y avait rien de mal à ce que le président informe le public. Une loi de 2009 sur la santé stipule que le secret médical ne s'applique pas aux questions d'intérêt public. Par conséquent, l'annonce du président était légale, selon Bivitri Susanti, un expert juridique basé à Jakarta. Mais était-ce la bonne chose à faire, compte tenu de la protection juridique des dossiers médicaux ? "Je ne pense pas", a déclaré Mme Susanti. Vrai ou faux, l'annonce a propulsé le premier et le deuxième cas sous les feux de la rampe au niveau national. En quelques heures, des messages montrant les initiales, l'adresse complète et les dossiers médicaux du cas 1 (Tyasutami) et du cas 2 (Darmaningsih) ont fait l'objet d'une fuite et ont été largement diffusés sur WhatsApp. La réaction aux médias sociaux et la diffusion de fausses informations sur leur vie ont été immédiates, vicieuses et implacables. "Ils ont attaqué Sita, la blâmant d'avoir apporté le virus en Indonésie", a déclaré à la BBC la grande sœur de Tyasutami, Ratri Anindyajati. "Ils lui ont reproché d'avoir perdu son emploi, ou d'avoir été séparée de sa famille. Ils se demandaient comment elle pouvait être aussi belle et élégante après avoir été malade. Ils ont dit que c'était un coup monté". Tyasutami a été jugée par le public, alors qu'il était tout à fait possible que l'Indonésie ait eu des cas de coronavirus avant le 2 mars. Le gouvernement avait nié qu'il y en avait. Mais début février, une étude de l'université de Harvard a suggéré qu'il pourrait y avoir des "cas non détectés" dans le pays, qui a des liens étroits avec la Chine, d'où le virus est originaire. Aujourd'hui, l'Indonésie est l'un des pays les plus touchés d'Asie du Sud-Est, avec environ 12 000 cas et près de 900 décès à ce jour. Les origines du Covid-19 en Indonésie pourraient bien ne jamais être connues. Les cas un et deux, cependant, ont été enregistrés. "Avant mon diagnostic, j'avais moins de 2 000 fans sur Instagram", a déclaré M. Tyasutami. "Je n'avais personne qui m'envoyait des discours de haine. Dans les jours qui ont suivi [mon diagnostic], le nombre de mes followers est passé à 10 000. Les gens commentaient tout, surtout des photos de moi en tenue de danse sexy et révélatrice". Analyse par Richard McKay, historien des épidémies et professeur à l'université de Cambridge Étant donné sa formation accidentelle et son manque de précision, l'expression "patient zéro" est toujours trompeuse, il vaut mieux l'éviter. Elle a été inventée par erreur dans les années 1980. Certains pensent qu'elle désigne le premier cas (ou "primaire") dans une région donnée par date d'infection, d'autres qu'elle désigne le premier cas constaté dans une épidémie ("cas index"), et d'autres encore qu'elle désigne le premier cas "jamais" apparu chez l'homme. Le terme est également utilisé depuis longtemps comme un moyen sensationnel d'attirer l'attention et de susciter la stigmatisation. Les conditions du monde réel - comme les personnes infectées qui ne présentent pas de symptômes - nous rappellent qu'il serait malavisé de mettre l'accent, comme cela aurait dû être fait depuis longtemps, sur le classement et la numérotation définitifs des cas. Si le Covid-19 avait été perçu auparavant comme un risque très éloigné de l'Indonésie, il pourrait être utile pour l'éducation du public de confirmer l'existence de cas dans le pays. Toutefois, lorsque le nombre de cas est faible, il faut faire preuve d'une extrême discrétion lors de leur examen. Le 3 mars, le président Widodo a exhorté les responsables des hôpitaux et du gouvernement à respecter la vie privée des patients du Covid-19, mais à ce moment-là, le mal était déjà fait. La fuite a donné le ton à ce qui allait suivre. Les commentaires imprécis du ministre indonésien de la santé, Terawan Agus Putranto, se sont avérés encore plus répugnants. Lors d'une conférence de presse le 2 mars, le ministre a suggéré à tort que le premier cas (Tyasutami) avait contracté la maladie d'un citoyen japonais, un "ami proche", alors qu'il dansait dans une boîte de nuit à Jakarta. Les commentaires du ministre ont laissé libre cours à l'imagination. Il y a eu de faux rapports qui ont laissé entendre que "le Japonais était un ami proche qui me "louait"", a déclaré M. Tyasutami. "Mon histoire a été tordue tant de fois. Les gens faisaient des suppositions à mon sujet", a-t-elle ajouté. Le ministre de la santé n'a pas répondu aux demandes de commentaires. Mme Tyasutami a déclaré que les médias devraient également assumer la responsabilité de la manière dont son diagnostic a été rapporté. "Il y a cette culture du blâme des victimes", a-t-elle déclaré. Un groupe de défense de la liberté de la presse, l'Alliance des journalistes indépendants, a exhorté les médias à éviter les reportages "sensationnalistes" et à respecter la vie privée des patients atteints de Covid-19. Les médias sont allés trop loin, a estimé Mme Tyasutami. En regardant la télévision à l'hôpital, elle a pu voir des journalistes "bombarder" sa maison. Tout le monde chez elle a dû être testé pour le Covid-19, y compris sa sœur aînée, Anindyajati. La directrice artistique de 33 ans, qui vit à Vienne, avait déjà été malade et avait récupéré après son arrivée en Indonésie pour des vacances au début du mois de février. Le test a confirmé ce qu'Anindyajati avait déjà soupçonné. Elle allait rejoindre sa famille en isolement dans le même hôpital, désormais connu sous le nom de "cas n° 3" en Indonésie. Hormis quelques complications, la période de convalescence s'est déroulée assez bien pour les trois personnes. Le 13 mars, après 13 jours d'isolement, Anindyajati et Tyasutami ont reçu leur congé de l'hôpital. Ce fut un moment de joie teinté de tristesse, car leur mère - qui n'a pas encore complètement récupéré - a dû rester à l'hôpital pendant trois jours supplémentaires. Elle ne se sentait cependant pas seule, car ses filles lui tenaient compagnie, bien qu'à distance. Cette expérience, disaient-elles, a changé leur vie à jamais. "Je sens que j'ai une seconde chance dans la vie", a déclaré Mme Darmaningsi. Ils ont soutenu des familles qui n'ont pas eu autant de chance, en offrant des conseils lorsqu'ils en ont eu besoin. Ils ont même donné leur sang aux chercheurs qui testent un éventuel traitement pour le Covid-19. Maintenant que l'épidémie s'est étendue, ce ne sont que trois milliers de vies qui ont été bouleversées par la maladie en Indonésie. Pourtant, la stigmatisation persiste. Quelqu'un les a appelées "femmes sataniques" dans un message il y a quelques jours, a déclaré M. Tyasutami. Anindyajati tente d'ignorer la haine, mais se concentre plutôt sur le bon côté des choses. "Nous pensons qu'il y avait déjà de nombreux cas suspects", a-t-elle dit. "Quand notre diagnostic a été confirmé, cela a au moins aidé le gouvernement à prendre des mesures." | https://www.bbc.com/afrique/monde-52569446 |
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| Génocide des Hereros et des Namas : pourquoi les excuses de l'Allemagne ne sont pas suffisantes | Les excuses tant attendues de l'Allemagne pour le massacre du siècle dernier en Namibie ont soulevé de nouvelles questions sur la façon dont l'Europe affronte son passé colonial en Afrique, affirme l'analyste namibien Emsie Erastus. La semaine dernière, à l'issue des négociations avec la Namibie, le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, annonce que le massacre perpétré par son pays dans son ancienne colonie est un génocide. Il promet également une aide au développement de plus de 1,1 milliard d'euros (plus de 721 milliards FCFA). A ne pas manquer sur BBC Afrique : Les colonisateurs allemands ont tué des dizaines de milliers d'Ovaherero et de Nama en Namibie entre 1904 et 1908. Cela représente environ 80 % des Herero et plus de 40 % des Nama. Leurs terres et leur bétail ont également été confisqués. Il s'agissait d'une punition pour avoir pris part à un soulèvement. L'annonce faite vendredi par les médias est une véritable mise en scène : une déclaration soigneusement rédigée, apparemment pour éviter toute culpabilité juridique. Elle est intervenue alors que la faction la plus importante de la communauté Ovaherero continue de tenter de poursuivre l'État allemand pour le génocide. Le message était destiné à un public allemand sceptique qui, selon de nombreuses études, a peu de souvenirs des massacres ou du passé du pays en tant que puissante force coloniale ayant dominé le Togo, la Namibie, le Burundi et la Tanzanie d'aujourd'hui. Pour ce qui est de la pleine reconnaissance de son passé colonial en Namibie, l'Allemagne a toujours été réticente à le faire. Et ce, bien qu'elle ait fourni une aide au développement aux administrations successives depuis l'indépendance de la Namibie en 1990. Les excuses peu enthousiastes présentées par un ministre allemand du développement en 2004, à l'occasion du 100e anniversaire du début du génocide, ont été vivement critiquées. La clameur des communautés dévastées réclamant une reconnaissance sans équivoque du génocide, des excuses et des compensations s'est amplifiée. En conséquence, les deux gouvernements n'ont eu d'autre choix que de s'attaquer à l'éléphant dans la pièce. Les négociations ont peut-être abouti à la reconnaissance du génocide, mais la déclaration est creuse. Tout d'abord, la déclaration a été faite à la hâte pour des raisons domestiques et autres raisons politiques. Par conséquent, tout le monde, y compris le gouvernement namibien, a été pris au dépourvu. Lorsque la nouvelle de la déclaration a fait le tour du monde, les chefs locaux représentant les communautés concernées en Namibie étaient encore en train d'être consultés sur la conclusion du récent cycle de discussions. Certains experts locaux ont émis l'hypothèse que le moment avait été choisi pour attirer l'attention à la suite des excuses présentées par le président français Emmanuel Macron au Rwanda pour son rôle dans le génocide de ce pays en 1994. Deuxièmement, l'accord a été largement critiqué parce qu'il ne répond pas à la principale demande de réparations. L'argent que l'Allemagne va donner, qui est beaucoup moins important que ce que certains espéraient, est très spécifiquement destiné à des projets de reconstruction et de développement. On ne sait toujours pas qui en bénéficiera. L'accord a été conclu sans la participation directe des communautés touchées par le génocide à la table des négociations. Mais l'aide au développement elle-même est également problématique. L'Allemagne a clairement indiqué qu'elle était prête à expier ses crimes coloniaux "sans les épargner ni les passer sous silence". Mais le pays doit aussi accepter les origines d'une vision racialisée du monde, qui place les autorités occidentales au sommet et les Africains au bas de l'échelle. À l'époque coloniale, les Africains étaient considérés comme des "barbares" qui n'avaient pas les capacités d'apporter des changements économiques et technologiques, justifiant ainsi l'intervention des puissances impériales. Cette vision a défini la façon dont l'Occident percevait et présentait l'Afrique dans le passé, et les échos de cette vision peuvent être trouvés aujourd'hui. L'aide au développement peut encore être présentée de manière condescendante, en maintenant une relation inégale. Si elle est considérée comme une alternative aux réparations, avec moins de ramifications juridiques, elle ne démantèle pas la relation qui a permis au génocide de se produire en premier lieu. Regarder : Les peuples Ovaherero et Nama ne sont pas les seuls à réclamer des compensations aux anciennes puissances coloniales. Divers groupes et pays ont demandé des réparations ces dernières années. Le Burundi et la République démocratique du Congo réclament quelque 43 milliards de dollars (23 billions 81 milliards 72 millions FCFA) de réparations à la Belgique et à l'Allemagne respectivement. L'année dernière, le roi Philippe de Belgique a exprimé ses "profonds regrets" à la République démocratique du Congo pour les abus coloniaux de son pays, sans toutefois présenter d'excuses complètes. Si les déclarations de regrets et d'excuses sont de plus en plus fréquentes, le paiement de réparations reste rare. Les ramifications juridiques, ainsi que la portée mondiale des demandes, ont fait hésiter les anciennes puissances coloniales. En Namibie, les descendants des personnes tuées ont été déplacés de leurs terres natales, leurs cultures et leurs coutumes ont été déracinées. Certains vivent au Botswana et en Afrique du Sud, loin de leurs foyers ancestraux. Les victimes juives ont reçu des réparations pour l'Holocauste, et les communautés Ovaherero et Nama se demandent comment elles peuvent obtenir la même chose. Il n'est pas surprenant que l'annonce de l'Allemagne ait été rejetée par la plupart des chefs traditionnels, y compris ceux qui sont censés soutenir les négociateurs namibiens. Le chef Manase Zeraeua des Zaraeua, s'exprimant au nom d'un groupe de cinq chefs alignés sur le gouvernement, a publié une déclaration dans laquelle il rejette l'accord qui ne répond pas à ses attentes. Aucune concertation Compte tenu de la gravité des meurtres génocidaires perpétrés, le montant proposé par les Allemands pour les travaux de reconstruction sur une période de 30 ans a été jugé inacceptable par les chefs. Ils demandent également comment le gouvernement allemand est arrivé à ce chiffre. Selon les chefs, les descendants des victimes Ovaherero et Nama n'ont pas été consultés lors des discussions, qui se sont déroulées à huis clos. Pour garantir un résultat positif, il est nécessaire d'examiner les préjudices infligés par le colonialisme en écoutant directement les personnes qui ont été touchées. Telle est la leçon que doivent tirer les anciennes puissances coloniales si elles veulent vraiment trouver la réconciliation. Vous pourriez aussi être intéressé par : | Génocide des Hereros et des Namas : pourquoi les excuses de l'Allemagne ne sont pas suffisantes Les excuses tant attendues de l'Allemagne pour le massacre du siècle dernier en Namibie ont soulevé de nouvelles questions sur la façon dont l'Europe affronte son passé colonial en Afrique, affirme l'analyste namibien Emsie Erastus. La semaine dernière, à l'issue des négociations avec la Namibie, le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, annonce que le massacre perpétré par son pays dans son ancienne colonie est un génocide. Il promet également une aide au développement de plus de 1,1 milliard d'euros (plus de 721 milliards FCFA). A ne pas manquer sur BBC Afrique : Les colonisateurs allemands ont tué des dizaines de milliers d'Ovaherero et de Nama en Namibie entre 1904 et 1908. Cela représente environ 80 % des Herero et plus de 40 % des Nama. Leurs terres et leur bétail ont également été confisqués. Il s'agissait d'une punition pour avoir pris part à un soulèvement. L'annonce faite vendredi par les médias est une véritable mise en scène : une déclaration soigneusement rédigée, apparemment pour éviter toute culpabilité juridique. Elle est intervenue alors que la faction la plus importante de la communauté Ovaherero continue de tenter de poursuivre l'État allemand pour le génocide. Le message était destiné à un public allemand sceptique qui, selon de nombreuses études, a peu de souvenirs des massacres ou du passé du pays en tant que puissante force coloniale ayant dominé le Togo, la Namibie, le Burundi et la Tanzanie d'aujourd'hui. Pour ce qui est de la pleine reconnaissance de son passé colonial en Namibie, l'Allemagne a toujours été réticente à le faire. Et ce, bien qu'elle ait fourni une aide au développement aux administrations successives depuis l'indépendance de la Namibie en 1990. Les excuses peu enthousiastes présentées par un ministre allemand du développement en 2004, à l'occasion du 100e anniversaire du début du génocide, ont été vivement critiquées. La clameur des communautés dévastées réclamant une reconnaissance sans équivoque du génocide, des excuses et des compensations s'est amplifiée. En conséquence, les deux gouvernements n'ont eu d'autre choix que de s'attaquer à l'éléphant dans la pièce. Les négociations ont peut-être abouti à la reconnaissance du génocide, mais la déclaration est creuse. Tout d'abord, la déclaration a été faite à la hâte pour des raisons domestiques et autres raisons politiques. Par conséquent, tout le monde, y compris le gouvernement namibien, a été pris au dépourvu. Lorsque la nouvelle de la déclaration a fait le tour du monde, les chefs locaux représentant les communautés concernées en Namibie étaient encore en train d'être consultés sur la conclusion du récent cycle de discussions. Certains experts locaux ont émis l'hypothèse que le moment avait été choisi pour attirer l'attention à la suite des excuses présentées par le président français Emmanuel Macron au Rwanda pour son rôle dans le génocide de ce pays en 1994. Deuxièmement, l'accord a été largement critiqué parce qu'il ne répond pas à la principale demande de réparations. L'argent que l'Allemagne va donner, qui est beaucoup moins important que ce que certains espéraient, est très spécifiquement destiné à des projets de reconstruction et de développement. On ne sait toujours pas qui en bénéficiera. L'accord a été conclu sans la participation directe des communautés touchées par le génocide à la table des négociations. Mais l'aide au développement elle-même est également problématique. L'Allemagne a clairement indiqué qu'elle était prête à expier ses crimes coloniaux "sans les épargner ni les passer sous silence". Mais le pays doit aussi accepter les origines d'une vision racialisée du monde, qui place les autorités occidentales au sommet et les Africains au bas de l'échelle. À l'époque coloniale, les Africains étaient considérés comme des "barbares" qui n'avaient pas les capacités d'apporter des changements économiques et technologiques, justifiant ainsi l'intervention des puissances impériales. Cette vision a défini la façon dont l'Occident percevait et présentait l'Afrique dans le passé, et les échos de cette vision peuvent être trouvés aujourd'hui. L'aide au développement peut encore être présentée de manière condescendante, en maintenant une relation inégale. Si elle est considérée comme une alternative aux réparations, avec moins de ramifications juridiques, elle ne démantèle pas la relation qui a permis au génocide de se produire en premier lieu. Regarder : Les peuples Ovaherero et Nama ne sont pas les seuls à réclamer des compensations aux anciennes puissances coloniales. Divers groupes et pays ont demandé des réparations ces dernières années. Le Burundi et la République démocratique du Congo réclament quelque 43 milliards de dollars (23 billions 81 milliards 72 millions FCFA) de réparations à la Belgique et à l'Allemagne respectivement. L'année dernière, le roi Philippe de Belgique a exprimé ses "profonds regrets" à la République démocratique du Congo pour les abus coloniaux de son pays, sans toutefois présenter d'excuses complètes. Si les déclarations de regrets et d'excuses sont de plus en plus fréquentes, le paiement de réparations reste rare. Les ramifications juridiques, ainsi que la portée mondiale des demandes, ont fait hésiter les anciennes puissances coloniales. En Namibie, les descendants des personnes tuées ont été déplacés de leurs terres natales, leurs cultures et leurs coutumes ont été déracinées. Certains vivent au Botswana et en Afrique du Sud, loin de leurs foyers ancestraux. Les victimes juives ont reçu des réparations pour l'Holocauste, et les communautés Ovaherero et Nama se demandent comment elles peuvent obtenir la même chose. Il n'est pas surprenant que l'annonce de l'Allemagne ait été rejetée par la plupart des chefs traditionnels, y compris ceux qui sont censés soutenir les négociateurs namibiens. Le chef Manase Zeraeua des Zaraeua, s'exprimant au nom d'un groupe de cinq chefs alignés sur le gouvernement, a publié une déclaration dans laquelle il rejette l'accord qui ne répond pas à ses attentes. Aucune concertation Compte tenu de la gravité des meurtres génocidaires perpétrés, le montant proposé par les Allemands pour les travaux de reconstruction sur une période de 30 ans a été jugé inacceptable par les chefs. Ils demandent également comment le gouvernement allemand est arrivé à ce chiffre. Selon les chefs, les descendants des victimes Ovaherero et Nama n'ont pas été consultés lors des discussions, qui se sont déroulées à huis clos. Pour garantir un résultat positif, il est nécessaire d'examiner les préjudices infligés par le colonialisme en écoutant directement les personnes qui ont été touchées. Telle est la leçon que doivent tirer les anciennes puissances coloniales si elles veulent vraiment trouver la réconciliation. Vous pourriez aussi être intéressé par : | https://www.bbc.com/afrique/region-57316432 |
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| Guerre Ukraine - Russie : la naissance d’une nation et ses liens historiques avec la Russie | Le conflit qui oppose la Russie et l'Ukraine depuis huit ans continue de tenir en haleine leurs populations ainsi que la communauté internationale. Comme d'autres nations voisines, les deux pays ont un héritage commun qui les unit autant qu'il les sépare. Il remonte au IXe siècle, lorsque Kiev, l'actuelle capitale ukrainienne, était le centre du premier État slave, créé par un groupe de Scandinaves qui s'appelaient Rus. Ce grand État médiéval, que les historiens appellent Kyivan Rus, est à l'origine de l'Ukraine et de la Russie. Moscou a été fondée au 12e siècle, sur ce qui était alors une longue frontière au nord-est. A lire aussi : La foi professée était celle du christianisme orthodoxe, acceptée en 988 par Vladimir Ier de Kiev ou Saint Vladimir Svyatoslavich "Le Grand", qui a consolidé le royaume de la Rus' depuis les actuelles Biélorussie, Russie et Ukraine jusqu'à la mer Baltique. À partir du grand nombre de dialectes slaves orientaux parlés sur le territoire, les langues ukrainienne, biélorusse et russe ont fini par se développer. Cette histoire entremêlée semble donner raison au président russe Vladimir Poutine, qui a récemment déclaré que "les Russes et les Ukrainiens constituent un seul peuple, un ensemble". Mais les experts soulignent que, malgré cette origine commune, au cours des neuf derniers siècles, l'expérience des Ukrainiens a été différente, puisque leurs destins ont été dictés par les différents pouvoirs qui ont divisé le pays. Pour le Dr Andrew Wilson, professeur d'études ukrainiennes à l'University College de Londres, il est important de considérer l'Ukraine, tant son territoire que son identité, comme un "puzzle mouvant" plutôt que comme une unité cohérente. Au milieu du 13e siècle, la fédération de principautés de la Rus' a été conquise par l'Empire mongol. À la fin du XIVe siècle, profitant du déclin de la puissance mongole, la Grande Principauté de Moscou et le Grand-Duché de Lituanie (qui rejoindra plus tard la Pologne) se partagent les anciennes terres de la Rus'. Kiev et les terres qui l'entourent passent sous la domination du Commonwealth polono-lituanien, exposant la population à des influences telles que la Renaissance et la Contre-Réforme. Et la Galicie, ou Galicie des Carpates, dans l'ouest de l'Ukraine, a été gouvernée pendant une longue période en tant que partie de l'empire des Habsbourg, dont l'empreinte culturelle est toujours présente. Cette partie occidentale de l'Ukraine, a déclaré à BBC HistoryExtra Geoffrey Hosking, l'un des principaux historiens de la Russie et de son influence, "a eu une histoire complètement différente" de celle de l'est. Nombre de ses habitants ne sont pas des orthodoxes russes, mais appartiennent plutôt à l'Église uniate ou aux Églises catholiques orientales, qui pratique son rite en ukrainien et reconnaît le pape comme son chef spirituel. La Crimée est une autre partie de l'Ukraine d'aujourd'hui au passé très différent, avec ses liens avec la Grèce et les Tatars, ainsi que ses périodes sous domination ottomane et russe. Au XVIIe siècle, la guerre entre le Commonwealth polono-lituanien et le Tsardom russe a placé les terres situées à l'est du Dniepr sous le contrôle impérial russe. Cette région était connue sous le nom de "rive gauche" de l'Ukraine. Au même siècle, un État cosaque ukrainien existait dans les régions du centre et du nord-ouest de l'actuelle Ukraine, mais en 1764, l'impératrice russe Catherine la Grande y mit fin et procéda à l'acquisition de vastes étendues de terres ukrainiennes détenues par la Pologne. Au cours des années qui ont suivi, une politique connue sous le nom de russification a interdit l'utilisation et l'étude de la langue ukrainienne, et les gens ont été poussés à se convertir à la foi orthodoxe russe, pour constituer l'une des "petites tribus" du grand peuple russe. Pendant ce temps, le patriotisme prenait racine dans les terres plus occidentales, qui passaient de la Pologne à l'Empire autrichien, où beaucoup ont commencé à s'appeler "Ukrainiens" pour se différencier des Russes. Mais avec le 20e siècle, la révolution russe et la création de l'Union soviétique ont entraîné leur propre réorganisation du puzzle ukrainien. L'Ukraine occidentale a été définitivement reprise à la Pologne par le dirigeant soviétique Joseph Staline à la fin de la Seconde Guerre mondiale. La Crimée a été transférée par Moscou à la république ukrainienne au sein de l'URSS dans les années 1950, mais elle conserve des liens étroits avec la Russie, symbolisés par la base russe de la flotte de la mer Noire à Sébastopol. Et le gouvernement soviétique a lié l'Ukraine plus étroitement que jamais à l'influence russe, souvent à un coût terrible. Des millions d'Ukrainiens qui faisaient déjà partie de l'URSS dans les années 1930 sont morts dans une famine orchestrée par Staline pour forcer les paysans à rejoindre les fermes collectives. Staline a ensuite importé un grand nombre de citoyens soviétiques, dont beaucoup ne parlaient pas l'ukrainien et avaient peu de liens avec la région, pour aider à repeupler l'Est. Cependant, le Moscou soviétique n'a jamais dominé culturellement l'Ukraine. Les décisions économiques, politiques et militaires étaient imposées par le centre, explique Hosking, mais l'Ukraine "disposait d'une certaine autonomie" en matière de culture et d'éducation. Bien que le russe ait été la langue dominante, les enfants de l'école primaire ont appris l'ukrainien, de nombreux livres ont été publiés dans cette langue et, dans la seconde moitié du XXe siècle, "un fort mouvement national ukrainien s'est développé en Union soviétique parmi les personnes qui avaient reçu une éducation ukrainienne". En 1991, l'Union soviétique s'est effondrée et, en 1997, un traité entre la Russie et l'Ukraine a affirmé l'intégrité des frontières de l'Ukraine. Mais les différents héritages dans les différentes régions du pays ont laissé des failles qui ressemblent souvent à des gouffres. Il existe des contrastes de chaque côté du Dniepr, marqués par la durée de la domination russe. À l'est, les liens avec Moscou sont plus forts, et sa population tend à être plus orthodoxe et à parler russe. À l'ouest, les siècles passés sous la domination de puissances européennes, comme la Pologne et l'Empire austro-hongrois, font que ses habitants sont plus catholiques et parlent leur propre langue. Chacun a son propre rêve : certains aspirent à retourner au sein de ce qu'ils considèrent comme leur mère patrie, d'autres souhaitent ardemment emprunter des chemins indépendants. | Guerre Ukraine - Russie : la naissance d’une nation et ses liens historiques avec la Russie Le conflit qui oppose la Russie et l'Ukraine depuis huit ans continue de tenir en haleine leurs populations ainsi que la communauté internationale. Comme d'autres nations voisines, les deux pays ont un héritage commun qui les unit autant qu'il les sépare. Il remonte au IXe siècle, lorsque Kiev, l'actuelle capitale ukrainienne, était le centre du premier État slave, créé par un groupe de Scandinaves qui s'appelaient Rus. Ce grand État médiéval, que les historiens appellent Kyivan Rus, est à l'origine de l'Ukraine et de la Russie. Moscou a été fondée au 12e siècle, sur ce qui était alors une longue frontière au nord-est. A lire aussi : La foi professée était celle du christianisme orthodoxe, acceptée en 988 par Vladimir Ier de Kiev ou Saint Vladimir Svyatoslavich "Le Grand", qui a consolidé le royaume de la Rus' depuis les actuelles Biélorussie, Russie et Ukraine jusqu'à la mer Baltique. À partir du grand nombre de dialectes slaves orientaux parlés sur le territoire, les langues ukrainienne, biélorusse et russe ont fini par se développer. Cette histoire entremêlée semble donner raison au président russe Vladimir Poutine, qui a récemment déclaré que "les Russes et les Ukrainiens constituent un seul peuple, un ensemble". Mais les experts soulignent que, malgré cette origine commune, au cours des neuf derniers siècles, l'expérience des Ukrainiens a été différente, puisque leurs destins ont été dictés par les différents pouvoirs qui ont divisé le pays. Pour le Dr Andrew Wilson, professeur d'études ukrainiennes à l'University College de Londres, il est important de considérer l'Ukraine, tant son territoire que son identité, comme un "puzzle mouvant" plutôt que comme une unité cohérente. Au milieu du 13e siècle, la fédération de principautés de la Rus' a été conquise par l'Empire mongol. À la fin du XIVe siècle, profitant du déclin de la puissance mongole, la Grande Principauté de Moscou et le Grand-Duché de Lituanie (qui rejoindra plus tard la Pologne) se partagent les anciennes terres de la Rus'. Kiev et les terres qui l'entourent passent sous la domination du Commonwealth polono-lituanien, exposant la population à des influences telles que la Renaissance et la Contre-Réforme. Et la Galicie, ou Galicie des Carpates, dans l'ouest de l'Ukraine, a été gouvernée pendant une longue période en tant que partie de l'empire des Habsbourg, dont l'empreinte culturelle est toujours présente. Cette partie occidentale de l'Ukraine, a déclaré à BBC HistoryExtra Geoffrey Hosking, l'un des principaux historiens de la Russie et de son influence, "a eu une histoire complètement différente" de celle de l'est. Nombre de ses habitants ne sont pas des orthodoxes russes, mais appartiennent plutôt à l'Église uniate ou aux Églises catholiques orientales, qui pratique son rite en ukrainien et reconnaît le pape comme son chef spirituel. La Crimée est une autre partie de l'Ukraine d'aujourd'hui au passé très différent, avec ses liens avec la Grèce et les Tatars, ainsi que ses périodes sous domination ottomane et russe. Au XVIIe siècle, la guerre entre le Commonwealth polono-lituanien et le Tsardom russe a placé les terres situées à l'est du Dniepr sous le contrôle impérial russe. Cette région était connue sous le nom de "rive gauche" de l'Ukraine. Au même siècle, un État cosaque ukrainien existait dans les régions du centre et du nord-ouest de l'actuelle Ukraine, mais en 1764, l'impératrice russe Catherine la Grande y mit fin et procéda à l'acquisition de vastes étendues de terres ukrainiennes détenues par la Pologne. Au cours des années qui ont suivi, une politique connue sous le nom de russification a interdit l'utilisation et l'étude de la langue ukrainienne, et les gens ont été poussés à se convertir à la foi orthodoxe russe, pour constituer l'une des "petites tribus" du grand peuple russe. Pendant ce temps, le patriotisme prenait racine dans les terres plus occidentales, qui passaient de la Pologne à l'Empire autrichien, où beaucoup ont commencé à s'appeler "Ukrainiens" pour se différencier des Russes. Mais avec le 20e siècle, la révolution russe et la création de l'Union soviétique ont entraîné leur propre réorganisation du puzzle ukrainien. L'Ukraine occidentale a été définitivement reprise à la Pologne par le dirigeant soviétique Joseph Staline à la fin de la Seconde Guerre mondiale. La Crimée a été transférée par Moscou à la république ukrainienne au sein de l'URSS dans les années 1950, mais elle conserve des liens étroits avec la Russie, symbolisés par la base russe de la flotte de la mer Noire à Sébastopol. Et le gouvernement soviétique a lié l'Ukraine plus étroitement que jamais à l'influence russe, souvent à un coût terrible. Des millions d'Ukrainiens qui faisaient déjà partie de l'URSS dans les années 1930 sont morts dans une famine orchestrée par Staline pour forcer les paysans à rejoindre les fermes collectives. Staline a ensuite importé un grand nombre de citoyens soviétiques, dont beaucoup ne parlaient pas l'ukrainien et avaient peu de liens avec la région, pour aider à repeupler l'Est. Cependant, le Moscou soviétique n'a jamais dominé culturellement l'Ukraine. Les décisions économiques, politiques et militaires étaient imposées par le centre, explique Hosking, mais l'Ukraine "disposait d'une certaine autonomie" en matière de culture et d'éducation. Bien que le russe ait été la langue dominante, les enfants de l'école primaire ont appris l'ukrainien, de nombreux livres ont été publiés dans cette langue et, dans la seconde moitié du XXe siècle, "un fort mouvement national ukrainien s'est développé en Union soviétique parmi les personnes qui avaient reçu une éducation ukrainienne". En 1991, l'Union soviétique s'est effondrée et, en 1997, un traité entre la Russie et l'Ukraine a affirmé l'intégrité des frontières de l'Ukraine. Mais les différents héritages dans les différentes régions du pays ont laissé des failles qui ressemblent souvent à des gouffres. Il existe des contrastes de chaque côté du Dniepr, marqués par la durée de la domination russe. À l'est, les liens avec Moscou sont plus forts, et sa population tend à être plus orthodoxe et à parler russe. À l'ouest, les siècles passés sous la domination de puissances européennes, comme la Pologne et l'Empire austro-hongrois, font que ses habitants sont plus catholiques et parlent leur propre langue. Chacun a son propre rêve : certains aspirent à retourner au sein de ce qu'ils considèrent comme leur mère patrie, d'autres souhaitent ardemment emprunter des chemins indépendants. | https://www.bbc.com/afrique/monde-60558247 |
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| Qatar 2022 : 3 changements qui ont fait de ce pays l'un des plus riches du monde | Il n'y a pas si longtemps, Doha, la capitale qatarie, était bien loin de l'image futuriste et presque dystopique qu'elle présente en 2022, à quelques jours d'accueillir la Coupe du monde. Il y a un siècle, en 1922, ce petit État du Golfe de trois millions d'habitants et de moins de 12 000 km² était une terre pratiquement inhabitée, une humble colonie de pêcheurs et de collecteurs de perles où la plupart des habitants étaient des voyageurs nomades venus des vastes déserts de la péninsule arabique. Lire aussi sur BBC Afrique : Seules quelques personnes âgées de plus de 90 ans aujourd'hui pourraient se souvenir des terribles difficultés économiques rencontrées entre 1930 et 1940, après que les Japonais ont inventé la perliculture, produit des perles en masse et effectivement effondré l'économie qatarie. Au cours de cette décennie, le Qatar a perdu jusqu'à 30 % de sa population, qui est allée chercher des opportunités à l'étranger. Dix ans plus tard, en 1950, il n'y avait pas plus de 24 000 résidents selon les Nations Unies. Mais l'économie qatarie était alors sur le point de connaître un revirement radical. Elle avait littéralement trouvé un miracle : l'une des plus grandes réserves de pétrole du monde. C'est à partir de la seconde moitié du 20e siècle que les coffres du Qatar se sont enrichis à un rythme effréné et que ses résidents sont devenus certains des citoyens les plus riches du monde. Alors que le Qatar se dévoile au grand public avec ses gratte-ciel, ses îles artificielles luxueuses et ses stades ultramodernes, BBC World se penche sur les trois changements qui ont transformé le pays en l'un des plus riches de la planète. Lorsque le Qatar a découvert son or noir, il n'existait pas encore en tant que nation et était aux mains des Britanniques, qui ont pris le contrôle du territoire en 1916. Après plusieurs années d'exploration, les premières réserves ont été découvertes à Dukhan en 1939, sur la côte ouest du pays, à environ 80 kilomètres de Doha. Cependant, il faudra encore quelques années pour tirer parti de cette découverte. "La découverte intervient juste au début de la Seconde Guerre mondiale, ce qui signifie que le pétrole n'a pas été exporté avant 1949 et que les bénéfices n'ont donc pas commencé à affluer", explique à BBC Mundo Kristian Coates Ulrichsen, analyste du Qatar à l'Institut Baker, aux États-Unis. Les exportations de pétrole ont ouvert une série de possibilités au Qatar, qui a rapidement commencé à se transformer et à se moderniser. Attiré par l'industrie pétrolière en plein essor, le Qatar a commencé à attirer des migrants et des investisseurs qui ont gonflé sa population. En 1950, il y avait moins de 25 000 habitants, mais en 1970, il y en avait plus de 100 000. Alors qu'il n'était qu'un pays de pêcheurs et de collectionneurs de perles, en 1970, le Qatar avait accumulé un produit intérieur brut (PIB) de plus de 300 millions de dollars. Un an plus tard, le Qatar a été consolidé en tant qu'État indépendant après la fin de la présence britannique. Une nouvelle ère a également apporté avec elle une deuxième découverte qui a généré plus de richesse. Lorsqu'en 1971, des ingénieurs d'exploration ont découvert l'importante réserve de gaz naturel de North Field, au large de la côte nord-est du Qatar, peu de gens imaginaient son importance. Il faudra 14 ans et des dizaines de forages pour se rendre compte que le North Field est le plus grand champ de gaz naturel non associé de la planète, avec environ 10 % des réserves mondiales connues. En pratique, cela signifie que le Qatar possède les plus grandes réserves de gaz au monde, derrière la Russie et l'Iran, des pays beaucoup plus grands et plus peuplés. Le champ nord couvre une superficie d'environ 6 000 km², soit l'équivalent de la moitié de la superficie du Qatar. Qatargas, le plus grand producteur de gaz naturel liquéfié au monde, considère le développement de cette industrie comme un facteur important de la croissance économique du Qatar. Mais, tout comme pour le pétrole, les avantages substantiels de l'exportation de gaz ont été lents à venir. "Pendant longtemps, la demande n'était pas très importante et il n'y avait pas beaucoup d'intérêt à la développer, mais cela a commencé à changer dans les années 1980, lorsque, en plusieurs phases, l'infrastructure a commencé à être mise en place, elle a été distribuée dans le pays et, dans les années 1990, elle a été préparée pour l'exportation et est devenue le grand moteur de l'économie", explique Coates. La courbe de croissance économique du Qatar a fait un bond stratosphérique avec l'arrivée du 21e siècle. Rien qu'entre 2003 et 2004, le PIB est passé de 3,7 % à 19,2 %. Deux ans plus tard, en 2006, l'économie a progressé de 26,2 %. La croissance à deux chiffres du PIB est la marque de la force du Qatar depuis plusieurs années et c'est un phénomène qui ne s'explique pas seulement par la valeur du gaz. "Cela s'est produit après le changement politique lorsque Hamad bin Khalifa al Thani, le père de l'émir actuel Tamim bin Hamad Al Thani, a pris le pouvoir en 1995, un événement controversé pour certains en raison de la manière dont il s'est produit", explique à BBC World Mohammad al Saidi, professeur à l'université du Qatar et spécialiste de l'économie durable. Hamad bin Khalifa al-Thani a déposé son père comme émir du pays alors que celui-ci était en voyage en Suisse. Les Al Thanis sont la dynastie qui dirige le Qatar depuis un siècle et demi et de telles successions au pouvoir ne sont pas rares. Mais au-delà des intrigues de palais, les analystes s'accordent à dire que cette succession a marqué un avant et un après. "Les investissements dans les infrastructures d'extraction, de liquéfaction et de distribution se sont multipliés afin d'optimiser le rendement de ses énormes réserves et cela s'est traduit par une augmentation exponentielle des exportations", explique l'Institut espagnol du commerce extérieur (ICEX). En 1996, une cargaison pleine de gaz naturel liquéfié a mis le cap sur le Japon. Ce fut la première grande exportation de gaz qatari et le début d'une industrie de plusieurs milliards de dollars qui a catapulté les Qataris au sommet de la richesse mondiale. Le PIB par habitant au Qatar était de 61 276 USD en 2021. Si l'on tient également compte de la parité de pouvoir d'achat, ce chiffre passe à 93 521 USD selon la Banque mondiale, soit l'un des plus élevés au monde. Sa faible population fait une grande partie de la différence. Les Qataris ne sont qu'environ 300 000 à 350 000, soit 10 % du total actuel de trois millions de personnes, la plupart étant des expatriés. "En d'autres termes, la population à laquelle sont destinées les grandes prestations de l'État est très réduite. C'est ce qui a permis au PIB par habitant de croître si rapidement", explique M. Coates. L'État qatari, en plus de garantir des salaires élevés, offre également des systèmes publics d'éducation et de santé solides. Toutefois, la croissance économique spectaculaire du Qatar a subi des revers et s'est ralentie ces dernières années. Elle prévoit également des défis à venir, notamment en raison de sa dépendance à l'égard des combustibles fossiles, dont l'impact sur le climat fait actuellement l'objet d'une grande attention. "En 2013 et 2014, les prix du pétrole se sont effondrés et la diversification économique est devenue le principal sujet de discussion", explique al Saidi. À cela s'ajoute le blocus imposé entre 2017 et 2021 par l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Bahreïn et l'Égypte à la suite d'un différend diplomatique avec Doha, remettant en cause la résilience de l'économie qatarie. "Le Qatar n'a pas encore construit une économie post-gaz ou post-pétrole. Ils essaient donc de développer le secteur privé, en investissant massivement dans le monde entier pour réduire leur dépendance aux hydrocarbures", ajoute M. Coates. Un bon exemple de cette tentative est la présence de la Qatar Investment Authority, le fonds souverain de l'État, dans de nombreuses propriétés bien connues de villes telles que Londres et New York. "Ou comment ils essaient de stimuler le tourisme et de faire de Doha une plaque tournante pour les réunions, les conférences et les événements, surtout maintenant avec la Coupe du monde", ajoute M. Coates, La richesse économique du Qatar se reflète dans les plus de 200 milliards de dollars qu'il a investis dans la Coupe du monde, la plus chère de l'histoire, avec huit stades, un nouvel aéroport et une nouvelle ligne de métro, pour ne citer que quelques-unes des différentes infrastructures prévues pour l'événement. Une grande partie du monde s'interroge sur la manière dont le tournoi a été préparé, avec des plaintes d'organisations humanitaires concernant les conditions de nombreux travailleurs impliqués dans la construction, principalement originaires de pays comme le Népal, l'Inde et le Bangladesh. À cela s'ajoutent les allégations de corruption et de pots-de-vin visant le Qatar et la Fédération internationale de football association (FIFA) lors de l'attribution de l'événement en 2010. Cette situation et les questions relatives aux droits des femmes et des LGBT dans un pays qualifié de conservateur et de strict ont conduit de nombreuses personnes à considérer l'événement comme un exercice de "nettoyage d'image". Au-delà de ces plaintes, il est clair qu'il s'agit de bien plus qu'une Coupe du monde pour le petit pays qui s'est enrichi en un temps record et qui cherche maintenant à s'imposer comme un acteur géopolitique clé sous une image plus moderne et progressiste. | Qatar 2022 : 3 changements qui ont fait de ce pays l'un des plus riches du monde Il n'y a pas si longtemps, Doha, la capitale qatarie, était bien loin de l'image futuriste et presque dystopique qu'elle présente en 2022, à quelques jours d'accueillir la Coupe du monde. Il y a un siècle, en 1922, ce petit État du Golfe de trois millions d'habitants et de moins de 12 000 km² était une terre pratiquement inhabitée, une humble colonie de pêcheurs et de collecteurs de perles où la plupart des habitants étaient des voyageurs nomades venus des vastes déserts de la péninsule arabique. Lire aussi sur BBC Afrique : Seules quelques personnes âgées de plus de 90 ans aujourd'hui pourraient se souvenir des terribles difficultés économiques rencontrées entre 1930 et 1940, après que les Japonais ont inventé la perliculture, produit des perles en masse et effectivement effondré l'économie qatarie. Au cours de cette décennie, le Qatar a perdu jusqu'à 30 % de sa population, qui est allée chercher des opportunités à l'étranger. Dix ans plus tard, en 1950, il n'y avait pas plus de 24 000 résidents selon les Nations Unies. Mais l'économie qatarie était alors sur le point de connaître un revirement radical. Elle avait littéralement trouvé un miracle : l'une des plus grandes réserves de pétrole du monde. C'est à partir de la seconde moitié du 20e siècle que les coffres du Qatar se sont enrichis à un rythme effréné et que ses résidents sont devenus certains des citoyens les plus riches du monde. Alors que le Qatar se dévoile au grand public avec ses gratte-ciel, ses îles artificielles luxueuses et ses stades ultramodernes, BBC World se penche sur les trois changements qui ont transformé le pays en l'un des plus riches de la planète. Lorsque le Qatar a découvert son or noir, il n'existait pas encore en tant que nation et était aux mains des Britanniques, qui ont pris le contrôle du territoire en 1916. Après plusieurs années d'exploration, les premières réserves ont été découvertes à Dukhan en 1939, sur la côte ouest du pays, à environ 80 kilomètres de Doha. Cependant, il faudra encore quelques années pour tirer parti de cette découverte. "La découverte intervient juste au début de la Seconde Guerre mondiale, ce qui signifie que le pétrole n'a pas été exporté avant 1949 et que les bénéfices n'ont donc pas commencé à affluer", explique à BBC Mundo Kristian Coates Ulrichsen, analyste du Qatar à l'Institut Baker, aux États-Unis. Les exportations de pétrole ont ouvert une série de possibilités au Qatar, qui a rapidement commencé à se transformer et à se moderniser. Attiré par l'industrie pétrolière en plein essor, le Qatar a commencé à attirer des migrants et des investisseurs qui ont gonflé sa population. En 1950, il y avait moins de 25 000 habitants, mais en 1970, il y en avait plus de 100 000. Alors qu'il n'était qu'un pays de pêcheurs et de collectionneurs de perles, en 1970, le Qatar avait accumulé un produit intérieur brut (PIB) de plus de 300 millions de dollars. Un an plus tard, le Qatar a été consolidé en tant qu'État indépendant après la fin de la présence britannique. Une nouvelle ère a également apporté avec elle une deuxième découverte qui a généré plus de richesse. Lorsqu'en 1971, des ingénieurs d'exploration ont découvert l'importante réserve de gaz naturel de North Field, au large de la côte nord-est du Qatar, peu de gens imaginaient son importance. Il faudra 14 ans et des dizaines de forages pour se rendre compte que le North Field est le plus grand champ de gaz naturel non associé de la planète, avec environ 10 % des réserves mondiales connues. En pratique, cela signifie que le Qatar possède les plus grandes réserves de gaz au monde, derrière la Russie et l'Iran, des pays beaucoup plus grands et plus peuplés. Le champ nord couvre une superficie d'environ 6 000 km², soit l'équivalent de la moitié de la superficie du Qatar. Qatargas, le plus grand producteur de gaz naturel liquéfié au monde, considère le développement de cette industrie comme un facteur important de la croissance économique du Qatar. Mais, tout comme pour le pétrole, les avantages substantiels de l'exportation de gaz ont été lents à venir. "Pendant longtemps, la demande n'était pas très importante et il n'y avait pas beaucoup d'intérêt à la développer, mais cela a commencé à changer dans les années 1980, lorsque, en plusieurs phases, l'infrastructure a commencé à être mise en place, elle a été distribuée dans le pays et, dans les années 1990, elle a été préparée pour l'exportation et est devenue le grand moteur de l'économie", explique Coates. La courbe de croissance économique du Qatar a fait un bond stratosphérique avec l'arrivée du 21e siècle. Rien qu'entre 2003 et 2004, le PIB est passé de 3,7 % à 19,2 %. Deux ans plus tard, en 2006, l'économie a progressé de 26,2 %. La croissance à deux chiffres du PIB est la marque de la force du Qatar depuis plusieurs années et c'est un phénomène qui ne s'explique pas seulement par la valeur du gaz. "Cela s'est produit après le changement politique lorsque Hamad bin Khalifa al Thani, le père de l'émir actuel Tamim bin Hamad Al Thani, a pris le pouvoir en 1995, un événement controversé pour certains en raison de la manière dont il s'est produit", explique à BBC World Mohammad al Saidi, professeur à l'université du Qatar et spécialiste de l'économie durable. Hamad bin Khalifa al-Thani a déposé son père comme émir du pays alors que celui-ci était en voyage en Suisse. Les Al Thanis sont la dynastie qui dirige le Qatar depuis un siècle et demi et de telles successions au pouvoir ne sont pas rares. Mais au-delà des intrigues de palais, les analystes s'accordent à dire que cette succession a marqué un avant et un après. "Les investissements dans les infrastructures d'extraction, de liquéfaction et de distribution se sont multipliés afin d'optimiser le rendement de ses énormes réserves et cela s'est traduit par une augmentation exponentielle des exportations", explique l'Institut espagnol du commerce extérieur (ICEX). En 1996, une cargaison pleine de gaz naturel liquéfié a mis le cap sur le Japon. Ce fut la première grande exportation de gaz qatari et le début d'une industrie de plusieurs milliards de dollars qui a catapulté les Qataris au sommet de la richesse mondiale. Le PIB par habitant au Qatar était de 61 276 USD en 2021. Si l'on tient également compte de la parité de pouvoir d'achat, ce chiffre passe à 93 521 USD selon la Banque mondiale, soit l'un des plus élevés au monde. Sa faible population fait une grande partie de la différence. Les Qataris ne sont qu'environ 300 000 à 350 000, soit 10 % du total actuel de trois millions de personnes, la plupart étant des expatriés. "En d'autres termes, la population à laquelle sont destinées les grandes prestations de l'État est très réduite. C'est ce qui a permis au PIB par habitant de croître si rapidement", explique M. Coates. L'État qatari, en plus de garantir des salaires élevés, offre également des systèmes publics d'éducation et de santé solides. Toutefois, la croissance économique spectaculaire du Qatar a subi des revers et s'est ralentie ces dernières années. Elle prévoit également des défis à venir, notamment en raison de sa dépendance à l'égard des combustibles fossiles, dont l'impact sur le climat fait actuellement l'objet d'une grande attention. "En 2013 et 2014, les prix du pétrole se sont effondrés et la diversification économique est devenue le principal sujet de discussion", explique al Saidi. À cela s'ajoute le blocus imposé entre 2017 et 2021 par l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Bahreïn et l'Égypte à la suite d'un différend diplomatique avec Doha, remettant en cause la résilience de l'économie qatarie. "Le Qatar n'a pas encore construit une économie post-gaz ou post-pétrole. Ils essaient donc de développer le secteur privé, en investissant massivement dans le monde entier pour réduire leur dépendance aux hydrocarbures", ajoute M. Coates. Un bon exemple de cette tentative est la présence de la Qatar Investment Authority, le fonds souverain de l'État, dans de nombreuses propriétés bien connues de villes telles que Londres et New York. "Ou comment ils essaient de stimuler le tourisme et de faire de Doha une plaque tournante pour les réunions, les conférences et les événements, surtout maintenant avec la Coupe du monde", ajoute M. Coates, La richesse économique du Qatar se reflète dans les plus de 200 milliards de dollars qu'il a investis dans la Coupe du monde, la plus chère de l'histoire, avec huit stades, un nouvel aéroport et une nouvelle ligne de métro, pour ne citer que quelques-unes des différentes infrastructures prévues pour l'événement. Une grande partie du monde s'interroge sur la manière dont le tournoi a été préparé, avec des plaintes d'organisations humanitaires concernant les conditions de nombreux travailleurs impliqués dans la construction, principalement originaires de pays comme le Népal, l'Inde et le Bangladesh. À cela s'ajoutent les allégations de corruption et de pots-de-vin visant le Qatar et la Fédération internationale de football association (FIFA) lors de l'attribution de l'événement en 2010. Cette situation et les questions relatives aux droits des femmes et des LGBT dans un pays qualifié de conservateur et de strict ont conduit de nombreuses personnes à considérer l'événement comme un exercice de "nettoyage d'image". Au-delà de ces plaintes, il est clair qu'il s'agit de bien plus qu'une Coupe du monde pour le petit pays qui s'est enrichi en un temps record et qui cherche maintenant à s'imposer comme un acteur géopolitique clé sous une image plus moderne et progressiste. | https://www.bbc.com/afrique/monde-63677317 |
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| Les nouveaux "princes nigérians" du piratage ? | Le BEC ou piratage de courrier électronique professionnel est l'un des types de cyber-attaques les plus courants. Selon le FBI, ce genre de piratage coûte près de 9 milliards de dollars par an. Les experts affirment que le Nigeria en est l'épicentre. La BBC s'est entretenue avec un hacker spécialisé dans le BEC au Nigeria pour savoir comment ils fonctionnent et ce qu'il ressent pour ses victimes. | Les nouveaux "princes nigérians" du piratage ? Le BEC ou piratage de courrier électronique professionnel est l'un des types de cyber-attaques les plus courants. Selon le FBI, ce genre de piratage coûte près de 9 milliards de dollars par an. Les experts affirment que le Nigeria en est l'épicentre. La BBC s'est entretenue avec un hacker spécialisé dans le BEC au Nigeria pour savoir comment ils fonctionnent et ce qu'il ressent pour ses victimes. | https://www.bbc.com/afrique/media-55178016 |
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| Coupe du monde Qatar 2022 : les pays qui vont contribuer à la sécurité du Mondial | A quelques semaines du coup d'envoi de la Coupe du monde au Qatar, la France s'est jointe à plusieurs pays qui enverront des forces de sécurité à Doha pour contribuer à la sécurisation de l'événement. La France rejoindra les États-Unis, la Grande-Bretagne, la Turquie et d'autres pays, qui enverront des forces de sécurité pour aider à sécuriser la prochaine compétition internationale, qui démarrera le 20 novembre et durera un mois. Selon des informations collectées par la BBC, la France enverra une force de police de 220 membres. L'envoi de ces éléments s'inscrit dans le cadre du partenariat de sécurité signé par Doha et Paris l'an dernier. Lire aussi : La Grande-Bretagne a annoncé en mai dernier qu'elle fournirait au Qatar des éléments de la Royal Air Force et de la Marine britanniques pour aider le Qatar à organiser la Coupe du monde. Une source du ministère britannique de la Défense a confirmé que son pays soutiendrait le Qatar avec des capacités militaires. Dans le but de lutter contre le terrorisme et d'autres menaces, grâce à l'utilisation de la sécurité maritime, de la planification opérationnelle et du soutien au commandement et au contrôle. Le département américain de la Sécurité intérieure va à la sécurisation de la Coupe du monde Qatar 2022. Plus tôt, Rob Silver, secrétaire adjoint américain à la sécurité intérieure pour la stratégie et la planification de la police, a déclaré : "Nous nous engageons à travailler en étroite collaboration avec le Qatar pour nous assurer que le monde peut profiter de la Coupe du monde en toute sécurité. Nous fournirons un soutien en matière de sécurité à notre partenaire." La Turquie, qui dispose d'une base militaire au Qatar, va y déployer temporairement 3 250 personnes pour la sécurité du public de la Coupe du monde. Ces forces sont divisées en 3 000 policiers anti-émeute, 100 forces spéciales turques, 50 chiens détecteurs de bombes, 50 experts en bombes et d'autres membres du personnel, qui seront tous en service pendant environ quarante-cinq jours au Qatar. En juin dernier, l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) s'est déclarée prête à apporter son soutien à l'État du Qatar dans les aspects sécuritaires liés à l'organisation de la Coupe du monde. L'OTAN a déclaré, dans un communiqué, que ce soutien comprendra une formation sur les menaces posées par les matières chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires, la protection des personnalités et la lutte contre les menaces posées par les engins explosifs improvisés. Le Qatar a convoqué des centaines de civils, qui seront soumis à un service militaire obligatoire, afin d'assurer la sécurité des stades de la Coupe du monde, selon Reuters. Début septembre, les civils ont reçu l'ordre de se présenter au service avant l'aube, au nord de la capitale qatarie, Doha. Une source a déclaré à Reuters que les civils ont été sollicités également par le Qatar, en vertu du "devoir national". Les recrues ont assisté à des sessions de formation dirigées par des experts. Lire aussi : L'insubordination est punie au Qatar d'un an de prison et d'une amende de 50 000 riyals, soit plus de 13 000 dollars US, environ 33,6 millions de francs CFA. Le Qatar compte 2,8 millions d'habitants - dont environ 380 000 citoyens qatariens - et un afflux sans précédent d'environ 1,2 million de visiteurs devrait assister au tournoi de football. | Coupe du monde Qatar 2022 : les pays qui vont contribuer à la sécurité du Mondial A quelques semaines du coup d'envoi de la Coupe du monde au Qatar, la France s'est jointe à plusieurs pays qui enverront des forces de sécurité à Doha pour contribuer à la sécurisation de l'événement. La France rejoindra les États-Unis, la Grande-Bretagne, la Turquie et d'autres pays, qui enverront des forces de sécurité pour aider à sécuriser la prochaine compétition internationale, qui démarrera le 20 novembre et durera un mois. Selon des informations collectées par la BBC, la France enverra une force de police de 220 membres. L'envoi de ces éléments s'inscrit dans le cadre du partenariat de sécurité signé par Doha et Paris l'an dernier. Lire aussi : La Grande-Bretagne a annoncé en mai dernier qu'elle fournirait au Qatar des éléments de la Royal Air Force et de la Marine britanniques pour aider le Qatar à organiser la Coupe du monde. Une source du ministère britannique de la Défense a confirmé que son pays soutiendrait le Qatar avec des capacités militaires. Dans le but de lutter contre le terrorisme et d'autres menaces, grâce à l'utilisation de la sécurité maritime, de la planification opérationnelle et du soutien au commandement et au contrôle. Le département américain de la Sécurité intérieure va à la sécurisation de la Coupe du monde Qatar 2022. Plus tôt, Rob Silver, secrétaire adjoint américain à la sécurité intérieure pour la stratégie et la planification de la police, a déclaré : "Nous nous engageons à travailler en étroite collaboration avec le Qatar pour nous assurer que le monde peut profiter de la Coupe du monde en toute sécurité. Nous fournirons un soutien en matière de sécurité à notre partenaire." La Turquie, qui dispose d'une base militaire au Qatar, va y déployer temporairement 3 250 personnes pour la sécurité du public de la Coupe du monde. Ces forces sont divisées en 3 000 policiers anti-émeute, 100 forces spéciales turques, 50 chiens détecteurs de bombes, 50 experts en bombes et d'autres membres du personnel, qui seront tous en service pendant environ quarante-cinq jours au Qatar. En juin dernier, l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) s'est déclarée prête à apporter son soutien à l'État du Qatar dans les aspects sécuritaires liés à l'organisation de la Coupe du monde. L'OTAN a déclaré, dans un communiqué, que ce soutien comprendra une formation sur les menaces posées par les matières chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires, la protection des personnalités et la lutte contre les menaces posées par les engins explosifs improvisés. Le Qatar a convoqué des centaines de civils, qui seront soumis à un service militaire obligatoire, afin d'assurer la sécurité des stades de la Coupe du monde, selon Reuters. Début septembre, les civils ont reçu l'ordre de se présenter au service avant l'aube, au nord de la capitale qatarie, Doha. Une source a déclaré à Reuters que les civils ont été sollicités également par le Qatar, en vertu du "devoir national". Les recrues ont assisté à des sessions de formation dirigées par des experts. Lire aussi : L'insubordination est punie au Qatar d'un an de prison et d'une amende de 50 000 riyals, soit plus de 13 000 dollars US, environ 33,6 millions de francs CFA. Le Qatar compte 2,8 millions d'habitants - dont environ 380 000 citoyens qatariens - et un afflux sans précédent d'environ 1,2 million de visiteurs devrait assister au tournoi de football. | https://www.bbc.com/afrique/sports-63190206 |
