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Comme d’habitude, tout part d’une idée confuse enduite de bons sentiments mal canalisés, traduits de façon approximative et brouillonne dans une réalisation à l’utilité douteuse et dont la facture finale, adressée au contribuable, ne sera pas perdue pour tout le monde. Ici, comme nous parlons désindustrialisation, nous pensons tout de suite à des milliers d’individus qui s’en vont, des centaines d’entreprises qui ferment, des dizaines de patrons qui délocalisent, des emplois qui disparaissent ici et apparaissent en Chine, au Brésil ou en République Tchèque. On pense aussi charges sociales consternantes, impôts massacreurs, climat des affaires démoralisant, antienne politique du riche forcément coupable. Immédiatement, Arnaud Montebourg pense, lui, qu’avec un peu de publicité et de communication gouvernementale, une dépense somptuaire et quelques petits fours habilement propulsés dans de tendres gosiers, toute cette affaire sera bien vite oubliée, que la réindustrialisation va s’installer grâce à lui et qu’il pourra en retirer un bénéfice politique évident. Bien sûr, il comprend, même si c’est encore un peu obscur pour lui, que l’actuel mouvement de rapatriement des emplois et des industries en France provient surtout et avant toute autre chose de l’augmentation constante du niveau de vie des pays émergents, et, par voie de conséquence, du renchérissement des salaires sur place ; si l’on prend en compte les frais de transports et les myriades de petits coûts divers et variés qu’une production déportée entraîne, le différentiel avec la France devient alors moins fort. Devant ce constat, naissant, il lui semblait donc urgent de s’agiter, sans comprendre au passage que cette relocalisation passait aussi souvent par une « robotcalisation » : il devient de plus en plus rentable d’investir dans une robotisation ici que dans de la main-d’œuvre humaine là-bas. En termes d’emplois, évidemment, ça ne fait pas tout à fait l’affaire du frétillant ministre, mais c’est sans importance puisque ce genre de tendances de fond lui est totalement imperméable. Moyennant quoi et avec la logique impeccable qui l’anime, puisque l’Etat n’y est pour rien et que tout se déroule manifestement sans son aide (ou, devrait-on dire, malgré son « aide »), que le phénomène est « prometteur et en cours d’augmentation », il devient indispensable, impératif, impérieux, absolument nécessaire « d’appuyer sur l’accélérateur ». Ce qui se traduit (bien malheureusement) par des actions parfaitement concrètes du ministre. D’une part, et parce que l’action publique ne peut se satisfaire de gestes forts sans claquer un paquet mémorable de pognon, 50 millions d’euros (qui étaient jusqu’à présent brûlés dans une autre connerie étatique inefficace) seront à présent gaspillés dans les tentatives de relocalisation adoubées par l’État. Comme cette somme (représentant tout de même 2000 années de SMIC chargé) ne permet pas de faire suffisamment mousser le ministre, il est aussi question d’utiliser de façon « plus offensive » l’enveloppe de 160 millions annuels prévue pour la relocalisation. Par « plus offensif » vous pourrez comprendre ce que vous voulez, et vous pouvez intégrer du champagne, des petits fours, des dames accortes, des réceptions festives et de volumineux rapports sans intérêt : c’est vous qui payez, après tout. Enfin, toujours sur le plan Robinet À Pognon d’Une République Qui A De l’Argent Plein Ses Caisses, la Banque publique d’investissement (BPI) sera aussi censée jouer un rôle « d’accélérateur » de financement. Les sprinklers à billets seront ouverts en grand. Tout va bien : business as usual. Mais bon, comme le souligne l’article du Monde, toutes ces dépenses, tous ces petits arroseurs industriels d’argent des autres ouverts à plein régime, tout ça reste un peu théorique pour les entreprises confrontées aux petites billevesées bureaucratiques douillettement lancées dans leurs pattes par l’administration française, jamais en retard d’une plaisanterie. Toutes ces PME n’ont pas toujours les moyens de s’offrir les services de consultants et de juristes pour épouser les positions fiscales et légales que l’Etat leur impose tendrement pour leur plus grand bien (et à coup de pelle dans la nuque s’il le faut). Et donc, d’autre part, Arnaud Montebourg a décidé de déclencher un plan Informatique Pour Tous heu Relocalisation Pour Les Nuls hmh disons la mise en route d’un logiciel sur le web avec des pages qui demandent des choses, des paramètres, ici et là, et quand tu cliques tu sais si ton entreprise va carafer doit relocaliser ou pas en France. En substance, l’idée lumineuse serait un logiciel d’aide à la décision, appelé Colbert 2.0 parce qu’à Bercy, on sait être à la fois historique (Colbert) et trendy (2.0). Cette prouesse technologique se baserait sur ceux développés en Suède et aux États-Unis par Barack Obama (informaticien hors pair, surtout dans le oueb 2.0), dans le cadre de sa politique de relocalisation qui marche du feu de Dieu (notamment pour les données privées). Normalement, il est prévu que ce logiciel, développé par El Mouhoub Mouhoud et Xavier Ragot à la demande du ministre, sera accessible au plus tard le 9 juillet. Il offre un « auto-diagnostic » qui permettra à un chef d’entreprise de faire une simulation pour évaluer les avantages (seulement les avantages ?) dont il pourrait bénéficier en produisant en France. C’est trop de la balle. Nul doute qu’on trouvera, dans les jours qui suivront sa mise en ligne, de fins analystes pour évaluer la pertinence du dit logiciel, mais avant même de regarder ce qu’il vaut, force est de constater que ses papas pardon parents-2 ont un brillant palmarès. Ainsi, El Mouhoub Mouhoud est professeur d’économie, et a officié au sein de Terra Nova comme en atteste sa biographie. Terra Nova, think tank progressiste et parfaitement socialiste qui aura fourni un havre de paix aux croustillantes notes pondues par des sommités comme, en mars 2009, celle sur la gouvernance de campagne de Barack Obama (on n’en sort pas) écrite par nul autre que … Arnaud Montebourg. Ainsi, Xavier Ragot, professeur associé d’économie à l’École d’économie de Paris, consultant auprès de la Banque de France, est aussi le conseiller économique au sein du cabinet… Montebourg. Le monde est petit. On comprend, certes, que le brave Arnaud ait pioché parmi ses proches pour réaliser un outil dont tout indique qu’il sera d’une impartialité redoutable, avec une finesse de calcul et des conclusions dont on se doute qu’elles permettront aux chefs d’entreprises de prendre les bonnes décisions, en toutes connaissances de cause. Mais on se prend à s’interroger sur l’éventuelle rémunération afférente à ce développement. On ne peut s’empêcher de se demander si ce beau logiciel a bénéficié d’une saine mise en concurrence, d’un appel d’offre public. Et s’il fut fait gracieusement, gratuitement, pourquoi fut-ce celui-ci qui fut retenu et pas un autre ? Le code source sera-t-il rendu public (pour rire) ? Avec ces gadgets, ces effets d’annonce, ces dépenses dont on peine à voir vraiment l’utilité, on en arrive à la conclusion habituelle à la suite de ce genre d’exercices ministériels : tout ceci est plus destiné à occuper l’espace médiatique qu’à redynamiser quoi que ce soit. Apparemment, des entreprises ont fait le choix, toutes seules comme des grandes, de relocaliser, ce qui n’a pas coûté un rond au contribuable. La meilleure méthode et la plus efficace pour rendre la France attractive n’est pas de dilapider l’argent public, de pondre un logiciel 2.0 ou de créer 22 emplois (un par région) payés sur les deniers de la République, mais d’abaisser les coûts des entreprises sur place, d’arrêter de les massacrer d’impôts pour financer, justement, toute la kyrielles de bricolages ridicules de ce ministère et des autres. Et bien évidemment, ce conseil (gratuit) étant soigneusement évité et oublié, ce gouvernement continuera sa route dans la mauvaise direction. Ce pays est foutu. —- Sur le web
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Par Benoît Rittaud. Le Huffington Post s’est montré digne de la tradition de la presse française d’alarmisme univoque et sans nuance avec cet article très “méthode Coué” signé Gilles Finchelstein et Ernst Sterre, dont le portfolio final est tout simplement magnifique. Une mention également pour Naomi Klein qui, dans l’Humanité dimanche du 8 au 14 janvier, affirme que : « L’enjeu climatique peut devenir le meilleur argument pour les progressistes pour faire valoir leurs revendications : rebâtir et raviver les économies locales, libérer les démocraties de l’influence des géants du secteur privé, empêcher l’adoption d’accords de libre-échange néfastes, investir dans les infrastructures publiques (transport en commun, logement social), se réapproprier des services publics essentiels comme l’énergie et l’eau, ouvrir les frontières aux réfugiés climatiques, respecter les droits territoriaux des peuples autochtones. » Faire du climat le bras armé du progressisme réactualise une belle tradition de récupération idéologique que l’on craignait disparue. Jusqu’à présent, les heureux gagnants et nominés du climathon se sont en général trouvés être politiquement plutôt à gauche. Le jury tient à faire savoir qu’il ne s’agit que d’une coïncidence, qui n’a pas vocation à durer tant la propagande climatique ne connaît nulle frontière politique. Pour inciter les compétiteurs de toutes tendances politiques à croire en leurs chances, le jury tient donc à faire une place à cet article du Figaro signé Marielle Court, une compétitrice dont le jury espère par ailleurs beaucoup. L’article tire parti d’une publication de Nature qui en appelle aux politiques (ses auteurs y quantifient le charbon, le pétrole et le gaz qu’il nous faudrait laisser sous terre pour sauver le climat) pour broder sur le climat et interroger les grandes figures que sont le LSCE et Alain Grandjean. Sans donner la parole à une voix critique, fort heureusement. Le vainqueur de la semaine 3 C’est avec plaisir que le jury récompense les efforts soutenus du journal Le Monde, déjà deux fois nominé lors des deux premières semaines. La constance paye : telle est la leçon du vainqueur de cette semaine, auteur ces jours-ci encore de multiples réalisations méritoires, dont cet article de Stéphane Foucart destiné à effrayer les lecteurs avec « 2014 année la plus chaude ». Le jury se réjouit d’y lire que « la messe n’est pas formellement dite » pour savoir si 2014 détient bien ce record, ce qui sous-entend qu’un autre article du même niveau sera publié à la fin du mois. C’est dans les vieilles marmites qu’on fait les meilleures soupes, le classique « record absolu » de telle ou telle donnée mérite donc à l’évidence d’être exploitée sans craindre le rabâchage. La conclusion de l’article, qui s’en prend aux vilains dirigeants américains et à leurs « penchants climatosceptiques », complète brillamment le tableau. C’est toutefois surtout cette interview de Christophe Cassou réalisée par Le Monde et Universcience qui a emporté la décision du jury. Celle-ci permet en effet à l’interviewé de marteler pendant près de quatre minutes un message particulièrement ciselé. En voici quelques éléments de langage parmi les plus remarquables : « Environ tous les deux-trois ans, on bat le record de la température globale de la planète. » (NB : les records de température globale sont 1998, 2005, 2010 et 2014, donc séparés de 7, 5 et 4 ans. L’écart de température entre ces quatre « records » est par ailleurs de quelques centièmes de degrés à peine.) « Même si, en termes de tendance, le réchauffement est un petit peu plus faible depuis une dizaine ou une quinzaine d’années… » « Si on avait eu un événement El Niño extrêmement fort, du type 1997-1998, qui serait arrivé (sic) aujourd’hui cette année (re-sic), on n’aurait non pas battu le record un tout petit peu, mais on aurait explosé le record. » « Quand on replace [le record de 2014] sur les deux-trois dernières décennies, il s’inscrit évidemment dans la tendance lourde du réchauffement climatique. » « Le système climatique ne se réchauffe pas de manière continue et… on appelle ça « linéaire », dans notre jargon. » « Si l’on regarde les années de température globale les plus chaudes, on voit qu’elles se situent toutes sur les vingt dernières années, sur les deux dernières décennies, ce qui traduit une tendance forte et lourde vers le réchauffement climatique. » Le jury remercie le public de continuer à lui proposer des nominés pour la semaine 4. Il sera sensible, outre à l’équilibre entre tendances politiques comme signalé plus haut, à la propagande francophone hors de France, tant celle-ci ne connaît pas plus de frontière géographique que politique. — Sur le web Suivre le Climathon.
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Fini les couverts et gobelets en plastique jetables pour le pique-nique. Adopté en nouvelle lecture samedi, un amendement au projet de loi agriculture et alimentation, porté par 14 députés de la majorité, vise à interdire les "couverts, piques à steak, couvercles à verre jetables, plateaux repas, pots à glace, saladier, boîtes" dès le 1er janvier 2020. Cette interdiction s'ajoute à celle des pailles et des bâtonnets mélangeurs pour boisson en plastique, adoptée par le Sénat en juin, avant que le projet de loi n'effectue son retour à l'Assemblée faute d'accord en commission mixte paritaire. "La France a les moyens d'agir, d'être fer de lance sur ce sujet, comme nous avons pu l'être sur les sacs en plastique, comme nous avons pu déjà le voter sur les assiettes jetables. Allons plus loin! Faisons en sorte d'attaquer la prochaine décennie en nous éloignant de cette dépendance au plastique", a lancé François-Michel Lambert (ex-EELV). Le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert s'y est opposé : "Il y a une nécessité de changement de comportement pour diminuer le nombre de déchets, notamment ceux issus des produits plastiques. Mais il faut être cohérent". "Je souhaite que l'on puisse disposer d'informations pour mieux évaluer l'impact économique et écologique", a-t-il plaidé, en vain. Cent-vingt-deux députés de la majorité, dont Michel Lambert, ont aussi obtenu l'interdiction des "contenants alimentaires de cuisson, de réchauffe et de service en matière plastique" dans les cantines, de la crèche à l'université, "au plus tard au 1er janvier 2025". Le but est "d'introduire un principe de précaution (...) visant à protéger la santé de nos enfants et à protéger notre environnement", a souligné la députée (LREM) et questeure Laurianne Rossi, première signataire de l'amendement. Backend fetch failed XID: 779270792 Varnish cache server
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Quelle aubaine pour les doctrinaires du développement durable ! Au moment de leur jour du dépassement il fait chaud, très chaud. Évidement ni l’écologiste Hulot, ni France 2, ni France 24, ni la RTBF ni la ribambelle de médias impréparés ne pouvaient rater pareille occasion pour lier les deux évènements et nous culpabiliser pour introduire le contrôle de tous les détails de nos vies. Ce premier août était donc le jour où, d’après Global Footprint Network (GFN), qui possède l’argent pour employer des dizaines de chercheurs souvent financés par les deniers publics, nous vivons désormais à crédit. À sa suite, toutes les ONG environnementales (ONGE) et nombre de politiciens se font les mégaphones de cette supercherie qui ne repose sur aucune base scientifique. Le jour du dépassement global (earth overshooting day) prétend être un indicateur dont l’objectif est de conscientiser et responsabiliser les pays développés à la notion d’empreinte écologique. Bien entendu, à part les Européens endoctrinés par les ONGE, cette théorie n’a guère d’écho dans le reste du monde. UN INDICE DÉPASSÉ Le Global Footprint Network divise la capacité de production du milieu naturel par l’empreinte écologique, multiplié par 365 pour obtenir un nombre de jours de consommation que la Terre peut supporter. Beaucoup d’auteurs ont démontré l’inanité de cette théorie. Le comble est que la radio belge financée par les taxes des contribuables va jusqu’à déclarer (7:30) « depuis ce matin nous avons OFFICIELLEMENT épuisé les ressources que la nature met un an à produire et renouveler ». Selon elle, nous aurions consommé tout ce que la nature produit, et nous vivons à crédit. Mais à crédit de quoi ? Si depuis des années nous vivons à crédit, où est le stock qui nous permet de continuer à vivre ? Je produis des légumes dans mon potager. Habituellement, je remplis mes deux congélateurs de légumes bios ; cette année ce ne sera pas le cas car la canicule empêche un bon rendement de mes nombreux efforts. Mais une fois que j’ai épuisé mes ressources n’aurai-je plus rien à manger ? Non, je vais puiser dans le stock qui ne m’appartient pas. Or s’il était vrai que nous avons épuisé ce que la planète produit, notre stock, de quoi le monde va-t-il vivre jusqu’au 31 décembre ? Cette simple considération suffit à démolir cette théorie fumeuse. DE L’IDÉOLOGIE, PAS DE LA SCIENCE En 2006, Eurostat, l’office de statistiques de la Commission européenne, a émis des réserves sur cette méthodologie. En dépit des modifications, il s’agit d’une étude réalisée par une organisation à vocation idéologique. C’est l’occasion de rappeler qu’il faut absolument se méfier des études des ONGE. Comment tout cela fonctionne-t-il ? Un commanditaire, l’ONGE, décide de s’attaquer à une problématique. Il reçoit des subsides publics pour que son personnel ou des consultants établissent une étude. Celle-ci est publiée et les médias s’empressent de la diffuser pour qu’elle devienne une vérité médiatique assimilable à une vérité scientifique. Personne n’a le temps et encore moins les moyens d’aller dénicher les arcanes de cette soi-disant étude ; ni les hypothèses déterminantes, ni la méthodologie ne peuvent être validées ou invalidées. Cela nécessiterait de dépenser encore plus d’argent que le coût de l’étude. Les résultats disent toujours ce que veut celui qui finance. Le monde de l’entreprise, lui, n’a pas d’argent à perdre pour démontrer la nullité de ces études. Quant au monde politique, il profite de ces « études » pour justifier des décisions flattant ses niches électorales dans le sens du portefeuille… des autres. FAKE SCIENCE VS FACTS Ce que la nature produit en un an est uniquement de la biomasse, c’est-à-dire des produits générés par la photosynthèse entre le CO2 et l’eau par l’entremise de photons (lumière) et de catalyseurs (enzymes). En un an, la nature ne produit aucune ressource minérale. Tous les enfants ont appris vers l’âge de 7 ou 8 ans le cycle de l’eau : elle ne disparaît pas le 1er août, le jour du dépassement ne peut concerner que la production de biomasse, qu’elle soit végétale, animale ou halieutique. Le jour du dépassement fait donc référence à la masse de bio… Le biologiste Jeffrey S. Dukes a calculé et publié dans Climatic Change que les combustibles fossiles brûlés en 1997 ont été fabriqués au cours des millénaires géologiques à partir de 44 000 000 000 000 tonnes de matière organique. Cela correspond à plus de 400 fois la production primaire nette du biotope organique. Autrement dit, nous utilisons chaque année la quantité de plantes et d’animaux produits au cours de 4 siècles. Autre chose que 7 mois ! L’idée que nous pouvons simplement remplacer cet héritage avec de l’énergie produite instantanément relève de la science-fiction. Il n’y a actuellement tout simplement aucun substitut qui puisse générer, à partir de la nature, la quantité d’énergie dont nous avons besoin. UN DANGER POUR NOS LIBERTÉS Puisque depuis ce 1er août nous continuons à manger du poisson et de la viande, faut-il supposer que ceux-ci proviennent de la planète Mars ? Non. Ce qui est en cause, c’est uniquement la consommation d’énergie fossile, qui représente bien plus que la production de biomasse que la Terre peut produire. Il est vrai que pour notre consommation d’énergie nous vivons à crédit sur les millénaires du passé ! Et là se situe le véritable objectif de ce jour du dépassement : nous faire peur avec le changement climatique. Cette année, ce jour coïncide avec une canicule dans les pays qui croient à l’origine anthropique du changement climatique. L’ex-Monsieur Ushuaïa se devait de profiter de cette étude pour relancer sa politique par un péremptoire « c’est pas tenable ». En guise de clin d’œil souvenons-nous que, de 1992, année de l’adoption de la Convention des Nations Unies sur le changement climatique, jusqu’à 2017, les émissions de CO2 ont augmenté de 54% soit plus de 2% par an. Ou bien le monde est dirigé par des incompétents ou bien la lutte contre les émissions de CO2 est impossible. Je penche fortement pour la seconde hypothèse. Ce qui après tout n’est pas inquiétant puisque le GIEC est obligé de s’interroger sur l’absence de corrélation entre la croissance inexorable des émissions de CO2 et la stabilité de la température globale depuis 18 années. Le GIEC nomme cela un “hiatus” (page 779). Au demeurant, le GIEC ne prétend pas qu’il y a déjà des phénomènes extrêmes mais qu’il y en aura. Tout cela ne serait pas inquiétant si derrière cette invraisemblable lutte contre les émissions de CO2 ne se cachait la politique de décroissance que d’aucuns veulent imposer aux autres, à défaut de commencer à se l’imposer à eux-mêmes. Pas plus tard que le 29 juillet dernier, le journal Libération accordait une tribune à quelqu’un souhaitant imposer au monde entier sa vision, puisqu’il déclare : « La lutte contre le changement climatique est incompatible avec le tourisme international et de nombreux secteurs économiques. Les mesures qu’il faudrait prendre seront difficilement acceptées. On peut dire que la lutte contre le changement climatique est contraire aux libertés individuelles et donc sans doute avec la démocratie ». Prenons garde car la dictature écologique pointe le nez. Le dernier ouvrage de Samuele Furfari est une œuvre de 1200 pages en deux volumes : « The changing world of energy and the geopolitical challenges« .
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Neutralité carbone: il faut oublier tout projet d’exploration pétrolière selon l’Agence de l’énergie Selon l’Agence internationale de l’énergie, les mesures nécessaires pour atteindre la neutralité carbone au milieu du XXIe siècle impliquent d’oublier tout projet d’exploration pétrolière ou gazière. Oublier dès « maintenant » tout projet d’exploration pétrolière ou gazière et ne plus vendre de voiture thermique neuve au-delà de 2035 : telles sont des mesures nécessaires pour atteindre en milieu de siècle la neutralité carbone et avoir une chance de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C, estime l’Agence internationale de l’énergie. Le chemin est « étroit » mais encore « praticable » et il promet « d’énormes bénéfices » tant en termes d’emploi que de croissance économique ou de santé, note l’AIE qui publie ce mardi 18 mai, à six mois de la COP26 de l’ONU, une feuille de route permettant de conduire à cet objectif. La « neutralité carbone », qui consiste à ne pas émettre plus de gaz à effet de serre que le monde ne peut en absorber, implique de changer de paysage énergétique avec un déclin accéléré de la demande en combustibles fossiles et une montée en puissance des renouvelables. « Aucun champ gazier et pétrolier nouveau n’est nécessaire au-delà de ceux déjà approuvés » « Au-delà des projets déjà engagés en 2021, notre trajectoire ne prévoit aucun nouveau site pétrolier ou gazier », note ainsi l’Agence. « La baisse rapide de la demande de pétrole et de gaz naturel signifie qu’il n’y a pas d’exploration requise et qu’aucun champ gazier et pétrolier nouveau n’est nécessaire au-delà de ceux déjà approuvés. » Pour le charbon, le plus nocif, dont la consommation est repartie de plus belle, le monde doit déclarer la fin des décisions d’investissement pour de nouvelles centrales électriques. Au contraire, le secteur électrique devra avoir atteint mondialement la neutralité carbone dès 2040. Ce qui impose d’installer d’ici à 2030 quatre fois plus de capacités solaires et éoliennes annuelles qu’en 2020, année record. Pour 2050, l’Agence voit ainsi 90 % de l’électricité venir des renouvelables, et une large part du reste du nucléaire. Les ressources fossiles ne fourniront plus qu’un cinquième de l’énergie (contre 4/5 aujourd’hui). Les ventes de voitures neuves à moteur thermique doivent cesser dès 2035 Mais pour cela, les ventes de voitures neuves à moteur thermique doivent cesser dès 2035. Les calculs de l’AIE rejoignent ainsi ceux de l’ONG Transport & Environment. Dans les faits pourtant, la plupart des constructeurs n’en sont pas là – même si quelques-uns sont plus allants. L’efficacité énergétique devra aussi croître de 4 % par an dès cette décennie, soit trois fois plus que le rythme moyen des deux dernières décennies. « L’ampleur et la rapidité des efforts requis par cet objectif critique et formidable – notre meilleure chance d’affronter le changement climatique et de limiter le réchauffement global à 1,5 °C – en font peut-être le plus grand défi que l’humanité ait jamais eu à relever », admet le directeur de l’AIE, Fatih Birol. « Placer le monde sur cette trajectoire requiert une action forte de la part des gouvernements, soutenus par une coopération internationale bien plus importante », ajoute l’économiste, alors que quelque 785 millions de personnes sont encore sans électricité. Au total, cette trajectoire ferait passer l’investissement dans le secteur énergétique à 5 000 milliards de dollars annuels d’ici à 2030. Ce qui ajouterait 0,4 point de croissance par an au PIB mondial, indique l’AIE, dans une analyse menée avec le FMI. Les défis ne manquent pas Les défis ne manquent pas, inhérents à la part accrue de l’électricité, par exemple au besoin en métaux rares, nécessaires aux technologies nouvelles mais concentrés dans un petit nombre de pays et porteurs d’instabilité si le marché n’est pas organisé, insiste l’AIE. Enfin le scénario repose en partie sur des technologies encore indisponibles. En 2050, près de la moitié des réductions d’émissions de CO2 viendront de technologies aujourd’hui au stade de la démonstration, dit l’AIE : batteries avancées, hydrogène vert compétitif, mais aussi systèmes de captage et stockage du CO2 (CCS), solution qui fait l’objet de débats au sein des experts du climat. Dave Jones, du think tank Ember, spécialisé dans l’énergie, voit dans ce rapport « un revirement complet par rapport à l’AIE orientée fossiles d’il y a 5 ans » : « un vrai couteau planté dans l’industrie des énergies fossiles ».
true
Le navire expérimental Energy Observer a quitté le port de Marseille, mercredi, afin de poursuivre son odyssée de six ans autour du monde. Après son tour de France l'année passée, il doit désormais sillonner à une vitesse de 8 à 10 noeuds la Méditerranée en 2018, où de nombreuses escales sont prévues. Le catamaran est un exemple d'utilisation des énergies renouvelables: sans dégager la moindre émission de CO2, il fonctionne aux technologies solaires, éoliennes et hydroliennes. Il devient unique au monde si on ajoute une autre particularité: Energy Observer peut stocker de manière propre son énergie excédentaire sous forme d'hydrogène, produit via l'eau de mer. Réinjecté dans des piles à combustible, ce gaz permet alors de générer de l'électricité d'appoint lorsque les autres sources faiblissent. Unique au monde. Energy Observer est le tout premier bateau naviguant seulement aux énergies renouvelables et capable de produire son propre hydrogène à partir d'eau de mer. Ce laboratoire énergétique flottant de 30 mètres de long a quitté Marseille, mercredi, pour voguer vers la mer Méditerranée, deuxième région de son odyssée autour du monde. REUTERS/Jean-Paul Pelissier Il avait accosté dans le premier port de France en décembre 2017, à la fin de sa première année de périple, dont le programme s'apparentait à un tour de France. Chaque escale - comme ici le long du Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée - permet de "faire rêver pour mieux sensibiliser" aux enjeux de la transition écologique, avance Jérôme Delafosse, son chef d'expédition. Energy Observer Cette aventure énergétiquement propre et autonome a attiré l'attention des pouvoirs publics. Parrain de l'opération, Nicolas Hulot a lui-même baptisé l'Energy Observer à Paris en juillet dernier. Puis le ministre de la Transition écologique est revenu sur le pont, à Saint-Malo un mois plus tard, cette fois aux côtés du chef du gouvernement: Édouard Philippe a souligné les "perspectives assez incroyables" des technologies embarquées. Energy Observer / Jérémy Bidon C'était pourtant un projet un peu fou. Il s'agissait à l'origine d'un voilier de course, construit en 1983 : à l'époque plus grand catamaran du monde, il a gagné (sous différents noms) plusieurs compétitions dont le trophée Jules-Verne en 1994. Racheté 500 000 euros, sa coque est devenue le point de départ d'un chantier de transformation de 5,5 millions d'euros qui a mobilisé une cinquantaine de personnes depuis 2015. Energy Observer / Pierrick Contin L'ex-icône de la voile est ainsi recyclée comme étendard d'un autre mode de propulsion, à la pointe des nouvelles technologies de l'énergie. Elle en compte trois à son bord: le solaire avec 130 mètres carrés de panneaux apportant l'essentiel de sa production électrique, deux éoliennes à axe vertical en appoint, enfin l'hydrolien lorsqu'il inverse ses moteurs en parallèle du déploiement d'une aile de traction. Energy Observer / Jérémy Bidon Surtout, le navire est équipé d'un électrolyseur: il peut créer de l'hydrogène à partir de l'eau de mer. De quoi stocker l'énergie produite en excès certains jours. Par temps couvert, c'est alors ce gaz qui prend le relais : combiné à l'air, il alimente des piles à combustible qui génèrent de l'électricité. Un ensemble de défis technologiques présentés partout en France en 2017, comme ici à Bordeaux. Energy Observer / Jérémy Bidon De plus, à chaque escale, Energy Observer déploie d'autres atouts pour séduire le public, dont un village itinérant avec un dôme de projection à 360°. L'exposition temporaire fourmille d'informations sur ses nombreux partenaires, dont le CEA à l'origine de l'ensemble de l'architecture énergétique du bateau, ou encore l'Unesco. Energy Observer / Bertrand Lamy Lors d'une douzaine d'escales durant sa première année, Energy Observer a également conquis le prince de Monaco Albert II ou encore Bertrand Piccard, pilote de l'avion Solar Impulse. Pour 2018, la mission reste la même: face aux défis environnementaux et au réchauffement climatique, "faire collaborer les énergies de la nature mais aussi celles de notre société", résume son capitaine Victorien Erussard. Energy Observer / Jérémy Bidon Après Paris où il a reçu la maire Anne Hidalgo, mais aussi Nantes, La Rochelle, Royan ou encore la Seyne-sur-Mer, cette année le navire zéro CO2 se consacre à un tour de la Méditerranée. Il se rendra à Venise, Athènes, Casablanca, Istanbul et jusqu'à Sotchi. En 2019 il doit notamment sillonner l'Europe du Nord, en 2020 l'Amérique, puis l'Asie et l'Afrique les années suivantes. Un beau voyage de six ans et une centaine d'escales. Energy Observer / Jérémy Bidon
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États-Unis. Le Dixie Fire devient le troisième plus grand incendie de l’histoire californienne Plus de 5 000 pompiers combattent, depuis trois semaines, les flammes en Californie, dont les énormes volutes de fumées sont visibles depuis l’espace. S’étendant sur 174 000 ha, Dixie Fire est devenu le troisième plus gros incendie de l’histoire récente de la Californie. L’immense feu de forêt ravageant le nord de la Californie est devenu vendredi 6 août le troisième plus gros de l’histoire récente de cet État, et son expansion pourrait se poursuivre. La sécheresse prolongée, dont les scientifiques estiment qu’elle est liée au changement climatique, a rendu l’ouest des États-Unis particulièrement vulnérable à ces feux très destructeurs. Le Dixie Fire, qui a dévasté cette semaine la petite ville de Greenville, a dévoré plus de 170 000 ha depuis qu’il s’est déclaré mi-juillet. Un village calciné « Les personnes qui ont perdu leurs habitations et leurs commerces… Leur vie ne sera plus jamais la même », a dit lors d’une conférence de presse le shérif du comté de Plumas, Todd Johns, qui participe à coordonner les efforts contre l’incendie et habite Greenville « depuis toujours ». « J’ai le cœur brisé par ce qui s’est passé » dans ce bourg de 800 habitants, a-t-il dit. « Tout ce que je peux vous dire c’est que je suis désolé. » Calcinée, Greenville ne laissait voir vendredi que des ruines. Toutes les structures en bois étaient réduites en cendres et certains édifices de pierre à l’état de gravats. Si personne n’a encore été blessé par le brasier, il est vital que les habitants de la région se trouvant sur son chemin tiennent compte des avis d’évacuation, a souligné Todd Johns. « Cet incendie n’est pas terminé. Si ce panache de fumée se dirige un tant soit peu vers vous, vous devez vous préparer. Où que souffle le vent, c’est là que (le feu) ira. » Plus de 5 000 pompiers combattent l’immense incendie, dont les énormes volutes de fumées sont visibles depuis l’espace. 174 000 ha Le Dixie Fire s’est étendu en l’espace d’une nuit, jusqu’à couvrir 174 000 ha, soit une surface plus grande que celle du Bootleg Fire, en train de dévaster l’État de l’Oregon, plus au nord. Ses flammes ont pris une telle ampleur qu’elles génèrent leur propre climat. Les feux de forêt sont courants en Californie, mais en raison du changement climatique ils sont de plus en plus ravageurs. Fin juillet, les incendies y avaient déjà détruit deux fois et demi plus de végétation qu’à la même période en 2020, pourtant la pire année de l’histoire de la Californie en termes de feux. Rappelle l’incendie mortel de 2018 Le Dixie Fire rappelle douloureusement le Paradise Fire de 2018, incendie le plus mortel pour la Californie ces dernières années. Des lignes électriques défectueuses, qui parcouraient la ville septentrionale de Paradise, avaient provoqué ce brasier, tuant 86 personnes. Le fournisseur d’énergie Pacific Gas and Electric (PG & E), plus grande compagnie d’énergie de Californie, a plaidé coupable. Les équipements de PG & E sont à nouveau mis en cause pour le Dixie Fire, après qu’un arbre est tombé sur un câble d’alimentation le jour où l’incendie a démarré. L’entreprise a annoncé fin juillet qu’elle enfouirait ses 16 000 km de câbles électriques afin d’éviter que ses équipements soient à l’origine de nouveaux incendies dévastateurs. Greenville elle-même est coutumière des incendies. Elle avait déjà été quasiment anéantie en 1881, et plusieurs brasiers ont menacé ses habitants au cours du siècle et demi passé.
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Greenpeace condamne l’annonce faite aujourd’hui par le président de la République qui, en visite au Creusot, a annoncé la construction d’un deuxième réacteur nucléaire EPR sur le territoire français. « Cette décision est aberrante et stupide. Il s’agit d’une faute lourde sur le plan énergétique, économique, industriel et environnemental, déclare Yannick Jadot, responsable des campagnes de Greenpeace France. La France est une « république nucléaire », comme d’autres sont des républiques bananières. La présidence française de l’Europe commence à peine, le lobby nucléaire est de nouveau aux manettes et le Président français, totalement disqualifié. » Un réacteur totalement inutile. Le réacteur EPR en construction à Flamanville ne se justifiait déjà pas en termes de besoins énergétiques, la France étant en forte surcapacité nucléaire. Pour justifier ce premier EPR, l’industrie et les autorités n’ont cessé de dire qu’il fallait un prototype à tester d’ici à 2015, avant de décider d’un éventuel remplacement du parc existant à partir de 2020. C’est encore la position défendue par EDF aujourd’hui, qui répète ne pas voir l’utilité de construire de nouvelles tranches nucléaires avant 2020. « Cette décision de construire un 2e EPR tombe du ciel sans la moindre justification énergétique », déclare Frédéric Marillier, en charge de la campagne Énergie à Greenpeace France. Un réacteur dangereux. L’EPR est le plus puissant des réacteurs au monde (1 600 MW), il concentrera plus de radioactivité que ces prédécesseurs. De plus, l’utilisation d’un combustible spécifique à base de plutonium (le Mox), renforcera la radioactivité et la toxicité des rejets éventuels. Et concernant les déchets, ils seront certes un peu moins nombreux, mais plus radioactifs. Un réacteur trop cher, qu’on ne sait pas construire. Les deux seuls EPR qu’Areva tente actuellement de construire rencontrent de grosses difficultés. Le chantier finlandais, entamé en 2005, affiche un dépassement budgétaire global de 1,3 à 2,2 milliards d’euros (pour un prix initial de 3,3 milliards) et ne sera terminé qu’avec deux ans de retard au moins (2011 et non 2009). Quant à l’EPR de Flamanville (Manche), il a déjà pris du retard, les travaux ayant été stoppés pendant plus d’un mois sur ordre de l’Autorité de sûreté nucléaire, suite à de nombreuses anomalies et malfaçons. Il existe une bien meilleure solution : l’efficacité énergétique. Pourquoi investir dans le nucléaire, alors qu’il existe des solutions plus efficaces, plus économiques, plus sûres et plus rapides ? Isoler les logements, limiter les consommations des voitures, favoriser l’achat de produits efficaces, etc. : de telles mesures permettant de maîtriser la consommation répondent à la fois aux enjeux des changements climatiques, de la sécurité énergétique et du pouvoir d’achat des Français. Juste un exemple simple, que le gouvernement refuse de mettre en place – alors qu’il s’agit de l’une des mesures phares du Grenelle de l’environnement : l’interdiction des ampoules à incandescence d’ici à 2010. Une telle mesure permettrait à la France d’économiser une quantité d’électricité équivalente à ce que devrait produire le réacteur EPR. « Face à l’envolée des prix de l’énergie liée au pétrole et dans un contexte de crise budgétaire, comment accepter que le président de la République fasse un cadeau de plus de 3 milliards d’euros à Areva au lieu d’investir au service des Français, s’interroge Yannick Jadot. On ne sait même pas combien coûte un EPR, vendu pour plus de 3 milliards d’euros mais dont le prix est en train de doubler en Finlande. En revanche, on sait qu’un euro investi dans l’efficacité permet d’économiser sept fois plus d’énergie qu’un euro investi dans le nucléaire n’en produit. »
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17 octobre 2009 – À 50 jours de la conférence de Copenhague sur le climat, Greenpeace dénonce partout en France un criminel climatique et environnemental : le groupe Total. Les bénévoles des groupes locaux de Greenpeace ont investi des stations essence de la compagnie dans onze villes de France (Paris, Lyon, Marseille, Nancy, Bordeaux, Rennes, Strasbourg, Lille, Toulouse, Perpignan, Grenoble), ce matin à partir de 10h. L’opération vise à informer le grand public et les clients de Total sur l’activité menée par le groupe pétrolier français sur les sables bitumineux : distribution de tracts, banderoles, visuels géants dénonçant la « destruction durable » et montrant l’impact sur l’environnement de la manière la plus sale et la plus chère de produire du pétrole, un crime à quelques semaines de la conférence de Copenhague. Dans l’optique de Copenhague, Greenpeace dénonce les criminels climatiques L’opération d’information et de sensibilisation de ce matin, accompagnée d’images et de slogans chocs fait partie d’une campagne débutée au Canada il y a déjà quelques semaines contre les sables bitumineux et leur exploitation par Total, Shell et les autres. Une action très spectaculaire a d’ailleurs eu lieu la semaine dernière : 30 activistes de Greenpeace ont investi et occupé pendant 20 heures la raffinerie Total du Havre en affichant des slogans immenses sur des cheminées et les citernes du site. Une campagne dénonçant Total a également été lancée sur internet : https://www.greenpeace.fr/destruction-durable Total investit dans la manière la plus cher et la plus sale de produire du pétrole Les sables bitumineux, c’est un bitume très visqueux aggloméré à du schiste et du sable, contenu dans les sols de la province de l’Alberta, au Canada, mais aussi du Venezuela ou de Madagascar, parfois très profondément, souvent sous des zones de forêts. Après un procédé long, complexe, très cher et énergivore (d’énormes machines, beaucoup d’eau, d’électricité, de carburant, etc.), on peut extraire de ce bitume du pétrole exploitable. Total est un des groupes les plus actifs notamment au Canada, où le groupe français a déjà investit plus de 8 milliards d’euros. Misant sur un baril très cher à l’avenir, Total a pour objectif à terme que 10 % de son pétrole provienne de ces sables. Au Canada, l’exploitation des sables bitumineux a déjà détruit 3 000 km² de forêts, pollué des lacs et des rivières. « C’est une véritable usine à gaz : un baril de pétrole issu des sables bitumineux émet, de l’extraction à la consommation, 5 fois plus de gaz à effet de serre qu’un baril de pétrole conventionnel, explique Yannick Rousselet, chargé de campagne Énergie, présent ce matin à Rennes. Il s’agit d’un vrai crime climatique ! » Dénoncer le rôle et l’impunité des groupes privés dans les changements climatiques, bannir le pétrole bitumineux de France Greenpeace demande à Total de stopper ses investissements et ses projets dans les sables bitumineux au Canada comme à Madagascar. « Pas ces actions, Greenpeace pose surtout la question du rôle des groupes privés dans les changements climatiques et de leur impunité totale, affirme Pascal Husting, directeur général de Greenpeace France, présent ce matin à Paris près de Porte d’Italie. La responsabilité de groupe comme Total doit être pointée par les chefs d’Etat qui vont se réunir à Copenhague en décembre : quel sera l’accord conclu à Copenhague où des efforts seraient demandés à tous sauf à des grands groupes privés qui agissent en toute impunité ? » Enfin, si Total continue d’investir dans ce pétrole le plus sale de la planète, Greenpeace demande à ce que l’État français, c’est-à-dire Jean-Louis Borloo et Nicolas Sarkozy, se prononce sur la nécessité de bannir le pétrole issu des sables bitumineux du territoire français au vu de sa très lourde empreinte carbone. Comment ? En considérant non pas uniquement les gaz à effet de serre émis sur le territoire national, mais le coût environnemental et climatique global d’un tel pétrole.
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Quelques éléments de réflexion sur le débat écologique actuel. Il s’agit de ne pas se tromper de débat, justement : c’est la politique qui occupe davantage les communs de mortels que nous sommes, généralement profanes sur les questions scientifiques et donc peu à même d’aborder le fond du débat scientifique. Quelques remarques, néanmoins, sur le débat scientifique : force est de constater qu’il n’est pas clos aujourd’hui, et que le « consensus » si souvent mis en exergue ne justifie en rien le musellement des scientifiques « climato-réalistes » (pour le dire plus positivement). Déplorons la pensée quasi unique dès qu’il s’agit de parler de climat. Car s’il est bien un domaine où la majorité n’a jamais fait office de preuve, c’est bien le domaine scientifique (on croirait, sinon, encore, que la Terre est plate et que le Soleil en fait le tour). Je ne prétends bien sûr pas détenir la vérité sur le réchauffement du climat (et non climatique, au passage) en tant que tel, seulement je refuse de ne pas écouter ceux qui, tout aussi légitimes ou aux parcours non moins honorables (puisque cela compte) que d’autres, en contestent l’exactitude, sinon carrément l’existence. On trouve ainsi des avis divergents au sein même de l’Académie des Sciences, et il est regrettable que les minoritaires soient discrédités dès qu’ils tentent d’exprimer leurs points de vue. Le consensus ne justifie pas le boycott des avis divergents qui, qu’on le veuille ou non, sont une réalité dont le déni quasi systématique n’est pas acceptable, voire alimente, à mon sens, un degré de suspicion à l’égard du « Camp du Bien ». Plusieurs arguments méritent au moins réflexion. D’abord, la question des outils de mesure du réchauffement se pose – le GIEC lui-même a pu admettre ses erreurs sur une période (courte, certes, mais tout de même) de 17 ans. Ensuite, si réchauffement du climat il y a, la nature anthropique de celui-ci n’est pas non plus scientifiquement démontrée et, en tout cas, fait encore débat, ainsi que l’illustre, par exemple, cet article de Forbes : « For example, among those meteorologists who believe global warming is happening, only a modest majority (59%) believe humans are the primary cause. More importantly, only 38% of respondents who believe global warming is occurring say it will be very harmful during the next 100 years. » Quant au lien de causalité entre émission de CO2 et réchauffement du climat, certains estiment que le second entraîne une hausse de la première. Par ailleurs, sur la banquise d’été qui fond, on peut également lire que les causes seraient à chercher ailleurs. Le débat scientifique est et doit rester encore ouvert, et il ne doit pas être instrumentalisé, comme c’est très souvent le cas, dans le débat politique. En effet, le débat scientifique du réchauffement tombe facilement entre les mains du débat politique, qui a une fâcheuse tendance à verser dans le réchauffisme (à tendance alarmiste, donc), ce « phénomène social qui s’est construit à partir du réchauffement, et qui comprend une explication, des projections de catastrophes, la désignation d’un coupable, le CO2, promu au statut d’ennemi public n°1, la mise en œuvre de politiques révolutionnaires » (cf. cet article du Figaro). Comme le note l’éditorialiste de Contrepoints H16, « l’aspect politique (attaché à une facture de plus en plus longue) des mouvements écologistes n’échappe plus à personne ». Mais là encore, la pensée unique, que d’aucuns n’hésitent pas à qualifier de « fascisme vert », va bon train, contribuant à la création d’un climat – sans jeu de mots – malsain et aux antipodes des sacro-saints principes de libertés d’expression et de démocratie, pourtant brandis pour un oui, pour un non, par ces mêmes personnes qui pratiquent la censure verte. Il suffit d’observer le traitement de Philippe Verdier sur France 2 ou encore la réaction totalement disproportionnée, sur iTélé, de ce professeur à SiencesPo, François Gemenne, qui, au bord d’une crise de nerfs propice à l’émission de CO2 , prône littéralement et sans complexe la censure face à son contradicteur, un scientifique calme et non violent. Et que dire de cette liste des « hors-la-loi de la COP » disponible en ligne ? Outre le fait que les débats scientifiques sont largement récupérés par les politiques (ainsi, aux USA, le gouvernement allouerait largement plus de fonds aux pro-climat), la question des conséquences à en tirer sur le plan, plus pragmatique, de l’économie, est cruciale. On entend déjà l’argument du « mieux vaut essayer de réduire la pollution ou d’améliorer nos modes de consommation d’énergie que de ne rien faire ; on a tout à gagner », façon Arnold Schwarzenegger récemment. Difficile de ne pas tomber d’accord sur la finalité, encore faudrait-il que le premier point soit résolu, mais admettons le principe de prudence – plutôt, soit dit en passant, que de précaution – mais celle-ci ne doit pas occulter la question centrale des moyens mis en œuvre par la classe dirigeante : or là encore, ceux-ci sont, trop souvent, et non pas systématiquement (exit en effet la pensée binaire !) pas ou peu efficaces, voire contre-productifs : ainsi l’affaire des portiques écotaxe qui coûta a minima quelques 800 millions d’euros, ainsi le scandale de la corruption du juteux marché de l’éolienne mais aussi les externalités négatives causées par celles-ci, ainsi la question de l’efficacité et du coût des énergies renouvelables. Bref, tout ceci pour dire que premièrement le constat initial et complexe du réchauffement du climat fait toujours débat et que, à ce seul titre, il ne devrait y avoir ni pensée manichéenne ni autant de « censure » dans le débat public ; deuxièmement, il faut faire montre de prudence avec les conséquences à tirer d’un réchauffement ambiant, en particulier à l’aune du bilan encore très mitigé des politiques écologiques.
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Forum russe de l’Énergie, 2 octobre 2019 Transcription : Keir Simmons, journaliste de la chaîne américaine NBC : Monsieur le Président, que pensez-vous de Greta Thunberg ? Le Président Trump a déclaré – sur Twitter il me semble – qu’elle semblait être une jeune fille très heureuse, qui aspirait à un avenir radieux et merveilleux. Cela a été considéré comme un propos condescendant. Que pensez-vous de la prestation de Greta Thunberg aux Nations Unies ? Vladimir Poutine : Je vais sûrement vous décevoir, mais je ne partage pas l’enthousiasme général suscité par l’action de Greta Thunberg. Vous savez, c’est une bonne chose que les jeunes et les adolescents se concentrent sur les graves problèmes d’aujourd’hui, y compris les problèmes environnementaux, et ils ont certainement besoin d’être soutenus. Mais lorsque d’autres instrumentalisent des enfants et des adolescents à leurs propres fins, c’est une pratique qui doit être condamnée. Il est particulièrement vil d’essayer de gagner de l’argent par ce moyen. Je n’affirme pas que ce soit le cas, mais il faut certainement être vigilant à cet égard. Personne ne semble avoir expliqué à Greta que le monde moderne est complexe, diversifié et en développement rapide, et que les populations d’Afrique ou de nombreux pays asiatiques souhaitent vivre au même niveau de prospérité qu’en Suède. Mais comment cela peut-il être réalisé ? En leur faisant utiliser l’énergie solaire, parce que l’Afrique est un continent très ensoleillé ? Quelqu’un lui a-t-il expliqué combien cela coûterait ? Un collègue vient de parler du pétrole. Tout le monde sait probablement que le pétrole est la source principale d’énergie de la planète et qu’il le restera au cours des 25 prochaines années. C’est ce que disent les experts internationaux. Certes, son rôle diminuera progressivement ; et il est vrai que les énergies renouvelables vont croître toujours plus vite. Tout cela est vrai et nous devons nous efforcer d’aller dans ce sens. Mais cette technologie onéreuse est-elle abordable pour les économies émergentes et les pays actuellement en développement ? Certes pas, mais les gens veulent y vivre comme les Suédois, et cela ne peut pas être arrêté. Allez donc leur expliquer qu’ils doivent encore vivre dans l’arriération pendant encore 20 à 30 ans et que leurs enfants vivront aussi dans la pauvreté – expliquez-leur ça (et essayez de les convaincre). Ces choses nécessitent une approche professionnelle. Bien sûr, les émotions sont inévitables, mais néanmoins, si nous voulons être efficaces, nous devons être professionnels. Je suis sûr que Greta est une fille gentille et très sincère, mais il appartient aux adultes d’essayer d’éviter de mener les adolescents et les enfants dans des situations extrêmes ; il appartient aux adultes de les protéger des émotions inutiles qui peuvent détruire une personnalité – c’est ce que je voulais dire. Dans l’ensemble, bien entendu, nous devons absolument soutenir ces idées concernant le développement des sources d’énergie renouvelables, à la seule condition de nous baser sur la réalité. Et, en faisant la promotion de ce processus – je viens d’expliquer comment nous le faisons en Russie –, nous avons non seulement signé les accords de Paris et achevons leur mise en œuvre, mais nous avons pris des mesures, au niveau national, pour limiter les émissions et développer des sources alternatives. Nous faisons cela, entre autres, par le biais d’une réglementation fiscale, offrant des incitations au développement de sources d’énergie alternatives. Nous continuons également à développer le gaz en tant qu’hydrocarbure le plus pur. Mais, encore une fois, utiliser des enfants et des adolescents, même pour atteindre des objectifs aussi nobles, exercer une pression émotionnelle aussi forte, je considère que cela est mal. via https://lecridespeuples.fr/2019/10/15/vladimir-poutine-denonce-linstrumentalisation-de-greta-thunberg/
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Nouvelles apparemment insignifiantes. Rappelez-vous mon article d’une semaine et demie sur les « scientifiques » du domaine des « sciences sociales ». Il s’intitulait Pourquoi ils détestent et traitait de la toute nouvelle famille de satellites russes Arctika-M qui sont clairement et présentent un danger pour l’ensemble (principalement d’origine occidentale) du schéma de Ponzi sur le réchauffement climatique anthropique. Beaucoup de vrais scientifiques du monde entier qui ont encore des couilles et de l’intégrité (ce qui est minoritaire en Occident) savent que l’Arctique est un point de référence pour tout ce changement climatique. Eh bien, voici des nouvelles aujourd’hui: Deux brise-glaces sont en route pour sauver des navires bloqués par les glaces sur la route maritime du Nord. Une vingtaine de navires sont bloqués ou ont du mal à naviguer, car les eaux de la mer de Sibérie orientale ont gelé plus tôt que ces dernières années. Les autorités de district de l’Extrême-Orient russe ont envoyé deux brise-glaces pour aider les navires actuellement pris dans les glaces de la mer de Sibérie orientale. Le Yamal à propulsion nucléaire devrait arriver dans la région d’ici le 20 novembre, tandis que le Novorossiisk à moteur diesel arrivera d’ici le 15 novembre, selon les autorités régionales de la Tchoukotka . Le navire de sauvetage Spasatel Zaborshchikov aussi est envoyé. La décision a été prise cette semaine par Yuri Trutnev, l’assistant présidentiel en Extrême-Orient russe. La mise en service des puissants brise-glaces intervient alors que les conditions sévères de glace de mer ont pris les expéditeurs par surprise. Il y a maintenant environ 20 navires qui sont bloqués ou qui ont du mal à traverser les eaux glacées. Parmi eux se trouvent le UHL Vision qui a été isolé du ces derniers jours dans les eaux au nord des îles de Nouvelle-Sibérie, et les vraquiers Or Suek , Perle D’Or , Nordique Quinngua et Nordique Nuluujaak qui sont situés à l’est de ce même archipel. Dans la zone se trouvent aussi le pétrolier Vladimir Rusanov , ainsi que les cargaisons Selenga et le navire finlandais Kumpula , qui sont tous escortés vers l’ouest par le brise-glace nucléaire Vaigach . Pendant ce temps, dans le port de Pevek se trouvent six navires qui auront aussi probablement besoin d’aide pour quitter la zone. Al Gore a déclaré à la conférence des Nations Unies sur le climat que de nouvelles données suggèrent que la grand glaciaire polaire arctique pourrait disparaître en été dans cinq à sept ans.
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À quelle vitesse le Groënland et l’Antarctique perdent-ils leurs glaces ? Si vous faites confiance à l’Évaluation Nationale du Climat (NCA en anglais), vous allez penser, « très vite ». Et c’est à dessein. Le but est de provoquer la peur, pour que le public soutienne l’objectif du gouvernement Obama de dépenser des milliers de milliards de dollars pour combattre le réchauffement climatique. Voici comment la NCA représente le taux de pertes des calottes glaciaires couvrant le Groënland et l’Antarctique : Des déclins assez forts, n’est-ce pas ? Ça fait peur. Mais s’il y a une manière trompeuse de représenter des tendances, c’est bien avec des chiffres bruts sans aucun contexte de proportions. La NCA aurait dû représenter soit les pertes de glaces en pourcentages, avec un graphique allant de 0 à 100, soit en milliards de tonnes, mais allant de zéro au maximum pour l’endroit en question. À quoi ressembleraient les graphiques dans ces conditions là ? Pour le savoir, il faut connaitre la masse totale de glace au Groënland et en Antarctique, et le taux de pertes annuelles. Aucune de ces deux valeurs n’est connue de façon très précise mais, en partant de chiffres largement admis, nous avons fait les calculs. Quels sont les résultats ? Le Groënland perd environ 0,1 % de sa masse de glace par décennie, c’est à dire 0,01 % par an. À ce rythme, ça va prendre un siècle pour perdre 1 %. L’Antarctique perd environ 0,0045 % de sa glace par décennie, à peu près 4,5 millionièmes par an. À ce rythme, ça va prendre environ 2 200 ans pour perdre 1 %. Et à quoi ressembleraient les graphiques une fois représentées les proportions ? À ceci : Non, les tendances ne manquent pas. Ce sont les lignes rouges en haut au niveau des 100 % des graphiques. Leur pente est si faible que celle du Groënland est à peine perceptible, et celle de l’Antarctique, pas visible du tout. Et qu’en est-il des effets sur le niveau des mers ? Les deux compris, environ 1 mm par an, soit environ 9 cm d’ici la fin de ce siècle. Ça fait déjà moins peur, non ? Mais là n’était pas l’intention du gouvernement Obama. Maintenant vous savez pourquoi il a recouru à des graphiques trompeurs. — Sur le web.
