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Dans l’une des plus grandes études de ce type jamais réalisée, les meilleurs physiciens indiens ont conclu que les glaciers de l’Himalaya montrent peu de signes de recul. Dans un document publié dans Current Science, I. M. Bahuguna et al. ont étudié la modification de 2000 glaciers dans les différentes régions de l’Himalaya entre 2001 et 2011. Ils concluent que 1700 étaient stables, montrant la même étendue avec aucun changement de direction. 248 glaciers ont présenté un retrait, et 18 une avancée. Les scientifiques estiment une perte nette de superficie des glaciers d’environ 10000 km2 – c’est une diminution de 0,2 pour cent (+/- 2.5%), et un recul moyen de 2,1 mètres par an. La fonte des glaciers est importante à surveiller, car elle laisse présager la montée du niveau de la mer dans l’avenir – même si cela peut prendre un temps très long, généralement des centaines d’années. Les experts indiens ont utilisé l’imagerie satellitaire appuyée par leur propre sélection d’observations sur le terrain. Ils confirment les recherches antérieures publiées dans Nature que l’Himalaya est en ligne avec la tendance historique de réchauffement naturel. L’étendue des glaciers a atteint son apogée il y a 22000 ans. Le recul des glaciers s’est accéléré à la fin de la dernière ère glaciaire, il y a environ 11000 à 12000 ans. Ils devraient avancer à nouveau lorsque la période interglaciaire actuelle arrivera à son terme. L’avance des glaciers dans la région de Karakorum avait été étudiée dans le passé. Certains glaciers peuvent reculer de plusieurs dizaines de mètres par an, ce qui incite certains scientifiques à utiliser une modélisation informatique et une petite taille d’échantillonnage pour générer des conclusions alarmantes. L’étude indienne, en revanche, utilise des données d’observation et plus de 2000 échantillons. L’Inde a intensifié sa propre unité de recherche scientifique après un travail bâclé exposé en 2007 par le GIEC dans son rapport AR4 sur les impacts climatiques. Selon ce rapport, les glaciers de l’Himalaya pourraient disparaître complètement d’ici 2035, conduisant à la sécheresse, la famine et la migration des populations. Ce rapport était d’une nullité crasse, comme le président du GIEC, Rajendra Pachauri, a été forcé de l’admettre, sans s’en excuser pour autant. En conséquence, l’Inde accélère désormais sa propre recherche sur le climat. Le Ministre de l’Environnement indien Jairam Ramesh a décrit le GIEC comme « alarmiste ». « Les normes claires et bien établies des preuves exigées par les procédures du GIEC n’ont pas été appliquées correctement. » Pachauri & co l’ont admis dans un communiqué en 2010, ajoutant que « les estimations mal justifiées » de la vitesse de fonte des glaciers ont pu passer à travers, malgré un processus d’examen apparemment le plus exhaustif du monde. La date 2035 était basée sur seulement deux sources, dont aucune n’avait jamais été soumise à l’examen d’autres experts : l’une était un rapport émis par les éco-militants du WWF, et l’autre une information du New Scientist. Les deux cas sont ce qu’on appelle de la « littérature grise ». — Sur le web. Traduction : Jean-Pierre Cousty pour Contrepoints.
biased
Les grands incendies qui ont ravagé des millions d’hectares de forêt cet été en Sibérie et l’année précédente en Scandinavie nous l’ont rappelé : les forêts neigeuses ne sont pas épargnées par la menace du feu. Ces forêts froides ne se résument pas aux taïgas de Sibérie ou de Suède ; elles existent également en haute montagne en France, dans les Alpes ou les Pyrénées. Si elles connaissent chaque hiver un long enneigement, elles sont aussi parfois, contre toute attente, le lieu d’incendies de végétation. Ces derniers surviennent souvent en automne lorsque les premiers froids dessèchent les herbes et les litières des sous-bois. Des études publiées en 2018 dans Ecosphere et Journal of Biogeography soulignent ce risque bien réel, montrant qu’il pourrait s’accroître dans les prochaines années. Si la perception de ce risque est nouvelle chez les résidents de ces montagnes, elle fait toutefois écho à une histoire plusieurs fois millénaire, traversée par de nombreux incendies, et ce bien avant l’arrivée des premiers éleveurs préhistoriques. Ces travaux mettent non seulement en lumière les mécanismes météorologiques et climatiques, mais aussi le rôle de la végétation dans les causes qui favorisent ou contiennent ces incendies. Forêt neigeuse en hiver et, en médaillon, vue en été. Forêts de conifères Le pin cembro a des branches basses, une écorce fine, un bois et des aiguilles plus inflammables. Wikipédia, CC BY-NC-ND Les forêts neigeuses – appelées « subalpines » par les spécialistes – sont situées en haute altitude : au-dessus de 1 800 mètres dans les Alpes les plus méridionales et de 1 300 mètres dans les plus septentrionales. Dans ces zones, elles sont composées pour l’essentiel de conifères comme le pin cembro et le pin à crochet, associés au mélèze – surtout dans les Alpes du sud (Hautes Alpes, Alpes de Haute Provence et Maritimes) – ou l’épicéa et le sapin – surtout dans les Alpes du nord (Savoie, Haute-Savoie et Isère). Les sous-bois sont couverts de buissons (rhododendrons, myrtilles, airelles, genévriers) ou d’herbes en fonction des anciens usages pastoraux et sylvicoles datant du XIXe ou du début du XXe siècle ainsi que du temps passé depuis l’abandon de ces usages. Le mélèze est une espèce peu inflammable en raison de son écorce épaisse, de son feuillage riche en eau et de ses branches haut perchées. Pasja1000/Pixabay, CC BY-NC-SA Par leur composition en matière d’espèces, d’organisation et de fonctionnement, les forêts neigeuses des Alpes sont analogues à celles de Sibérie. Dans ces deux contextes, épicéas, sapins et mélèzes présentent des propriétés d’inflammabilité identiques ; les sous-bois sont constitués d’espèces de buissons ou d’herbes identiques ou très semblables. Intensité potentielle d’incendies sur la carte des forêts des Alpes françaises situées au-dessus de 600 mètres d’altitude. Printemps pluvieux, automnes secs Au cours de l’étude, il est apparu que les forêts subalpines des vallées internes des Alpes – Alpes du Sud et Savoie – au climat plutôt sec en moyenne, présentaient une grande probabilité de propagation de feux. Ces constats sont issus de modèles numériques et de mesures en forêts. Intuitivement, on imagine que la sécheresse estivale est nécessaire à la propagation des feux. En réalité, le feu trouve les meilleures conditions de propagation en fin d’été et au début de l’automne, lorsque les herbes finissent de se dessécher sous l’effet des premiers gels automnaux et au bénéfice d’une période sans pluie pendant plusieurs semaines. Depuis 2003, des foyers d’incendies se sont souvent déclenchés entre septembre et novembre, par exemple dans les vallées de la haute Durance en France ou dans les vallées du Piémont en Italie. Mais l’étude minutieuse des mécanismes météorologiques a révélé que la sécheresse de fin de saison est insuffisante si le printemps des années précédentes n’a pas été pluvieux. Le feu se propage s’il est grassement alimenté par des litières de brindilles d’arbres et de buissons, de feuilles d’herbes et d’aiguilles de conifères. Or pour produire ses litières, il importe que la végétation puisse croître convenablement, grâce aux pluies du printemps. Schéma figurant les relations entre la météorologie, la végétation et les incendies (l’épaisseur des flèches illustre la force de la relation, tandis que la couleur traduit le caractère favorable – vert – ou défavorable – rouge) ; à gauche, vue d’une forêt neigeuse en juillet (le sous-bois d’herbes est vert et donc peu propice aux incendies) ; à droite, forêts subalpines quelques mois après un incendie, au sol couvert d’épilobe en épi, une plante souvent favorisée par les feux. Couvert peu dense et sous-bois mixte Mais la végétation elle-même agit sur le risque de feu. La productivité herbeuse ou l’épaisseur de la litière jouent notamment un rôle. La variable la plus importante demeure toutefois la densité du couvert en arbre. Si ce dernier est trop dense, l’humidité reste confinée dans le sous-bois, et les herbes et les buissons ne poussent pas du fait de la compétition exercée par les arbres. Une telle configuration réduit la capacité de propagation du feu. Un couvert d’arbres intermédiaire (environ 40 % de couverture du sol) est le compromis qui offre les conditions idéales à la propagation du feu ; au-delà, le risque décroît. Une telle couverture est très fréquente dans les forêts subalpines, tandis que l’on trouve des couvertures très denses dans les forêts de plus basse altitude, dites « montagnardes ». La composition du couvert en arbre conditionne aussi le risque de feu. Plus il est riche en conifères, plus le feu se propagera. Les quelques arbres et arbustes feuillus des forêts neigeuses – bouleaux, peupliers, saules, sorbiers, aulnes, érables – limitent la propagation du feu. Peu inflammables, ils ont tendance à constituer un couvert dense. En résumé, une forêt pure de conifères peu dense est le meilleur compromis écologique pour des feux de végétation en haute montagne. Les leçons de la paléoécologie Élément intéressant, des travaux portant sur l’histoire des feux de forêts subalpines montrent que les feux de végétation sont très anciens et donc naturels dans les Alpes ; ils ont même pu se propager dans des environnements périglaciaires, bien avant l’expansion des premières traces de pastoralisme néolithique ou des âges des métaux. Néanmoins, les pratiques humaines anciennes ont contribué à accroître momentanément la fréquence des feux et plus souvent la réduire par suppression du couvert forestier et son remplacement par des prairies subalpines, pauvres en combustibles ligneux. En outre, ces travaux paléoécologiques permettent de décomposer les liens à long terme unissant le couvert forestier et les incendies. On y apprend ainsi que le pin cembro domine toujours la forêt avant un incendie, que la croissance des bouleaux étaient immédiatement favorisés par les feux puis, plus tard, les landes à rhododendron, myrtilles ou airelles ; après quelques décennies, les herbes prennent de l’importance ; enfin, plus d’un siècle après le feu, le mélèze domine. Les forêts froides sous le feu des projecteurs. Réalisé par des étudiants de Master de l’Université de Montpellier sous la direction de Christopher Carcaillet. Implications pour la gestion des écosystèmes Il ne fait guère de doute que le climat se réchauffe et que le climat régional des Alpes tend à devenir plus sec qu’au cours du XXe siècle. Malheureusement, les climats du printemps et de l’automne demeurent peu étudiés, de sorte qu’il est difficile de se faire une idée précise des tendances pour ces deux saisons cruciales en ce qui concerne la gestion du risque de feu dans les forêts neigeuses. Les changements d’usages, l’abandon des pratiques sylvopastorales notamment, stimulent l’expansion en haute montagne des forêts de pin cembro avec des sous-bois mixte de buissons et d’herbes. Ces forêts augmentent ainsi leur charge en combustible, et les vieux boisements qui étaient isolés jusqu’alors sont de mieux en mieux connectés entre eux, facilitant la propagation du feu de l’un à l’autre. Ce cocktail de changements climatiques et d’usages se révèle favorable aux incendies sur de vastes étendues même si ces feux restent historiquement plus rares dans les forêts subalpines que dans les forêts méditerranéennes ; heureusement, les espèces qui poussent après les feux de forêts neigeuses s’avèrent moins favorables aux incendies car moins inflammables (herbes, bouleau, mélèze). Pour autant, supprimer activement les feux poserait également problème, car la dynamique écologique post-incendie génère une diversité spécialisée d’espèces et de communautés qui risquerait de disparaître en cas de suppression des perturbations. On n’est jamais à l’abri d’une saison extraordinairement sèche et chaude comme l’été 2018 en Scandinavie ou l’été 1998 dans les Rocheuses du Wyoming aux USA. Les feux s’étaient alors propagés dans les forêts de montagne, facilités par 100 ans de suppression voulue des incendies, de changements de pratiques pastorales en Scandinavie ou la destruction des bisons dans le Wyoming. Les herbivores comme les vaches, les moutons, les rennes ou les bisons éliminent une partie du combustible en le consommant ou le piétinant. Si la sécheresse se poursuit d’ici à la fin de l’été, des incendies pourraient se propager en haute montagne avec les premiers frimas automnaux. L’accroissement de la fréquence d’étés caniculaires au XXIe siècle risque de menacer les forêts subalpines, surtout si les printemps sont assez pluvieux pour favoriser la croissance des végétaux et les automnes suffisamment secs.
true
L’année 2018 a été marquée par des sécheresses intenses sur le Nord de l’Europe et notamment en France où l’assèchement du Doubs fut, par exemple, exceptionnel. L’Australie a connu dans les dernières semaines une aridité très marquée qui fait suite aux quinze années de la sécheresse, dite du millénaire (1996-2010). Les sécheresses pluriannuelles semblent par ailleurs de plus en plus fréquentes, comme en Californie (plus de 5 années consécutives) ou, plus proche de nous, sur la péninsule ibérique. On entend par sécheresse un déficit en eau par rapport à une situation normale : elle peut se traduire par le niveau des précipitations, de l’eau du sol ou des débits. On parle alors de sécheresses météorologiques, agronomiques ou hydrologiques, les trois pouvant se produire en même temps, mais ayant souvent une dynamique propre. Ces phénomènes sont directement impactés par le dérèglement climatique, et on anticipe dans le futur des sécheresses plus fréquentes, plus étendues et plus intenses sur une grande partie du globe, et tout particulièrement en France. Un million de poissons retrouvés morts dans le sud-est de l’Australie. Le gouvernement attribue cette hécatombe à la sécheresse. Mais, selon des universitaires australiens, cette surmortalité serait surtout due à la surexploitation de l’eau. (Le Monde/YouTube, 2019). Stocker de l’eau contre la sécheresse Pour lutter contre les sécheresses, le stockage de l’eau est souvent prôné comme une solution. L’idée est de faire des réserves avec l’eau disponible en périodes pluvieuses (hiver) afin d’en conserver pour des usages ultérieurs (en été). Cela se traduit notamment par la volonté de construire des barrages ou réservoirs, comme l’indiquent les projets dits de territoires, visant à stocker de l’eau et à la partager dans une même zone. Le monde compterait plus de 16 millions de barrages, totalisant une capacité de stockage estimée entre 7 000 et 10 000 km³. Soit 2 à 3 fois les volumes d’eau contenus dans les rivières du globe. Les quantités stockées ont fortement augmenté depuis le début du XXe siècle, afin de répondre à une demande croissante d’eau pour les activités humaines. Cela a permis d’étudier l’impact de ces retenues, à la fois sur la ressource et sur la demande, et d’identifier des conséquences sur l’occurrence de sécheresses. Évolution du niveau du réservoir Santa Juana sur le bassin du Huasco au Chili. Les niveaux de crise sont indiqués en pointillés. À droite, une photo prise en 2014 au moment de la sécheresse pluriannuelle débuté en 2008. Huasco Departmento Técnico, 2014 En stockant de l’eau durant les périodes d’abondance pour en favoriser l’usage lors des périodes de basses eaux, les retenues permettent de réduire l’impact de nombreuses crues et sécheresses. Des sécheresses amplifiées par l’activité humaine Cette efficacité est toutefois limitée aux événements peu intenses. De fait, de nombreuses études montrent que l’efficacité des barrages est très réduite pour les sécheresses longues (comme, par exemple, dans la péninsule ibérique, en Autriche ou aux États-Unis). Au Nord de la Chine, durant les 30 dernières années, les activités humaines ont amplifié la sévérité et la durée des sécheresses – certaines durant jusqu’à plus de deux ans. En Espagne, l’analyse des sécheresses entre 1945 et 2005 a mis en évidence que les épisodes secs les plus sévères et les plus longs avaient lieu sur les bassins les plus régulés par la présence de barrages. Cela conduit en outre à un renforcement des sécheresses à l’aval des bassins. Il apparaît ainsi que la création de grands volumes de stockage d’eau pour l’irrigation ne permet pas d’assurer une alimentation en eau lors des longues sécheresses, du fait à la fois de la difficulté à remplir les barrages et d’un usage de l’eau supérieur à la ressource. Le cercle vicieux de la dépendance à l’eau L’amplification des sécheresses par les activités humaines est si marquée qu’a émergé la notion de sécheresse « anthropique » : elle implique uniquement les épisodes secs dus aux prélèvements et à la gestion par des réservoirs, indépendamment des conditions climatiques. Schématisation de l’occurrence de sécheresse induite par des conditions climatiques seules (en jaune), par les activités humaines (prélèvements) seules (en foncé), et par la combinaison des deux. Dans ce cas, la sécheresse se produit quand le niveau d’eau est inférieur au seuil tracé en bleu. L’attribution des sécheresses est réalisée en comparant le niveau observé (trait continu) à un niveau simulé dans des conditions naturelles, sans activité humaine, en pointillé. « Drought in the Anthropocene », _Nature Geoscience_, volume 9, pages 89–91 (2016) Cette notion de sécheresse induite par l’homme est particulièrement bien illustrée par les cas emblématiques de grands lacs, comme la mer d’Aral et le lac Urmia en Iran, qui s’assèchent car l’eau des rivières alimentant ses lacs est détournée pour des usages humains. Il ne s’agit pas que d’une fatalité, liée à un besoin en eau, mais d’un cercle vicieux : un déficit en eau – c’est-à-dire un usage de l’eau supérieur à la ressource – conduit à des dégâts socio-économiques et génère une pression pour créer de nouveaux stocks d’eau : on augmente alors les réservoirs et les volumes stockés. Mais ce gain de réserves est en fait compensé par une augmentation des usages : par exemple, l’augmentation des surfaces irriguées ou la croissance démographique qui élève la consommation en eau potable. Ces évolutions sont aggravées par des facteurs climatiques qui évoluent. De nouveaux déficits en eau apparaissent alors, et avec eux d’autres dégâts socioéconomiques. Plutôt que de développer des stratégies de réduction des consommations, on induit une dépendance accrue aux infrastructures d’approvisionnement en eau : ce qui renforce la vulnérabilité et les dégâts économiques en cas de pénurie d’eau. Or, le changement climatique implique de façon quasi-certaine la multiplication de ces carences. Réduire la consommation pour affronter les sécheresses Illustration de la façon dont l’approvisionnement en eau peut aggraver le manque d’eau : la figure représente, en bleu, le cycle offre-demande, en marron, l’influence des pressions socio-économiques, et en rose, la croissance de la dépendance et de la vulnérabilité liée à la confiance dans l’approvisionnement et au déficit d’adaptation. Des études s’intéressent spécifiquement aux impacts de la gestion de l’eau sur les futures sécheresses à l’échelle globale. Mais elles n’intègrent pas ce mécanisme de cercle vicieux, et anticipent donc un nombre de réservoirs constant dans le temps. Seuls les volumes pour l’irrigation varient en fonction du climat. Dans ce contexte, qui ne tient pas compte de l’évolution des besoins en eau potable, les aménagements humains permettront de réduire de 10 % la hausse des sécheresses agronomiques, c’est-à-dire, le déficit d’eau dans les sols, mais conduiront à une augmentation de 50 % de l’intensité des sécheresses en rivière. La multiplication des retenues d’eau nuit à leur fonctionnalité, en limitant leur capacité de remplissage, puisqu’elles sont plus nombreuses à partager une même ressource limitée. Même si ces réservoirs ne font pas l’objet de prélèvement pour des activités humaines, ils connaissent des pertes par évaporation, ce qui réduit la ressource en eau. Ces facteurs sont particulièrement aggravés lors de sécheresses longues, événements malheureusement voués à devenir plus fréquents dans le contexte du dérèglement climatique. Toutes les actions de réduction de la consommation en eau seront bénéfiques pour diminuer notre vulnérabilité lors de ces événements.
true
Alors que plusieurs grandes villes affichent de fortes ambitions en matière climatique, il est difficile d'évaluer l'efficacité de leurs actions. À Paris, le dernier "bilan carbone" a été publié en 2016, et porte sur des relevés datant de 2014. Pour Célia Blauel, adjointe chargée de la Transition écologique à la mairie de Paris, "il faut de la donnée plus réactive". À LIRE AUSSI >> Pollution de l'air : la mairie de Paris lance une carte en direct Un problème auquel la start-up Origins.earth pense avoir trouvé une solution. Avec l'appui financier du groupe Suez et de fonds européens, l'entreprise a installé plusieurs capteurs sur les toits de Paris. À terme, ce dispositif devrait réunir une vingtaine de capteurs, qui auront pour mission d'analyser en continu les émissions de CO2. La ville pourra ainsi connaître plus rapidement l'impact ou non de certains politiques publiques. Les habitants, auront l'occasion de voir l'effet de leurs propres comportements sur l'environnement, puisqu'un indice devrait être publié tous les mois en 2020. Au total aujourd'hui, les grandes villes et leurs habitants sont responsables de 70% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
true
Si certains n’avaient pas même attendu le début du confinement pour nous faire goûter aux résidus de leurs cerveaux pressés – tel Ruffin qui dès la mi-mars se la jouait « temps de cerveau disponible » – c’est dorénavant une constante pour tout constructiviste qui se respecte de nous dessiner sa vision du prétendu monde de demain. Nous avons par exemple eu le droit aux sermons de l’ex-homme sandwich du ministère de l’escrologie, pour qui le coronavirus était une sorte d’ultimatum, ou bien encore du prophète Aymeric Caron qui voit cela comme une revanche de la Nature. Les deux hommes n’hésitant pas à nous ouvrir les Chakras casser les noix avec leurs principes et leçons de vie – moyennant un livre de 17 euros pour le second, parce qu’il faut bien vivre pour sauver le monde ma p’tite dame. 150 PROPOSITIONS AUTORITAIRES SUR LE CLIMAT Chez nos têtes pensantes, la crise est bien évidemment aussi l’occasion pour persévérer dans leurs folies étatiques, mais de manière conscientisée. Pour n’en citer que deux : Elizabeth Borne, bien sûr, qui entre deux fermetures de centrale (pour diminuer le Co2 ?), se décide à subventionner les bicyclettes, ou encore Nono le rigolo, qui poursuit son auto-promo bien dosée à coups de racket fiscal et sabotage industriel. La dernière éco-nnerie en date est bien évidemment la parution des 150 propositions de la Convention citoyenne, bien imprégnées du caractère autoritaire que représente l’Écologie radicale. Si certains critiquent (à juste titre) le résultat du travail des 150 membres, il faut néanmoins observer que la manière dont cette convention a été construite puis encadrée assurait plus ou moins les conclusions de cette mascarade. Outre un tirage au sort basé sur le volontariat menant à une représentativité de façade, des ressources documentaires ont été offertes aux 150 membres par, entre autres : le Haut Conseil pour le Climat, le mesuré Jean Jouzel, le réseau Action Climat… s’assurant que chacune des petites têtes citoyennes ait bien conscience de l’urgence du moment. Aussi, les différents intervenants qui se sont succédé ont permis d’assurer la direction des échanges. Parmi eux : Nicolas Hulot, mais aussi des associations (telles que Greenpeace ou la WWF), des syndicats (CGT, MEDEF, FNSEA…), des membres d’Alternative Économique (l’éditorialiste Guillaume Duval, ainsi que l’économiste Christian Chavagneux), sans oublier évidemment le passage de la Sinistre de l’Écologie et du poète dramaturge Emmanuel-Nous-sommes-en-guerre-Macron. Cela commence à faire beaucoup, mais heureusement, ce petit monde était encadré par un « comité de garants », dont le rôle était de « veiller au respect des règles d’indépendance et de déontologie du processus ». Comité dont Cyril Dion, décroissant et activiste climatique, faisait partie. Qu’il y ait un cadre, certes. Mais qu’il soit autant piloté ? Hum… DEUX PROPOSITIONS INTÉRESSANTES Parmi la pléthore de propositions, il y en a deux intéressantes à mettre en avant. Présente dans la thématique « Se nourrir », elles concernent directement l’un des plans les plus foireux de ces dernières décennies : le Plan National Nutrition Santé (P.N.N.S). La première mesure réclame de « mieux informer le consommateur en renforçant la communication autour du P.N.N.S et de réformer ce plan en un plan national relatif à la nutrition, à la santé et au climat ». Tandis que la seconde exige « l’interdiction de la publicité sur les produits proscrits par le P.N.N.S et d’inscrire des message percutants (sic) sur leurs étiquettes ». À vrai dire, ces actions ne sortent pas de nulle part, puisque déjà l’an dernier le Réseau Action Climat (qui regroupe diverses organisations telles que Agir pour l’environnement, WWF ou encore Oxfam) rédigeait ces attentes vis-à-vis du P.N.N.S. Aussi, certains députés avaient déjà repris ces idées, comme en mai dernier par exemple où à base de sobriété et de légumineuses (NDA : ça ne vient pas de moi), deux élus nous esquissaient 20 propositions pour une nouvelle transition alimentaire, en expliquant qu’il faut par exemple : « Assainir l’offre alimentaire en incitant ou en obligeant à la reformulation des recettes des plats industriels (limitation de sel, de sucre ou de graisses saturées), en régulant l’offre de snacking des distributeurs automatiques, en généralisant l’étiquetage nutritionnel et environnemental, en interdisant les produits affichant un Nutriscore D ou E dans les couloirs promotionnels des grandes surfaces ou encore en régulant la publicité alimentaire télévisuelle ou au cinéma en direction des enfants. Compléter les recommandations nutritionnelles par des recommandations de bonnes pratiques alimentaires du point de vue écologique. Instaurer des dispositifs d’aide financière directe ou indirecte pour réduire le prix des produits alimentaires durables en taxant par exemple certains aliments en raison de leur mauvaise qualité nutritionnelle sur le modèle de la taxe Soda. » Rien que ça ! Ainsi, qu’il s’agisse des députés ou des 150 citoyens, on observe qu’il faut : COMPLAISANCE AUTOUR DE NUTRISCORE Il est quand même hallucinant de voir toute la complaisance autour de ce Nutriscore1, et plus globalement de ces recommandations nutritionnelles. Car outre leur incapacité chronique à lutter contre l’obésité depuis plusieurs décennies, il faudrait désormais qu’elles intègrent un volet afin d’aider à la lutte contre le changement climatique. Cela rappelle étrangement les critiques qui avaient émané de certains chercheurs lorsqu’en octobre dernier une étude remettait en cause le lien entre la consommation de viande et le risque sur la santé. En effet, certains « déploraient que l’étude n’ait pas intégré l’impact écologique dans ses recommandations », alors que l’objectif était évidemment tout autre. Aussi, en dehors des considérations climatiques, la fiabilité de ce Nutriscore est très discutable, et l’une des principales critiques – totalement évacuée par ses défenseurs – est le malus donné aux produits contenant des acides gras saturés. Plusieurs chercheurs remettent en cause ce parti pris, et pourtant tout se passe comme si le dogme « graisses saturées = danger », pilier de l’algorithme, était inattaquable et qu’il fallait maintenir cette croyance, quoi qu’il en coûte. Hasard du calendrier, au même moment où la Convention soviétique citoyenne sortait ses propositions, le Journal of the American College of Cardiology publiait un article précisément sur les acides gras saturés. Dans celui-ci, les chercheurs déclarent que : Plus loin : Le fond de l’article établit les différentes sources et preuves du bienfait des graisses saturées, puis les chercheurs le concluent par différentes mesures qui permettraient de remettre en cause ce dogme sur le gras. Notamment en : Les conclusions sont sans appel, et pourtant ce Nutriscore, mis en place en 2016 dans la Loi de Modernisation du système de Santé (sic) risque de devenir obligatoire et prépondérant dans la lutte contre l’obésité, et à terme donc contre le réchauffement climatique. À l’origine, celui-ci devait être « assuré par les partenaires de l’agro-alimentaire sur la base du volontariat ». Et forcément, comme ça ne marche pas, que les résultats ne suivent pas, certains estiment qu’il est temps de passer à l’étape supérieure. Au revoir le volontariat, bienvenue à l’obligation. MÉCHANTES ENTREPRISES AGRO-ALIMENTAIRES Ce désir n’est pas récent, et depuis le départ un bouc-émissaire est tout trouvé : les entreprises de l’agro-alimentaire. De par une pratique intensive du Name&Shame sur les réseaux sociaux ou en les pointant du doigt comme lobbyistes, les Pro-Nutriscore coupent court à la conversation. Les lobbyistes, ce sont toujours les autres, remarquez (ou alors il existe un lobbying vertueux, comme celui qui paradait lors de la Convention citoyenne, allez savoir). Aussi, ces pro-Nutriscore se considèrent comme les garants de la défense des consommateurs. Par conséquent, on a le droit parfois à un bel élan sophistique de leur part, où ceux qui sont contre le Nutriscore, sont contre les consommateurs. Pourtant, au même titre que de s’interroger sur ce que l’on mange, c’est une démarche saine de s’interroger sur un système de notation. Ce n’est certainement pas être contre le consommateur, mais plutôt dans son intérêt. Et ce n’est pas non plus être contre un éventuel affichage nutritionnel. Par exemple, quand Nicolas Lecaussin déclare que l’abus d’étatisme est dangereux pour la liberté, il ne fait que rendre compte des dangers de forcer la position monopolistique d’un système de notation. Ce que les défenseurs du Nutriscore ne semblent pas voir, ou préfèrent occulter, puisqu’à cela ils répondent que « le Nutriscore n’interdit la consommation d’aucun aliment». Alors que ce n’est juste pas le propos. Les chiffres le montrent, nombre de Français souhaitent savoir ce qu’ils mangent, il y a une réelle utilité à cela. Laisser le libre choix aux industriels de mettre ou non un repère nutritionnel, c’est donc leur laisser prendre le risque de voir les consommateurs aller vers ceux qui en affichent un. Ne pas rendre obligatoire Nutriscore, c’est la possibilité de voir un autre système, peut-être plus efficace, prendre les devants. C’est peut-être ça aussi qui dérange. En fait, le réel souci que pose l’obligation du Nutriscore est symptomatique de la volonté de maintenir un statu-quo institutionnalisé et de considérer que la Science sur laquelle reposent les investissements de l’État en matière de santé publique depuis plus de 20 ans est juste et surtout optimale pour tous. C’est considérer que les bases théoriques sur lesquelles repose le système d’étiquetage sont fiables, alors que comme on l’a vu, celui-ci pose un malus sur un produit comportant des acides gras saturés malgré toute une littérature scientifique qui ne va pas dans ce sens. L’épidémiologie nutritionnelle guidant les recommandations sur lesquelles le Nutriscore repose a très certainement un rôle à jouer en santé publique, mais ce n’est pas en faisant la propagande d’un système caduque, et encore moins en réclamant l’obligation de ce dernier qu’elle rendra service à chacun. Quant à vouloir contrôler la vie des citoyens afin de lutter contre le changement climatique, cela se passe de commentaire.
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Des gelées matinales, notamment dans le centre de la France. Des températures maximales qui plafonnent entre 9 et 12 degrés sur une grande moitié est du pays. Le retour de la neige dans la Loire. Le premier week-end du mois de mai est froid. Très froid. Au point que des records de températures basses ont été battus ce dimanche. A quoi cela est-il dû ? Quelles conséquences cette vague de froid a-t-elle sur le pays ? Comment la situation va-t-elle évoluer ? L'Express esquisse un tour d'horizon de toutes ces questions. Le mercure coincé à -0,2°C à Brest, -0,4°C à Angers, -1,2°C à Troyes, 0,3°C à Auch... Difficile de croire que l'on est au mois de mai si l'on se fie à la météo de ce week-end. La faute à une descente d'air polaire venu d'Arctique, annoncé dès vendredi par les prévisionnistes météo, et qui traverse une large part de la France. Selon BFMTV, c'est la première fois depuis 1979 qu'un "coup de froid" généralisé s'abat ainsi sur toute l'Europe. A l'époque, la neige avait fait des siennes dans l'hexagone et c'est encore le cas dans plusieurs régions. Ce dimanche matin, une fine couche blanche était bel et bien visible dans plusieurs communes de Loire et de Franche-Comté. Qui dit chutes des températures, dit aussi gelées matinales. Un phénomène qui suscite toujours de vives inquiétudes chez les vignerons au mois de mai. Comme en Dordogne, où les températures sont descendues en dessous de zéro et ont contraint les viticulteurs à allumer des feux pour protéger les pieds de vigne des méfaits du gel. "Ces périodes de gel printanier sont une véritable angoisse pour moi", explique Sylvie de Bosredon, à l'équipe de France Bleu Périgord. "On ne veut pas revivre ce qu'on a vécu il y a deux ans en 2017, quand nous avions perdu toutes nos récoltes", explique celle qui est installée sur les hauteurs de Bergerac. Plus surprenant encore: dans le sud-ouest, à Arsac (Médoc), des hélicoptères ont été déployés pour brasser l'air chaud en altitude et le diriger vers les vignes, ainsi que le rapporte France 3 Nouvelle Aquitaine. Selon la même source, des monticules de ceps ont été allumés dans le vignoble pour grappiller quelques centièmes de degrés en plus. Il y a deux ans, 90% des récoltes avaient été perdues à Arsac à cause des gelées. En Touraine, l'ensemble des exploitations viticoles semblent avoir été épargnées. Pour cette nuit. Selon France Bleu Indre-et-Loire, rien ne permet cependant d'affirmer que ce sera aussi le cas ce dimanche soir. Car dans la nuit de dimanche à lundi, il pourrait geler encore plus fort : la faute au vent et à un temps clair, selon les prévisions de Météo France. A l'exception du bassin méditerranéen où il fera un peu plus chaud, les températures devraient être comprises, selon BFMTV, entre -2°C et 2°C au lever du jour sous abri. A partir de mardi, le vent va tourner et un flux d'ouest perturbé traversera le pays. Mauvaise nouvelle: le retour de la douceur s'accompagnera de perturbations pluvieuses qui devraient s'installer sur tout le pays pendant une bonne partie de la semaine.
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arrow_backward Revenir à Le dérèglement climatique Les gaz à effet de serre sont surprenants ! Publié le 7 août 2021 PARTAGER email 1) Pourquoi le dioxyde de carbone (CO2) est un gaz à effet de serre mais pas l’oxygène (O2) ? C’est à cause du carbone c’est ça ? Oui, mais... La présence d’un atome de carbone joue bien un rôle fondamental, pas parce qu’il s’agit du carbone mais car il est associé à 2 atomes d’oxygène. La propriété d’effet de serre vient en effet de la constitution de la molécule du gaz. Pour absorber les infrarouges, un gaz doit contenir au moins 3 atomes dans sa molécule, ou 2, mais à condition qu’ils soient différents. C’est pourquoi le CO2 est un gaz à effet de serre (1 atome de carbone et 2 atomes d’oxygène) mais pas l’oxygène (2 atomes identiques). 2) L’atmosphère est-elle principalement composée de gaz à effet de serre ? Non, loin de là ! Naturellement, 99% de notre atmosphère est constitué d’oxygène (O2), d’azote (N2) et d’argon (Ag) et ces gaz n’ont pas la propriété d’effet de serre. Les gaz à effet de serre ne représentent finalement que 1% de l’atmosphère. En matière d’effet de serre, pas besoin d’être majoritaire pour avoir un impact ! 3) Le principal gaz à effet de serre est le CO2 ? La réponse est... non ! Le principal gaz à effet de serre est... la vapeur d’eau. Oui oui, la vapeur d’eau ! L’eau sous toute ses formes, vapeur d’eau et nuages, est responsable de 75% de l’effet de serre. Mais alors, pourquoi associe t-on CO2 et pas de la vapeur d’eau au réchauffement climatique actuel ??? Car les activités humaines n’ont quasiment aucune influence directe sur la concentration en vapeur d’eau dans l’atmosphère et donc sur sa capacité d’effet de serre. 4) Les gaz à effet de serre sont naturellement présents dans l’atmosphère ? Oui… en partie. Le dioxyde de carbone CO2, le méthane CH4, le protoxyde d’azote N2O, l’ozone O3 et la vapeur d’eau H2O composent naturellement notre atmosphère. Les activités humaines viennent alors augmenter les concentrations de ces gaz et renforcer leur pouvoir d’effet de serre (sauf pour la vapeur d’eau dont la variation anthropique est anecdotique). Proportion des gaz à effet de serre dans l'atmosphère sans l’impact des activités humaines En revanche, les activités humaines émettent également des gaz à effet de serre additionnels. Les principaux sont les halocarbures (dont les CFC). Ces gaz à effet de serre “industriels” sont notamment utilisés : dans les systèmes de climatisation et les chaînes du froid, dans des bombes aérosols, dans la fabrication de mousses plastiques, dans la fabrication de composants d’ordinateurs ou de téléphones portables... 5) Le CO2 est le gaz le plus important dans le réchauffement climatique ? Oui et non. Tout est une question de sémantique ! Soyons précis. Le CO2 est le principal responsable de l’effet de serre additionnel lié aux activités humaines. Cependant, le CO2 est aussi celui qui a le plus petit pouvoir de réchauffement global (PRG). Le PRG correspond au “forçage radiatif” du gaz, autrement dit à la quantité de rayonnement qu’il intercepte et renvoie vers le sol. Généralement déterminé sur une période de 100 ans, le PRG permet de comparer les gaz à effet de serre entre eux, prenant en référence le CO2. Comme dirait Galilée, tout est donc une question de référentiel :) Une chose est sûre, les gaz à effet de serre ayant un pouvoir de réchauffement sur de longues durées, le réchauffement climatique est un processus mécaniquement irréversible... Nos autres articles à propos de "Le dérèglement climatique" : Jean MarcJancovici : Indispensable pour comprendre les enjeux de l'énergie Critique équilibrée de la collapsologie Le réchauffement climatique est le résultat des activités humaines.
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Deux politiques sont menées au niveau mondial. La première vise à défendre l’avenir de l’humanité en mettant fin à la principale cause actuelle des guerres : l’accès aux sources d’énergie fossiles. La seconde entend défendre la planète en limitant la production de CO2, principalement imputable à l’usage des énergies fossiles. Ces deux politiques se contredisent. Il importe de choisir sa priorité. Dans une note diffusée par la Maison-Blanche le 23 octobre 2019, le cabinet du président Donald Trump annonce que les États-Unis n’ont plus besoin de livrer des guerres pour s’approvisionner en pétrole. Exit la « Doctrine Carter » qui répondit aux révélations sur les crimes de la CIA, à la défaite américaine au Vietnam, au scandale du Watergate et à la crise pétrolière mondiale de 1974. Pour redonner confiance en eux-mêmes à ses concitoyens, le président Jimmy Carter prononça coup sur coup une importante allocution télévisée et le discours sur l’état de l’Union de 1980. Il déclara que l’approvisionnement énergétique de l’économie américaine imposait de qualifier l’accès au pétrole du Moyen-Orient de « question de sécurité nationale ». Son successeur, le président Ronald Reagan, créa le CentCom, c’est-à-dire le Commandement militaire américain de la région centrale, comme si le Moyen-Orient devenait subitement une province de l’Empire américain. Durant 21 ans, la politique mondiale s’est organisée autour de cette invraisemblable prétention de Washington. La zone couverte par le CentCom a plusieurs fois changé. Elle comprenait au départ la corne de l’Afrique jusqu’à l’Égypte, le Levant sauf Israël et parfois la Jordanie et le Liban, la péninsule arabique et l’Asie du Sud-Ouest. Toutes les guerres de 1980 à 2001 ont été prioritairement des conflits de ressource énergétique (sauf celles des Balkans qui constituaient le « laboratoire » de ce qui allait suivre). Depuis 2001, la fourniture d’énergie à l’économie américaine est devenue secondaire. Le capitalisme ayant évolué, la priorité a été mise à la fourniture d’énergie et de matières premières à l’ensemble de l’économie globalisée (et au détriment des régions du monde non-globalisées). C’était la « Doctrine Rumsfeld/Cebrowski ». L’armée des États-Unis ne défendait plus les intérêts de la population américaine, mais des multinationales globalisées. Les États-Unis ayant joué un rôle d’influenceur dans la crise pétrolière mondiale de 1974, elle ne les affecta pas. Mais une seconde crise n’aurait pas manqué de les toucher. C’est pourquoi, Edward Luttwak, Lee Hamilton et Henry Kissinger inspirèrent la Doctrine Carter. Il se trouve qu’ils jouèrent tous les trois un rôle prépondérant dans l’élaboration de la Doctrine Rumsfeld/Cebrowski : c’est Luttwak qui fut le maître à penser des comploteurs du 11-Septembre, Hamilton qui popularisa le mythe d’attentats ourdis par des terroristes islamistes et Kissinger qui confia à son assistant Paul Bremer le pillage de l’Iraq par une société privée, l’Autorité provisoire de la coalition. En retirant ses troupes de Syrie, le président Donald Trump n’a pas subi une défaite militaire, mais a obtenu une victoire politique. Conformément à la philosophie jacksonienne et à son programme électoral de 2016, il a mis fin aux doctrines Carter et Rumsfeld/Cebrowski. Plusieurs millions de morts après le discours sur l’état de l’Union de 1980, la principale source de guerre dans le monde vient de disparaître. Mais, compte tenu de la pression exercée contre lui au travers des élus démocrates, ce n’est pas cet aspect de sa politique que le communiqué de la Maison-Blanche met en évidence. Il souligne plutôt l’accroissement de la production de pétrole et de gaz qui ont fait en quelques années des États-Unis le premier producteur mondial de ces deux sources d’énergie fossile. Ces résultats sont exacts, mais ne seront pas durables. En effet, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la production de pétrole et de gaz de schiste américains commencera à décliner dès 2023 ou 2024. Nous avons déjà expliqué que la stratégie imaginée par Mike Pompeo visait à tirer le maximum d’avantages avant ce déclin ; qu’en définitive, les États-Unis entendaient conserver une place de leader dans le marché mondial de l’énergie. La Maison-Blanche poursuit en plaçant en exergue le retrait de l’Accord de Paris sur le climat. Ici, la défense de l’humanité s’oppose à la « défense de la planète ». Il appartient à chacun de choisir sa priorité. C’est une question philosophique de première importance à laquelle nous invitons nos lecteurs à réfléchir. Pour alimenter cette réflexion, rappelons que le climat n’est pas stable, il change, se réchauffe naturellement et refroidit tout aussi naturellement. La théorie astronomique des paléoclimats est utilisée pour expliquer les trois cycles simultanés des climats aux temps géologiques. L’un des plus grands astronomes modernes, le Serbe Milutin Milanković, démontra durant la Première Guerre mondiale que trois facteurs influent sur le climat à travers la position de la Terre face au Soleil : l’excentricité de l’orbite terrestre, l’inclinaison de l’axe de rotation de la Terre et la rotation autour de cet axe ; théorie qui a été vérifiée depuis par l’étude des carottes glaciaires. En 1967, Emmanuel Le Roy Ladurie (professeur au Collège de France) publia sa célèbre Histoire du climat depuis l’an mil. Ceci n’évacue pas l’hypothèse d’une responsabilité humaine dans les évolutions climatiques actuelles, mais elle ne peut être que marginale. Le débat actuel est faussé par deux éléments : En premier lieu, on confond la « science » et le « consensus scientifique ». La science est une construction logique et vérifiable. Le consensus scientifique, c’est l’air du temps parmi les scientifiques, mais ce n’est que l’air du temps. C’est très différent. Ainsi, dans l’Antiquité, Aristarque de Samos émit l’hypothèse de la révolution de la Terre autour du Soleil. Au XVIe siècle, Nicolas Copernic démontra cette théorie, mais lorsque, au XVIIe siècle, Galilée l’affirma à nouveau, il se heurta au consensus scientifique et fut condamné par l’Église catholique. En second lieu, la Climate Exchange Plc a proposé un système visant à faire payer les émetteurs de CO2. Il s’agirait ainsi de lutter contre le réchauffement climatique, bien que le CO2 soit un gaz parmi d’autres qui puisse impacter le climat. Des bourses climatiques ont été ouvertes à Chicago, puis Londres, Montréal, Tianjin et Sydney. Il se trouve que la Climate Exchange PLC a été fondée par un ancien directeur de la banque Goldman Sachs et le vice-président des États-Unis, Albert Gore. Ses statuts ont été rédigés par un juriste alors inconnu, le futur président des États-Unis, Barack Obama. Bref, la peur du réchauffement climatique permet à quelques personnes puissantes, et à elles seules, de s’enrichir. En conclusion : les effets du retrait militaire américains du Moyen-Orient sont vérifiables aussi bien pour l’économie américaine que pour la paix dans cette région. Les effets du CO2 sur le climat sont hypothétiques et de toute manière marginaux.
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Mer la plus salée de la planète, la Méditerranée est aussi celle qui se réchauffe le plus rapidement. Dans son dernier rapport, « L’effet du changement climatique en Méditerranée : Histoires d’une mer en surchauffe », publié à l’occasion de la Journée mondiale des océans, l’ONG écologiste WWF tire un bilan accablant de la hausse des températures liée au changement climatique, qui vient s’ajouter aux innombrables pressions anthropiques déjà existantes (surpêche, pollution, développement côtier, transport maritime, etc.). Cumulés, ces différents facteurs sont déjà la cause de nombre de dégâts jugés « irréversibles » : « La Méditerranée d’aujourd’hui n’est déjà plus ce qu’elle était (…) Le changement climatique, ce n’est pas le futur, c’est la réalité d’aujourd’hui que les scientifiques, les pêcheurs, les plongeurs, les communautés côtières et les touristes vivent déjà. L’enjeu est de taille pour l’économie et les avantages que procure la mer Méditerranée », rappelle Giuseppe Di Carlo, directeur de l’initiative marine méditerranéenne du WWF et coordinateur du rapport. Ce dernier met en avant plusieurs impacts majeurs du changement climatique sur l’ensemble de la biodiversité endémique du bassin méditerranéen, avec des conséquences dramatiques déjà visibles sur certaines espèces et, par ricochet, sur les activités économiques (pêche, tourisme) qui leur sont liées. Le point en six chiffres-clés. Le pourcentage d’espèces de mollusques endémiques encore présentes dans les eaux israéliennes. Ce chiffre accablant est la conséquence la plus visible actuellement du phénomène de propagation de la « tropicalisation » des eaux orientales de la Méditerranée vers des zones plus froides : au fur et à mesure que les espèces herbivores tropicales se déplacent dans des eaux autrefois plus froides, les zones de récifs autrefois dominées par des forêts d’algues complexes et riches en biodiversité se transforment en algues tropicales envahissantes qui forment des « gazons » ou même des « terres stériles », modifiant en profondeur l’écosystème habituel des mollusques. Le nombre d’espèces de poissons exotiques s’établissant dans le bassin méditerranéen. Ce chiffre a littéralement explosé durant les dernières décennies, avec des conséquences catastrophiques pour la biodiversité déjà présente – l’interaction avec les nouvelles espèces perturbant complètement les écosystèmes endémiques. Le poisson-lapin, notamment, est connu pour absorber de grandes quantités de petits poissons et crustacés – son estomac pouvant s’étendre jusqu’à 30 fois son volume d’origine pour les accueillir… En tant que nouvelle espèce dans l’écosystème, sa proie ne sait tout simplement pas comment l’éviter. Un bateau de dix tonnes a récemment été coulé par un gigantesque groupe de méduses sur la côte est du Japon. Une énième preuve, selon la WWF, que la prolifération de l’espèce, longtemps occasionnelle, est devenue récurrente et, surtout, dure de plus en plus longtemps. Ce nouveau phénomène modifie radicalement les écosystèmes régionaux, avec de graves répercussions sur la pêche et le tourisme. Alors que les méduses remplissent les filets de pêche à travers toute la Méditerranée, les engins sont endommagés et leur efficacité réduite, et les équipages perdent des heures à gérer leur présence plutôt que de pratiquer la pêche, leur moyen de subsistance. Leur surabondance dans la durée rend également nombre de zones côtières moins attractives pour les amateurs de plongée, avec des conséquences directes sur le secteur du tourisme. C’est le pourcentage d’espèces marines de la Méditerranée abritées par la Posidonia oceanica, une plante à fleurs marine présente uniquement dans le bassin. Elle stocke de 11 à 42 % des émissions de CO2 des pays de la région. Refuge pour la biodiversité, poumon de la Méditerranée, l’évolution de la Posidonia est scrutée à la loupe par les chercheurs, qui ne peuvent que constater la diminution progressive de sa présence dans des zones où elle devrait proliférer. Les facteurs de cette disparition annoncée sont innombrables, mais c’est principalement la pression anthropique que le rapport du WWF met en cause : l’ancrage non contrôlé dans les zones de navigation de plaisance est la principale menace, car il déchire ses feuilles et déracine les plantes, laissant des cicatrices qui peuvent mettre plusieurs années à guérir. Le développement d’activités côtières dans sa globalité nuit à sa croissance, mais cause également de graves dommages au fond de vase qui stocke le carbone en dessous de la plante. C’est le pourcentage de coraux cornés détruits dans la région de Ligurie, en Italie, au cours d’une seule tempête. Un véritable désastre écologique lorsque l’on sait que leurs récifs constituent des habitats essentiels pour nombre d’écosystèmes marins. Par leur beauté, ces coraux constituent également une attraction majeure pour l’économie touristique méditerranéenne. Des études au long cours portant sur la population de coraux cornés au large de la Ligurie ont démontré que ces coraux, même à 40 mètres de profondeur, restaient particulièrement sensibles aux brusques hausses de températures, comme ce fut le cas en 1990, année où le pic de chaleur dans la région provoqua leur mortalité massive. La multiplication des cyclones et des tempêtes, conséquence indirecte du réchauffement climatique, accentue également leur vulnérabilité. C’est le pourcentage de la population de grandes nacres (Pinna nobilis, ou « jambonneau hérissé » !) ayant été victimes d’épisodes de mortalité massive ces dernières années au large de l’Espagne, de l’Italie et d’autres pays méditerranéens. D’autres épisodes similaires avaient déjà été observés par le passé pour ce coquillage géant. Ils seraient liés à la circulation d’un virus, l’Haplosporidium pinnae, qui peut s’être propagé via des courants marins d’été inhabituellement chauds, faisant de la grande nacre une nouvelle victime indirecte du changement climatique.
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A WikiStrike, nous pensons que le réchauffement du climat est une invention des états occidentaux. En effet, l'écologie dépasse les frontières et ouvre donc à la mondialisation. De plus, sous ce prétexte de réchauffement climatique, elle permet de taxer les populations en les culpabilisant. Un rapport rédigé par des scientifiques de l'université d'État de l'Ohio est alarmant. Selon leur étude publiée dans le journal Geophysiphical Research Letters, une énorme crevasse a été repérée dans la calotte glaciaire de l'Antarctique. Si Donald Trump pense que le réchauffement climatique est une invention des Chinois, les scientifiques avancent, preuve à l'appui, que la situation est alarmante. En juillet 2015, un énorme iceberg s'était détaché du glacier de l'île de Pin, point de départ des chercheurs de l'université de l'Ohio pour comprendre comment un tel phénomène a pu se produire. Ils ont constaté qu'une crevasse longue de 32 kilomètres avait provoqué le détachement d'un iceberg de 360 kilomètres carrés. Comme le souligne Konbini, qui relaye cette étude, c'est l'augmentation de la température des eaux qui a provoqué cette fissure. Ce qui est surtout inquiétant, c'est que la crevasse s'est formée au milieu de la banquise, soit là où elle est censée être la plus solide. A terme, on redoute la fonte complète de la calotte polaire, avec toutes les conséquences dramatiques que cela engendrera: une montée des eaux et des inondations jamais vues jusqu'ici. New York et Miami rayées de la carte Difficile de déterminer jusqu'à quel niveau les eaux augmenteront, mais les pronostics vont d'un à trois mètres d'ici 2100. Cela voudrait dire que des villes comme New York ou Miami seraient tout simplement rayées de la carte... "La question n'est maintenant plus de savoir si la calotte glaciaire de l'Antarctique va fondre, mais quand", déclare Ian Howat, directeur de l'étude, dans un communiqué de presse cité par Mashable US et retranscrit par Konbini. Ce constat alarmant n'est toutefois pas partagé par tout le monde, à commencer par Ian Joughin, ingénieur au laboratoire de physique appliquée de l'université de Washington. "Il est trop tôt pour dire s'il s'agit d'un mouvement durable qui pourrait vraiment altérer le rythme de retrait de la glace."
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Les objectifs climatiques risquent d’être manqués, malgré le Covid-19, alerte l’ONU La hausse du niveau de gaz à effet de serre dans l’atmosphère reste beaucoup trop importante, malgré le ralentissement très temporaire observé suite aux confinements. Le rythme du changement climatique n’a pas été ralenti par la pandémie de COVID-19 et le monde reste à la traîne dans sa lutte pour réduire les émissions de carbone, ont annoncé jeudi les Nations Unies. Le ralentissement économique lié au coronavirus n’a entraîné qu’une baisse temporaire des émissions de CO2 l’an dernier et n’a pas suffi à endiguer la hausse du niveau de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, a déclaré l’Organisation météorologique mondiale (OMM). « Certains pensaient que les confinements dus au COVID-19 auraient eu un impact positif sur l’atmosphère, ce qui n’a pas été le cas », a déclaré Petteri Taalas, secrétaire général de l’OMM, lors d’un point de presse. Les objectifs de réduction des émissions n’ont pas été atteints et il est de plus en plus probable que le monde ne parviendra pas à réaliser l’objectif fixé par l’Accord de Paris, à savoir ramener le réchauffement de la planète à 1,5 degré Celsius au-dessus des niveaux pré-industriels, a déclaré l’OMM dans son rapport intitulé United in Science. Vers une « année décisive » « C’est une année décisive pour l’action climatique », a déclaré le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, dans un communiqué, ajoutant que les résultats nous montrent « de façon alarmante à quel point nous sommes éloignés du but ». « Cette année, les émissions émanant de combustibles fossiles ont rebondi, les concentrations de gaz à effet de serre ont continué à augmenter et de graves phénomènes météorologiques amplifiés par les activités humaines ont affecté la santé, les vies et les moyens de subsistance des populations de chaque continent », a-t-il déclaré. La température moyenne globale au cours des cinq dernières années a été parmi les plus élevées jamais enregistrées, estimée entre 1,06 et 1,26°C au-dessus des niveaux pré-industriels (1850-1900).
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Aujourd’hui, 75 % des terres agricoles dans le monde servent à élever du bétail – c’est-à-dire à nourrir des bêtes qui serviront, ensuite, à nous nourrir. Notre mode de vie carnivore, réservé à une poignée de privilégiés, exerce une pression telle sur notre planète qu’il déstabilise les écosystèmes. Destruction de la biodiversité et déforestation, émissions de gaz à effet de serre et changements climatiques, pollution des cours d’eau, mainmise des multinationales au détriment des petits agriculteurs, mais aussi souvent cruauté animale et impacts néfastes sur la santé humaine… Notre consommation effrénée de viande et de produits laitiers issus de l’élevage industriel a des effets délétères à bien des égards. Un troupeau dans une ferme d’élevage au Brésil. © Marco Antonio Rezende / Lineair / Greenpeace Élevage : une situation économique catastrophique Le modèle agricole actuel prend en tenaille les agriculteurs et leur marge de manœuvre est extrêmement faible, voire inexistante, notamment lorsqu’il s’agit de négocier les prix de vente de leurs productions. Dans le monde, une poignée de multinationales détient un quasi-monopole pour l’achat, la transformation et la distribution des produits agricoles, alors qu’il y a 570 millions d’agriculteurs pour nourrir 7,2 milliards de consommateurs ! Ce constat est encore plus cruel pour les éleveurs car en plus des prix impossibles à négocier, leurs coûts de production explosent. Car l’élevage industriel est en effet un modèle coûteux : il engendre une très forte dépendance aux intrants extérieurs, notamment pour l’alimentation animale ; d’où une situation économique catastrophique pour beaucoup d’éleveurs engagés dans ce modèle industriel. Les aides, quel que soit leur montant, ne régleront pas ce problème qui persiste depuis des années. Elle ne sont qu’une rustine de plus qui n’impose aucune véritable limite à une course destructrice au plus gros volume, en atteste l’émergence des fermes usines. Dire que revoir à la baisse les normes environnementales permettrait de sauver l’élevage est faux et dangereux : leur renforcement est la seule solution qui s’impose. Élevage et déforestation Dans de nombreux pays, l’élevage contribue à la déforestation car les terres boisées sont rasées soit pour en faire des zones de pâturage pour le bétail, soit pour produire des cultures (très souvent du soja) qui sont ensuite utilisées pour nourrir les animaux. En Amazonie brésilienne, par exemple, 63% de la déforestation est due à l’élevage. Le soja qui y est produit sert directement à nourrir le bétail sur place, mais il est aussi largement exporté. Il est alors utilisé sous forme de tourteaux ou de farine qui servent notamment à nourrir nos vaches laitières, cochons et volailles. Le Brésil est ainsi le premier exportateur mondial de bœuf et de cuir. La France est un important importateur de soja et plus spécifiquement de tourteaux de soja. Elle importe entre 3 et 3,5 millions de tonnes de soja par an, et environ 60% de ces 3 millions de tonnes (1,8 Millions de tonnes environ) viennent du Brésil. Cette déforestation à grande échelle nuit à la biodiversité, mais aussi au climat : elle entraîne des émissions de gaz à effet de serre (en relâchant le CO2 emprisonné dans les sols et la végétation et en empêchant donc de capter du CO2 à l’avenir) qui contribuent à exacerber les changements climatiques. 1 - 5 L'exportation du soja dans le port de Santana, au Brésil. © Antonio Stickel / Greenpeace PARTAGER ZOOMER Élevage et climat Aujourd’hui, à l’échelle mondiale, l’élevage représente 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre – soit autant que le secteur du transport ! Les émissions mondiales liées à l’élevage se décomposent comme suit, d’après les données de l’Organisation mondiale des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture : 50 % de méthane, issu de la fermentation entérique des ruminants, du lisier/fumier et du riz (dans les cultures de riz utilisées pour l’alimentation animale). 25 % de CO2 lié aux changements d’affectation des terres (principalement la déforestation pour le soja et l’extension des pâtures) et à l’utilisation d’énergies fossiles (notamment pour les tracteurs). 25 % de protoxyde d’azote (N20) lié aux engrais utilisés sur les cultures destinées à l’alimentation animale et lié au lisier/fumier. L’élevage est donc un contributeur important à travers deux gaz à effet de serre moins connus que le dioxyde de carbone (CO2) mais tout aussi néfastes, si ce n’est davantage : le protoxyde d’azote et le méthane. Ce dernier a un pouvoir de réchauffement 28 fois plus élevé que celui du CO2 et serait responsable d’environ 20 % de l’accroissement de la température (+ 1 ºC) observé au cours du siècle… Un fermier répand du lisier sur ses terres, dans le nord de l’Allemagne. © Sonja Och Élevage et eau L’élevage industriel contribue à gaspiller l’eau. En effet, la production de viande et d’œufs nécessite des quantités d’eau plus importantes que celle de céréales et de légumineuses. De plus, cet élevage industriel pollue les eaux car il rejette dans l’environnement des quantités importantes de nitrates, du phosphore mais aussi des antibiotiques et autres polluants. On se retrouve ainsi confronté à des problèmes environnementaux, comme les algues vertes en Bretagne, très liées à l’élevage intensif, et qui posent également des problèmes sanitaires importants. Un test de qualité de l’eau dans la Schlei, en Allemagne. © Sonja Och La protection de l’environnement : une opportunité vertueuse Choisir un système à bas niveau d’intrants (par exemple un cheptel réduit nourri exclusivement à l’herbe) revient à baisser les coûts de production et à valoriser davantage les produits. Il faut sortir de la logique du produire “plus” pour entrer dans la logique du produire “mieux”. De plus, nous consommons actuellement trop de viande et trop de produits laitiers pour que cela puisse être soutenable, d’autant plus que cette consommation de produits animaux est totalement inéquitable : les pays riches se gavent là où d’autres meurent de faim. Il ne faut pas agir uniquement sur notre façon de produire, mais également sur notre façon de consommer : en consommant (beaucoup) moins et (beaucoup) mieux. Les vaches d’une ferme laitière écologique en France. © Jean-Luc Bertini Il suffirait de diviser par deux notre consommation de protéines animales pour dégager assez de nourriture pour deux milliards de personnes supplémentaires. Greenpeace recommande ainsi un maximum d’environ 16 kg de viande issus de l’élevage écologique par personne et par an (soit environ 300 g par semaine) et 33 kg de lait par personne et par an (soit un peu plus d’un demi litre de lait par semaine). Le choix de chacun d’adopter un régime végétarien ou végétalien permet également de contribuer encore plus à l’effort collectif de réduction de la consommation de produits animaux. L’agriculture écologique est la seule à garantir des pratiques agricoles saines et une alimentation de qualité aujourd’hui et pour les générations à venir, en s’appuyant sur les principes de l’agroécologie. Cette agriculture regroupe un ensemble de pratiques durables qui respectent l’environnement. Un élevage écologique joue un rôle clé dans les agroécosystèmes en contribuant notamment à optimiser la fertilisation des sols. Il n’a recours qu’aux terres et aux ressources agricoles qui ne sont pas directement utilisables pour l’alimentation humaine. Sa mise en œuvre implique donc de réduire notre cheptel, en particulier en Europe, pour privilégier la qualité de notre production alimentaire à sa quantité. Lire notre rapport sur les 7 principes clés de l’agriculture écologique
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Nous observons déjà chaque jour les effets du réchauffement climatique dans notre quotidien : vagues de chaleur, ouragans, inondations, feux de forêt... Ces phénomènes extrêmes ont toujours existé, mais le réchauffement les rend plus fréquents et plus menaçants. Les aléas météorologiques ont toujours fait partie de notre quotidien. En 1947, une vague de chaleur exceptionnelle a frappé l'Europe avec des pics à plus de 40 °C enregistrés fin juillet en région parisienne, et on soupçonne une sécheresse historique d'être à l'origine de la chute de l’empire assyrien il y a plus de 2.700 ans. Seulement voilà : ces phénomènes jusqu'ici inhabituels sont aggravés par le changement climatique, et pourraient bien devenir la norme dans le futur. Voici comment lien une planète plus chaude aboutit à plus de catastrophes. Les précipitations record En juillet 2021, des pluies torrentielles se sont abattues en Allemagne, aux Pays-Bas et en Belgique. Elles ont entraîné des inondations catastrophiques avec plusieurs centaines de morts. S'il est courant de connaître des épisodes cévenols en automne, un tel déluge au cœur de l'été est assez inhabituel. Selon une étude de la World Weather Attribution (WWA), la probabilité de ce type d'évènement est aujourd'hui de 1,2 à 9 fois plus élevée qu'au cours de l'ère préindustrielle, en raison du réchauffement climatique. Une autre étude de l'université de Newcastle souligne elle aussi que les « tempêtes lentes » (qui augmentent la quantité de précipitation sur une zone donnée) pourraient devenir 14 fois plus fréquentes sur l'Europe d'ici la fin du siècle. L'explication est toute simple : plus l'air est chaud, plus il retient l'eau. Pour chaque hausse de 1 °C, les scientifiques estiment ainsi que l'atmosphère retient environ 7 % d'humidité en plus. Les cyclones En 2020, 29 tempêtes tropicales ont été enregistrées dans l'Atlantique, un record ! Les modèles météorologiques n'indiquent cependant pas que le réchauffement va rendre les ouragans plus fréquents, mais qu'ils seront en revanche plus intenses, avec des vents plus puissants et des précipitations plus élevées. Selon une étude japonaise, les ouragans pénètrent aussi plus profondément à l'intérieur des terres : en se développant sur des océans plus chauds, ils absorbent et stockent plus d'humidité, ce qui les empêche de s'affaiblir lorsqu'ils arrivent sur terre. Les ouragans pourraient aussi causer plus de dégâts en stagnant plus longtemps au même endroit. « Le réchauffement anthropique pourrait entraîner un ralentissement significatif du mouvement des ouragans, en particulier dans certaines régions très peuplées des latitudes moyennes, comme le Japon ou la Côte est des États-Unis », affirme ainsi Gan Zhang, auteur d'une étude parue en 2020 dans la revue Science Advance. Les canicules En juin 2021, le Canada a connu un vague de chaleur sans précédent avec des températures dépassant les 45 °C dans plusieurs villes, soit parfois plus de 20 °C que les normales saisonnières ! Un « dôme de chaleur » favorisé par le changement climatique, attestent les scientifiques. D'après une étude de l’École polytechnique de Zürich, les vagues de chaleur intenses deviendront de deux à sept fois plus probables au cours des trois prochaines décennies si les émissions de gaz à effet de serre se poursuivent au même rythme. Une autre étude de 2020 montre que la durée des vagues de chaleur a augmenté de 6,4 jours par décennie entre 1980 et 2017 dans la région méditerranéenne. En France, une canicule équivalente à celle de 2003 pourrait survenir tous les deux ans d'ici la fin du siècle, atteste Météo-France. La foudre Selon les calculs de l’université de Berkeley aux États-Unis, le foudroiement pourrait augmenter de 12 % par degré Celsius de réchauffement climatique et d'environ 50 % au cours de ce siècle aux États-Unis. « Ce phénomène s'explique par l'augmentation de la vapeur d'eau dans l'atmosphère qui alimente le mouvement des courants d'air chaud, explique David Romps, principal auteur de l'étude. Plus rapide est la remontée des masses d'air chaud dans la haute atmosphère, plus il y a d'éclairs. ». Une autre étude révèle que la fréquence des éclairs pourrait doubler sur l'arctique d'ici la fin du siècle. Tout cela n'est pas sans conséquences : outre le danger de foudroiement pour les humains et les animaux, les éclairs causent des dégâts importants sur les forêts : d'après une étude du Smithsonian Tropical Research Institute, un coup de foudre endommage un total de 23,6 arbres et détruit 5,5 de ces arbres par an dans les régions tropicales. La foudre est aussi susceptible de déclencher des feux de forêt dévastateurs. Les inondations côtières Le réchauffement climatique entraîne une fonte accélérée des calottes glaciaires et une expansion thermique de l'eau des océans. Deux phénomènes qui se cumulent pour faire grimper le niveau de la mer, et ainsi menacer les villes situées sur les côtes. Une élévation du niveau de la mer de 5 à 10 centimètres doublera la fréquence des inondations au niveau des tropiques entre 2030 et 2050, atteste une étude de 2017. La montée des eaux accentue aussi les inondations dues aux marées et aux tempêtes, car l'eau part d'un niveau plus élevé. Une étude américaine montre ainsi qu'en raison notamment de ces tempêtes tropicales, les inondations centennales (qui ont une chance sur 100 de se produire une année donnée) pourraient se reproduire tous les ans sur certaines côtes américaines. Les villes côtières sont d'autant plus menacées qu'elles subissent également l’érosion côtière : plus l'océan gagne du terrain sur la terre, plus il emporte avec lui du sable et fragilise les roches, augmentant le risque d'éboulement. Les feux de forêt En 2019, pas moins de 350 millions d'hectares de forêt ont brûlé dans le monde, l'équivalent de six fois la surface de la France. Australie, Sibérie, Europe, États-Unis, Indonésie, Amazonie... aucune région n'est épargnée. Selon une méta-étude parue en 2020, le réchauffement climatique accroît clairement le risque d'incendies de forêts, en raison d'une combinaison de phénomènes défavorables : températures élevées, faible humidité, faibles précipitations et vents violents. On observe ainsi un allongement de 20 % de la saison des incendies au niveau mondial, avec pour conséquence plus de surfaces brûlées. « Le signal anthropique du changement climatique va entraîner une augmentation de 33 % à 62 % de la superficie des terres brûlées d'ici 2050 », indique ainsi une des études citées dans le rapport. Le phénomène engendre un cercle vicieux : en 2019, les feux de forêt ont généré l'émission de 6.375 mégatonnes de CO2, soit environ 20 % des émissions totales de gaz à effet de serre de l'année. CO2 qui participe lui-même au réchauffement. Le froid extrême Cela peut paraître contre-intuitif, mais le réchauffement risque aussi d'augmenter la probabilité des épisodes de froid extrême. Des chercheurs ont ainsi constaté que les récentes poussées d’air froid observées en Amérique du Nord et en Asie de l'Est étaient liées au réchauffement de la stratosphère et au recul des glaces dans les mers du nord. Des phénomènes qui perturbent le vortex polaire, l'air froid étant alors déplacé vers les zones plus au sud. D'autre part, les pôles ont tendance à se réchauffer plus rapidement que l'équateur. « Comme la différence de température entre les deux s'amenuise, les courants atmosphériques vont avoir tendance à s'affaiblir », explique François Gourand, ingénieur-prévisionniste à Météo-France. En ne jouant plus leur rôle de « barrière », ces courants-jets laissent davantage passer les masses d'air froid venues des régions polaires.
true
La ville russe de Verkhoïansk a enregistré samedi 20 juin une température de 38°C, un record dans la région arctique. Certains experts trouvent ce fait remarquable car ils n’attendaient une telle température que vers l’année 2100. Verkhoïansk, la ville la plus froide de la terre où, en 1892, la température a baissé jusqu’à -67,8°C, a battu un nouveau record. Le samedi 20 juin, des météorologues russes y ont constaté une température de 38°C. Il s’agit de la température la plus chaude jamais enregistrée au nord du cercle arctique. D’après le World Climate Service, le record précèdent appartenait à Fort Yukon, en Alaska, où en 1915 la température avait grimpé jusqu’à 37,7°C. Pour le météorologue américain Jeff Berardelli, une telle hausse des températures dans la région sibérienne constitue un fait «remarquable». «La température probablement la plus chaude jamais enregistrée dans l'Arctique a été constatée aujourd'hui. 100,4 °F [soit 38°C, ndlr]. Ce qui se passe en Sibérie cette année est tout simplement remarquable. Le genre de temps que nous attendions d'ici 2100, 80 ans plus tôt. À titre de comparaison, Miami n'a atteint 100 degrés [Farenheit, ndlr] qu'une seule fois», a-t-il écrit. Likely the hottest temperature ever recorded in the Arctic happened today-100.4 F- What's happening in Siberia this year is nothing short of remarkable. The kind of weather we expect by 2100, 80 years early. For perspective Miami has only reached 100 degrees once on record. https://t.co/WDPRmLRD4d Pour rappel, la ville de Verkhoïansk détient également le record mondial d'amplitude thermique annuel avec 106°C, l’écart entre les −67,8°C hivernaux et les +38°C estivaux.
true
Par Armand Paquereau (initialement publié dans Paroles d’agriculteurs) Armand Paquereau agriculteur à la retraite, auteur de « cultiver la terre de Charentes » plaide pour une réaffirmation de notre souveraineté alimentaire et pour qu’il soit mis fin à la politique d’importation massive de protéines. Les ministres des 27 ont conclu un accord, qui sera négocié avec le Parlement européen, pour les critères de la nouvelle PAC qui s’appliqueront à partir de Janvier 2023. Un premier constat : le budget de la période 2014-2020 était de 408,3 milliards d’euros ; le budget de l’accord s’élève à 387 milliards d’euros sur 7 ans, soit une diminution de 5,2 % . La répartition de ce budget sera revue pour satisfaire l’objectif de « cesser d’opposer approche écologique et approche économique. Il s’agit également de favoriser des objectifs en matière de démographie agricole, d’organisation de filière pour retrouver de la valeur ajoutée, ou de mise en place d’outils de gestion des risques ». Ces objectifs sont très louables, mais comportent dans leur essence même un antagonisme fondamental. L’attribution des primes, qui au début de la PAC était pour compenser la baisse de prix induite par l’adhésion à l’OMC et la mise des prix européens au niveau des prix mondiaux, sera maintenant majoritairement assujettie à des éco-régimes. Le versement des primes sera inféodé à des engagements complexes de méthodes de conduite des productions agricoles dont le but principal sera de préserver l’environnement, dont les préceptes de l’agroécologie sont le fondement, entraînant des contraintes culturales et administratives supplémentaires pour les agriculteurs. L’agroécologie, la solution magique « L’idée de l’agroécologie est de produire de l’alimentation en s’appuyant sur les ressources naturelles, plutôt que d’utiliser les intrants (engrais et pesticides, énergie, eau d’irrigation, tout ce qui vient de l’extérieur) » explique Marie-Catherine Schulz-Vannaxay de France Nature Environnement. Or, tous les agriculteurs et les citoyens objectifs constatent que la production agricole a progressé grâce à l’apport des fumures minérales et à la protection des phytos. Même la Bio a des difficultés pour assurer la fertilisation azotée et a recours à des phytos, qui même s’ils ne sont pas d’origine chimique, peuvent avoir des effets délétères. Les agriculteurs de nombreux pays africains ont comme espoir le plus vif de pouvoir avoir accès aux engrais, aux phytos, à l’irrigation, tout ce que l’agroécologie veut nous interdire ! Nos eurodéputés devront réfléchir à cette contradiction avant de voter. Cette même chargée des affaires agricoles à FNE précise : « Par exemple, on peut implanter des haies, des mares ou des bosquets dans les fermes pour héberger des auxiliaires de cultures (des insectes et des oiseaux) qui vont se nourrir des insectes ravageurs et qui vont ainsi aider à la production. C’est utiliser la biodiversité à des fins de production ». Ce qu’elle élude, c’est que ces mêmes haies abritent aussi les prédateurs des récoltes, et les agriculteurs constatent que les invasions de leurs cultures commencent le plus souvent en périphérie des parcelles, en bordure des haies et lisières de bois. De plus, les haies constituent une concurrence en eau et en lumière envers les cultures adjacentes sur une largeur égale à leur hauteur. La diminution des rendements par hectare contigu étant proportionnelle à leur longueur, leur largeur et leur hauteur. Contenir ces haies à des dimensions limitant cette concurrence nécessite des investissements et des frais d’entretien annuels. Assurer l’autosuffisance alimentaire Par contre, on ne peut que lui donner raison quand elle dit « L’idée n’est pas d’être totalement autosuffisant dans toutes les productions mais de réaffirmer notre souveraineté alimentaire et de réduire la politique d’importation massive de protéines notamment et d’exportation ». Mais ce vœu restera pieux, car l’Europe a engagé les pays membres dans l’OMC, et ils sont obligés d’en respecter les règles d’échange. Et notre autosuffisance alimentaire, déjà fortement compromise se trouve encore plus aléatoire depuis la signature des accords du Ceta et du Mercosur. Ils permettent l’importation de produits nord et sud-américains, dont les normes et les coûts de production mettent les producteurs européens en situation de concurrence défavorable. Ces produits contiennent aussi des résidus de substances interdites chez nous (OGM, glyphosate, etc.). Comment assurer notre auto-suffisance alimentaire quand, jour après jour, le Commission européenne interdit les uns après les autres les produits de protection de nos récoltes sans s’assurer des conséquences, laissant les agriculteurs sans solution de substitution (Arsénite de soude, diméthoate, glyphosate, etc.). Une nouvelle répartition des aides La Commission s’est engagée à explorer d’autres voies pour orienter encore plus efficacement les paiements directs : L’objectif est d’orienter les aides selon le nombre d’actifs au détriment des aides à l’hectare et de plafonner le montant total des aides par exploitation à 100 000 €. Cela semble vouloir tenter de favoriser des petites exploitations employeuses de main-d’œuvre. Mais cette louable intention ne tient pas compte de la faiblesse des prix imposés par la concurrence. Comment une grande exploitation céréalière, déjà sur le fil du rasoir économique, pourra-t-elle survivre à une baisse aussi drastique de ses aides si rien n’est prévu pour compenser par des prix plus rémunérateurs ? La Commission veut augmenter le nombre d’actifs agricoles et favoriser l’installation des jeunes quand le tiers des agriculteurs ne gagne que 350 € par mois ! Rémunérer les services environnementaux Pour Benoit BITEAU, eurodéputé EELV, « les éco-régimes peuvent, en ce sens, présenter une solution, sous forme de paiement pour services environnementaux. » Cette proposition est en même temps choquante et intéressante. Pour pallier la sous-rémunération d’une fonction aussi vitale et indispensable que la production de nourriture pour la population, on propose de rémunérer les services environnementaux. Même si les écologistes prétendent que les agriculteurs ont détruit l’environnement, il faut bien reconnaître que depuis des siècles les paysans, par leur travail incessant, ont fait pousser des récoltes nourricières, contrôlé les adventices, empêché les ronces d’envahir les champs, et entretenu la palette colorée des champs cultivés au cours des saisons. Jamais, pour de telles aménités, ils n’ont demandé de récompense. Mais pire, maintenant, on veut leur interdire les moyens mécaniques et chimiques qui rendaient ce travail moins pénible et les obliger à revenir aux méthodes du 19e siècle. Mais disons chiche à Monsieur BITEAU : dans cette mode de lutte contre le réchauffement climatique, le principe majeur est de taxer le CO² pour tenter de diminuer la consommation d’énergie fossile. L’agriculture est la seule profession dont le bilan carbone est positif pour l’environnement : par le truchement de la photosynthèse et grâce à l’énergie solaire, les plantes cultivées captent du CO² et rejettent de l’oxygène. Une étude permet de mettre en évidence la conséquence du travail de l’agriculteur : un hectare de maïs (par exemple) capte annuellement plus de CO² qu’un hectare de forêt : Alors que la réglementation PAC se contorsionne pour répartir les primes selon des critères agro-environnementaux, il serait simple de payer aux agriculteurs le service rendu à la collectivité sur la base du CO² capturé sur la base du taux de la taxe carbone. Ce que nous coûte la politique européenne Cette énorme machine à contraindre les États à appliquer et respecter des normes complexes et sans cesse en évolution nécessite un système réglementaire, administratif et de contrôle qui génère des coûts financiers. L’UE met en exergue les subventions versées pour accompagner ses exigences, mais rarement le coût net pour les États, donc les citoyens. Le graphique ci-dessous est très instructif : On y constate la charge nette en croissance constante de la participation de la France à l’UE. En 2017, la France contribuait au budget européen à hauteur de 18,69 milliards d’€ et en recevait 13,5 Mds dont 9,2 pour la PAC. Réformer le carcan administratif Le fonctionnement administratif et de contrôle de l’agriculture absorbe une somme bien plus conséquente que les primes PAC destinées aux agriculteurs pour compenser la mise au prix mondiaux. Les informations pour l’agence française de développement de l’agriculture biologique, les fédérations de défense sanitaire et contre les organismes nuisibles, les comités de reconversion du vignoble, les Coop de France ne sont pas comprises dans le tableau ci-dessous : La transposition des directives européennes en droit français, la gestion des services de mise en application des normes, de leur contrôle, de la répartition et du paiement des primes PAC génèrent un nombre conséquent d’emplois, qui se concrétisent par une charge économique et psychologique sur les agriculteurs. Cet aspect va encore se complexifier avec l’application des écosystèmes (eco-schemes) que prévoit la nouvelle PAC. Ces engagements contractuels vont engendrer des dossiers complexes avec encore plus de conseils et de contrôles pour les exploitants, ce qui se traduira par des charges complémentaires pour percevoir des primes en baisse. Instaurer une exception agri-culturelle Les agriculteurs seraient en droit d’attendre des services induits par la PAC une protection de leur profession par des règles sanitaires et commerciales contre les importations de produits qui ne respectent ni les normes sanitaires ni le respect environnemental que leur impose l’UE. À l’instar de l’exception culturelle dans les accords de l’OMC, l’UE devrait exiger l’exception agri-culturelle afin de protéger l’agriculture et empêcher la concurrence délétère des agricultures du monde entier dont les conditions de climat, de rendement et de géopolitique sont trop différentes. Quand on sait que 50 % des agriculteurs vont partir en retraite dans les 10 ans, avec un taux de remplacement de 70 %, et la baisse constante de leurs effectifs en raison de leur sous-rémunération, on ne peut que constater que notre souveraineté alimentaire est en grand danger. La solution ne peut venir que dans une lutte contre l’agribashing afin de réhabiliter le statut de l’agriculteur dans l’opinion, et dans la juste rémunération de son travail, de ses compétences et de ses investissements. Il est choquant de ne proposer à un agriculteur qu’un RSA quand il doit travailler 80 heures par semaine pour soigner ses animaux, quand un autre citoyen perçoit ce même RSA sans contrepartie (sauf rares cas particuliers). Pourquoi les prix agricoles ne sont-ils pas déterminés de sorte à permettre à un agriculteur de bénéficier d’un revenu horaire minimum comme un salarié a droit au SMIC ? La réponse à cette question est primordiale pour assurer notre souveraineté alimentaire.