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| Coronavirus : Qu'est-ce qu'une récession ? | Beaucoup de pays du monde se dirige vers la pire récession depuis des décennies. Mais qu'est-ce qu'une récession. Qu'est-ce que cela signifie exactement ? En temps normal, l'économie d'un pays connaît une croissance. Ses citoyens, en moyenne, s'enrichissent légèrement à mesure que la valeur des biens et services qu'il produit - son produit intérieur brut (PIB) - augmente. Mais il arrive que la valeur des biens et services produits diminue. Une récession est généralement définie comme une situation qui se produit pendant deux périodes de trois mois - ou trimestres - consécutives. Si une récession dure longtemps ou est particulièrement grave, on parle de dépression. Pour la plupart des gens, la croissance économique est une bonne chose. Cela signifie généralement qu'il y a plus d'emplois à créer. Les entreprises sont généralement plus rentables et peuvent se permettre de payer davantage leurs employés et leurs actionnaires. Une économie en croissance signifie également que le gouvernement reçoit plus d'argent sous forme d'impôts. Il a donc la possibilité de réduire les impôts ou de dépenser davantage pour les prestations, les services publics et les salaires des fonctionnaires. Lorsque l'économie se contracte, toutes ces choses s'inversent. La plupart des pays développés ont connu une croissance négative - ou une chute du PIB - de janvier à mars 2020, lorsque l'impact économique du coronavirus a commencé à se faire sentir. Les chiffres officiels pour la période d'avril à juin n'ont pas encore été publiés, mais il est probable qu'ils montrent des baisses encore plus importantes. Cela signifierait un deuxième trimestre de croissance négative, confirmant qu'une grande partie du monde est en récession. Au Royaume-Uni, l'économie a reculé de 2 % de janvier à mars, selon l'Office for National Statistics. Elle s'est ensuite contractée de 20,4 % en avril - la plus forte contraction mensuelle jamais enregistrée - au cours de son premier mois complet d'immobilisation. Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit des chutes énormes du PIB pour l'ensemble de l'année 2020 - une chute extraordinaire de 5,9 % pour les États-Unis et de 6,5 % pour le Royaume-Uni. En fait, le FMI estime que l'ensemble de l'économie mondiale va se contracter de 3 % cette année, ce qui en fait la pire récession depuis la Grande Dépression des années 1930. Certaines personnes pourraient perdre leur emploi ou avoir plus de mal à s'assurer de nouvelles opportunités et promotions. Les diplômés et les jeunes en fin de scolarité à la recherche de leur premier emploi pourraient trouver moins de débouchés. Ceux qui restent sur le marché du travail pourraient ne pas bénéficier d'augmentations de salaire, ou devoir travailler plus longtemps ou accepter des réductions de salaire. L'Office for Budget Responsibility (OBR), l'organe de surveillance des dépenses du gouvernement britannique, a laissé entendre que le taux de chômage pourrait plus que doubler, pour atteindre 10 % cet été. Il estime également que le gouvernement pourrait devoir emprunter plus de 300 milliards de livres sterling pour couvrir le coût de la crise. Cependant, la douleur d'une récession n'est généralement pas ressentie de la même manière par toute la société, et les inégalités peuvent s'accroître. Par exemple, de nombreuses personnes au Royaume-Uni qui possédaient des maisons avec des hypothèques et qui ont conservé leur emploi pendant la dernière récession se sont bien débrouillées. La Banque d'Angleterre a réduit les taux d'intérêt pour soutenir l'économie, ce qui a considérablement réduit les paiements d'intérêts hypothécaires pour beaucoup, leur laissant plus d'argent à dépenser. D'autres, tels que les bénéficiaires de prestations sociales ou les travailleurs du secteur public, ont moins bien réussi. Au Royaume-Uni, la dernière récession, causée par la crise financière mondiale, a duré cinq trimestres - à partir du deuxième trimestre 2008. Selon les estimations, le PIB a chuté de 7,2 % sur l'ensemble de la période. Le chômage a fortement augmenté, mais il a recommencé à baisser deux ans plus tard. Et il y a eu un déficit massif - l'écart entre ce que le gouvernement perçoit en impôts et ce qu'il dépense en services publics. Cela a entraîné un quasi-doublement de la dette publique et un programme d'austérité qui a duré dix ans. Des coupes sombres ont été opérées dans de nombreux domaines de dépenses publiques, à l'exception de la santé, de l'éducation et de l'aide internationale. Le FMI prévoit que la récession sera terminée l'année prochaine et que l'économie mondiale commencera à rebondir. Mais nous sommes en terrain inconnu et personne ne sait quelle sera la force de cette reprise. Si toutes les entreprises qui ont fermé pendant la pandémie et le verrouillage pouvaient ouvrir rapidement, les conséquences de la récession seraient moins graves. Toutefois, on craint que le virus ne se propage à nouveau et les gens pourraient hésiter à voyager ou à sortir, même si on leur dit que c'est sans danger. Les croisières, les voyages aériens et les conférences d'affaires, en particulier, pourraient mettre des années à se rétablir. Les conséquences de cette récession se feront donc sentir pendant des années. Un moyen fiable de contrôler le Covid-19, tel qu'un vaccin, contribuerait à créer une forte reprise. Mais en attendant, il existe quelques remèdes. Lors de la dernière récession, les banques centrales ont réduit les taux d'intérêt pour soutenir l'économie. Cela signifie que les gens et les entreprises ont pu emprunter plus facilement et ont eu plus de choses à dépenser. Mais les taux d'intérêt sont déjà proches de zéro en de nombreux endroits, et il ne sera peut-être pas possible de les réduire davantage. Partout dans le monde, les gouvernements empruntent déjà des sommes considérables pour soutenir leur économie par des réductions d'impôts et une augmentation des dépenses publiques, comme les programmes de congés, le soutien aux entreprises et même les paiements directs en espèces aux citoyens. Mais ces emprunts ont un coût, qui se fera sentir pendant des décennies. | Coronavirus : Qu'est-ce qu'une récession ? Beaucoup de pays du monde se dirige vers la pire récession depuis des décennies. Mais qu'est-ce qu'une récession. Qu'est-ce que cela signifie exactement ? En temps normal, l'économie d'un pays connaît une croissance. Ses citoyens, en moyenne, s'enrichissent légèrement à mesure que la valeur des biens et services qu'il produit - son produit intérieur brut (PIB) - augmente. Mais il arrive que la valeur des biens et services produits diminue. Une récession est généralement définie comme une situation qui se produit pendant deux périodes de trois mois - ou trimestres - consécutives. Si une récession dure longtemps ou est particulièrement grave, on parle de dépression. Pour la plupart des gens, la croissance économique est une bonne chose. Cela signifie généralement qu'il y a plus d'emplois à créer. Les entreprises sont généralement plus rentables et peuvent se permettre de payer davantage leurs employés et leurs actionnaires. Une économie en croissance signifie également que le gouvernement reçoit plus d'argent sous forme d'impôts. Il a donc la possibilité de réduire les impôts ou de dépenser davantage pour les prestations, les services publics et les salaires des fonctionnaires. Lorsque l'économie se contracte, toutes ces choses s'inversent. La plupart des pays développés ont connu une croissance négative - ou une chute du PIB - de janvier à mars 2020, lorsque l'impact économique du coronavirus a commencé à se faire sentir. Les chiffres officiels pour la période d'avril à juin n'ont pas encore été publiés, mais il est probable qu'ils montrent des baisses encore plus importantes. Cela signifierait un deuxième trimestre de croissance négative, confirmant qu'une grande partie du monde est en récession. Au Royaume-Uni, l'économie a reculé de 2 % de janvier à mars, selon l'Office for National Statistics. Elle s'est ensuite contractée de 20,4 % en avril - la plus forte contraction mensuelle jamais enregistrée - au cours de son premier mois complet d'immobilisation. Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit des chutes énormes du PIB pour l'ensemble de l'année 2020 - une chute extraordinaire de 5,9 % pour les États-Unis et de 6,5 % pour le Royaume-Uni. En fait, le FMI estime que l'ensemble de l'économie mondiale va se contracter de 3 % cette année, ce qui en fait la pire récession depuis la Grande Dépression des années 1930. Certaines personnes pourraient perdre leur emploi ou avoir plus de mal à s'assurer de nouvelles opportunités et promotions. Les diplômés et les jeunes en fin de scolarité à la recherche de leur premier emploi pourraient trouver moins de débouchés. Ceux qui restent sur le marché du travail pourraient ne pas bénéficier d'augmentations de salaire, ou devoir travailler plus longtemps ou accepter des réductions de salaire. L'Office for Budget Responsibility (OBR), l'organe de surveillance des dépenses du gouvernement britannique, a laissé entendre que le taux de chômage pourrait plus que doubler, pour atteindre 10 % cet été. Il estime également que le gouvernement pourrait devoir emprunter plus de 300 milliards de livres sterling pour couvrir le coût de la crise. Cependant, la douleur d'une récession n'est généralement pas ressentie de la même manière par toute la société, et les inégalités peuvent s'accroître. Par exemple, de nombreuses personnes au Royaume-Uni qui possédaient des maisons avec des hypothèques et qui ont conservé leur emploi pendant la dernière récession se sont bien débrouillées. La Banque d'Angleterre a réduit les taux d'intérêt pour soutenir l'économie, ce qui a considérablement réduit les paiements d'intérêts hypothécaires pour beaucoup, leur laissant plus d'argent à dépenser. D'autres, tels que les bénéficiaires de prestations sociales ou les travailleurs du secteur public, ont moins bien réussi. Au Royaume-Uni, la dernière récession, causée par la crise financière mondiale, a duré cinq trimestres - à partir du deuxième trimestre 2008. Selon les estimations, le PIB a chuté de 7,2 % sur l'ensemble de la période. Le chômage a fortement augmenté, mais il a recommencé à baisser deux ans plus tard. Et il y a eu un déficit massif - l'écart entre ce que le gouvernement perçoit en impôts et ce qu'il dépense en services publics. Cela a entraîné un quasi-doublement de la dette publique et un programme d'austérité qui a duré dix ans. Des coupes sombres ont été opérées dans de nombreux domaines de dépenses publiques, à l'exception de la santé, de l'éducation et de l'aide internationale. Le FMI prévoit que la récession sera terminée l'année prochaine et que l'économie mondiale commencera à rebondir. Mais nous sommes en terrain inconnu et personne ne sait quelle sera la force de cette reprise. Si toutes les entreprises qui ont fermé pendant la pandémie et le verrouillage pouvaient ouvrir rapidement, les conséquences de la récession seraient moins graves. Toutefois, on craint que le virus ne se propage à nouveau et les gens pourraient hésiter à voyager ou à sortir, même si on leur dit que c'est sans danger. Les croisières, les voyages aériens et les conférences d'affaires, en particulier, pourraient mettre des années à se rétablir. Les conséquences de cette récession se feront donc sentir pendant des années. Un moyen fiable de contrôler le Covid-19, tel qu'un vaccin, contribuerait à créer une forte reprise. Mais en attendant, il existe quelques remèdes. Lors de la dernière récession, les banques centrales ont réduit les taux d'intérêt pour soutenir l'économie. Cela signifie que les gens et les entreprises ont pu emprunter plus facilement et ont eu plus de choses à dépenser. Mais les taux d'intérêt sont déjà proches de zéro en de nombreux endroits, et il ne sera peut-être pas possible de les réduire davantage. Partout dans le monde, les gouvernements empruntent déjà des sommes considérables pour soutenir leur économie par des réductions d'impôts et une augmentation des dépenses publiques, comme les programmes de congés, le soutien aux entreprises et même les paiements directs en espèces aux citoyens. Mais ces emprunts ont un coût, qui se fera sentir pendant des décennies. | https://www.bbc.com/afrique/region-53077211 |
3politics
| Une marée de manifestants demande le départ du président du Mali | Des dizaines de milliers de personnes se sont à nouveau réunies sur la place de l'Indépendance de Bamako pour la dernière en date d'une série de manifestations convoquées par l'influent imam radical Mahmoud Dicko. Ils demandent la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta en raison de l'escalade de la violence djihadiste et intercommunautaire dans le pays. Lire aussi: Une nouvelle coalition de groupes d'opposition, dirigée par M. Dicko, appelle à des réformes politiques et économiques ainsi qu'à la fin de la corruption. Le président Keïta s'est engagé en début de semaine à former un nouveau gouvernement d'union qui comprendrait des membres de l'opposition. | Une marée de manifestants demande le départ du président du Mali Des dizaines de milliers de personnes se sont à nouveau réunies sur la place de l'Indépendance de Bamako pour la dernière en date d'une série de manifestations convoquées par l'influent imam radical Mahmoud Dicko. Ils demandent la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta en raison de l'escalade de la violence djihadiste et intercommunautaire dans le pays. Lire aussi: Une nouvelle coalition de groupes d'opposition, dirigée par M. Dicko, appelle à des réformes politiques et économiques ainsi qu'à la fin de la corruption. Le président Keïta s'est engagé en début de semaine à former un nouveau gouvernement d'union qui comprendrait des membres de l'opposition. | https://www.bbc.com/afrique/region-53116029 |
5sports
| Jamal Malinzi, ancien patron de la fédération de Tanzanie, coupable de falsification de documents | Jamal Malinzi, ancien président de la Fédération tanzanienne de football (TFF) et membre du comité exécutif de la FIFA, a été reconnu coupable d'un des 20 chefs d'accusation de corruption. M. Malinzi était accusé de détournement de fonds et de blanchiment d'argent, mais il a été reconnu coupable de falsification de documents. Le juge a ordonné à M. Malinzi de payer une amende d'environ 220 $ ou de purger une peine d'emprisonnement de deux ans. Il était en détention provisoire depuis juin 2017 après son arrestation par le Bureau de prévention et de lutte contre la corruption du pays. Bien que M. Malinzi ait accepté de payer l'amende, il a clamé son innocence tout au long de l'affaire et a affirmé que les accusations étaient "malveillantes". Le mois dernier, il a été sanctionné par la Fifa, l'instance dirigeante du football mondial, pour détournement de fonds et falsification de documents. La Fifa lui a interdit de toute activité liée au football pendant dix ans et lui a infligé une amende de plus de cinq cent mille dollars américains. | Jamal Malinzi, ancien patron de la fédération de Tanzanie, coupable de falsification de documents Jamal Malinzi, ancien président de la Fédération tanzanienne de football (TFF) et membre du comité exécutif de la FIFA, a été reconnu coupable d'un des 20 chefs d'accusation de corruption. M. Malinzi était accusé de détournement de fonds et de blanchiment d'argent, mais il a été reconnu coupable de falsification de documents. Le juge a ordonné à M. Malinzi de payer une amende d'environ 220 $ ou de purger une peine d'emprisonnement de deux ans. Il était en détention provisoire depuis juin 2017 après son arrestation par le Bureau de prévention et de lutte contre la corruption du pays. Bien que M. Malinzi ait accepté de payer l'amende, il a clamé son innocence tout au long de l'affaire et a affirmé que les accusations étaient "malveillantes". Le mois dernier, il a été sanctionné par la Fifa, l'instance dirigeante du football mondial, pour détournement de fonds et falsification de documents. La Fifa lui a interdit de toute activité liée au football pendant dix ans et lui a infligé une amende de plus de cinq cent mille dollars américains. | https://www.bbc.com/afrique/sports-50778672 |
2health
| Coronavirus : assouplissement du couvre-feu et levée des restrictions sur les déplacements interurbains au Sénégal | Au Sénégal, le ministre de l'intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, a déclaré que le début du couvre-feu est repoussé de deux heures. Il est désormais de 23 heures à 5 heures du matin. Les restrictions du transport inter-régions sont aussi levées dans les conditions du couvre-feu. Les restaurants, les salles de sport et les casinos sont autorisés à rouvrir. Les autorités sénégalaises insistent sur le fait que l'application de ces mesures d'assouplissement doit se faire dans le respect du port du masque et de la distanciation physique. A lire aussi sur BBC Afrique: Le couvre-feu levé et réouverture des lieux de culte au Niger En Tunisie, un robot chargé de faire respecter le confinement Reprise imminente de plusieurs activités à Lagos Les manifestations contre le couvre-feu ont commencé mardi dans la ville religieuse de Touba et se sont étendues à plusieurs villes du Sénégal mercredi. Une source policière a déclaré à la BBC que plus de 200 personnes ont été interpellées. La même source confirme également que des véhicules de police ont été endommagés lors des manifestations. A regarder sur BBC Afrique: En début de cette semaine, le Sénégal a décidé de reporter la réouverture partielle de ses écoles prévue pour le 2 juin. La rentrée scolaire des élèves en classe d'examens a été suspendue après la confirmation de cas de COVID-19 chez les enseignants de Ziguinchor, dans le sud du pays. Le Sénégal enregistre 4021 cas de COVID 19 dont 45 décès. | Coronavirus : assouplissement du couvre-feu et levée des restrictions sur les déplacements interurbains au Sénégal Au Sénégal, le ministre de l'intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, a déclaré que le début du couvre-feu est repoussé de deux heures. Il est désormais de 23 heures à 5 heures du matin. Les restrictions du transport inter-régions sont aussi levées dans les conditions du couvre-feu. Les restaurants, les salles de sport et les casinos sont autorisés à rouvrir. Les autorités sénégalaises insistent sur le fait que l'application de ces mesures d'assouplissement doit se faire dans le respect du port du masque et de la distanciation physique. A lire aussi sur BBC Afrique: Le couvre-feu levé et réouverture des lieux de culte au Niger En Tunisie, un robot chargé de faire respecter le confinement Reprise imminente de plusieurs activités à Lagos Les manifestations contre le couvre-feu ont commencé mardi dans la ville religieuse de Touba et se sont étendues à plusieurs villes du Sénégal mercredi. Une source policière a déclaré à la BBC que plus de 200 personnes ont été interpellées. La même source confirme également que des véhicules de police ont été endommagés lors des manifestations. A regarder sur BBC Afrique: En début de cette semaine, le Sénégal a décidé de reporter la réouverture partielle de ses écoles prévue pour le 2 juin. La rentrée scolaire des élèves en classe d'examens a été suspendue après la confirmation de cas de COVID-19 chez les enseignants de Ziguinchor, dans le sud du pays. Le Sénégal enregistre 4021 cas de COVID 19 dont 45 décès. | https://www.bbc.com/afrique/region-52930394 |
2health
| Coronavirus : les Kenyans plaident pour un retour à la normale | Dans notre série Courrier d'Afrique, Joseph Warungu rend compte des frustrations des Kenyans qui ont supplié le gouvernement d'assouplir les mesures prises pour freiner la propagation de Covid-19. "Monsieur le Président, nous vous en supplions - s'il vous plaît, libérez-nous !" Ce ne sont pas les mots des personnes détenues ou mises en quarantaine obligatoire après avoir été malmenées par la police kenyane parce qu'elles ne portaient pas de masque. Il s'agit plutôt du cri de nombreux Kenyans qui ne peuvent plus supporter les mesures de confinement. Avant que le président Uhuru Kenyatta ne s'adresse à la nation samedi, les médias sociaux avaient été inondés de plaidoyers, de supplications et de vidéos l'exhortant à assouplir les mesures de confinement. L'un des clips les plus largement diffusés était une vidéo en swahili compilée par le comédien Mtume Orroson le montrant en train de discuter avec le président - utilisant de vieux extraits sonores de M. Kenyatta complètement hors contexte. En voici un extrait : Comédien : Uhuru, quand allez-vous nous libérer ? Le président : Après trois semaines... Comédien : C'est tellement faux... vous nous avez mis sous couvre-feu puis vous avez envoyé la police pour nous tabasser. Président : Ce n'est pas moi... Je n'ai envoyé personne... Comédien : Pourriez-vous au moins ouvrir les clubs uniquement - juste pour un jour afin que je puisse me désinfecter (la gorge) avec une bière. Que dois-je faire lorsque tous les clubs sont fermés ? Président : Utilisez la porte de derrière... Comédien : Heeey ! Et si vos flics m'arrêtaient ? Le président : Tu devras te défendre... et ces gars ne font pas de bêtises ! Beaucoup de gens ont trouvé la situation difficile avec un couvre-feu nocturne, des restrictions de mouvement à l'entrée et à la sortie de nombreux comtés, y compris la capitale Nairobi, et la fermeture d'écoles, de bars, de clubs et de lieux de culte. Environ 1,2 million de personnes ont également perdu leur emploi depuis que la pandémie a frappé le pays, et beaucoup d'autres ont dû subir une baisse de salaire. De nombreuses entreprises ont fermé et les familles ont du mal à joindre les deux bouts. En effet, le président tanzanien John Magufuli - qui a refusé d'imposer un verrouillage et a affirmé de manière controversée que le virus avait disparu dans son pays - a semblé faire allusion au confinement au Kenya et d'autres pays voisins lorsqu'il l'a dit aux Tanzaniens : "Certaines personnes connaissent des pénuries alimentaires parce qu'elles se sont enfermées pendant que nous étions occupés à cultiver". "Maintenant, protégeons notre nourriture. Et quand nous déciderons de vendre la nourriture, vendons-la à un prix très élevé - frappons-les durement ! Je dis "frappons-les très fort !" Beaucoup au Kenya espéraient donc que le président Kenyatta rouvrirait des secteurs clés de l'économie le week-end dernier. Mais en choisissant la voie de la prudence, M. Kenyatta n'a fait que réduire le couvre-feu de 10 à 7 heures et alléger la restriction des mouvements dans certaines zones. Cependant, le seul secteur qui a repris vie rapidement, au grand dam de beaucoup de gens, est celui de la politique, les Kenyans ayant vécu des événements étranges la semaine dernière. Un clip vidéo provenant d'un enregistrement de télévision en circuit fermé a fait le tour des médias sociaux. Il montrait deux hommes qui ressemblaient beaucoup à M. Kenyatta et l'ancien premier ministre et chef de l'opposition Raila Odinga sortant d'une voiture la nuit pour regarder les travaux routiers qui se déroulaient le long de l'avenue Kenyatta à Nairobi, près du bureau du président. La voiture transportant les deux hommes faisait partie d'un petit cortège comprenant plusieurs véhicules de type SUV et des policiers lourdement armés. L'ancien premier ministre n'est pas exactement un travailleur essentiel, la catégorie de personnes qui portent une lettre officielle pour montrer à la police qu'elles sont autorisées à sortir la nuit. L'autre catégorie de personnes qui sont traditionnellement autorisées à sortir en pleine nuit est celle des "coureurs de nuit". Il s'agit de personnes, en particulier dans les communautés rurales, qui courent la nuit pour effrayer et terroriser leurs voisins. Bien entendu, aucun des deux hommes n'appartient à cette catégorie. Cet incident est le dernier signe en date d'une activité politique qui commence à se développer, malgré le confinement. Depuis la mi-mars, lorsque le Kenya a signalé son premier cas confirmé de virus, les politiciens se sont cachés derrière des masques et leurs voix se sont tues alors que l'urgence de santé publique, à juste titre, prenait le devant de la scène. Les funérailles, que les politiciens utilisaient souvent comme plate-forme pour maintenir un profil public, ont été réduites de façon drastique en vertu des directives strictes imposées par le gouvernement. Mais au cours du mois dernier, la politique a été ressuscitée. C'est parce que M. Kenyatta est pressé. Il doit se retirer en 2022 et veut préserver son héritage en tant que champion de l'unité nationale et du développement. Coup de coude au vice-président M. Kenyatta et M. Odinga ont travaillé en étroite collaboration depuis leur poignée de main historique en mars 2018 pour mettre fin aux différends et aux troubles amers que les élections précédentes avaient déclenchés lorsque les deux hommes se sont disputés le pouvoir. Le vice-président William Ruto craint que cette relation étroite ne vienne contrecarrer ses efforts pour succéder à M. Kenyatta. En conséquence, un bain de sang politique a eu lieu, le président ayant déraciné des politiciens alliés à son adjoint à des postes clés, les accusant de faire obstacle à son plan d'action des "quatre grands". Les efforts impitoyables de M. Kenyatta pour assurer son héritage ont suscité des accusations selon lesquelles il porte atteinte à la liberté et à l'indépendance du parlement et du pouvoir judiciaire. Lundi, le juge en chef David Maraga a bravé les eaux politiques et a ajouté sa voix à celles qui exhortent le président à "nous libérer". Il a critiqué le bureau du président pour avoir désobéi aux ordres du tribunal et avoir agi contre la constitution, a-t-il déclaré : "Ce sera un manquement à mon devoir si je ne soulève pas les problèmes de Wanjiku [une référence à un citoyen ordinaire] dans mon domaine". Pendant que tout cela se passe, les infections à Covid-19 n'ont pas encore atteint leur pic au Kenya. Selon le gouvernement, cela devrait se produire vers août ou septembre, alors que le pays pourrait compter jusqu'à 200 cas par jour. Il est donc clair que ce n'est pas le moment de se livrer à des jeux politiques et de nombreux Kenyans espèrent que lorsque la propagation de Covid-19 sera enfin maîtrisée, les politiciens continueront à se masquer la bouche et à garder leurs distances pendant qu'ils se concentrent sur la recherche de leur prochain repas. Et ils espèrent que si le président et son adversaire font une nouvelle promenade nocturne, ce sera pour inspecter les routes qui mènent à l'emploi. | Coronavirus : les Kenyans plaident pour un retour à la normale Dans notre série Courrier d'Afrique, Joseph Warungu rend compte des frustrations des Kenyans qui ont supplié le gouvernement d'assouplir les mesures prises pour freiner la propagation de Covid-19. "Monsieur le Président, nous vous en supplions - s'il vous plaît, libérez-nous !" Ce ne sont pas les mots des personnes détenues ou mises en quarantaine obligatoire après avoir été malmenées par la police kenyane parce qu'elles ne portaient pas de masque. Il s'agit plutôt du cri de nombreux Kenyans qui ne peuvent plus supporter les mesures de confinement. Avant que le président Uhuru Kenyatta ne s'adresse à la nation samedi, les médias sociaux avaient été inondés de plaidoyers, de supplications et de vidéos l'exhortant à assouplir les mesures de confinement. L'un des clips les plus largement diffusés était une vidéo en swahili compilée par le comédien Mtume Orroson le montrant en train de discuter avec le président - utilisant de vieux extraits sonores de M. Kenyatta complètement hors contexte. En voici un extrait : Comédien : Uhuru, quand allez-vous nous libérer ? Le président : Après trois semaines... Comédien : C'est tellement faux... vous nous avez mis sous couvre-feu puis vous avez envoyé la police pour nous tabasser. Président : Ce n'est pas moi... Je n'ai envoyé personne... Comédien : Pourriez-vous au moins ouvrir les clubs uniquement - juste pour un jour afin que je puisse me désinfecter (la gorge) avec une bière. Que dois-je faire lorsque tous les clubs sont fermés ? Président : Utilisez la porte de derrière... Comédien : Heeey ! Et si vos flics m'arrêtaient ? Le président : Tu devras te défendre... et ces gars ne font pas de bêtises ! Beaucoup de gens ont trouvé la situation difficile avec un couvre-feu nocturne, des restrictions de mouvement à l'entrée et à la sortie de nombreux comtés, y compris la capitale Nairobi, et la fermeture d'écoles, de bars, de clubs et de lieux de culte. Environ 1,2 million de personnes ont également perdu leur emploi depuis que la pandémie a frappé le pays, et beaucoup d'autres ont dû subir une baisse de salaire. De nombreuses entreprises ont fermé et les familles ont du mal à joindre les deux bouts. En effet, le président tanzanien John Magufuli - qui a refusé d'imposer un verrouillage et a affirmé de manière controversée que le virus avait disparu dans son pays - a semblé faire allusion au confinement au Kenya et d'autres pays voisins lorsqu'il l'a dit aux Tanzaniens : "Certaines personnes connaissent des pénuries alimentaires parce qu'elles se sont enfermées pendant que nous étions occupés à cultiver". "Maintenant, protégeons notre nourriture. Et quand nous déciderons de vendre la nourriture, vendons-la à un prix très élevé - frappons-les durement ! Je dis "frappons-les très fort !" Beaucoup au Kenya espéraient donc que le président Kenyatta rouvrirait des secteurs clés de l'économie le week-end dernier. Mais en choisissant la voie de la prudence, M. Kenyatta n'a fait que réduire le couvre-feu de 10 à 7 heures et alléger la restriction des mouvements dans certaines zones. Cependant, le seul secteur qui a repris vie rapidement, au grand dam de beaucoup de gens, est celui de la politique, les Kenyans ayant vécu des événements étranges la semaine dernière. Un clip vidéo provenant d'un enregistrement de télévision en circuit fermé a fait le tour des médias sociaux. Il montrait deux hommes qui ressemblaient beaucoup à M. Kenyatta et l'ancien premier ministre et chef de l'opposition Raila Odinga sortant d'une voiture la nuit pour regarder les travaux routiers qui se déroulaient le long de l'avenue Kenyatta à Nairobi, près du bureau du président. La voiture transportant les deux hommes faisait partie d'un petit cortège comprenant plusieurs véhicules de type SUV et des policiers lourdement armés. L'ancien premier ministre n'est pas exactement un travailleur essentiel, la catégorie de personnes qui portent une lettre officielle pour montrer à la police qu'elles sont autorisées à sortir la nuit. L'autre catégorie de personnes qui sont traditionnellement autorisées à sortir en pleine nuit est celle des "coureurs de nuit". Il s'agit de personnes, en particulier dans les communautés rurales, qui courent la nuit pour effrayer et terroriser leurs voisins. Bien entendu, aucun des deux hommes n'appartient à cette catégorie. Cet incident est le dernier signe en date d'une activité politique qui commence à se développer, malgré le confinement. Depuis la mi-mars, lorsque le Kenya a signalé son premier cas confirmé de virus, les politiciens se sont cachés derrière des masques et leurs voix se sont tues alors que l'urgence de santé publique, à juste titre, prenait le devant de la scène. Les funérailles, que les politiciens utilisaient souvent comme plate-forme pour maintenir un profil public, ont été réduites de façon drastique en vertu des directives strictes imposées par le gouvernement. Mais au cours du mois dernier, la politique a été ressuscitée. C'est parce que M. Kenyatta est pressé. Il doit se retirer en 2022 et veut préserver son héritage en tant que champion de l'unité nationale et du développement. Coup de coude au vice-président M. Kenyatta et M. Odinga ont travaillé en étroite collaboration depuis leur poignée de main historique en mars 2018 pour mettre fin aux différends et aux troubles amers que les élections précédentes avaient déclenchés lorsque les deux hommes se sont disputés le pouvoir. Le vice-président William Ruto craint que cette relation étroite ne vienne contrecarrer ses efforts pour succéder à M. Kenyatta. En conséquence, un bain de sang politique a eu lieu, le président ayant déraciné des politiciens alliés à son adjoint à des postes clés, les accusant de faire obstacle à son plan d'action des "quatre grands". Les efforts impitoyables de M. Kenyatta pour assurer son héritage ont suscité des accusations selon lesquelles il porte atteinte à la liberté et à l'indépendance du parlement et du pouvoir judiciaire. Lundi, le juge en chef David Maraga a bravé les eaux politiques et a ajouté sa voix à celles qui exhortent le président à "nous libérer". Il a critiqué le bureau du président pour avoir désobéi aux ordres du tribunal et avoir agi contre la constitution, a-t-il déclaré : "Ce sera un manquement à mon devoir si je ne soulève pas les problèmes de Wanjiku [une référence à un citoyen ordinaire] dans mon domaine". Pendant que tout cela se passe, les infections à Covid-19 n'ont pas encore atteint leur pic au Kenya. Selon le gouvernement, cela devrait se produire vers août ou septembre, alors que le pays pourrait compter jusqu'à 200 cas par jour. Il est donc clair que ce n'est pas le moment de se livrer à des jeux politiques et de nombreux Kenyans espèrent que lorsque la propagation de Covid-19 sera enfin maîtrisée, les politiciens continueront à se masquer la bouche et à garder leurs distances pendant qu'ils se concentrent sur la recherche de leur prochain repas. Et ils espèrent que si le président et son adversaire font une nouvelle promenade nocturne, ce sera pour inspecter les routes qui mènent à l'emploi. | https://www.bbc.com/afrique/region-52995250 |
3politics
| Joseph Kabila et les millions disparus du Congo | Dévoilant les secrets de la plus grande fuite de données bancaires d'Afrique, BBC Africa Eye révèle comment des millions de dollars de fonds publics ont fini sur les comptes bancaires privés d'entreprises basées en République démocratique du Congo et appartenant à la famille et aux associés de l'ancien président Joseph Kabila. L'émission soulève également de sérieuses questions sur les transactions inexpliquées effectuées sur un compte officiel du bureau de la présidence lorsque Joseph Kabila était au pouvoir. Que savait l'ancien président ? L'enquête fait partie de Congo Hold-up, une collaboration internationale avec l'accès aux preuves de la BGFI Bank. En savoir plus :Une fuite révèle des millions de dollars envoyés aux alliés de l'ex-dirigeant congolais Joseph Kabila | Joseph Kabila et les millions disparus du Congo Dévoilant les secrets de la plus grande fuite de données bancaires d'Afrique, BBC Africa Eye révèle comment des millions de dollars de fonds publics ont fini sur les comptes bancaires privés d'entreprises basées en République démocratique du Congo et appartenant à la famille et aux associés de l'ancien président Joseph Kabila. L'émission soulève également de sérieuses questions sur les transactions inexpliquées effectuées sur un compte officiel du bureau de la présidence lorsque Joseph Kabila était au pouvoir. Que savait l'ancien président ? L'enquête fait partie de Congo Hold-up, une collaboration internationale avec l'accès aux preuves de la BGFI Bank. En savoir plus :Une fuite révèle des millions de dollars envoyés aux alliés de l'ex-dirigeant congolais Joseph Kabila | https://www.bbc.com/afrique/media-59462637 |
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| Coronavirus: Sadio Mané offre 30 millions CFA au Sénégal | Le comité national sénégalais de lutte contre le Coronavirus a reçu un don de 30 millions de FCFA (environ 45 000 euros) de l'attaquant de Liverpool, Sadio Mané. Selon son agent, le joueur des Reds a décidé d'envoyer ce don "spontanément quand il a vu l'évolution de la situation" avec l'augmentation des cas de Covid-19 au Sénégal. Sadio Mané a également partagé une vidéo dans laquelle il demande à ses compatriotes de prendre le Coronavirus "très sérieusement". Le joueur africain de l'année 2019 de la CAF leur a également donné quelques mesures préventives à appliquer comme "désinfecter ou se laver les mains pendant au moins 30 secondes". Le dernier match de Liverpool a marqué la fin de son parcours en Ligue des champions lorsque les joueurs de Jurgen Klopp ont été éliminés par l'Atlético de Madrid (2-4 sur l'ensemble des deux matches). Depuis que la décision de suspendre la Premier League a été prise vendredi dernier, toutes les activités sont suspendues sur le terrain d'entraînement de Melwood pour les joueurs et le personnel de Liverpool. Les entraînements ont été reportés jusqu'au 4 avril. Coronavirus : "tester chaque cas pour contrôler l'épidémie" Coronavirus: de nouveaux cas au Nigéria et au Rwanda A quel point le coronavirus est-il mortel? Dans l'intervalle, Sadio Mané et ses coéquipiers ont bénéficié de programmes individuels. Le nombre total de cas confirmés de Covid-19 au Sénégal a atteint 27, mais deux d'entre eux ont guéri, selon le ministère de la santé. Les responsables sénégalais ont annoncé lundi la suspension des vols entre ce pays d'Afrique de l'Ouest et plusieurs pays d'Europe (France, Belgique, Espagne, Portugal et Italie) et d'Afrique du Nord (Algérie, Tunisie) tandis que le Maroc a déjà annoncé la suspension des vols avec le Sénégal. Plus de détails: Le Sénégal suspend les vols en provenance de certains pays touchés par le coronavirus | Coronavirus: Sadio Mané offre 30 millions CFA au Sénégal Le comité national sénégalais de lutte contre le Coronavirus a reçu un don de 30 millions de FCFA (environ 45 000 euros) de l'attaquant de Liverpool, Sadio Mané. Selon son agent, le joueur des Reds a décidé d'envoyer ce don "spontanément quand il a vu l'évolution de la situation" avec l'augmentation des cas de Covid-19 au Sénégal. Sadio Mané a également partagé une vidéo dans laquelle il demande à ses compatriotes de prendre le Coronavirus "très sérieusement". Le joueur africain de l'année 2019 de la CAF leur a également donné quelques mesures préventives à appliquer comme "désinfecter ou se laver les mains pendant au moins 30 secondes". Le dernier match de Liverpool a marqué la fin de son parcours en Ligue des champions lorsque les joueurs de Jurgen Klopp ont été éliminés par l'Atlético de Madrid (2-4 sur l'ensemble des deux matches). Depuis que la décision de suspendre la Premier League a été prise vendredi dernier, toutes les activités sont suspendues sur le terrain d'entraînement de Melwood pour les joueurs et le personnel de Liverpool. Les entraînements ont été reportés jusqu'au 4 avril. Coronavirus : "tester chaque cas pour contrôler l'épidémie" Coronavirus: de nouveaux cas au Nigéria et au Rwanda A quel point le coronavirus est-il mortel? Dans l'intervalle, Sadio Mané et ses coéquipiers ont bénéficié de programmes individuels. Le nombre total de cas confirmés de Covid-19 au Sénégal a atteint 27, mais deux d'entre eux ont guéri, selon le ministère de la santé. Les responsables sénégalais ont annoncé lundi la suspension des vols entre ce pays d'Afrique de l'Ouest et plusieurs pays d'Europe (France, Belgique, Espagne, Portugal et Italie) et d'Afrique du Nord (Algérie, Tunisie) tandis que le Maroc a déjà annoncé la suspension des vols avec le Sénégal. Plus de détails: Le Sénégal suspend les vols en provenance de certains pays touchés par le coronavirus | https://www.bbc.com/afrique/region-51911125 |
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| Neuropsychologie : ce que la méditation fait à votre cerveau | Depuis des siècles, les gens cherchent les moyens de stimuler leur intelligence, leur concentration et leur créativité, à l'aide des nootropiques, également appelés "stimulants de la mémoire" ou "améliorateurs cognitifs". En fait, si vous buvez du café en ce moment, vous consommez une forme de nootropique : la caféine est un stimulant et est réputée pour son effet d'éveil. Mais les "médicaments intelligents" ou "drogues intelligentes" - qui ne sont pas nécessairement des produits pharmaceutiques - gagnent en popularité : il existe aujourd'hui un énorme marché pour les compléments alimentaires en vente libre qui prétendent (avec très peu de preuves scientifiques) améliorer la concentration et la mémoire. Lire aussi : Certaines personnes vont même plus loin et cherchent à obtenir des stimulants sur ordonnance, comme le modafinil, pour tenter d'améliorer leurs performances au travail ou dans leurs études. Une recherche menée en 2017, basée sur le Global Drug Survey, un questionnaire anonyme, a montré que 30 % des Américains avaient pris une forme de "médicament intelligent" au cours des douze mois précédents. Il s'agit d'une augmentation de 20 % depuis 2015. Et l'étude a montré qu'ils n'étaient pas les seuls : de fortes augmentations ont également été signalées dans toute l'Europe. Mais ces produits sont-ils vraiment efficaces, et quels sont leurs risques ? "Il est surprenant de constater à quel point nous en savons peu sur notre cerveau, mais ce que nous savons, c'est que notre cerveau est un système soigneusement calibré, notamment en termes de chimie cérébrale. Et cet équilibre n'est pas le même pour tous : chacun a son propre équilibre bien réglé." C'est ce qu'affirme Hanneke den Ouden, spécialiste des neurosciences cognitives au Donders Institute for Brain, Cognition and Behaviour de l'université Radboud, aux Pays-Bas. Son laboratoire étudie comment l'état de la chimie de notre cerveau détermine notre façon d'agir. "Le modafinil fait partie de la catégorie des psychostimulants, explique-t-elle. D'autres exemples sont le méthylphénidate et l'amphétamine. Et les psychostimulants agissent généralement sur l'activité du système dopaminergique [du cerveau]." La dopamine est un neurotransmetteur. Des niveaux élevés de dopamine peuvent stimuler les signaux dans les parties du cerveau associées à la concentration et à la focalisation, et contribuer à réduire les comportements hyperactifs et impulsifs. Il est incroyablement utile pour les personnes souffrant de TDAH, par exemple, mais peut aussi se retrouver, illégalement, entre les mains de ceux qui n'ont pas de problème médical diagnostiqué. "Dans certaines des études récentes, nous avons examiné comment les psychostimulants affectent la prise de décision dans une population jeune et saine. Plus précisément, nous avons examiné le méthylphénidate, un médicament qui est peut-être mieux connu sous les noms de marque Ritalin ou Adderall", explique-t-elle. "Et ce que nous avons constaté, c'est que cela améliore un certain nombre de tâches. Ce que nous pensons être le cas, c'est que nous ressentons ces tâches comme un effort cognitif moindre", explique la neuroscientifique. Mais, prévient Den Ouden, prendre ces substances stimulantes pour le cerveau sans ordonnance est risqué. "Tous les médicaments comportent un risque d'effets secondaires, et ce n'est pas pour rien qu'ils sont vendus sur ordonnance", dit-elle. "C'est pourquoi, lorsque nous menons une étude sur des drogues, comme les psychostimulants, nous soumettons nos participants à un examen approfondi au préalable", explique Den Ouden. "En fait, nous veillons à ce qu'un médecin ne prescrive qu'une seule pilule par personne (nous ne leur donnons souvent qu'une seule dose)", poursuit-elle. Nous savons, par exemple, que les psychostimulants augmentent le rythme cardiaque et que cela peut présenter un risque pour les personnes souffrant de problèmes cardiaques sous-jacents tels que l'arythmie, sans le savoir. Ces substances n'ont d'ailleurs pas le même effet sur tout le monde : certaines personnes en sont aidées, d'autres non. La neuroscientifique ajoute qu'il n'existe pratiquement aucune étude sur les effets cognitifs à long terme de la consommation de psychostimulants chez les personnes en bonne santé. Cependant, l'augmentation des niveaux de dopamine dans le cerveau pourrait causer des problèmes à long terme. "Nous parlons de l'équilibre subtil de la chimie de notre cerveau, et lorsque vous le perturbez en ajoutant trop de dopamine, le système peut, en réponse, essayer de rétablir l'équilibre et atténuer sa sensibilité à la substance", explique-t-elle. Ainsi, la personne, en essayant de maintenir son taux de dopamine "normal", peut devenir dépendante de la dopamine. "Un autre risque, peut-être plus théorique mais qu'il est important de garder à l'esprit, c'est qu'être vraiment concentré tout le temps n'est pas nécessairement l'état optimal pour toutes les situations. Ce que nous savons, c'est qu'une concentration excessive peut en fait réduire la créativité et l'ouverture à de nouvelles idées ou solutions. Nous ne voulons donc pas d'une société de personnes hyperfocalisées." Au lieu d'augmenter la puissance de votre cerveau par des médicaments, il faut le stimuler par des moyens plus naturels, comme la méditation et la pleine conscience. Comment fonctionnent-ils, ces moyens ? "L'une des caractéristiques de l'être humain, c'est que nous avons ces esprits qui peuvent errer et penser à toutes sortes de choses étranges", explique Laurie Santos, professeure de psychologie à l'Université de Yale, aux États-Unis. "La recherche montre que le simple fait de méditer, ne serait-ce que dix minutes par jour si vous êtes novice, peut réduire de manière significative l'activation cérébrale dans les régions de votre cerveau qui ont tendance à faire vagabonder votre esprit. "Ainsi, le simple fait de méditer modifie littéralement les schémas par défaut de votre cerveau." Mais pourquoi l'errance mentale n'est-elle pas si bonne ? Santos explique que les recherches sur le sujet montrent que lorsque notre esprit vagabonde, il peut nous rendre malheureux. "L'ironie de tout cela, c'est que nous ne sommes jamais totalement présents, et que pour apprécier les choses simples de la vie, qu'il s'agisse de manger quelque chose de délicieux ou de parler à un ami, nous devons vraiment l'être", explique-t-elle. Elle ajoute que "l'acte de vagabondage mental semble donc diminuer considérablement notre bien-être". "C'est pourquoi des pratiques comme la méditation peuvent être si puissantes, car l'un de ses avantages, c'est qu'elle entraîne notre esprit à être un peu plus présent que d'habitude. La méditation permet non seulement de mettre fin à l'errance mentale, mais aussi de renforcer les connexions entre les différentes parties du cerveau. Il reconnecte efficacement le cerveau au présent." Et l'effet dure, selon une étude de 2008 - qui a constaté que les personnes qui la pratiquaient étaient plus heureuses - jusqu'à huit semaines. Mais la méditation ne semble pas seulement vous aider à profiter de la vie. Une étude réalisée en 2013 par l'Université de Californie montre qu'un cours de méditation permettait effectivement d'augmenter les résultats aux examens. Et il y a plusieurs autres avantages, selon Laurie Santos. "Elle augmente la concentration, aide la mémoire dans le temps et a plusieurs effets sur la santé physique : on peut constater des améliorations de la fonction immunitaire et des marqueurs du vieillissement." S'il existe des indications selon lesquelles la méditation améliore les capacités cérébrales, le bonheur, la fonction immunitaire et même l'ADN, serait-il exagéré de dire que la méditation est une sorte de remède à la condition humaine ? "Nous, scientifiques, nous préoccupons de ceux qui semblent avoir tous ces avantages, mais la méditation semble être l'un de ceux qui, empiriquement parlant, sont les plus avantageux. | Neuropsychologie : ce que la méditation fait à votre cerveau Depuis des siècles, les gens cherchent les moyens de stimuler leur intelligence, leur concentration et leur créativité, à l'aide des nootropiques, également appelés "stimulants de la mémoire" ou "améliorateurs cognitifs". En fait, si vous buvez du café en ce moment, vous consommez une forme de nootropique : la caféine est un stimulant et est réputée pour son effet d'éveil. Mais les "médicaments intelligents" ou "drogues intelligentes" - qui ne sont pas nécessairement des produits pharmaceutiques - gagnent en popularité : il existe aujourd'hui un énorme marché pour les compléments alimentaires en vente libre qui prétendent (avec très peu de preuves scientifiques) améliorer la concentration et la mémoire. Lire aussi : Certaines personnes vont même plus loin et cherchent à obtenir des stimulants sur ordonnance, comme le modafinil, pour tenter d'améliorer leurs performances au travail ou dans leurs études. Une recherche menée en 2017, basée sur le Global Drug Survey, un questionnaire anonyme, a montré que 30 % des Américains avaient pris une forme de "médicament intelligent" au cours des douze mois précédents. Il s'agit d'une augmentation de 20 % depuis 2015. Et l'étude a montré qu'ils n'étaient pas les seuls : de fortes augmentations ont également été signalées dans toute l'Europe. Mais ces produits sont-ils vraiment efficaces, et quels sont leurs risques ? "Il est surprenant de constater à quel point nous en savons peu sur notre cerveau, mais ce que nous savons, c'est que notre cerveau est un système soigneusement calibré, notamment en termes de chimie cérébrale. Et cet équilibre n'est pas le même pour tous : chacun a son propre équilibre bien réglé." C'est ce qu'affirme Hanneke den Ouden, spécialiste des neurosciences cognitives au Donders Institute for Brain, Cognition and Behaviour de l'université Radboud, aux Pays-Bas. Son laboratoire étudie comment l'état de la chimie de notre cerveau détermine notre façon d'agir. "Le modafinil fait partie de la catégorie des psychostimulants, explique-t-elle. D'autres exemples sont le méthylphénidate et l'amphétamine. Et les psychostimulants agissent généralement sur l'activité du système dopaminergique [du cerveau]." La dopamine est un neurotransmetteur. Des niveaux élevés de dopamine peuvent stimuler les signaux dans les parties du cerveau associées à la concentration et à la focalisation, et contribuer à réduire les comportements hyperactifs et impulsifs. Il est incroyablement utile pour les personnes souffrant de TDAH, par exemple, mais peut aussi se retrouver, illégalement, entre les mains de ceux qui n'ont pas de problème médical diagnostiqué. "Dans certaines des études récentes, nous avons examiné comment les psychostimulants affectent la prise de décision dans une population jeune et saine. Plus précisément, nous avons examiné le méthylphénidate, un médicament qui est peut-être mieux connu sous les noms de marque Ritalin ou Adderall", explique-t-elle. "Et ce que nous avons constaté, c'est que cela améliore un certain nombre de tâches. Ce que nous pensons être le cas, c'est que nous ressentons ces tâches comme un effort cognitif moindre", explique la neuroscientifique. Mais, prévient Den Ouden, prendre ces substances stimulantes pour le cerveau sans ordonnance est risqué. "Tous les médicaments comportent un risque d'effets secondaires, et ce n'est pas pour rien qu'ils sont vendus sur ordonnance", dit-elle. "C'est pourquoi, lorsque nous menons une étude sur des drogues, comme les psychostimulants, nous soumettons nos participants à un examen approfondi au préalable", explique Den Ouden. "En fait, nous veillons à ce qu'un médecin ne prescrive qu'une seule pilule par personne (nous ne leur donnons souvent qu'une seule dose)", poursuit-elle. Nous savons, par exemple, que les psychostimulants augmentent le rythme cardiaque et que cela peut présenter un risque pour les personnes souffrant de problèmes cardiaques sous-jacents tels que l'arythmie, sans le savoir. Ces substances n'ont d'ailleurs pas le même effet sur tout le monde : certaines personnes en sont aidées, d'autres non. La neuroscientifique ajoute qu'il n'existe pratiquement aucune étude sur les effets cognitifs à long terme de la consommation de psychostimulants chez les personnes en bonne santé. Cependant, l'augmentation des niveaux de dopamine dans le cerveau pourrait causer des problèmes à long terme. "Nous parlons de l'équilibre subtil de la chimie de notre cerveau, et lorsque vous le perturbez en ajoutant trop de dopamine, le système peut, en réponse, essayer de rétablir l'équilibre et atténuer sa sensibilité à la substance", explique-t-elle. Ainsi, la personne, en essayant de maintenir son taux de dopamine "normal", peut devenir dépendante de la dopamine. "Un autre risque, peut-être plus théorique mais qu'il est important de garder à l'esprit, c'est qu'être vraiment concentré tout le temps n'est pas nécessairement l'état optimal pour toutes les situations. Ce que nous savons, c'est qu'une concentration excessive peut en fait réduire la créativité et l'ouverture à de nouvelles idées ou solutions. Nous ne voulons donc pas d'une société de personnes hyperfocalisées." Au lieu d'augmenter la puissance de votre cerveau par des médicaments, il faut le stimuler par des moyens plus naturels, comme la méditation et la pleine conscience. Comment fonctionnent-ils, ces moyens ? "L'une des caractéristiques de l'être humain, c'est que nous avons ces esprits qui peuvent errer et penser à toutes sortes de choses étranges", explique Laurie Santos, professeure de psychologie à l'Université de Yale, aux États-Unis. "La recherche montre que le simple fait de méditer, ne serait-ce que dix minutes par jour si vous êtes novice, peut réduire de manière significative l'activation cérébrale dans les régions de votre cerveau qui ont tendance à faire vagabonder votre esprit. "Ainsi, le simple fait de méditer modifie littéralement les schémas par défaut de votre cerveau." Mais pourquoi l'errance mentale n'est-elle pas si bonne ? Santos explique que les recherches sur le sujet montrent que lorsque notre esprit vagabonde, il peut nous rendre malheureux. "L'ironie de tout cela, c'est que nous ne sommes jamais totalement présents, et que pour apprécier les choses simples de la vie, qu'il s'agisse de manger quelque chose de délicieux ou de parler à un ami, nous devons vraiment l'être", explique-t-elle. Elle ajoute que "l'acte de vagabondage mental semble donc diminuer considérablement notre bien-être". "C'est pourquoi des pratiques comme la méditation peuvent être si puissantes, car l'un de ses avantages, c'est qu'elle entraîne notre esprit à être un peu plus présent que d'habitude. La méditation permet non seulement de mettre fin à l'errance mentale, mais aussi de renforcer les connexions entre les différentes parties du cerveau. Il reconnecte efficacement le cerveau au présent." Et l'effet dure, selon une étude de 2008 - qui a constaté que les personnes qui la pratiquaient étaient plus heureuses - jusqu'à huit semaines. Mais la méditation ne semble pas seulement vous aider à profiter de la vie. Une étude réalisée en 2013 par l'Université de Californie montre qu'un cours de méditation permettait effectivement d'augmenter les résultats aux examens. Et il y a plusieurs autres avantages, selon Laurie Santos. "Elle augmente la concentration, aide la mémoire dans le temps et a plusieurs effets sur la santé physique : on peut constater des améliorations de la fonction immunitaire et des marqueurs du vieillissement." S'il existe des indications selon lesquelles la méditation améliore les capacités cérébrales, le bonheur, la fonction immunitaire et même l'ADN, serait-il exagéré de dire que la méditation est une sorte de remède à la condition humaine ? "Nous, scientifiques, nous préoccupons de ceux qui semblent avoir tous ces avantages, mais la méditation semble être l'un de ceux qui, empiriquement parlant, sont les plus avantageux. | https://www.bbc.com/afrique/monde-58708175 |
3politics
| Guerre Ukraine - Russie : ce que sont les missiles hypersoniques et pourquoi leur utilisation par la Russie en Ukraine "inquiète" l'Occident ? | L'armée russe a tiré un missile balistique hypersonique qui a détruit un important dépôt d'armes souterrain dans l'ouest de l'Ukraine, a annoncé le ministère de la défense de Moscou. Si cela est confirmé, ce serait la première fois que la Russie utilise le missile balistique Kinzhal, dont le nom signifie "poignard", dans cette guerre. Le projectile a été tiré depuis l'air, très probablement depuis un chasseur MiG-31. Que sont les missiles hypersoniques ? Le président Vladimir Poutine a souligné à plusieurs reprises l'engagement de la Russie en faveur des missiles hypersoniques, qui peuvent se déplacer à plus de cinq fois la vitesse du son, ou Mach 5. Les statistiques sont convaincantes : selon le gouvernement russe, le Kinzhal peut voler à plus de 6 000 km/h et atteindre des cibles situées jusqu'à 2 000 km. Ces fusées mesurent 8 mètres de long et se caractérisent également par leur grande manœuvrabilité. Mais cela les rend-il plus dangereux que les missiles conventionnels et l'artillerie pour causer la mort et la destruction ? "Je ne le considère pas comme significatif", déclare James Acton, spécialiste de la politique nucléaire au Carnegie Endowment for International Peace. "Je ne sais pas quel avantage l'utilisation de missiles hypersoniques donne à la Russie. En décembre dernier, le président Poutine s'est vanté que la Russie était le leader mondial des missiles hypersoniques, qui sont difficiles à suivre car ils peuvent changer de direction en plein vol. Moscou a publié une vidéo de ce qu'elle a déclaré être son attaque de missiles sur le dépôt d'armes de Deliatyn, un village du sud-ouest de l'Ukraine, à seulement 100 km de la frontière roumaine. "C'est une attaque mise en scène. Même s'ils sont utilisés, nous devons les considérer comme un recours isolé car la Russie ne dispose pas d'un grand nombre de ces missiles", a déclaré Dominika Kunertova du Centre d'études de sécurité de Zurich. Il y a quatre ans, le dirigeant russe a présenté le Kinzhal comme faisant partie d'une série d'armes "invincibles" qui, selon lui, échapperaient aux défenses ennemies. Les autres missiles hypersoniques sont le Zirkon et l'Avangard, qui sont plus rapides et ont une portée beaucoup plus longue. Le Kinzhal peut transporter une ogive conventionnelle ou nucléaire et, selon des rapports récents, des chasseurs MiG-31 ont été envoyés à Kaliningrad, mettant ainsi de nombreuses capitales européennes à portée. On ne sait pas d'où a été lancée l'attaque contre le dépôt d'armes. "C'est un signal adressé à l'Occident, car Poutine est agacé que l'Occident ose expédier toutes ces armes (à l'Ukraine)", a déclaré Mme Kunertova à la BBC. "On peut s'interroger sur le fait que (le missile) soit aussi précis, donc ça ne change pas la donne". Selon James Acton, le Kinzhal était considéré comme un missile Iskander modifié pour les avions de combat. Les missiles Iskander-M sont tirés depuis des lanceurs russes basés au sol depuis le début de la guerre. Bien que les Iskander-M aient une portée beaucoup plus courte que les missiles à lanceur aérien, le ministère ukrainien de la défense a affirmé cette semaine que la Russie avait tiré la quasi-totalité de ses missiles Iskander-M au cours des 20 premiers jours de la guerre. Un responsable américain de la défense a affirmé vendredi que les forces russes avaient tiré plus de 1 080 missiles depuis le 24 février. "C'est un nombre stupéfiant et une partie très importante de l'inventaire d'avant-guerre de la Russie", a déclaré Acton à la BBC, notant l'utilisation croissante de bombes non guidées dans les frappes aériennes russes. "Il est fort possible qu'ils soient à court de munitions précises." | Guerre Ukraine - Russie : ce que sont les missiles hypersoniques et pourquoi leur utilisation par la Russie en Ukraine "inquiète" l'Occident ? L'armée russe a tiré un missile balistique hypersonique qui a détruit un important dépôt d'armes souterrain dans l'ouest de l'Ukraine, a annoncé le ministère de la défense de Moscou. Si cela est confirmé, ce serait la première fois que la Russie utilise le missile balistique Kinzhal, dont le nom signifie "poignard", dans cette guerre. Le projectile a été tiré depuis l'air, très probablement depuis un chasseur MiG-31. Que sont les missiles hypersoniques ? Le président Vladimir Poutine a souligné à plusieurs reprises l'engagement de la Russie en faveur des missiles hypersoniques, qui peuvent se déplacer à plus de cinq fois la vitesse du son, ou Mach 5. Les statistiques sont convaincantes : selon le gouvernement russe, le Kinzhal peut voler à plus de 6 000 km/h et atteindre des cibles situées jusqu'à 2 000 km. Ces fusées mesurent 8 mètres de long et se caractérisent également par leur grande manœuvrabilité. Mais cela les rend-il plus dangereux que les missiles conventionnels et l'artillerie pour causer la mort et la destruction ? "Je ne le considère pas comme significatif", déclare James Acton, spécialiste de la politique nucléaire au Carnegie Endowment for International Peace. "Je ne sais pas quel avantage l'utilisation de missiles hypersoniques donne à la Russie. En décembre dernier, le président Poutine s'est vanté que la Russie était le leader mondial des missiles hypersoniques, qui sont difficiles à suivre car ils peuvent changer de direction en plein vol. Moscou a publié une vidéo de ce qu'elle a déclaré être son attaque de missiles sur le dépôt d'armes de Deliatyn, un village du sud-ouest de l'Ukraine, à seulement 100 km de la frontière roumaine. "C'est une attaque mise en scène. Même s'ils sont utilisés, nous devons les considérer comme un recours isolé car la Russie ne dispose pas d'un grand nombre de ces missiles", a déclaré Dominika Kunertova du Centre d'études de sécurité de Zurich. Il y a quatre ans, le dirigeant russe a présenté le Kinzhal comme faisant partie d'une série d'armes "invincibles" qui, selon lui, échapperaient aux défenses ennemies. Les autres missiles hypersoniques sont le Zirkon et l'Avangard, qui sont plus rapides et ont une portée beaucoup plus longue. Le Kinzhal peut transporter une ogive conventionnelle ou nucléaire et, selon des rapports récents, des chasseurs MiG-31 ont été envoyés à Kaliningrad, mettant ainsi de nombreuses capitales européennes à portée. On ne sait pas d'où a été lancée l'attaque contre le dépôt d'armes. "C'est un signal adressé à l'Occident, car Poutine est agacé que l'Occident ose expédier toutes ces armes (à l'Ukraine)", a déclaré Mme Kunertova à la BBC. "On peut s'interroger sur le fait que (le missile) soit aussi précis, donc ça ne change pas la donne". Selon James Acton, le Kinzhal était considéré comme un missile Iskander modifié pour les avions de combat. Les missiles Iskander-M sont tirés depuis des lanceurs russes basés au sol depuis le début de la guerre. Bien que les Iskander-M aient une portée beaucoup plus courte que les missiles à lanceur aérien, le ministère ukrainien de la défense a affirmé cette semaine que la Russie avait tiré la quasi-totalité de ses missiles Iskander-M au cours des 20 premiers jours de la guerre. Un responsable américain de la défense a affirmé vendredi que les forces russes avaient tiré plus de 1 080 missiles depuis le 24 février. "C'est un nombre stupéfiant et une partie très importante de l'inventaire d'avant-guerre de la Russie", a déclaré Acton à la BBC, notant l'utilisation croissante de bombes non guidées dans les frappes aériennes russes. "Il est fort possible qu'ils soient à court de munitions précises." | https://www.bbc.com/afrique/monde-60848536 |
