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36I4CE  -  Avril 2024Estimer les coûts de déploiement à l’échelle de mix de solutions mobilisant au mieux ces différents leviers reste un défi. Néanmoins de premières évaluations permettent de préciser les ordres de grandeur dont il est question.Une analyse originale réalisée dans le cadre de ce projet par la start-up FINRES5 a permis d’identifier des combinaisons de mesures parmi un panier de solutions technologiques (cf. encadré) qui permettraient desnéfices nets sur la produc-tion, quel que soit le niveau de réchauffement, jusqu’à +4°C. Les coûts totaux de ces mesures, si toutes étaient déployées à l’échelle de la ferme France et à assolement constant,  avoisineraient les 1,5 milliard d’euros par an au cours de la prochaine décennie. Ces résultats font aussi appa-raître que des formes d'adaptation fondées sur l'irrigation sont loin d'être toujours les plus intéressantes, notamment du fait des coûts de l’énergie et de l’entretien qu’elles impliquent6.5. FINRES est une entreprise spécialiste de la modélisation des coûts de l’adaptation du secteur agricole https://finres.org/about-us/6.  Sans comptabiliser les coûts des infrastructures collectives qui seraient nécessaires pour capter, stocker et acheminer la ressource. En tout premier ordre de grandeur, le CGAAER donnait l’estimation suivante en 2022 « Actuellement 3 milliards de mètres cubes d’eau sont prélevés, la mission part de l’hypothèse de doubler ce volume par du stockage supplémentaire (retenir l’eau d’hiver pour l’été) au prix moyen de 6 euros par mètre cube  soit la somme de 18 milliards d’euros d’investissement ».7.  Les résultats détaillés par région et par culture feront l’objet d’une publication dédiée courant 2024.8.  Pour des raisons de disponibilité des données et de contraintes de temps liées à l’étude, les productions fourragères essentielles pour l’agriculture française n’ont pas pu être traitées mais pourraient faire l’objet de développement ultérieurs.Les technologies étudiées par cette analyse ne recouvrent qu’une partie des leviers d’adaptation disponibles. Des études complémentaires seraient nécessaires pour évaluer par exemple si une évolution des assolements ou des subs-titutions de cultures (en remplaçant par exemple le maïs par des cultures moins exigeantes en eau dans certaines régions) pourraient permettre de maintenir des niveaux de production à moindre coût (DIVAE 2023). L’analyse menée par FINRES s’est appuyée sur un processus d’appren-tissage automatique pour établir, par culture, un modèle statistique liant les rendements à un ensemble de va-riables climatiques. Ce modèle a été utilisé pour établir des projections de rendement pour différents niveaux de réchauffement à partir des projec-tions climatiques régionalisées les plus récentes, d’abord sans mesures d’adaptation puis en testant différentes mesures et combinaisons de mesures pour retenir les plus efficaces pour aug-menter le rendement et préserver des pertes liées aux aléas climatiques.L’analyse a été effectuée sur 9 cultures – soja ; blé d’hiver ; maïs irrigué et non irrigué ; vigne ; tournesol ; sorgho ; pois secs et betterave sucrière – se voulant représentatives des types de produc-tions en France8. Le travail a été effec-tué par « clusters géographiques » (i.e. zones partageant des caractéristiques climatiques et physiques : ex. grandes plaines, collines, montagnes) et couvre 86 % de la surface agricole française. Les technologies d’adaptation tes-tées ont été les suivantes : irrigation ; brise-vent (artificiel ou naturel avec de l’agroforesterie) ; ombrage (artificiel ou naturel avec de l’agroforesterie) ; serres agricoles. Les coûts de l’ensemble des combinaisons de mesures – résolues à une échelle fine – permettant d’obtenir des bénéfices nets en matière d’adap-tation sur une période de 10 ans ont été agrégés à l’échelle nationale.Une des conclusions de l’analyse est que seules certaines mesures d’adap-tation présentent des bénéfices pour l'exploitation à même de compenser leurs coûts. Cela n’implique pas for-cément que les autres ne puissent pas être pertinentes mais que le choix de les mettre en œuvre ou pas dépasse la logique uniquement économique. Ce constat permet d’introduire les discussions nécessaires sur la distri-bution des coûts de l’adaptation et les modalités de son financement. D’autres paramètres non intégrés à cette ana-lyse comme les effets sur la balance commerciale ou l’importance sociale et environnementale de l’agriculture doivent alors être pris en considération.ENCADRÉ : L’ANALYSE MENÉE PAR FINRES7