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Bagdad offre un aperçu inquiétant d’un avenir dans lequel seuls les riches sont en mesure de résister aux effets du changement climatique, écrit Richard Hall. Le samedi 10 août 2019 En juin, à Bagdad Un Irakien utilise une douche de trottoir pour se rafraîchir pendant une vague de chaleur (« AFP/Getty ») « Ici c’est la mort », dit Muhammad, 17 ans, alors qu’il se réfugie derrière le comptoir de la quincaillerie où il travaille dans le centre de Bagdad. La température est de 48°C et il n’y a pas moyen d’y échapper. L’électricité est coupée dans son quartier et il n’a pas suffisamment d’argent pour se permettre un générateur qui alimenterait un climatiseur. Et c’est plus ou moins la même chose à son domicile. « Je me réveille pendant la nuit, couvert de sueur », dit-il à voix basse. « C’est épuisant. On se sent vraiment mal avec la chaleur. » L’Irak est habitué à la chaleur étouffante de l’été, mais les quelques équipements dont disposent ses habitants pour rester au frais deviennent inabordables pour les populations pauvres du pays. Alors que les pays européens connaissent des températures parmi les plus élevées jamais enregistrées et que les phénomènes météorologiques extrêmes se multiplient, Bagdad offre un aperçu inquiétant d’un avenir où seuls les riches sont équipés pour résister aux effets du changement climatique. Un rapport des Nations Unies publié le mois dernier a prévenu que le monde se dirigeait vers un scénario d’« apartheid climatique », « par lequel les riches paieront pour fuir la chaleur excessive, la faim et les conflits alors que le reste du monde subira tout de plein fouet ». À Bagdad, c’est déjà une réalité. Par les journées à 48°C, qui arrivent maintenant plus tôt dans l’année, les climatiseurs sont le moyen le plus efficace pour rester bien au frais. Mais une crise de l’électricité dans le pays rend cet outil essentiel encore plus inaccessible pour les familles à faible revenu. La crise – provoquée par une combinaison de corruption, de mauvaise gestion et de dysfonctionnement du réseau électrique national – a aggravé le fossé énergétique du pays. Il en découle un écart énorme entre l’offre et la demande d’électricité, surtout en été. Un générateur diesel peut être utilisé pour combler une partie du manque de courant, mais faire fonctionner un climatiseur à partir d’un générateur est un luxe que seuls quelques uns peuvent se permettre. « Il est impossible de prévoir l’alimentation en électricité », explique Abu Ahmed, un voisin, propriétaire d’un magasin de métal dans la rue de Mohammed. « Parfois à 10 h on en a et ça dure toute la journée, parfois c’est pour une heure seulement. Le climatiseur est hors de question sans le réseau gouvernemental. » Abou Ahmed paie environ 50 livres par mois pour faire fonctionner un générateur qui lui fournit quatre ampères d’électricité. C’est tout ce qu’il peut se permettre. S’il dépasse cette puissance allouée, le courant est coupé. « Je peux faire fonctionner le frigo et les lumières, c’est tout », dit-il. « Je n’arrive pas à dormir la nuit et je transpire tout le temps. » La crise de l’électricité en Irak est peut-être un problème local, mais les inégalités devant la question de se rafraîchir est un problème mondial qui risque de prendre de l’importance à mesure que les températures augmentent. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), près de 2,8 milliards de personnes vivent dans des pays où la température moyenne quotidienne est supérieure à 25°C, et moins de 10 % d’entre elles possèdent un climatiseur. L’agence estime qu’en 2050, 1,9 milliard de personnes vivant dans des pays chauds n’auront pas accès à un climatiseur. Le professeur Philip Alston, rapporteur spécial des Nations Unies sur l’extrême pauvreté et les droits humains est l’auteur du rapport sur « l’apartheid climatique », dans lequel il affirme que la vie des individus les plus pauvres du monde sera menacée. « Les températures records de plus en plus élevées qui seront enregistrées en Irak et dans le monde entier mettront un grand nombre d’individus vulnérables en danger mortel. Les enfants, les personnes âgées, celles qui sont déjà malades ou qui ne sont tout simplement pas très solides, risqueront de mourir à cause de canicules excessives », dit-il à The Independent. Ventilateurs exposés dans un magasin d’articles pour se rafraîchir et de ventilation à Bagdad (AFP/Getty). « La seule façon pour certaines d’entre elles d’obtenir un certain degré de protection sera la climatisation. Mais cela coûte de l’argent, tant pour le système ou l’équipement que pour l’électricité. Les personnes les plus pauvres n’auront souvent ni l’accès ni l’argent nécessaire pour avoir recours à ces moyens pour se soulager. » Les villes irakiennes ont certains avantages par rapport à l’Europe lorsqu’il s’agit de faire face à des températures extrêmes. Leurs quartiers et leurs maisons ont été conçus en tenant compte de la chaleur. Les rues étroites permettent au vent de circuler et de pénétrer par les hautes fenêtres, l’air frais remonte dans les vieilles maisons depuis les sous-sols. Comme l’ont montré les récentes vagues de chaleur à Paris, Londres et Berlin, les pays européens sont nettement moins bien préparés à faire face à ces températures élevées. La température record de 38,7°C enregistrée le mois dernier au Royaume-Uni a provoqué des manchettes apocalyptiques, le chaos dans les transports et une avalanche d’avertissements du gouvernement en matière de santé – et tout ça pour de bonnes raisons. En Europe, les températures élevées s’accompagnent généralement d’une hausse du nombre de décès, généralement chez les personnes âgées et les personnes souffrant de maladies cardiaques et pulmonaires. En 2003, une vague de chaleur a causé 70 000 décès supplémentaires sur le continent. La commission d’audit environnemental du Parlement britannique a averti que d’ici 2050, la Grande-Bretagne devra faire face chaque année à 7 000 morts liées à la chaleur, à moins que des mesures ne soient prises. Dans l’état actuel des choses, l’Europe est mal préparée. L’AIE estime que moins de 5 % des ménages européens ont la climatisation, mais elle ajoute que celle-ci pourrait devenir d’ici quelques décennies l’un des principaux responsables de la demande mondiale en électricité. Le Met Office du Royaume-Uni décrit les vagues de chaleur comme des « événements météorologiques extrêmes », mais ajoute qu’avec le changement climatique, elles sont susceptibles de devenir plus fréquentes. Ses propres projections montrent que des vagues de chaleur pourraient en moyenne se produire avec une régularité biennale d’ici le milieu du siècle. Les enfants, les personnes âgées, celles qui sont déjà malades ou qui ne sont tout simplement pas très solides, risquent de toutes mourir d’une chaleur excessive. Professeur Philip Alston, auteur du rapport de l’ONU sur « l’apartheid climatique » L’augmentation de la température est susceptible d’avoir également un impact sur notre façon de travailler. Selon l’Organisation internationale du travail, les prévisions les plus optimistes concernant le niveau de réchauffement se traduiraient d’ici 2030 par une réduction de 2,2 % du temps de travail mondial due au stress thermique, soit l’équivalent de 80 millions d’emplois à plein temps. Mais alors que l’Europe envisage un avenir de crises climatiques, là encore, l’Irak a des années d’avance. Muhammad, le bricoleur, sait très bien comment la chaleur peut vous stopper dans votre élan. « Ce travail est facile, je ne bouge pas tant que ça. Mais il me faut un effort supplémentaire pour faire quoi que ce soit. Pour d’autres métiers, comme l’agriculture, c’est bien plus difficile. » Et alors que les pays européens auront au moins du temps et les moyens pour s’adapter, l’Irak approche rapidement de la catastrophe environnementale. Un vendeur de rue irakien utilise un morceau de carton pour se protéger du soleil (AFP/Getty) En 2018, un rapport publié par un groupe d’universitaires de l’EastWest Institute et du Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI) décrit l’Irak comme « l’un des pays les plus vulnérables au changement climatique du Moyen-Orient ». « Le changement climatique se manifeste actuellement par de longues périodes de canicule, des précipitations irrégulières, des températures supérieures à la moyenne et une intensité plus grande des catastrophes », indique le rapport, ajoutant que la température annuelle moyenne du pays devrait augmenter de 2°C d’ici 2050. Mahmoud Abdul Latif Hamed, prévisionniste météorologique et responsable de l’environnement à l’Organisation météorologique irakienne, affirme que l’Irak connaît des températures extrêmes plus tôt dans l’année. « En 2011, la température à Bagdad a atteint 50°C en août. Nous sommes maintenant en juin et la température à Bagdad est déjà de 49°C. Cela signifie qu’il y a eu une modification de deux mois dans la lecture de la température », dit-il. « Cinquante degrés, c’est très dangereux si vous êtes dehors. Pour les personnes précaires, c’est encore plus dangereux. Elles n’ont pas l’air conditionné pour se rafraîchir. » Selon Hamed, il y a des choses que le gouvernement peut faire pour faire face à la chaleur extrême. « La solution idéale est de faire pousser plus de végétation, ce qui peut faire baisser les températures. Et nous devons supprimer toutes les usines et les anciennes technologies », dit-il. Mais en dépit de l’énorme richesse pétrolière de l’Irak, la corruption entrave les réformes et les Irakiens sont furieux. L’été dernier, des manifestations meurtrières ont éclaté dans la ville de Bassorah, dans le sud du pays, pour protester contre l’incapacité du gouvernement à fournir eau et électricité. Le gouvernement a promis d’investir des milliards de dollars dans l’amélioration du réseau national, mais peu de gens ont remarqué la différence jusqu’à présent. Les manifestants sont de nouveau dans les rues cette année en prévision d’un autre été étouffant. « Nous nous attendons à ce que le climat futur de l’Irak soit très dangereux », dit Hamed. « Si le problème n’est pas réglé, je m’attends à ce que le gouvernement s’effondre. »
true
Tué dans l'oeuf. Emmanuel Macron a décidé d'abandonner le projet de mégacomplexe EuropaCity au nord de Paris, qu'il juge "daté et dépassé", et de "réfléchir à un projet alternatif plus vaste que le triangle de Gonesse", a annoncé l'Elysée ce jeudi, confirmant une information du journal Le Monde. "Le président de la République a décidé de ne pas poursuivre le projet Europacity", a indiqué la communication présidentielle. Le chef de l'Etat estime qu'il "ne correspond plus aux aspirations de nos concitoyens". L'annonce intervient alors que se tient cet après-midi un troisième Conseil de défense écologique. Lors du premier Conseil de défense écologique en mai, l'exécutif avait annoncé l'abandon du projet minier Montagne d'or en Guyane. Le projet Europacity, sur la commune du Val-d'Oise à 15 km au nord de Paris, était largement soutenu par les élus locaux mais suscitait depuis des années une opposition multiforme, d'organisations écologistes à des associations de commerçants. Ces contestations ont régulièrement été portées devant la justice administrative, parfois avec succès, ralentissant la réalisation du projet. Le "projet alternatif" souhaité par le chef de l'Etat "sera plus mixte, plus moderne, sans créer un pôle démesuré de consommation, de loisirs et d'objets". Il a confié "la mission à Francis Rol-Tanguy, ancien directeur de l'Atelier parisien d'urbanisme, de travailler avec les élus à l'élaboration d'un nouveau projet".
true
Paris, le 6 décembre 2009 – Un train chargé de nombreux containers de déchets nucléaires est en route pour Cherbourg. Les containers devraient être chargés à bord du Kapitan Lus, navire qui était attendu d’abord au Havre avant d’être dérouté sur Cherbourg pour exporter ces déchets nucléaires vers la Russie. Greenpeace a déjà fait savoir qu’elle mettrait tout en œuvre pour faire respecter le moratoire sur les exportations, imposé de fait depuis plusieurs semaines par l’organisation aux industriels du nucléaire, tant que les enquêtes commanditées par le Ministre Jean-Louis Borloo n’ont pas abouti. Ces enquêtes font suite à une succession de scandales survenus en octobre concernant le stockage de déchets radioactifs français en Sibérie, la découverte de kilos de plutonium « oubliés » à Cadarache (Bouches-du-Rhone). Révélation : les chiffres accablants du Haut FonctionnaireCes chiffres prouvent que les déchets envoyés en Russie ne sont pas ré acheminés vers la France mais bien abandonnés sur place. La France est exportatrice de déchets nucléaire à l’étranger, explique Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire pour Greenpeace France. Il faut cesser de prendre les citoyens pour des imbéciles, une matière prétendument valorisable qui n’est pas valorisé est un déchet ! » La France déborde de déchets, Copenhague débute, le « trafic » reprend Suite aux scandales du mois d’octobre et le début des enquêtes, les navires qui devaient venir charger des déchets nucléaires ont été déroutés du Havre vers Cherbourg ou Saint Nazaire avant de repartir à vide. « Areva ne sait plus quoi faire de ses déchets d’uranium issus des opérations d’enrichissent et de retraitement, dont les stocks débordent à Pierrelatte. Il semblerait donc que le groupe français n’ait pas pu attendre la fin des enquêtes pour reprendre son trafic. Peut-être pensent-ils aussi profiter de l’immense attention accordée au crucial sommet de Copenhague pour exporter leurs déchets à l’abris des regards indiscrets », poursuit Yannick Rousselet. L’existence même de ces exportations de déchets, abandonnés en Russie, fait parti de la longue liste des éléments démontrant que le nucléaire n’est pas la solution au problème des changements climatiques. . « Le nucléaire n’est pas une énergie propre puisqu’elle génère des déchets extrêmement dangereux dont on ne sait pas quoi faire ! L’imminence de cette exportation en est encore la preuve » conclut Yannick Rousselet. Greenpeace reste extrêmement vigilante et mobilisée dans les heures et jours à venir. Un rassemblement de représentants de plusieurs associations, formations politiques opposés à cette exportation aura lieu dimanche soir à Cherbourg sur le trajet potentiel du convoi attendu. Les enquêtes en cours, rappel Suite aux différents scandales, Jean-Louis Borloo a donc saisi le Haut Comité pour la transparence et l’information sur la sûreté nucléaire (HCTISN). Le 19 octobre, ce Haut comité a demandé l’inventaire global des matières et déchets produits dans le cycle du combustible nucléaire. Il a commencé à auditionner l’ensemble des exploitants le 20 novembre, et doit rendre ses conclusions avant la fin janvier. Un groupe de travail a été mis en place. Greenpeace contribue activement à ces travaux. Le rapport HCTISN
fake
Emmanuel Macron avait promis une révision constitutionnelle dès la première année de son mandat. Il va peut-être parvenir à faire voter un projet partiel qui mélange des questions relevant presque du détail, comme la suppression du droit accordé aux anciens présidents de la République de siéger au Conseil constitutionnel, avec des questions plus importantes comme celle de la réforme du Conseil de la magistrature. Plutôt que de le supprimer, il cherche à rénover le Conseil économique et social qui a surtout prouvé son inutilité depuis sa création en 1958 sinon pour recaser les déchus de la République. Mais de manière plus grave, il réécrit l’article 1 de la Constitution et dénature celle-ci. Avec la bénédiction du gouvernement et du président de la République, les parlementaires ont proposé, lors de l’examen du texte en commission des lois et avec l’aval du gouvernement, que le mot race soit supprimé de l’article 1 de la Constitution qui retiendrait désormais que la France « assure l’égalité de tous les citoyens sans distinction de sexe, d’origine ou de religion », le mot sexe se substituant au mot race qui y figurait jusqu’à présent. C’est la politique de Gribouille qui se jetait à l’eau pour éviter la pluie. Car ce n’est pas en rayant la race de la Constitution que les races disparaîtront. Quant à l’égalité des sexes, elle était déjà très préservée dans cet article premier et plus encore par l’article 3 du préambule de la Constitution de 1946 : « La loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l’homme » venant compléter l’article 1er de la Déclaration des droits de l’homme de 1789 : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits », ces deux textes étant pleinement intégré à la Constitution de 1958. Pourquoi redire ce qui est déjà bien dit, sinon par démagogie et vaine complaisance. Par ailleurs, sous la pression de M. Hulot, les parlementaires ont également ajouté à cet article 1 que la France « agit pour la préservation de l’environnement et de la diversité biologique et contre les changements climatiques ». Et pourquoi ne pas écrire aussi qu’elle intervient contre les tremblements de terre et contre les éclipses qui provoquent des accidents en cachant la lumière de la lune ou du soleil, ou encore contre la mort, contre la méchanceté, contre la laideur… Le ministre de l’Écologie voudrait y mentionner aussi la « finitude des ressources » ou les « limites planétaires ». Et pourquoi pas les limites de l’action humaine contre les changements climatiques ? Une constitution n’est jamais parfaite, mais elle n’est pas un catalogue de la Redoute. Elle a pour objet de fixer les grands principes et d’établir les institutions structurantes de l’action publique. Ceux qui veulent en faire un instrument de politique gouvernementale la dénaturent et par là même l’affadissent, à l’encontre du but recherché. LES DROITS DE LA NATURE OU DE L’HOMME ? Mais surtout, ces derniers ajouts soulignent un détournement sournois du droit en cherchant à le mettre au service de la nature plutôt que des hommes. Car si le droit est exclusivement au service des personnes raisonnantes, les hommes, ce que dit déjà la Constitution suffit à préserver l’environnement dans leur intérêt. D’autant plus qu’une précédente révision a déjà inutilement intégré dans son corpus la Charte de l’environnement de 2004 qui mentionne notamment en son article 1er que « Chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé ». Mais la modification suggérée va plus loin, même si elle était sous jacente dans le texte de 2004. Elle veut que la France préserve la planète, son environnement et sa biodiversité pour eux-mêmes. Il n’est plus fait référence au fait que ça n’a d’importance que pour les Hommes. L’insertion de ces modifications s’inscrit en fait dans le courant de l’égalitarisme extrême qui, à défaut de pouvoir instituer une égalité impossible entre les hommes, voudrait étendre sa prétention égalitaire au reste du monde. Il ne faut plus seulement que les hommes soient égaux, mais qu’ils le soient avec les animaux, voire avec les choses. Le mouvement anti-spécisme de libération animale considère que les hommes sont des animaux comme les autres et réclame d’étendre aux autres espèces ce même principe fondamental d’égalité que la plupart d’entre nous acceptons de voir appliquer d’une manière ou d’une autre à tous les membres de notre espèce. Ce qui justifie et sous-tend aussi le veganisme jusque dans ses violences à l’égard des bouchers. D’autres vont plus loin encore en demandant de délivrer des droits aux pierres comme le fait Michel Serres qui veut que « les objets eux-mêmes deviennent sujets de droit1 » pour que s’établisse une réciprocité entre l’homme et la nature : « … autant la nature donne à l’homme, autant celui-ci doit rendre à celle-là devenue sujet de droit2 ». Pour faire plaisir à M. Hulot, peut-être simplement pour le garder au gouvernement, la référence suprême de notre droit est en train d’ouvrir subrepticement la voie à des élucubrations dangereuses et capables de remettre en cause les bases mêmes de notre civilisation fondée toute entière sur sa référence à l’Homme, dans sa confiance en son immense et incessante créativité autant que dans sa reconnaissance de son inquiétude éternelle sur ses fins et son devenir. — Sur le web
fake
Un groupe de trois orques, mammifère marin menacé d'extinction, a été aperçu dans le détroit de Messine, ce qui est "une première" dans ce bras de mer entre la péninsule italienne et la Sicile, selon l'association Marecamp qui l'annonce dimanche sur Facebook. Les trois orques seraient celles qui ont été aperçues il y a quelques jours au large du port de Gênes (nord-ouest) et qui auraient donc parcouru 800 kilomètres en une semaine", a expliqué dimanche Clara Monaco, biologiste marine de l'association Marecamp. Elles ont été vues vendredi par Simone Vartuli, un pêcheur sportif de 25 ans qui a pu les approcher alors qu'il naviguait sur une barque dans le détroit. "J'ai d'abord eu peur parce que ce sont des animaux énormes mais je suis resté près d'une heure avec eux et j'ai fini par être très près, à environ un mètre", a-t-il expliqué. "On ne sait pas si elles sont descendues vers la Sicile pour trouver de la nourriture où pour se rendre ensuite vers le détroit de Gibraltar, puis l'océan et l'Islande", a précisé Clara Monaco. "Le fait qu'elles se trouvent dans le détroit est un problème en raison de l'important trafic maritime dans cette zone et donc des risques de collision avec des navires", a-t-elle ajouté. La biologiste a aussi souligné qu'il était important de ne pas s'approcher de trop près de ces mammifères "car ils sont très stressés". "Si quelqu'un les voit, il faut aussitôt qu'il prévienne les gardes-côte car nous avons besoin de collecter des informations scientifiques", a-t-elle expliqué. Les orques sont des mammifères que l'on peut observer dans tous les océans et mers du globe mais qui se concentrent généralement dans les régions plus froides. La Méditerranée abrite onze espèces de cétacés, dont les orques qui sont en danger d'extinction, ainsi que le rorqual commun, le cachalot et le grand dauphin, eux aussi considérés comme des espèces vulnérables. Les menaces pesant sur ces espèces sont les pêches accidentelles dans les filets, la pression touristique pour les observer, le bruit généré par la prospection pétrolière qui peut provoquer des échouages massifs ou encore le trafic maritime avec les risques de collision.
true
On parle souvent du "peak oil", le point maximum de la production de pétrole à partir duquel elle déclinera inéluctablement. Mais il en va de même pour les autres matières premières dont la plupart seront épuisées avant la fin de ce siècle... D'après les prévisions et au rythme de consommation actuel, voici les dates auxquelles les ressources seront épuisées: cuivre: 2025 argent: 2030 zinc: 2036 uranium: 2040 nickel: 2048 plomb: 2048 pétrole: 2050 gaz naturel: 2072 fer: 2087 aluminium: 2139 charbon: 2158 Il faut aussi savoir que l'homme a commencé par exploiter les gisements de minerais les plus concentrés en métaux. Une fois épuisés, l'exploitation s'est reportée sur des gisements au rendement plus faible. Par exemple en 1930, il fallait 55 tonnes de minerai pour extraire 1 tonne de cuivre. Aujourd'hui, le rapport est de 125 tonnes de minerai pour 1 tonne de cuivre. Cela implique qu'il faut utiliser davantage d'énergie, c'est à dire de pétrole, pour produire la même quantité de métal. L'épuisement des métaux contribue donc à accélérer l'épuisement du pétrole, et dans l'autre sens, l'épuisement du pétrole et son renchérissement vont tendre à réduire la production des métaux et à augmenter leur prix. La seule solution est de réduire notre consommation et de nous donner les moyens de franchir un saut technologique majeur dans le domaine spatial afin de pouvoir utiliser les minerais des astéroides, de la Lune et de Mars, et ce tant que nous disposons des matières premières nécessaires. De même, nous devons développer massivement les énergies alternatives au pétrole avant que celui-ci soit épuisé ou trop cher, la production de panneaux solaires ou d'éoliennes nécessitant du pétrole. A voir ou à revoir, "Collapse, l'effondrement"
biased
Les images ont frappé les esprits. Le 15 février, la station de Luchon-Superbagnères s'est fait livrer de la neige par hélicoptère. Près de trois heures de vol, 400 litres de gasoil, pour transporter 50 tonnes de neige. Indispensable pour préserver les emplois selon le président du Conseil départemental de la Haute-Garonne, qui a donné le feu vert, mais une aberration écologique pour beaucoup. La ministre de la Transition écologique, qui a condamné la pratique, a ainsi reçu jeudi les professionnels et élus des stations à Paris. "Les acteurs ont indiqué que les pratiques d'enneigement par hélicoptère n'ont pas vocation à être renouvelées", s'est-elle félicitée sur Twitter, assurant que le "gouvernement les accompagnera vers un tourisme durable". Car derrière cette histoire se cache une face méconnue des sports d'hiver, confrontés à des risques de fermeture des stations. Ceux qui en ont connaissance l'ont souvent vécue. C'est le cas de Pierre-Alexandre Métral. La station de ski "Orange" dans le village où il a grandi, la Roche-sur-Foron (Haute-Savoie) a fermé en 2013. Aujourd'hui, le jeune homme de 27 ans, doctorant en géographie à l'université Grenoble Alpes, réalise une thèse sur la "montagne désarmée". Sa "revanche personnelle", plaisante-t-il. Il n'existe aujourd'hui aucun inventaire officiel sur les fermetures. Le doctorant a donc fait lui-même les recherches, sur Internet, dans les bulletins municipaux, en allant directement sur place. Résultat : 168 stations, sur les 584 construites depuis les années 1930, ont fermé - soit plus d'un tiers. Dans 90% des cas, il s'agit de micro-sites. "C'est juste un équipement sportif au milieu de la montagne. Il y a une ou deux remontées mécaniques, un parking et le domaine skiable", détaille-t-il, postant sur les réseaux sociaux des photos de ces lieux abandonnés. Ces fermetures ont surtout lieu dans les massifs situés en basse altitude. Selon Pierre-Alexandre Métral, près de 60% des stations ont fermé dans le Massif central. Des vestiges d'une époque où chaque village avait sa petite remontée mécanique. Ces fermetures sont essentiellement liées à une situation économique catastrophique, causée par plusieurs facteurs : "On a le manque de neige, le problème de raccourcissement des saisons et donc un manque à gagner. Il y a aussi la concurrence. Parfois, ce sont des projets mal ficelés dès le départ, trop haut ou trop bas en altitude, sur de mauvaises pentes, et donc voués à disparaître", explique le doctorant. LIRE AUSSI >> Neige artificielle: les secrets des faiseurs d'or blanc Une situation qui devrait s'accélérer avec le réchauffement climatique. Les hauteurs de neige ne cessent de diminuer. Et donc, les stations construites il y a des dizaines d'années ne sont plus forcément aussi enneigées. Dans le massif pyrénéen, qui représente environ 10% du marché du ski français, l'épaisseur de neige pourrait y diminuer de moitié et les températures maximales moyennes augmenter de 1,4 à 3,3 degrés d'ici à 2050, selon de l'Observatoire pyrénéen du changement climatique publiée en 2018.
true
La National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) a récemment publié son rapport « State of the Climate in 2012 : Highlights », qui décrit les points saillants du climat en 2012, et qui indique que 2012 a été l’une des 10 années les plus chaudes de l’histoire (depuis l’enregistrement des températures). Ce que le rapport ne mentionne pas, c’est que 2012 était également l’une des années les plus fraîches de la décennie, et que cela confirme la tendance au refroidissement, affirme le blogueur américain Pierre Gosselin, un passionné de météorologie qui doute de l’hypothèse du réchauffement climatique. « Sans surprise, le rapport donne au lecteur l’impression que le réchauffement est en train de s’emballer. Mais leurs données, cependant, montrent exactement l’inverse », juge-t-il. « La beauté politique des données climatiques, c’est qu’elles peuvent être manipulées aisément pour tromper le public », avait-il écrit en préambule. Le rapport NOAA indique que 2012 a été une année record pour la couche de glace de l’Arctique, qui n’a jamais été aussi mince, depuis qu’on l’enregistre par satellite. Mais cela ne fait que 33 ans que ces enregistrements satellitaires sont effectués, et le rapport omet d’indiquer que l’on avait aussi observé une forte fonte des glaces arctiques pendant la décennie qui avait débuté en 1950, et que cela n’était donc pas inédit. En outre, le rapport décrit le phénomène contraire pour l’Antarctique, où l’on aurait enregistré la plus vaste couche de glace le 26 septembre. « Si vous croyiez que les scientifiques ne peuvent se montrer encore plus incompétents, que pensez-vous de ceci : les spécialistes du climat NOAA semblent croire que les années froides sont désormais devenues des signes de réchauffement climatique. Cela inclut de brandir l’extension de la glace de l’Antarctique comme une preuve du réchauffement de la planète. (…) Lorsque les données fondamentales traditionnelles cessent de soutenir vos déclarations et que vous êtes désespéré sur le plan scientifique, alors je suppose que vous avez tendance à recourir à des anecdotes météo marginales », ajoute Gosselin. L’Associated Press a récemment jugé nécessaire de demander le retrait d’une photo qui avait été diffusée le 27 juillet, et qui évoquait la fonte des glaces arctiques. Elle était intitulée : « Un lac peu profond résultant de la fonte des glaces se forme en raison du temps exceptionnellement chaud. » L’AP justifie ce retrait en admettant que ce titre était inapproprié, d’abord parce que ce phénomène se produit normalement tous les étés, mais aussi parce que la bouée météo de l’Observatoire environnemental du pôle Nord à partir de laquelle la photo avait été prise avait dérivé sur plusieurs centaines de kilomètres par rapport à son point d’origine, situé à seulement quelques dizaines de kilomètres du pôle. 2012 a donc seulement été la 8e ou la 9e année la plus chaude, mais elle a aussi été la septième année la plus fraîche depuis 1998, affirme Gosselin (voir graphique). Il dit qu’en lisant attentivement le rapport de la NOAA, on conclut que : 1. La Terre a cessé de se réchauffer. 2. Les modèles climatiques ont exagéré le réchauffement futur, parce que la sensibilité du climat au CO2 est moins importante qu’on le pensait jusqu’alors.
fake
Cette semaine, un compétiteur a écrasé la concurrence d’une manière originale : plutôt que de tout miser sur une seule réalisation, le journal Le Monde s’arroge le titre de vainqueur de la semaine 23 grâce à son tir groupé de trois articles de propagande. Récompensé en quelque sorte pour l’ensemble de son œuvre, le Journalderéférence conforte sa réputation de Pravda climatique que la presse entière lui envie. Tout d’abord, bien sûr, il y a cet article signé de Stéphane Foucart qui se jette avec gourmandise sur la récente publication d’une étude (Karl et al.) qui annonce avoir retrouvé le réchauffement climatique qui se cachait – le coquin – dans un traitement statistique qui ne demandait qu’à être revu. Titré « La ‘pause’ du réchauffement climatique était un mirage », cet article du Monde se débarrasse enfin de ce qui restait encore parfois un frein à la propagande climatique (pour ne pas dire une plaie) : l’usage du conditionnel. En fait de climat, certes, ce mode n’était jamais qu’une manière pratique de se ménager une porte de sortie à chaque annonce fracassante. Toutefois, puisque même les plus délirantes d’entre elles sur le climat ne sont heureusement jamais corrigées après coup… Le conditionnel constituait donc un anachronisme, le vain résidu d’une tradition journalistique heureusement révolue où les annonces étaient traitées avec un minimum de prudence. La COP est pour bientôt, il est important de bien formater les esprits de ne pas brouiller le message sur l’urgence. Le jury salue donc la décision de Stéphane Foucart d’écrire enfin à l’indicatif, faisant de Karl et al. une nouvelle Table de la Loi. Après avoir désigné l’Ennemi (les très vilains thinks tanks américains climatosceptiques), l’article se complaît à présenter cette étude parue dans Latrèsprestigieuserevuescience, qui montre avec force seaux d’eau et bouées dérivantes que, en vrai, il n’y a aucun ralentissement du réchauffement depuis 1998. Si le jury du climathon ne peut qu’applaudir à ce nouveau tour de force, il estime toutefois utile de mettre Stéphane Foucart en garde, ainsi que tous ceux qui, comme lui, voudraient se lancer inconsidérément dans le maniement du nouveau jouet qu’est Karl et al. : Le jury du climathon ne saurait accepter de tels écarts et rappelle donc monsieur Foucart aux devoirs de sa fonction de journalistaumonde. Dans les pages « Idées » du même Journalderéférence, on peut lire ce billet tout en nuances intitulé « Changement climatique : tous les voyants sont au rouge ». Insatisfait des misérables +4,5 °C de la prophétie ordinaire pour 2100, l’auteur annonce un apocalyptique « 6 à 8 °C au cours des deux prochains siècles ». En utilisant le conditionnel réglementaire (malgré l’initiative de Stéphane Foucart), l’auteur déroule alors la litanie des calamités : les récifs coralliens seraient très touchés, tous les extrêmes climatiques, ou presque (sic), deviendraient plus fréquents ou/et plus intenses, les risques de conflits violents pourraient être indirectement accrus, « la calotte du Groenland pourrait disparaître en un millénaire ou plus si la température était maintenue au-dessus d’un certain seuil (re-sic), ce qui correspond à 7 m d’élévation du niveau de la mer »… Le plus angoissant est sans doute la phrase suivante : « La seule évocation d’un réchauffement de 4 à 5 °C fait état de risques élevés à très élevés. » Voilà qu’il suffit d’évoquer quelque chose pour que des cataclysmes se réalisent. Surveillons nos paroles ! Et même nos pensées ! Elles nous font courir des dangers grands à très grands, avec un niveau de confiance élevé à très élevé ! Au fait : qui est l’auteur de cet article ? Un journaliste en mal de sensationnalisme ? Un membre d’une ONG « tirant la sonnette d’alarme » ? Point du tout, il s’agit d’un homme politique scientifique bien connu, qui n’est autre que Jean Jouzel. Le troisième morceau de bravoure du Journalderéférence s’est à l’évidence inspiré de notre vainqueur de la semaine dernière, qui rapprochait la lutte contre le réchauffement climatique de la Résistance française à l’occupant lors de la Seconde Guerre mondiale. Titré « Au Burkina Faso, les résistants au réchauffement climatique » et écrit par Laetitia Van Eeckhout, l’article accorde une large place aux propos sur le climat tenus par Claire Gaillardou, dont les compétences scientifiques sont attestées par son appartenance à Action contre la Faim. Les résistants dont il est question sont les habitants de la région de Bogandé, dont les difficultés d’existence sont instrumentalisées de façon particulièrement abjecte magnifiquement mises en perspective, notamment en s’abstenant d’écrire une seule fois le mot « météorologie » pour lui préférer les « événements climatiques » (dévastateurs, comme il se doit). Sensible à cette remarquable pièce de propagande climatique, le jury décerne en revanche un blame à cet article de SciDevNet intitulé « Sahel : les changements climatiques, une aubaine pour la pluie », qui a osé rapporter les résultats d’une étude scandaleuse selon laquelle l’évolution actuelle du climat pourrait être autre chose que profondément, universellement et systématiquement néfaste. Fort heureusement, SciDevNet a rapidement fait amende honorable, ce qui lui vaut de voir son blâme finalement retiré. Les accessits de la semaine Fort de son statut d’organisme scientifique impartial, le CNRS a initié un partenariat avec Libération pour publier chaque mois une « analyse scientifique originale » sur le sujet que nous connaissons. La livraison de ce mois-ci est intitulée « COP 21 : on a oublié d’inviter l’océan ! » Cette analyse scientifique de haute volée, neutre et mesurée comme on l’imagine, nous est proposée par François Gaill, ancienne directrice de l’institut écologie et environnement du CNRS, qui nous gratifie d’informations objectives et dépassionnées telles que : « C’est à peine croyable, et pourtant… l’océan, qui couvre 70% de la surface du globe, qui absorbe 25% du CO2 émis chaque année par l’homme dans l’atmosphère, et 90% du surplus de chaleur dû à l’effet de serre, n’est même pas au programme des discussions de la vingt et unième conférence des parties qui débutera à Paris, le 30 novembre. » mais aussi : « Les milliers de décideurs et de politiques qui, je l’espère, prendront en cette fin d’année les décisions qui conviennent pour nous assurer un avenir viable sur la Terre ferme de notre planète (…) » sans oublier le lyrisme digne d’un Victor Hugo : « L’océan est notre avenir et […] la vie est bleue ! » Mention spéciale à ce passage dans la grande tradition de « Si ma tante en avait » : « Car, si tout ce que la mer emmagasine était déversé dans l’atmosphère, ce n’est pas 2 °C d’élévation de température que l’on aurait, mais certainement dix fois plus. » Rapidement, l’auteure de ce tract publicitaire pour son domaine de recherches cette « analyse scientifique originale » nous annonce une grande nouvelle : l’indispensable « Plateforme océan et climat » dont – coïncidence – elle coordonne le conseil scientifique n’hésitera pas, aujourd’hui 8 juin, à « tirer la sonnette d’alarme ». Il faut dire que « Les modèles envisagent une hausse [de l’Océan] d’un quart de mètre dès la fin du siècle » (c’est-à-dire autant qu’au XXème siècle, et comme chacun sait nous sommes évidemment beaucoup moins armés qu’au siècle dernier pour faire face à des évolutions de ce genre). Autre drame qui s’ajoute à la disparition programmée des coraux et l’acidification des océans – et qui réclame bien sûr de gros investissements que l’auteure ne peut qu’appeler de ses vœux : « En réalité, les impacts réels (sic) du changement climatique nous restent en grande partie inconnus. » Comme tout ce qui est inconnu est par définition néfaste, on comprend l’urgence. La science climatique étant une science des simulations, pourquoi limiter celles-ci à l’aspect numérique des variables climatiques alors que la simulation d’une réunion aboutira peut-être à une simulation d’accord, voire – summum de la simulation – une absence de simulation d’accord ? Forts de cette logique, des bataillons d’anonymes étudiants convaincus ont décidé de tenter leur chance au climathon. Réunis au théâtre des amandiers sous la houlette de Bruno Latour (qui, on s’en souvient, s’est déjà signalé lors de la semaine 22), les étudiants sont parvenus, selon ses termes, à « articuler les désaccords » en simulant des négociations climatiques. S’enflammant dans le même élan patriotique que notre vainqueur de la semaine dernière (dont le discours au Panthéon a décidément fait école), le GO du jour lâche : « Quand j’ai vu arriver sur scène la délégation qui représente les forêts, j’ai pensé que les étudiants avaient inventé quelque chose d’aussi important que l’invention du « peuple souverain » en 1790 pendant la fête de la Fédération ! » Le jury est également sensible à l’indéniable côté pédagogique de ce genre de réunion, qui a permis aux étudiants d’affirmer « combien c’est compliqué de négocier » et d’ajouter que « La route est jalonnée de beaucoup d’étapes ». Autant de réflexions qui portent le niveau intellectuel des discussions sur le climat à un degré rarement atteint. Une mention spéciale est accordée aux auteurs anonymes de l’article 14 : « Article 14 : Les représentants des écosystèmes [Océans, Amazonie] se verront reconnus des compétences de gouvernance pour des actions innovantes et ambitieuses liées au climat. » Dernière minute – Communiqué de presse – Pour diffusion large et immédiate Paris, 8 juin 2015, 07h02 GMT – Les océans viennent d’organiser entre eux un vote démocratique entièrement transparent où chacun disposait d’un nombre de voix rigoureusement proportionnel à son importance dans la biosphère. À l’unanimité, les océans ont élu le jury du climathon comme leur représentant officiel à la COP21. Se déclarant « très honoré », le jury a annoncé la tenue prochaine d’une conférence de presse solennelle qui précisera les grandes lignes de l’action qu’il mènera au cours de son mandat. Le jury du climathon a également annoncé que, « pour [lui] permettre une action coordonnée et une mise en œuvre cohérente des pouvoirs qui lui sont désormais conférés », il se porterait également candidat aux diverses élections similaires qui se tiendront bientôt pour désigner les représentants des glaciers, de la banquise, de la forêt amazonienne, des koalas et des ours polaires. Le jury du climathon, qui est par ailleurs l’organisateur impartial de toutes ces élections transparentes, démocratiques et écologiques, s’est engagé à informer régulièrement sur leurs résultats, « quels qu’ils soient ». — Sur le web
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Cop26. Les dirigeants du monde entier promettent des efforts pour limiter le réchauffement Ce lundi 1er novembre, plusieurs chefs d’État ont défilé à la Cop26 à Glasgow, pour trouver des accords sur la lutte contre le réchauffement climatique. Joe Biden et Emmanuel Macron se sont exrprimés dans l’après-midi, mais Recep Tayyip Erdogan a annulé sa venue, ses exigences sur la sécurité n’étant pas satisfaites. La Cop26 a rassemblé lundi 1er novembre 2021 plus de 120 dirigeants mondiaux autour du réchauffement climatique, avec des attentes immenses, à la hauteur des désastres climatiques balayant la planète. Après les espoirs déçus du sommet du G20 et de la Cop25 à Madrid, les décideurs sont pressés de toutes parts de faire plus et plus vite pour éviter le pire à l’humanité. - L’humanité a longtemps joué la montre sur le climat. Il est minuit moins une et nous devons agir maintenant, a dit le Premier ministre britannique Boris Johnson, hôte de cette cruciale Cop26. - Emmanuel Macron a pris la parole peu après Joe Biden. Le président français a appelé à trois valeurs pour lutter contre le réchauffement climatique : ambition, solidarité et confiance. - Les présidents russe et chinois figurent parmi les grands absents à la CoP26, mais un message écrit de Xi Jinping doit être publié dans la journée. Suivez le direct de l'événement lundi 1 novembre 2021 Les « plus gros émetteurs » en retard sur leurs engagements sont appelés à rehausser leurs objectifs. La session des chefs d'Etat commence en retard... pour illustrer le manque d'actions ? ;) #COP26 pic.twitter.com/HPyB9cHAxg Presidential motorcade leaves Edinburgh airport. #COP26 pic.twitter.com/AYt3RKeHCb « En travaillant chacun dans notre coin, nous avons une force suffisante pour déstabiliser notre planète. Si nous œuvrons ensemble, nous sommes assez puissants pour la sauver. » Sir David Attenborough yeh. you're right. this does seem like a good allocation of funding...#COP26 pic.twitter.com/Y6H733YW2V
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Pour la première fois dans l'histoire, The Ocean Cleanup a réussi à récolter des déchets plastiques présents dans l'océan Pacifique. En septembre dernier, le navire de l'organisation néerlandaise quittait le port de San Francisco, tirant un gigantesque dispositif composé de flotteurs et d'un filet destiné à nettoyer les océans. Il s'était ensuite dirigé vers la "grande zone d'ordures du Pacifique", une poubelle flottante grande comme trois fois la France, située entre la Californie et Hawaï. Boyan Slat, PDG et fondateur de The Ocean Cleanup, a présenté mercredi 2 octobre sa victoire lors d'une conférence de presse à Rotterdam : " C'est la première fois que quelqu'un réussi à récolter le plastique de cette zone de l'océan. Nous pensons donc que nous pouvons réellement nettoyer les océans." Le système, imaginé il y a plus de sept ans, était en phase de test depuis un an. Jusqu'à présent, les déchets récoltés réussissaient à s'échapper du dispositif, qui laissait par ailleurs filtrer les micro-plastiques. Les débris capturés sont variés, allant de gigantesque filets de pêche à des fragments de plastique si petits " qu'ils peuvent facilement être ingérés par les animaux marins" a précisé Boyan Slat. Prochaine étape pour The Ocean Cleanup : parvenir à vider la moitié de la "grande zone d'ordures du Pacifique" d'ici cinq ans, ce qui représenterait plus de 15 000 tonnes de plastique.
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La décision est prise : à partir du 1er janvier 2020, les distances minimales d'épandage des pesticides seront fixées à 5 et à 10 mètres des habitations, selon les types de cultures, a annoncé le gouvernement dans un communiqué des ministères de la Transition écologique, de la Santé et de l'Agriculture. "Nous sommes déterminés à renforcer la protection de la santé des populations riveraines de zones de traitement des cultures par des produits phytopharmaceutiques, ainsi que celle des exploitants agricoles", indique le document, publié dans la soirée de vendredi. Le problème ? Cette mesure, dont l'annonce avait déjà suscité un tollé chez les agriculteurs et les défenseurs de l'environnement à l'automne, ne convainc toujours pas les principaux concernés. "C'est totalement insuffisant", dénoncent les écologistes, tandis que les syndicats agricoles regrettent à l'inverse "une nouvelle stigmatisation" de la part du gouvernement. L'arrêté, attendu depuis plusieurs semaines et qui sera publié dans les prochains jours, stipule notamment que les distances minimales d'épandage seront portées à cinq mètres pour les cultures dites basses (comme les légumes ou les céréales), à dix mètres pour les cultures dites hautes (comme les fruitiers ou les vignes), et à vingt mètres "incompressibles" pour les produits "les plus dangereux", qui ne représentent néanmoins que 0,3% des substances actives utilisées. Des distances justifiées par le gouvernement, qui s'appuie sur un avis rendu par l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), datant du 14 juin dernier. "C'est de la mauvaise foi", accuse Thibault Leroux, chargé de mission agriculture au sein de France Nature Environnement (FNE). Car dans cet avis, l'Anses elle-même reconnaît certaines limites, l'agence s'étant notamment appuyée sur un document publié en 2014 par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), qui repose sur des données issues d'études effectuées dans les années 1980 et concernant seulement l'exposition des personnes résidant à des distances de trois, cinq et dix mètres - pas au-delà, rappelle Le Monde. "Les recherches ne sont pas assez approfondies sur ce sujet, mais également sur l'exposition cumulée des populations aux cocktails de pesticides sur le long terme", estime Thibault Leroux. "Les distances retenues sont donc largement insuffisantes pour protéger les populations", ajoute-t-il. "C'est symbolique, mais pas vraiment efficace dans la protection de la santé des riverains". "On nous rejoue le coup du nuage de Tchernobyl", accuse de son côté Daniel Cueff, maire (sans étiquette) de Langouët, devenu l'un des symboles de la lutte antipesticides pour avoir mis en place, en mai dernier, un arrêté imposant une zone de non-traitement de 150 mètres entre les habitations et les champs de sa commune. "C'est catastrophique, car ces décisions sont prises alors même qu'aucune étude n'est pour l'instant capable de donner les conséquences précises de ces pesticides dans l'air. Où est le principe de précaution ? On avance les yeux fermés, et l'État n'est absolument pas à la hauteur du sujet", juge-t-il auprès de L'Express. LIRE AUSSI >> Pourquoi des maires prennent des arrêtés anti-glyphosate illégaux Autre point noir pour les organisations écologistes : les fameuses "chartes d'engagement départementales" proposées par les utilisateurs de produits phytosanitaires, qui pourraient réduire les distances d'épandage à condition que les agriculteurs utilisent un matériel spécifique de pulvérisation. "Selon l'ambition des chartes, nous aurons une protection disparate sur le territoire", regrette Thibault Leroux. "Dans le Limousin, il y aura une protection de 50 mètres entre les riverains et les vergers, qui se réduira à dix mètres dans d'autres régions. Comment justifier cela ?". Une décision qui offusque également les agriculteurs, qui, à l'inverse, dénoncent des distances minimales d'épandage disproportionnées. "20 mètres, c'est déjà trop", estime Baptiste Gatouillat, vice-président du syndicat agricole Jeunes Agriculteurs. Pour lui, ces zones de non-traitement deviendront à terme une sorte de fardeau, "puisqu'elles seront laissées en jachère et donc non productives, alors même que ce sont des surfaces sur lesquelles nous payons des taxes et dont nous devons nous occuper". "Cela peut représenter un manque à gagner qui se situe entre 200 et 300 euros l'hectare, ce qui est conséquent pour un agriculteur", juge-t-il. "Dans mon cas personnel, cela peut représenter entre 5000 et 10 000 euros de perte", abonde Cédric Henry, représentant de la FDSEA Ile-et-Vilaine. "C'est du temps passé sur des parcelles qui ne vaudront plus rien, et honnêtement, on n'avait pas besoin de ça", confie-t-il à L'Express. Pour combler ce manque à gagner, le gouvernement a d'ores et déjà promis une enveloppe de 25 millions d'euros pour "accompagner les agriculteurs dans la réduction de l'utilisation de produits phytosanitaires", et a indiqué que les parcelles déjà semées ne seront concernées qu'au 1er juillet 2020. Une promesse loin de satisfaire les agriculteurs, qui s'estiment "trahis" et "pris pour cible", selon Cédric Henry. "Encore une fois, on a l'impression que l'agriculture gêne partout où elle est. Il y a une sorte de lassitude. D'exaspération", juge de son côté Joël Limousin, vice-président de la FNSEA. "Si le gouvernement dit stop à l'agriculture, alors nous dirons stop à certaines concessions", promet-il, avançant une possible action syndicale concernant les boues de stations d'épuration, actuellement largement déversées dans les champs. "Nous arrêterons de mettre nos champs à disposition, mais il faudra bien qu'elles se déversent quelque part. Nous irons dans la discussion de manière simple et posée, mais nous sommes prêts", prévient-il. En attendant, le gouvernement assure s'appuyer sur "l'état des connaissances scientifiques actuellement disponibles", et met en avant les "avancées" que représente le simple fait d'avoir des limitations, présentes dans "très peu de pays en Europe" (comme en Slovénie, en Italie ou dans quelques Lander allemands). Les résultats (très attendus) de la consultation publique lancée sur Internet en octobre dernier par l'exécutif devraient, de leur côté, être publiés en même temps que le texte définitif sur les distances d'épandage. Plus de 53 000 Français ont rendu leur avis sur la question, ne faisant, selon des sources gouvernementales, que "confirmer que le sujet n'est pas consensuel".
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Mes contradicteurs me reprochent fréquemment d’être sous l’emprise d’une déformation idéologique qui me ferait voir du marxisme partout. Nous sommes au XXIe siècle, que diable ! C‘est fini et bien fini, tout cela ! s’exclament-ils, pleins de réprobation. Comme j’aimerais qu’ils aient raison ! Je suis néanmoins au regret de leur dire que 30 ans après la chute du mur de Berlin, les disciples de Marx sont encore loin, très loin, d’avoir lâché prise. Si certains avancent masqués à la faveur de la « convergence des luttes » qui se déploie sous le séduisant étendard de la protection de la planète et de la lutte contre le réchauffement climatique, d’autres ne s’embarrassent pas de ces coquetteries. Ainsi, tout comme le leader actuel de l’opposition britannique Jeremy Corbyn adore se faire appeler « man of steel », c’est-à-dire tout simplement Staline, et tout comme son programme pour le Royaume-Uni est un véritable copié-collé du Manifeste du Parti communiste de Marx et Engels de 1848, nous avons en France un leader syndical que ses collègues des autres syndicats qualifient, certains pour s’en réjouir, d’autres pour s’en inquiéter, de raide et d’inflexible, et dont ils disent sans circonvolutions atténuantes : Et pas n’importe quel leader syndical. OPPOSANT À LA RÉFORME DE LA SNCF Je vous parle de Laurent Brun, secrétaire général de la CGT Cheminots depuis 2017, qu’on a vu en première ligne en 2018 pour s’opposer à la réforme de la SNCF et à la fin du recrutement au statut de cheminot – la grève deux jours sur cinq pendant trois mois, c’était lui – et que nous voyons à nouveau monter au créneau en 2019 pour s’opposer à la suppression des régimes spéciaux qui compose un volet important – et indispensable(*) – de la réforme des retraites envisagée par le gouvernement. On le comprend. Avec celui de la RATP, le régime de la SNCF constitue un idéal de solidarité et de justice sociale que seuls les casseurs, les vrais, ceux qui veulent casser le service public à la française, les ultra-néo-libéraux pour le dire clairement, peuvent avoir l’étroitesse d’esprit et la sécheresse de cœur de considérer comme une somme de privilèges exorbitants et indus. Dès lors, tout est dans le rapport de force et la mise sous pression du gouvernement. Par bonheur, Laurent Brun s’est trouvé un maître, un modèle, qui l’encourage et le soutient dans les bons comme dans les mauvais jours. Qui ? Mais le glorieux Lénine, ce héros de la révolution d’Octobre déjà plus répressif en quatre mois de pouvoir communiste que les tsars en 92 ans : Entré à la SNCF en 2000 et rapidement détaché à plein temps pour les impérieuses nécessités de la CGT, Laurent Brun est à la fois un ancien de la maison dont les engagements à la gauche de la gauche sont aussi irréprochables que respectés, et un nouveau patron qui doit faire ses preuves. Dans ces conditions, pas question pour lui d’adopter une position syndicale de faible intensité et de voir les occasions de lutte lui échapper : C’était un mauvais jour. Car sauf retournement inattendu, la fin du recrutement au statut de cheminot a bel et bien été actée malgré la grève perlée de 2018 et elle prendra en principe effet dès 2020. Donc dans trois semaines. Agenda serré. Mais pas une raison pour baisser les bras : IMPOSER LE « DROIT AU RETRAIT » En fait de jus, on a vu Laurent Brun se démener pour imposer le « droit de retrait » exercé par les cheminots après l’accident survenu en octobre dernier à un passage à niveau des Ardennes. Selon le Code du travail, la légalité de l’action était des plus douteuses, mais selon le code révolutionnaire léniniste revendiqué par M. Brun, elle était parfaitement légitime et les cheminots concernés n’avaient pas à recevoir de sanction au prétexte fallacieux qu’ils s’étaient mis en grève sans préavis. Et nous arrivons à la mémorable journée du jeudi 5 décembre 2019 contre la réforme des retraites. Un beau succès : 1,5 million de manifestants dans toute la France (806 000 selon la police, mais c’est quand même bien) et un soutien populaire appréciable. On va passer sans trop s’attarder sur le fait que dans l’opinion publique, la réforme coince plus sur ses contours flous et ses intentions malignes de faire tomber les excédents des régimes autonomes dans le Trésor public que sur la défense des régimes spéciaux. Et on va également passer vite sur le fait que la mobilisation de la journée d’hier (mardi 10 décembre) a été divisée par deux par rapport au 5 décembre dans les deux comptages. Petit coup de presse supplémentaire avant les annonces gouvernementales prévues ce jour ou début de la fin pour la CGT Cheminots et ses comparses ? On en saura plus sur l’état du rapport de force mardi 17 décembre prochain, date annoncée de la nouvelle journée d’action. Mais en attendant, on sait d’ores et déjà très bien où la CGT veut en venir avec toutes ces/ses grèves. Selon les propres mots de Laurent Brun, au-delà de constituer une pression sur le gouvernement, elles ont surtout : Eh bien, voilà qui est clair. La grève a pour but d’affaiblir l’économie en ciblant la figure détestée du « patron », et les revendications des grèves, si elles sont acceptées, auront aussi l’effet d’affaiblir tous les acteurs de l’économie, patrons comme salariés ou indépendants, dans une ribambelle de faillites, de licenciements et de baisse du pouvoir d’achat. TOUJOURS FAN DE L’URSS Scénario typiquement et systématiquement perdant pour l’entreprise, qu’on a vu récemment à l’œuvre dans les McDonald’s de Marseille et qui nous confirme, malgré tout ce peuvent objecter mes plus virulents critiques, qu’en France, les syndicats d’extrême gauche trouvent bel et bien leurs origines dans les proximités du Parti communiste français avec l’Union soviétique et qu’ils sont de ce fait idéologiquement opposés à la libre entreprise. Dès lors, le syndicalisme d’inspiration révolutionnaire léniniste revendiqué par M. Brun ne peut être qu’une obstruction à la liberté d’entreprendre conjuguée à des stratégies personnelles pour obtenir les statuts protégés garantis par notre Code du travail hyper normatif. CQFD — Sur le web
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Éradiquer la pauvreté dans le monde et diminuer les émissions de gaz à effet de serre sont deux des objectifs prioritaires de l'humanité. Malheureusement, ils sont souvent présentés comme fondamentalement opposés. Mais la lutte contre le réchauffement climatique nous renverrait-elle forcément vers l'âge de pierre ou, a minima, nous priverait-elle du confort moderne ? Avant de répondre à cette question, il faut d'abord déterminer l'énergie nécessaire à nos sociétés modernes pour offrir à leur population un accès aux besoins humains les plus élémentaires, comme l'éducation et la santé, et notamment dans les pays en voie de développement. C'est ce que des chercheurs de l'Institut international pour l'analyse des systèmes appliqués (IIASA) ont tenté de faire, comme l'indique leur étude publiée ce lundi dans la revue Nature Energy. Leur réponse constitue, de manière surprenante, une bonne nouvelle. "Les gens redoutent depuis longtemps que le développement économique et la limitation du réchauffement climatique soient incompatibles : que la croissance nécessaire pour sortir des milliards de personnes de la pauvreté ne permette pas de réduire les émissions de gaz à effet de serre, explique Narasimha Rao, le principal auteur de l'étude et chercheur au sein de l'IIASA, sur le site Eurekalert. Jusqu'à présent, la communauté des chercheurs n'avait cependant aucun moyen de calculer de manière séparée les besoins énergétiques nécessaires à l'éradication de la pauvreté d'une part, et la croissance globale de la demande des différents pays d'autre part, ce qui est pourtant nécessaire pour comprendre comment éviter les modèles de consommation non-durable ou provoquant de fortes inégalités." LIRE AUSSI >> Réchauffement climatique: à part l'Europe, personne ne fait suffisamment d'efforts Son équipe et lui ont d'abord mis au point une nouvelle méthode de calcul permettant de déduire la demande énergétique des "services de base", de manière à pouvoir calculer l'énergie nécessaire à la lutte contre la pauvreté plutôt que celle indispensable à la croissance économique. Ils ont ensuite appliqué leur méthodologie à trois pays en voie de développement - le Brésil, l'Inde et l'Afrique du Sud - et ont déterminé les conditions matérielles indispensables afin de répondre aux besoins fondamentaux des populations. Puis ils ont mesuré les ressources énergétiques nécessaires pour y parvenir. Résultats ? Les besoins énergétiques pour assurer le "minimum décent" aux habitants des trois pays sont... Bien en deçà de la consommation moyenne d'énergie de chaque pays, et même en deçà de la consommation énergétique moyenne par habitant dans le monde. Et pour cause, l'énergie nécessaire afin d'assurer le bon fonctionnement de la santé et de l'éducation est - de très loin - inférieure à celle des infrastructures physiques ou encore des transports en commun. "C'était une excellente surprise de constater que les besoins humains les plus essentiels en matière de santé, de nutrition et d'éducation sont aussi bon marché en termes énergétiques", se réjouit Narasimha Rao. LIRE AUSSI >> Comment nourrir dix milliards de bouches d'ici 2050 sans détruire la planète En outre, les travaux des chercheurs montrent que c'est surtout l'abondance de biens et l'opulence qui déterminent la demande d'énergie, plutôt que les besoins de base. Une manière polie de mettre en garde contre la surconsommation ou encore les pertes énergétiques qui peuvent notamment être limitées grâce à l'isolation des bâtiments, un réseau électrique performant, etc. Autrement dit, la majorité de la future croissance énergétique des pays en voie de développement servira surtout aux classes moyennes et aux plus riches, même si les gouvernements mettent l'accès sur l'éradication de la misère. La priorité n'est donc pas de s'inquiéter des conséquences de la lutte contre la pauvreté, mais bien de mettre en place une surveillance particulière vis-à-vis des dépenses énergétiques liées à l'évolution des modes de vie "opulents". Évidemment, pour parvenir aux mêmes objectifs, chaque pays a des besoins différents, précisent les auteurs de l'étude. Le Brésil a, par exemple, une très forte consommation énergétique concernant le transport, car la population est très fortement dépendante aux voitures pour ses déplacements. Pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre tout luttant contre la pauvreté, les pays en voie de développement seront donc tous confrontés à des coûts et des défis différents. Et les futurs engagements pris dans le cadre de l'Accord de Paris - et notamment lors de la prochaine conférence sur le climat des Nations Unies (COP25), qui se déroulera à Madrid, en Espagne, du 2 au 13 décembre - devront tenir compte de ces différences pour faire en sorte que les pays perçoivent leurs efforts comme comparables et équitables. "L'éradication de la pauvreté ne sera pas nécessairement un obstacle à la stabilisation du climat, insiste Narasimha Rao. Notre étude suggère que nous devons surtout mesurer les progrès sociétaux en fonction de multiples facteurs - pas seulement des revenus - et qu'il est nécessaire de surveiller attentivement la redistribution de la croissance dans les pays en voie de développement, car cela peut nous indiquer comment améliorer le bien-être des populations tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre." Selon le scientifique, les décideurs politiques devraient notamment investir dans les transports en commun, les bâtiments écologiques, et construire les infrastructures avec des matériaux d'origine locale, tout en encouragement des régimes et systèmes alimentaires durables. "Notre étude pourra sûrement aider les négociations en cours dans le cadre de l'Accord de Paris", conclu l'auteur de l'étude, insistant sur le fait que les pays signataire doivent, quoi qu'il arrive, accroître leurs engagements et leurs ambitions pour lutter contre le réchauffement climatique.
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Sans les États-Unis dans la partie, les participants les plus importants vont augmenter leurs émissions, au lieu de les diminuer. En réalité, l’ensemble de « l’action globale sur le changement climatique» est complètement mort. En point de départ, je suggère que la réalité de l’importance politique donnée à cette affaire par le New York Times, est probablement exactement à l’opposé de ce que dénonce le journal. LES ÉTATS-UNIS ISOLÉS ? Considérez cet article en Une d’il y a quelques jours : Les leaders mondiaux avancent sur le changement climatique sans les États-Unis. Effrayant ! Les États-Unis s’isolent de la communauté internationale ! Vous pouvez certainement compter sur la Pravda pour ne pas vous informer des promesses de ces 19 autres pays, et en préciser la substance. Si vous entrez sur Google les lettres INDC (« Contribution prévue à l’échelle nationale ») ainsi que le nom du pays, vous trouverez exactement ce que ce pays a promis de faire dans le cadre de l’Accord de Paris. Examinons donc certains grands pays. LES PROMESSES DES PAYS • Chine : Nous avons déjà une réponse suite à ma publication de la semaine dernière. La Chine, par l’entremise de ses entreprises, envisage de construire, au cours de la prochaine décennie, plus du double de centrales à charbon que les États-Unis ont aujourd’hui. Sa « contribution nationale » indique que la Chine peut augmenter ses émissions de CO2 autant qu’elle le veut jusqu’en 2030, et seulement alors (lorsque tout le monde en Chine aura vraisemblablement l’électricité et quelques voitures) elles diminueront. D’ici là, ces émissions seront probablement au moins le triple de celles des États-Unis. • Inde : Le pays entend tripler son approvisionnement en électricité d’ici 2030, sans aucun engagement quant à sa provenance, énergies fossiles ou pas. L’intention est formulée de réduire l’intensité des émissions de sa production d’énergie et d’élargir considérablement la capacité éolienne, solaire ainsi que nucléaire. Youpi ! • Indonésie : L’effet comique s’accélère au fur et à mesure de la lecture… La première chose que vous apprenez en prenant connaissance de l’INDC de l’Indonésie est que la grande majorité de ses émissions provient des feux de forêts tropicales (« La plupart des émissions (63 %) sont le résultat d’un changement d’utilisation des terres, des feux de tourbe et de forêts ») et très peu des énergies fossiles pour la production d’énergie (« Les énergies fossiles contribuent à environ 19 % de leur émission totale »). Le pays s’engage donc à brûler moins de forêt tropicale ; mais rien en ce qui concerne la réduction de l’utilisation des énergies fossiles pour l’énergie. Son « objectif de réduction » (complétement illusoire) de 29 % d’ici 2030 n’est pas basé sur une quantité fixe d’utilisation passée (comme la référence des États-Unis sur les émissions de 2005) mais plutôt sur un projeté des émissions futures qui est un multiple de ceux d’aujourd’hui. • Russie : Quoi, vous ne saviez pas que la Russie était désormais membre du G20 ? Est-ce l’occasion pour ce pays de faire des promesses honnêtes en matière de réduction des émissions ? Sa « contribution nationale » consiste à réduire ses émissions de 25 à 30% en dessous du niveau de 1990 d’ici 2030. Impressionnant ! Attendez une minute ! L’URSS s’est effondrée en 1991. Ensuite, toute l’industrie soviétique inefficace a été fermée. Selon un graphique de Climate Action Tracker, en 2000, ses émissions ont diminué de près de 40 % par rapport à 1990, et ne sont que très faibles depuis. En d’autres termes, les « engagements » supposés de la Russie représentent une hausse de ses émissions par rapport à aujourd’hui. Encore une arnaque totale ! • Allemagne : Elle fait partie de l’engagement supposé de l’UE de réduire les émissions de 40 % par rapport au niveau de 1990 d’ici 2030. Mais maintenant que 30 % de son électricité provient des énergies renouvelables, il semble que l’Allemagne ait atteint un plafond. Ses émissions de CO2 ont augmenté ces deux dernières années (2015 et 2016) selon Clean Energy Wire. Comment atteindre cet objectif ? Excellente question. UNE FARCE En d’autres termes, tout cela n’est qu’une farce. Ces discussions sur le climat au G20 et l’article du New York Times ne sont rien d’autre qu’un effort international visant à intimider les États-Unis pour paralyser son économie alors que tous les autres vont de l’avant et utilisent les énergies fossiles exactement comme ils le souhaitent. Quoi que vous puissiez dire au sujet du président Trump, il semble être anormalement immunisé contre ce type d’intimidation. — Sur le web
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La justice européenne, saisie par un magistrat français qui doit juger des militants ayant vandalisé des bidons d'herbicide contenant du glyphosate, a estimé ce mardi qu'"aucun élément" ne permettait de remettre en cause la validité de la législation de l'UE sur les pesticides. "Les règles procédurales applicables à l'autorisation de produits phytopharmaceutiques, notamment les produits contenant du glyphosate, sont valables", résume la Cour de justice de l'Union européenne dans un communiqué de presse. En octobre 2017, un juge français avait accepté la requête de défenseurs de l'environnement poursuivis pour avoir dégradé des bidons de désherbant (du Roundup, un produit de Monsanto, selon la CJUE) d'interroger la justice européenne sur la validité du règlement européen, que les militants ne trouvaient pas assez sévère. LIRE AUSSI >> Sur le glyphosate, le débat est devenu impossible Sur les quatre questions soulevées, la Cour ne trouve pas d'élément permettant d'invalider la réglementation européenne. Premièrement, elle souligne que le fabricant n'a pas de la possibilité de choisir quel composant du produit doit être "considéré comme une substance active aux fins de l'instruction" de la demande d'autorisation. Deuxièmement, il est bien prévu que la procédure d'autorisation d'un produit prenne en compte les "effets cumulés" d'une substance avec d'autres composants du produit (dit "effet cocktail"). Troisièmement, s'opposant à l'idée que le dossier fourni par le fabricant n'est pas soumis à des contre-analyses suffisantes, elle souligne que la procédure permet à la Commission de consulter un laboratoire de référence et des experts, ainsi que de réexaminer l'approbation d'une substance active à tout moment notamment pour prendre en compte de nouvelles connaissances scientifiques et techniques. Enfin, elle rappelle qu'il incombe aux autorités compétentes, d'écarter "à la lumière des connaissances scientifiques et techniques actuelles, le risque que le produit présente" un caractère potentiellement cancérogène ou celui d'une toxicité à long terme avant d'octroyer une autorisation. "La Cour conclut que l'examen des questions posées par la juridiction nationale n'a révélé aucun élément de nature à affecter la validité du règlement" sur les pesticides. La justice française devra maintenant rendre son jugement, en tenant compte de l'avis de la CJUE. Lorsque le président du tribunal correctionnel de Foix (sud-ouest de la France) avait accepté de saisir la justice européenne afin qu'elle dise si le règlement européen sur les pesticides était "conforme au principe de précaution", les militants avaient salué "une victoire historique". A l'origine de ce dossier, deux actions en septembre 2016 et mars 2017 de "Faucheurs volontaires", militants environnementalistes opposés aux OGM et aux pesticides, lors desquelles ils avaient recouvert de peinture des bidons d'herbicide dans deux magasins de bricolage. Au total, 21 Faucheurs avaient été convoqués devant la justice pour "destruction volontaire en réunion".