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| Philippe, le roi des Belges, exprime ses "plus profonds regrets" au Congo | Le roi des Belges Philippe présente pour la première fois dans l'histoire du pays "ses plus profonds regrets pour les blessures" infligées lors de la période coloniale belge au Congo (actuelle RDC). Ces excuses sont présentées à l'occasion du 60e anniversaire de l'indépendance dans une lettre adressée au président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi. "Je tiens à exprimer mes plus profonds regrets pour ces blessures du passé dont la douleur est aujourd'hui ravivée par les discriminations encore présentes dans nos sociétés", écrit le Roi des Belges. Des actes de violence et de cruauté ont été commis au Congo par la puissance coloniale belge. "Ces actes pèsent encore sur notre mémoire collective", assure Philippe, sur le trône depuis 2013. Le roi Philippe exprime ainsi son engagement à "combattre toutes les formes de racisme"."J'encourage la réflexion qui est entamée par notre parlement afin que notre mémoire soit définitivement pacifiée", ajoute-t-il. En Belgique, la mort de l'Afro-américain George Floyd, asphyxié fin mai par un policier blanc à Minneapolis, a ravivé le débat sur les violences de la période coloniale au Congo et le rôle très controversé du défunt roi Léopold II, accusé par certains militants anticolonialistes d'avoir tué des millions de Congolais. | Philippe, le roi des Belges, exprime ses "plus profonds regrets" au Congo Le roi des Belges Philippe présente pour la première fois dans l'histoire du pays "ses plus profonds regrets pour les blessures" infligées lors de la période coloniale belge au Congo (actuelle RDC). Ces excuses sont présentées à l'occasion du 60e anniversaire de l'indépendance dans une lettre adressée au président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi. "Je tiens à exprimer mes plus profonds regrets pour ces blessures du passé dont la douleur est aujourd'hui ravivée par les discriminations encore présentes dans nos sociétés", écrit le Roi des Belges. Des actes de violence et de cruauté ont été commis au Congo par la puissance coloniale belge. "Ces actes pèsent encore sur notre mémoire collective", assure Philippe, sur le trône depuis 2013. Le roi Philippe exprime ainsi son engagement à "combattre toutes les formes de racisme"."J'encourage la réflexion qui est entamée par notre parlement afin que notre mémoire soit définitivement pacifiée", ajoute-t-il. En Belgique, la mort de l'Afro-américain George Floyd, asphyxié fin mai par un policier blanc à Minneapolis, a ravivé le débat sur les violences de la période coloniale au Congo et le rôle très controversé du défunt roi Léopold II, accusé par certains militants anticolonialistes d'avoir tué des millions de Congolais. | https://www.bbc.com/afrique/region-53232803 |
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| CAN 2019 : l'Ouganda très proche des huitièmes | Après son match nul contre le Zimbabwe, l'Ouganda est quasiment qualifié avec ses quatre points au compteur en deux matchs. Le Zimbabwe évite l'élimination prématurée et pourra espérer se qualifier s'il bat le Congo lors de la dernière journée. Les Ougandais avaient ouvert le score (12ème) par Emmanuel Okwi, qui signait son deuxième but de la compétition après une frappe d'Abdu mal repoussé par le gardien. Le Zimbabwe a égalisé par Billiat (41ème) avant la mi-temps, à la suite d'une belle percée de Karuru, qui le servait dans les six mètres. Les deux équipes auraient pu l'emporter, mais ni Musona pour le Zimbabwe (52ème) ni Kaddu pour l'Ouganda (76ème) ne sont parvenus à marquer malgré un but grand ouvert. Lire aussi : L'Ouganda surprend la RDC sur le score de 2-0 CAN 2019 : l'Egypte gagne son match d'ouverture CAN 2019 : l'Égypte, le plus titré du continent | CAN 2019 : l'Ouganda très proche des huitièmes Après son match nul contre le Zimbabwe, l'Ouganda est quasiment qualifié avec ses quatre points au compteur en deux matchs. Le Zimbabwe évite l'élimination prématurée et pourra espérer se qualifier s'il bat le Congo lors de la dernière journée. Les Ougandais avaient ouvert le score (12ème) par Emmanuel Okwi, qui signait son deuxième but de la compétition après une frappe d'Abdu mal repoussé par le gardien. Le Zimbabwe a égalisé par Billiat (41ème) avant la mi-temps, à la suite d'une belle percée de Karuru, qui le servait dans les six mètres. Les deux équipes auraient pu l'emporter, mais ni Musona pour le Zimbabwe (52ème) ni Kaddu pour l'Ouganda (76ème) ne sont parvenus à marquer malgré un but grand ouvert. Lire aussi : L'Ouganda surprend la RDC sur le score de 2-0 CAN 2019 : l'Egypte gagne son match d'ouverture CAN 2019 : l'Égypte, le plus titré du continent | https://www.bbc.com/afrique/sports-48776939 |
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| Christiane Amanpour : la star de CNN annonce qu'elle a un cancer des ovaires | La présentatrice internationale en chef de CNN, Christiane Amanpour, a annoncé qu'elle avait reçu un diagnostic de cancer des ovaires. "Comme des millions de femmes dans le monde, on m'a diagnostiqué un cancer des ovaires", a révélé la présentatrice de 63 ans. Amanpour a déclaré aux téléspectateurs qu'elle avait subi "une opération chirurgicale majeure pour enlever ce cancer" et qu'elle subirait plusieurs mois de chimiothérapie. La journaliste chevronnée a fait cette annonce à l'antenne depuis son home studio à Londres après quatre semaines d'absence. Amanpour a passé des décennies à faire des reportages à travers le monde, couvrant un large éventail de conflits et de crises. Dans l'annonce de lundi, Mme Amanpour a déclaré avoir voulu s'ouvrir sur sa maladie "par souci de transparence", et qu'elle partageait cette information "pour appeler toutes les femmes à se faire diagnostiquer au plus tôt". Notant les "millions" de personnes dans le monde atteintes d'un cancer de l'ovaire, Amanpour a exhorté les femmes à s'informer sur la maladie, passer régulièrement des examens de dépistage et à " veiller à ce que leurs préoccupations médicales légitimes ne soient pas ignorées". Le cancer des ovaires est difficile à diagnostiquer car les symptômes - comme un estomac ballonné ou douloureux - sont facilement confondus avec des problèmes de santé moins graves. Il s'agit du septième cancer le plus fréquent chez les femmes dans le monde, selon le World Cancer Research Fund. Le cancer des ovaires est généralement mortel et est la huitième cause de décès imputable au cancer chez les femmes à travers le monde. Amanpour a déclaré qu'elle était "confiante" en l'avenir, ajoutant qu'elle avait la chance d'avoir une assurance maladie pour son traitement "soutenu par l'excellent NHS", le système de santé britannique. Santé et sexualité : 24 choses sur le vagin que toute femme doit savoir La journaliste primée prévoit de présenter son émission qui porte son nom du lundi au mercredi tandis qu'elle fait face à des mois de traitements de chimiothérapie, a déclaré CNN. Elle a également trois semaines de congés précédemment programmées, selon le réseau. Elle anime l'émission phare de CNN sur les affaires mondiales ainsi qu'une émission en semaine pour PBS. | Christiane Amanpour : la star de CNN annonce qu'elle a un cancer des ovaires La présentatrice internationale en chef de CNN, Christiane Amanpour, a annoncé qu'elle avait reçu un diagnostic de cancer des ovaires. "Comme des millions de femmes dans le monde, on m'a diagnostiqué un cancer des ovaires", a révélé la présentatrice de 63 ans. Amanpour a déclaré aux téléspectateurs qu'elle avait subi "une opération chirurgicale majeure pour enlever ce cancer" et qu'elle subirait plusieurs mois de chimiothérapie. La journaliste chevronnée a fait cette annonce à l'antenne depuis son home studio à Londres après quatre semaines d'absence. Amanpour a passé des décennies à faire des reportages à travers le monde, couvrant un large éventail de conflits et de crises. Dans l'annonce de lundi, Mme Amanpour a déclaré avoir voulu s'ouvrir sur sa maladie "par souci de transparence", et qu'elle partageait cette information "pour appeler toutes les femmes à se faire diagnostiquer au plus tôt". Notant les "millions" de personnes dans le monde atteintes d'un cancer de l'ovaire, Amanpour a exhorté les femmes à s'informer sur la maladie, passer régulièrement des examens de dépistage et à " veiller à ce que leurs préoccupations médicales légitimes ne soient pas ignorées". Le cancer des ovaires est difficile à diagnostiquer car les symptômes - comme un estomac ballonné ou douloureux - sont facilement confondus avec des problèmes de santé moins graves. Il s'agit du septième cancer le plus fréquent chez les femmes dans le monde, selon le World Cancer Research Fund. Le cancer des ovaires est généralement mortel et est la huitième cause de décès imputable au cancer chez les femmes à travers le monde. Amanpour a déclaré qu'elle était "confiante" en l'avenir, ajoutant qu'elle avait la chance d'avoir une assurance maladie pour son traitement "soutenu par l'excellent NHS", le système de santé britannique. Santé et sexualité : 24 choses sur le vagin que toute femme doit savoir La journaliste primée prévoit de présenter son émission qui porte son nom du lundi au mercredi tandis qu'elle fait face à des mois de traitements de chimiothérapie, a déclaré CNN. Elle a également trois semaines de congés précédemment programmées, selon le réseau. Elle anime l'émission phare de CNN sur les affaires mondiales ainsi qu'une émission en semaine pour PBS. | https://www.bbc.com/afrique/monde-57484229 |
0business
| Les Comores : à la découverte de la production d'essence d'ylang-ylang | Saviez-vous que les Comores étaient surnommés les îles aux parfums ? Et oui, l'archipel est le premier producteur d'essence d'ylang-ylang au monde. Cette huile essentielle est l'ingrédient principal de nombreux parfums. Mais sa production menace l'environnement. Renée Mendy et Franck Noudofinin nous en disent plus dans ce reportage. | Les Comores : à la découverte de la production d'essence d'ylang-ylang Saviez-vous que les Comores étaient surnommés les îles aux parfums ? Et oui, l'archipel est le premier producteur d'essence d'ylang-ylang au monde. Cette huile essentielle est l'ingrédient principal de nombreux parfums. Mais sa production menace l'environnement. Renée Mendy et Franck Noudofinin nous en disent plus dans ce reportage. | https://www.bbc.com/afrique/region-61113796 |
0business
| Akinwumi Adesina réélu à la tête de la BAD | Le Nigérian Akinwumi Adesina a surmonté la tempête des accusations de mauvaise gestion portées contre lui et a été réélu jeudi pour cinq ans président de la Banque africaine de développement (BAD). Son premier défi sera de faire face aux effets de la pandémie sur le continent. Avec "100% des votes de tous les membres régionaux et non régionaux de la Banque" selon le communiqué de la BAD, M. Adesina, 60 ans, unique candidat à sa succession, a donc reçu un plébiscite masquant quelque peu le séisme qui a failli le renverser. A lire aussi sur BBC Afrique: Il y a quelques mois, il était au bord du gouffre. Dans un rapport détaillé, des lanceurs d'alerte l'accusaient alors de favoritisme dans des nominations de hauts responsables, en particulier de compatriotes nigérians. Ils lui reprochaient aussi la nomination ou la promotion de personnes soupçonnées ou reconnues coupables de corruption, ou d'avoir accordé des indemnités de départ démesurées à certains cadres. Fin juillet, Akinwumi Adesina a été disculpé d'accusations de mauvaise gestion par un comité d'experts, à l'issue d'un feuilleton médiatico-financier qui a duré trois mois et déstabilisé l'institution. A regarder sur BBC Afrique: La BAD, une des cinq principales banques multilatérales de développement au monde, a été créée en 1964. Elle compte 80 pays actionnaires (54 pays africains et 26 non africains, d'Europe, d'Amérique et d'Asie). Elle est la seule institution africaine cotée triple A par les agences de notation financière. | Akinwumi Adesina réélu à la tête de la BAD Le Nigérian Akinwumi Adesina a surmonté la tempête des accusations de mauvaise gestion portées contre lui et a été réélu jeudi pour cinq ans président de la Banque africaine de développement (BAD). Son premier défi sera de faire face aux effets de la pandémie sur le continent. Avec "100% des votes de tous les membres régionaux et non régionaux de la Banque" selon le communiqué de la BAD, M. Adesina, 60 ans, unique candidat à sa succession, a donc reçu un plébiscite masquant quelque peu le séisme qui a failli le renverser. A lire aussi sur BBC Afrique: Il y a quelques mois, il était au bord du gouffre. Dans un rapport détaillé, des lanceurs d'alerte l'accusaient alors de favoritisme dans des nominations de hauts responsables, en particulier de compatriotes nigérians. Ils lui reprochaient aussi la nomination ou la promotion de personnes soupçonnées ou reconnues coupables de corruption, ou d'avoir accordé des indemnités de départ démesurées à certains cadres. Fin juillet, Akinwumi Adesina a été disculpé d'accusations de mauvaise gestion par un comité d'experts, à l'issue d'un feuilleton médiatico-financier qui a duré trois mois et déstabilisé l'institution. A regarder sur BBC Afrique: La BAD, une des cinq principales banques multilatérales de développement au monde, a été créée en 1964. Elle compte 80 pays actionnaires (54 pays africains et 26 non africains, d'Europe, d'Amérique et d'Asie). Elle est la seule institution africaine cotée triple A par les agences de notation financière. | https://www.bbc.com/afrique/region-53942285 |
3politics
| Guerre en Syrie : Pourquoi dure-t-elle depuis 11 ans ? | Il y a onze ans, un soulèvement pacifique contre le président syrien s'est transformé en une véritable guerre civile. Le conflit a fait plus de 380 000 morts, dévasté des villes et attiré d'autres pays. Avant même le début du conflit, de nombreux Syriens se plaignaient du taux de chômage élevé, de la corruption et du manque de liberté politique sous la présidence de Bachar el-Assad, qui a succédé à son père, Hafez, après sa mort en 2000. En mars 2011, des manifestations pro-démocratie ont éclaté dans la ville de Deraa, dans le sud du pays, inspirées par les soulèvements dans les pays voisins contre des dirigeants répressifs. Lorsque le gouvernement syrien a eu recours à une force meurtrière pour écraser la dissidence, des manifestations exigeant la démission du président ont éclaté dans tout le pays. A ne pas manquer sur BBC Afrique : Les troubles se sont étendus et la répression s'est intensifiée. Les partisans de l'opposition ont pris les armes, d'abord pour se défendre, puis pour débarrasser leurs zones des forces de sécurité. M. Assad promet d'écraser ce qu'il appelle le "terrorisme soutenu par l'étranger". La violence s'est rapidement intensifiée et le pays a sombré dans la guerre civile. Des centaines de groupes rebelles ont vu le jour et il n'a pas fallu longtemps pour que le conflit devienne plus qu'une bataille entre Syriens pour ou contre M. Assad. Des puissances étrangères ont commencé à prendre parti, envoyant de l'argent, des armes et des combattants, et à mesure que le chaos s'aggravait, des organisations djihadistes extrémistes ayant leurs propres objectifs, comme le groupe État islamique (EI) et Al-Qaïda, se sont impliquées. Cela a renforcé l'inquiétude de la communauté internationale, qui les considère comme une menace majeure. Les Kurdes de Syrie, qui revendiquent le droit à l'autonomie mais n'ont pas combattu les forces de M. Assad, ont ajouté une autre dimension au conflit. Les Nations unies ont vérifié qu'au moins 350 209 civils et combattants ont été tués entre mars 2011 et mars 2021, mais elles ont prévenu qu'il s'agissait d'un "sous-comptage du nombre réel". La commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, a déclaré que 26 727 victimes étaient des femmes et 27 126 des enfants. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), un groupe de surveillance basé au Royaume-Uni et disposant d'un réseau de sources sur le terrain, avait recensé la mort de 494 438 personnes en juin 2021. Il a déclaré qu'au moins 159 774 civils avaient été tués, le gouvernement syrien et ses alliés étant responsables de la plupart de ces décès. Le groupe a estimé que le bilan réel de la guerre s'élevait à plus de 606 000 personnes, précisant que 47 000 civils seraient morts sous la torture dans les prisons gérées par le gouvernement et qu'il n'avait pas été en mesure de documenter près de 53 000 décès signalés en raison d'un manque d'informations. Un autre groupe de surveillance, le Centre de documentation des violations, qui s'appuie sur les informations fournies par des activistes à travers le pays, a recensé 238 716 décès liés aux combats, dont 144 956 civils, en février 2022. Il a attribué 165 490 de ces décès aux forces gouvernementales syriennes et 35 610 aux factions de l'opposition. Les principaux soutiens du gouvernement ont été la Russie et l'Iran, tandis que la Turquie, les puissances occidentales et plusieurs États arabes du Golfe ont soutenu l'opposition à des degrés divers au cours du conflit. La Russie - qui disposait de bases militaires en Syrie avant la guerre - a lancé une campagne aérienne en soutien à M. Assad en 2015 qui a été cruciale pour faire basculer le cours de la guerre en faveur du gouvernement. L'armée russe affirme que ses frappes ne visent que les "terroristes", mais les activistes affirment qu'elles tuent régulièrement des rebelles traditionnels et des civils. L'Iran aurait déployé des centaines de soldats et dépensé des milliards de dollars pour aider M. Assad. Des milliers de miliciens chiites armés, entraînés et financés par l'Iran - provenant pour la plupart du mouvement Hezbollah du Liban, mais aussi d'Irak, d'Afghanistan et du Yémen - ont également combattu aux côtés de l'armée syrienne. Les États-Unis, le Royaume-Uni et la France ont initialement apporté leur soutien à ce qu'ils considéraient comme des groupes rebelles "modérés". Mais ils ont donné la priorité à l'assistance non létale depuis que les djihadistes sont devenus la force dominante de l'opposition armée. Une coalition mondiale dirigée par les États-Unis a également mené des frappes aériennes et déployé des forces spéciales en Syrie depuis 2014 pour aider une alliance de milices kurdes et arabes appelée les Forces démocratiques syriennes (FDS) à s'emparer de territoires autrefois détenus par les militants de l'EI dans le nord-est et à empêcher le groupe djihadiste de se reconstituer. La Turquie est un soutien majeur de l'opposition, mais elle s'est surtout attachée à utiliser les factions rebelles pour contenir la milice kurde YPG qui domine les FDS, l'accusant d'être une extension d'un groupe rebelle kurde interdit en Turquie. Les troupes turques et les rebelles alliés se sont emparés de pans entiers de territoire le long de la frontière nord de la Syrie et sont intervenus pour empêcher un assaut généralisé des forces gouvernementales contre le dernier bastion de l'opposition, Idlib. L'Arabie saoudite, qui tient à contrer l'influence iranienne, a armé et financé les rebelles au début de la guerre, tout comme le Qatar, rival du royaume dans le Golfe. Israël, quant à lui, est tellement préoccupé par ce qu'il appelle le "retranchement militaire" de l'Iran en Syrie et les livraisons d'armes iraniennes au Hezbollah et à d'autres milices chiites qu'il a mené des frappes aériennes de plus en plus fréquentes pour tenter de les contrecarrer. Onze années de guerre ont infligé d'immenses souffrances au peuple syrien. Plus de la moitié des 22 millions d'habitants que comptait la Syrie avant la guerre ont fui leur foyer. Quelque 6,9 millions de personnes sont déplacées à l'intérieur du pays, dont plus de deux millions vivent dans des camps de tentes avec un accès limité aux services de base. Six autres millions sont des réfugiés ou des demandeurs d'asile à l'étranger. Le Liban, la Jordanie et la Turquie voisins, qui accueillent 84 % d'entre eux, ont eu du mal à faire face à l'un des plus grands exodes de réfugiés de l'histoire récente. En février 2022, 14,6 millions de personnes à l'intérieur de la Syrie avaient besoin d'une forme d'aide humanitaire, selon les Nations unies, dont environ 5 millions classées comme ayant un besoin extrême ou catastrophique. Plus de 12 millions de personnes ont du mal à trouver suffisamment de nourriture chaque jour - une augmentation de 51 % depuis 2019 - et un demi-million d'enfants souffrent de malnutrition chronique. Au cours des deux dernières années, la crise humanitaire a été aggravée par un ralentissement économique sans précédent, déclenché par les strictes sanctions américaines, la crise économique libanaise et la pandémie de Covid-19. La monnaie syrienne a perdu près de 80 % de sa valeur en 2021 et l'hyperinflation, proche de 140 % au début de 2022, a fait exploser les prix des produits de base. Le taux de pauvreté a atteint un niveau sans précédent de 90%. La Syrie a également été l'un des pays du Moyen-Orient les plus touchés par le Covid-19, bien que l'ampleur réelle ne soit pas connue en raison de la capacité de test limitée et d'un système de santé dévasté. Plus de 3 100 décès confirmés avaient été signalés en mars 2022, alors que seulement 7,4 % de la population avait été entièrement vaccinée. Des quartiers entiers et des infrastructures vitales à travers le pays restent également en ruines. L'analyse satellitaire de l'ONU a suggéré que plus de 35 000 structures ont été endommagées ou détruites dans la seule ville d'Alep avant sa reconquête par le gouvernement fin 2016. Et malgré leur statut protégé, 599 attaques contre au moins 350 installations médicales distinctes ont été documentées par Physicians for Human Rights en mars 2021, entraînant la mort de 930 membres du personnel médical. Ces attaques - dont la grande majorité a été imputée au gouvernement syrien et à la Russie - n'ont laissé que la moitié des hôpitaux du pays entièrement fonctionnels. Une grande partie du riche patrimoine culturel de la Syrie a également été détruite. Les six sites du pays inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco ont subi des dommages importants, les militants de l'EI ayant délibérément fait exploser des parties de la cité antique de Palmyre. Les enquêteurs des Nations unies sur les crimes de guerre ont accusé toutes les parties de perpétrer "les violations les plus odieuses". "Selon un rapport publié en février 2021, "les Syriens ont subi de vastes bombardements aériens de zones densément peuplées ; ils ont enduré des attaques aux armes chimiques et des sièges des temps modernes au cours desquels les auteurs ont délibérément affamé la population le temps d'un scénario médiéval, ainsi que des restrictions indéfendables et honteuses de l'aide humanitaire". Le gouvernement a repris le contrôle des plus grandes villes de Syrie, mais de grandes parties du pays sont toujours tenues par les rebelles, les djihadistes et le SDF dirigé par les Kurdes. Les lignes de front n'ont pas bougé depuis deux ans. Le dernier bastion de l'opposition se trouve dans la province d'Idlib, au nord-ouest du pays, et dans les parties adjacentes des provinces de Hama (nord) et d'Alep (ouest). La région est dominée par une alliance djihadiste appelée Hayat Tahrir al-Sham (HTS), mais elle abrite également des factions rebelles traditionnelles. On estime à 2,8 millions le nombre de personnes déplacées, dont un million d'enfants, qui y vivent, pour la plupart dans des conditions déplorables dans des camps. En mars 2020, la Russie et la Turquie ont négocié un cessez-le-feu pour mettre un terme à la tentative du gouvernement de reprendre Idlib. Cela a conduit à une longue accalmie dans la violence, mais les affrontements, les frappes aériennes et les bombardements se sont intensifiés au cours de l'année écoulée, en particulier dans le sud d'Idlib. Dans le nord-est du pays, les forces turques et les rebelles syriens alliés ont lancé une offensive contre les FDS en octobre 2019 afin de créer une "zone de sécurité" exempte de la milice kurde YPG le long du côté syrien de la frontière, et occupent depuis un tronçon de 120 km de long. Pour mettre fin à l'assaut, les FDS ont conclu un accord avec le gouvernement syrien qui a vu l'armée syrienne revenir dans la région administrée par les Kurdes pour la première fois en sept ans. Malgré la présence de troupes syriennes, des affrontements réguliers ont lieu entre les FDS et les forces dirigées par la Turquie le long de la ligne de front. Les cellules dormantes de du groupe état islamique continuent également à mener des attaques fréquentes et meurtrières. Il ne semble pas que ce soit pour bientôt, mais tout le monde s'accorde à dire qu'une solution politique est nécessaire. Le Conseil de sécurité des Nations unies a appelé à la mise en œuvre du communiqué de Genève de 2012, qui prévoit un organe de gouvernement transitoire "formé sur la base du consentement mutuel". Neuf cycles de pourparlers de paix sous l'égide de l'ONU - connus sous le nom de processus de Genève II - n'ont pas permis de progresser, le président Assad n'étant apparemment pas disposé à négocier avec les groupes d'opposition politique qui insistent sur le fait qu'il doit se retirer dans le cadre de tout règlement. La Russie, l'Iran et la Turquie ont mis en place des pourparlers politiques parallèles connus sous le nom de processus d'Astana en 2017. Un accord a été conclu l'année suivante pour former un comité de 150 membres chargé de rédiger une nouvelle constitution, menant à des élections libres et équitables supervisées par l'ONU. Le dernier cycle de pourparlers s'est tenu en octobre 2021, après quoi l'envoyé spécial de l'ONU, Geir Pedersen, a déclaré qu'il était "très décevant" que les membres du comité n'aient pas réussi jusqu'à présent à trouver une voie commune. Alors que le conflit entre dans sa 12e année, M. Pedersen a affirmé qu'"une solution militaire est une illusion" et qu'une solution politique "est parfaitement réalisable si la volonté est là". Regarder : | Guerre en Syrie : Pourquoi dure-t-elle depuis 11 ans ? Il y a onze ans, un soulèvement pacifique contre le président syrien s'est transformé en une véritable guerre civile. Le conflit a fait plus de 380 000 morts, dévasté des villes et attiré d'autres pays. Avant même le début du conflit, de nombreux Syriens se plaignaient du taux de chômage élevé, de la corruption et du manque de liberté politique sous la présidence de Bachar el-Assad, qui a succédé à son père, Hafez, après sa mort en 2000. En mars 2011, des manifestations pro-démocratie ont éclaté dans la ville de Deraa, dans le sud du pays, inspirées par les soulèvements dans les pays voisins contre des dirigeants répressifs. Lorsque le gouvernement syrien a eu recours à une force meurtrière pour écraser la dissidence, des manifestations exigeant la démission du président ont éclaté dans tout le pays. A ne pas manquer sur BBC Afrique : Les troubles se sont étendus et la répression s'est intensifiée. Les partisans de l'opposition ont pris les armes, d'abord pour se défendre, puis pour débarrasser leurs zones des forces de sécurité. M. Assad promet d'écraser ce qu'il appelle le "terrorisme soutenu par l'étranger". La violence s'est rapidement intensifiée et le pays a sombré dans la guerre civile. Des centaines de groupes rebelles ont vu le jour et il n'a pas fallu longtemps pour que le conflit devienne plus qu'une bataille entre Syriens pour ou contre M. Assad. Des puissances étrangères ont commencé à prendre parti, envoyant de l'argent, des armes et des combattants, et à mesure que le chaos s'aggravait, des organisations djihadistes extrémistes ayant leurs propres objectifs, comme le groupe État islamique (EI) et Al-Qaïda, se sont impliquées. Cela a renforcé l'inquiétude de la communauté internationale, qui les considère comme une menace majeure. Les Kurdes de Syrie, qui revendiquent le droit à l'autonomie mais n'ont pas combattu les forces de M. Assad, ont ajouté une autre dimension au conflit. Les Nations unies ont vérifié qu'au moins 350 209 civils et combattants ont été tués entre mars 2011 et mars 2021, mais elles ont prévenu qu'il s'agissait d'un "sous-comptage du nombre réel". La commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, a déclaré que 26 727 victimes étaient des femmes et 27 126 des enfants. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), un groupe de surveillance basé au Royaume-Uni et disposant d'un réseau de sources sur le terrain, avait recensé la mort de 494 438 personnes en juin 2021. Il a déclaré qu'au moins 159 774 civils avaient été tués, le gouvernement syrien et ses alliés étant responsables de la plupart de ces décès. Le groupe a estimé que le bilan réel de la guerre s'élevait à plus de 606 000 personnes, précisant que 47 000 civils seraient morts sous la torture dans les prisons gérées par le gouvernement et qu'il n'avait pas été en mesure de documenter près de 53 000 décès signalés en raison d'un manque d'informations. Un autre groupe de surveillance, le Centre de documentation des violations, qui s'appuie sur les informations fournies par des activistes à travers le pays, a recensé 238 716 décès liés aux combats, dont 144 956 civils, en février 2022. Il a attribué 165 490 de ces décès aux forces gouvernementales syriennes et 35 610 aux factions de l'opposition. Les principaux soutiens du gouvernement ont été la Russie et l'Iran, tandis que la Turquie, les puissances occidentales et plusieurs États arabes du Golfe ont soutenu l'opposition à des degrés divers au cours du conflit. La Russie - qui disposait de bases militaires en Syrie avant la guerre - a lancé une campagne aérienne en soutien à M. Assad en 2015 qui a été cruciale pour faire basculer le cours de la guerre en faveur du gouvernement. L'armée russe affirme que ses frappes ne visent que les "terroristes", mais les activistes affirment qu'elles tuent régulièrement des rebelles traditionnels et des civils. L'Iran aurait déployé des centaines de soldats et dépensé des milliards de dollars pour aider M. Assad. Des milliers de miliciens chiites armés, entraînés et financés par l'Iran - provenant pour la plupart du mouvement Hezbollah du Liban, mais aussi d'Irak, d'Afghanistan et du Yémen - ont également combattu aux côtés de l'armée syrienne. Les États-Unis, le Royaume-Uni et la France ont initialement apporté leur soutien à ce qu'ils considéraient comme des groupes rebelles "modérés". Mais ils ont donné la priorité à l'assistance non létale depuis que les djihadistes sont devenus la force dominante de l'opposition armée. Une coalition mondiale dirigée par les États-Unis a également mené des frappes aériennes et déployé des forces spéciales en Syrie depuis 2014 pour aider une alliance de milices kurdes et arabes appelée les Forces démocratiques syriennes (FDS) à s'emparer de territoires autrefois détenus par les militants de l'EI dans le nord-est et à empêcher le groupe djihadiste de se reconstituer. La Turquie est un soutien majeur de l'opposition, mais elle s'est surtout attachée à utiliser les factions rebelles pour contenir la milice kurde YPG qui domine les FDS, l'accusant d'être une extension d'un groupe rebelle kurde interdit en Turquie. Les troupes turques et les rebelles alliés se sont emparés de pans entiers de territoire le long de la frontière nord de la Syrie et sont intervenus pour empêcher un assaut généralisé des forces gouvernementales contre le dernier bastion de l'opposition, Idlib. L'Arabie saoudite, qui tient à contrer l'influence iranienne, a armé et financé les rebelles au début de la guerre, tout comme le Qatar, rival du royaume dans le Golfe. Israël, quant à lui, est tellement préoccupé par ce qu'il appelle le "retranchement militaire" de l'Iran en Syrie et les livraisons d'armes iraniennes au Hezbollah et à d'autres milices chiites qu'il a mené des frappes aériennes de plus en plus fréquentes pour tenter de les contrecarrer. Onze années de guerre ont infligé d'immenses souffrances au peuple syrien. Plus de la moitié des 22 millions d'habitants que comptait la Syrie avant la guerre ont fui leur foyer. Quelque 6,9 millions de personnes sont déplacées à l'intérieur du pays, dont plus de deux millions vivent dans des camps de tentes avec un accès limité aux services de base. Six autres millions sont des réfugiés ou des demandeurs d'asile à l'étranger. Le Liban, la Jordanie et la Turquie voisins, qui accueillent 84 % d'entre eux, ont eu du mal à faire face à l'un des plus grands exodes de réfugiés de l'histoire récente. En février 2022, 14,6 millions de personnes à l'intérieur de la Syrie avaient besoin d'une forme d'aide humanitaire, selon les Nations unies, dont environ 5 millions classées comme ayant un besoin extrême ou catastrophique. Plus de 12 millions de personnes ont du mal à trouver suffisamment de nourriture chaque jour - une augmentation de 51 % depuis 2019 - et un demi-million d'enfants souffrent de malnutrition chronique. Au cours des deux dernières années, la crise humanitaire a été aggravée par un ralentissement économique sans précédent, déclenché par les strictes sanctions américaines, la crise économique libanaise et la pandémie de Covid-19. La monnaie syrienne a perdu près de 80 % de sa valeur en 2021 et l'hyperinflation, proche de 140 % au début de 2022, a fait exploser les prix des produits de base. Le taux de pauvreté a atteint un niveau sans précédent de 90%. La Syrie a également été l'un des pays du Moyen-Orient les plus touchés par le Covid-19, bien que l'ampleur réelle ne soit pas connue en raison de la capacité de test limitée et d'un système de santé dévasté. Plus de 3 100 décès confirmés avaient été signalés en mars 2022, alors que seulement 7,4 % de la population avait été entièrement vaccinée. Des quartiers entiers et des infrastructures vitales à travers le pays restent également en ruines. L'analyse satellitaire de l'ONU a suggéré que plus de 35 000 structures ont été endommagées ou détruites dans la seule ville d'Alep avant sa reconquête par le gouvernement fin 2016. Et malgré leur statut protégé, 599 attaques contre au moins 350 installations médicales distinctes ont été documentées par Physicians for Human Rights en mars 2021, entraînant la mort de 930 membres du personnel médical. Ces attaques - dont la grande majorité a été imputée au gouvernement syrien et à la Russie - n'ont laissé que la moitié des hôpitaux du pays entièrement fonctionnels. Une grande partie du riche patrimoine culturel de la Syrie a également été détruite. Les six sites du pays inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco ont subi des dommages importants, les militants de l'EI ayant délibérément fait exploser des parties de la cité antique de Palmyre. Les enquêteurs des Nations unies sur les crimes de guerre ont accusé toutes les parties de perpétrer "les violations les plus odieuses". "Selon un rapport publié en février 2021, "les Syriens ont subi de vastes bombardements aériens de zones densément peuplées ; ils ont enduré des attaques aux armes chimiques et des sièges des temps modernes au cours desquels les auteurs ont délibérément affamé la population le temps d'un scénario médiéval, ainsi que des restrictions indéfendables et honteuses de l'aide humanitaire". Le gouvernement a repris le contrôle des plus grandes villes de Syrie, mais de grandes parties du pays sont toujours tenues par les rebelles, les djihadistes et le SDF dirigé par les Kurdes. Les lignes de front n'ont pas bougé depuis deux ans. Le dernier bastion de l'opposition se trouve dans la province d'Idlib, au nord-ouest du pays, et dans les parties adjacentes des provinces de Hama (nord) et d'Alep (ouest). La région est dominée par une alliance djihadiste appelée Hayat Tahrir al-Sham (HTS), mais elle abrite également des factions rebelles traditionnelles. On estime à 2,8 millions le nombre de personnes déplacées, dont un million d'enfants, qui y vivent, pour la plupart dans des conditions déplorables dans des camps. En mars 2020, la Russie et la Turquie ont négocié un cessez-le-feu pour mettre un terme à la tentative du gouvernement de reprendre Idlib. Cela a conduit à une longue accalmie dans la violence, mais les affrontements, les frappes aériennes et les bombardements se sont intensifiés au cours de l'année écoulée, en particulier dans le sud d'Idlib. Dans le nord-est du pays, les forces turques et les rebelles syriens alliés ont lancé une offensive contre les FDS en octobre 2019 afin de créer une "zone de sécurité" exempte de la milice kurde YPG le long du côté syrien de la frontière, et occupent depuis un tronçon de 120 km de long. Pour mettre fin à l'assaut, les FDS ont conclu un accord avec le gouvernement syrien qui a vu l'armée syrienne revenir dans la région administrée par les Kurdes pour la première fois en sept ans. Malgré la présence de troupes syriennes, des affrontements réguliers ont lieu entre les FDS et les forces dirigées par la Turquie le long de la ligne de front. Les cellules dormantes de du groupe état islamique continuent également à mener des attaques fréquentes et meurtrières. Il ne semble pas que ce soit pour bientôt, mais tout le monde s'accorde à dire qu'une solution politique est nécessaire. Le Conseil de sécurité des Nations unies a appelé à la mise en œuvre du communiqué de Genève de 2012, qui prévoit un organe de gouvernement transitoire "formé sur la base du consentement mutuel". Neuf cycles de pourparlers de paix sous l'égide de l'ONU - connus sous le nom de processus de Genève II - n'ont pas permis de progresser, le président Assad n'étant apparemment pas disposé à négocier avec les groupes d'opposition politique qui insistent sur le fait qu'il doit se retirer dans le cadre de tout règlement. La Russie, l'Iran et la Turquie ont mis en place des pourparlers politiques parallèles connus sous le nom de processus d'Astana en 2017. Un accord a été conclu l'année suivante pour former un comité de 150 membres chargé de rédiger une nouvelle constitution, menant à des élections libres et équitables supervisées par l'ONU. Le dernier cycle de pourparlers s'est tenu en octobre 2021, après quoi l'envoyé spécial de l'ONU, Geir Pedersen, a déclaré qu'il était "très décevant" que les membres du comité n'aient pas réussi jusqu'à présent à trouver une voie commune. Alors que le conflit entre dans sa 12e année, M. Pedersen a affirmé qu'"une solution militaire est une illusion" et qu'une solution politique "est parfaitement réalisable si la volonté est là". Regarder : | https://www.bbc.com/afrique/monde-56385893 |
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| Au Nigeria, une start-up a créé la première biobanque d’Afrique. | L'Afrique est la région la plus diverse du monde sur le plan génétique. Cependant, l'ADN du continent représente moins de 2% du matériel de recherche. Au Nigeria, une start-up de biotechnologie a créé la première biobanque d’Afrique. L'objectif: constituer une base de recherches pour les sociétés pharmaceutiques. | Au Nigeria, une start-up a créé la première biobanque d’Afrique. L'Afrique est la région la plus diverse du monde sur le plan génétique. Cependant, l'ADN du continent représente moins de 2% du matériel de recherche. Au Nigeria, une start-up de biotechnologie a créé la première biobanque d’Afrique. L'objectif: constituer une base de recherches pour les sociétés pharmaceutiques. | https://www.bbc.com/afrique/50410621 |
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| Hémophilie: Le difficile quotidien de Junior Thiam | Amadou Junior Thiam est un adolescent de 12 ans. Sa fine silhouette et les œdèmes situés au niveau des genoux et de son coude témoignent des effets de la maladie sur son jeune corps. La maman d'Amadou Junior Thiam décèle assez tôt chez son fils les premiers symptômes de l'hémophilie. Junior Thiam, alors nourrisson était souvent en pleurs quand on le prenait dans les bras. Des ecchymoses se manifestaient également sur le corps du nourrisson. Pourtant, il ne subissait pas de violence physique. Autant de signaux d'alarme qui poussent sa maman Jeanne Anna Dione à emmener Junior Thiam en consultation à l'hôpital. Les analyses et autres tests révèlent qu'il est atteint d'hémophilie. Une nouvelle qui change leur vie à jamais. En effet, c'est leur mode de vie se trouve totalement bouleversé. '' Il pouvait se mettre à saigner pendant deux jours. "Le soir, quand il se couche, je change les draps, trois à quatre fois la nuit parce que sa bouche saignait constamment", confie la maman. Prendre en charge un enfant atteint d'hémophilie requiert une constante attention. Jeanne Anna Dione décide d'abandonner son travail d'assistante dans une entreprise pour se consacrer à son fils. Lire aussi : Au-delà de la souffrance physique, l'hémophilie affecte également la vie sociale du jeune adolescent. ''Quand je tombe, ça me fait mal. Et quand je me cogne, je me blesse aussi. C'est pendant la nuit que les douleurs commencent à s'intensifier'', confie le frêle garçonnet. A défaut de pouvoir jouer au football, ou au basketball avec ses amis, il se réfugie dans le dessin. Pour lui, dessiner est une façon d'échapper à son quotidien et de se plonger dans le monde imaginaire des mangas qu'il aime tant visionner à la télé. S'il n'a pas leur force surnaturelle, il a su se forger une carapace pour mieux supporter sa maladie. ''La personne hémophile va saigner, ce saignement peut subvenir de façon spontanée ou après un traumatisme, c'est-à-dire (un saignement) provoqué. Ces saignements peuvent être externes ou internes. Chez l'hémophile, ce sont les saignements internes qui sont les plus fréquents '', déclare Dr Aïssatou Touré, hématologue au centre de transfusion sanguine de Dakar, au Sénégal. Dans le cas d'Amadou Junior Thiam, les saignements et la douleur se manifestaient souvent la nuit. Jeanne Anna Dionne se souvient encore des nuits blanches qu'elle a dû passer au chevet de son fils. Le short de Junior dévoile une enflure au niveau du genou droit. Il a d'ailleurs du mal à fléchir cette jambe de même que son coude. '' Les saignements internes vont siéger surtout au niveau articulations. L'articulation qui saigne va augmenter de volume, devenir douloureuse et chaude. L'hémophile aura du mal à mobiliser cette articulation. Ça peut siéger également au niveau des muscles'', déclare Dr Aïssatou Touré. Il existe plusieurs types d'hémophilie. La plus fréquente est l'hémophilie de type A. Le sang des personnes atteintes d'hémophilie ne contient pas assez de facteurs VIII de coagulation. Les facteurs VIII et IX sont les gènes responsables de l'hémophilie. C'est une affection qui touche généralement les garçons, même si ce sont les femmes qui en portent les gènes. En effet, c'est l'un des chromosomes X de la femme qui porte les gènes responsables de l'hémophilie. Puisque la femme porte deux chromosomes X, quand l'un des chromosomes porte le gène de l'hémophilie, l'autre compense cette anomalie. Les garçons par contre n'ont qu'un seul chromosome X et un autre Y, ils ne peuvent donc pas compenser cette anomalie. Lire aussi: Dans la famille de Junior, les symptômes qu'il a manifestés durant son enfance, ressemblent étrangement à ceux de son défunt frère : Gaston. Jeanne Anna Dione se remémore les pleurs et les ecchymoses que portait le frère de junior. Il se souvient par ailleurs d'une blessure qu'il avait au niveau des côtes et qu'elle a longuement saignée. "A cette époque nous ne savions pas ce qu'était l'hémophilie. Nous n'avons pas fait de test, nous ne savions pas de quoi il souffrait '', informe Jeanne Anna, le regard pensif. Selon la World Federation of haemophilia, une personne sur 10 000 est touché par l'hémophilie. Toujours selon la même source, en Afrique, moins de 5 % des cas d'hémophilie sont diagnostiqués. Les hémophiles comme Amadou Junior Thiam ont besoin d'injection régulière de facteurs de coagulation afin de prévenir les saignements. De nombreuses avancées ont été réalisées dans le domaine du traitement de l'hémophilie. Malgré tous ces efforts, elle reste une maladie incurable. Néanmoins, Amadou Junior Thiam ne perd pas l'espoir d'une guérison définitive. | Hémophilie: Le difficile quotidien de Junior Thiam Amadou Junior Thiam est un adolescent de 12 ans. Sa fine silhouette et les œdèmes situés au niveau des genoux et de son coude témoignent des effets de la maladie sur son jeune corps. La maman d'Amadou Junior Thiam décèle assez tôt chez son fils les premiers symptômes de l'hémophilie. Junior Thiam, alors nourrisson était souvent en pleurs quand on le prenait dans les bras. Des ecchymoses se manifestaient également sur le corps du nourrisson. Pourtant, il ne subissait pas de violence physique. Autant de signaux d'alarme qui poussent sa maman Jeanne Anna Dione à emmener Junior Thiam en consultation à l'hôpital. Les analyses et autres tests révèlent qu'il est atteint d'hémophilie. Une nouvelle qui change leur vie à jamais. En effet, c'est leur mode de vie se trouve totalement bouleversé. '' Il pouvait se mettre à saigner pendant deux jours. "Le soir, quand il se couche, je change les draps, trois à quatre fois la nuit parce que sa bouche saignait constamment", confie la maman. Prendre en charge un enfant atteint d'hémophilie requiert une constante attention. Jeanne Anna Dione décide d'abandonner son travail d'assistante dans une entreprise pour se consacrer à son fils. Lire aussi : Au-delà de la souffrance physique, l'hémophilie affecte également la vie sociale du jeune adolescent. ''Quand je tombe, ça me fait mal. Et quand je me cogne, je me blesse aussi. C'est pendant la nuit que les douleurs commencent à s'intensifier'', confie le frêle garçonnet. A défaut de pouvoir jouer au football, ou au basketball avec ses amis, il se réfugie dans le dessin. Pour lui, dessiner est une façon d'échapper à son quotidien et de se plonger dans le monde imaginaire des mangas qu'il aime tant visionner à la télé. S'il n'a pas leur force surnaturelle, il a su se forger une carapace pour mieux supporter sa maladie. ''La personne hémophile va saigner, ce saignement peut subvenir de façon spontanée ou après un traumatisme, c'est-à-dire (un saignement) provoqué. Ces saignements peuvent être externes ou internes. Chez l'hémophile, ce sont les saignements internes qui sont les plus fréquents '', déclare Dr Aïssatou Touré, hématologue au centre de transfusion sanguine de Dakar, au Sénégal. Dans le cas d'Amadou Junior Thiam, les saignements et la douleur se manifestaient souvent la nuit. Jeanne Anna Dionne se souvient encore des nuits blanches qu'elle a dû passer au chevet de son fils. Le short de Junior dévoile une enflure au niveau du genou droit. Il a d'ailleurs du mal à fléchir cette jambe de même que son coude. '' Les saignements internes vont siéger surtout au niveau articulations. L'articulation qui saigne va augmenter de volume, devenir douloureuse et chaude. L'hémophile aura du mal à mobiliser cette articulation. Ça peut siéger également au niveau des muscles'', déclare Dr Aïssatou Touré. Il existe plusieurs types d'hémophilie. La plus fréquente est l'hémophilie de type A. Le sang des personnes atteintes d'hémophilie ne contient pas assez de facteurs VIII de coagulation. Les facteurs VIII et IX sont les gènes responsables de l'hémophilie. C'est une affection qui touche généralement les garçons, même si ce sont les femmes qui en portent les gènes. En effet, c'est l'un des chromosomes X de la femme qui porte les gènes responsables de l'hémophilie. Puisque la femme porte deux chromosomes X, quand l'un des chromosomes porte le gène de l'hémophilie, l'autre compense cette anomalie. Les garçons par contre n'ont qu'un seul chromosome X et un autre Y, ils ne peuvent donc pas compenser cette anomalie. Lire aussi: Dans la famille de Junior, les symptômes qu'il a manifestés durant son enfance, ressemblent étrangement à ceux de son défunt frère : Gaston. Jeanne Anna Dione se remémore les pleurs et les ecchymoses que portait le frère de junior. Il se souvient par ailleurs d'une blessure qu'il avait au niveau des côtes et qu'elle a longuement saignée. "A cette époque nous ne savions pas ce qu'était l'hémophilie. Nous n'avons pas fait de test, nous ne savions pas de quoi il souffrait '', informe Jeanne Anna, le regard pensif. Selon la World Federation of haemophilia, une personne sur 10 000 est touché par l'hémophilie. Toujours selon la même source, en Afrique, moins de 5 % des cas d'hémophilie sont diagnostiqués. Les hémophiles comme Amadou Junior Thiam ont besoin d'injection régulière de facteurs de coagulation afin de prévenir les saignements. De nombreuses avancées ont été réalisées dans le domaine du traitement de l'hémophilie. Malgré tous ces efforts, elle reste une maladie incurable. Néanmoins, Amadou Junior Thiam ne perd pas l'espoir d'une guérison définitive. | https://www.bbc.com/afrique/58652760 |
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| Résistance aux antibiotiques : elle pourrait causer des millions de décès chaque année selon l'OMS | Le médecin et biologiste britannique Alexander Fleming, tout en recevant le prix Nobel pour sa découverte du premier antibiotique au monde, n'a pas oublié de mettre en garde contre la capacité généralisée des bactéries à se développer pour devenir résistantes aux antibiotiques. Aujourd'hui, plus de 90 ans après sa découverte, la pénicilline, a révolutionné la médecine et les soins de santé modernes. L'Organisation mondiale de la santé a décrit les microbes résistants aux antibiotiques comme « le danger pour la santé le plus urgent de notre époque » ; Il menace de « renverser un siècle » d'avancées médicales mondiales. L'Organisation mondiale de la santé rapporte que la consommation mondiale d'antibiotiques a connu un énorme bond depuis le début du troisième millénaire. L'OMS surveille l'utilisation d'environ 34,8 milliards de doses d'antibiotiques chaque année, la consommation mondiale ayant augmenté de 65 % entre 2000 et 2015. L'organisation considère que l'abus et la surutilisation des antimicrobiens sont les principaux moteurs de l'émergence de microbes résistants aux médicaments, que l'organisation mondiale a décrits comme une "épidémie invisible" qui pourrait être "plus meurtrière à long terme que le virus Corona". On s'attend à ce qu'elle cause environ 10 millions de décès par an. Lire aussi sur BBC Afrique : Le danger d'abuser de ces médicaments est qu'ils permettent aux bactéries et aux microbes de se développer pour devenir résistants aux antibiotiques. Environ 700 000 personnes meurent chaque année dans le monde, dont 300 000 nouveau-nés, en raison de l'inefficacité des médicaments anti-inflammatoires, et l'on s'attend à ce que les chiffres augmentent. Et les rapports mondiaux sur le sujet indiquent qu'un antibiotique sur cinq est prescrit, en Grande-Bretagne, et qu'un antibiotique sur trois est prescrit aux États-Unis, sans besoin médical. L'histoire de l'Egyptienne Rasha Ismail a commencé avec les antibiotiques il y a plus de 15 ans, lorsqu'elle a subi une césarienne dans le Royaume d'Arabie saoudite ; « Le médecin supervisant l'opération a oublié de retirer une partie du placenta », ce qui l'a exposée à des infections, après quoi le médecin a prescrit plusieurs antibiotiques, sur une période de deux mois entiers. Rasha s'est tournée vers un autre médecin et a subi une intervention chirurgicale pour retirer la partie coincée du placenta, mais les effets de son utilisation prolongée d'antibiotiques lui ont causé des ulcères à l'estomac et au côlon. Elle dit que son traitement antibiotique a considérablement perturbé son microbiome intestinal. Les antibiotiques tuent les bactéries intestinales bénéfiques. "J'ai réussi à me remettre des ulcères d'estomac, mais je n'ai pas encore pu me remettre des ulcères du côlon, " poursuit-elle. Rasha explique que le défaut qui afflige son système immunitaire en raison de l'utilisation excessive d'antibiotiques et de leur effet sur les microbes de l'estomac, a fait de son corps une cible facile pour une infection virale, et par conséquent, elle a contracté la maladie de la « ceinture de feu » des mois après avoir subi une césarienne. Les antimicrobiens, y compris les antibiotiques, les antiviraux, les antifongiques et les antiparasitaires, sont utilisés pour prévenir et traiter les infections chez les humains, les animaux et les plantes. La résistance aux antimicrobiens se produit lorsque des bactéries, des virus, des champignons et des parasites modifient leurs propriétés au fil du temps, affaiblissant ou annulant complètement l'efficacité de ces médicaments. Ce qui augmente le risque de propagation des maladies et augmente leur taux de mortalité, ainsi que la durée des séjours à l'hôpital, et a ainsi coûté des millions de dollars à l'économie mondiale. Ce qui laisse présager un retour à l'ère de la découverte de la pénicilline, qui a fait une énorme révolution dans la médecine et les soins de santé modernes. Ahmed Mostafa, spécialiste en médecine critique à la Faculté de médecine de l'Université égyptienne d'Alexandrie, déclare que le taux de résistance aux antibiotiques en Egypte se situe entre 70 et 90 pour cent, et que seulement 4 pour cent des antibiotiques prescrits en dehors des hôpitaux en Egypte ont été prescrits sur la base des résultats des tests de culture en laboratoire dit le docteur. . Le Dr Ahmed ajoute qu'il a été témoin de nombreux décès dus à une infection par des microbes résistants aux antibiotiques (MDR), au cours de son travail dans les unités de soins intensifs de plusieurs hôpitaux égyptiens, mais la chose la plus dangereuse est que « ces dernières années, nous avons été témoins d'une augmentation des infections par des bactéries résistantes à tous les types d'antibiotiques PDR, qui sont des bactéries, parfois appelées « super bactéries. » En mai 2015, l'Organisation mondiale de la santé a lancé un plan mondial de lutte contre la résistance aux antimicrobiens, y compris la résistance aux antibiotiques. Il vise à accroître la sensibilisation au phénomène, à renforcer la recherche et la surveillance, à réduire les taux d'infection, à rationaliser l'utilisation des médicaments antimicrobiens et à garantir la durabilité investissement dans le domaine de la lutte contre la résistance aux antimicrobiens, par le développement de nouveaux médicaments plus efficaces. Dans le cadre de ce plan, l'organisation a lancé la Semaine mondiale de sensibilisation aux antibiotiques, en novembre de la même année, dans le cadre d'une campagne de sept ans. Cependant, les défis qui menacent le succès de la campagne mondiale ne s'arrêtent pas à l'engagement des individus, des professionnels de la santé et des décideurs politiques dans les pays qui adoptent le plan de l'organisation aux règles fixées par ce dernier afin de retarder la survenue de la catastrophe scénario, qui verra le monde revenir à l'ère d'avant la découverte de la pénicilline, mais plutôt aller au-delà pour exhorter les cercles. L'industrie de la santé investit dans la recherche et le développement concernant les antibiotiques, les vaccins et les outils de diagnostic. « Nous devons saisir les opportunités découlant de l'épidémie de Covid-19 pour mettre en évidence les besoins d'investissements durables dans la recherche et le développement d'antibiotiques nouveaux et efficaces », a déclaré Heilisus Jethun, directeur de la coordination mondiale du Programme mondial de résistance aux antimicrobiens à l'OMS. Mais ce qui est intéressant, c'est que le déclenchement de l'épidémie de Coronavirus a coïncidé avec une énorme augmentation de la demande d'achat d'antibiotiques ; surtout dans le monde arabe, où la sensibilisation médicale est absente et où il est facile d'obtenir ces médicaments sans peu de contrôle dans de nombreux pays. Ce qui exacerbe la gravité de la situation, c'est ce que le dernier rapport publié par l'organisation, en avril dernier, indique que le monde n'a pas encore été en mesure de développer des traitements antibactériens urgents, malgré la prise de conscience croissante de la menace imminente de la résistance aux antibiotiques. L'organisation révèle, dans son rapport, qu'un total des 43 antibiotiques actuellement en cours de développement clinique ne répondent pas de manière adéquate au problème de la résistance aux médicaments des bactéries les plus dangereuses au monde. Selon le rapport de l'OMS, l'impact de la résistance aux antimicrobiens est plus grave dans les milieux défavorisés et parmi les groupes vulnérables tels que les nouveau-nés et les jeunes enfants. La pneumonie bactérienne et les infections de la circulation sanguine des principales causes de mortalité infantile de moins de cinq ans, provoquant une infection bactérienne résistante à la plupart des antibiotiques primaires dans la mort de près de 30 pour cent des nouveau-nés infectés par une septicémie (ou septicémie - Sepsis ) . Malgré cela, l'OMS constate que les grandes sociétés pharmaceutiques sont réticentes à investir dans le développement d'antibiotiques. Un récent rapport de l'ONU a conclu que la recherche et le développement dans le domaine des antibiotiques sont menés par des petites ou moyennes entreprises. Le pharmacien égyptien Moaz Lotfi en attribue les raisons au fait que « la bataille pour développer de nouveaux antibiotiques nécessite de mobiliser quotidiennement les efforts de milliers de chercheurs face à des millions de bactéries génétiquement mutées, compte tenu de la disponibilité des raisons qui coopèrent à ce sujet », ce qui signifie « dépenser des millions de dollars pour développer des « médicaments bon marché auxquels les bactéries pourront résister au fil du temps ». Lutfi conclut son intervention en soulignant la nécessité d'efforts concertés pour réduire l'usage excessif de ces médicaments et durcir les restrictions à leur prescription par les médecins ou à leur délivrance par les pharmaciens, parallèlement aux efforts de recherche et développement concernant le développement d'antibiotiques plus efficaces. | Résistance aux antibiotiques : elle pourrait causer des millions de décès chaque année selon l'OMS Le médecin et biologiste britannique Alexander Fleming, tout en recevant le prix Nobel pour sa découverte du premier antibiotique au monde, n'a pas oublié de mettre en garde contre la capacité généralisée des bactéries à se développer pour devenir résistantes aux antibiotiques. Aujourd'hui, plus de 90 ans après sa découverte, la pénicilline, a révolutionné la médecine et les soins de santé modernes. L'Organisation mondiale de la santé a décrit les microbes résistants aux antibiotiques comme « le danger pour la santé le plus urgent de notre époque » ; Il menace de « renverser un siècle » d'avancées médicales mondiales. L'Organisation mondiale de la santé rapporte que la consommation mondiale d'antibiotiques a connu un énorme bond depuis le début du troisième millénaire. L'OMS surveille l'utilisation d'environ 34,8 milliards de doses d'antibiotiques chaque année, la consommation mondiale ayant augmenté de 65 % entre 2000 et 2015. L'organisation considère que l'abus et la surutilisation des antimicrobiens sont les principaux moteurs de l'émergence de microbes résistants aux médicaments, que l'organisation mondiale a décrits comme une "épidémie invisible" qui pourrait être "plus meurtrière à long terme que le virus Corona". On s'attend à ce qu'elle cause environ 10 millions de décès par an. Lire aussi sur BBC Afrique : Le danger d'abuser de ces médicaments est qu'ils permettent aux bactéries et aux microbes de se développer pour devenir résistants aux antibiotiques. Environ 700 000 personnes meurent chaque année dans le monde, dont 300 000 nouveau-nés, en raison de l'inefficacité des médicaments anti-inflammatoires, et l'on s'attend à ce que les chiffres augmentent. Et les rapports mondiaux sur le sujet indiquent qu'un antibiotique sur cinq est prescrit, en Grande-Bretagne, et qu'un antibiotique sur trois est prescrit aux États-Unis, sans besoin médical. L'histoire de l'Egyptienne Rasha Ismail a commencé avec les antibiotiques il y a plus de 15 ans, lorsqu'elle a subi une césarienne dans le Royaume d'Arabie saoudite ; « Le médecin supervisant l'opération a oublié de retirer une partie du placenta », ce qui l'a exposée à des infections, après quoi le médecin a prescrit plusieurs antibiotiques, sur une période de deux mois entiers. Rasha s'est tournée vers un autre médecin et a subi une intervention chirurgicale pour retirer la partie coincée du placenta, mais les effets de son utilisation prolongée d'antibiotiques lui ont causé des ulcères à l'estomac et au côlon. Elle dit que son traitement antibiotique a considérablement perturbé son microbiome intestinal. Les antibiotiques tuent les bactéries intestinales bénéfiques. "J'ai réussi à me remettre des ulcères d'estomac, mais je n'ai pas encore pu me remettre des ulcères du côlon, " poursuit-elle. Rasha explique que le défaut qui afflige son système immunitaire en raison de l'utilisation excessive d'antibiotiques et de leur effet sur les microbes de l'estomac, a fait de son corps une cible facile pour une infection virale, et par conséquent, elle a contracté la maladie de la « ceinture de feu » des mois après avoir subi une césarienne. Les antimicrobiens, y compris les antibiotiques, les antiviraux, les antifongiques et les antiparasitaires, sont utilisés pour prévenir et traiter les infections chez les humains, les animaux et les plantes. La résistance aux antimicrobiens se produit lorsque des bactéries, des virus, des champignons et des parasites modifient leurs propriétés au fil du temps, affaiblissant ou annulant complètement l'efficacité de ces médicaments. Ce qui augmente le risque de propagation des maladies et augmente leur taux de mortalité, ainsi que la durée des séjours à l'hôpital, et a ainsi coûté des millions de dollars à l'économie mondiale. Ce qui laisse présager un retour à l'ère de la découverte de la pénicilline, qui a fait une énorme révolution dans la médecine et les soins de santé modernes. Ahmed Mostafa, spécialiste en médecine critique à la Faculté de médecine de l'Université égyptienne d'Alexandrie, déclare que le taux de résistance aux antibiotiques en Egypte se situe entre 70 et 90 pour cent, et que seulement 4 pour cent des antibiotiques prescrits en dehors des hôpitaux en Egypte ont été prescrits sur la base des résultats des tests de culture en laboratoire dit le docteur. . Le Dr Ahmed ajoute qu'il a été témoin de nombreux décès dus à une infection par des microbes résistants aux antibiotiques (MDR), au cours de son travail dans les unités de soins intensifs de plusieurs hôpitaux égyptiens, mais la chose la plus dangereuse est que « ces dernières années, nous avons été témoins d'une augmentation des infections par des bactéries résistantes à tous les types d'antibiotiques PDR, qui sont des bactéries, parfois appelées « super bactéries. » En mai 2015, l'Organisation mondiale de la santé a lancé un plan mondial de lutte contre la résistance aux antimicrobiens, y compris la résistance aux antibiotiques. Il vise à accroître la sensibilisation au phénomène, à renforcer la recherche et la surveillance, à réduire les taux d'infection, à rationaliser l'utilisation des médicaments antimicrobiens et à garantir la durabilité investissement dans le domaine de la lutte contre la résistance aux antimicrobiens, par le développement de nouveaux médicaments plus efficaces. Dans le cadre de ce plan, l'organisation a lancé la Semaine mondiale de sensibilisation aux antibiotiques, en novembre de la même année, dans le cadre d'une campagne de sept ans. Cependant, les défis qui menacent le succès de la campagne mondiale ne s'arrêtent pas à l'engagement des individus, des professionnels de la santé et des décideurs politiques dans les pays qui adoptent le plan de l'organisation aux règles fixées par ce dernier afin de retarder la survenue de la catastrophe scénario, qui verra le monde revenir à l'ère d'avant la découverte de la pénicilline, mais plutôt aller au-delà pour exhorter les cercles. L'industrie de la santé investit dans la recherche et le développement concernant les antibiotiques, les vaccins et les outils de diagnostic. « Nous devons saisir les opportunités découlant de l'épidémie de Covid-19 pour mettre en évidence les besoins d'investissements durables dans la recherche et le développement d'antibiotiques nouveaux et efficaces », a déclaré Heilisus Jethun, directeur de la coordination mondiale du Programme mondial de résistance aux antimicrobiens à l'OMS. Mais ce qui est intéressant, c'est que le déclenchement de l'épidémie de Coronavirus a coïncidé avec une énorme augmentation de la demande d'achat d'antibiotiques ; surtout dans le monde arabe, où la sensibilisation médicale est absente et où il est facile d'obtenir ces médicaments sans peu de contrôle dans de nombreux pays. Ce qui exacerbe la gravité de la situation, c'est ce que le dernier rapport publié par l'organisation, en avril dernier, indique que le monde n'a pas encore été en mesure de développer des traitements antibactériens urgents, malgré la prise de conscience croissante de la menace imminente de la résistance aux antibiotiques. L'organisation révèle, dans son rapport, qu'un total des 43 antibiotiques actuellement en cours de développement clinique ne répondent pas de manière adéquate au problème de la résistance aux médicaments des bactéries les plus dangereuses au monde. Selon le rapport de l'OMS, l'impact de la résistance aux antimicrobiens est plus grave dans les milieux défavorisés et parmi les groupes vulnérables tels que les nouveau-nés et les jeunes enfants. La pneumonie bactérienne et les infections de la circulation sanguine des principales causes de mortalité infantile de moins de cinq ans, provoquant une infection bactérienne résistante à la plupart des antibiotiques primaires dans la mort de près de 30 pour cent des nouveau-nés infectés par une septicémie (ou septicémie - Sepsis ) . Malgré cela, l'OMS constate que les grandes sociétés pharmaceutiques sont réticentes à investir dans le développement d'antibiotiques. Un récent rapport de l'ONU a conclu que la recherche et le développement dans le domaine des antibiotiques sont menés par des petites ou moyennes entreprises. Le pharmacien égyptien Moaz Lotfi en attribue les raisons au fait que « la bataille pour développer de nouveaux antibiotiques nécessite de mobiliser quotidiennement les efforts de milliers de chercheurs face à des millions de bactéries génétiquement mutées, compte tenu de la disponibilité des raisons qui coopèrent à ce sujet », ce qui signifie « dépenser des millions de dollars pour développer des « médicaments bon marché auxquels les bactéries pourront résister au fil du temps ». Lutfi conclut son intervention en soulignant la nécessité d'efforts concertés pour réduire l'usage excessif de ces médicaments et durcir les restrictions à leur prescription par les médecins ou à leur délivrance par les pharmaciens, parallèlement aux efforts de recherche et développement concernant le développement d'antibiotiques plus efficaces. | https://www.bbc.com/afrique/monde-59837932 |
