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L’Histoire est notre grande amie. Elle nous montre que celui qui est stigmatisé finit toujours par être dénoncé, puis jugé, puis condamné. L’inquisition, le tribunal révolutionnaire, la tcheka, le nkpd, la stasi, la gestapo, l’HUAC, la liste est presque sans fin de ces polices de la pensée qui fonctionnèrent toujours grâce à l’appui d’une partie de la population. Tout aussi violent que la baffe qui précède le doigt tendu, comme un terrible avertissement, voilà que l’on expose à la vindicte populaire ceux qui osent remettre en question une théorie qui est loin, très loin, d’obtenir un consensus scientifique. Il ne devrait plus falloir attendre trop longtemps pour que soient votées des lois criminalisant tout discours allant à l’encontre de théories officielles du réchauffement climatique. fr.scott.net ———————————– Le Figaro a publié la semaine dernière cet article sur les affiches des « criminels du climat » placardés dans Paris. La parole n’y est donnée qu’à Avaaz, la fine organisation environnementaliste à l’origine de cette charmante plaisanterie, j’ai donc suggéré à Chris Horner, l’un des « accusés », de tenter d’exercer une sorte de droit de réponse. Le Figaro n’ayant pas donné suite au texte proposé par Chris Horner, le voici ci-dessous, traduit par mes soins. B. R. Dans ma jeunesse, j’ai passé bien des jours à me promener dans Paris lorsque mon père y vivait. En retournant cette semaine sur les lieux de mon enfance, j’ai vu plusieurs affiches à mon effigie, avec le mot « WANTED » écrit en gros caractères, ainsi que mon nom et un chef d’accusation. Ces affiches, il y en a dans toute la ville pour m’accuser, ainsi que six autres personnes. Nous sommes, paraît-il, des « criminels du climat ». Notre crime ? Avoir un avis et tenir des propos insupportables pour l’industrie du réchauffement climatique. Comme des dizaines de milliers de personnes, je suis venu assister à la conférence Paris Climat 2015 (COP21), dans l’intention d’en rapporter les développements et les possibles implications. Pourquoi est-ce si scandaleux ? Tout simplement parce que, nous autres « criminels », montrons que la pauvreté énergétique tue aujourd’hui des dizaines de milliers de personnes parmi les plus vulnérables en Europe à mesure que les politiques climatiques se mettent en place. C’est, bien sûr, le dénouement logique de politiques que le président américain Barack Obama a explicitement mis en place à la suite de l’Europe, et dont il se flattait qu’elles conduirait le prix de l’électricité à « nécessairement grimper en flèche ». En plus d’être cruel, ce résultat était aussi inévitable que prévisible. C’est pour nous un devoir que de dénoncer ces politiques du « tout effort, sans effet » (« all pain, no gain »), de dire tout haut ce que tout le monde sait : aucune de ces coûteuses initiatives n’aura d’impact mesurable sur le climat. Nous voulons rétablir les faits contre la rhétorique qui exagère l’activité cyclonique, les variations de températures ou encore l’élévation du niveau marin, aucune de toutes ces alarmes n’étant validées par les observations — sans parler du prétendu « consensus scientifique à 97% ». Nous sommes des « criminels » car nous remarquons que les ours polaires étaient environ 5 000 dans les années soixante et environ 25 000 aujourd’hui. Cette progression n’est pas, bien sûr, une justification à leur massacre, mais un argument pour regarder les choses plus calmement, sans cette surexcitation de tant d’acteurs officiels de la COP21. Dire cela, semble-t-il, dérange certains. À cause de nos péchés — pardon, de nos crimes —, les activistes ont choisi de nous livrer à la vindicte publique. Bien sûr, il ne s’agit « que » d’intimidation. Nul activiste un peu trop excité ne suivra jamais ce genre d’appel à la lettre, n’est-ce pas ? Un tel acte en dit davantage sur ceux qui le commettent que sur ceux qu’il vise. Dans la même veine, rappelons ce spot d’il y a quelques années où l’on voyait une institutrice faire exploser la tête de deux élèves qui osaient ne pas adhérer au dogme. Leurs camarades se retrouvaient aspergés de sang et de chair humaine. C’était tout à fait charmant. On se demande tout de même comment croire que de telles actions profiteront à la cause qu’elles prétendent défendre. Leur seul résultat pourrait être d’évacuer tout débat de la sphère publique, avant peut-être de réussir à l’interdire pour de bon. Ce mouvement a une longue tradition d’intolérance, qui ne pourrait avoir cours dans un débat politique ouvert. Il est clair que tout cela a de fort relents autoritaires. J’ai décrit tout cela dans un livre de 2009, « Red Hot lies », qui détaillait la litanie des affirmations des militants du climat, désireux de criminaliser la dissidence et de la punir. J’y donnai de nombreux exemples. Je peux vous dire qu’il a fallu en enlever pas mal pour satisfaire aux exigences de mon éditeur sur la taille du livre… L’accueil réservé à ce livre révéla que j’avais déjà reçu, à l’époque, le Grand Prix du Pire Criminel Climatique. Ce à quoi j’eus droit fut tout à fait en ligne avec cette incroyable réaction d’intolérance en direct à la télévision de François Gemenne qui, incapable de se contrôler, s’indignait récemment que l’on donnât la parole à Serge Galam, physicien, directeur de recherches au CNRS, qui a le grand tort de questionner l’alarmisme climatique sur des bases scientifiques. La marque distinctive de l’alarmisme climatique est qu’il souhaite interdire toute discussion. « Le débat est terminé » (en quel honneur ?), « la science a parlé » (un article ? un sondage ? une affiche « Wanted » contre les dissidents ?). Les propos non conformes sont interdits. Il n’est même pas nécessaire de qualifier les auteurs de ces affiches, qui ont su si bien se tirer une balle dans le pied. En revanche, il est utile que le public prenne bonne note de ce qui se joue.
fake
Paris, le 17 novembre 2009 – À un mois du sommet de Copenhague et alors que la conception du réacteur EPR est mise en cause et que la France, patrie de l’atome, se retrouve acculée à importer de l’électricité, Greenpeace dénonce la faillite du nucléaire et demande l’arrêt des programmes EPR. La France électronucléaire acculée à importer de l’électricité La France, malgré ses 58 réacteurs, est obligée d’importer de l’électricité et risque de connaître cet hiver des coupures de courant ! Comment est-ce possible ? Pour justifier le suréquipement nucléaire, on a stimulé le chauffage électrique (près d’un tiers des ménages français en sont équipés). Aucune politique d’économies d’énergie n’a jamais été lancée, la consommation d’électricité nationale croît rapidement (de 450 térawattheures en 2002 à 494 en 2008). En hiver, il y a de plus en plus de pics de consommation, face auxquels les centrales nucléaires sont impuissantes : elles produisent « en base », c’est-à-dire qu’elles fournissent une puissance constante, quelle que soit la demande, et ne peuvent répondre à des variations ponctuelles. Pour en savoir plus, lire l’étude « Électricité : le grand gaspillage » Le nucléaire ne fait pas partie des solutions pour le climat Pourquoi devrait-on construire de nouveau réacteurs ? Areva communique en expliquant que le nucléaire est l’une des solutions au problème climatique. Greenpeace s’inscrit à l’opposé d’une telle vision. Investir dans le nucléaire détourne d’importantes ressources financières qui, allouées au développement des renouvelables et de dispositifs d’économies d’énergie, permettraient de lutter réellement et efficacement contre les changements climatiques. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la construction de 30 réacteurs nucléaire par an d’ici à 2050 ne permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre mondiales que de 6 % seulement. Elle évalue en revanche le potentiel des renouvelables à 21 %, et celui de l’efficacité énergétique, à 38 % (voir « Energy Technology Perspectives 2008 », juin 2008). L’EPR : symbole de la faillite du nucléaire Fait historique : lundi 2 novembre, les autorités de sûreté nucléaire britannique, finlandaise et française ont fait part à Areva d’un grave problème de sûreté lié à la conception de son réacteur EPR. Le problème relevé par ces trois instances officielles concerne le système de contrôle/commande. Les deux parties de ce dispositif doivent être indépendantes afin qu’en cas de défaillance de l’une, l’autre continue à fonctionner. Or l’EPR est conçu de telle sorte que ces deux systèmes sont étroitement interconnectés. L’ASN relève même que la « complexité » de la conception de l’EPR « rend difficile l’élaboration d’une démonstration de sûreté satisfaisante ». En clair : l’ASN doute sérieusement qu’il soit possible de régler un tel problème. Deux EPR sont actuellement en construction dans le monde. Le premier chantier, en Finlande, affiche plus de trois ans de retard et des surcoûts importants, passant de 3,3 milliards d’euros de budget prévisionnel à 5,5 milliards. En France, à Flamanville (Manche), EDF accuse déjà un retard d’au moins 20 mois. Des activistes sur un cargo à destination du chantier EPR de Finlande Depuis le 16 novembre, en mer Baltique, des activistes de Greenpeace sont grimpés à bord d’un cargo, le Happy Ranger, qui achemine les générateurs de vapeur de l’EPR vers le chantier d’Olkiluoo, en Finlande. Rejoints mardi 17 novembre par d’autres militants, ils sont maintenant huit à bord, déterminés à stopper ce convoi.
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Depuis leur collision dimanche au nord-ouest du cap Corse, ils étaient restés coincés. Mais jeudi soir, "sous l'effet combiné des mouvements de houle et des précédentes tentatives de désincarcération, le navire Ulysse s'est libéré du porte-containers Virginia", a indiqué la préfecture dans un communiqué. "Le navire Ulysse reste sur zone jusqu'à réévaluation de la situation dans la journée du 12 octobre", ajoute la préfecture, qui précise que le Virginia n'a pas quitté son point de mouillage. Plusieurs navires de secours sont présents sur la zone de l'accident dont l'Abeille Flandre et Jason, et le Pluton de la Marine nationale "pour assurer la sécurité des navires et préserver l'environnement", selon la préfecture Un barrage anti-pollution a notamment été déployé le long du porte-containers Virginia heurté par le navire tunisien Ulysse dimanche alors qu'il était au mouillage à 28 km des côtes dans les eaux extraterritoriales. Toute la journée, les opérations de récupération d'hydrocarbures se sont poursuivies. Un vol de Falcon 50 de la Marine nationale et d'un avion F406 des Douanes ont permis d'en suivre la localisation. Le Bâtiment Base des Plongeurs Démineurs Achéron de la Marine nationale, a appareillé de Toulon en fin de journée afin d'acheminer du matériel de remplacement pour les équipes de dépollution. Mercredi soir, près de 150 m3 de mélange hydrocarbure/eau de mer avaient été récupérés. Une vidéo sous-marine des experts a permis de voir par en dessous les deux coques encastrées, à l'endroit où l'éperon percuteur du roulier tunisien Ulysse affrété par la Compagne tunisienne de navigation (CTN) a provoqué une brèche dans le porte-conteneurs chypriote, CLS Virginia d'où une nappe de 600 tonnes de fioul de propulsion s'était échappée.
true
Pourquoi la France veut faire du nucléaire une « énergie verte » Avec neuf autres États européens, la France demande que la Commission européenne considère le nucléaire comme une énergie verte. Cela le rendrait éligible à des produits de financement dont les marchés raffolent. L’une des priorités du plan présenté aujourd’hui est de soutenir la conception d’un « petit réacteur nucléaire modulaire », ou SMR selon son acronyme anglophone. Le projet français, baptisé Nuward, a été présenté en 2019. Il est porté par EDF, le Commissariat à l’énergie atomique ainsi que Technicatome et Naval Group. Ces derniers produisent, depuis cinquante ans, des chaufferies compactes pour les sous-marins français ainsi que le porte-avions Charles-de-Gaulle. Seule la Russie exploite déjà un SMR. D’autres sont en construction en Argentine et en Chine. La puissance du projet Nuward serait de 300 MW, contre 900 à 1 600 MW pour les réacteurs de centrales. Dépanner EDF D’un coût de conception estimé à un milliard d’euros, il serait produit en série en usine, peu coûteux et simple à implanter. Il est censé viser l’export. Il pourrait cependant dépanner EDF qui, déjà fragilisé, doit faire face à une vague sans précédent de travaux sur ses centrales atteignant les 40 ans d’âge. Ceci, ajouté à la mise au point d’une nouvelle génération d’EPR (dont six exemplaires devraient être commandés par la France), à l’achèvement de celui de Flamanville (Manche) et au démantèlement de neuf réacteurs et trente-six installations de petite taille, confronte EDF à un mur financier. Lutte contre le réchauffement climatique tiqueAutant d’arguments qui ont poussé Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, ainsi que neuf autres États européens (Bulgarie, Croatie, Finlande, Hongrie, Pologne, Roumanie, Slovaquie, Slovénie, République Tchèque) à demander, dimanche dans une tribune, que le nucléaire soit classé énergie « verte » par la Commission européenne. Il serait ainsi éligible aux emprunts dédiés à la lutte contre le réchauffement climatique, auxquels recourent les États et les grandes entreprises pour financer leurs investissements « écolos », et dont les marchés raffolent.
true
Les militants du mouvement écologiste Extinction Rebellion (XR), qui occupent depuis lundi un pont et une place du centre de Paris, ont voté ce vendredi matin lalevée de la "majorité" de leur camp, dont le blocage de la rue de Rivoli, qui avait été mis en place la veille dans la matinée. L'occupation "avait vocation à créer des perturbations", mais les autorités ayant choisi de ne pas faire intervenir les forces de l'ordre, "nous sommes dans un dilemme", ont constaté plusieurs intervenants lors d'une assemblée générale. "Aujourd'hui on se retrouve plus à faire vivre un festival qu'une opération de désobéissance civile", a analysé un des activistes, en proposant un vote pour la levée de la "majorité" du camp, avec le maintien d'un plus petit blocage côté sud de la place du Châtelet, au niveau des quais de Seine et du pont au Change. La proposition a été adoptée. Cette levée, qui devrait être effective dans la soirée de vendredi, doit notamment permettre de libérer des militants mobilisés sur les six points de blocage installés par XR autour de la place afin qu'ils puissent participer à d'autres actions. Des militants ont également exprimé la crainte d'éventuelles dégradations : leur mouvement prône une stricte non-violence et refuse drogue et alcool sur leurs actions, mais leur campement peut attirer aussi d'autres publics. "Si on reste et qu'il se passe quoi que ce soit, on se tire une balle dans le pied," a ainsi mis en garde un intervenant à l'AG. Après cette décision, des militants ont commencé dans la matinée à se préparer à lever le camp, démontant tentes et installations et préparant leurs sacs. Jeudi, les militants de XR avaient élargi leur occupation de la zone de Châtelet à la rue de Rivoli, axe majeur tout proche, bloquée jusque dans la soirée. Ils prévoient encore des actions vendredi (à vélo) et un nouveau "blocage stratégique" d'un quartier de Paris samedi.
true
Les États membres et les représentants du Parlement européen ont décidé mercredi soir de mettre un terme définitivement à la pratique de la pêche électrique. Jusqu'alors, des exceptions aux règles européennes permettaient principalement à la flotte néerlandaise de la pratiquer. L'interdiction sera effective au 1er juillet 2021, le temps de permettre aux chalutiers de se reconvertir. La pêche électrique était largement décriée par les ONG de défense de l'environnement, accusée de tuer sans distinction la faune marine et de vider les océans. En figure de proue de la lutte contre cette pratique, l'ONG française Bloom, qui s'est battue pour parvenir à son interdiction. L'Express a demandé à Claire Nouvian, sa présidente, ce que représente cette évolution dans la législation communautaire. L'Express : Comment accueillez-vous la décision des États membres de l'UE d'interdire la pêche électrique d'ici 2021 ? Claire Nouvian : On l'accueille très positivement, parce que c'est une énorme victoire. Lorsqu'on a commencé le combat contre cette pratique, on avait mis dans nos objectifs d'obtenir la fin des licences illégales de pêche électrique, mais même dans le meilleur des mondes on n'avait jamais pensé qu'on pourrait obtenir l'interdiction. On a quand même réussi l'impossible. Les lobbys néerlandais n'ont pas du tout compris ce qui leur est arrivé. LIRE AUSSI >> Pourquoi la pêche électrique échauffe le Parlement européen Après, le problème avec cette date de 2021, c'est que ça arrive tard pour les petits pêcheurs artisans. On a étudié les données des débarquements à la criée de Boulogne-sur-Mer depuis 2009, date à partir de laquelle la pêche électrique est vraiment entrée en concurrence avec eux. On s'est rendu compte que les pêcheurs artisans avaient perdu 75 % de leur volume de pêche, donc 75 % de leur revenu. Ils sont arrivés à un niveau de trésorerie si bas qu'ils ne peuvent continuer. La victoire sera donc totale si les députés, à l'Assemblée nationale, interdisent au plus vite la pêche électrique dans les eaux territoriales françaises pour que les chalutiers néerlandais n'aient plus le droit de venir jusqu'à nos côtes. D'autre part, il faut un accompagnement financier pour les pêcheurs artisans, sinon on va perdre de nombreux métiers. Il reste donc encore des conditions à remplir pour que ce soit vraiment une victoire claire et nette. Pour quelle raison les pêcheurs néerlandais avaient-ils toujours le droit de pratiquer la pêche électrique ? Les Pays-Bas ont mis la pression sur la Commission européenne, en 2006, pour obtenir une exception au règlement qui interdisait les méthodes de pêche destructrices depuis 1998. Une dérogation pour la pêche électrique leur a donc été accordée à cette époque. La raison était que leurs grands chalutiers industriels perdaient de l'argent parce qu'ils ne pêchaient plus suffisamment de poissons. LIRE AUSSI >> Un quart des poissons pêchés dans le monde est transformé en farine Il leur fallait donc un artifice technologique pour continuer à pêcher les derniers poissons présents et ils ont obtenu, fin 2006, une exception au règlement sans aucune justification. Or nous avons démontré que cette décision entrait en contradiction avec les recommandations des scientifiques. Mais il y a eu une volonté délibérée de la Commission européenne de donner raison aux intérêts néerlandais, contre l'intérêt général. La pêche électrique détruit l'environnement et le milieu marin. C'est catastrophique, c'est la mer brûlée. C'est du chalutage de fond, donc ça détruit tout ! Et comme ce type de pêche électrocute, il tue la vie dès ses premiers pas : les larves, les juvéniles, les oeufs, etc. sont décimés. C'est une catastrophe absolue. D'ailleurs, selon nos données, si les pêcheurs industriels continuaient avec cette pratique, ils finiraient eux-mêmes par disparaître, car à terme ils n'arriveraient plus à remplir leurs quotas à cause du manque de poisson. Comment soutenir une pêche plus durable ? On est en train de calculer, avec les pêcheurs artisans, l'impact de cette décision sur leur état financier. On va exiger du gouvernement français et de l'Union européenne un plan d'aide pour que ces métiers ne disparaissent pas, parce que les meilleures pratiques de pêche sont menacées de disparition. On a des pêcheurs en France qui rejettent au maximum 6 % de leurs prises. En face, on a des Néerlandais qui rejettent jusqu'à 70 % du contenu de leurs filets. Et ce sont eux qui avaient gain de cause du point de vue de la loi depuis plus de dix ans. Il faut désormais qu'il y ait un renversement de situation très net et que l'aide publique soit vraiment destinée à préserver les petites entreprises familiales et les savoir-faire. Sinon, ils vont disparaître et on ne reviendra pas en arrière. C'est un changement de modèle qu'il faut prôner. Si on veut préserver l'emploi, on est obligé de préserver l'environnement et la cohérence de nos choix économiques. Il faut donc s'assurer que nos subventions aident la préservation des meilleures pratiques, des emplois les plus vertueux et des entreprises qui maillent le territoire. Le nerf de la guerre, ce sont les subventions.
true
La société d’assurance AON vient de publier son rapport 2020 sur les désastres naturels. Nous avons déjà sur ce site commenté ses quatre précédents rapports (2016, 2017 2018 et 2019). Il faut noter que depuis la publication de son rapport 2018, AON utilise un nouvel ensemble de données historiques issu d’un « processus de recherche très détaillé et continu – plus communément appelé “réanalyse” » visant à « combler les lacunes de la collecte de données dans de nombreuses régions du monde ». L’appréciation de l’évolution dans le temps du nombre et des conséquences de ces événements doit donc être faite avec prudence. Nous avons résumé les aspects les plus significatifs de ce rapport, à savoir : En revanche nous n’avons pas examiné l’évolution des pertes économiques liées à ces événements qui doit être mise en relation avec l’augmentation de la population mondiale et celle de l’urbanisation et de l’exposition aux risques. Nombre total d’événements Un événement doit répondre à au moins l’un des critères suivants pour être classé comme catastrophe naturelle : Sur la base de ces critères, il y aurait eu 416 catastrophes naturelles en 2020 (dont 18 tremblements de terre), un nombre supérieur à la moyenne de la période 2000-2020 (384) et à la médiane (390). Le tableau ci-dessous ventile le nombre d’évènements par type et les compare à la moyenne 2000-2019. On notera que les événements les plus difficiles à caractériser représentent la moitié du nombre total des événements : 118 « temps sévères » (severe weather), 25 « temps d’hiver »(winter weather), 21 «tempêtes de vents européennes » (EU windstorm). Nombre de décès Pour la dixième année consécutive, le nombre de décès dus aux désastres naturels est bien en dessous de la moyenne des 20 dernières années. Avec 8 0000 décès, l’année 2020 se classe ainsi parmi les 14 années les moins coûteuses en vies humaines depuis 1950. Les cyclones L’activité cyclonique est mesurée avec précision par l’ACE (Accumulated Cyclonic Energy) un indicateur qui permet d’analyser l’intensité et la longévité d’un événement particulier ou d’une saison spécifique. AON note que la « tendance générale est restée stable depuis 1990, même une légère baisse de 15%. Cela suggère que les saisons n’ont montré aucun changement statistiquement significatif. Cela confirme également que la fréquence globale des tempêtes n’a pas beaucoup changé au fil du temps.» Les feux de forêt Le rapport AON ne détaille pas cet année les feux en Australie auquel nous avons consacré en janvier 2020 un article intitulé « Les feux de brousse qui ravagent l’Australie ne sont pas dus au réchauffement climatique ». Les incendies de forêt on augmenté en fréquence et en intensité sur la période. Toutefois l’attribution de cette aggravation au réchauffement climatique fait débat. Nous avons consacré à cette question deux articles (ici et là) montrant qu’en Californie, une gestion forestière défectueuse aggrave les conséquences des incendies. Le diagramme suivant issu du rapport AON montre une légère diminution des surfaces brulées par les incendies de forêt en Europe. Cette évolution est confirmée par le rapport annuel de l’EFFIS (European Forest Fire Information System) qui fournit les statistiques pour 40 pays (dont les 25 de l’Union Européenne). Nous avons dans cet article analysé les données relatives aux 5 pays Européens les plus exposés aux feux (Portugal, Espagne, France, Italie, Grèce) qui montrent une diminution constante des surfaces annuelles brûlées.
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"C'est le jour de la rébellion. Nous prenons les ponts de Londres, avant que nous nous effondrions tous", a indiqué dans un communiqué le mouvement, qui appelait à bloquer cinq ponts dans le centre de Londres, dont celui de Westminster. Des centaines de personnes manifestent ainsi ce samedi à l'appel du mouvement Extinction Rebellion pour dénoncer l'"inaction criminelle" du gouvernement en matière de lutte contre le changement climatique. "Aujourd'hui, nous montrons combien de gens en ont marre et ont besoin d'un changement", a expliqué Jack Gouldbourn, d'Extinction Rebellion, cité dans ce communiqué. Selon lui, les manifestants étaient plus de 6 000. A 17h, le pont de Westminster était toujours bloqué par la manifestation débutée sept heures plus tôt. La police a précisé avoir arrêté 45 personnes, notamment pour entrave à la circulation. Extinction Rebellion "considère que c'est un devoir citoyen de se rebeller en utilisant des moyens pacifiques de désobéissance civile, lorsqu'on est confronté à l'inaction criminelle de son gouvernement". Le mouvement réclame que le gouvernement "prenne des mesures pour réduire à zéro d'ici 2025 les émissions de dioxyde de carbone". Il demande aussi l'instauration d'une "assemblée citoyenne nationale" pour superviser les changements. Le Royaume-Uni s'est engagé en 2008 à réduire ses émissions de gaz à effet de serre d'au moins 80% d'ici à 2050, par rapport aux niveaux de 1990. Les émissions ont baissé de 43% par rapport à 1990, selon un rapport officiel d'août 2018 du Comité sur le Changement Climatique. En juillet, le gouvernement a annoncé la fin de la vente de voitures diesel ou essence d'ici 2040. Ce happening s'inscrit dans une série de mobilisations organisées cette semaine, pendant laquelle plus de 50 personnes ont été arrêtées, selon le mouvement.
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C’était un épisode météorologique exceptionnel à plus d’un titre. La canicule qui a touché la France et l’Europe fin juin a fait monter les températures jusqu’à atteindre des records absolus alors que l’été commençait à peine. Les fortes chaleurs ont monopolisé la parole, avec des débats glissant de l’intérêt des ventilateurs et climatiseurs jusqu’à l’impact du réchauffement climatique. Sur cette dernière question, justement, la science, une fois n’est pas coutume, a décidé de se positionner très tôt. Des climatologues du réseau World Weather Attribution (WWA) ont réalisé une rapide analyse de l’évolution des températures (en France et à Toulouse plus particulièrement) et l’ont comparée aux différents modèles climatiques qui permettent aujourd’hui de suivre le réchauffement climatique avec précision. Et leur conclusion est sans appel, même s’ils précisent que ces résultats sont préliminaires: “Ces épisodes caniculaires sont à minima cinq fois plus probables aujourd’hui à cause du réchauffement climatique”, a expliqué lors d’une conférence de presse Friederike Otto, directrice de l’Environmental Change Institute, de l’université d’Oxford. En clair, les modèles estiment qu’un tel épisode caniculaire a une chance d’avoir lieu en moyenne tous les 30 ans à notre époque. C’est cinq fois plus souvent qu’il y a un siècle, avant que les températures ne commencent à s’emballer. Au début des années 1900, de telles températures avaient donc moins de chances d’écraser les habitants de la région. Les canicules qui pouvaient se produire tous les 30 ans au début du siècle étaient 4°C moins chaude. Cela ne veut bien sûr pas dire que la canicule est entièrement due au réchauffement climatique, évidemment. C’est un mélange de facteurs, notamment un épisode venteux exceptionnel, qui a fait venir l’air chaud du Sahara sur l’Europe. Mais le réchauffement climatique a rendu ces épisodes plus courants et plus chauds. Les chercheurs rappellent que cette analyse, même si elle a été faite par des spécialistes de la question et avec des outils bien établis, “n’a pas encore été revue par des pairs et a été écrite rapidement”. S’il y a de l’incertitude, c’est parce que ces températures sont tellement rares qu’il y a peu d’exemples, ce qui limite l’analyse statistique. Mais le risque, ce serait plutôt que les chercheurs aient sous-estimé le problème. Eux-mêmes le disent: “ce chiffre de cinq fois plus probable est une estimation conservatrice”, précise Friederike Otto. Cela veut dire que c’est la partie basse de l’estimation. La plupart des modèles évoquent un lien bien plus important avec le réchauffement climatique. L’année dernière, lors de la canicule, plus faible, de 2018, les mêmes chercheurs du WWA avaient tenté de faire également le lien avec le réchauffement climatique. S’ils estimaient que la vague de chaleur était “plus probable” en raison du réchauffement, ils ne pouvaient pas donner un chiffre précis. Une année plus tard, c’est possible. Et les choses ne risquent pas de s’améliorer dans les années à venir.
true
Sous couvert de science, le dernier rapport du GIEC (« AR5 ») diffuse la version la plus échevelée de l’idéologie écologiste (décroissance, égalitarisme, deep ecology). Le problème réside dans la structure même de l’organisation onusienne, qui n’est pas scientifique, mais scientiste. Le scientisme Le scientisme est la théorie selon laquelle nos sociétés doivent être gouvernées par la science. Cette théorie fut mise en forme par deux intellectuels français du dix-neuvième siècle, Auguste Comte et Ernest Renan. La difficulté que rencontre la théorie scientiste est la différence de registre entre la science et la norme. La science s’occupe de décrire la réalité, elle décrit ce qui est. La norme, morale ou juridique, ne décrit pas la réalité : elle dit ce qui doit être. On perçoit aisément que l’énoncé scientifique « L’eau bout à 100 degrés » est d’une nature différente de la norme « L’eau doit être consommée avec modération. » La science nous montre que la consommation de tabac cause toutes sortes de maladies. Ce que sachant, chacun peut décider, en son âme et conscience, de fumer, car cela relève de la norme que chacun se donne à lui-même, par exemple en attachant davantage de prix au plaisir immédiat qu’à la santé. Du même énoncé scientifique « le tabac nuit à la santé » peuvent suivre une multitude de normes, juridiques et morales, générales et individuelles, qui sont fonction des valeurs mises en œuvre par le législateur et les individus. Autrement dit, l’énoncé scientifique ne donne naissance, par lui-même, à aucune norme. La norme relève d’une réalité étrangère à celle de la science : celle des valeurs. En prétendant dériver (déduire logiquement) la norme de la science, le scientisme est une erreur de raisonnement. Le GIEC est une organisation scientiste Le GIEC n’est pas une organisation scientifique, mais une organisation scientiste. Cela se démontre facilement. Commençons par rappeler, comme le soulignait le physicien Hervé Le Treut du GIEC, que « le GIEC ne fait pas de science ». En effet, la première partie de ses rapports est une recollection des articles scientifiques jugés pertinents dans le domaine du climat, plus précisément de l’influence de l’homme sur le climat (qui est l’objet social du GIEC). Les deux autres parties – impact négatif, pour l’homme, des changements climatiques observés, et normes à mettre en œuvre pour y remédier — reposent sur des jugements de valeur, qui sont la province du politique, et non de la science. Quand est formulée une proposition qui repose sur ou contient un jugement de valeur (un devoir-être), elle relève de la politique, pas de la science (ni non plus d’un mélange des deux : un énoncé est scientifique ou politique, il n’y a pas de moyen terme). Par conséquent, sur les trois parties des rapports du GIEC, la première n’est scientifique que par emprunt, les deux autres sont politiques au sens strict. Présenter les deuxième et troisième parties des rapports du GIEC comme « scientifiques » est donc une erreur objective. Mais la vraie erreur consiste à présenter les 2e et 3e parties comme découlant logiquement de la première ; en cela réside le cœur de l’illusion scientiste. Or, c’est très précisément ce que font ceux, GIEC en tête, qui présentent les rapports du GIEC comme scientifiques. Le dernier rapport du GIEC, « AR5 » Le cinquième et dernier en date des rapports du GIEC, baptisé « AR5 », prend en compte ces objections. Ainsi est-il affirmé que les scientifiques du GIEC sont soucieux de « neutralité axiologique » (neutralité quant aux valeurs) et que, s’ils s’attachent à proposer des normes aux États, il ne leur revient bien sûr pas de les imposer. Toutefois, cette prétention formelle à la neutralité ne résiste pas à l’analyse. Comme nous venons de le rappeler, la science ne dicte, ne renseigne ni n’induit aucune norme par elle-même. D’un constat scientifique aussi clair et net que « le tabac nuit à la santé » peuvent jaillir une infinité de normes différentes, concurrentes et, surtout, parfaitement contradictoires. Tout dépend des valeurs que l’on met dans le brouet dont sort la norme. Or, qu’observe-t-on à la lecture attentive de la troisième partie de l’AR5 ? Que les normes « suggérées » sont parfaitement cohérentes et même qu’elles s’inscrivent toute entière dans une seule et même idéologie : la décroissance, qui est le versant le plus extrême de l’idéologie écologiste. De prime abord, pour qu’un rapport soit crédible, il doit être exempt de contradictions. Ce n’est pas toujours vrai. Pour que la troisième partie des rapports du GIEC, la partie normative, soit crédible et fondée dans sa prétention à la neutralité axiologique, il eût fallu qu’elle offre un catalogue de différents bouquets de normes possibles, chaque bouquet cohérent par lui-même, mais parfaitement contradictoires les uns avec les autres. Cela pour tenir compte de la diversité possible des valeurs à mettre en œuvre (comme dans notre exemple du tabac). Jugeons-en in concreto en étudiant attentivement la partie 3 de l’AR5. La lecture est laborieuse, mais nécessaire, au vu de l’influence planétaire du GIEC depuis 27 ans. Rappelant sa neutralité axiologique, le GIEC propose un programme mondial qui consiste, d’une part, pour les pays « riches » à entrer en décroissance et, d’autre part, pour les pays « pauvres », à limiter leur croissance tout en bénéficiant de transferts de richesse directs de la part des pays riches. L’analyse fait preuve de finesse et d’un certain raffinement conceptuel. Ainsi est-il exposé que les pays riches doivent apprendre à déconnecter les concepts de bien-être et de croissance. En d’autres termes, à augmenter leur bien-être tout en acceptant la décroissance économique. En effet, explique le GIEC, l’humanité doit comprendre qu’il existe des « valeurs non humaines », et que la domination de la nature est un manque de respect à son égard. Les lecteurs du Nouvel Ordre écologique, de Luc Ferry, auront reconnu l’idéologie de la deep ecology, selon laquelle, de par son accroissement et sa consommation des ressources naturelles, l’humanité a dépassé le stade de composante de la nature, pour gagner celui de nuisance objective, dont les méfaits doivent être corrigés (ce qui, pour la plupart des auteurs de l’écologie profonde, implique une réduction drastique de l’humanité…). Sur cette base, le GIEC « suggère » un impressionnant catalogue de mesures détaillées que les États doivent mettre en œuvre dans tous les secteurs de l’activité humaine. Tous les secteurs d’activité ? Il n’est pas jusqu’au simple fait de faire un pas dans la rue qui n’émette de CO2. Par conséquent, rien de ce qui est humain n’est étranger au GIEC. Il convient pour les pays riches, conclut le GIEC, de renoncer à la croissance économique, qui n’est pas durable, et de travailler à réduire les inégalités matérielles avec les pays pauvres. Adviendrait ainsi une manière d’égalité matérielle globale, concomitante de l’harmonie retrouvée de l’homme avec la nature. Ce n’est pas le lieu de discuter de la rationalité, de la souhaitabilité ou de l’humanisme de ce programme. Seulement de constater qu’il ne s’agit que de cela : un programme politique, celui de l’écologisme dans son versant le plus extrême. En cela qu’il repose sur une erreur de raisonnement qui lui permet, sous couvert de science, de se faire le vecteur de l’idéologie écologiste, le GIEC doit être démantelé.
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Par MD Selon la doctrine officielle, l’augmentation de la température terrestre observée depuis un siècle et demi serait majoritairement due à la présence accrue dans l’atmosphère des gaz dits « à effet de serre » (GES, GHG en anglais), dont le plus important est le dioxyde de carbone (CO2). L’activité humaine serait tenue pour principale responsable de cet accroissement, du fait des émissions de CO2 dites « anthropiques » résultant notamment de la combustion des produits fossiles. Il existerait donc une relation de cause à effet entre la concentration de GES dans l’atmosphère et la température moyenne de la planète. On ne discutera pas ici cette théorie vulgarisée depuis trente ans par le GIEC (Intergovernemental panel on climate change, IPCC en anglais). Elle a été résumée ici même dans un article qui reste d’actualité. Dans le présent article, on s’intéresse aux relations historiques entre les températures et le CO2, en considérant que ce gaz est un indicateur correctement représentatif de l’ensemble des GES. Les lecteurs voudront bien considérer qu’il ne s’agit ici que d’un divertissement sans prétention. Les données (températures et CO2) On se contentera des données les plus synthétiques possibles, et observées pendant les périodes les plus longues possibles. On sait que la science officielle fait référence à une période dite « préindustrielle » censée avoir pris fin entre la moitié et la fin du XIXème siècle. A l’exemple de la plupart des études récentes, on retiendra comme origine de la période « industrielle » l’année 1870. Par ailleurs, les dernières données en date sont celles de l’année 2019. On dispose ainsi d’une période d’observation d’un siècle et demi, période marquée par des transformations inédites dans l’histoire humaine. Les séries les plus longues sont établies et diffusées par le Hadley center. La plus fréquemment utilisée est la série Hadcrut4, représentative de la température globale (terres émergées et océans). Les températures sont exprimées en valeurs relatives (dites « anomalies ») par rapport à la température moyenne de la période trentenaire 1961-1990. Bien entendu, le zéro de l’échelle des ordonnées peut être choisi différemment moyennant une simple translation. Dans le graphique ci-dessous, pour la commodité de la lecture, la température de 1870 marque le zéro de l’échelle des ordonnées. On remarque que la température a augmenté d’environ 1°C depuis 1870. Jusqu’en 1957, les données sur le CO2 proviennent des analyses de carottes de glace récapitulées par le CDIAC. A partir de 1958, ces données sont des mesures in situ faites par la NOAA (observatoire de Mauna Loa). Ces deux séries ont été raccordées. Les concentrations sont le plus souvent exprimées en parties par million en volume (ppm), mais on peut aussi les exprimer en masse (gigatonnes de CO2), sachant que 1 ppm=7,8 GtCO2. On remarque que la masse de CO2 a augmenté d’environ 1 000 Gt depuis 1870. Contrairement aux précédentes, ces données résultent de calculs et non de mesures. La « comptabilité matière » des émissions est tenue annuellement par le Global Carbon Project (GCP), qui distingue les émissions dues aux énergies fossiles, celles dues à l’industrie (ciment notamment) et celles dues aux changements dans l’utilisation des terres. La somme de ces émissions constitue les émissions anthropiques ; il faut ensuite retrancher les absorptions par les océans et la végétation (les « puits ») pour en déduire l’accroissement annuel net de la masse de CO2. Il faut donc réconcilier les calculs avec les mesures. En cumulant les émissions nettes annuelles depuis 1870, on obtient le graphique ci-dessous. Comme on peut le lire sur le graphique, les puits absorbent une partie importante des émissions : il ne resterait ainsi dans l’atmosphère que moins de la moitié des émissions anthropiques (45% ces dernières années), qui constituerait la « fraction atmosphérique » (« airborne fraction ») : on retrouve évidemment les 1 000 Gt du graphique précédent. La confrontation entre courbe d’évolution des températures et courbe des concentrations en CO2 est illustrée par le graphique suivant, où on a choisi les échelles de façon à faire coïncider les valeurs respectives en 1870 et 2019. La courbe rouge en tiretés représente la moyenne mobile des températures sur dix ans. La relative régularité de l’accroissement de la concentration contraste avec les oscillations des températures, même agrégées en moyenne mobile. Ce n’est que depuis 1975 que l’on discerne un certain parallélisme. La sensibilité climatique. Dans son acception officielle la plus sommaire, la sensibilité S est définie comme l’augmentation de température T (en °C) censée résulter de la multiplication par 2 de la concentration C en CO2 (ou de sa masse ce qui revient au même). Par conséquent, cette acception postule : 1° que la température est une fonction croissante de la concentration, 2° que cette fonction est de type logarithmique puisqu’elle fait dépendre une différence (T-T0) d’un rapport (C/C0). On peut lui donner une expression simple utilisant le logarithme de base 2 (logarithme binaire) : T-T0 = S * log(2) (C/C0). En effet, si C=2C0, alors C/C0=2 et T-T0 = S*log(2) (2) = S. Puisque les variables sont connues, on peut en déduire S, qui est égale à : S = (T-T0) / log(2) (C/C0). Le problème serait simple si T et C augmentaient de concert. Or il n’en est rien comme on le voit sur le graphique précédent. Il est même arrivé que la température décroisse alors que la concentration continue à augmenter (1870-1910 et surtout 1945-1975) : la théorie est alors mise en défaut. Comme on l’a vu, ce n’est qu’à partir de 1975 environ que la température commence à augmenter à peu près régulièrement en tendance. La sensibilité S est donc éminemment variable selon la période que l’on considère. On conçoit la perplexité des spécialistes devant ces contradictions : des centaines d’articles scientifiques ont traité de cette question depuis cinquante ans et les cinq rapports du GIEC ont successivement fourni des fourchettes d’évaluation. Compte tenu de la complexité du sujet, les quelques graphiques qui suivent ne sont à considérer que comme de simples exercices mathématiques. On a choisi quatre périodes d’observation se terminant en 2019 et commençant respectivement en : 1870 (début supposé de la période « industrielle ») 1945 (après la seconde guerre mondiale lorsque les émissions de CO2 ont pris leur essor) 1975 (date à partir de laquelle les températures augmentent régulièrement en tendance) 1990 (les trente dernières années, durée standard en climatologie) Les quatre graphiques suivants présentent en abscisses le logarithme du rapport C/C0 et en ordonnées les écarts de températures par rapport à la température de l’année origine T0 (égale à zéro par construction). Les valeurs annuelles des variables sont les données brutes telles qu’elles résultent des séries Hadley et CDIAC-NOAA, sans corrections ni lissage. On a surajouté sur chaque graphique la droite de tendance et la valeur approximative de S (pente de la droite). A titre de vérification numérique, pour la toute dernière période, considérons les chiffres des deux dates extrêmes et non plus la tendance moyenne. Pour 1990 : T=0°C par construction et C=354,4ppm. Pour 2019 : T=0,44°C et C=411,4ppm. D’où S=0,44/log(2) (411,4/354,4)=0,44/0,22=2,0°C. Conclusions. Par conséquent, sauf erreur conceptuelle dans les raisonnements précédents, la sensibilité S, augmentation de température résultant d’un doublement de la concentration en CO2 à moyen et long terme pourrait être de l’ordre de 2°C à 2,5°C. Pour l’histoire, rappelons que le premier rapport du GIEC (1990) donnait pour S une fourchette 1,5°C-4,5°C avec une « best estimation » de 2,5°C. Cette fourchette a peu varié dans les rapports successifs. Les estimations qui viennent d’être présentées sont basées sur les données les plus grossières possibles. On laisse à penser tous les raffinements auquel ce sujet peut donner lieu : notion de « forçage radiatif », prise en compte des autres GES, rétroactions, corrections et ajustement des séries historiques, lissages, désagrégation par régions du monde, distinction entre « transient climate response » et « equilibrium climate sensitivity », utilisation de modèles en tout genre, etc. Un tout récent et très savant exemple a mobilisé 26 rédacteurs et comporte près de cent pages et cinq cent références. Mais au fond, si l’on a bien compris, il s’agit de savoir approximativement de combien la température globale pourrait s’accroître dans les quelques décennies à venir si la concentration en CO2 continuait d’augmenter. Or ces variables semblent correctement mesurées, au moins depuis plus de soixante ans, ce qui fournit un échantillon particulièrement robuste. On voit mal dans ces conditions pourquoi la relation entre ces deux grandeurs se mettrait à déroger subitement à cette tendance historique. Mais ce sont là des propos de profane.
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Ah, décidément, on vit une époque formidable ! L’invraisemblable et le grotesque ont maintenant pris la place du vérifié et du raisonnable. Mieux encore : un nombre très (trop ?) important d’individus, notamment ceux qui ont droit de cité, croit que ces absurdités et ce grotesque sont parfaitement normaux et doivent devenir la norme. Les épisodes covidesques récents illustrent assez bien la tendance à la tête de l’État : ce qui est inutile un jour devient indispensable puis obligatoire et sanctionné si absent le jour suivant, les décisions s’enchaînent et se contredisent ainsi dans une farandole burlesque qui tient plus du vaudeville que de la sage gouvernance qu’on pourrait attendre d’individus normaux. Les bricolages débiles se succèdent avec frénésie : cocktails de vaccins, « je mets mon masque à la plage, je sauve des mouettes », la fermeture obligatoire des rayons « slips et chaussettes » des grandes surfaces (« pour sauver des vies »), la médecine passe de sa version humaine à une version vétérinaire dans laquelle le cheptel humain est traité pour garantir la paix au propriétaire, l’État qui finance tout cela en tondant le troupeau. Les paradoxes se multiplient où l’on voit des groupes de frétillants imbéciles réclamer la vaccination obligatoire (avec des vaccins issus du génie génétique) dans lesquels se trouvent de farouches opposants aux OGM, ainsi que de belles âmes fort vocales avocates du « Mon corps, mon choix », leur choix s’imposant apparemment aux corps des autres avec décontraction. Sans sourciller, certains poussent des États à l’historique calamiteux en matière d’espionnage et de harcèlement des citoyens à mettre en place un passeport vaccinal obligatoire puis, par voie de conséquence, une ségrégation sur la base de critères biologiques. L’histoire n’apprend rien, et cette fois-ci, vous verrez, ça va bien se passer. Mais si. Pour nos gouvernants, on comprend que ces égarements proviennent bien plus de l’improvisation et de l’incompétence que d’un plan ourdi de longue date. On ne peut cependant s’empêcher de noter un usage récurrent du principe de division pour mieux régner via le « Deux Poids, Deux Mesures » : s’il y a couvre-feu, on accordera des tolérances pour les uns, pas pour d’autres ; on s’accordera des largesses entre amis du pouvoir en reprochant au peuple de faire pareil ; bref, on établira sciemment une société d’interdictions pour distribuer largesses, tolérances et dérogations au bon plaisir du souverain. C’est fort pratique puisque cela permet d’éviter à la masse de voir qu’il est scandaleux que soient imposés ainsi un couvre-feu, un confinement et des mesures parfaitement liberticides que nombre d’autres pays n’ont pas appliqué sans pour autant sombrer dans l’anarchie et le dépeuplement pandémique total, loin s’en faut. Cela permet d’occulter que dans un pays d’individus libres, ces mesures sont normalement préconisées et non imposées par un gouvernement soucieux du bonheur de chacun et non uniquement de sa réélection et de son petit pouvoir. Plus profondément, à ces idioties farfelues, à ces « Deux Poids, Deux Mesures », on doit malheureusement aussi ajouter le comportement délétère que des décennies d’idéologie collectiviste ont durablement ancré chez nos dirigeants. Ce comportement, c’est une morgue liée à leur mépris pour ce peuple qui les a placés là, volans nolens, qui reste trop fruste pour leurs visées ambitieuses et l’avenir qui forcément sifflote chante en Dolby Stéréo. Il y a comme une fascination morbide pour l’effacement de la civilisation qui les a pourtant choyés, un effacement des individus qui ne pensent pas comme eux (par attrition naturelle ou par différents procédés plus ou moins avouables), voire de l’Humanité tout entière si la cause leur semble suffisamment élevée. Et cette optique éclaire toutes les décisions prises depuis des décennies et en particulier les obligations de ces derniers mois, toutes bâties pour favoriser l’éclosion de personnes grasses et grosses, faibles, stupides, déprimées et paresseuses. Par exemple, depuis des décennies les recommandations alimentaires sont résolument placées en dépit du bon sens et favorisent la consommation de sucres sous toutes les formes (pudiquement cachés dans les céréales), ainsi que la chasse aux matières grasses, la limitation des protéines et la favorisation de repas végétariens de compatibilité décroissante avec notre métabolisme. Par exemple, la santé, l’air pur, l’exercice sont remplacés par des pilules et des picouses. Le soleil, jadis allié des humains, est surtout présenté comme un danger, facteur de cancers. Pire, il réchauffe tant la Terre qu’on envisage de le cacher à coups d’ingénierie douteuse. Par exemple, on remplace petit à petit l’instruction de base, construite pendant des siècles sur les méthodes éprouvées, par les bricolages de plus en plus hardis d’idéologues pédagogos pour lesquels les enfants ne sont qu’un vaste champ d’expérimentations farfelues dont, après des décennies d’essais, ils sont parvenus à fabriquer de parfaits crétins. Et ce n’est pas cantonné à la France… Dans ce contexte, le passage d’une instruction normale à de vagues cours en ligne aggrave encore la situation. L’éducation elle-même est depuis un moment remplacée par des séries d’interdictions et d’autorisations dispensées non par des parents aimants mais par des bureaucrates automates. Parents dont le travail aura été progressivement remplacé soit par un Bullshit Job soit par une simple distribution gratuite du Tout-à-l’État Providence, avec tout ce que ceci peut représenter d’avilissement et de dévalorisation pour ceux qui en « bénéficient »… En pratique, on voit surtout que nos dirigeants ne tiennent que sur l’hypocrisie du système à laquelle le peuple participe aussi lui-même, grapillant de-ci de-là l’un ou l’autre avantage mesquin comme une assiette de lentilles en échange – de plus en plus coûteux – de ses droits et de ses libertés. Car oui, le peuple, gavé de « Deux Poids, Deux Mesures », veut ces interdictions, ces obligations et ces vexations, qui semblent indispensables pour contrer la vilaine nature humaine, le réchauffement climatique, les méchants virus, le sexisme et le racisme forcément en tout lieu et en tout temps, ou que sais-je encore, mais… pour les autres ! Pour se sentir en sécurité, s’il faut que les autres soient traqués, pistés, encartés, enfermés, molestés, privés de libertés, ce n’est pas gênant. C’est même parfaitement acceptable. Il faut se rendre à l’évidence : ceux qui se croient nos élites haïssent le peuple. Cela a toujours été plus ou moins vrai, mais nous vivons l’une de ces périodes où cette haine est la plus palpable, la plus violente et la plus exprimée. Et si nos dirigeants sont aussi méprisants à l’égard du peuple, c’est qu’au contraire d’eux, ce dernier ne manque pas de courage, lui qui se relève de toutes les avanies et qui sait très bien, finalement, se passer de ces dirigeants : Macron et son gouvernement ont besoin de vous, chaque jour qui passe (ne serait-ce que pour financer leur train de vie), mais vous n’avez que très peu besoin d’eux. Toute notre société est la résultante d’années de lâchetés de nos dirigeants, d’une République pourrie de pleutres et dont le principe de précaution, inscrit dans la Constitution, est l’antithèse parfaite de la prise de risque inhérente à la liberté. Or, si la liberté demande du courage, l’interdiction du risque impose la lâcheté, et la lâcheté ne peut aboutir qu’à la violence. —- Sur le web
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Les rejets de CO2 provenant des énergies fossiles et des procédés industriels composent près de 70 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, nous enseignent les rapports du GIEC. Pour chaque pays, il existe trois façons de les mesurer : l’empreinte carbone territoriale calcule les rejets de CO2 à l’intérieur des frontières d’un pays ; l’empreinte de consommation, ceux résultant des usages finaux de biens et services ; et l’empreinte d’extraction, ceux issus de l’extraction d’énergie fossile. Ces trois empreintes ne s’additionnent pas. Elles constituent trois thermomètres bien distincts, donnant des images qui peuvent être assez différentes : en 2017, l’empreinte carbone territoriale de la France était, par exemple, de 5,3 tonnes de CO2 par habitant, pour une empreinte de consommation de 7,1 tonnes et une empreinte d’extraction de 0,03 tonne. Leur complémentarité éclaire les enjeux de la décarbonation des économies. L’empreinte territoriale Le thermomètre communément utilisé pour mesurer les émissions de gaz à effet de serre d’un pays est l’inventaire national, réalisé en France par le Centre interprofessionnel technique de la pollution atmosphérique (Citepa). Lors des COP, c’est lui qu’on utilise pour négocier les engagements des différents pays. Chaque État est souverain sur son territoire et donc directement responsable de son empreinte territoriale. Un système de « monitoring, reporting, verification », encore embryonnaire pour la majorité des pays en développement, devrait se mettre en place dans le cadre de l’accord de Paris pour mieux suivre ces réalisations. Ces inventaires sont calculés à partir de méthodes harmonisées par le GIEC. La partie la plus robuste est celle concernant le CO2d’origine énergétique ou résultant de procédés industriels. Les marges d’incertitude sont bien plus faibles que pour les émissions et les absorptions liées à l’agriculture et à la forêt. La récente édition du Global Carbon Budget donne une image complète de ces empreintes territoriales dans le monde jusqu’en 2018. Cette année-là, les rejets de CO2 dans l’atmosphère résultant de l’usage d’énergie fossile et de procédés industriels ont atteint 36,5 gigatonnes de CO2, soit 4,8 tonnes par habitant : ce qu’on émet en produisant 3 tonnes d’acier ou en roulant 20 000 km dans une voiture de moyenne gamme. Les quatre premiers émetteurs – Chine, États-Unis, Union européenne, Inde – contribuent pour un peu plus de 60 % à ces rejets, mais connaissent des évolutions contrastées. L’Union européenne est la première à avoir atteint son pic d’émissions en 1980. Son poids relatif a depuis décliné pour représenter moins de 10 % du total mondial. Les États-Unis l’ont atteint en 2005, avec la révolution du gaz de schiste qui a chassé le charbon de la production électrique. Malgré tous ses efforts, Donald Trump n’est pas parvenu à inverser la tendance… On a pu penser que la Chine atteignait à son tour son pic avec la stabilisation de ses émissions entre 2014 et 2016. Un diagnostic contredit par la reprise observée depuis 2016. Malgré un niveau d’émissions par tête de seulement 2 tonnes de CO2, l’Inde est devenue le quatrième émetteur mondial et ne devrait pas tarder à dépasser l’Europe. Depuis 2010, c’est dans le bloc du « reste du monde » que les émissions de CO2 se son accrues le plus rapidement, avec deux groupes très dynamiques : le Proche-Orient et la Russie, d’une part, les autres économies émergentes d’Asie d’autre part. L’Afrique au sud du Sahara pèse encore très peu, la majorité de la population restant tributaire de la biomasse traditionnelle (hors Afrique du Sud), mais son poids pourrait fortement augmenter si le continent reproduit les schémas historiques de développement basés sur l’énergie fossile. Émissions annuelles de CO₂ lié aux énergies fossiles et projections pour 2019. Global Carbon Budget (édition 2019), CC BY-NC-ND L’empreinte de consommation Si l’on accélère la réduction des émissions en Europe avec le « Green Deal » (pacte vert pour l’Europe), le plan de décarbonation présenté en décembre 2019 par la nouvelle Commission européenne, le risque est de délocaliser certains procédés de production fortement émetteurs pour réduire l’empreinte carbone territoriale, tout en continuant à consommer les mêmes biens produits à l’étranger. Les émissions induites par nos achats apparaîtront dès lors dans l’empreinte territoriale des pays d’origine. Avec ce jeu des vases communicants, l’opération sera blanche pour le climat. C’est ici qu’intervient le second thermomètre mesurant l’empreinte de consommation. Celle-ci recense les émissions résultant de l’usage final des biens et services dans une économie. Pour la calculer, il convient de corriger les émissions observées sur le territoire des effets du commerce extérieur : celles induites par les importations de biens et services émetteurs de CO2 doivent être ajoutées ; celles incluses dans les exportations doivent être retranchées. Les calculs sont complexes et beaucoup moins précis que ceux de l’empreinte carbone territoriale. C’est pourquoi l’empreinte de consommation n’a pas vocation à s’y substituer, mais à apporter un regard complémentaire qui renvoie à la question des modes de vie et des règles du commerce international. CO₂ : empreintes territoriales et de consommation (2017). Auteur à partir des données du « Global Carbon Budget » (édition 2019), CC BY-NC-ND Deux bases de données permettent de comparer l’empreinte territoriale des pays avec leur empreinte de consommation pour le CO2 d’origine énergétique : celle de l’OCDE et celle du Global Carbon Budget que nous utilisons ici. La mondialisation s’est traduite par une relocalisation importante d’industries fortement émettrices dans les pays émergents, notamment en Chine, qui est le premier exportateur mondial d’émissions de CO2incorporées dans les biens manufacturés. Dans ces pays, l’empreinte de consommation est inférieure à l’empreinte territoriale. Symétriquement, l’Union européenne est le premier importateur net d’émissions de CO2, avec une empreinte de consommation qui dépasse de 23 % les émissions de son territoire (20 % au Japon et 5 % aux États-Unis). À l’intérieur de l’Europe, les situations restent très hétérogènes, entre le Royaume-Uni et la France, où la désindustrialisation a creusé l’écart entre l’empreinte de consommation et les émissions territoriales ; et l’Allemagne et la Pologne où l’industrie a bien mieux résisté à la mondialisation. Pour éviter que le Green Deal européen provoque des fuites de carbone, deux antidotes existent : l’adoption de modes de consommation plus sobres, limitant nos achats de biens importés à faible coût et fortement émetteurs de CO2 dans leurs pays d’origine – c’est le volet mode de vie. Et la protection commerciale des frontières, via une taxe à l’importation renchérissant ces biens importés. Il s’agirait d’un tournant majeur car, jusqu’à présent, l’Europe a subordonné sa politique climatique aux règles du libre-échange. La nouvelle présidente de la Commission, Ursula Von Der Leyden, a esquissé un tel virage en appelant de ses vœux la mise en place d’un mécanisme d’ajustement aux frontières. Reste à mettre en œuvre ce chantier, particulièrement complexe. <span data-mce-type="bookmark" style="display: inline-block; width: 0px; overflow: hidden; line-height: 0;" class="mce_SELRES_start"></span> La présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, présentant le « pacte vert », le 11 décembre 2019. (Euractiv/YouTube). L’empreinte d’extraction Tout à l’amont des chaînes de valeur, l’empreinte carbone d’extraction constitue le miroir de l’empreinte de consommation. Elle calcule les émissions de CO2 qui résulteront de l’extraction des énergies fossiles, que ces émissions surviennent dans le pays exploitant les gisements ou à l’étranger. Techniquement, l’empreinte carbone des producteurs d’énergies fossiles est plus facile à calculer que l’empreinte de consommation car il n’y a que trois produits à considérer : le charbon, le pétrole et le gaz d’origine fossile. Dans son rapport « Production Gap », le programme des Nations unies pour l’environnement (UNEP) a calculé l’empreinte carbone de production pour l’année 2017. Avec ce troisième thermomètre, se dessine une nouvelle cartographie des émissions mondiales de CO2. De nouveaux entrants apparaissent dans le top-6 des émetteurs de CO2 : l’Arabie saoudite et l’Australie, pays moyennement peuplés mais gros exportateurs d’énergie fossile. L’Europe et le Japon disparaissent de la liste des principaux émetteurs car ils importent la plus grande partie de leur énergie fossile. Empreinte carbone des producteurs d’énergie fossile (2017) UNEP, The Production Gap (2019), CC BY-NC-ND En Europe de l’Ouest, le pays à l’empreinte de production la plus élevée est la Norvège, devenue le troisième exportateur mondial de gaz naturel. L’Allemagne et la Pologne suivent du fait de leurs productions charbonnières. Le Royaume-Uni, qui fut le premier producteur mondial d’énergie fossile, pointe à la 27e place. Quant à la France, son empreinte d’extraction est devenue symbolique à la suite de la fermeture des houillères et de l’épuisement du gisement de gaz de Lacq. Dans son analyse de l’empreinte carbone d’extraction, l’UNEP constate que les plans de développement des énergies fossiles sont en fort décalage avec les cibles de réduction d’émission de l’accord de Paris. Se remettre dans la bonne direction implique qu’on renonce à exploiter une grande partie des gisements accessibles sous nos pieds. Ce désinvestissement des énergies fossiles constitue une priorité absolue pour accélérer la transition énergétique. La vérité est que le coût de ce désinvestissement n’est provisionné, ni dans les comptes des entreprises minières ou pétrolières, ni dans les politiques publiques qui devront massivement accompagner les restructurations des appareils de production. Comme nous l’avons analysé plus en détail dans le Tic-tac de l’horloge climatique, sans une tarification carbone qui renchérisse fortement le coût des énergies fossiles, nous aurons bien du mal à financer ce désinvestissement aussi massif que nécessaire.
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La taille de la banquise arctique, personnellement je m’en fiche. Je ne suis pas hanté jour et nuit par la perspective que la hausse de ma consommation de haricots tarbais pourrait avoir pour conséquence une disparition, même totale, de la banquise au plus bas de l’année en septembre. Ah oui, il y a la fable de la disparition des ours polaires ! Mais elle ne m’émeut guère, car l’espèce des ours polaires est apparue il y a 150.000 ans – bien avant Greenpeace. Si l’ours polaire n’était pas équipé des capacités d’adaptation suffisantes, il n’aurait jamais survécu aux hoquets climatiques qui ont émaillé les 150.000 dernières années de la Terre, en particulier au pic le plus chaud de l’Eémien d’il y a 125.000 ans où pendant plusieurs milliers d’années, les températures étaient plus élevées qu’aujourd’hui de quelques degrés. Bon, alors, pourquoi faire un article sur un sujet qui ne me préoccupe pas ?… La raison est simple, le sujet préoccupe « les autres », ceux qui ont décidé de le brandir en étendard d’une nouvelle guerre sainte : la « lutte contre le réchauffement climatique » qui, elle, me préoccupe car, outre son caractère parfaitement ridicule, elle a trop d’aspects anti humains. La banquise Arctique a donc, selon l’agence spatiale japonaise, atteint son minimum il y a quelques jours. 5 millions de km2, soit 1,5 millions de km2 au-dessus de la valeur minimale de l’an dernier. Cette brutale remontée a déjà été exposée et commentée sur Contrepoints, et je ne souhaite pas rouvrir ce débat, où il me semble que tous les arguments ont déjà été échangés. Je souhaiterais par contre signaler un point qui n’a pas été soulevé : la qualité de la prévision, à court terme, de ce minimum, par les équipes mondiales de spécialistes de la question. Le consortium ARCUS (Artic Research Consortium of the US), qui regroupe les résultats obtenus par une cinquantaine d’organisations de recherche du monde entier, a ainsi publié en juin, juillet et août 2009, une synthèse des prévisions faites par 23 équipes sur la taille minimale qu’atteindra la banquise arctique cette année. Voici la représentation graphique des résultats de juin, « prévisions » qui datent donc de 3 mois (la ligne rouge donnant le minimum de 2013 est de moi). On constate que sur 23 équipes de climatologues ayant répondu il y a trois mois, 21 ont sous-estimé le minimum de banquise, soit 91%. Deux faits assez cocasses à signaler : À l’épreuve du mois de Juillet du même concours, seuls 21 équipes ont répondu. Voici les résultats : Sur les 21 équipes participantes il y a deux mois, 18 ont sous-estimé le minimum de banquise, soit 86%. Une équipe d’amateurs « Arctic Sea Ice Blog » a réussi l’exploit de déloger le MET (qui n’avait pas modifié sa prévision) de la dernière place. La dernière épreuve, celle du mois d’août, il y a donc un mois, n’a rassemblé que 14 participants. ARCUS n’a pas encore publié de graphique de synthèse, mais les résultats sont disponibles sur son site, et ont été synthétisés par Anthony Watts. Sur 14 équipes de climatologues interrogées il y a un mois, 11 (79%) ont sous-estimé le minimum de banquise. Le MET n’avait pas répondu à cette dernière enquête.