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Dans une lettre à ses adhérents, la National Rifle Association (NRA) a accusé les forces de l’ordre fédérales qui font appliquer brutalement les décisions de l’État contre une partie de la population en désaccord avec l’actuel gouvernement, d’être des « voyous bottés de l’État ». Interrogé par la presse, le défenseur pro-armes Wayne LaPierre, a appuyé ces propos enflammés en disant qu’ils « décrivent de façon assez juste ce qu’il se passe dans le monde réel ». Mais c’était en 1995, et les agents fédéraux dont il s’agissait alors étaient (et sont encore, Ô combien) des éléments incontrôlables de l’ATF (Bureau of Alcohol, Tobacco, Firearms and Explosives). Aujourd’hui, ce sont des agents casqués et bottés du Department of Homeland Security (DHS) qui affrontent des manifestants à Portland malgré les protestations d’élus locaux, ajoutant de l’huile sur le feu à des manifestations violentes, ici et dans un nombre croissant d’autres villes. Pourtant, on n’entend plus la NRA, ni ceux qui avaient critiqué les abus fédéraux par le passé. Les propos très durs tenus par la NRA en 1995 l’étaient à une époque de restrictions gouvernementales de plus en plus fortes sur les droits à se défendre, notamment avec l’interdiction des « armes d’assaut » de 1994. Les anti-armes avaient fait pression sur les États ainsi que sur l’État fédéral pour limiter les types d’armes que les Américains pouvaient posséder. L’application de ces lois restrictives a entraîné des contestations à propos des méthodes employées par l’État. Dès 1982, avant même Ruby Ridge et Waco, si mal gérés par l’État fédéral, un rapport de la sous-commission judiciaire du Sénat sur la Constitution concluait que « les méthodes rendues possibles par les lois fédérales sur les armes à feu sont répréhensibles d’un point de vue constitutionnel, légal et pratique ». C’est dans ce climat que la NRA, dans une lettre de collecte de fonds, avait écrit : « Il n’y a pas si longtemps, il était impensable que des agents fédéraux portant des casques nazis et des uniformes noirs de troupes d’assaut attaquent des citoyens honnêtes ». Vingt-cinq ans plus tard, « des hommes lourdement armés, en treillis de camouflage, avancent en ligne d’escarmouche le long de la rue principale du centre-ville de Portland à 2 heures du matin, tirant des gaz lacrymogènes sur des foules en train de fuir », rapporte The Oregonian. « Des agents fédéraux nettoyant la place Lownsdale toute proche, arrachant les boucliers de quelques personnes et en frappant d’autres à coups de matraque. Des fonctionnaires en uniforme entraînant au moins deux personnes dans des fourgons banalisés à l’écart des rues pour les interroger. » Les agents fédéraux ciblent toujours les Américains sauf que maintenant, ce n’est plus l’ATF mais la Sécurité Intérieure, et qu’ils ne s’en prennent plus aux possesseurs d’armes ou aux activistes anti-État, mais aux manifestants qui soutiennent Black Lives Matter et les réformes de la police. Et cela fait toute la différence, hélas. « Où est la NRA ? » demandent des opposants. C’est une vraie question—que j’ai posée à l’organisation. Je n’ai pas eu de réponse. Mais plus réactif a été un représentant de la Ligue de Défense des Citoyens de l’Arizona (AZCDL), une association locale de défense pro-armes du Copper State1 (transparence totale : j’en suis membre). « Certes, l’association n’approuve pas que l’État fédéral mette son nez dans les lois locales. Cela dit, si celles-ci sont impropres à protéger les biens fédéraux, l’État fédéral a le devoir d’agir », m’a déclaré le coordinateur des media, Charles Heller. Admettons, l’État fédéral a effectivement la responsabilité de protéger ses biens. Mais à Portland, si les bâtiments fédéraux sont à présent cernés par des manifestations de plus en plus violentes, ce n’était pas le cas au début quand les agents sont arrivés. « Des semaines d’agitations s’étaient presque éteintes à Portland, au début du mois de juillet. Puis, le Président Donald Trump a envoyé des troupes fédérales », observe The Oregonian. « Les protestations contre les violences de la police et le racisme systémique ont alors rapidement pris de l’ampleur et se sont intensifiées ». Depuis, les agents fédéraux ont souvent agi « sans que la police municipale soit en vue, et à au moins un pâté de maisons du palais de justice fédéral, que le President Donald Trump et le secrétaire à la Sécurité Intérieure par intérim Chad F. Wolf voulaient protéger par l’envoi de 114 agents fédéraux », ajoute The Oregonian. Nancy Rommelman de Reason — qui a été gazée afin que vous n’ayez pas à l’être— était sur sur le terrain à Portland. Alors qu’elle souligne que la « grande majorité des manifestants est pacifique », elle précise que ce n’est pas le cas d’une partie d’entre eux. Maintenant, des manifestations violentes — des émeutes — s’étendent au-delà de Portland à d’autres villes. Les sbires de l’État fédéral ont réussi à envenimer la situation à Seattle et Austin, entre autres. C’était également le cas en 1995. La NRA a connu son plus important recul en critiquant les agents fédéraux après l’attentat d’Oklahoma City, exécuté par des extrémistes excédés par les exactions meurtrières fédérales à Ruby Ridge et pendant le siège de Waco. Ensuite, tout comme maintenant, les méthodes brutales de l’État ont entraîné une violente réaction à laquelle les défenseurs de l’État fédéral ont essayé d’associer les détracteurs de l’incurie officielle. C’est honteux ; si les critiques avaient été prises au sérieux, on aurait pu éviter davantage de violence et de vies perdues. C’est à dire que faire intervenir de façon correcte les « voyous bottés », quelles que soient leurs cibles, pourrait être un bon moyen d’éviter un engrenage de réactions violentes, si les signaux d’avertissement étaient pris en compte. Mais nous sommes à une époque où les gens se soucient plus de la façon dont on traite leur tribu que du droit de chaque individu à une protection équitable et un traitement décent. Malheureusement, nombre de défenseurs pro-armes et de gens de droite qui s’étaient déchaînés à juste titre contre les abus des agents de l’ATF par le passé restent silencieux voire sont solidaires des agents fédéraux qui frappent des manifestants. Peut-être voient-ils cela comme une revanche contre certains à gauche qui avaient autrefois évité de critiquer les fédéraux mais qui souffrent aujourd’hui à leur tour des voyous bottés. Mais on ne peut pas préserver une société libre si le soutien à un État limité et aux libertés civiles est à géométrie variable, en fonction de qui trinque au bout du compte. Si on tolère que les forces de l’ordre malmènent des gens dont on désapprouve la cause, on est simplement en train d’instrumentaliser la loi en espérant que son propre camp, d’une certaine façon, restera au pouvoir indéfiniment. C’est une tactique sans issue. La NRA et ses alliés avaient raison il y a 25 ans quand ils parlaient de « voyous bottés » à propos des fédéraux mais il doivent reconnaître qu’il s’agit de la même violence lorsqu’elle est dirigée contre ceux qu’ils n’aiment pas. De même, ceux qui actuellement pâtissent du déploiement de violence bottée devraient admettre qu’ils avaient tort quand ils défendaient un tel comportement au nom de lois qu’ils soutenaient. Et nous tous, devons reconnaître que les réponses violentes de l’État semblent très efficaces pour engendrer encore plus de la violence qu’il voulait soi-disant juguler. Il y a une leçon à tirer lorsque, encore et encore, les forces de l’ordre envoyées pour réprimer , finissent par avoir plus de travail pour elles-mêmes et leurs collègues. Hier, aujourd’hui et demain, les voyous bottés ont tort, que nous soyons du même bord que ceux qui trinquent, ou pas. —
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Allons, fixez sur moi cet œil accusateur, J’ai soif d’être accusé. (W. B. Yeats) 1 Ces mots de Yeats auraient certes pu être écrits pour dépeindre l’assentiment patent, la bienvenue même, de l’Occident aux accusations de responsabilité dans la pauvreté du Tiers Monde (c’est-à-dire de la majeure partie de l’Asie, de l’Afrique et de l’Amérique latine) . La responsabilité occidentale dans l’état arriéré du Tiers Monde est un thème persistant des Nations Unies et de ses nombreux affiliés . Les porte-parole du Tiers Monde et du Bloc communiste ont été heureux de l’accueillir, notamment à l’occasion des réunions internationales où ce thème est fréquemment admis par les représentants officiels de l’Occident, en particulier des États-Unis. L’on brode largement sur lui également dans les universités, les églises et la presse du monde entier. Le fait que soient acceptées ces déclamations rabâcheuses sur la responsabilité de l’Occident pour la pauvreté du Tiers Monde reflète et renforce le sentiment de culpabilité des Occidentaux. Il a affaibli la diplomatie occidentale, à la fois en face de l’idéologie bien plus agressive du bloc soviétisé, et en face du Tiers Monde. Ainsi l’Occident en est-il venu à s’humilier devant des pays aux ressources négligeables et dénués de puissance réelle. Et pourtant il est démontrable que ces allégations sont non fondées. On les accepte sans résistance parce que le public occidental a fort peu de connaissance de première main sur le Tiers Monde, et parce que la mauvaise conscience est largement ressentie. Jamais l’Occident n’a eu meilleur dossier, et jamais il ne l’a cru aussi mauvais. 2 Quelques exemples caractéristiques peuvent illustrer le thème général de la responsabilité occidentale. Commençons par les universitaires. Feu Paul A. Baran, professeur d’Économie à Stanford, était considéré hautement comme économiste spécialisé dans les problèmes du développement. Ce fut un éminent et influent propagandiste de la culpabilité occidentale, aux débuts de cette branche scientifique. C’est lui l’auteur du chapitre sur le développement économique dans Survey of Contemporary Economics publié par l’American Economic Association ; et son livre The Political Economy of Growth est recommandé par beaucoup d’universités comme ouvrage de référence. Baran y a écrit ceci : Cette affirmation catégorique est totalement et visiblement contraire à la vérité car, à travers tout le monde peu développé de puissants ensembles d’installations agricoles, minières, commerciales et industrielles ont été édifiés au moyen de profits réinvestis localement. Le Pr. Peter Townsend de l’Essex University est sans doute l’écrivain économique britannique le plus distingué en matière de pauvreté. Dans son livre The Concept of Poverty, il a écrit : Cela aussi ne peut pas être vrai. Les contrées les plus pauvres et les plus arriérées aujourd’hui n’ont jamais eu auparavant de contacts économiques avec l’extérieur et, fréquemment, n’ont pas fait partie des colonies de l’Occident. Il est donc évident que leur état arriéré ne s’explique pas par la domination coloniale ni par la stratification sociale internationale. Quant aux sociétés anonymes industrielles, il n’y en a pas dans les moins développés des pays du Tiers Monde (le prétendu Quart Monde) tels que l’Afghanistan, le Tchad, le Bhoutan, le Burundi, le Népal et le Sikkim. Dans ce royaume de la parole, les étudiants des universités font écho à ce qu’ils ont appris de leurs mentors. Il y a une dizaine d’années un groupe d’étudiants de Cambridge a publié un pamphlet à propos de l’obligation morale de l’Occident envers le Tiers Monde. Le passage clef de ce texte était ceci : C’est sans doute là le maximum de contre-vérité qu’il soit possible de trouver. Les Britanniques ont apporté le caoutchouc à la Malaisie, et le thé à l’Inde. Il n’y avait pas d’hévéas en Malaisie, ni nulle part en Asie (ce qu’indique le nom botanique : Hevea braziliensis) jusqu’à ce que les Britanniques, il y a environ cent ans, aient importé les premières semences de la jungle amazonienne. C’est de là qu’a surgi l’énorme industrie du caoutchouc – aujourd’hui largement propriété d’Asiatiques. Les plants de thé furent importés aux Indes par les Anglais un peu avant ; leur origine est indiquée par le nom bota-nique Camilla sinensis de même que par l’expression « all the tea in China ». M. Charles Clarke, ancien président de l’Union Nationale des Étudiants, disait, dans son allocution présidentielle de décembre 1976 : « Pendant plus d’un siècle, l’industrie britannique a drainé la richesse de ces pays. » Loin de drainer les richesses des pays peu développés, l’industrie britannique a contribué à les faire apparaître là-bas, car le commerce extérieur a engendré le progrès économique dans de vastes régions du Tiers Monde où il n’y avait pas de richesse à drainer. En Occident, les Églises et associations charitables font partie du même orchestre ambulant. Le Pr. Ronald J. Sider est un ecclésiastique américain éminent. Dans un article intitulé « Comment nous opprimons les pauvres » paru le 16 juillet 1976 dans Christianity Today, revue protestante influente, il décrivait « le nœud coulant que l’Occident développé a passé autour du cou du Tiers Monde », et poursuivait en disant : Ce sont là évidemment des images fantaisistes. Les famines se produisent dans le Tiers Monde dans les contrées fortement isolées de l’Occident. Bien loin de condamner des gens à mourir de faim dans le Tiers Monde, ce sont les relations avec l’Occident qui ont été à l’origine du considérable allongement de l’espérance de vie dans ce Tiers Monde, dont les mêmes critiques déplorent si souvent « l’explosion » démographique. Bien des associations de bienfaisance en sont venues à penser avantageux pour leur audience d’entonner aussi l’air de la responsabilité occidentale. Dans une publicité abondamment reproduite d’Oxfam, en 1972, on lit ceci : Une même publicité circula à propos du cacao. L’une et l’autre de ces publicités furent par la suite supprimées devant les protestations d’abonnés et de souscripteurs éventuels. Les allégations de ces communiqués n’ont guère de sens, et elles sont sans liens avec la réalité. Les prix mondiaux du café et du cacao, qui dans les années 70 étaient d’ailleurs élevés, sont déterminés par les forces du marché et non pas édictés par l’Occident. D’autre part, les cultivateurs dans nombre de pays exportateurs sont payés bien au-dessous du prix de marché, car ils sont soumis à des taxes à l’exportation fort élevées et à d’autres prélèvements fiscaux. Lorsqu’on insiste sur les bas prix payés par l’Occident aux producteurs, et que l’on omet de mentionner la pénalisation fiscale qu’ils ont à supporter, l’on pratique une littérature auto-accusatrice révélant davantage le désir de vilipender l’Occident que celui d’améliorer le sort de la population locale. Les intellectuels qui ne font pas partie de l’Enseignement supérieur ou des Eglises figurent aussi dans cette avant-garde. Cyril Connolly écrivait dans un article intitulé « Le fardeau de l’Homme noir » (Sunday Times, Londres, 23 février 1969) : Si la vérité était telle, les pays du Tiers Monde devraient être main-tenant plus pauvres qu’ils ne l’étaient avant leurs contacts avec les Occidentaux. En réalité, ils sont généralement beaucoup plus aisés qu’alors. L’insistance à soutenir que l’Occident a causé la pauvreté du Tiers Monde est de l’auto-accusation collective. La notion même est originaire de l’Occident. Par exemple, le marxisme est une idéologie occidentale, de même que l’idée irraisonnée qui voit dans les différences économiques quelque chose d’anormal et d’injuste, révélant l’existence d’une exploitation. Mais les habitants du Tiers Monde, en particulier les gens doués qui ont des contacts avec l’Occident, ont bien volontiers cru à ce que leur disaient des universitaires éminents et d’autres intellectuels, d’autant plus que cela concordait avec leurs intérêts et leurs inclinations. Inspirés par des Occidentaux, les politiciens du Tiers Monde ont pris l’habitude d’affirmer hautement que l’Occident a exploité et continue d’exploiter leurs nations. Le Dr N’Krumah, personnage de premier plan du Tiers Monde dans les années 50 et 60, était un propagateur patenté de cette thèse. Il dépeignait le capitalisme occidental comme « un système mondial d’esclavagisme financier, d’oppression coloniale et d’exploitation d’une vaste majorité de la population de la planète par une poignée de pays soi-disant civilisés » . En fait, jusqu’à l’arrivée au pouvoir du Dr N’Krumah, le Ghana (ci-devant Côte de l’Or) fut une région prospère du fait des exportations de cacao vers l’Occident ; les planteurs de cacao indigènes constituaient le groupe de population le plus prospère, et les producteurs de cultures vivrières le groupe le plus pauvre. Julius Nyéréré, président de Tanzanie, est une figure mondiale hautement considérée, voire vénérée . « Si les pays riches continuent à s’enrichir de plus en plus au détriment des pauvres, les pauvres du monde doivent exiger que cela change… » Quand les Occidentaux établirent des contacts réguliers avec le Tanganyka (concrètement l’actuelle Tanzanie) au XIX siècle, c’était une région vide, faiblement parsemée de tribus exposées aux rafles des marchands d’esclaves arabes. Les progrès relativement modestes accomplis depuis furent essentiellement l’œuvre d’Asiatiques et d’Européens. Le thème de l’exploitation du Tiers Monde par l’Occident est de routine dans les publications et déclarations émanant d’Union sovié-tique et autres pays communistes. En voici un échantillon. Il vaut d’être cité, parce que l’académicien Potekhine était considéré en URSS comme faisant autorité en matière africaine, et que les écrits soviéti-ques sont pris au sérieux dans les universités occidentales : L’on n’exporte pas de fonds en provenance des parties les plus pauvres de l’Afrique. Ce qu’il peut y avoir de transferts à partir des zones les plus prospères du continent (sommes généralement des plus modestes dans le cas de l’Afrique noire, à laquelle se réfère Potekhine) sont une fraction des revenus produits par des ressources antérieure-ment fournies. Dans les régions les plus arriérées, il n’y a ni étrangers, ni capitaux étrangers. Il est exactement contraire à la vérité de dire que s’il y a peu de capital en Afrique, c’est parce que la majeure partie du revenu national est « exportée… sans aucune contrepartie.» En Afrique comme ailleurs dans le Tiers Monde, les régions les plus prospères sont celles qui ont le plus de relations commerciales avec l’Occident. Je pourrais évoquer bien d’autres allégations de ce genre, mais celles-là devraient suffire à illustrer leur teneur générale. Dans les sections qui vont suivre je noterai certaines allégations plus spécifiques, parfois plus virulentes encore que celles déjà citées. 3 Bien loin que l’Occident ait causé la pauvreté du Tiers Monde, le contact avec lui a été le principal moteur du progrès matériel réalisé là-bas. Les sociétés et les régions du Tiers Monde les plus avancées sont celles avec lesquelles l’Occident a noué les rapports les plus nombreux, diversifiés et étendus : les régions productrices de denrées pour l’exportation et les entrepôts portuaires de l’Asie du Sud-Est, d’Afrique occidentale et d’Amérique latine ; les régions minières d’Afrique et du Moyen-Orient ; et les villes et escales de tous les points de l’Asie, de l’Afrique, des Antilles et de l’Amérique latine. Le niveau de développement matériel s’abaisse ordinairement dans la mesure où l’on s’éloigne des foyers de l’influence occidentale. Les populations les plus pauvres et arriérées n’ont que peu ou point de contacts extérieurs ; comme en témoignent les aborigènes, les pygmées, les gens du désert. Tous ces faits ne sont ni nouveaux ni surprenants, étant donné que la contagion du progrès matériel, allant des régions les plus avancées vers celles qui le sont le moins, est un phénomène banal en Histoire. Au Moyen Age, par exemple, les régions les plus développées de l’Europe centrale, orientale et scandinave étaient celles ayant le plus de contacts avec les zones les plus avancées de l’époque, la France, les Pays-Bas et l’Italie. L’Occident était matériellement beaucoup plus développé que les pays du Tiers Monde actuel, lorsqu’il établit des contacts économiques étendus et variés avec ces derniers, au cours des XIX et XX siècles. C’est par la voie ainsi ouverte que les ressources matérielles et humaines, les talents, les capitaux et les idées nouvelles – y compris l’idée même de progrès matériel (et, incidemment, de la culpabilité occidentale) – se sont communiqués de l’Occident au Tiers Monde. A l’époque contemporaine, le rôle des contacts avec l’extérieur dans la promotion de l’évolution économique du Tiers Monde a été bien plus considérable que dans l’histoire plus ancienne de l’Europe. Pour commencer, et comme on vient de le dire, l’idée même de pro-grès matériel au sens d’une maîtrise de l’homme de plus en plus assurée, continue et contagieuse, sur l’environnement est un concept occidental. Les gens du Tiers Monde ne pensaient pas en ces termes-là avant l’avènement de l’homme occidental. Des savants d’opinions philosophiques et politiques aussi différentes que, par exemple, J. B. Bury et Christopher Dawson ont depuis longtemps reconnu l’origine occidentale de l’idée de progrès matériel. L’impulsion donnée par l’Occident à l’évolution économique du Tiers Monde a été aussi admise par des auteurs qui reconnaissent qu’il y a eu progrès tout en mettant en garde contre les effets perturbants, voire corrosifs, du choc produit par un contact soudain avec des sociétés beaucoup plus évoluées . Les Occidentaux établirent des contacts multiformes avec le Tiers Monde à une époque – le XIX et le XX siècles – où l’écart de réalisations économiques entre l’un et l’autre groupe était extrêmement large, beaucoup plus large que leurs différences dans les époques antérieures. C’est ainsi que les contacts en question ouvrirent des perspectives également sans précédent, notamment en raison des grands progrès quant aux transports et communications réalisés pendant les deux récentes centaines d’années, environ. Depuis le milieu du XIX siècle, les réseaux commerciaux créés par l’Occident ont amélioré les conditions matérielles au point de rendre méconnaissable la situation de la majeure partie du Tiers Monde, notamment dans l’Asie du Sud-Est ; en certains points du Moyen-Orient ; dans beaucoup de régions d’Afrique, surtout occidentale, mais aussi dans l’Est et le Sud ; et en de très vastes parties de l’Amérique latine, comprenant le Mexique, le Guatemala, le Venezuela, la Colombie, le Pérou, le Chili, le Brésil, l’Uruguay et l’Argentine. La transformation de la Malaisie (aujourd’hui Malaysia) est instructive. Dans les années 1890, c’était une région de peuplement clairsemé, fait de hameaux et de villages de pêcheurs malais. Vers les années 1930, c’était devenu le pivot mondial des industries du caoutchouc et de l’étain. De grandes villes et d’excellents réseaux de communication en faisaient alors un pays moderne où maintenant des millions de Malais, de Chinois et d’Indiens vivent plus longtemps, et mieux, que jadis ils ne faisaient dans leur pays d’origine ou en Malaisie même. D’importantes parties de l’Afrique occidentale ont été elles aussi transformées pendant la même période, en gros, par les contacts avec l’Occident. Avant 1890 il n’y avait de production de cacao ni en Gold Coast ni en Nigeria, on y produisait très peu de coton et d’arachide, on exportait un peu d’huile de palme et de noix palmiste. Pendant les années 50, tous ces produits étaient devenus l’objet d’un commerce mondial. Ils étaient produits par des Africains, sur des terres possédées par des Africains. Mais tout cela n’a été rendu possible que parce qu’à l’origine les Européens établirent la sécurité publique et introduisirent des méthodes modernes de transport et de communication. Pendant cette période, les importations de capitaux et de biens de consommation de masse destinés aux Africains passèrent de montants insignifiants à d’énormes volumes. Ces changements se reflétèrent dans les revenus fiscaux, les taux d’instruction élémentaire, les effectifs scolaires, la santé publique, l’espérance de vie, la mortalité infantile et bien d’autres indices. Par elles-mêmes, les statistiques peuvent difficilement faire jauger la portée considérable de la transformation opérée pendant cette période en Afrique occidentale et ailleurs dans le Tiers Monde. A l’ouest de l’Afrique, par exemple, le commerce des esclaves et l’esclavage même étaient encore très répandus à la fin du XIX siècle. Ils avaient à peu près disparu à la fin de la première guerre mondiale. Plusieurs des grandes maladies épidémiques et endémiques connues au siècle dernier comme les fléaux de l’Afrique occidentale avaient été vaincues au moment de la seconde guerre. Les contacts avec l’extérieur avaient entraîné des changements d’ampleur comparable dans de nombreuses régions d’Amérique latine. Le rôle des contacts occidentaux dans le progrès matériel de l’Afrique noire mérite qu’on y prête attention à d’autres points de vue encore. Jusqu’à une époque aussi tardive que la moitié du XIX siècle, l’Afrique noire n’eut même pas les plus simples ingrédients de la vie sociale et économique moderne. Ce furent les Occidentaux qui les apportèrent depuis une centaine d’années. Cela est vrai pour des aspects aussi fondamentaux que la sécurité publique, le droit et l’ordre ; l’Afrique noire n’avait pas inventé la roue, et avant l’arrivée des Occidentaux les transports y étaient presque totalement effectués par des porteurs ; il n’y avait pas de transport mécanique, de routes, de chemins de fer, de ports faits de main d’homme ; pas d’application de la science et de la technologie à l’activité économique ; pas de villes avec d’importants bâtiments, de l’eau propre et des égouts ; pas de service public de santé, d’hôpitaux, de lutte contre les maladies endémiques et épidémiques ; pas de formation scolaire. Tous ces éléments de progrès furent le fruit de contacts commerciaux pacifiques. Ces contacts facilitèrent aussi l’élimination de la traite des esclaves à travers l’Atlantique, la suppression virtuelle de celle qui allait d’Afrique au Moyen-Orient, et même la disparition de l’esclavage à l’intérieur de l’Afrique. Bien que les contacts commerciaux pacifiques n’aient aucun rap-port avec la traite des Noirs en Atlantique, il n’est pas possible dans le climat contemporain de ne pas l’évoquer dans une analyse des responsabilités de l’Occident dans la pauvreté du Tiers Monde. Pour horrible et destructeur qu’ait été le commerce des esclaves africains, l’on ne peut l’invoquer légitimement comme une cause de l’état arriéré de l’Afrique, et encore moins de la pauvreté du Tiers Monde. L’Asie en fut totalement épargnée. Les régions les plus primitives de l’Afrique, telles que l’intérieur du centre et du sud du continent n’étaient guère affectées par lui . Le commerce des esclaves entre l’Afrique et le Moyen-Orient a pré-cédé de plusieurs siècles la traite atlantique, et a duré beaucoup plus tard. L’esclavage était endémique dans presque toute l’Afrique bien avant l’apparition de la traite des Noirs vers le Nouveau Monde, et ce sont les Occidentaux qui l’ont finalement réprimé. Arabes et Africains ne semblent pas se sentir coupables à propos de l’esclavage et du trafic des esclaves ; mais les Européens et les Américains ont souvent du remords à ce sujet, et l’on veille à ce qu’ils en aient. Pourtant, c’est à leurs efforts qu’est dû le fait que ces pratiques aient été en grande partie éliminées. Le complexe de culpabilité est une prérogative des Occidentaux. L’activité occidentale – suppléée parfois par celle des immigrants non occidentaux, notamment chinois, indiens et levantins, dont les migrations à grande échelle étaient rendues possibles grâce aux initiatives occidentales – ont ainsi transformé les conditions de vie dans de grandes portions du Tiers Monde. Cela n’est pas à dire que dans les cent dernières années il y ait eu un rythme uniforme de progrès maté-riel dans tout le Tiers Monde. De vastes régions, surtout dans l’intérieur des terres, n’avaient guère de contacts avec l’Occident. De plus, la plupart du temps dans le Tiers Monde les déterminants politiques, sociaux et personnels de l’efficacité économique ne sont pas spontané-ment favorables au succès dans ce domaine. Et la politique de beau-coup de gouvernements y fait manifestement obstacle à la réussite économique et au progrès. En outre, les gens eux-mêmes refusent souvent d’abandonner des attitudes et des mœurs qui en barrent la route ; ils ne sont pas disposés à renoncer à leurs façons de vivre traditionnelles en échange d’une prospérité matérielle accrue. C’est là une préférence qui n’est ni injustifiée ni répréhensible. Ce genre de considérations n’est en aucune manière un argument à l’appui des allégations de ceux qui voient dans les contacts avec l’Occident la cause qui aurait bloqué ou retardé le développement du Tiers Monde. Partout où la situation locale l’a permis, les contacts commerciaux avec les Occidentaux, d’ailleurs généralement établis par eux, ont éliminé les maladies les plus pernicieuses, réduit ou éliminé les famines, allongé l’espérance de vie et amélioré le niveau de vie. 4 Fréquemment, l’affirmation de la responsabilité occidentale dans l’état de pauvreté du Tiers Monde est implicitement fondée sur l’idée que la prospérité des personnes, des groupes et des sociétés jouissant d’un niveau de vie plus élevé, est obtenue au détriment des moins favorisés. Cette idée fausse était déjà sous-jacente dans la thèse, combattue au premier chapitre, qui prétend que les revenus des gens aisés sont soustraits aux autres. En réalité, à part un petit nombre d’exceptions clairement définissables, qui ne s’appliquent pas aux rapports entre l’Occident et le Tiers Monde, les revenus tant des riches que des pauvres sont gagnés par leurs titulaires. Dans le Tiers Monde, c’est un article de foi des groupes les plus doués et influents que leurs sociétés ont été exploitées par l’Occident, à la fois par des individus et par des sociétés commerciales, et aussi par des minorités ethniques résidant sur place : par exemple les Chinois en Asie du Sud-Est, les Asiatiques en Afrique orientale, et les Levantins en Afrique occidentale. L’attrait de telles idées fausses n’est que trop courant. Elles sont particulière-ment utiles aux politiciens qui ont promis une prospérité qu’ils ne peu-vent fournir. Mais elles sont avantageuses aussi à d’autres groupes influents de l’endroit, qui tireront profit des mesures politiques prises dans le sens de ces idées, notamment de l’expropriation des entreprises étrangères ou de la discrimination infligée aux minorités. Dans les récentes décennies, certaines influences aisément identifiables ont renforcé le préjugé qui impute la prospérité de certains groupes au fait que d’autres auraient été exploités. L’impact de l’idéologie marxiste-léniniste est l’une de ces influences ; elle affirme que tout intérêt sur du capital privé implique une exploitation, et considère comme improductives toutes les industries de services. En conséquence, les revenus du capital étranger, des résidents étrangers ou des minorités ethniques pratiquant des activités de services sont la preuve d’une exploitation sous une forme ou une autre. De plus, la littérature néo-marxiste a étendu le concept de prolétariat aux peuples du Tiers Monde, où la plupart des individus sont en fait de petits exploitants agricoles ; dans cette littérature, d’ailleurs, un prolétariat est exploité par définition, et il est pauvre parce qu’il est exploité . L’idée de la responsabilité de l’Occident dans la pauvreté du Tiers Monde a aussi été renforcée par la croyance en une égalité universelle originelle des capacités et motivations économiques des peuples. Cette croyance est étroitement liée à l’idéologie égalitaire et à la politique correspondante, qui ont connu une vogue puissante dans les récentes décennies. Si les facultés et les motivations sont les mêmes partout, et que pourtant certaines sociétés soient plus riches que d’autres, cela donne à penser que les premières ont exploité le reste Comme le grand public, en Occident, a peu de contact direct avec le Tiers Monde, il est souvent facile de répandre l’idée que le comportement de l’Occident et ses politiques ont causé la pauvreté dans le Tiers Monde. De même, la pratique récente du langage qui désigne les pauvres comme des déshérités ou des sous-privilégiés contribue à ancrer l’idée que les riches doivent leur prospérité à l’exploitation des pauvres. Pourtant, comment les revenus des habitants de la Suisse, par exemple, ou des États-Unis, pourraient-ils avoir été prélevés sur les aborigènes de Papouasie, ou les peuplades des déserts, ou les pygmées d’Afrique ? En vérité, qui donc aurait dépouillé ces groupes, et de quoi ? 5 La principale idée toute faite qui se trouve derrière la notion d’une responsabilité occidentale dans la pauvreté du Tiers Monde est que la prospérité des individus et des sociétés reflète généralement l’exploitation d’autrui. Certaines variantes ou dérivées du thème se rencontrent souvent, choisies d’ordinaire en fonction d’auditoires particuliers. L’une de ces variantes est que le colonialisme a été la cause de la pauvreté en Asie et en Afrique. Elle a un attrait particulier aux États-Unis, où l’hostilité à la colonisation est traditionnelle. Pour une raison inverse et même opposée, elle est parfois efficace pour éveiller du remords en Grande-Bretagne, la principale ex-puissance coloniale. Quoi que l’on pense du colonialisme, il ne peut être tenu responsable de la pauvreté du Tiers Monde. Certains pays parmi les plus arriérés n’ont jamais été des colonies, par exemple l’Afghanistan, le Tibet, le Népal, le Liberia. L’Éthiopie est peut-être un cas encore plus éloquent (elle fut colonie italienne pendant six ans, dans toute sa longue histoire). D’autre part, beaucoup de colonies en Asie et en Afrique ont progressé à vive allure pendant la période de la domination coloniale, et beaucoup plus vite que les régions demeurées indépendantes dans leurs environs. A l’heure actuelle, l’une des rares colo-nies européennes subsistantes est Hong Kong, dont la prospérité devrait être connue de tous . Il est donc patent que la domination coloniale n’a pas été la cause de la pauvreté du Tiers Monde. Pas davantage la prospérité de l’Occident n’est le résultat du colonialisme. Les pays les plus évolués et les plus riches ne possédèrent jamais de colonies, telles la Suisse et les nations scandinaves ; certains autres pays furent eux-mêmes des colonies, et des colonies devenues prospères, comme l’Amérique du Nord et l’Australasie. La prospérité de l’Occident fut engendrée par sa propre population et n’a pas été enlevée à d’autres. Les nations européennes étaient déjà matériellement fort en avant des régions où elles établirent leurs colonies. Depuis quelques années, l’accusation du colonialisme comme coupable de la pauvreté du Tiers Monde a été élargie afin de couvrir le « colonialisme sous toutes ses formes ». Les expressions « colonialisme économique » et « néo-colonialisme » ont surgi, englobant les investissements privés à l’étranger, l’activité des compagnies multinationales, et en fait presque toute forme de relations économiques entre régions et groupes relativement riches et relativement pauvres. La référence au « colonialisme sous toutes ses formes » comme cause de la pauvreté du Tiers Monde est un thème majeur des réunions de la CNUCED (Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement). Cette terminologie est devenue monnaie courante aussi bien dans la littérature universitaire que dans les organes de presse. Elle assimile régulièrement la pauvreté au statut colonial, concept qui signifiait normalement l’absence de souveraineté politique. Une expression exceptionnellement dénuée d’hypocrisie a été donnée de ces idées (habituellement formulées avec d’abondantes circonlocutions dans la littérature académique et officielle) par un édito-rial de juin 1978 du périodique Poverty and Power édité par une association de bienfaisance britannique qui se dénomme War on Want (Guerre à la Misère) La disparition de la colonisation politique a probablement été un autre facteur important poussant à cette transposition du vocabulaire. En cessant d’exister, la domination coloniale a forcé les accusateurs de l’Occident à chercher de nouvelles bases pour leurs réquisitoires. D’où les expressions de néo-colonialisme et de colonialisme économique. Leur usage montre à la fois le glissement vers une autre base d’accusation, et le soin mis à garder l’avantage de la terminologie ancienne devenue familière. L’influence de la doctrine marxiste-léniniste a aussi favorisé l’adoption de la nouvelle terminologie. Suivant cette idéologie, le statut colonial et l’investissement à l’étranger sont par définition la preuve de l’exploitation. En réalité, l’investissement privé à l’étranger et les activités des compagnies multinationales ont accru les occasions de développement, les revenus des particuliers et ceux des gouvernements dans le Tiers Monde. Parler de colonialisme économique et de néo-colonialisme, c’est à la fois saboter le langage et défigurer la vérité. 6 L’Occident est maintenant accusé de manipuler le commerce inter-national au détriment du Tiers Monde. Ce procès est un thème dominant dans les appels à un Nouvel Ordre économique international. En particulier, l’Occident se voit reprocher d’imposer au Tiers Monde des « termes de l’échange » défavorables et en détérioration continuelle. Parmi d’autres effets nuisibles, l’on impute à cette pression supposée un déclin de la part du Tiers Monde dans le commerce mondial total, et en même temps le volume considérable de la dette extérieure du Tiers Monde. Autant d’allégations sans portée ni fondement, et qui souvent sont le contraire de la vérité’ . Les régions les plus pauvres du Tiers Monde n’ont pas du tout de commerce extérieur. Leur situation montre que les causes de l’extrême sous-développement sont internes, et qu’au contraire les contacts commerciaux avec l’étranger sont avantageux. Même si les termes de l’échange pouvaient être dits défavorables en fonction de tel ou tel critère, tout ce qu’on peut en déduire est que les gens profitent moins sensiblement du commerce extérieur qu’ils n’en profiteraient avec des termes d’échange plus favorables. Les gens ont avantage à voir s’élargir les possibilités que présente le commerce extérieur. A côté de cette conclusion fondamentale et ultime, il existe bien d’autres objections à opposer à l’idée que les termes de l’échange sont, d’une manière ou d’une autre, structurellement défavorables au Tiers Monde, et que les contacts commerciaux externes lui sont nuisibles. Étant donné que le Tiers Monde comprend la majeure partie de la planète, faire un agrégat des termes d’échange relatifs à tous les pays qui le composent ne peut guère donner d’indication significative. Les termes de l’échange pour certaines nations et groupes de nations évoluent différemment, et souvent en sens opposé les uns des autres ; les répercussions des hausses de prix décidées par l’OPEP (Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole) sur la situation de beaucoup de pays du Tiers Monde en sont un exemple récent et bien connu. Ajoutons que, si l’on excepte certaines périodes très brèves, les modifications dans les termes de l’échange comme on les mesure d’habitude ont très peu de portée sur le bien-être si l’on ne tient compte aussi des changements dans le coût de production des biens exportés, de l’éventail et de la qualité des importations, et du volume du commerce. Dans la mesure où les modifications des termes de l’échange affectent réellement le développement et le bien-être, ce qui importe est le volume d’importations que l’on peut acheter avec une unité de ressources nationales. Ce chiffre ne peut pas être déduit simplement du rapport entre indices des prix à l’importation et à l’exportation, parce que ces derniers ne tiennent pas compte du coût de production des produits exportés. (En termes techniques : les comparai-sons qui ont un sens au point de vue de la bonne santé économique et du développement sont les termes factoriels de l’échange, qui intègrent les changements dans les coûts de production ; et non par la simple proportion entre les indices de prix à l’importation et à l’exportation, autrement dit des prix bruts des marchandises.) De plus, des expressions telles que « termes de l’échange défavorables » sont dépourvues de sens si l’on ne se réfère à une période de base. Or, au cours des récentes décennies, même les simples rapports de prix bruts ont été exceptionnellement favorables au Tiers Monde. Lorsque l’on prend en considération le coût de production, la forte amélioration de l’éventail et de la qualité des importations, et l’énorme accroissement en volume des échanges, le pouvoir d’achat extérieur des exportations du Tiers Monde est présentement relativement élevé, probablement plus que jamais auparavant. Cette situation a permis aux gouvernements de retenir plus aisément une proportion accrue des créances acquises sur l’étranger, par des relèvements importants des droits d’extraction, des taxes à l’exportation et des impôts sur les sociétés. Le prélèvement de taxes à l’exportation, souvent très lourdes dans le Tiers Monde, explique pourquoi les termes de l’échange concernant un pays ne déterminent pas la capacité des habitants à acheter des articles importés, et encore moins leur niveau de vie. Les tenants de la thèse selon laquelle les termes de l’échange pour le Tiers Monde se dégradent continuellement spécifient rarement la période à laquelle s’applique leur affirmation. Or, le processus doit inévitablement prendre fin à un moment donné, du moins avant que le commerce ne cesse complètement . Il n’est pas précisé non plus, en général, pourquoi un tel processus de détérioration est fatal. L’on semble penser, souvent, que l’Occident est capable, d’une façon ou d’une autre, de manipuler les prix mondiaux de façon à désavantager le Tiers Monde. Mais l’Occident ne peut pas prescrire ces prix ; les prix internationaux sont le résultat d’innombrables décisions de gens qui participent aux marchés. Ils ne sont pas prescrits par un décideur autocratique, ni même par une poignée de gens agissant de concert . La part d’un pays ou d’un groupe de pays dans le commerce total du monde n’est pas, par elle-même, un indice de prospérité ou de bien-être. De même, une diminution de cette part n’implique pas, par elle-même, de conséquences économiques fâcheuses. Elle traduit sou-vent le fait que l’activité économique et le commerce se sont développés dans d’autres pays, ce qui normalement ne nuit pas mais au contraire profite à ceux dont la part relative a diminué. Par exemple, depuis les années 50, le large accroissement du commerce extérieur du Japon, la reconstruction de l’Europe et la libéralisation du commerce intra-européen se sont traduits par une diminution de la part des autres groupes dans le commerce mondial, y compris celles des États-Unis et de la Grande-Bretagne. De plus, la part d’un pays ou d’un groupe de pays dans le commerce mondial est fréquemment réduite par des développements internes, et particulièrement par des orientations politiques sans rapports avec la situation extérieure ; par exemple, l’affectation à la consommation du marché national de ressources jusqu’alors exportées, ou encore le recours à l’inflation, à des droits accrus sur les produits exportés, à une protection douanière accrue. Simplement en passant, il vaut la peine de remarquer que depuis la seconde guerre mondiale la part du Tiers Monde dans le commerce international a, en fait, beaucoup augmenté par rapport aux époques antérieures. Il est évident que cette participation a énormément augmenté pendant les temps modernes, sous l’influence de l’Occident. Auparavant, les régions qui forment actuellement le Tiers Monde n’avaient que fort peu de commerce extérieur. N’est-il pas évident que, si le commerce international était nuisible aux gens du Tiers Monde, comme le prétendent si souvent les détracteurs de l’Occident, il y aurait avantage à ce que la part du Tiers Monde dans ce commerce décline ? La suprême bénédiction économique serait atteinte quand le Tiers Monde n’aurait plus aucune relation avec l’extérieur, ou du moins avec l’Occident. Les dettes extérieures du Tiers Monde ne sont ni le résultat ni le reflet d’une exploitation. Elles représentent des ressources qui lui ont été fournies. En réalité, une part considérable de l’endettement courant des gouvernements du Tiers Monde consiste en prêts de faveur consentis au titre de divers accords d’assistance, fréquemment accompagnés de dons purs et simples. Avec la hausse mondiale des prix, y compris ceux des exportations du Tiers Monde, même la charge de ces prêts de faveur s’est trouvée grandement allégée. Les difficultés que les bénéficiaires éprouvent à assurer le service de ces dettes ne découlent ni d’une exploitation ni de termes de l’échange défavorables. Elles résultent du gaspillage des capitaux fournis, ou de politiques monétaires et fiscales malavisées. Les perpétuels déficits des balances de paiement de ces pays, à leur tour, ne signifient pas qu’ils sont exploités ou appauvris par l’Occident. Ces déficits sont inévitables si le gouvernement d’un pays – qu’il soit riche ou pauvre, en expansion ou en stagnation – vit au-dessus de ses moyens et pratique une politique inflationniste tout en prétendant maintenir un taux de change surévalué. Des difficultés persistantes à propos de la balance des paiements signifient que des ressources extérieures continuent à être prêtées au pays pendant tout ce temps-là. Le déclin d’activités économiques particulières, par exemple l’industrie textile des Indes au XVIII siècle du fait de la concurrence d’importations moins chères, est habituellement évoqué comme illustrant les dommages causés au Tiers Monde par son commerce avec l’Occident. Cet argument assimile le déclin d’une activité particulière à un déclin de l’économie de l’ensemble, et les intérêts économiques d’un groupe sectoriel aux intérêts de tous les membres de la société. Des importations à bon marché élargissent le choix et les perspectives économiques des peuples dans les régions pauvres. Ces importations sont habituellement accompagnées d’une expansion d’autres activités ; s’il n’en était pas ainsi, la population ne serait pas en mesure de payer ses importations. Le prétendu drainage des cerveaux, la migration du personnel qualifié du Tiers Monde vers l’Occident, est une autre allégation imputant à l’Occident la pauvreté ou la stagnation du Tiers Monde. C’est là une question plus complexe, dans une certaine mesure, que celles étudiées jusqu’ici ; mais elle ne donne assurément pas plus de solidité au réquisitoire habituel. La formation de beaucoup de ces émigrants avait été financée par les Occidentaux. En outre l’enseignement supérieur n’est pas un instrument indispensable, ni même un facteur important dans l’ascension hors de la pauvreté individuelle ou du sous-développement ; la preuve en est que dans beaucoup de pays peu développés des gens qui ne sortent pas des écoles ou même sont totalement illettrés par-viennent rapidement à l’aisance. L’exode obligé, voire l’expulsion officielle, de nombre de gens entreprenants et qualifiés hors de certains pays du Tiers Monde, les mauvais traitements infligés à des minorités ethniques ou à des groupes tribaux, le refus de maint gouvernement de délivrer des permis de travail ou d’installation à des étrangers sont des obstacles au développement bien plus graves que les expatriations volontaires. Et beaucoup de ces émigrants ne quittent leur pays que parce que leur propre gouvernement ne veut ou ne peut utiliser leurs services. Ce n’est pas l’Occident, et ce ne sont pas les émigrants qui privent ces sociétés de ressources productives : la faute en est à ces gouvernements du Tiers Monde . L’on dit encore que l’Occident a nui au Tiers Monde par des discriminations ethniques. Mais les pays où ces discriminations se sont produites furent ceux chez lesquels le progrès matériel avait été déclenché et promu par le contact avec l’Occident. Les groupes humains les plus arriérés du Tiers Monde (aborigènes, nomades des déserts et autres sociétés tribales) n’avaient nullement été affectés par une discrimination ethnique de la part des Européens. Bien des communautés contre lesquelles la discrimination a été souvent pratiquée – les Chinois en Asie du Sud-Est, les Indiens dans diverses parties de l’Asie du Sud-Est, les Asiatiques en Afrique, et d’autres encore – ont réalisé de grands progrès. En tout cas, la discrimination fondée sur la couleur ou la race n’est pas une invention européenne. Fréquemment en Afrique et en Asie, et notoirement aux Indes, elle a été endémique pendant des siècles. Finalement, n’importe quelle discrimination jadis exercée par des Européens paraîtra négligeable comparée aux persécutions massives et parfois brutales de groupes ethniques ou tribaux, systématiquement pratiquées par les gouvernements de maints États indépendants asiatiques ou africains. Au total, il est anormal, et même pervers, de suggérer que les relations commerciales extérieures aient été nuisibles au développement ou au niveau de vie des peuples du Tiers Monde. Elles servent de canaux au flux de ressources humaines et financières, ainsi qu’aux nouvelles idées, méthodes et cultures commercialisables. Elles profitent aux gens en leur ouvrant des sources larges et diversifiées d’importations et de marchés pour les exportations. En raison de la forte expansion du commerce mondial dans les décennies récentes, et du développement de la technologie en Occident, les avantages matériels des contacts avec l’étranger sont plus marquants que jamais auparavant. Faire croire que ces relations sont nuisibles, est non seulement sans fonde-ment mais en outre dommageable. Notamment, cette idée a souvent servi de justification, spécieuse mais plausible, aux restrictions officielles du volume et de la diversité de ces relations. Les réalités fondamentales de l’effet des contacts extérieurs ont été masquées par la pratique, partout présente dans les discussions publiques et la littérature sur le développement, de confondre les gouvernements et élites avec la population dans son ensemble . Beaucoup de gouvernements du Tiers Monde et de leurs partisans locaux bénéficient certes souvent des contrôles politiques sur l’activité économique, et en particulier des restrictions imposées au commerce extérieur. De telles mesures permettent aux gouvernants d’exercer un pouvoir plus strict sur les administrés, et d’en tirer profit politiquement et matériellement. D’autres groupes locaux habiles et influents profitent égale-ment aux points de vue politique et financier, du fait qu’ils organisent ou administrent les contrôles économiques. Ces réalités se dissimulent derrière des allégations, d’après lesquelles les Occidentaux auraient imposé aux pays du Tiers Monde l’achat de leurs importations. En fait, ce contre quoi protestent les dirigeants, c’est le désir de leurs sujets de se servir des biens ainsi importés. Lorsqu’il est prétendu que le commerce extérieur, et en particulier les importations occidentales, sont nuisibles aux populations du Tiers Monde, de telles allégations dénotent une condescendance vaniteuse à peine déguisée envers des gens ordinaires qui vivent là, si ce n’est carrément du mépris. Bien évidemment, les gens désirent ces biens d’importation ; sinon ces articles ne se vendraient pas. De même, les gens sont disposés à produire pour l’exportation afin de payer ces marchandises étrangères. Dire que ces processus sont dommageables, c’est soutenir que les préférences des gens ne les guident pas pour organiser leur existence. L’effort pour jeter le discrédit sur les contacts avec l’extérieur est relativement récent. Avant la seconde guerre mondiale, le rôle de ces contacts comme instruments de progrès des méthodes économiques était largement admis dans les discussions théoriques et politiques. Leur importance pour fournir à la fois des marchés nouveaux et des stimulants matériels, de même que pour faire évoluer le comportement des individus, fut un thème saillant des économistes classiques, y compris des auteurs aussi différents dans leurs façons de voir, qu’Adam Smith, John Stuart Mill et Marx. 7 A côté du dommage prétendument causé au Tiers Monde par le commerce avec l’étranger, l’on dit souvent de nos jours que la simple existence et les activités quotidiennes des peuples de l’Occident sont néfastes pour le Tiers Monde. Les biens de consommation courante à bon marché abondamment fabriqués en Occident et que l’on peut également trouver dans le Tiers Monde constituent, dit-on, un obstacle au développement de ce dernier, parce que ces articles encouragent la dépense et contrarient d’autant la formation d’épargnes. Le courant principal de la littérature sur le développement appelle cela l’effet international de démonstration (au sens d’explication publicitaire). Cette thèse ne retient pas comme critères de développement le niveau de consommation et l’élargissement des choix. Or ce sont là précisément les objectifs du développement. Cette thèse de la nocivité de l’effet de démonstration ignore aussi le rôle des contacts extérieurs comme vecteur de croissance. Elle néglige le fait que ces nouveaux articles de consommation doivent être payés, ce qui en général suppose un effort accru de performance économique qui comporte notamment davantage de travail, d’épargne et d’investissement, ainsi que l’acceptation active de produire pour la vente et non plus seulement pour subsister. Ainsi cette accusation méconnaît cette considération évidente, qu’un degré plus élevé et plus varié de consommation est, à la fois, la raison d’être principale du progrès matériel et une incitation à de nouvelles améliorations des structures économiques . Une version rénovée de l’effet international de démonstration pré-tend que l’empressement des gens du Tiers Monde à accepter les produits occidentaux est une forme de dépendance culturelle provoquée par les entreprises de l’Occident. L’idée implicite dans cette version est que les gens du Tiers Monde ne sont pas capables de décider par eux-mêmes de la façon dont ils dépensent leurs revenus. On les considère comme des enfants, ou même de simples marionnettes que les étrangers manipulent à leur gré. En réalité, les marchandises occidentales ont été au contraire admises sélectivement, et non pas indifféremment, dans le Tiers Monde par des millions de personnes auxquelles elles ont procuré massivement des services. Cette accusation de dépendance cul-turelle s’accompagne souvent d’une autre : l’Occident lèse aussi le Tiers Monde par sa législation sur les brevets. Ainsi l’on reproche à la fois à l’Occident de fournir ses produits et de ne pas les laisser reproduire. Il n’y a rien de surprenant à ce que la mobilisation idéologique ait aussi fait appel à l’argument de consommation prétendument gaspilleuse, de pollution et de pillage de l’environnement, dont l’Occident serait coutumier. Une formulation stéréotypée de cette thèse est que la consommation par tête de nourriture et d’énergie est aux États-Unis plusieurs fois ce qu’elle est en Inde, de sorte que chaque consommateur américain priverait plusieurs consommateurs indiens de leur part légitime. Le Pr. Tibor Mende est un auteur d’ouvrages sur le développement influent et très souvent cité. Il y a quelques années, il écrivit ceci : Remarquer la référence à chaque Américain comme consommateur et pollueur, mais pas comme producteur. Même les bébés sont enrôlés dans la campagne pour donner mauvaise conscience aux Occidentaux, notamment par les photos habituelles d’enfants au ventre distendu. Un article intitulé « L’avidité des super-riches » dans le Sunday Times (Londres, 20 août 1978) débute comme ceci : On a été jusqu’à accuser l’Occident de cannibalisme de masse. Selon le Pr. René Dumont, agronome français largement connu et expert auprès des organismes internationaux : Cette accusation grotesque a reçu un très large écho en Occident. Selon Miss Jill Tweedie du journal londonien The Guardian : Et un autre article mis en vedette dans The Guardian du 11 juin 1979 évoquait : Des affirmations aussi ridicules pourraient être multipliées plusieurs fois. Le fait qu’elles aient été formulées par des universitaires éminents et par des journalistes de la presse dite de qualité en dit long sur le panorama intellectuel de notre temps. L’Occident n’a pas provoqué les famines du Tiers Monde. Elles se sont produites dans des régions sous-évoluées n’ayant pratiquement pas de commerce extérieur. L’absence d’échanges avec les étrangers est d’ailleurs un trait fréquent du sous-développement de ces régions. Parfois elle traduit la volonté politique de dirigeants qui sont hostiles aux négociants, en particulier aux marchands non indigènes, voire hostiles à la propriété privée. Il est intéressant de noter que l’on a éprouvé beaucoup de difficultés à faire parvenir le ravitaillement de secours à certaines régions du Sahel, du fait du manque de bonnes voies de communication et de la mauvaise volonté ou de l’apathie des officiels. Si l’on tentait de secourir en permanence la population de ces territoires arriérés, à coups de dons gouvernementaux de l’Occident, tout effort d’y développer une agriculture viable se trouverait inhibé. Au rebours des diverses allégations et accusations rapportées dans la présente section, le niveau plus élevé de consommation en Occident n’est pas obtenu en dépouillant les autres pays de ce qu’ils ont pro-duit. La consommation occidentale est plus que payée par la production occidentale. Cette production finance non seulement la consommation intérieure mais en outre les capitaux nécessaires à l’investisse-ment à l’intérieur, à l’extérieur, ainsi qu’à l’aide fournie aux pays étrangers. Par conséquent, l’écart entre la production de l’Occident et la production du Tiers Monde est encore plus grand que l’écart entre leurs consommations respectives. 8 L’Occident a réellement contribué à la pauvreté du Tiers Monde, et cela de deux façons. Mais radicalement différentes de ce qui est couramment affirmé. D’abord, le comportement de l’Occident depuis la seconde guerre mondiale a beaucoup fait pour politiser la vie économique dans le Tiers Monde. Pendant les dernières années de la domination coloniale britannique, la politique traditionnelle de gouvernement relativement limité fut abandonnée en faveur de contrôles officiels étroits sur la vie économique. En conséquence de ce changement de politique dans la plupart des possessions britanniques, hormis l’Extrême-Orient et le Sud-Est asiatique, les nouveaux états indépendants se virent présenter un cadre tout préparé pour des économies contrôlées par les gouvernants, voire pour instaurer un système totalitaire. La façon dont a été pratiquée l’aide officielle occidentale, fournie aux gouvernements du Tiers Monde, a également servi à politiser la vie dans le Tiers Monde, de même encore que certains arguments employés pour légitimer cette aide et que les critères selon lesquels elle fut distribuée . Toutes ces interventions officielles ont abouti à gaspiller des ressources, à restreindre la mobilité économique et sociale spontanées, ainsi que les contacts avec les étrangers. Elles ont provoqué en outre d’ardentes querelles politiques et sociales. Ces conséquences, à leur tour, ont engendré de la pauvreté et même des détresses à grande échelle. Nombre de gouvernements indépendants du Tiers Monde auraient probablement entrepris de toute façon de politiser largement leur économie, parce que cela augmente considérablement le pouvoir des gens en place. Mais il n’est pas vraisemblable qu’ils fussent allés aussi loin qu’ils l’ont fait dans ces dernières années, ou qu’ils eussent réussi dans leurs aventures, sans l’influence et l’assistance occidentales. Cependant, cela ne rend pas soutenable la position des prédicateurs de la culpabilité de l’Occident. Les gens qui ont critiqué avec le plus de bruit et de succès tant la domination coloniale que les contacts entre l’Occident et le Tiers Monde ont tout aussi emphatiquement préconisé pour ce dernier un dirigisme économique extensif et d’autres formes de politisation de l’existence. Ils ont d’ailleurs reproché aux anciens gouverneurs coloniaux et aux conseillers occidentaux de n’avoir pas introduit ce système plus tôt et plus vigoureusement. Deuxièmement, les contacts de l’Occident avec le Tiers Monde ont contribué au déclin très prononcé de la mortalité, qui est à la base du rapide accroissement récent de la population là-bas. Par conséquent, ces contacts avec l’Occident ont permis à bien plus de pauvres gens de survivre ; ce qui fait apparaître pour l’observateur une multitude croissante de déshérités. Mais, comme je l’explique dans le chapitre 3, c’est le signe d’une situation améliorée de la population, et non pas le résultat d’une spoliation. 9 Les allégations présentant les contacts extérieurs comme dommageables pour le Tiers Monde sont visiblement empreintes de condescendance. Elles impliquent nettement que ces peuples ne savent pas ce qui est bon pour eux, ni même ce dont ils ont besoin. L’image du Tiers Monde pris pour une masse indifférenciée et stagnante, dépourvue de caractères distinctifs, est un autre aspect de cette tournure d’esprit prétentieuse. Elle reflète un stéréotype qui dénie aux individus, et aux sociétés du Tiers Monde leur identité, leur caractère, leur personnalité et leur responsabilité. Parce que l’on définit ce Tiers Monde comme ce qui reste du monde lorsqu’on met à part l’Occident et une poignée de sociétés occidentalisées (comme le Japon et l’Afrique du Sud), on considère que toutes ses parties sont grosso modo semblables partout. En maintes occasions les colporteurs de culpabilité, envisagent le Tiers Monde comme une entité indifférenciée, passive, à la merci sans recours de son environnement et du puissant Occident. Les dénonciateurs de l’Occident se font ensuite les protecteurs bienveillants du Tiers Monde, suggérant que son destin passé, présent et futur, est conditionné par l’Occident ; que l’exploitation occidentale de jadis explique l’arriération du Tiers Monde ; que la manipulation du commerce international par l’Occident et d’autres méfaits de sa part expliquent la persistance de la pauvreté ; que l’avenir économique du Tiers Monde dépend largement des subventions occidentales. Dans cette mentalité, tout ce qui arrive dans le Tiers Monde est de notre faute. Avec de telles idées, l’on se sent supérieurs tout en battant sa coulpe. Un curieux mélange de remords et de condescendance se discerne encore dans la tolérance, et même l’appui, accordés aux politiques inhumaines de maints gouvernements du Tiers Monde. Les brutalités des gouvernants sont souvent excusées sous le prétexte qu’ils ne font que suivre les exemples donnés par l’Occident. Par exemple, lorsque des gouvernements africains ou asiatiques persécutent massivement des minorités ethniques, leurs sympathisants occidentaux les excusent comme ne faisant rien de plus que des variantes locales de discriminations ethniques de la part d’Européens. De même, les déclarations les plus offensantes et injustifiées des porte-parole du Tiers Monde ne doivent pas être prises au sérieux, parce qu’il ne s’agit que de paroles venant du Tiers Monde ; et cette licence s’est étendue à leurs avocats en Occident. Dans ce schéma général des affaires mondiales, ni les gouvernants du Tiers Monde ni leurs peuples n’ont de pensée ni de volonté propre : on les regarde comme des créatures façonnées par l’Occident ou, au mieux, irrémédiablement captives de leur environnement. D’ailleurs, comme des enfants, ils ne sont pas totalement responsables de ce qu’ils font. En tout cas, nous devons les soutenir, afin de faire pénitence pour des torts que nos ancêtres supposés ont eus envers leurs supposés ancêtres à eux . Et l’assistance économique est encore nécessaire pour aider à grandir ces peuples-enfants. L’insistance sur l’aide que l’Occident doit fournir aux pays qui n’en font pas partie est devenu récemment un thème majeur de la littérature culpabilisante. Mais qu’elle soit ou non liée à des relations de patronage (elle l’est d’habitude), l’idée de culpabilité occidentale n’est pas seulement sans fondement, elle constitue elle-même un fondement singulièrement inapproprié pour pratiquer l’assistance. Elle conduit à ne pas réfléchir sur les effets de l’aide dans les pays qui la reçoivent, ni sur la conduite de leurs gouvernements. Elle décourage même un examen superficiel des résultats vraisemblables – politiques, sociaux et économiques – des aumônes de l’Occident. L’on pense avant tout à enlever des ressources à l’Occident, mais pas aux conséquences de ses dons. Un sentiment de culpabilité n’a rien à voir avec un sens de responsabilité ou un sentiment de compassion. Les propagateurs de mauvaise conscience ne se préoccupent que de leurs états d’âme et de celui de leurs concitoyens, mais non des résultats des opérations politiques ins-pirées par ces sentiments. Ces politiques nuisent à l’Occident. Elles nuisent encore plus gravement aux gens ordinaires dans le Tiers Monde.
fake
C'était un vote sans surprise, tant le Parlement avait défendu cette idée. Les députés européens ont confirmé ce mardi l'interdiction de la pêche électrique dans toute l'Union européenne à partir de la mi-2021, lors d'un vote en session plénière à Strasbourg. La législation a été entérinée à 571 voix pour (60 contre, 20 abstentions) après l'accord politique trouvé entre négociateurs du Parlement et du Conseil (représentant les États membres) à la mi-février. La nouvelle réglementation va interdire le matériel de pêche électrique à partir du 1er juillet 2021, en laissant la possibilité aux États membres d'anticiper l'application dans leurs eaux territoriales. La France a déjà dit son intention de faire appliquer cette règle dès sa publication. "Des conditions très strictes encadreront cette technique de pêche pendant la période de transition. C'est la fin de cette pratique désastreuse pour l'environnement et l'écosystème marin", s'est félicité l'eurodéputé français Alain Cadec, président de la commission de la pêche du Parlement européen. Il y a un an, le Parlement européen avait pris position contre cette pratique de pêche controversée, à l'encontre d'une proposition de la Commission qui voulait lever la restriction en vigueur (limitant cette pêche à titre expérimental à 5 % de la flotte européenne). Dans les faits, la pêche électrique est pratiquée principalement aux Pays-Bas. La France, dont les pêcheurs ont manifesté à plusieurs reprises à ce sujet, avait rapidement apporté sa voix aux opposants. "Entre la parution du règlement au Journal officiel dans quelques semaines et le 1er juillet 2021, le nombre de chalutiers autorisés à poursuivre la pêche électrique sera drastiquement revu à la baisse, passant de 84 chalutiers néerlandais à une dizaine", a souligné l'ONG Bloom, en pointe dans la campagne contre la pêche électrique.
true
Cop26. 190 pays et organisations s’engagent à mettre fin à l’électricité au charbon 190 pays et organisations ont accepté à Glasgow dans le cadre de la Cop26 à supprimer progressivement l’électricité produite à partir du charbon, qui est très polluant, et de mettre fin au soutien financier des nouvelles centrales à charbon, annonce un communiqué publié dans la soirée de mercredi 3 novembre 2021. Un pas de géant vient d’être fait à la Cop26. 190 pays et organisations ont annoncé dans un communiqué publié à 23 h 30 mercredi qu’ils s’engageaient à ne plus financer de centrales à charbon pour produire leur électricité et de supprimer progressivement cette source d’énergie. La liste complète des pays sera publiée jeudi à 12h GMT (13h en France). Dans le texte, il est précisé que les économies les plus avancées le feront dans les années 2030 et dans les années 2040 pour le reste du monde, est-il précisé. Aujourd’hui marque un moment important dans nos efforts mondiaux pour lutter contre le changement climatique, a déclaré le secrétaire d’État britannique à l’Énergie, Kwasi Kwarteng. Les nations du monde entier s’unissent pour déclarer que le charbon n’a aucun rôle à jouer dans notre future production d’électricité. Les centrales à charbon pèsent un cinquième des émissions de gaz à effet de serre Il s’agit d’un succès pour la présidence britannique de la Cop26 qui se réunit actuellement à Glasgow en Écosse. Dans les 190 pays, on compte de nombreux États qui utilisent beaucoup ce type d’énergie, comme la Pologne, le Vietnam, l’Égypte, le Chili et le Maroc. Plus de 8 500 centrales à charbon sont en activité dans le monde, produisant plus d’un tiers de l’électricité. Elles seraient la cause d’un cinquième des émissions mondiales de gaz à effet de serre, plus que toute autre source d’énergie. Les progrès réalisés sur la question du charbon lors de la COP26 montrent que les conditions sont réunies pour une sortie mondiale du charbon, a estimé Leo Roberts, responsable de la recherche sur les transitions des combustibles fossiles chez E3G. Il faut maintenant que l’augmentation massive du financement des énergies propres soit rapidement mise à disposition pour que tous les pays puissent passer en toute confiance du charbon aux énergies propres propre, avec les pays de l’OCDE d’ici 2030, et le reste du monde d’ici 2040. La Chine va aussi réduire son utilisation du charbon La Chine avait annoncé plus tôt dans la journée qu’elle prévoyait de réduire la consommation moyenne de charbon utilisé pour la production d’électricité dans les centrales électriques afin d’améliorer son efficacité énergétique et de réduire les émissions de gaz à effet de serre. D’ici 2025, les centrales électriques au charbon devront ajuster leur taux de consommation à une moyenne de 300 grammes de charbon standard par kilowatts par heure (kWh), a indiqué la Commission nationale du développement et de la réforme (NDRC) dans un communiqué mercredi. Les émissions de dioxyde de carbone (CO2) provenant de la production d’électricité et du chauffage représentent environ 40% des émissions totales de CO2 en Chine. Une déclaration mondiale Dans cette Déclaration mondiale sur la transition du charbon vers l’énergie propre, les pays s’engagent à mettre fin à tout investissement dans une production nouvelle d’énergie au charbon, au niveau national et international ; accroître rapidement le déploiement de la production d’électricité propre et effectuer une transition juste pour abandonner l’énergie au charbon d’une manière qui profite aux travailleurs et aux communautés. La Cop26 a rassemblé lundi 1er novembre 2021 plus de 120 dirigeants mondiaux autour du réchauffement climatique, avec des attentes immenses, à la hauteur des désastres climatiques balayant la planète. Après les espoirs déçus du sommet du G20 et de la Cop25 à Madrid, les décideurs sont pressés de toutes parts de faire plus et plus vite pour éviter le pire à l’humanité. Avec dans le viseur un réchauffement de la planète limité à +1,5°C et l’idée que chaque dixième de degré compte, les pays sont sous pression pour en faire davantage, freiner le changement du climat et protéger les populations contre les catastrophes déjà en cours.
true
Gaz à effet de serre, augmentation des températures, fonte des glaces… Les dérèglements climatiques nuisent gravement à l’état des océans et donc de la planète. L’océan, vital et menacé L’océan contient 50 fois plus de carbone que l’atmosphère. Au cours des dernières décennies, grâce à ses deux cycles, le cycle biologique et le cycle physique, l’océan a ralenti le rythme des changements climatiques en absorbant près de 30 % des émissions de dioxyde de carbone. De plus, il produit la moitié de l’oxygène respiré par chaque être humain, stocke près de 90 % de l’excédent de chaleur et reçoit la quasi-totalité de l’eau provenant de la fonte des glaces. Côté économie, l’océan est aussi précieux : il contribue à hauteur de trois à six trillions de dollars par an à l’économie mondiale ; 90 % des marchandises sont aujourd’hui transportées par la mer ; la pêche assure à 4,3 milliards de personnes plus de 15 % de leurs apports en protéines animales. Les impacts du réchauffement climatique sur les océans sont effroyables : orages de plus en plus puissants, changement des courants marins, propagation d’espèces envahissantes, acidification, dommages irréversibles sur les récifs coralliens… La situation est préoccupante. Réchauffement climatique et acidification Un tiers du CO2 lié aux activités humaines est absorbé par les océans chaque année. Ce CO2 se dissout dans l’eau pour former un acide, appelé acide carbonique, qui modifie l’équilibre chimique de l’eau de mer en rendant son pH moins basique. C’est ce que l’on appelle l’acidification des océans. Une diminution de 0,1 du pH représente une augmentation de 30 % de l’acidité, ce qui suffit à créer des impacts dévastateurs sur de nombreuses espèces marines. Ainsi, un pH plus acide réduit la disponibilité des ions carbonates dans l’eau, nécessaires à la construction et à la conservation des coquillages et des squelettes. Il devient alors plus difficile pour les micro-organismes contenus dans le plancton, par exemple, de construire leur coquille. Non seulement ces organismes marins dépensent plus d’énergie à essayer de former leur coquille, affectant ainsi leur croissance, mais ils sont aussi plus vulnérables à d’autres facteurs de stress. Ces micro-organismes sont à la base de la chaîne alimentaire de centaines d’espèces. Les coraux profonds sont eux aussi touchés par ce phénomène et se développent beaucoup plus lentement. La situation devient inquiétante car, par endroits, l’érosion naturelle est plus rapide que la constitution d’autres récifs coralliens, leur surface est donc en diminution. Or, une espèce sur quatre dans les océans vit sur un récif corallien… Le plus alarmant, c’est que ces changements dus à l’acidification sont irréversibles : on ne peut prélever le CO2 une fois qu’il est absorbé par les océans. Si nous n’agissons pas rapidement, il faudra des dizaines de milliers d’années pour que le l’océan retrouve son pH d’origine. Réchauffement climatique et récifs coralliens Les écosystèmes coralliens sont reconnus mondialement pour leur richesse et leur biodiversité, à l’instar des forêts équatoriales. Un kilomètre carré de récifs abrite plus d’espèces que tout le littoral européen ! Pourtant, les récifs coralliens sont les écosystèmes les plus menacés de disparition par les changements climatiques. Selon la communauté scientifique, si les températures moyennes globales de surface augmentent de 1,5 °C, le réchauffement de l’eau et l’acidification des océans engendreront la destruction des récifs coralliens au cours de la prochaine décennie. En plus des impacts issus des changements climatiques, les récifs coralliens sont directement menacés par les êtres humains. Plus de la moitié des récifs coralliens du globe semblent localisés à moins de 30 minutes des populations humaines. Surexploitation des ressources naturelles, urbanisation, pollution venant de la terre, activités industrielles d’extraction charbon ou d’hydrocarbures… Les récifs coralliens sont des victimes directes des activités humaines, à l’image de la Grande Barrière de corail en Australie un temps menacée par un projet de forage du géant pétrolier BP. On estime qu’entre 30 et 50 % des récifs coralliens ont déjà été sévèrement dégradés ou complètement détruits par l’impact du dérèglement climatique. La disparition des coraux conduira en cascade à la perte de nombreuses espèces de poissons et d’invertébrés qui en dépendent. Des millions de personnes issues des populations côtières sont tributaires des biens et des services issus des écosystèmes coralliens. La destruction de l’écosystème récifal aura un fort impact sur la sécurité alimentaire des populations et aggravera la pauvreté. L’enjeu primordial est d’assurer la préservation des récifs coralliens dans le monde, aussi bien pour leur rôle dans la résilience aux changements climatiques que pour leur biodiversité unique. Il s’agit d’exiger un engagement fort des politiques nationales et internationales dans le niveau de préservation des écosystèmes récifaux, mais également d’assurer une gestion locale qui implique directement les acteurs et les populations qui dépendent des ressources de ces milieux. Quelles solutions ? Extraction et consommation de carburants fossiles, déforestation, émission de gaz à effet de serre… Nous sommes les principaux responsables de cette situation. Depuis la révolution industrielle, l’acidité de la surface de l’eau de mer a augmenté en moyenne de 30 % – c’est plus que les variations enregistrées depuis un millénaire, et le plus inquiétant, c’est que cette augmentation s’est faite probablement 100 fois plus vite ces dernières années que sur l’ensemble de la période. La composition chimique des océans change donc vite, trop vite sans doute car les mers atteignent leur limite en termes de capacité d’adaptation. Si les émissions de CO2 continuent d’augmenter au même rythme, les projections montrent qu’il pourrait y avoir une augmentation de l’acidité de 120 % d’ici à 2060. Dans le monde des océans, où les différents écosystèmes sont liés et interdépendants, ces prévisions sont pour le moins alarmantes. La seule solution, c’est donc d’émettre moins de CO2.