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Il est l’heure de la mobilisation ! A Nantes, ce week-end, un grand tour de France de la mobilisation pour la transition énergétique démarre ! Des évènements festifs et citoyens auront lieu pendant deux jours, pour parler énergie, et agir énergie ! Libérons l’énergie ! par gpfrance Une conférence gesticulée sur les changements climatiques aura lieu le vendredi 13 janvier à 19h45. Le lendemain, un rassemblement citoyen visuel et festif se tiendra place Royale à 12h avec la présence du groupe Tryo, soutien de la campagne Libérons l’énergie !. Pendant ces deux jours, des stands d’informations seront installés place du Commerce. En France, l’élection présidentielle de 2012 est un rendez-vous à ne pas manquer. Le ou la futur(e) président(e) de la République aura la responsabilité d’engager sans délai le pays dans la voie de la Transition énergétique… Car nous devons sortir de l’impasse du nucléaire et des hydrocarbures : aujourd’hui, la politique énergétique française est prisonnière d’un modèle fermé, et passéiste. L’énergie est prisonnière des quelques politiques et industriels qui la gouvernent, elle ne bénéficie pas d’un débat public, elle est prisonnière de budgets absurdes, de recherche et de développement sans futur… Mais l’énergie, c’est le quotidien des Français ! C’est une question d’égalité, de santé, d’emplois, de pouvoir d’achat… Nous devons libérer notre voix citoyenne et nous mobiliser pour la transition énergétique en France ! Libérons l’énergie ! se déplacera ensuite à Bordeaux les 20 et 21 janvier avec la pièce de théâtre Avenir Radieux de Nicolas Lambert jouée le samedi soir à la Rock School Barbey. Le lendemain, un rassemblement citoyen aura lieu place des Quinconces et des stands d’informations seront installés dans le centre de Bordeaux pendant les deux jours. Les autres villes concernées par la campagne sont ensuite Toulouse, Montpellier, Marseille, Strasbourg, Lyon, Clermont-Ferrand, Lille, Rennes et Paris (11 villes au total). (voir l’agenda) Libérons l’énergie !, c’est un appel citoyen à s’approprier le débat sur nos choix énergétiques et à exiger des candidats à l’élection présidentielle qu’ils se positionnent clairement en faveur de la transition énergétique. Tous, que nous soyons citoyens, membres d’associations, acteurs économiques, nous devons montrer notre attachement à des énergies propres et durables et à une consommation d’énergie sans gaspillage. Cet appel veut, et doit être le plus large possible, c’est pourquoi des associations nationales comme France Libertés, Greenpeace, Colibri, Réseau Sortir du Nucléaire et Convergence Citoyenne pour la Transition Énergétique, et locales sont impliquées dans ce mouvement. Car lorsque les gens se mobilisent en grand nombre, pacifiquement et dignement, il est très difficile pour les gouvernements de s’opposer éternellement au changement ! suivre toute la campagne sur : http://www.liberons-energie.fr/
biased
Les terribles images montrant des populations du Grand Sud de Madagascar au bord de la famine, diffusées dans le reportage de 27 minutes d’Envoyé Spécial du 25 novembre 2021 sur France 2, nous rappellent que les changements climatiques ont des conséquences absolument dramatiques. Et déjà bien réelles pour un trop grand nombre de personnes qui souffrent aujourd’hui de la faim. L’ONU alerte sur la situation depuis plusieurs mois, alors que près de 30 000 personnes vivent dans des conditions proches de la famine, sans accès à l’alimentation. Le directeur du Programme alimentaire mondial a appelé à une réaction de la communauté internationale, pour financer l’aide alimentaire d’urgence, nécessaire à la survie de dizaines de milliers de personnes. Madagascar : une famine climatique ? Les images de Madagascar sont insoutenables mais montre la réalité des populations qui, traditionnellement, vivent de l’agriculture. Pas une goutte d’eau depuis 3 ans : la sécheresse a mis en péril tous leurs moyens d’existence. Les stratégies d’adaptation, de survie même, mises en place sont extrêmes et permettent tout juste de survivre : consommer des aliments destinés à l’alimentation du bétail, vendre ses biens, et notamment ses terres et son bétail, réduire drastiquement la quantité et la qualité des aliments consommés, tout quitter pour se réfugier dans des bidonvilles, autour des grandes villes de la région. Telle est la réalité des populations vivant aujourd’hui au sud de l’île de Madagascar. Des conséquences durables pour les populations proches de la famine à Madasgascar et ailleurs Les conséquences d’une crise alimentaire d’une telle ampleur pourront avoir des répercussions sur le long terme : sur la santé mentale et physique des personnes (et surtout des enfants) touchées par la malnutrition aigüe, sur les moyens d’existence des populations dont la seule source de revenu était dans les terres qu’ils cultivaient. En 2021, à travers le monde, 155 millions de personnes ont souffert de la faim à un niveau extrême. Les changements climatiques sont en grande partie responsables de cette situation de crise, même si le cas de Madagascar représenterait officiellement, selon l’ONU « le premier pays confronté à une détresse alimentaire liée au réchauffement climatique ». Une étude récente du World Weather Attribution (WWA), composé de scientifiques analysant les impacts des changements climatiques sur la fréquence et l’intensité des événements climatiques extrêmes contredit cette affirmation de l’ONU. L’étude présente la situation à Madagascar comme le résultat de la combinaison entre une situation de grande pauvreté structurelle et une variabilité climatique naturelle, potentiellement exacerbée. Il n’en reste pas moins que les changements climatiques pourront aggraver ces phénomènes climatiques extrêmes, dans de nombreuses régions du monde déjà en situation de grande vulnérabilité. Cette combinaison entre pauvreté et variabilité climatique extrême risque risque bien d’être un moteur d’accroissement de la faim à travers le monde. Malheureusement Madagascar n’est pas un cas isolé. La corne de l’Afrique et notamment certaines zones du Kenya sont aussi touchées par une sécheresse, qualifiée de « catastrophe nationale » par les autorités du pays. Elle provoque aujourd’hui une insécurité alimentaire grave pour des millions de personnes. A Madagascar et ailleurs, les agriculteurs et les agricultrices en première ligne des impacts des changements climatiques Alors que nous produisons assez de nourriture pour alimenter 1,5 fois l’humanité, les causes de la faim dans le monde sont multiples : les conflits, le covid et les changements climatiques. Nous l’ignorons parfois, l’oublions souvent, mais les changements climatiques sont à l’origine, aussi, de l’accroissement du nombre de personnes souffrant de la faim. >>> Pour aller plus loin : La faim dans un monde d’abondance : des causes évitables, des solutions durables L’injustice climatique Derrière ce constat, une injustice profonde se dessine. Celles et ceux qui en sont le moins responsables en pâtissent le plus. En effet, les 10% les plus riches de la population mondiale (environ 630 millions de personnes) émettent 52% des gaz à effet de serre. A l’opposée, les 50% les plus pauvres du monde ne sont responsables que de 7% des émissions de CO2 cumulées. Pourtant, ce sont bien ces populations les plus pauvres qui se voient les plus dramatiquement touchées par les conséquences des changements climatiques. Privées de moyens suffisants pour s’adapter à ces conséquences, elles les subissent de plein fouet. Quand la famine touche celles et ceux qui nous nourrissent Dans de nombreux endroits dans le monde, les périodes entre l’épuisement des produits d’une récolte et l’arrivée d’une nouvelle récolte sont de plus en plus longues et difficiles, et la faute peut être imputée aux changements climatiques. L’agriculture et la production alimentaire sont des secteurs qui concentrent 63 % de l’impact de ces chocs climatiques. Ce sont les pays les plus vulnérables et les communautés les plus pauvres qui paient le plus lourd tribut. En effet, si 2,5 milliards de personnes vivent de l’agriculture dans le monde, dans le même temps il faut savoir que les deux tiers des personnes vivant sous le seuil de pauvreté dans le monde vivent de l’agriculture. La sécheresse, fléau de l’agriculture… On pense souvent à la sécheresse quand on pense aux impacts des changements climatiques sur l’agriculture, et à raison : il s’agit de l’événement climatique extrême qui a le plus d’impact sur celle-ci. La sécheresse est responsable pour 34% des pertes de cultures et de bétails dues aux changements climatiques. La faim est un problème beaucoup plus présent dans les pays dont le système agricole est très sensible à la variabilité des précipitations et de la température et aux graves sécheresses. L’impact de la faim est également plus important lorsqu’une grande partie de la population vit de l’agriculture, se retrouvant en effet avec une exposition forte aux extrêmes climatiques >>> L’accès à l’eau, un enjeu fondamental … mais aussi les inondations, accrues par les changements climatiques D’autres événements climatiques extrêmes ont aussi de lourds impacts sur l’agriculture : les inondations peuvent avoir des conséquences désastreuses sur les récoltes (coulées de boues, érosion des sols), mais aussi sur les installations agricoles (les systèmes d’irrigation, stockage des denrées et notamment des semences),ou encore sur le bétail. La région du Sahel (Sénégal, Mauritanie, Burkina Faso, Mali, Niger, Tchad) a notamment été très touchée : en 2020, l’ampleur des inondations était exceptionnelle, dans presque tous les pays sahéliens. Selon le bureau des affaires humanitaires de l’ONU , les inondations ont touché quelque 1,7 million de personnes dans 14 pays et ont détruit 162 000 habitations. Le point commun de ces agriculteurs et agricultrices est qu’ils/elles n’ont aucune responsabilité dans la crise climatique causant ces événements, qu’ils subissent de plein fouet, et qu’ils ne bénéficient de presque aucuns moyens pour s’adapter. Derrière la faim, des inégalités structurelles et une grande pauvreté Comme le rappellent certains auteurs de l’étude du World Weather Attribution, contredisant l’impact des changements climatiquse sur la faim extrême touchant le sud de Madagascar, il ne faut en aucun cas occulter les facteurs socio-économiques derrière le seul prisme des changements climatiques. L’accès aux infrastructures et services publics, et principalement à une protection sociale universelle, à des systèmes pérenne d’accès à l’eau et d’irrigation, et des filets de protection sociale adéquats en cas de crise sont plus que nécessaires pour assurer la résilience des populations face à ces variations qui seront toujours de plus en plus importantes. Construire et assurer la résilience des populations est indispensable. Cela nécessite d’accroître le combat contre la pauvreté et contre les inégalités. Une responsabilité majeure des pays riches, mais un soutien très limité malgré l’urgence de la situation Au-delà des impacts sur les rendements agricoles, il s’agit d’un coût, qui est de plus en plus considérable et qui pèse sur les producteurs et productrices de notre alimentation, qui pour la plupart ont déjà des difficultés à vivre de leur activité. L’année dernière, le monde a enregistré des dégâts record imputables aux catastrophes climatiques extrêmes exacerbées par les changements climatiques, avec 50 milliards de dollars de dégâts estimés dans le secteur agricole. Un financement international insuffisant pour l’adaptation aux changements climatiques Derrière ces chiffres alarmants, ce sont des populations entières qui doivent faire face aux impacts des changements climatiques, notamment dans leurs pratiques agricoles. Or les pays les plus responsables de la crise climatique ne participent pas suffisamment au financement de l’adaptation aux changements climatiques. En 2009, les pays riches – les plus responsables historiquement du réchauffement climatique – s’étaient engagés à lever 100 milliards de dollars par an à partir de 2020. Ces financements climats servent d’une part à compenser les dommages irréparables déjà causés par les changements climatiques dont les pays les plus vulnérables sont victimes, d’autre part à s’adapter, notamment en décarbonnant leur économie. Près de 2 ans après l’échéance de cette promesse, les 100 milliards de dollars n’ont toujours pas été levés. Aucune solution durable apportée lors de la COP26 Pire, lors de la COP26, les pays en développement – qui représentent plus de 6 milliards de personnes – ont proposé un mécanisme financier pour compenser ces dommages irréversibles. Les pays riches, Union Européenne et Etats-Unis en tête, ont fait la sourde oreille et la déclaration finale de la COP26 ne contient qu’une invitation à poursuivre le dialogue autour de cette question. Une formulation beaucoup trop faible face à l’urgence de la situation de certains pays qui subissent d’ores et déjà des famines climatiques. >>> Pour aller plus loin : Quel bilan de la COP26 ? Si l’ensemble du financement public de l’adaptation actuellement versé était réparti entre les 1,5 milliard d’agriculteurs paysans et familiaux des pays en développement, ces hommes et ces femmes recevraient environ 2,8 euros chacun par an pour se protéger des inondations, des fortes sécheresses et autres phénomènes extrêmes – le prix d’un café dans de nombreux pays riches. Cet enjeux du financement climat est donc cruciale pour permettre aux populations les plus vulnérables de s’adapter aux changements climatiques et faire face aux dommages déjà causés. Les pays riches doivent faire face à leur responsabilité d’émetteurs historiques de gaz à effet de serre et agir profondément et durablement sur les causes de la famine climatique.
true
"L'Affaire du siècle" a remporté son pari. Le tribunal administratif de Paris a reconnu l'État "responsable" de manquements dans la lutte contre le réchauffement climatique, ce mercredi. Saisie par quatre ONG (Notre affaire à tous, Greenpeace, Oxfam et la Fondation Nicolas Hulot) soutenues par une pétition de plus de 2,3 millions de citoyens, la justice a reconnu l'existence d'un préjudice écologique mais s'est donné un délai de deux mois avant de statuer sur la nécessité d'enjoindre à l'État de prendre des mesures pour respecter ses propres engagements en matière de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre. Les juges ont par ailleurs rejeté la demande de réparation d'un euro symbolique pour ce préjudice écologique des associations, pour des raisons d'ordre juridique sur la nature des réparations exigibles. Le tribunal leur a par contre accordé un euro symbolique au titre du préjudice moral. Le supplément d'information de deux mois décidé par les juges pour étudier une éventuelle injonction d'agir envers l'État devrait notamment permettre au Conseil d'État, la plus haute juridiction administrative du pays, de se prononcer sur une demande similaire, déposée par la commune de Grande-Synthe (Nord), décision attendue dans les prochaines semaines. "HISTORIQUE : l'inaction climatique de l'État est jugée ILLÉGALE !", ont rapidement tweeté en réaction les ONG requérantes, regroupées sous la bannière "l'Affaire du siècle" (Notre Affaire à tous, Greenpeace France, Fondation Nicolas Hulot et Oxfam France). Le tribunal a donc globalement suivi les préconisations de la rapporteure publique lors de l'audience mi-janvier, qui avait proposé au tribunal de reconnaître la "carence fautive" de l'État, pour "n'avoir pas respecté la trajectoire" de réduction des émissions de gaz à effet de serre qu'il a lui-même fixée. Elle avait en revanche estimé que la carence fautive ne pouvait s'appliquer au niveau des objectifs eux-mêmes et avait suggéré de surseoir à la demande d'enjoindre l'État à prendre des mesures supplémentaires contre le réchauffement. Les ONG requérantes avaient estimé qu'une telle reconnaissance du caractère illégal du non-respect par l'État de ses engagements climatiques constituerait une "avancée majeure du droit français".
true
Ils ont vu la glace de près. Un immense iceberg de 100 mètres de haut a dérivé tout près des côtes du village d'Innaarsuit au nord-ouest du Groenland vendredi 13 juillet. Les habitants résidant près de la côte ont dû être évacués selon l'agence de presse danoise Ritzau. Les autorités craignaient que l'iceberg touche les côtes et, qu'en se brisant, il génère une vague pouvant submerger des habitations, rapporte la BBC. Le village, situé dans le nord-ouest du Groenland, compte 169 habitants. "Nous craignons un vêlage (la séparation) de l'iceberg, provoquant une inondation dans la zone", a déclaré vendredi Lina Davidsen, chef de sécurité pour la police du Groenland. "Il y a des craquements et des fissures qui nous font redouter qu'il ne se disloque à tout moment", a affirmé l'une des habitantes du village. Susanne K. Eliassen, une conseillère municipale a indiqué au quotidien local Sermitsiaq que les habitants du village avaient l'habitude de voir des icebergs massifs près d'Innaarsuit. "Mais cet iceberg-ci est le plus grand que nous ayons jamais vu. Il y a des fissures et des trous ce qui nous fait craindre un vêlage", a-t-elle souligné. "Personne ne reste inutilement près de la plage et on a dit à tous les enfants de rester le plus loin possible", selon la conseillère. Elle a également indiqué être inquiète pour la centrale électrique du village et les réservoirs de carburant qui se trouvent à proximité de la côte. Selon les experts, de tels phénomènes vont se produire de plus en plus souvent. "La production d'icebergs a augmenté au Groenland au cours des 100 dernières années dû au changement climatique", a déclaré William Colgan, chercheur à la Commission géologique du Danemark et du Groenland. Selon lui, le nombre croissant d'icebergs "augmente les risques de tsunami". En 2017, quatre personnes sont mortes et onze ont été blessées à la suite d'un tsunami à proximité d'un autre village groenlandais sur la côte ouest.
true
Le « Clean power plan » avait été signé en août 2015 pour accélérer la transition énergétique aux États-Unis et imposer une réduction aux centrales thermiques de leurs émissions en dioxyde de carbone. L’administration Trump va abroger une mesure phare de l’ex-président Barack Obama sur le climat, mettant en œuvre une promesse de campagne du candidat républicain pour la relance de l’industrie minière américaine qui est dénoncée par les écologistes. Cette décision intervient alors que Donald Trump a déjà annoncé début juin sa décision de quitter l’accord de Paris sur le climat, estimant qu’il était défavorable aux États-Unis. Cet accord avait été signé en décembre 2015 par 195 pays, dont les États-Unis de Barack Obama, pour limiter la hausse de la température mondiale. Le président républicain va cette fois revenir sur le « Clean power plan » (Plan pour une énergie propre) signé par son prédécesseur démocrate en août 2015. Cette mesure avait pour but d’accélérer la transition énergétique et d’imposer aux centrales thermiques des réductions de leurs émissions de dioxyde de carbone (CO2) de 32 % d’ici à 2030 par rapport à 2005. Le plan devait entraîner la fermeture de nombreuses centrales à charbon, les plus anciennes et les plus polluantes. Il est cependant bloqué depuis février 2016 par la Cour suprême, saisie par une trentaine d’États majoritairement républicains. « La guerre contre le charbon est finie », a lancé lundi le chef de l’Agence américaine de protection de l’Environnement (EPA), Scott Pruitt, lors d’un discours dans le Kentucky, une terre minière de l’est du pays. « Demain (mardi) à Washington, je signerai un projet de décision pour abroger le soi-disant Clean power plan de la précédente administration », a dit Scott Pruitt, un climatosceptique qui a combattu les initiatives environnementales d’Obama. Ce plan, a-t-il affirmé, « était fait pour désigner les vainqueurs et les perdants ». « La précédente administration utilisait tout son pouvoir et son autorité pour faire que l’EPA désigne les vainqueurs et les perdants et la façon dont on fabrique de l’énergie dans ce pays. C’est mal ». En 2015, alors procureur général de l’Oklahoma, il avait estimé que ce plan était « une tentative illégale d’accroître le pouvoir des bureaucrates fédéraux sur la politique énergétique des États ». Cette décision est « l’une des plus grosses attaques contre la santé publique, notre climat et la sécurité de chaque communauté aux États-Unis », a dénoncé Michael Brune du Sierra Club, l’une des plus importantes ONG environnementale américaine.
true
Les Forces canadiennes se préparent à intervenir aux quatre coins du globe en raison du réchauffement de la planète, qui provoquera une course aux ressources naturelles, des guerres régionales violentes et des catastrophes en cascade, révèle un document inédit. La lutte contre les changements climatiques n’est pas une priorité du gouvernement Harper, qui a souvent été accusé de nuire aux négociations internationales sur le sujet. Or, l’armée canadienne prend le phénomène très au sérieux. Elle s’attend au pire. Ces révélations sont contenues dans un document de 176 pages, obtenu par Le Devoir, qui a été approuvé en janvier 2009 par l’état-major du quartier général de la Défense, à Ottawa. Intitulé L’environnement de la sécurité future 2008-2030, le rapport est un résumé des menaces à venir et des possibles interventions militaires dans les prochaines années. Dans son avant-propos, le chef du développement des Forces, le major général S.A. Beare, écrit qu’il s’agit d’un « document de référence » qui vise à « fournir à l’institution de la défense une analyse faisant autorité sur les tendances géopolitiques, socio-économiques, environnementales, technologiques et militaires actuelles et émergentes qui ont une incidence sur l’environnement de sécurité ». Le rapport « s’appuie sur une recherche approfondie » qui permettra « de travailler à la planification et au développement des forces de l’avenir », peut-on lire. Parmi les nombreux facteurs de déstabilisation de la planète des 20 prochaines années, les changements climatiques occupent un chapitre complet du document. « Les phénomènes météorologiques de plus en plus violents occasionnés par les changements climatiques un peu partout dans le monde exigeront de fréquentes interventions militaires allant des missions de secours aux victimes de catastrophes naturelles à des opérations de stabilisation à grande échelle », écrivent les spécialistes, qui ont aussi eu recours à l’aide de plusieurs universitaires pour valider leurs conclusions. Les pays fragiles en difficultés Dans un graphique révélateur du document, on constate que les points chauds actuels de la planète, mais aussi ceux à venir, se regroupent de part et d’autre de l’équateur. « À mesure que les impacts négatifs de ces phénomènes affecteront les pays en développement, déjà aux prises avec des difficultés économiques et des troubles sociaux, les tensions et les facteurs d’instabilité déjà existants s’accentueront », affirme le rapport. Les Forces canadiennes estiment que la bagarre pour le « contrôle des ressources », comme l’eau et la nourriture, se fera essentiellement par la voie diplomatique entre États. Sauf dans certains cas : « Il est fort possible que certains d’entre eux agissent de manière agressive et irrationnelle pour défendre leurs intérêts égoïstes », peut-on lire. Des conflits pour le contrôle des ressources à l’intérieur des États fragiles, notamment avec des guérillas, sont à prévoir. « Il sera probablement nécessaire de mener des missions humanitaires pour secourir les populations privées de tout à la suite d’une catastrophe, et éventuellement des missions de stabilisation ou de reconstruction si des troubles civils et l’instabilité entraînent des conflits entre des peuples », écrivent les stratèges militaires. D’ici 2030, les problèmes environnementaux, ainsi que la pénurie d’eau et de nourriture, risquent de déstabiliser des régions entières, estiment encore ceux-ci. « Il se pourrait que les pressions causées par les migrations et les afflux de réfugiés ou de personnes déplacées entraînent une recrudescence de tensions ethniques, religieuses ou territoriales, de l’instabilité et peut-être l’effondrement d’États. Ces effets se manifesteront davantage dans les régions côtières (où habitent 75 % de la population mondiale), surtout parmi les groupes de personnes, les secteurs de l’économie et les localités qui sont déjà sensibles économiquement ou écologiquement aux variations climatiques. » Des effets catastrophiques C’est que les effets des changements climatiques seront sévères, affirment les analystes militaires. « Ceux-ci auront des conséquences catastrophiques, notamment la fonte des calottes polaires, la hausse du niveau des mers, une désertification accrue et une diminution du rendement des cultures dans certaines régions (en particulier l’Afrique), la transformation des habitats, l’extinction de nombreuses espèces et une propagation accrue des maladies tropicales dans les zones tempérées. La montée du niveau des mers et la fonte des glaciers viendront sans doute augmenter la superficie des terres perdues, tandis que les infiltrations salines et la contamination réduiront l’accès aux ressources en eau potable. » Par exemple, on prévoit que la productivité agricole en Afrique « dégringolera ». « La perte de terres arables due à la désertification entraînera une diminution de 50 % des récoltes. » De plus, « les glaciers de l’Himalaya disparaîtront sans doute d’ici 2035, ce qui privera d’une source majeure d’eau potable 750 millions d’habitants de la région Himalaya-Hindi-Kush et en Chine », peut-on lire. En Europe, « on pourrait assister au contraire à un refroidissement ». Des émeutes de la faim, comme au printemps 2008 en Égypte, au Cameroun, en Éthiopie et en Côte d’Ivoire, pourraient se multiplier. « Ces émeutes de la faim [...] donnent un avant-goût des effets déstabilisateurs de l’insuffisance des ressources alimentaires et des crises humanitaires à venir, qui obligeront les pays occidentaux à intervenir pour empêcher une dégradation de la situation. » Les analystes militaires concluent que les futures opérations pourraient donner lieu à des « combats intensifs ». Des opérations qui deviendront d’ailleurs de plus en plus difficiles à réaliser à mesure que le pétrole se fera rare. « La diminution prévue des ressources en carburants fossiles et la montée simultanée des prix du pétrole obligeront le ministère de la Défense à trouver d’autres sources d’énergie pour les équipements militaires. La hausse des prix du carburant rendra prohibitifs les coûts d’entraînement, sans compter les coûts des opérations au pays même ou à l’étranger, ce qui grèvera un budget déjà serré. Il faudra en priorité effectuer des travaux de recherche et développement pour trouver des formes de carburants alternatifs. » 📨 Ne passez plus à côté des infos de l'écologie
true
Les dizaines de manifestations pour le climat organisées depuis des mois en Allemagne ont fini par porter leurs fruits : ce vendredi, Berlin a promis d'investir 100 milliards d'euros d'ici 2030 pour lutter contre le réchauffement climatique. Cette somme sera investie "pour la protection du climat et la transition énergétique", selon le texte final d'un accord décroché après plus de 18 heures d'âpres négociations entre les conservateurs de la chancelière allemande Angela Merkel et les sociaux-démocrates. Le texte, dont l'une des mesures phares est un investissement de 86 milliards d'euros d'investissements répartis entre le gouvernement et la Deutsche Bahn pour la seule rénovation du rail, doit encore être adopté en conseil des ministres. Le gouvernement compte dépenser 54 milliards d'euros pour les quatre premières années du plan, d'ici 2023, a précisé à la presse le ministre des Finances Olaf Scholz. L'enjeu consiste à prendre des mesures pour inciter les Allemands à réduire les émissions polluantes, et permettre au pays, aujourd'hui en retard, d'atteindre ses objectifs de réduction d'émissions polluantes. Les partis ont convenu d'un mécanisme, soutenu par un conseil d'experts, visant à contrôler la mise en oeuvre des mesures. Il s'agit "d'une sorte de garantie que nous remplirons pas à pas nos objectifs", a assuré Angela Merkel. LIRE AUSSI >> Grève pour le climat : professeurs et lycéens unis pour la planète L'annonce intervient alors que plus d'un million de manifestants sont descendus dans la rue pour la défense du climat vendredi dans l'ensemble du pays, selon les organisateurs, dont 270 000 à Berlin, ou encore 100 000 à Hambourg. Sur leurs pancartes figuraient des slogans comme "Quand vous aurez fait vos devoirs, nous ferons les nôtres !", "Il n'y a pas de planète B" ou encore "Merci Greta", pour Greta Thunberg, l'égérie suédoise à l'origine du mouvement #FridaysforFuture. Ils n'étaient pas les seuls à la remercier. "Si quelque chose m'impressionne, je dois dire en tant que scientifique, c'est d'entendre Greta Thunberg dire: 'Soyons tous unis derrière la science'", a déclaré Angela Merkel, physicienne de formation. Concrètement, la stratégie du gouvernement comprend une panoplie de mesures destinées à réduire les émissions de gaz à effet de serre dans l'énergie, le bâtiment, l'agriculture, l'industrie et les transports. Cela va de la promotion des transports publics et des trains, à l'augmentation du prix des voyages en avion en Allemagne, ou à diverses subventions pour le développement des voitures électriques ou pour des chauffages individuels efficaces et propres. VOIR AUSSI >> En Images. Partout dans le monde, la jeunesse se mobilise pour le climat Les partis se sont disputés sur son financement, compliqué par le fait que le gouvernement refuse de contracter de nouvelles dettes, mais surtout sur le système de "prix du carbone" destiné à inciter ménages et entreprises à réduire leurs émissions. Ils se sont finalement mis d'accord sur un marché national de quotas d'émissions et ont renoncé à adopter une "taxe carbone" : plébiscité par la plupart des experts pour son caractère incitatif, un tel impôt était potentiellement impopulaire auprès des électeurs, particulièrement de ceux qui prennent chaque jour leur voiture. Les premières réactions au plan étaient mitigées. "Nous n'avons pas une percée, mais un scandale", a twitté Luisa Neubauer, porte-parole de FridaysforFuture en Allemagne. La co-présidente des Verts Anna-Lena Baerbock a jugé le paquet "trop lent, laxiste et non contraignant", tandis que l'institut économique de Berlin DIW y voyait lui "un premier pas important", même si sa spécialiste de l'énergie déplorait sur Twitter le recours "peu efficace" au marché du carbone. L'Allemagne a déjà décidé en début d'année d'abandonner le charbon d'ici 2038, mais il lui reste à programmer la fermeture de ses mines et centrales. Un chantier d'autant plus délicat qu'elle doit parallèlement achever d'ici 2022 sa sortie du nucléaire. Et sa puissante industrie automobile a longtemps privilégié les véhicules essence ou diesel avant de prendre sur le tard le virage de l'électrique. Résultat : le pays qui s'était engagé à réduire les émissions de CO2 de 40% comparé à 1990, n'aura atteint qu'un tiers. En 2030, il vise une réduction de 55%. Politiquement, la coalition constituée l'an dernier dans la douleur jouait aussi sa survie sur un accord, condition mise par les sociaux-démocrates à leur maintien dans le gouvernement. Vendredi, le ministre des Finances a semblé dire que l'objectif était atteint. "La dimension des décisions prises est largement supérieure" aux attentes de ces derniers jours, a-t-il jugé.
true
C'est une bonne nouvelle pour l'environnement. Les mesures de confinement pour lutter contre le coronavirus ont permis une nette amélioration de la qualité de l'air dans de nombreuses régions. C'est notamment le cas dans l'agglomération parisienne, et ce dès la première semaine du confinement, selon un bilan d'Airparif publié le 25 mars. Mais la pollution atmosphérique n'a toutefois pas totalement disparu. Au contraire. Un épisode de pollution aux particules fines favorisé par l'ensoleillement et l'absence de vent a ainsi touché la moitié nord de la France samedi 28 mars, avant d'être balayé le lendemain par le vent. Deux régions particulièrement frappées par le coronavirus ont été également touchées par cette pollution : la région parisienne et la plaine d'Alsace. Un épisode de pollution aux particules fines a été observé samedi 28 mars sur la moitié nord de la France. Capture d'écran Prev'Air Avant cet épisode, Airparif notait déjà le 25 mars à propos des particules fines (PM10 et PM2,5) que si l'amélioration n'a pas été aussi visible, c'est parce qu'elles "sont issues de davantage de sources". "La diminution du trafic n'a pas compensé l'augmentation liée au chauffage résidentiel et au maintien des activités agricoles", détaillait l'organisme francilien. Outre les pratiques de chauffage, notamment au bois, les épandages agricoles sont particulièrement pointés du doigt. "Nous appelons les préfets à prendre des mesures urgentes visant à limiter drastiquement les émissions liées aux épandages agricoles afin de tout mettre en oeuvre pour limiter la propagation du virus", a interpellé le 21 mars le collectif Air-Santé-Climat dans un courrier adressé au Premier ministre, à plusieurs ministères et aux préfets. Ou, du moins, "à respecter les bonnes pratiques permettant de diminuer les émissions de particules fines d'origine agricoles", précise à l'Express Thomas Bourdrel, fondateur du collectif "Strasbourg Respire" et membre d'Air-Santé-Climat. Selon ce collectif, qui regroupe des médecins, des chercheurs et des responsables associatifs, l'épandage agricole particulièrement pratiqué au printemps "est un grand pourvoyeur de particules fines". En pratique, "lors des épandages, le gaz ammoniac (NH3) va, en passant dans l'atmosphère, réagir avec les oxydes d'azote (NOx) pour former des particules de nitrate d'ammonium et de sulfate d'ammonium". LIRE AUSSI >> Avec le confinement, la pollution baisse nettement en Europe. La preuve en images "Nous allons avoir pendant plusieurs semaines des pics de pollution aux particules fines, soit au même moment que le pic de l'épidémie virale de coronavirus. Cela peut avoir des effets extrêmement délétères", craint Thomas Bourdrel. Selon Copernicus, les satellites du programme européen de surveillance de la Terre, 33 % des polluants PM10 à Paris le samedi 28 mars venaient de l'agriculture, comme le relate itk Labs. "Cet épandage est fait dans des mauvaises conditions. Les agriculteurs étendent leurs produits sur la terre en espérant qu'ils vont pénétrer. Or une majorité de l'ammoniac part dans l'atmosphère", affirme à l'Express Gilles Dixsaut. Le président du comité national contre les maladies respiratoires plaide pour des pratiques d'épandage "plus vertueuses" avec un "enfouissement" des engrais sous la terre. "Avec ces pratiques, on peut diminuer de 50 à 60 % les émissions de gaz ammoniac", veut croire Thomas Bourdrel.
true
Secrétaire d'état de Jean-Louis Borloo puis ministre de plein exercice et numéro quatre du gouvernement dirigé par François Fillon, Nathalie Kosciusko-Morizet a passé, entre 2007 et 2012, trois ans au ministère de l'Environnement - devenu aussi celui des Transports et du Logement sous son autorité. Désormais résidente à New York et cadre dirigeante de Capgemini, l'ex-maire de Longjumeau a accepté, à l'occasion des cinquante ans du "ministère maudit", de revenir sur son expérience. L'Express : Quand on est nommée à la tête d'un grand ministère de l'Ecologie à un moment critique comme celui que nous connaissons, le sentiment de responsabilité est-il plus grand que pour d'autres tâches ministérielles ? Nathalie Kosciusko-Morizet : Il y a bien sûr un sentiment de responsabilité, parce que la tâche est gigantesque, tellement essentielle et stratégique. Mais, franchement, lorsqu'on arrive, on ne se regarde pas dans le rôle, on agit ! Cette responsabilité, je l'avais beaucoup préparée, et je l'ai accueillie comme une chance, enfin on avait les leviers pour faire avancer l'écologie, enfin avec le Grenelle il allait se passer de grandes choses, enfin ce portefeuille était élargi aux transports, au logement, aux énergies renouvelables... Et puis j'ai été aidée par des personnes formidables, à la fois par mon équipe proche, ceux qui travaillaient quotidiennement avec moi, et par les équipes du ministère dans leur ensemble. Il faut dire une chose qui n'est pas très connue : les fonctionnaires y sont souvent de vrais passionnés. Historiquement, c'est une maison que vous ne choisissiez ni par objectif de carrière ni par intérêt financier. Quand vous étiez formé pour la haute fonction publique, c'était plutôt déconseillé. Et vous y receviez moins de primes que d'autres... Lorsque l'on est de droite, se dit-on qu'il faut réussir aussi pour contredire cette idée, présente dans l'imaginaire collectif, que l'écologie politique est un domaine réservé à la gauche ? Je ne l'ai pas vécu comme cela. Il n'y a pas à se demander si l'écologie politique appartient à la droite ou à la gauche. Elle appartient à ceux qui en font quelque chose. Et, historiquement, la droite comme la gauche avaient sous-traité l'écologie : la droite avait une approche très technique du sujet - la loi sur l'eau, la loi sur l'air -, et la gauche le laissait aux Verts. Avec le PS, l'écologie était perdue dans des négociations d'appareil... Bref, les partis traditionnels n'étaient pas très investis. Que retenez-vous en premier lieu de votre passage là-bas ? Mener une grande transformation exige de commencer par se transformer soi-même. L'un des problèmes du ministère de l'Environnement était qu'il se vivait comme une forteresse assiégée, en perpétuel conflit avec les autres ministères. Et, surtout, il portait des politiques exclusivement réglementaires et normatives. Ça, j'ai voulu le transformer, en cherchant des alliés et en faisant évoluer la nature des politiques qu'on menait. Avec le Grenelle, on a mis autour de la table les collectivités, les syndicats, les entreprises, tous ceux qui étaient auparavant les simples destinataires de nos mesures. Il fallait être plus mobilisateur, plus incitatif, et passer d'un mode "réglementation-subvention" à du co-investissement. Le plus bel exemple, ce sont les écoquartiers, qui unissaient urbanisme et transports : on a fait des appels d'offres formidables pour que les collectivités qui le voulaient puissent montrer l'exemple, et ça a réveillé d'autres partenaires qui n'en auraient pas eu l'idée ou le désir. Yves Cochet, lui aussi ancien de la maison, disait : "Entrer au gouvernement à l'Ecologie, c'est emmerder les collègues, les déranger, leur déplaire." Êtes-vous d'accord ? Ce qui est vrai, c'est que c'est un ministère de combat, tout sauf conservateur. Je ne l'ai pas mal vécu, j'ai toujours travaillé sur des sujets émergents. J'ai bousculé des intérêts, des habitudes. Forcément, ça heurte frontalement les pratiques qui sont installées. Sur le rapport aux collègues, moi j'ai plutôt vu évoluer positivement les attitudes : on était quand même dans une période où ceux qui n'étaient pas investis - ils étaient majoritaires - minimisaient les enjeux, voyaient l'écologie comme la cerise sur le gâteau, ce qu'on fait quand il reste de l'argent.
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Depuis la conférence de Copenhague en 2009, toutes les COP sur le climat ou presque ont été présentées comme celles « de la dernière chance ». De COP en COP, ce message perd forcément en crédibilité. De fait, toutes les COP n’ont pas la même importance. De ce point de vue, la COP26 n’était peut-être pas celle de la dernière chance, mais c’était une COP avec un enjeu fort. Cet enjeu était même double : le rehaussement de l’ambition des politiques climatiques et la finalisation des règles d’application de l’Accord de Paris – cet ensemble de règles est nommé rule book. Sur la piste des 2,7 °C S’agissant de l’ambition, les États étaient appelés à réviser ou actualiser, au 1er juillet 2021, leurs contributions nationales, lesquelles formalisent leurs engagements en termes de réduction d’émissions de gaz à effet de serre. Plusieurs études ont montré cet automne que ces engagements étaient insuffisants. En particulier, l’analyse du secrétariat de l’Accord de Paris a montré qu’ils conduisaient à 2,7 °C d’augmentation moyenne des températures d’ici la fin du siècle. C’est mieux que les 3 ou 3,5° qu’annonçaient les contributions initiales des États en 2015, mais c’est bien loin des objectifs posés dans l’Accord de Paris ! Or, notre budget carbone diminue chaque année et, sans infléchissement notable et rapide de nos courbes d’émission, limiter les températures nettement en dessous de 2 °C voire à 1,5 °C va devenir tout bonnement impossible. La décennie en cours est donc effectivement une décennie cruciale. Quant au rule book, il avait pour l’essentiel été adopté lors de la COP24 à Katowice en 2018. Mais certains détails (calendrier des contributions nationales, encadrement des marchés du carbone, finalisation des mécanismes de suivi de la mise œuvre…), trop conflictuels, n’avaient pu l’être. Ils avaient été renvoyés à la COP25 à Madrid, qui les avait à son tour renvoyés à la COP26. Il était donc temps à Glasgow de s’y atteler, pour que l’Accord de Paris soit enfin pleinement applicable, dans tous ses mécanismes et dispositions. Pour la première fois sur la table, la fin des énergies fossiles Les engagements des États demeurent insuffisants et leur application est plus qu’incertaine. Pourtant, la COP a marqué de réels progrès. On a assisté durant les deux semaines de la COP26 à Glasgow à la constitution de nombreuses coalitions et alliances. Citons par exemple une Déclaration mondiale sur la transition du charbon à l’énergie propre, un Forest Deal sur la lutte contre la déforestation, une Coalition pour la fin du financement des énergies fossiles à l’étranger incluant gaz et pétrole sans dispositif de capture, un Pacte global pour le méthane, une Beyond Oil and Gas Alliance. Sans compter une ambitieuse déclaration conjointe « surprise » de la Chine et des États-Unis sur le renforcement de l’action climatique dans les années à venir. Ces engagements politiques, pris en marge des négociations officielles, ont pu agacer parce que formant des attelages hétéroclites, ne regroupant pas forcément les principaux acteurs concernés, dénués de tout contrôle ou obligation de rendre des comptes et non articulés avec les engagements des États dans le cadre de l’Accord de Paris. « Blah blah blah » a considéré Greta Thunberg. Pourtant, à y regarder de plus près, ces alliances ont insufflé de l’ambition. D’une part, des États absents à l’origine les rejoignent et les alliances s’élargissent. D’autre part, la principale décision de la COP (1/CMA.3, pour première décision de la troisième réunion des Parties à l’Accord de Paris) se réfère – c’est une première – à la diminution du charbon et à l’élimination des subventions aux fossiles (« the phasedown of unabated coal power and phase-out of inefficient fossil fuel subsidies »), de même qu’à l’importance de réduire les émissions de méthane. Certes, les formules ont été affaiblies par rapport aux propositions initiales de la présidence. Il est regrettable que l’abandon ait fait place à la réduction progressive de la production d’électricité à partir de charbon et qu’on ne s’attaque qu’aux subventions inefficaces ( !) aux combustibles fossiles. Mais les choix énergétiques des États, jusqu’ici non négociables, font maintenant partie des discussions internationales. Il aura fallu attendre 26 COP pour cela ! Ces sujets vont rester à l’agenda des prochaines COP et on peut espérer qu’elles aillent plus loin. Mettre fin aux dissonances cognitives La décision de Glasgow est très claire sur l’importance de limiter l’augmentation à 1,5 °C (un objectif qui n’était qu’aspirationnel dans l’Accord de Paris) et la nécessité d’adopter des mesures rapides, profondes et durables. Elle précise sans ambiguïté qu’il faut réduire les émissions mondiales de dioxyde de carbone de 45 % d’ici à 2030 par rapport au niveau de 2010, en les ramenant à zéro vers le milieu du siècle, ainsi qu’en réduisant fortement les autres gaz à effet de serre. Or, c’est une hausse de 16 % qui est attendue… Reconnaissant l’urgence, la décision lance un appel à une nouvelle révision des contributions nationales dès l’année prochaine. C’est positif, mais il ne faudra aussi que le relèvement de l’ambition se traduise effectivement par des mesures concrètes sur le terrain. Car, si les États sont prudents, c’est qu’il leur faut ensuite concrétiser leurs engagements internationaux. Or, beaucoup d’entre eux, y compris parmi ceux du G20, qui représentent 80 % des émissions mondiales, savent qu’ils ne sont pas sur la bonne trajectoire pour atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés, comme l’indique un rapport du Programme des Nations unies sur l’environnement (PNUE). Les engagements – de maintenant plus de 80 États – à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 (ou 2060 pour la Chine et 2070 pour l’Inde) sont encourageants… Mais ils ne se traduisent pas concrètement comme ils le devraient par des réductions d’émission à la fois fortes et rapides à court terme. Un rule book entièrement finalisé La COP est enfin parvenue à finaliser le rule book de l’Accord de Paris, en prenant des décisions assez équilibrées notamment sur des calendriers communs pour les contributions nationales, le cadre de transparence ou les marchés du carbone. Un groupe d’experts de haut niveau va aussi être mis en place pour examiner les engagements des acteurs non étatiques. De ce point de vue, plus rien ne s’oppose à la pleine mise en œuvre de l’Accord de Paris. En revanche, les pays du Nord ont déçu les pays du Sud sur la question des financements et des pertes et préjudices causés par les changements climatiques. Il avait été décidé à Paris qu’un nouvel objectif plancher pour les financements climatiques, au-delà de celui fixé en 2009 de 100 milliards de dollars annuels en 2020 (objectif qui devrait être atteint plutôt en 2022 ou 2023) devrait être fixé avant 2025. Les négociations sont lancées et elles promettent d’être difficiles. La décision adoptée à Paris prévoyait aussi que : « La fourniture de ressources financières accrues devrait viser à parvenir à un équilibre entre l’adaptation et l’atténuation. » En pratique, l’essentiel des financements est allé jusqu’ici à l’atténuation, alors que les coûts de l’adaptation vont croissant. Les pays africains y consacreraient déjà 10 % de leur PIB. Ici, les pays du Sud ont obtenu que la décision de Glasgow appelle à un doublement des financements pour l’adaptation avant 2025. Mais ce sera encore bien loin des besoins. À côté du relèvement de l’ambition, ces sujets épineux seront au cœur de la prochaine COP, fin 2022, en Égypte, et probablement encore des suivantes. Faire évoluer les COP, pas les supprimer Le processus est chaotique, les avancées sont lentes et le tableau qu’offrent les négociateurs est chaque année plus en décalage avec l’état des connaissances scientifiques et les attentes des opinions publiques et notamment des mouvements de jeunes. Pourtant, même si on pourrait réfléchir à une évolution de leur format et de leur périodicité, nous avons encore besoin de ces conférences : pour conserver la question au plus niveau sur l’agenda international, pour continuer à pousser les États à relever l’ambition de leurs politiques et mesures, mais aussi pour suivre et mesurer les efforts accomplis et ainsi s’assurer qu’il ne s’agit pas de… bla-bla-bla.
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"Reprenons l'espace public" : quelques centaines de militants d'Extinction Rebellion (XR) ont bloqué ce lundi un pont sur la Seine et un quai parisien, au premier jour d'une série d'actions mondiales de ce mouvement qui réclame des actes contre le réchauffement climatique. De Syndney à New York en passant par Londres, les militants ont en effet entamé deux semaines d'actions coups de poing à travers le monde pour dénoncer l'inaction "criminelle" des gouvernements face à la crise environnementale, entraînant des dizaines d'arrestations. Dans une ambiance bon enfant pour cette opération baptisée "Occupation pour la suite du monde", les manifestants ont déployé vers 15 h 30 des bottes de paille en travers du quai de la Mégisserie, puis se sont assis sur la chaussée, bloquant également la place du Châtelet et le pont au Change qui mène vers l'île de la Cité, tout près de la préfecture de police. "Ici on se rebelle", "Ici on joue", pouvait-on lire sur des banderoles déroulées sur le pont, où trônait également un bateau bleu sur roues aux voiles frappées du logo reconnaissable de XR, un sablier stylisé à l'intérieur d'un cercle. "Il faut qu'on se lève partout dans le monde pour faire changer les choses", déclare Aurore, 27 ans. "Nos gouvernements ne font rien, ou ils mentent", ajoute-t-elle. "Notre système économique exploite le vivant, écrase les minorités et emporte dans sa chute notre avenir commun. Face à ce désastre, il est de notre devoir de résister", insiste le mouvement sur son compte Twitter qui appelle ses sympathisants à les rejoindre à Châtelet. Les "anges gardiens", en veste orange du mouvement et chargés de maintenir le calme, ont pris place entre les manifestants assis par terre et les forces de l'ordre bloquant l'accès à la rue du Palais de justice. Des "rebelles" embarqués sur un bateau hérissé de drapeau du mouvement, verts et rouges, naviguent eux sur la Seine entre Châtelet et la Tour Eiffel. Se préparant à passer la nuit sur place, les militants de XR, qui prônent la désobéissance civile et la non-violence, ont commencé à installer des tentes et des toilettes sèches. Ainsi qu'un cercle de bottes de paille pour y tenir une "assemblée citoyenne". Mais en anticipation d'une possible intervention des forces de l'ordre, certains d'entre eux, par petits groupes de 4 ou 5, se tiennent par la main en ayant passé leur bras à travers des tuyaux en plastique, pour rendre plus difficile une évacuation. En juin, lors d'une action de blocage d'un autre pont à Paris, des membres de XR avaient été délogés par les forces de l'ordre avec notamment l'utilisation à bout portant de gaz lacrymogènes. Les images, abondamment partagées et critiquées sur les réseaux sociaux, avaient conduit à l'ouverture d'une enquête. Samedi soir, les autorités avaient également tenté de déloger les militants d'Extinction Rebellion qui avaient investi plusieurs heures auparavant le centre commercial Italie 2, en "avant-première" du mouvement mondial. Elles avaient finalement renoncé, avant que les manifestants ne quittent également les lieux dimanche aux aurores après 17 heures d'occupation.
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Et pour que cette conférence, qui doit débuter le 30 novembre prochain, se déroule sous les meilleurs auspices, tout est fait, dès à présent, pour galvaniser les troupes. Par troupes, on entend ici différentes strates de militants de la cause, assumés ou non. Le haut des couches activistes est évidemment occupé par les politiciens qui ont bien compris l’intérêt qu’ils pouvaient retirer à instiller la peur chez leurs électeurs, s’érigeant ainsi en hommes et femmes providentiels détenant une solution opérationnelle et crédible. En dessous, on retrouve sans mal tous ces journalistes qui auront à cœur de relayer les messages pertinents, suivis des militants de l’un ou l’autre parti pour lequel la cause est entendue (et rémunératrice, soit électoralement, soit politiquement). Bien sûr, on trouvera aussi l’indispensable brouettée de scientifiques plus ou moins honnêtes qui auront fait le choix entre gamelle et conscience, cette dernière étant très surfaite lorsqu’il s’agit de rembourser ses traites. Moyennant quoi, on ne sera plus du tout étonné de découvrir, plus d’un mois avant le début des hostilités festivconférences climatiques, de nombreux appels des « zacteurs de la société civile » triés sur le volet, qui auront le bon goût d’aller dans le sens du vent et de donner la parole à ces chantres de la Vertu Verte Avertie, officiellement adoubés par les médias, comme Nicolas Hulot, habitué de ces colonnes et d’autres. Cette fois-ci, il nous inflige une vidéo se voulant gentiment décalée et à la mode des interwebs, dans laquelle il nous propose de « break teh intertubes » ou à peu près. Las. Tentant l’autodérision et résolument tangent à l’humour drôle qui fait rire, il relève avec brio mais sans vraiment le vouloir le défi de noyer son message déjà peu clair dans une clownerie encore plus confuse (et je n’évoquerais même pas l’aspect sirupeux de la niaiserie finale où le vendeur de shampoing douteux tente d’interpeller, par le truchement de blanc-becs gravement conscientisés, des politiciens qui ne savent même pas aller sur Youtube). Et quand ce n’est pas la taille des poissons ou des élans se réduisant à cause du climat, on vous proposera à grands renforts de petites vidéos acidulées l’une ou l’autre application mobile pour, vous aussi, devenir un vrai citoyen de Gaïa en inscrivant votre démarche de tri (devenu « sélectif » parce que le tri seul n’est pas suffisant pour sélectionner, apparemment) ou n’importe quelle autre foutaise écoloïde dans un coach électronique modérément casse-couille. Bref : à plus d’un mois de la Grande Conférence qui doit sauver notre blob présidentiel d’une cuisante défaite en 2017, c’est l’unanimité et déjà un beau matraquage propagandiste. Ou presque. Trop d’écologie gnangnan et de messages culpabilisants finissent par tuer l’envie d’écologie et d’auto-flagellation festive. Le bel ensemble se fissure, même dans le nid douillet que la télévision publique s’était employé à construire pour tous les tenants de la mascarade climatique : on découvre que Philippe Verdier, le monsieur météo de France2, fait de la résistance, en lieu et place d’un alarmisme retentissant pourtant ouvertement commandé par le gouvernement lui-même. Ainsi, plutôt que sombrer dans une dépression lacrymogène à base de koalas morts, notre homme a décidé, dans un livre paru récemment, de faire un bilan raisonné d’un réchauffement climatique annoncé partout, et sa conclusion est à la fois rafraîchissante et hautement toxique : pas de quoi paniquer, il y aurait même d’excellentes nouvelles à voir l’atmosphère s’échauffer. Malheureusement, le front uni des climato-réchauffistes ne peut se contenter de nous seriner que le fond de l’air n’est plus assez frais. Il leur faut instiller la peur du lendemain, celle qui permet d’amener les mains tremblantes à piocher dans les portefeuilles pour donner, donner, et donner encore à la Grande Cause Œcuménique de Sauvegarde de Gaïa. Dans ce tableau, Philippe Verdier jure franchement. Il ne faudra pas attendre bien longtemps pour qu’il soit « mis en vacances forcées », et sans que cela ne déclenche aucune réaction de la part de tous ces bobos pourtant si prompts à crier à la censure lorsqu’elle est seulement soupçonnée dans certains organes médiatiques privés ; ne comptez pas sur Fleur Pellerin pour trépigner, là, elle a poney. (Et tant qu’on est à parler bouquins pas franchement éco-sensibles, je signale au passage que mon Petit Traité d’Anti-Écologie à l’usage des lecteurs méchants est toujours disponible et il vous attend sagement ici) Et lorsqu’on s’intéresse vraiment à la question climatique, qu’on fait l’effort d’aller regarder les prédictions des uns et des autres et les faits observés, collationnés et recensés, lorsqu’on se penche vraiment sur les modèles mathématiques, les impacts économiques et énergétiques des politiques décidées en aval de ces prédictions, on ne peut que constater le décalage croissant entre ces faits et ce qui était prévu, entre ces théories et la réalité, entre les bénéfices espérés et les déficits effectifs. Ainsi, l’augmentation des cyclones et autres tornades, conséquence obligatoire d’un dérèglement climatique, n’existe pas. Il n’y a pas plus de tornades, mais moins, n’insistez pas. Ainsi, les modèles mathématiques derrière les prévisions catastrophiles de nos écologistes de combat s’avèrent fort fragiles. Le Dr. Evans, mathématicien australien, n’y va pas par quatre chemins : pour lui, il n’y a aucune preuve empirique que l’augmentation des taux de CO2 entraînera l’augmentation des températures terrestres aussi vite que le GIEC le prévoit, notamment parce que l’impact du CO2 a été surestimé d’un facteur 5 à 10 dans leurs calculs. Ce n’est pas le premier scientifique, loin s’en faut, à noter les approximations, exagérations et erreurs manifestes qui entachent les travaux du GIEC. En réalité, il est même plutôt simple de trouver des douzaines d’autres scientifiques de renoms qui mettent à jour les fourvoiements (volontaires ou non) des alarmistes de tous crins, d’Harrold Lewis jusqu’au prix Nobel Ivar Giaever qui, dans une vidéo disponible ci-dessous, détruit un à un leurs arguments fallacieux. Au passage, on ne s’étonnera pas de n’avoir jamais entendu parler des déclarations de ce physicien norvégien en France : un filtre spécial semble exister qui permet aux journalistes scientifiques de ne surtout pas évoquer ces sources anglo-saxonnes de plus en plus nombreuses qui s’élèvent contre le discours dominant pro-réchauffistes. Le filtre est si efficace qu’il fonctionne aussi lorsque la source est bien francophone, comme lorsque la Société de Calcul Mathématique SA propose un colloque et fait paraître un livre blanc sans ambiguïté sur le sujet, intitulé « La lutte contre le Réchauffement Climatique : une croisade absurde, coûteuse et inutile ». Bref, malgré les preuves qui s’accumulent d’approximations, d’exagérations, d’alarmisme grotesque et de pure propagande basée sur du vent (et pas celui qui ferait tourner des éoliennes, en surcroît), tous les médias français semblent acquis à la cause de la COP21 : on va tous mourir de chaud. Devant cette avalanche de chaleurs médiatiques, faites comme moi, devenez climato-serein, et si vous aimez rire, souhaitez comme moi un sévère épisode neigeux début décembre à Paris. —- Sur le web
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Alors qu’une gigantesque campagne de presse présente le sommet de Copenhague sur les changements climatiques comme celui de la dernière chance pour « sauver la planète », Thierry Meyssan estime que, malgré les apparences, les questions en débat ne sont pas d’ordre environnemental, mais financier. Selon lui, il ne s’agirait pas d’inventer un nouveau modèle de production écologique, mais de relancer le capitalisme anglo-saxon. Dans ce premier article, il souligne la méprise initiale : il n’y a pas, à l’ONU, de consensus scientifique. Simplement parce qu’il ne peut pas y en avoir en un tel lieu. Al Gore, Prix Nobel de la paix 2007. La venue annoncée de 110 chefs d’État et de gouvernement au sommet de Copenhague sur les changements climatiques semble créditer l’existence d’un consensus international : le climat de la terre se réchaufferait et ce changement serait imputable à l’activité industrielle. Plutôt que de discuter le bien-fondé ce cette assertion, je voudrais montrer qu’elle n’a pas de base scientifique, mais ressort uniquement de la politique. Je traiterai dans un article ultérieur le profil des responsables actuels de la lutte contre le réchauffement climatique et leurs projets. Pour comprendre ce que signifient les travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) —l’instance de l’ONU qui a élaboré la doxa actuelle et qui a reçu pour cela le Prix Nobel de la Paix au côté d’Al Gore—, il faut observer que c’est la seconde fois qu’une organisation composée d’experts désignés par les États est créée au sein de l’ONU pour dire la Science. L’IY2KCC La première expérience de ce type d’organisation est le Centre de coopération internationale pour l’année 2000 (IY2KCC). Son histoire peut nous apprendre beaucoup sur ce qui se passe actuellement à Copenhague. Dès 1996, l’idée que les logiciels informatiques tomberaient en panne en l’an 2000 a commencé à circuler. Le sénateur républicain Bob Bennett a attiré l’attention de ses collègues sur les implications dramatiques que cela pourrait avoir sur les marchés financiers, à une époque où les transactions boursières sont orchestrées par des programmes informatiques réagissant au millième de seconde à la moindre variation de cours. Le fait que Bennett soit une haute personnalité de l’Église de Jésus-Christ et des Saints des Derniers Jours (« les mormons ») laissait à penser que le danger évoqué n’était peut être qu’une peur millénariste. Cependant, le sénateur fut rapidement soutenu par des « experts ». Bientôt le Federal Financial Institutions Examination Council (FFIEC), qui regroupe les différentes instances fédérales régulant les marchés financiers, décida d’harmoniser ses systèmes informatiques en vue de l’an 2000. En novembre 1997, Bob Bennett et son collègue démocrate Christopher Dodd présentèrent et firent adopter le Computer Remediation and SHareholder Protection Act (littéralement la loi sur la réparation des ordinateurs et la protection des actionnaires, mais l’important est que cela constitue l’acronyme CRASH Protection Act). Ils écrivirent également au président Bill Clinton pour qu’il prenne le leadership mondial pour résoudre ce problème. Le vice-président Al Gore s’empara de l’affaire. Il s’était forgé, à tort ou à raison, l’image d’un milliardaire qui s’était engagé à équiper son pays « d’autoroutes de l’information » (c’est-à-dire de réseaux de communication donnant notamment accès à Internet). Il installa à la Maison-Blanche un Conseil présidentiel pour l’adaptation de l’année 2000 (President’s Y2K Conversion Council) [1]. La direction en fut confiée à Josh Koskinen, jusque-là chargé d’élaborer la politique fiscale à l’égard de l’industrie de l’informatique. La dénomination du Conseil utilise un mot ambigu « Conversion » (que j’ai traduit par « adaptation »). Dans le contexte de l’an 2000, il évoque aussi la nécessaire conversion que les chrétiens fondamentalistes doivent opérer pour conjurer la fin des temps. Simultanément, le Sénat décida de créer une commission parlementaire temporaire sur les problèmes techniques de l’année 2000 [2]. Le Conseil de la Maison-Blanche exigea de chaque agence fédérale et de chaque département ministériel qu’il nomme un responsable de l’adaptation à l’an 2000. Surtout, il œuvra à sensibiliser le Conseil économique et social de l’ONU jusqu’à ce que son président, l’ambassadeur du Pakistan Ahmed Kamal, dépose une motion devant l’Assemblée générale des Nations Unies. Ce texte, qui aurait inquiété s’il avait été proposé directement par Washington, fut adopté en séance plénière le 26 juin 1998 [3]. La chose fut facilitée par la création, toujours à l’initiative de la Maison-Blanche, d’un fonds spécial de la Banque mondiale pour l’adaptation à l’an 2000. En d’autres termes, en s’associant à cette résolution, les États les plus sceptiques sur le « bogue du millénaire » n’avaient rien à perdre et postulaient pour des subventions de la Banque mondiale destinées à moderniser leurs systèmes informatiques. Affichant leur leadership, le président Bill Clinton et le vice-président Al Gore délivrèrent le 14 juillet 1998 un message alarmiste au monde, lors d’une séance solennelle à l’Académie nationale des Sciences à Washington. Une première réunion de contact, organisée à l’ONU par l’ambassadeur Ahmed Kamal, réunit 120 délégations. Il fut décidé de créer une agence temporaire des Nations Unies, l’IY2KCC, dont le budget fut initialement abondé par les seuls États-Unis, soit indirectement via la Banque mondiale, soit en prenant en charge des dépenses. Contrairement aux habitudes, il n’y eut pas de discussion sur le lieu où siègerait cette agence, ni sur le choix de ses fonctionnaires. Le personnel étant fournit par Washington, la Maison-Blanche désigna son directeur, Bruce W. McConnell, qui était jusque-là chargé de la sécurité informatique de l’administration Clinton. Il était secondé par Art Warman, un ancien responsable de l’USAID. Le succès de l’IY2KCC fut tel, que ce furent en définitive 170 États qui y adhérèrent. Chacun désigna ses experts. Chaque délégation ayant intérêt à participer aux travaux à la fois pour s’informer et pour ramasser des subsides de la Banque mondiale, l’assemblée de l’IY2KCC dégagea un consensus établissant le danger du « bogue du millénaire ». Il n’est pas nécessaire de poursuivre plus loin. Ce rappel historique visait juste à montrer qu’un consensus de personnalités scientifiques au sein d’une assemblée politique, est un consensus d’intérêts politiques et n’a rien à voir avec la science. LE MOBILE Quelques années plus tard, l’ONU et le gouvernement US ont fait disparaître les sites internet consacrés à l’an 2000. Mais on peut toujours consulter en bibliothèque les montagnes de rapports officiels sur le « bogue du millénaire ». Presque tous les États et toutes les organisations intergouvernementales en ont publiés. Et au 1er janvier 2000 au matin, chacun pouvait savoir qu’ils étaient nuls et non avenus, que le danger du millénaire était une chimère. En réalité l’affaire avait été patiemment montée. Le sénateur Bob Bennett est aussi un contact connu de la CIA, pour laquelle il a travaillé durant sa jeunesse. Bruce W. McConnell est également lié aux services de renseignement. Il vient d’ailleurs d’être nommé par le président Obama pour superviser les questions de sécurité des systèmes de communication au département de Sécurité de la patrie. Son ex-adjoint, Art Warman, dirige aujourd’hui Vega, une structure permettant à la CIA d’infiltrer les ONG US et offrant des programmes de « développement vert » dans le tiers-monde. Le canular de l’an 2000 a permis à Washington d’imposer une harmonisation mondiale des logiciels et de créer un réseau global de communication entre États. De l’avis des administrations concernées, ce sont les efforts de l’IY2KCC qui ont permis de coordonner la lutte anti-terroriste après le 11-Septembre. En outre, cette harmonisation a permis aux États-Unis d’imposer leurs propres logiciels et de faire, entre autres, la fortune de Bill Gates. Ces logiciels sont tous validés par la National Security Agency, c’est-à-dire perméables aux intrusions des services de renseignement US. Pour les naïfs qui se sont fait manipuler, cette opération a coûté selon les sources entre 300 et 600 milliards de dollars, dont moins de 40 ont été supportés par les États-Unis. Belle arnaque ! AL GORE, LE GIEC ET COPENHAGUE La presse n’ayant pas de mémoire, personne n’a demandé au Prix Nobel de la paix Al Gore si ses alertes au réchauffement climatique étaient plus sincères que ses alertes à l’an 2000. Personne non plus n’a questionné le GIEC (co-lauréat du Prix Nobel de la paix) sur sa nature. La présence de quelques centaines de climatologues au milieu d’une cohorte de diplomates ne faisant pas de cette assemblée politique une académie scientifique.