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Projection des documents secrets sur le Reichstag, en Allemagne © Daniel Müller / Greenpeace Le TTIP, c’est quoi ? Depuis presque trois ans est négocié dans le plus grand secret le traité de libre-échange entre les États-Unis et l’Union européenne, plus connu sous le nom de traité transatlantique ou encore TTIP ou TAFTA (Transatlantique Free Trade Agreement). Ce traité est le plus grand accord commercial de tous les temps car ensemble, l’Union européenne et les États-Unis représentent près de 50 % du commerce mondial et près d’un tiers des échanges commerciaux mondiaux. Ce traité aurait des conséquences sur quasiment tous les secteurs de l’économie, de l’agriculture à l’industrie textile, en passant par les services (seul le secteur de la musique et du cinéma est exclu à la demande de la France). L’objectif est de supprimer tous les derniers obstacles aux échanges commerciaux entre l’Union européenne et les États-Unis (en nivelant par le bas les normes sanitaires et professionnelles, les réglementations environnementales, etc.) et de protéger les investissements étrangers en instaurant des tribunaux d’arbitrage indépendants des États, où ne pourra plus prévaloir l’intérêt général en cas de contentieux avec des grands groupes. Le TTIP est censé générer de la croissance économique et créer de l’emploi. Mais à quel prix ? Les organisations de la société civile d’un côté et de l’autre de l’Atlantique ne cessent d’alerter l’opinion publique sur les dangers que peuvent constituer ces négociations pour la protection des citoyens et pour notre environnement, au nom d’un hypothétique regain de croissance économique dont beaucoup d’experts doutent déjà. Nos collègues de Greenpeace Pays-Bas ont réussi à se procurer une partie du texte négocié dans le plus grand secret, en dehors de tout débat démocratique. Ces documents, complexes et denses, représentent environ les deux tiers du texte du traité à l’ouverture en avril dernier du 13e cycle de négociation entre les États-Unis et l’Union européenne à New York. Ils recouvrent treize chapitres sur des questions allant des télécommunications aux pesticides, de l’alimentation à l’agriculture en passant par les barrières commerciales. Quels risques sont d’ores et déjà identifiés ? Ces documents confirment ce que les organisations de la société civile disent depuis longtemps : ce traité mettrait les intérêts des grandes entreprises au centre des processus de décision politiques et législatifs, au détriment des enjeux environnementaux ou de santé publique (vous trouverez nos premières analyses ici). Quelques exemples: – L’ancienne règle de la protection environnementale supprimée La règle de l’« exception générale », vieille de 70 ans et consacrée par l’accord du GATT (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce signé en 1947) et par l’OMC, est absente du document. Ce principe permet aux nations de « réguler le commerce » pour « protéger la vie, la santé des humains, des animaux et des plantes ». Cette absence suggère la création d’un régime qui place les profits avant l’intérêt des citoyens. – La lutte contre les changements climatiques mise à mal Alors que l’accord de Paris sur le climat impose de ne pas dépasser 1,5 °C d’augmentation des températures pour protéger le climat, dans les documents révélés, les intérêts commerciaux ne semblent être soumis à aucune règle ni objectif de réduction des émissions de CO2. Pire, les mesures de réduction semble être entravées dans les chapitres sur la « coopération règlementaire » et sur « l’accès aux marchés » des biens industriels. Par exemple, la régulation des importations de carburants forts émetteurs de CO2, comme ceux issus des sables bitumineux, serait proscrite. – Le principe de précaution oublié Le principe de précaution tel qu’inscrit dans l’article 191 de la Constitution européenne, n’est mentionné dans aucun des treize chapitres révélés. En revanche, les États-Unis réussissent à insérer dans plusieurs chapitres leur approche du risque environnemental ou sanitaire qui consiste à « gérer » les substances dangereuses plutôt que de les éviter. Ceci saperait la capacité du régulateur à prendre des mesures préventives contre de telles substances, comme les perturbateurs endocriniens par exemple. – Une mainmise des entreprises sur les grandes décisions Tandis que la protection de l’environnement et de la santé est mise à mal, les grandes entreprises ont des possibilités d’accéder aux premiers stades des prises de décision. L’Union européenne s’est bien cachée dans son dernier rapport rendu public (The Twelfth Round of Negotiations for the Transatlantic Trade and Investment Partnership) de mentionner la forte influence des industriels, alors que dans les documents “fuités” il est fait mention explicitement du besoin de les consulter. La mobilisation de la société civile et de l’opinion publique En avril, ils étaient des dizaines de milliers à Hanovre, à l’occasion du nouveau round de négociations et de la visite en Europe de Barack Obama, à scander : « Yes, We Can… Stop TTIP ! ». Ils représentent une petite frange des 3,5 millions de citoyens européens qui ont déjà signé la pétition contre le TTIP. Une dernière étude en la matière montre que moins de 20 % des citoyens allemands (17 %) et américains (18 %) voient encore le TTIP comme une bonne chose pour leur pays. Mobilisation contre le TTIP à Hanovre © Michael Loewa / Greenpeace En France le collectif Stop Tafta est mobilisé sur ce sujet depuis le début. Nul doute que les dernières révélations de Greenpeace vont amplifier le mécontentement contre ce texte et bloquer les négociations. Et maintenant? Les textes dévoilés par Greenpeace Pays-Bas doivent servir à montrer que l’intérêt général n’a jamais été aussi menacé et que les négociations en cours auront des impacts catastrophiques sur nous tous. Il faut mettre un terme à la privatisation de l’exercice du pouvoir par des intérêts privés qui cherchent uniquement leur profit, au détriment de l’intérêt général. En publiant ces documents, Greenpeace appelle tous les responsables politiques européens, les parlementaires et les organisations de la société civile à les lire et à s’en saisir, tant les conditions de consultation étaient jusqu’alors restreintes. Nous n’avons pu analyser que les parties qui couvrent nos domaines d’expertise et grâce aux décryptages à venir des autres acteurs, cette publication permettra enfin à des millions de citoyens de mieux comprendre ce qui se négocie en leur nom. En l’état actuel, ce texte graverait dans le marbre un gigantesque transfert de pouvoir démocratique vers les multinationales. Il est temps d’ouvrir le débat et de mettre un terme à ces négociations. S’informer pour mieux s’opposer Ce traité nous concerne toutes et tous. En tant que citoyen-ne, vous pouvez prendre connaissance des documents, soutenir les mobilisations en cours, diffuser l’information autour de vous et demander aussi une réglementation pour mieux protéger les lanceurs d’alerte, courageux et nécessaires pour défendre nos libertés et nos droits. Soutenez la pétition pour protéger celles et ceux qui prennent des risques pour notre démocratie !
biased
D'après un premier bilan, aucune victime n'est à déplorer. Un séisme très puissant de magnitude 7,5 sur l'échelle de Richter a touché l'Équateur ce vendredi, comme l'ont confirmé les services géologiques américains de l'USGS. La secousse a eu lieu à 5 h 17 [heure locale], à 17 kilomètres de la ville de Montalvo. Une réplique de magnitude 6 de cette secousse a secoué la même zone, a annoncé l'Institut de géophysique équatorien. Un autre tremblement de terre, de magnitude 5,9 et sans lien avec le premier, d'après les autorités, a frappé la province côtière de Guayas (dans le sud-ouest du pays). "À l'heure actuelle, n'ont été rapportés que quelques bris de vitres", a déclaré à la chaîne de télévision ECTV Tarcisio Ojeda, le maire de Macas, la capitale de la province de Morona Santiago. "Les informations préliminaires [...] ne font pas état de dégâts majeurs" dans les environs de cette ville, comme du reste dans la province de Guayas, a renchéri le président de l'Équateur, Lenin Moreno. L'Institut océanographique de la Marine (Inocar) a souligné sur son compte Twitter qu'aucune des trois secousses n'avait été susceptible de provoquer un tsunami. En 2016, le pays avait été frappé par un séisme d'une magnitude de 7,8 et qui avait provoqué la mort de plusieurs centaines de personnes dans le pays. À l'époque, plus de 600 personnes avaient perdu la vie et des milliers de répliques ont touché le pays les mois suivants.
true
L'explorateur sud-africain Mike Horn est "en péril" sur la banquise du Pôle Nord. L'homme de 53 ans, qui traverse l'océan Arctique à skis de randonnée, est passé au travers de la glace et est tombé dans l'eau glacée, rapporte Le Parisien. "Son moral est au plus bas. Je ne l'ai jamais vu comme ça, dans un état de fatigue physique extrême. Il est en train de perdre la sensation de ses extrémités, c'est inquiétant. On veut qu'il rentre vite à la maison", a indiqué au journal la fille du célèbre baroudeur et animateur d'émissions de télévision sur M6. Il souffre d'un début de gelures aux orteils et au nez, et son stock de vivres "a fondu". Mike Horn a commencé le 11 septembre une traversée de l'océan Arctique et de sa banquise aux côtés de l'explorateur norvégien Borge Ousland, traînant une luge d'une centaine de kilos, à raison de 7 à 8 heures par jour. Mais l'aventurier fait face à des conditions climatiques très instables, les températures pouvant varier en quelques jours de -2 à -45 degrés. LIRE AUSSI >> Réchauffement climatique: "À ce rythme, le Groenland va fondre" "La glace se brise et se déplace beaucoup plus vite qu'auparavant. C'est triste à admettre pour moi, mais de toutes mes années en tant qu'explorateur professionnel, je n'ai jamais été aussi affecté par les changements climatiques", a écrit Mike Horn dans un message à ses deux filles. La couche de glace fine et fragilisée par le réchauffement climatique amène ainsi Mike Horn à chuter dans l'eau, "parfois jusqu'au niveau du bassin", selon sa fille. De plus, la dérive des glaces rallonge leur parcours d'expédition, et le soleil ne se lève plus du tout à cette saison, ce qui fait que les deux explorateurs sont totalement plongés dans l'obscurité. Il reste environ 500 kilomètres aux deux aventuriers avant de regagner l'archipel de Svalbard, au nord de la Norvège, où ils doivent être récupérés le mois prochain par un voilier. Mais "les chances d'y parvenir sont minimes", concède sa fille. Au départ, les deux hommes envisageaient d'achever leur traversée mi-novembre. Avec les aléas de ce périple, l'équipée a été retardée et n'a désormais plus que dix jours de rations de nourriture. La fille de Mike Horn réfléchit donc par précaution à un "plan d'urgence", afin de les évacuer par hélicoptère ou par bateau, si nécessaire. Mais, selon un porte-parole de l'expédition, Lars Ebbesen, "il n'y a pas de danger, pas de grand drame" à ce stade. Et les deux explorateurs, qui n'ont pas demandé à être évacués, restent déterminés à atteindre leur objectif.
true
Sans préjuger de la responsabilité du CO² qui arrange bien Bercy avec ses taxes carbone, un simulateur de montées des océans a été mis en ligne et c’est assez impressionnant. Imaginons si ça devait se produire, que toute la glace des pôles fondait, les millions de personnes qui seraient obligées de migrer vers des endroits au sec. Vos avis sur les conséquences, pour les causes il y a désaccord et, stérilité du débat… Partagez ! Volti ****** Auteur Axel Leclerc pour Positivr.fr L’hypothèse d’une fonte totale des pôles et des glaciers n’est plus à exclure. Pour savoir ce que ça donnerait, il existe un simulateur de montée des eaux. Axel Leclerq La montée des eaux, tout le monde en parle. Et pour cause : ce phénomène n’est plus une hypothèse, c’est déjà une réalité en cours. Cependant, on n’en est encore qu’au tout début et il reste très difficile d’en imaginer les conséquences concrètes pour notre planète et sa géographie. D’où cet outil précieux qui pourrait nous aider à mesurer l’ampleur du danger et la nécessité d’agir au plus vite : un simulateur de montée des océans. Source : flood.firetree.net Cela ne fait plus de doute : les quantités monumentales de CO2 rejetées dans l’atmosphère par les activités humaines contribuent au réchauffement climatique et, par extension, à la fonte des glaciers montagneux et des pôles. Résultat : l’eau monte. Jusqu’où le niveau des océans s’élèvera-t-il ? Difficile de le prévoir avec précision, d’autant que cela dépendra de notre capacité à contrer ce phénomène. Mais, à en croire le National Geographic, la glace pourrait intégralement fondre d’ici 5 000 ans, provoquant une élévation de 65 mètres du niveau des océans. Vous vous demandez quelles seraient les conséquences d’un tel désastre ? C’est là que le simulateur de montée des océans, intervient. Cet outil nous donne à voir le monde tel qu’il serait avec des océans à +1 mètre, + 2 mètres, + 3 mètres… et jusqu’à +60 mètres. On y découvre des côtes transfigurées et une eau engloutissant des villes, des régions, voire des pays entiers. Voici quelques exemples en capture d’écran : Hauts de France, Belgique et Pays-Bas Source : flood.firetree.net Bretagne Source : flood.firetree.net Floride, Cuba, Mexique Source : flood.firetree.net Mauritanie, Sénégal, Gambie, Guinée-Bissau, Guinée Source : flood.firetree.net Birmanie, Thaïlande, Cambodge, Vietnam Source : flood.firetree.net Impressionnant n’est-ce pas ? Combattre le réchauffement climatique, c’est notamment combattre ce bouleversement géographique qui pousserait des milliards de personnes à l’exode (les côtes étant plus peuplées que l’intérieur des terres). Un outil utile et instructif qui doit nous ouvrir les yeux. Positivr.fr
true
Par István E. Markó, depuis Louvain, Belgique. S’il est une chose particulièrement irritante, c’est bien l’attitude de certains médias francophones par rapport aux problématiques climatiques et écologiques. S’agit-il de lacunes scientifiques, d’une attitude partisane vis-à-vis d’une croyance particulière, ou, plus simplement encore, d’une réelle volonté de désinformation ? La question se doit d’être posée. J’ai toujours pensé qu’avant de relayer une quelconque information, il appartient à l’équipe journalistique de suivre une série d’étapes. Parmi celles-ci, il faut, non seulement lire le texte original – même s’il est écrit dans un jargon difficilement compréhensible pour le commun des mortels – mais surtout, le comprendre. Ces deux opérations, dont la difficulté ne doit pas être sous-estimée – certains articles scientifiques sont d’une herméticité rare, même pour les spécialistes du domaine – sont cruciales à la bonne transmission de l’information. Ce travail délicat nécessite souvent le recours à l’avis de plusieurs scientifiques, ainsi qu’une recherche bibliographique poussée, afin de recouper les diverses sources d’information et de vérifier leur exactitude. Par la même occasion, ce travail bibliographique met en lumière l’originalité et la pertinence de l’information qui sera ainsi relayée. Écrire un article scientifiquement correct, tout en restant compréhensible pour tout le monde, est un exploit qui mérite l’admiration la plus sincère. Rédiger un tel document sans y introduire de biais personnels, politiques ou dogmatiques, est une gageure des plus difficiles à tenir. Rares sont ceux qui y parviennent. Ajoutons-y la terrible poussée de certains lobbys, le manque de temps, la nécessité d’être les premiers à divulguer l’information, la réduction des moyens et la recherche du sensationnel à tout prix, et la pression devient vite intolérable. Si cette démarche est scrupuleusement suivie par les journalistes sérieux, d’autres semblent s’être lancés dans une course à l’échalote idéologique, quitte à raconter les pires bêtises, voire les mensonges les plus éhontés. Triste monde que le nôtre qui véhicule ainsi une quantité grandissante d’inepties ! Malheureux sont les journalistes qui confondent science et idéologie, car leur réputation finit par en pâtir, et à nuire par amalgame à l’ensemble de leur corporation. Les exemples d’un tel manque de professionnalisme dans le domaine climatique et écologique sont légion. À titre d’illustration, rappelons l’exubérante floraison d’articles catastrophistes sur la fonte exceptionnelle des glaces de l’Arctique, que nous avons dû subir cet été. S’il est vrai que la fonte des glaces arctiques a été particulièrement rapide cette année, l’imputer au désormais omnipotent Réchauffement Changement Climatique (sic), relève d’une légèreté peu admissible. En effet, il suffisait de lire jusqu’au bout l’article original, publié par le Pr. M. Serreze, pour y trouver, dans le dernier paragraphe, l’explication du phénomène : une combinaison d’événements naturels et non la conséquence de l’activité humaine. Les loups hurlant avec les loups, les moutons bêlant avec les moutons, la presse « sciento-politique » est devenue, l’espace de plusieurs semaines, la caisse de résonance des alarmistes, catastrophistes et écologistes les plus véhéments. Il suffisait pourtant de faire son métier correctement. Voguant sur ce petit tsunami médiatique, ces mêmes journalistes sensationnalistes n’ont pas manqué d’ignorer avec superbe, voire de dénigrer, ceux qui leur opposaient une version contradictoire, scientifiquement étayée. Bien entendu, ces mêmes véhicules officiels ont oublié de mentionner qu’à la même période, les glaces de l’Antarctique ont atteint un record historique. En d’autres mots, si au Nord, les glaces de l’Arctique ont fondu avec une rapidité exceptionnelle, au Sud, il n’y en a jamais eu autant. Ajoutons qu’aucun de ces médias n’a signalé, avec une fougue similaire, que la vitesse à laquelle les glaces du Pôle Nord se reforment est exceptionnellement rapide, dépassant de loin celles des autres années. Il y a davantage de glace aujourd’hui qu’en 2006 ou 2007. Sur la dernière décennie, seules trois années (2003, 2004 et 2009) ont compté plus de glace en Arctique que 2013 ! Mais sur ces points, qui visiblement dérangent, les médias adeptes de la sciento-politique restent silencieux. Déontologie, quand tu nous tiens ! Des contre-vérités remarquables – voire des mensonges éhontés – peuvent également voir le jour lorsqu’il s’agit d’attirer le chaland. Un superbe exemple est le titre d’un article de l’AFP récent paru dans la version électronique du journal Le Figaro : « Hausse des températures mondiales ». Voilà qui est parfait pour effrayer – et remettre dans le droit chemin de la doxa « réchauffiste » – une population plus inquiète aujourd’hui pour sa facture énergétique que pour le sort de la Planète en 2100. Il est vrai que se chauffer correctement l’hiver devient un défi colossal – et parfois insurmontable – pour un nombre grandissant de citoyens européens, ceci, à cause des nombreuses décisions politiques aux visées écologiques. Non seulement le titre de l’article est mensonger, mais son contenu est rédigé d’une manière telle qu’elle envoie au lecteur un message tronqué, au contenu fallacieux et parfois erroné. Examinons ces points un par un. 1. Le titre est mensonger. James Hansen (Goddard Institute, NASA), l’un des plus ardents défenseurs du Réchauffement Climatique dû au CO2 anthropique, vient de reconnaître publiquement – à son corps défendant, certes – que les températures moyennes du globe n’augmentent plus depuis près de 15 années ! Cette information est corroborée par le GIEC lui-même, comme on peut le voir à la Figure 1a et le lire dans la version non-officielle du rapport AR5 du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du Climat), qu’une fuite « heureuse » a rendue publique. Figure 1a. Variation de l’anomalie de température en fonction du temps (AR5, GIEC). Les traits noirs représentent les températures observées tandis que les surfaces colorées reprennent les divers scénarii calculés par modélisation. Remarquez le manque de prédictabilité des modèles. Figure 1b. Expansion de la variation de l’anomalie de température en fonction du temps sur les 25 dernières années (Centre Hadley Centre de l’Office Météorologique Britannique). Le plateau est particulièrement visible. Comment un journaliste de l’AFP peut-il écrire une telle ineptie ? Comment peut-il se permettre de ne pas vérifier la véracité de ses dires ? Mystères… 2. Le contenu est présenté de manière fallacieuse. Le premier paragraphe débute en ces termes : « Huit des neuf années les plus chaudes enregistrées sur le globe depuis le début des relevés de température en 1880 se sont toutes produites depuis 2000, a indiqué aujourd’hui la Nasa. L’année 2012 a été la neuvième la plus chaude… ». Est cité, à titre de référence, l’Institut Goddard pour les études spatiales de la NASA. Tiens, le même institut que James Hansen ! Analysons ce paragraphe en détail. Après tout, c’est le premier et donc le plus important, avec le dernier. Ce paragraphe nous indique que les années actuelles comptent parmi les plus chaudes depuis le début des mesures. En tant que tel, ce n’est évidemment pas faux. Rappelons-nous cependant que les températures récentes, ayant atteint un plateau et évoluant sur celui-ci, il est normal qu’elles soient plus élevées que celles des 25 années précédentes (Figure 1b). Toutefois, cette affirmation masque la réalité actuelle, c’est-à-dire l’arrêt du réchauffement depuis près de quinze ans ! Cette observation, une fois de plus contraire aux prédictions du GIEC, gêne au plus haut point les chantres du Réchauffement Apocalyptique. L’embarras est de taille puisque cet arrêt du réchauffement climatique, non prévu par les modèles climatiques au coût exorbitant et sur lesquels se base l’actuelle politique énergétique, est toujours inexpliqué. À la lecture de cet article, présenté d’une manière spécieuse, un public non averti – la grande majorité d’entre nous – sera aisément trompé et croira forcément que la température du globe a de nouveau augmenté en 2012 ! Or, il n’en est rien ! Même l’Office Météorologique Britannique a été obligé de reconnaître l’invalidité des prédictions de ses modèles climatiques et de revoir à la baisse la prétendue augmentation de température. Les deux figures ci-dessous se passent de commentaires tant elles sont édifiantes. Variation de l’anomalie de température en fonction du temps. La figure 2a reprend en bleu les prédictions du Hadley Centre du Met Office Britannique. La figure 2b reprend les mêmes prédictions, mais revues et corrigées à la lumière du plateau de températures observé depuis une quinzaine d’années. Remarquez que cette nouvelle prédiction indique une stagnation des températures jusqu’en 2020. Qu’un tel revirement de situation, qui tient du scandale scientifique, n’ait pas fait la une des journaux francophones pourtant si désireux de sensationnel, ou au minimum interpelé les politiques, est pour le moins surprenant. 3. Le message est erroné. La stagnation de la température est d’autant plus embarrassante, qu’entretemps, la quantité de CO2 dans l’atmosphère continue de croître. Elle a atteint en 2012 un record historique démontrant, s’il le fallait encore, le manque de couplage entre ces deux facteurs climatiques. C’est pourquoi la remarque du climatologue Gavin Schmidt : « La planète se réchauffe et la raison est que nous continuons d’émettre de plus en plus de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère » est ahurissante de mauvaise foi. Rappelons de nouveau les faits : de 1940 à 1975, la température moyenne du globe a diminué, de 1975 à 1998, elle a subi une hausse, depuis, elle s’est stabilisée. Si la température joue au yoyo, il n’en est pas de même de la concentration en CO2 dans l’atmosphère. Celle-ci n’a pas cessé d’augmenter paisiblement et de manière continue. Visiblement, ce gaz qui est l’aliment des plantes n’a que faire des variations de la température du globe. Quant à l’affirmation de Gavin Schmidt, elle reflète probablement son désespoir le plus profond. En effet, il sait pertinemment que plus le temps passe et plus la théorie du réchauffement climatique attribué à la production de CO2 par l’homme s’effrite. Nombreux sont ceux qui osent aujourd’hui contester ouvertement cette théorie des plus douteuses. Chaque minute qui passe, durant laquelle la température moyenne du globe n’augmente pas, l’érode sans pitié. Sans elle, l’édifice construit sur de la pseudo science s’écroulera et révèlera la sinistre mascarade qui s’est jouée depuis tant d’années. Il est donc remarquable de constater à quel point le choix judicieux d’un langage approprié lors de la présentation d’une information peut véhiculer un message erroné et fausser la perception du lecteur. Ajoutons qu’en général, on ne lit pas un texte électronique avec la même concentration qu’un document papier, mais plutôt qu’on le survole rapidement. Signalons, pour terminer, qu’à court d’arguments pour étayer leurs thèses, les journalistes adeptes de la sciento-politique n’hésitent pas à recourir à l’insulte comme moyen suprême pour avoir le dernier mot. Un exemple particulièrement intéressant est celui de M. Stéphane Foucart du journal Le Monde, qui écrit à propos d’une interview récente de l’auteur de ce billet : « La synergie entre un journaliste imbécile et un scientifique imbécile peut produire des choses remarquables ». Je laisse au journaliste Jean-Paul Duchâteau (La Libre Belgique), qui m’a interviewé, le plaisir d’apprécier cette remarque toute en finesse et en subtilité, caractéristique des cimes vers lesquelles M. Foucart a contribué à porter le débat climatique, en France, avec l’aide de son compère en injures Sylvestre Huet (Libération). Quant à moi, je continuerai à m’en tenir aux faits scientifiques. — Professeur à l’Université catholique de Louvain, Belgique, l’auteur s’exprime à titre personnel. —- D’où vient le consensus sur le réchauffement climatique ? Comment le GIEC s’organise pour étouffer les opinions sceptiques Histoire du changement climatique Le GIEC reconnait 17 ans sans réchauffement
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Un article publié en juin 2017 sur ce site montrait que la principale incertitude pour la détermination de l’élévation du niveau de la mer réside dans la prise en compte du rebond isostatique post glaciaire (Global Isostatic Adjustment) qui correspond au soulèvement des masses terrestres qui a suivi la dernière déglaciation (20 000 ans). Ce rebond isostatique ne pouvant pas être « observé », Il est calculé à l’aide de modèles avec un haut niveau d’incertitude. Trois scientifiques français écrivent à ce sujet dans un article intitulé « La montée du niveau des océans par marégraphe et géodésie spatiale contributions françaises à une problématique mondiale » : La détermination de ces mouvements doit se faire avec une précision dʼune fraction du signal recherché, qui est de lʼordre de quelques millimètres par an. A ce niveau de précision, les modèles de GIA présentent des limites qui sont associées aux incertitudes dans la connaissance des paramètres du modèle de Terre, par exemple le profil de viscosité dans le manteau ou bien lʼépaisseur de la lithosphère, mais aussi dans lʼhistoire de déglaciation. Par ailleurs, la question reste posée pour les nombreux autres processus à lʼorigine de mouvements verticaux du sol pour lesquels il nʼexiste pas de modèles de qualité suffisante. Nous proposons ci-dessous la traduction d’un article publié le 23 juin 2018 par Judith Curry intitulé « Niveau de la mer et ajustement isostatique ». Le point de départ de cet article est une courbe extraite d’une publication de Chen & al (2017) où il apparaît que les valeurs non ajustées montrent une décélération de la montée du niveau des mers, alors que les valeurs ajustées montrent une accélération. Début d’article de Judith Curry (traduction réalisée par Camille Veyres) La page web de l’Université du Colorado nous donne cette explication : « La correction pour ajustement glaciaire isostatique (ou rebond post-glaciaire) rend compte de ce que les bassins océaniques sont depuis la fin de la dernière glaciation devenus légèrement plus grands. Cet ajustement n’est pas dû à la fonte des glaces qui a lieu actuellement, mais au rebond de la Terre après la disparition des masses de glace épaisses de plusieurs kilomètres qui, il y a 20 000 ans environ, recouvraient une notable partie de l’Amérique du Nord et de l’Europe. La roche du manteau est maintenant encore en train de se déplacer de dessous les océans pour venir sous les régions de la terre ferme qui, jadis, étaient englacées. L’effet en est que, par rapport au centre de la Terre ou plutôt au centre du référentiel de l’altimètre porté par un satellite, certaines surfaces de terre ferme montent et certains fonds océaniques descendent. En moyennant sur la surface de tous les océans, la vitesse moyenne de changement du niveau des mers attribué à ce rebond ou ajustement post-glaciaire est d’environ -0,3 mm/an, selon des évaluations de modèles indépendants les uns des autres. Cette correction est petite, moindre que l’incertitude de plus ou moins 0,4 mm/an sur l’estimation de la montée du niveau des mers moyennée sur le globe ; de plus l’incertitude sur cette correction est d’au moins 50%. Mais comme les bassins océaniques grandissent à cause de ce rebond, il y a une réduction -minime- de la montée du niveau des mers que l‘on observe le long des côtes. Ce qui signifie que si nous mesurons un changement de 3 mm/an du niveau des mers pris en moyenne globale, le changement du volume de l’océan sera en réalité plus proche de 3,3 mm/an, à cause de ce rebond post-glaciaire. Nous appliquons cette correction parce nous voulons que notre série temporelle dite du niveau des mers soit un marqueur du changement du volume d’eau dans les océans, un phénomène “purement océanographique”. C’est ce qu’il nous faut pour faire des comparaisons avec des “modèles climatiques mondiaux” ou avec d’autres ensembles de données océanographiques. Cette correction est maintenant scientifiquement bien comprise et est appliquée au niveau moyen des mers en moyenne mondiale par presque tous les groupes de recherche du monde. La prise en compte de cette correction accroît de 0,3 mm/an les estimations plus anciennes de la montée du niveau moyen des mers ». Le “budget” du niveau des mers La figure suivante du “budget » du niveau des mers proposé par Chen et al. (2017) montre clairement ce qui est cause. Niveau des mers non ajusté : étoile gris clair avec barre d’erreur – Niveau total des mers ajusté : point noir avec barre d’erreur – En couleur de haut en bas contributions de : calotte glaciaire du Groenland, calotte glaciaire antarctique, TWS = total terrestrial water storage= stockage total d’eau à terre (nappes phréatiques et lacs et pompage des nappes phréatiques), fonte des glaciers terrestres, dilatation thermique de la colonne d’eau. Explications sur la Figure 4 de Chen et al. 2017 : Bouclage à un moment donné du « budget » du niveau moyen des mers : on voit en mm/an les vitesses annuelles de changement du niveau « global » moyen des mers observées par GPS et ajustés (points noirs),les mesures non ajustées (étoiles grises tout en haut de la figure), les valeurs du GMSSL = Global MeanStericSeaLevel ou volume moyen d’eau (points bleu clair marquant la limite supérieure de la zone colorée) , et les contributions à la masse de l’océan venant des calottes du Groenland (GIS, GreenlandIceSheet), de l’Antarctique (AIS, AntarcticIceSheet) , du TWS (Terrestrial Water Storage, stockage d’eau à terre dû à l’action de l’homme, barrages-réservoirs et pompage des nappes phréatiques), les glaciers et de la dilatation thermique, chacun avec une nuance colorée différente. Les points bleus sont la somme de ces composantes en mm/an et la barre d’erreur est la racine carrée de la somme des carrés des incertitudes propres à chacune des composantes vues aux figures précédentes. Les séries temporelles de la perte de masse des glaciers et du stockage terrestre d’eau (TWS)se terminent en 2012 et 2009 respectivement ;leur débit est, pour les années postérieures, jusqu’en 2014, supposé constant et n’est pas coloré.[fin de la légende] Les valeurs non ajustées montrent une décélération de la montée du niveau des mers, alors que les valeurs ajustées montrent une accélération. Chen et al. affirment : « Le niveau moyen global des mers (GMSL, Global MeanSeaLevel) non ajusté montre une légère décélération ou décroissance de la vitesse de montée des eaux de 3,5 mm/an dans la première décennie à entre 3 mm/an et 3,3 mm/an pendant la seconde décennie. La vitesse de la montée du niveau moyen global des mers fondé sur le GPS et ajusté est passée de 2,4 mm/an plus ou moins 0,2 mm/an (à 1 sigma) à environ 2,9 mm/an en 2014 (entre 2,8 mm/an plus ou moins 0,2 mm/an et 3,2 mm/an plus ou moins 0,3 mm/an pour le niveau global moyen GMSL). C’est-à-dire que la tendance, variable dans le temps, des données ajustées de l’altimètre suggère une montée accélérée du GMSL, avec le gros de la croissance de la vitesse de montée du niveau des mers dans cette dernière décennie. » Tamisiea 2011 a écrit un article de synthèse sur l’ajustement glaciaire isostatique ou rebond post-glaciaire : « Des études déterminant la contributions des divers apports d’eau à la montée du niveau des mers ôtent, en général, les effets de l’ajustement glaciaire isostatique (ou rebond post-glaciaire). Malheureusement l’emploi de mots aux significations différentes dans les différentes disciplines a provoqué de la confusion quant à la manière dont les contributions de l’ajustement glaciaire isostatique (GIA) doivent être soustraites des mesures faites par altimétrie et par gravimétrie (satellites GRACE) . Dans cet article nous passons en revue la physique des corrections glaciaires isostatiques (GIA) propres à ces mesures et discutons ces terminologies différentes entre la littérature relative au GIA et celle d’autres études sur la variation du niveau des mers. Nous examinons ensuite une série d’estimations des contributions au GIA obtenues en faisant varier les modèles de la Terre [NdT : des roches du manteau et de la croûte] et des glaces. Nous trouvons, comme les études antérieures, que la correction glaciaire isostatique (GIA) amène une contributionaux estimations par altimétrie, petite par rapport aux valeurs observées mais systématique, avec une plage de -0,15 mm/an à -0,5 mm/an. De plus nous trouvons que la contribution GIA au changement de la masse mesuré par gravimétrie (GRACE) au-dessus des océans est significatif. Notons à ce sujet que la confusion entre les expressions « niveau absolu des océans » et « géoïde »a conduit dans certaines des études antérieures à surestimer cette contribution.Une des causes de cette surestimation est l’inclusion incorrecte de l’effet direct des perturbations contemporaines du vecteur de rotation, d’où dans le modèle une valeur trop grande d’un facteur deux de la composante harmonique sphérique de degré deux et d’ordre un. En dehors de cette erreur, les incertitudes sur la structure du modèle pris pour représenter la Terre et sur l’historique des couches de glace amènent une dispersion atteignant 1,4 mm/an sur les estimations de cette contribution. Et même si les modèles de la Terre et des glaces étaient parfaitement connus, les techniques de traitement des données utilisées pour l’analyse des observations de gravimétrie (GRACE) peut introduire des changements atteignant 0,4 m/an. Nous en concluons qu’il est inapproprié d’employer une seule « correction GIA » pour les études du niveau des mers à partir des observations gravimétriques ; chaque étude doit estimer une limite à la correction GIA cohérente avec la technique employée pour l’analyse des observations ». Des doutes sur l’analyse des données satellitaires faite pour dire la montée du niveau des mers ont été résumées dans un précédent article qui examine un échange entre Nils Axel Morner et Steve Nerem. Le fin mot de ce débat semble être que si vous faites l’hypothèse que le verre à boire reste constant en taille et en forme, le niveau de l’eau dans le verre monte et, en apparence, à une vitesse toujours plus grande. Mais si le diamètre ce verre se dilate, le niveau d’eau dans le verre croîtra moins vite. La masse de glace de l’ouest de l’Antarctique La rédaction de cet article a été déclenchée par un article récent Rising ground under West Antarctica could prevent icesheet collapse. Il se fonde sur papier récent de Barletta et al. qui ont trouvé que le sol sous la glace dans la baie de la mer d’Amundsen de l’Antarctique ouest monte à la vitesse très étonnante de 41 mm/an (plus de 4 cm/an). [NdT : la baie de la mer d’Amundsen (100°W, 75°S) et le débouché d’une calotte de glace de trois kilomètres d’épaisseur dont la langue de disons mille kilomètres de longueur et de largeur flotte sur l’eau de cette baie; les glaciers dit de Pine Island et de Thwaites qui drainent cette calotte ont été dans les années 2004-2010 l’objet d’annonces apocalyptiques prédisant – avec des “Modèles” – le fin très prochaine de la calotte ouest-antarctique et une montée de quelques mètres du niveau des mers. La langue de glace flotte sur un océan profond de température un peu supérieure à la température de fusion de la glace d’eau douce.] Si cette tendance continue comme le dit cette étude, la ligne où la langue de glace passe de la terre à la mer, là où la masse de glace du glacier de Pine Island quitte la terre ferme, aurait monté de huit mètres en cent ans. Un tel rebond pourrait stabiliser la calotte de glace en faisant avancer vers la mer cette ligne où la langue de glace quitte la terre ferme, et réduire la surface du dessous de la langue de glace exposée à l’eau relativement chaude des profondeurs de l’océan. Cette montée du niveau du sol pourrait avoir causé une sous-estimation de 10% de la perte de glace dans cette région, puisque le rebond de la terre dissimule le signal gravimétrique qui devrait venir de la perte de glace. De phys.org : « Ces nouvelles mesures de l’ajustement glaciaire isostatique (GIA), ce mot qui désigne la montée du sol due à la diminution du poids de la glace sont un élément important d’un narratif plus vaste sur le devenir de la calotte glaciaire antarctique », nous dit Doug Kowalevski, directeur du programme antarctique des sciences de la terre au bureau pour les programmes polaires (Office for Polar Programs, OPP) de la National Science Foundation : « La réponse GIA observée par le réseau POLENET est d’un ordre de grandeur supérieur à ce que l’on croyait. Le défi est maintenant de coupler ces observations du GIA avec des modèles de la calotte de glace ». C’est certes une “bonne nouvelle” pour la calotte glaciaire ouest-antarctique, mais qui n’inspire pas vraiment confiance dans nos analyses quantitatives de la GIA. Comparaison avec les marégraphes Ceux qui doutent des observations satellitaires renvoient aux marégraphes [NdT : voir www.psmsl.org].Comme dit dans la partie IV il y a eu plusieurs études comparant les observations des marégraphes et celles de altimètres depuis 1993, études qui suggèrent un bon accord. Merrifield et al. (2009): « Après 1990, la vitesse moyenne globale croît jusqu’à la valeur la plus récente de 3.2 ± 0.4 mm par an ce qui correspond aux estimations trouvées par altimétrie satellitaire » Jevrejeva et al. (2014): « Il y a un bon accord entre la montée du niveau des mers (3.2 ± 0.4 mm· par an) calculé à partir des altimètres des satellites et la vitesse de 3.1 ± 0.6 mmpar an reconstruiteà partir des marégraphes pour la période de recouvrement 1993–2009 » Hay et al. (2015): « Notre analyse qui combine les observations des marégraphes avec des modèles fondéssur la physique et les géométries modélisées des différentes contributions indiquent que le niveau moyen des mers (GMSL)est monté à la vitesse de 3.0 ± 0.7 millimètres par an entre 1993 et 2010 . . . ce qui est aussi cohérent avec les estimations fondées sur les mesures des altimètres TOPEX and Jason (3.2 ± 0.4 mm par an sur la période 1993–2010.) » Dangendorf et al. 2016: « notre estimation de 3.1 ± 1.4 mm par an sur 1993-2012 est cohérente avec les estimations indépendantes faites à partir des observations des données satellitaires ». Et alors, quels sont les tenants et aboutissants de ces analyses ? Dangendorf (2016) décrit ce qu’il a fait : « Nous présentons ici une reconstitution du niveau moyen des mers (GMSL) qui prend en compte la redistribution du volume des océans, des observations locales [faites par GPS] du mouvement vertical du sol [Vertical Land Motion, VLM], des modifications du géoïde dues au rebond post-glaciaire (GIA) en cours, de la fusion des glaces qui a lieu maintenant, et du TWS (Total Water Storage) qui résulte du pompage des nappes phréatiques et de l’accumulation d’eau derrière des barrages. Nous fondons notre approche sur une technique de pondération des surfaces et sur les progrès les plus récents pour chacun des termes correctifs. Notre sélection de marégraphes porte sur 322 stations dont les corrections pour le mouvement vertical du sol (VLM) ont une incertitude moindre que 0,7 mm/an. Après prise en compte du mouvement vertical du sol chaque marégraphe est corrigé des modifications du géoïde dues au rebond post-glaciaire GIA, de la fonte des glaciers et des calottes glaciaires, et du Total Water Storage (TWS). Les marégraphes ont été regroupés en six régions océaniques cohérentes définies objectivement pour prendre en compte la redistribution du volume d’eau des océans. Pour chaque région océanique, une courbe moyenne régionale du niveau des mers est fabriquée par récursion en combinat deux stations en une station virtuelle intermédiaire, jusqu’à n’avoir plus qu’une seule station virtuelle ». Après tout ça on en reste à la discussion « mais les marégraphes disent le contraire » Montée locale du niveau des mers Que signifie tout cela pour le montée locale du niveau des mers ? A vrai-dire, rien du tout pour la montée locale du niveau des mers en un lieu, et à son histoire, locale. En regardant les données brutes des marégraphes de bien des endroits [NdT : www.psmsl.org] on voit (à vue d’œil de Judith Curry !) pour les trois dernières décennies bien moins que 3,2 mm/an , sauf pour ces régions qui s’enfoncent pour des raisons géologiques ou à cause de certaines utilisations des sols [NdT : dont pompage de nappes phréatiques ou de gaz]. Ce qui importe aux décideurs locaux est la montée locale du niveau des mers, par rapport à la côte du lieu, peu importe que cette côte ait, pour une raison quelconque, un mouvement tectonique de subsidence ou de surrection. Comprendre la causes de cette variation locale du niveau des mers aide à comprendre ce qui peut être fait pour traiter le problème éventuel. Des projections de la montée future du niveau des mers sont bien sûr utiles. Mais ces projections doivent tenir compte de la réduction de la montée du niveau des mers due à l’agrandissement des bassins océaniques. Considérer que les ajustements glaciaires isostatiques (GIA) ne sont qu’un bruit ajouté sur la montée du niveau des mers peut ne pas être tout à fait justifié. Les ajustements apportés aux données satellitaires apparus dans la discussion entre Morner et Nerem n’inspirent pas confiance dans les estimations tirées de ces données des satellites ; l’affirmation que les incertitudes sont petites me semble vouloir abuser de notre crédulité. ANNEXE [1] Rebond post-glaciaire (Wikipedia) Le rebond post-glaciaire (également appelé ajustement isostatique, rebond isostasique ou glacio-isostasie) se définit comme le relèvement de masses terrestres consécutif à la déglaciation et plus précisément à la fonte des calottes glaciaires. Ces masses terrestres, antérieurement déprimées (par compression sous les charges de glace), se relèvent durant la période post-glaciaire du fait du phénomène d’isostasie. Le terme de rebond a tendance à être remplacé par celui d’ajustement isostatique car il comprend, en plus du déplacement vertical, des mouvements horizontaux de la lithosphère, des variations du champ de gravité, et peut se traduire par des manifestations géologiques (réactivation du volcanisme, sismicité induite). Modélisation de l’ajustement post-glacial quaternaire : les zones en rouge se soulèvent en raison de la fonte des calottes glaciaires. Les zones bleues s’affaissent à cause du remplissage des bassins océaniques consécutif à cette fonte. Source : Paulson, A.
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Le secteur français des équipements d’éolien est en faillite, malgré les subventions, malgré le « capitalisme d’État », malgré tout. La nature et le marché sont têtus. Le vent tourne. Les marchés baissent, l’or monte, les banquiers centraux hésitent… Le mythe du crédit infini et gratuit va–t–il être emporté par un ouragan ? Trop tôt pour le dire, cher lecteur. LE MARCHÉ DE L’ÉOLIEN EST EN TRAIN DE SOMBRER Mais un autre petit marché local, plus facile à analyser, sombre sous nos yeux. Francéole, l’unique fabricant français de mâts d’éolienne, en redressement judiciaire, verra son sort scellé par le tribunal de Chalon-sur-Saône jeudi 7 septembre. Un des actionnaires de Francéole est Pélican Venture, la holding du groupe familial Gorgé. Le secteur entier paraît en déconfiture Vergnet (moteurs et turbines, panneaux photovoltaïques) est également en redressement judiciaire. C’est un peu de notre argent qui s’envole, car Bpi France détient 42,5% de cette entreprise. Autre cas, New Wind, une startup bretonne du secteur placée en liquidation en mars dernier. Cette fois, on trouve à la présidence du conseil de surveillance, l’homme à la marinière moulante, Arnaud Montebourg, ex–ministre du Redressement productif. Il a perdu les 56 000 € qu’il avait personnellement investis. UN MARCHÉ DE L’ÉOLIEN POURTANT LARGEMENT SUBVENTIONNÉ La maladie ou la mort d’une entreprise est toujours une triste chose, pour ses fondateurs, actionnaires, dirigeants, fournisseurs et employés. En général, une entreprise meurt car elle manque de clients prêts à payer pour ses produits un prix qui lui fait gagner de l’argent. En gros, les produits sont trop chers ou alors ils n’ont plus d’acheteurs. Un marché pollué par la pompe taxation-subvention. Pourtant, on ne pouvait pas dire que le secteur de l’éolien souffrait de vents contraires : accord de Paris, plan de transition énergétique mitonné par Ségolène Royal (la marraine des portiques écotaxes), taxe carbone, etc. La gigantesque pompe étatique taxation–subvention tourne à plein régime pour ce secteur béni des politiques. C’est peut-être bien le problème… Nous sommes typiquement dans le cadre d’échanges gagnant–perdant. À propos des éoliennes, écoutons un spécialiste : En France, les éoliennes sont des intermittentes de l’électricité ; Gérard Mestrallet a raison. La part de couverture de la consommation garantie par ces moyens intermittents est infime, entre 0% et 0,7% selon les données mensuelles RTE. Outre son prix élevé, le système éolien–gaz engendre des « gaz à effet de serre » 70% du temps. UN MARCHÉ DE L’ÉOLIEN QUI VA CONTINUER À ÊTRE RENFLOUÉ Mais Emmanuel Macron reprend à son compte les objectifs du « plan de transition énergétique » du gouvernement précédent. Il compte « doubler d’ici à 2022 la capacité en éolien et en solaire photovoltaïque. Trente milliards d’euros d’investissements privés seront mobilisés ». Hélas, tout ce flot d’argent ne rendra pas les fabricants nationaux plus compétitifs vis à vis de la concurrence étrangère. Perdants : les contribuables, les consommateurs, les habitants des régions défigurées, les fournisseurs nationaux, leurs actionnaires, fournisseurs et salariés… Gagnants ? On ne sait même plus qui sont les gagnants, dans cette affaire où tous les prix sont distordus, la concurrence est faussée, les clients sont forcés d’acheter (les éoliennes revendent leurs services intermittents à l’EDF même quand cette dernière n’en a pas besoin). Ou plutôt, si, hélas, je vous laisse deviner qui gagne dans cette gabegie : la Parasitocratie, pardi ! Une mention spéciale quand même pour Arnaud Montebourg qui y a perdu des plumes personnelles et qui cette fois entre dans la catégorie « victime ». Voici une vidéo, produite par la BBC de nos voisins britanniques, qui traite avec humour de l’exploitation politique du « changement climatique » par la Parasitocratie. Nous l’avons sous-titrée afin que les francophones puissent aussi la savourer. — Sur le web
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Le rapport du GIEC publié ce matin confirme que la déforestation et l’agriculture sont des poids-lourds en termes d’émissions de gaz à effet de serre. La protection et la restauration des forêts, ainsi que la transformation radicale du système alimentaire mondial, sont des solutions majeures face à la crise climatique. « Protéger et restaurer nos forêts, ainsi que changer notre système alimentaire en mangeant moins de viande, sont des mesures incontournables et urgentes pour lutter contre le changement climatique« , souligne Cécile Leuba, chargée de campagne Forêts pour Greenpeace France. Le rapport spécial du GIEC sur le changement climatique et l’utilisation des terres nous alerte sur le fait que plus d’un quart des terres sont dégradées par l’activité humaine. « Nos terres et notre biodiversité subissent d’énormes pressions, or nos ressources ne sont pas inépuisables et nous en faisons déjà un usage excessif. Pour protéger notre climat et nourrir l’humanité, il faut agir maintenant. Ce nouveau rapport du GIEC met les gouvernements face à leurs responsabilités : ils doivent de toute urgence revoir à la hausse leurs objectifs climatiques« , ajoute Cécile Leuba. 23 % des émissions de gaz à effet de serre issues des activités humaines proviennent de la déforestation, des incendies et de l’agriculture, alors que les terres peuvent agir comme un puissant puits de carbone pour aider à atténuer le changement climatique. Face à la gravité de la crise climatique, notre prise de conscience individuelle et collective est essentielle pour changer de modèle de société. Mais elle ne doit pas pour autant servir d’excuse aux responsables politiques pour ne pas mettre en place les mesures de plus grande portée qui s’imposent ! Pour Greenpeace, les citoyens et citoyennes peuvent déjà agir à leur niveau, en réduisant leur consommation de viande et de produits laitiers, mais les pouvoirs publics ont un rôle central à jouer, par exemple en soutenant la transition agroécologique face au développement des fermes- usines, en mettant un terme aux importations en France de soja issu de la déforestation et destiné à l’alimentation animale, ou en développant l’offre de repas végétariens dans la restauration collective. Le rapport du GIEC confirme également l’urgence de mettre un terme à la déforestation, à la dégradation des forêts, et la nécessité de restaurer les forêts dégradées. « Le défi est de taille, mais des solutions existent, rappelle Cécile Leuba. Cela signifie concrètement pour le gouvernement français de mettre en oeuvre les engagements pris dans sa stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée« . En juin dernier, Greenpeace France a fait pression sur le gouvernement en bloquant dans le port de Sète le déchargement d’un cargo de soja en provenance du Brésil. Ce cargo transportait 50 000 tonnes de tourteaux de soja, destinées à être déchargées pour moitié en France et pour moitié en Slovénie, afin de nourrir les animaux d’élevage au sein de l’Union européenne. Le rapport du GIEC fait également les constats suivants: Les bioénergies, seules ou avec la capture et le stockage du carbone (BECCS), présentent des risques élevés pour la sécurité alimentaire et la dégradation des terres. Les options les plus viables pour lutter contre la crise climatique demandent des efforts en termes de protection et de restauration des forêts et des écosystèmes naturels, ainsi que la réduction de la production et de la consommation de viande. Une meilleure utilisation des terres ne suffira pas à elle seule à stopper le changement climatique. Le fait de retarder la sortie des énergies fossiles et transférer l’atténuation vers le secteur foncier augmentera le risque d’impacts climatiques et d’insécurité alimentaire. Les émissions de gaz à effet de serre du système alimentaire dans son ensemble, y compris la production et la consommation, représentent jusqu’à 37 % des émissions mondiales totales d’origine humaine. La consommation de viande a plus que doublé au cours des 60 dernières années, les terres ayant été converties à des fins agricoles à un rythme sans précédent dans l’histoire humaine. 821 millions de personnes sont encore sous-alimentées, ce qui souligne la nécessité de réformer le système alimentaire mondial
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États-Unis. Le Dixie Fire continue de se propager, cinq personnes portées disparues 180 000 hectares sont partis en fumée, en Californie, sous les flammes du Dixie Fire. Les pompiers recherchaient toujours cinq personnes, samedi, après que l’incendie a ravagé le village de Greenville. Les autorités californiennes étaient toujours sans nouvelles, samedi 7 août, d’au moins cinq personnes après le passage du Dixie Fire, l’incendie dévastateur qui touche actuellement l’Ouest américain et continue sa course folle. Le gigantesque brasier, le troisième plus grand feu de l’histoire de la Californie a dévasté cette semaine les commerces et habitations de la petite ville de Greenville, ainsi que le village de Canyondam. Il a déjà dévoré plus de 180 000 hectares dans quatre comtés depuis qu’il s’est déclaré mi-juillet, et selon le site des pompiers californiens, il n’a pu être contenu que sur 21 % de sa surface. LIRE AUSSI : Grèce, Turquie, Caifornie… Un « été cauchemardesque » sous les incendies Le bureau du shérif du comté de Plumas a reçu les signalements de cinq personnes considérées disparues à Greenville et des recherches sont en cours, a-t-il fait savoir. Cinq autres personnes qui manquaient à l’appel ont été retrouvées. Refus d’évacuer Malgré les ordres répétés d’évacuation des autorités, certains habitants s’entêtent à combattre le feu par eux-mêmes, soucieux de ne pas confier leur sécurité à des inconnus. Une météo plus clémente devrait toutefois apporter un peu de répit aux 5 000 soldats du feu qui combattent nuit et jour le brasier, déjà plus grand que la ville de Los Angeles. « Nos unités continuent de travailler autour de Silver Lake », non loin de là où les pompiers se reposent entre deux quarts, a indiqué Jake Cagle, un responsable des pompiers de Californie. La sécheresse prolongée, dont les scientifiques estiment qu’elle est liée au changement climatique, a rendu l’ouest des États-Unis particulièrement vulnérable à ces feux très destructeurs. L’incendie génère son propre climat Le Dixie Fire est désormais si gros qu’il génère désormais son propre climat, dont sa foudre, rendant sa trajectoire encore plus incertaine. Selon une enquête préliminaire, la chute d’un arbre sur un des milliers de câbles électriques qui traversent le paysage américain est à l’origine du brasier. Cette ligne électrique est celle de Pacific Gas & Company (PG & E), un opérateur privé déjà coupable d’avoir provoqué le Camp Fire, un incendie qui avait quasiment rayé la ville de Paradise de la carte et tué 86 personnes en 2018, à seulement quelques kilomètres de là.
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Les prédictions apocalyptiques, à l’image de celles de la jeune Greta Thunberg ne sont pas l’apanage de l’Europe. Les exemples de prophéties millénaristes faites par des adolescents se retrouvent également en Afrique, notamment en Afrique du Sud et plus particulièrement chez les Xhosa. Qu’il s’agisse des prophéties européennes ou africaines, elles interviennent toujours dans un contexte de grande crise politique, morale ou sociale. En Europe, les prophéties millénaristes les plus connues se sont produites au tournant de l’an mil (ou mille) quand elles annonçaient la fin du monde et qu’elles se traduisirent par les « grandes peurs ». Aujourd’hui, au moment où les Européens doutent en observant la fin de leur modèle civilisationnel et les menaces que le « grand remplacement » fait peser sur leur identité, c’est l’apocalypse climatique qui est annoncée. Les Xhosa d’Afrique du Sud ont connu un phénomène semblable quand, influencés par une jeune fille, ils se sont auto-détruits. Le contexte est bien connu. Démoralisés par leurs défaites successives face aux Boers et aux Anglais, notamment celle de 1853, et par les pertes de territoire qui en découlèrent, les Xhosa virent également leur mode social bouleversé par l’impossibilité pour les lignages de partir à la conquête de pâturages nouveaux puisque le front pionnier blanc bloquait le leur. Pour ce peuple qui, génération après génération avançait vers le sud en s’établissant sur des terres nouvelles, le traumatisme fut profond. Il fut amplifié par la terrible sécheresse de l’été 1855-56 (déjà le climat…), et par une épidémie de pleuropneumonie bovine qui éclata en 1854, tuant au moins 100 000 têtes de bétail. Dans ce sentiment de fin du monde, les prophéties se succédèrent. L’une annonçait la défaite des Anglais en Crimée devant des Russes présentés comme la réincarnation des guerriers xhosa morts au combat lors des précédentes guerres et qui étaient en marche vers le Xhosaland pour le libérer. Une autre annonçait que le chef qui avait conduit la guerre de 1850-1853 était ressuscité. C’est dans ce contexte qu’en 1856, une jeune fille nommée Nongqawuse et appartenant à la chefferie Mnzabele établie dans la région de la basse rivière Great Kei, eut une vision : la puissance xhosa serait restaurée par les dieux, les troupeaux seraient multipliés et les morts ressusciteraient si tout le bétail, toutes les récoltes et toutes les réserves alimentaires étaient détruites. Durant les 13 mois de la prophétie (avril 1856-mai 1857), les Xhosa tuèrent leur bétail, soit 400 000 têtes, et ils détruisirent leurs récoltes. Le 16 février 1857, le jour fixé par Nongqawuse, le pays demeura silencieux et, quand la nuit tomba, les Xhosa comprirent qu’ils allaient désormais subir une terrible famine. Les morts se comptèrent par dizaines de milliers et les survivants vinrent implorer des secours à l’intérieur du territoire de la colonie du Cap. Ceux qui avaient tué leur bétail et détruit leurs récoltes accusèrent ceux qui ne l’avaient pas fait d’avoir empêché la réalisation de la prophétie. En effet, quelques chefs xhosa moins naïfs que les autres, l’on dirait aujourd’hui qu’ils étaient des « prophéto-sceptiques », avaient refusé de suivre les hallucinations de Nongqawuse et ils avaient été contraints de s’exiler vers le Basutoland (Lesotho) pour échapper à la furie des croyants. Le résultat de cette prophétie fut que les Britanniques n’eurent plus besoin de faire la guerre aux Xhosa puisque ces derniers s’étaient suicidés. Ils installèrent alors 6000 colons dans l’arrière-pays du port d’East London et ils englobèrent la région dans la British Kaffraria avant de la rattacher à la colonie du Cap en 1866. Hier, la prophétie de Nongqawuse a donc servi l’impérialisme britannique… Espérons que celle de Greta Thunberg ne profitera pas à la Chine et à l’Inde qui se rient des hallucinations et du panurgisme des Européens… en attendant que, pour « sauver la planète », ils achèvent de détruire leur industrie…
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Le cinéma ne peut pas sauver le climat à lui seul, évidemment. Mais il est représentatif d’un regard sur la manière dont vivent les hommes et sur l’environnement. Et il est important de porter ces témoignages à l’écran. L’écologie concerne les êtres vivants, mais aussi le lien entre les humains et ce qui les entoure. En les adaptant en film, on projette une réalité qui nous concerne tous. Au-delà de l’écologie, il est important de faire des films historiques qui racontent pourquoi les humains en sont arrivés là, pourquoi tel peuple plutôt qu’un autre prend davantage soin de son environnement. D’ailleurs, à mon avis, le cinéma joue un grand rôle d’éducatif, encore plus que l’école. À l’école, j’ai appris beaucoup de choses. Mais j’en ai oublié beaucoup aussi, là où les films m’ont permis – et me permettent encore – d’apprendre des tas de choses dont je n’ai pas entendu parler, des crises politiques à l’esclavagisme, en pensant par des questions de société ou d’écologie. Le cinéma m’a indéniablement apporté une culture humaniste et écologiste. Il a forgé la personne que je suis, mes convictions. Certains films m’ont beaucoup marqué, comme Green de Patrick Rouxel, qui raconte l’histoire d’une femelle orang-outan victime de la déforestation en Indonésie ; ou encore La Belle verte de Coline Serreau, Baraka et Samsara de Ron Fricke, La Glace et le Ciel de Luc Jacquet… J’ai bon espoir que le cinéma puisse jouer le rôle qu’il a eu pour moi avec d’autres. À mon sens, l’être humain a besoin qu’on lui raconte des histoires et de croire. Pouvoir s’identifier à d’autres individus et se mettre à la place d’un personnage nous permet de nous projeter et d’évoluer. Si on ne se projette pas, on stagne. On a besoin du cinéma pour avancer et imaginer de nouvelles histoires écologiques réalisables. D’ailleurs, j’ai été très marquée par des amis qui sont partis faire un tour en Afrique de l’Ouest avec un petit écran de cinéma pour diffuser des films muets et des documentaires dans des villages. C’était fabuleux de voir comment les gens réagissaient, notamment les enfants. Il y avait tellement de joie, d’éveil et même de magie dans leurs yeux… En cela, le cinéma peut avoir un fort impact. Néanmoins, il faut se rappeler que ceux qui vont au cinéma ont les moyens d’y aller. Des millions de personnes n’ont pas forcément accès à des films portant sur des questions écologiques alors qu’elles sont souvent les premières victimes du changement climatique… Mais ceux qui ont les moyens ont aussi le pouvoir, derrière, de changer les choses. Donc porter des questions écologiques à l’écran demeure un enjeu important. « Les films peuvent redonner du courage aux gens » « Les films peuvent redonner du courage aux gens » Marie Amiguet, réalisatrice
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L’annonce à peine faite par le ministre d’État François de Rugy de sa démission rendue quasi-inéluctable par le feuilleton de Médiapart, on apprenait tard dans la soirée du mardi 16 juillet son remplacement quasiment immédiat par madame Élisabeth Borne. En conservant en sus son portefeuille des Transports, celle-ci devient dans les faits et par cumul un ministre faisant fonction de ministre d’État sans en avoir présentement le titre. Quoi qu’il en soit, la démission du premier nommé, comme la nomination de la seconde, posent beaucoup de questions que, comme à leur habitude, les médias se sont généralement abstenus de formuler, se cantonnant à un rôle assez frustrant de relais passif de l’information, là où on attendrait un peu d’analyse et de réflexion critique. Commençons par la démission de François de Rugy. En distillant soigneusement ses révélations dans le temps, Médiapart l’a accusé successivement : — D’offrir à ses amis sur les frais de la Présidence de l’Assemblée nationale des repas somptueux, dont de grands vins et de superbes homards fournissaient opportunément et à dessein l’illustration photographique ; — D’avoir fait rénover à grands frais pour un coût total de quelques 63 000 euros une partie de son appartement de fonction dans l’Hôtel de Lassay, résidence traditionnelle des présidents de l’Assemblée nationale ; — D’avoir en sus accaparé un logement social dans sa circonscription électorale d’Orvault, près de Nantes ; — D’avoir utilisé son indemnité représentative de frais de mission pour acquitter sa contribution à son parti et d’avoir déduit cette contribution de son revenu fiscal pour cumuler un double bénéfice fiscal tenant pour la même somme (un peu plus de 9000 euros sont en cause) au cumul d’une exonération douteuse dès l’origine avec sa mobilisation illicite en diminution du revenu fiscal de l’intéressé ; — D’avoir utilisé son véhicule de fonction à des fins privées, avec notamment une gestion dispendieuse du personnel, obligé de se relayer à pas moins de trois chauffeurs pour un parcours de Paris-Nantes largement autoroutier n’excédant pas 400 kilomètres et se faisant ordinairement sans difficulté particulière en quatre heures, pause comprise et en respectant scrupuleusement les limitations de vitesse. Or le moins qu’on puisse dire – et d’ailleurs, tel est l’objet de la plainte en diffamation annoncée par François de Rugy – c’est que pour faire bon poids, Médiapart a copieusement mélangé le bon grain et l’ivraie. L’ivraie, c’est sans doute ces travaux de réfection ou d’aménagement dans un monument historique, dont on imagine mal qu’ils aient été acceptés sans un minimum de mise en concurrence par les autorités de droit, avant d’être finalement acquittés par un comptable public généralement fort attentif aux justificatifs qu’on lui soumet avant payement. C’est aussi l’accusation sans doute outrée d’accaparement d’un logement social, alors qu’il s’agit d’un appartement privé loué par une propriétaire dans le cadre d’un dispositif de fiscalisation l’obligeant à une certaine modération du loyer exigé. Or le monde immobilier convient sans réticence que l’écart de prix résultant n’est pas toujours évident même aux yeux d’un professionnel de la location. Reste aussi douteuse pour l’instant, l’accusation d’invitations abusives de proches pour lesquels, sauf faux pas répétés, il semble bien difficile aujourd’hui de produire une preuve absolument convaincante. Par contre, le grief de l’illicéité fiscale de la déduction de plusieurs versements à EELV de sommes provenant de l’indemnité représentative de frais de mission paraît nettement plus sérieux et pose de graves questions sur la qualité et la fiabilité du contrôle interne de l’Assemblée nationale, dont les préconisations n’avaient visiblement pas tiré toutes les conséquences de la législation déjà en vigueur. Ce service n’est d’ailleurs pas seul en cause si l’on songe que ce genre d’investigation fait normalement partie de celles qu’auraient dû diligenter la Haute Autorité pour la Transparence dans la Cinquième République juste avant la nomination officielle du ministre, au surplus ministre d’État. On retrouve là d’ailleurs le problème classique de toutes les hautes autorités ou prétendues telles : elles sont tellement hautes qu’elles négligent parfois de se pencher assez bas pour être tout à fait efficaces ! Enfin, que dire de l’inertie apparente de l’administration fiscale, qui semble, après les affaires Jérôme Cahuzac et Raymond Barre, avoir décidément beaucoup de mal à vérifier et contrôler les déclarations de ceux qui sont au pouvoir et dont certains semblent bénéficier d’une bien curieuse immunité de fait. Quant au Parquet National Financier, à l’inverse de son empressement observé sur de nombreuses autres affaires -il est vrai plutôt favorables au pouvoir en place – il semble pour cette fois avoir choisi le parti de l’attente et de la discrétion. Donc pour une seule irrégularité, c’est le discernement de pas moins de quatre institutions parmi les plus prestigieuses de la République qui se trouve ainsi mis en cause ; et ceci confirme hélas une quasi-constante des contrôles publics : l’efficacité de ces contrôles est le plus souvent inversement proportionnelle à leur nombre. Et encore, peut-être n’est-on pas rendu à la fin du film, les versements de François de Rugy à son parti semblent en effet en contradiction directe avec les exigences de la loi du 11 mars 1988 sur le financement politique qui prévoit en cas d’infraction trois ans de prison et 45 000 euros d’amende, sans compter une mise en cause toujours possible pour « détournement de fonds publics » passible, elle, de rien moins que dix ans d’emprisonnement et d’une amende d’un million d’euros. Le parti bénéficiaire, quant à lui, encourt le risque d’un recel de détournement de fonds publics, ce qui collerait mal avec l’image de probité et d’intégrité dont les Verts se sont toujours réclamés. L’ensemble de ce dispositif judiciaire est parfaitement connu, puisqu’actuellement il vise peu ou prou une quinzaine de parlementaires français déjà dans le collimateur de la justice. Quant à l’éventuel abus d’usage d’un véhicule de fonction ou de facturations indues de frais de transport, c’est un grand classique des déviances ordinaires du haut personnel politique et parfois même de la haute fonction publique, dont certains représentants éprouvent par ailleurs une véritable addiction pour les taxis, nonobstant les moyens mis à disposition par leur employeur. Bien sûr toute faute mérite sanction, mais convenons qu’en ce domaine les exemples sont tellement nombreux que leur répression, loin d’être systématique, confine elle-même du fait de ses aléas à une sorte d’injustice, tant l’abus est répandu. Néanmoins si les fait sont avérés, Médiapart n’a pas tort de charger son addition de ce grief, qui n’en demeure pas moins largement accessoire. Enfin, le secret des sources n’excusant pas tout, comment ne pas poser la question taboue du respect du secret professionnel dans le secteur public, qui y semble tout aussi mal loti que son grand frère le secret de l’instruction, comme si décidément nombre de fonctionnaires, et souvent parmi les plus hauts, ne savaient pas tenir leur langue ? Apparemment depuis l’organisation du lynchage fiscal du président Chaban-Delmas, cette obligation et cette exigence de moralité pourtant capitales n’intéressent pas grand-monde, alors que leur violation endémique est la mère de tant de scandales, y compris pour ceux dont les révélateurs ne valent guère mieux que les auteurs. LA NOMINATION D’ELISABETH BORNE Venons-en maintenant au remplacement du ministre démissionnaire par madame Élisabeth Borne, précédemment son ministre rattaché et qui se trouve maintenant cumuler les lourdes fonctions de ministre de la Transition écologique et de ministre des Transports. Sa personne n’est évidemment pas en cause, mais avec la dernière étude de l’ANSES dénonçant la toxicité des particules « ultra-fines » émises par les véhicules automobiles : nul doute qu’elle va avoir fort à faire pour résoudre les contradictions qui vont immanquablement secouer son ministère. En fait, en nommant madame Borne double ministre de l’Écologie et des Transports, on vient de créer dans ce gouvernement le poste singulier et sidérant de ministre de l’Eau et du Feu. On nous répondra que le ministère des Transports était déjà rattaché et subordonné à celui de la Transition Écologique. Qu’importe : la notion pourtant élémentaire et ici patente de conflit d’intérêts n’a jamais fait partie à la place qui lui revient ni de la culture politique et administrative, ni du simple bon sens de nos élites. Mais n’en doutons pas, tout comme son prédécesseur, Madame Borne saura sans problème ramener à la raison à la fois : Il reste enfin que ce quinzième changement de ministre en à peine un peu plus de deux ans laisse le sentiment d’une République nettement plus brouillonne qu’exemplaire. — Sur le web
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Emmanuel Macron a salué ce jeudi le travail "remarquable" de la Convention citoyenne pour le climat, lors d'un déjeuner avec les chefs des groupes politiques de l'Assemblée, selon plusieurs participants. Il a aussi insisté sur l'importance de la "consultation du Parlement", préalable à un éventuel référendum. Selon Damien Abad (LR), "Emmanuel Macron n'a pas écarté l'idée d'un référendum" sur des propositions issues de cette convention. Mais le chef de l'Etat a insisté au préalable sur "la consultation avec le Parlement et les territoires", a affirmé Bertrand Pancher, du groupe Libertés et Territoires. Emmanuel Macron a aussi évoqué "la possibilité de prendre des mesures évidentes et consensuelles rapidement", selon ce même participant au déjeuner à l'Elysée. "Il y a une part de mise en oeuvre locale, et d'un autre côté un travail national avec le Parlement" à faire, a confirmé le communiste Pierre Dharréville. D'après Jean-Christophe Lagarde (UDI), Emmanuel Macron "a trouvé que le travail fait par les citoyens était remarquable, que tout ne relevait pas du référendum et qu'il faudrait que le Parlement travaille sur ces sujets-là". D'après Olivier Becht (Agir Ensemble), Emmanuel Macron veut "éviter de cliver" sur l'écologie. Il cherche toujours à "réformer tout en étant à la recherche de l'apaisement sans morphine", selon ses propos rapportés par plusieurs invités. Durant le tour de table, il y a eu une "convergence forte", notamment de la gauche et de LREM, au sujet "de la rénovation énergétique des logements pour simplifier et amplifier le dispositif", relève Matthieu Orphelin (EDS). Emmanuel Macron doit rencontrer les 150 membres de cette Convention climat lundi vers 11 heures. Le président de la République répondra sur le fond et fera des annonces, assure son entourage. "Nous sommes très satisfaits de cette expérimentation démocratique. Le travail a été fait de façon sérieuse, avec beaucoup d'engagement", note l'entourage du chef de l'Etat. La Convention citoyenne pour le climat a demandé dimanche l'introduction de la lutte contre le réchauffement climatique dans la Constitution et la création d'un crime "d'écocide" par référendum, renvoyant l'exécutif et le Parlement à leurs "responsabilités" pour l'application des autres mesures. Parmi elles, la réduction de la vitesse sur l'autoroute de 130 à 110 km/h, le renforcement du bonus-malus écologique sur les véhicules, un encadrement fort de la publicité ou encore de lourdes taxes sur l'alimentation ultra-transformée.