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En 2030, les Danois n'auront plus le choix : leur voiture neuve sera électrique. Le pays scandinave a annoncé mardi l'interdiction des ventes de voitures à moteur thermique à l'horizon 2030. "Dans douze ans - seulement douze ans -, nous voulons interdire la vente de nouvelles voitures essence et diesel", a déclaré le Premier ministre Lars Løkke Rasmussen à l'ouverture de la session parlementaire. "Je veux un Danemark qui soit à l'avant-garde, qui tire le monde dans une direction plus verte", a affirmé ce cycliste émérite. Nous fixons le cap. Et envoyons un signal clair à l'UE, à l'industrie automobile et au reste du monde". Avec cette interdiction à venir, le Danemark rejoint l'Islande qui avait annoncé une mesure similaire début septembre. Chantre de la lutte contre le réchauffement climatique, le Danemark, grand pays de vélos, ambitionne de devenir neutre en énergie fossile en 2050. Entre 1980 et 2015, les émissions de carbone de ce royaume scandinave ont diminué de 38%, d'après l'institut State of Green. Championne de l'électrique tout en étant le principal producteur d'hydrocarbures d'Europe de l'ouest, la Norvège voisine s'est, elle, fixé l'objectif de ne vendre que des voitures neuves zéro émission dès 2025, sans toutefois formellement interdire les autres modèles. En septembre, les voitures électriques y ont représenté 45,3% des nouvelles immatriculations, un record, selon les chiffres du Conseil d'information sur le trafic routier (OFV). La France prévoit quant à elle la fin de la vente des voitures neuves à moteur thermique d'ici 2040. La ville de Paris a annoncé l'interdiction totale des voitures à moteur diesel pour 2024. Le Royaume-Uni prévoit l'arrêt d'ici à 2040 de la vente de nouvelles voitures et camionnettes conventionnelles fonctionnant à l'essence ou au diesel.
true
Jeudi 20 mai au matin, des militants de Greenpeace ont escaladé la façade du siège de la compagnie British Petroleum (BP), à Londres. Sur le balcon du bâtiment, les activistes ont accroché un drapeau aux couleurs du logo de BP « revu et corrigé » : le tournesol est entaché de pétrole, et les lettres BP ne signifient plus « pétrole britannique » mais « pollueur britannique ». © David Sandison / Greenpeace Le logo à la rosace jaune et verte, adopté par BP en 2000 pour tenter de verdir son image, reflète mal les activités polluantes du groupe et son obsession pour les hydrocarbures les plus sales. BP est l’exploitant de la plateforme pétrolière qui, depuis son explosion il y a près d’un mois au large des côtes de Louisiane, déverse 800 000 litres de brut par jour dans le Golfe du Mexique. BP, c’est aussi des investissements de milliards de dollars au Canada dans le pétrole des sables bitumineux, dont l’exploitation provoque des catastrophes écologiques inévitables, la dégradation des sols, la destruction des forêts et la pollution des eaux. Certaines décisions prises au siège de BP, à Londres, sont à l’origine de la marée noire du Golfe du Mexique. Sous la direction de son PDG Tony Hayward, la compagnie pétrolière a pris d’énormes risques pour extraire du brut dans des sites toujours plus reculés et difficiles d’accès, tout en faisant des coupes sombres dans le budget des projets d’énergie propre. Or ces projets sont nécessaires pour contribuer à réduire la dépendance de nos économies envers le pétrole, et pour lutter contre les changements climatiques. Greenpeace a donc décidé de lancer un jeux-concours pour modifier le logo de BP. Jusqu’au 28 juin 2010, graphistes, designers, professionnels et amateurs sont invités à faire appel à leur créativité pour revisiter le logo à la rosace, de façon à ce qu’il reflète mieux le vrai visage de la compagnie pétrolière. Le logo gagnant sera utilisé de façon « innovante et confrontative » par Greenpeace, au Royaume-Uni. À gagner aussi : un jour de formation sur un zodiac de Greenpeace, une journée de cours avec l’agence de design Airside, ou l’un des 50 lots surprises Greenpeace. Participez à ce concours et informez-vous sur www.greenpeace.org.uk/behindthelogo
true
"Demain, comme le voudrait tant de Français, ayez le courage de dire non. Faisons enfin preuve de cohérence". Nicolas Hulot lance un appel sur le CETA aux députés français ce lundi matin sur le site de Franceinfo. L'ancien ministre de la Transition écologique et solidaire d'Emmanuel Macron appelle les députés à ne pas voter le texte sur l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada qui doit être ratifié mardi après-midi par l'Assemblée nationale. Il explique que, selon lui, les "garanties nécessaires sur le veto climatique, les farines animales, les nouveaux OGM, la sauvegarde du principe de précaution à l'européenne..." n'ont pas été apportées. "Nous avons échoué à réformer la politique commerciale européenne", poursuit le ministre démissionnaire qui fustige les accords commerciaux "de nouvelle génération, le CETA étant le premier d'entre eux". Des accords qui "emportent toutes nos batailles et leurs conséquences dépassent largement nos frontières", juge-t-il en parlant également du controversé Mercosur. Nicolas Hulot tente d'alerter sur les risques sanitaires et environnementaux d'un tel traité affirmant que la Commission européenne a "commencé à relever nos limites maximales de résidus (LMR) autorisées pour certaines substances et produits" et ce afin de "permettre l'accès au marché intérieur européen à des produits canadiens". "L'Union Européenne ne montre aucune volonté de questionner l'utilisation par le Canada de 46 substances interdites en Europe", pointe-t-il encore. Et de s'interroger : "En réalité, au-delà des éléments de langage, qui sait vraiment pourquoi il faut ratifier absolument et maintenant le CETA ?" Avant lui, d'autres tribunes ont été publiées dans la presse appelant les députés à ne pas ratifier cette version de l'accord économique. 70 organisations ont appelé, la semaine dernière, à stopper la ratification du traité, sept députés canadiens ont également publié une tribune dans laquelle ils expliquent que ce n'est "pas une bonne solution" et un collectif d'économistes s'est aussi positionné contre la signature de l'accord dans une tribune publiée dans Le Monde.
true
L’ouverture d’une brèche dans la Langue de Barbarie décidée en urgence lors des inondations du Fleuve Sénégal en 2003, a eu des incidences majeures sur le comportement hydrologique du fleuve à Saint-Louis. Effectuée à quelques kilomètres seulement de la cité et très au nord de la position de l’embouchure de l’époque, elle a entraîné un important déséquilibre hydrodynamique. En peu de temps, la brèche s’est élargie de manière spectaculaire et est devenue la nouvelle embouchure du fleuve. Auparavant, le fleuve Sénégal était dominé par l’influence pluviale tropicale, avec des hautes eaux en fin de saison des pluies et des basses eaux en saison sèche. Depuis octobre 2003, l’influence des cycles marégraphiques est devenue prépondérante; leur amplitude est devenue supérieure à celle des variations saisonnières liées au régime pluvial tropical. Dès lors la ville de Saint Louis devient donc plus vulnérable à une augmentation, même modérée, du niveau moyen de la mer. Il faudrait toutefois que la hausse du niveau marin atteigne une quarantaine de cm au cours du 21ème siècle pour que le seuil de submersion de la ville soit atteint. C’est dans ce contexte qu’il faut analyser la visite du Président de la République française à Saint Louis du Sénégal les 2 et 3 février 2018. Il n’est pas question ici de critiquer une aide financière de la France pour préserver la ville coloniale de Saint-Louis, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Nous voulons seulement montrer que cette aide n’est pas destinée à lutter contre le changement climatique mais à faire face aux conséquences d’événements parfaitement naturels, et également réparer les conséquences funestes d’une décision prise dans l’urgence en 2003 par le maire de la ville qui appelle aujourd’hui la France à l’aide. Les données utilisées dans cet article proviennent pour l’essentiel d’une étude publiée en 2010 dans la Revue Européenne de Géographie[1] 15 millions d’Euros pour sauver Saint Louis du Sénégal de la submersion Emmanuel Macron a annoncé le déblocage de 15 millions d’euros par l’Agence française de développement (AFD). Cette somme avait été virtuellement promise à Mansour FAYE maire de Saint Louis (en même temps Ministre de l’Hydraulique et beau-frère du Président), qui lors du sommet « One planet » le 12 décembre 2017, avait interpellé le Président Macron. Elle sera complétée par une aide d’urgence de 30 millions de dollars de la Banque Mondiale comme l’a annoncé son président Jim Yong Kim qui était au côté d’Emmanuel Macron à Saint Louis : « Les Africains ont très peu contribué aux émissions de CO2 mais subissent l’impact le plus dévastateur du changement climatique. Le monde entier a une dette envers l’Afrique, dont le Sénégal, pour reconstruire ses côtes » a indiqué M. Kim à la presse. Depuis le toit de sa limousine Emmanuel Macron prenant la pose avantageuse de sauveur de la planète a dit aux milliers d’habitants qui l’acclamaient : « Nous avons vu l’érosion côtière, la peur, les murs qui tombent, l’activité économique détruite et la ville qui peu à peu recule devant ce que certains parfois veulent encore nier …c’est ici que se joue notre responsabilité collective, celle de gagner cette bataille contre les réchauffements et les dérèglements climatiques », a-t-il résumé (« un brin exalté, dans la chaleur soudaine de cette journée d’hiver ») précise Le Monde qui rapporte ses propos. Les inondations de Saint Louis par le fleuve Sénégal sont anciennes et récurrentes La ville coloniale de Saint-Louis est construite sur une île de l’estuaire du fleuve Sénégal. A cet endroit, le fleuve longe la côte vers le Sud et n’est séparé de l’océan que par une mince flèche de sable de quelques centaines de mètres de large, la Langue de Barbarie, qui protège la cité de l’assaut des vagues. la langue de Barbarie © Rafael Almar, LEGOS/OMP Les crues du Sénégal ont marqué l’histoire de la ville de Saint-Louis depuis sa création par les colons français au 17ème siècle. Neuf crues majeures ayant provoqué des inondations dans la cité coloniale sont recensées au 19ème siècle (1827, 1841, 1843, 1854, 1855, 1858, 1866, 1871, 1890) et 9 au 20ème siècle (1906, 1922, 1924, 1935, 1950, 1994, 1997, 1998, 1999). Le 21ème siècle est marqué par la crue de 2003. Les inondations sont provoquées par les crues du fleuve Sénégal, lesquelles dépendent des pluies qui tombent entre avril et octobre dans la partie montagneuse de l’extrême sud du bassin qui provoquent une crue annuelle du fleuve entre juillet et octobre. Le niveau de gravité de ce phénomène récurrent est lié à l’irrégularité inter annuelle du régime du fleuve Sénégal : selon l’OMVS (organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal) pour la période 1903-1996, l’écart entre le débit moyen annuel de l’année la plus humide et celui de l’année la plus sèche a varié dans un rapport de 1à 6. Ainsi par exemple, pendant les années 1923-24 le débit moyen annuel était de 1.265 m3 par seconde, alors que pendant les années 1987-88 celui-ci n’a été que de 216 m3 par seconde soit six fois moins. Aucune crue importante n’est survenue pendant les trois décennies 1960-1990 marquées par une sécheresse qui a affecté l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest. C’est d’ailleurs dans ce contexte qu’ont été construits en amont de Saint-Louis les barrages de Diama en 1986 (23 km au nord de la cité) et de Manantali au Mali en 1988 (1400 km en amont). Mais ces ouvrages n’ont pas permis une maîtrise suffisante des flux hydrologiques pour épargner la ville des inondations lors du retour à des conditions plus humides à partir du début des années 1990. L’ouverture d’une brèche en 2003 dans la langue de Barbarie a profondément désorganisé le fonctionnement hydrologique du fleuve Sénégal Autrefois d’un seul tenant, la Langue de Barbarie a été sectionnée en 2003 par le creusement d’un canal afin de permettre aux eaux du fleuve de se déverser dans la mer et éviter la submersion de la ville lors des fortes pluies. Cette mesure d’urgence a été prise par les autorités de la ville, notamment par le Maire et le Directeur du service régional de l’hydraulique. La brèche ouverte en 2003 Large de 4 mètres lors de son percement, la brèche s’est inexorablement élargie pour atteindre aujourd’hui une dizaine de kilomètres ce qui profondément modifié le fonctionnement hydrologique du fleuve Sénégal . La brèche étant devenue la nouvelle embouchure du fleuve Sénégal, la marée pénètre aujourd’hui largement dans l’estuaire. Il en résulte à la fois une réduction de la sensibilité de la cité aux inondations fluviales même en saison humide, mais un accroissement de sa dépendance aux influences marines qui prédominent désormais. Si les influences marines devaient rester prédominantes dans le fonctionnement hydrologique du fleuve, il faudrait toutefois, pour que l’île devienne vulnérable à la submersion marine, que la hausse du niveau de la mer soit d’une quarantaine de cm pour que le seuil de submersion de la ville coloniale soit atteint. On est encore loin des prévisions même les plus pessimistes du GIEC. L’extension de la ville de Saint-Louis a joué un grand rôle dans l’accentuation des inondations récurrentes observées à Saint-Louis ces dernières années. Peuplée de 49 000 habitants en 1960, la ville compte aujourd’hui, environ 700000 personnes qui vivent dans la région côtière. Cette démographie a eu clairement un impact sur l’environnement littoral : les activités économiques imposent une pression sur les zones naturelles, notamment la prolifération des ouvrages côtiers, l’usage intensif des rivages naturels pour le tourisme, ainsi que l’extraction sur l’avant côte de sables et de graviers destinés à la construction. [1] L’impact de l’ouverture de la brèche dans la langue de Barbarie à Saint-Louis du Sénégal en 2003 : un changement de nature de l’aléa inondation ? Revue Européenne de Géographie 2010
biased
Le rôle de la construction en bambou n’a jamais été aussi important, car environ 70 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre proviennent de la construction et de l’exploitation des infrastructures, explique Charlotte King. IBUKU a contribué à la création de bâtiments pionniers en bambou tels que le « Cœur de l’école » de la Green School. (INBAR) [International Bamboo and Rattan Organisation : Organisation Internationale pour le Bambou et le Rotin – NdT] Le bambou présente plusieurs atouts dans la construction, notamment sa grande taille, son faible poids, son excellente résistance à la traction et sa flexibilité. De plus, le bambou est disponible en abondance et à faible coût, ce qui en fait un matériau de construction traditionnel pour de nombreuses communautés pauvres. Malgré ses nombreux avantages, le bambou est considéré depuis des années comme le « bois du pauvre » : un type de matériau de construction moins cher et moins résistant. Selon Orin Hardy, fondateur du cours de formation sur le bambou Bamboo U, « Il fut un temps où personne ne voulait être vu en train de vivre dans une maison en bambou. » Une entreprise de design à base de bambou déploie des efforts considérables pour changer cette perception. Au cœur de la jungle balinaise, le siège digne d’un conte de fées d’IBUKU offre une fenêtre sur l’avenir de la construction en bambou : des logements à plusieurs étages, en plein air, avec électricité, eau et équipements modernes. Une autre vue du « Cœur de l’école » de la Green School. (INBAR) Fondée en 2010, l’équipe d’IBUKU, composée de designers, d’architectes et d’artisans du bambou balinais, a créé des centaines de structures, dont beaucoup sont maintenant célèbres comme faisant partie de l’emblématique Green School et Green Village. Depuis quelques années, IBUKU s’est associé à Bamboo U, pour offrir des formations sur la construction en bambou. Bamboo U est basé à côté du siège social d’IBUKU, et propose des stages de plusieurs jours sur la construction et le design. Les participants à ces cours travaillent avec un grand nombre d’architectes, de designers et d’ingénieurs pour en apprendre davantage sur les propriétés et le potentiel du bambou et pour les aider à construire leurs propres structures en bambou. IBUKU dispose d’un certain nombre d’experts pour chaque module et invite tous les stagiaires à visiter leur siège social et leur entrepôt de bambou. Les participants de Bamboo U apprennent beaucoup de l’équipe IBUKU sur les aspects techniques du bambou. Bien que le solide et robuste dendrocalamus asper soit le bambou de choix pour de nombreuses constructions à Bali, IBUKU utilise également d’autres variétés pour les structures secondaires ou pour la décoration : le bambusa blumeana, ondulé et irrégulier, par exemple, constitue un complément agréable aux balustrades des balcons. C’est cette volonté de travailler avec la nature qu’Orin espère susciter dans Bamboo U : « Il s’agit de susciter une compréhension de l’endroit où vous vous trouvez… L’environnement bâti est devenu si important. Nous avons besoin que la nature soit intégrée dans l’environnement bâti. Nous avons sacrifié toute cette spontanéité et cette créativité au nom de la fonctionnalité. Une initiation à la menuiserie traditionnelle en bambou avec les artisans d’IBUKU. (INBAR) Comme pour toutes les activités d’IBUKU, les menuisiers balinais ont un rôle central à jouer dans le choix des matériaux en bambou : ils savent quels poteaux choisir et comment les utiliser. Dans le cadre des formations de Bamboo U, ces artisans enseignent également aux participants les méthodes traditionnelles de menuiserie et d’assemblage du bambou, en utilisant des outils et des techniques manuelles qu’ils utilisent depuis leur plus jeune âge. Pour Orin, ce sont ces menuisiers du bambou qui « font vraiment opérer la magie », et leur interaction avec les participants aux formations « est une partie essentielle de notre éthique Bamboo U ». Pour Defit Wijaya, architecte senior chez IBUKU, le travail de Bamboo U est une prolongation des propres objectifs d’IBUKU : montrer que l’habitat en bambou est possible. Il reconnaît que beaucoup de gens sont sceptiques quant à la sécurité des structures en bambou, et que seul un petit nombre de pays ont des normes de construction en bambou. « Nous devons prendre plus de risques pour montrer ce que le bambou est capable de faire. Ici [à Bali] nous avons le luxe d’essayer cela. » L’équipe de Bamboo U n’est pas la seule à inciter les gens à construire en bambou. L’Organisation internationale du bambou et du rotin (INBAR), une organisation intergouvernementale, coordonne des projets de recherche et de démonstration pour promouvoir les logements en bambou parmi ses États membres. Les étudiants sont encouragés à construire leurs propres designs en partant de zéro. (INBAR) Ces dernières années, leur travail a contribué à faire tomber certaines des barrières auxquelles se heurte la construction en bambou : INBAR a aidé à créer de nouvelles normes internationales pour la conception et les essais de construction en bambou, et a formé un groupe de travail sur la construction composé d’experts du monde entier. Plus important encore, INBAR a contribué à briser les préjugés sur la construction en bambou dans son réseau d’États membres : l’année dernière, l’Équateur a confirmé qu’il intégrerait le bambou dans son énorme programme « Une maison pour tous », et en 2017, le gouvernement du Népal a approuvé la première conception d’une école en bambou résistante aux tremblements de terre. Le rôle de la construction en bambou n’a jamais été aussi important. Nous savons qu’environ 70 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre proviennent de la construction et de l’exploitation des infrastructures. Le développement futur risque d’enfermer le monde dans une voie à forte émission de carbone pour des centaines d’années. Alors que le bambou pousse dans les tropiques en Afrique, en Asie et dans les Amériques, il pourrait nous fournir un matériau naturel et renouvelable pour les infrastructures des pays en développement. Les étudiants acquièrent une expérience pratique de la conception et de la construction. (INBAR) Pour en savoir plus sur les possibilités de formation de Bamboo U, cliquez ici, et sur le travail d’IBUKU, cliquez ici. Créée en 1997, l’Organisation internationale du bambou et du rotin (INBAR) est une organisation intergouvernementale de développement qui promeut le développement durable en utilisant le bambou et le rotin. Elle est actuellement composée de 45 États membres. En plus de son siège social en Chine, INBAR a cinq bureaux régionaux au Cameroun, en Équateur, en Éthiopie, au Ghana et en Inde. Pour en savoir plus sur INBAR, cliquez ici. Charlotte King est une spécialiste des communications en matière de changement climatique et de développement durable. Elle travaille à l’Organisation internationale du bambou et du rotin (INBAR).
true
Le soleil annonce un nouveau refroidissement climatique : préparons-nous à avoir froid, plutôt que d’écouter des organismes susceptibles de s’enrichir avec les énergies renouvelables dont ils justifient eux-mêmes l’existence. Depuis la nuit des temps, il y a des changements climatiques. Des périodes de froid succèdent à des périodes chaudes. Depuis peu, les changements climatiques sont attribués à l’homme : il jouerait un rôle néfaste en multipliant les émissions de CO2. Ce dernier aurait pour effet de provoquer un réchauffement. Pourtant, un refroidissement climatique se prépare. Il découle de la découverte de l’astronome Valentina Zharkova. Cette découverte est capitale : les taches solaires peuvent être prédites et elles sont signe de réchauffement s’il y en a beaucoup, de refroidissement s’il y en a peu. L’interprétation des taches solaires Depuis des siècles, l’homme observe les taches solaires et le parallèle entre leur nombre et le temps qu’il fait. Il y a 200 ans, William Herschell, l’astronome qui a découvert la planète Uranus, attirait l’attention de ses collègues sur le lien entre le prix du blé en Angleterre et… le nombre de taches solaires. Si elles ne sont pas nombreuses, le ciel est couvert, il fait froid et les récoltes sont faibles, s’il y en a beaucoup, le ciel est dégagé, il fait chaud et les récoltes sont généreuses. D’épouvantables périodes de refroidissement climatique avec très peu de taches solaires, connues sous le nom de « Périodes de Maunder et de Dalton », entre 1600 et 1800 ont été encadrées de périodes plus clémentes de 1300 à 1600 et de 1800 à 2000. Aujourd’hui, le GIEC, organisme politique de l’ONU, financé pour démontrer le rôle climatique de l’homme, nie ou minimise l’importance des prédictions de Valentina Zharkova. Pourtant, un an plus tard, aucun astronome ou autre scientifique n’a émis la moindre critique sur sa découverte.
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Spécialiste reconnu des avalanches, le Suisse Werner Munter planche nuit et jour depuis trois ans sur le réchauffement climatique. Et, pour lui, l’homme n’y est pour rien ! Il y a une semaine, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) pointait une nouvelle fois d’un doigt accusateur l’homme et le CO2 qu’il produit comme principaux coupables du réchauffement climatique. Pour Werner Munter, spécialiste mondialement reconnu des avalanches, qui se penche compulsivement sur le phénomène depuis trois ans, « ces gens sont des imbéciles qui répètent en boucle des bêtises, le savent et sont payés pour ! » Le Bernois nous a longuement reçus dans son appartement d’Arolla (VS) pour étayer ces accusations entre une tranche de viande séchée et deux verres de Cornalin. Son diagnostic climatosceptique, loin d’être celui d’un hurluberlu, est partagé par d’éminents scientifiques dont deux Prix Nobel. Il nous l’explique. Vous affirmez que l’homme n’a rien à voir avec le réchauffement. Pourquoi ? Précisons tout d’abord que je ne conteste pas le réchauffement lui-même. Je l’ai d’ailleurs constaté en tant que guide de montagne en voyant les glaciers reculer. Celui qui nous fait face par exemple a perdu 100 m depuis que j’ai acheté cet appart en 1989. En 2005, le pilier Bonatti des Drus s’est effondré à cause du réchauffement du permafrost. Ce que je remets en cause, ce sont les causes de ce réchauffement. Elles n’ont rien à voir avec l’homme ou avec le CO2 comme on nous le serine. Je suis arrivé à cette conclusion pour trois raisons. Quelles sont ces raisons ? La première, c’est tout simplement l’analyse des données climatiques reconstituées sur des millions d’années. Rien que dans les 10 000 dernières années, il y a eu cinq pics de températures comparables à celui que nous vivons. Ces optima correspondent à des cycles naturels. Au Moyen Age, il était par exemple possible d’aller en vallée d’Aoste depuis Arolla avec les troupeaux car le glacier n’existait plus. Lors des deux premiers optima, le Sahara était une savane avec des lacs, des arbres et des éléphants. Avant cela, pendant des centaines de milliers d’années, il a fait plus chaud qu’aujourd’hui. Et parfois jusqu’à 7 degrés plus chaud ! Or le GIEC se concentre sur les 150 dernières années. Autant dire qu’il regarde autour de son nombril. Les reconstructions paléoclimatiques montrent aussi que, pendant des centaines de millions d’années, il n’y a pas eu de corrélations entre le CO2 dans l’atmosphère et la température sur terre. Votre second argument ? La concentration de CO2 – qui est soit dit en passant un gaz vital et non pas un poison – dans l’atmosphère est négligeable. Il y en a un peu moins de 0,5‰ dans l’atmosphère, et au maximum 5% de cette quantité est imputable à l’homme. Pour un million de molécules d’air, il y a seulement 20 molécules de CO2 produites par l’homme. Et chaque année, notre industrialisation rajoute 4 molécules de CO2 pour chaque million de molécules d’air, mais la moitié est absorbée par les océans et les plantes. Et on veut nous faire croire que cette infime proportion due à l’homme est une catastrophe ? J’ai beaucoup de peine à le croire (rires). Pourquoi dès lors la thèse officielle fait quasi consensus ? Vos collègues scientifiques ne sont pas tous des imbéciles ! Ces théories visent à nous culpabiliser. Quand des scientifiques comme ceux du GIEC disent qu’ils veulent sauver la planète, je dis qu’ils ne sont pas crédibles. Ils mentent pour préserver des intérêts économiques dont les leurs. Car il y a tout un business derrière la lutte contre le réchauffement. Il y a une volonté de faire peur aux gens par exemple en dramatisant la montée des océans, alors que ceux-ci ne s’élèvent que de 2 à 3 mm par an ! C’est aussi une manipulation intellectuelle de parler de CO2 en tonnes plutôt qu’en proportion. Des tonnes, ça impressionne, mais rappelons que l’atmosphère pèse 5 000 000 000 000 000 tonnes ! Votre dernier argument est que la thèse officielle contredit les lois de la physique. C’est-à-dire ? Celle de la thermodynamique en particulier. Pour faire simple : la terre fait 15° en moyenne. L’atmosphère censément polluée de CO2 est grosso modo à -30° à 10 km d’altitude. Qu’elle réchauffe la Terre qui est bien plus chaude qu’elle est une aberration. La thermodynamique nous dit que la chaleur va toujours vers le froid et jamais dans le sens inverse, ce que correspond à notre expérience quotidienne. Alors au final, comment expliquez-vous ce fichu réchauffement ? Je n’ai pas de réponse car trop de facteurs entrent en jeu. Par contre, j’ai des hypothèses. Je soupçonne par exemple les variations de l’intensité du rayonnement solaire – qui répondent à des cycles – de jouer un rôle central, tout comme les processus nucléaires complexes et méconnus qui sont à l’œuvre au centre de notre Terre. Quoi qu’il en soit, c’est de l’arrogance de croire qu’en 150 ans d’industrialisation nous avons changé le climat. La nature est bien plus forte que l’homme, nous ne sommes pas les maîtres de la Terre ! Source
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La presse grand public affecte rarement des ordres de grandeur aux comportements « politiquement corrects » en matière de lutte contre le changement climatique : quelle économie est engendrée lorsque l’on remplace une lampe classique par une lampe basse consommation, et surtout qu’est-ce que cela représente comparé à la réduction ultime qu’il faudra parvenir à faire ? J’ai donc trouvé intéressant de proposer mon propre inventaire, basé sur quelques ordres de grandeur faciles à calculer. J’ai classé les mesures par ordre de difficulté croissant quand au fait d’arriver « à s’y décider ». Pour chaque mesure j’ai indiqué l’efficacité avec un nombre de croix (+ à ++++) et l’impact financier avec le nombre de dollars ($$$ à $$$ ; rouges quand ca coûte, vert quand on économise ; quand il n’y a rien c’est que c’est financièrement neutre ou incalculable). Il est important de garder en mémoire quelques éléments importants : en France la production d’électricité est faite pour l’essentiel avec des procédés qui n’émettent pas de CO2 (nucléaire pour 80%, hydroelectricité pour 15%). De ce fait les émissions de CO2 directement évitées par le biais des économies d’électricité sont modestes. Cela n’est pas le cas dans la majorité des pays européens, et encore moins aux Etats Unis Nombre de grammes de CO2 émis pour la « production » d’un kWh électrique pour les divers pays de la CEE en 2001, les USA et le Japon. La France n’émet « que » 83 grammes de CO2 – en moyenne – pour mettre 1 kWh électrique sur le réseau, quand le Danemark ou la Grèce doivent émettre près d’un kg de CO2 pour parvenir au même résultat. Sources : PriceWaterHouse, EDF, ADEME Aussi la hiérarchie qui suit n’est valable, outre pour la France, que pour la Suisse (non représentée sur le graphique ci-dessus mais qui est au même niveau que la France) et la Suède (ces trois pays produisent l’essentiel de leur électricité avec du nucléaire et des barrages). Pour tous les autres pays, l’économie d’électricité sera synonyme d’une économie importante d’émissions de gaz à effet de serre. un Français émet environ 2,2 tonnes équivalent carbone par an tous gaz à effet de serre confondus et en tenant compte des puits. Les gains estimés ci-dessous sont donc évalués à l’aune de cette émission moyenne. Enfin il est utile de conserver en mémoire la répartition par secteur des émissions de gaz à effet de serre en France (ci-dessous). Répartition par secteur des émissions des 6 gaz à effet de serre en France en 2009. (*) le transport aérien ou maritime international (l’aérien est prépondérant) n’est pas pris en compte. Il ne s’agit que du transport non routier (ferroviaire, aérien, ce dernier étant prépondérant) domestique. Enfin le secteur « transformation énergie » correspond pour moitié aux centrales électriques à charbon et pour moitié aux émissions des raffineries de pétrole. Source : CITEPA, 2012 Je n’ai pas mentionné des mesures dont l’impact est « dans l’épaisseur du trait » en France, par exemple…..les ampoules basse consommation. Enfin on constatera assez facilement que de faire attention à ses émissions de carbone signifie généralement : des économies d’énergie, des économies tout court ! En outre si le prix des hydrocarbures monte brusquement, ce qui est à peu près certain « un jour », moins on en consomme et moins on souffre… Très facile Baisser la température l’hiver de 1°C dans les lieux chauffés ++/$ Si on utilise 2.000 l de fioul pour chauffer une maison l’hiver, cela engendre 1,25 tonne équivalent carbone. Si l’on utilise du gaz naturel, pour une dépense énergétique équivalente on émet encore à peu près 1 tonne équivalent carbone. Une baisse de 1°C fait économiser jusqu’à 10% de la consommation en énergie pour la chauffage (la moyenne est autour de 7%). Si vous vous chauffez au fuel et que vous consommez 2.000 l dans l’hiver, à 0,5 euro le litre, une baisse de consommation de 10% de fuel permet d’éviter l’émission de 125 kg d’équivalent carbone et fait économiser 100 euros. Utiliser le moins possible la climatisation en voiture ++ $ Si on utilise la climatisation dans une voiture, la consommation augmente de 20%. Pour une utilisation annuelle de 15.000 km en cycle urbain dont le tiers avec climatisation, ne pas utiliser la climatisation représente une économie de 100 à 200 kg de carbone par an. Ne pas regarder la publicité (et surtout éviter que ses enfants la regardent !) + à +++ $ à $$$ Si l’on réintègre les transports et le chauffage qui leur sont propres, l’industrie et les services (qui produisent les produits que nous achetons et les services que nous consommons) sont, en France, à l’origine de 50% des émissions de gaz à effet de serre. Moins on consomme de produits manufacturés ou de voyages et plus on est vertueux sur le plan des émissions de gaz à effet de serre. Moins consommer est probablement plus facile si on ne regarde pas la publicité (c’est particulièrement vrai pour les enfants et les adolescents). Facile Penser à la manière dont on va se déplacer avant de déménager ++++ $$ 15.000 km annuels en voiture en cycle urbain engendrent au minimum 1 tonne équivalent carbone (pour une petite voiture de 3 CV fiscaux). Le transport est devenu la première source d’émissions de CO2 en France (35 à 40% des émissions de ce seul gaz à effet de serre en réintégrant les émissions des raffineries, mais sans compter celles provenant de la fabrication des véhicules). Par ailleurs, il est aussi le premier ou le deuxième poste budgétaire des Français. Lorsque l’on déménage, éviter de se mettre dans une zone mal desservie par les transports en commun est être doublement vertueux : se déplacer moins en voiture permet de diminuer très fortement ses émissions de gaz à effet de serre (voir plus bas). on fait du bien à ses propres finances car la voiture coûte cher, et est susceptible de coûter de plus en plus cher sur le long terme, puisque les carburants ne sont pas inépuisables (et les bio-carburants ont un potentiel très faible) Manger le moins de viande possible, et au sein de la viande, le moins de bœuf possible ++++ / $$ L’agriculture est responsable de 25% des émissions de gaz à effet de serre en France, plus que l’industrie, et ce essentiellement à cause de l’élevage. Si nous tenons compte de tous les processus annexes nécessaires (transports, fabrication des engrais, etc) le fait de manger est à l’origine de près d’un tiers des émissions en France !! Produire un kilo de bœuf engendre de 50 à 100 fois plus d’émissions de gaz à effet de serre que de produire un kilo de blé, et représente l’équivalent de 60 km en voiture. Manger beaucoup de viande engendre une agriculture intensive (car il faut produire beaucoup de végétaux pour nourrir les bêtes !), qui consomme directement ou indirectement de l’énergie fossile (pour la fabrication des engrais et des pesticides, et l’alimentation du tracteur), donc engendre des émissions de CO2, et émet en outre d’autres gaz à effet de serre : en se décomposant, les engrais azotés émettent du protoxyde d’azote, 300 fois plus « réchauffant » que le CO2, et par ailleurs les ruminants émettent du méthane, un gaz 23 fois plus « réchauffant » que le CO2, à cause de la fermentation des plantes qu’ils mangent dans leur système digestif. Il en résulte que produire un kg de bœuf conduit à l’émission de 4 kg équivalent carbone. Un kg de volaille ne « coûte » que de 0,5 à 1 kg équivalent carbone et le cochon un peu plus de 1. Tous ces chiffres ne sont valables que pour des produits « bruts », sans traitement derrière. Emissions de gaz à effet de serre (en kg équivalent CO2) liées à la production d’un kg de divers produits alimentaires. Source : Jancovici, 2004 Supprimer 2 steacks par semaine (soit 300 g par semaine) induit, à la fin de l’année, environ 50 kg d’économies en équivalent carbone. Dans une moindre mesure ce raisonnement est valable pour tout ce qui dérive du bœuf : veau (plus de 10 kg d’équivalent carbone par kg), lait & laitages, beurre, glaces, etc… Sans parler d’être végétarien pour autant, il est assez facile (je l’ai fait) de diviser sa consommation de viande et de produits laitiers par 2, ce qui, outre des bénéfices importants pour les émissions de gaz à effet de serre, permet également les dividendes associés suivants : moindre pression sur les ressources en eau (il faut utiliser 500 l d’eau pour faire un kg de patates, mais de 20.000 à 100.000 litres pour faire un kg de bœuf avec des céréales venant de cultures irriguées), une meilleure santé, surtout si la diminution porte sur les produits « gras » (viande de bœuf grasse type viande à poêler, beurre, crèmes glacées, etc) diminution des rejets de pesticides et résidus d’engrais, puisque la nécessité d’une agriculture très productive (qui, encore une fois, sert essentiellement à nourrir l’élevage) disparaît, libération de surfaces affectables à d’autres usages (bois, cultures énergétiques à l’avenir). Acheter une voiture sans climatisation + $ Les gaz utilisés dans les circuits de climatisation (PFC, HCFC) sont de très puissants gaz à effet de serre (plusieurs milliers de fois le gaz carbonique) qui fuient toujours un peu (on estime les fuites à 33% de la charge initiale au bout de quelques années) et qui ne sont pas récupérés en fin de vie. Les émissions provenant de ces fuites surviennent en plus de celles liées à la surconsommation de carburant quand la climatisation est en marche (voir plus haut). Ne pas acheter de voiture avec climatisation permet une double source d’économie : diminuer sa consommation en carburant, éviter des émissions d’halocarbures du même ordre de grandeur que le CO2 dû à la surconsommation de carburant. Acheter une petite voiture +++ $$ Pour 15.000 km annuels en voiture en cycle urbain on passe de 1 tonne à 2 tonnes équivalent carbone si on passe d’une toute petite voiture à une jeep 4×4 ou à une grosse berline (en moyenne, pour certains véhicules cela va encore au-delà). Entre une petite voiture (Twingo, Smart) et une grosse Mercédès ou un gros 4×4, il y a une différence de consommation qui peut aller, selon le parcours (et en particulier la quantité d’embouteillages), du simple au quintuple (un gros 4×4, à froid, et avec des embouteillages, consomme 30 à 40 l aux 100 en ville ; les normes de consommation UTAC ne sont pas représentatives des conditions normales de circulation). Emissions de GES (en kg équivalent carbone) émis en moyenne pour 15.000 km en cycle urbain selon la puissance administrative du véhicule (en cheval fiscal). (essence seulement, mais pour les diesel les ordres de grandeur sont les mêmes). Les émissions des raffineries et celles correspondant à la fabrication du véhicule sont comprises. Source : Jancovici/ADEME, 2003 Si l’on ne peut vraiment pas se passer de voiture, ne serait-ce qu’en changer pour prendre le plus petit modèle possible (quitte à faire voyager une partie de la famille en train pour les vacances) peut déjà faire économiser des quantités considérables de CO2 : pour 15.000 km par an (distance moyenne parcourue par les automobiles en France), la différence Twingo/gros 4×4 est au minimum de 1 tonne équivalent carbone par an! En outre, les transports étant devenus le premier ou deuxième poste budgétaire des Français, une petite voiture avec une faible consommation a un impact certain (dans le sens des économies) sur les finances. Acheter une voiture hybride ++ $$ Pour 15.000 km annuels en voiture en cycle urbain, passer à l’hybride peut faire économiser 30 à 50% de la consommation, soit 0,5 tonne d’équivalent carbone au moins. Les voitures hybrides possèdent un moteur plus efficace que le moteur d’une voiture « classique », et entre autres choses elles récupèrent l’énergie cinétique au moment du freinage pour la convertir en électricité, laquelle sert à alimenter la partie électrique du groupe propulseur. Ce système permet de gagner 30 à 50% de carburant. Sur une base de 15.000 km par an, cela permet d’économiser 700 à 1.000 litres d’essence par an, soit de l’ordre de 500 kg d’équivalent carbone. Par contre l’achat d’une voiture électrique n’est pas nécessairement un bon moyen de lutter contre l’effet de serre partout. C’est valable en France dans certaines limites, mais généralement pas à l’étranger. Moyennement difficile Ne pas prendre l’avion +++ / $ Un avion équivaut grosso modo à autant de petites voitures qu’il a de sièges passagers (même vides). Un voyageur en avion consomme à peu près ce qu’il aurait consommé en faisant le même kilométrage seul en petite voiture (environ 8 litres aux 100 km) Emissions de gaz à effet de serre, en grammes équivalent carbone par km parcouru, selon les modes de transport. Source : Jancovici, 2001 Lors d’un vol aller-retour Paris-Marseille, un passager émet environ 150 kg d’équivalent carbone en avion (en tenant compte de tous les gaz à effet de serre), contre 3 seulement en train. Lors d’un aller retour Paris-New-York, un passager émet 900 kg d’équivalent carbone en moyenne (bien plus en classe affaires ou en première), soit un tiers de l’émission annuelle d’un Français tous gaz à effet de serre confondus. En 2 à 3 allers-retours Paris-USA on émet donc l’équivalent de ce qu’un Français émet par an (2,5 tonne d’équivalent carbone). Etre vertueux sur le plan des émissions de gaz à effet de serre est en particulier incompatible avec le fait d’aller en vacances en Martinique l’hiver, avec la réunionite internationale, ou encore avec une retraite occupée à courir le monde (c’est dommage, mais c’est comme ca !). Ne pas acheter américain ++++ Les émissions par habitant des USA sont deux fois plus importantes que celles des Européens. Cela se retrouve dans les émissions par unité de PNB, même en tenant compte de la différence de productivité entre les USA et l’Europe. Cela est du au fait qu’aux Etats Unis tout est plus émetteur de gaz à effet de serre : les procédés industriels, le chauffage (maisons moins bien isolées), la production d’électricité est bien plus « riche » en CO2 à cause du charbon (voir graphique du haut de cette page), les transports (distances plus longues et voitures plus grosses ; recours à l’avion plus fréquent), etc. Voilà qui n’est pas du tout politiquement correct, mais tant pis ! Les chiffres sont ce qu’ils sont…. L’économie américaine étant presque deux fois plus riche en émissions de gaz à effet de serre que l’économie européenne, et presque trois fois plus que l’économie française, cela signifie qu’à chaque fois que l’on achète un produit fait aux USA plutôt qu’un produit fait en France, on double les émissions engendrées par la production du produit en question. Acheter européen en général, et français, suisse ou suédois en particulier, est un début très efficace de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre. En outre, les USA étant beaucoup plus sensibles à la tenue de leur commerce extérieur qu’aux discours politiques, « voter avec son portefeuille » (ou avec ses pieds) est un moyen bien plus efficace que n’importe quel autre pour peser sur l’orientation de la politique américaine (les villipender dans les journaux ne doit pas beaucoup les ennuyer tant que nous continuons à acheter leurs ordinateurs et à visiter Disneyland !). Cela signifie que pour la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre il vaut mieux (quelques exemples, mais la liste est longue…) : investir à la bourse de Paris plutôt qu’à celle de New-York, voir « The Full Monty » plutôt que le dernier Bruce Willis, acheter Adidas plutôt que Nike, ne pas renouveler son équipement informatique trop souvent, et regarder attentivement le « made in » sur l’étiquette ! Baisser la température au maximum dans son lieu d’habitation +++ $$ Si on utilise 2.000 l de fioul l’hiver, gagner 30% représente 0,5 tonne équivalent carbone. En baissant de quelques degrés (passer de 22 à 19 °C par exemple) la température des pièces, on peut économiser jusqu’à 30 ou 40% en chauffage. La fabrication des pulls et couvertures qui remplaceront une température élevée est négligeable au point de vue des émissions en regard de ce que l’on gagne. S’organiser avec des collègues de travail pour partager les voitures pour le déplacement domicile-travail + $ 5.000 km annuels en voiture en cycle urbain (soit une distance domicile travail de 12 km environ) engendrent au minimum 0,3 tonne équivalent carbone par an (et généralement plus près de 0,5). En augmentant le nombre de passagers, on divise ce total par autant de personnes transportées. Pour un déplacement domicile-travail de 30 km aller-retour en zone urbaine, cela permet d’économiser 0,20 tonne de carbone par personne et par an pour un partage à 2, et 0,35 tonne par personne pour un partage à 3. Isoler thermiquement sa maison du mieux possible +++ $ Si on utilise 2000 l de fioul l’hiver, gagner 50% représente 0,8 tonne de carbone. Une bonne isolation thermique peut permettre de diminuer fortement ses émissions liées au chauffage. Entre un logement bien isolé et un logement mal isolé la dépense énergétique de chauffage, à température intérieure identique, varie du simple au double. Couplé avec le fait de mettre le thermostat le plus bas possible (19 °C sont parfaitement possibles) cela peut envisager de diminuer sa consommation de 70% (pour les logements anciens ; un ingénieur spécialisé de mes connaissances avance même 90% en combinant solaire passif, isolation et régulation de la température). Dans l’exemple où l’on consommait 2000 l de fuel cela permet une réduction de 0,8 tonne d’équivalent carbone par an. Faire le plus possible ses courses chez les commerçants de proximité, y aller de préférence à pied ou à vélo ++ $/$ Faire ses courses en centre ville divise par deux la « dépense transport » de la collectivité Une étude de l’INRETS a montré que, pour un chiffre d’affaires équivalent, les hypermarchés de périphérie engendraient une dépense énergétique deux fois supérieure à celle des supermarchés de centre ville (et deux fois moins riches en emploi ; autrement dit la création d’un emploi dans la très grande distribution tue deux emplois dans le commerce de proximité). L’étude n’a pas été faite avec le commerce de proximité, mais le résultat est vraisemblablement le même, voire encore plus favorable. D’autres études dont j’ai eu connaissance donnent des résultats qualitativement convergents (voire encore plus défavorables aux très grandes surfaces). Cette « vertu » du commerce de proximité provient essentiellement de la raison suivante : le déplacement des clients est plus court lorsque l’on va en centre ville, et une partie des déplacements s’effectue à pieds, alors que pour un hypermarché la voiture est obligatoire. Aller près de chez soi diminuant la dépense transport, il est difficile de dire quel est l’impact financier d’un tel choix. Si cela permet d’éviter de s’acheter un deuxième véhicule, le gain financier est évident. Si cela permet d’éviter d’acheter à l’hypermarché des choses dont on n’a pas besoin (et, aux dires de certaines mères, la liste peut être très longue…) le gain financier est aussi potentiellement important. Ne pas se faire livrer les choses achetées par correspondance en 24H chrono + $ Sur 1.000 km, 1 tonne de fret fait presque 1.000 kg de carbone en avion court courrier, 25 kg en gros camion, 3 kg en train. Emissions de gaz à effet de serre par tonne.km; selon le mode de transport. Source : Jancovici/ADEME, 2003 Le fait de se faire livrer rapidement implique le recours à l’avion pour les grandes distances (qui est gourmand en carburant) et interdit l’usage du train (les manœuvres impliquent un délai) pour les distances plus courtes, sans compter que tout le monde n’habite pas à côté d’une gare. Le raccourcissement des chaînes logistiques est fortement responsable du bond du parc de camions ; aux USA où le mouvement a été initié avant la France les immatriculations de camions sont passées 2,5 millions à 7,2 millions par an de 1980 à 1997 !! (source Comité Français des Constructeurs d’Automobiles) Boire l’eau du robinet + $ Cela évite de fabriquer puis de jeter des bouteilles plastique ; cela évite de transporter de l’eau par camion d’un bout à l’autre de la France (le transport local par tuyau est bien moins gourmand en énergie), cela coûte moins cher. Manger des produits de saison et cultivés ou élevés localement ++ $ Manger des cerises en hiver, de l’agneau de Nouvelle Zélande, des tomates au mois de mars, ou des mangues toute l’année, induit une quadruple dépense énergétique qui conduit à des émissions de gaz à effet de serre : la culture sous serres chauffées (au fuel) pour les produits tels que tomates, fraises, etc, en hiver (et même certaines salades…), le transport sur une distance plus ou moins longue pour tout ce qui est produit à l’étranger, la congélation dans certains cas, or la plupart des systèmes de réfrigération fuient un peu et les fluides réfrigérants sont en général des halocarbures, qui sont des gaz à effet de serre extrêmement puissants, sans parler du fait que de congeler les produits demande de l’énergie donc engendre des émissions, une bonne partie de ce qui arrive de loin est emballé (plus que les tomates de saison achetées au marché au maraîcher du coin), ce qui engendre une dépense énergétique et la mise au rebut de matériaux de base. Difficile Prendre les transports en commun plutôt que la voiture pour aller au travail ++/+++ $$$ 6.000 km annuels en voiture en cycle urbain (ce qui correspond à une distance au travail de 15 km environ) engendrent environ 0,5 tonne équivalent carbone. Si le parcours est fait en utilisant les transports en commun, le bénéfice question émissions sera de la quasi totalité si on passe de la voiture au vélo ou au train, et des 2/3 si on passe de la voiture au bus (ou au train dans les autres pays européens). Si cela permet d’éviter la deuxième voiture pour le ménage il y aura des économies induites pour d’autres déplacements, sans parler des économies financières qui représenteront environ 2 à 3000 euros par an (le transport public coûte en général la moitié du coût complet d’une voiture conduite par une personne seule). Vivre en appartement et non en maison ++++ $$ Les appartements sont beaucoup moins consommateurs d’énergie pour se chauffer à superficie égale (jusqu’à deux fois moins), car la surface en contact avec l’extérieur est proportionnellement plus faible que pour une maison (le reste est en contact avec un autre appartement, généralement aussi chauffé). Il sont aussi, en général, situés en zones urbaines denses, donc proches des services (magasins, lieux de travail…) qui deviennent accessibles sans utiliser de voiture (à Paris, 1 personne sur 2 n’a pas de voiture). Emissions annuelles de gaz à effet de serre (en kg équivalent carbone) par habitant, pour le total logement plus transport, pour 3 zones de résidence en Ile de France. Source : Jancovici, sur données J.-P. Traisnel, les cahiers du CLIP, avril 2001 Il convient de noter que contrairement à une idée répandue, le fait d’habiter en banlieue, à superficie habitable par personne équivalente, ne permet pas d’économiser de l’argent sur le total « logement plus transports de base » : le foncier est certes moins cher, mais la différence est compensée par les coûts de transport (cf. ci-dessous). Zone Hyper-centre Centre Petite couronne Grande couronne Revenu moyen du ménage 3.156 2.951 3.005 2.647 Locataires du privé : budget logement + transport du ménage 1.041 1.033 1.202 1.191 Accédants à la propriété : budget logement + transport du ménage NS 1.092 1.382 1.403 Revenus et Budget Logement + Transports des ménages en fonction de la localisation du lieu de résidence. Source : INRETS, 1998 Laisser sa voiture au garage et prendre le train pour les déplacements de quelques centaines de km ++ $ 1.000 km en voiture en cycle interurbain engendrent au miniumum 63 kg de carbone ; en train sur la même distance : environ 3 kg de carbone La bilan de la substitution de la route par le rail est de 150 g de CO2 par km. Sur un aller-retour interurbain de 500 km en tout (Paris-Lille par exemple) l’économie est de 20 kg de carbone.Si ce cas de figure se produit 10 à 20 fois par an (maison de campagne, famille, etc) le total en bout de course est de 0,25 à 0,5 tonne de carbone. Passer de la voiture au train engendre toujours un bénéfice dans les autres pays, même si ce dernier est variable et généralement plus faible qu’en France. Emissions de gaz à effet de serre, en grammes équivalent carbone par passager.km (c’est à dire un passager faisant un km), pour divers pays d’Europe. Les différences proviennent des différents pourcentages de trains fonctionnant au diesel, de la manière de produire l’électricité pour les trains électriques, et enfin des taux de remplissage des trains. Source : INFRAS, 1998 Par ailleurs, si l’on intègre l’amortissement de la voiture (ce qui est la manière normale de faire un calcul économique) dans le kilométrage parcouru (c’est un coût caché car on ne « voit » l’amortissement de la voiture que le jour où on l’achète !) le train coûte moins cher à 1 voire à 2 (dès que l’on est 2 on a une réduction) que la voiture, surtout s’il y a un péage d’autoroute en plus. Utiliser des modes non motorisés pour ses déplacements de proximité ++ $ utiliser les rollers ou le vélo si on n’a rien à transporter, acheter une remorque à vélo si on a des choses à transporter (jeunes enfants, marché, supermarché, etc) Remplacer sa chaudière au fuel par une chaudière à gaz ++ $ (sur la durée) Le gaz permet de diminuer ses émissions de 25% par rapport au fioul (à confort équivalent). Pour quelqu’un qui utilisait 2.000 l de fioul par hiver, cela représente 0,25 tonne équivalent carbone d’économie. La moindre émission par unité d’énergie du gaz naturel est du au fait que les molécules de méthane (le principal composant du gaz) ont le ratio hydrogène/carbone le plus élevé de tous les hydrocarbures. Lors de la combustion, seul le carbone produit du CO2, l’hydrogène ne produisant que de l’eau. Notons toutefois que cette substitution n’est une bonne affaire que de manière transitoire : le gaz n’est pas plus éternel que le pétrole ! Cette substitution est donc uniquement une marge d’adaptation à court terme. Installer un chauffe-eau solaire +++ $ ? Les émissions liées au chauffage et à l’eau chaude sanitaire d’un foyer « moyen » représentent près d’une demie-tonne équivalent carbone. Une installation solaire thermique permet de diviser ces émissions par 2 dans les bons cas. Un chauffage solaire peut donc permettre de diviser par 2 sa facture de chauffage et d’électricité, même dans le Nord de la France. L’installation la plus facile à mettre en oeuvre concerne l’eau chaude sanitaire. Pour passer au chauffage central solaire, il faut par contre envisager de gros travaux de plomberie car il faut faire passer les tuyaux d’eau chaude dans le plancher. Un panneau photovoltaïque permet quand à lui de diminuer la part de l’électricité achetée à l’extérieur mais coûte relativement cher. L’impact sur l’effet de serre est limité par le fait que la production d’électricité est en France à 90% nucléaire et hydraulique (en outre la fabrication du panneau engendre des émissions non nulles). Un tel panneau sera surtout utile dans l’avenir, par exemple pour recharger une voiturette électrique, ou pour stocker localement de l’hydrogène. Pour le moment, le photovoltaïque est beaucoup moins intéressant que le thermique pour limiter les émissions. Acheter le moins possible de produits avec beaucoup d’emballages + Faire un kg d’acier ou un kg de verre engendre 500 g à 1 kg d’équivalent carbone, faire un kg d’alu engendre 3 kg à 5 kg d’équivalent carbone. Produire du plastique, du verre, du carton, de l’acier ou de l’aluminium (pour les canettes) etc consomme beaucoup d’énergie : en France, 4,/5 de l’énergie consommée par l’industrie le sont dans la production de matériaux de base (métaux, plastique, etc). Tout ce qui permet de ne pas consommer d’emballage (éviter les produits frais emballés en barquettes plastique, les canettes jetables, etc) induit de facto une économie d’énergie et d’émissions de gaz à effet de serre. On remarquera que le fait de ne pas se fournir en hypermarché (voir plus haut) mais chez les commerçants locaux permet d’obtenir ce résultat (moins d’emballages) comme produit dérivé (il est rare qu’un marchand de fruits emballe ses pommes dans un film plastique, ou un vendeur de fromages dans une boîte en plastique elle-même dans un emballage carton ! Acheter le moins possible de produits manufacturés ++++ $$$ 1 kg de produits manufacturés « contient » de quelques centaines à quelques kg d’équivalent carbone (voir plus pour les produits très chers). Par exemple, une voiture pesant une tonne « contient » 1,5 à 2 tonnes d’équivalent carbone (c’est à dire que l’on a rejeté dans l’atmosphère 2 tonnes équivalent carbone pour la fabriquer, même si on ne l’utilise plus ensuite), un ordinateur « contient » quelques dizaines de kg équivalent carbone, etc… Dès que l’on n’achète pas un produit manufacturé, on économise l’énergie nécessaire pour fabriquer le produit en question. On peut commencer par ne pas acheter de choses dont on se servira une fois par an ou dont on n’a pas vraiment besoin, mais pour « aller plus loin » l’idéal est aussi de réduire sa consommation d’objets manufacturés : voitures, ordinateurs, jouets, électronique, vêtements, etc… Cela signifie, hélas pour les industriels, que dans le contexte actuel moins on fait tourner l’économie manufacturière et plus on est vertueux sur le plan des émissions de gaz à effet de serre : la croissance économique « fait de l’effet de serre ». Cela signifie aussi que, en tant que consommateurs, nous avons une responsabilité dont nous ne pouvons nous exonérer : nous ne pouvons à la fois demander aux politiques la réduction collective des émissions et souhaiter pour nous-mêmes la croissance de nos consommations individuelles. Cela est aussi valable pour les services : sans parler des voyages en avion (voire ci-dessus), savez vous, par exemple, qu’une facture de téléphone de 150 euros « contient » au moins 4 kilos d’équivalent carbone ? Ne pas avoir de chien (spécialement en zone urbaine) + $ Un chien signifie généralement : une consommation de produits carnés, or l’élevage (bœufs, moutons…) engendre de l’effet de serre et consomme de l’énergie, une voiture plus grande pour partir en vacances, donc une consommation au quotidien accrue, d’une manière générale un certain nombre d’aménagements dont la réalisation ou l’entretien consomme de l’énergie. Très difficile Déménager pour moins se déplacer +++ $$$ Devenir travailleur à domicile ++++ Dans certaines conditions (travailler chez soi à temps plein, sans disposer d’un bureau ailleurs, et sans se déplacer plus pour d’autres motifs on peut économiser près de 50% de l’émission annuelle moyenne d’un Français. Ne plus avoir de voiture du tout quand on en avait une +++ $$$ A kilométrage égal, la voiture est 30 fois plus émettrice de gaz à effet de serre que le train ou le RER. Il faut 40 fois plus d’énergie pour faire un km en voiture qu’en vélo. Et l’État ? On trouvera ici quelques réflexions sur la manière dont l’État peut aussi concourir à diminuer les émissions de gaz à effet de serre (mais c’est très loin d’être de sa seule responsabilité).
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Index de la série « Pollution de l’air » Le choix erroné de la France pour le diesel La France figure parmi les pays en Europe qui ont le parc le plus « dieselisé » en Europe. Le choix par les pouvoirs publics d’aider le diesel a donc nettement augmenté les émissions de particules fines du secteur routier, participant notablement aux 50 000 morts par an. Soit chaque 130 victimes chaque jour, victimes qui a la différence des fumeurs et des alcooliques, n’ont pas choisi leur sort Voici l’évolution du parc français de voitures : Il en est de même chez les utilitaires : L’évolution de la proportion du diesel est impressionnante, passant de 4 % à 62 % – niveau probable de pic : Voici la situation en Europe : La France est donc bien parmi les pays les plus diésélisés : On voit bien que la situation se retourne en France depuis 2012 : l’ère du diesel roi est probablement terminé, comme nous allons le voir. On en voit les conséquences évidentes sur les ventes de carburant en France depuis 1950 : et ici la répartition des ventes entre Essence et Gazole : On note un tournant dans les années 1980 : à cette période, les pouvoirs publics ont commencé à favoriser le diesel, ce qui a abouti à faire passer la proportion de voitures diesel dans le parc de 3 % à 63 %… Rappelons qu’un litre de gazole est 1,14 fois plus énergétique que 1 litre d’essence (Source). La neutralité énergétique voudrait donc que son prix soit 14 % supérieur. Or, en raison d’un choix politique ancien, le gazole était beaucoup moins taxé que l’essence – dans l’après guerre, agriculteurs et transporteurs avaient obtenu cet avantage sur un carburant qu’eux seuls utilisaient alors. On l’observe ici : Ce qui donne en faisant le rapport entre les deux prix : On voit le coup de pouce des années 1980, sur lequel l’État est revenu dans les années 2000. Mais le gazole reste encore bien loin de la simple équivalence énergétique avec l’essence. Il y avait en fait trois raisons à ce choix funeste des années 80, fortement encouragé par Bercy : Jacques Calvet, le PDG de Peugeot, est arrivé à Bercy en déclarant : « J’ai trouvé comment résoudre votre problème de surplus de gasoil : je vais transformer les voitures en chaudières sur roues ! ». (Source) Les incitations fiscales à rouler diesel se sont alors mises en place durablement pour l’usage privé des véhicules … Au détriment probablement depuis cette décision funeste de plus de 500 000 vies rien qu’en France et probablement autant en cumulé dans les pays où Renault et Peugeot sont particulièrement actifs (Belgique, Espagne…). C’est sans doute la plus grave erreur sanitaire de notre époque contemporaine, dont on commence seulement maintenant à pressentir l’étendue… Force est cependant de reconnaître que l’orientation tout diesel de Jacques Calvet avec les incitations fiscales complices de Bercy – qui ont conduit Renault à s’y mettre aussi – ont effectivement (mais provisoirement) sauvé Peugeot « de l’envahisseur Japonais »… Le plus grave est que ce choix a été fait sciemment : tout était cependant expliqué dans le fameux rapport Roussel – dont il ne reste à priori que trois exemplaires, un autre qui aurait été mis de côté en prévision d’une Class Action future majeure -, montrant que c’est en connaissance de cause du danger sanitaire que la France s’est engagée sur la voie du diesel automobile y compris et surtout le petit diesel urbain, entrainant toute l’industrie dans son sillage… (Source) Le 7 juillet 1983, alors que les Français s’apprêtent à prendre la route des vacances, le professeur André Roussel remet son rapport sobrement intitulé : « Impact médical des pollutions d’origine automobile ». Et c’est d’abord le moteur diesel qu’il cible en évoquant un lien entre les particules fines émises et des cancers. Et en conclusion : « Le rapport recommande immédiatement de ne plus augmenter le parc automobile diesel » Ce rapport reste non disponible à ce jour… (Source) Lire aussi ce billet exalté : Saloperie de diesel… Il ne faut pas non plus sous-estimer l’impact de la décision de NKM – Borloo de baser le bonus écologique sur le CO2 au lieu des particules PM et des Oxydes d’azote NOx… Cette décision prise probablement sous la pression de nos « Bronchosaures » nationaux a eu les conséquences funestes que l’on connaît, avec une explosion du nombre de petits diesels urbains, les plus néfastes car incapables, surtout dans une ville à faible vitesse de circulation moyenne, de pyroliser les suies… Les particules diesel sont en fait des regroupements de noyaux en billes de carbone : On rappellera que ce sont les particules les plus fines – les PM2.5, PM1.0 et PM0.1 – qui sont de très loin les plus dangereuses, les PM10 étant arrêtées en amont de l’arbre respiratoire, de par leur taille. Et il faut également savoir qu’il y a une formation de particules fines et ultrafines secondaires derrière le véhicule par recombinaison chimique et coalescence des NOx et de l’ammoniac, un sujet particulièrement « sensible », savamment dissimulé par les constructeurs qui ont préféré tricher sur leurs émissions de NOx (en tant que gaz, les NOx sont est infiniment plus difficiles à piéger que les suies…). Sinon, notez que les particules essence sont très différentes : Fin de l’histoire ? NON, car les choses ne sont pas si simples pour les nouveaux moteurs. En effet, les normes d’émission de particules du diesel sont devenues de plus en plus drastiques : Sous le coup de la Norme actuelle « Euro 6 », les constructeurs ont drastiquement réduit la pollution des voitures diesels. Et a contrario, il s’est passé un chose assez incroyable : afin de lutter contre les émissions de dioxyde de carbone dans le secteur automobile, les États ont favorisé le développement de véhicules essence plus sobres. Pour ce faire, les constructeurs ont alors conçu des moteurs de trois à quatre cylindres turbo à injection directe, comme les moteurs diesel – 40 % des nouveaux véhicules essence aujourd’hui dotés de tels moteurs. « Légers » effets indésirables : ces nouveaux moteurs à essence rejettent désormais des particules fines ! En injectant directement dans la chambre de combustion le carburant au lieu de passer par les soupapes d’admission, le mélange oxygène-carburant n’est pas homogène et produit des particules très fines en nombre (PN), dont la taille peut être encore plus petite qu’un virus… Pire, d’ici à 2030, les particules émises par les modèles essence pourraient dépasser celles émises par ceux au diesel. « Question santé, si de nombreuses études ont confirmé l’effet cancérogène des particules émises par les moteurs diesels, il ne faut pas croire pour autant que le moteur à essence soit plus sûr et provoque moins de maladies. Au contraire. L’essence est très volatile, s’évapore dès le remplissage des réservoirs, diffuse au travers des canalisations plastiques des véhicules, contient des dérivés benzéniques particulièrement inquiétants, et émet également des particules. Si celles des moteurs à essence sont quantitativement moindres que celles du diesel, elles ont l’inconvénient majeur d’être beaucoup plus fines et donc de pénétrer plus profondément dans l’organisme, d’aller beaucoup plus loin dans les alvéoles pulmonaires et de se comporter comme des nanoparticules avec toute la problématique santé qui les entoure. Si les moteurs à diesel actuels sont fortement émissifs de particules, d’oxydes d’azote, ceux à essence (surtout les anciens modèles) entraînent des consommations plus importantes de carburant et rejettent des dérivés benzéniques très préoccupants, des particules ultrafines, et plus de CO2 et d’HAP (hydrocarbure aromatique polycyclique, NDLR) que les moteurs diesels. » (Source) La Commission européenne a alors fixé un taux maximum de rejet de ces particules fines pour tous les nouveaux modèles essence mis sur le marché : Il est assez simple et peu onéreux de respecter ces nouvelles réglementations : il suffit d’équiper les nouveaux modèles de filtres à particules en céramique, dont les prix, qui oscillent entre 25 et 50 euros pièce, sont cinq à dix fois moins chers que ceux pour les véhicules diesel (et qui ne s’encrassent pas), ce qui permet d’atteindre des seuils d’émissions de PN cent fois inférieurs à la limite. Hélas, ces dispositifs ne sont toujours pas obligatoires, et les constructeurs se font tirer l’oreille, préférant négocier avec l’Europe des autorisations de dépasser les seuils afin de tenir compte des aléas des procédures de tests des véhicules. Ils viennent d’ailleurs de demander une autorisation de dépassement de… 300 % ! La Commission européenne a accordé un taux de 50 %, comme pour les véhicules diesel. Évoquons également le fait que la France a pris un retard considérable par rapport à ses voisins européens sur le GPL, motorisation de très loin la plus propre des motorisations thermiques… En attendant, en 2017, on arrive à la situation où les nouveaux véhicules à essence sont autorisés à émettre 10 fois plus de particules que les moteurs diesel (en 2018, ce sera la même norme) – même s’il reste très émetteur en oxydes d’azote, qui forment ensuite des particules fines : Lire ici le bilan 1 an après le « dieselgate » de Volkswagen, dont les modèles trichaient pour passer les tests. On dénoncera ici avec le spécialiste belge Pierre Courbe le scandale de l’attitude des autorités d’homologation nationales qui refusent de voir l’évidence dans le seul but de protéger leurs constructeurs nationaux (Allemagne, France) ou leur propre business (Luxembourg, Pays-Bas). Car il faut savoir que chaque pays dispose d’autorités pour homologuer les modèles en Europe, et que des pays comme le Luxembourg ou les Pays-Bas ont développé un marché local de l’homologation. Si un constructeur allemand a naturellement tendance à faire homologuer ses véhicules en Allemagne, il lui arrive aussi de se tourner par exemple vers le Luxembourg dont l’autorité d’homologation nationale peut s’avérer aussi peu regardante que celle de son grand voisin – et ce quelle que soit la nationalité du constructeur. Bref, on a quasiment créé des pavillons de complaisance en Europe aussi pour l’automobile… Au vu des milliers de morts chaque année, il est urgent de réformer en profondeur le système d’homologation de surveillance du marché automobile en Europe. Une telle réforme devrait notamment instaurer un « gendarme » européen pour surveiller et harmoniser le travail des régulateurs nationaux, donner à la Commission européenne le pouvoir de mener des tests indépendants, séparer clairement les acteurs de la chaîne d’homologation : constructeurs, services techniques qui réalisent les tests et autorités nationales d’homologation. Mais tant que les législateurs européens continueront à privilégier les intérêts financiers de quelques-uns au détriment de la santé physique de tous, ceci restera un vœu pieu… Et 130 personnes continueront à être tuées tous les jours… Enfin, on voit dans ce billet que 3 moteurs essence à injection directe dépassent bien la norme diesel en particules – ce dernier restant très polluants au niveau des dioxydes d’azote. Le souci est que s’il est possible de rendre propres les nouveaux véhicules diesel, cela coûte très cher : pour passer les normes Euro 6 (en 2014), le coût des moteurs diesel s’est renchéri de mille euros, et il devrait encore prendre un millier d’euros supplémentaire en septembre 2017 avec la norme Euro 6-2 ; les petits modèles ne pourront rester compétitifs avec ceux à essence, au moment où ils ne pollueront pas plus qu’eux. Bilan tout récent : Le vrai problème pour la santé publique demeurera le niveau d’émissions des anciens moteurs à gazole, dépourvus de filtre à particules (avant 2011) – le parc automobile français est âgé de plus de 8 ans. Le paradoxe veut que les pouvoirs publics français se soient historiquement occupés des rejets de CO2 et beaucoup moins des polluants locaux (oxydes d’azote, particules), qui n’ont rien à voir les uns avec les autres. Le système de fiscalité écologique « bonus-malus », instauré en 2008, a ainsi favorisé le diesel, au nom de la lutte contre le changement climatique, car un diesel consomme 15-20% de moins que les véhicules à essence et rejette donc autant de moins de gaz à effets de serre. Vous pouvez donc désormais comprendre les raisons et les enjeux de la mise en place du tout nouveau « certificat qualité de l’air », excellente initiative pour favoriser les véhicules moins polluants (ça ne pas de sens d’empêcher de circuler des véhicules de dernière génération qui polluent bien peu) : Vous pouvez vous procurer votre vignette ici si vous voulez circuler à Paris. On note que ce système discrimine fortement les nouveaux moteurs diesel. Les véhicules immatriculés avant le 1/1/1997, trop polluants, n’auront pas de vignette. Après, il est certain qu’il faudrait plus d’aides financière pour que les ménages modestes les possédant puissent en changer rapidement… Depuis 2016, les communes peuvent créer des « Zones à circulation restreinte » (ZCR), et décider quelles catégories Crit’Air seront autorisées à circuler dans les ZCR et quand. Lyon et Grenoble viennent de créer une ZCR. Mais c’est celle de Paris qui est la plus avancée. La maire a ainsi décidé ceci : Elle a également indiqué qu’elle souhaitait qu’au 1er juillet 2017, le dispositif soit étendu aux véhicules diesel « Euro 2 » (vignette 5), et même que d’ici 2020 tous les véhicules diesel soient bannis de Paris. Ce dernier point sera à valider dans le futur, au moment où les nouveaux moteurs diesel résolvent enfin leurs principaux problèmes de pollution. Ceci étant, vu le prix, ils devraient finir par disparaître naturellement. Voici également la situation du parc : AirParif estime que la première étape de la ZCR se traduira par une baisse de la concentration en particules de 3 à 4 %, et la deuxième étape en juillet par une baisse d’environ 10 %. Dans le même ordre d’idée, la fait que Paris sera bientôt une zone majoritairement limitée à 30 km/h participe à ceci (moins d’émissions de polluants, moins de bruit, moins d’accident graves, avantage aux transports en commun…). En tous cas, je n’avais pas conscience de tout ceci avant d’avoir bossé le sujet en profondeur, j’en profite donc pour saluer l’action des équipes de la mairie de Paris, et du volontarisme de la maire sur ce point. Je critique suffisamment les élus pour leur manque de gestion à long terme de l’intérêt général pour ne pas souligner les efforts faits sur ce domaine. C’est d’ailleurs plusieurs fois méritoire, car primo, ce n’est (hélas) pas un sujet majeur dans la tête du public ; deuzio, cela nécessite de vrais et lourds efforts d’adaptation ; tertio, il y a une forte opposition de certains lobbies et modes de pensée ; et quarto, il y aurait des stratégies de communication assez simples pour noyer le poisson (façon, « une partie de la pollution est importée ») et trouver des excuses pour ne pas agir et ne pas se mettre d’électeurs à dos… Merci donc à tous les acteurs de la chaîne – et pensée émue pour tous les intégristes qui pensent que bosser dans le privé pour faire des cigarettes, c’est bien, et qu’être fonctionnaire et bosser pour réduire la pollution, c’est maaaal… 🙂 Pour aller plus loin :
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© thinkstock. Le monde doit s’attendre à des décennies de météo turbulente, d’après un conseiller scientifique du premier ministre britannique dans un dernier avertissement avant quitter ses fonctions. Pour lui, des mesures pour lutter contre le réchauffement climatique sont indispensables et il est plus qu’urgent d’agir. Pour le scientifique, l’échec de la communauté internationale à accepter des objectifs contraignants afin de réduire les émissions de carbone nous envoie vers un avenir turbulent. « Ils discutent et discutent, mais ne prennent pas décision et bientôt il sera trop tard pour inverser la tendance, à moins qu’il ne soit déjà trop tard. Une chose est sûre, notre avenir météorologique s’annonce difficile pour les 25 prochaines années ». Et d’ajouter que les problèmes que nous rencontrons aujourd’hui en matière de sécurité alimentaire, d’eau, d’énergie, d’économie et de surpopulation, seront exacerbés par le changement climatique. « D’ici 12 ans, il y aura un milliard de personnes encore en plus sur la planète, comment faire face à ces défis avec une telle population? ». « Ce sont d’énormes problèmes et le changement climatique va juste empirer les choses ». Pour lui, même s’il existe des « incertitudes » dans l’analyse du changement climatique, il existe également des preuves évidentes que le climat change à la façon dont les modèles climatiques le suggèrent. « L’Arctique se réchauffe considérablement plus rapidement que d’autres régions du monde – c’est exactement ce que les spécialistes du climat avaient prédit ».