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« Un accord différencié, juste, durable, dynamique, équilibré et juridiquement contraignant. » C’est en ces termes que le président de la COP21, Laurent Fabius, a présenté l’accord universel sur le climat qui a été adopté par consensus, le samedi 12 décembre au soir, par les 195 Etats participant à la conférence. « Le texte, a-t-il ajouté, constitue le meilleur équilibre possible, un équilibre à la fois puissant et délicat, qui permettra à chaque délégation de rentrer chez elle la tête haute, avec des acquis importants. » Décryptage des points essentiels. L’accord est plus ambitieux que l’objectif initial de la COP21, qui visait à contenir le réchauffement sous le seuil des 2 °C. Il prévoit de le maintenir « bien en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels » et de « poursuivre les efforts pour limiter la hausse des températures à 1,5 °C ». Et ce « en reconnaissant que cela réduirait significativement les risques et impacts du changement climatique. » La mention du seuil de 1,5 °C était une revendication portée par les petits Etats insulaires menacés de submersion par la montée des mers. Elle a surtout une portée symbolique et politique, rester sous le plafond de 1,5°C étant irréaliste en l’état actuel des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Ce volontarisme est contrebalancé par la faiblesse de l’objectif à long terme de réduction des émissions mondiales. Il est seulement prévu de viser « un pic des émissions mondiales de gaz à effet de serre dès que possible ». Des versions antérieures retenaient un objectif de baisse de 40 % à 70 %, ou même de 70 % à 95 %, d’ici à 2050. Ces mentions, jugées trop contraignantes par certains pays, ont été gommées. A plus long terme, « dans la seconde moitié du siècle », l’objectif est de parvenir à « un équilibre » entre les émissions d’origine anthropique et leur absorption par des puits de carbone (océans, forêts ou, sans que le texte le formule explicitement, enfouissement du CO2). Rappelons que le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) juge nécessaire de baisser de 40 % à 70 % les émissions mondiales d’ici à 2050, pour éviter un emballement climatique incontrôlable. La différenciation des efforts qui doivent être demandés aux différents pays, en fonction de leur responsabilité historique dans le changement climatique et de leur niveau de richesse – ou de pauvreté – a, cette fois encore, cristallisé l’opposition entre Nord et Sud. Le texte rappelle le principe des « responsabilités communes mais différenciées » inscrit dans la Convention onusienne sur le climat de 1992. Il pose que les efforts doivent être accomplis « sur la base de l’équité », et acte que « les pays développés continuent de montrer la voie en assumant des objectifs de réduction des émissions en chiffres absolus ». Les pays en développement « devraient continuer d’accroître leurs efforts d’atténuation (…) eu égard aux contextes nationaux différents », formulation qui prend donc en compte leur niveau de développement. Enfin, l’accord souligne qu’« un soutien doit être apporté aux pays en développement » par les nations économiquement plus avancées. Pour solder leur « dette climatique », les pays du Nord ont promis à ceux du Sud, en 2009, de mobiliser en leur faveur 100 milliards de dollars (91 milliards d’euros) par an, d’ici à 2020. Les nations pauvres veulent davantage, après 2020, pour faire face aux impacts du dérèglement climatique, sécheresses, inondations, cyclones et montée des eaux. Le texte entrouvre une porte, en faisant de ces 100 milliards « un plancher », qui est donc appelé à être relevé. De plus, « un nouvel objectif chiffré collectif » d’aide financière devra être présenté « avant 2025 ». C’est une nette avancée, même si elle laissera les pays pauvres sur leur faim. Sur ce sujet très sensible pour les pays les plus menacés par le dérèglement climatique, l’accord reconnaît « la nécessité d’éviter et de réduire au minimum les pertes et dommages associés aux effets négatifs du changement climatique, incluant les événements météorologiques extrêmes [inondations, cyclones…] et les événements à évolution lente [montée des eaux…], et d’y remédier, ainsi que le rôle joué par le développement durable dans la réduction du risque de pertes et dommages ». Mais il se contente, de façon très générale, de mentionner que les parties « devraient renforcer la compréhension, l’action et le soutien » sur cette question. Il exclut toute « responsabilité ou compensation » des pays du Nord pour les préjudices subis par les pays en développement. C’est un point essentiel de l’accord. Les « contributions prévues déterminées au niveau national » annoncées par les Etats, c’est-à-dire leurs promesses de réduction d’émissions de gaz à effet de serre, sont aujourd’hui nettement insuffisantes pour contenir le réchauffement à un maximum de 2 °C, et a fortiori de 1,5 °C. A ce jour, 190 pays sur 195 ont remis leurs contributions qui, additionnées, mettent la planète sur une trajectoire de réchauffement d’environ 3 °C. Ces engagements seront annexés à l’accord, mais ils n’en font pas partie stricto sensu. Etant volontaires, ils n’ont pas de valeur contraignante. Le texte prévoit un mécanisme de révision de ces contributions tous les cinq ans, donc théoriquement à partir de 2025, l’accord global devant entrer en vigueur en 2020. Un « dialogue facilitateur » entre les parties signataires doit être engagé dès 2018 sur ce sujet. Pour les ONG, le rendez-vous de 2025 est beaucoup trop tardif. L’Union européenne, les Etats-Unis, le Brésil et quelque 80 pays en développement, réunis au sein d’une Coalition pour une haute ambition, qui s’est constituée durant la COP, envisageaient de prendre les devants en s’engageant à une première révision avant 2020. Pour entrer en vigueur en 2020, l’accord devra être ratifié, accepté ou approuvé par au moins 55 pays représentant au moins 55 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Mais, « à tout moment après un délai de trois ans à partir de l’entrée en vigueur de l’accord pour un pays », celui-ci pourra s’en retirer, sur simple notification. Tout en saluant la reconnaissance notable des droits humains, les ONG regrettent vivement le manque d’engagement clair des États à respecter ces droits, dans leurs actions contre le changement climatique. Pour la première fois, le devoir des États à « respecter, promouvoir et prendre en compte les droits humains » est inscrit dans le préambule de l’accord. « C’est là une vraie avancée qui souligne la responsabilité des États à agir dans le respect des droits humains. Mais le texte ne les y oblige pas », relève Fanny Petitbon, de l’ONG Care France, qui déplore que cette reconnaissance ne figure pas dans l’article 2, qui fixe les objectifs de l’accord. Les Etats ont refusé d’ancrer dans l’accord cette reconnaissance et notamment celle de la sécurité alimentaire. Il n’est fait mention dans l’article 2 que de « production alimentaire » : le texte souligne que les réductions d’émissions de gaz à effet de serre ne doivent pas menacer la production agricole. « C’est une façon pour les États de repousser la transition – pourtant urgente et nécessaire – et leurs systèmes agricoles vers des modèles moins polluants », s’alarme Peggy Pascal, d’Action contre la faim. L’article 2 rappelle cependant l’objectif de développement durable d’éradication de la pauvreté. Source : Le Monde, Pierre Le Hir, 13-12-2015 L’accord obtenu à la COP21 est-il vraiment juridiquement contraignant ? Source : Le Monde, Audrey Garric, 14-12-2015 L’accord de Paris sur le climat est-il vraiment juridiquement contraignant ? Le ministre des affaires étrangères et président de la COP21, Laurent Fabius, l’a fièrement annoncé samedi 12 décembre, au moment de l’adoption du texte par les 195 Etats de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Une condition qu’il n’avait cessé de marteler tout au long de la préparation de cette conférence des parties, qui marque une étape historique dans les négociations climatiques. Mais cette question délicate, à l’origine d’une passe d’armes entre Paris et Washington à la mi-novembre, suscite encore un débat parmi les juristes. « Du point de vue du droit international, l’accord n’est pas à strictement parler contraignant dans la mesure où il ne prévoit pas de mécanisme coercitif ou de sanction pour les pays qui ne respecteraient pas leurs engagements », avance Matthieu Wemaëre, avocat aux barreaux de Paris et de Bruxelles, expert en droit du climat et négociateur pour le Maroc lors de la COP21. « Dans cet accord, il n’y a rien de contraignant : il n’y a pas de sanction, donc les Etats font ce qu’ils veulent, regrette Jean-François Julliard, le directeur général de Greenpeace France, interrogé par RTL dimanche. Si demain matin, les Etats qui vont signer ces accords aujourd’hui ont envie de partir dans une toute autre direction, personne ne peut les empêcher. » De fait, les 29 articles de l’accord n’instaurent ni « comité de contrôle du respect des dispositions », ni de mécanisme de sanction, comme le prévoyait le protocole de Kyoto, le précédent accord sur le climat adopté en 1997 et entré en vigueur en 2005. A Kyoto, les pays développés, les seuls concernés par des objectifs chiffrés de réduction des émissions de gaz à effet de serre, s’étaient engagés à rattraper d’éventuels dérapages dans leurs engagements en assumant une forme d’« amende » de 30 % de réduction d’émissions supplémentaire. Mais les Etats-Unis n’ont jamais ratifié le protocole, et le Canada, sous la menace de sanctions, en est tout simplement sorti en 2011, ainsi que la Russie, le Japon et l’Australie par la suite. Sans aucune conséquence pécuniaire ou juridique. L’accord de Paris, qui doit prendre le relais à partir de 2020, a donc essayé de ne pas tomber dans les écueils du protocole de Kyoto et d’un mécanisme de sanction inefficace, voire repoussant. « C’est un texte contraignant à de nombreux points de vue, car la contrainte ne passe pas seulement par la punition, estime de son côté Laurent Neyret, professeur de droit à Versailles spécialisé en environnement. On est bien dans du “droit dur”, des actes obligatoires, et non pas du “droit mou”, comme les résolutions ou les déclarations. » Tout d’abord, de par sa forme juridique, à savoir un protocole additionnel à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, l’accord de Paris a une valeur de traité international. « Il ne porte pas le nom de protocole ou de traité, sans quoi il aurait dû passer devant le Congrès américain, majoritairement républicain, qui aurait empêché sa ratification, explique Matthieu Wemaëre. Mais il en a bien la force. » Ce qui l’oblige à « être exécuté de bonne foi par les parties », comme le prévoit la Convention de Vienne sur le droit des traités de 1969. Pour entrer en vigueur, il devra avoir fait l’objet d’une ratification, acceptation, approbation ou adhésion, à partir du 22 avril 2016, par « au moins 55 pays » représentant « au moins 55 % » des émissions mondiales. Dans le cas de la France, il s’agira d’une loi votée par le Parlement, en parallèle d’une décision d’approbation au niveau de l’Union européenne. Aux Etats-Unis, Barack Obama devrait privilégier la voie de l’executive agreement, une forme de décret présidentiel lui permettant de contourner l’obstacle du Sénat. L’accord de Paris comporte par ailleurs de nombreuses obligations juridiques de résultats, mentionnées dans le texte par les « shall » [doit], ou de moyens (« should » [devrait]). Leur portée et leur force se jouent dans les nuances. Par exemple, les contributions nationales livrées par les pays, c’est-à-dire leurs engagements précis de réduction d’émissions, n’ont pas de valeur contraignante, étant volontaires dans leur ambition et ne faisant pas partie de l’accord stricto sensu. En revanche, chaque Etat a malgré tout l’obligation d’en établir une, de la mettre en œuvre, et surtout de la réviser à la hausse tous les cinq ans, selon les articles 3 et 4 de l’accord. Enfin, le texte, et son article 13, prévoit un mécanisme de transparence, qui conduira un comité d’experts internationaux à vérifier, publiquement, les informations fournies par les pays en termes de suivi de leurs émissions et des progrès accomplis pour les réduire. Contrairement au protocole de Kyoto, ce mécanisme dit de MRV (Monitoring, reporting and verification, ou « Suivi, notification, vérification ») s’appliquera non seulement aux pays développés mais également à ceux en développement – avec plus de souplesse. « Tout l’enjeu de la transparence est de permettre la confiance et le dialogue entre les pays, afin de s’encourager mutuellement à augmenter leur ambition », avance Matthieu Wemaëre. Car la transparence met également en jeu la réputation des pays vis-à-vis de leurs pairs et de leur opinion publique. « La règle du “name and shame” [montrer du doigt] fait office de punition et peut encourager les Etats à respecter leurs promesses, estime Laurent Neyret. Sans quoi, la déception de la société civile face à un accord de Paris qui ne serait pas respecté pourra se traduire par une judiciarisation des questions climatiques, et des condamnations des Etats par des juges nationaux. » Source : Le Monde, Audrey Garric, 14-12-2015 –Les engagements par pays –L’accord en français
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Fumée blanche au Bourget. Enfin. Après plusieurs décalages successifs et des discussions ardentes jusqu’à la fin, la COP21 accouche d’un accord. La fin d’un rendez-vous important, à l’issue duquel tout, néanmoins, reste à faire. Prolongations L’accord devait être adopté vendredi. Il l’a finalement été hier, dans une atmosphère un peu désertique. Les stands découvertes avaient fermé leurs portes. Ne restait plus que le décorum, sorte de coquille vide. De même, la plupart des bars et autres points de vente de nourriture et de cafés avaient tiré le rideau, provoquant de longues queues devant ceux restés ouverts. Fatigue, lassitude et exaspération sur le visage de tout le personnel chargé d’exécuter ces tâches logistiques harassantes – vendre de la nourriture, assurer le nettoyage des sanitaires en permanence, aiguiller les gens des transports en commun jusqu’au centre de négociations avec un sourire inébranlable, le tout sous une pression ininterrompue. Chapeau à eux. Les tables de travail s’était vidées elles aussi. Ne restait que les journalistes et les délégations des ONG survivantes, piaffant d’impatience pour recevoir les dernières moutures du texte, leurs membres s’agglutinant frénétiquement pour opérer les décodages des dernières versions. Avec des éclats de voix, tantôt d’agacement, d’autres fois de jubilation. Pour toutes les équipes mobilisées de longs mois, quel que soit le contenu final du texte, l’adoption d’un accord est une victoire en soi, un soulagement au moins. Difficile de toujours rester objectif dans ces conditions. Dans l’après-midi, la plénière censée adopter la dernière version du texte était d’abord repoussée de 15h30 à 17h30, avant de commencer réellement aux alentours de 19h30. Cause du retard donnée par le secrétariat de l’ONU ? Erreur typographique sur un mot important situé dans un article décisif du texte. Il faut dire que le jeu diplomatique de ces négociations consiste à évaluer sémantiquement chaque terme pour savoir quelle puissance d’injonction il octroie à l’accord et aux articles qui le composent. A 19h30, Laurent Fabius, président de la COP21, abattait son marteau à la tribune : l’accord de Paris était adopté. De proche en proche, des foyers d’applaudissements nourris. Et des sentiments contrastés au sein de la délégation internationale de Greenpeace. L’absolu et le relatif Selon qu’on pense relativement ou dans l’absolu, deux lectures différentes de l’accord peuvent être prononcées. Si l’on pense relativement, on constate des « avancées ». D’abord, contrairement à Copenhague, un accord universel et contraignant, qui reconnaît la nécessité d’agir contre le réchauffement climatique, a été adopté. Bonne surprise, le texte mentionne même un seuil à 1,5°C qu’il faudrait tenter de pas dépasser comme objectif. La question climatique s’installe durablement dans le paysage diplomatique : une sorte de dynamique politique, au moins chez les élites, se forme. Dans cette optique, le texte prévoit que toutes les parties, dès 2020, devront se retrouver tous les cinq ans avec obligation de renforcer leurs ambitions en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre – les fameuses contributions nationales (ou INDC, dans le jargon). Autant d’occasions pour la société civile de faire entendre sa voix et pour les États de s’aligner avec les évolutions sociales et technologiques en cours. Et surtout, de se coordonner entre eux. En fait, la constitution de cet agenda va permettre d’exercer une pression diplomatique – et publique – sur ceux qui ne font pas les efforts requis. Mais si l’on pense dans l’absolu, alors l’accord n’est pas à la hauteur. D’abord parce que d’ici à 2020, nous restons avec les mêmes INDC, qui nous placent sur une trajectoire d’environ 3°C supplémentaires d’ici la fin du siècle nous faisant perdre un temps précieux et peut-être irrattrapable. Pire, à cause de la pression exercée par les États-Unis, ces INDC ne sont toujours pas formulés dans un langage juridiquement contraignant : libre à chaque État de proposer ce qu’il veut et de le réaliser s’il le veut. En outre, l’interprétation de l’article 4, sans doute l’un des articles primordiaux du texte, laisse perplexe. Celui-ci fixe en effet l’objectif de long terme que se donnent collectivement les pays. On y trouve la « vision de long terme » sur laquelle devaient s’accorder les parties, condensée en une formule-clé : « [Les États] doivent réduire rapidement les émissions de manière à parvenir à un équilibre entre les émissions d’origine humaine et leur stockage dans la seconde moitié du siècle ». D’une part il n’est pas mentionné où se trouve le point d’équilibre exactement, d’autre part, il n’est pas fait état de date précise. Enfin, cette formulation verse implicitement dans une tendance vers « zéro émission nette » en matière de gaz à effet de serre, ce qui laisse la porte ouverte aux meilleures solutions – les énergies renouvelables – comme aux pires : le stockage de carbone, la géoingénierie, les mécanismes de compensation divers. Par conséquent, elle ne suppose pas forcément de changer de système énergétique ou de modèle de société. Tout dépend le sens qu’on veut bien lui donner – ce qui permet aux pollueurs et à ceux qui défendent leurs intérêts, de leur donner le sens qu’ils voudront bien lui donner. Pratique. Par ailleurs, nulle sortie des énergies fossiles n’est mentionnée explicitement, pas plus qu’une transition massive vers les énergies renouvelables. Si des financements pour l’adaptation des pays vulnérables au changement climatique sont assurés jusqu’en 2025, l’objectif d’obtenir 100 milliards par an ayant été prolongé, les choses demeurent très vagues sur le mécanisme qui permettra de les mobiliser réellement. Et la somme n’est pas à la hauteur. Selon l’ONG Oxfam, les pays en développement vont en effet avoir besoin d’environ 800 milliards par an d’ici à 2050 pour s’adapter au dérèglement climatique. C’est un peu comme si la réalité du changement climatique, son impact sur des millions d’existences précaires, n’étaient finalement pas pris en compte. Enfin, la question des droits humains est à peine esquissée en préambule, la question des femmes oubliée, et des secteurs polluants de première importance, comme l’aviation civile ou le transport maritime, ne sont pas inquiétés puisqu’il n’est rien dit de la mobilité. Pour le dire simplement : contrairement à celui de Copenhague, l’accord de Paris offre un cadre et des perspectives. Mais il est évident qu’aucun des négociateurs du Bourget n’est rentré chez lui hier soir en se disant que l’accord sur lequel il a travaillé pendant tout ce temps ne va suffire à limiter l’augmentation de la température à 1,5°C ou même 2°C. En réalité, les résultats de cette COP21 n’empêcheront pas la multiplication de phénomènes climatiques dangereux pour tous, et fatals pour certains. Peut-être, au regard de ces signaux parfois contradictoires et de ces perspectives différentes, est-ce la formule du Guardian qui convient le mieux : « En comparaison de que cela aurait pu être, cet accord est un miracle. En comparaison de ce qu’il aurait dû être, c’est un désastre ». Baroud d’honneur C’est un classique des rallyes onusiens : à chaque plénière de clôture, le président de séance fait mine de ne pas voir ceux qui demandent la parole pour émettre des objections et, d’un coup de marteau, déclare de manière cavalière l’accord adopté. Cette fois-ci, cela n’a une fois de plus pas manqué : Laurent Fabius a brillamment ignoré les mains des délégations du Nicaragua et de Turquie qui tentaient de faire valoir leurs objections dans le temps qui leur était imparti pour cela. Le Nicaragua a ensuite été autorisé à prendre la parole pour montrer toute sa déception, rappelant que cet accord, puisqu’il nous laissait de facto sur une trajectoire de 3°C d’augmentation de la température globale, était fondamentalement incohérent et sourd à l’ensemble des prescriptions scientifiques. Laurent Fabius a pris bonne note de ces récriminations d’un simple revers de main. Porter l’avenir De notre côté, nous n’avons jamais cru que l’Accord de Paris serait décisif. Il s’agit plutôt d’un jeu diplomatique qui peut débloquer certaines portes. C’est aussi l’occasion de porter nos messages, d’organiser le mouvement de la société civile et de porter sa parole. Hier après-midi, pendant qu’au Bourget les officiels discutaient des détails, des milliers de citoyens défilaient dans Paris, se géolocalisant afin de former un message pour la justice climatique, ou formant les lignes rouges à ne pas dépasser pour construire un monde vivable pour tous. Ces lignes n’ont pas encore pénétré les textes officiels. Mais elles existent dans la conscience d’un nombre croissant de gens ordinaires, dont la rencontre tisse le grand mouvement climatique de demain. Sur le terrain, déjà les choses changent. La transition énergétique fait son chemin. Tout un chacun commence à changer ses habitudes. De grands acteurs économiques effectuent des progrès inattendus. Les campagnes contre la déforestation, pour les désinvestissements des énergies fossiles, pour la protection des océans prennent de l’ampleur. La conclusion de ces deux semaines onusiennes est claire : les décideurs ne provoqueront pas le changement, ils suivront les changements provoqués par la société. A nous tous, donc, de prendre ce destin en main. C’est une lourde tâche, certes. Mais aussi une voie magnifique pour s’émanciper. Goodbye Gazette C’était d’ailleurs l’objectif de cette gazette : vous apporter un droit de regard, vous emporter avec nous, au contact, vous donner les clés pour construire votre propre opinion, sans quoi nulle faculté d’agir. La Gazette s’en va. C’est son dernier numéro. Vous avez été très nombreux à la lire, plusieurs dizaines de milliers chaque matin. Plusieurs à la partager, à la commenter. Elle nous a demandé beaucoup de travail à tous, des horaires intenables, un suivi fin, parfois éreintant, des négociations, une disponibilité de tous les instants et l’implication sans faille de l’ensemble de nos équipes. Mais elle nous a donné aussi beaucoup de plaisir. Et nous tenions très simplement à vous remercier chaleureusement pour l’intérêt et le soutien que vous lui avez apportés ces jours durant. Si cette paranthèse se ferme, la bataille continue. Alors : goodbye Gazette, et bonjour 2016. PS : Durant la COP21, dans tout Paris et dans 11 grandes villes, les militants et salariés de Greenpeace se sont mobilisés massivement pour coller des stickers et ainsi promouvoir les énergies renouvelables partout dans la ville : sur les murs, les enseignes, les transports mais aussi dans des lieux insolites, utiles et inspirants ! Avec ténacité et dans le respect des lieux et des personnes, c’est plus de 12 000 stickers qui ont été diffusés pour porter nos messages « 100% énergies renouvelables » et « les énergies renouvelables c’est une réalité ! ». Bravo à tous les participants qui, seuls au gré de leurs pérégrinations ou en équipes le jour et la nuit, ont porté le message d’un avenir renouvelable ! And the winner is… l’EDF-bombing : EDF Bombing
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C’est Sainte Greta aujourd’hui ! Partagez ! Volti ****** Charles Sannat pour Insolentiae Mes chères impertinentes, chers impertinents, Ce qui est bien avec la jeune Greta, qui est un pur produit marketing servant d’égérie à la propagande climatique, c’est que nous sommes dans l’outrance de la jeunesse. Ce qui est bien aussi avec Greta, c’est que nous laissons se créer au sein de notre jeunesse toute une génération d’angoissés climatiques, d’anxieux écolo, qui pensent que la planète va mourir demain dans d’horrible souffrance si les cartons du pack de yaourt ne sont pas immédiatement mis dans la bonne poubelle jaune dont 60 % partiront tout de même brûler dans les incinérateurs… Ce qui est bien avec Greta, c’est que nous sommes dans le catéchisme écolo, dans la religion, dans le dogme. Voir: « Lutter contre… l’anxiété climatique. » L’édito de Charles SANNAT Jared Mason Diamond, né le 10 septembre 1937 à Boston, est un géographe, biologiste évolutionniste, physiologiste, historien et géonomiste américain. Professeur de géographie à l’université de Californie à Los Angeles (UCLA), il est surtout connu pour ses ouvrages de vulgarisation scientifique : De l’inégalité parmi les sociétés (prix Pulitzer 1998) et Effondrement. Jared Diamond est aussi l’un des leader du WWF et il en a été l’un des directeurs aux Etats-Unis. Autant dire que coté écologie il en connait un rayon. Son ouvrage, « Effondrement » a été publié en 2005 et traduit en France en 2006. C’est un ouvrage qui n’est plus « tout jeune » par rapport à Greta !!! D’ailleurs ce livre est l’un des livres de chevet de notre premier ministre Edouard Philippe dont il a déjà parlé publiquement. En gros dans « Effondrement » Jarde Diamond étudie les causes d’effondrement des sociétés avec un angle axé particulièrement sur l’écologie. Dès la 28ème page (de mon édition Folio essais) il évoque les changements climatiques. « Concernant les changements climatiques, nous avons aujourd’hui tendance à les associer au réchauffement de la planète causé par l’homme. En réalité le climat peut soit se réchauffer soit se refroidir, se faire plus sec, ou plus humide, ou devenir plus ou moins variable d’un mois à l’autre ou d’une année à l’autre, en raison de changements dans les forces naturelles qui conditionnent le climat et qui n’ont aucun rapport avec l’homme. On peut citer quelques exemples : les changements dans la chaleur dégagée par le soleil, les éruptions volcaniques qui envoient de la poussière dans l’atmosphère, les changements dans l’axe de la terre par rapport à son orbite et les changements dans la répartition des terres et des océans à la surface de la terre. On évoque souvent, lorsque l’on parle de changements naturels dans le climat, la progression et la régression des plaques continentales glaciaires au cours de l’âge de glace ». Le climat de la terre a toujours varié. Parfois considérablement. En dehors de toute activité humaine. Il est évident, que nos activités polluantes doivent être limitées au maximum, tel n’est pas le sujet. L’écologie est un sujet important, mais un sujet important ne saurait faire l’objet, comme c’est le cas actuellement, d’une propagande éhontée. Avec Greta, nous rentrons dans l’idéologie écologiste qui devient un dogme et dont Greta est l’une des grandes prêtresses fabriquée volontairement et sciemment. En la désignant comme personnalité de l’année, le Times envoie un signal très clair sur le fanatisme écologique. Lorsqu’un vendeur vous dit qu’il faut signer là, maintenant tout de suite sinon vous allez rater l’affaire du siècle, vous devez évidemment vous méfier de l’arnaque et vos clignotants de prudence doivent s’allumer. Lorsque l’on vous parle d’urgence climatique c’est exactement la même chose. Quand il y a urgence, quand on est pressé, quand on a peur, c’est là qu’arrivent les problèmes. Il n’y a aucune urgence climatique ! Je vais me faire jeter des tomates pourries par les plus endoctrinés et les piqués à la propagande écolo, mais laissez moi développer cette idée deux minutes. Gardez vos tomates pour la faim… vous risquez d’en avoir besoin. Imaginons qu’il y ait une réelle urgence climatique. Qu’allons nous faire là maintenant tout de suite ? Organiser comme mes petites et charmantes concitoyennes des « clean walk » les marches de la propreté où l’on ramasse les papiers qui traînent? Hahahahahahahahahahha si il y a véritablement urgence climatique il faudrait faire plus, beaucoup plus maintenant et tout de suite ! Il faut sur le champs, couper toutes les lignes de productions étrangères. Mettre fin séance tenante à la mondialisation, aux bateaux pleins de containers, aux flopées de camions. Il faut fermer tous les supermarchés. Il faut rationner toute les consommations, il faut ressortir des timbres et des tickets de rationnement. Il faut supprimer tous les canons à neige des stations de ski, il faut aussi interdire le tourisme, et fermer les aéroports, limiter tous les vols en avion, car si la pollution d’une voiture c’est pô bien, la pollution d’un avion à 12 000 mètres d’altitude est encore pire pour la couche d’ozone et l’atmosphère parce que cette pollution n’a pas lieu au même niveau, or les couches élevées de l’atmosphère sont encore plus fragiles. Il faut donc déposer le bilan d’Airbus. Fermer Boeing, Air France et tout le toutim en virant manu militari les centaines de salariés forts bien payés et les envoyer à la campagne en leur disant va cultiver ton potager, parce que les fabricants d’avions nous n’en avons plus besoin à cause de l’urgence climatique. Si vous êtes prêts à tout cela, de même qu’à la suppression de tous les moteurs thermiques dans les 6 prochains mois, alors vous pouvez me parler d’urgence climatique, sinon, « taisez-vous Elkabach » comme disait Georges Marchais). Si vous n’êtes pas prêts à quitter la ville avec un chauffage central à 21° pour aller couper votre bois en vous caillant à la campagne c’est que l’urgence climatique est toute relative ! Et ce que nous ferons peut se résumer ainsi « bien trop peu, beaucoup trop tard ». Il ne peut pas y avoir d’urgence climatique dans un monde complexe où les équilibres ont besoin de temps longs pour évoluer et changer. Lorsque l’on vous parle de « transition écologique » ou de transition « énergétique » on vous parle d’un processus plus ou moins long. Un processus qui s’inscrit dans le temps, car si nos systèmes savent s’adapter, ils ont besoin de temps pour le faire. La transition est donc l’opposé de l’urgence climatique qui n’est que du vent et un élément de langage pour introduire du stress et de la peur. Quand on a peur et que l’on est stressé on ne réfléchit plus. On ne pense plus. Tout ce qui est urgent est par définition louche. Cela nous ramène à nouveau au livre « Effondrement » de Jared Diamond. Qu’est-ce qui fait qu’une société s’effondre ? C’est avant tout les décisions qu’elle va prendre pour éviter le pire. S’il y a véritablement urgence climatique alors les dés sont déjà jetés, le résultat est déjà connu. Nous allons nous effondrer car nous sommes victimes du « bien trop peu, beaucoup trop tard ». Pourquoi ? Parce que nous avons besoin du temps de la transition pour adapter nos systèmes. Si notre processus d’adaptation est plus long que ce que la planète peut supporter, alors notre civilisation touchera inexorablement à sa fin. Pourquoi ? Parce que dans un tel cas, les conséquences des politiques environnementales à mener sont identiques aux conséquences d’un effondrement. Lorsque je vous ai décrit ce qu’il fallait faire dans un cas d’urgence climatique un peu plus haut, je vous ai décrit exactement ce qu’il se passerait si notre système s’effondrait. Ce serait l’arrêt presque immédiat de tous les flux commerciaux et donc de produits. Des produits allant de l’alimentation aux médicaments. Nous ferions un bond en arrière de deux siècles en quelques semaines. Il ne faut pas ne rien faire pour autant, mais ce qu’il y a à faire ce n’est pas de croire que trier vos déchets sauvera la planète. C’est la totalité du système économique et productif qu’il faut revoir de la cave au grenier. Cela personne n’a envie de le faire. Alors le cirque de Greta ne reste qu’un vaste spectacle pour amuser la galerie, faire croire que l’on fait quelque chose, et vous forcer à avaler une bien méchante fiscalité sous forme d’urgence et de culpabilité… Je vous assure, il vaut mieux qu’il n’y ait aucune urgence climatique, parce que s’il y a vraiment urgence climatique, alors n’attendez pas que le système s’adapte. Adaptez-vous vous même avant qu’il ne soit trop tard !! Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous ! Charles SANNAT Voir: Une énorme crise financière dans les 5 ans à venir… Cryptomonnaie « Construire ce modèle entier aux dépens d’idiots »« Radio Paris ment, Radio Paris ment, le Goéland n’est pas dans le camp de Lallemant…. » Fermeture des bases américaines en Turquie ? L’Otan en mort cérébrale. « Ceci est un article « presslib » et sans droit voisin, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »
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Inquiétude autour des niveaux des nappes phréatiques en France au 1er août. Ces derniers sont "globalement très inférieurs" à ceux de 2018 au même moment, a indiqué ce mardi le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), qui craint une dégradation plus importante. Alors que les pluies du printemps n'ont pas permis de compenser le déficit pluviométrique enregistré durant l'automne et l'hiver 2018-2019, les canicules et l'absence de précipitations de l'été ont accéléré la baisse des niveaux. Ainsi, au 1er août, les niveaux des nappes sont "généralement en dessous des niveaux moyens des mois de juillet" et "globalement très inférieurs à ceux de l'année précédente à cette même époque", même si la situation est "moins dégradée que celle de juillet 2017", a précisé le BRGM dans son bulletin mensuel. À l'exception de la Corse, la plupart des nappes (Alsace, Bourgogne, Auvergne-Rhône-Alpes, sud de Centre-Val-de-Loire) présentent "des niveaux peu satisfaisants, bas à très bas et parfois proches des minima enregistrés pour un mois de juillet". Ce bilan mensuel ne prend pas en compte les précipitations enregistrées début août par Météo-France sur quasiment toutes les régions, avec parfois même localement des cumuls de pluie "abondants" en Auvergne-Rhône-Alpes et dans le Nord-Est. Malgré tout, l'ensemble des précipitations prévues pour août "ne devraient pas engendrer une recharge des nappes", selon le BRGM, qui note que ces pluies, liées souvent à des orages violents, n'auraient généralement pas la capacité de s'infiltrer jusqu'aux nappes. "En absence de pluies suffisantes en août, intensifiant la sécheresse des sols, la demande en eau pourrait demeurer forte. La situation des nappes pourrait alors se dégrader rapidement sur les nappes les moins résistantes à la sécheresse et sur les secteurs présentant des situations moins favorables", a mis en garde le Bureau. Les deux épisodes de canicule de juin et juillet, particulièrement intense, ont aggravé l'assèchement des sols : 83 départements sont désormais concernés par des restrictions d'eau.
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Paris, le 17 novembre 2008. Alors que s’ouvre aujourd’hui à Marrakech l’assemblée annuelle de l’ICCAT (Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique), quinze militants de Greenpeace ont déversé ce matin à 9h30 cinq tonnes de têtes de thon rouge rue de Varenne devant le ministère de l’agriculture et de la pêche à Paris. Greenpeace dénonce l’irresponsabilité de la France et de son ministre chargé des pêches, M Barnier, qui refuse de soutenir la seule mesure qui permettrait de sauver une ressource millénaire pour les peuples méditerranéens : la fermeture de la pêche. « Si des mesures drastiques ne sont pas prises cette semaine, les pays membres de l’ICCAT porteront la pleine responsabilité de la disparition d’une des plus importantes et des plus rentables pêcheries de notre époque ! déclare François Chartier chargé de campagne océan de Greenpeace France. La France, l’un des principaux pays pêcheurs, s’obstine dans une position irresponsable qui pourrait se résumer par « tout sauf la fermeture ». Il est temps pour M.Barnier d’ assumer ses responsabilités et de se prononcer pour la seule décision qui permette d’éviter l’effondrement du stock de thon rouge. » La France assure actuellement la présidence tournante de l’Union européenne : elle a une responsabilité majeure dans la position qui sera défendue à Marrakech par l’Europe. L’ICCAT est une organisation internationale où siègent les délégations de 45 pays, dont celle de l’Union Européenne. En privilégiant depuis des années les intérêts à court terme de la pêche industrielle, la gestion de la pêcherie du thon rouge sous l’égide de l’ICCAT a conduit le stock au bord de l’effondrement. En 2006, après des années de surpêche, l’ICCAT a adopté un supposé plan de sauvetage qui définissait notamment un maximum autorisé de captures de 29 500 tonnes (alors que son propre comité scientifique recommandait un maximum de 15 000 tonnes…). En 2007, année d’entrée en vigueur de ce plan, la bagatelle de 61 000 tonnes ont été pêchées. La moitié des prises sont illégales. En septembre dernier, un audit réalisé par des experts indépendants mandatés par l’ICCAT a dénoncé une « parodie de gestion en matière de pêcheries ». « Nous n’avons plus de temps si nous voulons encore du thon en Méditerranée, ajoute François Provost, chargé de campagne océan de Greenpeace International, qui participe à la réunion de Marrakech. L’ICCAT se trompe sur toute la ligne. Son soi-disant « plan de sauvetage » est en lambeaux. La pêcherie est complètement hors de contrôle et les zones de reproduction sont vidées chaque année alors qu’elles devraient être protégées. » Greenpeace demande à l’ensemble des membres de l’ICCAT de se prononcer pour la fermeture immédiate de la pêcherie du thon rouge. Elle ne devra pas rouvrir avant que : – des réserves marines soient mises en place pour protéger les zones de reproduction ; – la capacité de pêche soit réduite à un niveau durable ; – un nouveau plan de gestion en accord complet avec les recommandations des scientifiques soit adopté et pleinement implanté. Greenpeace fait campagne pour la création d’un réseau mondial de réserves marines couvrant 40% des mers du globe, une mesure essentielle pour pouvoir véritablement protéger les mers des ravages du changement climatique, restaurer les stocks sauvages de poissons et maintenir en vie les écosystèmes marins.
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La mer s'explore même depuis Paris... Océan, une plongée insolite, la nouvelle exposition annuelle du Muséum d'histoire naturelle (Mnhn), permet de découvrir (jusqu'au 5 janvier 2020) toutes les facettes d'un milieu marin largement inconnu. Elle offre un hublot sur son incroyable biodiversité, images et spécimens à l'appui. A commencer par le plancton, la grande majorité - microscopique - du poids de la vie marine. A l'instar de ce ptéropode de quelques millimètres. Muséum national d'Histoire naturelle / Christian Sardet, Noé Sardet et Sharif Mirshak, Parafilms A cette échelle qui échappe à l'oeil humain, les appareils photo spécialisés révèlent des couleurs surprenantes et des formes originales, à l'image de cette larve zoé de crabe. Voguant au gré des courants, le plancton végétal ou animal incarne la base des réseaux alimentaires de tous les autres animaux marins, des poissons aux mammifères. Muséum national d'histoire naturelle / Christian Sardet, Noé Sardet et Sharif Mirshak, Parafilms / Chroniques du plancton Avec ses deux longues antennes, cette larve d'hippolytidae - un membre de la famille très nombreuse des crevettes - a un air de mini-chalut avec des lignes de traîne. Elle mesure en tout un centimètre seulement, et ses cinq paires de pattes se développent à peine sous son corps. LIRE AUSSI >> Sciences: des organismes marins révolutionnaires Muséum national d'Histoire naturelle / Tin-Yam Chan Cet autre crustacé a la même taille, mais un aspect bien différent. Voici xanthias maculatus, un petit crabe découvert au large de l'île de Mayotte. Signe distinctif de coquetterie : des dizaines de points colorés sur la carapace. Les biologistes les appellent des ocelles, des tâches souvent développées comme un moyen de leurrer ou d'intimider un ennemi. Muséum national d'Histoire naturelle / Tin-Yam Chan Et dans la même famille, les cousins ne se ressemblent pas toujours ! Chez ces mêmes crustacés "décapodes", le simocarcinus a opté pour un look radicalement différent. Mais il a conservé, comme l'indique son nom de famille, dix pieds... Oui, les deux pinces à l'avant sont bien des pattes dont la fonction biologique a évolué. LIRE AUSSI >> Sous l'océan, trop de boucan Muséum national d'Histoire naturelle / Tin-Yam Chan Dans les océans, l'ode au design continue de plus belle avec les mollusques, comme cet architectonica perspectiva de 2,5 centimètres, prévelé en Papouasie Nouvelle-Guinée. C'est un escargot marin dont la coquille, assez plate, enroule quatre spirales contrastées. Son aspect de cercle presque gradué lui vaut le surnom de "cadran solaire". Muséum national d'Histoire naturelle / Laurent Charles Elle n'est pas plus grande, même si son plumage marin en impose déjà : voici une toute jeune rascasse volante (pterois volitans), également appelée poisson-lion, collectée en Martinique. Ne vous laissez pas envoûter par sa beauté fatale : il s'agit d'une espèce invasive qui prolifère dans les Caraïbes, et son intriguant atour s'avère particulièrement venimeux et douloureux lorsqu'elle atteint l'âge adulte, où elle mesure 40 centimètres. Muséum national d'Histoire naturelle / Samuel Iglesias Plus grand chose à voir avec la crevette commune : cette crevette-mante paon multicolore (odontodactylus scyllarus) de 15 centimètres vient de Papouasie-Nouvelle-Guinée. L'espèce est connue pour sa frappe surpuissante, l'un des mouvements les plus rapides du monde animal, qui lui a valu cette comparaison avec la mante religieuse. Muséum national d'Histoire naturelle / Tin-Yam Chan Dans les écosystèmes extrêmes des profondeurs, des animaux très peu connus des scientifiques s'agglutinent autour des monts hydrothermaux, le long des plaques tectoniques. La vie y a débordé d'imagination : cette fourrure, sur une Galathée yéti (kiwa Hirsuta), lui sert à cultiver des bactéries qu'elle consomme. Une illustration supplémentaire de la biodiversité des océans, où la nature n'a pas attendu l'homme pour innover. Muséum national d'Histoire naturelle / Ifremer
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L’association des climato-réalistes a le plaisir de vous présenter ses meilleurs vœux pour la nouvelle année. UN GRAND DÉBAT NATIONAL BIAISÉ D’AVANCE On sait ce qu’il est advenu du débat sur la PPE (programmation pluriannuelle de l’énergie) : l’annonce par le Président de la République du triplement de la production éolienne terrestre et de la mise en service du premier parc éolien en mer, ce qui a conduit l’association friends against wind à organiser une manifestation d’opposants au pied de la tour Montparnasse le samedi 9 février, ajoutant ainsi à la confusion générale. La transition écologique est l’un des quatre thèmes proposés pour le Grand Débat National. Mais dans la mesure où le Président de la République postule d’emblée dans sa lettre aux français que « personne ne conteste l’impérieuse nécessité d’agir vite » (contre le réchauffement climatique), de quoi pourra-t-on vraiment débattre ? La fiche de présentation du thème transition écologique sur le site dédié au Grand Débat, montre bien qu’aucune remise en question de la doxa ne sera possible. En dissociant la transition écologique du thème de la fiscalité et des dépenses publiques, le Président de la République semble oublier que c’est la hausse sans précédent de la fiscalité énergétique (15 milliards d’ici 2022 selon le Sénat) qui est à l’origine du mouvements des gilets jaunes. Dès lors, nous suggérons au Président de la république d’ajouter une 34ème question aux 33 questions qu’il a déjà suggérées dans sa lettre aux français : Etes vous d’accord pour que, comme le propose le climatologue Jean Jouzel dans une tribune au Parisien, la France investisse chaque année dans la transition écologique 45 milliards d’euros (2 % de son PIB), pour enrayer un réchauffement climatique (moins de 1°C à ce jour depuis le début de l’ère industrielle selon le rapport du GIEC déjà cité), et dont il n’est pas prouvé que les causes en soit anthropiques ? L’ « AFFAIRE DU SIÈCLE » OU L’ÉCOLOGIE DU SPECTACLE Si une « fake news » désigne « une fausse information diffusée dans des médias de grande diffusion, dans un but politique ou seulement économique », alors les arguments exposés par la pétition L‘Affaire du siècle sont des fausses nouvelles. On y lit en préambule : « Nous assistons à la montée des eaux, à la fonte des glaces, à la multiplication des événements météorologiques extrêmes, tandis que les espèces animales et végétales disparaissent inexorablement. Les sécheresses et inondations sont de plus en plus dévastatrices. Nos exploitations agricoles sont en danger. L’air que nous respirons est pollué. Le prix de nos factures énergétiques explose. Partout, dans les pays du Sud comme dans les pays du Nord, les populations vulnérables sont les plus exposées ». En dehors de l’explosion de nos factures énergétiques (bien réelle), les autres assertions sont soit erronées soit outrageusement exagérées à des fins de propagande : il est faux par exemple de dire que « L’air que nous respirons est pollué » (Christian Gerondeau l’a montré dans son récent essai). De même il est facile de vérifier qu’i n’y a pas de multiplication des événements météorologiques extrêmes ni de risque de submersion à cause de la fonte des glaces. Le reste est à l’avenant. L’idée selon laquelle l’État serait techniquement en mesure de régler le climat et qu’il suffirait seulement de l’y contraindre par une décision de justice relève du fantasme. Comment d’ailleurs l’Etat français seul pourrait-il « modifier » le climat, alors que les émissions de la France représentent moins de 1% des émissions planétaires ? L’ACCORD DE PARIS EST INAPPLIQUÉ PARCE QU’IL EST INAPPLICABLE La COP24 a réuni vingt deux mille personnes pendant deux semaines à Katowice (Pologne) pour définir les modalités d’application de l’accord de Paris (le rule book) dont chacun voit bien pourtant qu’il ne sera jamais appliqué, tout simplement parce qu’il est inapplicable. Pour preuve, selon une étude publiée en décembre, les émissions mondiales de gaz à effet de serre sont reparties à la hausse après trois années de stabilité malgré les belles promesses de la COP21. Faut-il s’en étonner ? La Chine, qui est à l’origine d’un quart des émissions mondiales, a augmenté ses émissions de +4,7 % en 2018 (lire à ce sujet l’article du GWPF « Le volte-face climatique de la Chine depuis l’accord de Paris », traduit en français sur le site de l’association). L’Inde a augmenté les siennes de 6,5 %. Selon le dernier rapport annuel de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), « l’ennemi climatique n°1 » le charbon, reste la deuxième source d’énergie dans le monde après le pétrole, et le restera longtemps notamment parce que cette énergie est l’option la plus économique pour donner accès à l’électricité à ceux qui en sont encore privés (1 milliard d’individus selon la Banque mondiale). QU’EST-CE QU’UN « VRAI » CLIMATOLOGUE ? Le Monde a publié le 21 décembre sous la plume de Vanessa Schneider un article intitulé « Claude Allègre et le climat : retour sur un flagrant déni ». Les scientifiques du climat Éric Guilyardi et Valérie Masson-Delmotte cités dans cet article, excipent de leur statut de « vrai climatologue » pour s’en prendre violemment à Claude Allègre. Mais qu’est-ce qu’un « climatologue » ? Comme l’écrit le sismologue Reynald Duberger, « si c’est celui qui prétend maîtriser toutes les notions scientifiques nécessaires à la compréhension du climat, alors on doit admettre qu’il n’en existe pas ». L’article de Vanessa Schneider suggère donc l’existence d’une vérité officielle produite par le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) dont le rapport d’octobre 2018 (SR1.5) présente pourtant de sérieuses lacunes scientifiques. Ces déficiences ont été mise en évidences par le professeur Ray Bates dans un article publié par le GWPF (traduit en français ici). Ray Bates fait observer que compte tenu des transformations radicales que ce rapport recommande (atteindre « zéro émission de carbone » d’ici le milieu du siècle), la rigueur du dossier scientifique sous-jacent aurait dû être irréprochable, ce qui n’est pas le cas. Cela n’a pas empêché le Président de la République de saluer ce rapport comme une grande avancée de la science : « Le rapport du GIEC le prouve scientifiquement, nous avons toutes les cartes en main pour lutter contre le réchauffement climatique ». Le Président de la République devrait savoir que le résumé pour décideurs de ce rapport a dû être approuvé mot à mot par les délégués des différents pays, comme le rappelait candidement au journal Le Point Valérie Masson-Delmotte. Comment l’approbation mot à mot d’un texte par des représentants des États pourrait-t-elle produire une preuve scientifique ? Dans ces conditions, on ne doit pas s’étonner qu’une majeure partie de la population soit devenue si rétive à ce qui lui est présenté comme la réalité. « D’où vient ce scepticisme de masse et comment se propagent des versions alternatives du réel ? » s’interroge François-Bernard Huyghe (Directeur de recherche à l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques ). COMPTE-RENDU VIDÉOS DES CONFÉRENCES DONNÉES LORS DE LA CONTRE-COP DU 14 DÉCEMBRE Pour des raisons techniques nous avons dû mettre en ligne les vidéos de la Contre-COP en 2 étapes : cinq interventions ont été publiées dans un premier temps (Claude Gatignol, François Gervais, Bertrand Alliot, Rémy Prud’homme et Philippe Charlez). Les autres suivront dans quelques jours. ACTIVITÉS DE L’ASSOCIATION Benoît Rittaud à la Global Warming Policy Foundation Mardi 18 décembre, Benoît Rittaud était invité par la Global Warming Policy Foundation à Londres pour y exposer son point de vue sur les Gilets Jaunes et la taxe carbone. Cliquez ici pour accéder au résumé de son exposé. Bertrand Alliot interviewé sur 95.2 FM Interviewé sur le thème « de l’écologie à l’économie », Bertrand Alliot donne son avis sur le réchauffement climatique. Cliquez ici pour accéder à l’enregistrement de cette interview. Un article de Jean-Pierre Riou sur Atlantico « Comment la réduction du nucléaire pénalise l’écologie de chaque côté du Rhin », publié le 09 janvier sur Atlantico.
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Interview. Harald Welzer, sociologue, s’alarme du peu de prise de conscience des politiques. Propos recueillis par Laure Noualhat (Libération) En 2009, Harald Welzer publiait les Guerres du climat, un ouvrage marquant qui s’essaie à l’anticipation géopolitique en décryptant les conflits du XXIe siècle. Selon le sociologue, l’évolution du climat va entraîner une accumulation de catastrophes sociales, qui produiront des modèles, temporaires ou durables, sur lesquels on ne sait rien, mais dont on pressent la noirceur. D’après Welzer, l’impact social des changements climatiques est le parent pauvre de la pensée écologique. « Les études qui traitent des catastrophes naturelles ressortissent aux sciences de la nature, tandis que c’est le silence du côté des sciences humaines et sociales, comme si n’entraient pas dans leurs compétences des phénomènes comme l’implosion des sociétés, les conflits autour des ressources, les migrations massives, les insécurités, les angoisses, les radicalisations, les économies de guerre et de violence. » Depuis la sortie de votre livre, la prise de conscience des questions environnementales a-t-elle progressé ? Non. En dépit de nombreuses études qui mettent à jour l’importance de ces sujets - celles du Parlement allemand sur le réchauffement climatique et la violence ou, plus récemment, celle du Centre américain pour le progrès sur les interrelations entre les sécheresses, l’augmentation du prix des matières premières agricoles et les révolutions arabes - rien ne change. Ni les hommes politiques ni les diplomates ne semblent vouloir s’intéresser aux conséquences, pourtant prévisibles, des changements climatiques en cours. Avec cet ouvrage, vous avez écrit une histoire non conventionnelle du XXIe siècle. Pensez-vous que nous puissions éviter la trajectoire tracée par la pénurie annoncée des ressources ? Question difficile. Nous sommes potentiellement capables de le faire mais, en réalité, nous sommes toujours sur un chemin plus que périlleux : les taux d’émission de gaz à effet de serre augmentent significativement d’une année à l’autre, par exemple. Et je ne vois aucun signe de changement. Ce n’est pas la première fois que l’environnement se trouve à l’origine de conflits… Non, bien sûr. Les conflits violents ont toujours quelque chose à voir, directement ou indirectement, avec les ressources naturelles. Cependant, ces causes sont rarement seules à l’origine des conflits, ce qui pourrait bien changer au cours de ce siècle. D’après vous, la violence sera inévitable au XXIe siècle ? Le nombre de blessés ou de victimes de conflits violents a significativement baissé au cours des derniers siècles, même si l’on prend en compte les deux guerres mondiales. Il existe donc une tendance civilisationnelle aux résolutions non violentes de conflits. La clé de cela réside dans une prospérité grandissante et partagée, une répartition juste des richesses et des revenus. Mais que se passera-t-il lorsque la totalité de ce qui peut et doit être partagé viendra à diminuer ? Comment seront résolus les conflits dans des économies déclinantes, dans des sociétés sujettes au stress environnemental ou économique ? Ce sont des questions cruciales pour l’avenir de tous, or je ne vois aucun gouvernement, dans aucun pays, se soucier de cela. Agir au niveau politique requiert un certain courage. Serions-nous en manque de courage ou de compassion pour les générations futures ? Ni l’un ni l’autre. Les phénomènes dont nous parlons - changement climatique, effondrement des écosystèmes, rareté des ressources… - semblent trop distants et trop abstraits pour compter au quotidien. Les gens et les hommes politiques imaginent qu’il s’agit d’un sujet appartenant au futur tandis que la crise de l’euro, celle de la dette ou le chômage constituent des problèmes à résoudre aujourd’hui et maintenant. Il ne s’agit donc pas de courage ou de compassion mais de priorité. L’histoire est marquée par une exécrable hiérarchisation des problèmes. Comment expliquez-vous que l’action politique tarde à venir ? Nos gouvernants choisissent d’avoir d’autres priorités. Sur le court terme, les problèmes économiques sont bien plus importants que les questions environnementales. C’est par ailleurs faux d’imaginer que les hommes et femmes politiques sont plus responsables ou plus intelligents que la plupart des gens, c’est même souvent l’inverse. Les cadres de compréhension de nos dirigeants ne me semblent guère réalistes, peu ancrés dans la réalité et rarement profitables à la majorité d’entre nous. La déplétion des ressources, également appelée le peak all, c’est-à-dire le pic de tout, semble inévitable. Est-ce le cas pour la violence, selon vos pronostics ? Je pense qu’il existe des moyens très efficaces d’inverser les choses : extraire moins de ressources, consommer moins d’énergie, consommer moins tout court. Il faut garder à l’esprit qu’il y a toujours un consommateur à la fin de la chaîne et ce consommateur, c’est vous et moi. Si nous voulons éviter un stress ingérable à l’avenir, en tant que consommateurs, nous devons changer nos modes de vie, renoncer aux idéaux du rêve américain et convaincre les hommes politiques que nous aspirons à autre chose que ce que le modèle consumériste du XXe siècle a forgé dans l’inconscient collectif de la plupart des sociétés. Des modes de vie soutenables, la décroissance… sont des pistes très enthousiasmantes. A nous de les explorer. 📨 Ne passez plus à côté des infos de l'écologie
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La décision a provoqué la colère des associations écologistes, dénonçant "le lobbying éhonté de Total": jeudi, les députés ont voté sans débat un report à 2026 de l'effacement de l'huile de palme de la liste des biocarburants. L'Assemblée avait pourtant voté l'an dernier l'exclusion de l'huile de palme des biocarburants qui bénéficient d'un régime fiscal favorable. Total produit actuellement du carburant à base de cette matière dans la nouvelle bioraffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône), près de Marseille. En plein examen du budget 2020, les députés ont donc soutenu ce texte défendu par des élus MoDem, LREM et LR des Bouches-du-Rhône en faveur d'un report à 2026 de cette sortie. L'amendement, qui a reçu un avis favorable du gouvernement et défavorable du rapporteur général Joël Giraud (LREM), n'a pas été défendu au micro en séance et n'a pas fait l'objet du moindre débat. Dans la soirée, le député François Pupponi (Libertés et territoires) a espéré une "deuxième délibération", car la manière dont le vote s'est passé n'a "pas été correcte" selon lui. Le Sénat peut aussi revenir sur ce vote. Les députés signataires expliquent dans leur amendement vouloir "laisser une période transitoire suffisante de stabilité fiscale et réglementaire aux acteurs économiques français", (...) dans un calendrier (de sortie) deux fois plus rapide que celui proposé par l'Union européenne". Ce vote a suscité l'ire des Amis de la Terre. Selon cette association écologiste, "les députés de la majorité, avec la complicité du gouvernement, viennent de céder au lobbying éhonté de Total", et de faire un "cadeau fiscal évalué entre 70 et 80 millions d'euros". "Ça a été voté en catimini, c'est scandaleux. J'imagine que Total va sabrer le champagne ce soir", a réagi le député Matthieu Orphelin (ex-LREM), proche de Nicolas Hulot. Total renvoie de son côté aux déclarations de son PDG Patrick Pouyanné dans le JDD fin octobre, qui veut "juste être au même niveau de compétition que nos concurrents européens qui, contrairement à nous, bénéficient d'un avantage fiscal jusqu'en 2030". "Une solution gagnant-gagnant serait que la France arrive à convaincre ses partenaires européens de sortir plus tôt de l'huile de palme, par exemple dans cinq ans, en 2026, et non en 2030. (...) L'enjeu de Total, ce n'est pas l'huile de palme, puisque l'usine de La Mède peut fonctionner avec des huiles de colza ou de tournesol", assurait le dirigeant. La raffinerie d'agrocarburants de La Mède, une des plus grandes d'Europe, a démarré début juillet, employant directement 250 personnes. Selon le groupe pétrolier, la raffinerie doit traiter 650 000 tonnes d'huiles et graisses par an et s'approvisionner en huile de palme "durable et certifiée" à hauteur de 300 000 tonnes au maximum. Son activité est régulièrement dénoncée par les militants écologistes, dont Greenpeace, qui a bloqué son accès fin octobre en l'accusant de "déforestation massive" pour produire de l'huile de palme. Sur un plan judiciaire, Greenpeace France conteste devant le tribunal administratif de Marseille l'autorisation préfectorale délivrée à Total pour ouvrir cette raffinerie. Le vote du Parlement l'an dernier devait signifier la suppression de l'avantage fiscal dont bénéficiaient les carburants à base d'huile de palme, au titre de biocarburants. Total avait tenté un recours, mais le Conseil constitutionnel a débouté le groupe pétrolier le 11 octobre, en jugeant que le Parlement pouvait tout à fait supprimer cet avantage fiscal.
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Depuis des années, Greenpeace se bat contre la déforestation importée. Celle-ci correspond à la déforestation générée par la production des biens que nous importons. Parmi ces biens susceptibles de contribuer à la déforestation, on trouve l’huile de palme, le cacao ou encore le soja importé d’Amérique du Sud pour nourrir les animaux des élevages français. Déforestation importée : quel est le problème ? La lutte contre la déforestation importée est un enjeu crucial puisque les forêts comptent parmi nos remparts les plus précieux contre les changements climatiques et sont de véritables trésors de biodiversité. De plus, elles constituent un lieu d’habitation pour de nombreuses communautés humaines et, selon l’Organisation des Nations unies, plus d’1,6 milliard de personnes dépendent des forêts pour leur subsistance quotidienne et leur survie à long terme. Enfin, la déforestation favorise le développement de maladies infectieuses d’origine animale : les forêts sont ainsi d’importantes barrières contre l’apparition d’épidémies. Si la pandémie de covid-19 ne semble pas liée à la déforestation, la destruction d’écosystèmes a contribué au développement de maladies infectieuses telles que la malaria ou Ebola. Le soja, symbole de la déforestation importée Le soja figure parmi les symboles de cette déforestation importée. La France importe plusieurs millions de tonnes de soja chaque année pour nourrir ses animaux d’élevage. Ces importations, qui ont explosé au cours des dernières décennies en raison de l’industrialisation de l’élevage, proviennent majoritairement d’Amérique du Sud et plus particulièrement du Brésil. Or trop souvent, la culture de ce soja contribue à la déforestation dans cette région du monde. En effet, le Cerrado et le Gran Chaco, deux écosystèmes forestiers méconnus mais cruciaux, sont détruits pour laisser place à de vastes monocultures de soja génétiquement modifié aspergées de glyphosate, ainsi qu’à des pâturages. En Amazonie brésilienne, malgré le moratoire en place depuis plus d’une décennie, la culture de soja reste une cause indirecte de la déforestation. Ces importations sont donc au cœur du système agricole industriel, si néfaste d’un point de vue environnemental, social et sanitaire. Elles sapent notre souveraineté alimentaire et exposent les agriculteurs et agricultrices de notre pays à la concurrence d’aliments produits avec des normes bien moins exigeantes que celles mises en place en Europe. La langue de bois, seule réponse politique à la déforestation importée La déforestation importée et la dépendance de la France au soja importé produit dans des conditions désastreuses posent ainsi de véritables problèmes environnementaux, sociaux, économiques et sanitaires. Emmanuel Macron l’a bien compris et il communique d’ailleurs beaucoup sur le sujet. Il n’a pas hésité à mettre la déforestation au cœur de sa communication lors du G7 organisé à Biarritz en 2019, reconnaissant à l’époque la complicité de la France dans la destruction de l’Amazonie. Il cite régulièrement la dépendance aux importations de soja comme étant l’un des risques majeurs pour l’agriculture européenne et ne cesse de clamer la nécessité de rétablir la souveraineté alimentaire française. En novembre 2018, la France a été le premier pays européen à adopter une stratégie de lutte contre la déforestation importée, la SNDI. Celle-ci vise à “mettre fin d’ici 2030 à la déforestation causée par l’importation de produits forestiers ou agricoles non durables”. Près de trois ans après l’adoption de ce dispositif que nous suivons de près, le bilan est famélique. Aucune mesure concrète n’a encore été prise pour réellement mettre un terme à la déforestation importée. La SNDI est une coquille vide qui ne met en place aucun contrôle sur l’impact des importations françaises et qui repose sur les engagements volontaires des entreprises. Elle ne contraint ainsi aucunement les acteurs qui bénéficient de la déforestation importée à changer leurs pratiques. Nous avons pointé les manques de cette stratégie en 2019, en 2020, et nous tirons aujourd’hui de nouveau la sonnette d’alarme. Plutôt que de s’attaquer au fond du problème en proposant des mesures ambitieuses pour mettre un terme à la déforestation importée, le gouvernement préfère prôner de fausses solutions ou afficher son soutien aux industriels. Pendant ce temps, 60 à 70 cargos transportant du soja affluent chaque année dans les ports français : en 2020, la France a importé plus de deux millions de tonnes de soja brésilien, sans aucune garantie que celui-ci n’ait pas contribué à la déforestation. L’élevage français, quant à lui, poursuit son industrialisation. La réalité de l’inaction du gouvernement contraste ainsi terriblement avec la volonté affichée dans les discours officiels. L’hypocrisie du gouvernement sur ce sujet est de taille, et elle rend la France complice de la politique destructrice de Jair Bolsonaro et des autres gouvernements qui saccagent leurs écosystèmes pour doper leur économie. Face au vide politique, la mobilisation citoyenne va s’amplifier ! Cette complicité n’a que trop duré, et après plusieurs mobilisations au cours des deux dernières années (blocage d’un cargo de soja à Sète, action devant l’Elysée, mobilisations dans toute la France), nous nous apprêtons à lancer une longue séquence de campagne pour mettre la déforestation importée au cœur de l’actualité estivale et faire pression sur notre gouvernement à ce sujet. Votre soutien et votre aide seront indispensables pour qu’enfin la France mette un terme à la déforestation importée ! Bonne nouvelle, il est d’ores et déjà possible pour vous d’agir à nos côtés. Vous pouvez : Signer notre pétition pour la fin de la déforestation importée ✍️ Rejoindre notre canal Telegram dédié à la déforestation pour suivre toute l’actualité de notre campagne sur le sujet 📱 Besoin d’aide pour le rejoindre ? On vous explique ici. Réduire votre consommation de viande et de produits laitiers en optant pour des aliments produits de manière écologique. Si vous souhaitez en savoir plus sur les éco-gestes, vous pouvez d’ailleurs vous abonner à notre newsletter “Mardis verts” dans laquelle nous vous donnerons de nombreux conseils pour rendre votre quotidien plus… vert 😉 Nous soutenir financièrement grâce à un don, car ce sont les dons de personnes comme vous qui nous permettent de construire et de tenir de telles campagnes sur le long terme ✌️
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Dans les villes et les villages des cinq continents, des milliers de personnes vont tirer la sonnette d’alarme pour le climat La France va participer à la plus grande mobilisation mondiale pour le climat ce lundi 21 septembre ! Pour consulter la carte du monde avec plus de 2000 événements, dont 108 en France et 17 à Paris, consultez : http://www.avaaz.org/en/tcktcktck_map Quelques-uns des événements prévus à Paris : - 7h30, Place de la Nation : "Alarme pour le climat" Les participants ferons un maximum de bruit pour réveiller les dirigeants politiques. http://www.avaaz.org/en/sept21_rsvp... - 12h18, Sacré Coeur à Montmartre : "On négocie pas avec le climat, on agit : Monsieur Sarkozy, réveillez-vous !" Une longue banderole sera déployée tandis que les alarmes des portables se mettront à sonner http://www.avaaz.org/fr/sept21_rsvp... - 19h, Gare Montparnasse : "Asphyxie à Montparnasse" Les personnes tomberont au sol, avant de se redresser au déclenchement de l’alarme de leurs portables. http://www.avaaz.org/en/sept21_rsvp... Des célébrités, des maires, des ONG et des entreprises se joindront à des millions de personnes le lundi 21 septembre pour mener une journée mondiale d’action intitulée « Alarme climatique mondiale » visant à « réveiller » les dirigeants du monde entier afin de relancer les négociations sur le climat et de parvenir ainsi à un nouveau traité « ambitieux, juste et contraignant » . Cette mobilisation planétaire fait suite aux avertissements lancés par des spécialistes qui affirment que le pacte climatique de l’ONU qui sera conclu à Copenhague en décembre risque d’être voué à l’échec si les dirigeants du monde ne relancent pas, lors d’un sommet sur le climat que l’ONU tiendra le 22 septembre à New York, les négociations aujourd’hui enlisées. (Reuters, sommet, Oslo, 10 septembre), Plus de 2000 événements organisés dans plus de 130 pays sonneront l’alarme ; les gens se rassembleront dans des lieux publics, déclenchant l’alarme de leurs portables et téléphonant directement aux politiques pour les « alerter » Des musiciens demanderont à leurs fans de jouer avec passion leurs airs favoris et des groupes musicaux de rue de Taiwan à Trinité-et-Tobago se préparent à lancer un cri de ralliement pour appeler « à faire le maximum de bruit ». A la première américaine du film sur le climat Age of Stupid, diffusé simultanément dans plus de 400 salles, les différents publics verront des images des événements de la journée et participeront au mouvement en envoyant à leurs gouvernements une avalanche d’appels à l’action. « L’idée d’une Alarme climatique mondiale a été lancée il y a quelques semaines de cela ; elle a fait boule de neige et s’est transformée aujourd’hui en une mobilisation massive de millions de personnes », a déclaré Ricken Patel, Directeur exécutif du réseau Avaaz.org qui a fourni à ses 3,6 millions de membres du monde entier un outil internet pour trouver un événement ou en organiser un eux-mêmes. « Cela montre que le public tient énormément à ce que les négociations sur le climat avancent vite et bien afin d’aboutir à un traité qui permettra d’éviter la catastrophe climatique et de lancer une nouvelle économie verte. » Les célébrités Peter Gabriel, Annie Lennox, Michael Stipe, Alanis Morissette, Stephen Fry, Harry Belafonte, Emiliana Torrini, Lila Downs, Groove Armada, Zap Mama et beaucoup d’autres ont promis d’appuyer cette campagne et demandent à leurs fans de se joindre à cette action mondiale. Une vaste coalition de grandes organisations environnementales et de lutte contre la pauvreté ainsi que des réseaux religieux, civiques et de jeunes – sous la bannière de la campagne TCKTCKTCK qui évoque tic-tac d’une horloge rappelant l’urgence de la question climatique - est à l’origine de cette mobilisation. « Les sondages indiquent que 90% de la population mondiale estime que les changements climatiques posent un problème grave. Déjà, de petites îles commencent à être recouvertes par l’élévation du niveau des mers. Des territoires autrefois fertiles luttent contre les inondations et la sécheresse. Et les chercheurs affirment que le temps presse car nous approchons d’un moment décisif pour le monde » a déclaré Patel. « Les dirigeants doivent bien comprendre que leur priorité cet automne sera de conclure le traité climatique que le monde attend – un traité suffisamment ambitieux pour faire en sorte que nous puissions tous vivre sur une planète protégée ; juste pour les pays les plus pauvres qui n’ont pas provoqué les changements climatiques mais qui en souffrent le plus ; et contraignant afin de fixer des objectifs chiffrés qui puissent être imposées légalement. » Extraits de la liste d’événements liés à l’alarme climatique mondiale : - Les plus côtiers : Flashmob sur la plage d’Ipanema à Rio de Janeiro - tous les participants porteront des t-shirts verts -, et flashmob sur la plage de Bondi à Sydney, en Australie. - Le plus long : Des groupes de personnes vont se réunir pour planter des arbres à San José dos Campo, au Brésil - Le plus effrayant : A Fukuda, au Japon, des gens organiseront un flashmob au cours duquel les participants se peindront le visage rouge vif et déambuleront dans une partie animée de la ville avant de se rassembler pour un flashmob. - La meilleure chanson : Kelowna, au Canada, sera le site d’un flashmob où les participants danseront sur la chanson d’ Elvis ’Little Less Conversation’ – faisant peut-être allusion aux débats politiques qui n’en finissent pas ? - Les plus terre à terre : A Pembroke Dock, au Royaume-Uni, les participants à un flashmob se rencontreront dans le parking de délestage de Tesco et entonneront ensemble la chanson du groupe Queen’ "We are the Champions". Les organisateurs ont choisi cette chanson “ parce que tout le monde la connaît ‘’. - Va-ton s’en rendre compte ? : A Whangarei, en Nouvelle- Zélande, des groupes de personnes prévoient de tenir un « sit-in » au Café Mokoba - c’est une bonne idée, mais quelqu’un va-t-il y voir une différence ? - Le plus chaud : Flashmob à Titlagada dans l’Etat d’Orissa, en Inde, qui est officiellement l’endroit le plus chaud en Inde où la température monte jusqu’à 54 degrés Celsius. Cette flashmob se déroulera au cœur d’une région touchée de plein fouet par l’impact des changements climatiques. - Le plus officiel : A Kinshasa, en République démocratique du Congo, des groupes de personnes défileront de l’Hôtel de ville au Palais de la Nation pour présenter leur pétition sur les changements climatiques. - La rue la plus animée : La rue Trafalgar à Nelson, en Nouvelle- Zélande, sera officiellement la rue la plus animée le 21. Il y a deux flashmobs de prévus un à 11h15 du matin et l’autre à 12h18 –les commerçants de la rue se demanderont ce qui se passe. - Le plus difficile à expliquer aux passants : A Vienne, des groupes de personnes se réuniront et marcheront comme des pingouins autour d’un square. - Celui où on aimerait être le plus : A midi, dans la ville de Papeete, en Polynésie française, des personnes habillées de blanc et tenant une fleur de couleur à la main se réuniront sur les quais. A midi, tous les participants brandiront leurs fleurs en direction du soleil en jouant pendant une minute sur leurs téléphones portables une seule note mélodieuse. Cet événement sera suivi d’un concert acoustique gratuit dans le parc du coin. Wow. - Le plus rythmé : A Guatemala City, au Guatemala, des gens se rassembleront pour battre tambour dans le parc du coin. - Le plus souple : Le groupe de yoga de Gibson, au Canada, organisera une “alarme” pendant sa session de yoga. - Le plus septentrional : A Dawson Creek, au Canada, des groupes de personnes organiseront un événement au kilomètre zéro , point de départ officiel de l’Autoroute d’Alaska. - Les meilleurs arrêts de bus : Des flashmobs sont prévus à ces arrêts de bus très fréquentés : l’arrêt de bus de Badambada à Cuttack dans l’Etat d’Orissa en Inde et celui d’Ojodu à Ikeja, au Nigéria. Temps forts de l’Alarme climatique mondiale : * Compte à rebours humain : l’Alarme climatique mondiale commencera avec une image époustouflante (20 septembre). Des milliers de personnes formeront à Central Park, à New York, une sculpture humaine qui enverra un message fort. * Des grandes villes ont signé pour tenir le 21 septembre des rassemblements et des flashmobs. Ce sont les villes suivantes ; Addis Abeba, Beyrouth, Le Caire, Johannesburg, Lagos, Ouagadougou, Sydney, Singapour, Bangkok, Hong Kong, Kuala Lumpur, Oulan-Bator, Beijing, Delhi, Hyderabad, Guwahati, Dhaka, Buenos Aires, Mexico, Rio de Janeiro, Sao Paulo, Londres, Paris, Copenhague, Bruxelles, Berlin, Amsterdam, Madrid, Toronto, Vancouver, San Francisco et New York – et il y aura des centaines d’autres événements sur chaque continent. Le Groupe européen des Maires a promis son appui. Voir la carte des événements sur : avaaz.org/tcktcktck * Des gens munis de cloches, de sifflets, de tambours et de téléphones portables se rassembleront dans des villes et des villages et sur les campus des universités pour sonner l’alarme et appeler leurs dirigeants pour leur transmettre leur message. * Des groupes musicaux de rue se préparent « à faire du bruit » dont les Mahotella Queens à Soweto, Johannesburg, les joueurs Saranghi devant un temple à Katmandou, l’orchestre Pan Revolution Steel de la Barbade, l’orchestre Silver Birds Steel en Jamaïque, les Steel Drummers de Trinité-et-Tobago, le Nasik Military Band de Mangalore, en Inde, et le groupe de percussions Ju de Taiwan. * Des musiciens utilisent Twitter, Facebook et autres sites Web pour exhorter leurs fans à jouer à fond leurs airs favoris dans le cadre de cette Alarme. * Un théâtre de rue à Pittsburgh, aux Etats-Unis, où les négociateurs du G-20 devraient discuter la semaine prochaine du financement nécessaire pour faire face aux changements climatiques dans le courant de la semaine, montera une pièce où l’on verra les dirigeants mondiaux dans un lit géant couverts par des drapeaux nationaux et réveillés par de jeunes militants climatiques brandissant des réveils. * L’aventurier brésilien Richard Rasmussen très populaire sur le petit écrant, se joindra à la foule à Sao Paulo. * Le dessinateur humoristique argentin Miguel Brea prévoit d’exécuter une peinture murale sur le thème de l’Alarme à Buenos Aires. * Un court métrage son et images des événements liés à l’Alarme climatique mondiale sera diffusé à la première du film sur le climat Age of Stupid lors du lancement « sur tapis vert » dans une tente solaire transformée en salle de cinéma à New York, ainsi que dans plus de 400 salles aux Etats-Unis (21 septembre) et dans 40 autres pays le 22 septembre.
