label
class label
5 classes
headline
stringlengths
22
186
text
stringlengths
67
46.5k
headline_text
stringlengths
124
46.6k
url
stringlengths
36
49
5sports
La mère d'un ex-entraîneur des Super Eagles libérée au Nigeria
Ogere Siasia, âgée de 76 ans, et deux autres personnes ont été arrêtées en juillet à Bayelsa, dans le sud du Nigeria. Dans cette partie du pays, les enlèvements sont monnaie courante, et les ravisseurs exigent souvent le paiement d'une rançon. On ne sait pas si une rançon a été payée en échange de la libération de Mme Siasia. "Traumatisme" Siasia a déclaré à la BBC être "soulagé" que sa mère ait été libérée en toute sécurité. "C'était très difficile, mais je suis plutôt soulagé qu'elle soit enfin libre ce dimanche matin", a-t-il déclaré à Oluwashina Okeleji, de BBC Sport. "Je ne peux que remercier les Nigérians et toutes les personnes impliquées dans le retour en toute sécurité de ma mère. Elle est vieille et est en mauvaise santé en ce moment. Je prie pour que personne n'ait à subir ce traumatisme", a ajouté Siasia. Lire aussi : L'ancien international nigérian Samson Siasia banni à vie. Libération de l'entraîneur enlevé au Cameroun anglophone C'est la deuxième fois, en quatre ans, que la mère de l'entraîneur de football est enlevée. En 2015, elle avait été détenue par des hommes armés pendant 12 jours. Samson Siasia a joué plus de 50 matchs pour son pays. Il a inscrit 16 buts et a remporté la Coupe d'Afrique des nations 1994 avec le Nigeria. En tant qu'entraîneur, il a remporté les Coupes d'Afrique des moins de 20 ans et des moins de 23 ans avec les sélections de son pays, en 2005 et 2015. Siasia a aussi remporté la médaille d'argent des Jeux de Beijing en 2008 et le bronze aux Jeux de Rio en 2016.
La mère d'un ex-entraîneur des Super Eagles libérée au Nigeria Ogere Siasia, âgée de 76 ans, et deux autres personnes ont été arrêtées en juillet à Bayelsa, dans le sud du Nigeria. Dans cette partie du pays, les enlèvements sont monnaie courante, et les ravisseurs exigent souvent le paiement d'une rançon. On ne sait pas si une rançon a été payée en échange de la libération de Mme Siasia. "Traumatisme" Siasia a déclaré à la BBC être "soulagé" que sa mère ait été libérée en toute sécurité. "C'était très difficile, mais je suis plutôt soulagé qu'elle soit enfin libre ce dimanche matin", a-t-il déclaré à Oluwashina Okeleji, de BBC Sport. "Je ne peux que remercier les Nigérians et toutes les personnes impliquées dans le retour en toute sécurité de ma mère. Elle est vieille et est en mauvaise santé en ce moment. Je prie pour que personne n'ait à subir ce traumatisme", a ajouté Siasia. Lire aussi : L'ancien international nigérian Samson Siasia banni à vie. Libération de l'entraîneur enlevé au Cameroun anglophone C'est la deuxième fois, en quatre ans, que la mère de l'entraîneur de football est enlevée. En 2015, elle avait été détenue par des hommes armés pendant 12 jours. Samson Siasia a joué plus de 50 matchs pour son pays. Il a inscrit 16 buts et a remporté la Coupe d'Afrique des nations 1994 avec le Nigeria. En tant qu'entraîneur, il a remporté les Coupes d'Afrique des moins de 20 ans et des moins de 23 ans avec les sélections de son pays, en 2005 et 2015. Siasia a aussi remporté la médaille d'argent des Jeux de Beijing en 2008 et le bronze aux Jeux de Rio en 2016.
https://www.bbc.com/afrique/sports-49870998
5sports
Jeux Olympiques 2021 : le rejet du bonnet de bain afro aux Jeux olympiques pourrait être reconsidéré
La décision de ne pas autoriser les bonnets de bain conçus pour les cheveux afro lors des compétitions internationales - comme Tokyo 2020 - pourrait être reconsidérée, après les réactions négatives. Soul Cap annonce que Fina, l'organe directeur mondial des sports nautiques, leur a dit que les bonnets n'étaient pas adaptés parce qu'ils ne suivent pas "la forme naturelle de la tête". Ces commentaires ont suscité des critiques de la part de nombreux nageurs, certains affirmant que cela découragerait les Noirs à pratiquer ce sport. Lire aussi : La Fina déclare maintenant qu'elle "réexamine la situation" concernant ces produits. Dans une déclaration, elle dit comprendre "l'importance de l'inclusion et de la représentation". "Fina s'engage à veiller à ce que tous les athlètes aquatiques aient accès à des maillots de bain appropriés pour la compétition, dans la mesure où ces maillots ne confèrent pas d'avantage concurrentiel", a-t-elle ajouté. Elle a indiqué qu'elle discuterait avec Soul Cap de l'utilisation des chapeaux dans les centres de développement de Fina, qui forment des nageurs dans le monde entier. Soul Cap fabrique des bonnets destinés à recouvrir et à protéger les dreadlocks, les afros, les tissages, les tresses et les cheveux épais et bouclés. Les cheveux afro sont naturellement plus secs que les autres cheveux car ils ont moins de couches cellulaires. L'hypochlorite de sodium - ou agent de blanchiment - que l'on trouve dans les piscines peut les dessécher davantage et les endommager. De jeunes nageurs noirs affirment à Radio 1 Newsbeat qu'ils sont "déçus et le cœur brisé" par les paroles de Fina la semaine dernière. Kejai Terrelonge, 17 ans, dit que le soin des cheveux est l'un des nombreux obstacles auxquels elle est confrontée en tant que nageuse noire. "J'utilisais les petits bonnets de bain que tout le monde utilisait - ils s'adaptaient à ma tête mais comme je mettais de l'huile [de protection] dans mes cheveux, quand je nageais, ils glissaient et mes cheveux étaient mouillés", a déclaré Kejai, qui vit à Birmingham. Swim England a publié une déclaration pour "rassurer" les gens sur le fait que les Soul Caps sont autorisés lors des compétitions nationales en Angleterre. Elle dit qu'elle soulèvera ses "préoccupations" concernant le rejet de la Fina "par les canaux appropriés". "Les bonnets de natation conçus pour les cheveux afro peuvent réduire les obstacles à la pratique de ce sport pour les groupes sous-représentés, y compris les personnes noires", ajoute-t-elle. Les enfants britanniques blancs sont surreprésentés dans la natation par rapport à leur part de population, selon un rapport de Sport England de janvier 2020. Environ 29,3% des enfants britanniques blancs participent à la natation, contre 21,9% des enfants asiatiques et 20,1% des enfants noirs. Les fondateurs de Soul Cap, Michael Chapman et Toks Ahmed-Salawudeen, se disent reconnaissants du soutien qu'ils ont reçu après le rejet par la Fina de leur demande d'approbation de leurs bonnets pour les compétitions internationales. Ils déclarent avoir grandi sans apprendre à nager car "nous ne pensions pas que c'était un sport pour nous, ce n'était pas un truc entre nos amis et ce n'était pas encouragé par notre école ou nos parents". En 2017, elles ont décidé de prendre des cours ensemble - où elles ont rencontré une femme noire aux cheveux afro qui avait du mal avec la taille de son bonnet de bain. "Après avoir parlé avec nos mamans, nos sœurs, nos amis et réalisé le manque de maillots de bain adaptés aux nageurs ayant des cheveux afro, des tresses, des locs ou tout type de cheveux volumineux - nous avons décidé de créer les nôtres", ont-elles déclaré. Le nageur international jamaïcain Michael Gunning a également critiqué la formulation de Fina. Il a tweeté qu'il était "complètement choqué et dégoûté" par leur décision de la semaine dernière, qui "pénalise et ségrége encore plus la communauté noire au sommet du sport".
Jeux Olympiques 2021 : le rejet du bonnet de bain afro aux Jeux olympiques pourrait être reconsidéré La décision de ne pas autoriser les bonnets de bain conçus pour les cheveux afro lors des compétitions internationales - comme Tokyo 2020 - pourrait être reconsidérée, après les réactions négatives. Soul Cap annonce que Fina, l'organe directeur mondial des sports nautiques, leur a dit que les bonnets n'étaient pas adaptés parce qu'ils ne suivent pas "la forme naturelle de la tête". Ces commentaires ont suscité des critiques de la part de nombreux nageurs, certains affirmant que cela découragerait les Noirs à pratiquer ce sport. Lire aussi : La Fina déclare maintenant qu'elle "réexamine la situation" concernant ces produits. Dans une déclaration, elle dit comprendre "l'importance de l'inclusion et de la représentation". "Fina s'engage à veiller à ce que tous les athlètes aquatiques aient accès à des maillots de bain appropriés pour la compétition, dans la mesure où ces maillots ne confèrent pas d'avantage concurrentiel", a-t-elle ajouté. Elle a indiqué qu'elle discuterait avec Soul Cap de l'utilisation des chapeaux dans les centres de développement de Fina, qui forment des nageurs dans le monde entier. Soul Cap fabrique des bonnets destinés à recouvrir et à protéger les dreadlocks, les afros, les tissages, les tresses et les cheveux épais et bouclés. Les cheveux afro sont naturellement plus secs que les autres cheveux car ils ont moins de couches cellulaires. L'hypochlorite de sodium - ou agent de blanchiment - que l'on trouve dans les piscines peut les dessécher davantage et les endommager. De jeunes nageurs noirs affirment à Radio 1 Newsbeat qu'ils sont "déçus et le cœur brisé" par les paroles de Fina la semaine dernière. Kejai Terrelonge, 17 ans, dit que le soin des cheveux est l'un des nombreux obstacles auxquels elle est confrontée en tant que nageuse noire. "J'utilisais les petits bonnets de bain que tout le monde utilisait - ils s'adaptaient à ma tête mais comme je mettais de l'huile [de protection] dans mes cheveux, quand je nageais, ils glissaient et mes cheveux étaient mouillés", a déclaré Kejai, qui vit à Birmingham. Swim England a publié une déclaration pour "rassurer" les gens sur le fait que les Soul Caps sont autorisés lors des compétitions nationales en Angleterre. Elle dit qu'elle soulèvera ses "préoccupations" concernant le rejet de la Fina "par les canaux appropriés". "Les bonnets de natation conçus pour les cheveux afro peuvent réduire les obstacles à la pratique de ce sport pour les groupes sous-représentés, y compris les personnes noires", ajoute-t-elle. Les enfants britanniques blancs sont surreprésentés dans la natation par rapport à leur part de population, selon un rapport de Sport England de janvier 2020. Environ 29,3% des enfants britanniques blancs participent à la natation, contre 21,9% des enfants asiatiques et 20,1% des enfants noirs. Les fondateurs de Soul Cap, Michael Chapman et Toks Ahmed-Salawudeen, se disent reconnaissants du soutien qu'ils ont reçu après le rejet par la Fina de leur demande d'approbation de leurs bonnets pour les compétitions internationales. Ils déclarent avoir grandi sans apprendre à nager car "nous ne pensions pas que c'était un sport pour nous, ce n'était pas un truc entre nos amis et ce n'était pas encouragé par notre école ou nos parents". En 2017, elles ont décidé de prendre des cours ensemble - où elles ont rencontré une femme noire aux cheveux afro qui avait du mal avec la taille de son bonnet de bain. "Après avoir parlé avec nos mamans, nos sœurs, nos amis et réalisé le manque de maillots de bain adaptés aux nageurs ayant des cheveux afro, des tresses, des locs ou tout type de cheveux volumineux - nous avons décidé de créer les nôtres", ont-elles déclaré. Le nageur international jamaïcain Michael Gunning a également critiqué la formulation de Fina. Il a tweeté qu'il était "complètement choqué et dégoûté" par leur décision de la semaine dernière, qui "pénalise et ségrége encore plus la communauté noire au sommet du sport".
https://www.bbc.com/afrique/monde-57726677
0business
Finances et psychologie : comment le manque d'argent nuit à l'intelligence et affecte les décisions
C'est une image familière de nos jours : le budget est serré et les pertes sont constantes. Puis, une dépense imprévue survient. La voiture est tombée en panne et la réparation coûtera beaucoup plus cher que prévu. Le cerveau doit trouver un moyen de s'en sortir : retarde-t-il le paiement de certaines factures pour sécuriser l'argent du mécanicien ? Demande-t-il un prêt pour aider les finances déjà tendues ? Quelle que soit la voie choisie, les efforts déployés pour se sortir des difficultés financières - ou simplement pour survivre - ont des conséquences importantes sur la cognition. A surtout lire sur BBC Afrique : C'est ce qu'expliquent le spécialiste des sciences du comportement Eldar Shafir, de l'université de Princeton, aux États-Unis, et l'économiste Sendhil Mullainathan, de Harvard, dans un livre publié en 2013 et intitulé Scarcity - A New Way of Thinking about the Lack of Resources in People's Lives and in Organizations (Best Business Publisher). Le duo emploie le terme de "haut débit mental" pour illustrer la capacité du cerveau dans de telles situations. Un ordinateur avec trop de programmes ouverts aura du mal à traiter les informations. L'internet sera lent. Les vidéos se plantent tout le temps. De même, une tête pleine de problèmes financiers aura des performances réduites : elle sera surchargée et conduira à de mauvaises décisions. "Le haut débit mental est très limité. Souvent, vous devez vous concentrer sur l'urgence du moment présent et vous le faites avec compétence : vous résolvez le problème. Mais si ce mouvement se produit tout le temps, il ne sera jamais suffisant. Il négligera d'autres domaines de votre vie", explique Israeli Shafir à BBC News Brazil. Pour mesurer l'impact sur l'intelligence, Shafir et Mullainathan ont réalisé une expérience similaire à la situation présentée au début du texte. Ils se sont rendus dans un centre commercial de la ville américaine du New Jersey et ont sélectionné des personnes de conditions économiques différentes. Les participants ont d'abord été confrontés à la nécessité de payer 300 dollars (182 845 FCFA) pour une voiture en panne. Les tests de Raven, qui mesurent l'intelligence fluide des participants, ont ensuite été appliqués. Les résultats n'ont montré aucune différence significative entre les riches et les pauvres. Cependant, lorsque la valeur est passée de 300 à 3 000 dollars (182 826 à 1 828 260 FCFA) dans la situation hypothétique présentée, ils ont constaté que les plus pauvres avaient une baisse très importante du score (-13) mesuré par la méthode. Une intelligence déficiente peut, bien entendu, être décisive dans la prise de décision - surtout dans un contexte social où la marge de manœuvre est faible. "Si je fais une erreur, si je fais un mauvais investissement, si j'oublie de payer une taxe, c'est juste une irritation. Mais la vie continue. Si vous êtes pauvre et que vous faites les mêmes erreurs, le prix à payer dans la vie sera beaucoup plus élevé. Il y a moins de place pour les erreurs, donc la vie devient plus compliquée, plus difficile", explique le psychologue. La pauvreté et l'endettement sont constamment attribués au manque de responsabilité financière et de discipline en matière d'épargne. Des coachs financiers influents et même le ministre de l'économie s'en font l'écho. Dans une interview accordée au journal Folha de S.Paulo, Paulo Guedes explique que "les riches capitalisent leurs ressources. Les pauvres consomment tout". En 2019, une enquête menée par la Confédération nationale des directeurs de magasins (CNDL) et le Service de protection du crédit (SPC Brasil) indique que 67 % des consommateurs brésiliens sont incapables d'épargner quoi que ce soit de ce qu'ils gagnent. Sur ce total, 40% ont justifié que leur très faible revenu ne leur permettait pas d'épargner. Mais beaucoup peuvent se demander : où intervient l'effort individuel, la responsabilité personnelle, pour sortir de la pauvreté ? "La responsabilité personnelle est importante. Mais cela ne suffit pas si le contexte joue en votre défaveur", dit Shafir. "Nous donnons toujours l'exemple des pilotes de ligne. Si le cockpit est bien conçu, bien construit, et que le pilote est responsable et a une bonne connaissance du métier, le pilotage se passera bien. S'il y a des problèmes structurels dans le cockpit, des pilotes très capables et responsables peuvent faire tomber un avion." Le spécialiste du comportement affirme que les personnes à faible revenu développent effectivement une sagesse de survie contre les conditions défavorables. "Mais ce n'est qu'une question de temps, de malchance ou de circonstances avant que la chute ne se reproduise." Le cerveau va faire un faux pas à un moment donné". Flavia Ávila, experte en économie comportementale et fondatrice de la société de conseil InBehavior Lab, affirme que "l'un des points essentiels de la pauvreté est qu'en période de pénurie, qu'il s'agisse d'argent ou de temps, on a tendance à prendre des décisions impulsives, instinctives et moins rationnelles dans l'ensemble". "On disait autrefois que le pauvre manquait d'informations. Mais je dis que l'information seule ne suffit pas à générer l'action. Si c'était le cas, tout le monde serait millionnaire. Nous avons trop d'informations. L'information génère rarement un changement de comportement". Ávila cite le prix Nobel Daniel Kahneman, auteur de Fast and Slow : Two Ways of Thinking (Editora Objetiva, 2011), qui a popularisé un modèle de prise de décision dans lequel les situations de pénurie conduisent à des jugements hâtifs - et finalement à de mauvaises décisions. Elle précise que le modèle est une simplification d'un processus cérébral plus complexe, mais explique que "dans le système 1, il y a l'idée d'une prise de décision plus instinctive et dans le système 2, une prise de décision plus lente et plus réfléchie. Lorsque vous êtes dans une situation de pénurie, dans 95 % des cas, il s'agit du type de système 1." Shafir illustre généralement la situation avec l'image "d'un incendie, où vous ne demandez pas combien coûte le seau d'eau dont vous avez besoin pour éteindre le feu qui consume votre maison". Fernando Fonseca, économiste et professeur à l'université fédérale de Tocantins, a étudié dans sa thèse de doctorat la capacité d'épargne (ou non) des personnes en situation d'extrême pauvreté à Bico do Papagaio, une région du nord de Tocantins. En octobre 2021, le Brésil comptait 27 millions de personnes en situation de pauvreté (revenu inférieur ou égal à 290 R$ ou 37 349 FCFA par mois), selon une enquête de FGV Social. Les personnes interrogées dans l'étude de Fonseca avaient des revenus économiques instables et des difficultés d'accès à l'éducation et aux installations sanitaires de base. Le chercheur a analysé le "taux d'impatience" de cette population lorsqu'on lui pose des questions telles que "préférez-vous recevoir 100 R$ (12 879 FCFA) aujourd'hui ou 150 R$ (19 320 FCFA) dans une semaine ?". L'une des perceptions était que la prise de décision est guidée par le "biais du cadeau". "Ces personnes très pauvres, qui travaillent dur, ont un horizon temporel très court, elles ne se visualisent pas dans le futur. Ce n'est donc pas que ces dépenses soient irrationnelles, mais compte tenu de l'excès de préoccupations qu'elles suscitent, qu'il s'agisse de l'alimentation, du logement ou de la précarité, ces personnes ne peuvent avoir aucun type de planification", explique M. Fonseca. Malgré tout, un effort d'économie a été fait. Comme il s'agit d'un secteur sans accès aux banques, "non bancarisé", les familles du nord tocantinense ont essayé une sorte d'épargne non monétaire : l'élevage d'animaux de taille moyenne et petite. "Pour répondre à un besoin immédiat. L'animal a des liquidités, même s'il risque d'être vendu moins cher que prévu. Ceci est forcé par la période de faim, de sécheresse intense, dans cette région." Shafir, de Princeton, affirme que "d'une certaine manière, nos vies seraient plus faciles s'il était vrai que les pauvres méritent d'être pauvres parce qu'ils ne font pas assez d'efforts ou n'en ont pas les capacités. Mais non : en pensant qu'il y a des gens qui finissent dans la pauvreté même s'ils ont du mérite, des capacités et de l'intelligence, la vie semble injuste. " "Les données dont nous disposons montrent que les pauvres sont très concentrés et ont une grande connaissance des achats, de la manière d'obtenir le prix le plus bas. Mais si vous vous concentrez sur la sécurisation du jour suivant ou de la semaine suivante, vous ne penserez jamais à l'année prochaine. Et alors tout devient un grand défi", dit-il. Le psychologue israélien estime que les résultats de l'économie comportementale permettent d'être "optimiste quant au fait que les politiques publiques peuvent faire la différence, avec des actions en matière d'éducation, de transport ou même de revenu minimum". En d'autres termes, la garantie d'un niveau de vie minimum allège la charge qui s'ajoute au "haut débit mental". "Et il n'est même pas nécessaire que ce soit uniquement par le biais du gouvernement. Les grandes entreprises pourraient comprendre que le fait d'offrir de meilleures conditions à leurs employés entraîne une diminution des erreurs commises sur le lieu de travail. En d'autres termes, elle aide l'entreprise elle-même, au niveau de l'entreprise, à fournir des normes de travail minimales acceptables." Pour Flavia Ávila, d'InBehaviour Lab, la pauvreté et l'extrême pauvreté affectent "la société dans son ensemble : elles influencent l'économie, le climat et des questions encore moins tangibles. L'idée que l'inégalité sociale est nuisible aux sociétés prospères est désormais bien établie.
Finances et psychologie : comment le manque d'argent nuit à l'intelligence et affecte les décisions C'est une image familière de nos jours : le budget est serré et les pertes sont constantes. Puis, une dépense imprévue survient. La voiture est tombée en panne et la réparation coûtera beaucoup plus cher que prévu. Le cerveau doit trouver un moyen de s'en sortir : retarde-t-il le paiement de certaines factures pour sécuriser l'argent du mécanicien ? Demande-t-il un prêt pour aider les finances déjà tendues ? Quelle que soit la voie choisie, les efforts déployés pour se sortir des difficultés financières - ou simplement pour survivre - ont des conséquences importantes sur la cognition. A surtout lire sur BBC Afrique : C'est ce qu'expliquent le spécialiste des sciences du comportement Eldar Shafir, de l'université de Princeton, aux États-Unis, et l'économiste Sendhil Mullainathan, de Harvard, dans un livre publié en 2013 et intitulé Scarcity - A New Way of Thinking about the Lack of Resources in People's Lives and in Organizations (Best Business Publisher). Le duo emploie le terme de "haut débit mental" pour illustrer la capacité du cerveau dans de telles situations. Un ordinateur avec trop de programmes ouverts aura du mal à traiter les informations. L'internet sera lent. Les vidéos se plantent tout le temps. De même, une tête pleine de problèmes financiers aura des performances réduites : elle sera surchargée et conduira à de mauvaises décisions. "Le haut débit mental est très limité. Souvent, vous devez vous concentrer sur l'urgence du moment présent et vous le faites avec compétence : vous résolvez le problème. Mais si ce mouvement se produit tout le temps, il ne sera jamais suffisant. Il négligera d'autres domaines de votre vie", explique Israeli Shafir à BBC News Brazil. Pour mesurer l'impact sur l'intelligence, Shafir et Mullainathan ont réalisé une expérience similaire à la situation présentée au début du texte. Ils se sont rendus dans un centre commercial de la ville américaine du New Jersey et ont sélectionné des personnes de conditions économiques différentes. Les participants ont d'abord été confrontés à la nécessité de payer 300 dollars (182 845 FCFA) pour une voiture en panne. Les tests de Raven, qui mesurent l'intelligence fluide des participants, ont ensuite été appliqués. Les résultats n'ont montré aucune différence significative entre les riches et les pauvres. Cependant, lorsque la valeur est passée de 300 à 3 000 dollars (182 826 à 1 828 260 FCFA) dans la situation hypothétique présentée, ils ont constaté que les plus pauvres avaient une baisse très importante du score (-13) mesuré par la méthode. Une intelligence déficiente peut, bien entendu, être décisive dans la prise de décision - surtout dans un contexte social où la marge de manœuvre est faible. "Si je fais une erreur, si je fais un mauvais investissement, si j'oublie de payer une taxe, c'est juste une irritation. Mais la vie continue. Si vous êtes pauvre et que vous faites les mêmes erreurs, le prix à payer dans la vie sera beaucoup plus élevé. Il y a moins de place pour les erreurs, donc la vie devient plus compliquée, plus difficile", explique le psychologue. La pauvreté et l'endettement sont constamment attribués au manque de responsabilité financière et de discipline en matière d'épargne. Des coachs financiers influents et même le ministre de l'économie s'en font l'écho. Dans une interview accordée au journal Folha de S.Paulo, Paulo Guedes explique que "les riches capitalisent leurs ressources. Les pauvres consomment tout". En 2019, une enquête menée par la Confédération nationale des directeurs de magasins (CNDL) et le Service de protection du crédit (SPC Brasil) indique que 67 % des consommateurs brésiliens sont incapables d'épargner quoi que ce soit de ce qu'ils gagnent. Sur ce total, 40% ont justifié que leur très faible revenu ne leur permettait pas d'épargner. Mais beaucoup peuvent se demander : où intervient l'effort individuel, la responsabilité personnelle, pour sortir de la pauvreté ? "La responsabilité personnelle est importante. Mais cela ne suffit pas si le contexte joue en votre défaveur", dit Shafir. "Nous donnons toujours l'exemple des pilotes de ligne. Si le cockpit est bien conçu, bien construit, et que le pilote est responsable et a une bonne connaissance du métier, le pilotage se passera bien. S'il y a des problèmes structurels dans le cockpit, des pilotes très capables et responsables peuvent faire tomber un avion." Le spécialiste du comportement affirme que les personnes à faible revenu développent effectivement une sagesse de survie contre les conditions défavorables. "Mais ce n'est qu'une question de temps, de malchance ou de circonstances avant que la chute ne se reproduise." Le cerveau va faire un faux pas à un moment donné". Flavia Ávila, experte en économie comportementale et fondatrice de la société de conseil InBehavior Lab, affirme que "l'un des points essentiels de la pauvreté est qu'en période de pénurie, qu'il s'agisse d'argent ou de temps, on a tendance à prendre des décisions impulsives, instinctives et moins rationnelles dans l'ensemble". "On disait autrefois que le pauvre manquait d'informations. Mais je dis que l'information seule ne suffit pas à générer l'action. Si c'était le cas, tout le monde serait millionnaire. Nous avons trop d'informations. L'information génère rarement un changement de comportement". Ávila cite le prix Nobel Daniel Kahneman, auteur de Fast and Slow : Two Ways of Thinking (Editora Objetiva, 2011), qui a popularisé un modèle de prise de décision dans lequel les situations de pénurie conduisent à des jugements hâtifs - et finalement à de mauvaises décisions. Elle précise que le modèle est une simplification d'un processus cérébral plus complexe, mais explique que "dans le système 1, il y a l'idée d'une prise de décision plus instinctive et dans le système 2, une prise de décision plus lente et plus réfléchie. Lorsque vous êtes dans une situation de pénurie, dans 95 % des cas, il s'agit du type de système 1." Shafir illustre généralement la situation avec l'image "d'un incendie, où vous ne demandez pas combien coûte le seau d'eau dont vous avez besoin pour éteindre le feu qui consume votre maison". Fernando Fonseca, économiste et professeur à l'université fédérale de Tocantins, a étudié dans sa thèse de doctorat la capacité d'épargne (ou non) des personnes en situation d'extrême pauvreté à Bico do Papagaio, une région du nord de Tocantins. En octobre 2021, le Brésil comptait 27 millions de personnes en situation de pauvreté (revenu inférieur ou égal à 290 R$ ou 37 349 FCFA par mois), selon une enquête de FGV Social. Les personnes interrogées dans l'étude de Fonseca avaient des revenus économiques instables et des difficultés d'accès à l'éducation et aux installations sanitaires de base. Le chercheur a analysé le "taux d'impatience" de cette population lorsqu'on lui pose des questions telles que "préférez-vous recevoir 100 R$ (12 879 FCFA) aujourd'hui ou 150 R$ (19 320 FCFA) dans une semaine ?". L'une des perceptions était que la prise de décision est guidée par le "biais du cadeau". "Ces personnes très pauvres, qui travaillent dur, ont un horizon temporel très court, elles ne se visualisent pas dans le futur. Ce n'est donc pas que ces dépenses soient irrationnelles, mais compte tenu de l'excès de préoccupations qu'elles suscitent, qu'il s'agisse de l'alimentation, du logement ou de la précarité, ces personnes ne peuvent avoir aucun type de planification", explique M. Fonseca. Malgré tout, un effort d'économie a été fait. Comme il s'agit d'un secteur sans accès aux banques, "non bancarisé", les familles du nord tocantinense ont essayé une sorte d'épargne non monétaire : l'élevage d'animaux de taille moyenne et petite. "Pour répondre à un besoin immédiat. L'animal a des liquidités, même s'il risque d'être vendu moins cher que prévu. Ceci est forcé par la période de faim, de sécheresse intense, dans cette région." Shafir, de Princeton, affirme que "d'une certaine manière, nos vies seraient plus faciles s'il était vrai que les pauvres méritent d'être pauvres parce qu'ils ne font pas assez d'efforts ou n'en ont pas les capacités. Mais non : en pensant qu'il y a des gens qui finissent dans la pauvreté même s'ils ont du mérite, des capacités et de l'intelligence, la vie semble injuste. " "Les données dont nous disposons montrent que les pauvres sont très concentrés et ont une grande connaissance des achats, de la manière d'obtenir le prix le plus bas. Mais si vous vous concentrez sur la sécurisation du jour suivant ou de la semaine suivante, vous ne penserez jamais à l'année prochaine. Et alors tout devient un grand défi", dit-il. Le psychologue israélien estime que les résultats de l'économie comportementale permettent d'être "optimiste quant au fait que les politiques publiques peuvent faire la différence, avec des actions en matière d'éducation, de transport ou même de revenu minimum". En d'autres termes, la garantie d'un niveau de vie minimum allège la charge qui s'ajoute au "haut débit mental". "Et il n'est même pas nécessaire que ce soit uniquement par le biais du gouvernement. Les grandes entreprises pourraient comprendre que le fait d'offrir de meilleures conditions à leurs employés entraîne une diminution des erreurs commises sur le lieu de travail. En d'autres termes, elle aide l'entreprise elle-même, au niveau de l'entreprise, à fournir des normes de travail minimales acceptables." Pour Flavia Ávila, d'InBehaviour Lab, la pauvreté et l'extrême pauvreté affectent "la société dans son ensemble : elles influencent l'économie, le climat et des questions encore moins tangibles. L'idée que l'inégalité sociale est nuisible aux sociétés prospères est désormais bien établie.
https://www.bbc.com/afrique/region-61632892
2health
Coronavirus : comment la pandémie pourrait diviser le monde en zones à risque
À mesure que les programmes de vaccination contre le covid-19 progressent dans les différents pays, notamment les plus riches, le monde pourrait être divisé en zones à risque d'ici la fin de l'année. Selon le virologue Julian Tang de l'Université de Leicester au Royaume-Uni, les nations européennes, celles d'Océanie, Israël et certaines parties de l'Asie comme Singapour et la Corée du Sud devraient rétablir le commerce, le tourisme et les voyages entre ces territoires à partir du milieu de l'année, permettant ainsi à leurs économies de se remettre sur les rails. Les pays qui ne parviennent pas à achever la vaccination de la population et à contrôler l'émergence de nouvelles variantes pourraient se retrouver isolés du reste du monde et classés officiellement ou officieusement en zones à risque "jaune" ou "rouge". "Nous pourrions voir une division par zones à risque. Par exemple, l'Asie du Sud-Est et l'Europe seront vertes. L'orange est pour l'Inde et une partie de l'Afrique. Et le rouge pourrait être l'Afrique du Sud, le Brésil et les États-Unis, où nous observons des taux élevés de transmission et de sous-vaccination", illustre M. Tang. A ne pas manquer sur BBC Afrique : "[Ces zones] peuvent exister officiellement, pour les voyages, ou même simplement dans l'esprit des gens". Les nations qui souffriront le plus de l'isolement sont celles qui n'ont pas systématiquement adopté des mesures de contrôle du covid-19 ou négocié à l'avance l'achat de vaccins, comme le Brésil, qui a déjà dépassé les 300 000 décès dus au coronavirus et qui est considéré par les scientifiques comme une source potentielle de variants. À ce jour, environ 9 millions de personnes ont reçu au moins une dose de vaccin dans le pays. Ce chiffre peut sembler élevé, mais il ne représente que 4,26 % de la population brésilienne. Aujourd'hui, le Brésil ne dispose que de doses des vaccins Oxford-AstraZeneca, ce qui serait insuffisant pour immuniser l'ensemble de la population âgée de plus de 18 ans d'ici 2021. Le 15 mars, le ministre de la santé, Eduardo Pazuello, a promis d'acheter plus de 100 millions de doses de vaccins à Pfizer et Johnson & Johnson. Les pays pauvres, qui n'ont pas les moyens d'acheter des vaccins, souffriront également de l'isolement, ce qui accroîtra les inégalités sociales entre l'hémisphère nord et l'hémisphère sud, explique le professeur Peter Baker, directeur adjoint du département de la santé mondiale et du développement au Collège universitaire impérial de Londres. "Nous pourrions terminer l'année avec un système de zonage, avec des parties du monde vaccinées et d'autres non", a-t-il expliqué à BBC News Brésil. "Et si nous décidons d'adopter des politiques basées sur l'immunité acquise par les pays grâce à la vaccination, nous verrons des contraintes sur les droits, les voyages et l'économie des pays pauvres qui ont déjà des difficultés à accéder aux vaccins." Actuellement, les pays d'où proviennent les variantes inquiétantes du coronavirus - le Brésil, l'Afrique du Sud et le Royaume-Uni - sont ceux qui imposent le plus de restrictions à l'entrée dans d'autres nations, selon une enquête du journal Folha de S. Paulo. Mais le Royaume-Uni pourrait sortir de cette "zone rouge" car après le confinement actuel, imposé début janvier, le taux d'infection a été réduit de deux tiers. L'objectif est que toute personne âgée de plus de 18 ans reçoive au moins une dose de vaccin d'ici le 31 juillet. Pendant cette période, d'autres nations européennes et asiatiques devraient également avoir atteint le niveau de 60 à 70 % de la population vaccinée, ce qui est nécessaire pour que la circulation du virus commence à ralentir, même en l'absence de mesures de confinement. Pour le professeur Julian Tang, il est probable que ces nations de la "zone verte" maintiendront des restrictions de vol tout au long de l'année et une partie de 2022 vers les régions du monde qui n'ont pas réussi à vacciner leurs populations. Mais même si cela ne se produit pas, dit-il, la demande de voyages dans les pays de la zone rouge diminuera naturellement en raison des risques. En d'autres termes, les pays non vaccinés présentant des taux d'infection encore élevés pourraient se retrouver isolés par le reste du monde, principalement pour contenir le risque que de nouvelles variantes du coronavirus quittent ces territoires et se propagent en grand nombre. "Je pense que les gens se sentiront à l'aise pour voyager entre les pays qui ont vacciné leur population, comme entre le Royaume-Uni et l'Europe, ou le Royaume-Uni et l'Asie du Sud, l'Australie, la Nouvelle-Zélande", explique le professeur de l'université de Leicester. "Mais ces personnes peuvent ne pas être disposées à voyager dans des régions comme le Brésil, par exemple, parce que le virus n'est pas contrôlé par la vaccination et qu'une variante résistante au vaccin peut donc apparaître." "Passeport vert" La réalité d'Israël, le pays où le taux de vaccination est le plus élevé à ce jour, donne des indices sur la manière dont cette division va se manifester au niveau mondial. Selon les données de la plateforme "Our World in Data" (Notre monde en chiffres) de l'Université d'Oxford (Royaume-Uni), le pays a actuellement le taux de vaccination le plus élevé au monde, avec 98,85 doses administrées pour 100 habitants.À titre de comparaison, le taux brésilien est de 4,58 doses administrées pour 100 habitants. En Israël, la vaccination n'est pas obligatoire, mais en pratique, les personnes qui ne se font pas vacciner se retrouvent isolées du reste de la population, incapables de fréquenter la plupart des lieux publics. En effet, les personnes vaccinées reçoivent le "passeport vert", un document électronique qui permet d'accéder aux restaurants, salles de sport, théâtres, cinémas et autres établissements. Le pays a commencé l'ouverture progressive de l'économie après trois confinements avec des mesures d'endiguement sévères. D'une certaine manière, cette division entre vaccinés et non vaccinés, avec le second groupe isolé, est ce qui pourrait être reproduit à l'échelle mondiale. "La plupart des pays riches devraient vacciner leurs populations cette année. Mais la plupart du monde ne pourra pas le faire. Et ces deux choses, malheureusement, sont liées", déclare le professeur Peter Baker. "Les pays riches achètent des doses de vaccin supérieures à leurs besoins, ce qui limite l'accès aux autres pays. Et, dans des pays comme la Tanzanie et le Brésil, le message politique affecte la demande de vaccins, ce qui est un problème", ajoute le professeur britannique. Selon des chercheurs interrogés par BBC News Brésil, le plus gros problème de l'absence de vaccination de masse contre le covid-19 dans certaines parties du monde est l'émergence de variantes qui résistent à l'effet des vaccins. Le chercheur Charlie Whittaker, de l'Imperial College, prévient que même si des restrictions de voyage sont imposées entre les pays, le monde ne sera totalement protégé du covid-19 que si toutes les nations vaccinent leurs populations. Whittaker a dirigé des recherches sur la variante à Manaus, au Brésil, qui ont révélé que cette souche est 1,4 à 2,2 fois plus transmissible que le virus original. L'étude a également montré que cette variante, surnommée P.1, est capable d'échapper au système immunitaire des infections précédentes dans 25 à 61 % des cas. Cela signifie qu'il peut facilement réinfecter toute personne ayant eu le covid-19. Bien que de nombreux pays aient empêché les vols en provenance du Brésil et imposé des quarantaines et des tests covid-19 à ceux qui en débarquent, le P.1 a déjà été détecté dans 25 pays. La variante britannique s'est également répandue aux États-Unis, et la variante sud-africaine a atteint l'Europe. "Personne n'est en sécurité tant que tout le monde ne l'est pas. Et s'assurer que nous sommes en sécurité signifie limiter la possibilité d'émergence de variantes. Les mesures de contrôle sont utiles pour y parvenir, mais il est peut-être encore plus important de garantir une stratégie de vaccination mondiale équitable. Aucun pays ne doit être laissé pour compte", a déclaré M. Whittaker à BBC News Brasil. Et pour que le Sud ne soit pas laissé pour compte, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) préconise que les pays riches fassent don de leurs vaccins excédentaires aux pays pauvres et contribuent financièrement à l'achat de vaccins pour les régions les plus touchées par le covid-19. Le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, est allé jusqu'à déclarer que "le monde est au bord de l'échec moral catastrophique" lorsqu'il a critiqué le fait que les jeunes reçoivent déjà le vaccin covid-19 dans les pays riches, alors que les personnes âgées des pays pauvres pourraient devoir attendre jusqu'en 2021 et 2022 sans avoir accès à la moindre dose. Abandonner les pays coûtera à tout le monde Le professeur de santé mondiale Peter Baker, de l'Imperial College, avertit que laisser le virus sans contrôle dans les pays émergents et pauvres peut engendrer des coûts humains et économiques pour toutes les nations, car de nouvelles variantes pourraient apparaître, totalement résistantes aux vaccins. Si cela se produit, les troisième et quatrième doses des vaccins existants devront être développées et administrées à toutes les populations. "Dans les endroits où l'infection n'est pas contrôlée et où les taux de vaccination sont faibles, une variante fortement résistante aux vaccins va probablement apparaître. Nous devrons alors réajuster nos vaccins, refaire la recherche et les processus réglementaires", dit-il. "Il est inquiétant de constater que plusieurs pays de l'hémisphère sud ont été laissés pour compte parce que les pays développés ont acheté la grande majorité des vaccins. L'expérience des variantes au Brésil, au Royaume-Uni et en Afrique du Sud montre que le virus ne respecte pas les barrières internationales. Pour résoudre ce problème, nous avons besoin d'une initiative mondiale", conclut le chercheur Charlie Whittaker. Regarder :
Coronavirus : comment la pandémie pourrait diviser le monde en zones à risque À mesure que les programmes de vaccination contre le covid-19 progressent dans les différents pays, notamment les plus riches, le monde pourrait être divisé en zones à risque d'ici la fin de l'année. Selon le virologue Julian Tang de l'Université de Leicester au Royaume-Uni, les nations européennes, celles d'Océanie, Israël et certaines parties de l'Asie comme Singapour et la Corée du Sud devraient rétablir le commerce, le tourisme et les voyages entre ces territoires à partir du milieu de l'année, permettant ainsi à leurs économies de se remettre sur les rails. Les pays qui ne parviennent pas à achever la vaccination de la population et à contrôler l'émergence de nouvelles variantes pourraient se retrouver isolés du reste du monde et classés officiellement ou officieusement en zones à risque "jaune" ou "rouge". "Nous pourrions voir une division par zones à risque. Par exemple, l'Asie du Sud-Est et l'Europe seront vertes. L'orange est pour l'Inde et une partie de l'Afrique. Et le rouge pourrait être l'Afrique du Sud, le Brésil et les États-Unis, où nous observons des taux élevés de transmission et de sous-vaccination", illustre M. Tang. A ne pas manquer sur BBC Afrique : "[Ces zones] peuvent exister officiellement, pour les voyages, ou même simplement dans l'esprit des gens". Les nations qui souffriront le plus de l'isolement sont celles qui n'ont pas systématiquement adopté des mesures de contrôle du covid-19 ou négocié à l'avance l'achat de vaccins, comme le Brésil, qui a déjà dépassé les 300 000 décès dus au coronavirus et qui est considéré par les scientifiques comme une source potentielle de variants. À ce jour, environ 9 millions de personnes ont reçu au moins une dose de vaccin dans le pays. Ce chiffre peut sembler élevé, mais il ne représente que 4,26 % de la population brésilienne. Aujourd'hui, le Brésil ne dispose que de doses des vaccins Oxford-AstraZeneca, ce qui serait insuffisant pour immuniser l'ensemble de la population âgée de plus de 18 ans d'ici 2021. Le 15 mars, le ministre de la santé, Eduardo Pazuello, a promis d'acheter plus de 100 millions de doses de vaccins à Pfizer et Johnson & Johnson. Les pays pauvres, qui n'ont pas les moyens d'acheter des vaccins, souffriront également de l'isolement, ce qui accroîtra les inégalités sociales entre l'hémisphère nord et l'hémisphère sud, explique le professeur Peter Baker, directeur adjoint du département de la santé mondiale et du développement au Collège universitaire impérial de Londres. "Nous pourrions terminer l'année avec un système de zonage, avec des parties du monde vaccinées et d'autres non", a-t-il expliqué à BBC News Brésil. "Et si nous décidons d'adopter des politiques basées sur l'immunité acquise par les pays grâce à la vaccination, nous verrons des contraintes sur les droits, les voyages et l'économie des pays pauvres qui ont déjà des difficultés à accéder aux vaccins." Actuellement, les pays d'où proviennent les variantes inquiétantes du coronavirus - le Brésil, l'Afrique du Sud et le Royaume-Uni - sont ceux qui imposent le plus de restrictions à l'entrée dans d'autres nations, selon une enquête du journal Folha de S. Paulo. Mais le Royaume-Uni pourrait sortir de cette "zone rouge" car après le confinement actuel, imposé début janvier, le taux d'infection a été réduit de deux tiers. L'objectif est que toute personne âgée de plus de 18 ans reçoive au moins une dose de vaccin d'ici le 31 juillet. Pendant cette période, d'autres nations européennes et asiatiques devraient également avoir atteint le niveau de 60 à 70 % de la population vaccinée, ce qui est nécessaire pour que la circulation du virus commence à ralentir, même en l'absence de mesures de confinement. Pour le professeur Julian Tang, il est probable que ces nations de la "zone verte" maintiendront des restrictions de vol tout au long de l'année et une partie de 2022 vers les régions du monde qui n'ont pas réussi à vacciner leurs populations. Mais même si cela ne se produit pas, dit-il, la demande de voyages dans les pays de la zone rouge diminuera naturellement en raison des risques. En d'autres termes, les pays non vaccinés présentant des taux d'infection encore élevés pourraient se retrouver isolés par le reste du monde, principalement pour contenir le risque que de nouvelles variantes du coronavirus quittent ces territoires et se propagent en grand nombre. "Je pense que les gens se sentiront à l'aise pour voyager entre les pays qui ont vacciné leur population, comme entre le Royaume-Uni et l'Europe, ou le Royaume-Uni et l'Asie du Sud, l'Australie, la Nouvelle-Zélande", explique le professeur de l'université de Leicester. "Mais ces personnes peuvent ne pas être disposées à voyager dans des régions comme le Brésil, par exemple, parce que le virus n'est pas contrôlé par la vaccination et qu'une variante résistante au vaccin peut donc apparaître." "Passeport vert" La réalité d'Israël, le pays où le taux de vaccination est le plus élevé à ce jour, donne des indices sur la manière dont cette division va se manifester au niveau mondial. Selon les données de la plateforme "Our World in Data" (Notre monde en chiffres) de l'Université d'Oxford (Royaume-Uni), le pays a actuellement le taux de vaccination le plus élevé au monde, avec 98,85 doses administrées pour 100 habitants.À titre de comparaison, le taux brésilien est de 4,58 doses administrées pour 100 habitants. En Israël, la vaccination n'est pas obligatoire, mais en pratique, les personnes qui ne se font pas vacciner se retrouvent isolées du reste de la population, incapables de fréquenter la plupart des lieux publics. En effet, les personnes vaccinées reçoivent le "passeport vert", un document électronique qui permet d'accéder aux restaurants, salles de sport, théâtres, cinémas et autres établissements. Le pays a commencé l'ouverture progressive de l'économie après trois confinements avec des mesures d'endiguement sévères. D'une certaine manière, cette division entre vaccinés et non vaccinés, avec le second groupe isolé, est ce qui pourrait être reproduit à l'échelle mondiale. "La plupart des pays riches devraient vacciner leurs populations cette année. Mais la plupart du monde ne pourra pas le faire. Et ces deux choses, malheureusement, sont liées", déclare le professeur Peter Baker. "Les pays riches achètent des doses de vaccin supérieures à leurs besoins, ce qui limite l'accès aux autres pays. Et, dans des pays comme la Tanzanie et le Brésil, le message politique affecte la demande de vaccins, ce qui est un problème", ajoute le professeur britannique. Selon des chercheurs interrogés par BBC News Brésil, le plus gros problème de l'absence de vaccination de masse contre le covid-19 dans certaines parties du monde est l'émergence de variantes qui résistent à l'effet des vaccins. Le chercheur Charlie Whittaker, de l'Imperial College, prévient que même si des restrictions de voyage sont imposées entre les pays, le monde ne sera totalement protégé du covid-19 que si toutes les nations vaccinent leurs populations. Whittaker a dirigé des recherches sur la variante à Manaus, au Brésil, qui ont révélé que cette souche est 1,4 à 2,2 fois plus transmissible que le virus original. L'étude a également montré que cette variante, surnommée P.1, est capable d'échapper au système immunitaire des infections précédentes dans 25 à 61 % des cas. Cela signifie qu'il peut facilement réinfecter toute personne ayant eu le covid-19. Bien que de nombreux pays aient empêché les vols en provenance du Brésil et imposé des quarantaines et des tests covid-19 à ceux qui en débarquent, le P.1 a déjà été détecté dans 25 pays. La variante britannique s'est également répandue aux États-Unis, et la variante sud-africaine a atteint l'Europe. "Personne n'est en sécurité tant que tout le monde ne l'est pas. Et s'assurer que nous sommes en sécurité signifie limiter la possibilité d'émergence de variantes. Les mesures de contrôle sont utiles pour y parvenir, mais il est peut-être encore plus important de garantir une stratégie de vaccination mondiale équitable. Aucun pays ne doit être laissé pour compte", a déclaré M. Whittaker à BBC News Brasil. Et pour que le Sud ne soit pas laissé pour compte, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) préconise que les pays riches fassent don de leurs vaccins excédentaires aux pays pauvres et contribuent financièrement à l'achat de vaccins pour les régions les plus touchées par le covid-19. Le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, est allé jusqu'à déclarer que "le monde est au bord de l'échec moral catastrophique" lorsqu'il a critiqué le fait que les jeunes reçoivent déjà le vaccin covid-19 dans les pays riches, alors que les personnes âgées des pays pauvres pourraient devoir attendre jusqu'en 2021 et 2022 sans avoir accès à la moindre dose. Abandonner les pays coûtera à tout le monde Le professeur de santé mondiale Peter Baker, de l'Imperial College, avertit que laisser le virus sans contrôle dans les pays émergents et pauvres peut engendrer des coûts humains et économiques pour toutes les nations, car de nouvelles variantes pourraient apparaître, totalement résistantes aux vaccins. Si cela se produit, les troisième et quatrième doses des vaccins existants devront être développées et administrées à toutes les populations. "Dans les endroits où l'infection n'est pas contrôlée et où les taux de vaccination sont faibles, une variante fortement résistante aux vaccins va probablement apparaître. Nous devrons alors réajuster nos vaccins, refaire la recherche et les processus réglementaires", dit-il. "Il est inquiétant de constater que plusieurs pays de l'hémisphère sud ont été laissés pour compte parce que les pays développés ont acheté la grande majorité des vaccins. L'expérience des variantes au Brésil, au Royaume-Uni et en Afrique du Sud montre que le virus ne respecte pas les barrières internationales. Pour résoudre ce problème, nous avons besoin d'une initiative mondiale", conclut le chercheur Charlie Whittaker. Regarder :
https://www.bbc.com/afrique/monde-56540761
3politics
Pourparlers de paix à Nairobi : la médiation du Kenya présente-t-elle un véritable chemin vers la paix dans l'est du Congo ?
Le président kenyan a déclaré que de nombreux groupes rebelles de la RD Congo participant aux pourparlers de paix à Nairobi ont accepté l'appel à déposer les armes. Cependant, le M23 boycotte le processus. Un communiqué publié par le bureau de Uhuru Kenyatta indique que les représentants de plus de 30 groupes armés ont pris part aux pourparlers et que la majorité d'entre eux ont entendu l'appel à cesser les combats. "Quelques-uns ont demandé à bénéficier de plus de temps pour s'évaluer par rapport aux conditions fixées, mais ils ont exprimé leur volonté de se donner la main pour construire leur pays", indique le communiqué. Lire aussi : Le Kenya accueille des pourparlers avec plusieurs groupes armés dans le but de mettre fin aux conflits armés qui sévissent depuis longtemps dans les provinces de l'Ituri, du Sud-Kivu et du Nord-Kivu, dans le nord-est de la RDC. Selon la présidence kenyane, le dirigeant de la RD Congo, Félix Tshisekedi, a félicité les groupes armés pour leur participation aux pourparlers et a qualifié leur participation d'"acte d'honneur pour leur pays". Le groupe rebelle M23, lié à une recrudescence des attaques au Kivu, a salué l'appel à déposer les armes mais a mis en doute la sincérité des efforts de paix du gouvernement de la RD Congo. "Le président kenyan a fait une bonne chose. Indirectement, il a dit d'aller se réconcilier dans le vrai sens du terme", a déclaré Willy Ngoma, porte-parole du M23, au service Grands Lacs de la BBC. "Nous voulons la paix, c'est pourquoi nous avons déclaré un cessez-le-feu unilatéral le 1er avril". "Mais la paix à quel prix ? Nous avons signé des accords de paix avec le gouvernement en 2013 à Nairobi et en 2020 avec Tshisekedi. Le gouvernement [RD] congolais doit avoir l'esprit d'appliquer les accords. Nous en avons signé beaucoup", a-t-il déclaré. Le M23 et le gouvernement ont récemment échangé des accusations sur qui était derrière la reprise de la violence liée au groupe rebelle à Rutshuru dans la province du Nord-Kivu. En raison de ces retombées, le M23 ne participe plus aux pourparlers. Des dizaines de groupes rebelles restent actifs dans le nord-est de la RD Congo malgré les efforts de paix et les opérations militaires dans la région. Des milices ethniques et un groupe djihadiste affilié à l'État islamique ont également été liés à des abus généralisés dans la région. Par le passé, la RD Congo a accusé le Rwanda et l'Ouganda d'alimenter le conflit, ce que les voisins nient.
Pourparlers de paix à Nairobi : la médiation du Kenya présente-t-elle un véritable chemin vers la paix dans l'est du Congo ? Le président kenyan a déclaré que de nombreux groupes rebelles de la RD Congo participant aux pourparlers de paix à Nairobi ont accepté l'appel à déposer les armes. Cependant, le M23 boycotte le processus. Un communiqué publié par le bureau de Uhuru Kenyatta indique que les représentants de plus de 30 groupes armés ont pris part aux pourparlers et que la majorité d'entre eux ont entendu l'appel à cesser les combats. "Quelques-uns ont demandé à bénéficier de plus de temps pour s'évaluer par rapport aux conditions fixées, mais ils ont exprimé leur volonté de se donner la main pour construire leur pays", indique le communiqué. Lire aussi : Le Kenya accueille des pourparlers avec plusieurs groupes armés dans le but de mettre fin aux conflits armés qui sévissent depuis longtemps dans les provinces de l'Ituri, du Sud-Kivu et du Nord-Kivu, dans le nord-est de la RDC. Selon la présidence kenyane, le dirigeant de la RD Congo, Félix Tshisekedi, a félicité les groupes armés pour leur participation aux pourparlers et a qualifié leur participation d'"acte d'honneur pour leur pays". Le groupe rebelle M23, lié à une recrudescence des attaques au Kivu, a salué l'appel à déposer les armes mais a mis en doute la sincérité des efforts de paix du gouvernement de la RD Congo. "Le président kenyan a fait une bonne chose. Indirectement, il a dit d'aller se réconcilier dans le vrai sens du terme", a déclaré Willy Ngoma, porte-parole du M23, au service Grands Lacs de la BBC. "Nous voulons la paix, c'est pourquoi nous avons déclaré un cessez-le-feu unilatéral le 1er avril". "Mais la paix à quel prix ? Nous avons signé des accords de paix avec le gouvernement en 2013 à Nairobi et en 2020 avec Tshisekedi. Le gouvernement [RD] congolais doit avoir l'esprit d'appliquer les accords. Nous en avons signé beaucoup", a-t-il déclaré. Le M23 et le gouvernement ont récemment échangé des accusations sur qui était derrière la reprise de la violence liée au groupe rebelle à Rutshuru dans la province du Nord-Kivu. En raison de ces retombées, le M23 ne participe plus aux pourparlers. Des dizaines de groupes rebelles restent actifs dans le nord-est de la RD Congo malgré les efforts de paix et les opérations militaires dans la région. Des milices ethniques et un groupe djihadiste affilié à l'État islamique ont également été liés à des abus généralisés dans la région. Par le passé, la RD Congo a accusé le Rwanda et l'Ouganda d'alimenter le conflit, ce que les voisins nient.
https://www.bbc.com/afrique/region-61250702
5sports
Mané et Salah maintiennent Liverpool en tête
L'international sénégalais Sadio Mané et son coéquipier égyptien Mohamed Salah ont permis à Liverpool de se maintenir en tête du championnat d'Angleterre au terme de la 12è journée. Liverpool a vaincu le champion en titre, Manchester City (3-1) avec des buts marqués par ses deux stars africaines : Mané et Salah.. L'Égyptien Mohamed Salah et le Sénégalais Sadio Mané ont participé à la fête avec un but chacun. Les Reds caracolent en tête du championnat et frappent un grand coup face aux Skyblues. Après le but de Fabinho à la 6è minute, l'Egyptien double la mise pour les Reds à la 13è avant que son coéquipier sénégalais ne vienne corser l'addition juste après la pause (51è). La réduction du score de Bernardo Silva à la 78è minute ne changera rien à la rencontre. Liverpool l'emporte et a désormais 9 points d'avance sur Manchester City de Riyad Mahrez qui était sur le banc.
Mané et Salah maintiennent Liverpool en tête L'international sénégalais Sadio Mané et son coéquipier égyptien Mohamed Salah ont permis à Liverpool de se maintenir en tête du championnat d'Angleterre au terme de la 12è journée. Liverpool a vaincu le champion en titre, Manchester City (3-1) avec des buts marqués par ses deux stars africaines : Mané et Salah.. L'Égyptien Mohamed Salah et le Sénégalais Sadio Mané ont participé à la fête avec un but chacun. Les Reds caracolent en tête du championnat et frappent un grand coup face aux Skyblues. Après le but de Fabinho à la 6è minute, l'Egyptien double la mise pour les Reds à la 13è avant que son coéquipier sénégalais ne vienne corser l'addition juste après la pause (51è). La réduction du score de Bernardo Silva à la 78è minute ne changera rien à la rencontre. Liverpool l'emporte et a désormais 9 points d'avance sur Manchester City de Riyad Mahrez qui était sur le banc.
https://www.bbc.com/afrique/sports-50373217
3politics
La Tunisie dans la tourmente : 4 raisons derrière les troubles actuels
En 2011, la Tunisie est devenue le berceau du bouleversement connu sous le nom de Printemps arabe - une série de protestations et de soulèvements en faveur de la démocratie qui se sont répandus comme une traînée de poudre dans une grande partie du monde arabe et ont fait tomber les régimes de la région en l'espace de plusieurs mois. Mais dix ans plus tard, le pays qui est considéré comme la seule réussite du mouvement est en pleine tourmente. Les tensions sont remontées le 25 juillet après que le président Kais Saied a limogé de manière controversée le Premier ministre Hichem Mechichi et suspendu le Parlement - une décision que les opposants politiques de Saied, en particulier les islamistes du pays, ont considérée comme un "coup d'État dangereux". A lire aussi sur BBC Afrique : Invoquant les prérogatives constitutionnelles, M. Saied a déclaré que cette décision s'inscrivait dans le cadre d'une série de mesures visant à contrôler le pays après une vague de manifestations de masse. "Ces actions ont déclenché la pire crise politique en Tunisie depuis la révolution de 2011", a écrit Ricardo Fabbiani, expert de l'Afrique du Nord au centre de recherche International Crisis Group, dans son évaluation de la situation. "La direction des événements est incertaine, et l'action du président ressemble à un saut dans l'inconnu." C'est l'un des nombreux points chauds en Tunisie, un pays plongé dans une crise sans précédent alimentée par l'instabilité politique, l'agitation sociale et la frustration de la population - nous examinons ici les raisons de cette agitation. Le journaliste et écrivain Akram Belkaid, expert des affaires du Moyen-Orient et de l'Afrique, explique que si la Tunisie n'est pas un acteur régional majeur, le pays est considéré comme une lueur d'espoir pour la démocratie dans le monde arabe. "La Tunisie est le seul pays arabe avec un certain degré de démocratie. Il y a des élections libres, et les gens protestent sans avoir peur d'aller en prison", a déclaré M. Belkaid à la BBC. "Il suffit de les comparer avec d'autres pays de la région qui sont engloutis dans une guerre civile ou qui sont des dictatures." Certains des problèmes, dit-il, peuvent provenir de ce qui est considéré comme un ensemble de promesses non tenues dans l'ère post-printemps arabe. "La Tunisie (est perçue comme) le seul succès du printemps arabe, mais il y a encore tellement de travail à faire", ajoute-t-il. M. Belkaid estime que la décision du président Saied de limoger le Premier ministre Hichem Mechichi et de suspendre le Parlement pourrait mettre en échec les acquis de la Tunisie. "Il n'est jamais bon de plier le bras de la démocratie. Une fois qu'on l'a fait, on pourrait être tenté d'aller plus loin". Le limogeage de M. Mechichi est intervenu après des manifestations de masse dans plusieurs villes tunisiennes, suite à un pic de cas de Covid-19 dans le pays. Curieusement, les manifestants ont exigé la dissolution du parlement et ont scandé le départ du premier ministre. "Pour beaucoup, cela ressemble à un nouvel espoir après une année de gouvernance chaotique. Pour d'autres, il s'agit d'une décision constitutionnellement contestable, avec des ramifications potentiellement déstabilisantes et des conséquences d'une grande portée", explique Rana Jawad, correspondante de la BBC en Afrique du Nord. Et la crise politique en Tunisie a des racines plus profondes : depuis les manifestations du printemps arabe en janvier 2011, qui ont abouti à l'éviction du président de longue date Zine El Abidine Ben Ali, le pays a connu neuf gouvernements, dont certains n'ont duré que quelques mois. Saied, un professeur de droit constitutionnel sans expérience politique antérieure, s'est présenté en tant que candidat indépendant et a remporté les élections présidentielles de 2019 par une victoire écrasante. Les spécialistes du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord de BBC Monitoring, Samia Hosny et Amira Fathalia, soulignent que le président bénéficie toujours d'un soutien populaire considérable. "Saied est arrivé au pouvoir sur une vague de soutien populaire, remportant plus de 72% des voix, ce qui reflète le mécontentement des gens à l'égard de l'establishment politique du pays", ont-elles déclaré. "Il dispose d'une grande base de soutien parmi les jeunes Tunisiens qui ont été désillusionnés par la politique partisane". Le président Kais Saied a nommé le PM Mechichi en juillet 2020, après la démission de son prédécesseur Elyes Fakhfakh - qui n'était au pouvoir que depuis cinq mois. Le nouveau PM et le président étaient souvent en désaccord. Un autre problème dans le paysage politique tunisien est que le président et le parlement sont tous deux élus au suffrage universel. Les dernières élections législatives, également en 2019, n'ont pas permis à un parti d'obtenir une majorité globale, ce qui a contraint à un gouvernement de coalition composé de partis issus de tout l'éventail politique - et ayant parfois des points de vue opposés dans différents domaines politiques. Ces derniers jours, le président Saied a également publié un décret présidentiel pour limoger officiellement des ministres clés, notamment ceux chargés de l'intérieur, de la défense et de la justice, et a rapidement nommé le chef de la sécurité présidentielle pour superviser le ministère de l'intérieur, qui était auparavant dirigé par Mechichi. Il a également averti toute personne "payant" des gens pour se mobiliser contre ses décisions et ceux qui envisageraient de recourir à la violence que les forces armées "répondraient par les balles". "Si les affrontements entre partisans ont été limités jusqu'à présent, le risque d'une escalade de la violence dans les prochains jours ne peut être exclu", a observé Ricardo Fabbiani, chercheur à International Crisis Group. L'économie tunisienne était déjà en difficulté avant l'arrivée de Covid-19, mais l'impact de la pandémie sur l'économie nationale et sur les petites entreprises locales n'a pas du tout aidé. Le chômage a grimpé à près de 18 %, selon les statistiques officielles, et le chômage des jeunes a bondi au-dessus de 36 % à la fin de 2020. L'un des plus gros problèmes est que le tourisme, un secteur crucial pour l'économie tunisienne, a été particulièrement touché par Covid-19. Le secteur manufacturier a également été durement touché. En conséquence, en 2020, l'économie tunisienne s'est contractée de près de 9 %, "La Tunisie est un pays pauvre qui a besoin d'investissements", explique Akram Belkaid. "La situation économique est très difficile et s'est aggravée au cours des derniers mois". Mais là encore, les problèmes de l'économie bloquée sont peut-être plus profonds. "Les gens attendent des emplois depuis la révolution et les questions économiques n'ont toujours pas été abordées", ajoute. l'analyste. Les Tunisiens sont également de plus en plus frustrés par la réponse de leur gouvernement à la pandémie de Covid-19. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le pays a le taux de mortalité par coronavirus le plus élevé par habitant en Afrique et au Moyen-Orient. La publication scientifique en ligne Our World in Data, qui suit les déploiements de vaccins dans le monde, estime que moins de 8 % d'une population de 11,9 millions d'habitants étaient entièrement vaccinés au 25 juillet. Une semaine auparavant, la Tunisie a enregistré son plus grand nombre de décès quotidiens depuis le début de la pandémie. "Nous sommes dans une situation catastrophique... Le système de santé s'est effondré, nous ne pouvons trouver un lit dans les hôpitaux qu'avec beaucoup de difficultés", a récemment déclaré Nisaf Ben Alaya, porte-parole du ministère de la Santé. "Nous avons du mal à fournir de l'oxygène, les médecins souffrent d'une fatigue sans précédent", a-t-elle ajouté.
La Tunisie dans la tourmente : 4 raisons derrière les troubles actuels En 2011, la Tunisie est devenue le berceau du bouleversement connu sous le nom de Printemps arabe - une série de protestations et de soulèvements en faveur de la démocratie qui se sont répandus comme une traînée de poudre dans une grande partie du monde arabe et ont fait tomber les régimes de la région en l'espace de plusieurs mois. Mais dix ans plus tard, le pays qui est considéré comme la seule réussite du mouvement est en pleine tourmente. Les tensions sont remontées le 25 juillet après que le président Kais Saied a limogé de manière controversée le Premier ministre Hichem Mechichi et suspendu le Parlement - une décision que les opposants politiques de Saied, en particulier les islamistes du pays, ont considérée comme un "coup d'État dangereux". A lire aussi sur BBC Afrique : Invoquant les prérogatives constitutionnelles, M. Saied a déclaré que cette décision s'inscrivait dans le cadre d'une série de mesures visant à contrôler le pays après une vague de manifestations de masse. "Ces actions ont déclenché la pire crise politique en Tunisie depuis la révolution de 2011", a écrit Ricardo Fabbiani, expert de l'Afrique du Nord au centre de recherche International Crisis Group, dans son évaluation de la situation. "La direction des événements est incertaine, et l'action du président ressemble à un saut dans l'inconnu." C'est l'un des nombreux points chauds en Tunisie, un pays plongé dans une crise sans précédent alimentée par l'instabilité politique, l'agitation sociale et la frustration de la population - nous examinons ici les raisons de cette agitation. Le journaliste et écrivain Akram Belkaid, expert des affaires du Moyen-Orient et de l'Afrique, explique que si la Tunisie n'est pas un acteur régional majeur, le pays est considéré comme une lueur d'espoir pour la démocratie dans le monde arabe. "La Tunisie est le seul pays arabe avec un certain degré de démocratie. Il y a des élections libres, et les gens protestent sans avoir peur d'aller en prison", a déclaré M. Belkaid à la BBC. "Il suffit de les comparer avec d'autres pays de la région qui sont engloutis dans une guerre civile ou qui sont des dictatures." Certains des problèmes, dit-il, peuvent provenir de ce qui est considéré comme un ensemble de promesses non tenues dans l'ère post-printemps arabe. "La Tunisie (est perçue comme) le seul succès du printemps arabe, mais il y a encore tellement de travail à faire", ajoute-t-il. M. Belkaid estime que la décision du président Saied de limoger le Premier ministre Hichem Mechichi et de suspendre le Parlement pourrait mettre en échec les acquis de la Tunisie. "Il n'est jamais bon de plier le bras de la démocratie. Une fois qu'on l'a fait, on pourrait être tenté d'aller plus loin". Le limogeage de M. Mechichi est intervenu après des manifestations de masse dans plusieurs villes tunisiennes, suite à un pic de cas de Covid-19 dans le pays. Curieusement, les manifestants ont exigé la dissolution du parlement et ont scandé le départ du premier ministre. "Pour beaucoup, cela ressemble à un nouvel espoir après une année de gouvernance chaotique. Pour d'autres, il s'agit d'une décision constitutionnellement contestable, avec des ramifications potentiellement déstabilisantes et des conséquences d'une grande portée", explique Rana Jawad, correspondante de la BBC en Afrique du Nord. Et la crise politique en Tunisie a des racines plus profondes : depuis les manifestations du printemps arabe en janvier 2011, qui ont abouti à l'éviction du président de longue date Zine El Abidine Ben Ali, le pays a connu neuf gouvernements, dont certains n'ont duré que quelques mois. Saied, un professeur de droit constitutionnel sans expérience politique antérieure, s'est présenté en tant que candidat indépendant et a remporté les élections présidentielles de 2019 par une victoire écrasante. Les spécialistes du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord de BBC Monitoring, Samia Hosny et Amira Fathalia, soulignent que le président bénéficie toujours d'un soutien populaire considérable. "Saied est arrivé au pouvoir sur une vague de soutien populaire, remportant plus de 72% des voix, ce qui reflète le mécontentement des gens à l'égard de l'establishment politique du pays", ont-elles déclaré. "Il dispose d'une grande base de soutien parmi les jeunes Tunisiens qui ont été désillusionnés par la politique partisane". Le président Kais Saied a nommé le PM Mechichi en juillet 2020, après la démission de son prédécesseur Elyes Fakhfakh - qui n'était au pouvoir que depuis cinq mois. Le nouveau PM et le président étaient souvent en désaccord. Un autre problème dans le paysage politique tunisien est que le président et le parlement sont tous deux élus au suffrage universel. Les dernières élections législatives, également en 2019, n'ont pas permis à un parti d'obtenir une majorité globale, ce qui a contraint à un gouvernement de coalition composé de partis issus de tout l'éventail politique - et ayant parfois des points de vue opposés dans différents domaines politiques. Ces derniers jours, le président Saied a également publié un décret présidentiel pour limoger officiellement des ministres clés, notamment ceux chargés de l'intérieur, de la défense et de la justice, et a rapidement nommé le chef de la sécurité présidentielle pour superviser le ministère de l'intérieur, qui était auparavant dirigé par Mechichi. Il a également averti toute personne "payant" des gens pour se mobiliser contre ses décisions et ceux qui envisageraient de recourir à la violence que les forces armées "répondraient par les balles". "Si les affrontements entre partisans ont été limités jusqu'à présent, le risque d'une escalade de la violence dans les prochains jours ne peut être exclu", a observé Ricardo Fabbiani, chercheur à International Crisis Group. L'économie tunisienne était déjà en difficulté avant l'arrivée de Covid-19, mais l'impact de la pandémie sur l'économie nationale et sur les petites entreprises locales n'a pas du tout aidé. Le chômage a grimpé à près de 18 %, selon les statistiques officielles, et le chômage des jeunes a bondi au-dessus de 36 % à la fin de 2020. L'un des plus gros problèmes est que le tourisme, un secteur crucial pour l'économie tunisienne, a été particulièrement touché par Covid-19. Le secteur manufacturier a également été durement touché. En conséquence, en 2020, l'économie tunisienne s'est contractée de près de 9 %, "La Tunisie est un pays pauvre qui a besoin d'investissements", explique Akram Belkaid. "La situation économique est très difficile et s'est aggravée au cours des derniers mois". Mais là encore, les problèmes de l'économie bloquée sont peut-être plus profonds. "Les gens attendent des emplois depuis la révolution et les questions économiques n'ont toujours pas été abordées", ajoute. l'analyste. Les Tunisiens sont également de plus en plus frustrés par la réponse de leur gouvernement à la pandémie de Covid-19. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le pays a le taux de mortalité par coronavirus le plus élevé par habitant en Afrique et au Moyen-Orient. La publication scientifique en ligne Our World in Data, qui suit les déploiements de vaccins dans le monde, estime que moins de 8 % d'une population de 11,9 millions d'habitants étaient entièrement vaccinés au 25 juillet. Une semaine auparavant, la Tunisie a enregistré son plus grand nombre de décès quotidiens depuis le début de la pandémie. "Nous sommes dans une situation catastrophique... Le système de santé s'est effondré, nous ne pouvons trouver un lit dans les hôpitaux qu'avec beaucoup de difficultés", a récemment déclaré Nisaf Ben Alaya, porte-parole du ministère de la Santé. "Nous avons du mal à fournir de l'oxygène, les médecins souffrent d'une fatigue sans précédent", a-t-elle ajouté.
https://www.bbc.com/afrique/region-58009584
2health
Variole du singe : comment elle se transmet, quels sont les symptômes et ce qu'il faut faire pour éviter d'être infecté
Il s'agit déjà de la plus grande épidémie de variole du singe jamais signalée en dehors de l'Afrique. Depuis le début du mois, les autorités sanitaires de plusieurs nations, de l'Europe au Canada, en passant par les États-Unis et l'Australie, ont commencé à détecter des cas de cette étrange maladie, dont les précédentes épidémies avaient été très contenues. L'épidémie de variole du singe touche désormais 15 pays en dehors de l'Afrique. Plus de 80 cas ont été confirmés. Toutefois, le risque pour le grand public est jugé faible. S'exprimant dimanche à l'ouverture de l'Assemblée mondiale de la santé de son agence, le Dr Tedros a déclaré : "Bien sûr, la pandémie [de Covid] n'est pas la seule crise dans notre monde. "À l'heure où nous parlons, nos collègues du monde entier réagissent à des épidémies d'Ebola en République démocratique du Congo, de variole du singe et d'hépatite de cause inconnue, ainsi qu'à des crises humanitaires complexes en Afghanistan, en Éthiopie, en Somalie, au Sud-Soudan, en République arabe syrienne, en Ukraine et au Yémen. "Nous sommes confrontés à une formidable convergence de maladies, de sécheresse, de famine et de guerre, alimentée par le changement climatique, les inégalités et les rivalités géopolitiques", a ajouté le chef de l'OMS. "Plusieurs foyers de variole du singe" ont été signalés et maîtrisés en Afrique pendant la pandémie de Covid-19, a déclaré le directeur adjoint du Centre africain de contrôle des maladies, Ahmed Ogwell. "Nous nous attendons également à ce que d'autres flambées épidémiques surviennent et nous les gérerons de la manière habituelle", a indiqué le Dr Ogwell. Mais selon lui, si les cas hors du continent sont inquiétants, c'est parce que la maladie est fréquente dans les zones de forêt tropicale humide, principalement dans les régions reculées d'Afrique centrale et occidentale. Ces dernières années, les cas hors d'Afrique n'avaient été détectés qu'aux États-Unis, en Israël, au Royaume-Uni et à Singapour (ce qui ne veut pas dire qu'ils ne se sont pas produits dans d'autres pays, où les systèmes de détection épidémiologique sont moins développés). Cependant, ces dernières semaines, les foyers se sont multipliés d'une manière qui a commencé à déclencher des alertes dans les institutions de santé. Les gens attrapent la variole du singe par les animaux. La transmission de personne à personne n'est pas courante car elle nécessite un contact étroit avec des fluides corporels tels que la salive ou le pus des lésions formées par l'infection. Selon l'Organisation mondiale de la santé, la plupart des personnes se remettent de la variole du singe en quelques semaines, mais la maladie est mortelle pour une personne sur dix. Différentes agences de surveillance épidémiologique et des experts ont toutefois précisé que, bien que les cas actuels et leurs formes de contagion soient encore à l'étude, la variole du singe ne constitue pas une menace pour la santé du grand public. Nous nous penchons ici sur cette maladie rare et peu connue. Les premiers symptômes sont la fièvre, les maux de tête, les gonflements, les douleurs dorsales, les douleurs musculaires et l'apathie générale. Le symptôme le plus caractéristique apparaît 1 à 5 jours après la fièvre : une éruption cutanée se développe qui commence souvent sur le visage et s'étend ensuite à d'autres parties du corps, principalement les mains et les pieds. Dans de nombreux cas actuels, des personnes ont signalé l'apparition de l'éruption dans la zone génitale. L'aspect de ces types de cloques change et passe par différentes étapes avant de former finalement une croûte qui tombe ensuite. Les lésions peuvent provoquer des cicatrices. Si une personne présente ce type d'éruption, elle doit se rendre chez le médecin et s'isoler pour éviter de transmettre la maladie à d'autres personnes. L'infection disparaît généralement d'elle-même et dure entre 14 et 21 jours. La Cleveland Clinic explique qu'une personne peut en infecter une autre jusqu'à ce que toutes les croûtes soient tombées et que la peau soit intacte en dessous. Il est essentiel de surveiller les symptômes, car le monkeypox, contrairement au covid, ne se transmet pas avant l'apparition des symptômes. La variole du singe peut se propager lorsqu'une personne est en contact étroit avec une personne infectée. Le virus peut pénétrer dans l'organisme par des lésions cutanées, par les voies respiratoires ou par les yeux, le nez ou la bouche. Elle n'a pas été décrite auparavant comme une infection sexuellement transmissible, mais elle peut être transmise par contact direct lors de rapports sexuels. La propagation peut se faire par tout : C'est pourquoi les autorités sanitaires recommandent de ne pas porter de vêtements et de ne pas avoir de contacts étroits avec des personnes susceptibles d'être malades. Si vous présentez des symptômes, isolez-vous et, une fois rétabli, lavez vos vêtements, y compris les serviettes et les draps. De même, elles suggèrent d'utiliser des mouchoirs jetables en cas de toux et d'éternuement et, si vous le pouvez, d'éviter de le faire en présence d'autres personnes. La variole du singe peut également se transmettre par contact avec des animaux infectés, tels que des singes, des rats et des écureuils, ou par des objets contaminés par le virus, comme la literie et les vêtements. Les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) rappellent que le lavage des mains reste une action décisive contre ce virus. "Pratiquez une bonne hygiène des mains après tout contact avec des animaux ou des humains infectés. Lavez vos mains avec de l'eau et du savon ou utilisez un désinfectant pour les mains à base d'alcool", recommande le CDC. La Cleveland Clinic rappelle qu'en Afrique, la maladie est devenue plus fréquente chez les enfants, les parents doivent donc également appliquer ces précautions aux mineurs. Bien qu'elle n'ait pas encore été détectée chez les animaux, d'autres épidémies de variole du singe sont apparues chez certaines espèces transportées d'Afrique. C'est pourquoi la Cleveland Clinic recommande généralement de bien cuire tous les aliments qui contiennent de la viande ou des parties animales . Certains experts en santé publique ont également recommandé aux personnes qui voyagent à l'étranger d'être attentives aux recommandations des autorités locales et de suivre leurs instructions et protocoles, s'ils existent, afin d'éviter toute contagion potentielle. Si vous travaillez avec des personnes infectées dans des hôpitaux, des cliniques ou des centres de santé, le CDC recommande d'utiliser des équipements de protection individuelle. La variole du singe est causée par le virus du même nom, un membre de la même famille de virus que la variole, bien qu'elle soit beaucoup moins grave et que les experts affirment que les risques d'infection sont faibles. Le virus a été identifié pour la première fois chez un singe en captivité et, depuis 1970, des épidémies sporadiques ont été signalées dans dix pays africains. Elle survient principalement dans les régions reculées des pays d'Afrique centrale et occidentale, près des forêts tropicales humides. En 2003, une épidémie a éclaté aux États-Unis, la première fois que la maladie a été observée en dehors de l'Afrique. Les patients ont attrapé la maladie par contact étroit avec des chiens de prairie qui avaient été infectés par divers petits mammifères importés dans le pays. Au total, 81 cas ont été signalés, mais aucun n'a entraîné de décès. En 2017, le Nigéria a connu la plus grande épidémie documentée, environ 40 ans après que le pays ait connu ses derniers cas confirmés de monkeypox. Il y avait 172 cas suspects de monkeypox, et 75 % des victimes étaient des hommes âgés de 21 à 40 ans Il existe deux principales souches de virus - ouest-africaine et centrafricaine. Deux des patients infectés au Royaume-Uni venaient du Nigéria, il est donc probable qu'ils souffrent de la souche ouest-africaine du virus, qui est généralement bénigne, mais cela n'a pas encore été confirmé. Un autre cas est celui d'un travailleur de la santé qui a contracté le virus auprès de l'un des patients. Les cas plus récents n'ont aucun lien connu entre eux, ni aucune histoire de voyage. Il semble qu'ils l'aient attrapé au Royaume-Uni en se propageant dans la communauté. La plupart des cas de virus sont bénins, ressemblant parfois à la varicelle, et disparaissent d'eux-mêmes en quelques semaines. Cependant, la variole du singe peut parfois être plus grave et a été signalée comme ayant causé des décès en Afrique occidentale. Il n'existe pas de traitement pour la variole du singe, mais les épidémies peuvent être contrôlées par la prévention de l'infection. La vaccination contre la variole s'est avérée efficace à 85 % pour prévenir la variole du singe, et elle est encore parfois utilisée. Selon certaines informations, l'Espagne se prépare à commander des milliers de doses de vaccin antivariolique à utiliser contre la variole du singe. Les experts pensent que la vaccination après une exposition à la variole du singe peut contribuer à prévenir la maladie ou à la rendre moins grave.
Variole du singe : comment elle se transmet, quels sont les symptômes et ce qu'il faut faire pour éviter d'être infecté Il s'agit déjà de la plus grande épidémie de variole du singe jamais signalée en dehors de l'Afrique. Depuis le début du mois, les autorités sanitaires de plusieurs nations, de l'Europe au Canada, en passant par les États-Unis et l'Australie, ont commencé à détecter des cas de cette étrange maladie, dont les précédentes épidémies avaient été très contenues. L'épidémie de variole du singe touche désormais 15 pays en dehors de l'Afrique. Plus de 80 cas ont été confirmés. Toutefois, le risque pour le grand public est jugé faible. S'exprimant dimanche à l'ouverture de l'Assemblée mondiale de la santé de son agence, le Dr Tedros a déclaré : "Bien sûr, la pandémie [de Covid] n'est pas la seule crise dans notre monde. "À l'heure où nous parlons, nos collègues du monde entier réagissent à des épidémies d'Ebola en République démocratique du Congo, de variole du singe et d'hépatite de cause inconnue, ainsi qu'à des crises humanitaires complexes en Afghanistan, en Éthiopie, en Somalie, au Sud-Soudan, en République arabe syrienne, en Ukraine et au Yémen. "Nous sommes confrontés à une formidable convergence de maladies, de sécheresse, de famine et de guerre, alimentée par le changement climatique, les inégalités et les rivalités géopolitiques", a ajouté le chef de l'OMS. "Plusieurs foyers de variole du singe" ont été signalés et maîtrisés en Afrique pendant la pandémie de Covid-19, a déclaré le directeur adjoint du Centre africain de contrôle des maladies, Ahmed Ogwell. "Nous nous attendons également à ce que d'autres flambées épidémiques surviennent et nous les gérerons de la manière habituelle", a indiqué le Dr Ogwell. Mais selon lui, si les cas hors du continent sont inquiétants, c'est parce que la maladie est fréquente dans les zones de forêt tropicale humide, principalement dans les régions reculées d'Afrique centrale et occidentale. Ces dernières années, les cas hors d'Afrique n'avaient été détectés qu'aux États-Unis, en Israël, au Royaume-Uni et à Singapour (ce qui ne veut pas dire qu'ils ne se sont pas produits dans d'autres pays, où les systèmes de détection épidémiologique sont moins développés). Cependant, ces dernières semaines, les foyers se sont multipliés d'une manière qui a commencé à déclencher des alertes dans les institutions de santé. Les gens attrapent la variole du singe par les animaux. La transmission de personne à personne n'est pas courante car elle nécessite un contact étroit avec des fluides corporels tels que la salive ou le pus des lésions formées par l'infection. Selon l'Organisation mondiale de la santé, la plupart des personnes se remettent de la variole du singe en quelques semaines, mais la maladie est mortelle pour une personne sur dix. Différentes agences de surveillance épidémiologique et des experts ont toutefois précisé que, bien que les cas actuels et leurs formes de contagion soient encore à l'étude, la variole du singe ne constitue pas une menace pour la santé du grand public. Nous nous penchons ici sur cette maladie rare et peu connue. Les premiers symptômes sont la fièvre, les maux de tête, les gonflements, les douleurs dorsales, les douleurs musculaires et l'apathie générale. Le symptôme le plus caractéristique apparaît 1 à 5 jours après la fièvre : une éruption cutanée se développe qui commence souvent sur le visage et s'étend ensuite à d'autres parties du corps, principalement les mains et les pieds. Dans de nombreux cas actuels, des personnes ont signalé l'apparition de l'éruption dans la zone génitale. L'aspect de ces types de cloques change et passe par différentes étapes avant de former finalement une croûte qui tombe ensuite. Les lésions peuvent provoquer des cicatrices. Si une personne présente ce type d'éruption, elle doit se rendre chez le médecin et s'isoler pour éviter de transmettre la maladie à d'autres personnes. L'infection disparaît généralement d'elle-même et dure entre 14 et 21 jours. La Cleveland Clinic explique qu'une personne peut en infecter une autre jusqu'à ce que toutes les croûtes soient tombées et que la peau soit intacte en dessous. Il est essentiel de surveiller les symptômes, car le monkeypox, contrairement au covid, ne se transmet pas avant l'apparition des symptômes. La variole du singe peut se propager lorsqu'une personne est en contact étroit avec une personne infectée. Le virus peut pénétrer dans l'organisme par des lésions cutanées, par les voies respiratoires ou par les yeux, le nez ou la bouche. Elle n'a pas été décrite auparavant comme une infection sexuellement transmissible, mais elle peut être transmise par contact direct lors de rapports sexuels. La propagation peut se faire par tout : C'est pourquoi les autorités sanitaires recommandent de ne pas porter de vêtements et de ne pas avoir de contacts étroits avec des personnes susceptibles d'être malades. Si vous présentez des symptômes, isolez-vous et, une fois rétabli, lavez vos vêtements, y compris les serviettes et les draps. De même, elles suggèrent d'utiliser des mouchoirs jetables en cas de toux et d'éternuement et, si vous le pouvez, d'éviter de le faire en présence d'autres personnes. La variole du singe peut également se transmettre par contact avec des animaux infectés, tels que des singes, des rats et des écureuils, ou par des objets contaminés par le virus, comme la literie et les vêtements. Les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) rappellent que le lavage des mains reste une action décisive contre ce virus. "Pratiquez une bonne hygiène des mains après tout contact avec des animaux ou des humains infectés. Lavez vos mains avec de l'eau et du savon ou utilisez un désinfectant pour les mains à base d'alcool", recommande le CDC. La Cleveland Clinic rappelle qu'en Afrique, la maladie est devenue plus fréquente chez les enfants, les parents doivent donc également appliquer ces précautions aux mineurs. Bien qu'elle n'ait pas encore été détectée chez les animaux, d'autres épidémies de variole du singe sont apparues chez certaines espèces transportées d'Afrique. C'est pourquoi la Cleveland Clinic recommande généralement de bien cuire tous les aliments qui contiennent de la viande ou des parties animales . Certains experts en santé publique ont également recommandé aux personnes qui voyagent à l'étranger d'être attentives aux recommandations des autorités locales et de suivre leurs instructions et protocoles, s'ils existent, afin d'éviter toute contagion potentielle. Si vous travaillez avec des personnes infectées dans des hôpitaux, des cliniques ou des centres de santé, le CDC recommande d'utiliser des équipements de protection individuelle. La variole du singe est causée par le virus du même nom, un membre de la même famille de virus que la variole, bien qu'elle soit beaucoup moins grave et que les experts affirment que les risques d'infection sont faibles. Le virus a été identifié pour la première fois chez un singe en captivité et, depuis 1970, des épidémies sporadiques ont été signalées dans dix pays africains. Elle survient principalement dans les régions reculées des pays d'Afrique centrale et occidentale, près des forêts tropicales humides. En 2003, une épidémie a éclaté aux États-Unis, la première fois que la maladie a été observée en dehors de l'Afrique. Les patients ont attrapé la maladie par contact étroit avec des chiens de prairie qui avaient été infectés par divers petits mammifères importés dans le pays. Au total, 81 cas ont été signalés, mais aucun n'a entraîné de décès. En 2017, le Nigéria a connu la plus grande épidémie documentée, environ 40 ans après que le pays ait connu ses derniers cas confirmés de monkeypox. Il y avait 172 cas suspects de monkeypox, et 75 % des victimes étaient des hommes âgés de 21 à 40 ans Il existe deux principales souches de virus - ouest-africaine et centrafricaine. Deux des patients infectés au Royaume-Uni venaient du Nigéria, il est donc probable qu'ils souffrent de la souche ouest-africaine du virus, qui est généralement bénigne, mais cela n'a pas encore été confirmé. Un autre cas est celui d'un travailleur de la santé qui a contracté le virus auprès de l'un des patients. Les cas plus récents n'ont aucun lien connu entre eux, ni aucune histoire de voyage. Il semble qu'ils l'aient attrapé au Royaume-Uni en se propageant dans la communauté. La plupart des cas de virus sont bénins, ressemblant parfois à la varicelle, et disparaissent d'eux-mêmes en quelques semaines. Cependant, la variole du singe peut parfois être plus grave et a été signalée comme ayant causé des décès en Afrique occidentale. Il n'existe pas de traitement pour la variole du singe, mais les épidémies peuvent être contrôlées par la prévention de l'infection. La vaccination contre la variole s'est avérée efficace à 85 % pour prévenir la variole du singe, et elle est encore parfois utilisée. Selon certaines informations, l'Espagne se prépare à commander des milliers de doses de vaccin antivariolique à utiliser contre la variole du singe. Les experts pensent que la vaccination après une exposition à la variole du singe peut contribuer à prévenir la maladie ou à la rendre moins grave.
https://www.bbc.com/afrique/region-61522213
2health
Scandale du sirop contre la toux en Gambie : des mères réclament justice
Une petite moto rouge gît dans un coin de la maison de Mariam Kuyateh en train de prendre la poussière. Il était destiné à son fils de 20 mois, Musa, mais il est décédé en septembre. Il est l'un des 70 enfants de Gambie qui seraient décédés après avoir reçu un sirop contre la toux qui avait été "potentiellement lié à des lésions rénales aiguës", selon l'Organisation mondiale de la santé. Personne dans la famille ne touche au jouet de Musa - un rappel de ce qui a été perdu. Sa mère de 30 ans, qui a quatre autres enfants, était en larmes en se souvenant de ce qui était arrivé à son fils. Articles recommandés : Assise chez elle dans une banlieue de la plus grande ville de Gambie, Serrekunda, elle a expliqué que sa maladie avait commencé par une grippe. Après avoir été vu par un médecin, son mari a acheté un sirop pour traiter le problème. "Lorsque nous lui avons donné le sirop, la grippe s'est arrêtée, mais cela a entraîné un autre problème", explique Mme Kuyateh. "Mon fils n'arrive pas à uriner." Elle est retournée à l'hôpital et Musa a été envoyé pour un test sanguin, qui a exclu le paludisme. Il a reçu un autre traitement, qui n'a pas fonctionné, puis un cathéter a été installé, mais il n'a pas uriné. Enfin, le petit enfant a été opéré. Il n'y a pas eu d'amélioration. "Il n'a pas pu le faire, il est mort." Plus tôt cette semaine, l'OMS a lancé une alerte mondiale concernant quatre sirops contre la toux en lien avec les décès en Gambie. Les produits - Promethazine Oral Solution, Kofexmalin Baby Cough Syrup, Makoff Baby Cough Syrup et Magrip N Cold Syrup - ont été fabriqués par une société indienne, Maiden Pharmaceuticals, qui n'avait pas fourni de garanties quant à leur sécurité, a indiqué l'OMS. Le gouvernement indien enquête sur la situation. L'entreprise n'a pas répondu à une demande de commentaire de la BBC. Il y a beaucoup de colère en Gambie face à ce qui s'est passé. Il y a de plus en plus d'appels à la démission du ministre de la Santé, le Dr Ahmadou Lamin Samateh, ainsi qu'à la poursuite des importateurs de médicaments dans le pays. "Soixante-dix, c'est un chiffre énorme. Nous avons donc besoin de justice, car les victimes étaient des enfants innocents", affirme Mme Kuyateh La petite Aisha, âgée de cinq mois, est une autre victime. Sa mère, Mariam Sisawo, s'est rendue compte un matin qu'après avoir pris le sirop contre la toux, son bébé n'urinait plus. Lors d'une première visite à l'hôpital, la jeune femme de 28 ans s'est entendue dire que la vessie de sa fille n'avait aucun problème. Il lui a fallu se rendre deux fois de suite à l'hôpital avant qu'Aisha ne soit envoyée dans un hôpital de la capitale, Banjul, situé à 36 km de leur maison de Brikama. Mais après cinq jours de traitement, elle est morte. "Ma fille a eu une mort douloureuse. A un certain moment où les médecins ont voulu lui fixer une perfusion, ils n'ont pas pu voir ses veines. Moi et deux autres femmes dans le même service, nous avons toutes perdu nos enfants. "J'ai deux fils et Aisha était la seule fille. Mon mari était très heureux d'avoir Aisha et il n'arrive toujours pas à accepter sa mort." La Gambie ne dispose pas actuellement d'un laboratoire capable de tester si les médicaments sont sûrs et ils doivent donc être envoyés à l'étranger pour vérification, avoue le directeur des services de santé de Gambie, Mustapha Bittay, au programme Focus on Africa de la BBC. Vendredi, le président Adama Barrow a indiqué que le pays prévoyait d'ouvrir un tel laboratoire. Dans un discours télévisé à la nation, il a également demandé au ministère de la Santé de revoir les lois et directives applicables aux médicaments importés. Mme Sisawo estime que le gouvernement aurait dû être plus vigilant. "C'est une leçon pour les parents, mais la plus grande responsabilité incombe au gouvernement. Avant que des médicaments n'entrent dans le pays, ils doivent être correctement vérifiés s'ils sont propres ou non à la consommation humaine", dit-elle. Isatou Cham était trop bouleversée pour parler de la mort de son fils de deux ans et cinq mois, Muhammed. Elle a quitté le salon de leur maison à Serrekunda en pleurant avec ses deux autres enfants. Le père de Muhammed, Alieu Kijera, a expliqué ce qui était arrivé à son petit garçon. Il a dit avoir été transporté à l'hôpital lorsqu'il avait de la fièvre et qu'il était incapable d'uriner. Mais les médecins soignaient Muhammed pour le paludisme et son état empirait. Les médecins ont alors dit qu'il devrait être soigné au Sénégal voisin, où le service de santé est considéré comme meilleur, mais bien qu'il y ait eu une certaine amélioration, cela ne l'a toujours pas sauvé. M. Kijera est fâché que son pays ne dispose pas d'un système de santé suffisamment bon et qu'il ait été contraint de voyager à l'étranger. "S'il y avait eu du matériel et de bons médicaments, mon fils et de nombreux autres enfants auraient pu être sauvés", souligne-t-il.
Scandale du sirop contre la toux en Gambie : des mères réclament justice Une petite moto rouge gît dans un coin de la maison de Mariam Kuyateh en train de prendre la poussière. Il était destiné à son fils de 20 mois, Musa, mais il est décédé en septembre. Il est l'un des 70 enfants de Gambie qui seraient décédés après avoir reçu un sirop contre la toux qui avait été "potentiellement lié à des lésions rénales aiguës", selon l'Organisation mondiale de la santé. Personne dans la famille ne touche au jouet de Musa - un rappel de ce qui a été perdu. Sa mère de 30 ans, qui a quatre autres enfants, était en larmes en se souvenant de ce qui était arrivé à son fils. Articles recommandés : Assise chez elle dans une banlieue de la plus grande ville de Gambie, Serrekunda, elle a expliqué que sa maladie avait commencé par une grippe. Après avoir été vu par un médecin, son mari a acheté un sirop pour traiter le problème. "Lorsque nous lui avons donné le sirop, la grippe s'est arrêtée, mais cela a entraîné un autre problème", explique Mme Kuyateh. "Mon fils n'arrive pas à uriner." Elle est retournée à l'hôpital et Musa a été envoyé pour un test sanguin, qui a exclu le paludisme. Il a reçu un autre traitement, qui n'a pas fonctionné, puis un cathéter a été installé, mais il n'a pas uriné. Enfin, le petit enfant a été opéré. Il n'y a pas eu d'amélioration. "Il n'a pas pu le faire, il est mort." Plus tôt cette semaine, l'OMS a lancé une alerte mondiale concernant quatre sirops contre la toux en lien avec les décès en Gambie. Les produits - Promethazine Oral Solution, Kofexmalin Baby Cough Syrup, Makoff Baby Cough Syrup et Magrip N Cold Syrup - ont été fabriqués par une société indienne, Maiden Pharmaceuticals, qui n'avait pas fourni de garanties quant à leur sécurité, a indiqué l'OMS. Le gouvernement indien enquête sur la situation. L'entreprise n'a pas répondu à une demande de commentaire de la BBC. Il y a beaucoup de colère en Gambie face à ce qui s'est passé. Il y a de plus en plus d'appels à la démission du ministre de la Santé, le Dr Ahmadou Lamin Samateh, ainsi qu'à la poursuite des importateurs de médicaments dans le pays. "Soixante-dix, c'est un chiffre énorme. Nous avons donc besoin de justice, car les victimes étaient des enfants innocents", affirme Mme Kuyateh La petite Aisha, âgée de cinq mois, est une autre victime. Sa mère, Mariam Sisawo, s'est rendue compte un matin qu'après avoir pris le sirop contre la toux, son bébé n'urinait plus. Lors d'une première visite à l'hôpital, la jeune femme de 28 ans s'est entendue dire que la vessie de sa fille n'avait aucun problème. Il lui a fallu se rendre deux fois de suite à l'hôpital avant qu'Aisha ne soit envoyée dans un hôpital de la capitale, Banjul, situé à 36 km de leur maison de Brikama. Mais après cinq jours de traitement, elle est morte. "Ma fille a eu une mort douloureuse. A un certain moment où les médecins ont voulu lui fixer une perfusion, ils n'ont pas pu voir ses veines. Moi et deux autres femmes dans le même service, nous avons toutes perdu nos enfants. "J'ai deux fils et Aisha était la seule fille. Mon mari était très heureux d'avoir Aisha et il n'arrive toujours pas à accepter sa mort." La Gambie ne dispose pas actuellement d'un laboratoire capable de tester si les médicaments sont sûrs et ils doivent donc être envoyés à l'étranger pour vérification, avoue le directeur des services de santé de Gambie, Mustapha Bittay, au programme Focus on Africa de la BBC. Vendredi, le président Adama Barrow a indiqué que le pays prévoyait d'ouvrir un tel laboratoire. Dans un discours télévisé à la nation, il a également demandé au ministère de la Santé de revoir les lois et directives applicables aux médicaments importés. Mme Sisawo estime que le gouvernement aurait dû être plus vigilant. "C'est une leçon pour les parents, mais la plus grande responsabilité incombe au gouvernement. Avant que des médicaments n'entrent dans le pays, ils doivent être correctement vérifiés s'ils sont propres ou non à la consommation humaine", dit-elle. Isatou Cham était trop bouleversée pour parler de la mort de son fils de deux ans et cinq mois, Muhammed. Elle a quitté le salon de leur maison à Serrekunda en pleurant avec ses deux autres enfants. Le père de Muhammed, Alieu Kijera, a expliqué ce qui était arrivé à son petit garçon. Il a dit avoir été transporté à l'hôpital lorsqu'il avait de la fièvre et qu'il était incapable d'uriner. Mais les médecins soignaient Muhammed pour le paludisme et son état empirait. Les médecins ont alors dit qu'il devrait être soigné au Sénégal voisin, où le service de santé est considéré comme meilleur, mais bien qu'il y ait eu une certaine amélioration, cela ne l'a toujours pas sauvé. M. Kijera est fâché que son pays ne dispose pas d'un système de santé suffisamment bon et qu'il ait été contraint de voyager à l'étranger. "S'il y avait eu du matériel et de bons médicaments, mon fils et de nombreux autres enfants auraient pu être sauvés", souligne-t-il.
https://www.bbc.com/afrique/region-63216507
5sports
Football : Eto'o souhaite servir l'Afrique après ses études
Samuel Eto'o, la légende du football africain, dit qu'il veut mettre à profit ses études de gestion d'entreprise à la Harvard Business School aux Etats-Unis pour servir à son continent. Le quadruple Joueur africain de l'année a annoncé sa retraite du football à l'âge de 38 ans en septembre. "Je veux aider et apporter ma contribution positive à la transformation de notre continent ", a déclaré Eto'o au site d'information français Jeune Afrique. Lire aussi: Samuel Eto'o a confirmé sa décision d'étudier après le football: "En janvier, je commencerai des études de gestion d'entreprise à l'université de Harvard après qu'ils m'aient gentiment accepté pour une formation spécialisée ", a-t-il expliqué. "Quand on est footballeur, on paie des gens pour s'occuper de sa carrière et des choses en général. Mais quand c'est à vous de gérer les gens et que vous voulez les développer, vous avez pratiquement besoin d'apprendre de nouvelles compétences", a ajouté Samuel Eto'o. L'ancien attaquant du Cameroun et du FC Barcelone reste le meilleur buteur de son pays avec 56 buts en 118 matches. Lire également: "Je vais vivre à Boston pendant presque un an pour ça. Ce ne sera pas facile, mais c'est un beau défi et vous savez que j'aime toujours me lancer des défis." Eto'o a connu une carrière professionnelle riche en trophées en Espagne et en Italie, mais il a connu une grande partie de son succès en club à Barcelone, où il a joué de 2004 à 2009. Parmi les trophées qu'il a remportés avec le club catalan, on compte trois titres de champion d'Espagne et deux titres de champion d'Europe. Il a également remporté la Ligue des champions, sous la houlette de Jose Mourinho, à l'Inter Milan en 2010, et a remporté une médaille d'or olympique, avec le Cameroun en 2000. Eto'o, qui a également joué en Russie, en Turquie et au Qatar, est le meilleur buteur de l'histoire de la Coupe d'Afrique des Nations avec 18 buts. Il a participé à quatre phases finales de Coupe du Monde avec les Lions Indomptables - 1998, 2002, 2010 et 2014 - jouant huit matches et marquant trois buts. L'attaquant a également remporté deux titres consécutifs en Coupe d'Afrique des Nations avec son pays lors des éditions 2000 et 2002. Regarder:
Football : Eto'o souhaite servir l'Afrique après ses études Samuel Eto'o, la légende du football africain, dit qu'il veut mettre à profit ses études de gestion d'entreprise à la Harvard Business School aux Etats-Unis pour servir à son continent. Le quadruple Joueur africain de l'année a annoncé sa retraite du football à l'âge de 38 ans en septembre. "Je veux aider et apporter ma contribution positive à la transformation de notre continent ", a déclaré Eto'o au site d'information français Jeune Afrique. Lire aussi: Samuel Eto'o a confirmé sa décision d'étudier après le football: "En janvier, je commencerai des études de gestion d'entreprise à l'université de Harvard après qu'ils m'aient gentiment accepté pour une formation spécialisée ", a-t-il expliqué. "Quand on est footballeur, on paie des gens pour s'occuper de sa carrière et des choses en général. Mais quand c'est à vous de gérer les gens et que vous voulez les développer, vous avez pratiquement besoin d'apprendre de nouvelles compétences", a ajouté Samuel Eto'o. L'ancien attaquant du Cameroun et du FC Barcelone reste le meilleur buteur de son pays avec 56 buts en 118 matches. Lire également: "Je vais vivre à Boston pendant presque un an pour ça. Ce ne sera pas facile, mais c'est un beau défi et vous savez que j'aime toujours me lancer des défis." Eto'o a connu une carrière professionnelle riche en trophées en Espagne et en Italie, mais il a connu une grande partie de son succès en club à Barcelone, où il a joué de 2004 à 2009. Parmi les trophées qu'il a remportés avec le club catalan, on compte trois titres de champion d'Espagne et deux titres de champion d'Europe. Il a également remporté la Ligue des champions, sous la houlette de Jose Mourinho, à l'Inter Milan en 2010, et a remporté une médaille d'or olympique, avec le Cameroun en 2000. Eto'o, qui a également joué en Russie, en Turquie et au Qatar, est le meilleur buteur de l'histoire de la Coupe d'Afrique des Nations avec 18 buts. Il a participé à quatre phases finales de Coupe du Monde avec les Lions Indomptables - 1998, 2002, 2010 et 2014 - jouant huit matches et marquant trois buts. L'attaquant a également remporté deux titres consécutifs en Coupe d'Afrique des Nations avec son pays lors des éditions 2000 et 2002. Regarder:
https://www.bbc.com/afrique/sports-50564275
5sports
Mohamed Salah offre la victoire à Liverpool
Cette victoire permet aux Reds de conserver six points d'avance sur Manchester City, leur dauphin. En dehors d'un temps fort avec quatre occasions franches à la demi-heure de jeu, Liverpool a peiné à imposer son intensité habituelle jusqu'à la pause. Le but de la victoire est arrivé à un quart d'heure de la fin, avec un penalty transformé par Mohamed Salah (75e), après une faute évitable de Serge Aurier sur Sadio Mané. Cette défaite confirme les difficultés de Tottenham cette saison. Le club nord-londonien passe dans la deuxième partie de tableau, en onzième position. Lire aussi : Sadio Mane en lice pour le Ballon d'Or Liverpool ouvre une académie de football en Île Maurice Arsenal, le cinquième, a laissé lui filer deux points, alors que Manchester United remporte sa première victoire nette depuis deux mois et demi. Les deux points perdus pourraient coûter cher aux Gunners en fin de saison. Ils ont concédé le match nul sur leur terrain, face à Crystal Palace, 2-2. Manchester United s'est relancé en remportant sa première victoire en championnat depuis la mi-septembre, en s'imposant sur le terrain de Norwich, 1-3.
Mohamed Salah offre la victoire à Liverpool Cette victoire permet aux Reds de conserver six points d'avance sur Manchester City, leur dauphin. En dehors d'un temps fort avec quatre occasions franches à la demi-heure de jeu, Liverpool a peiné à imposer son intensité habituelle jusqu'à la pause. Le but de la victoire est arrivé à un quart d'heure de la fin, avec un penalty transformé par Mohamed Salah (75e), après une faute évitable de Serge Aurier sur Sadio Mané. Cette défaite confirme les difficultés de Tottenham cette saison. Le club nord-londonien passe dans la deuxième partie de tableau, en onzième position. Lire aussi : Sadio Mane en lice pour le Ballon d'Or Liverpool ouvre une académie de football en Île Maurice Arsenal, le cinquième, a laissé lui filer deux points, alors que Manchester United remporte sa première victoire nette depuis deux mois et demi. Les deux points perdus pourraient coûter cher aux Gunners en fin de saison. Ils ont concédé le match nul sur leur terrain, face à Crystal Palace, 2-2. Manchester United s'est relancé en remportant sa première victoire en championnat depuis la mi-septembre, en s'imposant sur le terrain de Norwich, 1-3.
https://www.bbc.com/afrique/sports-50199849
6technology
Internet à l’heure de la 5G
L'Internet mobile super rapide "cinquième génération 5G" pourrait être lancé dès l'année prochaine dans certains pays avec des promesses de puissance supérieure à celle que le monde connait en ce moment. Avec la 5G, les vitesses de téléchargement seront 10 à 20 fois supérieures à celles que nous connaissons actuellement. Mais quelle différence cela fera-t-il vraiment dans nos vies ? Aurons-nous besoin de nouveaux téléphones ? Et cela résoudra-t-il le problème du "hors zone" pour les personnes vivant dans des régions éloignées ? Qu'est-ce que la 5G exactement ? Il s'agit de la prochaine génération de connectivité Internet mobile qui promet des vitesses de téléchargement et d'envoi de données beaucoup plus rapides, une couverture plus large et des connexions plus stables. Il s'agit de mieux utiliser le spectre radioélectrique et de permettre à un plus grand nombre d'appareils d'accéder à l'internet mobile en même temps. A lire aussi 'J'ai été victime du piratage de WhatsApp' Comment les gouvernements ferment-ils Internet ? Manifestation en Algérie: la guerre des trolls Ils prostituent leur fils sur internet "Quoi que nous fassions maintenant avec nos smartphones, nous serons en mesure de le faire plus rapidement et mieux", déclare Ian Fogg d'OpenSignal, une société d'analyse de données mobiles. "Pensez à des lunettes intelligentes avec réalité augmentée, réalité virtuelle mobile, vidéo de bien meilleure qualité, Internet des objets rendant les villes plus intelligentes". "Mais ce qui est vraiment excitant, ce sont tous les nouveaux services qu'on ne peut pas prévoir". Imaginez des essaims de drones coopérant pour effectuer des missions de recherche et de sauvetage, d'évaluation des incendies et de surveillance du trafic, tous communiquant sans fil entre eux et avec les stations de base au sol sur les réseaux 5G. De même, beaucoup pensent que la 5G sera cruciale pour que les véhicules autonomes puissent communiquer entre eux et lire les cartes en direct et les données du trafic routier. Les vidéos mobiles seront quasi instantanées et sans problème. Les appels vidéo devraient devenir plus clairs et moins saccadés. Les appareils de fitness portables pourront surveiller votre santé en temps réel et alerter les médecins dès qu'une urgence survient. Comment cela fonctionne-t-il ? Un certain nombre de nouvelles technologies sont susceptibles d'être mises en application, mais les normes n'ont pas encore été élaborées pour tous les protocoles 5G. Les bandes de fréquences plus élevées - de 3,5 GHz (gigahertz) à 26 GHz et au-delà - ont beaucoup de capacité, mais leurs longueurs d'onde plus courtes signifient que leur portée est plus faible - elles sont plus facilement bloquées par les objets physiques. On peut donc voir des groupes de petits pylônes téléphoniques plus proches du sol, transmettant des ondes dites "millimétriques" entre un nombre beaucoup plus élevé d'émetteurs et de récepteurs. Cela permettra une plus grande densité d'utilisation. Mais c'est cher et les entreprises de télécommunications ne sont pas encore totalement engagées. Une différence de la 4G ? Oui, il s'agit d'une toute nouvelle technologie radio, mais vous ne remarquerez peut-être pas des débits beaucoup plus élevés au début, car la 5G est susceptible d'être utilisée par les opérateurs de réseaux dans un premier temps pour augmenter la capacité des réseaux 4G existants (LTE - Long-Term Evolution), afin de garantir un service plus constant aux clients. La vitesse que vous obtiendrez dépendra de la bande de fréquences sur laquelle l'opérateur utilise la technologie 5G et du montant que votre opérateur a investi dans de nouveaux mâts et émetteurs. Alors à quelle vitesse allons-nous naviguer ? Les réseaux mobiles 4G actuels les plus rapides offrent environ 45Mbps (mégabits par seconde) en moyenne, bien que l'industrie espère toujours atteindre 1Gbps (gigabit par seconde = 1 000Mbps). Le fabricant de puces Qualcomm estime que la 5G pourrait atteindre des vitesses de navigation et de téléchargement 10 à 20 fois plus rapides dans des conditions réelles (par opposition aux conditions de laboratoire). Imaginez que vous pourriez télécharger un film en haute définition en une minute environ. Il s'agit de réseaux 5G construits en complément des réseaux LTE 4G existants. Les réseaux 5G autonomes, en revanche, fonctionnant dans les très hautes fréquences (30GHz par exemple) pourraient facilement atteindre des vitesses de navigation de plus de gigabit en standard. Mais ce n'est que quelques années plus tard qu'il est probable que cela se produira. Pourquoi en avons-nous besoin ? Le monde devient mobile et nous consommons de plus en plus de données chaque année, en particulier en raison de la popularité croissante de la vidéo et de la musique en streaming. Les bandes de fréquences existantes sont de plus en plus encombrées, ce qui entraîne des pannes de service, en particulier lorsque de nombreuses personnes d'une même région tentent d'accéder aux services mobiles en ligne et en même temps. La 5G est bien meilleure pour gérer des milliers d'appareils simultanément, des mobiles aux capteurs d'équipement, des caméras vidéo aux lampadaires intelligents. La plupart des pays ne lanceront probablement pas de services 5G avant 2020, mais la société qatarie Ooredoo indique qu'elle a déjà lancé un service commercial, tandis que la Corée du Sud a l'intention de le faire l'année prochaine, avec ses trois plus grands opérateurs de réseaux qui ont accepté de démarrer au même moment. La Chine est également en course pour lancer des services en 2019. Pendant ce temps, les régulateurs du monde entier se sont affairés à vendre aux enchères le spectre aux sociétés de télécommunications, qui ont expérimenté de nouveaux services avec les fabricants de téléphones mobiles. Aurai-je besoin d'un nouveau téléphone ? Oui, j'en ai bien peur. Mais lorsque la 4G a été introduite en 2009/10, les téléphones intelligents compatibles sont apparus sur le marché avant que l'infrastructure n'ait été entièrement déployée, ce qui a provoqué une certaine frustration chez les consommateurs qui avaient le sentiment de payer plus cher en abonnements pour un service inégal. Cette fois, les fabricants de téléphones sont peu susceptibles de faire la même erreur, le lancement de téléphones 5G se fera seulement lorsque les nouveaux réseaux sont prêts, probablement vers la fin de 2019, souligne Ian Fogg. Ces téléphones de nouvelle génération seront capables de basculer en toute transparence entre les réseaux 4G et 5G pour un service plus stable. Cela signifiera-t-il la fin des services de téléphonie fixe ? En un mot, non. Les entreprises de télécommunications ont trop investi dans la fibre optique et le fil de transmission (cuivre) pour les lignes fixes à large bande pour se dépêcher d'y renoncer. Les services à large bande à domicile et au bureau seront principalement des services fixes pendant de nombreuses années encore, même si l'accès sans fil fixe sera mis à disposition en tandem. Quelle que soit la qualité de la connectivité sans fil, beaucoup préfèrent la stabilité et la certitude des fils physiques. Considérez la 5G comme un service complémentaire pour quand nous sommes en déplacement, en interaction avec le monde qui nous entoure. Il facilitera également le fameux "internet des objets". Quand est-il des zones rurales ? L'absence de signal et la faible vitesse des données dans les zones rurales est une plainte courante au Royaume-Uni et dans de nombreux autres pays. Mais la 5G ne résoudra pas nécessairement ce problème car elle fonctionnera sur des bandes de haute fréquence - pour commencer au moins - qui ont beaucoup de capacité mais qui couvrent des distances plus courtes. La 5G sera principalement un service urbain pour les zones à forte densité de population. Les bandes de fréquences plus basses (600-800 MHz en général) sont meilleures sur de plus longues distances, de sorte que les opérateurs de réseaux se concentreront sur l'amélioration de leur couverture LTE 4G en parallèle avec le déploiement de la 5G. Mais la réalité commerciale signifie que pour certaines personnes vivant dans des régions très éloignées, la connectivité sera encore, au mieux, inégale. A moins de créer des subventions gouvernementales par lesquelles cela vaudrait la peine pour les opérateurs de réseaux de se rendre dans ces endroits.
Internet à l’heure de la 5G L'Internet mobile super rapide "cinquième génération 5G" pourrait être lancé dès l'année prochaine dans certains pays avec des promesses de puissance supérieure à celle que le monde connait en ce moment. Avec la 5G, les vitesses de téléchargement seront 10 à 20 fois supérieures à celles que nous connaissons actuellement. Mais quelle différence cela fera-t-il vraiment dans nos vies ? Aurons-nous besoin de nouveaux téléphones ? Et cela résoudra-t-il le problème du "hors zone" pour les personnes vivant dans des régions éloignées ? Qu'est-ce que la 5G exactement ? Il s'agit de la prochaine génération de connectivité Internet mobile qui promet des vitesses de téléchargement et d'envoi de données beaucoup plus rapides, une couverture plus large et des connexions plus stables. Il s'agit de mieux utiliser le spectre radioélectrique et de permettre à un plus grand nombre d'appareils d'accéder à l'internet mobile en même temps. A lire aussi 'J'ai été victime du piratage de WhatsApp' Comment les gouvernements ferment-ils Internet ? Manifestation en Algérie: la guerre des trolls Ils prostituent leur fils sur internet "Quoi que nous fassions maintenant avec nos smartphones, nous serons en mesure de le faire plus rapidement et mieux", déclare Ian Fogg d'OpenSignal, une société d'analyse de données mobiles. "Pensez à des lunettes intelligentes avec réalité augmentée, réalité virtuelle mobile, vidéo de bien meilleure qualité, Internet des objets rendant les villes plus intelligentes". "Mais ce qui est vraiment excitant, ce sont tous les nouveaux services qu'on ne peut pas prévoir". Imaginez des essaims de drones coopérant pour effectuer des missions de recherche et de sauvetage, d'évaluation des incendies et de surveillance du trafic, tous communiquant sans fil entre eux et avec les stations de base au sol sur les réseaux 5G. De même, beaucoup pensent que la 5G sera cruciale pour que les véhicules autonomes puissent communiquer entre eux et lire les cartes en direct et les données du trafic routier. Les vidéos mobiles seront quasi instantanées et sans problème. Les appels vidéo devraient devenir plus clairs et moins saccadés. Les appareils de fitness portables pourront surveiller votre santé en temps réel et alerter les médecins dès qu'une urgence survient. Comment cela fonctionne-t-il ? Un certain nombre de nouvelles technologies sont susceptibles d'être mises en application, mais les normes n'ont pas encore été élaborées pour tous les protocoles 5G. Les bandes de fréquences plus élevées - de 3,5 GHz (gigahertz) à 26 GHz et au-delà - ont beaucoup de capacité, mais leurs longueurs d'onde plus courtes signifient que leur portée est plus faible - elles sont plus facilement bloquées par les objets physiques. On peut donc voir des groupes de petits pylônes téléphoniques plus proches du sol, transmettant des ondes dites "millimétriques" entre un nombre beaucoup plus élevé d'émetteurs et de récepteurs. Cela permettra une plus grande densité d'utilisation. Mais c'est cher et les entreprises de télécommunications ne sont pas encore totalement engagées. Une différence de la 4G ? Oui, il s'agit d'une toute nouvelle technologie radio, mais vous ne remarquerez peut-être pas des débits beaucoup plus élevés au début, car la 5G est susceptible d'être utilisée par les opérateurs de réseaux dans un premier temps pour augmenter la capacité des réseaux 4G existants (LTE - Long-Term Evolution), afin de garantir un service plus constant aux clients. La vitesse que vous obtiendrez dépendra de la bande de fréquences sur laquelle l'opérateur utilise la technologie 5G et du montant que votre opérateur a investi dans de nouveaux mâts et émetteurs. Alors à quelle vitesse allons-nous naviguer ? Les réseaux mobiles 4G actuels les plus rapides offrent environ 45Mbps (mégabits par seconde) en moyenne, bien que l'industrie espère toujours atteindre 1Gbps (gigabit par seconde = 1 000Mbps). Le fabricant de puces Qualcomm estime que la 5G pourrait atteindre des vitesses de navigation et de téléchargement 10 à 20 fois plus rapides dans des conditions réelles (par opposition aux conditions de laboratoire). Imaginez que vous pourriez télécharger un film en haute définition en une minute environ. Il s'agit de réseaux 5G construits en complément des réseaux LTE 4G existants. Les réseaux 5G autonomes, en revanche, fonctionnant dans les très hautes fréquences (30GHz par exemple) pourraient facilement atteindre des vitesses de navigation de plus de gigabit en standard. Mais ce n'est que quelques années plus tard qu'il est probable que cela se produira. Pourquoi en avons-nous besoin ? Le monde devient mobile et nous consommons de plus en plus de données chaque année, en particulier en raison de la popularité croissante de la vidéo et de la musique en streaming. Les bandes de fréquences existantes sont de plus en plus encombrées, ce qui entraîne des pannes de service, en particulier lorsque de nombreuses personnes d'une même région tentent d'accéder aux services mobiles en ligne et en même temps. La 5G est bien meilleure pour gérer des milliers d'appareils simultanément, des mobiles aux capteurs d'équipement, des caméras vidéo aux lampadaires intelligents. La plupart des pays ne lanceront probablement pas de services 5G avant 2020, mais la société qatarie Ooredoo indique qu'elle a déjà lancé un service commercial, tandis que la Corée du Sud a l'intention de le faire l'année prochaine, avec ses trois plus grands opérateurs de réseaux qui ont accepté de démarrer au même moment. La Chine est également en course pour lancer des services en 2019. Pendant ce temps, les régulateurs du monde entier se sont affairés à vendre aux enchères le spectre aux sociétés de télécommunications, qui ont expérimenté de nouveaux services avec les fabricants de téléphones mobiles. Aurai-je besoin d'un nouveau téléphone ? Oui, j'en ai bien peur. Mais lorsque la 4G a été introduite en 2009/10, les téléphones intelligents compatibles sont apparus sur le marché avant que l'infrastructure n'ait été entièrement déployée, ce qui a provoqué une certaine frustration chez les consommateurs qui avaient le sentiment de payer plus cher en abonnements pour un service inégal. Cette fois, les fabricants de téléphones sont peu susceptibles de faire la même erreur, le lancement de téléphones 5G se fera seulement lorsque les nouveaux réseaux sont prêts, probablement vers la fin de 2019, souligne Ian Fogg. Ces téléphones de nouvelle génération seront capables de basculer en toute transparence entre les réseaux 4G et 5G pour un service plus stable. Cela signifiera-t-il la fin des services de téléphonie fixe ? En un mot, non. Les entreprises de télécommunications ont trop investi dans la fibre optique et le fil de transmission (cuivre) pour les lignes fixes à large bande pour se dépêcher d'y renoncer. Les services à large bande à domicile et au bureau seront principalement des services fixes pendant de nombreuses années encore, même si l'accès sans fil fixe sera mis à disposition en tandem. Quelle que soit la qualité de la connectivité sans fil, beaucoup préfèrent la stabilité et la certitude des fils physiques. Considérez la 5G comme un service complémentaire pour quand nous sommes en déplacement, en interaction avec le monde qui nous entoure. Il facilitera également le fameux "internet des objets". Quand est-il des zones rurales ? L'absence de signal et la faible vitesse des données dans les zones rurales est une plainte courante au Royaume-Uni et dans de nombreux autres pays. Mais la 5G ne résoudra pas nécessairement ce problème car elle fonctionnera sur des bandes de haute fréquence - pour commencer au moins - qui ont beaucoup de capacité mais qui couvrent des distances plus courtes. La 5G sera principalement un service urbain pour les zones à forte densité de population. Les bandes de fréquences plus basses (600-800 MHz en général) sont meilleures sur de plus longues distances, de sorte que les opérateurs de réseaux se concentreront sur l'amélioration de leur couverture LTE 4G en parallèle avec le déploiement de la 5G. Mais la réalité commerciale signifie que pour certaines personnes vivant dans des régions très éloignées, la connectivité sera encore, au mieux, inégale. A moins de créer des subventions gouvernementales par lesquelles cela vaudrait la peine pour les opérateurs de réseaux de se rendre dans ces endroits.
https://www.bbc.com/afrique/monde-50288513
5sports
Sadio Mané, Aubameyang: comment ne pas écorcher les noms des stars du sport africain
Dans notre série de lettres de journalistes africains, l'écrivain sierra-léonais et gambien Ade Daramy explique pourquoi il s'enflamme lorsqu'il voit des Africains réussir dans le sport. En regardant la couverture des Championnats du monde d'athlétisme au Qatar, comme la plupart des Africains, j'ai constaté qu'il s'agissait de couper : "Oh, non, pas encore..." quand quelqu'un du continent était victorieux. Ce n'est pas parce que je n'ai pas vu ou aimé la gloire de sa performance, mais parce que son nom a été malmené et écorché dans les commentaires et les cérémonies de remise des médailles. Beaucoup de commentateurs non-africains semblent avoir une chose particulière avec les noms ouest-africains. Prenons l'athlète belge Nafissatou Thiam, qui a remporté plusieurs médailles. Son nom de famille se prononce toujours "ti-am". Comme son père est sénégalais, son nom se prononce Thi = tch, comme dans Tchad ou tchèque. Après toutes les médailles qu'elle a ramassées, on aurait pu croire que quelqu'un aurait pensé : "C'est un nom inhabituel ; je me demande comment il se prononce?" Cependant, il semble que cela ait toujours été le cas : "Essayons et disons n'importe quoi. Personne ne le remarquera". Mais nous, les Africains, nous l'avons remarqué. Lire aussi Avant l'époque des médias sociaux, on se téléphonait et on se disait : "Avez-vous entendu comment ils ont prononcé ce nom ?" De nos jours, nous sommes plus susceptibles de partager des clips audio ou vidéo quelques secondes après que l'"infraction" a été commise. De telles "fautes" sont également courantes dans le monde du football, où avec de telles stars africaines jouant pour de grands clubs européens, on aurait pu croire que leur nom serait sorti de la langue. Les commentateurs qui n'ont aucun mal à prononcer le nom de famille du défenseur espagnol Cesar Azpilicueta doivent pouvoir prononcer correctement les deux syllabes du nom de Mohamed Diamé, l'ancien international sénégalais qui joue désormais au Qatar. Voici donc un guide rapide pour les commentateurs : - Diamé - il ne se prononce pas "di-ah-may", mais "jammeh" exactement comme le nom de famille de l'ancien président gambien Yahyah Jammeh - Le prénom de la star de Liverpool et joueur sénégalais Sadio Mané ne se prononce pas "sah-di-oh". - Le nom de famille de Mame Biram Diouf de Stoke City, du Sénégal, ne se prononce pas "di-ouf", mais "jouf". - Badou Ndiaye est aussi de Stoke et du Sénégal - et son nom de famille ne ressemble pas à "n-de-eye" ou "en-gee", mais "ndi-aye". - Pour Aboubakar Kamara de Fulham, d'origine mauritanienne, prononcez chaque syllabe "ka-ma-ra". - Le nom de famille de Moussa Wagué du Sénégal, qui joue avec Barcelone, ne rime pas avec "vague". Il se prononce "wah-geh". Sur cette liste, on peut voir que pour le Sénégal, leur talent sur le terrain est une épée à double tranchant. En fait, Mame Biram Diouf a la particularité d'avoir à la fois son prénom et son nom de famille mal prononcés en série. Il n'est pas "Mamay Biram Di-ouf", mais "Mam Biram Jouf". Il ne suffit pas qu'un joueur comme Pape Bouba Diop marque le but qui a battu la France, championne en titre, lors du premier match de la Coupe du Monde 2002, ou qu'il ait passé huit ans dans le football anglais pour que son nom soit prononcé correctement. On l'a toujours surnommé "Papa Bouba Dee-op" , le prénom se prononce "pap", qui rime avec piège, casquette ou claque, et le nom de famille rime avec "robe". C'est dommage de le rappeler à la fin de ses 17 ans de carrière, car il aurait été agréable d'entendre son nom prononcé correctement, même une seule fois, pendant sa carrière de joueur. Avant la dernière Coupe du Monde de football, j'ai produit ce que j'ai appelé "Ade Daramy's World Cup Primer" (qui se prononce "Aa-day et Da-ra-mee"). Il a conseillé aux Africains de s'assurer qu'ils avaient au moins deux éléments essentiels pour chaque compétition sportive mondiale : un téléviseur grand écran et des bouchons d'oreilles. Donc, si les commentateurs ne peuvent pas se donner la peine de changer leurs habitudes ou s'ils ne veulent pas le faire, nous devrons simplement nous installer et continuer à acheter ces bouchons d'oreilles et endurer pour la prochaine Coupe du Monde qui débutera au Qatar en 2022.
Sadio Mané, Aubameyang: comment ne pas écorcher les noms des stars du sport africain Dans notre série de lettres de journalistes africains, l'écrivain sierra-léonais et gambien Ade Daramy explique pourquoi il s'enflamme lorsqu'il voit des Africains réussir dans le sport. En regardant la couverture des Championnats du monde d'athlétisme au Qatar, comme la plupart des Africains, j'ai constaté qu'il s'agissait de couper : "Oh, non, pas encore..." quand quelqu'un du continent était victorieux. Ce n'est pas parce que je n'ai pas vu ou aimé la gloire de sa performance, mais parce que son nom a été malmené et écorché dans les commentaires et les cérémonies de remise des médailles. Beaucoup de commentateurs non-africains semblent avoir une chose particulière avec les noms ouest-africains. Prenons l'athlète belge Nafissatou Thiam, qui a remporté plusieurs médailles. Son nom de famille se prononce toujours "ti-am". Comme son père est sénégalais, son nom se prononce Thi = tch, comme dans Tchad ou tchèque. Après toutes les médailles qu'elle a ramassées, on aurait pu croire que quelqu'un aurait pensé : "C'est un nom inhabituel ; je me demande comment il se prononce?" Cependant, il semble que cela ait toujours été le cas : "Essayons et disons n'importe quoi. Personne ne le remarquera". Mais nous, les Africains, nous l'avons remarqué. Lire aussi Avant l'époque des médias sociaux, on se téléphonait et on se disait : "Avez-vous entendu comment ils ont prononcé ce nom ?" De nos jours, nous sommes plus susceptibles de partager des clips audio ou vidéo quelques secondes après que l'"infraction" a été commise. De telles "fautes" sont également courantes dans le monde du football, où avec de telles stars africaines jouant pour de grands clubs européens, on aurait pu croire que leur nom serait sorti de la langue. Les commentateurs qui n'ont aucun mal à prononcer le nom de famille du défenseur espagnol Cesar Azpilicueta doivent pouvoir prononcer correctement les deux syllabes du nom de Mohamed Diamé, l'ancien international sénégalais qui joue désormais au Qatar. Voici donc un guide rapide pour les commentateurs : - Diamé - il ne se prononce pas "di-ah-may", mais "jammeh" exactement comme le nom de famille de l'ancien président gambien Yahyah Jammeh - Le prénom de la star de Liverpool et joueur sénégalais Sadio Mané ne se prononce pas "sah-di-oh". - Le nom de famille de Mame Biram Diouf de Stoke City, du Sénégal, ne se prononce pas "di-ouf", mais "jouf". - Badou Ndiaye est aussi de Stoke et du Sénégal - et son nom de famille ne ressemble pas à "n-de-eye" ou "en-gee", mais "ndi-aye". - Pour Aboubakar Kamara de Fulham, d'origine mauritanienne, prononcez chaque syllabe "ka-ma-ra". - Le nom de famille de Moussa Wagué du Sénégal, qui joue avec Barcelone, ne rime pas avec "vague". Il se prononce "wah-geh". Sur cette liste, on peut voir que pour le Sénégal, leur talent sur le terrain est une épée à double tranchant. En fait, Mame Biram Diouf a la particularité d'avoir à la fois son prénom et son nom de famille mal prononcés en série. Il n'est pas "Mamay Biram Di-ouf", mais "Mam Biram Jouf". Il ne suffit pas qu'un joueur comme Pape Bouba Diop marque le but qui a battu la France, championne en titre, lors du premier match de la Coupe du Monde 2002, ou qu'il ait passé huit ans dans le football anglais pour que son nom soit prononcé correctement. On l'a toujours surnommé "Papa Bouba Dee-op" , le prénom se prononce "pap", qui rime avec piège, casquette ou claque, et le nom de famille rime avec "robe". C'est dommage de le rappeler à la fin de ses 17 ans de carrière, car il aurait été agréable d'entendre son nom prononcé correctement, même une seule fois, pendant sa carrière de joueur. Avant la dernière Coupe du Monde de football, j'ai produit ce que j'ai appelé "Ade Daramy's World Cup Primer" (qui se prononce "Aa-day et Da-ra-mee"). Il a conseillé aux Africains de s'assurer qu'ils avaient au moins deux éléments essentiels pour chaque compétition sportive mondiale : un téléviseur grand écran et des bouchons d'oreilles. Donc, si les commentateurs ne peuvent pas se donner la peine de changer leurs habitudes ou s'ils ne veulent pas le faire, nous devrons simplement nous installer et continuer à acheter ces bouchons d'oreilles et endurer pour la prochaine Coupe du Monde qui débutera au Qatar en 2022.
https://www.bbc.com/afrique/region-50142926
5sports
CAN 2019 : le président de la Fédération égyptienne de football démissionne
Le président de la Fédération égyptienne de football (EFA), Hani Abou Rida, a présenté sa démission et limogé toute l'équipe technique de la sélection nationale, quelques heures après l'élimination samedi de l'Égypte en 8e de finale de la CAN. Dans un communiqué de la Fédération égyptienne Hani Abou Rida indique que sa décision répond à «une obligation morale ». Avant son limogeage, le sélectionneur mexicain Javier Aguirre avait fait son mea culpa, se disant "responsable du résultat" au terme d'"une nuit triste" Les Pharaons d'Egypte ont été battus en 8e de finale de la CAN par les Bafana Bafana de l'Afrique du sud (0-1). C'est depuis 2016 que Abou Rida est à la tête de l'EFA. Il garde cependant son poste de président du comité d'organisation de la CAN, au nom de "la responsabilité nationale", ajoute l'EFA dans son communiqué.
CAN 2019 : le président de la Fédération égyptienne de football démissionne Le président de la Fédération égyptienne de football (EFA), Hani Abou Rida, a présenté sa démission et limogé toute l'équipe technique de la sélection nationale, quelques heures après l'élimination samedi de l'Égypte en 8e de finale de la CAN. Dans un communiqué de la Fédération égyptienne Hani Abou Rida indique que sa décision répond à «une obligation morale ». Avant son limogeage, le sélectionneur mexicain Javier Aguirre avait fait son mea culpa, se disant "responsable du résultat" au terme d'"une nuit triste" Les Pharaons d'Egypte ont été battus en 8e de finale de la CAN par les Bafana Bafana de l'Afrique du sud (0-1). C'est depuis 2016 que Abou Rida est à la tête de l'EFA. Il garde cependant son poste de président du comité d'organisation de la CAN, au nom de "la responsabilité nationale", ajoute l'EFA dans son communiqué.
https://www.bbc.com/afrique/region-48900972
3politics
Palestine : le principe de soutien historique du Sénégal est-il en train de changer?