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Cop26. Joe Biden critique vivement l'absence de Xi Jinping et Vladimir Poutine Le président américain a qualifié de « grosse erreur », mardi, la décision de ses homologues chinois et russe de ne pas participer en personne à la Cop26, qui s'est ouverte en début de semaine à Glasgow en Ecosse. Le président américain Joe Biden a accusé mardi 2 novembre la Chine, le principal pollueur mondial, de rester sourde aux « gigantesques » enjeux du dérèglement climatique par son absence à la COP26, marquée par une avancée majeure pour réduire les émissions de méthane. « Je pense que c’était une grave erreur de la Chine de ne pas venir » et le président chinois Xi Jinping « a perdu une occasion d’influer sur les gens dans le monde entier », a déclaré Joe Biden au cours d’une conférence de presse en clôture de sa propre visite à la conférence sur le climat de Glasgow prévue pour durer jusqu’au 12 novembre et considérée comme capitale. « C’est un sujet gigantesque et ils (les Chinois) ont tourné le dos. Comment peut-on faire ça et prétendre à un quelconque leadership ? », a commenté le président américain. Xi Jinping s’est contenté d’un message écrit, posté sur le site internet de la conférence, aucune intervention par visioconférence ou message vidéo n’étant prévu pour les chefs d’État et de gouvernement, qui devaient aller s’exprimer sur place. « C’est la même chose pour Vladimir Poutine » « Il a des problèmes climatiques très, très graves et il ne se montre pas disposé à faire quoi que ce soit », a lancé Biden. « C’est la même chose pour Vladimir Poutine », a-t-il poursuivi, le président russe n’ayant pas non plus assisté à cette réunion. Juste avant la COP26, le président américain, qui a vanté le retour de son pays sur la scène internationale sous son mandat, avait déjà chargé Pékin et Moscou au cours du G20 à Rome, se disant « déçu » par l’absence d’engagements climatiques de leur part. Avec dans le viseur un réchauffement de la planète limité à +1,5 °C, les pays sont sous pression pour en faire davantage contre le changement du climat à l’occasion de la conférence de Glasgow. Mais la Chine, le premier émetteur de gaz à effets de serre, et la Russie figurent parmi les grands absents d’un accord phare conclu mardi par une centaine de pays pour contenir le méthane. Haro sur le méthane Représentant plus de 40 % des émissions mondiales de ce puissant gaz à effet de serre, ces derniers se sont engagés à en réduire les rejets d’au moins 30 % d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2020. « Le méthane est l’un des gaz que nous pouvons réduire le plus vite. Ce faisant, cela permettra de ralentir immédiatement le changement climatique », a déclaré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, soulignant que ce gaz était responsable d'« environ 30 % » du réchauffement de la planète depuis la révolution industrielle. C’est « un engagement qui change la donne », avait renchéri Joe Biden, assurant que les signataires représentaient 70 % du PIB mondial. Moins connu que le CO2, le méthane (CH4) est le deuxième gaz à effet de serre lié à l’activité humaine, principalement issu de l’élevage, des combustibles fossiles et des déchets. Surtout, s’il subsiste moins longtemps dans l’atmosphère, son effet de réchauffement est bien supérieur à celui du dioxyde de carbone, jusqu’à plus de 80 fois. « C’est un moment historique », a salué le patron de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), Fatih Birol. En dix ans, l’engagement pris équivaut, selon lui, à éliminer les émissions de « tout le secteur des transports » dans le monde. L’ONG Greenpeace souligne toutefois que ce pacte doit marquer « le début et pas la fin » des ambitions concernant la réduction du méthane. « Prudemment optimiste » Malgré cette annonce et celle d’un engagement à arrêter la déforestation, le Premier ministre britannique Boris Johnson, dont le pays accueille la COP26, s’est dit « prudemment optimiste » sur les chances de réussite de cette réunion, soulignant qu’il y avait « encore un très long chemin à parcourir ». Au difficile menu des discussions figurent notamment la question de l’aide financière, promise mais toujours inaboutie, aux pays pauvres déjà affectés par le changement climatique et celle d’une décarbonation accélérée de l’économie. Près de cent pays abritant 85 % des forêts mondiales se sont aussi engagés mardi à enrayer la déforestation pour protéger ces poumons de la planète qui, avec les océans, sont essentiels dans la lutte contre le changement climatique car ils absorbent une grande partie du CO2 rejeté dans l’atmosphère. L’initiative bénéficiera d’un financement public et privé de 19,2 milliards de dollars (16,5 milliards d’euros) sur plusieurs années. Précédent accord sur les forêts en 2014 « On ne peut faire face au changement climatique sans protéger notre environnement naturel et respecter les droits des peuples autochtones », avait souligné Boris Johnson en présentant cet engagement. Cet accord rappelle toutefois la Déclaration de New York sur les forêts de 2014, souscrite par de nombreux pays, entreprises et peuples autochtones, sans beaucoup d’effets concrets. Pour des ONG comme Greenpeace, l’objectif de 2030 mis en exergue reste beaucoup trop lointain et donne le feu vert à « une décennie supplémentaire de déforestation ». Global Witness a dit craindre de voir se répéter « les échecs de précédents engagements » en raison d’un financement insuffisant et d’un suivi incertain de la parole donnée.
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Respect de l’environnement, bas carbone… Le monde de la finance se verdit laborieusement Banques, fonds d’investissement et grandes entreprises assurent que leur stratégie est concentrée sur la lutte contre le réchauffement climatique. Mais les ONG n’y croient pas. Alors que le conseil d’État vient de sanctionner trois fois l’État français pour non-respect de ses obligations dans la lutte contre le réchauffement climatique, ce sont maintenant les actionnaires qui se rebellent, pour la même raison, contre les entreprises dont ils détiennent des titres. Les compagnies pétrolières ont été les premières visées par des motions exigeant une nouvelle stratégie plus respectueuse de l’environnement (Chevron, Shell, Total, BP), voire l’éviction de membres du conseil d’administration (ExxonMobile). La vague s’étend désormais au-delà. À l’instar du leader de la chimie Dupont ou de Procter & Gamble, le géant américain de la lessive, des lames de rasoir ou du papier toilette, fustigé, en octobre 2020, par une motion qui a réuni les deux-tiers des droits de vote, pour son recours à l’huile de palme et la cellulose issues de la déforestation. Parmi les contestataires, les plus grands fonds de pension mondiaux comme BlackRock ou Vanguard, mais aussi des ONG, qui investissent dans les groupes cotés pour mieux infléchir la politique de l’intérieur. Désormais, la peur du scandale gagne ceux qui financent les grandes entreprises : banques, gestionnaires d’actifs, compagnies d’assurances, fonds souverains, désormais clairement ciblés par les ONG. Une harmonisation européenne en cours La Commission européenne s’est emparée du sujet. Depuis 2019, dans le cadre d’un « Plan d’action spécifique sur la finance durable », elle égrène des règlements dont la dernière volée a été publiée le 6 juillet 2021. Particulièrement complexes, ils visent des objectifs simples : établir des normes harmonisées pour définir ce qui est « vert » ou non et mesurer les émissions de carbone des entreprises. Les 50 000 plus importantes en Europe seront bientôt concernées. Dans la foulée de plusieurs alliances internationales de grandes entreprises s’est formée, à Paris, une coalition de treize banques et gestionnaires d’actifs, qui assure promouvoir une transition juste vers les économies bas carbone ».Parmi elles, la Banque Postale, CNP Assurances, Axa, la Caisse des dépôts, etc. Des règles européennes très attendues Amundi, plus grand gestionnaire d’actifs en Europe, en est également membre. Ses encours gérés selon des critères « responsables » gagnent progressivement en importance. Ils pèsent aujourd’hui près de 800 milliards d’euros sur un total de 1 800 milliards, indique cette filiale du Crédit Agricole. Amundi évalue ainsi les performances environnementales de 13 000 entreprises et fait évoluer les participations qu’il y détient en conséquence. Les grands investisseurs du Vieux continent ont peu à peu élaboré leur propre grille d’analyse. Mais l’entrée en vigueur de règles européennes officielles est attendue avec impatience. Ne serait-ce que pour ne pas subir celles que pourraient imposer les États-Unis, où se concentre la plus grande partie de la finance internationale.
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Alors que Jean Castex a annoncé mardi un plan de 20 milliards d'euros pour la rénovation thermique des bâtiments et le développement des modes de production plus écologiques, la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili a affirmé ce jeudi sur RTL vouloir interdire plus rapidement les véhicules les plus polluants en ville. "On va mettre en place des zones de faibles émissions (...) d'ici la fin de l'année", a-t-elle annoncé, précisant qu'il s'agirait de zones "où l'on empêche les véhicules les plus polluants de rentrer". Le gouvernement souhaite "travailler sur neuf zones les plus polluées" sur le territoire, afin de cibler dans un premier temps "les lieux où l'air est le plus pollué". "On n'est pas là pour pousser les choses quand il n'y a pas de problème. On le fait là où c'est le plus pollué", a précisé Barbara Pompili. "On va aussi aider les personnes à changer de véhicule, étendre l'offre de transports en commun... On va leur donner des solutions de mobilités différentes", a ajouté la ministre de la Transition écologique, selon qui il faut également "faire du partage d'espace" concernant la circulation des voitures aux abords des écoles. Comme le rappelle RTL, l'État français dispose de six mois pour prendre les mesures adéquates contre la pollution de l'air, aujourd'hui responsable de 48 000 morts prématurées par an, faute de quoi il écopera d'une astreinte record de 10 millions d'euros par semestre infligée par le Conseil d'État. "La réponse à ce qu'a dit la justice, c'est la question des zones à faibles émissions", a martelé Barbara Pompili ce jeudi matin. "Je préfère qu'il y ait beaucoup moins de voitures, qu'elles soient beaucoup moins polluantes, mais il y aura toujours des voitures individuelles, là où les gens n'ont pas d'autres solutions", a-t-elle indiqué.
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Un essai de Jim Steele Ce texte est la traduction d’un article de Jim Steele initialement publié sur le site wattsupwiththat sous le titre « Will Advances in Groundwater Science Force a Paradigm Shift in Sea Level Rise Attribution? ». Jim Steele est directeur émérite du campus hors murs de la Sierra Nevada, université de San Francisco, auteur du livre « Paysages et Cycles : comment un environnementaliste a-t-il cessé de croire au réchauffement climatique anthropique ? ». Les références bibliographiques sont intégrées dans des liens intégrant leur URL et reportées en annexe. Des notes du traducteur (NdT) ont été placées en annexe. Days, years, centuries, millenia = jours, années, siècles, millénaires Dans un article de 2002 souvent appelé « l’énigme de Munk », ce chercheur confirmé de la Scripps Institution of Oceanography déplorait que l’on ne sût pas bien expliquer les causes de la montée du niveau des mers : « Cette montée a commencé trop tôt, a une tendance linéaire trop constante, et est trop forte » [1]. Les premiers rapports du GIEC notaient que 25% de la montée du niveau des mers était inexpliqué. Et, en 2012, une équipe internationale de spécialistes du niveau des mers a publié un article « Croissance de la moyenne globale du niveau des mers : le tout est-il supérieur à la somme de ses parties ? » (Cet article Twentieth-Century Global-Mean Sea Level Rise: Is the Whole Greater than the Sum of the Parts? sera par la suite désigné par l’expression « Gregory 2012 »). Ces auteurs ont essayé d’équilibrer le budget du niveau de la mer en réanalysant et en ajustant ses différentes contributions : fonte des glaciers et des calottes glaciaires, dilatation thermique de l’eau de mer, remplissage des barrages, pompage des nappes phréatiques. Mais l’effet d’un déséquilibre naturel entre la recharge et la décharge des nappes phréatiques n’avaient jamais été prises en compte ; pourtant le volume d’eau douce de ces nappes souterraines est, certes, moindre que celui de la calotte de glace de l’Antarctique, mais représente entre 3 et 8 fois le volume d’eau de la calotte de glace du Groenland. Au risque de trop simplifier, disons que les effets du stockage souterrain sont différents pour les aquifères peu profonds qui modulent le niveau des mers à l’échelle de temps de l’année et de la décennie et pour les aquifères profonds qui contribuent aux tendances sur des siècles et des millénaires. Les chercheurs prennent progressivement conscience de la dynamique naturelle des eaux souterraines. Comme le note Reager (2016) dans son article « Une décennie de montée du niveau des mers ralentie par l’hydrologie liée au climat » (A Decade of Sea Level Rise Slowed by Climate-Driven Hydrology) l’eau de pluie retourne à l’océan avec un retard variable selon la saison, dont il résulte pendant l’année, une oscillation du niveau des mers de 17 cm ± 4 mm. Reager (2016) dit aussi que les accroissements du stockage d’eau dans les aquifères lors d’événements météorologiques tels que la Niña [2] ont réduit de 0,71 mm/an la montée du niveau des mers. De même Cazenave (2014) a publié un article indiquant que les observations altimétriques par satellites montrent que le niveau des mers a vu sa croissance ralentir de +3,5 mm/ an dans les années 1990 à +2,5 mm/an sur 2003-2011, et que cette décélération pourrait s’expliquer par un accroissement du stockage dans les nappes souterraines et par la « pause » des températures de l’océan vue sur les données Argo [3]. Des données d’observation de meilleure qualité suggèrent que, lors des années La Niña, la fraction des précipitations globales qui tombe sur les terres est plus grande et passe dans des aquifères qui se déchargent plus lentement, ce qui ralentit la montée du niveau des mers. Au contraire lorsque les El Niño sont plus fréquents, il pleut davantage sur les océans et la montée du niveau des mers est plus grande. A la différence des effets des événements La Niña sur les aquifères peu profonds, les aquifères profonds ont été remplis par de l’eau venant de la fonte des inlandsis qui couvraient une partie des continents lors du dernier maximum glaciaire, et aujourd’hui, cette eau repasse lentement et continûment dans les océans. La « tendance linéaire trop constante » de l’énigme de Munk et la décharge des aquifères profonds Des hydrologues travaillant en vue d’une exploitation raisonnable des ressources des nappes phréatiques et de la possible contamination des eaux potables ont fait progresser l’analyse du volume et de l’âge des eaux continentales souterraines et contribué à une meilleure compréhension des effets des aquifères profonds. Gleeson (2015) a trouvé que « le volume total des eaux souterraines dans les deux premiers kilomètres de la croûte continentale est d’environ 22,6 millions de kilomètre cube, deux fois les estimations jusqu’alors admises ». Si ces 22,6 millions de kilomètres cube d’eau douce continentale souterraine passaient dans les océans, le niveau des mers monterait de 62,4 mètres. Diverses analyses isotopiques et des modèles de la circulation des eaux ont permis de dire qu’entre 42% et 85% de toutes les eaux souterraines situées dans le premier kilomètre de la croûte terrestre provient d’eaux infiltrées il y a plus de 11 000 ans, pendant la fin de la dernière glaciation [4]. Ces eaux souterraines ne sont à l’évidence pas encore en équilibre avec le niveau des mers actuel. Comme la décharge des aquifères profonds est principalement pilotée par le volume des espaces poreux dans les roches et les sols (et aussi par la pression en tête), la décharge lente et continue de ces eaux anciennes ne se voit sur le niveau des mers qu’aux échelles de temps du siècle et du millénaire. Et quoique la décharge de l’eau douce des aquifères profonds soit presque négligeable par rapport au débit des cours d’eau de la même région, ces décharges intégrées dans l’espace et dans le temps pourraient représenter cette contribution qui manque aux budgets de la montée du niveau des mers. Malheureusement il est extrêmement difficile de chiffrer la contribution au niveau des mers de cette décharge des aquifères profonds, car le rapport signal à bruit en est très faible. Voilà pourquoi les contributions naturelles des aquifères profonds sont souvent soit ignorées soit considérées comme négligeables, sans plus d’examen. Quoique les observations de gravimétrie par les satellites GRACE puissent détecter des changements du stockage d’eaux souterraines, il n’est pas possible de distinguer la décharge des aquifères profonds des importantes variations saisonnières des aquifères peu profonds. Lors de fortes pluies l’accroissement de la quantité d’eau proche de la surface masquera la décharge des aquifères profonds, tandis que pendant une sécheresse, la décharge de l’aquifère profond sera prise pour un effet du manque de pluie. Cependant l’estimation de la recharge des aquifères par des analyses isotopiques peut donner des informations critiques quant aux vitesses de recharge et de décharge des aquifères. En utilisant les niveaux anormaux de tritium dus aux essais nucléaires des années 1950 et la datation par le carbone 14, des chercheurs ont classé les durées écoulées depuis le dernier passage de l’eau en surface classées par tranche d’âge de 25 ans, 50 ans, 75 ans et 100 ans. Comme attendu, l’eau la plus récente est concentrée dans les aquifères les plus superficiels et la fraction d’eau récente diminue avec la profondeur. L’estimation du volume d’eau âgée de 25 ans ou moins suggère une vitesse moyenne globale de recharge des aquifères qui équivaudrait à une baisse du niveau des mers de 21 mm/an. Des chercheurs travaillant sur le cycle de l’eau (Dai et Trenberth) ont fait l’hypothèse fort discutable que la quantité d’eau allant des océans à la terre est a priori exactement compensée chaque année par l’écoulement des fleuves à la mer. Si les estimations faites par les mesures de tritium sont valides, cette compensation entre le cycle de l’eau et le budget du niveau des mers devient encore plus énigmatique. A l’évidence une part significative des précipitations met des décennies ou des siècles pour revenir à la mer. Ce qui intrigue, c’est que la comparaison du volume d’eau âgée de 50 ans à 100 ans à celui, plus important, d’eau âgée de moins de 50 ans suggère deux scénarios possibles. Que la recharge des aquifères ait augmenté pendant les dernières décennies, ou que les recharges moyennées sur 50 ans soient restées constantes, le vieillissement de l’eau des aquifères s’accompagne d’un écoulement vers l’océan à une vitesse approchant +1,7 mm/an sur le niveau des mers, chiffre très proche des estimations faites par le GIEC de la montée du niveau des mers durant le XXème siècle. La décharge d’eau des aquifères doit être égale à leur recharge, sinon ça se constatera sur le niveau des mers. Si moins de 21 mm/an [5] retourne aux océans, le stockage naturel fait baisser le niveau des mers. Si la décharge dépasse 21 mm/an, elle fait monter le niveau des mers. Ne pas tenir compte de l’écart entre recharge et décharge interdit d’analyser sérieusement tous les autres facteurs, eux bien plus petits, qui contribuent au niveau des mers. Une décharge plus rapide pourrait expliquer les contributions manquantes et inexpliquées au niveau des mers signalées par le GIEC et par des chercheurs (Gregory 2012). Plus problématique encore, si la décharge excède la recharge, les contributions de la fonte des glaciers et de la dilatation thermique de l’eau de mer sont peut-être surestimées. Ce qui est sûr, c’est que les estimations actuelles des effets de la fonte des glaciers et de la dilatation thermique, de l’ordre de 1,5 mm/an à 2 mm/an, ne peuvent, à elles-seules, compenser la recharge des aquifères estimée à 21 mm/an à partir des teneurs en tritium. Alors, que manque-t-il dans nos actuels budgets du cycle de l’eau ? Quantification de la décharge des aquifères sous-marins (Submarine Groundwater Discharge, SGD) Le déséquilibre entre recharge et décharge peut être corrigé si les budgets du cycle de l’eau incluent ces nombreuses décharges sous-marines d’eaux souterraines (Submarine Groundwater Discharge, SGD), fort difficiles à mesurer. Des sources d’eau douce ont, depuis longtemps, été observées sur les fonds des zones côtières. C’est pour refaire à coup sûr leurs réserves d’eau douce que des pêcheurs de l’époque romaine ont employé ces sources en Méditerranée.[6] Moosdorf (2017) a compilé leurs emplacements sur le globe et les nombreuses utilisations par l’homme de ces sources sous-marines d’eau douce. Des études récentes ont mesuré des suintements locaux sous-marins d’eau souterraine pour chiffrer les contributions des solutés et des nutriments aux écosystèmes côtiers. Mais il y a trop peu de ces mesures de décharges des aquifères sous-marins pour que l’on en tire une estimation fiable à l’échelle du globe. Rodell (2015) note que la plupart des budgets du cycle de l’eau ignorent les contributions des sources sous-marines (SGD) d’eau douce, à cause de leur incertitude ; le budget qu’il propose leur affecte l’équivalent de +6,5 mm/an sur le niveau des mers. Mais ce chiffre est trop faible pour compenser les estimations actuelles de la recharge des aquifères. Mais, avec l’amélioration des techniques, des chercheurs ont récemment estimé que le total des décharges d’eau venant d’aquifères sous-marins (eaux douce et salée combinées) représente 3 à 4 fois l’écoulement total des fleuves, soit un volume équivalent à +331 mm/an sur le niveau des mers. Cependant plus de 90% de ces décharges sous-marines sont de l’eau salée, essentiellement de l’eau de mer recyclée qui ne peut avoir d’effet sur le niveau des mers. Seule la fraction correspondant à l’eau douce ferait monter le niveau des mers. Pour compenser les 21 mm/an de la recharge des aquifères terrestres, il suffirait que l’eau douce fasse 6% à 7% de la décharge des aquifères sous-marins (Submarine Groundwater Discharge, SGD), chiffre tout à fait possible. Site par site, les sources donnant de l’eau douce représentent de 1% à 35% de la décharge et, en faisant la moyenne, un peu moins de 10%. Une décharge d’eau douce d’aquifères sous-marins approchant 7% du total des SGD, équilibrerait l’actuelle recharge des aquifères et, en plus, ferait croître le niveau des mers continûment de 2 mm/an, même sans réchauffement de l’océan ni fonte des glaciers. Le débit de base de la montée du niveau des mers et le casse-tête des paléoclimats. Les hydrologues cherchent à quantifier la contribution des aquifères au débit des fleuves et des rivières, ce que l’on appelle le “débit de base”. Pendant la saison des pluies ou de la fonte de la neige, la contribution des aquifères est masquée par un important écoulement en surface et les effets des aquifères peu profonds. Cependant, pendant des périodes prolongées de sécheresse, le -faible- débit restant vient, selon les hydrologues, surtout d’aquifères plus profonds. Des rivières à sec pendant une sécheresse sont, en général, alimentées par de petits aquifères superficiels, tandis que des cours d’eau aux débits faibles mais persistant pendant une sécheresse ne peuvent venir que de grands aquifères. Des concepts analogues peuvent nous servir à estimer une éventuelle contribution en “débit de base” au niveau des mers. Lorsque la Terre est passée du maximum glaciaire à notre actuel interglaciaire chaud, les inlandsis ont commencé à fondre et le niveau des mers a commencé à monter, partant d’un niveau presque 130 m plus bas que l’actuel (voir le graphique ci-dessous). La fonte des glaces continentales a provoqué une montée du niveau des mers à des rythmes allant de 10 mm/an à 40 mm/an, bien supérieurs au rythme actuel. On admet généralement qu’il y a 6000 ans les dernières calottes de glace avaient complètement fondu, que les glaciers de montagne étaient très réduits [7] et que les calottes de l’Antarctique et du Groenland étaient à leurs minimums. Puis, il y a 5000 ans, la Terre est passée à une phase de lent refroidissement appelée la Néo-glaciation. C’est une baisse du niveau des mers pendant cette néo-glaciation que devrait prédire les modèles calculant le niveau des mers à partir de la croissance des glaciers et du refroidissement des températures océaniques ; mais des marqueurs suggèrent que le niveau global moyen a continué à monter, à un rythme moindre, certes, puisque le niveau global moyen est monté de 4 mètres en plus (figure 1 ci-dessous). On discute sur la poursuite de la contribution de l’Antarctique et sur le « siphonnage océanique » mais, selon Lambeck 2014, le niveau des mers est monté de 3 mètres entre 6700 ans et 4200 ans. L’expliquer par la décharge des aquifères suggère un débit de base d’au moins 1,2 mm/an venant de ces aquifères. Figure 1 : Trente-cinq mille ans de variation du niveau des mers, selon Lambeck (2014). Niveau des mers et volumes de glace fixées au sol depuis le dernier maximum glaciaire et pendant l’Holocène. Légende originale : solution -d’une équation – donnant le volume des glaces en équivalent niveau des mers et changements de ce volume estimations ponctuelles (en bleu) et estimation par la série temporelle débruitée (ligne rouge). L’insert a une échelle dilatée pour les derniers 9000 ans. Trente-cinq mille ans de variation du niveau des mers, selon Lambeck (2014). Niveau des mers et volumes de glace fixées au sol depuis le dernier maximum glaciaire et pendant l’Holocène.Légende originale : solution -d’une équation – donnant le volume des glaces en équivalent niveau des mers et changements de ce volume estimations ponctuelles (en bleu) et estimation par la série temporelle débruitée (ligne rouge). L’insert a une échelle dilatée pour les derniers 9000 ans. Même remarque pour le petit âge de glace de 1300 à 1850 de notre ère : les glaciers de montagne et les calottes de glace de l’Antarctique et du Groenland ont crû et atteint leur plus grande extension depuis 7000 ans. Les températures océaniques se sont refroidies d’environ 1°C. Mais de façon inexplicable, le niveau des mers n’a pas baissé significativement, de l’avis de la plupart des chercheurs qui estiment que les niveaux des mers ont, pendant ce petit âge de glace, été stables avec des fluctuations de quelques dixièmes de millimètre. Cette stabilité contraste nettement avec la récente tendance à la montée que d’aucuns ont attribué à la croissance de la teneur de l’air en CO2. Pourtant la stabilité observée pendant le petit âge de glace défie la physique : des températures plus froides et un stockage accru d’eau dans les glaciers auraient dû provoquer une baisse sensible du niveau des mers. Ce paradoxe apparent est cohérent avec un scénario où, pendant le petit âge de glace, un « débit de base » venant de la décharge des aquifères aurait compensé le transfert d’eau vers les glaciers en expansion. [8] Après la fin de cette extension des glaciers caractéristique du petit âge de glace, le débit de base venant des aquifères n’a plus été compensé et l’on s’attendrait à ce que le niveau des mers monte, comme il l’a fait aux XIXème et XXème siècles. Ce genre de scénario expliquerait l’énigme de Munk selon lequel le niveau des mers aurait commencé à monter « trop tôt avant que les températures aient crû significativement », par suite d’un réchauffement attribué au CO2.[9] Il est intéressant de noter qu’un ordre de grandeur de 1,2 mm/an pour le débit de base non compensé des aquifères permet aussi d’expliquer les niveaux des mers bien supérieurs du précèdent interglaciaire, l’Eémien. Des chercheurs estiment qu’il y a 115 000 ans le niveau des mers était environ 6 à 9 mètres au-dessus de celui d’aujourd’hui[10]. Cet interglaciaire a duré 15 000 ans avant le retour d’une phase de glaciation continentale. Notre interglaciaire dure depuis 11 700 ans ; 3 300 ans de décharge des aquifères pourraient expliquer 4 mètres de ces 6 à 9 mètres. La contribution récente de l’eau de fonte des glaciers au niveau des mers est-elle surestimée ? L’eau de fonte de ces glaciers qui reculent depuis la fin du Petit âge de glace s’ajoute évidemment au débit de base des aquifères. Dans quelle mesure ces glaciers ont-ils contribué au niveau des mers ? Des chercheurs ont estimé qu’au début des années 1900 le retrait des glaciers était plus rapide que maintenant, donc avec un plus fort débit d’eau de fonte. Le rythme actuel du recul des glaciers ne peut donc amener une accélération -éventuelle- de la montée du niveau des mers. De plus, nous ne pouvons pas supposer que l’eau de fonte passe rapidement dans les océans [11]. Une bonne partie de cette eau de fonte passe dans le sol [12], et il est bien possible qu’il faille quelques siècles pour que l’eau de fonte des glaciers du Petit âge de glace affecte le niveau des mers. A quelle vitesse l’eau des aquifères arrive-t-elle à l’océan ? Des mesures sur l’aquifère Ogallala des grandes plaines de l’Amérique du Nord suggèrent des progressions dans le sol supérieures à la moyenne, de l’ordre de 300 mm /jour, soit, en un an, la longueur d’un terrain de football. [13] Pour parcourir 1000 km jusqu’à la mer cette eau « rapide » mettrait 10 000 ans ! L’eau de la plupart des aquifères circule bien plus lentement. La masse considérable des glaciers continentaux de notre dernier maximum glaciaire a exercé une telle pression qu’elle a fait pénétrer l’eau de fonte dans le sol à des vitesses bien supérieures à celles des recharges actuellement observées. Cette eau de l’époque glaciaire circule encore, lentement, à travers des aquifères tels que l’Ogallala. (A noter, cependant, que le transfert à l’océan a été accéléré par le pompage des aquifères pour les besoins des hommes. Des estimations récentes suggèrent que le pompage des aquifères dépasse la retenue d’eau par construction de nouveaux barrages-réservoirs, et accélère donc la montée du niveau des mers.) Quelle fraction de l’eau de fonte d’aujourd’hui atteindra l’océan par la lente diffusion de l’eau souterraine ? Voilà une question à laquelle il est fort difficile de répondre). Mais treize pour cent de la surface des terres dégagées des glaces est couvert par des bassins endoréiques comme le montrent les zones en grisés sur la figure ci-dessous. Des bassins endoréiques n’ont pas de débouché sur les océans ; l’eau qui y entre ne retourne à la mer que par évaporation ou par la décharge ( fort lente ) des aquifères. L’eau de précipitations ou de fonte des glaces déversée dans un bassin endoréique mettra des siècles ou des millénaires pour retourner à l’océan. Par exemple, en 2010-2011, des chercheurs indiqué qu’un événement La Niña a provoqué une baisse du niveau global des océans équivalente à 7 mm/an. Cette impressionnante diminution a eu lieu avec, au même moment, une fonte de la glace au Groenland et la contribution présumée du débit de base. Comme décrit par Fasullo (2013) les observations des satellites GRACE ont détecté un accroissement du stockage souterrain dû à davantage de pluie tombant sur des bassins endoréiques, en Australie surtout. Quoique les observations satellitaires suggèrent que le gros de ces pluies est resté dans le bassin australien, le niveau des mers a, ensuite, repris sa montée comme le prédirait une contribution en débit de base des aquifères. Figure 2. Principaux bassins endoréiques du monde : ils sont coloriés en gris foncé ; les principaux lacs endoréiques sont en noir. Les couleurs sur les autres régions les rattachent à l’océan ou à la mer où débouchent les fleuves qui les drainent. Les lignes noires marquent les frontières entre ces régions. Tiré de Wikipédia. Pour équilibrer leurs budgets du niveau des mers, des chercheurs assurent que la fonte de glaciers a ajouté environ 0,8 mm/an à la montée récente du niveau des mers. Le recul de la plupart des glaciers pendant le XXème siècle est indéniable, mais nous ne pouvons supposer simplement que toute l’eau de fonte des glaciers est immédiatement passée dans les océans. La plus grande concentration de glace hors Groenland et Antarctique se trouve dans des régions au nord de l’Inde et du Pakistan, dans les glaciers de l’Himalaya et du Karakoram. Le gros de l’eau de fonte qui coule vers le nord entre dans les vastes bassins endoréiques de l’Asie centrale. De même, une partie de l’eau de fonte de la Sierra Nevada s’écoule dans le grand bassin du Nevada et une partie de l’eau de fonte des Andes va dans les bassins endoréiques de l’Altiplano, du lac Titicaca et du désert de l’Atacama. Il est très vraisemblable que le gros de l’eau produite aujourd’hui par la fonte des glaciers mettra des décennies voire des millénaires pour aller à l’océan et ne peut avoir, déjà, un effet sur les niveaux des mers. Si on surestime la contribution de l’eau de fonte des glaciers au niveau des mers, alors cette « contribution ignorée » au niveau des mers devient plus importante que ce que l’on croyait de prime abord. Une attribution exacte des décharges et recharges des aquifères limitera les autres contributions au niveau des mers En combinant des données de gravité de GRACE qui ont mesuré les changements de la masse des océans, des données d’altimétrie qui ont mesuré les changements du volume des océans, et les données Argo sur le contenu calorique des océans, Cazenave (2008) a employé deux méthodes différentes qui ont, toutes les deux, indiqué une contribution de la dilatation thermique des océans de 0,3 mm/an à 0,37 mm/an. Jevrejeva (2008) a calculé une contribution thermique voisine. D’autres chercheurs suggèrent une dilatation thermique de 1,2 mm/an à 1,5 mm/an. (Chambers 2016). Ces gros écarts révèlent que nous n’avons pas assez de contraintes fiables sur les facteurs qui contribuent au niveau des mers. Une des très grandes incertitudes dans ces études sur le niveau des mers vient des ajustements faits au titre des ajustements glacials isostatiques. Des chercheurs ont choisi -subjectivement- divers modèles d’ajustement glacial isostatique, préconisant des ajustements entre 1 mm/an et 2 mm/an. Par exemple, quoique les estimations de gravité par GRACE n’ont pas détecté de masse d’eau supplémentaire dans l’océan, Cazenave(2008) a ajouté un ajustement de +2 mm/an, comme le montre sa Figure 1 ci-dessous. D’autres chercheurs se sont contentés d’un ajustement de +1 mm/an. Changements de la masse océanique selon GRACE sur 2003-2008. La courbe dont les points sont des cercles est la série des mesures brutes. La courbe dont les points sont des triangles noirs correspond à la série corrigée par ajout d’ajustements glaciaires isostatiques (rebonds post-glaciaires). Changements de la masse océanique selon GRACE sur 2003-2008. La courbe dont les points sont des cercles est la série des mesures brutes. La courbe dont les points sont des triangles noirs correspond à la série corrigée par ajout d’ajustements glaciaires isostatiques (rebonds post-glaciaires). Dans l’article de Gregory (2012) Twentieth-Century Global-Mean Sea Level Rise: Is the Whole Greater than the Sum of the Parts? des chercheurs ont suggéré que le budget du niveau des mers pouvait être équilibré et la « contribution inconnue « » du GIEC expliquée en faisant cinq suppositions : Mais des vitesses de fonte supérieures ont été observées dans les années 1930 et 1940 ; il est vraisemblable qu’une partie de cette eau de fonte est encore retenue dans des aquifères, ce qui suggère que la contribution de l’eau de fonte des glaciers a, en fait, été surestimée. Mais les données Argo suggèrent que lacontribution de la dilatation thermique a été en décroissant, et stagne. Le Groenland a, sans aucun doute, contribué à des épisodes d’accélération et de décélération du changement du niveau des mers mais, au Groenland, le réchauffement le plus rapide a eu lieu dans les années 1920 et 1930. Des chercheurs avaient déjà suggéré que les glaciers du Groenland ont oscillé pendant le XXème siècle mais ont été stables entre les années 1960 et les années 1990. Malgré une fonte en surface accrue au XXIème siècle avec un record en 2012, ce débit de la fonte a, depuis, décru. Et selon le Danish Meteorological Institute le Groenland a gagné 50 milliards de tonnes de glace en 2017, ce qui aurait dû, en 2017, faire baisser le niveau des mers (NdT : de 0,2 mm environ). A l’évidence le Groenland ne peut expliquer la montée continue du niveau des mers au XXème siècle. Mais les contributions nettes, pompage des aquifères moins retenues d’eau et autres modifications du paysage, sont très incertaines. Pour la période 2002-2014 ces « modifications du paysage « » auraient fait baisser le niveau des mers de 0,4 mm/an, à comparer à une estimation du GIEC de +0,38 mm/an sur 1993-2010. Hélas, la fonte de l’Antarctique sert trop souvent de « facteur d’ajustement bricolé » servant à tout pour expliquer l’inexplicable. De plus il n’y a pas de consensus dans la communauté de ceux qui étudient l’Antarctique sur l’existence -ou non- d’effets de l’homme sur le bilan des glaces en Antarctique. Certaines régions perdent de la glace, d’autres en gagnent. Des affirmations de pertes nettes de glace ont été contredites par des affirmations de gains nets par exemple par NASA 2015. De plus les données GRACE d’observation de la gravitation, non corrigées, suggèrent qu’il n’y a pas eu de perte de masse ; toutes les estimations de perte ou de gain de glace dépendent du choix d’un ajustement glacial isostatique par le modélisateur. Nous ne pouvons exclure qu’une décharge d’aquifère ignorée ait par erreur été attribuée à une fonte de l’Antarctique. Une meilleure prise en compte de la décharge naturelle des aquifères est nécessaire pour réduire l’incertitude sur les contributions au niveau des mers suggérées par des auteurs tels que Gregory 2012. Plus grande sera la contribution des aquifères, moindres seront les ajustements qui servent à amplifier les contributions de l’eau de fonte et de la dilatation thermique. Jusqu’à ce que l’on ait une comptabilité plus complète, nous devrons faire nôtres les sérieuses réserves de Munk. Comment pouvons-nous prédire la montée à venir du niveau des mers si nous ne comprenons pas complètement son passé et son présent ? [1] Commencement dès 1850-1900 [2] Qui se produisent tous les 3 à 6 ans, à la suite d’un événement “El Niño” [3] Ces bouées robotisées plongent entre la surface et 2000 m de profondeur et, de temps en temps, refont surface pour renvoyer via des satellites les informations sur les température, pression, salinité, etc. mesurées pendant la plongée. [4] NdT la dernière glaciation a connu un maximum vers 19000 ans BP; l’insolation [5] Exprimé en volume d’eau équivalent à +21 mm/an sur le niveau des mers soit 360,7 M km² x 21 mm = 7,57 T m3 [6] NdT L’auteur dit “mapped their occurrences ” ce qui semble excessif ; Moosdorf (2017) cite Strabon et Pausanias mais pour des sites particuliers. [7] NdT L’auteur dit “avaient disparu” [8] NdT La plus grande extension des glaciers alpins depuis 11000 ans a été observée en 1860 [9] NdT Rappelons que même le GIEC admet que les fluctuations des températures avant 1975 sont naturelles, puisque les “émissions anthropiques” ont jusqu’en 1950 été très faibles, moins qu’un pourcent des dégazages naturels, et puisque de 1945 à 1975 les températures “moyennes globales” ont diminué de quelques dixièmes de degré Celsius. [10] Voir http://scholar.google.fr/scholar_url?url=https://rucore.libraries.rutgers.edu/rutgers-lib/39294/pdf/1/&hl=fr&sa=X&scisig=AAGBfm3OBOI51_iNOpUg54MPamdKk3xRLA&nossl=1&oi=scholarr&ved=0ahUKEwisyqK22-nZAhVCB8AKHcmZCM4QgAMIKygBMAA [11] NdT : Cette assertion est peut-être discutable [12] NdT : à titre de comparaison les précipitations sont en France de l’ordre de 500 km3/an ; le débit des fleuves en fait moins du tiers, le reste partant par évaporation et évapotranspiration ou servant à la recharge des nappes phréatiques. [13] Dimensions FIFA d’un terrain de football : 105 m x 68 m
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L'Europe agricole est menacée. C'est l'un des messages du président de la République lors de son passage ce samedi au Salon de l'agriculture, qui ouvre ses portes à Paris. Emmanuel Macron a ainsi appelé à "réinventer" la politique agricole commune (PAC) afin d'assurer la "souveraineté alimentaire, environnementale et industrielle" du continent européen. "Aujourd'hui, je suis venu évoquer une politique sans laquelle nos actions nationales seraient inefficaces. Je suis venu vous parler de la politique agricole européenne, a-t-il expliqué. L'avenir des terroirs français passe par une politique agricole européenne pragmatique et ambitieuse." "L'Europe agricole aujourd'hui est menacée de l'extérieur", notamment face aux grandes puissances comme la Russie, la Chine ou les Etats-Unis, et "de l'intérieur", a-t-il aussi estimé, en appelant à l'unité et en soulignant que "sans la PAC, les consommateurs européens ne bénéficieraient pas d'une alimentation accessible et de qualité". "Je n'ignore rien des difficultés du quotidien", des agriculteurs "néanmoins je constate avec vous que parce qu'il y a eu mobilisation collective [...] les choses sont en train de s'améliorer", a défendu le président. Il a également promis de "ne rien lâcher" sur les combats pour promouvoir l'agriculture française, évoquant également la transition écologique et l'utilisation de produits chimiques. "Nous pouvons faire du vignoble français le premier vignoble sans glyphosate du monde", a-t-il estimé, voyant dans la fin du glyphosate une "opportunité". Selon lui, la prochaine PAC devrait consacrer une "part significative" à l'environnement, en rémunérant notamment les "services environnementaux" rendus par les agriculteurs. "Ma conviction profonde c'est que les agriculteurs, et en particulier les jeunes, doivent devenir les premiers militants de la transition écologique. [...] Je n'ai jamais vu quelqu'un de plus anxieux sur le réchauffement climatique qu'un agriculteur." Il a annoncé des mesures foncières pour accompagner l'installation des jeunes agriculteurs. Après son discours, Emmanuel Macron commencera par saluer Imminence, vache de race Bleue du Nord, égérie du Salon, puis se rendra, dans l'ordre, sur les stands des filières lait, viande bovine, volailles, oeufs, porc, pêche, pomme de terre, viticulture, fruits et légumes, grandes cultures et bière. L'an dernier, il avait passé douze heures d'affilée dans les allées, répondant à aux visiteurs, y compris les plus hostiles. Cette année, il devrait être interpellé par des gilets jaunes. Eric Drouet, figure du mouvement, a d'ailleurs été aperçu devant le Salon.
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Par Benoît Rittaud Après Le Référendum maudit (une fiction politique parue en 2015 dans L’Opinion qui pourrait bien devenir réalité si Emmanuel Macron va au bout du projet annoncé le 14 juillet), Benoît Rittaud, mathématicien, président de l’association des climato-réalistes publie un nouveau feuilleton politique pour l’été, cette fois dans Valeurs Actuelles. Episode 1/6 Nous sommes à l’automne 2021. Toute la Gaule est occupée par le duel annoncé entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen à la prochaine élection présidentielle. Toute ? Non. Le jeune parti de Ségolène Royal, « Désir de France, Avenir de la Planète », résiste encore et toujours à la submersion médiatique. Mais la vie n’est pas toujours facile au sein de l’appareil politique que l’ancienne ministre de l’Écologie a mis en place pour servir ses ambitions… Une future candidate à la présidentielle dont le parti s’appelle « Désir de France, Avenir de la planète » ne peut qu’accorder une importance prépondérante aux thématiques environnementales. En introduction à la réunion du jour à son QG, Ségolène Royal avait à nouveau martelé ce message avec force. Elle était même allée plus loin : l’écologie constituerait la colonne vertébrale, l’horizon indépassable de son programme. On frapperait fort. On montrerait aux citoyens qu’on n’aurait pas peur des lobbys. L’ancienne ministre de l’Environnement demandait à tout le monde d’avoir des idées à la hauteur des fortes paroles qu’elle avait lancées lors de sa dernière réunion publique, où elle avait annoncé des propositions « tournées vers les solutions disruptives », car, avait-elle précisé, « les demi-mesures sont toujours les alliées objectives de l’immobilisme ». Dans le groupe de réflexion, c’était donc à qui proposerait les idées les plus hardies. Le premier point, la pollution, fit consensus en un temps record. La conversation parvint rapidement à l’idée qu’il convenait de bannir à peu près tous les composés aux noms compliqués susceptibles d’être soupçonnés de quelque chose. — On ne va quand même pas interdire toutes les molécules, tempéra l’un. — Non, bien sûr, concéda l’autre. Seulement les molécules chimiques. Nuance. — Il faut éviter de se disperser, dit Ségolène Royal. Dans un premier temps, on va se focaliser sur le CO2, qui est la molécule la plus emblématique. D’ailleurs j’ai réfléchi à un slogan, qu’on pourrait décliner en hashtag : « Pour un monde sans CO2 ! » — Ah, ça c’est pas de chance, EDF l’utilise déjà ! — Ça prouve au moins que c’est un bon slogan ! — Le problème d’interdire le CO2, c’est que les agriculteurs risquent de gueuler… — Pourquoi ? — Le CO2, ils en injectent dans leurs serres. — QUOI ? — Oui, il paraît que ça augmente les rendements. La stupéfaction envahit les visages, un concours d’indignation s’improvisa : — C’est pas possible, c’est une fake news ? — Non mais sérieux ils sont vraiment prêts à tout pour faire du profit ! Le capitalisme, voilà l’ennemi ! — Ils ont le droit de faire ça ? — À tous les coups il y a eu une manœuvre des lobbys des pesticides chimiques à Bruxelles ! — CO2 plus glyphosate, on parlerait d’effet cocktail que ça m’étonnerait pas ! Une minute plus tard, un lien était fermement établi avec la recrudescence des cancers. Un projet de pétition commençait à prendre forme quand Gilles Bœuf, le seul membre du groupe avec le climatologue Jean Jouzel à disposer d’une formation scientifique, lâcha une autre bombe : — Dans le même registre, on peut aussi évoquer le DHMO ! Les agriculteurs l’utilisent en grandes quantités alors qu’il provoque chaque année des suffocations mortelles ! Question lobbys, avec le DHMO on est servis : c’est silence radio. Aucun élu n’a le courage d’en proposer l’interdiction. Le groupe s’électrisa. L’ancien président du Muséum national d’histoire naturelle ne se fit pas prier pour détailler les risques associés à ce solvant, « tueur invisible » qui, sous sa forme gazeuse, était susceptible de provoquer de graves brûlures. Ses effets sur l’érosion des sols étaient avérés. On le retrouvait dans toutes les rivières. Il serait virtuellement impossible de s’en débarrasser. — C’est très grave ! Comment dis-tu que cette saloperie s’appelle ? — DHMO. Le sigle anglais pour dihydrogen monoxide. Regardez : di… Au milieu d’une feuille vierge il dessina en grand un chiffre 2. — …hydrogen… Il inscrivit un H plus gros, à gauche et légèrement au-dessus du 2. — …monoxide. Un O compléta l’ensemble. Sur la feuille apparaissait ainsi la formule « H2O ». — On peut désigner cette molécule de différentes manières, ajouta-t-il imperturbablement. Envisagé comme un atome d’hydrogène lié au groupe OH, le DHMO est l’« acide oxhydrique ». Si on prend le point de vue de l’autoprotolyse et des joueurs de Scrabble, on l’appelle « hydroxyde d’hydronium ». Et quand on veut faire court on emploie la dénomination vernaculaire, « eau ». Un silence pénible s’installa que vint rompre un coup de tonnerre. — Gilles, vous croyez que c’est le moment pour des enfantillages ? Ségolène Royal venait de siffler la fin de la récréation. — Notre réunion est sérieuse !, ajouta-t-elle d’une voix blanche. Le CO2 nous empoisonne tous ! L’urgence écologique ne nous donne pas le temps de nous amuser ! Si tout ce que vous inspire notre discussion ce sont des plaisanteries de collégiens, je ne comprends pas le sens de votre présence ici ! Le souffle de cette claque verbale fut ressenti par tous les participants. Ségolène Royal comptait décidément éviter amateurisme et dérapages. Il n’était pas question de revivre le terrible trou d’air de 2007 symbolisé par son directeur de campagne d’alors, Arnaud Montebourg, qui s’était laissé aller en plein direct à une blague plus que douteuse (« le défaut de Ségolène Royal, c’est son compagnon ! »). Trou d’air sans lequel elle aurait peut-être gagné face à Nicolas Sarkozy. Pour garder une bonne dynamique, elle avait décidé d’imposer à ses troupes une discipline de fer. — Je voulais juste faire comprendre qu’il faut faire attention quand on parle de chimie, plaida un Gilles Bœuf qui, tout professeur à l’université et vieux compagnon de route qu’il était, se retrouvait soudain KO debout. Ce n’est pas parce qu’une molécule a un nom compliqué qu’il faut en avoir peur. Ce n’est pas parce qu’un composé est naturel qu’il est bon, ni parce qu’il est artificiel qu’il est mauvais. Surtout, un produit n’est pas bon ou mauvais en soi. Paracelse le savait déjà au XVIe siècle : « Seule la dose fait qu’une chose n’est pas poison. » La pièce se constella de regards accusateurs. Comment pouvait-on encore défendre la chimie alors que la dévastation écologique était partout ? Face à l’urgence de l’action, qui donc osait encore se vautrer dans des arguties intellectualisantes ? L’accusé implora du regard le soutien de Jean Jouzel, mais celui-ci semblait loin de la conversation. Il avait l’air distrait de celui qui n’était pas concerné par la discussion. Le terrible DHMO fit donc sa nouvelle victime en la personne de Gilles Bœuf, qui à l’instant venait de perdre sa place dans l’équipe de campagne. Il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même. La sagesse n’est pas synonyme de science : le vrai sage est celui qui comprend l’ignorance. Quand fusèrent quolibets et rires mauvais, le spécialiste reconnu de la biodiversité marine sut qu’il ne pourrait même pas rester jusqu’à la fin de la réunion. — Tu devrais postuler dans l’industrie des pesticides, ils te feront un pont d’or ! — Si ça se trouve ils te payent déjà. Eh, tous : en fait c’est une taupe qu’ils nous ont envoyée ! — Bientôt il va nous expliquer que le CO2 est bon pour la planète ! Résigné, l’accusé rassembla ses affaires, se leva puis, parvenu au seuil de la porte, se retourna une dernière fois et lança d’un ton bravache : — Pour votre gouverne, sachez que oui, le CO2 a des qualités. Tapez donc « cycle de Calvin » sur Wikipédia, vous apprendrez un tas de trucs sur ce qu’on appelle la photosynthèse. Ce n’est pas pour rien qu’on injecte du CO2 dans les serres : ça nourrit les plantes ! C’est en bonne partie pour ça que les rendements agricoles augmentent et que la Terre a verdi de 18 millions de kilomètres carrés en 35 ans ! Oui, oui, grâce au CO2 que nous émettons ! Le slogan d’EDF est de la pure désinformation, la vérité c’est que sans CO2 il n’y aurait pas un seul arbre ! Pas une seule plante ! Pas de vie sur Terre ! Et le CO2 n’a jamais tué personne, nom de Dieu ! La preuve ? Tous autant que vous êtes, vous en produisez en grande quantité en ce moment même simplement en respirant ! Ridiculisez-vous si vous voulez, mais si votre programme c’est d’interdire les « molécules chimiques » vous ne mériterez que de finir ex æquo avec Asselineau ! — C’est ça. Nos amitiés à Bayer-Monsanto ! La porte claqua. Jean Jouzel, le grand spécialiste français du climat et de son dérèglement, n’avait toujours pas prononcé le moindre mot. Sollicité par tous les visages pour qu’il délivre son verdict, il évacua d’un geste les paroles du traître : — Il y a deux sujets, c’est tout… Le problème du CO2 c’est l’effet de serre… La photosynthèse ça n’a rien à voir… Même dits d’une voix absente, les mots apaisèrent. L’académicien validait l’expulsion de l’importun, rien d’autre ne comptait. Une onde de soulagement traversa la pièce. D’un sourire mécanique Ségolène Royal marqua la fin de la séquence, et la discussion reprit : — Alors pour le CO2, on fait quoi ? — Ben… on l’interdit, comme on a dit. — Dans un premier temps on devrait peut-être restreindre cette interdiction aux grandes agglomérations ? — Bonne idée. Ça évitera qu’on nous traite d’extrémistes. Prochain épisode : « Il y a un défaut de parité dans la Sainte Trinité ! »
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Le réchauffement climatique n'est donc pas le fait de l'Homme ? Aujourd'hui les climatologues distinguent souvent deux périodes dans l'histoire de l'Europe médiévale et moderne en parlant du petit Âge glaciaire: une série de refroidissement conséquents entre le XIIIe et le XVIe siècles, et la période relativement froide entre le XVIe et le XIXe siècles. Les sceptiques climatiques pensent que la fin de cette période explique pourquoi, aujourd'hui, les températures croissent anormalement vite sur notre planète. Certains scientifiques réunissent ces deux périodes en une seule grande période glaciaire et associent son arrivée à différentes causes: la baisse de l'activité solaire aux XVI-XIXe siècles pendant le minimum de Dalton, des déplacements de l'axe de la Terre depuis mille ans, l'activité accrue des volcans et d'autres facteurs. Michael Lockwood de l'université de Reading (Royaume-Uni) et ses collègues ont décidé de découvrir dans quelle mesure tous ces facteurs avaient pu influencer le climat de la Terre en analysant les chroniques de l'époque et de nombreuses traces paléoclimatiques imprimées sur les roches formées à l'époque au fond des lacs et des mers. Les isotopes d'oxygène, de béryllium, ainsi que les traces de cendre volcanique et de pollen peuvent en effet indiquer aux chercheurs comment ont évolué les températures et d'autres paramètres climatiques importants à l'époque où ces sédiments se sont formés. L'équipe de Lockwood s'est avant tout intéressée aux sources faisant état d'hivers, de mois d'été et d'autres périodes inhabituellement froides, quand les rivières commençaient à geler en Grande-Bretagne, que les plantations périssaient ou que d'autres phénomènes climatiques se produisaient. De plus, les chercheurs ont analysé les informations sur la météo et le climat recueillies par les premiers météorologues d'Angleterre aux XVII et XVIIIe siècles. Les climatologues ont comparé toutes ces données historiques aux changements de températures tirées des observations paléoclimatiques et aux changements de l'activité du Soleil, ainsi qu'au nombre de taches à sa surface pendant les minimums de Dalton et de Maunder. Il s'avère que les températures au cours de cette période auraient chuté bien moins que ne le pensaient les membres du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) — pas de 1°C mais de seulement 0,5°C. A titre de comparaison: les températures moyennes sur Terre ont diminué de 8°C avec l'arrivée de la dernière période glaciaire et ont augmenté de presque 1°C ces 50-70 dernières années. Les nombreux épisodes de météo anormalement froide décrits dans les chroniques et les tableaux de peintres, selon Lockwood et ses collègues, ne seraient ainsi pas liés aux tendances climatiques à long terme ou à la diminution du nombre de taches sur le soleil, mais aux épisodes d'éruptions volcaniques et aux longues périodes d'activité des volcans aux XVII-XVIIIe siècles. De plus, ces augmentations ou diminutions du nombre de taches étaient très rarement précédées d'une période de refroidissement ou de réchauffement, ce qui a pointé l'absence manifeste de lien entre l'activité du Soleil et le climat. Tout cela, d'après les scientifiques, montre que le petit Âge glaciaire n'a pas eu lieu ou fut bien plus faible qu'on ne l'estime.
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Une immense décharge illégale en plein milieu d'un terrain de vignes AOC Bandol. C'est ce qu'ont pu observer le juge d'instruction, les enquêteurs de la section de Marseille, les gendarmes et les enquêteurs du GIR mercredi matin, révèle ce vendredi France Bleu Provence. Ils ont procédé à l'interpellation de quatre personnes, puis les ont placées en garde à vue. Il s'agit du propriétaire du terrain agricole situé à Castellet et des dirigeants de deux entreprises qui stockaient sur la parcelle de terrain des déchets du BTP, en toute illégalité. D'après le site d'informations, les enquêteurs, les gendarmes et le juge qui se sont rendus sur place ont vu "une noria de camions et de véhicules venir déposer leurs déchets sur le site". En octobre 2017, une information judiciaire a été ouverte pour "infractions aux codes de l'urbanisme et de l'environnement, exhaussement de col, exploitation d'une installation classée sans autorisation et gestion irrégulière des déchets". Un million de tonnes de déchets auraient été stockées depuis une trentaine d'années, selon les associations de défense de environnementale. Et ce en plein milieu de terrains de vigne sous appellation d'origine contrôlée Bandol. Depuis, les vignes ne sont plus classées, précise France Bleu. Cela faisait des années que cette décharge illégale était dénoncée par la municipalité et les viticulteurs.
true
Pour certains climatologues, les objectifs liés au climat pourraient être atteints si le monde se confinait pendant 4 mois jusqu’en 2030 Bien que le confinement ait été dur à vivre pour de nombreux Français, cette pause a fait le plus grand bien à la planète. Les émissions de CO2 ont énormément baissé, redonnant de l’espoir pour le climat. Après avoir vécu 8 semaines en confinement, la France fait partie des pays qui ont dû se cloîtrer pour empêcher le coronavirus de sévir. Pendant de longues semaines, de nombreux pays ont stoppé les usines ainsi que la circulation routière et aérienne. À l’arrêt, toutes ces activités normalement très polluantes, ont permis à la planète de respirer un peu. Une étude publiée le 19 mai dernier dans la revue Nature Climate Change affirme que la baisse des activités humaines a permis une baisse drastique des émissions mondiales de CO2 de 8,6 %. Corinne Le Quéré, climatologue de l’université d’East Anglia au Royaume-Uni qui a dirigé l’étude, affirme qu’une telle baisse n’a pas été vue depuis la Seconde Guerre mondiale. En effet, on note une baisse de 26 % des émissions quotidiennes de chaque pays durant le pic du confinement. La France a connu une baisse maximale de 34 % le 20 mars. Dans le monde, à ce jour, les États-Unis détiennent le record de la baisse la plus importante, qui est de 31,6 %. Toutefois, la Chine aussi détient un record, mais cette fois au niveau du volume de CO2 : 242 millions de tonnes d’émissions de CO2 en moins durant le confinement ! L’auteure de l’étude a une solution qui ne risque pas de plaire à tout le monde… Pour Corinne Le Quéré, les objectifs liés au climat peuvent être facilement atteints si le monde se confinait pendant 4 mois jusqu’en 2030 au moins. Cette méthode pourrait permettre de réduire les émissions polluantes entièrement liées à l’activité humaine de 7,6 % par an. Mais la réalité est tout autre ! Il est bien évidemment impossible de demander une telle chose à chaque pays… De ce fait, l’idéal serait d’atteindre l’un des objectifs de l’accord de Paris sur le climat, c’est-à-dire limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C. Corinne Le Quéré à une recommandation précise, relate Les Échos : « Mettre en œuvre des plans de relance économique qui aident également à atteindre les objectifs climatiques, en particulier pour la mobilité. » Autrement dit, bonjour aux vélos et à la marche !
true
L’enjeu du combat des antinucléaires est de rallier l’opinion à la cause des « sauveurs des générations futures » en la convainquant de la dangerosité de cet « enfouissement ». Or, l’essentiel est déjà acquis pour ce processus fondé sur des études et des essais démarrés il y a plus de quinze ans, encadrés par le Parlement et évalués par l’ASN. BLOQUER LE STOCKAGE ET ACCUSER LE MANQUE DE SOLUTIONS Pour les manifestants rassemblés sur le site de Bure le 15 août 2017, il est essentiel de s’opposer au stockage profond des déchets nucléaires car celui-ci bouclerait ainsi le processus industriel de production d’électricité nucléaire. En effet, tant que ce dernier maillon ne sera pas opérationnel, les opposants pourront toujours clamer que cette filière « ne sait pas quoi faire de ses déchets« , argument éthique majeur pour en dénoncer l’usage en ruinant sa pérennité. Pour les opposants, après avoir joué avec le feu nucléaire, les générations du baby-boom auraient lâchement laissé à leurs descendants le fardeau délétère des déchets. Or, c’est faux. Au contraire d’autres activités industrielles, l’électronucléaire gère rigoureusement ses déchets (caractérisation, comptabilité, traçabilité, réduction des volumes,…). Mais ce mérite ne doit surtout pas lui être reconnu car le devenir des déchets ultimes sert d’ancrage aux contestataires de cette source d’énergie. Cependant, confrontés au fait établi qu’une solution crédible existe pour ces déchets, avec un calendrier réaliste de mise en œuvre (vers 2025), les contestataires deviennent féroces pour faire entendre leurs « arguments ». La dénonciation véhémente et la poursuite d’actions musclées (occupations de terrains, destructions d’ouvrages,…) s’imposent donc pour dénoncer ces « mensonges », d’où les récents affrontements de Bure (plusieurs blessés dont deux gendarmes). La radioactivité réduit progressivement la nocivité des déchets nucléaires. Il suffit donc de trouver un réceptacle qui garantisse une étanchéité compatible avec le retour à la radioactivité ambiante (la terre est naturellement radioactive) comme le dépôt en couches géologiques profondes, stables et anhydres. L’argilite à l’est du Bassin Parisien, aux confins de la Meuse et de la Haute Marne, possède les propriétés requises. Le choix du site souterrain de Bure est donc rationnel, conforté par des essais conduits depuis quinze ans en situation réelle dans le laboratoire souterrain. DES CONTESTATIONS FACILES Paradoxalement, la plupart des mobilisés de Bure semblent craindre aussi le réchauffement de la planète. Ils ne voient pourtant aucune contradiction entre cette préoccupation et le fait qu’ils s’échinent à entraver l’un des rares moyens de production massive et programmable d’énergie sans émission de gaz à effet de serre. Diaboliser le nucléaire en dénonçant « le legs empoisonné aux générations futures » l’emporte sur toute autre considération. Et tant pis pour la planète ! Pour une partie de la population française, les objectifs de la loi de transition énergétique de 2015 concernent d’abord la réduction importante de la puissance nucléaire installée (un tiers de moins en 2025) et implicitement, son remplacement par l’éolien et le solaire. Cette projection chimérique donne une belle légitimité aux opposants d’un nucléaire officiellement déconsidéré par l’État. Dans ce contexte, la contestation du projet de Bure trouve un terreau fertile. Les médias accréditent la thèse du réchauffement climatique mais, en même temps, jamais une occasion n’est manquée d’attaquer le nucléaire. Le slogan inconséquent qu’il ne faut pas traiter la peste (climatique) par le choléra (nucléaire), est souvent repris. Raisonner ainsi conduit à évincer l’outil nucléaire, particulièrement performant en la matière, et dont nous avons besoin. L’efficacité de la lutte contre le réchauffement climatique ne se mesure pas à l’accroissement de la proportion d’énergies renouvelables intermittentes dans le bouquet énergétique. Elle se mesure à la diminution de la production des gaz à effet de serre à laquelle contribue grandement le nucléaire. Ce dernier produit 75% de notre électricité décarbonée à plus de 90% (les barrages y contribuent pour 12% et toutes les autres énergies renouvelables pour 7% environ). LE STOCKAGE DES DÉCHETS NUCLÉAIRES, ENJEU « HUMANITAIRE » PÉRENNE Certains contestataires vont saisir la superbe opportunité que représente Bure pour y fonder une nouvelle ZAD (zone à défendre). Ils espèrent même un bienveillant soutien de l’opinion, au-delà de celui apporté aux pourfendeurs de Sivens et de Notre-Dame-des Landes. En effet, ces vigies autoproclamées présentent l’opposition au stockage comme un enjeu humanitaire international engageant le long terme, ce qui manquait à leurs précédentes actions. Mais l’opinion peut aussi considérer que c’est un mauvais combat d’arrière garde mené par des activistes à des fins idéologiques et politiques.