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Le projet Montagne d'or est porté par l'entreprise russe du magnat de l'acier Alexei Mordachov, et la société minière Columbus gold, de Vancouver. Ce consortium prévoit d'exploiter une mine de 8km2 dans la forêt tropicale guyanaise, afin d'en extraire de l'or. Elle sera établie au sud de Saint-Laurent-du-Maroni, à 50km de toute habitation. La mine nécessite de creuser une fosse équivalente à 32 stades de football, et les deux entreprises utiliseraient un procédé de récupération de l'or par cyanuration en circuit fermé. Le complexe créé permettra d'extraire des pépites d'or, puis de les séparer de leurs minerais. "L'objectif est d'extraire 85 tonnes d'or de réserves déjà définies sur le gisement, soit une production d'or d'environ 6,7 tonnes d'or par an, sur douze ans", selon le site consacré à la Montage d'or. Le projet fait polémique en Guyane. Emmanuel Macron et les élus locaux supportent son installation, mais les ONG et les populations autochtones craignent des conséquences environnementales désastreuses. Les associations "Jeunesse Autochtone", "Trop violans", "Or de question", et "500 frères" ont manifesté début avril pour protester contre la création de la mine. Les populations autochtones souffrent d'ores et déjà de la pollution des sols due aux mines d'or, notamment illégales. Selon Green Peace, "Le cyanure et les métaux lourds (mercure, plomb, cadmium, arsenic...) rejetés lors de l'extraction de l'or vont polluer les cours d'eau et les nappes phréatiques. Les conséquences sur la santé des populations locales seront désastreuses : les 3 500 mines de l'Hexagone, aujourd'hui fermées, font toujours l'objet de plaintes de riverains, atteints de cancers, leucémies, déficiences cognitives..." Dans la partie "environnement" du site consacré à la Montagne d'or, les engagements semblent nombreux et il est promis à plusieurs reprises que les responsables du projet réduiront "les impacts environnementaux au strict minimum". Sur France 1, Pierre Paris, président de la compagnie minière Montagne d'Or, assure que le consortium prendra en charge "la remise en état et le suivi environnemental pendant 30 ans" du site, en investissant "59 millions d'euros". Mais si de nombreuses études semblent être en cours (environnemental et social, sur l'eau, les espèces protégées, la réhabilitation du site...) les données réelles sont actuellement très limitées. D'après l'ONG WWF, qui a publié un rapport sur le sujet en septembre 2017, la Montagne d'or est "envisagée en pleine Amazonie, près de deux réserves biologiques intégrales". "Selon l'opérateur, pour extraire l'or, 57 000 tonnes d'explosifs, 46 500 tonnes de cyanure et 142 millions de litres de fuel seront nécessaires pour les 12 ans de durée de vie du projet", précise WWF, pour qui il semble impossible que ces produits n'aient pas d'impacts graves sur l'environnement. Les chiffres mis en avant actuellement concernent la création d'emplois et une dynamisation de l'économie guyanaise dans une région où 22% de la population était au chômage en 2017 selon l'Insee. "Nous aurons plus de 90 % d'emplois local, guyanais, c'est une nécessité pour notre projet. Au total, nous allons créer plus de 750 emplois directs et plus de 3.000 emplois indirects", déclare Pierre Paris sur France 1. Sur France Info vendredi 11 mai, le députée européen EELV Yannick Jadot a fustigé le projet sur le plan financier, déclarant : "on a des filières à développer qui recyclent l'or produisent beaucoup plus d'or que ce que l'on va obtenir là-bas (...) c'est une aberration économique qui va vivre de subventions publiques". Face aux arguments économiques avancés, WWF pose également un diagnostic sans appel dans son rapport : "Les conclusions de notre analyse sont claires : le projet Montagne d'Or est un mirage en termes de développement pour la Guyane et un gouffre pour l'argent des contribuables." Pour l'organisation, "la volatilité du cours de l'or et la dépendance au taux de change euro-dollar créent une incertitude réelle sur la rentabilité de l'ensemble du projet". Les Guyanais sont appelés à se prononcer sur le sujet lors d'une consultation commencée le 7 mars qui se terminera le 7 juillet. Plusieurs réunions d'informations sont mises en place afin que la population se fasse son opinion en connaissance de cause, mais il ne s'agit pas de voter pour ou contre le projet.
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Un rhinocéros blanc du Sud conçu par insémination artificielle est né dimanche au zoo californien de San Diego. Ses responsables ont salué une "étape historique" dans la préservation de cette espèce menacée d'extinction. La maman Victoria et son petit, un mâle, se portent bien, a fait savoir l'établissement animalier américain dans un communiqué. "Elle est très attentive à son bébé, qui marche déjà et tète régulièrement", a rassuré Barbara Durrant, en charge de la reproduction au zoo. Victoria et son bébé resteront à l'écart des visiteurs pendant un certain temps. Et le petit pourrait bientôt avoir un camarade de jeu : un autre rhino blanc inséminé artificiellement doit mettre bas à l'automne. "Cette naissance (...) marque une étape importante dans nos efforts de sauvegarde du rhinocéros blanc du Nord", les cousins des rhinocéros blancs du Sud, qui sont sur le point de s'éteindre, a souligné Barbara Durrant. En effet, seuls deux rhinocéros blancs du Nord subsistent sur Terre et les deux sont des femelles. Le dernier mâle s'est éteint l'an dernier. La population sauvage de rhinocéros blancs du Sud est, elle, estimée à environ 18 000, mais les braconniers la font décroître rapidement dans le sud de l'Afrique. L'insémination artificielle réussie du zoo de Diego, une première en Amérique du Nord, offre donc un espoir. Les scientifiques espèrent que la technique permette un jour à un rhinocéros blanc du Sud femelle de porter un petit-cousin du Nord grâce à une insémination de sperme congelé. "De nombreux défis se dressent devant nous, mais les chercheurs ont bon espoir de voir naître un bébé rhinocéros blanc du Nord grâce à ce procédé d'ici 10 à 20 ans", ont expliqué les responsables du zoo californien.
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arrow_backward Revenir à Le dérèglement climatique Critique équilibrée de la collapsologie Publié le 28 avril 2021 PARTAGER email Critique équilibrée de la collapsologie Si vous êtes parvenus jusqu’ici, c’est probablement que vous avez fait la découverte de la collapsologie, via l’un des ouvrages de référence dans le monde français (Pablo Servigne, Comment tout peut s’effondrer), ou anglo-saxon (Jared Diamond, Collapse). Comme la plupart des personnes ayant découvert cet univers, vous êtes pris d’un moment de déprime, voire de remise en question de vos projets les plus intimes. C’est vrai que l’étude froide et factuelle de la course effrénée de notre civilisation qui la mènerait en fait à sa propre perte fait froid dans le dos... Bon, je vous le dis tout de suite, ce n’est pas ici que vous allez retrouver plénitude et sérénité. Mais on peut tenter de vous donner du courage pour agir, et peut-être même vous arracher un petit sourire. Si, si, vous allez voir :) La particularité de la collapsologie, comparée à d’autres mouvements écologistes, c’est qu’elle ne cherche pas à mettre en garde contre des risques potentiels d’effondrement, mais qu’elle part du principe que ce dernier est désormais inéluctable. Cet effondrement n’est pas seulement celui de la biodiversité, ou des écosystèmes, il est aussi politique, économique, social et culturel. Et notre génération a déjà probablement commencé à y assister... Oui, on est dans la panade L’un des points forts de l’approche « collapsologique » est d’étudier les différentes crises du monde globalisé, et d’observer la façon dont elles s’articulent entre elles jusqu’à aboutir à une situation inextricable. Le paradoxe le plus fort noté par Pablo Servigne dans son ouvrage de référence Comment tout peut s’effondrer, peut être synthétisé comme suit : Le changement climatique a pour cause principale l’utilisation d’énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) Les énergies fossiles ont comme principales alternatives les méthodes de production d'électricité décarbonée (nucléaire, solaire, éolien, hydraulique). Parier sur les énergies renouvelables et/ou le nucléaire est donc la seule solution qui s'offre à l'humanité pour remplacer le charbon et le pétrole. Les énergies renouvelables nécessitent, en l'état actuel des technologies disponibles, le recours à des métaux critiques en quantité probablement supérieure au stock extractible à l'échelle mondiale. Le nucléaire quant-à-lui ne peut pas être 100% de la solution. Il représente actuellement moins de 2% de la production d'énergie mondiale, et nécessite des temps de déploiement importants, à la fois pour des raisons techniques et des raisons politiques (manque de consensus autour du recours à cette énergie). La transition énergétique que nous appelons tous de nos vœux est donc soumise à des limites physiques et sociales très fortes. Cette conclusion nous est à tous désagréable, mais elle se double à de nombreuses autres réflexions sur les aspects économiques, sociétaux et géostratégiques qui en découlent. Par exemple : Même sans chercher à agir contre le changement climatique, la civilisation mondialisée va être confrontée à la fin des réserves de pétrole. Or, comme l’appuie également Jean-Marc Jancovici, ce n’est pas le PIB qui fait augmenter la consommation d’énergie, mais la consommation d’énergie qui conditionne le PIB. En d’autres termes, la fin des ressources pétrolières va impliquer une baisse du PIB mondial. On ne saurait trop vous recommander d’écouter l’intervention de JM. Jancovici à Science Po : Or, nos sociétés sont dépendantes de la croissance du PIB. Sans croissance, les équilibres sociaux et politiques sautent : les Etats s’endettent, les inégalités se creusent, les peuples se radicalisent, et le système de “dominos” de crises s’enclenche. Les conséquences du changement climatique (sécheresse, montée des eaux, etc.) entraînent des migrations. Les migrations créent des désordres sociaux (pauvreté, mal-logement) et des peurs au sein des populations des pays d’accueil. Les désordres sociaux favorisent l’émergence de dirigeants "populistes" ou sécuritaires. Ces dirigeants ne sont pas préoccupés par les enjeux environnementaux, et aggravent donc la crise climatique. Cette boucle est alimentée également par les limites physiques de la croissance : production de déchets non recyclables dont on ne sait que faire, impossibilité d’extraire certaines ressources trop rares, pénuries… Vous l’avez compris, le tableau dépeint par les collapsologues est sombre. Mais peut-on y trouver une once de clair-obscur ? Oui, les prédictions "collapsologistes" sont souvent vérifiées dans la réalité Alors, la question à 1 million d’euros est maintenant : les prédictions des collapsologues se vérifient-elles dans la réalité ? La réponse est sans doute : oui, en très grande partie. Prenons quelques exemples : Quand la crise climatique entraîne des crises géopolitiques, militaires et sociales. Une part non-négligeable des raisons ayant mené à la guerre en Syrie sont liées à des sécheresses anormalement graves qui ont poussé 1,5 million de ruraux à se masser dans les villes. Ces migrations internes ont entraîné un climat de tension sur fond de pauvreté et de colère, propices à l’enrôlement au sein des forces de Daesh. Il s’agit donc d’un exemple de cas où la crise climatique alimente des crises géopolitiques, sociales et politiques en cascade (guerre, déstabilisation de la région, terrorisme et migrations en Europe). Quand une crise politique entraîne des désastres environnementaux. L’élection de Trump en 2016 est le résultat de différents troubles géopolitiques (influence de la Russie sur le vote américain, via Facebook/Twitter) et sociaux (rejet des élites). Il en résulte la mise en place d’une politique ouvertement hostile à toute action contre le changement climatique, de la part d’un des pays les plus émetteurs de CO2 dans le monde. Dans le même temps, l’élection de Bolsonaro, essentiellement liée à un climat d’insécurité au Brésil, a quant à elle des répercussions à l’échelle mondiale, tant la forêt amazonienne souffre de son inaction et de son laisser-faire sur le plan des incendies, de l’entretien, et de la préservation de ce puits de carbone essentiel dans l’équilibre climatique mondial. La collapsologie : une étape importante dans l’émergence de l’idée de Time For The Planet Les fondateurs de Time For The Planet ont en commun d’être des entrepreneurs, sans connaissances de longue date à propos du changement climatique et de l’environnement de façon générale. Leur découverte des travaux des collapsologues, mais aussi de celles et ceux dont la voix porte pour que soient prises en compte les limites physiques de notre monde, a été à l’origine de leur volonté de changer de vie. Ils se sont donc lancé dans un projet destiné à pouvoir agir à l’échelle mondiale sur le changement climatique. Le positionnement de Time For The Planet vis-à-vis des théories de l’effondrement est simple : il n’est plus possible de les ignorer. Il faut à la fois travailler à renforcer la résilience des sociétés humaines, considérablement diminuer les émissions de gaz à effet de serre, et rendre l’économie moins dépendante des ressources minérales rares. Mais… Attention au biais de confirmation L’un des biais cognitifs les plus documentés est celui qui consiste, pour tout être humain, à privilégier les informations confirmant ses idées préconçues ou ses hypothèses et/ou à accorder moins de poids aux hypothèses et informations jouant en défaveur de ses conceptions. L’interaction des phénomènes économiques, environnementaux, sociaux est trop complexe pour qu’il soit possible d’en prédire les conséquences de manière précise. On peut par exemple sans difficulté soutenir le fait que la condition sociale et la santé des plus pauvres se sont considérablement améliorées depuis 50 ans. Les grands indicateurs tels que l’espérance de vie, l’alphabétisation, la mortalité infantile, le nombre de décès liés à la guerre, l’extrême pauvreté, sont en très forte diminution sur la planète. Ces indicateurs peuvent être analysés de 2 façons : Soit comme la preuve que l’humanité bénéficie d’un élan de progrès technique, organisationnel et politique de long-terme (depuis les années 1950), Soit comme une illusion liée à l’abondance encore actuelle d’énergie à bas coût, et le maintien d’une croissance forte qui de toute façon ne pourra pas être pérenne en raison des limites planétaires. Il est difficile de se faire une idée réelle. Les biais de confirmation étant particulièrement puissants, le nombre d’informations pouvant alimenter la thèse de chacun sont inépuisables. Prenons un exemple : le rapport Meadows. Issu de travaux du MIT, ce rapport sur les limites de la croissance, paru en 1972, est un modèle mathématique qui prédit un effondrement planétaire à partir des années 2020-2030. En 2010, un économiste a mis à jour les données pour comparer les prédictions de 1972 avec l’évolution réelle. En pointillé, on voit donc les courbes de 1972, que l’on peut comparer avec les données réelles. Il y a deux façons d’examiner ce graphique : Celle qui confirmerait que le monde suit bien la trajectoire prévue : les courbes prennent le même chemin : ascendant pour la production, la population, la nourriture produite, la production industrielle et la pollution ; et descendante pour les ressources. Celle qui note néanmoins des différences significatives pour l’évolution des ressources, qui décroît significativement moins vite que dans le modèle prévu, de même que l’évolution de la pollution et de la production industrielle, qui croit également moins vite. Dans tous les cas, ces évolutions n’ont pas encore atteint les pics maximums prédits, et il est donc encore difficile de savoir si ces pics seront avérés dans le futur. Prenons encore un autre exemple pour mieux comprendre : la dépendance aux énergies fossiles. Une des limites principales à la croissance est celle de la dépendance à l’énergie fossile, qui n’est pour le moment pas réellement remplacée (ou en capacité à être remplacée) par les énergies décarbonées. Si l’on voulait convertir l’ensemble des machines utilisées dans le monde (machines industrielles et véhicules) à l’électrique issu du solaire ou de l’éolien, il serait nécessaire de produire un nombre de batteries et de panneaux solaires considérable. Dans cette hypothèse, les ressources minérales terrestres extractibles ne suffiraient pas. Est-il possible que l’humanité parvienne à contourner cette difficulté ? Rien ne permet de l’affirmer ou de l’infirmer. Nous devons simplement essayer : trouver des alternatives aux métaux critiques, remplacer le plus possible de matières minérales par des matières biologiques, réduire la consommation d’énergie… Il faut explorer toutes les possibilités pour repousser les échéances et se donner suffisamment de temps pour réorganiser le fonctionnement planétaire en s’adaptant à l’évolution des conditions climatiques. C’est aujourd’hui que l’être humain va pouvoir mesurer sa capacité d’innovation et de résilience. Time For The Planet tire toute sa raison d’être de cet agnosticisme : plutôt que de tenter de prédire l’avenir, nous proposons un cadre pour tenter de l’influencer. Nos autres articles à propos de "Le dérèglement climatique" : Les gaz à effet de serre sont surprenants ! Jean MarcJancovici : Indispensable pour comprendre les enjeux de l'énergie Le réchauffement climatique est le résultat des activités humaines.
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Une partie du parc automobile est à l'arrêt. Depuis mercredi, la préfecture de Police de Paris a mis en place la circulation différenciée dans la capitale et sa proche banlieue, "les fortes chaleurs et l'ensoleillement annoncés pour la fin de semaine étant propices à l'augmentation des concentrations en ozone". Et la mesure est reconduite pour ce samedi. Dans la zone à l'intérieur du périmètre délimité par l'A86, seuls les véhicules munis d'une vignette Crit'Air de classe 0, 1 et 2 sont autorisés à circuler entre 5 h 30 et minuit. Résultat : plus de la moitié des véhicules franciliens sont à l'arrêt (4,7 millions de véhicules sur 8 millions immatriculés en Île-de-France). Dans le détail, les Hauts-de-Seine sont le département le moins touché par cette mesure (565 000 véhicules à l'arrêt), et la Seine-Saint-Denis le plus (681 800). LIRE AUSSI >> "Tout le monde est à risque" face à la canicule, rappelle Agnès Buzyn Trois jours après sa mise en place, quel bilan pour la circulation différenciée ? L'Express s'est penché sur son respect par les automobilistes et son efficacité. Plus de 470 policiers ont été mobilisés dès mercredi pour s'assurer du respect de la mesure, avec 56 points de contrôle fixes et 94 points de contrôle mobiles. Au premier jour de la mise en place de la circulation différenciée, 2688 véhicules ont été contrôlés dans le périmètre limité et 463 infractions ont été relevées en lien avec Crit'air, explique à L'Express la préfecture de police. Jeudi, 2176 véhicules ont été contrôlés et 439 infractions ont été relevées. Vendredi, 2781 véhicules ont été contrôlés et 408 infractions ont été relevées. Soit un bilan à peu près semblable pour les trois jours. Interrogé par Le Monde, le premier adjoint à la mairie de Paris, Emmanuel Grégoire, estime que ces nombreuses infractions ne sont pas surprenantes : "La mesure n'est pas encore installée dans les esprits. [...] Il faut laisser les gens se familiariser avec cette mesure, et les accompagner avec pédagogie." Samedi, la circulation différenciée sera reconduite à Paris, mais les véhicules sortant de la zone limitée ne seront pas concernés par les contrôles routiers "afin de faciliter les départs en vacances", promet la préfecture de police de Paris ce vendredi. Pour rappel, le non-respect des règles de la circulation différenciée peut entraîner une amende de 68 à 135 euros, en fonction du type de véhicule. Mais l'immobilisation de certaines automobiles n'a pas empêché la formation de nombreux embouteillages. Mercredi et jeudi, le cumul des ralentissements était même "exceptionnel" jusqu'en début d'après-midi, relève le réseau de surveillance du trafic dans la région, Sytadin. Les deux jours, le pic a été atteint vers 8 h 30, avec 370 km de bouchons cumulés. Soit bien au-delà de la moyenne pour un jour de semaine. Vendredi, la situation était plus calme en matinée mais l'après-midi et le début des départs en vacances a de nouveau entraîné une situation compliquée. À 17 h 22, les ralentissements étaient à leur plus haut niveau de la journée, avec 348 km de bouchons cumulés en Île-de-France. La carte des embouteillages en Île-de-France, actualisée en direct par Sytadin SYTADIN Comment expliquer ce regain de bouchons, alors que plusieurs millions de véhicules n'étaient pas censés circuler ? Première explication : pour la première fois, les vignettes Crit'air étaient également concernées par l'interdiction, les conducteurs concernés ont donc pu ne pas se sentir concernés "et prendre la route comme si de rien n'était", estime Le Parisien. Certains ont également pu choisir de braver l'interdiction. Dans un appel à témoignages lancé par Le Monde, de nombreux lecteurs évoquent "un dilemme moral" entre utiliser sa voiture au détriment de la règle, et l'idée d'aller "s'enfermer dans l'enfer des transports en commun" et d'arriver "dégoulinant de sueur" au travail. Enfin, "la circulation différenciée semble avoir eu pour effet de transférer une partie du trafic de certains axes vers d'autres", note Le Parisien, avec "un léger basculement des bouchons du périphérique vers l'A86". La mise en place de la circulation différenciée a-t-elle vraiment permis de respirer mieux ces jours-ci en Île-de-France ? Pour rappel, les valeurs recommandées par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l'ozone sont de 100 μg/m3 en moyenne sur 8 heures. Le seuil d'information à partir duquel on parle d'épisode de pollution, et pour lequel des consignes sanitaires sont transmises aux populations est de 180 μg/m3 (moyenne horaire). Et le seuil d'alerte démarre à 240 μg/m3 (moyenne horaire). LIRE AUSSI >> Quels sont les dangers d'une pollution à l'ozone ? Mercredi, au premier jour de mise en oeuvre des limitations, l'indice de la pollution à l'ozone était qualifié de "médiocre", avec une concentration en ozone comprise entre 170 µg/m³ et 200 µg/m³ (soit un probable dépassement du seuil d'information), relève Airparif, l'organisme de contrôle de la qualité de l'air en Île-de-France. Jeudi, l'indice de pollution à l'ozone était cette fois "moyen", avec des concentrations comprises entre 180 µg/m³ et 210 µg/m³ (le seuil d'information était dépassé). Vendredi, légère accalmie, même si l'indice est resté "moyen", avec entre 150 µg/m³ et 180 µg/m³ d'ozone dans l'air (en dessous du seuil de dépassement). En résumé : le niveau d'ozone dans l'air n'a pas drastiquement reculé depuis la mise en place de la circulation différenciée, mercredi. Cela veut-il pour autant dire que la mesure n'a pas d'effet ? "Non", répond Pierre Pernot, expert d'Airparif. "Ces cartes [et les mesures qui y sont associées] montrent comment l'épisode de pollution s'est installé sur la région. Elles ne permettent pas d'illustrer l'efficacité des mesures mises en place par le préfet de police, et encore moins celle de la seule circulation différenciée." Outre celle-ci, Didier Lallement a en effet annoncé mercredi une réduction de la vitesse maximale autorisée sur certaines routes, l'obligation de contournement des poids lourds par la rocade francilienne ou encore le report des travaux d'entretien ou de nettoyage émetteurs de composés organiques volatils. "Ce qui est sûr, c'est que le trafic routier joue un rôle important dans la formation des oxydes d'azote, précurseurs de l'ozone. Donc à partir du moment où vous réduisez à la source le trafic routier, vous limitez le pic de pollution pour le jour même et les jours suivants", assure néanmoins Pierre Pernot. En théorie, la circulation différenciée actuelle a une "efficacité de niveau 2" : c'est-à-dire que "pour une circulation restreinte pour 25 % des véhicules de la zone intra-A86, on obtient une baisse de l'ordre de 50 % en oxyde d'azote". Mais la baisse de l'indice n'est pas forcément immédiate car elle dépend de nombreux autres facteurs qui ne sont pas contrôlables ("météo, chimie de l'air, autres formes de pollution"...). Pour connaître l'efficacité véritable de cet épisode de circulation différenciée, il faudra vous armer de patience : Airparif prévoit de construire des simulations, mais la récolte des données va prendre plusieurs jours.
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… et donc l’humanité un jour aussi vu le rôle des abeilles… ? 🙁 Mais attention, ce ne sont pas toutes les espèces d’abeilles qui sont concernées par le classement du United States Fish and Wildlife, juste certains espèces américaines (le Science Post et son titre sont trop vagues). Mais cela est une bonne occasion de rappeler l’importance des abeilles, leur rôle majeur pour bon nombre d’autres espèces, et leur mortalité de plus en plus inquiétante. Source : Science Post, David, 28-10-2016 The United States Fish and Wildlife Service a récemment officiellement classé les abeilles comme espèce en voie de disparition, renforçant ainsi la menace qui plane sur tout le cycle de la vie, humanité comprise. The United States Fish and Wildlife Service (USFWS) est un organisme fédéral des États-Unis dépendant du Département de l’Intérieur, et qui s’occupe de la gestion et la préservation de la faune. Le 30 septembre dernier, cet organisme a classé officiellement les abeilles comme une espèce en voie de disparition. Si les abeilles venaient à disparaître, les conséquences seraient terribles, jusqu’à menacer grandement la survie de l’humanité. Le service a ainsi estimé que 7 espèces d’abeilles à face jaune originaires d’Hawaï devaient être protégées en vertu de la Loi sur les espèces en voie de disparition. En effet, les abeilles sont des insectes pollinisateurs, ce qui signifie qu’elles permettent à 80% des espèces végétales sur terre de se reproduire. En France par exemple, « les bourdons (qui font partie d’une sous-espèce d’abeilles) lâchés dans les serres permettent aux agriculteurs cultivant tomates et melons d’assurer leur production » explique Benoît Gilles, entomologiste, au magazine Atlantico. Par effet boule de neige, une disparition des espèces végétales aurait des conséquences sur l’alimentation des animaux, et donc des humains. Si l’utilisation globale et massive d’insecticides est souvent pointée du doigt comme cause principale de cette hécatombe chez les abeilles, elle n’est pas seule et les causes sont bien plus nombreuses que cela. On peut notamment évoquer la déforestation, la pollution de l’air, la réduction de la ressource alimentaire (quantité et diversité des fleurs fournissant nectar et pollen) et des habitats, les infections parasitaires, la compétition avec des espèces invasives, le changement climatique ou encore le développement des réseaux 4G, poursuit Benoît Gilles. En France, « les mortalités d’abeilles se sont largement aggravées depuis une vingtaine d’années. On est passé d’un taux de mortalité qui était de l’ordre de 5% par an à 30% en moyenne. L’enjeu de l’apiculture, des abeilles, dépasse le petit monde des apiculteurs et concerne toute la société » déclare Henri Clément secrétaire général de l’union nationale des apiculteurs de France, cité par RTL. (Billet édité) Voir aussi Reuters
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Greenpeace s’insurge contre l’idée absurde et saugrenue de construire un nouveau réacteur nucléaire EPR en réponse à la crise du pétrole, avancée par le Premier ministre François Fillon, invité de l’émission À vous de juger, jeudi 12 juin, sur France 2. « François Fillon et tous ceux qui présentent le nucléaire en réponse à la crise du pétrole ne savent pas que le nucléaire ne produit que de l’électricité. Ou alors, ils se moquent des Français au lieu de répondre à leurs inquiétudes concernant la flambée du prix du pétrole et leur pouvoir d’achat », déclare Frédéric Marillier, de Greenpeace France. Greenpeace tient à rappeler quelques vérités au Premier ministre… Pétrole et atome ne sont pas interchangeables. Les besoins couverts par le nucléaire ne concernent donc que l’électricité, soit environ 17 % de la consommation d’énergie en France (2 à 3 % au niveau mondial). Il est inopérant dans d’autres secteurs fortement émetteurs de CO2. Ainsi les transports, qui représentent plus de la moitié de la consommation française de pétrole. Pour l’instant, le nucléaire ne fait pas avancer les voitures. Et ce n’est a priori pas demain la veille : sur plus de 2 millions de véhicules particuliers neufs immatriculés en 2006, seuls 14 sont électriques. La déclaration de François Fillon est d’ailleurs d’autant plus scandaleuse qu’elle survient trois jours après que Nicolas Sarkozy a cédé à Angela Merkel au sujet de la réglementation visant à limiter les émissions de CO2 des voitures neuves, que l’Europe devrait voter d’ici la fin de l’année. Le président de la République a accepté un compromis qui reflète davantage les intérêts des constructeurs automobiles européens, et en premier lieu allemands, que le souci de développer le marché des voitures efficaces, peu gourmandes en carburant et faiblement émettrices de CO2. Pour l’instant, on ne sait pas construire d’EPR. Les deux seuls EPR qu’Areva tente actuellement de construire rencontrent de grosses difficultés. Le chantier finlandais, entamé en 2005, affiche un dépassement budgétaire global de 1,3 à 2,2 milliards d’euros (pour un prix initial de 3,3 milliards) et se sera terminé qu’avec deux ans de retard au moins (2011 et non 2009). Quant à l’EPR de Flamanville (Manche), tous les travaux ont été stoppés jusqu’à nouvel ordre, le 21 mai, sur injonction de l’Autorité de sûreté nucléaire qui avait relevé de nombreuses anomalies et malfaçons. Par ailleurs, pour la première fois, les responsables du chantier ont reconnu devant la Commission locale d’information, qui s’est réunie jeudi 12 juin, que le chantier prenait du retard. Il existe une bien meilleure solution : l’efficacité énergétique. Experts du Giec, Agence internationale de l’énergie, Union européenne : tout le monde s’accorde à reconnaître que la priorité des priorités, c’est de mettre en œuvre une politique de maîtrise de la consommation d’énergie beaucoup plus ambitieuse qu’elle ne l’est aujourd’hui. L’efficacité constitue non seulement le meilleur moyen de lutter contre les changements climatiques, mais c’est aussi de répondre aux enjeux d’indépendance énergétique et de réduire la facture des ménages et des États. Faire des économies est bien plus rentable que d’investir dans le nucléaire. Le Rocky mountain institute a ainsi calculé qu’un euro investi dans des mesures de maîtrise de la consommation et d’économies d’énergie permet d’économiser 7 fois plus d’énergie que ne peut en produire un euro investi dans le nucléaire. « Trente ans après les chocs pétroliers et alors qu’elle s’apprête à prendre la présidence de l’Union européenne, la France doit se dégager de son obsession du nucléaire, aussi irresponsable qu’irrationnelle, et faire de l’efficacité énergétique et de la maîtrise de la consommation sa seule et unique priorité », demande Frédéric Marillier.
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Des scientifiques ont récemment fait une découverte qui avertirait d’un danger pour l’avenir de l’humanité car il s’agit d’une éventuelle catastrophe mondiale qui pourrait avoir lieu bientôt. Les résultats de leur recherche sont publiés dans le Geophysical Research Letters. Des scientifiques de l'Institut d'études géologiques des États-Unis ont découvert que 793 millions de kilogrammes de mercure se sont accumulés dans le pergélisol de l'hémisphère nord de la Terre, relate le Geophysical Research Letters. La fonte des glaces causée par le réchauffement climatique pourrait entraîner la libération de métaux toxiques dans l'environnement, ce qui provoquerait une catastrophe écologique mondiale. Le pergélisol contient notamment du mercure naturel qui provient de l'atmosphère et se lie à la matière organique du sol. Par la suite, les particules de sol se congèlent. Les chercheurs ont analysé 13 échantillons de glace prélevés en Alaska entre 2004 et 2012. Les données obtenues ont été comparées aux résultats de l'analyse de 11.000 échantillons de sols prélévés dans le monde entier. Il s'est avéré que le pergélisol contenait 10 fois plus de mercure naturel que le taux relevé dans l'environnement à la suite de l'activité anthropique au cours des 30 dernières années. Une grande quantité de métal qui pourrait être libérée lors de la fonte de la glace se transformerait en méthylmercure — une substance toxique qui s'accumule dans le corps des êtres vivants et provoque de graves troubles, y compris des dommages au système nerveux central.
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Petit à petit, l’essence du mouvement des Gilets jaunes tel que relayé par les medias est passé de « trop de taxes » à « trop de taxes pour les pauvres ». Ceci permet aux politiciens professionnels et aux journalistes subventionnés de recadrer le sujet sur le terrain bien labouré qu’ils préfèrent : les pauvres contre les riches, l’impôt « redistributif » et correcteur d’injustices sociales. Pourtant la description des personnes interpellées ne colle pas avec cette version1 : Revenons au premier message de Jacline Mouraud, qui s’adressait au gouvernement : « Que faites-vous du pognon ? » Si vous éteignez la télévision et la radio et que vous faites l’effort d’aller chercher l’information, vous la trouvez. Il suffit de lire les rapports de la Cour des comptes, par exemple. Récemment, cet organe comptable « étrille le musée de la Banque de France ». Anecdotique, trouvez-vous ? Pourtant, quiconque tient un budget un peu complexe sait que la grosse économie magique qui ferait tout rentrer dans l’ordre n’existe pas. C’est la multiplication de petites économies toutes insignifiantes, à la limite de la pingrerie, qui fait que les dépenses sont sous contrôle. Vous voulez du plus gros, cher lecteur ? Alors passons à un article de l’IREF, l’Institut de recherche économique et fiscale : 95 % d’égarement donc. Mais 95 % de quoi ? QUAND 95 % DE 60 MD€ PARTENT EN FUMÉE L’IFRAP dresse un tableau détaillé de la « fiscalité verte » que vous pouvez consulter ici. Il en ressort que les recettes sont passées de 46,8 Md€ en 2016 à 51,9 Md€ en 2017 et 60 Md€ sont prévues en 2019. Qu’il est doux et facile de brasser les milliards de l’argent des autres (celui des contribuables) ! Autour de cette fiscalité verte, une myriade de profiteurs prennent leur part : experts en climatologie, entreprises subventionnées pour produire des éoliennes et des installations de panneaux solaires, traders en « droit à polluer », conseillers en communication des grandes entreprises, et bien sûr conseillers en investissements qui vous proposent des placements verts. LE GASPILLAGE DES INVESTISSEMENTS PRÉCÉDENTS DANS LE NUCLÉAIRE Le développement du nucléaire français a été financé par les contribuables dans les années 1970 et nous a coûté l’équivalent de centaines de milliards d’euros. Initialement, cette dépense publique avait été décidée pour que la France ait une indépendance énergétique. Incidemment, le nucléaire est une source d’énergie dont les émissions (vapeur d’eau) sont parfaitement neutres. Dans le monde, de plus en plus de gens sont échaudés par l’augmentation de leurs factures d’électricité et par l’indisponibilité au moment voulu des énergies dites renouvelables. De plus en plus d’électeurs s’opposent à la fermeture des centrales nucléaires : en Arizona, en Illinois, dans l’État de New York, dans le Connecticut, le New Jersey, à Taiwan, en Allemagne, en Corée du Sud, aux Pays-Bas. L’Union of concerned scientists, qui s’était pourtant opposée au nucléaire aux États-Unis, a fait machine arrière et considère que le nucléaire est bon pour le climat. Donc, pour répondre à la rhétorique de Jacline Mouraud : le « pognon » est gaspillé à tous les niveaux, dans tous les domaines. POURQUOI UN TEL « POGNON » GASPILLÉ ? La vocation de l’impôt est de financer les fonctions dites régaliennes de l’État. Il doit assurer les droits fondamentaux de tous, donc de chacun, riche ou pauvre : liberté, sécurité, propriété. Tout le monde peut constater aujourd’hui que malgré les milliers de milliards brassés par le budget de l’État, ces fonctions primaires ne sont pas assurées. La vocation de l’impôt n’est pas la « justice sociale ». Le simple fait que la justice ait besoin d’un adjectif est même une déviance dangereuse. Jacline Mouraud sur LCI : « La première chose qu’on demande, c’est que Macron rétablisse l’ISF. » Le journaliste : « Ça ne changera rien à vos problèmes de fin de mois. » Jacline Mouraud : « Non, mais c’est symbolique. » Ce qui fait remonter cette citation d’un héros de Ayn Rand : Dans ces conditions, le gaspillage est un moyen de parvenir à ce but. Plus il sera gigantesque, plus le but — le nivellement par le bas — se rapprochera. Mais n’oublions pas une chose. La ponction d’argent public, les taxes, n’arrivent pas à financer tous les gaspillages. Il en faut bien plus. C’est bien pour cela que notre pays emprunte. Certains défilent aujourd’hui en disant « trop d’impôts ». Demain, d’autres défileront en disant « trop de dettes ». Tout le monde s’accordera sur « nous ne voulons pas payer ». Ce jour-là, les autorités devront reconnaître que les dettes ne seront pas remboursées et l’État devra faire défaut. Ce sera la fin du système monétaire et financier tel que nous le connaissons. Votre épargne, votre argent et votre liberté risquent de se voir engloutis au jour J du jubilé. — Pour plus d’informations, c’est ici
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Le gouvernement ne compte pas mettre en place de mécanisme pour adapter la hausse des taxes sur les carburants aux fluctuations des prix du pétrole, a indiqué mardi le ministre de la Transition écologique François de Rugy. "Il n'y a pas de nouveau projet de taxe flottante comme il y en avait en 2000, tout simplement parce que le bilan qui en a été tiré montrait que ce n'était pas efficace", a déclaré le ministre lors d'une conférence de presse à l'issue du Conseil des ministres. Le gouvernement de Lionel Jospin avait rendu flottante entre 2000 et 2002 la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP) - remplacée par la TICPE en 2007 -, pour réduire l'augmentation des prix à la pompe pour le consommateur. Ce mécanisme "était complexe, il était peu lisible et il produisait peu d'effets", a estimé François de Rugy. L'expérience avait coûté 2,7 milliards de recettes fiscales aux caisses de l'Etat, alors que les prix à la pompe n'avait baissé que de 0,022 centime par litre. En novembre, face à la grogne des "gilets jaunes" contre la perte de pouvoir d'achat et la hausse des taxes sur les carburants, le président Emmanuel Macron avait pourtant proposé d'adapter leur fiscalité aux fluctuations des prix sur les marchés. "Il faut adapter la hausse de la taxe au marché du pétrole. Je souhaite dans les trois mois une méthode pour rendre plus intelligente cette taxe aujourd'hui un peu aveugle, et avoir tous les trimestres un rendez-vous qui atténue l'effet d'une envolée des cours mondiaux", avait-il annoncé en novembre. "Notre mot d'ordre, il est clair : c'est de permettre aux Français de se libérer du pétrole", a martelé mardi le ministre de la Transition écologique, soulignant que le gouvernement proposait des "mesures d'aide", par exemple pour permettre aux ménages les plus modestes de changer les chaudières au fioul. Les prix des carburants à la pompe sont sur une trajectoire ascendante depuis plusieurs mois. Ils varient en fonction de plusieurs paramètres comme le cours du baril de pétrole, le taux de change euro-dollar, le niveau des stocks de produits pétroliers et de la demande, ainsi que les taxes.
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Par Edwin X Berry (PhD) Edwin Berry est physicien et météorologiste. Titulaire d’un doctorat de l’Université du Nevada, il est spécialisé en physique des nuages et modélisation numérique. Sa biographie et ses publications peuvent être consultés ici. Il a publié le 15 janvier 2021 (en pre-print) un article intitulé True human carbon cycle shows nature causes most CO2 increase. La traduction en français de cet article (22 pages accessible ici en format .pdf) a été réalisée par Camille Veyres qui, pour une meilleure compréhension du papier de Berry, a bien voulu nous fournir également une note sur le cycle du carbone. Ci-dessous les points clés et le résumé de l’article d’Edwin Berry. Points clés : Résumé La théorie centrale du Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) des Nations unies est que les émissions de CO2 par l’homme ont causé toute l’augmentation du CO2 atmosphérique au-dessus de 280 ppm. Toutes les affirmations et tous les modèles climatiques du GIEC supposent que cette théorie centrale est vraie. Cependant, les données et la physique simple prouvent que la théorie centrale du GIEC est fausse et que la nature, et non le CO2 humain, est la cause dominante de l’augmentation du CO2. Ce document présente un modèle de cycle du carbone qui reproduit le cycle naturel du carbone du GIEC. Ce modèle montre que les émissions humaines ont ajouté environ 33 ppm au CO2 atmosphérique et que la nature a ajouté 100 ppm (état de 2020). Si les émissions humaines de CO2 devaient cesser, l’augmentation causée par l’homme diminuerait de 50 % en 20 ans [NdT : en réalité plus vite]. Il n’y a pas d’urgence climatique d’origine humaine. Il n’existe aucune base scientifique permettant de limiter les émissions de carbone d’origine humaine. Ces résultats apportent une perspective nouvelle et précieuse qui profitera à la recherche future sur le climat.
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Trois Américains produisent assez d’émissions de carbone durant leur vie pour tuer une personne Une étude publiée le 29 juillet estime que le mode de vie d’environ trois Américains moyens génère suffisamment d’émissions de carbone pour provoquer la mort d’une personne. Les émissions carbone générées par le mode de vie d’environ trois Américains moyens peuvent provoquer la mort d’une personne, en raison de la hausse des températures, rapporte une étude publiée dans Nature Communications , le 29 juillet. Des chercheurs estiment que, pour 4 434 tonnes de CO2 rejetées dans l’atmosphère, une personne décède prématurément, à cause des effets sur la hausse des températures. Ces émissions correspondent actuellement à l’empreinte carbone de 3,5 Américains moyens durant leur vie. Déterminer « le coût de mortalité du carbone » Ce niveau d’émissions de carbone est généré en moyenne par 12,8 habitants au niveau mondial, par 25 Brésiliens ou encore 146 Nigérians. Cette étude a pour but de déterminer « le coût de mortalité du carbone », soit l’estimation du nombre de décès « causés par les émissions d’une tonne supplémentaire de CO2 », indique les chercheurs. « Un nombre important de vies peuvent être sauvées en poursuivant des politiques climatiques plus agressives que le scénario de statu quo », a déclaré Daniel Bressler, auteur de cette étude, au Guardian.
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Alors que le chauffage des terrasses est interdit à Rennes depuis le 1er janvier 2020, plusieurs municipalités ont entamé des démarches auprès des commerçants pour imiter la ville bretonne, ainsi que Thonon-les-Bains, la première en France à avoir pris cette décision. Le Monde rapporte que la ville de Lille, qui avait pris un arrêté interdisant les dispositifs de chauffage au gaz en 2011 avant d'être retoquée par le tribunal administratif, envisage d'adopter une "concertation avec les commerçants", selon Jacques Richir, adjoint chargé de l'espace public, à l'image de ce qui a été fait à Rennes en amont de l'application de la nouvelle loi. Si les établissements ne semblent "a priori pas favorables à cette interdiction", l'élu imagine dans un premier temps "une démarche de volontariat". Le sujet sera plus amplement évoqué après les élections municipales. Jacques Richir estime néanmoins que c'est avant tout à "ceux qui font les lois" au niveau national de prendre une décision, car "nos arrêtés risquent d'être retoqués, c'est à l'Etat d'adopter une réglementation nationale pour interdire les terrasses chauffées". À Bordeaux, la mairie s'appuie aussi sur l'idée de concertation avec les commerçants. "On ne veut pas quelque chose de punitif mais de concerté, qui ne mettrait pas à mal leur activité", explique au quotidien du soir Maribel Bernard, adjointe chargée du commerce et de l'artisanat. Enfin, la municipalité d'Angers, qui a organisé des discussions en décembre, assure avoir reçu "un accueil réceptif" des commerçants. "Il y a une volonté d'être accompagné", indique Karine Engel, adjointe chargée du commerce.
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La transition environnementale du secteur agricole en France est aujourd’hui un sujet souvent clivant entre collègues, familles et amis, citadins et ruraux, et se résumant fréquemment à des discussions animées entre le bio vs. le non bio, la viande vs. le végétal, le circuit-court vs les produits venant de plus loin, et mélangeant à la fois des problématiques de santé, de biodiversité, de changement climatique, etc. Mais si nous nous intéressons précisément à la problématique climat, que représente finalement l’impact carbone de l’agriculture par rapport à l’industrie agroalimentaire, à la grande distribution ou même par rapport aux autres secteurs d’activité ? En outre, comment s’inscrit notre système alimentaire dans le cadre de la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) visant à orchestrer les efforts de réduction collectifs et atteindre la neutralité carbone en 2050 ? Quel effort de réduction et quelles actions doivent être menées par les agriculteurs mais également par les coopératives, les industries agroalimentaires, les transporteurs et la grande distribution pour contribuer à l’atteinte de l’objectif de neutralité carbone française ? Par ailleurs, les agriculteurs, au contact direct de la terre et intégrés au cycle du carbone, ne sont-ils pas un maillon essentiel pour permettre à la France d’augmenter la captation carbone dans les sols et ainsi nous permettre, collectivement, de limiter le réchauffement climatique tout en assurant notre sécurité alimentaire ? Enfin, au-delà de s’interroger sur la thématique des émissions de gaz à effet de serre (GES), le changement climatique apporte chaque jour son lot de conséquences et de difficultés pour les agriculteurs : sécheresses, hausse des températures, dérèglement des saisons, inondations, etc. Avec une augmentation de la température déjà supérieure à 1°C par rapport à l’ère préindustrielle, et des émissions qui continuent inexorablement de croître, il est essentiel de traiter également la question de l’adaptation et de la résilience de l’agriculture face au dérèglement climatique. Cette publication vise ainsi à comprendre le rôle de l’agriculture et de l’agroalimentaire dans la transition climatique française, tant pour contribuer aux objectifs de la SNBC que pour gagner en résilience face à l’évolution du climat. Télécharger la publication
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Un point de basculement est un seuil qui, lorsqu'il est franchi, entraîne de grands changements, souvent irréversible (point de non-retour), qui modifie qualitativement l'état ou l'évolution d'un système1. De potentiels points de basculement ont été identifiés dans le système climatique physique ainsi que dans les écosystèmes en interaction2. Par exemple, les rétroactions du cycle du carbone sont un facteur de transition entre les périodes glaciaires et interglaciaires, le forçage orbital en constituant le déclencheur initial3. L’enregistrement de la température géologique de la Terre montre de nombreux autres exemples de transitions rapides (au sens géologique) entre différents états climatiques4. Les points de basculement climatiques sont particulièrement intéressants pour l'étude du changement climatique à l'ère moderne. Un point de basculement possible a été par exemple identifié pour la température de surface moyenne globale en étudiant le comportement passé du système climatique de la Terre et ses rétroactions positives. Les rétroactions avec le cycle du carbone et la réflectivité planétaire pourraient déclencher une série de points de basculement en cascade5. Il existe des éléments de basculement à grande échelle comme les calottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique dont la fonte pourrait entraîner une élévation du niveau de la mer de plusieurs dizaines de mètres6. Ces points de basculement ne sont pas toujours brutaux. Par exemple, à un certain niveau de température, la fonte d’une grande partie de la calotte glaciaire du Groenland et/ou de la calotte glaciaire de l’Antarctique occidental deviendra inévitable mais la couche de glace elle-même peut persister pendant plusieurs siècles7. Certains éléments, tels que l'effondrement des écosystèmes, sont irréversibles 2. Le 5ème rapport du GIEC définit un point de basculement comme un changement irréversible du système climatique. Il indique que les niveaux précis de changement climatique suffisants pour déclencher un point de basculement restent incertains, mais que le risque associé au franchissement de plusieurs points de basculement augmente avec la hausse de la température8. Une définition plus large des points de basculement est parfois utilisée pour désigner des points de basculement soudains mais réversibles9,10. Le comportement des points de basculement climatiques peut également être décrit en termes mathématiques. Les points de basculement sont alors considérés comme tout type de bifurcation avec hystérésis11,12. L'état d'un système dépend alors de son histoire. Par exemple, en fonction des périodes chaudes ou froides qu'il a connus, il peut y avoir différentes quantités de glace sur les pôles à la même concentration de gaz à effet de serre ou à la même température13. Dans le contexte du changement climatique, un «point de basculement de l'adaptation» a été défini comme «la valeur seuil ou la condition limite pour laquelle les limites écologiques, techniques, économiques, spatiales ou socialement acceptables sont dépassées»14. De nombreuses rétroactions positives et négatives aux températures globales et au cycle du carbone ont été identifiées. Le GIEC signale que les rétroactions provoquées par la hausse des températures sont positives pour le reste de ce siècle, l’effet de la couverture nuageuse est celui qui a la plus grande incertitude15. Les modèles du cycle du carbone du GIEC montrent une absorption plus élevée de carbone dans les océans, mais l'assimilation de carbone par les terres est incertaine en raison de l'effet combiné du changement climatique et des changements d'utilisation des terres16. L’enregistrement géologique de la température et de la concentration de gaz à effet de serre permet aux climatologues de rassembler des informations sur les rétroactions climatiques qui ont conduit à différents états climatiques, tels que le Quaternaire supérieur (il y a 1,2 million d’années), le Pliocène (il y a cinq millions d’années) et le Crétacé (il y a 100 millions d'années). En combinant ces informations avec la compréhension du changement climatique actuel, un groupe de chercheurs conclut en 201817 qu'un réchauffement de 2 °C pourrait activer des éléments de basculement importants, augmentant encore la température pour activer d'autres éléments de basculement dans un enchaînement en cascade qui pourrait encore augmenter la température terrestre5 et créer une planète étuve. Une étude de 2019 affirme que si les gaz à effet de serre atteignent trois fois le niveau actuel de dioxyde de carbone dans l'atmosphère, les stratocumulus pourraient se disperser brutalement, contribuant ainsi à un réchauffement supplémentaire de 8 degrés Celsius18. La vitesse à laquelle les éléments du système climatique peuvent basculer est extrêmement importante pour déterminer leur rôle dans le changement climatique. Les enregistrements géologiques ne permettent pas toujours de savoir si les changements de température passés se sont étendus sur quelques décennies ou plusieurs millénaires. Par exemple, le basculement induit par de la libération de composés de clathrate enfouis dans les fonds marins et le pergélisol marin19 est maintenant considéré comme un phénomène de long terme et non plus brutal20. L'emballement climatique est utilisé dans les cercles astronomiques pour désigner un effet de serre si extrême que les océans bouillonnent et rendent une planète inhabitable, comme ce qui s'est produit sur Vénus de façon irréversible. Le cinquième rapport d'évaluation du GIEC indique que cet emballement n'a pratiquement aucune chance d'être induit par des activités anthropiques21. Des conditions semblables à celles de Vénus nécessitent un forçage important qui ne se produira probablement pas sans une augmentation du rayonnement solaire de plusieurs dizaines de pour-cent, ce qui n'arrivera pas avant des milliards d’années22. Si cet emballement est pratiquement impossible sur Terre, le forçage climatique créé par l'homme pourrait amener la Terre à un état de serre humide rendant de grandes parties de la Terre inhabitables si le taux de vapeur d'eau (H2O) augmentait jusqu'à 1% de la masse totale de l'atmosphère, devenant ainsi un constituant atmosphérique majeur23. Si un tel forçage était entièrement dû au CO2, le processus d’altération éliminerait le CO2 atmosphérique en excès bien avant de baisser le niveau des océans22. Un changement de température régulier ou brutal peut déclencher des points de basculement à l'échelle mondiale. Deux éléments de basculement globaux concernant la cryosphère, il s’agit de la fonte irréversible des calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique. Au Groenland, un cycle de rétroaction positif existe entre la fonte et l'altitude de la surface. À basse altitude, les températures sont plus élevées, ce qui entraîne une fonte supplémentaire. Cette boucle de rétroaction pourrait devenir assez forte pour entraîner une fonte irréversible6. L’instabilité de la banquise pourrait déclencher un point de basculement dans l’Antarctique occidental2. Dans les deux cas, cela entraînerait l'accélération de la montée du niveau des océans 7. Lorsque de l'eau douce est libérée à la suite de la fonte du Groenland, un seuil de perturbation de la circulation thermohaline peut être franchi24. Celle-ci transporte de la chaleur vers le nord au sein de l’Atlantique et a un rôle important dans la régulation de la température25. Les risques d'un arrêt complet de la circulation thermohaline atlantique sont faibles à modérés au regard des niveaux de réchauffement envisagés par l'accord de Paris2. Un autre exemple d’élément de basculement à grande échelle est l’évolution du phénomène El Niño – Oscillation australe. Après avoir franchi un point de basculement, la phase chaude (El Niño) commencerait à se produire plus souvent. Enfin, l'océan Austral, qui absorbe actuellement beaucoup de carbone, pourrait cesser de le faire2. Le changement climatique peut également déclencher des points de basculement régionaux. Par exemple la disparition de la banquise arctique 26,27, l’établissement d’espèces ligneuses dans la toundra, la perte du pergélisol, l’effondrement de la mousson d’Asie du Sud et le renforcement de la mousson d'Afrique de l'Ouest qui conduiraient au verdissement du Sahara et du Sahel2. La déforestation peut déclencher un point de basculement dans les forêts humides (par exemple, la transformation de la forêt amazonienne en savane). En effet, les forêts tropicales ré-évaporent une grande partie des précipitations, ce qui humidifie l'atmosphère. Lorsqu'une partie de la forêt est détruite, des sécheresses locales peuvent menacer le reste de la forêt2. Enfin, les forêts boréales sont également considérées comme un élément de basculement. Le réchauffement local peut provoquer la mort des arbres à un taux plus élevé qu'auparavant, proportionnellement à la hausse de la température. À mesure que davantage d'arbres meurent, les forêts deviennent plus ouvertes, ce qui entraîne un réchauffement supplémentaire et rend les forêts plus vulnérables aux incendies. Le point de basculement est difficile à prévoir, mais il est estimé entre 3 et 4 °C de hausse de la température globale2. Franchir un seuil dans une partie du système climatique peut amener un autre élément à basculer dans un nouvel état. Ce sont ce qu'on appelle des points de basculement en cascade28. La fonte de la glace en Antarctique occidental et au Groenland modifierait considérablement la circulation océanique. Ce processus pourrait entraîner l'activation d'éléments de basculement dans cette région, tels que la dégradation du pergélisol, la fonte de la banquise arctique et le dépérissement de la forêt boréale. Cela montre que même à des niveaux relativement bas de réchauffement climatique, des éléments de basculement relativement stables peuvent être activés29. Pour certains des points de basculement décrits ci-dessus, il peut être possible de détecter si cette partie du système climatique se rapproche d'un point de basculement. Toutes les parties du système climatique sont parfois perturbées par les phénomènes météorologiques. Après la perturbation, le système revient à son équilibre. Par exemple, une tempête peut endommager la banquise qui se reforme après. Si un système se rapproche d'un basculement, la restauration de son état normal peut prendre de plus en plus de temps, ce qui peut être interprété comme un signe avant-coureur du basculement30,31. Une étude réalisée par le PNUE en 2019 indique que le point de basculement a déjà été atteint pour l'Arctique et le Groenland32,33. En raison de la fonte du pergélisol, le méthane (en plus d'autres polluants climatiques de courte durée) pourrait être libéré dans l'atmosphère plus tôt que prévu. La perte d'un bouclier de glace à albédo positif a lancé une puissante boucle de rétroaction positive conduisant à des températures toujours plus élevées. L’instabilité climatique qui s’accélère dans la région polaire est susceptible d’affecter le climat mondial, et de dépasser les prévisions antérieures 34,35,36,37,38,39 concernant le point de l’avenir où le basculement mondial aura lieu. Si le climat entre dans un scénario de serre humide, il est à craindre des pénuries alimentaires, des pénuries d'eau et des centaines de millions de personnes déplacées en raison de l’élévation du niveau de la mer, de conditions malsaines et invivables et de tempêtes côtières violentes29. Un emballement à 4 à 5 °C pourrait rendre inhabitables des pans entiers de la planète autour de l’équateur, avec un niveau de la mer jusqu’à 60 mètres au-dessus d'aujourd'hui40. Un réchauffement de 11 à 12 °C mettrait en question la survie des humains par hyperthermie41. Des effets comme ceux-là ont été popularisés dans des ouvrages de fiction comme The Inhabitable Earth42. « Hothouse Earth is likely to be uncontrollable and dangerous to many ... global average temperatures would exceed those of any interglacial period—meaning warmer eras that come in between Ice Ages—of the past 1.2 million years. » « High concentrations of atmospheric carbon dioxide can result in the dispersal of cloud banks that reflect roughly 30% of the sunlight that hits them. »
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Elles s’appellent Greta Thunberg, Carola Rackete, Megan Rapinoe… Elles circulent avec aisance à travers les airs, les routes et les océans dans un monde qui, d’une certaine manière, leur appartient, afin d’y répandre la bonne parole. Elles font la une des médias, sont portées au firmament par les faiseurs d’opinion « progressistes » (autoproclamés tels), figures de proue de quelque improbable armada de la post-modernité bien-pensante. […] Ces figures portent des combats, des convictions, qui sont celles du camp du Bien à l’ère politiquement correcte et c’est leur droit le plus absolu : abolition des frontières, écologie, néo-féminisme, luttes pour les minorités, multiculturalisme, rien ne manque et toutes les panoplies du combat sociétal sont représentées comme à la parade. Pourtant, si ces égéries sont, pour la plupart, dotées de compétences et de personnalités particulières, ce qui les a conduites là où elles sont, les modalités de leurs interventions et leurs prises de position semblent, sous couvert d’impertinence, bien conventionnelles et bien peu audacieuses au regard de la morale ambiante et dominante dont elles ne font que répandre docilement les poncifs. Dans un discours halluciné prononcé lors du retour victorieux de l’équipe américaine de football dont elle est la capitaine, à New York ce 10 juillet, Megane Rapinoe a probablement, en plus de son trophée sportif, remporté également celui de la célébrité progressivo-compatible ratissant le plus large, afin de ne laisser échapper aucune miette de cet indigeste gâteau revendicatif. […] On peut toutefois s’interroger sur le niveau réel de bravoure que cela requiert pour quelque star que ce soit de s’opposer publiquement au président Trump et de relayer en battant sa coulpe le sanglot de l’homme blanc. Cette hostilité affichée ne constitue-t-elle pas au contraire un passage obligé ? N’est-ce pas plutôt l’inverse qui serait particulièrement dangereux et risqué ? […] Dans un autre style, la jeune (et légèrement inquiétante) Greta Thunberg, manifestement échappée de quelque thriller scandinave, n’est pas en reste, sillonnant l’espace européen pour sensibiliser les grands de ce monde quant aux méfaits du réchauffement climatique. Elle-même fait d’ailleurs l’objet d’une évidente instrumentalisation de la part de son entourage et de certains militants écologistes et investisseurs experts en greenwashing qui la poussent ainsi sous les feux des projecteurs, sans souci de préserver sa jeunesse ou son évidente fragilité. […] L’infantilisation du combat social et l’infantilisme sociétal vont main dans la main depuis une bonne quarantaine d’années : pour l’audace, la nouveauté et la disruption, il faudra donc repasser. Carola Rackete, quant à elle, médiatique capitaine allemande du navire « humanitaire » Sea Watch, qui a accosté de force à Lampedusa avec l’onction de toute la bien-pensance européenne, ne prend pas non plus grands risques à relayer la ligne autoritaire et dominante imposée par exemple par le Traité de Marrakech ou par la vulgate libre-échangiste en matière d’acceptation de l’immigration non maîtrisée. C’est contester cette dernière qui constitue une prise de risque au regard de la morale ambiante. S’opposer théâtralement à Matteo Salvini est le plus sûr moyen de se notabiliser, de s’attirer les sympathies du camp progressiste, d’en recueillir là encore l’onction et la reconnaissance. C’est la garantie d’une carrière médiatique assurée. Peu importe que cela se fasse en surfant sur le business des passeurs et autres trafiquants de chair humaine et de main-d’œuvre à bas coût : tous les moyens seront bons pour asseoir la vulgate en vogue et le marché qui l’accompagne. […] Les marchés de niche des Social Justice Warriors ont tendance à créer des combattants qui s’apparentent in fine plutôt à des têtes de gondoles. Gageons donc qu’elles seront pareillement remplaçables, au gré des évolutions du marché de la revendication, ou en fonction de l’air du temps.