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A votre avis, qui a la plus grande part dans l’empreinte carbone de la France ? L’agriculture, le bâtiment, les transports ou… la Russie ? Je vous l’accorde, la question paraît de prime abord saugrenue. On voit mal ce que ces pauvres Russes ont à faire avec nos émissions de gaz à effet de serre. Et pourtant, selon une étude parue dans la revue scientifique the Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), la réponse serait bien Moscou, lorsque l’on remonte l’ensemble de la chaîne du CO2, depuis la consommation des produits et services jusqu’à l’extraction des matières premières qui ont servi à leur confection. En réalité, tout dépend de ce qu’on entend par empreinte carbone d’un pays. Traditionnellement, il s’agit de la somme de tous les gaz à effet de serre émis sur un territoire, par la combustion d’énergies fossiles par les centrales, voitures, bâtiments ou industries. Mais selon les scientifiques de l’étude, de l’Institut américain Carnegie et du Centre international pour la recherche sur le climat et l’environnement d’Oslo, un bilan carbone exhaustif devrait aussi intégrer les émissions générées par la fabrication d’ordinateurs, t-shirts et autres lampes que les pays importent. Les chercheurs ont alors construit un nouveau modèle, permettant de suivre à la trace les émissions de carbone de 57 secteurs industriels et 112 pays, en remontant à l’origine de chaque molécule de CO2, depuis les pays où l’on extrait du charbon, du pétrole et du gaz jusqu’à ceux où l’on utilise ces combustibles fossiles pour produire des biens et services, et ceux, enfin, où l’on consomme ces produits. Seul point faible, les chiffres, issus des données du commerce international, datent de 2004. Le résultat reste malgré tout un outil interactif très complet, comprenant un tableur des émissions par secteur et pays, assorti de cartes regroupant tous les échanges de CO2 à travers le monde entre les fournisseurs de combustibles et les consommateurs finaux d’énergie, biens et services. On peut ainsi voir combien de charbon extrait des mines australiennes est utilisé pour soutenir les modes de vie européens, ou quelle proportion des émissions de gaz à effet de serre du Japon, liées à l’énergie et aux biens et services consommés dans le pays, est issue du pétrole du Proche-Orient. Penchons-nous maintenant sur le cas de la France. Les chercheurs ont produit trois graphiques qui représentent les différentes émissions de CO2 liées aux énergies fossiles (en mégatonnes). En ce qui concerne les émissions directes, produites par la combustion de carburants fossiles (des transports, logements ou industries), le camembert de gauche montre l’origine du carburant brûlé, là où il a été extrait. En ce qui concerne les émissions indirectes, liées à la consommation de biens et de services, le camembert du centre montre où elles ont été rejetées lors de la production de ces biens et services, et le camembert de droite celles où a été extrait le combustible nécessaire à cette production. En clair, les émissions liées à la fabrication des produits et services fournis à la population française ont principalement été rejetées dans l’atmosphère hexagonale, à 55,3 %. Normal, en somme. Par contre, de par sa richesse en énergies fossiles, et en particulier en gaz, la Russie endosse 26,8 % des émissions liées aux extractions de gaz, pétrole ou charbon utilisés pour fabriquer les produits et services français. La Russie fournit aussi 34,9 % du carburant que nous brûlons en France. Quel est l’intérêt d’un tel modèle ? Aider à l’élaboration d’un accord climatique mondial, en visualisant la chaîne des responsabilités et a contrario les retombées économiques liées à l’utilisation et à la production des combustibles fossiles. Il ne s’agit évidemment pas de dire que les Etats-Unis ou l’Europe sont entièrement responsables des biens qu’ils importent de Chine, ou que la Russie est responsable d’un tiers des émissions de CO2 de la France. Non, il s’agit de nuancer la responsabilité de l’utilisation de combustibles fossiles, en se penchant à la fois sur les quantités d’émissions rejetées et sur les avantages économiques tirés du commerce de ces carburants. 📨 Ne passez plus à côté des infos de l'écologie
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L’article qui suit est un résumé du document publié en 2015 par le NIPCC ( Nongovernemental International Panel on Climate Change ) sous le titre « Why Scientists Disagree About Global warming ». Sur son site Web, la NASA cite quatre sources à l’appui de son affirmation selon laquelle « de multiples études publiées dans des revues scientifiques évaluées par des pairs montrent que 97 pour cent ou plus des climatologues qui publient activement sont d’accord : les tendances du réchauffement climatique au cours du siècle dernier sont très probablement dues aux activités humaines » (NASA, 2015). Ces sources sont les suivantes : l’historienne Naomi Oreskes en 2004, Maggie Kendall Zimmerman alors étudiante à l’Université de l’Illinois et son directeur de thèse Peter Doran en 2009, William R. Love Anderegg alors étudiant à l’Université de Stanford en 2010 et John Cook éditeur du blog appelé de façon trompeuse « Skeptical Science » en 2013. Oreskes, 2004 La source la plus fréquemment citée pour un « consensus de scientifiques » est un essai publié en 2004 dans la revue Science par une historienne nommée Naomi Oreskes qui a examiné les résumés de 928 articles de la base de données de l’Institute for Scientific Information publiés dans des revues scientifiques entre 1993 et 2003, en utilisant les mots clés « changement climatique mondial ». Elle en a conclu que 75 % des résumés appuyaient implicitement ou explicitement l’opinion du GIEC selon laquelle les activités humaines étaient responsables de la majeure partie du réchauffement observé au cours des 50 dernières années et qu’aucune n’était directement dissidente. Doran et Zimmerman, 2009 En 2009, un article de Maggie Kendall Zimmerman, alors étudiante à l’Université de l’Illinois, et de son directeur de thèse de maîtrise Peter Doran a été publié dans EOS. Ils affirment que « 97 % des climatologues sont d’accord » pour dire que les températures mondiales moyennes ont augmenté depuis avant les années 1800 et que les humains sont un facteur contributif important ( Doran et Zimmerman, 2009 ). Les chercheurs ont envoyé un sondage en ligne à 10 257 géo scientifiques travaillant pour des universités et des organismes de recherche gouvernementaux, et obtenu 3 146 réponses. Solomon (2010) observe : « Les deux chercheurs ont commencé par exclure de leur étude les milliers de scientifiques les plus susceptibles de penser que le Soleil, ou les mouvements planétaires, pourraient avoir quelque chose à voir avec le climat sur Terre (les scientifiques solaires, spatiaux, cosmologiques, physiciens, météorologistes et astronomes). Il restait donc 10 257 scientifiques dans des disciplines comme la géologie, l’océanographie, la paléontologie et la géochimie, qui ont été jugées plus dignes d’être incluses dans le consensus. Les deux chercheurs ont également décidé que les réalisations scientifiques ne devraient pas être un facteur dans le choix des répondants, les personnes interrogées étaient déterminées par leur lieu de travail (un établissement universitaire ou gouvernemental). La qualification académique n’était pas non plus un facteur : environ 1000 des personnes interrogées n’avaient pas de doctorat, certaines n’avaient même pas de diplôme de maîtrise. Seulement 5 pour 100 des répondants se sont auto-identifiés comme climatologues. Pire encore que la taille de l’échantillon, le biais de sélection et le faible taux de réponse, c’est le manque de pertinence des questions posées dans le sondage par rapport au débat en cours sur le changement climatique. Le sondage comportait deux questions : Q1. Par rapport aux niveaux d’avant 1800, pensez-vous que les températures moyennes mondiales ont généralement augmenté, baissé ou sont demeurées relativement constantes ? Q2. Pensez-vous que l’activité humaine est un facteur important dans l’évolution des températures moyennes mondiales ? Dans l’ensemble, 90 % des répondants ont répondu “augmenté” à la question 1 et 82 % ont répondu “oui” à la question 2. Les auteurs obtiennent leur message « 97 pour cent des climatologues croient » en se concentrant sur seulement 79 scientifiques qui ont répondu et « ont cité la climatologie comme leur domaine d’expertise et qui ont également publié plus de 50 pour cent de leurs récents articles évalués par des pairs sur le thème du changement climatique ». Anderegg et al, 2010 La troisième source citée par la NASA comme preuve d’un « consensus scientifique » est un autre article rédigé par un étudiant. William R. Love Anderegg, alors étudiant à l’Université de Stanford, a utilisé Google Scholar pour identifier les points de vue des auteurs les plus prolifiques sur le changement climatique. Il a affirmé que « (i) 97 à 98 % des chercheurs en climatologie qui publient le plus activement sur le terrain appuient les principes du RCA [changement climatique anthropique], et (ii) l’expertise climatique relative et l’importance scientifique des chercheurs non convaincus du RCA sont considérablement inférieures à celles des chercheurs convaincus » (Anderegg et al., 2010). Ce document collégial a été publié dans Proceedings of the National Academy of Sciences, grâce à l’ajout de trois universitaires comme coauteurs. Il ne s’agit pas d’une enquête auprès des scientifiques, qu’il s’agisse de « tous les scientifiques » ou spécifiquement des climatologues. Au lieu de cela, Anderegg a simplement compté le nombre d’articles qu’il a trouvé sur Internet publiés dans des revues universitaires par 908 scientifiques. Cet exercice de comptage est la même méthodologie imparfaite que celle utilisée par Oreskes, en supposant à tort que les résumés des articles reflètent fidèlement leurs conclusions. Au-delà de l’affirmation tape-à-l’œil « 97-98 % » , Anderegg et al. ont constaté que le sceptique moyen publie environ deux fois moins souvent que l’alarmiste moyen (60 contre 119 articles). La majeure partie de cette différence est due à l’hyperproductivité d’une poignée de climatologues alarmistes : Les 50 alarmistes les plus prolifiques ont été publiés en moyenne 408 fois, contre seulement 89 fois pour les sceptiques. La différence de productivité entre les alarmistes et les sceptiques peut s’expliquer par plusieurs facteurs autres que le mérite : Alors, qu’est-ce qu’Anderegg et al. ont découvert exactement ? Qu’un petit nombre d’alarmistes climatiques ont vu leur nom ajouté à des centaines d’articles publiés dans des revues universitaires, ce qui aurait probablement été impossible ou jugé contraire à l’éthique il y a à peine une décennie ou deux. Anderegg et al. affirment simplement que ces « top 50 » sont plus crédibles que les scientifiques qui publient moins, mais ils ne font aucun effort pour le prouver et il existe de nombreuses preuves qu’ils ne le sont pas (Solomon, 2008). Cook et coll. 2013 NB : L’étude de John Cook et al a déjà été analysée en détail sur ce site dans un article du 30 novembre 2017. La quatrième source de la NASA prouvant un « consensus scientifique » est un exercice de comptage abstrait réalisé par un chercheur en sciences cognitives australien nommé John Cook. Cook est aussi le créateur du blog, appelé de façon trompeuse « Skeptical Science », qui est surtout un recueil d’argumentaires pour les militants écologistes. Il est également l’auteur d’un livre intitulé « Climate Change Denial : Heads in the Sand ». En 2013, Cook et certains de ses amis ont persuadé Environmental Research Letters de publier leur affirmation selon laquelle un examen des résumés des articles examinés par des pairs de 1991 à 2011 a révélé que 97 % de ceux qui ont déclaré une position explicitement ou ont implicitement suggéré que l’activité humaine est responsable d’un certain réchauffement (Cook et al., 2013). Cette étude a été rapidement démystifiée par Legates et al (2015) dans un article publié dans Science & Éducation. Legates et al. ont trouvé « seulement 0,03 pour cent d’approbation de la définition standard du consensus : que la plus grande part du réchauffement depuis 1950 est d’origine anthropique ». Ils ont constaté que « seulement 41 articles – 0,3 % des 11 944 résumés ou 1,0 % des 4 014 articles exprimant une opinion, et non 97,1 % – avaient appuyé l’hypothèse standard ou quantitative ». Richard Tol, l’un des principaux auteurs du 5ème rapport d’évaluation du GIEC (groupe d travail n°2), a déclaré à propos du rapport Cook : « L’échantillon de documents ne représente pas la littérature. Autrement dit, la principale conclusion du document est incorrecte, invalide et non représentative » (Tol, 2013). Dans un article de juin 2014 du journal britannique The Guardian, Tol a indiqué : « L’échantillon de Cook n’est pas représentatif. Toute conclusion qu’ils tirent ne concerne pas ” la littérature “, mais plutôt les documents qu’ils ont trouvés par hasard. La plupart des articles qu’ils ont étudiés ne portent pas sur le changement climatique et ses causes, mais bon nombre d’entre eux ont néanmoins été considérés comme des preuves. Les documents sur les taxes sur le carbone supposent naturellement que les émissions de dioxyde de carbone causent le réchauffement de la planète, mais les hypothèses ne sont pas des conclusions. L’affirmation de Cook selon laquelle il existe un consensus croissant au fil du temps est entièrement due à une augmentation du nombre de documents non pertinents que Cook et Co. ont pris pour des preuves » (Tol, 2014). En 2014, un groupe de scientifiques canadiens à la retraite a produit un rapport sur les quatre enquêtes et exercices de comptage des résumés ci-dessus (Friends of Science, 2014). Les scientifiques ont cherché dans les documents le pourcentage de répondants ou de résumés qui sont explicitement d’accord avec la déclaration du GIEC selon laquelle l’activité humaine est responsable de plus de la moitié du réchauffement observé. Ils ont constaté qu’Oreskes n’était d’accord qu’à 1,2 % ; Doran et Zimmerman, à 3,4 % ; Anderegg et al, à 66 % ; et Cook et al, à 0,54 %. Ils concluent : « L’objectif de la revendication de 97 % relève des sciences psychologiques et non dans la science du climat. Une revendication consensuelle de 97 % n’est qu’une « preuve sociale » un puissant motivateur psychologique destiné à influencer le public ». La déconstruction de ces enquêtes par les Amis de la science montre qu’il n’y a pas de consensus de 97 % sur le réchauffement de la planète causé par l’homme, comme l’affirment ces études.
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Une étude intitulée « Causes d’une sensibilité climatique plus élevée dans les modèles CMIP6 » a été publiée dans la revue Geophysical Research Letters le 3 janvier 2020. Mark Zelinka chercheur au Laboratoire national Lawrence Livermore et auteur principal en a fait un résumé dont nous proposons une traduction ci-dessous. En résumé, les nouveaux modèles réchauffent davantage parce qu’ils intègrent une rétraction positive accrue de la vapeur d’eau et des nuages; mais ils échouent à reproduire le réchauffement des dernières décennies. L’ampleur du changement climatique est étroitement liée à la quantité de chaleur absorbée par la Terre en réponse à l’augmentation de la concentration de gaz à effet de serre. Une mesure couramment utilisée pour quantifier ce phénomène est la sensibilité climatique à l’équilibre (ECS), définie comme étant l’augmentation de la température de surface globale en réponse à un doublement de la concentration de dioxyde de carbone (CO2 ) dans l’atmosphérique. Jusqu’à présent, les estimations de l’ECS convergeaient vers un réchauffement de 3°C pour un doublement du CO2. Le rapport le plus récent du GIEC situe l’ECS entre 1,5 et 4,5˚C. La communauté scientifique n’a jamais pu réduire cette fourchette. Plusieurs techniques ont été utilisées pour estimer l’ECS. On peut soit la déduire de mesures instrumentales : de combien la Terre s’est-t-elle réchauffée à mesure que la concentration de gaz à effet de serre augmentait au cours des 100-150 dernières années ? On a également utilisé des preuves indirectes tirées d’anciens climats chauds ou froids comme celui de la dernière période glaciaire datant d’environ 20 000 ans, ou encore celui de la période chaude du Pliocène moyen il y a environ trois millions d’années. Une troisième méthode consiste à évaluer l’ECS à l’aide de modèles climatiques : de telles évaluations sont effectuées dans le cadre du projet d’inter comparaison des modèles couplés (CMIP) qui en est aujourd’hui dans sa version 6. Mark Zelinka et ses coauteurs ont comparé les valeurs d’ECS produites par les 27 modèles CMIP6 disponibles à la fin du mois de novembre 2019, avec celles de 28 modèles de la génération précédente (CMIP5). Les derniers modèles chauffent davantage que leurs prédécesseurs d’environ 0,5 °C avec des sensibilités s’étendant sur une plage de 1,8 à 5,6 ° C. Dix modèles ont maintenant des sensibilités dépassant 4,5 °C, au delà de la plage « probable » évaluées par le GIEC. L’étude démontre que ce sont les nuages qui sont les principaux responsables de ce réchauffement accru. Plus précisément, la teneur en eau et la couverture des nuages de faible altitude diminuent plus fortement dans les nouveaux modèles que dans les anciens, ce qui provoque une absorption accrue de la lumière solaire, une rétroaction positive qui se traduit finalement par davantage de réchauffement. Cette plus forte rétroaction positive des nuages est particulièrement sensible dans l’océan Austral colle le montre la figure1 ci-dessus. Les auteurs montrent que les différences dans la représentation physique des nuages conduisent à cette sensibilité accrue par rapport à la génération précédente de modèles. En d’autres termes, les différences entre les générations de modèles CMIP5 et CMIP6 résident dans la façon dont les propriétés des nuages réagissent à leur environnement (et non pas dans la façon dont leur environnement change) conduisant à une rétroaction positive des nuages plus forte avec les modèles CMIP6. Une question importante est de savoir si ces nouveaux modèles basés sur une rétroaction des nuages de l’océan Austral plus forte sont plus fiables. Les modèles CIMP6 ont été améliorés sur au moins un aspect: le mélange gouttelettes liquides et cristaux de glace dans les nuages. Pendant des années, les modèles ont échoué à égaler les observations pour le maintien d’une eau liquide abondante à des températures bien inférieures à zéro. Les derniers modèles conservent plus d’eau dans les nuages dans leur phase liquide « super-refroidie », une amélioration dont il a déjà été démontré qu’elle augmentait la sensibilité du climat. Pris isolément, cette amélioration pourrait suggérer que ces modèles nous donnent une vision plus réaliste du réchauffement futur. Mais une perspective plus large est nécessaire. En améliorant certains aspects des modèles d’autres imperfections peuvent avoir été introduites ou mises en lumière, et il semble que plusieurs modèles à haute sensibilité simulent mal le taux de réchauffement planétaire observé au cours des dernières décennies. Ce n’est qu’après avoir entièrement vérifié ces modèles par rapport aux meilleures observations disponibles que nous pourrons commencer à tirer des conclusions sur un éventuel réchauffement de la Terre plus important que prévu.
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La question du jour. Craignez-vous les catastrophes naturelles dues au changement climatique ? Après les inondations meurtrières en Allemagne, le ravage des flammes aux Etats-Unis. Les catastrophes naturelles s’enchaînent dans le monde. Le plus gros incendie de Californie, qui a déjà dévoré l’équivalent de la ville de Chicago en végétation, est si volumineux qu’il génère désormais son propre climat, au risque de rendre la tâche des pompiers qui le combattent encore plus ardue lundi. 5 400 soldats du feu sont mobilisés face aux flammes du Dixie Fire dans les forêts du nord de la Californie. Ce brasier n’a fait que grossir depuis la mi-juillet, attisé par une chaleur étouffante, une sécheresse alarmante et des vents continus. Craignez-vous les catastrophes naturelles dues au changement climatique ? Répondez dans la fenêtre de vote ci-dessous. Si celle-ci ne s’affiche pas, cliquez sur ce lien. Le Dixie Fire est si gros qu’il a déjà créé ces derniers jours des nuages appelés pyrocumulus qui provoquent foudre, vents violents et alimentent en retour l’incendie. La journée de demain pourrait être très difficile : si ces nuages sont assez hauts, ils ont le potentiel de produire des éclairs, a alerté Julia Ruthford, la météorologue affectée à ce brasier. Des secouristes ont été dépêchés d’aussi loin que la Floride pour prêter main-forte. Malgré sa superficie, le Dixie Fire a pour l’instant surtout progressé dans des zones extrêmement recluses, ce qui explique que seulement des dizaines de structures (des maisons et d’autres bâtiments) n’aient jusqu’ici été détruites. Des signes de sécheresse partout Progressant sur des sentiers extrêmement escarpés, les pompiers sont parfois aidés d’un train, depuis lequel ils peuvent copieusement arroser les zones autrement inaccessibles. Mais dans ces conditions météorologiques, les braises peuvent facilement voler à plus d’un kilomètre du feu explique à l’AFP Rick Carhart, porte-parole des pompiers, et les lieux qui accueillent les personnes évacuées comme le village de Quincy, se retrouvent eux-mêmes menacés. C’est très douloureux de le voir progresser sans relâche et se rapprocher de nos terres, s’inquiète auprès de l’AFP Peggy Moak, résidente d’un bourg voisin. Les feux de forêt sont courants en Californie -- tellement que les habitants se demandent parfois ce qu’il reste à brûler. Mais en raison du changement climatique, cet été est particulièrement violent. Un golf à l’herbe jaunie, des plaisanciers qui se baignent dans un lac qui n’est que l’ombre de lui-même… Dans la région, les signes de la sécheresse qui nourrit les brasiers sont partout. Les feux ont déjà ravagé 3 fois plus de végétation cette année qu’ils ne l’avaient à cette époque en 2020, pourtant la pire année de l’histoire de Californie en termes d’incendies. Selon une enquête préliminaire, la chute d’un arbre sur un des milliers de câbles électriques qui dessinent le paysage américain est à l’origine du Dixie Fire. Cette ligne électrique est celle de Pacific Gas & Company (PG & E), un opérateur privé déjà coupable d’avoir provoqué le Camp Fire, un incendie qui avait quasiment rayé la ville de Paradise de la carte et tué 86 personnes en 2018, à seulement quelques kilomètres d’ici.
true
Proposé par élysées.. ****** C’est incompréhensible : le record annoncé il y a trois jours est simplement introuvable dans les données. Sur l’île Seymour la station météo de Marambio n’a pas enregistré cette mesure. Il est où le record, il est où ? Les stations proches ne la mentionnent pas plus. Pourtant la station de Marambio, où ce prétendu nouveau record est annoncé, est une station automatique de type METAR/SYNOP. Elle envoie les données par radio toutes les trois heures. Rien n’indique une panne ou un dysfonctionnement. Il y a bien un graphique publié par The Guardian et édité par Marambio (image 2, clic pour agrandir). Mais on ignore comment il a été réalisé. Certainement pas avec les données de la station. Celles-ci n’indiquent en effet aucun record ou température de 21° (20,75° exactement) en date du 9 février. Le seul record visible est celui du 6 février, mais de de 18,4° et à Esperanza Base. Il est aussi indiqué sur les relevés de Weather.plus à 19°. L’image 3 représente les températures maxmales entre le 6 et le 10 février. Sur les relevés de timeanddate.com, le record du 6 février est noté à 18°, et il n’y a pas de record le 9 où le maximum est de 15°. Sur weatheronline.co.uk, pas plus de record à 21° le 9 février. Et rien de mieux sur Météociel. Quelque chose de différent L’image 4 est une copie d’écran du site météo Ventusky pour le 9 février dernier. On voit une zone plus jaune (donc plus chaude, dans le cercle rouge), mais dont la température est seulement de 9°. Hier franceinfo.com annonçait (je souligne) : « Dimanche 9 février, la barre des 20°C a été franchie en Antarctique. Une douceur historique qui est la conséquence du réchauffement climatique. » Pourtant la veille le même site annonçait le record en rapportant les propos du chercheur brésilien Carlos Schaefer : « Nous n’avons jamais vu une température aussi élevée en Antarctique ». Il a toutefois souligné que cette donnée « n’est pas valable en tant que tendance d’un changement climatique. C’est juste un signe que quelque chose de différent se passe dans cette région. » Futura-Planète va dans le même sens : « L’île Seymour, qui abrite une base scientifique argentine, est une des îles situées au large de la péninsule antarctique. Le scientifique, spécialisé dans l’étude des permafrosts, a indiqué que ce relevé avait été effectué dans le cadre d’un projet de recherche sur vingt ans destiné à étudier l’impact du changement climatique sur les sols gelés en permanence. « Nous ne pouvons pas utiliser cela pour anticiper des changements climatiques dans le futur. C’est une donnée à un moment précis », a-t-il insisté. » Vents chauds Donc c’est le réchauffement et ce n’est pas le réchauffement. Élémentaire, mon cher Watson. Le Guardian ajoute que le réchauffement pourrait faire fondre tout l’Antarctique et ajouter 50 à 60 mètres aux océans. Oui, si tout l’Antarctique fondait. Or ce n’est pas le cas. La région ouest semble se réchauffer légèrement, sans explication certaine à ce jour. On incrimine le régime des vents, les courants et le volcanisme sous-marin local, ou des sources géothermiques. Notons que la station de Marambio présente une faible variation de la moyenne des maximales (image 5 infoclimat, ligne rouge). On voit que les moyennes ou extrêmes minimales sont elles aussi habituelles. Il est difficile d’y voir une élévation brutale et catastrophique des températures. La station de Marambio se trouve tout au bout de la péninsule antarctique. La moyenne des mois de janvier et février est juste autour du zéro. Les sols et la glace de mer peuvent fondre en été sans que cela n’altère l’ensemble du continent. En été austral la région reçoit régulièrement les vents chauds du Pacifique et d’Amérique du sud (image 8 en fin de billet). Accumulation De plus on connaît dans cette région un effet de foehn dû aux montagnes qui forment cette péninsule : « Si on pointe facilement du doigt les changements climatiques pour expliquer les plus bas niveaux de glace, voilà qu’un suspect s’ajoute à la liste de possibles facteurs de fonte. Son nom : foehn. L’effet de foehn est à l’origine de vents descendants chauds et secs qui se développent à flanc de montagne. La péninsule Antarctique est traversée par une chaîne montagneuse dont les sommets atteignent entre 1 500 et 2 700 mètres. (…) L’effet de foehn peut faire grimper les températures de près de 14 °C et c’est ce qui, selon certains experts, contribuerait à la fonte des glaciers et des calottes polaires en Antarctique. » Les records établis dans ces conditions n’ont de valeur que très locale. Je rappelle ici l’étude de la Nasa publiée en 2015. Son auteur référent, Jay Zwally, affirme que l’Antarctique prend plus de glace qu’il n’en perd. En effet la neige tombe et s’accumule sur tout le continent blanc d’autant plus que le réchauffement des températures favorise les précipitations. On a donc une glace ancienne de plus de 10’000 ans et des glaces plus récentes peut-être obtenues grâce au réchauffement. Si ce même réchauffement devait amoindrir la calotte cela prendrait des millénaires. Brouillard Par ailleurs des bulles d’air chaud de grande taille, détachées d’une masse d’air chaud d’origine tropicale, sont régulièrement aspirées vers les pôles par des dépressions. Elles provoquent un coup de chaud de courte durée, en général de un à trois jours, jusqu’à de hautes latitudes. Elles ne signalent pas une tendance générale. Revenons à ce record fantôme. Voyons rapidement en image les différents sites où l’on trouve les données des stations. Peut-être a-t-il quand-même été repéré quelque part ? En image 6 ce sont les relevés de la météo nationale argentine. Elle n’est pas à jour, donc pas de donnée 2020. On voit néanmoins l’étendue de l’intervalle entre les minima et les maxima pour. En image 7 les relevés de la station de Marambio compilées par Meteoblue. On tombe alors dans le brouillard le plus complet. En effet les températures relevées entre le 6 et le 13 février ne dépassent pas les 2°. Il n’y a plus aucun record. Mauvaises décisions Comment une telle cacade est-elle possible, de la part de « scientifiques » sur le terrain et d’instruments automatisés ? Je l’ignore. À ce jour aucun démenti n’est paru dans la presse. Cela s’ajoute à la liste des erreurs et manipulations des données par le Giec. Il n’y a donc pas de record d’un jour à 21° le 9 février 2020 à Marambio. Faire une confiance aveugle à ces gens est au minimum un signe de naïveté. Cela peut s’avérer grave au cas ou de mauvaises décisions seraient prises – et avec les biais qui entachent la question climatique et la panique proclamée des alarmistes, la pression à la peur sur les populations, comment pouvons-nous imaginer un instant qu’il n’y aura pas de mauvaises décisions ? La confusion règne autour de ce faux record. La question climatique est une chienlit grandissante, parce que trop biaisée politiquement. Les petits-enfants de Greta Thunberg pourraient bien avoir à rattraper ses conneries. Bonne chance pour eux. Source AGORAVOX Sur le sujet Températures : 0,9° de plus en moyenne, ça fait quoi ? Météo : la muraille dépressionnaire de l’Atlantique va-t-elle céder ? Feux d’Australie : la politique environnementale en cause 20 degrés en février, faut-il s’inquiéter ? COP 25 : La débâcle des imposteurs climatiques **Compléments d’info** : 20°C en Antarctique, archétype d’une « fake news » Où l’on voit qu’une information vraie mais présentée de façon spécieuse et hors contexte peut devenir une vraie « fake news ». « C’est un record de chaleur qui fait froid dans le dos commente sans craindre le ridicule le magazine 20 minutes.« Nouveau record pour le continent antarctique. La base de recherche argentine Esperanza, à l’extrémité nord de la péninsule antarctique, a établi une nouvelle température record de 18,3 ° C le 6 février, battant l’ancien record de 17,5 ° C le 24 mars 2015, selon le service météorologique national argentin (SMN). ) (Anglais) **Rien sur le 09/02**
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En période de canicule, la production d'électricité souffre aussi. Voilà plus de trois jours que la France vit un épisode caniculaire intense qui engendre parfois des records de températures dans certaines régions. Si la vague de chaleur qui s'est abattue sur le territoire affecte les corps, elle touche aussi les infrastructures de production et de transport de l'électricité et en particulier le coeur de la production électrique en France : les centrales nucléaires. Le 31 juillet, la centrale de Golfech, située près d'Agen, sur la Garonne, a été mise partiellement à l'arrêt en raison de la chaleur. C'est en fait une "modulation", à savoir l'arrêt temporaire du réacteur numéro 2 de la centrale qui a été réalisée. Cette mesure est liée à une norme environnementale de 2006 qui implique que l'eau rejetée dans la Garonne, et servant au refroidissement de la centrale, ne dépasse pas les 28 degrés. Le but est ainsi de protéger l'environnement, la faune et la flore aquatique. "En fonction de la température de la Garonne en amont du site, la centrale peut être amenée à moduler la puissance de ses unités de production, voire à les mettre à l'arrêt temporairement comme c'est le cas aujourd'hui pour l'unité de production n°2", expliquait ainsi un communiqué d'EDF. Si cet événement est assez anecdotique en termes de baisse de production (le reste du parc nucléaire, ainsi que le mix énergétique national éponge cette fluctuation), il signale une fois de plus la nécessité pour le secteur nucléaire de faire face à des vagues de chaleur plus régulières, et plus intenses. Dans les Ardennes, c'est cette fois la centrale nucléaire de Chooz, qui pourrait être contrainte à réduire sa production, fait savoir à L'Express EDF. "C'est une question de débit de la Meuse. Il y a une convention entre la France et la Belgique sur le débit de ce fleuve, et les industriels français doivent maîtriser les prélèvements dans la Meuse pour éviter de réduire ce débit", explique l'entreprise. L'industrie nucléaire fait face à deux contingences liées au réchauffement climatique. L'une concerne les vagues de chaleur et de canicule, qui peuvent faire monter la température de façon trop importante dans les infrastructures, ou contraignent les centrales à ne pas pouvoir rejeter de l'eau trop chaude dans les fleuves. La seconde est liée à la sécheresse qui, lorsqu'elle diminue l'afflux des cours d'eau, peut entraîner des baisses de production dans les centrales.
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L'Islande va dévoiler une plaque à la mémoire de l'Okjökull, premier glacier de l'île à avoir perdu son statut à cause du réchauffement climatique qui menace de disparition ses 400 autres massifs glaciaires. Cette plaque commémorative sera inaugurée le 18 août sur le site de l'ancien Okjökull (littéralement "glacier Ok" en islandais), dans l'ouest de l'île, par des chercheurs islandais et de l'Université Rice aux Etats-Unis à l'initiative du projet. "Il s'agira du premier monument érigé en l'honneur d'un glacier disparu à cause des changements climatiques dans le monde", a déclaré Cymene Howe, professeure d'anthropologie à l'Université Rice, citée dans un communiqué. "En marquant le décès de l'Ok, nous espérons attirer l'attention sur ce qui se perd à mesure que les glaciers de la Terre disparaissent", ajoute l'anthropologue. Avec cette plaque en lettres d'or titrée en islandais et en anglais "Une lettre pour l'avenir", les chercheurs espèrent sensibiliser la population face au déclin des glaciers et aux effets du changement climatique. LIRE AUSSI >> Greta Thunberg à l'Assemblée : pourquoi tant de haine ? "Tous nos glaciers devraient connaître le même sort au cours des 200 prochaines années. Ce monument atteste que nous savons ce qui se passe et ce qui doit être fait. Vous seuls savez si nous l'avons fait", dit la plaque à l'adresse des générations futures. Elle porte également la mention "415 ppm CO2", en référence au niveau record de concentration de dioxyde de carbone enregistré dans l'atmosphère en mai dernier. L'Okjökull a été déclassé par les glaciologues en 2014, une première sur l'île. La glace qui recouvrait encore 16 km2 de surface en 1890 n'était plus que de 0,7 km2 en 2012, selon un rapport de l'université d'Islande publié en 2017. "Pour avoir le statut de glacier, sa masse de glace et de neige doit être assez épaisse pour qu'il se déplace grâce à son propre poids", soit 40 à 50 mètres d'épaisseur afin de produire suffisamment de pression pour rendre la glace malléable, explique le géologue Oddur Sigurdsson. Le parc national du Vatnajökull, dans le sud de l'Islande et inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO début juillet, porte le nom du glacier qu'il abrite et qui conserve encore le titre de plus grande calotte glaciaire d'Europe. Près de la moitié des sites du patrimoine mondial pourraient perdre leurs glaciers d'ici 2100 si les émissions de gaz à effet de serre se poursuivent au rythme actuel, selon une étude de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) publiée en avril. "Ces masses de glace sont les plus grandes réserves d'eau douce de la planète et, congelées en leur sein, l'histoire de l'atmosphère", alerte Cymene Howe.
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La banquise située sur les côtes de l'Arctique fond jusqu'à deux fois plus vite qu'estimé jusqu'ici, selon une étude, rendue publique vendredi par l'University College London (UCL), aux implications inquiétantes pour le réchauffement climatique. L'étude, parue dans la revue The Cryosphere, conclut que la glace dans les principales régions côtières arctiques s'amincit à un rythme de 70 à 100% plus rapide que le consensus établi. Cause de cette réévaluation spectaculaire : l'utilisation par les chercheurs de cartes plus récentes concernant l'épaisseur de la neige au-dessus de la glace, qui prennent cette fois-ci en compte l'impact de plusieurs décennies de changement climatique. L'épaisseur de la banquise est en effet estimée en mesurant la hauteur de la glace au-dessus de l'eau, une mesure faussée par la quantité de neige qui pèse sur la banquise. "Les calculs précédents sur l'épaisseur de la banquise étaient basés sur une carte de la neige mise à jour pour la dernière fois il y a 20 ans", a expliqué le doctorant Robbie Mallett, qui a dirigé l'étude. "Comme la banquise commence à se former de plus en plus tard dans l'année, la neige qui la recouvre a moins de temps pour s'accumuler", poursuit-il. "Nos calculs tiennent pour la première fois compte de cette diminution et suggèrent que la banquise fond plus rapidement que nous le pensions." Les chercheurs ont utilisé un satellite de l'Agence spatiale européenne pour calculer la hauteur de la glace au-dessus de l'eau et en déduire son épaisseur totale réelle, complétant cette estimation avec un nouveau modèle pour calculer l'épaisseur de la neige, développé avec l'Université d'État du Colorado (Etats-Unis). Combinés, ces résultats leur ont permis de mesurer le taux global de diminution de la glace, ainsi que sa variabilité d'une année à l'autre. Cela constitue "une avancée majeure" pour rendre "plus précise l'interprétation des données que nous recevons des satellites", a estimé la professeure Julienne Stroeve, co-autrice du rapport, rappelant que l'Arctique se réchauffe trois fois plus vite que la moyenne mondiale. L'épaisseur de la banquise constitue par ailleurs un "indicateur sensible de la santé de l'Arctique, a ajouté Robbie Mallett, lorsque l'Arctique se réchauffe, le monde se réchauffe". "Elle est importante car une glace plus épaisse agit comme une couverture isolante, empêchant l'océan de réchauffer l'atmosphère en hiver, et protégeant l'océan du soleil en été", a-t-il expliqué, ajoutant qu'une "glace plus mince avait également moins de chances de survivre pendant la fonte estivale". La science estime par ailleurs de plus en plus que les changements dans l'Arctique influencent les conditions météorologiques extrêmes comme les vagues de chaleur et les inondations dans l'hémisphère nord, note The Guardian. L'activité humaine subit aussi cet amincissement rapide de la banquise dans l'Arctique. Les eaux nouvellement exposées ont permis aux tempêtes de frapper les communautés côtières et d'éroder les côtes, a encore expliqué Robbie Mallett. Cette diminution a par ailleurs faciliter l'ouverture de la route maritime plus courte du nord-est autour de la Sibérie, ce qui signifie que moins de carburant est désormais nécessaire pour transporter des marchandises entre la Chine et l'Europe, et donc une réduction des émissions de carbone. "Cependant, cela augmente également le risque de déversement de carburant dans l'Arctique, dont les conséquences pourraient être désastreuses", a prévenu le doctorant.
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Près de 10 milliards d'êtres humains à l'horizon 2050... Comment nourrir autant de bouches sans détraquer le climat ? Des scientifiques du monde entier planchent sur cette question difficile. Dans un rapport publié le 8 août dernier, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) évoque quelques pistes. Mais, diplomates, il s'abstient de désigner des responsables ou de faire des recommandations précises. Moins médiatisé, le rapport du World Resources Institute (Institut des ressources mondiales, WRI) (1), publié le 17 juillet, est plus tranchant. Fruit de six années de travail, le document de 564 pages, Créer un avenir alimentaire durable, propose 22 solutions permettant de résoudre cette équation à trois inconnues : comment produire davantage de nourriture tout en stabilisant, voire diminuant les surfaces agricoles et en réduisant les émissions de gaz à effet de serre (GES) ? "Nous avons commencé par développer un modèle qui agrège des données sur la consommation et la production de nourriture, l'utilisation d'engrais, les émissions de GES..." explique Patrice Dumas, chercheur au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) et coauteur de l'étude. La compilation de ces résultats a permis d'établir une année de référence - 2010 - et de la comparer avec 2050 en estimant les besoins futurs de la population, la production nécessaire et les émissions de GES induites. Le résultat est alarmant. L'agriculture occupe déjà près de la moitié des terres cultivables de la planète, avale 90 % de l'eau consommée par l'humanité et génère de 25 à 30 % de la totalité des gaz à effet de serre. Le pire est à venir : la population devrait passer de 7,7 à 9,7 milliards d'ici à trente ans, tandis que les revenus globaux progresseront eux aussi. Ces deux facteurs combinés entraîneront une hausse de la production de nourriture d'environ 56 % par rapport à 2010. Même si la productivité de l'agriculture progresse au même rythme que celui des cinquante dernières années, il faudra cultiver 593 millions d'hectares supplémentaires, soit près de deux fois la surface de l'Inde, une catastrophe pour les nappes phréatiques, les forêts et les écosystèmes qui stockent naturellement du CO2. LIRE AUSSI >> Le Giec alerte sur la dégradation des terres de la planète Comment nourrir 10 milliards de personnes en utilisant moins de terres et en baissant les émissions de GES ?Avec des technologies novatrices visant, par exemple, à améliorer la productivité des récoltes et des élevages, à développer des régimes moins carnés et des plantations plus résistantes. WRI/susfoodfuture Dans ces conditions, l'accord de Paris, qui vise à limiter le réchauffement climatique à +2 °C, ne pourrait être respecté. Heureusement, une solution existe. Ou plutôt vingt-deux, selon le WRI. Les auteurs ne s'en cachent pas, le défi est considérable. "A l'échelle mondiale, tous les pays doivent s'attaquer simultanément à l'ensemble de ces pistes", insiste Richard Waite, coauteur du rapport et membre du WRI. Certaines apparaissent plus urgentes, comme la réduction de la consommation de viande de boeuf, de mouton ou de chèvre, qui permettrait de libérer les terres utilisées pour le pâturage ou la production de nourriture animale et de les remplacer par des plantations de fruits et légumes destinés directement aux hommes. Les chercheurs ne prônent pas pour autant un régime totalement végétarien. Certains élevages de ruminants sur des terres non cultivables ou inexploitables - en montagne - ne posent aucun problème environnemental. D'autres ont des effets bénéfiques, notamment dans les zones arides. Surtout, les régimes végétariens remplaçant la viande par le lait et le fromage peuvent émettre, au final, plus de GES que les régimes raisonnablement carnés, selon les modélisations. L'idéal ? Réduire sa consommation et de ne pas dépasser les 350 calories de boeuf par semaine et par personne - soit environ 230 grammes -, voire lui préférer la viande de poulet ou de porc - moins émettrices de GES - et, surtout, les fruits et les légumes.
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Lame de fond ou fond de sauce pour bobos urbains ? Depuis leur apparition dans nos cités, les microforêts intriguent. Le concept ? Alors que les surfaces boisées diminuent inexorablement à la surface du globe, comme vient de le rappeler le dernier rapport du WWF, les métropoles, elles, cherchent de plus en plus à planter des arbres sur le bitume. Mais uniquement dans de petits espaces (pas plus de 1000 mètres carrés), de façon touffue et avec diverses essences plantées les unes contre les autres - une sorte de joyeux foutoir végétal en somme. "Cette méthode baptisée 'Miyawaki', du nom du botaniste japonais qui l'a inventée à la fin des années 1970, essaime partout à travers le monde. En Asie, en Inde, puis récemment en Europe", explique Nicolas de Brabandère, de la société Urban Forests, qui fut le premier à l'importer en Belgique il y a maintenant quatre ans. La France n'échappe pas à l'engouement et compte une bonne dizaine de projets (Paris, Toulouse, Nantes, Lille, Bordeaux, etc.) Derrière le désordre apparent, il y a donc une technique mise au point par le Japonais qui fait l'unanimité. Elle consiste d'abord en un gros travail préparatoire du sol en apportant de la terre, du paillage et des engrais organiques. "A l'origine, Miyawaki travaillait sur des terrains dégradés comme des friches industrielles ou des carrières", rappelle Nicolas de Brabandère. Ensuite, il faut bien choisir les espèces d'arbres en les diversifiant au maximum (de 15 à 20 essences en général) et en en les choisissant localement. Enfin, il reste à les planter, comme des choux, les plus proches possible. "La densité est la caractéristique première, souligne Yves-Marie Gardette, responsable du développement de l' (ONF).
true
"Venise, résiste!" Ils étaient des milliers à défiler dimanche dans les rues de la Sérénissime, inquiets des calamités qui menacent la ville, indignés par l'inaction des autorités et abasourdis par une récente série d'inondations. Le cortège, formé de 2000 à 3000 personnes selon l'AFP, a sillonné dans l'après-midi, sous une pluie battante, les ruelles du centre historique de Venise, à l'appel du collectif "No Grandi Navi" ("Non aux grands navires") et des associations de défense de l'environnement. "Sauvons Venise des paquebots, du MOSE, du changement climatique et de son maire", était le mot d'ordre du rassemblement, dont les organisateurs réclament depuis des années l'interdiction pour les navires de croisière de circuler dans la lagune. Les manifestants ont surtout dénoncé le projet MOSE, "Moïse" en italien, mais ici acronyme de Module expérimental électromécanique. Le titanesque système anti-inondation, en construction depuis 2003, est jugé inadapté. >> LIRE AUSSI : Intempéries en Italie : une femme décédée, viaduc écroulé, Venise encore sous les eaux Dix jours après une série historique de marées hautes inédite, Venise a connu une nouvelle "acqua alta" dimanche, avec un pic à 130 cm au-dessus du niveau moyen de la mer, loin toutefois des 187 cm (plus haut niveau depuis 1966) du 12 novembre qui avaient dévasté la ville. Elle se relève à peine de cette catastrophe, qui a endommagé des dizaines d'églises de ce joyau classé au patrimoine mondial de l'humanité.
true
Un nombre impressionnant de scientifiques du climat, de personnalités des médias et de célébrités est convaincu que le réchauffement climatique est une menace très réelle. La théorie a pour origine des modèles informatiques très sophistiqués qui démontrent des températures en augmentation provoquée par des concentrations en hausse du CO2. Cette théorie est confirmée par des données d’observations, ayant comme source des instruments, et qui sont présentées comme des données « d’anomalies » pour des températures de surface ajustées. L’émergence soudaine d’un motif de réchauffement inhabituel est alarmant et coïncide avec la hausse rapide des concentrations de gaz à effet de serre, particulièrement du CO2, provenant d’activités humaines brûlant des combustibles fossiles. Le graphique 1 reproduit l’effet de réchauffement climatique sur les températures quotidiennes maximales Tmax, du réseau historique de climatologie des États-Unis, US HCN. Les données Tmax ajustées peuvent être comparées directement avec des données brutes, non ajustées, de mesures faites sur le terrain. Alors qu’un net effet de réchauffement est clairement évident après 1975, une telle tendance n’est aucunement présente dans les données brutes du terrain. En fait, la variation de motif des Tmax brutes n’est en rien remarquable, montrant des variations mineures irrégulières de part et d’autre de l’axe du zéro des changements de températures. Comme le clarifie le graphique 1, les ajustements sont le facteur dominant dans la tendance de réchauffement planétaire. Les ajustements peuvent facilement être isolés en calculant la différence entre les ensembles de données ajustées et brutes. {Adj(Stn,Yr)} = {Tmax(Stn,Yr)_adj} – {Tmax(Stn,Yr)_raw} 1 Stn se réfère à l’identifiant de la station météorologique Yr se réfère à l’année Le graphique 2 illustre le biais d’ajustement moyen incorporé dans les données. Le motif de réchauffement est clairement visible dans le motif d’ajustements. Les ajustements constituent un biais de refroidissement appliqué aux températures du passé. Les ajustements sont ensuite lentement enlevés, à partir des années 1970. L’intention évidente des ajustements est de créer l’illusion d’un signal de réchauffement planétaire important dans les temps récents. Le réchauffement récent coïncide avec l’alarme publique sur les niveaux de CO2 en augmentation. Le graphique 2 montre l’effet net du processus d’ajustement, qui sculpte les données de mesures pour qu’elles se conforment avec l’alarme du réchauffement planétaire. Le profil statistique pour les années 30 et les années 90 (voir Graphique 3) démontre que le biais net est le résultat d’un algorithme sophistiqué, pour déguiser un biais systématique en phénomène naturel. L’effet net est un sculptage non aléatoire des températures pour montrer une forte tendance de réchauffement mondial. Le dilemme de la « pause ». Ceux d’entre nous qui constituons la communauté des sceptiques et de la science non officielle, pensons depuis toujours que les ajustements sont malavisés et scientifiquement inappropriés. Mais nous n’avions jamais soupçonné un effort intentionnel pour fabriquer du réchauffement planétaire par l’utilisation adroite d’algorithme d’ajustement. Néanmoins, nous savons désormais que le réchauffement mondial est en effet causé par du carbone, celui du graphite de mines de crayons, figurativement parlant, bien sûr. Il est basé sur des algorithmes sophistiqués qui sculptent astucieusement les ensembles de données pour les faire coller à la théorie. Comme il est désormais démontré, la confirmation du réchauffement planétaire par les données de l’US HCN est purement un artefact des algorithmes d’ajustement. Ceci n’est bien sûr pas une preuve que toutes les autres sources de données sont falsifiées de façon aussi flagrante. Néanmoins, l’US HCN est suffisamment étendu et crédible pour démontrer que le réchauffement mondial n’affecte pas le continent Nord américain. Il serait difficile de soutenir un argument scientifique valide en faveur d’un réchauffement mondial quand un des continents majeurs n’en montre aucun signe. Le problème avec le truc des ajustements, c’est qu’une vraie tendance mondiale au réchauffement n’a peut-être pas lieu. Cela veut dire qu’enlever les ajustements artificiels mène à un dilemme futur. Si les données brutes de Tmax continuent d’être remarquablement plates, alors interrompre l’ajout de ce biais a pour résultat une pause dans le réchauffement planétaire. Prolonger le biais, par contre, mènerait à un écart de plus en plus large avec la réalité, qui risque de pénétrer dans la conscience du public. La théorie de la pause Dès lors, la théorie la mieux adaptée pour la « pause », c’est que la science climatique a temporairement épuisé les raisonnements justifiant les ajustements. Étant donné les succès passés à convaincre le public, il est assez possible que la science officielle continuera simplement le processus d’ajustements. — Sur le web. Traduction Contrepoints.
fake
« Ce n’est pas par provocation » que Claude Allègre a intitulé son nouvel opuscule L’imposture climatique, assure-t-il dans le Figaro du 15 février : « C’est un choix réfléchi, grave, fondé hélas ». Ce n’est pas par ignorance non plus. « Hélas », Claude Allègre ment allègrement. Et sa démagogie n’a d’égale que son impudence. Première assertion mensongère : « Imposture que d’affirmer qu’on peut prévoir, qu’on sait prévoir le climat qu’il fera dans un siècle. (…) On sait, au contraire, que la météo est imprévisible à plus de quatre jours, et parfois moins ». Elève Allègre, vous êtes recalé ! Vous confondez (mais vous le faites exprès, je n’en doute pas) la prévision météorologique et la projection climatique. Un médecin serait imprudent de prévoir votre disparition à court terme. Mais il lui est facile d’affirmer que dans un siècle vous ne serez plus des nôtres (moi non plus d’ailleurs). De même, la prévision déterministe du temps météorologique trouve ses limites dans une fourchette de 4 à 15 jours, selon la latitude. Mais on peut prédire la prochaine glaciation, rythmée par les oscillations de l’orbite terrestre sous l’influence des autres astres du système solaire. Et on peut projeter la température moyenne au cours du siècle à venir, en extrapolant le bilan radiatif de la Terre sous l’influence d’un effet de serre accru – phénomène que les physiciens du siècle dernier comprenaient déjà mieux que vous ne faites mine de le faire – et en fonction de scénarios de comportement de nos sociétés, hélas trop optimistes (et vous aurez à répondre de votre minuscule rôle dans la fuite en avant que vous encouragez). Deuxième mensonge : « affirmer que le changement climatique que l’on observe – sans savoir dans quel sens, finalement, il aura lieu – serait dû à un facteur unique : les teneurs en gaz carbonique de l’atmosphère ». Mensonge renforcé d’autres assertions non moins fielleuses : « incapacité (congénitale ?) des climatologues à maîtriser certaines méthodes statistiques », « observations accréditant l’idée que le Soleil joue un rôle majeur ». Les climatologues parlent des gaz à effet de serre, dont le dioxyde de carbone n’est que le plus important, mais n’ignorent ni le méthane, ni les oxydes d’azote, ni les CFC, et quelques autres, ni surtout la vapeur d’eau dont le rôle d’amplification de l’effet de serre additionnel est fondamental. Mais ils soulignent que le long temps de résidence dans l’atmosphère du dioxyde de carbone, de l’ordre du siècle, en fait le problème numéro un. Ce que Claude Allègre feint d’ignorer. Quant au changement climatique observé, il est « sans équivoque ». N’en déplaise à Claude Allègre, il n’y a pas de satellite climato-sceptique (non plus d’ailleurs que les autres systèmes d’observation). Au demeurant, les satellites, les flotteurs et les mouillages océaniques, les systèmes de mesure au sol, en avion ou en ballon, n’ont pas d’opinion : ils se bornent à observer et mesurer plus de vingt variables climatiques essentielles. Et ce qu’ils imagent et mesurent est « sans équivoque » : le niveau de l’océan s’élève d’un peu plus de 3 mm par an, à un rythme double de celui du 20e siècle ; les glaces de mer arctiques se réduisent en été comme peau de chagrin : plus de 5 millions de km2 disparus en 30 ans ; le Groënland fond bien plus vite que prévu ; la déforestation ne ralentit pas, et elle compte pour 15 % des 10 milliards de tonnes de carbone déversés chaque année dans l’atmosphère, qui s’enrichit chaque année de 3 parties par million de CO2 ; le contenu thermique de l’océan augmente ; l’océan renferme un réchauffement global retardé qui viendra inexorablement s’ajouter à celui déjà enregistré ; l’acidité des océans s’accroît elle aussi, par suite de la dissolution du gaz carbonique en excédent dans l’atmosphère, au grand dam des organismes marins qui n’ont rien connu de tel au cours des derniers 25 millions d’années au moins. Quant au Soleil, il sort tout juste d’une période de calme remarquable, et les satellites qui scrutent son activité n’ont rien noté qui permette d’expliquer le réchauffement global observé. En revanche, les modèles numériques de climat ne peuvent reproduire celui du 20e siècle, pour lequel on dispose de mesures globales de qualité, qu’en prenant en compte ce que les climatologues appellent le « forçage anthropique », c’est-à-dire, l’effet de serre accru dû à l’usage des combustibles fossiles. Les « forçages naturels » (fluctuations du rayonnement solaire, impact des éruptions volcaniques) n’y suffisent pas. Une bonne raison de leur accorder une certaine confiance pour les projections du climat futur, sauf à adopter l’attitude de l’autruche. Troisième mensonge : aucun climatologue ne prétend que le changement climatique serait le seul problème auquel l’humanité aurait à faire face. Les défis cumulés et interconnectés de l’énergie, de l’eau,de l’alimentation, de la démographie, sans parler des maladies émergentes ou de la prolifération nucléaire, sont bien réels, et le problème climatique ne fait qu’aggraver les conditions de leur solution, notamment pour les plus pauvres dont Claude Allègre prétend se faire le héraut. Je n’aime guère les attaques ad hominem, mais force est de constater que Claude Allègre ne se prive pas de traîner dans la boue des scientifiques honnêtes, manière de toujours occuper le devant de la scène pour y pérorer sans fin sur ce qu’il ne connaît pas. Force est aussi de constater qu’il préfère la quiétude d’une interview journalistique à la confrontation avec « ses pairs », selon l’usage dans toute communauté scientifique qui se respecte. A l’opposé de sa virulence, j’ai apprécié en son temps la modestie et la rigueur de Paul Tapponnier, éminent sismologue de l’Institut de Physique du Globe de Paris, qui écrivait dans Le Monde, après le tsunami de décembre 2004 : « Je savais tout, je ne savais rien ». On est loin des rodomontades de l’impatient ex-ministre. 📨 Ne passez plus à côté des infos de l'écologie
true
Les recours en justice font tâche d’huile Que ce soit en Suisse avec le mouvement des Aînées, en Irlande avec l’ONG Friends of the Irish Environment ou aux Pays-Bas où une décision sans précédent a été rendue en faveur de la justice climatique, les procès contre l’inaction des États face au changement climatique se multiplient. En France aussi, la mobilisation pour le climat bat des records : plus de deux millions de personnes soutiennent l’initiative l’Affaire du siècle, lancée par quatre ONG (dont Greenpeace) qui demandent des comptes à l’État français, devant les tribunaux, pour sa négligence en matière climatique. Le maire de Grande-Synthe, Damien Carême, a déposé quant à lui une plainte devant le Conseil d’État contre l’État français pour le « non respect de ses engagements climatiques ». JE SOUTIENS L'AFFAIRE DU SIÈCLE Les entreprises polluent, l’État regarde ailleurs Pendant ce temps, le gouvernement fait la sourde oreille et les émissions de la France repartent à la hausse. Make our planet great again ? Oui, mais pas tout de suite. La priorité, derrière les beaux discours de façade, semble bel et bien pour le gouvernement de préserver avant tout les intérêts des multinationales françaises alors que leurs activités, faute de régulation contraignante, contribuent fortement aux changements climatiques. Aucune mesure n’est prise pour sérieusement prendre le problème à la racine, et le “grand débat” omet volontairement de nombreux sujets liés à l’impérieuse nécessité de protéger le climat. « Justice pour la planète et ses habitants », tel est le message qu’on porté les militants de Greenpeace lors du sommet de Davos, en janvier 2018. ©Greenpeace/Lumina Obscura Ainsi, d’après un récent rapport les émissions de CO2 des sites les plus polluants du pays ont augmenté de 5 % en 2017 et ces émissions, notamment issues d’entreprises du CAC 40, échappent largement à la fiscalité carbone. Ce rapport précise aussi que, entre 2010 et 2017, les impôts versés par les entreprises du CAC 40 ont baissé de 6,4 % en valeur absolue, alors que leurs bénéfices cumulés ont augmenté de 9,3 %. Quant aux dividendes versés aux actionnaires, ils ont progressé de 44 % en valeur absolue sur la même période, tandis que les effectifs en France ont baissé de 20 %. Quand va-t-on enfin taxer ces entreprises pour rétablir la justice sociale et climatique ? Les exemples du manque d’action et des contradictions du gouvernement ne manquent pas. Les forages pétroliers exploratoires de Total ont été autorisés au large de la Guyane, en dépit de la loi sur les hydrocarbures. Et, alors qu’Emmanuel Macron avait annoncé que toutes les centrales à charbon seraient fermées d’ici à 2022, une exception pourrait être faite à Cordemais, en Loire-Atlantique dont la conversion en biomasse par EDF pourrait avoir des impacts désastreux…. Les rapports alarmants s’enchaînent Le climat bat lui aussi de tristes records. Le Groenland n’a jamais fondu aussi vite, et c’est le même constat à l’autre extrémité de la planète. Après les experts du GIEC, ce sont ceux du World Resources Institute qui tirent à leur tour le signal d’alarme : les progrès pour diminuer les émissions sont insuffisants dans la majorité des secteurs clés, notamment l’énergie, les transports et l’utilisation des sols, si l’on veut conserver une chance de ne pas franchir le seuil fatidique de 1,5 °C de réchauffement planétaire. Le gouvernement doit agir pour la justice climatique, sociale et fiscale Au niveau national, les solutions pour diminuer les émissions sont connues, qu’il s’agisse de taxer les entreprises polluantes ou de réformer les secteur de la mobilité, du logement ou de l’agriculture. Au niveau européen, des solutions existent aussi ! Le “moteur” franco-allemand doit mettre un coup d’accélérateur contre les changements climatiques et carburer aux énergies vertes. Après le succès des manifestations du week-end dernier, nous vous donnons rendez-vous pour une grande marche à Paris et dans toute la France le 16 mars ! Une grève mondiale pour le climat est également prévue le 15 mars, à l’initiative de la jeune militante suédoise Greta Thunberg qui a lancé un appel à la jeunesse mondiale pour l’inciter à réclamer des actions concrètes contre le changement climatique. Restez connecté-e pour plus d’infos prochainement. Continuez aussi à vous mobiliser pour l’Affaire du Siècle en soutenant notre recours en justice contre l’inaction du gouvernement.