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| Coronavirus : Arrestation du chef de la secte sud-coréenne Shincheonji | La Corée du Sud a arrêté le chef d'une secte religieuse liée à la plus grande épidémie de coronavirus du pays. Lee Man-hee, 88 ans, dirige l'église Shincheonji de Jésus. Plus de 5 000 de ses membres ont été infectés, ce qui représente 36 % de tous les cas de Covid-19 dans le pays. Les autorités l'accusent de dissimuler des informations sur les membres du groupe et les rassemblements aux personnes qui les ont contactés. L'église affirme que M. Lee était préoccupé par la vie privée de ses membres, mais qu'il n'a jamais caché d'informations aux autorités. La Corée du Sud compte actuellement 14 336 cas de coronavirus, et 300 décès. A regarder sur BBC Afrique M. Lee a été arrêté tôt samedi, à la suite d'une enquête. Un juge a déclaré qu'il y avait des signes que des preuves liées à l'affaire étaient détruites. M. Lee est également accusé d'avoir détourné 5,6 milliards de won (4,7 millions de dollars ; 3,6 millions de livres sterling) et d'avoir organisé des manifestations religieuses non approuvées. Dans une déclaration, l'église Shincheonji a déclaré que M. Lee s'était inquiété des "demandes excessives" de renseignements personnels sur ses membres, mais n'avait jamais tenté de faire obstruction à l'enquête. "L'émission d'un mandat d'arrêt par la cour ne signifie pas un verdict de culpabilité", a-t-elle ajouté. "Tous les efforts possibles seront faits pour dévoiler la vérité lors des prochains procès". Lee Man-hee dit qu'il est l'incarnation de la seconde venue de Jésus-Christ, et s'identifie comme "le pasteur promis" mentionné dans la Bible. Il a fondé l'église Shincheonji en 1984. En coréen, Shincheonji signifie "nouveau ciel et nouvelle terre". Le groupe, qui compte 230 000 membres, est considéré comme une secte par beaucoup. Les adeptes de M. Lee croient qu'il emmènera 144 000 personnes au ciel avec lui. A lire aussi sur BBC Afrique: L'église affirme avoir plus de 20 000 adeptes en dehors de la Corée du Sud, notamment en Chine, au Japon et dans certaines régions d'Asie du Sud-Est. Le groupe est connu pour rassembler ses fidèles lors des services. Des lunettes, des colliers et des boucles d'oreilles seraient interdits lors des services. Les membres de ce groupe chrétien marginal se seraient infectés mutuellement et auraient ensuite voyagé dans tout le pays, apparemment sans être détectés, en février. En mars, M. Lee a présenté ses excuses pour la propagation du virus. "Bien que ce ne soit pas intentionnel, de nombreuses personnes ont été infectées", a-t-il déclaré à l'époque. "Nous avons fait tous nos efforts, mais nous n'avons pas pu tout empêcher". | Coronavirus : Arrestation du chef de la secte sud-coréenne Shincheonji La Corée du Sud a arrêté le chef d'une secte religieuse liée à la plus grande épidémie de coronavirus du pays. Lee Man-hee, 88 ans, dirige l'église Shincheonji de Jésus. Plus de 5 000 de ses membres ont été infectés, ce qui représente 36 % de tous les cas de Covid-19 dans le pays. Les autorités l'accusent de dissimuler des informations sur les membres du groupe et les rassemblements aux personnes qui les ont contactés. L'église affirme que M. Lee était préoccupé par la vie privée de ses membres, mais qu'il n'a jamais caché d'informations aux autorités. La Corée du Sud compte actuellement 14 336 cas de coronavirus, et 300 décès. A regarder sur BBC Afrique M. Lee a été arrêté tôt samedi, à la suite d'une enquête. Un juge a déclaré qu'il y avait des signes que des preuves liées à l'affaire étaient détruites. M. Lee est également accusé d'avoir détourné 5,6 milliards de won (4,7 millions de dollars ; 3,6 millions de livres sterling) et d'avoir organisé des manifestations religieuses non approuvées. Dans une déclaration, l'église Shincheonji a déclaré que M. Lee s'était inquiété des "demandes excessives" de renseignements personnels sur ses membres, mais n'avait jamais tenté de faire obstruction à l'enquête. "L'émission d'un mandat d'arrêt par la cour ne signifie pas un verdict de culpabilité", a-t-elle ajouté. "Tous les efforts possibles seront faits pour dévoiler la vérité lors des prochains procès". Lee Man-hee dit qu'il est l'incarnation de la seconde venue de Jésus-Christ, et s'identifie comme "le pasteur promis" mentionné dans la Bible. Il a fondé l'église Shincheonji en 1984. En coréen, Shincheonji signifie "nouveau ciel et nouvelle terre". Le groupe, qui compte 230 000 membres, est considéré comme une secte par beaucoup. Les adeptes de M. Lee croient qu'il emmènera 144 000 personnes au ciel avec lui. A lire aussi sur BBC Afrique: L'église affirme avoir plus de 20 000 adeptes en dehors de la Corée du Sud, notamment en Chine, au Japon et dans certaines régions d'Asie du Sud-Est. Le groupe est connu pour rassembler ses fidèles lors des services. Des lunettes, des colliers et des boucles d'oreilles seraient interdits lors des services. Les membres de ce groupe chrétien marginal se seraient infectés mutuellement et auraient ensuite voyagé dans tout le pays, apparemment sans être détectés, en février. En mars, M. Lee a présenté ses excuses pour la propagation du virus. "Bien que ce ne soit pas intentionnel, de nombreuses personnes ont été infectées", a-t-il déclaré à l'époque. "Nous avons fait tous nos efforts, mais nous n'avons pas pu tout empêcher". | https://www.bbc.com/afrique/monde-53631654 |
0business
| Déversement de pétrole à l'île Maurice : des milliers de manifestants dans les rues de Port Louis | Des milliers de personnes ont défilé dans la capitale mauricienne, Port Louis, pour protester contre la gestion par les autorités d'une marée noire et la découverte de 39 dauphins morts. Des manifestants portaient du noir et brandissaient le drapeau national, tout en klaxonnant et en jouant du tambour. Beaucoup ont demandé la démission du gouvernement et portaient des tee-shirts avec l'inscription : "J'aime mon pays. J'ai honte de mon gouvernement". C'est la plus grande manifestation que le pays ait connue ces dernières années. Environ 1 000 tonnes de pétrole se sont déversées dans un sanctuaire pour animaux sauvages rares après que le navire japonais MV Wakashio a heurté un récif de corail le 25 juillet. 39 dauphins morts retrouvés sur les côtes mauriciennes Marée noire à Maurice: `` L'impact devrait durer des années '' Des volontaires mobilisés contre la marée noire sur l'île Maurice De nombreux Mauriciens pensent que le gouvernement aurait pu faire plus pour empêcher la marée noire. La décision de couler délibérément une partie du navire après qu'il se soit séparé en deux est également critiquée. Lors de la manifestation de samedi, une femme a déclaré à Yasine Mohabuth de la BBC : "Je suis présente aujourd'hui parce que nous voulons la vérité". "Ils n'ont rien fait lorsque le navire s'est approché de nos côtes - 12 jours qu'ils n'ont rien fait jusqu'à ce que la marée noire touche maintenant des milliers de personnes et d'animaux marins". Les Mauriciens de la diaspora ont également organisé des manifestations dans des villes comme Londres, Paris et Perth. Le gouvernement a promis de mettre en place une commission pour enquêter sur la marée noire. Le capitaine du navire a été arrêté et accusé d'avoir mis en danger la sécurité de la navigation. Il n'a pas encore fait de commentaires. On ne sait pas encore ce qui a causé la mort des dauphins, qui ont été retrouvés échoués sur le rivage cette semaine. Les experts ont examiné le corps de deux dauphins et affirment qu'ils avaient des marques de morsures de requins mais n'ont trouvé aucune trace d'hydrocarbures dans leur corps. Les défenseurs de l'environnement ont demandé une enquête indépendante, affirmant qu'ils ont été tués soit directement par la marée noire, soit lors du sabordage. Le tourisme est une industrie majeure dans ce pays insulaire de l'océan Indien, et la marée noire a porté un coup sévère au pays, en plus de la pandémie de coronavirus, qui a restreint les voyages internationaux. | Déversement de pétrole à l'île Maurice : des milliers de manifestants dans les rues de Port Louis Des milliers de personnes ont défilé dans la capitale mauricienne, Port Louis, pour protester contre la gestion par les autorités d'une marée noire et la découverte de 39 dauphins morts. Des manifestants portaient du noir et brandissaient le drapeau national, tout en klaxonnant et en jouant du tambour. Beaucoup ont demandé la démission du gouvernement et portaient des tee-shirts avec l'inscription : "J'aime mon pays. J'ai honte de mon gouvernement". C'est la plus grande manifestation que le pays ait connue ces dernières années. Environ 1 000 tonnes de pétrole se sont déversées dans un sanctuaire pour animaux sauvages rares après que le navire japonais MV Wakashio a heurté un récif de corail le 25 juillet. 39 dauphins morts retrouvés sur les côtes mauriciennes Marée noire à Maurice: `` L'impact devrait durer des années '' Des volontaires mobilisés contre la marée noire sur l'île Maurice De nombreux Mauriciens pensent que le gouvernement aurait pu faire plus pour empêcher la marée noire. La décision de couler délibérément une partie du navire après qu'il se soit séparé en deux est également critiquée. Lors de la manifestation de samedi, une femme a déclaré à Yasine Mohabuth de la BBC : "Je suis présente aujourd'hui parce que nous voulons la vérité". "Ils n'ont rien fait lorsque le navire s'est approché de nos côtes - 12 jours qu'ils n'ont rien fait jusqu'à ce que la marée noire touche maintenant des milliers de personnes et d'animaux marins". Les Mauriciens de la diaspora ont également organisé des manifestations dans des villes comme Londres, Paris et Perth. Le gouvernement a promis de mettre en place une commission pour enquêter sur la marée noire. Le capitaine du navire a été arrêté et accusé d'avoir mis en danger la sécurité de la navigation. Il n'a pas encore fait de commentaires. On ne sait pas encore ce qui a causé la mort des dauphins, qui ont été retrouvés échoués sur le rivage cette semaine. Les experts ont examiné le corps de deux dauphins et affirment qu'ils avaient des marques de morsures de requins mais n'ont trouvé aucune trace d'hydrocarbures dans leur corps. Les défenseurs de l'environnement ont demandé une enquête indépendante, affirmant qu'ils ont été tués soit directement par la marée noire, soit lors du sabordage. Le tourisme est une industrie majeure dans ce pays insulaire de l'océan Indien, et la marée noire a porté un coup sévère au pays, en plus de la pandémie de coronavirus, qui a restreint les voyages internationaux. | https://www.bbc.com/afrique/region-53960352 |
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| Epargner, investir ou placer son argent en bourse simplement | Qu’il s’agisse de préparer sa retraite ou de constituer un capital, on a tous pensé un jour épargner, investir ou placer son argent. Or on entend beaucoup parler des produits boursiers mais on ne sait pas toujours comment ça marche. Oumar Deme, expert en marché boursier de la CGF Bourse, explique le mécanisme de la bourse simplement et démontre que la bourse c’est accessible à tous. Clarisse Fortuné pour Questions d'Argent | Epargner, investir ou placer son argent en bourse simplement Qu’il s’agisse de préparer sa retraite ou de constituer un capital, on a tous pensé un jour épargner, investir ou placer son argent. Or on entend beaucoup parler des produits boursiers mais on ne sait pas toujours comment ça marche. Oumar Deme, expert en marché boursier de la CGF Bourse, explique le mécanisme de la bourse simplement et démontre que la bourse c’est accessible à tous. Clarisse Fortuné pour Questions d'Argent | https://www.bbc.com/afrique/region-51364932 |
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| Football : Paul Put radié "à vie" en Guinée | La Fédération guinéenne de football (Féguifoot) a pris cette décision un mois après qu'elle a limogé Put pour des résultats insatisfaisants à la Coupe d'Afrique des nations (CAN). "Il a été ainsi prononcé à son encontre une interdiction à vie de toute activité relative au football", affirme un communiqué de la Féguifoot. Il est reproché au technicien belge d'avoir enfreint le code d'éthique et le code de discipline de la Féguifoot. Paul Put a dirigé l'équipe nationale guinéenne de mars 2018 au 16 juillet dernier et a été éliminé aux huitièmes de finale de la CAN. Son limogeage survenu le mois dernier a eu lieu dans un "climat de méfiance", selon la Fédération guinéenne de football. Lire aussi : Paul Put limogé de son poste de sélectionneur de la Guinée Florent Ibenge a démissionné Paul Put a démenti tout acte de corruption et dit être victime du "racket" d'un membre du comité exécutif de la Féguifoot. "J'ai subi des pressions d'une seule et même personne, j'ai été racketté par le premier vice-président" de la Fédération guinéenne de football, Amadou Diaby, a-t-il réagi dans un communiqué. "Des excuses publiques" "Je n'ai jamais, au grand jamais, racketté qui que ce soit, ni un joueur, ni un membre de mon staff. Tout est faux, archi-faux", a déclaré Put, disant être "l'objet de beaucoup de diffamations, de mensonges et de bêtises sans commune mesure". "J'exige des excuses publiques de ceux qui ont porté atteinte à mon honneur. Ces mensonges ont terni mon image et je ne resterai pas les bras croisés", a-t-il averti. Amadou Diaby, lui, s'est vu infliger par la commission d'éthique de la Féguifoot une interdiction de sept ans - dont cinq ans ferme - d'exercer toute activité liée au football. Il écope aussi d'une amende de 25 000 euros. M. Diaby est mis en cause pour "son rôle dans la perception d'une commission de 10% sur le salaire" du sélectionneur, selon la Fédération guinéenne de football. Ses avocats dénoncent la décision de la Féguifoot et demandent à l'organisation sportive de fournir les preuves de ce qui lui est reproché, selon des médias guinéens. Ancien entraîneur de Lokeren et du Lierse, en première division belge, Paul Put avait été radié en Belgique pendant trois ans pour avoir truqué des matchs en 2004-2006. Il avait ensuite entamé une nouvelle carrière en Afrique et au Proche-Orient, où il a entraîné la Gambie, le Burkina Faso, la Jordanie et le Kenya avant de rejoindre la Guinée. | Football : Paul Put radié "à vie" en Guinée La Fédération guinéenne de football (Féguifoot) a pris cette décision un mois après qu'elle a limogé Put pour des résultats insatisfaisants à la Coupe d'Afrique des nations (CAN). "Il a été ainsi prononcé à son encontre une interdiction à vie de toute activité relative au football", affirme un communiqué de la Féguifoot. Il est reproché au technicien belge d'avoir enfreint le code d'éthique et le code de discipline de la Féguifoot. Paul Put a dirigé l'équipe nationale guinéenne de mars 2018 au 16 juillet dernier et a été éliminé aux huitièmes de finale de la CAN. Son limogeage survenu le mois dernier a eu lieu dans un "climat de méfiance", selon la Fédération guinéenne de football. Lire aussi : Paul Put limogé de son poste de sélectionneur de la Guinée Florent Ibenge a démissionné Paul Put a démenti tout acte de corruption et dit être victime du "racket" d'un membre du comité exécutif de la Féguifoot. "J'ai subi des pressions d'une seule et même personne, j'ai été racketté par le premier vice-président" de la Fédération guinéenne de football, Amadou Diaby, a-t-il réagi dans un communiqué. "Des excuses publiques" "Je n'ai jamais, au grand jamais, racketté qui que ce soit, ni un joueur, ni un membre de mon staff. Tout est faux, archi-faux", a déclaré Put, disant être "l'objet de beaucoup de diffamations, de mensonges et de bêtises sans commune mesure". "J'exige des excuses publiques de ceux qui ont porté atteinte à mon honneur. Ces mensonges ont terni mon image et je ne resterai pas les bras croisés", a-t-il averti. Amadou Diaby, lui, s'est vu infliger par la commission d'éthique de la Féguifoot une interdiction de sept ans - dont cinq ans ferme - d'exercer toute activité liée au football. Il écope aussi d'une amende de 25 000 euros. M. Diaby est mis en cause pour "son rôle dans la perception d'une commission de 10% sur le salaire" du sélectionneur, selon la Fédération guinéenne de football. Ses avocats dénoncent la décision de la Féguifoot et demandent à l'organisation sportive de fournir les preuves de ce qui lui est reproché, selon des médias guinéens. Ancien entraîneur de Lokeren et du Lierse, en première division belge, Paul Put avait été radié en Belgique pendant trois ans pour avoir truqué des matchs en 2004-2006. Il avait ensuite entamé une nouvelle carrière en Afrique et au Proche-Orient, où il a entraîné la Gambie, le Burkina Faso, la Jordanie et le Kenya avant de rejoindre la Guinée. | https://www.bbc.com/afrique/sports-49382196 |
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| Guerre froide et espionnage : le "syndrome de La Havane" et le mystère des micro-ondes | Des médecins, des scientifiques, des agents de renseignement et des responsables gouvernementaux ont tous essayé de trouver la cause du "syndrome de La Havane", une maladie mystérieuse qui a frappé des diplomates et des espions américains. Certains y voient un acte de guerre, d'autres se demandent s'il ne s'agit pas d'une nouvelle forme secrète de surveillance, et d'autres encore pensent qu'il pourrait s'agir d'une maladie mentale. Alors, qui ou quoi est responsable ? Tout commence souvent par un son, que les gens ont du mal à décrire. Des "bourdonnements", des "grincements de métal", des "cris perçants", c'était le mieux qu'ils pouvaient faire. A surtout lire sur BBC Afrique : Une femme a décrit un bourdonnement grave et une pression intense dans son crâne ; une autre a ressenti une pulsation de douleur. Ceux qui n'ont pas entendu de son, ont ressenti une chaleur ou une pression. Mais pour ceux qui ont entendu le son, se boucher les oreilles n'a fait aucune différence. Certaines des personnes qui ont fait l'expérience du syndrome ont souffert de vertiges et de fatigue pendant des mois. Le syndrome de La Havane est apparu pour la première fois à Cuba en 2016. Les premiers cas étaient des agents de la CIA, ce qui signifie qu'ils ont été gardés secrets. Mais, finalement, le bruit a couru et l'inquiétude s'est répandue. Vingt-six membres du personnel et des membres de leur famille allaient signaler une grande variété de symptômes. Il se murmurait que certains collègues pensaient que les personnes atteintes étaient folles et que tout était "dans la tête". Cinq ans plus tard, les rapports se comptent par centaines et, selon la BBC, couvrent tous les continents, ce qui a un impact réel sur la capacité des États-Unis à opérer à l'étranger. La découverte de la vérité est devenue une priorité pour la sécurité nationale des États-Unis, qu'un responsable a décrite comme le défi le plus difficile que les services de renseignement aient jamais eu à relever. Les preuves tangibles sont rares, ce qui fait du syndrome un champ de bataille pour des théories concurrentes. Certains y voient une maladie psychologique, d'autres une arme secrète. Mais de plus en plus de preuves montrent que les micro-ondes sont les coupables les plus probables. En 2015, les relations diplomatiques entre les États-Unis et Cuba ont été rétablies après des décennies d'hostilité. Mais en l'espace de deux ans, le syndrome de La Havane a failli entraîner la fermeture de l'ambassade, le personnel ayant été retiré en raison d'inquiétudes pour son bien-être. Dans un premier temps, on a supposé que le gouvernement cubain - ou une faction de la ligne dure opposée à l'amélioration des relations - était peut-être responsable, ayant déployé une sorte d'arme sonique. Les services de sécurité cubains, après tout, étaient nerveux face à l'afflux de personnel américain et gardaient une mainmise sur la capitale. Cette théorie s'estompera au fur et à mesure que les cas se répandront dans le monde. Mais récemment, une autre possibilité est apparue - une possibilité qui trouve ses racines dans les recoins les plus sombres de la guerre froide, et un lieu où la science, la médecine, l'espionnage et la géopolitique entrent en collision. Lorsque James Lin, professeur à l'université de l'Illinois, a lu les premiers rapports sur les sons mystérieux de La Havane, il a immédiatement soupçonné que les micro-ondes en étaient responsables. Sa conviction était fondée non seulement sur des recherches théoriques, mais aussi sur une expérience de première main. Des décennies plus tôt, il avait lui-même entendu ces sons. Depuis son apparition aux alentours de la Seconde Guerre mondiale, il a été signalé que des personnes étaient capables d'entendre quelque chose lorsqu'un radar proche était allumé et commençait à envoyer des micro-ondes dans le ciel. Et ce, même s'il n'y avait aucun bruit extérieur. En 1961, le Dr Allen Frey a publié un article dans lequel il affirmait que les sons étaient dus à l'interaction des micro-ondes avec le système nerveux, d'où le terme "effet Frey". Mais les causes exactes - et les implications - restent floues. Dans les années 1970, le professeur Lin a commencé à mener ses expériences à l'université de Washington. Il s'était assis sur une chaise en bois dans une petite pièce tapissée de matériaux absorbants, une antenne dirigée vers l'arrière de sa tête. Dans sa main, il tenait un interrupteur. A l'extérieur, un collègue envoyait des impulsions de micro-ondes à travers l'antenne à des intervalles aléatoires. Si le professeur Lin entendait un son, il appuyait sur l'interrupteur. Une impulsion unique ressemble à un zip ou à un claquement de doigt. Une série d'impulsions comme le chant d'un oiseau. Elles étaient produites dans sa tête plutôt que comme des ondes sonores venant de l'extérieur. Le professeur Lin pense que l'énergie a été absorbée par le tissu cérébral mou et convertie en une onde de pression se déplaçant à l'intérieur de la tête, qui a été interprétée par le cerveau comme un son. Ce phénomène s'est produit lorsque des micro-ondes de forte puissance ont été délivrées sous forme d'impulsions plutôt que sous la forme continue de faible puissance que l'on obtient avec un four à micro-ondes moderne ou d'autres appareils. Le professeur Lin se souvient qu'il avait pris soin de ne pas le régler trop haut. "Je ne voulais pas que mon cerveau soit endommagé", dit-il à la BBC. En 1978, il s'est aperçu qu'il n'était pas le seul à s'intéresser à la question et a reçu une invitation inhabituelle à discuter de son dernier article de la part d'un groupe de scientifiques qui avaient mené leurs propres expériences. Pendant la guerre froide, la science était au centre d'une intense rivalité entre superpuissances. Même des domaines tels que le contrôle de l'esprit étaient explorés, par crainte que l'autre camp ne prenne l'avantage - et cela incluait les micro-ondes. Le professeur Lin a découvert l'approche soviétique dans un centre de recherche scientifique situé dans la ville de Pushchino, près de Moscou. "Ils avaient un laboratoire très élaboré et très bien équipé", se souvient le professeur Lin. Mais leur expérience était plus grossière que la sienne. Le sujet devait s'asseoir dans un baril d'eau de mer salée, la tête à l'extérieur. Des micro-ondes étaient ensuite envoyées sur son cerveau. Les scientifiques pensaient que les micro-ondes interagissaient avec le système nerveux et voulaient interroger le professeur Lin sur sa vision alternative. La curiosité est à double tranchant, et les espions américains suivent de près la recherche soviétique. Un rapport de 1976 de l'Agence de renseignement de la défense américaine, mis au jour par la BBC, indique qu'il n'a pu trouver aucune preuve de l'existence d'armes à micro-ondes dans le bloc communiste, mais qu'il a eu connaissance d'expériences au cours desquelles des micro-ondes ont été envoyées à la gorge de grenouilles jusqu'à ce que leur cœur s'arrête. Le rapport révèle également que les États-Unis craignaient que les micro-ondes soviétiques ne soient utilisées pour altérer les fonctions cérébrales ou induire des sons pour obtenir un effet psychologique. "Leurs recherches sur la perception interne des sons ont un grand potentiel de développement en un système permettant de désorienter ou de perturber les schémas de comportement du personnel militaire ou diplomatique." L'intérêt américain n'était pas seulement défensif. James Lin entrevoyait parfois des références à des travaux secrets américains sur des armes dans le même domaine. Et pendant que le professeur Lin était à Pushchino, un autre groupe d'Américains, non loin de là, s'inquiétait d'être électrocuté par des micro-ondes - et que leur propre gouvernement ait couvert le problème. Pendant près d'un quart de siècle, l'ambassade américaine de 10 étages à Moscou a été baignée par un large faisceau invisible de micro-ondes de faible niveau. On l'a appelé "le signal de Moscou". Mais pendant de nombreuses années, la plupart des personnes travaillant à l'intérieur ne savaient rien. Le faisceau provenait d'une antenne installée sur le balcon d'un appartement soviétique voisin et a touché les étages supérieurs de l'ambassade où se trouvaient le bureau de l'ambassadeur et des travaux plus sensibles. Il avait été repéré pour la première fois dans les années 1950 et a ensuite été surveillé depuis une pièce du 10e étage. Mais son existence était un secret bien gardé par tous, à l'exception de quelques personnes travaillant à l'intérieur. "Nous essayions de comprendre à quoi il pouvait bien servir", explique Jack Matlock, numéro deux de l'ambassade au milieu des années 70. Mais un nouvel ambassadeur, Walter Stoessel, est arrivé en 1974 et a menacé de démissionner si tout le monde n'était pas informé. "Cela a provoqué une sorte de panique", se souvient M. Matlock. Le personnel de l'ambassade dont les enfants étaient dans une crèche au sous-sol était particulièrement inquiet. Mais le département d'État a minimisé tout risque. Puis l'ambassadeur Stoessel lui-même est tombé malade, avec des saignements des yeux parmi les symptômes. Dans un appel téléphonique de 1975, aujourd'hui déclassifié, à l'ambassadeur soviétique à Washington, le secrétaire d'État américain Henry Kissinger a établi un lien entre la maladie de Stoessel et les micro-ondes, admettant que "nous essayons de garder le silence sur cette affaire". Stoessel est mort d'une leucémie à l'âge de 66 ans. "Il a décidé de jouer le rôle du bon soldat et de ne pas faire d'histoires, explique sa fille à la BBC. À partir de 1976, des écrans ont été installés pour protéger les personnes. Mais de nombreux diplomates étaient en colère, estimant que le département d'État avait d'abord gardé le silence, puis refusé de reconnaître un éventuel impact sur la santé. Cette affirmation a été reprise des décennies plus tard avec le syndrome de La Havane. Mais un nouvel ambassadeur, Walter Stoessel, est arrivé en 1974 et a menacé de démissionner si tout le monde n'était pas informé. "Cela a provoqué une sorte de panique", se souvient M. Matlock. Le personnel de l'ambassade dont les enfants étaient dans une crèche au sous-sol était particulièrement inquiet. Mais le département d'État a minimisé tout risque. A quoi servait le signal de Moscou ? "Je suis pratiquement sûr que les Soviétiques avaient d'autres intentions que de nous nuire", déclare Matlock. Ils étaient en avance sur les États-Unis en matière de technologie de surveillance et une théorie veut qu'ils aient fait rebondir des micro-ondes sur les fenêtres pour capter des conversations, une autre qu'ils aient activé leurs propres dispositifs d'écoute cachés à l'intérieur du bâtiment ou qu'ils aient capté des informations par le biais de micro-ondes frappant des appareils électroniques américains (ce qu'on appelle le "peek and poke"). À un moment donné, les Soviétiques ont dit à Matlock que le but était en fait de brouiller les équipements américains sur le toit de l'ambassade, utilisés pour intercepter les communications soviétiques à Moscou. C'est le monde de la surveillance et de la contre-surveillance, un monde si secret que, même au sein des ambassades et des gouvernements, seules quelques personnes connaissent l'ensemble de la situation. Selon une théorie, La Havane a utilisé une méthode beaucoup plus ciblée pour effectuer une certaine forme de surveillance à l'aide de micro-ondes dirigées de plus grande puissance. Un ancien responsable des services de renseignement britanniques révèle à la BBC que les micro-ondes pourraient être utilisées pour "illuminer" des appareils électroniques afin d'en extraire des signaux ou de les identifier et de les suivre. D'autres spéculent qu'un appareil (peut-être même un appareil américain) pourrait avoir été mal conçu ou avoir mal fonctionné et avoir provoqué une réaction physique chez certaines personnes. Toutefois, des responsables américains déclarent à la BBC qu'aucun dispositif n'avait été identifié ou récupéré. Après une accalmie, les cas ont commencé à se propager au-delà de Cuba. En décembre 2017, Marc Polymeropolous s'est réveillé brusquement dans une chambre d'hôtel de Moscou. Officier supérieur de la CIA, il était en ville pour rencontrer des homologues russes. "Mes oreilles bourdonnaient, ma tête tournait. J'avais l'impression que j'allais vomir. Je ne pouvais pas me lever", explique-t-il à la BBC. "C'était terrifiant." C'était un an après les premiers cas de La Havane, mais le bureau médical de la CIA lui a dit que ses symptômes ne correspondaient pas aux cas cubains. Une longue bataille pour obtenir un traitement médical commence. Les violents maux de tête n'ont jamais disparu et, à l'été 2019, il a été contraint de prendre sa retraite. M. Polymreopolous a d'abord pensé qu'il avait été touché par une sorte d'outil de surveillance technique qui avait été "trop poussé". Mais lorsque d'autres cas sont apparus à la CIA, qui étaient tous, selon lui, liés à des personnes travaillant sur la Russie, il a fini par croire qu'il avait été visé par une arme. Puis vint la Chine, notamment au consulat de Guangzhou au début de 2018. Certaines des personnes touchées en Chine ont contacté Beatrice Golomb, professeur à l'Université de Californie, San Diego, qui a longtemps étudié les effets des micro-ondes sur la santé, ainsi que d'autres maladies inexpliquées. Elle a signalé à la BBC qu'elle avait écrit à l'équipe médicale du département d'État en janvier 2018 en expliquant en détail pourquoi elle pensait que les micro-ondes étaient responsables. "Cela fait une lecture intéressante", a été la réponse sans engagement. Le professeur Golomb affirme que des niveaux élevés de radiation ont été enregistrés par les membres de la famille du personnel à Guangzhou en utilisant des équipements disponibles dans le commerce. "L'aiguille est sortie par le haut des relevés disponibles". Mais elle affirme que le Département d'État a dit à ses propres employés que les mesures qu'ils avaient prises sur leur propre dos étaient classifiées. Les premières enquêtes ont été marquées par une série de problèmes. Il n'y a pas eu de collecte de données cohérentes. Le département d'État et la CIA n'ont pas réussi à communiquer entre eux, et le scepticisme de leurs équipes médicales internes a provoqué des tensions. Le département d'État a déterminé qu'un seul des neuf cas chinois correspondait initialement aux critères du syndrome basés sur les cas de La Havane. D'autres personnes ayant présenté des symptômes étaient en colère et avaient l'impression d'être accusées d'avoir tout inventé. Ils ont entamé une bataille pour l'égalité de traitement, qui se poursuit encore aujourd'hui. La frustration grandissant, certaines des personnes concernées se sont tournées vers Mark Zaid, un avocat spécialisé dans les affaires de sécurité nationale. Il représente aujourd'hui environ deux douzaines de fonctionnaires, dont la moitié sont des membres de la communauté du renseignement. "Ce n'est pas le syndrome de La Havane. C'est un terme mal choisi", soutient M. Zaid, dont les clients ont été affectés dans de nombreux endroits. "Ce qui se passe est connu du gouvernement américain probablement, d'après les preuves que j'ai vues, depuis la fin des années 1960." Depuis 2013, M. Zaid a représenté un employé de l'Agence nationale de sécurité américaine qui pensait avoir été endommagé en 1996 dans un endroit qui reste classifié. M. Zaid se demande pourquoi le gouvernement américain a été si peu disposé à reconnaître une histoire plus longue. Une possibilité, dit-il, est que cela pourrait ouvrir la boîte de Pandore des incidents qui ont été ignorés au fil des ans. Une autre raison est que les États-Unis ont eux aussi développé et peut-être même déployé des micro-ondes et qu'ils veulent garder le secret. L'intérêt du pays pour la militarisation des micro-ondes a dépassé la fin de la guerre froide. Selon certains rapports, dans les années 1990, l'US Air Force avait un projet portant le nom de code "Hello" pour voir si les micro-ondes pouvaient créer des sons inquiétants dans la tête des gens, un autre appelé "Goodbye" pour tester leur utilisation pour le contrôle des foules, et un autre portant le nom de code "Goodnight" pour voir si elles pouvaient être utilisées pour tuer des gens. Des rapports datant d'une dizaine d'années indiquent que ces essais n'ont pas été couronnés de succès. Mais l'étude de l'esprit et de ce que l'on peut en faire fait l'objet d'une attention accrue dans le monde militaire et de la sécurité. "Le cerveau est considéré comme le champ de bataille du XXIe siècle", affirme James Giordano, conseiller du Pentagone et professeur de neurologie et de biochimie à l'université de Georgetown, à qui l'on a demandé d'examiner les premiers cas de La Havane. "Les sciences du cerveau sont mondiales. Ce n'est pas seulement la province de ce qu'on appelait autrefois l'Occident". Des moyens d'augmenter et d'endommager les fonctions cérébrales sont en cours d'élaboration, dit-il à la BBC. Mais c'est un domaine où il y a peu de transparence et de règles. Il indique que la Chine et la Russie se sont engagées dans la recherche sur les micro-ondes et évoque la possibilité que des outils mis au point pour des usages industriels et commerciaux - par exemple pour tester l'impact des micro-ondes sur les matériaux - aient pu être réutilisés. Mais il se demande également si l'objectif était de perturber et de répandre la peur. Ce type de technologie peut avoir existé pendant un certain temps, voire avoir été utilisé de manière sélective. Mais cela signifierait quand même que quelque chose a changé à Cuba pour la faire remarquer. Bill Evanina était un haut responsable des services de renseignement lorsque les affaires de La Havane sont apparues, et il a quitté la tête du National Counterintelligence and Security Center cette année. Il a peu de doutes sur ce qui s'est passé à La Havane. "S'agissait-il d'une arme offensive ? Je crois que oui", a-t-il déclaré à la BBC. Il pense que des micro-ondes ont pu être déployées dans des conflits militaires récents, mais il évoque des circonstances spécifiques pour expliquer un changement. Cuba, situé à 90 miles (144,8 km) des côtes de la Floride, est depuis longtemps un site idéal pour recueillir des "renseignements d'origine électromagnétique" en interceptant des communications. Pendant la guerre froide, elle abritait une importante station d'écoute soviétique. Lors de la visite de Vladimir Poutine en 2014, des rapports ont suggéré qu'elle était en cours de réouverture. La Chine a également ouvert deux sites ces dernières années, selon une source, tandis que les Russes ont envoyé 30 agents de renseignement supplémentaires. Mais à partir de 2015, les États-Unis sont revenus en ville. Avec leur ambassade nouvellement ouverte et une présence renforcée, les États-Unis commençaient tout juste à prendre pied, à collecter des renseignements et à repousser les espions russes et chinois. "Nous étions dans un combat terrestre", se souvient une personne. Puis les sons ont commencé. "Qui avait le plus à gagner de la fermeture de l'ambassade à La Havane ?" demande M. Evanina. "Si le gouvernement russe augmentait et promulguait sa collecte de renseignements à Cuba, il n'était probablement pas bon pour eux d'avoir les États-Unis à Cuba." La Russie a rejeté à plusieurs reprises les accusations selon lesquelles elle est impliquée, ou a "dirigé des armes à micro-ondes". "De telles spéculations provocatrices et sans fondement et des hypothèses fantaisistes ne peuvent pas vraiment être considérées comme un sujet sérieux à commenter", a déclaré son ministère des affaires étrangères. Et certains sceptiques s'interrogent sur l'existence même du syndrome de La Havane. Ils affirment que la situation unique de Cuba plaide en leur faveur. Robert W Baloh, professeur de neurologie à UCLA, étudie depuis longtemps les symptômes de santé inexpliqués. Lorsqu'il a vu les rapports sur le syndrome de La Havane, il a conclu qu'il s'agissait d'un état psychogène de masse. Il compare ce phénomène à la façon dont les gens se sentent malades lorsqu'on leur dit qu'ils ont mangé de la nourriture avariée, même s'il n'y avait rien d'anormal - l'inverse de l'effet placebo. "Lorsque vous voyez une maladie psychogène de masse, il y a généralement une situation stressante sous-jacente", dit-il. "Dans le cas de Cuba et de la masse des employés de l'ambassade - notamment les agents de la CIA qui ont été les premiers touchés - ils étaient certainement dans une situation stressante." Selon lui, les symptômes quotidiens comme le brouillard cérébral et les vertiges sont recadrés - par les personnes atteintes, les médias et les professionnels de la santé - comme le syndrome. "Les symptômes sont aussi réels que n'importe quel autre symptôme", dit-il, affirmant que les individus sont devenus hyper conscients et craintifs à mesure que les rapports se répandaient, en particulier au sein d'une communauté fermée. Selon lui, ce phénomène est ensuite devenu contagieux parmi les autres fonctionnaires américains en poste à l'étranger. Il reste de nombreux éléments inexpliqués. Pourquoi des diplomates canadiens ont-ils signalé des symptômes à La Havane ? Étaient-ils des dommages collatéraux de la prise pour cible des Américains à proximité ? Et pourquoi aucun fonctionnaire britannique n'a-t-il signalé de symptômes ? "Les Russes ont littéralement essayé de tuer des gens sur le sol britannique ces dernières années avec des matériaux radioactifs, et pourtant pourquoi aucun cas n'a-t-il été signalé ?" demande Mark Zaid. "Je mettrais probablement sur pause l'affirmation selon laquelle personne au Royaume-Uni n'a ressenti de symptômes", répond Bill Evanina, qui affirme que les États-Unis partagent désormais les détails avec leurs alliés pour repérer les cas. Certains cas peuvent être sans rapport. "Nous avons eu un groupe de militaires au Moyen-Orient qui ont prétendu avoir subi cette attaque - il s'est avéré qu'ils avaient eu une intoxication alimentaire", raconte un ancien fonctionnaire. "Nous devons séparer le bon grain de l'ivraie", estime Mark Zaid, qui dit que des membres du public, dont certains ont des problèmes de santé mentale, l'approchent en prétendant souffrir d'attaques par micro-ondes. Un ancien fonctionnaire estime qu'environ la moitié des cas signalés par les autorités américaines pourraient être liés à des attaques de l'adversaire. D'autres disent que le nombre réel pourrait être encore plus faible. Un rapport publié en décembre 2020 par les Académies nationales des sciences des États-Unis a constitué un moment charnière. Les experts ont recueilli les témoignages de scientifiques et de cliniciens, ainsi que de huit victimes. "C'était assez dramatique", se souvient le professeur David Relman, de Stanford, qui a présidé le panel. "Certaines de ces personnes se cachaient littéralement, par crainte de nouvelles actions contre elles de la part de qui que ce soit. Nous avons dû prendre des précautions pour assurer leur sécurité." Le groupe d'experts a examiné les causes psychologiques et autres, mais a conclu que les micro-ondes pulsées à haute énergie étaient très probablement responsables de certains cas, ce qui rejoint l'opinion de James Lin, qui a témoigné. Mais même si le département d'État a parrainé l'étude, il considère toujours que la conclusion n'est qu'une hypothèse plausible et les fonctionnaires disent qu'ils n'ont pas trouvé d'autres preuves pour l'étayer. L'administration Biden a indiqué qu'elle prenait la question au sérieux. Les fonctionnaires de la CIA et du département d'État reçoivent des conseils sur la manière de réagir aux incidents (notamment sur la manière de "quitter le X", c'est-à-dire de s'éloigner physiquement d'un endroit s'ils ont l'impression d'être frappés). Le département d'État a mis en place un groupe de travail pour soutenir le personnel lors de ce que l'on appelle désormais des "incidents de santé inexpliqués". Les tentatives précédentes de catégoriser les cas selon qu'ils répondent ou non à des critères spécifiques ont été abandonnées. Mais sans définition, il devient plus difficile de les dénombrer. Cette année, une nouvelle vague de cas est arrivée - notamment à Berlin et un groupe plus important à Vienne. En août, un voyage de la vice-présidente américaine Kamala Harris au Viêt Nam a été retardé de trois heures en raison d'un cas signalé à l'ambassade d'Hanoï. Les diplomates inquiets se posent désormais des questions avant de prendre des missions à l'étranger avec leur famille. "C'est une distraction majeure pour nous si nous pensons que les Russes font des choses à nos agents de renseignement qui voyagent", déclare l'ancien officier de la CIA Polymreopolous, qui a finalement reçu le traitement médical qu'il souhaitait cette année. "Cela va mettre un frein à notre empreinte opérationnelle". La CIA a repris la chasse à la cause, avec un vétéran de la chasse à Oussama Ben Laden placé à sa tête. Une accusation selon laquelle un autre État a porté atteinte à des fonctionnaires américains est lourde de conséquences. "C'est un acte de guerre", dit M. Polymeropolous. La barre est donc haute à atteindre. Les décideurs politiques exigeront des preuves tangibles, qui jusqu'à présent, selon les officiels, font toujours défaut. Cinq ans plus tard, certains responsables américains affirment que l'on n'en sait guère plus que la date de début du syndrome de La Havane. Mais d'autres ne sont pas d'accord. Ils affirment que les preuves de l'existence des micro-ondes sont beaucoup plus solides aujourd'hui, même si elles ne sont pas encore concluantes. La BBC a appris que de nouvelles preuves arrivent au fur et à mesure que les données sont collectées et analysées de manière plus systématique pour la première fois. Certains des cas recensés cette année présentaient des marqueurs spécifiques dans le sang, indiquant des lésions cérébrales. Ces marqueurs disparaissent au bout de quelques jours et, auparavant, trop de temps s'était écoulé pour les repérer. Mais maintenant que les gens sont testés beaucoup plus rapidement après avoir signalé les symptômes, ils ont été vus pour la première fois. Le débat reste divisé et il est possible que la réponse soit complexe. Il pourrait y avoir un noyau de cas réels, tandis que d'autres ont été intégrés au syndrome. Les responsables évoquent la possibilité que la technologie et les intentions aient pu changer au fil du temps, peut-être pour tenter de déstabiliser les États-Unis. Certains s'inquiètent même de la possibilité qu'un État se soit appuyé sur les activités d'un autre. "Nous aimons un diagnostic simple par étiquette", affirme le professeur Relman. "Mais parfois, c'est difficile à réaliser. Et lorsque nous n'y parvenons pas, nous devons faire très attention à ne pas simplement lever les bras et nous en aller." Le mystère du syndrome de La Havane pourrait être son véritable pouvoir. L'ambiguïté et la peur qu'il répand agissent comme un multiplicateur, amenant de plus en plus de personnes à se demander si elles sont atteintes, et rendant plus difficile la tâche des espions et des diplomates à l'étranger. Même s'il a commencé par un incident étroitement défini, le syndrome de La Havane a peut-être développé une vie propre. | Guerre froide et espionnage : le "syndrome de La Havane" et le mystère des micro-ondes Des médecins, des scientifiques, des agents de renseignement et des responsables gouvernementaux ont tous essayé de trouver la cause du "syndrome de La Havane", une maladie mystérieuse qui a frappé des diplomates et des espions américains. Certains y voient un acte de guerre, d'autres se demandent s'il ne s'agit pas d'une nouvelle forme secrète de surveillance, et d'autres encore pensent qu'il pourrait s'agir d'une maladie mentale. Alors, qui ou quoi est responsable ? Tout commence souvent par un son, que les gens ont du mal à décrire. Des "bourdonnements", des "grincements de métal", des "cris perçants", c'était le mieux qu'ils pouvaient faire. A surtout lire sur BBC Afrique : Une femme a décrit un bourdonnement grave et une pression intense dans son crâne ; une autre a ressenti une pulsation de douleur. Ceux qui n'ont pas entendu de son, ont ressenti une chaleur ou une pression. Mais pour ceux qui ont entendu le son, se boucher les oreilles n'a fait aucune différence. Certaines des personnes qui ont fait l'expérience du syndrome ont souffert de vertiges et de fatigue pendant des mois. Le syndrome de La Havane est apparu pour la première fois à Cuba en 2016. Les premiers cas étaient des agents de la CIA, ce qui signifie qu'ils ont été gardés secrets. Mais, finalement, le bruit a couru et l'inquiétude s'est répandue. Vingt-six membres du personnel et des membres de leur famille allaient signaler une grande variété de symptômes. Il se murmurait que certains collègues pensaient que les personnes atteintes étaient folles et que tout était "dans la tête". Cinq ans plus tard, les rapports se comptent par centaines et, selon la BBC, couvrent tous les continents, ce qui a un impact réel sur la capacité des États-Unis à opérer à l'étranger. La découverte de la vérité est devenue une priorité pour la sécurité nationale des États-Unis, qu'un responsable a décrite comme le défi le plus difficile que les services de renseignement aient jamais eu à relever. Les preuves tangibles sont rares, ce qui fait du syndrome un champ de bataille pour des théories concurrentes. Certains y voient une maladie psychologique, d'autres une arme secrète. Mais de plus en plus de preuves montrent que les micro-ondes sont les coupables les plus probables. En 2015, les relations diplomatiques entre les États-Unis et Cuba ont été rétablies après des décennies d'hostilité. Mais en l'espace de deux ans, le syndrome de La Havane a failli entraîner la fermeture de l'ambassade, le personnel ayant été retiré en raison d'inquiétudes pour son bien-être. Dans un premier temps, on a supposé que le gouvernement cubain - ou une faction de la ligne dure opposée à l'amélioration des relations - était peut-être responsable, ayant déployé une sorte d'arme sonique. Les services de sécurité cubains, après tout, étaient nerveux face à l'afflux de personnel américain et gardaient une mainmise sur la capitale. Cette théorie s'estompera au fur et à mesure que les cas se répandront dans le monde. Mais récemment, une autre possibilité est apparue - une possibilité qui trouve ses racines dans les recoins les plus sombres de la guerre froide, et un lieu où la science, la médecine, l'espionnage et la géopolitique entrent en collision. Lorsque James Lin, professeur à l'université de l'Illinois, a lu les premiers rapports sur les sons mystérieux de La Havane, il a immédiatement soupçonné que les micro-ondes en étaient responsables. Sa conviction était fondée non seulement sur des recherches théoriques, mais aussi sur une expérience de première main. Des décennies plus tôt, il avait lui-même entendu ces sons. Depuis son apparition aux alentours de la Seconde Guerre mondiale, il a été signalé que des personnes étaient capables d'entendre quelque chose lorsqu'un radar proche était allumé et commençait à envoyer des micro-ondes dans le ciel. Et ce, même s'il n'y avait aucun bruit extérieur. En 1961, le Dr Allen Frey a publié un article dans lequel il affirmait que les sons étaient dus à l'interaction des micro-ondes avec le système nerveux, d'où le terme "effet Frey". Mais les causes exactes - et les implications - restent floues. Dans les années 1970, le professeur Lin a commencé à mener ses expériences à l'université de Washington. Il s'était assis sur une chaise en bois dans une petite pièce tapissée de matériaux absorbants, une antenne dirigée vers l'arrière de sa tête. Dans sa main, il tenait un interrupteur. A l'extérieur, un collègue envoyait des impulsions de micro-ondes à travers l'antenne à des intervalles aléatoires. Si le professeur Lin entendait un son, il appuyait sur l'interrupteur. Une impulsion unique ressemble à un zip ou à un claquement de doigt. Une série d'impulsions comme le chant d'un oiseau. Elles étaient produites dans sa tête plutôt que comme des ondes sonores venant de l'extérieur. Le professeur Lin pense que l'énergie a été absorbée par le tissu cérébral mou et convertie en une onde de pression se déplaçant à l'intérieur de la tête, qui a été interprétée par le cerveau comme un son. Ce phénomène s'est produit lorsque des micro-ondes de forte puissance ont été délivrées sous forme d'impulsions plutôt que sous la forme continue de faible puissance que l'on obtient avec un four à micro-ondes moderne ou d'autres appareils. Le professeur Lin se souvient qu'il avait pris soin de ne pas le régler trop haut. "Je ne voulais pas que mon cerveau soit endommagé", dit-il à la BBC. En 1978, il s'est aperçu qu'il n'était pas le seul à s'intéresser à la question et a reçu une invitation inhabituelle à discuter de son dernier article de la part d'un groupe de scientifiques qui avaient mené leurs propres expériences. Pendant la guerre froide, la science était au centre d'une intense rivalité entre superpuissances. Même des domaines tels que le contrôle de l'esprit étaient explorés, par crainte que l'autre camp ne prenne l'avantage - et cela incluait les micro-ondes. Le professeur Lin a découvert l'approche soviétique dans un centre de recherche scientifique situé dans la ville de Pushchino, près de Moscou. "Ils avaient un laboratoire très élaboré et très bien équipé", se souvient le professeur Lin. Mais leur expérience était plus grossière que la sienne. Le sujet devait s'asseoir dans un baril d'eau de mer salée, la tête à l'extérieur. Des micro-ondes étaient ensuite envoyées sur son cerveau. Les scientifiques pensaient que les micro-ondes interagissaient avec le système nerveux et voulaient interroger le professeur Lin sur sa vision alternative. La curiosité est à double tranchant, et les espions américains suivent de près la recherche soviétique. Un rapport de 1976 de l'Agence de renseignement de la défense américaine, mis au jour par la BBC, indique qu'il n'a pu trouver aucune preuve de l'existence d'armes à micro-ondes dans le bloc communiste, mais qu'il a eu connaissance d'expériences au cours desquelles des micro-ondes ont été envoyées à la gorge de grenouilles jusqu'à ce que leur cœur s'arrête. Le rapport révèle également que les États-Unis craignaient que les micro-ondes soviétiques ne soient utilisées pour altérer les fonctions cérébrales ou induire des sons pour obtenir un effet psychologique. "Leurs recherches sur la perception interne des sons ont un grand potentiel de développement en un système permettant de désorienter ou de perturber les schémas de comportement du personnel militaire ou diplomatique." L'intérêt américain n'était pas seulement défensif. James Lin entrevoyait parfois des références à des travaux secrets américains sur des armes dans le même domaine. Et pendant que le professeur Lin était à Pushchino, un autre groupe d'Américains, non loin de là, s'inquiétait d'être électrocuté par des micro-ondes - et que leur propre gouvernement ait couvert le problème. Pendant près d'un quart de siècle, l'ambassade américaine de 10 étages à Moscou a été baignée par un large faisceau invisible de micro-ondes de faible niveau. On l'a appelé "le signal de Moscou". Mais pendant de nombreuses années, la plupart des personnes travaillant à l'intérieur ne savaient rien. Le faisceau provenait d'une antenne installée sur le balcon d'un appartement soviétique voisin et a touché les étages supérieurs de l'ambassade où se trouvaient le bureau de l'ambassadeur et des travaux plus sensibles. Il avait été repéré pour la première fois dans les années 1950 et a ensuite été surveillé depuis une pièce du 10e étage. Mais son existence était un secret bien gardé par tous, à l'exception de quelques personnes travaillant à l'intérieur. "Nous essayions de comprendre à quoi il pouvait bien servir", explique Jack Matlock, numéro deux de l'ambassade au milieu des années 70. Mais un nouvel ambassadeur, Walter Stoessel, est arrivé en 1974 et a menacé de démissionner si tout le monde n'était pas informé. "Cela a provoqué une sorte de panique", se souvient M. Matlock. Le personnel de l'ambassade dont les enfants étaient dans une crèche au sous-sol était particulièrement inquiet. Mais le département d'État a minimisé tout risque. Puis l'ambassadeur Stoessel lui-même est tombé malade, avec des saignements des yeux parmi les symptômes. Dans un appel téléphonique de 1975, aujourd'hui déclassifié, à l'ambassadeur soviétique à Washington, le secrétaire d'État américain Henry Kissinger a établi un lien entre la maladie de Stoessel et les micro-ondes, admettant que "nous essayons de garder le silence sur cette affaire". Stoessel est mort d'une leucémie à l'âge de 66 ans. "Il a décidé de jouer le rôle du bon soldat et de ne pas faire d'histoires, explique sa fille à la BBC. À partir de 1976, des écrans ont été installés pour protéger les personnes. Mais de nombreux diplomates étaient en colère, estimant que le département d'État avait d'abord gardé le silence, puis refusé de reconnaître un éventuel impact sur la santé. Cette affirmation a été reprise des décennies plus tard avec le syndrome de La Havane. Mais un nouvel ambassadeur, Walter Stoessel, est arrivé en 1974 et a menacé de démissionner si tout le monde n'était pas informé. "Cela a provoqué une sorte de panique", se souvient M. Matlock. Le personnel de l'ambassade dont les enfants étaient dans une crèche au sous-sol était particulièrement inquiet. Mais le département d'État a minimisé tout risque. A quoi servait le signal de Moscou ? "Je suis pratiquement sûr que les Soviétiques avaient d'autres intentions que de nous nuire", déclare Matlock. Ils étaient en avance sur les États-Unis en matière de technologie de surveillance et une théorie veut qu'ils aient fait rebondir des micro-ondes sur les fenêtres pour capter des conversations, une autre qu'ils aient activé leurs propres dispositifs d'écoute cachés à l'intérieur du bâtiment ou qu'ils aient capté des informations par le biais de micro-ondes frappant des appareils électroniques américains (ce qu'on appelle le "peek and poke"). À un moment donné, les Soviétiques ont dit à Matlock que le but était en fait de brouiller les équipements américains sur le toit de l'ambassade, utilisés pour intercepter les communications soviétiques à Moscou. C'est le monde de la surveillance et de la contre-surveillance, un monde si secret que, même au sein des ambassades et des gouvernements, seules quelques personnes connaissent l'ensemble de la situation. Selon une théorie, La Havane a utilisé une méthode beaucoup plus ciblée pour effectuer une certaine forme de surveillance à l'aide de micro-ondes dirigées de plus grande puissance. Un ancien responsable des services de renseignement britanniques révèle à la BBC que les micro-ondes pourraient être utilisées pour "illuminer" des appareils électroniques afin d'en extraire des signaux ou de les identifier et de les suivre. D'autres spéculent qu'un appareil (peut-être même un appareil américain) pourrait avoir été mal conçu ou avoir mal fonctionné et avoir provoqué une réaction physique chez certaines personnes. Toutefois, des responsables américains déclarent à la BBC qu'aucun dispositif n'avait été identifié ou récupéré. Après une accalmie, les cas ont commencé à se propager au-delà de Cuba. En décembre 2017, Marc Polymeropolous s'est réveillé brusquement dans une chambre d'hôtel de Moscou. Officier supérieur de la CIA, il était en ville pour rencontrer des homologues russes. "Mes oreilles bourdonnaient, ma tête tournait. J'avais l'impression que j'allais vomir. Je ne pouvais pas me lever", explique-t-il à la BBC. "C'était terrifiant." C'était un an après les premiers cas de La Havane, mais le bureau médical de la CIA lui a dit que ses symptômes ne correspondaient pas aux cas cubains. Une longue bataille pour obtenir un traitement médical commence. Les violents maux de tête n'ont jamais disparu et, à l'été 2019, il a été contraint de prendre sa retraite. M. Polymreopolous a d'abord pensé qu'il avait été touché par une sorte d'outil de surveillance technique qui avait été "trop poussé". Mais lorsque d'autres cas sont apparus à la CIA, qui étaient tous, selon lui, liés à des personnes travaillant sur la Russie, il a fini par croire qu'il avait été visé par une arme. Puis vint la Chine, notamment au consulat de Guangzhou au début de 2018. Certaines des personnes touchées en Chine ont contacté Beatrice Golomb, professeur à l'Université de Californie, San Diego, qui a longtemps étudié les effets des micro-ondes sur la santé, ainsi que d'autres maladies inexpliquées. Elle a signalé à la BBC qu'elle avait écrit à l'équipe médicale du département d'État en janvier 2018 en expliquant en détail pourquoi elle pensait que les micro-ondes étaient responsables. "Cela fait une lecture intéressante", a été la réponse sans engagement. Le professeur Golomb affirme que des niveaux élevés de radiation ont été enregistrés par les membres de la famille du personnel à Guangzhou en utilisant des équipements disponibles dans le commerce. "L'aiguille est sortie par le haut des relevés disponibles". Mais elle affirme que le Département d'État a dit à ses propres employés que les mesures qu'ils avaient prises sur leur propre dos étaient classifiées. Les premières enquêtes ont été marquées par une série de problèmes. Il n'y a pas eu de collecte de données cohérentes. Le département d'État et la CIA n'ont pas réussi à communiquer entre eux, et le scepticisme de leurs équipes médicales internes a provoqué des tensions. Le département d'État a déterminé qu'un seul des neuf cas chinois correspondait initialement aux critères du syndrome basés sur les cas de La Havane. D'autres personnes ayant présenté des symptômes