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L'humanité, qui subit les conséquences du dérèglement climatique, doit choisir entre l'"espoir" d'un monde meilleur en agissant ou la "capitulation", a déclaré ce lundi Antonio Guterres à l'ouverture de la COP25 à Madrid. EN VIDÉO >> Quatre urgences climatiques pour la COP25 "Voulons-nous vraiment rester dans l'Histoire comme la génération qui a fait l'autruche, qui flânait pendant que le monde brûlait ?", a lancé, accusateur, le secrétaire général de l'ONU devant les représentants des quelque 200 pays signataires de l'accord de Paris, dont une quarantaine de chefs d'État et de gouvernement. "L'autre option est le chemin de l'espoir. Un chemin de résolution et de solutions durables. Un chemin dans lequel les énergies fossiles restent là où elles devraient être, dans le sol, et où nous parviendrons à la neutralité carbone d'ici 2050", a-t-il poursuivi, réclamant notamment la fin de "l'addiction au charbon". Soulignant sa "frustration" face à la lenteur des changements, il a répété son appel à agir de façon radicale et urgente. L'accord de Paris de 2015 était une "promesse solennelle" aux populations du monde entier, a rappelé Guterres. Alors "écoutons les foules qui réclament le changement. Ouvrons les yeux devant la menace imminente qui nous guette. Ayons l'esprit ouvert face à l'unanimité de la science", a-t-il martelé. "Faisons preuve de la volonté politique que les peuples attendent de nous. Faire moins serait trahir la famille humaine dans son ensemble et toutes les générations à venir" De son côté, la démocrate américaine Nancy Pelosi a affirmé le soutien du peuple américain à l'accord de Paris, malgré le retrait de son pays du pacte climatique annoncé par Donald Trump : "Nous sommes toujours là", a-t-elle lancé. L'influente présidente de la Chambre des représentants et une quinzaine d'autres élus du Congrès ont fait le déplacement à Madrid pour cette réunion climat, un geste politique fort un mois après l'officialisation par le président américain de la sortie l'an prochain de l'Accord de Paris. "Nous sommes ici pour vous dire, à vous tous, au nom de la Chambre des représentants et du Congrès américain, que nous sommes toujours là. Nous sommes toujours là", a-t-elle déclaré sous les applaudissements lors d'une conférence de presse avec plusieurs chefs d'État et de gouvernement (Costa Rica, Bangladesh, Pays-Bas...), avant le lancement officiel de la COP. Elle s'est dite "fière" de l'engagement des élus l'accompagnant. "Tout en haut de leurs priorités, ils reconnaissent le rôle des États-Unis pour sauver la planète pour les futures générations. C'est une mission, une passion, une approche basée sur la science", a-t-elle ajouté. Le changement climatique, "menace existentielle", pose des problèmes de santé publique, économique et de sécurité nationale, a-t-elle noté. "Nous avons une responsabilité morale envers les futures générations de transmettre une planète en meilleur état, dans le meilleur état possible", a insisté Pelosi. Quelque 200 pays présents à la COP sont représentés au moins au niveau ministériel, voire par un chef d'État ou de gouvernement, mais les États-Unis ont choisi comme chef de délégation une simple diplomate. Les signataires de l'accord de Paris, réunis à Madrid jusqu'au 13 décembre, sont pressés de toute part d'accélérer les mesures pour réduire plus rapidement les émissions de gaz à effet de serre et espérer encore un peu limiter le réchauffement à +2°C, voire +1,5°C, par rapport à l'ère pré-industrielle.
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Le physicien américain juge que « notre mode de vie gourmand en biens matériels et en énergies fossiles n’est pas soutenable ». Le physicien américain Dennis Meadows, 76 ans, est l’un des auteurs des « Limites de la croissance », un rapport de référence commandé par le Club de Rome qui, en 1972, alerta sur les dangers de l’expansion démographique et économique pour l’environnement. Votre rapport est paru il y a quarante-cinq ans. Quels changements avez-vous observé depuis ? Le produit intérieur brut [PIB] mondial a continué de progresser. Jusqu’aux années 1990, lorsque les énergies fossiles étaient bon marché, cette croissance était génératrice de bien-être et permettait de réduire les écarts de revenus entre les riches et les pauvres. Ce n’est plus le cas, car désormais, la progression du PIB est en grande partie tirée par les dépenses engendrées par la pollution et le changement climatique, comme les travaux de réparations liés aux inondations ou à la montée des eaux. A quoi ressemblera le monde dans quarante ans si l’on ne fait rien ? Le prédire avec précision est impossible, mais une chose est sûre : le changement climatique accélère. Dans quelques décennies, les océans seront plus hauts à cause de la fonte des glaces, il y aura davantage de tempêtes, les régions autour de la Méditerranée seront plus sèches et les tensions liées aux inégalités plus intenses. Notre mode de vie, gourmand en biens matériels et en énergies fossiles, n’est donc pas tenable. Ajoutons que le rythme auquel la population mondiale progresse aujourd’hui n’est pas soutenable, du fait de la limitation des ressources naturelles et des énergies fossiles. Il devra donc ralentir d’une façon ou d’une autre. Suggérez-vous d’instaurer un contrôle des naissances ? La réponse ne relève pas de mon champ d’expertise mais, à moins de trouver comment envoyer des gens sur la Lune, il n’y aura pas de solution miracle. Soit les naissances se stabiliseront d’une façon ou d’une autre, soit la mortalité augmentera. Comment adapter nos modes de vie aux contraintes écologiques ? Il était plus facile d’envisager des changements fondamentaux avant les années 1990, lorsque nous pouvions nous concentrer sur autre chose que les dommages liés à la multiplication des crises financières et climatiques. Aujourd’hui, je vois mal comment les gens pourraient accepter de vivre avec moins. Nous ne choisirons donc pas le changement : il nous sera imposé, plus ou moins brutalement, par la hausse du prix des énergies fossiles et la limitation des ressources. Si elle n’augmente plus le bien-être, pourquoi sommes-nous toujours accros à la hausse du PIB ? En grande partie car les dirigeants politiques et les leaders financiers au pouvoir sont les premiers à tirer profit du système actuel et n’ont aucun intérêt à le faire évoluer. Aux Etats-Unis, certains Etats ont dû rendre le changement climatique « illégal » car leurs dirigeants refusent d’y croire. Mais les politiques peuvent bien faire ce qu’ils veulent : les contraintes naturelles détermineront notre futur, pas eux. Les initiatives locales favorables à l’environnement se multiplient. L’impulsion peut-elle venir de la société civile ? Ces initiatives sont excellentes, mais elles ne changeront pas le système. Au mieux, elles profiteront aux régions les mettant en œuvre. Prenez l’État du New Hampshire [nord-est des États-Unis], où je vis. Autrefois, notre production alimentaire était quasiment autosuffisante. Quand les prix de l’énergie ont baissé, la production s’est délocalisée vers les pays à moindres coûts : il devenait rentable de produire de la nourriture là-bas, et de l’acheminer jusqu’à nous par cargo. Maintenant que les prix de l’énergie remontent, des projets agricoles se développent à nouveau, et c’est une bonne chose pour l’avenir de ce territoire. De plus en plus d’entreprises et d’États se convertissent également au développement durable… Comme la croissance verte, ce concept est un fantasme utile aux industries et aux dirigeants du système actuel pour justifier leur existence, tout en s’abstenant de mettre en œuvre les mesures réellement nécessaires. En vérité, le réchauffement climatique est déjà trop avancé pour espérer l’interrompre par un hypothétique développement durable. Pourquoi la décroissance a-t-elle tant de mal à s’imposer dans le débat public ? J’admire les décroissants, ils forment un réseau d’idées utiles, mais ils sont naïfs, et la façon dont ils s’y prennent est condamnée à l’échec. En anglais, le mot « degrowth » est connoté trop négativement pour susciter l’adhésion des politiques. Il serait plus pertinent d’utiliser une autre expression, comme celle de bien-être humain. Au lieu de gaspiller leur énergie à tenter de convaincre les citoyens de réduire leur train de vie, les décroissants devraient plutôt leur faire comprendre que leur mode de vie est menacé par les tempêtes, les inondations et les autres mauvaises surprises qui se multiplieront dans les années à venir. L’urgence devrait être de développer la résilience de nos sociétés face à ces chocs, afin qu’elles puissent continuer à fournir les services de base. Comment ? Cette résilience peut se déployer à l’échelle des habitations, des quartiers, des villes. Là où je vis, les tempêtes provoquent régulièrement des coupures d’électricité, parfois pendant plusieurs jours. Je me suis donc équipé d’un générateur de secours. J’ai des réserves de nourriture au sous-sol. Je fais le plein lorsque le réservoir de mon véhicule est à moitié vite, afin de ne jamais être à court d’essence en cas d’urgence. Le président français Emmanuel Macron s’est engagé à agir en faveur de l’environnement. Peut-il réussir ? Non. Il n’est pas différent des autres. Les problèmes engendrés par le changement climatique et la pollution exigent de déployer des mesures extrêmement coûteuses à court terme mais dont les effets ne se mesureront pas avant des décennies. Aucun homme politique ou parti ne remportera une élection avec un tel programme. C’est la limite de la démocratie, qui a échoué à traiter le problème environnemental – même si elle reste le meilleur régime que nous connaissions. Propos recueillis par Frédéric Cazenave et Marie Charrel
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Pour le peuple indigène Ka’apor, protéger la forêt tropicale amazonienne, ce n’est pas seulement lutter contre les changements climatiques ou préserver la biodiversité. C’est aussi et surtout une question de survie. L’un des chefs de cette communauté s’explique. « Pour nous, la forêt c’est la vie. Sans la forêt, les Ka’apors n’existeraient pas. Dans notre langue, ka’apor signifie habitant de la forêt. C’est pourquoi nous devons défendre nos terres » Des terres ancestrales en danger Dernièrement, ces lignes de défense ont dû être renforcées. Les massifs de la réserve indigène Alto Turiaçu, territoire des Ka’apors situé au nord-est du Brésil, sont victimes de la fragmentation et de la destruction des forêts. L’appétit vorace des marchés internationaux pour le bois amazonien a entraîné la réduction inéluctable de leur espace de vie. Des entreprises forestières s’introduisent dans le territoire indigène en toute illégalité, taillant des routes dans les massifs pour prélever des grumes de bois précieux. En moins de trente ans, cette exploitation forestière illégale a détruit 8 % des terres ancestrales des Ka’apors. Le bois ainsi volé est ensuite « blanchi » au moyen de faux papiers, puis vendu sur les marchés européen et américain. Les Ka’apors réclament depuis des années l’intervention des autorités brésiliennes. Mais jusqu’à présent, peu de mesures ont été mises en place pour leur venir en aide. « Face à l’inaction du gouvernement, nous avons décidé d’agir » Depuis 2013, les Ka’apors ont décidé de prendre les choses en main. Ils ont mis en place leur propre système de surveillance des forêts pour lutter contre l’exploitation forestière illégale à Alto Turiaçu. Les Ka’a usakhas’, ou gardiens des forêts, patrouillent ainsi le territoire indigène à l’affût de signes de destruction. Certaines familles ont même quitté leurs villages pour s’installer le long des pistes utilisées par les bûcherons, de façon à les dissuader de piller leurs ressources. Si ces actions courageuses ont permis de ralentir la déforestation, elles sont risquées et dangereuses pour ces familles. Les Ka’apors défendent la forêt, « leur maison », parfois au péril de leur vie D’après le Conseil des missions indigènes (CIMI), quatre membres de la communauté ont été tués et 15 chefs communautaires victimes d’agressions au cours des quatre dernières années. Eusébio Ka’apor, l’une des figures de proue de la lutte indigène contre la déforestation, a été abattu en avril 2015. Ce crime n’a toujours pas fait l’objet d’une enquête en bonne et due forme par les autorités locales. Les Ka’apors ont installé un arsenal technologique pour protéger leur forêt et tracer les grumes volées Une surveillance moins dangereuse et plus efficace Répondant à l’appel à l’aide du peuple ka’apor, Greenpeace Brésil a envoyé une équipe sur place pour trouver une solution avec les membres de la communauté. En août dernier, ils ont mis en place une méthode plus sûre et plus sophistiquée pour veiller sur la forêt : la surveillance électronique à distance. Ensemble, ils ont dressé des cartes plus précises du territoire, et installé des capteurs de mouvements et des caméras thermiques en plusieurs endroits stratégiques. Des dispositifs de localisation électroniques sont également utilisés pour suivre le trajet des camions qui transportent les grumes volées. Ainsi, les Ka’apors pourront rassembler des données concrètes sur l’exploitation forestière illégale qui sévit sur leur territoire – données qu’ils pourront présenter aux autorités brésiliennes pour les mettre face à leurs responsabilités. Quelles solutions à long terme ? Si ce système de surveillance est une aide précieuse pour les Ka’apors, il ne résoudra pas à lui seul le problème de la déforestation. Des solutions durables doivent être apportées par le gouvernement brésilien. Il faut commencer par combler les failles juridiques qui permettent le blanchiment du bois illégal, et garantir la protection exhaustive de l’ensemble des terres indigènes du pays. Greenpeace demande également aux acteurs internationaux qui s’approvisionnent en bois amazonien de ne pas se fier uniquement aux documents officiels, souvent frauduleux, mais de s’assurer que leur marchandise n’est pas d’origine illégale, ou de la retirer du circuit en cas de doute. Tant que le gouvernement ne fera pas respecter la loi, et tant que le marché du bois illégal continuera de prospérer, la forêt amazonienne ne sera pas en sécurité. Et les Indiens ka’apors continueront de garder l’œil (électronique) bien ouvert. (Re)voir l’ensemble de notre dossier d’investigation sur le bois volé (Re)lire notre rapport sur la crise silencieuse de l’Amazonie Découvrir le webdoc du Guardian sur cette initiative (en anglais)
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Avez-vous entendu parler des objectifs globaux? Si vous n’en avez pas encore entendu parler, soyez assuré que vous allez en entendre beaucoup parler dans les jours à venir. Le 25 septembre dernier, l’ONU a lancé un ensemble de 17 objectifs ambitieux qu’il envisage de réaliser au cours des 15 prochaines années. Un nouveau site web pour promouvoir ce plan a été réalisé. Vous pouvez le trouver ici. Le nom officiel de ce nouveau plan est l’Agenda 2030 (lien en Français), mais ceux qui sont derrière lui ont décidé qu’ils avaient besoin de quelque chose de plus accrocheur pour promouvoir ces idées dans la population globale. L’ONU a déclaré que ces nouveaux objectifs globaux représentent un nouvel agenda universel (lien en Français) pour l’humanité. En pratique, chaque nation sur la planète a volontairement adhéré à ce nouveau programme, et on attend de vous que vous y participer que vous le vouliez ou non. Si vous vivez à New York, vous êtes probablement au courant du Festival des citoyens du monde qui a eu lieu à Central Park samedi, où certains des plus grands noms de l’industrie de la musique ont fait la promotion de ces nouveaux objectifs globaux. Le lien suivant indique comment le New York Daily News décrit le rassemblement … C’était une fête avec un but. Un jamboree étoilé et un plaidoyer passionné pour mettre fin à la pauvreté ont secoué la grande pelouse de Central Park où plus de 60 000 fans se sont réunis samedi pour le Festival Global des citoyens. Cet événement si cool a coïncidé avec la réunion annuelle des dirigeants du monde lors de l’Assemblée générale des Nations Unies, avec en avant-première les performances de Beyoncé, Pearl Jam, Ed Sheeran et Coldplay. Et ce n’était pas seulement l’industrie du divertissement qui faisait la promotion de ce nouveau plan de l’ONU pour un monde uni. Le pape François s’est rendu à New York pour donner le coup d’envoi de la conférence où ce nouveau programme a été dévoilé … Le pape François a apporté son soutien au nouvel agenda de développement dans un discours à l’Assemblée générale de l’ONU avant le sommet qui devait adopter le plan en 17 points, l’appelant un signe important d’espoir dans une époque très troublée au Moyen-Orient et en Afrique . Lorsque le Premier ministre danois Lars Rasmussen a frappé son marteau pour approuver la feuille de route du développement, les dirigeants et les diplomates des 193 États membres de l’ONU se sont levés et ont applaudi bruyamment. Ensuite, le sommet s’est immédiatement tourné vers l’objectif réel de cette réunion de trois jours, la mise en œuvre des objectifs, qui devrait coûter de 3 500 à 5 000 milliards de dollars chaque année jusqu’en 2030. Ouah. Okay, alors d’où viennent les milliards de dollars qui sont nécessaires à la mise en œuvre ces nouveaux objectifs mondiaux? Permettez-moi de vous donner un indice – ils ne vont pas venir des pays pauvres. Quand vous lisez le détails de ces objectifs globaux, beaucoup d’entre eux sonnent bien. Après tout, qui ne voudrait pas la fin de la faim? Je sais que je voudrais éradiquer la faim si je le pouvais. La clé est de regarder derrière les mots et de comprendre ce qui est réellement dit. Et ce qui est vraiment dit, c’est que les élites veulent faire passer leur rêve d’un système mondial unifié à l’étage au-dessus. La liste suivante vient de Truthstream médias, et je pense qu’ils ont fait un très bon travail de traduction de ces nouveaux objectifs globaux dans une langue que nous pouvons tous comprendre … Si vous doutez de tout cela, vous pouvez trouver le document officiel pour ce nouvel agenda des Nations Unies ici. Plus vous creuserez les détails, plus vous vous rendez compte ce que sont vraiment ces insidieux objectifs globaux. Les élites veulent un gouvernement mondial, un système économique unifié et une seule religion mondiale [le veau d’or, NdT]. Mais ils ne vont pas réaliser ces choses par la conquête. Au contraire, ils veulent notre adhésion de plein gré. Les objectifs globaux sont un modèle pour un monde uni. Pour beaucoup, l’utopie que ces élites nous vantent, semble très prometteuse. Mais pour ceux qui savent ce qu’il en est, cet appel pour un monde uni est très, très inquiétant. Michael Snyder | 28 septembre 2015
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Records de chaleur, incendies, pluies torrentielles… Les effets du dérèglement climatique sont là Records absolus de chaleur au Canada, incendies, pluies torrentielles au Japon, risques de famines croissants en Afrique… Masqués par la pandémie, les effets du dérèglement climatique, sont là et menacent bien plus notre avenir. Les alertes météo diffusées à partir du début du mois de juin pour la planète ont malheureusement eu raison : ces dernières semaines records de chaleur et catastrophes se sont multipliés. Si l’hexagone, touché, lui, par une « goutte froide », autre effet du dérèglement climatique, a du mal à saisir cette réalité, les faits sont là. Les températures s’envolent Un record de chaleur datant de 1937, à 45 °C, a été pulvérisé à Lytton en Colombie-Britannique au Canada avec 49,6 °C le 29 juin. Plusieurs centaines de morts sont déjà comptabilisés. Cette même bourgade ravagée par le feu les jours suivants. Tandis que les incendies géants reprennent sur les côtes ouest canadiennes et américaines… Les récits des habitants cherchant des « abris réfrigérés » sonnent comme le scénario glaçant de notre quotidien des prochaines années. La canicule de 2003 et ses 15 000 morts en France a de forte chance de n’avoir été qu’un avertissement. À l’autre bout de la planète, en Inde où seuls 5 % des habitants sont équipés de climatisation, New Delhi a vécu jeudi sa journée la plus chaude pour un mois de juillet depuis 2012, avec 43,1 °C. La mousson, toute proche, est en retard : elle n’est pas attendue avant le 7 juillet. En Sibérie, des records de température – 47,7 °C en Yakoutie le 21 juin – ont à leur tour réveillé les incendies… Pluies diluviennes Le Japon s’est réveillé sur un drame, hier, avec une coulée de boue mortelle. C’est bien la saison des pluies habituellement dans cette région, mais la violence du flot noir qui a causé la disparition d’une vingtaine de personnes et la mort d’au moins deux dans la ville côtière d’Atami au centre du pays, emportant maisons et routes sur son passage, est elle aussi imputée au dérèglement climatique par les experts. La répétition en France des épisodes « cévenols » et des catastrophes comme celle causée dans les Alpes-Maritimes par la tempête Alex en octobre, rappellent que nous ne sommes pas épargnés. Consensus quasi mondial S’ils se sont très longtemps heurtés à la surdité de dirigeants mondiaux peu pressés de se lancer dans des politiques impopulaires auprès de leurs industriels et populations, les experts – grâce, ou à cause – de ces catastrophes accumulées, sont désormais presque partout entendus. Si l’on met de côté des personnalités comme l’ancien président américain Donald Trump qui en septembre encore déclarait aux pompiers californiens exténués que le temps finirait bien « par se rafraîchir… », un consensus est désormais à peu près rassemblé. Le sommet environnemental décidé par Joe Biden le 22 avril et les engagements venus des quatre coins du monde en ont attesté. Il est bien tard… Les experts sont extrêmement pessimistes, compte tenu des décennies perdues pour agir. Fin mai l’Organisation météorologique mondiale (OMM) alertait : il est probable à 40 % que la température mondiale annuelle moyenne soit temporairement supérieure de 1,5 °C aux valeurs préindustrielles pendant au moins l’une des cinq prochaines années. Au moins une année entre 2021 et 2025 est à risque – avec 90 % de probabilité – de devenir la plus chaude jamais enregistrée, devant 2016. D’ici à 2025, les régions des hautes latitudes et le Sahel devraient recevoir plus de précipitations et la probabilité est accrue que davantage de cyclones tropicaux surviennent dans l’Atlantique. Les premiers éléments du rapport de février 2022 du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), qui ont fuité le 23 juin, sont clairs : dépasser +1,5 °C pourrait déjà entraîner progressivement, des conséquences graves, pendant des siècles, et parfois irréversibles ». « La vie sur Terre peut se remettre d’un changement climatique majeur en évoluant vers de nouvelles espèces et en créant de nouveaux écosystèmes, note les experts. L’humanité ne le peut pas. Plus de victimes dans les régions qui n’y peuvent rien Même si nos vies occidentales seront impactées, les régions du monde où le dérèglement climatique fera le plus de victimes ne sont pas celles qui l’ont causé. Les projections les plus optimistes concernant le réchauffement climatique prévoient que le taux de sous-alimentation en Afrique augmentera de 25 à 90 % d’ici à 2050, souligne Action contre la faim. Les pays du Sud, et particulièrement les ménages les plus pauvres, subiront ainsi la plus grande partie des dommages humains, économiques et environnementaux générés par les changements climatiques. D’ores et déjà, sous l’effet cumulé des conflits, du covid, et du dérèglement climatique, selon le Programme alimentaire mondial, plus de 41 millions de personnes sont actuellement au bord de la famine et risquent de mourir de faim, contre 27 millions de personnes en 2019.
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Par Benoît Rittaud, Président de l’Association des Climato-Réalistes Aujourd’hui s’est tenue à Paris une matinée climato-réaliste avec deux exposés présentés par les grands scientifiques que sont Richard Lindzen et Vincent Courtillot. La salle que nous avions réservée à l’hôtel de l’Industrie était grande, et pourtant elle a été intégralement remplie, au point qu’il a fallu rajouter des chaises. Nous avons sans conteste battu le record de fréquentation d’une manifestation climato-réaliste en France, plusieurs inscriptions ces jours derniers ont même dû être refusées faute de pouvoir pousser les murs de la salle. Il est vrai que le casting était particulièrement relevé, avec celui qui est sans doute le climato-réaliste le plus célèbre au monde, Richard Lindzen, associé au plus actif et au plus réputé des climato-réalistes français, Vincent Courtillot, dont la carrière scientifique lui vaut une réputation internationale. L’exposé implacable de Richard Lindzen a impressionné l’assistance. Richard a commencé par déplorer, à la suite du physicien anglais du XXe siècle Charles Snow, l’inculture scientifique d’une grande majorité de nos concitoyens, expliquant combien cette inculture leur est préjudiciable : elle les rend faciles à tromper, et rend difficile de distinguer ce qui relève de la compréhension de ce qui relève de la foi ou de la croyance. Richard a ensuite passé un long moment à décrire quelques grandes lignes du système climatique global, d’une manière non polémique et qui doit pouvoir servir de base commune à la réflexion collective. Après cela, il a développé la présentation en vogue de l’évolution du climat, critiquant l’affirmation à la limite du « magique » selon laquelle la complexité du système climatique pourrait se décrire en dernier ressort par la seule vaiable de température globale. Richard s’est alors posé l’importante question de comprendre le comportement de nos « élites » en la matière, notamment scientifiques, qui devraient en savoir davantage et ne pas être dupes des marchands de peur. Il a évoqué la faiblesse des « preuves » avancées par le GIEC à l’appui de sa théorie, pour finir par une note d’optimisme paradoxal : puisqu’aucune des politiques menées ou proposées pour lutter contre le « dérèglement climatique » n’aura jamais le moindre effet, nous devons nous attendre à continuer à profiter d’une atmosphère plus riche en CO2, cet irremplaçable fertilisant des plantes si favorable à la biosphère. Vincent Courtillot, pédagogue et convaincant comme à son habitude, s’est focalisé sur quelques uns des résultats récents de son équipe, qui lient le climat à l’activité solaire. À l’aide d’une méthode mathématique plus précise que la classique analyse de Fourier (qui permet de décomposer une courbe en somme de sinusoïdes mais a le plus grand mal à traiter des signaux qui ne sont pas exactement périodiques, tels les cycles solaires – dont la durée varie de 10 à 14 ans), il semble aujourd’hui possible de relier l’activité solaire à plusieurs variables climatiques (Oscillation décennale du Pacifique, Oscillation Multidécennale de l’Atlantique, El Niño…) avec une précision impressionnante. Vincent a aussi expliqué que les « solaristes » qui, comme lui, estiment que les variations climatiques s’expliquent principalement par l’activité de notre étoile, n’ont pas une mais deux cordes à leur arc. La première, la plus connue, est celle de l’influence des rayonnements cosmiques, une idée portée aujourd’hui par Henrik Svensmark et Nir Shaviv (qui ont récemment publié un article dans Nature sur le sujet (petit compte-rendu ici), et avaient fait un exposé impressionnant à la conférence de Düsseldorf de l’an passé). La seconde, moins connue mais qui pourrait être complémentaire de la première, se fonde sur l’influence du soleil sur la magnétosphère. Cette matinée a été l’occasion de retrouvailles et de rencontres dans le cercle climato-réaliste qui permettront peut-être de développer nos activités dans des directions nouvelles dont j’espère avoir l’occasion de vous parler bientôt. Puisque la question a été beaucoup posée : oui, les conférences ont été filmées, et seront mises en ligne prochainement. (Un petit peu de patience, il y a un peu de travail de mise en forme.) Merci à tous les participants à ce beau moment, et à très bientôt pour notre prochain rendez-vous, qui sera la Contre-COP24, dont la date, le lieu et le programme seront annoncés bientôt.
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La Mède, le 29 octobre 2019 A 6h05 du matin, une vingtaine d’activistes de Greenpeace France ont pénétré sur le site de la Mède, à proximité de Martigues, dans le Sud de la France, pour dénoncer la déforestation engendrée par cette usine de Total. A l’aide de deux containers affichant « Total déforeste, Emmanuel Macron complice », ils ont bloqué l’accès des véhicules à l’usine, tandis que d’autres activistes ont déployé une grande banderole « Déforestation Made in France ». Deux activistes de Greenpeace se trouvent dans chaque container, et peuvent rester autonomes pendant plusieurs jours pour bloquer l’accès au site. Photos et vidéos de l’action sont mises en ligne au fur et à mesure de la journée ici : https://media.greenpeace.fr/1147/ Cette action intervient alors qu’un nouveau cargo rempli d’entre 30 000 et 45 000 tonnes d’huile de palme en provenance d’Indonésie, l’Ocean Breeze, est arrivé dimanche soir dans le port de Lavera, à côté de l’usine de la Mède. « Total déforeste, Emmanuel Macron complice » « Le double discours du gouvernement français et du chef de l’Etat entre ambitions affichées sur la lutte contre le changement climatique et le soutien aux industries climaticides prend tout son sens ici à la Mède. L’huile de palme utilisée dans cette usine provient d’Indonésie, où elle contribue à la destruction de la forêt tropicale. Des dizaines de milliers de tonnes d’huile de palme sont importées par Total pour produire des agrocarburants : il est grand temps que le gouvernement mette un terme à cette industrie qui détruit l’environnement au lieu de le préserver », souligne Clément Sénéchal, chargé de campagne forêts et climat pour Greenpeace France. La France est censée mettre en œuvre une Stratégie nationale contre la déforestation importée (SNDI). Au lieu de cela, le gouvernement français a autorisé Total à importer jusqu’à 650 000 tonnes d’huile de palme sous différentes formes pour la fabrication d’agrocarburants, ce qui fera bondir les importations françaises d’huile de palme de plus de 60%. Les agrocarburants, une fausse bonne solution fatale pour le climat Le projet de loi de finances 2020 actuellement discuté à l’Assemblée nationale aura une influence décisive sur l’avenir des agrocarburants en France, notamment de ceux à base d’huile de palme ou de soja, particulièrement destructeurs pour l’environnement [1]. En décembre 2018, les députés français avaient supprimé la niche fiscale dont bénéficiait l’huile de palme pour son utilisation dans les carburants, mais à compter de janvier 2020 seulement. Ce vote avait eu lieu contre l’avis du gouvernement. Depuis, Total a multiplié les pressions et les recours, allant jusqu’au Conseil d’État et Conseil constitutionnel, pour réinstaurer cette niche fiscale. Le 11 octobre dernier, le Conseil constitutionnel a rejeté le recours de Total contre la suppression de l’avantage fiscal dont pouvaient bénéficier les carburants à base d’huile de palme, en déclarant cette suppression, votée lors du projet de loi de finances 2019, conforme à la Constitution française [2]. « Nos parlementaires doivent faire preuve de courage et tenir bon face aux pressions de Total. Les agrocarburants sont une fausse solution pour sortir de notre dépendance au pétrole. Leur impact sur le climat et la biodiversité est catastrophique. Mais ils représentent une manne financière juteuse pour des entreprises avides de profits à court-terme comme Total, qui se préoccupent plus de leurs dividendes que de la crise climatique », explique Clément Sénéchal. Greenpeace demande aux parlementaires de maintenir la suppression de la niche fiscale pour l’huile de palme à partir de janvier 2020 et au gouvernement d’appliquer sa Stratégie Nationale de Lutte contre la Déforestation Importée (SNDI), en commençant dès à présent par interdire l’entrée sur le territoire français de soja et d’huile de palme dont il ne serait pas en mesure de garantir qu’ils n’ont pas contribué à la déforestation ou à la dégradation d’écosystèmes fragiles. Enfin, Greenpeace France, Les Amis de la Terre, France Nature Environnement, FNE Provence-Alpes-Côte d’Azur, FNE 13 et la Ligue de Protection des Oiseaux PACA ont déposé le 4 juillet 2018 un recours en annulation contre l’arrêté préfectoral du 16 mai 2018. Désobéir pour protéger notre avenir Les activistes de Greenpeace sont en action alors que demain aura lieu à Metz le procès en appel de 8 activistes et un salarié de Greenpeace pour s’être introduits dans la centrale nucléaire de Cattenom [3]. Cette action confirme que les menaces de poursuites ne sauraient dissuader les militants de Greenpeace de poursuivre leur rôle de lanceur d’alerte et de dénoncer les menaces qui pèsent sur l’environnement. Notes aux rédactions [1] https://www.greenpeace.fr/biocarburants-lhuile-de-palme-dans-nos-moteurs-cauchemar-des-forets/ [2] https://www.greenpeace.fr/espace-presse/huile-de-palme-le-conseil-constitutionnel-renvoie-total-dans-les-cordes/ [3] Le tribunal correctionnel de Thionville a prononcé en première instance des peines de cinq mois de prison avec sursis à deux mois de prison ferme pour huit militant·es et un salarié, porte-parole de l’association sur les questions nucléaires, poursuivi pour “complicité”. https://www.greenpeace.fr/espace-presse/desobeissance-civile-la-place-des-militant%c2%b7es-de-greenpeace-nest-pas-en-prison/ Contact presse 01 80 96 97 00
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Deux exceptionnels assauts de propagande scientifique ont plongé le jury dans les affres de l’indécision pour en départager les auteurs, tout particulièrement méritants ce mois-ci. Le retard avec lequel les résultats sont proclamés est le reflet de cette difficulté de faire un choix. Il y a un vainqueur, mais le match ne méritait pas de vaincu. Jugez-en par vous-même. Les principaux animateurs du climathon de ce mois-ci figurent parmi les grands de la Science Française que le Monde Entier nous Envie. Ils ont livré une bataille homérique, rivalisant de bravoure pour porter au plus haut l’étendard du n’importe quoi habillé de la science. LE TEMPLE DU CARBOCENTRISME FRANÇAIS À gauche, une équipe composée de membres du LSCE, le Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement, temple du carbocentrisme français (donc mondial), rassemblant Robert Vautard, Pascale Braconnot, Pascal Yiou et Nicolas Viovy. Ces géants sur les épaules desquelles même Newton n’eût pas osé s’asseoir ont choisi le magazine Les Défis du CEA de février 2018 comme base arrière. À droite, Hervé Le Treut, tenant du titre, était là pour confirmer son nouveau statut de pilier de la compétition, choisissant lui le terrain d’une interview sur FranceInfo. (La télé, donc, bien sûr. Rappelons aux malcomprenants que la radio s’appelle, elle, France Info, ce qui n’a rien à voir — l’espace entre le e et le I se prononce d’ailleurs de la même manière que le point médian de l’écriture inclusive, c’est dire si c’est simple.) C’est l’équipe du LSCE qui a déclenché les hostilités, en commençant par une préparation d’artillerie des plus classiques gracieusement offerte par le magazine du CEA, composée d’une image introductive des plus sobres… suivie d’une introduction à l’avenant : « Cyclones, tempêtes, vagues de chaleur et de froid, inondations… À chacune de ces catastrophes climatiques revient la même question : le réchauffement climatique est-il impliqué ? » C’est à Robert Vautard qu’est revenu l’honneur du premier assaut, mené en deux temps. D’abord une avance prudente : On sent ici la prudence du scientifique qui sait qu’il ne faut pas aller trop loin : parler d’Apocalypse climatique à l’échelle planétaire est en effet excessivement alarmiste. La vérité est que ladite Apocalypse se produit seulement à certains endroits et qu’elle a plusieurs manières de se manifester. Gardons la tête froide, que diable ! Vient alors la première frappe : Alors qu’il nous est régulièrement asséné que le climat s’intéresse aux variations de long terme et que les événements ponctuels relèvent de la météorologie, Robert Vautard remet donc les pendules à l’heure : en vrai, la météo, c’est du climat dès lors qu’il y a des dégâts. ENTRE CATASTROPHE NATURELLE ET ÉVÉNEMENT EXTRÊME Robert Vautard semble sur le chemin de découvrir la nuance entre catastrophe naturelle et événement extrême (la première se distingue de la seconde par l’existence d’un impact sur la population), mais comprend bien que la notion fourre-tout d’ « événement climatique extrême » est autrement porteuse. C’est bien ce concept qui donne le ton, oxymore imparable qui prend en tenaille toute espèce d’esprit critique malvenu. Inquiet à l’idée d’être débordé si vite, Hervé Le Treut lance la riposte, conscient de la nécessité de garder la main sur ce terrain crucial de l’amalgame climat/météo : On reconnaît la patte inimitable du vainqueur de janvier, cette manière bien à lui de lancer des affirmations aux contenus des plus bizarres dans un savant désordre, suivies du fameux « donc » qui débouche, en vertu d’une logique impénétrablelacable, sur la conclusion irréfutable qu’il se passe des trucs. Plus précisément qu’il faut étudier l’Arctique du point de vue du climat et la France du point de vue de la météo, « donc ». Cette charge d’une intensité inattendue force l’équipe du LSCE à plusieurs retraits tactiques, initiés en professionnelle par Pascale Braconnot : Îlot de chaleur urbain, déplacement des stations de mesure, évolution de leur environnement immédiat, manque de fiabilité des relevés… on connaît depuis longtemps la difficulté de mesurer de façon fiable la température d’un lieu. On connaît maintenant la solution : la « température ressentie ». Le terrain des « seuils de vulnérabilité », quant à lui, était glissant et aurait bien pu ouvrir une brèche dans la disposition tactique de l’équipe du LSCE. Heureusement, Pascale Braconnot s’en est tenue aux canicules, notion suffisamment floue et dépendante des climats locaux pour éloigner les questions du genre « préférez-vous subir un ouragan en Floride ou un cyclone aux Philippines ? » (La réponse à cette question suggèrerait en effet que la notion même de « catastrophe naturelle climatique » dépend avant tout du niveau de préparation du pays concerné, directement corrélé à son niveau de développement pas du tout durable.) Pascal Yiou prolonge ensuite le retrait tactique, puis finit par une manœuvre de débordement originale qui se résume à quelque chose comme : on n’a pas de pétrole données, mais on a des idées modèles pour faire peur, alors de quoi se plaint-on ? Le manque criant de données fiables qui permettraient de confronter les modèles à la réalité et de travailler un peu sérieusement sous-échantillonnage chronique qui biaise les études (si peu) est toutefois rapidement comblé par Nicolas Viovy, « spécialiste des cycles biogéochimiques », grâce à une bonne grosse louchée de tipping point qui remet l’église au milieu du village. On sait, on vous dit : Nicolas Viovy termine le verrouillage des positions en bétonnant la question de l’influence du CO2 sur les plantes. Cette fois, la tactique consiste à minorer l’importance du présent (toujours inconnu) pour mettre l’accent sur le futur (beaucoup plus certain) : Voilà donc réglé une fois pour toutes le cas de cette embêtante photosynthèse qui fait du gaz carbonique l’un des principaux responsables du colossal verdissement de la planète observé par satellite depuis trente ans. UN HOMMAGE À LA THÉORIE DU CHAOS Sentant la situation lui échapper, Hervé Le Treut tente alors le tout pour le tout. Il lance toutes ses forces dans la bataille pour forcer la décision. On assiste ainsi à un fabuleux assaut, qu’on ne peut comparer qu’au célèbre « faites donner la garde » de Napoléon à Waterloo. Turbulente et désordonnée comme à l’accoutumée, cette ultime attaque résonne comme un hommage à la théorie du chaos : L’air qui bouge tout le temps, l’atmosphère qui invente des trucs, les complexités indirectes, des « choses que l’on ne comprend pas forcément toute de suite » mais qui, attention, « vont se passer plus ou moins fréquemment » : c’est clair, the science is settled. Pour faire face à un tel engagement, seule une contre-attaque de toute première grandeur, de niveau nucléaire, était en mesure de renverser la situation. L’équipe du LSCE disposait-elle de la force de frappe nécessaire pour un tel coup de théâtre ? On avait du mal à l’imaginer, et pourtant oui. C’est Pascal Yiou à qui revint l’honneur de porter l’estocade. Asseyons-nous et admirons le stratège : Par cette annonce fracassante qu’il vaudrait mieux revoir les lois de la physique plutôt que les modèles climatiques, Pascal Yiou permet à son équipe du LSCE d’être déclarée vainqueur du climathon de février 2018. Le jury ne peut que se féliciter de voir que, une fois de plus, c’est la science qui a été mise à l’honneur par les compétiteurs de ce mois-ci. La science en marche, celle qui n’hésite pas à se lancer dans une révolution kuhnienne pour sauver les meubles faire triompher la vérité. Une science fiable, qui n’a pas besoin de données ni de théorie pour avancer, et qui sait adapter le réel à ses modèles. Comme disait l’autre : l’ignorance, c’est la force. LES ACCESSITS L’ours blanc a plus que jamais la cote dans le bestiaire de la Réchosphère. Conscientes de ce capital sympathie important, les ONG ont même œuvré afin qu’il ait lui aussi sa journée internationale, le 27 février, en tant qu’espèce menacée (par le réchauffement climatique, faut-il le préciser). Pour faire passer le message, la concurrence médiatique a été rude, et c’est à une véritable foire d’empoigne que se sont livrés les compétiteurs, sur un terrain certes déjà beaucoup labouré, l’efficacité médiatique du sympathique plantigrade juché sur un glaçon fondant n’étant plus à démontrer. Le jury a assisté à un final échevelé sur la glace surchauffée, les participants n’hésitant pas à faire fi de toute démarche scientifique, à balayer tout raisonnement rationnel et à fouler aux pieds l’éthique journalistique la plus élémentaire. À cet exercice, France Inter s’est tout particulièrement distinguée. Dans un titre particulièrement nuancé, la radio publique n’annonce rien de moins que l’éradication totale d’Ursus Maritimus : « pourquoi les ours polaires sont tous en train de mourir de faim ». C’est par une subtile référence à la vidéo de l’ours décharné à l’agonie qui avait ému le monde entier en décembre dernier que France Inter se lance. Certes, à l’époque, la ficelle avait rapidement été jugée un peu trop grosse par les spécialistes, qui avaient mis en garde contre toute exploitation éhontée de celle-ci. Luc Jacquet, réalisateur de La Marche de l’Empereur, avait ainsi précisé (ce qui lui avait d’ailleurs fait frôler le blâme) qu’ « il faut faire attention dans la manipulation de cette image. Il y a toujours eu des ours décharnés. Cette image, si elle est mal interprétée, peut être d’une malhonnêteté intellectuelle absolue ». Heureusement, France Inter n’était pas particulièrement préoccupée à la perspective d’être pris en flagrant délit de « malhonnêteté intellectuelle absolue », préférant continuer à voir dans cette image « un signal d’alarme supplémentaire », et reprenant sans vergogne le tweet du National Geographic d’avant la polémique : « Le changement climatique est une réalité. Cet ours polaire décharné en est le bouleversant symbole ». Rémy Marion, spécialiste des ours polaires, qui déplore également ces images, a affirmé quant à lui : Il faut parler du réchauffement climatique, mais avec des éléments factuels et vérifiés scientifiquement. Sinon, cela donne des éléments aux climatosceptiques qui vont dire que leurs adversaires alertent avec de fausses informations. France Inter, pour faire ses dramatiques prédictions, s’est toutefois appuyé sur du solide, sur du concret. Jugez-en. La radio invoque une étude scientifique fondée sur un échantillon éminemment représentatif de l’ensemble des ours blancs de la planète : 9 femelles adultes suivies par GPS sur une période de 8 à 11 jours. On comprend qu’avec une telle masse de données les résultats soient sans appel. Et il n’y a pas de quoi rire : 4 des 9 ours ont perdu plus de 10% de leur masse corporelle pendant la période susdite. CQFD pour France Inter, qui peut triomphalement en déduire qu’on assiste à « un amaigrissement généralisé de l’espèce ». Le lecteur accablé ne peut que s’effrayer encore davantage devant la froide réalité du titre. L’étude ne démontre-t-elle pas la mort inéluctable de 4 ours blancs sur 9, soit une affolante proportion de 44% ? Face à l’évidence journalistique, on comprend que le négationnisme d’une Susan Crockford ne pèse pas bien lourd, elle qui, dans son rapport de 2017, prétend montrer que la population d’ours polaires se porte en réalité très bien. (Il est vrai qu’elle n’est une spécialiste de la question que depuis à peine 40 ans.) Devant des événements climatiques aussi extraordinaires que la pluie et la crue de la Seine, Yann-Arthus Bertrand et sa fondation GoodPlanet ne pouvaient rester insensibles. Ils ont donc décidé de lancer une vaste opération de communication destinée à, ô surprise, « sensibiliser contre le dérèglement climatique ». C’est le zouave du pont de l’Alma, déjà couvert d’eau à hauteur de cuisse, qui en a fait les frais et qui a été affublé pour l’occasion d’un gilet de sauvetage géant. Pour imaginer un concept aussi novateur et disruptif il a fallu faire appel à une agence de communication, l’agence Rosepark, qui en prime a également fourni le slogan militant. En anglais bien sûr, c’est quand même autrement la classe. (Attention, disruption langagière inside : « Get ready for global warming ».) Espérons que pour les prochains épisodes de grand froid, la nouvelle garde-robe du zouave comprendra également un bonnet, des moufles et un snowboard. Notre sauveteur de planète n’a pas hésité non plus à prononcer lui aussi quelques paroles définitives (en français, curieusement), notamment au micro du Parisien : Anne Hidalgo n’a pas non plus manqué l’occasion de se distinguer : Imaginez un peu : des stations du RER C fermées ! On n’avait en effet jamais vécu ça. Si c’est pas la preuve que tout se détraque… Mais halte au parisianisme : c’est en réalité la France entière qui, bien qu’Éternelle, a été frappée dans sa chair par le dérèglement climatique en février, en raison d’un épisode de froid inédit jamais vu dans l’histoire des annales (surtout en hiver). Le coupable en est bien évidemment le réchauffement, selon une logique climatomancienne parfaitement rôdée que CNewsmatin a bien voulu nous détailler une nouvelle fois : (Le jury précise qu’il n’a strictement rien modifié dans cet extrait.) L’article se poursuit dans une veine classique du « L’Arctique se réchauffe deux fois plus rapidement que d’autres régions de la planète » avant d’entrer dans le dur : Bon, il faudra prévenir Hervé Le Treut, qui nous a dit très exactement le contraire plus haut. Toujours est-il que LCI semble plutôt d’accord avec sa consœur qu’avec l’Académicien, nous expliquant en effet que « s’il fait quelques degrés de moins que la normale en Europe de l’ouest, il fait 20 degrés de plus en Arctique. » Histoire qu’on comprenne bien : « En cause [de la vague de froid] : une inquiétante dérégulation des courants d’air. » Curieusement, on n’a jamais lu qu’une vague de chaleur estivale était causée par un refroidissement exceptionnel du Sahara. Climatologue, c’est un métier. — Sur le web
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Météo France prévoit un été chaud et sec Météo France a publié ses prévisions pour mai-juin-juillet 2021, et si les températures envisagéesne sont pas caniculaires, elles devraient tout de même dépasser la moyenne saisonnière. La majorité de la France, à l’exception du Nord et Nord-Ouest, serait dominée par des températures élevées et un temps sec pour les trois prochains mois. Ce scénario, le plus probable pour Météo France, toucherait également nos voisins européens, à l’exception du Nord du continent. Si les températures élevées sont inquiétantes, dans un contexte de réchauffement climatique et alors que 2020 a déjà été l’année la plus chaude jamais enregistrée en France, c’est surtout le manque de pluie qui retient l’attention des météorologistes. L’eau s’est déjà faite rare ces trois derniers mois en France, souligne Christian Viel, climatologue. Météo France rappelle que les trois dernières années ont été les plus sèches enregistrées, en plus d’être les plus chaudes depuis 1959. La sécheresse peut aussi être imputée à l’activité humaine : l’agriculture, les usines et les habitations consomment parfois plus que nos réserves disponibles. Les agriculteurs seront d’ailleurs parmi les premiers concernés en cas de sécheresse en France, alors qu’ils ont déjà connu plusieurs épisodes de gel tardif au printemps, ajoute Christian Viel. Un climat sous surveillance Ces prévisions restent des projections climatiques, c’est-à-dire qu’on parle d’une moyenne élevée sur les trois prochains mois, et non des températures de chaque jour. C’est la différence entre climat (moyennes) et météo (prévisions journalières). Mieux vaut donc ne pas prévoir de vacances en se basant sur ces prévisions, d’autant qu’elles ne sont que des probabilités, ajoute Christian Viel, mais elles sont utiles pour les institutions qui doivent anticiper les possibles conséquences sur les risques de feux de forêt ou sur l’agriculture. Au niveau des sols, le Bureau des recherches géologiques et minières se veut rassurant : au 1er mars, seules quatre régions ont des réserves basses, dans le sud-est du pays. Dans le reste de la France, un temps humide durant les deux premiers mois de l’année a assuré un remplissage satisfaisant des nappes. Il faut ajouter à cela que les régions ne sont pas égales en termes de sol : certaines comme l’Île-de-France profitent d’un terrain sédimentaire avec des nappes de grande capacité. En revanche, les terrains cristallins de Bretagne n’offrent que de petites nappes et des réserves souterraines limitées.
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Notre civilisation industrielle et sa société de consommation n'ont été possibles que grâce à une débauche de consommation d'énergie. Cette énergie qui paraissait pouvoir être produite sans limite a aussi permis à la population mondiale de tripler en moins d'un siècle, grâce à l'augmentation de la production agricole. En ce début de 21è siècle, nous arrivons aux limites énergétiques de notre modèle de société basé sur le "toujours plus", toujours plus de population, toujours plus de production, toujours plus de consommation. Le pétrole est en voie d'épuisement. Nous sommes arrivés cette année au "peak oil" annoncé depuis 30 ans. L'offre de pétrole est désormais tout juste suffisante par rapport à la demande. En conséquence, à la moindre menace de réduction de la production, par exemple en cas de troubles touchant l'un des pays producteurs (comme actuellement en Libye), les prix du pétrole flambent. Le solaire ou les éoliennes ne pourront jamais satisfaire entièrement la consommation d'énergie actuelle. Le nucléaire est donc le seul moyen de production de masse d'énergie dont nous disposons en dehors des combustibles fossiles. Or l'uranium est également une ressource non renouvelable et plus l'énergie nucléaire est utilisée, plus les ressources en uranium déclinent rapidement. La catastrophe de Fukushima vient aussi nous rappeler que le nucléaire n'est pas sans danger. Les accidents sont rares, mais les conséquences sont catastrophiques et il y a quand même eu un accident tous les 15 ou 20 ans (Three Mile Island en 1979, Tchernobyl en 1986, Fukushima en 2011...). En Europe, la "libéralisation" du "marché" de l'énergie a conduit à la privatisation des services publics d'électricité. La gestion des centrales est de plus en plus confiée à des sociétés privées dont le but est de maximiser les profits, et donc de réduire les coûts d'entretien, ce qui augmente la probabilité des accidents. De même, ces sociétés privées préfèrent prolonger l'utilisation des vieilles centrales plutôt que d'en construire des nouvelles. Enfin, toujours pour faire des économies, elles ont de plus en plus recours à des sous-traitants. (en France, l'entretien des centrales est sous-traité à 80%). Le résultat est une augmentation inquiétante des incidents dans les centrales. Il y a eu 1000 "incidents" (de niveau inférieur à 4) recensés en 2010 dans les centrales françaises, un nombre qui a doublé en 10 ans (voir cet article). A Fukushima, l'exploitant privé de la centrale avait lui aussi cherché à faire des économies en n'effectuant pas des opérations d'entretien du système de refroidissement qui étaient censées être obligatoires. La seule solution viable est de réduire radicalement notre consommation d'énergie, ce qui implique un changement complet de l'organisation de l'économie et des modes de production. Fini les délocalisations et les transports de marchandises d'un bout à l'autre de la planète, fini aussi le productivisme et la société de consommation. Cela implique un changement profond de nos valeurs, en tournant le dos au modèle de civilisation et aux principes que l'Occident a hérité de Babylone et imposé au reste du monde, c'est à dire en remplaçant la recherche du quantitatif par celle du qualitatif, et celle de l'AVOIR par celle de l'ETRE.
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Par Jacques Garello. Publié en collaboration avec l’aleps. La frénésie fiscale qui a saisi notre gouvernement promet à l’économie française des lendemains qui chantent. Pourtant, la théorie et l’expérience confirment que la seule façon de lutter à la fois contre l’endettement et contre le chômage c’est la baisse des impôts, parce qu’elle seule est de nature à nous remettre sur le chemin d’une croissance salutaire. C’est en tous cas la conclusion que je tire de cette semaine qui a été pour moi une occasion de rencontrer beaucoup de personnes différentes, dans divers pays européens. Je les ai écouté, je leur ai parlé, et il n’y a pas de doute : la baisse du nombre et des taux d’imposition est la recette utilisée par tous les pays qui réussissent, alors que la hausse prolonge la crise et mène à la récession. À l’occasion d’une série de colloques organisés par l’IREF, ce grand think tank libéral implanté dans la plupart des pays européens, j’ai visité cette semaine quelques voisins immédiats : la Suisse, le Luxembourg et la Belgique. Suisse 3% de chômeurs et des excédents budgétaires depuis 2006, Luxembourg 4,5% de chômeurs et des excédents budgétaires, Belgique 7,5% de chômeurs (moyenne des pays de l’OCDE) et une sérieuse réduction de la dette, passant en dessous des 100% du PIB. Le tableau de ces voisins ne se réduit pas à ces quelques données macro-économiques, j’ai surtout senti dans ces rencontres (avec chaque fois une centaine de participants) la volonté de personnes appartenant au monde de l’industrie, de la finance, des professions libérales, de l’université, de s’engager pour amener l’opinion publique et la classe politique dans la voie de la réduction des dépenses publiques. J’étais accompagné, il est vrai, de deux personnalités canadiennes venues expliquer comment leur pays a coupé 30% de ses dépenses publiques, principalement en réduisant le nombre de programmes publics et de fonctionnaires chargés de les exécuter, dans un climat général de consensus, de sorte que le budget canadien est en excédent depuis douze ans et que ce pays n’a pratiquement pas souffert de la crise. Voici précisément le lien avec la baisse des impôts. Réduire les dépenses publiques ne peut se faire qu’en réduisant la sphère publique. Moins de dépenses de l’État et des administrations régionales ou locales, c’est moins d’impôts nécessaires. La baisse des impôts a un double impact : d’une part, des ressources naguère gaspillées dans des services publics à faible efficacité sont transférées au secteur privé marchand ou communautaire, où la concurrence crée responsabilité et productivité ; d’autre part, la baisse des taux d’imposition stimule l’initiative, encourage chacun à entreprendre, investir, épargner, travailler, de sorte que la « matière fiscale » s’épaissit et les recettes fiscales, miraculeusement, augmentent (application d’un taux plus faible à une assiette fiscale plus importante). Paradoxalement la baisse des impôts accroît les recettes fiscales et réduit les déficits. Mais ce n’est pas ce que l’on croit en France. Les gouvernements sont là pour expliquer au peuple que l’heure des sacrifices est venue, que l’austérité est la seule voie de salut. L’austérité, cela veut dire encore plus de prélèvements. Mais austérité pour qui ? Pour le contribuable, pour le consommateur, le retraité, mais pas pour l’administration, qui continue comme par le passé à dépenser sans compter. La plupart des « économies » budgétaires ne sont rien d’autre que la suppression d’exonérations fiscales, de niches et de subventions, c’est-à-dire la remise en place de prélèvements jadis allégés (pour des raisons électorales la plupart du temps). Nous voici donc revenus dans le pays de la frénésie fiscale. Cette fin de semaine a été marquée pour moi et pour les libéraux par notre grande « rentrée parisienne » qui a eu le succès que nous en attendions, et dont nous vous donnerons les détails. En France, nous ne pouvons compter pour l’instant que sur de maigres soutiens pour plaider la baisse des impôts. Tout d’abord, l’idée que l’on pourrait se passer de l’État dans bien des domaines n’est pas très répandue, et heurte fortement la moitié de la population qui, directement ou indirectement, vit de l’État-providence (apparemment aux frais des autres, mais en réalité au détriment de tous). Ensuite, les forces vives de la nation présentes dans la société civile se sont progressivement résignées, et cherchent des solutions personnelles : le manque d’esprit civique et d’engagement de nos élites professionnelles, intellectuelles est la rançon du dirigisme ; on est dans la « servitude consentie » décrite jadis par La Boétie. Enfin, la classe politique est terrorisée à l’idée de vraies réformes et de profonds changements ; elle est obsédée par le jeu électoral, par la recherche du consensus ou du rassemblement. Une opinion publique désinformée, une élite démotivée, une classe politique déphasée : voilà ce que je trouve en France par comparaison avec ce que j’observe à l’étranger. Est-ce que je vais conclure sur une note pessimiste ? Certainement pas. Au cours du colloque de l’ALEPS jeudi soir, on a eu le témoignage d’hommes politiques qui nous ont dit la vigueur de leurs convictions libérales, mais aussi la nécessité d’être poussés, accompagnés par la société civile, car pour l’instant il n’y a rien à attendre des partis de la majorité ou de l’opposition. Le rôle de l’ALEPS est précisément de mobiliser ceux qui, au sein de la société civile, veulent réagir. Cette mobilisation prendra la forme d’une multiplication de cellules locales, de forums des libertés, où les partisans de la réduction de l’État et de la libération du secteur privé pourront convaincre les Français de l’urgence d’une baisse des impôts. Ces « tea parties » à la Française pourront très vite susciter dans l’opinion publique deux sentiments : celui de la révolte, celui de l’espoir. Révolte contre un État omniprésent, impuissant, mais prélevant sans cesse plus d’impôts pour dépenser toujours davantage. Espoir d’une libération : une baisse des impôts relance la croissance, réduit le chômage et met un frein à l’endettement. Faites en l’expérience autour de vous : expliquez à vos proches que la seule solution, en France comme au Canada, en Suisse, au Luxembourg ou ailleurs, c’est de baisser les impôts. —- Sur le web.
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L'Autorité de la concurrence française a ordonné ce jeudi à Google de négocier "de bonne foi" avec les éditeurs et agences de presse en France sur la rémunération de leurs contenus protégés par les droits voisins, une décision aussitôt saluée par plusieurs médias. Ces mesures conservatoires d'urgence resteront en vigueur jusqu'à la publication par l'Autorité d'une décision au fond. Elles imposent au géant du web un délai de trois mois pour établir des négociations avec les éditeurs ou agences de presse qui le désirent et proposer "effectivement" une rémunération pour l'affichage des contenus protégés par la nouvelle législation européenne sur les droits voisins. Ces négociations devront également couvrir la période de reprise des contenus depuis la date d'entrée en vigueur de la loi, le 24 octobre 2019, a précisé l'Autorité. Elle exige que Google lui adresse un premier rapport d'étape sous quatre semaines sur la manière dont le groupe se conforme à son injection, puis un nouveau rapport le 5 de chaque mois. "Ça nous laisse beaucoup de chances d'aboutir. Le moment est venu de discuter et de conclure un accord pour être rémunérés justement", a salué Marc Feuillée, directeur général du Figaro. "Nos demandes sont reconnues !", s'est félicité Pierre Louette, PDG du groupe Les Echos - Le Parisien, confiant lui aussi. "L'Autorité vient dire qu'imposer la gratuité revient à contourner la loi... C'était bien le coeur de notre raisonnement!", a-t-il ajouté. L'opération militaire lancée contre le groupe djihadiste Boko Haram au lac Tchad a coûté la vie à "52 militaires tchadiens", a annoncé ce jeudi le porte-parole de l'armée tchadienne, affirmant qu'un millier de djihadistes ont été tués. Déployée le 31 mars, l'armée tchadienne a achevé son opération mercredi, sous les ordres du président Idriss Déby Itno, qui voulait venger la centaine de militaires tués dans une attaque de Boko Haram le 21 mars sur la presqu'île de Bohoma, la pire défaite subie en une journée par son armée. Le président, qui voulait à tout prix défendre la réputation de ses forces, parmi les meilleures de la région, s'était rendu sur place, et clamait samedi à la télévision nationale qu'il n'y avait plus "un seul djihadiste sur l'ensemble de la zone insulaire", en référence à la constellation d'îlots parsemés sur le lac Tchad, vaste étendue d'eau marécageuse. "1000 terroristes ont été tués, 50 pirogues motorisées détruites", a affirmé le porte-parole de l'armée, le colonel Azem Bermendoa Agouna. Des "dizaines de milliers" de martinets et hirondelles dans leur migration de l'Afrique vers l'Europe du Nord ont été découverts morts ces derniers jours en Grèce à cause de vents violents, ont indiqué ce jeudi des ornithologues. "Ces trois derniers jours en raison de vents violents du Nord surtout en mer Égée, des milliers de petits oiseaux (...) ont été retrouvés morts ou grièvement blessés", a déploré Maria Ganoti, responsable d'Anima, association de protection de la faune sauvage. "C'est un grand désastre", a-t-elle ajouté, soulignant que des oiseaux morts ont été découverts sur les rues d'Athènes, les balcons des appartements de la capitale ou en province, au bord d'un lac près de Nauplie en Péloponnèse, sur les îles de la mer Égée ou dans le Nord du pays. Selon l'association grecque des ornithologues "la nuit du 5 au 6 avril était désastreuse pour les oiseaux migrateurs en raison de forts vents, des températures basses et de la pluie dans certaines régions du pays".
true
Par MD Plusieurs institutions fournissent des séries chronologiques de températures relevées par des stations terrestres ou des points de prélèvements océaniques. Parmi celles-ci, on peut citer notamment : Deux organismes enregistrent en continu les données sur la température qui règne dans l’atmosphère à différentes altitudes à partir de mesures effectuées par les satellites dédiés de la NASA et par des ballons sondes lâchés dans l’atmosphère : Nous nous intéresserons ici aux séries publiées par le Hadley Center britannique 1/ Les « anomalies » de températures Les relevés de températures publiés ne représentent pas les valeurs absolues des températures mais les écarts par rapport à une moyenne relative à une époque antérieure. Ces écarts sont baptisés “anomalies ” Nous revenons ici sur les conditions de leur élaboration en prenant comme exemple les séries publiées par le Hadley Center britannique (dans la suite, abrégé en Hadley) en collaboration avec la Climate research unit (CRU). Ce sont les plus longues séries agrégées au niveau mondial, qui couvrent une période 1850-2019 et sont très fréquemment utilisées comme références, à savoir : Les données correspondantes sont mises à jour mensuellement, immédiatement accessibles sur leur site dédié. Hadley représente souvent ces séries sous une forme graphique devenue familière, dont nous reproduisons ci-dessous un exemple et que nous retrouverons par la suite. Le zéro des ordonnées représente la moyenne des températures annuelles observées sur la période trentenaire 1961-1990, que Hadley prend comme référence. Le terme d’ « anomaly » est parfois critiqué, car il présuppose que la période 1961-1990 serait la « normale », ce qui est évidemment conventionnel. On utilisera désormais ce terme faute de mieux (en omettant les guillemets…) Le fait de repérer la série chronologique de températures par rapport à une valeur zéro conventionnelle (et non au 0 °C) revient à opérer une simple translation, qui n’altère nullement la forme de la courbe. La même convention peut être appliquée à toute série de températures quelles que soient sa situation et son étendue géographique. On efface ainsi les disparités considérables des températures enregistrées à la surface du globe pour ne conserver que les évolutions dans le temps, qui peuvent alors être comparées et moyennées. 2/ Le découpage de la surface du globe. Hadley découpe le globe terrestre en quadrilatères sphériques de 5°x5° de latitudes / longitudes, soient 2 592 éléments (36×72). Le planisphère suivant (source) illustre le découpage des surfaces océaniques. Pour chaque élément, on détermine l’anomalie de température. Les anomalies globales sont obtenues en faisant la moyenne pondérée des anomalies de chaque élément (pondération par les superficies élémentaires, c’est-à-dire par les cosinus des latitudes moyennes). Enfin, les anomalies sont regroupées en séries chronologiques. 3/ La série CRUTEM4v des températures des terres émergées. Hadley a sélectionné 4 840 stations de référence réparties sur tous les continents (dont 25 stations en France), caractérisées par l’ancienneté, la stabilité des sites et la continuité des observations. Les durées d’observation vont de 300 ans pour la plus ancienne (De Bilt, Pays-Bas) à quelques décennies pour les plus récentes. En 1850 (origine des séries), on ne disposait que de 170 stations, dont seulement 3 dans l’hémisphère sud. En 1900, il n’y avait encore qu’environ 1 980 stations. Il faudra attendre 1950 pour commencer à avoir un nombre vraiment significatif de stations, comme l’indique le graphique ci-dessous : Comme on connait les coordonnées géodésiques des stations, on peut établir les diagrammes suivants (à la maille de 10°x10° pour la lisibilité) qui donnent une image de l’augmentation progressive du nombre de stations et de leurs localisations. (Les cases sont d’autant plus foncées que les stations y sont plus nombreuses.) On voit se dessiner peu à peu la forme des continents. Les carrés isolés dans les océans correspondent à de grandes îles. 4/ Le découpage CRUTEM4v. Pour pénétrer dans le détail des données, on peut se reporter à cette page, puis à celle-ci qui fait apparaître un globe terrestre avec son damier de quadrilatères sphériques. Les limites continentales sont figurées en jaune. On peut faire tourner le globe. L’image ci-dessous a été centrée sur la France. En cliquant sur une case quelconque du damier, on obtient une fenêtre qui comporte : Les éléments figurés en rose (déserts africains et arabiques), ne comportent aucune donnée. 5/ Exemple de la France. On s’intéressera plus particulièrement au quadrilatère qui recouvre la partie centrale de la France : En cliquant sur « Stations », on obtient la carte des stations météo contenues dans l’élément en question, repérées par des punaises jaunes, avec leur dénomination et leur numéro de référence OMM (préfixe 07 pour la France). Dans le cas présent, on dénombre une cinquantaine de stations, dont 7 seulement [2] sont retenues, les autres ne présentant que des séries lacunaires et ne figurant que pour mémoire. En cliquant sur une des stations, on obtient une fenêtre avec la série des températures, repérées cette fois par rapport au zéro Celsius. Toutes les données sont disponibles (en format texte) en cliquant sur « Data ». 6/ Conclusions. Ce bref aperçu permettra à chacun de se faire une idée de la robustesse des séries de températures continentales élaborées par le Hadley Center et la Climate Research Unit, qui sont très couramment utilisées. Elles sont relativement stables, les versions successives (marquées par un suffixe numérique) ne différant pas fondamentalement les unes des autres. Signalons qu’elles ont donné lieu à un certain nombre de critiques, notamment celles de John McLean (James Cook University). Il faut tout de même rendre justice aux initiateurs et aux mainteneurs de ces séries, car leurs méthodes et leurs données sont clairement expliquées et très accessibles. Quelques observations pour conclure. Ces remarques et quelques autres conduisent à relativiser la précision des données anciennes, comme le montre le graphique ci-dessous : On voit notamment que les intervalles de confiance sont de l’ordre de 1°C pour la fameuse période dite « pré-industrielle ». Or c’est sur ces bases incertaines que s’appuient les querelles actuelles portant sur des fractions de degrés Celsius, ainsi que les préconisations drastiques et les discours apocalyptiques que l’on sait. [1] Bon an, mal an : 0,3 CRUTEM + 0,7 SST [2] Bourges, Lyon-Bron, Limoges (2 stations), Paris-Le Bourget, Paris-Montsouris, Trappes.