biased
L’écologiste, le nouvel idiot utile du « grand capital » ? Comment et pourquoi le capitalisme a fait main basse sur l’écologie… « Je te soutiens et je t’admire. Je suis de ton côté. » — Christine Lagarde, ancienne patronne du FMI et actuelle gouverneur de la BCE, à Greta Thunberg au Forum Économique Mondial de Davos / Janvier 2019 Préambule Le but de cet article n’est pas de débattre de la théorie du réchauffement climatique d’origine anthropique, ni du bien-fondé de l’écologie. Aux abus et aux excès des hommes, réels, doivent naturellement correspondre des réflexions et des actions visant à ce que l’Homme vive en harmonie avec son environnement. Cet article écrit seulement ce que chaque personne honnête ne peut manquer de constater si elle s’éloigne un instant du bruit et qu’elle fait l’effort d’observer les faits. Ces faits sont sourcés. Il serait donc inopérant et ridicule d’évoquer un quelconque complotisme. Ceci étant écrit… L’écologie est désormais si soutenue par les puissances d’argent, que même les journaux les plus « mainstream » s’interrogent et trouvent ça suspect… En 2019, la récupération de l’écologie par « la finance » n’est donc plus une thèse complotiste, puisque ceux dont la fonction est de nous informer « officiellement » s’étonnent de cet amour paradoxal des grands capitalistes pour Greta Thunberg et autres Extinction Rebellion. Certains écologistes dénoncent aussi ce phénomène. Mais, pourquoi ce soutien ne pourrait-il pas être sincère ? Ne pourrions-nous pas, plutôt, parler « d’adhésion » ? Pourquoi c’est bien une récupération… Examinons quelques exemples trouvés récemment dans la presse du soutien manifeste du pouvoir et de l’argent à l’écologie politique : Nous apprenons que Greta Thunberg est une icône marketing créée par l’organisation We don’t have time dont les deux familles actionnaires sont des financiers pur jus. Un bug Facebook révèle en janvier 2020 que les véritables auteurs des posts de Greta Thunberg sont en fait son père et un ancien communicant de l’ONU. L’organisation « révolutionnaire » Extinction Rebellion est notamment financée par l’omniprésente Open Society de Georges Soros (22ème fortune du monde en 2012 selon le magazine Forbes) et le milliardaire (lui aussi) Chris Hohn, gérant de fonds spéculatif à la City de Londres. La lecture quotidienne des titres de presse du milliardaire Bernard Arnault ou de son gendre, autre milliardaire, Xavier Niel font désormais référence systématiquement à l’écologie, que le sujet traité soit économique, politique ou culturel. Blackrock, le plus grand fonds d’investissement du monde (désormais célèbre en France depuis les polémiques autour de la réforme des retraites de Macron), Goldman Sachs, « la banque qui dirige le monde » selon le journaliste du Monde à Londres Marc Roche, la BCE, la banque centrale européenne… Toutes les plus grandes institutions financières mondiales créent des produits financiers « verts » et investissent massivement dans le Green business qui convient à leurs objectifs. Comme nous le voyons, les puissances d’argent ne se contentent pas de suivre un mouvement extérieur à elles, par suivisme, opportunisme ou par vertu : elles l’organisent conformément à leurs intérêts (en opérant une sélection sélective des valeurs dans les porte-feuilles financiers) et elles en font la publicité. C’est tout à fait différent. Cette récupération est-elle récente ? Non, absolument pas. Elle est simplement plus médiatisée car, au fil des années, ce sont chaque jour de plus en plus de puissances et de lobbys qui rejoignent cette récupération. Rappelons-nous que ce ne sont pas quelques révolutionnaires illuminés qui ont poussé ou présidé à la création d’une organisation non gouvernementale de lutte contre le réchauffement climatique, mais bel et bien les chefs d’État Ronald Reagan et Margaret Tatcher qui ont confié cette mission et l’exclusivité à l’organisation supra-nationale de l’ONU lors de la réunion du G7 de novembre 1988 (le GIEC). Ou que c’est encore Neva Goodwin Rockefeller, la 3ème fille de David Rockefeler – dont la fortune familiale est issue… du pétrole – qui a fondé en accord avec sa famille le GDEA, organisme dont l’une des principales activités est l’étude du réchauffement climatique anthropique. Qu’enfin, c’est par exemple Bernhard de Lippe-Biesterfeld, cofondateur du groupe Bilderberg qui réunit chaque année les personnes les plus puissantes du monde issues du monde des affaires, de la politique ou de la diplomatie (et ancien nazi !), qui est le président fondateur du Fonds mondial pour la nature (WWF) en 1962. ONG très subventionnée (notamment par les États-Unis), régulièrement accusée d’être plus utile aux entreprises qu’à l’environnement… Soit, mais dans quel but ? Pourquoi les capitalistes sont devenus les plus fervents sponsors de l’écologie politique… Les raisons sont nombreuses, évoluent dans le temps et dépendent des acteurs en présence. A titre d’exemple, dans les années 1980, Margaret Thatcher a initié la création du GIEC afin de promouvoir l’énergie nucléaire (alors fortement développée en France mais peu en Grande-Bretagne) et contrer ainsi les syndicats très puissants du charbon qui s’opposaient à ses réformes libérales. Diminuer la dépendance de la Grande-Bretagne à l’égard des pays riches en hydrocarbures était un second objectif. Ainsi, dès l’origine, lutter contre le réchauffement climatique n’a été qu’un prétexte à la création du GIEC par les 7 pays les plus riches, donc les plus industrialisés (à l’époque), du monde… Les différentes raisons de ce soutien sont encore très peu développées dans la presse « mainstream ». Cela viendra probablement. Elles ne constituent pas pour autant des théories du complot. Il suffit par exemple de lire les articles hebdomadaires de Jacques Attali sur son blog ou par exemple aussi le rapport de Simon Linnett, Vice-Président de Rothschild Londres, pour en voir plusieurs exposées très clairement. Les raisons… D’un point de vue strictement économique, la raison la plus ancienne probablement… But n°1 : Contrôler l’opposition au capitalisme Augmenter les rendements de la terre agricole, déforester, forer des puits de pétrole, produire de l’électricité, refroidir des turbines, vendre des voitures à essence ou au gazole, etc. Mais aussi et surtout, acheter toujours plus de produits finis : vêtements, meubles, disques, téléphones, ordinateurs… Produire et consommer est nécessairement polluant et/ou émetteur de CO2. En réaction à l’essor technologique et à la consommation de masse, des mouvements écologistes spontanés ont émergé depuis le milieu du XIXème siècle. Contrôler cette opposition au capitalisme fut probablement la première raison pour les capitalistes de créer ou de financer des organisations environnementales. A l’inverse, compte tenu du défaut de croissance structurel de l’Occident depuis une quinzaine d’années, la raison la plus récente… But n°2 : Ouvrir de nouveaux marchés économiques La réglementation contraignante sur un fondement écologique permet incontestablement d’ouvrir de nouveaux débouchés à des entreprises dans tous les domaines de l’économie (financés essentiellement par la planche à billets, ces secteurs étant rendus économiquement viables par des participations fiscales de l’État ou des obligations de rachat par des opérateurs nationaux) : isolation des bâtiments, construction de voitures électriques, de panneaux solaires, d’éoliennes, etc. On constate et on déplore que la révolution de l’internet est une révolution de moyens, et non de fins, c’est à dire qu’elle permet de faire pareil autrement (disruption / uberisation), mais pas de faire autre chose (contrairement à la révolution agricole puis industrielle). Ainsi, à l’inverse de la révolution de l’internet qui est peu créatrice de croissance, la transition écologique permet, elle, d’offrir aux multinationales et aux PME des relais de croissance. D’un point de vue plus politique, voire complètement idéologique, la raison qui a émergé quand l’élite mondiale a commencé à se désolidariser du destin des États-Unis d’Amérique, promis au déclin… But n°3 : Mettre en place une gouvernance mondiale dominée par une élite mondiale Ce n’est pas un fantasme : dans beaucoup de pays, des membres de l’élite exècrent la démocratie dans ce qu’elle permet au crétin sans diplôme, sans culture et sans argent de voter au même titre que le génie, sur-diplômé, savant et riche. De nombreux exemples montrent en effet que l’élite considère régulièrement que le peuple vote mal et que la démocratie actuelle lui donne trop de pouvoir : du referendum de 2005 sur la constitution européenne où l’élite a voté Oui et le peuple Non, à l’élection de Trump en passant par le Brexit. Ces personnes souhaitent mettre en place des structures supra-nationales qui viendraient remplacer la démocratie parlementaire née en Angleterre au XVIIème siècle puis aux États-Unis et en France aux XVIIIème siècle par une post-démocratie technocratique légèrement autoritaire et multi-polaire où chaque pays siégerait en due proportion de son PIB, et qui serait gérée par une élite apatride. La première ébauche de ce projet constructiviste est l’Union Européenne, qui fait figure de test pour les « mondialistes » (dont les inspirateurs ou institutions les plus connues sont : Richard Coudenhove-Kalergi, la Commission Trilatérale ou encore la Société des fabiens). Cette union conçue d’abord comme un simple espace économique libre-échangiste est dirigée par des commissaires européens très bien rémunérés et non élus par les peuples, qui décident seuls des sujets dont le Parlement européen peut débattre. Pour ceux qu’il est désormais convenu d’appeler « mondialistes » (expression utilisée par le président des Etats-unis lui-même), ce gouvernement mondial serait nécessairement plus efficient car non tributaire de l’incurie et de l’instabilité des peuples et de leurs élus, et nous éviterait « les pires heures de l’Histoire » où les nationalismes exacerbés auraient été la cause des drames du XXème siècle. Dans ce but, tout problème qui ne peut se résoudre seul à l’échelle des nations est une opportunité de justifier la mise en place d’un tel gouvernement mondial. L’écologie en est un, assurément. Pollutions et CO2 ne connaissant pas de frontières. Enfin, la raison budgétaire ou technocratique, qui existe déjà dans une vingtaine de pays sous le nom de taxe carbone… But n°4 : Créer un impôt mondial dont le bien fondé ne soit pas contestable Qui est contre sauver la planète ? Qui souhaite la fin du monde ? Personne. Dans les social-démocraties que nous connaissons en Occident, lever l’impôt s’avère de plus en plus délicat. Nos taux de prélèvements obligatoires approchent dangereusement des 50% (en particulier en France) et les dettes contractées par les États pour « pousser » jusqu’à presque 60% les dépenses publiques deviennent presque impossible à rembourser. Sauf à créer une taxe carbone demain unifiée, comment financer la transition écologique ? Les plus grandes organisations mondiales que sont la Banque Mondiale ou bien le Fonds Monétaire International (FMI) sont pour cette taxe carbone. Mais enfin, pourquoi lever des impôts supplémentaires ? Le déclin de l’Occident a déjà commencé mais tout est fait pour que les peuples ne le voient pas La crise de 2008 se prolonge sans résolution jusqu’à maintenant, en 2020. Car, ce n’est pas une crise en fait : c’est un changement de paradigme. Cette crise, ou plutôt ce changement de paradigme, c’est le déclin de l’Occident qui a déjà commencé du fait de sa démographie. La seule population de nos pays qui s’agrandit est celle des plus de 65 ans, du fait de l’augmentation du niveau de vie (alimentation, hygiène, médecine) et de la baisse de la natalité. Or, la consommation représente la plus grande part du PIB des pays occidentaux (2/3 environ) et les plus de 65 ans ne consomment pas comme les générations plus jeunes. Hors l’endettement, permis artificiellement par les taux d’intérêt quasi nuls pour que le système survive encore un peu, la croissance est déjà nulle voire négative en France, comme dans la plupart des pays d’Europe et du monde Occidental. Or, si les inégalités sont acceptées par les peuples quand la croissance est là (voir la Chine où la dictature du PC ne tient que par la persistance d’une croissance forte), elles deviennent intolérables quand la croissance stagne ou que les populations s’appauvrissent. Résumons un peu avant de conclure… Le réchauffement climatique actuel – qu’il soit d’origine anthropique ou non ! – est devenu avant tout un sujet politique, et non scientifique. Éluder cette réalité serait stupide. Nul ne prétend ici « en complotiste » que « les grands capitalistes » ont fabriqué ce réchauffement (bien réel) pour servir leurs intérêts. Le sens de la causalité est inverse : ce réchauffement est simplement utilisé comme une opportunité de façonner un nouvel ordre mondial conforme à leurs objectifs. Aujourd’hui, l’écologie politique est soutenue par la majorité des grands capitalistes (et par la majorité des pouvoirs politiques qui n’en sont généralement qu’une émanation) dans l’espoir qu’elle leur permette de sauver – non pas la planète – mais le système qui leur profite : une vague démocratie parlementaire chapeautée par une technostructure supra-nationale qui organise le monde comme un immense marché libre-échangiste. L’écologisme vise en effet à empêcher que l’inéluctable déclin de l’Occident débouche sur une véritable révolution qui mettra fin à ce système. Quand l’écologisme succède à l’européisme… D’une certaine manière, l’Histoire se répète. Communisme, européisme, écologisme : en réalité, à chaque génération occidentale correspond son idéologie, sa belle utopie. Là où ses adaptes s’imaginent en visionnaires, ils s’avèrent en fait n’être que des idiots utiles. Idiots utiles de l’URSS pour le communisme, puis du grand capital américain pour l’européisme et désormais du grand capital mondialisé avec l’écologisme. Au nom du progressisme, chaque fois, les gens qui se disent « de gauche » se retrouvent in fine à servir des intérêts qui ne sont pas ceux qu’ils imaginent. Le communisme… Le communisme a bercé pendant environ 70 ans (jusqu’à la chute de l’URSS) l’imaginaire révolutionnaire des parents des baby-boomers du monde Occidental. « Bien au chaud » du bon côté du rideau de fer, ils ont vomi sur l’imparfait capitalisme qui les nourrissait, et encensés jusqu’à son effondrement, un système totalitaire qui a fait près de 100 millions de morts. L’européisme… Contrairement au storytelling diffusé jusqu’à la nausée par l’Éducation nationale et les médias (pendant près de 70 ans aussi), la construction européenne est avant tout une construction initiée conjointement par des idéologues « mondialistes » et par les États-Unis (notamment au travers des fondations Rockefeller et Ford, faux-nez du Département d’État américain) pour créer un grand marché économique d’écoulement des produits américains et pour étendre la zone d’influence géopolitique des États-Unis d’Amérique, et non par et pour le bien des peuples européens. Les baby-boomers ont crû que l’Union Européenne était née de leur souhait, pour leur assurer paix et prospérité, en les rendant plus forts face à l’empire américain. En réalité, l’Europe n’a jamais été menacée d’une guerre interne depuis 1945 puisque tous ces pays appartenaient à la même alliance dirigée par les Etats-Unis (OTAN), mais aussi que la France possédait la bombe nucléaire et que l’Allemagne était démilitarisée. L’Europe est au contraire devenue un marché sans frontières, ouvert à tous les vents (immigration, concurrence déloyale des autres puissances, etc) au bénéfice exclusif des multinationales et financiers (américains puis chinois à compter de 2001), et au détriment du niveau de vie des européens (le PIB par habitant était le même en France qu’aux États-Unis encore jusqu’aux années 1970. Il est de 20% inférieur désormais). Aujourd’hui, les enfants et surtout les petits-enfants des baby-boomers qui ont été communistes puis européistes embrassent la nouvelle utopie médiatisée à dessein : l’écologisme. Pendant le temps que durera cette idéologie, de bonnes choses émergeront (et émergent déjà), c’est certain. Le communisme à l’Est a obligé les élites de l’Ouest à se soucier des conditions de vie du peuple. Les baby-boomers doivent aux miséreux de l’Est leurs congés payés, leur assurance maladie et leur assurance chômage. Les élites occidentales avaient tellement peur que le monde entier tombe aux mains des communistes ! L’européisme, lui, nous a donné… ERASMUS… Des choses moins bonnes nous attendent aussi avec l’écologisme. Nul ne sait si ça ressemblera davantage au Goulag des communistes ou à l’appauvrissement lent de l’européisme. Nul ne sait, non plus, combien de temps il faudra pour que cette nouvelle utopie disparaisse, elle aussi, sous le poids du réel ? 70 ans ? Combien d’extrémismes, d’atteintes aux libertés, voire aux personnes, faudra t’il pour que les éternels utopistes de gauche comprennent qu’ils ont été une nouvelle fois les meilleurs amis du grand capital ? Une nouvelle fois : l’écologisme ne rend pas service à l’écologie mais aux puissants et aux riches. Sébastien LEBLET le 01/01/2020 Mots-clés de l’article : écologie, écologisme, capitalisme, idiot utile, récupération, idéologie, complotisme, communisme, européisme, génération Crédit image Pixabay
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On ne mourra pas demain de la pollution : on en meurt aujourd’hui. Ne pas agir maintenant, ce serait trahir les citoyens. L’urgence de la situation rend responsable chacun de nous. C’est un engagement, concret et quotidien. C’est mon engagement. C’est l’idée que je me fais de la politique. Toutes les dix minutes, un Français meurt prématurément du fait de la pollution de l’air, et notamment des particules qui proviennent de la combustion des énergies fossiles. Cette hécatombe, c’est 48 000 décès par an, c’est plus que tous les accidents de la route, tous les suicides, tous les meurtres, toutes les noyades, tous les accidents domestiques réunis . Le confinement ne réduit pas la pollution, cherchez l’erreur ! Certes la concentration du dioxyde d’azote (NO2) a diminué depuis le confinement. La carte satellite ci-dessous le montre clairement. Mais si l’on examine les indices globaux de qualité de l’air français (ATM0), ou européen (CITEAIR) [1], il apparaît que la pollution a augmenté depuis le début du confinement. Cette évolution surprenante est due à la façon dont ces indices sont calculés. Ils sont par construction biaisés pour montrer que tout va mal. Par exemple ATMO prend en compte les quatre principaux polluants (PM10, SO₂, O3 et NOx) [2] pour établir une moyenne pondérée par leur importance relative. Pour chacun d’entre eux un sous-indice est calculé, et pour chaque journée, on choisit l’indice de pollution le plus élevé, ignorant les trois autres indices qui marquent une amélioration ou une moindre détérioration. En l’occurrence la cause principale de la détérioration de la qualité de l’air après le 16 mars est due à la prépondérance du sous-indice Ozone. Quant aux particules fines, leur concentration a aussi augmenté depuis le confinement. Mais ce sont des causes naturelles qu’il faut incriminer (poussières agricoles, pollens et transports de sables du Sahara). Le stratagème se retourne ainsi contre ses auteurs. Les indices ATMO et CITEAIR qui ont si longtemps été présentés comme les juges de paix de l’évolution de la pollution de l’air, font apparaître une augmentation sensible de la pollution durant le confinement ! L’air de Paris est pur mais personne ne le sait L’air est dorénavant pratiquement aussi pur à Paris qu’à la campagne montre Christian Gerondeau dans son essai « Pollution : l’air de Paris est pur mais personne ne le sait » (éditions du Toucan). Au cours des deux ou trois dernières décennies, la pollution à Paris a diminué de façon constante. Les teneurs de l’air (en moyennes annuelles) ont ont été réduites de -87% pour le CO, -81% pour le benzène, -44% pour le NO2, -71% pour les particules fines et de -100% pour le plomb qui n’est même plus mesuré. Quant au dioxyde de soufre qui fut pourtant pendant des siècles le polluant majeur de nos villes (sous forme du SMOG), il a disparu du fait d’une forte diminution des émissions (notamment industrielles) et des mesures techniques réglementaires (baisse du taux de soufre dans le gasoil depuis 1996). Il suffit pour le vérifier d’aller sur le site d’Air Parif : Le diagramme ci-dessus montre que, sur la période allant du 01 janvier 2015 au 31 décembre 2019, les seuils d’information et d’alerte pour le dioxyde d’azote (NO2), l’ozone (O3) et les particules fines (PM10) n’ont été qu’exceptionnellement dépassés. Pour le dioxyde d’azote (NO2) par exemple, le seuil d’information n’a été dépassé que 2 fois : le 01 décembre 2016 (avec 268 µg/m³) et le 26 juillet 2018 (avec 205 µg/m³). Pourtant, selon un sondage Ifop de juin 2018, seul 3 % seulement des Français pensent que la pollution diminue. C’est en montagne et dans les zones désertiques que la concentration de particules fines est la plus élevée Dans un article intitulé « Pollution aux particules fines “PM 2,5” : 48 000 décès imaginaires » , Christian Gerondeau a montré que ce n’est pas dans les pays développés que la pollution aux particules fines est aujourd’hui la plus importante mais dans les zones désertiques dans lesquelles en l’absence de végétation, rien ne s’oppose à leur dispersion dans l’atmosphère. Résultat encore plus inattendu en France, les zones où les concentrations de particules sont les plus importantes se situent en montagne. La carte ci-dessous montre que les communes les plus affectées par les particules fines sont situées à une altitude moyenne de 2 000 mètres . Les particules fines contribuent à la diffusion du Covid-19, un nouvel exercice de propagande Dans une récente tribune du journal Le Monde l’association «nous voulons des coquelicots » affirme, que les particules fines contribuent à la diffusion du Covid-19. Dans l’Express le Professeur Jean-Philippe Derenne, ancien chef du service de pneumologie de la Pitié-Salpêtrière a dénoncé cette prise de position comme un exercice de propagande faisant observer que les pays qui ont la mortalité la plus faible (Arménie, Macédoine du Nord, Bosnie-Herzégovine) sont ceux qui ont un taux de concentration de particules fines élevé, et inversement les pays les moins pollués (Islande, Suède, Finlande ) connaissent un taux de décès COVID-19 important. La vérité scientifique n’intéresse pas ces militants écologistes, ce qu’ils veulent, c’est faire de la propagande Climat : c’est parti pour l’opération RÉCUP du Covid-19 ! La relation entre la pollution atmosphérique et le climat est bien établie, mais pas dans le sens généralement suggéré. Plusieurs études (dont celle de R. Vautard et al dans Nature, celle de Yuan Wang et al toujours dans Nature) ont montré que la baisse de la pollution atmosphérique observée depuis le milieu du XXe siècle augmente le rayonnement solaire et réchauffe donc le climat. R. Vautard et al estiment que la réduction de la charge des aérosols explique environ 10 à 20% du réchauffement diurne récent en Europe (50% en Europe de l’Est). Yuan Wang et al montrent que la réduction des aérosols anthropiques en Europe est à l’origine de la diminution des hivers froids dans l’hémisphère Nord. Ces études ne sont pas assez alarmistes pour être portées à la connaissance du public. Nathalie MP ironise sur les personnalités pressées de se refaire une santé idéologique et médiatique par instrumentalisation climatique et écologique du coronavirus, notamment Corinne Le Quéré qui préside le Haut Conseil pour le climat (HCC) qui a récemment déclaré : La plupart des causes du Covid-19, comme la déforestation ou les énergies fossiles, sont aussi à l’origine du changement climatique. Il faut donc s’attaquer à ces causes profondes, et la transition bas carbone est une réponse. Quant aux conventionnels du climat, ils cherchent à récupérer leur déficit de notoriété en déclarant : La crise sanitaire ne doit pas nous précipiter dans une crise climatique. Les propagantistes ne sont jamais en repos…et les mensonges infiniment répétés, finissent par devenir des vérité aux oreilles de ceux qui y sont soumis sans cesse. [1] Les indices ATMO et CITEAIR sont des fonctions des 4 principaux polluants f(PM10, SO₂, O3, NO2) CITEAIR = g(NO2, PM10, PM2,5). ATMO prend en compte ces 4 polluants au moyen d’une moyenne pondérée par leur importance relative. Il établit pour chacun d’entre eux un sous-indice, et pour chaque journée, choisit l’indice de pollution le plus élevé, ignorant les trois autres indices qui marquent une amélioration ou une moindre détérioration. [2] Les oxydes d’azotes sont un résidu de la combustion du gaz de chauffage ou de cuisine et des carburants automobiles et industriels, qui provoque des troubles respiratoires et vasculaires. L’ozone n’est pas un polluant primaire émis directement par un processus industriel, mais un polluant secondaire provoqué par l’action du rayonnement solaire sur les NOx et les composés organiques volatils (tels que le benzène), qui attaque lui aussi poumons et cœur.
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Il aura donc fallu deux ans d’instruction et quelque 2,3 millions de signatures pour que l’État soit reconnu pour la première fois responsable d’inaction climatique en France. L’information est tombée en milieu de matinée ce mercredi 3 février 2021 : devant le tribunal administratif de Paris, les quatre ONG Notre Affaire à tous, Greenpeace France, Fondation Nicolas Hulot et Oxfam France ont gagné le procès qu’elles avaient intenté contre les représentants de l’État en 2018, le premier « grand procès climatique en France » selon elles. « Préjudice écologique » Dans son jugement sur « l’Affaire du Siècle », prononcé le 3 février 2021, le tribunal administratif de Paris a ainsi reconnu la responsabilité de l’État français dans la crise climatique et jugé qu’il avait commis une « faute » en ne respectant pas ses engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Comme le rappelle Le Monde, la France s’est engagée à diminuer ses émissions de 40 % d’ici à 2030 par rapport au niveau de 1990 et à atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 mais les émissions de gaz à effet de serre dans le pays n’ont baissé que de 0,9 % entre 2018 et 2019, alors que le rythme devrait être une diminution annuelle de 1,5 %, et de 3,2 % à partir de 2025 pour atteindre la neutralité carbone en 2050. L’État a également été reconnu responsable de « préjudice écologique », principe consacré dans le code civil depuis la promulgation de la loi sur la biodiversité d’août 2016 mais qui n’avait jamais été jusqu’alors appliqué à l’État français lui-même. Le tribunal a condamné l’État à verser un euro symbolique aux associations requérantes pour « le préjudice moral » résultant de « ses carences fautives dans le respect de ses engagements en matière de lutte contre le réchauffement climatique ». « Jusqu’ici, l’État niait l’insuffisance de ses politiques climatiques, en dépit de l’accumulation de preuves » « Jusqu’ici, l’État niait l’insuffisance de ses politiques climatiques, en dépit de l’accumulation de preuves » Les ONG à l'origine de « L'Affaire du siècle »
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Une mobilisation absolument inédite en France En déposant un recours en justice contre l’État français pour des décennies d’inaction contre les changements climatiques, les 4 ONG co-requérantes (la Fondation pour la Nature et l’Homme, Greenpeace France, Notre Affaire à Tous, Oxfam France) souhaitaient un électrochoc. Il a eu lieu ! Il n’aura fallu que 48 heures pour qu’un million de personnes soutiennent l’AFFAIRE DU SIÈCLE, en signant l’appel mis en ligne sur le site : laffairedusiecle.net. Une mobilisation d’une ampleur absolument inédite, en un temps record, qui démontre l’évolution de la prise de conscience citoyenne, la soif de justice et la volonté d’actes concrets sur le climat. La mobilisation ne fait que commencer… Pour Marie Toussaint, présidente de Notre Affaire à Tous : « La vague est immense. Elle révèle une aspiration profonde des citoyens à ce que les choses changent enfin. Cette mobilisation révèle aussi l’envie d’agir ensemble, l’envie de collectif, notamment par les jeunes, les youtubeurs, la génération climat. La justice climatique a un bel avenir devant elle! » Pour Cécile Duflot, directrice générale d’Oxfam France : “Un tel engouement est inédit et il oblige l’Etat à être à la hauteur de l’enjeu. Les beaux discours ne dupent plus personne, il est temps de changer de modèle, de placer la protection de l’environnement et la lutte contre les inégalités au cœur des priorités politiques.” Pour Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France : « Un million de personnes et sans doute plus demandent des comptes à l’Etat pour son inaction climatique, c’est historique. Ils attendent des actes forts et concrets, tout de suite. Emmanuel Macron ne peut plus se contenter d’effets de manche sur le climat. Le blabla c’est terminé. » Pour Audrey Pulvar, Présidente de la Fondation pour la Nature et l’Homme : “En 2 jours, 1 million de personnes disent que le climat, c’est l’Affaire du Siècle ! C’est historique. La mobilisation continue : tous les citoyens peuvent nous rejoindre et soutenir notre recours contre l’Etat pour inaction climatique.” Un site internet pris d’assaut – jusqu’à 100 000 visiteurs uniques par heure ! Depuis l’annonce du recours lancé contre l’État français, l’afflux d’internautes sur le site laffairedusiecle.net n’a pas faibli. Entre le 18 décembre et le 19 décembre, le site a enregistré 1,25 million de visites uniques, avec des pics atteignant 100 000 visiteurs uniques par heure. L’appel a continué à enregistrer des dizaines de milliers de signatures horaires même au milieu de la nuit de mardi à mercredi. Une vidéo de lancement produite par les collectifs On est Prêt [1] et Il Est Encore Temps qui cartonne sur les réseaux sociaux Plusieurs talents de Youtube comme McFly & Carlito, Max Bird, Et Tout le Monde S’en Fout, Partager C’est Sympa, mais aussi des personnalités comme Fanny Agostini, Juliette Binoche, Pablo Servigne, Marion Cotillard ou Cyril Dion, ont souhaité donner de la voix pour expliquer pourquoi il est aujourd’hui indispensable de passer un cap, pourquoi ce recours contre l’Etat français est une manière efficace de forcer l’Etat à agir sur le climat, alors que les scientifiques désespèrent d’être entendus. Pari tenu ! +7,6 millions de vues de la vidéo sur Facebook 554 000 de vues de la vidéo sur Youtube le 18/12 #LAffairedusiecle, trending topic sur Twitter pendant au moins 8 heures le 18/12 Ce succès fantastique n’est qu’un succès d’étape ! Les 4 ONG continuent leur mobilisation : nous pouvons être encore plus nombreux-ses à soutenir l’Affaire du Siècle. [1] Collectif coordonné par Magali Payen et Mathilde Imer. Cliquez ici pour télécharger le dossier de presse l’Affaire du siècle.
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Nouveau revirement de situation pour la mesure phare d'Anne Hidalgo. Un deuxième arrêté sur la piétonnisation des quais de Seine a été validé ce jeudi par le tribunal administratif, quatre jours après le rejet lundi en appel d'un précédent arrêté. "L'interdiction de la circulation automobile édictée par la mairie de Paris est justifiée par la nécessité de préserver un site inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco", a déclaré le tribunal administratif dans sa décision. La mairie de Paris, qui avait essuyé un revers avec la précédente décision du tribunal, s'est réjouie d'une décision qui "entérine la piétonnisation des voies sur berge". En mars, la mairie avait décompté 1,5 million de visiteurs depuis la mise en place de cette mesure. Selon elle, ces voies constituent pour les visiteurs "un vrai espace de respiration et de liberté, pour se promener, se détendre, faire du sport, ou encore pour aller travailler à vélo". Relevant que le tronçon concerné se situe dans "le coeur historique de Paris et à proximité de monuments emblématiques", le tribunal a rejeté les demandes des plaignants. Ces derniers avaient notamment fait valoir que "la mairie de Paris n'est pas propriétaire du domaine public" et que "le classement au patrimoine de l'Humanité ne peut justifier l'interdiction de la circulation". L'arrêté fondé sur le respect du patrimoine, avait été pris dans un deuxième temps par la mairie de Paris, qui avait tout d'abord pris un arrêté fondé sur le critère environnemental pour réserver les quais de Seine aux piétons. Lundi, la cour d'appel avait confirmé l'annulation des délibérations et de ce premier arrêté. Ce jeudi, c'est Le feuilleton judiciaire ne touche cependant pas forcément à sa fin, puisque le pourvoi en cassation devant le Conseil d'Etat est encore possible pour les opposants.
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Les îles du Pacifique de faible altitude pourraient réagir au changement climatique en modifiant leur forme plutôt qu’en disparaissant sous les eaux, selon une nouvelle étude qui semble contredire les inquiétudes en vigueur. Les États insulaires comme les Tuvalu, Tokelau et Kiribati ne dépassent le niveau de la mer que de quelques mètres. Ils sont considérés comme les plus vulnérables au réchauffement climatique de la planète et les populations craignent d’être chassées par la montée des eaux. Mais selon une étude réalisée par des scientifiques néo-zélandais, britanniques et canadiens, ces îles « réagissent de manière morphodynamique » à l’environnement car elle sont constituées par les squelettes de minuscules organismes coralliens, plutôt que par de la roche solide. D’après les chercheurs, ce genre d’île se transforme progressivement à la manière des plages de sable, découverte qui pourrait avoir des répercussions importantes sur la stratégie de lutte contre le changement climatique dans les pays concernés. Murray Ford, coauteur de l’étude et chercheur à l’Université d’Auckland, assure que ces îles sont plus résilientes qu’on ne le pensait jusque ici. « Les répercussions sur les différentes îles vont varier. Tandis que des zones deviennent inhabitables, d’autres vont s’adapter à la montée des eaux », affirme-t-il dans un communiqué. « Il appartiendra aux gouvernements et aux populations de décider de la stratégie à adopter mais nous estimons que cette étude met en lumière le fait que la nature est un modèle d’adaptation et les populations insulaires pourraient devoir s’adapter également ». L’étude a été publiée cette semaine par la Geological Society of America. Les scientifiques ont crée une maquette à l’échelle 1/50 de l’île Fatato dans l’archipel des Tuvalu et un mécanisme de simulation des vagues afin de tester l’impact de la montée des eaux et des tempêtes causées par le changement climatique. Ils ont découvert que le point le plus haut de l’île gagnait en altitude tandis que la masse terrestre toute entière se déplaçait sur le récif corallien sous-jacent. « Ces informations illustrent la nécessité urgente d’incorporer la dynamique morphologique insulaire dans les projections futures des risques liés aux inondations dans les îles coralliennes », écrivent les auteurs de l’étude. La même équipe de chercheurs avait publié en 2018 une étude sur Tuvalu selon laquelle l’archipel était en fait en train d’accroître son territoire. Entre 1971 et 2014, la surface terrestre de ses neufs atolls et 101 îles a augmenté de 2,9%. En 2017, le gouvernement de gauche en Nouvelle-Zélande était arrivé au pouvoir en évoquant la création d’un visa reconnaissant les réfugiés climatiques. Cette idée a cependant été remisée au placard, les intéressés ayant fait savoir qu’ils préféraient qu’on les aide à conserver leur maison plutôt que partir. Le Forum des îles Pacifique tiendra le mois prochain son sommet annuel aux Tuvalu et le changement climatique devrait figurer une nouvelle fois en tête de son ordre du jour.
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Les particules fines font reparler d'elles. Du Finistère à la Seine-Maritime, des procédures d'alerte à la pollution ont été déclenchées samedi et dimanche par les préfectures. En conséquence, les collectivités demandent aux automobilistes de réduire leur vitesse de 20 km/h sur les 2x2 voies. Dimanche, trois départements bretons (Finistère, Côte-d'Armor, Ille-et-Vilaine) et trois départements normands (Manche, Calvados, Seine-Maritime) étaient touchés par un épisode de pollution lié à un niveau élevé de particules fines PM10 dans l'atmosphère. Ce 21 avril au matin, la préfecture du Finistère a annoncé le maintien de la procédure d'alerte jusqu'à lundi minuit. "Maintien des prévisions de dégradation de la qualité de l'air: Procédure d'alerte maintenue dans le Finistère, le 22 avril 2019, de 0h à minuit. Maintien des recommandations diffusées (samedi), notamment l'abaissement de vitesse maximale sur les routes à 2x2 voies de 110 à 90 km/h", a-t-elle indiqué sur Twitter. Même chose dans les Côtes-d'Armor où une procédure d'alerte à la pollution est activée depuis samedi et "jusqu'à nouvel ordre" en raison d'un niveau élevé de particules fines PM10, selon la préfecture. LIRE AUSSI >> Pourquoi les péages urbains, c'est pas pour demain Dans un second temps, la préfecture d'Ille-et-Vilaine a annoncé à son tour le "déclenchement d'une procédure d'alerte pour un épisode de pollution atmosphérique par particules fines PM10", activée pour l'ensemble du département à partir de dimanche 17h jusqu'à lundi minuit, dans un communiqué. La pollution concernait en particulier les agglomérations des côtes de la Manche: dimanche matin à Brest, Saint-Brieuc et Saint-Malo, l'indice de qualité de l'air était de 8 (mauvais à très mauvais), sur une échelle de 10, selon l'observatoire de la qualité de l'air Air Breizh. Sur la côte sud, à Quimper, Lorient et Vannes, ainsi qu'à Rennes l'indice était de 6 (moyen à médiocre), précisait l'observatoire. La situation s'est toutefois améliorée dans Calvados où la préfecture a annoncé la "levée de la procédure d'alerte pour persistance de pollution" à compter de dimanche minuit. "Une amélioration des conditions météorologiques" est prévue lundi, en lien avec un changement de masses d'air (flux de Sud-Est), selon un communiqué du service interministériel de Défense et de la protection civile. En Normandie, plus généralement, la situation est notamment due à une "augmentation des teneurs en particules en suspension" sur les trois départements "liée aux masses d'air en provenance du Nord-Est". En effet, des concentrations élevées en particules ont été mesurées ces derniers jours dans les Hauts de France, a indiqué l'agence de surveillance de l'air Atmo Normandie.
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Par Rémy Prud’homme Le GIEC (Groupe Intergouvernemental d’Experts du Climat) de Genève est la pythie de Delphes de notre siècle. Ses Rapports sont l’équivalent des Oracles de la pythie. Ils se réclament de la Science comme les oracles se réclamaient d’Apollon ; mais ils ont le même écho et la même autorité. Les rapports du GIEC sont généralement adorés comme le sont des livres sacrés ; ils sont aussi, plus rarement, décriés par des esprits plus sceptiques ou plus réalistes. On peut peut-être éclairer ces différences d’appréciation en remarquant qu’il n’y a pas un GIEC, mais bien deux, ou même trois, qui sont radicalement différents : en termes d’auteurs, de champ, de scientificité, de crédibilité. Ce qui est vrai de l’un ne l’est pas nécessairement de l’autre, ou des autres. Les rapports périodiques se composent de trois parties (de plus de 1000 pages chacune) : une partie I consacrée à la physique de l’évolution du climat ; une partie II qui projette les conséquences de cette évolution; une partie III relative aux préconisations de politique climatique. Disons, pour fixer les idées, du Einstein, du Nostradamus, et du Keynes. Ignorons ici, dans un souci de simplification, les prophéties de la partie II : elles concernent principalement l’année 2100, et reposent sur le sable de modèles arbitraires, non vérifiés parce que non vérifiables ; et concentrons-nous sur les deux autres parties, qui définissent deux GIECS bien distincts. Le premier met en œuvre le programme qui lui a été fixé par écrit lors de sa création : « prouver » le rôle du CO₂ anthropique (émis par l’homme) dans le réchauffement climatique. À cet effet, il mobilise les articles favorables à cette thèse publiés dans des revues scientifiques, et conclut qu’en effet le CO₂ (et quelques autres gaz à effet de serre) sont responsables à 90 ou 95% du réchauffement de 1 degré enregistré au cours des 150 dernières années. La démonstration fait appel à des notions de physique théorique que je ne maîtrise pas (jusqu’à une date récente, je ne connaissais même pas la loi de Henry, qui éclaire la question essentielle des échanges de CO₂ entre l’air et les océans). Il n’est pas certain que tous les représentants des 180 pays de l’ONU qui « approuvent » formellement ce rapport, et qui sont des diplomates ou des politiciens, maîtrisent ces notions beaucoup mieux que moi. On touche ici du doigt l’ambiguïté du GIEC, qui est une institution à la fois politique (« intergouvernemental ») et scientifique (« experts »). L’intitulé même de l’institution (« groupe intergouvernemental d’experts ») est un oxymore qui sonne comme un aveu : un groupe intergouvernemental rassemble des représentants des gouvernements, un groupe d’experts rassemble des représentants de la science. Mais l’idée que les mêmes personnes représentent en même temps leurs gouvernements et la science est bancale. Les créateurs anglo-saxons de l’institution l’avaient d’ailleurs bien senti : le mot anglais qui la désigne (IPCC) emploie le mot de « panel », groupe, intergouvernemental certes, mais sans prétention à la qualité d’expert. Le second GIEC est celui de la partie III des rapports, et concerne les politiques à mettre en œuvre. Beaucoup des lecteurs, lassés peut-être par la lecture un peu soporifique des 2500 pages des parties I et II, sont tentés de ne pas s’attarder sur cette partie III. Ils ont tort. C’est la plus importante. La preuve en est qu’elle seule correspond au domaine de compétence des présidents du GIEC. L’actuel président est un fonctionnaire du ministère de l’Économie de Corée, ancien directeur de l’institut d’études et de recherche dudit ministère. Son prédécesseur était un Indien, ingénieur des chemins de fer, frotté de recherche opérationnelle. Leur culture en physique théorique est limitée (je ne parierais pas gros sur leur maîtrise de la loi de Henry), mais leurs connaissances en économie et en gestion sont certainement solides. Il est plus facile de porter un jugement sur la qualité de la contribution de ce GIEC-là sur ce terrain-là. Elle est faible. On en donnera un exemple, parmi cent. En 2011, ce GIEC a publié un rapport spécial (en plus des grands rapports périodiques) sur les énergies renouvelables. Il y voit la solution miracle à la décarbonisation de la planète. Il ne mentionne le nucléaire qu’en passant, pour affirmer que la majorité des experts le considèrent comme complètement dépassé. L’avenir des renouvelables intermittents est au contraire présenté comme le lendemain qui chante. Son triomphe n’a, selon ce rapport, même pas besoin d’un volontarisme fort, avec subventions considérables (une argumentation qui pourrait se concevoir). Ce sont, nous dit de deuxième GIEC, des modèles objectifs qui montrent que la planète se dirige inéluctablement vers un monde où, dès 2050, les renouvelables assureront plus de 80% de la production d’énergie – contre 3% aujourd’hui. D’énergie, pas seulement d’électricité, qui ne représente guère qu’un tiers de l’énergie produite et consommée. En réalité, très rares sont les spécialistes de l’économie de l’énergie qui croient cette fable. On est ici dans l’anti-science, pour ne pas dire dans l’anti-bon sens. Même les lobbies de l’éolien et du photovoltaïque ne disent pas cela. Seules quelques ONG comme Greenpeace l’osent. Le deuxième GIEC reprend leurs discours, et, ce qui est plus grave, le présente comme la parole de la science. La pythie a du boire trop d’ouzo : elle est ici prise en flagrant délit de délire. Le statut scientifique du premier GIEC n’apparaît pas très solide, mais on ne peut sans doute pas (pas encore ?) le considérer comme totalement injustifié. Celui du second GIEC, en revanche apparaît comme complètement indéfendable. Les mauvais esprits diront que, les mêmes causes produisant les mêmes effets, on ne voit pas pourquoi le rapport à la science du premier GIEC serait différent du rapport à la science du second GIEC. Comme preuve de sa scientificité, le GIEC aime à souligner qu’il a obtenu le prix Nobel en 2007. Etait-ce un prix Nobel de physique qui récompensait le travail de notre premier GIEC ? Certainement pas. Un prix Nobel d’économie qui couronnait les recherches du second GIEC ? Encore moins. C’était une récompense politique, un prix Nobel de la paix, qui mettait le GIEC dans le même sac qu’Arafat, ou Aung Sang Su Ki, ou Abiy.
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Lorsque Papin puis Watt ont mis la machine à vapeur à disposition de l’humanité, l’atmosphère comportait 280 millilitres de CO2 par mètre cube d’air, soit 0,028% en volume, ou encore 280 ppm. Cette valeur n’avait quasiment pas varié depuis 10.000 ans, stabilité qui est allée de pair avec celle du climat, permettant ainsi l’émergence des civilisations sédentaires dont nous sommes les lointains descendants. Tribune parue dans le magazine « Investir » du du 17 juillet 2021. Source : jancovici.com Quand je suis né, cette valeur était passée à 318. Lors de la Conférence des Nations unies sur l’environnement de Stockholm, qui, en 1972, a lancé de premières alertes sur l’environnement, nous étions à 327. Au moment de la création du GIEC, en 1988, le compteur affichait 352. Au moment du Sommet de la Terre, qui a vu la naissance de la Convention Climat, en 1992, nous étions à 356. Au moment du discours de Chirac à Johannesbourg, en 2002, c’était 373. Copenhague, « l’échec », s’est déroulé à 387, et Paris, « le succès », à 401. En 2021, nous sommes à 415. Ni les objectifs du développement durable, ni l’apparition de la RSE dans les organigrammes ou celle de l’investissement socialement responsable dans la finance, ni la tertiarisation de l’emploi, ni le numérique, ni l’efficacité des voitures, ni quoi que ce soit d’autre n’a infléchi l’augmentation de la concentration de CO2 dans l’atmosphère depuis que cette dernière est mesurée. Seule une crise massive – 1929, une destruction de nations – l’Allemagne et le Japon en 1945, ou une pandémie bloquant l’économie ont fait baisser, l’année concernée, les émissions de 5%. 5% de baisse, c’est pourtant ce que nous devrions faire tous les ans pour le demi-siècle à venir si nous voulons respecter l’Accord de Paris. Faut-il le respecter ? Avec « juste » 1,2 °C d’élévation globale, on enregistre 50°C au Canada et l’inflation alimentaire frappe le Maghreb et la Syrie, les forêts commencent à dépérir, les récoltes françaises peuvent perdre 40% certaines années, et des ouragans inédits surviennent. A 2°C les coraux seront quasiment tous morts, et à 3°C les étés 2018 et 2019 seront devenus frais et humides en comparaison de ce qui nous arrivera. Adieu les forêts, les récoltes stables, et l’absence de réfugiés en masse en provenance d’Afrique du Nord et du Proche Orient, entre autres choses. Par une curieuse alchimie, les discours volontaristes des entreprises ont augmenté de concert avec les conséquences déjà observables de nos émissions passées, sans que, dans la réalité, le problème ne soit vraiment pris à bras le corps. L’essentiel des membres de comex des entreprises n’est toujours pas capable de décrire le dossier physique du changement climatique avec précision. Et pourtant tous prétendent être en mesure de régler le problème ! Les budgets dévolus à la comptabilité carbone représentent au mieux de l’ordre du millième des budgets dévolus à la comptabilité tout court. Et, lorsque « quelque chose » est compté, neuf fois sur dix c’est avec une méthode qui n’est pas faite pour nous situer face au problème, mais pour nous rassurer. Comment peut-on sérieusement prétendre s’attaquer à un problème que l’essentiel des cadres d’entreprise et des hauts fonctionnaires sont incapables d’appréhender, et avec un référentiel qui n’est déployé à peu près nulle part à la bonne échelle ? Ces quelques considérations amènent à conclure qu’une entreprise qui se veut sérieuse sur la question doit franchir au moins les quelques étapes qui suivent. L’ensemble de son encadrement a minima, et idéalement tout le monde, doit suivre 10 à 20 heures de formation pour comprendre le problème posé, et comprendre avec quelles méthodes on peut s’y attaquer. Un système de comptabilité carbone doit être déployé de façon très granulaire, pour pouvoir arbitrer chaque décision unitaire en fonction de ses aspects économiques et carbone. Un tel système coutera probablement de l’ordre de 5% du budget IT, mais ne pas le faire, c’est délibérément choisir de ne pas inclure la question climatique dans les décisions opérationnelles. L’entreprise doit se fixer un objectif de réduction en valeur absolue, et non en ratios : l’atmosphère ne se soucie pas des émissions par paire de chaussures, mais des émissions totales. Cet objectif doit être compatible avec une baisse de 5% chaque année des émissions planétaires. Les promesses d’une entreprise qui n’est pas passée par ces étapes devraient tout simplement être ignorées. Les publicités vantant les mérites « climat » d’un produit émanant d’une entreprise qui n’est pas passée par ces étapes devraient être refusées. Si la presse veut faire sa part dans le mouvement d’ensemble, elle pourrait au moins s’astreindre à ces deux règles simples. Tribune parue dans le magazine « Investir » du du 17 juillet 2021. Source : jancovici.com – 02-08-2021
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Balayé ce week-end par les vents de près de 150 km/h et les pluies diluviennes de la tempête Dennis, le Royaume-Uni a fait face ce lundi à des inondations qui ont causé la mort d'une femme et entraîné des perturbations majeures dans certaines parties du pays. Après le passage de la tempête, la deuxième en une semaine, des centaines d'alertes aux inondations sont toujours en place, dont trois "graves" dans l'ouest de l'Angleterre, selon l'Agence de l'environnement (EA). À certains endroits, il est tombé l'équivalent d'un mois de pluie en 48 heures. Une femme de 55 ans, Yvonne Booth, a été retrouvée morte ce lundi, a annoncé sa famille. Emportée par les eaux dimanche près de Tenbury, dans l'ouest de l'Angleterre, elle était depuis intensément recherchée par la police. "Yvonne était très aimée dans notre famille et nous sommes tous dévastés par cette nouvelle", ont confié ses proches dans un communiqué. Au Pays de Galles, la police a lancé un appel à témoins pour tenter d'éclaircir les conditions dans lesquelles un homme d'une soixantaine d'années a aussi perdu la vie, après avoir été aperçu entrant dans la rivière Tawe à Ystradgynlais dimanche matin. Son décès n'est cependant pas considéré comme étant lié aux conditions météo, selon la police locale. Un record a été établi en Angleterre avec le "plus grand nombre d'alertes et d'avertissements en cours contre les inondations jamais enregistrés", a indiqué dimanche l'EA. "Ce n'est pas encore fini", a déclaré ce lundi à la BBC l'un de ses responsables, soulignant que de nouvelles "inondations significatives" étaient possibles. Selon les scientifiques, le réchauffement climatique entraîne une augmentation du risque d'épisodes de fortes précipitations qui, avec d'autres facteurs comme l'artificialisation des sols, favorisent les inondations. L'Institut météorologique britannique (MET) avait émis dimanche une alerte rouge dans le sud du Pays de Galles en raison des fortes pluies liées à Dennis - une première pour des pluies depuis décembre 2015. VOIR AUSSI >> En France et au Royaume-Uni, les dégâts impressionnants de la tempête Dennis Ce niveau d'alerte le plus élevé équivaut à "des conditions météorologiques dangereuses" présentant "un danger de mort", des risques de perturbations dans l'approvisionnement en énergie et de dommages aux infrastructures. En France, pays également touché par la tempête, environ 20 000 foyers étaient toujours privés d'électricité dans le Nord-Ouest ce lundi matin. Plusieurs centaines de vols à destination ou au départ de l'ensemble du Royaume-Uni ont été annulés, ont annoncé les compagnies British Airways et EasyJet. Mais la situation revenait à la normale ce lundi, malgré des difficultés subsistant à l'aéroport londonien d'Heathrow en raison d'un problème technique. La circulation des trains était toujours perturbée ce lundi par endroits et la gare centrale de Rotherham a été fermée jusqu'à mardi à cause des inondations. LIRE AUSSI >> Ciara, Inès : doit-on s'attendre à une augmentation du nombre de tempêtes? En raison des inondations, le mouvement UK Student Climate Network, dans le sillage de Greta Thunberg, a dû annuler sa première conférence nationale qui devait commencer dimanche dans le Staffordshire. "C'est triste que le changement climatique ait raison de nous", a déploré dans un communiqué du mouvement Sophia, une Londonienne de 15 ans qui devait y assister. Au début de la tempête samedi, deux corps avaient été repêchés au large de la côte sud de l'Angleterre, dans une mer agitée. Les circonstances dans lesquelles ces personnes ont péri restent à établir. La police de Brighton a déclaré activement rechercher une femme d'une vingtaine d'années aperçue entrant dans l'eau dimanche vers 2h45. Le ministère de la Défense a déployé l'armée dans le West Yorkshire, une zone du nord de l'Angleterre durement touchée le week-end précédent par les inondations provoquées par la tempête Ciara. Plusieurs compétitions sportives prévues pour dimanche, dont la Coupe d'Angleterre féminine de football, des matchs de rugby et des courses de chevaux, ont été annulées. "La tempête devrait se poursuivre et l'eau devrait atteindre son niveau maximal lundi et mardi", a prévenu la Croix-Rouge, demandant aux "gens de se préparer au pire". Le gouvernement britannique a annoncé qu'il allait se doter du "super-ordinateur le plus puissant du monde" pour les prévisions météo, un investissement de 1,2 milliard de livres sterling (près de 1,5 milliard d'euros).
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Par Alain Laurent. Article paru dans le n° 5 du Nouvel 1dividualiste, republié par l’Institut Coppet. À propos des ouvrages de : Les intellectuels anti-libéraux ne désarment pas. Du moins en France, puisque partout ailleurs et sous cette forme pathologique si massivement répandue, l’espèce n’existe pratiquement pas. Mais à l’anti-libéralisme crûment primaire (version Bové-Forrester-Besancenot) vient d’en succéder un autre, de facture plus sophistiquée et qui entretient des ambitions “d’anthropologue” d’ampleur quasiment eschatologique [on exceptera du lot le livre de F. Denord : bien qu’il use sans distance de la catégorie triviale et historiquement infondée de « néo-libéralisme », son contenu informatif est fiable]. Pourtant, à attentivement les lire, on s’aperçoit vite que ce qu’il y a d’inédit dans le fond est si outrancier (davantage peut-être encore que dans la version primaire) qu’il en est insignifiant ; et que dans les vieilles outres toujours en usage, leur vin nouveau se révèle plus infect encore que l’ancien. D’autant plus qu’il est patent que les nouveaux anti-libéraux ne connaissent pas leur sujet et ne comprennent pas un traître mot à ce sur quoi ils glosent. Plutôt fâcheux pour des philosophes (ce qu’ils sont professionnellement tous les trois) et des enseignants. Toutefois, le plus inquiétant se tient peut-être dans l’accueil très favorable qui leur a été réservé dans toute la presse, y compris celle de droite (?) comme Le Point, Le Figaro et Le Figaro-Magazine où pas la moindre critique n’a été émise : à croire que la liberté de l’esprit, comme la culture permettant de le nourrir, ont définitivement déserté l’hexagone L’individu libéral caricaturé Accusation majeure : le libéralisme jouerait sur les plus viles passions déchaînées (par lui !) de l’homme – la rapacité, l’irresponsabilité, l’envie forcenée de dominer et écraser les autres qu’il exploiterait sans mesure. Reléguée, donc, la rengaine de l’exploitation du malheureux prolétaire par les odieux capitalistes ; ce qui est en cause c’est celle de l’égoïsme ordinaire d’immoraux apprentis-sorciers de la libéralisation aussi généralisée qu’effrénée, et dont Mandeville et Adam Smith seraient les prophètes. Armé du marché et de la liberté des contrats, le libéralisme détruirait les fondements mêmes du lien social et de toute vie civilisée (c’est en toutes lettres dans les textes des susnommés, et ressassé à l’envi). Il serait maintenant parvenu à ses fins : créer un homme nouveau, un barbare analphabète, un zombie à la fois autiste et grégaire, facile à manipuler. La charge est tellement hénaurme qu’on pourrait se contenter de hausser les épaules et d’observer que, de rage et de désespoir face à un OVNI qu’ils ne parviennent pas à faire entrer dans leurs petits schèmes préformatés, ces nouveaux anti-libéraux ne savent plus quoi inventer pour conjurer ce qui ruine leurs positions de pouvoir. Difficile, tout de même, de laisser passer ce vice de l’esprit qui leur fait ignorer que le pire de l’égoïsme vulgaire (rien à voir, naturellement, avec l’ »égoïsme rationnel » de Spencer ou Ayn Rand, ni avec celui de la « grande santé » nietzschéenne !) se donne libre cours chez les rentiers corporatistes des monopoles étatiques ou les politiciens redistributeurs qui cherchent avant tout à soigner les clientèles qui les feront réélire. Le monde à l’envers : le libéralisme amalgamé au laxisme post-moderne Mais voici le plus cocasse et intellectuellement nul : c’est au libéralisme que, selon ces bons auteurs, seraient imputables la fin de la transmission des savoirs à l’école (car ce serait utile au « dressage capitaliste » !), la guérilla des banlieues, la dégénérescence de la langue et la diffusion de la novlangue du « politiquement correct », l’atténuation des relations d’autorité et par suite la désintégration de la famille et encore le relativisme culturel, l’idéalisation de la délinquance et la montée de la criminalité (laquelle serait de nature capitaliste), l’exhibitionnisme télévisuel, la discrimination positive ou la disparition de la loyauté. En fait, tout ce qui va mal dans nos sociétés – qui, au demeurant et c’est même surprenant, n’est pas si mal pointé – c’est la faute aux libéraux. On se demande pourquoi et pour faire bonne mesure ne figurent pas dans cet inventaire à la Prévert le réchauffement climatique, l’obésité et les accidents de la route ; sans doute qu’on ne pense pas à tout. Le lecteur l’aura noté : tous ces dérèglements par trop réels de la post-modernité sont tout au contraire le résultat pratique le plus logique du gauchisme culturel qui, grâce au relais des médias et d’une grande majorité d’enseignants syndiqués, tient désormais lieu d’idéologie dominante officielle. Et là, non seulement on cultive l’anti-libéralisme comme une nouvelle religion, mais les libéraux sont la plupart du temps les premiers à dénoncer ses méfaits, et à proposer des solutions propres à les éviter et les juguler. Par quelle aberration mentale ces nouveaux anti-libéraux en viennent-ils à inverser si totalement la réalité, et attribuer au libéralisme la responsabilité du désastre moral ambiant alors qu’ils en sont (en tous cas leurs chers camarades du pédagogisme, de l’anti-sécuritaire et du multiculturalisme) eux-mêmes les auteurs ? Principale piste pour esquisser une réponse : ils donnent au terme « libéralisme » une acception si arbitrairement extensive – à preuve : Chomsky et Bourdieu sont pour eux des penseurs « libéraux » ! – et si proche de son sens américain contrefait qu’elle recouvre tout ce qui prétend émanciper en violant le Droit d’autrui, c’est-à-dire sans s’accompagner des disciplines de la responsabilité personnelle et de l’état de droit qui vont nécessairement de pair avec les progrès de la liberté individuelle. Par conséquent pour eux, libéralisme = laxisme alors que c’est tout du contraire qu’il s’agit : il n’y a rien de laxiste dans les « règles de juste conduite » que prônent les libéraux, tandis que le laissez-aller moral est bien l’apanage des gauchistes prêchant une vie « sans sanction ni obligation ». Inutile de chercher l’erreur : il n’y a que cela ! D’abord, tout arrive, Michéa, Dufour et Zaoui se sont avisés qu’en face d’eux, il y a une tradition de penseurs. Alors ils ont entrepris de les lire, ou plutôt de faire semblant : car ils alignent les contresens ou les falsifications avec un incroyable entrain. Ainsi, ils savent que Bastiat existe. Si Dufour le cite une fois, Michéa lui consacre carrément 8 pages (44-51), mais en en faisant pratiquement un allié des socialistes contre le libre marché ! Le même Michéa connaît même l’existence de Boisguilbert, Spooner et, ô merveille, de Ayn Rand (pp. 132 et 146/7) – incarnation de l’Axe du Mal. Côté contresens ponctuels et grossiers, la liste est interminable mais là aussi, difficile de résister à l’amer plaisir d’en relever un certain nombre, pour que les connaisseurs apprécient, et se convainquent de la nullité intellectuelle des auteurs en question. Adam Smith devient « l’inventeur du marché » (Dufour, p.102), comme si qui que soit avait « inventé le marché » et comme si avant Smith, Cantillon, Gournay et Turgot n’avaient pas fait l’essentiel du travail d’analyse. L’infortuné et grand Benjamin Constant n’est pour Michéa (et hélas tant d’autres) qu’un « libéral politique » qui « se résigne au marché » alors qu’en dehors des économistes libéraux proprement dits, peu de penseurs ont autant que lui critiqué et refusé la réglementation législative de l’économie dans les Principes de politique (version 1806) et le Commentaire de l’ouvrage de Filangieri – textes dont bien sûr les nouveaux anti-libéraux ignorent l’existence. Tout le reste est semblablement à l’avenant. Pour nos ignares patentés, Mandeville est « l’inventeur du libéralisme » (Dufour, 307) : et Locke ? Tocqueville accepterait l’État-providence (Zaoui, 122) : dans son Mémoire sur le paupérisme, il a écrit exactement l’inverse. D’autre part, c’est Hegel qui aurait conceptualisé l’idée de « société civile » (encore Dufour) : encore faux, c’est, bien avant lui, Adam Ferguson dans L‘Essai sur l’origine de la société civile – en outre, c’est une version typiquement étatiste que Hegel en propose. Quant à Hayek, il serait partisan de cette faribole qu’est l’ »impôt négatif » (Zaoui, 144) : toujours faux, c’est Milton Friedman, en l’espèce pas très bien inspiré. Mais le pire se donne libre cours lorsque ces grands débutants entreprennent de faire croire que le bon libéralisme est seulement le « politique », et qu’il s’incarne avant tout chez Keynes et Rawls, « la figure la plus exemplaire du libéralisme » selon Zaoui (99, 121). Une fois de plus se trouve ainsi avalisée la conception schizoïde du découplage de la tradition libérale en « libéralisme politique » et « libéralisme économique », totalement infirmée par les textes des penseurs libéraux et un minimum de réflexion théorique. Et, dans la foulée, celle qui fait des « liberals » anglo-américains les héritiers d’une tradition libérale qu’ils auraient portée à sa plénitude, alors qu’elle en est la subversion, reposant sur un travestissement du terme « libéral » par le social-étatisme ; faut-il donc rappeler à ces philosophes de l’anti-libéralisme messianique que Rawls lui-même s’est désigné comme « social-démocrate à l’européenne » ? Dans cette opération de falsification, ils reçoivent le renfort de Marcel Gauchet, réputé être l’un de nos meilleurs et irréprochables intellectuels. Pour ce dernier, « le libéralisme vivant, en 1900, (c’est) le nouveau libéralisme du Royaume-Uni – est le « progressivisme” aux États-Unis. L’ouvrage qui témoigne le mieux de la confiance dans l’inspiration libérale et du sens de ses responsabilités nouvelles est Liberalism de Hobhouse » (pp. 9/10) dont la lecture « en aveugle » fait penser à Marx plutôt qu’à Smith ou J.-B Say. Retour à l’anti-libéralisme primaire et à la non-pensée Les nouveaux anti-libéraux ne se contentent pas d’administrer la preuve que lorsqu’ils s’avisent de lire les penseurs libéraux, ils n’y comprennent goutte et violentent allègrement l’histoire des idées. Leur propos est en outre truffé de contresens accablants dès qu’ils traitent des grandes thèses libérales (pour eux : « ultra-libérales » mais on connaît cette pauvre rengaine, sûr indice que sous la nouveauté des présentations, l’indigence intellectuelle ne varie pas). Pour les libéraux revus et corrigés à leur aune, la « main invisible » renverrait à l’action de la Providence : faux, les libéraux ont pressenti l’action de ce que les sciences cognitives nomment depuis le milieu du XXe siècle les processus auto-organisateurs. Dans ce même domaine, ils prétendent que les libéraux prônent et mettent en œuvre la « dérégulation » : faux, il s’agit de « déréglementation » adossée à une régulation par les règles de droit rendant possible des processus d’autorégulation par la libre concurrence (apparemment, c’est un développement de la pensée moderne dont ces ennemis de la liberté individuelle n’ont jamais entendu parler : dans leur prisme étriqué et obsolète, seul l’État pourrait « réguler »). Et l’intérêt général ? Quand les libéraux ne sont pas censés l’anéantir, ils le réduiraient à la simple addition d’intérêts particuliers ; encore faux : pour la tradition libérale (et nul mieux que B. Constant l’a exposé), l’intérêt général est ce qui concilie les intérêts particuliers respectueux du Droit, en réprimant donc ceux qui tentent de se satisfaire par le monopole, les privilèges, et autres fraude et violence. Comme si toute cette débauche de contre-vérités ne suffisait pas, il y a aussi les affabulations qui confinent à l’abjection pure et simple. Quelques échantillons : pour P. Zaoui, le « libéralisme a confiance dans la liberté non disciplinée des appétits », il fait « l’apologie de la transgression” et entend « libérer la libre activité de tout carcan juridique » ; côté Michéa, puisque « le libéralisme est franchement déterministe » et qu’il refuse « les valeurs morales et culturelles partagées », donc « le libéralisme c’est d’abord cela : la libération des pulsions et des passions » ; Dufour n’est pas en reste : « le libéralisme consiste à libérer les activités humaines de tout bridage institutionnel » et à « exonérer chacun de la responsabilité de ce qui arrive ». Sans commentaire. Mais n’a-t-on pas tout compris de l’opération quand on constate que les seuls penseurs auxquels les nouveaux bouffeurs de libéralisme se réfèrent positivement et souvent sont – outre George Orwell, récupéré au nom de la « société décente » qui ne saurait qu’être le socialisme – Hegel, Marx et Karl Polanyi (surtout pas Michaël) : les parangons du Collectif et de son bras armé, l’État omnipotent ? Les failles d’un procès de l’individualisme libéral Aussi bien Dufour que Gauchet consacrent quelques développements aux rapports passés ou contemporains entre le libéralisme et l’individualisme. Mais là encore, un biais fatal obère lourdement leur réflexion. Dans Le divin marché (pp. 23/25), Dufour relève avec pertinence que l’ère post-moderne a fortement retourné l’individualisme contre lui-même. On ne peut que souscrire à sa description de la situation sociologique actuelle en termes d’ »individualisme corrompu » et de « forme abâtardie d’individualisme » puisque s’est répandu un « troupeau » d’individus « égo-grégaires » (ceux qui pratiquent un « égoïsme grégaire ») ; ou le suivre quand il affirme que « le sujet post-moderne corrompt l’individualisme de bon aloi », que « nous sommes en dette avec l’individualisme. Car l’individualisme aurait probablement été ce qui aurait pu nous arriver de mieux » et que « c’est une erreur de garder le terme individualisme pour caractériser la période actuelle ». Hélas, rien ne va plus dès qu’il attribue ce dévoiement de l’individualisme au libéralisme (voir plus haut). Même s’il est exact que l’individualisme libéral se révèle trop souvent timide sur la dimension existentielle ou privée de l’indépendance individuelle, c’est cependant bien lui qui a ouvert l’accès à cette privatisation de l’existence personnelle et qui pourrait le mieux la protéger du naufrage moral de la post-modernité. Et lorsqu’on lit plus loin cette énormité : « Il faut inventer un individu collectif protégeant (l’individu) », et qu’il parle de « sujet collectif » (pp. 158 et 268), force est de constater qu’à nouveau on patauge dans l’incohérence totale et l’anti-individualisme avéré. À la fin de La Crise du libéralisme (pp.257/61), M. Gauchet observe justement, quant à lui, qu’à l’approche du XXe siècle s’est produit une « déroute généralisée de l’individualisme libéral ». Mais il est historiquement erroné de prétendre que « le libéralisme est débordé sur son propre terrain par un développement de l’individualisme qui prend à contre-pied la vision qu’il s’en était formée » et que « l’individualisme libéral du XIXe siècle ne provient pas en ligne directe de l’individualisme abstrait des théories du droit naturel ». De toute évidence, Gauchet ignore l’existence même d’auteurs comme Laboulaye, H. Follin ou Yves Guyot (La démocratie individualiste) – ces libéraux français de l’époque qui défendent vigoureusement l’individualisme, l’enracinent dans le libéralisme et le calent sur le droit naturel moderne. Plus grave, en attribuant le reflux de l’individualisme libéral à un heureux processus de « socialisation de l’individu », il raconte n’importe quoi. L’individu socialisé, c’est l’effacement de la souveraineté individuelle, diluée et anesthésiée dans la glu du collectif. En réalité, ce reflux a été dû à la réaction offensive et au ressentiment des « non-individus » coalisés (comme dit excellemment Michaël Oakeshott) qui s’est traduite par la montée du solidarisme, du socialisme et de leur complice obligé, l’étatisme. — Sur le web
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Septembre 2019 confirme la tendance chaude des derniers mois à la surface du globe. Le record mensuel a été battu dans l’hémisphère Nord. Avec +0,90°C au-dessus de la moyenne 1951-1980, l’anomalie relevée en septembre 2019 est la 2e plus élevée des annales, d’après la NASA. De leur côté, les données satellitaires RSS et la réanalyse ERA5 avaient annoncé un record de chaleur pour septembre. La réanalyse NCEP-NCAR tablant pour un mois de septembre à la 2e place, comme la NASA. Depuis 1880, les 6 mois de septembre les plus chauds ont été observés ces 6 dernières années. Ecart à la moyenne 1951-1980. D’après les chiffres de la NASA. Pour le mois de septembre, sur les 100 dernières années, le rythme du réchauffement est de +0,095°C/décennie. Sur les 20 dernières années (depuis 1999), on note une accélération à +0,21°C/décennie. On peut voir ci-dessous la tendance de long terme au réchauffement avec un lissage sur 10 ans (courbe rouge) : Anomalies en septembre par rapport à 1951-1980. Source : NASA GISS. 2019 toujours à la 2è place Pour l’année en cours (janvier-septembre), 2019 se situe à +0,95°C, juste derrière le record de 2016 (+1,01°C) et devant 2017 (+0,92°C). A noter que l’on compare ici janvier-septembre 2019 à des années complètes (sur 12 mois) pour le reste de l’archive. Cette année a été marquée par un épisode El Niño de faible intensité mais la série d’anomalies élevées se poursuit malgré la transition vers une phase ENSO neutre et un cycle solaire proche du minimum. Ecart à la moyenne 1951-1980. D’après les chiffres de la NASA. Les anomalies régionales En septembre, l’anomalie observée dans l’hémisphère nord est à niveau record (+1,23°C) à la 8e place pour l’hémisphère sud. Le refroidissement observé ces derniers mois sous les Tropiques s’est stabilisé. Par rapport au mois d’août, les anomalies ont grimpé dans l’Arctique, au contraire de l’Antarctique. Il a fait très chaud pour la saison dans le désert de Gobi et le sud-ouest des États-Unis. Les anomalies (par rapport à la moyenne 1951-1980) à certains endroits ont dépassé les +4°C. Les températures moyennes mensuelles moyennes ont atteint 20,4°C (+ 4,3°C) à Colorado Springs ; 29,7°C à Dallas (Texas) ; 25,2 ° C à Lexington, dans le Kentucky (+ 4,9°C). D’après The Weather Channel, plus de 50 villes du pays ont connu leur mois de septembre le plus chaud depuis le début des archives qui remontent à une centaine d’années. Anomalies de température pour le mois de septembre 2019. Source : NASA GISS. +1,15°C au-dessus de la période préindustrielle Les chiffres publiés par la NASA sont relatifs à la période 1951-1980 mais on peut aussi calculer les anomalies par rapport aux données les plus lointaines, à savoir la période 1880-1920, une période où les émissions de gaz à effet de serre anthropiques n’avaient pas encore profondément modifié le climat. Cela permet de comparer la situation actuelle aux objectifs que se sont fixés les Etats pour contenir le réchauffement climatique en-dessous du niveau considéré comme dangereux. Par rapport à la période 1880-1920, l’anomalie a été de +1,15°C en septembre 2019. Lors de la COP21 de Paris, un accord a été obtenu pour contenir le réchauffement sous les 2°C, voire 1,5°C si possible.
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Comme chaque mois, nous examinons les données délivrées par le Service Copernicus concernant le changement climatique. Ce mois de novembre a été le plus chaud jamais enregistré à l'échelle mondiale : il a fait près de 0,8°C de plus que la moyenne de la période 1981-2010. En Europe, de septembre à novembre, on a aussi battu un record avec des températures supérieures de 1,9°C par rapport à la moyenne. Le réchauffement, une tendance de fonds Le changement climatique se mesure sur le long terme. Sur le graphique ci-dessous fourni par le Service Copernicus qui présente des données de 1979 à nos jours, on peut voir qu'au niveau mondial, les anomalies de températures en novembre reflètent cette tendance au réchauffement planétaire. Des températures plus basses en Asie centrale, plus élevées dans les Alpes et en Scandinavie Entrons dans le détail de ce qui s'est passé à travers le monde. Le mois de novembre a été le plus chaud que l'Australie n'ait jamais connu. Et des vagues de chaleur ont touché le Malawi et le Mozambique. En Asie centrale, il a fait beaucoup plus froid le mois dernier : jusqu'à 5°C de moins que la moyenne. En Europe, il a fait beaucoup plus chaud dans les Alpes et en Scandinavie. La Norvège a atteint son record de chaleur pour novembre tandis que Stockholm a enregistré sa plus forte température pour ce mois : 15,1°C. Agir en amont face aux risques d'inondations Le réchauffement de notre planète s'accompagne d'un risque accru de tempêtes dans certaines régions du monde, entraînant des inondations et des pertes humaines. Pour autant, on peut faire plus pour mieux se préparer. Dans le sud de la France, des climatologues, des spécialistes en imagerie satellitaire et les autorités locales développent une nouvelle approche proactive pour limiter l'impact des inondations. Sur l'Aude, des machines impressionnantes déblayent des embâcles : ces débris avaient été charriés par le fleuve lors d'une tempête meurtrière survenue il y a deux ans. Nathalie Clarenc, directrice adjointe des Territoires et de la Mer du département de l'Aude, souligne la nécessité de les évacuer : "Lors des prochaines crues, tous ces arbres morts se remettront en mouvement et ils iront taper dans des ouvrages d'art, du bâti et des maisons," explique-t-elle. Les inondations qui s'étaient produites sur place en octobre 2018 ont poussé les autorités locales à faire plus pour rendre leur région plus résiliente aux effets du changement climatique. "On a essayé de regarder comment avec les nouveaux outils - les images satellitaires et les outils dont on dispose aujourd'hui comme l'intelligence artificielle -, on pouvait devenir acteur et essayer de travailler davantage en amont," souligne Nathalie Clarenc. "Tirer des enseignements pour le futur" Cette approche proactive qui regroupe notamment des experts en politique publique et des universitaires a donné lieu à des décisions difficiles comme l'évacuation et la démolition de maisons susceptibles d'être inondées. Le projet FLAude - c'est son nom - s'appuie sur le développement de nouveaux outils avec des partenaires tels que l'agence spatiale française, le CNES et Copernicus : l'intelligence artificielle est ainsi utilisée pour détecter sur les images satellite, les embâcles, les vignes endommagées et les zones de ruissellement. Gwendoline Blanchet est responsable de ce projet à l'Observatoire spatial du climat (CNES). "Il y a le volet "après crues" avec la détection des impacts de ces crues : par exemple, les embâcles ou les vignes endommagées, mais on regarde aussi comment faire pour le futur,\_"_ explique-t-elle. "Dans le cadre de ce projet, on a regardé cinq crues majeures - des événements extrêmes qui commencent dès 1999 - et en regardant ce qui s'est passé grâce aux images satellites sur ces dates-là, on peut en tirer des enseignements pour le futur," affirme-t-elle. Lien avec le changement climatique Cette région a toujours connu des épisodes de pluies torrentielles, mais les climatologues de Météo France impliqués dans le projet disent que ce phénomène est en train de devenir plus intense et plus fréquent du fait du changement climatique. "Avec une atmosphère plus chaude et notamment une Méditerranée plus chaude," indique ainsi Jean-Michel Soubeyroux, directeur adjoint de la climatologie à Météo France, "les événements orageux qui se développent sur la Méditerranée sont beaucoup plus chargés en vapeur d'eau du fait de la température et peuvent libérer des quantités d'eau supérieures lors de ces événements intenses." De retour au bord du fleuve, la priorité, c'est donc de passer à l'action dès maintenant pour limiter les dégâts quand les fortes pluies frapperont de nouveau. "La difficulté," fait remarquer Nathalie Clarenc, "c'est qu'avec des inondations qui se répètent de plus en plus souvent, les berges des cours d'eau n'ont pas le temps de se reconstituer. Donc automatiquement, plus on a d'événements, plus on a d'érosion et plus on aura de dégâts si on ne fait rien, si on ne devient pas acteurs," estime-t-elle.