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Les générations futures n'auront peut-être pas la chance d'admirer le lynx boréal ou encore la pie-grièche à poitrine rose. La dernière édition des "chiffres clés de la biodiversité" montre en effet qu'un quart des espèces présentes en France sont menacées de disparition. Comme le note Le Monde qui relaie ces nouvelles données, "la situation d'ensemble, loin de s'améliorer, se dégrade au contraire". Le Commissariat général au développement durable, l'Agence française pour la biodiversité et l'Observatoire national de la biodiversité, auteurs du rapport, expliquent que "18 % des espèces menacées au niveau européen sont présentes en métropole". Par exemple, près d'un quart des oiseaux "communs spécialistes" - c'est-à-dire qui vivent dans un endroit spécifique - a disparu entre 1989 et 2017. Globalement, alors que la France abrite 10 % de la biodiversité mondiale, 26 % des espèces évaluées sont menacées ou éteintes en dans le pays. "Ce risque est nettement plus élevé dans les outre-mer (40 %) par rapport à la métropole (22 %)", précise encore le rapport. Ce déclin de la biodiversité est en lien direct avec les activités humaines, via la pollution mais aussi à cause de l'artificialisation et l'agriculture intensive qui "figurent parmi les premières causes de perte de biodiversité en fragmentant et en détruisant les habitats naturels." Les échanges, et pas seulement commerciaux, favorisent aussi le développement d'espèces "exotiques envahissantes", qui présentent un risque pour la flore et la faune locale. Rare point positif : les chercheurs découvrent chaque jour deux espèces nouvelles. Des insectes, dans 52 % des cas, et neuf fois sur dix en outre-mer.
true
Nous devons réduire nos émissions de gaz à effet de serre pour limiter le réchauffement climatique anthropique. Nous le savons tous. Mais avec la parution de son nouvel « Adaptation Gap Report », le programme pour l'environnement de l'Organisation des Nations unies (UNEP) nous rappelle aussi que nous ne pourrons pas nous passer de mettre en œuvre des mesures d'adaptation. Des mesures aujourd'hui jugées insuffisantes. Le terme anglophone d'« Emissions Gap » est aujourd'hui malheureusement presque entré dans notre vocabulaire. Il désigne l'écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction de nos émissions de gaz à effet de serre. Une notion importante à l'heure où les dirigeants de la planète sont réunis à Glasgow pour la 26e Conférence des parties signataires de la Convention-Cadre de l'Organisation des Nations unies sur les changements climatiques. La COP26 comme on l'appelle. La dernière version de l’« emissions gap », publiée fin octobre dernier, conclut que les nouveaux engagements des États — celles que l’on nomme les contributions déterminées au niveau national — et d’autres mesures d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre annoncées placent notre monde sur la voie d’un réchauffement climatique de 2,7 °C par rapport aux moyennes préindustrielles. Et ce, d’ici la fin de ce siècle. Un chiffre sans commune mesure avec l’objectif de 1,5 °C à 2 °C fixé par l’Accord de Paris. Mais c'est aujourd'hui un autre « gap », un autre écart, que le Programme pour l'environnement de l'Organisation des Nations unies (UNEP) nous présente. Un « Adaptation Gap ». Un écart entre les besoins et les perspectives en matière d'adaptation aux changements climatiques. Qui est finalement peut-être tout aussi important à suivre que l'« emissions gap ». Le rapport du Giec, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, publié au mois d'août dernier le rappelait : certains effets du réchauffement climatique sont en marche. De nombreuses régions commencent à subir ses conséquences de plein fouet. Des vagues de chaleur, des feux de forêt, des inondations, des sécheresses. Et même dans les scénarios les plus optimistes de réduction des émissions nettes à zéro, celles-ci devraient persister à court, voire à moyen terme. D'où l'importance de l'adaptation. La COP26 se penche d'ailleurs également sur la question. L'idée : permettre aux pays les plus touchés notamment de protéger et de restaurer les écosystèmes, mais aussi, par exemple, de mettre en place des systèmes d'alerte aux populations ou encore de rendre leurs infrastructures plus résiliantes. Car « la tempête se prépare » et nous n'aurons d'autre choix que de l'affronter. Des efforts insuffisants, mais des efforts tout de même Dans son « Adaptation Gap Report » 2021, l'UNEP appelle à des efforts urgents pour augmenter à la fois le financement et la mise en œuvre d'actions destinées à s'adapter aux impacts croissants du réchauffement climatique. Les coûts d'adaptation estimés dans les pays en développement, par exemple, restent 5 à 10 fois supérieurs aux flux actuels de financement public. Pire, l'écart entre les besoins et les perspectives en matière d'adaptation se creuse. Aujourd'hui, l'UNEP estime à quelque 300 milliards de dollars les besoins par an d'ici 2030 et jusqu'à 500 milliards de dollars, les besoins par an d'ici 2050. Concernant les pays en développement uniquement. Les pays n'ont pas non plus suffisamment profité des plans de relance qui ont fait suite à la crise du Covid-19 pour financer leur adaptation. En juin 2021, moins d'un tiers des 66 pays étudiés avaient explicitement financé des mesures destinées à faire face aux risques climatiques. Malgré une enveloppe budgétaire totale de relance estimée à quelque 16.700 milliards de dollars ! La bonne nouvelle, toutefois, c'est que malgré la crise sanitaire, le nombre de pays ayant adopté au moins un instrument de planification de l'adaptation a augmenté de 7 % par rapport à 2020 pour atteindre les 79 %. Et 9 % des pays restants, travaillent actuellement à l'élaboration de plans d'adaptation. Entre 2010 et 2019, pas moins de 2.600 projets ont été financés dans le monde par les dix principaux donateurs. « Nous avons besoin d'un changement radical dans notre ambition d'adaptation afin de réduire considérablement les dommages et les pertes dus au changement climatique. Et nous en avons besoin maintenant », conclut Inger Andersen, directrice exécutive du UNEP, dans un communiqué. --- Découvrez Fil de Science ! Chaque vendredi, dès 18h30, suivez le résumé des actualités scientifiques de la semaine, décryptées pour vous par les journalistes de Futura. ---
true
Barcelone, le 2 novembre – Greenpeace a déployé ce matin des banderoles appelant à sauver le climat sur la cathédrale de la Sagrada Familia de Barcelone, ville qui accueille le dernier round des négociations de l’Onu sur le climat, avant la conférence de Copenhague, prévue en décembre. « Par cette action, Greenpeace rappelle aux leaders du monde qu’il est encore temps de trouver un accord qui sauve le climat lors du prochain sommet de Copenhague, commente Karine Gavand, responsable de la campagne Climat de Greenpeace France, présente à Barcelone. Il est encore tout à fait possible de négocier un accord juste, ambitieux et contraignant à Copenhague. La seule chose qui manque encore, c’est la volonté politique. » Les États-Unis, toujours à la traîne Sous la présidence de Barack Obama, les États-Unis, le premier pollueur de la planète, se sont montrés jusqu’à présent incapables de combler le fossé qui les sépare du reste du monde. Dans une récente analyse, Greenpeace a montré combien le projet de loi américain sur le climat a été affaibli par une série de compromis en faveur des industries fossiles, décrédibilisant l’engagement du président Obama à prendre la tête du combat contre les changements climatiques. « Si les États-Unis veulent décrocher de leur addiction aux fossiles et rejoindre le reste du monde pour prévenir la crise climatique, Barack Obama doit prendre des engagements en accord avec la science du climat et non céder à l’opportunisme politique ou aux pressions des industriels du pétrole et du charbon », déclare Damon Moglen de Greenpeace Etats-Unis. L’Europe doit joindre le geste à la parole Réunis la semaine dernière à Bruxelles, les chefs d’État européens, de leur côté, se sont refusé à mettre sur la table de la monnaie sonnante et trébuchante pour soutenir les pays en développement, seule à même de mettre un terme au blocage des négociations internationales. « À moins de 40 jours de Copenhague, les leaders de l’Europe doivent choisir leur camp. Ils peuvent attendre les États-Unis et faire partie du problème. Ils peuvent aussi décider de faire une offre concrète aux pays en développement, et faire partie de la solution », ajoute Karine Gavand, de Greenpeace France. Les pays en développement font le plus d’efforts Des mouvements significatifs émanent actuellement du monde en développement. L’Afrique du Sud, le Brésil, la Chine, la Corée du Sud, l’Inde, l’Indonésie, le Mexique se préparent à annoncer des plans robustes et chiffrés, impliquant des réductions significatives de leurs émissions de gaz à effet de serre. « Il est trop tard pour se cacher derrière ceux qu’on désigne comme les mauvais élèves, a ajouté Ailun Yang de Greenpeace Chine. Il ne fait plus aucun doute que les pays en développement font nettement plus d’efforts pour tenter de résoudre cette crise, tandis que les pays industrialisés semblent passer plus de temps à expliquer qu’on a peu de chances d’obtenir un bon accord que de travailler en ce sens. ». Télécharger l’analyse du projet de loi américain (en anglais) Télécharger les attentes de Greenpeace pour Barcelone (en anglais)
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Comme attendu, un remaniement de l’équipe gouvernementale de Manuel Valls a eu lieu ce jeudi, à la suite du départ de Laurent Fabius pour la présidence du Conseil Constitutionnel. Ainsi que nous le craignions hier, c’est la logique des équilibres politiques et des intérêts politiciens qui semble avoir prévalu dans les changements, plus que des considérations de fond. La récompense de la loyauté Les proches et les fidèles de François Hollande sont récompensés : avec la nomination de Jean-Marc Ayrault au poste de ministre des Affaires étrangères, c’est ainsi surtout la promotion d’un fidèle de François Hollande que la presse observe. Malgré son passage à Matignon au début du quinquennat de François Hollande, l’ancien maire de Nantes n’a en effet jamais exercé de fonctions en rapport avec les affaires internationales. Quant à son niveau d’anglais, il fait même rire l’intéressé… (vidéo ici) Parmi les autres lieutenants loyaux, c’est une conseillère directe de François Hollande qui prend le ministère de la Culture : Audrey Azoulay, énarque et haut fonctionnaire, était conseillère culture de François Hollande à l’Élysée. Enfin Ségolène Royal voit son périmètre élargi et devient ministre de l’Environnement, de l’énergie et de la mer, chargée des relations internationales sur le climat. Récompenser les verts et le PRG Dans le reste du ballet des nominations, c’est aussi la volonté d’accorder une place aux remuants écologistes qu’on remarque : Emmanuelle Cosse est ainsi nommée ministre du Logement. Après le bilan qu’a laissé Cécile Duflot, la précédente écologiste à cette place, rien de bien rassurant pour l’immobilier français. Pour les relations internationales sur le climat, l’écologiste Barbara Pompili (en rupture de ban avec EELV) devient secrétaire d’État. L’écologiste Jean-Vincent Placé, célèbre pour ses 18 000€ de contraventions non réglées (en 2013 et apparemment payées depuis), devient quant à lui ministre en charge… de la réforme de l’État, ce qui ne manquera pas de faire sourire pour le moins. Cependant, cet élargissement se fait sans l’accord d’EELV, qui a démenti avoir été contacté pour participer au gouvernement. Ce sont donc des individus plus qu’un parti qui entrent au gouvernement. Emmanuelle Cosse a annoncé dans la foulée du remaniement sa mise en retrait d’EELV. Enfin, la volonté de préserver le PRG explique le retour de Jean-Marc Baylet au gouvernement, 23 ans après son dernier maroquin, comme ministre de l’Aménagement du territoire. Davantage de coûts pour les contribuables avec une armée mexicaine Les sortants du gouvernement sont Laurent Fabius, Sylvia Pinel, Marylise Lebranchu et Fleur Pellerin. Ce qui fait augmenter sensiblement l’équipe gouvernementale, de 32 à 38. Oubliées les promesses de gouvernement resserré de 2014… Avait-on vraiment besoin d’une secrétaire d’État à l’égalité réelle ? Contrairement à l’usage, ce n’est pas le secrétaire général de l’Élysée qui a annoncé directement le remaniement mais un simple communiqué de presse, signe du côté technique de ce remaniement.
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Bonne question! Mais le processus est déjà bien engagé, les « bébêtes » et autres plantes exotiques implantées chez nous et s’y sentant bien, représentent un danger pour notre biodiversité. Liste des espèces envahissantes . Les invasions biologiques représentent l’une des plus grandes menaces qui pèsent sur la biodiversité. L’Union internationale pour la conservation de la nature a défini « 100 espèces invasives parmi les pires à travers le monde » (…) Une espèce est dite invasive quand, étant introduite dans un nouveau domaine géographique, elle s’y établit et y prolifère. Les espèces invasives ont en général un fort impact écologique et/ou économique. Les changements climatiques, y compris les événements climatiques extrêmes (tels que les tempêtes, les cyclones), peuvent accentuer les processus d’invasion. A cela s’ajoutent les activités humaines, telles que le transport transcontinental, la dégradation des terres et les systèmes agricoles, qui conduisent à la propagation de nombreuses espèces non indigènes. Par exemple, en Europe le nombre d’espèces invasives a augmenté de 76% au cours des 30 dernières années: on compte maintenant plus de 11000 espèces non-natives en Europe. Cette étude est primordiale car elle s’intéresse aux effets simultanés des changements climatiques et d’utilisation des terres, sur les invasions biologiques, ces dernières étant déjà très répandues et aux impacts sévères. (…) Pour lire la totalité, cliquer ICI Un article d’Adrien, publié par techno-science.net et relayé par Pam pour SOS-planete Voir aussi: Transhumanisme : L’homme qui vivra 1000 ans est déjà né ! Enquête sur la contamination de l’océan au large de Fukushima Les gaz de schiste dans les couloirs de Bercy Alès : gaz de schiste, « les gains sont surévalués » L’Australie sera le lieu du prochain boom du schiste Le convoi ITER de 800 tonnes poursuit sa route vers le site de Cadarache
true
Les écolos sont des politiciens comme les autres. Ils inculquent ce qui les arrange et occultent ce qui les dérange. Une spéculation simpliste les a conduits à prêcher que les atolls seront les premiers engloutis lors du prochain déluge. Alors, quand à la COP 23 de Bonn (6 au 17 novembre 2017) des scientifiques exposent que leurs études ne montrent pas une réduction significative de la surface des atolls… Mais mieux encore, qu’ils observent dans de nombreux cas, une augmentation de la surface des terres émergées… Les sauveurs de la planète et les perroquets des médias préfèrent ignorer cette hérésie. Le GIEC venait de naître. Il fallait braire avec ses gurus. Garantie d’une carrière avantageuse pour les uns et de juteux contrats pour les autres. Partant d’observations locales effectuées au début des années 1990, les prophètes de malheur ont extrapolé à partir d’une montée du niveau du Pacifique de l’ordre de 2 à 3 mm par an pour en déduire que tout allait disparaître comme au dernier jour des soldes ! Ces « savants » n’avaient sans doute pas entendu parler des marées barométrique, des violents courants dans les passes, de l’érosion des rivages par les houles et des conséquences des cyclones, qui faussent les mesures. Avec autant de conséquences positives que négatives puisque ce qui est enlevé d’un côté est redéposé de l’autre… En témoignent les villages abandonnés au fil des siècles et reconstruits sur un autre motu en fonction des variations de la géographie locale. Les farés en niaou (feuilles de cocotier tressées) ne sont pas datables, trop mêlés aux autres débris végétaux quand il en reste. Mais les ossements humains et les parcs à poissons en pierres de corail datés au carbone 14 ne laissent planer aucun doute. Depuis toujours les atolls sont des structures vivantes, évolutives, auxquelles les hommes s’adaptent. À partir de l’an 2000, les états concernés se mirent à dépenser des sommes considérables pour acquérir des appareils de calcul sophistiqués, louer du temps de mesure des satellites, et embaucher des experts en réchauffement climatique grassement payés. Plus souvent sur leur planche de surf que derrière leurs ordis. L’un d’eux que j’asticotais gentiment m’a avoué : « Je suis là pour finir tranquillement ma thèse. Alors j’écris ce qu’on me demande ! » Tout ce petit monde avait oublié que depuis les années 1950, des relevés aériens étaient régulièrement effectués et donc qu’on disposait d’une base de données comparatives sur plus d’un demi-siècle. Virginie Duvat, géographe à l’université de La Rochelle et chercheuse de terrain jette un pavé dans le marigot de la pensée unique en publiant une étude sur quatre atolls des Tuamotu en Polynésie française : Rangiroa, le plus peuplé et urbanisé, Tikehau, Mataiva et Takaroa, plus ruraux. En tout 106 motus de tailles diverses. Elle constate que depuis le début des années 1960, 28 ont perdu de la surface, 39 se sont agrandis et 35 sont restés stables. Un seul motu a disparu, car il a servi de carrière pour agrandir un autre îlot. Et trois nouveaux îlots se sont formés ! Les phénomènes d’érosion sont les plus marqués là où les Paumotu ont agrandi leur territoire en empierrant des terre-pleins, et en construisant des pontons, des digues et des ports, sans mesurer l’impact que ces aménagements avaient sur l’environnement. Les remblais, les terre-pleins et les murets préconisés par des ignares catastrophistes, loin de protéger la côte la détruisent ! Mais au paradis comme ailleurs, les conseilleurs ne sont pas les payeurs. Quand la côte est bordée d’ouvrages, elle ne peut plus être nourrie en sable, en corail et en sédiments apportés par les vagues et les courants marins. Cela entrave le phénomène naturel d’exhaussement, c’est-à-dire le gain faible mais constant du terrain en volume et en hauteur. L’argument de l’augmentation du CO2 dissous dans l’océan augmentant son acidification et entraînant la mort des coraux à terme se retourne contre lui même. Puisque les coraux morts contribuent à renforcer les rivages en s’y accumulant, et souvent servent de substrat à des madrépores vivants eux aussi apportés par les mouvements de l’océan. Virginie Duvat récidive quelques années plus tard en publiant une étude élargie portant sur une centaine d’îles dont 400 motus du Pacifique : archipel Marshall, Kiribati, Tuvalu, États fédérés de Micronésie, Tuamotu sont au programme. Une belle balade… La statistique confirme et renforce les premières observations : 77 % sont stables, 15 % sont en expansion et 8 % en légère régression. En d’autres termes, si le niveau de la mer monte un peu, les îles montent encore plus vite. Par ailleurs, des sismographes ont enregistré un peu partout des signaux liés aux mouvements tectoniques provoquant une dilatation du magma qui pousse vers le haut. Outre quelques volcans actifs, on trouve en Océanie des dizaines de volcans en sommeil mais pas éteints, et en Polynésie française Mehetia entre Tahiti et les Tuamotu mérite le détour. À cela s’ajoute la sédimentation. On est loin du déluge annoncé par les prophètes du GIEC. Ces conclusions ont de quoi faire avaler son dentier à l’inénarrable Jean Jouzel, ingénieur atomiste réputé mais pas plus géologue, climatologue ou biologiste marin que je suis archevêque. Un autre phénomène surprend parce qu’il contrevient à ce qu’on croyait jusqu’alors : aux Tuamotu, après le passage d’un cyclone, si le littoral a été fortement érodé à certains endroits par la tempête, ailleurs on constate des dépôts très importants de sédiments. Et les deux s’équilibrent. Les seules victimes sont les cocotiers décapités. Et les enfants qu’on n’a pas eu le temps d’attacher à un tronc. Pour les médias panurgiques, cet archipel devait être le premier à morfler. Un engloutissement digne des plus spectaculaires films catastrophes avec ses cadavres emportés par les éléments, les requins qui rappliquent pour se régaler, les cohortes de réfugiés climatiques affamés et hagards, l’insuffisance des secours face à l’ampleur du désastre, les bateaux qui coulent après avoir été pris d’assaut par les désespérés et les hélicos trop lourdement chargés qui se crashent. Un bon astrologue ne doit jamais donner de date sinon la réalité le rattrape. En 1990 le GIEC avait prédit qu’au plus tard en 2020, les Kiribati seraient entièrement submergées. Des vidéos soigneusement sélectionnées abondaient dans ce sens. Y compris quand l’inondation résultait de pluies diluviennes très vite évaporées. Quoi de plus spectaculaire que ces habitations les pieds dans l’eau hors publicité de tout promoteur ? En ignorant que ce n’est pas un hasard si les farés traditionnels étaient sur pilotis pour anticiper les inondations produites par les houles et les tempêtes, ce qui n’est plus le cas des maisons modernes construites à même le sol. Et en oubliant que les zones submersibles étaient considérées de tout temps comme une providence, un don des dieux, car quand l’eau se retire on fait des péches miraculeuses. Mais bon, on ne peut pas demander aux devins de tout savoir. Les « savants » autoproclamés annonçaient qu’au premier cyclone passant par là, ce qui restait de ces malheureuses îles serait balayé. À part que ces îles sont situées très près de l’équateur. Et que la force de Coriolis qui fait tourner les cyclones y est nulle. Certes le danger pourrait provenir des grosses houles produites par ces phénomènes extrêmes, mais en même temps elles apporteraient des matériaux pour reconstituer le rivage. À condition qu’on le débarrasse de toutes les excroissances disgracieuses supposées le protéger alors que cela produit l’effet inverse. Une solution serait de planter des miki miki (pemphis acidula) dont les Paumotus ont depuis longtemps compris l’intérêt. Ces arbustes de bois très dur, hauts de 3 à 5 mètres, apprécient les sols calcaires salés, peuvent se passer d’eau douce et ont des racines assez fortes pour solidifier leur emprise. Normalement ses graines sont apportées par la mer mais rien n’interdit d’aider la nature. Au hit parade du bourrage de crâne et des fakes, 2 faits réels ont été détournés : D’abord les mouvements de population déjà observés, présentés avec insistance comme le début de l’exode, mais qui n’ont rien à voir avec la catastrophe climatique annoncée. Les micro états du Pacifique (sauf la PF et Hawaï parce qu’ils sont sous la tutelle bienveillante de grandes nations) font quasiment partie du quart monde. Grande pauvreté et désert sanitaire. Quand c’était possible (double nationalité ou états associés) la moitié sinon les 2/3 des populations ont déjà émigré en Australie ou en NZ. Il s’agit donc d’exilés économiques, pas de migrants climatiques. Ensuite dans le cas du Kiribati, des études récentes ont montré que l’affaissement spectaculaire de certains rivages était lié à l’exploitation excessive des « lentilles » ces poches d’eau de pluie retenues dans le sous-sol corallien. Pour préserver cette ressource, sans nuire au développement touristique, on a installé des petites unités de dessalement de l’eau de mer. Depuis, le rivage s’est stabilisé. Il ne reste plus qu’à attendre que les dépots de sédiments naturels le renforcent. Cette dernière considération n’est pas limitée aux Kiribati. D’autres atolls acceptant de nouvelles infrastructures touristiques connaissent ce même problème. Après avoir nié cette explication avec véhémence, les réchauffistes l’ont récupérée en prétendant que la quasi totalité des motus habités allaient s’effondrer parce que l’eau de mer envahirait les lentilles, rongeant les sols et cuisant la végétation. Pour les géologues ce n’est même pas envisageable dans un cas sur 100. Les Austronésiens ne sont pas près de mourir de soif. Même si l’eau douce doit être gérée avec parcimonie. Mais il en a toujours été ainsi sur les atolls. Ce genre de mauvaise foi est habituelle dans la secte réchauffiste. Ainsi en 2018 quand un banc de sable qui marquait un haut fond à environ 1000 Km au large de Honolulu fut déplacé par une tempête, ils parlèrent d’île engloutie ! Et sans vérifier, les médias dociles entonnèrent la chansonnette. Alors qu’on avait prédit une submersion imminente des Tuvalu (en même temps que les Kiribati) cet archipel polynésien du centre Pacifique voit la surface de son territoire s’étendre de plus en plus. Les USA et l’Australie respirent. Les autorités de Tuvalu menaçaient de les assigner devant la CPI pour « génocide climatique » du fait de leurs émissions excessives de dioxyde de carbone. Des chercheurs de l’université d’Auckland (NZ) ont publié une étude dans la revue « Nature Communications » pour expliquer pourquoi la réalité n’était pas conforme aux prévisions. Ces scientifiques ont analysé une multitude de photos aériennes et satellites prises entre 1971 et 2014. Ces clichés répertorient les 9 atolls principaux des Tuvalu ainsi que 101 petits motus coralliens. Cette observation sur plus de 40 ans montre que la taille de 8 atolls sur 9 ainsi que celle des 3/4 des îlots coralliens ont augmenté en surface de l’ordre de 3%. Les autres étant sans altération notable. Ce qui devrait inciter Wikipédia à vérifier ses infos apocalyptiques sur ce sujet. Un tel constat conduit ces chercheurs NZ à inviter la communauté scientifique à repenser sa vision dogmatique des archipels. « Nous avions tendance à considérer les atolls du Pacifique comme des formations géologiques statiques, qui vont simplement être inondées au fur et à mesure de l’augmentation du niveau des océans, mais il existe de multiples preuves que ces îles sont géologiquement dynamiques et en constant changement », indique le co-auteur de l’étude Paul Kench. Pour expliquer cette tendance, les scientifiques avancent des explications déjà retenues ailleurs : Le mouvement des vagues qui déplace les sédiments, le sable et les graviers qui s’accumulent sur le pourtour des îles. Complétés par les matériaux apportés par les tempêtes qui compensent le phénomène d’érosion côtière, sans oublier la pousse du corail assez rapide pour rendre obsolètes en quelques décennies les cartes marines. Cette bonne nouvelle ne fait pas que des heureux. Enele Sopoaga, premier ministre des Tuvalu, est très mécontent car il risque de perdre une partie des subventions promises pour l’aider à garder la tête hors de l’eau. Sa suzeraine la reine d’Angleterre devrait essayer de le raisonner, ça lui changerait les idées après les affres du brexit. Le thème des îles submergées par un cataclysme n’est pas nouveau. Il parle aux occultistes comme aux complotistes, aux amateurs de merveilleux et de fantastique comme aux nostalgiques d’un paradis perdu par la faute des excès des hommes. Mais jusqu’à notre époque, ce mythe était resté cantonné dans le domaine de l’imagination, du rêve et de la littérature. En 1926 un ancien colonel de l’armée des Indes James Churchward, publie « Mu le continent perdu ». Selon lui, un continent trois fois plus grand que l’Australie aurait occupé le centre du Pacifique. Englouti lors d’un grand cataclysme il y a 12000 ans, il n’en subsisterait que les sommets de ses plus hautes montagnes. Au plan géologique c’est une aberration. Les fonds du Pacifique là où il place Mu sont vieux de plusieurs millions d’années. Les mouvements qui les ont affectés résultent de la dérive des continents, des jets de magma par les failles et d’éruptions locales étalées dans le temps. Mais les idées de Churchward ont peut-être été inspirées par ces volcans sousmarins peu profonds qui gagnent la surface, parfois l’effleurent, puis s’amenuisent sous l’effet des vagues avant que les coraux aient eu le temps de les coloniser, créant des hauts fonds dangereux pour la navigation. Au plan civilisationnel par contre, la tentation est grande d’instrumentaliser les ruines mégalithiques de Rapa Nui, celles de Pohn Pei, et les maraés pyramidaux du Fenua. Tous ces vestiges témoignent d’une vaste unité de la culture océanienne validant les thèses diffusionnistes. La linguistique et l’étude des mythes confirme. Malgré les altérations locales inévitables sur des millénaires, il y a trop de points communs et de racines identiques pour que soit une coïncidence. Rien de plus normal car l’océan n’a jamais été une barrière mais un trait d’union pour les Maoris. Le réchauffement climatique observé autour des grandes concentrations de population, à proximité des usines et des centres de production, et aux abords des vastes zones désertiques ne nous concerne pas dans nos îles. La masse océanique est un régulateur thermique d’une grande efficacité, les alizés assurent la ventilation et chaque île haute est un microcosme équilibré, favorisé par son aptitude naturelle à emprisonner les nuages pour les libérer en fonction de l’hygrométrie.
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L’influence humaine sur le climat est un fait établi et indiscutable Ce n’est pas un scoop. Le dernier rapport du GIEC confirme ce que pointaient déjà les précédents rapports : il ne fait plus aucun doute que ce sont les activités humaines qui sont à l’origine d’un réchauffement global de l’atmosphère, des océans et des terres. De nouvelles études approfondies et des nouvelles données sont venues étayer nos connaissances sur les liens entre émissions de CO2 liées aux activités humaines, dérèglements climatiques, phénomènes météorologiques extrêmes et impacts, notamment à l’échelle régionale. Grâce à de nouveaux outils et à des méthodes plus précises, les scientifiques ont pu établir des liens directs entre des événements extrêmes précis, comme la vague de chaleur en Sibérie en 2020, et le dérèglement climatique. Le changement climatique est sans précédent et plus rapide que ce qu’on craignait Depuis le rapport d’évaluation de 2014, la planète a connu un réchauffement sans précédent : les cinq dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées depuis au moins 1850. Les changements climatiques constatés ces dernières années sont tout simplement inédits dans l’histoire de l’humanité. La hausse du niveau de la mer s’est considérablement accélérée (trois fois plus rapide par rapport à la période 1901-1971), de même que la fonte des calottes glaciaires (celle du Groënland a fondu six fois plus vite entre 2010 et 2019 que durant la décennie précédente). Des points de basculement aux conséquences imprévisibles risquent d’être atteints Des changements profonds et à long terme sont déjà à l’œuvre de façon irréversible, souligne le rapport du GIEC : fonte des glaces, hausse des températures et du niveau de la mer, acidification des océans… Mais l’ampleur et la rapidité de ces changements dépend directement des émissions de CO2 que nous continuons à rejeter. Avec une hausse continue de ces émissions et des températures, des conséquences jusque-là jugées peu probables ne peuvent être exclues. Plus la planète se réchauffe, plus des points de basculement (tels que la disparition de la forêt amazonienne ou de la calotte glaciaire antarctique) risquent de se produire, leur accumulation pouvant avoir des conséquences aussi irréversibles qu’imprévisibles. Il est encore possible de maintenir la hausse des températures sous 1,5°C, mais… Dans son rapport spécial sur les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C, publié en 2018, l’organisme onusien estimait que cette limite serait dépassée entre 2030 et 2052, si l’on ne corrigeait pas la trajectoire actuelle. Des études plus récentes démontrent que les délais sont en fait plus serrés : si nous voulons avoir au moins 50 % de chances de limiter le réchauffement à 1,5°C, il ne nous reste plus que 440 Gt de CO2 à émettre à compter de… 2020. Or, sur la seule année 2019, les émissions mondiales dépassaient 40 Gt de CO2. En restant sur cette trajectoire, le budget carbone pour limiter la hausse des températures à 1,5°C sera épuisé dès le début des années 2030. Techniquement, l’objectif de +1,5°C reste possible mais, contrairement à ce qu’affirme la ministre française de l’Environnement Barbara Pompili, les données scientifiques démontrent très clairement qu’on ne peut pas se permettre « d’attendre encore un peu » et « d’y aller tranquillement », quel que soit le domaine. Inaction et retards ne font qu’augmenter les risques jour après jour Le GIEC le rappelle encore dans son dernier rapport : les différences entre un changement climatique à +1,1°C (seuil désormais atteint, par rapport à la période pré-industrielle), +1,5°C ou +2°C sont considérables. Même à +1,5°C, des phénomènes météorologiques extrêmes et inédits sont susceptibles de se produire plus fréquemment et plus intensément. Chaque dixième compte. Or, d’après nos analyses, en l’état actuel des politiques (ou de l’absence de politique) climatiques, nous nous dirigeons tout droit vers un scénario catastrophe à +2,9°C. Même si toutes les promesses des gouvernements étaient tenues, avec la mise en œuvre de mesures adéquates, la probabilité de dépasser une hausse de 2°C serait de 80%. Le mandat du GIEC n’est pas de faire des recommandations politiques ni de prescrire des mesures. Mais le constat sans appel qu’il vient de détailler, basé sur des connaissances et des données scientifiques rigoureuses, devrait faire réagir l’ensemble des responsables politiques. Il est absolument vital que les gouvernements s’alignent sur un objectif à 1,5°C et revoient leurs plans en conséquence, notamment à l’occasion de la COP26 qui se tiendra à Glasgow en novembre. A la lecture de ce nouveau rapport du GIEC, toute inaction de leur part serait d’autant plus coupable. Déjà condamné en juin 2021 par le Conseil d’Etat à mettre en place « toutes mesures utiles » pour le climat sous neuf mois, le gouvernement français ne prend toujours pas la mesure des enjeux. Il n’a toujours pas révisé son objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre (-40 % d’ici à 2030), alors que l’Union européenne s’est fixé l’objectif de -55 % (qui demeure somme toute insuffisant). Il a fait adopter en plein mois de juillet une loi « climat et résilience » très peu ambitieuse, sans mesure structurante et très insuffisante pour réduire les émissions de gaz à effet de serre à des niveaux satisfaisants. Et il continue de soutenir, avec des fonds publics, les secteurs les plus polluants. Le gouvernement a pourtant tous les éléments scientifiques sur la table pour agir en connaissance de cause. Il n’a aucune excuse. Nous le savons, au moins 70 % de l’effort climatique repose sur l’action de l’État et des entreprises ! Nous pouvons jouer un rôle de contre-pouvoir afin d’exiger que les responsables politiques et économiques prennent des mesures rapides et drastiques face à l’urgence climatique. Pour l’accomplir nous avons besoin de vous : c’est uniquement grâce à des dons de particuliers que nous pouvons accomplir notre mission. Nous pouvons corriger la trajectoire actuelle, unissons nos forces et agissons ensemble ! JE SOUTIENS GREENPEACE POUR LUTTER CONTRE L’URGENCE CLIMATIQUE Pour lire le rapport complet du GIEC : Première partie du sixième rapport d’évaluation du GIEC (en anglais) Photo : Feux de forêt en Sibérie, juillet 2020. © Julia Petrenko / Greenpeace
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Par F. William Engdahl pour Mondialisation.ca L’une des rares déclarations honnêtes de Bill Gates a été sa remarque, début 2021, selon laquelle si vous pensez que les mesures du Covid sont mauvaises, attendez les mesures pour le réchauffement climatique. L’Union européenne est en train d’imposer, de haut en bas, les mesures les plus draconiennes à ce jour, qui détruiront effectivement l’industrie moderne à travers le visage des 27 États de l’Union européenne. Sous de jolis noms tels que « Fit for 55 » et European Green Deal [Pacte vert pour l’Europe], des technocrates non élus finalisent à Bruxelles des mesures qui provoqueront le pire chômage industriel et le pire effondrement économique depuis la crise des années 30. Des industries telles que l’automobile ou le transport, la production d’électricité et l’acier sont sur la sellette, tout cela pour une hypothèse non prouvée appelée réchauffement climatique d’origine humaine. Alors que la plupart des citoyens de l’UE ont été distraits par des restrictions sans fin concernant une « pandémie » de type grippal appelée Covid-19, les technocrates de la Commission européenne à Bruxelles ont préparé un programme de désintégration planifiée de l’économie industrielle de l’UE. L’aspect pratique d’un groupe supranational non élu, loin de Bruxelles ou de Strasbourg, est qu’il n’a pas de comptes à rendre à de véritables électeurs. Ils ont même un nom pour cela : Le déficit démocratique. Si les mesures sur le point d’être finalisées par la Commission européenne, sous la direction de la présidente allemande Ursula von der Leyen et du technocrate néerlandais Frans Timmermans, vice-président chargé du réchauffement climatique, sont adoptées, voici un aperçu de ce qui se passera. « Fit for 55 » Le 14 juillet, la Commission européenne présente son programme vert « Fit for 55 ». Bien que le titre ressemble davantage à une publicité pour un centre de santé pour personnes d’âge moyen, il s’agira du programme de désindustrialisation le plus draconien et le plus destructeur jamais imposé en dehors de la guerre. Fit for 55 sera le cadre central des nouvelles lois et règles de Bruxelles pour réduire considérablement les émissions de CO2, en utilisant des systèmes tels que les taxes sur le carbone, les plafonds d’émission et les systèmes de plafonnement et d’échange. En avril 2021, la Commission européenne a annoncé un nouvel objectif européen en matière de climat : Les émissions doivent être réduites de 55% d’ici 2030 par rapport à 1990, contre 40% précédemment. D’où le joli nom « Fit for 55 ». Mais l’industrie et la main-d’œuvre des États membres de l’UE seront tout sauf en bonne santé si ce plan est mis en œuvre. En clair, il s’agit d’un fascisme technocratique imposé sans débat public à quelque 455 millions de citoyens européens. Ce « Fit for 55 » représentera la première fois au monde qu’un groupe de pays, l’UE, impose officiellement un programme visant à imposer un absurde « zéro » CO2 d’ici 2050 et une réduction de 55% du CO2 d’ici 2030. Le tsar du Pacte vert pour l’Europe, le commissaire Frans Timmermans, a déclaré en mai : « Nous allons renforcer le système d’échange de quotas d’émission de l’UE, actualiser la directive sur la taxation de l’énergie et proposer de nouvelles normes de CO2 pour les voitures, de nouvelles normes d’efficacité énergétique pour les bâtiments, de nouveaux objectifs pour les énergies renouvelables et de nouvelles façons de soutenir les carburants propres et les infrastructures pour des transports propres ». En réalité, il détruira l’industrie des transports, de l’acier, du ciment ainsi que la production d’électricité à partir de charbon et de gaz. Voici les principales parties du sinistre Fit For 55. Voitures et camions L’un des principaux objectifs du « Pacte vert » pour l’UE sera de prendre des mesures qui obligeront les véhicules à moteur à combustion interne – voitures et camions à essence ou diesel – à respecter des limites d’émissions de CO2 si punitives qu’ils seront contraints de quitter les routes d’ici 2030, voire plus tôt. Le plan modifiera l’objectif actuel d’une réduction de 37,5% des émissions de CO2 des véhicules d’ici à 2030 pour le remplacer par un objectif de zéro émission d’ici à 2035, selon la rumeur. Le 7 juillet, une coalition de syndicats, d’entreprises du secteur des transports et de fournisseurs, dont la Confédération européenne des Syndicats et l’Association des Constructeurs européens d’Automobiles, a adressé un appel urgent au tsar de l’écologie, Frans Timmermans. Ils ont déclaré : « …nous voulons voir la transformation industrielle et l’innovation en Europe, plutôt que la désindustrialisation et les perturbations sociales ». La lettre souligne que l’UE n’a aucun plan pour une soi-disant « transition juste » pour l’industrie automobile européenne, notamment aucune nouvelle formation qualifiante pour les travailleurs déplacés : « Actuellement, il n’existe aucun cadre de ce type pour les 16 millions de travailleurs de notre écosystème de mobilité, et notamment pour le secteur automobile européen, qui est un moteur de l’emploi industriel ». Il ne s’agit pas d’un problème mineur, car la transition des voitures et camions à moteur à combustion interne vers les voitures électriques entraînera une perturbation sans précédent des chaînes de fournisseurs automobiles actuelles. La lettre souligne qu’à l’échelle de l’UE, le secteur automobile compte 8,5% de tous les emplois manufacturiers européens et a produit en 2019 près de 10% du PIB de la seule Allemagne, ainsi que 40% des dépenses de recherche et développement du pays. L’UE représente aujourd’hui plus de 50% des exportations mondiales de produits automobiles. Ils soulignent que la transition vers les véhicules zéro CO2 entraînera la perte d’au moins 2,4 millions d’emplois qualifiés et bien rémunérés dans l’UE. Des régions entières seront déprimées. La lettre souligne que Bruxelles n’a même pas encore dressé la carte des conséquences du Pacte vert pour le secteur automobile. En avril, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a indiqué qu’en juillet, Fit for 55 pourrait étendre un système d’échange de quotas d’émission de carbone (SEQE) draconien au-delà des centrales électriques ou de l’industrie pour couvrir le transport routier et les bâtiments dans le cadre d’un ajout « pollueur-payeur ». Le lien avec le SEQE imposera automatiquement des pénalités financières aux conducteurs ou aux propriétaires, au-delà des taxes actuelles sur le carbone, malgré un impact très limité de quelque 3% sur les émissions. Cette mesure, qui s’ajoute au renforcement des normes d’émission des voitures, portera un coup fatal aux consommateurs et à l’industrie. Lorsque le gouvernement français a imposé une telle taxe carbone en 2018, elle a déclenché les manifestations nationales des Gilets jaunes et a obligé Paris à la retirer. Acier Le plan drastique de l’UE contient de nouvelles dispositions qui signifieront des changements radicaux pour les industries européennes de l’acier et du ciment, grandes consommatrices d’énergie. L’acier est la deuxième plus grande industrie au monde après le pétrole et le gaz. Actuellement, l’UE est le deuxième plus grand producteur d’acier au monde après la Chine. Sa production s’élève à plus de 177 millions de tonnes d’acier par an, soit 11% de la production mondiale. Mais le plan Timmermans introduira de nouvelles mesures qui pénaliseront ostensiblement les importations d’acier en provenance de producteurs « sales », mais qui, en fait, rendront l’acier européen moins compétitif au niveau mondial. Des fuites dans le plan de l’UE indiquent qu’elle prévoit de supprimer les permis de polluer actuellement gratuits du SEQE pour les industries à forte intensité énergétique telles que l’acier ou le ciment. Cela portera un coup dévastateur à ces deux industries essentielles. Ils l’appellent le Mécanisme d’Ajustement du Carbone aux Frontières. Comme le souligne le Center for European Policy Network, les exportateurs européens d’acier « ne recevront aucune compensation pour la suppression de l’allocation gratuite. En conséquence, ils subissent des désavantages concurrentiels considérables par rapport à leurs concurrents des pays tiers ». Taxes sur le carbone du charbon Le nouvel objectif climatique de 55% de l’UE pour 2030 implique une élimination quasi-complète du charbon d’ici à 2030 dans l’ensemble de l’UE. L’Allemagne, qui est de loin le plus grand consommateur d’électricité au charbon de l’UE, sera touchée. Le gouvernement allemand, dont l’électricité est déjà la plus chère du monde en raison de la transition de l’Energiewende de Merkel vers des énergies solaire et éolienne peu fiables, qui entraînera la fermeture de la dernière centrale nucléaire en 2022, vient d’abandonner son projet d’élimination progressive du charbon d’ici à 2038. Elle abandonnera le charbon bien plus tôt, mais pour des raisons politiques évidentes en cette année électorale, elle n’a pas révélé sa nouvelle date « zéro charbon ». Il est déjà évident qu’il est absurde de croire que l’UE, et en particulier l’Allemagne, sera en mesure d’atteindre le « zéro charbon » d’ici 2030, en le remplaçant non pas par du gaz naturel, mais par des énergies solaire et éolienne peu fiables. Le 1er janvier 2021, dans le cadre du mandat du gouvernement sur la réduction de la puissance du charbon, 11 centrales électriques au charbon d’une capacité totale de 4,7 GW ont été fermées. Cet arrêt progressif a duré huit jours, car plusieurs des centrales au charbon ont dû être reconnectées au réseau pour éviter les pannes dues à une période prolongée de vents faibles. Les centrales au charbon fermées ont reçu l’ordre de fonctionner en mode de réserve, aux frais des consommateurs. La commission gouvernementale de Berlin qui a rédigé le plan d’élimination progressive du charbon ne comprenait aucun représentant de l’industrie de l’électricité ni aucun expert en réseaux électriques. Avec le nouvel élément du plan destructeur Fit for 55 de la Commission européenne, le cœur de l’industrie européenne, l’Allemagne, est préprogrammé non seulement pour un chômage industriel sévère dans les secteurs de l’acier, du ciment et de l’automobile. Elle est également préprogrammée pour des pannes d’électricité comme celle qui a dévasté le Texas au début de l’année 2021 lorsque les éoliennes ont gelé. En 2022, en Allemagne, comme nous l’avons indiqué, la dernière centrale nucléaire ainsi que d’autres centrales au charbon seront fermées, ce qui entraînera la suppression de 3% de l’électricité. En outre, 6 000 éoliennes seront également fermées en raison de leur âge, soit une réduction totale de 7%. Pourtant, l’ajout prévu de nouvelles éoliennes et de nouveaux panneaux solaires est loin de remplacer cette baisse, de sorte que d’ici 2022, l’Allemagne pourrait connaître un déficit de capacité de production de 10 à 15%. La Grande Réinitialisation du FEM et le Pacte vert de l’UE Ce que les citoyens sains d’esprit ont du mal à comprendre dans ce « Fit for 55 » de l’UE, dans la « Grande Réinitialisation » de Davos ou dans l’Agenda 2030 de l’ONU, c’est qu’il s’agit d’un plan technocratique délibéré pour la désintégration de l’économie, sous l’excuse frauduleuse d’un danger de réchauffement climatique non prouvé, qui prétend – sur la base de modèles informatiques douteux qui ignorent l’influence de notre soleil sur les cycles climatiques de la Terre – que nous verrons une catastrophe d’ici 2030 si le monde ne réduit pas les émissions de CO2 inoffensives et essentielles à la vie. Le Forum économique mondial de Davos, toujours actif, joue également un rôle important dans l’élaboration du « Pacte Vert » pour l’Europe de la Commission européenne, dans le cadre de sa Grande Réinitialisation. En janvier 2020, le Forum économique mondial, lors de sa réunion annuelle à Davos, a réuni des leaders de l’industrie et du monde des affaires avec le vice-président exécutif Frans Timmermans pour étudier comment catalyser le Pacte vert pour l’Europe. Le dévoilement du 14 juillet par Bruxelles en est le résultat. Le FEM soutient le groupe d’action des PDG pour le Pacte vert européen afin que les grandes entreprises soutiennent le plan dystopique de Bruxelles. F. William Engdahl Article original en anglais : “Fit for 55”: The EU Green Deal and the Industrial Collapse of Europe La source originale de cet article est Mondialisation.ca Copyright © F. William Engdahl, Mondialisation.ca, 2021
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En grève de la faim depuis plus de 36 jours : le combat d’un père suisse pour le climat Pour ses trois enfants, Guillermo Fernandez a entamé lundi 6 décembre 2021 son 36e jour de grève, à Berne. Sa santé vacille, mais il tient. Depuis le 1er novembre 2021, Guillermo Fernandez est en grève pour le climat de nos enfants. Ce Suisse, père de trois ados, a perdu plus de 15 kg en trente-six jours et souffre sérieusement du froid, en plus de la faim, sur la place Fédérale, à Berne. Dans un message poignant, ce fils de réfugié espagnol anti-franquiste, établi à Fribourg, explique son geste. Son nom de famille ne sonnant pas très gruyérien, il convoque les héros du panthéon helvète, comme Nicolas de Flüe, gréviste de la faim du XVe siècle pour l’unité de la Suisse. Guillermo Fernandez aime son pays : Je paie mes impôts, je respecte les lois, je vote chaque fois qu’il le faut, déclame-t-il. La colère et le soutien des scientifiques Le scrutin de juin 2021 lui a toutefois soulevé l’estomac. La loi Climat qui proposait davantage de réduction d’émissions de gaz à effet de serre a été rejetée par référendum. La ministre suisse de l’Environnement Simonetta Sommaruga a été ensuite chargée de retricoter des propositions. Las, des documents internes ont fuité dans la presse et le riche pays alpin reste sur une petite pente de diminution d’émissions : – 35 % en 2030, peut-être 50 %, quand l’UE a légiféré sur – 55 %. Et pour y arriver, la Confédération et ses entreprises investissent plutôt dans des techniques comme la capture et le stockage de carbone, voire signent des accords bilatéraux avec des pays moins fortunés, où elles financent des programmes d’aides pour récupérer les baisses réalisées là-bas. Ces révélations ont aussi déclenché la colère des scientifiques suisses qui, inquiets pour la santé du père fribourgeois, ont publiquement soutenu son action. Tant que la ministre Sommaruga n’aura pas convoqué une session parlementaire sérieuse sur le climat, ce papa terrorisé ira jusqu’au bout. Bordel, j’aime mes enfants », juronne-t-il. Un don de soi paternel, pour éviter que sa petite dernière, 13 ans, ne le fasse à sa place, façon Greta Thunberg.
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Contestation record dans la majorité. L'Assemblée nationale a donné ce mardi son feu vert à la réintroduction temporaire des néonicotinoïdes afin de sauver la filière betteraves mais 32 députés LREM ont voté contre et 36 se sont abstenus. Seuls 175 des 271 membres du groupe macroniste ont voté en faveur du texte. Le précédent record de "fronde" avait été atteint en juillet 2019, lors de la ratification du traité de libre-échange entre l'UE et le Canada (Ceta), lorsque neuf députés LREM avaient voté contre et 52 s'étaient abstenus. Au total, l'Assemblée a validé le projet de loi sur les néonicotinoïdes par 313 voix pour, 158 contre et 56 abstentions. L'ensemble de la gauche a voté contre, une majorité des LR et MoDem pour, mais la plupart des groupes se sont partagés. Afin de lutter contre la "jaunisse" de la betterave qui affecte les rendements, le texte prévoit une dérogation pour l'utilisation de ces insecticides tueurs d'abeilles jusqu'en 2023, la création d'un conseil de surveillance et l'interdiction, sur des parcelles où ont été utilisés des néonicotinoïdes, d'implanter des cultures attirant les abeilles afin de ne pas les exposer. Dénoncé comme "un renoncement" ou une faute par la gauche et les écologistes, le retour des néonicotinoïdes est la seule "alternative", selon le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie qui fait de la survie de la filière betteraves un enjeu de "souveraineté" agroalimentaire. Le député LREM de la Creuse Jean-Baptiste Moreau a encore estimé mardi que le projet de loi était une "réponse pragmatique à la situation catastrophique dans laquelle se trouve la filière de la betterave française", confrontée à une "impasse technique monumentale". "Si nous ne faisons rien, la filière est menacée de disparaître car faute de solution, [les betteraviers] planteront autre chose que de la betterave", a complété le député, agriculteur de profession. A front renversé, la députée Ecologie Démocratie et Solidarité (EDS) Delphine Batho a fustigé un "vote qui tourne le dos à des années de travail, à des années de combat avec les apiculteurs (...) qui se sont mobilisés pour interdire les néonicotinoïdes" et un "impact monstrueux de ces poisons". "Il y a des votes qui échappent à la logique partisane car ils participent à des choix éthiques", avait fait valoir l'ex-ministre de l'Environnement à l'occasion de son explication de vote. Les réactions à ce vote ont été aussitôt nombreuses : la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB) "salue l'initiative du gouvernement qui s'engage avec courage et ambition pour pérenniser la filière betterave sucre gravement menacée", dans un communiqué. Une "décision responsable", également applaudie par le producteur de sucre Cristal Union. Greenpeace a fustigé une "régression écologique majeure".