Le 21 mai dernier au moment de la montée des violences sur l'affaire Sheikh Jarrah, des milliers de Sénégalais manifestent en faveur de la Palestine dans les rues de Dakar et dans d'autres villes du pays. L'ambassadeur de la Palestine au Sénégal, Safwat Ibraghith, se dit avoir été surpris par le soutien des sénégalais. "Nous avons été submergé par l'élan de sympathie des Sénégalais qui sont naturellement venus nous consoler, des Sénégalais qui souhaitent rejoindre l'armée de la Palestine et se battre à nos côtés. C'est inédit. Je n'ai jamais vécu ça et je n'oublierai jamais cela. C'est un message fort et courageux. Ça nous a touché et impressionné", dit-il à BBC Afrique. Cependant, la situation au Sénégal devient plus complexe. Lors de la fête de l'Aid-El Fitr en mai dernier, le président sénégalais Macky Sall, a lancé un "appel" aux Israéliens et aux Palestiniens "pour une désescalade, afin que la paix revienne et que les discussions saines et sereines puissent être engagées entre ces deux communautés dans le respect du droit international". Cette prise de position ne correspond pas à la politique habituelle du Sénégal relative au conflit israélo-palestinien. De Léopold Sédar Senghor à Macky Sall, la diplomatie sénégalaise a toujours été du côté de la Palestine. C'est pour cette raison que le Sénégal préside depuis 45 ans le Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien créé en novembre 1975 par les Nations unies. Vous pouvez donc comprendre pourquoi le discours de Macky suscite des interrogations. Le Mouvement de la réforme pour le développement social (MRDS), un parti politique sénégalais à orientation islamique, souligne que le discours de Macky Sall "a bien pris soin de ménager Israël, en évitant toute dénonciation ou condamnation". A ne pas manquer sur BBC Afrique "Le discours semble annoncer un changement de cap du gouvernement du Sénégal dans sa position, d'habitude affichée, de soutien au peuple Palestinien martyr", indique le MRDS dans une déclaration. Pape Diogoye Faye, directeur de publication du journal sénégalais Direct News, affirme pour sa part que le discours de Macky Sall "rompt avec la ligne diplomatique du Sénégal". "Si le président met dos à dos Israéliens et Palestiniens, il y a déphasage entre le peuple et le gouvernement. La manifestation du 21 mai dernier prouve que le peuple sénégalais tient à cette tradition de soutien à la cause palestinienne. Pour des raisons géostratégiques et de sécurité car on sait qu'Israël est un pays phare de l'espionnage et sans doute le Sénégal ne veut pas se mettre à dos une telle puissance", explique le journaliste. Des diplomates sénégalais à la retraite interrogés par BBC Afrique pointent du doigt les intérêts économiques comme une motivation possible pour ce changement de politique. La BBC a tenté à plusieurs reprises d'entrer en contact avec le ministre sénégalais des Affaires Etrangères et le porte-parole du président Macky Sall. Sans succès. Pourtant en décembre 2016, le Sénégal avait parrainé avec la Nouvelle-Zélande, la Malaisie et le Venezuela, la résolution 2334 du Conseil de sécurité de l'ONU condamnant la colonisation israélienne dans les Territoires palestiniens. Les Etats-Unis s'étaient abstenus ouvrant ainsi la voie à l'adoption de la résolution. Israël avait réagi en rappelant son ambassadeur au Sénégal pour consultation et en annulant purement et simplement des programmes de coopération avec le Sénégal. La vice-ministre des affaires étrangères, Tzipi Hotovely, déclarait à l'époque "qu'on ne peut pas considérer Israël comme acquis". "Les pays ne devraient pas pouvoir faire des pèlerinages en Israël pour s'informer sur la lutte contre le terrorisme, la cyberdéfense et les technologies agricoles, et à l'ONU faire ce qu'ils veulent", disait-elle, citée par l'AFP. Les deux pays vont finalement renouer en 2017. Le Sénégal, pays majoritairement musulman, a longtemps été un fervent défenseur de la cause palestinienne et un acteur majeur sur la scène internationale ouvertement pro-palestinien. Ce soutien est antérieur à l'indépendance du Sénégal, selon l'ambassadeur de la Palestine à Dakar que BBC Afrique a rencontré. "Il y a plus de 200 ans, Elhadji Oumar Foutiyou Tall est passé par la Palestine en route pour le Pèlerinage. Le lien entre les deux peuples est bien antérieur à l'indépendance du Sénégal", raconte-t-il. En plus d'Elhadji Oumar Tall, l'ambassadeur cite le guide religieux tidiane de la famille Niasse de Médina Baye "connu et reconnu comme un fervent défenseur de la Palestine". "Cheikh Al Islam Cheikh Ibrahim Niasse avait visité la Palestine en 1954 et avait noué des liens institutionnels avec le grand mufti de la Palestine Haj Amine el Husseini qui lui avait demandé de guider la prière à la mosquée Al Qods", rappelle M. Ibraghith. Lire plus sur le conflit israélo-palestinien : Lors de l'affaire Sheikh Jarrah, presque toutes les familles religieuses du Sénégal ont témoigné leur solidarité à la Palestine à travers des déclarations publiques de soutien. "Même les chrétiens nous ont soutenu", déclare M. Ibraghith. Ce soutien de la communauté chrétienne s'inscrit en droite ligne avec la politique du premier président sénégalais, chrétien de confession. En 1977, Léopold Sédar Senghor devient le premier président subsaharien à recevoir Yasser Arafat, en sa qualité de chef révolutionnaire de l'Organisation de Libération de la Palestine. "Senghor a renouvelé son soutien aux Palestiniens en prenant une décision historique qui a fait du Sénégal, un des premiers pays au monde à reconnaître l'Etat de Palestine en 1989 sous Abdou Diouf", indique Sawat Ibraghit. Le premier président du Sénégal a ainsi posé les jalons de l'érection de l'une des premières ambassades de la Palestine en Afrique, à Dakar. Celui qui est considéré comme le père de la nation sénégalaise rompra en 1973 tout lien avec Israël en réaction à la guerre de 1973. Les deux pays renoueront en 1992. "Du temps de Abdou Diouf, l'ambassadeur Abassy, enterré à Dakar avec sa femme et sa fille, était le doyen du corps diplomatique. L'Etat du Sénégal n'a pas cédé à l'époque aux pressions des pays occidentaux qui ne voulaient pas de lui comme chef des ambassadeurs accrédités à Dakar", raconte M. Ibraghuith Le président de l'Assemblée nationale du Sénégal, Moustapha Niasse, témoin privilégié de l'histoire politique de son pays en tant que ministre des Affaires Etrangères sous Senghor (1979) et Diouf (1993-1998) déclarait en octobre 2018 que son pays "n'a jamais cessé de défendre la cause palestinienne". "Nos frères et sœurs de la Palestine se battent depuis des décennies. Nous sommes tous des Palestiniens. Il faut que soit garantie, respectée et appliquée, une mise en œuvre des droits inaliénables de nos frères de Palestine dans la paix, la sécurité, dans un État indépendant et souverain avec Jérusalem comme capitale", affirmait M. Niasse devant des parlementaires de l'OCI. Le président de l'autorité palestinienne Yasser Arafat, était détenteur d'un passeport diplomatique sénégalais délivré par Léopold Sédar Senghor dans les années 1970, selon Pr Babacar Samb, spécialiste des civilisations contemporaines du Monde arabo-islamique. Une information confirmée par l'ambassadeur de la Palestine. "Le président Senghor a placé les relations palestino-sénégalaises sous le sceau de la solidarité en attribuant à Arafat et ses proches un passeport diplomatique sénégalais pour faciliter ses mouvements en Afrique et ailleurs alors qu'il était traqué avec ses compagnons par les ennemis de la Palestine", révèle-t-il. En hommage au Sénégal, l'Autorité Palestinienne a un projet d'érection d'une place Léopold Sédar Senghor dans cette ville siège de l'autorité palestinienne, selon l'ambassadeur. Abdoulaye Wade se voyait en médiateur de la crise israélo-palestinienne. A cet effet, il avait organisé à Dakar en 2008 "un processus de dialogue fraternel visant à aplanir les divergences et à réconcilier la famille palestinienne". L'ancien ministre d'Etat Habib Sy, directeur de cabinet du président Wade pendant les dernières années de sa présidence, se souvient de la volonté de l'ancien président de résoudre le conflit. "Nous avons accueilli ici Mahmoud Abass lors du sommet de l'OCI en 2008. Le président Wade s'est beaucoup investi pour la résolution du conflit. Il entretenait de bonnes relations avec les Palestiniens. Il avait aussi de bonnes relations avec la Communauté mondiale juive. Il a aussi réussi à nouer des relations d'amitié avec le président américain Georges Bush Jr. Tout cela c'était dans le but de résoudre le conflit", explique M. Sy. Wade était pour une solution à deux Etats. A l'occasion du débat général de l'Assemblée générale des Nations Unies à New York en septembre 2011, Abdoulaye Wade proposait ce qu'il a appelé un modèle nouveau pour rapprocher les Israéliens et les Palestiniens. "Au nom de la paix et de la justice, j'en appelle une fois de plus au gel des colonies de peuplement en terre palestinienne et à l'arrêt de la violence sous toutes ses formes, conditions sine qua non d'une reprise des négociations entreprises par d'autres pays, en vue d'un règlement pacifique du conflit dans l'intérêt des peuples palestinien et israélien et pour la stabilité du Moyen-Orient dans son ensemble", avait-il déclaré.
Palestine : le principe de soutien historique du Sénégal est-il en train de changer? Le 21 mai dernier au moment de la montée des violences sur l'affaire Sheikh Jarrah, des milliers de Sénégalais manifestent en faveur de la Palestine dans les rues de Dakar et dans d'autres villes du pays. L'ambassadeur de la Palestine au Sénégal, Safwat Ibraghith, se dit avoir été surpris par le soutien des sénégalais. "Nous avons été submergé par l'élan de sympathie des Sénégalais qui sont naturellement venus nous consoler, des Sénégalais qui souhaitent rejoindre l'armée de la Palestine et se battre à nos côtés. C'est inédit. Je n'ai jamais vécu ça et je n'oublierai jamais cela. C'est un message fort et courageux. Ça nous a touché et impressionné", dit-il à BBC Afrique. Cependant, la situation au Sénégal devient plus complexe. Lors de la fête de l'Aid-El Fitr en mai dernier, le président sénégalais Macky Sall, a lancé un "appel" aux Israéliens et aux Palestiniens "pour une désescalade, afin que la paix revienne et que les discussions saines et sereines puissent être engagées entre ces deux communautés dans le respect du droit international". Cette prise de position ne correspond pas à la politique habituelle du Sénégal relative au conflit israélo-palestinien. De Léopold Sédar Senghor à Macky Sall, la diplomatie sénégalaise a toujours été du côté de la Palestine. C'est pour cette raison que le Sénégal préside depuis 45 ans le Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien créé en novembre 1975 par les Nations unies. Vous pouvez donc comprendre pourquoi le discours de Macky suscite des interrogations. Le Mouvement de la réforme pour le développement social (MRDS), un parti politique sénégalais à orientation islamique, souligne que le discours de Macky Sall "a bien pris soin de ménager Israël, en évitant toute dénonciation ou condamnation". A ne pas manquer sur BBC Afrique "Le discours semble annoncer un changement de cap du gouvernement du Sénégal dans sa position, d'habitude affichée, de soutien au peuple Palestinien martyr", indique le MRDS dans une déclaration. Pape Diogoye Faye, directeur de publication du journal sénégalais Direct News, affirme pour sa part que le discours de Macky Sall "rompt avec la ligne diplomatique du Sénégal". "Si le président met dos à dos Israéliens et Palestiniens, il y a déphasage entre le peuple et le gouvernement. La manifestation du 21 mai dernier prouve que le peuple sénégalais tient à cette tradition de soutien à la cause palestinienne. Pour des raisons géostratégiques et de sécurité car on sait qu'Israël est un pays phare de l'espionnage et sans doute le Sénégal ne veut pas se mettre à dos une telle puissance", explique le journaliste. Des diplomates sénégalais à la retraite interrogés par BBC Afrique pointent du doigt les intérêts économiques comme une motivation possible pour ce changement de politique. La BBC a tenté à plusieurs reprises d'entrer en contact avec le ministre sénégalais des Affaires Etrangères et le porte-parole du président Macky Sall. Sans succès. Pourtant en décembre 2016, le Sénégal avait parrainé avec la Nouvelle-Zélande, la Malaisie et le Venezuela, la résolution 2334 du Conseil de sécurité de l'ONU condamnant la colonisation israélienne dans les Territoires palestiniens. Les Etats-Unis s'étaient abstenus ouvrant ainsi la voie à l'adoption de la résolution. Israël avait réagi en rappelant son ambassadeur au Sénégal pour consultation et en annulant purement et simplement des programmes de coopération avec le Sénégal. La vice-ministre des affaires étrangères, Tzipi Hotovely, déclarait à l'époque "qu'on ne peut pas considérer Israël comme acquis". "Les pays ne devraient pas pouvoir faire des pèlerinages en Israël pour s'informer sur la lutte contre le terrorisme, la cyberdéfense et les technologies agricoles, et à l'ONU faire ce qu'ils veulent", disait-elle, citée par l'AFP. Les deux pays vont finalement renouer en 2017. Le Sénégal, pays majoritairement musulman, a longtemps été un fervent défenseur de la cause palestinienne et un acteur majeur sur la scène internationale ouvertement pro-palestinien. Ce soutien est antérieur à l'indépendance du Sénégal, selon l'ambassadeur de la Palestine à Dakar que BBC Afrique a rencontré. "Il y a plus de 200 ans, Elhadji Oumar Foutiyou Tall est passé par la Palestine en route pour le Pèlerinage. Le lien entre les deux peuples est bien antérieur à l'indépendance du Sénégal", raconte-t-il. En plus d'Elhadji Oumar Tall, l'ambassadeur cite le guide religieux tidiane de la famille Niasse de Médina Baye "connu et reconnu comme un fervent défenseur de la Palestine". "Cheikh Al Islam Cheikh Ibrahim Niasse avait visité la Palestine en 1954 et avait noué des liens institutionnels avec le grand mufti de la Palestine Haj Amine el Husseini qui lui avait demandé de guider la prière à la mosquée Al Qods", rappelle M. Ibraghith. Lire plus sur le conflit israélo-palestinien : Lors de l'affaire Sheikh Jarrah, presque toutes les familles religieuses du Sénégal ont témoigné leur solidarité à la Palestine à travers des déclarations publiques de soutien. "Même les chrétiens nous ont soutenu", déclare M. Ibraghith. Ce soutien de la communauté chrétienne s'inscrit en droite ligne avec la politique du premier président sénégalais, chrétien de confession. En 1977, Léopold Sédar Senghor devient le premier président subsaharien à recevoir Yasser Arafat, en sa qualité de chef révolutionnaire de l'Organisation de Libération de la Palestine. "Senghor a renouvelé son soutien aux Palestiniens en prenant une décision historique qui a fait du Sénégal, un des premiers pays au monde à reconnaître l'Etat de Palestine en 1989 sous Abdou Diouf", indique Sawat Ibraghit. Le premier président du Sénégal a ainsi posé les jalons de l'érection de l'une des premières ambassades de la Palestine en Afrique, à Dakar. Celui qui est considéré comme le père de la nation sénégalaise rompra en 1973 tout lien avec Israël en réaction à la guerre de 1973. Les deux pays renoueront en 1992. "Du temps de Abdou Diouf, l'ambassadeur Abassy, enterré à Dakar avec sa femme et sa fille, était le doyen du corps diplomatique. L'Etat du Sénégal n'a pas cédé à l'époque aux pressions des pays occidentaux qui ne voulaient pas de lui comme chef des ambassadeurs accrédités à Dakar", raconte M. Ibraghuith Le président de l'Assemblée nationale du Sénégal, Moustapha Niasse, témoin privilégié de l'histoire politique de son pays en tant que ministre des Affaires Etrangères sous Senghor (1979) et Diouf (1993-1998) déclarait en octobre 2018 que son pays "n'a jamais cessé de défendre la cause palestinienne". "Nos frères et sœurs de la Palestine se battent depuis des décennies. Nous sommes tous des Palestiniens. Il faut que soit garantie, respectée et appliquée, une mise en œuvre des droits inaliénables de nos frères de Palestine dans la paix, la sécurité, dans un État indépendant et souverain avec Jérusalem comme capitale", affirmait M. Niasse devant des parlementaires de l'OCI. Le président de l'autorité palestinienne Yasser Arafat, était détenteur d'un passeport diplomatique sénégalais délivré par Léopold Sédar Senghor dans les années 1970, selon Pr Babacar Samb, spécialiste des civilisations contemporaines du Monde arabo-islamique. Une information confirmée par l'ambassadeur de la Palestine. "Le président Senghor a placé les relations palestino-sénégalaises sous le sceau de la solidarité en attribuant à Arafat et ses proches un passeport diplomatique sénégalais pour faciliter ses mouvements en Afrique et ailleurs alors qu'il était traqué avec ses compagnons par les ennemis de la Palestine", révèle-t-il. En hommage au Sénégal, l'Autorité Palestinienne a un projet d'érection d'une place Léopold Sédar Senghor dans cette ville siège de l'autorité palestinienne, selon l'ambassadeur. Abdoulaye Wade se voyait en médiateur de la crise israélo-palestinienne. A cet effet, il avait organisé à Dakar en 2008 "un processus de dialogue fraternel visant à aplanir les divergences et à réconcilier la famille palestinienne". L'ancien ministre d'Etat Habib Sy, directeur de cabinet du président Wade pendant les dernières années de sa présidence, se souvient de la volonté de l'ancien président de résoudre le conflit. "Nous avons accueilli ici Mahmoud Abass lors du sommet de l'OCI en 2008. Le président Wade s'est beaucoup investi pour la résolution du conflit. Il entretenait de bonnes relations avec les Palestiniens. Il avait aussi de bonnes relations avec la Communauté mondiale juive. Il a aussi réussi à nouer des relations d'amitié avec le président américain Georges Bush Jr. Tout cela c'était dans le but de résoudre le conflit", explique M. Sy. Wade était pour une solution à deux Etats. A l'occasion du débat général de l'Assemblée générale des Nations Unies à New York en septembre 2011, Abdoulaye Wade proposait ce qu'il a appelé un modèle nouveau pour rapprocher les Israéliens et les Palestiniens. "Au nom de la paix et de la justice, j'en appelle une fois de plus au gel des colonies de peuplement en terre palestinienne et à l'arrêt de la violence sous toutes ses formes, conditions sine qua non d'une reprise des négociations entreprises par d'autres pays, en vue d'un règlement pacifique du conflit dans l'intérêt des peuples palestinien et israélien et pour la stabilité du Moyen-Orient dans son ensemble", avait-il déclaré.
https://www.bbc.com/afrique/monde-57343529
2health
Dr Dre : la légende du rap à l'hôpital après un anévrisme cérébral
Le rappeur et producteur Dr Dre, l'une des stars du hip-hop les plus célèbres et les plus influentes, est soigné à l'hôpital après avoir souffert d'un anévrisme cérébral. L'homme de 55 ans a été emmené au Cedars-Sinai Medical Center de Los Angeles lundi, a rapporté TMZ. Dans un post sur Instagram, il affirme : "Je vais très bien et je reçois d'excellents soins de la part de mon équipe médicale." A ne pas manquer sur BBC Afrique : Il se repose "confortablement" après l'anévrisme, indique son avocat à Billboard. Dans son post, Dr Dre écrit également : "Je sortirai de l'hôpital et je rentrerai bientôt à la maison. Merci à tous les grands professionnels de la médecine au Cedars. Un seul amour !!" Ses amis et ses collègues ont envoyé leurs vœux après que les informations sur sa mauvaise santé ont été rendues publiques. Ice Cube, son ancien compagnon de route dans le groupe de hip-hop NWA des années 1980, a tweeté : "Envoyez votre amour et vos prières à l'ami Dr Dre." Snoop Dogg, qui a été découvert par Dr Dre au début des années 1990, a écrit sur Instagram : "BON RÉTABLISSEMENT DR DRE, ON A BESOIN DE TOI." Missy Elliott a écrit : "Prions pour Dr Dre et sa famille pour la guérison et la force de son esprit et de son corps." Et la chanteuse Ciara a tweeté : "Je prie pour vous Dr. Dre. Je prie pour ton rétablissement complet." Avec la NWA, puis en tant qu'artiste solo, producteur de premier plan et magnat des maisons de disques, Dr Dre a façonné le rap de la côte ouest et a contribué à la carrière d'autres stars comme Eminem, 50 Cent et Kendrick Lamar. Un anévrisme est un renflement d'un vaisseau sanguin affaibli où la pression sanguine provoque le gonflement d'une petite zone vers l'extérieur. La plupart des anévrismes cérébraux ne provoquent des symptômes perceptibles que s'ils éclatent, entraînant une hémorragie cérébrale, qui peut être très grave et même mortelle.
Dr Dre : la légende du rap à l'hôpital après un anévrisme cérébral Le rappeur et producteur Dr Dre, l'une des stars du hip-hop les plus célèbres et les plus influentes, est soigné à l'hôpital après avoir souffert d'un anévrisme cérébral. L'homme de 55 ans a été emmené au Cedars-Sinai Medical Center de Los Angeles lundi, a rapporté TMZ. Dans un post sur Instagram, il affirme : "Je vais très bien et je reçois d'excellents soins de la part de mon équipe médicale." A ne pas manquer sur BBC Afrique : Il se repose "confortablement" après l'anévrisme, indique son avocat à Billboard. Dans son post, Dr Dre écrit également : "Je sortirai de l'hôpital et je rentrerai bientôt à la maison. Merci à tous les grands professionnels de la médecine au Cedars. Un seul amour !!" Ses amis et ses collègues ont envoyé leurs vœux après que les informations sur sa mauvaise santé ont été rendues publiques. Ice Cube, son ancien compagnon de route dans le groupe de hip-hop NWA des années 1980, a tweeté : "Envoyez votre amour et vos prières à l'ami Dr Dre." Snoop Dogg, qui a été découvert par Dr Dre au début des années 1990, a écrit sur Instagram : "BON RÉTABLISSEMENT DR DRE, ON A BESOIN DE TOI." Missy Elliott a écrit : "Prions pour Dr Dre et sa famille pour la guérison et la force de son esprit et de son corps." Et la chanteuse Ciara a tweeté : "Je prie pour vous Dr. Dre. Je prie pour ton rétablissement complet." Avec la NWA, puis en tant qu'artiste solo, producteur de premier plan et magnat des maisons de disques, Dr Dre a façonné le rap de la côte ouest et a contribué à la carrière d'autres stars comme Eminem, 50 Cent et Kendrick Lamar. Un anévrisme est un renflement d'un vaisseau sanguin affaibli où la pression sanguine provoque le gonflement d'une petite zone vers l'extérieur. La plupart des anévrismes cérébraux ne provoquent des symptômes perceptibles que s'ils éclatent, entraînant une hémorragie cérébrale, qui peut être très grave et même mortelle.
https://www.bbc.com/afrique/monde-55559482
3politics
Coup d'Etat au Soudan : comment les généraux soudanais ont trahi ma génération - Point de vue
Dans notre série de lettres d'écrivains africains, l'ancien journaliste de la BBC Mohanad Hashim - qui était retourné vivre au Soudan après la révolution de 2019 - affirme que les espoirs de beaucoup ont été anéantis par la récente prise de pouvoir de l'armée. Je devais retourner à Khartoum cette semaine pour poursuivre mes fonctions en tant que membre du personnel de la Société nationale de radiodiffusion du Soudan (SNBC) - j'avais commencé à travailler pour le radiodiffuseur national en août de l'année dernière. Ayant vécu en exil depuis l'âge de 19 ans, l'opportunité d'aller travailler dans un Soudan libéré de son leader de longue date, Omar al-Bashir, était un rêve devenu réalité - répondant à un désir profond de contribuer à la construction de la maison de mon enfance. A lire aussi sur BBC Afrique : Mais le coup d'État du mois dernier a jeté le trouble dans ma vie. Il s'est produit alors que j'étais en congé à Londres pour voir ma famille. Aujourd'hui, je me retrouve sans emploi et mon pays est en pleine tourmente alors que la junte tente de consolider son emprise sur le pouvoir face à la résistance croissante d'un mouvement pro-démocratie. Un sentiment de trahison prévaut parmi ceux à qui j'ai réussi à parler chez moi. De nombreux Soudanais se souviennent du massacre du 3 juin 2019 sur le site du sit-in de protestation devant le quartier général de l'armée dans la capitale. Les milliers de personnes rassemblées exigeaient que les militaires remettent le pouvoir aux civils - les généraux avaient évincé le président Bashir deux mois plus tôt après des semaines de manifestations de masse contre lui. Mais ce jour-là, en juin, les forces de sécurité ont fait irruption dans le camp des manifestants et au moins 87 personnes ont été tuées. Deux ans plus tard, un sentiment d'injustice persiste et le coup d'État est considéré comme la deuxième fois que le général Abdel Fattah al-Burhan, chef de l'armée, renie ses promesses et se retourne contre le peuple. Beaucoup de mes connaissances sont en colère contre ce qui est considéré comme un acte effronté et intéressé de la part des hauts gradés de l'armée. Si la prise de pouvoir n'était pas inattendue - il y avait des tensions entre les dirigeants militaires et civils qui se partageaient le pouvoir depuis août 2019 - le moment était audacieux, et perçu comme une insulte. Quatre jours seulement avant le coup d'État, des millions de personnes avaient défilé à travers le pays en faveur d'un régime civil - ce qui a été mis en avant sur la chaîne nationale. Mais le matin du 25 octobre, une unité de l'armée armée a pris possession du bureau de la SNBC à Omdurman, la ville située de l'autre côté du Nil, en face de Khartoum, et de la musique patriotique a été diffusée. D'anciens généraux et officiers de sécurité ont pris la parole sur les ondes pour justifier cette mesure, affirmant qu'il s'agissait de sauver la révolution et de corriger sa trajectoire. Pendant les jours qui suivent, deux officiers dirigent le radiodiffuseur national. Un brigadier était chargé de la branche télévision et un colonel de la radio. Puis Ibrahim al-Buzaee, ancien directeur de la SNBC du temps de Bachir, a été réintégré. Des collègues m'ont dit que des fidèles de l'ancien parti au pouvoir de Bachir - le Congrès national - ont également été réintégrés. Ils sont connus pour leurs penchants islamistes et avaient été expulsés de la société par le comité chargé de démanteler le régime de Bachir. Certains membres du personnel ont été suspendus, accusés de loyauté envers le gouvernement du Premier ministre civil Abdalla Hamdok. D'autres disent avoir été victimes d'agressions verbales et de moqueries pour avoir pris parti pour les "laïcs", une étiquette utilisée par les voix pro-putsch pour critiquer M. Hamdok et les membres de son cabinet civil. Sur le plan éditorial, tous les efforts visant à modifier les traditions vieilles de plusieurs décennies ont été réduits à néant : SNBC est une fois de plus le porte-parole du régime. En regardant la télévision soudanaise de nos jours, on ne remarque aucune différence de ton par rapport à l'époque de Bashir. Un nouveau studio équipé d'un mur vidéo LED - payé par USAid pour favoriser l'ouverture des médias et encourager le pluralisme des opinions - est maintenant utilisé par les putschistes pour diffuser leur propagande. J'ai participé aux efforts visant à attirer les talents créatifs naissants du Soudan pour collaborer et ouvrir les portes du radiodiffuseur national afin qu'il puisse refléter un nouveau Soudan. Mais après des semaines de coupure d'Internet, de répression et d'arrestation de journalistes, de fermeture de journaux et de stations FM, de suspension des relais FM locaux de la BBC et de RFI et de promulgation de lois visant à restreindre la liberté des voix anti-coup d'État, ce rêve semble perdu. Pourtant, les militants pro-démocratie n'ont pas baissé les bras. Dans mon quartier d'Omdurman, de jeunes bénévoles dirigent des comités de service locaux qui veillent à ce que les produits de première nécessité tels que le pain, le sucre et le gaz de cuisine soient disponibles. Ce sont ces comités de résistance qui sont devenus les organisateurs du mouvement pro-démocratie, en mobilisant les habitants de leur région. Ils organisent des manifestations de masse, des rassemblements de quartier, des veillées et érigent des barricades pour s'opposer aux militaires. Les moins de 30 ans représentent environ 65 % de la population du Soudan - une majorité d'entre eux veulent faire entendre leur voix malgré les tentatives de les réduire au silence.
Coup d'Etat au Soudan : comment les généraux soudanais ont trahi ma génération - Point de vue Dans notre série de lettres d'écrivains africains, l'ancien journaliste de la BBC Mohanad Hashim - qui était retourné vivre au Soudan après la révolution de 2019 - affirme que les espoirs de beaucoup ont été anéantis par la récente prise de pouvoir de l'armée. Je devais retourner à Khartoum cette semaine pour poursuivre mes fonctions en tant que membre du personnel de la Société nationale de radiodiffusion du Soudan (SNBC) - j'avais commencé à travailler pour le radiodiffuseur national en août de l'année dernière. Ayant vécu en exil depuis l'âge de 19 ans, l'opportunité d'aller travailler dans un Soudan libéré de son leader de longue date, Omar al-Bashir, était un rêve devenu réalité - répondant à un désir profond de contribuer à la construction de la maison de mon enfance. A lire aussi sur BBC Afrique : Mais le coup d'État du mois dernier a jeté le trouble dans ma vie. Il s'est produit alors que j'étais en congé à Londres pour voir ma famille. Aujourd'hui, je me retrouve sans emploi et mon pays est en pleine tourmente alors que la junte tente de consolider son emprise sur le pouvoir face à la résistance croissante d'un mouvement pro-démocratie. Un sentiment de trahison prévaut parmi ceux à qui j'ai réussi à parler chez moi. De nombreux Soudanais se souviennent du massacre du 3 juin 2019 sur le site du sit-in de protestation devant le quartier général de l'armée dans la capitale. Les milliers de personnes rassemblées exigeaient que les militaires remettent le pouvoir aux civils - les généraux avaient évincé le président Bashir deux mois plus tôt après des semaines de manifestations de masse contre lui. Mais ce jour-là, en juin, les forces de sécurité ont fait irruption dans le camp des manifestants et au moins 87 personnes ont été tuées. Deux ans plus tard, un sentiment d'injustice persiste et le coup d'État est considéré comme la deuxième fois que le général Abdel Fattah al-Burhan, chef de l'armée, renie ses promesses et se retourne contre le peuple. Beaucoup de mes connaissances sont en colère contre ce qui est considéré comme un acte effronté et intéressé de la part des hauts gradés de l'armée. Si la prise de pouvoir n'était pas inattendue - il y avait des tensions entre les dirigeants militaires et civils qui se partageaient le pouvoir depuis août 2019 - le moment était audacieux, et perçu comme une insulte. Quatre jours seulement avant le coup d'État, des millions de personnes avaient défilé à travers le pays en faveur d'un régime civil - ce qui a été mis en avant sur la chaîne nationale. Mais le matin du 25 octobre, une unité de l'armée armée a pris possession du bureau de la SNBC à Omdurman, la ville située de l'autre côté du Nil, en face de Khartoum, et de la musique patriotique a été diffusée. D'anciens généraux et officiers de sécurité ont pris la parole sur les ondes pour justifier cette mesure, affirmant qu'il s'agissait de sauver la révolution et de corriger sa trajectoire. Pendant les jours qui suivent, deux officiers dirigent le radiodiffuseur national. Un brigadier était chargé de la branche télévision et un colonel de la radio. Puis Ibrahim al-Buzaee, ancien directeur de la SNBC du temps de Bachir, a été réintégré. Des collègues m'ont dit que des fidèles de l'ancien parti au pouvoir de Bachir - le Congrès national - ont également été réintégrés. Ils sont connus pour leurs penchants islamistes et avaient été expulsés de la société par le comité chargé de démanteler le régime de Bachir. Certains membres du personnel ont été suspendus, accusés de loyauté envers le gouvernement du Premier ministre civil Abdalla Hamdok. D'autres disent avoir été victimes d'agressions verbales et de moqueries pour avoir pris parti pour les "laïcs", une étiquette utilisée par les voix pro-putsch pour critiquer M. Hamdok et les membres de son cabinet civil. Sur le plan éditorial, tous les efforts visant à modifier les traditions vieilles de plusieurs décennies ont été réduits à néant : SNBC est une fois de plus le porte-parole du régime. En regardant la télévision soudanaise de nos jours, on ne remarque aucune différence de ton par rapport à l'époque de Bashir. Un nouveau studio équipé d'un mur vidéo LED - payé par USAid pour favoriser l'ouverture des médias et encourager le pluralisme des opinions - est maintenant utilisé par les putschistes pour diffuser leur propagande. J'ai participé aux efforts visant à attirer les talents créatifs naissants du Soudan pour collaborer et ouvrir les portes du radiodiffuseur national afin qu'il puisse refléter un nouveau Soudan. Mais après des semaines de coupure d'Internet, de répression et d'arrestation de journalistes, de fermeture de journaux et de stations FM, de suspension des relais FM locaux de la BBC et de RFI et de promulgation de lois visant à restreindre la liberté des voix anti-coup d'État, ce rêve semble perdu. Pourtant, les militants pro-démocratie n'ont pas baissé les bras. Dans mon quartier d'Omdurman, de jeunes bénévoles dirigent des comités de service locaux qui veillent à ce que les produits de première nécessité tels que le pain, le sucre et le gaz de cuisine soient disponibles. Ce sont ces comités de résistance qui sont devenus les organisateurs du mouvement pro-démocratie, en mobilisant les habitants de leur région. Ils organisent des manifestations de masse, des rassemblements de quartier, des veillées et érigent des barricades pour s'opposer aux militaires. Les moins de 30 ans représentent environ 65 % de la population du Soudan - une majorité d'entre eux veulent faire entendre leur voix malgré les tentatives de les réduire au silence.
https://www.bbc.com/afrique/region-59378395
2health
Coronavirus : des passagers de compagnie aériennes achètent de "faux" résultats de tests Covid
Une enquête de la BBC a révélé que des passagers désespérés d'aller à l'étranger utilisent de faux certificats de test Covid pour s'assurer qu'ils peuvent voyager. En Afghanistan, la pratique semble être très répandue - avec des allégations selon lesquelles des voyageurs allant de millionnaires à des fonctionnaires du gouvernement paient pour de faux documents. Mais le problème s'étend au monde entier. "Au début, c'était très grave, 10 à 20 personnes sur chaque vol effectuaient de faux tests Covid. Ensuite, la situation s'est aggravée avec une cinquantaine de personnes, qui ont ensuite été testées positives à l'arrivée à destination". C'est fin octobre que le problème est apparu, selon Mohammad Qasim Wafayeezada, le directeur de l'Autorité de l'aviation civile afghane (ACAA). A ne pas manquer sur BBC Afrique : Les Émirats arabes unis (EAU) avaient rendu obligatoire pour les visiteurs de présenter à leur arrivée la preuve d'un certificat de test Covid négatif par réaction en chaîne de la polymérase (PCR) et avaient mis 53 pays sur une liste exigeant que les voyageurs passent par un double processus de test. L'Afghanistan était l'un d'entre eux - et les EAU ont rapidement rencontré une vague de passagers détenant des résultats falsifiés. Mais si certains voyageurs auraient délibérément obtenu de faux résultats au test Covid, d'autres disent l'avoir fait sans le savoir. Yasin, un commerçant basé à Kaboul, s'est rendu dans une clinique de la capitale qu'il jugeait digne de confiance et a payé un test coûteux avant son vol vers Dubaï. "J'étais très heureux que mon test soit négatif, et je me suis rendu à l'aéroport en toute confiance. Ils ont accepté le test à l'aéroport de Kaboul, mais quand je suis arrivé à Dubaï, ils ont fait un autre test qui s'est révélé positif". Yasin, dont le nom a été changé pour protéger son identité, a été mis en quarantaine et son voyage d'affaires a été "ruiné" à cause du faux certificat de test Covid qui lui a été remis. Il affirme qu'il ne savait pas que la clinique ne faisait pas un vrai test. Le problème est devenu si grave qu'en novembre, les vols en provenance de Kaboul ont été temporairement bloqués au sol - l'aéroport de la ville accueille jusqu'à 12 départs internationaux par jour. Le Dr Qasim Wafayeezada a ensuite cité cinq hôpitaux privés de la capitale soupçonnés d'être impliqués dans la production de faux résultats de tests - tous ont nié ces allégations. Cependant, les responsables gouvernementaux accusent les cliniques et les passagers de falsifier délibérément les tests Covid en raison des longues files d'attente pour les tests, du coût du test lui-même et de la corruption. Sur sa page Facebook, le premier vice-président afghan, Amrullah Saleh, explique qu'un certain nombre de tests frauduleux ont été produits par des laboratoires privés à Kaboul. Il souligne que la réputation de l'Afghanistan en matière de normes sanitaires est ternie et prévient que des agents travailleront sous couverture pour trouver les laboratoires frauduleux. "Cette falsification a fortement touché l'économie chancelante de l'Afghanistan", écrit-il. "Malheureusement, deux des personnes qui ont acheté de faux certificats d'analyse aux laboratoires sont célèbres et millionnaires dans ce pays", poursuit-il. "Des dizaines de volontaires de la Charte de sécurité afghane iront faire des tests et en payant des pots-de-vin gérés, ils découvriront quel laboratoire est corrompu", prévient-il. Le gouvernement a suspendu les licences d'un certain nombre de centres d'essai privés qui ne sont plus autorisés à certifier les tests Covid, mais il ne veut pas fournir de chiffres officiels à la BBC. Les autorités ont cependant distribué les noms de 25 laboratoires dont les certificats sont acceptés à l'aéroport de Kaboul. Mais cela n'a pas résolu le problème. Un technicien de laboratoire qui a été témoin d'une falsification indique que des fonctionnaires afghans, y compris des députés, ont fait traiter des tests Covid en leur absence et ont envoyé des copies de leurs passeports au laboratoire afin que les techniciens puissent imprimer le numéro du document sur le certificat. " [Les] laboratoires le font pour différentes raisons, principalement pour l'argent ", dit-il. "Ils le font aussi pour plaire à certaines personnalités influentes qui veulent un test négatif rapide avant leur voyage ou à certains travailleurs d'ONG qui soudoient pour un test positif afin de pouvoir prendre de longs congés de leur entreprise". Le technicien, qui ne voulait pas être nommé, explique également à la BBC comment les faux tests sont effectués. "Je sais que certaines succursales des grandes cliniques mettent plutôt le bout de l'échantillon dans l'eau, puis le mettent dans le flacon et l'envoient à la succursale principale pour traitement et il revient négatif". La BBC a parlé à plusieurs personnes qui ont acheté des résultats de tests PCR faussement négatifs dans des laboratoires, des pharmacies et des magasins de photocopie sans donner de tampons, en payant aussi peu que 200Afs (moins de 1636 FCFA) - bien moins que le coût moyen d'un test privé - 5000Afs (35 445 FCFA). La BBC a également parlé à un employé du service public afghan qui, le 23 janvier, a déclaré qu'il pouvait obtenir un résultat négatif au test Covid pour 15 000Afs (109 072 FCFA). Lorsqu'on lui a demandé comment, il a répondu : "laissez-moi faire." La question ne se limite cependant pas à l'Afghanistan. L'Association internationale du transport aérien (IATA) a déclaré que des résultats de tests Covid contrefaits avaient "surgi dans d'autres pays du monde, notamment au Brésil, au Bangladesh et en France". Au Royaume-Uni, des journaux ont rapporté qu'un individu avait admis avoir fait du photoshopping de son nom sur un certificat de test Covid négatif pour pouvoir voyager à l'étranger. Le 22 janvier, le Danemark a interrompu les vols en provenance de Dubaï pendant cinq jours en raison de doutes sur la crédibilité des tests Covid. L'autorité scandinave a déclaré avoir été "informée que les tests de Dubaï ne sont pas suffisants" et le ministre des transports Benny Engelbrecht a depuis prolongé l'interdiction jusqu'au 2 février. Les autorités françaises ont récemment arrêté sept personnes à l'aéroport de Paris Charles de Gaulle qui auraient transporté environ 200 tests Covid contrefaits sur des appareils numériques. Le gouvernement iranien a fermé certains centres de test accusés de donner aux patients un faux certificat de test Covid, tandis qu'au Chili, un centre médical a été fermé et accusé du même coup. Au Pakistan, les reporters de la BBC à Islamabad et Karachi comprennent que certaines compagnies aériennes ont partagé une liste de laboratoires désignés qui envoient une copie des résultats des tests directement aux compagnies aériennes, après que certains passagers auraient falsifié les résultats. Et au Kenya, des fonctionnaires locaux ont signalé que des procès ont été organisés pour les personnes accusées d'avoir falsifié des résultats d'essais, avec des rapports de presse similaires au Népal. Selon l'IATA, une partie du problème réside dans le fait que les certificats d'examen sur papier peuvent être facilement manipulés parce qu'ils sont disponibles dans différents formats et langues, ce qui "entraîne des inefficacités, des erreurs et des fraudes dans les bilans de santé [qui] deviennent un problème croissant dans le monde entier". Elle s'est associée à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui estime que l'accès limité aux tests dans des pays comme l'Afghanistan, qui atteint à peine un maximum de 5 000 tests par jour, est une "force motrice" derrière les documents falsifiés. L'OMS travaille à la mise en place de certificats de vaccination numériques en utilisant la chaîne de blocs pour prévenir ce problème. "La falsification des documents, en particulier des certificats de test ou de vaccination, est un problème dont nous sommes bien conscients et qui touche d'autres maladies, et pas seulement le Covid-19", a-t-il déclaré. En attendant, l'IATA est en pourparlers avec différents gouvernements pour offrir un "pass de voyage IATA" que les passagers peuvent emporter sur leur téléphone portable afin de prévenir la fraude. "Il s'agit d'une plateforme permettant aux voyageurs d'obtenir les résultats de leurs tests et de leurs vaccins dans un endroit sécurisé, de les relier à leur identité numérique et de l'envoyer aux compagnies aériennes, aux contrôles aux frontières et aux gouvernements s'ils le souhaitent", explique l'IATA. De retour en Afghanistan, les responsables tentent de maîtriser le problème. "Pour l'instant, cela ne se fait plus, car certaines cliniques ne sont pas autorisées à délivrer les résultats des tests et à l'aéroport, des mesures sont en place et les documents des passagers sont contrôlés à différents stades - tant ceux qui partent que ceux qui viennent devraient avoir de véritables tests PCR", déclare le Dr Qasim Wafayeezada, "Les faux tests [résultats] n'ont pas seulement été délivrés dans les cliniques, mais certaines agences de voyage et certains laboratoires ont également remis aux passagers des certificats de tests Covid. Nous travaillons maintenant avec des sociétés internationales pour l'empêcher", conclut-il. Reportages complémentaires de Hafizullah Maroof et Ali Husseini
Coronavirus : des passagers de compagnie aériennes achètent de "faux" résultats de tests Covid Une enquête de la BBC a révélé que des passagers désespérés d'aller à l'étranger utilisent de faux certificats de test Covid pour s'assurer qu'ils peuvent voyager. En Afghanistan, la pratique semble être très répandue - avec des allégations selon lesquelles des voyageurs allant de millionnaires à des fonctionnaires du gouvernement paient pour de faux documents. Mais le problème s'étend au monde entier. "Au début, c'était très grave, 10 à 20 personnes sur chaque vol effectuaient de faux tests Covid. Ensuite, la situation s'est aggravée avec une cinquantaine de personnes, qui ont ensuite été testées positives à l'arrivée à destination". C'est fin octobre que le problème est apparu, selon Mohammad Qasim Wafayeezada, le directeur de l'Autorité de l'aviation civile afghane (ACAA). A ne pas manquer sur BBC Afrique : Les Émirats arabes unis (EAU) avaient rendu obligatoire pour les visiteurs de présenter à leur arrivée la preuve d'un certificat de test Covid négatif par réaction en chaîne de la polymérase (PCR) et avaient mis 53 pays sur une liste exigeant que les voyageurs passent par un double processus de test. L'Afghanistan était l'un d'entre eux - et les EAU ont rapidement rencontré une vague de passagers détenant des résultats falsifiés. Mais si certains voyageurs auraient délibérément obtenu de faux résultats au test Covid, d'autres disent l'avoir fait sans le savoir. Yasin, un commerçant basé à Kaboul, s'est rendu dans une clinique de la capitale qu'il jugeait digne de confiance et a payé un test coûteux avant son vol vers Dubaï. "J'étais très heureux que mon test soit négatif, et je me suis rendu à l'aéroport en toute confiance. Ils ont accepté le test à l'aéroport de Kaboul, mais quand je suis arrivé à Dubaï, ils ont fait un autre test qui s'est révélé positif". Yasin, dont le nom a été changé pour protéger son identité, a été mis en quarantaine et son voyage d'affaires a été "ruiné" à cause du faux certificat de test Covid qui lui a été remis. Il affirme qu'il ne savait pas que la clinique ne faisait pas un vrai test. Le problème est devenu si grave qu'en novembre, les vols en provenance de Kaboul ont été temporairement bloqués au sol - l'aéroport de la ville accueille jusqu'à 12 départs internationaux par jour. Le Dr Qasim Wafayeezada a ensuite cité cinq hôpitaux privés de la capitale soupçonnés d'être impliqués dans la production de faux résultats de tests - tous ont nié ces allégations. Cependant, les responsables gouvernementaux accusent les cliniques et les passagers de falsifier délibérément les tests Covid en raison des longues files d'attente pour les tests, du coût du test lui-même et de la corruption. Sur sa page Facebook, le premier vice-président afghan, Amrullah Saleh, explique qu'un certain nombre de tests frauduleux ont été produits par des laboratoires privés à Kaboul. Il souligne que la réputation de l'Afghanistan en matière de normes sanitaires est ternie et prévient que des agents travailleront sous couverture pour trouver les laboratoires frauduleux. "Cette falsification a fortement touché l'économie chancelante de l'Afghanistan", écrit-il. "Malheureusement, deux des personnes qui ont acheté de faux certificats d'analyse aux laboratoires sont célèbres et millionnaires dans ce pays", poursuit-il. "Des dizaines de volontaires de la Charte de sécurité afghane iront faire des tests et en payant des pots-de-vin gérés, ils découvriront quel laboratoire est corrompu", prévient-il. Le gouvernement a suspendu les licences d'un certain nombre de centres d'essai privés qui ne sont plus autorisés à certifier les tests Covid, mais il ne veut pas fournir de chiffres officiels à la BBC. Les autorités ont cependant distribué les noms de 25 laboratoires dont les certificats sont acceptés à l'aéroport de Kaboul. Mais cela n'a pas résolu le problème. Un technicien de laboratoire qui a été témoin d'une falsification indique que des fonctionnaires afghans, y compris des députés, ont fait traiter des tests Covid en leur absence et ont envoyé des copies de leurs passeports au laboratoire afin que les techniciens puissent imprimer le numéro du document sur le certificat. " [Les] laboratoires le font pour différentes raisons, principalement pour l'argent ", dit-il. "Ils le font aussi pour plaire à certaines personnalités influentes qui veulent un test négatif rapide avant leur voyage ou à certains travailleurs d'ONG qui soudoient pour un test positif afin de pouvoir prendre de longs congés de leur entreprise". Le technicien, qui ne voulait pas être nommé, explique également à la BBC comment les faux tests sont effectués. "Je sais que certaines succursales des grandes cliniques mettent plutôt le bout de l'échantillon dans l'eau, puis le mettent dans le flacon et l'envoient à la succursale principale pour traitement et il revient négatif". La BBC a parlé à plusieurs personnes qui ont acheté des résultats de tests PCR faussement négatifs dans des laboratoires, des pharmacies et des magasins de photocopie sans donner de tampons, en payant aussi peu que 200Afs (moins de 1636 FCFA) - bien moins que le coût moyen d'un test privé - 5000Afs (35 445 FCFA). La BBC a également parlé à un employé du service public afghan qui, le 23 janvier, a déclaré qu'il pouvait obtenir un résultat négatif au test Covid pour 15 000Afs (109 072 FCFA). Lorsqu'on lui a demandé comment, il a répondu : "laissez-moi faire." La question ne se limite cependant pas à l'Afghanistan. L'Association internationale du transport aérien (IATA) a déclaré que des résultats de tests Covid contrefaits avaient "surgi dans d'autres pays du monde, notamment au Brésil, au Bangladesh et en France". Au Royaume-Uni, des journaux ont rapporté qu'un individu avait admis avoir fait du photoshopping de son nom sur un certificat de test Covid négatif pour pouvoir voyager à l'étranger. Le 22 janvier, le Danemark a interrompu les vols en provenance de Dubaï pendant cinq jours en raison de doutes sur la crédibilité des tests Covid. L'autorité scandinave a déclaré avoir été "informée que les tests de Dubaï ne sont pas suffisants" et le ministre des transports Benny Engelbrecht a depuis prolongé l'interdiction jusqu'au 2 février. Les autorités françaises ont récemment arrêté sept personnes à l'aéroport de Paris Charles de Gaulle qui auraient transporté environ 200 tests Covid contrefaits sur des appareils numériques. Le gouvernement iranien a fermé certains centres de test accusés de donner aux patients un faux certificat de test Covid, tandis qu'au Chili, un centre médical a été fermé et accusé du même coup. Au Pakistan, les reporters de la BBC à Islamabad et Karachi comprennent que certaines compagnies aériennes ont partagé une liste de laboratoires désignés qui envoient une copie des résultats des tests directement aux compagnies aériennes, après que certains passagers auraient falsifié les résultats. Et au Kenya, des fonctionnaires locaux ont signalé que des procès ont été organisés pour les personnes accusées d'avoir falsifié des résultats d'essais, avec des rapports de presse similaires au Népal. Selon l'IATA, une partie du problème réside dans le fait que les certificats d'examen sur papier peuvent être facilement manipulés parce qu'ils sont disponibles dans différents formats et langues, ce qui "entraîne des inefficacités, des erreurs et des fraudes dans les bilans de santé [qui] deviennent un problème croissant dans le monde entier". Elle s'est associée à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui estime que l'accès limité aux tests dans des pays comme l'Afghanistan, qui atteint à peine un maximum de 5 000 tests par jour, est une "force motrice" derrière les documents falsifiés. L'OMS travaille à la mise en place de certificats de vaccination numériques en utilisant la chaîne de blocs pour prévenir ce problème. "La falsification des documents, en particulier des certificats de test ou de vaccination, est un problème dont nous sommes bien conscients et qui touche d'autres maladies, et pas seulement le Covid-19", a-t-il déclaré. En attendant, l'IATA est en pourparlers avec différents gouvernements pour offrir un "pass de voyage IATA" que les passagers peuvent emporter sur leur téléphone portable afin de prévenir la fraude. "Il s'agit d'une plateforme permettant aux voyageurs d'obtenir les résultats de leurs tests et de leurs vaccins dans un endroit sécurisé, de les relier à leur identité numérique et de l'envoyer aux compagnies aériennes, aux contrôles aux frontières et aux gouvernements s'ils le souhaitent", explique l'IATA. De retour en Afghanistan, les responsables tentent de maîtriser le problème. "Pour l'instant, cela ne se fait plus, car certaines cliniques ne sont pas autorisées à délivrer les résultats des tests et à l'aéroport, des mesures sont en place et les documents des passagers sont contrôlés à différents stades - tant ceux qui partent que ceux qui viennent devraient avoir de véritables tests PCR", déclare le Dr Qasim Wafayeezada, "Les faux tests [résultats] n'ont pas seulement été délivrés dans les cliniques, mais certaines agences de voyage et certains laboratoires ont également remis aux passagers des certificats de tests Covid. Nous travaillons maintenant avec des sociétés internationales pour l'empêcher", conclut-il. Reportages complémentaires de Hafizullah Maroof et Ali Husseini
https://www.bbc.com/afrique/region-55901729
2health
Les 5 principaux avantages de la spiruline pour la santé
Par Nicola Shubrook - nutritionniste agréé Nicola Shubrook, nutritionniste diplômée, s'intéresse de plus près à ce complément alimentaire, expliquant ce qu'il est, quels sont ses avantages et ses inconvénients potentiels. La spiruline est une algue qui pousse naturellement dans les eaux riches en minéraux. Généralement vendue sous forme de poudre vert foncé et destinée à être utilisée comme complément alimentaire, elle n'a pas encore fait l'objet de recherches approfondies. 1 cuillère à soupe (7g) de spiruline séchée : 1. Source d'antioxydants Un processus appelé oxydation peut entraîner une inflammation permanente et endommager les cellules, ce qui, à terme, peut conduire à des maladies chroniques et éventuellement à un cancer. La spiruline regorge de composés antioxydants, dont l'un, la phycocyanine, est responsable de la couleur bleu-vert foncé de la spiruline - elle contribue également à freiner l'oxydation et à inhiber l'inflammation. Des études suggèrent que la phycocyanine présente des avantages potentiels, notamment des propriétés anti-inflammatoires, une protection contre le stress oxydatif et des qualités neuroprotectrices. 2. Peut réduire l'hypertension artérielle Une étude examinant les effets d'une dose quotidienne de 4,5 g de spiruline pendant six semaines a fait état d'une réduction de la pression artérielle systolique et diastolique. 3. Peut contribuer à la gestion du cholestérol Riche en composés qui ont des propriétés antioxydantes, la spiruline aide à prévenir les dommages aux composés gras comme le cholestérol. Elle semble également aider à gérer le cholestérol total, en réduisant le "mauvais" cholestérol à lipoprotéines de basse densité (LDL) et en augmentant le "bon" cholestérol à lipoprotéines de haute densité (HDL). 4. Peut avoir des propriétés de protection contre le cancer Des études sur les animaux suggèrent qu'une supplémentation en spiruline pourrait avoir un effet protecteur contre le cancer. Le mécanisme par lequel elle agit pourrait être l'activation de cellules immunitaires appelées cellules tueuses naturelles, qui contribuent à notre défense contre les tumeurs. D'autres essais sur l'homme sont nécessaires, mais parmi ceux qui ont été réalisés, les résultats semblent encourageants. 5. Peut soulager le rhume des foins La spiruline semble réduire l'inflammation des voies respiratoires nasales, qui est un symptôme classique de la rhinite allergique ou du rhume des foins. Dans une étude, on a constaté qu'elle améliorait considérablement les symptômes tels que les éternuements, la congestion nasale et les démangeaisons. La plupart des études menées à ce jour ont porté sur des animaux ou sur de petits essais sur l'homme, de sorte que des recherches supplémentaires sont nécessaires avant de pouvoir confirmer toute allégation de santé relative à la spiruline. Les personnes atteintes de phénylcétonurie (PCU) doivent éviter complètement la spiruline car elle contient un acide aminé appelé phénylalanine, que les personnes atteintes de cette maladie ne peuvent pas métaboliser. Les personnes atteintes d'une maladie auto-immune comme la polyarthrite rhumatoïde, le lupus ou la sclérose en plaques doivent également éviter la spiruline. Les autres personnes qui devraient consulter leur médecin avant de prendre de la spiruline sont celles qui prennent des médicaments sur ordonnance, les femmes enceintes ou qui allaitent, et les personnes de moins de 18 ans. Assurez-vous toujours d'acheter la spiruline auprès d'une source connue et choisissez une marque réputée, car on a craint par le passé qu'elle ne soit contaminée par des toxines provenant de bactéries, notamment des microcystines. La spiruline est également connue pour absorber les métaux lourds présents dans l'eau dans laquelle elle est cultivée. Nicola Shubrook est thérapeute nutritionnelle et travaille avec des clients privés et des entreprises. Elle est membre accréditée de la British Association for Applied Nutrition and Nutritional Therapy (BANT) et du Complementary & Natural Healthcare Council (CNHC).
Les 5 principaux avantages de la spiruline pour la santé Par Nicola Shubrook - nutritionniste agréé Nicola Shubrook, nutritionniste diplômée, s'intéresse de plus près à ce complément alimentaire, expliquant ce qu'il est, quels sont ses avantages et ses inconvénients potentiels. La spiruline est une algue qui pousse naturellement dans les eaux riches en minéraux. Généralement vendue sous forme de poudre vert foncé et destinée à être utilisée comme complément alimentaire, elle n'a pas encore fait l'objet de recherches approfondies. 1 cuillère à soupe (7g) de spiruline séchée : 1. Source d'antioxydants Un processus appelé oxydation peut entraîner une inflammation permanente et endommager les cellules, ce qui, à terme, peut conduire à des maladies chroniques et éventuellement à un cancer. La spiruline regorge de composés antioxydants, dont l'un, la phycocyanine, est responsable de la couleur bleu-vert foncé de la spiruline - elle contribue également à freiner l'oxydation et à inhiber l'inflammation. Des études suggèrent que la phycocyanine présente des avantages potentiels, notamment des propriétés anti-inflammatoires, une protection contre le stress oxydatif et des qualités neuroprotectrices. 2. Peut réduire l'hypertension artérielle Une étude examinant les effets d'une dose quotidienne de 4,5 g de spiruline pendant six semaines a fait état d'une réduction de la pression artérielle systolique et diastolique. 3. Peut contribuer à la gestion du cholestérol Riche en composés qui ont des propriétés antioxydantes, la spiruline aide à prévenir les dommages aux composés gras comme le cholestérol. Elle semble également aider à gérer le cholestérol total, en réduisant le "mauvais" cholestérol à lipoprotéines de basse densité (LDL) et en augmentant le "bon" cholestérol à lipoprotéines de haute densité (HDL). 4. Peut avoir des propriétés de protection contre le cancer Des études sur les animaux suggèrent qu'une supplémentation en spiruline pourrait avoir un effet protecteur contre le cancer. Le mécanisme par lequel elle agit pourrait être l'activation de cellules immunitaires appelées cellules tueuses naturelles, qui contribuent à notre défense contre les tumeurs. D'autres essais sur l'homme sont nécessaires, mais parmi ceux qui ont été réalisés, les résultats semblent encourageants. 5. Peut soulager le rhume des foins La spiruline semble réduire l'inflammation des voies respiratoires nasales, qui est un symptôme classique de la rhinite allergique ou du rhume des foins. Dans une étude, on a constaté qu'elle améliorait considérablement les symptômes tels que les éternuements, la congestion nasale et les démangeaisons. La plupart des études menées à ce jour ont porté sur des animaux ou sur de petits essais sur l'homme, de sorte que des recherches supplémentaires sont nécessaires avant de pouvoir confirmer toute allégation de santé relative à la spiruline. Les personnes atteintes de phénylcétonurie (PCU) doivent éviter complètement la spiruline car elle contient un acide aminé appelé phénylalanine, que les personnes atteintes de cette maladie ne peuvent pas métaboliser. Les personnes atteintes d'une maladie auto-immune comme la polyarthrite rhumatoïde, le lupus ou la sclérose en plaques doivent également éviter la spiruline. Les autres personnes qui devraient consulter leur médecin avant de prendre de la spiruline sont celles qui prennent des médicaments sur ordonnance, les femmes enceintes ou qui allaitent, et les personnes de moins de 18 ans. Assurez-vous toujours d'acheter la spiruline auprès d'une source connue et choisissez une marque réputée, car on a craint par le passé qu'elle ne soit contaminée par des toxines provenant de bactéries, notamment des microcystines. La spiruline est également connue pour absorber les métaux lourds présents dans l'eau dans laquelle elle est cultivée. Nicola Shubrook est thérapeute nutritionnelle et travaille avec des clients privés et des entreprises. Elle est membre accréditée de la British Association for Applied Nutrition and Nutritional Therapy (BANT) et du Complementary & Natural Healthcare Council (CNHC).
https://www.bbc.com/afrique/articles/cp4z2rq5e9xo
2health
Covid : comment gérer l'anxiété sociale après le confinement ?
Vous vous sentez anxieux et dépassé à l'idée de reprendre une vie sociale active, après des mois d'enfermement ? Peut-être que l'idée de vous retrouver dans un bar bondé vous terrifie, ou que vous craignez d'avoir oublié comment interagir correctement en face à face ? Peut-être que le retour au bureau pour cette grande présentation vous remplit d'effroi ? Si l'un de ces scénarios vous est familier, ne vous inquiétez plus, car vous n'êtes pas seul et, selon le Dr Julie Smith, psychologue clinicienne, "vous n'avez aucun problème". A ne pas manquer sur BBC Afrique : "Ce que nous faisons tous les jours devient notre zone de confort", explique le Dr Smith [photo ci-dessus]. "Lorsque vous vous retrouvez dans une situation dans laquelle vous n'avez pas été depuis un certain temps, votre cerveau est câblé pour déclencher une réaction de stress. C'est la façon dont votre cerveau vous dit : "C'est nouveau, c'est différent. Restez vigilant". Mais le Dr Smith tient à nous rassurer : "Une fois que nous aurons recommencé à faire des choses, la réponse au stress se calmera". En attendant, lisez ses six meilleurs conseils sur la façon de gérer l'anxiété sociale, pour vous aider à retrouver le rythme. L'évitement nourrit l'anxiété et l'aggrave à long terme. Alors, commencez ! Mais si vous vous sentez anxieux, pourquoi ne pas commencer petit, par une activité sociale qui vous semble plus facile à gérer ? Lire aussi : Plus vous faites quelque chose fréquemment, plus vite cela devient votre zone de confort. Ainsi, si vous aviez l'habitude de prendre un café hebdomadaire avec un ami, refaites-le. Conseil n° 3 : choisissez soigneusement ce sur quoi vous concentrez votre attention Lorsque nous nous concentrons sur les choses qui nous rendent anxieux, nous le sommes encore plus. Lorsque nous nous concentrons sur les choses qui nous enthousiasment, ou sur ce qui nous manque dans le fait de ne pas voir nos amis, ces sentiments ont tendance à ressembler à de l'anticipation, plutôt qu'à de l'anxiété. Lire aussi : L'"effet de projecteur" est un biais cognitif que nous avons tendance à développer lorsque nous nous sentons anxieux. Nous pensons davantage que les autres nous scrutent et nous jugent, alors que la plupart des gens sont plus concentrés sur eux-mêmes que nous ne le réalisons. Il est important de parler de votre anxiété à quelqu'un en qui vous avez confiance. De nombreuses personnes vont se retrouver dans des situations sociales avec des inquiétudes concernant la contamination et la santé. Une fois que l'on a réalisé que l'on n'est pas le seul, il est plus facile de gérer la situation. Lire aussi : Si vous commencez par fréquenter votre famille et vos amis, vous serez plus à l'aise et moins anxieux à l'idée de répondre aux attentes. Surtout, rappelez-vous les choses que vous aimiez faire et recommencez à les faire. Pourquoi ne pas appeler votre ami et prendre rendez-vous pour un café ?
Covid : comment gérer l'anxiété sociale après le confinement ? Vous vous sentez anxieux et dépassé à l'idée de reprendre une vie sociale active, après des mois d'enfermement ? Peut-être que l'idée de vous retrouver dans un bar bondé vous terrifie, ou que vous craignez d'avoir oublié comment interagir correctement en face à face ? Peut-être que le retour au bureau pour cette grande présentation vous remplit d'effroi ? Si l'un de ces scénarios vous est familier, ne vous inquiétez plus, car vous n'êtes pas seul et, selon le Dr Julie Smith, psychologue clinicienne, "vous n'avez aucun problème". A ne pas manquer sur BBC Afrique : "Ce que nous faisons tous les jours devient notre zone de confort", explique le Dr Smith [photo ci-dessus]. "Lorsque vous vous retrouvez dans une situation dans laquelle vous n'avez pas été depuis un certain temps, votre cerveau est câblé pour déclencher une réaction de stress. C'est la façon dont votre cerveau vous dit : "C'est nouveau, c'est différent. Restez vigilant". Mais le Dr Smith tient à nous rassurer : "Une fois que nous aurons recommencé à faire des choses, la réponse au stress se calmera". En attendant, lisez ses six meilleurs conseils sur la façon de gérer l'anxiété sociale, pour vous aider à retrouver le rythme. L'évitement nourrit l'anxiété et l'aggrave à long terme. Alors, commencez ! Mais si vous vous sentez anxieux, pourquoi ne pas commencer petit, par une activité sociale qui vous semble plus facile à gérer ? Lire aussi : Plus vous faites quelque chose fréquemment, plus vite cela devient votre zone de confort. Ainsi, si vous aviez l'habitude de prendre un café hebdomadaire avec un ami, refaites-le. Conseil n° 3 : choisissez soigneusement ce sur quoi vous concentrez votre attention Lorsque nous nous concentrons sur les choses qui nous rendent anxieux, nous le sommes encore plus. Lorsque nous nous concentrons sur les choses qui nous enthousiasment, ou sur ce qui nous manque dans le fait de ne pas voir nos amis, ces sentiments ont tendance à ressembler à de l'anticipation, plutôt qu'à de l'anxiété. Lire aussi : L'"effet de projecteur" est un biais cognitif que nous avons tendance à développer lorsque nous nous sentons anxieux. Nous pensons davantage que les autres nous scrutent et nous jugent, alors que la plupart des gens sont plus concentrés sur eux-mêmes que nous ne le réalisons. Il est important de parler de votre anxiété à quelqu'un en qui vous avez confiance. De nombreuses personnes vont se retrouver dans des situations sociales avec des inquiétudes concernant la contamination et la santé. Une fois que l'on a réalisé que l'on n'est pas le seul, il est plus facile de gérer la situation. Lire aussi : Si vous commencez par fréquenter votre famille et vos amis, vous serez plus à l'aise et moins anxieux à l'idée de répondre aux attentes. Surtout, rappelez-vous les choses que vous aimiez faire et recommencez à les faire. Pourquoi ne pas appeler votre ami et prendre rendez-vous pour un café ?
https://www.bbc.com/afrique/monde-57282761
5sports
Le Napoli de Kalidou Koulibaly secoué par une "mutinerie"
Après avoir refusé de se soumettre aux ordres du président du club, Aurelio de Laurentiis, les joueurs du Napoli ont fait monter d'un cran la tension qui caractérise l'ambiance au sein du club depuis un moment déjà. Les joueurs ont lancé une sorte de mutinerie, mardi, en rentrant chez eux, après le match nul (1-1) contre Red Bull Salzburg en Champions League. Le président du Club avait pourtant demandé qu'ils rejoignent le centre d'entraînement pour une semaine, jusqu'à dimanche. En réponse à la réaction des joueurs, le club a sorti un communiqué déclarant qu'" en ce qui concerne le comportement des joueurs, il procédera à la protection de ses droits économiques, patrimoniaux, d'image et disciplinaires dans toutes les juridictions compétentes". Un black-out médiatique a été instauré dans la foulée. Un "ritiro" - où l'équipe est confinée à un hôtel ou parfois à la propre base d'entraînement du club - est une pratique courante dans le football italien pour les équipes mal en point. Le club a publié une nouvelle déclaration mercredi pour préciser que le ritiro n'était pas une punition pour les joueurs mais un geste "constructif". Le club de Napoli, finaliste de la Serie A lors de trois des quatre dernières saisons, n'a remporté qu'un seul de ses cinq derniers matches de championnat et se classe septième du championnat.
Le Napoli de Kalidou Koulibaly secoué par une "mutinerie" Après avoir refusé de se soumettre aux ordres du président du club, Aurelio de Laurentiis, les joueurs du Napoli ont fait monter d'un cran la tension qui caractérise l'ambiance au sein du club depuis un moment déjà. Les joueurs ont lancé une sorte de mutinerie, mardi, en rentrant chez eux, après le match nul (1-1) contre Red Bull Salzburg en Champions League. Le président du Club avait pourtant demandé qu'ils rejoignent le centre d'entraînement pour une semaine, jusqu'à dimanche. En réponse à la réaction des joueurs, le club a sorti un communiqué déclarant qu'" en ce qui concerne le comportement des joueurs, il procédera à la protection de ses droits économiques, patrimoniaux, d'image et disciplinaires dans toutes les juridictions compétentes". Un black-out médiatique a été instauré dans la foulée. Un "ritiro" - où l'équipe est confinée à un hôtel ou parfois à la propre base d'entraînement du club - est une pratique courante dans le football italien pour les équipes mal en point. Le club a publié une nouvelle déclaration mercredi pour préciser que le ritiro n'était pas une punition pour les joueurs mais un geste "constructif". Le club de Napoli, finaliste de la Serie A lors de trois des quatre dernières saisons, n'a remporté qu'un seul de ses cinq derniers matches de championnat et se classe septième du championnat.
https://www.bbc.com/afrique/sports-50336617
5sports
Sadio Mané : Made in Sénégal - cinq choses que nous avons apprises du documentaire
Un nouveau documentaire - "Sadio Mané : Made in Sénégal" - sur l'attaquant de Liverpool et du Sénégal, est sorti aujourd'hui, à voir gratuitement sur Rakuten TV. C'est un rappel de ce qu'était la vie avant que le football ne prenne une pause indéfinie, et nous mettons au défi même le plus ardent fan de Manchester United de ne pas être ému par l'histoire de l'incroyable parcours de Mané. Nous avons vraiment beaucoup aimé. Et voici cinq choses que nous avons apprises. A lire aussi 1. Mané a dû s'enfuir pour jouer au football Vous connaissez peut-être déjà cette histoire: la famille de Sadio Mané, qui a grandi dans un petit village du Sénégal appelé Bambali, n'était pas très enthousiaste à l'idée qu'il puisse gagner sa vie en tapant sur un ballon. Son père est mort alors qu'il n'avait que sept ans et il a été élevé en grande partie par ses oncles. Il est issu d'une famille d'imams - des chefs religieux musulmans - pour qui l'éducation était la priorité. "Mon oncle ne voulait pas que je joue parce qu'il pensait que l'école était plus importante. Les choses se sont compliquées parce qu'il n'aimait pas ça", dit Mané. Il décrit son obsession, jouer avec des objets tels que des pamplemousses et des cailloux quand il était enfant, à une époque où les ballons de football n'étaient pas facilement accessibles. Dans son village, en tant que meilleur joueur, son surnom était "Ballonbuwa", ou "magicien du ballon". En 2008, à 16 ans, Mané s'est en fait enfui en secret à Dakar, pour y faire un essai dans une équipe. Il a finalement été retrouvé et ramené à la maison, mais il s'est entendu avec sa famille pour que l'année suivante, il n'y ait plus d'école et seulement du "football, football, football", selon ses propres termes. Abedi Pelé : "Comment Pape Diouf nous a inspirés, mes enfants et moi" Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo: de nouvelles dates confirmées pour 2021 Coronavirus: La Caf souhaite conserver les dates de la Coupe des Nations 2021 Sadio Mané avait 10 ans lorsque le Sénégal est arrivé en quarts de finale de la Coupe du monde 2002 et la finale de la Coupe d'Afrique des Nations, avec une équipe composée des stars comme Aliou Cisse, Khalilou Fadiga et El Hadji Diouf. "C'était une époque épique pour le football sénégalais ", déclare Mané. Son meilleur ami, Luc, explique que Sadio avait deux idoles : "à l'époque, il aimait Ronaldinho, mais aussi El Hadji Diouf, qui nous a vraiment incité à jouer au football". Luc ajoute que Mané lui a dit alors : "un jour, je serai à leur niveau." On pourrait dire que Mané a déjà dépassé Diouf - au moins en termes de succès en club à Liverpool. Il a certainement eu un meilleur passé chez les Reds que son héros El Hadji, qui a eu une relation heurtée ces dernières années avec ses anciens employeurs. 3. Le climat en Europe a été un choc Mané a quitté le Sénégal pour rejoindre l'équipe française du FC Metz en 2011. La première chose qu'il a remarquée à son arrivée en France, en janvier, était le vent. Le sénegalais décrit la réaction de ses nouveaux coéquipiers lorsqu'il est sorti des vestiaires en T-shirt. "Ils se sont tous mis à rire et je ne comprenais pas pourquoi", dit-il. Ils m'ont demandé : "Comment peux-tu t'habiller comme ça ?" Il explique être resté cinq minutes avant de retourner, gelé, aux vestiaires, pour commettre sa prochaine erreur : "J'ai mis ma main dans l'eau chaude. Ce n'était pas bon. Oh mon Dieu, j'ai souffert ce jour-là !" Coronavirus et désinformation: Whatsapp va limiter le nombre de messages à transférer Coronavirus : devrions nous tous porter des masques ? La ville qui compte plus de décès dus aux coronavirus que des pays entiers Mané pense que c'est son passage au FC Metz qui a fait de lui ce qu'il est aujourd'hui. Au début de son séjour, il a subi une blessure à l'adducteur, mais il a décidé de ne le dire à personne parce qu'il avait peur d'être écarté de l'équipe et de devoir rentrer chez lui. "Cela aurait pu être la fin de ma carrière", dit-il. Quand il a finalement été opéré, le chirurgien a dit que la blessure "était extrêmement enflammée", et qu'il avait "rarement vu une hernie sportive aussi grave". Après huit mois d'absence, il a commencé à briller avec le FC Metz. Le reste est de l'histoire, avec des transfert au RB Salzbourg, à Southampton et à Liverpool qui suivront. Pourquoi tant de travailleurs de la santé sont-ils infectés par le Covid-19 ? Qui était Pape Diouf, l'ancien président de l'OM décédé à Dakar La ville qui compte plus de décès dus aux coronavirus que des pays entiers 4. Mané a fait une mauvaise première impression à Jurgen Klopp Dans un passage très franc du documentaire, Jurgen Klopp nous parle d'un mauvais jugement qu'il a fait, en tant que directeur de Dortmund, lorsque Mané lui a été présenté. "Il y avait un très jeune homme assis là. Sa casquette de base-ball était de travers, la mèche blonde qu'il a encore aujourd'hui... il ressemblait à un rappeur débutant. Je me suis dit : "Je n'ai pas le temps pour ça." Dur. Et assez critique ! Klopp est, au moins, assez grand pour admettre qu'il a fait une erreur : "Je dirais que je suis assez bon pour cerner les gens, mais j'avais tort !" Soit dit en passant, c'est très agréable d'entendre Klopp parler dans sa langue maternelle, l'allemand, tout au long de ce film. 5. Les supporters au pays sont parfois les plus difficiles "Sadio Mané n'est bon qu'à son club et pas au Sénégal." "C'est l'un des meilleurs joueurs africains, mais il ne le montre pas ici. C'est pourquoi nous ne pouvons pas le soutenir ici." Ce ne sont là que quelques-unes des réactions du fan moyen dans la rue au Sénégal, présentées dans le film. Il a construit des maisons pour ses oncles, une école et un hôpital dans sa localité. Il est clairement un modèle. Mais il y a une chose que Mané veut désespérément ramener chez lui et qu'il n'a pas encore réussie, c'est la Coupe d'Afrique des Nations. Et les gens ne le laisseront pas l'oublier. Un penalty manqué en quart de finale de la Coupe d'Afrique des Nations 2017 ne l'a pas aidé. Il a atteint la finale l'année dernière, avant d'être battu 1-0 par l'Algérie. Pourtant, son ambition demeure intacte. "Mon objectif est de gagner la Coupe d'Afrique des Nations avec les Lions. Et, bien sûr, la Premier League. Et aussi la Ligue des champions. Encore, et encore." Il est encore temps, Sadio!
Sadio Mané : Made in Sénégal - cinq choses que nous avons apprises du documentaire Un nouveau documentaire - "Sadio Mané : Made in Sénégal" - sur l'attaquant de Liverpool et du Sénégal, est sorti aujourd'hui, à voir gratuitement sur Rakuten TV. C'est un rappel de ce qu'était la vie avant que le football ne prenne une pause indéfinie, et nous mettons au défi même le plus ardent fan de Manchester United de ne pas être ému par l'histoire de l'incroyable parcours de Mané. Nous avons vraiment beaucoup aimé. Et voici cinq choses que nous avons apprises. A lire aussi 1. Mané a dû s'enfuir pour jouer au football Vous connaissez peut-être déjà cette histoire: la famille de Sadio Mané, qui a grandi dans un petit village du Sénégal appelé Bambali, n'était pas très enthousiaste à l'idée qu'il puisse gagner sa vie en tapant sur un ballon. Son père est mort alors qu'il n'avait que sept ans et il a été élevé en grande partie par ses oncles. Il est issu d'une famille d'imams - des chefs religieux musulmans - pour qui l'éducation était la priorité. "Mon oncle ne voulait pas que je joue parce qu'il pensait que l'école était plus importante. Les choses se sont compliquées parce qu'il n'aimait pas ça", dit Mané. Il décrit son obsession, jouer avec des objets tels que des pamplemousses et des cailloux quand il était enfant, à une époque où les ballons de football n'étaient pas facilement accessibles. Dans son village, en tant que meilleur joueur, son surnom était "Ballonbuwa", ou "magicien du ballon". En 2008, à 16 ans, Mané s'est en fait enfui en secret à Dakar, pour y faire un essai dans une équipe. Il a finalement été retrouvé et ramené à la maison, mais il s'est entendu avec sa famille pour que l'année suivante, il n'y ait plus d'école et seulement du "football, football, football", selon ses propres termes. Abedi Pelé : "Comment Pape Diouf nous a inspirés, mes enfants et moi" Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo: de nouvelles dates confirmées pour 2021 Coronavirus: La Caf souhaite conserver les dates de la Coupe des Nations 2021 Sadio Mané avait 10 ans lorsque le Sénégal est arrivé en quarts de finale de la Coupe du monde 2002 et la finale de la Coupe d'Afrique des Nations, avec une équipe composée des stars comme Aliou Cisse, Khalilou Fadiga et El Hadji Diouf. "C'était une époque épique pour le football sénégalais ", déclare Mané. Son meilleur ami, Luc, explique que Sadio avait deux idoles : "à l'époque, il aimait Ronaldinho, mais aussi El Hadji Diouf, qui nous a vraiment incité à jouer au football". Luc ajoute que Mané lui a dit alors : "un jour, je serai à leur niveau." On pourrait dire que Mané a déjà dépassé Diouf - au moins en termes de succès en club à Liverpool. Il a certainement eu un meilleur passé chez les Reds que son héros El Hadji, qui a eu une relation heurtée ces dernières années avec ses anciens employeurs. 3. Le climat en Europe a été un choc Mané a quitté le Sénégal pour rejoindre l'équipe française du FC Metz en 2011. La première chose qu'il a remarquée à son arrivée en France, en janvier, était le vent. Le sénegalais décrit la réaction de ses nouveaux coéquipiers lorsqu'il est sorti des vestiaires en T-shirt. "Ils se sont tous mis à rire et je ne comprenais pas pourquoi", dit-il. Ils m'ont demandé : "Comment peux-tu t'habiller comme ça ?" Il explique être resté cinq minutes avant de retourner, gelé, aux vestiaires, pour commettre sa prochaine erreur : "J'ai mis ma main dans l'eau chaude. Ce n'était pas bon. Oh mon Dieu, j'ai souffert ce jour-là !" Coronavirus et désinformation: Whatsapp va limiter le nombre de messages à transférer Coronavirus : devrions nous tous porter des masques ? La ville qui compte plus de décès dus aux coronavirus que des pays entiers Mané pense que c'est son passage au FC Metz qui a fait de lui ce qu'il est aujourd'hui. Au début de son séjour, il a subi une blessure à l'adducteur, mais il a décidé de ne le dire à personne parce qu'il avait peur d'être écarté de l'équipe et de devoir rentrer chez lui. "Cela aurait pu être la fin de ma carrière", dit-il. Quand il a finalement été opéré, le chirurgien a dit que la blessure "était extrêmement enflammée", et qu'il avait "rarement vu une hernie sportive aussi grave". Après huit mois d'absence, il a commencé à briller avec le FC Metz. Le reste est de l'histoire, avec des transfert au RB Salzbourg, à Southampton et à Liverpool qui suivront. Pourquoi tant de travailleurs de la santé sont-ils infectés par le Covid-19 ? Qui était Pape Diouf, l'ancien président de l'OM décédé à Dakar La ville qui compte plus de décès dus aux coronavirus que des pays entiers 4. Mané a fait une mauvaise première impression à Jurgen Klopp Dans un passage très franc du documentaire, Jurgen Klopp nous parle d'un mauvais jugement qu'il a fait, en tant que directeur de Dortmund, lorsque Mané lui a été présenté. "Il y avait un très jeune homme assis là. Sa casquette de base-ball était de travers, la mèche blonde qu'il a encore aujourd'hui... il ressemblait à un rappeur débutant. Je me suis dit : "Je n'ai pas le temps pour ça." Dur. Et assez critique ! Klopp est, au moins, assez grand pour admettre qu'il a fait une erreur : "Je dirais que je suis assez bon pour cerner les gens, mais j'avais tort !" Soit dit en passant, c'est très agréable d'entendre Klopp parler dans sa langue maternelle, l'allemand, tout au long de ce film. 5. Les supporters au pays sont parfois les plus difficiles "Sadio Mané n'est bon qu'à son club et pas au Sénégal." "C'est l'un des meilleurs joueurs africains, mais il ne le montre pas ici. C'est pourquoi nous ne pouvons pas le soutenir ici." Ce ne sont là que quelques-unes des réactions du fan moyen dans la rue au Sénégal, présentées dans le film. Il a construit des maisons pour ses oncles, une école et un hôpital dans sa localité. Il est clairement un modèle. Mais il y a une chose que Mané veut désespérément ramener chez lui et qu'il n'a pas encore réussie, c'est la Coupe d'Afrique des Nations. Et les gens ne le laisseront pas l'oublier. Un penalty manqué en quart de finale de la Coupe d'Afrique des Nations 2017 ne l'a pas aidé. Il a atteint la finale l'année dernière, avant d'être battu 1-0 par l'Algérie. Pourtant, son ambition demeure intacte. "Mon objectif est de gagner la Coupe d'Afrique des Nations avec les Lions. Et, bien sûr, la Premier League. Et aussi la Ligue des champions. Encore, et encore." Il est encore temps, Sadio!
https://www.bbc.com/afrique/region-52231741
5sports
Italie : le Ghanéen Emmanuel Agyemang Badu est de nouveau autorisé à jouer
L'équipe italienne de Serie A Hellas Verona a annoncé que le milieu de terrain ghanéen Emmanuel Agyemang Badu a été déclaré apte à jouer à nouveau. Le jeune homme de 29 ans a été hospitalisé en août lorsqu'on a découvert qu'il avait des caillots de sang dans ses poumons. Selon son club, "après les dernières visites passées chez des spécialistes, le joueur - Emmanuel Badu est autorisé à recommencer pleinement l'entraînement". Lire aussi : Il est actuellement prêté à Hellas Verona, avec obligation d'achat, par ses rivaux italiens d'Udinese. Badu n'a pas participé à la Coupe d'Afrique des Nations en Egypte, après son retour en sélection en mars dernier, après 11 mois de blessure.
Italie : le Ghanéen Emmanuel Agyemang Badu est de nouveau autorisé à jouer L'équipe italienne de Serie A Hellas Verona a annoncé que le milieu de terrain ghanéen Emmanuel Agyemang Badu a été déclaré apte à jouer à nouveau. Le jeune homme de 29 ans a été hospitalisé en août lorsqu'on a découvert qu'il avait des caillots de sang dans ses poumons. Selon son club, "après les dernières visites passées chez des spécialistes, le joueur - Emmanuel Badu est autorisé à recommencer pleinement l'entraînement". Lire aussi : Il est actuellement prêté à Hellas Verona, avec obligation d'achat, par ses rivaux italiens d'Udinese. Badu n'a pas participé à la Coupe d'Afrique des Nations en Egypte, après son retour en sélection en mars dernier, après 11 mois de blessure.
https://www.bbc.com/afrique/sports-50840022
2health
La pratique controversée de l'euthanasie psychiatrique et les pays où elle est pratiquée
En janvier 2018, Aurelia Brouwers, une Néerlandaise de 29 ans, écrit sur Facebook : "je me prépare pour mon voyage. Merci pour tout. Je ne serai plus disponible à partir de maintenant". Quatre heures plus tard, Brouwers s'allonge sur son lit et, entourée d'amis, boit un composé toxique, prescrit par son médecin, pour mourir. La mort d'Aurélia, dans la ville de Deventer, aux Pays-Bas, survient un mois après que l'État lui accorde le droit de mourir en vertu de la loi sur l'euthanasie et le suicide assisté, qui permet de mettre fin à la vie en cas de "souffrance insupportable et irrémédiable". Mais Aurélia n'était pas en phase terminale. A surtout lire sur BBC Afrique : La jeune Néerlandaise est autorisée à mettre fin à ses jours en raison de la "souffrance psychologique insupportable" liée à ses troubles mentaux, notamment l'anxiété, la dépression et la psychose. L'euthanasie est autorisée dans sept pays et la procédure est principalement pratiquée sur des personnes atteintes de maladies en phase terminale, comme le cancer, lorsque le patient n'a plus que quelques mois ou quelques semaines à vivre. Mais dans quatre de ces pays - les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg et récemment l'Espagne - la procédure est autorisée pour les personnes souffrant de maladies mentales, telles que la dépression, l'anxiété ou les troubles de la personnalité. (Le Canada a voté en mars pour autoriser l'euthanasie en cas de maladie mentale à partir de mars 2023). Comme cela s'est produit en 2018 avec la mort d'Aurélia, la question de l'"euthanasie psychiatrique" suscite un vif débat dans la communauté médicale en Espagne et au Canada. Elle oppose ceux qui affirment qu'une maladie mentale peut causer autant de souffrance et de handicap qu'une maladie physique à ceux qui soutiennent qu'il existe des traitements pour guérir ces troubles et qu'il ne faut pas aider ces personnes à mourir. "Je crois que des efforts publics doivent être faits pour que les gens ne veuillent pas mourir, mais que certaines personnes veuillent mourir est dans une certaine mesure inévitable", déclare à BBC Mundo David Rodríguez-Arias, professeur de bioéthique à l'université de Grenade et chercheur principal du projet INEDyTO sur la bioéthique et la fin de vie. "Il y a des circonstances qui sont si dramatiques et si dures et si irréversibles et irrémédiables qu'il est inévitable qu'il y ait encore des personnes qui demandent ce genre d'aide", soutient-il. "C'est un fait triste, mais inévitable", ajoute-t-il. Pour de nombreux psychiatres, cependant, l'euthanasie est "fondamentalement incompatible" avec le rôle du médecin dans la guérison des malades. "Ouvrir la porte à l'euthanasie facilite la dévaluation de la valeur de la vie, à laquelle nous avons droit en tant qu'êtres humains", déclare à BBC Mundo le Dr Manuel Bousoño García, professeur de psychiatrie à l'université d'Oviedo. "Nous devons nous battre pour la préserver sans souffrance et non pour l'éliminer", indique-t-il. Dans les quatre pays où l'euthanasie psychiatrique est autorisée, les personnes qui demandent la procédure doivent remplir un certain nombre de conditions. Le problème est la difficulté d'interpréter un grand nombre des critères énoncés dans la loi sur l'euthanasie. Et distinguer les patients qui peuvent bénéficier de la procédure est un énorme défi pour les professionnels de la santé mentale. Par exemple, un patient souffrant de troubles mentaux a-t-il la capacité de prendre la décision de mettre fin à sa vie ? Le psychiatre Manuel Bousoño estime que l'une des caractéristiques des maladies psychiatriques est la diminution des capacités, et que ces patients doivent donc être protégés. "De nombreuses maladies psychiatriques présentent une tendance au suicide qui pourrait les amener à chercher une issue dans l'euthanasie, même si leur maladie est traitable, voire guérissable avec les moyens appropriés", précise M. Bousoño. "Et les personnes atteintes de maladies mentales doivent être protégées contre les risques auxquels leur maladie les expose", ajoute-t-il. Mais David Rodríguez-Arias estime que supposer qu'une personne atteinte de troubles mentaux est nécessairement incapable de prendre des décisions concernant sa santé est "un préjugé courant". "Vous ne pouvez pas directement supposer qu'une personne atteinte de troubles mentaux est incapable de prendre des décisions", explique-t-il. "Il faut démontrer - et non présumer - qu'une personne souffrant de dépression est incapable de prendre une décision concernant sa propre mort". Un autre des grands défis auxquels sont confrontés les psychiatres est de savoir comment distinguer le fait qu'une maladie mentale est incurable, d'une part, et d'autre part, chronique et invalidante, qui sont également des conditions établies par les lois sur l'euthanasie. Le psychiatre Manuel Bousoño assure que "dans de très rares occasions, on pourrait dire qu'une maladie mentale est incurable". "Heureusement, il existe des traitements qui sont très efficaces pour réduire le niveau de souffrance", dit-il. Et il ajoute qu'"en plus de 40 ans de pratique professionnelle, je n'ai jamais rencontré de cas de souffrance incurable". Mais le professeur Rodríguez-Arias estime que la question de savoir si les maladies mentales peuvent être guéries ou non est une question assez difficile à résoudre. "Les normes de traitement et les diagnostics eux-mêmes dans le domaine de la santé mentale sont très largement remis en question", explique-t-il. "Même les spécialistes de la santé mentale eux-mêmes ne partagent pas les critères de diagnostic et de traitement", souligne le bioéthicien. Et en ce qui concerne l'autre condition envisagée par la loi, celle d'une maladie mentale chronique et incapacitante, elle est peut-être plus facile à démontrer avec des personnes qui ont passé des années ou une grande partie de leur vie avec une maladie qui leur cause une souffrance intolérable et sans trouver de traitement adéquat pour soulager cette souffrance. "Je pense donc que les patients atteints de troubles mentaux, y compris ceux qui souffrent de dépression, peuvent être candidats, en théorie, à ce type d'aide à mourir, pour autant qu'ils soient compétents pour prendre cette décision et qu'ils convainquent les médecins que leur état est chronique et invalidant", explique le professeur David Rodriguez-Arias à BBC Mundo. Les partisans de l'euthanasie invoquent l'autonomie et l'autodétermination pour mettre fin aux souffrances intolérables d'une maladie. Les opposants affirment que la société devrait faire davantage pour aider les malades mentaux et que le rôle des psychiatres est de prévenir les suicides et non de les proposer comme traitement. "La possibilité d'accéder au suicide assisté (Euthanasie) va à l'encontre de ce que la psychiatrie promeut en tant que science, à savoir la guérison ou le soulagement de la maladie mentale et de ses conséquences", déclare le Dr Manuel Bousoño à BBC Mundo. "La lutte pour l'amélioration doit aller vers une prise en charge meilleure et plus complète, même si cela entraîne des coûts plus élevés que l'euthanasie qui ne sert qu'à éliminer les membres les plus faibles de la société", ajoute-t-il. Mais que se passe-t-il lorsque la souffrance d'un patient est vraiment irrémédiable ? "Je pense que la tâche des psychiatres est de savoir quand nous devons prévenir les suicides et quand nous devons les soutenir", déclare à BBC Mundo le Dr Asunción Álvarez del Río, professeur et chercheur au département de psychiatrie et de santé mentale de l'Université nationale autonome du Mexique (UNAM). "Le problème, c'est que par définition, beaucoup de psychiatres considèrent que si quelqu'un veut se suicider ou mettre fin à ses jours, c'est l'expression d'un trouble, un symptôme de la maladie, et c'est faux",explique-t-elle "Dans de nombreux cas, cela peut être l'expression d'une dépression profonde ou quelque chose qui peut être traité. Mais pas toujours", poursuit-elle. L'expert estime qu'il y a un problème avec la formation psychiatrique qui stipule que si une personne envisage de mettre fin à ses jours, c'est parce qu'elle est perturbée. "C'est une erreur", dit-elle. "Il y a des gens qui sont très clairs sur le fait qu'ils veulent mettre fin à leur vie parce que leur vie ne va pas s'améliorer et qu'ils veulent utiliser leur libertarisme pour arrêter de vivre", ajoute l'auteur de "L'euthanasie" (1998) et de "La pratique et l'éthique de l'euthanasie" (2005). Ce qui est un fait, c'est que de nombreux patients psychiatriques, même dans les pays les plus développés, ne trouvent pas de traitement adéquat pour leur maladie (ou ne le cherchent pas) et finissent par se suicider. Dans des pays comme la Belgique ou les Pays-Bas, il y a eu des témoignages de parents dont les enfants se sont violemment suicidés après s'être vu refuser l'euthanasie. Que dites-vous à ces parents ? Aurait-il été préférable de faciliter leur mort ? "Il doit être très difficile pour un enfant de vouloir demander l'euthanasie, mais il est également très difficile pour lui de se suicider", déclare le professeur de bioéthique David Rodríguez-Arias. "La loi n'autorisera que les décès qui sont très bien argumentés, justifiés et examinés par plusieurs spécialistes". "Je pense que la loi ne permettrait pas aux jeunes d'en arriver à se suicider alors qu'ils ont encore des alternatives pour mener une vie de qualité", ajoute l'expert. En effet, les médecins ont l'énorme défi de savoir quand respecter la liberté d'une personne de mettre fin à sa vie, en s'assurant qu'elle a la capacité de prendre cette décision et qu'il n'existe aucun moyen d'améliorer ses souffrances et son état. "C'est une responsabilité entre le médecin responsable de ce patient et ce médecin doit consulter d'autres médecins qui devront également évaluer le patient", explique le Dr Asunción Álvarez del Río. "Il y a eu des cas intéressants où des patients psychiatriques parlent du soulagement qu'ils ressentent lorsque l'euthanasie est autorisée et comment cela leur a permis de continuer à vivre, parce qu'ils savent que lorsqu'ils décident de mourir, ils ont déjà cette aide", dit-elle. "Et c'est aussi un fait que les patients qui se voient refuser l'euthanasie trouvent un autre moyen, plus violent, de se suicider", ajoute-t-elle. Le nombre de personnes autorisées à mourir pour cause de souffrance psychiatrique est faible : il représente entre 1 et 3 % du nombre total de cas d'euthanasie et de suicide assisté dans les pays où ces procédures sont légales. Par exemple, aux Pays-Bas, sur les 6 938 procédures d'euthanasie réalisées en 2020, 60 patients ont bénéficié de l'aide à mourir pour des troubles mentaux. Malgré cela, de nombreuses craintes subsistent dans le monde pour ouvrir le débat sur la légalisation de l'euthanasie et du suicide assisté. Par exemple, au Royaume-Uni, où l'euthanasie est illégale, un sondage réalisé par YouGov en août a révélé que 75 % des Britanniques sont favorables à l'aide médicale à la mort pour les malades en phase terminale, mais les législateurs continuent de rejeter les propositions visant à modifier la loi. Comme le souligne le professeur de bioéthique David Rodriguez-Arias, il existe encore de nombreux tabous dans les sociétés concernant le fait de parler de la mort. "Il y a toujours l'idée que renoncer à la vie est une sorte d'échec et peut-être que cela génère aussi un sentiment de culpabilité de la part des autres personnes, de la société et des politiques publiques", dit-il. "Ce sentiment d'échec et de culpabilité peut donc expliquer en partie ce tabou et ce silence sur la mort". "Mais cette tendance contraste avec toute une tradition culturelle, philosophique, littéraire... de Sénèque à Hume et d'autres philosophes qui parlent du suicide comme d'une manière honorable de vivre et de mettre fin à une vie qui a du sens". "Et les sociétés se rendent de plus en plus compte que les biotechnologies appliquées au maintien de la vie ne parviennent parfois qu'à prolonger la vie sans en préserver la qualité", ajoute l'expert. Le Dr Álvarez del Río estime également que le débat doit être ouvert et que les positions contradictoires doivent être acceptées. "C'est un sujet sur lequel il y aura toujours des positions difficiles à concilier. Mais il ne s'agit pas de se mettre d'accord, il s'agit de respecter les différentes positions. C'est ce qu'il faut prendre en compte", dit-elle. Mais le Dr Manuel Bousoño estime que l'Espagne "se portait mieux sans cette loi". "Mon opinion est que la législation sur l'euthanasie ouvre une porte difficile à fermer, qui produira plus de souffrance qu'elle ne vise à en corriger. "Il aurait été bien plus judicieux d'avoir une loi sur les soins palliatifs, qui sont encore insuffisamment prévus dans notre pays", estime l'expert.
La pratique controversée de l'euthanasie psychiatrique et les pays où elle est pratiquée En janvier 2018, Aurelia Brouwers, une Néerlandaise de 29 ans, écrit sur Facebook : "je me prépare pour mon voyage. Merci pour tout. Je ne serai plus disponible à partir de maintenant". Quatre heures plus tard, Brouwers s'allonge sur son lit et, entourée d'amis, boit un composé toxique, prescrit par son médecin, pour mourir. La mort d'Aurélia, dans la ville de Deventer, aux Pays-Bas, survient un mois après que l'État lui accorde le droit de mourir en vertu de la loi sur l'euthanasie et le suicide assisté, qui permet de mettre fin à la vie en cas de "souffrance insupportable et irrémédiable". Mais Aurélia n'était pas en phase terminale. A surtout lire sur BBC Afrique : La jeune Néerlandaise est autorisée à mettre fin à ses jours en raison de la "souffrance psychologique insupportable" liée à ses troubles mentaux, notamment l'anxiété, la dépression et la psychose. L'euthanasie est autorisée dans sept pays et la procédure est principalement pratiquée sur des personnes atteintes de maladies en phase terminale, comme le cancer, lorsque le patient n'a plus que quelques mois ou quelques semaines à vivre. Mais dans quatre de ces pays - les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg et récemment l'Espagne - la procédure est autorisée pour les personnes souffrant de maladies mentales, telles que la dépression, l'anxiété ou les troubles de la personnalité. (Le Canada a voté en mars pour autoriser l'euthanasie en cas de maladie mentale à partir de mars 2023). Comme cela s'est produit en 2018 avec la mort d'Aurélia, la question de l'"euthanasie psychiatrique" suscite un vif débat dans la communauté médicale en Espagne et au Canada. Elle oppose ceux qui affirment qu'une maladie mentale peut causer autant de souffrance et de handicap qu'une maladie physique à ceux qui soutiennent qu'il existe des traitements pour guérir ces troubles et qu'il ne faut pas aider ces personnes à mourir. "Je crois que des efforts publics doivent être faits pour que les gens ne veuillent pas mourir, mais que certaines personnes veuillent mourir est dans une certaine mesure inévitable", déclare à BBC Mundo David Rodríguez-Arias, professeur de bioéthique à l'université de Grenade et chercheur principal du projet INEDyTO sur la bioéthique et la fin de vie. "Il y a des circonstances qui sont si dramatiques et si dures et si irréversibles et irrémédiables qu'il est inévitable qu'il y ait encore des personnes qui demandent ce genre d'aide", soutient-il. "C'est un fait triste, mais inévitable", ajoute-t-il. Pour de nombreux psychiatres, cependant, l'euthanasie est "fondamentalement incompatible" avec le rôle du médecin dans la guérison des malades. "Ouvrir la porte à l'euthanasie facilite la dévaluation de la valeur de la vie, à laquelle nous avons droit en tant qu'êtres humains", déclare à BBC Mundo le Dr Manuel Bousoño García, professeur de psychiatrie à l'université d'Oviedo. "Nous devons nous battre pour la préserver sans souffrance et non pour l'éliminer", indique-t-il. Dans les quatre pays où l'euthanasie psychiatrique est autorisée, les personnes qui demandent la procédure doivent remplir un certain nombre de conditions. Le problème est la difficulté d'interpréter un grand nombre des critères énoncés dans la loi sur l'euthanasie. Et distinguer les patients qui peuvent bénéficier de la procédure est un énorme défi pour les professionnels de la santé mentale. Par exemple, un patient souffrant de troubles mentaux a-t-il la capacité de prendre la décision de mettre fin à sa vie ? Le psychiatre Manuel Bousoño estime que l'une des caractéristiques des maladies psychiatriques est la diminution des capacités, et que ces patients doivent donc être protégés. "De nombreuses maladies psychiatriques présentent une tendance au suicide qui pourrait les amener à chercher une issue dans l'euthanasie, même si leur maladie est traitable, voire guérissable avec les moyens appropriés", précise M. Bousoño. "Et les personnes atteintes de maladies mentales doivent être protégées contre les risques auxquels leur maladie les expose", ajoute-t-il. Mais David Rodríguez-Arias estime que supposer qu'une personne atteinte de troubles mentaux est nécessairement incapable de prendre des décisions concernant sa santé est "un préjugé courant". "Vous ne pouvez pas directement supposer qu'une personne atteinte de troubles mentaux est incapable de prendre des décisions", explique-t-il. "Il faut démontrer - et non présumer - qu'une personne souffrant de dépression est incapable de prendre une décision concernant sa propre mort". Un autre des grands défis auxquels sont confrontés les psychiatres est de savoir comment distinguer le fait qu'une maladie mentale est incurable, d'une part, et d'autre part, chronique et invalidante, qui sont également des conditions établies par les lois sur l'euthanasie. Le psychiatre Manuel Bousoño assure que "dans de très rares occasions, on pourrait dire qu'une maladie mentale est incurable". "Heureusement, il existe des traitements qui sont très efficaces pour réduire le niveau de souffrance", dit-il. Et il ajoute qu'"en plus de 40 ans de pratique professionnelle, je n'ai jamais rencontré de cas de souffrance incurable". Mais le professeur Rodríguez-Arias estime que la question de savoir si les maladies mentales peuvent être guéries ou non est une question assez difficile à résoudre. "Les normes de traitement et les diagnostics eux-mêmes dans le domaine de la santé mentale sont très largement remis en question", explique-t-il. "Même les spécialistes de la santé mentale eux-mêmes ne partagent pas les critères de diagnostic et de traitement", souligne le bioéthicien. Et en ce qui concerne l'autre condition envisagée par la loi, celle d'une maladie mentale chronique et incapacitante, elle est peut-être plus facile à démontrer avec des personnes qui ont passé des années ou une grande partie de leur vie avec une maladie qui leur cause une souffrance intolérable et sans trouver de traitement adéquat pour soulager cette souffrance. "Je pense donc que les patients atteints de troubles mentaux, y compris ceux qui souffrent de dépression, peuvent être candidats, en théorie, à ce type d'aide à mourir, pour autant qu'ils soient compétents pour prendre cette décision et qu'ils convainquent les médecins que leur état est chronique et invalidant", explique le professeur David Rodriguez-Arias à BBC Mundo. Les partisans de l'euthanasie invoquent l'autonomie et l'autodétermination pour mettre fin aux souffrances intolérables d'une maladie. Les opposants affirment que la société devrait faire davantage pour aider les malades mentaux et que le rôle des psychiatres est de prévenir les suicides et non de les proposer comme traitement. "La possibilité d'accéder au suicide assisté (Euthanasie) va à l'encontre de ce que la psychiatrie promeut en tant que science, à savoir la guérison ou le soulagement de la maladie mentale et de ses conséquences", déclare le Dr Manuel Bousoño à BBC Mundo. "La lutte pour l'amélioration doit aller vers une prise en charge meilleure et plus complète, même si cela entraîne des coûts plus élevés que l'euthanasie qui ne sert qu'à éliminer les membres les plus faibles de la société", ajoute-t-il. Mais que se passe-t-il lorsque la souffrance d'un patient est vraiment irrémédiable ? "Je pense que la tâche des psychiatres est de savoir quand nous devons prévenir les suicides et quand nous devons les soutenir", déclare à BBC Mundo le Dr Asunción Álvarez del Río, professeur et chercheur au département de psychiatrie et de santé mentale de l'Université nationale autonome du Mexique (UNAM). "Le problème, c'est que par définition, beaucoup de psychiatres considèrent que si quelqu'un veut se suicider ou mettre fin à ses jours, c'est l'expression d'un trouble, un symptôme de la maladie, et c'est faux",explique-t-elle "Dans de nombreux cas, cela peut être l'expression d'une dépression profonde ou quelque chose qui peut être traité. Mais pas toujours", poursuit-elle. L'expert estime qu'il y a un problème avec la formation psychiatrique qui stipule que si une personne envisage de mettre fin à ses jours, c'est parce qu'elle est perturbée. "C'est une erreur", dit-elle. "Il y a des gens qui sont très clairs sur le fait qu'ils veulent mettre fin à leur vie parce que leur vie ne va pas s'améliorer et qu'ils veulent utiliser leur libertarisme pour arrêter de vivre", ajoute l'auteur de "L'euthanasie" (1998) et de "La pratique et l'éthique de l'euthanasie" (2005). Ce qui est un fait, c'est que de nombreux patients psychiatriques, même dans les pays les plus développés, ne trouvent pas de traitement adéquat pour leur maladie (ou ne le cherchent pas) et finissent par se suicider. Dans des pays comme la Belgique ou les Pays-Bas, il y a eu des témoignages de parents dont les enfants se sont violemment suicidés après s'être vu refuser l'euthanasie. Que dites-vous à ces parents ? Aurait-il été préférable de faciliter leur mort ? "Il doit être très difficile pour un enfant de vouloir demander l'euthanasie, mais il est également très difficile pour lui de se suicider", déclare le professeur de bioéthique David Rodríguez-Arias. "La loi n'autorisera que les décès qui sont très bien argumentés, justifiés et examinés par plusieurs spécialistes". "Je pense que la loi ne permettrait pas aux jeunes d'en arriver à se suicider alors qu'ils ont encore des alternatives pour mener une vie de qualité", ajoute l'expert. En effet, les médecins ont l'énorme défi de savoir quand respecter la liberté d'une personne de mettre fin à sa vie, en s'assurant qu'elle a la capacité de prendre cette décision et qu'il n'existe aucun moyen d'améliorer ses souffrances et son état. "C'est une responsabilité entre le médecin responsable de ce patient et ce médecin doit consulter d'autres médecins qui devront également évaluer le patient", explique le Dr Asunción Álvarez del Río. "Il y a eu des cas intéressants où des patients psychiatriques parlent du soulagement qu'ils ressentent lorsque l'euthanasie est autorisée et comment cela leur a permis de continuer à vivre, parce qu'ils savent que lorsqu'ils décident de mourir, ils ont déjà cette aide", dit-elle. "Et c'est aussi un fait que les patients qui se voient refuser l'euthanasie trouvent un autre moyen, plus violent, de se suicider", ajoute-t-elle. Le nombre de personnes autorisées à mourir pour cause de souffrance psychiatrique est faible : il représente entre 1 et 3 % du nombre total de cas d'euthanasie et de suicide assisté dans les pays où ces procédures sont légales. Par exemple, aux Pays-Bas, sur les 6 938 procédures d'euthanasie réalisées en 2020, 60 patients ont bénéficié de l'aide à mourir pour des troubles mentaux. Malgré cela, de nombreuses craintes subsistent dans le monde pour ouvrir le débat sur la légalisation de l'euthanasie et du suicide assisté. Par exemple, au Royaume-Uni, où l'euthanasie est illégale, un sondage réalisé par YouGov en août a révélé que 75 % des Britanniques sont favorables à l'aide médicale à la mort pour les malades en phase terminale, mais les législateurs continuent de rejeter les propositions visant à modifier la loi. Comme le souligne le professeur de bioéthique David Rodriguez-Arias, il existe encore de nombreux tabous dans les sociétés concernant le fait de parler de la mort. "Il y a toujours l'idée que renoncer à la vie est une sorte d'échec et peut-être que cela génère aussi un sentiment de culpabilité de la part des autres personnes, de la société et des politiques publiques", dit-il. "Ce sentiment d'échec et de culpabilité peut donc expliquer en partie ce tabou et ce silence sur la mort". "Mais cette tendance contraste avec toute une tradition culturelle, philosophique, littéraire... de Sénèque à Hume et d'autres philosophes qui parlent du suicide comme d'une manière honorable de vivre et de mettre fin à une vie qui a du sens". "Et les sociétés se rendent de plus en plus compte que les biotechnologies appliquées au maintien de la vie ne parviennent parfois qu'à prolonger la vie sans en préserver la qualité", ajoute l'expert. Le Dr Álvarez del Río estime également que le débat doit être ouvert et que les positions contradictoires doivent être acceptées. "C'est un sujet sur lequel il y aura toujours des positions difficiles à concilier. Mais il ne s'agit pas de se mettre d'accord, il s'agit de respecter les différentes positions. C'est ce qu'il faut prendre en compte", dit-elle. Mais le Dr Manuel Bousoño estime que l'Espagne "se portait mieux sans cette loi". "Mon opinion est que la législation sur l'euthanasie ouvre une porte difficile à fermer, qui produira plus de souffrance qu'elle ne vise à en corriger. "Il aurait été bien plus judicieux d'avoir une loi sur les soins palliatifs, qui sont encore insuffisamment prévus dans notre pays", estime l'expert.
https://www.bbc.com/afrique/monde-59620732
5sports
Le Cameroun débute le CHAN par une victoire
Neuf mois après la date initiale, le Championnat d'Afrique des Nations a finalement débuté samedi avec la victoire du pays hôte, le Camerounm sur le Zimbabwe (1-0) à Yaoundé. Dans le Groupe A, Salomon Banga a marqué le but de la victoire à la 18e minute, le défenseur ayant fait preuve d'une bonne agilité pour marquer d'un coup de tête. Sous les yeux du président de la Fifa, Gianni Infantino, du nouveau président honoraire de la Caf, Issa Hayatou, et du Premier ministre camerounais, Joseph Ngute, le Cameroun a largement dominé le match, mais a manqué de précisions devant les buts. Le gardien de but du Zimbabwe, Ariel Sibanda, a maintenu son équipe dans le match mais a eu la chance que plusieurs tentatives camerounaises lui soient directement adressées. Toujours dans la journée du samedi, le Mali a battu le Burkina Faso 1-0, grâce à un but de Siaka Bagayoko, et est ainsi devenu co-leader du groupe avec le Cameroun, qu'il rencontrera mercredi prochain, les Burkinabés rencontrant le Zimbabwe dans l'autre match de la journée. Le CHAN devait initialement avoir lieu en avril de l'année dernière, mais il a été reporté en raison de la propagation du coronavirus dans le monde. La sixième édition de l'événement pour les joueurs évoluant dans leur propre pays est l'un des plus grands tournois de football à avoir lieu dans le monde depuis le début de la pandémie. Seize équipes jouent dans quatre groupes de quatre, la finale ayant lieu le 7 février, et les stades peuvent être remplis jusqu'à 25 % de leur capacité en raison des préoccupations liées au Covid-19. Le Cameroun ne cherche pas seulement à remporter le tournoi pour la première fois, mais aussi à passer les quarts de finale, ce qu'il n'a jamais fait lors de ses trois précédentes participations au CHAN. Emmené par l'expérimenté international Jacques Zoua, vainqueur de la Coupe d'Afrique des Nations 2017, le Cameroun a été très offensif dans les 30 premières minutes, Serge Andoulo étant le plus à même de marquer uniquement pour sa tentative à bout portant de retrouver Sibanda. Les spectateurs répartis ça et là dans le stade Amadou Ahidjo ont fait sentir leur présence, mais ont dû s'armer de patience pour applaudir un but, car une succession de frappes à longue distance n'ont pas été concrétisées. Après 68 minutes, Albert Meyong, a eu une belle occasion de but après une hésitation de la défense zimbabwéenne, mais sa tête à huit mètres est passée à côté. Quatre minutes plus tard, Banga a donné aux fans le but qu'ils attendaient, en effectuant une volée acrobatique après que le Zimbabwe, dont l'équipe a été gravement touchée par des infections au Covid au début du mois, n'a pas réussi à dégager un coup franc. Ce tournoi semble être un avant-goût de ce qui se passera l'année prochaine lorsque le Cameroun accueillera la Coupe d'Afrique des Nations, qui était initialement prévue pour ce mois de janvier, mais qui a été reportée en raison du coronavirus. Le Cameroun devait accueillir la Coupe des Nations 2019, mais la Caf lui a retiré son droit d'organiser l'événement après avoir déclaré que les préparatifs avaient pris du retard. Ces souvenirs appartiennent désormais au passé, avec trois villes et quatre stades au total, dont le tout nouveau stade Japoma de 50 000 places à Douala, prêt à accueillir les supporters. La sûreté et la sécurité ont été des facteurs clés avant l'événement, la Caf et les organisateurs au Cameroun ayant conçu une série de mesures visant à réduire au minimum la menace du coronavirus. Parmi ces mesures, les joueurs sont testés 48 heures avant chaque match, tandis que les équipes sont autorisées à choisir parmi une liste de réserve de 10 joueurs supplémentaires si l'un d'entre eux est infecté par le Covid 19. Le Maroc est l'actuel détenteur de la CHAN, après avoir remporté le tournoi sur son propre sol en 2018.
Le Cameroun débute le CHAN par une victoire Neuf mois après la date initiale, le Championnat d'Afrique des Nations a finalement débuté samedi avec la victoire du pays hôte, le Camerounm sur le Zimbabwe (1-0) à Yaoundé. Dans le Groupe A, Salomon Banga a marqué le but de la victoire à la 18e minute, le défenseur ayant fait preuve d'une bonne agilité pour marquer d'un coup de tête. Sous les yeux du président de la Fifa, Gianni Infantino, du nouveau président honoraire de la Caf, Issa Hayatou, et du Premier ministre camerounais, Joseph Ngute, le Cameroun a largement dominé le match, mais a manqué de précisions devant les buts. Le gardien de but du Zimbabwe, Ariel Sibanda, a maintenu son équipe dans le match mais a eu la chance que plusieurs tentatives camerounaises lui soient directement adressées. Toujours dans la journée du samedi, le Mali a battu le Burkina Faso 1-0, grâce à un but de Siaka Bagayoko, et est ainsi devenu co-leader du groupe avec le Cameroun, qu'il rencontrera mercredi prochain, les Burkinabés rencontrant le Zimbabwe dans l'autre match de la journée. Le CHAN devait initialement avoir lieu en avril de l'année dernière, mais il a été reporté en raison de la propagation du coronavirus dans le monde. La sixième édition de l'événement pour les joueurs évoluant dans leur propre pays est l'un des plus grands tournois de football à avoir lieu dans le monde depuis le début de la pandémie. Seize équipes jouent dans quatre groupes de quatre, la finale ayant lieu le 7 février, et les stades peuvent être remplis jusqu'à 25 % de leur capacité en raison des préoccupations liées au Covid-19. Le Cameroun ne cherche pas seulement à remporter le tournoi pour la première fois, mais aussi à passer les quarts de finale, ce qu'il n'a jamais fait lors de ses trois précédentes participations au CHAN. Emmené par l'expérimenté international Jacques Zoua, vainqueur de la Coupe d'Afrique des Nations 2017, le Cameroun a été très offensif dans les 30 premières minutes, Serge Andoulo étant le plus à même de marquer uniquement pour sa tentative à bout portant de retrouver Sibanda. Les spectateurs répartis ça et là dans le stade Amadou Ahidjo ont fait sentir leur présence, mais ont dû s'armer de patience pour applaudir un but, car une succession de frappes à longue distance n'ont pas été concrétisées. Après 68 minutes, Albert Meyong, a eu une belle occasion de but après une hésitation de la défense zimbabwéenne, mais sa tête à huit mètres est passée à côté. Quatre minutes plus tard, Banga a donné aux fans le but qu'ils attendaient, en effectuant une volée acrobatique après que le Zimbabwe, dont l'équipe a été gravement touchée par des infections au Covid au début du mois, n'a pas réussi à dégager un coup franc. Ce tournoi semble être un avant-goût de ce qui se passera l'année prochaine lorsque le Cameroun accueillera la Coupe d'Afrique des Nations, qui était initialement prévue pour ce mois de janvier, mais qui a été reportée en raison du coronavirus. Le Cameroun devait accueillir la Coupe des Nations 2019, mais la Caf lui a retiré son droit d'organiser l'événement après avoir déclaré que les préparatifs avaient pris du retard. Ces souvenirs appartiennent désormais au passé, avec trois villes et quatre stades au total, dont le tout nouveau stade Japoma de 50 000 places à Douala, prêt à accueillir les supporters. La sûreté et la sécurité ont été des facteurs clés avant l'événement, la Caf et les organisateurs au Cameroun ayant conçu une série de mesures visant à réduire au minimum la menace du coronavirus. Parmi ces mesures, les joueurs sont testés 48 heures avant chaque match, tandis que les équipes sont autorisées à choisir parmi une liste de réserve de 10 joueurs supplémentaires si l'un d'entre eux est infecté par le Covid 19. Le Maroc est l'actuel détenteur de la CHAN, après avoir remporté le tournoi sur son propre sol en 2018.
https://www.bbc.com/afrique/sports-55695893
2health
Coronavirus : l'OMS met en garde les pays africains contre l'assouplissement des restrictions
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a averti que l'assouplissement des restrictions relatives à Covid-19 pourrait entraîner une résurgence et a demandé aux gouvernements africains de renforcer les tests et la recherche des contacts. Le directeur régional de l'OMS, le Dr Matshidiso Moeti, a déclaré que les pays africains devraient se rappeler que "personne n'est en sécurité tant que nous ne le sommes pas tous". Le nombre total d'infections enregistrées sur le continent s'élève actuellement à environ 900 000 cas et certains pays ont commencé à assouplir les restrictions. D'autres, comme le Maroc, ont réintroduit des restrictions après une résurgence des cas. Lire aussi: Covid-19 : le Burkina assouplit le confinement Le Sénégal assouplit le couvre-feu après des manifestations Comment l'Afrique réagit à la recrudescence des cas de coronavirus "Alors que l'Afrique approche le million de cas, le continent se trouve à un point crucial", a déclaré le Dr Moeti lors d'une conférence de presse jeudi. Elle a noté que cinq pays représentaient près de 75 % de tous les cas en Afrique. Selon les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies, environ trois sur quatre de tous les cas et décès signalés sur le continent l'ont été en Afrique du Sud, en Égypte, au Nigeria, en Algérie et au Soudan. Interview avec une survivante de la Covis-19 :
Coronavirus : l'OMS met en garde les pays africains contre l'assouplissement des restrictions L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a averti que l'assouplissement des restrictions relatives à Covid-19 pourrait entraîner une résurgence et a demandé aux gouvernements africains de renforcer les tests et la recherche des contacts. Le directeur régional de l'OMS, le Dr Matshidiso Moeti, a déclaré que les pays africains devraient se rappeler que "personne n'est en sécurité tant que nous ne le sommes pas tous". Le nombre total d'infections enregistrées sur le continent s'élève actuellement à environ 900 000 cas et certains pays ont commencé à assouplir les restrictions. D'autres, comme le Maroc, ont réintroduit des restrictions après une résurgence des cas. Lire aussi: Covid-19 : le Burkina assouplit le confinement Le Sénégal assouplit le couvre-feu après des manifestations Comment l'Afrique réagit à la recrudescence des cas de coronavirus "Alors que l'Afrique approche le million de cas, le continent se trouve à un point crucial", a déclaré le Dr Moeti lors d'une conférence de presse jeudi. Elle a noté que cinq pays représentaient près de 75 % de tous les cas en Afrique. Selon les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies, environ trois sur quatre de tous les cas et décès signalés sur le continent l'ont été en Afrique du Sud, en Égypte, au Nigeria, en Algérie et au Soudan. Interview avec une survivante de la Covis-19 :
https://www.bbc.com/afrique/region-53610543
5sports
Le Maroc pourrait-il gagner la Coupe du monde pour l’Afrique ?
Dans notre série reportages réalisés par des journalistes africains, Maher Mezahi analyse les chances de l’Afrique de remporter la Coupe du monde de football. Pourtant l’illustre footballeur brésilien Pelé l’avait prédit. L’événement le plus marquant de cette coupe du monde selon les férus du ballon ronde s’est tenu au stade Education City de Doha mardi soir. Le Maroc s’est qualifié en quart de final en battant la redoutable équipe de l’Espagne. Les supporters estimés à plus de 44 000 personnes ont été submergées par l’émotion après que le défenseur marocain Achraf Hakimi a scellé la victoire avec un penalty tiré de plus belle des manière. Les Marocains ont manifesté leur contentement. Des cris de joie, des drapeaux du Royaume chérifien  flottaient. Les rues de Casablanca, de Rabat ou encore Marrakech étaient envahis par les  marocains. La victoire de l’équipe du Maroc a été célébrée un peu partout , même dans les capitales européennes. Même le roi Mohamed VI a joint à la foule en liesse. Après la victoire, les membres de l’équipe ont dansé et pleuré dans le vestiaire. Puis l’entraîneur Walid Regragui a fait une déclaration extrêmement importante lors de sa conférence de presse d’après-match. « À un moment donné en Afrique, nous devons être ambitieux et pourquoi ne pas gagner la Coupe du monde, même si le chemin sera difficile », a-t-il déclaré. La déclaration du sélectionneur marocain peut être analysé comme signe de changement d’état d’esprit  des nations africaines qui jouent  en Coupe du Monde. Ses propos peuvent avoir un impact sur le mental des joueurs marocains et des supporters africains. Non seulement il fait ses premiers en coaching en Afrique, avec à son actif des années de formation  et à entraîner l’équipe nationale du Maroc. Walid Regragui fait également partie de la classe inaugurale de la Caf Pro Licence de 2018 - le tout premier groupe d’entraîneurs à avoir obtenu le plus haut diplôme d’entraîneur de football en Afrique. Il dispose de tous les acquis nécessaire : jeunesse, compétence. L’entraineur du Maroc est cosmopolite, intrépide avec l’âme d’un panafricain. Le Sénégalais Aliou Cissé, l’Algérien Djamel Belmadi, le Tunisien Radhi Jaidi et le Sud-Africain Benni McCarthy sont dans leur corporation. Ils font partis des meilleurs entraîneurs du Continent. Mais Regragui a-t-il raison de dire que « L’Afrique devrait-elle se demander si elle peut gagner une Coupe du Monde ? » En tant que journaliste sportif africain, je n’en doute pas  au regard des performances des équipes africaines. J’espère que les médias occidentaux vont me poser des questions sur la prédiction de Pelé en 1970. Il disait qu’une équipe africaine remporterait la coupe dans les années 2000. J’avoue qu’à l’époque, je n’y accordais aucun crédit.  Mais aujourd’hui, je commence à y croire. En novembre, le Président de la fédération camerounaise de football, Samuel Eto’o Fils, a déclaré qu’il s’attendait à ce que le Cameroun batte le Maroc en final de coupe du Monde. Ces propos ont suscité une vagues de critiques. Moi par contre j’ai bien réfléchi et je me suis dit pourquoi pas ? « Qu’est-ce qui a empêché une équipe africaine de gagner une Coupe du Monde dans les années passées ? » Je me suis posé la question. L’effet de la colonisation de l’Afrique est un des facteurs explicatifs. La triste réalité est que tout au long des sept Coupes du monde qui se sont déroulées de 1930 à 1962, l’Égypte en 1934 était la seule équipe africaine. Cela est dû en partie à la colonisation brutale du continent par les nations d’Europe occidentale, et en partie au refus des anciens patrons de la FIFA d’accorder à l’Afrique une place automatique dans le tournoi, même pour les pays qui avaient accédé à l’indépendance. En 1966, le continent africain avait boycotté la Coupe du monde organisée par l’Angleterre. La nation arc en ciel avait demandé à la FIFA qu’elle exigeait une place garantie pour le tournoi. Finalement elle l’a obtenu en 1970. Au cours des trois décennies suivantes, les équipes africaines ont réussi des exploits, notamment avec la victoire de l’Algérie contre l’Allemagne de l’Ouest, le Maroc contre le Portugal et le Cameroun contre l’Argentine. Malgré cela, la FIFA a continué à traîner les pieds, n’accordant aux nations africaines que deux places en 1982, trois en 1994, puis cinq en 1998. Certains pourraient souligner les mauvais résultats des équipes africaines au cours des 12 dernières années. Peut-être qu’une participation accrue de l’Afrique aurait changé la donne. L’argent dépensé pour une participation à la Coupe du monde aurait pu être injecté dans le football local du continent, améliorant considérablement la qualité du jeu pour les générations futures. Près d’un siècle après l’organisation de la première Coupe du monde en Uruguay, l’Afrique se verra enfin attribuer un nombre de places plus équitable, alors que nous aurons 9,5 places en 2026, ce qui nous rapprochera un peu plus de la  moyenne mondiale. La Coupe du monde 2022 nous a également montré qu’un manque de représentation, non seulement sous la forme de places qualificatives, mais aussi sous la forme de droits d’accueil, peut être extrêmement influent. La Corée du Sud a atteint les demi-finales en 2002 lorsqu’elle a co-organisé le tournoi, tandis que les Black Stars du Ghana étaient éliminées en demi-finales en 2010 lors de la première Coupe du monde d’Afrique en Afrique du Sud. Est-ce une coïncidence si les meilleurs résultats de l’Afrique et de l’Asie ont eu lieu la seule fois où les deux continents ont accueilli la coupe du monde ? La Coupe du monde 2022 nous a montré que la réponse la réponse est Non ! Trois équipes asiatiques se sont qualifiées pour les huitièmes de finale cette année, et la Coupe du Monde du Qatar a été, de loin, le tournoi le plus réussi jamais organisé. Les 24 points cumulés sur leurs 15 matches de phase de groupes ont battu un record précédent des 15 points établi lors du tournoi de 2002. Le Cameroun est devenu la première nation africaine à battre le Brésil en Coupe du monde, la Tunisie a remporté une victoire sur la France, championne en titre, et le Maroc est devenu la première nation africaine à être le premier de son groupe, avec sept points à son actif. Voir des foules de supporters saoudiens, marocains et tunisiens pousser leurs équipes vers des victoires historiques a été une bouffée d’oxygène. La Cerise sur le gâteau serait que le Maroc gagne la coupe du Monde. C’est possible ! Ils défendent bien et leur gardien Yassine Bono est très bon. Le Maroc estime qu’il est à 270 minutes d’être champion du monde. Il est peut-être temps que nous les croyions aussi.
Le Maroc pourrait-il gagner la Coupe du monde pour l’Afrique ? Dans notre série reportages réalisés par des journalistes africains, Maher Mezahi analyse les chances de l’Afrique de remporter la Coupe du monde de football. Pourtant l’illustre footballeur brésilien Pelé l’avait prédit. L’événement le plus marquant de cette coupe du monde selon les férus du ballon ronde s’est tenu au stade Education City de Doha mardi soir. Le Maroc s’est qualifié en quart de final en battant la redoutable équipe de l’Espagne. Les supporters estimés à plus de 44 000 personnes ont été submergées par l’émotion après que le défenseur marocain Achraf Hakimi a scellé la victoire avec un penalty tiré de plus belle des manière. Les Marocains ont manifesté leur contentement. Des cris de joie, des drapeaux du Royaume chérifien  flottaient. Les rues de Casablanca, de Rabat ou encore Marrakech étaient envahis par les  marocains. La victoire de l’équipe du Maroc a été célébrée un peu partout , même dans les capitales européennes. Même le roi Mohamed VI a joint à la foule en liesse. Après la victoire, les membres de l’équipe ont dansé et pleuré dans le vestiaire. Puis l’entraîneur Walid Regragui a fait une déclaration extrêmement importante lors de sa conférence de presse d’après-match. « À un moment donné en Afrique, nous devons être ambitieux et pourquoi ne pas gagner la Coupe du monde, même si le chemin sera difficile », a-t-il déclaré. La déclaration du sélectionneur marocain peut être analysé comme signe de changement d’état d’esprit  des nations africaines qui jouent  en Coupe du Monde. Ses propos peuvent avoir un impact sur le mental des joueurs marocains et des supporters africains. Non seulement il fait ses premiers en coaching en Afrique, avec à son actif des années de formation  et à entraîner l’équipe nationale du Maroc. Walid Regragui fait également partie de la classe inaugurale de la Caf Pro Licence de 2018 - le tout premier groupe d’entraîneurs à avoir obtenu le plus haut diplôme d’entraîneur de football en Afrique. Il dispose de tous les acquis nécessaire : jeunesse, compétence. L’entraineur du Maroc est cosmopolite, intrépide avec l’âme d’un panafricain. Le Sénégalais Aliou Cissé, l’Algérien Djamel Belmadi, le Tunisien Radhi Jaidi et le Sud-Africain Benni McCarthy sont dans leur corporation. Ils font partis des meilleurs entraîneurs du Continent. Mais Regragui a-t-il raison de dire que « L’Afrique devrait-elle se demander si elle peut gagner une Coupe du Monde ? » En tant que journaliste sportif africain, je n’en doute pas  au regard des performances des équipes africaines. J’espère que les médias occidentaux vont me poser des questions sur la prédiction de Pelé en 1970. Il disait qu’une équipe africaine remporterait la coupe dans les années 2000. J’avoue qu’à l’époque, je n’y accordais aucun crédit.  Mais aujourd’hui, je commence à y croire. En novembre, le Président de la fédération camerounaise de football, Samuel Eto’o Fils, a déclaré qu’il s’attendait à ce que le Cameroun batte le Maroc en final de coupe du Monde. Ces propos ont suscité une vagues de critiques. Moi par contre j’ai bien réfléchi et je me suis dit pourquoi pas ? « Qu’est-ce qui a empêché une équipe africaine de gagner une Coupe du Monde dans les années passées ? » Je me suis posé la question. L’effet de la colonisation de l’Afrique est un des facteurs explicatifs. La triste réalité est que tout au long des sept Coupes du monde qui se sont déroulées de 1930 à 1962, l’Égypte en 1934 était la seule équipe africaine. Cela est dû en partie à la colonisation brutale du continent par les nations d’Europe occidentale, et en partie au refus des anciens patrons de la FIFA d’accorder à l’Afrique une place automatique dans le tournoi, même pour les pays qui avaient accédé à l’indépendance. En 1966, le continent africain avait boycotté la Coupe du monde organisée par l’Angleterre. La nation arc en ciel avait demandé à la FIFA qu’elle exigeait une place garantie pour le tournoi. Finalement elle l’a obtenu en 1970. Au cours des trois décennies suivantes, les équipes africaines ont réussi des exploits, notamment avec la victoire de l’Algérie contre l’Allemagne de l’Ouest, le Maroc contre le Portugal et le Cameroun contre l’Argentine. Malgré cela, la FIFA a continué à traîner les pieds, n’accordant aux nations africaines que deux places en 1982, trois en 1994, puis cinq en 1998. Certains pourraient souligner les mauvais résultats des équipes africaines au cours des 12 dernières années. Peut-être qu’une participation accrue de l’Afrique aurait changé la donne. L’argent dépensé pour une participation à la Coupe du monde aurait pu être injecté dans le football local du continent, améliorant considérablement la qualité du jeu pour les générations futures. Près d’un siècle après l’organisation de la première Coupe du monde en Uruguay, l’Afrique se verra enfin attribuer un nombre de places plus équitable, alors que nous aurons 9,5 places en 2026, ce qui nous rapprochera un peu plus de la  moyenne mondiale. La Coupe du monde 2022 nous a également montré qu’un manque de représentation, non seulement sous la forme de places qualificatives, mais aussi sous la forme de droits d’accueil, peut être extrêmement influent. La Corée du Sud a atteint les demi-finales en 2002 lorsqu’elle a co-organisé le tournoi, tandis que les Black Stars du Ghana étaient éliminées en demi-finales en 2010 lors de la première Coupe du monde d’Afrique en Afrique du Sud. Est-ce une coïncidence si les meilleurs résultats de l’Afrique et de l’Asie ont eu lieu la seule fois où les deux continents ont accueilli la coupe du monde ? La Coupe du monde 2022 nous a montré que la réponse la réponse est Non ! Trois équipes asiatiques se sont qualifiées pour les huitièmes de finale cette année, et la Coupe du Monde du Qatar a été, de loin, le tournoi le plus réussi jamais organisé. Les 24 points cumulés sur leurs 15 matches de phase de groupes ont battu un record précédent des 15 points établi lors du tournoi de 2002. Le Cameroun est devenu la première nation africaine à battre le Brésil en Coupe du monde, la Tunisie a remporté une victoire sur la France, championne en titre, et le Maroc est devenu la première nation africaine à être le premier de son groupe, avec sept points à son actif. Voir des foules de supporters saoudiens, marocains et tunisiens pousser leurs équipes vers des victoires historiques a été une bouffée d’oxygène. La Cerise sur le gâteau serait que le Maroc gagne la coupe du Monde. C’est possible ! Ils défendent bien et leur gardien Yassine Bono est très bon. Le Maroc estime qu’il est à 270 minutes d’être champion du monde. Il est peut-être temps que nous les croyions aussi.
https://www.bbc.com/afrique/articles/cj7z9yn5384o
3politics
Donald Trump 2024 : Six raisons pour lesquelles il sera plus difficile de se présenter à la présidence cette fois-ci
Donald Trump a annoncé sa troisième candidature consécutive à la présidence, dans une tentative extrêmement rare de la part d'un ancien dirigeant américain de reconquérir la Maison Blanche après avoir perdu une élection. Le discours, qui a duré plus d'une heure, était essentiellement un mélange de vantardise sur son bilan présidentiel et d'attaques contre les deux premières années de la présidence de Joe Biden. Lire aussi sur BBC Afrique : Certains des points forts de l'homme d'affaires ont été exposés. Il a un sens inégalé des questions qui sont importantes pour les conservateurs de base, comme l'immigration et la criminalité. Son style imprévisible et incendiaire peut alimenter la couverture médiatique et priver ses concurrents des feux de la rampe. Il dispose d'une base de partisans fidèles et peut inciter des Américains habituellement peu engagés à voter. Et après quatre ans au pouvoir, nombre de ces partisans occupent des postes de responsabilité au sein du parti républicain. Mais son discours a également mis en évidence certaines des principales faiblesses de Donald Trump. Il a passé sous silence les difficultés et les faux pas pendant la pandémie de Covid et a totalement ignoré ses mois de déni électoral qui ont culminé avec l'attaque du Capitole américain par une foule de ses partisans le 6 janvier 2021. Il a tenté de défendre la performance tiède du Parti républicain lors des élections de mi-mandat de la semaine dernière et son soutien aux candidats perdants, ce qui lui a valu des critiques croissantes dans les rangs conservateurs. L'ancien président des Etats-Unis a déclaré que la tâche à accomplir n'était pas celle d'un "candidat conventionnel", mais celle d'un mouvement de millions de personnes - son mouvement, son peuple et sa campagne. Il a porté ce mouvement jusqu'à la présidence il y a six ans, mais il y a des raisons de croire que les obstacles auxquels sa dernière candidature à la Maison Blanche sera confrontée sont plus redoutables cette fois-ci. Voici pourquoi. 1. Se présenter avec un bilan Il y a huit ans, D. Trump était une ardoise politique vierge. N'ayant jamais exercé de fonctions officielles, les électeurs pouvaient projeter sur lui leurs espoirs et leurs désirs. Il pouvait faire des promesses expansives - tant de victoires ! - sans que les critiques ne pointent du doigt ses lacunes et ses échecs passés. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Si le milliardaire américain a obtenu des résultats politiques notables au cours de ses quatre années de mandat, notamment des réductions d'impôts et une réforme de la justice pénale, il a également connu des échecs notoires. Les républicains se souviendront de son incapacité à abroger les réformes démocrates du système de santé et de ses promesses répétées d'investissements dans les infrastructures qui n'ont jamais abouti. Et puis il y a la gestion par Donald Trump de la pandémie de coronavirus, qui pourrait l'exposer à des attaques sur plusieurs fronts. Les démocrates ont longtemps critiqué sa réponse, la jugeant insuffisamment agressive, mais certains à droite estiment qu'il est allé trop loin en soutenant les efforts d'atténuation mandatés par le gouvernement. Le candidat à la présidentielle de 2024 ne devra pas seulement se présenter sur son bilan politique en tant que président. Il devra défendre la façon dont il a géré la fin de sa présidence et son rôle dans l'attaque du 6 janvier 2021 contre le Capitole américain. Les images de ce jour-là, avec les partisans brandissant des bannières Trump au milieu des gaz lacrymogènes alors qu'ils saccagent le Capitole et interrompent temporairement la transition pacifique du pouvoir, ne seront pas facilement oubliées. Les élections de mi-mandat ont montré que ce qui s'est passé ce jour-là - ainsi que les paroles et les actions de M. Trump dans les semaines qui ont précédé - peut encore influencer le comportement des électeurs. De nombreux candidats républicains qui ont offert un soutien inconditionnel au refus de Donald Trump d'accepter les résultats de l'élection de 2020 ont perdu. Beaucoup d'entre eux ont obtenu des résultats inférieurs à ceux d'autres candidats républicains dans leur État, qui n'ont pas fait preuve de franc-parler dans leur refus de l'élection. L'une des raisons avancées pour expliquer pourquoi M. Trump semble si impatient de lancer une nouvelle candidature à la présidence est que cela lui permettra de présenter plus efficacement ses multiples enquêtes criminelles et civiles comme faisant partie d'une vendetta politique plus large. Bien que cela puisse fonctionner à des fins de relations publiques, l'exposition légale de l'ex animateur de télévision dans ces affaires est très réelle. L'ancien président se défend actuellement contre une enquête criminelle pour fraude électorale en Géorgie, une affaire civile de fraude visant son empire commercial à New York, un procès en diffamation impliquant une allégation d'agression sexuelle, et des enquêtes fédérales sur son rôle dans l'attaque du Capitole et sa gestion post-présidentielle des documents classifiés. N'importe laquelle de ces enquêtes pourrait déboucher sur des procès en bonne et due forme qui feraient la une des journaux et feraient dérailler, au moins temporairement, les plans de campagne de Donald Trump. Au mieux, il s'agirait pour lui d'une distraction coûteuse. Dans le pire des cas, il s'agirait de sanctions financières massives ou de prison. Au début de la campagne présidentielle républicaine, il y a huit ans, le New-yorkais était opposé à un gouverneur de Floride considéré comme le grand favori du parti. Jeb Bush, cependant, s'est révélé être un tigre de papier. Un énorme trésor de campagne et un nom de famille célèbre n'ont pas suffi. Il n'était pas en phase avec la base républicaine sur l'immigration et la politique d'éducation. Et le nom de Bush n'avait plus le pouvoir qu'il avait autrefois au sein du parti. Si Donald Trump veut obtenir l'investiture en 2024, il devra peut-être à nouveau passer par un gouverneur de Floride. Contrairement à M. Bush, cependant, Ron DeSantis vient de remporter une victoire écrasante lors de sa réélection, ce qui laisse penser qu'il est en phase avec les principaux partisans de son parti. Bien qu'il n'ait pas encore été testé sur la scène nationale, son étoile politique est en train de monter. On ne sait pas encore si M. DeSantis se présentera, ni qui d'autre entrera dans la compétition présidentielle républicaine. Le gouverneur de Floride pourrait s'imposer comme le choix consensuel parmi les fidèles du parti qui ne souhaitent pas donner une autre chance à M. Trump. Dans ce cas, les électeurs républicains pourraient avoir le genre de choix binaire qui améliorera leurs chances d'arrêter M. Trump avant que sa nomination ne soit assurée. À la veille de l'annonce de Donald Trump à la présidence, un groupe conservateur a publié une série de sondages montrant que ce dernier talonne Ron DeSantis dans un face-à-face à deux chiffres parmi les électeurs républicains de l'Iowa et du New Hampshire. Ces États organisent des votes précoces dans le processus de nomination républicaine. M. DeSantis est également en tête de 26 points en Floride et de 20 points en Géorgie, qui a un second tour de scrutin pour le Sénat en décembre. Dans tous ces États, les chiffres de M. Trump étaient bien inférieurs à ceux des enquêtes précédentes. Selon les sondages effectués à la sortie des urnes lors des élections de mi-mandat qui viennent de s'achever, M. Trump n'est tout simplement pas très populaire, y compris dans les États clés qu'il devrait remporter pour s'assurer la présidence lors d'une élection générale. Dans le New Hampshire, seuls 30 % des électeurs ont déclaré vouloir que M. Trump se représente à la présidence. Même en Floride, ce chiffre n'a atteint que 33 %. Bien sûr, M. Trump a surmonté les opinions nettes négatives sur sa candidature en 2015 également. Mais après huit ans en tant que figure politique sur la scène nationale, ces opinions pourraient être beaucoup moins susceptibles de changer cette fois-ci. 6. Le temps du papy S'il remporte la présidence, M. Trump aura 78 ans lorsqu'il prêtera serment. Et si c'est l'âge qu'avait Joe Biden lorsqu'il a emménagé à la Maison-Blanche, cela ferait de lui le deuxième président le plus âgé de l'histoire des États-Unis. Le temps fait sentir ses effets de différentes manières sur différentes personnes, mais le fardeau croissant de l'âge est inévitable. Il n'y a aucune garantie que M. Trump puisse résister au type de campagne rigoureuse nécessaire pour remporter l'investiture républicaine, en particulier lorsqu'il sera opposé à des candidats beaucoup plus jeunes. M. Trump a fait preuve d'une endurance remarquable dans le passé, mais tout homme a ses limites.