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Une grande procession initiée par les adeptes du GIEC est prévue à Bruxelles ce 2 décembre. Elle rassemblera des milliers d’adeptes des Sauveurs de la Planète. Cette initiative se réfère à la tradition médiévale qui appelait le clergé à organiser périodiquement des processions en faveur du climat, le plus souvent pour interrompre une sécheresse perdurant pendant plusieurs années, ou appelant la pluie pour sauver les récoltes et éviter la famine. Un peu partout fleurissaient les appels à « faire de très grandes et très dévotes processions, avec tous les témoignages d’une très austère pénitence ». Les participants imploraient alors Dieu d’exaucer leurs supplications. LA NOUVELLE RELIGION PLANÉTAIRE Aujourd’hui, les croisés de la nouvelle religion planétaire ont une nouvelle divinité : GIEC, dont la parole est parée d’infaillibilité. Douter d’un seul passage — ou pire — de l’entièreté de son message équivaut à un blasphème, un déni au même titre que le négationnisme, et qui doit être réprimé, tandis que les scientifiques qui ne manifesteraient pas un ralliement aveugle à la Vraie Vérité risquent l’excommunication de leur milieu professionnel. La mission des adeptes est de pointer la responsabilité de l’homme dans le changement climatique. Ils disposent de prédictions apocalyptiques, générant des transes et des cauchemars destinés à affoler le bon peuple et à légitimer des mesures coercitives et taxatoires qui sinon, risqueraient d’être très impopulaires. Au Moyen-Âge déjà, des scientifiques se risquaient à des prédictions qui comme aujourd’hui, ne se réalisent jamais. La procession du 2 décembre nous appellera à nous repentir de nos fautes successives et cumulatives, de nous dégager de notre complicité au dérèglement climatique, dont personne d’ailleurs ne peut nous indiquer une période où il aurait été réglé et stable. Elle idéalisera le vrai climato-repentant : un homme pauvre, qui ne consomme pas, ne se déplace pas, n’utilise que des énergies renouvelables, habite une maison à énergie positive dans une ville durable et consomme les aliments climato-compatibles du bon paysan de proximité. Participez, et vous aussi échapperez à la malédiction qui vous guette, et repoussant tout vrai débat scientifique, pour vous rallier à la foi climato-crédule. — Sur le web
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Les glaces de l’Arctique au plus bas cet hiver Cette année, l’extension hivernale des glaces de l’Arctique est la plus faible jamais relevée depuis le début des mesures en 1979. C’est donc à un niveau nettement inférieur à la moyenne que va s’amorcer la fonte printanière. La saison d’extension de la glace de mer est apparemment terminée, selon les experts du Centre américain de données sur la neige et la glace (NSIDC). Mais ce pic d’extension des glaces de l’Arctique est bien bas avant le début de la période de fonte qui doit culminer en septembre. Il est même à un niveau record depuis le début des mesures satellites. Selon le dernier bulletin du NSIDC émis le 19 mars, la surface est donc moins étendue de 1,10 million de km2 par rapport à la moyenne de 15,64 millions km2 mesurée de 1981 à 2010. La superficie de la banquise a atteint 14,54 millions de km2 le 25 février, ce qui devrait être le maximum pour l’année. C’est 130 000 km2 de moins que le précédent record établi en 2011. Avec 14,91 millions de km², mars 2014 avait connu la 5è plus faible extension pour une fin de saison hivernale. Cette année, le maximum a été atteint quinze jours plus tôt que la moyenne, qui survient autour du 12 mars, précise le NSIDC. Mais la date du pic d’extension est très variable selon les années. La formation de glace de mer arctique semble être terminée, même si une progression dans certaines régions n’est pas exclue. Il est possible que la banquise continue à s’étendre au cours des deux ou trois prochaines semaines. En tous cas, une nouvelle extension ne devrait pas permettre de dépasser la superficie atteinte le 25 février. Ces dernières décennies, l’Arctique est la région du globe où le réchauffement climatique s’est fait le plus sentir, élevant les températures à un rythme deux à trois fois plus rapide que sur le reste de la planète. En conséquence, la glace de mer de l’océan arctique s’est réduite de 30% par rapport au début des relevés satellites en 1979. L’Arctique affiche habituellement sa plus grande extension en mars et sa superficie la plus réduite en septembre. Dans les deux cas, la tendance est à la baisse. Mais c’est le niveau minimum constaté à la fin de l’été qui est le plus surveillé. C’est pour cette période là que le déclin de la glace de mer a été le plus impressionnant depuis le début des relevés en 1979. Le record de la plus faible extension au terme de la saison estivale a été établi en 2012. Il n’a pas battu cette année mais le NSIDC a quand même annoncé que le 6è plus bas niveau avait été atteint le 15 septembre 2014 avec 5,07 millions de km2. La circulation atmosphérique explique en partie le faible niveau d’extension de la glace de mer observé cette année. En raison des circonvolutions des vents de haute altitude, la chaleur a pu faire une incursion en Arctique côté Pacifique, ce qui a limité l’extension de la glace dans les mers de Bering et d’Okhotsk. C’est cette configuration qui a aussi favorisé des conditions chaudes dans l’ouest des Etats-Unis et la sécheresse en Californie. Début mars, le côté atlantique a également connu des températures plus élevées que la normale, jusqu’à +8°C dans la région de la mer de Barents, située à l’est du Groenland. Une des raisons pour lesquelles la diminution de la glace de mer est préoccupante, c’est que cette surface est très réfléchissante alors que l’océan liquide est très absorbant. Alors, quand la zone de couverture de la glace de mer est réduite, les rayons du soleil sont moins réfléchis vers l’espace. Cela signifie une plus grande absorption du rayonnement solaire par la Terre et un réchauffement climatique qui s’ajoute à celui des gaz à effet de serre. Ainsi, le réchauffement de l’Arctique est deux fois plus rapide que celui du reste du globe. Le réchauffement de l’Arctique favoriserait certains phénomènes climatiques extrêmes en Amérique du Nord, en Europe et en Asie, selon certains scientifiques. Jennifer Francis, de l’Université de Rutgers, est l’un des principaux défenseurs de cette thèse liant l’affaiblissement de la circulation atmosphérique aux hivers extrêmes. Normalement, la différence de température entre l’Arctique et les moyennes latitudes est telle que des vents de haute altitude extrêmement puissants, les jet streams, séparent la masse d’air polaire de celle du reste de l’hémisphère nord. Mais la différence de température s’amoindrit à la faveur du fort réchauffement de l’Arctique et les vents latéraux jouent moins leur rôle de barrière. Les jet streams sont moins rapides quand l’écart de température entre les deux masses d’air se réduit et tendent alors à onduler. De l’air polaire peut ainsi faire des incursions au sud tandis que de l’air chaud peut s’engouffrer dans le nord. C’est ce que l’on a vu ces hivers deniers dans l’est de l’Amérique du Nord. Jin-Ho Yoon, du Pacific Northwest National Laboratory, a proposé dans la revue Nature Communications un mécanisme légèrement différent pour expliquer le lien entre la fonte de la glace de mer et les vagues de froid en Amérique du Nord, en Europe et en Asie. Selon lui, la fonte de la glace de mer favorise un fort réchauffement local et cette chaleur se propage ensuite aux plus hautes couches de l’atmosphère, ce qui affaiblit les vents de haute altitude. Une étude récente publiée le 12 mars 2015 dans la revue Science montre que le réchauffement de l’Arctique risque surtout de conduire à des été caniculaires. Selon Dim Coumou, du Potsdam Institute for Climate Impact Research, l’augmentation des températures des hautes latitudes peut aussi induire des vagues de chaleur plus au sud en favorisant les situations de blocage atmosphérique. En cause, la réduction de l’activité des tempêtes en été, elle-même liée à une modification de la circulation atmosphérique. La glace de mer autour de l’Antarctique a atteint le 22 septembre 2014 un niveau d’extension record, selon le National Snow and Ice Data Center (NSIDC) américain. Le 22 septembre 2014, la glace de mer autour de l’Antarctique a atteint 20.11 millions de km2. Le précédent record datait de 2013 et cela fait maintenant plusieurs années que la glace de mer tend à progresser dans l’hémisphère sud. Cette évolution peut surprendre dans un contexte de réchauffement de la planète mais il pourrait bien s’agir d’une des manifestations des changements climatiques en cours. Le NSIDC avance plusieurs explications pour comprendre le phénomène. La force des vents est l’une des causes possibles. De forts vents du sud ont soufflé sur la mer de Weddell au cours du mois de septembre 2014. Les vents sont aussi renforcés par l’oscillation de l’Antarctique. Le vortex polaire s’est en effet intensifié depuis une trentaine d’années. Dans la phase positive de l’oscillation de l’Antarctique, les vents d’ouest se renforcent, favorisant l’empilement et l’épaississement de la glace. Les endroits où la glace a été balayée laissent alors à découvert l’océan dans des zones où il peut à nouveau geler en surface, selon une étude dirigée par Jinlun Zhang, chercheur à l’université de Washington. La destruction de la couche d’ozone est soupçonnée être liée au phénomène. En refroidissant la stratosphère, la perte d’ozone favorise les forts vents d’ouest et donc la constitution de glace de mer. L’autre cause évoquée est la fonte des glaciers qui libère une eau douce plus susceptible de geler. L’eau de fonte est en effet plus douce que l’eau de mer. L’extension de la glace de mer autour de l’Antarctique ne compense pas les pertes de l’Arctique, selon une nouvelle étude de la NASA. Dans l’ensemble, la planète a perdu de la glace de mer à un rythme annuel moyen de 35 000 km² depuis 1979. Même si la banquise antarctique a atteint un nouveau maximum record en septembre 2014, la baisse se poursuit au niveau mondial si l’on additionne les niveaux atteints dans les deux régions polaires. C’est la conclusion de l’étude de Claire Parkinson, chercheur au Goddard Space Flight Center de la NASA. La diminution de la banquise arctique dépasse de loin les augmentations de la banquise antarctique. La cause est sans nul doute le réchauffement accéléré de l’Arctique, dont le rythme est deux fois plus élevé que pour le reste de la planète. Lors de la première partie de l’année 2010, notamment, les températures ont été de 4°C supérieures à celles de la moyenne 1968-1996, selon la NOAA (météo américaine). Source : Johan Lorck, pour global-climat, le 21 mars 2015. Source : Météo France, le 9 avril 2015. Record de chaleur pulvérisé en Californie au 1er trimestre 2015 L’année 2014 avait déjà été la plus chaude depuis le début des relevés météo en Californie mais ce début d’année (janvier-mars) est marqué par une anomalie positive encore plus importante, selon l’agence américaine NOAA. L’Etat est en même temps touché par une sécheresse exceptionnelle et l’approvisionnement en eau est menacé, le manteau neigeux des montagnes californiennes ayant quasiment disparu. Les hivers se suivent et se ressemblent aux Etats-Unis, avec un ouest chaud et un est glacial. C’est ce que l’on appelle le « dipôle » : des hautes pressions prévalent au nord-est de l’océan Pacifique tandis qu’une dépression permet à l’air arctique de s’engouffrer de l’autre côté du pays. Conséquence, les tempêtes hivernales bloquées par les hautes pressions sont déplacées bien au nord de la Californie, qui ne reçoit plus de pluies. L’Etat traverse ainsi une sécheresse depuis 4 ans, peut-être la pire des 1200 dernières années, selon une récente étude. Il y a déjà eu des périodes de précipitations déficitaires mais c’est surtout la conjonction avec des températures aussi élevées qui rend cette sécheresse exceptionnelle. Moyenne des températures pour la période janvier-mars en Californie (Source : NOAA) Si l’air froid venu de l’Arctique a plongé dans l’est des Etats-Unis cet hiver, les températures les plus extrêmes ont été enregistrées dans l’ouest. Le climat est donc très contrasté dans le pays. Sur janvier-mars, New York et le Vermont ont connu des anomalies négatives record avec respectivement -3,8°C et -3,6°C. La Californie, de son côté, a enregistré sur la période janvier-mars un record de chaleur assez stupéfiant avec une anomalie positive de +4,2°C. On trouve de tel écarts à la moyenne dans tous les Etats de l’ouest américain : +4,3°C dans l’Idaho et l’Oregon et même +4,5°C dans le Nevada ! Il aura ainsi fait en moyenne 11,7°C sur les trois premiers mois de 2015 en Californie. Le précédent record avait été établi en 2014 avec 10,7°C sur janvier-mars. Sur l’ensemble du pays, les températures sont de +1,1°C par rapport à la moyenne malgré la vague de froid dans l’est. Reste maintenant à déterminer si cette configuration est liée au changement climatique. Dans une étude parue en septembre 2014, deux chercheurs de l’université de Stanford, Noah Diffenbaugh et Daniel Swain, affirmaient que la persistance et l’intensité du système de haute pression étaient inégalées depuis 1947, date des premières données disponibles sur la circulation atmosphérique. Des simulations climatiques ont été menées afin de déterminer comment pouvait évoluer le climat avec et sans accroissement de la quantité de gaz à effet de serre. Le résultat est que les systèmes de haute pression comme celui de 2013-2014 ont trois fois plus de chances de se produire sous le climat actuel que sous celui d’avant la révolution industrielle. Simon Wang, un chercheur de l’université de Utah State, a également découvert un possible lien entre le réchauffement climatique et les phénomènes comme la sécheresse en Californie, couplée à des vagues de froid dans l’est des Etats-Unis. Dans Geophysical Research Letters, l’étude de Simon Wang décrivait en mai 2014 un véritable jeu de dominos climatique favorisant l’existence de deux pôles, l’un formé par des hautes pressions dans l’ouest des Etats-Unis, l’autre formé par des basses pressions au niveau des Grands Lacs, dans l’est du pays. A l’origine de cette configuration, le réchauffement de l’ouest du Pacific tropical qui aurait perturbé la circulation atmosphérique de haute altitude jusqu’au nord-est du Pacifique, favorisant un système de haute pression dans cette région. Une théorie concurrente – ou complémentaire – impute la perturbation de la haute atmosphère au réchauffement de l’Arctique, susceptible également de conduire à des situations de blocage météo avec des canicules, des sécheresses ou des vague de froid. Cette idée est défendue par Jennifer Francis, spécialiste du climat à la Rutgers University. Avec l’arrivée annoncée d’un épisode El Nino, la Californie pouvait espérer des pluies mais finalement le phénomène a tardé à se manifester. S’il a été officiellement annoncé il y a quelques semaines, il est d’intensité modérée et n’a pas permis d’améliorer la situation. Près de la moitié de la Californie est encore dans un état de « sécheresse exceptionnelle », le niveau le plus sévère. En raison de la sécheresse, le gouverneur de l’Etat, Jerry Brown, a annoncé pour la première fois des restrictions d’eau, une décision inédite qui conduit les villes à abaisser leur consommation de 25%. Il n’y a quasiment plus de neige dans les montagnes de la Sierra Nevada, principal pourvoyeur en eau de la Californie. Les derniers relevés montrent que le déficit en couverture neigeuse a atteint un niveau record : seulement 5% de la moyenne. Le précédent record était de 25%. A Philips, la neige a même totalement disparu, un phénomène qui ne s’était jamais produit depuis 1941, date des premières mesures. Source : Johan Lorck, pour global-climat, le 11 avril 2015. GRAND FORMAT. Sécheresse aux USA : 18 alarmantes photos avant/après Face à une sécheresse historique, la Californie a annoncé, le 1er avril, des mesures d’urgence pour réduire de 25% la consommation d’eau. L’heure est grave : aucune trace de neige n’a été constatée à 2.000 mètres dans les montagnes de la Sierra Nevada. Une première en 75 ans. La pénurie n’est pas nouvelle. Depuis plusieurs années, elle frappe l’ouest des Etats-Unis, et l’été dernier, nous avions publié ce diaporama d’images comparant la situation au fil du temps sur plusieurs sites de la région. Alors que la situation ne fait qu’empirer, nous vous le reproposons. L’Enterprise Bridge passe au-dessus du lac Oroville, près du port de plaisance Bidwell, le 11 juillet 2011. Le plan d’eau, qui apparaît bien rempli, est le second plus grand réservoir de Californie. (Paul Hames/California Department of Water Resources via Getty Images) Trois ans plus tard, le 19 août 2014, le même lieu est presque à sec. La sécheresse dans l’ouest américain menace l’approvisionnement en eau dans cette région où vivent 40 millions de personnes, indique une étude parue fin juillet dans la revue « Geophysical Research Letters ». (Justin Sullivan/Getty Images/AFP) Haut niveau d’eau au port de plaisance Bidwell, au lac Oroville, le 20 juillet 2011, en Californie. (Paul Hames/California Department of Water Resources via Getty Images) Au même endroit, le 19 août 2014, soit trois ans plus tard, des terres naguère immergées ont surgi, réduisant considérablement la taille de la marina. (Justin Sullivan/Getty Images/AFP) Plein niveau d’eau au port de plaisance Bidwell, sur le lac Oroville, le 20 juillet 2011. (Paul Hames/California Department of Water Resources via Getty Images) Trois ans plus tard, le même site photographié le 19 août 2014. Grâce au système GPS, des scientifiques ont constaté que la sécheresse dans l’ouest des Etats-Unis entraîne une élévation du sol due aux pertes souterraines, a rapporté l’AFP le 22 août. (Justin Sullivan/Getty Images/AFP) Le Green Bridge, sur le lac Oroville, près du port de plaisance Bidwell, le 20 juillet 2011. (Paul Hames/California Department of Water Resources via Getty Images) Le niveau de l’eau est bien plus bas trois ans plus tard, le 19 août 2014. Au 26 août, le lac Oroville n’était rempli qu’à 31% de sa capacité de 4,3 kilomètres cubes, contre 47% en moyenne à cette époque de l’année. (Justin Sullivan/Getty Images/AFP) Vue resserrée du Green Bridge datant du 20 juillet 2011. (Paul Hames/California Department of Water Resources via Getty Images) Trois ans plus tard, le même Green Bridge sur un lac Oroville bien plus bas, le 19 juillet 2014. En janvier, le gouverneur de Californie a décrété l’état d’urgence en raison de la sécheresse, peut-être la plus grave depuis un siècle. Récoltes perdues, risques accrus de feux de forêt font partie du lot de calamités qu’une telle pénurie d’eau est susceptible de provoquer. (Justin Sullivan/Getty Images/AFP) Autre réservoir californien, le lac Folsom est ici vu à plein niveau, retenu par le barrage de Folsom, le 20 juillet 2011. (Paul Hames/California Department of Water Resources via Getty Images) Voici où en est la situation à Folsom trois ans plus tard, le 19 août 2014. Au 26 août, le réservoir n’était rempli qu’à 39% de sa capacité établie à 1,2 kilomètre cube, contre 62% en moyenne à cette date de l’année. (Justin Sullivan/Getty Images/AFP) Direction le lac Mead, réservoir de 36 kilomètres cubes qui alimente Las Vegas. Ici, des bateaux amarrés dans la marina de sa zone de loisirs, le 26 juillet 2007. (Ethan Miller/Getty Images) Le 17 juillet 2014, la marina a tout bonnement disparu et il n’y a guère plus de trace du lac à cet endroit. En fait, le port de plaisance a été déplacé dès 2008 en raison des faibles niveaux d’eau. (Ethan Miller/Getty Images/AFP) Des bateaux amarrés dans le port de plaisance du lac Mead, dans le Nevada, le 25 juillet 2007. (Ethan Miller/Getty Images) Le 17 juillet 2014, seuls deux locaux sanitaires sur des pontons flottants abandonnés rappellent qu’une marina existait naguère en ces lieux désormais asséchés. (Ethan Miller/Getty Images/AFP) Depuis l’espace également, la comparaison est saisissante. Ici, la Californie verdoyante sur une image satellitaire de la Nasa datant du 18 janvier 2013. (Nasa) Du marron à la place du vert, quasiment pas de neige sur la Sierra Nevada : la Californie a triste mine, le 18 janvier 2014, un an jour pour jour après le précédent cliché. Cliquez ici pour lire (en anglais) l’article que l’agence américaine consacre au phénomène. (Nasa) Source : L’Obs, le 4 avril 2015. P.S. Comme on l’a répété plusieurs fois, la quasi-totalité des climatologues spécialisées (voir ce billet par exemple, avec 97 % d’accord) sont d’accord et nous demandent d’agir pour ne pas prendre le risque de bouleverser le climat. Et comme le rappelle ici Jancovici, ou bien on croit un consensus scientifique (qui n’est jamais unanime à 100 %, ni une preuve absolue de vérité, le consensus pouvant toujours, un jour, à base de travaux sérieux, évoluer – mais pour 1 Galilée, il y a eu 1000 anti-Galilée expliquant après lui que la Terre était bien plate…) parce qu’on n’a pas d’autre choix, ou bien on perdra alors toute capacité d’aboutir à une certitude (certes relative et temporaire) permettant d’agir. Autrement dit, si le grand public décide de suivre les opinions ultra-minoritaires, il ne pourra plus décider, car il y aura toujours plein d’opinions ultra-minoritaires et leurs contraires simultanément. Ces opinions, importantes, doivent rentrer dans une méthode scientifique, à savoir être publiées dans des revues à comité de lecture, et se battre pour démontrer leur justesse et convaincre leurs pairs, aboutissant éventuellement à une modification du consensus… Bref, comme il y a un clair consensus (d’autant que, sachant que le CO2 est un important gaz à effet de serre, et qu’il y en a de plus en plus dans l’atmosphère et pas qu’un peu, le fait que ça se réchauffe est tout sauf surprenant…), je ferme les commentaires pour éviter le trollage… 97 % des climatologues spécialisés ne doutent donc pas du réchauffement… L’étude source Duran 2009 est téléchargeable ici. Elle se complète avec celle-ci Anderegg 2010. Une autre a été publiée en 2013 : Cook et al. : « Entre 1991 et 2011, sur près de 4.000 articles (3.896 exactement) exprimant une opinion à ce sujet et écrits dans des revues scientifiques à comité de lecture par des chercheurs du même domaine (« évaluation par les pairs ») par plus de 10.000 scientifiques (10.188), 97,1% entérinent la thèse de l’origine humaine du changement climatique ». Pour comprendre la stratégie classique à l’oeuvre ici (semer le doute pour paralyser la prise de décision) déjà utilisée sur le tabac ou la couche d’ozone, je vous renvoi sur ce billet indispensable : [Livre exceptionnel] Les marchands de doute, de Naomi Oreskes et Erick Conway P.S. Comme on l’a répété plusieurs fois, la quasi-totalité des climatologues spécialisées (voir ce billet par exemple, avec 97 % d’accord) sont d’accord et nous demandent d’agir pour ne pas prendre le risque de bouleverser le climat. Et comme le rappelle ici Jancovici, ou bien on croit un consensus scientifique (qui n’est jamais unanime à 100 %, ni une preuve absolue de vérité, le consensus pouvant toujours, un jour, à base de travaux sérieux, évoluer – mais pour 1 Galilée, il y a eu 1000 anti-Galilée expliquant après lui que la Terre était bien plate…) parce qu’on n’a pas d’autre choix, ou bien on perdra alors toute capacité d’aboutir à une certitude (certes relative et temporaire) permettant d’agir. Autrement dit, si le grand public décide de suivre les opinions ultra-minoritaires, il ne pourra plus décider, car il y aura toujours plein d’opinions ultra-minoritaires et leurs contraires simultanément. Ces opinions, importantes, doivent rentrer dans une méthode scientifique, à savoir être publiées dans des revues à comité de lecture, et se battre pour démontrer leur justesse et convaincre leurs pairs, aboutissant éventuellement à une modification du consensus… Bref, comme il y a un clair consensus (d’autant que, sachant que le CO2 est un important gaz à effet de serre, et qu’il y en a de plus en plus dans l’atmosphère et pas qu’un peu, le fait que ça se réchauffe est tout sauf surprenant…), je ferme les commentaires pour éviter le trollage… 97 % des climatologues spécialisés ne doutent donc pas du réchauffement… L’étude source Duran 2009 est téléchargeable ici. Elle se complète avec celle-ci Anderegg 2010. Une autre a été publiée en 2013 : Cook et al. : « Entre 1991 et 2011, sur près de 4.000 articles (3.896 exactement) exprimant une opinion à ce sujet et écrits dans des revues scientifiques à comité de lecture par des chercheurs du même domaine (« évaluation par les pairs ») par plus de 10.000 scientifiques (10.188), 97,1% entérinent la thèse de l’origine humaine du changement climatique ». Pour comprendre la stratégie classique à l’oeuvre ici (semer le doute pour paralyser la prise de décision) déjà utilisée sur le tabac ou la couche d’ozone, je vous renvoi sur ce billet indispensable : [Livre exceptionnel] Les marchands de doute, de Naomi Oreskes et Erick Conway
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Pour la cinquième journée consécutive, le pic de pollution à l'ozone va se poursuivre vendredi en Île-de-France. "Le niveau maximum prévu demain en situation de fond dans la région Île-de-France est compris entre 190μg/m3 et 220μg/m3", alors que le seuil d'information est fixé à 180μg/m3, indique Airparif dans un communiqué. Pour tenter de réduire cette pollution, liée notamment au trafic routier et à la canicule, les véhicules les plus polluants ne sont pas censés circuler à Paris et en proche banlieue jusqu'à vendredi. La ville de Paris a annoncé le stationnement résidentiel gratuit afin de pousser la population à utiliser les transports en commun, moins polluants. L'Île-de-France n'est pas la seule région touchée par ces mesures restrictives. Dans le Sud, le bassin Lyon Nord-Isère et l'Ouest de l'Ain sont passés en vigilance rouge, entraînant un abaissement de 20 km/h des vitesses maximales autorisées sur les routes du Rhône. La vigilance orange est activée sur la vallée du Rhône, l'Ouest de l'Ardèche, le bassin grenoblois et le bassin lémanique. L'organisme Atmo Auvergne-Rhône-Alpes ne prévoit d'ailleurs pas d'amélioration "avant samedi". Dans l'Est de la France, la vitesse maximale autorisée a également été réduite sur les principaux axes routiers dans le Haut-Rhin, Bas-Rhin, Moselle, Meuse et Meurthe-et-Moselle. Et dans les Bouches-du-Rhône, où une procédure d'alerte niveau 1 pour pollution à l'ozone a été déclenchée ainsi que dans le Var, les vitesses maximales autorisées ont été abaissées de 20 km/h. La préfecture a aussi demandé aux navires de mers et bateaux fluviaux de se raccorder "électriquement à quai et de ne pas utiliser les groupes électrogènes à bord "dans la limite des installations disponibles". Dans l'Eure-et-Loir et le Loiret, le seuil d'information de pollution à l'ozone devrait également être dépassé, tout comme dans l'Est de la Seine-Maritime. Le niveau d'alerte est aussi atteint jeudi et vendredi pour le Nord, le Pas-de-Calais, la Somme, l'Aisne et l'Oise tandis qu'un épisode de pollution de l'air à l'ozone et aussi prévu dans le Gard, l'Hérault et la Haute-Garonne. L'ozone, un gaz corrosif, se forme sous l'action d'un fort ensoleillement et de températures élevées par la combinaison de deux polluants: les composés organiques volatils (COV), émis par des sources naturelles mais également par l'industrie, et les oxydes d'azote (NO2), principalement émis par le trafic routier.Il favorise l'asthme et peut aggraver des troubles cardio-vasculaires ou respiratoires. Il a aussi des conséquences néfastes sur la végétation.
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La politique énergétique de la Commission européenne dans le domaine de l’électricité, avec le soutien pour l’instant de la majorité du Parlement européen, est fondée pour l’essentiel, au prétexte de la lutte contre le changement climatique, sur des encouragements constants au développement de l’éolien et du solaire photovoltaïque dans les mix électriques des pays de l’Union européenne. Dans le même temps, le nucléaire est systématiquement entravé par toute une série d’obstacles visant à en réduire les possibilités de financement. Un des derniers exemples en date est la nomination d’un comité d’experts sur la taxonomie verte, destiné à orienter les financements européens vers les actions permettant de combattre le réchauffement climatique, qui a retenu l’éolien et le solaire photovoltaïque, mais pas le nucléaire ! Pourtant, les ingénieurs spécialistes de ce domaine le savent très bien, le développement de l’éolien et du solaire photovoltaïque suppose la disponibilité constante de centrales dites pilotables qui peuvent fournir à la demande aux consommateurs l’électricité dont ils ont besoin même quand il y a peu ou pas de vent ou de soleil. Ces centrales pilotables ne peuvent être pour l’essentiel que des centrales à combustibles fossiles, qui émettent du gaz carbonique, ou des centrales nucléaires. Une réalité rappelée il y a quelques jours par l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) qui, dans son rapport 2020 sur la politique de l’énergie au sein de l’Union européenne, affirme que le futur mix énergétique du continent n’« a pas le luxe d’exclure une technologie bas carbone », comme le nucléaire et propose de considérer l’atome comme une « technologie de transition », selon la terminologie de la taxonomie verte européenne. Rappelons que le nucléaire, qui émet en France 6 grammes de CO2 par kWh produit, soit l’équivalent de l’hydraulique, en émet un peu moins que l’éolien (7) ou que le photovoltaïque (55), mais surtout infiniment moins que le gaz (418) ou le charbon (1060), ce qui permet à la France, dont près de 75 % de la production d’électricité est assurée par l’atome, de produire l’électricité la moins carbonée d’Europe, Norvège, Suède et Suisse exceptés Encourager l’éolo-solaire et en même temps freiner le nucléaire revient donc en fait à favoriser les combustibles fossiles, les principaux ennemis du climat, dans la production d’électricité ! L’Europe n’est pas seule à avoir ce comportement. Citons Narodra Modi, Premier ministre Indien : « Voyez l’ironie. La communauté internationale organise une conférence climatique, mais si nous lui disons que nous voulons utiliser l’énergie nucléaire – ce qui est une bonne voie pour protéger l’environnement – et que nous lui demandons du combustible pour faire fonctionner les centrales, elle refuse. » Il y a aussi les ONG qui prétendent défendre le climat. En France, Greenpeace et Sortir du nucléaire attaquent la prolongation du parc nucléaire au-delà de 40 ans – Les deux ONG ont saisi le Conseil d’État contre la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), ont-elles annoncé le 23 juin. Car, disent-elles, ce document « acte la prolongation de la durée de fonctionnement de quasiment tous les réacteurs nucléaires au-delà de 40 ans, voire au-delà de 50 ». Les ONG pointent notamment l’absence d’évaluation environnementale « propre à chaque site nucléaire » concerné par cette décision. Mais pourquoi n’exigent-elles jamais d’évaluation environnementale pour l’éolien et le solaire photovoltaïque, dont nous avons expliqué ci-dessus les impacts indirects sur le climat, et qui sont devenus en Europe, en particulier l’éolien, des machines à massacrer l’environnement rural ? Il existe bien une explication à cet incessant lobbying des militants antinucléaires, qui porte, on le voit bien, ses fruits auprès des dirigeants européens. C’est une forme de ce qu’on appelle l’effet Dunning-Kruger : ils surestiment leurs compétences en matière d’énergie et par leur méconnaissance des enjeux profonds de ces dossiers, parviennent à des effets contre-productifs, puisque plus d’éolien et de photovoltaïque et moins de nucléaire signifient… davantage d’émissions de CO2. Il est difficile de croire que les dirigeants européens soient aussi dans ce cas, mais qui sait ? En définitive, le nucléaire aura bien son expertise dédiée – le centre de recherche de la Commission étudiera la compatibilité du nucléaire avec le principe « d’absence de préjudice » climatique. L’annonce a été faite après la publication, en mars, d’un rapport dans lequel les experts s’étaient dits incompétents pour juger de l’impact environnemental des déchets nucléaires. Ils n’avaient donc pas conseillé l’inclusion du nucléaire dans la taxonomie. Depuis, les pro-nucléaires (derrière la France) demandent une expertise dédiée pour l’atome, au grand dam des ONG et des rapporteurs parlementaires. Le rapport du centre de recherche sera ensuite examiné par des experts mandatés par le traité Euratom. Le nucléaire échappera donc à la plateforme généraliste qui conseillera la Commission dès l’automne sur les critères d’intégration de la taxonomie. D’après l’exécutif européen « le processus ne s’achèvera pas avant début 2021 », l’acte délégué, c’est-à-dire l’autorisation de mise en application de cette taxonomie prévu fin 2020 n’incluera donc pas le nucléaire, mais « la Commission envisagera sa révision fin 2021 si toutes les conditions pour l’inclusion sont respectées ». Une tergiversation qui étonne puisque la même Commission, dans un récent rapport, estime que le nucléaire « reste une source essentielle d’électricité bas carbone dans l’UE » et que cette dernière doit donc « maintenir son leadership technologique sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement en combustible nucléaire ». Mais peut-être lui est encore trop difficile d’infléchir une politique si ancrée dans ses habitudes, même quand elle en constate les effets néfastes !
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Greenpeace estime que les mesures présentées le 19 décembre 2007 par la Commission européenne pour limiter les émissions de dioxyde de carbone (CO2) des véhicules particuliers, privilégient les intérêts de l’industrie automobile européenne au lieu de relever le défi des changements climatiques. La Commission européenne propose de limiter les émissions à une moyenne de 130g de CO2/km pour les véhicules neufs d’ici à 2012 (contre 160g en 2006). Un objectif revu à la baisse par rapport à l’ambition initiale de 120g CO2/km. Pire, le texte ne propose aucune réduction supplémentaire à plus long terme, alors que les ONG demandaient un engagement sur 80g à horizon 2020. Côté sanctions financières à l’encontre des constructeurs qui ne respecteraient pas ces limitations, la Commission opterait pour une amende de 20 € par gramme de C02 en trop en 2012, et de 95 € en 2015 seulement. Des pénalités trop légères pour avoir un effet dissuasif et qui ne seront intégralement appliquées qu’en 2015. Enfin, ultime cadeau aux industriels : le taux d’émissions de CO2 des véhicules neufs serait calculé en fonction du poids des voitures. Rien pour les inciter à produire des véhicules plus légers, donc moins gourmands en carburant. « Voilà plus de quinze ans que la norme des 120g/km est évoquée en Europe comme l’une des solutions pour limiter l’impact du secteur des transports sur le climat, déclare Karine Gavand, chargée de la campagne Climat de Greenpeace France. Au lieu de relever le défi, la Commission cède au lobby automobile. Dans ces conditions, on ne voit pas comment l’Union européenne va pouvoir respecter son engagement, réaffirmé à Bali, de réduire ses émissions de gaz à effet de serre 20 à 30 % d’ici à 2020. » Greenpeace exhorte le Parlement et les ministres européens de l’Environnement à résister à la pression de l’industrie automobile et à renforcer la législation proposée. Greenpeace s’adresse en particulier à la France, restée trop discrète alors que les conclusions du Grenelle de l’environnement indiquaient que le seuil des 120g était un préalable à toute négociation. « Il faut la norme la plus exigeante pour tous », avait même déclaré le président Sarkozy. « Depuis la France ne s’est exprimée que pour défendre, sans succès, les intérêts des industriels français face à leurs concurrents allemands », reprend Karine Gavand. Pour cela, la France doit pousser la Commission européenne à : – restituer l’objectif de 120g de CO2/km d’ici à 2012 et l’assortir d’un objectif de 80g de CO2/km à horizon 2020 ; – prendre comme critère pour les standards d’émissions, l’utilité du véhicule (calculée à partir de l’empreinte au sol) et non son poids ; – imposer des sanctions fortes : 150 €/g de CO2 dépassant la limite légale, quel que soit le véhicule. « Les technologies existent, l’urgence climatique est là. La Commission doit prendre ses responsabilités. La France qui présidera l’Union en 2008 a un rôle majeur à jouer. Nous lui demandons d’être ambitieuse et exigeante ! », conclut Karine Gavand.
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Anthropique (causé par l’humain) ou pas. (l’entropie a le sens tout se dégrade), la lutte contre le changement climatique, semble entrer dans les combats urgents. Partagez ! Volti MàJ: Je me devais d’expliquer des deux sens des mots Anthropie et Entropie, car il semble que, ça n’est pas été bien compris. Merci à ceux qui m’ont tiré l’œil sur la possible confusion. Gnafron et GL51. ******** Auteur Sophie Chapelle pour BastaMag Tenter l’impossible pour éviter l’impensable. C’est ce qui anime la jeune « génération climat » qui a pris les rênes du mouvement Alternatiba pour faire face au changement climatique. Alors que le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) vient de rendre public son rapport sur les conséquences d’un réchauffement de 1,5 °C, « la stratégie des petits pas » ne suffit plus. Face à la perspective d’un « effondrement », des mobilisations sont prévues pour agir à tous les niveaux – local, national comme international – afin de construire un monde dans lequel nous pourrons vivre en limitant les catastrophes. Reportage. La pluie n’a pas freiné leurs ardeurs. Environ 15 000 personnes se sont retrouvées à Bayonne les 6 et 7 octobre à l’occasion du village Alternatiba, une grande fête des alternatives. La date n’a pas été choisie par hasard : elle fait écho à la publication, le 8 octobre, du nouveau rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) détaillant les effets d’un réchauffement de 1,5°C et de 2°C par rapport à l’ère préindustrielle. Ces deux seuils sont mentionnés dans l’Accord de Paris, scellé en décembre 2015 lors de la COP21, qui prévoit de contenir l’élévation de la température moyenne de la planète « nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels » et de poursuivre « l’action menée pour limiter l’élévation de la température à 1,5 °C ». Or, le rapport montre que les répercussions d’un réchauffement d’un demi degré supplémentaire sera encore plus sévère. « Chaque demi-degré de plus compte et il y a des avantages indéniables à limiter le réchauffement à 1,5 °C plutôt que 2 °C. Ne pas dépasser 1,5 °C n’est pas impossible, mais cela demanderait des transitions sans précédent dans tous les aspects de la société. » — @valmasdel #GIEC pic.twitter.com/Q4u2JZKuh2 — ONU Environnement (@ONUEnvironmt) 8 octobre 2018 Ainsi, avec 1,5 °C supplémentaire, la fonte totale de la glace dans l’océan Arctique pendant l’été se produirait une fois tous les cent ans. A 2 °C, la banquise n’existerait plus une fois par décennie. Cet écart d’un demi-degré est d’une importance cruciale pour la hausse du niveau des mers, et les millions de personnes qui habitent à proximité d’un rivage peu élevé [1]. Entre 70 % et 90 % des récifs coralliens – indispensables à la richesse de la vie aquatique – risquent d’avoir disparu à la fin du siècle dans le premier scénario. Ils seront quasiment totalement éradiqués de la planète dans le second. « Chaque dixième de degré de réchauffement compte », rappelle une cycliste ayant participé au Tour Alternatiba [2]. Nous sommes la dernière génération à pouvoir agir, à avoir dans nos mains les leviers pour changer les choses. Nous sommes la génération climat, et notre tâche est sans doute la plus importante de l’histoire de l’humanité. » « Tout le monde doit s’engager » L’équation n’est pas simple. La température planétaire a déjà augmenté d’environ 1°C depuis l’époque préindustrielle. Au rythme du réchauffement actuel, le seuil des 1,5°C sera franchi d’ici dix à trente ans. « Si l’on cumule les promesses des États, on est sur une trajectoire de plus de 3°C d’ici la fin du siècle », alerte Lucile Dufour du Réseau action climat. « Il faut absolument relever les objectifs d’émissions de gaz à effet de serre pour 2030 pour l’Union européenne. » Le rapport du Giec doit notamment nourrir les travaux de la prochaine conférence internationale sur le climat (COP 24) qui se tiendra du 3 au 14 décembre en Pologne. Les États seront censés y revoir leurs engagements en fonction de l’alarmante réalité du réchauffement. « Il s’agit aussi d’accélérer la transition dans l’ensemble des secteurs en France. Entreprises, collectivités territoriales, investisseurs, citoyens… Tous doivent s’engager », estime Lucile Dufour. A Bayonne, le 7 octobre, le grand village des alternatives témoigne des multiples initiatives citoyennes dans le domaine de l’alimentation, de l’eau, de la sobriété, du recyclage, des énergies renouvelables, des transports, du partage… Ici, c’est une zone de gratuité qui invite chacune et chacun à repenser son rapport à la propriété et à la consommation. Là, une DiscoSoupe interroge notre rapport aux déchets. Autour des fruits et légumes récupérés la veille sur le marché et dans un magasin biologique, des élèves et enseignantes du lycée hôtelier de Biarritz préparent à prix libre soupes, purées et salades de fruits. « L’horizon de la catastrophe change tout » « C’est notre façon de lutter contre le gaspillage, et de le faire dans la bonne humeur », confie l’une d’elles. Une initiative qui vient s’ajouter à toutes celles ayant essaimé en France depuis le lancement en octobre 2013, à Bayonne, du premier grand village des alternatives. En cinq ans, 150 Alternatiba se sont créés, de Paris à Dakar en passant par Haïti, contribuant à la formation d’une nouvelle génération de militantes et militants. Preuve de ce succès, plus d’un millier de bénévoles ont contribué à l’organisation de l’édition 2018 d’Alternatiba Bayonne ! Si la détermination est bien là, certains estiment qu’il faut désormais « insister sur l’urgence catastrophiste pour faire bouger les lignes ». Le scénario d’un « effondrement systémique mondial » d’ici 2030, prophétisé par l’ancien ministre de l’Environnement Yves Cochet [3], ou détaillé dans le livre de Pablo Servigne et Raphaël Stevens Comment tout peut s’effondrer, captive une partie des militants [4]. « L’effondrement ne va pas arriver d’un coup » D’autres redoutent que cette vision n’entraine des phénomènes de repli et de « survivalisme ». « L’horizon de la catastrophe change la temporalité, le rapport à l’émancipation, la stratégie, mais ce n’est pas une raison pour se dire qu’il faut cesser d’avoir un impact », analyse Nicolas Haeringer, de l’ONG 350.org. Nous avons quatre axes à tenir ensemble : le blocage des processus de destruction, le refus que des choses se fassent en notre nom à travers des campagnes de désinvestissement, continuer à inventer d’autres mondes qui soient en capacité de mobiliser des masses, et enfin prendre soin de soi, des autres, des paysages… C’est l’intensité qui compte. » « L’effondrement ne va pas arriver d’un coup », renchérit Corinne Morel-Darleux, militante éco-socialiste. On en perçoit déjà des signes aujourd’hui. Il va falloir se battre pour chaque dixième de degré qui introduit une différence de taille en termes d’impacts. Effondrement ou non, tout ce que l’on aura fait pour inventer une société plus résiliente sera autant de temps de gagné. » Cet horizon pose aussi la question du risque de dérive « écolo-autoritaire » et des manières d’agir, de façon démocratique, en allant à la bonne vitesse. « Nous n’avons pas tout le temps devant nous », rappelle Thierry Salomon, l’un des auteurs du scénario Negawatt. Ce document sert de base étayée et précise sur la manière de mener une transition énergétique. Il détaille les économies d’énergie réalisables et les capacités de production à développer – qui associent diverses sources d’énergies renouvelables, de l’hydraulique au solaire en passant par la géothermie – pour que la France ne dépende plus des énergies fossiles et nucléaire. Un scénario qui, s’il suscite certaines interrogations, a au moins le mérite d’ouvrir le débat sur la politique énergétique de la France. Vers « une sobriété volontaire dans les usages » ? « Il n’y a pas de solution miracle pour les 1,5°C, pas plus que pour les 2°C : il faut retirer du dioxyde de carbone de l’atmosphère », souligne l’ingénieur-chercheur Roland Sefarian, co-rédacteur du rapport du Giec. Dans les scénarios du Giec, des solutions sont présentées, encore à l’objet de recherche. » Techniques de capture et stockage de carbone, injection d’aérosols soufrés dans l’atmosphère… Faut-il y voir la porte ouverte à la géo-ingénierie, ces techniques de manipulation délibérée et à grande échelle de l’environnement, dont le but est de contrecarrer le réchauffement climatique ? « Des interrogations demeurent sur leur déploiement à grande échelle et leur faisabilité », précise Roland Sefarian. Face à cette perspective, un manifeste signé par 110 organisations provenant de cinq continents, dont l’association Attac, vient d’être rendu public et demande l’arrêt immédiat de la géo-ingénierie. Quatre expérimentations à ciel ouvert seraient en projet, en Arizona, en Alaska, en Californie et au Chili, dont trois planifiées sur des territoires autochtones [5]. Pour Charles-Adrien, militant d’Alternatiba, « la première réponse est de ne pas émettre de CO2 », en clair, « une sobriété volontaire dans les usages ». « La deuxième réponse, souligne Lucile Dufour du Réseau Action Climat, c’est toucher aux causes premières : arrêter d’exploiter et de financer les énergies fossiles. La troisième c’est d’arriver vers un mix énergétique 100 % renouvelables. Ces transformations ouvrent la possibilité de créer 600 000 emplois nets d’ici à 2050. » [6] « Nous voulons des gestes forts, des changements radicaux » « Il faut changer de récit, estime Martine Laplante des Amis de la Terre. On parle souvent du petit colibri qui s’active pour éteindre l’incendie. Mais on oublie de dire que le colibri meurt d’épuisement, que la forêt brûle et les animaux avec. On a besoin de faire bouger la masse ! » L’appel à action issu de l’édition 2018 d’Alternatiba confirme l’idée que « la stratégie des petits pas » ne suffit plus. « Quelques pistes cyclables, un peu de bio à la cantine, un peu de déchets triés : c’est nécessaire mais cela ne suffit pas à préserver notre avenir, clament Gaby et Moriba, deux jeunes de 16 ans. Nous voulons des gestes forts, des changements radicaux tout de suite. Rassemblons-nous pour enclencher une véritable métamorphose sociale et écologique de nos territoires. » Travailler sur les territoires, c’est justement ce que fait l’association Bizi !. Leur réflexion collective a abouti à un livret intitulé Burujabe, reprendre possession de nos vies, qui dessine les chemins de la transition pour avancer vers un projet de territoire « souverain, soutenable et solidaire » en Pays basque. Si ce projet peut servir de boussole à d’autres territoires, des communes et des villes montrent déjà la voie. « Il faut partir du principe que tout est possible », témoigne ainsi Patrick Sabin, maire d’Escource, une petite commune des Landes qui a créé une société d’économie mixte afin que les habitants puissent investir dans la transition énergétique locale. S’opposer « à tout ce qui continue de détruire les conditions de vie » « Il est encore temps. » C’est le mot d’ordre lancé par 20 youtubeurs qui, dans la vidéo ci-dessous, appellent à la mobilisation générale pour le climat. « On a créé ce site internet (ilestencoretemps.fr) pour qu’en trois clics, n’importe qui de motivé puisse prendre les choses en main face à l’inaction climatique et trouve un moyen d’action qui aura de l’impact ! », souligne Victor, l’un des initiateurs. L’enjeu consiste à repérer les batailles gagnables dans les prochains mois. « Si je n’ai pas le pouvoir d’arrêter demain les énergies fossiles, il est encore temps de tordre le bras à la Société générale, la dernière grande banque française qui continue de financer les projets les plus destructeurs pour le climat », proposent les youtubeurs. Une action de nettoyage de la Société générale est notamment prévue le 14 décembre prochain à Paris. Le 13 octobre, de nouvelles marches pour le climat vont se dérouler dans plusieurs villes de France, avec la main rouge pour symbole, afin de marquer l’opposition « à tout ce qui continue de détruire les conditions de vie sur Terre » [7]. « Pour que la mobilisation citoyenne soit à la hauteur de ces enjeux, nous devons multiplier les espaces de rencontre, pour tous, avec tous, et dans l’espace public », précisent les organisateurs [8]. Une campagne vient également d’être lancée par Attac et l’association 350.org afin que les livrets de développement durable et solidaire (LDDS) ne servent plus à financer des projets de soutien aux énergies fossiles et aux industries toxiques [9]. « Partout, à chaque échelle, nous défendrons le droit de chacune et chacun à pouvoir vivre dignement », promettent les organisations dans leur appel commun. En Allemagne, les opposants au charbon, très émetteur de CO2, viennent de gagner une première bataille en préservant, pour l’instant, une forêt que l’industrie envisage de raser pour étendre une mine de charbon. Sophie Chapelle pour BastaMag Photos : Une : lecture du manifeste par Gaby et Moriba / © Clément Tissot Arrivée du tour Alternatiba 2018 / © Guenole Le Gal Disco Soupe et Zone de gratuité sur le village des alternatives / © Sophie Chapelle Conférence « peut-on encore gagner la bataille ou l’effondrement est-il inéluctable », avec Thierry Salomon, Yves Cochet, Sophie Chapelle, Corinne Morel Darleux et Nicolas Haeringer / © Hugo Lecomte
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Par Christian Gérondeau. 1 – Il n’y a pas de sortie de la pauvreté et de prospérité sans énergie. Les habitants des pays développés émettent chacun en moyenne 10 tonnes de CO2 par an, ceux des pays à revenu intermédiaire 4 tonnes, et ceux des pays les moins avancés 0,4 tonne. 2 – La faiblesse de l’accès à l’énergie dans les pays en développement a des conséquences dramatiques sur l’espérance de vie. Dans les pays les plus pauvres, celle-ci n’excède pas une cinquantaine d’années contre plus de 80 dans les pays développés. Chaque année, six millions d’enfants et de jeunes meurent ainsi prématurément dans les pays en développement. 3 – Les énergies fossiles répondent aujourd’hui à 80 % des besoins de l’humanité, et resteront très majoritaires au cours de nombreuses décennies futures. Contrairement aux affirmations répétées du GIEC depuis 2011, les énergies renouvelables ne pourront répondre en 2050 à l’essentiel des besoins de l’humanité, mais seulement à une faible fraction de ceux-ci. 4 – Le recours aux énergies fossiles s’accompagne nécessairement de rejets de CO2 dans l’atmosphère, et il n’existe actuellement et pour longtemps aucun moyen de réduire ceux-ci de manière significative, ni de prélever le CO2 dans l’atmosphère. 5 – Le stock de CO2 atmosphérique s’élève aujourd’hui à 3200 milliards de tonnes. Désormais minoritaires, les flux des pays développés n’accroissent celui-ci que de 5 milliards de tonnes par an, soit de l’ordre de 1/600ème. Les efforts que les pays développés déploient et les sommes considérables qu’ils dépensent pour réduire leurs émissions ne peuvent avoir aucun effet significatif sur le stock du CO2 et a fortiori sur le climat si celui-ci en dépend. 6 – La demande sans cesse adressée par les pays riches et par l’ONU aux pays en développement de ne pas accroître leurs émissions de CO2, voire de réduire celles-ci, aurait pour conséquences des millions de morts si elle était suivie d’effet. 7 – Depuis le sommet de Rio de 1992, l’expérience a montré que les émissions de CO2 n’ont cessé d’augmenter, traduisant la sortie de la pauvreté de nouveaux pans de l’humanité. 8 – Pour la première fois, la COP 26 de Glasgow a explicitement mis en évidence le refus des pays en développement de renoncer à l’avenir au charbon et aux énergies fossiles, montrant qu’ils sont conscients qu’ouvrir une mine de charbon ou forer un puits de pétrole ou de gaz naturel, c’est sauver des vies. 9 – En regard de leur impact positif sur le sort de l’humanité qui est une certitude, les autres effets du recours aux énergies fossiles pèsent peu. 10 – La politique mondiale de l’énergie et de l’environnement doit avoir comme priorité la vie des hommes, des femmes et des enfants des pays pauvres, qui n’a pas été prise en compte jusqu’à présent par les instances mondiales. Poor people lives matter.
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CO2, catastrophe ou bienfait ? Christian Gerondeau Parce que l’humanité utilise du pétrole, du gaz, et du charbon, il y a de plus en plus de gaz carbonique (CO2) dans l’atmosphère. Selon les Nations Unies et leur émanation le GIEC, ce CO2 serait la cause d’un réchauffement massif de la planète et nous mènerait à la catastrophe. Mais quand un scientifique indépendant étudie les chiffres, il constate que les derniers relevés des satellites ne vont pas du tout dans ce sens. Certes, à cause d’un puissant “El Nino”, il y a eu en 2015 et au début de 2016 une hausse des températures qui a entraîné des records, mais elle a peu duré. Les relevés officiels que reproduit ce livre sont unanimes : les températures sont revenues à la normale au milieu de 2016. Deuxième surprise : de nombreux spécialistes affirment qu’il n’y a non seulement pas lieu de craindre les émissions de CO2 mais qu’il faut au contraire s’en réjouir. Pour deux motifs fondamentaux : l’accroissement des émissions signifie que des millions d’êtres humains sortent de la pauvreté, comme cela fut le cas pour l’Occident et comme le rappelle l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), aucun développement économique n’est possible à ce jour sans le pétrole, le gaz naturel et le charbon ; en favorisant la photosynthèse, le CO2 contribue massivement à la lutte contre la faim dans le monde. Ainsi, l’accroissement de 40% de la teneur de l’atmosphère en CO2 depuis le début de l’ère industrielle est-il l’un des facteurs majeurs de l’augmentation remarquable et planétaire des rendements agricoles. Une tonne de CO2 rejetée en plus, c’est 300 grammes supplémentaires de céréales chaque année, une tonne de moins, c’est l’inverse. Ce livre se propose donc de démonter point par point la grande manipulation dont le climat est l’objet et dont nous sommes tous les victimes.
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Si on utilise l’indice de liberté économique de l’Institut Frazer comme mesure du niveau de capitalisme d’un pays et qu’on le compare à l’indice de performance environnementale développé par les universités de Yale et Columbia, on constate que plus un pays est capitaliste (i.e. libre économiquement), plus sa performance environnementale est élevée. Si les régimes capitalistes étaient néfastes pour l’environnement, nous nous attendrions à observer une performance environnementale supérieure dans les pays socialistes, ce qui n’est absolument pas le cas. En fait, les endroits les plus pollués de la Terre sont situés dans des anciens ou actuels pays socialistes tels que l’ancienne Union Soviétique, la Chine, la Pologne, la Tchéquoslovaquie et l’Allemagne de l’Est.[1] Ces observations ne sont pas surprenantes. L’une des pierres angulaires du capitalisme est la protection des droits de propriété. Or par définition, les pays socialistes ne reconnaissent pas la propriété privée. Quand personne n’est propriétaire d’un terrain, personne n’y fait attention. Les économistes ont nommé ce phénomène « la tragédie des biens communs ».[2] L’exemple typique illustrant ce phénomène est celui d’un champ commun à tout un village, dans lequel chaque éleveur vient faire paître son propre troupeau. Pour chaque éleveur, le bénéfice à ajouter une nouvelle bête dans son troupeau est très grand alors que le coût, soit l’herbe consommée par la bête dans le champ, est réparti à l’ensemble des éleveurs puisque le champs appartient à tout le monde. Chaque éleveur a donc un incitatif à avoir davantage de bêtes dans son troupeau puisqu’il récolte les bénéfices et partage les coûts. Rapidement, chaque éleveur emmène autant d’animaux que possible paître dans le champ commun et celui-ci devient vite une mare de boue où plus rien ne pousse. Si chaque éleveur avait un droit de propriété d’une portion du champ, chaque éleveur serait incité à adapter la taille de son troupeau de façon à ce que l’herbe continue de pousser, assurant ainsi la pérennité de la ressource. La pollution est ce qu’on appelle une externalité négative de la production de biens et services. Nous pourrions éliminer toute la pollution humaine en ne produisant plus rien, mais comme cela occasionnerait une immense baisse de notre niveau de vie, il existe un niveau de pollution que nous sommes prêts à tolérer pour nous assurer un niveau de vie décent. Comment déterminer ce niveau ? C’est là que les droits de propriété entrent en jeu. Si vous polluez votre propre propriété, cela ne regarde que vous. Si la pollution que vous générez endommage la propriété de votre voisin, vous devrez dédommager ce dernier. C’est cette dynamique qui ne fonctionne pas au niveau de l’exploitation des gaz de schiste au Québec. Le gouvernement s’est approprié la propriété du sous-sol, si bien que les propriétaires de la surface des terrains n’ont pas leur mot à dire. Cette expropriation implicite rend déficiente la protection des droits de propriété des résidents. Ceux-ci font donc face à un risque qui leur est imposé et le gouvernement, friand d’obtenir les redevances gazières pour financer ses dépenses et soucieux de ne pas déplaire aux entreprises impliquées, s’avère fort négligent à l’égard de la protection de la propriété des citoyens face à ce risque. Si les propriétaires des terrains bénéficiaient aussi des droits de propriété du sous-sol, ceux-ci pourraient conclure des ententes de gré à gré avec les entreprises gazières. Les propriétaires pourraient exiger que les exploitants remettent le terrain en état acceptable une fois les opérations terminées et que toute contamination des nappes phréatiques soit accompagnée d’une lourde pénalité. Dans ces circonstances, il y aurait fort à parier que les entreprises de forage prendraient de bien plus grandes précautions pour ne pas nuire à l’environnement. De cette façon, la propriété totale du terrain permettrait au propriétaire de mettre tout en œuvre pour éviter que son terrain ne soit pollué de façon à en préserver la valeur, de s’exposer à un niveau de risque qu’il juge convenable et d’obtenir un dédommagement si sa propriété est endommagée. En fait, la plupart des problèmes environnementaux sont causés par une mauvaise définition et protection des droits de propriété. Les nappes d’eau polluées, les poissons en surpêche et les coupes à blanc de forêts vierges sont tous des problèmes découlant de l’absence de droits de propriété privée. Par exemple, si des pêcheurs pouvaient acquérir des portions de l’océan pour la pêche, ils auraient un incitatif à ne pas sur-pêcher sur leur territoire de façon à ce que les populations de poissons leur permettent de soutenir ses revenus à long terme et préservent la valeur de sa propriété. C’est en quelque sorte ce que les gouvernements tentent de répliquer en vendant des quotas aux pêcheurs. Par ailleurs, même sans droits de propriété marins, le marché impose une certaine discipline aux pêcheurs. Tout d’abord, lorsqu’une espèce de poisson est sur-pêchée et devient plus rare, son prix augmente, rationnant la consommation de cette espèce. De plus, dans le but d’assurer la pérennité de leur modèle d’affaires et la stabilité de leur approvisionnement, les transformateurs alimentaires tels que High Liner et Clearwater exigent de leurs fournisseurs une certification quant à la soutenabilité de leurs pratiques. Il y a d’ailleurs une certaine demande pour des produits ainsi certifiés de la part des consommateurs. Un autre bon exemple de problème environnemental résultant d’une mauvaise définition des droits de propriété est la déforestation de la forêt amazonienne. Une bonne partie de cette forêt n’est la propriété de personne, ce qui n’incite pas la population à en prendre soin. L’absence de droits de propriété facilite grandement la tâche aux grileiros, qui brûlent ces forêts pour les convertir en terres agricoles. Il y a plusieurs façons par lesquelles des droits de propriété pourraient régler ce problème. Tout d’abord, le gouvernement devrait reconnaître les droits de propriété des sociétés indigènes ayant élu domicile dans ces forêts depuis longtemps. En Amazonie, leur population est en constant déclin alors qu’elles se font exproprier de leurs terres. Ni l’État, ni les corporations, ni les grileiros n’ont la légitimité de s’approprier ces territoires par la force puisqu’ils sont la propriété de ces tribus. Deuxièmement, les agriculteurs et éleveurs opérant en Amazonie sont reconnus pour leur très faible productivité en raison du manque d’investissement, car n’étant pas propriétaires de leur terre ils opèrent illégalement.[3] Pour cette raison, ils doivent sans cesse se déplacer et agrandir leur territoire ce qui implique une déforestation plus importante. Avec des droits de propriété bien définis, ceux-ci seraient en meilleure position pour investir afin d’améliorer leurs rendements et pourraient obtenir du financement pour ce faire. Troisièmement, avec des droits de propriété bien établis, d’autres utilisateurs de la forêt pourraient en acquérir certaines portions. Par exemple, il est bien connu que la déforestation nuit aux précipitations, ce qui est mauvais pour la production hydroélectrique. Les producteurs d’hydroélectricité pourraient donc acquérir des parcelles de terre et les maintenir boisées. C’est similaire à ce qui a été fait au Costa Rica, où les producteurs hydroélectriques paient les propriétaires forestiers pour ne pas couper les arbres. Ce genre de mesure a contribué à réduire le taux de déforestation.[4] Il serait aussi dans l’intérêt des entreprises d’écotourisme d’acquérir des territoires pour préserver leurs opérations. Les compagnies pharmaceutiques pourraient aussi acquérir des terrains, car ces forêts bio-diversifiées pourraient mener à des découvertes médicales très lucratives. Ce fut notamment le cas pour l’Aspirin et le Taxol. Autre exemple : la désertification qui a frappé le Sahel africain. Les spécialistes reconnaissent que la désertification est généralement liée à une surexploitation du sol par des pratiques d’élevage inappropriées ou des habitudes de déforestation excessive qui ruinent l’équilibre écologique du milieu naturel. Mais pourquoi de telles pratiques ? Il s’agit le plus souvent de régions d’économie tribale à populations non sédentaires où la terre et ses ressources sont traitées comme un bien collectif. Dans un tel système ceux qui vont chercher le bois n’ont aucune raison de faire attention à ne pas couper plus de branchages que nécessaire pour couvrir leurs besoins immédiats. On coupe carrément le buisson et on l’emporte, car sinon on n’a aucune garantie que quelqu’un d’autre ne le fera pas. Autrement dit, on ne voit pas pourquoi quelqu’un se préoccuperait de planter de nouveaux arbustes, d’entretenir ceux qui existent, ou encore de développer l’irrigation, puisque investir dans ce type d’activité aboutit tout simplement à rendre disponible une ressource que d’autres peuvent ensuite gaspiller. Il y a quelques années, les experts de la NASA furent intrigués par une photographie prise par un de leurs satellites. Au milieu de l’énorme tache brune du désert, ils distinguaient une tache verte surprenante. Qu’est-ce que cela pouvait bien être ? Une visite sur le terrain leur donna la réponse : tout autour de la tache verte il y avait un simple fil de fer barbelé délimitant une propriété privée ! Même au milieu du désert, une simple barrière suffisait à faire renaître la vie. Par ailleurs, les droits de propriété ont fait des miracles pour la protection de la vie sauvage au Zimbabwe. Dans ce pays, les fermiers et autres propriétaires terriens n’avaient pas le droit de bénéficier économiquement de la chasse de certaines espèces animales. Certains de ces animaux causaient beaucoup de dommages à leurs troupeaux et à leurs récoltes. Les propriétaires de ces troupeaux tuaient donc ces animaux et laissaient pourrir les carcasses sur place. Réalisant l’ampleur de la catastrophe et son incapacité à remédier à la situation, le gouvernement a attribué des droits de propriété sur la faune sauvage en 1975. C’est alors que celle-ci, en déclin depuis des décennies, s’est mise à proliférer sur les territoires privés du pays. Les propriétaires terriens ayant créé des zones protégées dédiées entre autres à l’industrie du safari touristique. Plusieurs espèces menacées d’extinction ont ainsi été sauvées et leur population ont augmenté significativement, comme par exemple le rhinocéros noir. Cependant, suite aux problèmes politiques survenus au Zimbabwe depuis le début des années 2000, créant chaos et anarchie, ces propriétés privées ont été violées et saccagées. La population affamée s’est mise à chasser tout pour subsister. Des superficies énormes de forêt ont été rasées. En fait, la propriété privée n’est plus protégée au Zimbabwe, au grand détriment de la faune du sud de l’Afrique.[6] L’autre raison pour laquelle les pays plus capitalistes ont une meilleure performance environnementale est qu’ils sont généralement plus riches et plus innovateurs. Les produits plus respectueux de l’environnement, tels que l’électricité éolienne, les aliments bio, les véhicules hybrides et les systèmes géothermiques coûtent plus cher et ne sont pas abordables pour les pays pauvres. Ce sont aussi des technologies plus avancées que les produits conventionnels plus polluants. En favorisant la création de richesse et l’innovation les nations plus capitalistes favorisent l’adoption de solutions plus écologiques. Qu’en est-il de la pollution de l’air ? Si une personne peut démontrer que sa propriété, incluant son corps, a été endommagée par la pollution de l’air, le pollueur devrait être sommé de la dédommager à condition que le lien de causalité entre le dommage et le pollueur puisse être démontré. À cet égard, les gaz à effet de serre (GES) constituent un cas particulier puisque les dommages et les sources de pollution sont très diffus. Les GES sont émis par des milliards d’individus et se propagent dans l’atmosphère du monde entier. D’autre part, les dommages sont très difficiles à quantifier et la causalité entre les émissions humaines de GES et les changements climatiques n’a pas été démontrée hors de tout doute étant donné les faiblesses majeures du rapport du GIEC. Les scientifiques sont plutôt partagés sur la question, le climat étant une chose excessivement complexe à modéliser et prévoir. Les autorités se préoccupent essentiellement du dioxyde de carbone généré par l’activité humaine alors que celui-ci représente moins de 5 % des GES. En revanche, les coûts et l’impact sur le niveau de vie des humains d’une réduction significative des émissions de dioxyde de carbone sont très élevés. Est-ce que le jeu en vaut la chandelle ou ne serait-il pas plus envisageable de tenter de s’adapter aux changements climatiques au lieu de vouloir les empêcher ? Est-ce que les changements climatiques représentent le problème le plus important à régler présentement pour l’humanité ? Ces milliards qui seront dépensés par les gouvernements pour réduire les émissions de GES et qui finiront dans les poches des entreprises qui militent auprès des politiciens pour l’adoption d’une législation régulant les émissions de GES (incluant des entreprises fondées par Al Gore lui-même) ne pourraient-ils pas être utilisés pour éradiquer la faim dans le monde ou bâtir des infrastructures dans les pays pauvres ? Le fiasco de l’éthanol américain est un bon exemple des mauvaises interventions gouvernementales dans le but de protéger l’environnement. En 2008 seulement, les subventions américaines pour l’éthanol ont totalisé 4 milliards de dollars soit 82 dollars par baril et 1,95 dollar par gallon. [5] L’Energy Policy Act de 2005 exige la production de 7,5 milliards de gallons par année dès 2012 alors que l’Energy Independence Act de 2007 requérait la production de 9 milliards de gallons en 2008 et 36 milliards de gallons en 2022. En 2009, la production était d’environ 10 milliards de gallons, exclusivement à partir du maïs. Des études ont démontré qu’en incluant toutes les étapes de sa production, l’éthanol de maïs est légèrement plus polluant que l’essence. Sa production requiert beaucoup d’énergie, de fertilisants, de pesticides et d’eau. La monoculture du maïs a des conséquences néfastes sur les écosystèmes environnant, causant notamment l’érosion du sol, l’appauvrissement de la terre et la contamination de l’eau. De plus, les subventions et exigences gouvernementales ont conduit beaucoup de fermes à la production de maïs pour l’éthanol, ce qui a fait monter les prix des denrées alimentaires et généré une crise en 2008. Les exigences américaines en matière d’éthanol ont aussi stimulé la production ailleurs, notamment au Brésil, où les coûts sont 30 % moins élevés et le processus de production plus écologique grâce à l’utilisation de la canne à sucre au lieu du maïs. Cependant, les fermiers brésiliens détruisent la forêt amazonienne pour augmenter leur production. Néanmoins, les importations sont limitées car les tarifs douaniers américains sur les importations d’éthanol sont de 0,54 dollar par gallon plus 2,5 % de la valeur, ce qui est passablement élevé. Malgré la connaissance de ces faits accablants, le gouvernement maintient le cap. La raison est fort simple : le lobby des agriculteurs est très puissant et contribute significatifement à la caisse électorale des politiciens du Midwest. Les producteurs de maïs ont fait des affaires en or grâce à l’éthanol et aux subventions associées. Et que dire du désastre de l’industrie de l’énergie solaire en Espagne ? Au début des années 2000, le gouvernement de José Luis Rodríguez Zapatero déclara vouloir faire de l’énergie verte une des clés de son modèle productif et promit d’utiliser les fonds publics pour propulser les entreprises du secteur. Entre 2004 et 2007, le gouvernement subventionna ce secteur à hauteur de 0,44 dollar par kW/h pour les 25 prochaines années, plus de dix fois le prix moyen payé pour les autres énergies. Évidemment, un grand nombre d’agriculteurs se ruèrent sur l’aubaine et couvrirent leurs champs de panneaux, détruisant parfois leurs plantations au passage. Pour l’année 2009 seulement, le coût pour le contribuable espagnol s’éleva à près de 6 milliards d’euros. Cette ruée vers l’or générée par le gouvernement espagnol fut si soudaine que les investisseurs espagnols durent importer la majeure partie des panneaux solaires, les producteurs locaux ne pouvant satisfaire la demande et ce au plus grand bénéfice des producteurs allemands et chinois. Malheureusement, ce mirage ne dura que peu de temps. Trois ans après l’adoption de la loi, le gouvernement dût se rétracter. Face à l’évidence du désastre économique, il se rendit compte du scandaleux gaspillage que représentaient ces subventions qui renchérissaient spectaculairement l’électricité sans assurance aucune que le secteur de l’énergie verte devienne un jour rentable et qu’une telle industrie se développe éventuellement en Espagne. En 2010, face à l’énorme déficit public obligeant le gouvernement à réduire salaires et pensions, celui-ci comprit qu’il devenait intenable de payer 6 milliards d’euros par an pour de l’électricité si chère à produire. Le ministre Miguel Sebastián décréta une réduction drastique de 40 % des subventions, rendant insoutenables la plupart des installations actuelles. La majeure partie de la capacité des installations solaires espagnoles dispose d’une puissance inférieure à 100 kW. Il ne s’agit donc pas de grandes entreprises qui font faillite ou doivent renvoyer du personnel, mais bien d’innombrables familles qui se fièrent aux promesses du gouvernement et se lancèrent dans des projets financièrement insoutenables et qui se trouvent aujourd’hui ruinées. Au final, à peine 2,7 % de l’électricité consommée en Espagne est produite par l’énergie solaire. En 2010, nous avons eu un autre exemple démontrant que l’intervention gouvernementale crée souvent d’importants problèmes environnementaux. L’accident relié à la plateforme Deepwater Horizon de la compagnie BP a causé le déversement de 4,9 millions de barils de pétrole dans le Golfe du Mexique. Premièrement, l’agence du gouvernement fédéral responsable de la réglementation de cette industrie avait approuvé toutes les étapes du forage. Le forage de BP se trouvant sur un territoire appartenant au gouvernement, celui-ci perçoit donc des royalties sur la production. C’est en quelque sorte un conflit d’intérêt puisque d’un côté le gouvernement veut maximiser ses revenus de royalties alors que de l’autre il doit règlementer l’industrie. Le gouvernement a donc un incitatif à minimiser la friction règlementaire, d’autant plus que les compagnies pétrolières ont d’importants lobbys et sont d’importantes contributrices aux caisses électorales des politiciens. Deuxièmement, bien que BP soit responsable des coûts de nettoyage de la fuite, une loi limite sa responsabilité concernant les dommages économiques, tels que la perte de revenus des pêcheurs, à 75 millions de dollars, comparativement à une estimation de ces pertes à 15 milliards. Pourquoi un tel privilège ? Probablement parce que le gouvernement américain est infesté de politiciens ayant des intérêts financiers dans le pétrole ou recevant d’importantes contributions électorales de ces entreprises. Si BP avait eu à assumer la pleine responsabilité de ces coûts, elle aurait peut-être adopté un comportement plus prudent et l’accident n’aurait peut-être pas eu lieu. Troisièmement, la réglementation interdit aux compagnies pétrolières de pratiquer des forages en eaux peu profondes. C’est pour cette raison que BP forait à 1,5 kilomètre de profondeur sous l’eau malgré les risques plus élevés d’accident et la plus grande difficulté à colmater une fuite lors d’un éventuel accident. La réglementation gouvernementale fait donc en sorte d’augmenter le risque d’accident en repoussant le forage pétrolier en eau plus profonde. L’autre crainte face au capitalisme concerne l’extinction des ressources naturelles. Cette crainte ne date pas d’aujourd’hui, elle date des travaux de l’économiste britannique Thomas Malthus vers la fin du XVIIIe siècle. Malthus croyait que la Terre n’avait pas suffisamment de ressources naturelles pour supporter plus de 1 milliard d’individus. Suite à ses travaux, plusieurs politiciens ont milité en faveur de politiques prescrivant des restrictions sur la croissance démographique. L’erreur de Malthus a été de grandement sous-estimer le développement technologique et la capacité d’adaptation d’une économie libre. Malgré l’absurdité des théories malthusiennes, on entend encore aujourd’hui le même genre d’argument justifiant des réductions de la population. Dans une économie libre, plus une ressource se fait rare, plus son prix augmente. Cette augmentation du prix décourage la consommation de cette ressource et favorise la recherche de technologies plus efficientes (i.e. nécessitant une moindre quantité de la ressource en question) ou de substitut à cette ressource. Le prix agit donc tel un gardien des ressources de la Terre et fait en sorte que l’utilisation de ces ressources soit la plus efficiente que possible. Imaginez qu’une mine de cuivre soit mise aux enchères. Les acheteurs potentiels auront différentes anticipations relativement aux prix futurs du cuivre. Certains pourraient croire que le prix du cuivre est élevé et qu’il va chuter par la suite ; ceux-ci auront tendance à miser sur un plus bas prix et à chercher une exploitation rapide de la mine. En revanche, ceux qui croiraient que le prix du cuivre serait plutôt enclin à augmenter miseraient un prix plus élevé et à ne pas exploiter la mine immédiatement, puisqu’ils espéreront tirer plus tard un profit beaucoup plus élevé suite à l’augmentation du prix du cuivre. Selon la loi des enchères c’est le plus offrant qui l’emporte, ce qui en l’occurrence signifie que parmi tous les acheteurs potentiels, celui qui aura misé le prix le plus élevé sera aussi celui qui aura tendance à conserver la ressource à long terme. On constate donc que le libre-marché permet à ceux qui valorisent le plus les ressources dans une optique à long terme de les acquérir et de réguler leur consommation en maximisant la valeur de la ressource. La Terre est un véritable amas de molécules chimiques d’un volume de plus d’un billion de kilomètres-cubes de matière. Évidemment, ce n’est qu’une infime fraction de cet amas de matière qui a une utilité économique pour l’humain. Contrairement à ce que la plupart des gens s’imaginent, cette quantité de matière économique utile ne diminue pas. En fait, elle augmente ! Au fur et à mesure que le savoir-faire technologique de l’humanité s’améliore, nous devenons de plus en plus efficaces à extraire cette matière à un coût raisonnable et à l’utiliser de manière aussi efficiente que possible. Par exemple, à l’âge de pierre, la quantité d’acier économique utile était de zéro. Par la suite, lorsque l’humain a inventé la pelle, la brouette et la forgerie, cette quantité a augmenté substantiellement. Avec l’avènement des bulldozers, pelles mécaniques et camions lourds, cette quantité est devenue encore plus grande, augmentant encore plus la quantité d’acier accessible à l’humain à coût raisonnable. Par ailleurs, ces matériaux n’ont aucune valeur enfouis sous la Terre. C’est entre nos mains que ceux-ci acquièrent toute leur utilité. D’ailleurs, l’humain ne détruit pas la plupart de ces matériaux. Il ne fait que les déplacer et les transformer. Ces déplacements et transformations contribuent à améliorer le niveau de vie de l’humain. À cet égard, le pétrole est certainement de nos jours la ressource pour laquelle les inquiétudes sont les plus grandes. On peut s’attendre que le prix du pétrole continue d’augmenter au cours des prochaines années. Il a d’ailleurs plus que quintuplé durant la dernière décennie. Cette augmentation de prix joue plusieurs rôles importants dans l’économie : – Elle favorise le rationnement de la consommation (moins gros véhicules, moins grandes distances de déplacements, plus grande utilisation du transport en commun, etc). – Elle favorise le développement de véhicules moins énergivores. – Elle favorise le développement et l’utilisation de carburant alternatifs. – Elle favorise l’innovation technologique dans l’industrie pétrolière ce qui permettra d’exploiter certains gisements qui sont présentement considérés inexploitables. Grâce à ce signal de prix, les économies libres s’adapteront à cette réalité et continueront d’évoluer vers un meilleur niveau de vie.