étaient en colère et avaient l'impression d'être accusées d'avoir tout inventé. Ils ont entamé une bataille pour l'égalité de traitement, qui se poursuit encore aujourd'hui. La frustration grandissant, certaines des personnes concernées se sont tournées vers Mark Zaid, un avocat spécialisé dans les affaires de sécurité nationale. Il représente aujourd'hui environ deux douzaines de fonctionnaires, dont la moitié sont des membres de la communauté du renseignement. "Ce n'est pas le syndrome de La Havane. C'est un terme mal choisi", soutient M. Zaid, dont les clients ont été affectés dans de nombreux endroits. "Ce qui se passe est connu du gouvernement américain probablement, d'après les preuves que j'ai vues, depuis la fin des années 1960." Depuis 2013, M. Zaid a représenté un employé de l'Agence nationale de sécurité américaine qui pensait avoir été endommagé en 1996 dans un endroit qui reste classifié. M. Zaid se demande pourquoi le gouvernement américain a été si peu disposé à reconnaître une histoire plus longue. Une possibilité, dit-il, est que cela pourrait ouvrir la boîte de Pandore des incidents qui ont été ignorés au fil des ans. Une autre raison est que les États-Unis ont eux aussi développé et peut-être même déployé des micro-ondes et qu'ils veulent garder le secret. L'intérêt du pays pour la militarisation des micro-ondes a dépassé la fin de la guerre froide. Selon certains rapports, dans les années 1990, l'US Air Force avait un projet portant le nom de code "Hello" pour voir si les micro-ondes pouvaient créer des sons inquiétants dans la tête des gens, un autre appelé "Goodbye" pour tester leur utilisation pour le contrôle des foules, et un autre portant le nom de code "Goodnight" pour voir si elles pouvaient être utilisées pour tuer des gens. Des rapports datant d'une dizaine d'années indiquent que ces essais n'ont pas été couronnés de succès. Mais l'étude de l'esprit et de ce que l'on peut en faire fait l'objet d'une attention accrue dans le monde militaire et de la sécurité. "Le cerveau est considéré comme le champ de bataille du XXIe siècle", affirme James Giordano, conseiller du Pentagone et professeur de neurologie et de biochimie à l'université de Georgetown, à qui l'on a demandé d'examiner les premiers cas de La Havane. "Les sciences du cerveau sont mondiales. Ce n'est pas seulement la province de ce qu'on appelait autrefois l'Occident". Des moyens d'augmenter et d'endommager les fonctions cérébrales sont en cours d'élaboration, dit-il à la BBC. Mais c'est un domaine où il y a peu de transparence et de règles. Il indique que la Chine et la Russie se sont engagées dans la recherche sur les micro-ondes et évoque la possibilité que des outils mis au point pour des usages industriels et commerciaux - par exemple pour tester l'impact des micro-ondes sur les matériaux - aient pu être réutilisés. Mais il se demande également si l'objectif était de perturber et de répandre la peur. Ce type de technologie peut avoir existé pendant un certain temps, voire avoir été utilisé de manière sélective. Mais cela signifierait quand même que quelque chose a changé à Cuba pour la faire remarquer. Bill Evanina était un haut responsable des services de renseignement lorsque les affaires de La Havane sont apparues, et il a quitté la tête du National Counterintelligence and Security Center cette année. Il a peu de doutes sur ce qui s'est passé à La Havane. "S'agissait-il d'une arme offensive ? Je crois que oui", a-t-il déclaré à la BBC. Il pense que des micro-ondes ont pu être déployées dans des conflits militaires récents, mais il évoque des circonstances spécifiques pour expliquer un changement. Cuba, situé à 90 miles (144,8 km) des côtes de la Floride, est depuis longtemps un site idéal pour recueillir des "renseignements d'origine électromagnétique" en interceptant des communications. Pendant la guerre froide, elle abritait une importante station d'écoute soviétique. Lors de la visite de Vladimir Poutine en 2014, des rapports ont suggéré qu'elle était en cours de réouverture. La Chine a également ouvert deux sites ces dernières années, selon une source, tandis que les Russes ont envoyé 30 agents de renseignement supplémentaires. Mais à partir de 2015, les États-Unis sont revenus en ville. Avec leur ambassade nouvellement ouverte et une présence renforcée, les États-Unis commençaient tout juste à prendre pied, à collecter des renseignements et à repousser les espions russes et chinois. "Nous étions dans un combat terrestre", se souvient une personne. Puis les sons ont commencé. "Qui avait le plus à gagner de la fermeture de l'ambassade à La Havane ?" demande M. Evanina. "Si le gouvernement russe augmentait et promulguait sa collecte de renseignements à Cuba, il n'était probablement pas bon pour eux d'avoir les États-Unis à Cuba." La Russie a rejeté à plusieurs reprises les accusations selon lesquelles elle est impliquée, ou a "dirigé des armes à micro-ondes". "De telles spéculations provocatrices et sans fondement et des hypothèses fantaisistes ne peuvent pas vraiment être considérées comme un sujet sérieux à commenter", a déclaré son ministère des affaires étrangères. Et certains sceptiques s'interrogent sur l'existence même du syndrome de La Havane. Ils affirment que la situation unique de Cuba plaide en leur faveur. Robert W Baloh, professeur de neurologie à UCLA, étudie depuis longtemps les symptômes de santé inexpliqués. Lorsqu'il a vu les rapports sur le syndrome de La Havane, il a conclu qu'il s'agissait d'un état psychogène de masse. Il compare ce phénomène à la façon dont les gens se sentent malades lorsqu'on leur dit qu'ils ont mangé de la nourriture avariée, même s'il n'y avait rien d'anormal - l'inverse de l'effet placebo. "Lorsque vous voyez une maladie psychogène de masse, il y a généralement une situation stressante sous-jacente", dit-il. "Dans le cas de Cuba et de la masse des employés de l'ambassade - notamment les agents de la CIA qui ont été les premiers touchés - ils étaient certainement dans une situation stressante." Selon lui, les symptômes quotidiens comme le brouillard cérébral et les vertiges sont recadrés - par les personnes atteintes, les médias et les professionnels de la santé - comme le syndrome. "Les symptômes sont aussi réels que n'importe quel autre symptôme", dit-il, affirmant que les individus sont devenus hyper conscients et craintifs à mesure que les rapports se répandaient, en particulier au sein d'une communauté fermée. Selon lui, ce phénomène est ensuite devenu contagieux parmi les autres fonctionnaires américains en poste à l'étranger. Il reste de nombreux éléments inexpliqués. Pourquoi des diplomates canadiens ont-ils signalé des symptômes à La Havane ? Étaient-ils des dommages collatéraux de la prise pour cible des Américains à proximité ? Et pourquoi aucun fonctionnaire britannique n'a-t-il signalé de symptômes ? "Les Russes ont littéralement essayé de tuer des gens sur le sol britannique ces dernières années avec des matériaux radioactifs, et pourtant pourquoi aucun cas n'a-t-il été signalé ?" demande Mark Zaid. "Je mettrais probablement sur pause l'affirmation selon laquelle personne au Royaume-Uni n'a ressenti de symptômes", répond Bill Evanina, qui affirme que les États-Unis partagent désormais les détails avec leurs alliés pour repérer les cas. Certains cas peuvent être sans rapport. "Nous avons eu un groupe de militaires au Moyen-Orient qui ont prétendu avoir subi cette attaque - il s'est avéré qu'ils avaient eu une intoxication alimentaire", raconte un ancien fonctionnaire. "Nous devons séparer le bon grain de l'ivraie", estime Mark Zaid, qui dit que des membres du public, dont certains ont des problèmes de santé mentale, l'approchent en prétendant souffrir d'attaques par micro-ondes. Un ancien fonctionnaire estime qu'environ la moitié des cas signalés par les autorités américaines pourraient être liés à des attaques de l'adversaire. D'autres disent que le nombre réel pourrait être encore plus faible. Un rapport publié en décembre 2020 par les Académies nationales des sciences des États-Unis a constitué un moment charnière. Les experts ont recueilli les témoignages de scientifiques et de cliniciens, ainsi que de huit victimes. "C'était assez dramatique", se souvient le professeur David Relman, de Stanford, qui a présidé le panel. "Certaines de ces personnes se cachaient littéralement, par crainte de nouvelles actions contre elles de la part de qui que ce soit. Nous avons dû prendre des précautions pour assurer leur sécurité." Le groupe d'experts a examiné les causes psychologiques et autres, mais a conclu que les micro-ondes pulsées à haute énergie étaient très probablement responsables de certains cas, ce qui rejoint l'opinion de James Lin, qui a témoigné. Mais même si le département d'État a parrainé l'étude, il considère toujours que la conclusion n'est qu'une hypothèse plausible et les fonctionnaires disent qu'ils n'ont pas trouvé d'autres preuves pour l'étayer. L'administration Biden a indiqué qu'elle prenait la question au sérieux. Les fonctionnaires de la CIA et du département d'État reçoivent des conseils sur la manière de réagir aux incidents (notamment sur la manière de "quitter le X", c'est-à-dire de s'éloigner physiquement d'un endroit s'ils ont l'impression d'être frappés). Le département d'État a mis en place un groupe de travail pour soutenir le personnel lors de ce que l'on appelle désormais des "incidents de santé inexpliqués". Les tentatives précédentes de catégoriser les cas selon qu'ils répondent ou non à des critères spécifiques ont été abandonnées. Mais sans définition, il devient plus difficile de les dénombrer. Cette année, une nouvelle vague de cas est arrivée - notamment à Berlin et un groupe plus important à Vienne. En août, un voyage de la vice-présidente américaine Kamala Harris au Viêt Nam a été retardé de trois heures en raison d'un cas signalé à l'ambassade d'Hanoï. Les diplomates inquiets se posent désormais des questions avant de prendre des missions à l'étranger avec leur famille. "C'est une distraction majeure pour nous si nous pensons que les Russes font des choses à nos agents de renseignement qui voyagent", déclare l'ancien officier de la CIA Polymreopolous, qui a finalement reçu le traitement médical qu'il souhaitait cette année. "Cela va mettre un frein à notre empreinte opérationnelle". La CIA a repris la chasse à la cause, avec un vétéran de la chasse à Oussama Ben Laden placé à sa tête. Une accusation selon laquelle un autre État a porté atteinte à des fonctionnaires américains est lourde de conséquences. "C'est un acte de guerre", dit M. Polymeropolous. La barre est donc haute à atteindre. Les décideurs politiques exigeront des preuves tangibles, qui jusqu'à présent, selon les officiels, font toujours défaut. Cinq ans plus tard, certains responsables américains affirment que l'on n'en sait guère plus que la date de début du syndrome de La Havane. Mais d'autres ne sont pas d'accord. Ils affirment que les preuves de l'existence des micro-ondes sont beaucoup plus solides aujourd'hui, même si elles ne sont pas encore concluantes. La BBC a appris que de nouvelles preuves arrivent au fur et à mesure que les données sont collectées et analysées de manière plus systématique pour la première fois. Certains des cas recensés cette année présentaient des marqueurs spécifiques dans le sang, indiquant des lésions cérébrales. Ces marqueurs disparaissent au bout de quelques jours et, auparavant, trop de temps s'était écoulé pour les repérer. Mais maintenant que les gens sont testés beaucoup plus rapidement après avoir signalé les symptômes, ils ont été vus pour la première fois. Le débat reste divisé et il est possible que la réponse soit complexe. Il pourrait y avoir un noyau de cas réels, tandis que d'autres ont été intégrés au syndrome. Les responsables évoquent la possibilité que la technologie et les intentions aient pu changer au fil du temps, peut-être pour tenter de déstabiliser les États-Unis. Certains s'inquiètent même de la possibilité qu'un État se soit appuyé sur les activités d'un autre. "Nous aimons un diagnostic simple par étiquette", affirme le professeur Relman. "Mais parfois, c'est difficile à réaliser. Et lorsque nous n'y parvenons pas, nous devons faire très attention à ne pas simplement lever les bras et nous en aller." Le mystère du syndrome de La Havane pourrait être son véritable pouvoir. L'ambiguïté et la peur qu'il répand agissent comme un multiplicateur, amenant de plus en plus de personnes à se demander si elles sont atteintes, et rendant plus difficile la tâche des espions et des diplomates à l'étranger. Même s'il a commencé par un incident étroitement défini, le syndrome de La Havane a peut-être développé une vie propre. | https://www.bbc.com/afrique/monde-58500927 |
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| Énergie nucléaire : pourquoi nous sommes tous radioactifs | De nombreuses personnes craignent les radiations. Elles y voient une force invisible, artificielle et mortelle, et cette peur s'étend généralement aussi à l'énergie nucléaire. En fait, la plupart des radiations sont naturelles et la vie sur Terre ne serait possible sans elles. Dans le domaine de l'énergie et de la médecine nucléaires, nous avons simplement exploité les radiations pour notre propre usage, tout comme nous exploitons le feu ou les propriétés médicinales des plantes, qui ont également le pouvoir de nuire. Contrairement à certaines toxines présentes dans la nature, l'homme a évolué pour vivre avec de faibles doses de radiations, et seules des doses relativement élevées sont nocives. Une bonne analogie pour cela est le paracétamol : un comprimé peut guérir votre mal de tête, mais si vous en prenez toute une boîte d'un coup, cela peut vous tuer. Le Big Bang, qui s'est produit il y a près de 14 milliards d'années, a généré des radiations sous la forme d'atomes appelés radionucléides primordiaux (dans ce cas, primordial fait référence au début des temps). Ceux-ci font maintenant partie de tout ce qui existe dans l'univers. Certains ont une demi-vie physique très longue. La demi-vie est la mesure du temps nécessaire pour que la moitié de sa radioactivité se désintègre : pour une forme radioactive du thorium, elle est de 14 000 millions d'années, pour celle de l'uranium de 4 500 millions et celle du potassium de 1 300 millions. Les radionucléides primordiaux sont encore présents aujourd'hui dans les roches, les minéraux et le sol. Leur décomposition fournit une source de chaleur à l'intérieur de la Terre, transformant son noyau de fer fondu en une dynamo de convection qui maintient un champ magnétique suffisamment puissant pour nous protéger du rayonnement cosmique qui, autrement, anéantirait la vie sur terre. Sans cette radioactivité, la Terre se serait progressivement refroidie pour devenir un globe rocheux mort avec une boule de fer froide en son centre, et la vie n'existerait pas. Les radiations provenant de l'espace interagissent avec les éléments de la haute atmosphère terrestre et certains minéraux de surface pour produire de nouveaux radionucléides "cosmogéniques", qui comprennent des formes bien connues d'hydrogène, de carbone, d'aluminium et d'autres éléments. La plupart se désintègrent rapidement, à l'exception d'une forme radioactive de carbone dont la demi-vie de 5 700 ans permet aux archéologues de l'utiliser pour la datation au radiocarbone. Les radionucléides primordiaux et cosmogéniques sont la source de la plupart des radiations qui nous entourent. Les plantes absorbent les radiations provenant du sol, et on les retrouve dans des aliments tels que les bananes, les haricots, les carottes, les pommes de terre, les cacahuètes et les noix du Brésil. La bière, par exemple, contient une forme radioactive de potassium, mais seulement un dixième de celle que l'on trouve dans le jus de carotte. La plupart des radionucléides présents dans les aliments traversent notre corps et sont éliminés, mais certains restent un certain temps (leur demi-vie biologique est le temps nécessaire à notre corps pour les éliminer). Cette même forme radioactive du potassium émet des rayons gamma à haute énergie lorsqu'elle se désintègre et s'échappe du corps humain, ce qui fait que nous sommes tous légèrement radioactifs. Historiquement, nous n'étions pas conscients de la présence de la radioactivité dans notre environnement, mais notre corps a naturellement évolué pour vivre avec elle. Nos cellules ont développé des mécanismes de protection qui stimulent la réparation de l'ADN en réponse aux dommages causés par les radiations. La radioactivité naturelle a été découverte pour la première fois par le scientifique français Henri Becquerel en 1896. Les premiers matériaux radioactifs artificiels ont été produits par Marie et Pierre Curie dans les années 1930 et sont utilisés depuis lors dans les domaines de la science, de l'industrie, de l'agriculture et de la médecine. Par exemple, la radiothérapie reste l'une des méthodes les plus importantes de traitement du cancer. Pour augmenter la puissance des radiations thérapeutiques, les chercheurs tentent actuellement de modifier les cellules cancéreuses afin qu'elles soient moins capables de se réparer. En "médecine nucléaire", nous utilisons des matériaux radioactifs à des fins de diagnostic et de traitement. On injecte aux patients des radionucléides spécifiques en fonction de la partie du corps où le traitement ou le diagnostic est nécessaire. L'iode radioactif, par exemple, s'accumule dans la glande thyroïde, tandis que le radium s'accumule principalement dans les os. Le rayonnement émis est utilisé pour diagnostiquer les tumeurs cancéreuses. Les radionucléides sont également utilisés pour traiter le cancer en dirigeant le rayonnement émis vers une tumeur. Le radio-isotope médical le plus courant est le 99mTc (technétium), qui est utilisé dans 30 millions de procédures chaque année dans le monde. Comme beaucoup d'autres isotopes médicaux, il est artificiel, dérivé d'un radionucléide parent qui est lui-même créé à partir de la fission de l'uranium dans un réacteur nucléaire. Malgré les avantages que nous offrent les réacteurs nucléaires, les gens craignent les radiations qu'ils génèrent, qu'il s'agisse de déchets nucléaires ou d'accidents tels que Tchernobyl ou Fukushima. Mais, comparé à d'autres sources d'énergie primaire, très peu de personnes sont mortes à cause de la production d'énergie nucléaire ou d'accidents nucléaires. Nous craignons que la peur des radiations ne nuise aux stratégies d'atténuation du climat. Par exemple, l'Allemagne produit actuellement environ un quart de son électricité à partir du charbon, mais elle considère l'énergie nucléaire comme dangereuse et est en train de fermer les centrales nucléaires restantes. Pourtant, les réacteurs modernes génèrent un minimum de déchets. Ces déchets, ainsi que les déchets hérités des anciens réacteurs, peuvent être immobilisés dans du ciment et du verre et éliminés sous terre. Les déchets radioactifs ne génèrent pas non plus de dioxyde de carbone, contrairement au charbon, au gaz ou au pétrole. Nous avons désormais les connaissances nécessaires pour exploiter les rayonnements en toute sécurité et les utiliser pour notre bien et celui de notre planète. En les craignant à ce point et en rejetant l'énergie nucléaire comme source d'énergie primaire, nous risquons de rester plus longtemps dépendants des combustibles fossiles. C'est cela, et non les radiations, qui nous met le plus en danger, ainsi que la planète. * Bill Lee est professeur de matériaux dans des environnements externes à l'université de Bangor, au Pays de Galles, et Gerry Thomas est titulaire de la chaire de pathologie moléculaire à l'Imperial College de Londres. Cet article est paru sur The Conversation. | Énergie nucléaire : pourquoi nous sommes tous radioactifs De nombreuses personnes craignent les radiations. Elles y voient une force invisible, artificielle et mortelle, et cette peur s'étend généralement aussi à l'énergie nucléaire. En fait, la plupart des radiations sont naturelles et la vie sur Terre ne serait possible sans elles. Dans le domaine de l'énergie et de la médecine nucléaires, nous avons simplement exploité les radiations pour notre propre usage, tout comme nous exploitons le feu ou les propriétés médicinales des plantes, qui ont également le pouvoir de nuire. Contrairement à certaines toxines présentes dans la nature, l'homme a évolué pour vivre avec de faibles doses de radiations, et seules des doses relativement élevées sont nocives. Une bonne analogie pour cela est le paracétamol : un comprimé peut guérir votre mal de tête, mais si vous en prenez toute une boîte d'un coup, cela peut vous tuer. Le Big Bang, qui s'est produit il y a près de 14 milliards d'années, a généré des radiations sous la forme d'atomes appelés radionucléides primordiaux (dans ce cas, primordial fait référence au début des temps). Ceux-ci font maintenant partie de tout ce qui existe dans l'univers. Certains ont une demi-vie physique très longue. La demi-vie est la mesure du temps nécessaire pour que la moitié de sa radioactivité se désintègre : pour une forme radioactive du thorium, elle est de 14 000 millions d'années, pour celle de l'uranium de 4 500 millions et celle du potassium de 1 300 millions. Les radionucléides primordiaux sont encore présents aujourd'hui dans les roches, les minéraux et le sol. Leur décomposition fournit une source de chaleur à l'intérieur de la Terre, transformant son noyau de fer fondu en une dynamo de convection qui maintient un champ magnétique suffisamment puissant pour nous protéger du rayonnement cosmique qui, autrement, anéantirait la vie sur terre. Sans cette radioactivité, la Terre se serait progressivement refroidie pour devenir un globe rocheux mort avec une boule de fer froide en son centre, et la vie n'existerait pas. Les radiations provenant de l'espace interagissent avec les éléments de la haute atmosphère terrestre et certains minéraux de surface pour produire de nouveaux radionucléides "cosmogéniques", qui comprennent des formes bien connues d'hydrogène, de carbone, d'aluminium et d'autres éléments. La plupart se désintègrent rapidement, à l'exception d'une forme radioactive de carbone dont la demi-vie de 5 700 ans permet aux archéologues de l'utiliser pour la datation au radiocarbone. Les radionucléides primordiaux et cosmogéniques sont la source de la plupart des radiations qui nous entourent. Les plantes absorbent les radiations provenant du sol, et on les retrouve dans des aliments tels que les bananes, les haricots, les carottes, les pommes de terre, les cacahuètes et les noix du Brésil. La bière, par exemple, contient une forme radioactive de potassium, mais seulement un dixième de celle que l'on trouve dans le jus de carotte. La plupart des radionucléides présents dans les aliments traversent notre corps et sont éliminés, mais certains restent un certain temps (leur demi-vie biologique est le temps nécessaire à notre corps pour les éliminer). Cette même forme radioactive du potassium émet des rayons gamma à haute énergie lorsqu'elle se désintègre et s'échappe du corps humain, ce qui fait que nous sommes tous légèrement radioactifs. Historiquement, nous n'étions pas conscients de la présence de la radioactivité dans notre environnement, mais notre corps a naturellement évolué pour vivre avec elle. Nos cellules ont développé des mécanismes de protection qui stimulent la réparation de l'ADN en réponse aux dommages causés par les radiations. La radioactivité naturelle a été découverte pour la première fois par le scientifique français Henri Becquerel en 1896. Les premiers matériaux radioactifs artificiels ont été produits par Marie et Pierre Curie dans les années 1930 et sont utilisés depuis lors dans les domaines de la science, de l'industrie, de l'agriculture et de la médecine. Par exemple, la radiothérapie reste l'une des méthodes les plus importantes de traitement du cancer. Pour augmenter la puissance des radiations thérapeutiques, les chercheurs tentent actuellement de modifier les cellules cancéreuses afin qu'elles soient moins capables de se réparer. En "médecine nucléaire", nous utilisons des matériaux radioactifs à des fins de diagnostic et de traitement. On injecte aux patients des radionucléides spécifiques en fonction de la partie du corps où le traitement ou le diagnostic est nécessaire. L'iode radioactif, par exemple, s'accumule dans la glande thyroïde, tandis que le radium s'accumule principalement dans les os. Le rayonnement émis est utilisé pour diagnostiquer les tumeurs cancéreuses. Les radionucléides sont également utilisés pour traiter le cancer en dirigeant le rayonnement émis vers une tumeur. Le radio-isotope médical le plus courant est le 99mTc (technétium), qui est utilisé dans 30 millions de procédures chaque année dans le monde. Comme beaucoup d'autres isotopes médicaux, il est artificiel, dérivé d'un radionucléide parent qui est lui-même créé à partir de la fission de l'uranium dans un réacteur nucléaire. Malgré les avantages que nous offrent les réacteurs nucléaires, les gens craignent les radiations qu'ils génèrent, qu'il s'agisse de déchets nucléaires ou d'accidents tels que Tchernobyl ou Fukushima. Mais, comparé à d'autres sources d'énergie primaire, très peu de personnes sont mortes à cause de la production d'énergie nucléaire ou d'accidents nucléaires. Nous craignons que la peur des radiations ne nuise aux stratégies d'atténuation du climat. Par exemple, l'Allemagne produit actuellement environ un quart de son électricité à partir du charbon, mais elle considère l'énergie nucléaire comme dangereuse et est en train de fermer les centrales nucléaires restantes. Pourtant, les réacteurs modernes génèrent un minimum de déchets. Ces déchets, ainsi que les déchets hérités des anciens réacteurs, peuvent être immobilisés dans du ciment et du verre et éliminés sous terre. Les déchets radioactifs ne génèrent pas non plus de dioxyde de carbone, contrairement au charbon, au gaz ou au pétrole. Nous avons désormais les connaissances nécessaires pour exploiter les rayonnements en toute sécurité et les utiliser pour notre bien et celui de notre planète. En les craignant à ce point et en rejetant l'énergie nucléaire comme source d'énergie primaire, nous risquons de rester plus longtemps dépendants des combustibles fossiles. C'est cela, et non les radiations, qui nous met le plus en danger, ainsi que la planète. * Bill Lee est professeur de matériaux dans des environnements externes à l'université de Bangor, au Pays de Galles, et Gerry Thomas est titulaire de la chaire de pathologie moléculaire à l'Imperial College de Londres. Cet article est paru sur The Conversation. | https://www.bbc.com/afrique/monde-60588091 |
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| Election présidentielle ivoirienne: International crisis group appelle à un report | L'organisation de prévention des conflits International crisis group (ICG) préconise un report de l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire, prévue le 31 octobre, pour établir un "large dialogue" et éviter des violences, dans un rapport publié mardi. Alors que des violences pré-électorales ont déjà fait une quinzaine de morts en août, "un court report de l'élection offrirait une chance de sortir de la confrontation actuelle à travers un dialogue et d'apurer le contentieux qui rend improbable l'organisation d'une élection apaisée et transparente le 31 octobre", estime ICG. "La probabilité que cette élection accouche, en l'état, d'une crise grave, est élevée", met en garde l'organisation indépendante, dix ans après la crise post-électorale de 2010-11 qui avait fait 3.000 morts dans ce pays d'Afrique de l'Ouest. La situation politique est tendue depuis l'annonce par le président Ouattara de sa candidature à un troisième mandat controversé, tandis que plusieurs chefs de file de l'opposition, tels Guillaume Soro et Laurent Gbagbo, ont vu leurs candidatures rejetées par le Conseil constitutionnel. L'opposante Nathalie Yamb expulsée de Cote d’Ivoire Henri Konan Bédié, candidat à l’investiture de son parti ICG cite comme sujets de désaccord au sein de la classe politique ivoirienne "la composition de la Commission électorale indépendante (CEI), la révision du fichier électoral, les modalités d'un retour des exilés politiques et le sort de certains de leurs partisans, toujours emprisonnés". L'ONG invite l'opposition à faire des "concessions réalistes", comme "un rééquilibrage de la CEI", plutôt qu'une "dissolution pure et simple", et le pouvoir à autoriser "le retour en Côte d'Ivoire de Guillaume Soro et de Laurent Gbagbo (...), un geste capable d'apaiser le lourd climat actuel". | Election présidentielle ivoirienne: International crisis group appelle à un report L'organisation de prévention des conflits International crisis group (ICG) préconise un report de l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire, prévue le 31 octobre, pour établir un "large dialogue" et éviter des violences, dans un rapport publié mardi. Alors que des violences pré-électorales ont déjà fait une quinzaine de morts en août, "un court report de l'élection offrirait une chance de sortir de la confrontation actuelle à travers un dialogue et d'apurer le contentieux qui rend improbable l'organisation d'une élection apaisée et transparente le 31 octobre", estime ICG. "La probabilité que cette élection accouche, en l'état, d'une crise grave, est élevée", met en garde l'organisation indépendante, dix ans après la crise post-électorale de 2010-11 qui avait fait 3.000 morts dans ce pays d'Afrique de l'Ouest. La situation politique est tendue depuis l'annonce par le président Ouattara de sa candidature à un troisième mandat controversé, tandis que plusieurs chefs de file de l'opposition, tels Guillaume Soro et Laurent Gbagbo, ont vu leurs candidatures rejetées par le Conseil constitutionnel. L'opposante Nathalie Yamb expulsée de Cote d’Ivoire Henri Konan Bédié, candidat à l’investiture de son parti ICG cite comme sujets de désaccord au sein de la classe politique ivoirienne "la composition de la Commission électorale indépendante (CEI), la révision du fichier électoral, les modalités d'un retour des exilés politiques et le sort de certains de leurs partisans, toujours emprisonnés". L'ONG invite l'opposition à faire des "concessions réalistes", comme "un rééquilibrage de la CEI", plutôt qu'une "dissolution pure et simple", et le pouvoir à autoriser "le retour en Côte d'Ivoire de Guillaume Soro et de Laurent Gbagbo (...), un geste capable d'apaiser le lourd climat actuel". | https://www.bbc.com/afrique/region-54343973 |
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| Afghanistan : les différences entre les talibans, l'État islamique et Al-Qaïda | Les djihadistes du monde entier ont célébré l'arrivée au pouvoir des talibans en Afghanistan. Au Yémen et dans d'autres pays, ils ont allumé des feux d'artifice, en Somalie, ils ont distribué des bonbons et en ligne, dans toute l'Asie du Sud, des groupes islamistes ont salué le retrait occidental du pays comme une victoire de la persévérance sur la puissance militaire occidentale. Aujourd'hui, les experts craignent une possible nouvelle ère du djihadisme au Moyen-Orient et en Asie centrale. La plus grande menace vient des groupes affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique (EI), qui ont été affaiblis ces dernières années mais restent actifs. Lire aussi: Dans le cadre de l'accord conclu avec les États-Unis, les Talibans ont promis de ne pas héberger de groupes extrémistes ayant l'intention de mener des attaques contre des cibles occidentales. Mais ses liens avec Al-Qaïda restent étroits. Quant au rival d'Al-Qaïda, l'EI, certains experts estiment que le groupe sera mis sous pression pour démontrer son importance. L'État islamique de la province de Khorasan (IS-K ou ISKP), un groupe affilié à l'EI, n'a pas perdu de temps et a perpétré un attentat à l'extérieur de l'aéroport de Kaboul le 26 août, qui a tué pas moins de 170 personnes, dont 13 membres des services américains. Mais à part une idéologie fondamentaliste, qu'est-ce qui différencie ces trois groupes ? Colin Clarke, chercheur et analyste de la sécurité au Soufan Center de New York, résume la situation :"Les talibans sont l'acteur le plus important en Afghanistan. Al-Qaïda est un groupe djihadiste transnational qui cherche à reconstruire ses réseaux. L'État islamique l'est aussi, mais il aura une bataille difficile à mener étant donné qu'il est l'ennemi mortel d'Al-Qaïda et des Talibans", explique-t-il à la BBC. Al-Qaida et les Talibans sont nés de la résistance à l'invasion soviétique à la fin des années 1980 et des luttes internes de l'Afghanistan au début des années 1990. Le groupe État islamique a émergé des années plus tard des restes d'Al-Qaïda en Irak (AQI), une ramification locale d'Al-Qaïda fondée en réponse à l'invasion américaine de l'Irak en 2003. Le groupe a disparu dans l'ombre pendant plusieurs années après l'arrivée massive des troupes américaines en Irak en 2007. Mais il a commencé à réapparaître en 2011. Al-Qaida a été fondé par le millionnaire saoudien Oussama Ben Laden à la fin des années 1980. En anglais, ce nom signifie "la base" ou "le réseau" et il a servi de réseau de soutien logistique et d'armement pour les musulmans qui ont combattu l'Union soviétique. Ben Laden a recruté des individus dans tout le monde islamique pour rejoindre Al-Qaïda. Les talibans, ou "étudiants" en langue pachtoune, sont apparus au début des années 1990 dans le nord du Pakistan, après le retrait des troupes soviétiques d'Afghanistan. On pense que ce mouvement à prédominance pachtoune est apparu pour la première fois dans des séminaires religieux - financés pour la plupart par de l'argent provenant d'Arabie saoudite - qui prêchaient une forme dure d'islam sunnite. La promesse faite par les talibans - dans les régions pachtounes à cheval sur le Pakistan et l'Afghanistan - était de rétablir la paix et la sécurité et d'appliquer leur propre version austère de la charia, ou loi islamique, une fois au pouvoir. À partir du sud-ouest de l'Afghanistan, les talibans ont rapidement étendu leur influence. En 1996, ils s'emparent de Kaboul, renversant le régime du président Burhanuddin Rabbani.En 1998, les talibans contrôlaient près de 90 % du territoire afghan. À cette époque, Al-Qaida était devenu bien plus qu'un réseau de soutien logistique. Elle s'était transformée en une organisation djihadiste aux ambitions mondiales. Et le régime des Talibans, par gratitude et en échange de financements, les a accueillis en Afghanistan. Mais AQI, qui était devenu un acteur clé dans la résistance à l'intervention étrangère en Irak, avait également des aspirations mondiales avec des idées différentes des principes originaux d'Al-Qaïda.En 2006, elle a intégré d'autres groupes extrémistes et adopté le nom d'État islamique. Après 2011, alors qu'il progressait dans une Syrie ravagée par la guerre, l'État islamique s'est rebaptisé État islamique en Irak et au Levant, s'autoproclamant califat et prenant d'emblée ses distances avec Al-Qaida. Les talibans, Al-Qaïda et l'EI ont en commun leur vision intransigeante de l'islam sunnite. Michele Groppi, chargé d'enseignement au King's College de Londres, a déclaré : "Ces trois groupes pensent que la vie sociale et politique ne peut être séparée de la vie religieuse". "Ils pensent que la violence au nom de la foi est justifiée. C'est aussi un devoir : quiconque ne se bat pas est un mauvais musulman", a-t-il déclaré à la BBC. Selon M. Groppi, cette opinion découle d'une interprétation littérale de textes sacrés qui ont été écrits dans un contexte différent de menaces. "Comme la Bible, le Coran a des versets durs, des versets très forts. Mais la grande majorité des musulmans, en général, rejettent ces principes violents. Ils disent qu'ils étaient valables au début de la religion, quand elle était menacée. Le djihad, la guerre sainte, avait alors un sens." Malgré ce point de vue partagé, les talibans, Al-Qaïda et l'EI présentent des degrés d'extrémisme différents en fonction de leurs objectifs - ce qui, selon certains experts, constitue la principale différence entre les trois. Si les intérêts des Talibans se situent en Afghanistan, Al-Qaïda et l'EI ont des ambitions mondiales. La dernière fois que le groupe a appliqué la charia, dans les années 1990, celle-ci comprenait des lois strictes pour les femmes et des châtiments sévères, notamment des exécutions publiques, des flagellations et des amputations. Par crainte que l'histoire ne se répète, les Afghans ont tenté de fuir le pays en masse après le retour au pouvoir du groupe. Daniel Byman, spécialiste du terrorisme et du Moyen-Orient à l'université de Georgetown à Washington, estime que les enseignements d'Al-Qaïda et de l'EI sont encore plus radicaux. Il a déclaré à la BBC que si les Talibans "visent à ramener l'Afghanistan à un passé musulman idéalisé", ils ne cherchent pas à changer les autres pays. Selon Byman, bien qu'Al-Qaïda et l'EI aient tous deux des aspirations internationales et aspirent à créer un califat, ils diffèrent sur un point crucial. "Alors que l'EI veut créer un califat maintenant, Al-Qaïda pense que c'est trop tôt. Ils pensent que la communauté djihadiste et les sociétés musulmanes ne sont pas prêtes. Ce n'est pas leur priorité". Les talibans, Al-Qaïda et l'État islamique ont en commun des ennemis lointains et proches. Les États-Unis et l'Occident font partie des premiers ; parmi les seconds, on trouve leurs alliés et les pays qui ont adopté la séparation de l'État et de la religion. "Dès le début, l'EI était plus violent qu'Al-Qaïda et menait - en plus d'une guerre contre l'Occident - une lutte sectaire contre les autres musulmans qui ne partageaient pas son idéologie", explique Byman. Une autre différence essentielle est donc que, si les États-Unis restent le principal ennemi d'Al-Qaida, l'EI continue d'attaquer les communautés chiites et d'autres monastères religieux au Moyen-Orient. "Même si Al-Qaïda considère également les chiites comme des apostats, il estime que les tuer est trop extrême, constitue un gaspillage de ressources et nuit au projet djihadiste", explique Byman. L'arrivée au pouvoir des talibans a accentué les divisions, car l'EI considère le groupe comme un "traître" pour avoir négocié le retrait prévu avec les États-Unis, explique M. Groppi. Cependant, ils ont des liens périphériques avec les talibans par l'intermédiaire d'un troisième groupe. Selon les experts, il existe des liens étroits entre la faction de l'EI en Afghanistan et le réseau Haqqani, un groupe militant qui est lui-même étroitement lié aux Talibans. Al-Qaida est surtout connu pour son attaque contre les tours jumelles de New York le 11 septembre 2001, connue sous le nom d'attentats du 11 septembre. Avec ces méthodes à fort impact, le groupe vise à dynamiser les combattants musulmans du monde entier et à chasser les États-Unis du Moyen-Orient, en particulier de l'Arabie saoudite et des lieux saints. Sa propagande tourne autour de l'idée que le djihad est l'obligation de tout musulman - mais les objectifs d'Al-Qaïda priment sur les objectifs locaux. Byman affirme que l'EI fait également valoir ces arguments "mais avec une approche beaucoup plus violente". "Pour l'EI, le terrorisme fait partie de la guerre révolutionnaire. Dans les territoires qu'ils contrôlent, ils organisent des exécutions de masse, des décapitations publiques et des viols. Ils cherchaient à terroriser la population locale pour la soumettre. Al-Qaïda, si je peux utiliser ce terme, a une approche un peu plus douce." Entre 2014 et 2017, l'EI a largement étendu son territoire en Syrie et en Irak, bien qu'il l'ait depuis perdu face aux forces occidentales et kurdes et aux forces syriennes soutenues par la Russie. En mars 2019, le califat a été déclaré défait après avoir perdu son dernier territoire en Syrie, mais il s'est transformé en un réseau clandestin et reste une menace. IS-K, la branche afghane de l'EI, a perpétré l'attentat devant l'aéroport de Kaboul le 26 août, qui a fait pas moins de 170 morts. Le groupe s'attaque également aux groupes ethniques minoritaires dans le pays. Quant aux talibans, le groupe a déployé des tactiques de guerre et organisé des attaques contre le gouvernement et les forces de sécurité afghanes ces dernières semaines pour s'emparer des grandes villes et, finalement, de la capitale Kaboul. De nombreux témoignages accusent les combattants talibans présents dans ces lieux d'exécuter des soldats afghans et d'imposer des punitions et des restrictions sévères, notamment aux femmes. Toutefois, selon M. Groppi, le groupe a également progressé en persuadant la population locale, "en particulier dans les zones rurales, qu'il est la solution à de nombreux problèmes du pays, notamment la corruption". Les talibans, Al-Qaïda et le groupe État islamique ont tous réussi à recruter des personnes au sein de ces populations locales pour les rallier à leur cause. Ils le font en promettant que le djihad sauvera et "purifiera" leur religion. Avec des ambitions mondiales, Al-Qaïda et l'EI ont également réussi à recruter des personnes bien au-delà des frontières du Moyen-Orient. "C'est l'EI qui a le mieux réussi dans ce domaine", affirme M. Groppi, en capitalisant sur le pouvoir d'Internet pour attirer des gens vers ses territoires en Irak et en Syrie. Byman est d'accord : "Les efforts de l'EI sur les réseaux sociaux ont été impressionnants, et ils ont mieux réussi à mobiliser des individus en Occident qui, bien qu'ayant peu ou pas de contacts avec l'organisation et ne pouvant pas se rendre en Syrie ou en Irak, ont planifié des attaques dans leur propre pays." Parmi eux, les attentats très médiatisés de Paris en 2015, au cours desquels des militants de l'EI, dont certains avaient séjourné dans des zones de guerre, ont tué 130 personnes et ont été considérés comme la pire atrocité en temps de paix en France depuis des décennies. | Afghanistan : les différences entre les talibans, l'État islamique et Al-Qaïda Les djihadistes du monde entier ont célébré l'arrivée au pouvoir des talibans en Afghanistan. Au Yémen et dans d'autres pays, ils ont allumé des feux d'artifice, en Somalie, ils ont distribué des bonbons et en ligne, dans toute l'Asie du Sud, des groupes islamistes ont salué le retrait occidental du pays comme une victoire de la persévérance sur la puissance militaire occidentale. Aujourd'hui, les experts craignent une possible nouvelle ère du djihadisme au Moyen-Orient et en Asie centrale. La plus grande menace vient des groupes affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique (EI), qui ont été affaiblis ces dernières années mais restent actifs. Lire aussi: Dans le cadre de l'accord conclu avec les États-Unis, les Talibans ont promis de ne pas héberger de groupes extrémistes ayant l'intention de mener des attaques contre des cibles occidentales. Mais ses liens avec Al-Qaïda restent étroits. Quant au rival d'Al-Qaïda, l'EI, certains experts estiment que le groupe sera mis sous pression pour démontrer son importance. L'État islamique de la province de Khorasan (IS-K ou ISKP), un groupe affilié à l'EI, n'a pas perdu de temps et a perpétré un attentat à l'extérieur de l'aéroport de Kaboul le 26 août, qui a tué pas moins de 170 personnes, dont 13 membres des services américains. Mais à part une idéologie fondamentaliste, qu'est-ce qui différencie ces trois groupes ? Colin Clarke, chercheur et analyste de la sécurité au Soufan Center de New York, résume la situation :"Les talibans sont l'acteur le plus important en Afghanistan. Al-Qaïda est un groupe djihadiste transnational qui cherche à reconstruire ses réseaux. L'État islamique l'est aussi, mais il aura une bataille difficile à mener étant donné qu'il est l'ennemi mortel d'Al-Qaïda et des Talibans", explique-t-il à la BBC. Al-Qaida et les Talibans sont nés de la résistance à l'invasion soviétique à la fin des années 1980 et des luttes internes de l'Afghanistan au début des années 1990. Le groupe État islamique a émergé des années plus tard des restes d'Al-Qaïda en Irak (AQI), une ramification locale d'Al-Qaïda fondée en réponse à l'invasion américaine de l'Irak en 2003. Le groupe a disparu dans l'ombre pendant plusieurs années après l'arrivée massive des troupes américaines en Irak en 2007. Mais il a commencé à réapparaître en 2011. Al-Qaida a été fondé par le millionnaire saoudien Oussama Ben Laden à la fin des années 1980. En anglais, ce nom signifie "la base" ou "le réseau" et il a servi de réseau de soutien logistique et d'armement pour les musulmans qui ont combattu l'Union soviétique. Ben Laden a recruté des individus dans tout le monde islamique pour rejoindre Al-Qaïda. Les talibans, ou "étudiants" en langue pachtoune, sont apparus au début des années 1990 dans le nord du Pakistan, après le retrait des troupes soviétiques d'Afghanistan. On pense que ce mouvement à prédominance pachtoune est apparu pour la première fois dans des séminaires religieux - financés pour la plupart par de l'argent provenant d'Arabie saoudite - qui prêchaient une forme dure d'islam sunnite. La promesse faite par les talibans - dans les régions pachtounes à cheval sur le Pakistan et l'Afghanistan - était de rétablir la paix et la sécurité et d'appliquer leur propre version austère de la charia, ou loi islamique, une fois au pouvoir. À partir du sud-ouest de l'Afghanistan, les talibans ont rapidement étendu leur influence. En 1996, ils s'emparent de Kaboul, renversant le régime du président Burhanuddin Rabbani.En 1998, les talibans contrôlaient près de 90 % du territoire afghan. À cette époque, Al-Qaida était devenu bien plus qu'un réseau de soutien logistique. Elle s'était transformée en une organisation djihadiste aux ambitions mondiales. Et le régime des Talibans, par gratitude et en échange de financements, les a accueillis en Afghanistan. Mais AQI, qui était devenu un acteur clé dans la résistance à l'intervention étrangère en Irak, avait également des aspirations mondiales avec des idées différentes des principes originaux d'Al-Qaïda.En 2006, elle a intégré d'autres groupes extrémistes et adopté le nom d'État islamique. Après 2011, alors qu'il progressait dans une Syrie ravagée par la guerre, l'État islamique s'est rebaptisé État islamique en Irak et au Levant, s'autoproclamant califat et prenant d'emblée ses distances avec Al-Qaida. Les talibans, Al-Qaïda et l'EI ont en commun leur vision intransigeante de l'islam sunnite. Michele Groppi, chargé d'enseignement au King's College de Londres, a déclaré : "Ces trois groupes pensent que la vie sociale et politique ne peut être séparée de la vie religieuse". "Ils pensent que la violence au nom de la foi est justifiée. C'est aussi un devoir : quiconque ne se bat pas est un mauvais musulman", a-t-il déclaré à la BBC. Selon M. Groppi, cette opinion découle d'une interprétation littérale de textes sacrés qui ont été écrits dans un contexte différent de menaces. "Comme la Bible, le Coran a des versets durs, des versets très forts. Mais la grande majorité des musulmans, en général, rejettent ces principes violents. Ils disent qu'ils étaient valables au début de la religion, quand elle était menacée. Le djihad, la guerre sainte, avait alors un sens." Malgré ce point de vue partagé, les talibans, Al-Qaïda et l'EI présentent des degrés d'extrémisme différents en fonction de leurs objectifs - ce qui, selon certains experts, constitue la principale différence entre les trois. Si les intérêts des Talibans se situent en Afghanistan, Al-Qaïda et l'EI ont des ambitions mondiales. La dernière fois que le groupe a appliqué la charia, dans les années 1990, celle-ci comprenait des lois strictes pour les femmes et des châtiments sévères, notamment des exécutions publiques, des flagellations et des amputations. Par crainte que l'histoire ne se répète, les Afghans ont tenté de fuir le pays en masse après le retour au pouvoir du groupe. Daniel Byman, spécialiste du terrorisme et du Moyen-Orient à l'université de Georgetown à Washington, estime que les enseignements d'Al-Qaïda et de l'EI sont encore plus radicaux. Il a déclaré à la BBC que si les Talibans "visent à ramener l'Afghanistan à un passé musulman idéalisé", ils ne cherchent pas à changer les autres pays. Selon Byman, bien qu'Al-Qaïda et l'EI aient tous deux des aspirations internationales et aspirent à créer un califat, ils diffèrent sur un point crucial. "Alors que l'EI veut créer un califat maintenant, Al-Qaïda pense que c'est trop tôt. Ils pensent que la communauté djihadiste et les sociétés musulmanes ne sont pas prêtes. Ce n'est pas leur priorité". Les talibans, Al-Qaïda et l'État islamique ont en commun des ennemis lointains et proches. Les États-Unis et l'Occident font partie des premiers ; parmi les seconds, on trouve leurs alliés et les pays qui ont adopté la séparation de l'État et de la religion. "Dès le début, l'EI était plus violent qu'Al-Qaïda et menait - en plus d'une guerre contre l'Occident - une lutte sectaire contre les autres musulmans qui ne partageaient pas son idéologie", explique Byman. Une autre différence essentielle est donc que, si les États-Unis restent le principal ennemi d'Al-Qaida, l'EI continue d'attaquer les communautés chiites et d'autres monastères religieux au Moyen-Orient. "Même si Al-Qaïda considère également les chiites comme des apostats, il estime que les tuer est trop extrême, constitue un gaspillage de ressources et nuit au projet djihadiste", explique Byman. L'arrivée au pouvoir des talibans a accentué les divisions, car l'EI considère le groupe comme un "traître" pour avoir négocié le retrait prévu avec les États-Unis, explique M. Groppi. Cependant, ils ont des liens périphériques avec les talibans par l'intermédiaire d'un troisième groupe. Selon les experts, il existe des liens étroits entre la faction de l'EI en Afghanistan et le réseau Haqqani, un groupe militant qui est lui-même étroitement lié aux Talibans. Al-Qaida est surtout connu pour son attaque contre les tours jumelles de New York le 11 septembre 2001, connue sous le nom d'attentats du 11 septembre. Avec ces méthodes à fort impact, le groupe vise à dynamiser les combattants musulmans du monde entier et à chasser les États-Unis du Moyen-Orient, en particulier de l'Arabie saoudite et des lieux saints. Sa propagande tourne autour de l'idée que le djihad est l'obligation de tout musulman - mais les objectifs d'Al-Qaïda priment sur les objectifs locaux. Byman affirme que l'EI fait également valoir ces arguments "mais avec une approche beaucoup plus violente". "Pour l'EI, le terrorisme fait partie de la guerre révolutionnaire. Dans les territoires qu'ils contrôlent, ils organisent des exécutions de masse, des décapitations publiques et des viols. Ils cherchaient à terroriser la population locale pour la soumettre. Al-Qaïda, si je peux utiliser ce terme, a une approche un peu plus douce." Entre 2014 et 2017, l'EI a largement étendu son territoire en Syrie et en Irak, bien qu'il l'ait depuis perdu face aux forces occidentales et kurdes et aux forces syriennes soutenues par la Russie. En mars 2019, le califat a été déclaré défait après avoir perdu son dernier territoire en Syrie, mais il s'est transformé en un réseau clandestin et reste une menace. IS-K, la branche afghane de l'EI, a perpétré l'attentat devant l'aéroport de Kaboul le 26 août, qui a fait pas moins de 170 morts. Le groupe s'attaque également aux groupes ethniques minoritaires dans le pays. Quant aux talibans, le groupe a déployé des tactiques de guerre et organisé des attaques contre le gouvernement et les forces de sécurité afghanes ces dernières semaines pour s'emparer des grandes villes et, finalement, de la capitale Kaboul. De nombreux témoignages accusent les combattants talibans présents dans ces lieux d'exécuter des soldats afghans et d'imposer des punitions et des restrictions sévères, notamment aux femmes. Toutefois, selon M. Groppi, le groupe a également progressé en persuadant la population locale, "en particulier dans les zones rurales, qu'il est la solution à de nombreux problèmes du pays, notamment la corruption". Les talibans, Al-Qaïda et le groupe État islamique ont tous réussi à recruter des personnes au sein de ces populations locales pour les rallier à leur cause. Ils le font en promettant que le djihad sauvera et "purifiera" leur religion. Avec des ambitions mondiales, Al-Qaïda et l'EI ont également réussi à recruter des personnes bien au-delà des frontières du Moyen-Orient. "C'est l'EI qui a le mieux réussi dans ce domaine", affirme M. Groppi, en capitalisant sur le pouvoir d'Internet pour attirer des gens vers ses territoires en Irak et en Syrie. Byman est d'accord : "Les efforts de l'EI sur les réseaux sociaux ont été impressionnants, et ils ont mieux réussi à mobiliser des individus en Occident qui, bien qu'ayant peu ou pas de contacts avec l'organisation et ne pouvant pas se rendre en Syrie ou en Irak, ont planifié des attaques dans leur propre pays." Parmi eux, les attentats très médiatisés de Paris en 2015, au cours desquels des militants de l'EI, dont certains avaient séjourné dans des zones de guerre, ont tué 130 personnes et ont été considérés comme la pire atrocité en temps de paix en France depuis des décennies. | https://www.bbc.com/afrique/monde-58436444 |
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| Coronavirus : quels sont les risques de la nouvelle variante "doublement mutant" en Inde? | Une nouvelle variante "doublement mutante" du coronavirus est détectée dans des échantillons prélevés en Inde. Les scientifiques vérifient si cette variante, où deux mutations sont réunies dans le même virus, peut être plus infectieuse ou moins affectée par les vaccins. Comme tous les virus, le coronavirus se modifie par petites touches lorsqu'il passe d'une personne à une autre. La grande majorité de ces mutations sont sans conséquence et ne modifient pas le comportement du virus. A ne pas manquer sur BBC Afrique : Mais certaines mutations entraînent des modifications de la protéine spike que le virus utilise pour s'accrocher aux cellules humaines et y pénétrer. Ces variantes pourraient être plus infectieuses, provoquer une maladie plus grave ou échapper aux vaccins. Les vaccins contre les agents pathogènes respiratoires comme le SRAS-Cov2, le virus à l'origine du Covid-19, nous protègent en stimulant notre organisme à fabriquer des anticorps. Les anticorps les plus aptes à nous protéger sont les "anticorps neutralisants", car ils empêchent le virus de pénétrer dans les cellules humaines. Les chercheurs indiens spécialisés dans le génome ont détecté une "double variante" du nouveau coronavirus. Le gouvernement annonce qu'une analyse des échantillons collectés dans l'État occidental du Maharashtra montre "une augmentation de la fraction des échantillons présentant les mutations E484Q et L452R" par rapport à décembre de l'année dernière. "Ces [doubles] mutations confèrent un échappement immunitaire et une infectivité accrue", explique le ministère de la santé dans un communiqué. Selon le Dr Jeremy Kamil, virologue au Louisiana State University Health Sciences Center Shreveport, la mutation E484Q est similaire à la mutation E484K, observée dans les variantes B.1.351 (Afrique du Sud) et P.1 (Brésil), qui ont émergé indépendamment à plusieurs reprises. Si un nombre suffisant de mutations se produisent dans un arbre généalogique viral ou une lignée, le virus peut commencer à fonctionner différemment et la lignée peut devenir une "variante préoccupante". En ce qui concerne la mutation L452R - également présente dans la "double mutation" en Inde - elle a d'abord attiré l'attention en tant que partie de la lignée B.1.427/B.1.429 aux États-Unis, parfois appelée "variante californienne", indique le Dr Kamil. Pas du tout, répond le Dr Kamil, qui a récemment cosigné une étude sur sept lignées croissantes du nouveau coronavirus aux États-Unis. "Il est désormais extrêmement courant de voir plus d'une mutation à la fois - même si l'on se limite au gène spike". Au début de la pandémie, la plupart des gènes spike ne présentaient qu'une seule mutation - D614G. Aujourd'hui, cette mutation est dominante et présente partout, "si bien que nous en voyons d'autres par-dessus", selon le Dr Kamil. En fait, GISAID, une base de données en libre partage, répertorie 43 virus présentant à la fois les mutations E484Q et L452R trouvées en Inde. Selon le Dr Kamil, un virus collecté en mars au Royaume-Uni présente neuf mutations de pointe. "Cela fait beaucoup de mutations. Sommes-nous sûrs que la variante indienne n'a que deux mutations de pointe ?" demande-t-il. Une fois que les chercheurs indiens auront téléchargé leurs données dans le GISAID, les scientifiques du monde entier seront en mesure de déterminer si le "double mutant" est de la même lignée que celui trouvé au Royaume-Uni, ou si cette combinaison de mutations est apparue indépendamment, comme ce fut le cas pour le tiercé de mutations K417N/T, E484K et N501Y qui se sont combinées au Brésil et en Afrique du Sud pour donner naissance à leurs souches, P.1 et B.1.351. Les mutations du gène spike peuvent rendre le virus intrinsèquement "meilleur" pour infecter les gens ou peuvent aider le virus à échapper aux anticorps neutralisants. Cela signifie que si le virus mute de la "bonne manière", il peut réinfecter une personne qui s'est déjà remise du Covid-19. Mais les scientifiques affirment que les réinfections seront très légères par rapport aux infections primaires chez les personnes vaccinées ou déjà guéries d'un cas antérieur de Covid-19. Mais si le virus peut utiliser la réinfection pour se propager, alors il "pénétrerait" l'immunité de groupe, déclare le Dr Kamil. (L'immunité collective se produit lorsqu'une grande partie d'une communauté devient immunisée contre une maladie grâce à la vaccination ou à la propagation massive de la maladie). Les personnes les plus vulnérables risquent donc de contracter une maladie grave, car le virus peut se déplacer dans le troupeau pour les atteindre. Il affirme que, contrairement à d'autres variantes, la nouvelle double variante indienne n'est pas susceptible d'être plus mortelle ou plus intrinsèquement transmissible, mais que des données supplémentaires sont nécessaires pour en être sûr. Mercredi, l'Inde a signalé 47 262 cas et 275 décès, soit la plus forte augmentation quotidienne de l'année. Le Dr Rakesh Mishra, directeur du Centre de biologie cellulaire et moléculaire (CCMB) basé à Hyderabad, explique que la "double-variante" est présente dans 20 % des cas dans le Maharashtra, où l'on a enregistré une forte augmentation du nombre d'infections. "On soupçonne que cette variante est à l'origine de la deuxième vague d'infections en Inde. Je dirais que non, 80 % des échantillons que nous avons séquencés ne présentent pas cette combinaison de mutants. Ce mutant n'a été associé qu'à 230 cas dans le Maharashtra sur les plusieurs milliers d'échantillons séquencés", dit-il. La variante du Royaume-Uni ou du Kent (également connue sous le nom de B.1.1.7), qui est désormais dominante dans une grande partie de la Grande-Bretagne et s'est répandue dans plus de 50 pays, est beaucoup plus inquiétante. Au total, 736 des 10 787 échantillons séquencés en Inde se sont révélés positifs pour cette variante. Selon le Dr Kamil, cette variante est plus susceptible de contribuer à une "deuxième vague intense". (Selon les études, elle est plus de 50 % plus transmissible et 60 % plus mortelle - 1,6 décès pour un décès causé par la version précédente du virus). "Toutefois, c'est surtout le comportement humain qui sera à l'origine de la deuxième vague", ajoute le Dr Kamil. Regarder : | Coronavirus : quels sont les risques de la nouvelle variante "doublement mutant" en Inde? Une nouvelle variante "doublement mutante" du coronavirus est détectée dans des échantillons prélevés en Inde. Les scientifiques vérifient si cette variante, où deux mutations sont réunies dans le même virus, peut être plus infectieuse ou moins affectée par les vaccins. Comme tous les virus, le coronavirus se modifie par petites touches lorsqu'il passe d'une personne à une autre. La grande majorité de ces mutations sont sans conséquence et ne modifient pas le comportement du virus. A ne pas manquer sur BBC Afrique : Mais certaines mutations entraînent des modifications de la protéine spike que le virus utilise pour s'accrocher aux cellules humaines et y pénétrer. Ces variantes pourraient être plus infectieuses, provoquer une maladie plus grave ou échapper aux vaccins. Les vaccins contre les agents pathogènes respiratoires comme le SRAS-Cov2, le virus à l'origine du Covid-19, nous protègent en stimulant notre organisme à fabriquer des anticorps. Les anticorps les plus aptes à nous protéger sont les "anticorps neutralisants", car ils empêchent le virus de pénétrer dans les cellules humaines. Les chercheurs indiens spécialisés dans le génome ont détecté une "double variante" du nouveau coronavirus. Le gouvernement annonce qu'une analyse des échantillons collectés dans l'État occidental du Maharashtra montre "une augmentation de la fraction des échantillons présentant les mutations E484Q et L452R" par rapport à décembre de l'année dernière. "Ces [doubles] mutations confèrent un échappement immunitaire et une infectivité accrue", explique le ministère de la santé dans un communiqué. Selon le Dr Jeremy Kamil, virologue au Louisiana State University Health Sciences Center Shreveport, la mutation E484Q est similaire à la mutation E484K, observée dans les variantes B.1.351 (Afrique du Sud) et P.1 (Brésil), qui ont émergé indépendamment à plusieurs reprises. Si un nombre suffisant de mutations se produisent dans un arbre généalogique viral ou une lignée, le virus peut commencer à fonctionner différemment et la lignée peut devenir une "variante préoccupante". En ce qui concerne la mutation L452R - également présente dans la "double mutation" en Inde - elle a d'abord attiré l'attention en tant que partie de la lignée B.1.427/B.1.429 aux États-Unis, parfois appelée "variante californienne", indique le Dr Kamil. Pas du tout, répond le Dr Kamil, qui a récemment cosigné une étude sur sept lignées croissantes du nouveau coronavirus aux États-Unis. "Il est désormais extrêmement courant de voir plus d'une mutation à la fois - même si l'on se limite au gène spike". Au début de la pandémie, la plupart des gènes spike ne présentaient qu'une seule mutation - D614G. Aujourd'hui, cette mutation est dominante et présente partout, "si bien que nous en voyons d'autres par-dessus", selon le Dr Kamil. En fait, GISAID, une base de données en libre partage, répertorie 43 virus présentant à la fois les mutations E484Q et L452R trouvées en Inde. Selon le Dr Kamil, un virus collecté en mars au Royaume-Uni présente neuf mutations de pointe. "Cela fait beaucoup de mutations. Sommes-nous sûrs que la variante indienne n'a que deux mutations de pointe ?" demande-t-il. Une fois que les chercheurs indiens auront téléchargé leurs données dans le GISAID, les scientifiques du monde entier seront en mesure de déterminer si le "double mutant" est de la même lignée que celui trouvé au Royaume-Uni, ou si cette combinaison de mutations est apparue indépendamment, comme ce fut le cas pour le tiercé de mutations K417N/T, E484K et N501Y qui se sont combinées au Brésil et en Afrique du Sud pour donner naissance à leurs souches, P.1 et B.1.351. Les mutations du gène spike peuvent rendre le virus intrinsèquement "meilleur" pour infecter les gens ou peuvent aider le virus à échapper aux anticorps neutralisants. Cela signifie que si le virus mute de la "bonne manière", il peut réinfecter une personne qui s'est déjà remise du Covid-19. Mais les scientifiques affirment que les réinfections seront très légères par rapport aux infections primaires chez les personnes vaccinées ou déjà guéries d'un cas antérieur de Covid-19. Mais si le virus peut utiliser la réinfection pour se propager, alors il "pénétrerait" l'immunité de groupe, déclare le Dr Kamil. (L'immunité collective se produit lorsqu'une grande partie d'une communauté devient immunisée contre une maladie grâce à la vaccination ou à la propagation massive de la maladie). Les personnes les plus vulnérables risquent donc de contracter une maladie grave, car le virus peut se déplacer dans le troupeau pour les atteindre. Il affirme que, contrairement à d'autres variantes, la nouvelle double variante indienne n'est pas susceptible d'être plus mortelle ou plus intrinsèquement transmissible, mais que des données supplémentaires sont nécessaires pour en être sûr. Mercredi, l'Inde a signalé 47 262 cas et 275 décès, soit la plus forte augmentation quotidienne de l'année. Le Dr Rakesh Mishra, directeur du Centre de biologie cellulaire et moléculaire (CCMB) basé à Hyderabad, explique que la "double-variante" est présente dans 20 % des cas dans le Maharashtra, où l'on a enregistré une forte augmentation du nombre d'infections. "On soupçonne que cette variante est à l'origine de la deuxième vague d'infections en Inde. Je dirais que non, 80 % des échantillons que nous avons séquencés ne présentent pas cette combinaison de mutants. Ce mutant n'a été associé qu'à 230 cas dans le Maharashtra sur les plusieurs milliers d'échantillons séquencés", dit-il. La variante du Royaume-Uni ou du Kent (également connue sous le nom de B.1.1.7), qui est désormais dominante dans une grande partie de la Grande-Bretagne et s'est répandue dans plus de 50 pays, est beaucoup plus inquiétante. Au total, 736 des 10 787 échantillons séquencés en Inde se sont révélés positifs pour cette variante. Selon le Dr Kamil, cette variante est plus susceptible de contribuer à une "deuxième vague intense". (Selon les études, elle est plus de 50 % plus transmissible et 60 % plus mortelle - 1,6 décès pour un décès causé par la version précédente du virus). "Toutefois, c'est surtout le comportement humain qui sera à l'origine de la deuxième vague", ajoute le Dr Kamil. Regarder : | https://www.bbc.com/afrique/monde-56522560 |