Donald Trump 2024 : Six raisons pour lesquelles il sera plus difficile de se présenter à la présidence cette fois-ci Donald Trump a annoncé sa troisième candidature consécutive à la présidence, dans une tentative extrêmement rare de la part d'un ancien dirigeant américain de reconquérir la Maison Blanche après avoir perdu une élection. Le discours, qui a duré plus d'une heure, était essentiellement un mélange de vantardise sur son bilan présidentiel et d'attaques contre les deux premières années de la présidence de Joe Biden. Lire aussi sur BBC Afrique : Certains des points forts de l'homme d'affaires ont été exposés. Il a un sens inégalé des questions qui sont importantes pour les conservateurs de base, comme l'immigration et la criminalité. Son style imprévisible et incendiaire peut alimenter la couverture médiatique et priver ses concurrents des feux de la rampe. Il dispose d'une base de partisans fidèles et peut inciter des Américains habituellement peu engagés à voter. Et après quatre ans au pouvoir, nombre de ces partisans occupent des postes de responsabilité au sein du parti républicain. Mais son discours a également mis en évidence certaines des principales faiblesses de Donald Trump. Il a passé sous silence les difficultés et les faux pas pendant la pandémie de Covid et a totalement ignoré ses mois de déni électoral qui ont culminé avec l'attaque du Capitole américain par une foule de ses partisans le 6 janvier 2021. Il a tenté de défendre la performance tiède du Parti républicain lors des élections de mi-mandat de la semaine dernière et son soutien aux candidats perdants, ce qui lui a valu des critiques croissantes dans les rangs conservateurs. L'ancien président des Etats-Unis a déclaré que la tâche à accomplir n'était pas celle d'un "candidat conventionnel", mais celle d'un mouvement de millions de personnes - son mouvement, son peuple et sa campagne. Il a porté ce mouvement jusqu'à la présidence il y a six ans, mais il y a des raisons de croire que les obstacles auxquels sa dernière candidature à la Maison Blanche sera confrontée sont plus redoutables cette fois-ci. Voici pourquoi. 1. Se présenter avec un bilan Il y a huit ans, D. Trump était une ardoise politique vierge. N'ayant jamais exercé de fonctions officielles, les électeurs pouvaient projeter sur lui leurs espoirs et leurs désirs. Il pouvait faire des promesses expansives - tant de victoires ! - sans que les critiques ne pointent du doigt ses lacunes et ses échecs passés. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Si le milliardaire américain a obtenu des résultats politiques notables au cours de ses quatre années de mandat, notamment des réductions d'impôts et une réforme de la justice pénale, il a également connu des échecs notoires. Les républicains se souviendront de son incapacité à abroger les réformes démocrates du système de santé et de ses promesses répétées d'investissements dans les infrastructures qui n'ont jamais abouti. Et puis il y a la gestion par Donald Trump de la pandémie de coronavirus, qui pourrait l'exposer à des attaques sur plusieurs fronts. Les démocrates ont longtemps critiqué sa réponse, la jugeant insuffisamment agressive, mais certains à droite estiment qu'il est allé trop loin en soutenant les efforts d'atténuation mandatés par le gouvernement. Le candidat à la présidentielle de 2024 ne devra pas seulement se présenter sur son bilan politique en tant que président. Il devra défendre la façon dont il a géré la fin de sa présidence et son rôle dans l'attaque du 6 janvier 2021 contre le Capitole américain. Les images de ce jour-là, avec les partisans brandissant des bannières Trump au milieu des gaz lacrymogènes alors qu'ils saccagent le Capitole et interrompent temporairement la transition pacifique du pouvoir, ne seront pas facilement oubliées. Les élections de mi-mandat ont montré que ce qui s'est passé ce jour-là - ainsi que les paroles et les actions de M. Trump dans les semaines qui ont précédé - peut encore influencer le comportement des électeurs. De nombreux candidats républicains qui ont offert un soutien inconditionnel au refus de Donald Trump d'accepter les résultats de l'élection de 2020 ont perdu. Beaucoup d'entre eux ont obtenu des résultats inférieurs à ceux d'autres candidats républicains dans leur État, qui n'ont pas fait preuve de franc-parler dans leur refus de l'élection. L'une des raisons avancées pour expliquer pourquoi M. Trump semble si impatient de lancer une nouvelle candidature à la présidence est que cela lui permettra de présenter plus efficacement ses multiples enquêtes criminelles et civiles comme faisant partie d'une vendetta politique plus large. Bien que cela puisse fonctionner à des fins de relations publiques, l'exposition légale de l'ex animateur de télévision dans ces affaires est très réelle. L'ancien président se défend actuellement contre une enquête criminelle pour fraude électorale en Géorgie, une affaire civile de fraude visant son empire commercial à New York, un procès en diffamation impliquant une allégation d'agression sexuelle, et des enquêtes fédérales sur son rôle dans l'attaque du Capitole et sa gestion post-présidentielle des documents classifiés. N'importe laquelle de ces enquêtes pourrait déboucher sur des procès en bonne et due forme qui feraient la une des journaux et feraient dérailler, au moins temporairement, les plans de campagne de Donald Trump. Au mieux, il s'agirait pour lui d'une distraction coûteuse. Dans le pire des cas, il s'agirait de sanctions financières massives ou de prison. Au début de la campagne présidentielle républicaine, il y a huit ans, le New-yorkais était opposé à un gouverneur de Floride considéré comme le grand favori du parti. Jeb Bush, cependant, s'est révélé être un tigre de papier. Un énorme trésor de campagne et un nom de famille célèbre n'ont pas suffi. Il n'était pas en phase avec la base républicaine sur l'immigration et la politique d'éducation. Et le nom de Bush n'avait plus le pouvoir qu'il avait autrefois au sein du parti. Si Donald Trump veut obtenir l'investiture en 2024, il devra peut-être à nouveau passer par un gouverneur de Floride. Contrairement à M. Bush, cependant, Ron DeSantis vient de remporter une victoire écrasante lors de sa réélection, ce qui laisse penser qu'il est en phase avec les principaux partisans de son parti. Bien qu'il n'ait pas encore été testé sur la scène nationale, son étoile politique est en train de monter. On ne sait pas encore si M. DeSantis se présentera, ni qui d'autre entrera dans la compétition présidentielle républicaine. Le gouverneur de Floride pourrait s'imposer comme le choix consensuel parmi les fidèles du parti qui ne souhaitent pas donner une autre chance à M. Trump. Dans ce cas, les électeurs républicains pourraient avoir le genre de choix binaire qui améliorera leurs chances d'arrêter M. Trump avant que sa nomination ne soit assurée. À la veille de l'annonce de Donald Trump à la présidence, un groupe conservateur a publié une série de sondages montrant que ce dernier talonne Ron DeSantis dans un face-à-face à deux chiffres parmi les électeurs républicains de l'Iowa et du New Hampshire. Ces États organisent des votes précoces dans le processus de nomination républicaine. M. DeSantis est également en tête de 26 points en Floride et de 20 points en Géorgie, qui a un second tour de scrutin pour le Sénat en décembre. Dans tous ces États, les chiffres de M. Trump étaient bien inférieurs à ceux des enquêtes précédentes. Selon les sondages effectués à la sortie des urnes lors des élections de mi-mandat qui viennent de s'achever, M. Trump n'est tout simplement pas très populaire, y compris dans les États clés qu'il devrait remporter pour s'assurer la présidence lors d'une élection générale. Dans le New Hampshire, seuls 30 % des électeurs ont déclaré vouloir que M. Trump se représente à la présidence. Même en Floride, ce chiffre n'a atteint que 33 %. Bien sûr, M. Trump a surmonté les opinions nettes négatives sur sa candidature en 2015 également. Mais après huit ans en tant que figure politique sur la scène nationale, ces opinions pourraient être beaucoup moins susceptibles de changer cette fois-ci. 6. Le temps du papy S'il remporte la présidence, M. Trump aura 78 ans lorsqu'il prêtera serment. Et si c'est l'âge qu'avait Joe Biden lorsqu'il a emménagé à la Maison-Blanche, cela ferait de lui le deuxième président le plus âgé de l'histoire des États-Unis. Le temps fait sentir ses effets de différentes manières sur différentes personnes, mais le fardeau croissant de l'âge est inévitable. Il n'y a aucune garantie que M. Trump puisse résister au type de campagne rigoureuse nécessaire pour remporter l'investiture républicaine, en particulier lorsqu'il sera opposé à des candidats beaucoup plus jeunes. M. Trump a fait preuve d'une endurance remarquable dans le passé, mais tout homme a ses limites.
https://www.bbc.com/afrique/monde-63649118
5sports
Brittney Griner : comment une star du basket-ball américain peut-elle disparaître comme ça ?
Elle est sans doute la plus grande joueuse de basket de tous les temps, et elle est détenue à Moscou en pleine guerre. Les fans veulent savoir pourquoi plus de gens ne font pas attention. Dans l'une des dernières apparitions publiques de Brittney Griner, filmée par la télévision en circuit fermé, on voit la joueuse de basket professionnelle américaine passer la sécurité de l'aéroport en traînant une petite valise noire. Mme Griner, centre vedette des Phoenix Mercury, avait atterri à l'aéroport de Sheremetyevo, dans la banlieue de Moscou, pour jouer une nouvelle saison dans une ligue russe. Sur les images de sécurité, elle porte des chaussures de course, un pantalon de survêtement noir et un sweat-shirt à capuche noir sur lequel est inscrit "Black Lives for Peace", ses cheveux noirs tombant en tresses sur ses épaules. Du haut de son mètre quatre-vingt-dix - une taille standard pour le basket-ball - elle domine les agents des douanes et les autres voyageurs. Sur un autre cliché, on la voit assise en face d'un homme, apparemment un agent des douanes, qui secoue la tête en disant "non". Puis plus rien, jusqu'à ce qu'une photo d'identité russe apparaisse à la télévision d'État la semaine dernière. Mme Griner, 31 ans, aurait été arrêtée par les autorités russes pour trafic de drogue. Un mois après sa détention, on sait peu de choses sur sa situation. L'incertitude quant à son sort a suscité une vague de soutien à la joueuse, qui est considérée par les fans et les analystes sportifs comme étant peut-être la meilleure joueuse de basket-ball de tous les temps. Elle a également suscité un sentiment d'indignation chez certains fans, qui estiment que la réaction à la détention de Mme Griner a été étrangement discrète. Les fans et les experts affirment que l'attention dont elle a fait l'objet par rapport aux joueurs masculins met en évidence les inégalités de genre qui existent depuis longtemps dans le sport professionnel. "S'il s'agissait d'une joueuse de la NBA [ligue professionnelle masculine] de son calibre... cela ferait la couverture non seulement de toutes les pages sportives, mais aussi de toutes les pages d'information du monde", a déclaré Tamryn Spruill, une journaliste sportive qui écrit un livre sur la WNBA et Mme Griner. Brittney Griner, qui évolue dans la ligue depuis neuf ans, est "la meilleure des meilleures", selon Melissa Isaacson, journaliste sportive et professeur à l'université Northwestern, dans l'État américain de l'Illinois. "Elle est en quelque sorte le Tom Brady de son sport", a affirmé Mme Isaacson. "On pourrait dire avec beaucoup de justesse qu'elle est l'une des meilleures athlètes du monde". Originaire de Houston, au Texas, elle a obtenu une bourse de basket-ball à l'université Baylor, où elle a mené l'équipe à un championnat national. Elle est maintenant l'une des joueuses les plus dominantes de l'histoire de la WNBA, largement considérée comme la meilleure joueuse offensive de la ligue. Peu de personnes ont accompli ce que Mme Griner a fait - remporter un championnat universitaire, des titres WNBA et Euroleague et une médaille d'or olympique. Et, chose célèbre, sa capacité à dunker est inégalée. En dehors du terrain, elle est également considérée comme une pionnière, ayant fait son coming out à l'âge de 22 ans, juste au moment de son entrée dans le sport professionnel. Elle est ensuite devenue le premier choix de la WNBA cette année-là et, peu après, la première athlète ouvertement gay à être sponsorisée par Nike. "Avant Griner, il y avait cette ombre sur la ligue, où l'on disait 'ne dites pas gay'", a expliqué Mme Spruill. "Et elle s'est juste dit 'on s'en fout, c'est ce que je suis'". "BG a toujours été une pionnière", a confié la coéquipière de Griner, Diana Taurasi. Malgré tout, Mme Griner avait un deuxième emploi, et c'est pourquoi elle s'était envolée pour la Russie - pour jouer pour l'équipe d'EuroLeague UMMC Ekaterinburg, où elle travaillait depuis 2014 pendant l'intersaison américaine. Environ la moitié des joueuses de la WNBA participent à des compétitions à l'étranger pendant l'intersaison. Pour la plupart, c'est un moyen d'augmenter leurs revenus nationaux : Les joueuses de la WNBA reçoivent environ cinq fois plus en Russie qu'aux États-Unis. "Si elle était Steph Curry ou LeBron James, elle ne serait pas du tout là-bas car elle gagnerait suffisamment d'argent", a indiqué Mme Spruill. Les homologues de Mme Griner dans la ligue masculine gagnent plus de 200 fois le salaire maximum de la WNBA. Après l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février, l'EuroLeague a suspendu toutes les équipes russes et les responsables américains et de la WNBA ont commencé à rappeler les joueuses hors du pays. Mais il était trop tard pour Brittney Griner, qui serait entrée en Russie une semaine plus tôt, le 17 février, bien que le moment de son entrée ne soit pas clair. Le service fédéral des douanes russe a déclaré dans un communiqué de presse qu'un chien renifleur avait conduit les autorités à fouiller les bagages à main d'une basketteuse américaine et qu'il avait trouvé des cartouches de vape contenant de l'huile de haschich. L'agence de presse russe, Tass, a identifié la joueuse comme étant Mme Griner. Les autorités russes n'ont confirmé sa détention que la troisième semaine de mars, bien qu'elles aient révélé qu'elle avait été arrêtée à l'aéroport en février. L'endroit où elle est détenue, et dans quelles circonstances, n'est pas connu du public. Les autorités américaines et les représentants de Brittney Griner ont gardé le silence, sauf pour dire qu'ils s'efforcent de la ramener chez elle. Un porte-parole du département d'État a confirmé la détention de la joueuse, déclarant à la BBC qu'ils étaient "au courant et étroitement impliqués dans cette affaire". Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a déclaré la semaine dernière que les responsables américains "font tout ce qu'ils peuvent" pour l'aider. "Je ne peux pas dire grand-chose, compte tenu des considérations de confidentialité à ce stade", a déclaré M. Blinken. L'agent de Mme Griner, Lindsay Colas, a déclaré être en "contact étroit" avec la joueuse et son avocat en Russie, mais n'a pas pu faire d'autres commentaires. Bien que rien n'indique que l'arrestation de Mme Griner soit liée à l'invasion de l'Ukraine, certains responsables américains ont indiqué que les relations tendues entre les États-Unis et la Russie pourraient compromettre son retour en toute sécurité. "Nous ne voulons pas que Mme Griner devienne un pion dans la bataille politique qui se déroule actuellement dans le monde entier", a déclaré John Garamendi, membre de la commission des services armés de la Chambre des représentants. "La guerre en Ukraine a essentiellement rompu les liens diplomatiques entre les États-Unis et la Russie", a déclaré M. Garamendi. "Cela va exacerber cette question". La Russie a jusqu'à présent bloqué l'accès consulaire à Brittney Griner pour l'ambassade des États-Unis, a-t-il déclaré. Elle risque jusqu'à 10 ans de prison si elle est condamnée pour trafic de drogue. L'ambassade des États-Unis en Russie n'a pas répondu à une demande de commentaire. Alors que Mme Griner approche de la fin de ce qui aurait été un mois de détention, certains fans ont été laissés incrédules par le manque apparent d'attention des médias sportifs pour une athlète de classe mondiale en prison. Certains ont émis l'hypothèse que ce silence pourrait être intentionnel - un effort pour éviter d'enflammer une situation déjà précaire dans le cadre des négociations avec la Russie. Mais d'autres, comme Mme Spruill, estiment que la couverture quelque peu étouffée de Mme Griner met en évidence les inégalités évidentes auxquelles sont confrontées les athlètes féminines. Les joueurs masculins ont fait couler beaucoup plus d'encre - qu'il s'agisse de la retraite en dents de scie du joueur de football américain Tom Brady, de la saga Covid de Novak Djokovic en Australie ou du statut vaccinal d'Aaron Rodger - que Brittney Griner, souligne Mme Spruill. Près de 60 000 fans ont signé une pétition en ligne, organisée par Mme Spruill, demandant au gouvernement américain de donner la priorité à son retour en toute sécurité et de la traiter comme "toute autre icône sportive". "Il n'y a absolument pas eu assez de couverture médiatique", a déclaré Mme Spruill. "Il m'est difficile de lire cela autrement que comme un choix des médias au sens large". La femme de Mme Griner, Cherelle, a posté sur Instagram la semaine dernière au sujet de la douloureuse attente. "Les gens disent 'restez occupés'. Pourtant, il n'y a pas une tâche dans ce monde qui pourrait empêcher l'un d'entre nous de s'inquiéter pour toi. Mon cœur, nos cœurs, sautent tous des battements chaque jour qui passe", a-t-elle écrit. "Il n'y a pas de mots pour exprimer cette douleur. Je souffre, nous souffrons".
Brittney Griner : comment une star du basket-ball américain peut-elle disparaître comme ça ? Elle est sans doute la plus grande joueuse de basket de tous les temps, et elle est détenue à Moscou en pleine guerre. Les fans veulent savoir pourquoi plus de gens ne font pas attention. Dans l'une des dernières apparitions publiques de Brittney Griner, filmée par la télévision en circuit fermé, on voit la joueuse de basket professionnelle américaine passer la sécurité de l'aéroport en traînant une petite valise noire. Mme Griner, centre vedette des Phoenix Mercury, avait atterri à l'aéroport de Sheremetyevo, dans la banlieue de Moscou, pour jouer une nouvelle saison dans une ligue russe. Sur les images de sécurité, elle porte des chaussures de course, un pantalon de survêtement noir et un sweat-shirt à capuche noir sur lequel est inscrit "Black Lives for Peace", ses cheveux noirs tombant en tresses sur ses épaules. Du haut de son mètre quatre-vingt-dix - une taille standard pour le basket-ball - elle domine les agents des douanes et les autres voyageurs. Sur un autre cliché, on la voit assise en face d'un homme, apparemment un agent des douanes, qui secoue la tête en disant "non". Puis plus rien, jusqu'à ce qu'une photo d'identité russe apparaisse à la télévision d'État la semaine dernière. Mme Griner, 31 ans, aurait été arrêtée par les autorités russes pour trafic de drogue. Un mois après sa détention, on sait peu de choses sur sa situation. L'incertitude quant à son sort a suscité une vague de soutien à la joueuse, qui est considérée par les fans et les analystes sportifs comme étant peut-être la meilleure joueuse de basket-ball de tous les temps. Elle a également suscité un sentiment d'indignation chez certains fans, qui estiment que la réaction à la détention de Mme Griner a été étrangement discrète. Les fans et les experts affirment que l'attention dont elle a fait l'objet par rapport aux joueurs masculins met en évidence les inégalités de genre qui existent depuis longtemps dans le sport professionnel. "S'il s'agissait d'une joueuse de la NBA [ligue professionnelle masculine] de son calibre... cela ferait la couverture non seulement de toutes les pages sportives, mais aussi de toutes les pages d'information du monde", a déclaré Tamryn Spruill, une journaliste sportive qui écrit un livre sur la WNBA et Mme Griner. Brittney Griner, qui évolue dans la ligue depuis neuf ans, est "la meilleure des meilleures", selon Melissa Isaacson, journaliste sportive et professeur à l'université Northwestern, dans l'État américain de l'Illinois. "Elle est en quelque sorte le Tom Brady de son sport", a affirmé Mme Isaacson. "On pourrait dire avec beaucoup de justesse qu'elle est l'une des meilleures athlètes du monde". Originaire de Houston, au Texas, elle a obtenu une bourse de basket-ball à l'université Baylor, où elle a mené l'équipe à un championnat national. Elle est maintenant l'une des joueuses les plus dominantes de l'histoire de la WNBA, largement considérée comme la meilleure joueuse offensive de la ligue. Peu de personnes ont accompli ce que Mme Griner a fait - remporter un championnat universitaire, des titres WNBA et Euroleague et une médaille d'or olympique. Et, chose célèbre, sa capacité à dunker est inégalée. En dehors du terrain, elle est également considérée comme une pionnière, ayant fait son coming out à l'âge de 22 ans, juste au moment de son entrée dans le sport professionnel. Elle est ensuite devenue le premier choix de la WNBA cette année-là et, peu après, la première athlète ouvertement gay à être sponsorisée par Nike. "Avant Griner, il y avait cette ombre sur la ligue, où l'on disait 'ne dites pas gay'", a expliqué Mme Spruill. "Et elle s'est juste dit 'on s'en fout, c'est ce que je suis'". "BG a toujours été une pionnière", a confié la coéquipière de Griner, Diana Taurasi. Malgré tout, Mme Griner avait un deuxième emploi, et c'est pourquoi elle s'était envolée pour la Russie - pour jouer pour l'équipe d'EuroLeague UMMC Ekaterinburg, où elle travaillait depuis 2014 pendant l'intersaison américaine. Environ la moitié des joueuses de la WNBA participent à des compétitions à l'étranger pendant l'intersaison. Pour la plupart, c'est un moyen d'augmenter leurs revenus nationaux : Les joueuses de la WNBA reçoivent environ cinq fois plus en Russie qu'aux États-Unis. "Si elle était Steph Curry ou LeBron James, elle ne serait pas du tout là-bas car elle gagnerait suffisamment d'argent", a indiqué Mme Spruill. Les homologues de Mme Griner dans la ligue masculine gagnent plus de 200 fois le salaire maximum de la WNBA. Après l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février, l'EuroLeague a suspendu toutes les équipes russes et les responsables américains et de la WNBA ont commencé à rappeler les joueuses hors du pays. Mais il était trop tard pour Brittney Griner, qui serait entrée en Russie une semaine plus tôt, le 17 février, bien que le moment de son entrée ne soit pas clair. Le service fédéral des douanes russe a déclaré dans un communiqué de presse qu'un chien renifleur avait conduit les autorités à fouiller les bagages à main d'une basketteuse américaine et qu'il avait trouvé des cartouches de vape contenant de l'huile de haschich. L'agence de presse russe, Tass, a identifié la joueuse comme étant Mme Griner. Les autorités russes n'ont confirmé sa détention que la troisième semaine de mars, bien qu'elles aient révélé qu'elle avait été arrêtée à l'aéroport en février. L'endroit où elle est détenue, et dans quelles circonstances, n'est pas connu du public. Les autorités américaines et les représentants de Brittney Griner ont gardé le silence, sauf pour dire qu'ils s'efforcent de la ramener chez elle. Un porte-parole du département d'État a confirmé la détention de la joueuse, déclarant à la BBC qu'ils étaient "au courant et étroitement impliqués dans cette affaire". Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a déclaré la semaine dernière que les responsables américains "font tout ce qu'ils peuvent" pour l'aider. "Je ne peux pas dire grand-chose, compte tenu des considérations de confidentialité à ce stade", a déclaré M. Blinken. L'agent de Mme Griner, Lindsay Colas, a déclaré être en "contact étroit" avec la joueuse et son avocat en Russie, mais n'a pas pu faire d'autres commentaires. Bien que rien n'indique que l'arrestation de Mme Griner soit liée à l'invasion de l'Ukraine, certains responsables américains ont indiqué que les relations tendues entre les États-Unis et la Russie pourraient compromettre son retour en toute sécurité. "Nous ne voulons pas que Mme Griner devienne un pion dans la bataille politique qui se déroule actuellement dans le monde entier", a déclaré John Garamendi, membre de la commission des services armés de la Chambre des représentants. "La guerre en Ukraine a essentiellement rompu les liens diplomatiques entre les États-Unis et la Russie", a déclaré M. Garamendi. "Cela va exacerber cette question". La Russie a jusqu'à présent bloqué l'accès consulaire à Brittney Griner pour l'ambassade des États-Unis, a-t-il déclaré. Elle risque jusqu'à 10 ans de prison si elle est condamnée pour trafic de drogue. L'ambassade des États-Unis en Russie n'a pas répondu à une demande de commentaire. Alors que Mme Griner approche de la fin de ce qui aurait été un mois de détention, certains fans ont été laissés incrédules par le manque apparent d'attention des médias sportifs pour une athlète de classe mondiale en prison. Certains ont émis l'hypothèse que ce silence pourrait être intentionnel - un effort pour éviter d'enflammer une situation déjà précaire dans le cadre des négociations avec la Russie. Mais d'autres, comme Mme Spruill, estiment que la couverture quelque peu étouffée de Mme Griner met en évidence les inégalités évidentes auxquelles sont confrontées les athlètes féminines. Les joueurs masculins ont fait couler beaucoup plus d'encre - qu'il s'agisse de la retraite en dents de scie du joueur de football américain Tom Brady, de la saga Covid de Novak Djokovic en Australie ou du statut vaccinal d'Aaron Rodger - que Brittney Griner, souligne Mme Spruill. Près de 60 000 fans ont signé une pétition en ligne, organisée par Mme Spruill, demandant au gouvernement américain de donner la priorité à son retour en toute sécurité et de la traiter comme "toute autre icône sportive". "Il n'y a absolument pas eu assez de couverture médiatique", a déclaré Mme Spruill. "Il m'est difficile de lire cela autrement que comme un choix des médias au sens large". La femme de Mme Griner, Cherelle, a posté sur Instagram la semaine dernière au sujet de la douloureuse attente. "Les gens disent 'restez occupés'. Pourtant, il n'y a pas une tâche dans ce monde qui pourrait empêcher l'un d'entre nous de s'inquiéter pour toi. Mon cœur, nos cœurs, sautent tous des battements chaque jour qui passe", a-t-elle écrit. "Il n'y a pas de mots pour exprimer cette douleur. Je souffre, nous souffrons".
https://www.bbc.com/afrique/monde-60750417
2health
Pourquoi le nouveau ‘Viagra féminin’ est-il si controversé ?
Le Vyleesi, une substance destinée aux femmes pré-ménopausées ayant un faible désir sexuel, a été approuvée par le principal organisme de santé publique aux États-Unis. Mais est-ce que ça marche vraiment ? Et quelles sont les préoccupations en matière de santé qui y sont associées ? Les femmes aux Etats-Unis ont maintenant accès à un nouveau médicament qui améliore la libido et qui a été salué comme le nouveau "Viagra féminin". La Food and Drug Administration (FDA), l'organisme gouvernemental américain qui s'assure que les médicaments sont sûrs pour les consommateurs, avait approuvé le Vyleesi. Il a été initialement reçu comme une avancée importante pour la santé sexuelle des femmes. Mais dans les semaines qui ont suivi, il a également relancé le débat sur le rôle des médicaments dans des questions aussi complexes que le désir sexuel et la libido. Le médicament est appelé bremelanotide - Vyleesi est son nom de marque. Il est conçu pour les femmes jeunes et âgées - sans symptômes de péri-ménopause ou de ménopause - mais qui souffrent du trouble du désir sexuel hypo-actif (TBDS). Les cliniciens la décrivent comme un manque d'intérêt régulier et persistant pour l'activité sexuelle, et on estime qu'elle affecte entre 6% et 10% des femmes en âge de procréer aux Etats-Unis. C'est la deuxième fois que l'industrie pharmaceutique tente de trouver un "Viagra féminin", et l'approbation de la FDA a suscité la controverse après que les médecins ont exprimé des doutes sur l'efficacité du médicament et dit que les femmes étaient en danger en consommant ces médicaments ? Alors, est-ce que le bremelanotide fonctionne vraiment ? Et quelles sont les préoccupations en matière de santé qui y sont associées ? Le Vyleesi - qui a été développé par Palatin Technologies et sous licencie de Amag Pharmaceuticals - est administré par auto-injection. Le médicament vise à réduire l'anxiété et à améliorer le désir sexuel en contrôlant les niveaux de deux neurotransmetteurs : en augmentant la présence de dopamine et en inhibant la libération de sérotonine. Le nouveau médicament sera le concurrent direct de l'Addyi - vendu par Sprout Pharmaceuticals - qui est pris sous forme de pilule quotidienne et a été approuvé par la FDA en 2015. Cette décision s'est également révélée controversée à l'époque, car certains experts ont déclaré qu'Addyi était "minimalement efficace" et peut-être dangereuse. Les fabricants de Vyleesi disent que les patients n'ont pas besoin de renoncer à l'alcool pendant qu'ils prennent le médicament - contrairement aux utilisateurs d'Addyi, qui ont été initialement informés que cela était nécessaire. Ils avancent l'hypothèse d'effets secondaires plus doux et une action plus rapide, sans qu'il soit nécessaire de les utiliser quotidiennement. Mais Madeleine Armstrong, journaliste couvrant à la fois l'industrie pharmaceutique et Medtech, s'interroge sur ces affirmations. "Les patients sont censés injecter le Vyleesi au moins 45 minutes avant d'avoir des rapports sexuels, mais leurs plans X pourraient être ruinés par la nausée, qui a été signalée chez 40 % des sujets, souvent dans l'heure suivant l'injection de la dose. Selon une étude réalisée en 2016, la baisse du désir sexuel chez les femmes touche une Américaine sur dix, dont beaucoup ne se font jamais traiter. "Beaucoup de ces femmes souffrent en silence, ce qui signifie qu'il n'y a pas vraiment de marché pour ce produit", dit William Heiden, directeur exécutif chez Amag Pharmaceuticals. Armstrong est également sceptique : "Mais la question principale est de savoir si la baisse du désir sexuel féminin est même une maladie. Les analystes de Leerink ont estimé qu'environ six millions de femmes pré-ménopausées sont touchées, mais ont admis que 95% d'entre elles ne savent pas qu'elles ont un problème médical". Mais les analystes de l'industrie estiment que le Vyleesi pourrait atteindre un chiffre d'affaires annuel de 1 milliard de dollars. Selon Bloomberg Intelligence, un groupe de consultants, les prescriptions d'Addyi aux États-Unis ont augmenté de plus de 400% en mai (par rapport au même mois l'an dernier), pour atteindre un total de 3.000. Malgré cette augmentation, elle n'est toujours pas comparable au million d'ordonnances mensuelles de Viagra. Amag Pharmaceuticals indique que la plupart des effets secondaires enregistrés au cours des essais cliniques étaient des nausées modérées à sévères chez environ 40 % des utilisateurs. D'autres effets secondaires signalés comprenaient également des bouffées de chaleur et des maux de tête. La FDA a fait l'éloge du nouveau médicament pour "offrir aux femmes une option de traitement" de la baisse du désir sexuel. "Il y a des femmes qui, sans raison connue, ont un désir sexuel réduit, ce qui peut être angoissant ", a déclaré la FDA, et maintenant elles "peuvent bénéficier d'un traitement pharmacologique sûr et efficace. L'approbation d'aujourd'hui offre aux femmes une autre option de traitement pour cette condition" qu'elles vivent. Mais la FDA a également déclaré qu'il n'est pas clair comment Vyleesi agit dans le cerveau pour affecter le désir sexuel ou la détresse. Il y a aussi beaucoup de débats sur le fait que le médicament est le meilleur moyen de s'attaquer à la baisse du désir sexuel - comme l'ont dit des experts médicaux, une faible libido peut avoir des facteurs externes et psychologiques. On a critiqué le fait que la plupart des médecins qui ont participé au dernier panel de la FDA sur la baisse du désir sexuel sont liés à Sprout Pharmaceuticals - la société derrière Addyi. Plusieurs organisations de santé des femmes ont également déclaré que la FDA n'avait pas besoin d'un examen plus approfondi des effets à long terme du Vyleesi. Essais cliniques "La bonne nouvelle, c'est qu'il [Vyleesi] n'a pas besoin d'être pris tous les jours, comme l'Addyi", a déclaré Diana Zuckerman, présidente du National Center for Health Research, au Washington Post. "La mauvaise nouvelle, c'est que le public ne peut avoir confiance en l'innocuité du médicament parce que nous n'avons pas accès à des renseignements à long terme sur son innocuité", a conclu M. Zuckerman. Les essais médicaux du Vyleesi se sont déroulés sur une période de 24 semaines, impliquant plus de 1.200 femmes pré-ménopausées atteintes de baisse du désir sexuel. La plupart des patients utilisaient le médicament deux à trois fois par mois, mais jamais plus d'une fois par semaine. De ce nombre, environ 25 % ont dit avoir connu une augmentation de leur désir sexuel, comparativement à 17 % des femmes qui ont pris un placebo. Cependant, selon le Columbus Center for Women's Health Research - une société d'essais médicaux privée qui a participé à l'essai - environ 20 % des femmes participantes ont abandonné l'étude, dont 8 % ont abandonné l'étude à cause de nausées.
Pourquoi le nouveau ‘Viagra féminin’ est-il si controversé ? Le Vyleesi, une substance destinée aux femmes pré-ménopausées ayant un faible désir sexuel, a été approuvée par le principal organisme de santé publique aux États-Unis. Mais est-ce que ça marche vraiment ? Et quelles sont les préoccupations en matière de santé qui y sont associées ? Les femmes aux Etats-Unis ont maintenant accès à un nouveau médicament qui améliore la libido et qui a été salué comme le nouveau "Viagra féminin". La Food and Drug Administration (FDA), l'organisme gouvernemental américain qui s'assure que les médicaments sont sûrs pour les consommateurs, avait approuvé le Vyleesi. Il a été initialement reçu comme une avancée importante pour la santé sexuelle des femmes. Mais dans les semaines qui ont suivi, il a également relancé le débat sur le rôle des médicaments dans des questions aussi complexes que le désir sexuel et la libido. Le médicament est appelé bremelanotide - Vyleesi est son nom de marque. Il est conçu pour les femmes jeunes et âgées - sans symptômes de péri-ménopause ou de ménopause - mais qui souffrent du trouble du désir sexuel hypo-actif (TBDS). Les cliniciens la décrivent comme un manque d'intérêt régulier et persistant pour l'activité sexuelle, et on estime qu'elle affecte entre 6% et 10% des femmes en âge de procréer aux Etats-Unis. C'est la deuxième fois que l'industrie pharmaceutique tente de trouver un "Viagra féminin", et l'approbation de la FDA a suscité la controverse après que les médecins ont exprimé des doutes sur l'efficacité du médicament et dit que les femmes étaient en danger en consommant ces médicaments ? Alors, est-ce que le bremelanotide fonctionne vraiment ? Et quelles sont les préoccupations en matière de santé qui y sont associées ? Le Vyleesi - qui a été développé par Palatin Technologies et sous licencie de Amag Pharmaceuticals - est administré par auto-injection. Le médicament vise à réduire l'anxiété et à améliorer le désir sexuel en contrôlant les niveaux de deux neurotransmetteurs : en augmentant la présence de dopamine et en inhibant la libération de sérotonine. Le nouveau médicament sera le concurrent direct de l'Addyi - vendu par Sprout Pharmaceuticals - qui est pris sous forme de pilule quotidienne et a été approuvé par la FDA en 2015. Cette décision s'est également révélée controversée à l'époque, car certains experts ont déclaré qu'Addyi était "minimalement efficace" et peut-être dangereuse. Les fabricants de Vyleesi disent que les patients n'ont pas besoin de renoncer à l'alcool pendant qu'ils prennent le médicament - contrairement aux utilisateurs d'Addyi, qui ont été initialement informés que cela était nécessaire. Ils avancent l'hypothèse d'effets secondaires plus doux et une action plus rapide, sans qu'il soit nécessaire de les utiliser quotidiennement. Mais Madeleine Armstrong, journaliste couvrant à la fois l'industrie pharmaceutique et Medtech, s'interroge sur ces affirmations. "Les patients sont censés injecter le Vyleesi au moins 45 minutes avant d'avoir des rapports sexuels, mais leurs plans X pourraient être ruinés par la nausée, qui a été signalée chez 40 % des sujets, souvent dans l'heure suivant l'injection de la dose. Selon une étude réalisée en 2016, la baisse du désir sexuel chez les femmes touche une Américaine sur dix, dont beaucoup ne se font jamais traiter. "Beaucoup de ces femmes souffrent en silence, ce qui signifie qu'il n'y a pas vraiment de marché pour ce produit", dit William Heiden, directeur exécutif chez Amag Pharmaceuticals. Armstrong est également sceptique : "Mais la question principale est de savoir si la baisse du désir sexuel féminin est même une maladie. Les analystes de Leerink ont estimé qu'environ six millions de femmes pré-ménopausées sont touchées, mais ont admis que 95% d'entre elles ne savent pas qu'elles ont un problème médical". Mais les analystes de l'industrie estiment que le Vyleesi pourrait atteindre un chiffre d'affaires annuel de 1 milliard de dollars. Selon Bloomberg Intelligence, un groupe de consultants, les prescriptions d'Addyi aux États-Unis ont augmenté de plus de 400% en mai (par rapport au même mois l'an dernier), pour atteindre un total de 3.000. Malgré cette augmentation, elle n'est toujours pas comparable au million d'ordonnances mensuelles de Viagra. Amag Pharmaceuticals indique que la plupart des effets secondaires enregistrés au cours des essais cliniques étaient des nausées modérées à sévères chez environ 40 % des utilisateurs. D'autres effets secondaires signalés comprenaient également des bouffées de chaleur et des maux de tête. La FDA a fait l'éloge du nouveau médicament pour "offrir aux femmes une option de traitement" de la baisse du désir sexuel. "Il y a des femmes qui, sans raison connue, ont un désir sexuel réduit, ce qui peut être angoissant ", a déclaré la FDA, et maintenant elles "peuvent bénéficier d'un traitement pharmacologique sûr et efficace. L'approbation d'aujourd'hui offre aux femmes une autre option de traitement pour cette condition" qu'elles vivent. Mais la FDA a également déclaré qu'il n'est pas clair comment Vyleesi agit dans le cerveau pour affecter le désir sexuel ou la détresse. Il y a aussi beaucoup de débats sur le fait que le médicament est le meilleur moyen de s'attaquer à la baisse du désir sexuel - comme l'ont dit des experts médicaux, une faible libido peut avoir des facteurs externes et psychologiques. On a critiqué le fait que la plupart des médecins qui ont participé au dernier panel de la FDA sur la baisse du désir sexuel sont liés à Sprout Pharmaceuticals - la société derrière Addyi. Plusieurs organisations de santé des femmes ont également déclaré que la FDA n'avait pas besoin d'un examen plus approfondi des effets à long terme du Vyleesi. Essais cliniques "La bonne nouvelle, c'est qu'il [Vyleesi] n'a pas besoin d'être pris tous les jours, comme l'Addyi", a déclaré Diana Zuckerman, présidente du National Center for Health Research, au Washington Post. "La mauvaise nouvelle, c'est que le public ne peut avoir confiance en l'innocuité du médicament parce que nous n'avons pas accès à des renseignements à long terme sur son innocuité", a conclu M. Zuckerman. Les essais médicaux du Vyleesi se sont déroulés sur une période de 24 semaines, impliquant plus de 1.200 femmes pré-ménopausées atteintes de baisse du désir sexuel. La plupart des patients utilisaient le médicament deux à trois fois par mois, mais jamais plus d'une fois par semaine. De ce nombre, environ 25 % ont dit avoir connu une augmentation de leur désir sexuel, comparativement à 17 % des femmes qui ont pris un placebo. Cependant, selon le Columbus Center for Women's Health Research - une société d'essais médicaux privée qui a participé à l'essai - environ 20 % des femmes participantes ont abandonné l'étude, dont 8 % ont abandonné l'étude à cause de nausées.
https://www.bbc.com/afrique/monde-50685785
0business
Pandora Papers : les biens secrets de la famille d'Uhuru Kenyatta dévoilés
La famille du président kenyan Uhuru Kenyatta, qui domine la politique du pays depuis son indépendance, détient secrètement un réseau de sociétés offshore depuis des décennies, selon une énorme fuite de documents financiers. Les "Pandora Papers" - 12 millions de fichiers - constituent la plus grande fuite de ce type de l'histoire. M. Kenyatta et six membres de sa famille sont liés à 13 sociétés offshore. A surtout lire sur BBC Afrique : Les investissements offshore des Kenyatta, dont une société détenant des actions et des obligations d'une valeur de 30 millions de dollars (+ de 16 milliards FCFA), sont découverts parmi des centaines de milliers de pages de documents administratifs provenant des archives de 14 cabinets d'avocats et prestataires de services au Panama, dans les îles Vierges britanniques (BVI) et dans d'autres paradis fiscaux. Les avoirs secrets sont mis au jour par une enquête, publiée plus tôt dimanche, par le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ), de Finance Uncovered, d'Africa Uncensored et d'autres organisations de presse. Les documents montrent qu'une fondation appelée Varies a été créée en 2003 au Panama, désignant la mère de M. Kenyat,ta, Ngina, 88 ans, comme premier bienfaiteur - et le dirigeant kényan comme second bienfaiteur, qui en hériterait après sa mort. L'objectif de la fondation et la valeur de ses actifs sont inconnus. Les fondations panaméennes sont très recherchées parce que les véritables propriétaires des actifs ne sont connus que de leurs avocats et qu'ils n'ont pas besoin d'enregistrer leurs noms auprès du gouvernement panaméen, rapporte l'ICIJ. Les actifs peuvent également être conçus pour être transférés en franchise d'impôt à un successeur. Il n'y a pas d'estimation fiable de la valeur nette des biens de la famille Kenyatta, mais ses vastes intérêts commerciaux couvrent les transports, les assurances, les hôtels, l'agriculture, la propriété foncière et l'industrie des médias au Kenya. Le président Uhuru Kenyatta a réagi à la suite de la publication des fuites des "Pandora Papers" à travers une déclaration de la présidence. "Ces rapports contribueront grandement à améliorer la transparence et l'ouverture financières dont nous avons besoin au Kenya et dans le monde entier. Les mouvements de fonds illicites, les produits du crime et la corruption prospèrent dans un environnement de secret et d'obscurité". Les "Pandora Papers" et les audits de suivi ultérieurs lèveront le voile du secret et de l'obscurité pour ceux qui ne peuvent pas expliquer leurs actifs ou leur richesse. Merci", souligné la présidence. En 2018, M. Kenyatta avait déclaré à l'émission Hardtalk de la BBC que la richesse de sa famille était connue du public et qu'en tant que président, il avait déclaré ses biens comme l'exige la loi. "Comme je l'ai toujours dit, ce que nous possédons - ce que nous avons - est ouvert au public. En tant que fonctionnaire, je suis censé faire connaître mon patrimoine et nous le déclarons chaque année", affirmait M. Kenyatta. "S'il y a un cas où quelqu'un peut dire que ce que nous avons fait ou obtenu n'est pas légitime, dites-le - nous sommes prêts à affronter n'importe quel tribunal", avait-il ajouté. Dans la même interview, M. Kenyatta disait vouloir faire de la lutte contre la corruption et de la promotion de la transparence son héritage. Il promettait de collaborer avec le Parlement pour créer une loi qui obligerait les fonctionnaires à déclarer leur patrimoine, mais les députés n'ont pas encore adopté ce projet de loi. Parmi les autres dirigeants du monde cités dans les Pandora Papers figurent le roi de Jordanie Abdullah II, l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair, le président du Gabon Ali Bongo Ondimba et le président du Congo-Brazzaville Denis Sassou-Nguesso. On ignore si le président Kenyatta, qui prendra sa retraite l'année prochaine après dix ans de mandat, était au courant de l'existence de la fondation Varies, mais le moment de son ouverture peut être instructif. Sept mois plus tôt, il avait perdu l'élection présidentielle de 2002 face au candidat de l'opposition Mwai Kibaki, qui avait promis de réparer les crimes historiques et de lancer une guerre contre la corruption. À l'époque, la famille du président sortant Daniel arap Moi, un ami des Kenyatta, aurait transféré de l'argent hors du pays, selon un rapport de 2014 ayant fait l'objet d'une fuite par le cabinet international de conseil en risques Kroll. La famille Kenyatta acquiert ses intérêts politiques et commerciaux pendant le règne de Jomo, le père d'Uhuru, premier président du Kenya. Ce dernier est accusé d'utiliser sa position pour amasser des richesses. Après sa mort en 1978, Ngina Kenyatta, sa quatrième épouse, joue un rôle central dans l'expansion des intérêts commerciaux de la famille. Dans des documents vus par la BBC, les Pandora Papers révèlent qu'en 1999, Mme Kenyatta et ses deux filles, Kristina et Anna, ont créé une société offshore - Milrun International Limited - qui a été constituée dans les îles Vierges britanniques. Selon l'ICIJ, Mme Kenyatta et ses filles ont été conseillées par des experts en patrimoine international de la banque suisse Union Bancaire Privée (UBP), qui ont recruté Alcogal, un cabinet d'avocats panaméen spécialisé dans la création et l'administration de sociétés offshore. Le consortium affirme que les factures d'Alcogal à la banque montrent que les conseillers suisses ont fait référence aux Kenyattas avec le code "client 13173". Alcogal fournit à Milrun un siège social sur la plus grande des îles Vierges britanniques, Tortola, et fournit des membres du personnel pour agir en tant que directeurs officiels de la société. Le résultat est une société totalement anonyme et on ne peut pas remonter jusqu'à la famille Kenyatta. Cette société est utilisée par Mme Kenyatta et ses filles pour acheter un appartement dans le centre de Londres, dont elle est toujours propriétaire, selon les documents déposés au registre foncier britannique et consultés par Finance Uncovered. Ce bien de premier ordre, qui est resté jusqu'à récemment loué par la députée travailliste britannique Emma Ann Hardy, est aujourd'hui estimé à près de 1,3 million de dollars. Le porte-parole de Mme Hardy souligne que la députée n'avait "absolument aucune connaissance" de l'identité du propriétaire de la propriété. "Elle est choquée par ce que cette enquête a révélé, et pense que cela montre pourquoi il est urgent de faire preuve de plus de transparence", dit-elle. Selon Finance Uncovered, la famille Kenyatta utilise d'autres sociétés offshore pour acheter deux autres propriétés au Royaume-Uni. Les conseillers en gestion de patrimoine de l'UBP ont également aidé le frère de M. Kenyatta, Muhoho, à créer une entité panaméenne appelée Criselle Foundation en 2003. La fondation est enregistrée dans les bureaux d'Alcogal à Panama City et est dirigée nominalement par des membres du conseil d'administration du cabinet d'avocats panaméen. Elle est créée au profit de Muhoho Kenyatta, avec son fils Jomo Kamau Muhoho, comme successeur. Une autre société des BVI appartenant à M. Muhoho avait une évaluation de 30 millions de dollars (+ de 16 milliards FCFA) en actions et obligations en novembre 2016. Une recherche dans les registres publics des BVI et du Panama révèle que la plupart des sociétés liées aux Kenyattas sont désormais inactives, certaines d'entre elles en raison du non-paiement des frais réglementaires. Il n'est pas illégal de gérer des sociétés secrètes, mais certaines sont utilisées comme couverture pour détourner des fonds, éviter les impôts et blanchir de l'argent. Les "Pandora Papers" ne montrent toutefois aucune preuve que la famille Kenyatta a volé ou caché des biens publics dans ses sociétés offshore. Vous pourriez aussi peut-être intéressés par : Les "Pandora Papers" sont une fuite de près de 12 millions de documents et de dossiers exposant la richesse et les transactions secrètes de dirigeants, de politiciens et de milliardaires du monde entier. Les données sont obtenues par le Consortium international des journalistes d'investigation à Washington DC, qui a mené l'une des plus grandes enquêtes mondiales jamais réalisées. Plus de 600 journalistes de 117 pays ont examiné les fortunes cachées de certaines des personnes les plus puissantes de la planète. BBC Panorama et le Guardian ont mené l'enquête au Royaume-Uni.
Pandora Papers : les biens secrets de la famille d'Uhuru Kenyatta dévoilés La famille du président kenyan Uhuru Kenyatta, qui domine la politique du pays depuis son indépendance, détient secrètement un réseau de sociétés offshore depuis des décennies, selon une énorme fuite de documents financiers. Les "Pandora Papers" - 12 millions de fichiers - constituent la plus grande fuite de ce type de l'histoire. M. Kenyatta et six membres de sa famille sont liés à 13 sociétés offshore. A surtout lire sur BBC Afrique : Les investissements offshore des Kenyatta, dont une société détenant des actions et des obligations d'une valeur de 30 millions de dollars (+ de 16 milliards FCFA), sont découverts parmi des centaines de milliers de pages de documents administratifs provenant des archives de 14 cabinets d'avocats et prestataires de services au Panama, dans les îles Vierges britanniques (BVI) et dans d'autres paradis fiscaux. Les avoirs secrets sont mis au jour par une enquête, publiée plus tôt dimanche, par le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ), de Finance Uncovered, d'Africa Uncensored et d'autres organisations de presse. Les documents montrent qu'une fondation appelée Varies a été créée en 2003 au Panama, désignant la mère de M. Kenyat,ta, Ngina, 88 ans, comme premier bienfaiteur - et le dirigeant kényan comme second bienfaiteur, qui en hériterait après sa mort. L'objectif de la fondation et la valeur de ses actifs sont inconnus. Les fondations panaméennes sont très recherchées parce que les véritables propriétaires des actifs ne sont connus que de leurs avocats et qu'ils n'ont pas besoin d'enregistrer leurs noms auprès du gouvernement panaméen, rapporte l'ICIJ. Les actifs peuvent également être conçus pour être transférés en franchise d'impôt à un successeur. Il n'y a pas d'estimation fiable de la valeur nette des biens de la famille Kenyatta, mais ses vastes intérêts commerciaux couvrent les transports, les assurances, les hôtels, l'agriculture, la propriété foncière et l'industrie des médias au Kenya. Le président Uhuru Kenyatta a réagi à la suite de la publication des fuites des "Pandora Papers" à travers une déclaration de la présidence. "Ces rapports contribueront grandement à améliorer la transparence et l'ouverture financières dont nous avons besoin au Kenya et dans le monde entier. Les mouvements de fonds illicites, les produits du crime et la corruption prospèrent dans un environnement de secret et d'obscurité". Les "Pandora Papers" et les audits de suivi ultérieurs lèveront le voile du secret et de l'obscurité pour ceux qui ne peuvent pas expliquer leurs actifs ou leur richesse. Merci", souligné la présidence. En 2018, M. Kenyatta avait déclaré à l'émission Hardtalk de la BBC que la richesse de sa famille était connue du public et qu'en tant que président, il avait déclaré ses biens comme l'exige la loi. "Comme je l'ai toujours dit, ce que nous possédons - ce que nous avons - est ouvert au public. En tant que fonctionnaire, je suis censé faire connaître mon patrimoine et nous le déclarons chaque année", affirmait M. Kenyatta. "S'il y a un cas où quelqu'un peut dire que ce que nous avons fait ou obtenu n'est pas légitime, dites-le - nous sommes prêts à affronter n'importe quel tribunal", avait-il ajouté. Dans la même interview, M. Kenyatta disait vouloir faire de la lutte contre la corruption et de la promotion de la transparence son héritage. Il promettait de collaborer avec le Parlement pour créer une loi qui obligerait les fonctionnaires à déclarer leur patrimoine, mais les députés n'ont pas encore adopté ce projet de loi. Parmi les autres dirigeants du monde cités dans les Pandora Papers figurent le roi de Jordanie Abdullah II, l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair, le président du Gabon Ali Bongo Ondimba et le président du Congo-Brazzaville Denis Sassou-Nguesso. On ignore si le président Kenyatta, qui prendra sa retraite l'année prochaine après dix ans de mandat, était au courant de l'existence de la fondation Varies, mais le moment de son ouverture peut être instructif. Sept mois plus tôt, il avait perdu l'élection présidentielle de 2002 face au candidat de l'opposition Mwai Kibaki, qui avait promis de réparer les crimes historiques et de lancer une guerre contre la corruption. À l'époque, la famille du président sortant Daniel arap Moi, un ami des Kenyatta, aurait transféré de l'argent hors du pays, selon un rapport de 2014 ayant fait l'objet d'une fuite par le cabinet international de conseil en risques Kroll. La famille Kenyatta acquiert ses intérêts politiques et commerciaux pendant le règne de Jomo, le père d'Uhuru, premier président du Kenya. Ce dernier est accusé d'utiliser sa position pour amasser des richesses. Après sa mort en 1978, Ngina Kenyatta, sa quatrième épouse, joue un rôle central dans l'expansion des intérêts commerciaux de la famille. Dans des documents vus par la BBC, les Pandora Papers révèlent qu'en 1999, Mme Kenyatta et ses deux filles, Kristina et Anna, ont créé une société offshore - Milrun International Limited - qui a été constituée dans les îles Vierges britanniques. Selon l'ICIJ, Mme Kenyatta et ses filles ont été conseillées par des experts en patrimoine international de la banque suisse Union Bancaire Privée (UBP), qui ont recruté Alcogal, un cabinet d'avocats panaméen spécialisé dans la création et l'administration de sociétés offshore. Le consortium affirme que les factures d'Alcogal à la banque montrent que les conseillers suisses ont fait référence aux Kenyattas avec le code "client 13173". Alcogal fournit à Milrun un siège social sur la plus grande des îles Vierges britanniques, Tortola, et fournit des membres du personnel pour agir en tant que directeurs officiels de la société. Le résultat est une société totalement anonyme et on ne peut pas remonter jusqu'à la famille Kenyatta. Cette société est utilisée par Mme Kenyatta et ses filles pour acheter un appartement dans le centre de Londres, dont elle est toujours propriétaire, selon les documents déposés au registre foncier britannique et consultés par Finance Uncovered. Ce bien de premier ordre, qui est resté jusqu'à récemment loué par la députée travailliste britannique Emma Ann Hardy, est aujourd'hui estimé à près de 1,3 million de dollars. Le porte-parole de Mme Hardy souligne que la députée n'avait "absolument aucune connaissance" de l'identité du propriétaire de la propriété. "Elle est choquée par ce que cette enquête a révélé, et pense que cela montre pourquoi il est urgent de faire preuve de plus de transparence", dit-elle. Selon Finance Uncovered, la famille Kenyatta utilise d'autres sociétés offshore pour acheter deux autres propriétés au Royaume-Uni. Les conseillers en gestion de patrimoine de l'UBP ont également aidé le frère de M. Kenyatta, Muhoho, à créer une entité panaméenne appelée Criselle Foundation en 2003. La fondation est enregistrée dans les bureaux d'Alcogal à Panama City et est dirigée nominalement par des membres du conseil d'administration du cabinet d'avocats panaméen. Elle est créée au profit de Muhoho Kenyatta, avec son fils Jomo Kamau Muhoho, comme successeur. Une autre société des BVI appartenant à M. Muhoho avait une évaluation de 30 millions de dollars (+ de 16 milliards FCFA) en actions et obligations en novembre 2016. Une recherche dans les registres publics des BVI et du Panama révèle que la plupart des sociétés liées aux Kenyattas sont désormais inactives, certaines d'entre elles en raison du non-paiement des frais réglementaires. Il n'est pas illégal de gérer des sociétés secrètes, mais certaines sont utilisées comme couverture pour détourner des fonds, éviter les impôts et blanchir de l'argent. Les "Pandora Papers" ne montrent toutefois aucune preuve que la famille Kenyatta a volé ou caché des biens publics dans ses sociétés offshore. Vous pourriez aussi peut-être intéressés par : Les "Pandora Papers" sont une fuite de près de 12 millions de documents et de dossiers exposant la richesse et les transactions secrètes de dirigeants, de politiciens et de milliardaires du monde entier. Les données sont obtenues par le Consortium international des journalistes d'investigation à Washington DC, qui a mené l'une des plus grandes enquêtes mondiales jamais réalisées. Plus de 600 journalistes de 117 pays ont examiné les fortunes cachées de certaines des personnes les plus puissantes de la planète. BBC Panorama et le Guardian ont mené l'enquête au Royaume-Uni.
https://www.bbc.com/afrique/region-58791010
3politics
Au Tchad, Idriss Déby lève la censure sur les réseaux sociaux
Les réseaux sociaux étaient censurés dans ce pays d'Afrique centrale depuis plus d'un an. "Aujourd'hui, une réévaluation de la situation me conduit à instruire, séance tenante, les services concernés (…) de lever immédiatement ces mesures de restriction d'accès à tous les réseaux sociaux", a déclaré samedi le président tchadien, à l'occasion de la clôture du Forum Tchad numérique, à N'Djamena. "Depuis quelques mois, des impératifs sécuritaires avaient conduit le gouvernement à renforcer les conditions d'accès et les mesures de contrôle des communications électroniques", a expliqué Idriss Déby. Lire aussi : Tchad, le pays où les réseaux sociaux sont censurés depuis un an Plainte contre les compagnies de téléphonie mobile au Tchad "Pour un pays comme le Tchad, qui a connu des heures sombres, il n'est pas admissible qu'Internet soit détourné à des fins malveillantes par certains individus animés d'intentions funestes pour la paix et l'unité nationale", a argué le président tchadien. Son gouvernement a entamé en mars 2018 une censure des réseaux sociaux, invoquant des "raisons de sécurité" et "un contexte de menaces terroristes". Des usagers des réseaux sociaux se sont réjouis de la levée de la censure. "Quel plaisir de tweeter sans passer par le #VPN!" réagit une internaute sur Twitter, saluant la "levée immédiate de la censure". "Belle et Noble décision! C'est un petit pas de plus pour les acteurs du numérique au pays", ajoute-t-elle. Depuis mars 2018, certains Tchadiens contournaient la censure en utilisant l'application VPN pour se connecter à Facebook, WhatsApp et d'autres réseaux sociaux. Des avocats tchadiens avaient saisi la justice pour la levée de la censure. Ils ont été déboutés, la justice estimant que la raison donnée par le gouvernement était valable. Samedi en milieu d'après-midi, il était possible à N'Djamena d'accéder aux réseaux sociaux, comme Whatsapp ou Twitter, a constaté un journaliste de l'Agence France-Presse. Lire aussi : Comment les gouvernements ferment-ils Internet ? Internet : le contrôle parental renforcé au Kenya Selon Noubaressem Blaise, représentant au Tchad de l'ONG Internet sans frontières, la censure des réseaux sociaux "a contribué à ternir l'image du gouvernement auprès des institutions internationales (…) qui avaient exigé qu'elle soit levée avant leur participation au financement des élections législatives et locales". "Donc le président Déby s'est rendu compte que l'étau se resserre autour de lui. Il va de soi qu'il ordonne la levée des restrictions", ajoute Noubaressem Blaise, se réjouissant, lui aussi, de la levée de la censure.
Au Tchad, Idriss Déby lève la censure sur les réseaux sociaux Les réseaux sociaux étaient censurés dans ce pays d'Afrique centrale depuis plus d'un an. "Aujourd'hui, une réévaluation de la situation me conduit à instruire, séance tenante, les services concernés (…) de lever immédiatement ces mesures de restriction d'accès à tous les réseaux sociaux", a déclaré samedi le président tchadien, à l'occasion de la clôture du Forum Tchad numérique, à N'Djamena. "Depuis quelques mois, des impératifs sécuritaires avaient conduit le gouvernement à renforcer les conditions d'accès et les mesures de contrôle des communications électroniques", a expliqué Idriss Déby. Lire aussi : Tchad, le pays où les réseaux sociaux sont censurés depuis un an Plainte contre les compagnies de téléphonie mobile au Tchad "Pour un pays comme le Tchad, qui a connu des heures sombres, il n'est pas admissible qu'Internet soit détourné à des fins malveillantes par certains individus animés d'intentions funestes pour la paix et l'unité nationale", a argué le président tchadien. Son gouvernement a entamé en mars 2018 une censure des réseaux sociaux, invoquant des "raisons de sécurité" et "un contexte de menaces terroristes". Des usagers des réseaux sociaux se sont réjouis de la levée de la censure. "Quel plaisir de tweeter sans passer par le #VPN!" réagit une internaute sur Twitter, saluant la "levée immédiate de la censure". "Belle et Noble décision! C'est un petit pas de plus pour les acteurs du numérique au pays", ajoute-t-elle. Depuis mars 2018, certains Tchadiens contournaient la censure en utilisant l'application VPN pour se connecter à Facebook, WhatsApp et d'autres réseaux sociaux. Des avocats tchadiens avaient saisi la justice pour la levée de la censure. Ils ont été déboutés, la justice estimant que la raison donnée par le gouvernement était valable. Samedi en milieu d'après-midi, il était possible à N'Djamena d'accéder aux réseaux sociaux, comme Whatsapp ou Twitter, a constaté un journaliste de l'Agence France-Presse. Lire aussi : Comment les gouvernements ferment-ils Internet ? Internet : le contrôle parental renforcé au Kenya Selon Noubaressem Blaise, représentant au Tchad de l'ONG Internet sans frontières, la censure des réseaux sociaux "a contribué à ternir l'image du gouvernement auprès des institutions internationales (…) qui avaient exigé qu'elle soit levée avant leur participation au financement des élections législatives et locales". "Donc le président Déby s'est rendu compte que l'étau se resserre autour de lui. Il va de soi qu'il ordonne la levée des restrictions", ajoute Noubaressem Blaise, se réjouissant, lui aussi, de la levée de la censure.
https://www.bbc.com/afrique/region-48975802
2health
Le Cameroun assouplit ses mesures de lutte contre le Covid-19
Le président camerounais Paul Biya a décidé de L'assouplissement des mesures prises pour arrêter la propagation du Coronavirus dans le pays. Il est décidé de l'ouverture au-delà de 18 heures, des débits de boissons, des restaurants et des lieux de loisirs, avec obligation pour les clients et usagers de respecter les mesures barrières, notamment le port du masque de protection et la distanciation sociale. Un autre secteur concerné par cet assouplissement, est celui des transports. Le chef de l'Etat camerounais lève la mesure réduisant le nombre règlementaire de passagers dans tous les transports en commun par bus et taxis. Le port du masque restant obligatoire et la surcharge interdite. Toujours dans le même secteur, il a été décidé de l'exonération de l'impôt libératoire et de la taxe de stationnement pour les taxis et motos taxis, ainsi que de la taxe à l'essieu au titre du 2ème trimestre. Cette mesure pourrait être étendue au reste de l'année 2020. Lire aussi : L'on note aussi l'exonération de la taxe de séjour dans le secteur de l'hôtellerie et de la restauration pour le reste de l'exercice 2020, à compter du mois de mars. Le gouvernement a par ailleurs pris d'autres mesures d'accompagnement fiscal pour les entreprises et pour les particuliers telles que l'exonération au titre du 2ème trimestre, de l'impôt libératoire et des taxes communales (droit de place sur les marchés, etc.) au profit des petits revendeurs de vivres et le soutien à la trésorerie des entreprises à travers l'allocation d'une enveloppe spéciale de 25 milliards de FCFA, pour l'apurement des stocks de crédits de TVA en attente de remboursement. L'assouplissement selon le gouvernement, s'explique par le fait que les différentes mesures prises pour stopper la propagation du virus « ont entrainé des distorsions économiques et sociales, dont les effets se font ressentir dans plusieurs secteurs d'activités. »
Le Cameroun assouplit ses mesures de lutte contre le Covid-19 Le président camerounais Paul Biya a décidé de L'assouplissement des mesures prises pour arrêter la propagation du Coronavirus dans le pays. Il est décidé de l'ouverture au-delà de 18 heures, des débits de boissons, des restaurants et des lieux de loisirs, avec obligation pour les clients et usagers de respecter les mesures barrières, notamment le port du masque de protection et la distanciation sociale. Un autre secteur concerné par cet assouplissement, est celui des transports. Le chef de l'Etat camerounais lève la mesure réduisant le nombre règlementaire de passagers dans tous les transports en commun par bus et taxis. Le port du masque restant obligatoire et la surcharge interdite. Toujours dans le même secteur, il a été décidé de l'exonération de l'impôt libératoire et de la taxe de stationnement pour les taxis et motos taxis, ainsi que de la taxe à l'essieu au titre du 2ème trimestre. Cette mesure pourrait être étendue au reste de l'année 2020. Lire aussi : L'on note aussi l'exonération de la taxe de séjour dans le secteur de l'hôtellerie et de la restauration pour le reste de l'exercice 2020, à compter du mois de mars. Le gouvernement a par ailleurs pris d'autres mesures d'accompagnement fiscal pour les entreprises et pour les particuliers telles que l'exonération au titre du 2ème trimestre, de l'impôt libératoire et des taxes communales (droit de place sur les marchés, etc.) au profit des petits revendeurs de vivres et le soutien à la trésorerie des entreprises à travers l'allocation d'une enveloppe spéciale de 25 milliards de FCFA, pour l'apurement des stocks de crédits de TVA en attente de remboursement. L'assouplissement selon le gouvernement, s'explique par le fait que les différentes mesures prises pour stopper la propagation du virus « ont entrainé des distorsions économiques et sociales, dont les effets se font ressentir dans plusieurs secteurs d'activités. »
https://www.bbc.com/afrique/52496808
5sports
Neymar blessé en match amical contre le Nigeria
L'attaquant du PSG a ressenti une douleur à la cuisse gauche. La gravité de la blessure reste à déterminer. À la huitième minute de jeu, le joueur de 27 ans a porté la main à la cuisse peu après une accélération. Resté ensuite sur le terrain, il a fini par être remplacé cinq minutes plus tard par Philippe Coutinho. "Il n'a d'abord pas senti une douleur très vive, très intense, il a ressenti une gêne mais a demandé de continuer à jouer. Mais après, il a vu que ce n'était pas normal et a préféré sortir", a expliqué le médecin de la Fédération brésilienne de football, au micro de SporTV, Rodrigo Lasmar. Lire aussi : Neymar dit avoir "récupéré presque à 100%" Neymar dans un bras de fer avec le PSG Le sélectionneur Tite a assuré que Neymar "n'avait pas de problème musculaire avant le match". "Jamais je ne ferai commencer un joueur s'il y a le moindre soupçon de blessure de ce type", a ajouté Tite. Cette blessure pourrait compromettre le retour de Neymar en Ligue des champions sur la pelouse du Club Bruges, le 22 octobre, avec le PSG.
Neymar blessé en match amical contre le Nigeria L'attaquant du PSG a ressenti une douleur à la cuisse gauche. La gravité de la blessure reste à déterminer. À la huitième minute de jeu, le joueur de 27 ans a porté la main à la cuisse peu après une accélération. Resté ensuite sur le terrain, il a fini par être remplacé cinq minutes plus tard par Philippe Coutinho. "Il n'a d'abord pas senti une douleur très vive, très intense, il a ressenti une gêne mais a demandé de continuer à jouer. Mais après, il a vu que ce n'était pas normal et a préféré sortir", a expliqué le médecin de la Fédération brésilienne de football, au micro de SporTV, Rodrigo Lasmar. Lire aussi : Neymar dit avoir "récupéré presque à 100%" Neymar dans un bras de fer avec le PSG Le sélectionneur Tite a assuré que Neymar "n'avait pas de problème musculaire avant le match". "Jamais je ne ferai commencer un joueur s'il y a le moindre soupçon de blessure de ce type", a ajouté Tite. Cette blessure pourrait compromettre le retour de Neymar en Ligue des champions sur la pelouse du Club Bruges, le 22 octobre, avec le PSG.
https://www.bbc.com/afrique/sports-50034143
3politics
Affaire Soleimani: l'Iran décide de revenir sur son accord nucléaire
L'Iran affirme qu'il ne respectera plus aucune des limites fixées dans un accord nucléaire historique qu'il a conclu avec les grandes puissances mondiales en 2015. Cette décision fait suite à l'assassinat vendredi par les États-Unis du commandant militaire supérieur de l'Iran, Qasem Soleimani. Mais l'Iran n'a pas officiellement quitté l'accord nucléaire, connu sous le nom de JCPOA (Joint Comprehensive Plan of Action), et déclare qu'il respectera les termes de l'accord si les autres nations impliquées acceptent également de le faire à nouveau. Lire aussi : L'Iran continuera également à permettre aux inspecteurs de l'organe de surveillance nucléaire de l'ONU, l'AIEA, de surveiller ses activités. Mais le pays soutient maintenant qu'il n'aura aucune restriction sur la quantité de matières nucléaires qu'il produira, ni sur la façon dont ces matières seront enrichies, et "qu'il procédera dorénavant en fonction de ses exigences techniques". En 2015, l'Iran a conclu un accord à long terme sur son programme nucléaire avec un groupe de puissances mondiales connu sous le nom de P5+1 - les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, la Chine, la Russie et l'Allemagne. Cet accord est intervenu après des années de tension sur les efforts présumés de l'Iran pour développer une arme nucléaire. Lire aussi : L'Iran a insisté sur le fait que son programme nucléaire était entièrement pacifique, mais la communauté internationale n'y a pas cru. En vertu de l'accord, l'Iran a accepté de limiter ses activités nucléaires sensibles et d'autoriser l'entrée d'inspecteurs internationaux en échange de la levée de sanctions économiques paralysantes. Le président américain Donald Trump a abandonné l'accord en mai 2018 et a rétabli les sanctions américaines. Il voulait un nouvel accord qui permettrait également de freiner le programme de missiles balistiques de l'Iran et son implication dans des conflits régionaux. Tous les autres signataires - le Royaume-Uni, la France, la Russie, la Chine, l'Allemagne et l'UE - auraient voulu poursuivre l'accord. Lire aussi : L'Iran a refusé de négocier un nouvel accord et a vu la valeur de sa monnaie s'effondrer et son taux d'inflation monter en flèche au moment où les sanctions ont pris effet. Lorsque les sanctions ont été renforcées en mai 2019, l'Iran a cessé de respecter certains engagements pris dans le cadre de l'accord. Voici les engagements énoncés dans le Plan d'action global conjoint. L'uranium enrichi est utilisé pour fabriquer du combustible pour les réacteurs nucléaires, mais aussi pour les armes nucléaires. L'Iran possède deux installations - Natanz et Fordo - où l'hexafluorure d'uranium gazeux est introduit dans des centrifugeuses pour séparer l'isotope le plus fossile, l'U-235. Lire aussi : L'uranium faiblement enrichi, qui a une concentration de 3 à 4 % d'U-235, peut être utilisé pour produire du combustible pour les centrales nucléaires. L'uranium "de qualité militaire" est enrichi à 90 %. En juillet 2015, l'Iran disposait de près de 20 000 centrifugeuses. En vertu de la JCPOA, il était limité à l'installation à Natanz de 5 060 centrifugeuses parmi les plus anciennes et les moins efficaces jusqu'en 2026 - 10 ans après le "jour d'application" de l'accord en janvier 2016. Le stock d'uranium de l'Iran a été réduit de 98% à 300 kg, un chiffre qui ne doit pas être dépassé avant 2031. Il doit également maintenir le niveau d'enrichissement du stock à 3,67 %. En janvier 2016, l'Iran a réduit de façon drastique le nombre de centrifugeuses installées à Natanz et à Fordo, et a expédié des tonnes d'uranium faiblement enrichi en Russie. De plus, la recherche et le développement doivent se faire uniquement à Natanz et être limités jusqu'en 2024. Lire aussi : Aucun enrichissement n'est autorisé à Fordo avant 2031, et l'installation souterraine devait être transformée en centre nucléaire, physique et technologique. Les 1 044 centrifugeuses du site produiront des radio-isotopes destinés à la médecine, à l'agriculture, à l'industrie et à la science. L'Iran avait construit une installation nucléaire à eau lourde près de la ville d'Arak. Le combustible usé d'un réacteur à eau lourde contient du plutonium pouvant servir à la fabrication d'une bombe nucléaire. Les puissances mondiales voulaient à l'origine qu'Arak soit démantelée en raison du risque de prolifération. Lire aussi : En vertu d'un accord nucléaire provisoire conclu en 2013, l'Iran a accepté de ne pas mettre en service le réacteur ni de l'alimenter en combustible. Aux termes de l'accord, l'Iran a déclaré qu'il allait revoir la conception du réacteur de manière à ce qu'il ne puisse pas produire du plutonium de qualité militaire et que tout le combustible irradié serait expédié hors du pays tant que le réacteur modifié existerait. L'Iran n'est pas autorisé à construire de nouveaux réacteurs à eau lourde ni à accumuler un quelconque excédent d'eau lourde avant 2031. Au moment de l'accord, Barack Obama, qui était alors président des Etats-Unis, s'était dit confiant que le JCPOA empêcherait l'Iran de construire un programme nucléaire en secret. L'Iran, a déclaré l'administration Obama, s'était engagé à "une surveillance, une vérification et une inspection extraordinaires et solides". Les inspecteurs de l'AIEA, le chien de garde mondial du nucléaire, surveillent en permanence les sites nucléaires déclarés de l'Iran et vérifient également qu'aucune matière fissile n'est déplacée secrètement vers un endroit secret pour construire une bombe. Lire aussi : L'Iran a également accepté d'appliquer le Protocole additionnel à son accord de garanties avec l'AIEA, qui permet aux inspecteurs d'accéder à tout site dans le pays qu'ils jugent suspect. Jusqu'en 2031, l'Iran est tenu de répondre aux demandes d'accès de l'AIEA dans un délai de 24 jours. En cas de refus, une commission mixte de huit membres - dont l'Iran - se prononcera sur la question. Elle peut décider de mesures punitives, y compris la réimposition de sanctions. Un vote majoritaire de la commission suffit. Avant juillet 2015, l'Iran disposait d'un important stock d'uranium enrichi et de près de 20.000 centrifugeuses, assez pour créer de huit à dix bombes, selon le gouvernement Obama. Les experts américains avaient alors estimé que si l'Iran avait décidé de se précipiter pour fabriquer une bombe, il faudrait deux à trois mois pour qu'il ait assez d'uranium enrichi à 90% pour construire une arme nucléaire - ce qu'on appelle le "temps de rupture". L'administration Obama a déclaré que le JCPOA supprimerait les éléments clés dont l'Iran aurait besoin pour créer une bombe et porterait son délai de lancement à un an ou plus. L'Iran a également accepté de ne pas se lancer dans des activités, notamment de recherche et développement, qui pourraient contribuer à la mise au point d'une bombe nucléaire. Lire aussi : En décembre 2015, le Conseil des gouverneurs de l'AIEA a voté pour mettre fin à son enquête de dix ans sur les dimensions militaires possibles du programme nucléaire iranien. Le directeur général de l'Agence, Yukiya Amano, a déclaré que le rapport concluait que jusqu'en 2003, l'Iran avait mené "un effort coordonné" sur "une série d'activités pertinentes pour le développement d'un dispositif explosif nucléaire". L'Iran a poursuivi certaines activités jusqu'en 2009, mais après cela, il n'y a plus "d'indications crédibles" de développement d'armes, a-t-il ajouté. L'Iran a également accepté que l'embargo des Nations unies sur les armes soit maintenu pour une période allant jusqu'à cinq ans, mais il pourrait prendre fin plus tôt si l'AIEA est convaincue que son programme nucléaire est entièrement pacifique. Une interdiction des Nations unies sur l'importation de la technologie des missiles balistiques serait également maintenue pour une durée pouvant aller jusqu'à huit ans. Les sanctions précédemment imposées par l'ONU, les États-Unis et l'UE pour tenter de forcer l'Iran à cesser l'enrichissement de l'uranium ont paralysé son économie, coûtant au pays plus de 160 milliards de dollars (plus de 93 mille milliards FCFA) en recettes pétrolières pour la seule période 2012-2016. Dans le cadre de l'accord, l'Iran a eu accès à plus de 100 milliards de dollars d'actifs gelés à l'étranger et a pu recommencer à vendre du pétrole sur les marchés internationaux et à utiliser le système financier mondial pour le commerce. Toutefois, comme nous l'avons déjà mentionné, le président américain Donald Trump a abandonné cet accord historique en 2018 et a rétabli les sanctions visant à la fois l'Iran et les États qui commercent avec lui. Lire aussi : Ces sanctions ont entraîné un ralentissement de l'économie iranienne, poussant la valeur de sa monnaie à des niveaux historiquement bas, quadruplant son taux d'inflation annuel, chassant les investisseurs étrangers et déclenchant des protestations. Le Royaume-Uni, l'Allemagne et la France, qui se sont tous opposés aux sanctions, ont mis en place un mécanisme de paiement alternatif visant à aider les entreprises internationales à commercer avec l'Iran sans avoir à subir les sanctions américaines. Mais en mai 2019, l'Iran a suspendu ses engagements au titre de l'accord et a donné aux autres signataires un délai de 60 jours pour se protéger des sanctions américaines - sinon il a déclaré qu'il reprendrait la production d'uranium hautement enrichi. L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a déclaré que l'Iran avait déjà augmenté sa production d'uranium enrichi - mais on ne sait pas de combien.
Affaire Soleimani: l'Iran décide de revenir sur son accord nucléaire L'Iran affirme qu'il ne respectera plus aucune des limites fixées dans un accord nucléaire historique qu'il a conclu avec les grandes puissances mondiales en 2015. Cette décision fait suite à l'assassinat vendredi par les États-Unis du commandant militaire supérieur de l'Iran, Qasem Soleimani. Mais l'Iran n'a pas officiellement quitté l'accord nucléaire, connu sous le nom de JCPOA (Joint Comprehensive Plan of Action), et déclare qu'il respectera les termes de l'accord si les autres nations impliquées acceptent également de le faire à nouveau. Lire aussi : L'Iran continuera également à permettre aux inspecteurs de l'organe de surveillance nucléaire de l'ONU, l'AIEA, de surveiller ses activités. Mais le pays soutient maintenant qu'il n'aura aucune restriction sur la quantité de matières nucléaires qu'il produira, ni sur la façon dont ces matières seront enrichies, et "qu'il procédera dorénavant en fonction de ses exigences techniques". En 2015, l'Iran a conclu un accord à long terme sur son programme nucléaire avec un groupe de puissances mondiales connu sous le nom de P5+1 - les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, la Chine, la Russie et l'Allemagne. Cet accord est intervenu après des années de tension sur les efforts présumés de l'Iran pour développer une arme nucléaire. Lire aussi : L'Iran a insisté sur le fait que son programme nucléaire était entièrement pacifique, mais la communauté internationale n'y a pas cru. En vertu de l'accord, l'Iran a accepté de limiter ses activités nucléaires sensibles et d'autoriser l'entrée d'inspecteurs internationaux en échange de la levée de sanctions économiques paralysantes. Le président américain Donald Trump a abandonné l'accord en mai 2018 et a rétabli les sanctions américaines. Il voulait un nouvel accord qui permettrait également de freiner le programme de missiles balistiques de l'Iran et son implication dans des conflits régionaux. Tous les autres signataires - le Royaume-Uni, la France, la Russie, la Chine, l'Allemagne et l'UE - auraient voulu poursuivre l'accord. Lire aussi : L'Iran a refusé de négocier un nouvel accord et a vu la valeur de sa monnaie s'effondrer et son taux d'inflation monter en flèche au moment où les sanctions ont pris effet. Lorsque les sanctions ont été renforcées en mai 2019, l'Iran a cessé de respecter certains engagements pris dans le cadre de l'accord. Voici les engagements énoncés dans le Plan d'action global conjoint. L'uranium enrichi est utilisé pour fabriquer du combustible pour les réacteurs nucléaires, mais aussi pour les armes nucléaires. L'Iran possède deux installations - Natanz et Fordo - où l'hexafluorure d'uranium gazeux est introduit dans des centrifugeuses pour séparer l'isotope le plus fossile, l'U-235. Lire aussi : L'uranium faiblement enrichi, qui a une concentration de 3 à 4 % d'U-235, peut être utilisé pour produire du combustible pour les centrales nucléaires. L'uranium "de qualité militaire" est enrichi à 90 %. En juillet 2015, l'Iran disposait de près de 20 000 centrifugeuses. En vertu de la JCPOA, il était limité à l'installation à Natanz de 5 060 centrifugeuses parmi les plus anciennes et les moins efficaces jusqu'en 2026 - 10 ans après le "jour d'application" de l'accord en janvier 2016. Le stock d'uranium de l'Iran a été réduit de 98% à 300 kg, un chiffre qui ne doit pas être dépassé avant 2031. Il doit également maintenir le niveau d'enrichissement du stock à 3,67 %. En janvier 2016, l'Iran a réduit de façon drastique le nombre de centrifugeuses installées à Natanz et à Fordo, et a expédié des tonnes d'uranium faiblement enrichi en Russie. De plus, la recherche et le développement doivent se faire uniquement à Natanz et être limités jusqu'en 2024. Lire aussi : Aucun enrichissement n'est autorisé à Fordo avant 2031, et l'installation souterraine devait être transformée en centre nucléaire, physique et technologique. Les 1 044 centrifugeuses du site produiront des radio-isotopes destinés à la médecine, à l'agriculture, à l'industrie et à la science. L'Iran avait construit une installation nucléaire à eau lourde près de la ville d'Arak. Le combustible usé d'un réacteur à eau lourde contient du plutonium pouvant servir à la fabrication d'une bombe nucléaire. Les puissances mondiales voulaient à l'origine qu'Arak soit démantelée en raison du risque de prolifération. Lire aussi : En vertu d'un accord nucléaire provisoire conclu en 2013, l'Iran a accepté de ne pas mettre en service le réacteur ni de l'alimenter en combustible. Aux termes de l'accord, l'Iran a déclaré qu'il allait revoir la conception du réacteur de manière à ce qu'il ne puisse pas produire du plutonium de qualité militaire et que tout le combustible irradié serait expédié hors du pays tant que le réacteur modifié existerait. L'Iran n'est pas autorisé à construire de nouveaux réacteurs à eau lourde ni à accumuler un quelconque excédent d'eau lourde avant 2031. Au moment de l'accord, Barack Obama, qui était alors président des Etats-Unis, s'était dit confiant que le JCPOA empêcherait l'Iran de construire un programme nucléaire en secret. L'Iran, a déclaré l'administration Obama, s'était engagé à "une surveillance, une vérification et une inspection extraordinaires et solides". Les inspecteurs de l'AIEA, le chien de garde mondial du nucléaire, surveillent en permanence les sites nucléaires déclarés de l'Iran et vérifient également qu'aucune matière fissile n'est déplacée secrètement vers un endroit secret pour construire une bombe. Lire aussi : L'Iran a également accepté d'appliquer le Protocole additionnel à son accord de garanties avec l'AIEA, qui permet aux inspecteurs d'accéder à tout site dans le pays qu'ils jugent suspect. Jusqu'en 2031, l'Iran est tenu de répondre aux demandes d'accès de l'AIEA dans un délai de 24 jours. En cas de refus, une commission mixte de huit membres - dont l'Iran - se prononcera sur la question. Elle peut décider de mesures punitives, y compris la réimposition de sanctions. Un vote majoritaire de la commission suffit. Avant juillet 2015, l'Iran disposait d'un important stock d'uranium enrichi et de près de 20.000 centrifugeuses, assez pour créer de huit à dix bombes, selon le gouvernement Obama. Les experts américains avaient alors estimé que si l'Iran avait décidé de se précipiter pour fabriquer une bombe, il faudrait deux à trois mois pour qu'il ait assez d'uranium enrichi à 90% pour construire une arme nucléaire - ce qu'on appelle le "temps de rupture". L'administration Obama a déclaré que le JCPOA supprimerait les éléments clés dont l'Iran aurait besoin pour créer une bombe et porterait son délai de lancement à un an ou plus. L'Iran a également accepté de ne pas se lancer dans des activités, notamment de recherche et développement, qui pourraient contribuer à la mise au point d'une bombe nucléaire. Lire aussi : En décembre 2015, le Conseil des gouverneurs de l'AIEA a voté pour mettre fin à son enquête de dix ans sur les dimensions militaires possibles du programme nucléaire iranien. Le directeur général de l'Agence, Yukiya Amano, a déclaré que le rapport concluait que jusqu'en 2003, l'Iran avait mené "un effort coordonné" sur "une série d'activités pertinentes pour le développement d'un dispositif explosif nucléaire". L'Iran a poursuivi certaines activités jusqu'en 2009, mais après cela, il n'y a plus "d'indications crédibles" de développement d'armes, a-t-il ajouté. L'Iran a également accepté que l'embargo des Nations unies sur les armes soit maintenu pour une période allant jusqu'à cinq ans, mais il pourrait prendre fin plus tôt si l'AIEA est convaincue que son programme nucléaire est entièrement pacifique. Une interdiction des Nations unies sur l'importation de la technologie des missiles balistiques serait également maintenue pour une durée pouvant aller jusqu'à huit ans. Les sanctions précédemment imposées par l'ONU, les États-Unis et l'UE pour tenter de forcer l'Iran à cesser l'enrichissement de l'uranium ont paralysé son économie, coûtant au pays plus de 160 milliards de dollars (plus de 93 mille milliards FCFA) en recettes pétrolières pour la seule période 2012-2016. Dans le cadre de l'accord, l'Iran a eu accès à plus de 100 milliards de dollars d'actifs gelés à l'étranger et a pu recommencer à vendre du pétrole sur les marchés internationaux et à utiliser le système financier mondial pour le commerce. Toutefois, comme nous l'avons déjà mentionné, le président américain Donald Trump a abandonné cet accord historique en 2018 et a rétabli les sanctions visant à la fois l'Iran et les États qui commercent avec lui. Lire aussi : Ces sanctions ont entraîné un ralentissement de l'économie iranienne, poussant la valeur de sa monnaie à des niveaux historiquement bas, quadruplant son taux d'inflation annuel, chassant les investisseurs étrangers et déclenchant des protestations. Le Royaume-Uni, l'Allemagne et la France, qui se sont tous opposés aux sanctions, ont mis en place un mécanisme de paiement alternatif visant à aider les entreprises internationales à commercer avec l'Iran sans avoir à subir les sanctions américaines. Mais en mai 2019, l'Iran a suspendu ses engagements au titre de l'accord et a donné aux autres signataires un délai de 60 jours pour se protéger des sanctions américaines - sinon il a déclaré qu'il reprendrait la production d'uranium hautement enrichi. L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a déclaré que l'Iran avait déjà augmenté sa production d'uranium enrichi - mais on ne sait pas de combien.
https://www.bbc.com/afrique/monde-51009172
3politics
Rishi Sunak : un guide rapide sur le nouveau Premier ministre britannique
L'ancien ministre Rishi Sunak est devenu Premier ministre. Voici ce que vous devez savoir sur lui. Articles recommandés : Il a perdu contre Liz Truss en septembre, mais celle-ci a démissionné six semaines plus tard. Dans la dernière course au leadership, M. Sunak a obtenu le soutien de ses collègues députés très tôt, et rapidement. Il a franchi la barre des 100 nominations nécessaires bien avant la date limite, y compris de la part de députés qui avaient auparavant soutenu Truss ou Boris Johnson. Il s'est opposé à l'ancien Premier ministre lors de la précédente course au leadership, affirmant que son projet d'emprunter de l'argent pendant une crise d'inflation était un "conte de fées" qui plongerait l'économie dans le chaos. Ses parents sont venus d'Afrique de l'Est au Royaume-Uni et sont tous deux d'origine indienne. M. Sunak est né à Southampton en 1980, où son père était médecin généraliste et sa mère tenait une pharmacie. Il est en passe de devenir le premier Premier ministre britannique d'origine asiatique. M. Sunak a été élu député pour la première fois en 2015 - pour Richmond dans le nord du Yorkshire - mais il a rapidement gravi les échelons, et a été nommé ministre des finances - ou chancelier - en février 2020 sous Boris Johnson. Il était en charge de la trésorerie de soutien du Covid En tant que chancelier de M. Johnson, M. Sunak a été à l'origine des aides financières accordées pendant les confinements, notamment les indemnités de licenciement et le programme "Eat Out to Help Out" (manger dehors pour aider) destiné aux restaurants. Sa femme est Akshata Murthy, la fille du milliardaire indien Narayana Murthy. M. Sunak a lui-même travaillé pour la banque d'investissement Goldman Sachs et dans deux fonds spéculatifs. Le Sunday Times Rich List estime la fortune du couple à environ 730 millions de livres sterling (plus de 549 milliards FCFA). Au cours de l'été, il est apparu qu'Akshata Murthy ne payait pas d'impôts au Royaume-Uni sur ses gros revenus à l'étranger - ce qui est légal. M. Sunak a défendu sa femme en déclarant : "Il est affreux de salir ma femme pour s'en prendre à moi" - mais elle a fini par accepter de commencer à payer des impôts supplémentaires. Nous avons également découvert qu'il avait temporairement une carte verte américaine, lui permettant de vivre en permanence en Amérique alors qu'il était le chancelier du Royaume-Uni. Les "ports francs" sont l'une de ses idées favorites de longue date : des zones situées près des ports ou des aéroports où les marchandises peuvent être importées et exportées sans payer de taxes, afin d'encourager le commerce. En 2016, il a confié à un groupe d'écoliers qu'il voulait à l'origine être un chevalier Jedi quand il serait grand. Son film Star Wars préféré est L'Empire contre-attaque. Lire plus :
Rishi Sunak : un guide rapide sur le nouveau Premier ministre britannique L'ancien ministre Rishi Sunak est devenu Premier ministre. Voici ce que vous devez savoir sur lui. Articles recommandés : Il a perdu contre Liz Truss en septembre, mais celle-ci a démissionné six semaines plus tard. Dans la dernière course au leadership, M. Sunak a obtenu le soutien de ses collègues députés très tôt, et rapidement. Il a franchi la barre des 100 nominations nécessaires bien avant la date limite, y compris de la part de députés qui avaient auparavant soutenu Truss ou Boris Johnson. Il s'est opposé à l'ancien Premier ministre lors de la précédente course au leadership, affirmant que son projet d'emprunter de l'argent pendant une crise d'inflation était un "conte de fées" qui plongerait l'économie dans le chaos. Ses parents sont venus d'Afrique de l'Est au Royaume-Uni et sont tous deux d'origine indienne. M. Sunak est né à Southampton en 1980, où son père était médecin généraliste et sa mère tenait une pharmacie. Il est en passe de devenir le premier Premier ministre britannique d'origine asiatique. M. Sunak a été élu député pour la première fois en 2015 - pour Richmond dans le nord du Yorkshire - mais il a rapidement gravi les échelons, et a été nommé ministre des finances - ou chancelier - en février 2020 sous Boris Johnson. Il était en charge de la trésorerie de soutien du Covid En tant que chancelier de M. Johnson, M. Sunak a été à l'origine des aides financières accordées pendant les confinements, notamment les indemnités de licenciement et le programme "Eat Out to Help Out" (manger dehors pour aider) destiné aux restaurants. Sa femme est Akshata Murthy, la fille du milliardaire indien Narayana Murthy. M. Sunak a lui-même travaillé pour la banque d'investissement Goldman Sachs et dans deux fonds spéculatifs. Le Sunday Times Rich List estime la fortune du couple à environ 730 millions de livres sterling (plus de 549 milliards FCFA). Au cours de l'été, il est apparu qu'Akshata Murthy ne payait pas d'impôts au Royaume-Uni sur ses gros revenus à l'étranger - ce qui est légal. M. Sunak a défendu sa femme en déclarant : "Il est affreux de salir ma femme pour s'en prendre à moi" - mais elle a fini par accepter de commencer à payer des impôts supplémentaires. Nous avons également découvert qu'il avait temporairement une carte verte américaine, lui permettant de vivre en permanence en Amérique alors qu'il était le chancelier du Royaume-Uni. Les "ports francs" sont l'une de ses idées favorites de longue date : des zones situées près des ports ou des aéroports où les marchandises peuvent être importées et exportées sans payer de taxes, afin d'encourager le commerce. En 2016, il a confié à un groupe d'écoliers qu'il voulait à l'origine être un chevalier Jedi quand il serait grand. Son film Star Wars préféré est L'Empire contre-attaque. Lire plus :
https://www.bbc.com/afrique/monde-63386443
3politics
Guerre Ukraine - Russie : Nous sommes peut-être aux premiers stades d'une troisième guerre mondiale - Paul Poast
En se projetant dans l'avenir, le 24 février 2022, les historiens pourront dire que ce n'est pas seulement le début de l'invasion du territoire ukrainien par les troupes russes, mais aussi le début de la troisième guerre mondiale, affirme le politologue Paul Poast. Professeur à l'université de Chicago et spécialiste de la manière dont le pouvoir financier est au cœur des efforts de guerre, M. Poast soutient que la participation active à la guerre va bien au-delà de l'envoi de troupes sur le champ de bataille. Pour lui, armer ou financer un camp dans un conflit, c'est aussi y participer activement. A surtout lire sur BBC Afrique : Ainsi, tant les États-Unis que l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) - qui, ces dernières semaines, ont envoyé des milliards de dollars d'aide aux Ukrainiens et appliqué les plus grandes sanctions économiques de l'histoire contre la Russie de Vladimir Poutine - pourraient être considérés comme des participants à la guerre actuelle. Ainsi, selon cette interprétation, dans la pratique, les grandes puissances économiques et militaires du monde (Russie, États-Unis et Europe occidentale) seraient déjà en confrontation directe et nous vivrions le début de la troisième guerre mondiale. Il existe des précédents historiques pour soutenir l'interprétation de Poast. La principale, selon le politologue, serait l'attaque japonaise sur Pearl Harbor, un acte qui a entraîné les Américains sur les champs de bataille de la Seconde Guerre mondiale. Selon le même raisonnement, M. Poast estime que ce n'est qu'une question de temps - ainsi que de capacité organisationnelle et de force militaire - avant que la Russie n'attaque la Pologne, où passent la plupart des convois d'aide de l'OTAN et des États-Unis à l'Ukraine. Cela conduirait toutefois à une escalade majeure de la guerre, car la Pologne est membre de l'OTAN, ce qui impliquerait que les autres pays de l'alliance lui viennent en aide sur les champs de bataille. Vous trouverez ci-dessous les principaux extraits de l'entretien accordé par M. Poast à BBC News Brasil Vivons-nous une guerre mondiale sans la comprendre pleinement ? Le président ukrainien Volodymyr Zelensky nous a dit que nous étions déjà dans la troisième guerre mondiale. D'autres leaders et penseurs ont dit des choses similaires. Ma réponse est que cela dépend de la façon dont vous définissez une guerre. Certaines personnes utilisent l'expression "troisième guerre mondiale" pour désigner un conflit dans lequel des armes nucléaires seraient utilisées, ce qui serait en fait une guerre très courte car il s'agirait d'un anéantissement nucléaire. D'autres diraient qu'une guerre mondiale doit avoir lieu en plusieurs endroits du monde en même temps. C'est-à-dire qu'elle ne peut pas être comme la guerre actuelle, uniquement en Ukraine, mais devrait inclure deux ou trois continents. Mais à mon avis, il n'est pas nécessaire d'aller aussi loin. Pour déterminer s'il s'agit d'une guerre mondiale, il faut se demander dans quelle mesure différents pays participent au conflit. Et cela est très lié à un autre concept que de nombreux hommes politiques et universitaires utilisent, à savoir la notion de guerre entre grandes puissances, ce qui, selon beaucoup, ne s'est pas produit depuis la Seconde Guerre mondiale. Ma réponse est donc que je pense que nous sommes peut-être aux premiers stades de ce que les historiens diront plus tard être le début d'une guerre mondiale, même si les armes nucléaires n'ont jamais été utilisées. Pourquoi pensez-vous cela ? D'abord, parce qu'il y a déjà une grande puissance directement impliquée : la Russie. Deuxièmement, bien que d'autres grandes puissances comme les États-Unis ne participent pas directement à la guerre, nous en sommes très proches. Les États-Unis fournissent ouvertement à l'Ukraine toutes sortes d'armes pour combattre la Russie. Et le fait qu'elles ne le fassent pas en secret, comme en Afghanistan lorsque ce pays a été envahi par l'Union soviétique en 1989, est un élément qui distingue vraiment la guerre actuelle des guerres dites subsidiaires plus traditionnelles, lorsque les puissances soutiennent un camp de manière voilée, sans le révéler ouvertement. Le Yémen est un excellent exemple de guerre subsidiaire entre, disons, l'Arabie saoudite et l'Iran, qui ont vécu une sorte de guerre froide pendant des décennies, où ils ont essayé d'éviter les conflits militaires directs entre eux mais ont investi dans de nombreux conflits militaires indirects au Yémen. Dans le conflit ukrainien, les parties sont très claires. D'un côté, nous avons la Russie, avec l'aide de la Biélorussie, qui cherche à obtenir l'aide d'autres pays comme la Chine. De l'autre côté, l'Ukraine est soutenue par l'OTAN, les États-Unis et plusieurs autres pays du soi-disant Occident. Donc, dans ce sens, les camps et le champ de bataille sont très clairs. Il existe de nombreuses caractéristiques des éléments que vous recherchez lorsque vous essayez de dire que quelque chose est une guerre entre grandes puissances et, selon le nombre de grandes puissances impliquées, vous pouvez dire qu'il s'agit vraiment d'une guerre mondiale. La seule chose qui pourrait amener quelqu'un à dire que nous ne sommes pas dans une guerre mondiale, c'est qu'il n'y a pas encore de confrontation militaire directe entre, disons, l'OTAN ou les forces américaines contre la Russie. Mais si vous regardez les commentaires de Zelensky et d'autres, il y a un ton selon lequel cela se produira inévitablement et, lorsque les historiens se pencheront sur cette période, ils diront qu'en février 2022, lorsque la guerre a commencé, les parties recevaient déjà de l'aide d'autres pays, et que progressivement, cela a alimenté la confrontation militaire directe. C'est la seule chose que nous n'avons pas encore vue. C'est important, bien sûr, mais tous les autres facteurs indiquent une guerre mondiale. Le président américain Joe Biden a déclaré qu'il n'enverrait pas de combattants américains pour combattre les Russes sur le territoire ukrainien, mais il ne semble pas considérer l'envoi d'armes et de ressources financières comme faisant partie de la guerre. Or, l'engagement des Américains dans les deux guerres mondiales a précisément commencé par l'aide économique et en armement qu'ils ont envoyée à leurs alliés. Comment, alors, expliquer cette ligne de non-participation qui semble plutôt artificielle ? Je pense qu'artificiel est le bon mot. L'un de mes principaux domaines de recherche est ce que j'appelle l'économie politique de la guerre. Je prends donc très au sérieux l'idée de fournir des fonds, des fournitures, des ressources et la manière dont cela est vital pour la guerre. Pour moi, si vous êtes le principal bailleur de fonds/fournisseur, vous êtes un contributeur clé à l'effort de guerre. Il est donc difficile de dire que vous ne participez pas à cette guerre. Le mot artificiel est très important, car si l'on considère la participation des États-Unis à la Seconde Guerre mondiale en particulier, les Américains ont contribué à approvisionner les Alliés des années avant qu'ils ne soient directement impliqués dans les conflits. Bien que les États-Unis n'envoient officiellement des troupes à la guerre qu'en 1942, entre 1940 et 1941, ils fournissent déjà les armes et, du point de vue de l'Allemagne, de Hitler, ils sont déjà impliqués dans le conflit et sont déjà considérés comme une menace majeure. Par conséquent, du point de vue de l'ennemi, il importe peu que vous déclariez la guerre ou que vous vous reconnaissiez comme faisant partie de la guerre si, en finançant ou en armant un camp, vous devenez la principale raison pour laquelle l'ennemi perd cette guerre ou a plus de mal à la gagner. Vous pouvez voir que Poutine fonctionne avec cette logique de comprendre l'aide à l'Ukraine de l'Ouest, de l'OTAN et des États-Unis, comme faisant partie du conflit. Il a même fait des déclarations sur le fait que ces sanctions sont déjà une guerre économique. Du point de vue de Poutine, il est déjà en guerre avec l'Occident, avec les États-Unis, et il lui importe peu que les troupes américaines n'aient pas encore été utilisées. Bien sûr, on peut dire que cela a de l'importance, car la présence de l'armée américaine serait un point clé de l'escalade du conflit. Mais si Poutine continue de voir ses progrès militaires en Ukraine contrariés, il dira que la cause en est l'assistance fournie par les États-Unis et l'OTAN. Et, selon son raisonnement, Poutine n'a pas tort de le penser. Oui, il y a ceux qui remettent en question ce raisonnement, en disant : "Poutine n'a pas encore attaqué un pays de l'OTAN, s'il croit vraiment être en guerre avec l'OTAN, n'aurait-il pas déjà attaqué la Pologne ? Et la réponse pourrait être : "Le temps nous le dira". Il se peut que, dans les prochaines semaines, il attaque la Pologne. Et il se peut qu'il ne l'ait pas encore fait parce qu'il n'a pas la capacité d'ouvrir un nouveau front militaire en raison des grandes difficultés en Ukraine. En fait, il pourrait être assez rationnel pour dire : "Je ne veux pas tirer une arme nucléaire parce que je ne suis pas encore dans une situation suffisamment désespérée pour le faire". Mais je pense que si j'avais des conditions militaires légèrement meilleures, j'aurais étendu cette guerre maintenant. Au début de la guerre, j'ai expliqué qu'en fonction de la facilité avec laquelle il parviendrait à conquérir l'Ukraine - ce qui, bien sûr, s'est avéré assez difficile - Poutine chercherait à étendre le conflit aux pays voisins. Je pense donc que la seule raison pour laquelle il n'a pas encore attaqué d'autres parties de l'Europe est qu'il n'a pas encore réussi à gagner en Ukraine et qu'il n'a donc aucun moyen de réorienter ses forces. Mais il s'agirait d'un scénario dans lequel les intentions de Poutine vont bien au-delà de l'Ukraine. À votre avis, que veut Poutine avec son offensive militaire ? Je pense que son objectif ultime était de recréer au moins une partie de l'empire de l'Union soviétique, voire de l'empire russe. Ceci est apparent dans sa rhétorique avant l'invasion. Et si cela avait été facile, je pense qu'il aurait cherché à annexer complètement l'Ukraine pour en faire non seulement un État indépendant subordonné à la Russie, mais une partie de la Russie. S'il avait réussi, je pense qu'il aurait visé d'autres anciennes républiques soviétiques qui ne sont pas totalement alignées sur la Russie, comme la Moldavie ou la Géorgie elle-même. Et si c'était assez facile, il se pencherait sur les États baltes, bien qu'il s'agisse bien sûr d'un scénario totalement différent puisqu'ils font partie de l'OTAN. Maintenant, à mon avis, il a dû ajuster son objectif. Je pense qu'il espère toujours obtenir un changement de régime en Ukraine. Le scénario, cependant, est qu'il pourrait se retrouver dans un bourbier en Ukraine dont il ne veut pas se retirer, mais où il ne peut pas non plus avancer vers son objectif ultime. Avant l'invasion, M. Biden a clairement indiqué que l'OTAN ou les forces américaines ne combattraient pas directement en Ukraine, mais il n'a annoncé aucune restriction en termes de soutien financier ou d'armement pour M. Zelensky. Récemment, cependant, les Américains et leurs alliés ont exclu d'envoyer des avions de guerre en Ukraine. Pourquoi ne pas envoyer des avions s'ils envoient déjà des drones anti-aériens ? L'envoi d'avions serait une formule d'escalade du conflit. En effet, l'envoi d'avions par voie terrestre dans une zone de guerre constituerait un défi logistique majeur. L'avion devrait alors décoller du territoire de l'OTAN, mener des opérations militaires, puis revenir à la base. L'idée initiale était donc que les avions partent d'une base en Allemagne et non en Pologne, car depuis la base aérienne polonaise située près de la frontière ukrainienne, les avions et la base aérienne elle-même seraient des cibles faciles pour les Russes. Mais ce n'est pas le seul problème. Même si les pilotes étaient ukrainiens, il s'agirait d'avions polonais, partant d'une base américaine en Allemagne pour attaquer le territoire ukrainien et revenir ensuite à la base. Les Russes verraient évidemment cela comme une escalade de l'implication des États-Unis et des alliés de l'OTAN. Mais les États-Unis et leurs alliés envoient constamment des armes aux Ukrainiens et ces armes passent généralement par la frontière polono-ukrainienne. Alors quelle est la différence entre envoyer des avions ou d'autres armes depuis le territoire polonais ? Oui, et c'est pourquoi l'une des plus grandes préoccupations aujourd'hui est la possibilité que la Russie cible ces convois de ressources et d'approvisionnement traversant la frontière polono-ukrainienne. C'est pourquoi je pense que si un membre de l'OTAN est plus susceptible d'être attaqué par les Russes aujourd'hui, c'est la Pologne. Il est vrai que Poutine a des intérêts territoriaux dans les Balkans, qui auraient été une cible plus évidente dans le passé, mais la Pologne est maintenant celle qui offre l'assistance la plus directe à l'Ukraine, et il est facile pour les Russes de dire que la Pologne est une filière d'armement pour les Ukrainiens, et que c'est là que vont la plupart des réfugiés. Cela pourrait donc être précisément l'argument de la Russie pour attaquer un pays de l'OTAN en l'accusant d'avoir attaqué le premier, que l'argument des dirigeants politiques américains selon lequel il existe une distinction entre la fourniture d'armes et leur utilisation directe dans une guerre est une farce. Existe-t-il un précédent historique pour une telle situation ? Le meilleur exemple historique est celui des États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale. En 1937, le Japon a été impliqué dans une guerre en Chine et les États-Unis ont fini par lui imposer un embargo sur le pétrole. La Chine a ensuite bénéficié des fournitures du prêt-bail (un programme du président américain Franklin Roosevelt visant à financer, par le biais de prêts, des armes et des ressources pour les pays alliés). Cela a conduit le Japon à réaliser qu'il ne pourrait pas gagner la guerre en Chine avec le soutien des États-Unis et à prendre la décision d'attaquer Pearl Harbor. En fait, l'attaque du Japon sur Pearl Harbor visait à stopper l'aide de guerre à la Chine, même si les Américains n'avaient pas de troupes sur le sol chinois. Il s'agit d'un cas classique où les États-Unis ont essayé d'éviter de s'impliquer effectivement dans le conflit, mais ont été perçus comme une menace tellement importante qu'ils ont fini par être attaqués et entraînés directement dans le conflit. La Chine est au cœur du sort du conflit en Ukraine et a jusqu'à présent maintenu une position ambiguë. La semaine dernière, son dirigeant Xi Jinping et le président Biden ont parlé de la situation pendant près de deux heures. Les Américains ont accusé les Chinois d'envisager de financer les Russes, ce que Pékin dément. Après la conversation, Xi a déclaré que les pays ne devaient pas s'affronter sur les champs de bataille. Comment voyez-vous la situation en Chine ? Tout au long de cette crise, la Chine a adopté une position ambiguë, sans faire de déclaration ferme pour ou contre la Russie. Ce qui semble ressortir de cette conversation entre les États-Unis et la Chine, à savoir éviter une confrontation directe en Ukraine, peut être lu de plusieurs manières. Cela ne signifie pas que la Chine ne soutiendra pas la Russie. Cela signifie simplement que, comme Biden, Xi n'a pas l'intention d'envoyer des troupes chinoises directement en Ukraine. Aucun des deux pays ne souhaite qu'une éventuelle guerre par procuration entre eux se transforme en une guerre directe entre les États-Unis et la Chine. Et il est bon de rappeler que les deux pays étaient déjà dans des camps opposés lors de conflits après la Seconde Guerre mondiale : le Vietnam en est le meilleur exemple. Mais même si l'on ne s'attend pas à une confrontation directe entre les deux pays, il n'est pas exclu que la Chine fournisse une forme d'assistance directe à la Russie. Et il est certain que la menace de sanctions économiques (par les États-Unis) ne suffit pas à empêcher la Chine de faire ce qu'elle estime être dans son intérêt stratégique primordial. Les échanges commerciaux considérables entre les États-Unis et la Chine permettent d'affirmer qu'une guerre entre les deux pays est improbable en raison de son coût économique pour les deux pays et pour le monde entier. Mais en 2017, lorsque la crise des missiles nord-coréens a éclaté, la Chine a apaisé la crise en précisant que si les États-Unis attaquaient la Corée du Nord, les Chinois défendraient le pays, même s'ils resteraient neutres si une attaque américaine était motivée par une provocation nord-coréenne. Et l'aide à la Russie suit la même logique. Poutine et Xi ont récemment signé un accord d'amitié ; ils se considèrent comme faisant partie de ce nouvel ordre international qu'ils veulent diriger. C'est donc l'une des plus grandes implications de ce conflit, qui va bien au-delà des scénarios horribles d'attaques contre des civils et de la destruction d'un pays. Si la Chine devait opter pour une alliance avec la Russie afin de tenter de créer un ordre international alternatif à celui de l'Occident, cela aurait d'énormes implications pour le reste du 21e siècle.
Guerre Ukraine - Russie : Nous sommes peut-être aux premiers stades d'une troisième guerre mondiale - Paul Poast En se projetant dans l'avenir, le 24 février 2022, les historiens pourront dire que ce n'est pas seulement le début de l'invasion du territoire ukrainien par les troupes russes, mais aussi le début de la troisième guerre mondiale, affirme le politologue Paul Poast. Professeur à l'université de Chicago et spécialiste de la manière dont le pouvoir financier est au cœur des efforts de guerre, M. Poast soutient que la participation active à la guerre va bien au-delà de l'envoi de troupes sur le champ de bataille. Pour lui, armer ou financer un camp dans un conflit, c'est aussi y participer activement. A surtout lire sur BBC Afrique : Ainsi, tant les États-Unis que l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) - qui, ces dernières semaines, ont envoyé des milliards de dollars d'aide aux Ukrainiens et appliqué les plus grandes sanctions économiques de l'histoire contre la Russie de Vladimir Poutine - pourraient être considérés comme des participants à la guerre actuelle. Ainsi, selon cette interprétation, dans la pratique, les grandes puissances économiques et militaires du monde (Russie, États-Unis et Europe occidentale) seraient déjà en confrontation directe et nous vivrions le début de la troisième guerre mondiale. Il existe des précédents historiques pour soutenir l'interprétation de Poast. La principale, selon le politologue, serait l'attaque japonaise sur Pearl Harbor, un acte qui a entraîné les Américains sur les champs de bataille de la Seconde Guerre mondiale. Selon le même raisonnement, M. Poast estime que ce n'est qu'une question de temps - ainsi que de capacité organisationnelle et de force militaire - avant que la Russie n'attaque la Pologne, où passent la plupart des convois d'aide de l'OTAN et des États-Unis à l'Ukraine. Cela conduirait toutefois à une escalade majeure de la guerre, car la Pologne est membre de l'OTAN, ce qui impliquerait que les autres pays de l'alliance lui viennent en aide sur les champs de bataille. Vous trouverez ci-dessous les principaux extraits de l'entretien accordé par M. Poast à BBC News Brasil Vivons-nous une guerre mondiale sans la comprendre pleinement ? Le président ukrainien Volodymyr Zelensky nous a dit que nous étions déjà dans la troisième guerre mondiale. D'autres leaders et penseurs ont dit des choses similaires. Ma réponse est que cela dépend de la façon dont vous définissez une guerre. Certaines personnes utilisent l'expression "troisième guerre mondiale" pour désigner un conflit dans lequel des armes nucléaires seraient utilisées, ce qui serait en fait une guerre très courte car il s'agirait d'un anéantissement nucléaire. D'autres diraient qu'une guerre mondiale doit avoir lieu en plusieurs endroits du monde en même temps. C'est-à-dire qu'elle ne peut pas être comme la guerre actuelle, uniquement en Ukraine, mais devrait inclure deux ou trois continents. Mais à mon avis, il n'est pas nécessaire d'aller aussi loin. Pour déterminer s'il s'agit d'une guerre mondiale, il faut se demander dans quelle mesure différents pays participent au conflit. Et cela est très lié à un autre concept que de nombreux hommes politiques et universitaires utilisent, à savoir la notion de guerre entre grandes puissances, ce qui, selon beaucoup, ne s'est pas produit depuis la Seconde Guerre mondiale. Ma réponse est donc que je pense que nous sommes peut-être aux premiers stades de ce que les historiens diront plus tard être le début d'une guerre mondiale, même si les armes nucléaires n'ont jamais été utilisées. Pourquoi pensez-vous cela ? D'abord, parce qu'il y a déjà une grande puissance directement impliquée : la Russie. Deuxièmement, bien que d'autres grandes puissances comme les États-Unis ne participent pas directement à la guerre, nous en sommes très proches. Les États-Unis fournissent ouvertement à l'Ukraine toutes sortes d'armes pour combattre la Russie. Et le fait qu'elles ne le fassent pas en secret, comme en Afghanistan lorsque ce pays a été envahi par l'Union soviétique en 1989, est un élément qui distingue vraiment la guerre actuelle des guerres dites subsidiaires plus traditionnelles, lorsque les puissances soutiennent un camp de manière voilée, sans le révéler ouvertement. Le Yémen est un excellent exemple de guerre subsidiaire entre, disons, l'Arabie saoudite et l'Iran, qui ont vécu une sorte de guerre froide pendant des décennies, où ils ont essayé d'éviter les conflits militaires directs entre eux mais ont investi dans de nombreux conflits militaires indirects au Yémen. Dans le conflit ukrainien, les parties sont très claires. D'un côté, nous avons la Russie, avec l'aide de la Biélorussie, qui cherche à obtenir l'aide d'autres pays comme la Chine. De l'autre côté, l'Ukraine est soutenue par l'OTAN, les États-Unis et plusieurs autres pays du soi-disant Occident. Donc, dans ce sens, les camps et le champ de bataille sont très clairs. Il existe de nombreuses caractéristiques des éléments que vous recherchez lorsque vous essayez de dire que quelque chose est une guerre entre grandes puissances et, selon le nombre de grandes puissances impliquées, vous pouvez dire qu'il s'agit vraiment d'une guerre mondiale. La seule chose qui pourrait amener quelqu'un à dire que nous ne sommes pas dans une guerre mondiale, c'est qu'il n'y a pas encore de confrontation militaire directe entre, disons, l'OTAN ou les forces américaines contre la Russie. Mais si vous regardez les commentaires de Zelensky et d'autres, il y a un ton selon lequel cela se produira inévitablement et, lorsque les historiens se pencheront sur cette période, ils diront qu'en février 2022, lorsque la guerre a commencé, les parties recevaient déjà de l'aide d'autres pays, et que progressivement, cela a alimenté la confrontation militaire directe. C'est la seule chose que nous n'avons pas encore vue. C'est important, bien sûr, mais tous les autres facteurs indiquent une guerre mondiale. Le président américain Joe Biden a déclaré qu'il n'enverrait pas de combattants américains pour combattre les Russes sur le territoire ukrainien, mais il ne semble pas considérer l'envoi d'armes et de ressources financières comme faisant partie de la guerre. Or, l'engagement des Américains dans les deux guerres mondiales a précisément commencé par l'aide économique et en armement qu'ils ont envoyée à leurs alliés. Comment, alors, expliquer cette ligne de non-participation qui semble plutôt artificielle ? Je pense qu'artificiel est le bon mot. L'un de mes principaux domaines de recherche est ce que j'appelle l'économie politique de la guerre. Je prends donc très au sérieux l'idée de fournir des fonds, des fournitures, des ressources et la manière dont cela est vital pour la guerre. Pour moi, si vous êtes le principal bailleur de fonds/fournisseur, vous êtes un contributeur clé à l'effort de guerre. Il est donc difficile de dire que vous ne participez pas à cette guerre. Le mot artificiel est très important, car si l'on considère la participation des États-Unis à la Seconde Guerre mondiale en particulier, les Américains ont contribué à approvisionner les Alliés des années avant qu'ils ne soient directement impliqués dans les conflits. Bien que les États-Unis n'envoient officiellement des troupes à la guerre qu'en 1942, entre 1940 et 1941, ils fournissent déjà les armes et, du point de vue de l'Allemagne, de Hitler, ils sont déjà impliqués dans le conflit et sont déjà considérés comme une menace majeure. Par conséquent, du point de vue de l'ennemi, il importe peu que vous déclariez la guerre ou que vous vous reconnaissiez comme faisant partie de la guerre si, en finançant ou en armant un camp, vous devenez la principale raison pour laquelle l'ennemi perd cette guerre ou a plus de mal à la gagner. Vous pouvez voir que Poutine fonctionne avec cette logique de comprendre l'aide à l'Ukraine de l'Ouest, de l'OTAN et des États-Unis, comme faisant partie du conflit. Il a même fait des déclarations sur le fait que ces sanctions sont déjà une guerre économique. Du point de vue de Poutine, il est déjà en guerre avec l'Occident, avec les États-Unis, et il lui importe peu que les troupes américaines n'aient pas encore été utilisées. Bien sûr, on peut dire que cela a de l'importance, car la présence de l'armée américaine serait un point clé de l'escalade du conflit. Mais si Poutine continue de voir ses progrès militaires en Ukraine contrariés, il dira que la cause en est l'assistance fournie par les États-Unis et l'OTAN. Et, selon son raisonnement, Poutine n'a pas tort de le penser. Oui, il y a ceux qui remettent en question ce raisonnement, en disant : "Poutine n'a pas encore attaqué un pays de l'OTAN, s'il croit vraiment être en guerre avec l'OTAN, n'aurait-il pas déjà attaqué la Pologne ? Et la réponse pourrait être : "Le temps nous le dira". Il se peut que, dans les prochaines semaines, il attaque la Pologne. Et il se peut qu'il ne l'ait pas encore fait parce qu'il n'a pas la capacité d'ouvrir un nouveau front militaire en raison des grandes difficultés en Ukraine. En fait, il pourrait être assez rationnel pour dire : "Je ne veux pas tirer une arme nucléaire parce que je ne suis pas encore dans une situation suffisamment désespérée pour le faire". Mais je pense que si j'avais des conditions militaires légèrement meilleures, j'aurais étendu cette guerre maintenant. Au début de la guerre, j'ai expliqué qu'en fonction de la facilité avec laquelle il parviendrait à conquérir l'Ukraine - ce qui, bien sûr, s'est avéré assez difficile - Poutine chercherait à étendre le conflit aux pays voisins. Je pense donc que la seule raison pour laquelle il n'a pas encore attaqué d'autres parties de l'Europe est qu'il n'a pas encore réussi à gagner en Ukraine et qu'il n'a donc aucun moyen de réorienter ses forces. Mais il s'agirait d'un scénario dans lequel les intentions de Poutine vont bien au-delà de l'Ukraine. À votre avis, que veut Poutine avec son offensive militaire ? Je pense que son objectif ultime était de recréer au moins une partie de l'empire de l'Union soviétique, voire de l'empire russe. Ceci est apparent dans sa rhétorique avant l'invasion. Et si cela avait été facile, je pense qu'il aurait cherché à annexer complètement l'Ukraine pour en faire non seulement un État indépendant subordonné à la Russie, mais une partie de la Russie. S'il avait réussi, je pense qu'il aurait visé d'autres anciennes républiques soviétiques qui ne sont pas totalement alignées sur la Russie, comme la Moldavie ou la Géorgie elle-même. Et si c'était assez facile, il se pencherait sur les États baltes, bien qu'il s'agisse bien sûr d'un scénario totalement différent puisqu'ils font partie de l'OTAN. Maintenant, à mon avis, il a dû ajuster son objectif. Je pense qu'il espère toujours obtenir un changement de régime en Ukraine. Le scénario, cependant, est qu'il pourrait se retrouver dans un bourbier en Ukraine dont il ne veut pas se retirer, mais où il ne peut pas non plus avancer vers son objectif ultime. Avant l'invasion, M. Biden a clairement indiqué que l'OTAN ou les forces américaines ne combattraient pas directement en Ukraine, mais il n'a annoncé aucune restriction en termes de soutien financier ou d'armement pour M. Zelensky. Récemment, cependant, les Américains et leurs alliés ont exclu d'envoyer des avions de guerre en Ukraine. Pourquoi ne pas envoyer des avions s'ils envoient déjà des drones anti-aériens ? L'envoi d'avions serait une formule d'escalade du conflit. En effet, l'envoi d'avions par voie terrestre dans une zone de guerre constituerait un défi logistique majeur. L'avion devrait alors décoller du territoire de l'OTAN, mener des opérations militaires, puis revenir à la base. L'idée initiale était donc que les avions partent d'une base en Allemagne et non en Pologne, car depuis la base aérienne polonaise située près de la frontière ukrainienne, les avions et la base aérienne elle-même seraient des cibles faciles pour les Russes. Mais ce n'est pas le seul problème. Même si les pilotes étaient ukrainiens, il s'agirait d'avions polonais, partant d'une base américaine en Allemagne pour attaquer le territoire ukrainien et revenir ensuite à la base. Les Russes verraient évidemment cela comme une escalade de l'implication des États-Unis et des alliés de l'OTAN. Mais les États-Unis et leurs alliés envoient constamment des armes aux Ukrainiens et ces armes passent généralement par la frontière polono-ukrainienne. Alors quelle est la différence entre envoyer des avions ou d'autres armes depuis le territoire polonais ? Oui, et c'est pourquoi l'une des plus grandes préoccupations aujourd'hui est la possibilité que la Russie cible ces convois de ressources et d'approvisionnement traversant la frontière polono-ukrainienne. C'est pourquoi je pense que si un membre de l'OTAN est plus susceptible d'être attaqué par les Russes aujourd'hui, c'est la Pologne. Il est vrai que Poutine a des intérêts territoriaux dans les Balkans, qui auraient été une cible plus évidente dans le passé, mais la Pologne est maintenant celle qui offre l'assistance la plus directe à l'Ukraine, et il est facile pour les Russes de dire que la Pologne est une filière d'armement pour les Ukrainiens, et que c'est là que vont la plupart des réfugiés. Cela pourrait donc être précisément l'argument de la Russie pour attaquer un pays de l'OTAN en l'accusant d'avoir attaqué le premier, que l'argument des dirigeants politiques américains selon lequel il existe une distinction entre la fourniture d'armes et leur utilisation directe dans une guerre est une farce. Existe-t-il un précédent historique pour une telle situation ? Le meilleur exemple historique est celui des États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale. En 1937, le Japon a été impliqué dans une guerre en Chine et les États-Unis ont fini par lui imposer un embargo sur le pétrole. La Chine a ensuite bénéficié des fournitures du prêt-bail (un programme du président américain Franklin Roosevelt visant à financer, par le biais de prêts, des armes et des ressources pour les pays alliés). Cela a conduit le Japon à réaliser qu'il ne pourrait pas gagner la guerre en Chine avec le soutien des États-Unis et à prendre la décision d'attaquer Pearl Harbor. En fait, l'attaque du Japon sur Pearl Harbor visait à stopper l'aide de guerre à la Chine, même si les Américains n'avaient pas de troupes sur le sol chinois. Il s'agit d'un cas classique où les États-Unis ont essayé d'éviter de s'impliquer effectivement dans le conflit, mais ont été perçus comme une menace tellement importante qu'ils ont fini par être attaqués et entraînés directement dans le conflit. La Chine est au cœur du sort du conflit en Ukraine et a jusqu'à présent maintenu une position ambiguë. La semaine dernière, son dirigeant Xi Jinping et le président Biden ont parlé de la situation pendant près de deux heures. Les Américains ont accusé les Chinois d'envisager de financer les Russes, ce que Pékin dément. Après la conversation, Xi a déclaré que les pays ne devaient pas s'affronter sur les champs de bataille. Comment voyez-vous la situation en Chine ? Tout au long de cette crise, la Chine a adopté une position ambiguë, sans faire de déclaration ferme pour ou contre la Russie. Ce qui semble ressortir de cette conversation entre les États-Unis et la Chine, à savoir éviter une confrontation directe en Ukraine, peut être lu de plusieurs manières. Cela ne signifie pas que la Chine ne soutiendra pas la Russie. Cela signifie simplement que, comme Biden, Xi n'a pas l'intention d'envoyer des troupes chinoises directement en Ukraine. Aucun des deux pays ne souhaite qu'une éventuelle guerre par procuration entre eux se transforme en une guerre directe entre les États-Unis et la Chine. Et il est bon de rappeler que les deux pays étaient déjà dans des camps opposés lors de conflits après la Seconde Guerre mondiale : le Vietnam en est le meilleur exemple. Mais même si l'on ne s'attend pas à une confrontation directe entre les deux pays, il n'est pas exclu que la Chine fournisse une forme d'assistance directe à la Russie. Et il est certain que la menace de sanctions économiques (par les États-Unis) ne suffit pas à empêcher la Chine de faire ce qu'elle estime être dans son intérêt stratégique primordial. Les échanges commerciaux considérables entre les États-Unis et la Chine permettent d'affirmer qu'une guerre entre les deux pays est improbable en raison de son coût économique pour les deux pays et pour le monde entier. Mais en 2017, lorsque la crise des missiles nord-coréens a éclaté, la Chine a apaisé la crise en précisant que si les États-Unis attaquaient la Corée du Nord, les Chinois défendraient le pays, même s'ils resteraient neutres si une attaque américaine était motivée par une provocation nord-coréenne. Et l'aide à la Russie suit la même logique. Poutine et Xi ont récemment signé un accord d'amitié ; ils se considèrent comme faisant partie de ce nouvel ordre international qu'ils veulent diriger. C'est donc l'une des plus grandes implications de ce conflit, qui va bien au-delà des scénarios horribles d'attaques contre des civils et de la destruction d'un pays. Si la Chine devait opter pour une alliance avec la Russie afin de tenter de créer un ordre international alternatif à celui de l'Occident, cela aurait d'énormes implications pour le reste du 21e siècle.
https://www.bbc.com/afrique/monde-60900840
3politics
Talibans en Afghanistan : en quoi consiste l'accord de Doha signé entre l'administration Trump et les talibans et pourquoi il a été déterminant pour le retour au pouvoir des islamistes ?
Le scénario de la reprise rapide du pouvoir par les talibans en Afghanistan a été élaboré bien avant la prise de Kaboul le 15 août. Le 29 février 2020, le gouvernement américain, dirigé par Donald Trump, et les talibans ont signé un accord à Doha, au Qatar, qui fixe un calendrier pour le retrait définitif des États-Unis et de leurs alliés après près de 20 ans de conflit. En contrepartie, les talibans se sont engagés à ne pas permettre que le territoire afghan soit utilisé pour planifier ou mener des actions qui menacent la sécurité des États-Unis. A surtout lire sur BBC Afrique : Il est officiellement appelé l'Accord pour ramener la paix en Afghanistan, bien que jusqu'à présent son seul résultat observable est la chute du gouvernement afghan, avec le départ du président Ashraf Ghani du pays, et la crainte que les talibans ne rétablissent le régime fondamentaliste qu'ils avaient imposé à l'Afghanistan avant l'invasion occidentale. De nombreux experts estiment que le retour des talibans est une conséquence de l'accord de Doha. "Ce n'était pas un accord de paix, c'était une reddition", explique, à BBC Mundo, Husain Haqqani, directeur pour l'Asie centrale et du Sud à l'Institut Hudson et ancien ambassadeur du Pakistan aux États-Unis. L'accord a fixé un calendrier pour le retrait des troupes américaines et des alliés internationaux dans les 14 mois suivant l'annonce de l'accord. Washington s'est également engagé à lever les sanctions qu'il avait imposées aux dirigeants talibans. En contrepartie, Washington a obtenu l'engagement que les talibans ne laisseraient "aucun de leurs membres ou d'autres individus ou groupes, y compris Al-Qaïda, utiliser le territoire afghan pour menacer la sécurité des États-Unis et de leurs alliés". Il a également révélé que les Talibans et le gouvernement afghan entameraient alors des négociations dites "d'Afghan à Afghan", qui devraient aboutir à un cessez-le-feu et à un accord final sur l'avenir politique du pays. Les Talibans ont inclus à la fin de la négociation une demande d'accord de libération des prisonniers, qui a finalement été accepté. Jusqu'à 5 000 prisonniers talibans et 1 000 fonctionnaires du gouvernement afghan détenus par les talibans devaient être libérés. Pour Laurel Miller, diplomate américain à la retraite et directeur du programme Asie de l'International Crisis Group, un groupe de réflexion, "rien de ce qui se passe n'est surprenant". Haqqani, quant à lui, affirme que "la seule chose que les talibans ont acceptée est le retrait des États-Unis". "Ils ont dit : 'ok, nous allons entamer un dialogue avec le gouvernement afghan'. Mais ils n'ont jamais été sérieux à ce sujet. Le fait est que le gouvernement afghan est tombé avant que le dialogue avec les talibans n'aboutisse au cessez-le-feu prévu et à un accord final. Et même la violence s'est intensifiée dans les mois qui ont suivi l'accord, selon certains observateurs, en raison de l'intérêt des talibans à contrôler le plus de territoire possible et à gagner en force face à ces négociations peu concluantes. L'accord de Doha reposait sur le postulat, répété par l'administration de Joe Biden et de son prédécesseur, Donald Trump, que les forces de sécurité afghanes prendraient le contrôle de la situation après le retrait occidental. Mais les capitales afghanes sont tombées ces derniers jours aux mains des talibans, sans que les forces de gouvernementales, dans la formation et l'équipement desquelles les États-Unis ont investi des millions de dollars ces dernières années, n'opposent une grande résistance. Selon des sources militaires anonymes citées par le Washington Post, de nombreux commandants militaires et de police afghans ont accepté de se rendre aux talibans en échange d'argent une fois que l'accord de Doha a clairement indiqué que le retrait des forces américaines était imminent. L'une des grandes préoccupations actuelles est de savoir ce qu'il adviendra des femmes afghanes, car on craint qu'elles ne subissent à nouveau les discriminations et les violences sexistes qui ont marqué le régime des talibans dans les années 1990. L'accord de Doha ne mentionne rien à leur sujet et n'oblige pas les talibans à respecter les droits de l'homme. Le porte-parole des talibans, Suhail Saheen, a signalé à la BBC que dans le nouvel Afghanistan, "les femmes pourront avoir accès à l'éducation et au travail". Mais l'analyste Haqqani prévient que "la parole des talibans n'est jamais digne de confiance : ils portent toujours leurs promesses devant des tribunaux régis par leur interprétation de l'islam". Haqqani estime que "ce n'est qu'une question de temps avant que la menace d'actions terroristes en provenance d'Afghanistan que les pays occidentaux redoutent ne se concrétise" et regrette que l'accord de Doha ne comprenne aucun mécanisme permettant de s'assurer que les talibans respectent effectivement leur engagement de ne pas laisser l'Afghanistan devenir une base terroriste. Il est l'un de ceux qui craignent que les 5 000 prisonniers libérés dans le cadre de l'accord de Doha ne comprennent des membres d'organisations djihadistes telles qu'Al-Qaida, l'État islamique ou le Mouvement islamique du Turkestan oriental, qui vise la région chinoise du Xinjiang, où vivent les Ouïgours, une minorité de musulmans chinois. L'invasion de l'Afghanistan faisait partie de la "guerre contre le terrorisme" déclarée par l'ancien président américain George W. Bush après les attentats du 11 septembre 2001. L'Afghanistan des talibans était l'une des bases d'Al-Qaida et les services de renseignement américains y ont localisé le principal quartier général de son chef, Oussama Ben Laden, ainsi qu'au Pakistan voisin. Ses actions contre les intérêts américains et occidentaux ont ensuite été rejointes par celles de l'État islamique autoproclamé. Lorsque Trump est arrivé à la Maison Blanche en 2017, il l'a fait en promettant de mettre fin aux "guerres sans fin" de l'Amérique. En 2018, il a entamé des pourparlers avec les talibans pour mettre fin à un conflit dans lequel plus de 2 400 militaires américains et plus de 32 000 civils afghans ont été tués. M. Trump a chargé l'envoyé spécial américain en Afghanistan, Zalmay Khaliljad, de négocier un accord avec les talibans à Doha, où une grande partie de la direction des talibans, dirigée par le mollah Abdul Ghani Baradar, est installée depuis longtemps. Les négociations ont été interrompues à plusieurs reprises et Trump a même considéré que l'accord était "mort", mais Washington a fini par accéder à la demande des talibans de retirer le gouvernement afghan des négociations et le dialogue a été débloqué. Lorsqu'il a annoncé l'accord, M. Trump a prévenu : "si les choses tournent mal, nous reviendrons avec une force comme nous n'en avons jamais vu auparavant". Son successeur à la Maison Blanche, Biden, a décidé d'accélérer le retrait et, malgré les images de ces dernières heures, a réaffirmé sa décision de mettre fin à "la plus longue guerre de l'Amérique". Des mots comme ceux du secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, après l'annonce de l'accord de Doha, resteront dans les annales de l'histoire : "nous ne partirons que lorsque les conditions seront réunies". C'est également le cas de la militante afghane Zahra Husseini, qui explique à l'AFP : "en regardant la signature de l'accord, j'avais le mauvais pressentiment qu'il conduirait au retour des talibans au pouvoir et non à la paix".