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Paris, le 13 novembre 2009 – Ce jeudi 12 novembre, dans la péninsule de Kampar à Sumatra, 50 activistes du « camp des défenseurs du climat et de la forêt » se sont enchaînés à sept « excavateurs » appartenant à Asia Pacific Resources International Holding Limited (APRIL – RGE), l’un des plus gros producteurs indonésiens de pâte à papier, afin d’empêcher la compagnie de détruire la forêt pour la convertir en plantations destinées au marché international. Le blocage a duré plus de dix heures, jusqu’à l’intervention des forces de police locales et l’arrestation de certains activistes. Les actions en images : Dans la journée, on apprenait que la multinationale finlandaise du papier UPM-Kymmene, l’un des principaux clients d’APRIL et le leader mondial du papier-photocopie, annonçait qu’il cessait toute relation commerciale avec l’un des champions de la déforestation indonésienne. Depuis la fin du mois d’octobre, des dizaines de militants, activistes de Greenpeace se sont associés à des villageois de la péninsule de Kampar et ont fondé « le camp des défenseurs du climat et des forêts » afin de multiplier les actions et d’attirer l’attention du monde entier sur cet « épicentre de la déforestation et du changement climatique » qu’est l’Indonésie. Une action, un appel aux dirigeants mondiaux : on peut stopper la déforestation ! Dans quelques semaines, les dirigeants du monde entier se réuniront dans le cadre de la Conférence sur le climat de Copenhague, sous l’égide des Nations Unies, dans l’objectif de sceller un accord historique destiné à prévenir un emballement climatique. La déforestation est responsable de 20% des émissions de gaz à effet de serre mondiales. Une partie de la solution à la crise climatique réside donc dans l’arrêt de la déforestation. Greenpeace estime que les pays industrialisés –principaux responsables de la crise climatique- doivent mettre en place un fonds mondial de 30 milliards d’euros par an pour la protection des forêts, leurs populations et leur biodiversité. La péninsule de Kampar est une région de forêts marécageuses et de tourbières. La destruction des forêts et des tourbières indonésiennes est à l’origine d’émissions massives de CO2, qui font du pays le troisième pire émetteur de gaz à effet de serre au monde après la Chine et les États-Unis. Les activistes du Camp des défenseurs construisent des barrages pour stopper le drainage des tourbières, sol marécageux extrêmement riche en carbone. Pour pouvoir détruire et bruler les forêts afin d’y mettre en place des plantations, il faut d’abord assécher totalement ces tourbières. Rien que dans cette région, ces tourbières stockent environ deux milliards de tonnes de carbone, qui seront relâchées dans l’atmosphère une fois les forêts et tourbières détruites. D’autres actions similaires sont prévues dans les semaines à venir. « L’Indonésie est l’un des épicentres du dérèglement climatique. Mettre un terme à la destruction des forêts en Indonésie et dans les autres pays du monde, c’est l’un des moyens les plus rapides et efficaces pour lutter contre les changements climatiques et c’est un combat que nous devons impérativement mener sans plus attendre pour éviter un dérèglement climatique incontrôlable » explique Jérôme Frignet, chargé de campagne Forêts pour Greenpeace, de retour d’Indonésie. « Les défenseurs du climat et des forêts -militants de Greenpeace ou villageois- qui ont bloqué dix heures durant un chantier sur le front de la déforestation envoient un appel aux dirigeants mondiaux : on peut mettre un terme à la déforestation ! Mais il faut pour cela débloquer les fonds nécessaires pour permettre aux pays abritant les dernières forêts tropicales de les protéger » conclue Jérôme Frignet.
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Il y a un an, le 21 juin 2012, alors que le sommet de Rio se déroulait, ne portant que très peu d’espoirs pour le climat, nous lancions notre campagne “Save The Arctic“. L’Arctique, symbole universel de l’urgence Nous sommes 7 milliards d’habitants sur la planète, et nous dépendons tous de l’Arctique, qui est nécessaire à notre équilibre climatique. Car en formant une couche de protection réfléchissante, la banquise régule notre climat et nos moyens de subsistance. Avec cette campagne, Greenpeace veut dénoncer une situation des plus absurde. Car l’Arctique est en première ligne du dérèglement climatique : l’augmentation des températures y est deux fois plus rapide qu’ailleurs. La fonte des glaces qui en résulte fait de l’Arctique la cible des industriels qui convoitent son sous-sol riche en pétrole, l’une des énergies les plus polluantes et responsable des dérèglements climatique… Terriblement ironique non ? 12 mois de campagne sur le terrain, un seul mouvement Au cours de l’été 2012, deux bateaux de Greenpeace – l’Arctic Sunrise et l’Esperanza – ont mis le cap vers l’Arctique. Ces bateaux se sont rendus sur place, pour être les témoins. Témoins des manœuvres de la compagnie pétrolière Shell et de ses navires de forage. Témoins, aussi, des mutations dont l’Arctique a déjà été victime ces dernières années. Les deux navires étaient équipés de matériel scientifique de pointe, afin de documenter en profondeur cet environnement vierge et méconnu qu’est l’Arctique. Sur les deux côtés de la zone, ils ont exploré, documenté, au service des scientifiques présents à bord, faisant des découvertes clés, comme la présence de corail sur la zone de forage de Shell en mer des Tchouktches. A terre, les défenseurs de l’Arctique ont œuvré, pendant des jours et des jours, sur le terrain, dans plusieurs pays, partout où Shell est présent. Pour apporter à la compagnie un message clair et ferme : une marée noire dans cet environnement fragile serait un désastre. Les dangers de l’exploitation pétrolière en Arctique sont immenses. Températures glaciales, conditions climatiques extrêmes et éloignement géographique constituent de sérieux obstacles aux interventions de dépollution. Les actions sur la zone de forage se sont enchaînées : en août, c’est sur la plateforme de Gazprom située au nord-est des côtes de la Russie, en mer de Petchora que les activistes de Greenpeace étaient présents, accrochés à l’ancre pendant des heures pour ralentir sa progression, alors que l’équipage les aspergeait d’eau gelé ! Arctique : 2 compagnies pétrolières : 0 Au mois de Février, Shell a pris la décision d’annuler tous ses plans de forage arctique au large de l’Alaska pour l’année 2013. L’Arctique eu raison de Shell qui s’est confronté aux conditions climatiques extrêmes, additionnées d’avaries en cascade : le 15 juillet, le bateau de forage de Shell, le Nobel Discoverer s’est échoué sur le rivage à Dutch Harbour, Alaska, avec un vent à 56 km/h. En novembre, le moteur du Noble Discoverer a pris feu alors que le bateau faisait route vers Dutch Harbour. La plateforme pétrolière Kulluk de Shell s’est échouée au large de l’Alaska le 31 décembre. En raison de conditions météo particulièrement violentes (un hiver en Alaska…) , cette plateforme n’a pas réussi à quitter le golfe d’Alaska, allant s’échouer le 1er janvier 2013 au sud des îles Kodiak… Début mars, c’est au tour de la compagnie Statoil d’appuyer sur le bouton “pause”. Malheureusement, cette pause n’est que temporaire, Statoil va continuer à effectuer des forages au large de la Norvège, et elle s’implantera bientôt dans les eaux de l’océan Arctique bordant la Russie. Mais des points ont été marqués, les industriels lèvent le pied. Notre objectif ? Qu’ils abandonnent ! Un mouvement qui n’est pas vain Au mois de Novembre, lors d’une conférence intitulée “l’avenir de l’Arctique” à Bruxelles, Robert Blaauw, Conseiller principal de la compagnie pour l’Arctique, a réalisé une présentation des projets de Shell. Il a d’abord mentionné, au cours de son intervention combien il était épuisant d’avoir des “comités d’accueil” partout où Shell apparaissait en public. Le comité d’accueil, c’est vous, c’est nous, lorsque nous agissons partout dans le monde. Nous montrant ainsi que le mouvement Save The Arctic est une voix qui compte dans le débat sur l’Arctique… Et une sérieuse épine dans le pied de Shell. Ce mouvement a pris une existence plus concrète encore lorsque, au mois d’avril 2013, une expédition polaire s’est mise en chemin, pour déposer les noms des signataires à quatre kilomètres sous la glace, afin de témoigner de notre engagement commun envers la protection de l’Arctique. Ce ne fut pas une tache facile . Mais ils ont réussi : un trou a été percé dans la glace afin de faire descendre sur le plancher océanique “le drapeau pour l’avenir” et la capsule contenant les 2,7 millions signatures des défenseurs de l’Arctique. La capsule sphérique en verre cerclée de titane, a été descendue à proximité de l’endroit où un mini sous-marin russe avait planté en 2007 un drapeau, Moscou réclamant ce territoire. Symboliquement, l’équipe a donc dénoncé cette réclamation, et déclaré l’Arctique zone protégée, par et pour toute l’humanité. Où en est l’Arctique aujourd’hui Les sources scientifiques sont multiples, mais toutes sont alarmistes. Une étude publiée le 19 juin dernier, par le Département des sciences de la terre à l’université d’Oxford (Angleterre) révèle que le « permafrost », le sous-sol arctique gelé, pourrait commencer à se dégeler d’ici 10 à 30 ans. Le phénomène commencerait à partir d’un réchauffement du globe de 1,5 °C. Or, les experts ont déjà constaté une hausse de 0,8 °C depuis la Révolution industrielle (XIXe siècle). Le premier impact est la possible montée des eaux, puis, selon les scientifiques, la fonte de ces glaces emprisonnées depuis très longtemps libérerait des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, accentuant encore le phénomène de changement climatique. La banquise perd inévitablement de son étendue et de son épaisseur. Au cours des dernières décennies, la surface couverte par la glace estivale a décliné d’environ 50 %. Un nouveau record de fonte des glaces a été observé en 2012 avec une banquise ne recouvrant plus que 3,41 millions de kilomètres carrés au 16 septembre. À ce rythme, la banquise pourrait complètement disparaître en été dès 2030. Pour Greenpeace, pour tous les défenseurs de l’Arctique, cette catastrophe climatique mondiale ne doit pas être une opportunité pour les pétroliers de forer ! Alors que cette année, un nouveau rapport du GIEC devrait souligner, une fois de plus, l’urgence à changer drastiquement de cap, Greenpeace continuera de mobiliser les citoyens et les décideurs sur la protection de l’Arctique. 3 millions de personnes ont rejoint le mouvement en un an. Suivez-nous de près, nous aurons bientôt des nouvelles fraîches de l’Arctique à vous donner … Toutes les actualités de la campagne Save The Arctic
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Jusqu'au 3 mars, la foule des visiteurs va se presser au Parc des Expositions de la porte de Versailles pour visiter le salon de l'agriculture, la vitrine du monde agricole et agroalimentaire. C'est l'occasion pour de nombreux urbains et citadins de découvrir le monde rural mais aussi les nouvelles perspectives de l'agriculture comme les fameuses fermes urbaines situées sur les toits des immeubles ou dans des parkings souterrains. Ces exploitations agricoles d'un nouveau genre capables de fournir des produits bio avec des circuits très courts aux consommateurs des centres-villes. Les plus imposantes sont aux Etats-Unis et on en recense déjà 300 au Japon. La première à voir le jour dans la capitale se trouve Porte de la Chapelle, à Paris. Aux commandes : Jean-Noël Gertz. Ingénieur thermicien, il avait déjà fondé à 25 ans en 2015 un potager enterré dans une ancienne poudrière militaire de Strasbourg. Pari gagné puisque l'expérimentation se poursuit toujours sans lui sous le nom de "Bunker comestible". Depuis, Jean-Noël Gertz a fait du chemin en remportant en 2016 un appel d'offres de la Ville de Paris qui cherche à développer l'agriculture urbaine. Le lieu sélectionné par la mairie à transformer en ferme urbaine est un parking désaffecté de 9000 mètres carrés du 18e arrondissement situé Porte de la Chapelle. En le visitant, Jean-Noël rencontre Théo Champagnat, 27 ans à l'époque, tout juste sorti d'une école d'agronomie néerlandaise où il a beaucoup appris sur la culture sous éclairage artificiel. Le courant passe immédiatement entre les deux ingénieurs qui montent "La Caverne", inaugurée en avril 2018. LES FIGURES DE L'EXPRESS : Chaque semaine, découvrez en 5 minutes des personnalités inspirantes en vous inscrivant ici Comment faire pousser des légumes dans un souterrain sans lumière naturelle ? Les deux agriculteurs reconstituent en fait artificiellement la lumière du soleil grâce à des leds luminescentes qui imitent les différentes saisons. A l'intérieur du parking, les 300 anciens boxes de voitures sont transformés en mini-parcelles agricoles où sont cultivées différentes variétés de légumes : endives, champignons de Pais, shitaké et herbes aromatiques, etc. Les espaces sont loués à des start-up qui produisent ou expérimentent de nouvelles techniques de cultures de toutes sortes de micropousses : cresson, radis, brocolis et poireaux. Jean-Noël Gertz et Théo Champagnat ont déjà créé 12 emplois et pas un jour ne passe sans qu'on leur propose de transformer des espaces déshérence en fermes urbaines. Il est question qu'ils fassent pousser des champignons dans un parking abandonné du 19e arrondissement. Les deux agriculteurs fournissent en circuits courts la majorité des épiceries bio du nord de Paris qui connaissent un boom sans précédent. Vidéo réalisée par Eric Lemasson/ Valentin François-dit-Hardy/ Adrien Petiteau/ Nathaniel Baron. Les Productions du Moment pour l'Express.
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Emmanuel Macron veut lancer sa réforme des institutions. Quelle formidable consécration pour Cécile Duflot ! L’ancienne ministre et dirigeante écologiste peut quitter la vie politique1 « avec beaucoup de sérénité » et le doux sentiment de la mission accomplie car de son côté, le Premier ministre a annoncé que « l’impératif de lutte contre le changement climatique » serait gravé pour l’éternité dans le marbre la Constitution ! Voilà, voilà. Il ne sera pas dit qu’à l’ère politique post COP21 dont Emmanuel Macron s’est clairement fait le chevalier vert, la Constitution ne subira pas son petit greenwashing elle aussi. Mais oublions Cécile Duflot et reprenons au début. Mercredi 4 avril dernier, Édouard Philippe a divulgué les grandes lignes de la réforme des institutions envisagée par le gouvernement, ainsi que le calendrier prévu pour son adoption. Les trois textes nécessaires – loi constitutionnelle pour changer la Constitution, loi organique et loi ordinaire pour le reste – seront présentés en Conseil des ministres le 9 mai prochain pour une première lecture de l’Assemblée nationale avant l’été, et un vote final en 2019. On pourrait s’étonner que le gouvernement mette ce sujet sur la table en plein tumulte des grèves SNCF au risque d’être largement inaudible, mais pour ma part, je trouve le timing plutôt finement choisi. Emmanuel Macron et Édouard Philippe se sont certainement dit que c’était le moment idéal pour montrer à l’opinion publique une volonté réformiste intacte. Ils se sont peut-être dit aussi qu’il fallait la distraire du mélodrame sur le statut des cheminots en lui fournissant d’autres sujets de discussions enflammées. La réduction du nombre de députés et l’introduction d’une dose de proportionnelle sont parfaits pour ça. Et de toute façon, cela faisait partie du programme électoral d’Emmanuel Macron. Une pierre deux coups, en quelque sorte. La vidéo intégrale de l’intervention d’Édouard Philippe est à découvrir ci-dessous. Il y en a pour 9 minutes au total, mais vous pouvez démarrer à partir de 02′ 30″. Tout ce qui précède consiste à dire que le projet s’inscrit dans les engagements pris par Emmanuel Macron en campagne électorale, que les ministres concernés y ont énormément travaillé, que les groupes parlementaires et les Présidents des chambres ont été abondamment consultés et qu’il s’agit de moderniser la Vème République en conservant son esprit d’équilibre entre les pouvoirs du gouvernement et ceux du Parlement. Bref, le PM fait son pitch dans le style « c’est du sérieux » : S’il existe plusieurs points de consensus, notamment la suppression de la Cour de Justice et le renforcement des pouvoirs du CSM, inutile de dire que les réactions hostiles de gauche comme de droite ne se sont pas fait attendre. Deux thèmes principaux mobilisent la grogne : 1. La baisse de 30 % du nombre de parlementaires fait le jeu de l’antiparlementarisme et consacre la monopolisation du pouvoir par l’exécutif et la haute fonction publique, elle empêche une représentation adéquate de tous les territoires et peut faire craindre des tripatouillages très politiques lorsqu’il faudra redessiner les circonscriptions forcément plus vastes et moins nombreuses. Exemple, par Stéphane Le Foll (PS) : 2. Le taux de 15 % proposé pour l’introduction d’une dose de proportionnelle aux élections législatives est jugé soit comme un dangereux retour aux instabilités de la IVème République (LR), soit comme une ridicule aumône aux petits partis. Exemple, par Marine Le Pen (FN) : Pour ma part, je considère que le second point est inutile, voire dangereux, tandis que j’approuve grandement le premier. Un troisième aspect, celui de l’inscription de la Corse et du changement climatique dans la Constitution, me semble relever d’un mélange de démagogie et de bouffonnerie dont on se passerait bien. • Il est donc question de réduire le nombre de parlementaires de 30 %. Il n’est pas exclu que cette proposition tienne compte d’un peu de négociation ultérieure. Disons qu’il ne faudrait pas tomber en dessous de 25 %. Mais sous les grincements de dents, on entend une complainte qui ressemble beaucoup à celle des cheminots. Ces derniers veulent le maintien de leur statut spécial sous couvert d’un dévouement admirable au service public ; les parlementaires s’inquiètent de la possible disparition de leur poste gentiment rémunéré, compensé et défrayé au motif cousu de fil blanc que leurs administrés vont souffrir de leur éloignement. Chaque fois qu’il est question de faire le ménage dans leur régime spécial et leurs avantages divers et variés, c’est la même levée de boucliers, ce sont les mêmes protestations grandiloquentes, c’est la démocratie qu’on assassine. Les parlementaires sont bien les représentants d’un territoire, mais dans la fonction d’élus de la nation pour faire les lois de la nation. Quant aux territoires, ils sont déjà l’objet d’une attention locale énorme, qu’elle soit municipale, départementale ou régionale, sans compter toutes les instances de démocratie participative qui viennent se greffer sur tout cela. Et ce n’est pas comme si les députés étaient si préoccupés de ce qui se passe dans leur circonscription – sauf lorsqu’il s’agit de la sillonner pour se faire élire, ou lorsqu’il s’agit de tacler un concurrent, bien évidemment. Récemment, un opposant PS au député LREM du Rhône Bruno Bonnell déclarait au journal Le Monde : « On ne le voit jamais en circo. » Réponse de l’intéressé : Comme quoi, un peu de parler vrai… Et ce n’est pas comme si nos députés étaient si anxieux d’efficacité dans leur travail de parlementaire. Le même Bonnell, malgré toute sa franchise brute de décoffrage, se signale justement par une grande discrétion de côté-là. Pour résumer : il ne dit mot et ne participe à rien. Une de ses collègues du Sénat, la célèbre Laurence Rossignol du PS, s’interroge quant à elle avec une docte componction sur le diagnostic du gouvernement pour proposer un telle réforme. Mme Rossignol oublie juste qu’elle aimait beaucoup jouer au jeu en ligne Ruzzle sur les bancs du Sénat pendant des débats sans importance comme celui relatif au Mariage pour tous. Contrairement à ce que des politiciens trop encroûtés dans leurs avantages voudraient nous faire croire, la baisse du nombre de parlementaires est une excellente chose, demandée et promise depuis longtemps, surtout si elle s’accompagne effectivement d’une baisse de budget (à vérifier, la réforme régionale de Hollande n’a rien changé sur ce point) et d’un regain d’efficacité dans l’activité parlementaire. La limitation à trois mandats consécutifs sera du meilleur effet pour éviter que tout ce beau monde ne ronronne trop dans ses petites habitudes. La proposition de consacrer plus de temps à la vérification de l’exécution des budgets me semble également très judicieuse. Mais là encore, reste à s’assurer que les pouvoirs de vérification pourront avoir force de loi. Après tout, on ne manque pas d’organismes vérificateurs très pointus, à commencer par la Cour des comptes. Leurs rapports, plus souvent désolants que réjouissants, s’entassent depuis des décennies sans que rien ne change jamais. Enfin, il est vrai qu’il va falloir retoucher le périmètre des circonscriptions et qu’on peut alors s’attendre à toutes sortes de découpes habiles et de marchandages opportuns. C’est cependant le passage obligé d’un dépoussiérage parlementaire qui se fait attendre depuis trop longtemps. Et nul doute que la définition des nouvelles circonscriptions se fera sous haute surveillance de tous les partis intéressés. • En revanche, je suis beaucoup moins ouverte à l’introduction d’une dose de proportionnelle pour les législatives. Comme le disent les petits partis qui espéraient beaucoup plus, 15 % c’est peu. C’est suffisamment peu pour que j’estime que cela en devient parfaitement inutile, sauf à servir de façade un peu démago à la réforme, selon l’habitude maintenant bien connue d’Emmanuel Macron de masquer les vides sous un épais plâtrage de com’ startupisée. Mais il est aussi possible que ce soit un ancrage de départ qui pourrait très bien augmenter, d’abord pour satisfaire les revendications de l’allié Modem qui souhaitait 25 %, par exemple, et ensuite au fil du temps. Or, de façon plus générale, j’ai des réticences avec la proportionnelle. Si elle assure effectivement une représentativité politique de tous les partis en présence, elle a deux désavantages qui à mon sens la rendent peu souhaitable : elle ne permet pas aux électeurs de choisir pour qui ils votent et elle ne leur permet pas non plus de décider pour quoi ils votent. D’une part, les systèmes de liste font que se retrouvent en tête ceux qui occuperont les postes d’élus, indépendamment de la volonté des électeurs de les voir y accéder. D’autre part, le système favorise un émiettement des voix et encourage la création opportuniste de petits partis pouvant prétendre à un siège ou deux. Il en résulte que les majorités pour gouverner seront difficiles à obtenir sans des accords de gouvernement qui ne prendront forme qu’une fois l’élection passée. Accords dont l’électeur n’aura rien su avant le vote. Un parti comme LREM chercherait-il alliance avec les verts, avec le PS ou avec le centre ? La décision finale changerait profondément la teneur de sa plateforme de gouvernement. • Enfin, le gouvernement propose d’inscrire la Corse et l’impératif de lutte contre le changement climatique dans la Constitution, dispositions purement circonstancielles et politiques auxquelles je suis opposée. Non pas que ces deux sujets ne donnent pas matière à débat dans la société, bien au contraire. Mais la Constitution n’est justement pas le lieu de leur reconnaissance car cela revient à figer idéologiquement le débat à leur sujet au lieu de le nourrir, cela revient à transformer des opinions et des théories en vérités éternelles. Rappelons notamment que la science climatique n’est pas établie. L’inscription de la lutte contre le changement climatique aura à coup sûr un effet inhibiteur, tout comme l’inscription du principe de précaution dans la Constitution par Jacques Chirac en 2005 a provoqué une paralysie de l’innovation en France. L’évaluation de toute action selon les risques entraperçus tend en effet à entraver fortement toute possibilité d’entreprendre. Cela affecte la recherche scientifique ainsi que toutes ses applications industrielles et commerciales possibles. Comme il est aussi question de changer l’objet social de l’entreprise, sera-t-il encore possible de bouger le petit doigt sans enfreindre la Constitution ? Les meilleures Constitutions sont celles qui ne tombent pas dans les particularismes de circonstance. Ce sont celles qu’il n’est pas nécessaire de changer tous les quatre matins au gré des opportunismes politiques. Ce sont celles qui s’occupent de régler les rapports entre les gouvernants et les gouvernés, pas de définir l’état de la science ou de l’opinion. En France on en est loin car tout est beaucoup trop normé dans les moindres détails et chaque Président, tel un monarque, entend imprimer sa marque selon la trilogie dirigiste qui a fait ses preuves : une grande loi sociétale, une grande arche architecturale et une modification des textes fondamentaux qui nous ferait enfin atteindre le nirvana démocratique. Dans la réforme proposée par Édouard Philippe, j’accueille avec plaisir tout ce qui concerne la baisse du nombre de parlementaires et la limitation du cumul de leur mandat dans le temps, mais je déplore l’introduction de la proportionnelle et je prends l’inscription de la Corse et du changement climatique dans la Constitution pour une dangereuse opération de démagogie. — Sur le web
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Un peu comme un Google Earth à lui tout seul, Eduard Spelterini, pionnier de l’aviation suisse, emmena le 8 août 1909 un ballon à gaz de Chamonix jusqu’en Suisse, parcourant 160 km au-dessus du massif alpin. Si cette traversée aérienne des Alpes centrales, d’ouest en est, fut une première, elle revêt aujourd’hui une signification particulière dont Spelterini n’avait alors pas conscience. Pilote et photographe, Spelterini immortalisa en effet en une série d’images sur plaques de verre, le glacier de la mer de Glace qui se lance spectaculairement du massif du Mont Blanc. Les prises de vue réalisées par Spelterini possèdent un intérêt à la fois scientifique et esthétique tout à fait frappant. Car cette collection d’images constitue aujourd’hui une trace du glacier au début du XXe siècle tout à fait unique dans ses détails. Ces photographies peuvent être ainsi utilisées pour mesurer combien le paysage a évolué au fil des années. En 1909, personne n’aurait pu imaginer à quel point les glaciers allaient devenir essentiel pour les sciences environnementales, ni avec quelle rapidité ils allaient être affectés par la hausse des températures au cours des décennies suivantes. Analyse numérique Ce vol au-dessus de la mer de Glace était tout à fait inédit et les photographies aériennes de Spelterini se focalisent rarement sur les glaciers, visant plutôt les sommets et autres formations géologiques. De plus, il ignorait alors que la façon dont il avait pris les clichés le long de sa trajectoire de vol (voir la photo ci-dessous) ferait un excellent support pour l’analyse numérique. La trajectoire du ballon d’Eduard Spelterini. James Gentles, Author provided En identifiant les points communs entre les photographies, puis en les reliant à des indicateurs dans le paysage, une représentation 3D du vol ainsi qu’une ancienne topographie du site peuvent être reconstruites grâce à la photogrammétrie – cette technique utilisant des images pour en extraire des mesures. Bien que l’angle latéral des clichés limite la précision de mesure des données obtenues, les images fournissent un aperçu unique et fascinant du paysage tel qu’il était en 1909. Dans la prise de vue reproduite ci-dessous, l’angle latéral choisi nous donne le sentiment de nous trouver à mi-chemin entre une vue au niveau du sol et celle, plus haute, que permet une carte. Au premier plan, le chemin de fer du Montenvers, qui venait à peine d’être construit, est visible, surplombé par le volumineux glacier de la mer de Glace, entraînant le regard au loin, vers les pointes du massif du Mont Blanc. Le chemin de fer du Montenvers, au premier plan, venait d’être terminé quand Spelterini l’immortalisa. Eduard Spelterini, Author provided Les photographies, entre archives et œuvres d’art, sont prises avec le plus grand soin. L’angle latéral adopté par Spelterini les rend moins abstraites, plus proches de nous, malgré la hauteur et l’ampleur dont témoigne le paysage. Autant de critères qui permettent une observation idéale pour bien comprendre les évolutions des sites alpins. Suivez ce ballon En octobre 2017, une équipe de photographes et de chercheurs de l’Université de Dundee est retournée à Chamonix dans le but de refaire le parcours de ce vol historique et de recréer la séquence d’images. Comme le ballon de Spelterini était rapidement monté à près de 2000 mètres d’altitude au-dessus de la vallée de Chamonix avant de survoler la mer de Glace, il a fallu affréter un hélicoptère, les drones pouvant difficilement se hisser à une telle hauteur. Les résultats de cette nouvelle mission sont documentés dans le projet « 100 Year Time-Lapse » pour lequel les coordonnées GPS numériques issues des photographies de Spelterini ont été utilisées. L’équipe a pu retourner aux mêmes endroits et ainsi prendre des clichés équivalents à ceux du Suisse, dans l’objectif de réaliser une reconstruction 3D de surface. Même si la vitesse d’évolution du glacier de la mer de Glace a été étudiée en détail, utiliser la technologie numérique permet une comparaison visuelle du paysage entre ces deux époques pour révéler la diminution effrayante du niveau de la glace au cours des dernières années. Vidéo présentant le projet « 100 Year Time Lapse » (Kieran Baxter/YouTube, 2018). Aujourd’hui, les touristes débarquant à la gare du Montenvers ne sont plus confrontés directement à la mer de Glace : ils surplombent une vallée essentiellement vide et un glacier recouvert de déchets. À cet endroit précis, le niveau de glace a baissé de 100 mètres environ depuis 1909. Si les faits et les données désormais à notre disposition sont bien suffisants pour retracer l’impact de décennies d’émissions de gaz à effet de serre sur notre climat et l’environnement, les images de Spelterini et de la mission de 2017 permettent d’enfoncer le clou. La fonte de la mer de Glace (Bifrost Online/YouTube, 2018). Aujourd’hui, malgré la lourde empreinte carbone imputable à l’aviation, les vues aériennes – des images d’un satellite Landsat aux photographies de mauvaise qualité prises par un drone – demeurent incontournables pour lire les changements environnementaux. En réemployant des archives et en poursuivant le travail de photographes tel que Spelterini, tout en les associant à nos technologies actuelles, nous pouvons explorer de nouvelles façons de visualiser l’évolution rapide des paysages glaciers. En plus de nourrir les débats au sujet du changement climatique, ces images constituent déjà un témoignage poignant de ces paysages magnifiques perdus pour les générations futures.
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par Jacques Henry. Un des résultats de la culpabilisation du CO2 comme élément perturbateur du climat a été l’avalanche d’études concernant le cycle du carbone sur la Terre. Le résultat obtenu est une connaissance très fine de ce cycle qui comprend quatre compartiments : le sol, les océans, les terres émergées et l’atmosphère. Oublions un instant la croute terrestre, elle-même le plus grand réservoir de carbone se répartissant entre les carbonates et une fraction négligeable de combustibles fossiles liquides, gazeux et solides, respectivement 100 millions de peta-grammes et seulement 10 000 peta-grammes. Le deuxième compartiment est celui des océans avec 38 000 peta-grammes. La couche superficielle des sols émergés où se trouve la végétation et toutes les plantes représentent le troisième grand réservoir de carbone avec 2 000 peta-grammes et enfin l’atmosphère, le parent pauvre dans cette histoire mais étant pourtant l’objet de toutes les préoccupations de l’humanité ne représente qu’un infime compartiment avec péniblement 750 peta-grammes, autant que les premiers deux mètres d’eau océanique ! Toutes ces données figurent dans l’illustration ci-dessous issue d’un article de Clyde Spencer paru sur le site de Antony Watts : Intéressons-nous maintenant aux flux entre ces divers compartiments. Mis à part l’échange permanent au niveau des océans entre CO2 gazeux atmosphérique et CO2 dissous dans l’eau, en faveur d’une dissolution de ce gaz dans l’océan, les flux les plus importants sont d’une part la séquestration du CO2 lors des processus de photosynthèse dans les plantes et dans le phytoplancton et la respiration des sols, micro-faune, bactéries et champignons, et la respiration des végétaux. Comme je l’ai mentionné à de multiples reprises sur ce blog la respiration des êtres humains, des animaux d’élevage et des animaux sauvages est négligeable dans ce flux. Les processus de respiration des sols et de la couverture végétale représentent 15 fois plus que toutes les émissions de carbone provenant de l’activité humaine. Et pourtant ces 7,7 peta-grammes comparés aux 117 peta-grammes que représentent tous les processus de respiration naturelle des plantes et des sols a focalisé toutes les attentions au plus haut niveau des décideurs politiques. La seule séquestration par les océans du CO2 total présent dans l’atmosphère est 11 fois supérieure à toutes les émissions de ce même gaz en raison de l’activité humaine. Voici le bilan dressé par Clyde Spencer : C’est donc très clair : la contribution humaine dans le pool de CO2 global produit n’est que de 4%. Le souci avec cette estimation est que la production « anthropogénique » de CO2 inclut également les feux de forêt ce qui est loin d’être prouvé car il y a aussi des feux de forêt spontanés provoqués par des coups de foudre. En excluant cette figure il ne reste plus que 3% de contribution humaine dans ce bilan. On voudrait donc faire croire aux populations qu’il est impératif et urgent de réduire les émissions de carbone d’origine humaine de 10, 15, 20%, voire plus, pour sauver le climat mais ces diminutions au prix d’efforts économiques et sociaux insurmontables ne représenteront jamais que 0,3 ou au plus 0,6% du flux total de carbone émis sur la totalité de la planète. De tels objectifs ne sont même pas observables par les spectromètres infra-rouges d’Hawaii. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la chute de l’activité économique mondiale au cours de l’année 2020 n’a eu aucun effet sur cette teneur en CO2 de l’atmosphère. Le climat a-t-il réagi à ce changement ? Non. L’exposé de Spencer prouve donc indirectement que le CO2 n’a aucun effet sur le climat, s’il était encore nécessaire d’apporter des preuves supplémentaires à ce sujet. Pour conclure les organisations internationales qui veulent réformer le monde et le mode de vie des êtres humains se moquent de nous. Tous leurs arguments sont adossés à des affirmations fausses. On vit aujourd’hui dans un monde où le mensonge a remplacé la science … Comme le disait Steve Koonin dans son ouvrage et dans ses exposés sur les plateaux télévisuels : rien n’est encore établi en ce qui concerne cette histoire de climat.
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Le Pacifique est l’océan le plus profond et le plus vaste de la planète : il recouvre environ un tiers de la surface du globe. Un océan aussi vaste peut paraître invincible. Pourtant, sur toute son étendue – de l’Antarctique au sud à l’Arctique au nord, et de l’Asie à l’Australie en passant par les Amériques – son fragile écosystème est menacé. Dans la plupart des cas, l’activité humaine est en cause. Nous avons systématiquement pillé le Pacifique de ses poissons. Il nous a servi de poubelle : des déchets ont été retrouvés jusque dans la fosse des Mariannes, à 11 000 mètres sous la surface, l’endroit le plus profond de la Terre. À mesure que nous rejetons du CO2 dans l’atmosphère, le Pacifique, comme tous les autres océans, devient plus acide. Les poissons en perdent la vue et l’odorat ; les mollusques et autres organismes marins peinent à développer leur coquille. Les océans produisent l’essentiel de l’oxygène que nous respirons. Ils régulent le climat, nous procurent de la nourriture, et permettent à des millions de personnes de gagner leur vie. Ils sont aussi des lieux d’amusement, de détente et de communion spirituelle. Un Pacifique en pleine santé profite donc à tous. En comprenant les menaces qui pèsent sur ce précieux océan, nous serons certainement mieux en mesure de le protéger. Cet article fait partie de notre série Océans 21 Cinq sujets ouvrent notre série consacrée à l’océan : les anciennes routes commerciales dans l’océan Indien, la pollution due au plastique dans le Pacifique, le lien entre lumière et vie dans l’Arctique, les zones de pêche de l’Atlantique et l’impact de l’océan Austral sur le climat à l’échelle mondiale. Tous ces articles vous sont proposés grâce au réseau international de The Conversation. Le fléau du plastique Le problème des déchets plastique dans l’océan a été démontré scientifiquement dans les années 1960 quand deux chercheurs ont découvert des carcasses d’albatros qui jonchaient les plages du nord-ouest des îles d’Hawaï, dans le Pacifique Nord. Près de trois poussins d’albatros sur quatre, morts avant d’avoir pu prendre leur envol, présentaient du plastique dans l’estomac. Aujourd’hui, on trouve de tels débris dans tous les principaux écosystèmes marins de la planète. Leur taille va de quelques nanomètres à plusieurs mètres selon les endroits. Une petite partie de ces déchets s’accumule et forme de gigantesques « vortex de déchets » flottants. L’océan Pacifique héberge le plus grand d’entre eux. On estime que plus de 15 millions de tonnes de plastique se déversent chaque année dans l’océan depuis les côtes et les fleuves. La plupart de ces débris venus des terres sont transportés par les cours d’eau. Vingt fleuves et rivières apportent à eux seuls les deux tiers de l’ensemble des déchets plastiques qui se retrouvent dans la mer, et dix se jettent dans le Pacifique Nord. Tous les ans, le fleuve Gyang-Tse en Chine – qui traverse Shanghai – déverse environ 1,5 million de tonnes de débris dans la mer Jaune, un bras du Pacifique. Cette photo prise en 2014 montre un poussin d’albatros à pieds noirs avec du plastique dans l’estomac, sur l’atoll de Midway, dans les îles du nord-ouest d’Hawaï. Dan Clark/U.S. Fish and Wildlife Service via AP Un poison fatal Les déchets plastiques dans les océans présentent d’innombrables dangers pour la vie marine. Des animaux se retrouvent piégés par des débris comme des filets de pêche abandonnés, qui les blessent ou provoquent leur noyade. Certains organismes, comme les microalgues et les invertébrés, peuvent aussi se loger dans des déchets flottants et parcourir de longues distances. Ils quittent alors leur environnement naturel et risquent de coloniser d’autres régions. À lire aussi : Images de science : la pollution aux microplastiques Bien entendu, la santé des animaux sauvages est gravement affectée par l’ingestion de ces débris, notamment des microparticules de plastique de moins de 5 millimètres. Ce plastique peut obstruer la bouche de l’animal ou s’accumuler dans son estomac. Il en meurt souvent après une longue et douloureuse agonie. Les oiseaux marins en particulier prennent souvent le plastique flottant pour de la nourriture. Une étude de 2019 a démontré qu’il y avait 20 % de risque pour qu’un oiseau de mer meure après l’ingestion d’un seul déchet, et 100 % après en avoir ingéré 93. Les filets de pêche abandonnés, ou « filets fantômes » peuvent emprisonner des animaux comme les tortues.. Shutterstock Les pays insulaires en première ligne Le plastique est extrêmement durable et peut flotter sur de très grandes distances. En 2011, 5 millions de tonnes de déchets se sont retrouvées dans le Pacifique à la suite du tsunami qui avait touché les côtes japonaises. Certains débris ont traversé tout le bassin océanique et terminé leur course sur les côtes nord-américaines. Étant donné que le plastique flottant au large est en majorité transporté par les courants océaniques de surface et les vents, les débris s’accumulent sur les côtes des îles rencontrées tout au long du trajet. Kamilo Beach, à la pointe sud-est de la Grande Île d’Hawaï, est considérée comme l’une des plages les plus polluées au monde. Jusqu’à 20 tonnes de déchets s’y échouent chaque année. De même, sur l’île Henderson, un atoll inhabité qui fait partie de l’archipel de Pitcairn, dans le Pacifique Sud, 18 tonnes de plastique se sont accumulées sur une plage d’à peine 2,5 km de long. Des milliers de déchets s’y échouent quotidiennement. Kamilo Beach est l’une des plages les plus polluées au monde. Des vortex de déchets subtropicaux Les déchets plastiques dans l’océan connaissent différents sorts : certains coulent, d’autres s’échouent sur les plages ; d’autres encore flottent à la surface, dérivant en fonction des courants, des vents et des marées. Environ 1 % de ce plastique s’accumule et forme cinq « vortex de déchets » subtropicaux en pleine mer. Ils se forment à cause de la circulation océanique, entraînés par les changements de champ des vents et la rotation de la Terre. Il existe deux vortex de déchets subtropicaux dans le Pacifique, un pour chaque hémisphère. L’amas de déchets du Nord se divise en deux vortex, l’un à l’Est entre la Californie et Hawaï ; l’autre à l’Ouest, qui s’étend vers l’Est depuis le Japon. Position géographique des cinq vortex de déchets subtropicaux. van der Mheen et al. (2019) La pollution océanique, une honte pour l’humanité Découvert par le capitaine Charles Moore au début des années 2000, le vortex de l’Est est plus connu sous le nom de « continent de plastique » car il est le plus important, à la fois par sa superficie (environ 1,6 million de kilomètres carrés) et par la quantité de plastique qui s’y accumule. Cette plaque de déchets peut rassembler plus de 100 kilos de débris par kilomètre carré. Le vortex de déchets du Pacifique Sud se situe au large de Valparaiso, au Chili, et s’étend vers l’ouest. Sa concentration en plastique est plus faible que celle du gigantesque « continent » du Nord-Est. Les filets de pêche abandonnés représentent environ 45 % du poids total de déchets du « continent de plastique ». Les débris entraînés par le tsunami de 2011 au Japon y contribuent aussi pour une grande part (quelque 20 % du vortex). À lire aussi : Pourquoi la pollution plastique des côtes est largement sous-estimée Avec le temps, les plus gros déchets se dégradent et se désagrègent. Les microparticules qui en résultent ne constituent que 8 % du poids total du « continent de plastique » du Pacifique, mais représentent 94 % des 1,8 billion de morceaux de plastique qui le constituent. En fortes concentrations, elles peuvent rendre l’eau trouble. On estime que, chaque année, jusqu’à 15 millions de tonnes de déchets plastiques se déversent dans l’océan depuis les côtes et les fleuves. Cette quantité devrait doubler d’ici à 2025, étant donné que la production de plastique continue d’augmenter. Il faut donc agir de toute urgence pour endiguer ce flot de déchets, et prenant notamment des mesures pour collecter et retirer le plastique de l’eau, mais aussi – et c’est crucial – arrêter d’en produire autant. Des plongeurs débarrassent un requin-baleine d’un filet de pêche. Des zones de pêche à bout de souffle Le Pacifique, le plus vaste et le plus profond de tous les océans, a logiquement les plus grandes zones de pêche mondiales. Depuis des milliers d’années, des peuples y ont vécu du contenu de leurs filets… Mais, partout dans le monde, les campagnes de pêche épuisent les populations de poissons car elles ne leur laissent pas le temps de se reconstituer. Cette surpêche est considérée comme l’une des plus graves menaces pesant sur les océans. L’humanité prélève environ 80 millions de tonnes d’animaux marins chaque année. En 2019, d’éminents scientifiques du monde entier ont déclaré que, de tous les dangers qui menacent la biodiversité marine, la pêche est celui qui occasionne le plus de dégâts. Selon leurs estimations, 33 % des espèces de poissons sont surexploitées, 60 % sont pêchées jusqu’au seuil maximum viable, et seuls 7 % sont sous-exploitées. Le déclin des populations de poissons n’est pas qu’un problème pour l’humanité. Les poissons jouent en effet un rôle important dans les écosystèmes marins et constituent un maillon essentiel des chaînes alimentaires complexes des océans. La surpêche dépeuple l’océan Pacifique de sa faune. Shutterstock « Comme un poisson dans l’eau »… une expression qui a vécu La surpêche se produit quand l’humanité exploite les ressources halieutiques au-delà de leur limite maximale, appelée « rendement maximal durable ». Pêcher au-delà de cette limite provoque un déclin des populations, rompt l’équilibre de la chaîne alimentaire, dégrade les habitats et crée une pénurie de ressources alimentaires pour l’humanité. L’océan Pacifique héberge d’énormes pêcheries de thon, qui fournissent chaque année près de 65 % des stocks à l’échelle mondiale. Mais la survie à long terme de nombreuses populations de thons est menacée. Une étude publiée en 2013 montre ainsi que le nombre de thons rouges – un poisson très prisé, utilisé notamment pour la confection de sushis – a baissé de plus de 96 % dans le Pacifique Nord. Les pays émergents, y compris l’Indonésie et la Chine, pratiquent une surpêche intense… de même que les pays les plus développés économiquement. À lire aussi : Mon beau saumon, roi des poissons Le long de la côte ouest du Canada, les populations de saumon du Pacifique connaissent un déclin rapide depuis le début des années 1990, en partie à cause de cette surpêche. Quant au Japon, il a récemment été sévèrement critiqué pour avoir proposé d’augmenter les quotas de pêche du thon rouge du Pacifique, une espèce qui ne compterait plus que 4,5 % de sa population initiale. Selon les spécialistes, la surpêche est aussi un problème en Australie. En 2018, par exemple, des études ont montré que les espèces de gros poissons déclinaient rapidement dans les eaux territoriales à cause d’une pêche excessive. Dans les zones ouvertes à la pêche, les populations exploitées ont diminué de 33 % en moyenne en une décennie, de 2005 à 2015. Les populations de poissons utilisés pour faire des sushis ont énormément décliné. Shutterstock Les raisons de la surpêche De nombreuses raisons expliquent la surpêche et le manque de contrôle de cette pratique. Citons notamment : La pauvreté des pêcheurs des pays en développement. Les subventions accordées au secteur de la pêche, qui permettent à de grosses flottes de naviguer dans les eaux des pays en développement et d’entrer en compétition avec les petits pêcheurs ; elles maintiennent à flot une industrie en difficulté. Une mauvaise gestion des zones de pêche et des communautés. Un non-respect fréquent de la réglementation concernant la pêche à cause du manque d’investissement des autorités locales. À lire aussi : Journée mondiale du thon : la longue route vers une pêche durable Prenons l’exemple de l’Indonésie, qui se situe entre le Pacifique et l’océan Indien. C’est le troisième plus gros producteur mondial de poisson sauvage après la Chine et le Pérou. Environ 60 % des prises sont faites par de petits pêcheurs, dont beaucoup sont issus des communautés pauvres des régions côtières. La surpêche y a été signalée pour la première fois dans les années 1970. Un décret présidentiel a suivi en 1980, interdisant la pêche au chalut au large des îles de Java et Sumatra. Malgré tout, la surpêche a continué jusque dans les années 1990 et persiste aujourd’hui. Les espèces concernées incluent les poissons de récifs coralliens, les homards, les crevettes, les crabes et les calamars. Le cas de l’Indonésie montre qu’il n’y a pas de solution simple à cette situation. En 2017, le gouvernement indonésien a publié un nouveau décret censé maintenir la pêche à un niveau durable, soit 12,5 millions de tonnes par an. Pourtant, dans de nombreuses zones, la surpêche a perduré, surtout à cause d’une réglementation peu claire et d’un manque de contrôle de sa mise en application à l’échelle locale. Cette mise en application est particulièrement compliquée du fait que presque tous les petits bateaux de pêche indonésiens sont placés sous le contrôle des autorités provinciales. Cela révèle la nécessité d’améliorer la coopération entre les différents niveaux du gouvernement dans la lutte contre la surpêche. De manière générale, le respect et la mise en application des quotas de pêche sont souvent défaillants. Shutterstock Que pouvons-nous faire ? Pour éviter la surpêche, les gouvernements devraient d’abord travailler à résoudre les problèmes de pauvreté et d’accès à l’éducation dans les petites communautés de pêcheurs. Cela peut impliquer de leur trouver un autre moyen de subsistance. Dans le village d’Oslob, aux Philippines, d’anciens pêcheurs se sont par exemple reconvertis dans le tourisme : ils appâtent les requins-baleines avec du krill pour les attirer plus près du rivage, afin que les touristes puissent nager avec eux. S’attaquer à la surpêche dans le Pacifique requiert aussi une coopération entre les nations pour surveiller les pratiques de pêche et faire respecter la réglementation. Le réseau mondial des zones maritimes protégées doit être aussi étendu et renforcé pour préserver la vie marine. Aujourd’hui, moins de 3 % des océans constituent des zones sous haute protection où toute pêche est interdite. En Australie, beaucoup de réserves marines présentent de faibles étendues et se trouvent dans des zones à l’intérêt économique minime pour les pêcheurs. L’épuisement des zones de pêche dans le monde montre combien la vie des océans est vulnérable. Il est clair que l’humanité exploite ces ressources au-delà de leur limite. Des milliards de personnes comptent sur le poisson comme source de protéines et pour gagner leur vie. Mais si la surpêche se poursuit, ce ne sont pas seulement les océans qui en pâtiront, mais aussi ses principaux intéressés. Donner aux pêcheurs un autre moyen de subsistance peut aider à éviter la surpêche. Shutterstock À lire aussi : Les petits pêcheurs, acteurs sous-estimés de l’économie africaine Le danger des océans acides Les eaux tropicales et subtropicales de l’océan Pacifique hébergent plus de 75 % des récifs coralliens de la planète, dont la Grande Barrière de Corail et des récifs plus isolés dans le Triangle de Corail, comme ceux d’Indonésie et de Papouasie Nouvelle-Guinée. Les récifs coralliens subissent de plein fouet le dérèglement climatique. On parle beaucoup des dommages causés à ces écosystèmes par le blanchissement des coraux mais un autre phénomène insidieux, l’acidification de l’océan, menace aussi la survie des récifs. Cette acidification affecte plus notablement les eaux peu profondes, et la région du Pacifique subarctique y est particulièrement vulnérable. Les récifs coralliens couvrent moins de 0,5 % de la surface de la planète, mais on estime qu’ils abritent 25 % de la totalité des espèces marines. À cause de l’acidification des océans et d’autres menaces, ces « forêts tropicales sous-marines » à l’incroyable biodiversité font partie des écosystèmes les plus menacés. Le Pacifique héberge plus de 75 % des récifs coralliens mondiaux. Victor Huertas, Author provided (no reuse) Une réaction chimique L’acidification de l’océan provoque un abaissement du pH de l’eau de mer à mesure qu’elle absorbe le CO2 de l’atmosphère. Chaque année, l’humanité produit 35 milliards de tonnes de CO2 par ses activités (comme le recours aux combustibles fossiles et la déforestation). Les océans absorbent jusqu’à 30 % du CO2 atmosphérique, ce qui entraîne une réaction chimique durant laquelle les concentrations d’ions carbonate baissent, tandis que les concentrations d’ions hydrogène augmentent. Ce changement rend l’eau plus acide. Depuis la Révolution industrielle, le pH des océans a baissé de 0,1 unité. Cela peut paraître insignifiant, mais cela signifie que l’acidité des océans a augmenté d’environ 28 % depuis le milieu du XIXe siècle. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) estime que cette acidification s’accélère. Chaque année, l’humanité émet 35 milliards de tonnes de CO₂. Shutterstock Pourquoi l’acidification est-elle dangereuse ? Les ions carbonate servent de briques de construction pour les structures coralliennes et les organismes qui se fabriquent des coquilles. Une baisse de la concentration d’ions carbonate a donc de fâcheuses conséquences sur la vie marine. Des études ont montré que dans des eaux plus acides les mollusques ont du mal à fabriquer et réparer leur coquille. Leur croissance est également affectée, de même que leur métabolisme, leur reproduction et leur système immunitaire. Ils manifestent par ailleurs des comportements anormaux. Des scientifiques ont ainsi exposé des lièvres de mer (une espèce de limace) en Polynésie française à une simulation d’acidification de l’océan, et découvert qu’ils réussissaient moins facilement à trouver de la nourriture et prenaient de moins bonnes décisions. L’acidification de l’océan est aussi un problème pour les poissons. De nombreuses études révèlent qu’un taux de CO2 élevé peut perturber leur odorat, leur vue et leur ouïe. Cela peut aussi affecter leurs mécanismes de survie, comme leur capacité à apprendre, éviter les prédateurs et choisir un habitat adapté. Ces altérations semblent liées à des changements dans les fonctions neurologiques, physiologiques et moléculaires du cerveau des poissons. Exposés à l’acidification, les lièvres de mer prennent de moins bonnes décisions. Shutterstock Les gagnants et les perdants Des différents océans de la planète, le Pacifique et l’océan Indien ont connu une acidification record depuis 1991. Cela suggère que leur biodiversité marine pourrait être la plus vulnérable. Cette acidification n’affecte pas toutes les espèces de la même façon et ses effets peuvent varier au cours de la vie de l’organisme concerné. Il est donc crucial d’effectuer davantage de recherches pour identifier les futurs gagnants et perdants, grâce aux traits héréditaires, par exemple, qui peuvent augmenter les chances de survie et de reproduction d’un organisme dans des conditions d’acidité accrues. Les populations qui s’en sortent le mieux pourraient s’adapter, tandis que les moins efficaces feraient l’objet de mesures de gestion et de préservation. À lire aussi : Quand les jeunes poissons mangent du plastique au lieu du plancton L’un des vainqueurs pourrait bien être le requin-chabot ocellé, une espèce endémique de la Grande Barrière de Corail, qui se plaît dans les eaux peu profondes autour des récifs coralliens. Les recherches suggèrent que la simulation des conditions d’acidification de l’océan n’a aucun impact sur les premiers stades de croissance, le développement et la survie des embryons et des nouveau-nés, ni sur la recherche de nourriture ou les performances métaboliques des adultes. Mais l’acidification de l’océan risque de laisser sur le carreau d’autres espèces de la Grande Barrière. En étudiant les poissons-clowns du Pacifique – une espèce rendue célèbre par le film d’animation de Disney Le Monde de Nemo – les chercheurs ont ainsi constaté que ceux-ci souffraient de multiples altérations sensorielles dans des conditions simulant l’acidification de l’océan. Ces altérations allaient de difficultés à sentir les odeurs et à entendre pour retrouver leur chemin à l’incapacité de distinguer une espèce inoffensive d’un prédateur. Exposés à l’acidification de l’océan, les poissons-clowns ont du mal à distinguer amis et prédateurs. Shutterstock Il n’est pas trop tard Plus d’un demi-milliard de personnes dépend des récifs coralliens pour se nourrir, gagner leur vie et se protéger des tempêtes et de l’érosion littorale. Les récifs créent des emplois – dans les secteurs du tourisme et de la pêche notamment – et constituent des lieux de loisir. À l’échelle mondiale, ce secteur rapporte 11,9 billions de dollars par an. Il faut aussi souligner que les récifs coralliens ont une profonde signification culturelle et spirituelle pour de nombreux peuples autochtones. L’acidification de l’océan n’est pas la seule menace qui pèse sur ces récifs. Avec le dérèglement climatique, le taux de réchauffement des océans a doublé depuis les années 1990. La Grande Barrière de Corail, par exemple, s’est réchauffée de 0,8 °C depuis la révolution industrielle. Depuis cinq ans, ce réchauffement a causé deux épisodes consécutifs et dévastateurs de blanchissement des coraux. Les conséquences du réchauffement des mers sont amplifiées par leur acidification. À lire aussi : Comment le réchauffement risque de tuer le corail Réduire les émissions de gaz à effet de serre doit devenir une mission internationale. La Covid-19 a ralenti nos activités et nos déplacements dans le monde entier, montrant qu’il était possible de réduire drastiquement notre production de CO2. Si nous parvenons à atteindre les objectifs les plus ambitieux de l’accord de Paris, en limitant l’augmentation globale des températures à moins de 1,5 °C, la diminution du pH de l’océan Pacifique sera bien moindre. Cependant, il faudra diminuer les émissions de CO2 de manière beaucoup plus drastique (-45 % sur une décennie) pour nous assurer que le réchauffement climatique ne dépasse pas le seuil de 1,5 °C. Cela nous permettra d’espérer que les récifs coralliens du Pacifique, et du monde entier, ne seront pas condamnés. Il est évident que les décisions que nous prenons aujourd’hui affecteront les océans de demain. L’avenir des océans dépend des décisions que nous prenons aujourd’hui. Shutterstock Traduit de l’anglais par Iris Le Guinio pour Fast ForWord
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On nous parle sans cesse du réchauffement climatique, et surtout de la montée des eaux que cela engendrerait, mais parlent-ils de la désertification de la planète aux conséquences nombreuses et désastreuses? Pas vraiment…Un tiers des terres du globe serait concernées et en grand danger. D’ailleurs, à ce sujet, le deuxième plus grand lac de Bolivie est maintenant disparu, directement en rapport… La Planète Terre commence à régler ses comptes avec l’humanité. La Planète Terre s’enlise, s’ensable, se désertifie. Le mot “désert” vient du latin “desertus”, de “deserere” qui signifie “abandonner”. En 1965, l’écrivain Frank Herbert, un des grands maîtres de récits « science-fiction », publiait le premier ouvrage de son épopée magnifique connue sous le nom de “Cycle de Dune”. Frank Herbert avait il pressenti le destin inéluctable de notre planète? (Dune est une planète-désert sans eau. Les vents de sables s’y déchaînent à 700 km/heure. Les Fremen (Hommes Libres) y évoluent en compagnie de vers gigantesques. Les vers de terre, source de fertilité, ont “déserté” les terres agricoles consumées par les poisons répandus par les multinationales . En avril 2001, une “tempête de sol” de 1800 km d’amplitude s’envola de Chine (transportant des millions de tonnes de sol) pour venir atterrir en Amérique du nord: elle recouvrit de son manteau toute la partie ouest, de l’Arizona au Canada. En avril 2002, une autre tempête de sol Chinois s’abattit sur la Corée du sud, paralysant le pays. La Chine livre une bataille, peut-être perdue d’avance, contre l’avancée des déserts. Ce sont déjà 24 000 villages recouverts par les sables, qui ont été abandonnés, totalement ou partiellement, durant la seconde moitié du siècle passé. De 1950 à 1975, la Chine perdait chaque année 175 000 hectares. De 1987 à 2000, la désertification s’empara de 300 000 hectares par année. A ce rythme là, la Chine perdra 400 000 hectares de terre par année à partir de 2012. A l’échelle planétaire, ce sont 1370 hectares de sol qui sont désertifiés à jamais toutes les heures, ce qui fait 12 millions d’hectares chaque année, l’équivalent de la moitié de la surface agricole de la France. En Inde, par exemple, ce sont 2,5 millions d’hectares qui sont désertifiés chaque année. Vers 2000, on estimait à 150 millions d’hectares la surface agricole de ce pays. Cela signifie qu’en 2060, il ne restera plus un gramme de terre arable en Inde. En fait, un scénario plus catastrophique peut se profiler si le processus de désertification s’emballe, en raison des bouleversements climatiques: accroissement des températures, sécheresses et disparition des glaciers de l’Himalaya. A l’échelle planétaire, quelle est la quantité exacte de sol perdu chaque année en raison de l’érosion ? Les estimations les plus basses sont de l’ordre de 25 milliards de tonnes de sol par année. Selon les estimations les plus hautes, ce sont 2400 tonnes de sol, chaque seconde, qui partent dans le vent ou dans les océans, à savoir 76 milliards de tonnes de sol chaque année. Les estimations hautes nous semblent beaucoup plus probables car chaque année Costa Rica perd 1 milliard de tonnes de sols, l’Ile de Java en perd un milliard, l’Ethiopie en perd un milliard, etc, etc. Sur Terre, pour chaque tonne de nourriture produite, ce sont de 6 à 18 tonnes de sol qui sont irrémédiablement perdues. Un occidental consomme à peu près une tonne de nourriture par an. Dans certains pays, la quantité consommée par personne est de moitié. Dans d’autres régions, ou selon les populations ou les couches sociales, la quantité de nourriture consommée tend vers le zéro, ce qui “explique” le fait que 36 000 personnes meurent de faim tous les jours. En Chine, l’érosion serait maximale puisque le chiffre de 18 tonnes de sol perdues, par tonne de nourriture produite, est avancé. Les chiffres officiels évoquent la perte de 5 milliards de tonnes de sol chaque année dans ce pays. C’est une estimation strictement a minima. Selon les images de satellite, les déserts du Taklimakan et du Kumtag sont en train de fusionner. Il en est de même pour deux déserts du centre nord qui sont en train de s’étendre sur les provinces du Gansu et de la Mongolie. En Iran, selon le responsable du département de lutte contre la désertification, ce sont 124 villages de la région de Sistan-Baluchistan qui ont été ensevelis en 2002 et abandonnés. Dans le nord-ouest de l’Afghanistan, des dunes de sable de 15 mètres de hauteur envahissent tout et y compris les routes. Au Nigeria, ce sont 350 000 hectares qui sont désertifiés chaque année, autant qu’en Chine. De 1950 à 2005, la population humaine y est passée de 33 millions à 132 millions tandis que le nombre de vaches, moutons et chèvres passait de 6 millions à 66 millions. De nombreux pays d’Afrique sont désertifiés très rapidement en raison de différents facteurs: pratiques agricoles non durables, surpaturage et errance des troupeaux, feux de brousse et le commerce du charbon de bois à destination des citadins de plus en plus nombreux. Madagascar perd jusqu’à 400 tonnes de sol par année et par hectare. Au Mexique, la désertification chasse 700 000 paysans tous les ans vers les cités ou vers les USA. Quant à l’Australie, parler de catastrophe n’est tout au plus qu’un euphémisme. Selon les statistiques officielles, l’Australie a connu durant les cinq dernières années une sécheresse drastique surnommée « the Big Dry » qui a durement frappé les agriculteurs, en ruinant de nombreuses communautés rurales avec les conséquences sur le commerce et sur le secteur des services. La sécheresse a contraint plus de 10 000 familles d’agriculteurs à quitter leurs terres ces dernières années, d’où une diminution du nombre d’agriculteurs de 10% depuis 2001, à cause de la baisse des revenus agricoles qui ont atteint leur plus bas niveau depuis 30 ans. Cette situation se produit à la pire des époques, parce que l’Australie n’est plus en mesure d’honorer ses contrats de fourniture de denrées agricoles au Japon, l’un de ses clients de longue date. L’Australie sera sans doute le premier pays “occidental” à être ruiné par les processus de salinisation et de désertification : certaines terres Australiennes ont des concentrations en sel trois fois supérieures à celles de l’océan. Il aura fallu à la société occidentale un siècle et demi d’agriculture et d’élevage intensifs pour transformer l’Australie en un désert. Un record que même les USA n’ont pas réussi à battre : ils n’ont perdu, en 150 ans de colonialisme, que 75 % de leur humus! C’est 1m 50 d’humus qui est parti à tout jamais dans les océans. En région tempérée, il faut 500 ans pour produire naturellement 2,5 cm d’humus. Cela veut dire qu’il faudra à la nature 30 000 années pour régénérer ce patrimoine d’humus !