true
Le Conseil Général du Doubs et le Syndicat Mixte du Mont d’Or ont décidé de creuser dans l’environnement du sommet du Mont d’Or un réservoir d’eau d’altitude pour produire de la neige artificielle, en justifiant notamment leur décision sur la base de données météorologiques et d’études de rentabilité financière développées dans des études d’impact. L’ensemble du projet a été orienté vers la nécessité absolue de fabriquer de la neige artificielle pour compenser des apports naturels qui font d’année en année de plus en plus défaut, en raison des effets du réchauffement climatique. L’association estime que cette opération s’avère peu réaliste et pour le moins déraisonnable pour les raisons développées dans ce mémoire. Celui-ci permettra à chacun, en particulier au citoyen se sentant responsable et concerné par le patrimoine montagnard, naturel et écologique, d’obtenir un autre éclairage. La CPEPESC-FC ——————————- <doc4764|left></doc4764|left> La décision de produire de la neige artificielle sur le Mont-d’Or a largement été commentée par les défenseurs de la nature, notamment par la CPEPESC de Franche-Comté, mais aussi par le parti EELV, qui, depuis de nombreuses années se sont opposés au projet. Maintenant, nous n’en sommes plus au stade de projet puisque les travaux sont réalisés pour la première tranche. La mise en eau du réservoir collinaire était prévue avant le début de la saison de ski de l’hiver 2013 pour l’alimentation des canons à neige. Mais surprise, à Noël, il ne faisait pas assez froid pour les faire fonctionner ! ( voir article : [METABIEF Mont d’Or : Une retenue et des canons à neige n’annoncent pas forcement l’enneigement ! -> http://www.cpepesc.org/Metabief-Mont-d-Or-Une-retenue-et.html?var_recherche=m%C3%A9tabief ]) Pour autant, il ne faut pas tirer de conclusions hâtives sur ce premier avatar et revenir aux faits. Les critiques et avis d’opposition à ce projet, n’ont bien sur pas été entendus par le syndicat mixte du Mont-d’Or, ni par les autorités politiques et administratives départementales. Plus généralement dans le monde, de nombreuses voix s’élèvent contre la production de neige artificielle, joliment appelée neige de culture, peut-être en référence aux productions agricoles des pâturages montagnards. Les pressions mercantiles et politiques doivent être fortes et habiles puisque de nombreuses installations similaires sont maintenant en œuvre dans quelques stations de ski françaises, européennes et nord-américaines. Mais si dans les Alpes et les Pyrénées, les conditions de températures négatives permettent plus facilement la production de neige artificielle, il n’en est pas de même pour les petites stations familiales de moyennes montagnes. En France, plus particulièrement dans les zones de basses altitudes, les tolérances techniques et commerciales des communes et autorités publiques sont à rapprocher du souci politique de créer à tout prix des emplois et des revenus pour les opérateurs des stations de ski et les communes. Remodeler artificiellement sans précaution de vastes étendues montagneuses, modifier l’aspect paysager ( »mémoriel »), effacer des paysages de nos mémoires et souvenirs individuels et collectifs, ne semblent pas émouvoir les responsables politiques et économiques. Pour ce faire, tout sera mis en œuvre pour que les études d’impact des projets s’accordent aux volontés des maîtres d’ouvrage. C’est dans cet esprit de vigilance et de doute technique et financier que l’association a relu et analysé les documents d’étude d’impact et de réalisation qui ont amené à ce projet. Elle reconnait que notre travail d’analyse a été fait sans concession et à charge. Elle a complété et renforcé notre étude, en faisant des recherches extérieures sur des sujets météorologiques, sanitaires ou techniques proches ou similaires. Ont été lu attentivement divers documents qui ont servi aux autorités et responsables de l’État pour prendre leur décision. Nous avons eu une réflexion et une approche critique, ce qui nous a permis d’évaluer et de développer, sans a priori ni parti pris, quelques réflexions et observations générales sur la production de neige artificielle (neige dite « de culture ») sur le sommet du Mont-d’Or. Nous sommes parfois entrés dans des détails techniques qui n’auraient pas dû, en principe, nous concerner, puisque de natures opérationnelles (mais se sont dans les détails techniques que peuvent se « cacher » des risques ou impossibilités techniques et/ou financières). Mais si nous avons pris le temps de faire cette analyse du projet, c’est pour montrer que l’étude de faisabilité n’avait, selon nous, pas été bien réalisée. Selon nous, l’étude d’impact est incomplète ou mal interprétée, ce qui a eu pour conséquence de ne pas permettre à des responsables divers, d’avoir une bonne aide à la décision. Nous pensons que l’étude d’impact a été présentée sous des aspects trop positifs. On peut espérer que des approches techniques et financières n’ont pas été occultées dans le but d’orienter favorablement la décision? Rappelons qu’une aide à la décision ne peut se faire que sur la base de données non aléatoires et/ou complètes. Le massif du Mont-d’or est situé en moyenne montagne dans le Doubs à la frontière helvétique. Les travaux d’extension du domaine skiable de Métabief comprennent une station de pompage d’eau implantée en contrebas du lieu dit le Grand Étang sur la commune de JOUGNE. La JOUGNENA est un cours d’eau qui prend sa source en territoire helvétique et passe immédiatement la frontière. Ensuite après un parcours d’environ 10 km sur le territoire français, il retourne en Suisse pour se jeter dans l’Orbe. Depuis le Grand Étang, situé au bord de la JOUGNENA, (altitude 830m) des conduites enterrées doivent remonter l’eau jusqu’à un réservoir collinaire artificiel de 103.450 m3 creusé près du sommet du Mont-d’Or. Le site choisi pour ce réservoir est situé au col du MOROND, à 1350 mètres d’altitude. Sa surface en eau est de 19070m2. A noter que l’arrêté préfectoral n°2012362-0001 du 27 décembre 2012 autorisant la création de la retenue d’altitude du col du Morond prévoit que l’emprise totale du projet sera de 41 860 m², soit environ 4,19 ha dans le respect de la rubrique 3.2.5.0 de la nomenclature ICPE (article R. 214-1 du code de l’environnement). Pourtant, force est de constater que le projet a largement dépassé ce périmètre, pour atteindre, selon nos informations, près de 6,91 ha! Il existait trois localisations possibles pour l’implantation de ce réservoir artificiel d’altitude. Le choix final s’est porté sur le secteur du col du MOROND, en s’appuyant sur des études d’impact intégrant des aspects techniques, environnementaux, paysagers, administratifs et financiers. Ces études ont été réalisées par KARUM et ABEST ingénierie. Elles ont servi d’aide à la décision aux différentes autorités concernées (syndicat mixte de Métabief, Conseil général du Doubs). La principale motivation des décideurs était d’augmenter le potentiel touristique hivernal et d’atteindre un équilibre financier dans quelques décennies (2 ou 3, durées différentes selon certaines évaluations?), grâce à de nouvelles installations projetées (phase II). L’enjeu est aussi de compenser les pertes d’activités futures provoquées par le réchauffement climatique constaté ces dix dernières années. Ce changement climatologique, visible d’années en années (surtout depuis 1990), laisse augurer un déficit important de neige dans les prochaines décennies. Pour pallier le défaut de neige naturelle, des installations et équipements pour la production de neige artificielle ont été décidés. Ils devaient permettre d’amplifier la capacité touristique hivernale de la station, notamment à l’approche des fêtes scolaires hivernales (de Noël-nouvel an, de février et de printemps). Les installations sont prévues en deux phases, chacune permettant l’extension progressive du réseau de pistes et de remontées mécaniques. La phase II aurait pour but, selon les études, d’amortir progressivement les dépenses d’investissement et d’exploitation. Le coût des travaux et installations (phase I et phase II) serait actuellement estimé à environ 9 millions d’euros. Nous avons surtout retenu 9 aspects négatifs du projet dont la phase I est d’ores et déjà achevée: les ouvrages et équipements, ainsi que le réservoir d’eau et les conduites de relevage (et/ou éventuellement de vidange), sont actuellement terminés. De nombreux éléments d’étude techniques et financiers semblent inexistants, à moins que nous n’en ayons pas eu connaissance, ce qui par conséquent laisse sans réponse bien des points importants. Pour ce qui concerne les documents consultés, notre analyse ne présente que les aspects négatifs ou restés sans réponse au stade de l’étude d’impact, puis du projet. Trop d’éléments manquants ou imprécis apparaissent. Ces manquements n’auraient pas du en principe échapper aux donneurs d’ordre et maître d’ouvrage. L’association ne peut, sur la base des éléments et connaissances actuels du dossier, que formuler des réserves sur les intérêts technique, financier et la pérennité des installations et de leur utilité. La critique de ces deux sujets, a déjà été publiée sur ce site à Noël 2013 à la page: METABIEF Mont d’Or : Une retenue et des canons à neige n’annoncent pas forcement l’enneigement ! MISE AU POINT CLIMATIQUE. Dans l’étude d’impact, les différents aspects environnementaux n’ont pas été étudiés correctement. En ce qui concerne les habitats naturels, comme sur les espèces, – le site héberge plusieurs espèces végétales protégées en région Franche-Comté – des données font défaut. D’ailleurs, des compléments d’information ont été demandés par les services de l’État sur l’état initial produit par l’étude d’impact mais aussi sur les incidences au titre de Natura 2000 ou en secteur protégé par arrêté préfectoral de protection de biotope (APPB). On peut donc considérer logiquement que l’étude d’impact n’a pas complètement rempli une fonction d’information impartiale du public. Par ailleurs, l’impact global du projet comprenant la retenue, le réseau neige, la conduite d’amenée et la station de pompage n’est pas maitrisé sachant que le périmètre du projet se situe en partie en dehors des zones prospectées lors des inventaires. Le bilan pour l’environnement risque d’être lourd à l’issue de l’achèvement des travaux. Des entorses à la réglementation ont d’ailleurs été relevées avec des destructions avérées de pieds d’espèces végétales protégées (Nigritelle noire et Gentiane acaule) et des infractions à la réglementation d’un Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope. A notre connaissance, aucune campagne sismique de réfraction légère et/ou de prospection électrique (électrosondages) ne semble avoir été réalisée sur le sommet du Mont-d’Or. Ce qui est très regrettable compte tenu de la nature karstique des sols de Franche-Comté et de leur manque d’homogénéité. Le BRGM par exemple, s’il avait été consulté par le maître d’ouvrage, aurait probablement suggéré de réaliser une campagne de mesures géophysiques et géo-mécaniques de la zone d’implantation du réservoir collinaire. Il est vrai que ces roches calcaires aux nombreuses cavités sont géologiquement difficiles à explorer. L’étude de risques indique que pour les cavités karstiques situées sur le secteur du MOROND »on ne distingue pas d’anomalies karstiques en surface. Cela montre la faible sensibilité de la roche à la dissolution ». Conclusion quelque peu hâtive, sachant que la dissolution des carbonates de calcium se fait par la percolation d’eaux acides provenant de l’humus et du CO2 atmosphérique dissous. Il y a peu de végétation sur le secteur du MOROND, cependant des cheminements d’eaux souterraines sous le col du MOROND peuvent avoir créés en profondeur des cavités ou des galeries dans des niveaux calcaires fissurés. L’existence d’un gouffre, ignoré dans l’étude, à quelques dizaines de mètres d’une digue le confirme d’ailleurs. La conclusion de la mission géotechnique G2 complémentaire indique que: »les résultats de sondages destructifs réalisés ne remettent pas en cause la pérennité de l’ouvrage. Les failles ou anomalies ponctuelles rencontrées en fond de terrassement de la cuvette doivent être traitées de façon classique par comblement des vides en adoptant un grano-classement ». Quels ont été ces »sondages destructifs » ? Des forages avec carottages ? Peu vraisemblable, car ils n’auraient été d’aucun intérêt dans ce type de sol non homogène. Quelle est cette »mission G2 » ? Aucun rapport n’est joint à l’étude d’impact. Sur ce sujet géotechnique, les décideurs bien informés auraient pu évaluer des risques éventuels. Construit à faible distance des falaises, ce réservoir artificiel en forme de »haricot » est orienté approximativement Nord/Sud. Son emplacement et son orientation auraient dû alerter des géologues chargés d’évaluer des risques d’instabilité géologique. D’autant que la falaise de cette montagne montre des affaissements et éboulements qui ne sont pas d’origine glaciaire. Avant travaux, la falaise la plus proche aurait pu être inspectée pour en déterminer son histoire et ses mouvements anciens et récents. Des témoins marqueurs de mouvements de la roche auraient dû être installés. La recherche et l’historique d’effondrements récents en pieds de falaise auraient dû se faire par observations et consultations auprès des habitants et éventuellement de recherches dans les archives régionales. D’autant, que le réservoir a été en grande partie excavé à l’aide d’explosifs, ce qui a pu provoquer des contraintes ou des mouvements dans la roche. Les ondes de choc sont susceptibles de se prolonger par résonance dans le sous-sol. Ces ondes de choc répétitives peuvent libérer à plus ou moins long terme des contraintes anciennes et/ou nouvelles. Il en va de la résistance géologique de la montagne et de la stabilité géologique future du site et du réservoir collinaire. En outre, le massif peut être sujet à des mouvements telluriques pouvant atteindre 5 sur l’échelle de Richter (le Jura Franco-Suisse est en zone tellurique modérée (type 3) (voir les cartes sismiques françaises – Plan séisme, décret 2012-1255 du 22.10.2010 et cartes suisses). Rappelons qu’en février 2004 Besançon a subi une secousse sismique de 5,1 de magnitude. L’étude d’impact fait état pour le secteur du col du MOROND » risque sismique de type A – Risque très faible, mais non négligeable ». Par ailleurs, le massif n’est pas inerte, il continue sous la poussée alpine de se déformer imperceptiblement. Le réservoir rempli à son niveau maximum a un volume de 103.450 m3, soit une masse de plus de 103.450 tonnes, ce qui correspond au poids d’une dizaine de tours Eiffel posées sur une superficie de deux hectares au bord de la ligne de crête. Le réservoir est retenu par une digue barrage. Un déversoir de décharge (ou selon l’étude d’impact appelé: »exutoire de vidange » est installé en amont d’un thalweg naturel. Dans le chapitre »risques naturels » l’étude d’impact indique: »risque d’aléas d’inondation sur la commune des Longevilles-Mont-d’Or, secteur traversé par le lit du thalweg de la vierge, exutoire de la retenue inscrite au projet ». En cas de rupture accidentelle de digue, ce thalweg sera en effet le chenal d’évacuation du flot ! En pleine eau, la compression au point le plus profond sera d’un peu moins de 1 bar/cm2. L’effet de coin sur le substratum rocheux ne manquera pas de se produire dans la zone la plus profonde du réservoir (-9,4 m.). Cet ouvrage devrait à notre avis être continuellement surveillé, notamment en cas de secousses telluriques soudaines… Les digues sont-elles suffisamment élevées et résistantes à des ondes sismiques (des préconisations de construction ont été faites par la société ABEST) ? Seraient-elles suffisamment étanches et dimensionnées pour résister aux mouvements de roulis ou tangage de la masse d’eau qui s’amplifient en altitude sous l’action d’éventuels mouvements telluriques répétées et orientés perpendiculairement au profil en long du réservoir? Le bureau d’étude indique dans son rapport que les : »Études géotechniques d’ordre G2, G12 et G2 (faisabilité, avant projet, projet) concluent sans réserve à la pérennité de l’ouvrage tant au vu du terrain naturel sur lequel il s’implante, qu’au vu des effets de charge en exploitation ». Nous voudrions bien les croire. ———————- Dans l’excellent ouvrage « Montagnes du Jura – Géologie et paysage » de Vincent BICHET et Michel CAMPY, concernant les falaises du Mont d’Or dominant Vallorbe on peut lire dans l’encadré de la page 53 : »Les versants en déséquilibre: éboulis dû au gel, écroulement de falaise et glissements de terrain. Comme tous les massifs montagneux, le Jura présente localement des versants qui n’ont pas atteint l’équilibre et qui se déstabilisent périodiquement. Les effets en sont assez brutaux et s’expriment sous forme d’écroulement de falaises, d’éboulis; de glissement de terrain. Ce type de versant peut rester stable pendant longtemps. Au cours de cette période, une érosion de sapement continue discrètement sans manifestation brutale. La déstabilisation survient lors d’une cause aggravante exceptionnelle: forte pluie, dégel rapide, tremblement de terre…ou parfois travaux d’aménagement. » A noter que ce livre, écrit par des spécialistes réputés a été financé avec le soutien d’aides publiques dont celle du Conseil général du Doubs. Il est regrettable que ce finançeur décideur ne se soit pas inspiré de ces informations géologiques pertinentes… ——————————————————————— Malgré nos recherches, nous n’avons pas trouvé un projet de fabrication de neige artificielle similaire, c’est à dire, qui aurait nécessité une prise d’eau située à un niveau aussi bas par rapport à un niveau aussi élevé du réservoir. A notre connaissance il n’existerait pas d’équivalent dans le monde, d’un réservoir collinaire qui serait rempli par des pompes de relevage pompant dans un cours d’eau situé à 550 mètres en contrebas !! En principe, la plupart des réservoirs se remplissent naturellement par gravité par l’écoulement d’eaux de proximité (cours d’eau, fontes de neige ou glacier, etc..). Il résulte, entre autre, de cette particularité de relevage d’eau aussi conséquent, que, dans le calendrier, les »fenêtres » de production de neige artificielle seront réduites. Pour assurer un bon remplissage, il faudra que soit établi un planning très serré qui fasse coïncider de nombreux facteurs techniques et commerciaux. Il n’est pas certain d’arriver à faire coordonner aisément différents impératifs, comme ceux indiqués ci-après: – Les périodes et durées des vacances scolaires, – les conditions météorologiques et climatiques dont notamment la fréquence de températures inférieures à -3°C., qui selon l’étude d’impact seront suffisantes, »minimum 300 heures de températures inférieures à -3°C, soit moins de 1/3 du créneau disponible à terme » . Mais encore faudra t-il que ces 300 heures soient au rendez-vous avant les fêtes et congés scolaires de fin d’année, – la disponibilité d’eau dans le JOUGNENA normalement largement suffisante selon l’étude d’impact (moins de 3 % du débit soustrait). Il faudra cependant que les périodes de débits conséquents (ayant servi de référence) soient au rendez-vous. Les crues et étiages pourraient se modifier au cours du temps, sous l’influence du réchauffement climatique, – les durées et périodes des remplissages du bassin collinaire. Pour ce faire, il ne faut pas d’incidents de fonctionnement. Il est prévu une durée d’un mois pour remplir totalement le réservoir. Mais le remplissage pourrait durer plusieurs mois si l’on veut économiser l’électricité en périodes d’heures creuses d’EDF. – les temps de fabrication de la neige artificielle. – la consommation électrique en tarifs heures creuses (prévue dans l’étude financière). Certes tout cela se gère, mais il faut que tous ces paramètres soient présents et réunis pour atteindre les objectifs de remplissage optimum. Si ces paramètres ne sont pas réunis (aléas climatiques, par exemple), il en résultera des impossibilités d’amortissement et pertes de rentabilité économique de l’ensemble du domaine skiable. L’aspect paysager ne peut pas être ignoré. Les décideurs n’ont pas été particulièrement sensibles à la beauté et à l’aspect »mémoriel » des paysages naturels sommitaux du Mont d’Or. Dans l’étude d’impact, les bureaux d’étude n’ont pourtant pas ignoré cet aspect. Leurs conclusions sont à tendances négatives. Si les décideurs avaient été conscients de l’impact de ces travaux, ils n’auraient pas excavé, »écorché » la crête d’un sommet emblématique que des générations d’humains ont imprimée dans leur mémoire existentielle. L’étude d’impact souligne clairement que : les enjeux paysages , aussi bien pour »la cohérence paysagère globale du MOROND » que pour »les perceptions rapprochées du secteur du col » sont notés »de moyen à fort » . Également, il est indiqué dans l’étude que : »les enjeux sur les qualités potentielles de l’inscription paysagère et de son intégration paysagère » étaient »forts ». On ne peut pas être plus clair, ces commentaires négatifs indiqués dans l’étude d’impact sur l’enjeu paysager ne semblent pas avoir été entendus par les décideurs. Cette marque indélébile issue du »génie » humain ne laissera pas qu’une blessure incongrue sur les crêtes du Mont-d’Or, elle s’inscrira aussi par un vide, une absence et une agression »mémorielle » auprès des futures générations. Malheureusement, la conservation des paysages naturels, surtout les plus emblématiques, n’est pas encore intégrée, dans l’esprit des décideurs politiques et économiques comme un bien inaliénable à protéger et à transmettre aux générations futures. Les destructions, modifications et outrages géographiques et paysagers faites à nos paysages et à nos lieux historiques inscrits dans nos mémoires visuelles, sont soustraites définitivement à la vue des futures générations. Ces actes ne grandiront pas leurs auteurs. Les élus décideurs ou financeurs, la presse (du moins ce qu’il en reste) et la société civile, ont-ils lu attentivement cette partie du rapport d’étude concernant l’impact paysager? Pourquoi, un silence complice a t-il entouré cette dégradation et agression paysagère? Comme l’indiquait en 2010 le Conseil Économique et Social de Franche-Comté à la page 27 de son rapport d’auto-saisine « Le climat change, la Franche-Comté s’adapte » en ce qui concerne la station des Rousses : »Les Rousses (39) : un recours réfléchi à l’enneigement artificiel. La réflexion engagée par les différents partenaires et co-financeurs (Communes, Conseil général du Jura, Conseil régional, PNR du Haut Jura, Commissariat de Massif) sur la place de la neige artificielle sur les différents sites alpins de la station des Rousses paraît réaliste et prudente: ici pas de surinvestissement pouvant plomber les finances et causer de graves atteintes à l’environnement (paysage et ressource en eau), mais un développement se basant sur l’objectif mesuré, en l’absence de neige, d’une piste familiale ouverte grâce aux canons ». La réflexion est mesurée et traduit bien le risque financier pour des investissements disproportionnés par rapport à l’enjeu économique et social. Pour le Mont d’Or, l’amortissement des deux phases du projet est prévu sur une période de 20 ans dans certaines analyses de l’étude d’impact, 30 années pour d’autres? Mais l’étude indique aussi que la station pourrait diminuer son déficit d’exploitation annuel, passant de 700.000€ à près de 500.000€, après la première phase de travaux d’extension. L’amortissement serait achevé (d’après l’étude d’impact), après la réalisation des installations de la phase II, dont notamment la création de nouvelles pistes skiables et de remontées mécaniques. Mais le bilan financier n’est pas suffisamment détaillé. Nous observons cependant que le déficit annuel aurait été de 700.000€ par an avant la mise en route des nouvelles installations. Et il conviendra notamment d’intégrer tous les frais de fonctionnement induits par les nouveaux équipements. Les études d’impact ne font état d’aucune recommandation, d’aucune précaution ou contraintes administratives pour les suivis, contrôles, vérifications périodiques des équipements et ouvrages. Les flancs de la montagne ne sont pas équipés de témoins de mouvements du substratum rocheux ou de rupture de digue. Il ne semble pas prévu de surveiller par analyses l’éventuelle contamination des eaux du réservoir, puis celles de ruissellement après la fonte des neiges (germes pathogènes, virus, champignons, additifs chimiques ou naturels qui pourraient être utilisés pour la fabrication ou le compactage de la neige artificielle). Il est indiqué dans les études d’impact qu’aucun additif cryogène ne serait utilisé pour la fabrication de la neige artificielle. Ces produits ne seront-ils réellement pas utilisés? Parfois, la pression commerciale peut amener à des dérives. On sait ce que valent les engagements et promesses. Et en France aucune législation ne réglemente l’utilisation d’additifs (durcisseurs, solidifieurs du manteau neigeux). Ils peuvent donc, en conséquence, être utilisés ponctuellement et/ou discrètement. Si cela était le cas pour la production de neige artificielle sur le Mont-d’Or, les produits se retrouveraient dans le milieu naturel et les captages des eaux souterraines du Mont d’or à la suite de la fonte. A noter que l’infiltration des eaux dans le karst du massif est grandement favorisée par tous les travaux qui modifient les caractéristiques et la structure du sol superficiel. Certes, les stations françaises prétendent ne plus utiliser d’additifs pour la fabrication de neige artificielle, mais qui vérifie? Le plus connu, le SNOMAX ne serait plus commercialisé en France, mais il existe d’autres produits dont l’utilisation peut avoir des conséquences sanitaires et environnementales non négligeables. Quant aux eaux du réservoir d’altitude, provenant d’eaux superficielles non indemnes de pollution, l’étude n’indique pas si elles seront contrôlées. Les germes sont parfois résistants aux procédés d’enneigement et aux basses températures, ils peuvent sous la forme d’aérosols affecter le système respiratoire des usagers pendant la diffusion de la neige artificielle puis, ensuite par la fonte des neiges, impacter la qualité sanitaire de la ressource en eau souterraine des captages du Mont d’Or (Et que certains rêvaient de mettre en bouteilles!). Certes, l’association n’a pas eu accès à toutes les données du dossier. Cependant, au regard de ce qui a pu être consulté, il est flagrant que l’impact environnemental sera lourd et qu’en contrepartie le rendement financier des aménagements projetés ne couvrira probablement pas les investissements engagés. L’ensemble du projet est orienté vers la nécessité absolue de fabriquer artificiellement de la neige pour compenser des apports naturels qui d’année en année se réduisent en raison du réchauffement climatique. A notre avis l’engagement technique et financier des travaux du Mont-d’Or engagés par le Syndicat mixte du Mont-d’Or et le Conseil général du Doubs s’avère déraisonnable pour plusieurs raisons : – L’étude d’impact indiquait trois sites potentiels pour l’implantation du réservoir d’eau collinaire. Le col du MOROND a été choisi pour des raisons qui ne semblent pas aussi évidentes que celles exposées dans l’étude d’impact. Le choix de cet emplacement n’a pas été très judicieux : proximité de la ligne de crête, hauteur de 550m depuis le pompage de la JOUGNENA, implantation à risques du réservoir en tête du thalweg de la vierge aboutissant sur le village des Longevilles-Mont-d’Or, risques sismiques existants, etc. – Les données sur les conditions climatiques et météorologiques présentées en justification dans l’étude d’impact, paraissent beaucoup trop sommaires pour être utiles à la décision. Pour faire de la neige artificielle, il faut disposer durablement d’une température utile de -3°C (au moins) pour des périodes commerciales d’activités très déterminées. Cela n’a pas été vérifié par une recherche de données plus exhaustive. La réalisation d’une étude climatologique locale aurait permis de ne pas se tromper. – Le réchauffement climatique annoncé par le GIEC dans les prochaines décennies (hausse des températures et faibles précipitations de neige naturelle) ne pourra que contribuer à ne pas permettre d’assurer à la fois la pérennité des installations et leur amortissement financier. – Les risques géophysiques et sismiques sont annoncés comme faibles par l’étude d’impact, mais ils ne peuvent pas être considérés comme inexistants, puisque déjà observés dans la région. Ne sont-ils pas augmentés en ligne de crête, non loin de falaises? neige_de_culture_RAPPORT_CGEDD.pdf – La montée du désintérêt des skieurs pour des séjours en stations de basse altitude en raison des incertitudes liées au manque de neige. Et les stations alpines, trop « voisines » du Mont d’Or, disposent de l’atout attractif majeur d’une vraie permanence hivernale du manteau neigeux. – La création d’activités et d’emplois est un objectif social louable, mais cela ne peut se faire durablement que dans un contexte d’équilibre financier. L’étude d’impact fait d’ores et déjà apparaître un déficit, même avec un enneigement maximum et malgré une extension du projet en phase II. – L’étude de 2009 réalisée par le Conseil Général de l’Environnement et du Développement Durable CGEDD), dont la mission est d’informer et de conseiller les ministres et les pouvoirs publics, pour donner corps aux démarches de développement durable, a fait un état des lieux rigoureux des stations de ski qui ont investi dans la fabrication de neige de culture: la commission mandatée par le ministère de l’écologie s’est montrée très réservée sur les procédés et les investissements, notamment pour les stations de basse montagne. De nombreuses recommandations ont été émises par cette commission. ‘ ‘ ‘ Regarder autrement vers les sommets serait-il une vertu inexistante chez nos décideurs publics? —————————————————————— – Étude d’impact ABEST ingénierie de décembre 2011 ; – Projet KARUM actions nature référence 2011148Ra_120423 du 23.04.2012 ; – Annexes de l’étude d’impact. – Dossier loi sur l’eau du projet. – 25ième colloque de l’association de climatologie – Grenoble 2012. – Conseil Général de l’Environnement et du Développement durable n° 006 332 – Juin 2009 – Neige de culture – État des lieux et impacts environnementaux – Note socio-économique. – Montage CPEPESC sur travaux d’excavation du réservoir d’altitude. – Documents bibliographiques divers. – Le climat change, la Franche-Comté s’adapte, 2010, Rapport du conseil économique et social de Franche-Comté. – La neige de culture – Risques sanitaires- avis et rapport AFSSET 2008 – Divers commentaires et analyses publiés par la CPEPESC. – MONT D’OR : Requiem pour le paysage au sommet du département du Doubs !
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« C’est triste, mais l’aérien ne doit plus faire partie des rêves d’enfants aujourd’hui. » Voici la citation d’un génie progressiste de sexe opposé, le maire EELV de Poitiers, Léonore Moncond’huy. On vous laisse faire les trois jeux de mots faciles et on passe à l’info. Après avoir balancé cette grenade pédophobe, Léonore s’est pris le shitstorm attendu. La Maire écologiste de Poitiers veut euthanasier l’avion Et interdit aux enfants de rêver à l’aviation Que le monde sera triste quand les Ayatollahs verts seront partout au pouvoir pic.twitter.com/IuB67ly7jo — Docteur Laurent Alexandre #JeSuisDoublementVacciné (@dr_l_alexandre) April 2, 2021 Pourtant, sa sortie contre les zingues est très oligarco-compatible, très Grand Reset : n’est-ce pas le mage Attali en personne qui prophétisait en 2020 la mort (prudent, il préfère parler de « reconversion ») des grandes industries automobile (210 000 emplois) et aéronautique (180 000 emplois, sans compter bien sûr les emplois indirects dans les deux cas), qui sont pourtant deux des derniers grands pôles industriels encore debout chez nous ? L’aviation et l’automobile sont-ils des secteurs "zombies" qu’il ne faut plus soutenir ? Ce sont des secteurs qu’il faut totalement ou partiellement reconvertir. L’industrie automobile peut parfaitement devenir un secteur de l’économie de la vie, si elle se reconvertit en se concentrant sur des véhicules autonomes, sur des véhicules collectifs... On peut aussi utiliser les technologies et les immenses compétences dans ce secteur pour produire des équipements médicaux. L’industrie automobile ne doit surtout pas rester ce qu’elle est actuellement. Le secteur aérien est actuellement aidé à coup de milliards... Il est évident qu’il s’agit d’un des secteurs les plus touchés par la crise. Il est urgent qu’il subisse aussi une reconversion. Le secteur doit faire énormément de recherche pour se diriger vers des avions beaucoup plus économes en énergie. Je suis moi-même un grand client des compagnies d’aviation. Mais aujourd’hui, ce n’est pas un secteur prioritaire. D’autant que la crise nous a appris que l’on pouvait faire beaucoup de choses sans effectuer des voyages grâce aux visioconférences. (Jacques Attali à lecho.be, 4 juillet 2020 ) Rien que dans le Grand Sud-Ouest (que le technocrate infâme qui a pondu ce nom se dénonce), la filière aéronautique et spatiale représente 126 000 salariés. On vous laisse réfléchir à la destruction économique et à ses conséquences sociales prônées par Attali et sa bande de requins de la finance. Léonore raye donc d’un trait de plume l’avion qui fait rêver les mômes et bosser leurs 180 000 papas (c’est une image). Même si on n’en est plus aux débuts de l’aviation, au grand rêve de la conquête du ciel, la collusion objective entre l’oligarchie mondialiste du Grand Reset et les délires plus tellement secrets des écologistes saute aux yeux. Ils veulent la décroissance, certes, mais par la destruction de l’économie productive. Que faire des millions de travailleurs sur le carreau ? Des assistés à vie à coups de revenu universel, probablement... [Thread] Un échange en Conseil Municipal de #Poitiers suscite la polémique ? Mon thread explicatif, pour un débat de fond. pic.twitter.com/21483QDqwL — Léonore Moncond'huy (@L_Moncondhuy) April 3, 2021 Devant la levée de boucliers du vieux pays pas encore climatisé, Léonore a rétropédalé. Elle explique doctement que c’est pour la bonne cause : son équipe se désengage des aéro-clubs de Poitiers pour investir « dans les quartiers prioritaires », ces gouffres à pognon d’où jamais rien ne sort... « Nous avons dû prendre cette décision parce que nous devions dégager des fonds pour soutenir deux autres types de clubs : ceux qui étaient particulièrement menacés par le contexte du Covid (...) et ceux qui s’engagent particulièrement en faveur des quartiers prioritaires... Cette décision est aussi en cohérence avec le projet écologique global que nous portons. Aujourd’hui nos politiques économiques, éducatives et donc sportives doivent toutes nous aider à réduire autant que possible notre impact sur le changement climatique. » Mais le mal est fait : le plan, ce « projet écologique global » qui se planque derrière le prétexte bidon du climat, fait bien partie du Grand Reset. Le reste, c’est de la littérature de gare. De deux choses l’une : soit ces écolos sont des naïfs, soit les complices sociétaux des requins de la haute finance, il n’y a pas de troisième voie. Vu qu’il s’agit de gauchistes indécrottables au logiciel de pensée bloqué en 1970, on pense plutôt à la première solution. Pour la petite histoire, et on conseille aux rieurs de se retenir, car il s’agit d’une belle personne, Léonore a été victime d’une sorte d’attentat, nous explique France Bleu : La maire de Poitiers est tombée de vélo en voulant éviter un chien ce dimanche 28 février dans le quartier du Breuil-Mingot. Elle a les deux coudes fracturés et doit porter une attelle pendant au moins 15 jours. Un chien climato-sceptique ?
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Du champ de coton à la boutique, un jean parcourt 1,5 fois le tour de la Terre... Ce chiffre inquiétant illustre une réalité encore sous-estimée : l'industrie de la mode est une des plus polluantes au monde. Pour lutter contre ce fléau et aider les consommateurs à faire de meilleurs choix, le gouvernement français veut imposer un étiquetage environnemental aux vêtements. À l'image du Nutri-score qui existe déjà pour les aliments, cette note ira de A pour les bons élèves, à E pour les moins avancés en termes de responsabilité écologique. Plusieurs dizaines d'acteurs de la mode se sont réunis ce mardi au ministère de la Transition écologique et solidaire pour affiner les critères d'évaluation de cette note environnementale. Leurs travaux doivent se poursuivent pendant dix-huit mois. Comme l'étiquette énergétique des machines à laver, "l'affichage environnemental" des vêtements sera obligatoirement apposé sur les habits neufs vendus en magasin. "L'idée de cette mesure, issue de la loi anti-gaspillage promulguée ce mardi, est de donner une indication au consommateur au moment de son achat" sur les caractéristiques environnementales du produit, explique à L'Express le cabinet de Brune Poirson, secrétaire d'État au ministère de la Transition écologique et solidaire. La note donnée au vêtement passe au crible neuf critères, qui englobent tout le cycle de vie du produit, des matières premières à la fin de vie en passant par la distribution (émissions de gaz à effet de serre, impact sur les ressources énergétiques, impact sur les ressources minérales, consommation d'eau, toxicité aquatique, eutrophisation, acidité dans l'eau, pollution photochimique et impact sur la biodiversité). Le détail de ces indicateurs, s'il n'apparaît pas sur l'étiquette, devra être accessible à l'acheteur sur le site Internet de chaque marque. La note sera accompagnée d'un logo représentant une planète bleue. capture écran Ministère de la Transition écologique et solidaire Soixante-dix acteurs de l'industrie de l'habillement ont été réunis ce mardi par le gouvernement pour commencer à affiner ce référentiel d'évaluation. Les marques présentes autour de la table allaient des groupes de luxe aux enseignes de la fast fashion, de LVMH à Aigle, H&M ou encore Système U. D'ici 18 mois, leurs travaux déboucheront sur un décret qui fixera les conditions d'affichage de cette note. Ledit affichage reposera dans un premier temps sur la base du volontariat, avant d'être rendu obligatoire par une directive européenne. "Le droit de la consommation est européen, donc les pays n'ont pas la marge de manoeuvre suffisante pour imposer une telle mesure. Mais cette note deviendra obligatoire car l'Union européenne en a fait une priorité et la France va conduire les discussions sur le sujet" dans les prochains mois, assure-t-on au cabinet de Brune Poirson. Si la nécessité de prendre une telle mesure se faisait pressante, c'est que le secteur de la mode est jusque-là resté sous les radars, de l'aveu même du gouvernement. Et pourtant, l'industrie textile est le deuxième secteur le plus polluant au monde, juste après celui des hydrocarbures. Production de matières premières, consommation d'eau, transports intercontinentaux... A chaque étape de sa fabrication, un vêtement a un coût écologique élevé. Selon l'Ademe, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, la mode émet 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre chaque année, soit plus que les vols internationaux et le trafic maritime réunis. Elle est également une grosse consommatrice d'eau : il faut par exemple l'équivalent de 70 douches pour la conception d'un tee-shirt, 285 pour un jean. En tout, 4% de l'eau potable dans le monde est utilisée pour produire nos vêtements, rapporte encore l'Ademe. LIRE AUSSI >> 7 engagements pour une mode éthique, responsable et durable "Une fringue couvre au moins trois continents lors de sa production. Elle a un impact sur l'eau, sur les sols. Elle utilise des produits phytosanitaires et des teintures", illustre auprès de L'Express Eléonore Kubik, chargée de mission "prévention et gestion des déchets" à l'association France Nature Environnement, qui se félicite de l'instauration de cette note environnementale pour les vêtements. "C'est une avancée, c'était demandé depuis longtemps d'avoir une certaine transparence sur ces produits. Par contre, il faudra s'assurer qu'il s'agit bien d'une information vérifiée, et qu'elle soit vérifiable et traçable, avec des contrôles et des sanctions, car on ne peut pas faire reposer la responsabilité environnementale sur le seul consommateur", soutient Eléonore Kubik. Cette note environnementale des vêtements devrait, outre donner plus de transparence au consommateur, pousser les entreprises du textile à changer leurs manières de produire, promet l'exécutif. "Quand on donne de l'information au consommateur, ça tire tout le secteur vers le haut", soutient-on au ministère de la Transition écologique et solidaire. "Avec les vignettes énergétiques sur les machines à laver, les moins bons élèves ont fait évoluer les standards avec le temps et ont rejoint le haut du peloton. Ça nous a contraints d'ailleurs à rehausser le niveau d'ambition des étiquettes, sinon on allait avoir que des A", argue l'entourage de Brune Poirson. Quelques entreprises, comme Décathlon et Okaïdi, ont déjà expérimenté l'affichage environnemental des vêtements. La marque pour enfants avait affirmé dans un rapport publié en février 2019 que cette mesure "a renforcé (leur) conviction" sur le fait d'être "vigilant concernant le choix des matières utilisées" ou encore de "réduire la consommation d'eau et d'énergie". Si la transparence s'annonce comme un gage d'écoresponsabilité, c'est qu'il en va surtout de la réputation et donc des parts de marché des enseignes. "L'industrie de la mode est une industrie exposée, donc l'impact sur la réputation est majeur ici, avec une forte pression venant du consommateur. Et aucune marque n'a intérêt à être montrée du doigt", souligne le cabinet de la secrétaire d'État. "La mode est aujourd'hui marquée par la 'fast fashion' et elle souffre de cette image-là. Ce n'est pas pour rien que le marché de la seconde main marche de mieux en mieux : c'est une réalité qui montre les difficultés du secteur, et les marques ont tout intérêt à rentrer dans des démarches environnementales positives, si elles veulent rester compétitives", abonde de son côté Eléonore Kubik. L'association France Nature Environnement regrette toutefois que cette note prenne en compte le seul impact sur l'environnement et non l'impact social. "Une très large partie du marché du textile se passe dans des pays où les droits sociaux sont le plus souvent bafoués. Or, on ne peut pas séparer les deux, car si on achète un tee-shirt bio mais qu'il a été fabriqué par des enfants au Bangladesh, ça n'a plus de sens", regrette Eléonore Kubik. Cette autre mesure sera bientôt à l'étude, promet de son côté le gouvernement. "Le chantier est ouvert".
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On s’est beaucoup moqué d’Emmanuel Macron lorsque, le lundi 16 mars 2020, veille du premier confinement, il a en quelque sorte pris acte officiellement de la gravité de la pandémie de Covid-19 en déclarant (vidéo, 38″) : Que de termes martiaux ! Notre Président se prenait-il soudain pour Winston Churchill ? Après ses déboires de 2018 avec les Gilets jaunes puis ceux de 2019 avec la multiplicité des grèves contre la réforme des retraites, voyait-il dans le Coronavirus de 2020 l’occasion de reprendre la main sur « son peuple » (oui, il parlait comme cela quand il est arrivé au pouvoir) ? À l’époque, il n’y a même pas un an, ce discours présidentiel semblait plus marqué au sceau des hyperboles politico-lyriques auxquelles Emmanuel Macron nous avait habitués dès sa campagne électorale qu’à celui de la stricte réalité du moment. Mais rétrospectivement, si nous n’avons pas eu la guerre au sens propre, force est de constater que nous en subissons pratiquement toutes les dramatiques conséquences, lesquelles se résument en un mot pluriel : destructions. D’où ma question finale : comment reconstruire au plus vite et au mieux ? Et ma réponse : grâce aux vaccins. MAIS REPRENONS AU MOT GUERRE Ce parallèle entre guerre et Covid-19 m’est revenu à l’esprit ces jours-ci, à la lecture d’un article récent de l’hebdomadaire britannique The Economist. Compte tenu de la place prépondérante que la pandémie a prise dans nos vies, et donc dans les médias, les journalistes se sont « amusés » à faire un tri de tous les articles du magazine depuis sa création en 1843 par mots-clefs dominants. Ils ont ensuite procédé de même avec le New York Times qui existe depuis 1851. Il en résulte que la couverture presse du Coronavirus n’a pas d’équivalent depuis 170 ans hormis les deux guerres mondiales du XXème siècle. La part des articles de The Economist comportant le mot « guerre » atteignait 53 % en 1915 et 54 % en 1941. Pour le New York Times, les pourcentages étaient de 39 % en 1918 et 37 % en 1942. Et en 2020, la part des articles comportant les mots « coronavirus » ou « covid-19 » se monte à 47 % pour le magazine britannique et à 46 % pour le quotidien américain : On pourrait arguer que les médias tendent toujours à créer un effet loupe sur certains événements, surtout s’ils sont négatifs, mais je dois dire qu’à mon petit niveau de blog, j’ai eu toutes les peines du monde à trouver des sujets qui ne soient pas connectés d’une façon ou d’une autre avec la pandémie. Exactement comme dans une guerre mondiale qui absorbe tout, il n’existe plus qu’un seul sujet qui compte, un seul sujet qui mobilise, un seul sujet qui intéresse : la lutte contre le virus. Il y a bien Audrey Pulvar qui parle de la gratuité des transports en commun en Île-de-France, mais cela fait partie de ces discours écolo-friendly très en vogue sur le « monde d’après » qui ont tendance à chercher systématiquement leurs clefs sous le lampadaire. Les causes de la pandémie ? Mais le changement climatique, la pollution et l’extinction de la biodiversité, bien sûr ! Nous revoilà donc au Coronavirus. Et finalement, exactement comme dans une guerre, on constate jour après jour l’étendue du champ de ruines et de chagrins qu’elle laisse impitoyablement derrière elle. Si ce n’est que dans la plupart des cas, les destructions ont été ordonnées par nos dirigeants pour nous protéger, trop souvent jusqu’à l’absurde. Sur le long terme, c’est extrêmement discutable. On a, bien sûr, les morts directs dus à l’ennemi, plus de 60 000 à ce jour en France. Ce chiffre aurait-il été supérieur ou inférieur si l’on avait confiné moins drastiquement ? On ne le saura jamais. Une seule chose est sûre : un virus a traversé le monde en cette année 2020 et il a provoqué un réel excès de mortalité. Selon le suivi des décès quotidiens de l’INSEE, voici où en était la France au 7 décembre 2020 : Mais ce n’est pas tout. Et c’est là qu’un pilotage plus fin aurait sans doute été préférable à la sévérité kafkaïenne des restrictions que nous connaissons en France. LES « GUEULES CASSÉES », LES DESTRUCTIONS À TOUS NIVEAUX Car il y a aussi ce qu’on pourrait appeler les « gueules cassées », par exemple ces malades souffrant de pathologies parfois très graves dont le traitement a été ajourné pour le meilleur et plutôt pour le pire en raison de l’engorgement inexplicable du système de santé très solidaire que le monde entier nous envie de moins en moins. Ou encore ces personnes complètement déstabilisées psychologiquement de s’être retrouvées du jour au lendemain confinées seules chez elles, sans travail, sans contacts et sans perspective. Il y a ensuite la destruction méthodique de l’État de droit et des libertés individuelles. Parler du Covid-19 en termes de guerre n’est pas anodin, car la guerre a ceci de bien pratique qu’elle autorise tous les états d’urgence, tous les couvre-feux, tous les contrôles des déplacements, tous les rationnements et toutes les mesures d’exception. C’est du reste l’une des raisons pour lesquelles l’action politique se décline de plus en plus souvent sous forme d’une guerre impitoyable contre toutes sortes de maux épouvantables. Et c’est précisément ce que l’état d’urgence sanitaire sous lequel nous vivons actuellement (jusqu’au 16 février au moins) permet de réaliser. Puis vient la destruction de pans entiers de nos économies par mise à l’arrêt complet des activités dites non essentielles. Mais que vaut le confort matériel face au danger non négligeable de voir le nombre de morts être encore plus élevé qu’il ne l’est déjà ? Objection fréquente et légitime. La vie est extrêmement précieuse, j’en suis absolument d’accord. Mais attention à ne pas oublier qu’une économie alerte contribue aussi à la vie. Que dira-t-on à ceux qui ne se relèveront jamais d’avoir dû subir le sabordement complet de l’entreprise qui les faisait vivre, eux, leur famille, leurs fournisseurs et leurs salariés ? Quant aux aides d’aujourd’hui qui sont déversées par milliards de dette nouvelle sur les secteurs sinistrés, si elle constituent un soulagement immédiat, elles alourdiront immanquablement les tracas de demain. Comme dans toutes les guerres, on a aussi assisté à des luttes intestines chez les politiciens et les experts. Des batailles d’ego ou d’influence, le plus souvent, qui n’ont rien apporté de très palpable en matière de traitement de la maladie. LA BONNE NOUVELLE : LES VACCINS Mais la bonne nouvelle, c’est que comme dans toutes les grandes guerres, on a vu aussi la recherche médicale, du moins celle qui se pratique loin des matinales radio et des plateaux télé, avancer à pas de géants pour mettre au point des vaccins anti-Covid. Mieux, ces derniers resteraient tout aussi efficaces contre le virus mutant extrêmement contagieux qui a été détecté récemment en Afrique du Sud et au Royaume-Uni. Et si le virus devait muter dans des formes de plus en plus éloignées de sa structure d’origine, il serait toujours possible d’adapter les vaccins comme on le fait chaque année pour la grippe. Pour ma part, je suis disposée à me faire vacciner dès que mon tour viendra et j’encourage vivement les membres de mon entourage à faire de même. Il est certain que la nouveauté de la technologie de l’ARN messager utilisée et le faible recul sur le procédé soulève son lot d’interrogations. Mais à un moment, il me semble qu’il faut faire un calcul bénéfice-risque. En ce qui me concerne, après ce que j’ai lu sur le sujet et après être déjà passée par un traitement comportant un risque non négligeable, je valorise grandement le bénéfice du vaccin. Mais surtout, au-delà du gain sanitaire, j’y vois aussi la seule méthode permettant de mettre fin le plus vite possible à la destruction en cours de nos économies, de nos vies sociales et familiales et de nos libertés. Déjà les frontières se referment en raison du virus mutant détecté au Royaume-Uni. Sachant que plus les restrictions durent longtemps, plus certaines d’entre elles risquent de s’installer dans la durée – le port du masque obligatoire dans les transports en commun, par exemple – il me semble qu’il faut saisir cette chance de reconstruction. — Sur le web
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Un relatif consensus international émerge. Il voit l’efficacité énergétique comme une stratégie bénéfique pour chaque partie prenante : réduction de la dépendance aux importations d’énergie, réduction des émissions de gaz à effet de serre liées à l’énergie, préservation de la compétitivité des entreprises et du pouvoir d’achat des ménages… Toutefois, ces bonnes nouvelles apparaissent en trompe-l’oeil, avec un ralentissement généralisé de l’efficacité énergétique sur les années récentes. Les disparités régionales demeurent et des solutions nouvelles doivent être trouvées pour tenir compte de la réalité de chaque pays et ainsi passer à la vitesse supérieure. L’efficacité énergétique est devenue une réalité mondiale mais de fortes disparités persistent L’édition 2013 du rapport sur l’efficacité énergétique dans le monde, réalisé par l’Ademe (Agence de l’environnement et la maitrise de l’énergie) pour le Conseil Mondial de l’Energie, avec le concours d’Enerdata, pointe les progrès sensibles observés partout dans le monde avec des différences régionales encore notables, fortement influencées par les économies dites émergentes. Etude à télécharger - Depuis 1990, au niveau mondial, l’intensité énergétique primaire (i.e. le ratio entre la consommation d’énergie primaire et le PIB d’un pays) a diminué au rythme de 1,3 % par an en moyenne et la diminution de l’intensité énergétique finale (i.e. le ratio entre la consommation finale d’énergie et le PIB) se révèle encore plus importante, de 1,6 % par an. [Mais cette baisse s’est fortement ralentie dans les années récentes, comme le montre le graphe ci-dessous :] Cette différence s’explique par l’augmentation rapide de la consommation d’électricité dont la production génère des pertes énergétiques dues aux faibles rendements de production et donc une baisse de l’efficacité du système de transformation de l’énergie. Au-delà de l’impact de la crise économique, l’efficacité énergétique progresse dans la plupart des pays du monde sous l’effet des politiques mises en place. Les écarts de performance sont notamment liés à des contextes économiques disparates comme, par exemple, la forte présence de l’industrie lourde en Chine, ou les prix de l’énergie au Moyen-Orient et au sein de la Communauté des Etats Indépendants. Le ralentissement important de l’efficacité énergétique en Inde et surtout en Chine depuis 2008 est préoccupant et pèse fortement sur les performances mondiales. D’un point de vue sectoriel, l’intensité énergétique des transports a diminué dans toutes les régions du monde, de 10 % en moyenne entre 1990 et 2011. La baisse est encore plus forte en Chine et en Inde, où la consommation d’énergie des transports par habitant est beaucoup plus faible que dans l’OCDE. Les progrès dans la consommation d’énergie des voitures, le développement des transports collectifs et le renchérissement du coût des carburants expliquent ces différences. Dans le secteur résidentiel, si la consommation d’énergie par ménage a diminué de 0,8 % par an en moyenne au niveau mondial depuis 1990, les disparités nationales persistent. Les écarts sont particulièrement forts en termes de consommation électrique : 750 kWh par ménage par an en Inde, contre 1 300 en Chine, 3 500 en Europe, 5 000 au Japon et encore 10 000 en Amérique du Nord ! C’est maintenant que tout se joue… La communauté scientifique ne cesse d’alerter sur le désastre environnemental qui s’accélère et s’aggrave, la population est de plus en plus préoccupée, et pourtant, le sujet reste secondaire dans le paysage médiatique. Ce bouleversement étant le problème fondamental de ce siècle, nous estimons qu’il doit occuper une place centrale et quotidienne dans le traitement de l’actualité. Reporterre est un exemple rare dans le paysage médiatique : totalement indépendant, à but non lucratif, en accès libre, et sans publicité. Le journal emploie une équipe de journalistes professionnels, qui produisent chaque jour des articles, enquêtes et reportages sur les enjeux environnementaux et sociaux. Nous faisons cela car nous pensons que la publication d’informations fiables, transparentes et accessibles à tous sur ces questions est une partie de la solution. Vous comprenez donc pourquoi nous sollicitons votre soutien. Des dizaines de milliers de personnes viennent chaque jour s’informer sur Reporterre, et de plus en plus de lecteurs comme vous soutiennent le journal. Les dons de nos lecteurs représentent plus de 97% de nos ressources. Si toutes les personnes qui lisent et apprécient nos articles contribuent financièrement, le journal sera renforcé. Même pour 1 €, vous pouvez soutenir Reporterre — et cela ne prend qu’une minute. Merci. Soutenir Reporterre 📨 Ne passez plus à côté des infos de l'écologie
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Les inscriptions laissées sur les vitrines des commerces du centre commercial Italie 2, à Paris, par des membres du mouvement écologiste Extinction Rebellion, ce week-end, ne passent pas. Le préfet de police de Paris va porter plainte, a annoncé la préfecture de police ce lundi. "Les agents [de la préfecture de police] ont été scandalisés par les slogans tagués dans l'enceinte du centre commercial Italie 2 portant atteinte à leur profession et à leurs collègues décédés", indique-t-elle sur Twitter. Certains tags inscrits par les militants écologistes dans le centre commercial faisaient directement référence à l'attaque commise la semaine dernière à la préfecture de police de Paris, qui a fait quatre morts. "Couteau en céramique", peut-on ainsi lire sur une vitrine, ou encore "RIP Mickaël Harpon" [le nom du tueur]. L'occupation du centre commercial Italie 2 a duré presque 17 heures, ce week-end, jusqu'à 4 heures du matin dimanche. Elle est l'initiative du groupe altermondialiste et écologiste Extinction Rebellion, et faisait lieu d'avant-première d'une semaine d'actions dans la monde entier. Ce lundi, un pont parisien a de nouveau été bloqué. Les quatre victimes de l'attaque à la Préfecture de police de Paris seront décorées de la Légion d'honneur mardi lors d'une cérémonie nationale d'hommage en présence du président de la République Emmanuel Macron. Le policier stagiaire qui a tué l'assaillant se verra bientôt lui aussi décerner la Légion d'honneur, mais a demandé à conserver l'anonymat.
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Par Michel Gay Sur le projet de centrale éolienne en mer entre l’île de Noirmoutier et l’île d’Yeu, le collectif « Touche pas à nos îles » a reçu par erreur un courriel injurieux d’un commissaire enquêteur qui qualifie les opposants de « personnes sans scrupules et au QI qui n’est pas celui du Géranium ». Pourtant, les opposants aux éoliennes sur terre ou en mer (appelées aussi off-shore) ont quelques raisons à faire valoir dans leur combat contre ces projets nuisibles qui reposent davantage sur le business et l’idéologie que sur l’écologie. Les racines du mal peuvent être profondes sur terre et en mer comme le montre un passé récent. Des milliers d’éoliennes sont actuellement abandonnées aux États-Unis et à Hawaï. Les recherches de responsabilité sont difficiles ou impossibles car les entreprises se sont évaporées dans l’air du temps qui passe. Ce scandale éclatera bientôt aussi en France et en Europe car les techniques financières reposant sur la captation massive de subventions, notamment pour les éoliennes en mer, sont les mêmes. En France, des propriétaires ont loué leurs terrains aux promoteurs éoliens qui leur ont assuré prendre en charge le démantèlement et leur restituer le terrain en l’état. Ils ignorent que les éoliennes sont souvent revendues et gérées par des sociétés qui constituent pour chaque projet des coquilles vides au capital de quelques milliers d’euros. Les actionnaires changent au fil des années, selon des ramifications compliquées, y compris dans des paradis fiscaux. En cas de problème sur terre comme en mer, la recherche des responsabilités risque de ne jamais aboutir. Beaucoup de contrats de location de terrain ont été signés à l’amiable avec les promoteurs éoliens. Ils devraient faire relire leur bail par des experts, car selon la règle « pollueur-payeur », ce sont eux que les jurisprudences frappent. La DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes) a émis des doutes sur la légalité de certaines de ces opérations par rapport à la législation sur la vente à domicile. De nombreux baux risquent d’être non valables en cas de litige. Deux menaces, en forme de bombes à retardement, planent sur les propriétaires des terrains : Chaque grande éolienne standard (2 mégawatt et plus) nécessite en sous-sol plus de 1000 tonnes de béton (400 m3) et environ 60 tonnes de ferraille, qui constituent potentiellement une source de pollution du terrain et des nappes phréatiques. En cas de problème écologique, les propriétaires des terrains (et non le promoteur éolien) seront recherchés et pénalisés. Sans le savoir, ils vont hériter des immenses socles en béton implantés dans leurs terrains. Si les baux de location signés par les promoteurs ne le précisent pas, leur enlèvement restera probablement à leur charge (soit 250 000 euros par éolienne). Le Décret 2011-985 du 23 aout 2011, prévoit le démantèlement uniquement jusqu’au ras du sol. Mais cette astuce occulte les obligations imposées par les articles L162-9 et suivants de la loi n° 2008-757 du 1er août 2008 relative à la responsabilité environnementale et à diverses dispositions d’adaptation au droit communautaire dans le domaine de l’environnement. Le coût complet de démantèlement d’une éolienne peut-être supérieur à 600.000 €. Le devis de la société Cardem pour le démantèlement de l’éolienne seule est déjà supérieur à 410.000 €. Les sommes provisionnées (quand elles le sont) ne sont jamais de ce niveau. Le coût d’enlèvement du socle en béton hautement ferraillé serait au minimum de 250.000 €. Si le promoteur fait faillite, comme malheureusement cela c’est déjà produit, l’intégralité du coût de démantèlement des éoliennes (jusqu’à 850 000 € par éolienne)… sera à la charge du propriétaire foncier… et de ses enfants ! En Allemagne, plusieurs tribunaux ont confirmé que les fondations en béton doivent être retirées, ce qui a un sens écologique. De nombreux exploitants d’énergie éolienne n’ont pris aucune disposition dans ce sens. Si les fondations ont provoqué une pollution de l’aquifère comme cela commence à être le cas en Allemagne, ce coût augmentera. L’Écosse et l’Allemagne figurent parmi les premiers pays à être confrontés au casse-tête de la gestion des déchets d’éoliennes dans les prochaines années. Selon le Scottish Natural Heritage, cité par la BBC, les seuls déchets de pales d’éoliennes atteindront 225.000 tonnes par an au niveau mondial au-delà de 2030. Les adorateurs des éoliennes n’avaient pas pensé à ce bilan calamiteux. Bill Gates a confirmé au Financial Times qu’il excluait à présent tout investissement dans l’éolien, inefficace et non rentable. Sur terre ou en mer, l’éolien a cessé d’être une énergie renouvelable écologique avec les leçons décevantes des dix dernières années. Oui, les géraniums ont de bonnes raisons à faire valoir pour s’opposer aux nuisibles et coûteuses éoliennes, qu’elles soient situées sur terre ou en mer.
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Parmi les documents fournis sur le site de la Convention pour le climat, on trouve une synthèse des objectifs de la France pour atteindre la « neutralité carbone » en 2050. Les citoyens ont donc une feuille de route imposée, et il semble qu’aucune remise en question ne soit à l’ordre du jour. Et pourtant… VOICI LA « TRAJECTOIRE » DÉJÀ DÉFINIE PAR LES INSTITUTIONS Ce diagramme à lui seul appelle un grand nombre de remarques et de questions : ─ les « puits », en vert, c’est-à-dire l’absorption par la biomasse et l’enfouissement du CO2 apparaissent négligeables dans l’équation. ─ de 1990 à 2015, on a diminué de 3,4 Mt/an, avec une baisse drastique de notre activité industrielle. Entre 2014 et 2017, on a même stagné comme on peut le voir sur le diagramme visible sur le site du CITEPA, organisme chargé de comptabiliser les émissions en France. Comme par miracle, ou extraordinaire créativité des 150 citoyens, on passe directement à une baisse de 10 Mt/an… On attend donc les résultats de la Convention avec un espoir immodéré. ─ la trajectoire a été déterminée « sans faire de paris technologiques. » Sauf qu’il faut identifier, quand même, les « verrous technologiques. » S’il y a des verrous, c’est que toutes les technologies ne sont pas disponibles. Alors comment peut-on éviter de faire des paris ? ─ une trajectoire linéaire, ça ne s’est jamais vu : les dernières émissions de CO2 seront bien plus difficiles à éliminer que les premières… ─ l’objectif de moins 40 % à 2030 paraît pour le moins extrêmement ambitieux… C’est dans 10 ans… C’est-à-dire que s’il faut mettre en place des technologies lourdes (véhicules hydrogène, électricité à tous les étages etc.), il faut vraiment se dépêcher ! MAIS REGARDONS OÙ ON PEUT FAIRE DES GAINS C’est ce que je ferais si j’avais été tiré au sort. Ci-dessous, les contributions et leur évolution des principaux secteurs comme montré par ce diagramme du site de la convention (données Secten, consultables sur le site du CITEPA). Sur ces diagrammes, on voit que seules l’industrie (autant par gain d’efficacité que par délocalisation) et l’énergie ont baissé leurs émissions. Les autres sont rigoureusement constants. Et encore, l’énergie a sans doute baissé car une partie des émissions de l’industrie lourde est comptabilisée dans l’énergie. ALORS, CITOYENS TIRÉS AU SORT, QUE FAIRE ? Hé bien, heureusement, le document du site de la convention donne des pistes, voir le tableau ci dessous pour « notre » neutralité carbone et pour notre empreinte carbone, c’est-à-dire tenant compte de notre balance import export ; qui, il faut le dire en passant, est le seul indicateur vraiment significatif. Avec les chiffres de consommation en 2017, on voit d’emblée les enjeux sur l’éolien et le solaire… Reprenons les pistes d’action : ─ décarboner l’énergie : Pour l’électricité, c’est déjà fait. Pour le reste, par quoi peut on remplacer les 120 Mtep d’énergie fossile consommée en 2017 ? Par l’électricité ? Il faudrait au moins doubler le nombre de centrales nucléaires, et/ou pour le chauffage alimenter un chauffage urbain généralisé par des chaudières nucléaires. Pourquoi pas, mais ça sera difficile à proposer… par exemple construire 100 réacteurs entre 2030 et 2050… car il va sans dire que pour l’éolien et le solaire, à 2 Mtep en 2017, il y aurait du chemin à faire. L’hydrogène, sous forme de gaz liquéfié ou converti en méthane ? Mais c’est aussi, au départ, de l’électricité. Et le rendement global est ridicule. La biomasse ? Au début XIXe siècle, dans une France encore peu industrialisée et de 20 millions d’habitants, il n’y avait plus de forêts dans un rayon de 100 km autour des villes… L’arrivée du charbon a sauvé les forêts françaises. Mais faisons confiance à « l’expertise des non-experts », domaine d’un des cabinets mandatés pour l’organisation. ─ réduire fortement les émissions de l’agriculture et de l’industrie : Une idée géniale, d’autant que ça reporte le bébé sur le secteur privé. Or on a vu que c’est justement l’industrie qui a diminué depuis 1990, et malheureusement pas que pour des raisons d’efficacité. Supprimer l’industrie, les citoyens tirés au sort vont-ils oser ? C’est possible : en France seule 10 % de la population travaille pour l’industrie, cela fait statistiquement 15 citoyens sur les 150, difficile de faire entendre sa voix aux 135 autres, sutout avec des organisateurs comme Cyril Dion, qui trouve anormale la présence d’un représentant des entreprises dans le comité de gouvernance. Quant à l’agriculture, rigoureusement constante depuis 1990, on voit mal ce qui pourrait provoquer un bouleversement… ou plutôt on le voit très bien. (voir plus loin) ─ augmenter des puits de carbone : On voit sur le diagramme que cela participe peu des enjeux, de l’avis même du ministère de l’Écologie. Et la capture et l’enterrement du CO2 est un fiasco coûteux en énergie, risqué sur le plan environnemental (le CO2 fait de l’acide carbonique avec de l’eau). ─ le dernier moyen, réduire la consommation : Bien sûr, des gains d’efficacité sont possibles, mais il faut surtout retenir une idée : « la sobriété des modes de vie. » C’est donc cela que les citoyens tirés au sort doivent développer. Bon sang mais c’est bien sûr… Sans viande, l’agriculture émettra moins (peut-être, ce n’est pas si simple). Et à 19 degrés dans les maisons, ça gagne. Et sans avions, il fera bon rester chez soi… En fait, ce plan d’action est conforme à Negawatt, le projet de Greenpeace, qui prévoit que la sobriété comptera pour 60 % dans les gains énergétiques. ─ Un autre moyen, ne plus rien faire, tout importer, et exporter de l’immatériel : Évidemment, pour la planète, c’est pareil, et même peut-être pire. Il faudra donc comptabiliser les empreintes carbone… C’est certain, les Chinois vont nous donner aimablement le détail de leurs procédés de production, pour que nous puissions calculer une empreinte carbone qui servira à taxer leurs produits… Moi, si j’étais un citoyen tiré au sort, j’aurais du mal à trouver le sommeil.
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Pour la première fois, un propos remettant en cause la doxa en matière de réchauffement climatique s’est fait entendre à l’Assemblée nationale. De quoi espérer que se fissure bientôt le monument de mensonge et de cynisme qui s’est bâti au nom du sauvetage de la planète. Il aura suffi d’un mot pour éveiller l’espoir. Mardi 3 décembre lors de la séance de questions au Gouvernement, le député Jean-Charles Taugourdeau (LR) a lâché une petite bombe à l’occasion de débat sur les retraites : « Tous ceux qui travaillent n’en peuvent plus de la multitude de normes édictées au nom du développement durable et du prétendu réchauffement climatique. Vous savez ce qu’ils disent, les Français, dans nos campagnes ? ” C’est le nouveau truc à la mode pour nous pomper notre fric “». Brune Poirson, la secrétaire d’état à l’écologie, s’est étouffée de rage quelques minutes plus tard sur ce « prétendu ». On la comprend. De mémoire de climato-réaliste, c’est la première fois qu’on entendait dans l’Hémicycle un propos ouvertement contestataire sur la doxa régnante qui veut que la planète soit en train de devenir une « poêle à frire » (le mot est de Michel Rocard) par la faute de nous autres, méchants humains toujours prêts à faire le mal. La France est l’un des rares pays à n’avoir aucun relai climato-réaliste dans un parti de quelque importance. Ailleurs, une proportion significative du personnel politique s’affiche ouvertement hostile à l’alarmisme. On cite souvent la position du parti républicain aux États-Unis, grâce à laquelle la première puissance mondiale a toujours, vaille que vaille, résisté à la folie climatique qui s’est emparée de tant d’institutions internationales. Mais en Europe aussi, de nombreux mouvements politiques d’importance ont pris une position climato-réaliste. Souvent à droite, voire à l’extrême-droite, de l’échiquier politique, ils font en sorte que les intégristes de l’écologisme qui se déploient impunément dans les médias et les centres de décisions ne se sentent quand même pas tout permis. Allemagne, Pologne, Royaume-Uni, et tout récemment les traditionnellement très écologistes Pays-Bas, sont autant d’exemples de ce mouvement émergent de contestation, pas encore dominant mais qui commence à être en mesure de donner de la voix. Par exemple, 225 députés européens ont voté contre la résolution sur la soi-disant « urgence climatique » la semaine dernière, entamant fortement l’idée d’un consensus politique de l’Union européenne sur la question. Si, pour une résolution non contraignante purement destinée à afficher sa vertu, l’on peut déjà trouver un tiers de députés qui acceptent de faire partie des méchants, que se passera-t-il lorsqu’on en viendra au concret ? Zéro émissions européennes en 2050, a annoncé (sans rire) la nouvelle présidente de la Commission Ursula von der Leyen ! C’est à se demander dans quel monde vivent certaines de nos élites. Un tel projet est non seulement impossible, ruineux et profondément inégalitaire, mais il est aussi parfaitement inutile selon les critères mêmes des carbocentristes inquiets. L’essor des émissions des pays émergents (Chine en tête) rend ridicules les pauvres efforts d’une Union européenne qui n’a déjà été que trop touchée par la désindustrialisation. On peut penser que, lorsqu’il sera question de passer à la caisse pour ce projet délirant, certains reviendront à la raison et joindront leur voix aux 225. En frappant au cœur de cette citadelle carbocentriste Française qu’est la représentation nationale, Jean-Charles Taugourdeau vient peut-être de donner le signal d’un réveil politique français sur la question, l’opposition des Gilets Jaunes à la hausse de la taxe carbone n’ayant pas suffi. À entendre de plus en plus régulièrement tous ces fonctionnaires, tous ces dirigeants d’entreprises et tous ces cadres qui, sous le manteau, chuchotent combien ils souffrent de cette chape de plomb ruineuse et bien-pensante sur le climat, l’on se prend à rêver que, n’en déplaise à Brune Poirson, la courageuse sortie du député du Maine-et-Loire ne soit pas un baroud d’honneur, mais bien la chute du premier domino.
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Gros temps sur le Parlement européen. Ce mardi, les députés doivent statuer en plénière sur une proposition de la Commission prévoyant de généraliser la pêche électrique. Une méthode interdite globalement en Europe depuis 1998 mais autorisée par dérogation dans la zone sud de la mer du Nord depuis 2007, à titre expérimental. Au grand dam de l'ONG Bloom, qui l'accuse de détruire toute vie dans les fonds marins. Chine, Russie, Etats-Unis: la plupart des grands pays de pêche l'ont interdit, et l'Union européenne fait figure d'exception mondiale. La technique consiste à faire glisser un vaste chalut muni d'électrodes qui décharge du courant dans le sol pour assommer les poissons enfouis, faisant remonter soles et plies dans le filet. Elle est très efficace et surtout beaucoup plus rapide que la technique consistant à labourer le fond avec un chalut lourd et difficile à tracter pour les navires. Ce qui permet de faire de notables économies en temps et en carburant. Problème: selon Bloom, les poissons pêchés ainsi portent souvent des traces brûlures, des ecchymoses et des déformations du squelette. 200 chefs européens se sont engagés cette semaine à ne plus acheter des poissons issus de cette pêche. Plus inquiétant encore: certains scientifiques redoutent que l'électrocution produise sur le biotope des dégâts plus durables que les filets lourds, bien qu'aucune étude ne l'ait encore formellement démontré. Un doute qui avait amené l'organe scientifique de la Commission, le Comité scientifique, technique et économique de la pêche (CSTEP) à donner un avis défavorable à la dérogation en 2006. "En 2006, 2007, quand les premières dérogations ont été accordées, le prix du carburant était élevé. La Commission européenne a cédé au lobby de la pêche industrielle néerlandaise, qui voulait sauver sa flotte", explique le député EELV Yannick Jadot, signataire d'une tribune demandant son interdiction. Les Pays-Bas détiennent en effet la plupart des licences qui ont été accordées. Sous prétexte d'expérimenter une technique innovante, la Commission a permis d'équiper 5% des bateau, en offrant même ses subventions. Les Pays-Bas ont largement profité de cette ouverture, contrairement aux autres pays membres. "En réalité, 20% de leur flotte pratique la pêche électrique. Comme les Japonais qui pêchent la baleine sous prétexte scientifique, ils font de cette technique une exploitation commerciale", accuse Yannick Jadot. Pour les pêcheurs des pays riverains de la mer du Nord, la concurrence est rude. "Partout où les filets électriques sont utilisés, le poisson disparaît", se lamente un Belge cité par la plate-forme de pêcheurs artisans Life. "Il y a des années que je n'ai pas pêché de sole", témoigne un de ses confrères. "2016 a été notre pire année pour la sole avec 60% de prises en moins", relève un Britannique. "Depuis fin 2014 les Néerlandais se sont octroyés 84 licences. Ils ont accentué la pression de pêche au large de Dunkerque, une zone où ils n'allaient pas auparavant car les sols bosselés ne permettent pas de passer des filets lourds. Alors que nous déchargions 933 tonnes de soles en 2014, nous sommes passés à 399 tonnes en 2017. Notre revenu a chuté de 7,7 millions à 4,2 millions d'euros", fustige pour L'Express Stéphane Pinto, pêcheur au filet fixe sur son chalutier Don Lubi, basé à Boulogne. REPORTAGE >> La pêche, l'autre bataille du Brexit "Aucun pêcheur ne souhaite faire de la mer un désert, et la flotte néerlandaise ne dépasse pas ses quotas", conteste Adriaan Rijnsdorp, spécialiste de la pêche et de l'écologie marine à l'université de Wageningen. "Mais le filet électrique est si efficace que les pêcheurs qui utilisent d'autres méthodes sur les mêmes zones ne peuvent pas rivaliser", ajoute-t-il. Il y a aussi un avantage écologique selon lui: les zones exploitées sont plus petites. Quant aux différentes blessures que l'électrocution causerait aux poissons, il s'agit "d'informations incorrectes", selon cet universitaire qui assure ne pas être lié au lobby de la pêche industrielle. "La pêche électrique ne tue pas tout, comme le prétendent certaines ONG. Nous menons un programme de recherche sur ses aspects négatifs dont les résultats finaux seront connus au printemps 2019", poursuit le scientifique. La recherche est conduite par le Conseil international de l'exploration de la mer (CIEM), un organisme intergouvernemental basé au Danemark. Dans son dernier avis d'avril 2016, en réponse à une question de la France, le CIEM a estimé qu'il ne fallait pas aller au delà des dérogations déjà accordées, dans l'état actuel des connaissances. Tout en reconnaissant que la pêche électrique pouvait réduire la mortalité des espèces non-ciblées. "Nos recherches ont montré que les poissons rejetés à la mer survivaient mieux que ceux pris dans un filet traditionnel", souligne Adriaan Rijnsdorp. Contactée par L'Express, la Commission européenne ajoute qu'en réduisant la consommation de carburant des chalutiers, la pêche électrique dégage moins de CO2 dans l'atmosphère. La commission des pêches du Parlement européen a adopté en novembre dernier la réglementation prévoyant une éventuelle généralisation à la quasi-unanimité de ses 27 membres. "Certains députés ne sont pas vraiment au courant des problèmes qu'elle entraîne, et n'ont pas voulu se prononcer contre ce qui était présenté comme un programme de recherche", regrette Yannick Jadot, "Français et Britanniques se sentent plus concernés parce qu'ils sont en concurrence avec les Néerlandais." L'eurodéputé, avec d'autres groupes parlementaires, demande dans l'immédiat un report du vote, afin de laisser le temps pour un débat "informé". La France, elle, souhaite le maintien de la limitation actuelle. Le Parlement européen a quatre options: adopter la proposition de la Commission, voter l'amendement du député LR Alain Cadec pour maintenir un statu-quo avec un encadrement plus sévère des 5% de navires équipés, préférer celui porté par Yannick Jadot, pour une interdiction totale... ou reporter le vote. Et prolonger le débat.
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Ils fondent aussi, les glaciers, et vite. C'est ce qu'affirme une étude scientifique, menée par une équipe internationale et publiée dans la revue Nature lundi. Entre 2006 et 2016, les glaciers à travers le monde ont perdu près de 335 milliards de tonnes de glace par an. C'est un volume équivalent au stock des Alpes qui fond chaque année, toujours selon l'étude. Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs ont observé 19 000 glaciers à travers le monde, en Amérique du Nord et du Sud, dans les Alpes et dans l'Himalaya, via des photos satellites et aériennes, mais également des données recueillies sur place. En comparaison, la fonte des glaciers continentaux est supérieure à la fonte des glaces du Groenland et de l'Antarctique, qui s'élèvent respectivement à 280 milliards de tonnes entre 2001 et 2016 et 252 milliards de tonnes entre 2009 et 2017. Les glaciers les plus touchés sont ceux situés en zone tropicale, au niveau de la cordillère des Andes, ou du Kilimandjaro. Ils perdent environ un mètre de glace par an estime l'étude. Si la fonte des glaciers se poursuit au même rythme, les chercheurs estiment qu'ils auront perdu la majeure partie de leur volume d'ici à 2050. Même si tous les glaciers ne sont pas logés à la même enseigne : l'étude a relevé quelques anomalies, notamment le glacier du Karakoram, entre le Pakistan, l'Inde et la Chine, qui a lui gagné du volume.