Talibans en Afghanistan : en quoi consiste l'accord de Doha signé entre l'administration Trump et les talibans et pourquoi il a été déterminant pour le retour au pouvoir des islamistes ? Le scénario de la reprise rapide du pouvoir par les talibans en Afghanistan a été élaboré bien avant la prise de Kaboul le 15 août. Le 29 février 2020, le gouvernement américain, dirigé par Donald Trump, et les talibans ont signé un accord à Doha, au Qatar, qui fixe un calendrier pour le retrait définitif des États-Unis et de leurs alliés après près de 20 ans de conflit. En contrepartie, les talibans se sont engagés à ne pas permettre que le territoire afghan soit utilisé pour planifier ou mener des actions qui menacent la sécurité des États-Unis. A surtout lire sur BBC Afrique : Il est officiellement appelé l'Accord pour ramener la paix en Afghanistan, bien que jusqu'à présent son seul résultat observable est la chute du gouvernement afghan, avec le départ du président Ashraf Ghani du pays, et la crainte que les talibans ne rétablissent le régime fondamentaliste qu'ils avaient imposé à l'Afghanistan avant l'invasion occidentale. De nombreux experts estiment que le retour des talibans est une conséquence de l'accord de Doha. "Ce n'était pas un accord de paix, c'était une reddition", explique, à BBC Mundo, Husain Haqqani, directeur pour l'Asie centrale et du Sud à l'Institut Hudson et ancien ambassadeur du Pakistan aux États-Unis. L'accord a fixé un calendrier pour le retrait des troupes américaines et des alliés internationaux dans les 14 mois suivant l'annonce de l'accord. Washington s'est également engagé à lever les sanctions qu'il avait imposées aux dirigeants talibans. En contrepartie, Washington a obtenu l'engagement que les talibans ne laisseraient "aucun de leurs membres ou d'autres individus ou groupes, y compris Al-Qaïda, utiliser le territoire afghan pour menacer la sécurité des États-Unis et de leurs alliés". Il a également révélé que les Talibans et le gouvernement afghan entameraient alors des négociations dites "d'Afghan à Afghan", qui devraient aboutir à un cessez-le-feu et à un accord final sur l'avenir politique du pays. Les Talibans ont inclus à la fin de la négociation une demande d'accord de libération des prisonniers, qui a finalement été accepté. Jusqu'à 5 000 prisonniers talibans et 1 000 fonctionnaires du gouvernement afghan détenus par les talibans devaient être libérés. Pour Laurel Miller, diplomate américain à la retraite et directeur du programme Asie de l'International Crisis Group, un groupe de réflexion, "rien de ce qui se passe n'est surprenant". Haqqani, quant à lui, affirme que "la seule chose que les talibans ont acceptée est le retrait des États-Unis". "Ils ont dit : 'ok, nous allons entamer un dialogue avec le gouvernement afghan'. Mais ils n'ont jamais été sérieux à ce sujet. Le fait est que le gouvernement afghan est tombé avant que le dialogue avec les talibans n'aboutisse au cessez-le-feu prévu et à un accord final. Et même la violence s'est intensifiée dans les mois qui ont suivi l'accord, selon certains observateurs, en raison de l'intérêt des talibans à contrôler le plus de territoire possible et à gagner en force face à ces négociations peu concluantes. L'accord de Doha reposait sur le postulat, répété par l'administration de Joe Biden et de son prédécesseur, Donald Trump, que les forces de sécurité afghanes prendraient le contrôle de la situation après le retrait occidental. Mais les capitales afghanes sont tombées ces derniers jours aux mains des talibans, sans que les forces de gouvernementales, dans la formation et l'équipement desquelles les États-Unis ont investi des millions de dollars ces dernières années, n'opposent une grande résistance. Selon des sources militaires anonymes citées par le Washington Post, de nombreux commandants militaires et de police afghans ont accepté de se rendre aux talibans en échange d'argent une fois que l'accord de Doha a clairement indiqué que le retrait des forces américaines était imminent. L'une des grandes préoccupations actuelles est de savoir ce qu'il adviendra des femmes afghanes, car on craint qu'elles ne subissent à nouveau les discriminations et les violences sexistes qui ont marqué le régime des talibans dans les années 1990. L'accord de Doha ne mentionne rien à leur sujet et n'oblige pas les talibans à respecter les droits de l'homme. Le porte-parole des talibans, Suhail Saheen, a signalé à la BBC que dans le nouvel Afghanistan, "les femmes pourront avoir accès à l'éducation et au travail". Mais l'analyste Haqqani prévient que "la parole des talibans n'est jamais digne de confiance : ils portent toujours leurs promesses devant des tribunaux régis par leur interprétation de l'islam". Haqqani estime que "ce n'est qu'une question de temps avant que la menace d'actions terroristes en provenance d'Afghanistan que les pays occidentaux redoutent ne se concrétise" et regrette que l'accord de Doha ne comprenne aucun mécanisme permettant de s'assurer que les talibans respectent effectivement leur engagement de ne pas laisser l'Afghanistan devenir une base terroriste. Il est l'un de ceux qui craignent que les 5 000 prisonniers libérés dans le cadre de l'accord de Doha ne comprennent des membres d'organisations djihadistes telles qu'Al-Qaida, l'État islamique ou le Mouvement islamique du Turkestan oriental, qui vise la région chinoise du Xinjiang, où vivent les Ouïgours, une minorité de musulmans chinois. L'invasion de l'Afghanistan faisait partie de la "guerre contre le terrorisme" déclarée par l'ancien président américain George W. Bush après les attentats du 11 septembre 2001. L'Afghanistan des talibans était l'une des bases d'Al-Qaida et les services de renseignement américains y ont localisé le principal quartier général de son chef, Oussama Ben Laden, ainsi qu'au Pakistan voisin. Ses actions contre les intérêts américains et occidentaux ont ensuite été rejointes par celles de l'État islamique autoproclamé. Lorsque Trump est arrivé à la Maison Blanche en 2017, il l'a fait en promettant de mettre fin aux "guerres sans fin" de l'Amérique. En 2018, il a entamé des pourparlers avec les talibans pour mettre fin à un conflit dans lequel plus de 2 400 militaires américains et plus de 32 000 civils afghans ont été tués. M. Trump a chargé l'envoyé spécial américain en Afghanistan, Zalmay Khaliljad, de négocier un accord avec les talibans à Doha, où une grande partie de la direction des talibans, dirigée par le mollah Abdul Ghani Baradar, est installée depuis longtemps. Les négociations ont été interrompues à plusieurs reprises et Trump a même considéré que l'accord était "mort", mais Washington a fini par accéder à la demande des talibans de retirer le gouvernement afghan des négociations et le dialogue a été débloqué. Lorsqu'il a annoncé l'accord, M. Trump a prévenu : "si les choses tournent mal, nous reviendrons avec une force comme nous n'en avons jamais vu auparavant". Son successeur à la Maison Blanche, Biden, a décidé d'accélérer le retrait et, malgré les images de ces dernières heures, a réaffirmé sa décision de mettre fin à "la plus longue guerre de l'Amérique". Des mots comme ceux du secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, après l'annonce de l'accord de Doha, resteront dans les annales de l'histoire : "nous ne partirons que lorsque les conditions seront réunies". C'est également le cas de la militante afghane Zahra Husseini, qui explique à l'AFP : "en regardant la signature de l'accord, j'avais le mauvais pressentiment qu'il conduirait au retour des talibans au pouvoir et non à la paix".
https://www.bbc.com/afrique/monde-58259138
0business
Requin Mégalodon : l'extinction du gros poisson est-elle liée à la concurrence des grands blancs ?
Un combat alimentaire préhistorique pourrait avoir sonné le glas du mégalodon, le plus grand requin qui ait jamais vécu. Une étude des dents fossiles du géant des océans suggère qu'il devait rivaliser pour se nourrir avec un autre prédateur féroce, le grand requin blanc. A surtout lire sur BBC Afrique : La lutte pour les stocks décroissants de baleines et d'autres proies pourrait avoir poussé le mégalodon à l'extinction il y a trois millions d'années. Les pressions environnementales, telles que les changements du niveau de la mer, ont également joué un rôle. L'extinction du mégalodon est un mystère persistant. De nombreux facteurs différents ont été proposés, de la perte d'habitat due aux changements du niveau de la mer à la réduction des proies. Dans cette dernière étude, des chercheurs internationaux ont utilisé les isotopes du zinc présents dans les dents de requins vivants et disparus pour comprendre le régime alimentaire d'animaux disparus depuis longtemps. Les indices chimiques présents dans les dents de requins vivants et dans 13 dents fossiles de mégalodon suggèrent que le grand requin blanc et le mégalodon occupaient autrefois des positions similaires dans le réseau alimentaire et qu'ils étaient peut-être en concurrence pour les mêmes aliments, notamment les baleines, les dauphins et les marsouins. Selon les scientifiques, cela pourrait avoir contribué à la disparition du mégalodon, parallèlement au changement climatique et à d'autres pressions environnementales. "C'est une pièce du puzzle qui prouve qu'il y avait une concurrence entre le grand blanc moderne et le mégalodon pour les ressources alimentaires aquatiques dans les océans à l'époque où ils étaient tous deux encore vivants", explique le professeur Thomas Tutken de l'université Johannes Gutenberg de Mayence, en Allemagne, qui a dirigé l'étude. Commentant ces recherches, publiées dans Nature Communications, Catalina Pimiento, de l'université de Swansea, a déclaré que des travaux supplémentaires étaient nécessaires pour résoudre le mystère de l'extinction du mégalodon. L'extinction a été étudiée sous de nombreux angles différents au cours de la dernière décennie, a-t-elle dit, les études suggérant de multiples facteurs. "Le mystère de ce que mangeait le mégalodon et de la mesure dans laquelle il était en concurrence avec d'autres requins reste entier", explique-t-elle. Le megalodon (Otodus megalodon) était un requin mégatoïde qui a parcouru les océans il y a environ 22 millions d'années jusqu'à environ trois millions d'années. Son nom signifie "grande dent". Trois fois plus grand que le grand requin blanc, le megalodon pouvait atteindre 18 m de long et peser jusqu'à 60 tonnes. Le mégalodon a fait parler de lui récemment lorsqu'un garçon de six ans a trouvé dans le Suffolk une dent de requin appartenant à un mégalodon géant préhistorique.
Requin Mégalodon : l'extinction du gros poisson est-elle liée à la concurrence des grands blancs ? Un combat alimentaire préhistorique pourrait avoir sonné le glas du mégalodon, le plus grand requin qui ait jamais vécu. Une étude des dents fossiles du géant des océans suggère qu'il devait rivaliser pour se nourrir avec un autre prédateur féroce, le grand requin blanc. A surtout lire sur BBC Afrique : La lutte pour les stocks décroissants de baleines et d'autres proies pourrait avoir poussé le mégalodon à l'extinction il y a trois millions d'années. Les pressions environnementales, telles que les changements du niveau de la mer, ont également joué un rôle. L'extinction du mégalodon est un mystère persistant. De nombreux facteurs différents ont été proposés, de la perte d'habitat due aux changements du niveau de la mer à la réduction des proies. Dans cette dernière étude, des chercheurs internationaux ont utilisé les isotopes du zinc présents dans les dents de requins vivants et disparus pour comprendre le régime alimentaire d'animaux disparus depuis longtemps. Les indices chimiques présents dans les dents de requins vivants et dans 13 dents fossiles de mégalodon suggèrent que le grand requin blanc et le mégalodon occupaient autrefois des positions similaires dans le réseau alimentaire et qu'ils étaient peut-être en concurrence pour les mêmes aliments, notamment les baleines, les dauphins et les marsouins. Selon les scientifiques, cela pourrait avoir contribué à la disparition du mégalodon, parallèlement au changement climatique et à d'autres pressions environnementales. "C'est une pièce du puzzle qui prouve qu'il y avait une concurrence entre le grand blanc moderne et le mégalodon pour les ressources alimentaires aquatiques dans les océans à l'époque où ils étaient tous deux encore vivants", explique le professeur Thomas Tutken de l'université Johannes Gutenberg de Mayence, en Allemagne, qui a dirigé l'étude. Commentant ces recherches, publiées dans Nature Communications, Catalina Pimiento, de l'université de Swansea, a déclaré que des travaux supplémentaires étaient nécessaires pour résoudre le mystère de l'extinction du mégalodon. L'extinction a été étudiée sous de nombreux angles différents au cours de la dernière décennie, a-t-elle dit, les études suggérant de multiples facteurs. "Le mystère de ce que mangeait le mégalodon et de la mesure dans laquelle il était en concurrence avec d'autres requins reste entier", explique-t-elle. Le megalodon (Otodus megalodon) était un requin mégatoïde qui a parcouru les océans il y a environ 22 millions d'années jusqu'à environ trois millions d'années. Son nom signifie "grande dent". Trois fois plus grand que le grand requin blanc, le megalodon pouvait atteindre 18 m de long et peser jusqu'à 60 tonnes. Le mégalodon a fait parler de lui récemment lorsqu'un garçon de six ans a trouvé dans le Suffolk une dent de requin appartenant à un mégalodon géant préhistorique.
https://www.bbc.com/afrique/monde-61673213
2health
"J'ai vu des femmes mourir à l'accouchement parce qu'elle n'avait pas certaines informations"
Faire danser les femmes enceintes et leur faire faire des exercices physiques, c’est la méthode utilisée par la sage-femme ivoirienne Achi-Christelle pour les aider à accoucher paisiblement. Achi-Christelle a créé l’association ’Oasis de la maternité' pour préparer les femmes à l’accouchement. La sage-femme a été motivée par la volonté d’éviter la mortalité maternelle ou infantile liée à la grossesse. "La musique adoucit les mères. Quand on danse, on est toujours heureux. Donc on a envie de créer cette joie-là. Non seulement, ça permet à la femme de déstresser, ça lui permet d’être heureuse, mais physiquement c’est bénéfique parce que ça lui permet de bouger", explique la sage-femme. Lors d'une de leur séance à laquelle Laté Lawson de la BBC a assisté, une dizaine de femmes enceintes trépignent, esquissent des pas de danse avec plaisir. Elles expérimentent la méthode de la sage-femme Achi-Christelle qui, à travers des sessions de conseils, d’exercices physiques et de danses avec des coachs spécialisés, les accompagne vers l’accouchement. "Elles pensent qu’elles dansent mais nous avons des pas particuliers que nous leur demandons de faire en bougeant sous la musique pour permettre vraiment de faciliter aussi le déroulement du travail d’accouchement'', dit Mme Achi-Christelle. Selon elle, "il n’y a vraiment pas de risque, au contraire, danser fait du bien au bébé". Flore Guilathé Adoni a participé aux sessions de Mme Achi. Elle a été encouragée par son mari à se joindre à cette méthode de thérapie originale. "J’ai entendu parler de cette séance par le biais de mon mari qui m’a incitée à venir. Je suis à ma troisième grossesse mais j’ai encore appris", indique-t-elle. Edith Yoro est une autre participante qui adhère à cette forme de thérapie pour femmes enceintes. "C’est la première grossesse du coup je craignais l’accouchement comment ça va se passer. Je cherchais déjà où trouver une maternité pour l’accouchement", explique Mme Yoro. "J’ai fait des recherches sur le net et j’ai trouvé Oasis de la maternité. Par la suite sur les réseaux sociaux j’ai vu qu’ils donnaient des cours de préparation à l’accouchement. Et je me suis inscrite. La première séance a aidé à dissiper mes craintes et mes peurs", témoigne-t-elle. A ses début, l’Oasis de la maternité donnait des conseils sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, le centre aide les femmes enceintes à réclamer leurs droits en salle d’accouchement. "La partie qui m’a le plus interpelée c’est sur les droits des femmes en salle d’accouchement parce qu’il y a des femmes qui sont mal informées ou sous-informées. Donc qui n’arrivent pas à demander des soins les plus basiques", affirme Flore Guilathé Adoni. "La parturiente qui arrive en salle d’accouchement a des droits. Elle a le droit d’être informée sur son état de santé. Elle a le droit de savoir si elle est en travail ou pas", confirme la sage-femme Achi-Christelle, présidente de Oasis de la maternité. Pour elle, la femme enceinte "a le droit de participer à la décision, de dire non", de signaler qu’elle ne veut pas d’un traitement. "On a obligation de tenir compte de son avis. Mais un avis qui est basé sur le fait qu’elle soit informée sur tous les risques qu’elle court si éventuellement elle refuse un certain traitement", rappelle-t-elle. "On sait que plusieurs femmes se plaignent de mauvais traitements souvent dans les maternités. Elles accouchent dans des conditions difficiles", confirme Mme Achi. Là-dessus Mme Achi-Christelle a conseillé aux femmes enceintes pour bien mener leur grossesse à terme est de bien suivre leur grossesse. "Les conseils qu’on peut donner à une femme pour mener sa grossesse à terme, il y en a plusieurs, mais le plus important c’est d’avoir un bon suivi de la grossesse", dit-elle. Pour ce faire, il faut que la première consultation intervienne, poursuit-elle, "avant 12 semaines de grossesse, c’est-à-dire avant 3 mois". "Ensuite, on a le suivi chaque mois, il faut respecter ses rendez-vous et accoucher aussi avec un personnel médical compétent et qualifié", conclut-elle.
"J'ai vu des femmes mourir à l'accouchement parce qu'elle n'avait pas certaines informations" Faire danser les femmes enceintes et leur faire faire des exercices physiques, c’est la méthode utilisée par la sage-femme ivoirienne Achi-Christelle pour les aider à accoucher paisiblement. Achi-Christelle a créé l’association ’Oasis de la maternité' pour préparer les femmes à l’accouchement. La sage-femme a été motivée par la volonté d’éviter la mortalité maternelle ou infantile liée à la grossesse. "La musique adoucit les mères. Quand on danse, on est toujours heureux. Donc on a envie de créer cette joie-là. Non seulement, ça permet à la femme de déstresser, ça lui permet d’être heureuse, mais physiquement c’est bénéfique parce que ça lui permet de bouger", explique la sage-femme. Lors d'une de leur séance à laquelle Laté Lawson de la BBC a assisté, une dizaine de femmes enceintes trépignent, esquissent des pas de danse avec plaisir. Elles expérimentent la méthode de la sage-femme Achi-Christelle qui, à travers des sessions de conseils, d’exercices physiques et de danses avec des coachs spécialisés, les accompagne vers l’accouchement. "Elles pensent qu’elles dansent mais nous avons des pas particuliers que nous leur demandons de faire en bougeant sous la musique pour permettre vraiment de faciliter aussi le déroulement du travail d’accouchement'', dit Mme Achi-Christelle. Selon elle, "il n’y a vraiment pas de risque, au contraire, danser fait du bien au bébé". Flore Guilathé Adoni a participé aux sessions de Mme Achi. Elle a été encouragée par son mari à se joindre à cette méthode de thérapie originale. "J’ai entendu parler de cette séance par le biais de mon mari qui m’a incitée à venir. Je suis à ma troisième grossesse mais j’ai encore appris", indique-t-elle. Edith Yoro est une autre participante qui adhère à cette forme de thérapie pour femmes enceintes. "C’est la première grossesse du coup je craignais l’accouchement comment ça va se passer. Je cherchais déjà où trouver une maternité pour l’accouchement", explique Mme Yoro. "J’ai fait des recherches sur le net et j’ai trouvé Oasis de la maternité. Par la suite sur les réseaux sociaux j’ai vu qu’ils donnaient des cours de préparation à l’accouchement. Et je me suis inscrite. La première séance a aidé à dissiper mes craintes et mes peurs", témoigne-t-elle. A ses début, l’Oasis de la maternité donnait des conseils sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, le centre aide les femmes enceintes à réclamer leurs droits en salle d’accouchement. "La partie qui m’a le plus interpelée c’est sur les droits des femmes en salle d’accouchement parce qu’il y a des femmes qui sont mal informées ou sous-informées. Donc qui n’arrivent pas à demander des soins les plus basiques", affirme Flore Guilathé Adoni. "La parturiente qui arrive en salle d’accouchement a des droits. Elle a le droit d’être informée sur son état de santé. Elle a le droit de savoir si elle est en travail ou pas", confirme la sage-femme Achi-Christelle, présidente de Oasis de la maternité. Pour elle, la femme enceinte "a le droit de participer à la décision, de dire non", de signaler qu’elle ne veut pas d’un traitement. "On a obligation de tenir compte de son avis. Mais un avis qui est basé sur le fait qu’elle soit informée sur tous les risques qu’elle court si éventuellement elle refuse un certain traitement", rappelle-t-elle. "On sait que plusieurs femmes se plaignent de mauvais traitements souvent dans les maternités. Elles accouchent dans des conditions difficiles", confirme Mme Achi. Là-dessus Mme Achi-Christelle a conseillé aux femmes enceintes pour bien mener leur grossesse à terme est de bien suivre leur grossesse. "Les conseils qu’on peut donner à une femme pour mener sa grossesse à terme, il y en a plusieurs, mais le plus important c’est d’avoir un bon suivi de la grossesse", dit-elle. Pour ce faire, il faut que la première consultation intervienne, poursuit-elle, "avant 12 semaines de grossesse, c’est-à-dire avant 3 mois". "Ensuite, on a le suivi chaque mois, il faut respecter ses rendez-vous et accoucher aussi avec un personnel médical compétent et qualifié", conclut-elle.
https://www.bbc.com/afrique/articles/cyr5gmer2ero
3politics
Des heurts et plusieurs arrestations lors d’une manifestation en Gambie
De nombreux manifestants réclamant le départ du président Adama Barrow ont été arrêtés dimanche à Banjul, la capitale, selon nos sources. Les arrestations sont survenues à la suite de heurts avec la police qui a dispersés les manifestants à coups de grenades lacrymogènes. Les manifestants ont répondu à l'appel du mouvement "Three Years Jotna" (Il est déjà trois ans), dont le président Abdu Njie aurait été arrêté par la police, selon un tweet de Fatu Network. Selon Fatu Camara, auteure du tweet : "Le président des 3 ans Jotna Abdou Njie vient d'être arrêté par la police" L'ancienne attachée de presse à la présidence sous le président Jammeh a aussi révélé dans un autre tweet que "peu de temps après avoir confirmé au Fatu Network que sa radio avait été fermée, la police a intercepté Gibbi S. Jallow, le directeur de la station de radio King FM". Toujours selon Fatu Camara, "Pa Modou Bojang, le propriétaire de Home FM Digital Radio et animateur de l'émission télévisée 'Menbekering' (Ce qui se passe, en mandingue), a publié sur sa page Facebook qu'il était actuellement en état d'arrestation. Nous obtenons également des informations selon lesquelles sa radio a été fermée". En réaction à cette vague d'arrestations, Aisha Darboe, dont le tweet est repris par l'activiste Fatou Jagne Senghor fustige "l'arrestation d'un journaliste, la fermeture d'une station de radio, la brutalité policière contre les manifestants". Aisha Darboe estime qu'il faut simplement "plus de formations, de sensibilisation pour changer les tendances dictatoriales de la sécurité et du gouvernement". "Beaucoup de personnes sont gravement blessées", dit-elle. Pour sa part, Fatou Jagne Senghor a signalé que "les forces de sécurité ont le devoir de protéger les journalistes. Les questions relatives au contenu des médias ne sont pas du ressort des forces de sécurité". Mme Senghor a rappelé qu'il existe un "organisme de réglementation compétent qui doit être autorisé à faire son travail". Le président Adama Barrow a été élu en décembre 2016 pour un mandat de cinq comme prévu par la constitution, mais il avait promis durant la campagne électorale de remettre le pouvoir après trois ans de transition. Le 16 décembre dernier le mouvement "Three years Jotna" avait organisé sa première manifestation à Banjul pour exiger la démission de l'actuel chef de l'Etat.
Des heurts et plusieurs arrestations lors d’une manifestation en Gambie De nombreux manifestants réclamant le départ du président Adama Barrow ont été arrêtés dimanche à Banjul, la capitale, selon nos sources. Les arrestations sont survenues à la suite de heurts avec la police qui a dispersés les manifestants à coups de grenades lacrymogènes. Les manifestants ont répondu à l'appel du mouvement "Three Years Jotna" (Il est déjà trois ans), dont le président Abdu Njie aurait été arrêté par la police, selon un tweet de Fatu Network. Selon Fatu Camara, auteure du tweet : "Le président des 3 ans Jotna Abdou Njie vient d'être arrêté par la police" L'ancienne attachée de presse à la présidence sous le président Jammeh a aussi révélé dans un autre tweet que "peu de temps après avoir confirmé au Fatu Network que sa radio avait été fermée, la police a intercepté Gibbi S. Jallow, le directeur de la station de radio King FM". Toujours selon Fatu Camara, "Pa Modou Bojang, le propriétaire de Home FM Digital Radio et animateur de l'émission télévisée 'Menbekering' (Ce qui se passe, en mandingue), a publié sur sa page Facebook qu'il était actuellement en état d'arrestation. Nous obtenons également des informations selon lesquelles sa radio a été fermée". En réaction à cette vague d'arrestations, Aisha Darboe, dont le tweet est repris par l'activiste Fatou Jagne Senghor fustige "l'arrestation d'un journaliste, la fermeture d'une station de radio, la brutalité policière contre les manifestants". Aisha Darboe estime qu'il faut simplement "plus de formations, de sensibilisation pour changer les tendances dictatoriales de la sécurité et du gouvernement". "Beaucoup de personnes sont gravement blessées", dit-elle. Pour sa part, Fatou Jagne Senghor a signalé que "les forces de sécurité ont le devoir de protéger les journalistes. Les questions relatives au contenu des médias ne sont pas du ressort des forces de sécurité". Mme Senghor a rappelé qu'il existe un "organisme de réglementation compétent qui doit être autorisé à faire son travail". Le président Adama Barrow a été élu en décembre 2016 pour un mandat de cinq comme prévu par la constitution, mais il avait promis durant la campagne électorale de remettre le pouvoir après trois ans de transition. Le 16 décembre dernier le mouvement "Three years Jotna" avait organisé sa première manifestation à Banjul pour exiger la démission de l'actuel chef de l'Etat.
https://www.bbc.com/afrique/region-51256541
3politics
Jacob Zuma : un mandat d'arrêt émis contre l'ancien président sud-africain
Il est reproché à l'ancien président Jacob Zuma son absence mardi à son procès pour corruption qui a été suspendu jusqu'au 6 mai prochain. L'Etat a demandé au juge Dhaya Pillay de la Haute Cour de délivrer un mandat d'arrêt à l'encontre de Zuma. L'équipe juridique de l'ancien chef d'Etat a présenté un dossier médical pour solliciter l'absence de son client au procès de Pietermaritzburg. Lire aussi : La défense de Zuma a signalé que son client était absent du pays depuis le 23 janvier pour des soins médicaux à l'étranger. Billy Downer, le procureur de la République, a demandé à la défense de fournir plus de clarifications sur la maladie de l'ancien chef d'Etat. Pour toute réponse, l'avocat de Zuma, Dan Mantsha, a déclaré que son problème de santé relevait de la sécurité nationale, puisque son médecin était attaché à l'armée. "Il est absurde pour l'État de douter de l'admissibilité de la note médicale tamponnée par notre propre responsable militaire", a plaidé l'avocat Mantsha. Lire aussi : En revanche, l'Autorité nationale des poursuites (NPA) a fait valoir que sa "note de maladie" était irrecevable parce que la date qui y figurait semblait avoir été modifiée. Le mandat, accordé par le juge Dhaya Pillay, n'entrera en vigueur que si le tribunal détermine que M. Zuma a donné de faux témoignages sur son état de santé ou ne se présente pas au tribunal le 6 mai. L'ancien président sud-africain est poursuivi pour 16 chefs d'accusation, dont la fraude, la corruption et le racket. Il aurait reçu 783 paiements en 1999 pour protéger la société française d'armement Thales d'une enquête sur un marché d'armes de plusieurs milliards de rands. Ces pots-de-vin auraient été reçus par l'intermédiaire de son ancien conseiller financier Shabir Shaik, qui a lui aussi été condamné pour les mêmes crimes. Regarder :
Jacob Zuma : un mandat d'arrêt émis contre l'ancien président sud-africain Il est reproché à l'ancien président Jacob Zuma son absence mardi à son procès pour corruption qui a été suspendu jusqu'au 6 mai prochain. L'Etat a demandé au juge Dhaya Pillay de la Haute Cour de délivrer un mandat d'arrêt à l'encontre de Zuma. L'équipe juridique de l'ancien chef d'Etat a présenté un dossier médical pour solliciter l'absence de son client au procès de Pietermaritzburg. Lire aussi : La défense de Zuma a signalé que son client était absent du pays depuis le 23 janvier pour des soins médicaux à l'étranger. Billy Downer, le procureur de la République, a demandé à la défense de fournir plus de clarifications sur la maladie de l'ancien chef d'Etat. Pour toute réponse, l'avocat de Zuma, Dan Mantsha, a déclaré que son problème de santé relevait de la sécurité nationale, puisque son médecin était attaché à l'armée. "Il est absurde pour l'État de douter de l'admissibilité de la note médicale tamponnée par notre propre responsable militaire", a plaidé l'avocat Mantsha. Lire aussi : En revanche, l'Autorité nationale des poursuites (NPA) a fait valoir que sa "note de maladie" était irrecevable parce que la date qui y figurait semblait avoir été modifiée. Le mandat, accordé par le juge Dhaya Pillay, n'entrera en vigueur que si le tribunal détermine que M. Zuma a donné de faux témoignages sur son état de santé ou ne se présente pas au tribunal le 6 mai. L'ancien président sud-africain est poursuivi pour 16 chefs d'accusation, dont la fraude, la corruption et le racket. Il aurait reçu 783 paiements en 1999 pour protéger la société française d'armement Thales d'une enquête sur un marché d'armes de plusieurs milliards de rands. Ces pots-de-vin auraient été reçus par l'intermédiaire de son ancien conseiller financier Shabir Shaik, qui a lui aussi été condamné pour les mêmes crimes. Regarder :
https://www.bbc.com/afrique/region-51371690
2health
Bioéthique : trois problèmes autour des greffes de cœur de porc chez un humain
Un Américain est devenu la première personne au monde à recevoir une transplantation cardiaque d'un porc génétiquement modifié. David Bennett, 57 ans, qui, selon les médecins, était trop malade pour avoir droit à un cœur humain, va bien quatre jours après le traitement expérimental de sept heures. La chirurgie est saluée par beaucoup comme une avancée médicale qui pourrait raccourcir les temps d'attente pour une transplantation et changer la vie des patients du monde entier. Mais certains se demandent si la procédure peut être éthiquement justifiée. Ils ont souligné les problèmes moraux potentiels liés à la sécurité des patients, aux droits des animaux et aux préoccupations religieuses. Alors, à quel point les greffes d'organes de porc sont-elles controversées ? Il s'agit d'une chirurgie expérimentale et comporte de grands risques pour le patient. Même les organes de donneurs humains bien appariés peuvent être rejetés après transplantation, et avec les organes animaux, le danger est susceptible d'être plus grand. Les médecins tentent depuis des décennies d' utiliser des organes d'animaux pour ce qu'on appelle la xénotransplantation , avec un succès mitigé . En 1984, des médecins californiens ont tenté de sauver la vie d'une fille en lui donnant le cœur d'un babouin, mais elle est décédée 21 jours plus tard. Bien que de tels traitements soient très, très risqués, certains éthiciens médicaux disent qu'ils devraient quand même aller de l'avant si le patient connaît les risques . "Vous ne pouvez jamais savoir si la personne mourra de manière catastrophique peu de temps après le traitement, mais vous ne pouvez pas continuer sans prendre le risque", a déclaré le professeur Julian Savulescu, président de la chaire Uehiro d'éthique pratique à l'Université d'Oxford. "Tant que l'individu comprend l'ensemble des risques, je pense que les gens devraient pouvoir consentir à ces expériences radicales", a-t-il ajouté. Savulescu a déclaré qu'il était important qu'ils aient toutes les options disponibles, y compris une assistance cardiaque mécanique ou une greffe humaine. Les médecins qui ont travaillé sur le cas de Bennett disent que l'opération était justifiée parce qu'il n'avait pas d'autres options de traitement et qu'il serait mort sans elle. Savulescu a déclaré qu'avant toute intervention chirurgicale, la procédure doit avoir subi "des tests très rigoureux sur des tissus non humains et des animaux" pour garantir sa sécurité. La greffe de Bennett n'a pas été réalisée dans le cadre d'un essai clinique, comme cela est souvent nécessaire pour les traitements expérimentaux. Et les médicaments qu'ils lui ont donnés n'ont pas encore été testés pour une utilisation sur des primates non humains. Mais la chirurgienne Christine Lau de la faculté de médecine de l'Université du Maryland, qui a participé à la planification de la procédure de Bennett, a déclaré qu'aucun raccourci n'avait été pris pour préparer l'opération. "Nous l'avons fait pendant des décennies en laboratoire, chez des primates, en essayant d'arriver au point où nous pensons qu'il est sûr de l'offrir à un receveur humain " , a- t-elle déclaré à la BBC. Le traitement de Bennett a également relancé un débat sur l'utilisation de porcs pour les greffes humaines, à laquelle s'opposent de nombreux groupes de défense des droits des animaux . L'un d'eux, People for the Ethical Treatment of Animals (PETA), a condamné la greffe de cœur de porc de Bennett comme « contraire à l'éthique, dangereuse et un énorme gaspillage de ressources.» "Les animaux ne sont pas des entrepôts d'organes à disposition, mais des êtres complexes et intelligents", a déclaré PETA. Les militants disent qu'il est malsain de modifier les gènes des animaux pour les rendre plus adaptés aux humains. Les scientifiques ont modifié 10 gènes chez le porc dont le cœur a été utilisé pour la greffe de Bennett afin qu'il ne soit pas rejeté par son corps. Le cœur du cochon a été prélevé le matin de l'opération. Un porte-parole d'Animal Aid, un groupe britannique de défense des droits des animaux, a déclaré à la BBC qu'il s'opposait à la modification génétique animale ou à la xénotransplantation "en toutes circonstances". "Les animaux ont le droit de vivre leur vie, sans être génétiquement manipulés avec toute la douleur et les traumatismes que cela entraîne, seulement pour être tués et leurs organes prélevés", a déclaré l'organisation. Certains militants s'inquiètent des effets à long terme inconnus des modifications génétiques sur la santé des porcs. Katrien Devolder, chercheur en bioéthique à l'Université d'Oxford, affirme que nous ne devrions utiliser des porcs génétiquement modifiés pour les organes que si nous pouvons « nous assurer qu'ils ne subissent pas de dommages inutiles ». « Utiliser des porcs pour produire de la viande est beaucoup plus problématique que de les utiliser pour sauver des vies, mais bien sûr, ce n'est pas une raison pour ignorer le bien-être des animaux à ce sujet également », a-t-elle affirmé. Un autre dilemme pourrait surgir autour de ceux dont la foi pourrait signifier qu'il leur est difficile de recevoir un organe animal. Les porcs sont choisis parce que les organes concernés sont de taille similaire à celle des humains et parce que les porcs sont relativement faciles à élever en captivité. Mais comment ce choix affecte-t-il les patients juifs ou musulmans, dont les religions ont des règles strictes concernant l'animal ? Bien que la loi juive interdise aux Juifs d'élever ou de manger des porcs, recevoir un cœur de porc "n'est en aucun cas une violation des lois alimentaires juives", a déclaré Moshe Freedman, un rabbin de Londres qui fait partie du groupe de conseil moral et éthique du département britannique. de la santé. « Étant donné que la principale préoccupation de la loi juive est la préservation de la vie humaine, un patient juif serait obligé d'accepter une greffe d'animal si cela offrait les meilleures chances de survie et la meilleure qualité de vie à l'avenir », a déclaré Freedman à la BBC. Pour l'Islam, il existe une conclusion similaire selon laquelle l'utilisation de matière animale est autorisée si elle sauve la vie d'une personne . Dar al-Ifta d'Égypte, l'autorité centrale du pays chargée de prononcer les sentences religieuses, a déclaré dans une fatwa que les valves cardiaques de porc sont autorisées s'il y a « la crainte pour la vie du patient, la perte d'un de ses organes, l'exacerbation ou la poursuite de la maladie, ou une détérioration écrasante du corps ». Savulescu a fait valoir que même si quelqu'un rejette une greffe d'animal pour des raisons religieuses ou éthiques, il ne devrait pas nécessairement être moins prioritaire sur les listes d'attente des dons d'organes humains. "Certaines personnes pourraient dire qu'une fois que vous avez eu la chance d'obtenir un organe, vous devriez descendre dans la liste; d'autres diraient que vous devriez avoir autant de droits que n'importe qui d'autre", a-t-il déclaré. "Ce ne sont que des positions que nous allons devoir réconcilier."
Bioéthique : trois problèmes autour des greffes de cœur de porc chez un humain Un Américain est devenu la première personne au monde à recevoir une transplantation cardiaque d'un porc génétiquement modifié. David Bennett, 57 ans, qui, selon les médecins, était trop malade pour avoir droit à un cœur humain, va bien quatre jours après le traitement expérimental de sept heures. La chirurgie est saluée par beaucoup comme une avancée médicale qui pourrait raccourcir les temps d'attente pour une transplantation et changer la vie des patients du monde entier. Mais certains se demandent si la procédure peut être éthiquement justifiée. Ils ont souligné les problèmes moraux potentiels liés à la sécurité des patients, aux droits des animaux et aux préoccupations religieuses. Alors, à quel point les greffes d'organes de porc sont-elles controversées ? Il s'agit d'une chirurgie expérimentale et comporte de grands risques pour le patient. Même les organes de donneurs humains bien appariés peuvent être rejetés après transplantation, et avec les organes animaux, le danger est susceptible d'être plus grand. Les médecins tentent depuis des décennies d' utiliser des organes d'animaux pour ce qu'on appelle la xénotransplantation , avec un succès mitigé . En 1984, des médecins californiens ont tenté de sauver la vie d'une fille en lui donnant le cœur d'un babouin, mais elle est décédée 21 jours plus tard. Bien que de tels traitements soient très, très risqués, certains éthiciens médicaux disent qu'ils devraient quand même aller de l'avant si le patient connaît les risques . "Vous ne pouvez jamais savoir si la personne mourra de manière catastrophique peu de temps après le traitement, mais vous ne pouvez pas continuer sans prendre le risque", a déclaré le professeur Julian Savulescu, président de la chaire Uehiro d'éthique pratique à l'Université d'Oxford. "Tant que l'individu comprend l'ensemble des risques, je pense que les gens devraient pouvoir consentir à ces expériences radicales", a-t-il ajouté. Savulescu a déclaré qu'il était important qu'ils aient toutes les options disponibles, y compris une assistance cardiaque mécanique ou une greffe humaine. Les médecins qui ont travaillé sur le cas de Bennett disent que l'opération était justifiée parce qu'il n'avait pas d'autres options de traitement et qu'il serait mort sans elle. Savulescu a déclaré qu'avant toute intervention chirurgicale, la procédure doit avoir subi "des tests très rigoureux sur des tissus non humains et des animaux" pour garantir sa sécurité. La greffe de Bennett n'a pas été réalisée dans le cadre d'un essai clinique, comme cela est souvent nécessaire pour les traitements expérimentaux. Et les médicaments qu'ils lui ont donnés n'ont pas encore été testés pour une utilisation sur des primates non humains. Mais la chirurgienne Christine Lau de la faculté de médecine de l'Université du Maryland, qui a participé à la planification de la procédure de Bennett, a déclaré qu'aucun raccourci n'avait été pris pour préparer l'opération. "Nous l'avons fait pendant des décennies en laboratoire, chez des primates, en essayant d'arriver au point où nous pensons qu'il est sûr de l'offrir à un receveur humain " , a- t-elle déclaré à la BBC. Le traitement de Bennett a également relancé un débat sur l'utilisation de porcs pour les greffes humaines, à laquelle s'opposent de nombreux groupes de défense des droits des animaux . L'un d'eux, People for the Ethical Treatment of Animals (PETA), a condamné la greffe de cœur de porc de Bennett comme « contraire à l'éthique, dangereuse et un énorme gaspillage de ressources.» "Les animaux ne sont pas des entrepôts d'organes à disposition, mais des êtres complexes et intelligents", a déclaré PETA. Les militants disent qu'il est malsain de modifier les gènes des animaux pour les rendre plus adaptés aux humains. Les scientifiques ont modifié 10 gènes chez le porc dont le cœur a été utilisé pour la greffe de Bennett afin qu'il ne soit pas rejeté par son corps. Le cœur du cochon a été prélevé le matin de l'opération. Un porte-parole d'Animal Aid, un groupe britannique de défense des droits des animaux, a déclaré à la BBC qu'il s'opposait à la modification génétique animale ou à la xénotransplantation "en toutes circonstances". "Les animaux ont le droit de vivre leur vie, sans être génétiquement manipulés avec toute la douleur et les traumatismes que cela entraîne, seulement pour être tués et leurs organes prélevés", a déclaré l'organisation. Certains militants s'inquiètent des effets à long terme inconnus des modifications génétiques sur la santé des porcs. Katrien Devolder, chercheur en bioéthique à l'Université d'Oxford, affirme que nous ne devrions utiliser des porcs génétiquement modifiés pour les organes que si nous pouvons « nous assurer qu'ils ne subissent pas de dommages inutiles ». « Utiliser des porcs pour produire de la viande est beaucoup plus problématique que de les utiliser pour sauver des vies, mais bien sûr, ce n'est pas une raison pour ignorer le bien-être des animaux à ce sujet également », a-t-elle affirmé. Un autre dilemme pourrait surgir autour de ceux dont la foi pourrait signifier qu'il leur est difficile de recevoir un organe animal. Les porcs sont choisis parce que les organes concernés sont de taille similaire à celle des humains et parce que les porcs sont relativement faciles à élever en captivité. Mais comment ce choix affecte-t-il les patients juifs ou musulmans, dont les religions ont des règles strictes concernant l'animal ? Bien que la loi juive interdise aux Juifs d'élever ou de manger des porcs, recevoir un cœur de porc "n'est en aucun cas une violation des lois alimentaires juives", a déclaré Moshe Freedman, un rabbin de Londres qui fait partie du groupe de conseil moral et éthique du département britannique. de la santé. « Étant donné que la principale préoccupation de la loi juive est la préservation de la vie humaine, un patient juif serait obligé d'accepter une greffe d'animal si cela offrait les meilleures chances de survie et la meilleure qualité de vie à l'avenir », a déclaré Freedman à la BBC. Pour l'Islam, il existe une conclusion similaire selon laquelle l'utilisation de matière animale est autorisée si elle sauve la vie d'une personne . Dar al-Ifta d'Égypte, l'autorité centrale du pays chargée de prononcer les sentences religieuses, a déclaré dans une fatwa que les valves cardiaques de porc sont autorisées s'il y a « la crainte pour la vie du patient, la perte d'un de ses organes, l'exacerbation ou la poursuite de la maladie, ou une détérioration écrasante du corps ». Savulescu a fait valoir que même si quelqu'un rejette une greffe d'animal pour des raisons religieuses ou éthiques, il ne devrait pas nécessairement être moins prioritaire sur les listes d'attente des dons d'organes humains. "Certaines personnes pourraient dire qu'une fois que vous avez eu la chance d'obtenir un organe, vous devriez descendre dans la liste; d'autres diraient que vous devriez avoir autant de droits que n'importe qui d'autre", a-t-il déclaré. "Ce ne sont que des positions que nous allons devoir réconcilier."
https://www.bbc.com/afrique/monde-59980598
3politics
Akufo-Addo espère un président de transition civil au Mali dans "quelques jours"
Le président du Ghana, Nana Akufo-Addo, déclare que les dirigeants d'Afrique de l'Ouest espèrent voir un gouvernement civil s'installer au Mali d'ici quelques jours.Il s'est exprimé à l'issue de discussions entre les président de la CEDEAO et la junte militaire qui a pris le pouvoir au Mali, le mois dernier.M. Akufo-Addo estime que le bloc régional, la Cedeao, lèverait les sanctions "à la minute" où des civils seraient en place pour conduire la transition au Mali. Les dirigeants de la Cedeao se sont réunis dans la capitale ghanéenne, Accra, pour des discussions sur la crise politique du Mali. Le chef de la junte malienne, le Col Assimi Goita, ainsi que des représentants des Nations unies et de l'Union africaine étaient également présents.Les dirigeants ouest-africains craignent que la situation sécuritaire au Mali ne se détériore et ne compromette les efforts déployés pour vaincre les insurgés islamistes dans le nord.Samedi, le mouvement M5-RFP a rejeté une proposition des militaires pour un processus de transition de 18 mois.
Akufo-Addo espère un président de transition civil au Mali dans "quelques jours" Le président du Ghana, Nana Akufo-Addo, déclare que les dirigeants d'Afrique de l'Ouest espèrent voir un gouvernement civil s'installer au Mali d'ici quelques jours.Il s'est exprimé à l'issue de discussions entre les président de la CEDEAO et la junte militaire qui a pris le pouvoir au Mali, le mois dernier.M. Akufo-Addo estime que le bloc régional, la Cedeao, lèverait les sanctions "à la minute" où des civils seraient en place pour conduire la transition au Mali. Les dirigeants de la Cedeao se sont réunis dans la capitale ghanéenne, Accra, pour des discussions sur la crise politique du Mali. Le chef de la junte malienne, le Col Assimi Goita, ainsi que des représentants des Nations unies et de l'Union africaine étaient également présents.Les dirigeants ouest-africains craignent que la situation sécuritaire au Mali ne se détériore et ne compromette les efforts déployés pour vaincre les insurgés islamistes dans le nord.Samedi, le mouvement M5-RFP a rejeté une proposition des militaires pour un processus de transition de 18 mois.
https://www.bbc.com/afrique/54154731
5sports
CAN 2021 : les supporters du Cameroun dans les zones anglophones du pays se cachent
Les supporters des zones anglophones du Cameroun disent avoir peur de soutenir publiquement l'équipe de leur pays, ou même dans certains cas de discuter publiquement de la CAN, suite aux menaces des groupes armés séparatistes. Lors de la première rencontre des Lions indomptables du Cameroun face aux Etalons du Burkina Faso, un bar de Bamenda où se sont réunis les supporters pour acclamer leur équipe, a été attaqué par des hommes armés. Dans le Sud-ouest anglophone où est basée la poule D, des coups de feu ont été entendus à quelques heures des matchs de cette poule. Lire aussi : À Up Station, un quartier hautement sécurisé de Bamenda, un supporter s'apprête à venir visionner le match Cameroun vs Éthiopie. Le choix de ce lieu pour regarder cette rencontre n'est pas un fait du hasard. Une menace pèse sur les supporters des Lions indomptables du Cameroun dans cette partie du pays. "Cela dépend des endroits où on peut voir parce qu'au fin fond des quartiers là on ne voit pas, mais en ville on peut voir, soit à Yabastreet, à Up Station. Ce sont les quartiers sécurisés", explique le supporter. En effet, pour des raisons de sécurité, nous ne pouvons pas donner les noms des personnes interrogées. Dans cette ville, capitale d'une des régions anglophones du Cameroun en conflit, les fans de football ont choisi de faire peu de bruit autour des rencontres de la CAN et surtout quand ce sont les Lions indomptables qui jouent. "Avec la situation de la région et tout, on est obligé de se retrouver en famille à la maison pour voir le match, avec la menace des séparatistes", dit un autre. Décidément, il n'est pas du tout aisé d'être supporter des Lions indomptables à Bamenda. "Pour regarder un match, il faut être tranquille, posé, après tu ne peux faire tes commentaires qu'avec ta famille, pas avec personne d'autre. C'est avec ta famille que tu peux faire tes commentaires parce qu'on ne connait plus qui est qui à Bamenda", indique un autre supporter. Dans les rues de Bamenda, comme dans la plupart des autres villes de ces régions anglophones, l'effervescence autour de cette CAN est presque inexistante. Arborer, par exemple, un maillot des Lions indomptables peut s'avérer être très dangereux pour un supporter résidant dans cette partie du pays, explique ce fan des Lions du Cameroun. D'habitude, quand ils supportaient les Lions, dit-il, ils portaient le maillot de l'équipe nationale, marchaient et jubilaient. Mais ceci n'est plus possible. "On ne peut plus faire ça. Quand tu portes le maillot des Lions, on dit que tu supportes le gouvernement. Parfois, on t'arrête et on t'emmène en brousse", confie-t-il. Dans ce climat d'insécurité, ceux qui espéraient faire des bonnes affaires pendant cette fête de football au Cameroun nourrissent des regrets. "Nous les gérants des bars, nous avons préparé pour rien. Nous ne recevons pas de clients, puisqu'à l'heure où le match doit déjà commencer, ils filent chez eux. Chacun prend une bière qu'il emballe et repart seulement, nous laissant seuls. Alors qu'avant la CAN, il y avait la paix, le calme. On faisait de grands chiffres d'affaires", explique-t-il. Malgré les mesures sécuritaires mises en place par les autorités, les séparatistes armés anglophones, qui ont appelé au boycott de cette CAN dans cette partie du Cameroun, menacent de s'attaquer à tout mouvement lié à cette compétition.
CAN 2021 : les supporters du Cameroun dans les zones anglophones du pays se cachent Les supporters des zones anglophones du Cameroun disent avoir peur de soutenir publiquement l'équipe de leur pays, ou même dans certains cas de discuter publiquement de la CAN, suite aux menaces des groupes armés séparatistes. Lors de la première rencontre des Lions indomptables du Cameroun face aux Etalons du Burkina Faso, un bar de Bamenda où se sont réunis les supporters pour acclamer leur équipe, a été attaqué par des hommes armés. Dans le Sud-ouest anglophone où est basée la poule D, des coups de feu ont été entendus à quelques heures des matchs de cette poule. Lire aussi : À Up Station, un quartier hautement sécurisé de Bamenda, un supporter s'apprête à venir visionner le match Cameroun vs Éthiopie. Le choix de ce lieu pour regarder cette rencontre n'est pas un fait du hasard. Une menace pèse sur les supporters des Lions indomptables du Cameroun dans cette partie du pays. "Cela dépend des endroits où on peut voir parce qu'au fin fond des quartiers là on ne voit pas, mais en ville on peut voir, soit à Yabastreet, à Up Station. Ce sont les quartiers sécurisés", explique le supporter. En effet, pour des raisons de sécurité, nous ne pouvons pas donner les noms des personnes interrogées. Dans cette ville, capitale d'une des régions anglophones du Cameroun en conflit, les fans de football ont choisi de faire peu de bruit autour des rencontres de la CAN et surtout quand ce sont les Lions indomptables qui jouent. "Avec la situation de la région et tout, on est obligé de se retrouver en famille à la maison pour voir le match, avec la menace des séparatistes", dit un autre. Décidément, il n'est pas du tout aisé d'être supporter des Lions indomptables à Bamenda. "Pour regarder un match, il faut être tranquille, posé, après tu ne peux faire tes commentaires qu'avec ta famille, pas avec personne d'autre. C'est avec ta famille que tu peux faire tes commentaires parce qu'on ne connait plus qui est qui à Bamenda", indique un autre supporter. Dans les rues de Bamenda, comme dans la plupart des autres villes de ces régions anglophones, l'effervescence autour de cette CAN est presque inexistante. Arborer, par exemple, un maillot des Lions indomptables peut s'avérer être très dangereux pour un supporter résidant dans cette partie du pays, explique ce fan des Lions du Cameroun. D'habitude, quand ils supportaient les Lions, dit-il, ils portaient le maillot de l'équipe nationale, marchaient et jubilaient. Mais ceci n'est plus possible. "On ne peut plus faire ça. Quand tu portes le maillot des Lions, on dit que tu supportes le gouvernement. Parfois, on t'arrête et on t'emmène en brousse", confie-t-il. Dans ce climat d'insécurité, ceux qui espéraient faire des bonnes affaires pendant cette fête de football au Cameroun nourrissent des regrets. "Nous les gérants des bars, nous avons préparé pour rien. Nous ne recevons pas de clients, puisqu'à l'heure où le match doit déjà commencer, ils filent chez eux. Chacun prend une bière qu'il emballe et repart seulement, nous laissant seuls. Alors qu'avant la CAN, il y avait la paix, le calme. On faisait de grands chiffres d'affaires", explique-t-il. Malgré les mesures sécuritaires mises en place par les autorités, les séparatistes armés anglophones, qui ont appelé au boycott de cette CAN dans cette partie du Cameroun, menacent de s'attaquer à tout mouvement lié à cette compétition.
https://www.bbc.com/afrique/region-60000541
5sports
L'étrange discours d'Eric Cantona
Après avoir reçu son prix du président de l'UEFA jeudi à Monaco, l'ancien ailier de Manchester United Eric Cantona s'est lancé dans un monologue philosophique, plombant l'ambiance de la cérémonie du tirage au sort de la phase de poules de la Ligue des Champions. Monaco a abrité mercredi la cérémonie du tirage au sort de la phase de groupes de la Ligue des champions européenne 2019-2020. Une rencontre qui réuni les stars du football européen. A cette occasion, l'UEFA décerne aussi des prix notamment celui du Meilleur joueur évoluant en Europe, remporté cette année à par le meilleur néerlandais de Liverpool, Virgil van Dijk. Et les rêveries de Cantona sont venues apporté une saveur particulière à cette cérémonie. Lire aussi: Macron :la polémique sur Kaboré est "ridicule" Mugabe en 10 formules cinglantes L'ancien attaquant de Manchester Untied et de France s'exprimait avant le tirage au sort de la Ligue des champions 2019-20 à Monaco, où il a reçu le prix du président de l'Uefa. Coiffé d'une casquette et vêtu d'une chemise rouge, il a commencé par citer le Roi Lear de Shakespeare, en disant "comme des mouches victimes de la cruauté gratuite des garçons débiles, nous sommes les victimes les dieux" avant de continuer à faire référence à la science, la guerre et le crime. Le public, rempli de stars du football, l'a observé dans un silence stupéfait. Lire aussi: Duterte en colère contre une série de CBS Les cinq points clés du discours d'Obama Cantona n'en est pas à son coup d'essai philosophique. A la suite de son coup de pied de kung-fu sur un fan de Crystal Palace en 1995, il a donné sa fameuse conférence de presse en faisant remarquer que "quand les mouettes suivent le chalutier, c'est parce qu'elles pensent que des sardines vont être jetées à la mer". "Comme des mouches victimes de la cruauté gratuite des garçons débiles, nous sommes les victimes des dieux, ils nous tuent pour leur sport. Bientôt, la science sera non seulement capable de ralentir le vieillissement des cellules, mais bientôt la science fixera aussi les cellules à l'état et ainsi nous deviendrons éternels. Seuls les accidents, les crimes, les guerres nous tueront encore, mais malheureusement, les crimes, les guerres, se multiplieront. J'adore le football. Merci."
L'étrange discours d'Eric Cantona Après avoir reçu son prix du président de l'UEFA jeudi à Monaco, l'ancien ailier de Manchester United Eric Cantona s'est lancé dans un monologue philosophique, plombant l'ambiance de la cérémonie du tirage au sort de la phase de poules de la Ligue des Champions. Monaco a abrité mercredi la cérémonie du tirage au sort de la phase de groupes de la Ligue des champions européenne 2019-2020. Une rencontre qui réuni les stars du football européen. A cette occasion, l'UEFA décerne aussi des prix notamment celui du Meilleur joueur évoluant en Europe, remporté cette année à par le meilleur néerlandais de Liverpool, Virgil van Dijk. Et les rêveries de Cantona sont venues apporté une saveur particulière à cette cérémonie. Lire aussi: Macron :la polémique sur Kaboré est "ridicule" Mugabe en 10 formules cinglantes L'ancien attaquant de Manchester Untied et de France s'exprimait avant le tirage au sort de la Ligue des champions 2019-20 à Monaco, où il a reçu le prix du président de l'Uefa. Coiffé d'une casquette et vêtu d'une chemise rouge, il a commencé par citer le Roi Lear de Shakespeare, en disant "comme des mouches victimes de la cruauté gratuite des garçons débiles, nous sommes les victimes les dieux" avant de continuer à faire référence à la science, la guerre et le crime. Le public, rempli de stars du football, l'a observé dans un silence stupéfait. Lire aussi: Duterte en colère contre une série de CBS Les cinq points clés du discours d'Obama Cantona n'en est pas à son coup d'essai philosophique. A la suite de son coup de pied de kung-fu sur un fan de Crystal Palace en 1995, il a donné sa fameuse conférence de presse en faisant remarquer que "quand les mouettes suivent le chalutier, c'est parce qu'elles pensent que des sardines vont être jetées à la mer". "Comme des mouches victimes de la cruauté gratuite des garçons débiles, nous sommes les victimes des dieux, ils nous tuent pour leur sport. Bientôt, la science sera non seulement capable de ralentir le vieillissement des cellules, mais bientôt la science fixera aussi les cellules à l'état et ainsi nous deviendrons éternels. Seuls les accidents, les crimes, les guerres nous tueront encore, mais malheureusement, les crimes, les guerres, se multiplieront. J'adore le football. Merci."
https://www.bbc.com/afrique/sports-49525544
3politics
Ceuta et Melilla : l'histoire des deux dernières enclaves "espagnoles" d'Afrique du Nord
Des milliers d'immigrants ont récemment pris d'assaut les murs de Ceuta qui n'était que le dernier maillon d'une longue série de nombreuses tentatives d'immigration vers les pays européens à travers les enclaves de Ceuta et Melilla, soumises à l'administration espagnole dans les territoires du Maroc. A ne pas manquer sur BBC Afrique : L'histoire de la chute des deux villes commence avec l'affaiblissement de l'émirat de Beni Al-Ahmar à Grenade au XVe siècle après JC, si bien que les Portugais occupent Ceuta en 1415, puis Melilla tombe entre les mains des Espagnols en 1497, et Ceuta est restée sous occupation portugaise jusqu'en 1580 lorsque l'Espagne a annexé le Royaume du Portugal. Ceuta est située sur la côte marocaine à l'entrée de la Méditerranée au détroit de Gibraltar, et a une superficie de 20 kilomètres carrés, et elle compte actuellement 77 mille personnes. En raison de son emplacement stratégique, il a été contrôlé par les Romains en 42 après JC, et environ 400 ans plus tard, les Vandales ont expulsé les Romains de la ville. Plus tard, elle fut dominée par les Byzantins, puis les Goths d'Espagne. Ceuta était la base de l'invasion islamique dirigée par Tariq ibn Ziyad de l'Espagne, lorsque son dirigeant gothique, Julian, a changé de position et a exhorté les musulmans à envahir l'Espagne. Après la chute du califat omeyyade, le chaos a régné jusqu'à ce que les Mourides en prennent le contrôle, et ils l'ont également pris comme base pour l'attaque de l'Andalousie en 1084. Le changement de souveraineté sur la ville s'est poursuivi jusqu'à ce que les Portugais l'occupent en 1415, dirigés par le prince Henri la Mer, qui visait à éliminer l'influence des musulmans dans la région, puis la ville est devenue espagnole lorsque le roi d'Espagne, Philippe II, a assumé le trône du Portugal en 1580. Et après que l'Espagne eut reconnu l'indépendance du Portugal, par le traité de Lisbonne en 1668, ce dernier céda Ceuta à l'Espagne. Après que le Maroc a obtenu son indépendance de l'Espagne et de la France en 1956, l'Espagne a conservé Ceuta, qui est une région autonome depuis 1995. Melilla est située dans l'est du Maroc, près de la frontière algérienne, au large de la côte sud de l'Espagne. Sa superficie dépasse 12 kilomètres carrés et compte actuellement 70 000 habitants. C'était à l'origine un château construit sur une haute colline, à 500 kilomètres de la côte espagnole, et il est donc plus influencé par la culture marocaine, et le nombre de Marocains qui y vivent est plus que ceux qui vivent à Ceuta. Les forces espagnoles à Melilla ont été les premières à se rebeller contre le gouvernement de gauche à Madrid, pendant la guerre civile espagnole qui a éclaté en 1936 et a duré jusqu'en 1939. Melilla est restée dans la province espagnole de Malaga jusqu'au 14 mars 1995, date à laquelle elle est devenue une région autonome. Les musulmans des deux villes s'étaient révoltés en 1985 pour protester contre la «loi sur les étrangers», qui exigeait que tous les étrangers en Espagne fassent enregistrer leur nom auprès des autorités ou soient expulsés. Le taux de chômage des Marocains dans les deux villes est de plus de 30%, ce qui est parmi les plus élevés d'Espagne. Les deux villes attirent également des milliers de marchands et d'ouvriers des terres marocaines qui traversent quotidiennement la frontière depuis le Maroc pour gagner leur vie dans ces deux enclaves. Les Marocains ont tenté à plusieurs reprises de regagner les deux villes, et la plus importante de ces tentatives a été menée par Moulay Ismail au XVIe siècle après JC, la ville de Ceuta étant assiégée pendant longtemps, mais en vain. En 1774, Moulay Mohamed bin Abdullah a tenté d'assiéger la ville de Melilla sans pouvoir la libérer également. Les tentatives des Marocains pour reprendre les deux villes se sont poursuivies au XXe siècle, et certaines sources historiques ont mentionné que le prince Muhammad bin Abdul Karim al-Khattabi, le chef de la révolution du Rif, était dans une position militaire qui lui a permis d'entrer à Melilla, mais il a refusé de le faire. Depuis l'indépendance du Maroc vis-à-vis de la France et de l'Espagne, Rabat a revendiqué les villes de Ceuta et Melilla, ainsi que certaines petites îles au large des côtes africaines, comme les îles Jafariennes (Echarren en berbère ou Chfarinas en espagnol). En 2002, l'armée espagnole a expulsé une force de police marocaine de l'île de Berjeel, en face de Ceuta, que les Marocains appellent l'île de Leila. La visite de l'ancien roi espagnol Juan Carlos à Ceuta en novembre 2007 a provoqué la colère du Maroc et l'a incité à renouveler sa revendication de souveraineté sur les deux villes. Cependant, en juillet 2015, le Premier ministre marocain de l'époque, Abdelilah Benkirane, a déclaré que le moment n'était pas encore venu d'exiger la restitution des villes de Ceuta et Melilla. Il a appelé les partis politiques à rester à l'écart de ce qu'il a décrit comme des offres politiques dans cette affaire, notant que l'Espagne est un partenaire économique important pour le Royaume. Certains analystes ont estimé que la raison du changement de position de Rabat sur cette question est son incapacité à ouvrir deux fronts simultanément. Le premier au sud contre le Polisario et l'Algérie, et le second au nord contre l'Espagne. Il convient de noter que l'ONU ne classe pas Ceuta et Melilla parmi les territoires occupés.
Ceuta et Melilla : l'histoire des deux dernières enclaves "espagnoles" d'Afrique du Nord Des milliers d'immigrants ont récemment pris d'assaut les murs de Ceuta qui n'était que le dernier maillon d'une longue série de nombreuses tentatives d'immigration vers les pays européens à travers les enclaves de Ceuta et Melilla, soumises à l'administration espagnole dans les territoires du Maroc. A ne pas manquer sur BBC Afrique : L'histoire de la chute des deux villes commence avec l'affaiblissement de l'émirat de Beni Al-Ahmar à Grenade au XVe siècle après JC, si bien que les Portugais occupent Ceuta en 1415, puis Melilla tombe entre les mains des Espagnols en 1497, et Ceuta est restée sous occupation portugaise jusqu'en 1580 lorsque l'Espagne a annexé le Royaume du Portugal. Ceuta est située sur la côte marocaine à l'entrée de la Méditerranée au détroit de Gibraltar, et a une superficie de 20 kilomètres carrés, et elle compte actuellement 77 mille personnes. En raison de son emplacement stratégique, il a été contrôlé par les Romains en 42 après JC, et environ 400 ans plus tard, les Vandales ont expulsé les Romains de la ville. Plus tard, elle fut dominée par les Byzantins, puis les Goths d'Espagne. Ceuta était la base de l'invasion islamique dirigée par Tariq ibn Ziyad de l'Espagne, lorsque son dirigeant gothique, Julian, a changé de position et a exhorté les musulmans à envahir l'Espagne. Après la chute du califat omeyyade, le chaos a régné jusqu'à ce que les Mourides en prennent le contrôle, et ils l'ont également pris comme base pour l'attaque de l'Andalousie en 1084. Le changement de souveraineté sur la ville s'est poursuivi jusqu'à ce que les Portugais l'occupent en 1415, dirigés par le prince Henri la Mer, qui visait à éliminer l'influence des musulmans dans la région, puis la ville est devenue espagnole lorsque le roi d'Espagne, Philippe II, a assumé le trône du Portugal en 1580. Et après que l'Espagne eut reconnu l'indépendance du Portugal, par le traité de Lisbonne en 1668, ce dernier céda Ceuta à l'Espagne. Après que le Maroc a obtenu son indépendance de l'Espagne et de la France en 1956, l'Espagne a conservé Ceuta, qui est une région autonome depuis 1995. Melilla est située dans l'est du Maroc, près de la frontière algérienne, au large de la côte sud de l'Espagne. Sa superficie dépasse 12 kilomètres carrés et compte actuellement 70 000 habitants. C'était à l'origine un château construit sur une haute colline, à 500 kilomètres de la côte espagnole, et il est donc plus influencé par la culture marocaine, et le nombre de Marocains qui y vivent est plus que ceux qui vivent à Ceuta. Les forces espagnoles à Melilla ont été les premières à se rebeller contre le gouvernement de gauche à Madrid, pendant la guerre civile espagnole qui a éclaté en 1936 et a duré jusqu'en 1939. Melilla est restée dans la province espagnole de Malaga jusqu'au 14 mars 1995, date à laquelle elle est devenue une région autonome. Les musulmans des deux villes s'étaient révoltés en 1985 pour protester contre la «loi sur les étrangers», qui exigeait que tous les étrangers en Espagne fassent enregistrer leur nom auprès des autorités ou soient expulsés. Le taux de chômage des Marocains dans les deux villes est de plus de 30%, ce qui est parmi les plus élevés d'Espagne. Les deux villes attirent également des milliers de marchands et d'ouvriers des terres marocaines qui traversent quotidiennement la frontière depuis le Maroc pour gagner leur vie dans ces deux enclaves. Les Marocains ont tenté à plusieurs reprises de regagner les deux villes, et la plus importante de ces tentatives a été menée par Moulay Ismail au XVIe siècle après JC, la ville de Ceuta étant assiégée pendant longtemps, mais en vain. En 1774, Moulay Mohamed bin Abdullah a tenté d'assiéger la ville de Melilla sans pouvoir la libérer également. Les tentatives des Marocains pour reprendre les deux villes se sont poursuivies au XXe siècle, et certaines sources historiques ont mentionné que le prince Muhammad bin Abdul Karim al-Khattabi, le chef de la révolution du Rif, était dans une position militaire qui lui a permis d'entrer à Melilla, mais il a refusé de le faire. Depuis l'indépendance du Maroc vis-à-vis de la France et de l'Espagne, Rabat a revendiqué les villes de Ceuta et Melilla, ainsi que certaines petites îles au large des côtes africaines, comme les îles Jafariennes (Echarren en berbère ou Chfarinas en espagnol). En 2002, l'armée espagnole a expulsé une force de police marocaine de l'île de Berjeel, en face de Ceuta, que les Marocains appellent l'île de Leila. La visite de l'ancien roi espagnol Juan Carlos à Ceuta en novembre 2007 a provoqué la colère du Maroc et l'a incité à renouveler sa revendication de souveraineté sur les deux villes. Cependant, en juillet 2015, le Premier ministre marocain de l'époque, Abdelilah Benkirane, a déclaré que le moment n'était pas encore venu d'exiger la restitution des villes de Ceuta et Melilla. Il a appelé les partis politiques à rester à l'écart de ce qu'il a décrit comme des offres politiques dans cette affaire, notant que l'Espagne est un partenaire économique important pour le Royaume. Certains analystes ont estimé que la raison du changement de position de Rabat sur cette question est son incapacité à ouvrir deux fronts simultanément. Le premier au sud contre le Polisario et l'Algérie, et le second au nord contre l'Espagne. Il convient de noter que l'ONU ne classe pas Ceuta et Melilla parmi les territoires occupés.
https://www.bbc.com/afrique/region-57186432
2health
Alimentation : faut-il laver les légumes et les fruits avant de les manger ?
Après avoir acheté des fruits et des légumes verts, êtes-vous du genre à les manger immédiatement ou préférez-vous les laver avant de les consommer ? Ces dernières années, une sensibilisation accrue sur les microbes a rendu beaucoup d'entre nous prudents dans le nettoyage des aliments frais - et il existe maintenant un certain nombre de produits désinfectants sur le marché pour aider à cette tâche. Mais est-il vraiment nécessaire de laver les fruits, les légumes et les légumes verts ? La réponse est oui, selon le scientifique spécialiste de l'alimentation Stuart Farrimond. "La bonne chose à faire est de laver vos fruits, vos légumes et vos légumes verts parce qu'il peut y avoir beaucoup de pathogènes dangereux, de bactéries qui peuvent être nuisibles", a déclaré l'expert à l'émission de radio Mornings de la BBC. A Lire ausssi : "Vous ne savez pas qui l'a manipulé, vous ne savez pas quelles bactéries et quels germes se trouvent dans le sol et même s'il a été lavé avant d'arriver au supermarché". Farrimond rappelle qu'il vaut la peine de laver les fruits, les légumes et les légumes verts, car il peut y avoir des résidus de pesticides sur leurs surfaces. "Certains fruits comme les oranges et les melons, par exemple, quoi que vous fassiez, il y aura toujours des pesticides à l'intérieur, ce qui est assez déprimant. Les pesticides que l'on pulvérise sur eux sont dits systémiques, ils traversent toute la plante, donc ils sont à l'intérieur." "Des choses comme le raisin, les fraises, les feuilles de salade, vont avoir des résidus de pesticides à la surface. Et donc [dans ces cas-là] ça vaut le coup de laver parce que vous en récupérez une partie. " Avec d'innombrables produits sur le marché, cela vaut-il la peine d'investir dans une petite aide supplémentaire pour se débarrasser des germes ? Selon Farrimond, non. "N'utilisez pas de spray ou de savon." .... Car cela revient en fait à ajouter davantage de produits chimiques à vos fruits, légumes et légumes verts", prévient-il. "De la même manière que vous ne voudriez pas utiliser du détergent sur votre pomme, car lorsque vous la mangez, vous risquez de goûter un peu de détergent". "Vous n'avez besoin de rien d'autre que de l'eau courante et de frotter les produits." Si les aliments sont consommés crus, certaines institutions, comme le ministère de la Santé, recommandent de les faire tremper dans une bassine contenant un mélange d'eau et d'hypochlorite de sodium pendant environ 15 minutes. Il suffit ensuite de les rincer à l'eau courante et de les sécher avant de les consommer ou de les conserver dans le garde-manger ou le réfrigérateur, selon l'aliment. Pour chaque litre d'eau, ajoutez une cuillère à soupe d'hypochlorite, selon les experts. Vous pouvez trouver ce produit en vente sur les marchés en plein air, dans les supermarchés, les pharmacies et les magasins de fruits et légumes. Il est également disponible gratuitement dans certains centres de santé. Ce rite de nettoyage n'a pas besoin d'être suivi à la lettre pour les légumes qui sont épluchés et cuits, comme les pommes de terre et le manioc. Le feu lui-même éliminera les micro-organismes potentiellement dangereux. Souvent, les produits frais sont étiquetés "lavés et prêts à consommer". Dans ce cas, faut-il vraiment les passer sous le robinet ? "Nous devrions probablement le faire", recommande Farrimond. Il note que nous ne pouvons pas savoir si le lavage a été effectué dans un environnement stérile ou si l'article a été mis dans l'eau et manipulé à nouveau. "Si vous voulez être sûr, je dirais de vous laver", ajoute-t-il. "Au final, le lavage vous aidera, [même si] il n'élimine pas tous les risques de tout". Lire aussi :
Alimentation : faut-il laver les légumes et les fruits avant de les manger ? Après avoir acheté des fruits et des légumes verts, êtes-vous du genre à les manger immédiatement ou préférez-vous les laver avant de les consommer ? Ces dernières années, une sensibilisation accrue sur les microbes a rendu beaucoup d'entre nous prudents dans le nettoyage des aliments frais - et il existe maintenant un certain nombre de produits désinfectants sur le marché pour aider à cette tâche. Mais est-il vraiment nécessaire de laver les fruits, les légumes et les légumes verts ? La réponse est oui, selon le scientifique spécialiste de l'alimentation Stuart Farrimond. "La bonne chose à faire est de laver vos fruits, vos légumes et vos légumes verts parce qu'il peut y avoir beaucoup de pathogènes dangereux, de bactéries qui peuvent être nuisibles", a déclaré l'expert à l'émission de radio Mornings de la BBC. A Lire ausssi : "Vous ne savez pas qui l'a manipulé, vous ne savez pas quelles bactéries et quels germes se trouvent dans le sol et même s'il a été lavé avant d'arriver au supermarché". Farrimond rappelle qu'il vaut la peine de laver les fruits, les légumes et les légumes verts, car il peut y avoir des résidus de pesticides sur leurs surfaces. "Certains fruits comme les oranges et les melons, par exemple, quoi que vous fassiez, il y aura toujours des pesticides à l'intérieur, ce qui est assez déprimant. Les pesticides que l'on pulvérise sur eux sont dits systémiques, ils traversent toute la plante, donc ils sont à l'intérieur." "Des choses comme le raisin, les fraises, les feuilles de salade, vont avoir des résidus de pesticides à la surface. Et donc [dans ces cas-là] ça vaut le coup de laver parce que vous en récupérez une partie. " Avec d'innombrables produits sur le marché, cela vaut-il la peine d'investir dans une petite aide supplémentaire pour se débarrasser des germes ? Selon Farrimond, non. "N'utilisez pas de spray ou de savon." .... Car cela revient en fait à ajouter davantage de produits chimiques à vos fruits, légumes et légumes verts", prévient-il. "De la même manière que vous ne voudriez pas utiliser du détergent sur votre pomme, car lorsque vous la mangez, vous risquez de goûter un peu de détergent". "Vous n'avez besoin de rien d'autre que de l'eau courante et de frotter les produits." Si les aliments sont consommés crus, certaines institutions, comme le ministère de la Santé, recommandent de les faire tremper dans une bassine contenant un mélange d'eau et d'hypochlorite de sodium pendant environ 15 minutes. Il suffit ensuite de les rincer à l'eau courante et de les sécher avant de les consommer ou de les conserver dans le garde-manger ou le réfrigérateur, selon l'aliment. Pour chaque litre d'eau, ajoutez une cuillère à soupe d'hypochlorite, selon les experts. Vous pouvez trouver ce produit en vente sur les marchés en plein air, dans les supermarchés, les pharmacies et les magasins de fruits et légumes. Il est également disponible gratuitement dans certains centres de santé. Ce rite de nettoyage n'a pas besoin d'être suivi à la lettre pour les légumes qui sont épluchés et cuits, comme les pommes de terre et le manioc. Le feu lui-même éliminera les micro-organismes potentiellement dangereux. Souvent, les produits frais sont étiquetés "lavés et prêts à consommer". Dans ce cas, faut-il vraiment les passer sous le robinet ? "Nous devrions probablement le faire", recommande Farrimond. Il note que nous ne pouvons pas savoir si le lavage a été effectué dans un environnement stérile ou si l'article a été mis dans l'eau et manipulé à nouveau. "Si vous voulez être sûr, je dirais de vous laver", ajoute-t-il. "Au final, le lavage vous aidera, [même si] il n'élimine pas tous les risques de tout". Lire aussi :
https://www.bbc.com/afrique/region-62611559
2health
"Un homme est comme un véhicule, par moment, il faut faire la vidange pour avoir encore un peu plus de tonus"
Mamadou Faye et Firmain Mbadinga, avec La Vie, programme santé de la BBC. L’amélioration des performances sexuelles a toujours été un agenda humain depuis la nuit des temps. En Côte d’Ivoire, où s’est rendue l’équipe de La Vie, le programme santé de BBC Afrique, le "marché poulet" à Rivera 2 est un lieu où sont exposés et vendus des aphrodisiaques pour aider les hommes à améliorer, non moins sans danger, leur moment de coït. Comme des véhicules en panne qu'il faut "réparer" ou donner un coup de main pour les voir repartir à plein régime, des jeunes et des plus âgés prennent d'assaut le "garage" du "marché poulet" à Abidjan. Ils y vont souvent chercher cet aphrodisiaque localement fabriqué pour améliorer leur vigeur sexuelle. Nos reporters Firmain Eric Mbadinga et Franck Noudofinin s'y sont rendus pour constater l'engouement autour de ces produits souvent issus de décoctions. Sur place, ce sont de nombreux types de flacons et de capsules qui sont exposés. Ce sont des aphrodisiaques faits maison, sous de nombreuses formes pour une clientèle qui semble de plus en plus exigeante. Rémi (ce n'est pas son vrai nom) est de ceux-là. Il connait presque tous les produits de la boutique spécialisée de M. Kobenan, son meilleur fournisseur. Malgré son jeune âge, il estime qu'il est presque impossible d'avoir un bon rapport sexuel sans utiliser ces aphrodisiaques localement fabriqués. "Un homme est comme un véhicule, par moment, il faut faire la vidange pour avoir encore un peu plus de tonus", confie-t-il. "Voici donc, quand le besoin se fait ressentir, on vient acheter le produit pour se renforcer", poursuit-il. Mais ce n'est pas que Rémi qui franchit de temps en temps le portail du "garage". "Ce sont des produits que les gens consomment beaucoup. On a des clients qui viennent en acheter à l’unité, il y en au aussi qui passent des commandes et qui voyagent un peu partout avec", révèle M. Kobenan, le propriétaire de la boutique. Pour sa part, Gaëlle s'occupe de mettre au point ces aphrodisiaques dont certains demandent que la dose soit renforcée. "Il y a des gens qui demandent à ce que l’on fasse des mélanges et que ces mélanges soient dosés comme on a l’habitude de le dire ici", affirme-t-elle. Elle traite et transforme ses produits avant de les commercialiser. "Voilà, la bouteille est prête, le client va ajouter soit de la liqueur, du tonic ou de l’eau", dit-elle. "J’ai opté pour ce travail afin d’aider les personnes qui souffrent d’éjaculations précoces ou de faiblesses sexuelles", indique Gaëlle. Mais elle met en garde contre un surdosage. "Il est conseillé de prendre juste un petit verre pour ne pas avoir des problèmes demain, de peur que quand le client consomme, l’effet obtenu aille au-delà de celui qu’il recherchait", prévient-elle. Beaucoup d'hommes souffrent du dysfonctionnement érectile, c'est-à-dire cette incapacité persistante ou récurrente à obtenir ou à maintenir une érection suffisante du pénis pour permettre une activité sexuelle. Toutefois, même si Gaëlle et Kobenan garantissent que ces aphrodisiaques fabriqués en Côte d'Ivoire sont bio et sûrs, les médecins eux s’inquietent de leurs effets lorsqu’ils sont pris à fortes doses. Dr Kouakou Kouadjo met en garde contre l'usage abusif de ces produits. Il cite en exemple un patient de 18 ans qui était consulté pour une dysfonction érectile, qui n’a pas d’érection matinale avant l’acte sexuel malgré le fait qu’il ait parfois le désir... "Et c’est un patient qui abusait d’une substance qui a même créé chez lui plusieurs symptômes; des maux de tête sur plusieurs jours, une érection qui a duré plus de 6h de temps", dit-il. Il relève aussi des risques d'infections. "Vous allez l’absorber et s’il y a des germes dedans, vous buvez, et ça vous entraîne une infection", prévient-il. "En dehors de ce que vous recherchez, voilà ce que vous aurez créé en vous, et si ce germe passe dans le sang, ça devient une maladie très grave qu’on appelle septicémie qui peut vous emporter", explique-t-il. Pour preuve, il révèle qu'il reçoit de plus en plus de patients de toutes les tranches d'âge. "On reçoit de plus en plus de patients, parfois des sujets jeunes dont l’âge varie de 18 ans à 40 ou 45 ans", indique-t-il. Les spécialistes sont formels qu'en cas de dysfonctionnement érectile, toute utilisation de produit stimulant doit répondre à un dosage précis mais surtout émaner d'un avis médical. "En général, on dit à ces personnes qui prennent ces aphrodisiaques-là qu’elles peuvent juste prendre un verre. D’accord, on prend un verre mais on ne connaît pas la composition d’un verre, on ne connaît pas le dosage de ce verre-là", souligne Dr Kouadjo. "Donc, voilà ce qui conduit à ces effets secondaires là. A la base, les aphrodisiaques sont des vasodilatateurs, ça veut dire qu’ils ouvrent les vaisseaux", avertit-il. "Donc vous voyez que si vous dépassez le dosage, le cœur peut lâcher chez certaines personnes comme vous pouvez avoir une érection prolongée", poursuit le médecin. Ceci constitue l’un des principaux motifs de consultation en urologie.
"Un homme est comme un véhicule, par moment, il faut faire la vidange pour avoir encore un peu plus de tonus" Mamadou Faye et Firmain Mbadinga, avec La Vie, programme santé de la BBC. L’amélioration des performances sexuelles a toujours été un agenda humain depuis la nuit des temps. En Côte d’Ivoire, où s’est rendue l’équipe de La Vie, le programme santé de BBC Afrique, le "marché poulet" à Rivera 2 est un lieu où sont exposés et vendus des aphrodisiaques pour aider les hommes à améliorer, non moins sans danger, leur moment de coït. Comme des véhicules en panne qu'il faut "réparer" ou donner un coup de main pour les voir repartir à plein régime, des jeunes et des plus âgés prennent d'assaut le "garage" du "marché poulet" à Abidjan. Ils y vont souvent chercher cet aphrodisiaque localement fabriqué pour améliorer leur vigeur sexuelle. Nos reporters Firmain Eric Mbadinga et Franck Noudofinin s'y sont rendus pour constater l'engouement autour de ces produits souvent issus de décoctions. Sur place, ce sont de nombreux types de flacons et de capsules qui sont exposés. Ce sont des aphrodisiaques faits maison, sous de nombreuses formes pour une clientèle qui semble de plus en plus exigeante. Rémi (ce n'est pas son vrai nom) est de ceux-là. Il connait presque tous les produits de la boutique spécialisée de M. Kobenan, son meilleur fournisseur. Malgré son jeune âge, il estime qu'il est presque impossible d'avoir un bon rapport sexuel sans utiliser ces aphrodisiaques localement fabriqués. "Un homme est comme un véhicule, par moment, il faut faire la vidange pour avoir encore un peu plus de tonus", confie-t-il. "Voici donc, quand le besoin se fait ressentir, on vient acheter le produit pour se renforcer", poursuit-il. Mais ce n'est pas que Rémi qui franchit de temps en temps le portail du "garage". "Ce sont des produits que les gens consomment beaucoup. On a des clients qui viennent en acheter à l’unité, il y en au aussi qui passent des commandes et qui voyagent un peu partout avec", révèle M. Kobenan, le propriétaire de la boutique. Pour sa part, Gaëlle s'occupe de mettre au point ces aphrodisiaques dont certains demandent que la dose soit renforcée. "Il y a des gens qui demandent à ce que l’on fasse des mélanges et que ces mélanges soient dosés comme on a l’habitude de le dire ici", affirme-t-elle. Elle traite et transforme ses produits avant de les commercialiser. "Voilà, la bouteille est prête, le client va ajouter soit de la liqueur, du tonic ou de l’eau", dit-elle. "J’ai opté pour ce travail afin d’aider les personnes qui souffrent d’éjaculations précoces ou de faiblesses sexuelles", indique Gaëlle. Mais elle met en garde contre un surdosage. "Il est conseillé de prendre juste un petit verre pour ne pas avoir des problèmes demain, de peur que quand le client consomme, l’effet obtenu aille au-delà de celui qu’il recherchait", prévient-elle. Beaucoup d'hommes souffrent du dysfonctionnement érectile, c'est-à-dire cette incapacité persistante ou récurrente à obtenir ou à maintenir une érection suffisante du pénis pour permettre une activité sexuelle. Toutefois, même si Gaëlle et Kobenan garantissent que ces aphrodisiaques fabriqués en Côte d'Ivoire sont bio et sûrs, les médecins eux s’inquietent de leurs effets lorsqu’ils sont pris à fortes doses. Dr Kouakou Kouadjo met en garde contre l'usage abusif de ces produits. Il cite en exemple un patient de 18 ans qui était consulté pour une dysfonction érectile, qui n’a pas d’érection matinale avant l’acte sexuel malgré le fait qu’il ait parfois le désir... "Et c’est un patient qui abusait d’une substance qui a même créé chez lui plusieurs symptômes; des maux de tête sur plusieurs jours, une érection qui a duré plus de 6h de temps", dit-il. Il relève aussi des risques d'infections. "Vous allez l’absorber et s’il y a des germes dedans, vous buvez, et ça vous entraîne une infection", prévient-il. "En dehors de ce que vous recherchez, voilà ce que vous aurez créé en vous, et si ce germe passe dans le sang, ça devient une maladie très grave qu’on appelle septicémie qui peut vous emporter", explique-t-il. Pour preuve, il révèle qu'il reçoit de plus en plus de patients de toutes les tranches d'âge. "On reçoit de plus en plus de patients, parfois des sujets jeunes dont l’âge varie de 18 ans à 40 ou 45 ans", indique-t-il. Les spécialistes sont formels qu'en cas de dysfonctionnement érectile, toute utilisation de produit stimulant doit répondre à un dosage précis mais surtout émaner d'un avis médical. "En général, on dit à ces personnes qui prennent ces aphrodisiaques-là qu’elles peuvent juste prendre un verre. D’accord, on prend un verre mais on ne connaît pas la composition d’un verre, on ne connaît pas le dosage de ce verre-là", souligne Dr Kouadjo. "Donc, voilà ce qui conduit à ces effets secondaires là. A la base, les aphrodisiaques sont des vasodilatateurs, ça veut dire qu’ils ouvrent les vaisseaux", avertit-il. "Donc vous voyez que si vous dépassez le dosage, le cœur peut lâcher chez certaines personnes comme vous pouvez avoir une érection prolongée", poursuit le médecin. Ceci constitue l’un des principaux motifs de consultation en urologie.
https://www.bbc.com/afrique/articles/cp3vz7pz32zo
3politics
Famille royale britannique : qui en fait partie et que fait le roi ?
Le roi Charles III a succédé à sa mère, la reine Elizabeth II, après sa mort au château de Balmoral, à l'âge de 96 ans. Plus tôt cette année, la reine a célébré son jubilé de platine, lorsqu'elle est devenue la monarque britannique la plus ancienne. Au moment de la mort de la reine, le trône passe immédiatement à son héritier, Charles, l'ancien prince de Galles. On s'attend à ce que Charles soit officiellement proclamé roi samedi au palais St James à Londres, devant un organe de cérémonie connu sous le nom de Conseil d'adhésion . Le roi est le chef de l'État britannique. Cependant, ses pouvoirs sont symboliques et cérémoniels, et il reste politiquement neutre. Il recevra des dépêches quotidiennes du gouvernement dans une boîte en cuir rouge, telles que des briefings avant des réunions importantes ou des documents nécessitant sa signature. Le Premier ministre rencontrera normalement le roi le mercredi au palais de Buckingham, pour le tenir informé des affaires gouvernementales. Ces réunions sont complètement privées et il n'y a aucune trace officielle de ce qui est dit. Le Roi a également un certain nombre de fonctions parlementaires : En outre, le roi accueillera des chefs d'État en visite et rencontrera des ambassadeurs étrangers et des hauts-commissaires basés au Royaume-Uni. Il dirigera normalement l'événement annuel du Souvenir en novembre au cénotaphe de Londres. Le nouveau roi est à la tête du Commonwealth , une association de 56 pays indépendants et de 2,4 milliards d'habitants. Pour 14 de ces pays, connus sous le nom de royaumes du Commonwealth, il est également chef d'État. Cependant, depuis que la Barbade est devenue une république en 2021 , un certain nombre d'autres royaumes du Commonwealth des Caraïbes ont suggéré qu'ils pourraient faire de même . L'image du roi Charles III remplacera celle de sa mère sur les nouveaux timbres de la Royal Mail et les billets de banque de la Banque d'Angleterre, et le libellé à l'intérieur des nouveaux passeports britanniques sera mis à jour pour lire Sa Majesté. L'hymne national deviendra "God Save the King". L'ordre de succession définit quel membre de la famille royale prend la relève en tant que monarque lorsque celui qui existe déjà meurt ou abdique. Le premier en ligne - l'héritier du trône - est l'aîné des enfants du monarque. En tant que premier-né de la reine Elizabeth, Charles est devenu roi à la mort de sa mère et sa femme, Camilla, est devenue reine consort. Les règles de succession royale ont été modifiées en 2013 pour garantir que les fils n'aient plus préséance sur leurs sœurs aînées. L'héritier du roi Charles est son fils aîné, le prince William, qui hérite du titre de duc de Cornouailles de son père. Cependant, il ne deviendra pas automatiquement prince de Galles - cela devrait lui être conféré par le roi. L'aîné des enfants du prince William, le prince George, est deuxième sur le trône et sa fille aînée, la princesse Charlotte, est troisième. Le couronnement est la cérémonie au cours de laquelle le monarque est officiellement couronné. Elle a lieu après une période de deuil du précédent souverain. Elizabeth II est devenue reine le 6 février 1952 à la mort de son père, le roi George VI, mais n'a été couronnée que le 2 juin 1953. On ne sait pas encore quand aura lieu le couronnement de Charles. Le couronnement de la reine Elizabeth a été le premier à être diffusé en direct à la télévision et a été regardé par plus de 20 millions de personnes. Au cours des 900 dernières années, le couronnement a eu lieu à l'abbaye de Westminster - Guillaume le Conquérant a été le premier monarque à y être couronné, et Charles sera le 40e. Il s'agit d'un service religieux anglican, effectué par l'archevêque de Cantorbéry. Le monarque est oint d'"huile sainte", et reçoit l'orbe et le sceptre, symboles de la royauté. Au point culminant de la cérémonie, l'archevêque placera la couronne de Saint-Édouard sur la tête de Charles - une couronne en or massif, datant de 1661. C'est la pièce maîtresse des joyaux de la couronne à la tour de Londres et n'est portée par le monarque qu'au moment du couronnement lui-même. Contrairement aux mariages royaux, le couronnement est une occasion d'État - le gouvernement paie pour cela et décide finalement de la liste des invités. Le roi Charles et la reine consort devraient déménager au palais de Buckingham. Ils vivaient auparavant à Clarence House à Londres et à Highgrove dans le Gloucestershire. Le prince William et Catherine, duchesse de Cornouailles et de Cambridge ont récemment déménagé du palais de Kensington dans l'ouest de Londres pour vivre à Adelaide Cottage, sur le domaine de la reine Windsor. Le prince George, la princesse Charlotte et le prince Louis vont à la Lambbrook School, près d'Ascot dans le Berkshire . Le prince Harry et Meghan Markle vivent en Californie. Un sondage réalisé par YouGov au moment du jubilé de platine a suggéré que 62 % pensent que le pays devrait conserver la monarchie , 22 % affirmant qu'il devrait plutôt avoir un chef d'État élu. Deux sondages Ipsos Mori en 2021 ont donné des résultats globalement similaires, un sur cinq estimant que l'abolition de la monarchie serait bonne pour le Royaume-Uni . Cependant, les conclusions de YouGov suggèrent qu'il y a eu une baisse de l'approbation de la monarchie au cours de la dernière décennie , de 75 % en 2012 à 62 % en 2022. Alors qu'il y avait un soutien majoritaire pour la monarchie parmi les groupes d'âge plus âgés, le sondage a indiqué que cela pourrait ne pas être vrai pour les plus jeunes. En 2011, lorsque YouGov a commencé à suivre le problème, 59 % des 18 à 24 ans pensaient que la monarchie devait continuer, contre 33 % en 2022.
Famille royale britannique : qui en fait partie et que fait le roi ? Le roi Charles III a succédé à sa mère, la reine Elizabeth II, après sa mort au château de Balmoral, à l'âge de 96 ans. Plus tôt cette année, la reine a célébré son jubilé de platine, lorsqu'elle est devenue la monarque britannique la plus ancienne. Au moment de la mort de la reine, le trône passe immédiatement à son héritier, Charles, l'ancien prince de Galles. On s'attend à ce que Charles soit officiellement proclamé roi samedi au palais St James à Londres, devant un organe de cérémonie connu sous le nom de Conseil d'adhésion . Le roi est le chef de l'État britannique. Cependant, ses pouvoirs sont symboliques et cérémoniels, et il reste politiquement neutre. Il recevra des dépêches quotidiennes du gouvernement dans une boîte en cuir rouge, telles que des briefings avant des réunions importantes ou des documents nécessitant sa signature. Le Premier ministre rencontrera normalement le roi le mercredi au palais de Buckingham, pour le tenir informé des affaires gouvernementales. Ces réunions sont complètement privées et il n'y a aucune trace officielle de ce qui est dit. Le Roi a également un certain nombre de fonctions parlementaires : En outre, le roi accueillera des chefs d'État en visite et rencontrera des ambassadeurs étrangers et des hauts-commissaires basés au Royaume-Uni. Il dirigera normalement l'événement annuel du Souvenir en novembre au cénotaphe de Londres. Le nouveau roi est à la tête du Commonwealth , une association de 56 pays indépendants et de 2,4 milliards d'habitants. Pour 14 de ces pays, connus sous le nom de royaumes du Commonwealth, il est également chef d'État. Cependant, depuis que la Barbade est devenue une république en 2021 , un certain nombre d'autres royaumes du Commonwealth des Caraïbes ont suggéré qu'ils pourraient faire de même . L'image du roi Charles III remplacera celle de sa mère sur les nouveaux timbres de la Royal Mail et les billets de banque de la Banque d'Angleterre, et le libellé à l'intérieur des nouveaux passeports britanniques sera mis à jour pour lire Sa Majesté. L'hymne national deviendra "God Save the King". L'ordre de succession définit quel membre de la famille royale prend la relève en tant que monarque lorsque celui qui existe déjà meurt ou abdique. Le premier en ligne - l'héritier du trône - est l'aîné des enfants du monarque. En tant que premier-né de la reine Elizabeth, Charles est devenu roi à la mort de sa mère et sa femme, Camilla, est devenue reine consort. Les règles de succession royale ont été modifiées en 2013 pour garantir que les fils n'aient plus préséance sur leurs sœurs aînées. L'héritier du roi Charles est son fils aîné, le prince William, qui hérite du titre de duc de Cornouailles de son père. Cependant, il ne deviendra pas automatiquement prince de Galles - cela devrait lui être conféré par le roi. L'aîné des enfants du prince William, le prince George, est deuxième sur le trône et sa fille aînée, la princesse Charlotte, est troisième. Le couronnement est la cérémonie au cours de laquelle le monarque est officiellement couronné. Elle a lieu après une période de deuil du précédent souverain. Elizabeth II est devenue reine le 6 février 1952 à la mort de son père, le roi George VI, mais n'a été couronnée que le 2 juin 1953. On ne sait pas encore quand aura lieu le couronnement de Charles. Le couronnement de la reine Elizabeth a été le premier à être diffusé en direct à la télévision et a été regardé par plus de 20 millions de personnes. Au cours des 900 dernières années, le couronnement a eu lieu à l'abbaye de Westminster - Guillaume le Conquérant a été le premier monarque à y être couronné, et Charles sera le 40e. Il s'agit d'un service religieux anglican, effectué par l'archevêque de Cantorbéry. Le monarque est oint d'"huile sainte", et reçoit l'orbe et le sceptre, symboles de la royauté. Au point culminant de la cérémonie, l'archevêque placera la couronne de Saint-Édouard sur la tête de Charles - une couronne en or massif, datant de 1661. C'est la pièce maîtresse des joyaux de la couronne à la tour de Londres et n'est portée par le monarque qu'au moment du couronnement lui-même. Contrairement aux mariages royaux, le couronnement est une occasion d'État - le gouvernement paie pour cela et décide finalement de la liste des invités. Le roi Charles et la reine consort devraient déménager au palais de Buckingham. Ils vivaient auparavant à Clarence House à Londres et à Highgrove dans le Gloucestershire. Le prince William et Catherine, duchesse de Cornouailles et de Cambridge ont récemment déménagé du palais de Kensington dans l'ouest de Londres pour vivre à Adelaide Cottage, sur le domaine de la reine Windsor. Le prince George, la princesse Charlotte et le prince Louis vont à la Lambbrook School, près d'Ascot dans le Berkshire . Le prince Harry et Meghan Markle vivent en Californie. Un sondage réalisé par YouGov au moment du jubilé de platine a suggéré que 62 % pensent que le pays devrait conserver la monarchie , 22 % affirmant qu'il devrait plutôt avoir un chef d'État élu. Deux sondages Ipsos Mori en 2021 ont donné des résultats globalement similaires, un sur cinq estimant que l'abolition de la monarchie serait bonne pour le Royaume-Uni . Cependant, les conclusions de YouGov suggèrent qu'il y a eu une baisse de l'approbation de la monarchie au cours de la dernière décennie , de 75 % en 2012 à 62 % en 2022. Alors qu'il y avait un soutien majoritaire pour la monarchie parmi les groupes d'âge plus âgés, le sondage a indiqué que cela pourrait ne pas être vrai pour les plus jeunes. En 2011, lorsque YouGov a commencé à suivre le problème, 59 % des 18 à 24 ans pensaient que la monarchie devait continuer, contre 33 % en 2022.
https://www.bbc.com/afrique/monde-62851846
3politics
Aukus : qu'est-ce que ce pacte militaire annoncé par les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie (et pourquoi il suscite l'ire en Chine) ?
Nouvelle alliance indo-pacifique. Les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie ont annoncé mercredi un pacte de sécurité ambitieux visant à partager des technologies de défense avancées, dans ce qui est interprété comme une tentative de contrer les avancées de la Chine. Le pacte stratégique est baptisé Aukus (de l'acronyme de Australia, United Kingdom and United States) et vise à "défendre les intérêts indo-pacifiques partagés" de ces puissances. Joe Biden est apparu depuis Washington, accompagné par vidéoconférence du Premier ministre britannique Boris Johnson et du Premier ministre australien Scott Morrison, pour rendre l'accord officiel, peu après qu'un responsable américain l'ait qualifié d'"historique". A surtout lire sur BBC Afrique : Bien qu'aucun des deux dirigeants n'ait explicitement mentionné la Chine, cette annonce est largement considérée comme une tentative de freiner les avancées de Pékin dans la région. Cette annonce fait suite aux actions controversées du gouvernement chinois dans les mers de l'Asie-Pacifique - où il a construit des installations touristiques et militaires sur des terres contestées par d'autres nations, qu'il revendique comme siennes -, à ses investissements dans les pays du Pacifique Sud et à la détérioration des relations entre Pékin et Canberra. Le gouvernement de Pékin a réagi jeudi par la voix d'un porte-parole du ministère des Affaires étrangères qui a déclaré que le nouveau pacte "menace de porter gravement atteinte à la paix régionale... et d'intensifier la course aux armements". Il a également critiqué ce qu'il a appelé "une mentalité de guerre froide dépassée" et a averti que les trois pays "nuisent à leurs propres intérêts". L'Union européenne était également mécontente de ne pas avoir été informée de l'accord. L'un des points forts de l'accord est qu'il permettra à l'Australie de construire pour la première fois des sous-marins à propulsion nucléaire. "En tant que première initiative dans le cadre d'Aukus, nous nous engageons à (...) soutenir l'Australie dans l'acquisition de sous-marins à propulsion nucléaire pour la Royal Australian Navy", indique le communiqué d'annonce. Le président Biden a expliqué les raisons de ce pacte lors de son intervention. "Il s'agit d'investir dans notre plus grande force, nos alliances, et de les mettre à niveau pour relever les défis d'aujourd'hui et de demain", explique-t-il. "Nous devons être en mesure d'aborder l'environnement stratégique actuel de la région et son évolution, car l'avenir de chacune de nos nations et, en fait, du monde, dépend de la liberté et de l'ouverture de l'Indo-Pacifique", indique M. Biden dans une référence voilée à Pékin, qui accuse à son tour les États-Unis de militariser la zone. Jusqu'à présent, les États-Unis n'ont partagé leur technologie de développement de sous-marins à propulsion nucléaire qu'avec un seul pays, le Royaume-Uni, en 1958, explique un haut responsable du gouvernement américain lors d'un appel aux journalistes pour expliquer les détails de l'accord. Il est donc "historique", selon la source, que les États-Unis et le Royaume-Uni aient décidé d'"ajouter" l'Australie à l'accord, en s'engageant à aider la Royal Australian Navy à acquérir des sous-marins à propulsion nucléaire. Les trois dirigeants ont toutefois souligné que l'Australie ne disposera pas d'armes nucléaires, mais que ces sous-marins seront "armés de manière conventionnelle", mais "alimentés par des réacteurs nucléaires". "C'est une technologie éprouvée, et elle est sûre", a déclaré le président américain. Morrison, pour sa part, a assuré que Canberra continuerait à "se conformer à toutes les obligations en matière de non-prolifération nucléaire". Toutefois, même s'il s'agit de sous-marins conventionnels, cette initiative "pourrait modifier l'équilibre de la puissance navale dans le Pacifique", note le New York Times dans une analyse. Selon les médias australiens, le nouveau pacte aurait mis fin à un accord australien avec la France pour la construction de sous-marins de conception française signé en 2016 pour 50 milliards de dollars australiens. L'accord, qui prévoyait la construction de 12 sous-marins pour la marine australienne, s'est heurté à de nombreux obstacles, notamment la demande de Canberra de privilégier la production locale. Le gouvernement français a exprimé sa colère à l'égard de l'échec de l'accord, affirmant que cela ébranle sa confiance dans le gouvernement australien. Mais le pacte Aukus couvre également des domaines de coopération en matière d'intelligence artificielle, de technologies quantiques et cybernétiques, d'installations industrielles et de chaînes d'approvisionnement. Depuis l'arrivée de M. Biden à la Maison Blanche, les États-Unis ont clairement exprimé leur volonté de contenir l'avancée de la Chine dans le Pacifique, maintenant et renforçant la position ferme menée par son prédécesseur, Donald Trump. Et avec ce nouveau pacte, il veut impliquer davantage "l'Europe, et en particulier le Royaume-Uni" dans cette mission, explique le fonctionnaire américain susmentionné lors de l'appel téléphonique avec la presse, selon EFE. Pour Jonathan Beale, correspondant de la BBC pour les questions de défense, le pacte montre sans aucun doute l'importance de la région indo-pacifique pour Washington et Londres, et une préoccupation croissante pour les trois signataires. "Ce n'est un secret pour personne que le Royaume-Uni, l'Australie et les États-Unis partagent les mêmes inquiétudes quant au renforcement militaire de la Chine dans la région", ajoute-t-il. Vipin Narang, professeur au Massachusetts Institute of Technology, qui étudie l'utilisation des armes nucléaires et des vecteurs dans la compétition entre grandes puissances, convient que l'accord est une réaction au terrain gagné par la Chine ces dernières années et souligne l'importance de cette annonce. "Les sous-marins d'attaque sont une affaire importante et ils envoient un message important", confie M. Narang au New York Times. "Cela aurait été difficile à imaginer il y a cinq ans. Et cela aurait été impossible il y a 10 ans. Et cela en dit long sur le comportement de la Chine dans la région", ajoute-t-il. Bonnie Glaser, directrice du programme Asie du German Marshall Fund, un groupe de réflexion, explique au même journal que les signataires du nouvel accord comprennent la nécessité de "renforcer la dissuasion et d'être prêts à combattre dans un conflit, si celui-ci devait se produire". Depuis Washington, un porte-parole de l'ambassade de Chine, Liu Pengyu, a rejeté mercredi cette annonce et souligne que les pays "ne devraient pas construire des blocs d'exclusion qui ciblent ou nuisent aux intérêts de tierces parties". "Ils doivent notamment se débarrasser de leur mentalité de guerre froide et de leurs préjugés idéologiques", dit M. Liu au South China Morning Post, basé à Hong Kong.
Aukus : qu'est-ce que ce pacte militaire annoncé par les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie (et pourquoi il suscite l'ire en Chine) ? Nouvelle alliance indo-pacifique. Les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie ont annoncé mercredi un pacte de sécurité ambitieux visant à partager des technologies de défense avancées, dans ce qui est interprété comme une tentative de contrer les avancées de la Chine. Le pacte stratégique est baptisé Aukus (de l'acronyme de Australia, United Kingdom and United States) et vise à "défendre les intérêts indo-pacifiques partagés" de ces puissances. Joe Biden est apparu depuis Washington, accompagné par vidéoconférence du Premier ministre britannique Boris Johnson et du Premier ministre australien Scott Morrison, pour rendre l'accord officiel, peu après qu'un responsable américain l'ait qualifié d'"historique". A surtout lire sur BBC Afrique : Bien qu'aucun des deux dirigeants n'ait explicitement mentionné la Chine, cette annonce est largement considérée comme une tentative de freiner les avancées de Pékin dans la région. Cette annonce fait suite aux actions controversées du gouvernement chinois dans les mers de l'Asie-Pacifique - où il a construit des installations touristiques et militaires sur des terres contestées par d'autres nations, qu'il revendique comme siennes -, à ses investissements dans les pays du Pacifique Sud et à la détérioration des relations entre Pékin et Canberra. Le gouvernement de Pékin a réagi jeudi par la voix d'un porte-parole du ministère des Affaires étrangères qui a déclaré que le nouveau pacte "menace de porter gravement atteinte à la paix régionale... et d'intensifier la course aux armements". Il a également critiqué ce qu'il a appelé "une mentalité de guerre froide dépassée" et a averti que les trois pays "nuisent à leurs propres intérêts". L'Union européenne était également mécontente de ne pas avoir été informée de l'accord. L'un des points forts de l'accord est qu'il permettra à l'Australie de construire pour la première fois des sous-marins à propulsion nucléaire. "En tant que première initiative dans le cadre d'Aukus, nous nous engageons à (...) soutenir l'Australie dans l'acquisition de sous-marins à propulsion nucléaire pour la Royal Australian Navy", indique le communiqué d'annonce. Le président Biden a expliqué les raisons de ce pacte lors de son intervention. "Il s'agit d'investir dans notre plus grande force, nos alliances, et de les mettre à niveau pour relever les défis d'aujourd'hui et de demain", explique-t-il. "Nous devons être en mesure d'aborder l'environnement stratégique actuel de la région et son évolution, car l'avenir de chacune de nos nations et, en fait, du monde, dépend de la liberté et de l'ouverture de l'Indo-Pacifique", indique M. Biden dans une référence voilée à Pékin, qui accuse à son tour les États-Unis de militariser la zone. Jusqu'à présent, les États-Unis n'ont partagé leur technologie de développement de sous-marins à propulsion nucléaire qu'avec un seul pays, le Royaume-Uni, en 1958, explique un haut responsable du gouvernement américain lors d'un appel aux journalistes pour expliquer les détails de l'accord. Il est donc "historique", selon la source, que les États-Unis et le Royaume-Uni aient décidé d'"ajouter" l'Australie à l'accord, en s'engageant à aider la Royal Australian Navy à acquérir des sous-marins à propulsion nucléaire. Les trois dirigeants ont toutefois souligné que l'Australie ne disposera pas d'armes nucléaires, mais que ces sous-marins seront "armés de manière conventionnelle", mais "alimentés par des réacteurs nucléaires". "C'est une technologie éprouvée, et elle est sûre", a déclaré le président américain. Morrison, pour sa part, a assuré que Canberra continuerait à "se conformer à toutes les obligations en matière de non-prolifération nucléaire". Toutefois, même s'il s'agit de sous-marins conventionnels, cette initiative "pourrait modifier l'équilibre de la puissance navale dans le Pacifique", note le New York Times dans une analyse. Selon les médias australiens, le nouveau pacte aurait mis fin à un accord australien avec la France pour la construction de sous-marins de conception française signé en 2016 pour 50 milliards de dollars australiens. L'accord, qui prévoyait la construction de 12 sous-marins pour la marine australienne, s'est heurté à de nombreux obstacles, notamment la demande de Canberra de privilégier la production locale. Le gouvernement français a exprimé sa colère à l'égard de l'échec de l'accord, affirmant que cela ébranle sa confiance dans le gouvernement australien. Mais le pacte Aukus couvre également des domaines de coopération en matière d'intelligence artificielle, de technologies quantiques et cybernétiques, d'installations industrielles et de chaînes d'approvisionnement. Depuis l'arrivée de M. Biden à la Maison Blanche, les États-Unis ont clairement exprimé leur volonté de contenir l'avancée de la Chine dans le Pacifique, maintenant et renforçant la position ferme menée par son prédécesseur, Donald Trump. Et avec ce nouveau pacte, il veut impliquer davantage "l'Europe, et en particulier le Royaume-Uni" dans cette mission, explique le fonctionnaire américain susmentionné lors de l'appel téléphonique avec la presse, selon EFE. Pour Jonathan Beale, correspondant de la BBC pour les questions de défense, le pacte montre sans aucun doute l'importance de la région indo-pacifique pour Washington et Londres, et une préoccupation croissante pour les trois signataires. "Ce n'est un secret pour personne que le Royaume-Uni, l'Australie et les États-Unis partagent les mêmes inquiétudes quant au renforcement militaire de la Chine dans la région", ajoute-t-il. Vipin Narang, professeur au Massachusetts Institute of Technology, qui étudie l'utilisation des armes nucléaires et des vecteurs dans la compétition entre grandes puissances, convient que l'accord est une réaction au terrain gagné par la Chine ces dernières années et souligne l'importance de cette annonce. "Les sous-marins d'attaque sont une affaire importante et ils envoient un message important", confie M. Narang au New York Times. "Cela aurait été difficile à imaginer il y a cinq ans. Et cela aurait été impossible il y a 10 ans. Et cela en dit long sur le comportement de la Chine dans la région", ajoute-t-il. Bonnie Glaser, directrice du programme Asie du German Marshall Fund, un groupe de réflexion, explique au même journal que les signataires du nouvel accord comprennent la nécessité de "renforcer la dissuasion et d'être prêts à combattre dans un conflit, si celui-ci devait se produire". Depuis Washington, un porte-parole de l'ambassade de Chine, Liu Pengyu, a rejeté mercredi cette annonce et souligne que les pays "ne devraient pas construire des blocs d'exclusion qui ciblent ou nuisent aux intérêts de tierces parties". "Ils doivent notamment se débarrasser de leur mentalité de guerre froide et de leurs préjugés idéologiques", dit M. Liu au South China Morning Post, basé à Hong Kong.
https://www.bbc.com/afrique/monde-58615599
2health
Les autorités gambiennes ont-elles failli à prévenir la mort d'autres enfants ?
Thomas Naadi, BBC News Après la mort de 70 enfants après avoir reçu des sirops antitussifs produits par l'entreprise indienne, Maiden Pharmaceuticals, les autorités sanitaires ont indiqué qu'il n'y avait pas de nouveaux cas, mais qu'elles devaient encore s'occuper de 82 cas existants dont 12 se sont rétablis. Mais au moment où les Gambiens s'efforcent toujours de comprendre ce qui s'est réellement passé, les actions et inactions des autorités sont-elles à la base d'autres décès ? Les enquêtes préliminaires de la police ont révélé que les médicaments ont été importés dans le pays le 21 juin de cette année par Atlantic Pharmaceuticals Company Limited et distribués à des détaillants en Gambie. Au total, 50 000 bouteilles de sirops pour bébés contaminés identifiés par l'OMS ont été importées. Mais l'Agence de contrôle des médicaments n'a pu rappeler/saisir qu'environ 41 462 bouteilles et plus de huit mille bouteilles (8 538 bouteilles) de ces médicaments sont introuvables. On ne sait pas ce qu'il a pu leur arriver. Le principal problème est que la Gambie ne dispose pas d'un laboratoire pour tester la sécurité des médicaments importés dans le pays. Des échantillons ont donc été envoyés au Sénégal, au Ghana et en Suisse. On a découvert qu'ils contenaient des substances toxiques comme le diéthylène glycol et l'éthylène glycol. On pense que les médicaments importés auraient été fabriqués spécifiquement pour la Gambie. L'OMS a déjà lancé une alerte mondiale pour demander aux pays de rappeler quatre sirops antitussifs contaminés et s'est dite préoccupée par le fait que ces médicaments pourraient avoir pénétré dans d'autres pays par le biais de marchés informels. De nombreux Gambiens comptent sur la pharmacie comme premier recours lorsqu'ils sont malades. Certains parents ont acheté les médicaments dans une pharmacie ou une droguerie, avec ou sans prescription médicale, mais lorsque les complications sont apparues, ils se sont rendus à l'hôpital pour recevoir les soins appropriés. L'évaluation du gouvernement a montré que les victimes se plaignaient de "fièvre (81% des cas), de vomissements (61%), de diarrhée (51%) et de toux (10%). La durée moyenne de la maladie était de neuf jours (fourchette de 5 à 18 jours)". Et ont été dans certains cas traités pour le paludisme, la méningite et l'asthme. Ibrahim Seedy, graphiste et résident de Tanji, a perdu sa fille Adama, âgée de 2 ans. Elle se plaignait du paludisme. "La pharmacie à laquelle je suis habitué se trouve ici, à Tanji. Quand je l'ai emmenée là-bas, c'était vers 23 heures, elle a été diagnostiquée, mais l'infirmière m'a dit qu'elle n'avait pas de paludisme. Mais on m'a prescrit certains médicaments que je lui ai donnés", indique-t-il. "Les médicaments étaient du sirop de paracétamol et d'autres sirops..... Je lui ai donné comme on me l'avait dit, quand elle a bu ces médicaments le lendemain matin, elle a pris son petit déjeuner, je lui ai donné le médicament et à partir de là, d'autres complications ont commencé à apparaître que je ne pouvais pas comprendre", explique M. Seedy. "Son système respiratoire était très perturbé, la fièvre s'est intensifiée et sa façon de parler a également changé. On pouvait entendre des hoquets quand elle parlait", se rappelle-t-elle. Muhammed, le fils de 2 ans d'Alieu Kijera, s'est plaint de fièvre et a été traité pour le paludisme. "Lorsque nous l'avons emmené à l'hôpital, ils nous ont d'abord prescrit du paracétamol et du sirop contre la toux car il toussait aussi. Puis, plus tard, nous sommes allés à la pharmacie et l'avons acheté à la pharmacie." Mais on lui a diagnostiqué plus tard des lésions rénales après avoir consommé les médicaments. Muhammed est mort au Sénégal alors qu'il avait été traité pendant seulement deux semaines. Musah Kamaso, le fils d'Alhassan Kamaso, âgé d'un an et huit mois, s'est plaint de fièvre. Il a été orienté vers trois établissements de santé différents après avoir consommé le médicament contaminé. On lui a ensuite diagnostiqué une insuffisance rénale aiguë. "Cela n'a fait qu'empirer les choses pour lui. Après avoir acheté ce sirop, (en août) je ne pouvais pas comprendre mon fils. C'est la raison pour laquelle ils ont décidé de lui faire une dialyse". Aisah avait cinq mois lorsqu'elle est morte. Sa mère Mariama Sisawo a décrit sa mort comme étant douloureuse. Elle était la plus jeune de trois enfants et la seule fille. La Gambie est confrontée à un problème majeur dans le secteur de la santé. Les hôpitaux et cliniques publics sont mal équipés. Certains Gambiens ont déclaré que les pharmacies des hôpitaux sont pratiquement vides et qu'ils achètent donc principalement les médicaments prescrits dans des pharmacies privées. Ceux qui se sentent frustrés par le système et ne peuvent pas se permettre d'aller dans des hôpitaux privés dépendent des pharmacies locales pour se soigner. Mais il y a un autre problème. Selon certaines allégations, des personnes gèrent des pharmacies sans licence et la plupart d'entre elles ne sont pas des pharmaciens qualifiés, mais elles diagnostiquent et prescrivent des médicaments aux patients. Le premier cas connu d'insuffisance rénale remonte à juin, mais le gouvernement a détecté une augmentation des cas chez les enfants en juillet et a interdit l'utilisation du seul sirop de paracétamol en septembre après que les autopsies pratiquées sur les enfants décédés aient suggéré un lien avec le médicament. Les experts ont déclaré que des mesures immédiates auraient dû être prises en juillet pour éviter des décès inutiles, mais les autorités avaient encore du mal à identifier la cause de l'insuffisance rénale. Les autorités avaient soupçonné la bactérie E. coli et le sirop de paracétamol. Elles avaient également recommandé à la population d'arrêter l'automédication. Le Dr Mustapha Bittiya, directeur des services de santé, a déclaré qu'ils ont rencontré des retards dans la réception des résultats des échantillons initiaux envoyés au Sénégal, mais qu'ils ont dû s'en remettre au Ghana et ont obtenu des résultats dans les 24 heures. Le tableau ci-dessous montre les décès survenus entre juillet et septembre, date de la première interdiction. La Gambie ne dispose pas d'un système permettant de tester les médicaments qui entrent dans le pays. Elle se fie aux résultats des tests présentés par les importateurs, qui peuvent parfois être faux, comme l'a montré le dernier scandale du sirop pour la toux. Le Dr Mustapha Bittaye, directeur des services de santé, affirme que l'importateur des médicaments contaminés disposait de documents et de résultats de tests montrant qu'il s'agissait de bons médicaments. "Nous avons un système de contrôle de ces médicaments, nous les enregistrons et effectuons des contrôles ponctuels, mais vous savez qu'une fois que vous ne pouvez pas faire de tests, cela affecte les limitations", explique Dr Bittaye. "Nous demandons maintenant que tous les médicaments soient testés et enregistrés aux frais du fournisseur jusqu'à ce que notre laboratoire soit prêt. Tous les médicaments que nous avons trouvés problématiques, ils ont apporté des certificats d'analyse pour montrer qu'ils étaient bons. Maintenant, c'est nous qui devons nous en occuper (les tests)", rassure-t-il. "Cela fait partie de votre processus d'enregistrement. Actuellement, ils apportent des résultats pour montrer qu'ils ont été testés, mais maintenant, pendant le processus d'enregistrement, vous apportez les ressources (argent), le coût du paiement des médicaments, puis nous les envoyons au Ghana ou en Europe et lorsque les résultats sont arrivés, nous vous autorisons à les vendre ". Les autorités indiennes ont ordonné à Maiden Pharmaceuticals d'arrêter sa production après avoir constaté des violations des bonnes pratiques. En Gambie, la police a interrogé un haut responsable de l'Agence de contrôle des médicaments et l'importateur des produits dans le cadre d'une enquête en cours. Le gouvernement procède à des contrôles ponctuels des médicaments contaminés dans les pharmacies et les drogueries. Pour établir le nombre exact de morts, les autorités ont indiqué que "les décès dans la communauté seront examinés à l'aide de l'outil d'autopsie verbale détaillée de l'OMS". Le Parlement gambien a chargé sa commission de la santé de mener une enquête approfondie sur ces décès. La commission devrait présenter ses conclusions au plus tard le 30 novembre. Le président Adama Barrow a également mis en place une commission d'enquête chargée de proposer des mesures pour éviter que cela ne se reproduise. En 2019, onze enfants sont morts dans la région indienne de Jammu après avoir consommé des médicaments contaminés. L'industrie pharmaceutique indienne, qui pèse 42 milliards de dollars, tire la moitié de ses revenus des exportations, mais des inquiétudes ont été soulevées quant à la qualité des médicaments envoyés dans les pays en développement. Des groupes de la société civile, comme l'Association du Barreau de Gambie, exigent des réponses du gouvernement. Ils ont commencé à parler aux familles des enfants et ont promis d'engager des poursuites judiciaires contre toute personne jugée coupable dans ce scandale.
Les autorités gambiennes ont-elles failli à prévenir la mort d'autres enfants ? Thomas Naadi, BBC News Après la mort de 70 enfants après avoir reçu des sirops antitussifs produits par l'entreprise indienne, Maiden Pharmaceuticals, les autorités sanitaires ont indiqué qu'il n'y avait pas de nouveaux cas, mais qu'elles devaient encore s'occuper de 82 cas existants dont 12 se sont rétablis. Mais au moment où les Gambiens s'efforcent toujours de comprendre ce qui s'est réellement passé, les actions et inactions des autorités sont-elles à la base d'autres décès ? Les enquêtes préliminaires de la police ont révélé que les médicaments ont été importés dans le pays le 21 juin de cette année par Atlantic Pharmaceuticals Company Limited et distribués à des détaillants en Gambie. Au total, 50 000 bouteilles de sirops pour bébés contaminés identifiés par l'OMS ont été importées. Mais l'Agence de contrôle des médicaments n'a pu rappeler/saisir qu'environ 41 462 bouteilles et plus de huit mille bouteilles (8 538 bouteilles) de ces médicaments sont introuvables. On ne sait pas ce qu'il a pu leur arriver. Le principal problème est que la Gambie ne dispose pas d'un laboratoire pour tester la sécurité des médicaments importés dans le pays. Des échantillons ont donc été envoyés au Sénégal, au Ghana et en Suisse. On a découvert qu'ils contenaient des substances toxiques comme le diéthylène glycol et l'éthylène glycol. On pense que les médicaments importés auraient été fabriqués spécifiquement pour la Gambie. L'OMS a déjà lancé une alerte mondiale pour demander aux pays de rappeler quatre sirops antitussifs contaminés et s'est dite préoccupée par le fait que ces médicaments pourraient avoir pénétré dans d'autres pays par le biais de marchés informels. De nombreux Gambiens comptent sur la pharmacie comme premier recours lorsqu'ils sont malades. Certains parents ont acheté les médicaments dans une pharmacie ou une droguerie, avec ou sans prescription médicale, mais lorsque les complications sont apparues, ils se sont rendus à l'hôpital pour recevoir les soins appropriés. L'évaluation du gouvernement a montré que les victimes se plaignaient de "fièvre (81% des cas), de vomissements (61%), de diarrhée (51%) et de toux (10%). La durée moyenne de la maladie était de neuf jours (fourchette de 5 à 18 jours)". Et ont été dans certains cas traités pour le paludisme, la méningite et l'asthme. Ibrahim Seedy, graphiste et résident de Tanji, a perdu sa fille Adama, âgée de 2 ans. Elle se plaignait du paludisme. "La pharmacie à laquelle je suis habitué se trouve ici, à Tanji. Quand je l'ai emmenée là-bas, c'était vers 23 heures, elle a été diagnostiquée, mais l'infirmière m'a dit qu'elle n'avait pas de paludisme. Mais on m'a prescrit certains médicaments que je lui ai donnés", indique-t-il. "Les médicaments étaient du sirop de paracétamol et d'autres sirops..... Je lui ai donné comme on me l'avait dit, quand elle a bu ces médicaments le lendemain matin, elle a pris son petit déjeuner, je lui ai donné le médicament et à partir de là, d'autres complications ont commencé à apparaître que je ne pouvais pas comprendre", explique M. Seedy. "Son système respiratoire était très perturbé, la fièvre s'est intensifiée et sa façon de parler a également changé. On pouvait entendre des hoquets quand elle parlait", se rappelle-t-elle. Muhammed, le fils de 2 ans d'Alieu Kijera, s'est plaint de fièvre et a été traité pour le paludisme. "Lorsque nous l'avons emmené à l'hôpital, ils nous ont d'abord prescrit du paracétamol et du sirop contre la toux car il toussait aussi. Puis, plus tard, nous sommes allés à la pharmacie et l'avons acheté à la pharmacie." Mais on lui a diagnostiqué plus tard des lésions rénales après avoir consommé les médicaments. Muhammed est mort au Sénégal alors qu'il avait été traité pendant seulement deux semaines. Musah Kamaso, le fils d'Alhassan Kamaso, âgé d'un an et huit mois, s'est plaint de fièvre. Il a été orienté vers trois établissements de santé différents après avoir consommé le médicament contaminé. On lui a ensuite diagnostiqué une insuffisance rénale aiguë. "Cela n'a fait qu'empirer les choses pour lui. Après avoir acheté ce sirop, (en août) je ne pouvais pas comprendre mon fils. C'est la raison pour laquelle ils ont décidé de lui faire une dialyse". Aisah avait cinq mois lorsqu'elle est morte. Sa mère Mariama Sisawo a décrit sa mort comme étant douloureuse. Elle était la plus jeune de trois enfants et la seule fille. La Gambie est confrontée à un problème majeur dans le secteur de la santé. Les hôpitaux et cliniques publics sont mal équipés. Certains Gambiens ont déclaré que les pharmacies des hôpitaux sont pratiquement vides et qu'ils achètent donc principalement les médicaments prescrits dans des pharmacies privées. Ceux qui se sentent frustrés par le système et ne peuvent pas se permettre d'aller dans des hôpitaux privés dépendent des pharmacies locales pour se soigner. Mais il y a un autre problème. Selon certaines allégations, des personnes gèrent des pharmacies sans licence et la plupart d'entre elles ne sont pas des pharmaciens qualifiés, mais elles diagnostiquent et prescrivent des médicaments aux patients. Le premier cas connu d'insuffisance rénale remonte à juin, mais le gouvernement a détecté une augmentation des cas chez les enfants en juillet et a interdit l'utilisation du seul sirop de paracétamol en septembre après que les autopsies pratiquées sur les enfants décédés aient suggéré un lien avec le médicament. Les experts ont déclaré que des mesures immédiates auraient dû être prises en juillet pour éviter des décès inutiles, mais les autorités avaient encore du mal à identifier la cause de l'insuffisance rénale. Les autorités avaient soupçonné la bactérie E. coli et le sirop de paracétamol. Elles avaient également recommandé à la population d'arrêter l'automédication. Le Dr Mustapha Bittiya, directeur des services de santé, a déclaré qu'ils ont rencontré des retards dans la réception des résultats des échantillons initiaux envoyés au Sénégal, mais qu'ils ont dû s'en remettre au Ghana et ont obtenu des résultats dans les 24 heures. Le tableau ci-dessous montre les décès survenus entre juillet et septembre, date de la première interdiction. La Gambie ne dispose pas d'un système permettant de tester les médicaments qui entrent dans le pays. Elle se fie aux résultats des tests présentés par les importateurs, qui peuvent parfois être faux, comme l'a montré le dernier scandale du sirop pour la toux. Le Dr Mustapha Bittaye, directeur des services de santé, affirme que l'importateur des médicaments contaminés disposait de documents et de résultats de tests montrant qu'il s'agissait de bons médicaments. "Nous avons un système de contrôle de ces médicaments, nous les enregistrons et effectuons des contrôles ponctuels, mais vous savez qu'une fois que vous ne pouvez pas faire de tests, cela affecte les limitations", explique Dr Bittaye. "Nous demandons maintenant que tous les médicaments soient testés et enregistrés aux frais du fournisseur jusqu'à ce que notre laboratoire soit prêt. Tous les médicaments que nous avons trouvés problématiques, ils ont apporté des certificats d'analyse pour montrer qu'ils étaient bons. Maintenant, c'est nous qui devons nous en occuper (les tests)", rassure-t-il. "Cela fait partie de votre processus d'enregistrement. Actuellement, ils apportent des résultats pour montrer qu'ils ont été testés, mais maintenant, pendant le processus d'enregistrement, vous apportez les ressources (argent), le coût du paiement des médicaments, puis nous les envoyons au Ghana ou en Europe et lorsque les résultats sont arrivés, nous vous autorisons à les vendre ". Les autorités indiennes ont ordonné à Maiden Pharmaceuticals d'arrêter sa production après avoir constaté des violations des bonnes pratiques. En Gambie, la police a interrogé un haut responsable de l'Agence de contrôle des médicaments et l'importateur des produits dans le cadre d'une enquête en cours. Le gouvernement procède à des contrôles ponctuels des médicaments contaminés dans les pharmacies et les drogueries. Pour établir le nombre exact de morts, les autorités ont indiqué que "les décès dans la communauté seront examinés à l'aide de l'outil d'autopsie verbale détaillée de l'OMS". Le Parlement gambien a chargé sa commission de la santé de mener une enquête approfondie sur ces décès. La commission devrait présenter ses conclusions au plus tard le 30 novembre. Le président Adama Barrow a également mis en place une commission d'enquête chargée de proposer des mesures pour éviter que cela ne se reproduise. En 2019, onze enfants sont morts dans la région indienne de Jammu après avoir consommé des médicaments contaminés. L'industrie pharmaceutique indienne, qui pèse 42 milliards de dollars, tire la moitié de ses revenus des exportations, mais des inquiétudes ont été soulevées quant à la qualité des médicaments envoyés dans les pays en développement. Des groupes de la société civile, comme l'Association du Barreau de Gambie, exigent des réponses du gouvernement. Ils ont commencé à parler aux familles des enfants et ont promis d'engager des poursuites judiciaires contre toute personne jugée coupable dans ce scandale.
https://www.bbc.com/afrique/articles/czk1vn1r4jko
0business
Alimentation : pourquoi cette augmentation record des prix mondiaux ?
Les prix alimentaires mondiaux ont grimpé de près de 33 % en septembre 2021 par rapport à la même période de l'année dernière. C'est ce que révèle l'indice mensuel des prix alimentaires de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, la FAO, qui a également constaté que les prix mondiaux ont augmenté de plus de 3 % depuis juillet, atteignant des niveaux jamais vus depuis 2011. L'indice des prix alimentaires est conçu pour enregistrer le résultat des variations combinées d'une série de produits alimentaires, notamment les huiles végétales, les céréales, la viande et le sucre, et les comparer d'un mois à l'autre. Il convertit les prix actuels en un indice, par rapport aux niveaux de prix moyens entre 2002 et 2004. Il s'agit de la source standard pour le suivi des prix alimentaires, les prix nominaux, comme on les appelle, ce qui signifie qu'ils sont ajustés en fonction de l'inflation . Alors que les prix nominaux nous indiquent le coût monétaire de l'achat de denrées alimentaires sur le marché, les prix ajustés en fonction de l'inflation (ce que les économistes appellent les prix "réels") sont beaucoup plus pertinents pour la sécurité alimentaire : la facilité avec laquelle les gens peuvent avoir accès à leur propre alimentation. Lire aussi : Les prix de tous les produits et services ont tendance à augmenter plus rapidement que le revenu moyen (mais pas toujours). L'inflation signifie que les consommateurs doivent non seulement payer davantage par unité de nourriture (en raison de l'augmentation du prix nominal), mais qu'ils ont proportionnellement moins d'argent à dépenser pour celle-ci, étant donné l'augmentation parallèle des prix de tout le reste, à l'exception de leurs salaires et autres revenus. En août dernier, j'ai analysé l'indice des prix alimentaires de la FAO ajusté en fonction de l'inflation et j'ai constaté que les prix alimentaires réels mondiaux étaient plus élevés qu'en 2011 , lorsque des émeutes de la faim ont contribué au renversement des gouvernements en Libye et en Égypte. Sur la base des prix réels, il est aujourd'hui plus difficile d'acheter des denrées alimentaires sur le marché international qu'au cours de presque toutes les autres années depuis que les Nations unies ont commencé à tenir des registres en 1961. Les seules exceptions sont 1974 et 1975. Ces flambées des prix alimentaires ont eu lieu après la flambée des prix du pétrole en 1973, qui a généré une inflation rapide dans divers secteurs de l'économie mondiale, y compris la production et la distribution alimentaires. Alors, qu'est-ce qui pousse les prix des denrées alimentaires à atteindre des niveaux record ? Les facteurs qui déterminent les prix alimentaires internationaux moyens sont toujours complexes. Les prix des différents produits montent et descendent en fonction de facteurs universels, ainsi que de ceux qui sont spécifiques à chaque produit et à chaque région. Par exemple, la hausse du prix du pétrole qui a débuté en 2020 a affecté les prix de tous les produits alimentaires de l'indice FAO, en augmentant les coûts de production et de transport des aliments. La pénurie de main-d'œuvre résultant de la pandémie de covid-19 a réduit la disponibilité des travailleurs pour cultiver, récolter, transformer et distribuer les aliments, une autre raison universelle de la hausse des prix des produits de base. Lire aussi : En fait, le prix moyen réel des denrées alimentaires est en hausse depuis 2000, inversant la tendance à la baisse amorcée dans les années 1960. Malgré les efforts déployés au niveau mondial, qui répondent en partie aux objectifs de réduction de la faim fixés par les objectifs du millénaire pour le développement et les objectifs ultérieurs de développement durable des Nations unies, les prix ont constamment rendu les aliments moins accessibles. Aucun produit n'a été systématiquement responsable de la hausse moyenne des prix réels depuis 2000. Mais l'indice des prix des cultures d'huile comestible a augmenté de manière significative depuis mars 2020, principalement sous l'impulsion des prix de l'huile végétale qui ont grimpé en flèche à 16,9 % entre 2019 et 2020. Selon les rapports de la FAO sur les récoltes, cette hausse est due à l'augmentation de la demande de biodiesel et à des conditions météorologiques défavorables. L'autre catégorie d'aliments ayant le plus d'effet sur la hausse des prix des aliments est le sucre . Là encore, les intempéries, notamment les dégâts causés par le gel au Brésil, ont réduit l'offre et gonflé les prix. Les céréales ont moins contribué à l'augmentation générale des prix, mais leur disponibilité dans le monde entier est particulièrement importante pour la sécurité alimentaire. Le blé, l'orge, le maïs, le sorgho et le riz assurent au moins 50 % de l'alimentation mondiale, et jusqu'à 80 % dans les pays les plus pauvres. Les stocks mondiaux entreposés de ces cultures diminuent depuis 2017, car la demande a dépassé l'offre. La baisse des stocks a contribué à stabiliser les marchés mondiaux, mais les prix ont fortement augmenté depuis 2019. Encore une fois, les raisons derrière les fluctuations individuelles sont compliquées. Mais une chose qui mérite l'attention est le nombre de fois depuis 2000 où des conditions météorologiques "imprévisibles" et "défavorables" ont été signalées par la FAO comme une cause de "réduction des attentes en matière de récoltes", de "récoltes affectées par les conditions météorologiques" et de "déclin de la production". Les Européens peuvent s'inquiéter du prix des pâtes lorsque les sécheresses au Canada réduisent les récoltes de blé. Mais alors que l'indice des prix réels des céréales se rapproche des niveaux qui ont transformé les émeutes du prix du pain en véritables soulèvements en 2011, il est urgent d'examiner comment les communautés des régions moins riches peuvent faire face à ces tensions, et éviter les émeutes . Notre capacité technologique et notre organisation socio-économique ne peuvent pas gérer avec succès des conditions météorologiques imprévisibles et défavorables. C'est le moment d'imaginer l'approvisionnement alimentaire dans un monde qui se réchaufferait de plus de 2 °C, un résultat qui est aujourd'hui considéré comme de plus en plus probable selon le dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat. La hausse des prix réduira la sécurité alimentaire, et s'il n'y a qu'une seule loi ferme en sciences sociales, c'est que les personnes affamées prendront des mesures radicales pour assurer leurs moyens de subsistance, en particulier là où les dirigeants sont perçus comme ayant échoué. La hausse des prix réduira la sécurité alimentaire, et s'il n'y a qu'une seule loi ferme en sciences sociales, c'est que les personnes affamées prendront des mesures radicales pour assurer leurs moyens de subsistance, en particulier là où les dirigeants sont perçus comme ayant échoué.