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Dans la petite salle du siège parisien du mouvement Pax Christi, cinq personnes se sont rassemblées autour d’une table ronde. Il est midi, l’heure du repas, mais personne ne semble avoir faim. Tous les cinq sont catholiques et sensibles à la dégradation de l’environnement. Ils discutent, tranquillement, parfois picorent quelques fruits secs. En ce 1e juillet 2014, comme des centaines d’autres personnes, toutes confessions confondues, ils ont commencé le jeûne pour le climat. Ils le pratiqueront chaque premier jour du mois jusqu’aux négociations climatiques de décembre 2015, qui auront lieu à Paris. Treize autres rassemblements ont eu lieu en France ce 1e juillet, dans des lieux tels qu’un temple protestant à Orléans, un presbytère à Sautron, près de Nantes ou chez un particulier à Bordeaux. Les rassemblements se veulent interreligieux. A Arras, il aura lieu le 3 juillet et réunira dans un temple protestant l’évêque du diocèse, des personnes de confession musulmane, des élus locaux, un député européen, etc. A l’origine de ce mouvement : le geste symbolique de Yeb Saño, chef de la délégation des Philippines lors de la conférence mondiale sur le changement climatique de Varsovie (Pologne), en novembre 2013. Alors qu’un typhon venait de frapper son pays, tuant plus de sept mille personnes, il avait décidé de jeûner jusqu’à ce que les négociations conduisent à des avancées concrètes. Catholique pratiquant, il avait ensuite lancé le mouvement Fast for Climate (Jeûne pour le climat), actuellement suivi par vingt-deux pays. Le 4 juin dernier, Yeb Saño a donné une conférence de presse à Paris pour lancer l’initiative en France. La Fédération protestante de France, la Conférence des évêques de France, l’Assemblée des évêques orthodoxes étaient représentées et ont accepté de suivre le mouvement. Des organisations laïques étaient aussi présentes, telles que le réseau action climat-France. « Les mouvements musulmans, juifs ou bouddhistes ne se sont pas encore associés au jeûne », dit Laura Morosini, de l’association Chrétiens unis pour la terre. Mais des personnalités comme Tareq Oubrou, imam de Bordeaux ou Matthieu Ricard, moine bouddhiste, ont répondu à l’appel. Le but du jeûne, c’est d’abord de faire bouger les décideurs sur les questions du changement climatique. « Nous voulons nous faire entendre. Les négociateurs doivent sentir que les gens sont prêts à changer », explique Laura Morosini. Les enjeux sont immenses : en avril dernier, le Giec (groupe d’experts intergouvernemental sur le climat) rendait un nouveau rapport, annonçant que le seuil de 2°C sera franchi dès 2030. « Un rendez-vous mensuel jusqu’en décembre 2015 nous laisse du temps pour construire quelque chose », ajoute la juriste de l’environnement. Pour le moment, le collectif n’a présentée aucune réclamation écrite aux négociateurs. « Ce n’est pas encore très précis, ça va s’organiser dans les prochains mois. Ce que nous demandons pour l’instant, ce sont des accords ambitieux permettant de limiter le réchauffement au seuil des 2°C ». « Par le jeûne, nous voulons responsabiliser les gens, que chacun puisse prendre conscience de son rôle dans la société », dit Catherine Billet, de Pax Christi. « Et puis jeûner, c’est aussi une façon d’être solidaire avec ceux qui le vivent sans l’avoir choisi », c’est-à-dire les victimes du changement climatique qui souffrent de famine, partout dans le monde. Mais le jeûne est aussi un acte spirituel individuel, qui permet de faire appel à autre chose que les forces physiques. « Faire un jeûne ne laisse pas indifférent, indique Laura Morosini. En sautant un, deux ou trois repas, on se sent plus engagé. » C’est maintenant que tout se joue… La communauté scientifique ne cesse d’alerter sur le désastre environnemental qui s’accélère et s’aggrave, la population est de plus en plus préoccupée, et pourtant, le sujet reste secondaire dans le paysage médiatique. Ce bouleversement étant le problème fondamental de ce siècle, nous estimons qu’il doit occuper une place centrale et quotidienne dans le traitement de l’actualité. Reporterre est un exemple rare dans le paysage médiatique : totalement indépendant, à but non lucratif, en accès libre, et sans publicité. Le journal emploie une équipe de journalistes professionnels, qui produisent chaque jour des articles, enquêtes et reportages sur les enjeux environnementaux et sociaux. Nous faisons cela car nous pensons que la publication d’informations fiables, transparentes et accessibles à tous sur ces questions est une partie de la solution. 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Par Israël Shamir Paru le 25 Avril 2021 sur Unz Review sous le titre Uncharted Waters Les États-Unis mènent deux guerres : avec l’Ukraine contre la Russie, et avec la Russie contre le climat. Les deux sont très coûteuses, les deux ne rapportent rien aux Américains, les deux sont totalement inutiles, mais les deux sont essentielles pour le régime Biden en ce moment, alors que la pandémie de Covid s’essouffle. Comment les choses vont-elles se passer ? La guerre d’Ukraine a peut-être été reportée. Les troupes russes se sont retirées de leurs positions avancées à la frontière ukrainienne pour rejoindre leurs bases permanentes. Poutine a peut-être décidé que la menace d’une réponse russe puissante suffirait pour que Kiev renonce à son projet d’invasion du Donbass. Il s’en est fallu de peu : L’artillerie de Kiev a bombardé le Donbas ; les chars russes leur faisaient face en attendant l’ordre de se diriger vers l’ouest, mais l’ordre n’est pas venu. Il est encore trop tôt pour le dire. Ces derniers jours, le pilonnage de Donbas par le régime de Kiev s’est en fait intensifié. Les troupes de Kiev ont progressé vers la ligne de front séparant les zones contrôlées par le régime et le Donbas libre, et elles ont apporté avec elles davantage d’armes lourdes. Dans le Donbas, les gens sont d’une humeur pitoyable : ils se sentent abandonnés par la Russie, ou plutôt ils sont retournés dans le même enfer de bombardements intermittents avec lequel ils vivent depuis des années. Ils n’ont pas été autorisés à rejoindre la Fédération de Russie comme ils l’espéraient. À Kiev, on pense que Poutine a cligné des yeux le premier. C’est ce que disent les Britanniques. Le prudent Poutine ne veut pas la guerre, mais il peut encore l’avoir. Ce que nous avons maintenant ressemble plus à une accalmie qu’à une situation stable. Europe Defender, l’un des plus grands exercices militaires dirigés par l’armée américaine depuis des décennies, a démarré et se poursuivra jusqu’en juin. Le ministre russe de la défense, M. Shoygu, a appelé ses troupes à se tenir prêtes à répondre à toute « évolution défavorable » au cours des exercices de l’OTAN ; les armes lourdes resteront en position avancée, de sorte que le déploiement des troupes pourrait être rapide. En mai, des navires de la Royal Navy passeront le Bosphore, tandis que les Russes ont déplacé leurs bateaux lance-missiles de la mer Caspienne et de la mer Baltique vers la mer Noire. Il y a donc encore bien des chances que les choses tournent mal. Les relations de la Russie avec les États-Unis et leurs sous-fifres sont aussi mauvaises qu’elles l’ont jamais été. Aussi mauvaises qu’en 1962, pendant la crise des Caraïbes ? Non, mais aussi mauvaises qu’en 1952, pendant la guerre de Corée. Les États-Unis sont un ennemi, a déclaré le vice-ministre des affaires étrangères, M. Ryabkov, et un tel mot n’avait pas été utilisé depuis la guerre de Corée. Les États-Unis et la Grande-Bretagne ont également appelé la Russie leur ennemi le plus dangereux. Jusqu’à une date récente, M. Poutine croyait encore à la possibilité d’intégrer la Russie dans le monde occidental, non pas en tant que chien de garde mais en tant qu’État puissant au même titre que l’Allemagne ou la France. Les années qui ont passé lui ont prouvé que c’était une chimère impossible. Il a dû revoir ses objectifs. Et puis, le monde a changé. Il y a eu un changement tectonique : La Russie est devenue plus forte ; les États-Unis se sont mis à dos la Chine ; le peuple américain est rétif et malheureux ; les Européens ont été faits prisonniers chez eux. Dans un tel monde, la Russie ne peut pas accepter éternellement les attaques par procuration des États-Unis. Les relations entre la Russie et les États-Unis sont passées de la « rivalité » à la « confrontation » et sont revenues au niveau de la guerre froide, a écrit l’ex-président Dmitri Medvedev, le numéro 2 de la Russie, qui est considéré depuis longtemps comme un membre de l’équipe du Kremlin plus favorable à l’Occident. La Russie a renvoyé l’ambassadeur américain dans son pays « pour consultations » ; celui-ci a tenté de désobéir en disant « C’est non, je ne partirai pas », mais il a fini par céder et est reparti à Washington, en même temps que dix diplomates américains expulsés. Les Russes ont également interdit à l’ambassade américaine d’engager du personnel local, de recevoir des diplomates en visite et de voyager librement en Russie, ce qui a rendu les liens diplomatiques plutôt tendus. Pendant ce temps, un complot visant à assassiner le président Loukachenko et/ou à kidnapper ses fils a été révélé à Moscou. Les comploteurs bénéficiaient du soutien de la CIA, a déclaré le président biélorusse, affirmant que son assassinat avait été autorisé au plus haut niveau de l’administration Biden. Cette révélation a rapproché le Belarus de Moscou. Il y a un an, Minsk et Moscou se battaient froid. Loukachenko avait de bonnes raisons de soupçonner les oligarques russes d’être impliqués dans une révolution de couleur, chez lui. Ils espéraient destituer le président têtu, puis privatiser et racheter l’industrie du Belarus, car cette république est la seule à avoir préservé et amélioré l’héritage de l’époque soviétique. Depuis lors, Loukachenko a compris que Poutine n’était pas contre lui et les relations ont commencé à s’améliorer. Gardant cela à l’esprit, les gens attendaient avec une certaine nervosité le discours annuel de Poutine sur l’état de la nation, le 21 avril, s’attendant à une annonce spectaculaire, qu’il s’agisse de la guerre, de l’intégration de la Biélorussie ou de la reconnaissance du Donbas ; cependant, le discours a principalement porté sur l’aide publique aux familles avec enfants. Poutine a joué au Père Noël : il a félicité le peuple russe d’avoir presque vaincu la pandémie ; maintenant, nous devons être féconds et nous multiplier, a-t-il laissé entendre. Il a également accordé aux Russes dix jours de congés payés à partir du 1er mai, vraisemblablement pour qu’ils puissent se multiplier à loisir dans leurs résidences secondaires. Pratiquement chaque famille russe citadine établie possède une maison de campagne à cette fin. Cette année, le dimanche de Pâques russe aura lieu le 2 mai, de sorte que les Russes bénéficieront de toute l’octave de Pâques sous forme de congés payés. L’État couvrira la moitié des frais de vacances d’été des enfants et donnera une somme forfaitaire décente à chaque enfant pour la prochaine année scolaire, suffisante pour acheter des vêtements et des livres corrects. Les vacances en Russie seront subventionnées pour tous, afin de compenser la difficulté de voyager à l’étranger en raison des restrictions covidiques. Pour ceux qui insistent pour partir à l’étranger, l’Égypte leur sera bientôt ouverte comme destination de vacances. Une telle générosité inquiète les Russes. Elle leur rappelle ces heures de repos et le verre de vodka que leurs pères recevaient avant d’être envoyés à l’assaut des lignes allemandes – un répit avant la bataille. Cependant, Poutine n’a pas mentionné une seule fois le régime de Kiev et l’Ukraine. Il a promis de punir sévèrement quiconque franchirait les lignes rouges et a comparé les Tchèques et les Polonais à « Tabaqui [le chacal] qui s’accroche à Shere Khan [le tigre mangeur d’hommes], hurlant pour apaiser leur souverain ». Shere Khan, c’est certainement les États-Unis, le grand ennemi de Mowgli [la Russie], l’enfant humain dans la jungle. Rudyard Kipling a été rayé de la mémoire aux États-Unis pour son livre Le fardeau de l’homme blanc, et Tabaqui n’apparaît pas dans les versions cinématographiques américaines du Livre de la jungle, mais les Russes connaissent le personnage tel qu’il apparaît dans leur version en dessin animé. Les chacals tchèques ont suscité beaucoup d’hilarité chez les Russes en affirmant que leur dépôt d’armes avait été dynamité en 2014 par Petrov et Boshirov, les légendaires agents du GRU devenus célèbres avec l’affaire Skripal. Des centaines de mèmes sont immédiatement apparus, faisant appel au sens de l’humour des Russes. L’histoire du dépôt d’armes est obscure ; les Tchèques ont déclaré que le dépôt appartenait à un marchand d’armes bulgare qui a rapidement démenti cette allégation ; il semble que les armes allaient être introduites clandestinement en Ukraine et en Syrie pour être utilisées contre la Russie tout en leur permettant ne nier la provenance tchèque. Un James Bond russe s’occuperait du dépôt exactement comme Petrov et Boshirov sont censés l’avoir fait. Mais pourquoi les Tchèques ont-ils décidé de dévoiler cette vieille histoire maintenant ? Il y a trois explications possibles : (1) Cela a été fait afin d’écarter la société russe Rosatom de l’appel d’offres pour la construction de la centrale nucléaire qu’elle était sur le point de remporter. Sans Rosatom, le budget de 5 milliards de dollars ira probablement à la société américaine Westinghouse, bien qu’elle soit en faillite et incapable de construire la centrale. (2) Pour détourner l’attention de la tentative de meurtre ou d’enlèvement du président biélorusse Loukachenko et de sa famille, par des comploteurs liés à la CIA. (3) Les Tchèques font ce que leurs maîtres américains leur ont dit de faire, et il ne faut pas se demander pourquoi. Quelle que soit la raison, les Tchèques ont expulsé 18 diplomates russes ; les Russes ont répondu en expulsant 20 diplomates tchèques ; les Tchèques ont fait monter les enchères en expulsant plus de 60 membres du personnel de l’ambassade russe ; les Russes ont répondu en interdisant aux Tchèques d’embaucher du personnel local. Maintenant, ils envisagent de sanctionner la bière tchèque, la plus grande exportation tchèque vers la Russie, et éventuellement les voitures Skoda. Les Tchèques sont susceptibles de sanctionner la Russie en arrêtant la livraison de pièces de haute technologie. D’autres Tabaquis d’Europe de l’Est ont ajouté à l’agitation. Les Polonais, les Bulgares et les Baltes ont expulsé quelques diplomates russes ; la Russie a riposté avec d’autres expulsions, la routine. Il y a quelques jours, le ministre russe des affaires étrangères, Sergei Lavrov, s’est rendu à Téhéran et a déclaré que les relations entre la Russie et l’Iran avaient atteint un niveau « sans précédent ». Le premier fruit de cette déclaration a été annoncé. Des navires de la marine russe escorteront des pétroliers iraniens livrant du pétrole et du blé iraniens en Syrie. Cela empêchera Israël ou les États-Unis d’attaquer les pétroliers. Les Israéliens ont jubilé en disant qu’ils avaient saboté des dizaines de pétroliers iraniens, provoquant une immense misère parmi les Syriens. Maintenant, on espère que c’est terminé (ou peut-être pas. Ou peut-être que si). Et juste au cas où Israël ne tiendrait pas compte de ce signal, il y a eu un autre signal. Un missile russe C-200 lancé par les Syriens a atterri « par hasard » près d’une usine nucléaire israélienne, le centre nucléaire de Dimona. Les Israéliens ont tenté de minimiser l’impact public de l’évènement en concoctant l’histoire improbable d’un vieux missile sol-air syrien, lancé contre un avion à réaction israélien qui passait à quelques 300 km, et tombant quelque part dans le désert du Néguev. Les Syriens et les Iraniens n’ont pas contesté cette explication et ont affirmé qu’ils venaient de repousser une attaque aérienne israélienne. Mais les réseaux sociaux israéliens ont révélé que le public israélien est inquiet, et à juste titre, car le système de défense antimissile Patriot, de fabrication américaine, n’a pas réussi à arrêter le missile entrant. L’agence de presse russe a rapporté que des dispositifs électroniques russes basés en Syrie avaient brouillé le système de défense antimissile israélien dans 12 districts, permettant ainsi au missile d’atteindre Dimona. « Il s’agissait d’une réponse russe aux violations israéliennes de nos accords sur la Syrie », a ajouté l’agence. Quant à l’Afghanistan, lorsque le régime Biden a décidé de reporter au 11 septembre le retrait des troupes qu’il avait proposé, les experts russes que j’ai consultés sont convaincus que les États-Unis ne quitteront jamais l’Afghanistan de leur propre gré. Ils garderont en place des milliers de contractants militaires privés, et conserveront leurs positions dans les aéroports s’il s’avère nécessaire de reconquérir du terrain. Et maintenant, la guerre climatique. Poutine et Xi avaient été invités (entre autres) par le président Biden à participer au sommet virtuel des leaders sur le climat. (Biden était le seul à porter un masque lors de ce sommet virtuel). La pandémie de Covid se transforme en douceur en réchauffement climatique dans les plans de nos maîtres. Ces plans sont tellement farfelus que le Donbass malheureux pourrait aussi bien se trouver sur une autre planète. Ils prévoient, entre autres, de mettre fin à la production de viande et de passer à la production d’insectes pour l’alimentation. « L’agriculture est le principal moteur de la perte de biodiversité mondiale et l’un des principaux responsables des émissions de gaz à effet de serre. Les insectes d’élevage pourraient aider à résoudre deux des plus grands problèmes du monde à la fois : l’insécurité alimentaire et la crise climatique », prêche la BBC. La directrice du renseignement national (une femme, évidemment; on en saurait permettre à un mâle blanc d’occuper un poste aussi important, sauf s’il s’agit d’un lecteur de prompteur gâteux), Avril Hines, donc, a déclaré que le changement climatique devait être « au centre de la sécurité nationale et de la politique étrangère d’un pays ». Le changement climatique « doit être pleinement intégré à tous les aspects de notre analyse afin de nous permettre non seulement de surveiller la menace, mais aussi, et c’est essentiel, de nous assurer que les décideurs politiques comprennent l’importance du changement climatique sur des questions apparemment sans rapport. » En clair, à partir de maintenant, la CIA dira aux décideurs politiques (y compris les rois et les présidents, les sénateurs et les ministres) ce qu’ils peuvent et ne peuvent pas faire. Et on a de bonnes raisons de supposer qu’ils ne seront pas autorisés à se plaindre du complexe militaire américain, le plus grand pollueur de la planète. Adieu les États souverains, bienvenue au gouvernement mondial unique ! Le président Trump (malgré tous ses défauts) a été le dernier dirigeant du monde libre à essayer de lutter contre le double programme de pandémie et de réchauffisme. Sans surprise, il a été frauduleusement privé de sa haute fonction. Biden est tout à fait pour le covidisme et pour l’hystérie climatique, exactement comme Greta Thunberg. Hélas, aucun dirigeant ne s’oppose à cet agenda. Le président brésilien Bolsonaro qui s’était courageusement prononcé contre les deux C&C s’est repenti ; maintenant il est d’accord, et demande même à emprunter de l’argent pour mieux lutter contre le réchauffement climatique. Pour la Russie, le pays habité le plus froid du monde, le réchauffement climatique ne peut être que bénéfique (aujourd’hui encore, le 25 avril, il fait 2°C à Moscou). Les Russes ne se laissent pas berner par l’agenda vert américain. « La dernière remarque américaine sur l’agenda vert n’est rien d’autre qu’un chantage et une tentative pour créer un écran de fumée environnemental et climatique, et pour utiliser des leviers économiques étrangers pour forcer ses partenaires et clients à payer pour la modernisation de leur complexe énergétique », a déclaré un expert russe de premier plan. Cependant, Poutine n’est pas homme à aller à l’encontre d’un programme aussi universellement accepté. Il tente de trouver une position qui profitera à la Russie et minimisera les dangers, tout en se pliant du bout des lèvres aux exigences du régime de Biden. La Russie réussit à concurrencer le GNL [gaz naturel liquéfié] fourni par les États-Unis avec ses propres ressources gazières abondantes. Si la Chine est obligée de passer du charbon au gaz naturel, la Russie vendra son gaz à Pékin à un prix inférieur à celui des États-Unis. Les centrales nucléaires ne produisent pas de CO2 et les Russes sont les meilleurs dans ce domaine. Et malgré l’hostilité générale, M. Biden a salué la contribution de M. Poutine au Green Deal. Lors du sommet, Poutine a déclaré que la Russie avait presque réduit de moitié ses émissions par rapport à 1990. Il n’a pas mentionné que ce grand succès avait été obtenu grâce à la destruction de l’URSS, à la désindustrialisation de la Russie et à une baisse considérable du niveau de vie de la population russe. Les gens frémissent encore lorsqu’ils se souviennent des années 90 et de leur pauvreté, et c’est ce que signifie « réduire de moitié les émissions ». Voilà ce que Biden a concocté pour les Américains : la pauvreté, des insectes pour le dîner et les travailleurs réduits à livrer des colis pour Amazon. Peut-être que le choix de mourir dans un holocauste nucléaire n’est pas une si mauvaise option. Mike Whitney m’a récemment demandé pourquoi le passage de la Russie du communisme au capitalisme n’a fait aucune différence dans la position de Washington en matière de politique étrangère. Les États-Unis sont toujours aussi implacablement hostiles envers la Fédération de Russie qu’ils l’étaient envers l’Union soviétique. C’est un bon signe. Washington était amical envers Moscou lorsque Boris Eltsine bombardait son propre parlement, lorsque les scientifiques russes vendaient leurs bibelots sur des marchés aux puces improvisés dans les gares, lorsque les jeunes filles russes vendaient leurs charmes pour quelques dollars aux étrangers en visite – à cette époque, la Russie était populaire et aimée. Pourquoi la Russie est-elle traitée avec une telle hostilité aujourd’hui ? Il y a plusieurs réponses possibles : (1) Les capitalistes pensent que l’esprit du communisme vit toujours en Russie, invaincu malgré tout. En effet, des millions de Russes (plus de 60 %) affirment que l’Union soviétique était bonne pour eux ; ils se souviennent ou ont entendu de leurs parents comment le socialisme leur profitait autrefois. (2) Pour le noyau, peu importe le credo de la périphérie. (3) Pour les forces sataniques, la Russie porte la lumière du Christ. (4) L’hégémonie ne souffrira pas un esprit indépendant. Vous pouvez choisir votre propre réponse. Peut-être toutes les réponses sont-elles correctes. La Russie, malgré ses efforts pour s’intégrer dans l’agenda mondial, se démarque toujours. C’est le seul pays au monde où la masculinité n’est pas toxique ; où les blancs ne se sentent pas coupables ; où les gens mangent de la viande et chauffent leurs maisons jusqu’à avoir bien chaud ; malgré la pandémie, les théâtres et les églises sont ouverts ; il n’y a pas de #MeToo ; les producteurs et les réalisateurs russes peuvent batifoler avec les actrices ; l’éducation et la médecine sont (largement) gratuites pour tous. En dehors de Moscou, même le stationnement est gratuit, si vous pouvez trouver une place. Vous pouvez vous faire vacciner si vous le souhaitez, gratuitement, n’importe quel jour, et pourtant personne ne vous y oblige. Il n’y a pas de confinements ni couvre-feux, pas de passeports covidiques, pas de masques obligatoires. Ce serait tragique si un tel pays devait être détruit. Israël Shamir
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Le président de la Guinée-Bissau, Jose Mario Vaz, a annoncé en début de semaine dernière, qu’il avait limogé le gouvernement. Sa décision a plongé le pays ouest-africain dans un nouveau chaos et jette le doute sur les élections prévues ce mois-ci. Il s’agit du dernier affrontement qui dure depuis plusieurs mois entre la présidence et le gouvernement dirigé par le Premier ministre Aristide Gomes. L’action de Jose Mario Vaz est un pas en arrière par rapport aux avancées politiques obtenues lors des élections législatives réussies de mars. Auparavant, le pays et ses 1,8 million de citoyens avaient réalisé des progrès politiques considérables à la suite des cinq coups d’État des 19 dernières années et de la crise constitutionnelle en cours. La crise découle de tensions persistantes entre le corps législatif et la présidence. LA STABILITÉ POLITIQUE NAISSANTE À L’ÉPREUVE Un des grands tests sera ce qui arrivera à la tenue d’une élection présidentielle en novembre. Le mécontentement de l’opposition, la répression et la crise constitutionnelle pourraient saper le soutien populaire pour la tenue des élections dans de telles conditions. Dans le climat politique actuel, la probabilité d’une élection présidentielle pacifique et incontestée devient très faible. Mais le plus grand test de stabilité sera de savoir si la crise politique actuelle conduira à l’intervention de l’armée. Les coups d’État de 2003 et 2012 ont été catalysés par le mécontentement politique au sein de l’armée, en particulier en période électorale. Le président Vaz a procédé à plusieurs réformes importantes pour contrôler le pouvoir politique de l’armée. Cependant, la combinaison d’une crise politique prolongée, d’un mécontentement populaire et d’une élection imminente rend la perspective d’une nouvelle tentative de coup d’État plus probable qu’elle ne l’était auparavant. LE CONTEXTE D’UNE CRISE CONSTITUTIONNELLE Le contexte de cette crise actuelle remonte au mois de mars, lorsque Vaz a refusé de nommer au poste de Premier ministre Domingos Simoes Pereira, membre de son propre parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert. Le mandat de Vaz a pris fin avant l’installation d’un nouveau gouvernement qui incluait Gomes en tant que candidat de compromis. L’Assemblée populaire nationale a donc nommé son propre président par intérim, mais Vaz a tenu à rester en place, aggravant encore la crise. La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a finalement négocié un compromis autorisant le président Vaz à rester président par intérim jusqu’à l’élection de novembre, bien que ses pouvoirs soient limités. Ce compromis visait à atténuer l’escalade de la crise constitutionnelle. Cela n’a guère contribué à atténuer les causes profondes de la division politique en Guinée-Bissau. Les conséquences des incertitudes constitutionnelles persistantes, des rivalités entre élites et du mécontentement populaire ne seront jamais résolues par le compromis conduit par la CEDEAO. Beaucoup d’espoir reposait sur une élection présidentielle réussie et sans controverse. Toutefois, la tension entre la présidence et le pouvoir législatif est loin d’être résolue. Et les choses ne sont pas prêtes de s’arranger, surtout avec la mort d’un opposant et l’utilisation de Facebook par Gomes pour accuser publiquement un rival politique de fomenter un complot de coup d’État. Il semble que Vaz ait perdu confiance en Gomes et que des lignes de fracture déjà existantes aient été amplifiées. Gomes refuse maintenant d’obéir à l’ordre et affirme que le mandat de Vaz est constitutionnellement invalide. L’ordre du président Vaz met également à l’épreuve le compromis de la CEDEAO en interférant directement avec le gouvernement dans la période qui précède les élections. LES OPTIONS DISPONIBLES Il est difficile de déterminer ce que doit faire l’opposition pour parer à une éventuelle escalade de la crise politique dans le pays. La situation pourrait facilement devenir dangereuse. Trouver des moyens d’éviter une nouvelle escalade des tensions serait un bon début. La stabilité et la paix seront les meilleures issues à la fois pour le gouvernement et pour l’opposition, mais ce sera plus facile à dire qu’à faire. Une option possible serait que les chefs de l’opposition travaillent avec Vaz et Gomes afin de parvenir à un accord dans lequel les principales personnalités politiques s’abstiennent de recourir aux médias sociaux ou à d’autres moyens de communication de manière négative. Cela supprimerait une source d’attiser les flammes de la division, mais cette option risque de ne pas survivre si les rivalités politiques et les questions constitutionnelles non résolues continuent de s’intensifier au sein du gouvernement. Les perspectives d’une transition en douceur sont moins reluisantes qu’elles ne l’étaient auparavant. Les élections pacifiques de mars et le compromis de la CEDEAO n’ont créé qu’un timide sentiment de stabilité pour un pays victime de rivalités élitistes perturbatrices et d’activités criminelles organisées systématiques au cours des deux dernières décennies. Il est difficile de déterminer l’utilité d’une autre intervention de la CEDEAO, ou d’un autre tiers. Le système politique actuel doit faire l’objet d’un transfert de pouvoir pacifique dirigé de l’intérieur du pays, ce qui constituerait un premier pas vers la réparation des fortes divisions politiques. L’élection de novembre présente également un dilemme. D’une part, il pourrait s’agir d’un point éclair sans solution concrète. D’autre part, la retarder pourrait entraîner le même mécontentement. Et même si les élections se tiennent pacifiquement en novembre, une victoire du président sortant Vaz pourrait encore aggraver les tensions constitutionnelles non résolues auxquelles le pays est confronté. Une mesure possible susceptible d’atténuer les tensions pourrait être que le gouvernement et l’opposition s’entendent sur une nouvelle date d’élection et s’engagent de manière crédible à la fixer consensuellement. Enfin, la crise politique et toute instabilité potentielle peuvent une fois de plus forcer la main de l’armée (même si elle est plus faible que par le passé). Même une intervention militaire ratée entraînerait certainement l’escalade de la crise. — Sur le web
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La COP26, loin d’être utile en quoi que ce soit à l’environnement, n’est qu’une conférence chargée de mettre en œuvre les nouvelles armes financières de l’Occident : imposer aux pays du tiers-monde des investissements nets en carbone. De nouvelles armes sont en train de s’ajouter à l’arsenal des politiques économiques et financières de l’Occident. Pour en comprendre la nature et la portée, il convient de partir de celles utilisées jusqu’à présent : les sanctions —y compris la plus lourde, l’embargo— opérées surtout par les États-Unis et l’Union européenne contre d’entiers États, sociétés et personnes. Il est fondamental de comprendre le critère avec lequel elles sont décidées : les USA et l’UE décrètent par un jugement sans appel qu’un État ou autre sujet a commis une violation, ils établissent la sanction ou l’embargo total, et prétendent que les États tiers le respectent, sous peine de rétorsions. En 1960 les États-Unis imposèrent l’embargo à Cuba qui, s’étant libérée, avait violé leur « droit » à utiliser l’île comme leur possession : le nouveau gouvernement nationalisa les propriétés des banques et multinationales états-uniennes qui contrôlaient l’économie cubaine. Aujourd’hui, 61 ans après, l’embargo continue, pendant que les compagnies US demandent des milliards de dollars de remboursements. En 2011, en préparation de la guerre USA-OTAN contre la Libye, les banques états-uniennes et européennes ont séquestré 150 milliards de dollars de fonds souverains investis à l’étranger par l’État libyen, dont ensuite la plus grande partie a disparu. Dans la grande rapine s’est distinguée Goldman Sachs, la plus puissante banque d’affaires états-unienne, dont Mario Draghi, l’actuel Premier ministre italien, a été vice-président. En 2017, à la suite de nouvelles sanctions US contre le Venezuela, des biens d’une valeur de 7 milliards de dollars ont été « gelés » par les USA et 31 tonnes d’or déposées par l’État vénézuélien auprès de la Banque d’Angleterre et de l’allemande Deutsch Bank ont été séquestrées. C’est sur ce fond que se place la nouvelle et colossale opération financière lancée par Goldman Sachs, Deutsch Bank et les autres grandes banques états-uniennes et européennes. Apparemment en miroir à l’opération des sanctions, celle-ci prévoit non pas des restrictions économiques ou des séquestrations de fonds pour punir les pays jugés coupables de violations, mais la concession de financements à des gouvernements et autres sujets vertueux qui se conforment à l’ « Indice ESG : Environnement, Société, Gouvernance ». Le but officiel de l’Indice ESG est d’établir les normes pour éviter l’imminente catastrophe climatique annoncée par la Conférence de Glasgow, pour défendre les droits humains piétinés par les régimes totalitaires, pour assurer le bon gouvernement sur le modèle des grandes démocraties occidentales. Le Département d’État US, le Forum Économique Mondial, la Fondation Rockefeller, la Banque Mondiale fixent surtout ces normes. Quelques organisations onusiennes se joignent à eux avec un rôle subalterne. La plus grande garantie pour les droits humains est représentée par le Département d’État US, dont l’embargo sur l’Iraq avec l’aval de l’Onu provoqua, de 1990 à 2003, un million et demi de morts dont un demi-million d’enfants. L’opération financière se concentre sur le changement climatique : la Conférence de l’Onu à Glasgow a annoncé, le 3 novembre, que « la Finance devient verte et résiliente ». La Glasgow Financial Alliance for Net Zéro naît ainsi. Depuis avril, 450 banques et multinationales de 45 pays y ont adhéré. Elles s’engagent à « investir dans les trois prochaines décennies plus de 130 trillions (130 mille milliards) de dollars de capital privé pour transformer l’économie jusqu’à zéro émissions en 2050 ». Les capitaux sont recueillis à travers l’émission de Green Bond (obligations vertes) et d’investissements effectués par des fonds communs et des fonds de pension, en grande partie avec l’argent de petits épargnants qui risquent de se retrouver dans une énième bulle spéculative. Désormais il n’est pas une banque ou une multinationale qui ne s’engage à réaliser les zéro émissions d’ici 2050 et à aider dans ce sens les « pays pauvres », où plus de 2 milliards d’habitants utilisent encore le bois comme unique ou principal combustible [1]. Solennellement engagée pour les zéro émissions se trouve même la compagnie pétrolifère anglo-hollandaise Royal Dutch Shell qui, après avoir provoqué un désastre environnemental et sanitaire dans le delta du Niger, se refuse à y assainir les terres polluées. Ainsi, dans l’attente des émissions zéro, les habitants continuent à mourir à cause de l’eau polluée par les hydrocarbures de Shell.
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Un manteau blanc recouvre les champs français... au mois d'avril. Du nord au sud du pays, de nombreuses cultures, vignes et vergers en particulier, ont été frappées par ce gel tardif de grande ampleur. Face à cet épisode dramatique qui a touché dix régions sur treize, l'exécutif déploie le régime de calamité agricole pour aider les agriculteurs. Si le gouvernement panse les plaies, la question du réchauffement climatique est timidement évoquée. Pourtant, les dégâts provoqués par ce gel exceptionnel sont indirectement liés à la hausse globale des températures selon Jean-Marc Touzard, directeur de recherche à l'Institut national de recherche agronomique (Inrae) de Montpellier. L'Express : En quoi le réchauffement climatique est-il responsable des dégâts causés par cet épisode de gel ? Jean-Marc Touzard : Premier point très important : en France, il y a toujours du gel au mois d'avril. Leur intensité et leur répartition sur le territoire varient selon les années. Tous les 30 ans - le dernier en date était en 1991 - le pays connaît des gels vraiment massifs, comme cette année. Pour l'instant, on ne peut pas dire que ces gels soient liés au changement climatique. Au contraire, selon nos données, le dérèglement climatique entraînerait une diminution du nombre de jours de gel par an. Par contre, le réchauffement climatique rend nos cultures plus vulnérables. Avec des hivers plus doux, nos plantes ont tendance à démarrer leur croissance de façon précoce. Dans le cas de la vigne, les bourgeons vont commencer à éclore une dizaine ou une quinzaine de jours plus tôt que dans les années 80. Conséquences : les végétations se trouvent plus exposées lorsqu'il y a des gels tardifs au mois d'avril.
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Par MD On sait que les Iles Fidji ont été désignées pour présider la conférence de l’UNFCCC dite « COP-23 », qui se tiendra en réalité, à l’invitation de l’Allemagne, à Bonn du 6 au 17 novembre 2017. Cet archipel du Pacifique est situé vers -17° de latitude sud et 178° de longitude est [1]. Il comporte deux îles principales et 320 îles ou îlots dont la plupart sont inhabités. La population actuelle est de 870 000 habitants. Les îles Fidji sont considérées comme particulièrement menacées par le « changement climatique », ce qui leur vaudra sans aucun douteun accueil enthousiaste. Pour avoir une idée des désagréments déjà subis par cet archipel et des risques qui le menacent, les données historiques ne sont pas sans intérêt. A titre d’illustration, voici quelques graphiques chronologiques[2]. La présente note n’a aucune prétention scientifique. Démographie des îles Fidji Le pourcentage de population urbaine est passé de 30% en 1960 à 54% en 2015. Economie et utilisation des sols Les surfaces urbaines couvrent 1 750 km2, dont 120 km2sont situées à moins de 5 m au-dessus du niveau de la mer (source B.M.). L’agriculture Climat des îles Fidji La température moyenne annuelle est de 25°C, avec des variations interannuelles importantes. Elle varie au cours de l’année de 23°C (juin à août) à 26°C (décembre à mai), Il semble que la tendance des trente dernières années soit à une certaine stabilisation de la température moyenne annuelle. Il tombe en moyenne 1 700 mm d’eau par an, avec des écarts interannuels considérables (800 à 3 000 mm selon les années). La saison des pluies va de décembre à mars. Les mois les plus secs sont juin à août. On ne discerne depuis soixante-dix ans aucune tendance à l’accroissement ni à la diminution des précipitations (il en va de même pour les mois de fortes ou de faibles précipitations). Que ce soit au niveau global pour l’ensemble du Pacifique ou au niveau plus précis du Pacifique sud, aucune tendance n’est discernable quant aux nombres d’événements cycloniques annuels.Météo-Fidji prévoit une saison 2017-2018 inférieure à la moyenne [3]. Les intensités exprimées en ACE [4] manifestent la même stabilité sur longue période. Niveau de la mer aux Fidjis Le niveau marin présente une augmentation tendancielle (environ +15 cm en quarante ans) mais très irrégulière.La stagnation observée depuis les années 2010 pourrait résulter d’un phénomène tectonique local ayant affecté les références terrestres[5] . Toutefois, d’autres marégraphes de cette zone du Pacifique tropical situés dans un rayon d’environ mille kilomètres autour de Fidji manifestent une tendance récente analogue. (à noter que l’amplitude journalière des marées est en général inférieure au mètre, comme pour d’autres îles du Pacifique). Les mesures satellitaires de la NASA à Lautoka ne commencent qu’en 2002. La superposition des deux graphiques (les deux graduations sont en mm) semble montrer que l’altimétrie terrestre n’exerce pratiquementpas d’influence sur le niveau marin, ce que suggéraient déjà les analogies avec les autres relevés marégraphiques de la zone [6]. Séismicité et cadre structural des Iles Fidji. D’après les documents scientifiques (respectivement : CEA et ENS Lyon, pour l’Atlas du Vanuatu), les Iles Fidji semblent se situer sur une sorte de plateforme relativement peu exposée aux séismes importants par comparaison avec les archipels circonvoisins. Il est vrai que le repère GPS se trouve sur une éminence à environ 1 km du marégraphe, qui lui est situé sur la jetée du port : Références https://data.worldbank.org/data-catalog/world-development-indicators https://data.giss.nasa.gov/gistemp/station_data/ http://climexp.knmi.nl/selectstation.cgi?id=someone@somewhere http://www.psmsl.org/data/obtaining/map.html https://www.wunderground.com/hurricane/hurrarchive.asp?region=ep http://www.cyclonextreme.com/cyclonecaledoniehistorique.htm https://en.wikipedia.org/wiki/Accumulated_cyclone_energy http://www.met.gov.fj/aifs_prods/TCOutlook_1718.pdf https://sideshow.jpl.nasa.gov/post/series.html http://www-dase.cea.fr/actu/dossiers_scientifiques/2013-02-06/index.html http://acces.ens-lyon.fr/santo/pedagogie/syntheses/cadre-structural/index_html https://www.google.fr/maps/@-3.2618391,-153.0533067,3z http://sealevel.colorado.edu/content/regional-sea-level-time-series Données marégraphiques dans le Pacifique En complément aux graphiques précédents, on trouvera ci-après les courbes de seize relevés marégraphiques répartis dans les régions tropicales de l’océan Pacifique[6].Les sources sont les mêmes que précédemment : il s’agit de données mensuelles, empruntées au PSMSL pour l’essentiel, et complétées en tant que de besoin (notamment pour l’année 2017 jusqu’en octobre ou novembre selon les cas) par les données de l’université d’Hawaï.Rappelons que les niveaux RLR sont exprimés en mm. L’origine temporelle des graphiques est janvier 1993, date à laquelle commencent la plupart des séries du PSMSL. On dispose ainsi de près de 25 ans de relevés. Cette date est aussi celle du début des relevés par satellites de l’université de Boulder dans le Colorado(dont les séries régionales s’interrompent mi-2016 et sont en cours de révision). Les stations sont repérées sur la carte ci-dessous : Pour plus de lisibilité, les graphiques ne comportent chacun que deux à quatre stations, réparties grossièrement par secteurs géographiques. Les nombres qui suivent les noms des stations sont les numéros PSMSL. Les années indiquées en abscisses correspondent aux mois de janvier. On voit que les fluctuations saisonnières peuvent dépasser 200 mm. Il ne s’agit ici que de donner desimples images, et non d’en faire l’analyse, ce qui serait un autre sujet.Chacun pourra ainsi se faire une idée synoptique de l’évolution des niveaux marins au cours de cette période. L’impression générale qui se dégage de ces graphiques est celle d’une augmentation tendancielle du niveau de l’océan Pacifique sur la période. On note cependant une sorte de stabilisation depuis une dizaine d’années(sauf à Hawaï où les niveaux marins, après une baisse temporaire, retrouvent les valeurs de 2004-2005). Ceci confirme l’observation faite précédemment à Fidji et archipels circonvoisins. Cette stabilisation apparente ne présage pas nécessairement d’une tendance durable, mais montre au moins qu’il n’y a pas eu d’« accélération » récente. [1]A peu près aux antipodes de Tombouctou, pour fixer les idées. [2] Selon les sources, les séries n’ont pas toutes la même origine, et certaines d’entre elles comportent quelques lacunes. [3]« The Tropical Cyclone (TC) activity in the 2017-18 TC season within the Regional Specialized Meteorological Center Nadi – Tropical Cyclone Centre (RSMC Nadi-TCC) Area of Responsibility (AoR) (Equator to 25˚ South between 160˚ East and 120˚ West) is anticipated to be below average with moderate confidence. The official 2017-18 TC Season begins on 1st November 2017 and ends on 30 April 2018 ». [4] L’ « accumulated cyclone energy » a été définie par le NOAA (National oceanique & atmospheric administration). En simplifiant, il s’agit du carré de la vitesse du vent (en nœuds) sur 6 heures, cumulé sur la durée du cyclone puis sur l’année. [5] Les îles Fidji sont pratiquement sur la « ceinture de feu » du Pacifique. [6] Les relevés des Iles Samoa n’ont pas été retenus : ils font en effet apparaître une rupture de série en 2009-2010, que le PSMSL signale sans en fournir d’explication nette (tsunami en 2009 ?)
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4 critères pour voir où en sont les villes françaises sur les transports et la lutte contre la pollution de l’air Bordeaux, Grenoble, Lille, Lyon, Marseille, Montpellier, Nantes, Nice, Paris, Rennes, Strasbourg, Toulouse : avec l’appui du Réseau Action Climat, nous avons évalué le positionnement de ces 12 villes sur un abandon progressif des voitures diesel et essence, qui contribuent fortement à la pollution de l’air et aux changements climatiques. Cela passe par la mise en place de zones à faibles puis très faibles émissions, desquelles sont exclus progressivement les véhicules diesel puis essence, d’ici 2025. DÉCOUVREZ OÙ EN EST VOTRE VILLE Ce panorama réunit également les points de vue et témoignages d’une vingtaine d’associations locales de promotion du vélo et d’usagers des transports en commun. Nous leur avons demandé d’évaluer leur ville sur trois enjeux phares de la mobilité durable: renforcement de l’offre de transports en commun, mise en place d’un réseau express vélo, incitations au changement de comportement vers une réduction de l’usage de la voiture individuelle. Des villes qui doivent en faire plus pour protéger notre santé et développer les alternatives à la voiture DÉCOUVREZ L'INTÉGRALITÉ DU PANORAMA AU FORMAT PDF Ce panorama montre que très peu de villes se sont engagées sur une sortie des véhicules diesel et essence. Dans la majorité de ces villes, les associations locales que nous avons sollicitées nous disent aussi que l’action des responsables politiques est insuffisante en matière de développement des alternatives à la voiture, telles que le vélo ou les transports en commun. Pourtant, la pollution de l’air est aujourd’hui une véritable urgence de santé publique. Et le trafic routier est en grande partie responsable ! Pour améliorer la qualité de l’air, il faut très rapidement développer les alternatives à la voiture individuelle et restreindre la circulation des véhicules les plus polluants, diesel et essence. Les grandes villes françaises ont encore du pain sur la planche pour protéger la santé de leurs habitant-e-s et le climat. Les maires de nos grandes villes ont le pouvoir d’agir pour corriger le tir : demandez-leur de passer à l’action ! SIGNEZ L'APPEL AUX MAIRES Retrouvez ci-dessous les pages dédiées aux 12 villes évaluées : Panorama Mobilité Durable 2018 – Bordeaux Panorama Mobilité Durable 2018 – Grenoble Panorama Mobilité Durable 2018 – Lille Panorama Mobilité Durable 2018 – Lyon Panorama Mobilité Durable 2018 – Marseille Panorama Mobilité Durable 2018 – Montpellier Panorama Mobilité Durable 2018 – Nantes Panorama Mobilité Durable 2018 – Nice Panorama Mobilité Durable 2018 – Paris Panorama Mobilité Durable 2018 – Rennes Panorama Mobilité Durable 2018 – Strasbourg Panorama Mobilité Durable 2018 – Toulouse
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C'est un phénomène qui reste largement ignoré, alors qu'il afflige la planète entière et pèse sur notre avenir... Dans tous les pays, la qualité des sols ne cesse de se dégrader en raison de leur utilisation intensive qui entraîne érosion, artificialisation, désertification, pollution, etc. Cet appauvrissement préoccupe de nombreux scientifiques, dont ceux du Giec. Le groupe d'experts de l'ONU sur le climat publie, ce jeudi, la synthèse d'un rapport explorant ce problème d'utilisation des terres et ses liens avec le dérèglement climatique, en s'appuyant sur les conclusions de nombreuses études scientifiques récentes. Même s'ils semblent inertes et qu'on y prête peu attention, les sols s'avèrent pourtant indispensables à la survie de l'espèce humaine. Ils nous nourrissent grâce aux cultures, nous abreuvent en filtrant naturellement l'eau, nous protègent des inondations par leur effet régulateur, nous aident face au dérèglement climatique en stockant des gaz à effet de serre... Ces écosystèmes terrestres "apportent à la fois subsistance et bien-être à l'humanité par l'ensemble de leurs services rendus [gracieusement] et par leur biodiversité", résume le Giec dans son texte écrit à destination des décideurs politiques du monde entier. Le bétonnage des terres, comme l'illustre par exemple l'urbanisme de Colombo au Sri Lanka, a plusieurs conséquences sur le dérèglement climatique. REUTERS/ Dinuka Liyanawatte Hélas, l'homme ne leur retourne pas la faveur. Nombre de nos activités dénaturent ces surfaces, par l'agriculture ou l'élevage, l'exploitation forestière - quand ce n'est pas la déforestation totale ou le bétonnage urbain. Ces dernières décennies, "le taux d'utilisation des terres est sans précédent [...] tandis que l'étendue de cette gestion reflète la consommation d'une population en pleine croissance", notent les experts. Les chiffres sont sans appel. Nos activités portent sur "plus de 70% de la surface terrestre émergée et non gelée". Entre les années 1960 et aujourd'hui, la population mondiale est passée de 3 milliards d'individus à 7,7 milliards, nécessitant une mise à contribution de plus en plus forte de ces terres. L'équivalent des deux tiers de la superficie de l'Australie a été pris à la nature afin de le convertir en champs. Pour chaque terrien, la consommation de viandes et d'huiles végétales a doublé. Et pour satisfaire tous les appétits, l'agriculture, qui a banalisé l'irrigation, représente désormais 70% de la consommation d'eau douce mondiale. Or en modifiant de la sorte nos sols, nous fragilisons l'équilibre de la planète, car ils jouent l'un des premiers rôles dans la régulation du climat. Les conséquences sont doubles. D'une part, cela amoindrit leur capacité naturelle à stocker le dioxyde de carbone de l'atmosphère (via les racines, l'humus et la faune microbienne). Cette altération reste toutefois difficile à anticiper avec certitude par les chercheurs, puisque l'augmentation de ce gaz favorise aussi la respiration de la végétation qui en grandissant capture alors davantage de carbone. En France, l'eau de la réserve naturelle de l'Etang des Landes (Lussac) se vide sous l'effet des canicules et de la sécheresse prolongée. REUTERS/Regis Duvignau D'autre part, les sols sont à leur tour directement touchés par le réchauffement. "Il modifie localement les zones climatiques habituelles", assure le Giec. Et expose certains environnements à des variabilités météorologiques (températures, pluies) et des événements extrêmes (canicules, inondations, grêle, tornades). LIRE AUSSI >> Réchauffement : moins de pluies sur les champs français d'ici 2040 Ce faisant, ces changements ébranlent les quatre piliers de la sécurité alimentaire que sont les possibilités de culture, les capacités, la qualité et la stabilité des sols. Mais la responsabilité de la perte de qualité des sols incombe également à l'agriculture et ses pratiques, de la monoculture au labour en passant par le surpâturage, ou l'emploi non ciblé de pesticides. Toutes aboutissent à une érosion massive des terres mises en culture, "estimée de 10 à 100 fois plus rapide que leur vitesse de formation naturelle". Ce sujet a d'ailleurs été l'objet d'un autre rapport établi en mai 2019 par la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture). Sur la base d'études spécifiques, ce texte évoquait un véritable décapage des champs sur 1,5 mm d'épaisseur chaque année, évacué dans les flux de sédiments qui s'écoulent avec les précipitations. Au Brésil, la déforestation -légale et illégale- de la forêt amazonienne s'accélère encore sous la président de Jair Bolsonaro, pour laisser place à des pâturages comme à des champs de soja. REUTERS/Paulo Whitaker L'ensemble de ces modifications amplifie les dégagements de gaz à effet de serre. Les étendues modifiées par l'homme, dont la déforestation en premier lieu, représentent désormais près d'un quart de l'ensemble de nos émissions, indique le Giec. Celles de méthane sont en hausse de +70% depuis les années 1960, provenant essentiellement des systèmes digestifs du bétail. Celles de protoxyde d'azote ont presque doublé : l'usage d'engrais azotés et de fumier ont fait des sols la première source d'émission humaine de ce polluant. LIRE AUSSI >> Réchauffement: et si le climat basculait? Le Giec critique au passage plusieurs "solutions" agricoles censées aider le climat - à l'instar des biocarburants, de la biomasse destinée à produire de l'énergie et même du reboisement - gourmandes en superficie au détriment de l'alimentation. Leur utilisation intensive, à des échelles utiles au climat, "pourrait aggraver les risques pesant sur la désertification, la dégradation des sols, la sécurité alimentaire et le développement durable", décrivent les scientifiques. Le fait de planter des arbres, pratique souvent évoquée pour stabiliser le dérèglement climatique, est "un moyen de stockage du carbone qui n'est pas éternel" et reste exposé à la menace d'un incendie ou d'une sécheresse, soulignent les experts. En revanche, les scientifiques reconnaissent l'apport potentiel d'une diversification plus grande des régimes alimentaires sur les terres et donc cette aide au climat. Sans nécessairement devenir végétarien à 100%, une alimentation intégrant davantage de végétaux (et moins de viande) "pourrait libérer d'ici 2050 des millions de kilomètres carrés de champs pour d'autres usages". Le rapport aborde une dernière cause de détérioration des terres : leur artificialisation. C'est-à-dire la conversion d'espaces naturels ou cultivés en surfaces urbanisées, recouvertes par du béton ou de l'asphalte. L'étendue de ces installations qui imperméabilise les terrains ne représente certes qu'environ 1% de l'occupation humaine des terres. Elle suffit cependant à provoquer un "effet d'îlot urbain de chaleur, qui aggrave le réchauffement de l'air des villes". Elle augmente également "le risque de pluies torrentielles sur la ville et sa région". Ces changements sur les sols font partie de ceux qui "peuvent affecter les températures et la pluviométrie de régions [pourtant] distantes de plusieurs centaines de kilomètres". Exemple, en Californie, de terres prises au désert à Palm Springs pour construire des lotissements largement irrigués en eau. REUTERS/Lucy Nicholson Ce dernier sujet préoccupe particulièrement la France. Le gouvernement vient de mettre en place, début juillet, un observatoire de l'artificialisation des sols, l'un des axes du "plan biodiversité" dévoilé un an plus tôt. Ce dernier instaure un objectif intitulé "zéro artificialisation nette" - sans toutefois fixer d'échéance - censé traduire l'une des promesses de campagne du président Emmanuel Macron. Carte de l'artificialisation des sols français entre 2009 et 2017. Observatoire de l'artificialisation des sols Le problème de l'évolution des sols commence à peine à être mieux pris en compte. Leur dégradation globale sera au programme de la prochaine conférence de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification, du 2 au 13 septembre en Inde. Mais pour agir et préserver les sols, les décideurs politiques de la planète ont-ils suffisamment les pieds sur terre ?
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Déjà connu pour être un glacier dont la fonte est très rapide, le « glacier le plus dangereux du monde » pourrait bientôt s’effondrer et cela pourrait représenter une véritable catastrophe, selon des chercheurs américains et britanniques. Le glacier Thwaites, situé sur l’inlandsis Ouest-Antarctique, fond à un rythme d’environ 40 centimètres par an – et une accélération de cette fonte a été confirmée en 2002. Très surveillé en raison de son potentiel à contribuer à l’élévation du niveau des mers, le glacier Thwaites a déjà participé à 4 % de la montée des eaux durant les 25 dernières années. Cependant, il existe un autre risque éventuellement catastrophique et proche dans le temps, à savoir un effondrement du glacier. Des chercheurs américains et britanniques craignent que les eaux de l’océan se soient infiltrées sous le glacier. Or l’édifice, dont la taille est équivalente à celle de la Floride, pourrait commencer à glisser vers l’océan, comme l’explique la BBC. Suivant les estimations, un effondrement du glacier dans l’océan causerait une montée des eaux à l’échelle mondiale comprise entre 80 cm et 3 mètres, menaçant de nombreuses îles et villes côtières. Selon un communiqué du Conseil britannique sur la recherche environnementale (NERC) publié le 30 avril 2018, l’effondrement du glacier Thwaites « pourrait avoir des répercussions importantes sur le niveau de la mer à l’échelle mondiale ». Cependant, si le glacier contribue déjà progressivement à la hausse du niveau de la mer, son effondrement pourrait « commencer au cours des prochaines décennies ou des prochains siècles », une estimation tout de même assez vague. Face à ce qui représente une urgence, l’US National Science Foundation (NSF) et l’UK Natural Environment Research Council (NERC) ont scellé un partenariat afin de mettre sur pied la plus grande collaboration scientifique en Antarctique depuis des décennies. Une centaine de scientifiques du monde entier mesureront les taux de changement du volume et de la masse de la glace jusqu’à 1500 mètres de profondeur, grâce à des foreuses à jet d’eau. Le but ? Confirmer une bonne fois pour toutes l’hypothèse déjà formulée depuis quelque temps déjà : le glacier est fortement fragilisé par le réchauffement des eaux océaniques circulant en dessous. Lu ici
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L’ouragan Dorian relance les spéculations sur le lien entre le réchauffement climatique et l’intensification de l’activité cyclonique. Le Dr Roy Spencer avait déjà montré que le nombre d’ouragans atterrissant aux Etats-Unis est en diminution depuis les année 1930. Il démontre dans ce nouvel article qu’il n’y a pas de lien significatif entre l’évolution de la force des ouragans majeurs ayant frappé la Floride depuis 1871 et celle de la température de surface de la mer au cours de la même période. Nous avions aussi traité cette question sur ce site à propos de l’ouragan Harvey en août 2017. Par Roy W. Spencer (*) (*) Le Dr Roy Spencer est chercheur à l’Université de l’Alabama à Huntsville. Il est connu pour son travail sur la surveillance de la température par satellite. Il a reçu avec le Dr John Christy de la NASA une médaille pour accomplissement scientifique exceptionnel. Les reportages sur l’ouragan Dorian qui a dévasté le nord-ouest des Bahamas postulent pour la plupart que les ouragans se sont renforcés dans cette région à cause de l’élévation de la température de la surface de la mer qui serait elle-même causée par nos émissions de gaz à effet de serre. Dans cet article j’utilise les données d’observation depuis l’année 1870 pour répondre à la question de savoir si l’intensité des ouragans qui ont atterri sur la côte Est de la Floride a augmenté en relation avec l’élévation de la température de la surface de la mer. La raison pour laquelle je ne traite que des ouragans qui ont atterri sur la côte Est de la Floride est triple : (1) cette région est un foyer majeur d’activité cyclonique; (2) nous disposons d’un long historique des ouragans ayant atterri (les données antérieures au début des années 1970 sur l’intensité des ouragans majeurs sont incertaines); 3) la population côtière compte maintenant plusieurs millions d’habitants. La région située au sud de West Palm Beach est depuis toujours exposée aux grands ouragans. Aussi, la question de savoir si l’intensité de ces ouragans augmente en raison du réchauffement de l’océan est-elle d’une grande importance pratique pour beaucoup de gens. Commençons d’abord par le bilan des ouragans majeurs ayant frappé la côte Est de la Floride (incluant les îles Keys). Il y a eu 22 tempêtes de ce type depuis 1871, celles-ci s’étant produites de manière assez irrégulière au fil du temps. Bien que l’intensité de ces tempêtes ait légèrement augmenté (de +0,83 nœuds soit 1,54 Km/h par décennie), la corrélation est assez faible (coefficient de 0,21) et la relation quantitative n’est guère significative. Mais cela ne nous dit pas le rôle de la température de surface de la mer (SST). Alors examinons maintenant comment cette SST a évolué au cours de la même période. Étant donné que tous ces ouragans ont atterri dans la moitié sud de la Floride, j’ai choisi la région encadrée dans la carte ci-dessous (22N-28N, 75W-82W) pour calculer les anomalies moyennes de la SST pour tous les mois de 1870 à 2018 (données HadSST disponibles ici ). Étant donné que 18 des 22 ouragans majeurs ont frappé en août et septembre (4 en août, 14 en septembre et 4 en octobre), je me suis concentré sur l’anomalie de température de la mer moyenne pour les mois d’août et septembre. Le graphique ci-dessous montre la moyenne des anomalies SST sur ces 2 mois pour la période 1870-2018.
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Impressionnant ! Partagez ! Volti ****** Un cratère géant s’est récemment ouvert dans la toundra arctique de Sibérie. D’après les chercheurs, ce trou de cinquante mètres de profondeur se serait formé suite à l’explosion d’une grande quantité de méthane contenu dans les sous-sols. C’est le genre de découverte qu’on ne fait pas tous les jours ! Le cratère a été repéré dans la Péninsule de Yamal par inadvertance, alors qu’une équipe de tournage de Vesti Yamal TV survolait la zone dans le cadre d’un projet sans rapport. En 2014, un cratère d’environ soixante-dix mètres de large pour environ quarante mètres de profondeur avait également été découvert dans la même région. D’autres ont été repérés par la suite, mais celui-ci est en revanche plus important, s’enfonçant parfois jusqu’à cinquante mètres dans le sol. Une équipe de chercheurs de l’Académie russe des sciences a été dépêchée sur place dans le but d’étudier la nouvelle structure. D’après Vasily Bogoyavlensky, en charge de l’étude, le cratère fait encore l’objet d’analyses, dont les détails feront l’objet de publications scientifiques. En attendant d’en savoir plus, on ne peut que spéculer sur la manière dont s’est formé ce cratère. Toutefois, comme la structure découverte en 2014, il semble très probable qu’il soit l’œuvre d’une gigantesque explosion de méthane. Lorsqu’il dégèle, le pergélisol conduit en effet à la décomposition de la matière organique piégée dans le sol. Cela conduit à la production de ce gaz hautement explosif contenu dans de gigantesques poches située sous la surface. Si la pression s’accumule, la couche de revêtement se distend et la poche “éclate”, laissant finalement derrière elle un vaste gouffre. Le Dr Evgeny Chuvilin, de l’Institut de science et de technologie de Skolkovo, s’est dit très frappé par la taille de la structure, évoquant les “forces colossales de la nature“. On pense que de plus en plus de ces structures émergent en raison du changement climatique, dans la mesure où des températures plus chaudes entraînent forcément un dégel plus rapide du pergélisol. Cette tendance implique donc la libération de davantage de méthane. Pour rappel, le pouvoir réchauffant de ce gaz est 85 fois plus élevé que celui du dioxyde de carbone. En revanche, il existe une incertitude sur la capacité du méthane à atteindre l’atmosphère. Dans le cadre d’une étude récemment publiée dans la revue Science, des chercheurs se sont en effet aperçus que durant la dernière déglaciation (il y a -18 000 à -8 000 ans), lorsque la Terre s’est réchauffée, les rejets de méthane liés au recul du pergélisol furent mineurs. En réalité, une partie serait vraisemblablement recyclée par divers processus bien avant d’avoir eu le temps de quitter le sol. Il s’agit pour l’essentiel de processus biologiques impliquant microbes et bactéries consommatrices de CH4, lesquels oxydent une partie du gaz avant qu’il n’atteigne l’atmosphère. Cela laisse donc suggérer que les émanations de méthane des réservoirs naturels resteront marginales, du moins au cours des prochaines décennies. En conclusion, les chercheurs avaient alors souligné l’importance de nous préoccuper davantage des émissions anthropiques, celles provenant des activités humaines, que des rétroactions naturelles. SciencePost Vu aussi sur Aphadolie
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Rennes. Ecobio, le labo qui utilise la nature pour protéger la biodiversité Depuis vingt-cinq ans, le laboratoire rennais Ecobio étudie les conséquences du dérèglement climatique sur le vivant et des alternatives aux pesticides. Constitué de chercheurs de l’Université Rennes 1 et du CNRS*, le laboratoire rennais Ecobio étudie, depuis vingt-cinq ans, « comment la structure des paysages influence la biodiversité, particulièrement dans les paysages agricoles », résume Françoise Burel, directrice de recherches émérite au CNRS et ex-directrice du laboratoire Ecobio. Mais aussi « l’évolution du changement, et donc du stress climatique, sur les plantes et les organismes vivants ou encore les polluants environnementaux » dans les plantes, l’eau… Comment les recherches sont-elles réalisées ? Les expériences sont menées par la cinquantaine de scientifiques d’Ecobio sous serre, à l’Université Rennes 1, mais aussi dans des parcelles d’Ille-et-Vilaine et en Antarctique, « une zone sur le front en matière de changement climatique et donc un bon modèle pour en suivre l’évolution ». Par ces trois biais, les scientifiques peuvent étudier « le stress climatique sur les plantes et les animaux » mais aussi tenter de trouver des solutions, grâce à la nature elle-même. ++ Lire aussi : En Bretagne, le dérèglement climatique bouleverse déjà les insectes Quelle est leur finalité ? Il s’agit de conseiller villes et territoires pour créer des corridors biologiques, et de répondre « aux demandes des décideurs pour faire évoluer les politiques publiques », relève Françoise Burel. Des programmes « de conservation avec des réserves naturelles », mais aussi des problèmes d’eaux touchées par les micro-algues ou pollutions chimiques. L’idée est de « cultiver sans pesticides, en utilisant des auxiliaires (des insectes) contre les ennemis des cultures (d’autres insectes comme des pucerons) », détaille Joan Van Baaren, directrice d’Ecobio. Des travaux scientifiques qui croisent de plus en plus de disciplines (sciences sociales, économiques…) « car la biodiversité nécessite une approche globale ».
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A l'admirer de la plage, l'océan s'étale à perte de vue. Pourtant, son immensité nous effleure à peine : sous l'essentiel de sa surface, la profondeur varie de 1 000 à 6 000 mètres. Ces grands fonds ne connaissent que la nuit noire et un froid glacial. Leur pression extrême en fait l'un des environnements les plus hostiles de la planète. Au point que l'homme est plus familier avec le sol de la Lune que celui de ses mers. Au-delà de 200 mètres de profondeur, à peine 10 % du relief est connu, selon l'Organisation hydrographique internationale. Explorer ces abysses demeure l'un des plus grands défis du XXIe siècle. Pour les scientifiques mais aussi pour les industriels prospectant leurs richesses minérales, biologiques ou énergétiques. Pionnière en la matière, l'industrie pétrolière extrait quotidiennement des hydrocarbures sous 3 000 mètres d'eau. Le franco-américain TechnipFMC, l'un des géants de cette ingénierie, estime que, sur les 100 millions de barils produits chaque jour dans le monde, 9,2 millions sortent de gisements profonds. "D'ici à quinze ans, ils représenteront jusqu'à un quart des nouvelles installations, avance Thierry Conti, vice-président de la filiale américaine Genesis. Car la demande globale en énergie augmente et, même en anticipant l'essor des énergies renouvelables, il faudra continuer à remplacer les réserves qui s'épuisent au rythme de 10 à 20 % par an." Tant pis si le forage des grands fonds, où seuls des robots peuvent opérer, se révèle "plus compliqué qu'au milieu d'un désert". Une difficulté illustrée en 2010, après l'explosion de la plateforme Deepwater Horizon : l'exploitant BP a mis cent six jours avant de colmater sa fuite de pétrole à 1 500 mètres sous la surface du golfe du Mexique ! Le 20 avril 2010, une explosion ravage la plateforme pétrolière Deepwater Horizon et provoque une fuite de 4,6 millions de barils de brut depuis son gisement en profondeur. Une marée noire sans précédent dans le Golfe du Mexique. REUTERS/U.S. Coast Guard/Files/Handout Au-delà de l'or noir, les industriels s'intéressent aussi aux richesses minérales précieuses des abysses. Le long des montagnes des dorsales océaniques, au croisement des plaques tectoniques, se trouvent d'étranges "fumeurs noirs", des cheminées crachant des fluides des entrailles de la terre. "La mer s'infiltre ici dans les fractures du sol", explique Ewan Pelleter, l'un de ceux qui les ont observés à bord du Nautile, le sous-marin de recherche de l'Ifremer. "Chauffée par le magma, poursuit-il, l'eau remonte enrichie en métaux et en soufre, très acide, atteignant jusqu'à 400 °C. Au contact de l'océan glacial, c'est le choc : la plupart des particules partent en fumée et une partie constitue des dépôts métalliques appelés sulfures, à l'origine de ces structures de cheminées." L'un des sites les plus connus, de 50 mètres de hauteur sur 200 de diamètre, repose à 3 600 mètres de fond au milieu de l'Atlantique. "Ces endroits, qui étaient jusqu'ici surtout le terrain de jeu de chercheurs, sont exceptionnels par l'impressionnante biodiversité qu'ils hébergent", souligne Ewan Pelleter. Nadine Le Bris, experte en écologie de ces milieux (CNRS/Lecob), appuie ce constat : "Des espèces très diverses de crevettes, de moules et de crabes s'y agglutinent par milliers au mètre carré." Une concentration qui ne cesse d'intriguer les scientifiques. "Ces formes de vie résistent à des pressions et à des températures extrêmes - jusqu'à 122° C - ainsi qu'à des émanations toxiques de mercure ou d'arsenic", détaille Pierre-Marie Sarradin, spécialiste des grands fonds à l'Ifremer.