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À l'occasion des 20 ans de Futura, Jean Jouzel, le climatologue vice-président du Giec, s'associe à la rédaction pour vous proposer, tout au long de cette journée spéciale, des sujets qui interpellent. Il se pose, notamment avec nous, la question des extrêmes. Car, dans ce monde qui globalement se réchauffe, les événements climatiques extrêmes, autrefois plutôt rares, deviennent de plus en plus fréquents. De plus en plus intenses aussi. Avec de graves conséquences pour la Planète et pour nos sociétés. Dans ces quelques lignes, je souhaite redire l'urgence de la lutte contre le réchauffement climatique et mon regret, teinté de colère, qu'à la sortie de la pandémie, nous ne repartions pas du bon pied. Au cours des dernières décennies notre climat a globalement évolué comme le prévoyaient les premières simulations réalisées à partir des années 80 et dont les rapports successifs du Giec, le Groupe Intergouvernemental d'experts sur l'Évolution du Climat, rendent compte. Ceci vaut aussi bien pour le rythme du réchauffement proche -- en moyenne, de 2 dixièmes de degré par décennie -- que pour l'amplification annoncée de ce réchauffement dans les hautes latitudes de l'hémisphère Nord, pour l'élévation du niveau de la mer désormais proche de 4 mm/an, le double de ce qu'il au XXe siècle, ou pour l'évolution aujourd'hui perceptible de certains événements extrêmes -- sécheresses, inondations, canicules, cyclones -- désormais plus intenses ou plus fréquents, au moins régionalement. Cette anticipation tout à fait correcte de l'évolution du climat à l'échelle des dernières décennies vient d'être confirmée par le premier volet du 6e rapport du GIEC adopté en août dernier. Y est affirmée la certitude que le réchauffement de l'atmosphère, des océans et des continents est dû à nos activités ; qui plus est l'ensemble du réchauffement observé depuis le début du XXe siècle peut leur être attribué. Ce double constat nous invite à prendre au sérieux ce que notre communauté scientifique y envisage d'ici une trentaine d'années et au-delà. Chaque demi degré compte ! Dès 2007, le Giec mettait en avant 2020 comme devant être une année charnière à partir de laquelle les émissions de gaz à effet de serre devraient commencer à diminuer si l'on voulait qu'à long terme le réchauffement lié aux activités humaines soit limité à 2 °C par rapport aux conditions préindustrielles. En 2015, l'Accord de Paris inscrit aussi l'objectif plus ambitieux d'un réchauffement limité à 1,5 °C et, en 2018, les scientifiques du Giec nous disent que chaque demi degré compte. Et que cette ambition est justifiée si l'on veut que les jeunes d'aujourd'hui puissent, sans trop de difficultés, s'adapter au climat qu'ils connaîtront d'ici la fin du siècle. Ils soulignent qu'il est alors quasiment indispensable d'atteindre la neutralité carbone dès 2050. D'ici 2050, le réchauffement dépend peu des quantités de gaz à effet de serre que nous émettrons d'ici là ; en France, il ne devrait guère excéder 1 °C, en moyenne, par rapport à la décennie 2010. Les véritables difficultés sont pour l'après 2050. Si rien de sérieux n'était fait d'ici là pour diminuer nos émissions, nous serions sur une trajectoire qui conduirait à des réchauffements moyens de 4 à 5 °C d'ici 2100 avec des impacts extrêmement importants : élévation du niveau de la mer, acidification de l’océan, récifs coralliens mis à mal, extrêmes climatiques encore plus intenses ou plus fréquents, difficultés d'accès à l'eau, perte de biodiversité, problèmes de pollution, de sécurité alimentaire et de santé, mouvements de populations, phénomènes irréversibles. Pris dans leur ensemble, ils se traduiront par un risque d'accroissement des inégalités entre ceux qui pourront y faire face et ceux qui ne le pourront pas, y compris dans les pays développés. Trop timides, les engagements devraient être multipliés par trois ! Manifestement, ne rien faire n'est pas une option. Toutefois, les engagements de réduction des émissions pris dans le cadre de l’Accord de Paris sont beaucoup trop timides et nous entraînent, s'ils ne sont pas suffisamment revus à la hausse, vers un réchauffement supérieur à 3 °C à la fin du siècle : il faudrait, d'ici 2030, les multiplier par trois pour avoir des chances de rester à long terme en-dessous de 2 °C, par 5 pour 1,5 °C. Certes, 130 pays ont d'ores et déjà affiché un objectif de neutralité carbone d'ici 2050 mais c'est maintenant qu'il faut agir pour éviter des conditions climatiques auxquelles il serait difficile de s'adapter d'ici une cinquantaine d'années, sinon impossible dans certaines régions. Or, après une année 2020 effectivement marquée par une diminution des émissions liée à la pandémie, il est assez clair que nous sommes revenus dans le monde d'avant, avec un nouveau record d'émissions à craindre dès 2021. Certes, les engagements pris par les pays dans le cadre de l'Accord de Paris seront globalement revus à la hausse lors de la conférence climat de Glasgow (COP26) mais sans réelle ambition puisqu'ils nous mettraient sur une trajectoire proche de +3 °C par rapport aux conditions pré-industrielles. Vous le savez ?! Cette année, Futura fête ses 20 ans ! Et, à cette occasion, votre média préféré vous a concocté tout un tas de surprises. Pour célébrer nos 20 ans, vous pouvez aussi : Restez connectés pour fêter ces deux décennies de succès !
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Index de la série « Pollution de l’air » Rappel : ce billet s’intéresse aux pics très médiatiques. Mais le problème réel de la pollution concerne la pollution « normale » quotidienne, que nous avons analysée précédemment. Alertes en Île-de-France en 2015 Voici la situation des alertes en 2015 : Et la qualité de l’air en 2015 : Voici l’évolution récente : Et voici le bilan 2016 : avec le très pollué mois de décembre 2016 : Synthèses d’épisodes remarquables de dépassement récents en Île-de-France Concluons par l’analyse des derniers très gros épisodes de pollution récents. Pendant une dizaine de jours, un épisode de pollution aux particules a affecté plusieurs régions de la métropole. Il a couvert majoritairement les régions de l’ouest, du bassin parisien, du centre de la France et s’est étendue jusqu’en Rhône-Alpes ainsi qu’en Alsace et dans le Nord. Les concentrations proches du seuil d’information de 50µg/m3 en moyenne journalière en début d’épisode se sont renforcées autour du 30 mars à plus de 80 µg/m3 sur une large partie du bassin parisien. Cet épisode de pollution s’explique par un effet combiné d’une faible dispersion due aux conditions météorologiques anticycloniques et des émissions locales notamment d’origine agricole qui sont importantes en cette saison et qui se sont ajoutées aux émissions du trafic et des activités industrielles. Un changement brusque des conditions météorologiques le 2 avril a mis un terme à ces fortes concentrations sur la France. Un épisode de pollution assez sévère a sévi pendant les deux premières semaines de décembre en France: en cause des concentrations élevées en particules. Ces concentrations élevées en particules sont apparues sous l’effet de conditions météorologiques favorables à l’accumulation des polluants près du sol. De plus, la chute des températures sans atteindre des valeurs extrêmement basses a entraîné d’importantes émissions de particules liées à l’utilisation du bois pour le chauffage résidentiel. L’épisode est apparu à partir de la fin du mois de novembre fluctuant dans un premier temps au gré des conditions météorologiques pour atteindre dans un second temps un développement d’ampleur nationale entre le 9 et le 13 décembre avec des concentrations très élevées persistantes sur plusieurs régions. Des conditions météorologiques anticycloniques se sont progressivement installées sur la France à la fin du mois de novembre 2013 et ont persisté pendant deux semaines. Durant cette période, les vents faibles n’ont pas permis de disperser efficacement les polluants émis par les activités humaines. Les polluants se sont donc accumulés à la surface et à proximité des sources d’émission (trafic routier, chauffage domestique, industrie, agriculture, etc…). Les températures ont également chuté durant cette période ce qui a pu entraîner une surconsommation de bois de chauffage conduisant à une augmentation des polluants émis, notamment les particules fines dans la basse troposphère. (Source) Lors de l’épisode de pollution du mois de décembre 2013, les mesures enregistrées sur le réseau de fond parisien ont permis d’identifier les causes de la pollution particulaire. Si le trafic reste majoritaire, le fort épisode hivernal a contribué à faire monter la part de la combustion de biomasse à 43 % en moyenne de la concentration en carbone suie. Sous l’effet de conditions météorologiques peu dispersives, une pollution en particules s’intensifie sur la France du 7 au 18 mars 2014. Cet épisode s’étend donc sur plus d’une semaine avec un nombre exceptionnel de régions dépassant le seuil d’alerte. En réaction à cet événement, la mise en œuvre d’une mesure de circulation alternée sur l’Île de France est décidée par le ministre de l’écologie, pour le lundi 17 mars. Si ce type d’épisode est assez fréquent à cette époque de l’année, son intensité a été tout à fait exceptionnelle. Elle résulte de la météorologie caractérisée par des inversions thermiques et des vents faibles qui ont concentré les polluants à proximité de la surface et par des émissions importantes, notamment issues épandages agricoles d’engrais azotés qui en réagissant avec d’autres émissions comme celles des oxydes d’azote du trafic routier, industrie et agriculture (émissions par les sols) ont favorisé la formation de particules fines. L’épisode fut également remarquable par son caractère transfrontalier, notamment pendant les premières journées de l’épisode, le Nord de la France s’étant trouvé sous l’emprise d’un flux de Nord-Est. L’installation d’un flux de secteur nord à nord-est a été également à l’origine de l’arrivée sur la France de masses d’air d’origine continentale chargées en pollution. Un épisode de pollution qui a eu une dimension européenne, l’Allemagne, le Benelux, la Pologne, le Royaume Uni ayant été également concernés par des niveaux importants de pollution particulaire. (Source) L’épisode de mars 2014 offre lui un profil de nature différente qu’en 2013. Les conditions météorologiques relativement clémentes du mois de mars ont entraîné un recours moindre au chauffage au bois (biomasse). La contribution du trafic représente en moyenne 85 % de la concentration totale en carbone suie. (voir aussi ici) Une étude a été menée du 7 au 15 mars pour connaître la composition des particules durant ce pic, en situation de fond à distance du trafic (à Saclay). Elles comprenaient : En situation de fond, donc à distance du trafic routier, la pollution particulaire s’explique principalement par le couple transports routiers / pratiques agricoles. Ce pic a été intéressant, car les pouvoirs publics ont mis en place la circulation alternée, et tenté d’en mesurer ses effets. La baisse constatée du trafic a été d’environ 15 % (montrant qu’elle était mal respectée), d’où une baisse des émissions de 15 % ; Comme une partie de la pollution est importée, cela s’est traduit par une baisse de la pollution aux particules de 2 % loin des axes routiers, et de 6 % près des axes. C’est évidemment bien peu – mais c’est peu surprenant vu les profils de pollution (ici hors pics de pollution) : Le diesel local représente en effet 45 % de la pollution près du trafic, et 7 % ailleurs – les ordres de grandeur des chiffres observés sont cohérent avec les effets d’une baisse de 15 % des émissions (-7% et – 1%). Rappelons que le diesel n’est pas à l’origine des gros pics de pollution, mais il y participe, mais c’est le secteur sur lequel ont peut imposer et contrôler une baisse rapide des émissions pour soulager (un peu) nos poumons. L’avantage de la nouvelle vignette Crit’Air est qu’elle permettra de cibler les véhicules les plus polluants, et donc de doubler l’efficacité de la mesure. Une application stricte durant les pics pourrait entraîner à terme une baisse de l’ordre de 50 %, et donc des effets de l’ordre de -20 % sur les zones trafic, ce qui devient très significatif en cas de gros pic. Mais il convient de rappeler, de nouveau, que l’important n’est pas d’essayer de traiter les pics (il y a assez peu de choses à faire les quelques jours où on les subit) mais bien la pollution quotidienne, qui cause la quasi totalité des décès. Une grande partie de la France est touchée par un important épisode de pollution aux particules. Les conditions météorologiques stables sont propices à la formation et stagnation des polluants. Toutes les sources de polluants en France sont responsables de cet épisode notamment le trafic routier, l’agriculture, le chauffage et l’industrie. Par ailleurs, les flux de masse d’air de secteur Est à Nord Est durant ces derniers jours ont entraîné sur la France des masses d’air d’origine continentale pouvant être chargées en polluants gazeux et particulaires contribuant à augmenter les concentrations en particules sur la France. (Source) Le 20 mars dernier l’épisode de pollution particulaire qui impacte la France depuis une semaine a atteint son intensité maximale, tant au niveau des concentrations, que de l’étendue géographique du phénomène. La carte du 20 mars pour la France est une analyse de la situation combinant résultats de modélisation et observations de terrain réalisées par les AASQAs. Il s‘agit donc de la meilleure « photographie » de la situation. Le seuil d’alerte national de 80 µg/m3 a été atteint et dépassé dans le Nord-pas de Calais, la Picardie, l’Ile de France, Champagne Ardennes, le Centre, la Bourgogne, Rhône-Alpes. Mais cette situation ne s’est pas limitée à la France, et en réalité une large partie de l’Europe a également été concernée par ces niveaux de pollution. Des dépassements de la valeur limite en moyenne journalière de PM10 (50 µg/m3) imposée par la directive européenne sur la qualité de l’air (2008/50/CE) ont été observés en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni. Cette situation est particulièrement instructive sur le caractère de grande échelle de la pollution atmosphérique particulaire lors de ces épisodes de printemps. Ils résultent de conditions météorologiques d’une exceptionnelle stabilité: peu de vent, températures encore froides le matin qui favorisent la formation de couches d’inversion (couche de l’atmosphère très stable dans laquelle la température augmente avec l’altitude) qui bloquent les polluants au sol. L’ensemble des sources d’origine humaine de polluants atmosphériques est concerné : trafic routier et non routier, chauffage résidentiel, industrie mais aussi les activités agricoles intensifiées en Europe de l’Ouest à cette période de l’année (du fait de l’épandage des engrais azotés). Les composés chimiques gazeux et particulaires émis par ces activités se combinent par réaction chimique. Ils forment des particules dites « secondaires » (par opposition aux particules « primaires » émises directement dans l’atmosphère), de différentes tailles, qui peuvent perdurer dans l’atmosphère pendant plusieurs jours et ainsi se transporter sur de longues distances (plusieurs centaines voire milliers de kilomètres). Dans le cas des épisodes printaniers, l’analyse de la composition chimique de ces épisodes et nos simulations lors des dernières années montrent la part importante, parfois prépondérante, de nitrate d’ammonium qu’elles contiennent. Il résulte de réactions chimiques entre les oxydes d’azote émis notamment par les activités de transport, et l’ammoniac, disponible dans l’atmosphère par volatilisation, en particulier lorsque les températures sont douces, suite aux épandages d’engrais. Il n’y a pas d’ambigüité sur le caractère transfrontalier de ces phénomènes d’import et d’export de pollution et il apparaît indispensable que la gestion de tels épisodes intègre la coopération régionale ou internationale. (Source) Après un été 2014 peu enclin aux épisodes de pollution à l’ozone, l’été 2015 a été assez fréquemment sujet à des concentrations élevées de ce polluant secondaire formé à partir des oxydes d’azote et des composés organiques volatiles. Sous l’influence de conditions d’ensoleillement important et de vents faibles, la France a connu plusieurs périodes avec des concentrations d’ozone élevées. Ces conditions météorologiques propices à la formation de l’ozone sont apparues dès le début du mois de juin. Parmi la trentaine de journées relevées avec des concentrations supérieures au seuil d’information et recommandations, il y a eu 2 épisodes majeurs, le premier entre le 30 juin et le 7 juillet et le second entre le 7 et 9 aout. Les régions de l’Est, du Sud-est, du Sud ainsi que le bassin parisien ont été les plus affectés. (Source) Cet événement d’ampleur n’affecte pas que la France, il touche également d’autres pays européens comme la Belgique, les Pays-Bas, l’Allemagne et l’Italie. (Source) Un court épisode a également eu lieu à l’été 2016 (Source) 3 vagues de pollution ont frappé l’Île-de-France : les 1, 2, 6, 7, 16, 17 décembre. Les conditions météorologiques expliquent en grande partie cette évolution, avec des températures basses mais en légère augmentation sur le Nord de la France, et une situation anticyclonique toujours stable avec des vents faibles sur une large partie du pays. Cette situation est propice à l’augmentation des émissions locales induites par le chauffage et limite les processus de dispersion atmosphérique des polluants émis par les sources urbaines (chauffage, trafic routier) et industrielles. (Source) Vidéo du 15 décembre (Source) : Sur l’animation heure par heure on représente l’évolution prévue des particules PM10 attribuées aux activités humaines polluantes. Les zones émettrices des particules et de leurs précurseurs sont sans surprise les zones de forte activité, en particulier les centres urbains. Toutes les sources contribuent aux panaches de pollution (trafic routier, chauffage résidentiel, industrie, agriculture). Cette prévision animée permet d’illustrer à la fois : Les concentrations de PM10 issues de l’activité humaine sont très importantes en cette saison sur la vallée du Po en Italie. Le vent y est faible, de telle sorte que cette pollution reste confinée à l’exception d’un export possible vers le Sud-Est de la France le 17 décembre. A noter que le Benelux et la région de la Ruhr (Allemagne) voient aussi les concentrations monter significativement demain. La majeure partie de ce panache devrait être évacuée vers l’Est de l’Europe dimanche et lundi. La circulation alternée est appliquée les 6, 7, 16 et 17 décembre 2016. Pour le vent : Les périodes du 30 novembre au 2 décembre et des 5-6 décembre sont caractérisées par des vitesses de vent très faible en surface (< 2 m.s-1 à 10 m au-dessus du sol) qui favorisent l’accumulation des particules. Par contre, les 3-4 décembre, la vitesse du vent a dépassé 5 m.s-1 (10 m.s-1) à 10m (100m) d’altitude favorisant la dispersion de polluants. La vitesse du vent a ensuite faibli de manière significative à partir de l’après-midi du 5 décembre. Cette évolution de l’intensité du vent semble bien expliquer les variations des concentrations observées (Figures 4a/4b). Sur cette période, la direction du vent est de secteur Est ou Est-Nord-Est au niveau du sol du 29 novembre au 4 décembre, s’orientant vers un secteur Sud-Est à partir du 5 décembre. Voici les données sur la concentration en particules fines durant le 1er épisode, des 1 et 2 décembre : On observe : Cela recommence dans le jours suivants : la pollution augmente sensiblement, sans cette fois constater de gros pics : Si on regarde en moyenne journalière, on voir bien que, contrairement à ce que pense voir sur le graphique, ce second épisode est plus fort que le premier (ce qui compte au niveau de la santé est bien la quantifié inhalée) : Le même graphique en zoomant un peu : On observe que la moitié de la pollution est importée, à priori du sud (feux de cheminée du centre de la France ?) Les analyses chimiques ont montré ceci (Source) : En termes de composition chimique des aérosols, c’est la matière organique qui domine la fraction fine des particules (PM1), avec une forte présence de carbone suie et une part non négligeable de nitrate. Les particules primaires issues de la combustion d’hydrocarbures et de biomasse représentent environ 40% de l’ensemble des PM10 en moyenne pour cet épisode, avec une prédominance des émissions par le chauffage au bois. L’épisode est donc typique des épisodes de pollution d’automne. EDIT : l’analyse d’AirParif dans son Bilan 2016 : Les sites pour suivre l’actualité de la pollution AirParif Prev’Air Prev’Air Cartes (PM10, prev PM2.5, Sable, Ozone…) Esmeralda Atmo Cartes AirVisual Europe : Aquicn Copernicus (prendre modèle EURAD-IM PM10 ; poussières ici ; rapport annuel ici) AirQuality INS
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On ne luttera pas contre les conséquences, sans être conscients des causes. C’est Bruxelles qui dicte ses lois, si on a pas compris ça, tout le reste est inutile et ça continuera à empirer. Apparemment, beaucoup de rendez-vous sont prévus, en se désolidarisant du diable incarné qu’est le FN/RN accusé de récupération ( c’est le seul ?? ). S’il reste un brin de démocratie, tout le monde doit pouvoir exprimer ses idées, loin des partis politiques. C’est un mouvement citoyen, engendré par le ras le bol fiscal. Ne nous le laissons pas voler par la division, les récupérations, soyons solidaires, nous sommes tous logés à la même enseigne. Partagez ! Volti ****** Auteurs Ivan du Roy, Sophie Chapelle pour BastaMag Le mouvement des gilets jaunes contre la hausse des carburants prend de l’ampleur sur les réseaux sociaux. Plus de 700 blocages, opérations escargot et rassemblements sont annoncés le 17 novembre. Si les initiateurs assurent n’être affiliés à aucun parti politique, l’extrême-droite tente de récupérer le mouvement. Face à ce risque d’instrumentalisation, des syndicats et associations environnementales appellent aussi à se mobiliser, en défendant une transition écologique et sociale, avec des mesures de justice fiscale et sociale immédiate ainsi que des propositions sur le long terme. Tour d’horizon des appels et propositions. Tout est parti d’une pétition réclamant « une baisse des prix du carburant à la pompe ». Créée le 29 mai par Priscilla Ludosky, une automobiliste en colère, la pétition a depuis recueilli plus de 835 000 signatures. Priscilla Ludosky dresse plusieurs pistes comme la mise en place d’un « système permettant aux employés de travailler depuis leur domicile afin de limiter la circulation des travailleurs » ou l’allocation d’aides aux entreprises afin qu’elle s’installe en banlieue et en province, ce qui permettrait de désengorger les grandes villes et limiter les longs déplacements en voitures. En parallèle à cette pétition, deux chauffeurs routiers trentenaires originaires de Seine-et-Marne, Eric Drouet et Bruno Lefevre, ont lancé un appel à bloquer les routes de France le 17 novembre (voir l’événement facebook) [1]. « Nous ne somme pas anti-écolo », précise Eric Drouet dans une vidéo. « Ce mouvement est un mouvement contre la taxation abusive à tout point. » Ces dernières semaines, de nombreux collectifs et événements se sont créés dans toute la France. Le site www.blocage17novembre.com dresse une carte de l’ensemble des blocages prévus (voir en bas d’article) Droite et d’extrême-droite tentent de surfer sur le « racket des automobilistes » Si les initiateurs de l’appel assurent n’être affiliés à aucun parti politique ou syndicat, différentes tentatives de récupération politique ont cours, notamment en provenance de l’extrême droite. Le mouvement a ainsi pris le nom des « gilets jaunes », suite à une vidéo publiée le 24 octobre appelant les automobilistes qui comptent se mobiliser à poser un chasuble jaune derrière le pare-brise de leur véhicule en signe de ralliement. Or, l’auteur de la vidéo, Franck Buhler, est membre de Debout la France, le parti de Nicolas Dupont-Aignan. Ce dernier a récemment déclaré vouloir « bloquer toute la France le 17 novembre ». Quant à Marine Le Pen, elle a fait savoir que « l’ensemble des cadres politiques et des élus [du Rassemblement National] seront effectivement aux côtés des manifestants pour exprimer au gouvernement que la situation devient insoutenable ». Localement, plusieurs représentants de l’ex Front national entendent bien profiter du mouvement pour distribuer des milliers de tracts, comme en Vendée. Ci-dessus, les tracts du Rassemblement national et de Debout la France Un slogan similaire vient d’être repris par un tract des Républicains : « Stop au racket des automobilistes ! ». Le parti n’appelle pas aux blocages mais « certains élus vont se joindre à des manifestations », a indiqué sa porte-parole, Lydia Guirous, en précisant que « Laurent Wauquiez participera à une manifestation dans son département » de la Haute-Loire. .@GeoffroyDidier et @LydiaGuirous présentent lors de la conférence de presse hebdomadaire notre tract pour demander l’annulation des hausses de taxes sur les carburants. #StopRacketAuto À suivre en direct sur : https://t.co/v5oTrOzM6c pic.twitter.com/TPvje1C2p3 — les Républicains (@lesRepublicains) 12 novembre 2018 A gauche, compréhension et propositions concrètes À gauche, on affiche une grande prudence vis-à-vis d’ une mobilisation qui n’a, pour l’instant, aucun cadre collectif et revendicatif clair : ici le référent est une bonne volonté qui se dit « apolitique », là c’est une page facebook, ailleurs un militant d’extrême-droite… Partis et mouvements de gauche tentent plutôt d’y répondre en proposant des mesures concrètes. « À la coalition des rejets et des colères, nous préférons appeler à la construction d’une coalition de projet » explique Europe Écologie – Les Verts. Le parti écologiste suggère notamment de taxer le kérosène et le fioul lourd pour les porte-containers et les bateaux de croisière, d’attribuer 100% des recettes de la fiscalité carbone à la transition énergétique, de mettre en place des chèques énergies sur critères géographiques et sociaux afin d’accompagner les plus fragiles ou de lancer un moratoire sur les nouveaux équipements routiers et l’étalement urbain, sans appeler à la journée de blocage du 17 novembre. Le groupe Parlementaire de La France insoumise considère que « la hausse des prix du carburant engendre à juste titre l’indignation de ceux à qui elle s’applique ». S’ils saluent l’initiative citoyenne du 17 novembre, ils assurent ne pas la confondre avec la tentative de récupération politique par l’extrême-droite. « Ainsi nous ne lancerons aucun appel distinct qui donne l’impression d’une nouvelle tentative de récupération en sens inverse faisant de l’initiative un enjeu d’influence politique qui n’a pas lieu d’être. » Les parlementaires insoumis, également attachés à une transition écologique, disent vouloir « encourager » le mouvement « contre la vie chère et les revenus insuffisants que nous voyons naître dans cette action ». Des députés comme François Ruffin (Somme) ont déclaré qu’ils y participeront « à titre personnel ». A l’assemblée, la députée Mathilde Panot (Val-de-Marne) a fustigé le « deux poids deux mesures » du gouvernement : une « écologie punitive pour les pauvres et la liberté de détruire et polluer pour les riches ». Baisse de la TVA sur les transports publics et « ISF écologique » Le Parti communiste organise, lui, une dizaine d’actions en France – mais ce 15 novembre, deux jours avant les blocages : « Est-il normal de taxer une fois de plus le maçon ou la caissière qui n’ont d’autre choix que de prendre de leur voiture pour aller travailler et en même temps d’exonérer une fois de plus le patron du CAC 40 qui fait trois fois le tour du monde en avion sans jamais voir son kérosène taxé ? » Ian Brossat, adjoint à la mairie de Paris, propose notamment de créer un « ISF écologique » qui taxerait les « grosses voitures neuves polluantes », et de baisser la TVA sur les transports publics à 5,5 % contre 10 ‰ actuellement De son côté, le mouvement de Benoît Hamon, Générations préfère tacler Emmanuel Macron, sans, pour l’instant, se positionner vis-àvis- du mouvement : « [Emmanuel Macron] s’est attaqué au service public du rail, plaide pour la fermeture de lignes de train et assigne les Français en milieu rural à résidence ou à des dépenses en essence contraintes, insoutenables et polluantes. » Le bureau national du Parti socialiste a pour sa part adopté le 6 novembre une longue résolution afin d’expliquer que le parti « soutient les Français qui défendent leur pouvoir d’achat », notamment le 17 novembre, et « demande l’organisation d’une conférence nationale sur le financement de la transition écologiste ». Des initiatives syndicales locales pour participer à la mobilisation Démosphère, l’agenda alternatif de la région parisienne, propose de lister sur cette page les rendez-vous d’organisations sans lien avec l’extrême droite. On y trouve notamment l’appel du Front Syndical de Classe, qui rassemble des militants de la CGT et de la FSU, qui invite « à prendre une part active dans cette journée nationale d’action du 17 novembre 2018 ». « En réalité, le gouvernement, les multinationales, l’UE se moquent de l’environnement, écrivent-ils. Ce sont en effet les mêmes qui organisent le tout voiture et le tout camion, qui ferment les lignes de chemin de fer (remplacés par… les « cars Macron ») et imposent la privatisation de la SNCF, la dégradation du service (retards, suppressions de trains…) et la casse du fret ferroviaire. » Sud Industrie appelle également à « préparer un véritable blocage du pays et pas seulement un samedi » : « Il n’est pas possible que le gouvernement continue à défendre de beaux principes sur l’écologie en taxant les salariés obligés de se déplacer au quotidien, mais aussi plus globalement tous les citoyens qui sont durement affectés par ces hausses permanentes (essence, électricité, gaz, etc.), alors que les salaires et les retraites ne suivent pas. Qu’attend le gouvernement pour taxer les compagnies aériennes et routières, les compagnies pétrolières et les profits ? Qu’attend le gouvernement pour enfin mettre en place de réels réseaux de transports en commun ? », interroge le syndicat. Colère légitime mais revendications floues Le « Front social » (une coordination composée de syndicats, associations, collectifs ou médias alternatifs) entend également ne pas laisser à l’extrême droite la récupération de la question du pouvoir d’achat. Le collectif propose de prendre appui « sur les résistances importantes qui existent » : en l’occurrence les mobilisations sociales de salariés, de l’usine Ford de Gironde aux bureaux de poste des Hauts-de-Seine, en grève depuis 7 mois, en passant par les femmes de ménage de l’hôtel Park Hyatt Vendôme qui affirment leur volonté de tenir au moins jusqu’à Noël ou les salariés de McDonald’s dans les quartiers Nord de Marseille. La CGT de Bezons (Val d’Oise) appelle même à venir discuter, le 17 novembre, « de la nécessité d’augmenter nos salaires pour compenser la hausse des prix et comment défendre ensemble notre pouvoir d’achat ». Ces initiatives se mènent cependant sans l’aval des directions des confédérations. Celles-ci demeurent plus que prudentes vis-à-vis d’une mobilisation considérées comme d’extrême-droite : « Peu importe d’où elle est partie, la mobilisation du 17 novembre appelant à bloquer les routes sur le prix de l’essence est aujourd’hui clairement une mobilisation d’extrême droite », estimait la CGT le 30 octobre. « Il y a une manipulation de l’extrême droite pour récupérer ce mouvement », déplore Laurent Berger, de la CFDT. Les confédérations considèrent d’autre part que, si la colère est légitime, les revendications disparates du mouvement sont disparates et floues (lire : 17 novembre : pourquoi les syndicats traînent-ils des pieds, alors que les politiques courent après ?). Des associations pour « un changement radical de politique sociale et écologique » Comment réagissent les organisations écologistes, coincées entre l’impératif immédiat de justice sociale et la volonté à terme d’en finir avec le recours aux énergies fossile, donc l’essence et le très polluant diesel ? Le Réseau Action Climat, qui regroupe de plusieurs grandes associations, dénoncent une politique des transports du gouvernement qui « n’est ni cohérente avec l’urgence climatique ni juste socialement ». « Transports en commun et vélo, développement de véhicules véritablement moins émetteurs et moins polluants, désenclavement des territoires via un réseau ferré opérationnel, modernisé et accessible à tous les portefeuilles, lutte contre l’étalement urbain en rapprochant les lieux de vie des lieux de travail et de loisirs, sont autant de solutions qui doivent être actées et financièrement soutenues par le gouvernement dans sa prochaine loi » sur les mobilités qui doit être présentée en conseil des ministres le 21 novembre. Une série de mesures pour sortir de la dépendance à la voiture sont en ligne ici. L’association altermondialiste Attac rappelle de son côté que « le poids des dépenses énergétiques représente 14,9 % du revenu des ménages les plus pauvres, et seulement 5,9% pour les plus riches qui sont pourtant les plus gros pollueurs » [2]. La taxe sur les carburants « va surtout servir à boucher les trous du budget : en 2019, sur les 37 milliards prévus de taxe sur les produits énergétiques, seuls 7,2 milliards seront affectés à la transition écologique », soulignent-ils. « Utiliser la fiscalité pour inciter une société entière à réduire sa consommation d’énergies fossiles n’a de sens que si dans le même mouvement des compensations sociales redistributrices le permettent. » « Bloquer non pas les routes mais… les projets actuels de fermetures de lignes » Attac France se dit ainsi « disponible, avec les associations et syndicats qui partagent ces convictions, pour prendre toutes les initiatives qui permettront d’avancer vers la satisfaction de ces revendications et un changement radical de politique sociale et écologique ». Certains mouvements, comme Alternatiba Saint-Etienne, ont décidé de se rassembler le 17 novembre pour marquer une « volonté de développement des transports publics en commun publics sans carbone ». L’événement du collectif est à retrouver sur Facebook. Dans sa chronique pour le magazine Alternatives économiques, l’économiste Jean Gadrey propose même de « bloquer immédiatement non pas les routes mais… les projets actuels de fermetures de lignes, de gares ou de guichets de la SNCF, fermetures dont la mise en œuvre mettrait encore plus de monde sur les routes ». Et de renforcer les dispositifs de remboursement des frais pour les transports domicile-travail, en envisageant de les étendre aux frais de carburant en l’absence d’infrastructures de transports public. Sophie Chapelle, avec Ivan du Roy pour BastaMag
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Le Premier ministre a annoncé mardi 6 juillet dernier que le gouvernement renonçait à organiser un référendum visant à inscrire la protection du climat et de l’environnement dans l’article Ier de la Constitution. Comme on pouvait s’y attendre, et comme Emmanuel Macron s’y attendait certainement, l’Assemblée nationale à majorité LREM et le Sénat à majorité de droite ont échoué à s’entendre sur une formulation commune, ce qui met un terme au projet de référendum constitutionnel promis par le Président de la République aux membres de la Convention citoyenne pour le Climat. Il faut se rappeler d’abord que cette dernière ne fut instituée par Emmanuel Macron que comme l’instrument passablement opportuniste qui pourrait l’aider à se sortir de la crise des Gilets jaunes sans trop de casse politique pour lui. Sans doute pensait-il se donner un peu de répit aussi bien du côté des revendications d’inspiration « citoyenne » comme le RIC que du côté des revendications climatiques, et ce d’autant plus qu’une sorte de convergence des luttes avait fini par s’opérer entre ceux qui pensaient à leurs fins de mois et ceux qui pensaient à la fin du monde. Mais la machine s’est emballée. Cornaqués de près par un comité de gouvernance très écolo-militant, les 150 citoyens tirés au sort n’ont eu de cesse d’obtenir que la lutte climatique devienne l’alpha et l’omega de l’action publique au point de vouloir y assujettir nos droits et nos libertés par une modification du Préambule de la Constitution absolument terrifiante d’autoritarisme. Quoique ayant clamé partout avec une belle démagogie que les propositions des Conventionnels seraient reprises « sans filtre », Emmanuel Macron a dû retenir ses chevaux. Exit, donc, la modification du Préambule, et heureusement. Mais concernant l’article Ier, qui a pour objet de définir les contours fondamentaux de notre République, difficile d’écarter les conclusions de la Convention puisque le Président lui-même proposait quelque chose de très similaire à l’époque où il envisageait une réforme globale de nos institutions. Donc c’était parti pour un référendum sur l’introduction du climat dans la constitution. À l’issue de ses travaux, la Convention citoyenne pour le climat a proposé d’élargir le contenu de l’article en question aux considérations écologiques via l’introduction d’un troisième alinéa qui serait rédigé de la façon suivante : CLIMAT DANS LA CONSTITUTION : LE SÉNAT NE VEUT PAS « GARANTIR » C’est le terme « garantir », jugé par les sénateurs trop risqué juridiquement et trop susceptible de bloquer l’avenir, qui a enlisé les débats. Pour obtenir l’accord du Sénat, les députés ont proposé de remplacer « lutte contre » par l’expression moins militante « agit contre » mais les sénateurs sont revenus avec « agir » au lieu de « garantir » et la suppression pure et simple de « lutte contre ». Bref, blocage. Comme il faut identité de texte entre les deux chambres du Parlement pour poursuivre, le gouvernement s’est finalement résolu à acter la fin du processus. Cette reculade en rase campagne de la part d’un gouvernement largement accusé sur sa gauche et chez les ONG environnementales de manquer d’enthousiasme écologique ne manque pas de susciter son lot d’interrogations politico-politiciennes. Alors qu’on abordera la dernière ligne droite avant l’élection présidentielle de 2022 dès la rentrée de septembre, Emmanuel Macron n’aurait-il pas lancé ce projet de référendum à seule fin de montrer que la droite en était la principale cause d’obstruction ? Quant aux sénateurs de droite, n’auraient-ils pas voluptueusement pinaillé sur les mots à seule fin de priver le Président d’une possible victoire référendaire avant les élections ? Il serait étonnant que de telles manœuvres n’aient pas influencé les positions relatives des uns et des autres sur l’échiquier politique hexagonal, mais là n’est pas le plus important. Ce qui compte, en revanche, c’est de réaliser que la réécriture de l’article Ier en des termes favorables à la préservation de l’environnement n’aurait rien apporté de plus aux garanties écologiques déjà définies dans notre Constitution mais qu’elle aurait dangereusement ouvert la voie à une dénaturation de la raison d’être de ce texte aussi fondamental qu’indispensable. Il se trouve que la Constitution de 1958 n’est pas l’unique texte qui fonde notre République. Il est rattaché à ce qu’on appelle le bloc de constitutionnalité qui comprend également la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, le Préambule de la Constitution de 1946 et la Charte de l’environnement de 2004 (et son désastreux principe de précaution qui agit en fait comme un principe hostile à l’innovation). Or la Charte de l’environnement prévoit déjà en son article 6 que « les politiques publiques doivent promouvoir un développement durable » tandis que l’article 34 de la Constitution mentionne déjà que « la loi détermine les principes fondamentaux de la préservation de l’environnement. » Ces formulations englobent les dispositions détaillées dans l’ajout proposé, lequel n’apporte pas grand-chose hormis le plaisir de faire de la politique de pur affichage. Un aspect superficiel des choses qui n’avait certainement pas échappé à M. Macron, lui qui est perpétuellement mis en demeure de mettre fin à sa prétendue « inaction climatique » comme ce fut encore le cas la semaine dernière de la part du Conseil d’État. Au-delà du doublon, une telle inscription imposerait encore plus un modèle de société basé sur la peur de l’avenir, la décroissance et l’abandon progressif de tout ce qui a permis au monde de sortir progressivement puis radicalement de la pauvreté, à savoir les progrès scientifiques, la libre entreprise, le capitalisme et les échanges internationaux. En cela, elle n’a aucune place dans une Constitution, sauf à transformer cette dernière en simple tract électoral qui aurait force de loi. Force est de constater que la Constitution est de plus en plus souvent instrumentalisée en vecteur démagogique des idéologies à la mode au gré des pouvoirs en place. Chaque parti, chaque faction, chaque groupe d’opinion tente de faire prévaloir son point de vue en essayant de le graver dans le marbre de la Constitution. Ici, il est question d’impératif climatique, mais on a vu par exemple des parlementaires proposer des amendements pour que le droit à l’avortement et à la contraception soit inscrit dans le préambule de la Constitution ; une député voulait même y ajouter « le droit à une vie sans violence sexiste et sexuelle. » À droite, lors des élections européennes de 2019, il était à nouveau question d’inscrire les racines chrétiennes de l’Europe dans le Traité constitutionnel européen (TCE, 2005). Tout ceci participe malheureusement du détournement d’un texte fondateur en programme politique mêlant communication, effet d’affichage et volonté constructiviste. Or une Constitution, texte fondamental trônant au sommet de la hiérarchie des normes, n’a pas d’autre objet que de limiter les pouvoirs des gouvernants et définir les rapports entre les gouvernants et les gouvernés afin de garantir à chaque citoyen que ses droits naturels seront protégés. À ce titre, les meilleures Constitutions sont celles qui ne tombent pas dans les particularismes de circonstance. Ce sont celles qu’il n’est pas nécessaire de changer tous les quatre matins au gré des opportunismes politiques. Ce sont celles qui s’occupent de faire régner l’État de droit, pas de définir l’état de la science, de la culture, de l’histoire ou de l’opinion. Quelles qu’en soient les plus ou moins bonnes raisons, l’abandon du référendum pour inscrire l’impératif écologique dans l’article Ier de la Constitution est donc une excellente nouvelle. Un coup de canif de moins dans notre texte fondamental, un peu de liberté préservée. L’avenir n’est pas écrit et la créativité humaine est immense. — Sur le web
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On voit bien qu’il y a des »rebelles » qui n’acceptent pas de se mettre « à poil » devant les géants que sont les GAFAM. Ils œuvrent pour aider à s’affranchir. À noter : c’est une offre commerciale, qui propose de louer un smartphone. Donnez votre avis. Partagez ! Volti ****** Commown À l’heure de l’ultra-connexion, de l’exploitation de nos données personnelles et de la surconsommation énergétique du web, des solutions émergent. Commown présente les enjeux du web libre et la première offre commercialisée du Fairphone DéGAFAMisé. Face aux enjeux climatiques, le web et les outils numériques peuvent représenter un fabuleux avantage pour faire face aux crises et améliorer la résilience de la société. Entre autres, ils permettent d’horizontaliser la connaissance (Wikipédia, commentreparer.com, les MOOC…), et facilitent l’entraide (forums en tous genres, Couchsurfing, Blablacar…). De même, la mise en réseau des populations permet une co-construction et la diffusion rapide de nouveaux projets de société prônant la coopération et les alternatives (mouvements zero waste, les villes en transition, les colibris, Alternatiba…). Sans le web, les actions de lobbying citoyen seraient inaccessibles (HOP//halte à l’obsolescence programmée, i-Boycott, Avaaz…) tout comme la coordination des actions de désobéissance citoyenne (ANVCop21, ATTAC, les Amis de la Terre, Greenpeace…). Enfin, la mise en réseau pourrait théoriquement permettre une répartition plus sobre et plus juste des ressources en énergie au niveau local. Mais ce gain de résilience sera éphémère si nous ne contournons pas deux limites physiques majeures. À commencer par la surconsommation en ressources naturelles (terres rares, cuivre, or, pétrole…) pour les infrastructures et les terminaux (serveurs, data centers, smartphones, ordinateurs…). De même, la surconsommation énergétique induite par le stockage et le transfert de données ne pourra pas continuer à croître indéfiniment. Enfin, cette résilience restera trompeuse si nous ne nous affranchissons pas du monopole des GAFAM sur l’exploitation de nos données personnelles. La dictature intellectuelle qu’ils imposent dans le but de soutenir leur modèle économique basé sur la publicité et la surconsommation est en totale opposition avec la notion de sobriété qui devrait être diffusée largement. Idéalement, il faudrait pouvoir travailler de front sur ces trois limitations pour tendre vers un web déGAFAMisé, sobre énergétiquement, et dont les infrastructures et terminaux seraient éco-conçus et durables. De nombreux acteurs travaillent sur une partie de ces axes, à commencer par Qwant, le célèbre moteur de recherche Français qui protège les données personnelles de ses utilisateurs. Sur un autre axe, Commown propose déjà une offre d’électronique plus responsable et plus durable par la location de Fairphone, seul smartphone conçu pour être facilement réparé. Bien sûr, l’une des solutions les plus drastiques à titre individuel serait de renoncer à la mobilité que nous offrent les smartphones et les ordinateurs portables, pour se contenter d’ordinateurs fixes, réparables, sous Linux, idéalement en usage mutualisé. Mais avant d’en arriver là, nous pouvons déjà choisir de déGAFAMiser nos smartphones ! En partant sur le Fairphone, jusqu’où pouvons-nous aller dans cette approche associant éco-conception et recherche de liberté ? Aujourd’hui, les producteurs de composants électroniques fournissent souvent les pilotes logiciels sous licence propriétaire. Un travail de longue haleine sera nécessaire pour contourner cette première limitation à l’open hardware. Cependant, nous pouvons déjà nous concentrer sur les logiciels qui touchent directement les usagers et leurs données personnelles. En ce qui concerne les systèmes d’exploitation, il existe des alternatives qui ne sont pas basées sur Android ou iOS. Les plus notables sont Sailfish OS, le futur Librem 5 et Ubuntu Touch. Mais ces alternatives n’ont pas le vaste catalogue d’applications d’Android et fonctionnent sur un nombre très limité d’appareils. Par ailleurs, bien que développée par Google, la base d’Android reste open source. C’est pourquoi des alternatives open source d’envergure se basent dessus, comme Lineage OS et le projet naissant /e/ (ex-eelo). Sur cette base Android, Google ajoute par défaut un ensemble de composants logiciels, d’applications et de services propriétaires. Les constructeurs font de même et insèrent souvent leur propre ensemble d’applis et services propriétaires. Pour avancer vers un smartphone déGAFAMisé, il faut donc éviter ces services propriétaires. Ceux-ci sont remplacés par des logiciels libres qui permettent une vision de long terme. En effet, les mises à jour de sécurité peuvent alors être prises en charge par la communauté, même si le constructeur les abandonne. Cela ouvre aussi la voie vers un smartphone respectueux de la vie privée, car les trackers de Google ou des constructeurs ne sont pas présents. Le seul souci, c’est qu’il est difficile de trouver de tels smartphones déGAFAMisés dans le commerce. C’est pourquoi Commown lance son offre Fairphone Open, un premier pas vers un smartphone déGAFAMisé grand public. Actuellement le Fairphone est commercialisé avec l’Android habituel, qui contient les services non-libres de Google. Mais il existe un système d’exploitation libre “Fairphone Open OS” développé et mis à jour régulièrement par Fairphone. Bien que gratuit, il n’est pas accessible au grand public en raison de la difficulté technique de l’installation. Commown prend en charge celle-ci pour fournir Fairphone Open OS préinstallé. Cette solution a été testée plusieurs mois par une dizaine de commowners. De plus, la coopérative sélectionne et configure un ensemble d’applis libres pour que l’usager puisse retrouver toutes les fonctionnalités habituelles d’un smartphone à sa livraison. L’offre ouverte en octobre reste une bêta test, qui sera améliorée avec les retours des utilisateurs. Bien sûr, cette offre est adossée aux services Commown qui incluent une assistance permanente, qui couvre aussi bien la panne et la casse que les questions logicielles liées à la déGAFAMisation. Ainsi, tout le monde peut avoir la fierté de contribuer à l’aventure du Fairphone Open ! Pour en savoir plus c’est par ici ! Marre de polluer avec vos smartphones ? Louez un Fairphone ! Explications.
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Mesdames et Messieurs, Je voudrais parler franchement. Il y a un point qui nous rassemble tous, c’est que l’échec de Copenhague serait catastrophique pour chacun d’entre nous. Quelles que soient nos positions de départ, l’échec nous est absolument interdit. Tous, nous aurions des comptes à rendre devant l’opinion publique mondiale et devant nos opinions publiques. Les scientifiques nous ont dit ce qu’il fallait faire, ils nous ont dit que nous étions la dernière génération à pouvoir le faire. L’échec est interdit. Deuxième chose, il faut changer de braquet pour cette conférence ou nous allons droit à la catastrophe. La Conférence de Copenhague ne peut pas consister en une succession de discours qui ne se confrontent jamais. Nous ne sommes pas ici pour un colloque sur le réchauffement climatique, nous sommes ici pour prendre des décisions. Je demande donc qu’après le dîner ce soir, il y ait une réunion des principaux leaders de toutes les régions du monde pour enfin négocier sérieusement sur un texte de compromis. Il reste moins de 24 heures. Si l’on continue comme cela, c’est l’échec. Il faut une véritable réunion de travail, au niveau des décideurs. Troisième remarque, tous, nous devons faire des compromis, tous, l’Europe et les pays riches, nous devons reconnaître que dans la pollution de la planète, notre responsabilité est plus lourde et plus grave que les autres et donc que nos engagements doivent être plus forts. Les États-Unis d’Amérique, première puissance du monde, devront aller au-delà des engagements qu’ils ont annoncés, même si ces engagements marquent un progrès significatif. La Chine qui a déjà annoncé des choses ne peut pas considérer que la transparence des efforts de chacun soit une remise en cause de la souveraineté de chacun. Enfin, les éléments du compromis sont connus. Qui osera dire que l’Afrique et les pays les plus pauvres n’ont pas besoin de l’argent, des 10 milliards de dollars pour les trois premières années et des 100 milliards d’euros à partir de 2020 ? Qui osera dire qu’il est contre que cet argent soit donné aux plus pauvres ? Qui osera le dire, à cette tribune ou ailleurs ? Je le dis à mes amis africains, si nous n’avons pas un accord, vous serez les premières victimes. Ne vous laissez pas voler cet accord dont vous avez besoin. Qui osera dire que nous n’avons pas besoin d’un financement innovant qui taxera les transactions financières pour trouver les moyens de sauver la planète de la catastrophe attendue ? Qui osera à cette tribune dire : "on n’a pas besoin de financement innovant" ? Troisième élément, qui osera dire à cette tribune qu’il ne faut pas un organisme, dont nous pouvons débattre à satiété de sa nature et de sa composition, pour comparer le respect des engagements de chacun ? Qui osera dire que la transparence, c’est fait pour toute l’humanité sauf pour lui ? Qui osera le dire ? Qui osera venir à cette tribune pour dire cela ? Qui osera dire que les deux degrés d’augmentation de la température ne passent pas par la réduction de 50 % des émissions dont 80 % pour nous les pays riches, parce que nous avons une responsabilité historique ? Qui osera contester cette réalité historique ? Qui osera la contester ? Qui osera contester le fait que sur l’argent que nous sommes prêts à utiliser, il faut en donner une partie significative pour les pays qui ont ce bien universel que sont les forêts et qui n’ont pas les moyens de gérer seuls le coût de la gestion de ce patrimoine mondial de l’humanité ? Qui osera le dire ? Qui osera venir ici pour contester cette réalité ? Qui osera contester que les pays pauvres d’Afrique, les pays pauvres d’Asie, voire l’Inde, n’ont pas besoin de l’argent que nous sommes prêts à mobiliser et qu’ils ne peuvent pas être traités dans les mêmes conditions que ces géants de demain et d’aujourd’hui que sont le Brésil ou la Chine ? Qui osera le dire ? J’espère que vous m’avez compris, Mes Chers Amis, le temps travaille contre nous. Arrêtons les postures, rentrons vraiment dans la négociation. Certains veulent garder Kyoto, gardons Kyoto. D’autres adorent le texte du négociateur maltais, gardons le texte, mais mettons-nous d’accord sur un chapeau politique qui reprend peu ou prou les engagements politiques dont je viens de parler. Négocions cette nuit d’arrache-pied et demain, entérinons tous ensemble l’accord qui aura été posé et donnons-nous six mois après la Conférence de Copenhague pour transformer ces engagements politiques en texte juridique. Mesdames et Messieurs, pas un seul d’entre nous ne s’en sortira s’il n’est pas à la hauteur de la responsabilité historique de Copenhague. La question est posée maintenant, tout de suite. C’est tout de suite qu’il faut commencer à négocier. Sachez en tous cas que la France et l’Europe y sont prêtes. Je vous remercie.
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La France avance sur le front des véhicules polluants. Au 1er janvier 2019, 52% des voitures du parc français des particuliers répondaient aux normes Crit'air 1 ou 2, rapporte Les Echos. Il s'agit des deux catégories les plus exigeantes du système de vignettes, après le Crit'air zéro émission pour les voitures électriques. D'après un bilan du ministère de la Transition écologique, ce taux était de 13% en 2011. Les véhicules considérés les plus polluants - en raison de leur âge ou niveau d'émission de CO2 - sont donc désormais minoritaires et représentent 48% des voitures en circulation, contre une part de 87% en 2011. Par ailleurs les véhicules les plus polluants circulent moins. La part de trafic des voitures Cirt'air 3,4,5 et non classées est de 45%, contre 55% pour les Crit'air 1 ou 2. "Au rythme actuel de renouvellement du parc, il faudrait entre 9 et 11 ans pour que l'ensemble des voitures de catégories Crit'air 3, 4, 5 et non classées sortent du parc", indiquent les experts du Commissariat général au développement durable (CGDD), l'organisme qui a produit cette étude, citée par Les Echos. D'après l'étude des disparités existent cependant sur le territoire. La part des véhicules les plus polluants est plus élevée dans les zones rurales (55% du parc). A contrario la tendance s'inverse dans les zones urbaines, pour descendre sous la barre des 42% dans la région parisienne.
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Retrouvez le Communiqué de Presse Sur le site du MRM : http://www.mrm.gov.pf/?q=node/125 Paris, 25.11.2011 - Suite à un appel d’offres international, le cabinet Carbone 4, fondé par Alain Grandjean et Jean-Marc Jancovici, est choisi par le Ministère des Ressources Marines pour réaliser la feuille de route de la politique énergétique de la Polynésie française. Le but de cette collaboration est de faire émerger un schéma directeur permettant un approvisionnement électrique moins dépendant des énergies fossiles. La Polynésie française dépend pour sa production électrique à 80% des énergies fossiles et sa demande en électricité a augmenté de 40% depuis 2000. Consciente de ces enjeux à la fois économiques et climatiques, la Polynésie française s’est fixé pour objectif d’assurer 50% de la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables à l’horizon 2020. Le Ministère des Ressources Marines de la Polynésie française, qui est notamment en charge des technologies vertes, lance un projet ambitieux en faveur de la transition du mix électrique vers les énergies renouvelables. Le schéma directeur, qui s’inscrit dans une démarche de protection de l’environnement naturel et culturel, devra proposer un cadre économique réaliste pour assurer le développement des ENR et abaisser l’empreinte carbone de l’ile. Carbone 4 collabore dans le cadre de cette mission avec François Dauphin, expert indépendant fondateur de Canopéa Conseil. La mission comporte 4 objectifs : • Réaliser l’état des lieux de la production et des consommations d’électricité en Polynésie française • Etudier le potentiel d’actions de maitrise de la demande • Chiffrer le potentiel technique et économique de développement des énergies renouvelables • Elaborer plusieurs scénarios d’évolution de la demande électrique à l’horizon 2020 Le Ministre des Ressources Marines soutient cette initiative : « Nous sommes très heureux de pouvoir explorer les pistes d'un futur moins dépendant des énergies fossiles avec Carbone 4. Pour que Tahiti soit un rêve durable, elle doit repenser son énergie. » Les résultats de l'étude : le rapport complet le résumé à l'attention des décideurs la présentation en Conseil des Ministres
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Ils ont aussi été les victimes de la sécheresse. Le gouvernement va permettre l'ouverture du régime des indemnisations pour "calamités" aux agriculteurs et éleveurs qui devraient aussi bénéficier d'autres aides à la trésorerie d'urgence comme certains dégrèvements fiscaux, a annoncé ce vendredi le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie. "On prend des mesures exceptionnelles pour accompagner les agriculteurs face à des épisodes de sécheresse qui ne cessent de se répéter", a déclaré sur Franceinfo le ministre qui a aussi confirmé qu'une "part significative" du volet agricole du plan de relance de l'économie devant être annoncé le 25 août sera consacrée à "l'adaptation de nos cultures au changement climatique". "Pour tous les départements qui pourront relever de la calamité agricole", le ministre a indiqué qu'il serait "très vigilant" afin que les agriculteurs concernés puissent en bénéficier. "Quand est-ce que cela se passe ? À la fin de l'épisode de sécheresse, on constate les conséquences des diminutions de rendement et on fait ces déclarations (...) qui donnent lieu ensuite à des accompagnements financiers", a dit le ministre sans donner le montant du budget. LIRE AUSSI >> Transfert de fourrage, stock d'eau... Les agriculteurs face aux vagues de chaleur Dans les mesures d'urgence, outre le feu vert à l'utilisation des jachères pour nourrir le bétail et au décalage des dates de semis imposés par la politique agricole commune (PAC), déjà annoncés, le ministre a évoqué le versement anticipé d'acomptes "plus élevés" de la PAC, et des "dégrèvements sur la taxe foncière que paient les agriculteurs" pour les régions les plus sinistrées. En début de semaine, le président du syndicat agricole Modef Pierre Thomas avait demandé l'activation du fonds national de gestion des risques agricoles (FNGRA) pour indemniser les agriculteurs exposés aux dégâts de la sécheresse. La présidente de la FNSEA Christiane Lambert avait demandé aussi des allègements de charge voire des échelonnements de remboursements bancaires pour les entreprises agricoles. "Au-delà de ces mesures de très court terme, agronomiques et financières, il faut surtout préparer l'avenir, c'est l'objectif du plan de relance ou une part conséquente du volet agricole du plan de relance sera consacrée à l'adaptation de notre agriculture aux effets du changement climatique", a ajouté le ministre. Sur ce volet il a cité trois exemples : le financement de l'achat de matériaux de protection contre la grêle, le financement de la recherche pour trouver des semences plus adaptées aux bouleversements climatiques, et l'amélioration de la gestion des ressources, en particulier en eau. "Après la sécheresse, il y a des orages très violents, de la grêle: aujourd'hui, on a des matériaux pour se protéger contre ces phénomènes, qui coûtent cher, il faut pouvoir les financer pour accompagner nos agriculteurs", a ajouté le ministre qui se rend dans deux exploitations de Haute-Garonne ce vendredi. Pour la gestion de l'eau, Julien Denormandie a jugé "absolument pas normal" qu'un projet de construction de bassin de rétention d'eau puisse "prendre 8 à 10 ans" et évoqué des "mesures de simplification" à engager "dans la concertation" afin d'éviter "les conflits d'usage".
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Environ six Français sur dixredoutent un effondrement de notre civilisation, principalement à cause du réchauffement climatique (36%), mais aussi à cause de la surpopulation (17%) et de la montée des inégalités (14%), révèle un sondage YouGov pour le HuffPost. L'âge entre en compte dans les réponses des Français. Seuls 29% seulement des 55 ans et plus ont peur d'un effondrement lié au réchauffement climatique, contre 42% des 18-24 ans par exemple. Ces derniers sont par ailleurs 17% à avoir peur d'une guerre nucléaire, contre 9% en moyenne pour l'ensemble des Français. Pour prévenir la fin du monde, 40% des sondés misent sur l'engagement des citoyens, devant celui des scientifiques (15%), des États (8%) et de l'ONU (7%). Quant à la COP25, qui s'ouvre ce lundi à Madrid, seuls 27% des Français estiment que c'est un bon moyen pour lutter contre le réchauffement climatique, contre 42% qui ne sont pas convaincus et 31% d'indécis. En cas d'effondrement, 25% des Français parient sur un retour à la nature individualisé, teinté de survivalisme, 25% sur un retour à la nature via des communautés autogérées et 19% sur un retour d'États nation plus limités. Mais 26% d'entre eux ne se prononcent pas. Enquête réalisée les 21 et 22 novembre sur 1004 personnes représentatives de lapopulation nationale française âgée de 18 ans et plus.
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Par Christian Gerondeau Edition L’Artilleur (disponible sur amazon) Dans cet ouvrage sous titré « Climat, CO2, hydrogène : la réalité et la fiction » Christian Gerondeau dénonce une manipulation planétaire, sans précédent dans l’Histoire. Certes, celle-ci ne paraît pas crédible. Elle est pourtant vraie. Jamais autant d’hommes n’auront été trompés par si peu. Et lorsqu’il sera mis fin à leurs falsifications, l’optimisme pourra alors renaître pour notre jeunesse aujourd’hui égarée. Ce livre est organisé en deux parties. La première dénonce en seize points précis les idées fausses qui ont cours. La seconde, à caractère historique, relate comment les tenants d’une idéologie écologique, religion des temps modernes, ont méthodiquement conquis en un demi-siècle le pouvoir des idées au sein du monde occidental et au détriment de l’humanité. L’ouvrage s’achève sur un appel souhaitant que la France puisse, par ses autorités administratives, politiques, médiatiques, et scientifiques telles que ses grandes Académies, ramener le monde à la raison. Ce serait le plus grand service que le pays de Descartes puisse aujourd’hui rendre à l’humanité. Ce livre est édité chez L’Artilleur.
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Les dirigeants présents au sommet de la COP26 n’ont pas l’intention de s’attaquer aux impacts environnementaux croissants causés par leurs dépenses de « défense. » Un avion de chasse israélien F-35 de fabrication américaine se produit lors d’un spectacle aérien au-dessus de la plage de la ville côtière méditerranéenne de Tel-Aviv, le 9 mai 2019 (AFP) Les dirigeants du monde entier se sont réunis à Glasgow la semaine dernière pour le sommet de la COP26 dans le but de démontrer qu’ils s’attaquent tardivement à la crise climatique. Des accords visant à protéger les forêts, à réduire les émissions de carbone et de méthane, et à promouvoir les technologies vertes ont été martelés sous les yeux du monde entier. Les responsables politiques occidentaux, en particulier, veulent sortir de ce sommet en ayant reverdi leur blason, prouvant qu’ils ont fait tout en leur pouvoir pour empêcher une future hausse de la température mondiale de plus de 1,5 °C. Ils craignent le verdict d’un électorat mécontent s’ils reviennent bredouilles. Les climatologues doutent déjà que les engagements pris aillent suffisamment loin, ou puissent être mis en œuvre assez rapidement, pour faire une différence. Ils ont averti : des mesures draconiennes doivent être prises d’ici à la fin de la décennie pour éviter une catastrophe climatique. Mais l’activité visible du sommet cache une réalité bien plus sombre. Les nations qui proclament leur leadership moral dans la lutte contre la crise climatique sont aussi celles qui font le plus pour saboter un accord significatif visant à réduire l’empreinte carbone de l’humanité. Une photo lors de l’ouverture de la COP26 montre le Premier ministre britannique Boris Johnson, hôte du sommet, saluant chaleureusement le président américain Joe Biden et le Premier ministre israélien Naftali Bennett. Mais plutôt que de les féliciter, nous devrions considérer ce triumvirat comme les grands méchants des négociations climatiques. Leurs forces armées sont les plus polluantes de la planète, et l’objectif de la COP26 est de faire de ce fait un secret bien gardé. Les dépenses militaires des États-Unis dépassent de loin celles de tous les autres pays, à l’exception d’Israël, lorsqu’elles sont mesurées par rapport à la taille de la population. Bien que le Royaume-Uni soit à la traîne, il dispose toujours du cinquième plus gros budget militaire au monde, tandis que ses fabricants d’armes s’affairent à fournir des armes à des pays que d’autres ont évités. On estime que l’armée américaine a – à elle seule – une empreinte carbone supérieure à celle de la plupart des pays. On considère généralement qu’elle est la plus grande consommatrice institutionnelle de pétrole brut au monde. Et les émissions des armées et des fabricants d’armes occidentaux semblent augmenter chaque année au lieu de diminuer – bien que personne ne puisse en être certain car elles sont activement dissimulées. Lors du sommet de Kyoto, il y a 24 ans, Washington a insisté pour obtenir une exemption de déclaration et de réduction de ses émissions militaires. Sans surprise, tout le monde leur a emboité le pas. Depuis le sommet de Paris de 2015, les émissions militaires sont partiellement déclarées. Mais trop souvent, les chiffres sont dissimulés – mis dans le même sac que les émissions d’autres secteurs, comme les transports. Et les émissions des opérations à l’étranger – dans le cas des États-Unis, 70 % de leur activité militaire – sont entièrement exclues du bilan. La majeure partie de l’Europe a également refusé d’être honnête. La France, dont l’armée est la plus active du continent, ne déclare aucune de ses émissions. Selon les recherches menées par Scientists for Global Responsibility, les émissions militaires du Royaume-Uni sont trois fois plus importantes que celles déclarées, même après exclusion des chaînes d’approvisionnement, ainsi que de la production d’armes et d’équipements. L’armée était responsable de l’écrasante majorité des émissions du gouvernement britannique. Et les nouvelles technologies, au lieu de rendre l’armée verte, aggravent souvent la situation. Le dernier avion de combat mis au point par les États-Unis, le F-35, consomme 5 600 litres de carburant par heure. Il faudrait 1 900 voitures pour engloutir une quantité similaire de carburant sur la même période. La Norvège, comme de nombreux autres pays, fait la queue pour mettre la main sur ce jet de nouvelle génération. Selon le journal norvégien Dagsavisen, les émissions totales de l’armée norvégienne au cours de la prochaine décennie augmenteront de 30 % du fait de ses seuls achats de F-35. En plus de négliger les dommages environnementaux causés par les achats d’équipements militaires et les chaînes d’approvisionnement, les pays excluent également les impacts significatifs des conflits et des guerres. Par exemple, selon des estimations prudentes, chaque année d’occupation de l’Irak par les États-Unis, qui a débuté en 2003, a généré des émissions équivalentes à la mise en circulation de 25 millions de voitures supplémentaires. Contrairement aux secteurs de l’agriculture et de l’exploitation forestière, aux industries manufacturières ou aux industries des combustibles fossiles, les efforts visant à freiner la croissance des dépenses militaires – et encore moins à l’inverser – ne sont pas à l’ordre du jour du sommet COP26. Et pour cela, Washington doit assumer la majeure partie de la responsabilité. Le Premier ministre britannique Boris Johnson dans un véhicule blindé à Aldershot, en Angleterre, le 24 juin 2021 (AFP) Son budget « défense » représente déjà environ 40 % des 2 mille milliards de dollars dépensés chaque année par les armées du monde entier. La Chine et la Russie – les deux épouvantails du sommet COP26 – sont loin derrière. Le gouvernement de Boris Johnson a dévoilé l’année dernière ce qu’il a appelé « le plus grand programme d’investissement dans la défense britannique depuis la fin de la guerre froide ». La Grande-Bretagne n’est pas un cas à part. Après les « dividendes de la paix » de courte durée, provoqués par l’éclatement de l’Union soviétique, les dépenses militaires mondiales ont connu une tendance à la hausse presque continue depuis 1998, sous l’impulsion des États-Unis. Paradoxalement, cette hausse a débuté au moment où les politiciens occidentaux ont commencé à parler de la lutte contre le « changement climatique » au sommet de Kyoto. Les dépenses militaires américaines n’ont cessé d’augmenter depuis 2018. Elles devraient continuer à le faire pendant encore au moins deux décennies – bien au-delà de l’échéance fixée par les climatologues pour inverser la tendance. La même tendance mondiale à la hausse a été alimentée par une poussée des dépenses militaires des pays du Moyen-Orient – notamment l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis – depuis 2013. Cela paraît refléter deux tendances ancrées dans l’évolution de la stratégie de Washington dans la région. Premièrement, alors qu’ils ont retiré leurs forces d’occupation débordées d’Irak et d’Afghanistan, les États-Unis ont de plus en plus externalisé leur rôle militaire à de riches États clients dans cette région gorgée de pétrole. . Deuxièmement, alors qu’Israël et les États du Golfe ont été encouragés à resserrer leurs liens militaires et de renseignement contre l’Iran, ces mêmes États du Golfe ont été autorisés à rattraper Israël sur le plan militaire. Son célèbre « avantage militaire qualitatif » s’érode progressivement. Le Royaume-Uni, qui exporte vers les Saoudiens, et les États-Unis, qui subventionnent largement les industries militaires israéliennes, soutiennent cette course aux armements au Moyen-Orient. Tout cela signifie que, tandis que les politiciens occidentaux promettent de réduire les émissions à la COP26, ils sont en fait occupés à préparer l’augmentation de ces émissions à l’abri des regards. En fin de compte, le problème est qu’il n’y a pas grand-chose à faire pour rendre nos armées plus vertes, que ce soit sur le fond ou par le biais d’un relooking écologique. La raison d’être de l’armée n’est ni d’être durable ni d’être respectueuse de la planète.