Alimentation : pourquoi cette augmentation record des prix mondiaux ? Les prix alimentaires mondiaux ont grimpé de près de 33 % en septembre 2021 par rapport à la même période de l'année dernière. C'est ce que révèle l'indice mensuel des prix alimentaires de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, la FAO, qui a également constaté que les prix mondiaux ont augmenté de plus de 3 % depuis juillet, atteignant des niveaux jamais vus depuis 2011. L'indice des prix alimentaires est conçu pour enregistrer le résultat des variations combinées d'une série de produits alimentaires, notamment les huiles végétales, les céréales, la viande et le sucre, et les comparer d'un mois à l'autre. Il convertit les prix actuels en un indice, par rapport aux niveaux de prix moyens entre 2002 et 2004. Il s'agit de la source standard pour le suivi des prix alimentaires, les prix nominaux, comme on les appelle, ce qui signifie qu'ils sont ajustés en fonction de l'inflation . Alors que les prix nominaux nous indiquent le coût monétaire de l'achat de denrées alimentaires sur le marché, les prix ajustés en fonction de l'inflation (ce que les économistes appellent les prix "réels") sont beaucoup plus pertinents pour la sécurité alimentaire : la facilité avec laquelle les gens peuvent avoir accès à leur propre alimentation. Lire aussi : Les prix de tous les produits et services ont tendance à augmenter plus rapidement que le revenu moyen (mais pas toujours). L'inflation signifie que les consommateurs doivent non seulement payer davantage par unité de nourriture (en raison de l'augmentation du prix nominal), mais qu'ils ont proportionnellement moins d'argent à dépenser pour celle-ci, étant donné l'augmentation parallèle des prix de tout le reste, à l'exception de leurs salaires et autres revenus. En août dernier, j'ai analysé l'indice des prix alimentaires de la FAO ajusté en fonction de l'inflation et j'ai constaté que les prix alimentaires réels mondiaux étaient plus élevés qu'en 2011 , lorsque des émeutes de la faim ont contribué au renversement des gouvernements en Libye et en Égypte. Sur la base des prix réels, il est aujourd'hui plus difficile d'acheter des denrées alimentaires sur le marché international qu'au cours de presque toutes les autres années depuis que les Nations unies ont commencé à tenir des registres en 1961. Les seules exceptions sont 1974 et 1975. Ces flambées des prix alimentaires ont eu lieu après la flambée des prix du pétrole en 1973, qui a généré une inflation rapide dans divers secteurs de l'économie mondiale, y compris la production et la distribution alimentaires. Alors, qu'est-ce qui pousse les prix des denrées alimentaires à atteindre des niveaux record ? Les facteurs qui déterminent les prix alimentaires internationaux moyens sont toujours complexes. Les prix des différents produits montent et descendent en fonction de facteurs universels, ainsi que de ceux qui sont spécifiques à chaque produit et à chaque région. Par exemple, la hausse du prix du pétrole qui a débuté en 2020 a affecté les prix de tous les produits alimentaires de l'indice FAO, en augmentant les coûts de production et de transport des aliments. La pénurie de main-d'œuvre résultant de la pandémie de covid-19 a réduit la disponibilité des travailleurs pour cultiver, récolter, transformer et distribuer les aliments, une autre raison universelle de la hausse des prix des produits de base. Lire aussi : En fait, le prix moyen réel des denrées alimentaires est en hausse depuis 2000, inversant la tendance à la baisse amorcée dans les années 1960. Malgré les efforts déployés au niveau mondial, qui répondent en partie aux objectifs de réduction de la faim fixés par les objectifs du millénaire pour le développement et les objectifs ultérieurs de développement durable des Nations unies, les prix ont constamment rendu les aliments moins accessibles. Aucun produit n'a été systématiquement responsable de la hausse moyenne des prix réels depuis 2000. Mais l'indice des prix des cultures d'huile comestible a augmenté de manière significative depuis mars 2020, principalement sous l'impulsion des prix de l'huile végétale qui ont grimpé en flèche à 16,9 % entre 2019 et 2020. Selon les rapports de la FAO sur les récoltes, cette hausse est due à l'augmentation de la demande de biodiesel et à des conditions météorologiques défavorables. L'autre catégorie d'aliments ayant le plus d'effet sur la hausse des prix des aliments est le sucre . Là encore, les intempéries, notamment les dégâts causés par le gel au Brésil, ont réduit l'offre et gonflé les prix. Les céréales ont moins contribué à l'augmentation générale des prix, mais leur disponibilité dans le monde entier est particulièrement importante pour la sécurité alimentaire. Le blé, l'orge, le maïs, le sorgho et le riz assurent au moins 50 % de l'alimentation mondiale, et jusqu'à 80 % dans les pays les plus pauvres. Les stocks mondiaux entreposés de ces cultures diminuent depuis 2017, car la demande a dépassé l'offre. La baisse des stocks a contribué à stabiliser les marchés mondiaux, mais les prix ont fortement augmenté depuis 2019. Encore une fois, les raisons derrière les fluctuations individuelles sont compliquées. Mais une chose qui mérite l'attention est le nombre de fois depuis 2000 où des conditions météorologiques "imprévisibles" et "défavorables" ont été signalées par la FAO comme une cause de "réduction des attentes en matière de récoltes", de "récoltes affectées par les conditions météorologiques" et de "déclin de la production". Les Européens peuvent s'inquiéter du prix des pâtes lorsque les sécheresses au Canada réduisent les récoltes de blé. Mais alors que l'indice des prix réels des céréales se rapproche des niveaux qui ont transformé les émeutes du prix du pain en véritables soulèvements en 2011, il est urgent d'examiner comment les communautés des régions moins riches peuvent faire face à ces tensions, et éviter les émeutes . Notre capacité technologique et notre organisation socio-économique ne peuvent pas gérer avec succès des conditions météorologiques imprévisibles et défavorables. C'est le moment d'imaginer l'approvisionnement alimentaire dans un monde qui se réchaufferait de plus de 2 °C, un résultat qui est aujourd'hui considéré comme de plus en plus probable selon le dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat. La hausse des prix réduira la sécurité alimentaire, et s'il n'y a qu'une seule loi ferme en sciences sociales, c'est que les personnes affamées prendront des mesures radicales pour assurer leurs moyens de subsistance, en particulier là où les dirigeants sont perçus comme ayant échoué. La hausse des prix réduira la sécurité alimentaire, et s'il n'y a qu'une seule loi ferme en sciences sociales, c'est que les personnes affamées prendront des mesures radicales pour assurer leurs moyens de subsistance, en particulier là où les dirigeants sont perçus comme ayant échoué.
https://www.bbc.com/afrique/monde-58734931
3politics
Guerre Ukraine - Russie : quatre choses que l'Ukraine fait bien
Un mois après le début de l'invasion et jusqu'à présent, l'Ukraine a déjoué les pronostics. Dépassées en nombre sur presque toutes les mesures - en chars, en troupes, en avions - les forces ukrainiennes, renforcées par des citoyens volontaires, ont dans de nombreux endroits combattu l'armée russe jusqu'à l'immobilisation. Elles ont perdu des territoires, notamment dans le sud, autour de la Crimée, qui était déjà occupée et annexée par la Russie en 2014. Mais l'objectif initial de Moscou, qui était de s'emparer rapidement de la capitale Kiev et d'autres grandes villes, en forçant le gouvernement à démissionner, a manifestement échoué. Lire aussi sur BBC Afrique : Le vent peut encore tourner contre l'Ukraine. Ses forces manquent dangereusement de missiles antichars et antiaériens essentiels fournis par l'Occident et nécessaires pour repousser l'avancée des Russes. Un grand nombre des forces régulières ukrainiennes les plus aguerries dans l'est du pays risquent d'être encerclées, isolées et anéanties. Et avec un quart de la population du pays ayant fui leurs maisons, ceux qui restent sur place risquent de voir leurs villes transformées en un désert dystopique par les tirs incessants d'artillerie et de roquettes russes. Pourtant, malgré ces facteurs, les forces ukrainiennes surpassent celles de la Russie dans cette guerre, et ce à plusieurs niveaux. Cette semaine, John Kirby, porte-parole du Pentagone, les a félicitées pour avoir défendu certaines parties de leur pays "de manière très intelligente, très agile et très créative". Quels sont donc les secrets de leur réussite ? 1. Forte motivation Il y a une grande différence entre le moral des deux armées. Les Ukrainiens se battent pour la survie même de leur pays en tant que nation souveraine, consternés par le discours du président Poutine à la veille de la guerre, dans lequel il a déclaré que l'Ukraine n'était au fond qu'une création artificielle de la Russie. Les Ukrainiens se sont ralliés à leur gouvernement et à leur président. Ainsi, des citoyens n'ayant aucune expérience militaire préalable ont pris les armes pour défendre leurs villes, malgré l'écrasante puissance de feu russe qui leur fait face. "C'est ainsi que les gens se battent pour leur existence même", déclare le brigadier Tom Foulkes, qui a passé 35 ans comme officier de l'armée britannique en Allemagne pendant la guerre froide. "C'est ainsi qu'ils défendent leur patrie et leurs familles. Leur courage est à la fois choquant et splendide." En pratique, cela a libéré les soldats ukrainiens pour aller se battre sur la ligne de front, sachant que leurs villes disposent d'une défense en profondeur. En revanche, bon nombre des soldats russes envoyés combattre en Ukraine sont des conscrits tout juste sortis de l'école, déconcertés et désorientés de se retrouver dans une zone de guerre alors qu'ils pensaient simplement participer à un exercice. La plupart n'étaient pas ou peu préparés à la férocité des combats auxquels ils ont été confrontés. Des désertions, des pénuries de nourriture et des pillages ont été signalés. Les prévisions initiales d'une cyberattaque russe dévastatrice, mettant hors d'état de nuire les communications de l'Ukraine, ne se sont pas concrétisées. Au lieu de cela, l'Ukraine a réussi à maintenir une coordination efficace sur plusieurs fronts, même lorsqu'elle a perdu du terrain. Son gouvernement est resté à Kiev et est resté très visible, même la vice-première ministre portant un T-shirt kaki utilitaire lorsqu'elle s'adresse à la nation sur fond d'insignes gouvernementaux. L'armée russe, en revanche, ne semble pas avoir de direction unifiée, avec peu de coordination entre ses différents fronts de bataille. Cela a probablement eu un effet négatif sur le moral des militaires russes. Il a été suggéré que la mort signalée d'au moins cinq généraux russes est en partie due au fait qu'ils ont dû se rapprocher des combats pour dégager leurs troupes de l'enlisement. Au niveau des sous-officiers, c'est-à-dire des caporaux et des sergents, la doctrine militaire russe ne permet pratiquement aucune initiative, ces jeunes officiers attendant toujours les ordres d'en haut. Selon le professeur Michael Clarke, expert militaire au King's College de Londres, les sous-officiers russes sont en proie à la corruption et à l'inefficacité et sont profondément impopulaires auprès de ceux qu'ils commandent. Les forces ukrainiennes sont largement inférieures en nombre et pourtant elles ont fait un bien meilleur usage du terrain et de leurs armes que les envahisseurs russes. Alors que les Russes ont eu tendance à concentrer leurs forces dans des colonnes lentes et lourdement blindées, avec des véhicules souvent serrés les uns contre les autres, les Ukrainiens ont réussi à mener des raids en rafale, en se faufilant et en tirant un missile antichar, puis en disparaissant avant que les Russes ne puissent riposter. Avant l'invasion, des formateurs de l'OTAN originaires des États-Unis, du Royaume-Uni et du Canada ont passé de longues périodes en Ukraine, afin de mettre à niveau les forces ukrainiennes en matière de guerre défensive et de leur apprendre à utiliser au mieux des systèmes de missiles ultramodernes tels que le Javelin ou l'arme antichar NLAW de conception suédoise, ou encore la dernière version du missile antiaérien Stinger. "Les Ukrainiens ont été beaucoup plus intelligents que les Russes", déclare le professeur Clarke, "parce qu'ils ont mené un combat beaucoup plus proche d'une opération d'armement combiné que les Russes n'ont pas mené". Il entend par là qu'ils ont pleinement utilisé tous les outils militaires à leur disposition, tels que les drones, l'artillerie, l'infanterie, les chars et la guerre électronique. Une fois combinée, la somme de tous ces différents aspects de la guerre peut créer un effet exponentiel supérieur à la somme de ses parties. Un autre stratège militaire, Justin Crump, qui dirige le cabinet de conseil en renseignement Sibylline, affirme que les Ukrainiens ont été particulièrement habiles à rechercher les points vulnérables des formations russes et à les frapper durement. "L'Ukraine a utilisé des tactiques très efficaces", dit-il, notamment en ciblant les points faibles des Russes, tels que les convois de ravitaillement, en utilisant les systèmes d'armes fournis par l'OTAN à bon escient contre des cibles de précision et en improvisant le cas échéant. S'il est difficile de se faire une idée précise du nombre de victimes, même les estimations les plus prudentes du Pentagone font état de plus de 7 000 morts au combat en Russie. C'est près de la moitié du nombre d'hommes que les Soviétiques ont perdu en 10 ans de combat en Afghanistan et nous ne sommes qu'à un mois de cette guerre. Le brigadier Tom Foulkes a également une explication quant à la raison pour laquelle tant de généraux russes sont tués sur la ligne de front : "Cela ressemble pour moi à une campagne de sniper délibérée et très réussie qui pourrait dégrader les structures de commandement russes." Et puis il y a la guerre de l'information. L'Ukraine la remporte haut la main dans la plupart des pays du monde, mais pas en Russie où le Kremlin contrôle toujours l'accès à la plupart des médias. "L'Ukraine a mobilisé la sphère de l'information pour en tirer un avantage considérable au niveau national et international", déclare Justin Crump. "Cela s'est fait du haut vers le bas, avec l'aide du formidable savoir-faire médiatique du président Zelensky". Le Dr Ruth Deyermond, maître de conférences en études post-soviétiques au Kings College de Londres, partage cet avis. "Il est clair que le gouvernement ukrainien a très bien réussi à contrôler le récit de la guerre, en tout cas pour le monde entier", dit-elle. "Ce que le conflit a fait pour la réputation internationale de l'Ukraine est absolument remarquable." Mais à l'heure actuelle, un mois après le début de cette lutte désespérée entre la vie et la mort aux frontières orientales de l'Europe, cela pourrait ne pas suffire à sauver l'Ukraine. La puissance numérique de l'armée russe, malgré toutes ses lacunes, ne joue pas en faveur de l'Ukraine. Si, d'une manière ou d'une autre, la fourniture de systèmes d'armes défensifs par l'Occident se tarit, cette nation assiégée ne pourra pas tenir longtemps.
Guerre Ukraine - Russie : quatre choses que l'Ukraine fait bien Un mois après le début de l'invasion et jusqu'à présent, l'Ukraine a déjoué les pronostics. Dépassées en nombre sur presque toutes les mesures - en chars, en troupes, en avions - les forces ukrainiennes, renforcées par des citoyens volontaires, ont dans de nombreux endroits combattu l'armée russe jusqu'à l'immobilisation. Elles ont perdu des territoires, notamment dans le sud, autour de la Crimée, qui était déjà occupée et annexée par la Russie en 2014. Mais l'objectif initial de Moscou, qui était de s'emparer rapidement de la capitale Kiev et d'autres grandes villes, en forçant le gouvernement à démissionner, a manifestement échoué. Lire aussi sur BBC Afrique : Le vent peut encore tourner contre l'Ukraine. Ses forces manquent dangereusement de missiles antichars et antiaériens essentiels fournis par l'Occident et nécessaires pour repousser l'avancée des Russes. Un grand nombre des forces régulières ukrainiennes les plus aguerries dans l'est du pays risquent d'être encerclées, isolées et anéanties. Et avec un quart de la population du pays ayant fui leurs maisons, ceux qui restent sur place risquent de voir leurs villes transformées en un désert dystopique par les tirs incessants d'artillerie et de roquettes russes. Pourtant, malgré ces facteurs, les forces ukrainiennes surpassent celles de la Russie dans cette guerre, et ce à plusieurs niveaux. Cette semaine, John Kirby, porte-parole du Pentagone, les a félicitées pour avoir défendu certaines parties de leur pays "de manière très intelligente, très agile et très créative". Quels sont donc les secrets de leur réussite ? 1. Forte motivation Il y a une grande différence entre le moral des deux armées. Les Ukrainiens se battent pour la survie même de leur pays en tant que nation souveraine, consternés par le discours du président Poutine à la veille de la guerre, dans lequel il a déclaré que l'Ukraine n'était au fond qu'une création artificielle de la Russie. Les Ukrainiens se sont ralliés à leur gouvernement et à leur président. Ainsi, des citoyens n'ayant aucune expérience militaire préalable ont pris les armes pour défendre leurs villes, malgré l'écrasante puissance de feu russe qui leur fait face. "C'est ainsi que les gens se battent pour leur existence même", déclare le brigadier Tom Foulkes, qui a passé 35 ans comme officier de l'armée britannique en Allemagne pendant la guerre froide. "C'est ainsi qu'ils défendent leur patrie et leurs familles. Leur courage est à la fois choquant et splendide." En pratique, cela a libéré les soldats ukrainiens pour aller se battre sur la ligne de front, sachant que leurs villes disposent d'une défense en profondeur. En revanche, bon nombre des soldats russes envoyés combattre en Ukraine sont des conscrits tout juste sortis de l'école, déconcertés et désorientés de se retrouver dans une zone de guerre alors qu'ils pensaient simplement participer à un exercice. La plupart n'étaient pas ou peu préparés à la férocité des combats auxquels ils ont été confrontés. Des désertions, des pénuries de nourriture et des pillages ont été signalés. Les prévisions initiales d'une cyberattaque russe dévastatrice, mettant hors d'état de nuire les communications de l'Ukraine, ne se sont pas concrétisées. Au lieu de cela, l'Ukraine a réussi à maintenir une coordination efficace sur plusieurs fronts, même lorsqu'elle a perdu du terrain. Son gouvernement est resté à Kiev et est resté très visible, même la vice-première ministre portant un T-shirt kaki utilitaire lorsqu'elle s'adresse à la nation sur fond d'insignes gouvernementaux. L'armée russe, en revanche, ne semble pas avoir de direction unifiée, avec peu de coordination entre ses différents fronts de bataille. Cela a probablement eu un effet négatif sur le moral des militaires russes. Il a été suggéré que la mort signalée d'au moins cinq généraux russes est en partie due au fait qu'ils ont dû se rapprocher des combats pour dégager leurs troupes de l'enlisement. Au niveau des sous-officiers, c'est-à-dire des caporaux et des sergents, la doctrine militaire russe ne permet pratiquement aucune initiative, ces jeunes officiers attendant toujours les ordres d'en haut. Selon le professeur Michael Clarke, expert militaire au King's College de Londres, les sous-officiers russes sont en proie à la corruption et à l'inefficacité et sont profondément impopulaires auprès de ceux qu'ils commandent. Les forces ukrainiennes sont largement inférieures en nombre et pourtant elles ont fait un bien meilleur usage du terrain et de leurs armes que les envahisseurs russes. Alors que les Russes ont eu tendance à concentrer leurs forces dans des colonnes lentes et lourdement blindées, avec des véhicules souvent serrés les uns contre les autres, les Ukrainiens ont réussi à mener des raids en rafale, en se faufilant et en tirant un missile antichar, puis en disparaissant avant que les Russes ne puissent riposter. Avant l'invasion, des formateurs de l'OTAN originaires des États-Unis, du Royaume-Uni et du Canada ont passé de longues périodes en Ukraine, afin de mettre à niveau les forces ukrainiennes en matière de guerre défensive et de leur apprendre à utiliser au mieux des systèmes de missiles ultramodernes tels que le Javelin ou l'arme antichar NLAW de conception suédoise, ou encore la dernière version du missile antiaérien Stinger. "Les Ukrainiens ont été beaucoup plus intelligents que les Russes", déclare le professeur Clarke, "parce qu'ils ont mené un combat beaucoup plus proche d'une opération d'armement combiné que les Russes n'ont pas mené". Il entend par là qu'ils ont pleinement utilisé tous les outils militaires à leur disposition, tels que les drones, l'artillerie, l'infanterie, les chars et la guerre électronique. Une fois combinée, la somme de tous ces différents aspects de la guerre peut créer un effet exponentiel supérieur à la somme de ses parties. Un autre stratège militaire, Justin Crump, qui dirige le cabinet de conseil en renseignement Sibylline, affirme que les Ukrainiens ont été particulièrement habiles à rechercher les points vulnérables des formations russes et à les frapper durement. "L'Ukraine a utilisé des tactiques très efficaces", dit-il, notamment en ciblant les points faibles des Russes, tels que les convois de ravitaillement, en utilisant les systèmes d'armes fournis par l'OTAN à bon escient contre des cibles de précision et en improvisant le cas échéant. S'il est difficile de se faire une idée précise du nombre de victimes, même les estimations les plus prudentes du Pentagone font état de plus de 7 000 morts au combat en Russie. C'est près de la moitié du nombre d'hommes que les Soviétiques ont perdu en 10 ans de combat en Afghanistan et nous ne sommes qu'à un mois de cette guerre. Le brigadier Tom Foulkes a également une explication quant à la raison pour laquelle tant de généraux russes sont tués sur la ligne de front : "Cela ressemble pour moi à une campagne de sniper délibérée et très réussie qui pourrait dégrader les structures de commandement russes." Et puis il y a la guerre de l'information. L'Ukraine la remporte haut la main dans la plupart des pays du monde, mais pas en Russie où le Kremlin contrôle toujours l'accès à la plupart des médias. "L'Ukraine a mobilisé la sphère de l'information pour en tirer un avantage considérable au niveau national et international", déclare Justin Crump. "Cela s'est fait du haut vers le bas, avec l'aide du formidable savoir-faire médiatique du président Zelensky". Le Dr Ruth Deyermond, maître de conférences en études post-soviétiques au Kings College de Londres, partage cet avis. "Il est clair que le gouvernement ukrainien a très bien réussi à contrôler le récit de la guerre, en tout cas pour le monde entier", dit-elle. "Ce que le conflit a fait pour la réputation internationale de l'Ukraine est absolument remarquable." Mais à l'heure actuelle, un mois après le début de cette lutte désespérée entre la vie et la mort aux frontières orientales de l'Europe, cela pourrait ne pas suffire à sauver l'Ukraine. La puissance numérique de l'armée russe, malgré toutes ses lacunes, ne joue pas en faveur de l'Ukraine. Si, d'une manière ou d'une autre, la fourniture de systèmes d'armes défensifs par l'Occident se tarit, cette nation assiégée ne pourra pas tenir longtemps.
https://www.bbc.com/afrique/monde-60876551
2health
Covid : près de 65% des Africains ont attrapé le Covid - OMS
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) affirme qu'environ deux tiers des Africains ont été exposés au virus Covid-19. Une étude a révélé un sous-dénombrement important des infections sur le continent en raison du grand nombre de cas ne présentant aucun symptôme. Lire aussi : Cela indique que les véritables infections sur le continent étaient 97 fois plus importantes que les cas confirmés déclarés. S'adressant aux journalistes, le Dr Matshidiso Moeti, directeur régional de l'OMS pour l'Afrique, a déclaré que l'analyse montrait que les cas confirmés actuellement déclarés dans le cadre du programme Covid-19 ne représentaient qu'une fraction du nombre réel d'infections sur le continent. L'Afrique a connu des cas de coronavirus moins graves que dans d'autres régions du monde parce qu'elle compte une proportion comparativement plus faible de personnes présentant des facteurs de risque tels que le diabète, l'hypertension et d'autres maladies chroniques qui sont associées à des cas plus graves et à des décès. La jeunesse de la population africaine est également un facteur de protection.
Covid : près de 65% des Africains ont attrapé le Covid - OMS L'Organisation mondiale de la santé (OMS) affirme qu'environ deux tiers des Africains ont été exposés au virus Covid-19. Une étude a révélé un sous-dénombrement important des infections sur le continent en raison du grand nombre de cas ne présentant aucun symptôme. Lire aussi : Cela indique que les véritables infections sur le continent étaient 97 fois plus importantes que les cas confirmés déclarés. S'adressant aux journalistes, le Dr Matshidiso Moeti, directeur régional de l'OMS pour l'Afrique, a déclaré que l'analyse montrait que les cas confirmés actuellement déclarés dans le cadre du programme Covid-19 ne représentaient qu'une fraction du nombre réel d'infections sur le continent. L'Afrique a connu des cas de coronavirus moins graves que dans d'autres régions du monde parce qu'elle compte une proportion comparativement plus faible de personnes présentant des facteurs de risque tels que le diabète, l'hypertension et d'autres maladies chroniques qui sont associées à des cas plus graves et à des décès. La jeunesse de la population africaine est également un facteur de protection.
https://www.bbc.com/afrique/region-61039960
2health
Les habitudes qui aident à prévenir les allergies chez les enfants
Isabelle Gerretsen, BBC Future Enfant, Isabelle Gerretsen a souffert d'un large éventail d'allergies alimentaires. Les progrès scientifiques pourraient-ils éviter à d'autres d'avoir à endurer la même peur et le même stress ? À quatre ans, j'ai bu mon premier verre de lait dans un hôpital, avec une perfusion dans la main pour administrer des médicaments d'urgence au cas où je ferais une réaction allergique grave. Les médecins procédaient à un test alimentaire pour voir si je pouvais tolérer le lait de vache, auquel j'étais allergique depuis ma plus tendre enfance. On m'a d'abord donné une goutte de lait sur la langue, puis quelques gorgées, et enfin un verre entier. Ces épreuves se produisaient régulièrement et entraînaient souvent des vomissements et une éruption cutanée, mais heureusement rien de plus grave. J'ai surmonté mon allergie aux produits laitiers à l'âge de 7 ans, mais aujourd'hui encore, je ne peux pas boire un verre de lait car cela me donne la nausée, sans doute parce que mon esprit associe encore le goût à la maladie. J'étais un enfant hautement allergique, souffrant d'allergies aux produits laitiers, aux œufs et aux noix. Avec le recul, tous les signes avant-coureurs d'allergies alimentaires étaient présents. Non seulement j'avais des antécédents d'allergies dans ma famille, mais je souffrais également d'eczéma sévère quand j'étais bébé, ce qui, selon les médecins, est un signal d'alarme. J'ai eu de la chance, je n'ai jamais souffert d'anaphylaxie, lorsque des allergènes mettent le système immunitaire en état de choc et déclenchent des symptômes graves et potentiellement mortels, comme des problèmes respiratoires, des vomissements et un pouls faible. Au lieu de cela, je souffrais d'urticaire, de crampes d'estomac et de démangeaisons de la gorge si je mangeais des produits laitiers ou des œufs. Il ne m'est arrivé qu'une seule fois de manger accidentellement une petite quantité de cacahuètes, ce qui a provoqué de graves vomissements et des crampes d'estomac, mais heureusement sans hospitalisation. En raison de mes allergies alimentaires, mon régime alimentaire a été sévèrement limité pendant mon enfance. Dans les années 1990, il n'existait pas une grande variété de produits sans produits laitiers. J'ai donc passé les huit premières années de ma vie à me priver de gâteaux, de chocolat et de fromage. Cela peut sembler un petit sacrifice - après tout, de nombreuses personnes renoncent volontairement à de telles friandises, que ce soit pour réduire leur consommation de sucre ou éviter les produits animaux. Mais les allergies alimentaires sont différentes. Elles impliquent de devoir être constamment attentif aux menaces potentielles dans chaque repas. Les personnes qui en souffrent ne seront probablement pas surprises d'apprendre que les allergies alimentaires ont un impact sur la qualité de vie et la santé mentale des enfants et des adolescents, ainsi que de leur famille. Et si, au Royaume-Uni, les décès dus à des réactions allergiques aux aliments ont diminué au cours des 20 dernières années, il existe encore des cas d'anaphylaxie mortelle. J'ai eu la chance de ne plus souffrir de deux de mes trois allergies (produits laitiers et œufs) et aujourd'hui, elles n'ont pas d'impact sur ma vie quotidienne. Mais les allergies deviennent une préoccupation quotidienne pour de plus en plus d'enfants et de parents, provoquant souvent une anxiété et un stress importants. Les conseils médicaux ont énormément changé depuis que j'ai souffert d'allergies alimentaires dans mon enfance. Plutôt que de pratiquer l'évitement strict, les médecins encouragent les parents d'enfants à risque d'allergies à leur faire découvrir les cacahuètes, les œufs, le lait et d'autres allergènes potentiels dès qu'ils commencent à manger des aliments solides. Ces progrès scientifiques pourraient-ils nous aider à épargner aux générations futures le stress et le danger des allergies alimentaires - et peut-être même à rendre les cas existants moins graves ? Les allergies des enfants augmentent à un rythme alarmant, en particulier dans les pays industrialisés. "Nous constatons que l'incidence et la prévalence des allergies alimentaires augmentent dans le monde entier", déclare Kari Nadeau, professeur de médecine pédiatrique et directrice du Sean N Parker Center for Allergy & Asthma Research à l'université de Stanford. Elle qualifie cette augmentation d'"épidémie" dans son livre intitulé The End of Food Allergy. L'allergie est le trouble chronique le plus courant chez les enfants au Royaume-Uni, où elle touche 40 % des enfants, soit l'un des taux les plus élevés au monde. Cependant, comme l'ont souligné les chercheurs, le manque de données précises sur la prévalence des allergies et l'utilisation accrue du terme "allergie" peuvent rendre difficile la comparaison directe des taux dans différents pays. Aux États-Unis, des études suggèrent qu'entre 3,9 et 8 % des enfants et des adolescents sont touchés par une allergie alimentaire. En Australie, des chercheurs ont mené une étude sur les 2 848 enfants d'un an, en se basant sur les résultats des défis alimentaires - une méthode censée fournir des données particulièrement précises. Ils ont constaté que plus de 10 % d'entre eux présentaient une allergie alimentaire prouvée par défi à l'un des aliments allergènes courants, comme l'œuf cru et les cacahuètes. L'idée que les allergies sont en augmentation est étayée par de nombreuses sources différentes, des enquêtes aux admissions dans les hôpitaux. Entre 1997 et 2011, la prévalence des allergies alimentaires chez les enfants aux États-Unis a augmenté de 50 %. Entre 2013 et 2019, l'Angleterre a connu une hausse de 72% du nombre d'admissions hospitalières d'enfants causées par l'anaphylaxie. "L'autre grand changement dans l'épidémiologie, c'est que de plus en plus de personnes ont des allergies alimentaires multiples", explique Mme Nadeau. "Ils ne sont pas seulement allergiques au lait, à l'œuf ou à l'arachide, ils ont maintenant aussi des allergies au blé, au sésame ou aux noix." "Les enfants ne naissent pas allergiques", affirme George Du Toit, professeur d'allergie pédiatrique au King's College de Londres. Cependant, la génétique peut augmenter le risque qu'un bébé développe une allergie à un moment donné. Si les deux parents sont allergiques, les enfants ont 60 à 80 % de risque de développer également une allergie, contre 5 à 15 % de risque chez les enfants sans parents allergiques. À notre connaissance, rien dans la grossesse ne peut provoquer d'allergie alimentaire. Il est important que les mères le sachent - Kari Nadeau Mais si certains bébés présentent un risque plus élevé de développer des allergies plus tard, en raison de ces caractéristiques héréditaires, ils ne les développent pas lorsqu'ils sont encore dans l'utérus : "Nous n'avons rien vu pendant la grossesse qui puisse induire une allergie alimentaire", affirme Mme Nadeau. Il est important que les mères en prennent conscience, dit-elle. Beaucoup lui ont demandé "Qu'est-ce que j'ai fait de mal ?" lorsque leur enfant a développé une allergie, pensant que cela pouvait être lié à leur régime alimentaire pendant la grossesse. Mais il n'y a aucune preuve de cela, dit Mme Nadeau. C'est au cours des premières semaines et des premiers mois de leur vie que les bébés sont exposés aux allergènes présents dans leur environnement et commencent à développer des anticorps. Cette exposition se fait par la peau, et non par l'intestin, précise Mme Nadeau. Dès qu'un "corps étranger" touche notre peau, même à un niveau microscopique, ces voies allergiques commencent à s'inscrire dans le système, et nous commençons à activer les cellules B et les cellules T, qui établissent des réponses mémorisées pour la vie", explique-t-elle. Les cellules B et les cellules T sont deux types de cellules qui jouent un rôle très important dans notre réponse immunitaire. Ils nous permettent de réagir à une menace perçue et de mémoriser cette réaction pour qu'elle soit plus rapide et plus forte la prochaine fois que la menace se présente. Cela signifie qu'un enfant peut être exposé aux cacahuètes par la poussière ou les résidus sur les mains de ses parents, ce qui peut déclencher une réponse immunitaire bien avant qu'il n'ait jamais mangé de protéines d'arachide. Au moment où il consomme l'aliment pour la première fois, il peut déjà être allergique. "Si le corps est d'abord et de façon répétée mis en contact avec des aliments par la peau, plutôt que par la bouche et le tractus gastro-intestinal, cela peut augmenter la probabilité d'une sensibilisation à cet aliment et d'une éventuelle allergie", explique Jennifer Bufford, vice-présidente des opérations cliniques de Food Allergy Research and Education (FARE) aux États-Unis. Les enfants souffrant d'eczéma, qui provoque une sécheresse, des lésions et des démangeaisons de la peau, sont particulièrement vulnérables aux allergies alimentaires. En effet, leur peau présente des trous microscopiques qui permettent aux particules de pénétrer dans l'organisme, explique Mme Nadeau. "Un eczéma sévère et précoce, en particulier s'il est réparti dans des zones exposées, comme le visage, le cou, les bras et les jambes, est un signal d'alarme et une véritable source d'exposition", ajoute M. Du Toit. Selon une étude de population menée auprès d'enfants d'un an à Melbourne, en Australie, les nourrissons souffrant d'eczéma sont six fois plus susceptibles d'avoir une allergie aux œufs et 11 fois plus susceptibles d'avoir une allergie aux arachides à l'âge de 12 mois que les nourrissons sans eczéma. Au Royaume-Uni, un enfant de moins de deux ans sur cinq souffre d'eczéma. Le nombre d'enfants atteints d'eczéma et de rhinite allergique au Royaume-Uni a plus que triplé depuis les années 1960. La cause exacte de cette augmentation n'est pas connue, mais M. Nadeau pense que l'utilisation accrue de détergents et de savons puissants, ainsi que l'augmentation des niveaux de pollution, pourraient jouer un rôle. Les détergents à lessive qui contiennent l'enzyme protéase peuvent altérer la barrière cutanée et accroître la sensibilisation aux allergènes, dit-elle. "Les détergents sont très concentrés et nettoient vraiment nos vêtements mais aussi, malheureusement, dégradent notre peau." "Notre environnement moderne et industrialisé a probablement augmenté notre susceptibilité [à l'eczéma et aux allergies]", déclare Bufford, ajoutant que le tabagisme, les fumées de la circulation et la pollution atmosphérique sont tous considérés comme jouant un rôle dans la contribution aux allergies. Les catastrophes environnementales telles que les incendies de forêt peuvent aggraver le problème. Selon des recherches menées par des scientifiques de l'Université de Californie à San Francisco, l'exposition à court terme à la fumée des feux de forêt a été associée à une augmentation de l'eczéma et des démangeaisons générales, y compris chez des personnes n'ayant jamais souffert de cette affection cutanée. Une étude menée par Nadeau et des chercheurs de l'université de Stanford a révélé que l'exposition à la fumée des feux de forêt était liée à des concentrations significativement plus faibles de cellules T auxiliaires de type 1 (Th1) chez les enfants, qui combattent les infections, et à des niveaux plus élevés de cellules T auxiliaires de type 2 (Th2), qui déclenchent l'activation des cellules impliquées dans l'inflammation allergique. "Le système immunitaire du corps est dans un état de flux constant, avec différents types de cellules qui augmentent ou diminuent en fonction de ce à quoi le corps est exposé", explique Mary Prunicki, auteur principal de l'étude, au moment de la publication en 2019. "Dans cette étude, nous avons constaté qu'il y avait plus de cellules [Th2] chez les enfants qui avaient été exposés à la fumée des feux de forêt, ce qui représentait une exposition à la pollution plus importante dans l'ensemble." Un plus grand nombre de cellules de type Th2 est connu pour induire davantage d'allergies et d'asthme aigus et chroniques, explique Nadeau. Cela s'explique par le fait qu'elles activent les cellules B spécifiques des allergènes. Des recherches menées dans le cadre de l'étude CHILD (Canadian Healthy Infant Longitudinal Development) en 2015 ont révélé que l'exposition à la pollution atmosphérique liée au trafic au cours de la première année de vie augmente le risque de développer des allergies aux aliments, aux moisissures, aux parasites et aux animaux domestiques. Les protéines d'arachide présentes dans la poussière domestique ont également été liées à l'apparition d'allergies alimentaires. Une étude menée par des chercheurs du King's College de Londres a établi un lien étroit entre l'exposition précoce aux protéines d'arachide présentes dans la poussière domestique et l'allergie à l'arachide chez les enfants porteurs de la mutation FLG, associée à l'eczéma. Une multiplication par trois de l'exposition à la poussière d'arachide pendant la petite enfance était associée à une multiplication par trois de l'allergie à l'arachide à l'âge scolaire. Mon meilleur conseil serait que les parents se lavent les mains avant d'appliquer des crèmes sur la peau de leur enfant - Helen Brough "Les enfants porteurs de cette mutation sont beaucoup plus susceptibles d'avoir la peau sèche et nous avons constaté que s'ils avaient des niveaux élevés de poussière d'arachide dans leur lit ou leur aire de jeu, ils avaient un risque significativement plus élevé de développer une allergie en âge scolaire", explique Helen Brough, auteur principal de l'étude et consultante en allergie pédiatrique à l'hôpital pour enfants Evelina London à Londres. "Mon meilleur conseil serait que tous les parents qui appliquent des crèmes sur la peau de leur enfant se lavent les mains avant de le faire, car il pourrait y avoir non seulement des bactéries sur leurs mains, mais aussi des arachides, des œufs ou du sésame", explique Helen Brough. "Lorsqu'ils achètent ce type de pommade, les parents ne doivent jamais mettre leurs mains à l'intérieur [du contracteur], car elles seront alors contaminées par des bactéries et potentiellement par des aliments", ajoute M. Brough. Ils doivent plutôt utiliser une spatule propre pour appliquer la crème sur la peau de leur enfant avant de la faire pénétrer à la main, ajoute-t-elle. Une étude historique menée au Royaume-Uni a déclenché un changement de paradigme dans la façon dont les allergies alimentaires des enfants sont traitées et a montré que les allergies aux arachides sont évitables, si les parents interviennent tôt. En 2015, l'étude Learning Early About Peanut Allergy (LEAP) a révélé que le nombre d'enfants développant une allergie à l'arachide peut être considérablement réduit si on leur donne régulièrement des arachides dès leur plus jeune âge. (Les parents désireux d'utiliser cette méthode doivent toujours en discuter d'abord avec leur propre prestataire de soins de santé et s'assurer qu'elle est appropriée et sans danger pour leur bébé. Les résultats rapportés ici sont uniquement destinés à l'information, et non à un avis médical). L'étude a porté sur 640 nourrissons âgés de 4 à 11 mois, considérés comme présentant un risque élevé de développer une allergie à l'arachide parce qu'ils souffraient d'eczéma sévère, étaient allergiques aux œufs ou souffraient des deux affections, jusqu'à l'âge de cinq ans. Les enfants ont été divisés en deux groupes : ceux dont les parents leur donnaient régulièrement des aliments contenant des arachides, à au moins trois repas par semaine, et ceux dont les familles évitaient complètement les arachides. L'étude LEAP a révélé que la consommation régulière d'arachides réduisait la prévalence de l'allergie aux arachides à l'âge de cinq ans dans une proportion remarquable de 81 %. À l'âge de cinq ans, seuls 3,2 % des enfants du groupe des consommateurs avaient développé une allergie aux arachides, contre 17,2 % dans le groupe des évitants. Le conseil était autrefois le suivant : "si vous ne vous approchez pas de ce méchant allergène, vous ne développerez pas de problème". Mais tout ce que vous faites, c'est de botter en touche - George Du Toit "La différence entre les deux groupes était énorme", déclare Du Toit, qui est l'un des coauteurs de l'étude LEAP. Ces résultats scientifiques ont "révolutionné" la façon dont les allergies des enfants sont traitées, dit-il. Avant, le conseil était le suivant : "Si tu ne t'approches pas de ce méchant allergène, tu ne développeras pas de problème", explique Du Toit. "Mais tout ce que vous faites est de botter en touche, et de donner à l'enfant plus de chances de devenir allergique." Nadeau a transformé cette compréhension scientifique en une rime mémorable : "par la peau, les allergies commencent ; grâce à l'alimentation, les allergies peuvent rester tranquilles." Après la publication de l'étude LEAP, l'Académie américaine de pédiatrie a approuvé l'introduction précoce de l'arachide chez les nourrissons présentant un risque élevé d'allergie à l'arachide. En 2017, l'Institut national des allergies et des maladies infectieuses des États-Unis a publié de nouvelles lignes directrices pour l'introduction des aliments à base d'arachide chez les nourrissons âgés de quatre à six mois souffrant d'eczéma sévère ou d'allergie aux œufs, et à partir de six mois pour les enfants souffrant d'eczéma léger à modéré. Auparavant, les lignes directrices recommandaient aux parents de retarder l'introduction de certains aliments à haut risque (comme les arachides), ce qui "a peut-être joué un rôle dans l'augmentation continue du nombre d'enfants souffrant d'allergies alimentaires", explique Mme Bufford. La British Society for Allergy and Clinical Immunology a également publié de nouvelles lignes directrices pour le traitement des allergies aux noix en 2017, recommandant l'introduction précoce des arachides dans le régime de sevrage des nourrissons à haut risque. De nombreux parents sont "très nerveux" à l'idée de présenter à leur bébé des arachides et d'autres aliments auxquels ils peuvent être allergiques, en particulier s'il existe des antécédents familiaux d'allergies, explique Maeve Kelleher, honorary senior clinical fellow à l'Imperial College London, et consultante en allergies pédiatriques à Children's Health Ireland. Si c'est le cas, il peut être utile de faire d'abord un test cutané ou de suggérer que l'introduction ait lieu en milieu hospitalier, ajoute Mme Kelleher. Chez les bébés de moins d'un an, l'anaphylaxie est "très peu probable", dit-elle, ajoutant que les symptômes allergiques les plus courants chez les nourrissons sont l'urticaire et parfois les vomissements. "Une fois que l'enfant est plus âgé, et que son système immunitaire est plus sophistiqué, il est plus susceptible d'avoir une anaphylaxie", dit Brough. Lorsque vous trouvez une allergie, l'heure tourne vraiment et la fenêtre d'opportunité commence à se refermer - George Du Toit Selon M. Du Toit, il est important que les parents sachent qu'il existe une "fenêtre d'opportunité" pour établir la tolérance, entre 4 et 11 mois. Les parents devraient commencer à faire goûter à leurs enfants autant d'aliments différents que possible, surtout s'ils souffrent d'eczéma, dit-il. "Il est rare d'être allergique à un seul aliment ; lorsqu'on trouve une allergie alimentaire, on en trouve généralement d'autres", explique M. Du Toit. "Lorsque vous en trouvez une, l'heure tourne vraiment et la fenêtre d'opportunité commence à se refermer. L'idéal est de passer à d'autres allergènes alimentaires courants et sûrs." Lorsque le bébé atteint l'âge de 12 mois, il est souvent trop tard car les allergies sont déjà établies, dit-il. "Beaucoup d'allergies vont ensemble parce qu'elles partagent des protéines communes, notamment les mollusques et les crustacés", dit Nadeau. "Ainsi, si vous êtes allergique aux crevettes, vous êtes plus susceptible d'être allergique à d'autres articles qui ont un exosquelette comme le homard." Il est donc important de présenter aux nourrissons un large éventail d'aliments au cours de la première année de leur vie, dit-elle. L'un des sujets les plus discutés en matière d'allergies est la question de savoir si la propreté est responsable de l'augmentation des allergies. L'hypothèse de l'hygiène, qui a été postulée par l'épidémiologiste David Strachan en 1989, propose que l'exposition de la petite enfance aux microbes et aux infections favorise le développement du système immunitaire et protège contre les allergies. Strachan a soutenu que l'augmentation des allergies et de l'asthme à la fin du 20e siècle était liée à la réduction de l'exposition des enfants aux microbes en raison de la diminution de la taille des familles, de l'interaction limitée avec les animaux et des normes de propreté plus strictes. Cette théorie est controversée et de nombreux scientifiques ne l'approuvent pas, arguant qu'une bonne hygiène est essentielle pour se protéger des maladies et qu'il n'existe aucune preuve solide montrant que la propreté est responsable du développement des maladies allergiques. Une interprétation largement soutenue de l'hypothèse est que la susceptibilité d'un enfant aux allergies n'a pas à voir avec la propreté de sa maison, mais plutôt avec le fait que son intestin a été exposé à différents types de micro-organismes. Dans une étude réalisée en 2021, des chercheurs de l'University College London et de la London School of Hygiene & Tropical Medicine affirment que nous ne sommes pas trop propres pour notre propre bien, soulignant que l'exposition des enfants aux vaccins, leur environnement naturel et le microbiote bénéfique de leur mère fournissent tous les apports microbiens nécessaires à un système immunitaire sain. L'étude montre que le nettoyage de la maison "ne réduit pas nécessairement l'exposition de l'enfant à sa mère ou à la nature, alors que le microbiote non naturel de la maison moderne n'est pas utile et peut être toxique", déclare Graham Rook, professeur émérite de microbiologie médicale à l'UCL et auteur principal de l'étude. Si la propreté de la maison n'est plus considérée comme un facteur de risque pour les allergies, les facteurs environnementaux peuvent jouer un rôle dans le développement de leur système immunitaire et des affections allergiques. "Les enfants qui naissent dans un environnement agricole sont beaucoup moins susceptibles de souffrir d'asthme, d'eczéma et d'allergies", déclare Brough. "On pense que cela est dû en partie à la nourriture qu'ils consomment et en partie à leur exposition aux bactéries présentes dans les étables." Une étude menée en Afrique du Sud a conclu que l'exposition aux animaux de ferme protégeait les tout-petits âgés de 12 à 36 mois des conséquences allergiques. Les recherches menées sur les enfants Amish élevés dans des fermes de l'Indiana offrent un tableau encore plus détaillé. Les Amish sont une communauté d'agriculteurs d'origine suisse, qui vivent généralement en famille nombreuse et suivent un mode de vie traditionnel, en évitant notamment l'utilisation de l'électricité et en utilisant des buggys tirés par des chevaux plutôt que des voitures. Les chercheurs ont comparé les enfants amish à des enfants suisses élevés dans des fermes, ainsi qu'à des enfants suisses qui ne vivaient pas dans des fermes. Tous ces enfants avaient un bagage génétique similaire, mais leurs taux d'allergie et d'asthme étaient très différents. Les enfants amish présentaient les taux les plus bas d'asthme et d'allergies, tandis que les enfants suisses n'ayant pas été élevés dans des fermes présentaient les taux les plus élevés, comparables aux taux généraux aux États-Unis. Les taux des enfants des fermes suisses se situaient au milieu. Les résultats suggèrent que le mode de vie, plutôt que la génétique, joue un rôle décisif dans le développement de l'asthme et des allergies, et notamment que le fait d'être en contact étroit avec des animaux y contribue. La raison de la différence entre les enfants des fermes amish et suisses n'est pas tout à fait claire, et pourrait être liée à la taille des familles, selon l'étude. "Dans cet environnement rural, l'exposition au bétail est le facteur de protection le plus fort", ont déclaré les chercheurs. "Dans les communautés urbaines, où le contact avec les animaux est rare, les facteurs de risque incluent la césarienne, et les facteurs de protection incluent la consommation de produits laitiers fermentés." Les recherches suggèrent qu'il existe un lien entre le mode de naissance d'un bébé, ses bactéries intestinales et ses sensibilités alimentaires ultérieures. On a constaté que les bébés nés par voie vaginale et exposés aux bactéries vaginales et intestinales de leur mère ont un nombre de bactéries intestinales plus élevé que ceux nés par césarienne. Une étude menée par des chercheurs canadiens a établi un lien entre les enfants nés par césarienne et la sensibilité aux arachides chez les nourrissons. Selon l'étude, ces enfants présentaient de manière persistante de faibles niveaux de bactéroïdes - un type de bactérie essentiel au développement du système immunitaire - au cours de la première année de leur vie. Le risque de développer une sensibilité à l'arachide avant l'âge de trois ans a été multiplié par trois chez les bébés présentant un faible taux de bactéroïdes. "Tout se résume au microbiome intestinal", déclare Brough. "Nous savons que les enfants souffrant d'allergies alimentaires ont un microbiome intestinal différent de celui des enfants qui n'en souffrent pas". De nombreuses mères ayant subi une césarienne reçoivent des antibiotiques après l'accouchement, afin de prévenir l'infection de la plaie. Bien que cela soit important pour la santé et le rétablissement de la mère, Brough indique que cela peut avoir un effet secondaire négatif : "nous savons que l'exposition aux antibiotiques au cours des deux premières semaines de vie augmente le risque d'eczéma [du bébé]." Cela ne signifie pas que les bébés nés par césarienne développeront définitivement des allergies - et comme le montre l'étude LEAP, ils peuvent bénéficier de stratégies préventives. Mais elle peut apporter un éclairage utile sur les causes profondes des allergies. J'ai eu la chance de me débarrasser de mes allergies au lait et aux œufs, mais je ne peux toujours pas manger de noix, quelles qu'elles soient. Cette situation semble être courante. Environ 80 % des enfants se débarrassent en grandissant de leurs allergies au lait et aux œufs, explique Mme Kelleher. "Mais malheureusement, seuls 20 % environ se débarrassent de leur allergie aux noix en grandissant". "Bien que les allergies au lait, aux œufs, au blé et au soja se résolvent souvent pendant l'enfance, les enfants semblent se débarrasser de certaines de ces allergies plus lentement qu'au cours des décennies précédentes, de nombreux enfants restant allergiques au-delà de l'âge de cinq ans", ajoute Mme Bufford. Les allergies aux arachides, aux noix, aux poissons et aux crustacés durent généralement toute la vie, ajoute-t-elle. Mais même pour ces allergies, des options de traitement émergent. L'immunothérapie, qui désensibilise l'organisme à un allergène, est un traitement particulièrement prometteur. On a constaté que les médicaments d'immunothérapie induisaient une rémission de l'allergie aux arachides. Lors d'un récent essai clinique aux États-Unis, l'administration d'une immunothérapie orale à l'arachide à des enfants hautement allergiques âgés de un à trois ans - sous étroite surveillance médicale - a désensibilisé la plupart d'entre eux aux arachides et a induit une rémission de l'allergie à l'arachide chez un cinquième. Ce type d'immunothérapie est différent des mesures préventives pour les bébés, et est effectué par des experts dans des centres médicaux spécialisés, et non par les parents eux-mêmes. Bien que le nombre d'allergies alimentaires augmente rapidement dans le monde, nous commençons enfin à comprendre comment les traiter efficacement, et les prévenir complètement par une intervention précoce. Je sais à quel point ces développements scientifiques peuvent changer la vie des gens. Cela signifie que les générations futures de jeunes enfants pourront profiter sans souci des jeux et des fêtes d'anniversaire, sans risquer de devenir incroyablement malades, et que leurs parents ne seront pas tourmentés par la crainte constante d'allergènes cachés. ---------- Tout le contenu de cet article est fourni à titre d'information générale uniquement, et ne doit pas être considéré comme un substitut à l'avis médical des professionnels de la santé.\n\n Clause de non-responsabilité : la BBC n'est pas responsable des diagnostics ou des mesures prises par un utilisateur sur la base du contenu de ce site. La BBC n'est pas responsable du contenu des sites Internet externes répertoriés et ne cautionne aucun produit ou service commercial mentionné ou conseillé sur l'un de ces sites. Consultez toujours votre médecin généraliste si vous êtes inquiet pour votre santé ou celle de votre enfant.
Les habitudes qui aident à prévenir les allergies chez les enfants Isabelle Gerretsen, BBC Future Enfant, Isabelle Gerretsen a souffert d'un large éventail d'allergies alimentaires. Les progrès scientifiques pourraient-ils éviter à d'autres d'avoir à endurer la même peur et le même stress ? À quatre ans, j'ai bu mon premier verre de lait dans un hôpital, avec une perfusion dans la main pour administrer des médicaments d'urgence au cas où je ferais une réaction allergique grave. Les médecins procédaient à un test alimentaire pour voir si je pouvais tolérer le lait de vache, auquel j'étais allergique depuis ma plus tendre enfance. On m'a d'abord donné une goutte de lait sur la langue, puis quelques gorgées, et enfin un verre entier. Ces épreuves se produisaient régulièrement et entraînaient souvent des vomissements et une éruption cutanée, mais heureusement rien de plus grave. J'ai surmonté mon allergie aux produits laitiers à l'âge de 7 ans, mais aujourd'hui encore, je ne peux pas boire un verre de lait car cela me donne la nausée, sans doute parce que mon esprit associe encore le goût à la maladie. J'étais un enfant hautement allergique, souffrant d'allergies aux produits laitiers, aux œufs et aux noix. Avec le recul, tous les signes avant-coureurs d'allergies alimentaires étaient présents. Non seulement j'avais des antécédents d'allergies dans ma famille, mais je souffrais également d'eczéma sévère quand j'étais bébé, ce qui, selon les médecins, est un signal d'alarme. J'ai eu de la chance, je n'ai jamais souffert d'anaphylaxie, lorsque des allergènes mettent le système immunitaire en état de choc et déclenchent des symptômes graves et potentiellement mortels, comme des problèmes respiratoires, des vomissements et un pouls faible. Au lieu de cela, je souffrais d'urticaire, de crampes d'estomac et de démangeaisons de la gorge si je mangeais des produits laitiers ou des œufs. Il ne m'est arrivé qu'une seule fois de manger accidentellement une petite quantité de cacahuètes, ce qui a provoqué de graves vomissements et des crampes d'estomac, mais heureusement sans hospitalisation. En raison de mes allergies alimentaires, mon régime alimentaire a été sévèrement limité pendant mon enfance. Dans les années 1990, il n'existait pas une grande variété de produits sans produits laitiers. J'ai donc passé les huit premières années de ma vie à me priver de gâteaux, de chocolat et de fromage. Cela peut sembler un petit sacrifice - après tout, de nombreuses personnes renoncent volontairement à de telles friandises, que ce soit pour réduire leur consommation de sucre ou éviter les produits animaux. Mais les allergies alimentaires sont différentes. Elles impliquent de devoir être constamment attentif aux menaces potentielles dans chaque repas. Les personnes qui en souffrent ne seront probablement pas surprises d'apprendre que les allergies alimentaires ont un impact sur la qualité de vie et la santé mentale des enfants et des adolescents, ainsi que de leur famille. Et si, au Royaume-Uni, les décès dus à des réactions allergiques aux aliments ont diminué au cours des 20 dernières années, il existe encore des cas d'anaphylaxie mortelle. J'ai eu la chance de ne plus souffrir de deux de mes trois allergies (produits laitiers et œufs) et aujourd'hui, elles n'ont pas d'impact sur ma vie quotidienne. Mais les allergies deviennent une préoccupation quotidienne pour de plus en plus d'enfants et de parents, provoquant souvent une anxiété et un stress importants. Les conseils médicaux ont énormément changé depuis que j'ai souffert d'allergies alimentaires dans mon enfance. Plutôt que de pratiquer l'évitement strict, les médecins encouragent les parents d'enfants à risque d'allergies à leur faire découvrir les cacahuètes, les œufs, le lait et d'autres allergènes potentiels dès qu'ils commencent à manger des aliments solides. Ces progrès scientifiques pourraient-ils nous aider à épargner aux générations futures le stress et le danger des allergies alimentaires - et peut-être même à rendre les cas existants moins graves ? Les allergies des enfants augmentent à un rythme alarmant, en particulier dans les pays industrialisés. "Nous constatons que l'incidence et la prévalence des allergies alimentaires augmentent dans le monde entier", déclare Kari Nadeau, professeur de médecine pédiatrique et directrice du Sean N Parker Center for Allergy & Asthma Research à l'université de Stanford. Elle qualifie cette augmentation d'"épidémie" dans son livre intitulé The End of Food Allergy. L'allergie est le trouble chronique le plus courant chez les enfants au Royaume-Uni, où elle touche 40 % des enfants, soit l'un des taux les plus élevés au monde. Cependant, comme l'ont souligné les chercheurs, le manque de données précises sur la prévalence des allergies et l'utilisation accrue du terme "allergie" peuvent rendre difficile la comparaison directe des taux dans différents pays. Aux États-Unis, des études suggèrent qu'entre 3,9 et 8 % des enfants et des adolescents sont touchés par une allergie alimentaire. En Australie, des chercheurs ont mené une étude sur les 2 848 enfants d'un an, en se basant sur les résultats des défis alimentaires - une méthode censée fournir des données particulièrement précises. Ils ont constaté que plus de 10 % d'entre eux présentaient une allergie alimentaire prouvée par défi à l'un des aliments allergènes courants, comme l'œuf cru et les cacahuètes. L'idée que les allergies sont en augmentation est étayée par de nombreuses sources différentes, des enquêtes aux admissions dans les hôpitaux. Entre 1997 et 2011, la prévalence des allergies alimentaires chez les enfants aux États-Unis a augmenté de 50 %. Entre 2013 et 2019, l'Angleterre a connu une hausse de 72% du nombre d'admissions hospitalières d'enfants causées par l'anaphylaxie. "L'autre grand changement dans l'épidémiologie, c'est que de plus en plus de personnes ont des allergies alimentaires multiples", explique Mme Nadeau. "Ils ne sont pas seulement allergiques au lait, à l'œuf ou à l'arachide, ils ont maintenant aussi des allergies au blé, au sésame ou aux noix." "Les enfants ne naissent pas allergiques", affirme George Du Toit, professeur d'allergie pédiatrique au King's College de Londres. Cependant, la génétique peut augmenter le risque qu'un bébé développe une allergie à un moment donné. Si les deux parents sont allergiques, les enfants ont 60 à 80 % de risque de développer également une allergie, contre 5 à 15 % de risque chez les enfants sans parents allergiques. À notre connaissance, rien dans la grossesse ne peut provoquer d'allergie alimentaire. Il est important que les mères le sachent - Kari Nadeau Mais si certains bébés présentent un risque plus élevé de développer des allergies plus tard, en raison de ces caractéristiques héréditaires, ils ne les développent pas lorsqu'ils sont encore dans l'utérus : "Nous n'avons rien vu pendant la grossesse qui puisse induire une allergie alimentaire", affirme Mme Nadeau. Il est important que les mères en prennent conscience, dit-elle. Beaucoup lui ont demandé "Qu'est-ce que j'ai fait de mal ?" lorsque leur enfant a développé une allergie, pensant que cela pouvait être lié à leur régime alimentaire pendant la grossesse. Mais il n'y a aucune preuve de cela, dit Mme Nadeau. C'est au cours des premières semaines et des premiers mois de leur vie que les bébés sont exposés aux allergènes présents dans leur environnement et commencent à développer des anticorps. Cette exposition se fait par la peau, et non par l'intestin, précise Mme Nadeau. Dès qu'un "corps étranger" touche notre peau, même à un niveau microscopique, ces voies allergiques commencent à s'inscrire dans le système, et nous commençons à activer les cellules B et les cellules T, qui établissent des réponses mémorisées pour la vie", explique-t-elle. Les cellules B et les cellules T sont deux types de cellules qui jouent un rôle très important dans notre réponse immunitaire. Ils nous permettent de réagir à une menace perçue et de mémoriser cette réaction pour qu'elle soit plus rapide et plus forte la prochaine fois que la menace se présente. Cela signifie qu'un enfant peut être exposé aux cacahuètes par la poussière ou les résidus sur les mains de ses parents, ce qui peut déclencher une réponse immunitaire bien avant qu'il n'ait jamais mangé de protéines d'arachide. Au moment où il consomme l'aliment pour la première fois, il peut déjà être allergique. "Si le corps est d'abord et de façon répétée mis en contact avec des aliments par la peau, plutôt que par la bouche et le tractus gastro-intestinal, cela peut augmenter la probabilité d'une sensibilisation à cet aliment et d'une éventuelle allergie", explique Jennifer Bufford, vice-présidente des opérations cliniques de Food Allergy Research and Education (FARE) aux États-Unis. Les enfants souffrant d'eczéma, qui provoque une sécheresse, des lésions et des démangeaisons de la peau, sont particulièrement vulnérables aux allergies alimentaires. En effet, leur peau présente des trous microscopiques qui permettent aux particules de pénétrer dans l'organisme, explique Mme Nadeau. "Un eczéma sévère et précoce, en particulier s'il est réparti dans des zones exposées, comme le visage, le cou, les bras et les jambes, est un signal d'alarme et une véritable source d'exposition", ajoute M. Du Toit. Selon une étude de population menée auprès d'enfants d'un an à Melbourne, en Australie, les nourrissons souffrant d'eczéma sont six fois plus susceptibles d'avoir une allergie aux œufs et 11 fois plus susceptibles d'avoir une allergie aux arachides à l'âge de 12 mois que les nourrissons sans eczéma. Au Royaume-Uni, un enfant de moins de deux ans sur cinq souffre d'eczéma. Le nombre d'enfants atteints d'eczéma et de rhinite allergique au Royaume-Uni a plus que triplé depuis les années 1960. La cause exacte de cette augmentation n'est pas connue, mais M. Nadeau pense que l'utilisation accrue de détergents et de savons puissants, ainsi que l'augmentation des niveaux de pollution, pourraient jouer un rôle. Les détergents à lessive qui contiennent l'enzyme protéase peuvent altérer la barrière cutanée et accroître la sensibilisation aux allergènes, dit-elle. "Les détergents sont très concentrés et nettoient vraiment nos vêtements mais aussi, malheureusement, dégradent notre peau." "Notre environnement moderne et industrialisé a probablement augmenté notre susceptibilité [à l'eczéma et aux allergies]", déclare Bufford, ajoutant que le tabagisme, les fumées de la circulation et la pollution atmosphérique sont tous considérés comme jouant un rôle dans la contribution aux allergies. Les catastrophes environnementales telles que les incendies de forêt peuvent aggraver le problème. Selon des recherches menées par des scientifiques de l'Université de Californie à San Francisco, l'exposition à court terme à la fumée des feux de forêt a été associée à une augmentation de l'eczéma et des démangeaisons générales, y compris chez des personnes n'ayant jamais souffert de cette affection cutanée. Une étude menée par Nadeau et des chercheurs de l'université de Stanford a révélé que l'exposition à la fumée des feux de forêt était liée à des concentrations significativement plus faibles de cellules T auxiliaires de type 1 (Th1) chez les enfants, qui combattent les infections, et à des niveaux plus élevés de cellules T auxiliaires de type 2 (Th2), qui déclenchent l'activation des cellules impliquées dans l'inflammation allergique. "Le système immunitaire du corps est dans un état de flux constant, avec différents types de cellules qui augmentent ou diminuent en fonction de ce à quoi le corps est exposé", explique Mary Prunicki, auteur principal de l'étude, au moment de la publication en 2019. "Dans cette étude, nous avons constaté qu'il y avait plus de cellules [Th2] chez les enfants qui avaient été exposés à la fumée des feux de forêt, ce qui représentait une exposition à la pollution plus importante dans l'ensemble." Un plus grand nombre de cellules de type Th2 est connu pour induire davantage d'allergies et d'asthme aigus et chroniques, explique Nadeau. Cela s'explique par le fait qu'elles activent les cellules B spécifiques des allergènes. Des recherches menées dans le cadre de l'étude CHILD (Canadian Healthy Infant Longitudinal Development) en 2015 ont révélé que l'exposition à la pollution atmosphérique liée au trafic au cours de la première année de vie augmente le risque de développer des allergies aux aliments, aux moisissures, aux parasites et aux animaux domestiques. Les protéines d'arachide présentes dans la poussière domestique ont également été liées à l'apparition d'allergies alimentaires. Une étude menée par des chercheurs du King's College de Londres a établi un lien étroit entre l'exposition précoce aux protéines d'arachide présentes dans la poussière domestique et l'allergie à l'arachide chez les enfants porteurs de la mutation FLG, associée à l'eczéma. Une multiplication par trois de l'exposition à la poussière d'arachide pendant la petite enfance était associée à une multiplication par trois de l'allergie à l'arachide à l'âge scolaire. Mon meilleur conseil serait que les parents se lavent les mains avant d'appliquer des crèmes sur la peau de leur enfant - Helen Brough "Les enfants porteurs de cette mutation sont beaucoup plus susceptibles d'avoir la peau sèche et nous avons constaté que s'ils avaient des niveaux élevés de poussière d'arachide dans leur lit ou leur aire de jeu, ils avaient un risque significativement plus élevé de développer une allergie en âge scolaire", explique Helen Brough, auteur principal de l'étude et consultante en allergie pédiatrique à l'hôpital pour enfants Evelina London à Londres. "Mon meilleur conseil serait que tous les parents qui appliquent des crèmes sur la peau de leur enfant se lavent les mains avant de le faire, car il pourrait y avoir non seulement des bactéries sur leurs mains, mais aussi des arachides, des œufs ou du sésame", explique Helen Brough. "Lorsqu'ils achètent ce type de pommade, les parents ne doivent jamais mettre leurs mains à l'intérieur [du contracteur], car elles seront alors contaminées par des bactéries et potentiellement par des aliments", ajoute M. Brough. Ils doivent plutôt utiliser une spatule propre pour appliquer la crème sur la peau de leur enfant avant de la faire pénétrer à la main, ajoute-t-elle. Une étude historique menée au Royaume-Uni a déclenché un changement de paradigme dans la façon dont les allergies alimentaires des enfants sont traitées et a montré que les allergies aux arachides sont évitables, si les parents interviennent tôt. En 2015, l'étude Learning Early About Peanut Allergy (LEAP) a révélé que le nombre d'enfants développant une allergie à l'arachide peut être considérablement réduit si on leur donne régulièrement des arachides dès leur plus jeune âge. (Les parents désireux d'utiliser cette méthode doivent toujours en discuter d'abord avec leur propre prestataire de soins de santé et s'assurer qu'elle est appropriée et sans danger pour leur bébé. Les résultats rapportés ici sont uniquement destinés à l'information, et non à un avis médical). L'étude a porté sur 640 nourrissons âgés de 4 à 11 mois, considérés comme présentant un risque élevé de développer une allergie à l'arachide parce qu'ils souffraient d'eczéma sévère, étaient allergiques aux œufs ou souffraient des deux affections, jusqu'à l'âge de cinq ans. Les enfants ont été divisés en deux groupes : ceux dont les parents leur donnaient régulièrement des aliments contenant des arachides, à au moins trois repas par semaine, et ceux dont les familles évitaient complètement les arachides. L'étude LEAP a révélé que la consommation régulière d'arachides réduisait la prévalence de l'allergie aux arachides à l'âge de cinq ans dans une proportion remarquable de 81 %. À l'âge de cinq ans, seuls 3,2 % des enfants du groupe des consommateurs avaient développé une allergie aux arachides, contre 17,2 % dans le groupe des évitants. Le conseil était autrefois le suivant : "si vous ne vous approchez pas de ce méchant allergène, vous ne développerez pas de problème". Mais tout ce que vous faites, c'est de botter en touche - George Du Toit "La différence entre les deux groupes était énorme", déclare Du Toit, qui est l'un des coauteurs de l'étude LEAP. Ces résultats scientifiques ont "révolutionné" la façon dont les allergies des enfants sont traitées, dit-il. Avant, le conseil était le suivant : "Si tu ne t'approches pas de ce méchant allergène, tu ne développeras pas de problème", explique Du Toit. "Mais tout ce que vous faites est de botter en touche, et de donner à l'enfant plus de chances de devenir allergique." Nadeau a transformé cette compréhension scientifique en une rime mémorable : "par la peau, les allergies commencent ; grâce à l'alimentation, les allergies peuvent rester tranquilles." Après la publication de l'étude LEAP, l'Académie américaine de pédiatrie a approuvé l'introduction précoce de l'arachide chez les nourrissons présentant un risque élevé d'allergie à l'arachide. En 2017, l'Institut national des allergies et des maladies infectieuses des États-Unis a publié de nouvelles lignes directrices pour l'introduction des aliments à base d'arachide chez les nourrissons âgés de quatre à six mois souffrant d'eczéma sévère ou d'allergie aux œufs, et à partir de six mois pour les enfants souffrant d'eczéma léger à modéré. Auparavant, les lignes directrices recommandaient aux parents de retarder l'introduction de certains aliments à haut risque (comme les arachides), ce qui "a peut-être joué un rôle dans l'augmentation continue du nombre d'enfants souffrant d'allergies alimentaires", explique Mme Bufford. La British Society for Allergy and Clinical Immunology a également publié de nouvelles lignes directrices pour le traitement des allergies aux noix en 2017, recommandant l'introduction précoce des arachides dans le régime de sevrage des nourrissons à haut risque. De nombreux parents sont "très nerveux" à l'idée de présenter à leur bébé des arachides et d'autres aliments auxquels ils peuvent être allergiques, en particulier s'il existe des antécédents familiaux d'allergies, explique Maeve Kelleher, honorary senior clinical fellow à l'Imperial College London, et consultante en allergies pédiatriques à Children's Health Ireland. Si c'est le cas, il peut être utile de faire d'abord un test cutané ou de suggérer que l'introduction ait lieu en milieu hospitalier, ajoute Mme Kelleher. Chez les bébés de moins d'un an, l'anaphylaxie est "très peu probable", dit-elle, ajoutant que les symptômes allergiques les plus courants chez les nourrissons sont l'urticaire et parfois les vomissements. "Une fois que l'enfant est plus âgé, et que son système immunitaire est plus sophistiqué, il est plus susceptible d'avoir une anaphylaxie", dit Brough. Lorsque vous trouvez une allergie, l'heure tourne vraiment et la fenêtre d'opportunité commence à se refermer - George Du Toit Selon M. Du Toit, il est important que les parents sachent qu'il existe une "fenêtre d'opportunité" pour établir la tolérance, entre 4 et 11 mois. Les parents devraient commencer à faire goûter à leurs enfants autant d'aliments différents que possible, surtout s'ils souffrent d'eczéma, dit-il. "Il est rare d'être allergique à un seul aliment ; lorsqu'on trouve une allergie alimentaire, on en trouve généralement d'autres", explique M. Du Toit. "Lorsque vous en trouvez une, l'heure tourne vraiment et la fenêtre d'opportunité commence à se refermer. L'idéal est de passer à d'autres allergènes alimentaires courants et sûrs." Lorsque le bébé atteint l'âge de 12 mois, il est souvent trop tard car les allergies sont déjà établies, dit-il. "Beaucoup d'allergies vont ensemble parce qu'elles partagent des protéines communes, notamment les mollusques et les crustacés", dit Nadeau. "Ainsi, si vous êtes allergique aux crevettes, vous êtes plus susceptible d'être allergique à d'autres articles qui ont un exosquelette comme le homard." Il est donc important de présenter aux nourrissons un large éventail d'aliments au cours de la première année de leur vie, dit-elle. L'un des sujets les plus discutés en matière d'allergies est la question de savoir si la propreté est responsable de l'augmentation des allergies. L'hypothèse de l'hygiène, qui a été postulée par l'épidémiologiste David Strachan en 1989, propose que l'exposition de la petite enfance aux microbes et aux infections favorise le développement du système immunitaire et protège contre les allergies. Strachan a soutenu que l'augmentation des allergies et de l'asthme à la fin du 20e siècle était liée à la réduction de l'exposition des enfants aux microbes en raison de la diminution de la taille des familles, de l'interaction limitée avec les animaux et des normes de propreté plus strictes. Cette théorie est controversée et de nombreux scientifiques ne l'approuvent pas, arguant qu'une bonne hygiène est essentielle pour se protéger des maladies et qu'il n'existe aucune preuve solide montrant que la propreté est responsable du développement des maladies allergiques. Une interprétation largement soutenue de l'hypothèse est que la susceptibilité d'un enfant aux allergies n'a pas à voir avec la propreté de sa maison, mais plutôt avec le fait que son intestin a été exposé à différents types de micro-organismes. Dans une étude réalisée en 2021, des chercheurs de l'University College London et de la London School of Hygiene & Tropical Medicine affirment que nous ne sommes pas trop propres pour notre propre bien, soulignant que l'exposition des enfants aux vaccins, leur environnement naturel et le microbiote bénéfique de leur mère fournissent tous les apports microbiens nécessaires à un système immunitaire sain. L'étude montre que le nettoyage de la maison "ne réduit pas nécessairement l'exposition de l'enfant à sa mère ou à la nature, alors que le microbiote non naturel de la maison moderne n'est pas utile et peut être toxique", déclare Graham Rook, professeur émérite de microbiologie médicale à l'UCL et auteur principal de l'étude. Si la propreté de la maison n'est plus considérée comme un facteur de risque pour les allergies, les facteurs environnementaux peuvent jouer un rôle dans le développement de leur système immunitaire et des affections allergiques. "Les enfants qui naissent dans un environnement agricole sont beaucoup moins susceptibles de souffrir d'asthme, d'eczéma et d'allergies", déclare Brough. "On pense que cela est dû en partie à la nourriture qu'ils consomment et en partie à leur exposition aux bactéries présentes dans les étables." Une étude menée en Afrique du Sud a conclu que l'exposition aux animaux de ferme protégeait les tout-petits âgés de 12 à 36 mois des conséquences allergiques. Les recherches menées sur les enfants Amish élevés dans des fermes de l'Indiana offrent un tableau encore plus détaillé. Les Amish sont une communauté d'agriculteurs d'origine suisse, qui vivent généralement en famille nombreuse et suivent un mode de vie traditionnel, en évitant notamment l'utilisation de l'électricité et en utilisant des buggys tirés par des chevaux plutôt que des voitures. Les chercheurs ont comparé les enfants amish à des enfants suisses élevés dans des fermes, ainsi qu'à des enfants suisses qui ne vivaient pas dans des fermes. Tous ces enfants avaient un bagage génétique similaire, mais leurs taux d'allergie et d'asthme étaient très différents. Les enfants amish présentaient les taux les plus bas d'asthme et d'allergies, tandis que les enfants suisses n'ayant pas été élevés dans des fermes présentaient les taux les plus élevés, comparables aux taux généraux aux États-Unis. Les taux des enfants des fermes suisses se situaient au milieu. Les résultats suggèrent que le mode de vie, plutôt que la génétique, joue un rôle décisif dans le développement de l'asthme et des allergies, et notamment que le fait d'être en contact étroit avec des animaux y contribue. La raison de la différence entre les enfants des fermes amish et suisses n'est pas tout à fait claire, et pourrait être liée à la taille des familles, selon l'étude. "Dans cet environnement rural, l'exposition au bétail est le facteur de protection le plus fort", ont déclaré les chercheurs. "Dans les communautés urbaines, où le contact avec les animaux est rare, les facteurs de risque incluent la césarienne, et les facteurs de protection incluent la consommation de produits laitiers fermentés." Les recherches suggèrent qu'il existe un lien entre le mode de naissance d'un bébé, ses bactéries intestinales et ses sensibilités alimentaires ultérieures. On a constaté que les bébés nés par voie vaginale et exposés aux bactéries vaginales et intestinales de leur mère ont un nombre de bactéries intestinales plus élevé que ceux nés par césarienne. Une étude menée par des chercheurs canadiens a établi un lien entre les enfants nés par césarienne et la sensibilité aux arachides chez les nourrissons. Selon l'étude, ces enfants présentaient de manière persistante de faibles niveaux de bactéroïdes - un type de bactérie essentiel au développement du système immunitaire - au cours de la première année de leur vie. Le risque de développer une sensibilité à l'arachide avant l'âge de trois ans a été multiplié par trois chez les bébés présentant un faible taux de bactéroïdes. "Tout se résume au microbiome intestinal", déclare Brough. "Nous savons que les enfants souffrant d'allergies alimentaires ont un microbiome intestinal différent de celui des enfants qui n'en souffrent pas". De nombreuses mères ayant subi une césarienne reçoivent des antibiotiques après l'accouchement, afin de prévenir l'infection de la plaie. Bien que cela soit important pour la santé et le rétablissement de la mère, Brough indique que cela peut avoir un effet secondaire négatif : "nous savons que l'exposition aux antibiotiques au cours des deux premières semaines de vie augmente le risque d'eczéma [du bébé]." Cela ne signifie pas que les bébés nés par césarienne développeront définitivement des allergies - et comme le montre l'étude LEAP, ils peuvent bénéficier de stratégies préventives. Mais elle peut apporter un éclairage utile sur les causes profondes des allergies. J'ai eu la chance de me débarrasser de mes allergies au lait et aux œufs, mais je ne peux toujours pas manger de noix, quelles qu'elles soient. Cette situation semble être courante. Environ 80 % des enfants se débarrassent en grandissant de leurs allergies au lait et aux œufs, explique Mme Kelleher. "Mais malheureusement, seuls 20 % environ se débarrassent de leur allergie aux noix en grandissant". "Bien que les allergies au lait, aux œufs, au blé et au soja se résolvent souvent pendant l'enfance, les enfants semblent se débarrasser de certaines de ces allergies plus lentement qu'au cours des décennies précédentes, de nombreux enfants restant allergiques au-delà de l'âge de cinq ans", ajoute Mme Bufford. Les allergies aux arachides, aux noix, aux poissons et aux crustacés durent généralement toute la vie, ajoute-t-elle. Mais même pour ces allergies, des options de traitement émergent. L'immunothérapie, qui désensibilise l'organisme à un allergène, est un traitement particulièrement prometteur. On a constaté que les médicaments d'immunothérapie induisaient une rémission de l'allergie aux arachides. Lors d'un récent essai clinique aux États-Unis, l'administration d'une immunothérapie orale à l'arachide à des enfants hautement allergiques âgés de un à trois ans - sous étroite surveillance médicale - a désensibilisé la plupart d'entre eux aux arachides et a induit une rémission de l'allergie à l'arachide chez un cinquième. Ce type d'immunothérapie est différent des mesures préventives pour les bébés, et est effectué par des experts dans des centres médicaux spécialisés, et non par les parents eux-mêmes. Bien que le nombre d'allergies alimentaires augmente rapidement dans le monde, nous commençons enfin à comprendre comment les traiter efficacement, et les prévenir complètement par une intervention précoce. Je sais à quel point ces développements scientifiques peuvent changer la vie des gens. Cela signifie que les générations futures de jeunes enfants pourront profiter sans souci des jeux et des fêtes d'anniversaire, sans risquer de devenir incroyablement malades, et que leurs parents ne seront pas tourmentés par la crainte constante d'allergènes cachés. ---------- Tout le contenu de cet article est fourni à titre d'information générale uniquement, et ne doit pas être considéré comme un substitut à l'avis médical des professionnels de la santé.\n\n Clause de non-responsabilité : la BBC n'est pas responsable des diagnostics ou des mesures prises par un utilisateur sur la base du contenu de ce site. La BBC n'est pas responsable du contenu des sites Internet externes répertoriés et ne cautionne aucun produit ou service commercial mentionné ou conseillé sur l'un de ces sites. Consultez toujours votre médecin généraliste si vous êtes inquiet pour votre santé ou celle de votre enfant.
https://www.bbc.com/afrique/articles/c9wmgp4nllgo
5sports
La Fifa décide d'exclure les joueurs de la Super Ligue européenne des compétitions internationales
Les joueurs qui participent à une Super Ligue européenne seront exclus des compétitions internationales, a déclaré la Fifa, l'instance dirigeante du football mondial. La Fifa et les six confédérations, dont l'Uefa, ont réitéré qu'un tel championnat "ne serait pas reconnu". Des discussions ont eu lieu sur le concept de "membres uniquement", qui pourrait être une menace pour la Ligue des champions. L'ancien président de Barcelone, Josep Maria Bartomeu, a déclaré qu'il avait accepté les propositions visant à ce que le club rejoigne une Super Ligue. A ne pas manquer sur BBC Afrique : La Fifa explique dans une déclaration : "À la lumière des récentes spéculations des médias sur la création d'une "Super Ligue" européenne fermée par certains clubs européens, la Fifa et les six confédérations (AFC, CAF, Concacaf, Conmebol, OFC et Uefa) tiennent à répéter et à souligner avec force qu'une telle compétition ne serait reconnue ni par la Fifa ni par les confédérations respectives". "Tout club ou joueur impliqué dans une telle compétition ne serait par conséquent pas autorisé à participer à une compétition organisée par la Fifa ou leur confédération respective". La Fifa a également déclaré que sa Coupe du monde des clubs, sous sa forme actuelle et future, et les tournois respectifs des confédérations étaient les seules compétitions de clubs reconnues. L'organe directeur prévoit d'étendre sa Coupe du monde des clubs à 24 équipes des six confédérations. Le prochain événement au Qatar, reporté à partir de 2020, comprendra six équipes.
La Fifa décide d'exclure les joueurs de la Super Ligue européenne des compétitions internationales Les joueurs qui participent à une Super Ligue européenne seront exclus des compétitions internationales, a déclaré la Fifa, l'instance dirigeante du football mondial. La Fifa et les six confédérations, dont l'Uefa, ont réitéré qu'un tel championnat "ne serait pas reconnu". Des discussions ont eu lieu sur le concept de "membres uniquement", qui pourrait être une menace pour la Ligue des champions. L'ancien président de Barcelone, Josep Maria Bartomeu, a déclaré qu'il avait accepté les propositions visant à ce que le club rejoigne une Super Ligue. A ne pas manquer sur BBC Afrique : La Fifa explique dans une déclaration : "À la lumière des récentes spéculations des médias sur la création d'une "Super Ligue" européenne fermée par certains clubs européens, la Fifa et les six confédérations (AFC, CAF, Concacaf, Conmebol, OFC et Uefa) tiennent à répéter et à souligner avec force qu'une telle compétition ne serait reconnue ni par la Fifa ni par les confédérations respectives". "Tout club ou joueur impliqué dans une telle compétition ne serait par conséquent pas autorisé à participer à une compétition organisée par la Fifa ou leur confédération respective". La Fifa a également déclaré que sa Coupe du monde des clubs, sous sa forme actuelle et future, et les tournois respectifs des confédérations étaient les seules compétitions de clubs reconnues. L'organe directeur prévoit d'étendre sa Coupe du monde des clubs à 24 équipes des six confédérations. Le prochain événement au Qatar, reporté à partir de 2020, comprendra six équipes.
https://www.bbc.com/afrique/sports-55767939
5sports
Ahmad rétabli dans ses fonctions de président de la Caf
Le malgache Ahmad est rétabli dans ses fonctions de président de la Confédération africaine de football (Caf) suite à une décision du Tribunal arbitral du sport (Tas). Ahmad a été suspendu par la Fifa en novembre pour cinq ans après que l'instance dirigeante du football mondial a constaté qu'il avait enfreint plusieurs de ses codes d'éthique. Le Malgache - qui va maintenant reprendre son rôle de vice-président de la Fifa - a fait appel de sa décision auprès du Tas, qui a rendu une décision préliminaire ce vendredi. Ahmad n'est toujours pas éligible aux élections à la présidence de la Caf en mars, car la décision du Tas est intervenue après que le Comité de gouvernance du Caf et le Comité d'examen de la Fifa se soient réunis plus tôt cette semaine pour discuter de l'éligibilité des candidats. Le Tas indique qu'elle étudiera l'appel d'Ahmad dans son intégralité le 2 mars, et rendra son verdict avant les élections à la présidence de la Caf le 12 mars. Lire aussi : "En raison du risque de préjudice irréparable pour M. Ahmad si la sanction disciplinaire est maintenue pendant la période précédant les élections à la Caf, le panel du Tas a maintenu la demande de suspension temporaire des effets de l'interdiction de la Fifa", indique le tribunal arbitral du sport, la plus haute instance juridique du sport, dans un communiqué. Cette suspension effective de la décision de la Fifa sera en place "jusqu'au jour où la sentence finale du Tas sera rendue". Ahmad a été jugé inéligible lors des réunions visant à examiner les candidatures à la présidence, de la Fifa ce mardi et de la Caf ce jeudi. Il va maintenant devoir faire annuler les décisions le déclarant inéligible, puisque son appel devant la Cas n'était pas contre la décision lui interdisant de se présenter aux élections mais contre son interdiction par la Fifa. Si le TAS se prononce contre lui lors de son audience début mars, Ahmad - qui a affirmé avoir le soutien de plus de 46 fédérations, sur 54, depuis son interdiction - sera exclu de la course à la présidence de la Caf une fois pour toutes. Cette semaine, quatre candidats ont été autorisés à se présenter aux élections pour diriger la Caf qui se tiendront le 12 mars : Jacques Anouma (Côte d'Ivoire), Patrice Motsepe (Afrique du Sud), Augustin Senghor (Sénégal), Ahmed Yahya (Mauritanie).
Ahmad rétabli dans ses fonctions de président de la Caf Le malgache Ahmad est rétabli dans ses fonctions de président de la Confédération africaine de football (Caf) suite à une décision du Tribunal arbitral du sport (Tas). Ahmad a été suspendu par la Fifa en novembre pour cinq ans après que l'instance dirigeante du football mondial a constaté qu'il avait enfreint plusieurs de ses codes d'éthique. Le Malgache - qui va maintenant reprendre son rôle de vice-président de la Fifa - a fait appel de sa décision auprès du Tas, qui a rendu une décision préliminaire ce vendredi. Ahmad n'est toujours pas éligible aux élections à la présidence de la Caf en mars, car la décision du Tas est intervenue après que le Comité de gouvernance du Caf et le Comité d'examen de la Fifa se soient réunis plus tôt cette semaine pour discuter de l'éligibilité des candidats. Le Tas indique qu'elle étudiera l'appel d'Ahmad dans son intégralité le 2 mars, et rendra son verdict avant les élections à la présidence de la Caf le 12 mars. Lire aussi : "En raison du risque de préjudice irréparable pour M. Ahmad si la sanction disciplinaire est maintenue pendant la période précédant les élections à la Caf, le panel du Tas a maintenu la demande de suspension temporaire des effets de l'interdiction de la Fifa", indique le tribunal arbitral du sport, la plus haute instance juridique du sport, dans un communiqué. Cette suspension effective de la décision de la Fifa sera en place "jusqu'au jour où la sentence finale du Tas sera rendue". Ahmad a été jugé inéligible lors des réunions visant à examiner les candidatures à la présidence, de la Fifa ce mardi et de la Caf ce jeudi. Il va maintenant devoir faire annuler les décisions le déclarant inéligible, puisque son appel devant la Cas n'était pas contre la décision lui interdisant de se présenter aux élections mais contre son interdiction par la Fifa. Si le TAS se prononce contre lui lors de son audience début mars, Ahmad - qui a affirmé avoir le soutien de plus de 46 fédérations, sur 54, depuis son interdiction - sera exclu de la course à la présidence de la Caf une fois pour toutes. Cette semaine, quatre candidats ont été autorisés à se présenter aux élections pour diriger la Caf qui se tiendront le 12 mars : Jacques Anouma (Côte d'Ivoire), Patrice Motsepe (Afrique du Sud), Augustin Senghor (Sénégal), Ahmed Yahya (Mauritanie).
https://www.bbc.com/afrique/sports-55860356
3politics
Boris Johnson démissionne : 5 choses qui ont conduit à la chute du Premier ministre britannique
Il y a moins de trois ans, Boris Johnson menait les conservateurs à leur plus grande victoire électorale depuis 1987. Maintenant, le Premier ministre a perdu le soutien de ses députés et démissionne de la tête du parti conservateur. Comment en est-on arrivé là ? Lire aussi : Le mercredi 29 juin, le député Chris Pincher - à l'époque chef de file adjoint des conservateurs - s'est rendu dans un club privé de Londres. Selon ses propres termes, il a "bu beaucoup trop" et "s'est mis dans l'embarras". Il a été accusé d'avoir peloté deux hommes, ce qui a conduit à une vague d'allégations, certaines remontant à des années. Cela a déclenché une chaîne d'événements qui s'est terminée par la chute du Premier ministre. Premièrement, Downing Street affirme que M. Johnson n'était pas au courant d'"allégations spécifiques" concernant M. Pincher avant de le nommer whip en chef de file adjoint en février. Les ministres ont ensuite réitéré cette ligne - même si elle s'est avérée inexacte. Le 4 juillet, la BBC rapporte que M. Johnson a eu connaissance d'une plainte officielle. Le lendemain, un ancien fonctionnaire - Lord McDonald - explique que le Premier ministre en personne était informé de la plainte. M. Johnson a ensuite admis qu'il avait été informé en 2019, et s'est excusé d'avoir nommé M. Pincher au poste de chef de file adjoint. En avril de cette année, le Premier ministre a été condamné à une amende pour avoir enfreint les règles de confinement, après avoir assisté à un rassemblement le jour de son anniversaire en juin 2020. Il s'est également excusé d'être allé à une soirée "apportez votre propre alcool" dans le jardin du Downing Street lors du premier confinement. Plus largement, la police métropolitaine a infligé 126 amendes à 83 personnes pour avoir enfreint les règles du confinement à Downing Street et Whitehall. Et un rapport de Sue Gray - une haut fonctionnaire - a décrit une série d'événements sociaux organisés par le personnel politique qui ont enfreint les règles de verrouillage. "La haute direction du centre, à la fois politique et officielle, doit assumer la responsabilité de cette culture", a-t-elle écrit. En décembre dernier, M. Johnson a déclaré aux Communes que "toutes les directives ont été complètement suivies dans le n° 10". Il fait actuellement l'objet d'une enquête par un comité des Communes pour savoir s'il a sciemment induit le Parlement en erreur. L'inflation a fortement augmenté en 2022, au taux actuel de 9,1 %. De nombreuses raisons échappaient au contrôle de Boris Johnson. L'invasion de l'Ukraine par la Russie, par exemple, a entraîné une hausse des prix du pétrole et du prix des denrées alimentaires. Et, alors que le gouvernement a pris certaines mesures - par exemple, en réduisant les taxes sur le carburant de 5 pence par litre - il a également procédé à une augmentation des taxes en avril. L'assurance nationale a augmenté de 1,25 pence dans la livre. Le gouvernement a déclaré que la hausse des impôts paierait pour les soins de santé et les services sociaux, et les changements intervenus cette semaine ont atténué le coup - mais toute personne gagnant plus de 34 000 £ par an paiera toujours plus. "Au milieu de la pire crise du coût de la vie depuis des décennies", a déclaré le leader travailliste Sir Keir Starmer en avril, "le gouvernement choisit d'augmenter les impôts des travailleurs". En octobre 2021, un comité de la Chambre des communes a recommandé une suspension de 30 jours pour le député conservateur de l'époque, Owen Paterson. Le comité a déclaré qu'il avait enfreint les règles du lobbying, pour essayer de profiter aux entreprises qui l'avaient payé. Mais les conservateurs - menés par le Premier ministre - ont voté pour suspendre sa suspension et ont mis en place un nouveau comité pour examiner la manière dont les enquêtes étaient menées. Après un tollé, M. Paterson a fini par démissionner. M. Johnson a admis plus tard qu'il avait "accidenté la voiture" dans sa gestion de l'affaire. Boris Johnson a remporté sa majorité écrasante grâce à une politique claire et facile à suivre - Get Brexit Done (Réussir le Brexit). Mais depuis lors, estiment ses détracteurs, il y a un manque de concentration et d'idées à Downing Street. Son ex-conseiller devenu critique en chef, Dominic Cummings, l'a accusé à plusieurs reprises d'être un caddie incontrôlable, virant d'un poste à l'autre. D'autres ont remis en question la philosophie du Premier ministre - ou, en fait, s'il en avait une. En juin, le député conservateur et ancien ministre Jeremy Hunt a accusé M. Johnson de manquer "d'intégrité, de compétence et de vision". M. Hunt parlait avant un vote de confiance, que M. Johnson a remporté - mais les plaintes devenaient de plus en plus fortes. Les défaites aux élections partielles s'enchaînent. Après la dernière, M. Johnson a déclaré qu'il ne subirait pas de "transformation psychologique". Mais ce n'est plus la préoccupation des députés conservateurs. Ils ont parlé, et le Premier ministre s'en va.
Boris Johnson démissionne : 5 choses qui ont conduit à la chute du Premier ministre britannique Il y a moins de trois ans, Boris Johnson menait les conservateurs à leur plus grande victoire électorale depuis 1987. Maintenant, le Premier ministre a perdu le soutien de ses députés et démissionne de la tête du parti conservateur. Comment en est-on arrivé là ? Lire aussi : Le mercredi 29 juin, le député Chris Pincher - à l'époque chef de file adjoint des conservateurs - s'est rendu dans un club privé de Londres. Selon ses propres termes, il a "bu beaucoup trop" et "s'est mis dans l'embarras". Il a été accusé d'avoir peloté deux hommes, ce qui a conduit à une vague d'allégations, certaines remontant à des années. Cela a déclenché une chaîne d'événements qui s'est terminée par la chute du Premier ministre. Premièrement, Downing Street affirme que M. Johnson n'était pas au courant d'"allégations spécifiques" concernant M. Pincher avant de le nommer whip en chef de file adjoint en février. Les ministres ont ensuite réitéré cette ligne - même si elle s'est avérée inexacte. Le 4 juillet, la BBC rapporte que M. Johnson a eu connaissance d'une plainte officielle. Le lendemain, un ancien fonctionnaire - Lord McDonald - explique que le Premier ministre en personne était informé de la plainte. M. Johnson a ensuite admis qu'il avait été informé en 2019, et s'est excusé d'avoir nommé M. Pincher au poste de chef de file adjoint. En avril de cette année, le Premier ministre a été condamné à une amende pour avoir enfreint les règles de confinement, après avoir assisté à un rassemblement le jour de son anniversaire en juin 2020. Il s'est également excusé d'être allé à une soirée "apportez votre propre alcool" dans le jardin du Downing Street lors du premier confinement. Plus largement, la police métropolitaine a infligé 126 amendes à 83 personnes pour avoir enfreint les règles du confinement à Downing Street et Whitehall. Et un rapport de Sue Gray - une haut fonctionnaire - a décrit une série d'événements sociaux organisés par le personnel politique qui ont enfreint les règles de verrouillage. "La haute direction du centre, à la fois politique et officielle, doit assumer la responsabilité de cette culture", a-t-elle écrit. En décembre dernier, M. Johnson a déclaré aux Communes que "toutes les directives ont été complètement suivies dans le n° 10". Il fait actuellement l'objet d'une enquête par un comité des Communes pour savoir s'il a sciemment induit le Parlement en erreur. L'inflation a fortement augmenté en 2022, au taux actuel de 9,1 %. De nombreuses raisons échappaient au contrôle de Boris Johnson. L'invasion de l'Ukraine par la Russie, par exemple, a entraîné une hausse des prix du pétrole et du prix des denrées alimentaires. Et, alors que le gouvernement a pris certaines mesures - par exemple, en réduisant les taxes sur le carburant de 5 pence par litre - il a également procédé à une augmentation des taxes en avril. L'assurance nationale a augmenté de 1,25 pence dans la livre. Le gouvernement a déclaré que la hausse des impôts paierait pour les soins de santé et les services sociaux, et les changements intervenus cette semaine ont atténué le coup - mais toute personne gagnant plus de 34 000 £ par an paiera toujours plus. "Au milieu de la pire crise du coût de la vie depuis des décennies", a déclaré le leader travailliste Sir Keir Starmer en avril, "le gouvernement choisit d'augmenter les impôts des travailleurs". En octobre 2021, un comité de la Chambre des communes a recommandé une suspension de 30 jours pour le député conservateur de l'époque, Owen Paterson. Le comité a déclaré qu'il avait enfreint les règles du lobbying, pour essayer de profiter aux entreprises qui l'avaient payé. Mais les conservateurs - menés par le Premier ministre - ont voté pour suspendre sa suspension et ont mis en place un nouveau comité pour examiner la manière dont les enquêtes étaient menées. Après un tollé, M. Paterson a fini par démissionner. M. Johnson a admis plus tard qu'il avait "accidenté la voiture" dans sa gestion de l'affaire. Boris Johnson a remporté sa majorité écrasante grâce à une politique claire et facile à suivre - Get Brexit Done (Réussir le Brexit). Mais depuis lors, estiment ses détracteurs, il y a un manque de concentration et d'idées à Downing Street. Son ex-conseiller devenu critique en chef, Dominic Cummings, l'a accusé à plusieurs reprises d'être un caddie incontrôlable, virant d'un poste à l'autre. D'autres ont remis en question la philosophie du Premier ministre - ou, en fait, s'il en avait une. En juin, le député conservateur et ancien ministre Jeremy Hunt a accusé M. Johnson de manquer "d'intégrité, de compétence et de vision". M. Hunt parlait avant un vote de confiance, que M. Johnson a remporté - mais les plaintes devenaient de plus en plus fortes. Les défaites aux élections partielles s'enchaînent. Après la dernière, M. Johnson a déclaré qu'il ne subirait pas de "transformation psychologique". Mais ce n'est plus la préoccupation des députés conservateurs. Ils ont parlé, et le Premier ministre s'en va.
https://www.bbc.com/afrique/monde-62078700
3politics
Guerre Ukraine - Russie : quelle est la prochaine étape de la Russie en Ukraine ?
Ni la Russie ni l'Ukraine ne sont susceptibles de réaliser une action militaire décisive en Ukraine cette année, a déclaré le chef du renseignement militaire britannique à la BBC. S'exprimant dans une rare interview publique, le général Sir Jim Hockenhull a également déclaré qu'il surveillait de très près l'utilisation potentielle d'armes nucléaires par la Russie. Le 23 février de cette année, le général Hockenhull avait travaillé tard dans la nuit. Il est rentré chez lui à vélo à minuit et s'est couché vers 01h00. Lire aussi sur BBC Afrique : Il a reçu un appel téléphonique une heure plus tard disant qu'il y avait eu des signes étranges d'activité à la frontière ukrainienne, alors il a remonté sur son vélo et est retourné au travail. La confirmation est venue que la Russie avait bien envahi son voisin. Quelques minutes plus tard, et toujours aux petites heures du matin, il informait le Premier ministre britannique et le secrétaire à la Défense du début du plus grand conflit armé en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. En tant que chef du renseignement de la défense depuis quatre ans, le général Hockenhull travaille dans l'ombre, dirigeant une organisation qui traite des informations hautement classifiées et secrètes. La guerre en Ukraine a rendu son travail et son travail plus importants. Il dit qu'il est devenu de plus en plus convaincu que la Russie était sur le point de lancer son invasion en novembre de l'année dernière. C'est à ce moment-là qu'il s'est dit "ça va arriver", se souvient-il. La semaine avant l'invasion, il a pris la décision très inhabituelle de publier sur Twitter une carte prédisant les plans d'invasion probables de la Russie. C'était une décision qui, selon lui, n'était pas facile, mais il était convaincu qu'il était nécessaire de diffuser l'information dans le domaine public. "Il est important de faire éclater la vérité avant que les mensonges n'arrivent", dit-il. Il défend également la décision de l'Occident de mettre en lumière le potentiel de la Russie à utiliser des armes chimiques et biologiques. Il pense que cela les a empêchés de mener des opérations dites sous fausse bannière pour tenter de présenter les Ukrainiens ou l'Occident comme étant les instigateurs du conflit. Rarement autant de renseignements classifiés ont été partagés avec le public. Defence Intelligence a depuis publié des mises à jour quotidiennes tout au long de la guerre. Le renseignement n'est pas une science - les prédictions sont faites sur une échelle de probabilités, et il y a un certain nombre de choses qui ont surpris le renseignement de défense britannique. Le général Hockenhull affirme que la force de l'unité occidentale et la résistance ukrainienne ont dépassé les attentes. Il en va de même pour les échecs de l'armée russe, dont le commandement, le contrôle et la logistique ont été "médiocres", suggère-t-il. Il a également souffert d'interférences politiques, du niveau stratégique au niveau tactique, ajoute-t-il. Il y a eu un manque de confiance entre la classe politique et militaire russe - et le général Hockenhull se dit surpris que Moscou ait souffert de tous ces problèmes en même temps. Nous devons nous méfier de penser en termes binaires - que les gens gagnent ou perdent - ou de penser que c'est une impasse, dit le Gén Hockenhull. La Russie, dit-il, essaie clairement de générer plus de forces après avoir subi des pertes importantes. Il doit également redéployer une partie de ses troupes du Donbass vers le sud, où il dit subir une pression importante des forces ukrainiennes à Kherson et dans ses environs. Mais le général Hockenhull dit toujours qu'il est irréaliste de s'attendre à un changement décisif dans le sud dans les mois à venir. Il dit qu'il comprend le désir de l'Ukraine de reprendre du territoire, mais ajoute que même s'il y aura des contre-attaques et des contre-offensives, il ne croit pas qu'il y aura des actions décisives prises cette année par l'une ou l'autre des parties. Il s'attend à un long conflit. Cela soulève une autre question : que fera le président Vladimir Poutine s'il continue à lutter pour atteindre ses objectifs militaires ? Pourrait-il recourir à l'utilisation d'armes nucléaires ? Le général Hockenhull dit que cela est surveillé "de très, très près". La doctrine militaire russe, contrairement à celle de l'Occident, comprend l'utilisation d'armes nucléaires tactiques ou de champ de bataille pour des opérations militaires. Bien qu'il pense qu'il est peu probable que des armes nucléaires tactiques soient utilisées de manière imminente, il dit que c'est quelque chose qu'il continuera à surveiller. La probabilité qu'ils soient utilisés peut changer si la dynamique du champ de bataille change, explique-t-il. Après quatre ans en tant que chef du renseignement de défense, le général Hockenhull passe maintenant à la tête du commandement stratégique de la défense britannique - qui comprend la supervision des activités du Royaume-Uni dans l'espace, dans le cyber et l'utilisation des forces spéciales. Il considère toujours la Russie comme la plus grande menace, mais il est également de plus en plus préoccupé par la Chine. Pékin a déployé ses muscles militaires sur Taïwan ces dernières semaines. Le général Hockenhull dit qu'il serait inapproprié de sa part de ne pas considérer une "incroyable modernisation militaire avec un pays déterminé à résoudre un problème politique" comme un problème. Le travail du renseignement militaire britannique ne sera pas plus facile.
Guerre Ukraine - Russie : quelle est la prochaine étape de la Russie en Ukraine ? Ni la Russie ni l'Ukraine ne sont susceptibles de réaliser une action militaire décisive en Ukraine cette année, a déclaré le chef du renseignement militaire britannique à la BBC. S'exprimant dans une rare interview publique, le général Sir Jim Hockenhull a également déclaré qu'il surveillait de très près l'utilisation potentielle d'armes nucléaires par la Russie. Le 23 février de cette année, le général Hockenhull avait travaillé tard dans la nuit. Il est rentré chez lui à vélo à minuit et s'est couché vers 01h00. Lire aussi sur BBC Afrique : Il a reçu un appel téléphonique une heure plus tard disant qu'il y avait eu des signes étranges d'activité à la frontière ukrainienne, alors il a remonté sur son vélo et est retourné au travail. La confirmation est venue que la Russie avait bien envahi son voisin. Quelques minutes plus tard, et toujours aux petites heures du matin, il informait le Premier ministre britannique et le secrétaire à la Défense du début du plus grand conflit armé en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. En tant que chef du renseignement de la défense depuis quatre ans, le général Hockenhull travaille dans l'ombre, dirigeant une organisation qui traite des informations hautement classifiées et secrètes. La guerre en Ukraine a rendu son travail et son travail plus importants. Il dit qu'il est devenu de plus en plus convaincu que la Russie était sur le point de lancer son invasion en novembre de l'année dernière. C'est à ce moment-là qu'il s'est dit "ça va arriver", se souvient-il. La semaine avant l'invasion, il a pris la décision très inhabituelle de publier sur Twitter une carte prédisant les plans d'invasion probables de la Russie. C'était une décision qui, selon lui, n'était pas facile, mais il était convaincu qu'il était nécessaire de diffuser l'information dans le domaine public. "Il est important de faire éclater la vérité avant que les mensonges n'arrivent", dit-il. Il défend également la décision de l'Occident de mettre en lumière le potentiel de la Russie à utiliser des armes chimiques et biologiques. Il pense que cela les a empêchés de mener des opérations dites sous fausse bannière pour tenter de présenter les Ukrainiens ou l'Occident comme étant les instigateurs du conflit. Rarement autant de renseignements classifiés ont été partagés avec le public. Defence Intelligence a depuis publié des mises à jour quotidiennes tout au long de la guerre. Le renseignement n'est pas une science - les prédictions sont faites sur une échelle de probabilités, et il y a un certain nombre de choses qui ont surpris le renseignement de défense britannique. Le général Hockenhull affirme que la force de l'unité occidentale et la résistance ukrainienne ont dépassé les attentes. Il en va de même pour les échecs de l'armée russe, dont le commandement, le contrôle et la logistique ont été "médiocres", suggère-t-il. Il a également souffert d'interférences politiques, du niveau stratégique au niveau tactique, ajoute-t-il. Il y a eu un manque de confiance entre la classe politique et militaire russe - et le général Hockenhull se dit surpris que Moscou ait souffert de tous ces problèmes en même temps. Nous devons nous méfier de penser en termes binaires - que les gens gagnent ou perdent - ou de penser que c'est une impasse, dit le Gén Hockenhull. La Russie, dit-il, essaie clairement de générer plus de forces après avoir subi des pertes importantes. Il doit également redéployer une partie de ses troupes du Donbass vers le sud, où il dit subir une pression importante des forces ukrainiennes à Kherson et dans ses environs. Mais le général Hockenhull dit toujours qu'il est irréaliste de s'attendre à un changement décisif dans le sud dans les mois à venir. Il dit qu'il comprend le désir de l'Ukraine de reprendre du territoire, mais ajoute que même s'il y aura des contre-attaques et des contre-offensives, il ne croit pas qu'il y aura des actions décisives prises cette année par l'une ou l'autre des parties. Il s'attend à un long conflit. Cela soulève une autre question : que fera le président Vladimir Poutine s'il continue à lutter pour atteindre ses objectifs militaires ? Pourrait-il recourir à l'utilisation d'armes nucléaires ? Le général Hockenhull dit que cela est surveillé "de très, très près". La doctrine militaire russe, contrairement à celle de l'Occident, comprend l'utilisation d'armes nucléaires tactiques ou de champ de bataille pour des opérations militaires. Bien qu'il pense qu'il est peu probable que des armes nucléaires tactiques soient utilisées de manière imminente, il dit que c'est quelque chose qu'il continuera à surveiller. La probabilité qu'ils soient utilisés peut changer si la dynamique du champ de bataille change, explique-t-il. Après quatre ans en tant que chef du renseignement de défense, le général Hockenhull passe maintenant à la tête du commandement stratégique de la défense britannique - qui comprend la supervision des activités du Royaume-Uni dans l'espace, dans le cyber et l'utilisation des forces spéciales. Il considère toujours la Russie comme la plus grande menace, mais il est également de plus en plus préoccupé par la Chine. Pékin a déployé ses muscles militaires sur Taïwan ces dernières semaines. Le général Hockenhull dit qu'il serait inapproprié de sa part de ne pas considérer une "incroyable modernisation militaire avec un pays déterminé à résoudre un problème politique" comme un problème. Le travail du renseignement militaire britannique ne sera pas plus facile.
https://www.bbc.com/afrique/monde-62635319
0business
Bitcoin: comment une femme a arnaqué le monde, puis s'est volatilisée
Ruja Ignatova se faisait appeler la "Reine de la monnaie numérique". Elle a déclaré aux gens qu'elle avait inventé une monnaie électronique pour rivaliser avec le Bitcoin, et les a persuadés d'investir des milliards. Puis, il y a deux ans, elle a disparu. Jamie Bartlett a passé des mois à enquêter sur sa méthode pour produire le fameux podcast de la reine disparue de la monnaie numérique, et à essayer de découvrir où elle se cache. LIRE AUSSI: Début juin 2016, une femme d'affaires de 36 ans, le Dr Ruja Ignatova, est montée sur scène au Wembley Arena devant des milliers de fans en délire. Elle était habillée, comme d'habitude, d'une robe de bal chère, portant de longues boucles d'oreilles en diamants et du rouge à lèvres rouge vif. Elle a déclaré à la foule enthousiaste que "OneCoin" était sur le point de devenir la plus grande monnaie électronique du monde "pour que tout le monde puisse effectuer des paiements partout". Le "Bitcoin" a été la première monnaie électronique et demeure la plus importante et la plus connue - sa hausse de valeur de quelques cents à des centaines de dollars par pièce à la mi-2016 avait provoqué une frénésie d'enthousiasme chez les investisseurs. L'idée de la monnaie numérique venait tout juste d'entrer en vogue. Beaucoup de gens cherchaient à s'impliquer dans cette étrange nouvelle opportunité. "OneCoin", a déclaré le Dr Ruja au public de Wembley, était le "Tueur de bitcoin". "Dans deux ans, plus personne ne parlera de Bitcoin !" cria-t-elle. Lire aussi: Partout dans le monde, les gens investissaient déjà leurs économies dans OneCoin, dans l'espoir de participer à cette nouvelle révolution. Des documents divulgués à la BBC montrent que les Britanniques ont dépensé près de 30 millions d'euros (19.678.709.999 FCFA) en OneCoin au cours des six premiers mois de 2016, dont 2 millions d'euros (1.311.913.999 FCFA) en une seule semaine - et que le taux d'investissement aurait pu augmenter après l'extravagance de Wembley. Entre août 2014 et mars 2017, plus de 4 milliards d'euros (2.623.828.000 FCFA) ont été investis dans des dizaines de pays. Du Pakistan au Brésil, de Hong Kong à la Norvège, du Canada au Yémen... et même en Palestine. Mais il y avait quelque chose de très important que ces investisseurs ne savaient pas. Pour expliquer ceci, je dois d'abord décrire brièvement comment fonctionne réellement une monnaie électronique. LIRE AUSSI: C'est notoirement difficile - allez en ligne et vous trouverez des centaines de descriptions différentes, dont certaines sont tout à fait déconcertantes pour le non-spécialiste. Mais c'est le premier principe à comprendre : l'argent n'a de valeur que parce que d'autres personnes pensent qu'il a de la valeur. Qu'il s'agisse de billets et de pièces de monnaie de la Banque d'Angleterre, de coquillages, de pierres précieuses ou d'allumettes - qui ont toujours été utilisés comme monnaie - cela ne fonctionne que lorsque tout le monde lui fait confiance. Pendant longtemps, les gens ont essayé de créer une forme de monnaie numérique indépendante des monnaies soutenues par l'Etat. Mais ils ont toujours échoué parce que personne ne pouvait leur faire confiance. Ils avaient toujours besoin d'un responsable capable de manipuler l'approvisionnement, et la falsification était trop facile. La raison pour laquelle tant de gens sont excités par Bitcoin est qu'il résout ce problème. Cela dépend d'un type spécial de base de données appelé une chaîne de blocs, qui est comme un énorme livre - dont les propriétaires de Bitcoin ont des copies indépendantes mais identiques. Chaque fois qu'un Bitcoin est envoyé de moi à quelqu'un d'autre, un enregistrement de cette transaction va dans le livre de tout le monde. Personne - ni les banques, ni les gouvernements, ni la personne qui l'invente - n'est responsable ou ne peut changer. Il y a des mathématiques très intelligentes derrière tout cela, mais cela signifie que les bitcoins ne peuvent pas être falsifiés, ils ne peuvent pas être piratés et ne peuvent pas être dépensés deux fois. (J'ai testé cette explication sur ma mère, la technophobe de la famille, et elle m'a dit que je n'avais pas été assez clair et que je devais recommencer. Alors ne vous inquiétez pas trop si vous ne le suivez pas non plus.) Le point clé est que ces bases de données spéciales de la chaîne de blocs sont ce qui fait fonctionner les monnaies électroniques comme Bitcoin. Lire aussi: Pour ses fans, il s'agit d'une nouvelle forme révolutionnaire de monnaie, avec la possibilité de mettre de côté les banques et les monnaies nationales, et de fournir des services bancaires pour quiconque possède un téléphone mobile. Et si vous arrivez tôt, vous pouvez faire fortune. Le génie du Dr Ruja était de prendre tout cela et de vendre l'idée aux masses. Mais il y avait quelque chose qui n'allait pas. Début octobre 2016, quatre mois après l'apparition du Dr Ruja à Londres, un agent de recrutement a fait appel à Bjorn Bjercke, un expert de la chaîne logistique, pour lui proposer une curieuse offre d'emploi. Une start-up de cryptologie bulgare recherchait un directeur technique. Bjercke aurait un appartement et une voiture - et un salaire annuel attractif d'environ £250,000 (191.805.631 FCFA). "Je me disais: 'Quel sera mon travail ? Quelles sont les choses que je vais devoir faire pour cette entreprise", se souvient-il. "Et il a dit: 'Tout d'abord, ils ont besoin d'une chaîne de blocage. Ils n'ont pas de chaîne de blocage aujourd'hui". "J'ai dit : "Quoi ? Tu m'as dit que c'était une société de cryptologie." L'agent a répondu que c'était exact. C'était une société de monnaie électronique, et elle fonctionnait depuis un certain temps - mais elle n'avait pas de chaîne de blocage. "Nous avons donc besoin que vous construisiez une chaîne de blocs", a-t-il poursuivi. "Quel est le nom de l'entreprise ?" demanda Bjercke. "C'est OneCoin." Il n'a pas accepté le poste. Un jour de printemps, quelques mois plus tôt, Jen McAdam avait reçu un message d'un ami au sujet d'une occasion d'investissement à ne pas manquer. Assise devant son ordinateur, la Glaswegian a cliqué sur un lien et s'est inscrite à un webinaire OneCoin. Au cours de l'heure qui a suivi ou presque, elle a écouté attentivement les gens parler avec enthousiasme de cette nouvelle monnaie électronique passionnante - comment elle pourrait transformer ses fortunes. Toutes étaient "très optimistes, pleines de haricots, pleines de passion", se souvient-elle. "Vous avez tellement de chance de voir ce webinaire en ce moment, lui a-t-on dit. "Tu n'en es qu'à un stade si précoce et ça va se passer comme Bitcoin. Ça va grossir." Les animateurs du webinaire ont parlé de la carrière brillante du Dr Ruja : Université d'Oxford, titulaire d'un doctorat de l'Université de Constance, a travaillé pour McKinsey and Company, un cabinet de conseil en gestion réputé.... Un discours prononcé par le Dr Ruja lors d'une conférence organisée par le magazine The Economist a été présenté - et c'est ce qui a convaincu McAdam. "Qui a coché une case... Le pouvoir de la femme - bien joué ! J'étais fier d'elle." A la fin du webinaire, elle avait décidé d'investir 1 000 € (655.957 FCFA). C'était facile : vous avez acheté des jetons OneCoin, et ceux-ci ont ensuite généré des pièces qui sont entrées dans votre compte. Un jour, on lui a dit qu'elle serait bientôt capable de retransformer ces pièces en euros ou en livres sterling. Ça avait l'air d'être de l'argent facile. Peut-être que 1 000 € n'était pas suffisant ? Les promoteurs ont dit que ce sont les plus gros forfaits qui ont vraiment changé la vie. Le plus petit paquet coûtait 140 € (91.833 FCFA), mais ils sont allés jusqu'à 118.000 € (77.402.926 FCFA). Une semaine plus tard, McAdam acheta un paquet "magnat" pour 5 000 euros (3.279.785 FCFA). Peu de temps après, elle avait investi 10.000 € (6.559.570 FCFA) de son propre argent - et persuadé ses amis et sa famille d'investir 250.000 € (163.989.250 FCFA) de leur argent. Elle a regardé avec enthousiasme sur le site Web OneCoin alors que la valeur de ses pièces augmentait constamment. En peu de temps, ils avaient dépassé les 100 000 livres sterling (76.713.258 FCFA), soit un rendement 10 fois supérieur. Elle a commencé à planifier des vacances et des voyages d'affaires. Mais vers la fin de l'année, Jen McAdam a été contactée par un étranger sur Internet. Il prétendait être un bon Samaritain, quelqu'un qui avait étudié attentivement OneCoin et qui voulait parler à des gens qui avaient investi. À contrecœur, elle a accepté une conversation sur Skype. Il s'est avéré être une bagarre de cris, mais la vie de McAdam s'en trouverait changée. L'étranger était Timothy Curry, un passionné de Bitcoin et défenseur de la monnaie électronique. Il pensait que OneCoin donnerait une mauvaise réputation aux monnaies cryptées, et il a dit sans ambages à McAdam que c'était une arnaque - "la plus grande arnaque dans le monde [expletif]". Il a dit qu'il pouvait le prouver aussi. "Eh bien, prouvez-le-moi !" me répondit-elle, vivement. Au cours des semaines suivantes, Curry a envoyé un flux d'informations sur le fonctionnement des monnaies électroniques : liens, articles, vidéos YouTube. Il lui a présenté Bjorn Bjercke, le développeur de la chaîne de blocage qui disait qu'il n'y avait pas de chaîne de blocage. Il a fallu trois mois à McAdam pour tout passer en revue, mais des questions commençaient à se poser. Elle a commencé à demander aux dirigeants de son groupe OneCoin s'il y avait une chaîne de blocage. Au début, on lui a dit que c'était quelque chose qu'elle n'avait pas besoin de savoir, mais quand elle a persisté, elle a finalement eu la vérité dans un message vocal en avril 2017. "OK Jen... ils ne veulent pas divulguer ce genre d'information, juste au cas où quelque chose tournerait mal là où la chaîne de blocage est détenue. Lire aussi: De plus, en tant qu'application, elle n'a pas besoin d'un serveur derrière elle. C'est donc notre technologie de chaîne de blocs, un serveur SQL avec une base de données." Mais à ce stade, grâce à Curry et Bjercke, elle savait qu'une base de données SQL Server standard n'était pas la base d'une véritable monnaie électronique. Le gestionnaire de la base de données pourrait y aller et la modifier à volonté. "Je me suis dit : "Quoi ? Et littéralement, mes jambes sont tombées et je suis tombée par terre ", dit-elle. La conclusion inéluctable était que ces nombres croissants sur le site Web OneCoin n'avaient aucun sens - ils n'étaient que des nombres tapés dans un ordinateur par un employé OneCoin. Loin de mettre fin à leurs soucis financiers, elle et ses amis et sa famille avaient jeté un quart de million d'euros. Dr Ruja disparait Bien que Jen McAdam ait maintenant vu la lumière, peu d'autres investisseurs de OneCoin l'avaient vue. Le Dr Ruja voyageait encore à travers le monde pour vendre sa vision - sauter de Macao à Dubaï en passant par Singapour, remplir des arènes, attirer de nouveaux investisseurs. OneCoin continuait de croître rapidement et le Dr Ruja commençait à dépenser sa nouvelle fortune : acheter des propriétés de plusieurs millions de dollars dans la capitale bulgare, Sofia, et la station balnéaire de la mer Noire de Sozopol. Pendant ses temps morts, elle organisait des fêtes sur son luxueux yacht The Davina. En juillet 2017, la pop star américaine Bebe Rexha a donné un concert privé. Malgré le succès de façade, les ennuis commençaient à se faire sentir. L'ouverture d'un marché d'échange promis de longue date qui permettrait de convertir les OneCoin en espèces n'a cessé d'être retardée - et les investisseurs étaient de plus en plus inquiets. Cette question devait être résolue lors d'un grand rassemblement de promoteurs européens de pièces uniques à Lisbonne, au Portugal, en octobre 2017. Mais le jour venu, Dr Ruja - qui était célèbre pour sa ponctualité - ne s'est pas présentée. "Elle était en route. Personne ne savait pourquoi elle n'était pas là ", se souvient une déléguée. Les appels et les messages frénétiques sont restés sans réponse. Le siège social à Sofia, où elle était une présence si imposante, ne savait rien non plus. Le Dr Ruja avait disparu. Certains craignaient qu'elle n'ait été tuée ou enlevée par les banques, qui, leur avait-on dit, avaient le plus à craindre de la révolution de la cryptomonnaie. En fait, elle était passée sous terre. Les dossiers du FBI présentés dans des documents judiciaires plus tôt cette année indiquent que le 25 octobre 2017, deux semaines seulement après son absence à Lisbonne, elle a pris un vol Ryanair de Sofia à Athènes. Et puis elle a complètement disparu du radar. C'est la dernière fois qu'on a vu ou entendu parler du Dr Ruja. Le produit le plus réussi de MLM (Marketing multi-niveaux) Igor Alberts porte tout en noir et or. Chaussures noir et or, costume à plis noir et or, chemise noir et or, lunettes de soleil noir et or, et il porte une épaisse bague noir et or. Et chaque vêtement est Dolce et Gabbana. "Quand vous regardez mes vêtements, ils sont disciplinés", dit-il. Sa femme, Andreea Cimbala, acquiesce de la tête, ajoutant que s'il se réveille et met des sous-vêtements roses, il s'en tient au rose quand il choisit sa chemise, son pantalon et sa veste. Ils vivent dans une énorme maison dans un quartier aisé de la banlieue d'Amsterdam. A l'entrée de leur hôtel particulier se trouve un portail en fer forgé de 10 pieds de haut avec leurs noms et le slogan "Quels rêves pourraient venir". Une Maserati et une Aston Martin sont garées dehors. Alberts a grandi dans un quartier pauvre. Puis il s'est lancé dans le marketing de réseau, ou marketing multi-niveaux (MLM) comme on l'appelle souvent, et a commencé à faire de l'argent. Beaucoup d'argent. Il affirme avoir réalisé un chiffre d'affaires de 100 millions d'euros (65.595.700.003 FCFA) au cours des 30 dernières années. Voici comment fonctionne le marketing multi-niveaux. Je paie 100 £ (76.681 FCFA) pour commencer à vendre des comprimés de vitamines directement aux gens. Je vends une boîte à mes amis, Georgia et Phil, et je fais une petite part. Mais ensuite, je recrute Georgia et Phil pour commencer à vendre aussi, et je fais une réduction sur leurs ventes aussi. Ils sont maintenant dans ce qu'on appelle ma lignée descendante. Phil et Georgia recrutent tous les deux chacun deux personnes, puis tous les quatre en recrutent deux autres, et ainsi de suite. Cela se développe très rapidement comme des champignons - 25 rondes de recrutement plus tard et tout le monde au Royaume-Uni serait en train de vendre des vitamines. (Et moi, au sommet, je ferais une part sur toutes les ventes.) MLM n'est pas illégal. De grandes entreprises comme Amway et Herbalife utilisent ces techniques. Mais elle est controversée, parce qu'en général, seul un petit nombre de personnes gagne tout l'argent. Elle est également connue pour ses promesses exagérées de bénéfices élevés et ses objectifs de vente difficiles. Lorsqu'il n'y a rien à vendre et que tout l'argent est gagné en recrutant d'autres personnes, c'est illégal et on l'appelle d'un autre nom : un système pyramidal. En mai 2015, Igor Alberts, déjà un vendeur de MLM très prospère, a été invité à un événement OneCoin à Dubaï, où il a rencontré beaucoup de gens, tous apparemment chanceux avec cette nouvelle monnaie. Le Dr Ruja elle-même a fait forte impression avec ses "robes de princesse" et sa vision d'une révolution financière. Igor est revenu avec une nouvelle mission - et a donné de nouvelles instructions à tous les vendeurs de sa lignée descendante : arrêtez ce que vous faites, et commencez à vendre OneCoin. "Nous avons rassemblé les équipes et nous avons commencé à travailler comme des fous ", dit-il. "Nous avons gagné près de 90 000 euros (59.036.130 FCFA) en un mois grâce à rien. Bang !" Le génie du Dr Ruja a été de reconnaître que les vendeurs MLM établis avec d'énormes lignes descendantes étaient le véhicule parfait pour commercialiser sa fausse pièce de monnaie - un plan que le FBI dit qu'elle appelle en privé "la salope de Wall Street, rencontre MLM". C'était le secret du succès de OneCoin. Il ne s'agissait pas seulement d'une fausse cryptomonnaie, c'était un système pyramidal démodé, avec la fausse pièce comme "produit". Pas étonnant qu'il se soit propagé comme un feu de forêt. Assez rapidement, Igor Alberts réalisait plus d'un million d'euros par mois avec OneCoin, qui est rapidement devenu le plus gros produit du marketing de réseau. "Aucune autre compagnie ne s'en est approchée ", dit M. Alberts. Soixante pour cent des revenus qu'Igor Alberts et Andreea Cimbala sont tirés de OneCoin (au final, plus de 2 millions d'euros par mois) ont été versés en espèces, le reste en OneCoin. Mais ils ont utilisé une partie de cet argent pour acheter plus de OneCoin. Comme presque tous les autres participants, ils étaient convaincus qu'ils gagnaient une fortune. "J'ai fait le calcul du nombre de pièces dont nous avions besoin pour devenir la personne la plus riche de la planète ", dit Igor. J'ai dit à Andreea : "Nous devons le construire jusqu'à 100 millions de pièces, parce que lorsque cette pièce atteint 100 millions d'euros et que nous en avons 100 millions, nous sommes plus riches que Bill Gates". C'est mathématique. C'est aussi simple que ça." La nature des réseaux MLM - où les gens recrutent souvent d'autres personnes qui leur sont proches - crée un sentiment flou de responsabilité. Le blâme n'est pas facile à répartir. Et si les vendeurs ont investi leur propre argent, ils sont aussi des victimes. Après la non-comparution du Dr Ruja à Lisbonne, Igor Alberts, comme Jen McAdam, a demandé à voir des preuves de la chaîne de blocage. Il n'a pas compris, et en décembre 2017, il a démissionné. Je lui demande s'il se sentait coupable d'avoir vendu à tant de gens une pièce de monnaie qui n'existait pas et d'avoir fait tant d'argent dans le processus. "Je me sentais responsable. Pas de culpabilité", répond-il. "On ne peut jamais vous reprocher de croire en quelque chose. Je n'avais aucune idée que ça pouvait être faux. Je ne savais même pas ce qu'est une chaîne de blocage... Quel doute puis-je avoir ?" Il souligne qu'il a dépensé des millions de dollars pour acheter OneCoin, peut-être plus que n'importe qui d'autre. Par contre, Jen McAdam dit qu'elle porte un lourd fardeau de culpabilité. Je lui demande combien elle a gagné en vendant OneCoin et elle me répond que c'était 3 000 (1.967.871 FCFA) à 1 800 euros (1.180.722 FCFA), dont elle a reçu en liquide et qu'elle a utilisé pour acheter plus de OneCoin. Elle se sent coupable envers ceux qu'elle a présentés à OneCoin, dit-elle, mais aussi envers son défunt père, un mineur, qui a travaillé dur toute sa vie dans des conditions horribles, et lui a laissé l'argent qu'elle a ensuite donné. Il est difficile de savoir combien d'argent a été investi dans OneCoin. Selon des documents qui ont fait l'objet d'une fuite à la BBC, il y aurait 4 milliards d'euros entre août 2014 et mars 2017. Plus d'une personne m'a également dit que cela pourrait représenter jusqu'à 15 milliards d'euros. Il y a un dicton célèbre dans le journalisme : "Suivez l'argent." Avec Georgia Catt, producteur du podcast La Reine disparue de la cryptomonnaie", je suis donc allé voir Oliver Bullough, un expert de ce qu'il appelle Moneyland - le monde parallèle sombre où les criminels et les super-riches cachent leur richesse. Le problème, explique-t-il, c'est que suivre l'argent n'est pas aussi facile qu'il n'y paraît, car les criminels structurent leurs entreprises et leurs comptes bancaires de telle sorte que leurs actifs semblent disparaître. "Ils existent toujours", dit-il, dans son jardin près du village de Hay-on-Wye. "Vous pouvez encore les utiliser pour acheter des choses, vous pouvez encore les utiliser pour acheter de l'influence politique et de belles maisons et yachts. Mais quand il s'agit de quelqu'un qui essaie de les trouver - qu'il s'agisse d'un journaliste ou d'un policier - ils sont invisibles." Il n'est donc pas surprenant que la structure organisationnelle de OneCoin soit incroyablement compliquée. En voici un exemple : Ruja a acheté une très grande propriété dans le centre de Sofia. Techniquement, elle appartenait à une société appelée One Property. Elle appartenait à une autre société appelée Risk Ltd. Risk Ltd appartenait à Ruja, mais a ensuite été transférée à quelques Panaméens sans nom, mais elle était toujours gérée par une autre société appelée Peragon. Et Peragon appartenait à une autre société appelée Artefix, qui appartenait à la mère de Ruja, Veska. Et puis en 2017, la propriété d'Artefix a été vendue à un homme inconnu d'une vingtaine d'années. Oliver décrit ce genre d'arrangement vertigineux comme étant "incroyablement standard". Pendant plusieurs mois, un journaliste français du nom de Maxime Grimbert a tenté de débusquer le fonctionnement de OneCoin, en recueillant autant de noms de sociétés et de coordonnées bancaires que possible. Je montre ses résultats à Bullough, qui remarque immédiatement combien il y a d'entreprises britanniques. "Les entreprises britanniques sont les entreprises de choix ", commente-t-il. "Ils sont très faciles à installer et ils ont l'air légitimes." Il prend le premier sur la liste et consulte le site Web des entreprises. Tout est censé être transparent - le site Web contient les détails de chaque entreprise au Royaume-Uni. On pense qu'il s'agit d'un outil essentiel de lutte contre la corruption. "Nous en sommes très fiers dans ce pays ", dit-il. "Le problème, c'est que quand vous créez cette société, personne ne vérifie les informations fournies." Il clique pour voir l'historique de dépôt de la société, mais là où vous devriez voir les comptes de la société, il n'y a rien. "C'est un classique, s'exclame-t-il. "Regarde, il ne s'est rien passé. Ils n'ont déposé aucune information financière." Puis il essaie de vérifier les propriétaires de l'entreprise. Le Royaume-Uni a récemment commencé à insister pour que les entreprises inscrivent le nom de la personne qui exerce un "contrôle significatif" - le véritable propriétaire. "Cela signifie qu'on ne peut plus se cacher derrière une compagnie britannique ", dit-il en faisant défiler la page. "Oh, hey presto, ils n'ont pas déposé une personne avec un contrôle significatif. C'est illégal... C'est une société écran anonyme, aussi anonyme que tout ce qu'on peut acheter n'importe où aux Seychelles ou Nevis ou aux Iles Marshall ou au Vanuatu." Déroutant pour suivre les traces de l'argent. Dans une économie mondiale interconnectée, les actifs peuvent tout simplement disparaître et vous finissez par chasser les ombres. Lorsqu'il s'agit d'une escroquerie de plusieurs milliards d'euros, il n'est pas rare que des groupes de l'ombre s'en mêlent. Plusieurs des personnes que Georgia et moi avons interviewées ont parlé sombrement de personnes mystérieuses et de liens qu'elles ne voulaient pas nommer. "Quand vous parlez du montant d'argent qui a été investi dans OneCoin, bien sûr, il y a des gens qui sont en colère et qui feraient n'importe quoi pour faire taire quelqu'un comme moi ", dit Bjorn Bjercke, l'expert de la chaîne de blocage qui a découvert qu'il n'y en avait pas, et a commencé à en parler publiquement. Il me dit qu'il a reçu des menaces de mort parce qu'il s'est exprimé. "Si j'avais su ce que j'aurais dû traverser, je n'aurais jamais donné l'alerte. J'aurais simplement tourné le dos et je me serais éloigné ", dit-il. Quand je lui demande qui pourrait être derrière les menaces, il ne répond pas. "Je ne peux pas en parler. Ça commence à devenir très effrayant, très très très rapide." Selon Bjercke, le Dr Ruja ne s'attendait pas à ce que OneCoin grandisse autant. Les gens qui ont participé aux premières étapes lui ont dit que ce n'était pas censé être une escroquerie d'un milliard de dollars. Elle a essayé de le fermer, dit-il, mais les forces obscures ne l'ont pas laissée faire. "Une fois que OneCoin a dépassé les 10 millions, 20 millions, 30 millions, il s'est passé quelque chose qu'elle n'a pas pu arrêter ", dit Bjercke. "Je pense qu'elle avait si peur à l'automne 2017 qu'elle a décidé de sauter." Igor Alberts, l'agent de MLM, parle également de l'implication de "personnes très influentes". Quand je lui demande plus de détails, il me répond : "Non, je ne peux pas le dire parce que je ne veux pas prendre ce risque avec nos vies." On ne sait pas très bien de qui Bjorn et Igor parlent, ni même s'il s'agit des mêmes personnes, mais le ministère américain de la Justice prétend avoir la preuve d'un lien entre le frère du Dr Ruja, Konstantin Ignatov - qui a repris la gestion de OneCoin lorsque Ruja a disparu - et " des acteurs importants du crime organisé en Europe orientale ". Le 6 mars 2019, Konstantin Ignatov se trouvait à l'aéroport international de Los Angeles, attendant de retourner en Bulgarie après quelques réunions OneCoin aux Etats-Unis. Alors qu'il montait à bord de son vol de retour, il a été attaqué par des agents du FBI, arrêté et accusé de fraude en rapport avec OneCoin. À peu près à la même époque, les autorités américaines ont inculpé le Dr Ruja in absentia pour fraude électronique, fraude à la sécurité et blanchiment d'argent. Étonnamment, même après cela, OneCoin a continué à fonctionner - et les gens ont continué à y investir. Lorsque Georgia et moi avons visité Sofia un mois plus tard, le manoir personnel du Dr Ruja semblait fermé à clé et vide, mais le bureau OneCoin donnait l'impression d'être un lieu de travail occupé. Pourquoi tant de gens ont-ils continué à croire en OneCoin, malgré toutes les preuves ? Les investisseurs nous ont souvent dit que ce qui les avait d'abord attirés, c'était la crainte de passer à côté de la prochaine grande chose. Ils avaient lu, avec envie, les histoires de gens qui frappaient de l'or avec Bitcoin et pensaient que OneCoin était une seconde chance. Beaucoup ont été frappés par la personnalité et la persuasion du "visionnaire" Dr Ruja. Les investisseurs n'ont peut-être pas compris la technologie, mais ils l'ont vue s'adresser à un large public ou à la conférence de l'Economist. On leur a montré des photographies de ses nombreux diplômes et des exemplaires du magazine Forbes avec son portrait sur la page couverture. Les diplômes sont authentiques. La couverture de Forbes ne l'est pas : il s'agissait en fait d'une couverture intérieure - une publicité payante - de Forbes Bulgaria, mais une fois la vraie couverture arrachée, elle était impressionnante. Mais il semble que ce n'est pas seulement la promesse de richesse qui incite les gens à croire. Après que Jen McAdam ait investi dans OneCoin, on lui a constamment dit qu'elle faisait partie de la " famille " OneCoin. Elle est entrée dans un groupe Whatsapp, avec son propre "leader" qui diffusait des informations à partir du siège à Sofia. Et le chef de McAdam l'a soigneusement préparée aux conversations avec les sceptiques de OneCoin. On vous dit de ne rien croire du " monde extérieur ", se souvient-elle. "C'est comme ça qu'ils l'appellent. Détesteurs " - Les bitcoiners sont des " détesteurs ". Même Google -'N'écoutez pas Google!'" Toute critique ou question embarrassante était activement découragée. "Si vous avez de la négativité, vous ne devriez pas faire partie de ce groupe, lui a-t-on dit. Le professeur Eileen Barker de la London School of Economics, qui a passé des années à étudier des groupes comme les Moonies et les Scientologues, dit qu'il y a des similitudes entre OneCoin et les sectes messianiques du millénaire, où les gens croient faire partie de quelque chose de grand qui va changer le monde - et peu importe les preuves, une fois inscrits, il est très difficile pour eux de reconnaître leurs erreurs. "Quand la prophétie échoue, ils croient plus fermement", dit-elle. "Surtout si vous avez investi quelque chose, non seulement de l'argent, mais aussi de la foi, de la réputation, de l'intelligence. Vous pensez : "Attendez encore un peu." L'argent peut pousser les gens à investir, mais le sentiment d'appartenance, de faire quelque chose, d'accomplir quelque chose, est la raison pour laquelle ils restent, dit M. Barker. "Et en ce sens, c'est du culte." Dans un monde idéal, les organismes de réglementation prendraient des mesures pour protéger les consommateurs contre les escroqueries comme OneCoin. Mais les autorités du monde entier ont été lentes à réagir, en partie parce que le domaine des cryptomonnaies est relativement nouveau. La Financial Conduct Authority (FCA) du Royaume-Uni, qui est responsable de la réglementation des marchés financiers au Royaume-Uni, a publié un avertissement sur son site Web seulement en septembre 2016. "Nous croyons que les consommateurs devraient se méfier de OneCoin. "Nous sommes préoccupés par le risque potentiel que cela représente pour les consommateurs britanniques." Moins d'un an plus tard, l'avertissement a été retiré du site Web. La FCA a déclaré qu'elle était en hausse depuis assez longtemps, mais les promoteurs de OneCoin ont présenté ceci comme la preuve que les autorités britanniques considéraient OneCoin comme un investissement légitime. "Voilà la réponse, directement de la bouche du cheval, c'est officiel ", a déclaré un promoteur de l'Alberta, au Canada, dans une vidéo affichée en ligne. "S'ils pensaient toujours que nous étions une compagnie frauduleuse, alors devinez quoi, cet avertissement n'est pas supprimé. Finie la farce." Plusieurs événements OneCoin ont eu lieu au Royaume-Uni après que la FCA a mis fin à l'avertissement, et l'argent a continué à être investi. La CAF n'a pas répondu à la demande de commentaires de la BBC. Le fait que OneCoin opère à l'échelle internationale a également créé des difficultés pour les autorités. En août de cette année, la police de la ville de Londres a mis fin à une enquête de deux ans sur OneCoin. "Les sociétés et les individus qui sont à l'origine de OneCoin sont basés en dehors de la juridiction britannique," dit-il. "Nous n'avons pas été en mesure d'identifier des actifs basés au Royaume-Uni, qui pourraient être utilisés pour dédommager les investisseurs britanniques." De telles explications n'offrent pas beaucoup de réconfort aux personnes touchées. "Je suis dévastée pour toutes les victimes britanniques ", m'a dit Jen McAdam lorsqu'elle a appris la nouvelle. Elle dirige maintenant des groupes de soutien Whatsapp pour les investisseurs de OneCoin qui se rendent compte qu'ils ont été escroqués. "Où est le soutien ? Où est l'aide ? De plus en plus de gens vont faire la promotion de ce projet. C'est le feu vert pour les fraudeurs de OneCoin de continuer et d'extorquer plus d'argent à des personnes innocentes au Royaume-Uni et rien n'a été fait à ce sujet. Ils s'en fichent !" La police de la ville de Londres a dit à la BBC : "Il n'y avait pas suffisamment de preuves à l'appui de poursuites criminelles contre des individus basés au Royaume-Uni, bien que la force n'ait jamais précisé qu'il n'y avait eu aucune préoccupation au sujet de OneCoin. La force a fourni de l'aide à des partenaires étrangers d'application de la loi dans le cadre de leurs enquêtes concernant le personnel de OneCoin et elle continuera de le faire. Si vous pensez avoir été victime d'une fraude en relation avec OneCoin ou si vous soupçonnez quelqu'un de commercialiser activement OneCoin, veuillez le signaler à Action Fraud en ligne." Jusqu'à cette semaine, cependant, le siège social de OneCoin restait ouvert et les gens continuaient à promouvoir la monnaie. Dans la région de Ntangamo en Ouganda, non loin de la frontière rwandaise, la plupart des gens vivent de la culture de bananes, ou parfois de manioc, de patate douce, de haricots ou d'arachide. En 2016, c'est ici que Daniel Lienhardt, 22 ans, est venu alors qu'il était en train de rassembler les 700 000 shillings ougandais (250 $ ou 148.892 FCFA) dont il avait besoin pour acheter une trousse de démarrage OneCoin. Il avait déjà 400 000 shillings d'économies, et pour lever le reste, il retourna de la capitale, Kampala, à sa maison familiale, prit trois chèvres élevées par ses jeunes frères, et les vendit. "Il n'y avait pas d'autre moyen", dit-il avec regret. Daniel fait partie des milliers d'Ougandais qui ont adhéré à la fausse cryptomonnaie du Dr Ruja - et les documents financiers OneCoin divulgués à la BBC révèlent qu'avec le temps, les investisseurs comme lui sont devenus de plus en plus importants pour OneCoin. En Europe, moins d'argent a été investi au cours du premier semestre de 2017 comparativement à la même période en 2016. Mais en Afrique, au Moyen-Orient et dans le sous-continent indien, c'était l'inverse. Au fur et à mesure que l'argent commençait à s'épuiser en Europe, les promoteurs se sont tournés de plus en plus vers des pays comme l'Ouganda. Daniel nous a emmenés, Georgia et moi, à la rencontre de Prudence, qui l'a présenté pour la première fois à OneCoin. Ils sont toujours amis, même si les deux réalisent maintenant que c'est une arnaque. Prudence est infirmière dans un bidonville de Kampala, qui pensait pouvoir gagner plus d'argent en vendant OneCoin et en recrutant de nouveaux investisseurs. Un promoteur principal lui a donné une belle voiture pour impressionner les clients et lui a demandé de rendre visite aux agriculteurs lorsque leurs récoltes étaient en cours et qu'ils avaient de l'argent dans leurs poches. Les gens des villages font confiance aux gens de la ville, nous dit Prudence. Pour acheter les paquets, certains ont vendu leur bétail, leurs terres et même leurs maisons - avec des conséquences désastreuses. "Certains de leurs enfants sont assis à la maison sans aller à l'école - certains n'ont nulle part où dormir. Certains courent parce qu'ils ont obtenu des prêts d'une banque. Certains se cachent. Certains sont divorcés." Si quelqu'un demande à Prudence quand l'investissement va livrer les richesses promises, elle lui dit d'attendre. Elle ne peut pas se résoudre à leur dire la vérité. "Je me cache en quelque sorte. Je ne veux pas que les gens que j'ai présentés dans OneCoin me voient bouger. Ils peuvent facilement me tuer. Ils pensaient que j'avais mangé leur argent." Mais bien qu'elle ait cessé de recruter, beaucoup d'autres ne l'ont pas fait, et il y a encore beaucoup d'acheteurs intéressés, dit-elle. L'un des principaux bureaux de OneCoin à Kampala est rattaché à une église. Il y a des vidéos du pasteur, connu sous le nom de Mgr Fred, qui dirige la congrégation en appel et en réponse. "Une vie !" crie-t-il. "Une pièce de monnaie !" répond la congrégation. Nous avons appris que l'évêque Fred est maintenant l'un des principaux promoteurs de OneCoin au pays, bien qu'il affirme qu'il n'en fait plus la promotion pendant les offices religieux. Comme dans d'autres pays, OneCoin s'est répandu ici grâce à des réseaux d'amis et de familles. Avec Daniel et Georgia, j'ai voyagé vers le sud pour rencontrer sa mère. Elle vit dans une maison en béton avec un toit en tôle - cinq petites pièces, une petite télévision et un espace de cuisine. Une serviette couvre la porte d'entrée, et à quelques mètres de là se trouve son champ, où elle cultive sa propre nourriture et vend tout ce qui reste sur le marché local. La famille avait économisé environ 3 000 livres sterling (2.300.428 FCFA) pour acheter un magasin de maïs afin que la mère de Daniel puisse cesser de passer chaque jour dans les champs. Mais quand Daniel a découvert l'existence de OneCoin, cela lui a soudain semblé être une bien meilleure alternative. Sa mère avait des doutes, mais il l'a persuadée de mettre l'argent dans OneCoin à la place. Elle n'avait pas d'ordinateur ou de téléphone intelligent pour faire ses propres recherches. Elle ne parle pas anglais non plus, alors je suis choquée de découvrir, alors que nous nous asseyons et parlons, que Daniel n'a jamais vraiment dit à sa mère que l'argent était perdu. "Je ne lui ai jamais dit directement que ça ne marcherait pas - qu'il n'y a plus d'argent, plus d'espoir ", me dit-il. "Je lui ai dit que ça changeait. Ils ne cessent de remettre à plus tard. Que je ne sais pas à quoi ils pensent. C'est peut-être juste un retard. Je ne lui ai pas donné la confirmation à 100% que ça ne marchera pas." Je lui demande pourquoi pas. "C'est difficile. C'est difficile à dire." La mère de Daniel nous dit ensuite que lorsqu'elle nous a vus pour la première fois, Georgia et moi, elle a supposé que c'était bon signe - que cela signifiait peut-être que son argent allait enfin arriver. Elle demande quelles nouvelles nous avons à propos de OneCoin. Va-t-elle récupérer son argent ? Je regarde Daniel. "Peut-être que tu peux lui dire... Peut-être..." dit-il. Il ne semble pas sûr que ce soit une bonne idée. Cela le mettrait peut-être dans une position inconfortable. Je ne veux pas être la personne qui annonce la nouvelle à la mère de Daniel. Georgia suggère que nous disions à la mère de Daniel que nous sommes journalistes et que nous enquêtons sur OneCoin parce que beaucoup de gens ne reçoivent pas leur argent. Daniel traduit, et la réponse de sa mère revient. "Si vous avez votre argent et qu'on vous l'enlève, la vie devient stressante ", dit-elle. "Tu as planifié, planifié quelque chose. Si ça n'arrive pas, la vie est dure." Lorsque nous avons commencé à planifier le podcast "La Reine disparue de la Cryptomonnaie" en fin 2018, personne n'avait vraiment la moindre idée de ce qui est arrivé au Dr Ruja après sa disparition. Ce n'est qu'au début de cette année que les autorités américaines ont révélé qu'elle s'était envolée pour Athènes le 25 octobre 2017. Et même alors, la question restait : où était-elle allée ensuite ? Il y a eu des rumeurs, bien sûr, beaucoup d'entre elles. Igor Alberts, le pivot du MLM, a déclaré qu'il avait entendu dire qu'elle avait des passeports russes et ukrainiens et qu'elle voyageait entre la Russie et Dubaï. Il a également été suggéré qu'il y a des gens puissants qui pourraient la protéger dans sa Bulgarie natale - et qu'elle pourrait se cacher à la vue de tous à cause de la chirurgie plastique qui la rend méconnaissable. J'ai même entendu dire qu'elle pourrait être à Londres. D'autres nous ont dit qu'elle était morte - ce qui reste une possibilité. C'est clairement une question pour un professionnel, et c'est pourquoi Georgia et moi sommes allés voir le détective privé Alan McLean. Trouver des gens est sa spécialité, et il y a une chose sur laquelle il dit que nous devrions nous concentrer. "Quel était son style de vie ? C'est la chose la plus importante de toutes ", dit-il. "Retourne à sa vie avant OneCoin. Trouvez qui étaient ses amis, son style de vie, sa famille." Un autre conseil qu'il nous donne est de savoir où elle a été sur son yacht. Nous devrions essayer d'enlever le mouchard, dit-il, et il n'a pas l'air de plaisanter. J'explique que c'est probablement au-delà de mes capacités (en plus d'être illégal). Puis il m'a dit de vérifier quels yachts ont été achetés à Athènes au moment de son arrivée de Sofia. "A mon avis, pour ce que ça vaut, elle se déplace autour de la Méditerranée", dit-il. Quelques semaines après notre rencontre, Alan reprend contact avec nous, avec des informations étonnantes. Ses collègues - également des détectives privés - ont visité des restaurants haut de gamme à Athènes armés de photos de Ruja, et dans l'un d'eux, plusieurs serveurs ont affirmé se souvenir clairement de son dîner là-bas plus tôt cette année. Quand Georgia et moi les avons appelés pour vérifier, ils l'ont confirmé. Il semble donc que Ruja soit toujours en vie et qu'elle puisse visiter une capitale européenne sans craindre d'être arrêtée. Une autre piste s'offre à nous lorsque nous visitons un étrange concours de beauté OneCoin à Bucarest. C'est aussi scintillant qu'on pourrait s'y attendre. Les hommes boivent du champagne à la bouteille, tout le monde nous regarde d'une manière qui nous met mal à l'aise. On s'imprègne de l'atmosphère, on encourage le candidat britannique et on s'en va. Mais plus tard, nous apprenons que nous aurions pu être en présence du Dr Ruja - qu'elle était là, dans la même pièce, juste devant notre nez. Sauf maintenant avec la chirurgie plastique, et si difficile à repérer. De Grèce ou de Roumanie, le Dr Ruja pourrait être extradé vers les États-Unis. Si c'est vrai qu'elle était dans ces pays plus tôt cette année, elle a probablement une fausse identité. Prenant au sérieux le conseil d'Alan McLean sur l'étude de la vie du Dr Ruja avant OneCoin, Géorgia et moi nous tournons vers Internet, qui heureusement n'oublie rien. Même l'entrée la plus obscure ou le commentaire inoffensif sur un forum est généralement sauvegardé quelque part, et avec assez de recherche peut être trouvé. Vous avez entendu parler de Google, mais il existe plusieurs autres moteurs de recherche spécialisés dans ce domaine. Nous commençons donc à déterrer les adresses précédentes, les amis connus, les anciens numéros de téléphone, tout ce qui pourrait nous aider. Nous savions déjà que le Dr Ruja avait passé une partie de son enfance à Schramberg, dans le sud de l'Allemagne. Nous avions également visité la ville de Waltenhofen en Bavière, non loin de là, où son père et elle ont acheté une aciérie il y a une dizaine d'années, un épisode qui a conduit à son procès pour fraude. (Elle a reçu une amende et une condamnation avec sursis en octobre 2016.) Pendant son séjour à Waltenhofen, nous avons appris qu'elle avait un mari allemand, un avocat du célèbre cabinet Linklaters. Mais nous avons quand même été surpris quand, lors de nos recherches sur Internet, Francfort a commencé à réapparaître encore et encore. Ce n'était pas un endroit qu'on avait pensé à chercher. Il y avait plusieurs vieilles adresses dans la région de Francfort - celles qu'elle avait publiées sur des forums il y a de nombreuses années, ou qui étaient associées d'une manière ou d'une autre à ses anciens numéros de téléphone. Puis nous avons commencé à regarder de vieilles photos de Ruja, et nous avons repéré une amie qui est apparue avec elle jusqu'en 2011. Et cet ami visitait le quartier le plus riche de Francfort en été cette année. À partir d'un minuscule fragment d'affiche annonçant un tournoi de tennis, un expert a identifié le parc dans lequel une photo a été prise. Nous avons également appris que le Dr Ruja a eu une fille fin 2016, et qu'elle est restée très proche d'elle. La fille, nous a-t-on dit, pourrait être à Francfort. C'est aussi là que le mari du Dr Ruja - ou peut-être son ex-mari - vit et travaille. Armés d'un micro et de plusieurs photos du Dr Ruja, nous nous sommes rendus à Francfort et avons fouillé les vieilles adresses et les quartiers fermés qui seraient les plus chers d'Allemagne. Quelques personnes ont regardé les photos et ont fait une longue pause, suscitant nos espoirs - mais ont ensuite dit qu'ils ne l'avaient pas reconnue. Un facteur pensait reconnaître le nom, mais il n'en était pas sûr. Nous avons appelé l'avocat qui est (ou était) marié avec elle, et il ne voulait pas parler. On s'est rapprochés d'elle ? Pourrait-elle vraiment se cacher au cœur de l'UE ? On n'en sait rien. Francfort n'est probablement pas le seul endroit où elle va - ce pourrait être l'un de plusieurs endroits, y compris peut-être Dubaï et la Russie. Quelques jours plus tard, nous avons reçu un appel d'une source digne de confiance que nous ne pouvons identifier. Il nous a dit que nous avions raison - Francfort est en effet l'endroit où elle passe une grande partie de son temps. Mais il faut qu'on continue, qu'on trouve la maison. "Vous la trouverez," dit-il. "Tu dois creuser plus profond." Elle aurait su que nous la cherchions, a-t-il ajouté, et elle se serait moquée de nous. Le 5 novembre 2019, au lendemain du dernier épisode du podcast "La Reine disparue de la Cryptomonnaie", le frère du Dr Ruja, Konstantin Ignatov, a comparu au tribunal à New York, témoignant pour le gouvernement dans une affaire contre un avocat accusé de blanchiment de 400 millions de dollars de l'argent OneCoin fabriqué aux USA. Au tribunal, il a été révélé que M. Ignatov a signé un accord de plaidoyer le 4 octobre, dans lequel il a plaidé coupable à plusieurs accusations de fraude. Un sténographe judiciaire était là pour entendre son témoignage, et d'après son récit de la procédure, Ignatov semble avoir laissé entendre que sa sœur l'avait dupé avec la même ligne que celle que l'organisation avait lancée à ses investisseurs - que les critiques de OneCoin étaient des "détesteurs" qui ne pouvaient être crus. Elle a disparu, dit-il, parce qu'elle avait peur que quelqu'un de proche ne la livre au FBI. Elle s'était procurée un "grand passeport", dit-il, et lui avait demandé de se procurer des billets d'avion pour Vienne, puis pour Athènes. OneCoin a toujours nié tout acte répréhensible. Il l'a dit à la BBC : "OneCoin remplit tous les critères de la définition d'une monnaie cryptographique." Il a déclaré que le podcast "ne présentera aucune information véridique et ne peut être considéré comme objectif, ni impartial". Il a ajouté que les allégations formulées à ce sujet dans le monde entier étaient contestées, en déclarant : Nos partenaires, nos clients et nos avocats luttent avec succès contre cette action dans le monde entier et nous sommes convaincus que la vision d'un nouveau système sur la base d'une " révolution financière " sera établie. OneCoin était une arnaque familière avec une tournure numérique - une nouvelle version extrêmement réussie de l'ancien système pyramidal. Mais pour moi, il symbolise quelque chose d'autre aussi. Elle représente le côté sombre de l'évolution technologique rapide - la façon dont chaque nouvelle technologie crée de nouvelles opportunités et possibilités étonnantes pour ceux qui la comprennent, mais aussi la possibilité d'exploiter ceux qui ne la comprennent pas. Le Dr Ruja a identifié plusieurs points faibles de la société et les a exploités. Elle savait qu'il y aurait assez de gens soit assez désespérés, soit assez avides, soit assez confus pour parier sur OneCoin. Elle a compris que la vérité et les mensonges sont de plus en plus difficiles à distinguer quand il y a tant d'informations contradictoires en ligne. Elle a remarqué que la défense de la société contre OneCoin - les législateurs, la police et nous aussi, dans les médias, aurions du mal à comprendre ce qui se passait. Et, ce qui est le plus frustrant, c'est qu'elle a eu raison de deviner qu'au moment où nous l'aurions réalisé, elle serait partie, avec l'argent.