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| La mort de deux gazelles oryx crée la polémique au Sénégal | Au Sénégal, plusieurs activistes appellent à la démission du ministre de l'environnement Abdou Karim Sall. La mort de deux espèces protégées au cours du transfert de six gazelles Oryx dans une réserve privée crée une polémique. Cette réserve est supposée être la propriété du ministre, selon plusieurs activistes de l'environnement et des médias locaux. Dans un communiqué, le ministre admet le transfert de six gazelles oryx et la mort de deux d'entre elles mais n'a pas nié le fait que la réserve privée lui appartienne. Il ne l'a pas non plus confirmé. "Deux espèces sont mortes durant leur convoyage nocturne. Elles ont quelques blessures et une fracture du fémur qui leur ont été fatales", indique le communiqué. Selon le ministre, ce transfert n'était pas une simple manœuvre individuelle, mais il entrait "dans le cadre de la mise en œuvre de la politique nationale de conservation de la biodiversité". La BBC a cherché à joindre Abdou Karim Sall pour savoir si la ferme lui appartient, tentative sans succès. Fermeture du plus grand trou de la couche d’ozone dans l’Arctique Coronavirus et l'environnement : une "expérience à grande échelle" pour le climat La crise d'extinction "représente une menace existentielle pour la civilisation" Des activistes et des défenseurs de l'environnement appellent à la démission du ministre. Selon certains d'entre eux, le ministre prouve "qu'il n'a pas à cœur la défense des espèces protégées". Cheikh Oumar Sy est un ancien député. Il est très actif dans la défense de plusieurs causes. A ses yeux, le ministre doit démissionner ou être démis de ses fonctions car "il prouve qu'il n'est pas la personne idéale pour sauvegarder les espèces protégées". Le colonel Moumar Guèye est un spécialiste de la faune. Ancien conservateur de parcs, il explique que l'Oryx gazelle est un animal intégralement protégé. "Ces animaux sont soumis à la convention de Washington et cette convention oblige les Etats à protéger ces animaux. Même les cornes, les peaux et autres venant de ces animaux sont interdits de vente ou de circulation", soutient le spécialiste. Il estime par ailleurs que le ministre doit des explications aux Sénégalais. "Le communiqué qu'il a rendu public n'est pas suffisant pour éclairer la lanterne des Sénégalais et des techniciens spécialisés de la faune", déclare-t-il. | La mort de deux gazelles oryx crée la polémique au Sénégal Au Sénégal, plusieurs activistes appellent à la démission du ministre de l'environnement Abdou Karim Sall. La mort de deux espèces protégées au cours du transfert de six gazelles Oryx dans une réserve privée crée une polémique. Cette réserve est supposée être la propriété du ministre, selon plusieurs activistes de l'environnement et des médias locaux. Dans un communiqué, le ministre admet le transfert de six gazelles oryx et la mort de deux d'entre elles mais n'a pas nié le fait que la réserve privée lui appartienne. Il ne l'a pas non plus confirmé. "Deux espèces sont mortes durant leur convoyage nocturne. Elles ont quelques blessures et une fracture du fémur qui leur ont été fatales", indique le communiqué. Selon le ministre, ce transfert n'était pas une simple manœuvre individuelle, mais il entrait "dans le cadre de la mise en œuvre de la politique nationale de conservation de la biodiversité". La BBC a cherché à joindre Abdou Karim Sall pour savoir si la ferme lui appartient, tentative sans succès. Fermeture du plus grand trou de la couche d’ozone dans l’Arctique Coronavirus et l'environnement : une "expérience à grande échelle" pour le climat La crise d'extinction "représente une menace existentielle pour la civilisation" Des activistes et des défenseurs de l'environnement appellent à la démission du ministre. Selon certains d'entre eux, le ministre prouve "qu'il n'a pas à cœur la défense des espèces protégées". Cheikh Oumar Sy est un ancien député. Il est très actif dans la défense de plusieurs causes. A ses yeux, le ministre doit démissionner ou être démis de ses fonctions car "il prouve qu'il n'est pas la personne idéale pour sauvegarder les espèces protégées". Le colonel Moumar Guèye est un spécialiste de la faune. Ancien conservateur de parcs, il explique que l'Oryx gazelle est un animal intégralement protégé. "Ces animaux sont soumis à la convention de Washington et cette convention oblige les Etats à protéger ces animaux. Même les cornes, les peaux et autres venant de ces animaux sont interdits de vente ou de circulation", soutient le spécialiste. Il estime par ailleurs que le ministre doit des explications aux Sénégalais. "Le communiqué qu'il a rendu public n'est pas suffisant pour éclairer la lanterne des Sénégalais et des techniciens spécialisés de la faune", déclare-t-il. | https://www.bbc.com/afrique/region-53348982 |
5sports
| Lionel Messi, l'attaquant du FC Barcelone, veut jouer aux États-Unis | Le capitaine du FC Barcelone Lionel Messi révèle qu'il espère jouer un jour aux États-Unis, mais qu'il n'est pas sûr de son avenir. Son contrat arrivera à terme en juin prochain. L'attaquant argentin, 33 ans, peut entamer des négociations avec des clubs étrangers en janvier. Les spéculations sur son avenir sont intenses depuis qu'il a déposé une demande de transfert en août. "Je ne sais pas encore ce que je vais faire", souligne Messi à la chaîne de télévision espagnole La Sexta. A ne pas manquer sur BBC Afrique : "Je vais attendre la fin de la saison. J'aimerais jouer aux États-Unis et vivre la vie et le championnat là-bas, mais en fin de compte, je reviendrai à Barcelone d'une manière ou d'une autre", poursuit-il. "Pour l'instant, le plus important est de se concentrer sur l'équipe et de bien finir la saison, de se concentrer sur la conquête des trophées et de ne pas se laisser distraire par d'autres choses". Le FC Barcelone, qui n'a pas remporté de trophée la saison dernière, est cinquième en Liga après avoir connu son pire début de saison en 33 ans. Depuis son arrivée à l'âge de 13 ans, Messi est devenu le meilleur buteur du club. Il a remporté 10 titres de la Liga, la Ligue des champions à quatre reprises et le Ballon d'or - décerné au meilleur joueur du monde - à six reprises. Sa demande controversée de quitter le Barça a fait suite à un conflit avec le président du club, Josep Maria Bartomeu, qui a démissionné en octobre. Messi a décrit le règne de Bartomeu comme "un désastre". "C'est un moment difficile pour le club, pour tout le monde, mais ceux qui sont à l'intérieur du club savent qu'il est dans une très mauvaise situation, que les choses vont très mal et qu'il va être difficile de ramener le club là où il était avant", conclut-il. Lire aussi : | Lionel Messi, l'attaquant du FC Barcelone, veut jouer aux États-Unis Le capitaine du FC Barcelone Lionel Messi révèle qu'il espère jouer un jour aux États-Unis, mais qu'il n'est pas sûr de son avenir. Son contrat arrivera à terme en juin prochain. L'attaquant argentin, 33 ans, peut entamer des négociations avec des clubs étrangers en janvier. Les spéculations sur son avenir sont intenses depuis qu'il a déposé une demande de transfert en août. "Je ne sais pas encore ce que je vais faire", souligne Messi à la chaîne de télévision espagnole La Sexta. A ne pas manquer sur BBC Afrique : "Je vais attendre la fin de la saison. J'aimerais jouer aux États-Unis et vivre la vie et le championnat là-bas, mais en fin de compte, je reviendrai à Barcelone d'une manière ou d'une autre", poursuit-il. "Pour l'instant, le plus important est de se concentrer sur l'équipe et de bien finir la saison, de se concentrer sur la conquête des trophées et de ne pas se laisser distraire par d'autres choses". Le FC Barcelone, qui n'a pas remporté de trophée la saison dernière, est cinquième en Liga après avoir connu son pire début de saison en 33 ans. Depuis son arrivée à l'âge de 13 ans, Messi est devenu le meilleur buteur du club. Il a remporté 10 titres de la Liga, la Ligue des champions à quatre reprises et le Ballon d'or - décerné au meilleur joueur du monde - à six reprises. Sa demande controversée de quitter le Barça a fait suite à un conflit avec le président du club, Josep Maria Bartomeu, qui a démissionné en octobre. Messi a décrit le règne de Bartomeu comme "un désastre". "C'est un moment difficile pour le club, pour tout le monde, mais ceux qui sont à l'intérieur du club savent qu'il est dans une très mauvaise situation, que les choses vont très mal et qu'il va être difficile de ramener le club là où il était avant", conclut-il. Lire aussi : | https://www.bbc.com/afrique/sports-55466466 |
0business
| Un médecin indien achète une prétendue `` lampe d'Aladdin '' à 41600 $ | Deux hommes ont été arrêtés dans l'État indien de l'Uttar Pradesh accusés d'avoir dupé un médecin en lui vendant une "lampe d'Aladdin" dont ils avaient promis qu'elle lui apporterait richesse et santé. Pour arriver à leur fin, ils ont même fait semblant d'invoquer les esprits de la lampe, dans la lignée du conte de "The Arabian Nights", rapportent les médias indiens. Les hommes lui auraient demandé plus de 200 000 dollars pour la lampe mais se sont contentés d'un acompte de 41 600 dollars (23 212 800 F CFA). Un troisième suspect, une femme, est en fuite. Le médecin aurait déposé une plainte auprès de la police locale à Meerut, dans l'ouest de l'Uttar Pradesh, plus tôt cette semaine. A regarder : Dans la plainte, citée par NDTV, il révèle avoir rencontré les deux hommes alors qu'il traitait pendant un mois une femme qu'il pensait être leur mère . "Peu à peu, ils ont commencé à me parler d'un baba (homme de Dieu) qui, selon eux, était également venu chez eux. Ils ont commencé à me laver le cerveau et m'ont demandé de rencontrer ce baba", dit-il, selon NDTV. Il a ensuite rencontré le baba "qui semblait accomplir des rituels". Lire aussi : Il aurait également déclaré que "lors d'une visite," Aladdin "a effectivement fait une apparition devant moi" et ce n'est que plus tard qu'il s'est rendu compte que l'un des accusés s'était déguisé en personnage emblématique. D'autres informations publiées dans les médias indiens suggèrent que les suspects ont fait semblant d'invoquer un génie, pour convaincre le médecin de l'authenticité de la lampe. Les hommes lui ont finalement offert la lampe, promettant qu'elle lui "apporterait richesse, santé et bonne fortune". Un haut fonctionnaire de la police de Meerut, Amit Rai, affirme à NDTV que les mêmes hommes sont soupçonnés d'avoir trompé d'autres familles de la même manière. "Deux ont été arrêtés. Une femme est en fuite", a-t-il indiqué. | Un médecin indien achète une prétendue `` lampe d'Aladdin '' à 41600 $ Deux hommes ont été arrêtés dans l'État indien de l'Uttar Pradesh accusés d'avoir dupé un médecin en lui vendant une "lampe d'Aladdin" dont ils avaient promis qu'elle lui apporterait richesse et santé. Pour arriver à leur fin, ils ont même fait semblant d'invoquer les esprits de la lampe, dans la lignée du conte de "The Arabian Nights", rapportent les médias indiens. Les hommes lui auraient demandé plus de 200 000 dollars pour la lampe mais se sont contentés d'un acompte de 41 600 dollars (23 212 800 F CFA). Un troisième suspect, une femme, est en fuite. Le médecin aurait déposé une plainte auprès de la police locale à Meerut, dans l'ouest de l'Uttar Pradesh, plus tôt cette semaine. A regarder : Dans la plainte, citée par NDTV, il révèle avoir rencontré les deux hommes alors qu'il traitait pendant un mois une femme qu'il pensait être leur mère . "Peu à peu, ils ont commencé à me parler d'un baba (homme de Dieu) qui, selon eux, était également venu chez eux. Ils ont commencé à me laver le cerveau et m'ont demandé de rencontrer ce baba", dit-il, selon NDTV. Il a ensuite rencontré le baba "qui semblait accomplir des rituels". Lire aussi : Il aurait également déclaré que "lors d'une visite," Aladdin "a effectivement fait une apparition devant moi" et ce n'est que plus tard qu'il s'est rendu compte que l'un des accusés s'était déguisé en personnage emblématique. D'autres informations publiées dans les médias indiens suggèrent que les suspects ont fait semblant d'invoquer un génie, pour convaincre le médecin de l'authenticité de la lampe. Les hommes lui ont finalement offert la lampe, promettant qu'elle lui "apporterait richesse, santé et bonne fortune". Un haut fonctionnaire de la police de Meerut, Amit Rai, affirme à NDTV que les mêmes hommes sont soupçonnés d'avoir trompé d'autres familles de la même manière. "Deux ont été arrêtés. Une femme est en fuite", a-t-il indiqué. | https://www.bbc.com/afrique/monde-54785173 |
5sports
| CAN 2019 : les fans mauritaniens sont prêts ! | La Mauritanie est l'un des nouveaux à la Coupe d'Afrique des Nations. Mais ses fans estiment que la sélection fait partie des grands à présent, et ils s'attendent à la voir faire des exploits en Egypte. La participation de l'équipe nationale à une phase finale de la CAN fait aussi la joie des vendeurs des maillots aux couleurs nationales. Reportage de Suy Kahofi et Alassane Dia. Lire aussi: CAN 2019 : la Mauritanie, l'un des novices du tournoi Can 2019 : programme des matchs | CAN 2019 : les fans mauritaniens sont prêts ! La Mauritanie est l'un des nouveaux à la Coupe d'Afrique des Nations. Mais ses fans estiment que la sélection fait partie des grands à présent, et ils s'attendent à la voir faire des exploits en Egypte. La participation de l'équipe nationale à une phase finale de la CAN fait aussi la joie des vendeurs des maillots aux couleurs nationales. Reportage de Suy Kahofi et Alassane Dia. Lire aussi: CAN 2019 : la Mauritanie, l'un des novices du tournoi Can 2019 : programme des matchs | https://www.bbc.com/afrique/sports-48724012 |
3politics
| Lettres urgentes d'Afghanistan : "J'espère que le monde ne nous oubliera pas". | En Afghanistan, la vie des écolières, des militantes, des avocates et des sportives a changé du jour au lendemain après la prise de contrôle du pays par les talibans, en août 2021. Les filles se sont vues interdites d'accès à l'enseignement secondaire, le ministère de la condition féminine a été dissout et, dans de nombreux cas, les femmes ont été sommées de ne pas reprendre le travail. Ici, des Afghanes dont la vie a été radicalement transformée échangent des lettres avec des leaders mondiaux avec lesquels elles partagent une profession ou une passion, notamment la militante de l'éducation Malala Yousafzai, l'icône de la mode Halima Aden et la star du football Megan Rapinoe. Ces Afghanes parlent ouvertement de leurs espoirs et de leurs craintes, et partagent leurs réflexions sur les restrictions des libertés des femmes imposées par les talibans - le droit de manifester, de travailler, d'obtenir une éducation, ou de choisir ce qu'on veut porter. Les femmes qui participent à cette série de "Lettres urgentes d'Afghanistan" figurent toutes sur la liste des 100 femmes de la BBC. Certaines d'entre elles sont anonymes, afin de les protéger, elles et leurs familles. Rohila est une étudiante de 17 ans qui a été affectée par l'exclusion des filles des écoles secondaires afghanes sur ordre des talibans. Elle a écrit à Malala Yousafzai, lauréate du prix Nobel de la paix, qui, en 2012, a été la cible des par des talibans qui l'avaient touchée en pleine tête pour s'être exprimée sur le droit des filles à être éduquées. Chère Malala, Chaque matin, quand je me réveille, je pense que je suis en retard pour l'école, mais je me rends compte que mon école est fermée. Je regarde le pousse-pousse qui arrive pour emmener mes frères à l'école, tandis que je reste derrière. Je regarde les informations dans l'espoir d'apprendre que des écoles vont ouvrir dans mon quartier et que je pourrai peut-être discuter avec mes amis et mes professeurs. J'éprouve une telle tristesse à l'idée que nous soyons privées de ce droit fondamental à l'éducation simplement parce que nous sommes des femmes. Je m'inquiète pour mes anciennes enseignantes. Elles sont les seuls soutiens de famille et n'ont pas reçu de salaire depuis des mois. Je fais de mon mieux pour apprendre des choses par moi-même, mais c'est tellement difficile sans professeur. J'ai envie de refaire des expériences dans notre laboratoire de sciences et de participer aux concours d'art oratoire que j'appréciais autrefois. Enfant, mon père cultivait mon goût pour l'apprentissage, en m'apportant des bandes dessinées en anglais à lire ou en m'encourageant à regarder des émissions scientifiques à la télévision. C'est pourquoi les sciences et l'anglais sont aujourd'hui mes matières préférées. J'espère que le monde et la communauté internationale ne nous oublieront pas, et ne laisseront pas nos années de dur labeur se perdre. J'espère que le monde parlera aussi en notre faveur et nous aidera à obtenir des droits pour les femmes et les filles en Afghanistan. Rohila Chère Rohila, Je veux que tu saches que tu n'es pas seule. Je me souviens avoir vu des hommes armés envahir ma maison au Pakistan et fermer les écoles de filles. Je sais ce que c'est que de ne pas savoir de quoi demain sera fait, de craindre de ne jamais retourner dans une salle de classe. Lorsque les talibans ont pris le contrôle de Kaboul, j'étais à l'hôpital pour ma sixième opération en neuf ans, afin de réparer les dégâts causés par leurs balles. J'ai regardé les informations et j'ai vu des femmes et des filles afghanes manifester dans les rues pour réclamer l'égalité des droits. J'avais mal au cœur en voyant l'histoire se répéter. Si toutes les filles allaient à l'école, nous pourrions assumer des rôles de direction dans tous les secteurs. Nous pourrions mieux défendre nos intérêts. Nous pourrions également contribuer à rendre notre monde meilleur. Des femmes plus instruites pourraient contribuer à accélérer les progrès dans des domaines tels que la mise au point de vaccins ou la recherche de solutions climatiques. Je veux voir cet avenir. En me battant chaque jour pour l'éducation et l'égalité, je penserai à toi, à ton amour des sciences et à un père qui, comme le mien, veut te voir apprendre et diriger. Je promets de continuer à partager votre histoire et à appeler à l'action. Tout ce que je vous demande, c'est de ne jamais perdre confiance en vous. Tu es capable de tout. Malala Yousafzai Le droit de jouer La footballeuse Sahar avait l'habitude de jouer pour son équipe locale en Afghanistan, mais après la prise du pouvoir par les talibans, elle s'est cachée et a ensuite été transférée dans un autre pays. Elle a écrit à la star du football américain Megan Rapinoe pour lui faire part de ses craintes pour sa "famille du football". Megan Rapinoe s'est fait défenseuse de l'égalité dans le football, en intentant une action en justice contre la Fédération américaine de football au sujet de l'égalité des salaires, et elle est devenue le visage des droits LGBTQ+ dans le football. Cher Megan, Je suis un footballeur afghan qui a de grands rêves. Quand les talibans sont arrivés, tout s'est arrêté parce que nous savions tous qu'ils n'avaient pas changé et que nous n'aurions plus nos libertés. [Pendant la dernière période du régime taliban, de 1996 à 2001, il était interdit aux femmes de faire du sport]. Le football n'est pas seulement un sport pour moi, mais c'est ma passion. Pendant les trois années où j'ai joué, j'ai beaucoup appris sur les tactiques et les mouvements. Notre famille de football - mes amis et mes entraîneurs - formait une grande équipe. Lorsque les Talibans ont pris le contrôle de Kaboul, j'ai dû arrêter de jouer et j'étais si triste. Même lorsque je regardais mes vêtements, mes baskets et mon ballon, je pleurais. Je me demandais ce qu'il allait advenir des espoirs et des rêves de tous ces jeunes gens. Il y avait toujours la peur que les talibans nous attaquent, moi et ma famille. Même si je pouvais bien dormir certaines nuits,durant d'autres je me demandais je me réveillerais ? Parfois, nous entendions des bruits horribles, des coups de feu et des tirs qui nous faisaient craindre pour notre vie. Je suis inquiète pour les footballeuses qui sont en Afghanistan. Le monde doit savoir qu'il reste des femmes sportives dans le pays et qu'elles sont en danger. Veuillez les aider. Je veux poursuivre mon éducation, pour que ma famille puisse être fière. J'ai beaucoup d'espoirs et de rêves pour mon avenir, je veux réussir pour que personne ne puisse dire que les filles ne peuvent pas jouer au football. Sahar Cher Sahar, En grandissant, le football m'a donné la liberté de m'exprimer. Il m'a donné la force et la confiance de croire en quelque chose qui est plus grand que moi. Il me relie à des coéquipiers qui se sont battus à mes côtés, pour des choses que les gens croient impossibles. Je veux que la prochaine génération de joueuses comprenne qu'elles n'ont pas besoin d'être la prochaine Megan Rapinoe, elles doivent être la meilleure version d'elles-mêmes et l'une des belles choses de ce jeu est que les grandes joueuses sont de toutes formes, tailles, races et origines. En regardant la chute de Kaboul, j'ai eu le cœur brisé pour tous les Afghans, mais surtout pour les filles et les femmes qui avaient cru que leur avenir était plein d'espoir. Si je devais arrêter de jouer le jeu que j'aime, j'aurais l'impression de perdre une partie de moi-même, car une grande partie de votre identité et de votre cœur est versée dans ce sport. Il n'y a pas de mots que je puisse offrir qui toucheront vraiment face à ce que vous avez vécu. Nous voulons croire à la possibilité d'une histoire différente de celle qui nous a été donnée. Comme le dit Esther Perel, "La liberté dans l'enfermement passe par l'imagination." À toutes les femmes qui aiment le football mais ne peuvent pas jouer, je dis de garder le sentiment de connectivité et de jeu vivant, ne serait-ce que pour le moment, dans les profondeurs de votre esprit. Vous ne pouvez peut-être pas le voir tous les jours, mais le monde du football féminin est là pour vous soutenir et vous donner de la force. Vous n'êtes pas seule. Je vous souhaite bonne chance, Megan A lire en ce moment sur BBC Afrique: Aliya Kazimy, professeur d'université, affirme que ses droits vestimentaires ont été restreints dès la prise du pouvoir par les talibans. Elle a publié sur les médias sociaux une image saisissante de sa garde-robe désormais incolore. Elle a ensuite quitté le pays pour se réinstaller aux États-Unis. Elle a écrit à Halima Aden, le premier top model portant un hijab, icône de la mode et défenseur des droits des femmes. En 2020, Halima s'est éloignée du mannequinat et a produit le film "I Am You", basé sur une histoire vraie de réfugiés afghans. Chère Halima, Voir un éventail de couleurs différentes m'a toujours rendue heureuse, mais j'aimais beaucoup plus le noir - c'était avant de savoir que je serais condamnée à le porter. Imaginez un instant que vous n'ayez pas le droit de choisir la longueur ou la couleur de votre tenue, comment vous sentiriez-vous ? Vous ne vous sentiriez pas indépendante. Il ne s'agit pas seulement de la longueur de notre robe, mais des droits pour lesquels nous nous sommes battus et des vies qui ont été sacrifiées au fil des ans pour arriver là où nous sommes. Le droit de choisir comment nous nous habillons est le droit le plus fondamental que nous ayons, alors que nous continuons à nous battre pour plus de libertés. Je ne suis pas contre le port du hijab, j'adore le hijab, mais je suis contre le fait d'être forcée à le porter, tout comme je suis contre le fait d'être forcée à le dévoiler. Le fait d'être privé de cela n'est qu'une fraction de ce que vivent les femmes en Afghanistan. Ces jours-ci, c'est une question de vie ou de mort en Afghanistan, des filles sont vendues en échange de pain. Alors que j'écris ces lignes, mon cœur souffre pour mon peuple et ma patrie. Ici, aux États-Unis, même si je me sais en sécurité, mon âme est bouleversée. Mon cœur bat pour l'Afghanistan, son peuple et ma famille. Aliya Chère Aliya, Je m'identifie d'une certaine manière aux problèmes auxquels vous êtes confrontée, ayant moi-même été une enfant réfugiée. Je suis connue pour avoir été le premier mannequin à porter le hijab, à avoir défilé sur les podiums et à avoir fait la une des publications de mode, mais mon histoire a commencé à Kakuma, au Kenya, l'un des plus grands camps de réfugiés au monde. Je me suis éloignée de l'industrie de la mode parce que je faisais des choses qui n'étaient pas en accord avec mes croyances, notamment porter un jean sur la tête à la place d'un hijab. J'apprécie le fait d'avoir eu la chance de pouvoir m'éloigner. Je suis un défenseur passionné du fait que les gens ne devraient pas contrôler nos corps - c'est une violation des droits de l'homme. Je ne peux pas imaginer être une femme qui ne porte pas le hijab et être obligée d'en porter un. Quand je pense que vous et vos amies devez cacher une garde-robe autrefois colorée, je vous dirais de garder une pièce pour vous, de la garder dans un endroit que vous êtes la seule à connaître, de la garder pour le jour où vous pourrez à nouveau porter cette tenue. En tant que réfugié, on a parfois l'impression que le monde ferme les yeux. Mon message aux familles qui ont pris la difficile décision de partir est de ne pas penser que vous laissez votre pays derrière vous, vous l'emmenez avec vous où que vous alliez. J'espère qu'à travers les gens que vous rencontrerez, vous pourrez faire découvrir votre culture aux autres et c'est ainsi qu'elle continuera à vivre. Halima La baronne Helena Kennedy QC est une éminente avocate britannique et directrice de l'Institut des droits de l'homme de l'Association internationale du barreau, qui a récemment aidé des femmes en danger en Afghanistan. Elle a écrit à Masouma, qui était procureur général en Afghanistan. Depuis que les talibans ont pris le contrôle de l'Afghanistan en août, les avocates comme Masouma se cachent. Nombre des criminels qu'elles ont contribué à faire condamner ont été libérés, ce qui les met en grand danger. Chères "sœurs dans la justice", Les femmes avocates et juges d'Afghanistan sont mes sœurs. Elles aiment comme moi la pratique du droit - et elles savent que le droit est essentiel à une société juste et qu'il envoie des messages sur ce qui est acceptable et ce qui ne l'est pas. Elles savent que les femmes ne pourront jamais mener une vie épanouie si elles sont forcées à se marier, si elles n'ont pas accès à l'éducation, si elles sont traitées comme des citoyens de seconde zone et si elles subissent des violences et des abus de toutes sortes sans pouvoir recourir à la loi. Je me suis battue au nom des femmes devant les tribunaux de mon pays et j'ai réformé la législation en faveur des femmes et des enfants dans mon propre parlement. Aujourd'hui, une grande partie de mon travail se déroule sur la scène internationale. J'ai pleuré lorsque des extrémistes ont assassiné deux merveilleuses femmes juges de la Cour suprême en janvier. C'était un signe avant-coureur de ce qui allait arriver. Lorsque les talibans ont pris Kaboul, j'ai su qu'une guerre contre les femmes courageuses serait déclarée simplement pour avoir osé être des femmes qui pourraient juger des hommes, qui pourraient jouer des rôles publics et qui ne seraient pas prêtes à être traitées comme des subalternes. Vous représentez pour nous nos propres aspirations à un monde où les hommes et les femmes peuvent vivre dans la liberté et l'égalité, dans la dignité et le respect mutuel. Nous saluons votre courage et sommes à vos côtés. Baronne Helena Kennedy QC Chère Helena, C'était un matin comme les autres, mais sur le chemin du travail, j'ai vu des gens courir désespérément vers moi. J'ai demandé à un jeune homme ce qui s'était passé et il m'a répondu : "Ma soeur, ne va pas travailler aujourd'hui. Les talibans sont entrés dans Kaboul". À ce moment-là, tous mes rêves et mes espoirs ont défilé devant mes yeux, comme si je regardais un film sur mon propre avenir. Je suis fière d'être une femme procureur qui a travaillé dans le système judiciaire, je me suis toujours efforcée de servir mon peuple. Mais maintenant, je ne peux pas reprendre le travail que j'aime et cela consume mes pensées. Avec le changement de régime, il n'y a aucun espoir d'un avenir radieux pour les femmes en Afghanistan. Mes collègues qui travaillaient dans le système judiciaire et les bureaux des avocats essaient de partir. J'ai l'impression que nous attendons notre mort à chaque instant. Peut-être que demain, ce sera mon tour. Si on leur en donne la possibilité, les femmes peuvent servir leur pays comme les hommes. Dans le système judiciaire, nous sommes un atout national et l'éducation et les connaissances que les femmes ont reçues au cours des 20 dernières années devraient être mises à profit. La communauté internationale devrait prendre au sérieux les luttes des femmes actives et nous soutenir, afin que nous ne devenions pas les victimes de l'histoire. Masouma Melinda French Gates est la coprésidente de la Fondation Bill & Melinda Gates, l'une des plus grandes organisations philanthropiques du monde. Elle a rédigé un message à l'intention des femmes et des jeunes filles d'Afghanistan dont le monde a pu constater la bravoure dans les rues de Kaboul et d'autres villes. Aux femmes et aux filles d'Afghanistan, Au cours des derniers mois, j'ai découvert des histoires de bravoure et de résilience de femmes afghanes qui m'ont véritablement inspirée. Des manifestants qui descendent dans la rue pour demander, au péril de leur vie, que leurs droits soient rétablis. Des étudiants qui refusent d'abandonner l'avenir dont ils ont rêvé et préfèrent l'espoir au désespoir. Et les militants qui ont passé des décennies à se battre pour l'égalité et savent que le changement qu'ils recherchent est possible, même s'ils ne le verront pas de leur vivant. Ces histoires réaffirment une vérité centrale et universelle. Lorsque les jeunes filles réalisent que les messages d'infériorité sont des mensonges, lorsque les femmes découvrent la portée de leur voix collective, lorsque les communautés et les pays cessent d'avoir peur du pouvoir et du potentiel des femmes, c'est là que la transformation commence. Aux femmes d'Afghanistan, je ne peux que faire écho à la vérité la plus profonde que vous connaissez déjà au fond de vous : votre courage, votre espoir, est la plus belle force sur Terre. Melinda French Gates La militante Razia Barakzai a participé aux manifestations pour les droits des femmes à Kaboul. Elle a co-créé la campagne #AfghanWomenExist pour montrer que la peur éloignait les femmes afghanes des médias sociaux, comme elle l'a écrit dans cette lettre au monde. Au monde et à la communauté internationale, Lorsque les talibans ont pris le contrôle de Kaboul, j'ai commencé à parcourir les médias sociaux. De nombreuses femmes avaient volontairement changé leur photo de profil, le nom de leur compte ou l'avaient complètement désactivé. C'était alarmant : les femmes disparaissaient de cet espace.Cette nuit-là, mes amis et moi avons couru avec le hashtag #AfghanWomenExist. Le lendemain, nous avons décidé ensemble d'aller voir ce qu'il en était dans le centre-ville. Nous avons trouvé une place de la ville qui avait été investie par les hommes, comme si les femmes n'avaient jamais existé. J'ai senti que je devais faire quelque chose et ne pas attendre que les autres agissent. J'ai pris la décision d'aller manifester, malgré tous les risques. Le premier jour où nous sommes descendues dans la rue, autour de la porte du palais, nous avons été attaquées, mais comme nous avions les yeux des médias braqués sur nous, nous avons pu continuer à manifester. Des femmes criaient "Taliban, vous n'avez aucune légitimité" alors qu'elles étaient encerclées. Une autre femme a organisé un sit-in : "C'est le sol de ma patrie, vous pouvez me pendre mais je ne resterai pas debout". J'ai reçu des messages de femmes en province qui voulaient s'engager. Depuis lors, des manifestations civiles ont également eu lieu dans les provinces. Les véritables propriétaires de ce pays sont ces femmes guerrières, qui sont comme une lampe dans les jours les plus sombres. Je souhaite qu'un jour nous voyions un Afghanistan qui soit dans les rêves de ces femmes libres d'esprit et en quête de justice. Razia *Certains noms ont été changés pour protéger l'identité des auteurs. "Urgent Letters from Afghanistan" est une série de la BBC 100 Women. Produit par Georgina Pearce, Lara Owen, Kawoon Khamoosh, Zuhal Ahad, Mahfouz Zubaide. Édité par Valeria Perasso. Illustrations par Jilla Dastmalchi. Visuels supplémentaires par Joy Roxas. BBC 100 Women désigne chaque année 100 femmes influentes et inspirantes dans le monde entier. Suivez BBC 100 Women sur Instagram, Facebook et Twitter. Participez à la conversation en utilisant #BBC100Women. | Lettres urgentes d'Afghanistan : "J'espère que le monde ne nous oubliera pas". En Afghanistan, la vie des écolières, des militantes, des avocates et des sportives a changé du jour au lendemain après la prise de contrôle du pays par les talibans, en août 2021. Les filles se sont vues interdites d'accès à l'enseignement secondaire, le ministère de la condition féminine a été dissout et, dans de nombreux cas, les femmes ont été sommées de ne pas reprendre le travail. Ici, des Afghanes dont la vie a été radicalement transformée échangent des lettres avec des leaders mondiaux avec lesquels elles partagent une profession ou une passion, notamment la militante de l'éducation Malala Yousafzai, l'icône de la mode Halima Aden et la star du football Megan Rapinoe. Ces Afghanes parlent ouvertement de leurs espoirs et de leurs craintes, et partagent leurs réflexions sur les restrictions des libertés des femmes imposées par les talibans - le droit de manifester, de travailler, d'obtenir une éducation, ou de choisir ce qu'on veut porter. Les femmes qui participent à cette série de "Lettres urgentes d'Afghanistan" figurent toutes sur la liste des 100 femmes de la BBC. Certaines d'entre elles sont anonymes, afin de les protéger, elles et leurs familles. Rohila est une étudiante de 17 ans qui a été affectée par l'exclusion des filles des écoles secondaires afghanes sur ordre des talibans. Elle a écrit à Malala Yousafzai, lauréate du prix Nobel de la paix, qui, en 2012, a été la cible des par des talibans qui l'avaient touchée en pleine tête pour s'être exprimée sur le droit des filles à être éduquées. Chère Malala, Chaque matin, quand je me réveille, je pense que je suis en retard pour l'école, mais je me rends compte que mon école est fermée. Je regarde le pousse-pousse qui arrive pour emmener mes frères à l'école, tandis que je reste derrière. Je regarde les informations dans l'espoir d'apprendre que des écoles vont ouvrir dans mon quartier et que je pourrai peut-être discuter avec mes amis et mes professeurs. J'éprouve une telle tristesse à l'idée que nous soyons privées de ce droit fondamental à l'éducation simplement parce que nous sommes des femmes. Je m'inquiète pour mes anciennes enseignantes. Elles sont les seuls soutiens de famille et n'ont pas reçu de salaire depuis des mois. Je fais de mon mieux pour apprendre des choses par moi-même, mais c'est tellement difficile sans professeur. J'ai envie de refaire des expériences dans notre laboratoire de sciences et de participer aux concours d'art oratoire que j'appréciais autrefois. Enfant, mon père cultivait mon goût pour l'apprentissage, en m'apportant des bandes dessinées en anglais à lire ou en m'encourageant à regarder des émissions scientifiques à la télévision. C'est pourquoi les sciences et l'anglais sont aujourd'hui mes matières préférées. J'espère que le monde et la communauté internationale ne nous oublieront pas, et ne laisseront pas nos années de dur labeur se perdre. J'espère que le monde parlera aussi en notre faveur et nous aidera à obtenir des droits pour les femmes et les filles en Afghanistan. Rohila Chère Rohila, Je veux que tu saches que tu n'es pas seule. Je me souviens avoir vu des hommes armés envahir ma maison au Pakistan et fermer les écoles de filles. Je sais ce que c'est que de ne pas savoir de quoi demain sera fait, de craindre de ne jamais retourner dans une salle de classe. Lorsque les talibans ont pris le contrôle de Kaboul, j'étais à l'hôpital pour ma sixième opération en neuf ans, afin de réparer les dégâts causés par leurs balles. J'ai regardé les informations et j'ai vu des femmes et des filles afghanes manifester dans les rues pour réclamer l'égalité des droits. J'avais mal au cœur en voyant l'histoire se répéter. Si toutes les filles allaient à l'école, nous pourrions assumer des rôles de direction dans tous les secteurs. Nous pourrions mieux défendre nos intérêts. Nous pourrions également contribuer à rendre notre monde meilleur. Des femmes plus instruites pourraient contribuer à accélérer les progrès dans des domaines tels que la mise au point de vaccins ou la recherche de solutions climatiques. Je veux voir cet avenir. En me battant chaque jour pour l'éducation et l'égalité, je penserai à toi, à ton amour des sciences et à un père qui, comme le mien, veut te voir apprendre et diriger. Je promets de continuer à partager votre histoire et à appeler à l'action. Tout ce que je vous demande, c'est de ne jamais perdre confiance en vous. Tu es capable de tout. Malala Yousafzai Le droit de jouer La footballeuse Sahar avait l'habitude de jouer pour son équipe locale en Afghanistan, mais après la prise du pouvoir par les talibans, elle s'est cachée et a ensuite été transférée dans un autre pays. Elle a écrit à la star du football américain Megan Rapinoe pour lui faire part de ses craintes pour sa "famille du football". Megan Rapinoe s'est fait défenseuse de l'égalité dans le football, en intentant une action en justice contre la Fédération américaine de football au sujet de l'égalité des salaires, et elle est devenue le visage des droits LGBTQ+ dans le football. Cher Megan, Je suis un footballeur afghan qui a de grands rêves. Quand les talibans sont arrivés, tout s'est arrêté parce que nous savions tous qu'ils n'avaient pas changé et que nous n'aurions plus nos libertés. [Pendant la dernière période du régime taliban, de 1996 à 2001, il était interdit aux femmes de faire du sport]. Le football n'est pas seulement un sport pour moi, mais c'est ma passion. Pendant les trois années où j'ai joué, j'ai beaucoup appris sur les tactiques et les mouvements. Notre famille de football - mes amis et mes entraîneurs - formait une grande équipe. Lorsque les Talibans ont pris le contrôle de Kaboul, j'ai dû arrêter de jouer et j'étais si triste. Même lorsque je regardais mes vêtements, mes baskets et mon ballon, je pleurais. Je me demandais ce qu'il allait advenir des espoirs et des rêves de tous ces jeunes gens. Il y avait toujours la peur que les talibans nous attaquent, moi et ma famille. Même si je pouvais bien dormir certaines nuits,durant d'autres je me demandais je me réveillerais ? Parfois, nous entendions des bruits horribles, des coups de feu et des tirs qui nous faisaient craindre pour notre vie. Je suis inquiète pour les footballeuses qui sont en Afghanistan. Le monde doit savoir qu'il reste des femmes sportives dans le pays et qu'elles sont en danger. Veuillez les aider. Je veux poursuivre mon éducation, pour que ma famille puisse être fière. J'ai beaucoup d'espoirs et de rêves pour mon avenir, je veux réussir pour que personne ne puisse dire que les filles ne peuvent pas jouer au football. Sahar Cher Sahar, En grandissant, le football m'a donné la liberté de m'exprimer. Il m'a donné la force et la confiance de croire en quelque chose qui est plus grand que moi. Il me relie à des coéquipiers qui se sont battus à mes côtés, pour des choses que les gens croient impossibles. Je veux que la prochaine génération de joueuses comprenne qu'elles n'ont pas besoin d'être la prochaine Megan Rapinoe, elles doivent être la meilleure version d'elles-mêmes et l'une des belles choses de ce jeu est que les grandes joueuses sont de toutes formes, tailles, races et origines. En regardant la chute de Kaboul, j'ai eu le cœur brisé pour tous les Afghans, mais surtout pour les filles et les femmes qui avaient cru que leur avenir était plein d'espoir. Si je devais arrêter de jouer le jeu que j'aime, j'aurais l'impression de perdre une partie de moi-même, car une grande partie de votre identité et de votre cœur est versée dans ce sport. Il n'y a pas de mots que je puisse offrir qui toucheront vraiment face à ce que vous avez vécu. Nous voulons croire à la possibilité d'une histoire différente de celle qui nous a été donnée. Comme le dit Esther Perel, "La liberté dans l'enfermement passe par l'imagination." À toutes les femmes qui aiment le football mais ne peuvent pas jouer, je dis de garder le sentiment de connectivité et de jeu vivant, ne serait-ce que pour le moment, dans les profondeurs de votre esprit. Vous ne pouvez peut-être pas le voir tous les jours, mais le monde du football féminin est là pour vous soutenir et vous donner de la force. Vous n'êtes pas seule. Je vous souhaite bonne chance, Megan A lire en ce moment sur BBC Afrique: Aliya Kazimy, professeur d'université, affirme que ses droits vestimentaires ont été restreints dès la prise du pouvoir par les talibans. Elle a publié sur les médias sociaux une image saisissante de sa garde-robe désormais incolore. Elle a ensuite quitté le pays pour se réinstaller aux États-Unis. Elle a écrit à Halima Aden, le premier top model portant un hijab, icône de la mode et défenseur des droits des femmes. En 2020, Halima s'est éloignée du mannequinat et a produit le film "I Am You", basé sur une histoire vraie de réfugiés afghans. Chère Halima, Voir un éventail de couleurs différentes m'a toujours rendue heureuse, mais j'aimais beaucoup plus le noir - c'était avant de savoir que je serais condamnée à le porter. Imaginez un instant que vous n'ayez pas le droit de choisir la longueur ou la couleur de votre tenue, comment vous sentiriez-vous ? Vous ne vous sentiriez pas indépendante. Il ne s'agit pas seulement de la longueur de notre robe, mais des droits pour lesquels nous nous sommes battus et des vies qui ont été sacrifiées au fil des ans pour arriver là où nous sommes. Le droit de choisir comment nous nous habillons est le droit le plus fondamental que nous ayons, alors que nous continuons à nous battre pour plus de libertés. Je ne suis pas contre le port du hijab, j'adore le hijab, mais je suis contre le fait d'être forcée à le porter, tout comme je suis contre le fait d'être forcée à le dévoiler. Le fait d'être privé de cela n'est qu'une fraction de ce que vivent les femmes en Afghanistan. Ces jours-ci, c'est une question de vie ou de mort en Afghanistan, des filles sont vendues en échange de pain. Alors que j'écris ces lignes, mon cœur souffre pour mon peuple et ma patrie. Ici, aux États-Unis, même si je me sais en sécurité, mon âme est bouleversée. Mon cœur bat pour l'Afghanistan, son peuple et ma famille. Aliya Chère Aliya, Je m'identifie d'une certaine manière aux problèmes auxquels vous êtes confrontée, ayant moi-même été une enfant réfugiée. Je suis connue pour avoir été le premier mannequin à porter le hijab, à avoir défilé sur les podiums et à avoir fait la une des publications de mode, mais mon histoire a commencé à Kakuma, au Kenya, l'un des plus grands camps de réfugiés au monde. Je me suis éloignée de l'industrie de la mode parce que je faisais des choses qui n'étaient pas en accord avec mes croyances, notamment porter un jean sur la tête à la place d'un hijab. J'apprécie le fait d'avoir eu la chance de pouvoir m'éloigner. Je suis un défenseur passionné du fait que les gens ne devraient pas contrôler nos corps - c'est une violation des droits de l'homme. Je ne peux pas imaginer être une femme qui ne porte pas le hijab et être obligée d'en porter un. Quand je pense que vous et vos amies devez cacher une garde-robe autrefois colorée, je vous dirais de garder une pièce pour vous, de la garder dans un endroit que vous êtes la seule à connaître, de la garder pour le jour où vous pourrez à nouveau porter cette tenue. En tant que réfugié, on a parfois l'impression que le monde ferme les yeux. Mon message aux familles qui ont pris la difficile décision de partir est de ne pas penser que vous laissez votre pays derrière vous, vous l'emmenez avec vous où que vous alliez. J'espère qu'à travers les gens que vous rencontrerez, vous pourrez faire découvrir votre culture aux autres et c'est ainsi qu'elle continuera à vivre. Halima La baronne Helena Kennedy QC est une éminente avocate britannique et directrice de l'Institut des droits de l'homme de l'Association internationale du barreau, qui a récemment aidé des femmes en danger en Afghanistan. Elle a écrit à Masouma, qui était procureur général en Afghanistan. Depuis que les talibans ont pris le contrôle de l'Afghanistan en août, les avocates comme Masouma se cachent. Nombre des criminels qu'elles ont contribué à faire condamner ont été libérés, ce qui les met en grand danger. Chères "sœurs dans la justice", Les femmes avocates et juges d'Afghanistan sont mes sœurs. Elles aiment comme moi la pratique du droit - et elles savent que le droit est essentiel à une société juste et qu'il envoie des messages sur ce qui est acceptable et ce qui ne l'est pas. Elles savent que les femmes ne pourront jamais mener une vie épanouie si elles sont forcées à se marier, si elles n'ont pas accès à l'éducation, si elles sont traitées comme des citoyens de seconde zone et si elles subissent des violences et des abus de toutes sortes sans pouvoir recourir à la loi. Je me suis battue au nom des femmes devant les tribunaux de mon pays et j'ai réformé la législation en faveur des femmes et des enfants dans mon propre parlement. Aujourd'hui, une grande partie de mon travail se déroule sur la scène internationale. J'ai pleuré lorsque des extrémistes ont assassiné deux merveilleuses femmes juges de la Cour suprême en janvier. C'était un signe avant-coureur de ce qui allait arriver. Lorsque les talibans ont pris Kaboul, j'ai su qu'une guerre contre les femmes courageuses serait déclarée simplement pour avoir osé être des femmes qui pourraient juger des hommes, qui pourraient jouer des rôles publics et qui ne seraient pas prêtes à être traitées comme des subalternes. Vous représentez pour nous nos propres aspirations à un monde où les hommes et les femmes peuvent vivre dans la liberté et l'égalité, dans la dignité et le respect mutuel. Nous saluons votre courage et sommes à vos côtés. Baronne Helena Kennedy QC Chère Helena, C'était un matin comme les autres, mais sur le chemin du travail, j'ai vu des gens courir désespérément vers moi. J'ai demandé à un jeune homme ce qui s'était passé et il m'a répondu : "Ma soeur, ne va pas travailler aujourd'hui. Les talibans sont entrés dans Kaboul". À ce moment-là, tous mes rêves et mes espoirs ont défilé devant mes yeux, comme si je regardais un film sur mon propre avenir. Je suis fière d'être une femme procureur qui a travaillé dans le système judiciaire, je me suis toujours efforcée de servir mon peuple. Mais maintenant, je ne peux pas reprendre le travail que j'aime et cela consume mes pensées. Avec le changement de régime, il n'y a aucun espoir d'un avenir radieux pour les femmes en Afghanistan. Mes collègues qui travaillaient dans le système judiciaire et les bureaux des avocats essaient de partir. J'ai l'impression que nous attendons notre mort à chaque instant. Peut-être que demain, ce sera mon tour. Si on leur en donne la possibilité, les femmes peuvent servir leur pays comme les hommes. Dans le système judiciaire, nous sommes un atout national et l'éducation et les connaissances que les femmes ont reçues au cours des 20 dernières années devraient être mises à profit. La communauté internationale devrait prendre au sérieux les luttes des femmes actives et nous soutenir, afin que nous ne devenions pas les victimes de l'histoire. Masouma Melinda French Gates est la coprésidente de la Fondation Bill & Melinda Gates, l'une des plus grandes organisations philanthropiques du monde. Elle a rédigé un message à l'intention des femmes et des jeunes filles d'Afghanistan dont le monde a pu constater la bravoure dans les rues de Kaboul et d'autres villes. Aux femmes et aux filles d'Afghanistan, Au cours des derniers mois, j'ai découvert des histoires de bravoure et de résilience de femmes afghanes qui m'ont véritablement inspirée. Des manifestants qui descendent dans la rue pour demander, au péril de leur vie, que leurs droits soient rétablis. Des étudiants qui refusent d'abandonner l'avenir dont ils ont rêvé et préfèrent l'espoir au désespoir. Et les militants qui ont passé des décennies à se battre pour l'égalité et savent que le changement qu'ils recherchent est possible, même s'ils ne le verront pas de leur vivant. Ces histoires réaffirment une vérité centrale et universelle. Lorsque les jeunes filles réalisent que les messages d'infériorité sont des mensonges, lorsque les femmes découvrent la portée de leur voix collective, lorsque les communautés et les pays cessent d'avoir peur du pouvoir et du potentiel des femmes, c'est là que la transformation commence. Aux femmes d'Afghanistan, je ne peux que faire écho à la vérité la plus profonde que vous connaissez déjà au fond de vous : votre courage, votre espoir, est la plus belle force sur Terre. Melinda French Gates La militante Razia Barakzai a participé aux manifestations pour les droits des femmes à Kaboul. Elle a co-créé la campagne #AfghanWomenExist pour montrer que la peur éloignait les femmes afghanes des médias sociaux, comme elle l'a écrit dans cette lettre au monde. Au monde et à la communauté internationale, Lorsque les talibans ont pris le contrôle de Kaboul, j'ai commencé à parcourir les médias sociaux. De nombreuses femmes avaient volontairement changé leur photo de profil, le nom de leur compte ou l'avaient complètement désactivé. C'était alarmant : les femmes disparaissaient de cet espace.Cette nuit-là, mes amis et moi avons couru avec le hashtag #AfghanWomenExist. Le lendemain, nous avons décidé ensemble d'aller voir ce qu'il en était dans le centre-ville. Nous avons trouvé une place de la ville qui avait été investie par les hommes, comme si les femmes n'avaient jamais existé. J'ai senti que je devais faire quelque chose et ne pas attendre que les autres agissent. J'ai pris la décision d'aller manifester, malgré tous les risques. Le premier jour où nous sommes descendues dans la rue, autour de la porte du palais, nous avons été attaquées, mais comme nous avions les yeux des médias braqués sur nous, nous avons pu continuer à manifester. Des femmes criaient "Taliban, vous n'avez aucune légitimité" alors qu'elles étaient encerclées. Une autre femme a organisé un sit-in : "C'est le sol de ma patrie, vous pouvez me pendre mais je ne resterai pas debout". J'ai reçu des messages de femmes en province qui voulaient s'engager. Depuis lors, des manifestations civiles ont également eu lieu dans les provinces. Les véritables propriétaires de ce pays sont ces femmes guerrières, qui sont comme une lampe dans les jours les plus sombres. Je souhaite qu'un jour nous voyions un Afghanistan qui soit dans les rêves de ces femmes libres d'esprit et en quête de justice. Razia *Certains noms ont été changés pour protéger l'identité des auteurs. "Urgent Letters from Afghanistan" est une série de la BBC 100 Women. Produit par Georgina Pearce, Lara Owen, Kawoon Khamoosh, Zuhal Ahad, Mahfouz Zubaide. Édité par Valeria Perasso. Illustrations par Jilla Dastmalchi. Visuels supplémentaires par Joy Roxas. BBC 100 Women désigne chaque année 100 femmes influentes et inspirantes dans le monde entier. 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| Marie-Josée Ta Lou : " Je n'ai pas droit à l'erreur" | Marie-Josée Ta Lou se prépare pour les Championnats du monde d'athlétisme de Doha qui débutent ce vendredi. L'athlète ivoirienne a déclaré: " Je n'ai pas droit à l'erreur ". Dans une interview accordée à notre reporter Victoire Eyoum, la triple championne d'Afrique et médaillée d'argent aux Championnats du monde a fait savoir qu'elle s'entraîne dur pour remporter une médaille. Cependant, Marie-Josée Ta Lou a rappelé l'importance d'écouter son corps pour un sportif. Son secret : rester focalisée et ne pas se stresser. Autres sujets : Nouveau record de Marie-Josée Ta Lou Ta Lou : 'je n'avais pas envie de courir' | Marie-Josée Ta Lou : " Je n'ai pas droit à l'erreur" Marie-Josée Ta Lou se prépare pour les Championnats du monde d'athlétisme de Doha qui débutent ce vendredi. L'athlète ivoirienne a déclaré: " Je n'ai pas droit à l'erreur ". Dans une interview accordée à notre reporter Victoire Eyoum, la triple championne d'Afrique et médaillée d'argent aux Championnats du monde a fait savoir qu'elle s'entraîne dur pour remporter une médaille. Cependant, Marie-Josée Ta Lou a rappelé l'importance d'écouter son corps pour un sportif. Son secret : rester focalisée et ne pas se stresser. Autres sujets : Nouveau record de Marie-Josée Ta Lou Ta Lou : 'je n'avais pas envie de courir' | https://www.bbc.com/afrique/sports-49816114 |
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| CAN 2019 : le Cameroun bien placé, Ghana et Bénin en embuscade | Les Lions indomptables du Cameroun, tenants du titre tenus en échec par le Ghana, 0 à 0, restent en tête du groupe F avec quatre points. Ils pourront se contenter d'un autre nul devant le Bénin, mardi, pour décrocher leur ticket pour les huitièmes de finale de la CAN. Le Ghana (2 pts), tout comme le Bénin, est aussi bien placé pour rallier le prochain tour en cas de résultat positif face à la Guinée-Bissau (1 pt), condamnée à gagner pour espérer poursuivre l'aventure. Lire aussi : CAN 2019 : un bon début pour le Cameroun CAN 2019 : Les Black Stars vers une cinquième étoile ? CAN 2019 : le Ghana trébuche face au Bénin Il faut que les deux premiers de chacune des six poules de la CAN, ainsi que les quatre meilleures équipes parmi celles qui finissent à la troisième place de leur groupe, se qualifieront pour les huitièmes de finale. En cas d'égalité de points entre deux équipes au terme des matchs de groupe, les équipes seront départagées selon les critères suivants : le résultat du match entre les deux équipes, la différence de but totale, le nombre de buts inscrits et le tirage au sort. Le point du groupe F après la 2e journée Bénin - Guinée Bissau 0 - 0 Cameroun - Ghana 0 - 0 Ghana - Bénin 2 - 2 Cameroun - Guinée Bissau 2 - 0 Reste à jouer Mardi 2 juillet, à 16 h 00 GMT : Guinée-Bissau - Ghana Mardi 2 juillet, à 16 h 00 : Bénin - Cameroun. | CAN 2019 : le Cameroun bien placé, Ghana et Bénin en embuscade Les Lions indomptables du Cameroun, tenants du titre tenus en échec par le Ghana, 0 à 0, restent en tête du groupe F avec quatre points. Ils pourront se contenter d'un autre nul devant le Bénin, mardi, pour décrocher leur ticket pour les huitièmes de finale de la CAN. Le Ghana (2 pts), tout comme le Bénin, est aussi bien placé pour rallier le prochain tour en cas de résultat positif face à la Guinée-Bissau (1 pt), condamnée à gagner pour espérer poursuivre l'aventure. Lire aussi : CAN 2019 : un bon début pour le Cameroun CAN 2019 : Les Black Stars vers une cinquième étoile ? CAN 2019 : le Ghana trébuche face au Bénin Il faut que les deux premiers de chacune des six poules de la CAN, ainsi que les quatre meilleures équipes parmi celles qui finissent à la troisième place de leur groupe, se qualifieront pour les huitièmes de finale. En cas d'égalité de points entre deux équipes au terme des matchs de groupe, les équipes seront départagées selon les critères suivants : le résultat du match entre les deux équipes, la différence de but totale, le nombre de buts inscrits et le tirage au sort. Le point du groupe F après la 2e journée Bénin - Guinée Bissau 0 - 0 Cameroun - Ghana 0 - 0 Ghana - Bénin 2 - 2 Cameroun - Guinée Bissau 2 - 0 Reste à jouer Mardi 2 juillet, à 16 h 00 GMT : Guinée-Bissau - Ghana Mardi 2 juillet, à 16 h 00 : Bénin - Cameroun. | https://www.bbc.com/afrique/sports-48811982 |