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La qualité des opérations d'exploitation à la centrale nucléaire de Golfech (Tarn-et-Garonne) s'est encore "détériorée" en 2019, a annoncé ce lundi l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), qualifiant de "très mauvaise" son appréciation sur le fonctionnement général du site. "L'ASN est très vigilante sur ce qui se passe actuellement à Golfech. Elle considère que les performances de sûreté nucléaire doivent faire l'objet d'une priorité absolue pour l'exploitant, et à ce titre-là, elle assure un suivi rapproché du site en 2020", a indiqué lors d'une vidéoconférence de presse Bertrand Frémaux, de la division de Bordeaux de l'ASN. Il a pointé une détérioration de la surveillance en salle de commande, et des défauts dans le respect des règles dans le pilotage des réacteurs. L'ASN a également fait état d'un "manque de rigueur systémique" en matière de maintenance, notamment dans la traçabilité "très défaillante" des informations. "L'année 2019 a aussi été marquée par la déclaration de nombreux événements significatifs pour la sûreté. Huit événements sont survenus pendant l'arrêt programmé du réacteur 2, dont un classé au niveau 2" (sur 7 de l'échelle internationale de gravité des désastres atomiques, Ines), a souligné l'ASN. Il s'agissait d'un incident survenu en octobre 2019 lors d'"opérations de vidange" d'un réacteur. En matière de radioprotection, "nous avons constaté des situations inacceptables, notamment dans la maîtrise de la propreté radiologique des locaux potentiellement contaminés", a ajouté Bertrand Frémaux. Au chapitre de la protection de l'environnement, des efforts sont encore à faire, l'ASN ayant constaté "des rejets intempestifs de substances non-radioactives", dont une qui s'est déversée dans la Garonne. A la suite de ces nombreux dysfonctionnements, des représentants de la direction d'EDF et du site de Golfech ont été auditionnés au siège de l'ASN à Montrouge en janvier, pour qu'ils présentent leur "plan de redressement" du site, a précisé l'ASN. Le dernier incident en date, classé de niveau 1, sur la centrale, remonte au 5 juin. Il a affecté un circuit de contrôle du circuit primaire du réacteur 1, du fait d'un défaut de maintenance. Située sur les bords de Garonne entre Agen et Toulouse, la centrale est composée de deux réacteurs de 1 300 mégawatts permettant de couvrir en moyenne 50% de la consommation électrique de la région Occitanie. Elle avait déjà fait l'objet d'un bilan 2018 critique, l'ASN ayant alors pointé une qualité de l'exploitation "dégradée".
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Quand elle a pris cet arrêté municipal interdisant l'utilisation des pesticides par les agriculteurs à 150 mètres des habitations et entreprises de sa commune le 17 mai dernier, la maire PS du Perray-en-Yvelines savait qu'il serait immédiatement contesté. Et jamais appliqué. De fait, comme le relatait Le Parisien la semaine dernière, des agriculteurs ont immédiatement réagi et la sous-préfecture a indiqué le 28 juin dernier à l'édile Paulette Deschamps que son arrêté est illégal et qu'elle avait deux mois pour le retirer, sans quoi l'État se réserve le droit de saisir le tribunal administratif. Pourtant, Paulette Deschamps refuse de faire marche arrière, au nom de la "santé" de ses administrés. Comment et pourquoi en est-on arrivé là? L'Express fait le point. De l'aveu même de la maire, c'est la couleur - rouge - d'un champ traité au glyphosate qui l'a décidée à prendre cet arrêté. "C'était très inquiétant d'autant plus que plusieurs quartiers du Perray touchent les parcelles agricoles", expliquait Paulette Deschamps au Parisien. "Il faut bien comprendre que cette modification de la couleur de l'herbe verte en rouge inquiète beaucoup", insiste-t-elle auprès de L'Express. Rappelons que depuis le 1er janvier 2019, l'utilisation du pesticide controversé est interdite pour les particuliers mais reste autorisée encore pour les agriculteurs jusqu'en 2023. Le champs rougi par le glyphosate dans la commune du Perray-en-Yvelines Instagram Simone Teis (Capture d'écran) Dans le même mois, la mairie a proposé des tests urinaires gratuits pour mesurer le taux de pesticides dans le corps. Quelque 47 personnes ont répondu, et selon la maire "toutes les personnes qui ont fait les analyses sont positives au glyphosate", dont l'un d'eux "a même, dans ses urines, 35 fois le taux normalement accepté de pesticides dans l'eau potable". LIRE AUSSI >> L'autorisation d'un pesticide revue après des intoxications Plus de 1 400 personnes, à l'écriture de cet article, ont signé une pétition de soutien à la maire du Perray-en-Yvelines. De l'autre côté, l'un des agriculteurs concernés proteste contre cet arrêté qui, selon lui, les empêche de faire leur métier. "On est dégoûté, une fois de plus. [...] Ils nous prennent pour des criminels !", se désole René au micro de Franceinfo. Paulette Deschamps se défend alors de vouloir faire la guerre aux agriculteurs qu'elle dit "comprendre", mais elle assure n'avoir "pas d'autres moyens". L'arrêté a été jugé illégal par la sous-préfecture, qui a demandé à la maire de le retirer. Si la maire fait de la résistance, comme elle dit en avoir l'intention, cela ne devrait pas avoir beaucoup de conséquences. Elle risque l'annulation de son arrêté puis sa suspension, explique l'avocat au Conseil d'État David Gaschignard, contacté par L'Express. C'est par exemple ce qu'il s'est passé en 2012 concernant un arrêté pris par le maire de Valence contre les OGM, ou en 2011 contre l'installation d'antennes relais à Saint-Denis, Pennes-Mirabeau ou Bordeaux. En 2011, puis en 2012, le tribunal administratif avait donné tort aux élus, ce qu'avait validé le Conseil d'État. LIRE AUSSI >> L'efficace lobbying des vendeurs de glyphosate Ces arrêtés relèvent de la compétence "exclusive du ministre chargé de l'environnement ou du ministre chargé de l'agriculture, selon les cas", stipule le Conseil d'État. "Le maire est chargé, sous le contrôle du préfet, de la police municipale, de la police rurale et de l'exécution des lois et règlements de l'État", rappelle aussi le site du Sénat. Certains maires évoquent bien le principe de précaution mais en 2011 puis 2012, le Conseil d'État rappelait que "le principe de précaution, s'il s'impose à toute autorité publique dans ses domaines d'attribution, n'a ni pour objet ni pour effet de permettre à une autorité publique d'excéder son champ de compétence". Ce principe de précaution relève donc de la responsabilité du ministère. Quant aux agriculteurs, rappelle David Gaschignard, ils ne risquent pas grand-chose à enfreindre un arrêté illégal. Paulette Deschamps défend sa décision auprès de L'Express : "Je me suis mise dans l'illégalité en toute connaissance de cause, mais je suis attentive à la santé des habitants, c'est une alerte". "Le moment est venu d'alerter l'État sur la destruction de notre environnement", insiste l'édile. Elle n'est pas la première à prendre ce genre de décision. Comme elle, à Château-Thierry (Aisne), Ruelle-sur-Touvre (Charente) ou encore à Langouët, en Ille-et-Vilaine, les maires ont déjà eu recours à ces arrêtés, conscients qu'ils seraient retoqués par le tribunal administratif. A Bastamag, Bertrand Astric, maire de Boussières, dans le Doubs, qui a tenté par un arrêté municipal d'interdire le glyphosate en juin dernier, explique sa démarche : "L'État n'a pas le courage de prendre ses responsabilités. J'estime, moi, que j'ai la responsabilité de prendre des mesures pour veiller à la bonne santé de mes administrés." Si elle n'avait pas connaissance de ces autres arrêtés municipaux, Paulette Deschamps verrait d'un bon oeil de regrouper ces maires récalcitrants au glyphosate. Et peu importe la couleur politique, puisque dans sa mairie, "les membres de l'opposition se joignent à nous", fait-elle valoir.
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C'est une nouvelle initiative du gouvernement au sujet de l'incendie de l'usine Lubrizol de Rouen : une vaste "enquête de santé" sera lancée à partir du mois de mars auprès de la population touchée par la fumée de l'incendie. En revanche, aucun prélèvements sanguin ne sera fait dans l'immédiat : une décision "scandaleuse", selon Europe Écologie - Les Verts (EELV). L'objectif est "de mesurer les nuisances qui ont été vécues par les personnes exposées, les symptômes ressentis, l'impact sur la qualité de vie, les relations sociales, familiales, professionnelles et puis les conséquences psychosociales et la santé perçue", a expliqué Anne Laporte, directrice des régions de l'agence Santé publique France, lors d'un comité de transparence sur l'incendie. Elle concernera les 215 communes qui se sont retrouvées sous le panache de fumée de 22 km de long. Concernant l'éventuelle "enquête biologique", "ce sont des prélèvements", a-t-elle assuré, qui peuvent être un recueil d'urine ou de sang. "On attend les analyses expertises sur tout le travail sur l'environnement pour savoir si on va mettre en place cette enquête de bio-surveillance ; donc je n'ai pas de calendrier pour cette enquête-là", a ajouté Anne Laporte. Ce ne sera "pas une enquête sur population générale mais sur échantillonnages déterminés par les zones contaminées" éventuelles, a-t-elle précisé. L'enquête environnementale vise à détecter des polluants même à dose "faible et très faible", a précisé le directeur régional de l'environnement Patrick Berg. "Aujourd'hui, les 150 prélèvements effectués sont satisfaisants", a-t-il ajouté. Interrogé sur la durée de l'enquête environnementale, financée par Lubrizol et Normandie Logistique, le directeur régional n'a cependant pas souhaité répondre. L'enquête environnementale doit être bouclée a priori dans les mois qui viennent, ont indiqué de leur côté Anne Laporte et l'ARS. "C'est scandaleux", a réagi le député européen EELV et élu de la métropole de Rouen David Cormand, interrogé par téléphone. "L'enquête préalable aurait dû être déjà mise en oeuvre. Le temps perdu avant de lancer éventuellement une enquête sérieuse aura pour effet qu'on ne saura pas à quoi ont été exposées les populations au moment de la catastrophe", a-t-il ajouté. Au cours de la réunion, Charlotte Goujon, maire PS de Petit-Quevilly, commune qui jouxte l'usine Lubrizol, a déploré des odeurs et symptômes ("langue qui pique, nausées, gorges qui gratte") "persistants" chez les habitants. "Il y en a moins qu'avant mais même à la préfecture il arrive encore, c'est plus rare et atténué, d'avoir des odeurs", a reconnu le préfet qui a pris un arrêté pour les faire cesser d'ici à la "fin du mois".
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La bulle du carbone est une perte massive de la valeur des investissements dans les combustibles fossiles à la suite des accords et mesures, à l'échelle mondiale, visant à limiter le réchauffement climatique. Ce concept a été diffusé par le think tank Carbon tracker situé à Londres. Un réchauffement limité à 1,5 °C par rapport au climat préindustriel, par exemple, ne concède à l'humanité qu'une allocation de 886 milliards de tonnes de dioxyde de carbone à émettre entre les années 2000 et 2050, soit l'utilisation de seulement 20 à 25 % des réserves connues de combustibles fossiles (sans parler de celles restant à découvrir), le reste devant rester sous terre. Les industries fossiles ont valorisé en bourse des réserves qui, selon l'Accord de Paris sur le climat, ne devraient pas être extraites et utilisées1. D'un point de vue financier, cela signifie que les réserves restantes sont des actifs voués à perdre toute valeur, représentant environ 28 000 milliards de dollars. Cette perte de valeur serait en quelque sorte équivalente à l'éclatement d'une immense bulle économique, d'où le choix de l'expression « bulle du carbone ». Il s'agit d'un des aspects du risque carbone. Par ailleurs, en plus des raisons éthiques et légales, la bulle du carbone est une des motivations avancées pour le désinvestissement des énergies fossiles2. En 2008, le climatologue James Hansen et ses collaborateurs de la NASA publient un article scientifique montrant que, si l'on veut préserver les conditions qui ont permis le développement de la civilisation, la concentration de dioxyde de carbone dans l’atmosphère devrait être réduite à 350 parties par million (ppm) au maximum3 (la moyenne était de 400 ppm en 20154). En 2009, un article publié par Malte Meinshausen et ses collaborateurs dans la revue scientifique Nature analyse qu'il ne faut pas émettre plus de 1 000 gigatonnes de CO2 entre 2000 et 2050 pour avoir 75 % de chances de limiter le réchauffement climatique à 2 °C5. Cela est considéré comme une avancée importante, dans la mesure où c'est la première fois que le problème climatique est posé sous forme de « budget carbone » à ne pas dépasser1. Cette publication est suivie du rapport Carbone non exploitable : les marchés financiers portent-ils une bulle carbone de l'initiatve Carbon Tracker, relayé notamment par Bill McKibben1,6. Ce rapport met en évidence que les réserves connues d'énergies fossiles correspondent à l'émission de 2 795 milliards de tonnes de CO2. En décembre 2020, cinq ans après l'Accord de Paris sur le climat, le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, déclare qu'« Il est grand temps [...] de rendre obligatoire la divulgation des risques financiers liés au climat et d’intégrer l’objectif de neutralité carbone dans toutes les politiques et décisions économiques et budgétaires. Les banques doivent adapter leurs prêts à l’objectif mondial de zéro émission nette et les propriétaires et gestionnaires d’actifs doivent [décarboner] leurs portefeuilles7. » Sur les autres projets Wikimedia :
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Pour étayer la propagande mondialement organisée afin d’instituer des règlements internationaux devant conduire à une diminution des émissions de carbone les manipulations graphiques grossières opérées par les organismes onusiens ne cessent d’être dénoncées par tous ceux qui s’en émeuvent. Mais l’opinion publique et les gouvernements sont maintenant intimement persuadés que le réchauffement du climat pour des raisons d’origine humaine ne pourra être contrecarré que si le monde entier devient frugal en énergie et se contente de quelques heures par jour d’une production électrique entièrement « verte ». Ces énergies vertes sont en effet par nature intermittentes et la puissance disponible n’atteindra jamais celle fournie par les usines consommant du pétrole, du gaz naturel, du charbon ou de l’uranium. Les pays occidentaux seront les plus affectés par cette nouvelle religion que les élèves des écoles apprennent soigneusement dès l’âge de dix ans et que les politiciens mettent déjà en place à grands renforts de taxes et d’investissement pharaoniques inutiles. Les relevés de la station météorologique de Reykjavik sont un exemple caricatural de ces manipulations. Leur but est de faire croire que, oui, il a bien un « échauffement » du climat depuis 120 ans. De plus il faut triturer les données brutes des relevés de température afin d’obtenir une évolution qui suit de près l’augmentation de la teneur atmosphérique en CO2, sinon il n’y aurait rien de convaincant. L’IPCC, organisme onusien en charge de répandre cette propagande, est en cela aidé par la NASA, la NOAA et d’autres organisations connexes voire des universitaires complaisants en mal de crédits de recherche prêts à vendre leur âme à ces fonctionnaires internationaux grassement payés avec nos impôts. Et choisir la station météo de Reykjavik est d’autant plus caricatural que l’électricité produite en Islande est d’origine exclusivement géothermique. Bref, le Goddard Institute for Space Studies, émanation de la NASA, ajuste les relevés de température bruts, les « nettoie » (on ne sait pas ce que cela signifie) et les homogénéise (on ne sait pas non plus ce que cela signifie) pour d’une part faire disparaître l’optimum climatique des années 1920-1970 et d’autre part amplifier le réchauffement qui se serait accéléré depuis les années 1980. Un prouesse graphique ! Tony Heller est un remarquable « limier » pour débusquer les malhonnêtetés de l’IPCC et dans le cas précis de la station météo de Reykjavik les malhonnêtetés de la NOAA et de la NASA. Chaque jour ou presque il débusque une de ces manipulations scandaleuses et il les relate sur son site realclimatescience.com. Il faut croire Heller dont le curriculum est long comme le bras (realclimatescience.com/who-is-tony-heller). Voici donc l’une de ses dernières découvertes, d’abord les relevés de température à Reykjavik moyennées chaque année depuis 1900 : Et voici les données ajustées, nettoyées et homogénéisées : Cherchez l’erreur !
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Il l'avait quittée à son entrée au gouvernement. Nicolas Hulot, ex-ministre de la Transition écologique depuis le mois d'août dernier, a retrouvé ce mercredi la tête de sa fondation. Le défenseur de l'environnement le plus célèbre de France en a été désigné président d'honneur. Quant à la "Fondation pour la nature et l'homme", elle a repris son nom originel de "Fondation Nicolas Hulot", au terme d'un conseil d'administration tenu ce mercredi matin. "Avec la Fondation, je m'efforcerai plus que jamais d'être aux côtés de ceux qui font émerger les solutions pour combiner le court terme et le long terme", explique Nicolas Hulot dans un communiqué de la FNH. "Dans ce monde qui se fragmente, je veux modestement essayer d'être un trait d'union", ajoute-t-il encore. "J'essaierai, autant que possible, de valoriser les initiatives citoyennes pour qu'elles inspirent l'action politique. Enfin, (...) nous essaierons plus encore d'aider la créativité et les actions de solidarité". Le CA a également validé la démission d'Audrey Pulvar, qui présidait l'organisme depuis l'entrée au gouvernement de son fondateur en mai 2017. Sur Twitter, la journaliste, désormais engagée dans un autre projet, toujours dans le domaine social et environnemental, a rendu hommage ce mercredi à l'équipe de la fondation. "Forte de son engagement, Audrey Pulvar restera cependant, comme elle le faisait précédemment, un relais et un soutien des actions de la Fondation", lit-on dans le communiqué de la fondation. L'économiste Alain Grandjean, compagnon de route de longue date de la fondation, lui succède en tant que nouveau président, au côté du président d'honneur. "Le tandem économie et écologie est inscrit désormais jusque dans la gouvernance de la FNH", explique la fondation dans son communiqué. Nicolas Hulot, qui a quitté le gouvernement fin août faute de pouvoir faire suffisamment avancer ses dossiers, avait annoncé son intention de revenir "sous une forme ou sous une autre" pour défendre la transition écologique, et que "ça passera par la société civile, par les citoyens".
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« L’équilibre du climat » est l’une de ces expressions toutes faites qui est le signe très reconnaissable du penchant des climato-alarmistes à plonger tête baissée dans le simplisme. Ainsi de Jean-Louis Étienne, dont on peut apprécier les qualités d’explorateur mais qui, sur France Bleu, se vautre dans ce concept fallacieux. Le résumé de son intervention indique : Il suffit de regarder le graphique suivant pour comprendre qu’il n’y a pas d’équilibre du climat (même si le mot climat est ici un peu fort, puisqu’on ne parle que de la seule température). On notera également que des réchauffements climatiques ou de grandes glaciations peuvent avoir lieu sans que l’homme rejette du CO2 en quantités industrielles dans l’atmosphère. Température moyenne observée au cours des dernières 11000 années (d’après Dansgaard et al., 1969, Schönwiese, 1995) De plus, on notera que des réchauffements climatiques peuvent avoir des impacts très positifs sur le développement de l’humanité, comme ce fut le cas du développement de la civilisation romaine, et qu’à l’inverse les refroidissements climatiques peuvent avoir des impacts très néfastes, comme ce fut le cas des grandes famines du Petit Âge glaciaire, qui ont probablement accentué la marche des peuples vers les révolutions occidentales. Malgré le cas de la civilisation romaine et le fait qu’il n’existe pas d’ « équilibre climatique », Jean-Louis Étienne ne s’embarrasse pas pour affirmer que « la Terre a une petite fièvre (+1°C en un siècle)… et que cela suffit à déséquilibrer la machine climatique ». LE « FRIGO » DE LA PLANÈTE L’allégorie du frigo parle à notre besoin naturel et quotidien de nous alimenter. Laisser ouverte la porte du frigo, c’est voir la nourriture s’altérer rapidement. Il y a un registre de peur « reptilienne » sur laquelle joue ici Jean-Louis Étienne : dans le cadre de sociétés urbaines médiatisées, ce n’est plus le butin de la chasse et de la cueillette qui détermine notre alimentation quotidienne mais bien le remplissage du frigo. Pourtant, dans l’histoire du climat terrestre, avec 2/3 d’océans à la surface du globe, le réchauffement climatique s’accompagne toujours d’une augmentation de la matière organique disponible… et donc de la nourriture disponible. Par exemple, au Crétacé, des forêts luxuriantes recouvraient la planète, et vivaient les animaux les plus gigantesques que notre terre ait porté : les dinosaures. Sur la partie « consciente » de l’allégorie du frigo, celle qu’a explicitement évoquée l’explorateur (le fait que la porte soit maintenant « ouverte »), le raisonnement est lui aussi déconnecté de toute réalité. D’abord parce que les climats polaires ont toujours été ouverts sur les autres climats de la planète. Ensuite, parce que penser qu’une source de froid nouvellement ouverte dans un espace donné entraîne une hausse des températures, il faut oser. — Sur le web
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REPORTAGE. Cop26 : À Glasgow, la pression populaire s’affiche dans les rues Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté pour le climat dans la plus grande ville écossaise, samedi 5 novembre, en marge de la Conférence sur le climat. Une pluie presque horizontale s’abat sur une foule compacte avant de laisser place à une éclaircie salvatrice. Nous sommes à Glasgow (Écosse), la plus grande ville du territoire accueillant la Cop26 jusqu’au vendredi 12 novembre 2021. Ce samedi 5 novembre, des dizaines de milliers de personnes – plus de 100 000 selon les organisateurs – sont descendues dans la rue pour un rendez-vous attendu depuis plusieurs mois : la journée mondiale d’action pour la justice climatique. Un rassemblement pacifique Un rassemblement avant tout pacifique, point d’orgue de la pression populaire, en marge de la Cop26. Ici, en Écosse, la technique de la nasse et les interpellations arbitraires n’ont pas lieu d’être malgré une impressionnante présence policière. Depuis le début de l’événement, les heurts se font rares. L’ambiance générale oscille entre espoir et colère, est pourtant bien là. Les promesses des dirigeants mondiaux, réunis plus tôt dans la semaine, ne prennent pas. Ce rassemblement se distingue ainsi par l’impatience croissante face à « l’inaction climatique » et son caractère global. Féminisme, anarchisme, marxisme, indépendantisme écossais… Les mouvements présents, en majorité situés à gauche de l’échiquier politique et venus du monde entier, sont légion. Des syndicats aux étudiants, chacun affiche son soutien à sa manière. Au milieu d’une foule compacte, des slogans appellent à « passer à l’action », ou encore à « changer notre vie, pas le climat ». Des manifestations similaires ont eu lieu au même moment partout dans le monde, de Paris à Séoul en passant par Londres. « Se battre côte à côte » Ruben et Michel, la trentaine, sont venus de Belgique en bus pour l’occasion. Le premier estime que « le changement climatique est une grande menace pour l’humanité ». Le second d’ajouter que « cela touche un peu tout le monde, que vous soyez noir, blanc, d’une profession ou d’une autre ». Brandissant une pancarte appelant à l’ouverture des frontières pour les réfugiés climatiques, ces militants socialistes veulent faire entendre leur combat : celle de la lutte anticapitaliste. « Nous ne sommes pas pour la violence individuelle, nous voulons utiliser les instruments des mouvements ouvriers, comme la grève ou la manifestation » , détaille Ruben. Plus loin, un groupe revêt le fameux costume du médecin de la peste, comme une métaphore des dangers de l’industrie du charbon. Berndt, venu du nord de l’Allemagne, estime « que nous devons tous nous battre côte à côte. Les manifestations doivent avoir un caractère mondial, nous devons tous changer nos façons de faire ». « Les gens au pouvoir sont trop cyniques pour nous écouter » Un écho direct à l’un des enjeux majeurs de l’événement : donner de la voix aux populations trop souvent mises de côté, comme les indigènes ou celles des pays de l’hémisphère sud ou en voie de développement. Pour Andrea, venue du Guatemala, il s’agit de « créer des solutions, ensemble. Un moment comme celui-ci permet de mesurer l’implication de la population. Les gens au pouvoir sont trop cyniques pour nous écouter ». Déçue du déroulé des négociations de la Cop26, se sentant peu respectée, la militante indigène espère pouvoir enfin faire entendre sa voix dans la rue. « L’idée est d’être solidaire, de montrer que nous sommes là, appuie avec conviction Rachel, citoyenne américaine et membre de Coalition Cop26, organisatrice du rassemblement. Les changements systémiques dont nous avons besoin, nous ne les obtiendrons qu’en travaillant tous ensemble. »
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Le changement climatique avait déja engendré la révolution française, n'est-ce pas ?! Quarante ans de conflits ont rendu l’Afghanistan plus vulnérable au changement climatique, qui à son tour contribue à l’insécurité dans le pays. Le changement climatique exacerbe l’insécurité en Afghanistan. Alors que le pays est passé sous le contrôle des talibans avec la prise de Kaboul le 15 août dernier, des chercheurs se demandent si l’on peut faire un lien entre les effets du changement climatique dans cette région du globe et les événements politiques qui l’agitent. Un article de CBS News, paru le 20 août, établit ainsi une relation directe entre la vulnérabilité accrue de la population afghane à cause du réchauffement global et la montée des fondamentalistes religieux. Les conséquences des sécheresses et des inondations sur une population paysanne pauvre contribueraient ainsi à inciter les paysans à suivre les talibans, selon la chaîne d’information américaine. « Le groupe a les moyens de payer les combattants entre 5 et 10 dollars par jour [environ 4,2 et 8,5 euros], soit plus que ce qu’ils peuvent gagner dans l’agriculture », assure à CBS Kamal Alam, expert pour la région au sein du groupe de réflexion américain Atlantic Council. « Quarante ans de conflits ont accru la vulnérabilité de l’Afghanistan au changement climatique, dont les répercussions peuvent, à leur tour, contribuer à créer les conditions d’une violence continue », analysait dès 2019 l’expert Oli Brown dans un rapport publié par le groupe de réflexion allemand Adelphi. Même si l’auteur rappelait en préambule que « compte tenu des nombreux facteurs de conflit qui sont déjà à l’œuvre en Afghanistan, il est important ne pas exagérer le lien de causalité entre le changement climatique et les conflits ». Dépendance à l’agriculture Exemple frappant du rapport, la destruction des infrastructures essentielles en matière d’eau laisse le pays avec la plus faible capacité de stockage d’eau par habitant dans la région (140 litres par personne). Un funeste héritage qui rend la population d’autant plus vulnérable aux sécheresses. Or, la région est particulièrement exposée aux conséquences du changement climatique. L’Afghanistan est classé sixième parmi les pays les plus touchés selon l’Indice mondial des risques climatiques (IRC) de 2019. Depuis 1950, la température moyenne annuelle dans ce pays a augmenté de près de 2 °C. Dans cette région montagneuse aride, la population est particulièrement exposée aux dangers des inondations et des sécheresses, dont la fréquence s’accélère. Cette vulnérabilité est également liée à la grande dépendance à l’agriculture pluviale et au pastoralisme, dont dépendent 80 % de la population. Ces constats sont partagés par un rapport des Nations unies publié en 2017. Ces travaux montrent ainsi comment les impacts du réchauffement climatique sur l’accès à l’eau et la production alimentaire vont continuer à miner les moyens de subsistance ruraux, aggravant la pauvreté et l’exode rural. Autre effet, plus indirect cette fois, sur la montée de l’insécurité, la culture d’opium, dont l’Afghanistan est le plus grand producteur au monde. « C’est une culture résiliente, économe en eau et rentable ; les impacts climatiques pourraient en faire une solution de rechange encore plus attrayante », explique Oli Brown. Les conflits pour l’accès aux terres et à l’eau d’irrigation pourraient également s’aggraver dans le contexte d’une raréfaction des ressources en raison du changement climatique, toujours selon son étude. Des travaux ont pointé ces dernières années les liens entre montée de l’insécurité et des conflits armés et changement climatique. Notamment ceux d’Adelphi ou de l’Institut français de relations internationales et stratégiques (Iris). « Le changement climatique n’est jamais le seul facteur conduisant à une escalade de la violence, dit la chercheuse Alice Baillat de l’Iris. Il agit toujours en interaction avec des facteurs politiques, économiques et sociaux, qu’il vient exacerber. C’est la raison pour laquelle il est aujourd’hui important de parler du changement climatique comme d’un multiplicateur de menaces, afin d’éviter la dépolitisation des crises. »
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Paris, le 26 novembre 2010 – « À quoi bon aller à Cancun ? » : voilà la question qui revient en boucle, à quelques jours de l’ouverture de la 16e Conférence sur les changements climatiques des Nations unies, à Cancun au Mexique, un an après l’échec du sommet de Copenhague. « Tout le monde tente de minimiser au maximum les enjeux de cette réunion, constate Karine Gavand, responsable de la campagne climat de Greenpeace France. Mais c’est un moment décisif pour relancer les négociations. Des avancées sont attendues, notamment dans les domaines des financements et de la protection des forêts. Ces progrès sont indispensables pour rester sur la voie d’un accord global. La crise climatique, elle, n’attend pas ! » Trois bonnes raisons d’aller à Cancun – Cancun est une étape fondamentale pour la négociation d’un accord international plus que jamais nécessaire : s’il ne se passe rien, si aucune avancée significative n’est constatée sur les financements ou sur la protection des forêts, tous les acteurs et commentateurs risquent de déserter ce processus multilatéral et les négociations seront en danger. – L’accord international est un élément indispensable pour nous permettre d’éviter le chaos climatique. Aussi ambitieuses et importantes soient-elles, la somme des actions locales, nationales ou régionales ne fera jamais un tout suffisant et cohérent. – Le processus de négociation des Nations unies a été l’objet de nombreuses critiques, mais c’est l’absence de volonté politique qui est la principale cause de l’échec de Copenhague. Les Nations unies restent pour l’heure le seul cadre approprié pour aboutir à un accord global. Arrêter d’attendre les Etats-Unis Cancun peut et doit être l’occasion de relancer la coopération internationale sur les changements climatiques. Des progrès sont possibles, mais pour cela, il faut sortir de des logiques qui continuent de plomber le système. Par exemple, depuis de nombreuses années, la communauté internationale attend que les Etats-Unis agissent sur les changements climatiques… Ceci doit cesser ! « C’est le prétexte facile dont tout le monde se sert pour justifier son immobilisme, constate Karine Gavand. Nous savons aujourd’hui que le projet de loi américain sur le climat est reporté sine die. Il est grand temps que les autres pays cessent de spéculer sur l’action hypothétique des États-Unis et qu’ils passent à l’acte ! » La France et l’Europe, passives, laissent le pouvoir aux pires élèves L’Union européenne, comme la France, affirme qu’elle ne relèvera pas son objectif de réduction d’émissions de gaz à effet de serre jusqu’à ce qu’un accord incluant les États-Unis, voie le jour. Or les émissions européennes ont déjà diminué de plus de 17 %, et la Commission explique que les coûts d’un passage à – 30 % seraient largement rentabilisés par les bénéfices en termes de diminution des coûts de l’énergie, de santé, de création d’emplois et d’amélioration de la sécurité énergétique. « Il est immoral de subordonner toute initiative à celles d’un pays, les États-Unis, dont le Congrès est paralysé par les lobbies industriels, et dont la position inflexible des négociateurs empoisonne l’ensemble du processus de négociation, déplore Karine Gavand. Pendant que l’Europe attend un geste des États-Unis, le pouvoir dans ces négociations est laissé aux pays et aux lobbys qui ne veulent pas d’un accord global et contraignant. » Briefing complet sur les enjeux et attentes de la conférence de Cancun
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Avec l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis, la COP22 de Marrakech a un air de chant du cygne pour la bureaucratie climatique. Paix à son âme. Quoi que l’on pense du personnage, de ses prises de position et de ses propositions, il est au moins une chose qui autorise l’optimisme après cette élection particulière : les jours joyeux de l’inutile et coûteuse bureaucratie climatique onusienne semblent désormais comptés. L’avis du futur président américain sur la question climatique, traduit ci-dessous, est sans ambiguïté : Changement climatique : c’est un canular (hoax) Trump ne croit pas que le changement climatique soit réel, il a twitté son scepticisme de façon forte et l’a qualifié de canular sur Fox News en 2014. Dans un twitt de 2012 qui n’est plus accessible, Trump a dénoncé le concept de changement climatique comme une création des Chinois pour étouffer l’économie des États-Unis. De plus, Trump a exprimé sa vive opposition aux éoliennes, dont il estime qu’elles posent des problèmes environnementaux et esthétiques. COMPLOTISME ANTI-CHINOIS On préfèrerait évidemment que le scepticisme climatique de Trump tienne à sa connaissance des faiblesses de la théorie du GIEC plutôt qu’à un bête complotisme anti-Chinois. Toujours est-il que l’ambiance à la COP22 qui se tient en ce moment-même à Marrakech doit être sacrément morose. Trump n’a pas fait qu’exprimer un avis sceptique sur le climat : il en a tiré également des conséquences politiques. Dans son programme, il se montre on ne peut plus explicite sur ses intentions : Réformes sur l’énergie : (…) • Annuler l’accord de Paris sur le climat (pour limiter le réchauffement climatique à 2 degrés) et stopper tous les paiements financés par le contribuable américain aux programmes onusiens sur le réchauffement climatique. La détermination du nouveau président sur ce sujet semble suffisamment sérieuse pour figurer dans la liste des mesures qu’il prévoit d’appliquer dans les cent premiers jours de son mandat. L’expérience de ces dernières années laisse plus que penser que la communauté internationale sera impuissante à empêcher les États-Unis de faire ce qu’ils veulent sur cette question (comme sur bien d’autres, d’ailleurs). Il se peut donc fort que l’accord de Paris signé en grande pompe en décembre dernier rejoigne le cimetière des illusions encore plus vite que prévu, pour notre plus grand bien à tous. TRUMP PEUT DÉFAIRE LES ACCORDS DE PARIS Contrairement à ce qu’a affirmé Ségolène Royal hier (illustrant au passage une fois de plus combien, chez certains de nos dirigeants, le désir d’affichage l’emporte aisément sur la réflexion sérieuse), Trump a parfaitement les moyens de mettre à terre l’accord de Paris. Ce que le président Obama a fait, un autre président pourra le défaire. Le nouvel élu aura d’autant moins de difficultés à fermer la pompe à phynances climatiques qu’il peut compter sur une majorité républicaine aussi bien au Sénat qu’à la Chambre des Représentants, deux nids de climatosceptiques qui n’ont pas été pour rien dans les difficultés rencontrées par Obama en matière climatique durant ses deux mandats de président. Si les États-Unis retirent leur signature de l’accord de Paris, les conséquences ne se feront pas attendre. Rappelons que la ratification de l’accord par les États-Unis s’est faite de façon conjointe avec la Chine, jolie petite campagne de communication rondement menée qui présentait l’avantage de garantir à chacun des deux premiers émetteurs mondiaux de gaz à effet de serre que l’autre s’engageait aussi (même si ce n’était pas sur grand chose, en réalité). EFFET DOMINO À PRÉVOIR Le retrait américain aura donc toutes les chances de provoquer un retrait chinois, suivi d’autres retraits par effet domino. Or l’accord de Paris ne peut entrer en vigueur, en 2020, que si l’ensemble des parties l’ayant ratifié représente au moins l’équivalent de 55% des émissions de gaz à effet de serre. Et rien que les émissions américaines et chinoises totalisent déjà 38% du total… Les déclarations à l’emporte-pièce de Donald Trump laisseront peut-être certains carbocentristes espérer que celui-ci ne mettra pas ses menaces à exécution. Ceux qui veulent se rassurer imagineront ainsi que le nouveau président, réalisant bien vite son incompétence sur le sujet, finira par être (r)amené à la raison par ceux qui savent. Il est vrai que voir l’affaire climatique comme un complot chinois dénote une incompétence particulièrement effrayante du sujet, alors pourquoi ne pas imaginer un carbocentriste un peu psychologue qui parviendrait en douceur à « faire revenir le nouveau président à la raison »… Sauf que cette intention affichée d’en finir avec la politique climatique internationale n’est que la partie émergée de l’iceberg. Au fond, hormis sa sortie sur le « hoax », Trump parle peu de climat ; il est beaucoup plus bavard, en revanche, sur la politique énergétique qu’il compte mener. Attention, ne parlez surtout pas de celle-ci aux inquiets du carbone, ils risqueraient l’apoplexie. Pétrole et charbon, pipeline Keystone… LE CAUCHEMAR DES SAUVEURS DE LA PLANÈTE En un mot : le cauchemar de tout sauveur de planète normalement constitué. Le programme évoque aussi le gaz naturel, mais avant tout pour des raisons économiques (bien que le rédacteur du programme de Trump, sans doute pas au courant du « hoax », indique que développer le gaz « réduira les émissions »). Pour ceux qui en douteraient, redisons qu’avec Trump les éoliennes n’auront pas le vent en poupe. C’est ainsi que même en admettant que l’annonce du retrait de l’accord de Paris ne se révèle à terme rien de plus qu’une rodomontade trumpienne parmi d’autres, on imagine fort mal le futur locataire de la Maison Blanche se laisser finalement convaincre par Greenpeace et consorts d’interdire les hydrocarbures de schiste au profit de panneaux solaires. La future administration américaine se prépare donc à tourner résolument le dos aux belles intentions affichées à la COP21, et il n’est même pas dit, vu le caractère radical des annonces, qu’elle se donnera la peine d’y mettre les formes. L’accord de Paris a beau être vide de contenu, le signal donné sera évidemment désastreux et fauchera en plein vol l’hypocrisie collective onusienne sur le climat. Bonus : il est loin d’être impensable qu’une politique énergétique américaine fondée sur les énergies fossiles plutôt qu’intermittentes se révèle efficace (au moins selon des critères strictement économiques), fournissant ainsi des arguments à ceux qui ne sont pas très chauds pour une « transition énergétique » laquelle, dans les pays qui s’y lancent, donne des résultats pour le moins mitigés (voir par exemple cette excellente note de Rémy Prud’homme sur le cas de l’Espagne). La question climatique est apparue dans le débat public pour de mauvaises raisons. Avec Trump, elle se prépare à l’évidence à quitter la scène pour des raisons tout aussi mauvaises. Sic transit gloria mundi. — Sur le web
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Ce que Greenpeace propose L’année 2015 a été marquée par des records de chaleur et par le franchissement d’un nouveau seuil : une hausse des températures de 1° C au dessus des températures mondiale par rapport à l’ère pré-industrielle. Dans certaines régions du globe, comme les eaux de l’Arctique, cette zone a même atteint 2,8° C, accélérant ainsi la fonte des glaciers. D’ici la fin du siècle, la température moyenne du globe pourrait augmenter de 4 à 7 °C par rapport au début de l’ère industrielle, si nous restons sur la trajectoire actuelle. Les conséquences de ce réchauffement seraient dramatiques pour les populations : sécheresses, famines, guerres, exodes… C’est pourquoi Greenpeace se mobilise. Le seuil de 1,5 °C Il est impératif de limiter l’augmentation des températures à 1,5 °C. Pour atteindre cet objectif crucial, il faut, d’ici à la moitié du siècle, nous devons ramener à zéro nos émissions de dioxyde de carbone et réduire l’ensemble de nos émissions de gaz à effet de serre d’environ 70 % (par rapport à 2010). L’Accord de Paris a engagé les pays à limiter le réchauffement climatique bien en dessous de 2 °C et à poursuivre les efforts pour ne pas dépasser 1,5 °C . C’est bel et bien ce cap de 1,5 °C que nous devons avoir en tête pour juger les actions des gouvernements et d’autres acteurs. Réduire les émissions : un cap commun Pour parvenir à atteindre l’objectif de 1,5 °C, nous devons sortir des énergies fossiles d’ici 20 ans. Cet objectif implique de faire des changements significatifs dans les pays et les régions qui sont les plus émetteurs, qui ont les réseaux énergétiques les plus importants et qui sont les principaux producteurs et consommateurs d’énergies fossiles. Aujourd’hui, la Chine, les États-Unis, l’Union européenne et l’Inde sont les plus importants émetteurs de gaz à effet de serre et de dioxyde de carbone : à eux seuls, ils représentent environ 60 % de ces émissions. Si les pays industrialisés doivent montrer le chemin en matière de lutte contre les changements climatiques (et réduire d’au moins 40 % leurs émissions de gaz à effet de serre par rapport aux niveaux de 1990), il faut aussi rappeler l’importance de certains pays en développement qui sont aujourd’hui de grands émetteurs de gaz à effet de serre (Chine, l’Inde ou le Brésil). Il est cependant bien évident que leur responsabilité dans les dérèglements actuels est difficilement comparable à celle des pays industrialisés qui sont, en raison de leur mode de développement, à l’origine des trois quarts des émissions de CO2 depuis 1850. Car si les pays « développés » représentent seulement un cinquième de la population mondiale, ils continuent d’émettre la moitié des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Les États-Unis émettent par exemple 17 tonnes de carbone par habitant et par an, quand un pays comme le Bangladesh n’en émet que 0,4. Les COP ou négociations internationales sur le climat Face à la dégradation visible du climat et aux messages d’alerte des scientifiques, la communauté internationale s’est saisie du sujet et a commencé à organiser des conférences internationales de plus en plus suivies dans le monde entier. Après Rio (1992), Kyoto (1997), Copenhague (2009 ), rien n’était finalement sorti des négociations, sinon qu’il fallait limiter les émissions de gaz à effet de serre – constat minimal, mais sans engagement fort, mise à part la création d’un fonds vert censé financer l’adaptation des pays du Sud. Ces négociations internationales, dominées par des intérêts géopolitiques ou politiciens, portent en elles le germe de l’immobilisme. C’est pourtant le seul cadre international où la question climatique est discutée et débattue dans l’optique de trouver un accord commun. Si nous restons lucides sur les limites de ce genre d’opération, il est néanmoins important de s’y investir et d’agir pour inverser les rapports de force qui les dominent. Il faut y défendre les revendications de la société civile pour empêcher les décideurs de s’entendre sans se préoccuper des citoyens. La COP21 : ni un désastre, ni un succès C’est comme ça que l’Accord de Paris signé en 2015 constitue un petit pas en avant nécessaire mais certainement pas suffisant. Il ne mentionne ni les énergies fossiles, ni les transports aériens et maritimes (au moins 10 % des émissions mondiales). De plus, au lieu de mentionner clairement le cap du 100% d’énergies renouvelables, l’Accord de Paris utilise les expressions floues d’économies bas-carbone (low-carbon economies), de neutralité climatique (climate neutrality) ou d’autres termes aux contours peu clairs. Pour finir, l’Accord de Paris ne se prononce pas sur la question des technologies permettant d’atteindre les objectifs qu’il fixe en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ainsi, il n’écarte pas les fausses solutions, comme le nucléaire, les mécanismes de stockage de carbone et la géo-ingénierie. Il est très faiblement contraignant et ne propose pas d’aller plus loin que les contributions nationales actuelles de chaque pays (INDC) en matière de réduction des émissions, ce qui nous mettrait sur une trajectoire de 3 °C supplémentaires d’ici la fin du siècle – alors qu’il préconise par ailleurs de limiter la hausse à 1,5 °C. En outre, si la COP21 a été l’occasion de faire émerger puis rayonner plus largement l’objectif de parvenir à 100 % d’énergies renouvelables en 2050, il n’a pour autant pas été mentionné dans le texte de l’accord. Malgré ses nombreux points faibles, cet accord, accepté par 195 parties et l’Union européenne, constitue un signal géopolitique important. Il contient la volonté des États de lutter de concert contre le dérèglement climatique – un fait relativement nouveau et pour le moins encourageant. De plus, les États Unis, la Chine, l’Inde et l’UE ont ratifié le texte. C’est un signe fort et encourageant qui doit être suivi de faits concrets et d’actions rapides. Ce n’est pas parce que des délégations internationales se sont mises d’accord sur un texte général que tout est résolu. Il faut continuer d’agir concrètement au niveau local, régional, national et international. Concrètement, que fait-on pour le climat ? On ne sauvera pas le climat sans changer de modèle énergétique. Une seule solution : passer aux 100 % d’énergies renouvelables d’ici à 2050. Les progrès technologiques le permettent désormais. Les énergies renouvelables sont mêmes devenues ces dernières années plus compétitives que l’énergie nucléaire, et leur coût ne cesse de baisser. La mobilisation des collectivités locales sera un enjeu clé pour cette transition : 70 % des leviers d’action pour réduire les émissions de CO2 se situent aux échelles territoriales. C’est bien en agissant concrètement localement que l’on contribue à l’effort global du défi climatique. Il faut ajouter que les énergies renouvelables représentent un réel gisement d’emplois ainsi que des ressources financières nouvelles pour les territoires. Aujourd’hui, le marché des énergies renouvelables est plus dynamique que jamais. Malheureusement, en France, nous sommes encore largement à la traîne. Bien que les représentants et décideurs disent mettre le pied sur l’accélérateur, la France reste en 2016 la bonne dernière de la classe en Europe pour atteindre son objectif pour 2020. Si des mesures ont été adoptées en matière de renouvelables, en particulier pour relancer les filières photovoltaïques et éoliennes, rien n’est entrepris pour réduire le parc nucléaire. Le verrou politique, culturel et idéologique du nucléaire demeure. Un investissement public massif est pourtant nécessaire. Il y a urgence. Plusieurs scénarios d’experts indépendants affirment aujourd’hui que cette transition est largement réalisable, notamment la très récente étude de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME). Il ne manque plus qu’un peu de volonté politique. À la société civile mobilisée de la faire naître. Sauver le climat c’est aussi soutenir les pays en développement Deux objectifs essentiels doivent être atteints : Aider ces pays à faire face aux conséquences des dérèglements climatiques Nous sommes dans une situation d’« injustice climatique ». En effet : ce sont les pays du Nord qui sont historiquement responsables des dérèglements climatiques actuels, mais ce sont les pays du Sud qui sont les plus touchés par ces dérèglements. Il est donc indispensable que les pays industrialisés s’engagent à soutenir les pays vulnérables, notamment en mobilisant des financements publics pour l’adaptation. Le soutien de 100 milliards de dollars par an avec un plancher à partir de 2020 revu à la hausse en 2025 qui a été décidé durant la COP21 est un signe positif, même si la nature de ces financements reste problématique. Accompagner ces pays vers un autre modèle de société Si les nations industrialisées réduisent leurs émissions de gaz à effet de serre, ce n’est pas pour que les pays du Sud augmentent les leurs. Il ne faudrait pas que ces pays en développement répètent les erreurs commises depuis la révolution industrielle par les pays industrialisés. Ils doivent développer des solutions énergétiques propres. Pour cela, il faut les aider à mettre en place des programmes d’efficacité énergétique et d’énergies renouvelables (sans que le nucléaire soit une option). Relever le défi climatique, c’est aussi lutter contre la déforestation Le rôle clé des forêts dans l’atténuation des changements climatiques et dans l’adaptation à leurs conséquences doit être reconnu. Cela signifie porter un coup d’arrêt définitif à la déforestation donc faire vivre l’engagement pris par les États en septembre 2015, dans le cadre des Objectifs de développement durable, de mettre un terme à la déforestation et de restaurer les forêts dégradées d’ici à 2020. L’enjeu de protection des droits des populations indigènes et des communautés locales est également fondamental.
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" (..) En quoi consiste le fait que les peuples du monde décident du futur de l’humanité ? Il consiste en un réferéndum mondial sur le changement climatique. Que les peuples du monde décident avec leur vote conscience du destin de l’Humanité. Comme dirigeant syndical, j’ai une petite expérience du pouvoir de l’organisation, de la conscientisation, de l’unité pour changer de petites comme de grandes choses. Je crois dans nos mouvements sociaux : ils connaissent leurs problèmes, ils connaissent aussi les solutions. Je veux vous lire la première proposition de ce référéndum : 1. - Êtes-vous d’accord pour rétablir l’harmonie avec la nature, et pour reconnaître les droits de la Terre Mère ? 2. - Êtes-vous d’accord pour changer ce modèle de surconsommation et de gaspillage qu’est le système capitaliste ? 3. - Êtes-vous d’accord pour que les pays développés réduisent et réabsorbent leurs émissions de Co2 à effet de serre pour que la température ne monte pas de plus d’un degré centigrade ? 4. - Êtes-vous d’accord pour transférer tout ce qui a été dépensé dans les guerres et pour consacrer un budget supérieur à la défense de la Terre face au changement climatique ? 5. - Êtes-vous d’accord avec un tribunal de justice climatique pour juger ceux qui détruisent la Terre Mère ?" (cris et applaudissements d’approbation de la salle à chacune des questions) Compagnon Chávez : "Le document vient d’être approuvé dans ce sommet sur le Changement climatique. De nouveau je salue l’effort et la mobilisation des mouvements sociauxs. Nous sommes des présidents alliés des mouvements sociaux. Je veux continuer à apprendre de vous. Je suis élève des mouvements sociaux de Bolivie et du monde. Je veux vous dire que je ne me sens plus seul. Ne vous sentez pas seuls dans cette lutte pour la vie, pour l’humanité, pour la défense de la Terre Mère. Que nous accompagnent les mouvements sociaux, nous présidents qui essayons d’exprimer la pensée de nos peuples, est indispensable. Seuls, Evo ou Hugo nous ne pouvons avancer, mais si les peuples nous accompagnent nous sommes ici pour changer les politiques capitalistes qui font tant de mal à l’humanité. Patrie ou Mort ! Nous vaincrons. Planète ou mort ! Quand, quand, carajo !" 📨 Ne passez plus à côté des infos de l'écologie
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Bon roman, classé pour ados, mais pouvant tout autant plaire à des adultes. Le thème peut rappeler celui de Bienvenue à Gattaca, sauf qu’ici on peut renverser la logique de fond : dans un cas, la génétique était au service d’une élite, les autres ayant tendance à être classés au rang de subalternes. Une pré-détermination inquiétante qui rappelle celle d’autres scénarios, à l’instar de ceux du Passeur ou de Divergente (avec aussi un petit côté Utopia). Dans l’autre cas, celui du scénario de The Ones, il s’agit plutôt du fantasme de l’être créé génétiquement parfait, mais intégré au reste de la Société, sans distinction établie. Une situation plus proche du monde actuel tel qu’on peut le concevoir. Mais avec toutes les conséquences que l’on peut imaginer lorsqu’on se met à jouer aux apprentis-sorciers… ÉGALITÉ CONTRE LIBERTÉ Et c’est bien là que le bât blesse. Lorsque l’être génétiquement parfait se trouve fondu dans la masse, mais que la jalousie, l’envie et le fantasme, là aussi, de l’égalité ou d’une égalité qui vire à l’égalitarisme, s’en mêle, alors la situation devient dangereuse, voire périlleuse. Et c’est ce dont il va être question dans ce roman. Que se passe-t-il lorsque les technologies modernes aboutissent à ce qu’un fichier complet répertoriant les noms et adresses des 1% de la population ayant subi ces modifications génétiques à la naissance soit divulgué publiquement sur le net par quelqu’un dont on ignore les motivations ? Et que les politiques, jamais avares de démagogie, en viennent à voter des lois égalitaires dont les conséquences s’avèrent dévastatrices pour ceux que l’on dénomme les « Ones » ? Un climat de persécution, de violences, de ségrégation, s’installe alors, suscité par les mauvais instincts flattés par la situation et la rancœur enfouie chez certains, et les traditionnels mouvements extrémistes (ici le « Mouvement Égalité »). Climat qui en rappelle d’autres, historiques, qui n’ont rien, eux, de factices. Un roman passionnant, captivant, sans être pour autant exceptionnel et qui se lit rapidement. Sur un thème tout à fait d’actualité et une situation plausible, qui doit donner à réfléchir sur les orientations prises par la science et les choix éthiques à considérer. Avec une petite réserve quant à la fin, qui se situe en pleine action, donnant le sentiment qu’il y aura forcément une suite, alors même que l’auteur dans ces remerciements semble dire le contraire (mais peut-être sera-t-elle commandée par l’éditeur si le succès est au rendez-vous).
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Selon deux études parues en avril 2018 dans la revue Nature, la circulation océanique profonde dans l’atlantique (AMOC [1]) serait en train de s’affaiblir risquant de provoquer un refroidissement sévère en Europe et en Amérique du nord [2]. L’une de ces études n’hésite pas à affirmer que le processus allait s’amplifier au cours des prochaines décennies, conduisant à un point de bascule fatal du système climatique. Le Jour d’après serait-il pour demain [3] ? La première étude menée par David Thornalley de l’University College de Londres a analysé des carottes de sédiments déposés par les courants au fil du temps sur les fonds marins et conclu que l’AMOC qui était relativement stable entre 400 et 1850 a commencé à décliner vers 1850. La deuxième étude menée par Levke Caesar, de l’Institut pour la recherche sur l’impact climatique à Potsdam, a utilisé les températures de surface de la mer (SST) comme indicateur pour montrer que l’AMOC s’affaiblit rapidement depuis 1950 en réponse au récent réchauffement de la planète. Bien qu’utilisant des méthodologies différentes ces deux études se rejoignent dans leurs conclusions : les glaces de l’Arctique canadien et des calottes glaciaires libèrent en fondant de grandes quantités d’eau douce qui abaissent la salinité et donc la densité des eaux de surface provoquant l’affaiblissement de l’AMOC. On note cependant que la première étude l’attribue le phénomène réchauffement consécutif à la sortie du petit âge glaciaire (en 1850), l’autre à des causes anthropiques. Le magazine en ligne Sciences et avenir a commenté ces deux études sous le titre racoleur de « Le Gulf Stream est-il en train de disparaître ? » Le Gulf Stream est un courant marin de surface piloté par le vent qui par conséquent ne peut pas s’affaiblir et encore moins s’arrêter. Réagissant aux récurrents assauts de la propagande alarmiste sur cette question, l’éminent océanographe américain Carl Wunsch avait cru bon de préciser en 2006 au magazine The Economist : « Tant que le soleil réchauffera la Terre et que celle-ci continuera à tourner, nous aurons des vents, et donc le Gulf Stream (de même que les courant Kuroshio dans le Pacifique ou Agulhas dans l’Océan Indien)…la focalisation sur un hypothétique arrêt du Gulf Stream est un exercice stérile » . Les études publiées par Nature portent sur la circulation océanique profonde dite AMOC (Atlantic Meridional Overturning Circulation) qui est une circulation océanique de grande échelle (dite thermohaline[4]) engendrée par les différences de densité de l’eau de mer dus aux écarts de température et de salinité. Lorsque les eaux de surface refroidies et salées deviennent plus denses que les eaux qu’elles surmontent, elles s’enfoncent jusqu’à la profondeur correspondant à leur équilibre hydrostatique. C’est ce phénomène de convection que l’on observe en Mer du Groenland dans l’ Atlantique Nord où les eaux de surface plongent jusqu’à une profondeur de 3 500 mètres formant l’eau profonde Nord-Atlantique qui vont se répandre à travers tout l’océan et remonter progressivement vers la surface, dans le Pacifique Nord par exemple pour revenir à leur point de départ en Mer du Groenland. Carte de la circulation thermohaline : en bleu, la circulation profonde. En rose et en mauve, le retour en surface (source : futura-sciences) C’est cette circulation thermohaline et non le Gulf Stream qui contrôle les transports océaniques de chaleur vers les hautes latitudes dans l’Atlantique Nord. La convection en Mer du Groenland créeen effet un véritable « appel d’eau » qui accroit d’autant les débits du courant de Norvège, du courant Nord Atlantique et du Gulf Stream et donc la quantité de chaleur qu’ils transportent vers les hautes latitudes. Que la convection en Mer du Groenland et la circulation thermohaline ralentisse ou s’arrête et c’est tout ou partie de ce flux de chaleur qui serait perdu pour l’Atlantique nord provoquant alors un refroidissement significatif de ces régions. Deux grands programmes d’observation de l’AMOC en Atlantique Nord ont été mis en place : OVIDE et RAPID : Ces deux séries temporelles ne sont pas directement comparables car l’AMOC observée par OVIDE incorpore une variabilité propre au gyre subpolaire dont l’intensité s’élève en moyenne à environ un quart de l’amplitude totale estimée. RAPID met en exergue le signal qui est exporté vers les basses latitudes, avec une variabilité décennale plus faible. Ovide Comme le montre la courbe ci-dessous, Ovide ne fait pas apparaître de tendance significative sur la période 1993-2015, mais révèle en revanche une grande variabilité saisonnière et décennale. RAPID Les courbes ci-dessous (extraites du document du National oceanography center intitulé « Atlantic Overturning Circulation variability from decades to multi-decades ») font apparaître un affaiblissement sensible sur la période 2004-2016, superposé à une grande variabilité infra-annuelle. Le traitement statistique de la série montre un décrochage en 2008, suivi d’une stabilisation à un niveau inférieur (16 contre 18,8 SV) sur la période 2008-2016). Lors d’un atelier intitulé Observer et comprendre l’AMOC (mai 2017), des experts ont avoué leur compréhension limitée du système. « aux échelles de temps plus longues que les observations actuelles, nous devrions trouver une corrélation entre les deux séries temporelles via l’export des eaux profondes formées dans le gyre subpolaire et les mers nordiques. De fait, la forte variabilité de la circulation, et de l’AMOC en particulier, propre au gyre subpolaire, masque pour le moment toute corrélation ». Ils concluent que les séries temporelles sont trop courtes pour parler de tendance; au mieux on peut parler de variabilité pluri-décennale. Extraits du Résumé à l’intention des décideurs du 5ème rapport du GIEC (2013) : « Il n’existe pas d’élément observationnel montrant une tendance de la circulation méridienne océanique de retournement de l’Atlantique (AMOC) sur la base de 10 ans d’observations de l’AMOC, ni sur la base de séries d’observations plus longues des composantes individuelles de l’AMOC. {3.6} Il est très probable que la circulation méridienne océanique de retournement de l’Atlantique (AMOC) va s’affaiblir au cours du XXIe siècle. Les estimations les plus probables et les plages d’incertitude18 pour le déclin de l’AMOC obtenus à partir de CMIP5 sont de 11 % (1 à 24 %) pour RCP2,6 et de 34 % (12 à 54 %) pour RCP8,5. Il est probable qu’il y aura un déclin de l’AMOC vers 2050. Toutefois, l’AMOC pourrait augmenter au cours de certaines décennies en raison de l’importante variabilité naturelle interne; {11.3, 12.4} Selon les scénarios pris en compte, il est très improbable que l’AMOC subisse une transition brutale ou s’effondre au cours du XXIe siècle. Le degré de confiance est faible en ce qui concerne l’évaluation de l’évolution de l’AMOC après le XXIe siècle, en raison du nombre limité d’analyses et du caractère ambigu des résultats. Cependant, un effondrement après le XXIe siècle en raison d’un réchauffement important et prolongé ne peut être exclu. {12.5}. » Conclusion Dans une note de 2006 l’océanographe Carl Wunsch invitait les experts auto proclamés à ne pas confondre science et science fiction. En faisant observer que … « L’Union Européenne apparemment convaincue que le Gulf Stream est sur le point de disparaître est en train de dépenser plusieurs dizaines de millions de dollars pour surveiller la circulation de l’Atlantique Nord », Carl Wunsch laisse entendre qu’il y a meilleur usage à faire des deniers publics. Quel crédit peux-t-on en effet accorder à des prévisions catastrophistes établies sur la base de quelques années d’observations d’une circulation océanique « qui est si lente (quelques millimètres par seconde), qu’elle échappe aux mesures directes, les eaux profondes de l’Atlantique Nord observées aujourd’hui reflétant les conditions climatiques qui existaient du temps de Louis XIV [5]! » [1] AMOC : Atlantic Meridional Overturning Circulation (circulation méridienne de retournement Atlantique) [2] Selon le climatologue Richard Seager en cas d’arrêt du transfert de chaleur océanique, les modèles atmosphériques suggèrent une baisse des températures d’environ 4°C aux latitudes moyennes, de chaque coté de l’Altantique [3] Allusion au film catastrophe “The Day After Tomorrow” (2004) montrait l’Europe et l’Amérique du Nord plongées dans un nouvel âge de glace du jour au lendemain à la suite d’un arrêt du Gulf Stream. Voir aussi la vidéo de l’océanographe français Didier Swingedouw : “Le Jour d’après” est-il pour demain? (https://www.dailymotion.com/video/x6e3ra8) [4] Si la circulation thermohaline est majoritairement vue comme la circulation liée aux forçages thermique et halin qui lui donnent son nom, il est maintenant établi que ces seuls forçages ne sont pas suffisants pour maintenir cette circulation et que le mélange turbulent lié au vent et aux marées joue un rôle primordial, notamment dans la remontée des eaux profondes. Progressivement, la notion de circulation méridienne de retournement, ou MOC, s’est substituée à celle de circulation thermohaline. Dans l’océan Atlantique où la circulation méridienne de retournement est la plus intense on parle d’AMOC pour « Atlantic MOC ». [5] Citation extraite de l’ouvrage “Atmosphère, océan et Climat” – Ed Belin page 146
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La vallée de la Mort, en Californie, n'a jamais aussi bien porté son nom que pendant la canicule qui frappe actuellement l'ouest des Etats-Unis : la température y est montée dimanche jusqu'à 54,4°C, la troisième plus élevée jamais relevée sur Terre. Un comité spécial va désormais enquêter pour valider l'événement. Comme pour tous les relevés officiels, le thermomètre concerné, qui est électronique et automatique dans ce cas, se trouve à l'ombre, à l'intérieur d'une boîte, à environ deux mètres du sol. Son site porte un nom de circonstance lui aussi: "Furnace Creek", le ruisseau de la fournaise. En plein après-midi dimanche, à 15h41 locales, il a enregistré 130 degrés Fahrenheit, soit 54,4 degrés Celsius. "Si elle est vérifiée, il s'agira de la température la plus chaude officiellement vérifiée (aux Etats-Unis, ndlr) depuis juillet 1913, également dans la Death Valley", a annoncé l'antenne de Las Vegas du service météorologique américain. LIRE AUSSI >> Record de chaleur dans l'Arctique avec des températures au-dessus des 20 degrés Le 10 juillet 1913, une station météo à une demi-heure de marche de là avait enregistré ce qui reste officiellement le record du monde: 56,7°C. Suivent les 55°C relevés à Kebili, en Tunisie, en 1931. En 2016 et 2017, les 54°C avaient été atteints à deux endroits, au Koweït et au Pakistan. Excitant? "Évidemment, je suis météorologue!", a répondu lundi Dan Berc, du bureau météorologique de Las Vegas, qui est responsable de la station. "Quand j'étais petit, c'était vraiment cool d'imaginer des températures de 130 degrés Fahrenheit, sans jeu de mots", dit-il (cool signifie aussi "frais" en anglais). Il explique les prochaines étapes: "dès que possible", une équipe ira chercher le thermomètre pour "le tester et vérifier qu'il fonctionnait correctement". Un "comité sur les extrêmes climatiques" va être constitué avec des météorologues et d'autres experts, et validera le relevé d'ici quelques mois, selon lui. La station automatique est en plein désert, à deux heures de route à l'ouest de Las Vegas, l'un des endroits les plus hostiles de la planète en cette saison. La chaleur est telle que les touristes les plus intrépides prennent le temps de se faire prendre en photo à côté du thermomètre (non officiel) qui orne l'entrée du centre des visiteurs de Furnace Creek. Le service américain des parcs nationaux avertit que la vallée de la Mort est le parc national le plus chaud, le plus sec et le plus bas du pays. Des randonneurs meurent régulièrement dans la zone. La validation par un comité scientifique n'est pas une simple formalité: dans le passé, des records n'ont pas été homologués. Ainsi, pendant des décennies, le record mondial de chaleur datait officiellement de 1922 à El Azizia, dans la Libye moderne: 58°C. Mais un panel d'experts de l'Organisation météorologique mondiale avait enquêté en détails de 2010 à 2012 sur ce record planétaire, avant de conclure que le relevé était sans doute surévalué de 7 degrés, en raison d'appareils problématiques et d'un observateur inexpérimenté. Le record du monde de 1913 pourrait en théorie lui aussi être rayé des tablettes: en 2016, deux experts américains, William Reid et Christopher Burt, ont publié une longue analyse concluant à une erreur; mais aucune investigation officielle n'est en cours. A Las Vegas, Dan Berc explique que le thermomètre électronique du relevé de dimanche avait été installé en parallèle de l'ancien thermomètre à mercure officiel. Pendant trois ans, les météorologues ont vérifié que le nouveau thermomètre était aussi précis, et depuis 2015, il était devenu le thermomètre officiel, celui au mercure ayant été retiré. La même rigueur scientifique guide les relevés de records pour de multiples événements: les températures basses (-89,2°C à Vostok dans l'Antarctique en 1983), les précipitations (3,93 mètres d'eau tombés en 72 heures dans le cratère Commerson de La Réunion en 2007), le grêlon le plus lourd (1,02 kg, Bangladesh, 1986) ou encore l'éclair le plus long: 16 secondes en Argentine en mars 2019.