Bitcoin: comment une femme a arnaqué le monde, puis s'est volatilisée Ruja Ignatova se faisait appeler la "Reine de la monnaie numérique". Elle a déclaré aux gens qu'elle avait inventé une monnaie électronique pour rivaliser avec le Bitcoin, et les a persuadés d'investir des milliards. Puis, il y a deux ans, elle a disparu. Jamie Bartlett a passé des mois à enquêter sur sa méthode pour produire le fameux podcast de la reine disparue de la monnaie numérique, et à essayer de découvrir où elle se cache. LIRE AUSSI: Début juin 2016, une femme d'affaires de 36 ans, le Dr Ruja Ignatova, est montée sur scène au Wembley Arena devant des milliers de fans en délire. Elle était habillée, comme d'habitude, d'une robe de bal chère, portant de longues boucles d'oreilles en diamants et du rouge à lèvres rouge vif. Elle a déclaré à la foule enthousiaste que "OneCoin" était sur le point de devenir la plus grande monnaie électronique du monde "pour que tout le monde puisse effectuer des paiements partout". Le "Bitcoin" a été la première monnaie électronique et demeure la plus importante et la plus connue - sa hausse de valeur de quelques cents à des centaines de dollars par pièce à la mi-2016 avait provoqué une frénésie d'enthousiasme chez les investisseurs. L'idée de la monnaie numérique venait tout juste d'entrer en vogue. Beaucoup de gens cherchaient à s'impliquer dans cette étrange nouvelle opportunité. "OneCoin", a déclaré le Dr Ruja au public de Wembley, était le "Tueur de bitcoin". "Dans deux ans, plus personne ne parlera de Bitcoin !" cria-t-elle. Lire aussi: Partout dans le monde, les gens investissaient déjà leurs économies dans OneCoin, dans l'espoir de participer à cette nouvelle révolution. Des documents divulgués à la BBC montrent que les Britanniques ont dépensé près de 30 millions d'euros (19.678.709.999 FCFA) en OneCoin au cours des six premiers mois de 2016, dont 2 millions d'euros (1.311.913.999 FCFA) en une seule semaine - et que le taux d'investissement aurait pu augmenter après l'extravagance de Wembley. Entre août 2014 et mars 2017, plus de 4 milliards d'euros (2.623.828.000 FCFA) ont été investis dans des dizaines de pays. Du Pakistan au Brésil, de Hong Kong à la Norvège, du Canada au Yémen... et même en Palestine. Mais il y avait quelque chose de très important que ces investisseurs ne savaient pas. Pour expliquer ceci, je dois d'abord décrire brièvement comment fonctionne réellement une monnaie électronique. LIRE AUSSI: C'est notoirement difficile - allez en ligne et vous trouverez des centaines de descriptions différentes, dont certaines sont tout à fait déconcertantes pour le non-spécialiste. Mais c'est le premier principe à comprendre : l'argent n'a de valeur que parce que d'autres personnes pensent qu'il a de la valeur. Qu'il s'agisse de billets et de pièces de monnaie de la Banque d'Angleterre, de coquillages, de pierres précieuses ou d'allumettes - qui ont toujours été utilisés comme monnaie - cela ne fonctionne que lorsque tout le monde lui fait confiance. Pendant longtemps, les gens ont essayé de créer une forme de monnaie numérique indépendante des monnaies soutenues par l'Etat. Mais ils ont toujours échoué parce que personne ne pouvait leur faire confiance. Ils avaient toujours besoin d'un responsable capable de manipuler l'approvisionnement, et la falsification était trop facile. La raison pour laquelle tant de gens sont excités par Bitcoin est qu'il résout ce problème. Cela dépend d'un type spécial de base de données appelé une chaîne de blocs, qui est comme un énorme livre - dont les propriétaires de Bitcoin ont des copies indépendantes mais identiques. Chaque fois qu'un Bitcoin est envoyé de moi à quelqu'un d'autre, un enregistrement de cette transaction va dans le livre de tout le monde. Personne - ni les banques, ni les gouvernements, ni la personne qui l'invente - n'est responsable ou ne peut changer. Il y a des mathématiques très intelligentes derrière tout cela, mais cela signifie que les bitcoins ne peuvent pas être falsifiés, ils ne peuvent pas être piratés et ne peuvent pas être dépensés deux fois. (J'ai testé cette explication sur ma mère, la technophobe de la famille, et elle m'a dit que je n'avais pas été assez clair et que je devais recommencer. Alors ne vous inquiétez pas trop si vous ne le suivez pas non plus.) Le point clé est que ces bases de données spéciales de la chaîne de blocs sont ce qui fait fonctionner les monnaies électroniques comme Bitcoin. Lire aussi: Pour ses fans, il s'agit d'une nouvelle forme révolutionnaire de monnaie, avec la possibilité de mettre de côté les banques et les monnaies nationales, et de fournir des services bancaires pour quiconque possède un téléphone mobile. Et si vous arrivez tôt, vous pouvez faire fortune. Le génie du Dr Ruja était de prendre tout cela et de vendre l'idée aux masses. Mais il y avait quelque chose qui n'allait pas. Début octobre 2016, quatre mois après l'apparition du Dr Ruja à Londres, un agent de recrutement a fait appel à Bjorn Bjercke, un expert de la chaîne logistique, pour lui proposer une curieuse offre d'emploi. Une start-up de cryptologie bulgare recherchait un directeur technique. Bjercke aurait un appartement et une voiture - et un salaire annuel attractif d'environ £250,000 (191.805.631 FCFA). "Je me disais: 'Quel sera mon travail ? Quelles sont les choses que je vais devoir faire pour cette entreprise", se souvient-il. "Et il a dit: 'Tout d'abord, ils ont besoin d'une chaîne de blocage. Ils n'ont pas de chaîne de blocage aujourd'hui". "J'ai dit : "Quoi ? Tu m'as dit que c'était une société de cryptologie." L'agent a répondu que c'était exact. C'était une société de monnaie électronique, et elle fonctionnait depuis un certain temps - mais elle n'avait pas de chaîne de blocage. "Nous avons donc besoin que vous construisiez une chaîne de blocs", a-t-il poursuivi. "Quel est le nom de l'entreprise ?" demanda Bjercke. "C'est OneCoin." Il n'a pas accepté le poste. Un jour de printemps, quelques mois plus tôt, Jen McAdam avait reçu un message d'un ami au sujet d'une occasion d'investissement à ne pas manquer. Assise devant son ordinateur, la Glaswegian a cliqué sur un lien et s'est inscrite à un webinaire OneCoin. Au cours de l'heure qui a suivi ou presque, elle a écouté attentivement les gens parler avec enthousiasme de cette nouvelle monnaie électronique passionnante - comment elle pourrait transformer ses fortunes. Toutes étaient "très optimistes, pleines de haricots, pleines de passion", se souvient-elle. "Vous avez tellement de chance de voir ce webinaire en ce moment, lui a-t-on dit. "Tu n'en es qu'à un stade si précoce et ça va se passer comme Bitcoin. Ça va grossir." Les animateurs du webinaire ont parlé de la carrière brillante du Dr Ruja : Université d'Oxford, titulaire d'un doctorat de l'Université de Constance, a travaillé pour McKinsey and Company, un cabinet de conseil en gestion réputé.... Un discours prononcé par le Dr Ruja lors d'une conférence organisée par le magazine The Economist a été présenté - et c'est ce qui a convaincu McAdam. "Qui a coché une case... Le pouvoir de la femme - bien joué ! J'étais fier d'elle." A la fin du webinaire, elle avait décidé d'investir 1 000 € (655.957 FCFA). C'était facile : vous avez acheté des jetons OneCoin, et ceux-ci ont ensuite généré des pièces qui sont entrées dans votre compte. Un jour, on lui a dit qu'elle serait bientôt capable de retransformer ces pièces en euros ou en livres sterling. Ça avait l'air d'être de l'argent facile. Peut-être que 1 000 € n'était pas suffisant ? Les promoteurs ont dit que ce sont les plus gros forfaits qui ont vraiment changé la vie. Le plus petit paquet coûtait 140 € (91.833 FCFA), mais ils sont allés jusqu'à 118.000 € (77.402.926 FCFA). Une semaine plus tard, McAdam acheta un paquet "magnat" pour 5 000 euros (3.279.785 FCFA). Peu de temps après, elle avait investi 10.000 € (6.559.570 FCFA) de son propre argent - et persuadé ses amis et sa famille d'investir 250.000 € (163.989.250 FCFA) de leur argent. Elle a regardé avec enthousiasme sur le site Web OneCoin alors que la valeur de ses pièces augmentait constamment. En peu de temps, ils avaient dépassé les 100 000 livres sterling (76.713.258 FCFA), soit un rendement 10 fois supérieur. Elle a commencé à planifier des vacances et des voyages d'affaires. Mais vers la fin de l'année, Jen McAdam a été contactée par un étranger sur Internet. Il prétendait être un bon Samaritain, quelqu'un qui avait étudié attentivement OneCoin et qui voulait parler à des gens qui avaient investi. À contrecœur, elle a accepté une conversation sur Skype. Il s'est avéré être une bagarre de cris, mais la vie de McAdam s'en trouverait changée. L'étranger était Timothy Curry, un passionné de Bitcoin et défenseur de la monnaie électronique. Il pensait que OneCoin donnerait une mauvaise réputation aux monnaies cryptées, et il a dit sans ambages à McAdam que c'était une arnaque - "la plus grande arnaque dans le monde [expletif]". Il a dit qu'il pouvait le prouver aussi. "Eh bien, prouvez-le-moi !" me répondit-elle, vivement. Au cours des semaines suivantes, Curry a envoyé un flux d'informations sur le fonctionnement des monnaies électroniques : liens, articles, vidéos YouTube. Il lui a présenté Bjorn Bjercke, le développeur de la chaîne de blocage qui disait qu'il n'y avait pas de chaîne de blocage. Il a fallu trois mois à McAdam pour tout passer en revue, mais des questions commençaient à se poser. Elle a commencé à demander aux dirigeants de son groupe OneCoin s'il y avait une chaîne de blocage. Au début, on lui a dit que c'était quelque chose qu'elle n'avait pas besoin de savoir, mais quand elle a persisté, elle a finalement eu la vérité dans un message vocal en avril 2017. "OK Jen... ils ne veulent pas divulguer ce genre d'information, juste au cas où quelque chose tournerait mal là où la chaîne de blocage est détenue. Lire aussi: De plus, en tant qu'application, elle n'a pas besoin d'un serveur derrière elle. C'est donc notre technologie de chaîne de blocs, un serveur SQL avec une base de données." Mais à ce stade, grâce à Curry et Bjercke, elle savait qu'une base de données SQL Server standard n'était pas la base d'une véritable monnaie électronique. Le gestionnaire de la base de données pourrait y aller et la modifier à volonté. "Je me suis dit : "Quoi ? Et littéralement, mes jambes sont tombées et je suis tombée par terre ", dit-elle. La conclusion inéluctable était que ces nombres croissants sur le site Web OneCoin n'avaient aucun sens - ils n'étaient que des nombres tapés dans un ordinateur par un employé OneCoin. Loin de mettre fin à leurs soucis financiers, elle et ses amis et sa famille avaient jeté un quart de million d'euros. Dr Ruja disparait Bien que Jen McAdam ait maintenant vu la lumière, peu d'autres investisseurs de OneCoin l'avaient vue. Le Dr Ruja voyageait encore à travers le monde pour vendre sa vision - sauter de Macao à Dubaï en passant par Singapour, remplir des arènes, attirer de nouveaux investisseurs. OneCoin continuait de croître rapidement et le Dr Ruja commençait à dépenser sa nouvelle fortune : acheter des propriétés de plusieurs millions de dollars dans la capitale bulgare, Sofia, et la station balnéaire de la mer Noire de Sozopol. Pendant ses temps morts, elle organisait des fêtes sur son luxueux yacht The Davina. En juillet 2017, la pop star américaine Bebe Rexha a donné un concert privé. Malgré le succès de façade, les ennuis commençaient à se faire sentir. L'ouverture d'un marché d'échange promis de longue date qui permettrait de convertir les OneCoin en espèces n'a cessé d'être retardée - et les investisseurs étaient de plus en plus inquiets. Cette question devait être résolue lors d'un grand rassemblement de promoteurs européens de pièces uniques à Lisbonne, au Portugal, en octobre 2017. Mais le jour venu, Dr Ruja - qui était célèbre pour sa ponctualité - ne s'est pas présentée. "Elle était en route. Personne ne savait pourquoi elle n'était pas là ", se souvient une déléguée. Les appels et les messages frénétiques sont restés sans réponse. Le siège social à Sofia, où elle était une présence si imposante, ne savait rien non plus. Le Dr Ruja avait disparu. Certains craignaient qu'elle n'ait été tuée ou enlevée par les banques, qui, leur avait-on dit, avaient le plus à craindre de la révolution de la cryptomonnaie. En fait, elle était passée sous terre. Les dossiers du FBI présentés dans des documents judiciaires plus tôt cette année indiquent que le 25 octobre 2017, deux semaines seulement après son absence à Lisbonne, elle a pris un vol Ryanair de Sofia à Athènes. Et puis elle a complètement disparu du radar. C'est la dernière fois qu'on a vu ou entendu parler du Dr Ruja. Le produit le plus réussi de MLM (Marketing multi-niveaux) Igor Alberts porte tout en noir et or. Chaussures noir et or, costume à plis noir et or, chemise noir et or, lunettes de soleil noir et or, et il porte une épaisse bague noir et or. Et chaque vêtement est Dolce et Gabbana. "Quand vous regardez mes vêtements, ils sont disciplinés", dit-il. Sa femme, Andreea Cimbala, acquiesce de la tête, ajoutant que s'il se réveille et met des sous-vêtements roses, il s'en tient au rose quand il choisit sa chemise, son pantalon et sa veste. Ils vivent dans une énorme maison dans un quartier aisé de la banlieue d'Amsterdam. A l'entrée de leur hôtel particulier se trouve un portail en fer forgé de 10 pieds de haut avec leurs noms et le slogan "Quels rêves pourraient venir". Une Maserati et une Aston Martin sont garées dehors. Alberts a grandi dans un quartier pauvre. Puis il s'est lancé dans le marketing de réseau, ou marketing multi-niveaux (MLM) comme on l'appelle souvent, et a commencé à faire de l'argent. Beaucoup d'argent. Il affirme avoir réalisé un chiffre d'affaires de 100 millions d'euros (65.595.700.003 FCFA) au cours des 30 dernières années. Voici comment fonctionne le marketing multi-niveaux. Je paie 100 £ (76.681 FCFA) pour commencer à vendre des comprimés de vitamines directement aux gens. Je vends une boîte à mes amis, Georgia et Phil, et je fais une petite part. Mais ensuite, je recrute Georgia et Phil pour commencer à vendre aussi, et je fais une réduction sur leurs ventes aussi. Ils sont maintenant dans ce qu'on appelle ma lignée descendante. Phil et Georgia recrutent tous les deux chacun deux personnes, puis tous les quatre en recrutent deux autres, et ainsi de suite. Cela se développe très rapidement comme des champignons - 25 rondes de recrutement plus tard et tout le monde au Royaume-Uni serait en train de vendre des vitamines. (Et moi, au sommet, je ferais une part sur toutes les ventes.) MLM n'est pas illégal. De grandes entreprises comme Amway et Herbalife utilisent ces techniques. Mais elle est controversée, parce qu'en général, seul un petit nombre de personnes gagne tout l'argent. Elle est également connue pour ses promesses exagérées de bénéfices élevés et ses objectifs de vente difficiles. Lorsqu'il n'y a rien à vendre et que tout l'argent est gagné en recrutant d'autres personnes, c'est illégal et on l'appelle d'un autre nom : un système pyramidal. En mai 2015, Igor Alberts, déjà un vendeur de MLM très prospère, a été invité à un événement OneCoin à Dubaï, où il a rencontré beaucoup de gens, tous apparemment chanceux avec cette nouvelle monnaie. Le Dr Ruja elle-même a fait forte impression avec ses "robes de princesse" et sa vision d'une révolution financière. Igor est revenu avec une nouvelle mission - et a donné de nouvelles instructions à tous les vendeurs de sa lignée descendante : arrêtez ce que vous faites, et commencez à vendre OneCoin. "Nous avons rassemblé les équipes et nous avons commencé à travailler comme des fous ", dit-il. "Nous avons gagné près de 90 000 euros (59.036.130 FCFA) en un mois grâce à rien. Bang !" Le génie du Dr Ruja a été de reconnaître que les vendeurs MLM établis avec d'énormes lignes descendantes étaient le véhicule parfait pour commercialiser sa fausse pièce de monnaie - un plan que le FBI dit qu'elle appelle en privé "la salope de Wall Street, rencontre MLM". C'était le secret du succès de OneCoin. Il ne s'agissait pas seulement d'une fausse cryptomonnaie, c'était un système pyramidal démodé, avec la fausse pièce comme "produit". Pas étonnant qu'il se soit propagé comme un feu de forêt. Assez rapidement, Igor Alberts réalisait plus d'un million d'euros par mois avec OneCoin, qui est rapidement devenu le plus gros produit du marketing de réseau. "Aucune autre compagnie ne s'en est approchée ", dit M. Alberts. Soixante pour cent des revenus qu'Igor Alberts et Andreea Cimbala sont tirés de OneCoin (au final, plus de 2 millions d'euros par mois) ont été versés en espèces, le reste en OneCoin. Mais ils ont utilisé une partie de cet argent pour acheter plus de OneCoin. Comme presque tous les autres participants, ils étaient convaincus qu'ils gagnaient une fortune. "J'ai fait le calcul du nombre de pièces dont nous avions besoin pour devenir la personne la plus riche de la planète ", dit Igor. J'ai dit à Andreea : "Nous devons le construire jusqu'à 100 millions de pièces, parce que lorsque cette pièce atteint 100 millions d'euros et que nous en avons 100 millions, nous sommes plus riches que Bill Gates". C'est mathématique. C'est aussi simple que ça." La nature des réseaux MLM - où les gens recrutent souvent d'autres personnes qui leur sont proches - crée un sentiment flou de responsabilité. Le blâme n'est pas facile à répartir. Et si les vendeurs ont investi leur propre argent, ils sont aussi des victimes. Après la non-comparution du Dr Ruja à Lisbonne, Igor Alberts, comme Jen McAdam, a demandé à voir des preuves de la chaîne de blocage. Il n'a pas compris, et en décembre 2017, il a démissionné. Je lui demande s'il se sentait coupable d'avoir vendu à tant de gens une pièce de monnaie qui n'existait pas et d'avoir fait tant d'argent dans le processus. "Je me sentais responsable. Pas de culpabilité", répond-il. "On ne peut jamais vous reprocher de croire en quelque chose. Je n'avais aucune idée que ça pouvait être faux. Je ne savais même pas ce qu'est une chaîne de blocage... Quel doute puis-je avoir ?" Il souligne qu'il a dépensé des millions de dollars pour acheter OneCoin, peut-être plus que n'importe qui d'autre. Par contre, Jen McAdam dit qu'elle porte un lourd fardeau de culpabilité. Je lui demande combien elle a gagné en vendant OneCoin et elle me répond que c'était 3 000 (1.967.871 FCFA) à 1 800 euros (1.180.722 FCFA), dont elle a reçu en liquide et qu'elle a utilisé pour acheter plus de OneCoin. Elle se sent coupable envers ceux qu'elle a présentés à OneCoin, dit-elle, mais aussi envers son défunt père, un mineur, qui a travaillé dur toute sa vie dans des conditions horribles, et lui a laissé l'argent qu'elle a ensuite donné. Il est difficile de savoir combien d'argent a été investi dans OneCoin. Selon des documents qui ont fait l'objet d'une fuite à la BBC, il y aurait 4 milliards d'euros entre août 2014 et mars 2017. Plus d'une personne m'a également dit que cela pourrait représenter jusqu'à 15 milliards d'euros. Il y a un dicton célèbre dans le journalisme : "Suivez l'argent." Avec Georgia Catt, producteur du podcast La Reine disparue de la cryptomonnaie", je suis donc allé voir Oliver Bullough, un expert de ce qu'il appelle Moneyland - le monde parallèle sombre où les criminels et les super-riches cachent leur richesse. Le problème, explique-t-il, c'est que suivre l'argent n'est pas aussi facile qu'il n'y paraît, car les criminels structurent leurs entreprises et leurs comptes bancaires de telle sorte que leurs actifs semblent disparaître. "Ils existent toujours", dit-il, dans son jardin près du village de Hay-on-Wye. "Vous pouvez encore les utiliser pour acheter des choses, vous pouvez encore les utiliser pour acheter de l'influence politique et de belles maisons et yachts. Mais quand il s'agit de quelqu'un qui essaie de les trouver - qu'il s'agisse d'un journaliste ou d'un policier - ils sont invisibles." Il n'est donc pas surprenant que la structure organisationnelle de OneCoin soit incroyablement compliquée. En voici un exemple : Ruja a acheté une très grande propriété dans le centre de Sofia. Techniquement, elle appartenait à une société appelée One Property. Elle appartenait à une autre société appelée Risk Ltd. Risk Ltd appartenait à Ruja, mais a ensuite été transférée à quelques Panaméens sans nom, mais elle était toujours gérée par une autre société appelée Peragon. Et Peragon appartenait à une autre société appelée Artefix, qui appartenait à la mère de Ruja, Veska. Et puis en 2017, la propriété d'Artefix a été vendue à un homme inconnu d'une vingtaine d'années. Oliver décrit ce genre d'arrangement vertigineux comme étant "incroyablement standard". Pendant plusieurs mois, un journaliste français du nom de Maxime Grimbert a tenté de débusquer le fonctionnement de OneCoin, en recueillant autant de noms de sociétés et de coordonnées bancaires que possible. Je montre ses résultats à Bullough, qui remarque immédiatement combien il y a d'entreprises britanniques. "Les entreprises britanniques sont les entreprises de choix ", commente-t-il. "Ils sont très faciles à installer et ils ont l'air légitimes." Il prend le premier sur la liste et consulte le site Web des entreprises. Tout est censé être transparent - le site Web contient les détails de chaque entreprise au Royaume-Uni. On pense qu'il s'agit d'un outil essentiel de lutte contre la corruption. "Nous en sommes très fiers dans ce pays ", dit-il. "Le problème, c'est que quand vous créez cette société, personne ne vérifie les informations fournies." Il clique pour voir l'historique de dépôt de la société, mais là où vous devriez voir les comptes de la société, il n'y a rien. "C'est un classique, s'exclame-t-il. "Regarde, il ne s'est rien passé. Ils n'ont déposé aucune information financière." Puis il essaie de vérifier les propriétaires de l'entreprise. Le Royaume-Uni a récemment commencé à insister pour que les entreprises inscrivent le nom de la personne qui exerce un "contrôle significatif" - le véritable propriétaire. "Cela signifie qu'on ne peut plus se cacher derrière une compagnie britannique ", dit-il en faisant défiler la page. "Oh, hey presto, ils n'ont pas déposé une personne avec un contrôle significatif. C'est illégal... C'est une société écran anonyme, aussi anonyme que tout ce qu'on peut acheter n'importe où aux Seychelles ou Nevis ou aux Iles Marshall ou au Vanuatu." Déroutant pour suivre les traces de l'argent. Dans une économie mondiale interconnectée, les actifs peuvent tout simplement disparaître et vous finissez par chasser les ombres. Lorsqu'il s'agit d'une escroquerie de plusieurs milliards d'euros, il n'est pas rare que des groupes de l'ombre s'en mêlent. Plusieurs des personnes que Georgia et moi avons interviewées ont parlé sombrement de personnes mystérieuses et de liens qu'elles ne voulaient pas nommer. "Quand vous parlez du montant d'argent qui a été investi dans OneCoin, bien sûr, il y a des gens qui sont en colère et qui feraient n'importe quoi pour faire taire quelqu'un comme moi ", dit Bjorn Bjercke, l'expert de la chaîne de blocage qui a découvert qu'il n'y en avait pas, et a commencé à en parler publiquement. Il me dit qu'il a reçu des menaces de mort parce qu'il s'est exprimé. "Si j'avais su ce que j'aurais dû traverser, je n'aurais jamais donné l'alerte. J'aurais simplement tourné le dos et je me serais éloigné ", dit-il. Quand je lui demande qui pourrait être derrière les menaces, il ne répond pas. "Je ne peux pas en parler. Ça commence à devenir très effrayant, très très très rapide." Selon Bjercke, le Dr Ruja ne s'attendait pas à ce que OneCoin grandisse autant. Les gens qui ont participé aux premières étapes lui ont dit que ce n'était pas censé être une escroquerie d'un milliard de dollars. Elle a essayé de le fermer, dit-il, mais les forces obscures ne l'ont pas laissée faire. "Une fois que OneCoin a dépassé les 10 millions, 20 millions, 30 millions, il s'est passé quelque chose qu'elle n'a pas pu arrêter ", dit Bjercke. "Je pense qu'elle avait si peur à l'automne 2017 qu'elle a décidé de sauter." Igor Alberts, l'agent de MLM, parle également de l'implication de "personnes très influentes". Quand je lui demande plus de détails, il me répond : "Non, je ne peux pas le dire parce que je ne veux pas prendre ce risque avec nos vies." On ne sait pas très bien de qui Bjorn et Igor parlent, ni même s'il s'agit des mêmes personnes, mais le ministère américain de la Justice prétend avoir la preuve d'un lien entre le frère du Dr Ruja, Konstantin Ignatov - qui a repris la gestion de OneCoin lorsque Ruja a disparu - et " des acteurs importants du crime organisé en Europe orientale ". Le 6 mars 2019, Konstantin Ignatov se trouvait à l'aéroport international de Los Angeles, attendant de retourner en Bulgarie après quelques réunions OneCoin aux Etats-Unis. Alors qu'il montait à bord de son vol de retour, il a été attaqué par des agents du FBI, arrêté et accusé de fraude en rapport avec OneCoin. À peu près à la même époque, les autorités américaines ont inculpé le Dr Ruja in absentia pour fraude électronique, fraude à la sécurité et blanchiment d'argent. Étonnamment, même après cela, OneCoin a continué à fonctionner - et les gens ont continué à y investir. Lorsque Georgia et moi avons visité Sofia un mois plus tard, le manoir personnel du Dr Ruja semblait fermé à clé et vide, mais le bureau OneCoin donnait l'impression d'être un lieu de travail occupé. Pourquoi tant de gens ont-ils continué à croire en OneCoin, malgré toutes les preuves ? Les investisseurs nous ont souvent dit que ce qui les avait d'abord attirés, c'était la crainte de passer à côté de la prochaine grande chose. Ils avaient lu, avec envie, les histoires de gens qui frappaient de l'or avec Bitcoin et pensaient que OneCoin était une seconde chance. Beaucoup ont été frappés par la personnalité et la persuasion du "visionnaire" Dr Ruja. Les investisseurs n'ont peut-être pas compris la technologie, mais ils l'ont vue s'adresser à un large public ou à la conférence de l'Economist. On leur a montré des photographies de ses nombreux diplômes et des exemplaires du magazine Forbes avec son portrait sur la page couverture. Les diplômes sont authentiques. La couverture de Forbes ne l'est pas : il s'agissait en fait d'une couverture intérieure - une publicité payante - de Forbes Bulgaria, mais une fois la vraie couverture arrachée, elle était impressionnante. Mais il semble que ce n'est pas seulement la promesse de richesse qui incite les gens à croire. Après que Jen McAdam ait investi dans OneCoin, on lui a constamment dit qu'elle faisait partie de la " famille " OneCoin. Elle est entrée dans un groupe Whatsapp, avec son propre "leader" qui diffusait des informations à partir du siège à Sofia. Et le chef de McAdam l'a soigneusement préparée aux conversations avec les sceptiques de OneCoin. On vous dit de ne rien croire du " monde extérieur ", se souvient-elle. "C'est comme ça qu'ils l'appellent. Détesteurs " - Les bitcoiners sont des " détesteurs ". Même Google -'N'écoutez pas Google!'" Toute critique ou question embarrassante était activement découragée. "Si vous avez de la négativité, vous ne devriez pas faire partie de ce groupe, lui a-t-on dit. Le professeur Eileen Barker de la London School of Economics, qui a passé des années à étudier des groupes comme les Moonies et les Scientologues, dit qu'il y a des similitudes entre OneCoin et les sectes messianiques du millénaire, où les gens croient faire partie de quelque chose de grand qui va changer le monde - et peu importe les preuves, une fois inscrits, il est très difficile pour eux de reconnaître leurs erreurs. "Quand la prophétie échoue, ils croient plus fermement", dit-elle. "Surtout si vous avez investi quelque chose, non seulement de l'argent, mais aussi de la foi, de la réputation, de l'intelligence. Vous pensez : "Attendez encore un peu." L'argent peut pousser les gens à investir, mais le sentiment d'appartenance, de faire quelque chose, d'accomplir quelque chose, est la raison pour laquelle ils restent, dit M. Barker. "Et en ce sens, c'est du culte." Dans un monde idéal, les organismes de réglementation prendraient des mesures pour protéger les consommateurs contre les escroqueries comme OneCoin. Mais les autorités du monde entier ont été lentes à réagir, en partie parce que le domaine des cryptomonnaies est relativement nouveau. La Financial Conduct Authority (FCA) du Royaume-Uni, qui est responsable de la réglementation des marchés financiers au Royaume-Uni, a publié un avertissement sur son site Web seulement en septembre 2016. "Nous croyons que les consommateurs devraient se méfier de OneCoin. "Nous sommes préoccupés par le risque potentiel que cela représente pour les consommateurs britanniques." Moins d'un an plus tard, l'avertissement a été retiré du site Web. La FCA a déclaré qu'elle était en hausse depuis assez longtemps, mais les promoteurs de OneCoin ont présenté ceci comme la preuve que les autorités britanniques considéraient OneCoin comme un investissement légitime. "Voilà la réponse, directement de la bouche du cheval, c'est officiel ", a déclaré un promoteur de l'Alberta, au Canada, dans une vidéo affichée en ligne. "S'ils pensaient toujours que nous étions une compagnie frauduleuse, alors devinez quoi, cet avertissement n'est pas supprimé. Finie la farce." Plusieurs événements OneCoin ont eu lieu au Royaume-Uni après que la FCA a mis fin à l'avertissement, et l'argent a continué à être investi. La CAF n'a pas répondu à la demande de commentaires de la BBC. Le fait que OneCoin opère à l'échelle internationale a également créé des difficultés pour les autorités. En août de cette année, la police de la ville de Londres a mis fin à une enquête de deux ans sur OneCoin. "Les sociétés et les individus qui sont à l'origine de OneCoin sont basés en dehors de la juridiction britannique," dit-il. "Nous n'avons pas été en mesure d'identifier des actifs basés au Royaume-Uni, qui pourraient être utilisés pour dédommager les investisseurs britanniques." De telles explications n'offrent pas beaucoup de réconfort aux personnes touchées. "Je suis dévastée pour toutes les victimes britanniques ", m'a dit Jen McAdam lorsqu'elle a appris la nouvelle. Elle dirige maintenant des groupes de soutien Whatsapp pour les investisseurs de OneCoin qui se rendent compte qu'ils ont été escroqués. "Où est le soutien ? Où est l'aide ? De plus en plus de gens vont faire la promotion de ce projet. C'est le feu vert pour les fraudeurs de OneCoin de continuer et d'extorquer plus d'argent à des personnes innocentes au Royaume-Uni et rien n'a été fait à ce sujet. Ils s'en fichent !" La police de la ville de Londres a dit à la BBC : "Il n'y avait pas suffisamment de preuves à l'appui de poursuites criminelles contre des individus basés au Royaume-Uni, bien que la force n'ait jamais précisé qu'il n'y avait eu aucune préoccupation au sujet de OneCoin. La force a fourni de l'aide à des partenaires étrangers d'application de la loi dans le cadre de leurs enquêtes concernant le personnel de OneCoin et elle continuera de le faire. Si vous pensez avoir été victime d'une fraude en relation avec OneCoin ou si vous soupçonnez quelqu'un de commercialiser activement OneCoin, veuillez le signaler à Action Fraud en ligne." Jusqu'à cette semaine, cependant, le siège social de OneCoin restait ouvert et les gens continuaient à promouvoir la monnaie. Dans la région de Ntangamo en Ouganda, non loin de la frontière rwandaise, la plupart des gens vivent de la culture de bananes, ou parfois de manioc, de patate douce, de haricots ou d'arachide. En 2016, c'est ici que Daniel Lienhardt, 22 ans, est venu alors qu'il était en train de rassembler les 700 000 shillings ougandais (250 $ ou 148.892 FCFA) dont il avait besoin pour acheter une trousse de démarrage OneCoin. Il avait déjà 400 000 shillings d'économies, et pour lever le reste, il retourna de la capitale, Kampala, à sa maison familiale, prit trois chèvres élevées par ses jeunes frères, et les vendit. "Il n'y avait pas d'autre moyen", dit-il avec regret. Daniel fait partie des milliers d'Ougandais qui ont adhéré à la fausse cryptomonnaie du Dr Ruja - et les documents financiers OneCoin divulgués à la BBC révèlent qu'avec le temps, les investisseurs comme lui sont devenus de plus en plus importants pour OneCoin. En Europe, moins d'argent a été investi au cours du premier semestre de 2017 comparativement à la même période en 2016. Mais en Afrique, au Moyen-Orient et dans le sous-continent indien, c'était l'inverse. Au fur et à mesure que l'argent commençait à s'épuiser en Europe, les promoteurs se sont tournés de plus en plus vers des pays comme l'Ouganda. Daniel nous a emmenés, Georgia et moi, à la rencontre de Prudence, qui l'a présenté pour la première fois à OneCoin. Ils sont toujours amis, même si les deux réalisent maintenant que c'est une arnaque. Prudence est infirmière dans un bidonville de Kampala, qui pensait pouvoir gagner plus d'argent en vendant OneCoin et en recrutant de nouveaux investisseurs. Un promoteur principal lui a donné une belle voiture pour impressionner les clients et lui a demandé de rendre visite aux agriculteurs lorsque leurs récoltes étaient en cours et qu'ils avaient de l'argent dans leurs poches. Les gens des villages font confiance aux gens de la ville, nous dit Prudence. Pour acheter les paquets, certains ont vendu leur bétail, leurs terres et même leurs maisons - avec des conséquences désastreuses. "Certains de leurs enfants sont assis à la maison sans aller à l'école - certains n'ont nulle part où dormir. Certains courent parce qu'ils ont obtenu des prêts d'une banque. Certains se cachent. Certains sont divorcés." Si quelqu'un demande à Prudence quand l'investissement va livrer les richesses promises, elle lui dit d'attendre. Elle ne peut pas se résoudre à leur dire la vérité. "Je me cache en quelque sorte. Je ne veux pas que les gens que j'ai présentés dans OneCoin me voient bouger. Ils peuvent facilement me tuer. Ils pensaient que j'avais mangé leur argent." Mais bien qu'elle ait cessé de recruter, beaucoup d'autres ne l'ont pas fait, et il y a encore beaucoup d'acheteurs intéressés, dit-elle. L'un des principaux bureaux de OneCoin à Kampala est rattaché à une église. Il y a des vidéos du pasteur, connu sous le nom de Mgr Fred, qui dirige la congrégation en appel et en réponse. "Une vie !" crie-t-il. "Une pièce de monnaie !" répond la congrégation. Nous avons appris que l'évêque Fred est maintenant l'un des principaux promoteurs de OneCoin au pays, bien qu'il affirme qu'il n'en fait plus la promotion pendant les offices religieux. Comme dans d'autres pays, OneCoin s'est répandu ici grâce à des réseaux d'amis et de familles. Avec Daniel et Georgia, j'ai voyagé vers le sud pour rencontrer sa mère. Elle vit dans une maison en béton avec un toit en tôle - cinq petites pièces, une petite télévision et un espace de cuisine. Une serviette couvre la porte d'entrée, et à quelques mètres de là se trouve son champ, où elle cultive sa propre nourriture et vend tout ce qui reste sur le marché local. La famille avait économisé environ 3 000 livres sterling (2.300.428 FCFA) pour acheter un magasin de maïs afin que la mère de Daniel puisse cesser de passer chaque jour dans les champs. Mais quand Daniel a découvert l'existence de OneCoin, cela lui a soudain semblé être une bien meilleure alternative. Sa mère avait des doutes, mais il l'a persuadée de mettre l'argent dans OneCoin à la place. Elle n'avait pas d'ordinateur ou de téléphone intelligent pour faire ses propres recherches. Elle ne parle pas anglais non plus, alors je suis choquée de découvrir, alors que nous nous asseyons et parlons, que Daniel n'a jamais vraiment dit à sa mère que l'argent était perdu. "Je ne lui ai jamais dit directement que ça ne marcherait pas - qu'il n'y a plus d'argent, plus d'espoir ", me dit-il. "Je lui ai dit que ça changeait. Ils ne cessent de remettre à plus tard. Que je ne sais pas à quoi ils pensent. C'est peut-être juste un retard. Je ne lui ai pas donné la confirmation à 100% que ça ne marchera pas." Je lui demande pourquoi pas. "C'est difficile. C'est difficile à dire." La mère de Daniel nous dit ensuite que lorsqu'elle nous a vus pour la première fois, Georgia et moi, elle a supposé que c'était bon signe - que cela signifiait peut-être que son argent allait enfin arriver. Elle demande quelles nouvelles nous avons à propos de OneCoin. Va-t-elle récupérer son argent ? Je regarde Daniel. "Peut-être que tu peux lui dire... Peut-être..." dit-il. Il ne semble pas sûr que ce soit une bonne idée. Cela le mettrait peut-être dans une position inconfortable. Je ne veux pas être la personne qui annonce la nouvelle à la mère de Daniel. Georgia suggère que nous disions à la mère de Daniel que nous sommes journalistes et que nous enquêtons sur OneCoin parce que beaucoup de gens ne reçoivent pas leur argent. Daniel traduit, et la réponse de sa mère revient. "Si vous avez votre argent et qu'on vous l'enlève, la vie devient stressante ", dit-elle. "Tu as planifié, planifié quelque chose. Si ça n'arrive pas, la vie est dure." Lorsque nous avons commencé à planifier le podcast "La Reine disparue de la Cryptomonnaie" en fin 2018, personne n'avait vraiment la moindre idée de ce qui est arrivé au Dr Ruja après sa disparition. Ce n'est qu'au début de cette année que les autorités américaines ont révélé qu'elle s'était envolée pour Athènes le 25 octobre 2017. Et même alors, la question restait : où était-elle allée ensuite ? Il y a eu des rumeurs, bien sûr, beaucoup d'entre elles. Igor Alberts, le pivot du MLM, a déclaré qu'il avait entendu dire qu'elle avait des passeports russes et ukrainiens et qu'elle voyageait entre la Russie et Dubaï. Il a également été suggéré qu'il y a des gens puissants qui pourraient la protéger dans sa Bulgarie natale - et qu'elle pourrait se cacher à la vue de tous à cause de la chirurgie plastique qui la rend méconnaissable. J'ai même entendu dire qu'elle pourrait être à Londres. D'autres nous ont dit qu'elle était morte - ce qui reste une possibilité. C'est clairement une question pour un professionnel, et c'est pourquoi Georgia et moi sommes allés voir le détective privé Alan McLean. Trouver des gens est sa spécialité, et il y a une chose sur laquelle il dit que nous devrions nous concentrer. "Quel était son style de vie ? C'est la chose la plus importante de toutes ", dit-il. "Retourne à sa vie avant OneCoin. Trouvez qui étaient ses amis, son style de vie, sa famille." Un autre conseil qu'il nous donne est de savoir où elle a été sur son yacht. Nous devrions essayer d'enlever le mouchard, dit-il, et il n'a pas l'air de plaisanter. J'explique que c'est probablement au-delà de mes capacités (en plus d'être illégal). Puis il m'a dit de vérifier quels yachts ont été achetés à Athènes au moment de son arrivée de Sofia. "A mon avis, pour ce que ça vaut, elle se déplace autour de la Méditerranée", dit-il. Quelques semaines après notre rencontre, Alan reprend contact avec nous, avec des informations étonnantes. Ses collègues - également des détectives privés - ont visité des restaurants haut de gamme à Athènes armés de photos de Ruja, et dans l'un d'eux, plusieurs serveurs ont affirmé se souvenir clairement de son dîner là-bas plus tôt cette année. Quand Georgia et moi les avons appelés pour vérifier, ils l'ont confirmé. Il semble donc que Ruja soit toujours en vie et qu'elle puisse visiter une capitale européenne sans craindre d'être arrêtée. Une autre piste s'offre à nous lorsque nous visitons un étrange concours de beauté OneCoin à Bucarest. C'est aussi scintillant qu'on pourrait s'y attendre. Les hommes boivent du champagne à la bouteille, tout le monde nous regarde d'une manière qui nous met mal à l'aise. On s'imprègne de l'atmosphère, on encourage le candidat britannique et on s'en va. Mais plus tard, nous apprenons que nous aurions pu être en présence du Dr Ruja - qu'elle était là, dans la même pièce, juste devant notre nez. Sauf maintenant avec la chirurgie plastique, et si difficile à repérer. De Grèce ou de Roumanie, le Dr Ruja pourrait être extradé vers les États-Unis. Si c'est vrai qu'elle était dans ces pays plus tôt cette année, elle a probablement une fausse identité. Prenant au sérieux le conseil d'Alan McLean sur l'étude de la vie du Dr Ruja avant OneCoin, Géorgia et moi nous tournons vers Internet, qui heureusement n'oublie rien. Même l'entrée la plus obscure ou le commentaire inoffensif sur un forum est généralement sauvegardé quelque part, et avec assez de recherche peut être trouvé. Vous avez entendu parler de Google, mais il existe plusieurs autres moteurs de recherche spécialisés dans ce domaine. Nous commençons donc à déterrer les adresses précédentes, les amis connus, les anciens numéros de téléphone, tout ce qui pourrait nous aider. Nous savions déjà que le Dr Ruja avait passé une partie de son enfance à Schramberg, dans le sud de l'Allemagne. Nous avions également visité la ville de Waltenhofen en Bavière, non loin de là, où son père et elle ont acheté une aciérie il y a une dizaine d'années, un épisode qui a conduit à son procès pour fraude. (Elle a reçu une amende et une condamnation avec sursis en octobre 2016.) Pendant son séjour à Waltenhofen, nous avons appris qu'elle avait un mari allemand, un avocat du célèbre cabinet Linklaters. Mais nous avons quand même été surpris quand, lors de nos recherches sur Internet, Francfort a commencé à réapparaître encore et encore. Ce n'était pas un endroit qu'on avait pensé à chercher. Il y avait plusieurs vieilles adresses dans la région de Francfort - celles qu'elle avait publiées sur des forums il y a de nombreuses années, ou qui étaient associées d'une manière ou d'une autre à ses anciens numéros de téléphone. Puis nous avons commencé à regarder de vieilles photos de Ruja, et nous avons repéré une amie qui est apparue avec elle jusqu'en 2011. Et cet ami visitait le quartier le plus riche de Francfort en été cette année. À partir d'un minuscule fragment d'affiche annonçant un tournoi de tennis, un expert a identifié le parc dans lequel une photo a été prise. Nous avons également appris que le Dr Ruja a eu une fille fin 2016, et qu'elle est restée très proche d'elle. La fille, nous a-t-on dit, pourrait être à Francfort. C'est aussi là que le mari du Dr Ruja - ou peut-être son ex-mari - vit et travaille. Armés d'un micro et de plusieurs photos du Dr Ruja, nous nous sommes rendus à Francfort et avons fouillé les vieilles adresses et les quartiers fermés qui seraient les plus chers d'Allemagne. Quelques personnes ont regardé les photos et ont fait une longue pause, suscitant nos espoirs - mais ont ensuite dit qu'ils ne l'avaient pas reconnue. Un facteur pensait reconnaître le nom, mais il n'en était pas sûr. Nous avons appelé l'avocat qui est (ou était) marié avec elle, et il ne voulait pas parler. On s'est rapprochés d'elle ? Pourrait-elle vraiment se cacher au cœur de l'UE ? On n'en sait rien. Francfort n'est probablement pas le seul endroit où elle va - ce pourrait être l'un de plusieurs endroits, y compris peut-être Dubaï et la Russie. Quelques jours plus tard, nous avons reçu un appel d'une source digne de confiance que nous ne pouvons identifier. Il nous a dit que nous avions raison - Francfort est en effet l'endroit où elle passe une grande partie de son temps. Mais il faut qu'on continue, qu'on trouve la maison. "Vous la trouverez," dit-il. "Tu dois creuser plus profond." Elle aurait su que nous la cherchions, a-t-il ajouté, et elle se serait moquée de nous. Le 5 novembre 2019, au lendemain du dernier épisode du podcast "La Reine disparue de la Cryptomonnaie", le frère du Dr Ruja, Konstantin Ignatov, a comparu au tribunal à New York, témoignant pour le gouvernement dans une affaire contre un avocat accusé de blanchiment de 400 millions de dollars de l'argent OneCoin fabriqué aux USA. Au tribunal, il a été révélé que M. Ignatov a signé un accord de plaidoyer le 4 octobre, dans lequel il a plaidé coupable à plusieurs accusations de fraude. Un sténographe judiciaire était là pour entendre son témoignage, et d'après son récit de la procédure, Ignatov semble avoir laissé entendre que sa sœur l'avait dupé avec la même ligne que celle que l'organisation avait lancée à ses investisseurs - que les critiques de OneCoin étaient des "détesteurs" qui ne pouvaient être crus. Elle a disparu, dit-il, parce qu'elle avait peur que quelqu'un de proche ne la livre au FBI. Elle s'était procurée un "grand passeport", dit-il, et lui avait demandé de se procurer des billets d'avion pour Vienne, puis pour Athènes. OneCoin a toujours nié tout acte répréhensible. Il l'a dit à la BBC : "OneCoin remplit tous les critères de la définition d'une monnaie cryptographique." Il a déclaré que le podcast "ne présentera aucune information véridique et ne peut être considéré comme objectif, ni impartial". Il a ajouté que les allégations formulées à ce sujet dans le monde entier étaient contestées, en déclarant : Nos partenaires, nos clients et nos avocats luttent avec succès contre cette action dans le monde entier et nous sommes convaincus que la vision d'un nouveau système sur la base d'une " révolution financière " sera établie. OneCoin était une arnaque familière avec une tournure numérique - une nouvelle version extrêmement réussie de l'ancien système pyramidal. Mais pour moi, il symbolise quelque chose d'autre aussi. Elle représente le côté sombre de l'évolution technologique rapide - la façon dont chaque nouvelle technologie crée de nouvelles opportunités et possibilités étonnantes pour ceux qui la comprennent, mais aussi la possibilité d'exploiter ceux qui ne la comprennent pas. Le Dr Ruja a identifié plusieurs points faibles de la société et les a exploités. Elle savait qu'il y aurait assez de gens soit assez désespérés, soit assez avides, soit assez confus pour parier sur OneCoin. Elle a compris que la vérité et les mensonges sont de plus en plus difficiles à distinguer quand il y a tant d'informations contradictoires en ligne. Elle a remarqué que la défense de la société contre OneCoin - les législateurs, la police et nous aussi, dans les médias, aurions du mal à comprendre ce qui se passait. Et, ce qui est le plus frustrant, c'est qu'elle a eu raison de deviner qu'au moment où nous l'aurions réalisé, elle serait partie, avec l'argent.
https://www.bbc.com/afrique/monde-50546263
0business
Reine Elizabeth II : qu'est-ce que le Commonwealth et à quoi sert-il ?
Après l'annonce du décès de la reine Elizabeth II le 8 septembre, les réactions ont été nombreuses - et variées - aux quatre coins du monde. Et l'une d'entre elles a particulièrement attiré l'attention : après les habituelles condoléances, le Premier ministre d'Antigua-et-Barbuda, Gaston Browne, a annoncé qu'il allait convoquer un référendum pour demander aux habitants s'ils veulent devenir une république indépendante. La petite île de la mer des Caraïbes est actuellement membre du Commonwealth des Nations, une organisation de 56 pays, dont 15 (y compris le Royaume-Uni) ont une reine ou un roi britannique comme chef d'État. Lire aussi sur BBC Afrique : "Il s'agit d'une question qui doit être soumise à un référendum..... dans les trois prochaines années, probablement", a déclaré Browne à ITV. En effet, cette organisation des nations, qui trouve son origine dans les territoires qui faisaient autrefois partie de l'Empire britannique, est celle à laquelle Elizabeth II a consacré le plus de temps au cours de son long règne. En effet, l'un de ses premiers actes notables en tant que reine a été une tournée de six mois dans la plupart de ces pays entre 1953 et 1954. "Elizabeth II croyait fermement au Commonwealth, même lorsque ses propres premiers ministres avaient depuis longtemps perdu la foi en cette organisation", note l'historien Sean Lang de l'université Anglia Ruskin. "Même en tant que chef du Commonwealth, elle a apporté son soutien et ses conseils aux dirigeants du Commonwealth qui étaient fortement opposés à leur propre gouvernement du Royaume-Uni", ajoute l'historien. Mais quelle est l'origine du soi-disant Commonwealth des Nations et quelle est son utilité ? Le premier nom de ce groupement était le Commonwealth britannique, qui est ensuite devenu le Commonwealth des Nations. Il s'agit essentiellement d'une organisation volontaire et non contraignante composée d'anciennes colonies britanniques et de dépendances actuelles, ainsi que d'autres pays n'ayant aucun lien historique avec le Royaume-Uni. L'organisation, qui compte 56 membres, a acquis sa forme actuelle après l'indépendance de l'Inde et du Pakistan vis-à-vis du Royaume-Uni en 1947, lorsqu'elle a été rebaptisée "Commonwealth of Nations". Après 1950, l'appartenance au Commonwealth n'implique plus la soumission à la couronne britannique. Dès lors, il devient une association de pays décolonisés, mais le chef du Commonwealth reste la personne qui dirige la monarchie au Royaume-Uni. Ce n'est qu'en 2012 qu'une sorte de charte a été établie, lorsqu'un engagement envers 16 valeurs fondamentales telles que la démocratie, l'égalité des sexes, le développement durable et la garantie de la paix et de la sécurité a été signé. Sa mission principale, selon ces chartes, est la coopération politique, économique et culturelle entre les pays membres, dont trois (l'Inde, le Royaume-Uni et le Canada) figurent parmi les dix premières économies de la planète. En fait, il existe entre les pays ce que l'on appelle "l'avantage du Commonwealth", selon lequel faire des affaires avec d'autres membres est presque 20 % moins cher que faire des affaires avec des non-membres. "La principale utilité de cette organisation est qu'elle met sur un pied d'égalité les puissances économiques et les pays en développement, ce qui facilite le commerce ou les échanges culturels", explique le chercheur et auteur Kapil Komireddi. Ou, comme l'a dit l'ancien ministre ougandais des affaires étrangères Martin Aliker : "La beauté du Commonwealth est que ses États membres ont l'assurance qu'ils peuvent se rapprocher, même lorsque de graves tensions apparaissent entre eux". Et pour le Royaume-Uni, elle est également importante en termes de chiffres : environ 9 % du commerce extérieur de l'île provient des échanges avec les pays du Commonwealth. Elle a également servi à créer des événements mondiaux, par exemple les Jeux du Commonwealth qui ont lieu tous les quatre ans. Cette année, elles se sont tenues dans la ville de Birmingham, au centre du Royaume-Uni. Cependant, le nouveau roi Charles III prend la tête d'une institution aux nombreux défis, qui devra trouver des moyens de rester pertinente au lendemain de la mort de sa mère. En effet, il avait lui-même déjà fait des déclarations concernant le désir des pays de quitter le Commonwealth ou de cesser d'avoir une relation institutionnelle avec le Royaume-Uni. "Notre famille du Commonwealth est, et restera toujours, une association libre de nations indépendantes et autonomes", a-t-il déclaré dans une interview accordée plus tôt cette année. Il a ajouté : "Je veux dire clairement, comme je l'ai déjà dit, que l'arrangement constitutionnel de chaque membre, en tant que république ou monarchie, est une question que chaque pays doit décider." Actuellement, quelque 2,7 milliards de personnes vivent dans les 54 territoires qui composent le Commonwealth. Cependant, pour de nombreux analystes, le Commonwealth tel qu'il est actuellement constitué ne peut être considéré comme une "organisation efficace". "Par exemple, pour un outil tel que l'"avantage du Commonwealth", il n'existe pas de données comparatives cohérentes permettant de voir comment les pays membres commercent et de vérifier si l'"avantage du Commonwealth" existe réellement", explique Philip Murphy, de l'Institut du Commonwealth britannique. M. Murphy souligne également que de nombreux pays africains ont réussi à développer leur économie sans utiliser les avantages de l'adhésion. "Beaucoup pensaient que le Brexit permettrait d'approfondir les liens commerciaux entre le Royaume-Uni et les pays du Commonwealth, mais cela ne s'est pas produit", conclut-il.
Reine Elizabeth II : qu'est-ce que le Commonwealth et à quoi sert-il ? Après l'annonce du décès de la reine Elizabeth II le 8 septembre, les réactions ont été nombreuses - et variées - aux quatre coins du monde. Et l'une d'entre elles a particulièrement attiré l'attention : après les habituelles condoléances, le Premier ministre d'Antigua-et-Barbuda, Gaston Browne, a annoncé qu'il allait convoquer un référendum pour demander aux habitants s'ils veulent devenir une république indépendante. La petite île de la mer des Caraïbes est actuellement membre du Commonwealth des Nations, une organisation de 56 pays, dont 15 (y compris le Royaume-Uni) ont une reine ou un roi britannique comme chef d'État. Lire aussi sur BBC Afrique : "Il s'agit d'une question qui doit être soumise à un référendum..... dans les trois prochaines années, probablement", a déclaré Browne à ITV. En effet, cette organisation des nations, qui trouve son origine dans les territoires qui faisaient autrefois partie de l'Empire britannique, est celle à laquelle Elizabeth II a consacré le plus de temps au cours de son long règne. En effet, l'un de ses premiers actes notables en tant que reine a été une tournée de six mois dans la plupart de ces pays entre 1953 et 1954. "Elizabeth II croyait fermement au Commonwealth, même lorsque ses propres premiers ministres avaient depuis longtemps perdu la foi en cette organisation", note l'historien Sean Lang de l'université Anglia Ruskin. "Même en tant que chef du Commonwealth, elle a apporté son soutien et ses conseils aux dirigeants du Commonwealth qui étaient fortement opposés à leur propre gouvernement du Royaume-Uni", ajoute l'historien. Mais quelle est l'origine du soi-disant Commonwealth des Nations et quelle est son utilité ? Le premier nom de ce groupement était le Commonwealth britannique, qui est ensuite devenu le Commonwealth des Nations. Il s'agit essentiellement d'une organisation volontaire et non contraignante composée d'anciennes colonies britanniques et de dépendances actuelles, ainsi que d'autres pays n'ayant aucun lien historique avec le Royaume-Uni. L'organisation, qui compte 56 membres, a acquis sa forme actuelle après l'indépendance de l'Inde et du Pakistan vis-à-vis du Royaume-Uni en 1947, lorsqu'elle a été rebaptisée "Commonwealth of Nations". Après 1950, l'appartenance au Commonwealth n'implique plus la soumission à la couronne britannique. Dès lors, il devient une association de pays décolonisés, mais le chef du Commonwealth reste la personne qui dirige la monarchie au Royaume-Uni. Ce n'est qu'en 2012 qu'une sorte de charte a été établie, lorsqu'un engagement envers 16 valeurs fondamentales telles que la démocratie, l'égalité des sexes, le développement durable et la garantie de la paix et de la sécurité a été signé. Sa mission principale, selon ces chartes, est la coopération politique, économique et culturelle entre les pays membres, dont trois (l'Inde, le Royaume-Uni et le Canada) figurent parmi les dix premières économies de la planète. En fait, il existe entre les pays ce que l'on appelle "l'avantage du Commonwealth", selon lequel faire des affaires avec d'autres membres est presque 20 % moins cher que faire des affaires avec des non-membres. "La principale utilité de cette organisation est qu'elle met sur un pied d'égalité les puissances économiques et les pays en développement, ce qui facilite le commerce ou les échanges culturels", explique le chercheur et auteur Kapil Komireddi. Ou, comme l'a dit l'ancien ministre ougandais des affaires étrangères Martin Aliker : "La beauté du Commonwealth est que ses États membres ont l'assurance qu'ils peuvent se rapprocher, même lorsque de graves tensions apparaissent entre eux". Et pour le Royaume-Uni, elle est également importante en termes de chiffres : environ 9 % du commerce extérieur de l'île provient des échanges avec les pays du Commonwealth. Elle a également servi à créer des événements mondiaux, par exemple les Jeux du Commonwealth qui ont lieu tous les quatre ans. Cette année, elles se sont tenues dans la ville de Birmingham, au centre du Royaume-Uni. Cependant, le nouveau roi Charles III prend la tête d'une institution aux nombreux défis, qui devra trouver des moyens de rester pertinente au lendemain de la mort de sa mère. En effet, il avait lui-même déjà fait des déclarations concernant le désir des pays de quitter le Commonwealth ou de cesser d'avoir une relation institutionnelle avec le Royaume-Uni. "Notre famille du Commonwealth est, et restera toujours, une association libre de nations indépendantes et autonomes", a-t-il déclaré dans une interview accordée plus tôt cette année. Il a ajouté : "Je veux dire clairement, comme je l'ai déjà dit, que l'arrangement constitutionnel de chaque membre, en tant que république ou monarchie, est une question que chaque pays doit décider." Actuellement, quelque 2,7 milliards de personnes vivent dans les 54 territoires qui composent le Commonwealth. Cependant, pour de nombreux analystes, le Commonwealth tel qu'il est actuellement constitué ne peut être considéré comme une "organisation efficace". "Par exemple, pour un outil tel que l'"avantage du Commonwealth", il n'existe pas de données comparatives cohérentes permettant de voir comment les pays membres commercent et de vérifier si l'"avantage du Commonwealth" existe réellement", explique Philip Murphy, de l'Institut du Commonwealth britannique. M. Murphy souligne également que de nombreux pays africains ont réussi à développer leur économie sans utiliser les avantages de l'adhésion. "Beaucoup pensaient que le Brexit permettrait d'approfondir les liens commerciaux entre le Royaume-Uni et les pays du Commonwealth, mais cela ne s'est pas produit", conclut-il.
https://www.bbc.com/afrique/region-62902850
5sports
Décès de la star du NBA kobe Bryant: le rapport de l'autopsie publié
Le rapport d'autopsie de l'accident d'hélicoptère qui a emporté la star du basket-ball Kobe Bryant a permis de déterminer que le traumatisme dû à un objet contondant était la cause de la mort des neuf victimes. Le document de 180 pages a également révélé que le pilote, Ara Zobayan, 50 ans, n'avait consommé ni drogue ni alcool. La cause de l'accident du 26 janvier, qui s'est produit en Californie lors d'un épais brouillard, est toujours en cours d'investigation. La fille de Bryant, Gianna, 13 ans, était avec lui à bord de l'hélicoptère. Les passagers, dont deux des coéquipiers de basket de Gianna, leurs parents et un entraîneur se rendaient à un tournoi à Thousand Oaks où Bryant devait officier comme entraîneur. Alyssa Altobelli, John Altobelli, Keri Altobelli, Sarah Chester, Payton Chester, Christina Mauser sont tous morts aux côtés des Bryant, et le pilote Ara Zobayan lorsque l'hélicoptère s'est écrasé sur une colline au nord de Los Angeles. "Le 28 janvier, la cause de la mort des neuf victimes a été jugée comme étant un traumatisme contondant, dû au crash de l'appareil", selon l'examen. "La cause de la mort a été certifiée comme étant un accident". Les résultats de l'autopsie ont été publiés sur le site web du bureau du médecin légiste du comté de Los Angeles vendredi. Bryant, cinq fois champion de la NBA, a joué pour les Los Angeles Lakers tout au long de sa carrière et est considéré comme l'un des plus grands joueurs de l'histoire. Il a pris sa retraite en avril 2016, après 20 ans de carrière au sein de l'équipe. Les avocats de sa veuve, Vanessa Bryant, ont intenté un procès à la société qui exploitait l'hélicoptère. Elle allègue que Zobayan, le pilote, qui est mort dans le crash, n'a pas évalué les données météorologiques avant de décoller. Par ailleurs, au début de cette année, le shérif du comté de Los Angeles a déclaré que huit de ses agents avaient admis posséder des photos du site du crash. Alex Villanueva a déclaré qu'il était "dévasté" et avait "le cœur brisé" par leur conduite. Il a dit qu'il avait demandé aux agents de supprimer les images.
Décès de la star du NBA kobe Bryant: le rapport de l'autopsie publié Le rapport d'autopsie de l'accident d'hélicoptère qui a emporté la star du basket-ball Kobe Bryant a permis de déterminer que le traumatisme dû à un objet contondant était la cause de la mort des neuf victimes. Le document de 180 pages a également révélé que le pilote, Ara Zobayan, 50 ans, n'avait consommé ni drogue ni alcool. La cause de l'accident du 26 janvier, qui s'est produit en Californie lors d'un épais brouillard, est toujours en cours d'investigation. La fille de Bryant, Gianna, 13 ans, était avec lui à bord de l'hélicoptère. Les passagers, dont deux des coéquipiers de basket de Gianna, leurs parents et un entraîneur se rendaient à un tournoi à Thousand Oaks où Bryant devait officier comme entraîneur. Alyssa Altobelli, John Altobelli, Keri Altobelli, Sarah Chester, Payton Chester, Christina Mauser sont tous morts aux côtés des Bryant, et le pilote Ara Zobayan lorsque l'hélicoptère s'est écrasé sur une colline au nord de Los Angeles. "Le 28 janvier, la cause de la mort des neuf victimes a été jugée comme étant un traumatisme contondant, dû au crash de l'appareil", selon l'examen. "La cause de la mort a été certifiée comme étant un accident". Les résultats de l'autopsie ont été publiés sur le site web du bureau du médecin légiste du comté de Los Angeles vendredi. Bryant, cinq fois champion de la NBA, a joué pour les Los Angeles Lakers tout au long de sa carrière et est considéré comme l'un des plus grands joueurs de l'histoire. Il a pris sa retraite en avril 2016, après 20 ans de carrière au sein de l'équipe. Les avocats de sa veuve, Vanessa Bryant, ont intenté un procès à la société qui exploitait l'hélicoptère. Elle allègue que Zobayan, le pilote, qui est mort dans le crash, n'a pas évalué les données météorologiques avant de décoller. Par ailleurs, au début de cette année, le shérif du comté de Los Angeles a déclaré que huit de ses agents avaient admis posséder des photos du site du crash. Alex Villanueva a déclaré qu'il était "dévasté" et avait "le cœur brisé" par leur conduite. Il a dit qu'il avait demandé aux agents de supprimer les images.
https://www.bbc.com/afrique/monde-52691932
0business
Côte d'Ivoire : les universités privées, bénédiction ou malédiction?
Près de la moitié des étudiants sont inscrits dans les universités privées en Côte d'Ivoire. En effet, le système éducatif public a du mal à répondre à la demande. Mais les études coûtent cher dans ces établissements qui parfois fonctionnent avec des irrégularités. C'est un reportage de l'émission économique Question d'Argent. Autres reportages de cette émission: Le coworking, une tendance qui séduit en Afrique De vendeur au marché, il devient le roi des condiments au Mali L'ampoule, une brillante invention
Côte d'Ivoire : les universités privées, bénédiction ou malédiction? Près de la moitié des étudiants sont inscrits dans les universités privées en Côte d'Ivoire. En effet, le système éducatif public a du mal à répondre à la demande. Mais les études coûtent cher dans ces établissements qui parfois fonctionnent avec des irrégularités. C'est un reportage de l'émission économique Question d'Argent. Autres reportages de cette émission: Le coworking, une tendance qui séduit en Afrique De vendeur au marché, il devient le roi des condiments au Mali L'ampoule, une brillante invention
https://www.bbc.com/afrique/region-49475137
3politics
Ibrahim Mbombo Njoya : qui était le roi du peuple Bamoun du Cameroun décédé en France?
Le roi du peuple Bamoun ; peuple d'Afrique centrale établi à l'ouest du Cameroun, est décédé ce lundi 27 septembre en France, des suites de maladie. Pour toute sa communauté et pour le Cameroun tout entier ce décès est une grosse perte en raison du parcours et de l'importance du «défunt roi». C'est très précisément le 27 octobre 1937 qu'Ibrahim Mbombo Njoya a vu le jour à Foumban, chef-lieu du département du Noun dans la Région de l'Ouest au Cameroun. Après avoir complété son cursus primaire dans sa ville natale, le futur roi fera son cycle secondaire en France, puis reviendra les parachever au Lycée Général Leclerc de Yaoundé. Après son Baccalauréat, direction Dakar. C'est en effet dans la capitale sénégalaise qu'Ibrahim Mbombo entamera des études supérieures, à l'Institut d'Etudes Administratives Africain de Dakar. Il y obtiendra un diplôme du deuxième degré. De retour dans son pays le 19ème roi des Bamouns commence sa carrière dans l'administration publique en 1958 au poste d'Attaché au Cabinet du Haut-commissaire de la République française au Cameroun, ce jusqu'à l'indépendance du pays en 1960. De 1960 à 1962, il occupe tour à tour les fonctions de Chef de Cabinet du Secrétaire d'Etat à la Présidence de la République chargé de l'Information, Chef de Cabinet du Ministre des Forces Armées, et enfin Directeur de Cabinet du Ministre des Forces armées. Ce n'est pas tout ; il est ensuite nommé Commissaire Général à la Jeunesse, aux Sports et à l'Éducation populaire. Trois ans plus tard, le 25 mai 1965 précisément, il fera son entrée au Gouvernement en qualité de Ministre adjoint de l'Education, de la Jeunesse et de la Culture. Sorti du gouvernement en 1970, il est nommé Ambassadeur du Cameroun en Guinée Equatoriale, puis Ambassadeur du Cameroun en Egypte jusqu'en 1981. La longue série de nominations dont il a été le bénéficiaire se poursuit. Le 4 décembre 1981, il est nommé Vice-ministre des Affaires étrangères par le Président Ahmadou Ahidjo. 34 jours plus tard, le 7 janvier 1982, il devient Ministre de la Jeunesse et des Sports. Commence alors une carrière ministérielle ininterrompue, qui le portera, sous la Présidence de Paul BIYA, aux fonctions de Ministre de l'Information et de la Culture du 21 novembre 1986 au 16 mai 1988, ministre de l'Administration Territoriale du 16 mai 1988 au 7 septembre 1990, de nouveau ministre de la Jeunesse et des Sports dès le 7 septembre 1990 et enfin ministre Délégué à la Présidence chargé des Relations avec les Assemblées à partir du 9 avril 1992. A lire également sur BBC Afrique: Une vie de « Roi » Fait Sultan Roi des Bamoun en 1992, le 19eme au trône, le règne d'Ibrahim Mbombo Njoya sur l'empire de Foumban s'est étendu jusqu'à sa mort. En sa qualité de roi de cette communauté, une série de réalisations sont à son actif tel que la construction du Musée des rois Bamouns ou encore le rétablissement du Nguon, le festival culturel du peuple Bamoun interdit en 1924 par l'administration coloniale française. C'est le 21 septembre qu' Ibrahim Mbombo Njoya, a été évacué en France après avoir contracté une forme sévère de Covid-19, selon plusieurs médias camerounais. Il a rendu l'âme à Paris. Ibrahim Mbombo Njoya meurt à l'âge de 84 et laisse derrière lui une famille nombreuse. Les réactions qui ont suivi après l'annonce de la mort du roi des Bamoun sont nombreuses. "Le Cameroun perd une figure emblématique de son histoire récente", a écrit Moussa Njoya, biographe du défunt. L'expert en science politique salue également la mémoire d'un « homme d'une grande pluralité ». Pour Moussa Njoya le disparu a œuvré au rayonnement de la culture camerounaise tout comme à la consolidation de la paix et de l'état républicain ; à ce propos juste après l'annonce de la mort du roi Ibrahim Mbombo Njoya, n'a pas manqué de témoigner de « l'appel à l'alternance » formulé par le disparu, ce malgré sa proximité de longue date avec l'actuel président du Cameroun Paul Biya. En effet selon le disparu l'alternance politique est une piste de solution pour la résolution des crises que connaît le Cameroun.
Ibrahim Mbombo Njoya : qui était le roi du peuple Bamoun du Cameroun décédé en France? Le roi du peuple Bamoun ; peuple d'Afrique centrale établi à l'ouest du Cameroun, est décédé ce lundi 27 septembre en France, des suites de maladie. Pour toute sa communauté et pour le Cameroun tout entier ce décès est une grosse perte en raison du parcours et de l'importance du «défunt roi». C'est très précisément le 27 octobre 1937 qu'Ibrahim Mbombo Njoya a vu le jour à Foumban, chef-lieu du département du Noun dans la Région de l'Ouest au Cameroun. Après avoir complété son cursus primaire dans sa ville natale, le futur roi fera son cycle secondaire en France, puis reviendra les parachever au Lycée Général Leclerc de Yaoundé. Après son Baccalauréat, direction Dakar. C'est en effet dans la capitale sénégalaise qu'Ibrahim Mbombo entamera des études supérieures, à l'Institut d'Etudes Administratives Africain de Dakar. Il y obtiendra un diplôme du deuxième degré. De retour dans son pays le 19ème roi des Bamouns commence sa carrière dans l'administration publique en 1958 au poste d'Attaché au Cabinet du Haut-commissaire de la République française au Cameroun, ce jusqu'à l'indépendance du pays en 1960. De 1960 à 1962, il occupe tour à tour les fonctions de Chef de Cabinet du Secrétaire d'Etat à la Présidence de la République chargé de l'Information, Chef de Cabinet du Ministre des Forces Armées, et enfin Directeur de Cabinet du Ministre des Forces armées. Ce n'est pas tout ; il est ensuite nommé Commissaire Général à la Jeunesse, aux Sports et à l'Éducation populaire. Trois ans plus tard, le 25 mai 1965 précisément, il fera son entrée au Gouvernement en qualité de Ministre adjoint de l'Education, de la Jeunesse et de la Culture. Sorti du gouvernement en 1970, il est nommé Ambassadeur du Cameroun en Guinée Equatoriale, puis Ambassadeur du Cameroun en Egypte jusqu'en 1981. La longue série de nominations dont il a été le bénéficiaire se poursuit. Le 4 décembre 1981, il est nommé Vice-ministre des Affaires étrangères par le Président Ahmadou Ahidjo. 34 jours plus tard, le 7 janvier 1982, il devient Ministre de la Jeunesse et des Sports. Commence alors une carrière ministérielle ininterrompue, qui le portera, sous la Présidence de Paul BIYA, aux fonctions de Ministre de l'Information et de la Culture du 21 novembre 1986 au 16 mai 1988, ministre de l'Administration Territoriale du 16 mai 1988 au 7 septembre 1990, de nouveau ministre de la Jeunesse et des Sports dès le 7 septembre 1990 et enfin ministre Délégué à la Présidence chargé des Relations avec les Assemblées à partir du 9 avril 1992. A lire également sur BBC Afrique: Une vie de « Roi » Fait Sultan Roi des Bamoun en 1992, le 19eme au trône, le règne d'Ibrahim Mbombo Njoya sur l'empire de Foumban s'est étendu jusqu'à sa mort. En sa qualité de roi de cette communauté, une série de réalisations sont à son actif tel que la construction du Musée des rois Bamouns ou encore le rétablissement du Nguon, le festival culturel du peuple Bamoun interdit en 1924 par l'administration coloniale française. C'est le 21 septembre qu' Ibrahim Mbombo Njoya, a été évacué en France après avoir contracté une forme sévère de Covid-19, selon plusieurs médias camerounais. Il a rendu l'âme à Paris. Ibrahim Mbombo Njoya meurt à l'âge de 84 et laisse derrière lui une famille nombreuse. Les réactions qui ont suivi après l'annonce de la mort du roi des Bamoun sont nombreuses. "Le Cameroun perd une figure emblématique de son histoire récente", a écrit Moussa Njoya, biographe du défunt. L'expert en science politique salue également la mémoire d'un « homme d'une grande pluralité ». Pour Moussa Njoya le disparu a œuvré au rayonnement de la culture camerounaise tout comme à la consolidation de la paix et de l'état républicain ; à ce propos juste après l'annonce de la mort du roi Ibrahim Mbombo Njoya, n'a pas manqué de témoigner de « l'appel à l'alternance » formulé par le disparu, ce malgré sa proximité de longue date avec l'actuel président du Cameroun Paul Biya. En effet selon le disparu l'alternance politique est une piste de solution pour la résolution des crises que connaît le Cameroun.
https://www.bbc.com/afrique/region-58735511
0business
Énergies renouvelables : comment le Maroc a misé sur le solaire
Le Maroc s'est fait un nom en tant que leader en matière de climat. Les énergies renouvelables représentent près des deux cinquièmes de sa capacité électrique, certaines subventions aux combustibles fossiles sont progressivement supprimées et le pays revendique certains des plus grands projets d'énergie propre au monde. Le pays reçoit de nombreux éloges pour ses actions de décarbonisation. Si sa réputation est méritée, il n'en reste pas moins que le pays est confronté à de réels défis : sa position géographique dans un point chaud du globe le rend vulnérable aux effets du changement climatique. Et même s'il cherche à mettre fin à sa dépendance à l'égard des combustibles fossiles, sa demande énergétique augmente rapidement. A surtout lire sur BBC Afrique : Malgré ces défis, le Maroc dispose d'un énorme potentiel naturel de production d'énergie solaire, éolienne et hydroélectrique, et prend des mesures importantes pour le réaliser. L'action nationale du Maroc en matière de changement climatique remonte au milieu des années 2000, lorsque le pays prend la décision de devenir un leader régional en matière d'énergie propre et de faire avancer des projets massifs d'énergies renouvelables. Les dirigeants du pays misent sur ces transformations majeures pour être économiquement compétitifs à l'avenir, ainsi que pour réduire la dépendance à l'égard des importations de combustibles fossiles et assurer la sécurité de l'approvisionnement énergétique, explique Mohamed Alaoui, directeur général d'Africa Climate Solutions, un cabinet de conseil basé à Casablanca. En 2009, le Maroc met en place un plan énergétique ambitieux visant à ce que 42 % de la capacité électrique totale installée soit constituée d'énergies renouvelables d'ici 2020. Ce plan entraîne une forte expansion de l'énergie éolienne et solaire au cours de la décennie suivante, la capacité photovoltaïque (PV) étant multipliée par 16 (bien que partant d'une base faible) et l'énergie éolienne par 6 d'ici 2020. Le Maroc construit également le complexe Noor-Ouarzazate, la plus grande centrale solaire concentrée du monde, un énorme réseau de miroirs incurvés répartis sur 3 000 hectares (11,6 miles carrés) qui concentrent les rayons du soleil vers des tubes de fluide, le liquide chaud étant ensuite utilisé pour produire de l'énergie. En juin 2021, le Maroc met à jour son engagement climatique auprès des Nations unies en promettant de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 17 à 18 % d'ici à 2030 par rapport à un scénario de statu quo, avec un objectif élargi à une réduction de 42 à 46 % à condition de recevoir une aide internationale. Le pays déploie également des efforts considérables pour réduire le soutien de l'État aux combustibles fossiles, profitant de la faiblesse des prix du pétrole en 2014-2015 pour supprimer progressivement les subventions à l'essence et au fioul. Le pays est félicité pour avoir utilisé l'argent économisé sur les subventions aux combustibles fossiles afin d'augmenter les fonds destinés à l'éducation et de mettre en place un régime d'assurance maladie. Cependant, le soutien financier aux produits pétroliers avoisine toujours les 3,4 milliards de dollars (2,5 milliards de livres), soit environ deux tiers du déficit budgétaire annuel du Maroc. Si les émissions du Maroc sont faibles par rapport à celles de nombreux pays plus développés, la combustion de combustibles fossiles pour la production d'énergie et de ciment reste une source importante d'émissions dans le pays. Le Maroc importe toujours la majeure partie de son énergie pour répondre à sa consommation croissante d'énergie, qui augmente à un taux annuel moyen de 6,5 % entre 2002 et 2015. Une grande partie de cette énergie importée est produite à partir de combustibles fossiles. Le Maroc dépend particulièrement de l'énergie du charbon, qu'il développe parallèlement aux énergies renouvelables, et environ 40 % de l'électricité du pays provient du charbon. Toutefois, lors de la conférence sur le climat COP26 qui s'est tenue à Glasgow ce mois-ci, le Maroc fait partie des 20 pays qui se sont engagés à ne pas construire de nouvelles centrales électriques au charbon. Pour réduire les émissions, une transformation "rapide et radicale" des industries, de l'urbanisme et des infrastructures doit être mise en place immédiatement, affirme Fatima Driouech, professeur associé de météorologie à l'Université polytechnique Mohammed VI et vice-présidente du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat. "Nous devons commencer à réduire les émissions de gaz à effet de serre dès aujourd'hui si nous voulons limiter le réchauffement à 1,5C et donc les impacts du changement climatique", déclare Mme Driouech. Elle note que de nombreux impacts du changement climatique dans des pays comme le Maroc peuvent encore être évités si nous agissons à temps. "Nous pourrions espérer l'éradication de la pauvreté et la réduction des inégalités si le réchauffement climatique était limité à 1,5C plutôt qu'à 2C ou plus." Outre le fait de moins compter sur le charbon pour réduire les émissions de carbone, certains soutiennent que les décideurs marocains devraient se concentrer davantage sur les projets à petite échelle et pas seulement sur les méga-projets, permettant ainsi aux entrepreneurs de répondre aux besoins spécifiques des différentes régions. "Si nous nous comparons à la Tunisie ou à l'Égypte, nous sommes très avancés dans les macro-projets, mais lorsque nous parlons d'énergie pour les particuliers et pour les industries, la réglementation fait défaut", explique Alaoui d'Africa Climate Solutions. "Nous avons une loi sur le climat mais nous n'avons pas de décrets qui permettraient aux personnes et aux industries de mettre en œuvre [facilement] les énergies renouvelables." D'autres affirment que les grandes initiatives marocaines en matière d'énergie propre, telles que le projet solaire concentré Noor, bénéficient principalement à des pays extérieurs au Maroc, et non à la population locale. Le Maroc se positionne comme un centre d'énergie propre ayant le potentiel d'exporter de l'énergie renouvelable vers l'Europe, et dispose déjà de deux câbles électriques le reliant à l'Espagne et de plans pour une connexion sous-marine avec le Royaume-Uni. Mais les mégaprojets tels que la centrale de Noor nécessitent l'extraction de grandes quantités d'eau dans une région où l'eau est rare, explique Mohammed Tazrouti, chargé de campagne pour Greenpeace au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. "Lorsque vous exportez de l'énergie, vous exportez de l'eau", dit Tazrouti. "Vous excluez d'autres communautés de ces ressources". Greenpeace exhorte également le Maroc à réformer et à améliorer sa loi sur les énergies renouvelables afin de "rendre moins gênante et moins bureaucratique la possession et la vente d'énergies renouvelables par les particuliers". Elle le pousse également à mettre en œuvre une loi permettant le raccordement au réseau des systèmes d'énergie renouvelable à petite échelle. Le Maroc lui-même commence déjà à ressentir les effets du changement climatique. Les températures annuelles moyennes du pays devraient augmenter de 1,1 °C à 3,5 °C d'ici 2060, en fonction de l'action climatique mondiale. Le royaume d'Afrique du Nord est situé dans un point chaud du changement climatique - l'Institut Max Planck de chimie prévoit que les températures au Moyen-Orient et en Afrique du Nord augmenteront deux fois plus vite que la moyenne mondiale. M. Tazrouti, de Greenpeace, estime que le Nord doit investir davantage dans les pays du Sud, dont le Maroc. "Un grand soutien est nécessaire dans les pays du Sud et les pays sous-développés et pauvres qui souffrent et sont en première ligne pour être affectés par le changement climatique", dit-il. Le Maroc a été le huitième plus grand bénéficiaire du financement climatique des pays riches en 2018 et 2019, recevant quelque 600 millions de dollars (348 851 430 000 FCFA). Les pays qui polluent le plus ont un impact désastreux sur le continent africain, affirme Abdeladim El Hafi, qui était commissaire général du Maroc lors de la conférence des Nations unies sur le climat qui s'est tenue à Marrakech en 2016 (COP22), et qui est aujourd'hui haut-commissaire aux eaux et forêts. De nombreux pays africains sont eux-mêmes loin de produire autant de carbone, mais ils subissent déjà les conséquences du changement climatique. "Des plans et une aide financière internationale sont nécessaires pour aider les pays vulnérables, les îles et les pays pauvres", déclare Alaoui, citant l'eau comme l'une des principales préoccupations environnementales du pays. "Au Maroc, nous avons besoin de politiques pour gérer, recycler et réutiliser l'eau. Nous avons besoin d'une assurance climatique pour les sécheresses et les incendies fréquents, et nous avons besoin d'une agriculture durable et intelligente." L'Institut des ressources mondiales avertit que les ressources en eau du Maroc sont soumises à un stress élevé, car la plupart d'entre elles sont utilisées pour l'agriculture domestique et pour ses industries. D'ici la fin du siècle, les précipitations pourraient diminuer de 20 à 30 %. La pénurie d'eau au Maroc frappe durement, car la collecte de l'eau reste un problème majeur dans ce pays à forte intensité agricole, laissant place au mécontentement et au désespoir. Ces dernières années, dans des endroits comme la ville de Zagora, dans le sud du Maroc, les habitants ont protesté contre les pénuries d'eau. D'une manière générale, il est nécessaire de mettre en place des réformes et des actions environnementales qui tiennent également compte de la riche biodiversité du pays, explique M. El Hafi. Les initiatives doivent également tenir compte des contextes et des besoins locaux, dit-il, ajoutant que les efforts déployés depuis des décennies ont ouvert la voie à un plan plus solide. "Les politiques relatives à la [pénurie] d'eau au Maroc depuis les années 1960 ont été assez visionnaires", dit-il. Par exemple, la décision de construire une multitude de grands barrages a permis au Maroc de traverser des périodes de sécheresse sans pénurie alimentaire, dit-il. L'écologiste Hajar Khamlichi, basée à Tanger, pense également qu'il est possible de s'adapter au changement climatique et de résoudre le problème de l'eau. Certains programmes marocains constituent des pas encourageants dans la bonne direction, dit-elle, notamment l'utilisation de stations d'épuration des eaux usées pour traiter l'eau destinée à l'irrigation, la construction de nouveaux barrages et le dessalement de l'eau de mer alimenté par des énergies renouvelables. "Il faut encore mettre en place des politiques et une vision", dit-elle. Khamlichi, président et cofondateur du Réseau méditerranéen des jeunes pour le climat, qui rassemble différentes organisations de jeunes des pays méditerranéens, estime que les défis climatiques croissants au Maroc doivent être relevés de front. "Il y a beaucoup de travail à faire et les défis sont grands", dit-elle. "Au fil du temps, nous remarquons de plus en plus de problèmes, mais nous trouvons aussi des solutions." Rachid Ennassiri, un écologiste marocain, fonde en 2018 le Centre marocain de la jeunesse pour l'énergie durable. Cette organisation nationale compte parmi ses membres des personnes de la région de Ouarzazate, dans le sud, où se trouvent de nombreux mégaprojets, dont l'usine Noor. Au fil des ans, Ennassiri travaille sur plusieurs initiatives liées au changement climatique, notamment un projet visant à rendre les mosquées plus durables grâce à l'utilisation de panneaux solaires. Selon M. Ennassiri, le Maroc ne peut pas simplement continuer à suivre son plan initial d'expansion des énergies renouvelables. "2021 n'est pas 2009", dit-il, en référence à la date du premier plan marocain visant à réduire les émissions de carbone et à limiter la dépendance aux combustibles fossiles. "Pour augmenter les énergies renouvelables, des réformes majeures doivent être faites". Vous pourriez aussi être intéressé par :
Énergies renouvelables : comment le Maroc a misé sur le solaire Le Maroc s'est fait un nom en tant que leader en matière de climat. Les énergies renouvelables représentent près des deux cinquièmes de sa capacité électrique, certaines subventions aux combustibles fossiles sont progressivement supprimées et le pays revendique certains des plus grands projets d'énergie propre au monde. Le pays reçoit de nombreux éloges pour ses actions de décarbonisation. Si sa réputation est méritée, il n'en reste pas moins que le pays est confronté à de réels défis : sa position géographique dans un point chaud du globe le rend vulnérable aux effets du changement climatique. Et même s'il cherche à mettre fin à sa dépendance à l'égard des combustibles fossiles, sa demande énergétique augmente rapidement. A surtout lire sur BBC Afrique : Malgré ces défis, le Maroc dispose d'un énorme potentiel naturel de production d'énergie solaire, éolienne et hydroélectrique, et prend des mesures importantes pour le réaliser. L'action nationale du Maroc en matière de changement climatique remonte au milieu des années 2000, lorsque le pays prend la décision de devenir un leader régional en matière d'énergie propre et de faire avancer des projets massifs d'énergies renouvelables. Les dirigeants du pays misent sur ces transformations majeures pour être économiquement compétitifs à l'avenir, ainsi que pour réduire la dépendance à l'égard des importations de combustibles fossiles et assurer la sécurité de l'approvisionnement énergétique, explique Mohamed Alaoui, directeur général d'Africa Climate Solutions, un cabinet de conseil basé à Casablanca. En 2009, le Maroc met en place un plan énergétique ambitieux visant à ce que 42 % de la capacité électrique totale installée soit constituée d'énergies renouvelables d'ici 2020. Ce plan entraîne une forte expansion de l'énergie éolienne et solaire au cours de la décennie suivante, la capacité photovoltaïque (PV) étant multipliée par 16 (bien que partant d'une base faible) et l'énergie éolienne par 6 d'ici 2020. Le Maroc construit également le complexe Noor-Ouarzazate, la plus grande centrale solaire concentrée du monde, un énorme réseau de miroirs incurvés répartis sur 3 000 hectares (11,6 miles carrés) qui concentrent les rayons du soleil vers des tubes de fluide, le liquide chaud étant ensuite utilisé pour produire de l'énergie. En juin 2021, le Maroc met à jour son engagement climatique auprès des Nations unies en promettant de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 17 à 18 % d'ici à 2030 par rapport à un scénario de statu quo, avec un objectif élargi à une réduction de 42 à 46 % à condition de recevoir une aide internationale. Le pays déploie également des efforts considérables pour réduire le soutien de l'État aux combustibles fossiles, profitant de la faiblesse des prix du pétrole en 2014-2015 pour supprimer progressivement les subventions à l'essence et au fioul. Le pays est félicité pour avoir utilisé l'argent économisé sur les subventions aux combustibles fossiles afin d'augmenter les fonds destinés à l'éducation et de mettre en place un régime d'assurance maladie. Cependant, le soutien financier aux produits pétroliers avoisine toujours les 3,4 milliards de dollars (2,5 milliards de livres), soit environ deux tiers du déficit budgétaire annuel du Maroc. Si les émissions du Maroc sont faibles par rapport à celles de nombreux pays plus développés, la combustion de combustibles fossiles pour la production d'énergie et de ciment reste une source importante d'émissions dans le pays. Le Maroc importe toujours la majeure partie de son énergie pour répondre à sa consommation croissante d'énergie, qui augmente à un taux annuel moyen de 6,5 % entre 2002 et 2015. Une grande partie de cette énergie importée est produite à partir de combustibles fossiles. Le Maroc dépend particulièrement de l'énergie du charbon, qu'il développe parallèlement aux énergies renouvelables, et environ 40 % de l'électricité du pays provient du charbon. Toutefois, lors de la conférence sur le climat COP26 qui s'est tenue à Glasgow ce mois-ci, le Maroc fait partie des 20 pays qui se sont engagés à ne pas construire de nouvelles centrales électriques au charbon. Pour réduire les émissions, une transformation "rapide et radicale" des industries, de l'urbanisme et des infrastructures doit être mise en place immédiatement, affirme Fatima Driouech, professeur associé de météorologie à l'Université polytechnique Mohammed VI et vice-présidente du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat. "Nous devons commencer à réduire les émissions de gaz à effet de serre dès aujourd'hui si nous voulons limiter le réchauffement à 1,5C et donc les impacts du changement climatique", déclare Mme Driouech. Elle note que de nombreux impacts du changement climatique dans des pays comme le Maroc peuvent encore être évités si nous agissons à temps. "Nous pourrions espérer l'éradication de la pauvreté et la réduction des inégalités si le réchauffement climatique était limité à 1,5C plutôt qu'à 2C ou plus." Outre le fait de moins compter sur le charbon pour réduire les émissions de carbone, certains soutiennent que les décideurs marocains devraient se concentrer davantage sur les projets à petite échelle et pas seulement sur les méga-projets, permettant ainsi aux entrepreneurs de répondre aux besoins spécifiques des différentes régions. "Si nous nous comparons à la Tunisie ou à l'Égypte, nous sommes très avancés dans les macro-projets, mais lorsque nous parlons d'énergie pour les particuliers et pour les industries, la réglementation fait défaut", explique Alaoui d'Africa Climate Solutions. "Nous avons une loi sur le climat mais nous n'avons pas de décrets qui permettraient aux personnes et aux industries de mettre en œuvre [facilement] les énergies renouvelables." D'autres affirment que les grandes initiatives marocaines en matière d'énergie propre, telles que le projet solaire concentré Noor, bénéficient principalement à des pays extérieurs au Maroc, et non à la population locale. Le Maroc se positionne comme un centre d'énergie propre ayant le potentiel d'exporter de l'énergie renouvelable vers l'Europe, et dispose déjà de deux câbles électriques le reliant à l'Espagne et de plans pour une connexion sous-marine avec le Royaume-Uni. Mais les mégaprojets tels que la centrale de Noor nécessitent l'extraction de grandes quantités d'eau dans une région où l'eau est rare, explique Mohammed Tazrouti, chargé de campagne pour Greenpeace au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. "Lorsque vous exportez de l'énergie, vous exportez de l'eau", dit Tazrouti. "Vous excluez d'autres communautés de ces ressources". Greenpeace exhorte également le Maroc à réformer et à améliorer sa loi sur les énergies renouvelables afin de "rendre moins gênante et moins bureaucratique la possession et la vente d'énergies renouvelables par les particuliers". Elle le pousse également à mettre en œuvre une loi permettant le raccordement au réseau des systèmes d'énergie renouvelable à petite échelle. Le Maroc lui-même commence déjà à ressentir les effets du changement climatique. Les températures annuelles moyennes du pays devraient augmenter de 1,1 °C à 3,5 °C d'ici 2060, en fonction de l'action climatique mondiale. Le royaume d'Afrique du Nord est situé dans un point chaud du changement climatique - l'Institut Max Planck de chimie prévoit que les températures au Moyen-Orient et en Afrique du Nord augmenteront deux fois plus vite que la moyenne mondiale. M. Tazrouti, de Greenpeace, estime que le Nord doit investir davantage dans les pays du Sud, dont le Maroc. "Un grand soutien est nécessaire dans les pays du Sud et les pays sous-développés et pauvres qui souffrent et sont en première ligne pour être affectés par le changement climatique", dit-il. Le Maroc a été le huitième plus grand bénéficiaire du financement climatique des pays riches en 2018 et 2019, recevant quelque 600 millions de dollars (348 851 430 000 FCFA). Les pays qui polluent le plus ont un impact désastreux sur le continent africain, affirme Abdeladim El Hafi, qui était commissaire général du Maroc lors de la conférence des Nations unies sur le climat qui s'est tenue à Marrakech en 2016 (COP22), et qui est aujourd'hui haut-commissaire aux eaux et forêts. De nombreux pays africains sont eux-mêmes loin de produire autant de carbone, mais ils subissent déjà les conséquences du changement climatique. "Des plans et une aide financière internationale sont nécessaires pour aider les pays vulnérables, les îles et les pays pauvres", déclare Alaoui, citant l'eau comme l'une des principales préoccupations environnementales du pays. "Au Maroc, nous avons besoin de politiques pour gérer, recycler et réutiliser l'eau. Nous avons besoin d'une assurance climatique pour les sécheresses et les incendies fréquents, et nous avons besoin d'une agriculture durable et intelligente." L'Institut des ressources mondiales avertit que les ressources en eau du Maroc sont soumises à un stress élevé, car la plupart d'entre elles sont utilisées pour l'agriculture domestique et pour ses industries. D'ici la fin du siècle, les précipitations pourraient diminuer de 20 à 30 %. La pénurie d'eau au Maroc frappe durement, car la collecte de l'eau reste un problème majeur dans ce pays à forte intensité agricole, laissant place au mécontentement et au désespoir. Ces dernières années, dans des endroits comme la ville de Zagora, dans le sud du Maroc, les habitants ont protesté contre les pénuries d'eau. D'une manière générale, il est nécessaire de mettre en place des réformes et des actions environnementales qui tiennent également compte de la riche biodiversité du pays, explique M. El Hafi. Les initiatives doivent également tenir compte des contextes et des besoins locaux, dit-il, ajoutant que les efforts déployés depuis des décennies ont ouvert la voie à un plan plus solide. "Les politiques relatives à la [pénurie] d'eau au Maroc depuis les années 1960 ont été assez visionnaires", dit-il. Par exemple, la décision de construire une multitude de grands barrages a permis au Maroc de traverser des périodes de sécheresse sans pénurie alimentaire, dit-il. L'écologiste Hajar Khamlichi, basée à Tanger, pense également qu'il est possible de s'adapter au changement climatique et de résoudre le problème de l'eau. Certains programmes marocains constituent des pas encourageants dans la bonne direction, dit-elle, notamment l'utilisation de stations d'épuration des eaux usées pour traiter l'eau destinée à l'irrigation, la construction de nouveaux barrages et le dessalement de l'eau de mer alimenté par des énergies renouvelables. "Il faut encore mettre en place des politiques et une vision", dit-elle. Khamlichi, président et cofondateur du Réseau méditerranéen des jeunes pour le climat, qui rassemble différentes organisations de jeunes des pays méditerranéens, estime que les défis climatiques croissants au Maroc doivent être relevés de front. "Il y a beaucoup de travail à faire et les défis sont grands", dit-elle. "Au fil du temps, nous remarquons de plus en plus de problèmes, mais nous trouvons aussi des solutions." Rachid Ennassiri, un écologiste marocain, fonde en 2018 le Centre marocain de la jeunesse pour l'énergie durable. Cette organisation nationale compte parmi ses membres des personnes de la région de Ouarzazate, dans le sud, où se trouvent de nombreux mégaprojets, dont l'usine Noor. Au fil des ans, Ennassiri travaille sur plusieurs initiatives liées au changement climatique, notamment un projet visant à rendre les mosquées plus durables grâce à l'utilisation de panneaux solaires. Selon M. Ennassiri, le Maroc ne peut pas simplement continuer à suivre son plan initial d'expansion des énergies renouvelables. "2021 n'est pas 2009", dit-il, en référence à la date du premier plan marocain visant à réduire les émissions de carbone et à limiter la dépendance aux combustibles fossiles. "Pour augmenter les énergies renouvelables, des réformes majeures doivent être faites". Vous pourriez aussi être intéressé par :
https://www.bbc.com/afrique/region-59359293
2health
Covid-19 : comment la bataille de désinformation sur les vaccins fait rage en France
La France est l'un des pays les plus sceptiques au monde à l'égard des vaccins, un terrain fertile pour les activistes anti-vaccins purs et durs qui diffusent de fausses informations en ligne, écrit Marianna Spring, spécialiste de la désinformation à la BBC. Pendant son temps libre, Gilles aime regarder des films de science-fiction et lire des bandes dessinées. Il participe également à la gestion d'un groupe Facebook francophone sur le thème de la conspiration, qui compte 50 000 membres, dont beaucoup répandent des faussetés sur le coronavirus. Il en est devenu membre juste après le début de la pandémie, il y a presque un an. A ne pas manquer sur BBC Afrique : "J'ai senti dans mes tripes que tout cela était surfait et erroné", raconte Gilles. Il ne nie pas - comme d'autres membres du groupe - que le Covid-19 est réel. Il nourrit plutôt de vagues soupçons sur la maladie, les remèdes potentiels et les dissimulations présumées. Et il ne veut pas d'un vaccin contre le Covid, à cause des messages qu'il voit sur le groupe. Il craint, malgré le poids des preuves scientifiques, que les vaccins aient été développés trop rapidement pour être sûrs. L'histoire de Gilles s'inscrit dans un contexte plus large. Le groupe Facebook que Gilles aide à gérer n'est qu'un exemple d'une tendance plus large - une augmentation du contenu anti-vaccin en français sur les médias sociaux au cours de l'année dernière. Une étude de BBC Monitoring a révélé que le nombre d'adeptes de pages partageant des contenus anti-vaccins extrêmes en français a augmenté en 2020, passant de 3,2 millions à près de 4,1 millions. Ces pages n'ont pas pour but de poser des questions médicales légitimes - elles sont à mille lieues des discussions scientifiques et politiques en cours en Europe et ailleurs. Au contraire, elles sont animées par des personnes fermement décidées à s'opposer aux vaccinations et qui répandent de fausses rumeurs selon lesquelles les vaccins tueraient des millions de personnes, contiendraient des dispositifs de traçage ou modifieraient notre ADN. Les pages anti-vaccins en français ont également tendance à mêler des messages anti-établissement. La plupart des discussions portent sur la crainte que les vaccins Covid soient rendus obligatoires, les communautés anti-establishment et protestataires craignant que la démocratie française ne soit remplacée par une "dictature sanitaire". Le vaccin Covid-19 n'est actuellement pas obligatoire en France, bien que les enfants soient légalement tenus d'être vaccinés contre certaines maladies. Facebook indique qu'il enquête sur les groupes et les pages signalés par la recherche de la BBC, et qu'il a supprimé 12 millions de pièces de désinformation nuisible sur le Covid-19 et les vaccins approuvés. "La semaine dernière, nous avons annoncé de nouvelles mesures pour freiner la diffusion de fausses informations nuisibles dans les groupes", explique un porte-parole de l'entreprise, "notamment en limitant la portée de ceux qui enfreignent nos règles." Les Dossiers anti-vaccins : une nouvelle série de BBC Trending, sur le World Service à partir de 05:30 GMT samedi - ou à écouter en ligne Dans le groupe géré par Gilles, de fausses théories du complot farfelues apparaissent à côté de messages exprimant des opinions plus modérées, comme l'opposition à l'obligation de se faire vacciner. Il n'est pas d'accord avec ce contenu extrême, mais Gilles dit qu'il a du mal à supprimer tous les messages offensants. Mais d'autres personnes font de leur mieux pour lutter contre la vague de conspirations anti-vaccins. Ils créent leurs propres pages Facebook, s'infiltrant dans les espaces des médias sociaux où prospèrent les faussetés. Marie - ce n'est pas son vrai nom - dirige un groupe de bénévoles qui diffuse des messages pro-vaccins en ligne. Elle souhaite rester anonyme car elle craint pour sa sécurité. "Nous avons reçu beaucoup de menaces de mort", explique-t-elle, un peu secouée alors qu'elle parle depuis son domicile à Paris, "[de] personnes sur les médias sociaux qui lisent notre page et n'aiment pas ce qu'elles y voient." Je lui ai demandé pourquoi elle continue malgré les abus. "J'aime la science", dit-elle, "et je déteste les fake news". Sa page Facebook arme ses adeptes d'informations précises sur les vaccins, leur demande de débattre avec les gens et même d'essayer de les persuader de se faire vacciner. Cette bataille pour la vérité fait rage dans le monde entier, mais elle est particulièrement féroce en France. Selon un sondage réalisé par Ipsos à la fin de l'année dernière, seuls 40% des Français avaient l'intention de se faire vacciner contre le Covid-19 - bien qu'une étude plus récente indique que ce chiffre est passé à plus de la moitié. Mais Tristan Mendes France, un professeur d'université qui participe à la gestion d'un site appelé Conspiracy Watch, s'inquiète toujours de ces chiffres. Il y a quinze ans, dit-il, les sondages indiquaient que seul un dixième environ de la population française était sceptique à l'égard des vaccins. "Il est important de faire la différence entre ceux qui sont sceptiques à l'égard du vaccin et ceux qui sont absolument anti-vaccins", dit-il. Selon lui, le mouvement anti-vaccin en ligne a prospéré en France en particulier parce qu'il joue sur le scepticisme préexistant à l'égard de l'autorité et des entreprises pharmaceutiques. Il ne s'agit pas seulement de théories du complot en ligne. Selon Mendes France et d'autres experts, le scepticisme à l'égard des vaccins a des racines plus profondes et plus complexes - une combinaison d'une profonde méfiance à l'égard de l'État, d'une passion pour la liberté individuelle et de défaillances historiques. Le pays a connu un véritable scandale des vaccins en 2009. Le gouvernement français a acheté suffisamment de doses du vaccin contre le virus H1N1 "grippe porcine" pour vacciner toute sa population. Cela a coûté plus de 600 millions d'euros (393 574 200 000 FCFA), mais avec seulement quelques centaines de décès dus à la grippe porcine dans le pays, beaucoup n'ont pas voulu du vaccin. Le vaccin a été considéré comme un énorme gaspillage d'argent. Ces dernières semaines, la France a été l'un des nombreux pays européens à suspendre l'utilisation du vaccin Covid-19 d'Oxford-AstraZeneca en raison de craintes de formation de caillots sanguins. Les autorités de réglementation médicale du Royaume-Uni et de l'Union européenne ont conclu que rien ne prouve que le vaccin provoque des caillots et qu'il est sûr et efficace. Mais il s'agit là d'un autre fait divers utilisé par les activistes anti-vaccins francophones pour promouvoir des récits conspirationnistes. Et puis il y a ce qu'on appelle "l'effet Didier Raoult". Raoult est un médecin très connu en France, réputé pour son intelligence et son franc-parler. "Si vous commencez à être intelligent, c'est un crime dans notre pays. C'est très difficile pour moi de ne pas être intelligent. Je suis désolé", dit-il en riant, depuis son institut de recherche à Marseille. Malgré une réputation autrefois brillante en matière de recherche scientifique, le Dr Raoult a suscité la controverse lorsqu'il a préconisé l'utilisation d'un médicament appelé hydroxychloroquine pour traiter le coronavirus. Ses affirmations ont été reprises par Donald Trump, mais manquaient de preuves scientifiques. L'incident a donné lieu à une plainte officielle de ses pairs de la communauté médicale. Au-delà de la controverse sur le médicament, le Dr Raoult est devenu, sans le vouloir, un héros pour les activistes purs et durs qui prônent les conspirations anti-vaccins. Des citations fictives attribuées à tort au médecin ont circulé sur les médias sociaux. Bien que ces messages soient faux, le médecin a toujours des opinions controversées sur les vaccins. Il affirme qu'il n'est pas certain que les personnes de moins de 65 ans devraient se faire vacciner contre le virus Covid-19. Et ce, malgré les avantages que les experts en santé publique soulignent : les personnes plus jeunes peuvent être gravement touchées par le virus, et la vaccination de masse peut limiter les mutations néfastes du virus. Vulnérables à la désinformation L'approche du Dr Raoult semble s'inscrire dans une perspective plus générale en Europe francophone. À l'extrême, elle déborde parfois sur la pensée conspiratrice. Gilles, le fan de science-fiction, est sûr qu'il ne veut pas d'un vaccin contre le Covid-19. Il est indifférent au fait d'attraper la maladie. "Je ne pense pas que quoi que ce soit puisse arriver", dit-il. "Peut-être que [je pourrais] avoir des symptômes de la grippe, mais c'est très peu probable." Le Covid-19 a un taux de mortalité plus élevé que la grippe dans tous les groupes d'âge, sauf peut-être chez les enfants de moins de 12 ans. Les effets à long terme du coronavirus peuvent également être graves - et il est plus infectieux que la grippe. Mais sa méfiance persistante rend Gilles - et d'autres comme lui - vulnérables à toutes sortes de désinformations. Regarder :
Covid-19 : comment la bataille de désinformation sur les vaccins fait rage en France La France est l'un des pays les plus sceptiques au monde à l'égard des vaccins, un terrain fertile pour les activistes anti-vaccins purs et durs qui diffusent de fausses informations en ligne, écrit Marianna Spring, spécialiste de la désinformation à la BBC. Pendant son temps libre, Gilles aime regarder des films de science-fiction et lire des bandes dessinées. Il participe également à la gestion d'un groupe Facebook francophone sur le thème de la conspiration, qui compte 50 000 membres, dont beaucoup répandent des faussetés sur le coronavirus. Il en est devenu membre juste après le début de la pandémie, il y a presque un an. A ne pas manquer sur BBC Afrique : "J'ai senti dans mes tripes que tout cela était surfait et erroné", raconte Gilles. Il ne nie pas - comme d'autres membres du groupe - que le Covid-19 est réel. Il nourrit plutôt de vagues soupçons sur la maladie, les remèdes potentiels et les dissimulations présumées. Et il ne veut pas d'un vaccin contre le Covid, à cause des messages qu'il voit sur le groupe. Il craint, malgré le poids des preuves scientifiques, que les vaccins aient été développés trop rapidement pour être sûrs. L'histoire de Gilles s'inscrit dans un contexte plus large. Le groupe Facebook que Gilles aide à gérer n'est qu'un exemple d'une tendance plus large - une augmentation du contenu anti-vaccin en français sur les médias sociaux au cours de l'année dernière. Une étude de BBC Monitoring a révélé que le nombre d'adeptes de pages partageant des contenus anti-vaccins extrêmes en français a augmenté en 2020, passant de 3,2 millions à près de 4,1 millions. Ces pages n'ont pas pour but de poser des questions médicales légitimes - elles sont à mille lieues des discussions scientifiques et politiques en cours en Europe et ailleurs. Au contraire, elles sont animées par des personnes fermement décidées à s'opposer aux vaccinations et qui répandent de fausses rumeurs selon lesquelles les vaccins tueraient des millions de personnes, contiendraient des dispositifs de traçage ou modifieraient notre ADN. Les pages anti-vaccins en français ont également tendance à mêler des messages anti-établissement. La plupart des discussions portent sur la crainte que les vaccins Covid soient rendus obligatoires, les communautés anti-establishment et protestataires craignant que la démocratie française ne soit remplacée par une "dictature sanitaire". Le vaccin Covid-19 n'est actuellement pas obligatoire en France, bien que les enfants soient légalement tenus d'être vaccinés contre certaines maladies. Facebook indique qu'il enquête sur les groupes et les pages signalés par la recherche de la BBC, et qu'il a supprimé 12 millions de pièces de désinformation nuisible sur le Covid-19 et les vaccins approuvés. "La semaine dernière, nous avons annoncé de nouvelles mesures pour freiner la diffusion de fausses informations nuisibles dans les groupes", explique un porte-parole de l'entreprise, "notamment en limitant la portée de ceux qui enfreignent nos règles." Les Dossiers anti-vaccins : une nouvelle série de BBC Trending, sur le World Service à partir de 05:30 GMT samedi - ou à écouter en ligne Dans le groupe géré par Gilles, de fausses théories du complot farfelues apparaissent à côté de messages exprimant des opinions plus modérées, comme l'opposition à l'obligation de se faire vacciner. Il n'est pas d'accord avec ce contenu extrême, mais Gilles dit qu'il a du mal à supprimer tous les messages offensants. Mais d'autres personnes font de leur mieux pour lutter contre la vague de conspirations anti-vaccins. Ils créent leurs propres pages Facebook, s'infiltrant dans les espaces des médias sociaux où prospèrent les faussetés. Marie - ce n'est pas son vrai nom - dirige un groupe de bénévoles qui diffuse des messages pro-vaccins en ligne. Elle souhaite rester anonyme car elle craint pour sa sécurité. "Nous avons reçu beaucoup de menaces de mort", explique-t-elle, un peu secouée alors qu'elle parle depuis son domicile à Paris, "[de] personnes sur les médias sociaux qui lisent notre page et n'aiment pas ce qu'elles y voient." Je lui ai demandé pourquoi elle continue malgré les abus. "J'aime la science", dit-elle, "et je déteste les fake news". Sa page Facebook arme ses adeptes d'informations précises sur les vaccins, leur demande de débattre avec les gens et même d'essayer de les persuader de se faire vacciner. Cette bataille pour la vérité fait rage dans le monde entier, mais elle est particulièrement féroce en France. Selon un sondage réalisé par Ipsos à la fin de l'année dernière, seuls 40% des Français avaient l'intention de se faire vacciner contre le Covid-19 - bien qu'une étude plus récente indique que ce chiffre est passé à plus de la moitié. Mais Tristan Mendes France, un professeur d'université qui participe à la gestion d'un site appelé Conspiracy Watch, s'inquiète toujours de ces chiffres. Il y a quinze ans, dit-il, les sondages indiquaient que seul un dixième environ de la population française était sceptique à l'égard des vaccins. "Il est important de faire la différence entre ceux qui sont sceptiques à l'égard du vaccin et ceux qui sont absolument anti-vaccins", dit-il. Selon lui, le mouvement anti-vaccin en ligne a prospéré en France en particulier parce qu'il joue sur le scepticisme préexistant à l'égard de l'autorité et des entreprises pharmaceutiques. Il ne s'agit pas seulement de théories du complot en ligne. Selon Mendes France et d'autres experts, le scepticisme à l'égard des vaccins a des racines plus profondes et plus complexes - une combinaison d'une profonde méfiance à l'égard de l'État, d'une passion pour la liberté individuelle et de défaillances historiques. Le pays a connu un véritable scandale des vaccins en 2009. Le gouvernement français a acheté suffisamment de doses du vaccin contre le virus H1N1 "grippe porcine" pour vacciner toute sa population. Cela a coûté plus de 600 millions d'euros (393 574 200 000 FCFA), mais avec seulement quelques centaines de décès dus à la grippe porcine dans le pays, beaucoup n'ont pas voulu du vaccin. Le vaccin a été considéré comme un énorme gaspillage d'argent. Ces dernières semaines, la France a été l'un des nombreux pays européens à suspendre l'utilisation du vaccin Covid-19 d'Oxford-AstraZeneca en raison de craintes de formation de caillots sanguins. Les autorités de réglementation médicale du Royaume-Uni et de l'Union européenne ont conclu que rien ne prouve que le vaccin provoque des caillots et qu'il est sûr et efficace. Mais il s'agit là d'un autre fait divers utilisé par les activistes anti-vaccins francophones pour promouvoir des récits conspirationnistes. Et puis il y a ce qu'on appelle "l'effet Didier Raoult". Raoult est un médecin très connu en France, réputé pour son intelligence et son franc-parler. "Si vous commencez à être intelligent, c'est un crime dans notre pays. C'est très difficile pour moi de ne pas être intelligent. Je suis désolé", dit-il en riant, depuis son institut de recherche à Marseille. Malgré une réputation autrefois brillante en matière de recherche scientifique, le Dr Raoult a suscité la controverse lorsqu'il a préconisé l'utilisation d'un médicament appelé hydroxychloroquine pour traiter le coronavirus. Ses affirmations ont été reprises par Donald Trump, mais manquaient de preuves scientifiques. L'incident a donné lieu à une plainte officielle de ses pairs de la communauté médicale. Au-delà de la controverse sur le médicament, le Dr Raoult est devenu, sans le vouloir, un héros pour les activistes purs et durs qui prônent les conspirations anti-vaccins. Des citations fictives attribuées à tort au médecin ont circulé sur les médias sociaux. Bien que ces messages soient faux, le médecin a toujours des opinions controversées sur les vaccins. Il affirme qu'il n'est pas certain que les personnes de moins de 65 ans devraient se faire vacciner contre le virus Covid-19. Et ce, malgré les avantages que les experts en santé publique soulignent : les personnes plus jeunes peuvent être gravement touchées par le virus, et la vaccination de masse peut limiter les mutations néfastes du virus. Vulnérables à la désinformation L'approche du Dr Raoult semble s'inscrire dans une perspective plus générale en Europe francophone. À l'extrême, elle déborde parfois sur la pensée conspiratrice. Gilles, le fan de science-fiction, est sûr qu'il ne veut pas d'un vaccin contre le Covid-19. Il est indifférent au fait d'attraper la maladie. "Je ne pense pas que quoi que ce soit puisse arriver", dit-il. "Peut-être que [je pourrais] avoir des symptômes de la grippe, mais c'est très peu probable." Le Covid-19 a un taux de mortalité plus élevé que la grippe dans tous les groupes d'âge, sauf peut-être chez les enfants de moins de 12 ans. Les effets à long terme du coronavirus peuvent également être graves - et il est plus infectieux que la grippe. Mais sa méfiance persistante rend Gilles - et d'autres comme lui - vulnérables à toutes sortes de désinformations. Regarder :
https://www.bbc.com/afrique/monde-56590245
0business
Le business du Moringa, ce "super aliment"
Dans le contexte sans précédent qui marque l'année 2020, le soin apporté à notre immunité et aux "super aliments" est grandissant. Le moringa, grâce à ses valeurs nutritionnelles exceptionnelles, suscite un grand intérêt . Au Kenya, on compte quelque 2000 propriétaires de fermes, parmi lesquels Jeanne Margaux Ngo Yockbag. "ME MORINGA FOR LIFE", sa société, est la première marque mondiale fabriquée en Afrique, distribuée en Europe, au Japon, au Canada et aux États-Unis. C'est un reportage de Claire Renée Mendy.
Le business du Moringa, ce "super aliment" Dans le contexte sans précédent qui marque l'année 2020, le soin apporté à notre immunité et aux "super aliments" est grandissant. Le moringa, grâce à ses valeurs nutritionnelles exceptionnelles, suscite un grand intérêt . Au Kenya, on compte quelque 2000 propriétaires de fermes, parmi lesquels Jeanne Margaux Ngo Yockbag. "ME MORINGA FOR LIFE", sa société, est la première marque mondiale fabriquée en Afrique, distribuée en Europe, au Japon, au Canada et aux États-Unis. C'est un reportage de Claire Renée Mendy.
https://www.bbc.com/afrique/media-56335996
2health
Santé : Des études montrent que le papillomavirus humain peut également provoquer un cancer chez les hommes
Dès 1842, le rôle que semble jouer le contact sexuel dans la causalité du cancer du col de l'utérus (CCU) a été décrit. Mais ce n'est qu'en 1981 que les progrès scientifiques ont permis d'identifier le papillomavirus humain (HPV) comme une cause nécessaire au développement du cancer du col de l'utérus. Cette découverte a constitué une révolution dans la prévention du cancer du col de l'utérus. Elle a ouvert la possibilité de développer des vaccins contre le VPH et donc de prévenir l'infection par le VPH comme étape préliminaire au développement du cancer. Elle a également conduit à la mise au point de techniques de détection du virus destinées à être utilisées dans les programmes de détection précoce du cancer du col de l'utérus. Le CCU est le quatrième cancer le plus fréquent chez les femmes dans le monde et le deuxième chez les femmes âgées de 15 à 44 ans. En raison de sa forte prévalence, les premières études et les premiers programmes de vaccination contre le VPH ne ciblaient que les femmes. Les hommes étaient considérés comme de simples transmetteurs du virus et l'objectif était de prévenir le cancer du col de l'utérus. Les progrès des connaissances ont permis d'identifier le VPH comme la principale cause des lésions cancéreuses de la zone génitale (anus, pénis, vagin et vulve) chez l'homme et la femme. Nous savons maintenant que le HPV provoque également des cancers de la cavité buccale, de la langue, du pharynx et du larynx (cancers de la tête et du cou). Ces cancers sont en augmentation dans les pays à revenu élevé, surtout chez les hommes. En outre, le VPH est à l'origine de verrues génitales chez les deux sexes, qui, bien que bénignes, sont très gênantes et fréquentes. Par conséquent, nous savons maintenant que toute personne sexuellement active peut être infectée par le VPH, quel que soit son sexe. Il suffit d'un rapport sexuel vaginal, anal ou oral avec une personne infectée. Environ 80 % de la population sexuellement active sera infectée par une forme de VPH au cours de sa vie. Dans la plupart des cas, notre système immunitaire est capable d'éliminer l'infection en un à deux ans. Cependant, environ 10 % des infections persistent et peuvent provoquer des modifications cellulaires qui conduisent au cancer. Environ 600 000 femmes et 70 000 hommes ont eu un cancer lié au VPH en 2018. Grâce à la recherche scientifique, nous disposons de trois vaccins qui sont extraordinairement efficaces et sûrs contre les différents types de VPH. Plus de 300 millions de doses ont été administrées dans le monde depuis 2006. La surveillance active de leur sécurité en a fait l'un des vaccins les plus étudiés et les mieux étudiés. Les trois vaccins actuellement autorisés sont indiqués pour les deux sexes à partir de l'âge de neuf ans, sans limite d'âge supérieure. Cependant, il a été démontré qu'ils sont plus efficaces lorsqu'ils sont administrés avant le début des rapports sexuels, c'est-à-dire avant l'exposition au virus. Cela ne signifie pas que la vaccination n'est pas recommandée pour les personnes qui sont déjà sexuellement actives. En Espagne, la vaccination est recommandée avec deux doses à l'âge de 12 ans, en sauvant toutes les filles jusqu'à l'âge de 18 ans qui n'étaient pas vaccinées à l'époque. La vaccination est également financée jusqu'à l'âge de 26 ans pour les personnes (quel que soit leur sexe) infectées par le VIH, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes se prostituant. Plus récemment, la vaccination à tout âge des femmes qui ont été traitées pour une lésion précancéreuse du col de l'utérus a été incluse. Une meilleure connaissance de l'épidémiologie du HPV ainsi que des changements dans le comportement sexuel de la population ont conduit à l'adaptation des programmes de prévention initialement établis. L'apparition de plus en plus précoce de l'activité sexuelle a favorisé l'avancement de l'âge recommandé pour la vaccination de 14 à 12 ans. Il a également été démontré que la réduction de 3 à 2 doses (administrées avant l'âge de 15 ans) n'entraînait pas de perte d'efficacité dans la protection contre le VPH. De nombreuses études évaluent actuellement l'efficacité du vaccin après avoir réduit le calendrier de vaccination à une seule dose. Au Royaume-Uni, sur la base des preuves disponibles à ce jour, une recommandation préliminaire vient d'être émise pour modifier le calendrier de vaccination en une seule dose, indépendamment du sexe. Si l'efficacité d'une dose unique est démontrée, cela pourrait être une partie de la solution aux problèmes de production et à l'inégalité de l'offre de ces vaccins entre pays à revenus différents. Elle permettrait d'atteindre une meilleure couverture vaccinale au niveau mondial. Actuellement, alors que 28 pays européens ont déjà inclus les hommes dans leurs programmes de vaccination (ou prévoient de le faire), on estime que seulement 15 % des femmes dans le monde sont vaccinées contre le VPH. La vaccination sans distinction de sexe favorise l'équité en protégeant contre le cancer du VPH chez les hommes et les femmes. En outre, il n'existe pas de programmes de détection précoce chez les hommes comme il en existe chez les femmes pour le cancer du col de l'utérus. En vaccinant tout le monde, la circulation du virus serait considérablement réduite (les garçons sont les plus grands transmetteurs dans le monde), et l'élimination des maladies liées au VPH pourrait être atteinte. Dans certains pays, dont l'Espagne, le rapport coût-efficacité de la mise en œuvre d'un programme de vaccination sans distinction de sexe pourrait être favorable si une seule dose par personne devait être administrée. *Cintia Muñoz Quiles, docteur en biologie, chercheuse dans le domaine de la recherche sur les vaccins, Fisabio, Espagne. *Cet article a été publié dans The Conversation et reproduit ici sous la licence Creative Commons.. Cliquez ici pour lire la version originale.