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La définition d’un gaz à effet de serre est à la fois très simple et très compliquée pour le profane : un « gaz à effet de serre » est tout simplement un gaz présent dans l’atmosphère terrestre et qui intercepte les infrarouges émis par la surface terrestre. Ce sont des gaz dont nous n’avons pas entendu parler depuis « tout petit déjà » parce que ni l’azote ni l’oxygène, les deux gaz les plus abondants dans l’atmosphère (78% et 21% respectivement), que beaucoup d’entre nous connaissent, n’ont cette propriété (pour les amateurs de précisions, un gaz ne peut absorber les infrarouges qu’à partir de 3 atomes par molécule, ou à partir de deux si ce sont deux atomes différents. Du coup ni l’azote – diazote pour être précis – ni l’oxygène – dioxygène pour l’être tout autant – ne sont dans la catégorie des gaz à effet de serre). Mais une fois que nous avons dit cela, quels sont ces gaz exactement ? Et l’homme en est-il le seul émetteur, comme le sous-entendent parfois certains propos entendus dans les médias ? Les gaz « naturels » à effet de serre Les deux principaux gaz responsables de l‘effet de serre de la Terre, depuis que notre planète a une atmosphère qui ressemble à l’actuelle (ce qui fait bien quelques centaines de millions d’années !) sont : la vapeur d’eau (H2O), le gaz carbonique (CO2). Il en existe d’autres, et même beaucoup d’autres. Certains, comme le CO2 et la vapeur d’eau, sont « naturels », c’est-à-dire qu’ils étaient présents dans l’atmosphère avant l’apparition de l’homme. Cette présence ancienne signifie, par la force des choses, qu’ils possèdent des sources naturelles, mais aussi des « puits », qui retirent les gaz en question de l’atmosphère et permettent à la concentration de rester à peu près stable. Pour la vapeur d’eau le « puits » s’appelle… la pluie, et pour le CO2 une partie du puits est tout simplement la photosynthèse. Outre la vapeur d’eau et le gaz carbonique, les principaux gaz « naturels » à effet de serre sont : le méthane (CH4), qui n’est rien d’autre que… le gaz « naturel » de nos cuisinières, le protoxyde d’azote (N2O), nom savant du…. gaz hilarant (qui ici ne l’est plus tellement), l’ozone (O3), molécule formée de trois atomes d’oxygène (les molécules du gaz oxygène « normal » comportent 2 atomes d’oxygène seulement). Dire que ces gaz sont « naturels » – et donc qu’ils ont des sources naturelles – ne signifie bien évidemment pas que l’homme n’a pas d’influence sur leurs émissions ou sur leur concentration dans l’atmosphère. Pour les 3 gaz mentionnés ci-dessus, comme pour le CO2, il est avéré que l’homme ajoute sa part et a augmenté leur concentration dans l’air de manière significative. C’est du reste pour cela que, comme pour le CO2, le méthane et le protoxyde d’azote sont pris en compte dans les accords internationaux comme le protocole de Kyoto par exemple. Ce n’est pas le cas de l’ozone, mais cela est dû à des difficultés pratiques et non à une absence d’influence sur le climat. Les gaz « industriels » à effet de serre A côté des gaz « naturels » à effet de serre, il en existe d’autres, que nous pouvons qualifier d’ « artificiels » : ils s’agit de gaz industriels qui ne sont présents dans l’atmosphère qu’à cause de l’homme. Les principaux gaz « industriels » à effet de serre sont les halocarbures (formule générique de type CxHyHalz où Hal représente un ou plusieurs halogènes) : il s’agit d’une vaste familles de gaz obtenus en remplaçant, dans une molécule d’hydrocarbure (le propane, le butane, ou encore l’octane, que l’on trouve dans l’essence, sont des hydrocarbures), de l’hydrogène par un gaz halogène (le fluor, le chlore…). Les molécules ainsi obtenues ont deux propriétés importantes pour nous : Elles absorbent très fortement les infrarouges, beaucoup plus que le gaz carbonique à poids égal, Certaines d’entre elles (les perfluorocarbures par exemple) sont très « solides » : elles sont chimiquement très stables dans l’atmopshère, et seule la partie la plus « énergique » du rayonnement solaire et intersidéral (les ultraviolets et les rayons cosmiques) peut « casser » les liaisons de ces molécules une fois qu’elles sont dans l’atmosphère. Comme ces processus sont lents et n’interviennent que loin du sol, ces molécules d’halocarbures ont donc des durées de vie dans l’atmosphère qui peuvent être très longues, car il faut attendre qu’elles diffusent dans la stratosphère – donc qu’elles montent haut alors qu’elles sont souvent très lourdes – avant d’être « cassées », et cela peut prendre des milliers d’années. Une famille particulière d’halocarbures, les CFC, a la double propriété de contribuer à l’augmentation de l’effet de serre, mais aussi de diminuer la concentration de l’ozone stratosphérique (la fameuse « couche d’ozone », qui en fait n’est pas vraiment une couche). La production de ces gaz est désormais interdite (ou en cours d’éradication), au titre du protocole de Montréal signé en 1987, qui ne concerne pas les autres gaz à effet de serre. Il existe également un autre gaz industriel que l’on mentionne souvent dans les milieux spécialisés, l’hexafluorure de soufre (SF6). Il est utilisé par exemple pour les applications électriques (transformateurs) et… les doubles vitrages. Il n’est pas émis en grande quantité mais est encore plus absorbant pour les infrarouges et résistant à la partie « dure » du rayonnement solaire que les halocarbures. Quels sont les gaz qui font le plus d’effet de serre et d’où viennent-ils? Si nous ne nous occupons pas de la raison pour laquelle les gaz à effet de serre sont dans l’atmosphère, celui qui engendre le plus d’effet de serre est… la vapeur d’eau. Répartition des contributions à l’effet de serre « naturel » des différents gaz présents dans l’atmosphère : l’eau, sous toutes ses formes, en représente les 3/4. La partie « autres gaz » est essentiellement due au gaz carbonique ou CO2. Attention! Il s’agit bien de l’effet de serre naturel, pas de la contribution humaine qui vient s’y ajouter. Source : GIEC Mais si l’on se limite à l’effet de serre d’origine humaine, que l’on appelle parfois effet de serre « additionnel » (parce qu’il se rajoute à celui d’origine naturelle), ou anthropique, la répartition par gaz est totalement différente (merci de ne pas me faire remarquer que le total fait 105%! Les pourcentages ont été arrondis…) : Les émissions directes de vapeur d’eau des hommes (provenant des centrales électriques – pas seulement nucléaires ! – , de l’irrigation, des barrages, de la déforestation…) ne contribuent pas à augmenter l’effet de serre de manière décelable, et ne sont donc pas prises en compte dans les émissions humaines. En effet, sur une planète couverte aux 2/3 d’eau (les océans), et compte tenu du fait que l’eau ne s’accumule pas dans l’atmosphère – où son temps de résidence est de l’ordre d’une semaine seulement -, les émissions d’origine humaine sont totalement marginales dans le cycle global de l’eau (à titre indicatif, les émissions annuelles de vapeur d’eau de l’humanité provenant de la combustion des hydrocarbures représentent moins de 1% de l’évaporation naturelle survenant en une seule journée). L’action de l’homme peut très significativement perturber le cycle local de l’eau (la Mer d’Aral ou le barrage d’Assouan en offrent de bons exemples), mais cela n’a pas de répercussions significatives au niveau de la teneur moyenne en vapeur d’eau de l’ensemble de l’atmosphère, or c’est celle-là qui gouverne l’effet de serre qui en résulte. Ce qui précède explique pourquoi il n’est pas tenu compte de la vapeur d’eau, excepté dans quelques cas bien particuliers tels l’aviation, lorsque l’on calcule les émissions de gaz à effet de serre liées à l’activité humaine. Le gaz carbonique d’origine humaine est responsable d’un peu moins de 65% de l’effet de serre additionnel dû à l’homme. Ce gaz comporte bien sûr des émissions naturelles (la respiration des animaux, une partie de la putréfaction, les incendies naturels, ou encore le réchauffement de l’océan de surface) très importantes, mais elles sont compensées par des « puits » tout aussi importants (le refroidissement d’autres portions de l’eau océanique de surface, et la photosynthèse). Le gaz carbonique venant des activités humaines (on parle d’émissions anthropiques, c’est à dire provoquées par l’homme) provient : pour l’essentiel de la combustion des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz), pour partie de certaines industries (par exemple pour la production de ciment), enfin pour une part non négligeable de la déforestation, notamment en zone tropicale (voir la page sur les puits pour les explications). Le méthane engendre un peu plus de 15% de l’effet de serre anthropique. Le méthane est un gaz qui se forme dès qu’un composé organique (un reste d’animal ou de plante) se décompose à l’abri de l’oxygène de l’air (par fermentation ou putréfaction), par exemple au fond de l’eau ou sous terre. Les réserves de gaz naturel ne se sont pas formées autrement que par la décomposition, il y a très longtemps, de plantes et d’animaux, qui se sont d’abord transformés en hydrocarbures liquides, puis en gaz. Une partie du méthane présent dans l’atmosphère est donc d’origine parfaitement naturelle, provenant notamment des zones humides (marécages, marais, etc) et…des termites! Mais l’homme y rajoute sa part. Le méthane d’origine humaine provient : pour une part de la combustion de matière organique, notamment des brûlis en zone tropicale (la combustion du bois est toujours une combustion imparfaite, qui libère dans l’atmosphère des composés mal ou pas brûlés, dont du méthane), de l’élevage des ruminants (vaches, moutons, chèvres, yaks…), car les aliments qu’ils ingèrent fermentent dans leur estomac, en dégageant du méthane (à titre informatif il y a environ 20 millions de bovins en France : le poids des vaches est supérieur au poids des hommes !), de la culture du riz, car les zones humides en général émettent du méthane (ce gaz se forme dès que des composés organiques se décomposent – « pourrissent » – à l’abri de l’oxygène de l’air, comme par exemple au fond des marécages, ou encore dans les sédiments océaniques), des décharges d’ordures ménagères (encore le « pourrissement » à l’abri de l’oxygène de l’air), des exploitations pétrolières et gazières, à cause des fuites de gaz (le méthane est le principal constituant du gaz naturel), et des mines de charbon (le méthane est le principal constituant du grisou). Les halocarbures engendrent un peu moins de 10% de l’effet de serre anthropique (ces gaz n’ont pas d’émissions naturelles). Les premiers représentants de cette famille sont connus de tous : il s’agissait des CFC, désormais remplacés par d’autres gaz voisins, mais qui ne détruisent pas l’ozone stratosphérique. Ces gaz sont utilisés : comme gaz réfrigérants (dans les systèmes de climatisation et les chaînes du froid) ; les émissions de ce poste proviennent essentiellement des fuites et mise à la décharge des systèmes de climatisation, comme gaz propulseurs dans des bombes aérosols ; les fameux CFC constituent une sous-famille devenue célèbre des halocarbures. Le Protocole de Montréal a décidé leur éradication progressive car, en plus d’être de puissants gaz à effet de serre, ils sont aussi responsables de la diminution de l’ozone en haute altitude, dans certains procédés industriels (fabrication de mousses plastiques, mais aussi…de composants d’ordinateurs ou de téléphones portables). Le protoxyde d’azote (N2O) engendre environ 5% de l’effet de serre anthropique. Pour ce gaz il y a aussi des émissions naturelles, qui proviennent essentiellement des zones humides. La part « humaine » (anthropique) provient de l’utilisation des engrais azotés en agriculture, de certains procédés chimiques. L’ozone (O3) troposphérique engendre enfin environ 10% de l’effet de serre anthropique. L’ozone est une variante de l’oxygène (une molécule d’ozone comporte 3 atomes d’oxygène au lieu de 2 pour le gaz « oxygène » normal) qui est naturellement présent dans l’atmosphère. Selon l’endroit où il se trouve il nous intéresse beaucoup ou il nous est nuisible : dans la haute atmosphère, où l’on parle d’ozone stratosphérique (la stratosphère est la couche de l’atmosphère située entre 10 et 50 km d’altitude), il arrête les ultraviolets du soleil qui ont tendance à « casser » les liaisons chimiques indispensables à la vie ; il nous y est donc très utile (sans cette couche d’ozone stratosphérique la vie évoluée n’existerait probablement pas en dehors des océans), dans nos villes, bien qu’il continue aussi à arrêter les ultraviolets les plus agressifs qui viennent du soleil (mais près du sol il n’en reste plus beaucoup à arrêter, heureusement), il montre aussi une autre de ses facettes, c’est que c’est un oxydant très agressif, et donc que nos poumons n’aiment pas beaucoup en respirer. L’ozone troposphérique (la troposphère est la couche la plus basse de l’atmosphère, celle qui « touche » le sol, et elle va jusqu’à la stratosphère, à environ 10 km du sol) est l’un des composants de la pollution locale, et provient indirectement de la combustion d’hydrocarbures. Ce terme de l’effet de serre est donc – outre le CO2 – une conséquence de l’utilisation des énergies fossiles (pour plus d’explications sur l’ozone, voir cette page). Depuis le début de l’ère industrielle, c’est à dire depuis l’année 1750 environ, ce que nous avons mis dans l’atmosphère a pour effet d’introduire un « forçage radiatif » de l’ordre de 1% du rayonnement reçu. Dit autrement, à travers ses émissions de gaz à effet de serre l’homme a modifié la situation « comme si » le soleil avait augmenté sa puissance d’environ 1%. Cela peut paraître peu. Pourtant, compte tenu des énergies considérables qui sont en jeu, de la fragilité de certains équilibres naturels, et du fait que ces effets agissent sur de longues périodes, c’est très significatif pour notre avenir. Combien de temps restent-ils dans l’atmosphère? Les gaz à effet de serre, une fois dans l’atmosphère, n’y restent bien évidemment pas éternellement, mais… cela peut prendre un certain temps de les évacuer de cet endroit. L’épuration des gaz à effet de serre de l’atmosphère peut survenir : par un phénomène physique. Par exemple la pluie, phénomène physique (condensation), enlève de la vapeur d’eau de l’atmosphère. par une réaction chimique intervenant au sein de l’atmosphère. C’est le cas pour le méthane, qui s’élimine par réaction avec des radicaux OH (qui s’appellent des radicaux hydroxyle) naturellement présents dans l’atmosphère, pour donner du CO2. par une réaction chimique, photochimique ou physique intervenant à la frontière entre l’atmosphère et les autres compartiments de la planète. C’est par exemple le cas pour le CO2, qui est réduit par la photosynthèse des plantes (réaction photochimique), ou qui est dissous dans l’océan (réaction physique) pour finir par y donner des ions bicarbonate et carbonate (par contre le CO2 est chimiquement stable dans l’atmosphère, et il n’y a pas de réaction purement chimique prenant place au sein de l’atmosphère qui « élimine » ce gaz), soit par suite d’un phénomène radiatif. Par exemple les rayonnements électromagnétiques « durs » émis par le soleil – ainsi que les rayons cosmiques, qui sont de même nature que les rayons émis par une source radioactive – « cassent » des molécules dans la haute atmosphère. Une partie des halocarbures disparaît de cette façon (ce sont généralement des molécules trop stables pour disparaître par réaction chimique dans l’atmosphère) ; certains halocarbures sont cependant encore suffisamment réactifs (encore suffisamment proches des hydrocarbures) pour disparaître comme le méthane, par réaction chimique avec d’autres composés de l’atmosphère. Mais la très mauvaise surprise, c’est que mis à part la vapeur d’eau, qui s’évacue en quelques jours, les gaz à effet de serre mettent très longtemps à s’en aller de l’atmosphère. Cela n’est pas facile de savoir avec précision combien de temps sera nécessaire pour évacuer ce que nous émettons aujourd’hui, car l’atmosphère est un système très complexe, faisant intervenir tout un ensemble de phénomènes (physiques, chimiques, biologiques…), dont les scientifiques n’ont pas encore percé tous les mystères (on ne se doute pas, quand on regarde en l’air, que c’est si compliqué !). En outre l’augmentation de la concentration dont nous sommes à l’origine va trop vite pour qu’il soit facile de s’inspirer de ce qui s’est passé aux époques anciennes sur la vitesse d’élimination du surplus. Disons que ça va prendre longtemps ! Forçage radiatif résiduel, au cours du temps, et en watts par mètre carré, provenant d’une d’un million de tonnes de gaz émises à l’instant 0. Avec un simple changement d’unité sur l’axe vertical, ce graphique pourrait tout aussi bien représenter la concentration supplémentaire dans l’atmosphère, au cours du temps, qui suit l’émission d’un million de tonnes de gaz à effet de serre à l’instant 0. NB : comme les axes de ce graphique sont gradués en échelles dite logarithmiques – chaque changement de graduation correspond à une multiplication par 10 – il n’y a pas de zéro au croisement des axes, mais c’est tout comme. On voit qu’il faut attendre de l’ordre du siècle avant que le CO2 ne commence à être évacué de l’atmosphère de manière significative, de l’ordre de 10 ans pour le méthane, mais que certains halocarbures (par exemple le CF4, en haut du diagramme) n’ont toujours pas commencé à s’épurer significativement de l’atmosphère au bout de 1.000 ans. Cette simple caractéristique « physique » explique pourquoi le changement climatique est un processus fondamentalement irréversible, qu’il sera complètement impossible d’inverser à bref délai le jour où l’expérience nous importunera pour de bon. Source : D. Hauglustaine, LSCE Ce qu’illustre le graphique précédent est une notion de « vitesse d’élimination », qui peut servir à définir une durée de séjour approximative, c’est à dire le temps qui est nécessaire à ce qu’une fraction significative du gaz en surplus commence à s’évacuer de l’atmosphère. Bien entendu cette durée de séjour (ou de résidence) n’est valide que pour autant que les conditions restent « égales par ailleurs ». Gaz Durée de séjour approximative dans l'atmosphère Gaz carbonique (CO2) 100 ans (pour l'élimination d'une grosse moitié du surplus créé) Méthane (CH4) 12 ans Protoxyde d'azote (N2O) 120 ans Halocarbures (CnHalp) jusqu'à 50.000 ans On voit immédiatement ci-dessus que l’essentiel des gaz que nous émettons aujourd’hui, y compris le gaz carbonique que nous avons par exemple émis ce matin en venant travailler en voiture, ou hier en faisant fonctionner une chaudière de logement ou un four à verre, a créé un surplus qui sera pour partie encore au-dessus de la tête de nos (arrière-arrière-etc) petits-enfants dans 1 ou 2 siècles ou plus. Et bien sûr, pendant tout le temps que ce surplus de gaz reste au-dessus de nos têtes, ils contribue à un effet de serre supplémentaire. Peut-on comparer les gaz entre eux ? Afin de pouvoir faire des comparaisons (ce qui est essentiel pour pouvoir faire des plans d’action, car tant que l’on ne sait pas si il est préférable d’éviter l’émission de 1 kg de CO2 ou de 1 kg de méthane, il est difficile d’établir des priorités, et donc de choisir), il est possible de calculer, pour chacun des gaz à effet de serre, un « pouvoir de réchauffement global » (en abrégé PRG, et en abrégé en anglais GWP, pour Global Warming Potential), qui permet de savoir de combien on augmente l’effet de serre lorsque l’on émet un kg du gaz considéré. Le PRG (Pouvoir de réchauffement global) Le pouvoir de réchauffement global d’un gaz se définit comme le « forçage radiatif » (c’est à dire la puissance radiative que le gaz à effet de serre renvoie vers le sol), cumulé sur une durée qui est généralement fixée à 100 ans, d’une quantité de gaz donnée. En gros c’est une notion qui permet d’appréhender à la fois sa « puissance instantanée » (qui est le forçage radiatif, c’est à dire la quantité de rayonnement qu’il intercepte et renvoie vers le sol), découlant de ses raies d’absorption, et sa durée de séjour dans l’atmosphère. Cette valeur ne se mesure pas dans l’absolu, mais relativement au CO2. Le PRG d’un gaz est donc « combien de fois plus » (ou combien de fois moins) un gaz « fait d’effet de serre sur 100 ans » (c’est à dire combien d’énergie il renvoie vers le sol sur cette période) comparé à ce que ferait une même quantité de CO2 émise au même moment. On parle donc de « PRG relatif », dont la définition correspond à la formule très barbare ci-dessous (que ceux qui n’y comprennent rien ne perdent pas espoir! Ca redevient du français plus bas), où F signifie « Forçage radiatif » et où N est généralement égal à 100 ans. PRG = \frac{ \int_0^N Fgaz(t) , \mathrm{d}t } { \int_0^N FC02(t) , \mathrm{d}t } PRG= ∫ 0 N FC02(t),dt ∫ 0 N Fgaz(t),dt Calculer formellement ce PRG tient à peu près de la mission impossible: cela suppose de spéculer sur l’évolution du forçage radiatif, qui dépend elle-même de l’évolution de l’épuration des gaz de l’atmosphère, de la concentration préexistante – et des émissions à venir – d’autres gaz ayant des raies d’absorption dans les mêmes plages de rayonnement, etc… En effet, il existe des « zones de recouvrement » entre les différents gaz à effet de serre : plusieurs d’entre eux (par exemple le méthane et le protoxyde d’azote) absorbent les mêmes longueurs d’onde, ce qui fait que l’effet d’un supplément d’un des gaz n’est pas indépendant de la proportion des autres gaz déjà présents dans l’atmosphère. Pourcentage du rayonnement absorbé (en ordonnée) selon la longueur d’onde en micromètres (en abscisse) pour le méthane et le protoxyde d’azote dans l’atmosphère. Source : Gérard Lambert, Revue du Palais de la Découverte. Il importe aussi de noter que le temps qu’un gaz reste dans l’atmosphère dépend des conditions du moment : si les puits absorbant le gaz carbonique saturent (deviennent moins efficaces), la durée de séjour dans l’air de ce gaz augmentera. Postuler que la vitesse d’élimination du CO2 de l’atmosphère sera stable sur 100 ans étant précisément contraire à la conclusion (les choses vont changer) il en résulte que le PRG est par construction approximatif. Le PRG est donc une manière simplifiée de représenter les choses : si l’on voulait être exact, chaque PRG serait une fonction non seulement de la capacité d’absorption propre de chaque gaz, mais aussi de la concentration des autres gaz déjà présents, et encore de l’évolution future des « puits » qui épurent le gaz de l’atmosphère ! Cela est bien évidemment impossible (ou tout du moins pas avec des formules explicites). Toutefois, pour imparfaite qu’elle puisse être, une comparaison approximative reste bien préférable à pas de comparaison du tout pour guider l’action. Une fois terminée cette grande dissertation sur leur élaboration imparfaite, voici les PRG relatifs des 6 gaz ou familles de gaz (les Perfluorocarbures et Hydrofluorocarbures sont des halocarbures particuliers) visés par le protocole de Kyoto: Gaz Formule PRG relatif / CO2 (à 100 ans) Gaz carbonique CO2 1 Méthane CH4 25 Protoxyde d'azote N2O 298 Perfluorocarbures CnF2n+2 7400 à 12200 Hydrofluorocarbures CnHmFp 120 à 14800 Hexafluorure de soufre SF6 22800 Source : GIEC, 4è rapport d’évaluation, 2007 Ce que signifie le tableau ci-dessus, c’est donc que si on met 1 kg de méthane dans l’atmosphère aujourd’hui, on produira le même effet, sur le siècle, que si on émet 25 kg de gaz carbonique au même moment. On pourrait résumer en disant qu’un kg de méthane « fait » 25 fois l’effet de serre cumulé sur un siècle d’un kg de gaz carbonique, ou encore que le méthane est un gaz 25 fois plus puissant que le gaz carbonique pour l’effet de serre. Si on met 1 kg d’hexafluorure de soufre dans l’atmosphère, on « fait » 22.800 fois plus d’effet de serre cumulé sur un siècle que si on met un kg de gaz carbonique : pour l’effet de serre un kg de ce gaz « vaut » 22,8 tonnes de CO2, c’est à dire plus que l’émission annuelle de 3 Français ! Heureusement nous en émettons de toutes petites quantités pour le moment (voir plus loin). Le PRG est donc tout simplement l’équivalent CO2 : il correspond au poids de CO2 qui produira la même perturbation du système climatique que le poids du gaz considéré. Dans certaines circonstances, plutôt que de mesurer le poids de gaz carbonique, les physiciens – et souvent les ingénieurs – ont pris l’habitude d’utiliser l’équivalent carbone. A ce moment là, plutôt que de comparer au poids de CO2 émis, on compare au seul poids du carbone contenu dans le CO2 émis. Poids équivalent carbone Par définition, un kg de CO2 vaut 0,2727 kg d’équivalent carbone, c’est à dire le poids du carbone seul dans le composé « gaz carbonique ». Pour les autres gaz, l’équivalent carbone vaut : équivalent carbone = PRG relatif x 0,2727 Cela peut sembler très compliqué, mais c’est au contraire très simple. En effet, cette convention permet de savoir sans calcul combien d’équivalent carbone nous obtiendrons dans le CO2 résultant de la combustion d’un hydrocarbure donné. Il suffit de mesurer le poids de carbone par kg d’hydrocarbure brûlé, et cela donnera l’équivalent carbone du CO2 émis (l’hydrogène donne de l’eau, qui ne compte pas, comme expliqué au début de cette page). Simple, dis-je ! Pour les principaux gaz à effet de serre, par exemple, les équivalents carbone sont les suivants. Gaz Formule Equivalent carbone par kg émisn Gaz carbonique CO2 0,273 Méthane CH4 6,82 Protoxyde d'azote N2O 81,3 Perfluorocarbures CnF2n+2 2.015 à 3.330 Hydrofluorocarburesn CnHmFp 34 à 4.040 Hexafluorure de soufre SF6 6.220 La « taxe carbone« , envisagée par votre serviteur pour décourager l’émission de gaz à effet de serre, utiliserait l’équivalent carbone pour fixer le niveau de la taxe selon les gaz. Si la tonne équivalent carbone vaut 1.000 euros, alors l’émission d’une tonne de gaz carbonique sera taxée 273 euros, l’émission d’une tonne de méthane 6.820 euros, l’émission d’une tonne de protoxyde d’azote 81.300 euros, etc. Une fois que nous avons une base de comparaison des gaz à effet de serre (sinon ce n’est pas possible !), nous pouvons alors donner une répartition par gaz des émissions humaines, qui se présente comme suit, hors ozone (qui, comme expliqué plus haut, n’a pas d’émissions directes) : Répartition des émissions humaines de gaz à effet de serre par gaz en 2004, en milliards de tonnes équivalent carbone. Pour le ciment il s’agit uniquement des émissions liées à la réaction CaCO3 → CaO + CO2, pas des émissions provenant du combustible utilisé pour cela. Sources: BP statistical Review 2009 pour les consommations de combustibles fossiles ; IPCC AR4 WG 3 (2007) pour la production de ciment ; Houghton, The Woods Hole Research Center pour le CO2 du à la déforestation ; IPCC AR4 WG 3 (2007) pour les gaz hors CO2 ; calculs de l’auteur pour la compilation. Répartition des émissions humaines de gaz à effet de serre par gaz en 2004, en pourcentage du total. Les aérosols Outre les gaz à effet de serre, l’homme émet aussi des aérosols et des « précurseurs d’aérosols« . Un aérosol est une suspension dans l’air de gouttelettes ou de poussières. Nous en voyons tous les jours un exemple : les nuages. Mais un « nuage de poussière » rentre aussi dans cette catégorie : quand nous passons le balai un peu énergiquement, nous provoquons un aérosol. Les émissions d’aérosols comprennent par exemple : les particules fines émises lors de la combustion de pétrole ou de charbon (les fameuses fumées noires d’une voiture diesel, par exemple), les particules fines émises lors de l’utilisation du bois comme combustible (ce qui représente 10% de la consommation d’énergie à la surface de la planète, en ordre de grandeur), la poussière directement soulevée par la circulation routière, ou l’exploitation de carrières… Un précurseur est quelque chose qui précède : les précurseurs d’aérosols sont donc des substances gazeuses qui, par suite de diverses transformations physiques ou chimiques, peuvent conduire à la formation d’aérosols. Les émissions de précurseurs d’aérosols regroupent : les émissions de dioxyde de soufre (SO2), qui est un polluant local bien connu provoqué par la combustion de n’importe quel produit contenant du soufre, et notamment le charbon et le pétrole (qui contiennent toujours du soufre à l’état brut). Ce dioxyde de soufre se transforme ensuite en petites particules de sulfate (SO4), solides. à un degré moindre, les émissions d’oxydes d’azote (NOx), essentiellement en provenance de l’agriculture, qui conduiront à la formation de particules solides de nitrates. Les aérosols ont deux effets : ils réfléchissent ou absorbent la lumière, selon la couleur des particules qui les composent, leurs particules fournissent des « noyaux de condensation », ce qui signifie qu’ils favorisent la condensation de la vapeur d’eau de l’atmosphère en petites gouttes, ce qui conduit à des modifications dans la formation des nuages. Ces derniers sont, comme nous l’avons vu, des aérosols d’un genre particulier, et qui en plus interviennent de 2 manières opposées en ce qui concerne le changement climatique. Que font les nuages ? composés d’eau, ils contribuent à l’effet de serre (voir plus haut), mais par contre, en empêchant la lumière de passer (la lumière est plus facilement réfléchie vers l’espace par un nuage que par un ciel clair) ils ont un effet « refroidissant » sur la surface. Il se trouve que le bilan précis de ces deux effets antagonistes a une influence déterminante sur l’élévation de température que notre planète connaîtra au 21è siècle, et une représentation précise des nuages dans les modèles climatiques reste clairement un sujet avec des marges de progrès importantes. Il est toutefois déjà établi que c’est l’effet de serre qui l’emporte sur l’effet de réflexion pour les nuages hauts (cirrus), lesquels sont suffisamment translucides pour laisser passer la lumière en quantités significatives, mais sont déjà relativement opaques aux infrarouges émis par la terre, alors que c’est l’effet de réflexion qui l’emporte sur l’effet de serre pour les nuages bas (cumulus, stratus…) qui ont donc globalement un effet refroidissant sur le climat. Comme le SO2 a tendance à favoriser la formation de nuages bas, outre que les particules de sulfate qu’il engendre ont elles aussi un effet réfléchissant de manière directe, ce gaz est donc considéré comme un « refroidisseur du climat ». Cela étant, il est aussi responsable des fameuses pluies acides, qui ont des effets négatifs sur les sols et la végétation, et nos poumons ne l’apprécient guère. Il est difficilement concevable d’en émettre beaucoup pour combattre l’effet de serre ! En fait la majorité des politiques publiques d’environnement visent des diminutions importantes en ce qui concerne les émissions de ce gaz, avec des résultats significatifs comme on peut en retrouver la trace… dans les glaces polaires. Concentration en sulfates (milligrammes de SO4 par tonne de glace ; axe vertical de gauche) dans la glace des pôles depuis 1600. L’échelle de droite donne les émissions correspondantes, en millions de tonne de souffre par an. Source : GIEC, 2001 Mais, comme pour les gaz à effet de serre, la nature sait aussi émettre des aérosols, notamment à travers le volcanisme. Par exemple l’éruption du volcan Pinatubo, qui a envoyé dans la haute atmosphère plusieurs km³ de matière sous forme de poussière, poussière qui y est resté assez longtemps, a provoqué une baisse mesurable des températures mondiales (0,1 – 0,2 °C) pendant quelques années (qui est en fait plutôt un arrêt momentané de la hausse due à l’effet de serre !). En bref, les aérosols ont des effets directs sur le rayonnement, et indirects en favorisant des nuages qui peuvent être hauts ou bas. Leur contribution, globalement « refroidissante », est encore un sujet d’étude scientifique intense. Gaz à effet de serre contre aérosols: qui gagne ? Une partie de l’impact des gaz à effet de serre que nous accumulons dans l’atmosphère est donc compensée par l’effet des aérosols et des précurseurs d’aérosols que nous mettons aussi dans l’atmosphère. Toutefois les effets des divers gaz (effet de serre supplémentaire, réchauffant, ou effet « refroidissant des aérosols) ne sont pas identiques en tout point de la planète. Distribution géographique des forçages radiatifs de 1750 à 2000. Les couleurs rouges correspondent à un effet de réchauffement, les bleues à un effet de refroidissement. La distribution géographique de l’effet de serre supplémentaire est engendrée par : les gaz autres que l’ozone (à gauche), l’ozone près du sol (à droite), les aérosols de type « suies » (à droite), et de type « poussières », à gauche. Source : GIEC, 2001 Mais les aérosols ont une caractéristique importante qui fait que leurs effets ne perdurent pas très longtemps après leur émission : leur durée de vie dans l’atmosphère est de quelques semaines seulement (un nuage finit par provoquer de la pluie : il ne reste pas des années en l’air ; les poussières retombent à la surface de la Terre, tout comme la poussière « envoyée en l’air » par notre balai retombera assez vite sur le plancher – et les meubles). Ils ne s’accumulent donc pas dans l’atmosphère, à la différence des gaz à effet de serre. Les scientifiques sont donc certains du fait que les aérosols ne peuvent compenser l’effet des gaz à effet de serre sur le long terme. Par ailleurs, la durée de brassage de l’atmosphère (c’est-à-dire le temps qu’il faut pour qu’une partie d’un gaz émis en Australie se retrouve au-dessus de New-York) étant de quelques mois seulement (une année tout au plus), les lieux d’émission des gaz à effet de serre sont sans importance. Cela explique pourquoi des négociations internationales sont inévitables pour parvenir à stopper l’augmentation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Cette indifférence au lieu d’émission ne concerne pas les aérosols qui influent plus particulièrement au-dessus des zones où ils sont émis (le nuage au-dessus de New-York n’empêche pas les habitants de Sydney d’avoir chaud, et la pollution locale au soufre à côté de Pékin est sans incidence sur la formation d’aérosols soufrés à Rio de Janeiro). Malgré ce côté local des aérosols et global de l’effet de serre, il est néanmoins possible de faire un « bilan global » des contributions des uns et des autres sur l’évolution du climat planétaire, ce qui donne alors le graphique ci-dessous. Comparaison des différentes composantes – positives ou négatives – jouant sur les échanges d’énergie entre la Terre et l’espace (en Watts par mètre carré). RF signifie « forçage radiatif », c’est-à-dire le supplément – ou le déficit – de rayonnement reçu par la terre du fait de la présence de la substance émise. Seule la contribution humaine est prise en compte, sauf pour la variation d’insolation (« solar irradiance »). De haut en bas on trouve respectivement : les contributions des gaz à effet de serre (CO2, CH4, N2O, halocarbures, voir plus haut), les contributions de l’ozone stratosphérique (celui de la fameuse « couche », qui n’en est pas une !) et de l’ozone troposphérique (celui des « pics de pollution ») la contribution du supplément de vapeur d’eau dans la stratosphère provenant des émissions humaines de méthane, les conséquences du changement d’albédo découlant du changement d’usage des sols (l’albédo est ce qui sert à mesurer le pouvoir de réflexion d’une surface : l’albédo d’un miroir est proche de 1 – toute lumière reçue est réfléchie – et celui d’un corps noir est proche de zéro – toute lumière reçue est absorbée). Par exemple, quand on déforeste, l’albédo augmente, car une forêt absorbe généralement plus de rayonnement que des cultures ou un sol nu. La même colonne donne aussi la contribution des dépôts de suie sur la neige, les contributions des différents aérosols (voir plus haut), les contributions de la vapeur d’eau contenue dans les traînées des avions (il ne s’agit donc pas des émissions directes de CO2 sortant des réacteurs) Bien que cela ne soit pas un effet du à l’homme (mais le climat a aussi des facteurs naturels de variabilité, et pas qu’un seul!), la contribution des variations d’activité du soleil. Pour toutes ces contributions, la droite du rectangles donne la valeur la plus probable, et le tiret la zone d’incertitude (ces valeurs sont reprises dans la colonne « RF values », RF signifiant Radiative Forcing). Lorsque le tiret est très grand par rapport au rectangle, cela signifie que l’on n’a qu’une vague idée de la valeur. Les deux dernières colonnes donnent : l’échelle spatiale de l’effet (de global à local) Le niveau de compréhension des processus à l’oeuvre – et donc le degré de confiance dans l’estimation – de high, pour élevé, à low, pour faible (LOSU signifie Level Of Scientific Understanding). Source : GIEC, Summary for Policymakers of the 4th assessment report, 2007
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Un quart de la population mondiale est au bord du "jour zéro", celui à partir duquel l'eau ne sortira plus du robinet. Selon une carte établie par l'institut américain World resources (WRI) et dévoilée mardi, 17 pays sont actuellement en situation de pénurie hydrique grave, et certaines populations pourraient bientôt ne plus avoir accès du tout à l'eau. Parmi ces pays, en majorité situés en Afrique du Nord ainsi qu'au Moyen-Orient : le Qatar, Israël, le Liban, l'Iran, la Jordanie, la Libye, le Koweït, l'Arabie saoudite, l'Érythrée, les Émirats arabes unis, Saint-Marin, Bahreïn, le Pakistan, le Turkménistan, Oman, le Botswana et l'Inde, deuxième pays le plus peuplé du monde. "La pénurie en eau est la plus grande crise dont personne ne parle. Ses conséquences prennent la forme d'insécurité alimentaire, de conflit, de migration, et d'instabilité financière", a indiqué Andrew Steer, PDG de WRI. Mais l'Europe n'est pas en reste face à cette pénurie. Et la France se classe même au 59e rang (sur 100), entrant dans la '"moyenne haute" des pays touchés par la sécheresse. Un constat d'autant plus actuel que le dernier bulletin du site gouvernemental Propluvia, fait état ce mercredi d'une trentaine de départements en état de "crise" hydrique, et des restrictions d'eau touchent 81 départements. "Lorsque la demande rivalise avec les réserves, même de petits épisodes de sécheresse, qui vont augmenter avec le réchauffement climatique, peuvent provoquer de terribles conséquences", comme les récentes crises à Cape Town, Sao Paulo ou Chennai, détaille l'institut. En février 2018, l'Afrique du Sud avait décrété l'état de catastrophe naturelle dans la région du Cap, après une sécheresse historique. La ville avait d'ailleurs évité de justesse le "jour zéro" et la coupure en eau des robinets de la ville.
true
Le 3 juin dernier, Klaus Schwab et le prince Charles annonçaient en grande pompe le lancement du Great Reset (« Grande Réinitialisation »), l’occasion pour le président du Forum économique mondial de présenter le Covid-19 comme « une fenêtre d’opportunité rare mais étroite pour repenser, réinventer et réinitialiser notre monde ». Pendant que vos merdiasvous annonce des situations alarmistes sur les cas de COVID19 qui ne veulent plus rien dire en vérité avec leurs tests PCR ! Je vous dévoile la vérité cachée derrière se COVID19 en faisant un Thread du GREAT RESET ! Suite dans les commentaires pic.twitter.com/QVvv5yfBqF — LIBERTÉ (@GaumontRene) October 8, 2020 S’affichaient, le 3 juin, aux côtés de l’héritier du trône britannique et du président du Forum économique mondial : Antonio Guterres, ancien président de l’Internationale socialiste, ancien Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, actuel secrétaire général de l’ONU. L’ONU est étroitement associée au Great Reset via les Objectifs du développement durable rassemblés en 2015 dans l’Agenda 2030. « "Nous les gens" pour les objectifs mondiaux » : la bande-annonce de l’Agenda 2030 de l’ONU Kristalina Georgieva, la directrice générale du FMI. L’« économiste du climat » Nicholas Stern, membre de la commission économique installée par Emmanuel Macron à l’Élysée, membre du Conseil économique sur la santé de la planète de la Fondation Rockefeller. La famille Rockefeller a en effet joué un rôle primordial dans la réduction de l’écologie à la « décarbonation » et à la voiture électrique et ce, depuis le premier Sommet de la Terre et la publication du Rapport Meadows : les limites à la croissance (1972), jusqu’à l’accord de Paris sur le climat (2015) en passant par la création du GIEC (1988). C’est encore la Fondation Rockefeller, qui, dès 2010, a établi le « scénario narratif » de l’« étape verrouillage ». Ajaypal Singh Banga, PDG de Mastercard, membre du Council on Foreign Relations et de l’International Business Council du Forum économique mondial. Bernard Looney, directeur général de BP. Brad Smith qui représente Bill Gates, dont il est le successeur à la tête de Microsoft. Rappelons que le Forum économique mondial et la fondation Bill & Melinda Gates avaient coorganisé, en octobre 2019, Event 201, une étrange simulation autoréalisatrice de pandémie mondiale au coronavirus avant de lancer, dès le 23 janvier 2020, à l’occasion du forum de Davos, le programme mondial de vaccination (ARN messager). Coordonné par la Coalition pour les innovations en préparation aux épidémies (CEPI), ce programme est présidé par Richard Hatchett, qui se trouve être celui qui, au début des années 2000, a théorisé pour la première fois le confinement (lockdown) et la distanciation sociale (social distancing), alors qu’il officiait au sein de l’administration Bush Junior. Le démocrate « nobélisé » Al Gore et l’ancien secrétaire d’État John Kerry, qui copréside le groupe de travail sur le changement climatique de Joe Biden, ont également soutenu publiquement cet agenda, appuyé par l’OCDE via un rapport intitulé Reconstruire en mieux : une reprise durable et résiliente après le COVID-19. Représentée par son ministre des Finances Mohammed Al-Jadaan, l’Arabie saoudite, qui assure cette année la présidence du G20, participe également au Great Reset, via le projet Saoudi Vision 2030. La Chine est représentée par Ma Jun, président du Comité de la finance verte et membre du Comité de la politique monétaire de la Banque populaire de Chine. Intitulé COVID-19 : The Great Reset, ce plan de « réinitialisation du monde » a été publié au début de l’été 2020 par le Forum économique mondial chez Forum Publishing. Il est cosigné par Klaus Schwab, par ailleurs membre du conseil international du Centre Peres pour la paix (sionisme) et ancien membre du comité de pilotage du Groupe Bilderberg (mondialisme), et par son bras droit, le consultant Thierry Malleret. Également connu sous le pseudonyme de Milton Peel, marié à l’ancienne assistante du prince Charles, Thierry Malleret est un consultant financier (The Monthly Barometer, IJ Partners, Rainbow Insight), spécialiste de la Russie qui a officié successivement au cabinet militaire de Jacques Chirac à Matignon, à la BERD auprès de Jacques Attali, puis comme principal conseiller de l’oligarque russo-israélien Mikhaïl Fridman en qualité de chef économiste d’Alfa Bank. Sur le plan de la communication, le Great Reset repose avant tout sur la peur, puis sur les injonctions sanitaires et climatiques qui permettent d’obtenir un assujettissement de la population par le chantage compassionnel à « sauver des vies » et à « sauver le climat ». La lecture du Great Reset et l’analyse des forces en présence permettent d’établir un parallèle avec 1917. Avec une destruction contrôlée de l’économie réelle et de la classe moyenne occidentale, se dessine en effet un « bolchevisme 2.0 », où le vert a remplacé le rouge, le « social » s’est muté en « durable » et où le rôle de la Tchéka est occupé par la combinaison de l’intelligence artificielle (IA) et de la 5G. Au sommet du monde cauchemardesque du Great Reset, BlackRock, le plus gros gestionnaire d’actifs au monde détenant des intérêts majeurs dans les mégabanques, les gros médias, le Big Pharma et les géants du Web. Dictant leurs politiques aux banques centrales et aux États, ce pouvoir « fantôme » entend régner, grâce à son contrôle de l’intelligence artificielle (IA), sur une humanité drastiquement réduite en nombre, largement métissée et composée d’esclaves de la dette assignés à résidence. D’une manière générale, le niveau d’adhésion des gouvernements au projet est strictement indexé sur leur acceptation du récit de la « pandémie de Covid-19 » imposée par les gros médias. Appliqué à la virgule près par la Commission européenne (via le Green Deal) et dans les pays du Commonwealth, le Great Reset constitue ce qu’Emmanuel Macron a pudiquement appelé « le jour d’après ». Il forme, outre-Atlantique, la colonne vertébrale du programme de Joe Biden. Une fois que l’on a pris connaissance de ce plan et qu’on l’a compris, l’action gouvernementale et les mesures Covid-19 que l’on croyait absurdes deviennent tout à fait cohérentes. Une cohérence impossible à assumer politiquement auprès du grand public. Emmanuel Macron, promoteur zélé du Great Reset, ici à l’Élysée le 24 avril 2020 : Nous vous épargnons ici les innombrables mentions des termes « durable » (comprendre « malthusien »), « inclusif » (comprendre « abolition des identités et des valeurs traditionnelles ») et « résilient » (comprendre « destructeur ») qui pourraient composer la nouvelle devise de ce système politique qui, au prétexte du Covid-19, présenté comme une « menace publique, universelle et existentielle », entend « redéfinir notre humanité ». Aboutissement du projet mondialiste, ce plan tout à fait diabolique fondé sur la « destruction créatrice » (la conception kabbaliste du monde) est actuellement appliqué sous nos yeux. En raison de l’urgence de la situation, Faits & Documents présente pour Égalité & Réconciliation un bref condensé de l’ouvrage Covid-19 : The Great Reset dont aucun média français n’a fait écho malgré son importance majeure. Les origines, les implications, les non-dits et les acteurs de ce plan sont présentés en profondeur dans Coronavirus : La Vraie Chronologie la série événement de F&D (n°482 à 489). Tentative d’imposer « coûte que coûte » le Nouvel Ordre mondial, le Great Reset avance à découvert. Ici en couverture du Time à paraître le 2 novembre prochain : « La gouvernance mondiale est au cœur de toutes les autres questions. » « L’hypothèse fondamentale est que la pandémie pourrait continuer à nous affecter jusqu’en 2022. […] Un retour complet à la "normale" ne peut être envisagé avant qu’un vaccin ne soit disponible. » « Beaucoup d’entre nous se demandent quand les choses reviendront à la normale. La réponse est courte : jamais. […] Il y aura une ère "avant le coronavirus" (av. C) et "après le coronavirus" (apr. C). » « Lorsqu’ils y sont confrontés, certains dirigeants de l’industrie et certains cadres supérieurs peuvent être tentés d’assimiler la réinitialisation à un redémarrage. […] . Cela n’arrivera pas parce que cela ne peut pas arriver ». « Les mesures de distanciation sociale et physique risquent de persister après la disparition de la pandémie elle-même, justifiant la décision de nombreuses entreprises de différents secteurs d’accélérer l’automatisation. » « Il est loin d’être certain que la crise du COVID-19 fasse pencher la balance en faveur du travail contre le capital. Politiquement et socialement, cela serait possible, mais la technologie change la donne. » « Jusqu’à 86 % des emplois dans la restauration, 75 % des emplois dans le commerce de détail et 59 % des emplois dans le divertissement pourraient être automatisés d’ici à 2035. » « Jusqu’à 75 % des restaurants indépendants pourraient ne pas survivre aux verrouillages et aux mesures de distanciation sociale ultérieures. » « Aucune industrie ou entreprise ne sera épargnée. » « La "tyrannie de la croissance du PIB" prendra fin. » « La fiscalité augmentera. Comme par le passé, la logique sociale et la justification politique qui sous-tendent les augmentations seront basées sur le récit des "pays en guerre" (mais cette fois contre un ennemi invisible). » « Le contrôle public des entreprises privées augmentera. » « Les entreprises n’adhéreront pas nécessairement à ces mesures parce qu’elles les considèrent comme "bonnes", mais plutôt parce que le "prix" à payer pour ne pas s’y soumettre sera trop élevé en termes de colère des militants. » « L’activisme des jeunes s’accroît dans le monde, étant révolutionné par les réseaux sociaux qui accentuent la mobilisation à un niveau qui aurait été impossible auparavant. Il prend de nombreuses formes différentes, allant de la participation politique non institutionnalisée aux manifestations et protestations, et aborde des questions aussi diverses que le changement climatique, les réformes économiques, l’égalité des sexes et les droits LGBTQ. La jeune génération est fermement à l’avant-garde du changement social. Il ne fait aucun doute qu’elle sera le catalyseur du changement et une source d’élan critique pour le Great Reset. » « Avec le confinement, notre attachement à nos proches s’est renforcé, avec un sentiment renouvelé d’appréciation pour tous ceux que nous aimons : la famille et les amis. Mais le côté sombre à cela est le déclenchement d’une montée des sentiments patriotiques et nationalistes, avec des considérations religieuses et ethniques troublantes. En fin de compte, ce mélange toxique a fait ressortir le pire de nous-mêmes en tant que groupe social. » « Vu en ces termes, le coronavirus a renforcé et non réinitialisé les problèmes liés à la santé mentale. […] Dans l’ère post-pandémique, ces questions peuvent désormais recevoir la priorité qu’elles méritent. Cela constituera une réinitialisation vitale. » « La pandémie de Covid-19 démontre ce que nous savons tous : des millénaires de patriarcat ont abouti à un monde dominé par les hommes avec une culture dominée par les hommes qui nuit à tout le monde, femmes, hommes, filles et garçons », explique Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU sur Twitter dans le cadre du Great Reset : « La combinaison de l’intelligence artificielle (IA), de l’Internet des objets (IoT) et des capteurs et de la technologie portable produira de nouvelles perspectives sur le bien-être personnel. Ils surveilleront ce que nous sommes et ce que nous ressentons, et brouilleront progressivement les frontières entre les systèmes de santé publics et les systèmes de création de santé personnalisés – une distinction qui finira par s’effondrer. » « L’impératif actuel de propulser, quoi qu’il arrive, "l’économie sans contact" et la volonté ultérieure des régulateurs de l’accélérer signifient qu’il n’y a plus de blocage. » « Au fur et à mesure que la distanciation sociale et physique persistera, s’appuyer davantage sur les plateformes numériques pour communiquer, travailler, demander des conseils ou commander quelque chose gagnera peu à peu du terrain sur des habitudes autrefois enracinées […]. Si les considérations de santé deviennent primordiales, nous pouvons décider, par exemple, qu’un cours de cyclisme devant un écran à la maison ne correspond pas à la convivialité et au plaisir de le faire avec un groupe dans un cours en direct, mais est en fait plus sûr (et moins cher !). Le même raisonnement s’applique à de nombreux domaines différents comme prendre l’avion pour une réunion (Zoom est plus sûr, moins cher, plus vert et beaucoup plus pratique), se rendre à une réunion de famille éloignée pour le week-end (le groupe familial WhatsApp n’est pas aussi amusant mais, encore une fois, plus sûr, moins cher et plus écologique) ou même suivre un cours académique (pas aussi enrichissant, mais moins cher et plus pratique) ». « L’endiguement de la pandémie de coronavirus nécessitera un réseau de surveillance mondial. » « La recherche des contacts a une capacité inégalée et une place quasi essentielle dans l’arsenal de lutte contre le COVID-19, tout en étant en même temps positionnée pour devenir un catalyseur de la surveillance de masse. » « Au cours des mois et des années à venir, le compromis entre les avantages pour la santé publique et la perte de la vie privée sera soigneusement pesé, devenant le sujet de nombreuses conversations et de débats animés. La plupart des gens, craignant le danger du COVID-19, se demanderont : n’est-il pas insensé de ne pas tirer parti de la puissance de la technologie pour venir à notre secours lorsque nous sommes victimes d’une épidémie et que nous sommes confrontés à une sorte de situation de vie ou de mort ? Ils seront alors disposés à renoncer à une grande partie de leur vie privée et conviendront que dans de telles circonstances, le pouvoir public peut légitimement passer outre les droits individuels. » « À première vue, la pandémie et l’environnement peuvent sembler n’être que des cousins éloignés ; mais ils sont beaucoup plus proches et entrelacés qu’on ne le pense. […] Ils sont de nature mondiale et ne peuvent donc être correctement traités que d’une manière coordonnée au niveau mondial. » « Plus la croissance démographique est élevée, plus nous perturbons l’environnement, plus le risque de nouvelles pandémies est élevé. » « La fragilité des États reste l’un des défis mondiaux les plus critiques, particulièrement répandu en Afrique. […] La rupture des chaînes commerciales et d’approvisionnement causée par la pandémie provoquera une dévastation immédiate. » « L’un des effets les plus évidents pour les parties les plus riches du monde de la misère économique, du mécontentement et de la faim dans les États les plus fragiles et les plus pauvres consistera en une nouvelle vague de migration de masse dans sa direction, comme celles qui ont eu lieu en Europe en 2016. » « Bienvenu en 2030. Je ne possède rien, je n’ai pas de vie privée, et la vie n’a jamais été aussi belle » peut-on lire dans ce tweet publié par le Forum économique mondial en 2017 : Le dessous des cartes, les secrets des lobbies, ce que nos « maîtres » vous cachent et ce qu’ils préparent, c’est en exclusivité dans Faits & Documents, seule vraie lettre confidentielle accessible à tous (voir par exemple, à titre de comparaison, ici ou là ). Avec 21 numéros pour 80 euros – soit 3,80 euros le numéro contre 8 euros le numéro acheté à l’unité –, s’abonner à F&D, c’est soutenir l’information indépendante de pointe et se tenir informé des véritables enjeux présentés sous l’angle des réseaux de pouvoir. Important : pour recevoir, au tarif abonné, notre série événement Coronavirus, La Vraie Chronologie (avec l’intégralité du dossier Great Reset, les portraits de Didier Raoult et de Laurence Tubiana, ainsi que les Documents maçonniques 2019-2020), demandez à faire démarrer votre abonnement au n°482 en écrivant simplement « 482 » sur le bulletin d’abonnement pour les paiements par chèque, ou, pour les paiements par Paypal et par carte bancaire, en le précisant par courriel à l’adresse contact@faitsetdocuments.com, à la suite de votre commande.
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Bien que la presse explique parfois qu’il existe des énergies « propres », cette question est beaucoup moins simple qu’il n’y paraît. En effet, pour « faire » de l’énergie (en fait l’énergie ne se « fabrique » pas, elle peut juste se transformer), il faut non seulement disposer d’une source d’énergie primaire (c’est à dire une source que nous trouvons « telle quelle » dans la nature, comme par exemple le charbon, le pétrole, le soleil, le vent, un élément fissile…), mais également construire le dispositif qui permettra de transformer cette source d’énergie primaire en quelque chose qui soit utilisable par nous (chaleur, électricité, mouvement). De tels dispositifs sont par exemple une centrale électrique à charbon, une éolienne, une centrale nucléaire, etc. Quelles sont les sources d’énergie primaire à notre disposition ? Le charbon : c’est un mélange d’éléments minéraux, de soufre, et de carbone presque pur, et sa combustion dégage donc du CO2, Le pétrole : c’est un composé de diverses molécules comportant essentiellement du carbone et de l’hydrogène. Sa combustion dégage donc aussi du CO2, mais 25% de moins que le charbon à énergie égale (car la combustion de l’hydrogène fournit de l’énergie mais engendre uniquement de l’eau) Le gaz naturel : c’est aussi un hydrocarbure, comme le pétrole, mais c’est celui qui est le moins « carboné » de tous (et le plus riche en hydrogène). Toutefois sa combustion dégage encore du CO2 (40% à 50% de moins que le charbon à énergie égale, mais ce n’est pas zéro !). La désintégration atomique (énergie nucléaire), Le vent (énergie éolienne) Le rayonnement solaire (énergie solaire) L’eau en mouvement (énergie hydroélectrique ou mécanique, comme dans les anciens moulins) La marée. La géothermie, c’est à dire la chaleur provenant des entrailles de la terre. La biomasse (les plantes), qui nous fournissent des composés comportant essentiellement du carbone, de l’hydrogène et de l’oxygène. Leur combustion dégage donc du CO2. On a tendance a dire que c’est une source renouvelable à l’égal des autres sources renouvelables parce qu’on peut en replanter, et qu’elle est climatiquement neutre parce que les émissions de CO2 effectuées au moment où la biomasse (bois, biocarburant, paille…) brûle sont compensées par la photosynthèse d’autres plantes en train de pousser. Une telle affirmation peut être vraie ou fausse : on peut effectivement renouveler la ressource, en replantant des arbres ou des plantes (colza, blé), si la fraction de la biomasse qui est brûlée représente exactement l’accroissement naturel de ce qui est planté, effectivement l’impact sur le climat est neutre (on a l’absorption d’un côté qui équilibre les émissions de l’autre), mais lorsqu’on brûle du bois sans le replanter (ce qui est le cas pour une large partie du bois brûlé, essentiellement dans les pays du tiers monde) alors il ne s’agit plus du tout d’une énergie renouvelable, puisque la plantation n’est pas renouvelée, ni d’une énergie « sans CO2 », puisque son usage engendre au contraire des émissions supplémentaires. On comprendra mieux, en lisant ces quelques lignes, toutes les difficultés que les pays ont à se mettre d’accord sur la manière de prendre le bois en compte dans les négociations internationales…. Plus généralement, certaines formes d’énergie primaire sont renouvelables, c’est à dire qu’elles se renouvellent en permanence, d’autres non (elle sont alors sujettes à épuisement, comme le pétrole par exemple). Toutes les sources renouvelables sont plus ou moins des dérivés de l’énergie solaire (même pour la marée, l’attraction du soleil intervient aux côtés de celle de la lune !), sauf la géothermie : l’énergie éolienne, c’est à dire du vent, vient des différences de température (sous l’effet du soleil), donc de pression, entre masses d’air, l’énergie hydraulique, venant des rivières, est une conséquence de la pluie, elle-même provoquée par l’évaporation sous l’effet du soleil, la biomasse résulte de la photosynthèse (encore le soleil). et même le charbon, le gaz et le pétrole sont renouvelables….si nous pouvons attendre des millions d’années ! Mais comme nous sommes en train de tout brûler en quelques siècles, bien évidemment, à cette échelle, ces ressources ne sont pas renouvelables. Et il s’agit ici aussi d’un dérivé, sous forme concentrée, d’énergie solaire, très ancienne il est vrai. La géothermie est pour sa part une conséquence de la radioactivité naturelle des roches terrestres, donc ne provient pas directement de notre soleil. Le flux annuel est très faible : à peu près l’équivalent de la consommation annuelle d’énergie de l’humanité (mais réparti sur toute la surface de la terre), soit 1/10.000 è de l’énergie qui provient du Soleil. Par contre ce flux, qui existe depuis très longtemps, a accumulé de considérables quantités de chaleur dans le sous-sol profond et ce stock de chaleur pourrait être exploité pendant très longtemps sans que la température ne baisse beaucoup. Bien qu’il ne s’agisse donc pas d’une énergie renouvelable, le stock est tellement immense que c’est « presque comme si ». Ce raisonnement est également valable pour deux formes d’énergie nucléaire, qui ne sont pas des énergies renouvelables mais qui puiseraient dans un stock tellement immense que ce serait « comme si »: la « surgénération » (dont Superphénix en France était un exemple), qui peut utiliser tout l’uranium (la filière actuelle n’en utilise que 0,5% ; l’isotope 235 très minoritaire) ou le thorium, avec des stocks tels que nous en aurions pour des milliers ou dizaines de milliers d’années, la fusion, si nous arrivons à la mettre au point un jour (ce n’est de toute façon pas avant 50 à 100 ans disent les spécialistes de la chose, donc il va falloir faire sans pour le siècle à venir). Energie et gaz à effet de serre Dans toutes ces sources exploitables, certaines émettent des gaz à effet de serre lorsque nous les utilisons et d’autres très peu. Les sources d’énergie primaire qui émettent des gaz à effet de serre (en fait du gaz carbonique – CO2 – pour l’essentiel) sont : le charbon, le pétrole, le gaz, le bois si il n’est pas replanté (cas des pays tropicaux) Parmi les procédés dont la source d’énergie primaire ne produit pas de CO2 on trouve : toutes les formes d’énergie nucléaire, l’hydroélectricité (encore que les lacs de barrage sous les tropiques émettent un peu de méthane, qui est un gaz à effet de serre, à cause de la décomposition des débris végétaux dans le lac), le rayonnement solaire, le vent, l’énergie marémotrice, la géothermie, la biomasse si elle est replantée. Qu’est-ce que le cycle de vie ? Mais pour certains procédés, si la source d’énergie primaire ne produit pas de gaz à effet de serre (en particulier pas de CO2), la construction de la « centrale » en aura produit : pour faire une centrale (à charbon, nucléaire, à gaz, à pétrole, ou un barrage), il faut des matériaux de construction, dont du ciment et de l’acier, dont la production engendre des émissions de gaz à effet de serre, notamment de CO2, pour faire une éolienne ou un panneau solaire il faut des matériaux de base (aluminium, verre, etc) ou plus élaborés (semi-conducteurs), dont la fabrication émet des gaz à effet de serre, Si l’on intègre ces « émissions intermédiaires » dans le total (cela s’appelle faire un cycle de vie, comme on le fait aussi pour d’autres polluants), on peut arriver à un « total d’émission » qu’il a fallu envoyer dans l’air pour disposer d’une quantité d’énergie finale donnée (l’énergie finale est celle qui est disponible pour nos usages : essence raffinée, electricité, gaz pour la cuisinière, etc). On constate alors que, face aux énergies « fossiles » qui émettent beaucoup de gaz carbonique lors de leur usage, il existe des énergies moins émettrices (mais jamais totalement non émettrices) que l’on désigne parfois, de manière un peu raccourcie, « sans CO2 » (graphique ci-dessous). Emissions de GES (Kg équivalent carbone émis par tonne équivalent pétrole) pour diverses énergies. (1 tonne équivalent pétrole = 11.600 kWh = 42 milliards de Joules). Pour les moyens purement électriques (hydroélectricité, éolien, nucléaire) les valeurs indiquées sont pour 11.600 kWh électriques. Enfin les points d’interrogation signifient que j’ai une vague idée de l’ordre de grandeur (représenté par la hauteur de la barre) mais pas de chiffres précis. Sources : ADEME, EDF Pour le cas particulier de l’électricité, cela donne ce qui est dans le tableau ci-dessous. Source de production d'électricité Emissions de CO2 en g/kWh (ACV) charbon 800 à 1050 suivant technologie cycle combiné à gaz 430 (*) nucléaire 6 hydraulique 4 biomasse bois 1500 sans replantation photovoltaïque 60 à 150 (**) éolien 3 à 22 (***) (*) j’ai reproduit le tableau de l’article, mais en toute rigueur pour le gaz j’aurais du mettre 400 à 500 ; toutes les technologies ne sont pas également efficaces ! (**) le CO2 provient surtout de la fabrication des cellules des panneaux, mais aussi de la batterie qui stocke l’électricité la nuit. Suivant que ces panneaux sont fabriqués au Danemark (électricité très majoritairement au charbon) ou en Suisse (électricité quasi totalement nucléaire et hydraulique), le contenu en CO2 est très différent. L’amortissement se fait en 20 à 30 ans suivant les variantes. Toutefois en « cycle fermé », c’est à dire en utilisant tout le long du cycle (fabrication, transport, etc) le plus possible d’énergies à « zéro émission intermédiaire », et avec des technologies « sobres » pour la fabrication (de type couches minces) on arriverait probablement à bien moins. (***) suivant lieu de fabrication, idem ci-dessus. Source : Jean-Pierre BOURDIER, La Jaune et La Rouge de Mai 2000 En résumé, les énergies qui n’émettent pas ou peu de gaz à effet de serre pour leur usage, si l’on prend en compte l’ensemble du cycle, sont : Le nucléaire et l’hydroélectricité aujourd’hui, Le solaire thermique aujourd’hui, qu’il soit destiné à faire de l’eau chaude dans les maisons, ou de la vapeur dans une centrale à concentration, Le solaire photovoltaïque demain, quand les panneaux seront eux-mêmes produits avec de l’électricité d’origine nucléaire, solaire ou hydroélectrique). Un petit calcul sur le potentiel de cette énergie est disponible ici, L’éolien, mais le potentiel est très limité avec la consommation d’énergie que nous avons aujourd’hui (voir pourquoi sur la page sur l’éolien), La biomasse (bois de chauffage, bio-carburants, etc), mais : les biocarburants peuvent présenter un bilan global en gaz à effet de serre qui n’est pas satisfaisant, car d’une part il faut le plus souvent consommer de l’énergie fossile pour cultiver les plantes (essence du tracteur et fabrication des engrais par l’industrie chimique), ensuite il y a des émissions de protoxyde d’azote lors de l’épandage des engrais, et enfin il peut y avoir des émissions de méthane et d’oxydes d’azote lors de la combustion du biocarburant qui sont supérieures à celles obtenues en brûlant du pétrole. les biocarburants sont en outre très consommateurs d’espace, car leur rendement énergétique net à l’hectare n’est pas très élevé, le bois de chauffage est toujours intéressant en utilisation locale, mais je ne sais pas ce qu’il en est quand on doit le transporter sur de longues distances.
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Le feu vert avait été donné vendredi par la préfecture. L'usine Lubrizol de Rouen a "redémarré dans la nuit de vendredi à samedi", a indiqué lundi Frédéric Henry, président de Lubrizol France, sur France Bleu Seine-Maritime Eure, moins de trois mois après l'incendie qui a touché ce site Seveso. La préfecture avait autorisé vendredi cette réouverture partielle, "limitée à deux petites unités de mélange et de solubilisation, n'impliquant pas de réaction chimique". Peu avant la publication de l'arrêté préfectoral, la directrice générale de Lubrizol France Isabelle Striga avait indiqué vendredi que la production pouvait reprendre dès le lendemain. Lubrizol a sur son site "mis une palissade qui nous permet de nettoyer le site pendant les mois qui vont venir et pendant ce temps continuer à fabriquer des mélanges", a ajouté Frédéric Henry lundi. La palissade "sépare l'usine en deux morceaux, c'est-à-dire l'entrepôt qui a brûlé [d'une part, NDLR], et 90% du site qui n'a pas brûlé du tout, là où a redémarré cette production ce week-end" d'autre part, a précisé le président de Lubrizol France. LIRE AUSSI >> Lubrizol : lancement d'une consultation citoyenne sur le site de l'Assemblée Vendredi, la préfecture avait indiqué qu'il restait "900 fûts à évacuer" du site, dont "de l'ordre de 70 présentant une certaine sensibilité". "Tous sont traités par robot dans un espace de confinement dédié", avait souligné le préfet. Parmi les autres mesures de "sécurité supplémentaire", Lubrizol a "mis des zones tampons entre Lubrizol et les voisins. On estime qu'on a intérêt à se protéger", a dit Frédéric Henry. Et elle a mis en place des "canons à mousses supplémentaires" pour l'extinction d'éventuels incendies. Lubrizol estime toujours que le feu n'est pas parti de son site. "Il y a beaucoup de choses qui nous disent que ça n'est pas parti de chez nous et qu'une énorme énergie est arrivée chez nous", a déclaré Frédéric Henry sur France Bleu. Interrogé sur un redémarrage complet de l'usine, le président de Lubrizol France a répondu: "A voir. Ce sera par étapes sans doute. Pour le moment ça n'est pas le sujet." "Il nous faut laisser un peu de temps pour voir comment les commandes arrivent si les commandes arrivent correctement penser peut-être à ouvrir une autre unité", a-t-il poursuivi. "La viabilité du site de Rouen était mise à mal à partir de mi-novembre. Tous les jours qui ont passé, on a perdu de la clientèle qui allée voir autre part. Donc il était très important de redémarrer dès que possible", a-t-il ajouté.
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Chasse en Angleterre : les brûlis pratiqués pour attirer les oiseaux fragilisent les tourbières Dans le nord de l’Angleterre, les brûlis pratiqués pour attirer les oiseaux fragilisent ces pièges naturels à carbone. Une association de défense des landes et tourbières du Royaume-Uni, Wild Moors, signale plus de cent incendies en cours, dans le nord de l’Angleterre, photos à l’appui. Selon Wild Woors, la méthode ancestrale de brûlis pour gérer cet écosystème fragile a été dévoyée. L’association a enregistré plus de 700 incendies dans le seul Yorkshire au cours de la saison 2020-2021. Soit une augmentation de près d’un tiers par rapport à la saison précédente, affirme son directeur Luke Steele. Qui brûle les landes ? Désormais, surtout les chasseurs de tétras-lyre, pour générer des pousses plus jeunes et attirer le gibier à plumes ». Pour l’environnementaliste, cette intensification des feux est à l’origine du mauvais état de santé de cet habitat riche en biodiversité et nie les dernières découvertes scientifiques : les tourbières sont d’indispensables pièges à carbone, beaucoup plus efficaces que les forêts, quand elles ne sont pas asséchées. Le Haut conseil britannique pour le climat recommande ainsi l’interdiction de tout brûlage rotatif sur les tourbières afin d’atteindre le net zéro d’émissions de CO2. Les propriétaires des landes se défendent : Les brûlis sont contrôlés, les feux n’attaquent que la bruyère, pas la tourbe dessous et la législation est respectée. De fait, en janvier, le gouvernement britannique a pris des mesures pour préserver les tourbières, mais elles ne sont pas assez restrictives. Voilà une mauvaise publicité, alors que l’administration de Boris Johnson s’apprête à accueillir la COP26 sur le changement climatique, le 1er novembre, en Écosse, où les tourbières sont en cours de classement à l’Unesco.
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Les écosystèmes terrestres respirent. Littéralement. Pour réaliser le processus de photosynthèse, les plantes ont besoin d’absorber du dioxyde de carbone. Dans le même temps, en poussant – et donc en « brûlant » de l’énergie – elles relâchent une partie du CO2 capté dans l’atmosphère. C’est ce phénomène qu’on qualifie de « respiration végétale ». Heureusement, les plantes relâchent du CO2 dans des proportions raisonnables. Et c’est justement parce qu’elles libèrent moins de dioxyde de carbone qu’elles n’en séquestrent que des écosystèmes comme les forêts tropicales ou, dans une moindre mesure, les prairies et les toundras, sont considérés comme des puits de carbone précieux. Aujourd’hui, ces puits de carbone absorbent au moins un tiers de l’ensemble des émissions de carbone d’origine humaine. De quoi faire de ces milieux naturels des remparts essentiels dans la lutte contre le réchauffement climatique. Problème : le réchauffement climatique est en train de bouleverser cet équilibre fragile entre absorption et libération de CO2. 45% des biomes concernés Le processus de photosynthèse s’opère de façon optimale – selon les espèces d’arbres et de plantes – quand la température est comprise entre 17° et 27°C. Si le mercure monte trop haut, la photosynthèse ralentit tandis que la respiration végétale fonctionne à plein régime. Résultat, à partir d’un certain niveau de température, les écosystèmes se mettent à relâcher plus de carbone qu’ils n’en capturent. La majorité des puits de carbone naturels finiront-ils par relâcher plus de CO2 qu'ils n'en absorbent ? C’est ce tipping point, ce point de bascule à partir duquel les écosystèmes passent du statut de puits de carbone à celui d’émetteur net, qui inquiète particulièrement les chercheurs. Or une étude publiée mercredi 13 janvier dans la revue Science Advances par des chercheurs de plusieurs universités (Northern Arizona, Woodwell Climate Research Center, Waikito), parvient à la conclusion que si les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter au rythme actuel à l’échelle mondiale, près de la moitié (45%) des biomes de notre planète (les biomes sont des ensembles d’écosystèmes caractéristiques d’une région donnée, ndlr) pourraient franchir d’ici vingt à trente ans ce fameux tipping point. « Cela risque de créer une boucle de rétroaction : les plantes captent moins de carbone, donc une quantité plus importante de carbone est relâchée dans l’atmosphère, ce qui accélère le réchauffement, et ainsi de suite » « Cela risque de créer une boucle de rétroaction : les plantes captent moins de carbone, donc une quantité plus importante de carbone est relâchée dans l’atmosphère, ce qui accélère le réchauffement, et ainsi de suite » Katharyn A. Duffy, postdoctorante à l'université Northern Arizona
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Pendant des jours, voire des semaines, ils ont été les stars de vos fêtes de fin d'année : en 2018, plus de 6,9 millions de sapins ont été achetés par les Français, dont 5,8 millions d'arbres naturels. Mais maintenant que Noël est passé, pas question de laisser ces sapins sur le bord du trottoir ou en forêt : cet abandon pourrait même vous valoir une amende de seconde classe, qui peut s'élever jusqu'à 150 euros. Après avoir hébergé les cadeaux et embaumé les salons, ces arbres de Noël peuvent en revanche trouver une seconde vie : leur tronc découpé peut servir à tapisser les plates-bandes ou allées, tandis que leurs branches ont la capacité de capter les chutes de neige ou d'isoler certaines parcelles de terre des froids hivernaux. Mais d'année en année, c'est bien en point de collecte que ces arbres sont les plus recyclés. Selon un sondage Kantar TNS, 80% de Français ont choisi de recycler leur sapin en 2018, contre 69% en 2013. Une tendance qui ne fait qu'augmenter, pour le plus grand bonheur des écologistes... et des municipalités qui les revalorisent. Car depuis plusieurs années, les collectivités se mobilisent pour permettre aux habitants de se débarrasser proprement de leur sapin. Dans certaines villes, comme à Dijon, les riverains peuvent ainsi déposer leurs arbres sur le trottoir à une date donnée, "sans sac, sans pied et sans neige artificielle ni décoration". Ainsi récoltés, ils seront broyés afin d'être réutilisés "en paillage dans les espaces verts publics", indique la métropole de Dijon. LIRE AUSSI >> Du sapin au site web, les cadeaux de Noël revendus toujours plus vite D'autres villes, comme Clermont Ferrand, Paris ou Lyon proposent aux habitants de déposer leurs sapins dans différents points de collecte. À Montpellier, la ville promet même aux généreux donateurs de bénéficier de 50 litres de compost gratuit en cas de dépôt d'un arbre dans l'une des vingt déchèteries partenaires. "Souvent, ces arbres sont broyés et intègrent le circuit des déchets verts pour fabriquer du compost", explique à L'Express Vincent Houis, animateur de l'Association française du sapin de Noël naturel (AFSNN). "Une partie peut également être utilisée pour intégrer des filières de chaufferies urbaines ou ce genre de choses", précise-t-il. Une tendance qui se développe d'année en année : dans la capitale, la municipalité a renforcé son opération "Recyclons nos sapins" en mettant à disposition des habitants 21 points de collecte supplémentaires en 2019 - portant leur nombre à 195, répartis dans tous les arrondissements. "Ces sapins ont permis début 2019 la production de 2000 mètres cubes de broyat qui est utilisé sous forme de paillage et répandu au pied des massifs et sur les sentiers", indique la mairie de Paris. "Cela permet de réduire de façon écologique l'apparition des herbes libres, de limiter l'évaporation de l'eau et de favoriser le développement des micro-organismes souterrains qui améliorent la vie du sol", précise-t-elle. Le broyat de sapin étant particulièrement acide, il n'est pas bien adapté à l'utilisation du compost. En revanche, "ses propriétés anti-germinatives sont parfaites pour limiter la prolifération des herbes folles", souligne la municipalité, qui assure avoir collecté et recyclé plus de 97 300 sapins en 2019, contre 85 000 en 2018. Et ces arbres de Noël peuvent parfois servir des causes insoupçonnées. "J'ai déjà vu des sapins immergés dans des étangs pour servir de nurseries à poisson. Les perches ou les brochets viennent pondre dans les branches et s'y réfugier", raconte Vincent Houis. Une initiative surprenante, pourtant loin d'être unique. À Orchies (Nord), la mairie a par exemple mis en place un mur anti-bruit, créé à partir de sapins de Noël. "Les nuisances sonores engendrées par l'A23, qui passe juste à côté de certaines habitations, étaient problématiques", témoigne auprès de L'Express Ludovic Rohart, le maire de la commune. LIRE AUSSI >> Avant Noël, les sapins ont eu chaud "Nous avons donc décidé de récupérer les sapins dont les racines sont viables chez les habitants, afin de les replanter, et créer une barrière naturelle anti-bruit". Un succès pour la ville, qui replante ainsi les arbres de Noël des habitants depuis six ans. "Si j'en crois les riverains, ils ont noté une nette amélioration", assure l'élu. Dans les communes situées au bord du littoral, le sapin de Noël peut également devenir une arme contre l'érosion. "Les sapins sont récoltés puis utilisés comme paillage dans les dunes. Les branchages servent de barrage et de filtre à grain de sable, limitent la création de trous et renforcent le pied des dunes", explique à L'Express Gérard Juin, président de l'association Dunes attitudes, qui vise à préserver le littoral du Bois-Plage-en-Ré, sur l'île de Ré. LIRE AUSSI >> Érosion des plages et du littoral: les hommes sont-ils responsables? "On a commencé il y a six ans en recevant 90 mètres cubes d'arbres. Aujourd'hui, on est plutôt entre 120 et 150 mètres cubes, et encore, on a limité pour ne pas avoir une gestion trop compliquée", assure-t-il. "Nous avions perdu en moyenne 15 mètres de sable, et aujourd'hui, on regagne une dizaine de mètres environ par ce genre d'initiative". Dans la commune de Soustons, les vieux sapins de Noël sont utilisés pour protéger les dunes de l'érosion. Ville de Soustons Efficace, cette technique a été réutilisée dans de nombreuses communes littorales, comme à Soustons et à Vieu-Boucau, dans les Landes. "Quand la dune est bien entretenue et bien plantée, elle bouge moins. Mais les touristes, les vélos, parfois même les motos, et l'érosion marine et éolienne abîment nos dunes", confie Pierre Froustay, maire de Vieux Boucau. Dans la commune de Soustons, les vieux sapins de Noël sont utilisés pour protéger les dunes de l'érosion. Ville de Soustons "Nous avons 20 hectares de sable qui bouge, qu'il faut fixer et revitaliser. Ces coûts sont colossaux, donc tout ce qui peut contribuer à fixer la dune est bienvenu", souligne-t-il. "Et surtout, ces projets ludiques permettent de faire prendre conscience du danger aux habitants, qui comprennent du même coup que ces dunes ont besoin d'être entretenues", abonde la mairie de la ville voisine de Soustons. "Les gens s'intéressent vraiment à ce genre de thématiques. Les habitudes évoluent", conclut-elle. Quand le sapin, une fois abattu pour égayer nos fêtes, se trouve une nouvelle vocation.