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| Charnier de Gossi : quelles sont les accusations de la France concernant le charnier découvert au Mali ? | Une guerre des mots a éclaté au sujet d'un charnier découvert près d'une base militaire au Mali, récemment utilisée par les forces françaises. La France accuse les mercenaires russes travaillant au Mali d'avoir mené une campagne de dénigrement et d'avoir jeté des corps à cet endroit afin d'accuser les Français. Mais ces accusations sont rejetées par le gouvernement russe, et les autorités maliennes ont exprimé leur mécontentement face aux allégations françaises. A surtout lire sur BBC Afrique : La France, qui a envoyé des milliers de soldats au Mali depuis 2013, a annoncé en février qu'elle se retirait du pays, dans un contexte de controverse sur son rôle dans la lutte contre les groupes djihadistes. La France et d'autres pays européens s'inquiètent de plus en plus de la présence de mercenaires de la société militaire privée russe, Wagner, dans certains pays africains. Le gouvernement russe nie tout lien avec Wagner. Les forces françaises ont remis une base militaire à Gossi aux autorités maliennes le 19 avril, et des soldats maliens s'y sont installés le jour même - un fait sur lequel toutes les parties impliquées dans cette affaire s'accordent. Dans l'après-midi du 20 avril, l'armée française affirme que sa reconnaissance aérienne a montré un certain nombre d'autres soldats, qu'elle décrit comme des "Caucasiens [Européens] soupçonnés d'appartenir au groupe Wagner", arrivant à cette base pour décharger du matériel avec les troupes maliennes locales. Cependant, les uniformes des soldats ne semblent pas distincts en raison de la faible qualité de la séquence, et il est difficile de dire avec certitude de qui il s'agit. Les autorités françaises ont indiqué à la BBC qu'elles ne pouvaient pas partager la séquence originale (de meilleure qualité) pour des raisons de sécurité. Ce soir-là, les Français affirment qu'un compte Twitter - @DiaDiarra6 - a publié une déclaration selon laquelle des cadavres ont été trouvés à Gossi, laissés par les forces françaises en partance, mais sans aucune séquence pour l'illustrer. L'identifiant Twitter décrit le titulaire du compte comme "un soldat à la retraite, un patriote malien et un analyste politique". L'armée française affirme qu'après avoir remarqué ce tweet, elle a envoyé un drone pour vérifier ce qui se passait. Le lendemain matin (21 avril), vers 09h50 heure locale, l'armée française dit avoir capturé des images aériennes à environ 3 km de la base d'un groupe d'"individus de type caucasien" près d'une dizaine de corps, sur lesquels des personnes jetaient du sable, tandis que d'autres se tenaient à proximité pour filmer. Environ deux heures plus tard, @DiaDiarra6 - que les Français ont décrit comme "très probablement un faux compte créé par Wagner" - a posté une nouvelle fois, avec cette fois un contenu trop graphique pour être publié. On y voit un gros plan de ce qui semble être un certain nombre de cadavres gisant recouverts par endroits de sable ou de terre. "C'est ce que les Français ont laissé derrière eux quand ils ont quitté la base de Gossi. Ce sont des extraits d'une vidéo qui a été prise après leur départ", indique la légende. Plus tard dans la journée, le compte Twitter a publié une vidéo de 20 secondes montrant les mêmes corps. Le compte a depuis été désactivé. Le Mali affirme qu'après avoir pris le contrôle de la base le 19 avril, une force de renfort y a été envoyée le 20 avril, mais elle a essuyé des tirs cette nuit-là, de la part d'attaquants inconnus. Une patrouille de reconnaissance a été envoyée dans la matinée du 21 avril pour vérifier la zone et vers 06h30 heure locale, elle a découvert le charnier. Le porte-parole de l'armée, le colonel Souleymane Dembélé, indique que l'état de décomposition avancée des corps signifie qu'ils sont morts depuis plusieurs jours, ce qui, selon lui, exclut l'implication des forces maliennes. "L'état de putréfaction avancée des corps indique que ce charnier existait bien avant la rétrocession [française] au Mali", affirme-t-il. Lors d'une conférence de presse le 25 avril, le colonel Dembélé ajoute que "certains habitants avaient déjà signalé cette découverte [de la fosse] lorsque les autorités maliennes se sont rendues sur place". On ne sait pas exactement qui, selon les autorités maliennes, est responsable de ces décès. Mais elles ont accusé les Français d'espionnage pour avoir fait voler un drone près de la base. La France soutient ne rien avoir fait de mal car elle est autorisée à effectuer des surveillances dans cette zone. Le ministère russe des affaires étrangères a publié une déclaration sur l'incident, exprimant son soutien au Mali et accusant la France de rejeter la responsabilité des décès sur d'autres personnes. La déclaration mentionne des allégations sur les réseaux sociaux concernant les corps trouvés à Gossi, "qui était jusqu'à récemment... le lieu de l'opération française". Le communiqué indique ensuite que les médias locaux ont établi un lien entre cette découverte et des informations concernant un groupe d'éleveurs locaux détenus par des soldats français près de Gossi. "Leur sort est encore inconnu", affirme le communiqué. Selon les médias français, les forces françaises ont procédé à quelques arrestations dans cette zone le 17 avril. La France affirme que ces personnes ont maintenant été libérées, ce qui exclut qu'elles soient les victimes retrouvées à Gossi. Il convient de noter que la déclaration russe ne répond pas à l'accusation française concernant les mercenaires présumés de Wagner. Nous avons demandé une réponse au gouvernement russe. Le compte Twitter que les Français accusent de diffuser de la désinformation présente quelques particularités qui alimentent les soupçons à son égard. Il n'a été créé qu'en janvier de cette année et a publié des messages en faveur de l'armée malienne et de la Russie, et contre la présence française. Le propriétaire avait une photo de profil que nous avons retracée jusqu'à un compte VKontakte (une plateforme de médias sociaux russe) d'une personne originaire de Colombie. Le compte Twitter a ensuite abandonné cette image de profil et a commencé à en utiliser une appartenant au chef militaire malien, Assimi Goita, à peu près au moment où il a publié des affirmations concernant le charnier de Gossi. Nous ne savons pas pourquoi le premier tweet accusant les Français d'être responsables des décès a été envoyé le soir avant qu'il apparaisse que les corps ont été effectivement enterrés près de la base. Pour l'instant, nous n'avons aucune confirmation de l'identité des victimes. L'armée française dit croire qu'elles pourraient provenir de Hombori (au sud de Gossi), où l'armée malienne et des mercenaires russes ont mené une opération le 19 avril, au cours de laquelle un combattant russe aurait trouvé la mort, selon les Français. L'armée malienne reconnait qu'il y a eu un incident à Hombori, affirmant qu'un de ses soldats et 18 militants ont été tués. Elle précise que l'armée a arrêté plus de 600 suspects et qu'elle a ensuite libéré la plupart d'entre eux, les autres ayant été remis à la police. L'un d'entre eux est mort en détention. Entre-temps, le gouvernement malien a lancé une enquête sur le charnier, mais il n'a pas encore déterminé qui étaient les victimes. Nous avons demandé une réponse à l'armée malienne. Recherches et reportages supplémentaires par Kumar Malhotra | Charnier de Gossi : quelles sont les accusations de la France concernant le charnier découvert au Mali ? Une guerre des mots a éclaté au sujet d'un charnier découvert près d'une base militaire au Mali, récemment utilisée par les forces françaises. La France accuse les mercenaires russes travaillant au Mali d'avoir mené une campagne de dénigrement et d'avoir jeté des corps à cet endroit afin d'accuser les Français. Mais ces accusations sont rejetées par le gouvernement russe, et les autorités maliennes ont exprimé leur mécontentement face aux allégations françaises. A surtout lire sur BBC Afrique : La France, qui a envoyé des milliers de soldats au Mali depuis 2013, a annoncé en février qu'elle se retirait du pays, dans un contexte de controverse sur son rôle dans la lutte contre les groupes djihadistes. La France et d'autres pays européens s'inquiètent de plus en plus de la présence de mercenaires de la société militaire privée russe, Wagner, dans certains pays africains. Le gouvernement russe nie tout lien avec Wagner. Les forces françaises ont remis une base militaire à Gossi aux autorités maliennes le 19 avril, et des soldats maliens s'y sont installés le jour même - un fait sur lequel toutes les parties impliquées dans cette affaire s'accordent. Dans l'après-midi du 20 avril, l'armée française affirme que sa reconnaissance aérienne a montré un certain nombre d'autres soldats, qu'elle décrit comme des "Caucasiens [Européens] soupçonnés d'appartenir au groupe Wagner", arrivant à cette base pour décharger du matériel avec les troupes maliennes locales. Cependant, les uniformes des soldats ne semblent pas distincts en raison de la faible qualité de la séquence, et il est difficile de dire avec certitude de qui il s'agit. Les autorités françaises ont indiqué à la BBC qu'elles ne pouvaient pas partager la séquence originale (de meilleure qualité) pour des raisons de sécurité. Ce soir-là, les Français affirment qu'un compte Twitter - @DiaDiarra6 - a publié une déclaration selon laquelle des cadavres ont été trouvés à Gossi, laissés par les forces françaises en partance, mais sans aucune séquence pour l'illustrer. L'identifiant Twitter décrit le titulaire du compte comme "un soldat à la retraite, un patriote malien et un analyste politique". L'armée française affirme qu'après avoir remarqué ce tweet, elle a envoyé un drone pour vérifier ce qui se passait. Le lendemain matin (21 avril), vers 09h50 heure locale, l'armée française dit avoir capturé des images aériennes à environ 3 km de la base d'un groupe d'"individus de type caucasien" près d'une dizaine de corps, sur lesquels des personnes jetaient du sable, tandis que d'autres se tenaient à proximité pour filmer. Environ deux heures plus tard, @DiaDiarra6 - que les Français ont décrit comme "très probablement un faux compte créé par Wagner" - a posté une nouvelle fois, avec cette fois un contenu trop graphique pour être publié. On y voit un gros plan de ce qui semble être un certain nombre de cadavres gisant recouverts par endroits de sable ou de terre. "C'est ce que les Français ont laissé derrière eux quand ils ont quitté la base de Gossi. Ce sont des extraits d'une vidéo qui a été prise après leur départ", indique la légende. Plus tard dans la journée, le compte Twitter a publié une vidéo de 20 secondes montrant les mêmes corps. Le compte a depuis été désactivé. Le Mali affirme qu'après avoir pris le contrôle de la base le 19 avril, une force de renfort y a été envoyée le 20 avril, mais elle a essuyé des tirs cette nuit-là, de la part d'attaquants inconnus. Une patrouille de reconnaissance a été envoyée dans la matinée du 21 avril pour vérifier la zone et vers 06h30 heure locale, elle a découvert le charnier. Le porte-parole de l'armée, le colonel Souleymane Dembélé, indique que l'état de décomposition avancée des corps signifie qu'ils sont morts depuis plusieurs jours, ce qui, selon lui, exclut l'implication des forces maliennes. "L'état de putréfaction avancée des corps indique que ce charnier existait bien avant la rétrocession [française] au Mali", affirme-t-il. Lors d'une conférence de presse le 25 avril, le colonel Dembélé ajoute que "certains habitants avaient déjà signalé cette découverte [de la fosse] lorsque les autorités maliennes se sont rendues sur place". On ne sait pas exactement qui, selon les autorités maliennes, est responsable de ces décès. Mais elles ont accusé les Français d'espionnage pour avoir fait voler un drone près de la base. La France soutient ne rien avoir fait de mal car elle est autorisée à effectuer des surveillances dans cette zone. Le ministère russe des affaires étrangères a publié une déclaration sur l'incident, exprimant son soutien au Mali et accusant la France de rejeter la responsabilité des décès sur d'autres personnes. La déclaration mentionne des allégations sur les réseaux sociaux concernant les corps trouvés à Gossi, "qui était jusqu'à récemment... le lieu de l'opération française". Le communiqué indique ensuite que les médias locaux ont établi un lien entre cette découverte et des informations concernant un groupe d'éleveurs locaux détenus par des soldats français près de Gossi. "Leur sort est encore inconnu", affirme le communiqué. Selon les médias français, les forces françaises ont procédé à quelques arrestations dans cette zone le 17 avril. La France affirme que ces personnes ont maintenant été libérées, ce qui exclut qu'elles soient les victimes retrouvées à Gossi. Il convient de noter que la déclaration russe ne répond pas à l'accusation française concernant les mercenaires présumés de Wagner. Nous avons demandé une réponse au gouvernement russe. Le compte Twitter que les Français accusent de diffuser de la désinformation présente quelques particularités qui alimentent les soupçons à son égard. Il n'a été créé qu'en janvier de cette année et a publié des messages en faveur de l'armée malienne et de la Russie, et contre la présence française. Le propriétaire avait une photo de profil que nous avons retracée jusqu'à un compte VKontakte (une plateforme de médias sociaux russe) d'une personne originaire de Colombie. Le compte Twitter a ensuite abandonné cette image de profil et a commencé à en utiliser une appartenant au chef militaire malien, Assimi Goita, à peu près au moment où il a publié des affirmations concernant le charnier de Gossi. Nous ne savons pas pourquoi le premier tweet accusant les Français d'être responsables des décès a été envoyé le soir avant qu'il apparaisse que les corps ont été effectivement enterrés près de la base. Pour l'instant, nous n'avons aucune confirmation de l'identité des victimes. L'armée française dit croire qu'elles pourraient provenir de Hombori (au sud de Gossi), où l'armée malienne et des mercenaires russes ont mené une opération le 19 avril, au cours de laquelle un combattant russe aurait trouvé la mort, selon les Français. L'armée malienne reconnait qu'il y a eu un incident à Hombori, affirmant qu'un de ses soldats et 18 militants ont été tués. Elle précise que l'armée a arrêté plus de 600 suspects et qu'elle a ensuite libéré la plupart d'entre eux, les autres ayant été remis à la police. L'un d'entre eux est mort en détention. Entre-temps, le gouvernement malien a lancé une enquête sur le charnier, mais il n'a pas encore déterminé qui étaient les victimes. Nous avons demandé une réponse à l'armée malienne. Recherches et reportages supplémentaires par Kumar Malhotra | https://www.bbc.com/afrique/monde-61307075 |
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| Au Sénégal, une jeune footballeuse rêve de gloire | Être jeune fille et jouer au football n'est pas si facile, mais c'est un pari qu'a tenu à relever Marème. Contre l'avis de son père et tout en étant la risée des jeunes garçons de son âge, elle s'est lancée dans ce sport au début de l'adolescence. Aujourd'hui, cette jeune fille devenue gardienne de but joue dans un club sénégalais, Louga FC. Elle vit de son sport tout en caressant le rêve d'être reconnue pour son talent au niveau national et mondial. Un reportage de Mila Kimbuini et Alassane Dia Lire aussi: Ce que le football masculin peut apprendre du football féminin Coupe du monde féminine : Janine Van Wyk, la conquérante Les stars de la Coupe du monde féminine de football | Au Sénégal, une jeune footballeuse rêve de gloire Être jeune fille et jouer au football n'est pas si facile, mais c'est un pari qu'a tenu à relever Marème. Contre l'avis de son père et tout en étant la risée des jeunes garçons de son âge, elle s'est lancée dans ce sport au début de l'adolescence. Aujourd'hui, cette jeune fille devenue gardienne de but joue dans un club sénégalais, Louga FC. Elle vit de son sport tout en caressant le rêve d'être reconnue pour son talent au niveau national et mondial. Un reportage de Mila Kimbuini et Alassane Dia Lire aussi: Ce que le football masculin peut apprendre du football féminin Coupe du monde féminine : Janine Van Wyk, la conquérante Les stars de la Coupe du monde féminine de football | https://www.bbc.com/afrique/sports-48639472 |
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| Meghan : la duchesse du Sussex parle de sa fausse-couche comme d'une "douleur et d'un deuil". | La duchesse du Sussex révèle qu'elle a fait une fausse couche en juillet, écrivant dans un article qu'elle ressent "un chagrin presque insupportable". "Je savais, en serrant mon premier enfant dans mes bras, que je perdais mon second", a déclaré Meghan dans un article du New York Times. Elle a poursuivi en décrivant comment elle a vu "le cœur de mon mari se briser alors qu'il essayait de tenir les morceaux brisés du mien". Meghan ajoute que "la perte et la douleur ont frappé chacun d'entre nous en 2020". La jeune femme de 39 ans fait part de son expérience pour inciter les gens à "s'engager à demander aux autres s'ils vont bien" pendant les vacances de Thanksgiving aux États-Unis. Une source proche de la duchesse confirme à la BBC que la duchesse est actuellement en bonne santé et le couple a voulu parler de ce qui s'est passé en juillet, ayant appris à quel point les fausses couches sont fréquentes. Un porte-parole du Palais de Buckingham indique que "c'est une affaire profondément personnelle que nous ne commenterons pas." La duchesse et le Prince Harry, Duc du Sussex, ont déménagé en Californie pour vivre à l'abri des projecteurs des médias, après avoir quitté leur rôle de membre actif de la famille royale en janvier. Leur premier enfant, Archie, est né le 6 mai 2019. La duchesse entame son article en décrivant une "crampe aiguë" qu'elle a ressentie en s'occupant d'Archie. "Je me suis effondrée sur le sol avec lui dans les bras, en fredonnant une berceuse pour nous calmer tous les deux, l'air joyeux contrastant fortement avec mon sentiment que quelque chose n'allait pas", a-t-elle écrit. "Quelques heures plus tard, je me suis allongée sur un lit d'hôpital, en tenant la main de mon mari. J'ai senti la moiteur de sa paume et j'ai embrassé ses articulations, mouillées par nos larmes à tous les deux. "Fixant les murs blancs et froids, mes yeux se sont glacés. J'ai essayé d'imaginer comment nous allions guérir." Dès le premier événement durant lequel elle a pris la parole en tant que future épouse d'Harry, Meghan a clairement indiqué qu'elle souhaitait que la voix des femmes et les expériences des femmes soient plus clairement entendues. Aujourd'hui, elle écrit sur sa perte et son chagrin. Elle les replace dans le contexte d'une année de turbulences époustouflantes. Et elle fait un plaidoyer pour la tolérance et la compassion. Elle évoque les luttes de tant de gens avec le Covid-19, les batailles pour la vérité et les mensonges dans notre époque divisée, le meurtre des noirs américains par la police. Et sur une expérience que tant de femmes ont vécue, elle fait de son deuil un moyen de placer la fausse couche au cœur du débat public. La duchesse poursuit : "perdre un enfant signifie vivre un chagrin presque insupportable, vécu par beaucoup mais dont peu parlent". "Dans la douleur de notre perte, mon mari et moi avons découvert que dans une pièce de 100 femmes, 10 à 20 d'entre elles auront fait une fausse couche. "Pourtant, malgré le caractère commun stupéfiant de cette douleur, la conversation reste taboue, criblée de honte (injustifiée) et perpétuant un cycle de deuil solitaire. "Certains ont courageusement partagé leurs histoires ; ils ont ouvert la porte, sachant que lorsqu'une personne dit la vérité, cela nous permet à tous de faire de même". La duchesse fait également référence à une interview télévisée dans laquelle un journaliste lui a demandé si elle allait bien, lors de sa tournée en Afrique du Sud l'année dernière. Elle raconte qu'elle a été interrogée à une époque où elle "essayait de garder un visage courageux aux yeux du public". "Je lui ai répondu honnêtement, ne sachant pas que ce que j'avais dit trouverait un écho auprès de tant de personnes - les nouvelles mamans et les plus âgées, et tous ceux qui, à leur manière, avaient souffert en silence", dit-elle. La duchesse est le deuxième membre de la famille royale à s'ouvrir au sujet d'une fausse couche. En 2018, la petite-fille de la Reine, Zara Tindall, a parlé de ses deux fausses couches avant d'avoir son deuxième enfant. La duchesse a fait une fausse couche alors qu'elle était impliquée dans une action en justice contre un journal , suite à la publication d'une lettre qu'elle avait écrite à son père. Le mois dernier, elle a obtenu le report de son procès sur la protection de la vie privée à l'automne de l'année prochaine. Lire aussi Meghan Markle met au monde son bébé royal Meghan s'engage dans la lutte contre la violence faite aux femmes Prince Harry et Meghan Markle: les photos officielles Le Prince Harry et Meghan Markle en Afrique Le Prince Harry et Meghan Markle officiellement mariés Combattre la stigmatisation On estime qu'une grossesse sur quatre se termine par une fausse couche, selon l'association caritative Tommy's. La sage-femme de Tommy, Sophie King, souligne que parler de la perte d'un bébé pendant la grossesse est "un véritable tabou dans la société", de sorte que "les mères comme Meghan qui partagent leur histoire sont une étape essentielle pour briser cette stigmatisation et cette honte". Elle estime que l'honnêteté et l'ouverture d'esprit de la duchesse envoient un "message puissant à toute personne qui perd un bébé : elle peut se sentir incroyablement seule, mais vous n'êtes pas seule". Clea Harmer, directrice générale de l'organisation caritative Sands, spécialisée dans la mort néonatale, a déclaré qu'il s'agissait d'une "triste réalité" : la stigmatisation qui entoure la perte de grossesse et la mort du bébé "laisse de nombreux parents dans un sentiment d'isolement". "L'isolement que nous avons tous ressenti cette année a rendu les choses encore plus difficiles pour les parents dont le bébé est mort pendant la pandémie de Covid-19 et a fait ressurgir des émotions douloureuses pour tous ceux qui ont perdu des êtres chers précieux", explique-t-elle. Le Dr Christine Ekechi, du Collège royal des obstétriciens et gynécologues, estime qu'il est "important" que toute stigmatisation ou honte entourant cette question soit éliminée. "Malheureusement, les fausses couches précoces sont très fréquentes et elles peuvent être une perte dévastatrice pour les parents et leurs familles", ajoute-t-elle. Et Alice Weeden, de l'association caritative Miscarriage Association, affirme à la BBC : "quand quelqu'un, surtout en public, en parle ouvertement, il est utile que les autres personnes sachent qu'elles ne sont pas seules". Par Smitha Mundasad, reporter de BBC health Rien qu'au Royaume-Uni, il y a environ 250 000 fausses couches chaque année, la majorité d'entre elles ayant lieu au cours des 12 premières semaines de la grossesse. Il s'agit d'une expérience courante et choquante, souvent traitée en privé à la maison ou rapidement à l'hôpital. De nombreux parents vivent leur chagrin en silence et peuvent sentir que la société attend d'eux qu'ils "reprennent une vie normale" trop tôt. Mais les organisations caritatives et les scientifiques affirment qu'il faut faire beaucoup plus pour reconnaître les effets à long terme de la perte de grossesse. Des recherches indiquent qu'une femme sur six continue à présenter des symptômes de stress post-traumatique. Pour certaines, les cauchemars et les flashbacks se poursuivent pendant de nombreux mois, tandis que l'anxiété et la dépression sont également courantes par la suite. Les partenaires déclarent également souffrir, un sur douze étant confronté à des problèmes similaires. Selon les experts britanniques en matière de grossesse, il est essentiel que les femmes et leurs partenaires bénéficient d'un soutien psychologique, parallèlement à une aide physique, mais les ressources allouées à ce type de soins sont souvent insuffisantes. Souvent, on ne sait pas pourquoi les fausses couches se produisent - que ce soit au cours du premier ou du deuxième trimestre de la grossesse, et de nombreuses pertes de grossesse ne peuvent être évitées. En général, quelque chose ne va pas avec le développement du fœtus dans l'utérus. Les signes avant-coureurs peuvent être des saignements et/ou des crampes douloureuses dans le bas du ventre. Il est conseillé aux femmes enceintes de consulter un médecin si elles présentent l'un ou l'autre de ces symptômes. | Meghan : la duchesse du Sussex parle de sa fausse-couche comme d'une "douleur et d'un deuil". La duchesse du Sussex révèle qu'elle a fait une fausse couche en juillet, écrivant dans un article qu'elle ressent "un chagrin presque insupportable". "Je savais, en serrant mon premier enfant dans mes bras, que je perdais mon second", a déclaré Meghan dans un article du New York Times. Elle a poursuivi en décrivant comment elle a vu "le cœur de mon mari se briser alors qu'il essayait de tenir les morceaux brisés du mien". Meghan ajoute que "la perte et la douleur ont frappé chacun d'entre nous en 2020". La jeune femme de 39 ans fait part de son expérience pour inciter les gens à "s'engager à demander aux autres s'ils vont bien" pendant les vacances de Thanksgiving aux États-Unis. Une source proche de la duchesse confirme à la BBC que la duchesse est actuellement en bonne santé et le couple a voulu parler de ce qui s'est passé en juillet, ayant appris à quel point les fausses couches sont fréquentes. Un porte-parole du Palais de Buckingham indique que "c'est une affaire profondément personnelle que nous ne commenterons pas." La duchesse et le Prince Harry, Duc du Sussex, ont déménagé en Californie pour vivre à l'abri des projecteurs des médias, après avoir quitté leur rôle de membre actif de la famille royale en janvier. Leur premier enfant, Archie, est né le 6 mai 2019. La duchesse entame son article en décrivant une "crampe aiguë" qu'elle a ressentie en s'occupant d'Archie. "Je me suis effondrée sur le sol avec lui dans les bras, en fredonnant une berceuse pour nous calmer tous les deux, l'air joyeux contrastant fortement avec mon sentiment que quelque chose n'allait pas", a-t-elle écrit. "Quelques heures plus tard, je me suis allongée sur un lit d'hôpital, en tenant la main de mon mari. J'ai senti la moiteur de sa paume et j'ai embrassé ses articulations, mouillées par nos larmes à tous les deux. "Fixant les murs blancs et froids, mes yeux se sont glacés. J'ai essayé d'imaginer comment nous allions guérir." Dès le premier événement durant lequel elle a pris la parole en tant que future épouse d'Harry, Meghan a clairement indiqué qu'elle souhaitait que la voix des femmes et les expériences des femmes soient plus clairement entendues. Aujourd'hui, elle écrit sur sa perte et son chagrin. Elle les replace dans le contexte d'une année de turbulences époustouflantes. Et elle fait un plaidoyer pour la tolérance et la compassion. Elle évoque les luttes de tant de gens avec le Covid-19, les batailles pour la vérité et les mensonges dans notre époque divisée, le meurtre des noirs américains par la police. Et sur une expérience que tant de femmes ont vécue, elle fait de son deuil un moyen de placer la fausse couche au cœur du débat public. La duchesse poursuit : "perdre un enfant signifie vivre un chagrin presque insupportable, vécu par beaucoup mais dont peu parlent". "Dans la douleur de notre perte, mon mari et moi avons découvert que dans une pièce de 100 femmes, 10 à 20 d'entre elles auront fait une fausse couche. "Pourtant, malgré le caractère commun stupéfiant de cette douleur, la conversation reste taboue, criblée de honte (injustifiée) et perpétuant un cycle de deuil solitaire. "Certains ont courageusement partagé leurs histoires ; ils ont ouvert la porte, sachant que lorsqu'une personne dit la vérité, cela nous permet à tous de faire de même". La duchesse fait également référence à une interview télévisée dans laquelle un journaliste lui a demandé si elle allait bien, lors de sa tournée en Afrique du Sud l'année dernière. Elle raconte qu'elle a été interrogée à une époque où elle "essayait de garder un visage courageux aux yeux du public". "Je lui ai répondu honnêtement, ne sachant pas que ce que j'avais dit trouverait un écho auprès de tant de personnes - les nouvelles mamans et les plus âgées, et tous ceux qui, à leur manière, avaient souffert en silence", dit-elle. La duchesse est le deuxième membre de la famille royale à s'ouvrir au sujet d'une fausse couche. En 2018, la petite-fille de la Reine, Zara Tindall, a parlé de ses deux fausses couches avant d'avoir son deuxième enfant. La duchesse a fait une fausse couche alors qu'elle était impliquée dans une action en justice contre un journal , suite à la publication d'une lettre qu'elle avait écrite à son père. Le mois dernier, elle a obtenu le report de son procès sur la protection de la vie privée à l'automne de l'année prochaine. Lire aussi Meghan Markle met au monde son bébé royal Meghan s'engage dans la lutte contre la violence faite aux femmes Prince Harry et Meghan Markle: les photos officielles Le Prince Harry et Meghan Markle en Afrique Le Prince Harry et Meghan Markle officiellement mariés Combattre la stigmatisation On estime qu'une grossesse sur quatre se termine par une fausse couche, selon l'association caritative Tommy's. La sage-femme de Tommy, Sophie King, souligne que parler de la perte d'un bébé pendant la grossesse est "un véritable tabou dans la société", de sorte que "les mères comme Meghan qui partagent leur histoire sont une étape essentielle pour briser cette stigmatisation et cette honte". Elle estime que l'honnêteté et l'ouverture d'esprit de la duchesse envoient un "message puissant à toute personne qui perd un bébé : elle peut se sentir incroyablement seule, mais vous n'êtes pas seule". Clea Harmer, directrice générale de l'organisation caritative Sands, spécialisée dans la mort néonatale, a déclaré qu'il s'agissait d'une "triste réalité" : la stigmatisation qui entoure la perte de grossesse et la mort du bébé "laisse de nombreux parents dans un sentiment d'isolement". "L'isolement que nous avons tous ressenti cette année a rendu les choses encore plus difficiles pour les parents dont le bébé est mort pendant la pandémie de Covid-19 et a fait ressurgir des émotions douloureuses pour tous ceux qui ont perdu des êtres chers précieux", explique-t-elle. Le Dr Christine Ekechi, du Collège royal des obstétriciens et gynécologues, estime qu'il est "important" que toute stigmatisation ou honte entourant cette question soit éliminée. "Malheureusement, les fausses couches précoces sont très fréquentes et elles peuvent être une perte dévastatrice pour les parents et leurs familles", ajoute-t-elle. Et Alice Weeden, de l'association caritative Miscarriage Association, affirme à la BBC : "quand quelqu'un, surtout en public, en parle ouvertement, il est utile que les autres personnes sachent qu'elles ne sont pas seules". Par Smitha Mundasad, reporter de BBC health Rien qu'au Royaume-Uni, il y a environ 250 000 fausses couches chaque année, la majorité d'entre elles ayant lieu au cours des 12 premières semaines de la grossesse. Il s'agit d'une expérience courante et choquante, souvent traitée en privé à la maison ou rapidement à l'hôpital. De nombreux parents vivent leur chagrin en silence et peuvent sentir que la société attend d'eux qu'ils "reprennent une vie normale" trop tôt. Mais les organisations caritatives et les scientifiques affirment qu'il faut faire beaucoup plus pour reconnaître les effets à long terme de la perte de grossesse. Des recherches indiquent qu'une femme sur six continue à présenter des symptômes de stress post-traumatique. Pour certaines, les cauchemars et les flashbacks se poursuivent pendant de nombreux mois, tandis que l'anxiété et la dépression sont également courantes par la suite. Les partenaires déclarent également souffrir, un sur douze étant confronté à des problèmes similaires. Selon les experts britanniques en matière de grossesse, il est essentiel que les femmes et leurs partenaires bénéficient d'un soutien psychologique, parallèlement à une aide physique, mais les ressources allouées à ce type de soins sont souvent insuffisantes. Souvent, on ne sait pas pourquoi les fausses couches se produisent - que ce soit au cours du premier ou du deuxième trimestre de la grossesse, et de nombreuses pertes de grossesse ne peuvent être évitées. En général, quelque chose ne va pas avec le développement du fœtus dans l'utérus. Les signes avant-coureurs peuvent être des saignements et/ou des crampes douloureuses dans le bas du ventre. Il est conseillé aux femmes enceintes de consulter un médecin si elles présentent l'un ou l'autre de ces symptômes. | https://www.bbc.com/afrique/monde-55078552 |
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| Choléra en RD Congo : l'épidémie sévit dans les camps des déplacés | L'organisation humanitaire Médecins sans frontières (MSF) a déjà pris en charge 731 cas, dont 218 enfants de moins de 5 ans, depuis fin novembre 2022. En quinze jours, le nombre de cas de choléra a augmenté de "façon préoccupante" dans le Nord-Kivu, selon MSF. Le centre de traitement du choléra installé dans le territoire de Nyiragongo enregistre entre 50 et 60 cas par jour. De l'autre côté de la rue, en face de la chefferie de Munigi, dans le territoire du Nyiragongo, dans une clôture à mailles de chaîne, une équipe sensibilise sur le lavage des mains. Devant la grande porte de l'enclos, Claudine achète du pain pour son enfant malade. Ce dernier a été vite acheminé ici, après avoir présenté des signes de choléra lorsqu'ils étaient au camp des déplacés de Kanyaruchinya. "Mon enfant vient de finir un sérum et se sent mieux. On nous a acheminés ici, ce matin. La prise en charge est gratuite", dit Claudine à BBC Afrique. Lire aussi : Plusieurs cas suspects de choléra acheminés dans ce centre proviennent du camp des déplacés. Cette épidémie est, selon Alain Bishikwabo, un médecin employé par le centre de traitement du choléra à Munigi, un indicateur de la détérioration de la situation humanitaire des déplacés dans la zone. Depuis mercredi 14 décembre, le général Ndima Constant, le gouverneur militaire du Nord-Kivu, a déclaré officiellement l'épidémie de choléra dans cette province, précisément dans le territoire de Nyiragongo. Lire aussi : Il a assuré les populations de la volonté du gouvernement d'éradiquer l'épidémie. Il risque d'y avoir une "catastrophe", si le gouvernement congolais ne prend pas des mesures en vue de l'éradication de l'épidémie, car les déplacés, parmi lesquels on dénombre des cas de choléra, se rendent à Goma, l'une des principales villes de la zone, avertit Vincent de Paul Rushago, de la Croix-Rouge congolaise. MSF affirme que l'amélioration de l'hygiène des populations vivant dans les camps des déplacés peut aider à éviter une catastrophe sanitaire. "Avec l'arrivée massive de déplacés, il y a eu une flambée de cas. Cette situation résulte de la promiscuité et du non-respect des règles d'hygiène", a signalé M. Rushago. | Choléra en RD Congo : l'épidémie sévit dans les camps des déplacés L'organisation humanitaire Médecins sans frontières (MSF) a déjà pris en charge 731 cas, dont 218 enfants de moins de 5 ans, depuis fin novembre 2022. En quinze jours, le nombre de cas de choléra a augmenté de "façon préoccupante" dans le Nord-Kivu, selon MSF. Le centre de traitement du choléra installé dans le territoire de Nyiragongo enregistre entre 50 et 60 cas par jour. De l'autre côté de la rue, en face de la chefferie de Munigi, dans le territoire du Nyiragongo, dans une clôture à mailles de chaîne, une équipe sensibilise sur le lavage des mains. Devant la grande porte de l'enclos, Claudine achète du pain pour son enfant malade. Ce dernier a été vite acheminé ici, après avoir présenté des signes de choléra lorsqu'ils étaient au camp des déplacés de Kanyaruchinya. "Mon enfant vient de finir un sérum et se sent mieux. On nous a acheminés ici, ce matin. La prise en charge est gratuite", dit Claudine à BBC Afrique. Lire aussi : Plusieurs cas suspects de choléra acheminés dans ce centre proviennent du camp des déplacés. Cette épidémie est, selon Alain Bishikwabo, un médecin employé par le centre de traitement du choléra à Munigi, un indicateur de la détérioration de la situation humanitaire des déplacés dans la zone. Depuis mercredi 14 décembre, le général Ndima Constant, le gouverneur militaire du Nord-Kivu, a déclaré officiellement l'épidémie de choléra dans cette province, précisément dans le territoire de Nyiragongo. Lire aussi : Il a assuré les populations de la volonté du gouvernement d'éradiquer l'épidémie. Il risque d'y avoir une "catastrophe", si le gouvernement congolais ne prend pas des mesures en vue de l'éradication de l'épidémie, car les déplacés, parmi lesquels on dénombre des cas de choléra, se rendent à Goma, l'une des principales villes de la zone, avertit Vincent de Paul Rushago, de la Croix-Rouge congolaise. MSF affirme que l'amélioration de l'hygiène des populations vivant dans les camps des déplacés peut aider à éviter une catastrophe sanitaire. "Avec l'arrivée massive de déplacés, il y a eu une flambée de cas. Cette situation résulte de la promiscuité et du non-respect des règles d'hygiène", a signalé M. Rushago. | https://www.bbc.com/afrique/region-64011552 |
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| Cinq raisons pour lesquelles l'année 2021 pourrait être une grande année de football en Grande Bretagne | L'optimisme se faisait rare dans une année 2020 tumultueuse et éprouvante. Mais avec la fin de "l'annus horribilis", nous espérons tous que 2021 apportera plus de positivité. Le football a offert un peu d'évasion à des millions d'entre nous cette année - et promet de donner d'autres moments de bonheur en dehors de la pandémie dans les 12 prochains mois. Voici cinq choses que nous espérons pouvoir nous attendre avec impatience... A ne pas manquer sur BBC Afrique : Aller voir un match avec ses copains et faire régner l'ambiance dans un stade bondé peut sembler bien loin pour le moment. Toutefois, le vaccin contre le coronavirus permet d'envisager avec optimisme ce qui pourrait se passer dans les mois à venir. Une poignée de supporters ont eu la chance de regarder à nouveau le football en direct au cours des dernières semaines, lorsqu'un nombre limité d'entre eux sont retournés sur les terrains des stades de première et de deuxième catégories après la fin de la quarantaine nationale, le 2 décembre. La situation a changé récemment en Grande Bretagne, tous les matchs se déroulant à nouveau à huis clos suite aux dernières restrictions imposées par le Covid-19. Les vaccinations commencent à être déployées dans tout le pays et le ministre de la santé Matt Hancock a déclaré que la vitesse du programme dépendra de la rapidité avec laquelle les vaccins pourront être fabriqués. Ce n'est que lorsque ce processus sera plus avancé que nous saurons ce que cela va représenter pour les foules de spectateurs de football. Mais la plupart des supporters espèrent que 2021 sera l'occasion de dépoussiérer le billet d'abonnement, de passer par une journée de match très attendue et de revoir leur équipe favorite en chair et en os. Lorsque la Premier League anglaise a repris en juin, il n'y avait pas de quoi s'enthousiasmer pour une course au titre. Liverpool avait 25 points d'avance en tête et la possibilité de ne pas remporter son premier titre de champion depuis 30 ans était pratiquement inexistante. Même en 2020, les Reds comptaient déjà 13 points d'avance sur Leicester City, deuxième, avec un match en moins. Douze mois plus tard, les choses sont beaucoup plus serrées. Seuls sept points séparent Liverpool, qui semble toujours être l'équipe à battre, et Southampton, neuvième. Cependant, les Reds ne sont pas aussi invincibles qu'ils étaient. Après 16 matches la saison dernière, ils n'avaient perdu qu'un seul point lors d'un match nul à Manchester United. Après le même nombre de matches cette année, les hommes de Jurgen Klopp ont perdu des points en sept matches, avec six nuls et une défaite. Il y a deux saisons, Manchester City avait remporté le titre en accumulant 98 points, juste avant son record de 100 points en 2017-18. "Liverpool et City ne sont plus ce qu'elles étaient. C'est ce qui rend la situation intéressante", a déclaré l'ancien défenseur de l'Angleterre Gary Neville en décembre. "C'est ce que cette saison nous fait. Les deux premiers ont placé une barre que je n'avais jamais vue auparavant - maintenant nous voyons quelque chose de plus normal". La fin de la mainmise du Celtic sur le football écossais ne sera pas considérée comme une chose positive par les partisans des Bhoys, mais le reste du pays pourrait le penser. Le Celtic a monopolisé le football en Écosse pendant quatre saisons, remportant les douze derniers trophées nationaux. Cette saison, la Premiership écossaise semble se diriger vers un résultat prévisible - mais différent. Les Rangers, dirigés par l'ancien milieu de terrain anglais Steven Gerrard, sont en avance sur leurs rivaux de Glasgow. Mettre fin à l'emprise du Celtic - qui brigue un dixième titre consécutif sans précédent - est de plus en plus à une formalité. Mais cette saison, les célébrations ne se dérouleront pas seulement à Glasgow. Hibernian, Livingston, St Johnstone et St Mirren se disputeront le premier grand honneur de la campagne après avoir atteint les demi-finales de la Coupe de la Ligue écossaise. Les Hibs sont la dernière équipe avant le Celtic à soulever un trophée avec leur victoire en Coupe d'Écosse en 2016. Il reste à voir si les fans seront autorisés à assister aux matches de l'Euro 2020 reprogrammé et il est probable qu'ils dépendront fortement du succès et de la rapidité des vaccinations contre le coronavirus. Le tournoi devrait débuter le 11 juin et se dérouler dans 12 villes européennes. L'Uefa garde ses options ouvertes avant de prendre une décision finale en mars, à savoir si le tournoi se déroulera à pleine capacité, à capacité partielle ou à huis clos. "Nous ne pouvons pas garantir qu'il se déroulera dans sa forme actuelle, mais nous espérons que le tournoi sera au rendez-vous et que nous aurons de quoi nous réjouir", a déclaré l'ancien gardien de but anglais Rob Green sur BBC Radio 5 Live. Quoi qu'il en soit, la phase finale suscitera un vif intérêt en Grande-Bretagne, l'Angleterre, l'Écosse et le Pays de Galles s'étant qualifiés. C'est la première fois depuis la Coupe du monde de 1958 que ces trois pays se sont tous qualifiés pour un grand tournoi. "Les gens vont se réjouir et on ressent un optimisme débordant lorsqu'un tournoi commence - même si on ne sait jamais combien de temps cela va durer", a déclaré l'ancien milieu de terrain du Pays de Galles, Dave Edwards. "En tant que société, nous avons besoin de quelque chose comme ça." L'Écosse s'est qualifiée pour un grand tournoi masculin pour la première fois depuis la Coupe du monde de 1998. "Nous avons eu 22 ans où il a été difficile d'être un fan de l'Ecosse", a plaisanté l'ancien ailier écossais Pat Nevin. "Nous sommes très impatients et que ce soit dans les stades ou à la télévision, peu importe, l'excitation est hors norme". Et il semble qu'il y ait une véritable chance que l'Angleterre mette fin à 55 ans de souffrance. Si aucune des équipes masculines ne parvient à remporter la médaille d'argent aux Euros, alors une fête nationale ne sera pas trop éloignée pour leurs homologues féminines. Il y a de l'espoir qui pourrait prendre la forme d'une médaille d'or olympique pour la Grande-Bretagne l'année prochaine. Mais si ce n'est pas le cas, l'Angleterre et l'Écosse se préparent séparément à un nouvel avenir passionnant sous une gestion différente. Les Lionnes ont été battues en demi-finale lors de leurs trois derniers grands tournois. Mais une nouvelle ère va s'ouvrir à partir du mois de septembre, lorsque la sélectionneuse des Pays-Bas, Sarina Wiegman, prendra la relève. Wiegman a mené les Néerlandaises à la gloire lors de l'Euro 2017 et a presque réussi cet exploit lorsqu'elles ont atteint la finale de la Coupe du monde féminine de 2019. Malgré une défaite 2-0 contre les États-Unis, la réputation de Wiegman en tant que " gagnante confirmée " demeure et lui permet d'être optimiste quant à sa capacité à apporter le succès à l'Angleterre. "Elle sait comment être une gagnante", a commenté l'ancienne milieu de terrain de l'Angleterre Katie Chapman. "Ses équipes sont toujours spéciales à regarder. Ce sera rafraîchissant et je suis impatiente de voir son travail", dit-elle. L'Ecosse, quant à elle, est prête pour le poste de manager le plus crucial de son histoire. Le départ de Shelley Kerr, le 24 décembre, marque la fin d'une époque pour les Écossaises, qui se sont qualifiées pour leur première Coupe du monde sous sa direction, tout juste après une participation au Championnat d'Europe sous la direction d'Anna Signeul. | Cinq raisons pour lesquelles l'année 2021 pourrait être une grande année de football en Grande Bretagne L'optimisme se faisait rare dans une année 2020 tumultueuse et éprouvante. Mais avec la fin de "l'annus horribilis", nous espérons tous que 2021 apportera plus de positivité. Le football a offert un peu d'évasion à des millions d'entre nous cette année - et promet de donner d'autres moments de bonheur en dehors de la pandémie dans les 12 prochains mois. Voici cinq choses que nous espérons pouvoir nous attendre avec impatience... A ne pas manquer sur BBC Afrique : Aller voir un match avec ses copains et faire régner l'ambiance dans un stade bondé peut sembler bien loin pour le moment. Toutefois, le vaccin contre le coronavirus permet d'envisager avec optimisme ce qui pourrait se passer dans les mois à venir. Une poignée de supporters ont eu la chance de regarder à nouveau le football en direct au cours des dernières semaines, lorsqu'un nombre limité d'entre eux sont retournés sur les terrains des stades de première et de deuxième catégories après la fin de la quarantaine nationale, le 2 décembre. La situation a changé récemment en Grande Bretagne, tous les matchs se déroulant à nouveau à huis clos suite aux dernières restrictions imposées par le Covid-19. Les vaccinations commencent à être déployées dans tout le pays et le ministre de la santé Matt Hancock a déclaré que la vitesse du programme dépendra de la rapidité avec laquelle les vaccins pourront être fabriqués. Ce n'est que lorsque ce processus sera plus avancé que nous saurons ce que cela va représenter pour les foules de spectateurs de football. Mais la plupart des supporters espèrent que 2021 sera l'occasion de dépoussiérer le billet d'abonnement, de passer par une journée de match très attendue et de revoir leur équipe favorite en chair et en os. Lorsque la Premier League anglaise a repris en juin, il n'y avait pas de quoi s'enthousiasmer pour une course au titre. Liverpool avait 25 points d'avance en tête et la possibilité de ne pas remporter son premier titre de champion depuis 30 ans était pratiquement inexistante. Même en 2020, les Reds comptaient déjà 13 points d'avance sur Leicester City, deuxième, avec un match en moins. Douze mois plus tard, les choses sont beaucoup plus serrées. Seuls sept points séparent Liverpool, qui semble toujours être l'équipe à battre, et Southampton, neuvième. Cependant, les Reds ne sont pas aussi invincibles qu'ils étaient. Après 16 matches la saison dernière, ils n'avaient perdu qu'un seul point lors d'un match nul à Manchester United. Après le même nombre de matches cette année, les hommes de Jurgen Klopp ont perdu des points en sept matches, avec six nuls et une défaite. Il y a deux saisons, Manchester City avait remporté le titre en accumulant 98 points, juste avant son record de 100 points en 2017-18. "Liverpool et City ne sont plus ce qu'elles étaient. C'est ce qui rend la situation intéressante", a déclaré l'ancien défenseur de l'Angleterre Gary Neville en décembre. "C'est ce que cette saison nous fait. Les deux premiers ont placé une barre que je n'avais jamais vue auparavant - maintenant nous voyons quelque chose de plus normal". La fin de la mainmise du Celtic sur le football écossais ne sera pas considérée comme une chose positive par les partisans des Bhoys, mais le reste du pays pourrait le penser. Le Celtic a monopolisé le football en Écosse pendant quatre saisons, remportant les douze derniers trophées nationaux. Cette saison, la Premiership écossaise semble se diriger vers un résultat prévisible - mais différent. Les Rangers, dirigés par l'ancien milieu de terrain anglais Steven Gerrard, sont en avance sur leurs rivaux de Glasgow. Mettre fin à l'emprise du Celtic - qui brigue un dixième titre consécutif sans précédent - est de plus en plus à une formalité. Mais cette saison, les célébrations ne se dérouleront pas seulement à Glasgow. Hibernian, Livingston, St Johnstone et St Mirren se disputeront le premier grand honneur de la campagne après avoir atteint les demi-finales de la Coupe de la Ligue écossaise. Les Hibs sont la dernière équipe avant le Celtic à soulever un trophée avec leur victoire en Coupe d'Écosse en 2016. Il reste à voir si les fans seront autorisés à assister aux matches de l'Euro 2020 reprogrammé et il est probable qu'ils dépendront fortement du succès et de la rapidité des vaccinations contre le coronavirus. Le tournoi devrait débuter le 11 juin et se dérouler dans 12 villes européennes. L'Uefa garde ses options ouvertes avant de prendre une décision finale en mars, à savoir si le tournoi se déroulera à pleine capacité, à capacité partielle ou à huis clos. "Nous ne pouvons pas garantir qu'il se déroulera dans sa forme actuelle, mais nous espérons que le tournoi sera au rendez-vous et que nous aurons de quoi nous réjouir", a déclaré l'ancien gardien de but anglais Rob Green sur BBC Radio 5 Live. Quoi qu'il en soit, la phase finale suscitera un vif intérêt en Grande-Bretagne, l'Angleterre, l'Écosse et le Pays de Galles s'étant qualifiés. C'est la première fois depuis la Coupe du monde de 1958 que ces trois pays se sont tous qualifiés pour un grand tournoi. "Les gens vont se réjouir et on ressent un optimisme débordant lorsqu'un tournoi commence - même si on ne sait jamais combien de temps cela va durer", a déclaré l'ancien milieu de terrain du Pays de Galles, Dave Edwards. "En tant que société, nous avons besoin de quelque chose comme ça." L'Écosse s'est qualifiée pour un grand tournoi masculin pour la première fois depuis la Coupe du monde de 1998. "Nous avons eu 22 ans où il a été difficile d'être un fan de l'Ecosse", a plaisanté l'ancien ailier écossais Pat Nevin. "Nous sommes très impatients et que ce soit dans les stades ou à la télévision, peu importe, l'excitation est hors norme". Et il semble qu'il y ait une véritable chance que l'Angleterre mette fin à 55 ans de souffrance. Si aucune des équipes masculines ne parvient à remporter la médaille d'argent aux Euros, alors une fête nationale ne sera pas trop éloignée pour leurs homologues féminines. Il y a de l'espoir qui pourrait prendre la forme d'une médaille d'or olympique pour la Grande-Bretagne l'année prochaine. Mais si ce n'est pas le cas, l'Angleterre et l'Écosse se préparent séparément à un nouvel avenir passionnant sous une gestion différente. Les Lionnes ont été battues en demi-finale lors de leurs trois derniers grands tournois. Mais une nouvelle ère va s'ouvrir à partir du mois de septembre, lorsque la sélectionneuse des Pays-Bas, Sarina Wiegman, prendra la relève. Wiegman a mené les Néerlandaises à la gloire lors de l'Euro 2017 et a presque réussi cet exploit lorsqu'elles ont atteint la finale de la Coupe du monde féminine de 2019. Malgré une défaite 2-0 contre les États-Unis, la réputation de Wiegman en tant que " gagnante confirmée " demeure et lui permet d'être optimiste quant à sa capacité à apporter le succès à l'Angleterre. "Elle sait comment être une gagnante", a commenté l'ancienne milieu de terrain de l'Angleterre Katie Chapman. "Ses équipes sont toujours spéciales à regarder. Ce sera rafraîchissant et je suis impatiente de voir son travail", dit-elle. L'Ecosse, quant à elle, est prête pour le poste de manager le plus crucial de son histoire. Le départ de Shelley Kerr, le 24 décembre, marque la fin d'une époque pour les Écossaises, qui se sont qualifiées pour leur première Coupe du monde sous sa direction, tout juste après une participation au Championnat d'Europe sous la direction d'Anna Signeul. | https://www.bbc.com/afrique/sports-55530072 |
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| Bitcoin : pourquoi la Centrafrique a adopté la monnaie numérique | La décision de la République centrafricaine d'adopter le bitcoin comme monnaie légale en a surpris plus d'un, mais le gouvernement affirme que cela garantira un avenir financier indépendant pour le pays, comme le rapportent Damian Zane et Guy Bandolo de la BBC. Le président a semblé suivre le style d'Elon Musk en matière de tweets cryptiques sur les crypto-monnaies. Sous le titre aguicheur "More to follow", le président de la RCA, Faustin-Archange Touadéra, a tapé "Vires in Numeris", une devise latine signifiant "la force du nombre", qui a été associée au bitcoin. Vient ensuite la devise de sa nation. Celle-ci a été partagée avec le monde entier un mois après que la RCA soit devenue le deuxième pays seulement, après le Salvador, à adopter le bitcoin comme monnaie légale. A surtout lire sur BBC Afrique : Cette nation riche en minéraux est classée parmi les plus pauvres du monde - une situation compliquée par une guerre civile de près de dix ans qui a dévasté une grande partie du pays. Le gouvernement a recruté le groupe de mercenaires russes Wagner pour l'aider dans sa lutte contre les rebelles. L'annonce du bitcoin de la RCA a laissé beaucoup de gens perplexes et certains se sont demandés si cela n'avait pas plus à voir avec un changement politique de la France vers la Russie. Il n'y a certainement pas eu une explosion soudaine dans la capitale, Bangui, d'entreprises telles que des magasins ou des cafés acceptant le bitcoin comme moyen de paiement. Selon une estimation de 2020, neuf Centrafricains sur dix n'ont pas accès à l'internet - une condition préalable à l'utilisation de Bitcoin. Cette situation, ainsi qu'une alimentation électrique inégale et peu fiable, pousse certains à se demander si la RCA était le bon pays pour tester la théorie selon laquelle les crypto-monnaies étaient appelées à remplacer les formes traditionnelles de monnaie. La décision initiale, annoncée le 27 avril, était accompagnée de peu d'explications, si ce n'est qu'elle ouvrirait "de nouvelles opportunités pour notre pays". Le "plus à suivre" auquel le président Touadéra faisait référence dans son tweet de mai était l'annonce d'un projet appelé Sango - du nom de l'une des langues officielles du pays. Ce plan "visionnaire" créerait "une opportunité fantastique pour quiconque croit en l'investissement en crypto-monnaie", selon un communiqué de presse du gouvernement. Cependant, le site web que le communiqué de presse encourageait les gens à visiter pour en savoir plus est pour le moins opaque. Pour s'inscrire sur une liste d'attente d'investisseurs, le visiteur est encouragé à s'inscrire pour recevoir un "code secret". Ce code donne accès à un diaporama flashy qui déclare que la RCA veut construire le "premier Crypto Hub légal reconnu par le parlement d'un pays, qui accueille les entreprises et attire les crypto-enthousiastes mondiaux". Sango est une "Crypto Island... la première île du métavers qui est soutenue par la réalité". Les personnes à l'origine de la présentation ont utilisé beaucoup de "grands mots", mais "le document n'est pas très clair sur ce qu'elles veulent faire exactement", déclare Stone Atwine, un spécialiste des crypto-monnaies qui dirige la société de services financiers numériques Eversend. Parmi le jargon, il semble y avoir un plan pour permettre aux gens d'investir dans l'exploitation minière et d'autres industries en utilisant des bitcoins et une promesse qu'aucun impôt sur le revenu ou sur les sociétés ne sera prélevé. M. Atwine pense que cela pourrait avoir du potentiel car "beaucoup de passionnés de crypto-monnaies recherchent des endroits formidables pour construire où les choses sont légales". La RCA possède d'importants gisements de diamants et d'or, ainsi que d'autres minéraux, et le bitcoin est considéré comme un moyen plus facile d'attirer les investisseurs dans le pays. "La bureaucratie impénétrable nous maintient coincés dans des systèmes qui ne nous donnent pas la capacité de performer. La solution était de repenser notre philosophie économique", explique le président Touadéra en référence au projet Sango. Le plan ne peut être critiqué pour son ambition, mais lorsqu'il s'agit de crypto-monnaies et de Centrafricains ordinaires, davantage de publicité - et d'infrastructures - sont clairement nécessaires. "Je ne comprends pas ce qu'est une crypto-monnaie", déclare à la BBC Edith Yambogaze, qui vend du manioc à Bangui. "J'ai un smartphone, mais je n'ai pas un internet assez bon pour pouvoir utiliser les crypto-monnaies. De plus, je ne fais pas confiance aux crypto-monnaies car il y a des gens qui font des arnaques sur internet." Ce scepticisme semble être égalé par certains au Salvador, où le président Nayib Bukele promeut le bitcoin avec un zèle de missionnaire. "Le Salvador a eu des problèmes avec l'adoption du Chivo Wallet", déclare Ganesh Viswanath-Natraj, un universitaire de l'Université de Warwick spécialisé dans les crypto-monnaies. Le Chivo Wallet est une application développée par le gouvernement pour faciliter les transactions en bitcoins, mais des recherches récentes ont suggéré que si les téléchargements ont été nombreux lors de son lancement l'année dernière, il n'y en a eu pratiquement aucun en 2022. Certaines personnes ont dit aux chercheurs qu'elles ne faisaient pas confiance au bitcoin. Les partisans de l'adoption de la crypto-monnaie en RCA demandent toutefois à la population d'être patiente. Le député Jean Galvanis Ngassiyombo, qui fait partie de la commission économique, de la planification et des finances de l'Assemblée nationale, a admis que l'infrastructure technologique n'était pas encore en place dans le pays. Mais il a déclaré à la BBC qu'un réseau de fibre optique serait installé d'ici la fin de l'année prochaine, ce qui permettrait à tous d'avoir accès à Internet. La RCA a signé un accord avec le Cameroun voisin pour partager son réseau de fibre optique en 2023. "Ce que la loi [sur le bitcoin] a fait, c'est anticiper cette technologie afin que, en fait, nous puissions être prêts lorsque cette technologie sera disponible pour nous", indique M. Ngassiyombo. Il est lui-même un investisseur en crypto-monnaies et raconte à la BBC comment il reçoit régulièrement des mises à jour sur les fluctuations des prix sur son téléphone. "J'ai gagné de l'argent aujourd'hui", dit-il en riant tout en montrant comment l'application fonctionne. On fait valoir que dans un pays où peu de gens ont des comptes bancaires, l'adoption du bitcoin contribuera à encourager l'épargne et offrira un endroit sûr pour stocker et transférer de l'argent. Mais beaucoup sont sceptiques. Le Dr Viswanath-Natraj affirme que, même s'il y a des avantages, l'inquiétude des investisseurs concernant la stabilité financière du pays pourrait en fait faire grimper les taux d'intérêt et la volatilité du prix du bitcoin pourrait nuire à l'épargne. La Banque des États de l'Afrique centrale (BEAC), basée au Cameroun, supervise la monnaie de la RCA, le franc CFA, qui est soutenu par la France et partagé par cinq autres pays de la région. Elle n'a pas été satisfaite de l'adoption de la loi. Une lettre accablante envoyée en avril par le gouverneur de la banque, Abbas Mahamat Tolli, au ministre des Finances de la RCA, Hervé Ndoba, indiquait que la loi sur les bitcoins indiquait que le pays souhaitait créer une monnaie qui pourrait concurrencer ou remplacer le CFA. Il a exhorté la RCA à abroger cette loi, affirmant qu'elle pourrait affecter la stabilité financière de la région. Le Fonds monétaire international s'est également montré critique, déclarant que cette loi soulevait "des défis majeurs en matière de droit, de transparence et de politique économique", selon l'agence de presse financière Bloomberg. Les partisans du bitcoin, qui est salué comme une force perturbatrice qui améliore la vie des gens ordinaires, ne sont peut-être pas surpris par l'attitude des institutions économiques établies. Mais les critiques et leur origine indiquent également que la décision de la RCA pourrait avoir des motivations politiques aussi bien qu'économiques. Si l'implication de la France dans le CFA et le fait qu'il soit rattaché à l'euro garantissent sa stabilité, les critiques y voient également une forme de contrôle néo-colonial. Ils affirment qu'il entrave l'indépendance économique et permet à la France, ancienne puissance coloniale, de conserver son influence. Le journal Jeune Afrique rapporte que certains ministres du gouvernement ont pour stratégie d'essayer de se détacher de la France. Malgré les craintes de la BEAC, il est très peu probable que la RCA abandonne le CFA "car cela provoquerait des perturbations économiques majeures", confie à la BBC l'analyste Nathan Hayes de l'Economist Intelligence Unit. "Il s'agit d'une annonce populiste du gouvernement, plutôt qu'un changement sérieux de la politique monétaire", ajoute-t-il. Cela pourrait également signaler un rapprochement avec la Russie. Après l'arrivée au pouvoir du président Touadéra en 2016, le pays a commencé à détourner son alliance stratégique de la France. Dans ce cadre, des mercenaires du groupe russe Wagner ont été utilisés pour aider à combattre les forces rebelles. Il y a eu des spéculations selon lesquelles ils sont payés par l'attribution de contrats miniers, mais le bitcoin "serait un moyen de contourner toute restriction sur les paiements s'ils voulaient s'éloigner de cela à l'avenir", affirme M. Hayes. Mais pour le député M. Ngassiyombo, le passage aux crypto-monnaies n'a rien à voir avec la Russie. "La façon dont nous menons nos affaires... dépend de ce que le président de ce pays essaie de construire pour son propre peuple". Et si l'on en croit la brillante présentation de Sango, il veut créer "un avenir numérique aux possibilités infinies". | Bitcoin : pourquoi la Centrafrique a adopté la monnaie numérique La décision de la République centrafricaine d'adopter le bitcoin comme monnaie légale en a surpris plus d'un, mais le gouvernement affirme que cela garantira un avenir financier indépendant pour le pays, comme le rapportent Damian Zane et Guy Bandolo de la BBC. Le président a semblé suivre le style d'Elon Musk en matière de tweets cryptiques sur les crypto-monnaies. Sous le titre aguicheur "More to follow", le président de la RCA, Faustin-Archange Touadéra, a tapé "Vires in Numeris", une devise latine signifiant "la force du nombre", qui a été associée au bitcoin. Vient ensuite la devise de sa nation. Celle-ci a été partagée avec le monde entier un mois après que la RCA soit devenue le deuxième pays seulement, après le Salvador, à adopter le bitcoin comme monnaie légale. A surtout lire sur BBC Afrique : Cette nation riche en minéraux est classée parmi les plus pauvres du monde - une situation compliquée par une guerre civile de près de dix ans qui a dévasté une grande partie du pays. Le gouvernement a recruté le groupe de mercenaires russes Wagner pour l'aider dans sa lutte contre les rebelles. L'annonce du bitcoin de la RCA a laissé beaucoup de gens perplexes et certains se sont demandés si cela n'avait pas plus à voir avec un changement politique de la France vers la Russie. Il n'y a certainement pas eu une explosion soudaine dans la capitale, Bangui, d'entreprises telles que des magasins ou des cafés acceptant le bitcoin comme moyen de paiement. Selon une estimation de 2020, neuf Centrafricains sur dix n'ont pas accès à l'internet - une condition préalable à l'utilisation de Bitcoin. Cette situation, ainsi qu'une alimentation électrique inégale et peu fiable, pousse certains à se demander si la RCA était le bon pays pour tester la théorie selon laquelle les crypto-monnaies étaient appelées à remplacer les formes traditionnelles de monnaie. La décision initiale, annoncée le 27 avril, était accompagnée de peu d'explications, si ce n'est qu'elle ouvrirait "de nouvelles opportunités pour notre pays". Le "plus à suivre" auquel le président Touadéra faisait référence dans son tweet de mai était l'annonce d'un projet appelé Sango - du nom de l'une des langues officielles du pays. Ce plan "visionnaire" créerait "une opportunité fantastique pour quiconque croit en l'investissement en crypto-monnaie", selon un communiqué de presse du gouvernement. Cependant, le site web que le communiqué de presse encourageait les gens à visiter pour en savoir plus est pour le moins opaque. Pour s'inscrire sur une liste d'attente d'investisseurs, le visiteur est encouragé à s'inscrire pour recevoir un "code secret". Ce code donne accès à un diaporama flashy qui déclare que la RCA veut construire le "premier Crypto Hub légal reconnu par le parlement d'un pays, qui accueille les entreprises et attire les crypto-enthousiastes mondiaux". Sango est une "Crypto Island... la première île du métavers qui est soutenue par la réalité". Les personnes à l'origine de la présentation ont utilisé beaucoup de "grands mots", mais "le document n'est pas très clair sur ce qu'elles veulent faire exactement", déclare Stone Atwine, un spécialiste des crypto-monnaies qui dirige la société de services financiers numériques Eversend. Parmi le jargon, il semble y avoir un plan pour permettre aux gens d'investir dans l'exploitation minière et d'autres industries en utilisant des bitcoins et une promesse qu'aucun impôt sur le revenu ou sur les sociétés ne sera prélevé. M. Atwine pense que cela pourrait avoir du potentiel car "beaucoup de passionnés de crypto-monnaies recherchent des endroits formidables pour construire où les choses sont légales". La RCA possède d'importants gisements de diamants et d'or, ainsi que d'autres minéraux, et le bitcoin est considéré comme un moyen plus facile d'attirer les investisseurs dans le pays. "La bureaucratie impénétrable nous maintient coincés dans des systèmes qui ne nous donnent pas la capacité de performer. La solution était de repenser notre philosophie économique", explique le président Touadéra en référence au projet Sango. Le plan ne peut être critiqué pour son ambition, mais lorsqu'il s'agit de crypto-monnaies et de Centrafricains ordinaires, davantage de publicité - et d'infrastructures - sont clairement nécessaires. "Je ne comprends pas ce qu'est une crypto-monnaie", déclare à la BBC Edith Yambogaze, qui vend du manioc à Bangui. "J'ai un smartphone, mais je n'ai pas un internet assez bon pour pouvoir utiliser les crypto-monnaies. De plus, je ne fais pas confiance aux crypto-monnaies car il y a des gens qui font des arnaques sur internet." Ce scepticisme semble être égalé par certains au Salvador, où le président Nayib Bukele promeut le bitcoin avec un zèle de missionnaire. "Le Salvador a eu des problèmes avec l'adoption du Chivo Wallet", déclare Ganesh Viswanath-Natraj, un universitaire de l'Université de Warwick spécialisé dans les crypto-monnaies. Le Chivo Wallet est une application développée par le gouvernement pour faciliter les transactions en bitcoins, mais des recherches récentes ont suggéré que si les téléchargements ont été nombreux lors de son lancement l'année dernière, il n'y en a eu pratiquement aucun en 2022. Certaines personnes ont dit aux chercheurs qu'elles ne faisaient pas confiance au bitcoin. Les partisans de l'adoption de la crypto-monnaie en RCA demandent toutefois à la population d'être patiente. Le député Jean Galvanis Ngassiyombo, qui fait partie de la commission économique, de la planification et des finances de l'Assemblée nationale, a admis que l'infrastructure technologique n'était pas encore en place dans le pays. Mais il a déclaré à la BBC qu'un réseau de fibre optique serait installé d'ici la fin de l'année prochaine, ce qui permettrait à tous d'avoir accès à Internet. La RCA a signé un accord avec le Cameroun voisin pour partager son réseau de fibre optique en 2023. "Ce que la loi [sur le bitcoin] a fait, c'est anticiper cette technologie afin que, en fait, nous puissions être prêts lorsque cette technologie sera disponible pour nous", indique M. Ngassiyombo. Il est lui-même un investisseur en crypto-monnaies et raconte à la BBC comment il reçoit régulièrement des mises à jour sur les fluctuations des prix sur son téléphone. "J'ai gagné de l'argent aujourd'hui", dit-il en riant tout en montrant comment l'application fonctionne. On fait valoir que dans un pays où peu de gens ont des comptes bancaires, l'adoption du bitcoin contribuera à encourager l'épargne et offrira un endroit sûr pour stocker et transférer de l'argent. Mais beaucoup sont sceptiques. Le Dr Viswanath-Natraj affirme que, même s'il y a des avantages, l'inquiétude des investisseurs concernant la stabilité financière du pays pourrait en fait faire grimper les taux d'intérêt et la volatilité du prix du bitcoin pourrait nuire à l'épargne. La Banque des États de l'Afrique centrale (BEAC), basée au Cameroun, supervise la monnaie de la RCA, le franc CFA, qui est soutenu par la France et partagé par cinq autres pays de la région. Elle n'a pas été satisfaite de l'adoption de la loi. Une lettre accablante envoyée en avril par le gouverneur de la banque, Abbas Mahamat Tolli, au ministre des Finances de la RCA, Hervé Ndoba, indiquait que la loi sur les bitcoins indiquait que le pays souhaitait créer une monnaie qui pourrait concurrencer ou remplacer le CFA. Il a exhorté la RCA à abroger cette loi, affirmant qu'elle pourrait affecter la stabilité financière de la région. Le Fonds monétaire international s'est également montré critique, déclarant que cette loi soulevait "des défis majeurs en matière de droit, de transparence et de politique économique", selon l'agence de presse financière Bloomberg. Les partisans du bitcoin, qui est salué comme une force perturbatrice qui améliore la vie des gens ordinaires, ne sont peut-être pas surpris par l'attitude des institutions économiques établies. Mais les critiques et leur origine indiquent également que la décision de la RCA pourrait avoir des motivations politiques aussi bien qu'économiques. Si l'implication de la France dans le CFA et le fait qu'il soit rattaché à l'euro garantissent sa stabilité, les critiques y voient également une forme de contrôle néo-colonial. Ils affirment qu'il entrave l'indépendance économique et permet à la France, ancienne puissance coloniale, de conserver son influence. Le journal Jeune Afrique rapporte que certains ministres du gouvernement ont pour stratégie d'essayer de se détacher de la France. Malgré les craintes de la BEAC, il est très peu probable que la RCA abandonne le CFA "car cela provoquerait des perturbations économiques majeures", confie à la BBC l'analyste Nathan Hayes de l'Economist Intelligence Unit. "Il s'agit d'une annonce populiste du gouvernement, plutôt qu'un changement sérieux de la politique monétaire", ajoute-t-il. Cela pourrait également signaler un rapprochement avec la Russie. Après l'arrivée au pouvoir du président Touadéra en 2016, le pays a commencé à détourner son alliance stratégique de la France. Dans ce cadre, des mercenaires du groupe russe Wagner ont été utilisés pour aider à combattre les forces rebelles. Il y a eu des spéculations selon lesquelles ils sont payés par l'attribution de contrats miniers, mais le bitcoin "serait un moyen de contourner toute restriction sur les paiements s'ils voulaient s'éloigner de cela à l'avenir", affirme M. Hayes. Mais pour le député M. Ngassiyombo, le passage aux crypto-monnaies n'a rien à voir avec la Russie. "La façon dont nous menons nos affaires... dépend de ce que le président de ce pays essaie de construire pour son propre peuple". Et si l'on en croit la brillante présentation de Sango, il veut créer "un avenir numérique aux possibilités infinies". | https://www.bbc.com/afrique/region-61717800 |