Santé : Des études montrent que le papillomavirus humain peut également provoquer un cancer chez les hommes Dès 1842, le rôle que semble jouer le contact sexuel dans la causalité du cancer du col de l'utérus (CCU) a été décrit. Mais ce n'est qu'en 1981 que les progrès scientifiques ont permis d'identifier le papillomavirus humain (HPV) comme une cause nécessaire au développement du cancer du col de l'utérus. Cette découverte a constitué une révolution dans la prévention du cancer du col de l'utérus. Elle a ouvert la possibilité de développer des vaccins contre le VPH et donc de prévenir l'infection par le VPH comme étape préliminaire au développement du cancer. Elle a également conduit à la mise au point de techniques de détection du virus destinées à être utilisées dans les programmes de détection précoce du cancer du col de l'utérus. Le CCU est le quatrième cancer le plus fréquent chez les femmes dans le monde et le deuxième chez les femmes âgées de 15 à 44 ans. En raison de sa forte prévalence, les premières études et les premiers programmes de vaccination contre le VPH ne ciblaient que les femmes. Les hommes étaient considérés comme de simples transmetteurs du virus et l'objectif était de prévenir le cancer du col de l'utérus. Les progrès des connaissances ont permis d'identifier le VPH comme la principale cause des lésions cancéreuses de la zone génitale (anus, pénis, vagin et vulve) chez l'homme et la femme. Nous savons maintenant que le HPV provoque également des cancers de la cavité buccale, de la langue, du pharynx et du larynx (cancers de la tête et du cou). Ces cancers sont en augmentation dans les pays à revenu élevé, surtout chez les hommes. En outre, le VPH est à l'origine de verrues génitales chez les deux sexes, qui, bien que bénignes, sont très gênantes et fréquentes. Par conséquent, nous savons maintenant que toute personne sexuellement active peut être infectée par le VPH, quel que soit son sexe. Il suffit d'un rapport sexuel vaginal, anal ou oral avec une personne infectée. Environ 80 % de la population sexuellement active sera infectée par une forme de VPH au cours de sa vie. Dans la plupart des cas, notre système immunitaire est capable d'éliminer l'infection en un à deux ans. Cependant, environ 10 % des infections persistent et peuvent provoquer des modifications cellulaires qui conduisent au cancer. Environ 600 000 femmes et 70 000 hommes ont eu un cancer lié au VPH en 2018. Grâce à la recherche scientifique, nous disposons de trois vaccins qui sont extraordinairement efficaces et sûrs contre les différents types de VPH. Plus de 300 millions de doses ont été administrées dans le monde depuis 2006. La surveillance active de leur sécurité en a fait l'un des vaccins les plus étudiés et les mieux étudiés. Les trois vaccins actuellement autorisés sont indiqués pour les deux sexes à partir de l'âge de neuf ans, sans limite d'âge supérieure. Cependant, il a été démontré qu'ils sont plus efficaces lorsqu'ils sont administrés avant le début des rapports sexuels, c'est-à-dire avant l'exposition au virus. Cela ne signifie pas que la vaccination n'est pas recommandée pour les personnes qui sont déjà sexuellement actives. En Espagne, la vaccination est recommandée avec deux doses à l'âge de 12 ans, en sauvant toutes les filles jusqu'à l'âge de 18 ans qui n'étaient pas vaccinées à l'époque. La vaccination est également financée jusqu'à l'âge de 26 ans pour les personnes (quel que soit leur sexe) infectées par le VIH, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes se prostituant. Plus récemment, la vaccination à tout âge des femmes qui ont été traitées pour une lésion précancéreuse du col de l'utérus a été incluse. Une meilleure connaissance de l'épidémiologie du HPV ainsi que des changements dans le comportement sexuel de la population ont conduit à l'adaptation des programmes de prévention initialement établis. L'apparition de plus en plus précoce de l'activité sexuelle a favorisé l'avancement de l'âge recommandé pour la vaccination de 14 à 12 ans. Il a également été démontré que la réduction de 3 à 2 doses (administrées avant l'âge de 15 ans) n'entraînait pas de perte d'efficacité dans la protection contre le VPH. De nombreuses études évaluent actuellement l'efficacité du vaccin après avoir réduit le calendrier de vaccination à une seule dose. Au Royaume-Uni, sur la base des preuves disponibles à ce jour, une recommandation préliminaire vient d'être émise pour modifier le calendrier de vaccination en une seule dose, indépendamment du sexe. Si l'efficacité d'une dose unique est démontrée, cela pourrait être une partie de la solution aux problèmes de production et à l'inégalité de l'offre de ces vaccins entre pays à revenus différents. Elle permettrait d'atteindre une meilleure couverture vaccinale au niveau mondial. Actuellement, alors que 28 pays européens ont déjà inclus les hommes dans leurs programmes de vaccination (ou prévoient de le faire), on estime que seulement 15 % des femmes dans le monde sont vaccinées contre le VPH. La vaccination sans distinction de sexe favorise l'équité en protégeant contre le cancer du VPH chez les hommes et les femmes. En outre, il n'existe pas de programmes de détection précoce chez les hommes comme il en existe chez les femmes pour le cancer du col de l'utérus. En vaccinant tout le monde, la circulation du virus serait considérablement réduite (les garçons sont les plus grands transmetteurs dans le monde), et l'élimination des maladies liées au VPH pourrait être atteinte. Dans certains pays, dont l'Espagne, le rapport coût-efficacité de la mise en œuvre d'un programme de vaccination sans distinction de sexe pourrait être favorable si une seule dose par personne devait être administrée. *Cintia Muñoz Quiles, docteur en biologie, chercheuse dans le domaine de la recherche sur les vaccins, Fisabio, Espagne. *Cet article a été publié dans The Conversation et reproduit ici sous la licence Creative Commons.. Cliquez ici pour lire la version originale.
https://www.bbc.com/afrique/monde-60892790
2health
Le Cameroun a obtenu la certification de pays libre de la poliomyélite
Aucun cas de la maladie n'a été déclaré depuis 4 ans dans le pays. Le Cameroun combat la poliomyélite depuis 1988. Plusieurs comités de lutte ont été mis en place depuis lors, et le pays a renforcé la surveillance et multiplié les campagnes de vaccination. Une stratégie qui a porté ses fruits après plus de 30 ans. Lire aussi : Coronavirus : Eto'o prévoit d'aider 100 000 personnes au Cameroun Le statut de pays libre de polio a été accueilli comme une victoire par le gouvernement. C'est aussi une bonne nouvelle pour ceux qui sont au contact des populations et qui mènent ou dirigent les campagnes de vaccination sur le terrain depuis des décennies. Malgré cette certification le gouvernement camerounais va poursuivre ses programmes de vaccinations et maintiendra la surveillance épidémiologique.
Le Cameroun a obtenu la certification de pays libre de la poliomyélite Aucun cas de la maladie n'a été déclaré depuis 4 ans dans le pays. Le Cameroun combat la poliomyélite depuis 1988. Plusieurs comités de lutte ont été mis en place depuis lors, et le pays a renforcé la surveillance et multiplié les campagnes de vaccination. Une stratégie qui a porté ses fruits après plus de 30 ans. Lire aussi : Coronavirus : Eto'o prévoit d'aider 100 000 personnes au Cameroun Le statut de pays libre de polio a été accueilli comme une victoire par le gouvernement. C'est aussi une bonne nouvelle pour ceux qui sont au contact des populations et qui mènent ou dirigent les campagnes de vaccination sur le terrain depuis des décennies. Malgré cette certification le gouvernement camerounais va poursuivre ses programmes de vaccinations et maintiendra la surveillance épidémiologique.
https://www.bbc.com/afrique/region-53103603
2health
Covid : quel est l'impact du vaccin sur les règles ?
Lors de la consultation pour le vaccin Covid, on vous avertira probablement des effets secondaires possibles - fièvre, maux de tête, bras douloureux pendant un jour ou deux après la vaccination. Cependant, les modifications du cycle menstruel ne figurent pas sur la liste. De plus en plus de femmes ont commencé à demander en ligne si des règles précoces, abondantes ou douloureuses pouvaient être une réaction non répertoriée au vaccin. Le Dr Kate Clancy, anthropologue médicale, a partagé sur Twitter son expérience de règles anormalement abondantes après le vaccin Moderna, et a reçu des dizaines de témoignages similaires en réponse. Avec son ancienne collègue, le Dr Katharine Lee, elle a lancé une enquête pour documenter les expériences des gens. Nous ne savons pas encore si le vaccin est à l'origine de ces changements - il n'a pas été étudié. Il est possible que les femmes ayant reçu le vaccin aient été plus enclines à remarquer ou à attribuer des changements, en particulier après avoir entendu parler des expériences des autres. A ne pas manquer sur BBC Afrique : Mais le Dr Victoria Male, immunologiste de la reproduction à l'Imperial College de Londres, a indiqué que certaines femmes ménopausées et des personnes prenant des hormones pour arrêter leurs règles ont signalé des saignements. Elle est donc encline à penser qu'il peut s'agir d'une réaction physique. Un certain nombre d'hommes transgenres et de femmes ménopausées qui n'ont normalement pas de règles ont contacté les docteurs Clancy et Lee pour leur dire qu'ils avaient eu des saignements après le vaccin. Et, bien que le lien ne soit pas prouvé, il existe des raisons logiques pour lesquelles le vaccin pourrait entraîner des modifications des règles - mais ces modifications ne sont pas inquiétantes, selon les experts en reproduction. La muqueuse utérine fait partie du système immunitaire - en fait, il y a des cellules immunitaires dans presque toutes les parties du corps. Les cellules immunitaires jouent un rôle dans la construction, l'entretien et la destruction de la muqueuse utérine, qui s'épaissit pour préparer une grossesse, puis s'élimine sous forme de règles si l'ovule n'est pas fécondé. Après une vaccination, de nombreux signaux chimiques susceptibles d'affecter les cellules immunitaires circulent dans l'organisme. Cela pourrait provoquer la perte de la muqueuse utérine et entraîner des saignements ou des règles plus précoces, a expliqué le Dr Male. Cela ne signifie pas pour autant qu'il existe un lien avec les fausses couches. Pendant la grossesse, différents processus entretiennent la paroi de l'utérus, notamment la présence du placenta, l'organe qui relie le fœtus à l'approvisionnement en sang de sa mère. De nombreuses preuves suggèrent aujourd'hui qu'il n'y a pas de lien entre le vaccin et la perte de grossesse. Outre les effets sur la muqueuse utérine, le moment de l'ovulation (quand un ovule est libéré) peut être affecté par une inflammation, par exemple si une personne a de la fièvre, explique le Dr Alexandra Alvergne, de l'université d'Oxford. Cela peut entraîner des règles précoces ou retardées. Une étude antérieure a également montré que les personnes présentant des signes d'inflammation avaient des règles plus douloureuses. Les vaccins provoquent également une réponse inflammatoire dans l'organisme. Cette réaction fait partie intégrante de l'activation du système immunitaire, qui commence à produire des anticorps et d'autres cellules pour combattre la maladie. Certaines personnes connaissent également une baisse de leurs plaquettes (cellules impliquées dans la coagulation) après le vaccin, ce qui peut avoir un effet sur les saignements menstruels, voire les rendre plus abondants, a déclaré le Dr Lee. Il est prouvé que les vaccins contre la grippe et le VPH peuvent affecter temporairement le cycle menstruel, mais il n'y a pas d'effets secondaires à long terme. Et il y a "des masses de preuves" qu'ils n'affectent pas la fertilité, a souligné le Dr Male. Bien que ces changements ne devraient pas être préoccupants, le Dr Male et d'autres personnes interrogées dans le cadre de cet article soulignent la nécessité de mener des études sur l'effet du vaccin sur les règles, afin que les gens sachent à quoi s'attendre. "Il s'agit de savoir à quel point la santé des femmes est souvent ignorée", a-t-elle expliqué. "Imaginez que vous ne sachiez pas que la fièvre peut être un effet secondaire du vaccin", a écrit le Dr Jen Gunter, gynécologue, sur son site The Vajenda. "Vous pourriez craindre que quelque chose de fâcheux arrive à votre corps, alors que tout ce que vous éprouvez est une fièvre post-vaccinale typique. C'est exactement la même chose avec les irrégularités menstruelles." De même, pour les hommes trans et les femmes ménopausées, les saignements peuvent être un signe de cancer, il est donc important que les gens sachent s'il s'agit également d'un effet secondaire inoffensif du vaccin, a précisé le Dr Lee. Entre-temps, l'idée que les vaccins affectent les règles a été reprise par des personnes diffusant des informations erronées sur les médias sociaux. Des groupes de lutte contre les vaccins et de défense de la théorie du complot ont présenté des récits authentiques d'expériences personnelles - comme le fil du Dr Clancy - comme des preuves que les vaccins causent des dommages ou qu'ils font partie d'un complot de stérilisation des élites mondiales. De fausses affirmations selon lesquelles les cycles des femmes, voire leurs grossesses, pourraient être affectés par le simple fait de se trouver à proximité de personnes vaccinées ont gagné en popularité sur les médias sociaux ces dernières semaines. L'une de ces vidéos, visionnée plus de 300 000 fois depuis la mi-avril, montre un "praticien holistique de la reproduction" avertissant les utilisateurs que "les règles des femmes et leurs cycles menstruels sont considérablement affectés, même si elles n'ont pas reçu le vaccin elles-mêmes". D'autres défenseurs des vaccins et des praticiens de la santé holistique, dans des messages qui ont été vus par des centaines de milliers de personnes sur toutes les plateformes, ont affirmé que les personnes vaccinées pouvaient "transmettre" la protéine de pointe du virus à d'autres personnes. C'est physiquement impossible. La plupart des vaccins Covid-19 fonctionnent en donnant à l'organisme des instructions pour fabriquer un minuscule fragment de la protéine spike caractéristique du virus afin qu'il puisse apprendre à le combattre. La protéine de l'épi, qui ne peut pas se reproduire, se désintègre alors ou est détruite. L'ARNm - l'instruction pour fabriquer la protéine de l'épi - est également extrêmement fragile. C'est pourquoi ces vaccins sont si difficiles à stocker et à transporter, car l'information génétique se désagrège et devient très facilement inutile. Aucun des vaccins ne permet à une partie du virus de se répliquer, et encore moins de muter - la seule chose qui se réplique, ce sont vos cellules immunitaires qui produisent des anticorps pour combattre les virus.
Covid : quel est l'impact du vaccin sur les règles ? Lors de la consultation pour le vaccin Covid, on vous avertira probablement des effets secondaires possibles - fièvre, maux de tête, bras douloureux pendant un jour ou deux après la vaccination. Cependant, les modifications du cycle menstruel ne figurent pas sur la liste. De plus en plus de femmes ont commencé à demander en ligne si des règles précoces, abondantes ou douloureuses pouvaient être une réaction non répertoriée au vaccin. Le Dr Kate Clancy, anthropologue médicale, a partagé sur Twitter son expérience de règles anormalement abondantes après le vaccin Moderna, et a reçu des dizaines de témoignages similaires en réponse. Avec son ancienne collègue, le Dr Katharine Lee, elle a lancé une enquête pour documenter les expériences des gens. Nous ne savons pas encore si le vaccin est à l'origine de ces changements - il n'a pas été étudié. Il est possible que les femmes ayant reçu le vaccin aient été plus enclines à remarquer ou à attribuer des changements, en particulier après avoir entendu parler des expériences des autres. A ne pas manquer sur BBC Afrique : Mais le Dr Victoria Male, immunologiste de la reproduction à l'Imperial College de Londres, a indiqué que certaines femmes ménopausées et des personnes prenant des hormones pour arrêter leurs règles ont signalé des saignements. Elle est donc encline à penser qu'il peut s'agir d'une réaction physique. Un certain nombre d'hommes transgenres et de femmes ménopausées qui n'ont normalement pas de règles ont contacté les docteurs Clancy et Lee pour leur dire qu'ils avaient eu des saignements après le vaccin. Et, bien que le lien ne soit pas prouvé, il existe des raisons logiques pour lesquelles le vaccin pourrait entraîner des modifications des règles - mais ces modifications ne sont pas inquiétantes, selon les experts en reproduction. La muqueuse utérine fait partie du système immunitaire - en fait, il y a des cellules immunitaires dans presque toutes les parties du corps. Les cellules immunitaires jouent un rôle dans la construction, l'entretien et la destruction de la muqueuse utérine, qui s'épaissit pour préparer une grossesse, puis s'élimine sous forme de règles si l'ovule n'est pas fécondé. Après une vaccination, de nombreux signaux chimiques susceptibles d'affecter les cellules immunitaires circulent dans l'organisme. Cela pourrait provoquer la perte de la muqueuse utérine et entraîner des saignements ou des règles plus précoces, a expliqué le Dr Male. Cela ne signifie pas pour autant qu'il existe un lien avec les fausses couches. Pendant la grossesse, différents processus entretiennent la paroi de l'utérus, notamment la présence du placenta, l'organe qui relie le fœtus à l'approvisionnement en sang de sa mère. De nombreuses preuves suggèrent aujourd'hui qu'il n'y a pas de lien entre le vaccin et la perte de grossesse. Outre les effets sur la muqueuse utérine, le moment de l'ovulation (quand un ovule est libéré) peut être affecté par une inflammation, par exemple si une personne a de la fièvre, explique le Dr Alexandra Alvergne, de l'université d'Oxford. Cela peut entraîner des règles précoces ou retardées. Une étude antérieure a également montré que les personnes présentant des signes d'inflammation avaient des règles plus douloureuses. Les vaccins provoquent également une réponse inflammatoire dans l'organisme. Cette réaction fait partie intégrante de l'activation du système immunitaire, qui commence à produire des anticorps et d'autres cellules pour combattre la maladie. Certaines personnes connaissent également une baisse de leurs plaquettes (cellules impliquées dans la coagulation) après le vaccin, ce qui peut avoir un effet sur les saignements menstruels, voire les rendre plus abondants, a déclaré le Dr Lee. Il est prouvé que les vaccins contre la grippe et le VPH peuvent affecter temporairement le cycle menstruel, mais il n'y a pas d'effets secondaires à long terme. Et il y a "des masses de preuves" qu'ils n'affectent pas la fertilité, a souligné le Dr Male. Bien que ces changements ne devraient pas être préoccupants, le Dr Male et d'autres personnes interrogées dans le cadre de cet article soulignent la nécessité de mener des études sur l'effet du vaccin sur les règles, afin que les gens sachent à quoi s'attendre. "Il s'agit de savoir à quel point la santé des femmes est souvent ignorée", a-t-elle expliqué. "Imaginez que vous ne sachiez pas que la fièvre peut être un effet secondaire du vaccin", a écrit le Dr Jen Gunter, gynécologue, sur son site The Vajenda. "Vous pourriez craindre que quelque chose de fâcheux arrive à votre corps, alors que tout ce que vous éprouvez est une fièvre post-vaccinale typique. C'est exactement la même chose avec les irrégularités menstruelles." De même, pour les hommes trans et les femmes ménopausées, les saignements peuvent être un signe de cancer, il est donc important que les gens sachent s'il s'agit également d'un effet secondaire inoffensif du vaccin, a précisé le Dr Lee. Entre-temps, l'idée que les vaccins affectent les règles a été reprise par des personnes diffusant des informations erronées sur les médias sociaux. Des groupes de lutte contre les vaccins et de défense de la théorie du complot ont présenté des récits authentiques d'expériences personnelles - comme le fil du Dr Clancy - comme des preuves que les vaccins causent des dommages ou qu'ils font partie d'un complot de stérilisation des élites mondiales. De fausses affirmations selon lesquelles les cycles des femmes, voire leurs grossesses, pourraient être affectés par le simple fait de se trouver à proximité de personnes vaccinées ont gagné en popularité sur les médias sociaux ces dernières semaines. L'une de ces vidéos, visionnée plus de 300 000 fois depuis la mi-avril, montre un "praticien holistique de la reproduction" avertissant les utilisateurs que "les règles des femmes et leurs cycles menstruels sont considérablement affectés, même si elles n'ont pas reçu le vaccin elles-mêmes". D'autres défenseurs des vaccins et des praticiens de la santé holistique, dans des messages qui ont été vus par des centaines de milliers de personnes sur toutes les plateformes, ont affirmé que les personnes vaccinées pouvaient "transmettre" la protéine de pointe du virus à d'autres personnes. C'est physiquement impossible. La plupart des vaccins Covid-19 fonctionnent en donnant à l'organisme des instructions pour fabriquer un minuscule fragment de la protéine spike caractéristique du virus afin qu'il puisse apprendre à le combattre. La protéine de l'épi, qui ne peut pas se reproduire, se désintègre alors ou est détruite. L'ARNm - l'instruction pour fabriquer la protéine de l'épi - est également extrêmement fragile. C'est pourquoi ces vaccins sont si difficiles à stocker et à transporter, car l'information génétique se désagrège et devient très facilement inutile. Aucun des vaccins ne permet à une partie du virus de se répliquer, et encore moins de muter - la seule chose qui se réplique, ce sont vos cellules immunitaires qui produisent des anticorps pour combattre les virus.
https://www.bbc.com/afrique/monde-57127224
5sports
Coronavirus : comment le Covid-19 affecte les revenus des athlètes africains
Le première moitié de l'année aurait dû voir les championnats du monde en salle et le semi-marathon mondial se dérouler en mars, mais aussi le début des séries de meetings comme le World Marathon Majors, la Diamond League et le Continental Tour. Les championnats d'athlétisme africains prévus pour juin ont été déplacés en 2021. Sans aucune compétition, comment diable les athlètes s'en sortent-ils financièrement ? "Chaque athlète en subit les conséquences", explique le Burkinabé Hugues Fabrice Zango, qui a remporté la médaille de bronze du triple saut aux Championnats du monde d'athlétisme de 2019. "Je connais des athlètes africains qui n'ont pas de sponsors et qui se rendent généralement en Europe pour participer aux compétitions et gagner un peu d'argent. L'annulation des compétitions va leur porter préjudice car ils n'auront pas ces revenus pour les aider à se préparer pour l'année prochaine. "Certains athlètes seront donc dans une situation très difficile". Les programmes d'entraînement des athlètes ont été fortement perturbés ces dernières semaines, et des pays comme le Kenya, l'Éthiopie et l'Afrique du Sud ont fermé leurs camps d'entraînement. Iten est un centre d'entraînement de renommée mondiale au Kenya grâce à sa position en altitude et à son éventail de talents, mais même ce camp habituellement très animé souffre. "Iten est maintenant bizarre et ennuyeux", déclare Dennis Kipngeno, un marathonien kenyan qui a réalisé un record personnel le mois dernier. "La motivation est faible pour quitter la maison et courir seul. Comme on dit, le travail d'équipe permet de soulever des montagnes". Rester concentré lorsque les dates de reprise de la compétition sont si peu claires est également un autre défi. "Être athlète, c’est tout ce que nous connaissons, tout ce que nous savons faire - c'est notre vie", déclare le Nigérian Blessing Okagbare. "Alors quand des choses comme ça arrivent, c'est comme un choc. Ne pas savoir ce qui va se passer, c'est pour moi le plus difficile de toute cette situation". Les coureurs gagnent de l'argent de trois principales manières : grâce aux sponsors, aux récompenses et/ou aux bonus des courses (en fonction du classement et de la vitesse), et aux primes de participation. "Si vous ne courez pas, vous n'avez aucune chance d'avoir des primes, des primes de participation ou des médailles", explique Michel Boeting, un agent d'athlétisme néerlandais qui représente plusieurs athlètes africains. "Ce sera un gros manque à gagner pour de nombreux athlètes et leurs familles qui dépendent d'eux". Le report des Jeux olympiques signifie que les médaillés potentiels vont perdre des sommes importantes cette année, tout comme ils vont perdre de l’argent vu que les championnats du monde en salle et de semi-marathon ont été reportés. "Selon leur niveau, cela peut représenter deux tiers, voire beaucoup plus (de leurs revenus) car vous avez aussi la prime d'engagement de la compétition", explique Zango. "Donc, c'est sûr que ça va avoir un impact financier". Déjà consciente que l'athlétisme n'est pas aussi lucratif que d’autres sports, Mme Okagbare souligne que ses revenus baissent lorsqu'elle ne peut pas concourir, contrairement aux revenus des sportifs sous contrat annuel. "En ce qui concerne l'athlétisme, comparé à d'autres sports, nous sommes fauchés", dit-elle. "Le football est très glamour, et les joueurs gagnent beaucoup d'argent. Pour ce que je fais dans la vie, en tant qu’athlète, je ne peux pas m'asseoir sur le banc et être payée - mais un footballeur le peut. "Si je veux gagner de l'argent, je dois me présenter et participer à des compétitions. Dans certaines compétitions, si vous prenez un faux départ, vous n'avez pas droit à votre prime de participation, ou vous recevez juste la moitié de l’argent si vous ne finissez pas la course. La saison d'athlétisme devait commencer le 17 avril avec la Diamond League au Qatar mais celle-ci, comme les huit premières rencontres sauf une, a été reportée indéfiniment. "J'ai perdu plus de 20 000 dollars US qui m'ont pourtant été assurés en frais de participation", déplore le Botswanais Nijel Amos, qui a remporté la médaille d'argent aux Jeux olympiques de 2012. La star du 800 m, qui s'est effondrée lors des éliminatoires de Rio 2016, avait aménagé son emploi du temps dans le but de participer aux Jeux de Tokyo, qui auraient dû commencer dans trois mois. "Cette année, je me suis dit : 'Ok Nijel, tu ne choisis que les courses clés pour être frais aux Jeux olympiques'", explique-t-il. "J'allais faire quelques courses, à partir desquelles j'allais gagner assez d’argent pour pouvoir en vivre toute l'année. Mais maintenant, c'est retour à zéro". Beaucoup d'athlètes pensent maintenant à deux principales choses: comment maintenir leurs exceptionnelles qualifications olympiques et comment survivre financièrement. L'Égyptien Hassan Abd El Gawad, qui a remporté la médaille de bronze aux derniers championnats d'Afrique d'athlétisme, s'était entraîné en Afrique du Sud en prévision de la tournée continentale de mai au Kenya (maintenant reportée), mais il est maintenant de retour chez lui. Organisé par World Athletics, le Continental Tour est une sorte de 2e division de la Diamond League où le vainqueur d'une épreuve principale comme le lancer de marteau est assuré de recevoir 6 000 dollars, le montant de la récompense tombant à 800 dollars pour celui qui termine huitième. "Il y a de nombreuses compétitions que vous pouvez aller gagner, et quand vous gagnez, vous recevez de l'argent, mais ces compétitions sont maintenant toutes annulées jusqu'en juin", dit-il. "Je survis parce que je reçois un salaire mensuel de 124 dollars de la fédération égyptienne alors que le club que je représente, Al Ahly, me donne 622 dollars par mois. Mais cette saison était importante pour me qualifier pour les Jeux olympiques, pas pour gagner de l'argent". Berlin, Boston, Londres et Paris sont quelques-unes des grandes courses sur route qui ont été reportées, tandis que d'autres, comme Rome, ont été tout simplement annulées cette année. Ainsi, tout athlète qui aurait pu courir jusqu'à quatre marathons par an n'en courra probablement qu'un seul, au mieux. "Un marathonien de moins de 2:08 court jusqu'à trois marathons par an et un autre de moins de 2:13 jusqu'à quatre marathons par an", explique M. Kipngeno, qui avait prévu de participer à quatre marathons cette année. "Plus le marathon est rapide, plus le temps de récupération est importante". "des courses régulières signifient des temps améliorés sur le plan personnel et bien sûr plus de possibilités sur le plan financier. Je devais participer au Grandma's Marathon dans le Minnesota le 24 juin, puis à celui de Medtronic twin cities du Minnesota en octobre, mais le Grandma's Marathon a été annulé. Rien de clair pour le moment sur celui de Medtronic". Les marathoniens peuvent gagner de 1 000 dollars jusqu'à 100 000 dollars par course et plus selon l’importance de la course et leur position à l’arrivée. Les marathons majeurs du monde - qui englobent Berlin, Boston, Chicago, Londres, New York et Tokyo - offrent de meilleurs tarifs pour les athlètes sélectionnés et de meilleurs prix. À Londres, par exemple, les coureurs d'élite s'affrontent pour un total de 313 000 dollars, les champions masculins et féminins remportant chacun 55 000 dollars. Les 12 premiers sont récompensés, la 12e personne remportant 1 000 dollars, tandis qu'une rémunération supplémentaire est prévue pour les temps plus rapides, selon qu’un athlète a un contrat de publicité pour des chaussures et/ou a battu le record du monde ou de parcours. Néanmoins, le fait que de nombreuses courses seront regroupées dans le calendrier signifie que les athlètes manqueront inévitablement certains des marathons, ou semi-marathons et courses de 10 km, qu'ils avaient pour objectif de disputer. "Cela va être un désastre pour les athlètes", a déclaré M. Boeting. "La moitié de l'année pour les athlètes de course sur route est déjà passée avec toutes les courses annulées. Cela signifie que les athlètes sans contrat vont se retrouver avec un revenu nul pendant les six ou sept premiers mois de l'année, et que ceux qui ont un contrat vont perdre 40 à 70% de leur revenu". Avec cette incertitude quant à la date de reprise des courses, ce ne sont pas seulement les athlètes qui souffrent, mais aussi leurs agents. "Les agents dépendent des commissions et si le revenu des compétitions est nul, cela va certainement nuire à notre activité", dit-il. "Nous devons faire des ajustements, et peut-être travailler avec 50 % de revenus en moins que la normale". En l'absence de compétition, certains athlètes peuvent se rabattre sur leurs contrats de publicité pour des chaussures, qui vont de 5 000 dollars par an pour les moins importants à plus de 100 000 dollars pour les gros contrats. "Ceux qui ont de petits contrats auront du mal parce que si vous avez un contrat de 5 000 dollars, est-ce vraiment suffisant pour maintenir le style de vie auquel vous êtes habitué ?", demande M. Boeting. Mais pour certains, un contrat de chaussures signifie qu'il y a au moins une chose de moins à se préoccuper. "Pendant cette pandémie, je n'ai pas à me soucier du montant à dépenser pour acheter ou remplacer des chaussures de course ou pour obtenir les vêtements de qualité pour l'entraînement - c'est là que le contrat est utile", explique M. Amos. Néanmoins, il admet volontiers qu'il se tourne vers l'épargne et les investissements pour couvrir cette période, ce qui met en évidence la vie que pourraient mener les personnes qui n'ont pas de contrat avec des marques de chaussures. Selon M. Boeting, le monde de l'athlétisme devrait se préparer à une très mauvaise année 2020 et peut-être même 2021. "Qui sait ce qui va se passer ? Que feront les sponsors ? Resteront-ils dans le sport avec moins d'argent ? Espérons qu'ils resteront, même si c'est avec moins d'argent, et qu'ils se reconstruiront à nouveau". Certaines fédérations ont essayé de protéger leurs athlètes de cette crise financière, comme l'Ethiopie qui a donné 130 000 dollars pour aider 211 athlètes et 56 entraîneurs. Parallèlement, World Athletics (anciennement connu sous le nom d'IAAF) a lancé un fonds de 500 000 dollars pour soutenir les athlètes professionnels qui ont perdu la plupart de leurs revenus ces dernières semaines. "C'est une période difficile pour nous, les athlètes, qui ne faisons que poursuivre notre carrière, sans parler de l’impossibilité de faire des projets ou prévoir quoi que ce soit", déclare M. Amos. "Les organisations vont-elles continuer à nous financer comme si nous nous préparions pour les Jeux ou vont-elles interrompre ce financement jusqu'à l'année prochaine ? Et s'ils interrompent ce financement, quelles seront les conséquences pour nous ? Vous savez, c'est vraiment difficile d'être un athlète en ce moment".
Coronavirus : comment le Covid-19 affecte les revenus des athlètes africains Le première moitié de l'année aurait dû voir les championnats du monde en salle et le semi-marathon mondial se dérouler en mars, mais aussi le début des séries de meetings comme le World Marathon Majors, la Diamond League et le Continental Tour. Les championnats d'athlétisme africains prévus pour juin ont été déplacés en 2021. Sans aucune compétition, comment diable les athlètes s'en sortent-ils financièrement ? "Chaque athlète en subit les conséquences", explique le Burkinabé Hugues Fabrice Zango, qui a remporté la médaille de bronze du triple saut aux Championnats du monde d'athlétisme de 2019. "Je connais des athlètes africains qui n'ont pas de sponsors et qui se rendent généralement en Europe pour participer aux compétitions et gagner un peu d'argent. L'annulation des compétitions va leur porter préjudice car ils n'auront pas ces revenus pour les aider à se préparer pour l'année prochaine. "Certains athlètes seront donc dans une situation très difficile". Les programmes d'entraînement des athlètes ont été fortement perturbés ces dernières semaines, et des pays comme le Kenya, l'Éthiopie et l'Afrique du Sud ont fermé leurs camps d'entraînement. Iten est un centre d'entraînement de renommée mondiale au Kenya grâce à sa position en altitude et à son éventail de talents, mais même ce camp habituellement très animé souffre. "Iten est maintenant bizarre et ennuyeux", déclare Dennis Kipngeno, un marathonien kenyan qui a réalisé un record personnel le mois dernier. "La motivation est faible pour quitter la maison et courir seul. Comme on dit, le travail d'équipe permet de soulever des montagnes". Rester concentré lorsque les dates de reprise de la compétition sont si peu claires est également un autre défi. "Être athlète, c’est tout ce que nous connaissons, tout ce que nous savons faire - c'est notre vie", déclare le Nigérian Blessing Okagbare. "Alors quand des choses comme ça arrivent, c'est comme un choc. Ne pas savoir ce qui va se passer, c'est pour moi le plus difficile de toute cette situation". Les coureurs gagnent de l'argent de trois principales manières : grâce aux sponsors, aux récompenses et/ou aux bonus des courses (en fonction du classement et de la vitesse), et aux primes de participation. "Si vous ne courez pas, vous n'avez aucune chance d'avoir des primes, des primes de participation ou des médailles", explique Michel Boeting, un agent d'athlétisme néerlandais qui représente plusieurs athlètes africains. "Ce sera un gros manque à gagner pour de nombreux athlètes et leurs familles qui dépendent d'eux". Le report des Jeux olympiques signifie que les médaillés potentiels vont perdre des sommes importantes cette année, tout comme ils vont perdre de l’argent vu que les championnats du monde en salle et de semi-marathon ont été reportés. "Selon leur niveau, cela peut représenter deux tiers, voire beaucoup plus (de leurs revenus) car vous avez aussi la prime d'engagement de la compétition", explique Zango. "Donc, c'est sûr que ça va avoir un impact financier". Déjà consciente que l'athlétisme n'est pas aussi lucratif que d’autres sports, Mme Okagbare souligne que ses revenus baissent lorsqu'elle ne peut pas concourir, contrairement aux revenus des sportifs sous contrat annuel. "En ce qui concerne l'athlétisme, comparé à d'autres sports, nous sommes fauchés", dit-elle. "Le football est très glamour, et les joueurs gagnent beaucoup d'argent. Pour ce que je fais dans la vie, en tant qu’athlète, je ne peux pas m'asseoir sur le banc et être payée - mais un footballeur le peut. "Si je veux gagner de l'argent, je dois me présenter et participer à des compétitions. Dans certaines compétitions, si vous prenez un faux départ, vous n'avez pas droit à votre prime de participation, ou vous recevez juste la moitié de l’argent si vous ne finissez pas la course. La saison d'athlétisme devait commencer le 17 avril avec la Diamond League au Qatar mais celle-ci, comme les huit premières rencontres sauf une, a été reportée indéfiniment. "J'ai perdu plus de 20 000 dollars US qui m'ont pourtant été assurés en frais de participation", déplore le Botswanais Nijel Amos, qui a remporté la médaille d'argent aux Jeux olympiques de 2012. La star du 800 m, qui s'est effondrée lors des éliminatoires de Rio 2016, avait aménagé son emploi du temps dans le but de participer aux Jeux de Tokyo, qui auraient dû commencer dans trois mois. "Cette année, je me suis dit : 'Ok Nijel, tu ne choisis que les courses clés pour être frais aux Jeux olympiques'", explique-t-il. "J'allais faire quelques courses, à partir desquelles j'allais gagner assez d’argent pour pouvoir en vivre toute l'année. Mais maintenant, c'est retour à zéro". Beaucoup d'athlètes pensent maintenant à deux principales choses: comment maintenir leurs exceptionnelles qualifications olympiques et comment survivre financièrement. L'Égyptien Hassan Abd El Gawad, qui a remporté la médaille de bronze aux derniers championnats d'Afrique d'athlétisme, s'était entraîné en Afrique du Sud en prévision de la tournée continentale de mai au Kenya (maintenant reportée), mais il est maintenant de retour chez lui. Organisé par World Athletics, le Continental Tour est une sorte de 2e division de la Diamond League où le vainqueur d'une épreuve principale comme le lancer de marteau est assuré de recevoir 6 000 dollars, le montant de la récompense tombant à 800 dollars pour celui qui termine huitième. "Il y a de nombreuses compétitions que vous pouvez aller gagner, et quand vous gagnez, vous recevez de l'argent, mais ces compétitions sont maintenant toutes annulées jusqu'en juin", dit-il. "Je survis parce que je reçois un salaire mensuel de 124 dollars de la fédération égyptienne alors que le club que je représente, Al Ahly, me donne 622 dollars par mois. Mais cette saison était importante pour me qualifier pour les Jeux olympiques, pas pour gagner de l'argent". Berlin, Boston, Londres et Paris sont quelques-unes des grandes courses sur route qui ont été reportées, tandis que d'autres, comme Rome, ont été tout simplement annulées cette année. Ainsi, tout athlète qui aurait pu courir jusqu'à quatre marathons par an n'en courra probablement qu'un seul, au mieux. "Un marathonien de moins de 2:08 court jusqu'à trois marathons par an et un autre de moins de 2:13 jusqu'à quatre marathons par an", explique M. Kipngeno, qui avait prévu de participer à quatre marathons cette année. "Plus le marathon est rapide, plus le temps de récupération est importante". "des courses régulières signifient des temps améliorés sur le plan personnel et bien sûr plus de possibilités sur le plan financier. Je devais participer au Grandma's Marathon dans le Minnesota le 24 juin, puis à celui de Medtronic twin cities du Minnesota en octobre, mais le Grandma's Marathon a été annulé. Rien de clair pour le moment sur celui de Medtronic". Les marathoniens peuvent gagner de 1 000 dollars jusqu'à 100 000 dollars par course et plus selon l’importance de la course et leur position à l’arrivée. Les marathons majeurs du monde - qui englobent Berlin, Boston, Chicago, Londres, New York et Tokyo - offrent de meilleurs tarifs pour les athlètes sélectionnés et de meilleurs prix. À Londres, par exemple, les coureurs d'élite s'affrontent pour un total de 313 000 dollars, les champions masculins et féminins remportant chacun 55 000 dollars. Les 12 premiers sont récompensés, la 12e personne remportant 1 000 dollars, tandis qu'une rémunération supplémentaire est prévue pour les temps plus rapides, selon qu’un athlète a un contrat de publicité pour des chaussures et/ou a battu le record du monde ou de parcours. Néanmoins, le fait que de nombreuses courses seront regroupées dans le calendrier signifie que les athlètes manqueront inévitablement certains des marathons, ou semi-marathons et courses de 10 km, qu'ils avaient pour objectif de disputer. "Cela va être un désastre pour les athlètes", a déclaré M. Boeting. "La moitié de l'année pour les athlètes de course sur route est déjà passée avec toutes les courses annulées. Cela signifie que les athlètes sans contrat vont se retrouver avec un revenu nul pendant les six ou sept premiers mois de l'année, et que ceux qui ont un contrat vont perdre 40 à 70% de leur revenu". Avec cette incertitude quant à la date de reprise des courses, ce ne sont pas seulement les athlètes qui souffrent, mais aussi leurs agents. "Les agents dépendent des commissions et si le revenu des compétitions est nul, cela va certainement nuire à notre activité", dit-il. "Nous devons faire des ajustements, et peut-être travailler avec 50 % de revenus en moins que la normale". En l'absence de compétition, certains athlètes peuvent se rabattre sur leurs contrats de publicité pour des chaussures, qui vont de 5 000 dollars par an pour les moins importants à plus de 100 000 dollars pour les gros contrats. "Ceux qui ont de petits contrats auront du mal parce que si vous avez un contrat de 5 000 dollars, est-ce vraiment suffisant pour maintenir le style de vie auquel vous êtes habitué ?", demande M. Boeting. Mais pour certains, un contrat de chaussures signifie qu'il y a au moins une chose de moins à se préoccuper. "Pendant cette pandémie, je n'ai pas à me soucier du montant à dépenser pour acheter ou remplacer des chaussures de course ou pour obtenir les vêtements de qualité pour l'entraînement - c'est là que le contrat est utile", explique M. Amos. Néanmoins, il admet volontiers qu'il se tourne vers l'épargne et les investissements pour couvrir cette période, ce qui met en évidence la vie que pourraient mener les personnes qui n'ont pas de contrat avec des marques de chaussures. Selon M. Boeting, le monde de l'athlétisme devrait se préparer à une très mauvaise année 2020 et peut-être même 2021. "Qui sait ce qui va se passer ? Que feront les sponsors ? Resteront-ils dans le sport avec moins d'argent ? Espérons qu'ils resteront, même si c'est avec moins d'argent, et qu'ils se reconstruiront à nouveau". Certaines fédérations ont essayé de protéger leurs athlètes de cette crise financière, comme l'Ethiopie qui a donné 130 000 dollars pour aider 211 athlètes et 56 entraîneurs. Parallèlement, World Athletics (anciennement connu sous le nom d'IAAF) a lancé un fonds de 500 000 dollars pour soutenir les athlètes professionnels qui ont perdu la plupart de leurs revenus ces dernières semaines. "C'est une période difficile pour nous, les athlètes, qui ne faisons que poursuivre notre carrière, sans parler de l’impossibilité de faire des projets ou prévoir quoi que ce soit", déclare M. Amos. "Les organisations vont-elles continuer à nous financer comme si nous nous préparions pour les Jeux ou vont-elles interrompre ce financement jusqu'à l'année prochaine ? Et s'ils interrompent ce financement, quelles seront les conséquences pour nous ? Vous savez, c'est vraiment difficile d'être un athlète en ce moment".
https://www.bbc.com/afrique/sports-52550762
5sports
Ighalo : probable retour en Chine de l'attaquant nigérian
L'international nigérian, Odion Ighalo, est proche d'un retour en Chine à la fin de son prêt le 31 mai prochain. Manchester United n'arrive pas à conclure un accord de prolongation avec le club chinois Shanghai Shenhua. Le club anglais ne souhaite pas signer un contrat permanent avec le Nigérian mais ne souhaite pas non plus le libérer le 31 mai. Odion Ighalo a signé en janvier a signé un contrat de prêt à court terme. Il devait remplacer Marcus Rashford, blessé au dos. La Premier League doit reprendre en juin et Manchester United souhaite le faire jouer pour le reste de la saison. Ighalo a marqué quatre buts en huit apparitions avec les Red Devils. Les négociations avec Shanghai se sont avérées difficiles, le club de la Super League chinoise insiste pour que son joueur revienne comme prévu.
Ighalo : probable retour en Chine de l'attaquant nigérian L'international nigérian, Odion Ighalo, est proche d'un retour en Chine à la fin de son prêt le 31 mai prochain. Manchester United n'arrive pas à conclure un accord de prolongation avec le club chinois Shanghai Shenhua. Le club anglais ne souhaite pas signer un contrat permanent avec le Nigérian mais ne souhaite pas non plus le libérer le 31 mai. Odion Ighalo a signé en janvier a signé un contrat de prêt à court terme. Il devait remplacer Marcus Rashford, blessé au dos. La Premier League doit reprendre en juin et Manchester United souhaite le faire jouer pour le reste de la saison. Ighalo a marqué quatre buts en huit apparitions avec les Red Devils. Les négociations avec Shanghai se sont avérées difficiles, le club de la Super League chinoise insiste pour que son joueur revienne comme prévu.
https://www.bbc.com/afrique/sports-52803262
2health
Questions D'Argent : La fièvre du Yoga
Inspirez, expirez ! L'industrie de la remise en forme continue de croitre partout dans le monde. Et au Ghana, les entrepreneurs en profitent pleinement. Les salles se remplissent et on transpire de plus en plus pour améliorer son bien-être avec notamment des cours de yoga, une activité très à la mode. Effet de mode ou activité à fort potentiel pour les adeptes ? Notre reporter Emeline Nsingi Nkosi a testé pour l'émission Questions d'Argent. L'Émission de la semaine : Les safaris au Kenya: une menace pour l'écosystème ? D'autres épisodes de Questions d'Argent :
Questions D'Argent : La fièvre du Yoga Inspirez, expirez ! L'industrie de la remise en forme continue de croitre partout dans le monde. Et au Ghana, les entrepreneurs en profitent pleinement. Les salles se remplissent et on transpire de plus en plus pour améliorer son bien-être avec notamment des cours de yoga, une activité très à la mode. Effet de mode ou activité à fort potentiel pour les adeptes ? Notre reporter Emeline Nsingi Nkosi a testé pour l'émission Questions d'Argent. L'Émission de la semaine : Les safaris au Kenya: une menace pour l'écosystème ? D'autres épisodes de Questions d'Argent :
https://www.bbc.com/afrique/region-51364938
5sports
CAN 2019 : pour les huitièmes, le Cameroun va encore attendre
Les Lions indomptables du Cameroun se sont rapprochés des huitièmes de finale, mais ils doivent attendre leur dernier match pour obtenir la qualification. Les Camerounais, tenants du titre, ont pris, face au Ghana (0-0), un point qui les rapproche des huitièmes de finale de la Coupe d'Afrique des nations (CAN). Ils ont été victimes de leur système à cinq défenseurs qui en disait long sur leur préférence de ne pas prendre de but plutôt que d'en marquer un. Les tenants du titre ont moins montré dans le jeu que l'Algérie, le Maroc ou l'Egypte, qui ont tous déjà assuré leur qualification pour les huitièmes de finale. Mais, avec quatre points et un dernier match à jouer contre le Bénin, mardi, leur horizon reste dégagé. Lire aussi : CAN 2019 : le Ghana trébuche face au Bénin CAN 2019 : Les Black Stars vers une cinquième étoile ? Le sélectionneur du Cameroun, Clarence Seedorf, a voulu construire une arrière-garde imperméable devant André Onana, le meilleur gardien du continent Le Ghana de Thomas Partey, à l'orgueil blessé après son nul contre le Bénin (2-2), enchaîne une deuxième performance mitigée, mais qui reste positive sur le plan comptable. Un succès contre la Guinée-Bissau, mardi, devrait ouvrir aux Black Stars ghanéens les portes du deuxième tour, en les faisant terminer parmi les deux premiers ou les quatre meilleurs troisièmes. La sélection des frères Ayew peut s'estimer heureuse d'être encore en course. Lire aussi : CAN 2019 : Cameroun, rester roi d’Afrique CAN 2019 : risque de mort subite chez les Lions indomptables Les Camerounais ont été tout près du but. Il a fallu un superbe tacle de Jonathan Mensah pour empêcher Karl Toko-Ekambi de tirer à bout portant (32ème minute), puis un bel arrêt de Richard Ofori face à la frappe de Christian Bassogog (41ème). Mais une énorme erreur de relance de Jean-Armel Kana-Biyik a donné au Ghana une balle de match stoppée par la transversale, sur une frappe d'Owusu Kwabena (87ème). L'entrée de Choupo-Moting (74ème), qui a repris le brassard à Georges Mandjeck, n'a pas apporté de nouvelle surprise au match qui s'est achevé sur un 0-0 logique.
CAN 2019 : pour les huitièmes, le Cameroun va encore attendre Les Lions indomptables du Cameroun se sont rapprochés des huitièmes de finale, mais ils doivent attendre leur dernier match pour obtenir la qualification. Les Camerounais, tenants du titre, ont pris, face au Ghana (0-0), un point qui les rapproche des huitièmes de finale de la Coupe d'Afrique des nations (CAN). Ils ont été victimes de leur système à cinq défenseurs qui en disait long sur leur préférence de ne pas prendre de but plutôt que d'en marquer un. Les tenants du titre ont moins montré dans le jeu que l'Algérie, le Maroc ou l'Egypte, qui ont tous déjà assuré leur qualification pour les huitièmes de finale. Mais, avec quatre points et un dernier match à jouer contre le Bénin, mardi, leur horizon reste dégagé. Lire aussi : CAN 2019 : le Ghana trébuche face au Bénin CAN 2019 : Les Black Stars vers une cinquième étoile ? Le sélectionneur du Cameroun, Clarence Seedorf, a voulu construire une arrière-garde imperméable devant André Onana, le meilleur gardien du continent Le Ghana de Thomas Partey, à l'orgueil blessé après son nul contre le Bénin (2-2), enchaîne une deuxième performance mitigée, mais qui reste positive sur le plan comptable. Un succès contre la Guinée-Bissau, mardi, devrait ouvrir aux Black Stars ghanéens les portes du deuxième tour, en les faisant terminer parmi les deux premiers ou les quatre meilleurs troisièmes. La sélection des frères Ayew peut s'estimer heureuse d'être encore en course. Lire aussi : CAN 2019 : Cameroun, rester roi d’Afrique CAN 2019 : risque de mort subite chez les Lions indomptables Les Camerounais ont été tout près du but. Il a fallu un superbe tacle de Jonathan Mensah pour empêcher Karl Toko-Ekambi de tirer à bout portant (32ème minute), puis un bel arrêt de Richard Ofori face à la frappe de Christian Bassogog (41ème). Mais une énorme erreur de relance de Jean-Armel Kana-Biyik a donné au Ghana une balle de match stoppée par la transversale, sur une frappe d'Owusu Kwabena (87ème). L'entrée de Choupo-Moting (74ème), qui a repris le brassard à Georges Mandjeck, n'a pas apporté de nouvelle surprise au match qui s'est achevé sur un 0-0 logique.
https://www.bbc.com/afrique/sports-48811979
5sports
Une affaire de corruption contre la fédération nigériane de football classée sans suite
Le Comité spécial d'enquête présidentielle (SPIP) a retiré sa plainte pour corruption contre cinq responsables de la Fédération nigériane de football (NFF), dont le président Amaju Pinnick. L'affaire, qui comprenait 16 chefs d'accusation, a été classée devant la Haute Cour d'Abuja, mardi, à la suite de la dissolution du SPIP en septembre. Les accusations allaient de la non-déclaration de leurs avoirs à la disparition présumée de 8,4 millions de dollars US payés par la Fifa au Nigeria pour sa participation à la Coupe du monde 2014, en passant par des matches amicaux internationaux fictifs. Lire aussi: Le président nigérian Muhammadu Buhari a ordonné la dissolution du SPIP à la suite d'allégations de corruption contre son propre président, Okoi Obono-Obla. L'affaire dite Pinnick a été reprise en mai par le procureur général du pays (AGF) après avoir allégué qu'il s'agissait d'une " victimisation " dans l'affaire SPIP. L'enquête du SPIP s'est concentrée sur Pinnick avec les vice-présidents de la NFF Seyi Akinwunmi et Shehu Dikko ainsi que sur le secrétaire général Mohammed Sanusi et sur Ahmed Yusuf, membre du comité exécutif. "Le projet de loi est une confirmation de la position de la NFF sur toutes les allégations retentissantes de corruption contre ses fonctionnaires", a publié la NFF dans un communiqué. "L'instance dirigeante suprême du football nigérian a toujours insisté sur le fait que ses dirigeants étaient victimes de mauvais-perdants lors des élections à la fédération et qui cherchaient d'autres moyens de renverser la situation à Glass House (siège de la NFF); ou de personnes mécontentes simplement pour une mission de vendetta", poursuit le communiqué. Lire également: En dépit de l'évolution de la situation mardi, deux autres organes poursuivent leur enquête sur la NFF. La Commission des crimes économiques et financiers (EFCC) examine encore deux affaires de corruption contre la fédération, tandis que la Commission indépendante contre la corruption et autres infractions connexes (CIPC) a saisi des biens en septembre dans le cadre d'une nouvelle enquête. Le CIPC n'a pas encore déposé de plainte officielle contre la fédération ou l'un de ses membres, mais BBC Sport a appris que les enquêtes portent sur des allégations concernant la façon dont l'argent du sponsoring généré dans les matchs de deuxième division du pays a été utilisé. Tous les cinq hauts fonctionnaires ont toujours nié tout acte répréhensible.
Une affaire de corruption contre la fédération nigériane de football classée sans suite Le Comité spécial d'enquête présidentielle (SPIP) a retiré sa plainte pour corruption contre cinq responsables de la Fédération nigériane de football (NFF), dont le président Amaju Pinnick. L'affaire, qui comprenait 16 chefs d'accusation, a été classée devant la Haute Cour d'Abuja, mardi, à la suite de la dissolution du SPIP en septembre. Les accusations allaient de la non-déclaration de leurs avoirs à la disparition présumée de 8,4 millions de dollars US payés par la Fifa au Nigeria pour sa participation à la Coupe du monde 2014, en passant par des matches amicaux internationaux fictifs. Lire aussi: Le président nigérian Muhammadu Buhari a ordonné la dissolution du SPIP à la suite d'allégations de corruption contre son propre président, Okoi Obono-Obla. L'affaire dite Pinnick a été reprise en mai par le procureur général du pays (AGF) après avoir allégué qu'il s'agissait d'une " victimisation " dans l'affaire SPIP. L'enquête du SPIP s'est concentrée sur Pinnick avec les vice-présidents de la NFF Seyi Akinwunmi et Shehu Dikko ainsi que sur le secrétaire général Mohammed Sanusi et sur Ahmed Yusuf, membre du comité exécutif. "Le projet de loi est une confirmation de la position de la NFF sur toutes les allégations retentissantes de corruption contre ses fonctionnaires", a publié la NFF dans un communiqué. "L'instance dirigeante suprême du football nigérian a toujours insisté sur le fait que ses dirigeants étaient victimes de mauvais-perdants lors des élections à la fédération et qui cherchaient d'autres moyens de renverser la situation à Glass House (siège de la NFF); ou de personnes mécontentes simplement pour une mission de vendetta", poursuit le communiqué. Lire également: En dépit de l'évolution de la situation mardi, deux autres organes poursuivent leur enquête sur la NFF. La Commission des crimes économiques et financiers (EFCC) examine encore deux affaires de corruption contre la fédération, tandis que la Commission indépendante contre la corruption et autres infractions connexes (CIPC) a saisi des biens en septembre dans le cadre d'une nouvelle enquête. Le CIPC n'a pas encore déposé de plainte officielle contre la fédération ou l'un de ses membres, mais BBC Sport a appris que les enquêtes portent sur des allégations concernant la façon dont l'argent du sponsoring généré dans les matchs de deuxième division du pays a été utilisé. Tous les cinq hauts fonctionnaires ont toujours nié tout acte répréhensible.
https://www.bbc.com/afrique/region-50316990
2health
Face au Covid-19, il faut "repenser la solidarité mondiale et apprendre de l’Afrique"
"La crise de la pandémie du coronavirus a changé l'ordre mondial. Les pays dits puissants doivent repenser la solidarité mondiale et ils doivent apprendre beaucoup de l'Afrique", préconise Dr Abdoul Aziz Mbaye, économiste, diplomate et conseiller spécial du président sénégalais Macky Sall. Dr Abdoul Aziz Mbaye est interrogé par Ata Ahli Ahebla.
Face au Covid-19, il faut "repenser la solidarité mondiale et apprendre de l’Afrique" "La crise de la pandémie du coronavirus a changé l'ordre mondial. Les pays dits puissants doivent repenser la solidarité mondiale et ils doivent apprendre beaucoup de l'Afrique", préconise Dr Abdoul Aziz Mbaye, économiste, diplomate et conseiller spécial du président sénégalais Macky Sall. Dr Abdoul Aziz Mbaye est interrogé par Ata Ahli Ahebla.
https://www.bbc.com/afrique/region-52907664
0business
Questions d'Argent : 21 ans et chef d'entreprise
A seulement 21 ans, Matina Razafimahefa est à la tête d’une start-up digital à Madagascar appelée Sayna. Il s’agit d’un centre de formation pour jeunes développeurs et autres métiers du digital. L’accès est gratuit car ce sont les entreprises locales, future recruteurs, qui financent la formation. Mais quels sont les défis à devenir chef d'entreprise lorsqu'on est jeune, femme et entrepreneur ? C'est la question que notre reporter a posé à Matina Razafimahefa pour l'émission Questions d'Argent. Reporter : Raissa Ioussouf L'Émission de la semaine : Les apps de moto-taxi: une idée qui roule D'autres épisodes de Questions d'Argent :
Questions d'Argent : 21 ans et chef d'entreprise A seulement 21 ans, Matina Razafimahefa est à la tête d’une start-up digital à Madagascar appelée Sayna. Il s’agit d’un centre de formation pour jeunes développeurs et autres métiers du digital. L’accès est gratuit car ce sont les entreprises locales, future recruteurs, qui financent la formation. Mais quels sont les défis à devenir chef d'entreprise lorsqu'on est jeune, femme et entrepreneur ? C'est la question que notre reporter a posé à Matina Razafimahefa pour l'émission Questions d'Argent. Reporter : Raissa Ioussouf L'Émission de la semaine : Les apps de moto-taxi: une idée qui roule D'autres épisodes de Questions d'Argent :
https://www.bbc.com/afrique/51126751
0business
Comment le caca humain peut sauver nos sols
Lina Zeldovich, BBC Future Les nutriments contenus dans les déchets humains dérivent dans nos océans et nos décharges au lieu de retourner dans les sols. Mais on peut faire un meilleur usage du caca humain que de le jeter dans les égouts. Un jour, j’étais assis sur une toilette biologique à Finca Gaia, une ferme biologique nichée au milieu de la forêt tropicale de Porto Rico. À ma gauche, à travers les bâtons de bambou de ma cabine, je peux voir des avocatiers luxuriants et de grands plantains. Au-dessus de moi, les oiseaux gazouillent. En dessous de moi, contrairement à la plupart des toilettes que j'utilise, il n'y a pas de tuyaux ni de dédale d'égouts souterrains. Avec un siège lisse, un papier toilette doux et l'odeur des tulipiers en fleurs, cette installation n'est pas différente de mes propres toilettes de New York sur le plan sensoriel. Mais son fonctionnement interne est complètement différent de celui des toilettes occidentales typiques. Lorsque j'ai terminé, il n'y a pas de levier à tirer. Au lieu de cela, j'ouvre une boîte pleine de copeaux de bois, je creuse avec une pelle et je les saupoudre sur ce que j'ai laissé dans le grand seau rangé sous le siège. Manuel Perez, dont la famille est propriétaire de la ferme, a construit cette bio-toilette pour deux raisons. Tout d'abord, faire passer des tuyaux sous cette zone détruirait une partie de la jungle - Finca Gaia s'étend sur environ 14 hectares de forêt naturelle, loin des lignes d'égout municipales. Deuxièmement, M. Perez croit fermement que ce que nous considérons comme des déchets humains est un produit parfait pour nourrir ses plantes et qu'il devrait être retourné à la terre. Une fois le seau rempli, il ajoute son contenu à une fosse de compostage, avec des feuilles mortes et d'autres déchets, qui deviendront finalement un sol riche et fertile. "Nous, les humains, avons une incompréhension totale des déchets humains. C'est un excellent engrais, plein de nutriments. Alors pourquoi gaspiller les déchets humains quand je peux les utiliser pour faire pousser mes arbres fruitiers ?" dit-il. Un ranch de forêt tropicale lointaine semble être un endroit approprié pour composter les excréments, mais ces idées de recyclage des excréments vont bien au-delà. Des fermes aux communautés hors réseau, des petits villages écologiques aux grandes villes, on assiste à un mouvement croissant en faveur de la valorisation de la production métabolique - plus communément appelée "excréments" - de notre corps, au lieu de faire tout simplement de notre mieux pour la détruire. Il y a plusieurs raisons à cela. Notre caca est, en effet, un engrais puissant, riche en nutriments, qui peut aider les plantes à prospérer. Le fait de le composter plutôt que de le jeter dans les toilettes permet également de réduire la consommation d'eau - une décision judicieuse à l'ère du changement climatique et des pénuries d'eau. L'application du compost sur les terres réduit également le besoin d'engrais synthétiques, dont la fabrication nécessite des combustibles fossiles. (Le processus Haber-Bosch de synthèse de l'ammoniac, un engrais riche en azote, nécessite des températures de 400 à 650 °C et une pression extrêmement élevée, qui ne peuvent être atteintes que par l'utilisation de combustibles fossiles. Ce processus est à l'origine d'environ 1,8 % des émissions mondiales de CO2). Le recyclage des excréments peut sembler peu conventionnel et peu hygiénique, mais il est de plus en plus reconnu comme une étape importante de l'assainissement et de l'économie circulaire - un processus de traitement et de transformation des déchets en un produit utilisable. "Ce sujet est superchaud en ce moment. Les gens se rendent compte que ce que nous faisons n'est pas durable, donc il y a beaucoup plus d'intérêt pour l'assainissement circulaire, spécifiquement aux États-Unis, mais aussi ailleurs", explique Kelsey McWilliams, fondatrice et directrice générale de Point of Shift, une entreprise basée à Philadelphie, qui conçoit des systèmes d'assainissement circulaire. Lorsqu'il est fait correctement, il s'agit d'une manière plus holistique et durable de traiter le problème mondial des déchets humains. Car la vérité crasseuse est que notre planète souffre d'une surcharge de caca humain. Avec sept milliards d'entre nous qui en rejettent une livre (450 g) par jour, nos déchets polluent l'environnement de différentes manières. Dans les pays en développement, qui manquent souvent d'infrastructures sanitaires industrielles cohérentes, ces eaux usées souvent non traitées s'infiltrent dans l'eau potable, provoquant des maladies diarrhéiques qui tuent encore un demi-million d'enfants par an. Mais si nous pensons avoir réglé le problème avec nos systèmes de traitement industriels, ceux-ci posent problème à un autre niveau. Ils contribuent à nous protéger contre des maladies comme le choléra et la dysenterie, mais ils causent un problème différent et global. Lorsque nous cultivons continuellement nos aliments dans certains endroits, mais que nous les mangeons et les excrétons dans d'autres, nous finissons par redistribuer les nutriments sur la planète. Voici ce qui se passe. Lorsque nos céréales, fruits et légumes poussent, ils prélèvent des nutriments - azote, phosphore, potassium - sur la terre. Lorsque nous mangeons ces aliments, nous absorbons certains de ces éléments, mais pas tous. En fait, le corps humain n'a besoin que d'une quantité relativement faible de ces éléments, de sorte que le reste finit par s'écouler dans nos excréments - un puissant trio d'engrais. Les stations d'épuration éliminent les bactéries pathogènes des effluents avant de les rejeter dans un plan d'eau voisin, mais ne les débarrassent généralement pas de ces nutriments (certains services publics plus avancés disposent toutefois de la technologie nécessaire). Lorsque ces effluents riches en engrais s'écoulent dans les lacs, les rivières ou la mer, ils commencent à fertiliser toutes les mauvaises choses, provoquant la prolifération d'algues toxiques qui tuent les poissons. Ils étouffent les récifs coralliens. Ils détruisent également les marais côtiers, des écosystèmes qui agissent normalement comme des éponges qui absorbent les marées montantes et nous protègent des ondes de tempête - un problème particulièrement critique à l'ère de la fonte des glaciers et de l'élévation du niveau de la mer. Une trop grande quantité d'azote entraîne une croissance excessive des marais, qui finissent par se transformer en vasières en décomposition. "Plus de 30 % des marais du monde sont fortement pollués par les eaux usées et des pourcentages variables de récifs coralliens sont également pollués", explique Stephanie Wear, écologiste marine et fondatrice de l'Ocean Sewage Alliance, une organisation à but non lucratif, dont le but de pousser les gens à nettoyer l'océan des déchets humains. "Et les récifs coralliens sont des écosystèmes délicats, donc même de petites quantités sont vraiment mauvaises pour eux." Ce qui se passe avec les boues biosolides restantes est tout aussi laid. Parfois, ces boues sont brûlées. Parfois, elles sont séchées et mises en décharge avec les ordures, où elles pourrissent en libérant des gaz à effet de serre. Parfois, elles sont accumulées dans des "lagunes", euphémisme pour désigner d'énormes fosses d'aisance contenant des tonnes de déchets, qui sont parfois traitées mais peuvent aussi être laissées telles quelles, couvertes pour réduire l'odeur et empêcher les animaux sauvages ou les humains de tomber accidentellement dedans. Pendant ce temps, les terres agricoles s'épuisent après avoir donné des récoltes année après année, ce qui oblige les agriculteurs à acheter et à appliquer des engrais synthétiques, perpétuant ainsi le cycle brisé des nutriments. Plutôt que de restituer ces nutriments à la terre sous forme d'eaux usées compostées, nous les rejetons dans la mer, tout en fabriquant davantage d'engrais synthétiques pour réparer nos terres agricoles en voie d'épuisement. "Si vous regardez comment le système fonctionne, cela n'a aucun sens. Nous ne faisons que jeter de l'argent dans les toilettes", dit Mme Wear. Pour mettre fin à la dérive des nutriments loin des sols, les humains doivent trouver des moyens de rediriger leurs eaux usées vers la terre, disent les experts. Tout le monde ne dispose pas d'une ferme où composter les déchets de son corps, bien sûr, mais il existe un certain nombre de nouvelles technologies qui peuvent fonctionner dans différents contextes et à différentes échelles, des maisons familiales aux immeubles d'habitation et aux grandes villes. Mme McWilliams travaille avec des clients à petite échelle - éco-villages et campings - aux États-Unis pour concevoir des toilettes attrayantes, qui transforment les déchets en compost pouvant être utilisé pour fertiliser les arbres ou les parterres de fleurs. Elle travaille également avec des clients dans plusieurs réserves amérindiennes où les toilettes à chasse d'eau sont rares et où de nombreuses maisons utilisent des latrines ou des puisards. (Les Amérindiens sont 19 fois plus susceptibles que les Américains blancs de ne pas avoir de plomberie intérieure). "Mes clients veulent remplacer les lugubres toilettes portatives par quelque chose qui n'empeste pas, qui n'est pas rempli de mouches et de produits chimiques polluants, et qui peut être rendu à la nature", explique-t-elle. Tout comme l'approche de M. Perez, ses conceptions reposent sur la sciure de bois et les restes agricoles pour réduire les odeurs et lancer le processus de compostage. Les copeaux de bois et la sciure ne fonctionneront pas en milieu urbain, mais Epic Cleantec, basé à San Francisco, s'attaque au problème au niveau des immeubles d'habitation grâce à une technologie intelligente. Les eaux usées des résidents ne sont pas acheminées vers une station d'épuration, mais vers le système d'Epic Cleantec, qui sépare les solides de l'eau, purifiant suffisamment cette dernière pour qu'elle puisse être réutilisée pour arroser les plantes, tirer la chasse d'eau et même faire la lessive (mais pas pour être bue). Les biosolides séparés sont compactés dans des tambours à l'intérieur d'armoires spéciales à odeurs contrôlées et subissent ensuite un traitement thermique et d'oxydation qui tue les agents pathogènes. L'un des avantages du système, c’est qu'il est beaucoup plus facile de décontaminer les boues avant que les agents pathogènes ne se multiplient de façon incontrôlée sur leur chemin vers la station, explique le directeur général et fondateur Aaron Tartakovsky. "Habituellement, les matières solides tourbillonnent dans les égouts pendant des heures ou des jours, de sorte que vous avez un taux de pathogènes extrêmement élevé. Nous les capturons quelques secondes après que quelqu'un a tiré la chasse d'eau, en sorte que nous ayons une fraction des agents pathogènes par rapport aux stations d'épuration", explique-t-il. Le résultat final est un produit de sol sec, sans odeur, riche en carbone et en azote. Jusqu'à présent, Epic Cleantec n'a utilisé ce "fumier humain" que dans une petite serre de recherche-développement pour mieux comprendre ses propriétés pédologiques, mais l'entreprise espère l'utiliser bientôt dans des parcs. "Nous sommes en pourparlers avec le service des parcs de la ville pour l'utiliser dans dans le cadre d'un projet pilote", explique M. Tartakovsky. Nous l'appelons "Soil by San Franciscans for San Franciscans". Au niveau municipal, la société canadienne Lystek a mis au point une solution destinée à fonctionner à grande échelle. Lystek a construit un gigantesque mélangeur d'eaux usées doté d'une lame si tranchante qu'elle réduit en lambeaux tous les micro-organismes des eaux usées, laissant les agents pathogènes réglementés tels que E.coli et Salmonella en dessous des limites de détection réglementaires. La bouillie qui en résulte est chargée dans des camions qui l'injectent dans le sol des champs agricoles où pousse l'herbe destinée à nourrir les vaches. Le fondateur Ajay Singh, un scientifique de l'université de Waterloo, en Ontario, a mis au point le procédé après avoir appris que la plupart des déchets de sa ville étaient transportés par camion dans des endroits éloignés. "Ces camions à essence transportaient essentiellement de l'eau, car l'eau constitue 98 % des déchets liquides. Je voulais une meilleure utilisation de toutes ces ressources. Nous avons donc créé ce que nous appelons un smoothie d'eaux usées", explique-t-il. Cette technologie est déjà utilisée dans plusieurs villes du Canada, des États-Unis et du Moyen-Orient, desservant une population d'environ 1 700 000 personnes, selon l'entreprise. Une autre entreprise, DC Water, une station d'épuration à Washington DC, traite le "rendement" de toute la capitale américaine. Elle rend les eaux usées inoffensives de tout pathogène en les faisant mijoter à 148 °C et en les comprimant. Les boues cuites sont pompées dans des biodigesteurs dans lesquels diverses bactéries les dévorent pendant plusieurs semaines, les transformant en une substance boueuse. Cette boue est ensuite séchée pendant trois semaines jusqu'à ce qu'elle atteigne la consistance d'un terreau, pour devenir un engrais appelé Bloom, vendu par l'organisation à but non lucratif BlueDrop. Les agriculteurs achètent la plus grande partie de Bloom, mais les paysagistes et les entreprises de construction font partie également de la clientèle. Ces clients de gros achètent généralement par camions complets, mais Bloom est également disponible dans les magasins de détail, conditionné en sacs de 11 kg et 22 kg pour les jardiniers amateurs. Les terrains de golf apprécient également Bloom en raison de sa teneur élevée en fer, qui donne à l'herbe une teinte verte riche et foncée, explique April Thompson, directrice du marketing et des ventes chez BlueDrop. "Ce mois de mars, nous avons eu des ventes record, nous avons vendu plus à ce stade de 2022 que pendant toute l'année 2020. Nous avons déjà vendu 44 000 tonnes. Des fermes ont frappé à notre porte parce que les prix des engrais ont augmenté et parce que nous bénéficions d'un important bouche-à-oreille", dit-elle. Au printemps - la principale saison des engrais -, la demande était si forte que Bloom était complètement épuisé, et les agriculteurs attendaient qu’il en soit fabriqué davantage. Il y a des raisons pour lesquelles les agriculteurs, en particulier les agriculteurs biologiques, apprécient le fumier. Les biosolides ne sont pas seulement riches en azote, potassium et phosphore, le trio essentiel des engrais. Ils contiennent d'autres nutriments dont les plantes ont besoin pour leur santé et leur croissance, comme le magnésium et le sodium, et aident les plantes à accumuler ces nutriments. "Nous considérons que les biosolides sont vraiment des multivitamines pour le sol", explique Lynne Moss, spécialiste des biosolides chez Black & Veatch, une société d'ingénierie. "Ils contiennent naturellement du fer et du zinc, dont les plantes ont besoin, et que les agriculteurs doivent autrement ajouter au sol. Lorsque vous appliquez les biosolides sur les terres, vous obtenez également tous ces autres nutriments." L'ajout de fumier modifie également la structure du sol, le rendant plus résilient, empêchant l'érosion et équilibrant l'humidité, explique M. Moss. Il rend la terre plus moelleuse, ce qui facilite le passage de l'eau. À l'inverse, en cas de sécheresse, cela l'aide aussi à retenir l'eau. Les sols moins compacts sont également plus souples, ce qui permet aux semis de prendre plus rapidement et de développer des racines plus fortes, produisant ainsi de meilleurs rendements. "Le principal problème auquel nous sommes confrontés aujourd'hui aux États-Unis et ailleurs est que la matière organique a été appauvrie par certaines de nos pratiques agricoles", explique M. Moss, ajoutant : "L'ajout de biosolides peut restaurer cette matière organique, ce qui apporte toutes sortes d'avantages." Une étude récente a révélé que l'application de biosolides peut remplacer l'utilisation d'engrais synthétiques dans les sols tropicaux infertiles. Tout cela signifie que les déchets et le rétablissement de l'agriculture circulaire peuvent résoudre toute une série de problèmes à la fois. Elle détourne la pollution de l'océan, tout en contribuant à reconstituer nos sols et à réduire l'utilisation des engrais synthétiques. Pourquoi tous les bâtiments et toutes les municipalités n'ont-ils pas adopté ces technologies intelligentes ? L'argent est l’un des obstacles : les technologies durables (surtout les nouvelles) nécessitent un financement, et les municipalités, qui dépendent de l'argent des contribuables, ont des budgets limités. Un autre défi est le tabou qui entoure encore le sujet - beaucoup de gens n'aiment tout simplement pas parler des eaux usées. Et il y a aussi quelques défis environnementaux. Par exemple, pour être épandues sur les terres aux États-Unis, les boues doivent être conformes à ce que l'Agence américaine de protection de l'environnement appelle une "qualité de classe A". Cela signifie qu'elles doivent être exemptes ou ne contenir que des quantités insignifiantes de divers polluants, notamment de métaux lourds, de produits pharmaceutiques ou de "produits chimiques éternels" nocifs. Les stations d'épuration qui traitent les effluents des usines industrielles risquent donc de ne pas produire des boues suffisamment propres. Pourtant, de nouvelles technologies peuvent contribuer à résoudre ces problèmes. En fin de compte, les technologies émergentes pour recycler les déchets humains peuvent nous aider à rétablir une agriculture plus circulaire que nos modes de vie modernes ont perdue. "Je vois cela comme une opportunité d'avoir le système de recyclage ultime. Vous mangez la nourriture, vous l'excrétez et ensuite vous capturez les ressources de cette excrétion - et les utilisez pour cultiver à nouveau de la nourriture", dit Mme Wear. "Nous ne disposons pas de ressources infinies sur cette planète, nous devons donc commencer à les récupérer et à les réutiliser", conseille-t-elle.
Comment le caca humain peut sauver nos sols Lina Zeldovich, BBC Future Les nutriments contenus dans les déchets humains dérivent dans nos océans et nos décharges au lieu de retourner dans les sols. Mais on peut faire un meilleur usage du caca humain que de le jeter dans les égouts. Un jour, j’étais assis sur une toilette biologique à Finca Gaia, une ferme biologique nichée au milieu de la forêt tropicale de Porto Rico. À ma gauche, à travers les bâtons de bambou de ma cabine, je peux voir des avocatiers luxuriants et de grands plantains. Au-dessus de moi, les oiseaux gazouillent. En dessous de moi, contrairement à la plupart des toilettes que j'utilise, il n'y a pas de tuyaux ni de dédale d'égouts souterrains. Avec un siège lisse, un papier toilette doux et l'odeur des tulipiers en fleurs, cette installation n'est pas différente de mes propres toilettes de New York sur le plan sensoriel. Mais son fonctionnement interne est complètement différent de celui des toilettes occidentales typiques. Lorsque j'ai terminé, il n'y a pas de levier à tirer. Au lieu de cela, j'ouvre une boîte pleine de copeaux de bois, je creuse avec une pelle et je les saupoudre sur ce que j'ai laissé dans le grand seau rangé sous le siège. Manuel Perez, dont la famille est propriétaire de la ferme, a construit cette bio-toilette pour deux raisons. Tout d'abord, faire passer des tuyaux sous cette zone détruirait une partie de la jungle - Finca Gaia s'étend sur environ 14 hectares de forêt naturelle, loin des lignes d'égout municipales. Deuxièmement, M. Perez croit fermement que ce que nous considérons comme des déchets humains est un produit parfait pour nourrir ses plantes et qu'il devrait être retourné à la terre. Une fois le seau rempli, il ajoute son contenu à une fosse de compostage, avec des feuilles mortes et d'autres déchets, qui deviendront finalement un sol riche et fertile. "Nous, les humains, avons une incompréhension totale des déchets humains. C'est un excellent engrais, plein de nutriments. Alors pourquoi gaspiller les déchets humains quand je peux les utiliser pour faire pousser mes arbres fruitiers ?" dit-il. Un ranch de forêt tropicale lointaine semble être un endroit approprié pour composter les excréments, mais ces idées de recyclage des excréments vont bien au-delà. Des fermes aux communautés hors réseau, des petits villages écologiques aux grandes villes, on assiste à un mouvement croissant en faveur de la valorisation de la production métabolique - plus communément appelée "excréments" - de notre corps, au lieu de faire tout simplement de notre mieux pour la détruire. Il y a plusieurs raisons à cela. Notre caca est, en effet, un engrais puissant, riche en nutriments, qui peut aider les plantes à prospérer. Le fait de le composter plutôt que de le jeter dans les toilettes permet également de réduire la consommation d'eau - une décision judicieuse à l'ère du changement climatique et des pénuries d'eau. L'application du compost sur les terres réduit également le besoin d'engrais synthétiques, dont la fabrication nécessite des combustibles fossiles. (Le processus Haber-Bosch de synthèse de l'ammoniac, un engrais riche en azote, nécessite des températures de 400 à 650 °C et une pression extrêmement élevée, qui ne peuvent être atteintes que par l'utilisation de combustibles fossiles. Ce processus est à l'origine d'environ 1,8 % des émissions mondiales de CO2). Le recyclage des excréments peut sembler peu conventionnel et peu hygiénique, mais il est de plus en plus reconnu comme une étape importante de l'assainissement et de l'économie circulaire - un processus de traitement et de transformation des déchets en un produit utilisable. "Ce sujet est superchaud en ce moment. Les gens se rendent compte que ce que nous faisons n'est pas durable, donc il y a beaucoup plus d'intérêt pour l'assainissement circulaire, spécifiquement aux États-Unis, mais aussi ailleurs", explique Kelsey McWilliams, fondatrice et directrice générale de Point of Shift, une entreprise basée à Philadelphie, qui conçoit des systèmes d'assainissement circulaire. Lorsqu'il est fait correctement, il s'agit d'une manière plus holistique et durable de traiter le problème mondial des déchets humains. Car la vérité crasseuse est que notre planète souffre d'une surcharge de caca humain. Avec sept milliards d'entre nous qui en rejettent une livre (450 g) par jour, nos déchets polluent l'environnement de différentes manières. Dans les pays en développement, qui manquent souvent d'infrastructures sanitaires industrielles cohérentes, ces eaux usées souvent non traitées s'infiltrent dans l'eau potable, provoquant des maladies diarrhéiques qui tuent encore un demi-million d'enfants par an. Mais si nous pensons avoir réglé le problème avec nos systèmes de traitement industriels, ceux-ci posent problème à un autre niveau. Ils contribuent à nous protéger contre des maladies comme le choléra et la dysenterie, mais ils causent un problème différent et global. Lorsque nous cultivons continuellement nos aliments dans certains endroits, mais que nous les mangeons et les excrétons dans d'autres, nous finissons par redistribuer les nutriments sur la planète. Voici ce qui se passe. Lorsque nos céréales, fruits et légumes poussent, ils prélèvent des nutriments - azote, phosphore, potassium - sur la terre. Lorsque nous mangeons ces aliments, nous absorbons certains de ces éléments, mais pas tous. En fait, le corps humain n'a besoin que d'une quantité relativement faible de ces éléments, de sorte que le reste finit par s'écouler dans nos excréments - un puissant trio d'engrais. Les stations d'épuration éliminent les bactéries pathogènes des effluents avant de les rejeter dans un plan d'eau voisin, mais ne les débarrassent généralement pas de ces nutriments (certains services publics plus avancés disposent toutefois de la technologie nécessaire). Lorsque ces effluents riches en engrais s'écoulent dans les lacs, les rivières ou la mer, ils commencent à fertiliser toutes les mauvaises choses, provoquant la prolifération d'algues toxiques qui tuent les poissons. Ils étouffent les récifs coralliens. Ils détruisent également les marais côtiers, des écosystèmes qui agissent normalement comme des éponges qui absorbent les marées montantes et nous protègent des ondes de tempête - un problème particulièrement critique à l'ère de la fonte des glaciers et de l'élévation du niveau de la mer. Une trop grande quantité d'azote entraîne une croissance excessive des marais, qui finissent par se transformer en vasières en décomposition. "Plus de 30 % des marais du monde sont fortement pollués par les eaux usées et des pourcentages variables de récifs coralliens sont également pollués", explique Stephanie Wear, écologiste marine et fondatrice de l'Ocean Sewage Alliance, une organisation à but non lucratif, dont le but de pousser les gens à nettoyer l'océan des déchets humains. "Et les récifs coralliens sont des écosystèmes délicats, donc même de petites quantités sont vraiment mauvaises pour eux." Ce qui se passe avec les boues biosolides restantes est tout aussi laid. Parfois, ces boues sont brûlées. Parfois, elles sont séchées et mises en décharge avec les ordures, où elles pourrissent en libérant des gaz à effet de serre. Parfois, elles sont accumulées dans des "lagunes", euphémisme pour désigner d'énormes fosses d'aisance contenant des tonnes de déchets, qui sont parfois traitées mais peuvent aussi être laissées telles quelles, couvertes pour réduire l'odeur et empêcher les animaux sauvages ou les humains de tomber accidentellement dedans. Pendant ce temps, les terres agricoles s'épuisent après avoir donné des récoltes année après année, ce qui oblige les agriculteurs à acheter et à appliquer des engrais synthétiques, perpétuant ainsi le cycle brisé des nutriments. Plutôt que de restituer ces nutriments à la terre sous forme d'eaux usées compostées, nous les rejetons dans la mer, tout en fabriquant davantage d'engrais synthétiques pour réparer nos terres agricoles en voie d'épuisement. "Si vous regardez comment le système fonctionne, cela n'a aucun sens. Nous ne faisons que jeter de l'argent dans les toilettes", dit Mme Wear. Pour mettre fin à la dérive des nutriments loin des sols, les humains doivent trouver des moyens de rediriger leurs eaux usées vers la terre, disent les experts. Tout le monde ne dispose pas d'une ferme où composter les déchets de son corps, bien sûr, mais il existe un certain nombre de nouvelles technologies qui peuvent fonctionner dans différents contextes et à différentes échelles, des maisons familiales aux immeubles d'habitation et aux grandes villes. Mme McWilliams travaille avec des clients à petite échelle - éco-villages et campings - aux États-Unis pour concevoir des toilettes attrayantes, qui transforment les déchets en compost pouvant être utilisé pour fertiliser les arbres ou les parterres de fleurs. Elle travaille également avec des clients dans plusieurs réserves amérindiennes où les toilettes à chasse d'eau sont rares et où de nombreuses maisons utilisent des latrines ou des puisards. (Les Amérindiens sont 19 fois plus susceptibles que les Américains blancs de ne pas avoir de plomberie intérieure). "Mes clients veulent remplacer les lugubres toilettes portatives par quelque chose qui n'empeste pas, qui n'est pas rempli de mouches et de produits chimiques polluants, et qui peut être rendu à la nature", explique-t-elle. Tout comme l'approche de M. Perez, ses conceptions reposent sur la sciure de bois et les restes agricoles pour réduire les odeurs et lancer le processus de compostage. Les copeaux de bois et la sciure ne fonctionneront pas en milieu urbain, mais Epic Cleantec, basé à San Francisco, s'attaque au problème au niveau des immeubles d'habitation grâce à une technologie intelligente. Les eaux usées des résidents ne sont pas acheminées vers une station d'épuration, mais vers le système d'Epic Cleantec, qui sépare les solides de l'eau, purifiant suffisamment cette dernière pour qu'elle puisse être réutilisée pour arroser les plantes, tirer la chasse d'eau et même faire la lessive (mais pas pour être bue). Les biosolides séparés sont compactés dans des tambours à l'intérieur d'armoires spéciales à odeurs contrôlées et subissent ensuite un traitement thermique et d'oxydation qui tue les agents pathogènes. L'un des avantages du système, c’est qu'il est beaucoup plus facile de décontaminer les boues avant que les agents pathogènes ne se multiplient de façon incontrôlée sur leur chemin vers la station, explique le directeur général et fondateur Aaron Tartakovsky. "Habituellement, les matières solides tourbillonnent dans les égouts pendant des heures ou des jours, de sorte que vous avez un taux de pathogènes extrêmement élevé. Nous les capturons quelques secondes après que quelqu'un a tiré la chasse d'eau, en sorte que nous ayons une fraction des agents pathogènes par rapport aux stations d'épuration", explique-t-il. Le résultat final est un produit de sol sec, sans odeur, riche en carbone et en azote. Jusqu'à présent, Epic Cleantec n'a utilisé ce "fumier humain" que dans une petite serre de recherche-développement pour mieux comprendre ses propriétés pédologiques, mais l'entreprise espère l'utiliser bientôt dans des parcs. "Nous sommes en pourparlers avec le service des parcs de la ville pour l'utiliser dans dans le cadre d'un projet pilote", explique M. Tartakovsky. Nous l'appelons "Soil by San Franciscans for San Franciscans". Au niveau municipal, la société canadienne Lystek a mis au point une solution destinée à fonctionner à grande échelle. Lystek a construit un gigantesque mélangeur d'eaux usées doté d'une lame si tranchante qu'elle réduit en lambeaux tous les micro-organismes des eaux usées, laissant les agents pathogènes réglementés tels que E.coli et Salmonella en dessous des limites de détection réglementaires. La bouillie qui en résulte est chargée dans des camions qui l'injectent dans le sol des champs agricoles où pousse l'herbe destinée à nourrir les vaches. Le fondateur Ajay Singh, un scientifique de l'université de Waterloo, en Ontario, a mis au point le procédé après avoir appris que la plupart des déchets de sa ville étaient transportés par camion dans des endroits éloignés. "Ces camions à essence transportaient essentiellement de l'eau, car l'eau constitue 98 % des déchets liquides. Je voulais une meilleure utilisation de toutes ces ressources. Nous avons donc créé ce que nous appelons un smoothie d'eaux usées", explique-t-il. Cette technologie est déjà utilisée dans plusieurs villes du Canada, des États-Unis et du Moyen-Orient, desservant une population d'environ 1 700 000 personnes, selon l'entreprise. Une autre entreprise, DC Water, une station d'épuration à Washington DC, traite le "rendement" de toute la capitale américaine. Elle rend les eaux usées inoffensives de tout pathogène en les faisant mijoter à 148 °C et en les comprimant. Les boues cuites sont pompées dans des biodigesteurs dans lesquels diverses bactéries les dévorent pendant plusieurs semaines, les transformant en une substance boueuse. Cette boue est ensuite séchée pendant trois semaines jusqu'à ce qu'elle atteigne la consistance d'un terreau, pour devenir un engrais appelé Bloom, vendu par l'organisation à but non lucratif BlueDrop. Les agriculteurs achètent la plus grande partie de Bloom, mais les paysagistes et les entreprises de construction font partie également de la clientèle. Ces clients de gros achètent généralement par camions complets, mais Bloom est également disponible dans les magasins de détail, conditionné en sacs de 11 kg et 22 kg pour les jardiniers amateurs. Les terrains de golf apprécient également Bloom en raison de sa teneur élevée en fer, qui donne à l'herbe une teinte verte riche et foncée, explique April Thompson, directrice du marketing et des ventes chez BlueDrop. "Ce mois de mars, nous avons eu des ventes record, nous avons vendu plus à ce stade de 2022 que pendant toute l'année 2020. Nous avons déjà vendu 44 000 tonnes. Des fermes ont frappé à notre porte parce que les prix des engrais ont augmenté et parce que nous bénéficions d'un important bouche-à-oreille", dit-elle. Au printemps - la principale saison des engrais -, la demande était si forte que Bloom était complètement épuisé, et les agriculteurs attendaient qu’il en soit fabriqué davantage. Il y a des raisons pour lesquelles les agriculteurs, en particulier les agriculteurs biologiques, apprécient le fumier. Les biosolides ne sont pas seulement riches en azote, potassium et phosphore, le trio essentiel des engrais. Ils contiennent d'autres nutriments dont les plantes ont besoin pour leur santé et leur croissance, comme le magnésium et le sodium, et aident les plantes à accumuler ces nutriments. "Nous considérons que les biosolides sont vraiment des multivitamines pour le sol", explique Lynne Moss, spécialiste des biosolides chez Black & Veatch, une société d'ingénierie. "Ils contiennent naturellement du fer et du zinc, dont les plantes ont besoin, et que les agriculteurs doivent autrement ajouter au sol. Lorsque vous appliquez les biosolides sur les terres, vous obtenez également tous ces autres nutriments." L'ajout de fumier modifie également la structure du sol, le rendant plus résilient, empêchant l'érosion et équilibrant l'humidité, explique M. Moss. Il rend la terre plus moelleuse, ce qui facilite le passage de l'eau. À l'inverse, en cas de sécheresse, cela l'aide aussi à retenir l'eau. Les sols moins compacts sont également plus souples, ce qui permet aux semis de prendre plus rapidement et de développer des racines plus fortes, produisant ainsi de meilleurs rendements. "Le principal problème auquel nous sommes confrontés aujourd'hui aux États-Unis et ailleurs est que la matière organique a été appauvrie par certaines de nos pratiques agricoles", explique M. Moss, ajoutant : "L'ajout de biosolides peut restaurer cette matière organique, ce qui apporte toutes sortes d'avantages." Une étude récente a révélé que l'application de biosolides peut remplacer l'utilisation d'engrais synthétiques dans les sols tropicaux infertiles. Tout cela signifie que les déchets et le rétablissement de l'agriculture circulaire peuvent résoudre toute une série de problèmes à la fois. Elle détourne la pollution de l'océan, tout en contribuant à reconstituer nos sols et à réduire l'utilisation des engrais synthétiques. Pourquoi tous les bâtiments et toutes les municipalités n'ont-ils pas adopté ces technologies intelligentes ? L'argent est l’un des obstacles : les technologies durables (surtout les nouvelles) nécessitent un financement, et les municipalités, qui dépendent de l'argent des contribuables, ont des budgets limités. Un autre défi est le tabou qui entoure encore le sujet - beaucoup de gens n'aiment tout simplement pas parler des eaux usées. Et il y a aussi quelques défis environnementaux. Par exemple, pour être épandues sur les terres aux États-Unis, les boues doivent être conformes à ce que l'Agence américaine de protection de l'environnement appelle une "qualité de classe A". Cela signifie qu'elles doivent être exemptes ou ne contenir que des quantités insignifiantes de divers polluants, notamment de métaux lourds, de produits pharmaceutiques ou de "produits chimiques éternels" nocifs. Les stations d'épuration qui traitent les effluents des usines industrielles risquent donc de ne pas produire des boues suffisamment propres. Pourtant, de nouvelles technologies peuvent contribuer à résoudre ces problèmes. En fin de compte, les technologies émergentes pour recycler les déchets humains peuvent nous aider à rétablir une agriculture plus circulaire que nos modes de vie modernes ont perdue. "Je vois cela comme une opportunité d'avoir le système de recyclage ultime. Vous mangez la nourriture, vous l'excrétez et ensuite vous capturez les ressources de cette excrétion - et les utilisez pour cultiver à nouveau de la nourriture", dit Mme Wear. "Nous ne disposons pas de ressources infinies sur cette planète, nous devons donc commencer à les récupérer et à les réutiliser", conseille-t-elle.
https://www.bbc.com/afrique/articles/c90nlwqjxn4o
5sports
Jeux olympiques 2021 : les Jeux se dérouleront `` avec ou sans Covid '', déclare le vice-président du CIO
Les Jeux Olympiques de Tokyo reportés se dérouleront l'année prochaine "avec ou sans Covid", a déclaré le vice-président du Comité International Olympique. John Coates a confirmé à l'agence de presse AFP que les Jeux olympiques commenceraient le 23 juillet de l'année prochaine, les qualifiant de "Jeux qui ont conquis Covid". Ils devaient initialement commencer en juillet 2020, mais ont été reportés en raison des craintes de Covid-19. Lire aussi : JO de la jeunesse : le CIO opte pour le Sénégal en 2022 Le CIO avait précédemment déclaré qu'il ne retarderait pas les Jeux au-delà de 2021. "Le thème des Jeux allait être : les Jeux de reconstruction après la dévastation du tsunami", a déclaré M. Coates à l'AFP, faisant référence au tremblement de terre et au tsunami catastrophiques de 2011 au Japon. "Maintenant, ce seront les Jeux qui ont conquis Covid, la lumière au bout du tunnel," dit-il. En juillet, le directeur général de Tokyo 2020, Toshiro Muto, a indiqué qu'il était possible que les Jeux se déroulent à un public "limité", mais a déclaré vouloir éviter la possibilité de ne pas avoir de spectateurs du tout. Au lieu de cela, il a ajouté que l'organisation pourrait potentiellement "simplifier" les cérémonies d'ouverture et de clôture, et réduire le nombre de membres du personnel et de délégations de chaque pays. Plus de 11 000 athlètes venus d'environ 200 pays devaient prendre part aux Jeux de 2020. On ignore encore l'impact des restrictions de voyage sur la participation aux Jeux, car les frontières du Japon sont actuellement largement fermées aux visiteurs étrangers. M. Muto a également fait savoir qu'un vaccin n'est pas une condition préalable pour les Jeux, bien que les experts de la santé aient mis en doute le fait que les Jeux puissent se dérouler sans vaccin. "Si un vaccin est prêt, ce sera un avantage, mais nous ne disons pas que nous ne pouvons pas organiser l'événement sans lui - ce n'est pas une condition préalable", a-t-il déclaré. En avril, le chef des Jeux, Yoshiro Mori, a estimé que les Jeux de Tokyo devraient être annulés s'ils n'avaient pas lieu en 2021. Lire aussi : Passeports d'immunité Covid : existe-t-il des effets pervers ? Le Covid 19 révèle des milliers de sans-abris au Japon Expliquant cette décision, le président du CIO, Thomas Bach, a déclaré: "Vous ne pouvez pas employer pour toujours 3 000 à 5 000 personnes dans un comité d'organisation. Vous ne pouvez pas changer chaque année l'ensemble du calendrier sportif mondial de toutes les grandes fédérations." Avant la pandémie, les Jeux n'avaient jamais été annulés qu'à cause de la guerre, mais jamais reportés. Regarder aussi :
Jeux olympiques 2021 : les Jeux se dérouleront `` avec ou sans Covid '', déclare le vice-président du CIO Les Jeux Olympiques de Tokyo reportés se dérouleront l'année prochaine "avec ou sans Covid", a déclaré le vice-président du Comité International Olympique. John Coates a confirmé à l'agence de presse AFP que les Jeux olympiques commenceraient le 23 juillet de l'année prochaine, les qualifiant de "Jeux qui ont conquis Covid". Ils devaient initialement commencer en juillet 2020, mais ont été reportés en raison des craintes de Covid-19. Lire aussi : JO de la jeunesse : le CIO opte pour le Sénégal en 2022 Le CIO avait précédemment déclaré qu'il ne retarderait pas les Jeux au-delà de 2021. "Le thème des Jeux allait être : les Jeux de reconstruction après la dévastation du tsunami", a déclaré M. Coates à l'AFP, faisant référence au tremblement de terre et au tsunami catastrophiques de 2011 au Japon. "Maintenant, ce seront les Jeux qui ont conquis Covid, la lumière au bout du tunnel," dit-il. En juillet, le directeur général de Tokyo 2020, Toshiro Muto, a indiqué qu'il était possible que les Jeux se déroulent à un public "limité", mais a déclaré vouloir éviter la possibilité de ne pas avoir de spectateurs du tout. Au lieu de cela, il a ajouté que l'organisation pourrait potentiellement "simplifier" les cérémonies d'ouverture et de clôture, et réduire le nombre de membres du personnel et de délégations de chaque pays. Plus de 11 000 athlètes venus d'environ 200 pays devaient prendre part aux Jeux de 2020. On ignore encore l'impact des restrictions de voyage sur la participation aux Jeux, car les frontières du Japon sont actuellement largement fermées aux visiteurs étrangers. M. Muto a également fait savoir qu'un vaccin n'est pas une condition préalable pour les Jeux, bien que les experts de la santé aient mis en doute le fait que les Jeux puissent se dérouler sans vaccin. "Si un vaccin est prêt, ce sera un avantage, mais nous ne disons pas que nous ne pouvons pas organiser l'événement sans lui - ce n'est pas une condition préalable", a-t-il déclaré. En avril, le chef des Jeux, Yoshiro Mori, a estimé que les Jeux de Tokyo devraient être annulés s'ils n'avaient pas lieu en 2021. Lire aussi : Passeports d'immunité Covid : existe-t-il des effets pervers ? Le Covid 19 révèle des milliers de sans-abris au Japon Expliquant cette décision, le président du CIO, Thomas Bach, a déclaré: "Vous ne pouvez pas employer pour toujours 3 000 à 5 000 personnes dans un comité d'organisation. Vous ne pouvez pas changer chaque année l'ensemble du calendrier sportif mondial de toutes les grandes fédérations." Avant la pandémie, les Jeux n'avaient jamais été annulés qu'à cause de la guerre, mais jamais reportés. Regarder aussi :
https://www.bbc.com/afrique/sports-54077910
5sports
Novak Djokovic : Pourquoi le numéro un mondial est une figure si controversée ?
Novak Djokovic doit souvent se boucher les oreilles afin d'encourager la foule à l'applaudir. Le Serbe de 34 ans fait toujours l'actualité après s'être vu retirer son visa à Melbourne alors qu'il venait défendre son titre à l'Open d'Australie. Après avoir passé le week-end dans un hôtel de rétention du gouvernement, le juge a radicalement annulé la décision. Cependant, il n'y a eu aucun signe du joueur serbe depuis le verdict. Et le ministre de l'Immigration, Alex Hawke, peut encore annuler son visa pour de nouveaux motifs. Que cela se produise ou non, les événements de la semaine dernière ont fait de lui un joueur encore plus polarisant. Comment cet homme qui n'était qu'un enfant garçon lorsque les forces de l'Otan ont bombardé sa ville de Belgrade en 1999 a-t-il aujourd'hui tant de mal à réchauffer le cœur du public ? A lire aussi : Lorsque Djokovic a affronté Roger Federer lors de la finale de Wimbledon 2019, la rencontre a été gâchée par les huées contre le Serbe -applaudi lorsqu'il ratait une balle et raillé. Une atmosphère que l'on trouve généralement davantage dans les stades de football que sur un court de tennis. Les experts ont même dû exhorter les fans à montrer plus de respect au vainqueur de la finale, Novak Djokovic Il est difficile de savoir exactement pourquoi le joueur a dû essuyer de tels comportements. Certes, le très populaire Federer a de nombreux fans, mais Djokovic est aussi l'un des grands du sport. "On ne peut pas forcer les gens vous aimer et cela a été un peu la situation", a déclaré son ancien entraîneur Boris Becker sur BBC Radio 5 Live. "C'est un excellent jeune sportif avec la bonne attitude et le bon caractère, il a juste une vision différente de la vie. Il a une vision différente de ce qu'il mange, de ce qu'il boit, de la manière dont il dort. On ne peut pas le critiquer là-dessus. C'est peut-être la raison pour laquelle il a tant de succès, mais il ne plait pas à tout le monde, je le comprends." Votre façon de célébrer agace-t-elle les gens ? Djokovic fait un salut extravagant aux quatre coins du court en guise de remerciement. Cela irrite-t-il les personnes qui le huent ? Ou peut-être le problème vient-il de son comportement sur le court par le passé ? Il a été accusé à plusieurs reprises par des joueurs d'exagérer ses blessures. En 2008, Andy Roddick s'est moqué de Djokovic en suggérant que parmi les nombreux maux dont souffrait le Serbe à l'US Open, il pouvait y avoir la grippe aviaire, l'anthrax et le SRAS. Ou s'agit-il de ses accès de colère sur le court ? La plus tristement célèbre d'entre elles s'est terminée par son expulsion de l'US Open 2020 lorsque, dans un accès de rage, il a lancé une balle contre un mur et a accidentellement touché un juge de ligne. Ses tirades avec les arbitres et les ramasseurs de balles au fil des ans ont également contrasté avec les comportements plus calmes de ses plus proches rivaux, Federer et Nadal. Le mot "arrogant" n'est jamais loin des lèvres de ses détracteurs. Cela peut être un mélange de tout, mais ce qui s'est passé en dehors du terrain mérite également d'être pris en considération. Djokovic s'est attiré de nombreuses critiques au début de la pandémie lorsqu'il a fait partie des joueurs testés positifs au Covid-19 lors de son tournoi de l'Adria Tour. Les joueurs n'étaient pas obligés de respecter de distance sociale et certains se sont pris dans les bras au filet. Si les règles de confinement en Croatie s'étaient assouplies à ce moment-là, il n'y avait toujours pas de vaccin. Le Britannique Dan Evans a déclaré qu'il s'agissait d'un "mauvais exemple à donner" et l'Australien Nick Kyrgios a declaré qu'il s'agissait d'une "mauvaise décision". Djokovic s'est ensuite excusé, déclarant qu'il était "trop tôt" pour organiser cet événement, mais que sa décision était motivée par "un cœur pur" et de "bonnes intentions". A lire aussi : Il a de nouveau provoqué la frustration il y a un an lorsqu'il a demandé au directeur du tournoi de l'Open d'Australie, Craig Tiley, d'assouplir les règles de quarantaine. Il a notamment suggéré de réduire les périodes de confinement et d'installer les joueurs en quarantaine dans des maisons privées dotées de courts de tennis. Une fois de plus, Djokovic a mis en avant ses "bonnes intentions" et a déclaré que sa lettre avait été "interprétée à tort comme étant égoïste, difficile et ingrate". Un Serbe spirituel et passionné qui veut être aimé Les bonnes intentions sont le principe de sa Fondation Novak Djokovic, qui construit des écoles maternelles et soutient la formation des enseignants en Serbie afin de donner "aux enfants des zones défavorisées la chance d'apprendre et de jouer dans un environnement sûr, créatif et stimulant", et qui s'inspire de son enfance déchirée par la guerre. Son pays est au cœur de sa motivation. Il aime également distribuer des raquettes aux jeunes fans dans la foule. Les fans de Djokovic - et il suffit d'assister à un match de Coupe Davis de la Serbie pour savoir qu'ils sont nombreux - célèbrent le fait qu'il a remporté un énorme succès à une époque où deux autres grands joueurs ont également joué - Federer et Nadal. Très spirituel, pratiquant le yoga et la méditation et suivant un régime à base de plantes, Djokovic a un jour attribué son regain de forme à une randonnée en montagne de cinq jours avec sa femme, qui lui a permis de remporter deux titres du Grand Chelem consécutifs. Surnommé "le Joker" au début de sa carrière parce qu'il imitait ses compagnons de jeu, il cherche aussi désespérément à être apprécié. Djokovic n'a jamais bénéficié du niveau de soutien dont jouissent le Suisse Federer et l'Espagnol Nadal, notamment lors des tournois du Grand Chelem, et plus particulièrement à l'US Open, où les réactions ont parfois été hostile. S'il a souvent fait fi des huées, il n'a pas pu cacher ses larmes lors de la finale de l'US Open l'année dernière, lorsqu'il a déclaré que, même s'il avait perdu le match, il était "l'homme le plus heureux du monde" grâce à l'amour que lui portait le public. Le journaliste serbe Sasa Ozmo a déclaré à la BBC que Djokovic avait été "traité injustement" au fil des ans et qu'il avait "souvent commis des erreurs qui ont donné lieu à des critiques". "Mais parfois, les choses qu'il a faites et qui sont très positives ne sont pas mentionnées assez souvent", a-t-il ajouté. "Novax" Djokovic L'engouement dont il a bénéficié à New York a disparu en Australie, où de nombreux habitants ont été furieux que Djokovic, qui a déclaré être opposé à la vaccination contre le Covid-19, se soit vu accorder une exemption médicale par deux panels médicaux indépendants organisés par Tennis Australia et l'État de Victoria. Les Australiens ont eu certaines des restrictions les plus strictes au monde. Beaucoup de personnes ne peuvent toujours pas voyager entre les États ou à l'étranger et ont considéré que Djokovic bénéficiait d'un traitement spécial. Djokovic a été retenu à l'aéroport de Melbourne pendant plusieurs heures avant que les autorités frontalières n'annoncent qu'il n'avait pas satisfait aux règles d'entrée relatives à l'exemption, et sa participation à l'Open d'Australie reste hors de sa portée. Le débat "sera-t-il ou ne sera-t-il pas en Australie" a dominé la pré-saison et si beaucoup ont remis en question son opposition à la vaccination, son annonce sur les réseaux sociaux a été considérée comme maladroite. La publication d'un message indiquant qu'il avait obtenu une exemption médicale sans en donner les raisons a laissé les fans, les habitants, les politiciens et les autres joueurs dans l'attente de réponses. S'il peut tenter de remporter un 10e Open d'Australie et un 21e titre du Grand Chelem, il sera très probablement hué par les fans qui l'ont surnommé "Novax", et acclamé par ceux qui ont brandi des pancartes de soutien devant l'hôtel où il était détenu. Et s'il n'y parvient pas, il est fort probable qu'il sera force de se boucher les oreilles lors de son prochain tournoi.
Novak Djokovic : Pourquoi le numéro un mondial est une figure si controversée ? Novak Djokovic doit souvent se boucher les oreilles afin d'encourager la foule à l'applaudir. Le Serbe de 34 ans fait toujours l'actualité après s'être vu retirer son visa à Melbourne alors qu'il venait défendre son titre à l'Open d'Australie. Après avoir passé le week-end dans un hôtel de rétention du gouvernement, le juge a radicalement annulé la décision. Cependant, il n'y a eu aucun signe du joueur serbe depuis le verdict. Et le ministre de l'Immigration, Alex Hawke, peut encore annuler son visa pour de nouveaux motifs. Que cela se produise ou non, les événements de la semaine dernière ont fait de lui un joueur encore plus polarisant. Comment cet homme qui n'était qu'un enfant garçon lorsque les forces de l'Otan ont bombardé sa ville de Belgrade en 1999 a-t-il aujourd'hui tant de mal à réchauffer le cœur du public ? A lire aussi : Lorsque Djokovic a affronté Roger Federer lors de la finale de Wimbledon 2019, la rencontre a été gâchée par les huées contre le Serbe -applaudi lorsqu'il ratait une balle et raillé. Une atmosphère que l'on trouve généralement davantage dans les stades de football que sur un court de tennis. Les experts ont même dû exhorter les fans à montrer plus de respect au vainqueur de la finale, Novak Djokovic Il est difficile de savoir exactement pourquoi le joueur a dû essuyer de tels comportements. Certes, le très populaire Federer a de nombreux fans, mais Djokovic est aussi l'un des grands du sport. "On ne peut pas forcer les gens vous aimer et cela a été un peu la situation", a déclaré son ancien entraîneur Boris Becker sur BBC Radio 5 Live. "C'est un excellent jeune sportif avec la bonne attitude et le bon caractère, il a juste une vision différente de la vie. Il a une vision différente de ce qu'il mange, de ce qu'il boit, de la manière dont il dort. On ne peut pas le critiquer là-dessus. C'est peut-être la raison pour laquelle il a tant de succès, mais il ne plait pas à tout le monde, je le comprends." Votre façon de célébrer agace-t-elle les gens ? Djokovic fait un salut extravagant aux quatre coins du court en guise de remerciement. Cela irrite-t-il les personnes qui le huent ? Ou peut-être le problème vient-il de son comportement sur le court par le passé ? Il a été accusé à plusieurs reprises par des joueurs d'exagérer ses blessures. En 2008, Andy Roddick s'est moqué de Djokovic en suggérant que parmi les nombreux maux dont souffrait le Serbe à l'US Open, il pouvait y avoir la grippe aviaire, l'anthrax et le SRAS. Ou s'agit-il de ses accès de colère sur le court ? La plus tristement célèbre d'entre elles s'est terminée par son expulsion de l'US Open 2020 lorsque, dans un accès de rage, il a lancé une balle contre un mur et a accidentellement touché un juge de ligne. Ses tirades avec les arbitres et les ramasseurs de balles au fil des ans ont également contrasté avec les comportements plus calmes de ses plus proches rivaux, Federer et Nadal. Le mot "arrogant" n'est jamais loin des lèvres de ses détracteurs. Cela peut être un mélange de tout, mais ce qui s'est passé en dehors du terrain mérite également d'être pris en considération. Djokovic s'est attiré de nombreuses critiques au début de la pandémie lorsqu'il a fait partie des joueurs testés positifs au Covid-19 lors de son tournoi de l'Adria Tour. Les joueurs n'étaient pas obligés de respecter de distance sociale et certains se sont pris dans les bras au filet. Si les règles de confinement en Croatie s'étaient assouplies à ce moment-là, il n'y avait toujours pas de vaccin. Le Britannique Dan Evans a déclaré qu'il s'agissait d'un "mauvais exemple à donner" et l'Australien Nick Kyrgios a declaré qu'il s'agissait d'une "mauvaise décision". Djokovic s'est ensuite excusé, déclarant qu'il était "trop tôt" pour organiser cet événement, mais que sa décision était motivée par "un cœur pur" et de "bonnes intentions". A lire aussi : Il a de nouveau provoqué la frustration il y a un an lorsqu'il a demandé au directeur du tournoi de l'Open d'Australie, Craig Tiley, d'assouplir les règles de quarantaine. Il a notamment suggéré de réduire les périodes de confinement et d'installer les joueurs en quarantaine dans des maisons privées dotées de courts de tennis. Une fois de plus, Djokovic a mis en avant ses "bonnes intentions" et a déclaré que sa lettre avait été "interprétée à tort comme étant égoïste, difficile et ingrate". Un Serbe spirituel et passionné qui veut être aimé Les bonnes intentions sont le principe de sa Fondation Novak Djokovic, qui construit des écoles maternelles et soutient la formation des enseignants en Serbie afin de donner "aux enfants des zones défavorisées la chance d'apprendre et de jouer dans un environnement sûr, créatif et stimulant", et qui s'inspire de son enfance déchirée par la guerre. Son pays est au cœur de sa motivation. Il aime également distribuer des raquettes aux jeunes fans dans la foule. Les fans de Djokovic - et il suffit d'assister à un match de Coupe Davis de la Serbie pour savoir qu'ils sont nombreux - célèbrent le fait qu'il a remporté un énorme succès à une époque où deux autres grands joueurs ont également joué - Federer et Nadal. Très spirituel, pratiquant le yoga et la méditation et suivant un régime à base de plantes, Djokovic a un jour attribué son regain de forme à une randonnée en montagne de cinq jours avec sa femme, qui lui a permis de remporter deux titres du Grand Chelem consécutifs. Surnommé "le Joker" au début de sa carrière parce qu'il imitait ses compagnons de jeu, il cherche aussi désespérément à être apprécié. Djokovic n'a jamais bénéficié du niveau de soutien dont jouissent le Suisse Federer et l'Espagnol Nadal, notamment lors des tournois du Grand Chelem, et plus particulièrement à l'US Open, où les réactions ont parfois été hostile. S'il a souvent fait fi des huées, il n'a pas pu cacher ses larmes lors de la finale de l'US Open l'année dernière, lorsqu'il a déclaré que, même s'il avait perdu le match, il était "l'homme le plus heureux du monde" grâce à l'amour que lui portait le public. Le journaliste serbe Sasa Ozmo a déclaré à la BBC que Djokovic avait été "traité injustement" au fil des ans et qu'il avait "souvent commis des erreurs qui ont donné lieu à des critiques". "Mais parfois, les choses qu'il a faites et qui sont très positives ne sont pas mentionnées assez souvent", a-t-il ajouté. "Novax" Djokovic L'engouement dont il a bénéficié à New York a disparu en Australie, où de nombreux habitants ont été furieux que Djokovic, qui a déclaré être opposé à la vaccination contre le Covid-19, se soit vu accorder une exemption médicale par deux panels médicaux indépendants organisés par Tennis Australia et l'État de Victoria. Les Australiens ont eu certaines des restrictions les plus strictes au monde. Beaucoup de personnes ne peuvent toujours pas voyager entre les États ou à l'étranger et ont considéré que Djokovic bénéficiait d'un traitement spécial. Djokovic a été retenu à l'aéroport de Melbourne pendant plusieurs heures avant que les autorités frontalières n'annoncent qu'il n'avait pas satisfait aux règles d'entrée relatives à l'exemption, et sa participation à l'Open d'Australie reste hors de sa portée. Le débat "sera-t-il ou ne sera-t-il pas en Australie" a dominé la pré-saison et si beaucoup ont remis en question son opposition à la vaccination, son annonce sur les réseaux sociaux a été considérée comme maladroite. La publication d'un message indiquant qu'il avait obtenu une exemption médicale sans en donner les raisons a laissé les fans, les habitants, les politiciens et les autres joueurs dans l'attente de réponses. S'il peut tenter de remporter un 10e Open d'Australie et un 21e titre du Grand Chelem, il sera très probablement hué par les fans qui l'ont surnommé "Novax", et acclamé par ceux qui ont brandi des pancartes de soutien devant l'hôtel où il était détenu. Et s'il n'y parvient pas, il est fort probable qu'il sera force de se boucher les oreilles lors de son prochain tournoi.
https://www.bbc.com/afrique/monde-59941899
2health
Covid-19 : la publication de Trump supprimée par Facebook et cachée par Twitter
Facebook a supprimé un post dans lequel le président Trump avait affirmé que la Covid-19 était "moins mortelle" que la grippe. Donald Trump est de retour à la Maison Blanche après trois jours de traitement à l'hôpital pour avoir été testé positif au coronavirus. Il avait écrit que les États-Unis ont "appris à vivre avec" la saison de la grippe, "tout comme nous apprenons à vivre avec la Covid, beaucoup moins mortelle, chez la plupart des populations !!!" Twitter a caché le même message derrière un avertissement intitulé "diffusion d'informations trompeuses et potentiellement dangereuses". Les utilisateurs doivent cliquer sur l'alerte pour lire le tweet. Twitter invite ses utilisateurs à vérifier des déclarations de Trump Coronavirus : ces dirigeants qui ont enfreint leurs propres règles Covid : quel risque pour la santé de Donald Trump ? "Nous avons supprimé les informations incorrectes sur la gravité de la Covid-19, et nous avons maintenant supprimé ce message", a déclaré Andy Stone, responsable de la communication politique chez Facebook. On ne connaît pas le taux de mortalité exact de la Covid-19, mais on pense qu'il est sensiblement plus élevé - peut-être 10 fois ou plus - que la plupart des souches de grippe, selon l'Université Johns Hopkins. Le Président a réagi par un post : "ABROGEZ L'ARTICLE 230 !!!" Il s'agit d'une référence à une loi qui stipule que les réseaux sociaux ne sont pas responsables du contenu publié par leurs utilisateurs. Mais elle permet aux entreprises de se livrer à un "blocage de bon samaritain", y compris le retrait de contenus qu'elles jugent offensants, harcelants ou violents. Si la loi devait être abrogée, les entreprises de réseaux sociaux seraient poursuivies en justice pour les modifications et les changements de contenu qu'elles auraient apportés aux utilisateurs. Et de deux pour Facebook C'est la deuxième fois que Facebook supprime un message du président américain. Twitter est intervenu plus souvent avec des suppressions et des avertissements. Les deux réseaux sociaux se sont engagés à lutter contre la désinformation potentiellement dangereuse autour du virus. Mais M. Trump s'est opposé à ce qu'il considère comme un éditorialisme de la part des entreprises. Peu après que Twitter a apposé une étiquette d'avertissement sur ses messages pour la première fois en mai, M. Trump a signé un décret pour abroger l'article 230. Cette proposition a reçu le soutien de tous les partis, mais pour des raisons différentes. Les républicains affirment qu'il existe un parti pris contre les opinions conservatrices en ligne, voire une censure pure et simple, et veulent que cela cesse. Les démocrates disent qu'ils sont plus intéressés par la diffusion de la désinformation. La semaine dernière, la commission du commerce du Sénat américain a émis des citations à comparaître pour que les responsables de Facebook, Twitter et Google approfondissent la question.
Covid-19 : la publication de Trump supprimée par Facebook et cachée par Twitter Facebook a supprimé un post dans lequel le président Trump avait affirmé que la Covid-19 était "moins mortelle" que la grippe. Donald Trump est de retour à la Maison Blanche après trois jours de traitement à l'hôpital pour avoir été testé positif au coronavirus. Il avait écrit que les États-Unis ont "appris à vivre avec" la saison de la grippe, "tout comme nous apprenons à vivre avec la Covid, beaucoup moins mortelle, chez la plupart des populations !!!" Twitter a caché le même message derrière un avertissement intitulé "diffusion d'informations trompeuses et potentiellement dangereuses". Les utilisateurs doivent cliquer sur l'alerte pour lire le tweet. Twitter invite ses utilisateurs à vérifier des déclarations de Trump Coronavirus : ces dirigeants qui ont enfreint leurs propres règles Covid : quel risque pour la santé de Donald Trump ? "Nous avons supprimé les informations incorrectes sur la gravité de la Covid-19, et nous avons maintenant supprimé ce message", a déclaré Andy Stone, responsable de la communication politique chez Facebook. On ne connaît pas le taux de mortalité exact de la Covid-19, mais on pense qu'il est sensiblement plus élevé - peut-être 10 fois ou plus - que la plupart des souches de grippe, selon l'Université Johns Hopkins. Le Président a réagi par un post : "ABROGEZ L'ARTICLE 230 !!!" Il s'agit d'une référence à une loi qui stipule que les réseaux sociaux ne sont pas responsables du contenu publié par leurs utilisateurs. Mais elle permet aux entreprises de se livrer à un "blocage de bon samaritain", y compris le retrait de contenus qu'elles jugent offensants, harcelants ou violents. Si la loi devait être abrogée, les entreprises de réseaux sociaux seraient poursuivies en justice pour les modifications et les changements de contenu qu'elles auraient apportés aux utilisateurs. Et de deux pour Facebook C'est la deuxième fois que Facebook supprime un message du président américain. Twitter est intervenu plus souvent avec des suppressions et des avertissements. Les deux réseaux sociaux se sont engagés à lutter contre la désinformation potentiellement dangereuse autour du virus. Mais M. Trump s'est opposé à ce qu'il considère comme un éditorialisme de la part des entreprises. Peu après que Twitter a apposé une étiquette d'avertissement sur ses messages pour la première fois en mai, M. Trump a signé un décret pour abroger l'article 230. Cette proposition a reçu le soutien de tous les partis, mais pour des raisons différentes. Les républicains affirment qu'il existe un parti pris contre les opinions conservatrices en ligne, voire une censure pure et simple, et veulent que cela cesse. Les démocrates disent qu'ils sont plus intéressés par la diffusion de la désinformation. La semaine dernière, la commission du commerce du Sénat américain a émis des citations à comparaître pour que les responsables de Facebook, Twitter et Google approfondissent la question.
https://www.bbc.com/afrique/monde-54442424
2health
Paul Farmer : un hommage appuyé rendu au médecin philanthrope américain décédé au Rwanda
Les Rwandais, leur président et certaines personnalités du monde entier ont fait l'éloge et manifesté leur tristesse à la suite du "décès inattendu", dans la campagne rwandaise, du Dr Paul Farmer, un médecin philanthrope américain. Sans donner de détails sur la cause de son décès, Partners in Health, une organisation mondiale de santé qu'il a fondée, annonce que le Dr Farmer, 62 ans, "est décédé dans son sommeil alors qu'il se trouvait au Rwanda" lundi. M. Farmer a joué un rôle dans la création du centre de traitement du cancer de Butaro, dans le nord rural du Rwanda, où il est mort, et où une université médicale, dont il était le recteur, avait un campus. A surtout lire sur BBC Afrique : Le centre, qui est censé être abordable pour de nombreuses personnes des classes inférieures et moyennes, a eu un impact sur le traitement du cancer au Rwanda, ainsi que dans les pays voisins (RD Congo, Burundi et Ouganda). Le président Paul Kagame, qui a remis à M. Farmer une médaille de l'"Ordre de l'amitié exceptionnelle" du Rwanda, indique sur Twitter que son décès estt une perte pour le Rwanda, car il "combinait de nombreuses choses difficiles à trouver chez une seule personne". Bill Gates a également écrit sur Twitter que M. Farmer était un héros, et qu'il n'avait "jamais connu quelqu'un qui était plus passionné par la réduction des pires inégalités en matière de santé dans le monde". D'autres personnalités, dont la secrétaire générale adjointe des Nations unies, Amina J. Mohammed, le directeur de l'OMS, Tedros Ghebreyesus, ou le président américain Bill Clinton, ont également fait l'éloge de M. Farmer. M. Farmer laisse derrière lui son épouse haïtienne et ses trois enfants.
Paul Farmer : un hommage appuyé rendu au médecin philanthrope américain décédé au Rwanda Les Rwandais, leur président et certaines personnalités du monde entier ont fait l'éloge et manifesté leur tristesse à la suite du "décès inattendu", dans la campagne rwandaise, du Dr Paul Farmer, un médecin philanthrope américain. Sans donner de détails sur la cause de son décès, Partners in Health, une organisation mondiale de santé qu'il a fondée, annonce que le Dr Farmer, 62 ans, "est décédé dans son sommeil alors qu'il se trouvait au Rwanda" lundi. M. Farmer a joué un rôle dans la création du centre de traitement du cancer de Butaro, dans le nord rural du Rwanda, où il est mort, et où une université médicale, dont il était le recteur, avait un campus. A surtout lire sur BBC Afrique : Le centre, qui est censé être abordable pour de nombreuses personnes des classes inférieures et moyennes, a eu un impact sur le traitement du cancer au Rwanda, ainsi que dans les pays voisins (RD Congo, Burundi et Ouganda). Le président Paul Kagame, qui a remis à M. Farmer une médaille de l'"Ordre de l'amitié exceptionnelle" du Rwanda, indique sur Twitter que son décès estt une perte pour le Rwanda, car il "combinait de nombreuses choses difficiles à trouver chez une seule personne". Bill Gates a également écrit sur Twitter que M. Farmer était un héros, et qu'il n'avait "jamais connu quelqu'un qui était plus passionné par la réduction des pires inégalités en matière de santé dans le monde". D'autres personnalités, dont la secrétaire générale adjointe des Nations unies, Amina J. Mohammed, le directeur de l'OMS, Tedros Ghebreyesus, ou le président américain Bill Clinton, ont également fait l'éloge de M. Farmer. M. Farmer laisse derrière lui son épouse haïtienne et ses trois enfants.
https://www.bbc.com/afrique/region-60477831
0business
COP26 : qu'est-ce que la conférence des Nations unies sur le climat et pourquoi est-elle si importante ?
Les dirigeants de 196 pays se réunissent à Glasgow en novembre pour une grande conférence sur le climat. Il leur est demandé de prendre des mesures pour limiter le changement climatique et ses effets, tels que l'élévation du niveau des mers et les phénomènes météorologiques extrêmes. A surtout lire sur BBC Afrique : Le sommet est largement considéré comme crucial si l'on veut maîtriser le changement climatique. C'est le moment où les dirigeants du monde entier se demanderont si des progrès suffisants ont été accomplis depuis l'accord historique de Paris sur le climat de 2015. Il s'agit de la plus importante tentative à ce jour pour engager tous les pays du monde à limiter le réchauffement de la planète. Ils ont convenu d'essayer de maintenir les augmentations de température "bien en dessous" de 2C (3,6F) et d'essayer de les limiter à 1,5C. Mais de nombreux scientifiques affirment que les efforts déployés sont loin d'être suffisants et que le réchauffement de la planète pourrait atteindre 3C. Organisée par les Nations unies, la conférence s'appelle COP26 (COP signifie Conférence des parties). Les pays sont invités à fixer des objectifs "ambitieux" pour réduire la quantité de gaz à effet de serre - qui contribuent au réchauffement de la planète - rejetée dans l'atmosphère d'ici à 2030. Et il leur sera demandé comment ils comptent atteindre le "zéro net" - c'est-à-dire ne pas rejeter plus dans l'atmosphère que ce qui en est retiré - d'ici à 2050. La combustion de combustibles fossiles est une cause majeure d'émissions. Les mesures à prendre pourraient donc être les suivantes : Le changement climatique décrit une modification à long terme des régimes climatiques de la planète. Le monde s'est déjà réchauffé d'environ 1,2 °C depuis que les usines se sont généralisées, et les températures continueront à augmenter si les gouvernements ne prennent pas de mesures. Les pénuries alimentaires, les vagues de chaleur, les tempêtes et la montée des eaux sont autant d'effets possibles. Les personnes vivant dans les pays les plus pauvres sont en première ligne de bon nombre des changements causés par le réchauffement climatique. Non seulement la sécheresse et les vagues de chaleur représentent un danger, mais l'élévation du niveau des mers submerge lentement des nations insulaires entières et empoisonne les champs avec de l'eau salée. À l'approche de la COP26, plus de 100 pays en développement ont formulé leurs demandes, notamment : Ils affirment que sans progrès sur ces points, la COP26 n'aura aucune valeur et se soldera par un échec. Les pays riches se sont engagés à verser 100 milliards de dollars par an d'ici 2020 pour aider les nations les plus pauvres : Cependant, les chiffres les plus récents montrent qu'ils n'ont réussi à verser que 79 milliards de dollars. En 2018, environ trois quarts de l'argent était sous forme de prêts qui doivent être remboursés, plutôt que de subventions qui ne le sont pas. C'est un problème pour les pays les plus pauvres, dont beaucoup sont déjà endettés. La question est devenue "une question de confiance" et les nations riches "doivent tenir leurs promesses maintenant", a déclaré Alok Sharma, le président de la COP26. Ce sujet - connu sous le nom de financement du climat - sera l'un des plus grands sujets de débat. En 2019, le gouvernement britannique a été la première grande nation à annoncer un objectif de "zéro émission nette" de carbone d'ici 2050. Plus tôt cette année, il a également déclaré vouloir atteindre une réduction de 78 % d'ici 2035. Cependant, les politiciens de l'opposition affirment que les paroles du gouvernement n'ont pas été suivies d'actions. Le chef du parti travailliste, Sir Keir Starmer, a accusé les conservateurs d'utiliser des "phrases chocs sans substance". On attend beaucoup de la COP26 pour réaliser des progrès significatifs dans la lutte contre la hausse des températures. Les pays les plus riches seront invités à honorer la promesse financière de 100 milliards de dollars qu'ils ont déjà faite, si l'on veut que des progrès soient réalisés. Un accord engageant les nations du monde entier à éliminer progressivement la combustion du charbon serait une réussite majeure, même si les réunions préalables au sommet laissent penser que ce ne sera pas une tâche facile. Une pression sera également exercée sur les pays pour qu'ils continuent à revoir leurs ambitions à la hausse, non seulement en ce qui concerne la réduction des émissions, mais aussi pour aider les communautés et les pays déjà touchés par le changement climatique. Regarder :
COP26 : qu'est-ce que la conférence des Nations unies sur le climat et pourquoi est-elle si importante ? Les dirigeants de 196 pays se réunissent à Glasgow en novembre pour une grande conférence sur le climat. Il leur est demandé de prendre des mesures pour limiter le changement climatique et ses effets, tels que l'élévation du niveau des mers et les phénomènes météorologiques extrêmes. A surtout lire sur BBC Afrique : Le sommet est largement considéré comme crucial si l'on veut maîtriser le changement climatique. C'est le moment où les dirigeants du monde entier se demanderont si des progrès suffisants ont été accomplis depuis l'accord historique de Paris sur le climat de 2015. Il s'agit de la plus importante tentative à ce jour pour engager tous les pays du monde à limiter le réchauffement de la planète. Ils ont convenu d'essayer de maintenir les augmentations de température "bien en dessous" de 2C (3,6F) et d'essayer de les limiter à 1,5C. Mais de nombreux scientifiques affirment que les efforts déployés sont loin d'être suffisants et que le réchauffement de la planète pourrait atteindre 3C. Organisée par les Nations unies, la conférence s'appelle COP26 (COP signifie Conférence des parties). Les pays sont invités à fixer des objectifs "ambitieux" pour réduire la quantité de gaz à effet de serre - qui contribuent au réchauffement de la planète - rejetée dans l'atmosphère d'ici à 2030. Et il leur sera demandé comment ils comptent atteindre le "zéro net" - c'est-à-dire ne pas rejeter plus dans l'atmosphère que ce qui en est retiré - d'ici à 2050. La combustion de combustibles fossiles est une cause majeure d'émissions. Les mesures à prendre pourraient donc être les suivantes : Le changement climatique décrit une modification à long terme des régimes climatiques de la planète. Le monde s'est déjà réchauffé d'environ 1,2 °C depuis que les usines se sont généralisées, et les températures continueront à augmenter si les gouvernements ne prennent pas de mesures. Les pénuries alimentaires, les vagues de chaleur, les tempêtes et la montée des eaux sont autant d'effets possibles. Les personnes vivant dans les pays les plus pauvres sont en première ligne de bon nombre des changements causés par le réchauffement climatique. Non seulement la sécheresse et les vagues de chaleur représentent un danger, mais l'élévation du niveau des mers submerge lentement des nations insulaires entières et empoisonne les champs avec de l'eau salée. À l'approche de la COP26, plus de 100 pays en développement ont formulé leurs demandes, notamment : Ils affirment que sans progrès sur ces points, la COP26 n'aura aucune valeur et se soldera par un échec. Les pays riches se sont engagés à verser 100 milliards de dollars par an d'ici 2020 pour aider les nations les plus pauvres : Cependant, les chiffres les plus récents montrent qu'ils n'ont réussi à verser que 79 milliards de dollars. En 2018, environ trois quarts de l'argent était sous forme de prêts qui doivent être remboursés, plutôt que de subventions qui ne le sont pas. C'est un problème pour les pays les plus pauvres, dont beaucoup sont déjà endettés. La question est devenue "une question de confiance" et les nations riches "doivent tenir leurs promesses maintenant", a déclaré Alok Sharma, le président de la COP26. Ce sujet - connu sous le nom de financement du climat - sera l'un des plus grands sujets de débat. En 2019, le gouvernement britannique a été la première grande nation à annoncer un objectif de "zéro émission nette" de carbone d'ici 2050. Plus tôt cette année, il a également déclaré vouloir atteindre une réduction de 78 % d'ici 2035. Cependant, les politiciens de l'opposition affirment que les paroles du gouvernement n'ont pas été suivies d'actions. Le chef du parti travailliste, Sir Keir Starmer, a accusé les conservateurs d'utiliser des "phrases chocs sans substance". On attend beaucoup de la COP26 pour réaliser des progrès significatifs dans la lutte contre la hausse des températures. Les pays les plus riches seront invités à honorer la promesse financière de 100 milliards de dollars qu'ils ont déjà faite, si l'on veut que des progrès soient réalisés. Un accord engageant les nations du monde entier à éliminer progressivement la combustion du charbon serait une réussite majeure, même si les réunions préalables au sommet laissent penser que ce ne sera pas une tâche facile. Une pression sera également exercée sur les pays pour qu'ils continuent à revoir leurs ambitions à la hausse, non seulement en ce qui concerne la réduction des émissions, mais aussi pour aider les communautés et les pays déjà touchés par le changement climatique. Regarder :
https://www.bbc.com/afrique/monde-58128352
3politics
Impeachment de Trump: ce que vous devez savoir sur le procès du Sénat
Pour la troisième fois seulement dans l'histoire, un président américain est confronté à un procès de destitution. Un tel procès pourrait, en théorie, conduire à la destitution du président Donald Trump. Ce résultat serait un choc énorme - nous expliquerons pourquoi plus tard - mais le fait même qu'un président soit jugé est significatif. Voici sept questions et réponses qui vous aideront à comprendre le procès. En termes simples, il s'agit d'un processus qui permet à de hautes personnalités du gouvernement de demander des comptes à d'autres fonctionnaires (comme les juges, le président et les membres du cabinet) s'ils sont soupçonnés d'avoir commis des infractions pendant leur mandat. Ces délits peuvent inclure "la trahison, la corruption ou d'autres crimes et délits graves". Une fois qu'une personne est mise en accusation, elle est ensuite jugée au Sénat, la chambre haute du Congrès, dont les membres décideront si elle est coupable ou non. Il s'agit d'un procès politique, et non d'un procès criminel. A lire aussi Il fait face à deux articles de mise en accusation, ou charges. Tout d'abord, il est accusé d'avoir demandé l'aide du gouvernement ukrainien pour se faire réélire en novembre prochain. Il est aussi accusé d'avoir retenu des millions de dollars d'aide militaire à l'Ukraine et d'avoir fait miroiter une réunion à la Maison Blanche avec le président de l'Ukraine, les deux en guise de monnaie d'échange. En échange, des témoins disent qu'il voulait que l'Ukraine annonce publiquement une enquête sur Joe Biden, l'homme qui mène la course démocrate pour le défier lors de l'élection. Les sondages suggèrent que M. Biden le battrait s'il était choisi comme candidat démocrate. Deuxièmement, après le refus de la Maison Blanche d'autoriser le personnel à témoigner lors des premières audiences de destitution l'année dernière, les démocrates ont accusé M. Trump d'obstruction au Congrès (la partie du gouvernement américain qui écrit et introduit les lois, et qui enquête sur lui). M. Trump a nié tout méfait et son équipe juridique affirme que les accusations "peu convaincantes" constituent une "dangereuse perversion de la Constitution". Il convient de souligner que cela n'a rien à voir avec l'enquête du conseil spécial sur l'ingérence russe dans les élections américaines de 2016 et sur les liens de la campagne de M. Trump avec la Russie. Cette enquête s'est terminée par l'abandon de toute action contre M. Trump lui-même. Les dates clés de la procédure: Août 2019 : Un dénonciateur a fait des allégations contre le président Trump Octobre - décembre 2019 : Une enquête a eu lieu, avec des auditions à la Chambre des représentants (la chambre basse du Congrès, contrôlée par les rivaux démocrates de M. Trump) Décembre 2019 : Les leaders démocratiques de la Chambre ont voté pour mettre en accusation M. Trump Janvier 2020 : L'affaire a été transmise au Sénat (contrôlé par les Républicains de M. Trump), où le procès aura lieu La Constitution américaine est un peu vague en ce qui concerne les détails de la gestion de la mise en accusation. Mais il existe des règles générales basées en grande partie sur le procès de destitution du président Andrew Johnson en 1868. Dans ce cas, le président a pratiquement conservé son poste. Le seul autre président à avoir fait l'objet d'un procès pour destitution a été Bill Clinton en 1999. Lui aussi a survécu. Deux personnes décident de la manière dont le procès sera mené : Mitch McConnell, le leader républicain du Sénat, et son homologue démocrate, Chuck Schumer. M. McConnell souhaite un procès rapide et un acquittement - il propose de donner à chaque partie 24 heures sur deux jours pour les déclarations d'ouverture (ce qui signifie de longues journées dans la salle du Sénat). Il souhaite également un vote sur l'admission éventuelle de toute preuve contre M. Trump. M. Schumer a déclaré que M. McConnell essayait d'empêcher que les preuves soient entendues et a déclaré que "le peuple américain les verra pour ce qu'elles sont exactement". Les autres règles sont les suivantes : il ne doit pas y avoir de tweet en direct de l'hémicycle, et aucun document à lire à l'extérieur ne doit être apporté. Les sénateurs ne sont pas non plus autorisés à parler à ceux qui sont assis à côté d'eux pendant que l'affaire est examinée. Les sénateurs entendront les deux parties - les procureurs de la Chambre des représentants et les avocats de la Maison Blanche - ainsi que les témoins éventuels. Ensuite, les sénateurs disposeront d'une journée entière pour délibérer avant de voter sur la condamnation de M. Trump. Une majorité des deux tiers de 67 voix sur les 100 sièges du Sénat est nécessaire pour condamner et évincer M. Trump. Mais comme il n'y a que 47 démocrates (et 53 républicains) au Sénat, on s'attend à ce que le président soit innocenté. Dans le cas peu probable où M. Trump serait reconnu coupable, il serait démis de ses fonctions et le vice-président Mike Pence prêterait serment en tant que président. Une majorité simple de sénateurs - 51 - pourrait également voter pour mettre fin au procès s'ils le souhaitent. Chaque sénateur, y compris M. McConnell, a prêté serment en promettant de rendre une "justice impartiale" pendant le procès. Mais le mois dernier, M. McConnell - le plus ancien républicain du Sénat - a déclaré : "je ne suis pas un juré impartial", et a également déclaré que lui et son parti travaillent main dans la main avec la Maison Blanche. "Tout ce que je fais pendant ce procès, je le coordonne avec le conseil de la Maison Blanche", a-t-il déclaré à Fox News, au grand dam des démocrates de haut rang. Il ne préside pas le procès - cette tâche a été confiée au président de la Cour suprême, John Roberts, bien que les 100 sénateurs fassent office de juge et de jury. Le juge Roberts est là pour s'assurer que le procès respecte les règles prédéterminées. Un groupe de sept démocrates agira en tant que responsables de la mise en accusation - essentiellement des procureurs de la Chambre, qui présenteront leurs arguments pour la mise en accusation au Sénat. Parmi eux figurent le président de la commission des renseignements Adam Schiff et le président de la commission judiciaire Jerry Nadler, tous deux fréquemment visés par la colère de M. Trump. L'équipe de défense du président Trump comprendra les procureurs spéciaux de la mise en accusation du président Bill Clinton - Ken Starr et Robert Ray. Alan Dershowitz, dont OJ Simpson est l'un des anciens clients, fait également partie de l'équipe qui sera dirigée par Pat Cipollone, avocat à la Maison Blanche, et Jay Sekulow, avocat personnel de M. Trump. Il pourrait choisir de comparaître lui-même devant le Sénat, mais il est beaucoup plus probable que ses avocats, M. Cipollone et M. Sekulow, parleront en son nom. Ils pourront, comme les responsables de la mise en accusation, interroger les témoins et faire des déclarations d'ouverture et de clôture. M. Trump tient beaucoup à ce que M. Biden témoigne en même temps que le premier dénonciateur. Les démocrates souhaitent que plusieurs hauts fonctionnaires de la Maison Blanche témoignent, notamment l'ancien conseiller à la sécurité nationale John Bolton. Mais il se peut qu'il n'y ait aucun témoin du tout si les républicains décident qu'ils préfèrent que le procès soit court, ce qui est possible. Une majorité simple de sénateurs - 51 - est nécessaire pour décider si des témoins (y compris M. Trump) seront appelés ou non. Les sénateurs peuvent poser des questions aux témoins ou aux conseillers, mais uniquement en les soumettant par écrit au juge Roberts. Les témoins ne doivent pas nécessairement se présenter au Sénat. Ils pourraient être interrogés par un comité de législateurs, et des images du témoignage seraient plutôt diffusées pendant le procès. Le procès de M. Clinton n'a pas eu de témoins en direct. Après que la Chambre a présenté les articles de mise en accusation au Sénat - une procédure qui a duré trois jours dans le procès de M. Clinton - les sénateurs doivent rester en session tous les jours sauf le dimanche jusqu'à ce qu'ils prennent une décision finale. Cela signifie que les quatre sénateurs démocrates qui se présentent à la présidence - Bernie Sanders, Elizabeth Warren, Amy Klobuchar et Michael Bennet - devront laisser leur campagne derrière eux pendant la durée du procès. Le procès devrait durer des semaines, mais combien de semaines, selon les estimations - celui de M. Clinton a duré près d'un mois. Les démocrates espèrent que tout sera terminé d'ici février et le début des élections primaires de 2020, qui décideront de leur candidat à se présenter contre (probablement) M. Trump.