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L’Australie vient de connaître un mois de décembre record qui ponctue l’année la plus chaude observée au niveau national depuis le début des archives. D’après le Bureau of Meteorology australien (BOM), la température annuelle moyenne a atteint en Australie un niveau record depuis le début des relevés en 1910. Avec +1,52°C au-dessus de la moyenne 1960-1990, l’année 2019 devance le précédent maximum observé en 2013 avec +1,33°C. Top 10 des années les plus chaudes en Australie : anomalies par rapport à la période 1960-1990. Source : BOM. La température annuelle sur 2019 s’élève à 23,3°C, sachant que la moyenne a été de 21,8°C sur la période 1960-1990. En 1910, première année des archives, la température fut seulement de 21,3°C, soit deux degrés de moins qu’en 2019. Anomalies annuelles de température en Australie. Source : BOM. En cette fin 2019, l’Australie est en train de vivre l’une de ses pires saisons sur le front des incendies et l’été ne fait que commencer. Si les incendies sont fréquents en Australie, les températures record, une sécheresse prolongée et les vents ont créé cette fin d’année des conditions propices à des incendies destructeurs. Ces incendies sont survenus plus tôt et avec plus d’intensité que d’habitude en raison du réchauffement climatique et d’une sécheresse prolongée. En plus du réchauffement lié à l’effet de serre, le principal moteur climatique derrière la chaleur a été un dipôle de l’océan Indien (IOD) positif. Les eaux chaudes provoquent des pluies plus élevées que la moyenne dans la région ouest de l’océan Indien, et à l’inverse des conditions plus sèches en Australie. En conséquence, une vague de chaleur inédite touche l’Australie depuis le mois de décembre. La température a atteint sur une journée 40,9°C le 17 décembre, battant le précédent record de 40,3°C établi en janvier 2013, d’après le Bureau de météorologie australien. Le 18 décembre, la moyenne des maximales sur la journée a encore grimpé à 41,9°C, améliorant le nouveau record d’un degré. Sur le mois de décembre 2019, l’anomalie de température moyenne a été de +3,21°C, nettement au-dessus du précédent pic enregistré en décembre 2018 avec +2,13°C. Et il faut dire que la fin d’année 2018 avait déjà été particulièrement torride puisqu’elle avait elle-même effacé record de 1972 (+1,81°C)… Anomalies de température moyenne en Australie pour le mois de décembre. Source : BOM. L’année avait commencé sur des bases très élevées avec un mois de janvier torride (+2,9°C) qui avait déjà battu d’un degré le record de 2013. Le record mensuel avait également été battu pour un mois de mars (+2,08°C). Anomalies de température moyenne en Australie pour le mois de janvier. Source : BOM. La chaleur extrême de la fin d’année survient après le printemps le plus sec jamais enregistré en Australie. La plupart des régions de la Nouvelle-Galles du Sud et du Queensland connaissent des niveaux de précipitations déficitaires depuis début 2017. L’historique des températures laisse cependant peu de doutes quand au rôle aggravant du réchauffement climatique lors de cette année 2019 exceptionnelle. Voici enfin un graphique qui croise températures et sécheresse – 2019 est l’été le plus chaud et sec :
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Quelle est la définition d’une transition juste ? Lorsque l’on parle de “transition écologique”, on fait référence à la transformation indispensable de notre système économique afin de faire face à l’urgence climatique et réduire drastiquement nos émissions de CO2. Cette transformation implique des changements profonds et notamment dans certains secteurs industriels actuellement très polluants tels que la production d’énergie, l’agriculture ou encore les transports. Le concept de transition juste part du principe que cette évolution ne doit pas se faire au détriment des personnes qui travaillent dans ces secteurs polluants, ni des personnes qui sont déjà les plus vulnérables dans nos sociétés. La définition de la transition juste a été incluse dans le préambule de l’Accord de Paris signé lors de la COP21 à Paris en 2015 et il en a également été beaucoup question lors de la COP24 qui s’est tenue en Pologne fin 2018. Un accompagnement fort Concrètement, cela implique un accompagnement important de la part des pouvoirs publics afin d’organiser rapidement cette transformation. On parle ici de reconversion d’emplois, de formations pour les salariée·s, d’aides financières pour que les acteurs économiques et les territoires impactés évoluent et se diversifient, etc. Il s’agit d’organiser l’avènement d’une économie décarbonée. Des millions de salarié·es travaillent actuellement dans les secteurs du pétrole, du charbon ou du nucléaire et il serait inconcevable qu’ils paient le prix fort de cette transition en perdant leurs emplois et donc leurs moyens de subsistance. C’est aussi une condition essentielle du succès populaire de la transition écologique. Une telle transformation ne peut pas se faire si certains salarié·es et territoires sont complètement perdants. Certaines entreprises polluantes qui refusent cette transition utilisent souvent l’argument de la perte d’emplois pour justifier de ne rien changer. C’est un discours particulièrement cynique : elles se découvrent subitement une vocation sociale alors que ce sont ces mêmes entreprises qui poussent depuis des années à déréguler le marché du travail, rognent les droits des travailleurs et pratiquent l’évasion fiscale. Transition écologique et justice sociale Au contraire, cette transition juste doit être perçue comme une formidable opportunité d’instaurer davantage de justice sociale et d’offrir des conditions de vie dignes pour toutes et tous. C’est ce que poussent des syndicats à travers le monde, notamment la CFDT ou de Solidaires en France. Il s’agit d’éviter que la transition écologique soit un instrument au service de l’oppression des travailleurs et travailleuses et de la régression de leurs droits fondamentaux. Pour ces syndicats ainsi que pour de nombreuses organisations environnementales,il s’agit de ne pas opposer environnement et social, bien au contraire. Cette transition écologique doit bénéficier à toutes et tous et ne pas être source d’injustice. C’est d’autant plus important que « les inégalités sociales et environnementales vont trop souvent de pair, y compris en France », selon Lucas Chancel, chercheur à l’IDDRI. Les personnes les plus fragiles socialement sont davantage exposées aux risques environnementaux et le poids des dépenses liées à la transition écologique (facture d’énergie, achats alimentaires, coût des transports, etc.) sera plus dur à supporter pour par ces personnes. Des mesures d’accompagnement sont donc indispensables pour atténuer les impacts sur ces ménages qui, rappelons-le, ont un mode de vie qui est souvent moins émetteur de CO2 que les plus riches. En effet, la moitié la plus pauvre du monde est responsable de 10% des émissions et que 10% de la population la plus riche est responsable de 50% des émissions.
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Des données scientifiques viennent contrarier les alarmistes et catastrophistes à l’origine de la conférence sur le changement climatique : le réchauffement attendra. Il y a de quoi être décontenancé. En à peine quelques jours, les journaux ont relayé des informations semblant totalement contradictoires. La calotte glaciaire de l’Antarctique pourrait bien avoir commencé à perdre de sa stabilité. Ce serait en quelque sorte le début de la fin pour cet inlandsis, avec à terme une forte élévation du niveau des océans. Puis, patatras !, une nouvelle étude sort, qui montre que depuis (au moins) près de 25 ans, les gains ont été supérieurs aux pertes, si bien que l’inlandsis a gagné en masse. Au point qu’il convient maintenant de se demander d’où provient une partie de la hausse du niveau des océans constatée durant cette période et qui était attribuée à la fonte supposée de l’Antarctique. Heureusement, un avenir sombre et certain permet de réconcilier tout le monde : si cela ne fond pas tout de suite, c’est que ça fondra plus tard. Il en va de la course au catastrophisme comme de toutes les autres compétitions, surtout en période de forts enjeux (COP21) : il y a des faux départs. Fin septembre, Atlantico, décidément abonné aux approximations les plus abouties, titre : « La fonte des glaces s’accélère en Antarctique : la calotte glaciaire est plus fragile que jamais ». En guise d’Antarctique, il s’agit du pôle Nord. Et il n’est pas question, en réalité, de calotte glaciaire, constituée de glaciers continentaux, mais de banquise, ou glaces de mer. Le « journaliste » relaie l’information publiée par EarthObservatory, un site de la NASA présentant quotidiennement des images. Ce jour-là était présenté celui du minimum annuel d’extension de la banquise, survenu le 11 septembre. Cette image montre le minimum d’extension de la banquise cette année, ainsi que l’extension médiane calculée sur la période 1981-2010 (trait bistre). La différence entre celle-ci et celle-là est d’environ 1,8 million de km2, selon les données du National Sea and Ice Data Center, organisme américain fournissant des données sur les glaces de mer, un parmi de nombreux autres dans le monde. Le NSIDC est dirigé par Mark Serreze, un alarmiste qui, après l’importante baisse de l’été 2007, avait prévu, en février 2008, que l’océan arctique pourrait bien être libre de glace dès l’été de la même année. Il n’en a bien sûr rien été et l’on attend toujours la disparition estivale des glaces de mer. Un autre chercheur, britannique, l’avait annoncée pour 2013. Serreze, prudent, la voit dorénavant en 2030. Dans le cadre de la COP21 à venir, la communication se veut bien sûr alarmiste. D’où cette tempête dans un verre d’eau. La banquise durant l’été n’a en réalité pas connu de recul important par rapport à ces dernières années. Certes, son extension estivale est beaucoup moins importante que dans les années 1980 (alors que nous sortions d’une période de refroidissement), mais elle se maintient plutôt depuis quelques années à ce relativement bas niveau. D’aucuns, peut-être optimistes, croient même voir l’amorce d’un rebond et donc la reprise d’un englacement plus important les prochaines années. Il faut dire que ce que l’on croit savoir du volume global de la banquise et de son épaisseur moyenne, tous deux à la hausse, sont des signes allant plutôt dans ce sens. Depuis septembre, l’englacement a très correctement repris, avec un total s’étant rapproché de la moyenne : Le Groenland n’a pas été épargné par la presse. Une fonte estivale plus intense que d’accoutumée a conduit certains à pousser des cris d’orfraie. Sans doute ce qui les a empêchés de préciser que ce phénomène estival habituel a, cette année, commencé avec beaucoup de retard et pris fin avec beaucoup d’avance. Par ailleurs, le bilan de la masse accumulée l’année passée (01/09/2014 – 31/08/2015) est assez proche de la moyenne 1990-2013 et tout à fait positif, puisqu’il a été de 210 milliards de tonnes. Quant à la saison 2015-2016, commencée début septembre, elle est nettement au-dessus. Mais peu importe pour la bonne tenue de l’alarmisme, car un article récemment paru dans Science et relayé par Le Monde, va dans le bon sens : un glacier du nord-est groenlandais aurait beaucoup reculé depuis l’automne 2012. La vitesse d’écoulement de la glace aurait considérablement augmenté, et peu importe si cela est dû à une plus forte accumulation de glaces à l’amont. L’idée serait plutôt de faire naître dans l’esprit du lecteur l’image de la planche à savon, celle d’une évacuation accrue et forcément fatale du glacier vers la mer. À coup de conditionnel et de modélisation informatique, les auteurs nous préviennent que si ce glacier devait se disloquer et disparaître, il ferait à lui seul monter le niveau des océans de 45 centimètres. Plus grave encore : l’un de ses voisins connaît lui aussi un recul important bien que moins rapide. À eux deux, c’est d’un mètre que la mer monterait. Inutile de dire, ce qui est pourtant bien souligné par le journaliste, que cela est bien au-delà de la prévision du GIEC. La vertigineuse profondeur historique de cette étude en rappelle une autre, due au très alarmiste Stefan Rahmstorf, du Potsdam Institut für Klimafolgenforschung (Allemagne). Se basant sur des données de fonte importante au Groenland en 2004-2005, il avait anticipé une élévation du niveau des océans de 1,4 mètre par siècle, trois fois la valeur retenue peu après par le GIEC en 2007. Il avait alors vigoureusement contesté le travail de ce dernier, jugé beaucoup trop optimiste. Dès 2006, les conditions de fonte était néanmoins revenues à la normale, invalidant ainsi ses résultats catastrophistes... C’est à deux autres scientifiques du centre de recherche de Potsdam que l’on doit l’étude (Note 1) alarmiste pré-COP21 concernant l’Antarctique. Mettant en avant une pseudo retenue devant conduire à penser qu’ils n’exagèrent pas et sont donc sérieux, les auteurs préviennent que l’on ne peut, à ce stade, dire si le réchauffement anthropique est le responsable. Et d’ajouter, tout de même, qu’il accroîtra les risques. Finalement, c’est encore pire ! De quoi s’agit-il ? L’ouest de l’Antarctique est, avec la péninsule, la « petite » partie du continent ayant enregistré une légère élévation de ses températures polaires. C’est donc vers cette région que se tournent les prêcheurs d’apocalypse. Les auteurs de l’article expliquent que les grands glaciers de l’Antarctique occidental pourraient connaître un effondrement à terme. Pour cela, il suffirait de faire sauter un verrou en déstabilisant les plus petits glaciers côtiers. En résumé, les grands s’appuient sur les petits ; enlevez les petits et les grands tomberont. Cela prendrait du temps, des centaines d’années. Mais il y a tout lieu de craindre que le processus a « déjà probablement commencé ». Au final, c’est une hausse du niveau des mers de 3 mètres qu’il faudrait redouter. Une mauvaise nouvelle n’arrivant jamais seule, une étude (Note 2) de la NASA, publiée dans le Journal of Glaciology, fait le point sur les gains et pertes de masse en Antarctique. Non pas que ces chercheurs du Goddard Space and Flight Center apportent de l’eau au moulin des catastrophistes. Au contraire. La mauvaise nouvelle serait plutôt justement pour eux. La calotte glaciaire du continent antarctique, malgré des différences géographiques parfois marquées, aurait gagné en moyenne 112 milliards de tonnes par an entre 1992 et 2001, puis encore 82 milliards de tonnes par an entre 2002 et 2011. Non seulement, pris dans son ensemble, l’Antarctique n’a pas fondu, mais de plus, puisque l’on croyait que c’était le cas, sa contribution à la hausse du niveau des mers, estimée à 0,23 mm/an, doit être réattribuée. La mesure de cette élévation des océans n’étant pas remise en cause, il convient donc de s’interroger sur une possible sous-estimation de la fonte... en Arctique. Atlantico fait d’ailleurs remarquer la faible extension de la banquise du pôle Nord, comme si la fonte d’un glaçon plongé dans un verre d’eau en faisait varier le niveau. L’auteur de cet article croit même savoir que le réchauffement climatique fait reculer la banquise antarctique, lors même que, ces dernières années, celle-ci a souvent battu des records (voir plus bas). Heureusement, il est possible de remarquer que l’accumulation de masse en Antarctique ralentit. On peut donc anticiper le moment où les gains ne seront plus en mesure d’équilibrer les pertes. Là est quand même l’essentiel : être en capacité d’annoncer le pire, même quand les données en notre possession disent le contraire. Ces informations contradictoires sont révélatrices de la schizophrénie dans laquelle se sont eux-mêmes plongés certains scientifiques en cherchant à répondre favorablement à deux injonctions paradoxales. Stephen Schneider, aujourd’hui décédé, spécialiste des « changements globaux » à l’université de Stanford (Californie) et consultant pour diverses agences fédérales et la Maison-Blanche sous toutes les présidences de Richard Nixon à Barack Obama, a clairement exposé, en 1989, le dilemme auquel tout scientifique devrait selon lui se confronter : « D’un côté, en tant que scientifiques, nous sommes éthiquement tenus à la méthode scientifique, en promettant en effet de dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité – ce qui signifie que nous devons inclure les doutes, les mises en garde, les « si », les « et », les « mais ». D’un autre côté, nous ne sommes pas seulement des scientifiques, mais également des êtres humains. Et comme la plupart des gens, nous aimerions que le monde soit meilleur, ce qui se traduit dans notre travail par réduire les risques d’un changement climatique potentiellement catastrophique. Pour ce faire, nous avons besoin de soutiens importants, de captiver l’imagination du public. Cela implique bien sûr une vaste couverture médiatique. Nous devons donc proposer des scénarios effrayants, faire des déclarations simples et dramatiques, et omettre le moindre doute que nous pourrions avoir. Cette « double contrainte éthique », nous y sommes fréquemment confrontés sans pouvoir la résoudre par quelque formule. Chacun de nous doit décider quel est le juste équilibre entre être efficace et être honnête. J’espère que cela signifie être les deux. » Schneider termine par un vœux pieux. Lui avait clairement choisi l’efficacité et, après avoir alerté au sujet du refroidissement d’après-guerre, prétendument dû aux activités humaines, a ensuite fait de même avec le réchauffement, évidemment anthropique. Il n’est pas le seul à avoir fait un tel choix, conscient ou non. D’où des études aux conclusions contradictoires. Celle de la NASA a été relayée par quelques médias, mais, bien souvent, ces controverses n’ont pas lieu au grand jour. L’extrait ci-dessous, tiré du chapitre 5 de Climat, mensonges et propagande, expose un certain nombre de ces informations contradictoires qui, dans un passé récent, ont été particulièrement nombreuses concernant l’Antarctique, en dépit du soi-disant consensus sur tout ce qui touche au réchauffement climatique anthropique.
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Paris, le 10 novembre – L’actrice française Mélanie Laurent s’est rendue pendant 4 jours à l’invitation de Greenpeace à Sumatra en Indonésie pour y découvrir la réalité de la déforestation qui voit des hectares de forêts disparaître chaque jour au profit des industries de l’huile de palme, de l’acacia, de la pate à papier, etc. « La destruction des forêts est l’une des causes principales des changements climatiques. C’est pourquoi j’ai tenu à venir ici avec Greenpeace, à la frontière de la déforestation, pour voir de mes propres yeux la catastrophe en cours et appeler les leaders mondiaux qui vont se rassembler à Copenhague à tout mettre en œuvre pour stopper la déforestation, ici et partout dans le monde. C’est une des manière d’éviter la catastrophe climatique » explique Mélanie Laurent. Mélanie Laurent découvre la destruction méthodique des forêts indonésiennes Mélanie a pu voir ce qui reste des merveilleuses forêts primaires encore intactes de la péninsule de Kampar, dans la province de Riau (Sumatra), puis visiter un centre de réhabilitation d’Orangs Outans, où l’on soigne ces grands singes mis en danger par l’avancée de la déforestation. Mais elle a surtout pu voir comment les compagnies y procèdent à une destruction méthodique des forêts et de leurs tourbières, ces sols marécageux séquestrant une immense quantité de carbone. Avant d’installer des plantations industrielles, il faut drainer ces tourbières en construisant des canaux, puis couper et incendier la forêt, en émettant une quantité immense de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. « L’Indonésie est aujourd’hui le 3ème pire émetteur de gaz à effet de serre, notamment à cause de la déforestation et la destruction de ses tourbières, dont le rythme n’a pas d’égal dans le monde. A Copenhague, les leaders mondiaux doivent s’accorder sur la mise au point d’un fond mondial pour la protection des forêts. 30 milliards d’euros annuels sont nécessaires », explique Jérôme Frignet, chargé de campagne forêts pour Greenpeace France. Mélanie Laurent, ambassadrice climatique, se joint à l’action des « défenseurs de la forêt et du climat » Mélanie Laurent a également rejoint le « camp des défenseurs des forêts et du climat » installé par Greenpeace sur la péninsule de Kampar, à la frontière de la déforestation. Elle a participé à certaines des actions mises en œuvre par ces militants de Greenpeace et les membres de communautés villageoises locales comme la construction de barrages permettant de bloquer le drainage des tourbières et donc leurs futurs incendies. Une manière très concrète de stopper ou de ralentir la déforestation. Les militants de Greenpeace et les villageois engagés dans ce combat vont continuer jusqu’à Copenhague à mener des actions similaires. Mélanie est par ailleurs « ambassadrice climatique » de l’initiative lancée par Koffi Annan pour une « justice climatique » et fortement engagée pour l’appel « l’Ultimatum Climatique » lancé par 11 ONG françaises, environnementales, humanitaires, ou de défenses des droits de l’homme : www.copenhague-2009.com
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Par Karl Hosse, depuis Bruxelles, Belgique. La priorité c’était pas la fraude? Je le répète car il faut le lire plusieurs fois pour le croire… « promouvoir un climat favorable au développement de l’entreprenariat et favoriser la simplification administrative.« La réalité vécue par les entrepreneurs belges est toute autre. Je vous ai déjà parlé de la vindicte que le gouvernement actuel porte contre les entrepreneurs, contre les indépendants et contre les PME.En bref, nous sommes tous des fraudeurs en puissance. Le gouvernement actuel a fait de la lutte contre la fraude la priorité de son mandat. La priorité aurait peut-être du être le désendettement, la diminution de la pléthore de fonctionnaires (on est quand même recordman européen du nombre de fonctionnaires par mètre carré). Mais non…on va « lutter contre la fraude« . C’est bien la fraude, ça permet de lancer n’importe quel chiffre et dire n’importe quoi vu que ce ne seront jamais que de mauvaises estimations. Les chiffres les plus fantaisistes sont cités de 7 à 30 milliards d’euros. Comme si de telles estimations pouvaient être fiables. Mais soit, l’objectif est honorable. Lutter contre la fraude, c’est créer des rentrées pour l’Etat, équilibrer les comptes, diminuer la concurrence déloyale de ceux qui ne paient pas la TVA, diminuer les allocations indûment perçues (ah oui mais non…la fraude sociale, ça n’existe pas, c’est sur), le tout pouvant peut être même résulter en baisse d’impôts. Dans quel pays démocratique peut-on se permettre de doubler les impôts sans que personne ne bouge? Dans quel pays démocratique, aucune voix ne s’élève quand ceux qui créent la prospérité du pays sont traités d’abord en criminel, ensuite en pompe à fric? Dans quel pays démocratique assassine-t-on une classe de travailleurs dans le plus grand silence! Si nous étions de tels fraudeurs, serait-il possible de nous taxer ainsi? Réfléchissez à cela! Serait-il possible de doubler nos impôts si nous étions de tels fraudeurs? Pendant ce temps, les syndicats, organisés, parviennent à obtenir pour plusieurs autres catégories de travailleurs des exemptions aux réformes. Tous ces efforts non consentis, il faudra les récupérer ailleurs! Comment se présente la suite? Mal, très mal… Notre gouvernement doit partir à la recherche de 5 nouveaux milliards. Où va-t-il encore pouvoir puiser? Il refuse d’économiser. Il taxera donc encore plus. Qui va-t-il pouvoir encore taxer? Les survivants? Quels indépendants vont réussir à conserver leur affaire dans une telle rage taxatoire? Et pourtant, vous ne nous entendez pas, vous ne nous voyez pas. Nous travaillons tous les jours, nous sommes fiers de notre travail, fiers de contribuer à la prospérité. Fiers aussi de payer nos taxes. Enfin, nous étions fiers. C’était pour nous un signe de réussite. Et un partage en direction de la solidarité. Demain…demain les faillites vont probablement s’accumuler, ces indépendants n’auront plus rien à offrir, la taxation les aura tués. D’autres s’envoleront vers des cieux plus cléments ou le travail et la réussite ne sont pas poursuivis jalousement par l’avidité d’un gouvernement cupide. Le doublement de l’impôt, ce n’est pas lutter contre la fraude, c’est l’encourager. Le doublement d’impôt par la modification de règles crée l’incertitude juridique complète. Comment planifier dignement et convenablement sa carrière et son épargne quand, en étant honnête, votre situation change du jour au lendemain par les caprices d’un gouvernement. Nous sommes piégés pour avoir respecter les règles en place, sans tricher, sans frauder. Comment ce gouvernement qui dit vouloir promouvoir l’entrepreunariat peut-il doubler l’impôts de ces citoyens? Les tuer, les achever entre indexation et taxation? [Je vous recommande chaudement de lire aussi « Si tu mange la vache, tu n’auras pas le lait », une intéressante analyse de Fred Wauters sur les effets pervers et les conséquences des mesures, chiffres étayés à l’appui] Le gouvernement use là d’une courte vue, tactique, aucune stratégie. Il va percevoir aujourd’hui des revenus, mais contrairement à nous, ne les mettra pas en réserve. Il va les dépenser. Mais il oublie que sa source de revenu se tarit… les indépendants et PME vont disparaître, les emplois aussi. Au plus nous disparaîtrons,au moins il y aura des situations imposables, au plus l’impôt dépendra d’une base réduite, au plus les contribuables souffriront. Et nous finirons tous par dépendre de la charité alors que nous pourrions offrir tant. Et vous…vous vous n’entendrez toujours rien de nous… Car les indépendants aussi se cachent pour mourir. — Sur le web
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En pleine pandémie de Covid-19, la décision ne passe pas. Pour Eau et Rivières de Bretagne elle est même "scandaleuse". L'association affirme que les préfets de 25 départements viennent de valider une charte de la FNSEA (syndicat agricole majoritaire) réduisant les zones de protection envers les riverains dans l'usage des pesticides. "En pleine crise sanitaire, sans aucune concertation, au moment même où Air Breizh, l'agence de contrôle de la qualité de l'air, alerte sur les émissions d'ammoniac 'qui proviennent des élevages de porcs, bovins et volailles', les préfets de tous les départements bretons valident une charte qui divise par deux les distances de précaution pour pulvériser des pesticides", dénonce dans un communiqué Eau et Rivières. L'association de défense de l'environnement précise qu'au total, au plan national, 25 préfets ont pris des décisions similaires. Selon l'arrêté pesticides du 27 décembre, "jugé insuffisant pour la protection des riverains", les distances de sécurité minimales pour la pulvérisation des pesticides à proximité des lieux habités ont été fixées à 5m pour les cultures basses, type maraîchage, et à 10m pour les cultures hautes, rappelle Eau et Rivières. "Le premier avril, 25 départements, dont tous les départements bretons, ont accepté les chartes élaborées par la FNSEA qui réduisent ces distances à 3m pour les cultures basses et 5m pour les cultures hausses", dénonce l'association. Eau et Rivières "demande qu'en cette période d'épidémie grave, soit suspendue la décision scandaleuse de valider ainsi des chartes qui auront des conséquences négatives sur la santé. Il sera temps, après la grave crise sanitaire actuelle, de savoir s'il faut diviser par deux les distances de sécurité pour épandage de pesticides ou les augmenter sensiblement comme le souhaitent toutes les associations". Pour Eau et Rivières de Bretagne, "l'objectif reste la sortie complète des pesticides dans les plus brefs délais en accompagnant les agriculteurs dans cette démarche". Elle rappelle avoir "déposé un recours devant le conseil d'État avec huit autres associations contre l'arrêté du 27 décembre, le jugeant très insuffisant pour assurer la protection des riverains des expositions aux pulvérisations de pesticides". Suivi par de nombreux maires, le maire de Langouët (Ille-et-Vilaine), Daniel Cueff, qui ne se représentait pas aux dernières municipales, avait pris en mai dernier un arrêté, cassé en justice, interdisant l'utilisation de produits phytopharmaceutiques "à une distance inférieure à 150 mètres de toute parcelle cadastrale comprenant un bâtiment à usage d'habitation ou professionnel".
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Le président américain a ironisé mardi sur les concessions faites par son homologue français Emmanuel Macron aux Gilets jaunes sur les taxes sur les carburants. Englué dans une crise qui a atteint un paroxysme samedi avec des scènes de guérilla urbaine à Paris, le gouvernement français a annoncé un moratoire sur la hausse de la taxe carbone et un gel des tarifs du gaz et de l’électricité. « Je suis heureux que mon ami Emmanuel Macron et les manifestants à Paris soient tombés d’accord sur la conclusion à laquelle j’avais abouti il y a deux ans », a tweeté Donald Trump, dont les relations avec le président français – un temps au beau fixe – se sont singulièrement refroidies ces derniers mois. I am glad that my friend @EmmanuelMacron and the protestors in Paris have agreed with the conclusion I reached two years ago. The Paris Agreement is fatally flawed because it raises the price of energy for responsible countries while whitewashing some of the worst polluters.... — Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 4 décembre 2018 « L’accord de Paris est fondamentalement mauvais car il provoque une hausse des prix de l’énergie pour les pays responsables, tout en donnant un blanc-seing à certains des pires pollueurs au monde », a ajouté le locataire de la Maison Blanche. Ce dernier a annoncé quelques mois après son arrivée au pouvoir le retrait des États-Unis de l’accord de Paris. [...] Une attaque supplémentaire contre l’accord de Paris Le magnat de l’immobilier, qui fait régulièrement l’éloge du « magnifique charbon propre », n’a de cesse de dénoncer cet accord multilatéral scellé fin 2015 dans la capitale française et voulu par son prédécesseur Barack Obama. Le texte vise à limiter la hausse de la température moyenne mondiale. « Je veux de l’air propre et de l’eau propre et j’ai fait des avancées importantes pour améliorer l’environnement en Amérique », a encore écrit mardi le président américain, qui remet régulièrement en cause, au mépris du consensus scientifique, l’existence du changement climatique ou le rôle des activités humaines dans ce phénomène. Cette nouvelle attaque frontale du 45e président des États-Unis contre l’accord de Paris intervient au moment même où près de 200 pays sont réunis depuis dimanche à Katowice, en Pologne, pour la 24e conférence mondiale sur le climat.
true
Cela fait presque deux ans maintenant que le mouvement Alternatiba est né. À l’initiative du mouvement altermondialiste basque Bizi !, il essaime en France et en Europe pour promouvoir des solutions énergétiques alternatives et travaille à une mobilisation citoyenne autour de la COP21. Greenpeace a décidé de s’y associer. C’est quoi, Alternatiba ? À son origine, le premier village des Alternatives lancé à Bayonne en octobre 2013 avait regroupé plus de 12 000 personnes autour de la volonté commune de montrer que des solutions locales, viables et concrètes existent face aux changements climatiques. Aujourd’hui, Alternatiba, c’est plus de 79 villages organisés ou en préparation et le lancement d’un tour de France en tandem 3 ou 4 places sur 5 600km, dans 187 territoires. Et à chaque fois l’occasion de rencontres inter-associatives et d’échanges nourris avec les citoyens, car il s’agit bien pour Alternatiba de donner à chacun un espace de discussion et de promotion concrètes des alternatives. Mobilisons-nous ! Ne pas tout attendre des grandes négociations sur le climat et notamment du sommet de décembre à Paris (COP21) et mettre en lumière les changements et solutions qui naissent localement : voilà l’objectif de ce mouvement citoyen. Greenpeace a donc choisi de soutenir cette belle initiative, car nous croyons en la nécessité de fédérer les citoyens autour d’une réelle transition énergétique, notamment basée sur les énergies renouvelables produites localement. Aujourd’hui, c’est technologiquement possible et économiquement rentable. Nos militants seront présents dans plus d’une dizaine de villages des alternatives et participeront à certaines grandes étapes du tour tandem. Vous pourrez notamment les retrouver à Avignon le 27 juin, à Lyon le 9 juillet, à Strasbourg le 22 juillet, à Bordeaux les 7,8 et 9 septembre, à Tours les 15, 16 et 17 septembre, et à Paris pour l’arrivée du tour le samedi 26 septembre ! Si vous aussi, vous souhaitez soutenir Alternatiba, vous pouvez : Participer aux étapes du tour tandem Participer à un village des alternatives Participer au village mondial des alternatives qui se tiendra pendant la COP21 à Paris les 5 et 6 décembre Soutenir financièrement le mouvement
biased
Deux nouvelles semaines de négociations se sont achevées à Bangkok le 9 octobre. Elles devaient préparer l’accord qui sera signé en décembre à Copenhague sur les changements climatiques. Mais les discussions n’avancent pas car les grands pays occidentaux refusent de s’engager en faveur d’objectifs clairs et ambitieux. A Bangkok, ils n’ont pas dit dans quelle mesure ils allaient réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Ils n’ont pas non plus expliquer comment ils aideraient les pays en développement à faire face aux dérèglements climatiques en cours et à s’adapter à eux. Tant que les Etats-Unis et l’Union Européenne refuseront de parler chiffres et pourcentages, les négociations piétineront, car les pays en développement attendent ce premier pas des pays riches pour s’engager à leur tour. Les nations industrialisées doivent reconnaître leur « dette climatique » à l’égard des pays du Sud : ce sont eux qui ont le plus pollué, mais c’est au Sud que les changements climatiques se feront le plus sentir. Greenpeace appelle donc Gordon Brown, Angela Merkel, Barack Obama et Nicolas Sarkozy à relancer le processus de discussion. C’est pour les réveiller que nos activistes étaient dimanche et lundi sur le toit de Westminster, à Londres. Les grands pays occidentaux doivent s’engager pour le climat et réduire de 40% leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020. La Norvège a annoncé la semaine dernière qu’elle le ferait en cas d’accord fort à Copenhague. Preuve que la balle est dans le camp des grandes puissances occidentales. A eux d’assumer leur rôle de leaders. En savoir plus sur ce sommet et nos demandes
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Des boulettes d'hydrocarbure ont été retrouvées sur plusieurs plages de La Ciotat, dans les Bouches-du-Rhône, dont la municipalité a interdit l'accès, et dans plusieurs calanques de Marseille, a indiqué jeudi la préfecture. "A la suite des conditions météorologiques, des résurgences d'hydrocarbure en quantité variable - boulettes de quelques centimètres en majorité - ont été trouvées sur plusieurs plages", indique la préfecture des Bouches-du-Rhône. Des galettes d'hydrocarbure ont également été retrouvées dans la calanque et sur la plage de Sormiou, ainsi que dans les calanques de Morgiou et Sujiton, entre Marseille et Cassis. La préfecture a mobilisé des moyens nautiques pour récupérer ces résidus, et des moyens terrestres de ramassage vont être mis en place. Vue aérienne des bateaux entrés en collision au large de la Corse, le 10 octobre 2018 afp.com/PASCAL POCHARD-CASABIANCA La pollution aux hydrocarbures, due à la collision d'un roulier tunisien et d'un porte-conteneurs chypriote le 7 octobre au large de la Corse, avait atteint la côte bucco-rhodanienne le 27 octobre, touchant le Parc national des calanques. Cent cinquante litres d'hydrocarbures avaient été récupérés sous forme de galettes. Un litre et demi d'hydrocarbures, également sous forme de boulettes et de galettes, avaient été ramassés sur la plage de la calanque de Figuerolles, à La Ciotat. Avant l'arrivée de cette pollution sur les rivages du Parc national des calanques et des Bouches-du-Rhône, c'est surtout le Var qui avait été touché, avec 49 plages souillées dans onze communes, entre Sainte-Maxime et Carqueiranne. Les boulettes d'hydrocarbure avaient notamment touché plusieurs plages de l'île de Porquerolles.
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Un robot marin tueur ? Pas de panique : il n'était pas sous vos pieds à la plage cet été. RangerBot, mis au point par des chercheurs australiens, a mis le cap au nord-est de l'île-continent afin de protéger le célèbre récif de corail inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco. La Grande barrière, à la superficie aussi vaste que celle du Japon, vit sous le coup de plusieurs périls mortels, dont l'effet est déjà visible en raison de son blanchissement. L'étoile de mer "Acanthaster planci", espèce invasive s'en prenant aux coraux. MaxPPP/picture alliance / blickwinkel/E. Teister L'une de ces menaces est la cible que le drone sous-marin de 15 kilogrammescherche à abattre : une étoile de mer invasive et venimeuse dite "couronne d'épines" (ci-dessus). LIRE AUSSI >> La biodiversité menacée par les espèces invasives Sa population a explosé en 2010 dans la région, or l'animal marin envahit puis dévore les récifs. D'où l'idée du RangerBot. Le petit submersible (75 centimètres d'envergure), coloré et paisible, peut se transformer en redoutable prédateur. Avec ses cameras frontale et verticale, l'engin autonome et libéré de tout câble, traque automatiquement sa victime encore appelée Acanthaster pourpre. Il sait l'identifier grâce à un algorithme embarqué, peaufiné par ses concepteurs qui assurent une reconnaissance visuelle fiable à hauteur de 99,4 %. AFP PHOTO / ANTHONY WEATE / QUEENSLAND UNIVERSITY OF TECHNOLOGY RangerBot s'approche alors de sa cible pour porter le coup fatal : le ROV (Remotely operated vehicule) déploie son bras mécanique articulé pour lui injecter une dose fatale d'acide biliaire. Une arme relativement simple découverte en 2014 : secrété par la vésicule biliaire, l'acide est prélevé sur des vaches ou des moutons afin de devenir l'arme du crime. Un poison certes naturel mais mortel. Il déclenche une forte réponse immunitaire qui terrasse l'étoile de mer invasive en une vingtaine d'heures, délivrant ainsi le corail affecté, sans danger pour les autres espèces. Queensland University of Technology Egalement pilotable manuellement par une tablette, ce robot aquatique représente une dizaine d'années de recherches et de développement pour les scientifiques spécialisés en robotique de l'Université de technologie (QUT) du Queensland, en partenariat avec la Fondation pour la Grande barrière de corail (GBRF). LIRE AUSSI >> En mer, les drones contre-attaquent Un don de Google de 750 000 dollars a assuré une partie de leur financement. Il s'agit d'une récompense : ce projet a remporté, en 2016, l'un des prix du concours Google Impact Challenge. RangerBot a plus d'un tour dans son sac. Loin d'être un simple exterminateur, l'outil permet aussi de cartographier et de surveiller les nombreux paramètres biologiques de cet écosystème marin si particulier. Il peut, par exemple, suivre la progression du blanchissement, évaluer la qualité de l'eau, mesurer sa salinité et diverses pollutions. Surtout, avec sa batterie, le drone polyvalent reste huit heures sous l'eau, soit trois fois plus longtemps qu'un plongeur humain capable, lui, d'une seule action le plus souvent. Par ailleurs, pour couvrir tout le récif en un an, il faudrait douze biologistes plongeant chaque jour. Avec le même nombre de RangerBot, la Grande barrière de corail est inspectée dans son intégralité... 28 fois en un an ! "Il s'agit d'un bond technologique significatif, à la fois pour la robotique marine et pour la protection des coraux", affirme le professeur Matthew Dunbabin, à la tête du projet. Ses coûts de fabrication et de fonctionnement relativement faibles (estimés à 120 000 dollars par an et par unité) lui confèrent un autre avantage. "C'est une révolution potentielle pour dans notre façon de gérer les océans et un outil essentiel dans notre combat pour sauver les récifs de coraux", se félicite Anna Marsden, la directrice du GBRF. AFP PHOTO / GREAT BARRIER REEF FOUNDATION / Anthony WEATE L'immense récif australien a subi des blanchissements aggravés de ses coraux ces deux dernières années, signe précurseur d'un risque de mort imminente. Outre le rôle néfaste des espèces invasives, la cause principale du mauvais état de santé de la Grande barrière demeure les hausses de la température de l'eau. Le changement climatique, parmi d'autres conséquences des activités humaines, aurait ainsi provoqué des dégâts irrémédiables sur une zone de 2 300 kilomètres de long, selon les experts. RangerBot a donc du pain sur la planche pour redonner de l'éclat à ce joyau naturel.
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De l’audace citoyen, de l’audace, toujours de l’audace. Frustrés d’être privés de leur récente notoriété par la pandémie COVID-19, les 150 membres de la convention citoyenne pour le climat ont décidé d’intervenir dans le débat. Ils ont transmis à certains membres de l’exécutif une « contribution à la sortie de crise » sous forme d’un texte de cinquante propositions. Le texte a été transmis avant d’avoir été voté par l’assemblée plénière, il n’est donc pas public. Le Monde qui se l’est « procuré »(sic) en dévoile une partie dans un article intitulé : « Climat : les 50 propositions de la convention citoyenne pour “porter l’espoir d’un nouveau modèle de société” ». Grâce à notre journal de référence nous pouvons donner à nos lecteurs un aperçu des mesures proposées. Comme on le verra, il y est beaucoup question d’interdire, de rendre obligatoire, de réglementer, de subventionner (et in fine, de taxer). Rappelons que la convention a pour mandat de « définir une série de mesures permettant d’atteindre une baisse d’au moins 40 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 », émissions qui représentent pour la France moins de 1% des émissions mondiales. Morceaux choisis Rendre plus difficile l’accès au logement obligatoire la rénovation énergétique globale des bâtiments « Notre ambition, écrivent nos audacieux conventionnels, est de passer d’une rénovation par petits gestes et à petits pas à une rénovation globale (toit, isolation, fenêtres, chauffage et VMC), en multipliant par trois le rythme des rénovations. » Cela représente environ 20 millions de logements à rénover de manière globale. Pour réaliser ce « grand chantier national », qui permettrait de créer des emplois, de réduire la facture énergétique et les dépenses de santé, les citoyens proposent des incitations mais aussi des sanctions (par exemple un malus sur la taxe foncière). Saborder l’industrie automobile Interdire la vente de véhicules neufs très émetteurs Haro sur la voiture individuelle ! Pour encourager d’autres modes de transport, les conventionnels proposent de rendre obligatoire et d’augmenter la prime de mobilité durable pour ceux qui effectuent leur trajet domicile-travail à vélo ou par le biais du covoiturage. Ils proposent d’interdire dès 2025 la commercialisation de véhicules neufs très émetteurs (plus de 110 g de CO₂/km), et entre temps d’augmenter « très fortement » le malus pour ceux qui polluent. Créer des kolkhozes fermes municipales Ils souhaitent promouvoir « la création de fermes municipales et de plates-formes de regroupement des productions ». Il faut aussi, écrivent-ils, « utiliser le levier de la commande publique pour valoriser les produits issus de circuits courts, locaux, durables et à faible coût environnemental, sous la forme d’un “guide d’’achat” à adresser aux acheteurs publics ». Rééduquer Former les consommateurs L’essentiel porte sur l’éducation et la formation du consommateur à l’environnement et au développement durable. Les citoyens conventionnels propose, d’interdire dès 2023 la publicité sur les produits les plus émetteurs de gaz à effet de serre (« une sorte de loi Evin sur le climat »). D’une manière plus générale, il s’agit de « limiter fortement les incitations quotidiennes et non choisies ». Il est proposé que soit rendue obligatoire dans toutes les publicités une mention de type « En avez-vous vraiment besoin ? La surconsommation nuit à la planète ». Etatiser l’innovation Sortir de l’innovation pour l’innovation Les citoyens proposent donc que « d’ici à 2025, tout soutien à l’innovation s’inscrive dans une logique de sortie d’un modèle basé sur le carbone ». La recherche publique devra donc être orientée ver les secteurs ayant un intérêt environnemental et écologique. Il faut « sortir de l’innovation pour l’innovation ». Par exemple renoncer au passage de la 4G vers la 5G qui générerait plus de 30 % de consommation d’énergie carbonée en plus, « sans réelle utilité (pas de plus-value pour notre bien-être) ». De son côté, le réalisateur Cyril Dion, l’un des « garants » de la Convention citoyenne pour le climat, a expliqué au journal Le Monde pourquoi les 150 volontaires ont envoyé une partie de leurs propositions au gouvernement, alors que les travaux ne sont pas finis. Si on n’anticipe pas la crise écologique, nous serons confrontés à des chocs violents, avec potentiellement des millions de morts, une sidération et une désorganisation générale de nos sociétés et de nos économies. Aux larmes citoyens !
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Saviez-vous que l’océan Antarctique est le refuge de la baleine bleue, le plus gros animal ayant jamais existé sur Terre ? Saviez-vous aussi que la survie de ce mastodonte dépend de crevettes minuscules qui peuplent ces eaux froides ? Greenpeace mène en ce moment une expédition dans l’océan Antarctique pour mettre en lumière les merveilles que recèlent les eaux glacées du pôle sud et aussi pour nous faire prendre conscience que, malheureusement, ces trésors sont menacés et qu’il faut les protéger. Une expédition scientifique L’Arctic Sunrise, le brise-glace de la flotte de Greenpeace, est arrivé le 16 janvier en Antarctique pour une expédition qui durera trois mois. La mission de l’équipage va consister à identifier et à étudier les écosystèmes marins les plus vulnérables, notamment grâce à des plongées en sous-marin habité. Cela devrait permettre d’identifier des espèces de coraux « froids » et d’éponges rares, situées entre 400 et 600 m de profondeur. La pollution par les micro-plastiques sera également étudiée. L’équipage a effectué sa première escale dans la bien nommée baie de l’Espoir, à l’extrémité de la péninsule Antarctique. Car de l’espoir, nous en avons pour les océans en cette année 2018 ! Mise à l’eau du sous-marin biplace. 19/01/2018 © Christian Åslund / Greenpeace 2018, année Antarctique ? En octobre 2018, les États membres de la Commission pour la conservation de la faune et la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR) se réuniront pour débattre de la création, dans l’océan Antarctique, d’un sanctuaire marin qui serait la plus grande réserve naturelle de la planète. Ce sanctuaire couvrirait une grande partie de la mer de Weddell, au nord du continent (voir carte), et offrirait un havre de paix aux manchots, baleines, léopards de mer, orques et autres espèces extraordinaires du pôle sud. Le projet de création, présentée par l’Union européenne à l’initiative de l’Allemagne, porte sur une surface d’environ 1,8 million de kilomètres carrés – soit plus de trois fois la superficie de la France métropolitaine. Ce sanctuaire dépasserait en taille celui de la mer de Ross, créé en 2016 de l’autre côté du continent, qui détient pour l’instant le record de la plus vaste zone protégée de la planète. En ligne de mire : le futur traité de l’ONU sur la haute mer Fin décembre 2017, l’Assemblée générale des Nations unies a décidé d’ouvrir des négociations en vue d’adopter un traité sur la protection de la « haute mer » en 2020. La « haute mer » correspond à la partie des océans qui, au-delà du périmètre de souveraineté exercée par les pays au large de leurs côtes, n’appartient à personne. Ces « eaux internationales » couvrent environ 64 % des océans, soit près de la moitié de la surface de la planète. En réalité, ces eaux nous appartiennent à tous et nous avons la responsabilité collective de les préserver. Pour des océans et une planète en bonne santé, les scientifiques recommandent la mise en place d’ici à 2030 d’un réseau d’aires marines protégées couvrant au moins 30 % de la surface de nos océans. Aujourd’hui, à peine 1 à 3 % des océans sont protégés… La création du plus grand sanctuaire du monde dans l’océan Antarctique serait une première étape décisive vers cet objectif et un signe encourageant en vue du traité international sur la haute mer. Il suffit de sauter le pas ! Manchots Adélie, baie de l’Espoir. 18/01/2018 © Christian Åslund / Greenpeace La pêche industrielle, obstacle à la protection des océans ? La pêche industrielle est, avec les changements climatiques, l’autre principale menace qui plane sur l’Antarctique. Le krill, ces petites crevettes à la base de la chaîne alimentaire de nombreuses espèces de la région, est de plus en plus prisé des flottes de pêche internationales. Il est utilisé en aquaculture , mais aussi par les fabricants de compléments alimentaires pour les humains. Ainsi, une pression croissante s’exerce sur cette ressource et par conséquent sur les géants des mers qui s’en nourrissent, comme la baleine bleue, le cachalot ou la baleine à bosse. La mobilisation citoyenne devra être forte en 2018 pour inciter tous les gouvernements des États membres de la CCAMLR à soutenir la création d’un sanctuaire marin dans l’océan Antarctique. En 1991, un traité international a été signé pour protéger le continent Antarctique. Aujourd’hui, son océan doit bénéficier de la même logique de protection ! Pour aller plus loin : Suivre notre journal de bord Signer la pétition En savoir plus sur notre campagne
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L’un des termes les plus fréquents dans le débat sur l’effet de serre est « les scientifiques ». Qu’ils soient invoqués pour appeler à la prudence, ou pour justifier la contestation des dangers à venir, il n’y a qu’un seul et même terme : « les scientifiques ». Le profane s’imaginera peut-être qu’il s’agit d’une catégorie homogène et peu nombreuse, et que tout « scientifique » possède nécessairement un avis autorisé sur l’évolution climatique. Rien ne saurait être plus inexact ! Bien sûr, il y a tout d’abord des modélisateurs. Ils travaillent par exemple, en France, au Laboratoire de Météorologie Dynamique du CNRS, ou en Grande Bretagne au Hadley Centre. Ces modélisateurs simulent une évolution future du climat en se basant sur la compréhension du monde qui leur est fournie par d’autres disciplines de la science, que j’aborde ci-dessous. des modèles, qui sont sensés représenter au mieux cette compréhension. Ils sont aidés, quelques fois, pour cette deuxième tâche, par des gens dont le métier est de faire des logiciels scientifiques pour la modélisation, mais pas nécessairement uniquement sur le climat. C’est par exemple le cas du CERFACS. des scénarios, qui décrivent quelques cas de figure possibles sur la manière dont va évoluer le monde. Mais surtout, comme je viens de le dire, la modélisation ne vise qu’à reproduire le monde réel (un modèle n’invente rien : il ne fait que tenter de reproduire), et il y a énormément de disciplines qui concourent à nous faire comprendre comment fonctionne notre planète, et dont les résultats sont exploités dans le dossier du changement climatique. Afin de bien faire comprendre ce point, je donne ci-dessous une petite partie (nécessairement : je suis loin d’en avoir fait le tour !) des disciplines concernées, et pour chacune d’elles j’ai mis un site web d’une équipe pour illustrer mon propos. Mais chaque discipline possède des centaines de sites web. Sur bon nombre des serveurs que je cite, vous pourrez découvrir par vous même la grande quantité de liens vers d’autres organismes traitant du même sujet : les « scientifiques », cela fait du monde !! Et vous verrez que la quasi-totalité des disciplines concernées ne sont pas nées avec l’étude du changement climatique, et que leurs résultats sont validés dans d’autres cadres. Voici donc ce que donne un début d’inventaire (liste non exhaustive) si l’on essaie de savoir qui fait partie des « scientifiques » : des astronomes, qui s’intéressent à l’activité du Soleil, et aux variations de l’orbite de la Terre, toutes choses qui conditionnent la quantité d’énergie reçue par notre planète (qui est primordiale pour le climat), que l’on trouvera par exemple, en France, à l’Observatoire Midi-Pyrénées, mais également à bien d’autres endroits, des astrophysiciens, qui décrivent certaines caractéristiques de l’Univers qui conditionnent notre environnement (rayonnement cosmique par exemple) et que l’on trouvera par exemple à l’Institut d’Astrophysique spatiale, des aérologues, qui étudient la composition de l’atmosphère et son fonctionnement général, ce qui est indispensable pour savoir comment se répartit l’énergie dans l’atmosphère et au sol, comme par exemple ceux du laboratoire d’aérologie du CNRS à Toulouse, mais aussi de la NOAA américaine, des océanographes, qui étudient le comportement de l’océan, lequel est primordial pour les évolutions à moyen et long terme, par exemple à l’IFREMER, des biogéochimistes, qui étudient les grands cycles des éléments (carbone, azote, etc) sur la terre, et que l’on peut par exemple trouver au LEGOS, des hydrologues, qui s’intéressent au cycle de l’eau, par exemple ceux du centre de Wallingford en Grande Bretagne, des météorologues, qui disposent d’archives permettant de comparer la manière dont les modèles simulent le climat passé avec ce qui a réellement été mesuré, comme par exemple ceux de Météo France, des biologistes et des agronomes, qui étudient le comportement des végétaux dans des conditions climatiques différentes, par exemple ceux de l’INRA, des spécialistes des glaces : des glaciologues, pour analyser la composition des glaces anciennes et en tirer des renseignements sur le temps qu’il a fait au moment de la chute de neige, que l’on trouvera par exemple au laboratoire de glaciologie de Grenoble, des géologues, dont les connaissances sont mises à profit à divers titres (cycle du carbone, montée des océans, volcanisme…), par exemple ceux de l’Institut de Physique du Globe, des physiciens des particules, qui ont expliqué la formation de certains isotopes radioactifs (qui seront ensuite utilisés par les spécialistes de la ligne suivante), par exemple ceux qui travaillent au CERN, des spécialistes des faibles radioactivités et de l’analyse isotopique, comme ceux qui interviennent pour la datation au carbone 14, ou qui reconstituent les températures du passé grâce à la proportion de deutérium dans la glace, et que l’on peut trouver en France – entre autres – au Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement. des dendrochronologues, qui reconstituent les températures des derniers millénaires en analysant les cernes des troncs des vieux arbres (ou des arbres morts), par exemple ceux qui travaillent au Laboratory of Tree-Ring Research (LTRR), at the University of Arizona des spécialistes de la mesure physique, qui mesurent désormais en continu les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, l’un des lieux mondialement connus pour ce faire étant l’Observatoire américain de Mauna Loa (Hawai). J’ai sûrement oublié beaucoup monde… Mais j’espère avoir convaincu le lecteur que de se permettre de contester « les scientifiques » en matière de changement de climat, cela équivaut à avoir un avis pertinent sur toutes les disciplines mentionnées ci-dessus. Ce n’est assurément pas le cas de tous ceux qui critiquent ! Les « scientifiques » sont-ils écologistes ? L’un des arguments les plus souvent employés par les « contestataires » du fait que l’homme est devenu un agent climatique est que les « scientifiques » sont embarqués dans un vaste complot fomenté par des écologistes qui leur font dire n’importe quoi. Cela suppose, pour être cohérent, que ces « scientifiques » sont tous des écologistes sincères, mentant effrontément parce que leur cœur aveugle leur raison. Or, en espérant que je ne vexerai aucun d’entre eux, il faut le dire haut et fort : les « scientifiques » ne sont pas plus écologistes que le reste de la population, et même plutôt moins. A peu près tous ceux que je connais roulent en voiture, prennent l’avion (très nettement plus que la moyenne des Français, or l’avion est ce que l’on fait de pire en matière de transport), mangent de la viande à tous les repas (rappelons que l’agriculture est la première source d’émission en France, notamment à cause du fait que nous mangeons beaucoup de viande), habitent de grandes maisons chauffées au gaz ou au fioul, disposent d’un parc électroménager au-dessus de la moyenne, etc. Ceux que je connais – mais je n’aurai pas la prétention de les avoir tous rencontrés – ne semblent pas plus avoir envie de se passer de ces éléments de mode de vie que mes voisins (alors que la lutte contre le changement climatique le demanderait), et aucun de ceux que j’ai croisés ne vit dans les arbres, vêtu de peaux de bêtes, en souhaitant ardemment être imités par le reste de la population. Vous les rencontreriez à un dîner sans savoir ce qu’ils font, vous les considéreriez comme des individus parfaitement normaux, au sens de « dans la norme ». Je ne sais s’il faut le déplorer, mais une chose est sûre : l’argument qui voudrait que les « scientifiques » aient leur bon sens aveuglé par leur idéologie ne correspond absolument pas à un quelconque début de réalité. La curiosité a toujours été une motivation bien plus puissante chez les chercheurs que le salut de l’humanité ! Et, à ma connaissance, Greenpeace ou le WWF n’ont jamais donné un kopeck au CEA ou à la NASA (qui possèdent tous les deux des laboratoires notoires sur le sujet) pour financer leurs recherches. Il faudra que ceux qui refusent d’accepter les conclusions que nous pouvons tirer des connaissances que nous avons sur notre avenir climatique trouvent autre chose comme argument : celui-là est une pure chimère, comme du reste bien d’autres arguments avancés par les « contestataires ». Panorama de quelques disciplines scientifiques concernées : un peu de lecture instructive Je recommande vivement, pour approfondir ce sujet, la lecture aussi distrayante qu’instructive du livre de Gérard LAMBERT intitulé “La Terre Chauffe-t-elle”.
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Le changement climatique affecte directement la survie des individus mais également la distribution des espèces sur Terre. Ces changements conduisent par exemple à de nouvelles migrations, en particulier chez les espèces dites « ectothermes », c’est-à-dire dont la température du corps dépend de la température externe – par opposition aux espèces endothermes, parmi lesquelles figurent les mammifères. Un exemple frappant de ces migrations concerne celui de la girelle-paon (Thalassoma pavo) de Méditerranée qui est en train de remonter du sud vers le nord-ouest. Une autre possible conséquence des variations de température concerne l’évolution du ratio entre mâles et femelles en fonction du climat. Et elle pourrait bien, dans certains cas, conduire à l’extinction d’espèces. Sexe, température, et survie Chez de nombreuses espèces – les reptiles et les poissons notamment – le déterminisme du sexe dépend en effet de la température externe ! Si celle-ci évolue de façon homogène sur la planète, certaines populations pourraient bien s’uniformiser en termes de sexe, ce qui aurait un impact direct sur la survie de l’espèce. C’est d’ailleurs une hypothèse très sérieuse concernant la disparition des dinosaures. Une étude de 2004 suggérait ainsi que la soudaine augmentation de la température terrestre, à la suite du choc d’une météorite, aurait mené à la production d’un seul sexe chez les dinosaures lors de la crise Crétacé-Tertiaire – cette extinction massive survenue il y a 65,5 millions d’années. On ignore toutefois si, comme chez de nombreux reptiles, le sexe des dinosaures était sous influence environnementale. Une récente étude a d’ailleurs montré que les hausses de température en Australie avaient conduit à la féminisation de certaines populations de tortues. Demain, tous mâles ? Certaines populations de poissons seraient aussi exposées à ce phénomène, d’après des observations effectuées en eau douce et dans des conditions expérimentales, simulant une augmentation de la température. Pour étayer ce phénomène, un suivi de plus de 70 ans dans le lac Thun en Suisse, chez l’ombre commun (Thymallus thymallus), a permis de mettre en évidence une masculinisation croissante des populations (atteignant 85 % de mâles en 2011) en lien direct avec la hausse des températures. En conditions expérimentales de nombreuses études ont montré une masculinisation après exposition à des températures élevées et ceci chez différentes espèces comme le medaka, le saumon rouge, le pejerrey, le tilapia, le cardeau hirame ou encore le bar européen. Un suivi de plus de 70 ans dans le lac Thun, en Suisse, a mis en évidence la masculinisation des populations d’Ombres communs. ClearFrost/Gilles San Martin/Flickr, CC BY-NC-ND Le stress en cause ? À l’heure actuelle, on ignore toutefois si de telles observations pourraient avoir lieu en milieu naturel chez les poissons marins. C’est tout l’objet de l’étude que nous allons mener cette année à l’Ifremer, en compilant les données de sex-ratio obtenues depuis les années 1980 chez quatre espèces : le bar, la sole, le merlu et le rouget, et en les comparant aux températures de surface en Méditerranée. Le lien fonctionnel entre température et sexe pourrait être le stress. On sait depuis de nombreuses années que le cortisol – l’hormone majeure du stress – influence la production de stéroïdes sexuels chez les animaux (dont l’homme). Chez les poissons, une hausse des températures peut être traduite par une hausse des niveaux de cortisol, conduisant à un rapport des sexes irrémédiablement biaisé vers les mâles. Il reste encore beaucoup d’inconnues en ce qui concerne le lien entre température, stress et sexe. Ce sont ces mécanismes que nous nous efforçons d’étudier à l’heure actuelle. Les nouvelles techniques de dosage du cortisol, notamment dans les écailles, pourraient nous permettre d’en apprendre plus en milieu naturel. L’adaptation de la demoiselle tropicale Contrairement à de nombreux autres processus directement affectés par la température, il est heureusement possible que des populations de poissons marins parviennent à s’adapter à cette hausse des températures et à réguler la proportion de mâles et de femelles pour atteindre un équilibre, comme cela a été montré expérimentalement chez une demoiselle tropicale. Chez cette dernière, une hausse soudaine de 1,5°C pendant le développement conduit bien à une production accrue de mâles, mais les descendants de ces populations ont un sex-ratio équilibré. Reste à savoir quelles seront les conséquences d’une augmentation progressive de la température de l’eau sur le sexe des espèces sauvages. C’est dans cette optique, et en mesurant toutes les attentes liées à ce questionnement, que nous avons décidé d’étudier l’impact de ce phénomène sur les quatre espèces présentes en Méditerranée. En espérant apporter bientôt un maximum de réponses à ce nouveau défi écologique.
