File size: 6,481 Bytes
8dc3e4e
 
 
1
2
3
{
    "content": "Mathilde Panot : Je suis contente que vous nous dites juste que vous êtes en train d'appliquer une loi de 2003, avec 200 000, mais on peut reprendre 200 000 femmes aussi qu'on va obliger à travailler de 62 jusqu'à 64 ans, et 20 % des femmes de ce pays qui sont obligées d'attendre 67 ans pour pouvoir avoir la retraite à temps plein et ne pas avoir la décote. Donc vous, vous êtes d'accord pour vivre dans un pays dans lequel vous aurez une infirmière qui vous piquera à 67 ans, dans lequel vous aurez des atsem avec des enfants infirmières qu'elles doivent porter à 67 ans. Olivier Véran : Mais quelle infirmière me pique à 67 ans? Racontez-moi le cas de figure. Mathilde Panot : Bah le cas de figure, c'est des personnes qui n'ont pas les carrières complètes et qui ne peuvent pas avoir la décote. Olivier Véran : D'accord, donc c'est quelqu'un qui a commencé comme infirmière, Mme Pannot, à 24 ans, ou alors c'est quelqu'un qui a commencé à 20 ans et qui a eu 4 ans d'interruption complète d'activité, qui n'est pas liée à de la maternité. On est d'accord. On est d'accord ou pas? Donc je vous demande qui c'est. Mathilde Panot : Vous vous rendez compte que en termes de conquêtes féministes dans notre pays, le fait d'avoir, par exemple, pour les personnes du privé. Lorsque vous avez un enfant, vous avez 4 trimestres pour la naissance et 4 trimestres pour l'éducation. Vous avez 2 ans. Vous êtes en train de reprendre. Olivier Véran : Ah non, on reprend rien madame Panot. Les 8 trimestres par enfants restent. Mathilde Panot : Vous faites avoir 2 ans pour 1 enfant dans le privé. Olivier Véran : Je suis sûr que sur les 20 articles, si on les regardait ensemble, il y en a une dizaine que vous pourriez voter. La prise en compte du congé parental, c'est bien ou c'est pas bien? Mathilde Panot : 3000 femmes, c'est ça ? 900 000 femmes qui vont pas travailler. Olivier Véran : Ce n'est pas moi qui décide qui fera un congé parental. Est-ce que c'est bien ou pas? Jordan Bardella : Le sujet, c'est pas le congé parental, le fait de travailler plus longtemps annule le bénéfice que vous avez, mais ne forcez pas les gens à travailler 2 ans supplémentaires. Olivier Véran : Le congé proche aidant, c'est-à-dire qu'on considère que quelqu'un s'occupe d'un enfant ou d'un proche, d'un parent malade, d'accord, en situation de handicap, et qui, du coup, ne peut pas bosser; jusqu'ici, ce n'était pas compté, là, on va lui dire, c'est compté, ce n'est pas du temps perdu, et on ne va pas vous forcer à bosser plus tard, c'est bien ou c'est pas bien? Vous le votez ou pas? Est-ce que vous le votez? Mathilde Panot : Bah non, dans ces conditions la, non. Olivier Véran : Vous ne le votez pas. Du coup, voilà. On ne se mettra pas d'accord. Mais là, vous aurez du mal à expliquer. Mathilde Panot : Mais si vous faisiez une loi juste sur le congé proche aidant, on la voterait, mais là, vous forcez tout le monde à travailler 2 ans de plus. Vous nous expliquez que regardez extraordinaire. Vous allez avoir 4 trimestres en plus sur ça, mais on vous en reprend 8 de l'autre côté. Mais soyez sérieux, monsieur le ministre. Olivier Véran : Mais on ne reprend pas 8 trimestres en fait, à personne. Mathilde Panot : Bien sûr que si. Lorsque vous forcez les gens à travailler 2 ans de plus. Quand vous reportez l'âge légal de 62 à 64 ans, ça veut dire que des gens qui, pour avoir leur carrière complète, vont devoir partir. Olivier Véran : Est-ce qu'on reprend, oui ou non, les trimestres de maternité aux femmes? Oui ou Non. Mathilde Panot : Mais si vous les mettez dans le côté pour les reprendre de l'autre ? Olivier Véran : C'est dans le projet de loi. Mathilde Panot : Mais non. En fait, de fait, c'est la même chose, en fait. Olivier Véran : Bah non, pardon. C'est pas la même chose. Mathilde Panot : Bien sûr que si, c'est la même chose. Puisque vous les forcez à travailler jusqu'à 64 ans. Olivier Véran : Mais madame Panot, je vous pose la question. Est-ce qu'on change la prise en compte des congés maternités pour les femmes? Mathilde Panot : Vous comprenez que je suis en train d'expliquer que vous demandez exactement le même temps de travailler aux femmes que ce qu'on leur donne lorsqu'elles ont un enfant. P2 : On va donner la parole à Jordan Bardella, qui est très en retard. Jordan Bardella : Je trouve qu'on s'éloigne un peu de l'essentiel. C'est-à-dire le report de l'âge légal de départ à la retraite. Je vais vous citer quelqu'un pour qui Madame Panot et M. Véran ont voté lors de l'élection présidentielle qui était Emmanuel Macron. Emmanuel Macron en 2019, il disait, je veux dire que quand on est peu qualifié, quand on vit dans une région qui est en difficulté industrielle, quand on a une carrière fracturée, bon courage déjà pour arriver à 62 ans, c'est cela la réalité de notre pays. Donc vous aurez beau revaloriser les retraites, mettre en place des dispositifs qui permettent pour les carrières complètes d'avoir 1 200 euros, ce qui concerne quelques dizaines de milliers de personnes chaque année sur les 650 000 personnes qui partent à la retraite. Il y a des gens qui partiront avant et qui seront contraints de subir une décote. Et c'est pour cela que l'exemple de la Suède est intéressant. C'est parce que vous pouvez repousser Ad vitam eternam l'âge de départ à la retraite, sauf que les gens ne suivront pas et qu'il y a beaucoup qui ont gravis les échelons à l'intérieur de leur entreprise et qui ne pourront pas aller à l'âge de départ légal et qui vont donc être contraints de partir beaucoup plus tôt avec une décote. Vous êtes en accord ou en désaccord avec cette déclaration de la retraite ? SUMMARY : Mathilde Panot explique qu'avec la réforme des retraites, des infirmières devront travailler jusqu'à 67 ans. Olivier Véran explique que ce ne sera pas le cas dans le cadre d'une carrière classique, et que les trimestres de congé parental restent en place. Jordan Bardella explique que les deux ans de travails en plus annulent le congé parental. Olivier Véran répond qu'il mettra en place la comptabilisation du congé proche aidant, pour aider ses proches malades, que Mathilde Panot ne souhaite pas voter dans le contexte de la loi. Jordan Bardella rappelle qu'Emmanuel Macron a dit qu'il était déjà difficile d'arriver à 62 ans quand on avait une carrière industrielle."
}