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La fonte des glaciers est un événement connu des scientifiques depuis des années. C'est aussi un excellent baromètre pour mesurer l'impact du réchauffement climatique sur notre planète. Des glaciologues ont donc compilé des photos prises par des satellites qui surveillent la Terre depuis 1972 et ont créé une vidéo témoignant du phénomène. Publiée par le Goddard Space Flight Center (GSFC), le principal centre de recherche scientifique de la Nasa, la vidéo montre comment les glaciers et calottes glaciaires situées en l'Alaska (États-Unis) et au Yukon (nord-ouest du Canada) reculent de plus en plus vite au fil des décennies. "Comparativement à 1972, quand nous n'avions que quelques images [...], nous avons aujourd'hui des données qui nous permettent de mesurer la vitesse de fonte des glaciers et l'accélération de ce phénomène", souligne le glaciologue Mark Fahnestock de l'Université Fairbanks d'Alaska, qui a réalisé la vidéo. Pour y parvenir, ses collègues et lui ont d'abord récolté les images du programme NASA-USGS Landsat - le premier programme spatial d'observation de la Terre destiné à des fins civiles - de 1972 à aujourd'hui, soit près de 48 ans. Il a ensuite créé des vidéos de six secondes de tous les glaciers d'Alaska et du Yukon. Au final, si certains glaciers ou calottes ont connu une augmentation de leur surface pendant cette période, la grande majorité a rétréci de manière alarmante. Une preuve de plus, s'il en fallait, des ravages causés par le changement climatique. LIRE AUSSI >> Réchauffement : alerte sur l'Antarctique Il suffit de regarder l'évolution du glacier Columbia (à partir de 22 secondes dans la vidéo) : stable jusqu'au milieu des années 1980, il perd ensuite des kilomètres de glace. Même le glacier Hubbard, en croissance ces 50 dernières années, se détériore en 2019. "Cette brèche [visible sur l'image ci-dessous, NDLR] montre le premier signe de faiblesse du glacier Hubbard en près de 50 ans", abonde Mark Fahnestock. Et les autres images satellites montrent que ce sont les mêmes fractures qui sont apparues avant le retrait du glacier Columbia." Capture d'écran montrant la dernière image du glacier Hubbard, situé en Alaska Nasa/Goddard La situation n'est pas plus reluisante au Groenland où, selon les données satellitaires recueillies entre 1985 et 2018, les glaciers ont reculé de cinq kilomètres en moyenne, avec une accélération notable à partir des années 2000. "Et ce n'est pas limité à cette région seulement, ajoute Michalea King, glaciologue à l'Université de l'Ohio. Nous avons remarqué que ce retrait correspond à un modèle qui est aussi à l'oeuvre pour toutes les calottes glaciaires du Groenland." Les chercheurs notent aussi l'augmentation des bassins d'eau de fonte. Ces lacs, conséquence du réchauffement climatique, pourraient accélérer la fonte des glaciers. "Nous avons constaté [...] une augmentation de 27% du nombre de lacs ces 20 dernières années, se désole le glaciologue James Lea de l'Université de Liverpool au Royaume-Uni. Nous avons de plus en plus de lacs à des altitudes plus élevées, dans des zones que nous n'imaginions pas être touchées avant 2050 ou 2060." En Antarctique, des images radars révèlent la formation de lacs sous la glace et la neige qui restent liquides même au plus fort de l'hiver. Un facteur d'inquiétude de plus, puisque ces lacs pourraient déstabiliser les glaciers et provoquer des fractures. Si l'existence de tels lacs en Antarctique et sous la calotte glaciaire du Groenland était déjà connue, ces nouvelles données suggèrent qu'ils pourraient être bien plus nombreux que prévu, et donc que la fonte des glaces est peut-être bien plus avancée que ce que les scientifiques pensaient. La lutte contre le réchauffement climatique, induit par les activités humaines, n'a jamais été aussi urgente.
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Cependant, pour quelques uns, plus rares, y échapper est impossible et s’y préparer impensable. Et pour ceux-là, c’est une véritable angoisse où l’on s’imagine déjà, sans occupation, à glandouiller loin de l’agitation du monde, à grignoter sans but et, conséquemment, à faire des miettes (ce que beaucoup abhorrent, soyons clairs). C’est peut-être le cas de Ségolène Royal. Allez savoir ! En tout cas, elle n’a manifestement pas rendu son tablier. Pourtant, vu sa brillante carrière, elle pourrait. Jugez plutôt : depuis ses premiers emplois jusqu’à sa dernière performance magnifique comme ministre de l’Écologie, elle a largement contribué au socialisme français, à la trépidante vie politique de la Cinquième République et plus qu’amplement prouvé qu’on pouvait très bien être une femme et faire autant de dégât qu’un homme (sinon plus). Bien remplie, sa carrière le fut sans nul doute, et ce dès ses premières armes médiatiques où, grâce à son fier combat contre les dessins animés proposés par le Club Dorothée, elle aura permis à toute une génération de se rappeler son nom, son prénom et sa bobine en parvenant à faire modifier les grilles de programmes jeunesse (ce qui lui vaudra peut-être, en 2007, une jolie déconfiture). Dans la même veine, on ne pourra oublier ses magnifiques interventions dans le monde industriel où Heuliez aura bénéficié de son coup de baguette magique, celui qui transforme presqu’instantanément une situation délicate en faillite inéluctable. Le désastre s’était poursuivi bien au-delà de tout ce qu’on pouvait imaginer puisque les déboires de la Mia, voiture électrique destinée presque par nature à un échec cuisant, continuent de défrayer la chronique picto-charentaise tant le désastre est complet. Du reste, il ne faudrait pas croire que notre Dame Aux Caméras se serait contentée de ça. Une carrière bien remplie, cela ne passe pas seulement par des catastrophes industrielles. Cela passe aussi par des cataclysmes publics incontrôlés : au niveau local, sa gestion de la région Poitou-Charentes reste probablement l’un des exemples les plus saillants de ce qu’il faut absolument éviter : accumulation de dettes, choix politiques calamiteux, emprunts toxiques, tout y est. Il serait dommage de s’arrêter au plan local : grâce à l’accession à un ministère (d’État, en plus), notre Ségolène aura donné un nouveau tremplin à une carrière pourtant déjà trop remplie et aura transformé ce qui n’était que des dettes et déficits encore modestes (pensez donc, plusieurs douzaines de millions d’euros) en potentielles gabegies nationales voire internationales avec facture d’ampleur correspondante, en milliards d’euros donc. Son passage à l’Écologie aura ainsi permis d’explorer cette dimension, fournissant à notre Pimprenelle à ressorts l’opportunité d’embobiner des douzaines de pays dans ses lubies éco-conscientes : la COP21, qui fut évidemment un succès à nul autre pareil, aura emberlificoté le pays (et pas mal d’autres avec) dans des contraintes présentes et futures lui permettant de tester qu’avec un boulet à la patte, on court toujours moins vite que ceux qui n’ont rien. Parallèlement, ses tentatives pour imposer l’écologie à tous les citoyens français se seront régulièrement soldées par des initiatives que certains pourront hardiment qualifier de désastreuses, depuis une transition écologique coûteuse et inopérante – merci les éoliennes par douzaines – jusqu’à la distribution gratuite (i.e. payée par tous) d’ampoules LED en passant par l’ouverture toujours plus grande des vannes à pognon public pour déverser en gros bouillons généreux l’argent des autres dans les initiatives les plus loufoques (la route photovoltaïque, pour n’en citer qu’une) aussi vouées à l’échec que sa ridicule voiturette électrique. Mais voilà : avec l’élection (surprise) de Macron, et la dissolution (logique) d’un gouvernement Cazeneuve dont tout le monde a déjà oublié qu’il a effectivement existé, Ségolène Royal se retrouve sans mandat électoral (qu’il aurait été difficile de décrocher tant au vu d’une conjoncture ultra-défavorable au PS qu’au vu de son passé politique, parsemé de gamelles électorales réjouissantes) et surtout, sans portefeuille ministériel. Et une catastrophe n’arrivant jamais seule – surtout avec elle – son poste au PNUD ne lui aura pas été accordé. Zut et flûte. Sera-ce la retraite ? Les cors ont-ils retenti pour sonner la fin des destructions et le retour au bercail ? Notre impérissable harpie va-t-elle enfin s’occuper de ses petits enfants ? Que nenni. Ceux-là ne sont clairement pas suffisant, elle qui estime avoir encore à s’occuper de tous les enfants de France, tant les petits qui croient encore au Père Noël que les grands, qui continuent de voter pour elle. Elle veut encore faire partie de cette vie publique qui l’a occupée toutes ces années (et qui nous a coûté si cher) ! Voilà sans doute pourquoi elle se retrouve plus ou moins dirigée vers un poste d’animatrice télé. C’est assez adapté dans la mesure où les compétences demandées ne dépasseront que de peu celles qui furent nécessaires pour ses précédentes fonctions : déclencher un désastre est aussi à la portée de ces gens-là (on en a régulièrement la démonstration). Cependant, quand on a été ministre et qu’on ne sait donc rien faire comme le faisait remarquer Don Salluste, on peut aussi tenter de se lancer dans une start-up climatique amusante de « justice climatique » (peu importe que ça ne veuille rien dire). C’est probablement plus compliqué qu’animatrice, ce qui explique sans doute pourquoi on chuchote qu’elle se dirigerait plutôt à présent vers un poste d’ambassadeur des pôles (Nord et Sud, les pôles Est et Ouest ayant été dévolus à Cécile Duflot, je présume). Après lobbyiste des piles, Miss Pôles Dancing serait une suite logique pour une ministre de l’Écologie qui a manifestement d’énormes problèmes à se recycler. Pourtant, à bien y réfléchir, n’était-il pas temps, à 63 ans, de laisser tomber ? L’appât des médias, des sunlights de la politique et des plateaux télé va-t-il manquer à ce point ? Allons, M’ame Royal, pourquoi ne pas faire preuve d’un peu de courage une deuxième fois dans votre vie (la première aura été de vivre en couple avec Hollande, reconnaissons-le), et décider, enfin, de laisser tranquilles ces Français qui, pour la plupart, ne vous ont rien fait et n’aspirent qu’à être laissés en paix ? Pourquoi, M’ame Royal, ne pas profiter, maintenant, d’une (trop) bonne retraite offerte par ce modèle-social-que-le-monde-entier-nous-envie et dont vous vous gargarisez tant et plus ? Allez, quoi, ne soyez pas ce nouvel exemple, ajouté à tant d’autres précédents, trop nombreux, de politiciens qui s’accrochent, encore et encore, au pouvoir, aux médias, à la célébrité et aux privilèges qu’ils apportent. Allez, soyez chic, partez en retraite. —- Sur le web
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Chaque année, grâce à la photosynthèse, environ 30 % du CO₂ atmosphérique est capté par les plantes exposées à la lumière : par une réaction biochimique, elles le transforment en carbone organique. Lorsque ces plantes ou une partie de ces plantes meurent, via la chute des feuilles ou le renouvellement des racines, elles sont consommées par les organismes vivants du sol – bactéries, champignons ou vers de terre ; elles se décomposent et constituent la matière organique du sol. Cette matière organique est composée à 50 % de carbone. Les sols contiennent ainsi deux fois plus de carbone que l’ensemble de la biomasse – plantes, arbres – et représentent le plus grand réservoir de carbone terrestre. Cette transformation participe au recyclage des éléments nutritifs – azote, phosphore, potassium – indispensables à la croissance des plantes. Elle permet aussi de lier durablement le carbone restant aux particules du sol. Les écosystèmes terrestres émettent du CO2 lors des processus de décomposition de la matière organique mais, globalement, leurs émissions sont négatives : ils captent plus de carbone qu’ils n’en rejettent. Le stockage de carbone dans les sols via la photosynthèse et la décomposition de la matière organique sont des processus naturels que l’homme peut amoindrir ou renforcer, selon la manière dont il gère les plantes, les sols, et utilise l’espace. Capturer les rejets de CO2 Dans le contexte actuel de changement climatique, une réduction massive de l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre s’impose dans tous les secteurs d’activités – énergie, transport, bâtiment, agriculture. Le stockage du carbone dans les sols via la photosynthèse peut y participer en permettant de retirer du CO2 présent dans l’atmosphère. Ce stockage contribuerait à contenir l’augmentation de la température à la surface de la planète en dessous de +1,5 °C à l’horizon 2100. C’est ce que promeut l’initiative 4 pour 1000, lancée fin 2015 lors de la COP21 à Paris. Pour y parvenir, des solutions concrètes existent, mais de nombreuses inconnues demeurent. Par exemple, la définition du potentiel de stockage de carbone des sols et sa quantification ; la question du lieu, des moyens, des pratiques agricoles et des échelles de temps restent également à déterminer. Des pratiques agricoles très variées Initié en 2017 pour trois années, le projet Soca s’intéresse aux moyens de stocker du carbone dans les sols en Afrique. Des chercheurs français et africains travaillent en collaboration sur plusieurs dizaines de parcelles agricoles dans quatre pays : le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Cameroun et Madagascar. Ces terrains utilisent des cultures différentes, vivrières (riz pluvial, manioc, mil) ou de rente (palmier à huile, cacaoyer), mais sont toutes conduites dans un contexte d’agriculture familiale. Les pratiques agricoles varient selon les pays, les contextes climatiques, les sols, mais aussi selon les paysans. Certaines sont des monocultures ; d’autres sont dites agroforestières, c’est-à-dire que sur une même parcelle de champ, sont cultivés des arbres et des cultures – par exemple des agrumes et des cultures maraîchères. Parmi les cultures étudiées, certaines s’appuient sur la fertilisation : elle consiste à apporter les éléments minéraux nécessaires au développement de la plante, tels que des engrais ; d’autres n’y ont pas recours. Le premier objectif du projet Soca consiste à quantifier le stockage de carbone dans le sol selon la diversité des climats, des types de sol – leur texture –, de leurs usages et des pratiques agricoles. Le second vise à comprendre et à hiérarchiser les différents facteurs qui jouent sur ces stocks de carbone contenus dans les sols. Installation d’une parcelle en agroforesterie, les plants d’agrume seront plantés dans une parcelle de cultures maraîchères (Madagascar). Tiphaine Chevallier Stocker le carbone efficacement Une analyse des données collectées dans la littérature scientifique a porté sur les stocks de carbone de divers types de sols et sous différents usages en milieu tropical. Elle a montré que les quantités de carbone apportées au sol sous forme de résidus de culture ou d’amendement organique – tel que fumier et compost – sont les principaux déterminants et leviers d’action pour stocker du carbone dans les sols cultivés. En moyenne, 8,2 % du carbone apporté est stabilisé dans les sols. Mais notre analyse insiste également sur la nécessité de ne pas focaliser les études uniquement sur les particules fines du sol – constituées d’argiles et de limons fins. Elles assurent la stabilisation du carbone du sol à long terme mais participent peu au recyclage des éléments nutritifs et à la production agricole à court terme. La décomposition des particules plus grossières, constituées par les résidus de culture et les débris végétaux, contribue au contraire à fournir des éléments nutritifs pour les plantes. Il s’agit donc d’en tenir compte pour conserver le double objectif de stocker du carbone dans les sols pour le climat mais aussi pour la sécurité alimentaire. L’agroforesterie, véritable puits de carbone Dans cette perspective, les systèmes agroforestiers semblent l’une des options les plus adaptées. Ils permettent d’éviter la déforestation, les problèmes d’érosion des sols et le destockage de carbone des sols. Les agriculteurs des zones étudiées dans le projet Soca gardent des essences forestières dans leur plantation de cacaoyers au Cameroun, ou plantent des arbres aux côtés de leurs cultures vivrières à Madagascar. En 2018, une étude menée à Andasibé, dans l’Est de Madagascar, s’est penchée sur deux types d’agroforesterie : essences forestières ou arbres fruitiers associés à des cultures annuelles. Des mesures de terrain et des enquêtes auprès de 15 familles d’agriculteurs ont permis d’estimer l’empreinte carbone de chacune de ces fermes de quelques hectares. Les deux types d’agroforesterie se comportent comme des puits de carbone, mais le système dans lequel les cultures annuelles sont associées aux essences forestières captent 3 fois plus de carbone que les systèmes associant les arbres fruitiers – respectivement -5,13 et -1,65 tonnes de CO2 équivalent par hectare et par an. Les premiers systèmes comportent une diversité et une densité d’arbres (236 par hectare) supérieures au second système (200 par hectare). Aider les paysans à choisir Le choix du système agroforestier est souvent guidé par le contexte socio-économique des agriculteurs. Au Sud Bénin, le palmier à huile est surtout présent dans de petites plantations villageoises. Dans les jeunes plantations, les agriculteurs associent les palmiers encore non productifs à des cultures annuelles, des tomates, du manioc, du maïs ou de l’ananas. Des ateliers de discussions, ainsi que 54 enquêtes individuelles d’agriculteurs, ont montré que les choix techniques des cultivateurs sur ces associations étaient également liés à des choix socio-économiques : entre autres, la capacité d’investissement, la taille de la famille, ou l’insertion dans des réseaux d’agriculteurs. Des sols productifs et stables favorisent donc directement la résilience des agriculteurs aux transformations climatiques. Les décisions des agriculteurs dans la conduite de leur parcelle affectent leur production agricole et leurs revenus sur le court terme, mais aussi les stocks organiques et la fertilité de leurs sols sur le long terme. Étudier les stocks de carbone dans les sols vise à caractériser les bénéfices à court et à long terme de telle ou telle pratique agricole, afin d’épauler les paysans dans leurs choix. Le projet Soca est soutenu par la Fondation BNP Paribas dans le cadre du programme Climate Initiative.
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Par Le Minarchiste, depuis le Québec Premièrement, il incombe de spécifier que la crise dont Pierre Chappaz parle est la crise de la zone Euro et de ses PIIGS. Résumons d’abord les choses d’un œil objectif : Puis, les choses ont mal tourné : Quelles sont les solutions libérales ? Le meilleur moyen pour les PIGS d’améliorer leur niveau de vie est de créer de la richesse. C’est ça la seule solution durable à la crise. Les politiciens Européens doivent d’abord réaliser que leur conception de la richesse est erronée. La richesse ne résulte pas de la consommation financée à crédit. La richesse résulte de la production et pour produire, il faut des gens compétents et du capital productif (voir ceci absolument). Déployer du capital productif pour mettre les chômeurs au travail serait très bénéfique pour ces économies décimées. Ceci dit, les Grecs, les Italiens, les Portugais et les Espagnols ne sont présentement pas en position d’accumuler du capital. Beaucoup de gens sont au chômage et les marchés financiers sont en perdition. Et ceux qui ont du capital inutilisé font face à un environnement trop incertain pour le déployer et à une économie paralysée. Il est important de comprendre qu’il est très difficile de faire des affaires dans ces pays très bureaucratisés et règlementés. Démarrer une nouvelle entreprise y est un vrai casse-tête (voir cette histoire extraordinaire par exemple). Il est presque impossible d’y renvoyer quelqu’un, donc les entreprises sont très hésitantes à embaucher. Que faire ? Si le capital ne vient pas de l’intérieur, il devra venir de l’extérieur. C’est le cas en Irlande, qui s’en tire mieux que ses consœurs en raison de son environnement favorable aux investissements étrangers. Comment arriver à attirer ce capital? En réformant la structure de l’économie comme suit : 1) Réduction drastique de la bureaucratie étatique résultant en une baisse du nombre de fonctionnaires et de la paperasse (et des dépenses de l’État). 2) Facilitation du processus de création et d’exploitation d’une entreprise, incluant un allègement significatif de la réglementation et une ouverture tout-azimut au libre-échange. 3) Réduction du fardeau fiscal des entreprises. 4) Privatisation des sociétés d’État et des actifs de l’État et utilisation des recettes pour réduire la dette. 5) Libéralisation du marché du travail de façon à rendre les congédiement plus faciles (comme la flexi-sécurité du Danemark). 6) Sortie de la zone Euro (ce qui résulterait en un ajustement à la baisse des salaires réels). Quelles seraient les conséquences ? Les PIGS se retrouveraient alors avec des salaires concurrentiels, un marché du travail flexible et un climat favorable au commerce international. Il serait alors facile pour les PIGS d’attirer des entreprises à investir chez eux. Ces investissements engendreraient des emplois durables qui feraient augmenter les recettes de l’État tout en faisant diminuer ses dépenses (parce qu’il y aurait moins de chômeurs et de dépendants de l’État) ; d’autant plus que la charge d’intérêt sur la dette diminuerait aussi (tant en raison d’une baisse du taux d’intérêt que d’une baisse du montant de la dette). Ces pays se retrouveraient alors sur une trajectoire de reprise économique soutenable. —- Sur le web.
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Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a planté le décor le 9 août, en rendant publique la première partie de son dernier rapport : l’augmentation de la température de la planète depuis l’ère préindustrielle devrait atteindre 1,5 °C avant 2040, loin de la trajectoire requise pour rester sous les 2 °C en 2100 inscrits dans l’accord de Paris. D’une certaine manière, le défi reste le même qu’alors, mais avec un degré d’urgence supérieur : c’est immédiatement que nous devons réduire nos émissions de gaz à effet de serre (GES). Malheureusement, dans le contexte de la reprise post-Covid, celles-ci connaissent un rebond spectaculaire. D’où les mots prononcés par António Guterres, secrétaire général de l’ONU, lors de la réunion ministérielle préparatoire à la COP 26, à Milan : « Nous devons nous ressaisir. » Il se diffuse, en tout cas, dans la société civile, et singulièrement dans la jeunesse, qui s’est à nouveau mobilisée le 24 septembre en faveur d’une action plus résolue. Chacun peut constater – quand ce n’est pas subir – la multiplication des catastrophes « naturelles » : ouragans, inondations, méga-feux… Chacun peut aussi faire le lien avec la montée des tensions sociales et géopolitiques entre les États et au sein de ceux-ci. À Glasgow, ces réalités sont dans tous les esprits. Les engagements des 191 parties à l’accord de Paris en matière de réduction des émissions de GES – contributions déterminées au niveau national – ont été compilés en septembre par le secrétariat de la Convention cadre des Nations unies pour le changement climatique. Ils ne sont malheureusement pas à la hauteur de la situation puisqu’ils déboucheraient, en 2030, sur une augmentation de nos émissions de GES de 59,3 % par rapport à 1990, ce qui, d’après le GIEC, pourrait entraîner une hausse moyenne des températures depuis l’ère préindustrielle de 2,7 °C d’ici à la fin du siècle. Pourtant, certains pays font preuve d’ambition et montrent que l’on peut inverser la courbe. Mais, sans l’action de tous, à commencer par celle des grandes puissances, leurs efforts risquent d’être vains. À l’instar de la France, qui a assuré la présidence de la COP 21 en 2015 aboutissant à l’adoption de l’accord de Paris, la présidence britannique fait preuve de volontarisme depuis plusieurs mois pour obtenir mieux et plus d’engagements pendant la COP 26. D’abord, une promesse de révision des engagements des pays grands émetteurs, pour réduire significativement leurs émissions de GES et combler l’écart avec l’objectif de l’accord de Paris. Ensuite, le respect de l’engagement pris à Copenhague en 2009 de mobiliser 100 milliards de dollars par an pour soutenir l’action climatique des pays en développement, à quoi il faudrait ajouter les transferts technologiques nécessaires. Même les meilleures années, ce chiffre n’a jamais atteint 80 milliards. Une question se pose à ce sujet : faut-il consacrer en majorité ces sommes à l’adaptation aux conséquences du changement climatique, plutôt qu’à la lutte contre celui-ci ? C’est une demande forte des pays les plus impactés, dont on ne sait pas si elle sera entendue. Nous pouvons aussi espérer des accords sur le mécanisme de développement et transfert de technologies climatiques et la méthode d’établissement du Bilan Global qui devra évaluer en 2023 les progrès effectivement accomplis. Ce Bilan Global est une pièce clé prévue par l’accord de Paris, et ses parties prenantes n’auront pas trop de deux ans pour l’établir. Enfin la présidence britannique mise beaucoup sur l’engagement des acteurs non étatiques, grandes entreprises en tête. À voir si elles seront au rendez-vous… Outre le support technique apporté à l’État dans les négociations internationales sur le climat, toutes les actions de l’ADEME en direction des collectivités, entreprises et particuliers visent à accélérer la transition écologique. Avec le plan de relance, nous disposons même de dotations jamais atteintes pour aider plusieurs secteurs d’activité, notamment l’industrie, à se décarboner. Nous sommes aussi l’un des deux porteurs d’ACT (Assessing Low Carbon Transition), initiative internationale visant à offrir aux entreprises, un cadre d’évaluation complet pour savoir si leurs efforts sont suffisants pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris. Il est d’ailleurs inscrit à l’Agenda des solutions porté par les Nations unies. 271 compagnies y adhérent déjà, dans le monde entier. « Sans efforts supplémentaires, la hausse moyenne des températures depuis l’ère préindustrielle pourrait atteindre 2,7 °C d’ici à la fin de ce siècle. » « Sans efforts supplémentaires, la hausse moyenne des températures depuis l’ère préindustrielle pourrait atteindre 2,7 °C d’ici à la fin de ce siècle. » Céline Phillips, Coordinatrice du pôle Initiatives multilatérales de l’ADEME et membre de l’équipe de négociation française à la COP 26
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Non aux terrasses chauffées à tous les vents, interdiction des nouvelles chaudières au fioul ou au charbon… Ce lundi matin s’est tenu à l’Elysée le cinquième conseil de défense écologique. Chargé de donner une première traduction de la convention citoyenne pour le climat, avant les lois en cours de rédaction, ce conseil des ministres restreint a opté pour des mesures qui peuvent être mises en œuvre rapidement par la voie réglementaire – décret ou arrêté – rapidement. Elles émanent des 149 propositions formulées par les 150 citoyens de la Convention, parmi lesquelles le président de la République en a retenu 146. Lutte contre les passoires thermiques. La performance énergétique comptera parmi les critères de la « décence » d’un logement, dès le 1er janvier 2023. Les locataires concernés – qui consomment plus de 500 kWh au m2 par an — pourront exiger du propriétaire qu’il fasse des travaux. S’il refuse, un juge saisi pourra suspendre les loyers. Vers la fin des chaudières au fioul ou charbon. Il perdure en France 3 millions de chaudières au fioul ou au charbon. Celles qui tomberont en panne devront être changées à partir de janvier 2022 par une chaudière plus vertueuse. Leur installation sera interdite dans des logements neufs. Les ménages les plus modestes pourront prétendre à des aides allant jusqu’à 80 % de prise en charge. […] Fini le chauffage des terrasses. Pour lutter contre le gaspillage d’énergie, le chauffage extérieur sur l’espace public sera interdit. Il faudra aussi fermer les portes des bâtiments chauffés ou climatisés ouverts au public, des « aberrations écologiques », a jugé la ministre pour la Transition écologique. « On ne peut pas, pour le simple confort de ne pas avoir à ouvrir la porte, climatiser toute la rue », a-t-elle résumé. Mais les restaurateurs ayant été « très éprouvés » par la crise du Covid, il leur est laissé l’hiver prochain pour faire les quelques aménagements nécessaires. […]
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Accaparement des terres et de l’eau au Maroc Lucile Daumas | Août 2017 | Attac Maroc La question de l’accaparement des terres et de l’eau est devenue un problème lancinant qui affecte les communautés rurales et la petite paysannerie, pratiquement partout dans le monde. A cela plusieurs explications : l’avancée urbaine sur les terres rurales et la spéculation foncière qui l’accompagne, la mise en oeuvre de mega-projets touristiques, miniers, énergétiques, etc. et bien évidemment et surtout, le fait que l’agriculture est de moins en moins l’affaire des agriculteurs, grands ou petits, mais celle des investisseurs pour qui la terre et l’eau n’ont d’autre valeur que d’être une simple source de profit. Le Maroc n’échappe pas à ce fléau. Je voudrais ici en donner quelques exemples. Les Oulad Dlim Quelques personnes s’étaient déplacées, hélas pas assez nombreux, pour tenter d’arrêter, en décembre 2013, les pelleteuses venues détruire les quelques maisons et les quelques cultures restantes appartenant aux membres de la tribu des Ouled Dlim, sur leur territoire Guich, à la périphérie Sud de Rabat. Ces terres leur avaient été concédées à perpétuité par le Sultan Moulay Abderrahmane en 1838 en échange de leur protection militaire. Depuis, les Oulad Dlim se sont mués sur ces terres en petits agriculteurs, pratiquant le maraîchage, ou gérant des pépinières pour les jardins des villas environnantes, constituant une enclave rurale dans une zone de spéculation immobilière intense. Que valent alors quelques dizaines de petits paysans face aux appétits des promoteurs immobiliers ? Leurs terres collectives sont pourtant «inaliénables , insaisissables, imprescriptibles », selon le dahir de 1919, toujours en vigueur. Mais le Ministère de l’Intérieur, sous la tutelle duquel sont placées ces terres, qu’il est supposé protéger, déploie alors ses forces de répression et évacue manu militari le terrain, mettant ainsi fin à plusieurs décennies de lutte durant lesquelles les Oulad Dlim ont tenté de résister pas à pas aux bulldozers. L’avancée rapide de l’urbanisation (selon une étude menée en 2004 par le Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime, la superficie totale des terres agricoles consommées par l’urbanisation sera à l’horizon 2025 de près de 90 000 ha, avec un rythme moyen d’environ 4500 ha par an) peut donc se faire par expulsion violente de petits agriculteurs vivant sur leurs terres (collectives, comme dans le cas des Oulad Dlim, ou privées). Ce processus a été facilité dès l’époque de la colonisation par une législation ambiguë, par la Tutelle du Ministère de l’Intérieur sur les terres collectives (permettant notamment de faire jouer la notion d’utilité publique pour la construction de logements sociaux), par la dissociation des terres collectives de culture, qui peuvent désormais être privatisées au bénéfice des ‘ayant-droits’[1] des terres de parcours, supposées restées, en principe (mais nous verrons plus loin qu’il n’en est rien) inaliénables. Or dès que ces terres de culture sont privatisées, elles entrent de facto dans le marché du foncier et peuvent donc être revendues en dehors de la communauté ethnique. Mais souvent les agriculteurs préfèrent eux-mêmes vendre, découragés par l’avancée de l’urbain sur leurs terres et alléchés par l’explosion des prix du foncier dans le péri-urbain, même s’ils sont loin d’être les premiers bénéficiaires de la spéculation foncière. Les Oulad Sbita Quelques kilomètres plus au Nord, entre la route Salé-Kénitra et la côte Atlantique, ce sont les Oulad Sbita qui mènent depuis plus de 5 ans un combat contre la spoliation de leurs terres par une société immobilière, Addoha, pour y construire un complexe touristique, hôtels, villas, golfs, etc. C’est là aussi que le Paris-Saint-Germain a établi sur 500 ha l’une de ses écoles de foot, la PSG Academy[2]. L’Essec de Paris y a également implanté une succursale. Frais d’inscription : 10 000 euros par an. Ce ne seront certainement pas les enfants des Oulad Sbita, dont les parents vivaient de maraîchage et d’élevage et qui ont pour la plupart déjà été expulsés de leurs terres, qui pourront s’y inscrire. Là encore la puissance de l’argent fait fi des règles du droit et des intérêts des habitants vivant sur leurs terres. Les pelleteuses sont aussi entrées en action, et seules subsistent encore quelques fermes et maisons dont les habitants sont sous le coup d’arrêtés d’expulsion. L’impact du tourisme sur le foncier Le tourisme est aussi facteur important d’expulsion des paysans de leurs terres et de destruction des petites exploitations paysannes. Le seul Plan Azur consacré au tourisme prévoit l’aménagement d’une douzaine de mega-sites balnéaires (dont certains sont déjà réalisés, d’autres en cours et certains en panne). Installés chacun sur plusieurs centaines d’hectares, ils vont mobiliser au total plus de 6000 ha de terrains, largement mis à disposition du privé à partir des domaines de l’Etat, (plus de la moitié des quelques 1 million d’hectares de terres agricoles possédés par l’Etat ont été aujourd’hui privatisés) mais aussi par un processus d’immatriculation de terres privées ou collectives pour en permettre la vente. … et sur l’eau Ces complexes touristiques sont de véritables catastrophes écologiques. Non seulement ils saccagent des paysages magnifiques et des écosystèmes fragiles, mais ils accaparent une eau pourtant rare dans bien des régions. Pas moins de 20 golfs sont prévus dans ces 12 projets, le nombre de piscines est incalculable. A Marrakech, il est prévu qu’aux 8 golfs actuels s’en ajoutent 11 de plus. Chacun d’eux consomme annuellement l’équivalent d’une ville de 30 000 habitants[3]. La plaine du Haouz, autour de Marrakech, asséchée et rongée elle aussi par la conversion des fermes en établissements touristiques et ryads pour étrangers ou marocains fortunés, a aujourd’hui fortement diminué son activité agricole, pourtant si importante il y a quelques décennies. Ainsi selon le Ministère de l’agriculture, la SAU dans le Haouz de Marrakech a diminué de 25 % en seulement 5 ans et il est prévu que la production de blé diminue de 40 % d’ici à 2020. Les prévisions pour le site de Ouarzazate lake city, situé au-dessus du barrage El Mansour Addahbi (qui fournit aussi les eaux pour la centrale solaire Noor, pour l’agriculture commerciale implantée dans l’oasis de Zagora et ne parvient plus à alimenter l’ensemble de la vallée de l’Oued Draa, dont les derniers villages dans le désert sont maintenant pourvus en eau par des camions citernes et où les palmeraies se meurent) étaient que la consommation en eau pour ce seul site touristique dépasserait celle de la ville de Ouarzazate et de ses 105 000 habitants. Du coup, les prévisions ont été revues à la baisse. Les grands projets inutiles. L’exemple de la centrale Noor Il ne faut pas oublier dans cette liste, l’impact de ce que l’on appelle les « grands projets nuisibles ou inutiles ». Le Maroc se couvre aujourd’hui de plateformes portuaires (Tanger Med), arrimées à des zones franches commerciales et industrielles implantées sur place et un peu partout dans le reste du Maroc, d’un dense réseau d’autoroutes, d’une ligne TGV, multiplie l’implantation de mega-projets d’éoliennes, de centrales solaires, thermiques (charbon, gaz), etc… Tous ces projets se soldent par des accaparements de terres. Un cas emblématique est celui de la centrale solaire Noor. Conçu comme arrimé au plan Desertec, vaste projet transsaharien finalement abandonné en particulier du fait de la tiédeur de l’Union européenne et du retrait de la BEI de ce projet jugé « pharaonique » et trop onéreux. 500 000 panneaux solaires qui ont été posés sur le sable – et ce n’est que la première tranche. 4 nouvelles centrales doivent être construites. Accaparement des terres Il est fait fi des populations qui sont sur leurs terres –collectives- et y exercent l’activité économique qui les fait vivre : l’élevage extensif. Elles ont été doublement spoliées : quelques 3000 hectares de leurs terres collectives[4] ont éé expropriées pour 1 dirham symbolique le m2. Les tribus concernées n’ont rien touché, les sommes ont été placées dans un fonds de « développement » pour financer des projets préparés loin des populations, et pour toute la région, si tant est qu’ils voient le jour. Aucune consultation préalable, libre et informée des tribus berbères concernées n’a été menée[5]. Tout au plus une réunion d’information. Accaparement de l’eau Le choix s’est porté sur la technologie la plus gourmande en eau (énergie solaire thermique à concentration (ESC) avec refroidissement par voie humide et non sur la technologie photovoltaïque (PV) qui ne demande que peu d’eau. Et ce dans une région qui connaît un stress hydrique permanent. 2 à 3 millions de m3/an seront utilisés[6]. Le résultat en est que cette énergie est plus chère que toutes les autres sources d’énergie et va priver les populations locales et les cheptels d’une eau déjà rare. Mais tout ce qui vient d’être décrit précédemment n’est rien comparé à l’impact du ‘Plan vert’, feuille de route des réformes engagées dans le domaine de l’agriculture au Maroc. Les Marocains pourront-ils payer cette énergie chère ou bien va-t-elle être subventionnée pour garantir les bénéfices des entreprises ? On voit donc à quel point l’accaparement des terres est au cœur des politiques de « développement » mises en place par l’Etat marocain. Mais tout ce que je viens de décrire précédemment n’est rien comparé à l’impact du « Plan vert », feuille de route des réformes engagées dans le domaine de l’agriculture au Maroc. Le Plan vert Adopté en 2008, le Plan vert est la feuille de route de la libéralisation du secteur agricole au Maroc. Il organise la mise en œuvre d’une agriculture de plus en plus tournée vers l’exportation et de moins sur les besoins alimentaires de la population marocaine qui achète de plus en plus de produits importés. Il repose sur deux piliers, le pilier 1 consacré à l’agriculture dite « moderne » et le pilier 2 consacré à l’agriculture « solidaire » (qualificatif utilisé pour désigner la petite agriculture familiale. Entre ces deux piliers, une relation de dépendance est mise en place, désignée sous le nom « d’agrégat » où les petits exploitants deviennent un chaînon de la chaîne de valeur de l’agrobusiness. Et s’ils ne peuvent pas suivre, ils n’ont plus alors d’autre choix que de vendre leurs terres. Ce plan prend appui sur l’accord agricole Maroc-UE, signé en 2012, qui fixe les priorités et les quotas d’import/export entre les deux régions et prévoit notamment l’abandon progressif de la céréaliculture afin de permettre à l’UE de vendre sa production au Maroc (l’argument, faisant fi de toute notion de souveraineté alimentaire, est la faible productivité de la céréaliculture marocaine). Ce plan est doté d’un fonds de 95 milliards de dirhams dont 20 milliards seront destinés à la petite agriculture et 75 milliards au secteur « moderne ». Il est prévu que 750 000 ha soient mis à la disposition des « opérateurs privés » (locations à long terme dans le cadres de partenariats publics-privés) à raison de 70 000 ha par an. C’est donc un accaparement des terres planifié qui sous-tend la réalisation du Plan vert. Et c’est le stock de terres collectives, habous[7] et des domaines qui va en fournir une grande partie. Toute une littérature s’est déployée pour montrer comment la petite propriété et l’élevage extensif conduisent à une sous-utilisation et à une dégradation des terres, afin évidemment de justifier leurs privatisations au profit d’une agriculture « moderne », supposée intensifier la production et protéger l’environnement. Ce mécanisme renforce donc la concentration des terres au profit d’investisseurs nationaux et internationaux, l’orientation vers des productions à haute valeur ajoutée, notamment dans l’arboriculture et l’agriculture sous serres (légumes, tomates, fruits rouges…). Il renforce également l’agriculture irriguée au détriment de l’agriculture bour (non irriguée) et une appropriation immodérée de l’eau. Cela entraine non seulement une multiplication des barrages, mais aussi l’installation de stations de dessalement de l’eau de mer, notamment pour les périmètres irrigués installés au Sahara (Dakhla et sa région). Une nouveau programme d’investissement de 2,6 milliards de dirhams a été annoncé le 10 aout dernier, dont une partie sera consacré à la mise en place d’une zone irriguée de 1000 ha en plein désert pour la production notamment de fourrages qui nécessitera « Des ouvrages de creusement et d’équipement de forages profond, de construction d’une station de filtration et de dessalement, d’aménagement d’un réseau d’assainissement et de pistes, d’équipement interne des parcelles en goutte à goutte et de construction d’une clôture autour du périmètre afin de réduire l’effet du vent et d’atténuer l’ensablement. »[8] Quant aux mesures prises soi-disant « en faveur » des éleveurs (pilier 2), elles visent en réalité à un passage d’un élevage extensif de camélidés et caprins adaptés à cette région désertique, à un élevage intensif pour la production de viandes rouges et de lait, qui ne pourra guère être réalisé par les éleveurs locaux, ne disposant ni des compétences techniques ni des capacités d’investissement pour effectuer un tel virage. Sous couvert de « solidarité », c’est donc une exclusion des tribus d’éleveurs nomades qui se profile et leur probable sédentarisation comme ouvriers agricoles ou dans les banlieues urbaines. C’est l’un des aspects de « l’accumulation par dépossession », qui consiste à clôturer les biens publics au profit d’intérêts privés à but lucratif. Le fonds vert Cette même logique est à l’œuvre dans les projets présentés par le Maroc pour accéder au Fonds vert pour le climat de l’ONU, mécanisme financier de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), créé lors de la 15° COP de Copenhague (2009) et opérationnelle depuis la 17° COP tenue à Durban en 2011. Ce Fonds a pour objectifs de limiter ou de réduire les émissions de gaz à effet de serre dans les pays en développement et d’aider les communautés vulnérables à s’adapter aux impacts déjà ressentis des changements climatiques. Ainsi, sur les 3 projets aujourd’hui retenus pour le Maroc, au moins un pose d’énormes problèmes : celui prévu dans la région de Boudnib, dans le Tafilalet. L’oasis de Boudnib et les plateaux environnants. Un stress hydrique structurel Il prévoit en effet l’irrigation et de 5 000 ha hors oasis en Partenariat Public Privé. Adossé à la construction (en cours) du barrage de Kadoussa, il prévoit en effet de permettre l’irrigation de grandes exploitations agricoles pour une production destinée à l’exportation en dehors de l’espace oasien, qui est jusqu’à il y a peu était le seul espace cultivable, tout en continuant à assurer l’approvisionnement en eau de l’agriculture oasienne (800 à 1000 ha). En effet, récemment des investisseurs sont arrivés dans la région et ont implanté des exploitations sur d’importantes surfaces pour y produire des dattes (madjhoul) et des olives (programmes incitatifs dans le cadre des accords agricoles UE/Maroc) destinées à l’exportation. Ces cultures sont possibles en pompant dans les eaux souterraines. Ce projet est officiellement présenté comme un projet qui devrait bénéficier tant aux agriculteurs oasiens qu’aux investisseurs du plateau. Mais il apparaît à l’évidence qu’il vient répondre à la demande de nouveaux acteurs dans la région, déjà engagés dans un nouveau type de production pour l’exportation, à haute teneur financière et technologique. Il leur permettra notamment de cesser de pomper dans les nappes souterraines et de disposer de quantités d’eau importantes pour développer leur production. La mise en culture des 5000 ha prévue ne pourra se réaliser que par l’expulsion (déjà entamée) des tribus nomades de leurs terres collectives où elles pratiquent l’élevage extensif. Il entrainera également un bouleversement conséquent des traditions ancestrales de gestion et de répartition de l’eau en milieu oasien. D’autant plus qu’il est prévisible que la répartition de l’eau entre secteur « moderne » et secteur « solidaire » se fasse au détriment de ce dernier, ayant un faible pouvoir et une faible capacité de pression et de négociation. Et il y a fort à craindre que la gestion des eaux oasiennes ne se transforme en gestion de la pénurie. Ainsi donc, ce projet supposé participer de la lutte contre le changement climatique, et notamment contre la désertification, et aider les populations les plus vulnérables, repose de fait sur : Parallèlement on constate que rien n’est dit sur la question de l’accès à l’eau potable. De toute évidence, ce projet tourne le dos aux populations et ne s’adresse qu’à l’agrobusiness. Irrigation et PPP Mais revenons sur l’un des aspects de ce projet. Comme indiqué précédemment la construction du barrage et la distribution de l’eau sont réalisées, dans ce projet comme dans la plupart des barrages récents ou en projet, dans le cadre d’un partenariat public privé. Cela revient à dire que la gestion de l’eau d’irrigation est désormais confiée aux entreprises privées et que parallèlement, l’accès à cette eau devient payant. Ce projet étant présenté pour le Maroc par l’Agence Française de Développement, il est fort probable que des entreprises françaises fassent partie du montage financier. Le premier barrage construit en PPP est celui d’El Guerdane, dans la région de Taroudant au Sud du Maroc. Inauguré en 2008, le projet alimente en eau 10 000 ha de plantations d’agrumes. Le partenariat est doublement public/privé puisque la société partenaire est la SNI, holding royal qui a créé pour l’occasion la société Aman Souss qui a bénéficié d’un prêt public au taux d’intérêt de 1%. C’est dire si l’argument qui veut que l’on fasse appel au privé parce que l’Etat n’a pas les ressources financières pour réaliser ces ouvrages d’infrastructure est fallacieux. Et les domaines royaux font aussi partie des quelques 597 exploitations bénéficiaires du projet d’irrigation, qui ne représentent que 11% des exploitations de la zone concernée, mais couvrent plus du quart de la SAU. Au total, ce sont – 38 barrages à but multiple (irrigation et hydro-électricité́ qui sont prévus d’ici 2030, tous selon le principe du PPP. + mise en gestion déléguée du service de l’eau ont été lancées dans 8 périmètres : Loukkos (30 300 ha), Tadla (109 000 ha), Doukkala (104 600 ha), Gharb (113 350 ha), Moulouya (77 280 ha), Haouz (143 00 ha), Chtouka Ait Baha (14 000 ha) et Azzemour Birjdid (2 500 ha) ». Par ailleurs, la pression sur l’eau et le développement des cultures irriguées et du tourisme dans le Sud, amènent le gouvernement à envisager un projet de transfert des ressources hydriques Nord-Sud. Il s’agirait de procéder à un transfert d’eau des bassins de l’Oued Laou, Loukkos et Sebou(dans la moitié Nord du Maroc) vers les régions de Tadla, Doukkala et Haouz, ainsi que vers laville de Marrakech elle-même. Sur plus de 500 km. Et encore une fois en Partenariat Public-Privé[9]. Conclusion : Elles entraînent en conséquence Il n’est donc pas étonnant que le degré de conflictivité ait considérablement augmenté et que s’étendent et s’intensifient les luttes pour la terre et pour l’eau. Mais la répression et le contrôle exercés par la Monarchie sur le milieu rural depuis l’Indépendance n’ont pas permis l’apparition de formes d’organisation de la petite paysannerie marocaine. Aujourd’hui, seule une petite fraction du prolétariat agricole est parvenue, au prix de difficultés considérables, à s’organiser au sein notamment de la FNSA (Souss surtout). En conséquence, les luttes nombreuses qui se mènent contre l’accaparement des terres et de l’eau se font essentiellement dans le cadre tribal, renouant par là avec une structure largement érodée au cours de l’histoire récente du Maroc, mais qui reste bien souvent la seule encore à même de servir de cadre à l’expression des revendications et à la gestion des luttes. Il est cependant remarquable que ce retour aux cadres traditionnels soit largement influencé aussi par l’impact des luttes de 2011, qui ont servi de catalyseur à l’expression d’un mécontentement généralisé et imprimé des caractéristiques propres aux luttes qui se mènent aujourd’hui tant en milieu urbain qu’en milieu rural (au niveau des mots d’ordre, du rôle des femmes et des jeunes au sein de ces mouvements,…). Lucile Daumas | Août 2017 | Attac Maroc Cet article est tiré d’une intervention réalisée lors de l’Université des mouvements sociaux tenue à Toulouse en aout 2017, lors d’un atelier consacré à : Agriculture et alimentation alternatives, co-organisé par Attac Autriche, Attac-France, la Confédération paysanne, Miramap/Urgency, OBV (Autriche). Depuis, des « révoltes de la soif » ont éclaté au courant du mois d’octobre 2017 à Zagora et Kalaa de-Sraghna, liées certes à une absence de pluies prolongées, mais aussi à l’accaparement des eaux décrits ci-dessus. Réponse des autorités : répression, arrestations et procès. [1] A noter l’ambigüité du mouvement des femmes soulaliyates (fortement appuyées par des ONG de bon ton qui, réclamant –à juste titre- leur droit à faire partie des listes d’ayant-droits lors de la melkisation des terres, n’ont pas remis en cause la privatisation des terres collectives, légitimant ainsi implicitement ces opérations. [2] A noter que le PSG a ouvert une autre école à Rabat tout près des terres spoliées aux Oulad Dlim, dans le quartier Hay Ryad. [3] http://afrique.lepoint.fr/economie/marrakech-mise-sur-ses-golfs-verts-09-07-2016-2053350_2258.php [4] A titre de comparaison, le prix de vente ou de loyer des terres collectives à Ouarzazate était à ce moment-là de 10 à 12 dirhams le m2. Cf. Hamza Hamouchene, Centrale solaire de Ouarzazate : triomphe du capitalisme vert et privatisation de la nature http://attacmaroc.org/fr/2016/03/29/la-centrale-solaire-de-ouarzazate-au-maroc-le-triomphe-du-capitalisme-vert-et-la-privatisation-de-la-nature/ [5] Comme le stipule la Convention 169 de l’OIT relative aux peuples indigènes et tribaux [6] Ibid [7] Bien de mainmorte, relevant du droit musulman [8] http://www.sahara.gov.ma/blog/banniere-home/boujdour-projet-hydro-agricole-de-1-000-ha/ [9] http://lavieeco.com/news/economie/40-milliards-de-dh-pour-transferer-leau-du-nord-au-sud-du-maroc-20890.html#Mcgr6E7rwEuz3SpK.99
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L’accord de Cancún entérine l’ « accord » de Copenhague, qui n’était légalement qu’un texte parmi d’autres même s’il avait été proposé par les États-Unis et la Chine et soutenu par les grands pays. Il est désormais un texte des Nations-Unies et un pas de plus vers la fin du protocole de Kyoto. Si, comme le prévoit le protocole, une seconde période d’engagements contraignants pour des réductions d’émissions de gaz à effet de serre est notée, aucune date n’est retenue. Les pays seraient libres de choisir l’année de référence pour les calculs de leurs engagements et, pour tous ceux qui ne choisiraient pas l’année 1990 fixée à Kyoto, ils ne seraient pas soumis au cadre contraignant du protocole. En ce sens, l’accord de Cancún est le prolongement juridique du texte de Copenhague qui avait déjà ouvert cette possibilité. Le texte adopté est même en deçà : même si les travaux du GIEC sont évoqués, aucun objectif chiffré en matière de réduction des émissions n’y figure. La demande de nombre de pays africains, des états des petites îles, de nombreux pays du Sud, en accord avec les travaux scientifiques récents, de fixer l’objectif à 1,5°C n’a pas été retenue. Le fonds vert est certes créé, mais sans aucune garantie que les financements soient apportés et avec la Banque mondiale comme acteur essentiel. Quels financements pour l’adaptation, mise en avant par les pays les plus pauvres, alors que les capitaux s’orientent prioritairement vers les activités lucratives de l’économie verte ? Aucun financement public nouveau n’étant retenu, ni par le biais de la taxation du transport maritime, ni par le biais du transport aérien, ni bien sûr par le biais de taxes globales. Seuls 15% des financements seraient publics, le reste étant fourni par les marchés du carbone et la contribution propre des pays du Sud. En revanche, le texte ouvre la porte à l’extension des marchés du carbone : c’est la carbonisation de la terre, des forêts, un « CO2lonialisme », selon l’expression des mouvements sociaux, le carbone devenant une sorte de monnaie d’échange universelle, gérée par la banque mondiale. Tout y est ! Autant dire que cette « victoire » est un recul par rapport à la conférence de Bali, qui, en 2007, avait fixé une feuille de route devant conduire à une nouvelle phase d’engagements contraignants ! Et on ne pourra pas ici invoquer l’attitude de la Chine, qui a clairement annoncé qu’elle était prête, comme pays émergent, à accepter des engagements contraignants. Nous apportons notre soutien à la position exprimée par la délégation bolivienne, qui s’est battue jusqu’au bout pour faire valoir les droits des humains et des peuples et les propositions des mouvements sociaux ; elle a donné à cette conférence une tenue politique contre l’affairement des lobbies et la démission des États. La Bolivie a rappelé son refus sans appel du contenu de l’accord, qu’elle a souhaité voir notifier. Elle a montré son attachement au processus onusien et affirmé que le multilatéralisme, tant vanté par les puissants, ne saurait signifier alignement, chantage et soumission. D’ici la prochaine étape à Durban, en Afrique du Sud, nous avons à construire, avec des coalitions comme CJN ! (Climate Justice Now !) à laquelle appartient ATTAC avec le fédération internationale des Amis de la Terre et l’internationale paysanne Via Campesina, les mobilisations et le rapport de force nécessaires pour sortir de l’impasse un processus qui, en l’état, ne répond pas aux défis de la crise climatique et de ses conséquences, sociales, écologiques, politiques. 📨 Ne passez plus à côté des infos de l'écologie
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L'égérie de la lutte climatique Greta Thunberg se rendra à l'Assemblée nationale le 23 juillet pour plaider en faveur du combat pour le climat. L'adolescente suédoise l'a annoncé dans un entretien au quotidien Libération ce lundi. "J'ai reçu de nombreuses invitations pour m'exprimer devant des Parlements" et "j'ai dû décliner beaucoup", mais "cette fois, cela semblait être un bon timing pour la France", a précisé la Suédoise de 16 ans. Cette dernière a été invitée par les 162 députés membres du collectif transpartisan pour le climat "Accélérons", pour une réunion ouverte aux autres parlementaires. L'occasion pour elle de plaider sa cause, et d'insister sur l'urgence à agir pour freiner le dérèglement climatique, à l'occasion d'un débat d'1h30. "A ses côtés interviendront [la climatologue] Valérie Masson-Delmotte, vice-présidente du GIEC et coordinatrice du rapport spécial du GIEC sur la limitation du réchauffement climatique à 1,5°, ainsi que de jeunes Français engagés pour le climat", a précisé le député Matthieu Orphelin, à l'initiative de ce collectif. Interrogé sur l'engagement du président Emmanuel Macron sur le climat, Greta Thunberg déclare par ailleurs à Libération qu'"aucun politique que j'ai pu rencontrer ne semblait avoir réalisé l'urgence de la situation", et ajoute qu'"aucun pays ne fait assez, si on veut rester sous la limite des 1,5 degré Celsius". La jeune militante est devenue une star mondiale en observant chaque vendredi depuis la rentrée 2018 une grève de l'école pour le climat qui a fait florès sur tous les continents, non sans s'attirer certaines critiques. Bien qu'elle ait renoncé aux déplacements en avion, elle a annoncé fin mai qu'elle allait prendre une année sabbatique et se rendrait en septembre à New York pour participer au sommet mondial sur le climat organisé par le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.
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Selon le discours officiel du GIEC, « la science a parlé », et tout opposant sceptique est passible d’être ostracisé. Car il faut faire vite, et cela fait plus de 20 ans que l’on nous rabâche qu’il y a extrême urgence et que la Planète ne pourra plus être sauvée d’ici trois à cinq ans (et même 500 jours selon Laurent Fabius !…) , sinon la Planète risque de devenir une « poêle à frire » (sur le feu, bien sûr) si nous ne réduisons pas drastiquement nos émissions de CO2, à n’importe quel prix, même au prix de la décroissance, de la misère et de la ruine de nos économies. Or, toute personne ayant une assez bonne culture scientifique, et qui se donne la peine de travailler la question, en arrive très vite à la conclusion que les thèses du GIEC sont fausses, pour nombre de raisons, dont voici une liste non exhaustive. 1. La TMAG (température moyenne annuelle globale) est stable depuis 1997, malgré une augmentation continue du taux de CO2 : .comment alors soutenir un rapport de causalité entre croissance de concentration du gaz carbonique et température ? 2. Les émissions humaines de CO2 depuis 1997 représentent 40% de ce que l’homme a envoyé dans l’atmosphère depuis le début de la Révolution industrielle. Or, on vient de le voir, pendant cette période, la température s’est stabilisée. Comment alors soutenir un rapport de causalité entre émissions anthropiques de CO2 et augmentation de la TMAG1 ? 3. D’autant que la part anthropique du CO2 atmosphérique n’est que d’environ 5% (analyse isotopique) au lieu de 25-30% pour le GIEC… 4. Et que la durée de vie du CO2 dans l’atmosphère est en moyenne de 5 ans au lieu de 100 ans pour le GIEC. 5. Les variations de la TMAG se font de manière sinusoïdale, avec une période de 60 ans qui correspond aux mouvements du soleil par rapport au centre de gravité du système solaire. Nous sommes au sommet de la sinusoïde, et donc les prochaines années devraient se refroidir, comme ce fut le cas après 1950. 6. Il y a un phénomène de saturation du CO2 sur une épaisseur optique de dix mètres environ. Si vous prenez une source d’IR à large spectre (corps chauffé à 1000°C, par exemple), et que vous mesurez avec un spectromètre le spectre restant après la traversée de quelques mètres d’atmosphère, vous verrez que les bandes du CO2 (4,3 et 15 microns) ont été entièrement absorbées. Donc l’atmosphère au-dessus de quelques dizaines de mètres ne voit plus les bandes d’absorption du CO2, et donc, le rajout de CO2 ne change plus rien, si ce n’est que l’épaisseur optique diminue. C’est cela le processus de saturation du CO2 atmosphérique, confirmée par les satellites, qui ne « voient » quasiment plus les bandes du CO2. 7. Dans le passé (Carbonifère), le taux de CO2 a été 25 fois supérieur au taux de CO2 actuel, et il n’y a pas eu d’emballement des températures, grâce au processus de saturation. Pourquoi nos misérables émissions de CO2 auraient-elles à présent un impact cataclysmique, alors que les lois de la Nature sont invariantes dans le temps et l’espace ? 8. Les niveaux océaniques montent de 1,7 mm/an (d’après les mesures au marégraphe de Brest), de moins 1,6 mm/an à Marseille depuis la fin du dix-neuvième siècle et aucune accélération n’a été mesurée ces dernières années. 9. Le hot spot (« point chaud ») prévu en zone tropicale, qui devait être LA preuve indubitable du rôle du CO2 sur la TMAG, n’a pas été détecté, donc il n’existe pas. 10. Le taux de vapeur d’eau atmosphérique diminue (alors que le GIEC avait prévu l’inverse – rétroaction positive – quand le CO2 augmente). La rétroaction réelle est donc négative. 11. La banquise australe atteint des records de superficie. 12. La somme des surfaces des deux banquises, dont les variations sont en opposition de phase, est à peu près constante, donc l’albedo de la cryosphère aussi. 13. Les mesures des 3000 sondes océaniques ARGO montrent, depuis leur mise en service en 2003, un très léger refroidissement des océans, entre la surface et 700 à 1000 m de profondeur (au mieux aucun gain de chaleur). 14. Le flux IR (infrarouge) quittant la haute atmosphère est supérieur aux prévisions des modèles (Il n’y a pas d’effet couverture par les GES de la troposphère). 15. La loi de Stefan-Boltzmann n’est pas applicable aux gaz, qui ne sont pas des corps noirs, ni des corps gris, alors que le GIEC l’applique aux gaz. 16. Les gaz émissifs, plus froids que la surface terrestre, ne peuvent en aucun cas la réchauffer (second principe de la thermodynamique, qui interdit le réchauffement d’un corps chaud par un corps plus froid). 17. Ce sont les températures qui ont toujours piloté les variations du CO2, jamais l’inverse. À notre époque, le retard du CO2 sur la température est de quelques mois. 18. Le projet CLOUD du CERN teste la théorie de Svensmark-Shaviv (rôle des rayons cosmiques, dont le flux est modulé par l’activité solaire, sur la formation des nuages) et les premiers résultats, assez positifs, ont été publiés dans Nature. 19. Les modèles ne savent pas modéliser la cryosphère, ni l’ennuagement, dont les variations ont un impact important sur la TMAG. Le projet Earthshine, qui mesure les variations de la réflectance de la Terre, vue de la lune quand elle n’est éclairée que par notre planète, montre que cette réflectance varie essentiellement en fonction de l’ennuagement. Elle a décru de 1984 à 1998 et augmenté par la suite jusqu’en 2004, ce qui suit assez bien les variations de la TMAG. 20. Les projections des modèles numériques divergent de plus en plus des observations. Un modèle numérique n’est pas une preuve scientifique, et, quand il est réfuté par l’observation, c’est qu’il est faux et doit être mis à la poubelle, ou, au mieux revu en détail. On attend toujours la mise à la poubelle ou la révision des modèles numériques du GIEC, mis en avant par le GIEC et financés par les contribuables… 21. De toute manière, il est impossible que des modèles numériques puissent prévoir les évolutions du climat, car il s’agit d’un système chaotique couplé et non linéaire, comme le précisait le GIEC dans son rapport de 2001, et comme le montrent les instabilités du climat passé et actuel. Pourquoi cela aurait-il changé actuellement ? Sûrement pas pour des raisons scientifiques… 22. Enfin le GIEC n’est ni un organisme scientifique, ni un organisme indépendant : le résumé pour les décideurs (SPM), qui seul est lu par les instances internationales, les politiques et les médias, est rédigé sous le contrôle étroit des représentants des États et la surveillance des ONG. La composition de ses instances dirigeantes montre une minorité de scientifiques très majoritairement engagés dans l’idéologie environnementale, et une majorité ONG + États.
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REFROIDISSEMENT CLIMATIQUE Refroidissement post El Niño +0.19 deg. C : c’est l’anomalie de température moyenne de la basse atmosphère relevée par satellite (version UAH) pour mars 2017 en baisse par rapport à février 2017 (+0.35 deg. C ). Particulièrement remarquable est la baisse de température au-dessus des océans globaux comme l’observe le Notrickzone. La pause continue et le divorce modèles-observations s’accentue Pas de réchauffement depuis mai 1997, même si un tiers de tous les forçages anthropiques se sont produits pendant la période de la pause. D’autre part, les projections des modèles climatiques du GIEC divergent de plus en plus de la réalité mesurée. Les stations de surface surestiment le réchauffement Le rapport sur l’état du climat en 2016 publié par la Global Warming Policy Foundation (GWPF) indique que l’écart entre les températures atmosphériques globales estimées par les stations de surface (HadCRUT, NCDC et GISS) et par les satellites (UAH et RSS) se creuse depuis 2003, atteignant en moyenne environ 0,1 ° C. EN ARCTIQUE RIEN DE NOUVEAU Vague de chaleur en arctique mais record d’accumulation de glace au Groenland La chaleur relâchée par l’océan pacifique pendant la période El Niño a été transportée dans l’arctique qui s’est ainsi réchauffé. Fait intéressant relevé par ce site spécialisé dans le climat de l’Alaska, la couche de glace du Groenland a gagné beaucoup plus de masse que pendant la période de référence 1990-2013, probablement à cause d’un régime inhabituel de la circulation atmosphérique dans l’Atlantique Nord. Le climat en arctique ressemble à celui des années 1940 Joanne Nova montre sur son blog la courbe des températures de l’Arctique (HadCRUT4) couvrant la période 1920-2016 qui montre de façon évidente que le niveau des températures dans les années 1940 était analogue à celui de la période actuelle. BIO DIVERSITE : RIEN N’EST SIIMPLE La baisse du niveau de la mer cause le blanchissement des coraux Une étude menée in situ en 2016 par des biologistes indonésiens a montré que la baisse du niveau de la mer observée pendant un épisode El Niño à l’ouest du Pacifique est une des causes du blanchissement des coraux . En effet, quand la hauteur de mer baisse, les coraux peuvent être hors de l’eau plus longtemps que d’habitude, conduisant à une plus forte mortalité. Le site Aviso+ du CNES rend compte (en français et photos à l’appui) de cette étude indonésienne. L’acidification des océans n’est pas une simple réponse statique à l’augmentation de la concentration de CO2 dans l’atmosphère Un article du site de l’Association des Climato-réalistes a compilé plusieurs publications scientifiques montrant que l’acidification est la résultante de processus biologiques et physico-chimiques qui entraînent une répartition inégale du carbone sur la verticale de l’océan; il en résulte une importante variabilité naturelle du pH sur toutes les échelles de temps saisonnières, multi décennales, millénaires. LE MAGNIFIQUE CHARBON PROPRE Le charbon assurera 41 % de la production d’électricité mondiale en 2035 L’Agence Internationale de l’Energie, prévoit que la part du charbon dans le mix énergétique mondial sera de 25% en 2035 (et 40% du mix électrique). Qui peut croire que l’on pourra renoncer au charbon alors que deux milliards de personnes dans le monde n’ont pas accès à l’électricité ? Le charbon propre : investir aujourd’hui ou payer demain ? Selon EDF, les centrales super-critiques permettent de réduire d’environ 20 % le combustible utilisé, donc de 20 % les rejets carbonés (CO2), mais aussi de diviser par sept les rejets d’oxyde d’azote (NOx) et par plus de dix les émissions d’oxyde de soufre (SOx). Qu’attend t-on ? L’Administration Trump met fin à la guerre contre le charbon Selon Le Monde, Donald Trump en signant le décret sur l’indépendance énergétique a déclaré « Mon administration met fin à la guerre contre le charbon »; entouré de mineurs, le président des Etats Unis a vanté le « magnifique charbon propre ». Comment lui donner tort ? BÊTISIER Manger du pain, c’est mauvais pour le climat Selon Contrepoint, Un chercheur de l’Université de Sheffield s’est penché sur l’impact carbone du pain. Selon lui, manger du pain est mauvais pour le climat. Complotisme Le philosophe Bruno Latour (depuis 2007 directeur adjoint et directeur scientifique de Sciences Po) livre dans l’Obs une hypothèse audacieuse : « les classes dominantes ont conscience de la menace écologique, mais elles gardent le silence. Et préfèrent se construire un avenir hors du monde commun ». Le silence des élites mondiales sur cette question est en effet assourdissant. ACTIVITÉS DE L’ASSOCIATION L’Association des Climato-réalistes ouvre son site Cette fois c’est chose faite ! Retrouvez nous sur climato-realistes.fr ! Le site s’enrichira progressivement de contributions diverses, votre avis et vos suggestions sont les bienvenues ! Lancement de l’émission : « climat : l’échauffement des esprits » Vincent Courtillot et Benoît Rittaud étaient les invités de ce premier numéro d’une série d’émissions hébergées par Temporium et que vous pouvez écouter en ligne en cliquant ici. PUBLICATIONS Une publication Jean-Pierre Bardinet, Michel Gay et Jean-Pierre Riou Quelques réflexions autour de l’énergie, sur économie matin et Mediapart Vous aimez notre bulletin ? Vous souhaitez nous aider à diffuser le climato-réalisme dans la sphère francophone ? Rejoignez l’association et soutenez-nous ! Ce bulletin a été réalisé par les climato-réalistes. Retrouvez-nous sur notre site ainsi que sur Skyfall, ainsi que sur notre page Facebook. Pour nous contacter, cliquez ici.