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Des parents d'élèves de l'école Michel-Servet de Lyon, accompagnés par l'ONG Greenpeace et Alternatiba/ANV Rhône, ont engagé un recours devant le tribunal administratif de Lyon pour dénoncer "l'insuffisance de l'action" de la ville, de la métropole et de l'État contre la pollution de l'air, ont annoncé les associations ce lundi. L'établissement, qui accueille 500 enfants, est situé à la sortie du tunnel de la Croix-Rousse, l'un des principaux points de passage des automobilistes dans la métropole lyonnaise. "Nous voulons contraindre les autorités compétentes de Lyon à prendre réellement l'enjeu de la pollution de l'air à bras le corps et à trouver des solutions pérennes pour restreindre la circulation de façon permanente dans le tunnel de la Croix-Rousse", a expliqué Greenpeace France dans un communiqué. Les associations espèrent élargir le débat à l'ensemble des établissements scolaires du secteur. "Si la situation de l'école Michel-Servet est tristement célèbre, qu'en est-il des autres écoles de la métropole de Lyon ? Combien d'entre elles sont aujourd'hui surexposées à la pollution de l'air ? On fait face à un vrai manque de transparence sur la question", ajoute Valentin Borges, porte-parole d'Alternatiba/ANV Rhône auprès de Lyon Capitale.
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Emmanuel Macron a voulu présenter les enjeux du G7 qui débute aujourd’hui à Biarritz. Pour Greenpeace France, cette allocution, qui n’est pas à la hauteur de l’urgence climatique, est un premier signal inquiétant quant aux résultats des discussions sur le climat. En effet, Emmanuel Macron n’a mentionné à aucun moment la nécessité pour la France et les Etats membres du G7 de rehausser leurs objectifs de réduction des gaz à effet de serre ou de sortir des énergies fossiles. A la place, le Président de la République française se contente de présenter des mesures floues, non-contraignantes et peu ambitieuses. Pour Clément Sénéchal, chargé de campagne Climat à Greenpeace France : « Ce G7 se limitera-t-il à un exercice de communication pour Emmanuel Macron ? Au lieu de s’attaquer de front au problème mondial de la déforestation en limitant les importations de soja et d’huile de palme vers la France, Emmanuel Macron met en avant le pansement de la reforestation. Au lieu de miser sur une protection effective des océans, actuellement en négociation à l’ONU, le Président veut réduire la vitesse des bateaux. Au lieu de combattre la surconsommation de vêtements dans les pays riches par des régulations publiques, il se félicite des effets d’annonce des entreprises de la mode. Enfin, au lieu de plaider pour un changement de modèle économique basé sur la sobriété, il continue de faire l’apologie de la croissance – alors qu’il faudrait plusieurs planètes si toute l’humanité vivait comme les Françaises et Français ». Pour ce G7, le Président de la République place la lutte contre le changement climatique au cœur de la lutte contre les inégalités. Pourtant, il n’aborde à aucun moment ce que serait une transition écologique juste. Les politiques publiques qu’il a promues en France depuis le début de son mandat prouvent bien qu’il n’a pas saisi ce que cela signifiait : déficit d’investissements publics pour combattre la précarité énergétique, suppression des petites lignes de chemin de fer, suppression de l’ISF et maintien des niches fiscales pour les industries polluantes…. « Emmanuel Macron a beau jeu de se réveiller maintenant, alors que l’attention du grand public est tournée sur les incendies en Amazonie. Pourtant il continue de soutenir, en France et en Europe, une politique agricole basée sur l’élevage intensif et l’importation massive de soja qui contribue justement à la destruction de forêts tropicales, comme l’Amazonie », ajoute Clément Sénéchal. L’inclusion de la société civile à ce G7, dont Emmanuel Macron se targue, semble se résumer à dérouler le tapis rouge aux entreprises, quand les ONG sont tenues à distance depuis des mois. Dans ces conditions, Greenpeace a d’ailleurs choisi de ne pas se rendre au G7.
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Le site fictif d’immobilier prédictif Orizon est totalement imaginaire, fort heureusement. Il a pour but de montrer que l’élévation du niveau de la mer due au changement climatique aurait des conséquences catastrophiques pour des centaines de millions de personnes partout dans le monde. Personne ne serait à l’abri. A l’occasion de l’ouverture de nouvelles négociations sur le climat (COP23) il est donc urgent d’augmenter l’ambition et l’action des Etats pour contenir la hausse des températures et protéger notre avenir. Les projections données sur ce site se basent sur le scénario RCP8,5 du rapport du GIEC de 2014 qui prévoit une augmentation des températures de 5°C et une élévation du niveau de la mer d’environ un mètre à l’horizon 2100. Ce scénario RCP8.5 est le plus pessimiste du GIEC, mais c’est un scénario probable car il correspond à la prolongation des émissions actuelles. Les données cartographiques sont celles de la NASA. Le modèle prédictif repose sur un algorithme de machine learning supervisé. Cet algorithme modélise le prix d’un bien par des facteurs explicatifs classiques (tels que la surface, le nombre de chambres, le prix au m2 de la ville) et sa distance au littoral le plus proche. Une fois le modèle réalisé, nous pouvons alors prédire les prix des biens dans l’avenir en ajustant la distance aux nouveaux littoraux. Ce scénario catastrophe est évidemment à éviter. Le changement climatique a déjà un impact terrible pour des millions de personnes touchées par des phénomènes climatiques extrêmes partout dans le monde (sécheresses, ouragans, inondations plus fréquentes ou plus fortes en intensité). Les engagements pris par les Etats dans le cadre de l’Accord de Paris en 2015 lors de la COP21 restent bien insuffisants : en l’état, ils nous placent sur une trajectoire d’augmentation des températures d’environ 3°C (ce qui pourrait déjà entraîner une élévation du niveau de la mer de 0,6 m selon les estimations du GIEC). A l’occasion de la COP23, Greenpeace tire la sonnette d’alarme et rappelle que les discours ambitieux ne tiennent pas lieu de politique efficace. Il est impératif que chaque pays, à commencer par la France, passe à l’action et redouble d’ambition face au défi climatique. Les solutions existent : développer les énergies renouvelables pour arrêter de dépendre d’énergies sales et dangereuses comme le nucléaire, protéger nos forêts, réduire collectivement notre consommation de viande, et assurer une transition vers une agriculture écologique.
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par Badylon Kawanda Bakiman. Il s’agit du « Réseau des Communicateurs pour le Développement Durable » (RCDD). Cette structure est le fruit d’un atelier de renforcement des capacités des journalistes organisé par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) en République Démocratique du Congo (RDC), Afrique Centrale. L’atelier a eu lieu pendant quatre jours, soit du 26 au 29 novembre 2019 dans la salle Virunga 1 de l’Hôtel Memling de Kinshasa, la capitale, dans la commune de Gombe. Le RCDD se propose, globalement, d’œuvrer pour la promotion et l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD) en RDC et pourquoi pas en Afrique tout en s’évertuant, spécifiquement, de sensibiliser le public sur toutes les thématiques relatives au développement ; favoriser, encourager, susciter l’adhésion et l’appropriation de la population aux actions (programmes, projets, etc.) de développement ; vulgariser les outils de planification et programmation des ODD et autres. Les actions des journalistes se feront via des reportages, des débats télévisés et radiodiffusés ; des articles fouillés et articles de fond ; des spots et microprogrammes ; des documentaires ; émissions spécialisées ; enquêtes ; sondages ; bandes défilantes ; ateliers ; visites d’échanges ; formations spécifiques… Pour mener à bien ses activités, le RCDD a mis sur pied quelques domaines d’intervention, notamment le changement climatique ; l’aménagement du territoire ; l’accès à l’énergie renouvelable ; l’inclusion financière ; la justice transitionnelle ; l’innovation technologique ; l’autonomisation de la femme ; le VIH/Sida ; les droits de l’Homme ; l’agriculture ; l’éducation ; la jeunesse et l’entrepreneuriat… Les journalistes membres du RCDD, par la voix de leur coordonnateur, Polydor Ngaziami, ont exprimé leur détermination d’œuvrer réellement pour l’atteinte des ODD par la RDC et l’amélioration de la vie des communautés. Avant la genèse de ce réseau, les journalistes présents aux assises ont, sous la modération de Clarice Museme et Marc Ngwanza de la cellule de la communication du PNUD – RDC, ont suivi et assimilé assidûment plusieurs matières exposées par quelques experts de cette institution, chacun dans son domaine. Les matières susceptibles d’être développées pendant les quatre jours permettront aux journalistes de créer des contenus de qualité des travaux qu’ils feront systématiquement. Selon les termes de références de l’atelier : « La crise économique a engendré de nouveaux comportements d’achats. Le produit ne suffit plus ! Les entreprises recherchent aussi des valeurs qui sont le plus souvent liées au développement durable (innovations ‘green’, éthique, diversité, durabilité économique…). Les médias reconfigurent leurs stratégies de communication ». Le même document ajoute : « L’information et la sensibilisation de tous les acteurs au développement constituent la clé du succès de la mise en œuvre du nouveau cycle programmatique du PNUD 2020-2024. À travers ce nouveau Programme Pays, le PNUD s’engage à appuyer le Gouvernement de la République Démocratique du Congo sur la voie d’un développement multidimensionnel. Trois axes prioritaires sont retenus pour y parvenir, il s’agit de la promotion de la gouvernance pour le développement durable, la transformation économique et gestion durable des ressources naturelles et l’appui à la stabilisation et renforcement de la résilience des populations affectées ». C’est pourquoi, dans son mot de clôture, Patrick D’Oliveira, Coordonnateur de l’unité plaidoyer assurance qualité au PNUD-RDC, a attiré l’attention des journalistes en ces termes : « Vous êtes désormais outillés pour accompagner non seulement le PNUD, mais aussi d’autres agences du système des Nations unies en termes de développement et d’adhésion de la population à cette logique. Vous pouvez initier vous-mêmes des projets ou des sujets de recherches comprenant le développement ou des sujets de développement ». D’Oliveira a fait savoir que le PNUD demeurera actif dans le partenariat avec les journalistes en vue de renforcer l’accès à l’information de qualité en matière de développement et obtenir une responsabilité collective actives dans la société, car, conclut-il, les journalistes sont les leaders d’opinion déterminant pour la société. La sortie officielle du RCDD est prévue pour janvier 2020. Badylon Kawanda Bakiman
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Il y a quelques jours, Benoît Rittaud, professeur de mathématiques à l’université Paris XIII et habitué de nos colonnes, a donné une conférence à l’Assemblée nationale sur la peur exponentielle dans le domaine du réchauffement climatique. Elle s’inscrit dans le cadre du collectif des climato-optimistes (le nom pourrait évoluer dans les prochaines semaines), qui vise à porter la contradiction aux thèses défendues par le GIEC d’ici la COP21, pour en limiter les effets potentiellement désastreux. Qu’est-ce que la peur exponentielle ? Nous invitons les lecteurs qui voudraient approfondir la question à se reporter à la lecture des articles suivants (celui-ci et celui-là). Nous pouvons résumer ce concept en expliquant qu’il s’agit d’un néo-malthusianisme, fondé sur l’idée que les progrès économiques et techniques, sans cesse en accélération, devraient finir par se heurter à la réalité d’un monde aux ressources limitées, provoquant l’effondrement de la civilisation. À travers quatre idées largement répandues sur la question climatique, Benoît Rittaud va prendre des données officielles et montrer qu’elles sont ainsi largement exagérées, voire mensongères. Sur la question du réchauffement en lui-même Courbes satellitaires à l’appui (produites par l’Université d’Alabama), Benoît Rittaud remarque une tendance au réchauffement, légère mais indiscutable, d’environ un degré par siècle (graphique 1), inférieur au rythme de deux degrés considéré par le GIEC comme le maximum à ne pas franchir. Deux constats peuvent être tirés de ce graphique. D’une part cette tendance ne connaît aucune accélération particulière ces 30 dernières années par rapport au début du siècle, comme le montre le même graphique sur une plus longue période, et ce malgré la quantité sans cesse plus importante de carbone et autre gaz à effet de serre rejetés dans l’atmosphère. D’autre part, on observe le fameux « plateau » qui a été abondamment discuté, et qui selon certains serait le signe d’une pause dans le réchauffement depuis environ 17 ans. En longue période (graphique 2), on peut donc tirer le même constat. Entre 1910 et 1940, il se produit un réchauffement régulier ; selon Benoît Rittaud, il est peu probable que les humains en soient responsables, du fait de la faiblesse relative des émissions de GES. La hausse passée est très voisine en durée et en intensité de celle observée depuis 1970, malgré des émissions de carbone bien inférieures à ce qu’elles sont aujourd’hui. Il y a même une période de stagnation entre 1940 et 1970, en pleine période d’industrialisation occidentale. Bien entendu la lecture d’un ou plusieurs graphiques ne constitue en aucun cas une preuve scientifique permettant d’affirmer ou d’infirmer la cause anthropique du réchauffement. « Ce qui compte, c’est la mise au jour d’un mécanisme climatique précis et irréfutable qui permette de comprendre précisément l’interaction des différents éléments en jeu. Or, s’il existe sur ce point de nombreuses pistes de réflexion, aucune n’est capable d’expliquer de manière indiscutable pourquoi la terre se réchauffe », explique Benoît Rittaud. Seconde question, le niveau des océans La hausse mesurée est équivalente à environ 30 cm par siècle (Church, J. A., and N. J. White (2011), « Sea-level rise from the late 19th to the early 21st century », Surv. Geophys., 32, 585–602, doi:10.1007/s10712- 011-9119-1) si l’on observe depuis 1980. D’autres données (graphique 3) de plus longue période montrent une élévation d’environ 20 cm par siècle. Ceci pourrait laisser penser précisément à une accélération en fin de période, mais il n’en est rien car les deux données ne reposent pas exactement sur la même base. On remarque une très grande régularité de la tendance, qui ne montre aucune accélération particulière quelle que soit l’échelle de temps considérée. « Nous sommes en présence d’un phénomène qui s’étale sur le temps long et qui ne démontre aucune implication spécifique de l’être humain sur cette évolution ». Il faut donc bien s’attendre à une élévation du niveau des mers pour le siècle en cours, mais il n’y a aucune raison de penser que l’être humain ne saura pas s’y adapter, comme il l’a fait au siècle précédent. La banquise fond. Peut-être mais laquelle ? Chaque année émergent de nouvelles craintes de disparition de la banquise Arctique en été. S’il s’est effectivement produit une chute de son étendue de 1996 à 2007, celle-ci ne se poursuit plus depuis. Rappelons qu’Al Gore avait prédit la fin de la banquise d’ici 2013, ce qui ne s’est pas produit. Il est malheureusement impossible de connaître l’état de la banquise avant le début du XXe siècle, même s’il existe un certain nombre de témoignages parcellaires des navigateurs. Ce qui est certain en revanche est que la banquise Antarctique n’a jamais été aussi grande depuis les mesures du début du XXème siècle. Plus important encore, la somme de la perte et de la hausse donne une très grande stabilité. Le décrochage vers le bas de 2007 à 2012, utilisé par les réchauffistes comme élément de preuve a été rattrapé depuis. Autre élément souvent cité, la fréquence des événements extrêmes À chaque événement un peu violent, est mis en cause le réchauffement. Celui-ci serait responsable d’une augmentation significative des « dérèglements climatiques », provoquant tempêtes, cyclones, et même tremblements de terre comme n’hésitait pas à l’affirmer François Hollande lors de sa visite aux Philippines. Il n’en est pourtant rien. Si l’on traduit ces événements en termes d’énergie dégagée, et que l’on observe depuis 1970, on obtient le graphique suivant : Comment avec des faits nets peut-on faire naître la peur climatique ? En 2014, a été rendu à la ministre Ségolène Royal un rapport rédigé sous la direction de Jean Jouzel, Climat de france au XXIème siècle. Et, comme d’habitude, le chiffre le plus alarmant a été retenu, à savoir un potentiel réchauffement de 5° pour l’été 2100. Le rapport présente plus en détail 3 scénarios possibles en fonction de la concentration en carbone ; et Benoît Rittaud y pointe un certain nombre d’incohérences. En particulier, les scénarios les plus réchauffistes ne sont pas ceux où la concentration en carbone est la plus importante, comme l’indique ce tableau extrait du rapport : Un autre raccourci étonnant effectué par les rédacteurs, est celui de la carte de France du climat d’ici la fin du siècle. L’un des modèles présente un axe de réchauffement Nord/Sud, un autre présente un axe Est/Ouest, ce qui, dans la synthèse, donne : « les modèles s’accordent sur la répartition croissante de l’augmentation de température selon un axe Nord-Ouest/Sud-Est… » Et la peur exponentielle dans tout ça ? Benoît Rittaud termine sa conférence par un certain nombre d’extraits de discours, d’articles etc. venus de tous horizons et qui ont en commun d’être produits par des personnes exprimant leur crainte des conséquences du développement humain sur le climat. Les quelques extraits suivants sont très proches sur le fond : Les exemples sont légion qui montrent que cette vieille peur de la croissance trouve sa plus belle expression dans la lutte contre le réchauffement climatique. De plus en plus irrationnelles, ces prises de position ne sont malheureusement pas sans conséquence. Alors que le « marché du climat » est estimé à plus de 47.000 milliards de dollars d’ici la fin de siècle, gageons que si rien n’est fait pour s’opposer à ce nouvel obscurantisme, nous allons assister à un véritable réchauffement… fiscaliste.
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C'est un record sans précédent en haut des 2877 mètres du Pic du Midi. Après 108 jours sans gel, les prévisionnistes ont enfin relevé des températures négatives dans la nuit de dimanche à lundi. "On est descendu à -2,4 degrés dans la nuit, vers 5h00 du matin", a expliqué en milieu de matinée Météo France, "là, la température s'est stabilisée à -1 degré". Avant cette nuit, il fallait remonter au 14 juin pour trouver une autre température négative, -1,6°C, à la station météo de ce sommet. Du jamais-vu depuis 1882 et les premiers relevés de températures en haut du Pic du Midi. Le précédent record datait de 1999 et n'avait atteint "que" 77 jours. "C'est cette série ininterrompue qui est très spectaculaire", a confié le climatologue de Météo France Dominique Vrécourt, "parce que si on fait juste le compte des jours sans gel sur la période estivale, les chiffres ne sont pas très éloignés de ce qu'on peut trouver dans le passé". Ainsi, il y a eu au total 116 jours sans gel entre début juin et fin septembre cette année : on retrouve quasiment le même chiffre en 2003, avec 115 jours. Une période "très chaude" avait aussi été détectée au milieu du XXe siècle, avec 107 jours et 112 jours sans gel, en 1949 et 1950. Pour le climatologue, le caractère ininterrompu de la série relèverait, lui, d'une "variabilité naturelle du climat", même s'il "se superpose à une tendance de fond" relative à une hausse globale des températures. "C'est assurément lié au réchauffement climatique", a affirmé Dominique Vrécourt, "ça se voit, depuis 1950, les huit étés les plus chauds ont été enregistrés dans les années post-2000". Selon Météo France, les températures vont continuer de chuter dans la nuit de lundi à mardi pour atteindre -5 degrés, "le plus frais de la semaine". Après ce "petit coup de froid", les températures au Pic du Midi devraient redevenir positives, aux alentours d'un degré. "On devrait retrouver des situations normales pour la saison la semaine prochaine", a estimé l'organisme de prévision météorologique.
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"Le Groenland gagne chaque année de la glace". Cette étonnante affirmation est depuis quelques jours reprise sans sourciller par de nombreux internautes sur des réseaux sociaux, notamment sur Twitter. Après tout, les chiffres ne mentent pas. Un article intitulé "Le Groenland a gagné plus de 27 gigatonnes de neige et de glace rien qu'au cours des cinq derniers jours" est en effet là pour le prouver... Une énième théorie du complot qui viserait à démontrer qu'on nous cache que la glace s'accumule, année après année, en Arctique, au contraire de ce qu'affirment régulièrement les scientifiques. De plus, un graphique émanant du très sérieux Danish Meteorological Institute vient étayer ce propos. Il montre qu'effectivement, chaque année, il fond moins de neige qu'il n'en tombe. Pourtant, il n'en est rien. Le Groenland connaît bien une fonte des glaces. Et la raison en est relativement simple. Comme l'a montré un étudiant-chercheur sur Twitter, les glaciers au Groenland, comme ailleurs, sont le fruit des chutes de neige massives. Dans ce pays, les glaciers finissent inexorablement dans la mer. Le Groenland perd donc chaque année de la neige/glace par fonte, mais aussi par disparition dans la mer. Ce qui n'est pas comptabilisé dans le bilan de surface, qui n'est qu'une part du bilan total. Dans un monde où le climat est régulé, le bilan des chutes de neige et de la disparition des glaces est de zéro. Mais, depuis un certain nombre d'années, le bilan est négatif. Autrement dit, l'accumulation des neiges en surface ne compense plus les pertes à la mer. Résultat : le Groenland perd quelques centaines de milliards de tonnes de glace chaque année. Un chiffre qui n'est pas excessif à l'échelle du pays, mais qui rompt un savant équilibre ayant perduré pendant des siècles. LIRE AUSSI >> Les ours polaires pourraient disparaître d'ici 2100 Résumons donc : le Groenland perd bien de la glace malgré des chutes de neige massives, notamment en raison de la perte de plus en plus importante de glaciers qui se détachent et fondent en pleine mer, et ne sont donc pas pris en compte dans ces calculs. Plus généralement, la fonte précoce des glaces en Arctique - et donc au Groenland - couplée à la vague de chaleur que connaît la Sibérie, ravivent les préoccupations de la communauté scientifique. Le début de la saison de la fonte des glaces au Groenland - défini comme le moment où celle-ci s'étend sur au moins 5% de la calotte glaciaire - a été enregistré le 13 mai, selon l'Institut météorologique danois (DMI). Soit avec "près de deux semaines d'avance" par rapport à la date médiane issue de 40 ans de données. Depuis, la situation ne s'est pas améliorée. La glace de mer du Nord, fragilisée par les températures très élevées qui frappent la Sibérie, fond à une vitesse accélérée. "La fonte massive de la banquise est le prélude probable à un record de couverture minimum de glace en septembre 2020", alerte auprès de L'Express Christophe Cassou, climatologue et directeur de recherche au CNRS. " La fonte actuelle de la banquise est particulièrement prononcée du côté de la Sibérie, en Eurasie. Elle est reliée aux conditions extrêmement chaudes qui ont dominé les hautes latitudes polaires depuis le début de l'année 2020", poursuit-il.
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Montfiquet. Réchauffement climatique : les forêts en danger ! Depuis 2018, les forêts publiques subissent des dépérissements importants. Afin de sensibiliser le public à ce phénomène, une conférence digitale est organisée mercredi 8 décembre 2021. « C’est une nécessité d’agir pour limiter les conséquences dramatiques du réchauffement climatique de nos forêts », alertent les responsables de l’ONF (Office national des forêts) dont Sébastien Étienne, responsable ONF Manche Calvados et conservateur de la réserve naturelle nationale de Cerisy, à Montfiquet (Calvados). Depuis 2018, 300 000 ha (30 fois la superficie de Paris) de forêts publiques en France subissent des dépérissements importants. « C’est un taux de mortalité inédit dû à l’accélération du changement climatique à l’origine d’épisodes répétés de sécheresse et de crises sanitaires qui engendrent des attaques d’insectes, de champignons » , confirme l’ONF. Une Journée mondiale du climat Face à l’ampleur inédite de cette situation, les équipes de l’ONF concentrent leurs efforts pour faire évoluer la stratégie forestière dans les forêts publiques (gestion durable, forêt mosaïque, diversité d’espèces). « Nous introduisons des chênes et diverses essences dans des placettes expérimentales pour assurer l’avenir » , informe Sébastien Étienne. Afin de sensibiliser un large public et à l’initiative de plusieurs ONG (Organisation non gouvernementale), l’ONF et la Fédération des parcs régionaux de France organisent la Journée mondiale du climat le 8 décembre et présentent, jusqu’au 11 décembre, des articles, des vidéos et des animations 100 % digitales afin de découvrir les grands enjeux climatiques des forêts d’aujourd’hui et de demain. Mercredi 8 décembre 2021, conférence digitale à 17 h. Inscription dès aujourd’hui sur onf.fr (lien home page) et sur les réseaux sociaux
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Dans les pays avancés l’accompagnement macroéconomique et l’apport de liquidité doivent céder le pas à des politiques plus structurelles — autrement dit, il s’agit de miser moins sur la «prévention» (leaning) et plus sur le «traitement» (cleaning) du système financier. Cela signifiera une diminution du levier financier et un rétablissement de la discipline du marché, tout en évitant les perturbations économiques ou financières durant la phase de transition. Autrement dit, le travail engagé pour retirer les garanties (implicites) des pouvoirs publics et veiller à ce que les obligataires prennent en charge toute perte future doit pouvoir s’appuyer sur le renforcement plus rapide des bilans bancaires, la viabilité à moyen terme des finances publiques et la correction du surendettement dans le secteur privé. Les économies émergentes devront, quant à elles, maîtriser les risques de surchauffe et prévenir l’accumulation de vulnérabilités, pour ne pas avoir à administrer de «traitements» par la suite. Leur croissance continue d’être plus vigoureuse que celle des pays avancés, nourrie par une intensification des flux de portefeuille. Ces entrées exercent des tensions sur certains marchés financiers, contribuant à une accentuation du levier financier, à des risques de bulles d’actifs et à des pressions inflationnistes. Les autorités devront s’employer davantage à endiguer l’accumulation de risques macro-financiers pouvant brider la croissance et ébranler la stabilité financière. Dans certains cas elles devront durcir leur politique macroéconomique et, le cas échéant, déployer des outils macroprudentiels pour assurer la stabilité financière. Il sera également dans leur intérêt de renforcer la capacité d’absorption du secteur financier en augmentant la portée et la profondeur des marchés de capitaux locaux. Durant les mois à venir, le défi le plus pressant sera celui du financement des banques et des États, notamment dans certains pays vulnérables de la zone euro. Comme le précise le chapitre 1 du Rapport sur la stabilité financière dans le monde, dans ces pays les politiques d’assainissement budgétaire et de renforcement des bilans bancaires doivent s’appuyer sur des assurances crédibles que les appuis multilatéraux ont une capacité d’adaptation et des moyens suffisants pour faciliter une inversion ordonnée du levier financier sans créer d’autres tensions dans le financement des budgets ou des banques. Dans d’autres pays, si les financements posent moins de problèmes, ils continuent toutefois de susciter des préoccupations. Selon un scénario de référence, la montée des coûts de financement et l’alourdissement du stock de la dette publique entraîneront une augmentation des charges d’intérêts pour l’État dans la plupart des économies avancées (voir également le Moniteur des finances publiques d’avril 2011). Si la résorption des déficits se poursuit selon les prévisions, les coûts d’intérêts devraient en règle générale demeurer gérables, encore que des progrès beaucoup plus importants soient nécessaires aux États-Unis et au Japon dans le rééquilibrage à moyen terme des finances publiques, de manière à maîtriser les risques baissiers pour la stabilité financière et de préserver le climat de confiance. Au Japon, la priorité immédiate sur le plan budgétaire est d’accompagner la reconstruction après le séisme, en renouant au moment opportun avec les progrès vers le rééquilibrage à moyen terme. Globalement, en dépit du transfert de risques du secteur privé au secteur public durant la crise, la confiance dans le système bancaire de plusieurs pays avancés n’a pas encore été rétablie et des interactions négatives continuent de s’exercer avec les risques souverains de la zone euro. Il ressort de l’analyse présentée dans ce rapport que pour rétablir la confiance des marchés et atténuer le recours excessif au financement de la banque centrale il faudra considérablement renforcer les bilans bancaires dans la zone euro. Cela exigera un relèvement des niveaux de fonds propres, pour prévenir les effets pervers d’une inversion du levier financier, et certaines banques, pour l’essentiel des établissements plus petits, devront être restructurées, voire soumises à une procédure de résolution. Aux États-Unis, le manque de vigueur du marché immobilier, les séquelles des problèmes hypothécaires et le stock de biens saisis continuent de peser sur le système bancaire, limitent la création de crédit et empêchent le retour à un fonctionnement intégral du marché hypothécaire. Il faudra en outre élargir les volants de fonds propres des banques et renforcer leurs bilans à mesure que les pays évolueront vers un régime réglementaire nouveau et plus exigeant. Les pays où le système bancaire reste aux prises avec de graves difficultés doivent accroître la transparence (y compris par des tests de résistance plus rigoureux et plus réalistes) et recapitaliser, restructurer, voire liquider (si nécessaire) les établissements fragiles. Sans ce type de réformes à plus long terme du secteur financier, les contraintes de financement à court terme risquent d’aboutir à un autre problème de liquidité systémique. La quantification et la maîtrise des risques de liquidité systémiques doit être une action prioritaire des pouvoirs publics. Ces risques étaient particulièrement présents dans la configuration de la dernière crise et il reste à les gérer. Le chapitre 2 examine de près cette question en traitant du rôle que les normes de liquidité de Bâle III sont appelées à jouer une fois mises en place. L’analyse fait apparaître que, s’il contribuera à élargir les volants de liquidité, le dispositif de Bâle III ne sera cependant pas en mesure d’appréhender intégralement la dimension systémique du risque de liquidité. Le chapitre présente à titre d’illustration plusieurs techniques de quantification du risque de liquidité systémique et des contributions des différents établissements à ce risque, et signale certains outils macroprudentiels qui, une fois perfectionnés et mis à l’épreuve, pourraient servir à maîtriser ce type de risque. L’une de ces techniques offre, par exemple, un moyen d’estimer, à partir des actifs et des passifs d’un établissement et de ses liens interbancaires, le complément de fonds propres qui serait nécessaire pour veiller à ce que son risque d’insolvabilité n’entraîne pas de ruées déstabilisatrices sur les liquidités en période de tensions. Ce type d’outil permettrait de répartir plus efficacement entre les secteurs public et privé la charge que représente le risque de liquidité systémique et contribuerait à réduire les interventions des banques centrales durant les périodes de tensions. Dans beaucoup de pays la crise s’est manifestée par une croissance excessive et hétérogène du crédit, ce qui a contribué à alimenter des booms immobiliers. Le chapitre 3 examine les liens entre les systèmes de financement du logement et la stabilité financière, et note que la structure du système de financement immobilier de certains pays a provoqué une chute encore plus marquée du secteur et une plus grande instabilité financière. Le chapitre propose certaines pratiques exemplaires de financement immobilier. Dans le cas des États-Unis, où le marché et son financement continuent d’accuser des problèmes, il s’agit de mieux définir et de rendre plus transparente la participation de l’État au marché du logement, notamment en confiant un rôle plus restreint aux deux grandes sociétés financières d’intérêt public que sont Freddie Mac et Fannie Mae. La réalisation de ces objectifs devra être graduelle, en tenant compte du fait que le marché immobilier et la reprise économique restent faibles. Il est recommandé aux pays qui cherchent à créer un système solide de financement immobilier de «revenir aux principes de base» en veillant à la sécurité de l’émission des crédits hypothécaires et en encourageant des contrats simples et transparents.
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Pendant que les Français sortent graduellement et à moitié hébétés (il y en a encore qui portent des masques !) de l’hypnose collective appelée Covid-19, dont le but caché objectif était de détruire une partie de l’économie (économicide), 150 citoyens se sont réunis dans une Convention dite du climat pour prendre des décisions comme s’ils allaient sauver le monde. La bobologie n’a plus de limites, mais ça, on le savait déjà. Ces réchauffistes convaincus ont pondu 150 propositions contre le gazage (à effet de serre) pendant que leurs maîtres, le cul bien au chaud, détruisaient insidieusement leurs vies. « “Satisfaction”, “soulagement”, “fierté” aussi. Les mots ne manquaient pas, dimanche 21 juin, aux 150 membres de la convention citoyenne pour le climat pour exprimer le plaisir d’un “travail bien fait” et, surtout, d’avoir répondu, à l’issue de neuf mois de discussions, à une question très vaste : comment réduire de 40 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 dans un esprit de justice sociale ? » (Le Monde) Ce travail titanesque de 150 Français tirés au sort a débouché sur des propositions concrètes révolutionnaires qui ont été transmises à la pauvre Bornée, qui va évidemment s’asseoir dessus. L’ex-ministre des Transports était quand même le ministre du gasoil ! « Au final, ce sont plus de 150 propositions – la seule rejetée concerne la réduction du temps de travail de 35 heures à 28 heures – qui ont été transmises à la ministre de la transition écologique et solidaire, Élisabeth Borne. Soit un rapport de quelque 600 pages pour “changer en profondeur la société”, adopté solennellement lors d’une ovation debout, à 15 heures. » Cette parodie de démocratie pour supercrédules a été mise en boîte et diffusée par le site d’info du groupe de service public audiovisuel, France Info. Attention, ça dure 10 heures 54 minutes et 15 secondes, et ça ne sert à rien. En fait vous pouvez zapper jusqu’à 10 heures 33 minutes, au moment de la clôture du scrutin. Macron et ses banquiers doivent bien se marrer devant ce RIC vert pomme, une réunionite géante pour inscrire le « climat » dans la constitution (avec un décret sur la pluie ?) et pour définir l’écocide, que nous résume cette mondialiste : Quand on élève un peu son regard au-dessus de toutes ces salades vertes, en les croisant avec le gros morceau du confinement-déconfinement, on voit se dessiner un changement de paradigme économique dont nos démocrates en chambre sont les cocus : les maîtres du capitalisme financier, qui gagnent de l’argent avec l’argent et qui n’ont plus besoin du travail, et donc des travailleurs, ont intérêt à détruire une partie de l’économie productive en la taxant d’écocidaire, pour ensuite engager le monde dans une décroissance verte. Ce que ne comprennent pas ces RIC vert pomme, c’est qu’ils vont dans le sens d’une destruction de valeur dont ils seront les premières victimes, comme les millions de chômeurs produits par l’ingénierie sociale mondialiste du Covid. Heureusement, pour eux, il y aura le revenu et le cannabis universels. D’ailleurs, on peut même imaginer un salaire moitié en argent (électronique, histoire de tracer les dépenses des pauvres) moitié en cannabis. En passant, ce grand « référendum constitutionnel » pour le climat (ou contre, c’est selon) est aussi le moyen de récupérer les nostalgiques du RIC de Chouard et ses amis. Un joli coup double de l’oligarchie ! L’ennemi n’est pas, évidemment, l’économie (productive) ni le travail, c’est l’oligarchie financière et ça, les écolos ne le comprennent pas. Côté RIC chouardien, on se demande, là encore dans une vidéo démocratique interminable, si l’État est « nécessaire » Poser la question, c’est déjà faire saliver les néolibéraux qui sont en train de le détruire ! Et en ce moment, c’est au tour de la sécurité publique de plonger : tout est fait pour que les policiers aient les pieds et poings liés, sauf pour défendre le régime autoritaire antifrançais de l’employé de la Banque, avec un grand B. Nous ne dirons pas que les chouardiens et les écolos sont des complices du pouvoir financier (ou profond), car ils pensent travailler sincèrement pour la France et pour l’humanité. Mais leur naïveté en fait les complices objectifs d’un Système qui ne voit aucune objection à ce que les gens jouent à la démocratie, comme on joue à un jeu d’enfants, qu’on range ensuite dans sa boîte. Pendant ce temps, eux, en haut, exercent une vraie tyrannie antidémocratique, et ils ne jouent pas : ils détruisent tout ce qui fait obstacle à leur projet démoniaque. Que ceux qui pensent qu’on exagère revoient les images de Notre-Dame en feu, avec l’explication officielle du mégot oublié... qui fait brûler des poutres millénaires pétrifiées comme du genêt !
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L’Initiative africaine pour les énergies renouvelables, lancée lors de la COP21, devait être un projet exemplaire porté par les Africains pour les Africains, permettant d’assurer l’accès de tous à l’électricité sur le continent tout en préservant le climat. Mais la Commission européenne et la France cherchent aujourd’hui à s’approprier l’Initiative pour lui faire financer des projets énergétiques douteux, qui répondent davantage aux intérêts de leurs entreprises qu’aux besoins des populations. Responsables africains et société civile dénoncent un passage en force. Ce devait être un projet pour les Africains et par les Africains. L’« Initiative africaine pour les énergies renouvelables » (IAER) fait partie de ces quelques belles idées annoncées au moment de la COP21 à Paris. Ce programme devait être doté de 10 milliards d’euros, apportés par les pays du Nord, mais mis en œuvre par les Africains eux-mêmes, en partant des besoins des gens sur le terrain, plutôt que des souhaits des grandes entreprises. L’objectif est de créer au moins 10 milliards de watts de capacité de production d’électricité renouvelable d’ici 2020, et d’assurer l’accès à l’électricité de tous les Africains d’ici 2030. Le tout en minimisant les impacts sociaux et environnementaux des projets financés, en respectant les droits des populations et en évitant les phénomènes d’accaparement de terres. C’était sans compter sur l’Europe et en particulier sur la France. Suite à la dernière réunion de l’Initiative, qui s’est tenue à Conakry en mars dernier, son concepteur et haut responsable, le Malien Youba Sokona, a démissionné avec fracas, accusant les Européens et tout particulièrement Ségolène Royal, ministre française de l’Environnement sortante, d’avoir imposé aux Africains « leur » liste de projets à financer. Des projets qui ne sont ni nouveaux, ni vraiment « verts », et souvent portés par des multinationales ou des hommes d’affaires européens. Selon le compte-rendu du site Climate Home (traduit en français ici), lors de la réunion de Conakry, de nombreux responsables africains ont émis des réserves sur les projets proposés et sur une décision prématurée qui ne respectait les principes fondateurs de l’IAER ni sur la forme ni sur le fond. Les Européens ont pu compter sur le soutien des présidents tchadien et guinéen Idriss Déby et Alpha Condé, deux proches alliés de Paris, pour passer en force. Immédiatement après la réunion, la Commission européenne s’est empressée de proclamer sur son site que l’Initiative avait effectivement validé 19 projets, pour un montant de 4,8 milliards d’euros. Les projets approuvés incluent plusieurs infrastructures de réseaux, qui serviront aussi bien aux énergies « sales » qu’aux énergies renouvelables. La liste inclut également une série de projets de centrales solaires ou de barrages. Une centrale solaire au Tchad, par exemple, est portée par des entreprises basées à Londres et à Paris (la Compagnie des énergies nouvelles ou CDEN) qui semblent s’être constituées exclusivement pour profiter des nouvelles opportunités « vertes » en Afrique. La liste mêle projets à petite échelle et initiatives de très grande envergure, sans que la répartition des fonds alloués soit précisée. Autant d’ouvrages qui risquent de profiter directement (en tant que constructeurs ou concessionnaires) ou indirectement (en tant que financeurs, consultants, fournisseurs ou clients) aux grandes entreprises européennes ou autres. La COP21 avait été explicitement vue comme le gouvernement français comme une occasion de promouvoir et vendre l’expertise de ses champions nationaux, à commencer par Engie et EDF, dans le domaine des énergies « vertes ». Ce dont témoignait le choix des sponsors officiels de l’événement (lire notre enquête à l’époque) ou encore l’organisation du salon « Solutions COP21 » (lire ici). Cette ligne politique s’est maintenue une fois la Conférence de Paris passée, et l’Initiative africaine pour les énergies renouvelables est rapidement apparue comme une cible prioritaire. En septembre 2016, Ségolène Royal a signé un rapport « proposant », en tant que présidente officielle de la COP, une liste de 240 projets à l’IAER. Un véritable fourre-tout incluant de nombreux mégaprojets très controversés, à l’image du grand barrage Inga 3 en République démocratique du Congo, dans lequel sont impliqués des cabinets d’ingénieurs français. Les deux seuls projets concrets proposés pour le Cameroun sont le barrage de Nachtingal, un projet d’EDF, ainsi qu’un kit solaire « pay as you go » également proposé… par EDF. Inutile de dire que les considérations sociales et environnementales – et plus largement démocratiques – qui présidaient à la conception initiale de l’IAER sont superbement ignorées. Le rapport, tout à la gloire de Ségolène Royal, comprend plusieurs dizaines de photos d’elle en train de rencontrer des dirigeants africains. Suite à la réunion de Conakry et à la démission de Youba Sokona, un collectif d’organisations africaines a publié une déclaration dénonçant vigoureusement le « détournement » de l’Initiative africaine par la France et l’Europe. « Nous en appelons à tous les États, leaders et peuples africains pour qu’ils exigent une énergie renouvelable véritablement centrée sur les besoins et les droits des gens en Afrique, sur la base du modèle formidable esquissé par l’IAER et validé par tous les pays africains », proclament ces organisations. Elles accusent également les Européens de mentir sur leur niveau réel d’investissement dans l’IAER, en affichant le chiffre de 4,8 milliards alors que la somme réellement apportée serait au mieux de 300 millions, dans des conditions imprécises. Ces tensions autour de l’IAER ne sont que l’une des facettes d’une lutte d’influence plus large. L’Afrique apparaît en effet comme un terrain de choix pour les multinationales souhaitant développer de grandes infrastructures très profitables, d’autant plus qu’aux financements internationaux dédiés au « développement » s’ajoute désormais la manne de la finance verte. Le groupe Engie, par exemple, s’est positionné sur le marché africain à travers son partenariat avec la famille royale marocaine, via la holding SNI et sa filiale Nareva. Dans le cadre de la COP22, les deux partenaires ont signé un accord stratégique visant à développer de nouveaux projets énergétiques au Maroc et dans le reste du continent africain (Égypte, Côte d’Ivoire, Sénégal, Ghana et Cameroun). Dans le cas de la France, cette attirance pour les marchés des infrastructures et de l’énergie verte en Afrique se double de relents de paternalisme et de néocolonialisme. L’ancien ministre Jean-Louis Borloo avait ainsi lancé, peu avant la COP21, une fondation pour « électrifier l’Afrique en dix ans », avec le soutien de l’Élysée. Parmi les partenaires de l’initiative, on retrouvait déjà toutes les grandes entreprises du CAC40, à commencer par EDF, Engie et Total. Les représentants officiels africains ont choisi de privilégier plutôt la création de l’Initiative africaine sur les énergies renouvelables, précisément parce que celle-ci était directement pilotée par les Africains. Jean-Louis Borloo a fini par jeter l’éponge, tout en revendiquant la « paternité » de l’IAER. Mais la bataille des Africains contre les convoitises de la France et de l’Europe est loin d’être finie. Olivier Petitjean Photo : IIP Photo Archive CC
biased
Avec une banderole "Il est encore temps" en tête de nombreux cortèges, plusieurs milliers de personnes ont répondu présent ce samedi dans 80 villes pour la deuxième "Marche pour le climat". Un mois après la mobilisation inédite du 8 septembre dans la foulée de la démission de Nicolas Hulot, de simples citoyens appelaient de nouveau à manifester contre le réchauffement climatique. Les associations et partis politiques étaient invités à se placer en fin de cortège. Place de l'Opéra à Paris, les banderoles "Changeons le système, pas le climat" et "Chaud devant" ont repris du service, pour défiler jusqu'à la place de la République. Des militants de La France insoumise, venus en masse, étaient invités à reculer en queue de cortège. Capucine et Aurélien, 35 ans, sont venus avec leur fille de 3 ans sur les épaules et un bébé de 3 semaines, emmailloté en écharpe. "On n'a pas l'habitude de manifester mais cette cause nous tient à coeur", disent-ils. Avec Paris (14 500 manifestants selon le comptage du cabinet Occurence, 25 000 selon les organisateurs), Lyon et Grenoble ont connu les plus fortes mobilisations avec 10 000 personnes chacune selon les préfectures. La mobilisation était aussi notable dans de plus petites villes comme Dijon (1 200 personnes selon les organisateurs) Saint-Etienne (900) Clermont-Ferrand (600) Reims (500 personnes), Auch (une centaine), Tours ou Angers. A Rennes, 3 à 4 000 personnes ont défilé avec Ninon, 19 ans, venue avec ses béquilles pour rappeler qu'il faut "combiner la lutte pour le climat et le social car on sait que les dégâts du réchauffement climatique toucheront d'abord les plus pauvres". A Marseille, près de 500 personnes défilaient à la mi-journée sur le Vieux port. "Le but c'est de dire qu'on est là, qu'on ne se satisfait pas des mesurettes du gouvernement", expliquait Adeline, venue avec ses collègues du zoo de la Barben pour participer au rassemblement. Comme en septembre, quand un jeune Parisien, Maxime Lelong, avait pris l'initiative d'appeler à descendre dans la rue après la démission surprise de Nicolas Hulot du poste de ministre de la Transition écologique, ces marches sont organisées par des particuliers, avec le soutien d'associations. Ce rassemblement fut l'occasion pour de nombreux participants de s'opposer à des projets qui suscitent un débat dans l'opinion. Ainsi, à Strasbourg, la manifestation rassemblait beaucoup d'opposants au projet de rocade autoroutière à l'ouest de la ville, dont les travaux viennent de débuter après des opérations de déboisement. A Paris, une pancarte protestait contre Europacity, projet de méga centre commercial et de loisirs sur des terres agricoles au nord de Paris. A Lille, où on notait des délégations de la CGT, du Parti communiste, de L214 ou encore d'Attac, les slogans proclamaient "pas de Lille-plage toute l'année" ou encore "L'écologie, pas les lobbies". Dans la capitale, en plus de la marche, un "village des initiatives" était organisé samedi après-midi place la République. L'animation des stands a été confiée à des associations, des scientifiques, comme les climatologues Jean Jouzel et Valérie Masson-Delmotte; qui devaient intervenir et un forum était prévu pour évoquer les suites du mouvement. Le chanteur Matthieu Chedid et Cyril Dion, réalisateur du documentaire Demain, sont attendus. Des rassemblements étaient prévus un peu partout dans l'Hexagone, ainsi qu'en Guadeloupe, en Martinique, à La Réunion, en Nouvelle-Calédonie et à Tahiti. Hors de France, des marches devaient avoir lieu à Genève, Luxembourg, Namur, Montréal et Montevideo. En parallèle, d'autres actions doivent se dérouler à l'étranger à l'initiative de l'association 350.org. Au Japon ou encore en Australie, des copies du Giec, paru en début de semaine, sont distribuées à des élus. Dans ce rapport de 400 pages, les experts climat de l'Onu appellent le monde à engager des transformations "rapides" et "sans précédent", s'il veut limiter le réchauffement à 1,5°C. Si les Etats s'en tiennent à leurs engagements de réduction d'émissions de gaz à effet de serre pris dans le cadre de l'accord de Paris en 2015, ce sera +3°C à la fin du siècle, avec la menace d'un emballement climatique.
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L’année 2015 s’annonce comme une année de mobilisation citoyenne sur le climat, avec en ligne de mire le sommet mondial de l’ONU sur le climat qui se tiendra à Paris en décembre (la COP21). Une année de mobilisation, mais de qui exactement ? Si nombre de militants et d’organisations sont déjà en train de se préparer, qu’en sera-t-il des citoyens plus largement ? Pourquoi et comment pouvons-nous toucher les gens au-delà du cercle des convaincus ? Les personnes les plus sensibilisées à la question ont compris que le climat était un enjeu crucial pour l’avenir de l’humanité. Que la trajectoire actuelle nous amène vers une augmentation de la température qui correspond à un changement d’ère géologique, qui menace les conditions de vie civilisées sur Terre. Que ce changement pourrait être plus brutal et plus rapide que ce que nous pouvions prévoir il y a quelques années encore. Qu’il ne s’agit plus de la survie des générations futures, mais de celle des enfants qui naissent aujourd’hui même. Un sentiment de sidération Alors que le dérèglement climatique est un défi sans précédent dans l’histoire de l’humanité, qu’il concerne tous les habitants de la planète, ce phénomène semble demeurer une préoccupation réservée aux seuls écologistes. Plusieurs choses peuvent expliquer qu’on ne s’alarme pas davantage de la situation extraordinaire dans laquelle nous nous trouvons. C’est un phénomène abstrait, global, difficile à appréhender, qui semble irréel à beaucoup d’entre nous. Et pour les personnes qui prennent conscience de ce dont il s’agit véritablement, la vérité est si dure à affronter qu’elle provoque facilement un sentiment de sidération, qui conduit à la résignation et au fatalisme. Or, les alternatives au dérèglement climatique existent. C’est ce que contribue à démontrer la dynamique Alternatiba en transformant, le temps d’une journée ou d’un week-end, des centre-villes en « villages des alternatives ». Dans une ambiance conviviale et festive, ces villages exposent au plus grand nombre des alternatives qui sont expérimentées dans tous les domaines de la vie quotidienne, et qui permettent non seulement de baisser nos émissions de gaz à effet de serre, mais aussi de construire un monde meilleur, plus juste, plus humain, plus désirable. Depuis un an, neuf villages se sont tenus, et cinquante-six autres sont en cours de préparation, donnant vie à la phrase que Stéphane Hessel nous laissait en héritage en parrainant le premier Alternatiba à Bayonne : « Ensemble, construisons un monde meilleur en relevant le défi climatique ! » Le climat ne doit pas être une question réservée aux écologistes ou aux « bobos ». Au contraire, le climat est d’abord l’affaire des personnes les plus précaires et les plus pauvres, car ce sont les premières à subir les impacts du dérèglement climatique. Si cela est flagrant dans les pays du Sud, où le changement du climat est déjà une tragédie pour des milliers de personnes victimes des événements climatiques extrêmes, c’est également vrai dans les pays du Nord pour des personnes en situation de précarité énergétique, par exemple. À cet égard, le partenariat entre Bizi ! et Emmaüs Lescar, qui a permis de lancer le premier Alternatiba à Bayonne, fait profondément sens, pour celles et ceux qui considèrent la climat comme une question à la fois sociale et écologique. Aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin d’un grand mouvement populaire pour relever le défi climatique. Précisément parce qu’il faut changer le système, et donc notre mode de vie, nous devons le faire avec le plus grand nombre. Nous n’empêcherons pas le chaos climatique si les écologistes restent les seuls à mener la bataille. Mais nous relèverons ce défi avec un grand mouvement populaire. C’est ce à quoi veut contribuer le mouvement Alternatiba, en lançant aujourd’hui un nouveau pari avec le Tour Alternatiba. Du 5 juin au 26 septembre, un vélo quatre places va parcourir 5.000 kilomètres en passant de ville en village pour porter encore plus loin le message d’Alternatiba. Symbole de la transition écologique, de la solidarité et de l’effort collectif, le vélo quatre places, emblème d’Alternatiba, fera étape dans cent quatre-vingt territoires où seront organisées des animations pour tous les publics. Sportifs et pompiers pour le climat Le but est d’organiser ces étapes avec des citoyens et des collectifs de tous horizons : non seulement des associations de défense de l’environnement et des sections syndicales, mais aussi des clubs de sport, des groupes de musique, des casernes de pompiers, etc. Il est temps de sensibiliser et de mobiliser bien au-delà du cercle des convaincus. Ce sera le sens de ce Tour Alternatiba « 5 000 kilomètres pour le climat ». Aujourd’hui se lance une grande campagne de financement participatif afin de rassembler les 61 340 euros nécessaires aux frais logistiques de ce Tour. Chacun peut y participer, à la hauteur de ses moyens, en donnant un coup de pouce financier sur Alternatiba. 📨 Ne passez plus à côté des infos de l'écologie
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Depuis plusieurs mois, des milliers de lycéens et lycéennes font entendre leur voix sur le sujet. Pétitions, négociations avec l’administration, campagne en ligne… Ils et elles se mobilisent pour obtenir une option végétarienne quotidienne et deux menus végétariens hebdomadaires dans les lycées, alors que le sujet sera évoqué dans les prochains jours à l’assemblée dans le cadre des débats sur la loi climat. “Laissez-nous choisir notre alimentation” En trois mois, plus de 80 pétitions ont été lancées par des lycéens et lycéennes dans toute la France, pour réclamer davantage de repas végétariens dans leurs cantines. Elles ont réuni plus de 5700 signatures : celles des premiers concernés par le sujet qui a tant fait parler la sphère politique et médiatique ces dernières semaines. L’enjeu est de taille : permettre aux élèves d’être libres de pouvoir manger des repas sans viande ni poisson et équilibrés quand ils le souhaitent, d’avoir la possibilité d’agir en cohérence avec leurs convictions et de participer à la lutte contre le changement climatique. Si l’option végétarienne quotidienne était mise en place dans toutes les cantines scolaires et choisie par 50% des élèves, les émissions de gaz à effet de serre liées à l’alimentation des cantines pourraient diminuer de 28 à 38%[1]. Sa mise en place permettrait également aux cantines, comme on l’observe dans la plupart des cas, de proposer des produits de meilleure qualité, notamment de la viande bio et locale[2]. Malgré des mobilisations locales réussies dans certains lycées, dans la plupart des cas, les lycéens ne sont pas entendus par leur responsable d’établissements. C’est la raison pour laquelle ils ne croient pas au “volontariat” des cantines, promu par le gouvernement, et ont donc été des centaines à se mobiliser au niveau national pour rendre l’option végétarienne quotidienne obligatoire dans l’ensemble des lycées de France et plus généralement, dans l’ensemble des cantines de la restauration collective publique et privée. Des revendications qui ont été mises en mot dans une tribune cosignée par plus de 200 lycéens et lycéennes intitulée : Nous voulons #PlusDeVégé dans les cantines de nos lycées. A partir du 6 avril, une campagne d’interpellation en ligne a été lancée. Les lycéens publient sur les réseaux sociaux les photos de leurs plats végétariens, concoctés à domicile, où leur alimentation peut être en adéquation avec leurs choix éthiques et leur souhait d’agir pour la planète. Une réalité qu’ils et elles aimeraient retrouver dans les cantines de leurs lycées, qu’ils et elles pourraient alors davantage fréquenter. Un « déjeuner pas clandestin et végétarien » est d’ailleurs organisé en ligne ce lundi à 13h pour interpeler sur le sujet[3]. Les lycéens et lycéennes attendent maintenant des député·es un vote en faveur de plus de repas végétariens dans les cantines : pour une option végétarienne quotidienne et pour deux menus végétariens par semaine. « Nous voulons pouvoir choisir notre alimentation. Nous obliger à manger de la viande, souvent de mauvaise qualité, à chaque repas, ça ne correspond pas du tout aux enjeux environnementaux actuels et à la demande des lycéens et lycéennes explique Mathis Grossnickel, lycéen à Sarre-Union et membre de Youth for Climate. Certains d’entre nous sont végétariens et ne peuvent aujourd’hui pas manger équilibré à la cantine. Mais même lorsque nous mangeons de la viande, nous sommes toutes et tous concerné·es par le changement climatique et il est indispensable que nous puissions adapter notre alimentation pour limiter notre impact sur la planète. » Sources [1] Menus végétariens : quels impacts pour la planète ? – Greenpeace, avril 2020 [2] Option végétarienne dans les cantines : la réalité du terrain – AVF / Greenpeace France [3] Evenement à retrouver sur Facebook
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Crise climatique. Les organisations d’experts s’allient autour d’un Conseil international du climat Les vingt et une organisations d’experts qui évaluent et orientent les politiques des gouvernements ont fait alliance à la Cop26. Ils s’appellent Haut conseil pour le climat en France, Institut pour les choix climatiques au Canada, Comité présidentiel pour la neutralité carbone en Corée du Sud… Dans le monde, vingt et une institutions évaluent des politiques nationales de lutte contre le réchauffement climatique, et aident à les construire. Toutes sont jeunes – trois ans en moyenne –, composées de climatologues, d’économistes, d’experts de terrain… et leurs recommandations sont « basées sur les faits ou les évidences scientifiques », détaille la climatologue Corinne Le Quéré, présidente du Haut conseil français. Lors de la Cop26, à Glasgow, début novembre, ces vingt et une organisations pionnières, sortes de bras opérationnels du Giec, ont décidé de se fédérer, avec l’objectif de faire des petits dans d’autres pays. Un lieu d’échanges sur les actions L’alliance a été scellée par Lord Deben, charismatique président du Climate Change Committee (CCC) britannique. Les rapports annuels de cette organisation modèle, fondée dès 2008, sont suivis à la lettre : le Royaume-Uni s’est engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 78 % d’ici à 2035 – le plan le plus ambitieux du monde. Ce nouveau Conseil international sur le changement climatique sera un lieu d’échanges sur les actions les plus efficaces dans tous les secteurs (énergie, logement, transport…), sans perdre de vue deux principes : « Une transition socialement juste et l’indépendance de nos travaux, liste Corinne Le Quéré, qui a aussi siégé au CCC. Indépendance que pratique le Conseil australien. « On peut dire que le gouvernement Morrison a agi comme un frein à main climatique », a assené sa présidente, Amanda McKenzie, dans le bilan de l’Australie à la Cop26.
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Le Procureur : P. van Prypendeel Le juge : Pascaline V.P. L’enquêteur : S. Boyenko Le témoin : Ernest Skakaï L’expert : André Pasteur — Faites entrer l’accusé ! tonne le Juge (une femme). Entre un homme de stature modeste, l’air apeuré. — Septico, vous êtes jugé pour avoir trahi, par vos écrits et paroles climatosceptiques, notre idéal scientifique. — (inaudible) Je contes… — Tais-toi, misérable ! La parole est à l’accusation. S’avance le Procureur (une femme) : — Septico, te voici jugé pour haute-trahison. — Mais de quoi suis-je accusé, exactement ? — D’avoir sali, d’avoir renié, d’avoir piétiné le bel idéal scientifique en te vendant à des intérêts catégoriels, en te faisant le valet infâme de leurs théories intéressées. — Non, cela n’est pas exact, jamais n’ai-je… — Cesse de mentir, Septico ! Les preuves sont accablantes. — Quelles preuves ? Le Procureur s’esclaffe : — La plus belle des preuves, la reine des preuves, tout du moins pour un scientifique : celle de l’esprit. — De quel esprit ? — Le nôtre. Lorsque l’on a éliminé toutes les causes possibles d’un phénomène, que reste-t-il ? — Les causes impossibles ? — Sophisme imbécile ! Ne reste que la cause possible possible, du fait même avérée. — J’ai du mal à vous suivre, Mme le Procureur. — Septico, tu contestes la science climatique. Tu écartes, d’un revers de la main, les rapports du Groupe d’experts onusien sur le climat (le GIEC), alors que des milliers de scientifiques, les meilleurs dans leur partie, sont associés à leur confection. Quelles sont tes motivations ? Comme Septico s’apprête à répondre, le Procureur : — Économise ton venin, pantin ! J’écarte l’amour de la science, car la science a parlé, et c’est ta voix qui la conteste. J’écarte l’accident, car cela fait des années que tu susurres la même parole empoisonnée. J’écarte la bêtise et l’ignorance, car tu n’es pas stupide. Que reste-t-il ? Sinon le service commandé. Car je l’affirme, je le clame : Septico, ton esprit n’est pas libre. Tu es animé par d’autres que toi. — Par qui ? — Nous ne connaissons que trop bien les matrices immondes d’où naissent les marchands de doute. — Mais encore ? — Des milliers de milliards de dollars : telle est l’ampleur de ces corporations géantes qui violent Gaïa pour en extraire des énergies fossiles. — Gaïa ? — Cesse de m’interrompre, vermine ! — On dit billiards, Madame le Procureur. Écartant les deux mains qu’elle frappe violemment sur son pupitre, la Procureur se met à hurler : — Tu as vendu ton âme, Septico ! Pour quelques liards, tu t’es prostitué à ceux qui ont le sang des générations futures sur les mains. — Madame le Procureur, le fait que je soutiens une thèse qui vous paraît converger avec certains intérêts implique-t-il que nous agissons de concert ? La corrélation implique-t-elle la causalité ? Oh, et puis, je préfère me taire, Madame le Procureur, car vous êtes en colère. — Comment ne le serais-je pas, face à un homme qui a mis les ressources de son esprit au service du Mal ? Ce sont les faits de l’infraction que nous allons commencer par établir. J’appelle à la barre M. Sébastien Boyenko. Déboule dans la travée, face au juge, un jeune homme d’allure sympathique. — Présentez-vous. — Sébastien Boyenko, chercheur en physique et implémentateur des sentences de mon département scientifique. — Rappelez aux jurés la nature de votre fonction, je vous prie. — Écoutez, c’est tout à fait simple : en tant que mon département est le dépositaire national de la science mondiale du climat, nous sommes chargés de faire cesser les atteintes contre la science du climat. Lorsqu’une infraction est constatée, je suis chargé de la faire cesser. — À quel moment votre département s’est-il saisi du cas de Septico ? — Dès son premier passage télévisé. Comme l’animateur énonçait la position du GIEC, Septico fit une moue renfrognée. Nous ouvrîmes un dossier à son nom. — Septico n’en resta pas là. — Non. Il se répandit bientôt dans différents médias en mettant en doute la science mondiale du climat. Statutairement, nous devions réagir. — Que fîtes-vous ? — Nous sommes attachés aux principes de l’État de droit, notamment la proportionnalité. Par conséquent, nous mettons en œuvre des peines progressives. Suite à la moue sceptique, mon président de département prit la plume pour s’inquiéter auprès des responsables de la station concernée que soient conviés dans leurs émissions des “marchands de doute”. Tant est grande la crédibilité du président de mon département que, très généralement, cette mesure suffit. — In casu, cela ne suffit pas. — En effet. Il existe, dans notre pays, différents foyers de scepticisme qui sont en alliance objective. Septico parvint ainsi à « vendre » à l’Académie un cycle de conférences sceptiques, en compagnie de cinq de ses semblables. — Invraisemblable ! — Malheureusement vrai. Par nos pressions conjuguées, épistolaires et téléphoniques, nous sommes parvenus à désolidariser de ce groupe deux des intervenants. Mais les quatre derniers, dont Septico, ne voulurent rien entendre, pas plus que le secrétaire perpétuel de l’Académie (sur lequel nous ouvrîmes dès lors un dossier, actuellement à l’instruction, mais qui s’annonce lourd, car c’est un récidiviste). — Que fîtes-vous ? — Nous avons mis en œuvre la troisième mesure de rétorsion, qui est l’intervention auprès de l’employeur. Les employeurs de Septico furent avertis de ses agissements anti-science. Notre objectif était de le priver de ses moyens de subsistance. — N’est-ce pas une infraction pénale ? — Pas quand il s’agit de l’avenir de l’humanité. — Certes. Avec quels résultats ? — Alors que cette méthode avait toujours donné d’excellents résultats dans le passé, à nouveau nous échouâmes. En derniers recours, nous dûmes nous résoudre à saisir le tribunal de la science. Vous connaissez la suite. — Monsieur Boyenko, vous avez bien mérité de la science. Le tribunal vous permet de vous retirer. Faites entrer le témoin, Ernest Skakaï ! Entre un homme au regard ironique, quoique pas très assuré, qui semble hésiter avant de se précipiter vers le pupitre des témoins et de jeter : — Septico ici présent est un lâche, un traître et une vipère. Il a injurié les membres du GIEC, les a traînés dans la boue sans autre motif que l’argent. Nous le savons. Ses écrits dégoulinent de mensonges, d’artifices rhétoriques et de subterfuges honteux. Septico est la honte de la science. Le Procureur : — Septico, souhaitez-vous interroger le témoin ? — M. Skakaï, sur quoi vous basez-vous pour lancer vos accusations ? — Mais sur tes écrits, crapaud ! — Quels écrits ? — Ceux que tu as publiés ! — Lesquels ? Hésitant un instant, le témoin Skakaï lance des regards éplorés avant de lâcher : — Tous ! Avant de quitter aussitôt la salle d’audience. — Madame le Procureur, je conteste la crédibilité de ce témoignage ! Son domaine de compétence est le développement durable, et non la science. — Septico… Ernest Skakaï est professeur à l’Université libre de Prüt (Syldavie). Son expertise n’est pas contestable. Mais soit, nous allons entendre un physicien : faites entrer l’expert ! Pénètre dans la salle un homme maigre et nerveux, fagoté en as de pique, vif bien qu’âgé, et tout ébouriffé, qui lance en ricanant quelques plaisanteries aux membres du public en s’approchant du pupitre. — Déclinez vos compétences, M. Pasteur ! — André Pasteur, physicien à l’Université protestante de Lovanium (Congo). — Septico est-il coupable ? — Ce triste sire n’est qu’un rouage, une pièce insignifiante dans une machine de mort qui le dépasse. — Est-il coupable ? — Comme la balle dans le revolver. — Exprimez, je vous prie, le fond de votre pensée. — Nous n’avons plus de temps à perdre. La Terre est épuisée, nous la passons à la casserole. Cela fait trente ans que je roule sur le même vélo, je n’ai pas de voiture. Eh bien, l’avenir, c’est moi. L’accusé appartient à une époque déjà révolue, qui brûle ses dernières cartouches. — Le cas de le dire, pouffe le Procureur. — Pour répondre à votre question, la physique du climat est désormais indubitable, the science is settled. Oui, la Terre se réchauffe ; oui, l’homme joue un rôle déterminant, via la production de gaz à effet de serre, dans le réchauffement climatique. Toute parole qui conteste cette vérité scientifique appartient, par nécessité, à d’autres registres que celui de la science. — Je vous remercie, M. Pasteur (qui se retire). Septico, je te cède la parole. Ensuite le jury se retirera pour délibérer de ta culpabilité. — Madame le Juge, Madame le Procureur, Mesdames et Messieurs les jurés… Mais déjà Pascaline van Prypendeel se lève et, tandis qu’en sa double qualité de procureur et de juge, elle s’apprête à énoncer la sentence : — Septico, je te déclare coupable de génocide de la pensée scientifique et te condamne, par conséquent, à… À ce moment précis, le film s’arrêta et le speaker de l’Assemblée Planétaire, réunie en ce jour de l’an 40298, demanda un peu de sérieux à l’ensemble des Terriens et Voisins planétaires, qui se tordaient de rire malgré leurs crampes abdominales. Il faisait partout moins 45 degrés, depuis des milliers d’années, et des mammouths s’ébrouaient tranquillement dans les jardins de glace de l’auguste assemblée.