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«Parmi les hommes, le plus faible est celui qui ne sait pas garder un secret; le plus fort, celui qui maîtrise sa colère; le plus patient, celui qui cache sa pauvreté; le plus riche, celui qui se contente de la part que Dieu lui a faite.» Proverbe algérien Nous vivons depuis la fin du siècle dernier une ère où l’énergie est devenue une variable d’ajustement des stratégies géopolitiques. Chacun sait que la majorité des conflits a un soubassement qui a pour enjeu la disponibilité ou non de l’énergie. Les nations du monde doivent faire le choix d’une nouvelle ère énergétique. De grands enjeux et incertitudes sont dictés par des besoins grandissants et des pressions environnementales accrues et ce n’est pas la conférence COP 21 dont on nous dit que c’est le miracle qui va y faire quelque chose. Au risque de rappeler une Lapalissade, nous gaspillons allégrement une ressource sur le déclin et qui pour des raisons qui nous dépassent est maintenue contre toute logique à un prix international bas. Je reviens sur un certain nombre d’économies possibles qui nous permettraient de consommer moins en consommant mieux et sur la nécessité d’un cap vers le développement durable qui ne peut réussir qu’avec l’aide de chacun des citoyens d’où la nécessité pédagogique d’expliquer où on veut aller et comment y aller. Je propose ci-après des pistes pour non seulement atteindre cet objectif mais de plus, économiser cette ressource pour nous permettre de la laisser aux générations futures. Les performances discutables de la téléphonie mobile A priori parler des TIC dans le cadre de l’énergie, est hors sujet! Il n’en est rien; l’opportunité m’est donnée d’attirer l’attention sur un certain nombre de travers que nous pourrions corriger tous ensemble en allant vers la vérité des choses et ce qui est utile et prioritaire pour le pays. On nous annonce des performances dans l’éphémère. Nous sommes peut-être l’un des rares pays à utiliser le portable pour ne rien dire, pour bavarder – «ahadrou» – comme nous incite une publicité. En fait, notre bavardage profite aux opérateurs qui en profitent en devises. Le secteur de la téléphonie mobile a réalisé un chiffre d’affaires de 324,09 milliards de dinars (environ 3 milliards $) durant l’exercice 2014. Le nombre d’abonnés (GSM & 3G) a dépassé les 43, 28 millions, en hausse de 9,26%. En clair, il y a au moins deux puces par individu pour une puce si on compte les bébés. L’opérateur OTA (Djezzy) demeure en tête avec 18.6 millions d’abonnés, (22%) contre 13,02 millions pour ATM (Mobilis) et 11.6 millions d’abonnées pour WTA (Ooredoo). 24% des ménages algériens ont un accès Internet. Le parc abonnés Internet compte près de 1.6 million d’abonnés dont 1.5 pour l’Adsl. Le chiffre des internautes est discutable La réalité de l’Internet est que selon l’encyclopédie Wikipédia, le nombre de serveurs Web raccordés à l’Internet dans le monde a dépassé les 200 millions en janvier 2009: en Norvège de 95%, aux Etats-Unis de 84%, en France de 82%, en Arabie Saoudite de 60%, au Maroc de 56%, en Tunisie de 43,8%, en Algérie de 16,4%. La moyenne mondiale est de 40,4% en 2014. Nous sommes donc le pays à niveau le plus faiblement connecté et nous ne devons pas faire dans le triomphalisme de pacotille. De plus et c’est le tragique, que faisons-nous avec l’Internet? C’est plus un divertissement à la limite du voyeurisme qu’un réel apport. Est-ce normal que des joueurs soient payés à des prix exorbitants pour quelques heures passées en Algérie avec l’argent du contribuable; non seulement ils n’apportent rien en termes de valeur ajoutée si ce n’est un coup de pub discutable à l’entreprise, mais ils enfoncent durablement les vertus du travail, de l’effort, en étant des contre-exemples de ce qu’il ne faut pas faire, tout ceci sous les yeux complices de leurs responsables. Ce que nous attendons des TIC Avons-nous l’Internet dans les écoles, dans les lycées? Utilise-t-on les technologies du Web pour faire des téléconférences et éviter les réunions qui sont dans les faits des consommations évitables d’énergie de carburants, de nuitées d’hôtels, de journées de travail. et aussi d’un gain d’énergie synonyme. Quand des responsables se réunissent c’est toute une logistique qui demande des moyens que l’on peut économiser. C’est tout cela et encore que l’on attend d’un ministère censé nous propulser dans le troisième millénaire avec les cours en ligne (comme aux Etats-Unis, les MOOC) comme le cartable électronique, que l’on nous avait promis depuis quelques années. C’est la e-poste avec les paiements en ligne. C’est dire s’il faut raison garder et se mettre en toute humilité au travail avec l’engagement de tout le monde vers les choses utiles qui ne font pas dans l’éphémère. La conférence climat COP 21: le programme de la «zerda» Deux ans de préparation, deux mois de chantier, 40.000 participants attendus: la COP21, prévue du 30 novembre au 11 décembre au Bourget, sera «l’une des plus grandes conférences sur le climat jamais organisée », soulignent les organisateurs. Le centre de conférence officiel comprendra notamment deux salles plénières, 32 salles de négociation et un centre de presse (pour 3000 journalistes). Quelques 2000 ONG, dont plusieurs ont statut d’observatrices aux négociations climatiques, sont attendues. L’organisation annonce ainsi une offre quotidienne de 70.000 places supplémentaires chaque jour en bus et trains. Le budget est fixé à 170 millions d’euros, avec un objectif de 15 à 20% de mécénat d’entreprises. L’événement devrait rapporter environ 100 millions d’euros à la région Île-de-France du fait des dépenses diverses des participants (hébergement, restauration etc.), selon l’Office de tourisme de la Ville de Paris. Quelques 51.000 nuitées d’hôtel ont été réservées. (1) Voilà pour la grande bouffe et comme on le dit en Algérie, une zerda pour signifier une boustifaille sans lendemain! La réalité est toute autre! En fait chaque pays essaie de se débrouiller par lui-même. On pourrait y ajouter la débauche d’énergie et de CO2 qui sera émis. Chaque participant dépensant l’équivalent d’une tonne de CO2 c’est au total près de 10.000 tonnes de CO2 qui vont être émises dans une conférence censée parler de la diminution de la consommation d’énergie !! Il y a donc urgence à ne pas polluer plus. A ce jour, 60 pays seulement ont remis leurs engagements de réduction d’émissions de gaz à effet de serre. Mais comme le dit si bien l’ancien président français Jacques Chirac, « les promesses n’engagent que ceux qui y croient » Depuis Copenhague, certains paramètres fondamentaux ont changé. Ce n’est pas pour autant que la pollution a diminué. Pour maintenir le seuil des 2°C il faut absolument que le dégagement de CO2 soit supérieur à 3,5 %. On en est loin. ( 1,3 % ?) Pourtant, l’urgence est là. Plus personne, ou presque, ne conteste que le dérèglement est d’origine principalement anthropique. Mais personne ne se sent concerné en dehors des vœux pieux et des effets d’annonce. Notons que le but est de limiter la température à 2°C est un coup parti car il faudrait pour cela ne pas dépasser les 5 tonnes de carbones par habitant et par an, nous en sommes plus loin que jamais. Pourtant, à quelque chose malheur est bon, l’AIE annonce que le nucléaire repart. Selon les dernières prévisions faites par l’Agence internationale de l’énergie atomique (Aiea), l’énergie nucléaire – fait son miel des changements climatiques . Elle devrait continuer à bénéficier de la volatilité des prix des combustibles fossiles, la capacité nucléaire mondiale pourrait passer de l’actuel 376 niveau GW (2014) à 380 GW (hypothèse basse) – 441 GW (scénario haut) en 2020 et de 385 à 632 GW en 2030. Dans la région de l’Asie du Sud, la Chine et la Corée du Sud contribueront à la croissance rapide des capacités (ils construisent 24 et 4 réacteurs, respectivement), qui devraient atteindre 132 à 219 GW d’ici 2030. La transition énergétique vers le développement durable La transition est définie comme le passage d’une civilisation humaine construite sur une énergie essentiellement fossile, polluante, abondante, et peu chère, à une civilisation où l’énergie est renouvelable. L’Algérie doit sans tarder quitter ce modèle de consommation basé sur le gaspillage et la paresse, fruit d’une rente mal utilisée pour aller vers la rationalité. On annonce que l’Algérie s’engage officiellement à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 7 à 22% en 2030, par rapport à un scénario business as usual. Nous devons exploiter rationnellement ce qui nous reste d’énergie fossile. Même le gaz de schiste pourrait faire partie du bouquet énergétique si la technologie actuelle est abandonnée au profit d’une technologie respectueuse de l’environnement, on oublie que le Sahara est un écosystème qui vit, où existent une faune, une flore et il y a des citoyens qui y vivent. De plus, pour un pays en stress hydrique, notamment avec les changements climatiques de plus en plus récurrents, chaque goutte d’eau compte, la gaspiller ou pire, risquer de polluer la nappe phréatique est irréversible surtout pour le Grand Sud où un grand nombre de puits seront forés. Pour y arriver il nous faut changer de paradigme. La transition énergétique reposera sur les piliers suivants: faire la chasse au gaspillage sous toutes ses formes, recycler et donner une seconde vie aux choses, n’extraire du sous-sol que ce qui est nécessaire «notre meilleure banque est notre sous-sol», mettre sans tarder en place un plan Marshall pour les énergies, arrêter par une série de normes et de mesures administratives l’importation d’équipements énergivores. Agir graduellement sur les coûts de l’énergie pour inverser la tendance, paramètre important qui peut contribuer à la sobriété énergétique. Valoriser le gaz propane butane (sirghaz) pour diminuer la pression sur l’essence et le gaz oil. La stratégie énergétique n’est pas de la seule responsabilité du ministère de l’Énergie. Chaque département ministériel a une responsabilité particulière, notamment le ministère du Commerce car de lui dépendent les achats qui peuvent être normalisés ou non. Le trésor des décharges « La grandeur d’un pays disait le grand Bismarck, se mesure à l’ épaisseur des épluchures des pommes de terre ». Voulant signifier par là qu’il faut économiser la pomme de terre en enlevant que la peau qui doit être aussi fine que possible. La politique du laissez aller et de l’économie de bazar due à une manne insolente qui est repartie pour de bon afin que l’Algérie gaspille sans retenue,. C’est d’ailleurs, le plus sûr marqueur d’un pays sous développé. Quand on ne sue pas pour mériter, et qu’on dépense d’une façon frénétique dans le cadre de l’assistanat et de la perfusion de l’Etat, on ne connait pas la valeur du travail et du mérite. Il vient que les Algériens gaspillent d’une façon scandaleuse comptant sur l’Etat pour alimenter leur gabegie ! Cela ne va pas durer ! Il sera nécessaire de revenir aux fondamentaux pendant que nous avons encore un peu de marge De ce fait , récupérer, recycler, donner une seconde vie aux choses devrait être la vertu cardinale de toute démarche éco-citoyenne. A titre d’exemple, sur les 13,5 millions de tonnes de déchets produits annuellement en Algérie, 60% sont récupérables. Seuls 5% sont récupérés. Aux Etats-Unis, c’est 40% que l’on recycle, en Europe de l’Ouest 50%, et en Asie de l’Est c’est plus de 60%… Les décharges algériennes contiennent en moyenne 62% de matière organique qui peut fournir du gaz combustible et le reste pouvant servir de compost, 12% de plastique, (1,5 million de tonnes), 9% de papier et carton (1,1 million de tonnes), 2% de métal, (270.000 tonnes), 1% de verre (135 000tonnes). Chacun de ces produits importé (plastique, et papiers) dépasse les 1000 dollars la tonne. Chaque fois qu’une tonne de papier est recyclée, 1,41 tonne de bois est économisée, ainsi que 48,2 m3 d’eau et 10,25 MWh d’énergie. Une tonne de verre recyclée représente 0,66 tonne de sable et 0,1 tonne de calcaire et 1,46 MWh conservés soit 0,46 tonne d’équivalent CO2 évitée. Une tonne de PET recyclé représente 0,61 tonne de pétrole brut et 0,2 tonne de gaz naturel et 10,96 MWh soit 2,29 tonnes d’équivalent CO2 évitées. S’agissant des sacs plastiques près de 5 millions/an, il n’y a aucune stratégie, à part celle de lui changer de couleur! En France d’après la ministre, l’interdiction des sacs à usage unique «va permettre de développer des industries de fabrication de sacs bio-dégradables et créer des emplois «au lieu d’importer, comme le sont 80% des sacs plastiques consommés en France, intégralement en provenance d’Asie. Le principe de base: donner une seconde vie aux choses. Nous voyons donc comment on peut faire à la fois des gains financiers, mais aussi en termes d’énergie. Nous gagnons sur tous les plans, même celui de la non-émission de CO2. Les énergies renouvelables: pour un plan Marshall Dans le cadre justement, d’une stratégie énergétique pour aller vers le développement durable, stratégie énergétique, il nous faut mettre en place, sans tarder, un modèle énergétique flexible. Dans ce cadre, au-delà du gisement des économies d’énergie qui est au moins de 20 %, nous devrions penser à développer un plan Marshall pour les énergies renouvelables. S’entendre avec les compagnies qui veulent le gaz et le pétrole pour que chaque calorie fossile exportée soit adossée à une calorie renouvelable dans le pays d’une façon pérenne avec un réel transfert de savoir-faire où on mobilise tous les Algériens publics et privés, l’université, pour prendre en charge cette utopie qui est à notre portée Est-il normal par exemple que l’Algérie soit l’un des derniers dans le développement de l’éolien. Dans le même ordre, la France qui pourtant traîne les pieds justement en raison de l’avance que lui donne le nucléaire, vient de dépasser les 10.000 MW en éolien. Le Maroc à installé 15 fermes pour 885MW, la Tunisie (neuf fermes 242.36 MW), l’Algérie (une ferme 10MW), l’Egypte (neuf fermes 744.82 MW), la Libye (une ferme, 20.00 MW), la Jordanie (trois fermes 115 MW), la France (999 fermes 10.565 MW), l’Allemagne (7397 fermes 41.482 MW), les Etats-Unis (1236 fermes 71.735. MW), la Chine (1083 fermes 56.535 MW). Même dans le solaire nous n’avançons pas! A peine 450 MW qui vont être installés alors que l’on promet 23000MW d’ici 15 ans Pour rappel le mégaprojet Desertec qui consistait à approvisionner toute l’Europe en électricité produite par des centrales solaires au Sahara a fait long feu, lit-on sur une publication: «L’énergie solaire produite sur cette surface du Sahara fournirait assez d’énergie pour couvrir les besoins du monde entier.» Le Sahara est dépeint comme une vaste surface vide, faiblement peuplée, le projet Desertec a été présenté comme une solution aux problèmes du changement climatique, aux conflits liés au gaz entre la Russie et l’Ukraine en 2006 et 2009, aux craintes d’un pic pétrolier et à la crise alimentaire mondiale de 2009. (…) la vision portée par le concept Desertec reste d’actualité avec des projets en Tunisie, au Maroc et en Algérie. En dépit des idéaux déclarés d’approvisionner l’Afrique en électricité, la fondation Desertec soutient le projet Tunur en Tunisie. (…) Le gouvernement marocain, assisté de certains membres du consortium Dii, a obtenu des financements de bailleurs internationaux pour développer la plus grande centrale solaire à concentration du monde à Ouarzazate.» (2) Il n’y aura pas de réussite de cette stratégie énergétique si on n’explique pas les enjeux aux citoyens par une pédagogie qui devrait être faite à travers les médias lourds. Il n’y a pas de petites économies et il n’y a pas de sots métiers! Enfin, on ne peut pas ne pas parler de la vérité des prix qui donne une fausse idée de la consommation réelle en Algérie. Il faut aller graduellement vers les prix réels ne reportant les subventions non pas sur les prix mais sur les utilisateurs vulnérables. Il faut savoir que sur 10 dollars de subvention, 8 vont aux classes aisées qui consomment ou gaspillent plus à moindres frais. Sinon on continuera à entretenir l’hémorragie par les frontières, notamment en gasoil. L’alternative pour le pays est dans la sobriété, le changement de rythme, la décroissance qui suggère un changement de valeur. Tournons le dos à l’ébriété énergétique, allons vers la sobriété énergétique, consommons vert. Pour consommer «éco-citoyen», et non «égo-citoyen» il faut retrouver le temps des saisons, le goût de la consommation des productions de sa région, de son pays. C’est cela le développement durable voire le patriotisme économique, dans les faits. La formation des hommes est de ce fait, déterminante dans la prise de conscience que le futur se forge ici et maintenant. C’est là tout le défi que nous avons à relever. Changer maintenant, c’est éviter de subir demain, enfants. Antoine de Saint-Exupéry écrivait: «Nous n’héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants.» 1.http://www.goodplanet.info/actualite/2015/09/11/la-conference-climat-chiffres-infrastructures-et-evenements/#sthash. 6pUSuRIz.dpuf 2. http://www.bastamag.net/Desertec-vers-un-accaparement-des-sources-d-energie-renouvelable-en-Afrique-du-Sud Professeur Chems Eddine Chitour Ecole Polytechnique enp-edu.dz
biased
Chronique au sujet d’Al Gore et de la [un peu trop grosse] vérité qui dérangeait — mais qui désormais excite plus les appétits financiers et politiques qu’autre chose — retrace comment un seul homme, très bien entouré, avec l’aide des plus grandes banques de la planète a réussi à faire basculer l’opinion mondiale et à réaliser son rêve. Ce qui est génial dans le business plan d’Al Gore, c’est qu’il est simple et efficace. En 2003, le GIEC est encore un organisme dont pas grand monde ne parle. En tout cas, ni les médias ni les politiques ne sont particulièrement intéressés par cette histoire de réchauffement global causé par l’homme. La première palteforme du marché carbone débute aux USA, cette année là, et elle se nomme la Chicago Climate Exchange (CCX), mais ça ne prend pas vraiment. Par qui donc a été montée cette bourse carbone ? Pas par Al quand même ? Hum hum… pas directement, mais avec des bons potes dedans. Bon, en tout cas, le vieux pote d’Al, Maurice Strong, organisateur du sommet de Rio sur le climat, est membre du CA de la CCX quand même. Oh, et puis l’avocat Obama Barack participe à créer les statuts du bidule aussi : [Que les gens qui ont poussé à organiser les premiers sommets sur le changement climatique, puis à signer des traités sur la réduction des gaz à effet de serre soient les mêmes qui ont créé le système de bourse du marché carbone, ne doit surtout pas inquiéter les militants de la cause : tout ça est fortuit.] C’est donc à peine un an plus tard, en 2004, que notre PDG de mines de zinc, ex-candidat à la maison blanche, ancien vice-prez des US et pote des créateurs de la première bourse carbone, monte sa boite : GIM (Generation Investment Management). Une boite spécialisée dans… le marché-carbone, et c’est un pur hasard, bien entendu. Et puis Al ne la monte pas avec n’importe qui. Non, puisque l’associé d’Al, le numéro 2 de la boite, n’est autre que David Blood, anciennement directeur de « Goldman Sachs Asset Management », une branche de GD dédiée à la spéculation. La banque est aussi dans le CCX, il va sans dire. On appelle à la rescousse quelques cadors de la finance, pour participer à GIM, dont Peter Harris, Mark Ferguson ou encore Henri Paulson, le fameux responsable du « plan de sauvetage » de l’économie américaine. Toute cette petite équipe vient de chez qui ? De chez Goldman Sachs. Elle a qui comme banquier ? Lehman Brothers, la défunte, morte en 2008. Le magazine Forbes, en 2010, se fait l’écho de cette petite bande de la firme d’Al Gore, surnommée le « Chicago Climate Club », qui a pondu la CCX : Several partner companies positioned themselves to capitalize on the CCX carbon-trading markets. One was Al Gore’s Generation Investment Management LLP, a London-based firm established in 2004 that invests money from institutions and wealthy investors that are “going green.” GIM planned to purchase lucrative CO2 offsets when anticipated federal government regulations were passed to mandate cap-and-trade. Gore’s co-founding partners in the venture are former chief of Goldman Sachs Asset Management (GSAM) David Blood, along with Mark Ferguson and Peter Harris, also of Goldman Sachs. Bloomberg reported in March 2008 that the investment fund had hit a hard cap of $5 billion, and had been turning away investors. Mais revenons à l’époque de la création de GIM, et surtout au financement du film qui fera « basculer les esprits » : Une vérité qui dérange. 2006, sortie du film qui fait un tabac. C’est un documentaire-catastrophe, et en réalité, rien d’autre qu’une suite de conférences qu’Al s’échine à placer partout où il peut depuis qu’il a poussé à pondre la CCX et créé GIM, avec ses amis banquiers. Le film est financé en partie par GIM, mais aussi par le patron d’ebay, et il sort peu de temps après un blockbuster climato-catastrophique : « Le jour d’après » (2004). Effrayant Le jour d’après… En 2007, notre grand défenseur de l’environnement, Al Gore himself, reçoit la récompense ultime, le Nobel de la paix, partagée avec la super organisation de propagande recherche sur la responsabilité anthropique dans le changement climatique, le GIEC. Bingo ! La propagande présentation d’Une vérité qui dérange a enfin sensibilisé les esprits au grand problème du réchauffement par l’homme seul ! Ce superbe documentaire vous est offert par Reflets, en version originale doublée en français. Attention : il contient des gros mensonges, saurez-vous les reconnaître ? Une Vérité qui dérange from FoxMulder 2012 on Vimeo. La vérité qui dérange d’Al Gore devait être diffusée dans les classes anglaises en 2007. Une plainte déposée par un dirigeant d’établissement scolaire vis-à-vis du contenu qui lui semblait légèrement exagéré — pour ne pas dire fallacieux — a forcé la haute cour britannique à trancher : le docu d’Al comportait au moins 9 « erreurs » scientifiquement non-validées, mais très alarmantes. Les écoles devront être prévenues que le film n’est pas à prendre pour argent comptant, qu’il contient des faussetés… Le document, montré par Gore dans son documentaire, et qui va embraser les esprits est une courbe. En crosse de hockey. Pondue par un jeune géophysiciende de 34 ans, en 1999, cette courbe, dite de Mann (du nom de son malheureux inventeur), est effrayante, puisqu’elle démontrerait que jamais dans l’histoire depuis des milliers d’années, la température du globe n’a augmenté autant que depuis l’homme rejette du CO2 dans l’atmosphère : Avec cette courbe, sois sûr de convaincre n’importe quel climato-sceptique. Et de faire peur aux enfants. C’est ce graphique qui va tout déclencher. La grande cause anti-CO2 démarre avec l’exploitation de cette courbe dans le documentaire d’Al Gore. Et pourtant, elle est biaisée. Archi-biaisée. Au point que la controverse scientifique finira par donner tort publiquement à Mann. Depuis lors, le GIEC n’utilise plus la courbe de Mann. Bon, les gars, ok, il fait la même T° qu’en l’an 1000 ou que sous Jules César, mais c’est pas la peine d’en parler trop non plus. Planquez-moi ce graphique au fond du rapport, et basta. Et c’est là que l’on comprend que la température globale n’a pas augmenté de façon unique dans l’histoire de la planète vers le milieu du 19ème siècle. Elle a grimpé de nouveau au XXème, après une chute vers l’an 1100, et est au même niveau qu’à l’antiquité ou lors de l' »optimum médiéval ». Mais tout le monde s’en moque. Surtout les associés de GIM, qui eux, vendent et achètent des droits carbone à polluer. Comme ceux qui postent des photos d’ours polaires tout maigres, en rafales. En parlant du Groenland, le problème de variation des températures est le même, et ce sont des spécialistes non-sceptiques qui l’observent, mais le GIEC ne va quand même pas mettre en avant leurs travaux… Le principe de remettre les données en perspective change la donne. Qui disait qu’il ne fallait pas regarder l’évolution des températures sur une échelle de temps courte pour comprendre la variabilité du climat ? Les lecteurs de Reflets sont friands de leaks, et c’est tant mieux. Il est toujours plus facile de comprendre les coulisses d’une organisation, d’un phénomène en pouvant lire les échanges de ceux qui font autorité sur le sujet. C’est le cas avec le Climate-gate de 2009. L’archive du piratage du CRU (Climatic Research Unit ) contient des documents de travail, des mails, plein de choses qui montrent bien mieux comment l’orientation, la guerre sur cette information vis-à-vis du problème de l’optimum médiéval s’est faite. Par les spécialistes de labo du climat. dont Mann. Parce qu’avec cet enfoiré d’l’optimum, la démonstration indiscutable de Gore, aidé de Mann, s’écroule. Et quand les meilleurs spécialistes s’envoient des mails pour tenter de comprendre ce qu’il se passe, ça donne des choses amusantes : Anyone looking at the records gets the impression that the temperature amplitude for many individual records/sites over the past 1000 years or so is often larger than 1°C. They thus recognize that natural variability is unlikely to generate such large changes unless the sun is having more effect than direct forcing, or there is some fortuitous but detectable combination of forcings. And they see this as evidence that the 0.8°C or so temperature rise in the 20th century is not all that special. Ce extrait de mail (0983566497) est issu de l’archive qui a créé le « Climate Gate 2009 », mise à disposition par Wikileaks ici : http://file.wikileaks.org/file/climactic-research-unit-foi-leaked-data.zip (This archive presents over 60MB of emails, documents, code and models from the Climatic Research Unit at the University of East Anglia, written between 1996 and 2009. ) Mais il n’est pas très intéressant, aujourd’hui, de parler des raisons du changement climatique en cours, puisqu’il est désormais incontestable que l’homme change le climat, et que le contester est faire preuve, soit de complotisme, soit de révisionnisme, soit de crétinerie, ou encore d’autres choses qui vous ramènent très vite au point Godwin de la science moderne. Donc, comme ça chauffe de façon unique dans l’histoire, c’est notre faute (à 95% certain), et en plus il y a consensus de la part de 95% des scientifiques… bien que des hollandais aient fait une enquête auprès de plus de 1800 scientifiques qui bossent sur le sujet pour avoir leur opinion sur cette affirmation. Non, c’est une mauvaise idée de parler de ça, puisque le résultat démontre que le consensus des scientifiques qui bossent sur l’aspect anthropique du changement climatique est loin d’être celui indiqué par le GIEC. Mais nous parlions du business. C’est bien plus intéressant. Pour Al Gore. Mais pas que lui. Et donc, la petite entreprise d’Al Gore, (Al Gore qui ne possédait « qu’un » million sur son compte en banque (et deux millions de patrimoine) en 2000, à la fin de son mandat de vice-prez, lui a permis d’être à la tête de 7,3 milliards de dollars fin 2014. Bon plan. Comment fonctionne ce business carbone ? Comment les ricains sont-ils en train d’en faire un levier mondial ? Comment Hollande est un sacré farceur sur le sujet ? Comment Al Gore explique que chacun peut faire un effort en faisant de petites économies d’énergie quand sa villa, à Gore, de 20 pièces avec piscine, dévore 221 000 killowatts-heure par an (comparé à 10 000 chez un américain moyen) ? Vous le saurez en lisant l’épisode 3 de cette merveilleuse chronique de chez Reflets. Le 18 mai 2015 : Super Al vient rassurer pépère sur le business carbone. Ca va le faire… Avec en bonus, l’annonce d’un livre qui sort tout juste et devrait amener encore un peu plus d’eau au moulin de la grande escroquerie du grand barnum COP21-Gore-GIEC-business-carbone: #climat : Le business de la #COP21 Comment @algore et le GIEC @IPCC_CH rentabilisent leur prix Nobel @RingEditions pic.twitter.com/z5tYgx0CSd
fake
Si c'était à refaire, Emmanuel Macron enverrait-il encore ce texto à Marion Cotillard ? Piqué au vif par les critiques de l'actrice contre sa politique climatique le 21 décembre 2018 sur France Inter, le président de la République l'invite à discuter. Rendez-vous est pris pour le 12 février 2019. Quelques jours avant, Marion Cotillard pose une condition. Son ami le réalisateur écolo Cyril Dion était à ses côtés au micro de France Inter, elle souhaite qu'il le soit aussi face au chef de l'Etat. L'Elysée n'étant pas peuplé d'innocentes brebis, il serait exagéré de convoquer l'image du loup entrant dans la bergerie, mais c'est un drôle d'animal politique qui pose ainsi une patte dans les allées du pouvoir. Ce jour-là, dans le salon Doré, face à Emmanuel Macron, son conseiller climat et le producteur de théâtre Jean-Marc Dumontet, Marion Cotillard entame l'argumentaire, mais c'est bien Cyril Dion le plus loquace des deux invités. Il a sous le coude une pile de rapports plus alarmistes les uns que les autres sur le réchauffement climatique et titille son hôte. Il se dit convaincu que le président de la République sera incapable de prendre les mesures nécessaires pour l'endiguer : "Vous auriez la moitié de la France dans la rue !" Dion n'incrimine pas Macron lui-même, mais cette satanée démocratie représentative "qui vous place dans une perspective perpétuellement électoraliste et empêche de prendre les mesures radicales qui s'imposent". Le documentariste a une solution clefs en main : laisser à des citoyens tirés au sort le soin de trouver des solutions acceptables par le peuple. Le président voit-il là un chemin pour sortir de la crise des gilets jaunes, espère-t-il que des Français lambda endosseront à sa place l'impopulaire taxe carbone, ou cet éternel séducteur est-il tout bonnement incapable de résister au défi que lui lance Cyril Dion ? Le 25 avril 2019, il annonce la création de la Convention citoyenne pour le climat (CCC). Depuis, l'ami des stars en baskets Veja s'est mué en adversaire coriace. Le documentariste césarisé en 2016 pour Demain théorise dans ses films et son Petit manuel de résistance contemporaine (Actes Sud) l'importance du récit pour convaincre à la fois les coeurs et les esprits. Dès 2019, il anticipe que le président et lui ne voudront pas raconter la même histoire avec la CCC, dont il a été nommé garant. "Jamais je ne me suis dit qu'Emmanuel Macron était hypersincère et qu'il allait tout faire jusqu'au bout. Je me suis toujours dit que ce serait très compliqué, surtout dans la dernière phase", confie Cyril Dion à L'Express. LIRE AUSSI >> Comment la Convention citoyenne sur le climat a échappé à Emmanuel Macron Chaque fois qu'il en a l'occasion pendant les travaux de la CCC, il fait répéter à Emmanuel Macron son engagement de soumettre "sans filtre" les propositions des citoyens au Parlement ou à référendum. Au président de la République qui affirmera au média en ligne Brut le 4 décembre que "personne n'a fait autant" pour l'écologie que lui en trois ans, le réalisateur oppose un autre récit : celui d'un chef de l'Etat incapable de prendre la mesure de l'urgence écologique. D'où le lancement à la mi-novembre d'une pétition, signée par plus de 440 000 personnes, pour pousser Emmanuel Macron à respecter son engagement "sans filtre".
biased
Paris, le 22 avril 2009. Aujourd’hui, à l’issue d’un vote en session plénière du Parlement Européen, les députés européens ont très largement suivi le rapport de la commission environnement du Parlement Européen et voté pour une réglementation européenne qui encadre strictement le commerce du bois et de produit bois sur le marché européen. On estime qu’entre 19% et 40% des 560 millions de mètres cubes équivalant bois rond entrant en Europe chaque année sont d’origine illégale. L’UE est le principal importateur de bois provenant d’Amazonie, de Russie et d’Afrique. Le bois illégal contribue à la déforestation, à la dégradation forestière et accélère le changement climatique, la perte de la biodiversité tout en exacerbant les tensions sociales et la pauvreté dans les pays en voie de développement. Le parcours vers une réglementation réellement efficace pour l’avenir des forêts est encore semé d’embuches. Maintenant, c’est aux gouvernements européens de se prononcer via leurs ministres de l’Agriculture pour soutenir ou non la mise en place d’un règlement ambitieux d’ici la fin de l’année. « Aujourd’hui, le parlement européen nous a permis de franchir une étape importante vers un réel contrôle du commerce du bois au niveau mondial. Cette réglementation, si elle est suivie et soutenue dans la suite du processus, pourrait permettre de réduire l’empreinte écologique et sociale de l’Union Européenne sur les forêts » explique Grégoire Lejonc, chargé de campagne Forêts pour Greenpeace France. Le Parlement Européen à effectivement amélioré de façon importante la réglementation telle qu’elle était proposée par la commission européenne en octobre 2008 en demandant aux différents acteurs du marché du bois ou des produits bois de prouver la légalité des produits bois qui sont mis sur le marché européen. Cette proposition, portée par le Parlement Européen, vise à créer un cadre légal incluant des sanctions et des amendes pour dissuader les contrevenants. Enfin, la réglementation, telle que votée par le parlement européen aujourd’hui, appelle aussi à la mise en place obligatoire d’un système de traçabilité complet des produits bois des forêts de production aux consommateurs finaux. « Le Parlement Européen a envoyé un signal fort sur la volonté de l’UE et de ses citoyens de réguler le commerce du bois en Europe. La balle est maintenant dans le camp des Ministres de l’Agriculture, dont le ministre français, qui peuvent agir pour une réglementation ambitieuse soutenue par le conseil des Etats membres » conclut Grégoire Lejonc. La lutte contre la commerce du bois illégal faisant partie des engagements du Grenelle de l’environnement, Greenpeace souhaite vivement que la France défende un règlement complet et exigeant auprès de ses partenaires européens. Malheureusement, le gouvernement français tente de diminuer la portée de la réglementation soutenue par le Parlement Européen. « Qu’aurait voté Michel Barnier, actuel Ministre de l’Agriculture et candidat aux élections européennes du 7 juin, s’il était déjà eurodéputé aujourd’hui ? se demande Gregoire Lejonc. Le gouvernement français est malheureusement toujours irresponsable et ne défend pas des positions qui permettraient de stopper le scandale du bois illégal en Europe. Force est de constater que Michel Barnier est aux abonnés absents quand il faut agir pour l’environnement et pour lutter contre le dumping social et environnemental ». Cette loi, si elle était adoptée dans sa version la plus ambitieuse, permettrait de remettre le marché « à niveau » et enfin d’arrêter de laisser les acteurs du marché les plus irresponsables importer, transformer, distribuer du bois illégal et profiter de l’absence actuelle de réglementation. « La position du gouvernement français vise encore à favoriser les mauvais élèves, ceux qui ne respectent aucune règle, au détriment des acteurs qui s’approvisionnent en bois légal et durable. Rappelons que l’exploitation illégale du bois est souvent liée au crime organisé ou à des fraudes fiscales et alimente certaines dictatures ou guerres civiles. Le gouvernement français ne peut pas tenter de torpiller une règlementation si importante pour les forêts et pour le climat » conclut Grégoire Lejonc.
true
On se souvient de la « suspension » de la publication de l’article de Pascal Richet, celui-ci ayant eu l’outrecuidance de s’opposer au carbocentrisme régnant. Les climatologues qui ont fait censurer cet article ont peut-être cru qu’une fois exercées quelques pressions aux bons endroits, tout rentrerait dans l’ordre sans laisser de traces. Eh bien c’est raté, car Pascal Richet n’est pas homme à se laisser marcher sur les pieds ! La contre-attaque qu’il vient de lancer, visiblement mûrie, a donc tout pour inquiéter nos chers adversaires. Pascal Richet a constitué un rapport complet de 34 pages serrées, qu’il m’a transmis pour diffusion de son contenu. Ce rapport détaille les dessous de la censure exercée par l’éditeur de l’article, Copernicus, suite aux pressions de climatologues en vue. À sa lecture, ces derniers apparaissent comme constituant un véritable cartel de recherche, selon l’expression d’un remarquable article d’Henry Bauer récemment repris par Judith Curry. Voici le résumé introductif du document : Compte tenu de l’absence de toute fraude ou inconduite, la réévaluation a posteriori de mon article de HGSS [History of Geo and Space Sciences] a été complètement injustifiée. Sa censure a ensuite clairement violé non seulement les règles immémoriales du débat scientifique, mais aussi les obligations fixées par Copernicus Publications eux-mêmes pour les éditeurs scientifiques et les rapporteurs d’études soumises pour publication. Contrairement aux engagements de Copernicus, la réévaluation a en outre été inéquitable, partiale et opaque et n’a par ailleurs pas respecté la nature contradictoire de toute procédure visant à résoudre des désaccords entre parties. Selon les obligations imposées par Copernicus lui-même, l’article doit être republié sans délai. Les rapporteurs seront alors libres de soumettre leurs commentaires auxquels je répondrai aussitôt que leur anonymat aura été levé. Très bien écrit, le rapport détaille la position générale de l’article original, tout en ayant soin de ne pas entrer dans une discussion sur la validité des arguments scientifiques qui y sont présentés. L’objectif, en effet, est ailleurs : il s’agit de dénoncer la cancel culture climatique qui a sévi. Bonus : le rapport contient aussi quelques mails croustillants rédigés par les adversaires de Pascal Richet. Leur style n’est pas sans rappeler celle des courriers divulgués lors du fameux Climategate de 2009. Chassez le naturel, il revient au galop… Je détaillerai dans les prochains jours les aspects les plus saillants de ce rapport, mais souhaite insister sur le point essentiel : cette affaire ne concerne pas le contenu à proprement parler de l’article de Pascal Richet, il n’y a donc pas besoin d’être climato-réaliste pour s’indigner de ce qui s’est passé. L’enjeu est bien plus important, il porte sur le sens même qu’on donne à l’entreprise scientifique en général. Pas plus que quiconque les climatologues ne sont des scientifiques assermentés dont les lettres de cachet pourraient effacer les points de vue divergents. La lutte qui commence n’est donc pas « pour le climato-réalisme », mais en défense d’une certaine idée de la science, selon laquelle les controverses franches et ouvertes devront toujours avoir le dessus sur les consensus Potemkine.
biased
2015-2021, probablement les sept années les plus chaudes jamais enregistrées, selon l’ONU Les sept années de 2015 à 2021 seront probablement les plus chaudes jamais enregistrées, a annoncé ce dimanche 31 octobre l’Organisation météorologique mondiale (OMM), décrivant un climat mondial entrant en « terrain inconnu ». Les sept dernières années, seront probablement les plus chaudes jamais enregistrées, a annoncé ce dimanche 31 octobre l’Organisation météorologique mondiale (OMM). « Notre planète est en train de se transformer sous nos yeux » Ce rapport annuel sur l’état du climat « révèle que notre planète est en train de se transformer sous nos yeux », a commenté le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, « des profondeurs de l’océan aux sommets des montagnes, sous l’effet inexorable de la fonte des glaciers et des phénomènes météorologiques extrêmes, sur toute la planète, des écosystèmes et des populations de la planète sont mis à mal ». La conférence climat COP26, qui s’est ouverte dimanche pour deux semaines à Glasgow (Écosse) doit « marquer un tournant décisif pour l’humanité comme pour la planète », a-t-il ajouté dans un communiqué. Lire aussi : Environnement. Quels sont les principaux enjeux de la Cop 26 qui s’ouvre à Glasgow ? 2016, l’année la plus chaude Sur les neuf premiers mois de 2021, la température moyenne a gagné environ + 1,09 °C par rapport à l’ère pré-industrielle. En raison de l’impact d’un phénomène, la Niña, qui a fait baisser les températures en début d’année, 2021 ne battra pas des records, mais il est « probable » qu’elle se classe malgré tout de la 5e à la 7e place. Et que les sept dernières années soient donc une nouvelle fois les plus chaudes jamais enregistrées. La plus chaude reste 2016. La hausse de la température moyenne sur les 20 dernières années (2002-2021) dépasse quant à elle pour la première fois le seuil symbolique de +1 °C. « Les phénomènes extrêmes n’ont plus rien d’exceptionnel » « Les chiffres provisoires montrent que la tendance des températures reste à la hausse. Le fait que la moyenne sur 20 ans ait dépassé +1 °C va frapper l’esprit des délégués de la COP26 qui aspirent à maintenir la hausse des températures dans les limites fixées par l’Accord de Paris », a commenté Stephen Belcher, scientifique du Met Office britannique qui participe au rapport. L’Accord de Paris vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre pour limiter le réchauffement bien en-deçà de +2 °C par rapport à l’ère pré-industrielle, si possible +1,5 °C. Mais avec les tendances actuelles, les experts climat de l’ONU (Giec) ont mis en garde contre le risque d’atteindre +1,5 °C autour de 2030 et les engagements climat des États mènent vers un réchauffement catastrophique de 2,7 °C. Avec +1 °C, la litanie des catastrophes est déjà en route, comme le montre le rapport de l’OMM. « Les phénomènes extrêmes n’ont plus rien d’exceptionnel », souligne son président Petteri Taalas. Canicules, incendies, vague de froid… Rien qu’en 2021, le monde a connu des canicules exceptionnelles en Amérique du Nord et en Europe du Sud, des incendies ravageurs au Canada ou en Sibérie, une vague de froid spectaculaire dans le centre des États-Unis, des précipitations extrêmes en Chine et en Europe de l’Ouest, une sécheresse provoquant la famine à Madagascar. « Les catastrophes continuent d’imposer de lourdes pertes, en vie humaines et en capitaux, faisant revenir en arrière les gains de développement engrangés par les pays », s’inquiète le rapport, notant malgré tout une meilleure préparation à ces désastres. L’adaptation aux impacts du changement climatique est une des questions au cœur des discussions de la COP26. Une adaptation nécessaire notamment face à la montée du niveau des océans qui s’accélère sous l’effet de la fonte des glaces. Le rythme de cette élévation a atteint 4,4 mm par an entre 2013 et 2021, avec un « record » en 2021.
true
C'est la dernière ligne droite pour le projet de loi anti-gaspillage qui a obtenu, mardi, son ultime feu vert de l'Assemblée nationale. Après avoir fait l'objet d'un accord entre députés et sénateurs, il part désormais au Sénat pour un vote final qui vaudra adoption définitive le jeudi 30 janvier. Ce texte de "l'écologie du quotidien" aura notamment été marqué par les divisions autour de la consigne pour les bouteilles en plastique, repoussée à 2023. Les députés ont largement voté en sa faveur, à 227 voix pour, 15 abstentions, et seulement dix voix contre, celles des Insoumis. Leur leader Jean-Luc Mélenchon, qui a défendu en vain une motion de rejet, a appelé le gouvernement à prendre des "mesures décisives" permettant d'affronter "les dangers résultant du changement climatique". "Nous devons 'écologiser' la vie quotidienne", a insisté la secrétaire d'État Brune Poirson, en égrenant des mesures du projet de loi comme le développement du "vrac" dans les supermarchés ou "la suppression" des contenants en plastique dans les fast-foods pour les repas sur place à l'horizon 2023. La plupart des députés ont salué un texte "d'équilibre" et de "compromis", telle Valérie Beauvais (LR) qui a toutefois souligné les "progrès" restant à faire. Guillaume Garot (PS) a, lui aussi, pointé un "manque d'ambition politique", notamment sur la fin du plastique. De son côté, François-Michel Lambert (Libertés et Territoires), qui s'est abstenu, a déclaré que "tout [était] encore à faire pour l'urgence écologique". Examiné en décembre en première lecture, en plein mouvement social sur les retraites, ce projet de loi voulu comme un marqueur environnemental de l'acte II du quinquennat n'aura pas eu l'écho souhaité. Il prévoit une série de mesures concrètes pour lutter contre le gaspillage, dont l'interdiction, pour les grandes surfaces ou les plateformes en ligne, de détruire leurs invendus non alimentaires, notamment les produits d'hygiène et de textile, dès 2022. Il veut aussi créer de nouvelles filières pollueur-payeur, notamment dans le bâtiment, afin de lutter contre les dépôts sauvages. Mais l'image de ce projet de loi a été brouillée par le conflit opposant le gouvernement aux professionnels du recyclage et aux associations de collectivités, sur la consigne pour recyclage des bouteilles en plastique, "symbole malheureux" déploré par la députée UDI-Agir Sophie Auconie. Le ministère de la Transition écologique a finalement été contraint à un "compromis". Il laisse ainsi aux collectivités et aux recycleurs jusqu'à 2023 pour tenter d'atteindre les objectifs intermédiaires de collecte, faute de quoi, après "concertation", le dispositif de consigne pour recyclage pourrait être "mis en oeuvre". Le texte vise enfin la fin des emballages en plastique à usage unique en 2040. Un objectif jugé "irréaliste" par les industriels, mais "trop tardif" par l'ONG WWF qui décrit le projet de loi comme une "occasion manquée de sortir de la société du tout jetable".
true
Dans L'Express du 21 janvier 1999 Fin 1999, tous les pistolets des postes à essence devront être équipés de récupérateurs de vapeurs Bientôt finies les mauvaises (et nocives) odeurs des stations-service ! Avant la fin de l'année, les 1 500 postes à essence vendant plus de 3 000 mètres carrés de super sans plomb par an (sur plus de 17 000 points de vente) devront en effet s'équiper de pistolets récupérateurs de vapeurs, comme le veut une directive européenne traduite dans la loi sur l'air adoptée en 1996. Un millier de stations de supermarchés et près de 500 concessions autoroutières sont concernées. Ces grosses unités débitent 70% de la consommation nationale. Tous les ans, en France, 25 000 tonnes de composés organiques volatils (COV) sont libérées dans l'atmosphère lors du remplissage des réservoirs (moins sensible à la chaleur, le gazole n'est pas concerné). L'Europe tout entière en dégage 200 000 tonnes. Dans une première phase, l'industrie pétrolière a calfeutré ses installations et équipé ses camions de distribution de systèmes de récupération de vapeurs. Aujourd'hui, c'est le grand public qui est directement protégé contre des produits très cancérigènes comme le benzène. A l'inverse des Etats-Unis, le Vieux Continent n'a pas pu se contenter d'équiper les pistolets de manchons obturant parfaitement l'orifice du réservoir. Cette solution - simple - n'aurait pas été efficace en Europe, car le diamètre des bondes varie selon le constructeur, le modèle ou l'année de fabrication. Or la loi exige un taux de récupération de 80 %, soit 22 000 tonnes de COV pour la France. Le système adopté fonctionne donc comme un aspirateur de petite dimension. Les vapeurs sont récupérées dans le réservoir grâce à une pompe à vide. Cet équipement refoule les vapeurs dans la cuve de la station. Désormais, les tuyaux flexibles seront donc doublés pour permettre l'aspiration des vapeurs en sens inverse de l'écoulement de l'essence. Les distributeurs ont longtemps affirmé que ces aménagements leur coûteraient 400 000 francs par station-service. En réalité, l'addition est moins importante, car les pétroliers ont profité de travaux de remplacement des pompes à essence dans leurs stations sous marque pour prévoir l'emplacement du nouveau système. En revanche, la plupart des hypermarchés ne se sont pas équipés et devraient payer leur négligence au prix fort. Couverture de L'Express n°2481 du 21 janvier 1999. L'Express Archive choisie par la documentation de L'Express
true
C'est un paradoxe : nous connaissons presque mieux l'espace proche de la Terre que les fonds marins, et que les grandes profondeurs en particuliers. C'est la raison pour laquelle une équipe de 40 scientifiques issus de 17 pays a décidé d'explorer la fosse d'Atacama - ou Pérou-Chili - qui serpente sur 6 000 km à l'ouest de l'Amérique du Sud et descend jusqu'à 8065 mètres de profondeur, l'un des points les plus abyssaux de l'Océan pacifique. Lors de leur dernière expédition, ces 40 scientifiques ont lancé par-dessus bord un petit engin équipé d'appâts, de projecteurs et de caméras sous-marines. Ce mini-sous-marin a coulé pendant quatre heures avant d'atteindre le fond, à 7 500 mètres, et de filmer le monde froid et obscur l'entourant, explique le Washington Post. Les images rapportées, aussi rares que précieuses, ont révélé la présence de nombreux poissons, dont trois espèces de Liparidae, également appelés "poissons-limaces" ou "limaces de mer", jusqu'ici inconnues. Baptisées provisoirement "poisson-limace Rose, Bleu et Violet de l'Atacama", ces spécimens vivent entre 6 500 et 7 500 mètres de profondeur, selon un communiqué publié sur le site de l'Université de Newcastle. La vidéo, diffusée sur Youtube, montre en effet de longs poissons gélatineux et translucides se nourrissant de l'appât du sous-marin. Grâce à un piège, les scientifiques ont réussi à remonter l'un d'eux à la surface et ont effectué un scanner. Dépourvu d'écailles, les parties les plus dures de son corps sont des os de l'oreille interne, qui permettent de conserver leur équilibre, et de petites dents. Globalement, l'animal est plutôt mignon, contrairement à l'image stéréotypée des créatures des grands fonds. L'une des trois espèces de Liparidae prises en photo par le petit sous-marin scientifique, dans la fosse de l'Atacama Newcastle University "Grâce à leur structure gélatineuse et leur quasi-absence d'os, ils sont parfaitement adaptés à la vie des profondeurs, là où règnent le froid et la pression extrêmes", explique Thomas Linley, l'un des principaux auteurs de l'étude, chercheur à l'Université de Newcastle. "Comme le montrent les images, ils sont très actifs et bien nourris, ajoute-t-il. Et pour cause, ils n'ont ni concurrents, ni nuisibles et de très nombreuses proies - de petits invertébrés - à disposition. En d'autres termes, ce sont les principaux prédateurs de leur environnement. Avec l'aide de chercheurs Américains et celle du Musée d'histoire naturelle de Londres, les scientifiques comptent à présent mener une étude plus approfondie du spécimen capturé, qui vient d'être présenté lors de la Conférence Challenger 2018 (10-13 septembre). Leur but sera notamment de découvrir si le Liparidae a ingéré des plastiques artificiels. L'année dernière, une autre étude de l'Université de Newcastle avait en effet révélé que plusieurs organismes vivant au fond de la fosse des Mariannes - la plus profonde au monde - étaient victimes de cette pollution. Ce qui montre que l'Homme pollue probablement l'intégralité de la planète, même les zones les plus reculées et inaccessibles.
true
C’est aujourd’hui que l’Accord de Paris entre en vigueur. Issu des négociations climatiques internationales de la COP21, cet accord a permis plusieurs avancées, en identifiant notamment les énergies renouvelables comme la solution incontournable pour répondre au défi climatique. Mais il est aussi très peu contraignant. En se réjouissant sans modération de l’entrée en vigueur de l’accord, le gouvernement français confond les points marqués par la diplomatie avec les points marqués dans la lutte contre les changements climatiques. Surtout, il ne parvient pas à faire oublier que la France est loin d’être exemplaire en matière de climat et qu’il lui reste du pain sur la planche avant la fin du quinquennat. À partir de 18h30, Paris aux couleurs de la nature pour fêter l’entrée en vigueur de l’#AccordDeParis#SmileForThePlanet ? pic.twitter.com/tQPaf8nmwP — Ségolène Royal (@RoyalSegolene) November 4, 2016 Alors que Paris illumine ses monuments en verts pour fêter l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris, on regrette que les engagements de la France en matière de climat ne se traduisent pas plus concrètement. Accord de Paris : la transition énergétique mondiale en marche L’entrée en vigueur de l’Accord de Paris aujourd’hui est-elle le sursaut mondial qui va permettre de concrétiser les engagements climatiques ? Elle montre a minima que les dirigeants ont pris conscience que la transition énergétique mondiale est inévitable pour limiter le réchauffement climatique en deçà de 1,5 degré. Les énergies renouvelables grignotent chaque jour des parts de marché aux énergies fossiles et nucléaires, et le charbon entame sa phase de déclin. Le dépassement par les énergies renouvelables des capacités de production électrique à partir du charbon en 2015 fait partie de ces signaux qui donnent de l’espoir. Mais nous savons qu’il faudra encore plus d’innovation et de mobilisation citoyenne pour pouvoir crier victoire. Des contributions nationales largement insuffisantes Les contributions actuelles des États ne permettront pas d’atteindre l’objectif de l’accord. Aujourd’hui, selon l’ONU, elles nous emmènent vers une hausse des températures qui pourrait atteindre 2,9 à 3,4 °C. Ces contributions ne sont pas à la hauteur d’une crise climatique qui bat son plein. Tous les mois, de nouvelles catastrophes et de nouveaux records de température nous rappellent que le dérèglement en cours se confirme. Cette trajectoire de réchauffement compromet chaque jour un peu plus notre capacité à lutter demain contre les inégalités et la faim dans le monde. La France ne sera à la hauteur du défi climatique que si elle recule sur le nucléaire pour laisser la place aux énergies renouvelables. Les gouvernements doivent donc être beaucoup plus ambitieux au niveau de leur politique énergétique nationale pour réduire les émissions. Une première piste d’action : ne pas attendre 2018, comme le permet l’Accord de Paris, pour revoir leur engagement à la hausse ! Les gouvernements doivent saisir l’opportunité de la conférence de Marrakech (COP22) pour mettre dès maintenant leurs ambitions au diapason de l’urgence climatique. Une recommandation qui s’applique tout particulièrement à la France. La France, cancre du climat Alors que la présidence marocaine de la COP22 prend effet dans quelques jours, l’Elysée continue de marteler de belles promesses : “la mobilisation de la France restera entière pour que la justice climatique soit respectée” et “pour que l’esprit de Paris se prolonge et s’amplifie”. A l’international, la France continue de se cacher derrière cet esprit de Paris pour se targuer d’être « exemplaire » et s’autocongratule : Non. Rappel pour @RoyalSegolene : c’est un réchauffement de +3°C qui nous attend. Il y a encore bcp de pain sur la planche. #AccordDeParis pic.twitter.com/QqmUSZlJD3 — Greenpeace France (@greenpeacefr) 4 novembre 2016 Dans les faits, la France n’a pas à crier cocorico : en matière de transition énergétique, le gouvernement français démissionne. Il y a une semaine, il publiait sa feuille de route pour la transition énergétique : la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE). Supposée traduire les objectifs de la loi transition énergétique, cette PPE s’avère terriblement décevante. En ne proposant aucune avancée sur la réduction de la part du nucléaire dans le mix électrique français, elle condamne le développement massif des énergies renouvelables. Il sera impossible pour la France de répondre à l’urgence climatique si le gouvernement laisse à EDF le soin de calibrer la politique nucléaire de ces prochaines années. Esprit de Paris, es-tu là ? Aujourd’hui et demain, la Tour Eiffel, l’Arc de Triomphe et les Berges de Paris s’illuminent pour fêter l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris. Rien qui ne suffise à faire oublier que la France ne fait en réalité que trahir cet accord comme elle trahit ses promesses en matière de climat. Le cap de long terme fixé par l’Accord de Paris est ambitieux : la France doit d’urgence en finir avec les opérations de communication et cesser de cacher son manque d’ambition derrière “l’esprit de Paris” pour mettre ses plans climatiques en cohérence avec les objectifs de la COP21. Objectif : en finir avec l’impasse nucléaire pour laisser la place aux énergies renouvelables et rendre possible une sortie des énergies fossiles d’ici au milieu du 21e siècle.
biased
Le guépard, c'est chic. Dans certains pays du golfe Persique, posséder l'un de ces félins est même devenu un signe extérieur de richesse. Les ultra-riches s'arrachent ainsi de jeunes guépards, exportés illégalement depuis la Corne de l'Afrique. Le problème ? Ces animaux sont désormais en voie d'extinction dans plusieurs pays africains, menacés par le braconnage illégal. Comme le relate CNN, 300 guépardeaux [les petits du guépard] sont exportés chaque année depuis le Somaliland, un État autoproclamé en 1991 et non-reconnu par la communauté internationale. Mais c'est également le nombre de guépards adultes vivant encore à l'état naturel dans les zones non-protégées de la Corne de l'Afrique. Le calcul est simple. "Ce n'est qu'une question de quelques années avant que les guépards disparaissent", regrette Laurie Marker, fondatrice de l'ONG Cheetah Conservation Found (CCF), qui tente de préserver les populations de guépards et leur habitat dans la région. Selon elle, le trafic illégal de bébés guépards a pris des proportions "épidémiques" au Somaliland, et pourrait conduire à l'extinction rapide de cette espèce. Selon le CCF, trois petits guépards sur quatre meurent lors du trajet en bateau qui les emmène vers la péninsule arabique, et la majorité d'entre eux arrivent malades ou avec un membre cassé chez leurs riches propriétaires. L'association assure que plus de 1000 félins vivraient ainsi chez l'habitant, dans des pays de la péninsule arabique, et plus particulièrement aux Émirats Arabes Unis et en Arabie Saoudite. Vendu sur les réseaux sociaux, un bébé guépard peut valoir plusieurs milliers de dollars. Selon Laurie Marker, la majorité des guépards meurent très rapidement, au bout d'une ou deux années de captivité. Interrogés par CNN, des vétérinaires exerçant dans ces pays estiment que les propriétaires ne prennent pas soin de ces félins, qui souffrent d'obésité, de stress et de malnutrition. Il resterait environ 7500 guépards à l'état sauvage dans le monde, rappelle BFMTV. L'espèce, classée vulnérable, fait partie de la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature. Son trafic est formellement interdit par la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction), mais difficile à contrôler dans des états très pauvres comme le Somaliland.
true
A quelques jours de l’ouverture des négociations internationales sur le climat à Poznan (Pologne), les Amis de la Terre, Solar Generation France et le Réseau Sortir du Nucléaire se mobiliseront ce samedi 29 novembre 2008 à 11h, rue du Bac à Paris devant le ministère de l’Ecologie autour d’une action symbolique et visuelle. Ils y dénonceront le recul des positions européennes, notamment sur le paquet climat-énergie [1] et exigeront de la France, présidente de l’UE, une politique climatique courageuse, ambitieuse et nécessaire. La lutte contre les changements climatiques est une urgence sur laquelle l’Europe était considérée comme leader. Mais les choses ont bien changé : crise financière, individualisme des États, pression des lobbies industriels, etc. Le contenu de la politique énergie-climat de l’Europe se réduit alors que chaque pays défend ses spécificités. L’Allemagne souhaite une réglementation qui épargne son industrie automobile, la République Tchèque veut protéger son industrie sidérurgique, la Pologne sa production énergétique, la Belgique son industrie chimique... A chaque sollicitation, le président de l’Union européenne, Nicolas Sarkozy, cède et la politique climatique européenne s’en affaiblit d’autant. Face à cette déroute politique, les Amis de la Terre, Solar Generation France, le Réseau Sortir du Nucléaire ainsi que beaucoup d’autres associations, réagissent. Outre l’action symbolique organisée samedi prochain sous la bannière « Climat : l’Europe s’en balance », une action virale circule sur internet via le collectif Time to Lead [2]. Toutes deux insistent sur l’importance des négociations européennes et internationales sur le climat de Poznan. Cyrielle den Hartigh, chargée de campagne Climat aux Amis de la Terre, remarque : « Nicolas Sarkozy tient tellement à faire passer le Paquet énergie-climat sous sa présidence qu’il en oublie les principaux enjeux. A vouloir faire plaisir à tous, le risque de monnayer une politique climatique européenne au rabais se précise, et ce, au détriment de la lutte contre les changements climatiques ! » C’est en effet Nicolas Sarkozy, en tant que président de l’Union européenne qui portera la position européenne à Poznan. Pour les Amis de la Terre et Solar Generation, la lutte contre les changements climatiques doit passer par des politiques énergétiques ambitieuses et par des projets concrets de réduction de la consommation énergétique. L’action des étudiants de Solar Generation France sur les campus témoigne de la possibilité concrète de modifier efficacement nos modes de consommation énergétique. Ils précisent :« Si nous voulons que ces négociations débouchent sur des engagements acceptables, l’Europe doit y pousser un positionnement solide et ambitieux : un objectif de réduction de 30 % des émissions de gaz à effet de serre, un objectif contraignant de 20 % d’efficacité énergétique et l’octroi de la totalité des revenus des marchés de quotas d’émission pour aider les Pays du Sud à lutter contre les changements climatiques et à s’y adapter ».
biased
Cette chronique est dédiée à Molière, et à son immortel Tartuffe. Communiqué du président de la région Aquitaine, Alain Rousset : « En plein débat sur la taxe carbone et à trois mois du Sommet mondial sur le climat qui se tiendra à Copenhague, l’heure est plus que jamais à la responsabilité politique et citoyenne. » Mmmh, c’est beau comme l’Antique. La missive continue : « C’est pourquoi Alain Rousset a décidé de créer un »fonds carbone« pour financer en région Aquitaine des projets permettant de »séquestrer« le carbone. » But : compenser les émissions liées au chantier de l’autoroute A 65, qui doit relier Pau à Langon. Pour un million de tonnes de gaz carbonique générées par le chantier lancé fin 2008, on financera des actions, par exemple la plantation d’arbres, supposés absorber une masse équivalente de CO2. Ça sonne écolo, ça brille écolo, c’est plus vert que vert... Sauf que c’est une hypocrisie de la plus belle espèce. L’autoroute A 65 est en effet un projet d’infrastructure des plus contestés et contestables, imposé après le Grenelle de l’environnement sous la pression assidue de M. Rousset, entre autres. Sa réalisation va détruire des zones naturelles classées, fragmenter l’écosystème landais, et susciter un surcroît de trafic routier (Le Monde du 12 avril 2008). La décision de lancer l’A 65 a été finalisée en 2008, après le Pacte écologique de Nicolas Hulot, le Grenelle de l’environnement, et une tornade de déclarations la main sur le coeur en faveur de la lutte contre le changement climatique. Détail crucial. Alors que le trafic actuel entre Pau et Langon est de l’ordre de 7 500 véhicules par jour, l’autoroute ne sera rentable, estime le concessionnaire, l’entreprise A’lienor, que s’il atteint 14 500 véhicules par jour en 2020 : autrement dit, tous les efforts seront faits pour presque doubler la circulation automobile - ce qui ne peut qu’augmenter la quantité de gaz à effet de serre. Est-ce qu’il est prévu de « compenser » cette augmentation inévitable ? Que nenni. On ne parle que des « émissions du chantier ». Mais compenser, même, ne suffirait pas. La plupart des pays occidentaux - dont la France, dans sa loi sur l’énergie de 2005 - ont pris l’engagement de réduire leurs émissions de 80 % d’ici à 2050. Cela représente une diminution de l’ordre de 3 % par an. Il s’agit bien, non pas de stabiliser les émissions, mais de les réduire drastiquement et régulièrement. On attend avec intérêt la démonstration que l’A 65 aidera à atteindre cet objectif en Aquitaine. Tiens ! Un autre communiqué. « Nantes Métropole prépare activement le Sommet de Copenhague sur le climat sous l’impulsion de son président, Jean-Marc Ayrault ». Ayrault, Ayrault ? Ce n’est pas le monsieur qui veut construire un aéroport au nord de Nantes ? Merci, MM. Rousset et Ayrault, l’avenir de la planète est en de bonnes mains. 📨 Ne passez plus à côté des infos de l'écologie
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Les aéroports de Paris-Charles-de-Gaulle, d'Orly et du Bourget seront, à partir de 2021, approvisionnés en électricité directement avec de l'énergie renouvelable fournie par trois parcs solaires construits spécifiquement, ont annoncé mercredi Groupe ADP, le constructeur et producteur Urbasolar et le fournisseur Gazel Energie. Le Groupe ADP, gestionnaire des aéroports parisiens, "sera ainsi la première entreprise en France à approvisionner son électricité auprès de parcs solaires, spécifiquement construits en France pour ses besoins propres", indiquent les trois partenaires dans un communiqué. Il achètera "pendant 21 ans la production d'électricité de trois nouveaux parcs solaires photovoltaïques qui seront construits par Urbasolar" dans le Gard, le Var et en Charente tandis que "Gazel Energie assurera l'intégration de ces nouveaux wattheures renouvelables dans la consommation du Groupe ADP pour les trois premières années", précisent-ils. Les trois parcs seront aménagés "sur un espace de 40 hectares pour une production totale de 47 gigawattheures par an, l'équivalent de la consommation d'une ville de 15 000 habitants" et "permettront de fournir 10% de l'électricité nécessaire pour faire fonctionner les trois aéroports parisiens, soit près de la moitié des besoins en éclairage", expliquent-ils. L'accord repose sur le modèle "corporate PPA" (Power Purchase Agreement), un contrat d'achat d'électricité par lequel une entreprise s'approvisionne directement auprès d'un fournisseur d'énergies renouvelables. Très développés aux États-Unis notamment, ces contrats se développent timidement en France. Il s'inscrit dans l'engagement du Groupe ADP d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2030, avec une "place centrale" pour le développement d'énergies renouvelables, selon ADP. Pour l'électricité, "65% de la consommation du groupe est aujourd'hui d'origine renouvelable, par garanties d'origine" sachant que "cette part sera portée à 100% en 2021, dont 10% proviendront ainsi" des trois parcs solaires. "La prochaine étape consistera à produire vert nous-mêmes une partie de notre consommation, comme nous le faisons déjà pour nos besoins en chaleur", a expliqué le directeur général exécutif du Groupe ADP Edward Arkwright cité dans le communiqué, évoquant des projets de solaire photovoltaïque.
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