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Monsieur le Président de la République, Nous vous communiquons par la présente notre profonde inquiétude concernant certaines initiatives de l’Agenda de l’action Lima-Paris (LPAA), l’un des piliers de la Conférence de Paris sur le climat. La future présidence française de la COP21 est l’un des quatre co-pilotes de ce nouvel agenda sectoriel. Pour limiter le réchauffement planétaire en deçà de 1,5 ou 2°C, l’accord de Paris sur le climat doit permettre d’enclencher rapidement la transition mondiale d’une économie fortement dépendante des combustibles fossiles et incapable de lutter contre les trappes à pauvreté et la faim, à une société sobre, reposant sur une énergie 100% renouvelable, garantissant le développement et le bien-être, l’égalité des genres et les droits des peuples, y compris le droit à l’alimentation. Dans ce contexte, le LPAA doit avoir pour ambition d’accompagner, de refléter et d’amplifier concrètement les solutions existantes et d’avenir, pour la transition énergétique et écologique mondiale et pour un monde plus résilient. Nous n’accepterons pas que des initiatives qui ne répondent ni à cet impératif, ni aux indications de la science, fassent leur entrée dans cet agenda. Nous sommes ainsi très inquiets de la présence d’initiatives portées par TOTAL et d’autres entreprises d’énergies fossiles, ou par l’agriculture industrielle fortement émettrice de gaz à effet de serre. La reconnaissance par le LPAA de ces initiatives enverrait un très mauvais signal à la COP21. Elle risquerait de porter tort aux solutions vertueuses et aux acteurs alignés sur la science, réunis au sein de cet agenda. Cette reconnaissance freinerait ainsi la mise en œuvre des vraies et bonnes solutions, bloquant leur déploiement, et ce, avec la caution de l’ONU et du gouvernement français. Il est donc urgent de renforcer les fondations du LPAA, sur la base des principes de la Convention de l’ONU sur le climat et de la science, au risque de voir la société civile le délégitimer avant même son opérationnalisation. L’Agenda de l’action Lima-Paris aurait le potentiel de mobiliser tous les acteurs, au-delà des négociations, et d’avancer concrètement dans la lutte contre le dérèglement climatique. Ce, en appuyant des initiatives « transformationnelles » contribuant réellement à la réduction rapide, durable et profonde des émissions de gaz à effet de serre, et/ou à l’amélioration de la résilience des sociétés. D’ailleurs, plusieurs initiatives à fort potentiel pour relever le défi mondial du changement climatique y figurent déjà. Monsieur le Président de la République, nous demandons à la France de bien vouloir s’assurer de l’exclusion immédiate du LPAA des initiatives qui ne contribuent pas à réduire notre dépendance aux combustibles fossiles, comme l’initiative sur le torchage (Oil and Gas Methane Partnership), dont font partie TOTAL et d’autres groupes pétroliers et gaziers. Conformément à la science, vous avez déjà souligné qu’il fallait laisser 80% des réserves connues d’énergies fossiles dans les sous-sols pour avoir une chance de tenir la limite des 2°C. Or, le cœur de métier de TOTAL se situe toujours dans l’exploration et la vente d’énergies fossiles. De plus, TOTAL n’a toujours pas démontré qu’il envisageait une sortie des énergies fossiles à horizon 2050, ni qu’il prenait des engagements conformes à une trajectoire de réchauffement de moins de 2°C. Enfin, une nouvelle étude montre que TOTAL se classe au deuxième rang mondial du double discours en matière de climat, car ses activités réelles de lobbying s’inscrivent en faux de ses déclarations et communications dans ce domaine. D’autre part, nous n’accepterons pas l’inclusion dans le LPAA de l’« Alliance globale pour l’agriculture intelligente face au climat », ni du concept d’« agriculture intelligente face au climat » quand il est promu par des multinationales de l’agriculture industrielle fortement émettrice de gaz à effet de serre, comme Monsanto. C’est l’objet de la demande de 355 organisations de la société civile, qui ont déjà appelé les chefs d’Etats à ne pas inclure ce type d’initiatives dans la COP21 (« CSA concerns »). Autre inquiétude : le « 4 pour 1000 », porté par le Ministre de l’Agriculture, ne contient pour l’instant aucun critère clair en termes de modèles agricoles à privilégier, bien que le Ministre nous ait assuré de sa volonté de faire rayonner l’agro-écologie. Le LPAA doit être le moyen de mettre en avant non pas des concepts « fourre-tout », mais les pratiques agricoles qui permettront vraiment de répondre aux défis de la faim et des dérèglements climatiques. Ainsi, les principes de mise en valeur par le LPAA sont tellement faibles qu’ils ne garantissent pas la sélection des initiatives en amont, au travers de critères stricts, mesurables et transparents. Ces principes et critères devraient permettre d’exclure les approches ou technologies qui perpétuent notre dépendance aux énergies fossiles, et/ou ne permettent pas de réduire durablement les gaz à effet de serre, ni d’améliorer la résilience de nos sociétés, et/ou font peser des menaces réelles sur les populations locales (droits humains, souveraineté alimentaire) et les écosystèmes. Ils éviteraient aussi de valoriser les opérations de greenwashing menées par certains acteurs, qui brouillent l’engagement réel d’autres acteurs vertueux. Monsieur le Président de la République, nous demandons donc à la France, avant la COP21 : – D’exclure de l’Agenda de l’action Paris-Lima les initiatives qui comptent des entreprises comme Total productrices d’énergies fossiles et fissiles ; et en particulier l’initiative « Oil and Gas Methane Partnership » ; – De garantir la non-inclusion au LPAA de toute initiative impliquant le recours à une agriculture industrielle intensive mettant en péril les agricultures paysannes, l’environnement, la biodiversité et la souveraineté alimentaire des populations vulnérables (OGM, agrocarburants, « climate smart agriculture », etc.), comme l’ont plusieurs fois demandé des centaines d’organisations de la société civile mondiale ; – De renforcer, en lien avec la société civile, les principes de gouvernance et les critères de sélection des initiatives en amont, ainsi que le cadre de redevabilité pour éviter que de fausses solutions risquées et/ou non transformationnelles ne fassent leur entrée dans la plateforme, et donc que les vraies initiatives ne perdent de leur impact. Les organisations de la société civile signataires de cette lettre posent la garantie de ces trois éléments essentiels comme prérequis à toute discussion sur la reconnaissance et l’institutionnalisation du LPAA, qui doit d’ailleurs associer la société civile. Il s’agit là d’un enjeu majeur pour le succès de la COP21, et sa capacité à enclencher les transformations urgentes dont nous avons besoin pour répondre à la crise climatique. Nous nous tenons à votre disposition pour échanger à ce propos. Avec nos respectueux hommages, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de notre très haute considération. Copie à : Monsieur Laurent FABIUS, Ministres des Affaires étrangères Madame Ségolène ROYAL, Ministre de l’Ecologie, du développement durable et de l’énergie Monsieur Stéphane LE FOLL, Ministre de l’Agriculture Organisations signataires : Action contre la faim, Agronomes et vétérinaires sans frontières, Amis de la Terre France, ATTAC, CARE France, CCFD-Terre Solidaire, Confédération paysanne, France Nature Environnement, Coordination SUD, Gevalor, GERES, Greenpeace France, Peuples Solidaires-Action Aid France, Oxfam France, Réseau Action Climat France, Women in Europe for a Common Future, WWF France
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L’écologie et la biodiversité sont les parents pauvres de la campagne électorale. Les petites déclarations des uns, ne compenseront pas l’incompétence des technocrates bruxellois pour qui, seul le profit compte. Pourtant dans un monde fini, il ne peut y avoir croissance infinie. Il nous appartient de protéger notre environnement, pour l’avenir (bien compromis) de nos enfants. Un vœu pieu, quand on voit l’inconséquence et le jemenfoutisme ambiant. Partagez!! Comme aime parfois à nous le rappeler la Divine Providence, un curieux hasard du calendrier à fait coïncider, à quelques jours d’intervalles, plusieurs informations que l’on pourrait qualifier de contradictoires en matière de préservation de la biodiversité méditerranéenne. Vous l’ignorez peut-être, mais l’Europe dispose d’une compétence exclusive concernant « la conservation des ressources biologiques de la mer dans le cadre de la politique commune de la Pêche » (article 3 du Traité sur l’Union européenne). En février 2016, elle a donc engagé un processus, dit de « Catane », qui vient d’aboutir le 30 mars dernier à la signature de la Déclaration de Malte, « MedFish4Ever », pour mieux gérer les stocks de pêche sur les dix prochaines années. Cet accord a été signé entre la FAO, la CGPM, la Commission et le Parlement européens, huit États membres côtiers de l’UE (Espagne, France, Italie, Malte, Slovénie, Croatie, Grèce et Chypre) et sept pays tiers (Maroc, Algérie, Tunisie, Égypte, Turquie, Albanie et Monténégro). En parfait accord avec sa nouvelle politique commune des pêches développée depuis 2014, qui estime qu’environ 90% des stocks halieutiques évalués sont surexploités en mer Méditerranée, le commissaire européen chargé de l’environnement, des affaires maritimes et de la pêche, M. Karmenu Vella, s’est félicité de cette signature dans un communiqué de presse : « Aujourd’hui est un jour historique. En signant la déclaration de Malte MedFish4Ever, nous affirmons notre volonté politique d’entreprendre des actions concrètes en matière de pêche et d’autres activités qui ont une incidence sur les ressources halieutiques, sur l’économie bleue, sur l’inclusion sociale et sur la solidarité entre les rives nord et sud de la Méditerranée. J’espère que la présente déclaration sera considérée comme un tournant vers un avenir meilleur à la fois pour les pêcheurs, les communautés côtières et les ressources halieutiques ». Ce qui signifie en langage clair pour les profanes qui méconnaissent le milieu de la pêche et de la protection de l’environnement qu’on est tous « cuits ». En effet, dormez tranquilles braves gens des incompétents notoires prennent en charge l’avenir de notre planète et mènent tambour battant des politiques qui, depuis le traité de Rome de 1957 instituant la Communauté économique européenne, sont parvenues à une éradication du vivant à un niveau jamais observé depuis l’apparition de l’humanité sur terre. J’ai déjà exposé les raisons de cette situation dans deux articles récents : « Méditerranée (Mare nostrum) : une mer assassinée – Réchauffement climatique, pollution, surpêche » et « Pourquoi n’y a-t-il (presque) plus de poissons en Méditerranée (et partout ailleurs) ? », ainsi que dans un livre et un article de 2012 présentant le rapport parlementaire du sénateur Roland Courteau sur la situation de la mer Méditerranée : « La pêche méditerranéenne est-elle menacée de disparition ? » ; qu’il me soit donc permis de faire l’économie de la démonstration de mes allégations concernant l’incompétence de nos politiques en matière de préservation des ressources naturelles et de la biodiversité. Il me semble plus important de relayer des informations qui viennent enfin, pour la Méditerranée (mais le principe est le même pour tout ce qui touche à la biodiversité), étayer ce que nous sommes nombreux désormais à constater sur place (il serait plus que temps) : à savoir que, comme toujours, les politiques européennes mettant en œuvre l’une de ses compétences exclusives concernant « la conservation des ressources biologiques de la mer dans le cadre de la politique commune de la Pêche » ne s’attaquent qu’aux symptômes de la maladie qui touche ce secteur sans traiter à la racine le mal qui le ronge. Pire encore ! J’affirme également qu’au travers de ses politiques, l’Europe n’a de cesse, depuis sa création, de jouer au pompier pyromane. Jeu pervers par excellence ! Et de cela, j’en dirais un mot. La signature de l’accord « historique » vanté par le commissaire européen chargé de l’environnement intervient quelques jours à peine après la publication dans la revue scientifique Nature d’une étude unique en son genre. En effet, pour la première fois dans le domaine de la recherche, des scientifiques ont compilé des données portant sur la chaîne alimentaire d’une mer entière et sur une large période (1950-2011) et ses conclusions sont sans appel : les organismes du bas de la chaîne alimentaire, à savoir le phytoplancton et le zooplancton, baissent de 23% ; les populations des espèces de poissons commerciales et non commerciales reculent de 34% ; les prédateurs supérieurs (thonidés, requins) chutent de 40% et les mammifères marins de 41% (sic !). À l’origine de cette perte sans précédent de la biodiversité marine, de nombreux facteurs anthropiques tels que la pêche intensive et l’aquaculture (conséquences de la PCP européenne d’avant 2014), la pollution, l’urbanisation (destruction et/ou dégradation de l’habitat) et les espèces invasives (ex. caulerpas taxifolia) qui agissent de manière synergique avec le changement climatique mondial. Une situation qui n’est pas en voie d’amélioration étant donné l’augmentation rapide de ces facteurs de stress. Toutefois, outre le travail titanesque et la pertinence de cette étude, ce qu’elle relève avant tout, à l’inverse des politiques européennes qui mènent une campagne de propagande dans les médias qui « frise » à la désinformation du public à l’encontre de la filière pêche, c’est notamment le fait que : « [les causes] qui semblent avoir le plus d’impact, ce sont les pollutions terrestres et le réchauffement climatique » selon Philippe Cury, directeur de recherche à l’Institut pour la recherche et le développement (IRD), qui rajoute : « Cette pression humaine affecte directement la production en phytoplanctons qui forment la base de l’alimentation de toutes les espèces présentes ». Mais pas uniquement, faut-il préciser, puisque, comme j’ai pu l’analyser dans mon livre La Méditerranée (Mare Nostrum) – une mer assassinée, la production primaire agit aussi comme une formidable « pompe à carbone » qui piège le CO2 dans le fond des océans durant des milliers d’années. Autrement dit, les pollutions terrestres, grandement favorisées par les politiques économiques et agricoles européennes développées jusqu’alors, réduisent les ressources halieutiques et aggravent le réchauffement climatique alors qu’elles s’affichent comme un partenaire privilégié de la société civile pour la protection de la biodiversité et du climat tout en adoptant, dans les faits, des mesures qui tendent à leur destruction et/ou leur dégradation. Diantre ! Le renard est dans le poulailler et le coq continu de chanter. Tant que nous ne comprendrons pas cela, nous ne pourrons pas adopter les mesures correctives nécessaires pour changer de cap et retourner une situation moins délétère. Le drame de l’histoire, c’est que nos dirigeants européens n’en ont pas encore conscience, comme en attestent leurs tergiversations concernant le glyphosate et les perturbateurs endocriniens. Or, si l’on tient compte de l’accélération de la perte de la biodiversité en Méditerranée, ne serait-ce que depuis ces dix dernières années (2007-2017) et à la vitesse où nos institutions réagissent, lorsque les données de cette étude seront prises en compte – si elles le sont un jour – et intégrées à des programmes politiques qui s’attaque véritablement aux causes de ce fléau, il ne restera plus rien à sauver en Méditerranée. La façon dont l’Europe prend en charge la gestion de la Méditerranée, considérée comme un « haut spot » pour les changements climatiques et la biodiversité, est un parfait exemple de ce qu’il ne faut surtout pas faire si l’on souhaite parvenir à des résultats tangibles dans la résolution de problèmes. C’est un schéma qui prévaut pour toutes les politiques européennes, et plus particulièrement : la politique semencière de l’Union européenne et sa politique en matière de biocarburants ; la réglementation des pesticides et les OGM ; l’utilisation d’engrais azotés et ladite « bioéconomie » ; etc. Bref, c’est toute l’idéologie qui sous-tend la construction européenne qu’il faudrait revoir de fond en comble. C’est dire le chantier à entreprendre pour sauver cette Europe du naufrage qui la guette et qu’annoncent déjà de nombreux observateurs tant l’entêtement de ces dirigeants vire à l’obsession. Alors de quoi s’agit-il au fond ? Pour le comprendre et comme j’aime à le répéter souvent, il faut revenir aux sources, aux « fondamentaux » qui ont présidé à la construction de l’Europe, c’est-à-dire la politique agricole commune (PAC) basée sur un modèle productiviste et industriel avec toutes les dérives que l’on connait aujourd’hui et dont l’ampleur reste encore à mesurer (même par l’étude citée supra qui est pourtant l’une des plus complètes et des plus alarmantes jamais réalisées à ce jour). À ce schéma ubuesque se profile désormais une autre alternative qui est celle de l’agroécologie. Celle-ci promeut non pas l’uniformité, mais la diversité ; non pas les monocultures, mais les polycultures et le polyélevage ; non pas le remplacement des travailleurs agricoles par des machines pour gérer de grandes surfaces, mais un retour à l’humain pour optimiser de petites portions de terre ; etc. Ces nouvelles méthodes maximisent les interactions entre les plantes, les arbres et les animaux, en vue de limiter le recours aux intrants externes ce qui à terme bénéficie à l’ensemble des populations et de la planète. Ce qui est en cause derrière cette concurrence entre deux modèles qui, in fine, détermine les nouveaux clivages politiques que l’on rencontre aujourd’hui, c’est en réalité une opposition plus fondamentale entre deux manières de concevoir les interactions complexes entre une logique économique et une logique écologique. La première obéissant aux lois du marché, à ses exigences intrinsèques et à ses objectifs de croissance, la seconde prenant compte de la réalité du monde actuel et le fait que nous vivons sur une planète aux ressources finies que nous atteindrons très prochainement si l’on en croit Les limites de la croissance telle que présentées par le rapport Meadows en 1972 à la demande du Club de Rome. (Un résumé très clair de ce document est accessible en visionnant l’interview de Gaël Giraud, chef économiste de l’Agence Française de Développement. À écouter TRÈS attentivement pour sortir des illusions avec lesquelles nous bercent nos politiques. Pour approfondir le sujet : conférences « Les journées de Tam dao : énergie, climat et prospérité ».) Parallèlement à ces informations illustrant l’inconséquence et l’irresponsabilité des politiques européennes en matière de « conservation des ressources biologiques », un livre récent vient au soutien des arguments avancés ici. Il s’agit d’un ouvrage au titre évocateur : Biodiversité, quand les politiques européennes menacent le vivant, paru le 7 mars dernier et écrit par Inès Trépant qui travaille depuis 2004 au Parlement européen et dont le synopsis précise : « La protection de la biodiversité est un enjeu sociétal majeur. Cependant, l’Union européenne échoue systématiquement à répondre aux objectifs qu’elle s’est fixés en la matière. Comment expliquer cela ? Quels sont les enjeux ? Et surtout comment y remédier ? Le modèle agricole économique européen, qui porte le sceau de l’idéologie néolibérale, et génère une perte de biodiversité en Europe avec les engrais chimiques épandus dans les champs, les plantes génétiquement modifiées et les “bios” carburants s’avère mortifère pour la biodiversité. Agriculture industrielle, dérives du “tout technologique” et mirages de la “bio”économie portent en germes des bouleversements écologiques sans précédent. …/….
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Par Matt Ridley. Extraits d’un article écrit par le Dr Ridley pour le Wall Street Journal, qui en a aimablement fourni une copie à Watts Up With That? Lire l’article original complet ici. Dans quelques jours, un événement très attendu et qui n’était pas arrivé depuis 2007 va se produire. Comme une comète qui s’écrase sur terre, il sera interprété comme un présage d’événements inquiétants à venir. Je fais référence au « cinquième rapport d’évaluation » du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC), dont une partie sera publiée le 27 septembre prochain. Il y a déjà eu des fuites émanant de ce document de 31 pages, qui résume 1 914 pages de débat scientifique, et grâce à un Directeur de recherche sur le climat, j’ai eu un aperçu de la prévision-clé du document. La grande nouvelle est que, pour la première fois depuis que ces rapports ont commencé à sortir en 1990, le nouveau rapport fait marche arrière sur l’alarmisme. Il précise que la hausse de température à laquelle on peut s’attendre du fait des émissions anthropiques de dioxyde de carbone est inférieure à ce que le GIEC pensait en 2007. Certes, le changement est faible et en raison de l’évolution des définitions, il n’est pas facile de comparer les deux rapports, mais c’est bien une marche arrière. Elle est importante car elle souligne la possibilité très réelle que, au cours des prochaines générations, l’effet du changement climatique dans son ensemble sera positif pour l’humanité et la planète. Plus précisément, le projet de rapport affirme qu’il est « extrêmement probable » que « l’équilibre de la sensibilité climatique » (ECS) – éventuel réchauffement induit par un doublement du taux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère, qui prend des centaines d’années à se produire – sera plus élevé de 1°C (1,8°F), qu’il est « susceptible » d’être plus élevé de 1,5°C (2,4°F) et sera « très probablement » moins élevé que 6°C (10,8°F). En 2007, le GIEC avait déclaré qu’il serait « probablement » plus élevé de 2°C et « très probablement » plus élevé de 1,5°C, sans limite haute. Parce qu’« extrêmement » et « très » ont ici un sens statistique précis et différent, la comparaison est difficile. Tout de même, la tendance à la baisse depuis 2007 est flagrante, surtout dans la fourchette basse du « probablement ». La valeur la plus probable (qui était de 3°C la dernière fois) est, pour une raison inconnue, non précisée cette fois-ci. […] La plupart des experts estiment qu’un réchauffement de moins de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels ne produira aucun dégât économique et écologique net. Par conséquent, le nouveau rapport dit effectivement (sur la base de la moyenne des scénarios d’émissions du GIEC) qu’il y a plus de 50% de chances que d’ici à 2083 les bienfaits du changement climatique seront toujours plus importants que ses méfaits. — Note : L’édifice du GIEC est en train de s’effondrer, voir L’état de la science du climat : « un bazar ». Voir aussi l’article de Willis Un pas en avant, deux pas en arrière. Sur le web – traduit de l’anglais par Laure Lancelle Sanvito pour Contrepoints
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Vous êtes plus de 100 000 à avoir signé une pétition de Greenpeace demandant l’adoption d’une politique Zéro Déforestation par la Socfin. Près d’un an après le lancement de la campagne de Greenpeace, votre engagement a porté ses fruits et contribue aujourd’hui à faire changer une des principales entreprises de plantations sur le continent africain. La Socfin reprend les éléments clés d’une politique Zéro Déforestation Les politiques Zéro Déforestation sont essentielles pour briser le lien entre plantations et déforestation, changements climatiques et conflits sociaux. Il s’agit ainsi de préserver l’ensemble des forêts et des zones riches en carbone : les forêts tropicales mais également les tourbières, ces zones humides colonisées par la végétation qui constituent également des puits de carbone très efficaces. Doivent aussi être protégées les zones riches en biodiversité ou d’une importance particulière pour les communautés locales. Autre élément clé d’une politique Zéro Déforestation : l’exigence du consentement libre, préalable et informé des populations locales. Nous savons aujourd’hui que l’expansion des plantations de palmiers à huile peut priver les populations locales de leurs terres et de certaines ressources dont elles ont besoin pour vivre. Ces populations doivent avoir leur mot à dire sur le développement de toute plantation sur leur territoire et être impliquées dans les projets. Une politique Zéro Déforestation doit permettre le respect inconditionnel des droits humains, en particulier le droit du travail et les droits fonciers coutumiers. La politique de « gestion responsable » publiée par la Socfin* pour ses plantations de palmiers à huile et d’hévéas reprend ces éléments. Mais seule une mise en œuvre sur le terrain nous convaincra de l’engagement réel de l’entreprise. La Socfin doit donc maintenant mettre en place un plan d’action solide pour que cette nouvelle politique soit appliquée dans sa totalité sans plus tarder. La Socfin s’aligne sur la méthodologie HCS pour protéger les forêts tropicales Depuis février, Greenpeace avait publié les résultats de plusieurs investigations menées en République démocratique du Congo, à Sao Tomé-et-Principe, au Cameroun et au Liberia, démontrant que les concessions de la Socfin incluaient des forêts primaires, mais aussi des forêts secondaires stockant d’importantes quantités de carbone, rendant nécessaire l’adoption d’une politique Zéro Déforestation par la société. On parle pour désigner ces zones de “High Carbon Stock” (HCS). Cette expression a donné son nom à une méthodologie, la méthodologie HCS, qui permet de différencier les terres dégradées, potentiellement propices à l’établissement de plantations et de cultures, des zones forestières qui nécessitent d’être absolument protégées. Le document publié par la Socfin comporte des engagements basés sur cette méthodologie HCS, qui est en train de devenir la norme dans tout le secteur. C’est la seule à permettre de mettre le “Zéro Déforestation” en pratique dans les zones tropicales. Cartographie et respect des droits humains : Greenpeace exhorte la Socfin à la transparence Pour préserver ces zones HCS, il est essentiel de les cartographier : la Socfin devrait maintenant entreprendre un processus de cartographie participative de ses concessions. C’est avec les communautés locales que l’entreprise doit identifier les terres utilisées par les riverains, ainsi que les zones à conserver qui ne pourront pas être converties en plantations. La Socfin s’est également engagée à ne pas développer ses activités tant que ces procédures ne seraient pas finalisées et publiques, et tant qu’il reste des conflits avec les communautés locales. L’entreprise fait toujours face à de nombreux conflits sociaux et doit y répondre. Greenpeace restera particulièrement vigilante sur le respect de ce moratoire. Les engagements de la Socfin, qui possède plus de 180 000 hectares de plantations en Afrique et en Asie, sont une étape importante. Elle rejoint ainsi les géants de l’huile de palme en Asie du Sud-Est qui se sont déjà engagés suite à la pression de la société civile, notamment de Greenpeace. Nous exhortons maintenant la Socfin à rester transparente sur la mise en œuvre (publication des cartes et des rapports d’avancement) pour évaluer l’impact de cette politique sur la préservation des forêts africaines. Un an après le lancement de notre campagne, la pression exercée par Greenpeace et l’implication citoyenne ont fait bouger la Socfin. Cette mobilisation participe à l’évolution de tout un secteur industriel. Ces engagements doivent maintenant se traduire sur le terrain, et nous resterons vigilants sur cette mise en œuvre. *Pour accéder au document de la politique Gestion Reponsable de la Socfin, cliquez ici.
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Loi climat : bientôt la fin des centres commerciaux géants La loi « Climat », votée ce mardi 4 mai, interdit les nouveaux centres commerciaux de plus de 10 000 m2. En fait, les projets sont rares. Mais elle ne dit rien des entrepôts destinés à Amazon et autres sites de vente en ligne. La loi « Climat », dont le vote solennel a lieu ce mardi 4 mai, interdit toute nouvelle construction de centre commercial de plus de 10 000 m2 de surface de vente. Moins d’un hypermarché sur dix atteint cette surface, la moyenne étant de 5 500 m2, et de 1 300 m2 pour les supermarchés. Le texte vise les grands hypers et les galeries et centres qui agrègent des dizaines de boutiques. Seulement 2 % des terres artificialisées C’est un double objectif que vise la loi, poussée par la Convention citoyenne pour le Climat et par la ministre du Logement Emmanuelle Wargon : stopper à la fois le grignotage des espaces naturels et la destruction des commerces de centres-villes, que l’on cherche, par ailleurs, à « revitaliser » à grands frais. Mais cette loi est trop radicale selon Jacques Creyssel, délégué général de la fédération du commerce et de la distribution (FCD). Les surfaces commerciales, ce n’est que 2 % des terres artificialisées, qui ne représentent elles-mêmes que 10 % du territoire. On stigmatise le commerce alors que l’artificialisation est surtout le fait du logement et des routes ». De toute façon, des projets de centres commerciaux, il n’y en a pratiquement plus, si l’on en croit la carte du conseil national qui les représente (CNCC) et le recensement de « Toute la Franchise », site spécialisé dans ce mode d’exploitation couvrant la moitié des 36 000 boutiques des 811 centres de l’Hexagone. Les rares projets en cours n’ont plus rien à voir avec les « malls » entièrement marchands à l’ancienne, mais ressemblent à de nouveaux centres-villes où voisinent commerces, logements, cinéma, restaurants et espaces de jeux. Des commerces vacants aussi en périphérie Aujourd’hui, 80 % à 90 % des opérations sont des rénovations, observe le délégué général du CNCC, Gondran Thüring. Le gouvernement met donc un coup d’arrêt sévère à un mouvement déjà très ralenti. Ce sont plutôt les abandons de projets très impopulaires qui font la une, du petit Open Sky à Rennes (27 000 m²) au pharaonique Europa City (800 000 m2) dans le Val-d’Oise, en passant par Val Tolosa (60 000 m2) à Toulouse. Pour Pascale Hébel, directrice du pôle Consommation et Entreprises au Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie, les hypers où toute la famille se rendait en voiture, c’est révolu. Leur clientèle, c’était les baby-boomers, qui maintenant prennent leur retraite et déménagent en centre-ville. Les jeunes font moins d’enfants, vivent en ville et n’ont pas forcément de voiture. Ils n’ont jamais fréquenté les hypers. Leur modèle,observe Pascale Hébel, c’est le commerce de proximité et les achats sur internet. Pour eux, c’est naturel et cela le devient chez les autres, avec les confinements ». Si un commerce de centre-ville sur sept est désormais vacant (le double d’il y a dix ans) du fait de la concurrence des zones de périphérie, celles-ci, phénomène nouveau, déplorent à leur tour 8 % de commerces inoccupés. Il faut dire que les promoteurs les ont fait progresser six fois plus vite que la population, alors qu’explose la vente en ligne, que rien dans la loi « Climat » ne vient freiner.
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Al Gore, prétendu gourou du réchauffement climatique, et un groupe de soi-disant « climatologues » sont dans le pétrin, et pas qu’un peu ! En 2007, 2008 et 2009, Gore prévenait [1] publiquement, très hystériquement, qu’ « il n’y aurait plus de glace » au pôle Nord d’ici 2013 environ en raison du présumé « réchauffement climatique d’origine humaine ». En se référant aux experts du « climat », la BBC, financée par le gouvernement, attisa l’hystérie collective avec un article aujourd’hui embarrassant, dont le titre était : « Des étés arctiques sans glace “avant 2013” [2]. » D’autres médias officiels relayèrent la même information. Eh bien, 2013 est sur sa fin, et à l’inverse des « prédictions » [3] alarmantes d’Al Gore et de ce que les critiques ont appelé « la secte de la fin du monde », les dernières données satellite [4] montrent qu’en Arctique, la glace a en fait augmenté de 50 % par rapport aux niveaux de 2012. Et même, en octobre, les niveaux de glace se sont accrus à une vitesse telle [5] que c’est la plus rapide qu’on ait enregistré depuis les premiers relevés en 1979. Les experts prévoient que cette hausse va se poursuivre dans les années à venir, et laissent les catastrophistes du réchauffement mondial se débattre comme de beaux diables dans des explications pour se sauver la face – et pour ranimer une hystérie climatique qui fond à vue d’œil. Pendant ce temps, en septembre, le niveau de glace de l’Antarctique a enregistré une hausse record pour la deuxième année de suite [6]. À l’heure actuelle, bien sûr, quasiment tous ceux qui ont suivi les informations au sujet du « réchauffement climatique » – aujourd’hui plus communément appelé « changement climatique » eu égard aux relations avec le public – savent aussi que les températures du globe n’ont pas augmenté depuis environ 17 ans [7]. L’impressionante absence de réchauffement a démoli l’ensemble des 73 « modèles climatiques » dont l’ONU s’est servi pour mettre en avant ses théories controversées. Cela dit, selon les prédictions et autres théories fumeuses d’Al Gore et du reste des catastrophistes, rien de tout cela n’aurait dû se produire. Il y a cinq ans, devant un public allemand, Al Gore, qu’on surnomme parfois avec ironie « Goracle », soutenait que « la calotte glacière du Nord polarisé (sic) disparaîtra en entier dans cinq ans ». Bien que la vidéo d’origine de cette prédiction, particulièrement ratée, semble avoir été supprimée d’internet, des bloggers du parti conservateur ont réussi à retrouver les mêmes images [8] provenant d’autres sources. « Cinq ans, Al Gore insiste encore, c’est le laps de temps que ça prendra, on pense, avant qu’elle ne disparaisse. » L’année suivante, Al Gore fit les mêmes déclarations à un sommet de l’ONU sur le climat à Copenhague [9]. « Certains modèles suggèrent qu’il y a 50 % de chances qu’il n’y ait plus de glace, pendant certains mois d’été, sur l’ensemble de la calotte glacière du pôle Nord d’ici les cinq à sept années à venir », affirme Al Gore en 2009. « Nous verrons bien. » En effet, cette prédiction, fausse, semble être à côté de la plaque, et c’est un euphémisme ; mais ni la presse officielle ni Al Gore ne semblent vouloir que le reste du monde ne l’apprenne. En toute franchise, Al Gore n’était pas, loin s’en faut, le seul militant hystérique catastrophiste à se couvrir de ridicule. En décembre 2007, la BBC signala de prétendues « études de modélisation » qui étaient censées indiquer qu’ « il pourrait ne plus y avoir de glace en été dans les eaux du pôle Nord d’ici cinq à six ans à peine ». De facon incroyable, certains des soi-disant « experts » ont même soutenu que ça pourrait arriver avant ; en se basant sur des calculs effectués par des « superordinateurs » qui, selon la BBC, « participent aux recherches standard en climatologie ces dernières années ». « Notre prévision de 2013 de la disparition de la glace en été ne tient pas compte des relevés minimums de 2005 et 2007 », a déclaré le Professeur Wieslaw Maslowski, présenté comme chercheur de l’Ecole Navale, qui a travaillé avec des collègues de la NASA à l’invention des prévisions aujourd’hui sérieusement discréditées concernant la glace polaire. « À partir de là, on peut débattre du fait que peut-être (sic) nos prévisions de 2013 sont trop prudentes. » D’autres « experts » cités dans l’article de la BBC partagent le même délire. Cependant, dans le monde réel, des preuves scientifiques qui anéantissent les théories du réchauffement climatique prônées par Al Gore, l’ONU et les climatologues payés par le gouvernement, continuent à grossir, en même temps que les calottes glacières des deux pôles. En Arctique, par exemple, les données obtenues par le satellite européen Cryosat indiquent environ 9 000 km³ de glace à la fin de la saison de la fonte 2013. En 2012, certes une année basse, le volume total s’élevait à environ 6 000 km³ – quelques 50 % de moins que le total de 2013. Les ours polaires ne se sont jamais aussi bien portés non plus. Dans tout l’hémisphère Sud, les données se révèlent encore plus dévastatrices à l’encontre des prétendus « climatologues » et de ce qu’ils appelent leur « cause », dans les emails profondément embarassants du ClimateGate [10]. D’abord, les chiffres de 2012 indiquent un niveau record de couverture de glace – plus important à chaque endroit depuis qu’on a commencé à tenir les statistiques en 1978. On a établi un nouveau record cette année : en septembre, la glace couvrait plus de 19,5 millions km² de l’océan Antarctique. Et pendant ce temps, partout dans le monde, des records de basses températures continuent de ridiculiser les théories du « réchauffement climatique ». Bien que cela soit anecdotique, évidemment, Le Caire, en Égypte, a vu ses premiers flocons de neige depuis plus de 100 ans [11]. Aux États-Unis, il y a eu des centaines de nouveaux records [12] de basses températures et de chutes de neige. Étrange retournement de situation : certains climatologues ont alors commencé à affirmer que les températures glaciales étaient en fait autant de preuves du « réchauffement climatique ». Pour expliquer l’absence de réchauffement des dix-sept dernières années, universellement reconnue, au mépris des théories climatiques de l’ONU, les « climatologues » subventionnés par le gouvernement et l’ONU ont de plus vendu l’idée de ce que leurs détracteurs nomment la théorie « L’Océan a mangé mon réchauffement climatique ». L’ONU, soumise à une forte pression politique exercée par l’administration Obama et celle d’autres gouvernements [13], a suivi cette théorie, malgré le manque de preuves observables pour signaler que les profondeurs marines absorberaient en fait le réchauffement climatique prédit par elle-même. L’ONU apparaît de plus en plus déconnectée de la réalité [14] aux yeux des scientifiques indépendants, en affirmant dans son dernier rapport être certaine à 95 % [15] que les émissions de dioxyde de carbone générées par l’humain étaient responsables de la hausse des températures. Ces affirmations, aujourd’hui largement ridiculisées partout dans le monde, ont été lancées bien que l’absence de réchauffement climatique depuis les dix-sept dernières années ait discrédité absolument tous les modèles informatiques. Plusieurs experts prévoient même un refroidissement mondial [16]. Les meilleurs experts et scientifiques du monde – même ceux, nombreux, qui ont collaboré au Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) de l’ONU – ont raillé l’équipe mondiale et ont discrédité leur rapport sur le « climat » [17]. Plusieurs gouvernements et dictateurs, cependant, continuent à jouer le jeu, jeu que certains experts appellent la « comédie » ou le « canular » du climat, principalement à cause de primes qui en dépendent et des fonds publics qui aident à perpétuer ce catastrophisme injustifié. Pour les dictateurs du tiers monde, le but semble de s’assurer des milliers de milliards de dollars qui viennent des contribuables occidentaux [18] sous le prétexte de réparations « climatiques » et de « justice ». Pour les gouvernements des pays plus riches, le but paraît être celui de la taxe carbone et celui d’une politique « climatique » mondiale avec des pouvoirs sans précédent sur l’humanité [19]. Réunis à Varsovie pour le dernier sommet du climat de l’ONU, alors que la « science » derrière les théories sur le réchauffement climatique implosait [20], les membres de ces régimes se mirent d’accord pour finaliser un traité avant 2015 sur le climat dans le monde [21]. Les sondages montrent que malgré les centaines de millions de dollars du contribuable gaspillés en faveur de l’alarmisme pro-réchauffement climatique, le public américain refuse toujours majoritairement ces théories de réchauffement à cause des activités humaines, théories mises en avant par l’ONU et ses alliés, de plus en plus discrédités. Un sondage Rasmussen fait en septembre sur un échantillon d’électeurs éventuels trouve [22], par exemple, que seuls 43 % des votants éventuels croient que le prétendu « réchauffement climatique » est dû aux activités humaines. À peu près le même nombre croit qu’il ne l’est pas. Malgré des attaques malveillantes et des menaces – certaines furent dévoilées dans le scandale du ClimateGate [23] – les scientifiques quittent de plus en plus le navire du naufrage « climatique » [24]. Et même certains gouvernements, des plus importants, travaillent à contenir ce catastrophisme incontrôlable, comme par exemple les autorités australiennes qui connurent une victoire électorale écrasante un peu plus tôt cette année, en promettant de libérer la nation de la « taxe carbone » [25] tout en supprimant une grande partie de la force de la théorie du « réchauffement climatique » subventionné par le contribuable. Des demandes pour poursuivre en justice « les impostures » des « climatologues » se font aussi entendre. Jusqu’ici, malgré la surmédiatisation des absurdités d’il y a cinq ans, la presse officielle n’a pas réussi à informer son lectorat en diminution que les affirmations d’Al Gore et de ses compagnons catastrophistes se sont révélées honteusement fausses. De plus, aucune excuse n’est venue de la part d’Al Gore, aucun des « scientifiques » qui ont émis ces prédictions ridicules ne s’est excusé ni n’a perdu son poste, payé par le contribuable. En fait, c’est presque incroyable, les médias officiels répètent comme des perroquets [26] de nouvelles affirmations provenant des mêmes experts déjà discrédités qui indiquent qu’ « il n’y aura plus de glace » en Arctique d’ici 2016. Alex Newman
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Paris, le jeudi 23 avril 2009 – Les députés européens ont voté hier après midi un renforcement considérable de la proposition initiale de règlement visant à enrayer les importations de bois illégal en Europe. Les associations de protection de l’environnement les Amis de la Terre, France Nature Environnement (FNE), Greenpeace, Sherpa et WWF saluent ce vote mais regrettent l’opposition surprenante de la France : dans une note que les associations ont pu se procurer, la France demandait aux députés européens français de voter contre le principe d’une traçabilité des produits bois, des forêts de productions aux consommateurs finaux. L’Union européenne est l’un des principaux importateurs mondial de bois dont une partie importante provient de l’exploitation illégale des forêts. Jusqu’à ce jour, il n’existe aucun cadre juridique au niveau européen permettant d’enrayer ce commerce. Lancé en 2003, le plan d’action européen pour lutter contre les importations de bois illégal et améliorer la gouvernance dans les pays producteurs (FLEGT) entre – enfin ! – dans sa phase finale : l’adoption d’un règlement, c’est-à-dire d’une loi européenne, contre le commerce de bois illégal. Les associations de protection de l’environnement considèrent que ce vote des députés européens pour une loi sanctionnant le commerce de bois illégal est une victoire d’étape cruciale. « Les députés ont suivi l’opinion majoritaire des citoyens européens dont 92% souhaitent une loi garantissant que seul du bois d’origine légale soit commercialisé dans l’Union européenne et que des sanctions plus fortes soient prisent pour les entreprises commercialisant du bois illégal », déclarent les cinq ONG. Il ne reste donc plus aujourd’hui qu’une seule étape : l’adoption de ce règlement au Conseil de l’Agriculture. Malheureusement, les Etats membres tergiversent. Premier importateur de bois exotique en Europe, la France ne souhaite pas un règlement trop contraignant qu’elle juge, sans avoir mener les expertises nécessaires, pénalisant pour les entreprises, malgré les enjeux climatiques, environnementaux et sociaux de la déforestation. Hors, il faut rappeler que c’est la concurrence déloyale du bois d’origine illégale qui pénalise toute la filière bois et récompense les mauvaises pratiques au détriment du bois d’origine légale et durable. Ce vote satisfait aussi les entreprises ayant déjà développé des systèmes vertueux répondant aux obligations que présente ce texte. « Alors que depuis plusieurs mois, nous demandons en vain la position officielle de la France, nous avons été très surpris d’apprendre que les services du Premier Ministre avaient ainsi envoyé une note aux députés européens leur demandant de ne pas voter « un dispositif trop lourd », « totalement prohibitif » et au contraire de reconnaitre les chartes et autres opérations de verdissement de façade des opérateurs », s’insurgent les associations. Ce manque de volonté de la France est contraire à sa volonté affichée – du Président et du gouvernement – de lutter contre la déforestation, les changements climatiques et la perte de biodiversité. Le Président de la République s’était prononcé lors de son discours de clôture du Grenelle de l’Environnement pour que la France soit dorénavant « à la tête de la politique environnementale européenne, avec la Commission et le Parlement européens…». De son coté, Mr. Barnier s’est récemment présenté dans la presse comme le candidat de l’éco croissance et d’un grenelle à 27 tandis que Mr. Borloo s’engageait pour la protection des forêts tropicales et avait soutenu sur ce dossier le principe d’une traçabilité totale pour les produits bois, du premier importateur jusqu’au consommateur. Nous demandons au gouvernement d’adopter dans les jours qui viennent une position officielle à la hauteur de ses ambitions publiques et sans double discours, qui confirme le vote du parlement, seule à même de mettre réellement un terme au scandale du bois illégal en Europe.
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La Global Warming Policy Foundation (GWPF) a publié son rapport sur l’état du climat pour 2017. Etabli par Ole Humlum, Professeur émérite à l’Université d’Oslo, ce rapport est un examen complet du climat mondial. En voici les 10 principales conclusions : 1. Il est probable que 2017 ait été une des années les plus chaudes depuis le début des mesures instrumentales en 1850, moins chaude cependant que 2016. 2. À la fin de l’année 2017, la température moyenne à la surface de la planète avait retrouvé les niveaux antérieurs à l’épisode El Niño. Cela montre que la hausse récente des températures mondiales a été causée principalement par ce phénomène océanographique dans le Pacifique. Cela suggère aussi que le « hiatus » se poursuivra dans les années à venir. 3. Il apparaît toujours un écart systématique entre les estimations de température basées sur les stations météorologiques de surface et celles basées sur les relevés satellitaires. Ce écart s’accentue depuis 2003, les stations de surface indiquant des températures plus élevées. 4. La «pause» de la température globale depuis 2002 est constatée à toutes les altitudes, y compris dans la tropopause. Dans la stratosphère, la « pause » des températures a commencé en 1995, soit 5 à 7 ans avant celle de la basse troposphère près de la surface de la planète. La stabilisation de la température stratosphérique perdure ainsi sans interruption depuis environ 23 ans, sans aucune qu’aucune explication ne soit proposée par la communauté scientifique. 5. Le récent épisode El Niño de 2015-16 est l’un des plus forts enregistré depuis le début des mesures en 1950. Un épisode froid La Niña semble être apparu fin 2017, qui s’il se confirme, influera sur les températures mondiales en 2018. 6. Depuis la mise en service des bouées Argo en 2004, les océans se sont légèrement réchauffés dans la couche située entre le surface et 1900 m de profondeur. Le réchauffement maximal (entre la surface et 120 m de profondeur) affecte principalement les océans près de l’équateur où le rayonnement solaire entrant est maximum. Un refroidissement net est constaté pour l’Atlantique Nord depuis 2004. 7. Les données des marégraphes du monde entier indiquent une élévation moyenne mondiale du niveau de la mer de 1-1,5 mm par an, tandis que les estimations dérivées des relevés satellitaires suggèrent une augmentation d’environ 3,2 mm par an. La différence notable entre ces deux ensembles de données n’est toujours pas expliquée. 8. Depuis 1979, l’étendue de la banquise a montré des tendances opposées, diminuant dans l’Arctique et augmentant dans l’Antarctique . Se surimposant à ces deux tendances générales, on observe des variations de périodicité plus courte (5,3 ans dans l’Arctique, 4,5 ans dans l’Antarctique). Ces deux variations ont atteint leurs minima simultanément en 2016, ce qui explique le minimum atteint par la surface cumulée de la banquise (arctique et antarctique). Une évolution vers une extension semble amorcée dans les deux hémisphères depuis 2017. 9. L’étendue de la couverture neigeuse dans l’hémisphère nord a subi d’importantes variations locales et régionales d’une année sur l’autre. Cependant, depuis 1972, la tendance générale est à la stabilité. 10. L’énergie cyclonique accumulée (ACE) par les tempêtes tropicales et les ouragans a montré depuis 1970 d’importantes variations annuelles, sans qu’aucune tendance à la hausse ni à la baisse ne soit perceptible. L’indice ACE de 2017 marque une augmentation depuis 2016, mais reste dans la fourchette des valeurs observées depuis 1970.
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C’est maintenant admis puisque des milliers de « scientifiques » l’ont affirmé, l’eau chaude descend dans les profondeurs des océans. Il s’agit encore de la violation d’une loi physique fondamentale relative à la dilatation des corps sous l’effet de la chaleur, la densité de ces derniers diminuant quand la température augmente en provoquant cette dilatation. Mais qu’à cela ne tienne, puisque ça arrange les tenants du réchauffement climatique qui peuvent ainsi affirmer tout et n’importe quoi pourvu que les travaux relatés soient conformes aux principes fondateurs de cette confrérie dont les agissements deviennent de plus en plus sujets à caution. L’exemple illustrant mon propos vient de l’Université de Washington qui a organisé à grands renforts de « grants » (crédits de recherche) des expéditions au large des côtes de cet État du Pacifique Nord jouxtant la Colombie Britannique canadienne. Il paraît que l’eau se réchauffe dangereusement jusqu’à une profondeur de 500 mètres et que ça devient alarmant car les calculs « auraient tendance » à montrer que « si » ce phénomène dû au réchauffement global « s’intensifiait » il y « aurait » alors libération d’immenses quantités de méthane, un gaz notoirement connu pour son « effet de serre ». Pour bien prouver que c’est vraiment alarmant et qu’il faut vite faire quelque chose pour que les océans ne se réchauffent plus (on en a discuté à Lima), les « calculs » ont montré que la quantité de méthane relâchée par ce phénomène de réchauffement entre 1970 et 2013 est supérieure à tout le méthane émis dans la mer et l’atmosphère par l’accident de la plate-forme de forage Deep Water Horizon en 2010. D’après l’un des auteurs de l’article paru dans Geophysical Research Letters du 5 décembre de cette année « les hydrates de méthane sont un immense et fragile réservoir de carbone qui peut être libéré si les températures changent ». Il faut admirer la tournure grammaticale de cette phrase qui utilise au conditionnel des tournures introduisant une ambiguïté : « qui peut »… « si ». Ça s’appelle de la science ou plutôt non, c’est de l’intoxication idéologique car tout scientifique vivant de la manne distribuée ad libitum par les comités d’attribution de crédits de recherches dans le domaine du climat et de ses changements se doit d’être en conformité avec les résultats attendus par ces mêmes comités. On ne reste pas sur sa faim en continuant à lire le communiqué de presse de l’Université. On découvre cette perle rhétorique d’un des auteurs de l’étude : « Même si les observations étaient brutes et plutôt désordonnées, on pourrait discerner une tendance, ça a sauté aux yeux ». Lisez par vous-même en allant sur le lien car l’anglais est une langue plutôt précise. Une mauvaise traduction en français ferait abstraction du conditionnel et transformerait cette fausse affirmation en une vérité, erreur que tout journaliste inféodé à l’idéologie climatique très « tendance » et politiquement correcte s’empressera de faire. L’association de « on pourrait discerner » et « ça a sauté aux yeux » est un joyau d’endoctrinement verbal digne des plus grands orateurs de l’ère de la Troisième Internationale Communiste. Les projections réalisées à la suite de calculs probablement très « savants » permettent d’estimer que d’ici la fin du présent siècle, tout le méthane mobilisé sous forme d’hydrate pourrait tout simplement disparaître jusqu’à des fonds marins éloignés de trois kilomètres des côtes alors que le phénomène observé se limite pour le moment à une frange éloignée d’un kilomètre de ces dernières, sous-entendu, tout le méthane qui se trouve actuellement près des côtes serait massivement libéré. Les « calculs » indiquent que seulement au large des côtes de l’Oregon et de l’État de Washington la quantité de méthane libéré « pourrait » atteindre 400 000 tonnes par an ! Comme pour en rajouter une couche à la panique qui envahit le lecteur de cette nouvelle, si par un malencontreux hasard des bactéries « se mettaient » à consommer ce gaz, il en « résulterait » une acidification de l’eau avec un appauvrissement concomitant en oxygène. En définitive, tout pour plaire, plus de king-crabs, plus de poissons, une désertification de l’océan à cause du réchauffement climatique ! En conclusion de ces propos déclinés avec un usage inconditionnel du conditionnel, il « faudrait » encore plus de crédits de recherche pour réaliser de nouvelles mesures « qui confirmeraient » alors les calculs et les prédictions. Voilà comment fonctionne la recherche climatique et ça coûte des dizaines de milliards de dollars aux contribuables de tous les pays qui se sont engagés à combattre le réchauffement climatique qui n’arrive toujours pas… Où est passée l’honnêteté scientifique ? — Sur le web
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Un nouveau barème du malus pour l'achat des véhicules les plus polluants entre en vigueur dimanche en France, avec un plafond à 20 000 euros pour ceux émettant plus de 212 grammes de CO2 au kilomètre. Selon le décret d'application, publié vendredi au journal officiel, le malus se déclenchera désormais à partir de 138 grammes de CO2, et non 110 grammes comme prévu auparavant. Il démarrera à 50 euros, et pourra monter jusqu'à 20 000 euros pour les voitures émettant plus de 212 grammes de CO2 au kilomètre (contre 184 grammes auparavant). "Le recours à cette nouvelle procédure permettra de tenir compte des caractéristiques propres à chaque véhicule, plutôt que les caractéristiques génériques du type dont il relève", précise le décret, publié par le ministère de la Transition écologique et solidaire. "Ce certificat concernera dans un premier temps les véhicules de tourisme relevant du nouveau dispositif d'immatriculation", selon le texte La France a mis en oeuvre des taxes qui pénalisent les gros véhicules. Le gouvernement avait notamment relevé au 1er janvier le plafond du malus, qui auparavant ne dépassait pas 12 500 euros.
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Réchauffement climatique. Cop26 : les engagements des États ne changent pas la donne, alerte l’Onu Les toutes nouvelles promesses des États formulées durant la Cop26 auront peu d’effet sur le réchauffement climatique, déplore l’Onu. Les tout nouveaux engagements climat des États mèneraient toujours vers un réchauffement de 2,7 °C, au mieux 2,1 °C en prenant en compte les promesses de neutralité carbone, selon la dernière estimation de l’Onu publiée mardi 9 novembre pendant la Cop26. Voir aussi : VIDÉO. « C’est notre avenir » : la jeunesse dans les rues de Glasgow en marge de la Cop26 Lire aussi : Climat. Un dinosaure à l’Onu pour exhorter les dirigeants du monde à « ne pas choisir l’extinction » Des changements minimes Le rapport annuel de référence du Programme des Nations unies pour l’environnement publié juste avant la conférence climat de Glasgow mettait en garde contre un réchauffement « catastrophique » de +2,7 °C, ou de +2,2 °C en ajoutant les objectifs de neutralité carbone pour le milieu du siècle. Avec les engagements de 33 nouveaux pays pendant la Cop et juste avant, dont le Brésil, l’Argentine, et surtout l’Inde qui a renforcé ses objectifs de réduction d’émissions pour 2030 et annoncé la neutralité carbone pour 2070, ces prévisions ne changent que de façon minime, selon les chiffres publiés mardi. Les engagements actuels de 152 pays représentant 88 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre permettraient ainsi de réduire les émissions de 4,8 gigatonnes d’équivalent CO2 supplémentaires d’ici 2030, contre 0,7 gt lors de la précédente estimation. L’amélioration est notamment liée aux nouveaux objectifs pour 2030 de l’Arabie saoudite et de la Chine, selon le PNUE. Très loin des objectifs de l’accord de Paris En termes de trajectoire de température, le monde se dirigerait toujours vers 2,7 °C d’ici 2100, très loin des objectifs de l’accord de Paris de limiter le réchauffement bien en deçà de +2 °C, si possible à +1,5 °C par rapport à l’ère pré-industrielle. En ajoutant les nouvelles promesses de neutralité carbone, la hausse de température pourrait être limitée à 2,1 °C, soit 0,1 °C de mieux que la précédente estimation. Mais « étant donné le manque de transparence des promesses de neutralité carbone, l’absence de mécanisme pour en rendre compte et de système de vérification, et du fait que très peu des engagements pour 2030 mettent clairement les pays sur un chemin vers la neutralité carbone, parvenir à ces objectifs de neutralité carbone reste incertain », a commenté le PNUE.
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ENTRETIEN. Le secteur maritime, c’est « 13 % des émissions produites par les transports dans l’UE » L’eurodéputée Karima Delli a présenté, mardi 27 avril, un rapport au Parlement européen sur l’impact du secteur maritime dans les émissions de gaz à effet de serre. Selon l’élue écologiste, il faut décarboner ce secteur, non seulement pour lutter contre le réchauffement climatique, mais aussi pour créer de l’emploi et protéger les populations. Le transport maritime international émet environ 940 millions de tonnes de CO2 par an et est responsable d’approximativement 2,5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, rappelle un rapport voté au Parlement européen mardi 27 avril 2021. Les eurodéputés souhaitent que la Commission légifère pour pousser les armateurs à utiliser des carburants plus propres et à rendre les ports en Europe capable de produire « zéro émission » de carbone d’ici 2050. Autrice du rapport, l’eurodéputée écologiste Karima Delli (Europe Écologie-Les Verts), qui est aussi présidente de la commission Transports au Parlement européen, répond aux questions d’Ouest-France sur l’enjeu de ce texte. En quoi rendre le secteur maritime neutre en carbone d’ici 2050 aura-t-il un impact dans la lutte contre le changement climatique ? Le rapport vise la décarbonisation du secteur maritime. Ça fait longtemps qu’on dit que le secteur maritime doit rentrer dans la transition écologique et donc réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Il fallait envoyer un signal très fort pour pousser la Commission à aller plus loin dans la transition écologique. C’est un secteur qui a été le grand oublié des accords de Paris et dans les Green deal (le Pacte vert promu par la Commission d’Ursula von der Leyen). La décarbonisation du secteur maritime n’est pas seulement bonne pour le climat, mais aussi pour l’emploi, parce qu’on va recréer une nouvelle filière industrielle dans cette économie, dont on ne parle absolument pas. Quel est le poids du transport maritime dans l’Union européenne ? 90 % des marchandises importées dans l’Union passent par la mer. Son impact est donc très fort. Le prix à payer dépasse largement les tarifs douaniers récoltés car les émissions, qui proviennent des flottes de bateaux, représentent environ 13 % de la totalité des émissions produites par le secteur des transports dans l’Union. Si on ne fait rien, il y a le risque que cela augmente. Ça pèse non seulement sur le changement climatique, mais aussi sur l’utilisation du fioul lourd, un carburant qui a des conséquences délétères sur notre santé et l’environnement. Comment peut-on pousser les armateurs à utiliser du carburant moins nocif pour l’environnement que le fioul lourd ? Notre rapport a pour mission de proposer une nouvelle feuille de route d’accompagnement du secteur maritime dans la transition. D’abord, il y a la mise en place d’une stratégie sur les ports « zéro émission », à quai. Maintenant, il y a la mise en place en Méditerranée de la zone ECA (de l’anglais « emission control area »), une zone d’émission contrôlée. Ensuite, il est demandé dans le rapport une sortie progressive du fioul lourd. Ils ont compris qu’on va devoir changer en allant vers un nouveau mix énergétique. C’est pour cela que, dans l’accompagnement, il y aura des financements en faveur des solutions durables : l’hydrogène vert, l’électricité verte ou même les nouveaux systèmes de propulsion, ce qu’on appelle notamment les cargos à voile. Cette industrie va devoir être réellement « boostée ». L’Europe a les moyens de mener une transition écologique et, en plus, une transition énergétique qui englobe toute la conception du cycle de vie des navires, c’est-à-dire de leur conception au démantèlement. C’est maintenant qu’il faut investir là-dessus. Quelle conséquence cela peut avoir concrètement ? On a déjà des zones déjà dites de « basse émission » dans le nord de l’Europe. La priorité, c’est de faire de même en Méditerranée. L’impact d’une zone basse émission à Marseille et dans les villes du nord en Méditerranée va jouer aussi bien sur le soufre que sur le NOx, le dioxyde de carbone. C’est donc bon pour les populations. Vous souhaitez forcer la main de la Commission pour légiférer en la matière… La Commission en a désormais totalement conscience puisqu’elle est en train de travailler dessus, notamment sur l’énergie. Ça va être un des leviers d’action, maintenant qu’elle a compris qu’il va falloir sortir des énergies fossiles et, notamment, avoir la volonté de proposer autre chose que du fioul lourd. On va voir ce que ça va donner sur la taxation de l’énergie. Je regrette quand même la tiédeur du Parlement européen concernant cette fameuse transition énergétique. On risque de créer les conditions d’un recours systématique aux carburants fossiles, comme le GNL. Alors qu’on est face à une urgence climatique, l’Europe ne peut pas se permettre de dire « On va passer au GNL » et ensuite « On va passer à une énergie propre ». Ça ne va pas.
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Ida, métros inondés, 44 morts : ce que l’on sait des intempéries qui ont touché New York La nuit du mercredi 1er au jeudi 2 septembre a été cataclysmique pour New York, sa région et plusieurs états limitrophes : des pluies diluviennes, résidus de la tempête Ida, se sont abattues, provoquant de fortes inondations et causant la mort d’au moins 44 personnes. La tempête la plus meurtrière depuis Sandy pour le nord des États-Unis, selon le New York Times , des pluies presque bibliques selon le Washington Post : plus de 24 heures après les intempéries qui ont touché la côte Est du pays, dans la nuit du mercredi 1er au jeudi 2 septembre, la presse américaine, les habitants et les pouvoirs publics commentent avec effroi la violence de la tempête Ida. Au moins 44 personnes ont perdu la vie dans la région de New York. Voici ce que l’on sait de cette tempête et de ses conséquences. Les restes de la tempête Ida La tempête Ida était attendue et redoutée sur le continent Nord Américain. Elle a d’abord été catégorisée comme ouragan de catégorie 4, lors de son arrivée sur le pays, et a touché durement la Louisiane, forte de rafales de vent atteignant 240 km/h. Déclassés en tempête tropicale lors de son passage par le Mississippi mercredi 1er septembre, les restes de l’ouragan ont atteint New York, le New Jersey ou encore la Pennsylvanie. Ces pluies torrentielles ont été qualifiées d’historiques par les autorités. Inondations soudaines Ces dernières n’avaient pas anticipé que l’épisode météorologique serait aussi violent, rapporte l’agence de presse AP . Nous ne savions pas qu’entre 20 h 50 et 21 h 50 hier soir, les cieux allaient littéralement s’ouvrir et apporter le niveau d’eau des chutes du Niagara dans les rues de New York, s’est justifiée Kathy Hochul, gouverneur de l’État de New York. Le NWS, le service météo américain, a enregistré un record absolu de 80 mm de pluie en une heure à Central Park. Les New Yorkais ont été pris de surprise. Le Washington Post raconte que dans toute la région, mercredi soir, des milliers de personnes qui rentraient chez elles ont été bloquées dans « des trains, des avions ou des voitures qui ont été soudainement englouties ». L’état d’urgence a été déclaré dans la soirée. La ville paralysée De nombreuses vidéos ont été rapidement postées sur les réseaux sociaux, montrant le métro de New York sous l’eau. Le réseau est resté à l’arrêt jusqu’à jeudi, de nombreuses stations ayant été inondées. Une publication partagée par SubwayCreatures (@subwaycreatures) Des centaines de vols ont été annulés dans les aéroports new-yorkais de Newark, LaGuardia et JFK. Une vidéo montrait un terminal inondé à Newark. Ce vendredi 3 septembre, les secours et habitants tentent encore de nettoyer les dégâts causés par Ida. Au moins 44 morts Pour l’heure, selon les autorités, au moins 44 personnes ont perdu la vie dans ces intempéries. Dans la mégalopole, plusieurs personnes probablement prises au piège et noyées dans leurs sous-sols, des logements rudimentaires, et parfois insalubres, aménagés au pied des immeubles de Manhattan, Queens ou Brooklyn. Les personnes décédées étaient âgées de 2 à 86 ans et les pompiers ont porté secours à des centaines de résidents. D’autres sont décédées en tentant de perdre ou de quitter leurs véhicules. Ainsi, CNN rapporte que dans le comté huppé de Westchester, en bord de mer, qui était encore jeudi soir cerné par des eaux boueuses et saumâtres, trois personnes qui avaient tenté de sortir de leur voiture se sont elles aussi vraisemblablement noyées. À Philadelphie, en Pennsylvanie, quatre personnes ont perdu la vie. Le New Jersey est l’état le plus endeuillé : les autorités y dénombrent au moins 23 morts. Le gouverneur Phil Murphy a rapporté que la plupart des victimes ont été prises par surprise et au piège dans leur voiture et sont mortes probablement noyées. L’impact du changement climatique Nous sommes dans un tout nouveau monde désormais, a commenté le maire de New York, Bill de Blasio, indiquant que cette tempête ne ressemblait à rien de ce que l’on avait pu voir avant, rapporte Buzzfeed News . Comme lui, de nombreux experts ont pointé les changements de paradigme climatique comme l’une des causes de la violence et de la fréquence des intempéries à travers le monde. Si les États-Unis sont habituellement exposés aux tempêtes et des ouragans, ces derniers semblent devenir plus puissants, selon les scientifiques. L’un des explications avancées : le réchauffement de la surface des océans. Dans nos colonnes, Fabrice Chauvin, climatologue au Centre National de Recherches Météorologiques (CNRM), notait : Le carburant des cyclones est les températures observées à la surface des océans. Plus les températures à la surface de la mer sont élevées, plus il y a d’énergie dans le système cyclonique.
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Le rôle de puits de carbone de la plus grande forêt tropicale de la planète est menacé par la déforestation et le réchauffement climatique. Une étude montre que le sud-est de l’Amazonie a été une source de carbone sur la période 2010-2018. Il y a beaucoup de carbone stocké dans les forêts de l’Amazonie mais dans certaines régions, le dioxyde de carbone libéré dans l’atmosphère excède maintenant ce qui est absorbé. D’après une étude publiée dans la revue Nature, des centaines d’échantillons prélevés en altitude au cours de la dernière décennie montrent que le sud-est de l’Amazonie a été une source de dioxyde de carbone sur la période 2010-2018, une évolution qui semble liée au changement climatique et à la déforestation. Les puits de carbone océanique et terrestre absorbent la moitié environ des émissions anthropiques de CO2. Les écosystèmes terrestres ont permis sur les 50 dernières années de pomper un quart du dioxyde de carbone lié aux activités humaines. Ils le doivent pour à la forêt tropicale amazonienne, où le CO2 absorbé pour la photosynthèse excède la quantité émise par la décomposition de la matière organique. Si l’Amazonie, avec les 123 milliards de tonnes de carbone contenus dans ses arbres et son sol (équivalent à 450 milliards de tonnes de CO2), en arrivait à devenir une source plutôt qu’un puits de CO2, l’équation du changement climatique prendrait un tour plus complexe. Il faut rappeler que les émissions actuelles de CO2 sont d’environ 40 milliards de tonnes par an. Vue de la forêt du bassin amazonien au nord de Manaus, au Brésil. Source : Wikipedia. La déforestation et la dégradation de la forêt semblent réduire la capacité de l’Amazonie à assurer son rôle de tampon, d’après les chiffres présentés dans Nature. Depuis 1970, les forêts tropicales de la région ont diminué de plus de 17%, principalement pour permettre l’élevage du bétail et les cultures qui les nourrissent. Les forêts sont généralement défrichées par le feu, ce qui à la fois libère de grandes quantités de CO2 et réduit le nombre d’arbres disponibles pour absorber le dioxyde de carbone. Le changement climatique est également un facteur clé. Annuellement, l’Amazonie se réchauffe dans son ensemble à peine plus que le reste de la planète. Mais il y a de grandes différences selon les régions et les saisons. Le sud-est est a pris 2,5°C en 40 ans sur la période de la saison sèche (août-septembre-octobre). Et davantage encore sur août-septembre avec +3,07°C degrés entre 1979 et 2018, soit le triple de la moyenne mondiale. Cette région de l’Amazonie est donc avec l’Arctique un « point chaud » du réchauffement climatique. La hausse des températures semble s’accélérer, les taux de croissance annuels augmentant au cours des 40, 30 et 20 dernières années. Cela concerne toute l’Amazonie et toutes les saisons mais l’accélération est particulièrement notable dans le sud-est lors de la saison sèche. Sur les 40 dernières années, pour la période août-septembre-octobre, les précipitations ont diminué de 17% pour l’Amazonie dans son ensemble mais la baisse est surtout significative dans le sud-est avec -24% et le nord-est avec -34%. Les changements annuels de précipitations pour l’Amazonie dans sa globalité ne sont statistiquement pas significatifs. Une fois de plus, on observe un fort contraste saisonnier et régional. Carte géographique des écorégions de la forêt amazonienne délimitées par le WWF. Les lignes en blanc délimitent les contours de la forêt amazonienne. Le bassin de l’Amazone est indiqué en bleu. Source : Wikipedia. La capacité du bassin amazonien à absorber le CO2 est un point clé mais les données satellitaires, en partie à cause de la couverture nuageuse persistante, ne sont pas en mesure de fournir une réponse complète. Pour contourner ce problème, les chercheurs ont utilisé des avions pour collecter près de 600 échantillons de CO2 et de monoxyde de carbone de 2010 à 2018, à des altitudes allant jusqu’à 4,5 kilomètres au-dessus de la canopée. Les relevés leurs ont permis de faire un bilan du CO2 absorbé par les forêts pour la photosynthèse par rapport à la quantité de CO2 produite par la décomposition de la matière organique. La mesure du monoxyde de carbone a été utilisée pour déterminer le poids des émissions de combustion de la biomasse dans le flux de carbone. Les relevés reflètent clairement les dégâts engendrés par l’activité humaine. Les changements les plus importants sont relevés dans les zones qui ont subi une déforestation à grande échelle et ont été fortement brûlées. L’étude montre que l’ouest de l’Amazonie absorbe encore légèrement plus de CO2 qu’il n’en dégage. Mais le sud-est, surtout pendant la saison sèche, émet plus de dioxyde de carbone qu’il n’en absorbe. On y observe une hausse des températures et une baisse des précipitations. Flux de carbone du sud-est de l’Amazonie en g C m−2 d−1. Source : Gatti et al. (Nature, 2021) Au cours des 40 dernières années, l’Amazonie orientale a été soumise à plus de déforestation, de réchauffement et de stress hydrique que la partie occidentale, le sud-est connaissant les tendances les plus fortes avec une saison sèche qui se rallonge. La forêt tropicale reçoit des précipitations à l’échelle du bassin d’environ 2 200 mm par an en moyenne. L’évapotranspiration a été estimée par plusieurs études comme étant responsable de 25 % à 35 % des précipitations totales. Mais les activités humaines risquent de perturber les interactions écosystème-climat. L’élimination des forêts provoque une augmentation de la température et réduit l’évapotranspiration. Exploitation forestière illégale sur les terres amazoniennes indigènes de Pirititi avec un dépôt de grumes rondes le 8 mai 2018/ Crédit : Felipe Werneck/Ibama via flickr via AP) L’Amazonie a perdu plus de 17% de sa surface forestière depuis 1970, notamment pour la conversion en terres agricoles (pâturage, cultures). La déforestation s’est fortement accélérée entre 1991 et 2004, jusqu’à atteindre un taux annuel de perte de surface forestière de 27 423 km2 en 2004. Le taux de déforestation a commencé à ralentir à partir de 2004, tombant à 4 571 km2 en 2012. On observe cependant une reprise depuis 2015. La situation s’est encore aggravée avec l’élection de Jair Bolsonaro à la présidence du Brésil en 2019. En 2020, la déforestation a atteint son plus haut niveau depuis 2008 : 11 088 km2 de perdus, l’équivalent de la région Ile-de-France. Cela représente une hausse de 9,5% par rapport à l’année précédente. Passés certains seuils, il est à craindre que des puits de carbone deviennent des sources importantes de libération gaz à effet de serre dans l’atmosphère. L’Amazonie est l’un des exemples de rétroactions susceptibles d’amplifier le réchauffement climatique. D’autres phénomènes pourraient entrer en jeu, comme le dégel du pergélisol, qui contient de grandes quantités de carbone organique. Le dégel du pergélisol, les hydrates de méthane océaniques, l’affaiblissement des puits de carbone terrestres et océaniques, la croissance de la respiration bactérienne, le dépérissement des forêts amazonienne et boréale, la réduction de la couverture de neige, la réduction de la glace de mer et des calottes polaires sont autant de processus qui pourraient amplifier l’élévation de température globale liée à la hausse de concentration de CO2. Difficile de quantifier ces rétroactions, mais d’après une étude publiée dans Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), l’ensemble de ces facteurs pourrait faire passer un réchauffement de 2°C à environ 2,47°C, avec une fourchette probable entre +2,24°C et +2,66°C.