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L’étape de la semaine dernière a été marquée par deux innovations considérables. La première est la constitution d’un peloton particulièrement compact au sein duquel l’essentiel de l’étape a eu lieu. Pour faire œuvre de propagande climatique, the place to be était l’indispensable Sommet des consciences du 21 juillet, où s’est réuni le plus haut niveau pour rivaliser dans l’exagération, les approximations et le pathos. Il va de soi que celui qui l’emporte haut la main ne saurait être que l’organisateur de l’événement, à savoir Nicolas Hulot. Notre désormais quadruple vainqueur du Climathon renforce ainsi sa stature de Commandeur. Et puisque le Sommet s’affichait comme religieux, Nicolas Hulot pourra à bon droit réclamer le titre de Commandeur des Croyants. La seconde innovation de propagande a consisté à faire de ce Sommet un événement particulièrement soporifique. Le jury défie quiconque de se rendre sur la page du CESE qui accueillait l’événement et de suivre les débats dans leur intégralité. Le coup est vraiment original : tous les candidats se sont donnés le mot pour endormir l’auditoire. Les rares climatosceptiques qui voudront critiquer en seront pour leurs frais : tous s’endormiront au bout d’une heure à peine. Sur la première vidéo, par exemple, après une courte introduction conçue volontairement pour être sans intérêt, un incroyable tunnel se produit, avec rigoureusement rien entre 4’37 et 17’35, si ce n’est les déplacements des uns et des autres dans la salle. À 17’35 résonne alors une voix d’outre-tombe qui lance ces fortes paroles : « J’vois qu’t’as mis un casque, est-ce que tu m’entends sur le canal français ? si tu m’entends fais-moi un signe de la main, j’te vois entre les piliers, là. Donc tu m’entends pas. » Silence ensuite jusqu’à 19’10, où la même voix sépulcrale surgit du néant : « Et voilà, je suis sur le canal français. Est-ce que tu m’entends sur le canal français ? Canal français canal français fais-moi signe, fais-moi signe, lève la main, fais quèque chose ! Eh ben j’arrête. » C’est de façon fort grossière selon l’avis unanime du jury que Jean-Paul Delevoye prend ensuite la parole. Pour ceux qui auront le courage de prendre à partir de là, sachez que rien ne nous est épargné. Saviez-vous par exemple que Kofi Annan est grand-père pour la troisième fois, ce qui l’invite à une « prise de conscience » ? Les drames du XXe siècle, le trou dans la couche d’ozone, les climatosceptiques disparus corps et biens, tous ensemble tous ensemble ouais, les 2 degrés, vive les renouvelables, des miyards pour le fonds vert, faire face à nos responsabilités y compris au niveau individuel, les ampoules basse conso, la terre n’est pas à nous on nous l’a confiée pour nos enfants… Un discours complètement à côté de la plaque en léger décalage avec le sujet du jour, donc (climat et religions), de la part d’un compétiteur qui semblait plutôt recycler un vieux discours sans doute déjà prononcé maintes fois recadrer une fois de plus les choses dans notre monde qui s’égare. Le président de l’Irlande a fait lui aussi assaut de langue de bois : cesser notre relation destructrice avec la planète, nouveau paradigme, fin de la vie telle que nous la connaissons si on écoute les sceptiques (45’30), orgueil démesuré, dette écologique, individualisme bouh, consumérisme beurk, inégalités snif, harmonie avec les merveilles que nous offre la nature, nouvelle façon de penser, équilibre à trouver, nouveaux instruments, justice climatique, droits environnementaux en compléments des droits humains, diversité culturelle. A suivi Albert II de Monaco, dont l’autorité morale à l’échelle mondiale n’est plus à démontrer. Il s’est lancé dans des « we still have a chance », de la croisée des chemins, de l’époque cruciale, du dépasser l’égoïsme le court-terme et l’anthropocentrisme, de la mobilisation de chacun, et d’autres alerter inlassablement nos contemporains. Quant à François Hollande, il a lancé des décider de l’avenir de notre planète, des « porter notre planète au niveau du respect » (sic), des citoyens du monde dont nous avons tant besoin, des contraintes qui peuvent se révéler opportunités, des énergies renouvelables, du changement considérable, du chacun à notre niveau, des réfugiés climatiques, du redonner du sens au progrès et autres proposer des voies nouvelles. Le meilleur pour la fin : l’histoire peut s’écrire à Paris pour l’avenir de la planète comme elle s’y était écrite pour la démocratie en 1789. En vieil habitué de la compétition, le président Hollande a placé de belles banderilles, assénant que : « Si rien n’est fait, la planète se réchauffera à un niveau et avec une telle intensité que notre monde sera difficile à vivre (…) La misère d’aujourd’hui est intenable ; celle de demain sera ingouvernable. » On subodore qu’il ressent une légère inquiétude sur sa capacité à assurer la conduite du pays pour un deuxième quinquennat surchauffé. Il surenchérit alors en usant de la boule de cristal : « Avec un accord qui pourrait être celui que l’on entrevoit, nous sommes encore au-dessus de 2 degrés, sans doute 3. » Eh oui, une approche chiffrée, c’est toujours plus crédible. Pied au plancher le Président français conclut : « La « peur » est « mère nourricière » de tous les extrêmes. » Le jury a sombré dans le sommeil peu de temps après, au moment où la directrice de l’UNESCO a répondu à quelques questions. Malgré une tentative pour maintenir l’attention avec un joli « le climat, c’est la paix », le somnifère s’est révélé trop puissant pour le jury, qui n’a pas pu aller plus loin. Le Sommet des consciences a incontestablement atteint son objectif : endormir tout le monde, c’est un moyen comme un autre pour avoir le champ libre… Le jury est toutefois dans l’obligation d’adresser un blâme à Arnold Schwarzenegger qui, plutôt que de profiter de l’occasion pour renouveler sa fine astuce sur le gazage des climatosceptiques, s’est fait porter pâle, préférant finalement faire la promotion de son dernier film plutôt que de faire le déplacement à Paris pour ce si crucial Sommet. Le fait qu’il a honoré la journée de sa présence par un document audiovisuel très émouvant et donc évité l’émission de tonnes de dioxyde de carbone dans le long trajet depuis Los Angeles ne doit pas occulter que pour les Gens d’En Haut, ce genre de détails n’a pas cours. Souhaitons donc que Climator suive à l’avenir l’exemple des plus hauts dignitaires de diverses religions, des autorités morales indiscutables venant des quatre coins de la planète, tels le Président de la confédération des Suprêmes Conseils européens du Rite écossais ancien et accepté, et le PDG de « DNV-CL ». Le « Sommet des Consciences pour le climat » a donc privilégié l’enflure du style le ton pondéré, la grandiloquence des discours la noblesse des intentions, l’instrumentalisation des malheurs du monde l’éveil des consciences, les leçons de morale l’étude objective de l’influence de l’Homme prédateur sur la Nature et la stigmatisation des hérétiques culpabilisations des mécréants responsabilisation des citoyens. C’est donc fort logiquement qu’il a débouché sur un « Appel des consciences », lettre publique destinée aux chefs des délégations de la COP 21 dont voici deux passages emblématiques : « Dans notre monde contemporain, il est rare d’être invité à exprimer ce qui fonde nos choix et oriente nos actes. Nous justifions plus souvent nos décisions en avançant des arguments qui paraissent légitimes : statistiques, données, tous arguments qui parlent rarement au cœur et à l’esprit de nos semblables. » (Résumé approximatif : on s’est assez servi de la science, de toutes façons, elle ne fonctionne plus, passons à autre chose.) « Nombre d’entre nous, intervenants au Sommet, sommes signataires de cette lettre. Chacun d’entre nous s’est livré à cet exercice exigeant d’introspection, consistant à apporter une réponse personnelle et honnête à la question Why do I care, plutôt que des arguments convenus et généraux. » Dit d’une autre façon : la réflexion et le raisonnement, c’est vraiment très surfait. À propos des signataires de l’Appel, un coup d’œil sur le site dédié montre que la tactique de l’endormissement généralisé a tellement bien fonctionné que les sauveteurs de planète semblent en avoir été eux aussi victimes. En effet, lundi après-midi, c’est-à-dire près d’une semaine après le lancement tonitruant du Sommet, le nombre de signataires n’a pas encore tout à fait atteint les 1400. Ne sous-estimons toutefois pas trop ce résultat : après tout, MM&M (le blog qui accueille le Climathon), n’a guère fait que 3500 visites la semaine dernière (dont 657 visiteurs uniques), avec un soutien institutionnel autrement important. Et pour comparer ce qui est comparable, rappelons que l’appel d’Éric Cantona à « vider les banques » avait obtenu en quelques jours à peine 38 000 signatures (plus 30 000 « sympathisants »), avec le foudroyant résultat que l’on sait. Le jury attendait toutefois une meilleure attitude de la part de la presse télévisée française, qui s’est visiblement endormie elle aussi à regarder le Sommet plutôt que de se contenter de reprendre servilement des communiqués de presse. Conséquence : Devant l’enjeu du Sommet des Consciences, la presse télévisuelle se devait d’accomplir son devoir moral. Elle ne l’a pas fait. Ce n’est pas une erreur, c’est une faute. Le jury du Climathon adresse donc un blâme à l’ensemble de la presse télévisée susmentionnée (sous réserve que le jury ait manqué quelque chose). Le Jury rappelle aux journalistes de télévision que la Planète, elle, aura encore moins d’indulgence pour nos enfants. Pour évoquer ce Très Grand Sommet, tournons-nous vers la presse écrite, qui a mieux rendu compte de cette étape qui a vu plus de 50 compétiteurs surmotivés sur la ligne de départ, chacun ayant à cœur de prouver sa haute valeur morale et une capacité d’indignation supérieure à celle des autres concurrents (tout en respectant l’exercice imposé d’endormir le public). L’œil bienveillant de la presse écrite, toujours prête à relater objectivement l’actualité climatique, nous permet de mieux cerner l’étape, notamment Le Point, Les Échos (deux fois), La Croix, Paris International, Euronews ou encore 20minutes. Ainsi le Journalderéférence, qui commence par faire monter la pression : « la cause est-elle déjà désespérée ? » Le ton est donné, peu d’innovation stratégique, les vieilles recettes ayant fait leurs preuves : peur et catastrophisme au menu avec une bonne dose de mauvaise conscience, une once d’auto-flagellation et une petite pincée d’espoir entrevue à la sortie de ce brouillard climatique. Une recette au demeurant parfaitement maîtrisée par certains vieux routards des différentes obédiences religieuses depuis quelques millénaires. Pour ce qui est du maillot de la peur, un concurrent s’est naturellement imposé en la personne de Pierre Rabhi. L’autoproclamé « agro-écologiste » s’est montré à la hauteur de sa réputation : « Il faut prendre conscience de notre inconscience. Nous n’arrêtons pas d’infliger des dégâts terribles à la nature qu’il faut ensuite réparer et qu’il vaudrait mieux éviter car ils sont préjudiciables au développement humain. Prenez les sols. Tous les jours, des quantités astronomiques de produits chimiques y sont déversées, entraînant leur empoisonnement. Nous sommes vraiment entrés dans un processus mortifère dont nous n’avons pas idée. » C’est le début de la fin. Quelques stars étrangères du peloton ont également su s’illustrer. Le photographe Brésilien Sebastião Salgado prouve que la compétition n’est pas ouverte qu’aux théoriciens. Il se montre dubitatif devant les « discussions bureaucratiques et techniques » et préconise une solution simple mais efficace : « La seule manière de réduire la présence du carbone, c’est de planter ». Chacun sa marotte ! « Nous devons retourner à la nature, et replanter des arbres pour réduire notre empreinte carbone. Car l’arbre est le seul être capable de transformer le carbone en oxygène. Ce n’est pas la haute technologie qui nous sauvera. » Profitant de l’échappée et suçant la roue de Salgado, l’altermondialiste indienne Vandana Shiva en profite pour émettre le vœu « que chaque participant à la COP21 s’engage à planter un jardin ». Elle s’inscrit ainsi dans la grande tradition des lumières et s’inspire de Voltaire, lointain précurseur de la lutte contre le réchauffement (« il faut cultiver notre jardin »). Avec un palmarès (ancienne présidente de la république d’Irlande, ancienne Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme et ancienne présidente de la commission internationale de juristes) à faire frémir ses concurrents, la sortie de Mary Robinson, l’Envoyée spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour le changement climatique était très attendue. La créatrice de la fondation pour la justice climatique (particulièrement prometteuse pour la suite de la compétition), n’a pas faibli avec un message dans la droite ligne de la religiosité ambiante, agrémenté de bon sentiment suintant et ruisselant. « Nous pouvons montrer que la solidarité humaine n’est pas un domaine réservé pour les religions et les activistes des droits de l’homme. C’est plutôt la clé qui peut libérer le pouvoir collectif de milliards de gens. Des gens qui peuvent ensemble construire un monde plus résilient, stabiliser notre climat et déclencher une offensive sans précédent contre la pauvreté et l’injustice. » Elle réussit avec brio une à une toutes les figures du programme imposé et n’omet même pas la référence à nos enfants qu’il faut sauver : « J’ai cinq petits-enfants qui auront la quarantaine en 2050… Ils partageront le monde avec 9 milliards de personnes. J’espère que lorsqu’ils regarderont 35 ans en arrière, ils pourront dire : heureusement qu’ils ont changé de direction à Paris en décembre 2015 ; heureusement qu’ils ont pavé la voie pour un monde sûr. C’est ce que nous devons faire et c’est ce qui fera la différence. » De la belle ouvrage. Au bout du compte, une solution finalement si simple qu’on se demande pourquoi on n’y avait pas pensé plus tôt : « Nous pouvons résoudre le changement climatique si nous nous soucions les uns des autres et si nous nous aidons les uns les autres. » Pour sortir du marasme, certains ne font pas preuve d’une originalité folle et conseillent une « implosion provoquée de l‘économie du carbone », soit l’abandon des combustibles fossiles pour l’obtention d‘énergie. Ils n’hésitent pas à comparer, sur un plan moral, l’utilisation des hydrocarbures fossiles à la traite des esclaves, démontrant ainsi une nouvelle fois que tous les coups sont permis pour espérer grimper sur le podium et qu’il ne faut pas s’encombrer de considérations éthiques. Ce sommet a aussi donné lieu au lancement d’une initiative prometteuse, le « Green Faith in Action » (la foi verte en action), un programme développé par l’association climat R20 fondée par Arnold Schwarzenegger et l’organisation britannique Alliance of Religions and Conservation (ARC) qui « a pour objectif de rendre les villes pèlerinages de toutes obédiences religieuses et spirituelles sobres en carbone et résilientes aux dérèglements climatiques ». Parmi les mesures d’ampleur, on peut noter le Temple d’or sikh du Harmandir Sahib à Amritsar, en Inde, qui a banni les bouteilles d’eau en plastique, des bénévoles étanchant ainsi la soif des pèlerins avec des tasses traditionnelles en métal, qu’ils nettoient après leur utilisation. Cette fois c’est sûr, l’éveil des consciences est en marche. Rien ne l’arrêtera. — Sur le web
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Cela fait maintenant plus de six ans que la guerre civile a débuté en Syrie. Vous avez certainement entendu la théorie qui relie ce conflit au changement climatique. Une intense sécheresse, probablement causée par le réchauffement en cours, aurait entraîné une migration de masse de la campagne syrienne vers les villes. Cette hausse de la population urbaine ne serait pas étrangère au soulèvement de 2011, qui a fini par dégénérer en guerre civile. Cette théorie part du postulat qu’il existe un lien entre sécheresse, exode rural et guerre. Cette connexion n’est pourtant pas si évidente. Et pointer le rôle du climat présente le risque de minimiser celui des facteurs politiques et socio-économiques. Une sécheresse n’est pas forcément synonyme de conflit. C’est l’une des conclusions de notre étude sur la sécheresse et la gestion des ressources en Syrie. La fameuse notion de « guerre climatique » méritait d’être étudiée sous deux aspects : le lien entre sécheresse et migration, d’une part, et le lien entre migration et conflit, d’autre part, l’objectif étant de savoir si ces phénomènes sont bel et bien reliés. Le changement climatique, un facteur parmi d’autres Nous sommes partis de l’idée même de migration environnementale. Le problème est qu’il est très difficile de déterminer les véritables raisons qui poussent les habitants d’un lieu à quitter ce dernier pour chercher ailleurs de nouvelles opportunités. Le changement climatique n’est certainement qu’un facteur parmi d’autres, et pas forcément le plus important. Disposer de l’argent nécessaire, par exemple, représente un facteur primordial : seuls ceux qui ont les moyens de quitter un lieu touché par la sécheresse peuvent le faire. Dans le cas de la Syrie, rien ne permet de relier scientifiquement la baisse des précipitations ou les mauvaises récoltes à l’exode rural. Les preuves utilisées dans ce sens proviennent de rapports sur les déplacements de populations publiés par le gouvernement syrien ou par des missions d’évaluation des Nations unies. Ces phénomènes sont censés être liés parce qu’ils coïncident dans le temps. Mais, d’un point de vue scientifique, ce n’est pas suffisant. Des champs verdoyants dans l’ouest de la Syrie, avant le début de la guerre civile. Jakob Fischer/shutterstock La sécheresse qui a frappé la Syrie entre 2006 et 2010 est considérée comme longue et sévère. Pourtant, les niveaux de précipitations mesurés en 2006, 2007, 2009 et 2010 étaient proches de la normale, et ce dans toute la Syrie, y compris dans le « grenier à blé » que constitue le nord-est du pays. Seule 2008 a donc été véritablement une année de sécheresse. La sécheresse n’a touché véritablement la Syrie qu’en 2008. CHIRPS 2.0, Author provided Le contre-exemple kurde Une sécheresse peut s’avérer dévastatrice pour une communauté, et beaucoup moins significative chez une autre. Il suffit par exemple de jeter un coup œil au Kurdistan irakien, qui a connu le même épisode de sécheresse que la Syrie, sans pour autant connaître de phénomène massif de migration. La vulnérabilité d’une communauté à la sécheresse est en fait un facteur plus important que la sécheresse en elle-même. Plusieurs raisons expliquent que les fermiers syriens y aient été particulièrement exposés. Des cultures gourmandes en eau, comme le coton, ont monopolisé les ressources et laissé les sols secs et dégradés. Le gouvernement a, en outre, retiré des subventions pour les combustibles destinés à alimenter des pompes d’irrigation et à conduire les produits à vendre sur les marchés. Ce retrait a eu pour conséquence de démanteler un réseau microfinancier qui constituait une garantie de ressources. Enfin, la stratégie nationale de lutte contre la sécheresse, qui avait été approuvée en 2006, n’a jamais été mise en œuvre lorsque la pluie a commencé à se faire rare. De la migration au conflit La seconde étape du raisonnement consiste à faire le lien entre migration et guerre. Si certaines études suggèrent que cette connexion existe bel et bien, d’autres éléments laissent à penser qu’elle est tout à fait artificielle. Regardons tout simplement les flux migratoires d’hier et d’aujourd’hui : ils sont rarement synonymes de conflit violent. En réalité, ils peuvent même entraîner une amélioration de la situation socio-économique des populations qui font leur entrée dans des pays en voie de développement. Si l’exode rural n’engendre pas de développement en soi, il n’y a pas de progrès économique durable en son absence. Des agriculteurs à Douma, en 2017. Mohammed Badra/EPA Il est possible que l’intégration religieuse, sociale et ethnique progresse à mesure que les contacts entre les populations se font de plus en plus nombreux. Cependant, les phénomènes de migration peuvent aussi favoriser le conflit, en mettant les peuples en concurrence pour l’obtention des ressources et des services, et en provoquant, à cause des bouleversements ethniques et démographiques, des tensions. On peut mesurer le potentiel conflictuel d’une zone urbaine grâce à des éléments comme sa capacité à absorber les migrants, le degré de permanence du phénomène migratoire et la préexistence, ou pas, d’instabilité politique et/ou sociale. Le conflit n’a pas commencé dans le « grenier à blé » Dans le cas de la Syrie, les familles d’agriculteurs originaires des zones les plus touchées par la sécheresse, au nord du pays (le fameux « grenier à blé ») ont massivement quitté leur région pour rejoindre les villes voisines de Damas, Hama et Alep. Mais le rôle de ces migrations dans le déclenchement des soulèvements, puis de la guerre, est loin d’être évident. C’est à Deraa, dans le sud-est syrien, qu’ont eu lieu les premières manifestations, en réponse à l’arrestation et aux mauvais traitements subis par un groupe de jeunes soupçonnés d’avoir peint des graffitis hostiles au gouvernement. D’un soulèvement régional, le mouvement a gagné d’autres parties du pays, dans lesquelles un profond mécontentement politique et social couvait depuis de longues années. Cet enchaînement d’événements souligne que la guerre syrienne est le produit de l’accumulation de plusieurs facteurs liés entre eux et qui ont germé des décennies durant. Il est certes aisé d’établir des liens entre sécheresse, migration et conflit. Mais ces liens, particulièrement difficiles à évaluer dans le cas syrien, ne sauraient être considérés comme des faits établis. On peut dire en revanche, avec plus de certitude cette fois, que les difficultés économiques engendrées par la vulnérabilité à la sécheresse, tout comme la baisse des subventions et des salaires pour les agriculteurs, sont des facteurs qui ont contribué à la large défiance envers le gouvernement. Et cette défiance a fait office de cri de ralliement pour unifier les Syriens dans l’opposition. Cet article est republié dans le cadre du Forum mondial Normandie pour la Paix organisé par la Région Normandie et dont The Conversation France est partenaire. Pour en savoir plus, visiter le site du Forum mondial Normandie pour la Paix.
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Il s’agit d’une décision moralement incompréhensible que D. Trump viendra à regretter. Rappelons-le : les États-Unis font partie des pays les plus émetteurs de gaz à effet de serre. L’action climatique internationale n’est donc pas un luxe dont les États-Unis pourraient faire l’économie, c’est une exigence qui s’impose à eux et à l’ensemble de la communauté internationale pour protéger la planète et ses habitants. Alors que les États-Unis auraient pu montrer l’exemple dans la lutte contre les changements climatiques, Donald Trump a décidé d’aller à contre-sens du progrès. Il confirme son statut de suppôt des industries fossiles à la Maison Blanche et fait fi des intérêts de ses concitoyens et des populations les plus vulnérables aux impacts du dérèglement climatique. Des militants de Greenpeace se joignent à des milliers de New-Yorkais pour envoyer un message à l’administration Trump et ses politiques destructrices à l’occasion d’une rencontre entre Donald Trump et le premier ministre australien Malcolm Turnbull. La décision de Donald Trump de retirer les États-Unis de l’Accord de Paris est un non-sens pour le pays lui-même : avec cette décision, les États-Unis renoncent en réalité à leur leadership international mais aussi aux bénéfices économiques de la transition énergétique. Car en effet, partout sur la planète, la transition économique mondiale vers les énergies renouvelables est déjà en marche. En mars 2017, Donald Trump a signé un décret présidentiel ordonnant à l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) de remanier la réglementation de 2015 qui limite les émissions de gaz à effet de serre des centrales électriques, tentant de saboter le Clean Power Plan, la législation phare de Barack Obama sur le climat. Il a également demandé au Bureau de gestion du territoire (BLM) de lever le moratoire sur l’attribution fédérale de concessions d’exploitation de charbon. Avec ce décret, le gouvernement Trump fait prendre encore un peu plus de retard à son pays dans la course mondiale aux énergies renouvelables. Avec la décision de se retirer de l’Accord de Paris, Donald Trump ne fait qu’isoler encore plus son pays sur la scène internationale. #AccorddeParis : Donald Trump est à contre-courant du reste du monde.Et les Etats-Unis isolés face à près de 200 pays engagés sur le #climat pic.twitter.com/WMRZ3IvGhI — Greenpeace France (@greenpeacefr) June 1, 2017 Mais soyons clairs : la décision de D. Trump ne stoppera en aucun cas la dynamique internationale de lutte contre les dérèglements climatiques. 195 pays ont signé l’Accord de Paris et les trois quarts d’entre eux l’ont ratifié. Même sans les États-Unis, ces pays représentent 87 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales. Et Donald Trump n’est pas le seul représentant des États-Unis : de plus en plus de villes, de grandes entreprises, d’États et de citoyens américains s’engagent pour accélérer l’action climatique et l’adoption de solutions. Si D. Trump décide de tourner le dos à l’histoire, d’autres décideurs internationaux, économiques et politiques, continueront à aller de l’avant, et les citoyens, partout dans le monde, se sont déjà engagés pour un avenir énergétique plus sûr et plus propre. Redoubler d’efforts Anniversaire des 100 jours de l’administration Trump : dans les rue de Washington D.C., les citoyens montrent avec détermination à leurs dirigeants et au monde qu’ils sont prêts à résister contre les attaques faites sur leurs peuple, leurs communautés, et leur planète. Plus que jamais, c’est aux autres pays fortement émetteurs de gaz à effet de serre de prendre le relais pour respecter les engagements de la COP21 et accélérer la transition écologique. Il est essentiel que les leaders internationaux accélèrent la réponse à la crise climatique en engageant leurs économies sur une trajectoire 100% énergies renouvelables. EU & China must lead shift to #renewables ???https://t.co/yv7XIG39DR#ClimateChange#ParisAgreement pic.twitter.com/RZZEFR88ZC — Greenpeace EU (@GreenpeaceEU) June 1, 2017 L’Union européenne et la Chine, actuellement réunies pour un sommet à Bruxelles, ont annoncé qu’elles se tenaient prêtes à défendre l’Accord de Paris. Dans un contexte désormais marqué par le retrait américain, il est indispensable que l’UE et la Chine revoient encore à la hausse leur ambition en matière de développement des énergies renouvelables et de réduction des émissions de gaz à effet de serre. 100 jours de l’Administration Trump : les citoyens américains sont dans la rue pour montrer leur volonté de résistance et parler des solutions à la crise climatique. Au-delà de la Chine et de l’UE, il est essentiel que l’ensemble des dirigeants internationaux redoublent d’efforts pour combler le vide laissé par le retrait américain et pour démontrer par l’exemple à D. Trump que sa décision n’est pas la bonne. L’Accord de Paris constitue certes un accord historique, de par le signal envoyé vers la fin des énergies fossiles et de par l’engagement de la grande majorité des pays à le rejoindre. Il a permis de cristalliser l’urgence à agir face à la menace climatique et la reconnaissance de cette urgence par la communauté internationale. Mais ce n’est qu’une étape sur une route qui sera longue. L’enjeu décisif, maintenant, c’est que chaque pays passe effectivement à l’action, donne corps à cet accord et accélère la transition. Paris n’était que le début du voyage qui doit nous amener à sortir de notre dépendance aux énergies fossiles et à de fausses solutions comme le nucléaire. #AccordDeParis «Au-delà de la posture, la France doit maintenant engager des actes forts pour qu’elle soit irréprochable» @jfjulliard @BFMTV pic.twitter.com/I1RZkZZf1O — Grand Angle BFMTV (@jbboursier) June 1, 2017 La France, pays hôte de l’Accord qui n’a cessé de célébrer le fameux “esprit de Paris”, endosse une responsabilité toute particulière. Notre nouveau président et son gouvernement doivent continuer à défendre l’Accord de Paris et à mobiliser la communauté internationale face à la crise climatique. Pour ce faire, la France se doit d’être exemplaire. Elle doit donc enclencher réellement la transition énergétique sur son territoire : rattraper son retard dans le développement des énergies renouvelables, sortir définitivement des énergies fossiles et mettre fin à son entêtement dans le nucléaire, une fausse solution à la lutte contre les dérèglements climatiques.
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Incendies géants, records de chaleur… L’Europe du Sud croule sous des canicules historiques La météo estivale s’emballe en Europe du Sud. Des milliers d’hectares ont déjà brûlé en Italie, Grèce ou encore Turquie. Le mercure frôle les 45 degrés dans certains secteurs. Le pourtour nord de la Méditerranée a chaud, très chaud et le pire est encore attendu. Tandis que la France profite toujours, dans sa grande majorité, d’une fraîcheur peu ordinaire en plein été, les records de chaleur continuent à tomber ailleurs. Les touristes partis en Italie, en Grèce ou en Turquie pour se garantir un peu de chaleur sont plus qu’exaucés. Et ce n’est pas fini. Lundi 2 août 2021, le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a prévenu que son pays était frappé, depuis la veille, par « la pire canicule depuis celle de 1987 ». Avec des températures de 40 à 42°C étaient attendues sur les îles, de 41 à 43°C sur le continent, avec des maximales de 44 à 45 °C dans le Péloponnèse et en Thessalie (nord). Pas un changement climatique mais une menace climatique Plusieurs incendies s’y sont déclarés, surtout sur l’île de Rhodes et le nord-ouest du Péloponnèse au cours du week-end. Près de 13 500 hectares ont brûlé en Grèce depuis le début de l’année, contre une moyenne de 7 500 à ce stade de l’été entre 2008 et 2020. On ne parle plus de changement climatique mais de menace climatique », a estimé le vice-ministre de la protection civile Nikos Hardalias. Même situation, en Turquie et en Italie notamment, depuis la fin juillet 2021. La mort d’au moins huit personnes en Turquie, touristes évacués Sur les 130 incendies qui se sont déclarés en six jours dans l’ensemble de la Turquie, sept étaient toujours actifs hier selon la Direction des Forêts. Ils ont causé la mort d’au moins huit personnes dans le sud et l’ouest et des milliers de personnes ont dû évacuer leurs maisons. Dans la station balnéaire de Bodrum, au sud-ouest, plus d’un millier de touristes et d’employés d’un hôtel ont dû être évacués par bateau. Dès juillet 2021, des records de températures ont été atteints, avec notamment 49,1 °C le 20 juillet à Cizre, dans l’extrême sud-est de la Turquie. Près de 95 000 hectares ont brûlé en Turquie depuis janvier 2021, contre une moyenne de 13 516 à ce stade de l’année entre 2008 et 2020. Erdogan critiqué Le président Recep Tayyip Erdogan a été critiqué lorsqu’il s’est avéré qu’il n’avait pas équipé son pays d’avions bombardiers d’eau alors qu’un tiers du territoire est boisé : après le prêt de plusieurs appareils et de matériel de lutte contre les feux envoyés par la Russie, l’Ukraine, l’Azerbaïdjan et l’Iran, deux Canadair d’Espagne et un de Croatie y ont été envoyés en urgence lundi 2 août. En Italie, c’est la Sicile qui est particulièrement touchée par des feux de forêt qui ont atteint la ville de Catane où l’aéroport a fermé temporairement. Après des incendies dévastateurs en Sardaigne la semaine précédente, le pays a enregistré en cette fin de semaine plus de 800 départs de feu, essentiellement dans le sud du pays.
true
1. Pourquoi un débat sur les déchets radioactifs ? Avec ses 58 réacteurs et 60 ans de programme nucléaire, la France produit des déchets nucléaires en masse dont on ne sait que faire. Sur un total d’1,6 million de mètres cubes de déchets radioactifs, plus de 60 % proviennent directement des centrales nucléaires et de l’industrie électro-nucléaire. Hautement radioactifs pour certains d’entre eux, faiblement radioactifs pour d’autres, ces déchets sont tous toxiques et présentent un risque de contamination pour la santé mais aussi les sols, les nappes phréatiques, l’air, les cours d’eau ou la mer en cas de fuite. Chaque jour, des dizaines de convois sillonnent la France pour transporter ces déchets ou matières toxiques d’un lieu de production à un site d’entreposage ou de stockage à un autre. Les déchets nucléaires sont un enjeu environnemental, social et économique majeur, non seulement pour les riverains et riveraines d’installations nucléaires, mais aussi pour l’ensemble du territoire. En vue de la préparation du cinquième plan national de gestion des matières et des déchets radioactifs (PNGMDR), la Commission nationale du débat public (CNDP) a été saisie en février 2018 par Nicolas Hulot, alors ministre de la Transition écologique et solidaire, afin de faire participer le public à son élaboration. Une commission particulière en charge du débat PNGMDR a donc été constituée pour préparer et animer ce débat public d’avril à septembre 2019 et faire en sorte que les citoyennes et citoyens soient entendues. 2. Quels sont les enjeux du débat sur les déchets nucléaires ? Comment les déchets radioactifs produits depuis des décennies et encore aujourd’hui par l’industrie électro-nucléaire sont-ils stockés ? Combien de temps ces déchets resteront-ils radioactifs ? Où sont-ils situés ? Les installations où sont entreposés ou stockés ces déchets dangereux sont-elles sécurisées et durables ? Combien de convois radioactifs circulent sur nos routes et voies ferrées et dans quelles conditions ? Quels sont les vrais coûts liés aux déchets nucléaires ? Existe-t-il d’autres options que le stockage géologique profond proposé par le projet contesté de Cigéo, à Bure ? Les questions soulevées par la gestion des déchets nucléaires sont très nombreuses et elles concernent directement l’ensemble des citoyens et citoyennes, au-delà des aspects techniques. Ces enjeux sont très concrets. Pour Greenpeace France, plusieurs décisions essentielles doivent être prises face à la crise des déchets radioactifs : Renoncer au projet d’enfouissement profond Cigéo, dont les failles devront être exposées lors de ce débat, et privilégier d’autres options, comme le stockage à sec en sub-surface. Mettre un terme au retraitement du combustible usé, qui multiplie les risques, génère davantage de déchets et des déchets encore plus dangereux. Mettre fin aux transports nucléaires inutiles (notamment ceux liés au retraitement) et interdire les passages en zone de concentration urbaine. Comptabiliser les « matières radioactives » non réutilisées dans la liste des « déchets nucléaires » d’EDF. L’industrie prétend que 96 % des « matières radioactives » produites sont recyclables, alors qu’en réalité, moins de 1% du combustible usé est finalement réutilisé ! Ces mesures urgentes vont de paire avec la nécessité de cesser de produire des déchets nucléaires en planifiant une sortie du nucléaire qui s’appuiera sur les économies d’énergie, l’efficacité énergétique et le développement d’énergies renouvelables, selon des scénarios compatibles avec la lutte contre le changement climatique. 3. Pourquoi et comment y participer ? Face à la crise des déchets nucléaires, en France et dans le monde, il faut sortir de cette impasse et faire en sorte que la problématique majeure des déchets radioactifs ne soit plus confisquée par EDF, les industriels du secteur et certains responsables politiques aveuglément pro-nucléaires : les citoyennes et citoyens doivent pouvoir s’emparer de ces questions et nous devons saisir toutes les opportunités pour faire entendre nos préoccupations. La Commission particulière en charge de ce débat public a organisé des dizaines de réunions publiques partout en France, auxquelles tout un chacun pouvait librement participer. Elle a également ouvert une plateforme participative en ligne où les internautes étaient invités à donner leur avis, à poser des questions et à réagir. Parallèlement à la tenue de ce débat, nous avons continué – et continuerons – à informer la population et mettre en lumière la situation critique de l’industrie nucléaire et des déchets radioactifs qu’elle génère, que ce soit sur notre site Internet, les réseaux sociaux (#ZéroDéchetNucléaire) et lors d’événements. Pour en savoir plus sur les déchets nucléaires : Les déchets nucléaires en question
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Le gouvernement a annoncé ce dimanche le lancement d'un service d'accompagnement pour la rénovation énergétique (SARE) des bâtiments, responsables du quart des émissions de CO2 en France, ainsi que d'un financement de 200 millions d'euros de ces travaux sur cinq ans. Ce budget "financera des campagnes de sensibilisation vis-à-vis des professionnels de la rénovation, des guichets destinés à accompagner et conseiller les Français dans leurs travaux de rénovation et des projets lancés par des collectivités locales", détaille la ministre de la Transition écologique, Élisabeth Borne, dans le Journal du Dimanche. Ce nouveau dispositif contre les "passoires énergétiques" complétera à partir du 1er janvier prochain la panoplie d'aides déjà existantes, comme celles de l'Agence nationale de l'habitat, le crédit d'impôt pour la transition énergétique, les prêts à taux zéro, les certificats d'économie d'énergie (CEE) ou la TVA à taux réduit. La moitié du coût pris en charge par les collectivités territoriales Les projets financés seront pris en charge au moins pour moitié par les collectivités territoriales, le reste étant "apporté dans le cadre de ce programme par des certificats d'économie d'énergie (CEE) à hauteur de 200 millions d'euros", selon un communiqué des ministères de la Transition écologique et de la Ville et du logement. Les CEE sont un dispositif imposant la réalisation d'économies d'énergie aux vendeurs d'énergie, qui doivent verser des pénalités en cas de non-respect. Ces 200 millions d'euros correspondent à 40 térawatts/heure cumulés actualisés (Thwc) d'économies d'énergie sur la durée de vie des bâtiments, grâce aux travaux réalisés. Le programme a aussi pour but de conseiller et d'accompagner les particuliers et de "soutenir le déploiement d'un service de conseil aux petits locaux tertiaires privés" (commerces, bureaux, restaurants...), détaille le gouvernement.
true
Par le Pr Ole Humlum (professeur émérite de géographie physique à l’Université d’Oslo. Rapport édité par le GWPF (Global Warming Policy Foundation), traduit en français par la rédaction du site des climato-réalistes. ( Accès à la version française du rapport au format .pdf) Résumé Ce rapport se concentre sur des observations, et non sur les résultats de modèles numériques. De nombreux diagrammes de ce rapport se concentrent sur la période commençant en 1979, année du début de l’ère satellitaire, depuis laquelle il existe un large éventail d’observations avec une couverture presque mondiale. En 2019-2020, la baisse de la température moyenne mondiale entamée en 2017 et 2018 a été interrompue par un nouvel épisode El Niño modéré. De nombreuses régions arctiques ont connu des températures de l’air record en 2016, mais depuis lors, y compris en 2020, les conditions ont généralement été un peu plus fraîches. Le pic de température dans l’Arctique en 2016 peut avoir été causé par la chaleur libérée par l’océan Pacifique pendant le fort El Niño de 2015-16, et ensuite transportée vers la région arctique. Depuis 1979, les températures de la basse troposphère ont augmenté tant sur les terres que sur les océans, mais plus nettement sur les terres. Une grande partie de ce réchauffement a été causée par l’insolation solaire, mais il pourrait bien y avoir plusieurs raisons supplémentaires, telles que des changements dans la couverture nuageuse et dans l’utilisation des terres. Océans. Le niveau mondial des mers est surveillé par altimétrie satellitaire et par des mesures directes effectuées par des marégraphes le long des côtes. Alors que l’enregistrement par satellite suggère une élévation du niveau de la mer d’environ 3,3 mm par an, les données des marégraphes le long des côtes du monde entier suggèrent une élévation stable et moyenne du niveau de la mer de 1 à 2 mm par an. Les mesures n’indiquent aucune accélération (ou décélération) récente de l’élévation du niveau de la mer. La différence marquée (un rapport d’environ 1:2) entre les deux ensembles de données n’a toujours pas d’explication acceptée par tous, mais il est connu que les observations par satellite rencontrent des complications dans les zones côtières. Cependant, pour la planification côtière locale, ce sont les données marégraphiques qui sont pertinentes, comme détaillé plus loin dans ce rapport. En 2020, l’étendue de la couverture de glace de mer mondiale est restée bien en dessous de la moyenne de l’ère satellitaire (depuis 1979), mais une tendance à la hausse est désormais perceptible. À la fin de l’année 2016, l’étendue de la glace de mer mondiale a atteint un minimum marqué, causé au moins en partie par le fonctionnement de deux différents modèles de variation naturelle de la banquise, respectivement dans les hémisphères Nord et Sud. Ces deux variations ont connu des minima simultanés en 2016, avec les conséquences qui en résultent pour l’étendue mondiale de la glace de mer. Une tendance de sens opposé, vers une étendue de la banquise stable ou plus importante aux deux pôles a probablement commencé en 2018 et s’est accentuée en 2019 et 2020, notamment pour la banquise de l’Antarctique. La réduction marquée de la banquise de l’Antarctique en 2016 s’explique par des conditions de vent inhabituelles. Les variations de l’étendue de la couverture neigeuse à l’échelle mondiale sont dues à des changements dans l’hémisphère nord, où se trouvent la plupart des grandes masses terrestres. L’étendue de la couverture neigeuse dans l’hémisphère sud est essentiellement contrôlée par la calotte glaciaire de l’Antarctique, et elle est donc relativement stable. La couverture neigeuse moyenne de l’hémisphère nord est également stable depuis le début des observations par satellite, bien que des variations interannuelles locales et régionales puissent être importantes. Si l’on considère les changements saisonniers dans l’hémisphère Nord depuis 1979, l’étendue de la couverture neigeuse a légèrement augmenté en automne, est restée stable en hiver, et a légèrement diminué au printemps. En 2020, la couverture neigeuse saisonnière de l’hémisphère Nord était légèrement inférieure à celle des années précédentes. Les données les plus récentes sur le nombre de tempêtes tropicales mondiales et l’énergie cyclonique accumulée (ACE) se situent bien dans la fourchette des observations depuis 1970. En fait, la série de données ACE montre une variabilité dans le temps, avec une périodicité significative de 3,6 ans, mais sans tendance claire vers des valeurs plus élevées ou plus faibles. Une série ACE plus longue pour le bassin atlantique (depuis 1850) suggère toutefois un cycle naturel d’environ 60 ans. Le nombre de cyclones ayant atterri sur le territoire continental des États-Unis reste dans la fourchette des données enregistrées depuis 1851.
fake
Onze actionnaires [1] du groupe pétrolier et gazier Total, dont La Banque Postale AM, le Crédit Mutuel Asset Management et les Assurances du Crédit Mutuel ou encore Meeschaert, ont déposé hier une résolution climat auprès du conseil d’administration de l’entreprise. Cette résolution demande à l’entreprise « d’aligner ses activités avec les objectifs de l’accord de Paris, en précisant un plan d’action avec des étapes intermédiaires pour fixer des objectifs de réduction en valeur absolue des émissions, directes ou indirectes, de gaz à effet de serre des activités de la Société liées à la production, la transformation et l’achat de produits énergétiques (Scope 1 et 2) et à l’utilisation par les clients des produits vendus pour usage final (Scope 3) à moyen et long terme et les moyens mis en œuvre par la Société pour atteindre ces objectifs ». Cette résolution est maintenant soumise à l’approbation du Conseil d’administration de Total puis, si elle est acceptée, devra être votée lors de la prochaine assemblée générale, le 29 mai prochain. “Pour la première fois, des investisseurs se mobilisent pour pousser le premier émetteur de gaz à effet de serre du CAC 40 à se transformer de manière à répondre à l’urgence climatique. Il faut aujourd’hui saluer l’action de ces onze investisseurs dont font partie la Banque Postale Asset Management, les gestionnaires d’actifs du Crédit Mutuel et Meeschaert. Mais on ne peut manquer de relever et questionner l’absence des plus gros investisseurs français à commencer par BNP Paribas pourtant en charge de mener les efforts d’engagement actionnarial auprès de Total pour le CA100+ [2]” commente Lucie Pinson, directrice de l’ONG Reclaim Finance qui œuvre pour la mise en place d’un système financier orienté vers la lutte contre le changement climatique et la protection de l’environnement. “Face à la responsabilité de Total dans la crise climatique et écologique, l’inaction ne saurait être une option: les investisseurs doivent désinvestir ou alors soutenir et voter la résolution aujourd’hui déposée”. Un tournant stratégique à 180 degrés pour le pétrolier ? “Si elle était adoptée à la prochaine Assemblée Générale, cette résolution entraînera de fait un changement drastique de stratégie pour le pétrolier. Ces deux dernières années, Total a timidement diversifié ses activités afin de réduire petit à petit sa dépendance à la manne pétrolière tout en maintenant le plus longtemps possible son business model », commente Edina Ifticene, chargée de campagne pétrole pour Greenpeace France. « Mais les petits changements à la marge et les effets d’annonce dont est coutumière l’entreprise ne suffiront plus pour atteindre la neutralité carbone à 2050 requise par le GIEC pour tenir l’objectif de 1,5°C. Il va falloir abandonner définitivement la vieille machine pétrolière et gazière polluante pour enfin initier une réelle transition énergétique basée sur les énergies renouvelables ». Pour respecter cette résolution, Total devra dès 2020 désinvestir massivement de projets d’exploration en hydrocarbures – pétrole & Gaz – et surtout renoncer à ouvrir de nouveaux gisements comme celui de Mozambique LNG qui représente une véritable bombe climatique. D’après le think tank Carbon tracker [3], Total devrait réduire ses émissions de 40% au minimum et réduire sa production de 35% d’ici 2040 pour aligner sa politique sur un scénario compatible avec l’Accord de Paris. Atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050 nécessitera également la fermeture des infrastructures fossiles en opération d’ici le milieu du siècle. Enfin et dès maintenant, Total doit cesser de promouvoir les fausses solutions pour lutter contre le changement climatique telles que la compensation carbone ou les agrocarburants à base d’huile de palme. Autant de décisions qui vont à l’encontre des choix opérationnels d’aujourd’hui. [1] Parmi eux Actiam, Candriam, Crédit Mutuel Asset Management et les Assurances du Crédit Mutuel, Ecofi Investissements, Friends Provident Foundation, Fédéral Finance Gestion, La Banque Postale Asset Management, Meeschaert AM et Sycomore Asset Management. [2] Le CA 100 + est un groupe d’investisseurs qui font de l’engagement collectif en direction de plus de 150 grands émetteurs de GES afin de les pousser à aligner leurs activités avec les objectifs de l’Accord de Paris. Lancée en décembre 2017, cette coalition regroupe 450 investisseurs qui gèrent ensemble plus de 40 000 milliards de dollars. [3] “Balancing the Budget: Why deflating the carbon bubble requires oil & gas companies to shrink”- Novembre 2019
true
Qu’entend-t-on exactement par infrastructure ? Pourquoi ces actifs conditionnent la réussite de la transition énergétique ? Dans quelle mesure les risques associés au changement climatique doivent-ils être mieux intégrés à la gestion de portefeuille d’infrastructures ? Carbone 4 propose de faire ici une revue générale de cette classe d’actifs et de ses enjeux liés au changement climatique. Les infrastructures sont aujourd’hui au cœur de l’actualité : de la privatisation d’ADP au plan Très Haut Débit à 20 milliards d’euros sur 10 ans, en passant par les levées de fonds record du français Ardian ou du suédois EQT, les opportunités sont nombreuses et l’engouement des investisseurs est avéré. Toujours dans l’actualité, le tragique effondrement du pont de Gênes a rappelé l’importance critique de maintenir en bon état les infrastructures actuelles, organes vitaux de notre économie. Les infrastructures sont aussi au cœur des enjeux associés à la transition climatique. Si elles permettent à notre économie de se développer, les infrastructures entrainent également les générations d’émissions qui vont avec, contribuant ainsi au dérèglement climatique qui peut venir faire peser sur ces actifs physiques des risques accrus. A l’inverse, une politique ambitieuse de réduction des émissions pourrait venir perturber les rendements stables et prévisibles à long terme qui font une partie du succès de cette classe d’actifs. Comment appréhender l’ensemble de ces défis et opportunités pour les investisseurs et gestionnaires d’infrastructures ? Découvrir la publication Découvrir 2-infra challenge, nouvelle méthode de place pilotée par Carbone 4 qui permet de mesurer l’alignement des infrastructures avec une trajectoire 2 degrés et les risques climatiques auxquels sont soumis les actifs.
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Ce billet donne des informations récentes sur la couche d’ozone. Si ce n’est pas déjà fait, je ne peux que vous conseiller de lire le billet de présentation général du trou de la couche d’ozone… Situation actuelle On note bien le trou au Pôle Sud. On observe que le trou est bien en formation, et qu’il grandit vite, suivant la tendance de 2009. Sur le graphique précédent figurent pour information la taille de différentes zones géographiques afin de mieux situer la taille du trou.. Tendances annuelles Rappelons que plus de vingt ans après le protocole de Montréal, force est de constater la réussite de la mobilisation : le trou de la couche d’ozone a cessé son accroissement spectaculaire vers 1995. Malheureusement, on n’observe aucune reconstitution flagrante de la couche d’ozone. La taille du trou semble jouer au yo-yo. Après avoir beaucoup augmenté dans les années 1980, il s’est stabilisé vers 1995. En 2002, on criait victoire devant une spectaculaire diminution de sa superficie. Mais un an plus tard, sa surface atteignait à nouveau les valeurs de la fin des années 90, soit autour des 25 millions de km². En 2006, on battait même le record historique, avec une superficie de 29,5 millions de km². Bilan Antarctique et Arctique On observe les déplétions suivantes en ozone aux pôles (la couche étant nettement plus épaisse au pôle Nord qu’au pôle Sud, car il est plus chaud en raison de l’influence des continents proches) : Le pic de 2011 en Arctique est remarquable, comme nous allons le voir. Avec un peu plus de recul, on a la situation suivante : Le pôle Nord est en effet globalement moins touché par le phénomène de trou que le pôle sud : Ce qui nous donne au global pour 2009 : La situation à l’équateur est comme nous l’avons vu préoccupante pour les populations… Trou de la couche d’ozone au dessus de l’Arctique en 2011 En Antarctique, le « trou d’ozone » (qui correspond donc à une destruction de plus de la moitié du contenu total d’ozone au printemps) est un phénomène récurrent en raison des températures extrêmement basses dans la stratosphère chaque hiver. En Arctique en revanche, les températures hivernales sont en moyenne plus élevées qu’au pôle Sud et les conditions météorologiques varient beaucoup d’une année à l’autre. Les conditions ne sont donc pas toujours réunies pour qu’une diminution importante d’ozone y soit observée. Du moins, jusqu’à présent… Au tout début du printemps 2011, des conditions météorologiques exceptionnelles ont conduit à une diminution d’ozone sans précédent en Arctique. Les observations (sol et satellite) indiquent une diminution qui atteignait environ 40 % à la fin du mois de mars – nouveau record historique… Ce phénomène s’explique par un hiver stratosphérique très froid et persistant qui a conduit à une destruction importante d’ozone, laquelle s’est prolongée de façon inhabituelle jusqu’au printemps. Décryptage : ozone en chute au pôle Nord par CNES Trou de la couche d’ozone en Arctique 2010-2011 Cette situation n’est pas catastrophique pour le moment, mais il conviendra d’être vigilant à l’avenir…
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C'est une décision qui met un terme à des années de bataille entre partisans et adversaires de cette méthode controversée. La chasse à la glu a définitivement été jugée illégale lundi par le Conseil d'Etat. Après avoir interrogé la justice européenne, qui avait estimé en mars que cette technique de piégeage cause un dommage "irrémédiable" à tous les oiseaux capturés, la plus haute juridiction administrative française a définitivement annulé les dérogations accordées par l'Etat pour cette chasse, jugée "contraire au droit européen". Cette méthode de chasse dite "traditionnelle" est pratiquée dans cinq départements du sud-est de la France (Alpes-de-Haute-Provence, Alpes-Maritimes, Bouches-du-Rhône, Vaucluse et Var). Destinée aux grives et aux merles, elle consiste à piéger des oiseaux sur des tiges enduites de colle, appelées gluaux. Les oiseaux ainsi capturés sont mis en cage et servent, en chantant, à en attirer d'autres pour les chasseurs. Mais les défenseurs de l'environnement se battent depuis des années en justice pour la faire interdire, dénonçant une méthode "cruelle" et non sélective qui conduit à la capture d'autres oiseaux que ceux visés, y compris des espèces protégées. Les chasseurs assurent que les oiseaux capturés par erreur sont nettoyés et relâchés. Saisi à de nombreuses reprises pour faire annuler les décrets gouvernementaux accordant des dérogations permettant cette chasse au motif de la tradition, le Conseil d'Etat avait fini par se tourner vers la Cour de justice de l'Union européenne, pour savoir si elle était conforme à la directive "oiseaux" de l'UE. La CJUE avait répondu en mars qu'en dépit d'un nettoyage, les oiseaux capturés subissent un dommage irrémédiable, les gluaux étant par nature susceptibles d'endommager le plumage de tous les oiseaux capturés", rendant dès lors prévisible son interdiction par la justice administrative française. Qui a donc rendu lundi une série de décisions dans des affaires pendantes annulant la réglementation dérogatoire française. La Conseil relève dans un communiqué que "ni le Gouvernement, ni la fédération de chasseurs, n'ont apporté de preuves suffisantes" permettant d'affirmer que d'autres espèces ne sont pas piégées ou que "les oiseaux capturés accidentellement ne subiraient que des dommages négligeables, une fois relâchés et nettoyés". Par ailleurs, il estime que "le seul objectif de préserver ces traditions ne suffit pas à justifier une dérogation aux interdictions de principe que pose la directive" européenne et qu'il n'a pas été démontré qu'aucune alternative ne serait possible.
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"Paralysé", "mis à mal"... A en croire certains médias, le nucléaire français serait menacé par la canicule - déjà la deuxième cet été - au risque de déstabiliser le réseau électrique. Une telle affirmation relève en réalité d'une mauvaise compréhension de l'effet réel des vagues de chaleur sur les centrales, les barrages, les éoliennes ou encore les panneaux solaires. Quelle est la résilience de ces différentes sources d'énergie, ce jeudi au maximum du thermomètre, tandis que le dérèglement climatique augure bien d'une multiplication des canicules ? Le cas du nucléaire, qui représente 71,6 % de l'électricité produite en France, attire évidemment tous les regards - plus ou moins inquiets. En particulier lorsque EDF annonce, dans ce contexte de fortes chaleurs, que deux réacteurs doivent s'arrêter à la centrale de Golfech (Tarn-et-Garonne). Pourtant, aucune panique liée à la sûreté ! L'opérateur précise "adapter sa production" en raison d'une "contrainte environnementale" : cette centrale a pour particularité d'utiliser l'eau de la Garonne afin de refroidir sa chaleur utile, celle produite en circuit fermé grâce aux réacteurs. Or un arrêté encadre l'échauffement de cette eau avant sa restitution au fleuve : la température du rejet ne doit pas s'écarter de plus de +1,25 °C, ni porter ce cours d'eau au-delà de 28 °C, sous peine de nuire à la faune et la flore environnantes. Voilà pourquoi EDF anticipe, plusieurs jours à l'avance avec les prévisionnistes de Météo France, la mise en pause de réacteurs. Puisqu'il ne s'agit que de 2 réacteurs sur les 58 que compte le pays, cet arrêt ne pose pas non plus de risque pour l'ensemble du réseau électrique français. Il est piloté et équilibré par son gestionnaire, RTE, depuis le Centre national d'exploitation du système (Cnes), installé à Saint-Denis. Frédéric Charlet, qui dirige ce cerveau du réseau, explique combien le contexte saisonnier a son importance : "La demande est quasiment deux fois moins importante en été qu'en hiver, où les chauffages électriques et l'éclairage consomment beaucoup, précise-t-il à L'Express. Pour chaque degré au dessus des normales de saison, nous observons une hausse de 2400 mégawatts (MW), autant que la consommation de Paris. Mais en été, pour chaque degré au-dessus, la hausse ne représente que 500 MW, soit l'équivalent de Bordeaux."
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Les quatre dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées. L'ONU, qui a publié ces résultats ce mercredi, y voit la confirmation du réchauffement climatique causé par les concentrations records de gaz à effet de serre dans l'atmosphère. Dans un communiqué de presse, l'Organisation météorologique mondiale (OMM) observe que la température moyenne à la surface du globe en 2018 a dépassé d'environ 1°C celle qui prévalait à l'époque préindustrielle (1850-1900). "Cette année [2018] se classe au quatrième rang des plus chaudes qui aient été constatées", précise l'agence spécialisée de l'ONU. "Avec 1,2°C de plus qu'à l'époque préindustrielle, l'année 2016, marquée par l'influence d'un puissant Niño, conserve le statut d'année la plus chaude. En 2015 et 2017, l'écart de la température moyenne par rapport aux valeurs préindustrielles était de 1,1°C." L'ONU prend pour référence l'année 1850, date à laquelle ont débuté les relevés systématiques de température. Mais "il est bien plus important d'examiner l'évolution à long terme de la température (...) que d'opérer un classement entre les différentes années", a souligné le secrétaire général de l'OMM, Petteri Taalas, en rappelant que sur les 22 dernières années, on a dénombré les 20 années les plus chaudes jamais enregistrées. "Les phénomènes météorologiques extrêmes ou à fort impact ont frappé une multitude de pays et des millions de personnes l'année dernière", a-t-il poursuivi. "La communauté internationale doit donner la priorité absolue à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et aux mesures d'adaptation au climat", a-t-il martelé. Et 2019 ne s'annonce pas sous de meilleurs auspices, a averti l'OMM. L'Australie a connu le mois de janvier le plus chaud jamais enregistré, alors qu'une vague de froid intense s'abattait sur une partie de l'Amérique du Nord. "La vague de froid dans l'est des États-Unis ne vient certainement pas contredire la réalité du changement climatique", a souligné Petteri Taalas. "L'Arctique se réchauffe à un rythme deux fois plus rapide que la moyenne mondiale (...) Ce qui se passe aux pôles ne reste pas cantonné aux pôles, mais influence les conditions météorologiques et climatiques dans d'autres régions, où vivent des centaines de millions de personnes", a-t-il rappelé.
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CLIMAT - Poumon plus si vert. En raison du changement climatique et de la déforestation, une grande partie du bassin de l’Amazonie émet désormais du CO2 au lieu d’en absorber, une transformation majeure pour cet écosystème crucial dans la limitation du réchauffement, selon une étude publiée ce mercredi 14 juillet. Se basant sur des centaines d’échantillons d’air récoltés à diverses altitudes lors de la dernière décennie, l’étude publiée dans la revue Nature montre qu’en particulier la partie sud-est de l’Amazonie est passée d’un puits de carbone à une source de CO2, gaz responsable du réchauffement de la planète. Lors des cinquante dernières années, les plantes et les sols ont absorbé plus d’un quart des émissions de CO2, même quand ces émissions ont augmenté de 50%. Alors si l’Amazonie ― qui abrite la moitié des forêts tropicales particulièrement efficaces pour absorber ce carbone et qui stocke 450 milliards de tonnes de CO2 dans ses arbres et ses sols―, devenait une source constante de C02, s’attaquer à la crise climatique deviendrait encore plus difficile. Selon l’étude, plusieurs facteurs sont responsables de cette évolution. “La déforestation et la dégradation de la forêt réduisent les capacités de l’Amazonie à agir comme puits de carbone”, écrivent les auteurs. Parmi les causes de cette dégradation, les forêts brûlées pour faire place à l’élevage et à l’agriculture. Le changement climatique est également un facteur clé: les températures pendant la saison sèche ont gagné près de 3°C par rapport à l’ère pré-industrielle, soit près de trois fois plus que la moyenne mondiale.