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«Le climat est un bien commun, de tous et pour tous. » Pape François / Encyclique Laudato si ————————– Le rapport du GIEC (Organisme des Nations Unies qui s’occupe de l’étude du climat) du 8 octobre est alarmant. Il dit que : dépassé 1,5 °C d’augmentation de températures les perturbations climatiques seraient incontrôlables. Disparition progressive de la faune et la flore, ouragan, tempête, canicule, stress hydrique, famine, maladie. Un réchauffement à deux degrés pourrait détruire des écosystèmes sur environ 13% des terres du monde D’où la nécessité de sortir des hydrocarbures qui dégagent du gaz carbonique responsable en grande partie de l’effet de serre sur la Terre ( effet de cocotte minute) ce qui fait que la température augmente. Les « contributions déterminées au niveau national » de la COP21 nous mettent pour l’instant sur une trajectoire de 3 °. Or ces contributions ne sont même pas respectées. En 2017, les émissions au niveau mondial sont ainsi reparties à la hausse, et la tendance pour 2018 devrait être la même. Et l’Europe n’est pas meilleure élève que les États-Unis, par exemple. La faute est naturellement en priorité aux Pays développés qui ont pollué pendant un siècle en envoyant dans l’atmosphère des milliards de tonnes de CO2 ( gaz carbonique) qui font que la température augmentent Les énergies renouvelables devraient passer de 20 à 70% de la production électrique au milieu du siècle. L’industrie devra réduire ses émissions de CO2 de 75-90% d’ici 2050 par rapport à 2010 , les transports passer aux énergies bas carbone (35-65% en 2050 contre moins de 5% en 2020). Même si l’humanité réduit les émissions de gaz à effet de serre la planète elle-même pourrait perturber les efforts des hommes et basculer dans un état durable d’étuve, selon une étude de la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS). Les émissions de gaz à effet de serre ont déjà provoqué une hausse de 1°C de la température moyenne de la Terre, augmentant les probabilités et l’intensité des canicules, des sécheresses ou des tempêtes. Dans son dernier rapport, le (Giec) prévient que la production d’électricité issue des énergies fossiles doit cesser d’ici à 2050 si nous voulons limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C. les experts du Giec assurent qu’il faut «des changements sans précédent dans tous les aspects de la société» afin de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C ». (1) Le rapport met aussi en évidence un certain nombre d’impacts du changement climatique qui pourraient être évités en limitant la progression du réchauffement. Dans leur rapport, les scientifiques expliquent qu’»au rythme actuel, nous allons atteindre les 1,5°C de réchauffement entre 2030 et 2052″, faute de réduction massive des émissions de gaz à effet de serre. Il faut réduire les émissions de 45% d’ici 2030 «Cela demande des changements sans précédent», assurent les climatologues. Il faut enlever du CO2 de l’atmosphère : planter des forêts, absorber la pollution. Les deux prochaines années sont les plus importantes de notre histoire, Il faut amorcer dès maintenant »des changements sans précédent dans tous les aspects de la société» » (1) Si le réchauffement atteint +1,5°C, il aura des impacts irréversibles. Si le réchauffement atteint +1,5%, il y aura des impacts irréversibles sur certaines espèces animales ou végétales, comme les coraux, la toundra et la forêt boréale. De plus, parvenir à circonscrire la hausse des températures à 1,5°C limiterait l’acidification de l’océan qui menace la survie d’espèces, poissons, algues, La baisse de productivité du maïs, du riz ou du blé sera plus limitée à +1,5°C qu’à +2, Le rapport, décrit aussi des risques accrus pour les ressources en eau, la sécurité alimentaire ou la santé. Pour rester à 1,5°C il faut baisser drastiquement les émissions de CO2 bien avant 2030 pour ensuite arriver, vers 2050, à une »neutralité carbone» : Les énergies renouvelables devraient ainsi passer de 20 à 70% de la production électrique au milieu du siècle, la part du charbon devrait être presque nulle, la demande d’énergie devrait baisser, l’efficacité énergétique croître » (1). Hervé Kempf fondateur du site « Reporterre » signale l’inquiétude des climatologues notamment une étude faite : Nous lisons : « Une question qui préoccupe vivement les climatologues du monde entier : la possibilité que le réchauffement dépasse un seuil à partir duquel se produiraient des effets irréversibles et s’amplifiant sans limitation possible. Ce scénario a été décrit clairement dans un article paru en août 2018 dans la revue de l’Académie américaine des sciences, la PNAS, sous la signature de Will Steffen, Johan Rockström et d’autres chercheurs. Cette équipe mène depuis des années un travail de fond sur les limites biosphériques que franchit l’humanité. Dans l’étude publiée cet été, Steffen et son équipe étudient l’évolution possible du climat et de l’humanité à partir du concept de rétroaction positive (ou feedback) : ce concept décrit le fait qu’un phénomène, une fois amorcé, peut s’amplifier de façon autonome parce qu’il enclenche un mécanisme qui l’auto-entretient. Les chercheurs estiment de même qu’un certain niveau de réchauffement enclencherait de telles rétroactions, empêchant la température moyenne de se stabiliser » (2) « Or, cette approche se différencie de la majorité des modèles climatiques qui « supposent une relation quasi-linéaire entre les émissions de CO2 et l’augmentation de la température »,. Dire d’une relation qu’elle est linéaire signifie qu’un effet évolue de manière proportionnelle à l’évolution de ce qui le produit : ici, la température par rapport au volume émis de CO2. Mais, assurent Steffen et ses collègues, « il y a aujourd’hui un risque significatif que les puissants effets non-linéaires des processus de rétroaction deviennent un facteur important, voire le principal, de la trajectoire du système Terre dans les siècles prochains ». Autrement dit, que la machine climatique s’emballe et se réchauffe plus fortement que ne pourraient l’induire les seules émissions de CO2, nous conduisant vers une Hothouse Earth, une Terre-serre très chaude et peu vivable : « Le réchauffement pourrait activer des éléments déclencheurs, qui augmenteraient eux-mêmes la température dans un effet domino conduisant la Terre vers des températures toujours plus élevées. » À quel niveau ce processus d’auto-amplification entrerait-il en action ? Autour de 2 °C de réchauffement, ils se référent aux effets déjà observés sur plusieurs de ces « points de déclenchement » (tipping points) et produits par l’élévation de 1 °C ».(2) Quels pourraient être ces éléments déclencheurs, amorcés par le réchauffement ? Les chercheurs en citent particulièrement cinq : le dégel du pergélisol, l’affaiblissement de la capacité des océans et des sols à absorber le CO2, l’augmentation de la respiration bactérienne océanique (générant plus de CO2), la disparition de la forêt amazonienne et celle de la forêt boréale. Les éléments pourraient interagir. () On est entré dans une zone jamais vue jusque-là de réchauffement, et que les auteurs caractérisent comme la nouvelle ère de l’anthropogène. L’humanité est maintenant devant deux chemins possibles, expliquent Steffen et son équipe : soit elle poursuit ses émissions, et le climat risque fort d’entrer en s’emballant dans la zone très chaude (rouge) qui sera sans retour ; soit elle agit pour rentabiliser le climat de la Terre à un niveau supportable pour les sociétés humaines mais qui resterait cependant plus chaud qu’à aucun moment depuis 800.000 ans. Ce choix implique de réduire drastiquement les émissions, de protéger et de restaurer les milieux naturels capables d’absorber le CO2, d’améliorer la balance énergétique de la planète. Pour ce faire, il faut une transition radicale, axant les efforts sur la recherche de la résilience, à l’opposé des « théories, outils et croyances dans les petits changements ». Rien de tout ce que disent Steffen et son équipe n’est contradictoire avec les analyses du Giec. (2). Dans cet unanimisme nous devons signaler une étude à contrario qui critique la méthode Il semble que Le GIEC rédige ses rapports à partir de données bâclées inexploitables en clair les résultats sont discutables comme l’affirme une contribution du chercheur australien John Mc Lean (3) Que faut-il faire dans le cas où les craintes du GIEC seraient justifiées ? Pour Gregory Rozieres « Un défi gigantesque et mondial, mais qui aurait des effets très clairs, rappelle le Giec. Dans le résumé du rapport, on trouve en effet beaucoup d’éléments permettant de comprendre ce que l’on pourrait sauver avec un monde à 1,5°C (pas tout, malheureusement). Et ce que l’on perdrait avec un monde à 2°C (sans même parler de la trajectoire actuelle, encore plus catastrophique). Voici quelques exemples concrets. Des canicules récurrentes, le nombre de jours très chauds augmentera dans la plupart des régions, notamment dans les tropiques. Les risques de sécheresses, mais aussi de précipitations extrêmes dans l’hémisphère nord et de l’apparition de cyclones augmenteront également. « Maintenir le réchauffement à 1,5°C permettrait de réduire de 50% le nombre de personnes exposées à des pénuries d’eau, même si ce chiffre est très variable en fonction des régions. Les chercheurs ont utilisé de nombreuses études qui ont analysé un peu plus de 100.000 espèces. L’augmentation des températures et l’acidité des océans qui en découlent posent aussi des risques pour les poissons. Et donc, pour la pêche et l’alimentation mondiale. De manière générale, la baisse de production agricole sera plus marquée dans le cadre d’un réchauffement climatique de 2°C » (4). Allier innovation, climat et économie pour plus de croissance verte : le 50e prix Nobel d’économie a été attribué aux Américains William Nordhaus pour ses travaux en économie de l’environnement et des choix publics, et Paul Romer spécialiste des cycles économiques face aux dérèglements climatiques qui ont modélisé les vertus et nuisances de l’activité économique sur le climat. Les co-lauréats « ont mis au point des méthodes qui répondent à des défis parmi les plus fondamentaux et pressants de notre temps : conjuguer croissance durable à long terme de l’économie mondiale et bien-être de la population de la planète », a indiqué l’Académie des sciences.» (5). La vision des deux lauréats, Nordhaus et Romer, tranche singulièrement avec les conclusions du Giec sur le réchauffement planétaire. Les membres de l’Académie royale de Suède ont voulu récompenser des spécialistes de l’économie de l’environnement, face à la problématique du dérèglement climatique, afin de souligner l’urgence de la situation, Au cours de leurs carrières respectives, les deux économistes américains n’ont eu de cesse de pointer l’aspect adaptatif de l’économie de marché et sa possibilité de se réinventer face aux nouveaux aléas mondiaux » (6). D’après les deux lauréats, c’est à travers la maximisation des intérêts particuliers, les choix rationnels des individus, la capacité d’adaptation continue et la force des connaissances et du progrès technique que la société sera capable de faire face à la crise environnementale. Autrement dit: il ne faut pas perdre espoir, malgré l’urgence. () Ici, la doctrine de Nordhaus et Romer est facile à comprendre: les ressources naturelles ne sont pas disponibles en quantité illimitée, contrairement à ce que pouvaient admettre les économistes du siècle dernier. Il y a une déperdition continue, due à la fois à la quête effrénée de croissance et aux intérêts particuliers contraires à l’intérêt général, notamment politiques, lors des échéances électorales. Il conviendrait alors de marquer une valeur monétaire aux biens naturels et de rationnaliser les comportements afin d’éviter les déséquilibres. Si les ressources venaient à disparaître, les prix exploseraient et les agents optimisateurs chercheraient un substitut à un prix plus faible, à s’adapter et à modifier leur capacité de production et leur consommation, notamment via le progrès technique. Pour Romer, tout partirait de la connaissance. Avec la recherche, la circulation de l’information et les innovations, la société capitaliste sera capable de subsister plus de «cinq milliards d’années». (6) « ()Les deux économistes américains militent pour une mondialisation des consciences, .() L’Académie royale des sciences de Suède célèbre donc une vision particulière de l’économie, celle du libéralisme et de la force des marchés. () Un choix qui peut surprendre au moment où un nombre important de scientifiques et d’équipes de recherche, notamment du GIEC, ont mis en lumière la destruction orchestrée par l’économie de marché, par la mondialisation et le laisser-faire. Le péril climatique ne serait pas historique, évolutionniste, lié à l’action humaine depuis des milliers d’années, mais se trouverait être le résultat du capitalisme moderne, qui règne en maître depuis le XVIIIe siècle et la révolution industrielle. Selon cette vision, nous ne serions pas à l’ère de l’anthropogène, vision qui admet le changement climatique par la présence seule de l’humain, mais à l’ère du «capitalocène», l’ère du système capitaliste incapable de contenir sa course au profit ». (6) Faut-il sauver le capitalisme en lui donnant un sursis notamment en mettant en œuvre la géo-ingénierie ? ou faut il prêter attention à une autre théorie qui affirme que nous sommes mal barrés, capitalisme ou pas, l’homme depuis son avènement est un destructeur de la nature . La contribution suivante s’inscrit en faux avec des arguments qui font appel à la sobriété heureuse dont parle si bien Pierre Rabhi l’agro géologue natif de Béchar, qui fait appel à la fameuse kanna’a (le contentement) ne prendre de la nature que ce dont nous avons besoin Ana Minski et Nicolas Casaux témoignent de cela : « L’homme serait-il un destructeur invétéré, ne laissant à la Terre qu’une perspective d’anéantissement ? Les auteurs de cette tribune contestent cette vision fataliste et réductrice, qui ignore la diversité des sociétés humaines et qui légitime « l’idéologie capitaliste dominante De l’astrophysicien Aurélien Barrau à Vincent Mignerot l’idée selon laquelle l’être humain a toujours été un destructeur ne cesse de gagner en popularité. S’ils n’en tirent pas exactement les mêmes conclusions, il n’en reste pas moins que ce que cela suggère est problématique pour de multiples raisons » (7) « L’association Adrastia affirme, dans son manifeste, que « la protection de l’environnement » est « incompatible avec l’existence humaine ». Vincent Mignerot, son fondateur, écrit que : « Nous participons à un processus destructeur, mais ça n’est pas de notre faute et, contrairement à ce que nous croyons parfois, nous n’y pouvons rien. toute tentative de protection active de l’environnement est vaine », « toute pensée, même une pensée optimiste sur l’avenir, ne peut que participer à la destruction de l’équilibre écologique vital et à la disparition de l’humain à terme ». Il affirme également que l’être humain nuit au monde vivant depuis au moins 800.000 ans () Malgré ses avertissements, nous choisissons de penser. Et nous constatons que ce qu’il affirme est absurde et faux. Une telle affirmation révèle un refus de la vie terrestre : la mort est nécessaire à la vie, qui est une circulation de « forces vitales ». Façonner des outils de pierre pour chasser et se vêtir n’est pas destructeur. En revanche, ce qui est destructeur, c’est d’extraire des quantités monstrueuses de pétrole pour se déplacer toujours plus et plus vite ». Affirmer que l’espèce humaine a toujours été destructrice, c’est nier la complexité des relations qui existent entre les différentes espèces et leur milieu. C’est nier la diversité des cultures qui ont jalonné la préhistoire et l’histoire de l’humanité. () Il est facile de définir une seule nature humaine, qui serait destructrice, lorsqu’on ignore la pluralité des cultures et sociétés ». (7) « Cette projection de la destructivité dont fait montre la civilisation industrielle sur toutes les cultures et tous les peuples qui composent et qui ont de tout temps composé l’humanité n’est qu’une autre manière de rationaliser et de naturaliser l’idéologie capitaliste dominante. Elle s’inscrit dans la même veine que l’affirmation de certains selon laquelle la compétition est l’unique moteur de l’évolution. L’idéologie capitaliste ainsi projetée sur le monde naturel, le capitalisme hérite d’une justification naturelle. () Le mouvement écologiste ne doit pas se laisser envahir par cette idéologie fataliste () 50.000 ans après le premier peuplement humain de Bornéo, l’île était encore recouverte d’une forêt luxuriante. La destruction de la forêt de Bornéo a véritablement commencé au XXe siècle, avec l’exploitation induite par la civilisation industrielle ». (7) Il serait malhonnête de nier les actions entreprises par les départements ministériels. Mais force est de constater que c’est toujours sous la dictature de l’urgence que l’on s’agite. Il y a des inondations ? On s’aperçoit après les dégâts matériels et psychologiques que les personnes responsables n’ont pas fait leur travail en temps voulu ! Les changements climatiques en Algérie c’est la désertification l’avancée du désert nous perdons des milliers d’hectares, ce sont les incendies ce sont les inondations catastrophiques une étude a montré que l’Algérie aurait perdu près de 200 millions de dollars (dégâts) Nous devons chacun en ce qui nous concerne participer par des actions éco-citoyennes à atténuer les effets des changements climatiques ; L’Algérie en gaspillant de l’énergie pollue ; l’Algérie rejette chaque année l’équivalent de 140 millions de tonnes de CO2 pour 60 millions de tonnes de pétrole Seule une stratégie d’ensemble permettra à l’Algérie d’avoir un modèle énergétique vertueux qui fait la chasse au gaspillage, valorise les déchets par une politique du bien commun où les APC mettraient en place le tri sélectif, et taxerait les décharges sauvages et récupéraient les produits valorisables des décharges Il n’y a pas de mon point de vue une stratégie d’ensemble avec une cohérence sur le moyen terme ( 2030 c’est demain ! ) . Nous ne serons pas prêts du fait que nous vivons au quotidien. On démarre l’initiative d’aller graduellement vers la vérité des prix des carburants. Les premiers résultats ont montré l’engouement pour la conversion au sirghaz La loi des finances 2019 contre toute logique est une régression. Non seulement les prix sont maintenus mais le Diesel banni dans tous les pays européens sa disparition est programmée au même titre que l’essence dans moins de 15 ans Aux Etats Unis le Diesel est à 5% max) . Le Diesel est un danger pour la santé des citoyens et pourtant rien n’est fait pour le ramener au moins au même prix que l’essence Il y a donc nécessité aussi de sortir du tout hydrocarbure en allant d’abord vers les hydrocarbures qui dégagent moins de CO2 le sirghaz et le GNC ( gaz naturel carburant) il y a donc une nouvelle politique de transport à inventer en favorisant ces «carburants» verts- par une politique des couts des carburants mais en allant aussi vers la mobilité électrique ( le diesel tend à être interdit partout en Europe et en Inde même avec des normes beaucoup plus drastiques qu’en Algérie) La mobilité électrique est un train à prendre. Les carburants fossiles vont disparaitre à partir de 2030 Il faut être prêt à cette échéance car il n’y aura plus de voitures thermiques Nous devons favoriser les énergies vertes et l’électricité solaire. A titre d’exemple General Motors lance en Chine un modèle à bas prix (5300 dollars, soit environ 4500 euros) La Chine est devenue la première puissance technologique dans le solaire et la locomotion électrique Ce qui nous reste d’énergie fossiles nous devons le laisser aux générations futures. Le plan solaire peut être financé en partie par les carburants non utilisés mais aussi le gaz naturel non utilisé. Il faut donner une seconde vie aux choses .pour lutter contre le gaspillage Le Plan 3 R : Réduire Réutiliser Recycler, représente les fondements de la gérance vertueuse d l’environnement Il faut pour cela accompagner cela par la pédagogie d’abord en formant les gestionnaires au niveau des APC mais plus largement en imposant une culture de la sobriété à l’école à l’Ecole (l’éco-citoyen doit graduellement l’ego-citoyen au lycée avec le Bac durable. Ce qui doit être enseigné dans les écoles les lycées en priorité comme lutter contre le gaspillage qui est un sport national comment aller vers la sobriété heureuse Nos élites ne rendent pas service aux jeunes qui seront là en 2030 la Transition énergétique vers le développement Durable est une nécessité. La société civile bouge mais elle n’a pas les moyens pour les actions de grandes ampleurs de celles qui laissent des traces En définitive ce sont les pays du Sud qui vont être le plus impactés par les convulsions climatiques. Nous le voyons avec les inondations diluviennes au Bangladesh à l’épée de Damocles de disparition au dessus des pays insulaires Le Nord pollue le Sud paye. Quelque 2.400 Mds de dollars d’investissements annuels seront nécessaires entre 2016 et 2035 pour la transformation des systèmes énergétiques, soit 2,5% du PIB mondial. Un coût qu’il faut mettre en regard avec le coût, bien plus élevé, de l’inaction. Chaque geste aussi simple soit il compte. Nous devons prendre exemple sur le colibri , en effet si on croit un conte amérindien « Lors d’un immense feu de forêt un colibri, un tout petit oiseau, faisait des allers-retours à la source d’eau pour éteindre l’incendie. Tous les autres animaux de la forêt, atterrés, la regardaient brûler Un tatou agacé par ces aller et retour l’interpelle : « Tu perds ton temps, ce n’est pas avec ces quelques gouttes que tu vas arrêter le feu ! ». Le colibri toujours affairé répond : « Oui , Je le sais, mais je fais ma part ». Nous sommes avertis. C’est d’ailleurs le sens de mon intervention sur le climat et que ce que devrait faire l’Algérie, à l’émission « l’invité de la rédaction de la chaine 3 ce mardi 9 avril (8) Professeur Chems Eddine Chitour Ecole Polytechnique Alger ——————– Notes 1.Anne-Laure Barral https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/cop21/rechauffement-climatique-il-faut-une-action-rapide-et-de-grande-portee-alertent-les-experts-du-giec_2975715.html 2.https://reporterre.net/Le-scenario-qui-effraie-les-climatologues 3.www.breitbart.com/big-government/2018/10/07/damning-audit-climate-change-scare-based-on-unreliable-data/ 4. https://www.huffingtonpost.fr/2018/10/07/ce-quun-rechauffement-climatique-a-1-50c-pourrait-sauver-selon-le-rapport-giec_a_23553567 5.https://www.afp.com/fr/infos/334/le-prix-nobel-deconomie-deux-americains-precurseurs-de-la-croissance-verte-doc-19p1b93 6.Pierre Rondeau 8 octobre 2018 http://www.slate.fr/story/168287/prix-nobel-economie-marche-rechauffement-climatique-giec 7.Ana Minski et Nicolas Casaux https://reporterre.net/Non-l-humanite-n-a-pas-toujours-detruit-l-environnement 8. Chems Eddine Chiitour https://youtu.be/Xii2wAEVIgo
true
Juan Lopez de Uralde est co-fondateur et co-porte-parole de Equo, le parti écologiste espagnol allié à Podemos, représenté par trois députés au parlement. Ce militant "vert" de la première heure a dirigé l'antenne de Greenpeace en Espagne pendant près de dix ans. Il revient sur le départ de Nicolas Hulot du gouvernement. Que pensez-vous de la démission fracassante de Nicolas Hulot ? Juan Lopez de Uralde : Il a bien fait. Si vous appartenez à un gouvernement qui ne vous soutient pas dans les décisions importantes, il est très difficile d'agir. Vous pouvez tenir, mais jusqu'à un certain point. La politique écologique est très transversale, elle concerne de nombreux domaines : l'énergie, les transports, la santé... Dans chacun des champs, il faut changer de modèle, ce qui suppose une vraie volonté politique. Il est évident que l'urgence écologique n'est pas perçue comme telle par la classe politique en Europe et encore moins lorsque les responsables se réclament du néo-libéralisme, qui est un modèle de développement antinomique avec la défense de l'environnement. Un ministre "vert" n'est-il pas condamné à l'impuissance, du fait de cette "transversalité" dont vous parlez ? Le risque existe, c'est évident. L'exemple de Hulot me rappelle ce que nous avons vécu avec le gouvernement du Parti Populaire (droite). Le PP a modifié presque toutes les lois environnementales, notamment celle sur la biodiversité, pour satisfaire les intérêts des chasseurs et des pêcheurs. Mais parfois, on peut agir. Cristina Carbona, qui fut ministre de l'Écologie dans le premier gouvernement du socialiste Zapatero, en 2004, a été à l'origine de changements législatifs importants, même si elle a dû finalement jeter l'éponge face aux lobbys lorsqu'elle s'est opposée au développement inconsidéré des programmes immobiliers sur les côtes espagnoles. Sa voix a néanmoins été utile, car la "bulle immobilière", qui a éclaté peu après, lui a donné raison. Le combat est de grande ampleur, et c'est pour cela que chaque petit pas compte. Vaut-il mieux être dans ou hors du jeu politique pour peser efficacement sur le plan écologique? Les deux, j'en suis convaincu. J'ai été longtemps membre de Greenpeace, et je mesure aujourd'hui combien il est important de siéger au Congrès des députés, de formuler des propositions pour qu'elles puissent cheminer. Et puis, tout gouvernement ne se vaut pas : entre un Donald Trump et un Al Gore, je pense que la volonté politique n'est pas comparable ! Cela étant, même avec un gouvernement néo-libéral, il est important de siéger dans un ministère de l'Écologie, parce que, lorsque l'on considère l'ampleur de la crise à laquelle nous devons faire face, il n'est pas concevable que le thème soit absent du débat politique. En termes d'efficacité, la solution la plus cohérente consisterait à créer un ministère "global", une sorte de vice-présidence "verte" qui assurerait la coordination entre les tous ministères. Nicolas Hulot était-il trop isolé pour réussir à s'imposer ? C'est une erreur de penser qu'en politique, on peut agir seul, en effet. Surtout dans un contexte où les intérêts économiques et le poids des lobbys freinent autant les remises en question. Nous sommes installés dans un modèle qui nous mène à l'abîme, et tout ce qui peut permettre aux gens de mesurer cette réalité doit être tenté.
true
Par Georges Kaplan. À fin août, le nombre de chômeurs de catégorie A en France métropolitaine franchissait officiellement le seuil psychologique des 3 millions (3,011 exactement) ; en incluant les catégories B et C, ce chiffre est désormais de 4,495 millions. En 2011, étude de l’Insee évaluait le nombre de chômeurs non-comptabilisés à 850 000 personnes. Du coté de ceux qui ont encore un emploi, selon les calculs de Fiducial, la suppression de la défiscalisation des heures supplémentaires devrait entraîner une baisse de 3% de la rémunération nette de plus de 1,8 million de salariés travaillant dans les TPE (-43,78 euros par mois ; -525 euros par an). Quoique les heures supplémentaires risquent de ne bientôt plus concerner le secteur automobile français : au cours des 8 premiers mois de l’année 2012, les immatriculations de voitures particulières s’élèvent à 1,29 millions de véhicules ; soit un recul de 13,4% par rapport aux 8 premiers mois de 2001 (1,49 millions) contre -7.1% dans l’UE27 en moyenne. Par ailleurs, après Air France, PSA, Sanofi, Petroplus, le laboratoire Lundbeck et Doux (entres autres), c’est ArcelorMittal qui serait en train de préparer la fermeture définitive des haut-fourneaux P3 et P6 à Hayange et qui envisage la suppression de 550 emplois à moins que le gouvernement ne rachète les hauts fourneaux et l’activité d’aciérie du groupe pour un euro symbolique. À ce propos, justement, dans une étude récente, Euler Hermes notait que, de janvier à août 2012, les 15 plus grosses faillites françaises représentaient un C.A. cumulé de 6,8 milliards d’euros. L’assureur-crédit estime à 63 000 le nombre de défaillances d’entreprises françaises en 2012 et en prévoit 64 000 en 2013. Pendant ce temps, l’indicateur du climat des affaires publié par la Commission européenne continue de plonger ; il est désormais à -1,34, son niveau le plus bas depuis octobre 2009. Décidément, les nouvelles du matin ne sont pas très bonnes… — Sur le web
fake
Ce sera très certainement la plus grande mobilisation jamais organisée pour le climat : ce vendredi, des milliers de jeunes se sont rassemblés à travers le monde, pour "réveiller" les adultes et les pousser à agir contre le réchauffement climatique. Rejoignant le mouvement initié à l'été 2018 par la jeune Suédoise Greta Thunberg, ils boycottent les salles de classe pour cette très symbolique "grève mondiale pour le climat", qui doit culminer par une manifestation monstre à New York, où se tiendra lundi un sommet international sur le climat. "Tout compte. Ce que vous faites compte", a déclaré celle qui est devenue le symbole d'une jeune génération convaincue que ses aînés n'en font pas suffisamment pour lutter contre le réchauffement. Pas moins de 5000 événements sont prévus à travers la planète, avec un but commun : faire monter la pression sur les décideurs politiques et les entreprises, pour qu'ils prennent des mesures drastiques pour enrayer l'envol des températures provoqué par les activités humaines. Alors que le soleil se levait sur le Pacifique, des élèves ont lancé la journée au Vanuatu, aux Salomon ou aux Kiribati. "Nous ne coulons pas, nous nous battons," scandaient des jeunes de ces atolls, menacés notamment par l'élévation du niveau des eaux. En Australie, plus de 300 000 personnes (jeunes, parents et autres) se sont rassemblées dans plusieurs villes. Plus du double qu'au mois de mars, lors d'un premier mouvement similaire. "Nous sommes ici pour envoyer un message aux personnes au pouvoir, pour leur montrer que nous sommes sensibilisés et que cette question est importante pour nous", a déclaré à Sydney Will Connor, 16 ans. "C'est notre avenir qui est en jeu." À Melbourne, une femme brandit un panneau alors qu'elle prend part à une manifestation, montrant l'Australie en flamme, aussi sèche d'un cactus. Une manifestante à Melbourne. REUTERS En Thaïlande, des milliers de manifestants se sont rejoints à Bangkok. Lily Satidtanasarn, 12 ans, surnommée la "Greta Thunberg de Thaïlande" pour son combat contre le plastique, a déclaré que les adultes "ne font que parler, mais ils ne font rien. Nous ne voulons pas d'excuses." Des militants défilent à Bangkok, en Thaïlande. NurPhoto Aux Philippines, archipel gravement menacé par l'élévation des océans, des centaines d'étudiants ont également pris part aux manifestations. "Beaucoup de gens ressentent déjà ici les effets du réchauffement climatique, et notamment des typhons", a déclaré à Manille Yanna Palo, 23 ans. En Inde, à New Delhi, où la pollution tue près de 30 000 personnes par an, les rues se sont remplies de jeunes, brandissant des pancartes aux slogans écrits en anglais. "C'est pour votre futur, pour votre existence et pour votre vie même. Si vous n'êtes pas dans la rue vous perdez votre temps, où que vous soyez dans le monde", lance Aman Sharma, un étudiant manifestant à Delhi. En Afrique du Sud, environ un demi-millier de personnes ont défilé dans la matinée à Johannesburg. "Notre école nous a autorisés à partir pour la manifestation. Si on ne fait pas quelque chose rapidement, ça sera le début de l'extinction humaine", s'inquiétait Jonathan Lithgow, collégien de 15 ans. Des activistes militent pour le climat, à Cape Town, en Afrique du Sud. REUTERS Des centaines de jeunes Ougandais se sont réunis vendredi pour demander que le monde agisse contre le changement climatique. Arrivés par bus, en moto-taxis ou à pied, ces écoliers ont commencé leur marche dans la ville de Wakiso, aux abords de la capitale Kampala. Ils arboraient des pancartes dénonçant l'échec de leur gouvernement à s'attaquer à la problématique du changement climatique. "Combien de personnes doivent mourir avant que vous n'agissiez ?", demandait sur un écriteau Cissy Mukasa, 12 ans. "Cette fois-ci, le gouvernement doit agir", était-il aussi écrit. De premiers rassemblements ont eu lieu à travers l'Europe. En Allemagne, où les écologistes ont le vent en poupe électoralement, des manifestants ont déjà bloqué la circulation dans le centre de Francfort, provoquant un embouteillage monstre. A Berlin, la principale manifestation est partie de l'emblématique Porte de Brandebourg. Des étudiants défilent à Berlin pour la marche sur le climat. REUTERS À Paris, des milliers de manifestants se sont également rassemblés, notamment des lycéens et collégiens, comme Jeannette, 12 ans, venue manifester accompagnée de son père Fabrice. "C'est mon anniversaire et j'ai demandé à venir, la situation me rend triste, on est dans le caca et on fait n'importe quoi", lance la collégienne. Des milliers d'étudiants se sont rassemblés à Paris. REUTERS À New York, où Greta Thunberg a défilé ce vendredi, les rues étaient bondées de manifestants. "S'il n'y a encore aucun chiffre officiel sur le nombre des participants à ces manifestations, la jeune Suédoise s'est dite réjouie qu'ils soient "des millions". "J'espère que cela marquera un tournant pour la société, en montrant combien de personnes s'investissent là-dedans, combien de personnes mettent la pression sur les dirigeants, surtout avant le sommet de l'ONU sur le climat" lundi prochain à New York, a-t-elle ajouté. Cette journée doit donner à New York le coup d'envoi de deux semaines d'actions, avec notamment samedi le premier sommet de la jeunesse sur le climat organisé par l'ONU. Outre Greta Thunberg, 500 jeunes sud-américains, européens, asiatiques et africains y sont attendus. Vendredi 27 septembre, pendant l'Assemblée générale de l'ONU, aura lieu une autre grève mondiale coordonnée. Le sommet spécial climat lundi prochain à l'ONU doit réunir une centaine de chefs d'État et de gouvernement, dont Emmanuel Macron et Angela Merkel. À quelques exceptions notables, comme le président américain Donald Trump ou son homologue brésilien Jair Bolsonaro, nombre de dirigeants internationaux souscrivent à l'idée d'une urgence climatique. Mais ils sont attendus sur les détails concrets de leurs plans climatiques. Pour avoir une chance de stopper le réchauffement du globe à +1,5°C (par rapport au XIXe siècle), il faudrait que le monde soit neutre en carbone en 2050, selon le dernier consensus de scientifiques mandatés par l'ONU.
true
Plus de 15 000 scientifiques de 184 pays ont récemment publié dans la revue BioScience un manifeste alertant sur l’état de la planète. « Il sera bientôt trop tard pour dévier de notre trajectoire vouée à l’échec, et le temps presse » résume Le Monde . Une présentation spécieuse A l’appui de ce cri d’alarme l’article présente neuf courbes dont celle relative à la déforestation entre 1992 et 2015 reproduite ci-dessous : On remarque d’abord que le choix de l’échelle des ordonnées donne une impression de chute vertigineuse. La planète comptait 3 999 millions d’hectares de forêt en 2015, contre 4 128 millions en 1990 : la réduction sur 25 ans est donc de 3,13%, ce qui est sans doute encore trop mais n’est pas l’effondrement suggéré par la courbe. Une présentation moins tendancieuse des mêmes données (avec un choix d’échelles moins arbitraire) aurait pu prendre la forme suivante (proposée par Benoît Rittaud) : Les données de la FAO permettent de dresser un tableau plus optimiste Les données fournies par le rapport de la FAO dans son rapport (Évaluation des ressources forestières mondiales 2015) permet de dresser un tableau moins sombre que celui suggéré par les signataires du manifeste. D’une part les forêts occupent encore en 2015 30,6% de la superficie terrestre mondiale (contre 31,6 % en 1990). Ensuite la déforestation mondiale ralentit : au cours des 25 dernières années le taux de déforestation net mondial a diminué de plus de 50%. Enfin la superficie forestière nette a augmenté dans les pays tempérés, notamment en Europe dont la superficie forestière n’a cessé de croître entre 1990 et 2010, la forêt française gagnant quant à elle 82 000 hectares chaque année. Message d’espoir, la FAO indique dans cet article que « la gestion des forêts s’est considérablement améliorée au cours des 25 dernières années ». La déforestation au nom de la lutte contre le réchauffement climatique Une part non négligeable de la déforestation est due à la mise en culture de plantes destinées à produire des biocarburants. En particulier en Indonésie (qui est avec le Brésil l’un des deux grands pays destructeurs de forêts) où comme le rappelle Le Monde la forêt primaire est détruite pour faire place aux plantations de palmiers à huile destinés à produire du biodiesel. Selon une étude publiée dans la revue ecologyandsociety la superficie des plantations de palmiers à huile en Indonésie était en 2010 d’environ 7,2 millions d’hectares (46% de la production mondiale d’huile de palme). En Europe selon un rapport de l’Université de Vienne cité par Euractiv, l’utilisation de biocarburants pourrait entraîner la destruction de 11 millions d’hectares d’espaces naturels d’ici 2030. La situation est carrément ubuesque aux Etats Unis obligés d’importer massivement du biodiesel pour respecter les quotas d’utilisation prescrits par la législation comme le rappelle cet article . Conclusion Il ne s’agit pas de dire ici qu’il n’existe pas de problèmes environnementaux. Nous affirmons simplement que le souci d’une bonne gestion des ressources de la planète pourrait parfaitement être mise en œuvre sans recours à l’alarmisme qui diffuse dans l’opinion une inquiétude, sinon une angoisse tétanisante.
biased
Pour François, le président des Bisous, il reste une carte à jouer pour relancer sa crédibilité, évaporée un beau matin entre son retour « victorieux » de campagne présidentielle en Falcon et son entêtement à voir des courbes qui s’inversent. C’est pourquoi il a tout misé sur la COP21, cette conférence écologiste, évidemment parisienne, déjà froufroutante et qui sera, soyons-en sûrs, époustouflante. Et pour que cette conférence, qui doit débuter le 30 novembre prochain, se déroule sous les meilleurs auspices, tout est fait, dès à présent, pour galvaniser les troupes. Par troupes, on entend ici différentes strates de militants de la cause, assumés ou non. Le haut des couches activistes est évidemment occupé par les politiciens qui ont bien compris l’intérêt qu’ils pouvaient retirer à instiller la peur chez leurs électeurs, s’érigeant ainsi en hommes et femmes providentiels détenant une solution opérationnelle et crédible. En dessous, on retrouve sans mal tous ces journalistes qui auront à cœur de relayer les messages pertinents, suivis des militants de l’un ou l’autre parti pour lequel la cause est entendue (et rémunératrice, soit électoralement, soit politiquement). Bien sûr, on trouvera aussi l’indispensable brouettée de scientifiques plus ou moins honnêtes qui auront fait le choix entre gamelle et conscience, cette dernière étant très surfaite lorsqu’il s’agit de rembourser ses traites. Moyennant quoi, on ne sera plus du tout étonné de découvrir, plus d’un mois avant le début des hostilités festiv conférences climatiques, de nombreux appels des « zacteurs de la société civile » triés sur le volet, qui auront le bon goût d’aller dans le sens du vent et de donner la parole à ces chantres de la Vertu Verte Avertie, officiellement adoubés par les médias, comme Nicolas Hulot, habitué de ces colonnes et d’autres. Cette fois-ci, il nous inflige une vidéo se voulant gentiment décalée et à la mode des interwebs, dans laquelle il nous propose de « break the intertubes » ou à peu près. Las. Tentant l’autodérision et résolument tangent à l’humour drôle qui fait rire, il relève avec brio mais sans vraiment le vouloir le défi de noyer son message déjà peu clair dans une clownerie encore plus confuse (et je n’évoquerais même pas l’aspect sirupeux de la niaiserie finale où le vendeur de shampoing douteux tente d’interpeller, par le truchement de blanc-becs gravement conscientisés, des politiciens qui ne savent même pas aller sur Youtube). Et quand ce n’est pas la taille des poissons ou des élans réduisant à cause du climat, on vous proposera à grands renforts de petites vidéos acidulées l’une ou l’autre application mobile pour, vous aussi, devenir un vrai citoyen de Gaïa en inscrivant votre démarche de tri (devenu « sélectif » parce que le tri seul n’est pas suffisant pour sélectionner, apparemment) ou n’importe quelle autre foutaise écoloïde dans un coach électronique modérément casse-couille. Bref : à plus d’un mois de la Grande Conférence qui doit sauver notre blob présidentiel d’une cuisante défaite en 2017, c’est l’unanimité et déjà un beau matraquage propagandiste. Ou presque. Trop d’écologie gnangnan et de messages culpabilisants finissent par tuer l’envie d’écologie et d’auto-flagellation festive. Le bel ensemble se fissure, même dans le nid douillet que la télévision publique s’était employé à construire pour tous les tenants de la mascarade climatique : on découvre que Philippe Verdier, le monsieur météo de France2, fait de la résistance, en lieu et place d’un alarmisme retentissant pourtant ouvertement commandé par le gouvernement lui-même. Ainsi, plutôt que sombrer dans une dépression lacrymogène à base de koalas morts, notre homme a décidé, dans un livre paru récemment, de faire un bilan raisonné d’un réchauffement climatique annoncé partout, et sa conclusion est à la fois rafraîchissante et hautement toxique : pas de quoi paniquer, il y aurait même d’excellentes nouvelles à voir l’atmosphère s’échauffer. Malheureusement, le front uni des climato-réchauffistes ne peut se contenter de nous seriner que le fond de l’air n’est plus assez frais. Il leur faut instiller la peur du lendemain, celle qui permet d’amener les mains tremblantes à piocher dans les portefeuilles pour donner, donner, et donner encore à la Grande Cause Œcuménique de Sauvegarde de Gaïa. Dans ce tableau, Philippe Verdier jure franchement. Il ne faudra pas attendre bien longtemps pour qu’il soit « mis en vacances forcées« , et sans que cela ne déclenche aucune réaction de la part de tous ces bobos pourtant si prompts à crier à la censure lorsqu’elle est seulement soupçonnée dans certains organes médiatiques privés ; ne comptez pas sur Fleur Pellerin pour trépigner, là, elle a poney. (Et tant qu’on est à parler bouquins pas franchement éco-sensibles, je signale au passage que mon Petit Traité d’Anti-Écologie à l’usage des lecteurs méchants est toujours disponible et il vous attend sagement ici) Et lorsqu’on s’intéresse vraiment à la question climatique, qu’on fait l’effort d’aller regarder les prédictions des uns et des autres et les faits observés, collationnés et recensés, lorsqu’on se penche vraiment sur les modèles mathématiques, les impacts économiques et énergétiques des politiques décidées en aval de ces prédictions, on ne peut que constater le décalage croissant entre ces faits et ce qui était prévu, entre ces théories et la réalité, entre les bénéfices espérés et les déficits effectifs. Ainsi, l’augmentation des cyclones et autres tornades, conséquence obligatoire d’un dérèglement climatique, n’existe pas. Il n’y a pas plus de tornades, mais moins, n’insistez pas. Ainsi, les modèles mathématiques derrière les prévisions catastrophiles de nos écologistes de combat s’avèrent fort fragiles. Le Dr. Evans, mathématicien australien, n’y va pas par quatre chemins : pour lui, il n’y a aucune preuve empirique que l’augmentation des taux de CO2 entraînera l’augmentation des températures terrestres aussi vite que le GIEC le prévoit, notamment parce que l’impact de CO2 a été surestimé d’un facteur 5 à 10 dans leurs calculs. Ce n’est pas le premier scientifique, loin s’en faut, à noter les approximations, exagérations et erreurs manifestes qui entachent les travaux du GIEC. En réalité, il est même plutôt simple de trouver des douzaines d’autres scientifiques de renoms qui mettent à jour les fourvoiements (volontaires ou non) des alarmistes de tous crins, d’Harrold Lewis jusqu’au prix Nobel Ivar Giaever qui, dans une vidéo disponible ci-dessous, détruit un à un leurs arguments fallacieux. Au passage, on ne s’étonnera pas de n’avoir jamais entendu parler des déclarations de ce physicien norvégien en France : un filtre spécial semble exister qui permet aux journalistes scientifiques de ne surtout pas évoquer ces sources anglo-saxonnes de plus en plus nombreuses qui s’élèvent contre le discours dominant pro-réchauffistes. Le filtre est si efficace qu’il fonctionne aussi lorsque la source est bien francophone, comme lorsque la Société de Calcul Mathématique SA propose un colloque et fait paraître un livre blanc sans ambiguïté sur le sujet, intitulé « La lutte contre le Réchauffement Climatique : une croisade absurde, coûteuse et inutile ». Bref, malgré les preuves qui s’accumulent d’approximations, d’exagérations, d’alarmisme grotesque et de pure propagande basée sur du vent (et pas celui qui ferait tourner des éoliennes, en surcroît), tous les médias français semblent acquis à la cause de la COP21 : on va tous mourir de chaud. Devant cette avalanche de chaleurs médiatiques, faites comme moi, devenez climato-serein, et si vous aimez rire, souhaitez comme moi un sévère épisode neigeux début décembre à Paris.
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Alors que les représentants des Républiques Populaires de Donetsk et de Lougansk (RPD et RPL) dénoncent depuis longtemps les risques écologiques liés aux bombardements des infrastructures et usines par l’armée ukrainienne, l’OSCE semble se réveiller et découvrir subitement le problème. Le président en exercice de l’OSCE, Sebastian Kurz, a ainsi déclaré à Politico que la situation écologique dans le Donbass est au bord d’une catastrophe à cause de la guerre, et que cela n’impacterait pas que le Donbass. Il suffit de penser au nuage de Tchernobyl qui a atteint l’Europe de l’Ouest pour bien se rendre compte de la justesse des avertissements successifs lancés par Edouard Bassourine, Andreï Marotchko (RPL), ou Alexandre Zakhartchenko sur le fait que les conséquences d’un bombardement ukrainien sur les stocks de chlore des stations d’épuration, les usines métallurgiques, les usines chimiques, ou les mines de charbon (tous contenant des stocks de produits chimiques toxiques) concerneraient tout le monde. Non seulement en Ukraine, mais potentiellement au-delà. D’après le président de l’OSCE, le conflit dans le Donbass ne pollue pas seulement l’environnement politique entre Kiev et Moscou, mais il pourrait potentiellement devenir une source de pollution au sens littéral du terme. « La situation [dans le Donbass] est une bombe à retardement, à cause de la faible distance entre les localités qui sont sous le contrôle des différentes parties du conflit, un incident d’un côté de la ligne de contact affectera inévitablement les gens vivant de l’autre côté, et au delà, » a ainsi déclaré Sebastian Kurz. Il a cité en exemple l’incident qui avait eu lieu au début de cette année, quand l’armée ukrainienne a bombardé le bâtiment de la station d’épuration de Donetsk où est stocké le chlore permettant de purifier l’eau. Le bâtiment avait été endommagé, mais les sept tonnes de chlore alors entreposées là n’avaient heureusement pas été touchées. Comme l’a rappelé le président de l’OSCE, si ce stock avait explosé, cela aurait été une catastrophe écologique et sanitaire grave. Le gaz de chlore est en effet à minima un irritant des voies respiratoires, et à très haute dose il est mortel. Kurz a aussi tenu à rappeler que la pollution environnementale ne connaît aucune frontière, et il a donc appelé les deux parties à tout faire pour empêcher un désastre environnemental, et a demandé que les armées se tiennent éloignées des installations industrielles. « Si des produits chimiques passent dans les rivières ou les nappes phréatiques, cela affectera des centaines de milliers de personnes. L’inondation des mines de charbons peut provoquer une contamination des sources d’eau et ruiner l’agriculture, même dans le pays voisin, la Russie », a-t-il ainsi déclaré. « Elles [les zones industrielles] doivent être considérées comme des zones protégées, des canaux de communication doivent être mis en place en cas d’urgence, des services et équipements d’urgence adéquats doivent être disponibles, » a poursuivi Kurz. Le président de l’OSCE a insisté sur le fait que les parties du conflit devaient laisser la politique de côté et se concentrer sur la population qui vit dans les zones concernées. Une demande qui ressemble à un copier-coller des demandes des officiels de la RPD et de la RPL, émises il y a plusieurs mois, de mettre en place des commissions mixtes avec l’Ukraine pour surveiller les installations potentiellement dangereuses situées à proximité du front. Sans compter leurs appels répétés à l’OSCE, de surveiller et faire cessez-le-feu contre des installations comme la station d’épuration de Donetsk par l’armée ukrainienne. Des demandes qui n’avaient rencontré aucun écho aussi bien côté ukrainien, que du côté de la communauté internationale, sauf quelques banalités platement énoncées par Alexander Hug sur le danger des bombardements sur de telles installations. Il est temps pour l’OSCE, mais surtout pour ses pays membres, de se réveiller et d’exiger de Kiev et de son armée de cesser ses crimes de guerres incessants contre les infrastructures vitales et les usines des deux républiques populaires. De mettre en place des commission mixtes d’inspection et de surveillance de ces installations afin d’éviter une future catastrophe, et surtout de taper du poing sur la table et de sanctionner l’Ukraine pour chaque manquement ou violation de ses obligations dans ce domaine. Ce n’est pas une fois que la catastrophe aura eu lieu qu’il faudra gronder l’Ukraine et lui dire qu’elle a fait n’importe quoi. Christelle Néant
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Pas de réchauffement depuis 18 ans, aucun ouragan de catégorie 3 à 5 n’ayant ravagé les États-Unis depuis 10 ans, une montée des eaux atteignant à peine 15 cm en un siècle : les modèles informatiques et les discours hystériques sont sans cesse contredits par les faits du monde réel. Alors, comment la Maison Blanche, l’EPA, l’ONU, l’UE, le lobby Vert, le lobby éolien, les médias gauchistes, et même Google, GE et les officiels du ministère de la Défense justifient-ils leur fixation sur le changement climatique considéré comme la plus grande crise à laquelle doit faire face l’humanité ? Comment justifient-ils le contrôle par l’État de notre système énergétique, de notre économie et de presque chaque aspect de nos vies, décidant quels emplois seront protégés et ceux qui seront détruits, et même qui doit vivre et qui doit mourir, le tout au nom de la sauvegarde de la planète ? Qu’est-ce qui motive cette intensité idéologique ? La réponse est simple. L’industrie des énergies renouvelables et du changement climatique est devenue un business de 1500 milliards par an ! C’est l’équivalent de l’activité économique de l’ensemble du secteur américain à but non lucratif, ou toutes les économies générées depuis 10 ans par l’utilisation des médicaments génériques. En comparaison, les revenus annuels tant décriés de Koch Industries s’élèvent à environ 115 milliards de $ et ceux d’Exxon Mobil autour de 365 milliards de $. Selon un rapport de 200 pages du Climate Change Bussiness Journal, le complexe industriel du climat peut se diviser en neuf secteurs : énergie renouvelable et faible teneur en carbone ; capture et stockage du carbone ; stockage d’énergie, comme les batteries ; efficacité énergétique ; bâtiments écologiques ; transports ; commerce du carbone ; adaptation au changement climatique ; consultation et recherches. Le conseil est une activité qui génère à elle seule 27 milliards de $ par an par la « gestion de la réputation » des entreprises en essayant de relier événements météorologiques, pénuries alimentaires et autres problèmes liés au changement climatique. La recherche comprend l’ingénierie R&D et les études climatiques. Le chiffre de 1500 milliards semble exclure la plus grande partie de l’industrie de l’environnement (le Big Green) qui réalise 13,4 milliards par an aux États-Unis seulement. La fondation MacArthur vient de donner 50 millions de $ à des groupes alarmistes sur le réchauffement climatique. L’ancien maire de New-York Michael Bloomberg et Cheasepeake Energy ont donné 105 millions de $ au Sierra Club pour déclarer la guerre au charbon. Peu de temps auparavant, le Sierra Club s’était engagé dans la guerre contre le gaz naturel et Chesapeake Energy, dans ce que certains voient comme une justice poétique. Warren Buffet, de nombreuses fondations « progressistes », les amis de Vladimir Poutine et d’innombrables entreprises donnent également des millions sans compter pour le Big Green. Nos impôts sont également partiellement inclus dans le décompte du CCBJ. Comme le fait remarquer Larry Bell, professeur, auteur et chroniqueur, dans son nouveau livre, Scared Witless (sous-titré : Prophètes et profits du catastrophisme climatique), le gouvernement des États-Unis a dépensé plus de 185 milliards de $ entre 2003 et 2010 sur les questions de changement climatique et cette frénésie de dépenses s’est encore aggravée dans les années qui ont suivi sous la présidence d’Obama. Nous payons pour la réalisation d’études frauduleuses sur le réchauffement de la planète, la recherche de technologies liées au climat, des prêts et des allègements fiscaux pour Solyndra et autres entreprises qui font faillite, et pour aider les pays pauvres à s’adapter au changement climatique. Ne sont pas non plus inclus dans le total les salaires et les pensions des milliers de salariés de EPA, NOAA, des ministères de l’Intérieur, de l’énergie et autres fonctionnaires fédéraux qui consacrent des heures interminables à élaborer et imposer des règlements pour les plans d’énergie propre, interdire les forages et l’exploitation minière, installer l’énergie renouvelable et les innombrables documents de Crise climatique et compagnie. Une partie importante des 1900 milliards de $ représente ce que les entreprises et les familles paient chaque année pour se conformer aux montagnes de règlements fédéraux basés sur les présupposés du chaos climatique. Ajoutons les bureaucrates, règlements et restrictions de ces programmes au niveau local et des États, et l’on voit qu’il s’agit d’une sérieuse question financière. Il y a également le prix plus élevé de l’électricité pour les familles et les entreprises au sein des États qui veulent montrer leur engagement climatique. L’impact sur les entreprises et les emplois se trouvant hors du secteur climatique est énorme et va croissant. Pour chaque emploi créé dans le secteur du climat et des énergies renouvelables, de 2 à 4 emplois sont supprimés dans d’autres secteurs de l’économie, selon des études réalisées en Espagne, Écosse et d’autres pays. Les effets sur la santé et le bien-être des personnes, et sur la qualité de l’environnement, sont également importants et étendus. Mais tous ces effets indésirables sont soigneusement ignorés par les profiteurs de la crise climatique et par les faux prophètes du malheur planétaire qui manipulent les données, exagèrent et fabriquent des catastrophes imminentes, dans le but de créer un fondement pseudo-scientifique à la régulation de l’énergie et aux industries à base de carbone. Un exemple flagrant : une personne possédant une simple plume de pygargue à tête blanche, l’aigle emblématique des États-Unis, peut être condamnée à une amende allant jusqu’à 100.000 $ et subir une peine de prison d’un an. Mais les opérateurs de l’éolienne qui a tué l’aigle échappent à toute poursuite. Bien pire, le service US Fish & Wildlife aide activement le lobby éolien à dissimuler et à minimiser l’hécatombe annuelle de millions de rapaces, d’oiseaux et de chauves-souris. Il a donné aux opérateurs éoliens une exemption générale de 5 ans des lois sur la protection des aigles, sur les oiseaux migrateurs et sur les espèces en danger. Le FWS a même proposé de donner au lobby une exemption de 30 ans. Heureusement, la cour du District de San José a récemment statué que le ministère de l’Intérieur et le FWS violaient la loi sur la politique nationale de l’environnement et d’autres lois, en publiant des règlements accordant à ces entreprises une licence de 30 ans pour tuer les aigles protégés. Mais le taux de décès continue d’augmenter. Perspicace et provocateur, le livre du professeur Bell, résultat de recherches approfondies, examine la prise de pouvoir tentée par le lobby vert, les étatistes et les affairistes de la crise climatique. En 19 brefs chapitres, il examine le prétendu consensus scientifique sur le réchauffement climatique, les modèles scientifiques et informatiques aussi secrets que spéculatifs utilisés pour « prouver » que nous sommes confrontés à un cataclysme, la collusion permanente et le mensonge utilisés par les régulateurs et les militants, l’obsession de la taxe carbone, et les fausses crises climatiques : la fonte des glaciers, l’élévation du niveau des mers, l’acidification des océans, la disparition des espèces et la diminution de la biodiversité. Ses articles et ses chroniques sont dans la même veine. Scared Witless met aussi à nu les véritables raisons de ce fanatisme climatique, au-delà des poches bien remplies. Comme un homme politique de premier plan, puis un bureaucrate de l’ONU ou de l’EPA l’ont proclamé ouvertement et avec fierté, leur « véritable ambition » est de mettre en place « un nouvel ordre mondial », une « gouvernance mondiale », une « redistribution des ressources de la planète », mettre un terme à « l’hégémonie du capitalisme » pour une « transformation profonde des attitudes et des modes de vie », des « systèmes énergétiques » et du « modèle global de développement économique ». En d’autres termes, ces bureaucrates, des États-Unis, de l’UE et de l’ONU, non élus et irresponsables, veulent un contrôle total sur nos industries ; sur tout ce que nous faisons, achetons, mangeons et transportons ; et sur tous les aspects de nos vies, de nos moyens de subsistance, modes de vie et libertés. Et ils ont l’intention de « surfer sur la question du réchauffement climatique » pour parvenir à ce contrôle total, « même si la théorie du réchauffement est mauvaise », « même s’il n’y a aucune preuve scientifique pour étayer l’effet de serre », « même si la science du réchauffement planétaire est entièrement erronée. » Si des millions de personnes perdent leur emploi dans le processus, si des millions de retraités meurent d’hypothermie car ils ne peuvent chauffer correctement leur maison, si des millions d’Africains et d’Asiatiques meurent faute d’accès à une électricité fiable et abordable à base de carbone, qu’il en soit ainsi. Crise climatique & Cie ne s’en soucie pas. Les principes du libre marché doivent être abandonnés. Cette industrie mondiale du réchauffement survit et se développe uniquement grâce à la prétendue science climatique opaque ; par la collusion constante entre les régulateurs et les groupes de pression ; par un flux régulier de politiques gouvernementales, de règlements, de préférences, de subventions ; et par des impôts et des pénalités pesant sur les concurrents. La CCC (Crise climatique & Cie) se montre généreuse à l’égard des politiciens qui maintiennent le convoi sur la bonne voie, tandis que ses chiens de garde bien payés attaquent rapidement, énergiquement et violemment tous ceux qui osent défier son orthodoxie ou son financement. Le changement climatique a été une « réalité » tout au long de l’histoire de la Terre et de l’humanité, avec des phases successives, parfois soudaines, parfois destructrices. Il a été provoqué par le soleil et par d’autres causes, par l’interaction de forces naturelles complexes et puissantes que nous ne comprenons pas encore pleinement… et qu’il est impossible de contrôler. Il a peu ou rien à voir avec le dioxyde de carbone qui permet aux plantes de croître vite et mieux, et qui est aussi émis par l’utilisation de combustibles fossiles ayant considérablement transformé et amélioré notre environnement et notre condition humaine. Crise climatique & Cie est un monstre riche et puissant. Mais c’est aussi un château de cartes. Soyons informés. Impliquons-nous. Défendons-nous. Et ayons des représentants élus qui aient le courage de le faire. — Article original : « Climate Crisis, Inc. » publié par Watts Up With That? Traduction pour Contrepoints par Gérard-Michel Thermeau. [*] Paul Driessen est analyste politique pour Committee For A Constructive Tomorrow.
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Le Mont-Blanc commencera-t-il à mal porter son nom dans les prochains jours ? D’après le site Meteo Villes, la canicule sera telle en France que l’isotherme 0°C devrait se situer vers 4.700 à 4.800 m d’altitude. Ce qui implique que le sommet du Mont-Blanc, situé à 4.810 m, pourrait vivre quelques journées de dégel. #Canicule : la masse d'air attendue sera vraisemblablement historique (jusqu'à 29/30°C à 1500m d'altitude, du jamais vu en métropole). L'isotherme 0°C devrait se situer vers 4700 à 4800m d'altitude, le sommet du #MontBlanc pourrait donc observer plusieurs journées avec dégel ! pic.twitter.com/58hpm16K1S Si ce scénario, entraperçu durant l’épisode de canicule majeure de l’été 2003, peut paraître extraordinaire, il avait déjà été envisagé en mars par le site Nature. Selon une publication scientifique, le réchauffement climatique pourrait impliquer dans le pire des cas jusqu'à 35 à 40 % de jours sans gel en été au sommet du Mont-Blanc d’ici l’an 2100. Pareil changement climatique en haute montagne entraînerait notamment une multiplication des éboulements.
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Qu’en est-il advenu de la méthode scientifique ? C’est la question que se posa Kary Mullis en guise de titre de l’un des chapitres, le onzième, d’un essai publié en 1998, Dancing Naked in the Mind Field (un titre que l’on pourrait traduire par « Danser nu dans les méandres de l’esprit », puisqu’il comporte, en anglais, un double sens, avec la combinaison des mots « mind field » pour « minefield », qui signifie « champ de mines »). À la suite du précédent article au sujet de la problématique du climat vue sous l’angle critique des limites de la connaissance, un lecteur aimable et attentif s’est étonné de ce que ni François Gervais, ni Drieu Godefridi, dans leurs récents essais à succès sur l’écologisme, ne mentionnaient le nom de Kary Mullis, l’un des premiers scientifiques à dénoncer l’écologisme comme la plus grande fumisterie de l’Histoire. Ce biochimiste n’est pourtant pas n’importe qui. Il fut, notamment lauréat du prix Nobel de chimie (avec Michael Smith) en 1993, pour l’invention de l’amplification en chaîne par polymérase, procédé désormais courant en biologie moléculaire. Dans son essai, Kary Mullis citait un autre prix Nobel, d’économie cette fois, James Buchanan (1919-2013), un économiste américain récompensé en 1986 pour le développement de la théorie du choix public, laquelle souligne les dysfonctionnements de l’intervention publique et explique les comportements de l’État à partir des agents qui le constituent. THÉORIE DES CHOIX PUBLICS Buchanan divisait le monde en quatre catégories, expliqua Kary Mullis : les électeurs, les politiciens, les bureaucrates et les groupes d’intérêt. Chaque membre de chacune de ces catégories attend quelque chose du Système, mais, là où les trois autres catégories sont constituées de professionnels avertis, seule celle des électeurs ne l’est pas. Ces derniers – la plupart d’entre nous ! – passent le plus clair de leur temps à accomplir leurs jobs et leurs tâches domestiques ; il ne leur en reste que très peu ou pas du tout pour tenter d’extraire quelque chose du Système. Dans les groupes d’intérêt (ce peut être un lobby quelconque, une ONG ou autre), des gens gagnent des salaires confortables en organisant des symposiums et en concoctant des histoires à caractère scientifique dont les médias raffolent. Ce microcosme incite les politiciens à l’action. Ces derniers n’ont généralement aucune connaissance scientifique, quand bien même aimeraient-ils prétendre le contraire. Quelqu’un doit les conseiller. Il est important de savoir qui les conseille, avertit Mullis, car ces gens qui parviennent toujours à identifier quelque désastre imminent susceptible d’être évité grâce à un projet cautionné par quelques politiciens bien intentionnés, ces « parasites », comme Mullis les nomme, qui échouèrent à se dégoter un emploi sérieux dans le monde légitime de la publicité, ce sont eux qui vous manipulent en tentant de faire croire que les problèmes qu’ils imaginent sont vos problèmes. La science, rappelait Mullis, consiste en une méthode dans laquelle toute assertion, quel qu’en soit l’auteur, doit pouvoir être vérifiée indépendamment au moyen de l’expérimentation. Il n’est pas question de présenter comme un fait une simple opinion. « Les lois scientifiques sont démontrables. Ce ne sont pas des croyances. » Des considérations d’ordre économique, et politique, ont remplacé la curiosité comme moteur de la science, fit encore remarquer Mullis. Comme Buchanan le relevait il y a déjà environ un demi-siècle, il n’y a, d’une manière générale, guère d’intérêt à vérifier la validité d’une assertion scientifique à caractère public. Il suffit qu’elle soit convaincante pour les électeurs mal informés. Quelques-unes des grandes vérités que ces derniers ont accepté pour argent comptant n’ont qu’une faible ou aucune base scientifique. À titre d’exemples, Mullis signalait la croyance que les émissions de combustibles fossiles puissent contribuer au réchauffement climatique et celle que le dégagement de chlorofluorocarbures dans l’atmosphère puissent créer un trou dans la couche d’ozone. Il ajoutait : Mullis concluait : Pour cet homme de science, Prix Nobel de surcroît, il n’est pas question d’arguer qu’il y ait réchauffement ou non (encore que, vu sur le long terme, il pencherait plutôt pour un refroidissement), mais il s’agit de dénoncer ces politiciens, bureaucrates et groupes d’intérêt qui, dans l’état actuel de nos connaissances, rendent l’Homme responsable d’un changement du climat, font accroire qu’il puisse y remédier et en profitent, entre temps, pour gruger l’immense majorité des électeurs et ruiner nombre d’industries qui leur procurent leur bien-être. — Sur le web
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Coup de tonnerre ce mardi 28 août, le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot a annoncé quitter le gouvernement. Après avoir accusé le "modèle économique, marchand" d'être "la cause de tous ces problèmes [écologiques]", le désormais ex-ministre de l'Écologie a pointé du doigt "la responsabilité collective, sociétale". Nicolas Hulot a notamment fustigé le manque de conscience écologique, citant notamment ces "petits gestes élémentaires" qui peuvent paraître "totalement dérisoires", mais qui font la différence. "Quand je vois qu'on continue à jeter les mégots par terre...", s'est-il indigné (à partir de 28 min 50 dans la vidéo ci-dessous) : Ses propos précis font justement écho à une vaste enquête publiée par NBC News lundi 27. Elle dénonce la pollution des océans par les filtres des cigarettes. Car si la lutte pour protéger les océans s'est concentrée - à juste titre- sur la pollution des sacs, ustensiles de cuisine et plus récemment des pailles en plastiques, la "menace numéro 1 demeure le mégot de cigarette, le polluant le plus néfaste aux océans", insiste le média américain. Non seulement les filtres de cigarettes sont légions, mais leur élimination n'est pas réglementée à l'échelle de la planète. En conséquence, une grande partie finit dans les mers et océans. Des scientifiques, universitaires, activistes écologiques et politiques se sont donc regroupés au sein de la Cigarette Butt Pollution Projet, une société à but non-lucratif qui tente de recentrer le combat pour s'attaquer à ce problème. Leur objectif : faire interdire les filtres à cigarettes aux États-Unis, et partout ailleurs dans le monde. Et pour cause, les filtres à cigarettes se dégradent très lentement - un à deux ans en moyenne. Et l'un de ses composants, l'acétate de cellulose, est un plastique qui met plus de dix ans à se décomposer. Selon la Cigarette Butt Pollution Projet, la majorité des 5 600 milliards de cigarettes fabriquées chaque année sont dotés de ces filtres, et les deux tiers finissent dans la nature. Si l'on ajoute à cela le fait qu'un seul mégot peut polluer jusqu'à 500 litres d'eau, l'ampleur du désastre est évidente. Autre exemple glaçant, ces 32 dernières années, 32 millions de mégots ont été ramassés sur les plages du monde, en faisant le détritus le plus répandu. En France, ce sont entre 30 et 40 milliards de mégots qui sont jetés chaque année - un millier par seconde environ - dont plus de 40% se retrouveraient dans la nature, rappelait le ministère de la Transition écologique en juin dernier. Si différentes solutions ont été évoquées, comme une "éco-contribution" visant les fabricants de cigarettes et servant à payer la dépollution et le ramassage, le besoin d'une prise de conscience collective est également nécessaire, comme le soulignait Nicolas Hulot ce mardi matin. Pour ne rien gâcher, les mégots sont très difficilement recyclables. Bourrés de substances chimiques (près de 4000) dont une cinquantaine sont réellement toxiques, comme la nicotine, les mégots doivent être "dépollués" avant de pouvoir être recyclés. En France, quelques entreprises tentent de s'attaquer au problème, comme ÉcoMégot à Bordeaux ou MéGo, dans le Finistère, qui a déjà recyclé plus de quatre tonnes de mégots (10 millions de filtres) grâce à un processus de broyage et de lavement dans des bains d'eau en circuit fermé. Un "petit geste", néanmoins très loin d'être suffisant au niveau mondial. Conscientes du problème, les compagnies de tabac ont commencé à se pencher sur des alternatives pouvant leur éviter d'être tenues responsables de cette pollution, par exemple en développant des filtres biodégradables ou en distribuant des cendriers portables. Mais selon la Cigarette Butt Pollution Projet, la solution consiste à interdire purement et simplement les filtres à cigarettes. À NBC News, Thomas Novotny, professeur de santé publique à l'Université d'État de San Diego (États-Unis), déclare que de toute façon, "il est presque certain que les filtres ne présentent aucun avantage pour la santé, qu'ils ne sont qu'un outil marketing [des fabricants de cigarettes] permettant de fumer plus facilement. C'est en revanche un polluant notoire". Jusqu'ici, les tentatives du Cigarette Butt Pollution Projet de faire adopter une loi interdisant les filtres ont échoué. En cause, selon eux, le très puissant lobby du tabac aux États-Unis qui financent massivement les campagnes des politiques. Ce matin sur France Inter, Nicolas Hulot dénonçait lui aussi l'action des lobbies qui entrave la mise en place de véritables politiques écologiques, pourtant cruciales à la préservation de notre planète. Pour tenter d'y parvenir, l'un des "petits gestes élémentaires" à accomplir : ne plus jeter ses mégots par terre.
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arrow_backward Revenir à Le dérèglement climatique Les conséquences du dérèglement climatique Publié le 3 novembre 2021 PARTAGER email I. Hausse de la température et vagues de chaleur nocives pour la biodiversité L’une des conséquences les plus évidentes du changement climatique est bien sûr… la hausse des températures. C’est assez intuitif et simple à appréhender : avec l’effet de serre qui augmente, la température moyenne de l’air augmente. Celle-ci se traduit par une davantage de jours chauds et moins de jours froids chaque année. Comme on le voit dans le schéma ci-dessous, la courbe de la distribution annuelle des températures se translate vers la droite. À + 1°C aujourd’hui, ça déconne déjà. Par exemple, dans l’hémisphère Nord : parmi les 19 étés les plus chauds jamais recensés, 18 font partie des 20 dernières années ! les 10 mois de février les plus chauds ont été recensés depuis 1998… A cela s’ajoutent des jours de très fortes chaleurs, appelés « vagues de chaleurs » ou « canicules ». Elles peuvent être meurtrières pour les plus fragiles mais également pour une large partie de la population (à partir de certains seuils où le corps humain ne parvient plus à réguler sa chaleur corporelle). Par exemple, en Europe, la canicule de 2003 a causé 70 000 morts en quelques semaines. Il n’y a pas que l’air qui se réchauffe, la température moyenne de l’eau également. Les mers et les océans recevant plus d’énergie à cause de l’effet de serre, leur température augmente. Par conséquent, les organismes marins subissent aussi des vagues de chaleur et en souffrent. À + 1°C aujourd’hui, ça déconne déjà. Par exemple : La fréquence des canicules marines a été multipliée par deux depuis les années 1980 Lors de la canicule de 2003, un fort taux de mortalité chez les poissons a été enregistré par l’IFREMER En 2013-2015, dans le Pacifique, une vague de chaleur sous-marine a augmenté la mortalité des otaries, des baleines, des oiseaux marins et a favorisé la prolifération de microalgues toxiques. Sur les 40 dernières années, la fréquence des blanchissements de masse des récifs coralliens (ces écosystèmes qui abritent plus d’un million d’espèces) a été multipliée par 5. Ce phénomène de blanchissement, synonyme de vulnérabilité physiologique et nutritionnelle, conduit à un niveau élevé de mortalité des coraux. II. Le cycle de l’eau est perturbé, exacerbant les phénomènes météo extrêmes Plus connu du grand public que le cycle du carbone, le cycle de l’eau permet la circulation des molécules d’eau (H2O) entre différents milieux, sous forme liquide (pluie, fleuves, mers…), solide (neige, glace…) ou gazeuse (vapeur). Comme pour tout cycle, lorsqu’il fonctionne naturellement, la quantité d’eau à l’échelle de la planète est stable et pérenne, soit environ 1400 milliards de km3 d’eau. Évaporation, condensation, précipitation, infiltration et ruissellement, voici les étapes bien connues qui se succèdent au sein du cycle de l’eau. Comment les activités humaines impactent-elles le cycle de l’eau ? Les êtres humains agissent directement sur l’eau mais cela a un impact négligeable sur le cycle. En effet, le temps de résidence de l’eau dans l’atmosphère est seulement d’environ 10 jours (contre une centaine d’années pour le carbone). Donc, même lorsque les émissions anthropiques de vapeur d’eau augmentent, étant donné qu’elles ne restent présentes que 10 jours dans l’atmosphère, elles n’augmentent presque pas l’effet de serre et par conséquent le réchauffement climatique. Si les activités humaines n’agissent pas de manière directe, en revanche, le réchauffement climatique - induit par les activités humaines - agit, lui, directement et dérègle le cycle de l’eau. En effet, la capacité de stockage de l’eau dans l’atmosphère varie en fonction de sa température. Plus la température augmente, plus la capacité de stockage augmente. Avec la chaleur, l'évaporation est favorisée et la quantité d’eau stockée sous forme de vapeur d’eau s'accroît. En conséquence, les pluies sont plus abondantes et on note l’augmentation en fréquences et en intensité du nombre d’épisodes de fortes précipitations (notamment aux latitudes moyennes et régions tropicales humides). À + 1°C aujourd’hui, ça déconne déjà. Par exemple : Les inondations de l’hiver 2013-2014 en Angleterre furent les plus importantes depuis 190 ans Les fortes précipitations dans les régions méditerranéennes se sont largement intensifiées entre 1961 et 2015 (+22% sur les maxima annuels de cumuls quotidiens) Augmentation de l’intensité des phénomènes extrêmes comme les cyclones, les ouragans ou les typhons. Un air plus chaud peut contenir plus de vapeur d’eau. Donc l’atmosphère devient plus humide avec l’augmentation des températures. Or un cyclone déjà formé “puise” plus d’énergie pour se renforcer dans une atmosphère qui est davantage humide. Ce supplément d’humidité a pour conséquence le renforcement des pluies cycloniques, ce qui intensifie le phénomène extrême. À + 1°C aujourd’hui, ça déconne déjà Ces catastrophes climatiques sont de plus en plus dévastatrices pour les populations. Les cyclones Sandy (2012), Irma (2017) ou l’ouragan Harvey (2017) ont provoqué de véritables drames humains. III. Fonte des glaces : On trouve de la glace sur les glaciers, les calottes et la banquise. Attention, même si toutes les zones avec de la glace fondent davantage avec le réchauffement climatique, cela n’a pas les mêmes conséquences. Différencier glaciers, calottes et banquise Petit point vocabulaire pour éviter toute confusion. Glaciers La glace repose sur le sol (comme sur le sommet d’une montagne par exemple) et constitue un réservoir d’eau douce. Les glaciers fondent en été pour alimenter les sources qui alimentent les ruisseaux, les fleuves etc… A l’inverse, en temps normal, les glaciers se (re)constituent pendant l’hiver grâce aux précipitations neigeuses qui gèlent et se transforment en glace. Les calottes glaciaires et les Inlandsis Les calottes glaciaires sont d’immenses zones glacées, des nappes de glace dont la superficie est inférieure à 50 000 km2 , qui reposent également sur de la terre. Ce sont des très gros glaciers en quelque sorte. Lorsque leur superficie dépasse 50 000 km2, on parle plutôt « d’Inlandsis ». La hauteur de la glace peut atteindre plusieurs milliers de mètres de hauteur. Sur notre Planète, il n’existe que deux Inlandsis : La partie Nord du Groenland, qui existe depuis 3 millions d’années, La partie Sud de l’Antarctique, le plus étendu, qui existe depuis 30 millions d’années. La banquise La banquise définit également une très importante couche de glace mais la grande différence avec une calotte est qu’elle repose directement à la surface de l’eau. La banquise flotte donc, un peu comme des glaçons ! On retrouve de la banquise uniquement en Arctique et en Antarctique. Maintenant que les présentations sont faites, analysons les conséquences des hausses des températures liées au changement climatique sur ces zones de glace. Eau douce et stress hydrique Aujourd’hui, seulement 3% de l’eau sur Terre correspond à de l’eau douce (dont uniquement 1% à l’état liquide). La fonte des glaciers impacte les réserves en eau douce. En effet, un glacier est censé, pendant la période sèche, fondre progressivement et alimenter les ruisseaux. En fondant plus rapidement, ils ne jouent plus leur rôle de réservoir qui libère graduellement de l’eau douce en temps normal. Or l’eau douce est potable, les êtres humains et les animaux en ont besoin au quotidien ! La fonte accélérée et la disparition des glaciers entraînent donc ce qu’on appelle un « stress hydrique », c’est-à-dire que la demande en eau dépasse la quantité disponible. C’est un problème vital qui constitue déjà un enjeu géopolitique majeur dans certaines régions très sèches du globe. Aujourd’hui, presque tous les glaciers ont perdu de leur masse et des centaines ont même déjà disparu. Montée des eaux Commençons par mettre fin à une idée totalement fausse : la fonte de la banquise ne favorise pas la montée des eaux (niveau de la mer et de l’océan). La banquise étant posée sur l’eau, lorsqu’elle fond, le volume total d’eau ne change pas. Exactement comme un glaçon dans un verre ! En réalité, la montée des eaux est liée à 3 phénomènes différents : Fonte des calottes glaciaires et Inlandsis Lorsque les calottes et les Inlandsis fondent, leur eau douce vient s’ajouter à l’eau des mers et des océans. La masse d’eau augmente donc automatiquement. Etant donnés les milliers de mètres d’épaisseur des Inlandsis, leur fonte intégrale ferait monter le niveau des océans de : 7 mètres pour le Groënland 54 mètres pour l’Antarctique Fonte des glaciers Comme nous l’avons vu, les glaciers stockent l’eau sous forme de glace. En fondant, l’eau va ruisseler et rejoindre les cours d’eau vers la mer et l’Océan. Cela fait également monter les eaux. Au passage, la fonte des glaciers augmente également les risques d’inondation et de glissements de terrain, en libérant des volumes d’eau inhabituels qui ruissellent et déstabilisent les sols. Dilatation de l’eau La capacité de dilatation de l’eau dépend de la température de celle-ci. Quand l’eau atteint environ 20 degrés sur plusieurs dizaines de mètres, alors elle peut se dilater. Même si la dilatation est très très faible, étant donné le volume colossal d’eau sur la planète (71% de la surface et profondeur moyenne de 4000 mètres), on imagine bien qu’en cumulé, cette dilatation a un impact important à l’échelle de la planète. La modélisation de la montée des eaux liée à la dilatation est extrêmement complexe à réaliser. Ce sont donc ces trois phénomènes, tous liés au dérèglement climatique, qui engendrent la montée des eaux. IV. Acidification des océans Une autre conséquence du changement climatique est l’acidification des mers et des océans. Nous avons vu que le CO2, comme le sucre dans l’eau, peut se dissoudre dans l’Océan. Lors de cette réaction chimique, il se transforme en carbonates (HCO3- et CO32-) et libère des ions H+. Or, ces ions sont des acides, qui vont donc faire baisser le pH (mesure de l’acidité). Ainsi, plus l’Océan absorbe du CO2, plus il s’acidifie. Attention, il n’y a pas de rapport direct entre la température de l’eau et l’acidification. Ce n’est pas parce que l’océan se réchauffe qu’il s’acidifie. En revanche, la baisse du pH est une conséquence directe de l’augmentation de la concentration de CO2 dans l’atmosphère en contact avec l’Océan. Pour rappel, 35% des émissions anthropiques de CO2 vont directement être absorbées dans l’océan. Avec la baisse du pH de l’Océan, le phénomène de « calcification », c’est-à-dire la formation de calcaire, devient plus difficile. En effet, les ions bicarbonates se retrouvent en moins grande quantité, or ils sont nécessaires à la fabrication du calcaire. Plus spécifiquement, certains microorganismes comme les ptéropodes et les coccolithophores ont normalement des coquilles en calcaire. Ils sont donc très affectés par l’acidification des océans. Or, ces microorganismes sont à la base de toute la chaîne alimentaire marine ! S’ils disparaissent, c’est toute la faune et la flore marine qui est impactée. Et par effet ricochet, ce sont aussi des zones de pêches entières qui vont s’appauvrir, remettant en cause la sécurité alimentaire de certaines populations. Le rapport du GIEC synthétise ainsi : “ Le réchauffement de l’eau et les bouleversements de la chimie de l’océan perturbent déjà les espèces à tous les niveaux du réseau alimentaire océanique, ce qui a des répercussions sur les écosystèmes marins et les populations qui en dépendent” Nos autres articles à propos de "Le dérèglement climatique" : Le changement climatique, en 3 minutes Les risques du changement climatique Jean MarcJancovici : Indispensable pour comprendre les enjeux de l'énergie
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Jeff Bezos épinglé. Les associations Attac et les Amis de la Terre ainsi que l'Union syndicale Solidaires ont dénoncé ce dimanche dans un rapport l'impact social et environnemental du géant de la distribution en ligne Amazon, qui a de son côté réfuté ces informations "trompeuses", à quelques jours des opérations promotionnelles du "Black Friday". "Le monde selon Amazon n'est pas viable", écrivent dans un rapport compilant différentes données les trois organismes. Ils critiquent notamment les "très lourds impacts environnementaux" de l'entreprise, dont le patron Jeff Bezos a promis qu'elle atteindrait la neutralité carbone en 2040. Parmi les pratiques montrées du doigt, la livraison rapide "source d'émissions de gaz à effet de serre" et la destruction des invendus. Attac, les Amis de la Terre et l'Union syndicale Solidaires, qui entendent transformer le "Black Friday" en "journée noire pour Amazon" via "des dizaines d'actions" en France, dénoncent également un manque de transparence d'Amazon sur son bilan carbone. "Nous réfutons ces informations trompeuses qui comportent de très nombreuses erreurs factuelles et spéculations sans fondement", a réagi Amazon. Les organismes ont croisé des "données et estimations publiques" afin d'obtenir un "ordre de grandeur" pour l'activité d'Amazon de stockage de données. Selon leurs calculs, elle a généré "55,8 millions de tonnes de gaz à effet de serre en 2018, soit l'équivalent des émissions du Portugal". Jeff Bezos avait annoncé le 19 septembre l'initiative "The Climate Pledge", une campagne devant permettre d'atteindre avec dix ans d'avance les engagements climatiques de l'accord de Paris. "Nous avons récemment pris un engagement fort pour atteindre l'objectif de l'Accord de Paris en 2030 plutôt qu'en 2040, qui intègre un investissement de 100 millions de dollars dans la reforestation et une commande de 100 000 véhicules de livraison entièrement électriques, la plus grande commande de véhicules de livraison électriques jamais réalisée - pour supprimer les émissions carbone", a détaillé Amazon. Les associations accusent également Amazon de dissimuler pour des raisons fiscales une grande partie de son chiffre d'affaires réalisé en France. "Non seulement cela a des impacts négatifs sur les recettes fiscales de l'État, mais cela contribue à renforcer la position dominante d'Amazon vis-à-vis de ses concurrents, qui payent en proportion de leur activité davantage d'impôts", a commenté Raphaël Pradeau, porte-parole d'Attac, cité dans un communiqué. Du côté de l'emploi, les auteurs du rapport déplorent le recours massif aux contrats précaires, "en particulier pendant la période des fêtes" de fin d'année. En France, l'ancien secrétaire d'État au Numérique Mounir Mahjoubi a accusé vendredi Amazon d'avoir "détruit 7900 emplois" sur le territoire. "Amazon s'acquitte de l'ensemble des impôts et taxes exigibles en France et dans tous les pays où il est présent. Avec plus de 9300 emplois en CDI en France d'ici la fin de l'année, nous sommes devenus un employeur majeur et notre marketplace a permis de créer des dizaines de milliers d'emplois supplémentaires au sein des petites et moyennes entreprises qui vendent sur notre site", s'est défendu le groupe.