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Rémy Prud’homme, Professeur des universités C’est en France devenu un rite : pas un discours, pas un débat, pas un article, sans une référence à la « transition écologique ». Ce nouvel impératif catégorique est une auberge espagnole (ce qui déplairait à Kant). Il est invoqué pour justifier tout et rien : de la multiplication des loups (qui est bien un problème écologique) à la taxe carbone (qui n’en est pas un). En pratique, la transition écologique se réduit largement à une transition énergétique : aller, et aller immédiatement, vers un monde sans rejets de CO2. La diminution de ces rejets est le rôti, le reste (les mégots de cigarettes, le recyclage) est la sauce. Un tel projet est une chimère, pour au moins trois raisons. Il est d’abord totalement inutile, surtout pour la France. La justification de cette transition est que le CO2 anthropique engendre le réchauffement climatique qui engendrera des catastrophes terribles. Cette conviction climato-crédule est fragile, mais on ne la discutera pas ici. Elle est en tout cas globale. Ce sont les émissions de tous les pays qui comptent. Celles de la France représentent 1% des rejets mondiaux, 29 fois moins que celles de la Chine. L’impact d’une transition énergétique uniquement française sur le climat sera ou serait parfaitement négligeable. Raison de plus, dira-t-on, pour donner l’exemple. Mais l’exemple, nous le donnons déjà. La France est pratiquement le pays (après le Mali ou le Cambodge) où les rejets par euro de PIB sont les plus bas du monde : 2 fois moindres qu’en Allemagne, 3 fois moindres que pour l’ensemble du globe. Au lieu de le clamer, nos bien-pensants préfèrent le cacher. Ce bel exemple n’est pourtant guère suivi. Qui peut sérieusement croire qu’il le serait davantage si nous étions encore plus exemplaires ? Plus encore que le socialisme dans un seul pays (prônée par le génial Staline), la transition dans un seul pays est une impasse. Le projet de transition est ensuite irréalisable. Les combustibles fossiles à l’origine des rejets coûtent cher (ce sont, après le tabac, les biens les plus lourdement taxés en France, bien plus que l’alcool ou le parfum): ménages et entreprises cherchent, et réussissent, à les économiser. En vingt ans, la France a diminué ses rejets de 12%. Ces gains de productivité en CO2 vont continuer, espérons-le. Mais de là à viser des réductions de 75% ou davantage, il y a la différence entre la réalité et le rêve. Les propositions faites au nom de la « transition écologique » sont généralement irréalistes, absurdes voire pathétiques. La plus importante est le remplacement de l’électricité nucléaire (qui ne rejette pas de CO2) par de l’électricité éolienne ou photovoltaïque (qui n’en rejette pas non plus) ; cette mesure-phare ne diminuera donc en rien les rejets de CO2 de la France. En matière de transport, on propose aux Français qui ont besoin de leur voiture pour aller travailler à 40 km de leur habitation d’y aller à pied, en vélo, en co-voiturage, ou en trains qui n’existent pas (on a oublié le tandem). L’Accord de Paris allait, promis, juré, entraîner des réductions drastiques. On allait voir. On a vu. Depuis 2015 les rejets de CO2 ont augmenté à peu près partout : en France, en Allemagne, en Chine, en Inde, dans l’ensemble du globe. Sauf aux les Etats-Unis où ils ont décliné (pas à cause de Trump, mais à cause des progrès extraordinaires du gaz de schiste). La transition écologique, enfin, est coûteuse, et en plus régressive. Les chimères ne sont pas seulement les êtres évanescents dont rêvait Gérard de Nerval, ce sont des monstres à tête de lion qui griffent et qui mordent nos économies, et s’attaquent en particulier aux plus faibles. Presque toutes les mesures prises au nom de cette transition consistent à remplacer des solutions bon marché par des solutions onéreuses, ce qui est la définition du gaspillage. Le plus évident est la fermeture de centrales nucléaires en état de marche, et leur remplacement par la construction d’éoliennes. En Europe, plus le taux de pénétration de l’éolien et du solaire est grand, plus le prix de vente de l’électricité est élevé : en Allemagne il est deux fois plus élevé qu’en France. Le projet de notre gouvernement conduit inéluctablement au doublement du prix de l’électricité. Au moment où les pionniers de ces folies, l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie, en mesurent les conséquences, et mettent le pied sur le frein (ils cessent d’investir dans l’éolien et le solaire), la France, toujours en retard d’une guerre, appuie sur la pédale de l’accélérateur en criant « transition ! transition ! ». On pourrait dire la même chose à propos de l’augmentation des impôts sur les carburants. Le pire est que ces surcoûts pénalisent plus durement les pauvres que sur riches. La transition écologique qui se dit solidaire est en réalité régressive. Les biens qu’elle vise (l’électricité, les carburants, le logement) pèsent bien plus lourd dans le budget des pauvres que dans celui des riches, dans le budget des habitants des zones périphériques ou rurales que dans celui des métropoles. Augmenter le prix de ces biens c’est attaquer le niveau de vie de ces ménages-là. Les élites parisiennes ne veulent pas le voir, mais les gilets jaunes le sentent bien, et le crient. Les écologistes les plus conséquents en tirent fort logiquement la conclusion que transition écologique rime avec décroissance : moins de gens, moins de revenus, moins de mobilité, moins d’industrie, moins d’agriculture, moins d’échanges, moins de confort, avec moins de démocratie pour faire accepter tout cela. Le slogan de notre président, « Make Our Planet Great Again », implique que tout était plus formidable hier. Il indique la destination de notre transition écologique. L’avenir du futur, c’est notre passé.
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Un vent de répression Déjà lors de la COP21 (2015), des militant·es écologistes étaient, au nom de l’état d’urgence, assignés à résidence sans aucune justification liée à des activités terroristes ou à un danger pour l’ordre public. Ces abus trouvaient leur cause directe dans la mise en œuvre des pouvoirs administratifs par les préfets sans aucun contrôle du juge et donc sans enquête contradictoire. C’est dans cette même veine que le gouvernement a poursuivi avec la loi dite « anti-casseurs », baptisée à juste titre par le syndicat de la magistrature de « projet anti-manifestants ». Entrée en vigueur, cette loi entrave la liberté de circulation des manifestant·es en octroyant notamment de nouveaux pouvoirs aux forces de police tels que la fouille à proximité de la manifestation. Elle crée aussi un nouveau délit de dissimulation partielle du visage aux abords de la manifestation (article 431-9 du Code pénal), ce qui risque de poser des difficultés lorsque les militant·es non violent·es doivent se protéger des gaz lacrymogènes des forces de police. Manifestation de Greenpeace contre les projets de Total de forer près du récif de l’Amazone, 1er juin 2018. © Simon Lambert / Greenpeace Une large contestation En effet, à l’occasion de manifestations avec notamment le mouvement « gilets jaunes », la Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe a alerté sur l’incompatibilité des méthodes employées lors des opérations de maintien de l’ordre avec le respect des droits humains. La Commissaire a notamment appelé à suspendre l’usage de l’arme du LBD (lanceur de balles de défense) par les forces de l’ordre, comme l’avait aussi vainement déjà rappelé le Défenseur des droits en 2017. La Commissaire avait aussi rappelé à juste titre les obligations qui incombent au gouvernement d’assurer une amélioration des conditions de travail des forces de police. Amnesty International a alerté sur la mise en danger de nos libertés de manifester et d’expression. Outre l’usage excessif de la force policière, l’utilisation massive des armes de guerre (LBD, grenades GLIF4 ou de désencerclement) durant les manifestations ne diminue pas et entraîne de nombreux blessés. Le 28 juin 2019, la police a dispersé à grand renfort de gaz lacrymogènes et de coups de matraque des militant·es du mouvement écologiste Extinction Rebellion qui bloquaient la circulation sur un pont . Le 21 septembre 2019 à Paris, à l’occasion d’une manifestation Climat regroupant des milliers de personnes dont des familles, des militants·e écologistes, des gilets jaunes etc., les forces de police ont lancé des grenades lacrymogènes sur des manifestant·es non violent·es, une intervention totalement disproportionnée dénoncée par les organisations. Ces intimidations contre des militant·es non violent·es participent à une stratégie politique visant à dissuader les mouvements qui dérangent (associations écologistes, gilets jaunes etc.) de s’exprimer. Manifestation de soutien lors du procès en première instance des activistes de Greenpeace, suite à leur intrusion dans la centrale nucléaire de Cattenom, 27 février 2018. © Pauline Maes / Greenpeace Des poursuites disproportionnées Les poursuites judiciaires qui découlent de ces manifestations ou actes de désobéissance citoyenne sont tout aussi disproportionnées. Les suites judiciaires « immédiates » peuvent consister dans le recours abusif aux comparutions immédiates. D’autres poursuites judiciaires, de nature différente mais tout aussi démesurées, peuvent prendre la forme de « poursuites bâillons » ou de condamnations pénales à des peines disproportionnées pour des actes de désobéissance. Des associations (notamment Sherpa, France-Libertés) et des journalistes ont dénoncé l’instrumentalisation des délits de presse à leur encontre par les multinationales telles que Bolloré, Veolia ou Vinci. Avec ces procédures, et notamment des demandes financières exorbitantes, les entreprises aspirent vainement à dissuader les associations d’exercer leur droit à la liberté d’expression. Quant aux actes de désobéissance des militant·es non violent·es, on ne peut aussi que constater une aggravation de la répression. Les « auditions libres », dont la forme est intimidante pour un·e militant·e qui n’a ni accès à son dossier ni à un avocat, sont par exemple utilisées par les forces de police pour tenter de soutirer des informations au militant et de remplir son dossier pénal. Elles peuvent notamment déboucher sur une ordonnance pénale — soit une décision non contradictoire — inscrite au casier judiciaire du militant. Toutefois, les actions de décrochage des portraits de Macron ont aussi permis à une juridiction correctionnelle de reconnaître l’état de nécessité dans lequel se trouvaient les militant·es prévenu·es, c’est-à-dire qu’ils et elles n’avaient plus d’autre choix que de « désobéir » pour interpeller l’Etat. Ces lanceurs et lanceuses d’alerte, les juridictions de jugement ont la possibilité de les reconnaître. En matière environnementale, l’urgence est telle que le juge est fortement convié à faire preuve d’activisme judiciaire. Il est au contraire dans son rôle de contre-pouvoir dans notre pays dont les libertés sont gravement menacées. Des activistes de Greenpeace lancent un feu d’artifice sur la centrale de Cattenom, 12 octobre 2017. © Vivien Fossez / Greenpeace Les désobéissant·es écologistes non violent·es démontrent parfois le vain épuisement des voies légales pour faire protéger l’intérêt général face à un risque industriel ou climatique, justifiant d’autant plus le recours à des actions de désobéissance non violentes. C’est particulièrement le cas dans le nucléaire où le secteur demeure très opaque (secret défense) avec très peu de leviers légaux pour pouvoir dénoncer les risques industriels. A Bure, les opposant·es au site de stockage Cigéo font l’objet d’une surveillance généralisée et d’une criminalisation systématique. Les activistes de Greenpeace qui sont entrés, le 12 octobre 2017, dans la centrale de Cattenom pour dénoncer la vulnérabilité du site ont été condamnés pour certains, pour la première fois dans l’histoire de Greenpeace France, à des peines d’emprisonnement ferme. Leur procès en appel aura lieu le 30 octobre à Metz et l’association demandera leur relaxe car ils ont agi dans l’intérêt général et sans aucun acte de violence. Punir les lanceurs et lanceuses d’alerte ne fera pas disparaître le problème et n’entamera pas non plus notre détermination. Au contraire, cela renforce notre conviction que les actes de désobéissance civile sont plus pertinents que jamais pour protéger l’intérêt général. Défendre la liberté d’expression et de manifestation non violente est un devoir que nous continuerons à accomplir. Lorsque entreprises et autorités utilisent le bâillon de la répression et de la dissuasion pour faire taire des activistes pacifiques qui dénoncent les risques nucléaires, l’inaction du gouvernement face au changement climatique ou encore la répression policière, nous devons toutes et tous nous mobiliser pour les soutenir car ce sont aussi nos intérêts et notre démocratie qui sont en jeu. SOUTENEZ NOS MILITANT·ES Pour aller plus loin : – Des marches à l’ONU : le mouvement climat gêne E. Macron – Guide du manifestant, élaboré par le syndicat de la magistrature – Guide du lanceur d’alerte, élaboré par Transparency International
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Si les écoles bougent, c’est d’abord parce que les étudiants les secouent. À l’image de la France et de son Manifeste pour un réveil écologique, signé plus de 32 000 fois, les jeunes de tous pays ont appelé institutions publiques et privées à changer. C’est le cas du Manifesto Juventud Por El Clima (la Jeunesse pour le Climat) en Espagne, des lettres ouvertes publiées au Pays Bas ou au Royaume Unis ou encore des revendications de Fridays for Future en Allemagne. Autant de revendications portées par des grèves répétées, lancées par Greta Thunberg en août 2018, et qui ont essaimé partout dans le monde en 2019, avant de se digitaliser pendant le confinement 2020 sous les hashtags #FridaysForFuture ou #ClimateStrike. Un effort utile, puisque depuis la fin d’année 2019, les enseignants rejoignent petit à petit les appels de leurs élèves. Plus de 80 dirigeants d’établissements et 1 000 enseignants et chercheurs français ont ainsi signé avec 7 500 sympathisants une tribune appelant le gouvernement à « initier une stratégie de transition de l’enseignement supérieur positionnant le climat comme l’urgence première ». Un mois plus tard, un collectif d’enseignants chercheurs dénonçait le greenwashing de certaines écoles et appelait à sortir les futurs professionnels du « business as usual ». Les écoles elles-mêmes joignent leurs efforts pour se faire entendre. En France début 2020, les 14 écoles d’ingénieurs du groupe INSA, premier groupe de diplômés en France, ont ainsi entamé une démarche prospective mutualisée avec l’objectif de « penser les futurs et agir avec sens » à l’horizon 2040. Parallèlement à cette démarche, le Groupe INSA a également signé un partenariat avec The Shift Project pour former les ingénieurs à la transition écologique. Aux États-Unis, les Ivy Plus colleges, considérés comme les meilleures écoles du pays, renouvellent année après année leur détermination à freiner le réchauffement climatique, d’abord dans le cadre de l’American Campuses Act on Climate Pledge de 2015 puis en 2017. Plus récemment, le Russel Group, qui représente 24 universités britanniques dont Oxford et Cambridge, ont affirmé fin 2019 leur engagement pour la transition climatique par la recherche, l’enseignement et des pratiques plus durables. À l’échelle mondiale, ce sont même 40 universités de 18 pays répartis dans 6 continents qui ont établi début avril 2020 un réseau de lutte contre le changement climatique, appelé “The International Universities Climate Alliance (IUCA)”. Sur les sites des écoles et université du monde entier, de nouveaux cursus ont fait leur apparition ces dernières années et continuent à se multiplier. En 2018, l’Université d’Helsinki a ainsi lancé son Master en changement environnemental et durabilité globale pour apprendre à ses étudiants à “faire des choix durables à l’échelle mondiale » et l’Université de Gérone en Espagne son Master en changement environnemental. Fin mai 2020, le gouvernement autonome du Groenland a également annoncé la création d’un nouveau diplôme sur le changement climatique dans la petite ville d’Ilulisaat, présenté par le conseiller spécial du ministère de l’Éducation, de la Culture comme « l’épicentre du changement climatique, dans une région touchée par triple interaction délicate entre la calotte glaciaire, l’océan et la société ». Par sa situation géographique, ce diplôme permettra aux étudiants locaux comme internationaux de mieux observer les effets du changement climatique. La Fondation INSA propose pour sa part aux étudiants du groupe des expériences apprenantes auprès d’ONG. Cette démarche innovante, développée dans le cadre du programme Alliances de la fondation, consiste à mettre les compétences scientifiques des laboratoires et des élèves-ingénieurs INSA au service de causes humanitaires. Le dispositif, financé par des entreprises mécènes, permet à la fois d’apporter des solutions techniques à des problématiques terrains rencontrées par des ONG et de répondre de manière concrète et opérationnelle à la demande de sens et d’engagement des jeunes générations. Fin 2019 les deux prestigieuses universités Harvard et Cambridge faisaient l’actualité grâce au menu de leurs services de restauration. La première annonçait sa décision de se concentrer sur des aliments d’origine végétale pour réduire de 25% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Un rêve ? Pas vraiment, puisque Cambridge annonçait à quelques jours d’écart que sa propre décision de retirer le bœuf et l’agneau de ses points de vente et événements depuis 2016 lui avait permis de réduire d’un tiers ses émissions carbone d’origine alimentaire. Le personnel des universités évolue également, avec une présence de plus en plus fortes d’équipes en charge de la bonne tenue environnementale de l’établissement (émissions carbone, consommation électrique, respect de la biodiversité, etc.). Les postes, voire des départements complets, de “Campus Sustainability officer », “Director of Environmental Sustainability” ou “Head of Energy and Sustainability » ont ainsi fait leur apparition dans la plupart des écoles anglosaxones. Dernier signe, et pas des moindres sur le plan symbolique, plusieurs établissements anglo-saxons, ont décidé d’encourager leurs étudiants à se rendre aux Marches pour le Climat en annulant les cours prévus et en fermant leurs portes. Le syndicat britannique de l’enseignement supérieur University and College Union (UCU) a également encouragé ses membres à soutenir les grèves scolaires, un appel suivi notamment par l’Université d’Edimbourg, l’Université de Leicester et le Capital City College Group. Il reste encore du chemin à parcourir : lors de son dernier classement des établissements britanniques les plus verts courant 2019, la People & Planet’s University League notait que les deux tiers des 150 universités notées n’atteindront pas leurs objectifs 2020 en terme de développement durable, souvent pour des questions de gouvernance. Et pour cause, c’est un schisme générationnel qui est ici en jeu. Les directeurs et directrices d’établissements doivent accepter de former une génération à faire atterrir en douceur ce que leur propre génération a fait décoller un peu trop fort.
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Une page se tourne dans l'histoire du nucléaire français. Fessenheim, la doyenne des centrales nucléaires françaises, ne produira plus d'électricité : le second réacteur a été débranché du réseau électrique national lundi soir à 23 heures, un crépuscule célébré comme une victoire par les antinucléaire mais vécu comme un crève-coeur par les salariés et les habitants. "Il y a eu beaucoup d'émotion de la part des équipes de Fessenheim, et sur l'ensemble du parc nucléaire", a souligné une porte-parole d'EDF à l'AFP. Peu avant 23 heures, une vingtaine de salariés se sont donné rendez-vous sur le parking devant la centrale, mise en service en 1977, pour être présents au moment de son arrêt définitif. L'occasion d'émouvantes photos de groupe devant les portes de l'enceinte. Philippe Formery regrette un "gâchis", évoque sa "rage", avec les larmes qui lui montent aux yeux. Il faisait partie de l'équipe qui a débranché le premier réacteur le 22 février. "Avant, c'était vraiment de la colère, maintenant c'est de la tristesse", abonde Sébastien Reyne, qui travaille à la centrale depuis 1996 et fait partie de l'équipe de 60 personnes qui s'occupera du démantèlement. "J'avais besoin de venir, de vivre ces derniers moments" entre collègues. LIRE AUSSI >> VIDÉO. Fessenheim : les raisons de la fermeture Sur la clôture de l'enceinte sont toujours accrochées des banderoles de protestation contre la fermeture, clamant "Fessenheim la sacrifiée !" ou "La fermeture anticipée est une faute historique". Des défenseurs de l'énergie nucléaire ont également manifesté à Paris en début de soirée devant le siège de Greenpeace. La fermeture de la centrale de Fessenheim, installée en bordure du Rhin, près de l'Allemagne et de la Suisse, intervient comme un point final après des années de remous, de débats et de reports de son arrêt. Ses deux réacteurs à eau pressurisée d'une puissance de 900 mégawatts (MW) chacun produisaient en moyenne 11 milliards de kilowattheure (kWh) chaque année, soit 70% de la consommation d'électricité d'une région comme l'Alsace. Plus tôt dans l'après-midi, des antinucléaire ont quant à eux organisé une sortie sur un bateau naviguant sur le Rhin, à la frontière entre la France et l'Allemagne. Un lieu "symbole de l'amitié franco-allemande dans la lutte contre les centrales nucléaires", selon André Hatz, président de Stop Fessenheim. "C'est enfin la fermeture de cette centrale qu'on attendait depuis si longtemps. Pour autant on a un peu le triomphe sobre parce que c'est une étape, il y a encore 56 autres réacteurs à fermer. Il faut continuer à se battre", a déclaré Charlotte Mijeon, porte-parole de Sortir du Nucléaire. Ayant décidé de ne pas se rendre à Fessenheim même, pour "ne pas faire de la provocation", une centaine de militants antinucléaire français et allemands se sont ensuite rejoints en fin d'après-midi sur un pont surplombant le Rhin, exactement à la frontière. Ils ont jeté dans le fleuve une bouée remplie de paillettes dorées, symbole de l'énergie nucléaire jetée à l'eau. "Nous y sommes arrivés, le deuxième réacteur de Fessenheim ferme aujourd'hui, c'est l'aboutissement de cinquante ans de lutte commune entre Français et Allemands pour protéger notre cadre de vie", a déclaré au porte-voix Suzie Rousselot de Stop Fessenheim, sous les applaudissements. Le démantèlement de la centrale s'annonce à présent très long : quinze ans sont prévus pour démonter les deux réacteurs, à commencer par l'évacuation du combustible hautement radioactif, qui s'achèvera au mieux en 2023. Le démantèlement proprement dit, inédit en France à cette échelle, devrait débuter à l'horizon 2025 et durer au moins jusqu'en 2040. Victoire pour les antinucléaire français, allemands et suisses, cette fermeture suscite au contraire la colère des salariés de la centrale et de la plupart des 2500 habitants de la commune. Seuls soixante salariés EDF conduiront son démantèlement vers 2024. Fin 2017, ils étaient encore 750, ainsi que 300 prestataires. Quant aux habitants de ce village autrefois modeste, ils ont vécu pendant des décennies grâce aux importantes retombées économiques et fiscales de cette installation et craignent un grand trou d'air économique : aucun projet n'est officiellement arrêté pour l'après-Fessenheim. Fermer la centrale, alors qu'elle "est en bon état de marche et a passé tous les tests de sécurité", est "absurde et incompréhensible", regrette ainsi le maire Claude Brender.
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Télécharger le guide Principales caractéristiques de la méthodologie Ce qui distingue ce module de risque physique des méthodes concurrentes, est qu'il a été conçu spécifiquement pour les infrastructures : la mesure du risque est effectuée au niveau des actifs et non au niveau sectoriel. Chaque type d'actif a un profil de vulnérabilité spécifique basé sur l'expertise de Carbone 4. La méthodologie couvre 42 pays de l'Union Européenne et des régions du bassin méditerranéen. Près de 100 types d'actifs sont proposés par la méthodologie, dans l'énergie, l'industrie, l'agriculture et la sylviculture, la mobilité, l'eau, les bâtiments tertiaires, les déchets et les télécoms. 9 aléas climatiques sont considérés et projetés à l'horizon 2050 selon l'un des scénarios tendanciels du GIEC. Contexte La méthode CIARA a été pensée pour permettre aux investisseurs en infrastructure et aux gestionnaires d'actifs d'élaborer une stratégie climat pour leurs portefeuilles. Elle fournit des mesures climatiques essentielles associées aux infrastructures : empreinte carbone, part verte, alignement sur une trajectoire 2°C et notation des risques liés au climat (risques physiques et de transition). CIARA permet aux investisseurs en infrastructures et aux gestionnaires d'actifs d'évaluer les principales mesures climatiques de la TCFD au niveau des actifs et des portefeuilles. Les méthodologies d'alignement sur une trajectoire 2°C avec évaluation des risques physiques et des risques de transition au sein de CIARA ont été développées avec le soutien de l'initiative " 2-infra challenge ", regroupant cinq sponsors financiers : l'Agence française de développement, La Banque Postale AM, EIT Climate KIC, Meridiam et Generali Global Infrastructure. Un guide sur la méthodologie d'alignement avec l'Accord de Paris est déjà disponible. Téléchargez le guide
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"Venez et comptez les requins !", se félicite dans une vidéo postée ce vendredi l'administration des Parcs nationaux de Thaïlande. De petits requins à pointes noires sont en effet de retour à Maya Bay, la baie rendue célèbre par le film La Plage avec Leonardo DiCaprio. La vidéo tournée mercredi montre des dizaines de ces requins qui nagent en bordure de plage. Il s'agit donc d'une première preuve qu'après des mois de fermeture aux touristes pour permettre à la faune et à la flore de se régénérer, certaines espèces reviennent. "C'est un bon signe, cela montre que Maya Bay change en bien", assurent les Parcs nationaux, sans pour autant annoncer la réouverture de la baie, en ce début de saison touristique. "Honnêtement, je ne pensais pas que cela donnerait d'aussi bons résultats" en quelques mois, a réagi Thon Thamrongnawasawat, biologiste marin ayant poussé à la fermeture de la baie. Annoncée en juin, cette fermeture avait été prolongée en octobre, jusqu'à ce que l'écosystème de la zone impactée "retrouve une situation normale", avait précisé l'administration. La plage paradisiaque aux eaux jadis cristallines a en effet connu une véritable catastrophe écologique, car accueillait quelque 5 000 visiteurs par jour, qui ne restaient pour la plupart que quelques dizaines de minutes avant de repartir en hors-bord. La plage a subi une érosion sévère et une grande partie des récifs coralliens ont été endommagés en raison de la pollution des moteurs et du comportement de certains touristes, qui marchaient sans vergogne sur les coraux. Le retour des petits requins ne signifie pas pour autant que tout est joué. Dans les zones interdites à la fréquentation et à la pêche, les espèces de poissons pélagiques, qui circulent en pleine eau, sont souvent repérées rapidement en nombre puisqu'elles y trouvent une certaine tranquillité. En revanche, les coraux mettant plus de temps à se développer, la faune de petits animaux qui en dépend s'installe plus lentement. La Thaïlande est par ailleurs confrontée à une dégradation générale de ses fonds marins. Elle accueille chaque année plus de 35 millions de vacanciers, et, outre le réchauffement climatique global, la surabondance de tour-opérateurs et l'absence de régulation sur ces îles censées être protégées par leur statut de parcs nationaux sont pointées du doigt. Les autorités doivent donc régulièrement interdire l'accès à certaines îles.
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D’ailleurs, ce n’est pas le premier venu qui répète à l’envi ce message limpide, mais nul autre que le président américain Obama, qui, comme chacun le sait, est au réchauffement climatique ce que le prix Nobel de la Paix est au déploiement de drones et aux bombardements humanitaires. Dans la bouche de Barack, cela donne même ceci : Non, on ne peut plus, on ne doit plus le cacher comme tentèrent de le faire certains petits malins avec l’échec des modèles climatiques numériques utilisés par le GIEC. Et ce, d’autant plus que tous ces petits changements (dans un sens, dans l’autre, un peu plus, un peu moins, sachons vivre), ça finirait par coûter une blinde. Pour la Banque Mondiale, le changement climatique serait même une menace pour le développement, ce qui se traduit assez clairement en manque à gagner, en pertes, en économie amoindrie, en consommateurs flapis et en entreprises déprimées. Rassurez-vous, la Banque mondiale a une solution toute prête : pour éviter d’avoir à dépenser de l’argent à cause de ces problèmes, dépensons de l’argent ! C’est probablement devant l’urgence absolue de la situation que la France s’est fendue de l’organisation d’un prochain sommet, en fin d’année, consacré au thème cher (si cher) aux écolos. Et peu importe que le pays soit exsangue, que la dette flirte langoureusement avec les 100% de PIB et que le déficit fasse du trampoline bien au dessus des 3% devenus proverbiaux : on va organiser un raout géant, vous allez voir, ça va roxxer. Et en attendant ce sommet, il faut absolument préparer le terrain, il faut absolument rappeler que, d’une part, le climat se refroidit ah non pardon il se réchauffe pardon non bien sûr il se détraque grandement, que d’autre part, c’est par la faute de l’activité humaine, et qu’enfin, il existe bien un chemin pour se prémunir de la catastrophe à venir. Et ce chemin, Ségolène Royal l’a emprunté. Il sent la noisette et, dans le fond, la graisse qu’on met sur les chaînes à vélo, ces vélos qu’on enfourche en soufflant sifflotant joyeusement pour aller à son travail, même quand il pleut ou qu’il gèle à pierre fendre, youkaïdi, youlkaïda. Plus subtilement encore, il sent l’odeur plus âcre de l’acide qu’on met dans les batteries de voitures électriques, celles que l’État ou l’une ou l’autre administration quelconque et superfétatoire achètent parfois à grand coup d’argent des autres, justifiant une belle communication tonitruante sur les bienfaits des renouvelables. Et cette belle tendance à introduire des voitures électriques un peu partout, et notamment en milieu urbain, ne risque pas de s’arrêter. Ségolène a été très claire à ce sujet : Que voilà une nouvelle roborative ! Pas de doute, l’avenir est tout tracé et je vois déjà les routes françaises décorées de moult Teslas glissant élégamment sur l’asphalte, ou, alternativement, plein de petites Mia, cette voiturette de golf améliorée, que la même Ségolène avait tout fait pour propulser en Poitou-Charente, avec leur fabricant Heuliez qui, une fois touché par la grâce royale, avait calanché dans un petit couic triste. Bref, c’est décidé, en ville, en 2020, tout le monde roule électrique. Au passage, cela veut donc dire qu’il va falloir s’assurer que la production d’électricité française suivra bien l’augmentation notable de la demande. Eh oui, tous ces transports électriques, ça bouffe du courant, mine de rien ! Là encore, rassurez-vous, tout est prévu : l’objectif de réduire la part de nucléaire en France de 75% (actuellement) à 50% sera bel et bien inscrit dans la prochaine loi, ce qui veut mécaniquement dire que les autres énergies (pétrole, gaz de schiste, hydro-électrique, éolien, photovoltaïque, petits hamsters qui courent dans leur roue) devront augmenter leur part et leur production dans des proportions très importantes, le tout, en tenant compte de cet affreux refroid réchauf changement climatique qui élimine d’emblée quelques sources efficaces mais par trop cradingues. Et à l’évidence, le pays s’y prépare déjà, et Ségolène n’a rien laissé au hasard (vous savez, celui qui permet de choper des terroristes qui, comme le gouvernement, se tirent des balles dans le pied) : elle a d’ores et déjà annoncé une bonne grosse revalorisation du tarif photovoltaïque, vous savez, ce petit truc fiscalo-rigolo qui permet à des consommateurs qui n’ont pas de panneaux solaires de payer pour ceux qui en ont et qui produisent une électricité dont personne ne se sert puisqu’elle est produite au moment où on en a déjà trop. Décidément, tout ceci sent la préparation finement calculée et la communication habilement cadencée, pour assurer une exposition maximale à la patronne du Ministère des Petits Oiseaux, du Développement Régressif et de l’Énergie Câline. C’est que ce changement climatique, c’est du violent, qu’on vous dit. Et même si les températures ne montent plus depuis 17 ans, même si les modèles numériques sont tous faux, même si l’Arctique et les ours polaires n’ont disparu ni l’un ni les autres (au contraire !), même si absolument aucune preuve n’a jamais été fournie liant le taux de CO2 et l’activité humaine, même si tout ça, eh bien … le changement climatique est en marche, il faut faire quelque chose, et ça tombe bien, il y aura un grand sommet à Paris en décembre, signez ici. Ah, y’a pas à dire ! Payer avec l’argent qu’on n’a pas pour une manifestation inutile sur un problème bidon qui permet à une ministre idiote de mettre en exergue des solutions catastrophiques qui vont aggraver la situation économique du pays, ça donne tout son sel au mot « contribuable français ». Bon. C’est pas tout ça, mais je vous laisse. Je dois retourner travailler à mon projet sur le thème de l’abeille. —- Sur le web
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Des lignes rouges ont été franchies, mais le pire n’est pas certain. Le déterminisme reste un chemin évitable. Les constats sont là, connus de tous. L’envie légitime de légèreté estivale s’accommode mal de la lourdeur du monde. Mille pardons donc si la torpeur ne s’accompagne ici de quelques éclairs. Pourvu qu’ils soient de lucidité. Certains événements récents méritent en effet, que l’on s’y arrête. Ils en disent long sur l’époque et peut-être celle à venir. Pour alléger le propos, commençons par une devinette. Quel rapport existe-t-il entre une fusée dans l’espace, des pancartes aux slogans nauséabonds, des inondations meurtrières et une Palme d’or ? Ils sont tous un trait d’union entre passé et présent et dessinent les contours d’un monde qui pourrait bien devenir le nôtre si l’on n’y prend pas garde. Notre planète souffre Il y a 52 ans, le 20 juillet 1969, l’homme marchait sur la Lune. Neil Armstrong faisait un petit pas pour l’homme et un grand pour l’humanité. Même si le drapeau américain plantait là les velléités de suprématie d’une nation, l’exploit fut assez unanimement partagé, devenant une réussite collective, l’aboutissement d’un rêve imaginé par Jules Verne. Aujourd’hui, ce sont les milliardaires qui construisent leur propre fusée, s’affrontant dans une course commerciale au tourisme spatial. Certes leurs exploits personnels contribuent à faire avancer le progrès scientifique. Mais quel est le but, le message envoyé dans l’espace ? Le conquérir pour quitter une Terre que l’homme aura trop polluée ? L’enrichissement d’une minorité aux dépens du collectif finira-t-il comme au cinéma, de Wall-E à Elysium ? Des privilégiés colonisant l’espace, laissant sur terre des déchets ou des bidonvilles… Car notre planète souffre et le dit. La température grimpe, la banquise fond, les fleuves débordent, la mer monte et l’homme subit ce qu’il a engendré. Les plus pauvres regardent la frontière du voisin et les plus riches, les étoiles… Les crises politiques et guerrières sont toujours nées sur le terreau de la faim et de la pauvreté chez les plus démunis et de la rancœur revancharde chez les plus favorisés. Ne peut-on donc jamais tirer les leçons du passé ? À condition de ne pas le déformer. Gardons les yeux ouverts Les pancartes immondes que l’on a pu voir dans les rangs des manifestations anti-vaccins ou passe sanitaire sont les marqueurs de la banalisation de l’inacceptable. Reprendre une photo du portail d’Auschwitz, la trafiquer pour écrire dessus : « Le passe sanitaire rend libre » est une insulte aux morts. Et un danger pour l’avenir. Il est toujours inquiétant de faire défiler des croix gammées, même détournées. Bourreau, victime, accouchement de la monstruosité, il y a dans Titane , la Palme d’or du festival de Cannes, cette interrogation métaphorique et souvent insoutenable sur notre devenir. La femme reste l’avenir de l’homme, mais une femme tellement abîmée qu’elle génère, elle aussi, une violence sans limite. En sommes-nous vraiment là ? Des lignes rouges ont été franchies, mais le pire n’est pas certain. Le déterminisme reste un chemin évitable. Les constats sont là, connus de tous. Seuls l’aveuglement ou la réécriture complotiste du monde peuvent empêcher de les voir. Gardons les yeux ouverts.
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Mauvais signe pour l'environnement. Dans la seule journée du 13 juin, le Groenland a perdu plus de deux milliards de tonnes de glace, a indiqué samedi la chaîne d'information américaine CNN. En tout, 40 % du pays, soit une surface équivalent à 1,3 fois la France, a subi une fonte de glace. Un tel phénomène est d'autant plus impressionnant qu'il est rare en ce mois de juin : habituellement, la fonte est plus importante en juillet, indique CNN. Selon Thomas Mote, chercheur à l'Université de Géorgie interrogé par la chaîne, 2019 pourrait bien être une année record. Selon Thomas Mote, la fonte observée jeudi dernier est "inhabituelle, mais pas inédite". "Elle est comparable aux pics [de fonte] observés en juin 2012", explique-t-il. Durant cet été, la fonte avait atteint un record historique, puisque la glace avait disparu sur la quasi-totalité de la surface du pays. La fonte devrait se poursuivre encore plus rapidement jusqu'au mois d'août. En effet, la neige et la glace, dont la couleur blanche réfléchit les rayons du soleil participent normalement à maintenir la calotte glaciaire au froid, explique le chercheur. Moins il y en a, plus la glace restante risque de fondre. En janvier dernier, des chercheurs ont publié une étude dans les Comptes rendus de l'Académie américaine des sciences (PNAS) qui recalculait les pertes de glace depuis 1972 au Groenland. Selon cette étude, la fonte des glaces s'est beaucoup accélérée à partir des années 2000, et la glace disparaîtrait aujourd'hui six fois plus vite que dans les années 1980. Les seuls glaciers du Groenland auraient ainsi contribué à faire monter le niveau des océans de 13,7 millimètres depuis 1972.
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Commentant le mouvement des Gilets jaunes mobilisés samedi pour une nouvelle journée de colère, le Président américain a pointé du doigt l’accord sur le climat, proposant d’y mettre fin… Donald Trump a donné samedi son avis sur le mouvement des Gilets jaunes, estimant que la racine du mal réside dans l’accord de Paris sur le climat et appelant à y mettre terme. « Un jour et une nuit très triste à Paris », a écrit sur Twitter le Président américain au moment où des heurts avaient lieu dans la capitale française. « Peut-être qu’il est temps de mettre fin à l’accord de Paris, ridicule et extrêmement cher, et de rendre l’argent aux gens en réduisant les impôts », a suggéré Donald Trump, qui avait décidé en juin 2017 du retrait des États-Unis de cet accord multilatéral scellé fin 2015 pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Lire la suite de l’article sur fr.sputniknews.com La France connaît des désordres intérieurs et les chefs d’États étrangers en profitent. « L’accord de Paris ne marche pas si bien pour Paris. Manifestations et émeutes dans toute la France », a-t-il écrit sur Twitter, suivi par 56 millions d’internautes. « Les gens ne veulent pas payer de fortes sommes d’argent, pour l’essentiel à destination de pays du tiers monde (qui sont gérés de manière discutable) afin de peut-être protéger l’environnement », poursuit le président américain. Les manifestants, ajoute-t-il, « scandent "Nous voulons Trump !" J’aime la France. » [...] Le président turc Recep Tayyip Erdoğan s’est dit samedi inquiet par le recours « disproportionné » à la force contre les manifestants à Paris tout en condamnant le « chaos » provoqué par les contestataires. [...] Selon Erdoğan, les images en provenance de Paris « démontrent que l’Europe a raté son examen de démocratie, de droits de l’homme et de libertés ».
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C’est parti. Officiellement. Environ 20 000 négociateurs. 195 Etats plus l’Union européenne. La 21e conférence des parties (COP21) à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), comme on dit dans le jargon, s’ouvre ce matin. Elle trouve son origine historique dans la conférence de Stockholm qui eut lieu du 5 au 16 juin 1972 et qui fut le tout premier colloque mondial à élever la question écologique au rang d’enjeu diplomatique de la première importance. Son initiateur, le canadien Maurice Strong, est décédé ce samedi 28 novembre 2015. 2 semaines pour 2°C L’objectif de la COP 21 : parvenir à un accord qui place le réchauffement climatique sur une dynamique inférieure à +2°C. Et la présidence française est ambitieuse : elle évoque la finalisation d’un texte d’accord dès la fin de cette première semaine, la seconde devant être consacrée aux derniers arbitrages entre ministres et aux détails techniques liés à la conclusion d’un tel accord. Un monde en mouvement Climat ambivalent, ce week-end, avant le début des négociations. D’un côté, plus de 500 000 personnes ont défilé lors de grandes marches mondiales pour le climat, dans environ 175 pays, soit quasiment la totalité des pays de la planète. Du jamais vu. Et sur Internet, plusieurs milliers de personnes s’étaient réunies sur March4Me.org pour que ceux qui ne pouvaient pas marcher trouvent quelqu’un pour marcher pour eux, pendant que nous faisions voler une montgolfière pour brandir notre mot d’ordre dans le ciel parisien : 100% d’énergies renouvelables pour tous. Car en France, à la suite des attentats tragiques du vendredi 13 novembre 2015, les rassemblements publics pour le climat étaient interdits – alors que la fête du beaujolais, les différents marchés de Noël ou les matchs de foot ne souffraient pas la moindre restriction. Une jolie chaîne humaine s’est néanmoins nouée de République à Nation, à Paris, et des chaussures, symbolisant les marcheurs interdits de défilé, disposées en nombre sur la place de la République, comme le signe d’une multitude qui ne se résigne pas. La démocratie priée de rester chez elle Mais plus préoccupant, des activistes climatiques ont d’ores et déjà dû subir indûment les effets de l’état d’urgence : 24 d’entre eux ont été assignés à résidence sans motif sérieux ni autorisation juridique préalable. Interdiction de sortir de chez eux pendant les 15 jours de la COP21. Traités comme des terroristes, en somme. François Hollande nous a assurés ce week-end qu’il n’y en aurait plus. Nous le prenons au mot et nous serons vigilants. Car instrumentaliser des attentats meurtriers pour réduire des libertés publiques n’est pas acceptable. La démocratie ne doit pas être la victime collatérale de la barbarie. Le défilé des chefs d’Etat Aujourd’hui sont attendus tous les chefs d’Etat. Ce sont eux qui cette année ouvrent les débats. L’occasion de prendre la température : ce sont eux qui donnent le la aux négociateurs. Un florilège de discours somptuaires sont donc attendus. Nous verrons s’ils sont à la hauteur de l’enjeu. Il faudra surtout être attentif aux discours de Barack Obama et de Xi Jinping. Parce que les Etats-Unis et la Chine sont les deux plus gros émetteurs de CO2 de la planète. Parce que les économies américaines et chinoises sont les deux plus importantes du monde. Et parce que ce serait la première fois que ces deux superpuissances signeraient un même accord sur le climat. Bref, ce sont les deux “big players”, comme on dit dans le sabir des négos. Deux semaines de négociations pour Greenpeace De notre côté, ce sont deux semaines de suivis et de négociations intenses pour pousser nos demandes pour le climat qui nous attendent. Première demande : passer progressivement à 100 % d’énergies renouvelables pour tous d’ici à 2050, ce qui signifie adopter comme objectif de long terme l’élimination totale des énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz) sans pour autant recourir à de fausses solutions, comme le nucléaire. Aujourd’hui, le texte ne mentionne même pas le mot “énergie”, et encore moins le mot “fossile”, aussi surréaliste que cela puisse paraître. Or fixer un objectif de long terme ambitieux, ce qui n’est pas acquis pour l’instant, est primordial pour laisser le temps aux différents acteurs économiques de réorienter leur activité en fonction des nouvelles normes édictées. Seconde demande : il faut que l’accord instaure des périodes d’engagement de cinq ans, de façon à ce que les objectifs de réduction des émissions des pays soient évalués et revus à la hausse de façon régulière, dès avant 2020. Car plus l’échéance est éloignée, plus les pays vont tarder à mettre en place des mesures, et plus il sera difficile de rester sous la barre des 2°C. Des paroles, des paroles, des paroles Enfin, il faut que l’accord soit juridiquement contraignant, sans quoi toutes ces discussions resteront comme de vains courants d’air. Sur ce point, les discussions vont être ardues avec certains grands pollueurs de la planète très dépendants au pétrole, comme les Etats-Unis ou le Canada. Autant de demandes qui seront poussées au gré des plénières, des rencontres en coulisses et des communications publiques, qu’il s’agisse des micros journalistiques ou des posts sur Twitter. Des cafés, beaucoup. Du sommeil, peu. Des convictions, toujours. Inébranlables. Et rendez-vous sur la Gazette tous les jours, pour savoir comment nous avançons.
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Un vrai cauchemar ces centrales où la sécurité pose problème, quand à leur état… Partagez ! Volti ****** Charles Sannat pour Insolentiae Le débat sur le nucléaire est très complexe. A titre personnel, je regarde cette énergie avec une grande méfiance et en acceptant le paradoxe que mon électricité et ma « lumière » sont avant tout nucléaire ! Ce qui est certain, c’est qu’en cas d’accident dans une centrale nucléaire et compte tenu de la superficie (réduite) de notre pays, nous courrons un risque collectif majeur. La sûreté nucléaire doit donc être au centre des préoccupations, et c’est bien souvent par l’opacité qui est la sienne que l’industrie du nucléaire pêche. L’absence de transparence laisse place à tout l’imaginaire. D’ailleurs, lorsque l’on voit la manière dont a été traité l’accident de l’usine LUBRIZOL qui n’est rien de moins que la destruction d’une usine classée SEVESO ultra dangereuse, il y a de quoi craindre le pire en cas d’accident dans une centrale nucléaire. Donc, les craintes autour de cette énergie ne doivent pas être minimisées ni balayées d’un revers de main. Elles sont légitimes et il faut apporter de vraies réponses aux questions des gens. Cela ne retire, néanmoins, rien à cette intervention dans le Point de l’ancien haut-commissaire à l’énergie atomique Yves Bréchet, que je vous invite à lire. Voici l’un des meilleurs passages parce qu’il pointe une aberration toute française où l’on veut décarboner notre énergie nucléaire, qui est peut-être radioactive mais certainement… pas carbonée ! « L’urgence climatique n’autorise pas les effets de manches. Et nous sommes en plus dans une guerre économique qui a succédé à la guerre froide. Dans cette configuration, on a plus que jamais besoin d’un Etat stratège. La problématique est de décarboner notre énergie. Mais, aujourd’hui, on s’évertue à décarboner une électricité déjà décarbonée ! Remplacer le nucléaire décarboné par les énergies renouvelables ne réduit en rien le dioxyde de carbone. L’Allemagne avait 20 % de nucléaire, mais a décidé d’en sortir, rouvrant ainsi ses usines à charbon, sans parler des milliards par an que coûte cette transition énergétique. Vous pensez que la France peut se permettre d’investir 1 200 milliards d’euros dans un parc de production éolien, avec des turbines à gaz pour pallier les absences de vent quinze jours par an ? Tout ça sans aucune diminution des gaz à effet de serre ? C’est autant d’argent qui n’ira pas dans la rénovation du bâtiment et dans l’électrification des transports. Mais plutôt que de se demander : « Qu’est-ce qu’on peut faire d’efficace ? », on se demande : « Qu’est-ce qu’on peut annoncer ? » Les énergies renouvelables locales font sens. Mais les mettre sur le réseau électrique, c’est beaucoup plus compliqué. Il faut pour cela des investissements massifs dans la recherche sur le stockage. Au lieu de cela, on subventionne des panneaux photovoltaïques importés de Chine »… Charles SANNAT « Ceci est un article « presslib » et sans droit voisin, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »
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Climat. Au-delà du tri des déchets et du compost, voici les gestes qui ont vraiment un impact Face au changement climatique et aux menaces sur la biodiversité, des engagements globaux et politiques sont nécessaires. Mais après la publication du rapport du Giec, vous avez peut-être envie de modifier des choses dans votre mode de vie. Quelles sont les actions qui ont le plus de poids ? L’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C est déjà hors de portée. « Sans équivoque », les humains sont responsables de ce changement. Et il y a toujours plus de gaz à effet de serre (méthane, CO2…) rejeté dans l’atmosphère. Ce sont les constats des 230 scientifiques du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, qui ont rendu leur rapport le 9 août. Face à ce bilan alarmant, que peut-on faire ? Des engagements globaux et des décisions politiques sont indispensables. Car agir individuellement ne suffit pas. Il n’empêche qu’on ne veut pas forcément rester les bras croisés en attendant, malgré l’urgence. « Si chaque personne en France devenait totalement écolo dans son quotidien, on réduirait de 25 % notre empreinte carbone », rappelle Kaméra Vesic, fondatrice et directrice de PikPik, une association d’éducation à l’environnement et à l’écocitoyenneté. C’est peu et beaucoup à la fois. « Car agir individuellement, c’est aussi montrer aux dirigeants politiques et aux entreprises que les particuliers sont préoccupés par le sujet », ajoute-t-elle. Pour commencer, vous pouvez estimer votre impact personnel en matière d’émissions de gaz à effet de serre. Un rapide test (que vous pouvez faire en cliquant sur ce lien), développé par l’Ademe et l’Association Bilan Carbone, vous donnera un aperçu. Vous répondrez à des questions sur vos habitudes de consommation, de transport, mais aussi sur vos habitudes alimentaires. Quelles sont les actions prioritaires à mener car elles ont l’impact le plus élevé ? Quelles sont celles auxquelles on ne pense pas forcément ? Voir aussi : VIDÉO. Le Giec rend un rapport alarmant sur le climat Modifier ses déplacements : limiter l’utilisation de la voiture « Pour avoir un impact sur le climat, le grand sujet c’est d’abord la consommation d’énergie, souligne Kaméra Vesic. Avoir une gourde, acheter en vrac de temps en temps et produire moins de déchets compte, mais dans une bien moindre mesure. » Et qui dit consommation d’énergie dit véhicule. « Et là, une chose énorme à faire, c’est d’arrêter ou de réduire l’utilisation de la voiture individuelle », ajoute-t-elle. Un sujet toujours sensible. « Quand on habite en banlieue éloignée ou à la campagne, ne plus utiliser de voiture est très difficile », sait Kaméra Vesic. Mais il est possible de diminuer le bilan carbone de ses trajets au volant et de rouler moins. Lorsqu’une voiture est nécessaire, mieux vaut l’acheter petite, pas lourde et adaptée à ses besoins quotidiens. Pour les vacances, il sera toujours possible d’en louer une plus grande. « On peut aussi connaître les principes de base de l’écoconduite pour diminuer sa consommation de carburant », ajoute Kaméra Vesic. Bon entretien du véhicule, pneus bien gonflés, voiture peu chargée, vitesses passées aux bons moments… Lire aussi : Un stage d’éco-conduite pour mémoriser les bons gestes au volant Bien sûr, le covoiturage pour aller à l’école ou au travail est à privilégier. Pourquoi ne pas s’organiser dans son entreprise pour connaître les personnes habitant le même secteur et susceptibles de faire le même trajet ? Où que l’on habite, le principe est de réduire ses trajets en auto, en regroupant les raisons de se déplacer ou en bougeant autrement (à pied, à vélo, en transports en commun…) En ville, « on n’est pas toujours obligé de posséder une voiture, mais il faut proposer des alternatives. On peut envisager d’avoir une voiture en partage ou d’en louer une de temps en temps », suggère Kaméra Vesic. Ce qui peut faire faire des économies sur une année. Au quotidien, on peut essayer d’utiliser davantage les transports en commun ou le vélo (deux ou trois jours par semaine) et essayer de favoriser le télétravail quand c’est possible. On peut aussi envisager de changer ses habitudes de courses et les faire à pied, autour de chez soi, ou se faire livrer si le petit camion du magasin apporte les achats à plusieurs clients à la fois (cela fait autant d’allers-retours en moins au supermarché). En matière de transports, l’avion pèse lourd dans le bilan carbone de ceux qui l’utilisent. Ne plus le prendre est la meilleure des solutions. « Pour les vacances, si on est habitué à voyager en avion, on peut commencer par aller moins loin et y avoir recours moins souvent », propose la directrice de l’association PikPik, qui déplore que bien des vols coûtent moins chers que les billets de train pour se déplacer en Europe. Modifier son alimentation : moins de viande « C’est un aspect qui est encore trop souvent perçu comme une lubie d’écolo, mais manger moins de viande est véritablement positif pour le climat », souligne Kaméra Vesic. En effet, changer notre alimentation (et donc la production) est, avec les actions sur nos transports, la façon la plus efficace pour réduire notre bilan carbone personnel. Tout le monde ne va pas devenir végétarien. « Mais on peut commencer par manger moins de viande, et uniquement de la viande labélisée et produite localement. » Pourquoi ne pas essayer de remplacer la moitié de ses repas avec viande par des repas végétariens (avec œufs, laitages, légumineuses, féculents…) ? C’est la viande rouge qui émet le plus d’émissions de gaz à effet de serre lors de sa production, en raison du fonctionnement de l’exploitation, mais aussi du méthane qui émane des animaux. Ainsi, remplacer la viande rouge par de la viande blanche, comme le poulet, est déjà une avancée. « Côté santé, il faut encore rassurer les gens car certains redoutent des carences. Mais de plus en plus de personnes commencent à prendre conscience que manger moins de viande est en fait bénéfique pour leur santé et leur porte-monnaie. » Pour le reste, il s’agit de se nourrir le plus localement possible. « De regarder les étiquettes pour repérer les labels de qualité et connaître les origines des produits : entre un concombre qui vient de Thaïlande et un autre du Portugal, mieux vaut celui du Portugal. Et s’il y en a qui sont produits en France, c’est encore mieux. » Ne pas oublier que le chocolat et le café viennent aussi de loin. Quant au bio, il peut coûter un peu plus cher. « Je conseille à ceux qui n’en ont pas les moyens de ne pas tout acheter en bio, mais de privilégier certains produits. » Lire aussi : Pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre, l’Éthiopie passe de l’élevage de bœuf au poulet Changer de banque : notre argent pollue Vous ne le savez peut-être pas mais votre argent à la banque contribue sans doute à réchauffer la planète ! « Les banques investissent massivement dans les industries polluantes et dépendent notamment largement des énergies fossiles », rappelle l’ONG Oxfam France. Une étude d’Oxfam France, publiée en novembre 2019, révèle que notre argent représenterait, en fait, « notre premier poste d’émissions de CO2 ! Si l’on considère que les Français ont en moyenne 25 000 € sur leurs comptes, nous polluons encore plus via ce que finance notre argent que par notre propre consommation. » Toutefois, toutes les banques françaises n’ont pas le même modèle économique, et certaines sont « historiquement plus ou moins tournées vers des secteurs d’activités émetteurs », souligne l’ONG. Il faut donc trouver la sienne parmi celles dont les choix sont un peu plus vertueux. Des ONG listent régulièrement les points noirs et les efforts des banques. Le Crédit Coopératif est une banque, engagée dans l’économie sociale et solidaire. Elle figure en tête de ces classements pour son éthique. Comme la Nef, qui ne propose pas de compte courant mais accueille l’épargne des particuliers. « Il y a peut-être aussi un lobbying de citoyens à mener, auprès des banques et des politiques pour montrer que ces aspects-là comptent et faciliter l’accès à des banques plus propres », note Kaméra Vesic. Lire aussi : Avec Rift, Éva Sadoun rêve d’une finance vertueuse Consommer moins : penser seconde main Produire de nouvelles télévisions, des smartphones, des machines à laver ou d’autres équipements (meubles, ordinateurs, cafetière, etc.) a un impact sur les émissions de gaz à effet de serre. « Dans un bilan carbone, le poids des équipements neufs que l’on achète pèse souvent plus que celui de la consommation induite par ces équipements (eau, électricité…) », ajoute Kaméra Vesic. Mieux vaut ne pas les renouveler souvent. Et si c’est le cas, les choisir réparables et économes. Il est aussi possible de se tourner vers des produits de seconde main, y compris dans l’électroménager. Par exemple, Emmaüs ou les entreprises d’insertion Envie proposent des produits rénovés, moins chers et garantis pour équiper sa cuisine ou son salon. Le site Leboncoin, les boutiques de vêtements d’occasion pour les enfants, les sites et applications spécialistes des produits de seconde main peuvent aider à s’offrir ce qui nous plaît de façon plus responsable. À condition de trouver, là aussi, le juste milieu et de ne pas surconsommer en faisant voyager des colis partout en Europe. Eh oui, il est difficile de changer toutes ses habitudes ou de couper court à certaines envies, mais commençons déjà par nous questionner : ai-je vraiment besoin d’une cafetière flambant neuve ? Et si j’achetais mon nouveau téléphone reconditionné ? Petit à petit, notre façon de consommer change. Tous ces écogestes et ces changements d’habitudes, à l’échelle individuelle, ne suffiront pas à drastiquement freiner le réchauffement climatique mais ils comptent. Ils font aussi tache d’huile dans l’entourage, contribuent à la prise de conscience et permettent de peser face aux entreprises et aux gouvernements pour qu’ils prennent des décisions contre le réchauffement climatique.
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La pollution au fioul a atteint les plages du sud de la France. Plusieurs plages du Var, dont la célèbre plage de Pampelonne dans la baie de Saint Tropez, ont été fermées au public dès mardi, a annoncé la préfecture du Var après que des résidus d'hydrocarbures s'y sont échoués. Les plages de l'Escalet et Pampelonne à Ramatuelle, des Salins et de la Moutte à Saint-Tropez, et celle de La Nartelle-Saint Barth à Sainte-Maxime sont notamment concernées. La journée de mercredi sera consacrée à "planifier" les opérations de dépollution, a expliqué la Préfecture du Var. "Des résidus importants se sont déposés sur la côte, avec 16 kilomètres impactés", a témoigné le maire de Ramatuelle, Roland Bruno, la commune où se situe la plage de Pampelonne, rendue célèbre par Brigitte Bardot. Des résidus se sont déposés "dans les criques et sur les plages, touchant en particulier des banquettes de posidonie", ces plantes sous-marines typiques de Méditerranée. Dans un communiqué, la préfecture du Var a annoncé l'ouverture d'une cellule de crise et activé le Plan Polmar (Pollution maritime) terre, confirmant "l'arrivée de galettes d'hydrocarbures, souvent mélangées à des herbes de posidonie, sur les plages de Ramatuelle, Saint-Tropez et Sainte-Maxime". "Compte tenu des conditions météorologiques défavorables, on ne peut pas exclure l'arrivée de nouveaux résidus sur le littoral varois dans les prochains jours", a averti la Préfecture du Var, en précisant que "des échantillons ont été prélevés afin d'établir avec certitude l'origine de la pollution". Cette pollution "semble provenir" du pétrole échappé lors de la collision de deux navires au large de la Corse le 7 octobre dernier, a déclaré la préfecture maritime de Méditerranée. La plus grande partie du pétrole a pu être aspirée, mais des résidus, "dans des quantités conformes à ce qui était anticipé" ont été rejetés sur les plages, a-t-elle précisé. Les autorités estiment que 600 m3 de pétrole se sont échappés lors de la collision entre l'Ulysse, un roulier tunisien, et le Virginia, un porte-conteneurs chypriote, en face du cap Corse. Les marins ont pu aspirer 1 000 m3 de mélange de pétrole mélangé à de l'eau de mer, ne laissant échapper dans la nature qu'une petite fraction de la pollution. Tous les résidus n'ont cependant pas pu être récupérés avant leur arrivée sur la côte en raison du gros temps en mer. Au large, l'aspiration des résidus sous forme de boulettes se poursuit.
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En pratique, cette réalité palpable n’a échappé qu’à une certaine coterie de politiciens et de journalistes. Les premiers, parce qu’il est fort commode de ne pas se soucier du temps qu’il fait si cela permet de raboter les coûts d’équipements et rediriger habilement les économies pratiquées vers les réceptions petits-fours et autres dépenses sociales électoralement significatives. Les seconds, parce qu’il est maintenant accepté par toutezétousses que le réchauffement climatique décrété par la Science empêche durablement la formation de tout flocon de neige au sud du 60° parallèle, et puis c’est tout. Alors, lorsque le climat persiste, malgré tout, à jouer un petit tour à l’Hexagone en saupoudrant de quelques centimètres de neige les autoroutes françaises, c’est immédiatement la panique (mais une panique maîtrisée, notez-le bien). Le fait que cette situation se reproduise de façon maintenant régulière, d’année en année, que la réaction de politiciens soit toujours aussi inepte et celle des journalistes soit toujours aussi agressivement bête devrait normalement inquiéter les contribuables qui subventionnent les uns et les autres malgré leur incompétence. Rassurez-vous : il n’en est rien, ce qui nous permet de nous délecter d’une fournée de déclarations politiques idiotes et d’articles journalistiques assez phénoménalement consternants comme celui-ci qui, période olympique oblige, porte haut la flamme de la bêtise consensuelle et l’art du n’importe quoi finement brodé. Oui, alors même que la France patauge dans la neige et des températures hivernales, il n’est jamais trop tard pour rappeler que le réchauffement climatique est à nos portes : ainsi pour le journaliste auteur de cette palpitante analyse, l’avenir des Jeux Olympiques d’hiver semble menacé par le climat et la baisse consécutive de la pratique des sports d’hiver dans de nombreux pays. Et quelle analyse ! Égrénant des statistiques qui frisent l’incroyable aux bigoudis électriques, on apprend ainsi que ce sont les pays qui ont le plus de neige et de glace qui récoltent le plus de médailles aux JO d’hiver, que ce sont les pays septentrionaux riches de montagnes qui produisent le plus d’athlètes médaillés dans les disciplines à base de ski et que, surprise des surprises, aucun athlète issu d’un pays tropical n’a jamais remporté la moindre médaille à des JO d’hiver (lien Wikipedia à l’appui, histoire de bien prendre l’ampleur de toute la stupéfaction qui emplit ici le journaliste). Pire encore : alors que les voitures, les camions et les petits scooters Deliveroo s’empilent sur les routes de France devenues impraticables sous leurs trois flocons (obligeant par là les équipes rédactionnelles à se gaver de sandwiches douteux), notre inénarrable journaliste ne recule devant rien et embraye immédiatement la vitesse suivante en notant qu’avec tout ce gros réchauffement qui pollue (ou toute cette pollution qui réchauffe, disons), le nombre de villes aptes à recevoir décemment des jeux d’hiver va inévitablement diminuer avec les années : même Chamonix, qui s’enfonce dans 4 mètres de neige, semble menacée. Pensez donc ! Même Garmisch pourrait ne plus avoir de neige et tant pis si la dernière Coupe du monde de descente en ski a bénéficié d’un beau manteau neigeux ! Voilà une affirmation sans doute aussi gravissime et solide que celle qui voyait Tuvalu sombrer corps et biens dans les océans, et dont on s’étonne aujourd’hui que l’archipel n’en fasse qu’à sa tête. La réalité ne doit pas interférer avec le message officiel : le réchauffement climatique est en marche, inexorable. Il coulera les archipels, il déneigera les Alpes, et s’il le faut, il médaillera les pays tropicaux ! En fait, le réchauffement climatique et les Jeux Olympiques sont la conjonction de deux phénomènes de société assez puissants qui est à même de réaliser un véritable vortex de journamimse, ce concept que j’évoque parfois (comme ici) et qui fait de gros dégâts sur ceux qui le pratiquent. Les Jeux étant déjà naturellement le terrain d’expression de commentateurs aussi navrants que dégoulinants de chauvinisme, on comprendra qu’y ajouter la question climatique fait toujours recette pour combler de longues minutes pendant lesquelles des sportifs autres que Français alignent des performances notables dans une météo de saison qu’aucun commentateur étranger ne juge nécessaire d’analyser. Il n’est qu’à voir les morceaux de bravoure qui nous sont pondus régulièrement pour comprendre l’ampleur du phénomène : trop de neige ? C’est la fotoréchofman. Des inondations ? C’est la fotoréchofman. Les mers qui montent, le littoral qui s’abime ? C’est la fotoréchofman. Les jeux d’hiver se déroulent dans des endroits trop chauds, comme à Sotchi ? C’est la fotoréchofman. Pour ces jeux-ci, qui sont tellement froids que les politiciens présents sur place ont les mains dans leurs propres poches, on attend encore que ce soit la fotoréchofman. Cela ne devrait plus tarder. Devant ce déferlement, on ne peut qu’être étonné de l’absence de réaction du public. Apathique, il semble gober ces allégations de plus en plus foutaisistes qui, pourtant, servent de socle à des délires politiques toujours plus interventionnistes. Les inondations, la neige, les ours qui meurent de faim ou les Jeux Olympiques d’hiver trop froids ou trop chauds sont autant d’excellentes raisons de lutter contre le réchauffement climatique qu’on combattra, pied à pied, en subventionnant telle ou telle entreprise productrice d’éoliennes ou de panneaux photovoltaïques, en taxant les automobilistes qui sont sales et égoïstes avec leurs moyens de déplacements individuels ou en culpabilisant petits et grands sur la consommation de viande, de Nutella et j’en passe, dont tout le monde sait (c’est écrit dans les journaux, et Pujadas l’a dit au 20H, m’ame Michu !) que la production est « néfaste pour notre environnement » (pardi). On se demande encore combien d’assertions culpabilisantes niaises, de factoïds idiots nos journalistes vont tenter de nous faire gober les prochaines années. Une chose est sûre : le rythme s’est nettement intensifié ces dernières semaines. —- Sur le web
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"Oil, Smoke & Mirrors" est un documentaire d'interviews qui relie deux événements cruciaux de ce début de siècle: la fin du pétrole (le "peak oil") et les attentats du 11 septembre. L'essentiel de ce que nous produisons et consommons, y compris l'alimentation, dépend du pétrole. Certains experts disent que le peak oil (le point maximum de la production de pétrole) sera atteint dans 5 ou 10 ans. D'autres pensent sur nous y sommes déjà. La production des deux plus gros producteurs européens, la Grande Bretagne et la Norvège, a déjà amorcé son déclin depuis 1999 respectivement, avec une baisse de 6% par an environ. Le déclin de la production a également commencé pour 53 autres pays producteurs de pétrole ou de gaz. Les 4/5è de notre consommation actuelle de pétrole provient de gisements découverts avant 1970. A l'heure actuelle, nous consommons chaque année 3 fois plus de pétrole que nous en découvrons. Et les nouveaux gisements découverts sont de moins en moins nombreux et de plus en plus difficiles à extraire ou à transformer. Lorsque l'offre de pétrole commencera à devenir insuffisante par rapport aux besoins, cela entraineront des changements sans précédents dans l'histoire récente, avec à la clé un lent mais inéluctable effondrement de l'économie. Le peak oil est une échéance majeure à laquelle les thinks tanks du gouvernement mondial réfléchissent depuis longtemps, en particulier le CFR dont Dick Cheney a été le directeur avant de devenir le vice-président de Bush. Le contrôle des dernières réserves de pétrole étaient un objectif stratégique du Project for a New American Century (PNAC), le think tank néo-conservateur d'où provenait la majorité des membres de l'administration Bush. Sous couvert de "lutte contre le terrorisme", le PNAC désignait une cinquantaine de pays pour une intervention militaire des Etats-Unis. Pratiquement tous ces pays étaient comme par hasard des producteurs de pétrole ou de gaz. Alors, les attentats du 11 septembre avaient-ils un lien avec la fin du pétrole ? C'est la question à laquelle ce documentaire tente de répondre... On y retrouve notamment Michael Meacher, ex-ministre et député travailliste britannique, et Andreas von Bulöw, ex-ministre et député allemand du SPD, qui ont très tôt exprimé publiquement leurs doutes à propos de la version officielle du 911. voir le film Voir aussi cet autre article à propos de la fin du pétrole, avec un excellent documentaire d'Arte, "Pétrole, cruel sera le réveil"
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Suite au référé déposé par la cimenterie Calcia auprès du tribunal de grande instance de Caen, Greenpeace est contraint d’interrompre son action de blocage, sous peine d’avoir à payer 20 000 euros d’astreinte par infraction et par personne. Dans ces conditions, et après huit jours de blocage visant le chantier EPR de Flamanville (Manche), les militants de l’organisation de défense de l’environnement ont décidé de quitter les lieux, après un simple contrôle d’identité. Cette action avait commencé le 24 juin sur les carrières de Montebourg, Lieusaint et La Haye-du-Puits (Manche), qui approvisionnent en sable et en gravier le chantier de l’EPR. Elle s’était ensuite poursuivie à partir du 27 juin à la cimenterie de Ranville (Calvados). « Durant huit jours, Greenpeace a perturbé la construction d’un réacteur dangereux, inutile et coûteux, précise Yannick Rousselet, chargé de la campagne Énergie de Greenpeace France. Nous sommes aujourd’hui contraints d’interrompre notre action, mais sur le fond, rien n’est réglé : la déroute du chantier de l’EPR en Finlande est en train de se reproduire à Flamanville. » Alors que la France préside depuis le 1er juillet l’Union européenne (UE) pour six mois, il est plus que jamais nécessaire de dénoncer l’absurdité du nucléaire et les mauvais choix énergétiques. Pourquoi investir dans le nucléaire, alors qu’il existe des solutions plus efficaces, plus économiques, plus sûres et plus rapides ? La première consiste à mettre en œuvre une politique ambitieuse d’efficacité énergétique, qui répond à la fois aux enjeux des changements climatiques, de la sécurité énergétique et du pouvoir d’achat des Français. Au niveau européen, la maîtrise de la consommation est le parent pauvre du paquet « énergie climat » qui doit être voté par l’UE d’ici la fin de l’année. Pour l’instant, à la différence des objectifs de réduction de 20 % des émissions de gaz à effet de serre et de développement de 20 % des renouvelables, celui de réduire de 20 % la consommation d’énergie ne revêt aucun caractère obligatoire. Greenpeace demande que la France, désormais à la tête de l’UE, profite de cette occasion unique pour mettre l’Europe sur la voie des économies d’énergie, en la poussant à se doter d’une réglementation juridiquement contraignante. C’est la condition indispensable pour que des efforts réels soient entrepris dans le bâtiment, le transport et les équipements électriques, ces secteurs qui consomment énormément d’énergie et plombent le pouvoir d’achat des Français. Par ailleurs, dans la soirée du 30 juin, sur France 3, en complète contradiction avec la feuille de route énergétique du Grenelle de l’environnement, qui a fixé comme priorités l’efficacité énergétique et les renouvelables, le président de la République a laissé entendre qu’il n’excluait pas de construire un deuxième réacteur EPR. « Ces propos sont absurdes : le parc nucléaire français est déjà en surcapacité et l’atome ne fait pas rouler les voitures, déclare Yannick Jadot, directeur des programmes de Greenpeace France. Aujourd’hui, on ne sait même pas combien coûte un EPR, vendu pour plus de 3 milliards d’euros mais dont le prix global est en train de doubler en Finlande. En revanche, on sait qu’un euro investi dans l’efficacité permet d’économiser sept fois plus d’énergie qu’un euro investi dans le nucléaire n’en produit. Il est très clair que si Nicolas Sarkozy confirmait son intention de construire un deuxième EPR, il signerait la mort du Grenelle de l’environnement. »
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Des centaines de milliers de jeunes Européens ont séché l'école ce vendredi pour placer le changement climatique au coeur des élections européennes de dimanche, selon les organisateurs d'une grande journée de mobilisation mondiale. "Désolé maman, je sèche comme la planète", résumait une pancarte aperçue à Paris. Sur le site youthforclimate.fr, des appels à la grève étaient répertoriés dans plus de 1 770 villes réparties dans 90 pays, dont une centaine de villes en France. Des milliers de jeunes - dont environ 15 000 à Paris - ont manifesté dans l'Hexagone, selon un comptage du cabinet Occurrence pour un collectif de médias. Une journée qui a néanmoins moins mobilisé que la précédente : en mars ils étaient entre 29 000 et 40 000 selon les sources. En Allemagne, ils étaient 320 000 à défiler au cours de plus de 200 actions, selon le mouvement "Friday for future", à l'origine de ces mobilisations. À Berlin, 15 000 élèves, selon les organisateurs, se sont rassemblés à la mi-journée devant l'emblématique Porte de Brandebourg. Des rassemblements importants ont également eu lieu à Hambourg (17 500 manifestants, selon la police) à Francfort (4 500 personnes) pour marcher vers la Banque centrale européenne ou encore à Leipzig (5 000). D'autres manifestations ont drainé des milliers de jeunes à Genève et Lausanne, Rome, Milan, Florence, Palerme, Barcelone ou Madrid, où les manifestants réunis à Puerta del Sol ont rappelé qu'"on est tous dans le même bateau". L'initiative a été lancée par Greta Thunberg, 16 ans, qui s'est fait connaître en brandissant seule tous les vendredis une pancarte "grève de l'école pour le climat" devant le Parlement de Stockholm. Peu à peu, son initiative a gagné plusieurs pays et des milliers de jeunes ont commencé à descendre dans la rue chaque vendredi. Elle-même a pris vendredi la tête d'une manifestation d'environ 4 000 jeunes à Stockholm. A Oslo, plusieurs centaines de jeunes ont défilé, soutenus par la Première ministre Erna Solberg. Dans la foule, des panneaux inventifs comme "La terre sera bientôt plus chaude qu'un jeune Leonardo DiCaprio".
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