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Histoire de chaudières, d’isolation et de rentabilité. Pas brillant le calcul et surtout pas à l’avantage du consommateur. Partagez ! Volti ****** Charles Sannat pour Insolentiae Mes chères impertinentes, mes chers impertinents, Hier soir, voyant qu’une tempête de neige terrible était annoncée sur le pays, je me suis précipité pour vérifier l’état du stock de boîtes de raviolis : imaginez que l’on soit bloqué pendant 6 mois en raison d’une grande glaciation. Justement, à propos de glaciation, aux États-Unis ils annoncent du -50°, et de quoi bien sourire avec nos 5 centimètres de neige. Allez, je vous en donne 10 parce que je suis très large. Bref, -50°, je disais perfidement à ma femme que de telles températures allaient nous valoir une sortie de Trump sur le réchauffement climatique. Évidemment, ce qui devait se passer se passa… et Trump de twitter ce matin : « Je me caille, rendez-moi mon réchauffement climatique. » Du coup, je suis encore un génie dans le regard de ma femme. Heureusement, de vous à moi, que l’on n’a pas du -50° parce que là, ils peuvent nous bourrer le mou (nos mamamouchis) avec toutes les transitions énergétiques qu’ils veulent, on se caillera tous ! Bon, venons-en au fait, à savoir sur la manière dont on vous arnaque copieusement, et là, ma patience est à bout. Cessez d’être écolo comme on nous demande de l’être, car en fait, on se fait juste enfler jusqu’à la moelle et encore, je retiens ma vulgarité sous l’œil courroucé de ma moitié qui ne supporte pas les gros mots devant les enfants et en public… Tout part de l’histoire d’un voisin à qui « on » tente de refourguer une chaudière à condensation GTI 16 soupapes avec injection intégrée et vraisemblablement au moins 16 soupapes et sans doute également « biturbo ». Pour ceux qui s’y connaissent un peu en moteur, dans les turbo, on utilise les gaz, et dans les chaudières à condensation, on récupère aussi de la chaleur, du coup, on augmente le rendement… Au mieux, ce rendement est augmenté de 25 %, je suis sûr que quelques plombiers du dimanche ou de la semaine expliqueront qu’en prenant tel ou tel modèle, on monte à 38,75 % de plus si la température de l’eau à la sortie du circuit est à plus de 44°, blablablabla. Bon, le plus souvent, le rendement d’une chaudière à condensation augmente de 10 % votre rendement et donc vous permet de baisser théoriquement votre consommation de 10 %, donc votre facture de 10 %. Ouf ! La question du copain voisin était logiquement : « Charles, c’est rentable si je change ma chaudière ? ̶ Attends Michel (mon voisin s’appelle Michel), on va poser le calcul… ̶ Déconne pas Charles, j’ai jamais été fort en maths, tu vas encore m’embrouiller… ̶ Mais non, Michel, zen. » « Tu es d’accord ? ̶ Oui, dit Michel. ̶ Bien. Poursuivons. Michel, elle est où ta dernière facture de GDF ? ̶ Charles, on dit plus GDF… ̶ Je sais Michel, m’embrouille pas et file-moi ta douloureuse. » Michel cherche dans son fatras administratif, montrant que lui aussi, bien que n’étant pas un député, souffre d’une phobie administrative prononcée. 1 800 euros par an ! Ha… 1 800 ! Bin… diou ! Ça pique ! Bon, il a l’eau chaude, le gaz pour la cuisson et le chauffage à ce prix-là, et sa facture d’électricité est modique vu qu’il a mis des LED partout. « Donc imagine, avec ta nouvelle chaudière, on économise 10 % de 1 800 euros : cela fait 180 euros de moins chaque année pour un investissement de 6 000 euros. Si on divise 6 000 par 180, cela fait 33 ans… Oui, ta chaudière à condensation sera remboursée dans 33 ans. C’est ce que l’on appelle un taux de retour sur investissement totalement pourri. » Je vous passe que le pauvre Michel, il est un peu plus âgé que moi, du coup 33 ans, c’est franchement très loin. Trop loin même. Mais Michel me dit… « Pff, en plus, cette chaudière n’est garantie que 5 ans… » On peut également dire qu’on n’économise pas 10 %, mais 20 %. Il faudra encore attendre plus de 15 ans pour rentabiliser cet achat d’une nouvelle chaudière toujours garantie entre 5 et 10 ans au mieux… Voilà tu as ta réponse, garde ta chaudière actuelle qui marche et attend qu’elle tombe en panne et qu’elle ne soit plus réparable. Je peux vous faire la même démonstration avec à peu près tout ce que l’on nous propose actuellement, à savoir l’isolation par la façade, l’isolation de vos combles, ou encore les nouvelles fenêtres double vitrage… Je sais de quoi je parle, les miennes ne devraient plus tarder vu qu’elles arrivent en février et que février, c’est bientôt ! C’est plus beau, plus confortable, plus isolant, plus tout ce que vous voulez, mais ce n’est certainement pas rentable. C’est de l’économie forcée. L’État passe de nouvelles normes, édicte de nouvelles règles pour nous faire dépenser notre argent dans des frais qui restent des frais et pas des investissements parce qu’ils ne nous rapporteront rien, mais vont bien nous coûter de l’argent. Toutes ces histoires de transition énergétique sont une escroquerie institutionnalisée, mais économiquement, elles ne tiennent pas la route une seconde. Certes, le prix de l’énergie augmente, parce que l’État a décidé de l’augmenter et d’augmenter massivement les taxes qui pèsent sur l’énergie que nous consommons. Pourtant, l’énergie est un bien de première nécessité, au moins jusqu’à certaines quantités. Nous devrions tous avoir droit à une quantité d’énergie minimale hors taxes pour, par exemple, nous chauffer à 18 degrés. Au-delà, on paye un prix plus élevé, le prix du confort, ou le prix nécessaire pour chauffer… la piscine !! Michel, laisse tomber la chaudière, et garde tes sous. Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous ! Charles SANNAT Voir : « Comment peut-on encore payer moins d’impôts ? » Lettre Confidentielle de La Robolution de janvier en ligne Forte augmentation des prix des produits alimentaires au 1er février France : croissance 2018 à 1,5 % au lieu de 2,3% en 2017 ! Merci Macron
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L'humanité va vivre "à crédit" pour le reste de l'année. Ce lundi 29 juillet est "le jour du dépassement mondial", selon l'ONG Global Footprint Network. En d'autres termes, l'ensemble de la population humaine a consommé toutes les ressources que la Terre peut renouveler en un an. Le reste de l'année, il va falloir surexploiter les écosystèmes et puiser dans ses réserves et donc compromettre leurs capacités de régénération. Chaque année, la date est calculée en comparant la consommation annuelle de l'humanité en ressources écologiques - l'empreinte écologique - à la capacité de régénération de la Terre - la biocapacité. "À l'échelle de la planète, nous avons pêché plus de poissons, abattu plus d'arbres et cultivé plus de terres que ce que la nature peut nous offrir au cours d'une année", a indiqué ce lundi l'ONG WWF dans un communiqué. Et il y a pire : la situation s'aggrave. Malgré cette mise en garde annuelle adressée à l'ensemble des citoyens et des décideurs, la surconsommation ne faiblit pas, au contraire. L'alerte lancée cette année est la plus précoce jamais enregistrée. En 1970, année du premier "jour du dépassement mondial", la date était le 29 décembre. L'an 2000, c'était le 23 septembre, le 8 août en 2010 et le 1er août en 2018. Aujourd'hui, "il nous faudrait aujourd'hui l'équivalent de 1,75 Terre" pour subvenir à nos besoins sans puiser dans ces réserves, souligne WWF dans un communiqué. Progression du Jour du dépassement mondial au fil des années. Global Footprint Network Le mouvement "s'est accéléré à cause de la surconsommation et du gaspillage", indiquait l'an dernier à L'Express Valérie Gramond, de la WWF, ONG environnementale et partenaire du Global Footprint Network. Elle rappelle que dans le monde, environ un tiers des aliments finissent à la poubelle. "On met à mal la capacité de la planète à se régénérer", en puisant par exemple dans les stocks de poissons, ajoutait-elle. Graphique montrant les courbes de la réserve écologique de la Terre et celle de la biocapacité. Depuis les années 1970, l'humanité est en "déficit écologique". Global Footprint Network La situation diffère fortement selon les pays. Sans surprise, ce sont les pays riches qui sont les moins raisonnables. Si tous les pays vivaient comme le pire élève - les États-Unis -, l'humanité aurait besoin de 5 planètes pour survivre. Si toute l'humanité vivait comme les français, il faudrait 2,7 planètes comme la Terre pour subvenir à nos besoins, ce qui place le pays au huitième rang des plus gros consommateurs au monde, derrière les États-Unis, l'Australie, la Russie, l'Allemagne, la Suisse, le Japon et le Royaume-Uni. Sur son site, Global Footprint Network met également à disposition un outil permettant de comparer l'empreinte écologique et la biocapacité de chaque continent, et même de chaque pays, depuis 1961. Là encore, mauvaise nouvelle : la France a un bilan négatif depuis... 1961, soit depuis le début des relevés. Depuis 1961, la France consomme plus de ressources qu'elle n'en produit. Global Footprint Network "On doit passer du cri d'alarme à l'action", estimait l'an passé Pierre Cannet, également de WWF, qui s'inquiétait de la reprise des émissions de CO2 au niveau mondial en 2017, après trois années de stabilisation. Alors que faire ? Global Footprint Network propose plusieurs solutions : la réorganisation des centres urbains, le développement des énergies renouvelables, la modification du régime alimentaire ou encore un meilleur contrôle de la (sur)population, l'un des principaux facteurs de la surconsommation. Pour aborder la question de manière plus ludique qu'avec des graphiques parfois austères, l'ONG a aussi créé un jeu sur le site footprintcalculator.org. Ce dernier permet, comme son nom l'indique, de calculer son empreinte écologique. Après une inscription rapide par mail ou par Facebook, une série de questions - en anglais seulement - permet de dresser un profil et calculer un "score" : consommation de viande et de poisson, taille et type d'habitation, équipements associés, consommation, transports, tout y passe. Capture d'écran du site "calculateurs de l'empreinte écologique" footprintcalculator/Global Footprint Network Certaines sections proposent même "d'ajouter des détails" pour augmenter la précision du résultat, comme indiquer ses achats hebdomadaires de vêtements ou son taux de recyclage du papier et du plastique. Achetez-vous souvent de nouveaux vêtements, des appareils électroniques ou des livres ? Recyclez-vous vos déchets ? footprintcalculator/Global Footprint Network Enfin, les résultats affichent une nouvelle date, celle à laquelle les ressources annuelles de la planète seraient consommées si "tout le monde vivait comme vous" et combien de Terre il faudrait pour subvenir à ces besoins. Un autre tableau classe ensuite les résultats par catégorie : nourriture, habitation, transports, biens de consommations et services, et indique les émissions carbones théoriques. Les résultats, détaillés, indiquent si l'on consomme trop ou non. Footprintcalculator/Global Footprint Network Si ces "scores" peuvent se révéler un brin culpabilisant, le site égraine divers conseils pour réduire son empreinte écologique, et rappelle que la consommation de chacun dépend de la société dans laquelle il vit. "C'est la raison pour laquelle il est important à la fois de travailler sur notre style de vie mais aussi d'influencer nos gouvernements", souligne encore l'ONG. Reste que le "jour du dépassement" est critiqué, notamment parce qu'il présente la situation de manière simpliste, ou encore parce que ses données sont trop partielles. Certains scientifiques estiment même qu'il pourrait sous-estimer les dégâts que l'humanité cause à la Terre. Mais si la plupart soulignent ses limites, ils lui reconnaissant néanmoins une utilité certaine : celle de sensibiliser le grand public et l'aider à comprendre les défis écologiques à relever ces prochaines années.
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Le climat fait couler beaucoup d’encre et divise les scientifiques. Tous les mois SOTT recense les phénomènes climatiques extrêmes. Pour spectaculaires et meurtriers qu’ils soient, peut-on craindre une aggravation dans les années à venir ? Nous ne sommes sûrs de rien, puisque même les scientifiques ne sont pas d’accord entre eux. Nous ne pouvons que constater. La Nature en colère, nous offre un spectacle à la mesure de sa grandeur et, on se sent bien petits face aux éléments déchaînés. Partagez ! Volti ********* Feu en Californie Ce mois a été marqué par d’incroyables pluies diluviennes tombant en très peu de temps partout dans le monde; tuant des milliers de personnes, déplaçant des millions de personnes… et endommageant de nombreuses cultures. La Chine, la Corée du Sud, l’Indonésie, les Philippines, le Vietnam, l’Afrique du Sud, le Népal, le Pakistan, l’Inde, la Suède, la Russie, l’Italie et les États-Unis ont été les plus touchés par des pluies torrentielles et des crues éclair qui ont suivi. Le Japon a également connu une inondation historique qui a causé des dégâts considérables, 200 morts et des milliers de déplacés. L’Italie, le Brésil et l’Afrique du Sud ont tous eu leur part de neige hors saison ou « rare » ce mois-ci, laissant la population locale plutôt surprise. À mesure que les « cieux s’ouvraient » dans de nombreux endroits, des températures élevées, des sécheresses et des incendies de forêt ont frappé la Californie, la Suède, la Norvège et la Grèce. Ce dernier étant le plus touché avec 94 décès, des centaines de déplacés, 2 500 kilomètres carrés ravagés par des centaines de personnes obligées de se réfugiées sur les plages. Il y a eu des incendies importants en Californie, mais aucun record n’a été battu, jusqu’à présent, l’incendie de 1937 maintient le record avec près de 90 000 kilomètres carrés brûlés. Même en combinant tous les hectares brûlés par le feu en Californie au cours des cinq dernières années, l’année 1937 détient toujours le plus de dégâts. En outre, depuis les années 1930, l’incidence des incendies dans l’État a nettement diminué. La même chose s’applique aux incendies qui se sont développés en Europe, aucun record n’a été battu et l’incidence des incendies a considérablement diminué depuis les années 80, comme l’a indiqué Adapt 2030. Les températures élevées enregistrées en juillet en Europe ne se comparent pas à celles des années 1930, sans parler de la chaleur extrême subie ainsi que dans une grande partie des États-Unis depuis plusieurs années à la fin du 19ème siècle. Encore une fois, nous voyons les médias se concentrer et amplifier les incidences localisées des températures élevées et des incendies de forêt; Un titre a même déclaré que le monde n’a pas connu de telles températures depuis l’apparition de notre civilisation (il y a 10 000 ans), une affirmation tout simplement erronée. Les températures de surface de la Terre augmentent en effet en raison de l’activité géologique et volcanique et de l’incidence plus directe des rayons solaires due à l’affaiblissement de la magnétosphère. Mais oubliés dans le battage médiatique, les températures dans les couches supérieures de l’atmosphère ont chuté. La preuve en est l’incidence croissante des halos solaires et lunaires, des nuages nocturnes, des stèles multicolores, des tempêtes de grêle toujours plus nombreuses et, bien sûr, des chutes de neige hors saison. Et n’oublions pas que nous avons eu des événements de neige rares dans les hémisphères nord et sud en juin et juillet de cette année. Alors ne soyez pas dupe, beaucoup de changements que nous observons maintenant sont dus à la faible activité solaire, à l’affaiblissement de la magnétosphère et au maximum des rayons cosmiques. Et tous ces changements ne sont pas spécifiques seulement à notre planète, nous trouvons des parallèles sur d’autres planètes de notre système solaire. Comme quelqu’un l’a dit, « pas par le feu, mais par la glace … » Source Sott Media via Aphadolie Sources complémentaires : https://www.spaceweatherlive.com/fr/activite-solaire/cycle-solaire https://fr.wikipedia.org/wiki/Incident_des_e-mails_du_Climatic_Research_Unit https://www.20minutes.fr/monde/298779-20090209-pires-incendies-histoire https://sciencepost.fr/2017/12/climat-serait-impacte-rayons-cosmiques-selon-nouvelle-etude/ https://www.science-et-vie.com/archives/l-anomalie-magnetique-ici-le-ciel-devient-un-gouffre-22604 http://www.lefigaro.fr/environnement/2010/04/02/01029-20100402ARTFIG00729-le-giec-n-est-pas-le-garant-de-la-verite-scientifique-.php
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La France entame un sevrage de son addiction aux plastiques. Le ministère de la Transition écologique a dévoilé, jeudi, un "pacte" avec plusieurs entreprises et ONG visant à lutter contre la pollution découlant de l'usage de ce matériau. Les signataires s'engagent par exemple à abandonner le PVC dans les emballages ménagers ou industriels d'ici 2022, à "éliminer les autres emballages problématiques d'ici 2025", et à rendre "réutilisables ou recyclables à 100% ces contenants" d'ici là. Deux experts commentent, pour L'Express, les mesures prises : Maria-Luiza Pedrotti est chercheuse à l'Institut de la Mer de Villefranche (CNRS / Sorbonne Université) et coordinatrice scientifique de l'expédition Tara, qui a recueilli et analysé les microplastiques en Méditerranée. Mikael Kedzierski travaille à l'Institut de recherche Dupuy de Lôme (CNRS / Université Bretagne Sud). Il s'intéresse à l'impact des particules sur la santé et sur l'environnement. L'EXPRESS : Pourquoi les emballages plastiques posent-ils un problème à l'environnement ? Mikael Kedzierski : J'étudie la pollution par les micro-plastiques, des déchets sous forme de particules dont la taille reste inférieure à 5 millimètres, souvent visibles sur la plage ou en mer. La majorité de cette pollution provient en fait des emballages, bouteilles ou morceaux de films plastiques. Si les organismes vivants savent dégrader progressivement les déchets en bois ou les algues mortes, leur capacité à s'en prendre aux plastiques est beaucoup plus réduite. Alors ces plastiques persistent dans le milieu naturel, de plusieurs décennies à plusieurs siècles. Et une fois en mer, il est coûteux de les retirer. La solution la plus pertinente reste encore de bloquer cette pollution avant qu'elle ne l'atteigne. Maria-Luiza Pedrotti : Les plastiques représentent un danger potentiel pour toute la chaîne alimentaire marine, jusqu'à l'homme. Or depuis 1950, nos sociétés ont produit 8,3 milliards de tonnes de plastique. Il faut parvenir à diminuer voire stopper cette production, car on ne pourra pas nettoyer les océans. Les Etats sont conscients du problème, mais de là à passer aux vraies mesures, c'est un défi. La chercheuse Maria-Luiza Pedrotti face à la photo, au microscope, d'un des débris plastiques trouvés en Méditerranée. REUTERS/Eric Gaillard Ce "pacte national sur les emballages plastiques" entre l'Etat et les entreprises est-il une bonne solution ? Maria-Luiza Pedrotti : Sur le papier, ce sont d'excellentes mesures, assez ambitieuses pour mener de front ce combat. Mais je suis toujours partagée entre ma casquette de scientifique et celle d'activiste : si ces décisions ne sont pas accompagnées et sans contraintes, l'industrie et les commerçants ne suivront pas. Regardez, par exemple, combien est peu appliquée l'interdiction des sachets plastique à usage unique sur les marchés... D'autre part, il faudrait de telles mesures coordonnées pour tous les pays, sinon cela va être compliqué d'éradiquer cette pollution : la mer n'a pas de frontières. Mikael Kedzierski : La France n'est pas très en avance sur la question, par rapport à d'autres pays européens comme les Scandinaves, en particulier sur les questions de recyclage. Certes, ce plan annoncé va forcément avoir un impact positif pour le pays. Reste qu'au niveau international, les principales sources du plastique des océans sont les pays en développement... Toutefois il faut noter que la France et de nombreux autres pays exportent aussi une partie de leurs déchets plastiques vers ces régions, notamment en Asie, et sont donc tout aussi responsables de cette pollution globale. Le plastique est-il recyclable à 100 % ? Maria-Luiza Pedrotti : Cela reste un problème chez les industriels, pour qui le plastique recyclé coûte 30 % plus cher que le plastique vierge. Les plastiques à usage unique sont les plus dangereux parce qu'ils ne sont pas rentables à recycler, en particulier le polystyrène expansé (PSE). Et en amont, il faut aussi regarder les systèmes de collecte. Depuis 2003, l'Allemagne a un système de consigne intéressant : le prix des contenants comprend une caution, à récupérer en le rapportant. Cela coûte 8 centimes pour une canette, 15 pour une bouteille en plastique et 25 pour un contenant non recyclable. Résultat : le taux de collecte atteint maintenant 90 %. Mikael Kedzierski : Sur l'efficacité du recyclage, le plastique pourrait surtout être réutilisé une dizaine de fois sans que ses propriétés techniques ne soient vraiment dégradées. Sa légèreté, sa résistance et son faible coût sont justement la raison pour laquelle il fait partie de notre quotidien. Sauf qu'on ne l'utilise que sur des temps très courts - surtout les emballages - de quelques jours à quelques mois, avant d'en faire un déchet. Un plastique peut pourtant avoir plusieurs vies.
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Paris, le 4 mars 2013 – C’est hier qu’est entrée en vigueur la réglementation sur le commerce du bois de l’Union Européenne (RBUE). Elle est censée mettre un coup d’arrêt à l’entrée massive sur le marché européen de bois coupé illégalement. Cette réglementation instaure la responsabilité des opérateurs qui importent du bois ou des produits dérivés. Les importateurs de bois illégal pourront être sanctionnés. Une réglementation que la France n’est pas prête à appliquer « Le bois illégal va entrer encore longtemps sur le territoire français. Concrètement, rien n’est prévu pour procéder au contrôle des importateurs ni maintenant ni dans un futur proche« , explique Frédéric Amiel, chargé de campagne Forêts pour Greenpeace France. « L’administration responsable des contrôles n’a pas été désignée, le régime des sanctions n’a pas été voté par le parlement. Bref, par manque de moyens et sans doute de volontés, les autorités françaises n’ont rien fait pour l’instant pour tenter de stopper l’importation de bois illégal en France. » Normalement, depuis le 3 mars, les importateurs doivent démontrer qu’il ont tout fait pour s’assurer que le bois qu’ils achètent est conforme à la réglementation des pays producteurs. Ce principe est connu sous le nom de « diligence raisonnée ». Mais pour que cette réglementation ait une application réelle, tout repose sur les mesures prises par chaque pays membre. En France, c’est le ministère de l’agriculture qui est l’ « autorité compétente » pour la mise en œuvre de cette ambitieuse réglementation. Greenpeace demande au Ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll qu’il détaille son plan d’action pour l’application de la Réglementation Européenne sur le bois en France. Pendant ce temps, du bois illégal dans plusieurs ports français Pendant ce temps du bois à la provenance douteuse s’entasse dans les ports français. Des investigations de Greenpeace et de l’ONG Global Witness ont montré que du bois illégal en provenance de République Démocratique du Congo a été débarqué récemment sur les ports de Caen, Nantes et La Rochelle. Il est issu de concessions en RDC mises en cause pour fraude dans deux rapports récents, l’un de Greenpeace paru aujourd’hui http://minu.me/8fo2 et l’autre de l’Observateur indépendant des forêts en RDC http://minu.me/8fo0 « Une partie de ce bois provient de concessions qui ont dépassé de 40% les volumes de coupes autorisées sur leurs concessions. Si les critères de la réglementation devaient s’appliquer, les importateurs seraient incapables de démontrer s’il est d’origine légale ou non et il ne devrait donc pas être importé. » explique Frédéric Amiel. Malheureusement, des grumes en provenance des mêmes concessions et d’autre produits bois illégaux continueront à arriver en France et en Europe dans les mois à venir. La plupart des importateurs ne sont pas près à appliquer la diligence raisonnée, et rien n’est prêt pour les contrôler et rendre effective la réglementation. « Les importateurs doivent comprendre que la réglementation s’applique dès à présent. Toute importation de bois douteux pourra désormais donner lieu à des sanctions« , poursuit Frédéric Amiel. « Le commerce du bois illégal, facteur de déforestation massive, de changements climatiques et d’atteintes aux droits des communautés doit cesser. » En attendant que la France désigne les administrations en charge du contrôle et traduise la réglementation dans la législation Greenpeace va continuer à assurer une veille en France pour s’assurer que la réglementation sera réellement appliquée.
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Une fin de non-recevoir : c'est ce que la pensée écologique a toujours semblé opposer aux temps modernes. Et ce qui lui a valu, sans doute, d'être reléguée durant des décennies dans les marges militantes de la société. Mais aujourd'hui que les alertes rouges environnementales la rendent incontournable, la question resurgit : l'écologie est-elle vraiment l'utopie antilibérale que dénoncent certains, ou le sésame vers un nouveau monde, amendé de ses folies démiurgiques ? Les réponses sans ambiguïté du philosophe Dominique Bourg*, membre du comité scientifique de la Fondation Hulot et professeur à l'université de Lausanne. L'Express. La pensée écologique n'est pas née dans les années 1960, contrairement à ce que beaucoup pensent, mais au XIXe siècle. Pour quelle raison apparaît-elle alors ? Dominique Bourg. Elle accompagne la naissance de la civilisation industrielle. En 1866, le biologiste et philosophe allemand Ernst Haeckel forge le mot "écologie" pour désigner la science des relations que nouent les êtres vivants entre eux et avec leur milieu. L'Américain George Perkins Marsh, dans son livre Man and Nature, paru en 1864, s'interroge sur la compatibilité au long cours entre la civilisation industrielle qui se développe dans les pays occidentaux et la nature. L'écologie naît ainsi en réaction à un contexte nouveau, celui d'une destruction accélérée des milieux. En Europe, le facteur déclenchant est l'essor de l'industrie ; aux Etats-Unis, c'est la prise de conscience des ravages de la déforestation. Plus tard apparaîtra un autre trait de ce mouvement de pensée, la critique de l'anthropocentrisme. D'emblée, la question de la confrontation avec la modernité est donc posée ? L'écologie remet en effet en question certains fondements de la modernité. Mais, pour bien comprendre, il faut revenir à ce que l'on entend par celle-ci. La modernité commence entre la fin du XVIe siècle et le début du XVIIe, en partie autour de l'avènement de la physique moderne, qui impose une vision du monde en rupture totale avec la vision antérieure, héritée de l'Antiquité. Pour Aristote, le monde se scindait en deux parties : un monde céleste, inaccessible et divin, nécessaire, ne connaissant de mouvement que circulaire, et un monde sublunaire, habité par les hommes et les autres animaux, voué à la contingence. L'univers antique était un univers hiérarchisé, saturé de sens. Au XVIIe siècle, la science moderne peint un tout autre tableau : la Terre n'est qu'un agrégat de particules matérielles reliées les unes aux autres par des lois très simples, au premier chef la gravitation universelle. Tout affleurement divin a disparu de la Terre ; les vivants sont des "animaux-machines". On en arrive à l'idée d'une humanité extérieure, étrangère à la nature, parce que douée de conscience et d'intériorité. Les monothéismes vont conforter cette vision... Oui, l'avènement de la science moderne est totalement congruent avec une lecture de la Genèse selon laquelle l'homme, seule créature à avoir été conçue à l'image de Dieu, est appelé à dominer la Terre. Darwin introduit une première rupture en replaçant l'homme dans la chaîne de l'évolution. L'éthologie en produit une deuxième, à partir des années 1950, en remettant en question les critères de partition classique entre humanité et animalité - il n'y a pas de différence de nature, mais de degré, entre nous et les animaux. Nous en sommes aujourd'hui à la troisième révolution avec la biologie végétale, qui nous apprend que les plantes ne sont pas moins vivantes que les animaux, qu'elles exercent les mêmes fonctions, y compris une forme d'"intelligence". Dominique Bourg est membre du comité scientifique de la Fondation Hulot. Desclée de Brouwer Le combat écologique conduit-il immanquablement à contester notre système économique, politique et culturel issu de cette modernité ? La pensée écologique critique la modernité dans sa volonté d'arracher l'homme à la nature pour lui faire atteindre le bonheur. Les guerres de Religion ayant détruit toute finalité commune, reste l'accumulation de moyens, l'enrichissement matériel. Au XVIIIe siècle, cet arrachement à la nature était perçu comme un mouvement de marche infinie vers le progrès. A compter de la deuxième moitié du XXe siècle, la production de richesses à tout prix a commencé à apparaître comme destructrice. Le système capitaliste qui, selon l'analyse du théoricien de la décroissance André Gorz, fonctionne sur le principe de l'accumulation, est-il par essence contradictoire avec l'écologie ? A terme, oui. Mais une première partie du chemin est compatible car, pour changer, une société doit partir de ce qu'elle connaît. C'est tout l'enjeu du dernier rapport du Giec. Modifier nos infrastructures pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre et limiter la hausse des températures à moins de 2 °C d'ici à 2100 ne peut, dans un premier temps, qu'accroître le PIB. La technique, en soi, n'est donc pas incompatible avec la philosophie écologiste ? Bien sûr que non. Il n'y a pas d'humanité sans technique - c'était tout le propos de mon livre L'Homme artifice, en 1996, et je n'ai pas changé d'avis depuis. Le problème des modernes, c'est qu'ils attendent de la technique ce qu'elle ne peut leur donner. Ils la considèrent comme une fin en soi, alors qu'elle n'est qu'un intermédiaire. Elle est censée permettre de substituer du capital reproductible au capital naturel que nous détruisons. Mais c'est une absurdité : quand vous passez d'une technique d'extraction de pétrole conventionnelle à la fracturation hydraulique pour extraire des hydrocarbures non conventionnels, par exemple, vous ne substituez pas de la technique à de la nature, vous exploitez un compartiment de la nature qu'on ne savait pas exploiter jusque-là. Exploitation de pétrole de schiste par fracturation hydraulique à Monterey Shale, en Californie. REUTERS "Arrêtons la farce du développement durable", disiez-vous en 2010. Vous n'avez pas changé d'avis ? Certainement pas ! Avec le développement durable, on est un peu dans la posture du pizzaiolo à qui on demande de cuire une pizza de plus en plus grande avec de moins en moins de pâte - l'énergie - et d'ingrédients - les flux de matière. Il s'agit de produire toujours plus en consommant moins de ces deux éléments. Le développement durable repose sur le postulat d'une conciliation possible entre la croissance indéfinie du PIB (le sens économique du développement) et la protection de l'environnement. Il n'y a pas de croissance sans contenu matériel et énergétique. Mais n'est-ce pas parce que son alternative, la décroissance, évoque une forme de rétractation, de repli, davantage que la créativité économique ? Il est sûr que si l'on renoue avec les techniques du XIXe siècle, quand le rendement des terres était de 13 quintaux à l'hectare, nous crèverons tous de faim ! Nous n'allons pas revenir aux temps préindustriels ; le problème, c'est que nous croyons que le même mécanisme, dans des conditions différentes, continue à produire les mêmes effets. A l'époque des Trente Glorieuses, la croissance a, c'est vrai, débouché sur l'augmentation spectaculaire du bien-être, le plein-emploi et la réduction des inégalités. Mais nous n'en sommes plus là ! Le lien entre la hausse du PIB et l'augmentation du niveau de bien-être ressenti par les individus n'existe plus, comme l'a montré le premier l'économiste Richard Easterlin dès 1974. Sortons du dogme de la croissance ! A en croire certains écologistes, il est déjà trop tard : l'humanité s'est condamnée par son intempérance, son "hubris". Nous pouvons encore entamer la première étape vers un autre monde. Si nous n'en faisons rien, la perspective d'un effondrement, qui se répand comme une traînée de poudre chez les jeunes, sera inévitable. Sur le plan politique, on l'observe déjà, avec l'affaiblissement des démocraties, mises à mal par une négation croissante du droit. Les techniques numériques et le néolibéralisme sont les pires ennemis de la démocratie. Quels seraient les contours d'une démocratie "verte"? En soi, le libéralisme politique consacre les valeurs fondamentales de la responsabilité et de la liberté individuelles, mais cette vision a fini par devenir incompatible avec un univers aux ressources limitées. Au XIXe siècle, quand des penseurs comme Benjamin Constant, John Stuart Mill ou Alexis de Tocqueville défendaient les vertus du gouvernement représentatif, personne n'imaginait que les activités humaines puissent dégrader ces immenses systèmes naturels que sont les océans et l'atmosphère. Les modes de vie, que le libéralisme laisse à la responsabilité de chacun, ont fini par avoir un impact énorme sur la "maison commune". Ce sera encore plus vrai avec près de 10 milliards d'habitants sur la planète. Il ne s'agit évidemment pas de supprimer les libertés, mais de les rééquilibrer en réduisant la part des libertés "négatives" - limitées à l'absence de coercition - tout en insistant sur les libertés "positives", qui renvoient aux choix effectués rationnellement par les individus. Selon quel critère envisagez-vous ce rééquilibrage ? Je défends une réinterprétation des droits humains en fonction de la notion de dignité. M'interdire de rouler en 4 x 4 à Paris ne blesse pas ma dignité ; prétendre régler ma vie sexuelle ou m'interdire de m'exprimer et de lire une presse libre, si. Réinterpréter les droits humains de cette manière permet de rééquilibrer l'individuel et le collectif. On l'a vu avec Nicolas Hulot, dont vous êtes proche, les personnalités écologistes ont une réelle difficulté à porter la bonne parole dans le champ de la praxis politique. Comment surmonter cet écueil ? L'écologie politique n'a pas su se mettre à l'écoute de la société, mais la question n'est même plus celle-là ; il s'agit désormais de parvenir à l'écologisation rapide de la société dans son intégralité : soit nous faisons de cet objectif un nouveau référentiel, et nous aurons des chances d'amortir le choc écologique, soit nous échouons, et nous courrons au désastre. Que pensez-vous du courant écologique catholique et conservateur apparu ces dernières années ? Ces gens voient dans l'urgence écologique l'opportunité de réaffirmer un principe d'autorité. Avec une obsession des questions de moeurs : l'homosexualité, la PMA... Il faut faire très attention à ne pas tomber dans le piège de la légitimation d'une question par une autre. Au fond, que signifie le progrès pour un penseur écologiste ? L'idée de progrès consiste à croire en un mécanisme "automatique", capable de tisser ensemble les différents fils d'une société pour conduire à une amélioration matérielle et morale de la condition humaine. Or ce mécanisme n'existe pas. Pour ma part, je crois au "mieux". Une société écologisée à la fin du XXIe siècle sera une société qui aura su trouver un nouvel équilibre entre l'individuel et le collectif et renouer sentimentalement avec le vivant grâce aux nouveaux savoirs. Ce n'est pas un retour en arrière, mais une avancée étayée par les connaissances d'aujourd'hui. *Une nouvelle terre. Pour une autre relation au monde, Ed. Desclée de Brouwer, 2018, 240 p.
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Ils planchent depuis le 4 octobre sur une question : comment réduire d'au moins 40 % les émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030, dans un esprit de justice sociale? Les 150 membres de la Convention citoyenne pour le climat se réunissent lors d'une sixième session à partir de ce vendredi et jusqu'à dimanche. L'objectif : valider les mesures préparées par les groupes thématiques en plénière et se mettre d'accord sur les différentes parties de la rédaction du livrable final : "Nous en sommes encore à la phase où nous travaillons par atelier donc cette session va consister à la mise en commun de nos travaux", explique Tina Steltzlen, une Mulhousienne qui fait partie des citoyens tirés au sort. Au total "45 mesures potentiellement présentables" seront soumises au vote et finalisées début avril avant leur remise au gouvernement. L'heure du bilan a donc sonné, et avec elle, l'espoir de jouer un rôle dans la politique environnementale. Car dès le début, la mission des participants était claire : rédiger des propositions sous la forme législative pour qu'elles puissent être transmises sans filtre, soit au Parlement, soit directement aux Français, via référendum. Emmanuel Macron s'y était lui-même engagé le 25 avril 2019 lors d'une allocution. LIRE AUSSI >> Après trois mois, les citoyens de la Convention pour le climat redoublent d'énergie "Si ça tient la route, l'espoir est que le chef de l'Etat les soumette à l'Assemblée telles quelles. Il nous a d'ailleurs assuré qu'il lierait lui-même nos propositions, précise la participante. Pendant toute la durée des sessions, nous avons été accompagnés par des experts. Leur rôle n'était pas de nous orienter mais simplement de répondre à nos questions sur le plan juridique par exemple, pour recentrer les débats sur ce qui est réalisable ou non en termes de législation", poursuit-elle. Après cinq mois de travaux, cette Convention citoyenne a permis une prise de conscience générale sur les questions environnementales mais aussi une ouverture de "l'information populaire", selon les mots de son rapporteur général Julien Blanchet : "Tout le monde s'est senti investi d'une certaine mission. Mettre sur pied ces recommandations a demandé beaucoup de travail et forcément, on aimerait le voir aboutir concrètement", analyse Tina Steltzlen. Pour autant, elle ne se fait pas d'illusions et assure être consciente que la mise en application des mesures peut prendre du temps : "L'urgence climatique est indéniable, mais même si l'on aimerait agir vite, on sait que désormais les propositions ne sont plus entre nos mains et qu'il faudra miser sur une application à long terme", observe la participante. Un calendrier prévisionnel de mise en oeuvre des mesures relatives à la France sera d'ailleurs transmis aux participants, confirme Julien Blanchet. LIRE AUSSI >> Macron souhaite un référendum sur des propositions de la Convention sur le climat Mais pour Me Arnaud Gossement, avocat spécialisé en juridiction environnementale, la réalité peut se révéler tout autre : "Il y a une ambiguïté sur l'objectif même de cette Convention", estime le juriste. Selon lui, la promesse du chef de l'Etat de faire passer "sans filtre" les recommandations des participants est impossible : "Emmanuel Macron n'a pas le pouvoir de décider seul de la mise en place de mesures sur l'environnement et ce, malgré sa majorité à l'Assemblée. De même que certains élus locaux qui auront leur mot à dire dans l'application peuvent par exemple s'y opposer. Avec tout ça, le risque est surtout la déception", regrette-t-il. L'avocat insiste également sur le fait que 80% de notre "Code de l'environnement" n'est pas élaboré en France, mais à Bruxelles, les décisions relevant de l'Union européenne : "Emmanuel Macron ne pourra pas imposer les propositions de 150 citoyens français aux autres pays européens. Il pourra éventuellement se contenter de les défendre", ajoute Me Arnaud Gossement. Le juriste va même jusqu'à comparer cette Convention citoyenne pour le climat au Grenelle de l'environnement lancé par Nicolas Sarkozy : "J'étais alors porte-parole de France Nature Environnement, se souvient-il. Et en 2010, la deuxième loi Grenelle ne ressemblait en rien à une transcription de la négociation. Bon nombre de dispositions étaient contraires à ce que l'on avait défini". Dernière crainte soulevée par l'avocat: se tromper d'angle d'attaque face à la question de la politique environnementale : "Les idées et les pistes d'amélioration, il y en a déjà plein. Ce qui manque par contre, c'est le financement. Et ce volet, personne n'en a parlé"...
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Située en aval du delta du fleuve Sénégal, la ville de Saint-Louis présente de fortes contraintes physiques qui la rendent particulièrement vulnérable. Même si elle a jusqu’ici été préservée des submersions marines par la Langue de Barbarie, Saint-Louis est fréquemment soumise aux aléas des inondations fluviales. Au plan géographique, la ville comprend trois entités : le quartier de Sor ; l’île de Saint-Louis ; et la Langue de Barbarie qui présente des spécificités à la fois physiques et humaines. Au plan physique, la Langue de Barbarie est issue de la rencontre entre le fleuve Sénégal et l’océan Atlantique. Avec une pente de 3 à 4 %, cette flèche littorale sableuse s’étire sur environ 40 kilomètres allant du sud de Saint-Louis jusqu’à l’embouchure du fleuve Sénégal. Notre étude a examiné les effets néfastes des inondations récurrentes dues au changement climatique, et examiné les ressorts de la résilience des populations touchées. Les risques et vulnérabilités Les zones côtières du Sénégal sont actuellement sujettes à d’importantes perturbations de leurs écosystèmes. Cette situation imputable au changement climatique et à l’activité humaine affecte aussi bien l’environnement physique que les activités socio-économiques et la mobilité des individus. Au large de la ville de Saint-Louis, l’effet du changement climatique est observable dans la Langue de Barbarie surtout depuis l’ouverture de la brèche en 2003 et son corollaire d’inondations répétitives de la ville. Cette brèche, de 4 mètres au départ, a atteint 5 200 mètres de large en février 2015, changeant les caractéristiques biophysiques de la zone. Les terres du Gandiol, un terroir situé un peu au sud de Saint-Louis, qui étaient jadis propices au maraîchage, sont affectées par la salinisation à cause de l’intrusion du biseau salé. Les villages de Doun Baba Dièye et de Keur Bernard ont disparu. Les habitations et les infrastructures qui se trouvent près de la plage sont touchées par l’érosion alors que les activités comme la pêche (et les transformations des produits halieutiques) et le tourisme sont perturbées par la brèche, la montée de la houle et la diminution des espaces dédiés. Tous ces facteurs concourent à la création d’une situation de vulnérabilité élevée des populations côtières. Sur le plan humain, la Langue de Barbarie, et notamment le quartier de Guet-Ndar, souffre de plusieurs problèmes aigus : exiguïté, manque d’infrastructures de base, services urbains déficients, appropriation privée de l’espace public. Cette bande de terre, dont l’altitude ne dépasse guère 2 mètres, abrite de nombreux secteurs d’habitation exposés aux aléas climatiques : inondations, surcotes de tempête, remontées de la nappe phréatique, érosion côtière. Ce qui accroît encore la vulnérabilité des populations locales. Comment les populations locales perçoivent-elles le changement climatique ? Pour mieux appréhender la perception des risques, nous avons essayé d’abord de voir comment les enquêtés se représentent le changement climatique. La figure suivante montre qu’ils associent leur environnement (la mer), leurs ressources (poissons) et leurs activités (pêche) au changement climatique. Figure 2 : Nuage de mots sur les perceptions des enquêtés sur le changement climatique Source : enquête de terrain, janvier 2018. Toutefois, les discours laissent apparaître qu’ils ne voient que les conséquences du phénomène sur le plan économique, social, sanitaire, et des habitations. Ils ont une représentation négative du changement climatique. Dans la Langue de Barbarie, les populations rencontrées ont connaissance du changement climatique ou, plutôt, de ses effets. Elles identifient majoritairement les risques à leur quotidien, c’est-à-dire à l’avancée de la mer (96,9 %), à la raréfaction de certaines espèces (41,3 %), aux inondations fluviales et à l’érosion le long de la côte (0,8 %). Elles estiment que les risques affectent l’environnement (les habitats pour 79,3 %, les côtes pour 77,5 %, les récifs pour 1,7 %), les activités économiques (la pêche pour 99,4 %, le commerce pour 77 %, le maraîchage pour 1,2 %) et les infrastructures (l’hydraulique pour 84,5 %, les télécommunications pour 41,8 %, autres pour 2,9 %). Ces données indiquent que les perceptions des enquêtés sont directement liées à leur vécu. Cependant, ce qui n’apparaît pas dans les discours des enquêtés, c’est la prise de conscience de l’impact des activités humaines sur le changement climatique. Or, des études ont montré que l’érosion côtière est liée à l’ouverture de la brèche aux constructions d’habitats et à l’extraction du sable de plage. Toutefois, 45,1 % des enquêtés estiment que ces actions anthropiques peuvent avoir un impact élevé, 43,2 % un impact grave et 1 % un faible impact sur l’environnement, les activités économiques, les équipements et les infrastructures. Ces données sont assez significatives dans la mesure où la Langue de Barbarie se trouve dans une bande (île) située entre deux eaux ; elle est naturellement exposée aux vents, à l’érosion, aux vagues et à la houle. La résilience des populations de la Langue de Barbarie face au changement climatique Pour mesurer la résilience de la population de la Langue de Barbarie, nous avons utilisé l’outil « GOAL and Résilience » que nous avons adapté à notre milieu d’étude. Cet instrument est destiné à mesurer la résilience des populations à partir de cinq domaines : la gouvernance ; l’évaluation des risques ; la connaissance et l’éducation ; la gestion des risques et réduction de la vulnérabilité ; et la préparation et réponse. Globalement, pour notre étude, les résultats indiquent un faible niveau de résilience (un score de 2 sur une échelle de 1 à 5) des populations de la Langue de Barbarie face aux changements climatiques (voir figure 2). Figure 3 : Niveau de résilience des populations de la Langue de Barbarie Ce résultat cache toutefois des disparités. Ainsi, comme le montre la figure ci-dessus, le niveau de résilience est faible (score 2) dans les domaines de la gouvernance, de l’évaluation des risques et de la préparation et réponse. En revanche, la résilience est moyenne (score 3) dans le domaine de la connaissance et de l’éducation, et elle est minimale (score 1) en matière de gestion des risques et de réduction de la vulnérabilité. Les entretiens (individuels et en groupe) ont mis en évidence la diversité des acteurs privés (les mareyeurs, les hôteliers, guides touristiques) et institutionnels (services déconcentrés de l’État : pêche, tourisme, environnement, etc.) dont les enjeux et préoccupations économiques et environnementales sont divergents et empêchent une bonne prise en charge des questions de l’environnement. En outre, les politiques et programmes publics conçus pour atténuer l’exposition des populations aux risques côtiers sont bien pris en compte dans les documents officiels, mais leur mise en œuvre pose problème. Les répondants considèrent que leurs besoins ne sont pas pris en compte en cas de sinistre. Enfin, en matière de préparation et de réponse, les résultats indiquent une résilience faible. En effet, à l’occasion de différents phénomènes climatiques (houle, avancée de la mer, hausse des températures) dans la Langue de Barbarie, les autorités ne proposent pas de réponses adéquates pour prendre en charge les populations en cas de sinistre. Cette recherche, en s’intéressant aux perceptions des risques face au changement climatique et à l’érosion côtière, a permis de montrer que les populations de la Langue de Barbarie sont exposées et affectées par ces phénomènes surtout depuis l’ouverture de la brèche en 2003, et qu’ils ont conscience des risques. Ils ont identifié l’érosion côtière comme étant le changement environnemental observé le plus marquant. En outre, ils subissent déjà les aléas (effondrements des habitations et des infrastructures, inondations des quartiers du fait de la houle, disparitions de pêcheurs) dus à leur exposition et vulnérabilité. Des victimes de l’érosion côtière et de l’avancée de la mer sont relogées dans un site d’accueil temporaire (Khar yalla) dans la ville de Saint-Louis. Par ailleurs, globalement, dans le discours des populations interrogées et dans l’analyse des stratégies individuelles, collectives et institutionnelles, nous retrouvons un niveau de résilience faible (un score de 2 sur une échelle de 1 à 5) mais en matière de gestion des risques et de réduction de la vulnérabilité, la résilience est minimale (score de 1). Ce qui suggère un accompagnement des populations pour mieux faire face au changement climatique, d’autant plus que les simulations et prédictions indiquent que pour une hausse de 0,5 mètre, 11 % du territoire de la Langue de Barbarie seraient inondés… _Djiby Sambou est soutenu par la Fondation Croix-Rouge française, dédiée à l’action humanitaire et sociale. Elle accompagne les chercheurs depuis la conception de leur projet de recherche jusqu’à la mise en valeur de leurs travaux, et la promotion de leurs idées. Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de la Fondation Croix-Rouge française.
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Lundi 11 juillet, Ségolène Royal, Présidente de la COP21, a reçu les conclusions du rapport de la mission Canfin-Grandjean-Mestrallet sur le prix du carbone. Au lendemain de la COP21, Ségolène Royal a commandé une mission à Alain Grandjean (Carbone 4), Pascal Canfin (WWF France) et Gérard Mestrallet (Engie) sur la mise en place d’un prix du carbone au niveau européen en vue d’atteindre les objectifs fixés par la COP21 de limiter le réchauffement climatique en dessous du seuil de 2°C à horizon 2050. Le rapport rappelle l’importance de la tarification du carbone : « La tarification du carbone est un élément essentiel pour accélérer la transition énergétique et favoriser le déploiement d’une une économie bas-carbone. Pour avoir un réel impact sur les acteurs économiques, les investissements et sur les comportements, les prix du carbone doivent : être efficaces, stables et prévisibles et couvrir un périmètre le plus large possible. » Pour compléter le système européen actuel d‘échanges de quotas d’émissions, le rapport préconise la mise en place d’un corridor de prix du carbone au niveau européen avec la mise en place d’un prix plancher compris entre 20 et 30 euros la tonne de CO2 en 2020 et un prix plafond de 50 euros la tonne de CO2 en 2020 ; ces deux prix suivraient une croissance annuelle comprise entre 5% et 10% afin que le prix plancher atteigne au minimum les 50 euros en 2030. Le rapport élabore également des propositions pour mettre en œuvre l’engagement pris par le Président de la République le 25 avril dernier, lors de son discours d’ouverture à la Conférence environnementale d’instaurer un prix plancher du CO2 en France afin d’accélérer la sortie du charbon. Cette mission fait suite à la mission sur les financements innovants confiée l’an dernier par François Hollande à Pascal Canfin et Alain Grandjean, dont la mise en place d’un corridor du prix carbone était une des pistes proposées. Télécharger le rapport et découvrir les 10 propositions opérationnelles La presse en parle : Le Monde du 12 juillet 2016 : " Réchauffement climatique : un rapport préconise de relever le prix à payer pour les émissions de CO2 " Novethic du 12 juillet 2016 : " Climat : 10 Propositions pour relancer le prix carbone " BatiActu du 12 juillet 2016 : " Une taxe carbone pour chasser le charbon des centrales françaises " Metronews du 12 juillet 2016 : " Réchauffement climatique : ça veut dire quoi donner un prix plancher au carbone ? " La Tribune du 11 juillet 2016 : " La France veut exonérer les centrales à gaz d'un prix plancher appliqué au carbone " Les Echos du 12 juillet 2016 : " Prix du carbone : Paris table sur 1 milliard d'euros " L'Argus du 12 juillet 2016 : " EU needs higher CO2 tax to meet climate goals: Q&A " BFM Business du 11 juillet 2016 : " Le prix plancher du carbone ne sera appliqué qu’aux centrales à charbon "
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Le sommet du G7 à Biarritz se conclut ce soir par un nouvel échec de la diplomatie climatique. Emmanuel Macron a surtout fait émerger des initiatives anecdotiques, qui dissimulent mal son échec sur la rehausse des objectifs climatiques des pays du G7, et sa propre inaction en France. « Aucune vision globale sur la lutte contre le changement climatique ne se dégage de ce sommet entre les chefs d’Etats les plus puissants du monde : le climat n’est même pas mentionné dans la déclaration finale », explique Clément Sénéchal, chargé de campagne Climat et Forêts à Greenpeace France. Ce G7 n’aura pas été l’occasion pour les Etats membres du G7 de revoir drastiquement à la hausse leurs objectifs de réduction de gaz à effet de serre ou d’avancer sur la sortie des énergies fossiles. Ce silence est particulièrement inquiétant, alors que les engagements climatiques des Etats nous conduisent actuellement tout droit à une hausse globale des températures de 3 à 4°C. Lutte contre les incendies en Amazonie Emmanuel Macron a fait le choix de mettre les incendies en Amazonie au cœur des discussions de ce G7. Or, la réponse n’est pas à la hauteur de l’urgence et de l’ampleur de ce désastre environnemental. « Les soutiens financiers sont importants mais ils n’empêcheront pas la catastrophe de se reproduire. Des politiques structurelles sont nécessaires. La France est un pompier pyromane : elle contribue directement à la déforestation et aux incendies en Amazonie par ses importations de soja, destinés à l’alimentation animale », analyse Clément Sénéchal. Pour aller au-delà des grandes déclarations, la priorité d’Emmanuel Macron devrait être de rompre avec l’élevage industriel pour amorcer la transition agroécologique indispensable à la lutte contre le changement climatique. La France doit également mettre en œuvre au plus vite la Stratégie Nationale contre la Déforestation Importée (SNDI), qui reste pour le moment une simple déclaration de bonnes intentions, sans mesures contraignantes pour le secteur privé. Accords de commerce internationaux Emmanuel Macron a eu beau jeu d’annoncer ne plus pouvoir soutenir l’accord UE-Mercosur en l’état du fait de “l’inaction de Jair Bolsonaro face au changement climatique”. Cette annonce apparaît tardive et opportuniste. Cela fait des années que les ONG alertent sur les dangers de cet accord pour la forêt amazonienne, Bolsonaro ou pas, et la France a soutenu sa signature par l’Union européenne en juillet dernier. Pour Clément Sénéchal, « si Emmanuel Macron veut être cohérent et limiter les impacts climatiques du commerce international, il doit maintenant stopper la ratification du CETA en France. En l’état, le texte ne contient aucune garde-fou climatique, contrairement aux promesses de l’exécutif ». Contribution de la France au Fonds vert Le doublement de la contribution française au Fonds vert est la seule annonce concrète sur le climat. Reste à savoir s’il s’agira bien de 2 milliards de dons et non de prêts, un tour de passe-passe dont la France est coutumière. Protection des océans Évoqué en ouverture de sommet par le Président français, l’appel de l’océan s’est résumé à une annonce floue sur la réduction de la vitesse des transporteurs maritimes. Cette mesure paraît dérisoire au regard des négociations en cours à l’ONU sur la protection de la haute mer. La France possède le deuxième domaine maritime mondial et a un rôle important à jouer. Ces négociations sont l’occasion pour elle de prendre un engagement concret, de faire preuve de courage politique pour faire de ce traité un texte qui sera assez ambitieux et permettra la création d’un réseau de réserves marines sur au moins 30% des océans d’ici à 2030.
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Un billet d’humeur de Baptiste Créteur. Les Français ont la réputation d’être râleurs, et leurs représentants se doivent de les représenter. C’est ainsi que les députés expriment, l’un après l’autre, leur mécontentement. D’abord, ils ont trop de travail. C’est amusant : plus les parlementaires ont de travail, moins les Français en ont, tout lien de causalité étant évidemment à exclure. Les parlementaires ont effectivement besoin de prendre du recul pour mieux mesurer l’inutilité de leur frénésie récente. En réfléchissant un peu (pas trop, c’est les vacances), ils s’apercevraient que la croissance, le chômage et la justice sont dans une situation un peu délicate et trouveraient sans doute des pistes pour améliorer la situation ; différents mouvements leur ont fait des propositions, ils pourraient commencer par là. Cet excès de travail est assez habilement compensé par la capacité des députés à faire abstraction, prendre du recul et préparer leurs soirées, s’enquérir de la façon dont on peut obtenir des billets gratuits pour des événements sportifs ou culturels. Quand ils ne sont pas absents, les députés glandouillent. Mais ce n’est pas tout. Non contents de travailler beaucoup, beaucoup, les députés travaillent dans des conditions déplorables. Écoutons Henri Guaino : Oui, parce qu’aujourd’hui, il déclare : Des soupçons ? Allons, complétement injustifiés sans doute. Jérôme Cahuzac était entré en douce dans l’hémicycle, au même titre que Sylvie Andrieux et tant d’autres députés au-dessus de tout soupçon. Soupçons que ne renforcent bien sûr pas les déclarations du député Guaino : Évident. S’ils doivent justifier l’utilisation qu’ils font de leurs indemnités représentatives – net d’impôt, 5 900 euros mensuels – les députés ne seront plus libres d’en faire ce qu’ils veulent, et ça sera beaucoup moins rigolo ; ils ne pourront plus compter que sur les 5 200 euros (net) de rémunération, payés par le contribuable. Le contribuable, parlons-en. Les Français gagnent en moyenne moins que les députés, beaucoup moins : 2 410 euros par mois (brut). Et ils paient des impôts sur l’ensemble de ses revenus, notamment pour financer le train de vie de l’État. Les députés font partie du 1% des Français les mieux payés, catégorie qui commence à 7 654 euros mensuels – soit 3 500 euros de moins qu’un député. S’ils s’estiment très mal payés, comment décrire l’horrible situation de 99% des Français qui gagnent moins qu’eux ? Messieurs les députés, soyons sérieux. Les Français paient vos rémunérations plus que confortables, vos collaborateurs, les locaux mis à votre disposition, vos enveloppes parlementaires, vos trajets gratuits en 1ère partout en France en train ou en avion, vos voitures avec chauffeur, vos régimes de retraite plutôt avantageux – ils paient pour vos privilèges. Comment pouvez-vous prétendre être mal payés ? Les Français constatent, subissent même, les conséquences de votre incompétence. Ils vous paient pour produire les lois qui conduisent la France à l’État de décrépitude dans lequel elle est, les lois qui entravent la production et l’échange qui les font vivre et grâce auxquels ils vous font vivre. Avec de tels résultats, un dirigeant perd habituellement son travail, pas vous ; au pire, si vous n’êtes pas réélu, vous êtes facilement recasé ou reprenez vos fonctions dans l’administration. N’hésitez pas, si vous trouvez que les conditions de travail sont si mauvaises et la rémunération si misérable : démissionnez. Si vous ne l’envisagez même pas après des condamnations qui devraient vous couvrir de trop de honte pour prétendre représenter qui que ce soit, c’est que la soupe ne doit pas être si mauvaise, après tout.
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Le film d’Al Gore sur le changement climatique a été salué comme révolutionnaire lors de sa sortie en fanfare mais, dans l’intervalle, la fameuse vérité s’est avérée ne pas être une vérité du tout. Il y a quinze ans aujourd’hui, Al Gore, candidat malheureux à la présidence des États-Unis, sortait ce que l’on peut décrire comme un film d’épouvante intitulé Une vérité qui dérange : l’urgence planétaire du réchauffement climatique et ce que nous pouvons faire pour y remédier. Le film a connu un succès mondial et Gore a remporté un Oscar ; il a également reçu le prix Nobel de la paix. Gore avait réussi à rendre sexy le réchauffement de la planète. Tout le monde voulait être de la partie pour montrer qu’il était respectueux de l’environnement, en particulier les célébrités. Et tous les autres durent s’inscrire à l’ordre du jour car, comme on l’entend encore si souvent aujourd’hui, « c’est la science qui le dit ». Je me souviens que lorsque je suis devenu membre de la commission sur l’environnement du Parlement européen, il y a maintenant plus de dix ans, on m’a envoyé un exemplaire du DVD et du livre. Je pense qu’ils ont été conçus pour être notre bible, en particulier lorsque nous nous livrons à des discours alarmistes sur le réchauffement climatique... ce que la commission n’a cessé de faire. C’est pour cela que j’ai arrêté d’y aller. Mais le film n’était pas seulement destiné aux adultes, ou aux députés européens crédules, il était conçu pour effrayer nos enfants. Les écoles du monde entier ont montré le film et le livre complémentaire est apparu dans leurs bibliothèques. En conséquence, les enfants ont été terrifiés par l’imminence de la catastrophe climatique, ce qui a conduit à une « anxiété climatique » et donne aujourd’hui encore des nuits blanches à nos petits. Cependant, les problèmes ont commencé à arriver pour Une vérité qui dérange. En 2007, la Haute Cour d’Angleterre et du Pays de Galles a jugé que le film contenait neuf inexactitudes scientifiques liées au « contexte alarmiste et à l’exagération ». À partir de ce moment, les écoles ont dû fournir un contrepoids aux arguments « unilatéraux » contenus dans le film. Mais, je m’égare. J’ai voulu écrire cet article pour marquer le quinzième anniversaire de la sortie de Une vérité qui dérange et voir comment certaines des prédictions apocalyptiques de Gore se vérifient aujourd’hui. J’en ai choisi trois – mais j’aurais pu en aborder beaucoup, beaucoup d’autres. La première est que le niveau des mers pourrait s’élever de 6 mètres dans « un avenir proche », entraînant la submersion de villes du monde entier et laissant des millions de personnes sans abri. On pourrait croire qu’il s’agit d’une scène tirée du film catastrophe de 2004 Le jour d’après, mais ne vous inquiétez pas, elle est tout aussi irréaliste. Les villes n’ont pas été submergées et la dernière fois que j’ai visité les Pays-Bas, il y a quelques années, je n’ai pas eu besoin d’utiliser un tuba. Même le GIEC, qui n’hésite pas à recourir à des tactiques alarmistes, a prédit en 2007 que le niveau des mers n’augmenterait que de 0,59 cm à 60 cm au cours de ce siècle. Gore lui-même était tellement préoccupé par l’élévation du niveau de la mer qu’il a acheté une propriété de 8 millions de dollars en bord de mer à Los Angeles quelques années plus tard. En effet, ces satanés Démocrates adorent dire aux gens comment vivre, mais mettent rarement en pratique ce qu’ils prêchent… La récente fête d’anniversaire de Barack Obama où personne ne portait de masque en est un autre exemple. Quoi qu’il en soit, la deuxième prédiction erronée de Gore est que les calottes glaciaires du pôle Nord auraient fondu au milieu de la dernière décennie. Il a fait cette affirmation en 2008 lors d’une interview en Allemagne à l’occasion de la conférence sur le climat COP15. Techniquement, il n’a pas inventé cette affirmation hyperbolique lui-même, il l’a simplement extraite d’une étude alarmiste sur le climat. Mais comme Gore l’a diffusée au monde entier, elle lui appartient. Et un simple coup d’œil à une carte, ou même à des photographies récentes prises depuis l’espace, révèle que, oui, ces calottes polaires sont toujours là. Enfin, et je pense que c’est le meilleur, Gore a affirmé que « le réchauffement de la planète, ainsi que la coupe et l’incendie des forêts et d’autres habitats essentiels, causent la perte d’espèces vivantes à un niveau comparable à l’événement d’extinction qui a éliminé les dinosaures il y a 65 millions d’années ». Il n’est pas nécessaire d’être un génie pour voir que c’est tout simplement faux. Les scientifiques pensent que les dinosaures – et 70 % des animaux et des plantes de la Terre – ont été anéantis lorsqu’un astéroïde de 10 kilomètres de large s’est écrasé sur la péninsule du Yucatan. Et Dieu merci, cela s’est produit, car il y a de fortes chances pour que nous ne soyons pas là aujourd’hui si cela n’avait pas été le cas. Quoi qu’il en soit, l’affirmation de Gore selon laquelle le léger réchauffement auquel nous assistons aujourd’hui pourrait avoir le même effet que cet astéroïde est si ridicule que je ne suis même pas sûr qu’elle justifie une réfutation. Ce que je dirai, c’est que les scientifiques estiment qu’il y a entre 8,7 et 10 millions d’espèces différentes sur Terre. Avant cette étude récente, ils estimaient qu’il pouvait y en avoir entre 3 et 100 millions. Je me demande donc comment ils peuvent savoir si le nombre d’espèces augmente ou diminue alors qu’ils ne savent même pas exactement combien d’espèces il y a ? Quoi qu’il en soit, je pense que nous sommes tous d’accord pour dire que les affirmations de Gore sont plus farfelues que les slogans entendus lors d’une manifestation d’Extinction Rebellion. Mais les alarmistes climatiques ne sont pas stupides, et ils ont appris de leurs erreurs. Bien qu’ils n’aient pas atténué leurs hyperboles, ils ont réalisé qu’ils avaient besoin d’une personne plus pratique pour faire ces déclarations farfelues. Vous voyez, Gore était la Greta de son époque. La différence, cependant, est que Gore, en tant qu’ancien politicien, n’était pas imperméable à la critique. Les alarmistes climatiques ont appris qu’il valait mieux avoir pour porte-parole une adolescente irréprochable plutôt qu’un ancien politicien coriace. Tout cela est très sinistre quand on y pense. Quoi qu’il en soit, quinze ans se sont écoulés et de nombreuses affirmations de Gore se sont avérées être des foutaises hyperboliques, mais cela n’empêche pas les alarmistes climatiques de continuer à faire des allégations similaires. Et j’espère vraiment que je serai là dans quinze ans pour écrire un autre article sur la façon dont les histoires effrayantes qui émanent de Greta ne se sont pas révélées exactes. Sauf si je suis mort de chaleur ou sous l’eau d’ici là, ce dont je doute fort.
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Pour entrer dans le port de Cannes, il faudra désormais montrer patte blanche. La mairie vient d'annoncer qu'elle imposera aux navires de croisière de limiter la teneur en soufre de leur carburant à 0,1 % pour pouvoir débarquer leurs passagers à partir de 2020, une exigence qui va plus loin que la loi. Le maire David Lisnard (LR) et la chambre de commerce et d'industrie Nice-Côte d'Azur, exploitant le Vieux-Port de Cannes, a déjà signé une charte en ce sens avec le groupe norvégien Norwegian Cruise Line qui représente 40 % environ du trafic à Cannes. Une autre compagnie doit la signer incessamment. Les émissions de soufre sont limitées dès l'entrée dans la zone de pilotage, située derrière les îles de Lerins. "Les compagnies refusant de signer cette charte se verront interdites, dès le 1er janvier 2020, de débarquer leurs passagers à Cannes", précise un communiqué. Les émissions de soufre sont déjà limitées à 0,1 % en mer du Nord, en mer Baltique et dans la Manche depuis 2015, sous la pression notamment des Scandinaves. Les bateaux utilisent un carburant à la bonne teneur, ou un scrubber ou un système équivalent qui permet de neutraliser les gaz toxiques. LIRE AUSSI >> Les navires de croisière émettent plus de soufre que les voitures en Europe Ailleurs en France, la loi a fixé en 2015 la teneur maximale en soufre dans le carburant des navires transportant des passagers à 1,5 %, contre 3,5 % pour les autres, sauf si l'escale dure plus de deux heures, auquel cas les navires doivent passer au diesel marin à quai (0,1 % de soufre). La quantité maximale de soufre dans le carburant des paquebots et ferries devrait encore baisser en 2020, de 1,5 % à 0,5 %, ce qui reste cinquante fois supérieur au diesel d'une voiture (0,01 % de soufre). Cannes est le 4e port de croisière français après Marseille, Ajaccio et Le Havre, et table sur plus de 400 000 touristes en escale cette année. Les croisiéristes passent en moyenne moins de cinq heures en ville, mais la majorité prévoient de revenir ensuite sur la Côte d'Azur. Les retombées annuelles directes et indirectes sont estimées à quelque 56 millions d'euros. Le communiqué rappelle que pour une compagnie de croisière, le budget carburant représente 40 % du coût global d'exploitation du bateau. Cannes applique donc une ristourne, de 0,20 euro par passager sur les droits de port, pour encourager l'application des différents engagements de la charte sur la réduction des pollutions. Le maire de Cannes demande aussi au gouvernement d'amender le projet de loi sur l'orientation des mobilités (Lom) pour étendre la zone d'application des pouvoirs de police portuaire des maires du littoral à la zone de mouillage, soit au-delà de la zone actuelle située à 300 mètres du rivage.
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Communiqué de Presse de la Fédération Environnement Durable Paris le 12 décembre 2019 Suite aux analyses concordantes de Marjolaine Meynier Millefert députée LREM, rapporteur de la « Commission d’enquête parlementaire sur les énergies renouvelables et la transition énergétique » et de Julien Aubert député LR Président, la Fédération Environnement Durable demande au gouvernement de modifier le projet de la PPE, basé sur le triplement du nombre d’éoliennes. Le 16 octobre 2019 Marjolaine Meynier Millefert a déclaré au colloque 2019 des industriels de l’éolien que cette filière électrique était basée sur un mensonge écologique : « Les éoliennes ne servent à rien pour la transition écologique. C’est un mensonge … parce que le jour où les gens vont vraiment comprendre que cette transition énergétique ne sert pas la transition écologique vous aurez une réaction de rejet de ces politiques en disant vous nous avez menti …. » (1) En juin 2019, Julien Aubert qui a été conseiller référendaire de la Cour des comptes chargé des affaires économiques et du contrôle du ministère des Finances, à la question : « À quel point l’éolien coûte-t-il trop cher aujourd’hui aux Français ? » a répondu : « Le rapport se concentre uniquement sur le coût du subventionnement à l’éolien qui passe soit par des appels d’offre soit par les tarifs de rachat …. Depuis dix-quinze ans, nous avons déjà dépensé neuf milliards d’euros pour produire quelques pourcents d’électricité et nous avons déjà engagé environ quarante milliards d’euros qui se décomposent entre le terrestre et le maritime. Les engagements futurs porteront, avec les engagements présents, un coût total évalué entre soixante-dix et quatre-vingt milliards. ». (2) L’éolien est à la fois et un mensonge écologique et une catastrophe économique. Etre rémunéré pour produire de l’électricité, c’est le jeu de l’économie. S’enrichir abusivement sur le dos des citoyens en les trompant, c’est inacceptable. La FED s’associe au rapport de l’assemblée Nationale pour demander la fin des subventions. Contact presse Jean-Louis Butré contact@environnementdurable.net 06 80 99 38 08 Références : (1) colloque eolien 2019 (2) Antlatico
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