3politics
| Guerre Ukraine - Russie : qu'est-ce que l'OTAN et comment la Finlande et la Suède peuvent-elles y adhérer ? | La Suède et la Finlande ont confirmé qu'elles postuleraient pour rejoindre l'alliance de sécurité occidentale de l'OTAN. Leur décision a été motivée par l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Il est bien accueilli par la plupart des 30 pays de l'OTAN. Cependant, la Turquie s'oppose à ce que l'un ou l'autre pays rejoigne le pacte, affirmant que les deux pays soutiennent les terroristes anti-turcs. L'OTAN - l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord - est une alliance militaire défensive. Elle a été formée en 1949 par 12 pays, dont les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada et la France. Les membres acceptent de s'entraider s'ils font l'objet d'une attaque armée. La Finlande portera le nombre de membres à 31. L'objectif initial de l'OTAN était de contrer l'expansion russe en Europe après la Seconde Guerre mondiale. Après l'effondrement de l'Union soviétique en 1991, nombre de ses anciens alliés d'Europe de l'Est ont rejoint l'OTAN. Les deux pays sont neutres depuis de nombreuses années, mais le soutien public à l'adhésion à l'OTAN s'est accru depuis que la Russie a envahi l'Ukraine. Cela peut prendre un an pour postuler et devenir membre de l'OTAN, et tous les États membres doivent accepter qu'un nouveau pays puisse adhérer. Pour rejoindre l'OTAN , les pays doivent être des démocraties, traiter les minorités équitablement et s'engager à résoudre pacifiquement les conflits. Ils doivent également fournir un soutien militaire à l'alliance. La Finlande - qui a une frontière de 1 340 km avec la Russie - et la Suède ont des armées très compétentes. Les membres de l'OTAN acceptent de consacrer 2 % de leur PIB à la défense. La Finlande atteint déjà cet objectif et la Suède affirme qu'elle le fera "dès que possible". Cependant, un membre de l'OTAN, la Turquie, a déclaré qu'il refuserait de laisser entrer la Suède ou la Finlande. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a déclaré que les deux pays hébergeaient des membres du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe qu'il considère comme une organisation terroriste. M. Erdogan dit également qu'ils hébergent des partisans de Fethullah Gulen, qu'il accuse d'avoir orchestré une tentative de coup d'État en 2016. L'Ukraine n'étant pas membre, l'OTAN n'est pas obligée de prendre sa défense. Les pays de l'OTAN craignent que si leurs troupes affrontent les forces russes, cela ne conduise à un conflit total entre la Russie et l'Occident. C'est aussi pourquoi l'OTAN a rejeté une zone d'exclusion aérienne au-dessus de l'Ukraine . Pourquoi la Russie est-elle opposée à l'OTAN ? L' OTAN a offert à l'Ukraine une voie vers l'adhésion en 2008. Après l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014 , l'Ukraine a fait de l'adhésion une priorité. Mais cela ne s'est pas produit, principalement à cause de l'opposition de longue date de la Russie. La Russie pense que l'OTAN a empiété sur sa zone d'influence politique en acceptant de nouveaux membres d'Europe de l'Est - et admettre l'Ukraine amènerait l'OTAN dans son arrière-cour. Le président ukrainien Zelensky a accepté que son pays ne puisse pas rejoindre l'OTAN pour le moment, déclarant : "Il est clair que l'Ukraine n'est pas membre de l'OTAN. Nous le comprenons." La Russie a mis en garde la Finlande et la Suède contre leur adhésion . Initialement, les pays de l'OTAN ont limité leurs approvisionnements aux armes défensives. Le Royaume-Uni et les États-Unis ont envoyé des milliers de missiles antichars et de missiles antiaériens. La Slovaquie a envoyé son système de défense anti-aérienne S-300, qui peut détruire des avions jusqu'à 400 km. Les États-Unis et la Turquie ont tous deux envoyé des drones armés de missiles. Plusieurs pays de l'OTAN envoient désormais des armes plus lourdes, pour permettre à l'Ukraine de contre-attaquer l'armée russe. Les États-Unis envoient des hélicoptères, de l'artillerie et des véhicules blindés de transport de troupes. Il prévoit d'offrir une subvention de 33 milliards de dollars pour la sécurité et l'assistance économique à l'Ukraine en plus des 3,7 milliards de dollars déjà dépensés . Le Royaume-Uni offre un soutien militaire supplémentaire de 300 millions de livres sterling à l'Ukraine et prévoit d'envoyer des véhicules blindés, du matériel de guerre électronique et des systèmes radar anti-artillerie. L'UE a déclaré qu'elle dépenserait jusqu'à 450 millions d'euros pour financer la fourniture d'armes à l'Ukraine - la première fois que l'UE a aidé à fournir des armes à une zone de guerre. L'OTAN avait déjà des troupes s'étendant de la Baltique au nord à la Roumanie au sud. Elles y avaient été stationnées en 2014, après l'annexion de la Crimée par la Russie. L'OTAN a maintenant envoyé des éléments de sa force de réaction forte de 40 000 hommes dans les pays frontaliers de la Russie et de l'Ukraine. Il dispose d'avions de chasse en alerte et de navires de guerre, y compris des groupes de porte-avions, patrouillant les mers. | Guerre Ukraine - Russie : qu'est-ce que l'OTAN et comment la Finlande et la Suède peuvent-elles y adhérer ? La Suède et la Finlande ont confirmé qu'elles postuleraient pour rejoindre l'alliance de sécurité occidentale de l'OTAN. Leur décision a été motivée par l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Il est bien accueilli par la plupart des 30 pays de l'OTAN. Cependant, la Turquie s'oppose à ce que l'un ou l'autre pays rejoigne le pacte, affirmant que les deux pays soutiennent les terroristes anti-turcs. L'OTAN - l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord - est une alliance militaire défensive. Elle a été formée en 1949 par 12 pays, dont les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada et la France. Les membres acceptent de s'entraider s'ils font l'objet d'une attaque armée. La Finlande portera le nombre de membres à 31. L'objectif initial de l'OTAN était de contrer l'expansion russe en Europe après la Seconde Guerre mondiale. Après l'effondrement de l'Union soviétique en 1991, nombre de ses anciens alliés d'Europe de l'Est ont rejoint l'OTAN. Les deux pays sont neutres depuis de nombreuses années, mais le soutien public à l'adhésion à l'OTAN s'est accru depuis que la Russie a envahi l'Ukraine. Cela peut prendre un an pour postuler et devenir membre de l'OTAN, et tous les États membres doivent accepter qu'un nouveau pays puisse adhérer. Pour rejoindre l'OTAN , les pays doivent être des démocraties, traiter les minorités équitablement et s'engager à résoudre pacifiquement les conflits. Ils doivent également fournir un soutien militaire à l'alliance. La Finlande - qui a une frontière de 1 340 km avec la Russie - et la Suède ont des armées très compétentes. Les membres de l'OTAN acceptent de consacrer 2 % de leur PIB à la défense. La Finlande atteint déjà cet objectif et la Suède affirme qu'elle le fera "dès que possible". Cependant, un membre de l'OTAN, la Turquie, a déclaré qu'il refuserait de laisser entrer la Suède ou la Finlande. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a déclaré que les deux pays hébergeaient des membres du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe qu'il considère comme une organisation terroriste. M. Erdogan dit également qu'ils hébergent des partisans de Fethullah Gulen, qu'il accuse d'avoir orchestré une tentative de coup d'État en 2016. L'Ukraine n'étant pas membre, l'OTAN n'est pas obligée de prendre sa défense. Les pays de l'OTAN craignent que si leurs troupes affrontent les forces russes, cela ne conduise à un conflit total entre la Russie et l'Occident. C'est aussi pourquoi l'OTAN a rejeté une zone d'exclusion aérienne au-dessus de l'Ukraine . Pourquoi la Russie est-elle opposée à l'OTAN ? L' OTAN a offert à l'Ukraine une voie vers l'adhésion en 2008. Après l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014 , l'Ukraine a fait de l'adhésion une priorité. Mais cela ne s'est pas produit, principalement à cause de l'opposition de longue date de la Russie. La Russie pense que l'OTAN a empiété sur sa zone d'influence politique en acceptant de nouveaux membres d'Europe de l'Est - et admettre l'Ukraine amènerait l'OTAN dans son arrière-cour. Le président ukrainien Zelensky a accepté que son pays ne puisse pas rejoindre l'OTAN pour le moment, déclarant : "Il est clair que l'Ukraine n'est pas membre de l'OTAN. Nous le comprenons." La Russie a mis en garde la Finlande et la Suède contre leur adhésion . Initialement, les pays de l'OTAN ont limité leurs approvisionnements aux armes défensives. Le Royaume-Uni et les États-Unis ont envoyé des milliers de missiles antichars et de missiles antiaériens. La Slovaquie a envoyé son système de défense anti-aérienne S-300, qui peut détruire des avions jusqu'à 400 km. Les États-Unis et la Turquie ont tous deux envoyé des drones armés de missiles. Plusieurs pays de l'OTAN envoient désormais des armes plus lourdes, pour permettre à l'Ukraine de contre-attaquer l'armée russe. Les États-Unis envoient des hélicoptères, de l'artillerie et des véhicules blindés de transport de troupes. Il prévoit d'offrir une subvention de 33 milliards de dollars pour la sécurité et l'assistance économique à l'Ukraine en plus des 3,7 milliards de dollars déjà dépensés . Le Royaume-Uni offre un soutien militaire supplémentaire de 300 millions de livres sterling à l'Ukraine et prévoit d'envoyer des véhicules blindés, du matériel de guerre électronique et des systèmes radar anti-artillerie. L'UE a déclaré qu'elle dépenserait jusqu'à 450 millions d'euros pour financer la fourniture d'armes à l'Ukraine - la première fois que l'UE a aidé à fournir des armes à une zone de guerre. L'OTAN avait déjà des troupes s'étendant de la Baltique au nord à la Roumanie au sud. Elles y avaient été stationnées en 2014, après l'annexion de la Crimée par la Russie. L'OTAN a maintenant envoyé des éléments de sa force de réaction forte de 40 000 hommes dans les pays frontaliers de la Russie et de l'Ukraine. Il dispose d'avions de chasse en alerte et de navires de guerre, y compris des groupes de porte-avions, patrouillant les mers. | https://www.bbc.com/afrique/monde-60141023 |
5sports
| Coupe du monde de football : le bilan des équipes africaines | Le Maroc s'est incliné devant la Croatie un but contre deux, dans un match de classement pour la troisième place. Auparavant, la sélection marocaine a perdu en demi-finale sur le score de deux buts à zéro contre la France. Le Maroc a brisé ce qui a constitué le plafond de verre des pays africains à la Coupe du monde en battant le Portugal pour atteindre le stade des demi-finales. J'usqu'ici, aucune équipe africaine n'a jamais joué véritablement de grands rôles dans la Coupe du monde. L'Afrique y est représentée depuis 1934 avec la première participation de l'Egypte. Le Cameroun, en 1990, le Sénégal en 2002 et le Ghana en 2010 sont les équipes africaines ayant atteint les quarts de finale mais sans les dépasser. Lire aussi : L'éclair est venu du Maroc qui est entré dans l'histoire en franchissant la barre des quarts de finale. Les Lions de l'Atlas ont réussi à battre le Portugal de Cristiano Ronaldo sur le plus petit des scores, un but à zéro. Aliou Cissé, entraîneur du Sénégal, croit ''qu'un jour un pays africain va remporter cette Coupe du monde''. Son espoir est partagé par son collègue marocain Walid Regragui. L'homme de 47 ans estime que l'Afrique sera renforcée à l'avenir en ayant plus de cinq représentants pour la première fois à partir de 2026. "Lors de la prochaine Coupe du monde, nous aurons neuf places, ce qui nous permettra d'apprendre davantage", a déclaré Regragui. "D'ici 15 à 20 ans, je suis convaincu qu'une équipe africaine gagnera la Coupe du monde. Parce que nous reviendrons à chaque fois pour apprendre davantage, et ainsi nos jeunes auront la Coupe du monde dans leur ADN." L'Afrique a eu cinq équipes en phase finale depuis 1994, soit beaucoup moins que l'Europe (13), une de plus qu'une Amérique du Sud qui compte beaucoup moins de pays et à égalité avec l'Asie (lorsque le continent n'est pas organisateur). Pourtant, le nombre d'équipes africaines doublera presque en 2026 et pourrait atteindre 10 si l'une d'entre elles parvenait à se qualifier lors d'un barrage intercontinental pour désigner les représentants finaux. Malgré la défaite, le parcours du royaume chérifien à Coupe du monde 2022 restera gravé dans les annales de l'histoire du football mondial. Le Président français, Emmanuel Macron dont l'équipe a mis fin aux rêves marocains de soulever le trophée, a rendu hommage au Maroc tout en saluant leur parcours. Lors de la qualification historique des marocains en demi-finale, les félicitaions ont plu de partout. En témoigne cette réaction du président sénégalais, qui comme la plupart des pays africains, se réjouit de cet exploit. Cependant, son pays le Sénégal, deuxième représentant du continent dans la phase des huitièmes a été sorti en huitième de finale par l'Angleterre sur le score de trois buts à zéro. Le grand absent de la compétition, le Sénégalais Sadio Mané a tenu à encourager ses coéquipiers dans un tweet. Le Cameroun, le Ghana et la Tunisie, les trois autres représentants du continent, n'ont pu sortir de leur groupe. Du Cameroun en 1990 au Ghana en 2010, en passant par le Sénégal en 2002, le sort des équipes africaines s'est toujours joué aux prolongations, dont deux fois après la série des tirs au but (1990-2010). En 1990, l'Afrique avait créé la sensation car les Lions Indomptables avaient vaincu contre toute attente l'Argentine, champion du monde en titre, lors du match d'ouverture. Une performance qui rappelle celle de 1982 lorsque l'Algérie pour sa première participation à un mondial de football, avait battu la grande équipe d'Allemagne (RFA). En 2022, le Cameroun a battu le Brésil en dernier match de poule sur le score d'un but à zéro. Après 1990, l'Afrique va attendre 2002 pour vivre une nouvelle Coupe du monde faste, avec la sensation créée par la victoire du Sénégal sur la France, championne du monde en titre. Les Lions de la Teranga s'étaient alors hissés en quarts de finale comme l'avaient fait auparavant les Lions Indomptables du Cameroun. Huit ans après, le Ghana offre au continent ses derniers quarts de finale en 2010 en Afrique du Sud. Pour sa seule et unique Coupe du monde organisée sur son sol, l'Afrique s'arrêtera de nouveau en quarts de finale. Lire aussi : | Coupe du monde de football : le bilan des équipes africaines Le Maroc s'est incliné devant la Croatie un but contre deux, dans un match de classement pour la troisième place. Auparavant, la sélection marocaine a perdu en demi-finale sur le score de deux buts à zéro contre la France. Le Maroc a brisé ce qui a constitué le plafond de verre des pays africains à la Coupe du monde en battant le Portugal pour atteindre le stade des demi-finales. J'usqu'ici, aucune équipe africaine n'a jamais joué véritablement de grands rôles dans la Coupe du monde. L'Afrique y est représentée depuis 1934 avec la première participation de l'Egypte. Le Cameroun, en 1990, le Sénégal en 2002 et le Ghana en 2010 sont les équipes africaines ayant atteint les quarts de finale mais sans les dépasser. Lire aussi : L'éclair est venu du Maroc qui est entré dans l'histoire en franchissant la barre des quarts de finale. Les Lions de l'Atlas ont réussi à battre le Portugal de Cristiano Ronaldo sur le plus petit des scores, un but à zéro. Aliou Cissé, entraîneur du Sénégal, croit ''qu'un jour un pays africain va remporter cette Coupe du monde''. Son espoir est partagé par son collègue marocain Walid Regragui. L'homme de 47 ans estime que l'Afrique sera renforcée à l'avenir en ayant plus de cinq représentants pour la première fois à partir de 2026. "Lors de la prochaine Coupe du monde, nous aurons neuf places, ce qui nous permettra d'apprendre davantage", a déclaré Regragui. "D'ici 15 à 20 ans, je suis convaincu qu'une équipe africaine gagnera la Coupe du monde. Parce que nous reviendrons à chaque fois pour apprendre davantage, et ainsi nos jeunes auront la Coupe du monde dans leur ADN." L'Afrique a eu cinq équipes en phase finale depuis 1994, soit beaucoup moins que l'Europe (13), une de plus qu'une Amérique du Sud qui compte beaucoup moins de pays et à égalité avec l'Asie (lorsque le continent n'est pas organisateur). Pourtant, le nombre d'équipes africaines doublera presque en 2026 et pourrait atteindre 10 si l'une d'entre elles parvenait à se qualifier lors d'un barrage intercontinental pour désigner les représentants finaux. Malgré la défaite, le parcours du royaume chérifien à Coupe du monde 2022 restera gravé dans les annales de l'histoire du football mondial. Le Président français, Emmanuel Macron dont l'équipe a mis fin aux rêves marocains de soulever le trophée, a rendu hommage au Maroc tout en saluant leur parcours. Lors de la qualification historique des marocains en demi-finale, les félicitaions ont plu de partout. En témoigne cette réaction du président sénégalais, qui comme la plupart des pays africains, se réjouit de cet exploit. Cependant, son pays le Sénégal, deuxième représentant du continent dans la phase des huitièmes a été sorti en huitième de finale par l'Angleterre sur le score de trois buts à zéro. Le grand absent de la compétition, le Sénégalais Sadio Mané a tenu à encourager ses coéquipiers dans un tweet. Le Cameroun, le Ghana et la Tunisie, les trois autres représentants du continent, n'ont pu sortir de leur groupe. Du Cameroun en 1990 au Ghana en 2010, en passant par le Sénégal en 2002, le sort des équipes africaines s'est toujours joué aux prolongations, dont deux fois après la série des tirs au but (1990-2010). En 1990, l'Afrique avait créé la sensation car les Lions Indomptables avaient vaincu contre toute attente l'Argentine, champion du monde en titre, lors du match d'ouverture. Une performance qui rappelle celle de 1982 lorsque l'Algérie pour sa première participation à un mondial de football, avait battu la grande équipe d'Allemagne (RFA). En 2022, le Cameroun a battu le Brésil en dernier match de poule sur le score d'un but à zéro. Après 1990, l'Afrique va attendre 2002 pour vivre une nouvelle Coupe du monde faste, avec la sensation créée par la victoire du Sénégal sur la France, championne du monde en titre. Les Lions de la Teranga s'étaient alors hissés en quarts de finale comme l'avaient fait auparavant les Lions Indomptables du Cameroun. Huit ans après, le Ghana offre au continent ses derniers quarts de finale en 2010 en Afrique du Sud. Pour sa seule et unique Coupe du monde organisée sur son sol, l'Afrique s'arrêtera de nouveau en quarts de finale. Lire aussi : | https://www.bbc.com/afrique/region-44655941 |
2health
| Greffe d'organe : la révolution qui apporte de l'espoir à des milliers de personnes | Le Parlement ougandais examine une proposition de loi qui permettrait de réaliser des transplantations d'organes dans le pays pour la première fois, transformant ainsi la vie de milliers de personnes qui espèrent être opérées. Annita Twongyeirwe avait imaginé un avenir différent pour elle. Mais depuis qu'on lui a diagnostiqué une insuffisance rénale, il y a trois ans, cette jeune femme de 28 ans est préoccupée par la dialyse ou par l'idée de la prochaine séance. "Cela a pris le contrôle de ma vie", dit-elle, l'air abattu. Pendant la dialyse, une machine remplit essentiellement la fonction des reins et débarrasse le sang des déchets et des liquides en excès. Chaque séance dure environ quatre heures et elle doit se rendre à l'hôpital deux fois par semaine. Entre les séances, elle passe la plupart de son temps à la maison - chez un parent - à aider aux tâches ménagères quand elle le peut et à garder un œil sur un groupe WhatsApp qu'elle a créé et grâce auquel ses amis et ses proches peuvent faire des dons. A lire aussi : "J'étais une fille ambitieuse. Je voulais aller plus loin dans mes études. J'aurais probablement été la petite amie ou la femme de quelqu'un, alors toute cette vie est écourtée. Cela m'a enlevé tous les rêves que j'avais", ajoute-t-elle. Une transplantation rénale pourrait les faire revenir. Mais une opération à l'étranger, qui est actuellement la seule option, coûte environ 30 000 dollars et est hors de portée de la plupart des gens. Des centaines d'Ougandais, qui comme Mme Twongyeirwe ne peuvent pas se le permettre, vivent sous dialyse aussi longtemps que possible. Mais même au prix subventionné d'environ 100 dollars par semaine pour le traitement et les médicaments, cela représente plus de cinq fois le revenu total moyen en Ouganda et ne constitue donc une option que pour une petite fraction de la population. Le service de l'hôpital national de référence de Kiruddu, en bordure de la capitale, Kampala, est le seul établissement de santé publique du pays à offrir ce service. Près de 200 patients s'y rendent régulièrement, dont beaucoup ont parcouru de longues distances. Mais ils ne représentent qu'une fraction de ceux qui, dans tout le pays, vivent avec une insuffisance rénale et ont besoin de soins spécialisés. "Ils laissent derrière eux leur famille et leurs moyens de subsistance pour vivre à proximité de l'hôpital. C'est une situation contre nature", explique à la BBC le Dr Daniel Kiggundu, le seul spécialiste des reins travaillant dans l'unité. Le service est une cacophonie de machines qui bipent, tandis que les infirmières se faufilent entre les postes de dialyse pour s'occuper des patients. Certains patients semblent extrêmement faibles et somnolent, tandis que d'autres restent assis et discutent avec leurs soignants. La clinique fonctionne en deux équipes par jour, chacune d'entre elles accueillant environ 30 patients. Elle fonctionne dangereusement près de sa capacité maximale et il y a peu de temps libre pour préparer les patients au traitement. Lorsque Mme Twongyeirwe doit suivre une séance, elle passe la nuit à l'hôpital afin d'être prête à temps. Elle a réalisé pour la première fois qu'elle n'allait pas bien lorsque tout son corps a commencé à gonfler en 2018 et elle a passé 18 mois à aller de clinique en clinique avant d'obtenir le bon diagnostic. Sa vie a été bouleversée. Elle a dû abandonner l'université où elle étudiait le droit et elle a perdu son emploi. Elle a également quitté sa maison familiale de l'ouest de l'Ouganda pour s'installer à Kampala, afin de vivre près de l'hôpital. Chez elle, cette femme à la voix douce fait la vaisselle avec une telle grâce qu'à part le plâtre sur son bras, il est difficile de dire qu'elle revient d'une séance de dialyse. "Lorsque je rentre de l'hôpital, je me repose car tout le corps est faible. Plus tard, je fais quelques travaux à la maison pour rester active", explique-t-elle. Mme Twongyeirwe collecte l'argent nécessaire chaque semaine auprès de ses amis et de sa famille. "Je me sens comme un fardeau pour les personnes qui m'aident à payer la dialyse. Dès que quelqu'un voit votre appel, il sait que vous voulez de l'argent de leur part." Elle s'est également tournée vers les membres de sa famille pour voir si quelqu'un voudrait donner un rein. Elle raconte qu'un cousin était disposé à le faire, mais qu'il a ensuite changé d'avis. Même si cette offre avait été maintenue, Mme Twongyeirwe aurait dû réunir plus d'argent et obtenir l'autorisation des autorités médicales pour s'envoler à l'étranger pour l'opération. Si la nouvelle loi est adoptée, l'un de ces obstacles sera supprimé. L'Ouganda rejoindrait ainsi une courte liste de pays africains, dont l'Afrique du Sud, la Tunisie et le Kenya, qui disposent à la fois des réglementations et des installations sanitaires nécessaires pour que les transplantations d'organes soient possibles sur leur territoire. Pour l'instant, l'Inde et la Turquie sont les destinations les plus populaires pour les patients ougandais atteints de maladies rénales. Seuls les parents proches sont autorisés à être donneurs et les voyages doivent être approuvés par le Conseil médical ougandais - afin d'éviter le trafic d'organes ou que des personnes soient contraintes d'offrir leurs organes. Mais si le Parlement approuve la nouvelle mesure, le processus devrait être plus simple et le coût de l'opération et des soins de rétablissement pourrait être ramené à environ 8 000 dollars. Les partisans de cette mesure affirment que l'Ouganda a besoin d'une législation spéciale pour créer un cadre sûr, soumis à une réglementation stricte, afin de s'assurer qu'il n'y a pas d'abus. La proposition prévoit la création d'une liste d'attente nationale de receveurs d'organes ainsi que l'établissement de centres de transplantation spécialisés dans tout le pays. Une salle d'opération a déjà été mise en place au principal hôpital national de Mulago, à Kampala. Des banques d'organes seront également créées pour ceux qui souhaitent faire un don, et pas seulement pour les reins. "Nous pensons également à des greffes de cornée pour les yeux et à des banques de peau pour les patients victimes de brûlures", explique le Dr Fualal Jane Odubu, président de l'Uganda Medical Board. Une centaine d'agents de santé ougandais, dont des chirurgiens, des infirmières et des spécialistes postopératoires, ont déjà été formés à l'étranger, principalement pour effectuer des transplantations rénales. Malgré l'espoir que cela pourrait susciter, il y aura toujours une liste d'attente et la nécessité de collecter des fonds. Mme Twongyeirwe affirme que le désespoir n'est jamais loin. "Les autres patients et moi sommes devenus une famille. Les jours les plus difficiles sont ceux où vous arrivez à la clinique et découvrez que quelqu'un est mort. Nous avons perdu un petit garçon récemment et c'était très difficile à supporter", dit-elle en retenant ses larmes. Mais pour elle, la nouvelle loi pourrait être transformatrice. "Elle aiderait les patients comme nous à pouvoir bénéficier de greffes. Donner un rein, c'est donner une autre vie à quelqu'un. "Certaines personnes craignent d'encourir tous les coûts d'un voyage à l'étranger, et il se peut qu'une fois sur place, le donneur change d'avis. Si la transplantation se fait ici, chez nous, c'est moins stressant. | Greffe d'organe : la révolution qui apporte de l'espoir à des milliers de personnes Le Parlement ougandais examine une proposition de loi qui permettrait de réaliser des transplantations d'organes dans le pays pour la première fois, transformant ainsi la vie de milliers de personnes qui espèrent être opérées. Annita Twongyeirwe avait imaginé un avenir différent pour elle. Mais depuis qu'on lui a diagnostiqué une insuffisance rénale, il y a trois ans, cette jeune femme de 28 ans est préoccupée par la dialyse ou par l'idée de la prochaine séance. "Cela a pris le contrôle de ma vie", dit-elle, l'air abattu. Pendant la dialyse, une machine remplit essentiellement la fonction des reins et débarrasse le sang des déchets et des liquides en excès. Chaque séance dure environ quatre heures et elle doit se rendre à l'hôpital deux fois par semaine. Entre les séances, elle passe la plupart de son temps à la maison - chez un parent - à aider aux tâches ménagères quand elle le peut et à garder un œil sur un groupe WhatsApp qu'elle a créé et grâce auquel ses amis et ses proches peuvent faire des dons. A lire aussi : "J'étais une fille ambitieuse. Je voulais aller plus loin dans mes études. J'aurais probablement été la petite amie ou la femme de quelqu'un, alors toute cette vie est écourtée. Cela m'a enlevé tous les rêves que j'avais", ajoute-t-elle. Une transplantation rénale pourrait les faire revenir. Mais une opération à l'étranger, qui est actuellement la seule option, coûte environ 30 000 dollars et est hors de portée de la plupart des gens. Des centaines d'Ougandais, qui comme Mme Twongyeirwe ne peuvent pas se le permettre, vivent sous dialyse aussi longtemps que possible. Mais même au prix subventionné d'environ 100 dollars par semaine pour le traitement et les médicaments, cela représente plus de cinq fois le revenu total moyen en Ouganda et ne constitue donc une option que pour une petite fraction de la population. Le service de l'hôpital national de référence de Kiruddu, en bordure de la capitale, Kampala, est le seul établissement de santé publique du pays à offrir ce service. Près de 200 patients s'y rendent régulièrement, dont beaucoup ont parcouru de longues distances. Mais ils ne représentent qu'une fraction de ceux qui, dans tout le pays, vivent avec une insuffisance rénale et ont besoin de soins spécialisés. "Ils laissent derrière eux leur famille et leurs moyens de subsistance pour vivre à proximité de l'hôpital. C'est une situation contre nature", explique à la BBC le Dr Daniel Kiggundu, le seul spécialiste des reins travaillant dans l'unité. Le service est une cacophonie de machines qui bipent, tandis que les infirmières se faufilent entre les postes de dialyse pour s'occuper des patients. Certains patients semblent extrêmement faibles et somnolent, tandis que d'autres restent assis et discutent avec leurs soignants. La clinique fonctionne en deux équipes par jour, chacune d'entre elles accueillant environ 30 patients. Elle fonctionne dangereusement près de sa capacité maximale et il y a peu de temps libre pour préparer les patients au traitement. Lorsque Mme Twongyeirwe doit suivre une séance, elle passe la nuit à l'hôpital afin d'être prête à temps. Elle a réalisé pour la première fois qu'elle n'allait pas bien lorsque tout son corps a commencé à gonfler en 2018 et elle a passé 18 mois à aller de clinique en clinique avant d'obtenir le bon diagnostic. Sa vie a été bouleversée. Elle a dû abandonner l'université où elle étudiait le droit et elle a perdu son emploi. Elle a également quitté sa maison familiale de l'ouest de l'Ouganda pour s'installer à Kampala, afin de vivre près de l'hôpital. Chez elle, cette femme à la voix douce fait la vaisselle avec une telle grâce qu'à part le plâtre sur son bras, il est difficile de dire qu'elle revient d'une séance de dialyse. "Lorsque je rentre de l'hôpital, je me repose car tout le corps est faible. Plus tard, je fais quelques travaux à la maison pour rester active", explique-t-elle. Mme Twongyeirwe collecte l'argent nécessaire chaque semaine auprès de ses amis et de sa famille. "Je me sens comme un fardeau pour les personnes qui m'aident à payer la dialyse. Dès que quelqu'un voit votre appel, il sait que vous voulez de l'argent de leur part." Elle s'est également tournée vers les membres de sa famille pour voir si quelqu'un voudrait donner un rein. Elle raconte qu'un cousin était disposé à le faire, mais qu'il a ensuite changé d'avis. Même si cette offre avait été maintenue, Mme Twongyeirwe aurait dû réunir plus d'argent et obtenir l'autorisation des autorités médicales pour s'envoler à l'étranger pour l'opération. Si la nouvelle loi est adoptée, l'un de ces obstacles sera supprimé. L'Ouganda rejoindrait ainsi une courte liste de pays africains, dont l'Afrique du Sud, la Tunisie et le Kenya, qui disposent à la fois des réglementations et des installations sanitaires nécessaires pour que les transplantations d'organes soient possibles sur leur territoire. Pour l'instant, l'Inde et la Turquie sont les destinations les plus populaires pour les patients ougandais atteints de maladies rénales. Seuls les parents proches sont autorisés à être donneurs et les voyages doivent être approuvés par le Conseil médical ougandais - afin d'éviter le trafic d'organes ou que des personnes soient contraintes d'offrir leurs organes. Mais si le Parlement approuve la nouvelle mesure, le processus devrait être plus simple et le coût de l'opération et des soins de rétablissement pourrait être ramené à environ 8 000 dollars. Les partisans de cette mesure affirment que l'Ouganda a besoin d'une législation spéciale pour créer un cadre sûr, soumis à une réglementation stricte, afin de s'assurer qu'il n'y a pas d'abus. La proposition prévoit la création d'une liste d'attente nationale de receveurs d'organes ainsi que l'établissement de centres de transplantation spécialisés dans tout le pays. Une salle d'opération a déjà été mise en place au principal hôpital national de Mulago, à Kampala. Des banques d'organes seront également créées pour ceux qui souhaitent faire un don, et pas seulement pour les reins. "Nous pensons également à des greffes de cornée pour les yeux et à des banques de peau pour les patients victimes de brûlures", explique le Dr Fualal Jane Odubu, président de l'Uganda Medical Board. Une centaine d'agents de santé ougandais, dont des chirurgiens, des infirmières et des spécialistes postopératoires, ont déjà été formés à l'étranger, principalement pour effectuer des transplantations rénales. Malgré l'espoir que cela pourrait susciter, il y aura toujours une liste d'attente et la nécessité de collecter des fonds. Mme Twongyeirwe affirme que le désespoir n'est jamais loin. "Les autres patients et moi sommes devenus une famille. Les jours les plus difficiles sont ceux où vous arrivez à la clinique et découvrez que quelqu'un est mort. Nous avons perdu un petit garçon récemment et c'était très difficile à supporter", dit-elle en retenant ses larmes. Mais pour elle, la nouvelle loi pourrait être transformatrice. "Elle aiderait les patients comme nous à pouvoir bénéficier de greffes. Donner un rein, c'est donner une autre vie à quelqu'un. "Certaines personnes craignent d'encourir tous les coûts d'un voyage à l'étranger, et il se peut qu'une fois sur place, le donneur change d'avis. Si la transplantation se fait ici, chez nous, c'est moins stressant. | https://www.bbc.com/afrique/region-62959036 |
5sports
| Décès du capitaine camerounais Tataw de la Coupe du monde 1990 | Stephen Eta Tataw, le capitaine de l'équipe nationale de football du Cameroun lors de sa célèbre course aux quarts de finale de la Coupe du monde 1990, est décédé à l'âge de 57 ans. L'arrière droit était également le capitaine des Lions Indomptables aux Etats-Unis en 1994. Il a joué chaque minute des cinq matches de son équipe à la Coupe du monde 1990, lorsque celle-ci a battu l'Argentine, la Roumanie et la Colombie en route vers les quarts de finale contre l'Angleterre dans le temps additionnel. Lire aussi : Connaissez-vous la femme qui veut développer le football guinéen? L'Angleterre convoque Tammy Abraham Tataw a joué la plus grande partie de sa carrière en club dans son pays d'origine avec le Tonnerre Yaoundé et l'Olympique Mvolyé, mais l'a terminée au Japon avec Tosu Futures. Après la Coupe du monde 1990, il a fait des essais avec l'équipe de première division anglaise des Queens Park Rangers, se rappelant plus tard que le manager Don Howe lui avait dit qu'il était excellent, mais que l'équipe était "au complet". La cause du décès n'a pas été rendue publique. Regarder aussi : | Décès du capitaine camerounais Tataw de la Coupe du monde 1990 Stephen Eta Tataw, le capitaine de l'équipe nationale de football du Cameroun lors de sa célèbre course aux quarts de finale de la Coupe du monde 1990, est décédé à l'âge de 57 ans. L'arrière droit était également le capitaine des Lions Indomptables aux Etats-Unis en 1994. Il a joué chaque minute des cinq matches de son équipe à la Coupe du monde 1990, lorsque celle-ci a battu l'Argentine, la Roumanie et la Colombie en route vers les quarts de finale contre l'Angleterre dans le temps additionnel. Lire aussi : Connaissez-vous la femme qui veut développer le football guinéen? L'Angleterre convoque Tammy Abraham Tataw a joué la plus grande partie de sa carrière en club dans son pays d'origine avec le Tonnerre Yaoundé et l'Olympique Mvolyé, mais l'a terminée au Japon avec Tosu Futures. Après la Coupe du monde 1990, il a fait des essais avec l'équipe de première division anglaise des Queens Park Rangers, se rappelant plus tard que le manager Don Howe lui avait dit qu'il était excellent, mais que l'équipe était "au complet". La cause du décès n'a pas été rendue publique. Regarder aussi : | https://www.bbc.com/afrique/sports-53610544 |
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| PSG-Real Madrid: Idrissa Gana Gueye met tout le monde d'accord | La nouvelle recrue du Paris Saint-Germain, le Sénégalais Idrissa Gana Guèye, a livré un match impressionnant mercredi face au Real Madrid. 90 ballons, 93% de passes réussies, 6 récupérations, 2 interceptions, 3 dribbles réussis, 1 passe décisive. Ses statistiques prouvent que Idrissa Gana Guèye a été magistral et qu'il a livré un match de haut niveau. Sur les réseaux sociaux, commentateurs sportifs et férues de football apprécient sa performance du milieu de terrain parisien. « Idrissa, c'est incroyable. Je n'ai pas de mots, je ne sais pas combien de ballons il a récupérés aujourd'hui, et ce n'était pas des ballons faciles. Marco Verratti et Marquinhos, c'était magnifique aussi. Mais Gana a fait un très bon match », a déclaré satisfait Thiago Silva. Victorieux face au Real par 3. 0 ; le PSG entre du bon dans la champions League. Sadio Mané : "A Liverpool, on a les meilleurs fans" « On s'est beaucoup battu pour acheter ce joueur. C'est une machine, hein ! Il n'arrête jamais de courir, il gagne beaucoup de ballons et contre une équipe comme le Real c'est super important », a souligné Thomas Tuchel, le coach allemand du club parisien. Le Sénégalais Idrissa Gana Gueye signe au PSG Le milieu de terrain de 29 ans, recruté pour près de 30 M€ à Everton, a été très humble après le match. « Jouer comme un dieu ? C'est un grand mot. Mais c'est le résultat parfait pour notre équipe. C'était important de bien commencer cette compétition et on l'a fait avec la manière. Je suis content d'entendre ces compliments mais le plus important, c'était l'équipe. On a su travailler tous ensemble. Les joueurs m'ont beaucoup aidé pour mon intégration. On est content de la victoire », a expliqué Idrissa Gana Guèye. Idrissa Gana Guèye prolonge son contrat avec Everton « C'est un joueur dont nous avions besoin. Idrissa a fait un match XXL, il a récupéré beaucoup de ballons, imposé une pression constante au milieu du Real. C'est une recrue très importante pour nous », a déclaré Juan Bernat. Sénégal : jeunesse et ambition | PSG-Real Madrid: Idrissa Gana Gueye met tout le monde d'accord La nouvelle recrue du Paris Saint-Germain, le Sénégalais Idrissa Gana Guèye, a livré un match impressionnant mercredi face au Real Madrid. 90 ballons, 93% de passes réussies, 6 récupérations, 2 interceptions, 3 dribbles réussis, 1 passe décisive. Ses statistiques prouvent que Idrissa Gana Guèye a été magistral et qu'il a livré un match de haut niveau. Sur les réseaux sociaux, commentateurs sportifs et férues de football apprécient sa performance du milieu de terrain parisien. « Idrissa, c'est incroyable. Je n'ai pas de mots, je ne sais pas combien de ballons il a récupérés aujourd'hui, et ce n'était pas des ballons faciles. Marco Verratti et Marquinhos, c'était magnifique aussi. Mais Gana a fait un très bon match », a déclaré satisfait Thiago Silva. Victorieux face au Real par 3. 0 ; le PSG entre du bon dans la champions League. Sadio Mané : "A Liverpool, on a les meilleurs fans" « On s'est beaucoup battu pour acheter ce joueur. C'est une machine, hein ! Il n'arrête jamais de courir, il gagne beaucoup de ballons et contre une équipe comme le Real c'est super important », a souligné Thomas Tuchel, le coach allemand du club parisien. Le Sénégalais Idrissa Gana Gueye signe au PSG Le milieu de terrain de 29 ans, recruté pour près de 30 M€ à Everton, a été très humble après le match. « Jouer comme un dieu ? C'est un grand mot. Mais c'est le résultat parfait pour notre équipe. C'était important de bien commencer cette compétition et on l'a fait avec la manière. Je suis content d'entendre ces compliments mais le plus important, c'était l'équipe. On a su travailler tous ensemble. Les joueurs m'ont beaucoup aidé pour mon intégration. On est content de la victoire », a expliqué Idrissa Gana Guèye. Idrissa Gana Guèye prolonge son contrat avec Everton « C'est un joueur dont nous avions besoin. Idrissa a fait un match XXL, il a récupéré beaucoup de ballons, imposé une pression constante au milieu du Real. C'est une recrue très importante pour nous », a déclaré Juan Bernat. Sénégal : jeunesse et ambition | https://www.bbc.com/afrique/sports-49755901 |
3politics
| Courses vers les exécutions fédérales dans les derniers jours du mandat de Trump | Alors que les jours du président Donald Trump à la Maison Blanche tirent vers leur fin, son administration se lance dans une course aux exécutions fédérales. Cinq exécutions sont prévues avant l'investiture du président élu Joe Biden, le 20 janvier, rompant ainsi avec un précédent, vieux de 130 ans qui consistait à suspendre les exécutions pendant la transition présidentielle. Et si ces cinq exécutions ont lieu, Trump sera le président le plus prolifique du pays depuis plus d'un siècle, supervisant l'exécution de 13 condamnés à mort depuis le mois de juillet de cette année. Les cinq exécutions doivent commencer cette semaine, en commençant par Brandon Bernard, 40 ans, et Alfred Bourgeois, 56 ans. Ils doivent tous deux être mis à mort dans un pénitencier de Terre Haute, dans l'Indiana. Le procureur général William Barr a déclaré que son ministère de la justice ne fait que maintenir la loi existante. Mais les critiques soutiennent que cette décision est préoccupante, car elle intervient quelques semaines avant l'entrée en fonction de M. Biden, qui a déclaré qu'il chercherait à mettre fin à la peine de mort. "C'est vraiment hors norme, d'une manière assez extrême", a déclaré Ngozi Ndulue, directrice de recherche au Centre d'information non partisan sur la peine de mort. Voici ce que vous devez savoir sur la ruée vers les exécutions de dernière minute du président Trump. Depuis le rétablissement de la peine de mort fédérale par la Cour suprême des États-Unis en 1988, les exécutions fédérales aux États-Unis sont restées rares. Avant l'entrée en fonction de M. Trump, seules trois exécutions fédérales avaient eu lieu au cours de cette période. Toutes ont été effectuées sous le président républicain George W Bush et y figurait le détenu Timothy McVeigh, condamné pour l'attentat à la bombe contre le bâtiment fédéral d'Oklahoma City. Depuis 2003, aucune exécution fédérale n'a eu lieu. Les États américains ont continué à exécuter des détenus dans les prisons d'État, mettant à mort 22 condamnés l'année dernière. Mais les exécutions dans les prisons d'État sont également en baisse. Un nombre croissant de pays ont décidé d'abolir totalement la peine de mort, et la majorité d'entre eux ont soit formellement interdit cette pratique, soit n'ont mis aucun détenu à mort depuis plus de dix ans. L'opinion publique s'est également détournée de la peine capitale. Un sondage Gallup de novembre 2019 a révélé que 60 % des Américains étaient favorables à la prison à vie plutôt qu'à la peine de mort, pour la première fois depuis le début du sondage, il y a plus de 30 ans. "Le soutien de l'opinion publique à la peine de mort est au plus bas depuis des décennies", a déclaré Mme Ndulue. D'autres problèmes sont apparus concernant les méthodes d'exécution, l'approvisionnement en drogues utilisées pour les injections létales, et les coûts des batailles judiciaires et des appels qui durent depuis des décennies. En juillet 2019, M. Barr a annoncé l'exécution programmée de cinq condamnés à mort, malgré les pratiques en vigueur et l'opinion publique. "Le Congrès a expressément autorisé la peine de mort", a déclaré à l'époque le plus haut responsable juridique du pays dans un communiqué. "Le ministère de la justice défend l'État de droit - et nous devons aux victimes et à leurs familles de faire avancer la peine imposée par notre système judiciaire". Les détenus sélectionnés ont été condamnés pour le meurtre ou le viol d'enfants et de personnes âgées, a déclaré M. Barr. Cette décision a suscité de vives critiques de la part des démocrates et des groupes de défense des droits de l'homme. "Nous pensons que la peine de mort est une punition arbitraire et anticonstitutionnelle qui aurait dû être abolie il y a des décennies", a déclaré Lisa Cylar Barrett, directrice du Fonds de défense juridique du NCAAP. Un tueur d'homosexuels exécuté aux USA Et la sélection particulière des détenus a alimenté les accusations selon lesquelles la décision était politiquement motivée. La première série d'exécutions de cet été - au cours d'une vague de protestations et de manifestations antiracistes - était entièrement composée d'hommes blancs. Aujourd'hui, quatre des cinq prisonniers qui doivent être mis à mort sont afro-américains. Mme Ndulue a déclaré qu'elle ne pensait pas que c'était une "coïncidence" qu'aucun prisonnier noir n'ait été prévu pour être exécuté pendant une période de "sensibilisation accrue aux disparités raciales autour de la peine de mort fédérale". Les recherches font noter que la peine de mort a été appliquée différemment selon la race. "L'une des conclusions les plus solides d'études successives, dans les différentes juridictions du pays, est que la race de votre victime est un facteur sérieux pour déterminer si vous serez ou non condamné à la peine de mort", a déclaré Mme Ndulue. Si les exécutions de Brandon Bernard et d'Alfred Bourgeois se déroulent comme prévu, les dix détenus exécutés en 2020 porteront à un total inégalé inégalé pour une année dans l'histoire moderne. "Il faudrait remonter à 1896 pour trouver une autre année où il y a eu 10 exécutions ou plus", a déclaré Mme Ndulue. L'administration Trump a également choisi de procéder à des exécutions fédérales en pleine transition politique pour la première fois depuis plus d'un siècle. Les présidents en exercice ont généralement laissé leurs successeurs décider de la voie à suivre. Dans une interview accordée à l'Associated Press, M. Barr a défendu les exécutions post-électorales, et a déclaré qu'il en programmerait probablement d'autres avant de quitter le ministère de la justice. "Je pense que le moyen d'arrêter la peine de mort est d'abroger la peine de mort", a-t-il déclaré. "Mais si vous demandez aux jurys de l'imposer, alors elle devrait être exécutée." Mais c'est un choix controversé, d'autant plus que le nouveau gouvernement Biden a déclaré qu'il s'efforcerait de mettre fin à la peine de mort. La première exécution programmée, celle de Bernard, a particulièrement attiré l'attention. Condamné pour meurtre et enlèvement en 1999, Bernard était âgé de 18 ans au moment du délit, et serait le plus jeune délinquant exécuté par le gouvernement fédéral depuis près de 70 ans. Cinq des neuf jurés encore vivants dans cette affaire, ainsi que le procureur américain qui a défendu la peine de mort en appel, ont publiquement demandé l'arrêt de son exécution. Kim Kardashian a également pris position, en faisant un appel direct à M. Trump sur Twitter. M. Trump est depuis longtemps un ardent défenseur de la peine de mort. L'équipe de Biden y est opposée. La vice-présidente élue Kamala Harris, en particulier, a toujours critiqué cette pratique. Elle a pris position contre la peine capitale lors de sa campagne réussie de 2003 pour le poste de procureur du district de San Francisco et a refusé de demander la peine de mort pour le meurtre d'un policier de 29 ans, tué dans l'exercice de ses fonctions - malgré les pressions exercées au sein de son parti. Le bilan du président élu est plus mitigé. Le projet de loi de M. Biden de 1994 sur les crimes a ajouté une soixantaine de crimes fédéraux pour lesquels une personne pourrait être mise à mort. Certains des condamnés à mort d'aujourd'hui ont été condamnés en vertu des dispositions de sa législation. Aujourd'hui, il a promis de faire pression en faveur d'une législation supprimant totalement les exécutions fédérales et d'encourager les États à faire de même. L'équipe Biden a constaté que plus de 160 personnes condamnées à mort aux États-Unis depuis 1973 ont été ultérieurement exonérées. M. Biden n'a pas encore fait connaître son choix pour le poste de procureur général des États-Unis. | Courses vers les exécutions fédérales dans les derniers jours du mandat de Trump Alors que les jours du président Donald Trump à la Maison Blanche tirent vers leur fin, son administration se lance dans une course aux exécutions fédérales. Cinq exécutions sont prévues avant l'investiture du président élu Joe Biden, le 20 janvier, rompant ainsi avec un précédent, vieux de 130 ans qui consistait à suspendre les exécutions pendant la transition présidentielle. Et si ces cinq exécutions ont lieu, Trump sera le président le plus prolifique du pays depuis plus d'un siècle, supervisant l'exécution de 13 condamnés à mort depuis le mois de juillet de cette année. Les cinq exécutions doivent commencer cette semaine, en commençant par Brandon Bernard, 40 ans, et Alfred Bourgeois, 56 ans. Ils doivent tous deux être mis à mort dans un pénitencier de Terre Haute, dans l'Indiana. Le procureur général William Barr a déclaré que son ministère de la justice ne fait que maintenir la loi existante. Mais les critiques soutiennent que cette décision est préoccupante, car elle intervient quelques semaines avant l'entrée en fonction de M. Biden, qui a déclaré qu'il chercherait à mettre fin à la peine de mort. "C'est vraiment hors norme, d'une manière assez extrême", a déclaré Ngozi Ndulue, directrice de recherche au Centre d'information non partisan sur la peine de mort. Voici ce que vous devez savoir sur la ruée vers les exécutions de dernière minute du président Trump. Depuis le rétablissement de la peine de mort fédérale par la Cour suprême des États-Unis en 1988, les exécutions fédérales aux États-Unis sont restées rares. Avant l'entrée en fonction de M. Trump, seules trois exécutions fédérales avaient eu lieu au cours de cette période. Toutes ont été effectuées sous le président républicain George W Bush et y figurait le détenu Timothy McVeigh, condamné pour l'attentat à la bombe contre le bâtiment fédéral d'Oklahoma City. Depuis 2003, aucune exécution fédérale n'a eu lieu. Les États américains ont continué à exécuter des détenus dans les prisons d'État, mettant à mort 22 condamnés l'année dernière. Mais les exécutions dans les prisons d'État sont également en baisse. Un nombre croissant de pays ont décidé d'abolir totalement la peine de mort, et la majorité d'entre eux ont soit formellement interdit cette pratique, soit n'ont mis aucun détenu à mort depuis plus de dix ans. L'opinion publique s'est également détournée de la peine capitale. Un sondage Gallup de novembre 2019 a révélé que 60 % des Américains étaient favorables à la prison à vie plutôt qu'à la peine de mort, pour la première fois depuis le début du sondage, il y a plus de 30 ans. "Le soutien de l'opinion publique à la peine de mort est au plus bas depuis des décennies", a déclaré Mme Ndulue. D'autres problèmes sont apparus concernant les méthodes d'exécution, l'approvisionnement en drogues utilisées pour les injections létales, et les coûts des batailles judiciaires et des appels qui durent depuis des décennies. En juillet 2019, M. Barr a annoncé l'exécution programmée de cinq condamnés à mort, malgré les pratiques en vigueur et l'opinion publique. "Le Congrès a expressément autorisé la peine de mort", a déclaré à l'époque le plus haut responsable juridique du pays dans un communiqué. "Le ministère de la justice défend l'État de droit - et nous devons aux victimes et à leurs familles de faire avancer la peine imposée par notre système judiciaire". Les détenus sélectionnés ont été condamnés pour le meurtre ou le viol d'enfants et de personnes âgées, a déclaré M. Barr. Cette décision a suscité de vives critiques de la part des démocrates et des groupes de défense des droits de l'homme. "Nous pensons que la peine de mort est une punition arbitraire et anticonstitutionnelle qui aurait dû être abolie il y a des décennies", a déclaré Lisa Cylar Barrett, directrice du Fonds de défense juridique du NCAAP. Un tueur d'homosexuels exécuté aux USA Et la sélection particulière des détenus a alimenté les accusations selon lesquelles la décision était politiquement motivée. La première série d'exécutions de cet été - au cours d'une vague de protestations et de manifestations antiracistes - était entièrement composée d'hommes blancs. Aujourd'hui, quatre des cinq prisonniers qui doivent être mis à mort sont afro-américains. Mme Ndulue a déclaré qu'elle ne pensait pas que c'était une "coïncidence" qu'aucun prisonnier noir n'ait été prévu pour être exécuté pendant une période de "sensibilisation accrue aux disparités raciales autour de la peine de mort fédérale". Les recherches font noter que la peine de mort a été appliquée différemment selon la race. "L'une des conclusions les plus solides d'études successives, dans les différentes juridictions du pays, est que la race de votre victime est un facteur sérieux pour déterminer si vous serez ou non condamné à la peine de mort", a déclaré Mme Ndulue. Si les exécutions de Brandon Bernard et d'Alfred Bourgeois se déroulent comme prévu, les dix détenus exécutés en 2020 porteront à un total inégalé inégalé pour une année dans l'histoire moderne. "Il faudrait remonter à 1896 pour trouver une autre année où il y a eu 10 exécutions ou plus", a déclaré Mme Ndulue. L'administration Trump a également choisi de procéder à des exécutions fédérales en pleine transition politique pour la première fois depuis plus d'un siècle. Les présidents en exercice ont généralement laissé leurs successeurs décider de la voie à suivre. Dans une interview accordée à l'Associated Press, M. Barr a défendu les exécutions post-électorales, et a déclaré qu'il en programmerait probablement d'autres avant de quitter le ministère de la justice. "Je pense que le moyen d'arrêter la peine de mort est d'abroger la peine de mort", a-t-il déclaré. "Mais si vous demandez aux jurys de l'imposer, alors elle devrait être exécutée." Mais c'est un choix controversé, d'autant plus que le nouveau gouvernement Biden a déclaré qu'il s'efforcerait de mettre fin à la peine de mort. La première exécution programmée, celle de Bernard, a particulièrement attiré l'attention. Condamné pour meurtre et enlèvement en 1999, Bernard était âgé de 18 ans au moment du délit, et serait le plus jeune délinquant exécuté par le gouvernement fédéral depuis près de 70 ans. Cinq des neuf jurés encore vivants dans cette affaire, ainsi que le procureur américain qui a défendu la peine de mort en appel, ont publiquement demandé l'arrêt de son exécution. Kim Kardashian a également pris position, en faisant un appel direct à M. Trump sur Twitter. M. Trump est depuis longtemps un ardent défenseur de la peine de mort. L'équipe de Biden y est opposée. La vice-présidente élue Kamala Harris, en particulier, a toujours critiqué cette pratique. Elle a pris position contre la peine capitale lors de sa campagne réussie de 2003 pour le poste de procureur du district de San Francisco et a refusé de demander la peine de mort pour le meurtre d'un policier de 29 ans, tué dans l'exercice de ses fonctions - malgré les pressions exercées au sein de son parti. Le bilan du président élu est plus mitigé. Le projet de loi de M. Biden de 1994 sur les crimes a ajouté une soixantaine de crimes fédéraux pour lesquels une personne pourrait être mise à mort. Certains des condamnés à mort d'aujourd'hui ont été condamnés en vertu des dispositions de sa législation. Aujourd'hui, il a promis de faire pression en faveur d'une législation supprimant totalement les exécutions fédérales et d'encourager les États à faire de même. L'équipe Biden a constaté que plus de 160 personnes condamnées à mort aux États-Unis depuis 1973 ont été ultérieurement exonérées. M. Biden n'a pas encore fait connaître son choix pour le poste de procureur général des États-Unis. | https://www.bbc.com/afrique/monde-55263047 |