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D’un côté les promesses, de l’autre les signaux d’alarme. Alors que le sommet sur le climat organisé par les États-Unis jeudi 22 avril a poussé de nombreux pays à revoir leurs objectifs de réduction des gaz à effet de serre à la hausse (Union européenne, Japon, Canada…), la communauté scientifique ne cesse d’alerter sur l’urgence de la situation climatique – et donc l’impératif de traduire en actions concrètes ces louables objectifs. Sans quoi, comme le rappelait l’Académie des sciences australienne il y a encore quelques semaines, la planète pourrait bien se diriger vers un scénario d’augmentation des températures moyennes de 3° C par rapport à l’ère pré-industrielle, laissant augurer une série de catastrophes inédites et irréversibles. Sulfate de baryum En attendant, toutes les cartes sont sur la table, y compris celles qui peuvent paraître les plus étonnantes. Dans un article daté du 15 avril, le quotidien britannique The Guardian rapporte ainsi qu’un groupe de chercheurs a mis au point « la peinture la plus blanche jamais produite » dans le but de refroidir les surfaces des bâtiments sur lesquels elle sera appliquée. Publiée dans la revue ACS Applied Materials & Interfaces, leur étude montre que la peinture en question est capable de refroidir les surfaces de 4,5° C, même en plein soleil, grâce à l’effet d’albédo (qui veut que plus un corps est clair, plus il est capable de réfléchir les rayons solaires, et inversement). En l’occurrence, l’étude décrit cette peinture comme étant d’un « blanc éclatant », encore « plus blanc » que la couleur de la neige. Dans le détail, les équipes du professeur Xiulin Ruan, de l’université américaine de Purdue (Indiana) ont évalué « plus de 100 matériaux différents » et testé « environ 50 combinaisons prometteuses » avant l’aboutissement de leurs travaux. C’est finalement une peinture à base de sulfate de baryum (BaSO₄) qui a été retenue, car elle s’est avérée capable de faire baisser la température de sa surface en-dessous de la température ambiante, « tout en renvoyant des rayons infrarouge à une longueur d’onde qui n’est pas absorbée par l’air ». « Ce rayonnement peut donc traverser l’atmosphère et se perdre directement dans l’espace lointain » sans effet sur les températures terrestres, assure Xiulin Ruan au Guardian. Qui cite l’exemple suivant en guise d’illustration : appliquée sur un toit de 93 mètres carrés, la peinture donnerait à une telle surface une puissance de refroidissement de 10 kilowatts, un chiffre supérieur à celui « de la plupart des climatiseurs d’intérieur ». Une commercialisation d’ici « un à deux ans » Si la recette de la peinture elle-même est bel et bien inédite, le caractère « novateur » de cette découverte se doit toutefois d’être relativisé. On trouve en effet, depuis longtemps, de nombreux toits et de nombreux murs peints en blanc dans certaines régions du monde particulièrement propices aux vagues de chaleur, comme le Moyen-Orient et l’Asie du Sud. Depuis quelques décennies, certains projets d’aménagement urbain, de New York à Quimper en passant par Ahmedabad, en Inde, ont également déployé cette technique. En 2011, le prix Nobel de physique Steven Chu, ex-conseiller environnemental de Barack Obama, avait lui aussi proposé de peindre « le plus de toits possible en blanc » pour éviter d’avoir recours à un trop grand nombre de climatiseurs énergivores. Selon certaines estimations, plusieurs centaines de millions de tonnes de CO2 pourraient être économisées d’ici 2050 grâce à ce refroidissement « naturel ». Optimistes, les chercheurs espèrent pouvoir commercialiser leur peinture d’ici « un à deux ans ». Un brevet a déjà été déposé, et le prix pourrait être « similaire à celui des peintures actuelles ». Seul problème relevé par le chercheur à l’université de Sheffield (Royaume-Uni) Andrew Parnell : « Combien de millions de tonnes de sulfate de baryum seraient nécessaires à cette production ? ». Pour éviter les effets pervers d’une éventuelle commercialisation à grande échelle du produit, l’universitaire britannique préconise d’effectuer un calcul « coût-bénéfice » en comparant la quantité de CO2 émise par l’extraction du sulfate de baryum nécessaire à sa production avec les émissions que la peinture permettrait finalement d’économiser. Preuve qu’en matière de dérèglement climatique, les solutions miraculeuses n’existent pas…
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En pensant aux récifs coralliens, l’image qui s’offre souvent à notre esprit est celle d’une eau translucide dans laquelle un nombre incalculable de poissons multicolores nagent autour du corail. Si l’on y réfléchit, cette abondance de poissons est contre-intuitive, puisque les récifs coralliens existent dans des régions où les nutriments, tels que l’azote et le phosphore, sont rares. Cette question centrale a déconcerté les scientifiques depuis les voyages de Charles Darwin et se pose aujourd’hui plus que jamais : à mesure que les récifs coralliens subissent un déclin sans précédent, les communautés de poissons qui s’y trouvent et leur valeur pour l’humain se voient menacées. Il existe plusieurs théories. Selon l’une d’elles, la topographie des récifs, inclinée, pourrait expliquer la concentration dans les récifs des nutriments et du plancton des eaux environnantes. Une autre suggère que ce paradoxe est lié au fait que certains invertébrés qui vivent dans récifs, comme les éponges, recyclent de la matière organique morte en nourriture. Avec une équipe de chercheurs dirigée par Simon Brandl de l’Université Simon Fraser au Canada, nous avons révélé dans un article publié dans Science, que l’abondance emblématique des poissons sur les récifs est selon nous alimentée par un groupe jusqu’alors peu représenté dans l’image que nous nous faisions des écosystèmes coralliens : les minuscules poissons de récif, dits « poissons crypto-benthiques » – crypto car ils se fondent dans leur environnement, benthiques étant relatif aux fonds marins – qui se caractérisent par une dynamique larvaire unique, une croissance rapide, et une extrême mortalité. Mangés à peine nés Dans le cadre de notre étude, réalisée entre 2016 et 2019, nous montrons que ces petits vertébrés – qui appartiennent à 17 familles de poissons différentes et ont une taille inférieure à 50 mm – remplissent une fonction essentielle pour les récifs coralliens, qui permet aux grands poissons des récifs de prospérer. Les poissons crypto-benthiques sont dévorés alors qu’ils sont à peine âgés de quelques semaines. Tane Sinclair Taylor Les crypto-benthiques fonctionnent comme des M&M’s – dont ils ont les couleurs : à rayures jaunes, à tâches turquoises, vert et jaune citron, violet, à motifs… Ce sont de minuscules faisceaux d’énergie colorés que tout organisme des récifs coralliens capable de se nourrir engloutira presque aussitôt qu’ils arriveront sur le récif. En fait, la grande majorité des poissons crypto-benthiques seront mangés dès les premières semaines de leur existence, alors qu’ils sont encore des larves ou juvéniles. Dévorés par la majorité des poissons prédateurs présents dans les récifs, certaines crevettes, les crabes et même des mollusques. Aussi, s’ils sont systématiquement dévorés dès leur plus jeune âge, comment expliquer que ces poissons ne disparaissent pas des récifs comme un sac de bonbons dans la salle de pause du bureau ? Les chercheurs ont résolu ce paradoxe en examinant les larves de différents poissons de récif : la plupart entreprennent des voyages épiques à travers l’océan, où peu d’entre eux survivent. Car les grands poissons pondent dans la mer, laissant les courants disperser leur grand nombre d’œufs afin d’assurer la possible reconstitution d’une population. À l’inverse, les poissons crypto-benthiques semblent avoir trouvé un moyen d’éviter ce purgatoire. Des larves sédentaires Contrairement à leurs congénères des récifs, ils pondent des descendants en nombre limité, mais ceux-ci restent dans le voisinage des récifs de leurs parents, qui les choient tout particulièrement, au lieu de les disperser très loin. En nombre, les larves crypto-benthiques dominent donc les communautés larvaires des autres espèces établies dans les récifs. Par conséquent, la mortalité précoce des poissons crypto-benthiques est compensée immédiatement par chaque œuf qu’ils génèrent : ils grandissent très vite donc pondent rapidement, et leur œuf a davantage de chances de survivre puisqu’il évite le piège mortel de la haute mer. Ceci fournit à son tour un flux continu et copieux aux populations crypto-benthiques adultes – l’âge adulte étant atteint autour de 3 ou 4 mois de vie. Des bébés qui remplacent rapidement chaque poisson mangé sur le récif. Cette pompe nutritive fournit près de 60 % de tous les tissus de poisson consommés sur les récifs, mais nous ne le voyons jamais, car le poisson est dévoré bien avant qu’on ait pu le compter. On peut donc comparer cette réserve à un sachet de bonbons qui se réapprovisionnerait comme par magie à chaque M&M’s mangé. Un enjeu de résilience pour les récifs Cette stratégie larvaire unique peut rendre les poissons crypto-benthiques beaucoup plus vulnérables qu’on ne le supposait auparavant. Très liés à leur habitat, ils sont parmi les premières victimes de la disparition du corail. D’autant plus que leur durée de vie larvaire est limitée : si une population s’effondre quelque part, ils pourront difficilement émigrer vers une autre île. Les poissons crypto-benthiques présentent une grande diversité d’espèces. Mais nous espérons que leur extrême diversité – plus de 2 800 espèces de ces poissons ont déjà été découvertes, et on estime qu’il y en aurait 1 000 de plus – pourrait en faire une pierre angulaire résiliente de la productivité des récifs coralliens : on attend d’un groupe aussi varié d’être capable, non seulement en nombre mais aussi en termes de patrimoine génétique, de faire face aux changements. L’ensemble des espèces crypto-benthiques abondantes, minuscules et de courte durée semble en effet constituer un groupe fonctionnel critique sur les récifs coralliens. Ils offrent une explication à la productivité énigmatique des écosystèmes coralliens, qui sous-tend la production de biomasse de poissons de récif et soutient la dynamique caractéristique des récifs coralliens modernes qui évoluent rapidement. De plus en plus perturbés, ces derniers requièrent une énergie importante pour pouvoir se régénérer. Le projet de recherche Reef Services dans lequel s’inscrit cette publication a bénéficié du soutien de la Fondation BNP Paribas dans le cadre du programme Climate Initiative. Jeanine Almany du Centre de recherches insulaires et observatoire de l’environnement a contribué à la rédaction de cet article.
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Au Pérou, dans le désert côtier au nord de Lima, des archéologues ont découvert les restes squelettiques de 227 enfants qui auraient été assassinés et enterrés il y a des centaines d’années dans un sacrifice rituel massif. Selon des chercheurs qui effectuent des fouilles sur le site depuis plus d’un an, cette découverte représente le plus grand site d’inhumation d’enfants sur Terre, et les corps découverts jusqu’à présent pourraient bien n’être que la pointe de la lame. « Où que vous creusiez, il y en a un autre », a déclaré le responsable de l’archéologue du site, Feren Castillo. Les corps des enfants, probablement enterrés il y a 600 à 800 ans, ont été retrouvés face à la mer dans la ville moderne de Huanchaco, au Pérou, qui était autrefois un port privilégié de la culture précolombienne Chimú. Selon Castillo, le site rappelle les lieux de sépulture voisins, où de grands groupes d’enfants auraient apparemment marché jusqu’à la côte, poignardés à la poitrine un à un et enterrés dans une fosse commune. Les enfants de Huanchaco avaient chacun entre 4 et 14 ans lorsqu’ils sont décédés, ont précisé les archéologues, et certains corps portaient encore des traces de peau et de poils. Compte tenu de l’emplacement du site et des preuves selon lesquelles les corps ont été enterrés par temps pluvieux, M. Castillo a déclaré qu’il était probable que les enfants aient été tués comme une offrande aux dieux qui contrôlaient le phénomène El Niño, un cycle climatique semestriel susceptible de provoquer des tempêtes et des ouragans cataclysmiques en Amérique du sud. Un sacrifice similaire motivé par les intempéries a peut-être eu lieu sur le site funéraire de Chimú, à Huanchaquito, où les dépouilles de 140 enfants ont été découvertes en 2018. Ces enfants, âgés de 5 à 14 ans au moment de leur décès, ont été retrouvés avec les poitrines tranchées, ouvertes, et dans certains cas, leurs cœurs avaient été enlevés. Les chercheurs ont découvert les restes de 200 lamas abattus à proximité.
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L'Australie n'est pas à court d'idées pour tenter de sauver la Grande barrière de corail. Le gouvernement veut tester six projets pour protéger le récif corallien, joyau du patrimoine de l'Humanité menacé par le changement climatique, a annoncé vendredi le gouvernement. L'un des projets envisage d'éclaircir les nuages en y injectant des cristaux de sel marin, ce qui augmente leurs capacités réflectives. David Mead, chercheur à l'Institut australien des sciences marines, a déclaré que la proposition avait un vrai potentiel même si elle pouvait apparaître à première vue farfelue. "Notre équipe étudie l'utilisation d'un embout très fin pour injecter des petites gouttelettes d'eau de mer à un rythme de plusieurs milliards par seconde. L'eau se vaporise et il reste des particules de sel qui flotteront dans l'air. Si on peut les injecter dans le système, on peut augmenter le taux de lumière solaire qui est réfléchie", a-t-il expliqué au groupe de médias ABC. Autre idée : un film biodégradable ultra-fin contenant des particules réfléchissantes et qui viendrait recouvrir certains des récifs pour les protéger de la chaleur. "Ce qui est bien avec ce film c'est qu'il ne fait que l'épaisseur d'une molécule, on peut nager à travers et il se reformera tout seul", a déclaré sur ABC Andrew Negri, un autre scientifique de l'Institut. Parmi les autres pistes sélectionnées, on retrouve également la production massive de larves de corail grâce à l'impression 3D de surfaces pour soutenir leur croissance, ou le prélèvement et la relocalisation de larves. L'immense récif, qui fait la taille de l'Italie, a subi en 2016 et 2017 deux graves épisodes de blanchissement du fait des hausses de la température de l'eau. Les spécialistes estiment qu'une zone de 2300 kilomètres de long pourrait avoir subi des dégâts irrémédiables. Celui-ci est aussi menacé par les activités industrielles et agricoles, ainsi que par l'acanthaster pourpre, une étoile de mer invasive, dévoreuse de coraux. Le gouvernement a promis de lutter contre le changement climatique en général mais aussi d'étudier des mesures à plus court terme pour donner un peu de répit au plus vaste ensemble corallien du monde. En janvier, Canberra avait lancé un appel aux chercheurs, débloquant deux millions de dollars australiens destinés à financer des idées innovantes pour sauver le site. Six projets sélectionnés sur un total de 69 propositions seront testés pour vérifier leur faisabilité.
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Baisse substantielle de l’« anomalie » de température mondiale en mars L’anomalie de température de la troposphère inférieure mesurée par satellite (données UAH) [1 ] en mars 2020 vient d’être publiée sur le site du Dr Roy Spencer. Elle est de +0,48°C marquant une baisse substantielle par rapport à la valeur de février 2020 (+0,76°C). La tendance linéaire au réchauffement depuis janvier 1979 est de à +0,13°C par décennie (+0,12°C sur les océans et +0,18°C sur les terres). Le ralentissement économique du COVID-19 affectera t-il la concentration de CO2 dans l’atmosphère ? Pour ceux qui seraient tentés de spéculer sur les raisons de cette baisse de l’anomalie de température en mars 2020, Roy Spencer précise qu’elle ne peut pas être due à la réduction des émissions de CO2 résultant de à la crise du COVID-19. Même si l’on admet que le réchauffement climatique est dû en totalité aux émissions anthropiques de CO2 dans l’atmosphère (ce qui est tout sauf prouvé), le forçage radiatif du CO2 supplémentaire ne changerait pas substantiellement, même si toutes les émissions anthropiques de CO2 s’arrêtaient pendant une année complète. En revanche il est légitime de s’interroger sur le lien entre les émissions et la concentration de CO2 dans l’atmosphère. Selon Rob Jackson, professeur à l’Université de Stanford qui préside le Global Carbon Project, la production de carbone pourrait chuter de plus de 5%, bien plus que lors de la crise financière de 2008, période pendant laquelle la réduction avait été de 1,4%. Je ne serais pas surpris de voir une baisse de 5% ou plus des émissions de dioxyde de carbone cette année, ce qui n’a pas été observé depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale…Ni la chute de l’Union soviétique, ni les différentes crises du pétrole ou financières des 50 dernières années n’ont affecté autant les émissions que la présente crise. Selon cet autre calcul, la baisse quotidienne des émissions de CO2 en Europe serait de 58%. Quels effets de la baisse des émissions sur la concentration de CO2 dans l’atmosphère ? Dans un article du 22 mars Roy Spencer a entamé une réflexion sur les effets du ralentissement économique dû au COVID-19 sur la concentration de CO2 dans l’atmosphère. Le texte qui suit en résume l’essentiel. Les données du site de surveillance du CO2 de Mauna Loa à Hawaï ( mises à jour mensuellement ) ne montrent aucun changement en février 2020. Mauna Loa se trouve à haute altitude sur un volcan dans une zone de haute pression subtropicale et ne pourra être en mesure de détecter la conséquence de la crise que dans plusieurs semaines. La courbe de la figure 3 ci-dessous (commençant arbitrairement en 1996), montre une augmentation continue depuis le début de la surveillance en 1958. Le cycle saisonnier est également marqué, car la végétation de l’hémisphère Nord connaît des variations saisonnières. Mais en raison de l’intensité du cycle saisonnier, on ne peut tirer aucune conclusion sur l’évolution des données moyennes brutes représentées par le graphique ci-dessus (figure 3). La courbe ci-dessous présente les mêmes données après neutralisation du cycle saisonnier : Les émissions anthropiques peuvent expliquer l’augmentation à long terme de la concentration en CO2, mais sur une échelle de temps de quelques mois à quelques années le signal anthropique est masqué par les variations naturelles. Il existe plusieurs causes de variations naturelles ayant un impact sur le CO2 moyen mondial d’un mois à l’autre : les feux de forêt, des cycles saisonniers de la végétation terrestre, les températures de la surface de la mer auxquelles s’ajoutent les effets du El Niño et de La Niña (ENSO). Les éruptions des volcans Pinatubo et El Chichon ont provoqué quant à elles une réduction du CO2 global, probablement en raison des effets postérieurs aux éruptions sur la végétation provoqués par l’augmentation de la pénétration diffuse du soleil dans les couvertures forestières. En neutralisant statistiquement l’effet ENSO, on obtient la courbe ci-dessous (Figure 5) qui montre que l’évolution de la concentration de CO2 en février 2020 ne s’écarte pas encore de la tendance générale : C’est assurément une analyse à suivre. Elle permettra de connaître la part des causes naturelles et anthropiques dans l’augmentation globale du CO2. Elle donnera aussi la mesure des sacrifices qu’il faudrait imposer à nos sociétés si leurs dirigeants décidaient de réduire substantiellement les émissions de gaz à effet de serre. [1] Les températures de la basse atmosphère mesurées par les satellites ont une couverture plus homogène que celles apportée par les stations terrestres. Elles ne présentent pas les biais des températures de surface (relief, zones terrestres peu ou pas couvertes). L’orbite des satellites passe systématiquement au-dessus des pôles en se décalant à chaque tour, réalisant un survol complet et homogène de toutes les zones de la surface terrestre.
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Le 23 juin 1988 : ce jour-là, presque partout aux Etats-Unis, on étouffe déjà sous une chaleur accablante. On redoute un été interminable, brûlant et sec – il le sera, comme jamais de mémoire d’homme. Ce jour là, James Hansen directeur du Goddard Institute for Space Studies (GISS), un laboratoire de la NASA, est auditionné par une commission du Sénat. Il déclare que les températures anormalement élevées, la sécheresse qui dure, tout cela ne relève pas de la variabilité naturelle du climat mais des activités humaines. Et qu’avec le temps, cette tendance va immanquablement s’accentuer. Jim Hansen ajoute qu’il est sûr de lui “à 99 %”, l’affirmation défraie la chronique. Le texte qui suit est la traduction d’un article publié le 03 juillet sur le site de Judith Curry dans lequel Ross McKitrick (professeur d’économie à l’université de Guelph), et John Christy (professeur en Science de l’Atmosphère à l’Université d’Alabama) analysent la valeur des prédictions de James Hansen, 30 ans après. Quelle est la valeur des prédictions de “Réchauffement global“ faites par James Hansen dans son témoignage devant le sénat des Etats Unis en 1998 et dans l’article publié ensuite dans la revue JGR. Un article laudatif de Seth Borenstein journaliste de l’agence Associated Press assure que ces prédictions sont devenues des réalités ; d’autres scientifiques assurent que leur exactitude est « époustouflante » et « incroyable ». Pat Michaels et Ryan Maue dans le Wall Street Journal, et Calvin Beisner dans le Daily Caller, contestent ces appréciations. Il y a a deux difficultés avec ce débat, tel qu’il s’est déroulé. D’abord l’emploi de l’année 2017 comme référence est trompeur à cause des différences entre les éruptions volcaniques et les El Niño supposés et observés, qui, vers la fin de l’échantillon, ont artificiellement rapproché les observations des scénarios. Ce qui compte, c’est la tendance calculée sur tout l’intervalle de temps couvert par la prédiction et c’est là que les difficultés apparaissent. Ensuite l’application d’une correction après-coup au « forçage » [1] ignore le fait que la conversion d’une augmentation de la teneur en gaz à effet-de-serre en « forçage » est un élément essentiel de la « modélisation ». S’il fallait seulement corriger la prévision de la teneur en CO2, ce serait admissible, mais la teneur en CO2 prévue a finalement été assez proche de ce qui a été observé. Hansen n’a pas indiqué les concentrations en CO2 associées à ses projections, mais en a donné l’algorithme dans son annexe B. Il a pris les valeurs observées de 1958 à 1981 et les a extrapolées. Ce qui signifie que sa prévision démarre en 1982 et non pas en 1988, quoi qu’il ait pris en considération les aérosols stratosphériques observés jusqu’en 1985. En utilisant ses formules d’extrapolation nous calculons que les concentrations prévues pour 2017 étaient : scénario A, 410 ppm, scenario B, 403 ppm et scénario C, 368 ppm. (Cette dernière valeur est confirmée dans le texte de l’Annexe B). Les concentrations en CO2 enregistrée à Mauna Loa en 2017 a été de 407 ppm, à mi-chemin entre les scenarios A et B. Les scénarios A et B diffèrent aussi par la prise en compte, ou non, des gaz autres que le CO2. Le scénario A inclut tous les gaz traces, le scénario B les seuls méthane et CFC, tous deux surestimés. Il n’y a donc pas de justification à une réduction après-coup des teneurs en CO2 ; pas plus que pour une réduction du « forçage » associé, qui est une partie essentielle du calcul du « modèle ». Attribuer entièrement l’erreur sur la tendance au réchauffement à des niveaux surestimés de CFC et de méthane implique que CFC et méthane ont, dans le modèle, énormément d’influence.. Notons encore que Hansen n’a pas inclus d’effet des évènements El Niño. En 2015 et 2016 un El Niño extrêmement fort a fait monter les températures moyennes globales d’un demi-degré Celsius, qui est actuellement en cours de résorption avec le refroidissement observé des océans. Si Hansen avait inclus ce pic transitoire El Niño dans ses scénarios, ses scénarios A et B auraient largement surestimé les températures de 2017. Hansen a, pour l’année 2015, ajouté un événement volcanique de type Agung [NdT : grande éruption volcanique de février 1963 à janvier 1964] dans ses scénarios B et C, ce qui a fait descendre les températures en dessous de la tendance, effet encore sensible dans ses prédictions pour 2017. Mais ce n’était pas là une prévision, seulement une hypothèse arbitraire, et il n’y a pas eu d’explosion volcanique de ce genre [NdT : pas d’explosion notable depuis celle du Pinatubo en juin 1991, dont les cendres stratosphériques ont eu un effet jusqu’ en 1993] Donc, si nous voulons comparer ce qui est comparable, il nous faut retirer des scénarios B et C le refroidissement volcanique venant de l’explosion imaginaire de 2015, et ajouter aux trois scénarios l’effet du El Niño de 2015/16. Ce faisant on trouve en 2017, pour les deux scénarios A et B, un gros désaccord entre prédictions et observations. La principale prédiction de l’article de Hansen portait sur une tendance, et non un niveau de température. Il nous faut donc comparer les tendances prévues à celles observées. Pour ce faire nous avons numérisé les données annuelles de sa figure 3. Nous nous sommes concentrés sur la période allant de 1982 à 2017 qui couvre tout l’intervalle des prévisions des teneurs en CO2. Les tendances au réchauffement sur la période 1982-2017 des prédictions de Hansen sont en degré Celsius par décennie : A comparer aux tendances de la série GISTEMP de la NASA (appelée Goddard Institute of Space Studies, ou GISS) et la série UAH/RSS moyenne des températures de la basse troposphère observée par les appareils MSU [NDT Microwave Sounding Units qui observent le rayonnement de l’oxygène sur des raies entre 50 GHz et 58 GHz] portés par des satellites météorologiques (Les intervalles de confiance sont robustes par rapport aux auto corrélations, grâce à l’emploi de la méthode de Vogelsang-Franses [2]) Donc le scenario qui correspond le mieux aux observations après 1980 est le C. Le test d’hypothèses (avec la méthode VF) montre que les scénarios A et B surestiment le réchauffement, même si on veut ignorer les effets des El Niño et des volcans. Pour expliciter ce résultat : le scénario A surestime la croissance du CO2 et des autres gaz à effet de serre, et est démenti par les observations ; le scénario B sous-estime légèrement la croissance du CO2 surestime méthane et CFC et ne prend pas en compte les autres gaz-à-effet-de-serre [3]. La tendance correspondant au scénario C est acceptable par rapport aux observations, et les deux tendances du scénario et des observations sont presque égales. Mais ce scénario est celui qui arrête la croissance des gaz à effet-de-serre après l’an 2000. Les teneurs en CO2 ont atteint 368 ppm en 1999 et crû ensuite jusqu’à 407 ppm en 2017. La teneur en CO2 pour ce scénario C atteint 368 ppm en 2000 et est fixe ensuite. Pourtant c’est ce scénario qui propose un réchauffement comparable à celui du monde réel. Comment cela peut-il se faire ? Voici une possibilité. Supposons que Hansen nous ait donné un scénario D, dans lequel les gaz à effet de serre auraient continué à croître, mais presque sans effet « climatique » après les années 1990. Ça se passerait comme dans le scénario C et serait compatible avec les données d’observation. Les “modélisateurs“ nous objecteront que ça ne correspond pas à leurs théories du changement climatique. Mais ce sont ces théories là que Hansen a employées et elles ne collent pas avec les observations. Pour conclure, la science du climat telle qu’elle est codée dans les modèles est bien loin d’être bien établie. [1] [NdT On appelle forçage radiatif (Wm-2) du système climatique toute variation de l’énergie transmise à l’ensemble du système Terre atmosphère, causée par des changements des facteurs de forçage ] [2] [NdT : voir surla détermination des intervalles de confiance de tendances Vogelsang, T. J. (1998) “Trend function hypothesis testing in the presence of serial correlation”. Econometrica, v. 66, p. 123-148. Vogelsang, T.J. and P. H. Franses (2005) “Testing for Common Deterministic Trend Slopes,” Journal of Econometrics 126, 1-24, partiellement à http://www.informath.org/apprise/a7300/b53.pdf et http://www.econ.queensu.ca/files/event/mckitrick-vogelsang.RM1_.pdf] [3] [NdT : rappelons que de très loin le principal gaz absorbant et rayonnant en infrarouge thermique est la vapeur d’eau, très opaque (épaisseur optique en centaines) sur tout le spectre de 1 THz à 70 THz -hors la fenêtre de la vapeur d’eau entre 22 et 35 THz ; elle assure – en vapeur et en nuages- presque tout le rayonnement infrarouge thermique du globe vers le cosmos, les contributions de la surface et du CO2 surtout stratosphérique étant d’un facteur dix et plus petites. Il est étonnant que ce simple fait soit ignoré.]
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Les menaces qui pèsent sur les lacs salés du continent africain n’ont cessé de s’intensifier ces dernières années. Une très mauvaise nouvelle pour un de leurs hôtes, le flamant. Différentes espèces de flamants ont, en effet, su s’adapter aux conditions les plus extrêmes présentes dans les lacs et lagons hypersalins ou encore les étendues salées de haute altitude. Une espèce en particulier, le flamant nain, a poussé très loin cette capacité d’adaptation. On trouve ces oiseaux dans les lacs extrêmement alcalins de la grande vallée du Rift, où prospèrent de microscopiques algues bleu-vert appelées cyanobactéries. Ces plantes toxiques produisent une substance chimique qui, chez la plupart des êtres vivants, peut endommager mortellement les cellules, le système nerveux et le foie. Mais les flamants nains en consomment d’énormes quantités sans subir de tels effets, hormis la couleur de leur plumage due au pigment contenu dans l’algue. Du Kenya à la Tanzanie Parmi les habitats favoris des flamants nains, on trouve le lac Bogoria au Kenya et le lac Natron en Tanzanie. Ces deux étendues d’eau hautement salées représentent des zones très dangereuses pour presque toute forme de vie ; l’eau du lac Natron peut ainsi détruire la peau délicate des êtres humains ! Mais pour les flamants nains, ces sites sont une véritable aubaine. Leur épiderme particulièrement robuste et leurs longues pattes leur évitent ces brûlures ; ils peuvent en outre consommer de l’eau presque bouillante, ce qui les autorise à s’approvisionner en eau douce dans les sources chaudes et autres geysers situés en bordure de lac. En cas de pénurie d’eau douce, ils utilisent leurs glandes situées au niveau de la tête pour dessaler l’eau en rejetant le sel hors de leur cavité nasale. Vu le nombre plus que restreint d’animaux capables de survivre dans de telles conditions, la lutte pour la nourriture ne pose ici pas problème et les flamants nains y élisent domicile par dizaines de milliers. À l’heure du repas sur le lac Boringa. Gudkov Andrey/Shutterstock De tels rassemblements présentent plusieurs avantages. Il y a d’abord ces nidifications simultanées en masse qui permettent aux flamants nains d’assurer leur descendance ; et les jours de météo agitée, ces milliers d’oiseaux nageant ensemble peuvent créer une zone d’eau stable au centre du groupe, indispensable pour pouvoir chercher de la nourriture. Leur présence nombreuse rend également la tâche difficile aux prédateurs, comme les hyènes et les chacals, qui ne peuvent plus identifier ni isoler les individus les plus vulnérables. De fait, les flamants n’ont rien de solitaires et recherchent les lieux permettant ces immenses rassemblements. Pour ce qui est des flamants nains, ils apprécient tout particulièrement ces zones toxiques et salées. Mais de tels endroits sont rares. Pour les six espèces de flamants, on a identifié une trentaine de lieux de reproduction seulement dans le monde ; et la population des 3,2 millions de flamants nains ne repose que sur quelques groupes. 75 % de leur population se reproduit ainsi au seul lac Natron en Tanzanie. Qu’adviendrait-il si ces sites étaient menacés ? Contrairement à d’autres espèces qui peuvent se reproduire en groupes de plus petite taille pour faire face à la détérioration de leur habitat, ces oiseaux ne parviennent que rarement à survivre en petits rassemblements. Ayant évolué dans cet univers hostile où les prédateurs sont presque inexistants, ils auraient bien du mal à s’adapter à un milieu plus compétitif. Les flamants roses nains sont célèbres pour leurs élégants ballets. Steffen Foerster/Shutterstock Ainsi, le nombre de flamants nains décroît-il d’année en année. Une situation grandement imputable aux hommes : ils ont pollué ces zones humides avec leurs pesticides agricoles et leurs eaux usées, les lieux de nourriture et de reproduction ont été perturbés et la pénurie grandissante d’algues condamnent ces oiseaux à mourir de faim. On le voit, même un régime à base d’algues toxiques ne peut protéger les flamants nains des menaces écologiques ! Que ce soit la surexploitation des eaux de ces lacs ou leur évaporation excessive due aux changements climatiques, c’est tout l’équilibre salin qui est mis en péril. On a par exemple vu apparaître de nouvelles espèces d’algues, cette fois hautement toxiques pour les flamants. Ces mines qui menacent l’espèce Différentes tentatives pour exploiter le carbonate de sodium (très utilisé en industrie sous la forme de bicarbonate de soude) présent au lac Natron constitue un autre danger. Cette extraction dérangerait les oiseaux qui ont besoin de tranquillité en période de reproduction. Ceci provoquerait également des remous dans l’eau, rendant plus difficile l’approvisionnement en nourriture. L’algue vert-bleu qui donne leur couleur distinctive aux flamants nains teinte parfois le lac Natron de Tanzanie. Bildagentur Zoonar GmbH/Shutterstock Compte tenu du temps nécessaire à ces animaux pour trouver de nouvelles zones de reproduction, tout projet minier sur le lac Natron devrait être interdit. Des perturbations d’origine humaine ont déjà poussé les oiseaux à quitter les lieux ; en 1993, la pollution des eaux du lac Bogoria a provoqué la mort de plus de 20 000 flamants nains, la première d’une longue série de disparitions de ces oiseaux. Si les derniers projets miniers ont été placés aux oubliettes, la menace n’est pas totalement écartée et des groupes écologistes restent en alerte. Surveiller et protéger la population des flamants du lac Natron est une priorité pour la conservation de cette espèce, selon une récente enquête conduite par BirdLife International. L’extraction à grande échelle du carbonate de sodium serait « un désastre pour ces oiseaux », souligne le rapport. L’importance de ces terres humides, en apparence hostiles, est évidente. Et la vie dans les lacs de la grande vallée du Rift répond à un équilibre fragile : le menacer par des activités humaines destructrices verrait sans aucun doute la fin de leurs incroyables habitants roses.
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Vous n’entendez pas comme un bruit de bottes qui rappelle les sombres heures de l’histoire? De plus il y a comme un relent de fascisme qui flotte dans l’air… À croire qu’informer devient de plus en plus difficile, que l’on soit officiellement journaliste ou pas, comme l’explique Gaspard Lanz qui a connu les subtilités de la garde à vue simplement pour avoir accompagné des militants pacifistes dans la récupération de quelques chaises qui se trouvaient dans une banque, vous savez, ce gros machin qui peut se servir sur vos comptes, qui peut se permettre tout et n’importe quoi en toute impunité sans risquer quoi que ce soit… Une mésaventure ubuesque qui montre bien dans quoi s’enfonce notre pays, et la COP21 n’arrange vraiment rien… Fondateur de la société Taranis, Gaspard Glanz a passé 18h en garde à vue pour avoir filmé une action pacifique en marge de la COP21 à Strasbourg, sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui, mais sans qu’on lui restitue son matériel. Récit d’une garde à vue hors-normes … Jeudi 6 Novembre 2015 : Je suis contacté via Twitter par un groupe que je connais et qui est en lien avec des actions du type écologiques et climatiques, à Strasbourg et dans sa région. Sans préciser de qui il s’agit car il y a enquête, je peux dire que nous avons affaire aux plus pacifiques des activistes que vous pouvez rencontrer sur le marché : visages découverts, petit nombre, résistance passive, des « écolo-tranquillou », ne représentant un danger éventuel que pour des germes de toffus. On est très, très loin de l’image des black-blocs évoqués dans le cadre de la COP21. On me donne donc rendez-vous pour une action préparant la #COP21 : voler les chaises dans des banques pour dénoncer l’évasion fiscale, pacifiquement et dans le but d’attirer l’attention de la population sur « la COP ». On comprend alors le choix d’une banque à un carrefour stratégique de la ville, au milieu des trams et en pleine heure de pointe : le but des activistes était de faire de la communication, pas de se constituer un stock de chaises. Action dont l’appel était d’ailleurs national, elle n’était pas propre à la ville de Strasbourg et a été communiqué à la presse locale. Je n’étais pas le seul journaliste prévenu. Vendredi 17h25 : Le rendez-vous de l’action est donné à l’arrêt de Tram « Alt Wilmarik – Vieux marché aux vins ». S’y présente un petit groupe d’une dizaine de militants démasqués et ne portant que des pin’s « Action Climat », ni drapeaux, ni pancartes. Je sers la main à ce que je pense d’abord être un collègue journaliste discutant de l’action avec une activiste, un calepin et un stylo en main. Il s’avère qu’il s’agit en vérité d’un officier des renseignements généraux. C’est une petite précision importante pour la suite de l’histoire : je m’étais donc identifié comme un journaliste avant même le début de cette action, auprès d’un représentant de l’état chargé précisément de collecter des renseignements. Je lui ai laissé ma carte de visite avant de comprendre qu’il était un officier des RG … 17h30 : Le petit cortège se met en branle. Il se sépare et prend des rues différentes. 17h35 : Tout le monde se retrouve dans la banque désignée, un Crédit Agricole qui fait le coin de la place de l’homme de fer. Les manifestants entrent sans cris et sans aucune violence, la porte étant ouverte. Certains s’emparent des chaises, d’autres lisent un tract de revendication aux hôtesses de l’accueil. Celles-ci demandent la restitution des chaises, mais c’est trop tard, des militants sont déjà debout dessus pour lire un tract à la foule qui s’agglutine peu à peu autour de la banque. La responsable appelle la police. 17h37 : Des employées de la banque sortent pour saisir les chaises et les ramènent à l’intérieur. Sans bousculade. La scène restant assez ubuesque au regard de la concentration de la foule présente, complètement ébahie par la situation. 17h38 : La police arrive en force. Six, peut-être huit Scenics de la Police Nationale débarquent devant la banque en bloquant la circulation des trams. Tous les policiers sortent en même temps des voitures. Alors même que certains activistes portent encore des chaises sur leurs têtes au milieu des policiers, ceux-ci se ruent dans la banque en passant à coté d’eux : c’est la pagaille. À ce moment précis je suis entre les deux rails de tram de la ligne B, en plein espace public et à plus de quinze mètres de la banque. Mon but est d’avoir un plan large de la banque, des voitures de police et des militants quittant les lieux avec une chaise comme butin. Je suis toujours en train de filmer, quand un officier suivi de quatre policiers se ruent sur moi et me saisissent par les bras. Ils me soulèvent du sol et je vole droit vers l’intérieur de la banque. L’Officier de Police Judiciaire (OPJ) me dit « montre-nous tes images ». Je précise ma qualité de journaliste, il me répond « je m’en fou, on veut voir ça ! ». 17h40 : On procède à mon contrôle d’identité et alors qu’il y a encore des clients au guichet. Une cliente s’offusque de mon arrestation, c’est une vieille dame venue déposer des papiers à l’accueil : elle est sortie instantanément de la banque par la police. Une petite foule s’agglutine maintenant à l’extérieur, devant les vitrines, ayant assisté à des parties de la scène et essayant de comprendre ce qu’il se passe, ils sont rapidement refoulés par les policiers restés à l’extérieur, qui établissent un périmètre autour de l’agence. Je refuse de donner mes images en évoquant la liberté de la presse. Je demande la permission d’appeler un avocat. Deux policiers me tancent : « On est pas dans un « James Bond », c’est pas l’Amérique. Ici, c’est nous les shérifs ». J’ai déjà l’instinct que la nuit va être longue, James Bond étant Britannique … On me demande ma carte de presse. J’explique que je n’en ai pas le droit à cause de mon statut de gérant d’entreprise (une situation dénoncée par de nombreux syndicat de journalistes à commencer par le SPIIL et le SNJ), ce qui ne m’empêche pourtant aucunement de filmer au nom de ma société de production en mission pour un ou d’autres médias (c’était d’ailleurs le cas pour cette action). Je leur donne ma carte de visite. « Je peux aussi en imprimer une. […] Si tu n’as pas de carte de presse, tu n’es pas journaliste. ». C’est faux … 17h45 : On me notifie mon placement en garde à vue et on m’emmène directement à l’Hotel de Police, le commissariat central de Strasbourg. Entouré de policiers, je n’oppose pas de résistance, on ne me met pas les menottes. 18h00 : J’arrive dans un couloir d’attente au rez-de-chaussée de l’Hotel de Police, en face des bureaux des Officiers de Police Judiciaire (OPJ). J’attends ma notification d’entrée en garde à vue. Dans le couloir trône un plan de Cannabis récemment déraciné qui empeste assez fortement, ce qui rend hilare mon escorte. J’ai toujours avec moi le sac contenant tout mon matériel professionnel (caméras, cartes mémoires, batteries, filtres, ect …). L’OPJ qui a procédé à mon arrestation sort du bureau, il me demande mon sac. Je refuse. Il me l’arrache brutalement des mains et s’enferme dans le bureau avec. Trois policiers m’empêchent physiquement d’entrer dans ce bureau, en me menaçant de me menotter à ma chaise. J’en appelle à la liberté de la presse, je demande que l’on contacte d’abord un avocat avant de procéder à la saisie de mon matériel professionnel qui est censé être protégé par des conventions et par la Constitution Française ! C’est trop tard, ils ont saisi mon sac de force, tout simplement. Je respire profondément. Il y avait là un officier en civil, visiblement un roublard de la police judiciaire (PJ) n’ayant rien à voir avec mon cas. Il a assisté à toute la scène et quitte les lieux en me jetant un regard assez évocateur : « quel merdier ! ». Des yeux grands ouverts de compassion et le front plissé de mépris, une forme de dégoût pour ce qu’il venait de voir. Quelque chose n’allait pas ici, et sentait bien plus fort que le plan de Cannabis. 18h30 : Je suis reçu par un officier de police judiciaire (OPJ) particulièrement laid (désolé), désagréable et pressé. Il me fait assoir et me demande de signer mon PV d’entrée en garde à vue pour « vol aggravé en réunion avec violence », qui comprend deux feuilles, dont l’une contient le numéro d’un de mes proches. Je lui demande d’abord ce que cela implique de refuser de signer ce PV. Il me répond : « ça ne change rien ». Je lis néanmoins le PV de deux pages dans le but de le signer. Je fais alors remarquer à l’OPJ que celui-ci n’a pas correctement écrit le numéro de la personne de ma famille à contacter. Il rectifie sur l’ordinateur et imprime 8 feuilles, qu’il agrafe en un seul morceau et me demande de signer à nouveau. Ce n’est plus le même PV, je le vois immédiatement aux nombre de phrases écrites en gras sur la première page. Je me mets à lire ce « nouveau PV » quatre fois plus épais, mais il me l’arrache des mains au bout de cinq seconde et déclare aux autres policiers présents dans la pièce : « OK les gars, il refuse de signer et il veut gagner du temps. Vous me le descendez au sous-sol. ». Je viens de passer moins de trois minutes dans ce bureau, c’était la dernière fenêtre donnant sur l’extérieur que je vais voir pendant les quinze prochaines heures. Sans avoir le temps de broncher je suis déjà au sous-sol du bâtiment, à retirer ma ceinture, mes lacets, à me faire arracher mes bracelets aux ciseaux, avant de me faire confisquer mon téléphone alors qu’il s’agit aussi d’un matériel considéré comme professionnel pour un journaliste. Je suis à demi-rassuré car il est éteint, crypté, récemment réinstallé après une remise à zéro complète. Il ne contient aucune photo ni aucune information importante mise à part mes contacts. Et ils n’ont pas le mot de passe. Good luck boys. Aux alentours de 18h30 : J’entre dans la cellule numéro 5. Ça sent l’urine à vomir. Il y a des flaques de projections d’excréments humains qui dégoulinent de la vitre en plexiglas qui me sépare du couloir. C’est un espace de 3m2 comprenant en guise de lit un tapis de sol type matelas de gymnase, sale. Tous les quartiers de la ville sont « représentés » sur les murs « Elsau, Neuhof, Meinau, Cronembourg … », il y a un drapeau de la Géorgie et un mec a du passer trois jours à retirer la peinture de la porte pour graver « PKK » avec ses ongles. On ne m’a pas toujours pas servi d’eau depuis mon interpellation, alors que j’en ai déjà demandé à trois reprises. J’observe ma nouvelle chambre d’« Hotel » de Police et je fais le tour de mon champ de vision à travers la vitre. J’arrive au moment des repas, on me sert un plat de raviolis déjà ouvert. Je n’y toucherai pas. C’est de toute façon déjà une mauvaise idée de manger un produit pré-fabriqué et donc hypersalé alors que je suis en déshydratation : je n’ai aucune idée de quand je vais voir la couleur de mon premier verre d’eau. En 18h de garde à vue, je n’aurai droit au total qu’à 4x20cl d’eau dans un gobelet en plastique (dont un au moment de la rédaction de mon PV d’audition à 22h40). On est loin du litre quotidien minimum recommandé mais enfin, passons, ça donne moins envie d’aller aux toilettes (j’ai eu le droit de m’y rendre deux fois en 18h). Un peu avant 19h00 : On me demande si je veux jeter ma nourriture non consommée. Je déclare que non, l’odeur des raviolis froids étant moins insupportable que celle de l’urine et des excréments, merci. C’est aussi l’heure de mon premier verre d’eau ! Aux alentours de 20h00 : L’ambiance s’électrise, c’est l’heure de pointe dans la « cave du comico » J’essaie de m’occuper, tentant de faire des profils psychologiques de gens que je peux apercevoir, qu’ils soient détenus ou gardiens, comme on me l’avait appris en cours de criminologie à l’université Rennes 2. On dirait un véritable zoo humain, avec ses cages, ses cris et des surveillants qui regardent certains détenus comme des bêtes. Dans la cellule à ma gauche il y a un jeune homme d’une vingtaine d’année souffrant visiblement de troubles bi-polaires sévères. Il passera les prochaines heures à jongler entre se fracturer les mains, la tête et les pieds contre la porte de sa cellule, puis à pleurer en appellent sa mère et en se roulant par terre. De l’autre coté il y a un gamin de 15 ans deux fois plus petit que les policiers qui l’ont arrêté. Il a une coupe de cheveux en iroquois et n’hésite pas à la ramener, avec un accent alsacien prononcé, auprès de ses potes logés dans les « chambres » d’à coté. Au loin une bande entière a due être interpellée car elle invective sans arrêt les policiers. Ça hurle, ça provoque, ça frappe dans les portes, les murs tremblent. Et on finit par s’habituer à l’odeur. Le vrai risque c’est de s’emmerder et de voir le temps s’allonger, car il n’y a aucune indication temporelle dans le sous-sol. Aucune montre. On est éclairé en permanence par un néon de couleur froide. Entre 20h00 et 21h00 : C’est l’heure de la relève chez les officiers en charge des détenus de la GAV. On se salue, on plie ses affaires, on se passe les dossiers. Un détenu particulièrement bruyant n’arrête pas d’appeler une des policières « pute », et ce depuis de longues minutes. « Éh ! Pute ! Tu vas pas nous laisser maintenant !? Mais pute, part pas, revient ! ». Elle lui répond pour la première fois : « Ferme ta gueule. ». Les portes grondent dans tout le sous-sol. Un détenu interpelle « Éh, surveillant, je veux pisser ! ». Celui-ci ne lui prête pas attention. Les portes grondent à nouveau. « Éh pute ! Tu reviens demain, hein !? ». 20h40 : Je rencontre mon avocat commis d’office dans une pièce du sous-sol, nous avons 30 minutes et il n’a pas le droit de contacter qui que ce soit de ma part. Il chuchote. C’est un jeune mais il a tout de suite l’air très compétent et rodé à l’exercice de la GAV. Il commence par croire à la lecture du PV que je suis complice et me conseille de ne rien déclarer. Puis il m’écoute et comprend rapidement que la situation est bien différente. Il me dit au contraire de répéter tout ce que je viens de lui dire à l’OPJ qui va me faire rédiger le PV de garde à vue, mais en essayant de le faire « d’une manière beaucoup plus cool, si possible ». Promis Maitre, vous avez raison, je vais me calmer. Mais je ne dois pas m’attendre à sortir d’ici avant le terme de ma garde à vue. Retour dans la cage numéro 5. Vers 21h00 : L’équipe de nuit se met en place. Elle procède à la fouille de tous les détenus présents et des cellules, en plus de nouveaux arrivants. Je dirai qu’en une quinzaine d’heures passées au sous-sol, j’ai vu entrer une vingtaine de personnes supplémentaires (certains ne restant que quelques heures). Surtout le vendredi soir et le samedi matin tôt. Deux détenus ont fait venir des traducteurs depuis leurs consulats ou de leurs ambassades (mais ils ne sont pas sorti pour autant). On procède à la fouille de ma cellule et à une deuxième « palpation de sécurité » depuis mon arrivé au sous-sol. Il faut le préciser, désolé de vous décevoir, mais on ne m’a jamais mis un doigt dans le c… pendant la GAV. C’était une fouille poussée, comme vous pouvez en subir une dans un aéroport, sauf que vous avez les deux mains contre le mur. Je n’ai jamais été frappé et les gars en charge de la surveillance de la GAV, ceux qui sont en contact avec les détenus, sont restés corrects. Ce n’était pas le cas de leurs chefs mais en ce qui me concerne la détention s’est passée sans violences physiques directes. Je n’ai pas constaté de violences physiques sur d’autres détenus non plus. Vers 22h00 : J’ai le droit à la visite médicale. Le médecin me met rapidement torse nu et regardant mon dos, il touche un endroit précis et me répond : « qu’elle marque d’anti-douleurs vous prescrit-on ? ». Pas d’ambiguïté : j’ai besoin de ces médicaments car j’ai le dos explosé. Ils m’ont été prescrits vers 22h pour une prise censée être immédiate. Il faudra pourtant que je joue au détenu en frappant pendant 20 minutes sur mon plexiglas englué d’excréments, pour qu’on daigne me les apporter … trois heures plus tard, vers 1h00 du matin. Je demande au médecin de constater que je n’ai aucune blessure visible sur le corps, dans le cas ou je subirai par la suite un interrogatoire plus « poussé ». Il m’explique qu’il n’en a pas les pouvoirs, mais il me souhaite bonne chance. À 22h40 : C’est l’heure du procès verbal (PV) de garde à vue. On me monte à l’étage ou m’attend mon avocat commis d’office. Il n’a pas le droit de parler pendant l’audition, il peut simplement poser des questions à la fin. Mais il a le sourire et l’OPJ à l’air plutôt sympathique, il semble même un peu surpris de me voir là. Les deux ont discuté avant que j’arrive, cela se voit sur leurs visages. Je n’en ai alors aucune idée, mais les réseaux sociaux et les médias parlent déjà de mon arrestation et de mon placement en GAV. Je raconte ce qu’il s’est passé. Je refuse de répondre à une seule question : « Pouvez-vous identifier, ou nous communiquer des informations sur les manifestants qui ont procédé à cette action ? ». L’OPJ est réglo et MERCI, il tape vite au clavier. Après la rédaction, il finit par plaisanter sur le contre-sommet de l’Otan en 2009 à Strasbourg : « Vous savez, moi je ne sors pas souvent des bureaux. Et à l’Otan, j’ai été déçu. C’était pas grand chose finalement ! ». J’ai failli étouffer. Ce contre-sommet est dans le top 3 des manifestations les plus chaudes que j’ai eu à couvrir en France ces dernières années. Mon avocat relance avec humour « Vous deviez vous attendre à tellement pire, qu’au final vous avez un peu déchanté sur la réalité des faits, non ? ». Mon esprit est soudain obnubilé par la situation actuelle et toute la paranoïa qui se met en place autour de la COP21 et des blacks blocs. Finalement je comprends que les similitudes sont fortes entre le contre-sommet de l’Otan de Strasbourg en 2009 et la COP21, sur le plan du déploiement sécuritaire. Et que c’est sûrement de cette expérience que doit se servir la police pour mettre en place sa stratégie anti-émeute lors de la COP21. C’est aussi la première fois que je prends conscience de pourquoi je suis encore là, ici et maintenant. Je retourne en cellule à 23h45. 2h30 : On me réveille brusquement en frappant à ma porte avec la clef métallique. « Prise d’empreintes ! ». C’est malin comme timing, je n’ai pas eu le temps de conclure un cycle de sommeil complet de 90 minutes, je suis donc défoncé par la fatigue et les médicaments. Manque de bol pour eux, le journalisme est un métier fatiguant, ça entraine bien. L’officier prend ma taille, il réalise trois photos (de face, de profil et de demi-profil), puis il retourne à son ordinateur. J’en profite pour lui signaler que j’ai réalisé une prise d’empreintes complètes pour mon passeport biométrique il y a moins d’un an, et que ces choses là n’ont pas tendance à changer. Il ne me répond pas. La clim est réglée à fond sur « froid » et elle me souffle dans l’arrière du cou. Je fais la remarque. « Elle est cassée. On a le même problème et ça nous fait chier aussi » dit l’officier. Sauf que la télécommande est sur la table et qu’on peut régler les lamelles de la soufflerie vers le haut manuellement. Finalement ce n’est pas si mal, le coup de fouet du froid me réveille un peu plus. C’est alors qu’il sort deux cotons-tiges d’un kit stérile et là je dis : « Niet. C’est hors de question ! Je ne suis inculpé de rien et vous n’aurez pas mon ADN. ». Il est surpris mais s’arrête et range le kit. Il me déclare que je risque un an de prison et je ne sais plus combien de milliers d’euros d’amendes, mais surtout de rester en GAV pendant encore beaucoup plus longtemps. « C’est Niet. Non négociable. ». L’officier me ramène en cellule sans même prendre mes empreintes, ce qui m’a surpris. En fait, c’est bien mon ADN qu’il voulait.
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D'ordinaire, les ruminants que l'on croise à l'ombre des pommiers de Normandie ou dans les vertes prairies du Limousin se prénomment "Marguerite" ou "Blanchette". Pas ici. Ici, on les appelle "n°483" ou "n° 272". Un détail ? Un symbole, plutôt, aux yeux des opposants. La "ferme des 1000 vaches", qui a ouvert ses portes en septembre 2014 dans la Somme, incarne l'aboutissement ultime de l'agriculture industrielle à la française. Une affaire qui a également déclenché de multiples batailles juridiques dont l'une a été tranchée ce jeudi, Le tribunal administratif d'Amiens a condamné les militants de la Confédération paysanne qui s'étaient attaqués à la ferme en 2013 et en 2014 à verser à l'entreprise 100 000 euros de dommages et intérêts. L'occasion de se pencher sur les idées reçues qui circulent autour de ce projet. C'est simple : aucune autre ferme ne compte autant de bovins dans l'Hexagone. Combien exactement ? "860" vaches laitières en exploitation, selon l'entreprise, auxquelles il faut ajouter les génisses, encore trop jeunes, et les bestiaux destinés à l'abattoir. Soit, au total, quelque 1550 animaux. En revanche, la ferme picarde fait pâle figure à côté des exploitations qui existent à l'étranger. "On trouve des cheptels de taille plus importante en Allemagne, en Europe de l'Est, et plus encore en Amérique Latine, en Nouvelle-Zélande et aux Etats-Unis, où certaines exploitations comptent plusieurs dizaines de milliers de têtes !", indique le vice-président de la FNSEA, Etienne Gangneron, lui-même éleveur bio dans le Cher. Le charmant et cossu village de Drucat n'aurait sans doute jamais accédé à la notoriété sans l'ouverture de cette exploitation agricole à nulle autre pareille en France. "Ferme des 1000 vaches" pour les uns ; "usine" exploitant des "animaux-machine" pour les autres, ses vastes bâtiments blanc et gris se révèlent à quelques kilomètres d'Abbeville, le long de l'ancienne nationale 928. Aux alentours, un centre de formation de motards, un aérodrome et surtout des champs, des champs et des champs. En revanche, pas le moindre bovin à l'horizon. "Normal" : les bêtes ne sortent jamais. C'est dans le hangar qu'elles sont nourries. Dans le hangar qu'elles sont traites. Dans le hangar qu'elles mettent bas. Dans le hangar que, certaines d'entre elles, meurent. Le plancher des vaches, ici, est en béton... Les "avantages" sont évidents. Inutile d'emmener les animaux de la ferme à la prairie le matin et de les en faire revenir le soir : gain de temps. En limitant leur activité physique, on concentre leur énergie disponible : gain de production. Au passage, on les trait trois fois, et non, comme de coutume, deux fois par jour : gain d'argent. Ce choix apparemment contre-nature est vigoureusement défendu par les promoteurs du projet. "Nous n'avons aucun intérêt à ce que le bétail se porte mal ! revendique le directeur de l'exploitation, Michel Welter. D'ailleurs, un audit réalisé par un expert a conclu que tout ce qui pouvait être mis en oeuvre pour le bien-être animal l'avait été." La température n'est-elle pas régulée, la taille des paillasses finement étudiée, les pis traités avec de l'aloe vera ? Cet argumentaire bien rodé ne convainc pas les opposants. "Ne pas maltraiter une bête ne suffit pas à la rendre heureuse, observe la sociologue Jocelyne Porcher, spécialiste des relations entre humains et animaux. Pour une vache, la vie prend sens quand elle marche, quand elle court, quand elle broute, quand elle évolue dans la nature. Or, dans cette ferme, elle n'a aucun aucune relation avec ses congénères, aucune relation avec l'éleveur, aucune relation avec l'extérieur. Elle est réduite à produire du lait et à mettre bas avant d'être envoyée à l'abattoir. Même si elle n'est pas battue, son existence est vide, comme le serait celle d'un homme que l'on ne frapperait pas mais qui vivrait enfermé de sa naissance à sa mort." Ce type d'exploitation permet de produire plus, donc de vendre bon marché. Un argument auquel est toujours sensible le consommateur, a fortiori quand ses moyens sont limités. C'est la raison pour laquelle les gouvernements, quels qu'ils soient, ont toujours favorisé l'agriculture dite "intensive". "Si les Français sont contre ce type de projets, ils doivent être cohérents et accepter de payer leur nourriture plus cher", souligne Luc Smessaert, vice-président de la FNSEA. En s'opposant à la "ferme-usine" des 1000 vaches, la Confédération paysanne serait-elle indirectement en train de défendre une agriculture réservée aux riches ? "Il s'agit pour nous d'un vrai problème éthique car ce n'est pas évidemment ce que nous ne voulons, reconnaît Laurent Pinatel, le porte-parole du syndicat, mais la course aux prix bas est un choix à courte vue car jamais la France ne pourra s'aligner sur les normes sociales et environnementales de ses concurrents ! La seule porte de sortie, c'est la qualité, sachant que les prix peuvent rester modérés si l'on réoriente les aides européennes vers les paysans qui respectent l'environnement." Eric Benard pour l'Express C'est la position implicite du gouvernement. "Je ne sais pas ce qu'est une petite ou une grande ferme", a ainsi déclaré le ministre de l'agriculture Stéphane Travert lors du débat à l'Assemblée nationale sur le projet de loi alimentation et agriculture, avant d'ajouter : "Je ne souhaite pas opposer les modèles les uns aux autres ; je souhaite qu'ils soient complémentaires". C'est également l'opinion de la FNSEA. "Ce type d'exploitations ne correspond pas à notre modèle car nous préférons que les capitaux appartiennent aux agriculteurs, ce qui n'est pas le cas ici*, indique Etienne Gangneron, mais nous ne participons pas au "racisme anti-gros" : une grande exploitation n'est pas néfaste en elle-même". Leur raisonnement est simple : dès lors que d'autres pays se sont dotés de telles fermes, la France a intérêt à le faire aussi. Tel n'est pas l'avis des opposants qui, eux, mettent en avant ses effets ambigus sur l'emploi comme sur l'environnement, qu'il s'agisse de la qualité de l'air ou des sols. "Certains jours, l'odeur du lisier est tellement forte que l'on ne peut pas déjeuner sur notre terrasse", témoigne Gérard Leborgne, un habitant d'Abbeville engagé contre la ferme. "Les tonnes de bouses produites par la ferme-usine sont censées être réparties dans un large périmètre dans les alentours. Le problème est que le plan signé sous l'égide du préfet ne fait l'objet d'aucun contrôle. Nous soupçonnons la ferme de les épandre à proximité, pour gagner du temps, ce qui conduit à saturer les sols!", pointe Francis Chastagner, un professeur d'anglais à la retraite qui préside l'association des opposants Novissen (NOs VIllages Se Soucient de leur ENvironnement). Certes, la ferme des 1000 vaches crée des emplois. Mais très peu. "30 emplois à CDI et à temps plein, plus 3 CDD", revendique l'entreprise (qui n'a répondu qu'à une partie des questions de l'Express). Un ratio inférieur à celui des petites exploitations, selon ses opposants, qui soulignent également deux effets indirects négatifs de son activité. Un : en augmentant la production de lait et en faisant baisser les prix, elle provoquerait la faillite d'autres agriculteurs. Deux : "ses effets néfastes sur l'environnement contredisent nos efforts pour développer le tourisme dans l'arrière-pays de la baie de Somme", complète Laurent Parsis, le maire (sans étiquette) de Drucat. L'entreprise a remporté de nombreuses batailles juridiques, mais pas toutes. Une partie de l'enquête publique, qui s'était soldée par un avis favorable, a ainsi été cassée par la cour d'Appel de Douai. De plus, certaines de ses victoires l'ont été pour des pures raisons de forme. Si elle a contesté avec succès les astreintes que voulait lui imposer la préfecture quand elle a fait passer son cheptel au-dessus du seuil de 500 vaches sans autorisation. Or, le tribunal administratif d'Amiens a simplement constaté que l'administration n'avait pas répondu dans un délai de deux mois et considéré que ce silence valait acceptation. Sur le fond, la décision a été renvoyée à la Cour d'Appel de Douai, laquelle n'a pas encore statué. La Confédération paysanne s'en enorgueillit : en septembre 2015, la cour d'Appel d'Amiens a bel et bien qualifié ses militants de "lanceurs d'alerte". De plus, elle a nettement adouci les peines qui leur avaient été infligées en première instance pour avoir démonté une partie de la ferme. Peut-on s'en tenir là ? Pas sûr. Car cette action repose l'éternelle question de la fin et des moyens. En juin 2015, la procureure Françoise Pieri-Gauthier avait rappelé la règle traditionnelle d'un Etat de droit : "La citoyenneté, c'est accepter l'Etat démocratique dans lequel on est, c'est accepter les lois. Le fait de commettre des actes illégaux, c'est la négation de ce système". Laurent Pinatel ne l'entend pas ainsi. En lointain successeur de José Bové qui avait en son temps "démonté" le Mac Do de Millau et arraché des plans OGM, le "justicier vert" revendique le recours à l'illégalité. "Les opposants ont d'abord travaillé classiquement avec des actions en justice, des manifestations, des lettres aux élus. Mais nous n'avons obtenu aucun écho ou presque dans les médias, aucune avancée significative auprès des politiques. C'est seulement en interrompant le chantier que nous avons réussi à alerter l'opinion et à faire bouger les choses. Compte tenu de la défaillance de l'État, ce n'était pas légal, mais c'était légitime." Un point de vue qu'il défend bec et ongles, tout en ne sachant pas très bien comment il réagirait si son attitude était imitée par des militants anti-migrants ou anti-IVG... Aussi curieux que cela paraisse, le modèle économique de la "ferme-usine" de Ducrat ne repose pas principalement sur le lait, mais... Sur la production d'énergie. Le projet initial reposait sur un gigantesque méthaniseur produisant de l'électricité à partir des gaz produits par la fermentation des déchets et du lisier des vaches. Le lait, mais aussi la viande et les primes agricoles européennes venaient simplement compléter les revenus obtenus par la vente d'électricité. Le problème est que rien ne s'est passé comme prévu. En premier lieu, le fameux méthaniseur n'est... toujours pas construit, et ne le sera pas dans la configuration envisagée : "Il n'a pas été créé à la suite d'une décision de Madame Ségolène Royal", souligne l'entreprise. De plus, la ferme ne compte "que" 860 vaches et non 1000, un seuil qui déclencherait automatiquement une nouvelle enquête publique, à l'issue incertaine. Résultat : pas de fourniture d'électricité et une production de lait inférieure aux attentes. L'entreprise, on s'en doute, refuse de communiquer sur ce point, mais les opposants en sont à peu près persuadés. "Dès lors qu'elle n'est pas rentable, elle ne peut que s'arrêter", affirme Laurent Pinatel. "En tout cas, elle ne peut pas être bénéficiaire sans méthaniseur", complète Francis Chastagner. L'incertitude est d'autant plus grande que l'homme à l'origine du projet, le géant du BTP Michel Ramery, qui se disait fasciné par l'agriculture, est décédé en 2017. Et qu'il n'est pas sûr que son fils, Matthieu, ait la même passion que son père pour les bêtes à cornes... * Elle appartient à l'entreprise Ramery, spécialisée dans le bâtiment et les travaux publics.
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