Impeachment de Trump: ce que vous devez savoir sur le procès du Sénat Pour la troisième fois seulement dans l'histoire, un président américain est confronté à un procès de destitution. Un tel procès pourrait, en théorie, conduire à la destitution du président Donald Trump. Ce résultat serait un choc énorme - nous expliquerons pourquoi plus tard - mais le fait même qu'un président soit jugé est significatif. Voici sept questions et réponses qui vous aideront à comprendre le procès. En termes simples, il s'agit d'un processus qui permet à de hautes personnalités du gouvernement de demander des comptes à d'autres fonctionnaires (comme les juges, le président et les membres du cabinet) s'ils sont soupçonnés d'avoir commis des infractions pendant leur mandat. Ces délits peuvent inclure "la trahison, la corruption ou d'autres crimes et délits graves". Une fois qu'une personne est mise en accusation, elle est ensuite jugée au Sénat, la chambre haute du Congrès, dont les membres décideront si elle est coupable ou non. Il s'agit d'un procès politique, et non d'un procès criminel. A lire aussi Il fait face à deux articles de mise en accusation, ou charges. Tout d'abord, il est accusé d'avoir demandé l'aide du gouvernement ukrainien pour se faire réélire en novembre prochain. Il est aussi accusé d'avoir retenu des millions de dollars d'aide militaire à l'Ukraine et d'avoir fait miroiter une réunion à la Maison Blanche avec le président de l'Ukraine, les deux en guise de monnaie d'échange. En échange, des témoins disent qu'il voulait que l'Ukraine annonce publiquement une enquête sur Joe Biden, l'homme qui mène la course démocrate pour le défier lors de l'élection. Les sondages suggèrent que M. Biden le battrait s'il était choisi comme candidat démocrate. Deuxièmement, après le refus de la Maison Blanche d'autoriser le personnel à témoigner lors des premières audiences de destitution l'année dernière, les démocrates ont accusé M. Trump d'obstruction au Congrès (la partie du gouvernement américain qui écrit et introduit les lois, et qui enquête sur lui). M. Trump a nié tout méfait et son équipe juridique affirme que les accusations "peu convaincantes" constituent une "dangereuse perversion de la Constitution". Il convient de souligner que cela n'a rien à voir avec l'enquête du conseil spécial sur l'ingérence russe dans les élections américaines de 2016 et sur les liens de la campagne de M. Trump avec la Russie. Cette enquête s'est terminée par l'abandon de toute action contre M. Trump lui-même. Les dates clés de la procédure: Août 2019 : Un dénonciateur a fait des allégations contre le président Trump Octobre - décembre 2019 : Une enquête a eu lieu, avec des auditions à la Chambre des représentants (la chambre basse du Congrès, contrôlée par les rivaux démocrates de M. Trump) Décembre 2019 : Les leaders démocratiques de la Chambre ont voté pour mettre en accusation M. Trump Janvier 2020 : L'affaire a été transmise au Sénat (contrôlé par les Républicains de M. Trump), où le procès aura lieu La Constitution américaine est un peu vague en ce qui concerne les détails de la gestion de la mise en accusation. Mais il existe des règles générales basées en grande partie sur le procès de destitution du président Andrew Johnson en 1868. Dans ce cas, le président a pratiquement conservé son poste. Le seul autre président à avoir fait l'objet d'un procès pour destitution a été Bill Clinton en 1999. Lui aussi a survécu. Deux personnes décident de la manière dont le procès sera mené : Mitch McConnell, le leader républicain du Sénat, et son homologue démocrate, Chuck Schumer. M. McConnell souhaite un procès rapide et un acquittement - il propose de donner à chaque partie 24 heures sur deux jours pour les déclarations d'ouverture (ce qui signifie de longues journées dans la salle du Sénat). Il souhaite également un vote sur l'admission éventuelle de toute preuve contre M. Trump. M. Schumer a déclaré que M. McConnell essayait d'empêcher que les preuves soient entendues et a déclaré que "le peuple américain les verra pour ce qu'elles sont exactement". Les autres règles sont les suivantes : il ne doit pas y avoir de tweet en direct de l'hémicycle, et aucun document à lire à l'extérieur ne doit être apporté. Les sénateurs ne sont pas non plus autorisés à parler à ceux qui sont assis à côté d'eux pendant que l'affaire est examinée. Les sénateurs entendront les deux parties - les procureurs de la Chambre des représentants et les avocats de la Maison Blanche - ainsi que les témoins éventuels. Ensuite, les sénateurs disposeront d'une journée entière pour délibérer avant de voter sur la condamnation de M. Trump. Une majorité des deux tiers de 67 voix sur les 100 sièges du Sénat est nécessaire pour condamner et évincer M. Trump. Mais comme il n'y a que 47 démocrates (et 53 républicains) au Sénat, on s'attend à ce que le président soit innocenté. Dans le cas peu probable où M. Trump serait reconnu coupable, il serait démis de ses fonctions et le vice-président Mike Pence prêterait serment en tant que président. Une majorité simple de sénateurs - 51 - pourrait également voter pour mettre fin au procès s'ils le souhaitent. Chaque sénateur, y compris M. McConnell, a prêté serment en promettant de rendre une "justice impartiale" pendant le procès. Mais le mois dernier, M. McConnell - le plus ancien républicain du Sénat - a déclaré : "je ne suis pas un juré impartial", et a également déclaré que lui et son parti travaillent main dans la main avec la Maison Blanche. "Tout ce que je fais pendant ce procès, je le coordonne avec le conseil de la Maison Blanche", a-t-il déclaré à Fox News, au grand dam des démocrates de haut rang. Il ne préside pas le procès - cette tâche a été confiée au président de la Cour suprême, John Roberts, bien que les 100 sénateurs fassent office de juge et de jury. Le juge Roberts est là pour s'assurer que le procès respecte les règles prédéterminées. Un groupe de sept démocrates agira en tant que responsables de la mise en accusation - essentiellement des procureurs de la Chambre, qui présenteront leurs arguments pour la mise en accusation au Sénat. Parmi eux figurent le président de la commission des renseignements Adam Schiff et le président de la commission judiciaire Jerry Nadler, tous deux fréquemment visés par la colère de M. Trump. L'équipe de défense du président Trump comprendra les procureurs spéciaux de la mise en accusation du président Bill Clinton - Ken Starr et Robert Ray. Alan Dershowitz, dont OJ Simpson est l'un des anciens clients, fait également partie de l'équipe qui sera dirigée par Pat Cipollone, avocat à la Maison Blanche, et Jay Sekulow, avocat personnel de M. Trump. Il pourrait choisir de comparaître lui-même devant le Sénat, mais il est beaucoup plus probable que ses avocats, M. Cipollone et M. Sekulow, parleront en son nom. Ils pourront, comme les responsables de la mise en accusation, interroger les témoins et faire des déclarations d'ouverture et de clôture. M. Trump tient beaucoup à ce que M. Biden témoigne en même temps que le premier dénonciateur. Les démocrates souhaitent que plusieurs hauts fonctionnaires de la Maison Blanche témoignent, notamment l'ancien conseiller à la sécurité nationale John Bolton. Mais il se peut qu'il n'y ait aucun témoin du tout si les républicains décident qu'ils préfèrent que le procès soit court, ce qui est possible. Une majorité simple de sénateurs - 51 - est nécessaire pour décider si des témoins (y compris M. Trump) seront appelés ou non. Les sénateurs peuvent poser des questions aux témoins ou aux conseillers, mais uniquement en les soumettant par écrit au juge Roberts. Les témoins ne doivent pas nécessairement se présenter au Sénat. Ils pourraient être interrogés par un comité de législateurs, et des images du témoignage seraient plutôt diffusées pendant le procès. Le procès de M. Clinton n'a pas eu de témoins en direct. Après que la Chambre a présenté les articles de mise en accusation au Sénat - une procédure qui a duré trois jours dans le procès de M. Clinton - les sénateurs doivent rester en session tous les jours sauf le dimanche jusqu'à ce qu'ils prennent une décision finale. Cela signifie que les quatre sénateurs démocrates qui se présentent à la présidence - Bernie Sanders, Elizabeth Warren, Amy Klobuchar et Michael Bennet - devront laisser leur campagne derrière eux pendant la durée du procès. Le procès devrait durer des semaines, mais combien de semaines, selon les estimations - celui de M. Clinton a duré près d'un mois. Les démocrates espèrent que tout sera terminé d'ici février et le début des élections primaires de 2020, qui décideront de leur candidat à se présenter contre (probablement) M. Trump.
https://www.bbc.com/afrique/monde-51206074
0business
Comment le changement climatique affectera les principales villes africaines en 2050
Ndjamena pourrait être aussi chaud que Niamey en 2050, Ouagadougou plus que Bamako, et le temps à Mbuji-Mayi ressemblant à celui d'Abuja. C'est ce qui ressort d'une étude menée par la Crowther Lab, de l'Université ETH de Zurich, qui s'est penchée sur la manière dont une augmentation de la température de 2°C pourrait changer les 520 plus grandes villes du monde. Les latitudes septentrionales connaîtront les changements les plus spectaculaires avec des conditions de températures extrêmes. Dans toute l'Europe, les étés seront en moyenne 3,5°C plus chauds et les hivers plus rigoureux, soit 4,7°C de plus que la moyenne actuelle. Lire aussi : Plutôt viande ou légumes ? L'impact climatique de vos aliments Cinq actions pour limiter le réchauffement planétaire Mais ce n'est pas une bonne chose, contrairement aux apparences. Les villes des régions tropicales connaîtront des changements de température moyenne moins importants, mais elles seront confrontées à des événements climatiques plus extrêmes, tels que des pluies abondantes et de graves sécheresses. Plus d'un cinquième des villes étudiées (22 %), dont Manaus, Libreville, Kuala Lumpur, Jakarta, Rangoon et Singapour, connaîtront des conditions climatiques qu'elles n'ont jamais connues auparavant. Cliquez ici pour voir la carte interactive montrant la façon dont le changement climatique affectera les températures dans 520 villes d'ici à 2050. 'Déplacements massifs et de migrations' "Pour moi, ce qui est fondamental dans cette étude, c'est que 100 villes proches de l'Equateur connaîtront un climat sans précédent dans l'histoire de l'humanité", a déclaré à la BBC News Mundo James Dyke, maître de conférences à l'Exeter University du Royaume-Uni. "Cela soulève la question de savoir s'il sera possible de vivre dans ces villes. Nous pourrions faire face à un scénario de déplacements massifs et de migrations." L'étude, publiée dans la revue PLOS One, est la première analyse mondiale de la façon dont le changement climatique peut modifier les conditions dans les grandes villes du monde. Des chercheurs de l'Université de Zurich disent vouloir aider les gens à comprendre les effets du changement climatique en utilisant des "analogues de la ville" qui leur permettent de visualiser leur propre climat futur. Lire aussi : Environnement: nouveau record de concentration de CO2 En Afrique du Sud, la taxe carbone est-elle la bonne solution ? "L'histoire nous a montré à maintes reprises que les données et les faits à eux seuls n'incitent pas les humains à changer leurs croyances ou à agir", a déclaré Jean-François Bastin, auteur principal. Le professeur Richard Betts, du Met Office du Royaume-Uni, qui n'a pas participé à l'étude, déclare que la recherche "contribue à placer le changement climatique dans le contexte de l'expérience humaine". "Plus important encore, elle montre que de nombreux endroits connaîtront des climats entièrement nouveaux, qui sont en dehors de l'expérience humaine actuelle", a-t-il dit. L'augmentation de 2°C d'ici 2050 compare les températures actuelles à celles enregistrées dans la "période préindustrielle" - généralement considérée comme comprise entre 1850 et 1900 - lorsque la combustion de combustibles fossiles n'avait pas encore changé le climat. Selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), la température mondiale a déjà augmenté de 1°C par rapport aux niveaux préindustriels. Et au rythme actuel - 0,2°C par décennie -, le réchauffement planétaire est estimé à 1,5°C entre 2030 et 2052. Lire aussi : La Côte d'Ivoire menacée par le climat Des véhicules roulant au gaz naturel au Gabon Un réchauffement supérieur à 1,5°C nous pousserait dans "un monde très incertain", avertit le GIEC, ajoutant que "les engagements mondiaux actuels ne sont pas suffisants pour empêcher une hausse de température supérieure à 2°C, encore moins à 1,5°C". Les gouvernements du monde entier se sont engagés à limiter la hausse des températures à 1,5°C d'ici 2050. Mais dans le cadre des plans actuels de lutte contre le réchauffement de la planète, on prévoit que l'augmentation moyenne des températures se situera entre 2,9°C et 3,4°C d'ici à 2100. 'Le diable est dans les détails' Les projections faites dans le cadre de cette étude sont fondées sur un avenir où des mesures ont été prises pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Pour nous maintenir en dessous de 1,5°C, l'ONU affirme que les émissions de carbone doivent être réduites de 45 % d'ici à 2030 et atteindre un niveau net nul d'ici à 2050. Ses auteurs ont travaillé à partir d'un scénario où les émissions culmineraient en 2040, puis commenceraient à diminuer. Le professeur Gabi Hegerl, de l'Université d'Edimbourg, déclare que l'étude a d'autres limites : "Elle ne capte pas les événements individuels comme les vagues de chaleur sans précédent, les sécheresses et les fortes pluies ou les inondations." Lire aussi : Climat : "les États-Unis reviendront" Climat: Obama "regrette" la pause du leadership américain "En outre, l'élévation du niveau de la mer aggravera les difficultés rencontrées par nombre de ces villes", a-t-il dit. Mike Lockwood, professeur de physique de l'environnement spatial à l'Université de Reading, a également mis en garde contre les dommages potentiels aux infrastructures. "Apporter le climat de Barcelone à Londres semble être une bonne chose - si vous ne souffrez pas d'asthme ou si vous n'avez pas de problèmes cardiaques - sauf si l'argile londonienne rétrécit, elle devient cassante si elle est trop sèche, puis elle gonfle et se dilate si elle est très humide". "Comme toujours, dit-il, il y a un diable destructeur et imprévu dans les détails du changement climatique." A regarder :
Comment le changement climatique affectera les principales villes africaines en 2050 Ndjamena pourrait être aussi chaud que Niamey en 2050, Ouagadougou plus que Bamako, et le temps à Mbuji-Mayi ressemblant à celui d'Abuja. C'est ce qui ressort d'une étude menée par la Crowther Lab, de l'Université ETH de Zurich, qui s'est penchée sur la manière dont une augmentation de la température de 2°C pourrait changer les 520 plus grandes villes du monde. Les latitudes septentrionales connaîtront les changements les plus spectaculaires avec des conditions de températures extrêmes. Dans toute l'Europe, les étés seront en moyenne 3,5°C plus chauds et les hivers plus rigoureux, soit 4,7°C de plus que la moyenne actuelle. Lire aussi : Plutôt viande ou légumes ? L'impact climatique de vos aliments Cinq actions pour limiter le réchauffement planétaire Mais ce n'est pas une bonne chose, contrairement aux apparences. Les villes des régions tropicales connaîtront des changements de température moyenne moins importants, mais elles seront confrontées à des événements climatiques plus extrêmes, tels que des pluies abondantes et de graves sécheresses. Plus d'un cinquième des villes étudiées (22 %), dont Manaus, Libreville, Kuala Lumpur, Jakarta, Rangoon et Singapour, connaîtront des conditions climatiques qu'elles n'ont jamais connues auparavant. Cliquez ici pour voir la carte interactive montrant la façon dont le changement climatique affectera les températures dans 520 villes d'ici à 2050. 'Déplacements massifs et de migrations' "Pour moi, ce qui est fondamental dans cette étude, c'est que 100 villes proches de l'Equateur connaîtront un climat sans précédent dans l'histoire de l'humanité", a déclaré à la BBC News Mundo James Dyke, maître de conférences à l'Exeter University du Royaume-Uni. "Cela soulève la question de savoir s'il sera possible de vivre dans ces villes. Nous pourrions faire face à un scénario de déplacements massifs et de migrations." L'étude, publiée dans la revue PLOS One, est la première analyse mondiale de la façon dont le changement climatique peut modifier les conditions dans les grandes villes du monde. Des chercheurs de l'Université de Zurich disent vouloir aider les gens à comprendre les effets du changement climatique en utilisant des "analogues de la ville" qui leur permettent de visualiser leur propre climat futur. Lire aussi : Environnement: nouveau record de concentration de CO2 En Afrique du Sud, la taxe carbone est-elle la bonne solution ? "L'histoire nous a montré à maintes reprises que les données et les faits à eux seuls n'incitent pas les humains à changer leurs croyances ou à agir", a déclaré Jean-François Bastin, auteur principal. Le professeur Richard Betts, du Met Office du Royaume-Uni, qui n'a pas participé à l'étude, déclare que la recherche "contribue à placer le changement climatique dans le contexte de l'expérience humaine". "Plus important encore, elle montre que de nombreux endroits connaîtront des climats entièrement nouveaux, qui sont en dehors de l'expérience humaine actuelle", a-t-il dit. L'augmentation de 2°C d'ici 2050 compare les températures actuelles à celles enregistrées dans la "période préindustrielle" - généralement considérée comme comprise entre 1850 et 1900 - lorsque la combustion de combustibles fossiles n'avait pas encore changé le climat. Selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), la température mondiale a déjà augmenté de 1°C par rapport aux niveaux préindustriels. Et au rythme actuel - 0,2°C par décennie -, le réchauffement planétaire est estimé à 1,5°C entre 2030 et 2052. Lire aussi : La Côte d'Ivoire menacée par le climat Des véhicules roulant au gaz naturel au Gabon Un réchauffement supérieur à 1,5°C nous pousserait dans "un monde très incertain", avertit le GIEC, ajoutant que "les engagements mondiaux actuels ne sont pas suffisants pour empêcher une hausse de température supérieure à 2°C, encore moins à 1,5°C". Les gouvernements du monde entier se sont engagés à limiter la hausse des températures à 1,5°C d'ici 2050. Mais dans le cadre des plans actuels de lutte contre le réchauffement de la planète, on prévoit que l'augmentation moyenne des températures se situera entre 2,9°C et 3,4°C d'ici à 2100. 'Le diable est dans les détails' Les projections faites dans le cadre de cette étude sont fondées sur un avenir où des mesures ont été prises pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Pour nous maintenir en dessous de 1,5°C, l'ONU affirme que les émissions de carbone doivent être réduites de 45 % d'ici à 2030 et atteindre un niveau net nul d'ici à 2050. Ses auteurs ont travaillé à partir d'un scénario où les émissions culmineraient en 2040, puis commenceraient à diminuer. Le professeur Gabi Hegerl, de l'Université d'Edimbourg, déclare que l'étude a d'autres limites : "Elle ne capte pas les événements individuels comme les vagues de chaleur sans précédent, les sécheresses et les fortes pluies ou les inondations." Lire aussi : Climat : "les États-Unis reviendront" Climat: Obama "regrette" la pause du leadership américain "En outre, l'élévation du niveau de la mer aggravera les difficultés rencontrées par nombre de ces villes", a-t-il dit. Mike Lockwood, professeur de physique de l'environnement spatial à l'Université de Reading, a également mis en garde contre les dommages potentiels aux infrastructures. "Apporter le climat de Barcelone à Londres semble être une bonne chose - si vous ne souffrez pas d'asthme ou si vous n'avez pas de problèmes cardiaques - sauf si l'argile londonienne rétrécit, elle devient cassante si elle est trop sèche, puis elle gonfle et se dilate si elle est très humide". "Comme toujours, dit-il, il y a un diable destructeur et imprévu dans les détails du changement climatique." A regarder :
https://www.bbc.com/afrique/monde-49021192
3politics
Coup d'Etat au Mali: la junte cherche un président de transition
Quatre jour après leur prise de pouvoir et la démission du président Ibrahim Boubacar Keita, les leaders du coup d'Etat au Mali affirment qu'un président de transition sera nommé. Il sera issu soit de la société civile, soit de l'armée, précisent-ils. Ibrahim Boubacar Keïta a été destitué par un coup d'Etat mardi. Les dirigeants de la CEDEAO, bloc régional ouest-africains, demandent son rétablissement comme président et l'ONU exige sa libération ainsi que celle des responsables maliens arrêtés lors des évènements de mardi. Mais les dirigeants du coup d'Etat disent être en contact avec l'opposition politique et d'autres groupes pour essayer de mettre en place la transition. Ils affirment que des élections auront lieu dans un délai qu'ils qualifient de raisonnable et ont également promis de respecter les accords internationaux sur la lutte contre les djihadistes. La coalition de l'opposition, qui avait fait campagne pour la démission de M. Keïta, a appelé à un rassemblement vendredi pour célébrer son départ. Jeudi, la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a déclaré qu'elle enverrait des émissaires pour assurer le retour de l'ordre constitutionnel. A lire aussi Elle a également appelé à une "mise en place immédiate" de la Force en attente de la CEDEAO, une force multidisciplinaire composée de militaires, de civils et de policiers, qui est intervenue lors de précédentes crises dans la région mais toujours dans des pays beaucoup plus petits que le Mali. Il y a une présence militaire accrue en dehors des ministères du gouvernement dans la capitale, Bamako, mais les magasins et les entreprises ont rouvert. Le Mali, un vaste pays qui s'étend dans le désert du Sahara, est l'un des plus pauvres du monde et a connu plusieurs coups d'État. Il se bat actuellement pour contenir une vague d'attaques djihadistes et de violences ethniques. Certains craignent que les militants islamistes ne profitent de ce coup d'État, comme ils l'ont fait à la suite du précédent coup d'État militaire, en 2012. M. Keïta a remporté un second mandat lors des élections de 2018, mais depuis juin, il a dû faire face à d'énormes manifestations de rue à cause de la corruption, de la mauvaise gestion de l'économie et des élections législatives contestées. "Nous allons mettre en place un conseil de transition, avec un président de transition qui sera soit militaire soit civil", a déclaré le colonel Ismaël Wagué, porte-parole de la junte, à la chaîne de télévision France 24. "Nous sommes en contact avec la société civile, les partis d'opposition, la majorité, tout le monde, pour essayer de mettre en place la transition". La transition se fera "aussi vite que possible", a-t-il ajouté. La junte a également annoncé que les frontières du Mali seraient rouvertes, à partir de vendredi à 00 h 00. L'un des partis de la coalition d'opposition M5, la CMAS, a déclaré qu'il soutiendrait le leader du coup d'Etat dans "l'élaboration d'une feuille de route" vers de nouvelles élections et a appelé à des rassemblements vendredi "pour célébrer la victoire du peuple malien". Après avoir rencontré les putschistes, le chef du mouvement d'opposition M5 du Mali, l'imam conservateur Mahmoud Dicko, a annoncé qu'il se retirait de la vie politique. Aucune raison n'a été donnée. M. Dicko a été l'un des principaux acteurs des grandes manifestations de rue qui ont appelé M. Keïta à démissionner. Auparavant, les dirigeants d'Afrique de l'Ouest ont demandé la réintégration de M. Keïta. " "Le Mali est dans une situation critique, avec des risques graves qu'un affaissement de l'Etat et des institutions n'entraîne des revers dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé, avec toutes les conséquences pour l'ensemble de notre communauté", ont déclaré les 15 membres de la CEDEAO à l'issue d'un sommet par visioconférence. L'Union africaine avait auparavant suspendu le Mali, déclarant que les coups d'État militaires étaient "quelque chose du passé que nous ne pouvons plus accepter". Le président français Emmanuel Macron a déclaré que la France et l'Allemagne condamnaient le coup d'État et souhaitaient une transition la plus rapide possible vers un régime civil. La France, ancienne puissance coloniale du Mali, a plusieurs milliers de troupes basées au Mali qui combattent les groupes militants islamistes et sa ministre des forces armées, Florence Parly, a tweeté que cette opération se poursuivrait.
Coup d'Etat au Mali: la junte cherche un président de transition Quatre jour après leur prise de pouvoir et la démission du président Ibrahim Boubacar Keita, les leaders du coup d'Etat au Mali affirment qu'un président de transition sera nommé. Il sera issu soit de la société civile, soit de l'armée, précisent-ils. Ibrahim Boubacar Keïta a été destitué par un coup d'Etat mardi. Les dirigeants de la CEDEAO, bloc régional ouest-africains, demandent son rétablissement comme président et l'ONU exige sa libération ainsi que celle des responsables maliens arrêtés lors des évènements de mardi. Mais les dirigeants du coup d'Etat disent être en contact avec l'opposition politique et d'autres groupes pour essayer de mettre en place la transition. Ils affirment que des élections auront lieu dans un délai qu'ils qualifient de raisonnable et ont également promis de respecter les accords internationaux sur la lutte contre les djihadistes. La coalition de l'opposition, qui avait fait campagne pour la démission de M. Keïta, a appelé à un rassemblement vendredi pour célébrer son départ. Jeudi, la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a déclaré qu'elle enverrait des émissaires pour assurer le retour de l'ordre constitutionnel. A lire aussi Elle a également appelé à une "mise en place immédiate" de la Force en attente de la CEDEAO, une force multidisciplinaire composée de militaires, de civils et de policiers, qui est intervenue lors de précédentes crises dans la région mais toujours dans des pays beaucoup plus petits que le Mali. Il y a une présence militaire accrue en dehors des ministères du gouvernement dans la capitale, Bamako, mais les magasins et les entreprises ont rouvert. Le Mali, un vaste pays qui s'étend dans le désert du Sahara, est l'un des plus pauvres du monde et a connu plusieurs coups d'État. Il se bat actuellement pour contenir une vague d'attaques djihadistes et de violences ethniques. Certains craignent que les militants islamistes ne profitent de ce coup d'État, comme ils l'ont fait à la suite du précédent coup d'État militaire, en 2012. M. Keïta a remporté un second mandat lors des élections de 2018, mais depuis juin, il a dû faire face à d'énormes manifestations de rue à cause de la corruption, de la mauvaise gestion de l'économie et des élections législatives contestées. "Nous allons mettre en place un conseil de transition, avec un président de transition qui sera soit militaire soit civil", a déclaré le colonel Ismaël Wagué, porte-parole de la junte, à la chaîne de télévision France 24. "Nous sommes en contact avec la société civile, les partis d'opposition, la majorité, tout le monde, pour essayer de mettre en place la transition". La transition se fera "aussi vite que possible", a-t-il ajouté. La junte a également annoncé que les frontières du Mali seraient rouvertes, à partir de vendredi à 00 h 00. L'un des partis de la coalition d'opposition M5, la CMAS, a déclaré qu'il soutiendrait le leader du coup d'Etat dans "l'élaboration d'une feuille de route" vers de nouvelles élections et a appelé à des rassemblements vendredi "pour célébrer la victoire du peuple malien". Après avoir rencontré les putschistes, le chef du mouvement d'opposition M5 du Mali, l'imam conservateur Mahmoud Dicko, a annoncé qu'il se retirait de la vie politique. Aucune raison n'a été donnée. M. Dicko a été l'un des principaux acteurs des grandes manifestations de rue qui ont appelé M. Keïta à démissionner. Auparavant, les dirigeants d'Afrique de l'Ouest ont demandé la réintégration de M. Keïta. " "Le Mali est dans une situation critique, avec des risques graves qu'un affaissement de l'Etat et des institutions n'entraîne des revers dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé, avec toutes les conséquences pour l'ensemble de notre communauté", ont déclaré les 15 membres de la CEDEAO à l'issue d'un sommet par visioconférence. L'Union africaine avait auparavant suspendu le Mali, déclarant que les coups d'État militaires étaient "quelque chose du passé que nous ne pouvons plus accepter". Le président français Emmanuel Macron a déclaré que la France et l'Allemagne condamnaient le coup d'État et souhaitaient une transition la plus rapide possible vers un régime civil. La France, ancienne puissance coloniale du Mali, a plusieurs milliers de troupes basées au Mali qui combattent les groupes militants islamistes et sa ministre des forces armées, Florence Parly, a tweeté que cette opération se poursuivrait.
https://www.bbc.com/afrique/region-53862582
5sports
Arnaud Djoum : Le milieu de terrain veut continuer à jouer pour le Cameroun malgré son départ en Arabie Saoudite
Le milieu de terrain camerounais Arnaud Djoum veut continuer à jouer pour le Cameroun bien qu'il ait récemment rejoint l'Arabie Saoudite, souvent considérée comme un championnat moins compétitif. A 30 ans, il a signé un contrat de deux ans avec le club saoudien d'Al Raed après avoir quitté le club écossais de Hearts. Son nouveau club a terminé huitième de la Pro League saoudienne sous la houlette du tacticien albanais Besnik Hasi la saison dernière. Djoum a hâte de continuer à jouer pour les Lions Indomptables malgré le fait que, dans le passé, les joueurs qui évoluaient dans le Golfe avaient été mis à l'écart de l'équipe nationale camerounaise. Lire aussi : Samuel Eto'o veut rester au Qatar Football : Alhaji Kamara va jouer en Arabie Saoudite "Je veux continuer à jouer pour le Cameroun et je serai toujours disponible pour jouer pour les Lions", a déclaré Djoum à BBC Sport. "C'est une période intéressante de ma carrière, je pense que j'ai beaucoup d'expérience maintenant et je ne peux que m'améliorer", a-t-il ajouté. "Je ne suis pas venu en Arabie Saoudite pour des vacances ou la retraite. Je suis un compétiteur et je veux jouer à un bon niveau, découvrir de nouvelles choses et essayer de jouer au plus haut niveau possible. J'ai envie de jouer longtemps et je vois cela comme une étape dans ma carrière pour progresser", affirme le milieu de terrain. "J'ai reçu plusieurs offres de bonnes équipes en Europe, mais Al Raed s'est montré plus engagé. Le président du club s'est rendu en Egypte pour me voir pendant la Coupe d'Afrique des Nations. Il m'a expliqué sa vision et ils m'ont présenté la meilleure offre. J'ai vu qu'il y avait un réel désir de m'avoir au club et cela m'a poussé à prendre cette décision", raconte Djoum. Djoum avoue avoir été séduit par le talent de l'ancien attaquant de Swansea Bafetimbi Gomis, de l'ancien ailier du Leicester Ahmed Musa et du compatriote Leandre Tawamba, qui a marqué 24 buts la saison dernière pour Al-Tawoon. Et cela l'a laissé perplexe face à certaines perceptions de la Ligue saoudienne. "La Ligue saoudienne s'améliore, vous avez de très bons joueurs et les équipes sont bien structurées. Techniquement, il y a des choses que l'on peut apprendre du championnat", a ajouté Djoum. "Avant de rejoindre Al Raed, j'ai parlé à quelques joueurs qui étaient en Belgique mais qui sont maintenant en Arabie Saoudite et ils m'ont dit de très bonnes choses sur le championnat. Les gens pensent que ce n'est pas très compétitif, mais ce n'est pas vrai", a-t-il déclaré. "L'équipe algérienne qui a remporté la Coupe d'Afrique des Nations 2019 comptait quatre joueurs de la ligue professionnelle saoudienne et même plusieurs joueurs marocains y participaient. Ça en dit long sur la qualité du championnat", analyse le milieu camerounais. L'ancien joueur de Roda JC a joué un rôle clé dans l'équipe du Cameroun qui a remporté la Coupe d'Afrique des Nations 2017. Il a fait deux apparitions pour les Lions Indomptables lors de la Coupe des Nations 2019 en Egypte où le Cameroun n'a pas réussi à conserver son titre, s'inclinant en huitièmes de finale après une défaite 3-2 face au Nigeria. A regarder : Djoum a désormais le regard tourné vers la CAN 2021 qui se déroulera au Cameroun. L'ancien international belge en junior espère rester en forme pour décrocher une place dans l'équipe. "Jouer la CAN à domicile est quelque chose de spécial et chaque joueur voudra en faire partie", a-t-il insisté. "Je ferai tout pour faire partie de l'équipe, mais cela commence par ma performance dans mon club", affirme Djoum. "Je vais essayer de jouer le meilleur football possible et d'être disponible pour l'équipe nationale. Je vais essayer d'être prêt et j'espère que ma performance avec mon club me permettra d'obtenir une place dans l'équipe", a-t-il déclaré. "Je suis très excité. Nous avons gagné la CAN en 2017 et ce sera excitant de gagner à nouveau à domicile en 2021. Nous devons travailler dur et faire beaucoup de choses pour être prêts le moment venu", souligne le milieu de terrain. Djoum a fait ses débuts pour le Cameroun le 3 septembre 2016 lors d'une victoire 2-0 sur la Gambie en qualifications pour la Coupe des Nations 2017. Il a ensuite obtenu 20 sélections. Il a remporté le titre de champion de Pologne 2014-2015 alors qu'il jouait pour Lech Poznan. A regarder :
Arnaud Djoum : Le milieu de terrain veut continuer à jouer pour le Cameroun malgré son départ en Arabie Saoudite Le milieu de terrain camerounais Arnaud Djoum veut continuer à jouer pour le Cameroun bien qu'il ait récemment rejoint l'Arabie Saoudite, souvent considérée comme un championnat moins compétitif. A 30 ans, il a signé un contrat de deux ans avec le club saoudien d'Al Raed après avoir quitté le club écossais de Hearts. Son nouveau club a terminé huitième de la Pro League saoudienne sous la houlette du tacticien albanais Besnik Hasi la saison dernière. Djoum a hâte de continuer à jouer pour les Lions Indomptables malgré le fait que, dans le passé, les joueurs qui évoluaient dans le Golfe avaient été mis à l'écart de l'équipe nationale camerounaise. Lire aussi : Samuel Eto'o veut rester au Qatar Football : Alhaji Kamara va jouer en Arabie Saoudite "Je veux continuer à jouer pour le Cameroun et je serai toujours disponible pour jouer pour les Lions", a déclaré Djoum à BBC Sport. "C'est une période intéressante de ma carrière, je pense que j'ai beaucoup d'expérience maintenant et je ne peux que m'améliorer", a-t-il ajouté. "Je ne suis pas venu en Arabie Saoudite pour des vacances ou la retraite. Je suis un compétiteur et je veux jouer à un bon niveau, découvrir de nouvelles choses et essayer de jouer au plus haut niveau possible. J'ai envie de jouer longtemps et je vois cela comme une étape dans ma carrière pour progresser", affirme le milieu de terrain. "J'ai reçu plusieurs offres de bonnes équipes en Europe, mais Al Raed s'est montré plus engagé. Le président du club s'est rendu en Egypte pour me voir pendant la Coupe d'Afrique des Nations. Il m'a expliqué sa vision et ils m'ont présenté la meilleure offre. J'ai vu qu'il y avait un réel désir de m'avoir au club et cela m'a poussé à prendre cette décision", raconte Djoum. Djoum avoue avoir été séduit par le talent de l'ancien attaquant de Swansea Bafetimbi Gomis, de l'ancien ailier du Leicester Ahmed Musa et du compatriote Leandre Tawamba, qui a marqué 24 buts la saison dernière pour Al-Tawoon. Et cela l'a laissé perplexe face à certaines perceptions de la Ligue saoudienne. "La Ligue saoudienne s'améliore, vous avez de très bons joueurs et les équipes sont bien structurées. Techniquement, il y a des choses que l'on peut apprendre du championnat", a ajouté Djoum. "Avant de rejoindre Al Raed, j'ai parlé à quelques joueurs qui étaient en Belgique mais qui sont maintenant en Arabie Saoudite et ils m'ont dit de très bonnes choses sur le championnat. Les gens pensent que ce n'est pas très compétitif, mais ce n'est pas vrai", a-t-il déclaré. "L'équipe algérienne qui a remporté la Coupe d'Afrique des Nations 2019 comptait quatre joueurs de la ligue professionnelle saoudienne et même plusieurs joueurs marocains y participaient. Ça en dit long sur la qualité du championnat", analyse le milieu camerounais. L'ancien joueur de Roda JC a joué un rôle clé dans l'équipe du Cameroun qui a remporté la Coupe d'Afrique des Nations 2017. Il a fait deux apparitions pour les Lions Indomptables lors de la Coupe des Nations 2019 en Egypte où le Cameroun n'a pas réussi à conserver son titre, s'inclinant en huitièmes de finale après une défaite 3-2 face au Nigeria. A regarder : Djoum a désormais le regard tourné vers la CAN 2021 qui se déroulera au Cameroun. L'ancien international belge en junior espère rester en forme pour décrocher une place dans l'équipe. "Jouer la CAN à domicile est quelque chose de spécial et chaque joueur voudra en faire partie", a-t-il insisté. "Je ferai tout pour faire partie de l'équipe, mais cela commence par ma performance dans mon club", affirme Djoum. "Je vais essayer de jouer le meilleur football possible et d'être disponible pour l'équipe nationale. Je vais essayer d'être prêt et j'espère que ma performance avec mon club me permettra d'obtenir une place dans l'équipe", a-t-il déclaré. "Je suis très excité. Nous avons gagné la CAN en 2017 et ce sera excitant de gagner à nouveau à domicile en 2021. Nous devons travailler dur et faire beaucoup de choses pour être prêts le moment venu", souligne le milieu de terrain. Djoum a fait ses débuts pour le Cameroun le 3 septembre 2016 lors d'une victoire 2-0 sur la Gambie en qualifications pour la Coupe des Nations 2017. Il a ensuite obtenu 20 sélections. Il a remporté le titre de champion de Pologne 2014-2015 alors qu'il jouait pour Lech Poznan. A regarder :
https://www.bbc.com/afrique/sports-49210334
3politics
Guerre Ukraine - Russie : les familles qui ont réussi à traverser le nouveau rideau de fer
La décision de Moscou d'annexer certaines parties de l'Ukraine a fait tomber un nouveau rideau de fer sur une vaste étendue de territoire, coupant un nombre inconnu de personnes de leur propre pays. Jusqu'au 1er octobre, les Ukrainiens pouvaient, avec difficulté, aller et venir à travers les lignes de front. Depuis le point de passage de Vasylivka, sur la rive orientale du fleuve Dnipro, certains se rendaient dans la région non occupée de Zaporizhzhia pour rendre visite à des proches, acheter de la nourriture ou des médicaments. A lire aussi : Mais beaucoup sont partis pour de bon, emportant avec eux ce qu'ils pouvaient, à la recherche d'une nouvelle vie dans des régions non occupées par les Russes. Certains se sont rendus en Europe. En moyenne, environ 1 000 personnes arrivaient chaque jour dans un centre d'accueil de fortune situé sur le parking d'une grande surface de bricolage à la périphérie de Zaporizhzhia. Le 30 septembre, avec la fin des "référendums" russes et l'annonce de l'annexion à Moscou, la police locale a déclaré que ce chiffre était passé à 1 616. Mais ensuite, le flux s'est presque arrêté. Le jour suivant, 50 personnes sont arrivées. Le dimanche 2 octobre, elles n'étaient plus que huit. Les rapports de Vasylivka, quant à eux, font état d'énormes files d'attente dans les voitures de personnes désireuses de partir. "La file d'attente pour quitter les territoires occupés est de 4 500 personnes", nous a dit le maire de Melitopol, Ivan Fedorov, depuis son bureau temporaire de Zaporizhzhia. "Un homme âgé est mort dans la file d'attente hier". Les civils de Melitopol essayaient toutes les routes qu'ils pouvaient, a dit Fedorov, y compris par la Crimée, mais il y avait de longues files d'attente de ce côté-là aussi. "Ceux qui ont quitté l'est avant le 1er octobre ont réussi à traverser le passage vers Zaporizhzhia en deux jours", a déclaré une source à Kherson qui a demandé à rester anonyme. "Mais un de mes amis qui est parti jeudi est toujours là. Ils doivent dormir dans leur voiture pour le quatrième jour consécutif." Lundi, le centre d'accueil de Zaporizhzhia était presque désert. Le parking où sont disposées les barrières pour faire face aux convois de véhicules était vide. Lire aussi : Il n'y a presque personne dans la grande tente blanche où s'entassent couvertures et vêtements, prêts à être distribués aux nouveaux arrivants. Nous avons rencontré Maksym Bezhan, 19 ans, qui voyageait avec sa mère, son jeune frère et le chat de sa famille - trois des 43 personnes arrivées ce jour-là. Ils étaient tous épuisés après un voyage de quatre jours depuis leur maison dans un village près de la ville portuaire de Berdyansk. "C'était effrayant de sortir", nous a-t-il dit. "Nous avions peur de rencontrer un soldat russe de mauvaise humeur ; que l'on fasse demi-tour et que l'on nous renvoie chez nous." Il y avait aussi d'autres inquiétudes. Les soldats vérifieraient-ils son téléphone ? Son ordinateur ? "Après l'invasion, dit-il, je suis devenu très pro-ukrainien." Lire aussi : La famille a passé des nuits à dormir dans la voiture. "Il pleuvait le dimanche", raconte Maksym. "C'était très inconfortable de s'asseoir dans la voiture. Tous nos os nous faisaient mal. Mais il faisait trop froid pour aller dehors." La famille avait très peu d'argent. La mère de Maksym a acheté de la nourriture pour son jeune frère mais a refusé d'en manger elle-même. "Les gens sont très fatigués là-bas", dit-il en parlant des files d'attente autour de Vasylivka. "Ils survivent à peine. Ils sont à bout de patience et d'argent. Il y a une atmosphère de fatigue et de désespoir". L'un des principaux obstacles depuis l'annexion est un nouveau formulaire de sortie russe. Tous ceux qui veulent partir sont obligés de le remplir en ligne et d'attendre une réponse. Il demande beaucoup d'informations. Non seulement le nom et les détails du passeport des demandeurs, mais aussi le numéro de leur téléphone portable et le numéro IMEI (identification du téléphone), les coordonnées de leurs hôtes, le but de leur voyage et des détails sur tous les membres de leur famille vivant en Ukraine. "Avez-vous déjà effectué un service militaire/étatique en Ukraine entre mai 2014 et avril 2022 ?", est-il demandé. "Si non, précisez la raison". "Avez-vous été membre d'un parti [politique] ou d'une ONG sur le territoire ukrainien ?" Il s'agit essentiellement d'une demande de visa, soulignant l'insistance de la Russie sur le fait qu'il s'agit désormais d'une frontière internationale. Le chef de l'administration militaire régionale ukrainienne de Zaporizhzhia, Oleksandr Starukh, a déclaré que la Russie tentait de construire une "frontière d'État" à Vasylivka. Jusqu'à vendredi, une telle forme n'existait pas. Son apparition suscite la peur et la confusion. Les groupes de discussion Telegram mis en place pour aider les gens à partir sont remplis de questions anxieuses. "Je vais passer avec ma fille par Vasylivka", écrit Sofia. "Mon mari est en Pologne. Est-ce qu'ils me laisseront passer avec elle, sans sa permission ?" "Aidez-moi s'il vous plaît", écrit Andrii. "Un jeune homme de 20 ans veut aller à l'hôpital. Les gens disent qu'il vaut mieux ne pas le dire. Qui a écrit quoi lors de la demande de laissez-passer." "Nous sommes assis près de Dneprorudny [à l'ouest de Vasylivka] depuis 4 jours", se plaint Viraliy. "Nous n'avons toujours pas reçu de réponse". Et il y a aussi d'autres préoccupations, plus domestiques. "Peut-être que quelqu'un a vu un jeune chat gris aux yeux verts courir dans les environs ?". Olena demande. "Il s'est échappé de la voiture." Une autre femme, postant anonymement sur une chaîne Telegram, parle de familles, dont certaines avec des bébés, vivant dans leur voiture, à court de nourriture et à court d'argent. "En plus de cela, écrit-elle, non loin de là où les voitures sont garées, des hostilités ont lieu. Des roquettes volent parfois au-dessus des gens". Pour l'instant, les déplacements à travers la ligne de front sont impossibles dans les deux sens. Après l'attaque à la roquette de vendredi dernier à la périphérie de Zaporizhzhia, qui a tué au moins 30 civils, les autorités de Zaporizhzhia ont interdit tout mouvement vers le territoire contrôlé par la Russie pour une période indéfinie, invoquant des problèmes de sécurité.
Guerre Ukraine - Russie : les familles qui ont réussi à traverser le nouveau rideau de fer La décision de Moscou d'annexer certaines parties de l'Ukraine a fait tomber un nouveau rideau de fer sur une vaste étendue de territoire, coupant un nombre inconnu de personnes de leur propre pays. Jusqu'au 1er octobre, les Ukrainiens pouvaient, avec difficulté, aller et venir à travers les lignes de front. Depuis le point de passage de Vasylivka, sur la rive orientale du fleuve Dnipro, certains se rendaient dans la région non occupée de Zaporizhzhia pour rendre visite à des proches, acheter de la nourriture ou des médicaments. A lire aussi : Mais beaucoup sont partis pour de bon, emportant avec eux ce qu'ils pouvaient, à la recherche d'une nouvelle vie dans des régions non occupées par les Russes. Certains se sont rendus en Europe. En moyenne, environ 1 000 personnes arrivaient chaque jour dans un centre d'accueil de fortune situé sur le parking d'une grande surface de bricolage à la périphérie de Zaporizhzhia. Le 30 septembre, avec la fin des "référendums" russes et l'annonce de l'annexion à Moscou, la police locale a déclaré que ce chiffre était passé à 1 616. Mais ensuite, le flux s'est presque arrêté. Le jour suivant, 50 personnes sont arrivées. Le dimanche 2 octobre, elles n'étaient plus que huit. Les rapports de Vasylivka, quant à eux, font état d'énormes files d'attente dans les voitures de personnes désireuses de partir. "La file d'attente pour quitter les territoires occupés est de 4 500 personnes", nous a dit le maire de Melitopol, Ivan Fedorov, depuis son bureau temporaire de Zaporizhzhia. "Un homme âgé est mort dans la file d'attente hier". Les civils de Melitopol essayaient toutes les routes qu'ils pouvaient, a dit Fedorov, y compris par la Crimée, mais il y avait de longues files d'attente de ce côté-là aussi. "Ceux qui ont quitté l'est avant le 1er octobre ont réussi à traverser le passage vers Zaporizhzhia en deux jours", a déclaré une source à Kherson qui a demandé à rester anonyme. "Mais un de mes amis qui est parti jeudi est toujours là. Ils doivent dormir dans leur voiture pour le quatrième jour consécutif." Lundi, le centre d'accueil de Zaporizhzhia était presque désert. Le parking où sont disposées les barrières pour faire face aux convois de véhicules était vide. Lire aussi : Il n'y a presque personne dans la grande tente blanche où s'entassent couvertures et vêtements, prêts à être distribués aux nouveaux arrivants. Nous avons rencontré Maksym Bezhan, 19 ans, qui voyageait avec sa mère, son jeune frère et le chat de sa famille - trois des 43 personnes arrivées ce jour-là. Ils étaient tous épuisés après un voyage de quatre jours depuis leur maison dans un village près de la ville portuaire de Berdyansk. "C'était effrayant de sortir", nous a-t-il dit. "Nous avions peur de rencontrer un soldat russe de mauvaise humeur ; que l'on fasse demi-tour et que l'on nous renvoie chez nous." Il y avait aussi d'autres inquiétudes. Les soldats vérifieraient-ils son téléphone ? Son ordinateur ? "Après l'invasion, dit-il, je suis devenu très pro-ukrainien." Lire aussi : La famille a passé des nuits à dormir dans la voiture. "Il pleuvait le dimanche", raconte Maksym. "C'était très inconfortable de s'asseoir dans la voiture. Tous nos os nous faisaient mal. Mais il faisait trop froid pour aller dehors." La famille avait très peu d'argent. La mère de Maksym a acheté de la nourriture pour son jeune frère mais a refusé d'en manger elle-même. "Les gens sont très fatigués là-bas", dit-il en parlant des files d'attente autour de Vasylivka. "Ils survivent à peine. Ils sont à bout de patience et d'argent. Il y a une atmosphère de fatigue et de désespoir". L'un des principaux obstacles depuis l'annexion est un nouveau formulaire de sortie russe. Tous ceux qui veulent partir sont obligés de le remplir en ligne et d'attendre une réponse. Il demande beaucoup d'informations. Non seulement le nom et les détails du passeport des demandeurs, mais aussi le numéro de leur téléphone portable et le numéro IMEI (identification du téléphone), les coordonnées de leurs hôtes, le but de leur voyage et des détails sur tous les membres de leur famille vivant en Ukraine. "Avez-vous déjà effectué un service militaire/étatique en Ukraine entre mai 2014 et avril 2022 ?", est-il demandé. "Si non, précisez la raison". "Avez-vous été membre d'un parti [politique] ou d'une ONG sur le territoire ukrainien ?" Il s'agit essentiellement d'une demande de visa, soulignant l'insistance de la Russie sur le fait qu'il s'agit désormais d'une frontière internationale. Le chef de l'administration militaire régionale ukrainienne de Zaporizhzhia, Oleksandr Starukh, a déclaré que la Russie tentait de construire une "frontière d'État" à Vasylivka. Jusqu'à vendredi, une telle forme n'existait pas. Son apparition suscite la peur et la confusion. Les groupes de discussion Telegram mis en place pour aider les gens à partir sont remplis de questions anxieuses. "Je vais passer avec ma fille par Vasylivka", écrit Sofia. "Mon mari est en Pologne. Est-ce qu'ils me laisseront passer avec elle, sans sa permission ?" "Aidez-moi s'il vous plaît", écrit Andrii. "Un jeune homme de 20 ans veut aller à l'hôpital. Les gens disent qu'il vaut mieux ne pas le dire. Qui a écrit quoi lors de la demande de laissez-passer." "Nous sommes assis près de Dneprorudny [à l'ouest de Vasylivka] depuis 4 jours", se plaint Viraliy. "Nous n'avons toujours pas reçu de réponse". Et il y a aussi d'autres préoccupations, plus domestiques. "Peut-être que quelqu'un a vu un jeune chat gris aux yeux verts courir dans les environs ?". Olena demande. "Il s'est échappé de la voiture." Une autre femme, postant anonymement sur une chaîne Telegram, parle de familles, dont certaines avec des bébés, vivant dans leur voiture, à court de nourriture et à court d'argent. "En plus de cela, écrit-elle, non loin de là où les voitures sont garées, des hostilités ont lieu. Des roquettes volent parfois au-dessus des gens". Pour l'instant, les déplacements à travers la ligne de front sont impossibles dans les deux sens. Après l'attaque à la roquette de vendredi dernier à la périphérie de Zaporizhzhia, qui a tué au moins 30 civils, les autorités de Zaporizhzhia ont interdit tout mouvement vers le territoire contrôlé par la Russie pour une période indéfinie, invoquant des problèmes de sécurité.
https://www.bbc.com/afrique/monde-63158655
0business
Environnement : l'industrie qui crée un tiers des déchets dans le monde
De nos jours, nous écrasons et extrayons quelque 100 milliards de tonnes de matières premières du tissu de la planète en une seule année. Cela équivaut à détruire les deux tiers de la masse du Mont Everest tous les 12 mois. Près de la moitié des matières premières que nous extrayons sont utilisées dans l'environnement bâti de la planète. On estime que la construction génère un tiers de l'ensemble des déchets dans le monde et au moins 40 % des émissions de dioxyde de carbone dans le monde. Comparez cela aux 2 à 3 % causés par l'aviation, dont les gens se soucient beaucoup plus. Les "déchets" issus de la consommation de ces matières premières sont déversés en si grandes quantités que leur empreinte environnementale a contribué à créer une nouvelle époque géologique, baptisée l'Anthropocène. Les archéologues du futur creuseront dans les strates de détritus manufacturés pour discerner comment nous vivions. Mais ces objets que nous fabriquons et jetons aujourd'hui contiennent également un trésor de matériaux que nous pourrions utiliser à notre avantage. On a calculé qu'une tonne de téléphones portables contient 300 fois plus d'or qu'une tonne de minerai d'or de la meilleure qualité, ainsi que des quantités significatives d'argent, de platine, de palladium et de terres rares. Les énormes quantités de cuivre contenues dans des milliards de câbles dans le monde constituent une source de métal réutilisable bien plus concentrée que les moins de 1 % contenus dans le minerai de qualité supérieure. Tout cela soulève une question évidente : pourquoi ne pas réutiliser ce que nous avons déjà extrait, plutôt que d'épuiser la planète pour obtenir toujours plus de matières premières ? Cette réflexion a incité un nombre croissant d'architectes et d'entreprises de construction à étudier la manière de réutiliser l'immense éventail de matériaux qui se cachent déjà dans notre environnement bâti, du béton et du bois à la richesse métallique des déchets électroniques. En 2005, le cabinet d'architecture Superuse, basé à Rotterdam, a posé les jalons d'une nouvelle vision en construction en réalisant la Villa Welpeloo, la première maison contemporaine au monde à être construite avec une majorité de déchets de matériaux de construction. L'acier de vieilles machines textiles et le bois de bobines de câbles industriels endommagés font partie du total de 60 % de matériaux de seconde main utilisés. Puis, en 2013, l'architecte britannique Duncan Baker-Brown a surpassé Superuse en utilisant plus de 90 % de matériaux de rebut pour construire la Brighton Waste House. Baker-Brown a combiné différents matériaux, des jeans usagés aux boîtiers de DVD en plastique en passant par les brosses à dents jetées, pour réaliser l'isolation des cavités murales, et de vieilles chambres à air de vélo pour assurer l'isolation phonique et l'isolation du sol par impact. Environ 10 tonnes de terre crayeuse destinée à la mise en décharge ont été détournées pour créer des murs en pisé, tandis que des dalles de moquette usagées récupérées dans un bureau ont servi de revêtement extérieur. A lire aussi : La maison des déchets est un projet de recherche "en direct" qui amène les gens à réfléchir à l'origine des matériaux et à leur destination finale", explique M. Baker-Brown. Dans son livre The Re-Use Atlas, publié en 2017, il a élaboré un plan pour une nouvelle façon de construire avec un minimum de déchets et il en enseigne les principes à une génération montante d'architectes et de constructeurs à l'école d'architecture de l'université de Brighton. Il propose une redéfinition simple mais puissante des déchets comme étant "juste des choses utiles au mauvais endroit". Alors que ces idées pourraient être incluses sous la bannière de l'"économie circulaire", Baker-Brown utilise une expression plus frappante : il appelle à la nécessité de "miner l'Anthropocène" plutôt que de déterrer de nouveaux matériaux. "Nous devons devenir des "mineurs urbains" et retravailler [ou] réutiliser des bâtiments, des composants et des sources de matériaux déjà fabriqués", écrit-il dans un appel au ralliement publié dans le Royal Institute of British Architects Journal en 2019. Baker-Brown achève actuellement un pavillon pour l'opéra mondialement connu de Glyndebourne dans le Sussex, au Royaume-Uni, construit à partir de déchets, notamment des coquilles d'huîtres, des bouchons de champagne et des briques sous-cuites "rejetées" d'une briqueterie voisine. Il utilise également ces matériaux de manière à faciliter leur déconstruction ultérieure, par exemple en assemblant les éléments avec des boulons plutôt qu'avec de la colle, afin de créer ce qu'il appelle "un magasin de matériaux pour l'avenir". L'idée de concevoir des bâtiments en tenant compte de leur réutilisation a été baptisée "conception pour la déconstruction". Les Jeux olympiques de 2012 ont mis ces idées en pratique en construisant des logements temporaires pour 17 000 athlètes à Londres. Ces bâtiments ont été conçus pour être transformés par la suite en logements durables pour la population locale, grâce à des éléments tels que des cloisons d'un étage pouvant être facilement déplacées dans de nouvelles configurations. Cependant, ceux qui cherchent à exploiter l'Anthropocène doivent travailler en grande partie avec des bâtiments existants qui n'ont pas été conçus pour la dé- ou la re-construction. Le cabinet néerlandais Maurer United Architects a relevé ce défi en construisant 125 nouveaux logements sociaux en utilisant plus de 90 % de matériaux recyclés provenant d'anciens blocs d'appartements adjacents sur le domaine Superlocal dans la ville néerlandaise de Kerkrade. Des sections géantes de plancher en béton ont été découpées et soulevées des anciens bâtiments, puis déposées pour servir de cadre aux nouvelles habitations, tandis que le béton restant a été broyé sur place pour être réutilisé. Le fondateur du cabinet, Mark Maurer, a qualifié cette approche de "démolition intelligente". Pour réussir à exploiter l'Anthropocène pour notre futur environnement bâti, il faut trouver des moyens de réutiliser les matériaux existants sous une multitude de formes. Folke Köbberling, professeur d'art architectural à l'université technique de Braunschweig, en Allemagne, a passé des années à perfectionner les méthodes de réutilisation des matériaux. "Utiliser des matériaux trouvés est différent de travailler avec des matériaux tout neufs", explique-t-elle. "Ces matériaux ont une histoire. Nous recherchons des matériaux et essayons de les utiliser comme ils viennent, de manière très flexible." L'amphithéâtre qu'elle a construit en 2008 avec son collègue Martin Kaltwasser au Wysing Arts Centre, à proximité de Cambridge, au Royaume-Uni, en est un exemple. Fabriqué principalement à partir de 400 palettes de bois récupérées sur des chantiers de construction locaux, il comporte également des fenêtres provenant d'anciennes serres et des sols en teck réutilisés à partir d'étagères de l'université de Cambridge mises au rebut. Construit pour un coût total d'à peine 5 000 euros, le bâtiment devait servir de lieu d'exposition artistique pendant deux ans avant d'être démonté pour réutiliser ses matériaux ailleurs. Mais il est toujours en activité. Köbberling a également découvert que la laine de mouton brute mise au rebut constitue un excellent isolant mural et un filtre à pollution, et il a transformé des milliers de bouteilles et de gobelets en plastique jetés lors du marathon de Berlin en matériau pour les toits des abribus. Relier l'offre de ces matériaux à la demande de composants est un élément clé de la volonté de réinventer les "déchets" comme nouveaux matériaux de construction. "Nous devons trouver un moyen de créer de la prospérité et de la valeur ajoutée non pas par la production de nouveaux biens, mais par l'entretien et la gestion des biens existants", déclare Michael Ghyoot, cofondateur du cabinet de design Rotor, basé à Bruxelles, l'une des entreprises qui s'efforcent de faciliter la réutilisation pour les professionnels du bâtiment. Rotor s'est associé à d'autres entreprises européennes dans le cadre d'un projet financé par l'UE pour créer un annuaire en ligne qui a déjà enregistré un peu plus de 1 000 récupérateurs spécialisés et entreprises connexes (l'objectif initial de 1 500 recrutements a été principalement entravé par la pandémie mondiale). Il crée également un kit d'outils de pré-démolition pour aider les entreprises à évaluer le potentiel de réutilisation des matériaux et des produits présents dans les bâtiments destinés à être démolis ou réaménagés. Le remodelage de la tour Montparnasse de 59 étages par l'entreprise parisienne Bellastock est un autre exemple d'exploitation de l'Anthropocène en action. L'entreprise utilise le béton, le verre et l'acier de la façade et de l'intérieur de l'immeuble pour créer de nouveaux niveaux et espaces, sans avoir recours au gaspillage de la démolition. La tour transformée devrait être terminée à temps pour accueillir les visiteurs des Jeux olympiques de Paris en 2024. Mathilde Billet, directrice technique de la réutilisation chez Bellastock et chef de projet sur la dé/reconstruction de la tour Montparnasse, affirme que les attitudes ancrées dans le secteur du bâtiment, plutôt que les obstacles pratiques, constituent le principal obstacle à la mise en œuvre généralisée du principe de réutilisation. "Le plus difficile est de changer notre façon de penser", dit-elle, ajoutant que la sensibilisation, la formation, les conférences et le simple fait de parler peuvent éliminer une grande partie de cette peur du changement. "Nous devons imaginer la ville comme une banque de matériaux, propice à la réutilisation. Il n'y a pas de changements significatifs. Il faut juste un peu d'agilité et de volonté." M. Ghyoot souligne également que le processus de préparation des matériaux existants en vue de leur réutilisation crée une série de nouveaux emplois. "Cette activité est à forte intensité de main-d'œuvre : [elle nécessite des choses comme] nettoyer les bords d'une dalle de marbre, enlever le mortier des carreaux, refaire l'installation électrique de vieux appareils - et documenter tous les matériaux." Pour Billet, les principes qui sous-tendent l'exploitation minière de l'Anthropocène s'accordent également avec des pratiques anciennes, qu'il s'agisse de la réutilisation autrefois courante de vieilles pierres de construction pendant des siècles ou de la reconstruction constante de grands édifices en terre dans un pays comme le Mali. "La réutilisation fait appel à un savoir-faire ancestral", dit-elle. "Ce savoir-faire existe presque partout sur la planète mais il se meurt lentement". La situation alarmante dans laquelle nous nous trouvons nous oblige à revenir à une architecture plus frugale, dit-elle : "une architecture construite avec le matériau du lieu où elle se trouve". Loin d'aller à l'encontre de l'économie pratique, une analyse réalisée en 2020 par le Club de Rome sur cinq pays de l'UE a révélé que le passage à une économie plus circulaire réduirait leurs émissions de carbone de deux tiers tout en créant plus d'un million de nouveaux emplois. Ce qui n'a pas vraiment de sens économique ou environnemental, c'est de continuer à arracher à la planète des milliards de tonnes de matières premières vierges.
Environnement : l'industrie qui crée un tiers des déchets dans le monde De nos jours, nous écrasons et extrayons quelque 100 milliards de tonnes de matières premières du tissu de la planète en une seule année. Cela équivaut à détruire les deux tiers de la masse du Mont Everest tous les 12 mois. Près de la moitié des matières premières que nous extrayons sont utilisées dans l'environnement bâti de la planète. On estime que la construction génère un tiers de l'ensemble des déchets dans le monde et au moins 40 % des émissions de dioxyde de carbone dans le monde. Comparez cela aux 2 à 3 % causés par l'aviation, dont les gens se soucient beaucoup plus. Les "déchets" issus de la consommation de ces matières premières sont déversés en si grandes quantités que leur empreinte environnementale a contribué à créer une nouvelle époque géologique, baptisée l'Anthropocène. Les archéologues du futur creuseront dans les strates de détritus manufacturés pour discerner comment nous vivions. Mais ces objets que nous fabriquons et jetons aujourd'hui contiennent également un trésor de matériaux que nous pourrions utiliser à notre avantage. On a calculé qu'une tonne de téléphones portables contient 300 fois plus d'or qu'une tonne de minerai d'or de la meilleure qualité, ainsi que des quantités significatives d'argent, de platine, de palladium et de terres rares. Les énormes quantités de cuivre contenues dans des milliards de câbles dans le monde constituent une source de métal réutilisable bien plus concentrée que les moins de 1 % contenus dans le minerai de qualité supérieure. Tout cela soulève une question évidente : pourquoi ne pas réutiliser ce que nous avons déjà extrait, plutôt que d'épuiser la planète pour obtenir toujours plus de matières premières ? Cette réflexion a incité un nombre croissant d'architectes et d'entreprises de construction à étudier la manière de réutiliser l'immense éventail de matériaux qui se cachent déjà dans notre environnement bâti, du béton et du bois à la richesse métallique des déchets électroniques. En 2005, le cabinet d'architecture Superuse, basé à Rotterdam, a posé les jalons d'une nouvelle vision en construction en réalisant la Villa Welpeloo, la première maison contemporaine au monde à être construite avec une majorité de déchets de matériaux de construction. L'acier de vieilles machines textiles et le bois de bobines de câbles industriels endommagés font partie du total de 60 % de matériaux de seconde main utilisés. Puis, en 2013, l'architecte britannique Duncan Baker-Brown a surpassé Superuse en utilisant plus de 90 % de matériaux de rebut pour construire la Brighton Waste House. Baker-Brown a combiné différents matériaux, des jeans usagés aux boîtiers de DVD en plastique en passant par les brosses à dents jetées, pour réaliser l'isolation des cavités murales, et de vieilles chambres à air de vélo pour assurer l'isolation phonique et l'isolation du sol par impact. Environ 10 tonnes de terre crayeuse destinée à la mise en décharge ont été détournées pour créer des murs en pisé, tandis que des dalles de moquette usagées récupérées dans un bureau ont servi de revêtement extérieur. A lire aussi : La maison des déchets est un projet de recherche "en direct" qui amène les gens à réfléchir à l'origine des matériaux et à leur destination finale", explique M. Baker-Brown. Dans son livre The Re-Use Atlas, publié en 2017, il a élaboré un plan pour une nouvelle façon de construire avec un minimum de déchets et il en enseigne les principes à une génération montante d'architectes et de constructeurs à l'école d'architecture de l'université de Brighton. Il propose une redéfinition simple mais puissante des déchets comme étant "juste des choses utiles au mauvais endroit". Alors que ces idées pourraient être incluses sous la bannière de l'"économie circulaire", Baker-Brown utilise une expression plus frappante : il appelle à la nécessité de "miner l'Anthropocène" plutôt que de déterrer de nouveaux matériaux. "Nous devons devenir des "mineurs urbains" et retravailler [ou] réutiliser des bâtiments, des composants et des sources de matériaux déjà fabriqués", écrit-il dans un appel au ralliement publié dans le Royal Institute of British Architects Journal en 2019. Baker-Brown achève actuellement un pavillon pour l'opéra mondialement connu de Glyndebourne dans le Sussex, au Royaume-Uni, construit à partir de déchets, notamment des coquilles d'huîtres, des bouchons de champagne et des briques sous-cuites "rejetées" d'une briqueterie voisine. Il utilise également ces matériaux de manière à faciliter leur déconstruction ultérieure, par exemple en assemblant les éléments avec des boulons plutôt qu'avec de la colle, afin de créer ce qu'il appelle "un magasin de matériaux pour l'avenir". L'idée de concevoir des bâtiments en tenant compte de leur réutilisation a été baptisée "conception pour la déconstruction". Les Jeux olympiques de 2012 ont mis ces idées en pratique en construisant des logements temporaires pour 17 000 athlètes à Londres. Ces bâtiments ont été conçus pour être transformés par la suite en logements durables pour la population locale, grâce à des éléments tels que des cloisons d'un étage pouvant être facilement déplacées dans de nouvelles configurations. Cependant, ceux qui cherchent à exploiter l'Anthropocène doivent travailler en grande partie avec des bâtiments existants qui n'ont pas été conçus pour la dé- ou la re-construction. Le cabinet néerlandais Maurer United Architects a relevé ce défi en construisant 125 nouveaux logements sociaux en utilisant plus de 90 % de matériaux recyclés provenant d'anciens blocs d'appartements adjacents sur le domaine Superlocal dans la ville néerlandaise de Kerkrade. Des sections géantes de plancher en béton ont été découpées et soulevées des anciens bâtiments, puis déposées pour servir de cadre aux nouvelles habitations, tandis que le béton restant a été broyé sur place pour être réutilisé. Le fondateur du cabinet, Mark Maurer, a qualifié cette approche de "démolition intelligente". Pour réussir à exploiter l'Anthropocène pour notre futur environnement bâti, il faut trouver des moyens de réutiliser les matériaux existants sous une multitude de formes. Folke Köbberling, professeur d'art architectural à l'université technique de Braunschweig, en Allemagne, a passé des années à perfectionner les méthodes de réutilisation des matériaux. "Utiliser des matériaux trouvés est différent de travailler avec des matériaux tout neufs", explique-t-elle. "Ces matériaux ont une histoire. Nous recherchons des matériaux et essayons de les utiliser comme ils viennent, de manière très flexible." L'amphithéâtre qu'elle a construit en 2008 avec son collègue Martin Kaltwasser au Wysing Arts Centre, à proximité de Cambridge, au Royaume-Uni, en est un exemple. Fabriqué principalement à partir de 400 palettes de bois récupérées sur des chantiers de construction locaux, il comporte également des fenêtres provenant d'anciennes serres et des sols en teck réutilisés à partir d'étagères de l'université de Cambridge mises au rebut. Construit pour un coût total d'à peine 5 000 euros, le bâtiment devait servir de lieu d'exposition artistique pendant deux ans avant d'être démonté pour réutiliser ses matériaux ailleurs. Mais il est toujours en activité. Köbberling a également découvert que la laine de mouton brute mise au rebut constitue un excellent isolant mural et un filtre à pollution, et il a transformé des milliers de bouteilles et de gobelets en plastique jetés lors du marathon de Berlin en matériau pour les toits des abribus. Relier l'offre de ces matériaux à la demande de composants est un élément clé de la volonté de réinventer les "déchets" comme nouveaux matériaux de construction. "Nous devons trouver un moyen de créer de la prospérité et de la valeur ajoutée non pas par la production de nouveaux biens, mais par l'entretien et la gestion des biens existants", déclare Michael Ghyoot, cofondateur du cabinet de design Rotor, basé à Bruxelles, l'une des entreprises qui s'efforcent de faciliter la réutilisation pour les professionnels du bâtiment. Rotor s'est associé à d'autres entreprises européennes dans le cadre d'un projet financé par l'UE pour créer un annuaire en ligne qui a déjà enregistré un peu plus de 1 000 récupérateurs spécialisés et entreprises connexes (l'objectif initial de 1 500 recrutements a été principalement entravé par la pandémie mondiale). Il crée également un kit d'outils de pré-démolition pour aider les entreprises à évaluer le potentiel de réutilisation des matériaux et des produits présents dans les bâtiments destinés à être démolis ou réaménagés. Le remodelage de la tour Montparnasse de 59 étages par l'entreprise parisienne Bellastock est un autre exemple d'exploitation de l'Anthropocène en action. L'entreprise utilise le béton, le verre et l'acier de la façade et de l'intérieur de l'immeuble pour créer de nouveaux niveaux et espaces, sans avoir recours au gaspillage de la démolition. La tour transformée devrait être terminée à temps pour accueillir les visiteurs des Jeux olympiques de Paris en 2024. Mathilde Billet, directrice technique de la réutilisation chez Bellastock et chef de projet sur la dé/reconstruction de la tour Montparnasse, affirme que les attitudes ancrées dans le secteur du bâtiment, plutôt que les obstacles pratiques, constituent le principal obstacle à la mise en œuvre généralisée du principe de réutilisation. "Le plus difficile est de changer notre façon de penser", dit-elle, ajoutant que la sensibilisation, la formation, les conférences et le simple fait de parler peuvent éliminer une grande partie de cette peur du changement. "Nous devons imaginer la ville comme une banque de matériaux, propice à la réutilisation. Il n'y a pas de changements significatifs. Il faut juste un peu d'agilité et de volonté." M. Ghyoot souligne également que le processus de préparation des matériaux existants en vue de leur réutilisation crée une série de nouveaux emplois. "Cette activité est à forte intensité de main-d'œuvre : [elle nécessite des choses comme] nettoyer les bords d'une dalle de marbre, enlever le mortier des carreaux, refaire l'installation électrique de vieux appareils - et documenter tous les matériaux." Pour Billet, les principes qui sous-tendent l'exploitation minière de l'Anthropocène s'accordent également avec des pratiques anciennes, qu'il s'agisse de la réutilisation autrefois courante de vieilles pierres de construction pendant des siècles ou de la reconstruction constante de grands édifices en terre dans un pays comme le Mali. "La réutilisation fait appel à un savoir-faire ancestral", dit-elle. "Ce savoir-faire existe presque partout sur la planète mais il se meurt lentement". La situation alarmante dans laquelle nous nous trouvons nous oblige à revenir à une architecture plus frugale, dit-elle : "une architecture construite avec le matériau du lieu où elle se trouve". Loin d'aller à l'encontre de l'économie pratique, une analyse réalisée en 2020 par le Club de Rome sur cinq pays de l'UE a révélé que le passage à une économie plus circulaire réduirait leurs émissions de carbone de deux tiers tout en créant plus d'un million de nouveaux emplois. Ce qui n'a pas vraiment de sens économique ou environnemental, c'est de continuer à arracher à la planète des milliards de tonnes de matières premières vierges.
https://www.bbc.com/afrique/monde-59735454
3politics
Racisme en Italie : comment les noirs en sont-ils hanté ?
Dans notre série de lettres de journalistes africains, Ismail Einashe écrit que de nombreux Noirs en Italie ont le sentiment que le racisme n'est pas pris au sérieux. Pour Ariam Tekle, cinéaste et podcasteur italo-érythréen, il ne fait aucun doute que le récent meurtre du vendeur ambulant nigérian handicapé, Alika Ogorchukwu, en Italie, est un "meurtre raciste". Et ce, bien que la police locale ait exclu le racisme comme motif du meurtre de l'homme de 39 ans dans la ville balnéaire de Civitanova Marche. Il vendait des mouchoirs lorsqu'il a été poursuivi et battu à mort. Aucune des personnes qui ont assisté à l'attaque en plein jour n'a semblé intervenir. Lire aussi: Un suspect - un homme blanc nommé Filippo Claudio Giuseppe Ferlazzo - a été condamné à rester en prison alors que l'enquête se poursuit. Un enquêteur de la police a déclaré que M. Ogorchukwu avait été attaqué après que le commerçant eut demandé avec insistance au suspect et à son partenaire de la monnaie. Néanmoins, son meurtre horrible - filmé en vidéo - a fermement mis en lumière le racisme en Italie. En 2016, un autre Nigérian, Emmanuel Chidi Namdi, a été tué après avoir défendu sa femme contre des insultes racistes dans la ville de Fermo, dans le centre de l'Italie. Deux ans plus tard, un extrémiste d'extrême droite a abattu six migrants africains lors d'une attaque en voiture dans une ville située à environ 25 km de l'endroit où M. Ogorchukwu a été tué. Lorsque la police l'a arrêté, il était enveloppé dans le drapeau italien et criait "Viva l'Italia", disant à la police qu'il voulait "tous les tuer". En fait, cette région des Marches est gouvernée depuis 2020 par le parti d'extrême droite Fratelli d'Italia (Frères d'Italie). Il est dirigé par Giorgia Meloni, qui pourrait devenir la première femme Premier ministre d'Italie si elle remporte les élections anticipées qui se tiendront en septembre. Le parti, qui devrait être le plus important, fait partie d'un bloc conservateur plus large comprenant la Lega (Ligue) de droite, dirigée par Matteo Salvini, et le parti conservateur Forza Italia (En avant l'Italie), dirigé par l'ancien Premier ministre Silvio Berlusconi. Selon Mme Tekle, les Noirs italiens sont régulièrement victimes de violences racistes, de harcèlement policier et de discrimination, et la montée des partis d'extrême droite anti-immigration a "normalisé" le racisme. D'autres lettres d'Afrique : Mais, ajoute-t-elle, la plupart des Italiens grandissent en pensant que le racisme n'est pas si grave dans leur pays. Ils disent toujours que c'est l'"ignorance" ou autre chose. Ils ne veulent pas admettre qu'il y a du racisme en Italie. Ils disent toujours que les États-Unis ou le Royaume-Uni sont pires". Ces dernières années, l'Italie, un pays connu depuis longtemps pour son histoire d'émigration massive, est devenue l'un des points chauds de l'Europe en matière de migrants. Le pays a eu du mal à faire face à ce revirement historique et à intégrer avec succès les migrants dans la société italienne. Mme Tekle est née et a grandi dans un quartier populaire de la ville de Milan. Sa famille est en Italie depuis cinq décennies, mais elle se sent marginalisée dans une société qui, selon elle, refuse de la considérer comme l'une des leurs. "Je parle avec un accent milanais mais on me demande tout le temps d'où je viens". L'Italie complique également l'obtention de la citoyenneté italienne pour les personnes nées de parents migrants : ce n'est pas un droit automatique et elles doivent attendre d'avoir 18 ans pour la demander, ce qui les fait se sentir davantage comme des étrangers. Alessia Reyna, étudiante et membre d'un réseau de lutte contre le racisme, affirme que même si elle est très italienne, elle ne sera jamais reconnue comme telle parce qu'elle est une femme noire. Mme Reyna est née à Rome d'un père afro-américain et d'une mère afro-péruvienne, qui se sont rencontrés devant le Colisée de la ville éternelle et sont tombés amoureux. Elle a grandi dans une petite ville près de Milan. Elle y a été scolarisée, mais a choisi de poursuivre ses études au Royaume-Uni. Mme Reyna estime que l'Italie n'est pas prête à s'attaquer aux problèmes de racisme structurel. Elle cite un autre cas récent : Beauty Davis, une jeune Nigériane qui travaillait comme plongeuse dans un restaurant de Calabre, dans le sud de l'Italie, aurait été giflée après avoir réclamé son salaire. "Elle a simplement demandé à être payée, mais elle a été attaquée. Je ne pense pas qu'une femme blanche aurait été attaquée", déclare Mme Reyna. Ubah Cristina Ali Farah, romancière italo-somalienne primée, exprime un point de vue similaire. Elle affirme que très peu d'Italiens sont conscients de l'histoire coloniale de leur pays et de son impact sur les expériences des Italiens non blancs. L'Italie était la puissance coloniale en Érythrée, en Somalie et en Libye et a également occupé l'Éthiopie dans les années 1930 sous le régime fasciste de Benito Mussolini. La famille de Mme Ali Farah vit en Italie depuis plus d'un demi-siècle, mais elle déclare : "S'ils ne reconnaissent pas ceux d'entre nous qui ont des liens coloniaux avec l'Italie comme étant italiens, comment pourront-ils jamais reconnaître les personnes qui sont arrivées en Italie par bateau ou leurs enfants comme étant italiens".
Racisme en Italie : comment les noirs en sont-ils hanté ? Dans notre série de lettres de journalistes africains, Ismail Einashe écrit que de nombreux Noirs en Italie ont le sentiment que le racisme n'est pas pris au sérieux. Pour Ariam Tekle, cinéaste et podcasteur italo-érythréen, il ne fait aucun doute que le récent meurtre du vendeur ambulant nigérian handicapé, Alika Ogorchukwu, en Italie, est un "meurtre raciste". Et ce, bien que la police locale ait exclu le racisme comme motif du meurtre de l'homme de 39 ans dans la ville balnéaire de Civitanova Marche. Il vendait des mouchoirs lorsqu'il a été poursuivi et battu à mort. Aucune des personnes qui ont assisté à l'attaque en plein jour n'a semblé intervenir. Lire aussi: Un suspect - un homme blanc nommé Filippo Claudio Giuseppe Ferlazzo - a été condamné à rester en prison alors que l'enquête se poursuit. Un enquêteur de la police a déclaré que M. Ogorchukwu avait été attaqué après que le commerçant eut demandé avec insistance au suspect et à son partenaire de la monnaie. Néanmoins, son meurtre horrible - filmé en vidéo - a fermement mis en lumière le racisme en Italie. En 2016, un autre Nigérian, Emmanuel Chidi Namdi, a été tué après avoir défendu sa femme contre des insultes racistes dans la ville de Fermo, dans le centre de l'Italie. Deux ans plus tard, un extrémiste d'extrême droite a abattu six migrants africains lors d'une attaque en voiture dans une ville située à environ 25 km de l'endroit où M. Ogorchukwu a été tué. Lorsque la police l'a arrêté, il était enveloppé dans le drapeau italien et criait "Viva l'Italia", disant à la police qu'il voulait "tous les tuer". En fait, cette région des Marches est gouvernée depuis 2020 par le parti d'extrême droite Fratelli d'Italia (Frères d'Italie). Il est dirigé par Giorgia Meloni, qui pourrait devenir la première femme Premier ministre d'Italie si elle remporte les élections anticipées qui se tiendront en septembre. Le parti, qui devrait être le plus important, fait partie d'un bloc conservateur plus large comprenant la Lega (Ligue) de droite, dirigée par Matteo Salvini, et le parti conservateur Forza Italia (En avant l'Italie), dirigé par l'ancien Premier ministre Silvio Berlusconi. Selon Mme Tekle, les Noirs italiens sont régulièrement victimes de violences racistes, de harcèlement policier et de discrimination, et la montée des partis d'extrême droite anti-immigration a "normalisé" le racisme. D'autres lettres d'Afrique : Mais, ajoute-t-elle, la plupart des Italiens grandissent en pensant que le racisme n'est pas si grave dans leur pays. Ils disent toujours que c'est l'"ignorance" ou autre chose. Ils ne veulent pas admettre qu'il y a du racisme en Italie. Ils disent toujours que les États-Unis ou le Royaume-Uni sont pires". Ces dernières années, l'Italie, un pays connu depuis longtemps pour son histoire d'émigration massive, est devenue l'un des points chauds de l'Europe en matière de migrants. Le pays a eu du mal à faire face à ce revirement historique et à intégrer avec succès les migrants dans la société italienne. Mme Tekle est née et a grandi dans un quartier populaire de la ville de Milan. Sa famille est en Italie depuis cinq décennies, mais elle se sent marginalisée dans une société qui, selon elle, refuse de la considérer comme l'une des leurs. "Je parle avec un accent milanais mais on me demande tout le temps d'où je viens". L'Italie complique également l'obtention de la citoyenneté italienne pour les personnes nées de parents migrants : ce n'est pas un droit automatique et elles doivent attendre d'avoir 18 ans pour la demander, ce qui les fait se sentir davantage comme des étrangers. Alessia Reyna, étudiante et membre d'un réseau de lutte contre le racisme, affirme que même si elle est très italienne, elle ne sera jamais reconnue comme telle parce qu'elle est une femme noire. Mme Reyna est née à Rome d'un père afro-américain et d'une mère afro-péruvienne, qui se sont rencontrés devant le Colisée de la ville éternelle et sont tombés amoureux. Elle a grandi dans une petite ville près de Milan. Elle y a été scolarisée, mais a choisi de poursuivre ses études au Royaume-Uni. Mme Reyna estime que l'Italie n'est pas prête à s'attaquer aux problèmes de racisme structurel. Elle cite un autre cas récent : Beauty Davis, une jeune Nigériane qui travaillait comme plongeuse dans un restaurant de Calabre, dans le sud de l'Italie, aurait été giflée après avoir réclamé son salaire. "Elle a simplement demandé à être payée, mais elle a été attaquée. Je ne pense pas qu'une femme blanche aurait été attaquée", déclare Mme Reyna. Ubah Cristina Ali Farah, romancière italo-somalienne primée, exprime un point de vue similaire. Elle affirme que très peu d'Italiens sont conscients de l'histoire coloniale de leur pays et de son impact sur les expériences des Italiens non blancs. L'Italie était la puissance coloniale en Érythrée, en Somalie et en Libye et a également occupé l'Éthiopie dans les années 1930 sous le régime fasciste de Benito Mussolini. La famille de Mme Ali Farah vit en Italie depuis plus d'un demi-siècle, mais elle déclare : "S'ils ne reconnaissent pas ceux d'entre nous qui ont des liens coloniaux avec l'Italie comme étant italiens, comment pourront-ils jamais reconnaître les personnes qui sont arrivées en Italie par bateau ou leurs enfants comme étant italiens".
https://www.bbc.com/afrique/region-62550665
0business
"Les jihadistes se ruent sur l'or du Sahel"
Les jihadistes et les autres groupes armés ont trouvé dans les mines d'or du Sahel une nouvelle source de revenus, profitant de la défaillance des Etats concernés, alerte International Crisis Group (ICG) dans un rapport publié mercredi. Le document cite le Mali, le Burkina Faso et le Niger où "des groupes armés s'emparent depuis 2016 de sites d'orpaillage dans des zones où l'Etat est faible ou absent. Leur convoitise est attisée par le boom du secteur aurifère artisanal depuis la découverte, en 2012, d'un filon saharien", écrit l'ONG . Ces trois pays sont directement frappés par la propagation des activités jihadistes, parties du nord du Mali en 2012. A lire aussi: Au Zimbabwé, de "l'or" dans les poubelles Madagascar : l'or engendre la polémique Ces Etats du sahel n'arrivent pas à faire face, malgré la présence des forces françaises de l'opération Barkhane et de l'ONU. Ils peinent aussi à contrôler de vastes étendues de territoire totalement livrées au braconnage et à de multiples trafics. Les "groupes armés, y compris jihadistes, trouvent dans les mines d'or une nouvelle source de financement, voire un terrain de recrutement", note l'ICG. Les sites aurifères peuvent même servir de lieu de formation au maniement des explosifs, selon le document. L'ICG souligne l'importance des enjeux non seulement sécuritaires mais financiers. A lire aussi: La ruée vers l'or de Mauritanie Un sud-coréen trouve de l'or dans une poubelle 20 à 50 tonnes d'or sont extraits chaque année au Mali, 10 à 30 tonnes au Burkina Faso et 10 à 15 tonnes au Niger, soit une valeur monétaire globale située entre 1,9 et 4,5 milliards de dollars par an. "Plus de deux millions d'acteurs seraient directement impliqués dans l'orpaillage artisanal: un million au Burkina Faso, 700.000 au Mali, et 300.000 au Niger", estime l'ONG. Le nombre d'emplois indirects pourrait être trois fois plus élevé que les chiffres officiels. L'ICG préconise que les Etats "réinvestissent" et réglementent les zones aurifères, directement ou par l'intermédiaire d'intervenants privés. Il appelle les Emirats arabes unis, la Suisse et la Chine, "principaux importateurs" de l'or sahélien, "à renforcer le cadre légal de leurs importations d'or" pour réduire le risque de blanchiment d'argent et de financement des groupes armés.
"Les jihadistes se ruent sur l'or du Sahel" Les jihadistes et les autres groupes armés ont trouvé dans les mines d'or du Sahel une nouvelle source de revenus, profitant de la défaillance des Etats concernés, alerte International Crisis Group (ICG) dans un rapport publié mercredi. Le document cite le Mali, le Burkina Faso et le Niger où "des groupes armés s'emparent depuis 2016 de sites d'orpaillage dans des zones où l'Etat est faible ou absent. Leur convoitise est attisée par le boom du secteur aurifère artisanal depuis la découverte, en 2012, d'un filon saharien", écrit l'ONG . Ces trois pays sont directement frappés par la propagation des activités jihadistes, parties du nord du Mali en 2012. A lire aussi: Au Zimbabwé, de "l'or" dans les poubelles Madagascar : l'or engendre la polémique Ces Etats du sahel n'arrivent pas à faire face, malgré la présence des forces françaises de l'opération Barkhane et de l'ONU. Ils peinent aussi à contrôler de vastes étendues de territoire totalement livrées au braconnage et à de multiples trafics. Les "groupes armés, y compris jihadistes, trouvent dans les mines d'or une nouvelle source de financement, voire un terrain de recrutement", note l'ICG. Les sites aurifères peuvent même servir de lieu de formation au maniement des explosifs, selon le document. L'ICG souligne l'importance des enjeux non seulement sécuritaires mais financiers. A lire aussi: La ruée vers l'or de Mauritanie Un sud-coréen trouve de l'or dans une poubelle 20 à 50 tonnes d'or sont extraits chaque année au Mali, 10 à 30 tonnes au Burkina Faso et 10 à 15 tonnes au Niger, soit une valeur monétaire globale située entre 1,9 et 4,5 milliards de dollars par an. "Plus de deux millions d'acteurs seraient directement impliqués dans l'orpaillage artisanal: un million au Burkina Faso, 700.000 au Mali, et 300.000 au Niger", estime l'ONG. Le nombre d'emplois indirects pourrait être trois fois plus élevé que les chiffres officiels. L'ICG préconise que les Etats "réinvestissent" et réglementent les zones aurifères, directement ou par l'intermédiaire d'intervenants privés. Il appelle les Emirats arabes unis, la Suisse et la Chine, "principaux importateurs" de l'or sahélien, "à renforcer le cadre légal de leurs importations d'or" pour réduire le risque de blanchiment d'argent et de financement des groupes armés.
https://www.bbc.com/afrique/region-50399867
3politics
Une dizaine de soldats tués dans le nord du Burkina
Le bilan fourni est encore provisoire selon les autorités. L'attaque contre le détachement militaire a débuté à 5 heures locales lorsque les assaillants ont effectué des tirs à l'arme lourde sur le camp. Les auteurs de l'attaque seraient venus du Mali voisin selon des sources sécuritaires. L'armée a annoncé avoir mené une opération de ratissage aérien et terrestre qui a permis de neutraliser de nombreux assaillants. Mais leur nombre exact n'a pas été précisé. Lire aussi: Le nord du Burkina a été le théâtre de plusieurs attaques meurtrières qualifiées de " terroristes" par les autorités ces derniers mois. Jusqu'ici, la plus grave attaque perpétrée contre l'armée burkinabé avait fait 12 morts à Nassoumbou, également dans la province du Soum, en décembre 2016. Une quarantaine d'assaillants, à bord de véhicules pick-up et de motos, avaient attaqué un poste militaire situé à une trentaine de kilomètres du Mali. Les attaques terroristes, de plus en plus fréquentes et meurtrières, en particulier dans le nord et l'est du pays, ont fait plus de 500 morts depuis 2015.
Une dizaine de soldats tués dans le nord du Burkina Le bilan fourni est encore provisoire selon les autorités. L'attaque contre le détachement militaire a débuté à 5 heures locales lorsque les assaillants ont effectué des tirs à l'arme lourde sur le camp. Les auteurs de l'attaque seraient venus du Mali voisin selon des sources sécuritaires. L'armée a annoncé avoir mené une opération de ratissage aérien et terrestre qui a permis de neutraliser de nombreux assaillants. Mais leur nombre exact n'a pas été précisé. Lire aussi: Le nord du Burkina a été le théâtre de plusieurs attaques meurtrières qualifiées de " terroristes" par les autorités ces derniers mois. Jusqu'ici, la plus grave attaque perpétrée contre l'armée burkinabé avait fait 12 morts à Nassoumbou, également dans la province du Soum, en décembre 2016. Une quarantaine d'assaillants, à bord de véhicules pick-up et de motos, avaient attaqué un poste militaire situé à une trentaine de kilomètres du Mali. Les attaques terroristes, de plus en plus fréquentes et meurtrières, en particulier dans le nord et l'est du pays, ont fait plus de 500 morts depuis 2015.
https://www.bbc.com/afrique/region-49403219
5sports
Caster Semenya face au Tribunal arbitral du sport
L'athlète sud-africaine est face au Tribunal arbitral du sport pour contester des règles l'Association internationale des fédérations d'athlétisme (IAAF). L'organisation a décidé d'introduire des dispositions visant à faire baisser le taux de testostérone de certaines coureuses avant les compétitions. Elles obligeraient donc les femmes souffrant d'hyper-androgynie (un taux élevé d'hormones mâles) à prendre des médicaments dans un délai bien précis avant chaque compétition. Caster Semenya, qui a l'annonce de cette décision s'est sentie visée par ses dispositions n'a fait aucun commentaire lorsqu'elle est arrivée à la cour de Lausanne lundi pour l'audience qui doit durer pratiquement une semaine. Sebastian Coe, président de l'instance dirigeante de l'athlétisme mondial, a pour sa part déclaré que les nouvelles règles proposées rendraient l'athlétisme plus équitable. "La valeur fondamentale de l'IAAF est la promotion des jeunes filles et femmes en athlétisme et c'est ce que nous sommes ici pour défendre", a assuré M. Coe accompagné par deux avocats. "Les règlements que nous introduisons sont là pour protéger le caractère sacré d'une concurrence loyale et ouverte", a-t-il ajouté. Caster Semenya confirme bien être une femme Doute sur la saison 2019 de Caster Semenya Athlétisme: Semenya en colère contre une nouvelle loi Caster Semanya s'est mariée Les avocats de Mlle Semenya soutiennent que les nouvelles règles de l'IAAF sont discriminatoires. "Aujourd'hui, il y aura des déclarations liminaires puis des experts et des témoins, dont mademoiselle Semenya. Mais toute la semaine sera importante. Les preuves seront évaluées à la fin du processus cette semaine", a expliqué Norman Arendse, avocat en chef de la Fédération sud-africaine d'athlétisme, qui s'est dit plutôt "optimiste" pour l'athlète. L'Afrique du sud s'est toujours rangée du côté de sa championne estimant que l'IAAF impose des règles qui sont de nature à lui porter préjudice. Après les audiences qui vont s'étendre sur près cinq jours, le Tribunal arbitral du sport (TAS) espère rendre son verdict final avant fin mars avance Matthieu Reeb, le secrétaire général du TAS. Le cas Caster Semenya n'est pas un cas isolé. Pour mémoire, le TAS a également dû se prononcer sur l'affaire de Dutee Chand une sprinteuse indienne. Cette dernière a été privée de compétition en 2015 en raison d'un taux de testostérone trop élevé. L'arbitrage s'est achevé l'année dernière "suite à la décision de la Fédération internationale d'athlétisme de changer son règlement" a expliqué M. Reeb.
Caster Semenya face au Tribunal arbitral du sport L'athlète sud-africaine est face au Tribunal arbitral du sport pour contester des règles l'Association internationale des fédérations d'athlétisme (IAAF). L'organisation a décidé d'introduire des dispositions visant à faire baisser le taux de testostérone de certaines coureuses avant les compétitions. Elles obligeraient donc les femmes souffrant d'hyper-androgynie (un taux élevé d'hormones mâles) à prendre des médicaments dans un délai bien précis avant chaque compétition. Caster Semenya, qui a l'annonce de cette décision s'est sentie visée par ses dispositions n'a fait aucun commentaire lorsqu'elle est arrivée à la cour de Lausanne lundi pour l'audience qui doit durer pratiquement une semaine. Sebastian Coe, président de l'instance dirigeante de l'athlétisme mondial, a pour sa part déclaré que les nouvelles règles proposées rendraient l'athlétisme plus équitable. "La valeur fondamentale de l'IAAF est la promotion des jeunes filles et femmes en athlétisme et c'est ce que nous sommes ici pour défendre", a assuré M. Coe accompagné par deux avocats. "Les règlements que nous introduisons sont là pour protéger le caractère sacré d'une concurrence loyale et ouverte", a-t-il ajouté. Caster Semenya confirme bien être une femme Doute sur la saison 2019 de Caster Semenya Athlétisme: Semenya en colère contre une nouvelle loi Caster Semanya s'est mariée Les avocats de Mlle Semenya soutiennent que les nouvelles règles de l'IAAF sont discriminatoires. "Aujourd'hui, il y aura des déclarations liminaires puis des experts et des témoins, dont mademoiselle Semenya. Mais toute la semaine sera importante. Les preuves seront évaluées à la fin du processus cette semaine", a expliqué Norman Arendse, avocat en chef de la Fédération sud-africaine d'athlétisme, qui s'est dit plutôt "optimiste" pour l'athlète. L'Afrique du sud s'est toujours rangée du côté de sa championne estimant que l'IAAF impose des règles qui sont de nature à lui porter préjudice. Après les audiences qui vont s'étendre sur près cinq jours, le Tribunal arbitral du sport (TAS) espère rendre son verdict final avant fin mars avance Matthieu Reeb, le secrétaire général du TAS. Le cas Caster Semenya n'est pas un cas isolé. Pour mémoire, le TAS a également dû se prononcer sur l'affaire de Dutee Chand une sprinteuse indienne. Cette dernière a été privée de compétition en 2015 en raison d'un taux de testostérone trop élevé. L'arbitrage s'est achevé l'année dernière "suite à la décision de la Fédération internationale d'athlétisme de changer son règlement" a expliqué M. Reeb.
https://www.bbc.com/afrique/sports-47277054
2health
Contraception masculine : quelles sont les formes sûres et efficaces, et pourquoi certaines ne sont-elles pas largement utilisées (ou même connues) en Afrique ?
Il existe en effet plusieurs options pour les hommes qui souhaitent empêcher une relation de déboucher sur un enfant, et d'autres sont en cours de développement. Commençons par trois dont vous avez peut-être entendu parler : C'est la technique de contraception masculine la plus connue et la plus répandue. Utilisé correctement, le préservatif peut être efficace à 98 % pour prévenir la grossesse, et c'est d'ailleurs la seule méthode qui protège également contre les IST. Afin de bien les utiliser, il convient de vérifier la date de péremption et de s'assurer qu'il n'est pas abimé (avec des trous ou des déchirures). Il faut aussi préférer les préservatifs en latex qui sont réputés plus efficaces selon l'OMS (l'Organisation mondiale de la santé) et UNFPA (Le fond des Nations-unies pour la population). Malgré leur efficacité, les raisons invoquées pour ne pas utiliser de préservatifs peuvent aller du coût ou de la disponibilité à des plaintes d'inconfort ou de perte de sensation. C'est une méthode gratuite mais peu fiable avec 27 % d'échecs, selon l'OMS. Cette méthode consiste à retirer son pénis du vagin de sa partenaire avant d'éjaculer. Le NHS, le service public de santé britannique, ne le considère pas comme une méthode de contraception. En effet, les spermatozoïdes peuvent être libérés avant l'éjaculation et provoquer une grossesse. Néanmoins, Moussa Diabaté, expert sénégalais en santé de la reproduction, explique que la méthode du retrait, ou coït interrompu, qui dit-il, est avec le préservatif la méthode de contraception la plus populaire du Sénégal, produit de bons résultats. Mais, pour le chirurgien urologue congolais, Dr Mobile Kampanga, ce n'est pas une méthode de contraception qu'il recommande à ses patients. ''La méthode du coït interrompu n'est pas très efficace pour dire vrai parce que beaucoup d'hommes prétendent le faire, mais en fait ils ne vont pas le faire et certains ne le font pas à temps. Il y a aussi le fait que les couples peuvent avoir un deuxième rapport sexuel et il se trouve que quelques spermatozoïdes sont restés dans l'urètre et peuvent passer dans le vagin'' fait-il valoir. Il s'agit d'une opération mineure qui consiste à couper et bloquer les canaux déférents qui transportent les spermatozoïdes à partir des testicules. Elle est généralement effectuée sous anesthésie locale, c'est-à-dire que vous êtes éveillé mais ne ressentez aucune douleur, et dure environ 15 minutes. Une vasectomie est efficace à plus de 99 % selon le site du NHS, le service public de santé britannique. Elle est considérée comme une stérilisation permanente, bien qu'elle puisse être réversible dans certains cas. Notons que ce n'est pas une méthode populaire sur le continent. Dr Kampanga affirme que la demande de vasectomies est ''quasi-inexistante'' en RD Congo. En 27 ans de pratique, le chirurgien urologue dit qu'il n'a fait que 10 vasectomies. ''Très peu d'hommes recourent à la vasectomie'', raconte-il a BBC Afrique. ''Certains invoquent des motifs religieux. Ils ne veulent pas se mutiler. Alors souvent ils obligent les femmes à prendre la contraception et ils peuvent échapper à la vasectomie''. Nous avons posé la question de la contraception aux hommes dans plusieurs capitales africaines - Cotonou, Kinshasa et Dakar. Voici ce que trois d'entre eux nous ont dit sous couvert d'anonymat : De façon générale, l'usage de contraception masculine est faible dans notre sous-région. Par exemple, une étude récente menée à l'hôpital régional de Fatick au Sénégal a révélé que 2,4% des couples utilisent une méthode contraceptive masculine. Dans ce pourcentage, 5,1% pratiquent le coït interrompu, 2% l'abstinence, 7,6% utilisent le préservatif. La contraception peut souvent incomber à la femme, que ce soit par le suivi de son cycle via le planning familial naturel, la prise de la pilule ou d'injections, ou l'insertion d'un dispositif intra-utérin. Pour le docteur Madina Ndoye, chirurgienne urologue à l'hôpital de Grand-Yoff à Dakar, ''l'explication peut être culturelle, cultuelle, mais aussi surtout liée à la prééminence de la contraception féminine … même si cette dernière est souvent téléguidée, autorisée ou stoppée au gré de l'époux''. Bolozi Kalombo, résident à Kinshasa, nous raconte qu'il a interdit à sa femme d'utiliser les contraceptifs ''parce que j'aime que la femme soit naturelle et parce que leur corps à tendance à changer lorsqu'elles utilisent des contraceptifs. C'est pourquoi ni moi-même ni ma femme n'utilisons aucune méthode de contraception parce que je suis aussi chrétien. Et ça va à l'encontre de ce que la Bible nous enseigne.'' Comme le fait remarquer le Docteur Ndeye Khady Babou, experte en santé publique internationale, la responsabilité du contrôle des naissances a longtemps été, et reste, dévolue à la femme. Les recherches se sont de fait essentiellement concentrées sur son corps. Dr Babou pense qu'une démocratisation de l'usage des contraceptions masculine doit passer par un changement dans la façon dont les sociétés appréhendent la santé de la reproduction. Il faut, dit-elle, que les gens se demandent pourquoi les femmes portent la charge de la contraception dans le couple. ''Si les gens commencent à se poser cette question, et que les activistes et la société civile s'en emparent, cela peut inciter les autorités à réorienter les politiques en matière de santé de la reproduction''. Dr Babou rappelle aussi que les méthodes contraceptives que les femmes utilisent ont dans de nombreux cas eu des effets secondaires ayant causé des maladies graves ''et aux Etats-Unis et en France des laboratoires pharmaceutiques ont essuyé des procès.'' Abbé Alfred Wally Sarr, professeur de théologie morale et chargé de la Fondation paroissiale de Kounoune au Sénégal, explique que l'église catholique promeut la contraception naturelle telle que l'observation de la température, l'allaitement maternel, ou encore l'abstinence du couple lorsque les époux s'entendent dessus. L'église, avance-t-il, est contre ''la contraception artificielle, et totalement opposée à la vasectomie''. ''Pourquoi un homme opterait pour la contraception ? Le, don de la vie est une dimension essentielle du mariage. L'église encourage la vie et encourage la procréation'', conclut Abbé Alfred. L'imam Ahmadou Makhtar Kanté indique qu'en islam, les jurisconsultes admettent que la contraception dans le couple est autorisée lorsqu'il s'agit d'une décision adoptée par les deux époux. Mais lorsqu'il s'agit de la vasectomie, les jurisconsultes affirment que c'est interdit par la religion musulmane. ''Personne n'a le droit d'arrêter le fonctionnement naturel d'un organe. Il faut privilégier d'autres moyens de contraceptions licites pour arriver à des résultats licites'', lance l'imam. Il ajoute qu'un musulman ne peut subir la procédure que pour des raisons médicales. Beaucoup d'autres méthodes sont à l'étude ou sont déjà utilisées dans certaines régions du monde. La pilule masculine ou contraception hormonale masculine (CHM) Les scientifiques l'étudient depuis un demi-siècle, mais à ce jour il n'en existe pas sur le marché. Des chercheurs ont testé la diméthandrolone undécanoate (DMAU) chez une centaine d'hommes et les résultats sont prometteurs selon le professeur de médecine à l'Université de Washington, Stephanie Page, l'un des auteurs d'une étude publiée sur le site de l'Endocrine Society. Il existe toutefois un moyen de contraception masculine hormonale pour les hommes de moins de 45 ans. Il s'agit d'injections hebdomadaires intramusculaires de testostérone que l'OMS recommande de ne pas faire plus de 18 mois d'affilés. L'efficacité contraceptive de la CMH par injections intramusculaires hebdomadaires de 200mg d'énanthate de testostérone a été démontrée dans 2 études de l'OMS en 1990 et 1996. Celle de la CMH utilisant l'undécanoate de testostérone (forme à libération prolongée injectée une fois par trimestre) a été démontrée dans 2 études chinoises en 2003 et 2009. Le docteur congolais Mobile Kampanga nous précise que beaucoup de médecins ne la recommande pas à cause des effets secondaires qui sont notamment des perturbations hormonales et métaboliques fâcheuses pour les patients. La contraception masculine thermique (CMT) Elle consiste à inactiver les spermatozoïdes par la chaleur grâce au port d'un slip ou d'un anneau pénien chauffant durant minimum 15 h par jour pendant au moins 3 mois. La CMT a démontré son efficacité sur au total 51 couples et 536 cycles d'exposition : une seule grossesse a été observée, consécutive à une mauvaise utilisation de la méthode, selon l'Association Française d'Urologie. L'injection de gel spermicide L'ONG américaine Parsemus Foundation étudie depuis plusieurs années l'injection d'un gel spermicide, dans les testicules pour bloquer le passage des spermatozoïdes. La méthode est réversible, car le gel peut être dissout au moyen d'une autre injection. Selon l'Association Française d'Urologie, à ce jour, seuls des essais précliniques sur le lapin et sur le singe ont montré son efficacité mais sa réversibilité n'est pas encore complètement démontrée. Le spray nasal Des chercheurs britanniques travaillent depuis 2016 sur un spray nasal qui est censé à terme rendre les spermatozoïdes inefficaces. C'est l'œuvre de deux scientifiques de l'Université de Wolverhampton, le professeur John Howl et le docteur Sarah Jones. Ils ont fait équipe avec l'université d'Aveiro, au Portugal, dans le cadre d'un projet triennal doté d'un budget de 194 000 euros, afin d'étudier l'impact des peptides pénétrant dans les cellules, et en particulier la manière dont ils peuvent contrôler la fonction des spermatozoïdes.
Contraception masculine : quelles sont les formes sûres et efficaces, et pourquoi certaines ne sont-elles pas largement utilisées (ou même connues) en Afrique ? Il existe en effet plusieurs options pour les hommes qui souhaitent empêcher une relation de déboucher sur un enfant, et d'autres sont en cours de développement. Commençons par trois dont vous avez peut-être entendu parler : C'est la technique de contraception masculine la plus connue et la plus répandue. Utilisé correctement, le préservatif peut être efficace à 98 % pour prévenir la grossesse, et c'est d'ailleurs la seule méthode qui protège également contre les IST. Afin de bien les utiliser, il convient de vérifier la date de péremption et de s'assurer qu'il n'est pas abimé (avec des trous ou des déchirures). Il faut aussi préférer les préservatifs en latex qui sont réputés plus efficaces selon l'OMS (l'Organisation mondiale de la santé) et UNFPA (Le fond des Nations-unies pour la population). Malgré leur efficacité, les raisons invoquées pour ne pas utiliser de préservatifs peuvent aller du coût ou de la disponibilité à des plaintes d'inconfort ou de perte de sensation. C'est une méthode gratuite mais peu fiable avec 27 % d'échecs, selon l'OMS. Cette méthode consiste à retirer son pénis du vagin de sa partenaire avant d'éjaculer. Le NHS, le service public de santé britannique, ne le considère pas comme une méthode de contraception. En effet, les spermatozoïdes peuvent être libérés avant l'éjaculation et provoquer une grossesse. Néanmoins, Moussa Diabaté, expert sénégalais en santé de la reproduction, explique que la méthode du retrait, ou coït interrompu, qui dit-il, est avec le préservatif la méthode de contraception la plus populaire du Sénégal, produit de bons résultats. Mais, pour le chirurgien urologue congolais, Dr Mobile Kampanga, ce n'est pas une méthode de contraception qu'il recommande à ses patients. ''La méthode du coït interrompu n'est pas très efficace pour dire vrai parce que beaucoup d'hommes prétendent le faire, mais en fait ils ne vont pas le faire et certains ne le font pas à temps. Il y a aussi le fait que les couples peuvent avoir un deuxième rapport sexuel et il se trouve que quelques spermatozoïdes sont restés dans l'urètre et peuvent passer dans le vagin'' fait-il valoir. Il s'agit d'une opération mineure qui consiste à couper et bloquer les canaux déférents qui transportent les spermatozoïdes à partir des testicules. Elle est généralement effectuée sous anesthésie locale, c'est-à-dire que vous êtes éveillé mais ne ressentez aucune douleur, et dure environ 15 minutes. Une vasectomie est efficace à plus de 99 % selon le site du NHS, le service public de santé britannique. Elle est considérée comme une stérilisation permanente, bien qu'elle puisse être réversible dans certains cas. Notons que ce n'est pas une méthode populaire sur le continent. Dr Kampanga affirme que la demande de vasectomies est ''quasi-inexistante'' en RD Congo. En 27 ans de pratique, le chirurgien urologue dit qu'il n'a fait que 10 vasectomies. ''Très peu d'hommes recourent à la vasectomie'', raconte-il a BBC Afrique. ''Certains invoquent des motifs religieux. Ils ne veulent pas se mutiler. Alors souvent ils obligent les femmes à prendre la contraception et ils peuvent échapper à la vasectomie''. Nous avons posé la question de la contraception aux hommes dans plusieurs capitales africaines - Cotonou, Kinshasa et Dakar. Voici ce que trois d'entre eux nous ont dit sous couvert d'anonymat : De façon générale, l'usage de contraception masculine est faible dans notre sous-région. Par exemple, une étude récente menée à l'hôpital régional de Fatick au Sénégal a révélé que 2,4% des couples utilisent une méthode contraceptive masculine. Dans ce pourcentage, 5,1% pratiquent le coït interrompu, 2% l'abstinence, 7,6% utilisent le préservatif. La contraception peut souvent incomber à la femme, que ce soit par le suivi de son cycle via le planning familial naturel, la prise de la pilule ou d'injections, ou l'insertion d'un dispositif intra-utérin. Pour le docteur Madina Ndoye, chirurgienne urologue à l'hôpital de Grand-Yoff à Dakar, ''l'explication peut être culturelle, cultuelle, mais aussi surtout liée à la prééminence de la contraception féminine … même si cette dernière est souvent téléguidée, autorisée ou stoppée au gré de l'époux''. Bolozi Kalombo, résident à Kinshasa, nous raconte qu'il a interdit à sa femme d'utiliser les contraceptifs ''parce que j'aime que la femme soit naturelle et parce que leur corps à tendance à changer lorsqu'elles utilisent des contraceptifs. C'est pourquoi ni moi-même ni ma femme n'utilisons aucune méthode de contraception parce que je suis aussi chrétien. Et ça va à l'encontre de ce que la Bible nous enseigne.'' Comme le fait remarquer le Docteur Ndeye Khady Babou, experte en santé publique internationale, la responsabilité du contrôle des naissances a longtemps été, et reste, dévolue à la femme. Les recherches se sont de fait essentiellement concentrées sur son corps. Dr Babou pense qu'une démocratisation de l'usage des contraceptions masculine doit passer par un changement dans la façon dont les sociétés appréhendent la santé de la reproduction. Il faut, dit-elle, que les gens se demandent pourquoi les femmes portent la charge de la contraception dans le couple. ''Si les gens commencent à se poser cette question, et que les activistes et la société civile s'en emparent, cela peut inciter les autorités à réorienter les politiques en matière de santé de la reproduction''. Dr Babou rappelle aussi que les méthodes contraceptives que les femmes utilisent ont dans de nombreux cas eu des effets secondaires ayant causé des maladies graves ''et aux Etats-Unis et en France des laboratoires pharmaceutiques ont essuyé des procès.'' Abbé Alfred Wally Sarr, professeur de théologie morale et chargé de la Fondation paroissiale de Kounoune au Sénégal, explique que l'église catholique promeut la contraception naturelle telle que l'observation de la température, l'allaitement maternel, ou encore l'abstinence du couple lorsque les époux s'entendent dessus. L'église, avance-t-il, est contre ''la contraception artificielle, et totalement opposée à la vasectomie''. ''Pourquoi un homme opterait pour la contraception ? Le, don de la vie est une dimension essentielle du mariage. L'église encourage la vie et encourage la procréation'', conclut Abbé Alfred. L'imam Ahmadou Makhtar Kanté indique qu'en islam, les jurisconsultes admettent que la contraception dans le couple est autorisée lorsqu'il s'agit d'une décision adoptée par les deux époux. Mais lorsqu'il s'agit de la vasectomie, les jurisconsultes affirment que c'est interdit par la religion musulmane. ''Personne n'a le droit d'arrêter le fonctionnement naturel d'un organe. Il faut privilégier d'autres moyens de contraceptions licites pour arriver à des résultats licites'', lance l'imam. Il ajoute qu'un musulman ne peut subir la procédure que pour des raisons médicales. Beaucoup d'autres méthodes sont à l'étude ou sont déjà utilisées dans certaines régions du monde. La pilule masculine ou contraception hormonale masculine (CHM) Les scientifiques l'étudient depuis un demi-siècle, mais à ce jour il n'en existe pas sur le marché. Des chercheurs ont testé la diméthandrolone undécanoate (DMAU) chez une centaine d'hommes et les résultats sont prometteurs selon le professeur de médecine à l'Université de Washington, Stephanie Page, l'un des auteurs d'une étude publiée sur le site de l'Endocrine Society. Il existe toutefois un moyen de contraception masculine hormonale pour les hommes de moins de 45 ans. Il s'agit d'injections hebdomadaires intramusculaires de testostérone que l'OMS recommande de ne pas faire plus de 18 mois d'affilés. L'efficacité contraceptive de la CMH par injections intramusculaires hebdomadaires de 200mg d'énanthate de testostérone a été démontrée dans 2 études de l'OMS en 1990 et 1996. Celle de la CMH utilisant l'undécanoate de testostérone (forme à libération prolongée injectée une fois par trimestre) a été démontrée dans 2 études chinoises en 2003 et 2009. Le docteur congolais Mobile Kampanga nous précise que beaucoup de médecins ne la recommande pas à cause des effets secondaires qui sont notamment des perturbations hormonales et métaboliques fâcheuses pour les patients. La contraception masculine thermique (CMT) Elle consiste à inactiver les spermatozoïdes par la chaleur grâce au port d'un slip ou d'un anneau pénien chauffant durant minimum 15 h par jour pendant au moins 3 mois. La CMT a démontré son efficacité sur au total 51 couples et 536 cycles d'exposition : une seule grossesse a été observée, consécutive à une mauvaise utilisation de la méthode, selon l'Association Française d'Urologie. L'injection de gel spermicide L'ONG américaine Parsemus Foundation étudie depuis plusieurs années l'injection d'un gel spermicide, dans les testicules pour bloquer le passage des spermatozoïdes. La méthode est réversible, car le gel peut être dissout au moyen d'une autre injection. Selon l'Association Française d'Urologie, à ce jour, seuls des essais précliniques sur le lapin et sur le singe ont montré son efficacité mais sa réversibilité n'est pas encore complètement démontrée. Le spray nasal Des chercheurs britanniques travaillent depuis 2016 sur un spray nasal qui est censé à terme rendre les spermatozoïdes inefficaces. C'est l'œuvre de deux scientifiques de l'Université de Wolverhampton, le professeur John Howl et le docteur Sarah Jones. Ils ont fait équipe avec l'université d'Aveiro, au Portugal, dans le cadre d'un projet triennal doté d'un budget de 194 000 euros, afin d'étudier l'impact des peptides pénétrant dans les cellules, et en particulier la manière dont ils peuvent contrôler la fonction des spermatozoïdes.
https://www.bbc.com/afrique/region-59220863
6technology
Brouteurs au Nigeria : l’arnaque s’invite dans la drague sur Internet
Le client est un homme de 50 ans vivant aux États-Unis. La séduisante jeune femme blanche avec laquelle il discute en ligne s'appelle Gingerhoney, une top-modèle que l'image de profil montre allongée sur son lit. Le client pense que Gingerhoney n'est pas loin de là, même s'il ne sait pas s'il s'agit d'un homme vivant très loin, au Nigeria. Des hommes du monde entier, comme celui-ci, paient des centaines de dollars sur des sites web pour adultes, afin de discuter avec ceux qu'ils pensent être des jeunes femmes séduisantes, mais qui peuvent en fait être n'importe qui, a constaté la BBC. Des mois de collecte de preuves ont révélé l'existence d'une pratique courante dans le monde, derrière ces faux profils, des Pays-Bas aux États-Unis en passant par le Suriname et le Nigeria, où elle peut enfreindre les lois qui encadrent le comportement des adultes sur Internet. L'étudiant nigérian Abiodun (nom fictif) est l'une des nombreuses personnes qui exploitent de faux profils sur des sites de rencontres appartenant à la société néerlandaise Meteor Interactive BV. Abiodun change de profil entre les dizaines de faux comptes qu'il gère sur ces sites. Il prétend toujours être une jeune femme blanche séduisante. Sur l'un des sites, il est Gingerhoney, un mannequin de 21 ans, avec une couette rose drapée de manière suggestive autour de la taille. Elle encourage les hommes à l'appeler Ginger, ''la même couleur que [ses] cheveux''. Quelque part sur l'ordinateur d'Abiodun se trouve un dossier contenant diverses images obscènes de Gingerhoney, au cas où un client demanderait des photos plus érotiques. Les images, y compris la photo de profil, proviennent de diverses sources. Abiodun n'est pas le seul à avoir accès au profil de Gingerhoney. Des dizaines d'autres personnes y ont également accès, vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Abiodun et ses collègues utilisent un outil cartographique sophistiqué pour simuler l'emplacement de Gingerhoney dans un rayon de 50 km autour du client. Le client a payé pour cette discussion et, bien qu'il ne l'ait pas encore dit, il espère la rencontrer. Si l'inscription aux sites est gratuite, les clients doivent souscrire à des forfaits, dont le coût varie de 6 à 300 dollars US (de 4 061 à 203 083 francs CFA), pour recevoir ou envoyer des messages aux "femmes". Alors que les jeunes clients veulent rencontrer physiquement les femmes qu'ils pensent être dans leur entourage, les clients plus âgés se contentent souvent de discussions relatives au sexe et de photos et vidéos érotiques, explique Abiodun. L'objectif d'Abiodun et d'autres personnes est de retenir ces abonnés sur les sites web aussi longtemps que possible, afin d'épuiser leurs crédits. Chaque message doit comporter au moins 150 caractères et être "ouvert", afin de maintenir la conversation, ont-ils reçu comme consigne. "C'est comme un travail de service à la clientèle, sauf que le client pense qu'il discute avec le PDG", a déclaré Abiodun à la BBC. Meteor Interactive BV fait appel à une société d'externalisation du Suriname - Logical Moderation Solutions (LMS), fondée par un Surinamais du nom d'Orano Rose, pour recruter, former et employer des Nigérians. La BBC a vu des preuves sur les comptes WhatsApp, Telegram et Skype de LMS, qui révèlent que la société a recruté et formé des centaines de personnes, notamment dans les États nigérians de Lagos et d'Abuja. Les emplois sont annoncés sur Instagram, Twitter et Telegram, à l'intention de l'armée nigériane de jeunes chômeurs instruits, comme des "rôles en ligne", des "emplois en marketing numérique", des "rôles de modérateur de chat", sans aucune mention du contenu pour adultes auquel les employés doivent faire face. Lire aussi : L'une des principales recruteuses de LMS, Adedamola Yusuf, basée en Allemagne, gère les annonces d'emploi avec ses comptes sur les médias sociaux, où elle affiche un style de vie clinquant et glamour, avec des vacances dans des endroits exotiques. "Vous discutez avec des personnes blanches qui s'ennuient. Et le travail est parfaitement légal et autorisé, tant en Allemagne qu'au Nigeria", a-t-elle déclaré lors d'une discussion sur WhatsApp avec des personnes auxquelles il est promis un recrutement lors de leur premier jour. Mme Yusuf recrute des personnes depuis plus de deux ans et lors d'une campagne de recrutement en novembre dernier, des centaines d'autres se sont inscrites. Elle n'a pas répondu aux questions de la BBC. "Ces gars de l'Ouest veulent surtout discuter", a déclaré un formateur aux nouvelles recrues, qui doivent passer des tests d'anglais très stricts pour que leur embauche soit la plus sûre possible. "C'est : 'I am', pas 'am'", a corrigé une recrue lors d'une session de formation dans le groupe WhatsApp de l'entreprise à laquelle a participé un journaliste de la BBC. Nicholas Akande, un représentant de LMS au Nigeria, a enregistré plus de 100 personnes au cours de la première semaine de juillet et leur a dit que l'emploi était légal. Il n'a pas répondu aux questions de la BBC. Les recrues reçoivent également des cours sur la culture, le style d'écriture et les conversations à la mode, ce qui leur donne un air authentique. À l'issue d'une formation qui peut durer une semaine, elles reçoivent des identifiants de connexion aux sites web, où elles peuvent consulter des informations personnelles, l'adresse du domicile, le numéro de téléphone et l'âge des abonnés, par exemple. La BBC a vu des commentaires d'hommes qui ont dit avoir dépensé entre 300 et 700 dollars US (entre 203 083 et 473 861 francs CFA environ) sur ces sites, dans l'espoir de rencontrer les "femmes" avec lesquelles ils discutaient. "J'ai dû envoyer des SMS à 20 femmes et j'ai toujours été découragé lorsqu'on m'a proposé de les rencontrer personnellement", a déclaré un homme, qui a affirmé avoir dépensé 64,99 dollars US (environ 47 386 francs CFA) sur un site appartenant à Meteor Interactive. Lire aussi : Un autre homme a déclaré avoir "acheté plus de 400 dollars US (environ 270 778 francs CFA) de crédits en pensant que les femmes étaient réelles... J'ai eu tort de ne pas lire les petits caractères", a-t-il ajouté. Un autre a déclaré avoir dépensé plus de 300 dollars US de crédits dans le faux espoir de rencontrer les femmes en personne. "Elles vous accrochent en vous disant qu'elles vivent dans votre ville ou à proximité et qu'elles veulent vous rencontrer dès ce soir. Vous dépensez des crédits pour leur envoyer des SMS et lorsque vous voulez fixer un lieu et une heure de rendez-vous, les excuses commencent", a-t-il déclaré. Ses conditions générales, se défend Meteor Interactive, précisent que certains de ses profils sont fictifs et que "la possibilité d'une rencontre n'est pas envisageable". Toutefois, elle n'explique pas pourquoi ses employés nigérians utilisent l'outil de cartographie pour simuler leur emplacement. Cet outil donne plus de crédibilité à la tromperie et suscite de faux espoirs, les rencontre n'ayant jamais lieu. Les activités de ces personnes sont à la limite de la fraude sur Internet au Nigeria, en vertu d'une loi qui interdit la mise en ligne de contenus obscènes ou pour adultes, ont déclaré des experts à la BBC. Une loi de 2015 sur la cybercriminalité interdit l'envoi de messages grossièrement offensants, pornographiques, indécents, obscènes ou menaçants. Elle punit aussi le fait d'envoyer des messages électroniques qui déforment matériellement des faits et l'utilisation d'une carte financière pour obtenir frauduleusement des services. Un représentant du gouvernement a déclaré que LMS risque d'être interdit au Nigeria s'il se livre à la tromperie sur les contenus pour adultes. M. Rose a déclaré à la BBC qu'il ne faisait rien d'illégal et qu'il n'était pas au courant de la loi sur la cybercriminalité au Nigeria. Comme il est basé au Suriname, il serait difficile de le poursuivre en justice. Des millions de Nigérians sont au chômage et une grève de plusieurs mois des professeurs d'université pousse désespérément de nombreux jeunes à la recherche d'un emploi. LMS attire les recrues en leur offrant des salaires mensuels allant jusqu'à 150 000 naira (environ 240 315 francs CFA), soit plus que le double du salaire d'un enseignant débutant. Les recrues peuvent gagner en envoyant un minimum de 500 messages par jour à différents clients. Lire aussi : Abiodun considère son rôle comme "un petit morceau d'une opération mondiale et un crime mineur comparé à la fraude sur Internet". "Ce n'est pas différent de chatter avec un proche ou un ami, ce que des millions de personnes font tous les jours", dit-il en même temps qu'il visite l'un des sites, sur lequel il se fait appeler Gingerhoney. Un message s'affiche sur son écran, celui d'un homme de 50 ans, qui demande un rendez-vous, depuis les États-Unis. "Oh, désolé, je dois promener mon chien maintenant", répond Gingerhoney. C'est le genre d'excuse qu'il a été formé à utiliser pour se soustraire à de telles demandes. Abiodun ferme l'onglet et en ouvre un autre où Erikka, "une perle qui peut satisfaire vos fantasmes les plus fous", a un message qui l'attend de Sam à Londres.
Brouteurs au Nigeria : l’arnaque s’invite dans la drague sur Internet Le client est un homme de 50 ans vivant aux États-Unis. La séduisante jeune femme blanche avec laquelle il discute en ligne s'appelle Gingerhoney, une top-modèle que l'image de profil montre allongée sur son lit. Le client pense que Gingerhoney n'est pas loin de là, même s'il ne sait pas s'il s'agit d'un homme vivant très loin, au Nigeria. Des hommes du monde entier, comme celui-ci, paient des centaines de dollars sur des sites web pour adultes, afin de discuter avec ceux qu'ils pensent être des jeunes femmes séduisantes, mais qui peuvent en fait être n'importe qui, a constaté la BBC. Des mois de collecte de preuves ont révélé l'existence d'une pratique courante dans le monde, derrière ces faux profils, des Pays-Bas aux États-Unis en passant par le Suriname et le Nigeria, où elle peut enfreindre les lois qui encadrent le comportement des adultes sur Internet. L'étudiant nigérian Abiodun (nom fictif) est l'une des nombreuses personnes qui exploitent de faux profils sur des sites de rencontres appartenant à la société néerlandaise Meteor Interactive BV. Abiodun change de profil entre les dizaines de faux comptes qu'il gère sur ces sites. Il prétend toujours être une jeune femme blanche séduisante. Sur l'un des sites, il est Gingerhoney, un mannequin de 21 ans, avec une couette rose drapée de manière suggestive autour de la taille. Elle encourage les hommes à l'appeler Ginger, ''la même couleur que [ses] cheveux''. Quelque part sur l'ordinateur d'Abiodun se trouve un dossier contenant diverses images obscènes de Gingerhoney, au cas où un client demanderait des photos plus érotiques. Les images, y compris la photo de profil, proviennent de diverses sources. Abiodun n'est pas le seul à avoir accès au profil de Gingerhoney. Des dizaines d'autres personnes y ont également accès, vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Abiodun et ses collègues utilisent un outil cartographique sophistiqué pour simuler l'emplacement de Gingerhoney dans un rayon de 50 km autour du client. Le client a payé pour cette discussion et, bien qu'il ne l'ait pas encore dit, il espère la rencontrer. Si l'inscription aux sites est gratuite, les clients doivent souscrire à des forfaits, dont le coût varie de 6 à 300 dollars US (de 4 061 à 203 083 francs CFA), pour recevoir ou envoyer des messages aux "femmes". Alors que les jeunes clients veulent rencontrer physiquement les femmes qu'ils pensent être dans leur entourage, les clients plus âgés se contentent souvent de discussions relatives au sexe et de photos et vidéos érotiques, explique Abiodun. L'objectif d'Abiodun et d'autres personnes est de retenir ces abonnés sur les sites web aussi longtemps que possible, afin d'épuiser leurs crédits. Chaque message doit comporter au moins 150 caractères et être "ouvert", afin de maintenir la conversation, ont-ils reçu comme consigne. "C'est comme un travail de service à la clientèle, sauf que le client pense qu'il discute avec le PDG", a déclaré Abiodun à la BBC. Meteor Interactive BV fait appel à une société d'externalisation du Suriname - Logical Moderation Solutions (LMS), fondée par un Surinamais du nom d'Orano Rose, pour recruter, former et employer des Nigérians. La BBC a vu des preuves sur les comptes WhatsApp, Telegram et Skype de LMS, qui révèlent que la société a recruté et formé des centaines de personnes, notamment dans les États nigérians de Lagos et d'Abuja. Les emplois sont annoncés sur Instagram, Twitter et Telegram, à l'intention de l'armée nigériane de jeunes chômeurs instruits, comme des "rôles en ligne", des "emplois en marketing numérique", des "rôles de modérateur de chat", sans aucune mention du contenu pour adultes auquel les employés doivent faire face. Lire aussi : L'une des principales recruteuses de LMS, Adedamola Yusuf, basée en Allemagne, gère les annonces d'emploi avec ses comptes sur les médias sociaux, où elle affiche un style de vie clinquant et glamour, avec des vacances dans des endroits exotiques. "Vous discutez avec des personnes blanches qui s'ennuient. Et le travail est parfaitement légal et autorisé, tant en Allemagne qu'au Nigeria", a-t-elle déclaré lors d'une discussion sur WhatsApp avec des personnes auxquelles il est promis un recrutement lors de leur premier jour. Mme Yusuf recrute des personnes depuis plus de deux ans et lors d'une campagne de recrutement en novembre dernier, des centaines d'autres se sont inscrites. Elle n'a pas répondu aux questions de la BBC. "Ces gars de l'Ouest veulent surtout discuter", a déclaré un formateur aux nouvelles recrues, qui doivent passer des tests d'anglais très stricts pour que leur embauche soit la plus sûre possible. "C'est : 'I am', pas 'am'", a corrigé une recrue lors d'une session de formation dans le groupe WhatsApp de l'entreprise à laquelle a participé un journaliste de la BBC. Nicholas Akande, un représentant de LMS au Nigeria, a enregistré plus de 100 personnes au cours de la première semaine de juillet et leur a dit que l'emploi était légal. Il n'a pas répondu aux questions de la BBC. Les recrues reçoivent également des cours sur la culture, le style d'écriture et les conversations à la mode, ce qui leur donne un air authentique. À l'issue d'une formation qui peut durer une semaine, elles reçoivent des identifiants de connexion aux sites web, où elles peuvent consulter des informations personnelles, l'adresse du domicile, le numéro de téléphone et l'âge des abonnés, par exemple. La BBC a vu des commentaires d'hommes qui ont dit avoir dépensé entre 300 et 700 dollars US (entre 203 083 et 473 861 francs CFA environ) sur ces sites, dans l'espoir de rencontrer les "femmes" avec lesquelles ils discutaient. "J'ai dû envoyer des SMS à 20 femmes et j'ai toujours été découragé lorsqu'on m'a proposé de les rencontrer personnellement", a déclaré un homme, qui a affirmé avoir dépensé 64,99 dollars US (environ 47 386 francs CFA) sur un site appartenant à Meteor Interactive. Lire aussi : Un autre homme a déclaré avoir "acheté plus de 400 dollars US (environ 270 778 francs CFA) de crédits en pensant que les femmes étaient réelles... J'ai eu tort de ne pas lire les petits caractères", a-t-il ajouté. Un autre a déclaré avoir dépensé plus de 300 dollars US de crédits dans le faux espoir de rencontrer les femmes en personne. "Elles vous accrochent en vous disant qu'elles vivent dans votre ville ou à proximité et qu'elles veulent vous rencontrer dès ce soir. Vous dépensez des crédits pour leur envoyer des SMS et lorsque vous voulez fixer un lieu et une heure de rendez-vous, les excuses commencent", a-t-il déclaré. Ses conditions générales, se défend Meteor Interactive, précisent que certains de ses profils sont fictifs et que "la possibilité d'une rencontre n'est pas envisageable". Toutefois, elle n'explique pas pourquoi ses employés nigérians utilisent l'outil de cartographie pour simuler leur emplacement. Cet outil donne plus de crédibilité à la tromperie et suscite de faux espoirs, les rencontre n'ayant jamais lieu. Les activités de ces personnes sont à la limite de la fraude sur Internet au Nigeria, en vertu d'une loi qui interdit la mise en ligne de contenus obscènes ou pour adultes, ont déclaré des experts à la BBC. Une loi de 2015 sur la cybercriminalité interdit l'envoi de messages grossièrement offensants, pornographiques, indécents, obscènes ou menaçants. Elle punit aussi le fait d'envoyer des messages électroniques qui déforment matériellement des faits et l'utilisation d'une carte financière pour obtenir frauduleusement des services. Un représentant du gouvernement a déclaré que LMS risque d'être interdit au Nigeria s'il se livre à la tromperie sur les contenus pour adultes. M. Rose a déclaré à la BBC qu'il ne faisait rien d'illégal et qu'il n'était pas au courant de la loi sur la cybercriminalité au Nigeria. Comme il est basé au Suriname, il serait difficile de le poursuivre en justice. Des millions de Nigérians sont au chômage et une grève de plusieurs mois des professeurs d'université pousse désespérément de nombreux jeunes à la recherche d'un emploi. LMS attire les recrues en leur offrant des salaires mensuels allant jusqu'à 150 000 naira (environ 240 315 francs CFA), soit plus que le double du salaire d'un enseignant débutant. Les recrues peuvent gagner en envoyant un minimum de 500 messages par jour à différents clients. Lire aussi : Abiodun considère son rôle comme "un petit morceau d'une opération mondiale et un crime mineur comparé à la fraude sur Internet". "Ce n'est pas différent de chatter avec un proche ou un ami, ce que des millions de personnes font tous les jours", dit-il en même temps qu'il visite l'un des sites, sur lequel il se fait appeler Gingerhoney. Un message s'affiche sur son écran, celui d'un homme de 50 ans, qui demande un rendez-vous, depuis les États-Unis. "Oh, désolé, je dois promener mon chien maintenant", répond Gingerhoney. C'est le genre d'excuse qu'il a été formé à utiliser pour se soustraire à de telles demandes. Abiodun ferme l'onglet et en ouvre un autre où Erikka, "une perle qui peut satisfaire vos fantasmes les plus fous", a un message qui l'attend de Sam à Londres.
https://www.bbc.com/afrique/region-63022935
3politics
Francia Marquez : qui est cette ancienne femme de ménage devenue la première vice-présidente noire de Colombie ?
Les résultats des élections présidentielles de 2022 en Colombie ont été remarquables pour plusieurs raisons : l'ancien guérillero Gustavo Petro est devenu le tout premier chef d'État de gauche du pays, et sa colistière a également créé un nouveau précédent. Le 7 août, Francia Marquez, une mère célibataire, anciennement femme de ménage et orpailleuse, deviendra la première vice-présidente noire de Colombie. Articles recommandés : Marquez, 40 ans, a un profil très particulier par rapport à tous ses prédécesseurs. Pour commencer, elle n'appartient pas à l'establishment politique et social colombien. Si la Colombie est un pays très diversifié, ses institutions sont traditionnellement aux mains d'hommes appartenant aux élites urbaines, riches et blanches. Mais la nouvelle vice-présidente ne se contente pas de la valeur symbolique de l'accession au pouvoir d'une femme noire pour la première fois. "Je ne suis pas ici pour être montrée comme un visage noir, ou pour me montrer comme une femme, ou simplement pour montrer que nous sommes un gouvernement inclusif", confie-t-elle à la BBC dans une interview du 23 juin. Marquez est née à Yolombo, un village qui est plus éloigné de la capitale Bogota que ne le suggère le trajet de 437 km. Il est situé dans l'État de Cauca, l'une des régions les plus pauvres et les plus rurales du pays. Le Cauca a également été fortement touché par la lutte armée en Colombie entre le gouvernement, les groupes paramilitaires et les guérillas rebelles, qui dure depuis près de 65 ans. "Ma communauté, par exemple, a souffert d'un abandon historique", dit-elle. "Il n'y a pas d'eau potable, il n'y a pas d'assainissement de base ou d'électricité". Issue d'une famille de 12 enfants, Marquez a gagné sa vie dans ses jeunes années en travaillant avec ses parents à l'extraction de l'or sur les rives de la rivière Ovejas. À 16 ans, elle est devenue mère célibataire et a commencé à travailler comme femme de ménage afin de subvenir aux besoins de son fils aîné Carlos et de payer ses études universitaires en agronomie - elle a également obtenu un diplôme de droit il y a deux ans. Marquez a également trouvé le temps de s'engager dans l'activisme écologique, en commençant par les protestations contre les projets de détournement de la rivière Ovejas vers le barrage hydroélectrique de Salvajina dans les années 1990. Elle a été l'une des personnes à l'origine d'une campagne populaire qui a permis à la Cour suprême de Colombie d'arrêter le projet. Plus tard, elle prendra la tête de la résistance contre les initiatives du gouvernement fédéral visant à accorder des droits miniers aux multinationales tout en expulsant les propriétaires terriens afro-colombiens. Marquez a atteint une renommée nationale en 2014 en menant des dizaines de femmes dans une marche de 350 kilomètres vers Bogota pour exiger du président de l'époque, Juan Manuel Santos, des mesures contre les effets sociaux et environnementaux de l'exploitation minière illégale dans le Cauca. Marquez a également participé aux négociations de paix entre le gouvernement fédéral et les Farc, le principal groupe rebelle de gauche de Colombie. Au cours des pourparlers, elle a fait valoir que les Afro-Colombiens avaient été touchés de manière disproportionnée par des décennies d'hostilités. "Les données du département national des statistiques indiquent que les femmes noires vivent en moyenne cinq ans de moins que le reste des femmes en Colombie. Je pense qu'il y a là des preuves du fonctionnement du racisme structurel", dit-elle dans l'interview du 23 juin. En 2018, Marquez a reçu le prix Goldman pour l'environnement, officieusement connu sous le nom de "prix Nobel vert". Mais un profil plus élevé signifiait aussi que le futur vice-président allait bientôt recevoir des menaces dans un pays célèbre pour le meurtre de militants des droits de l'homme. Rien qu'en 2021, 138 d'entre eux ont été tués en Colombie selon l'ONG Front Line Defenders - soit un tiers de tous les meurtres de ce type enregistrés dans le monde cette année-là. Marquez l'a échappé belle en 2019, lorsque des hommes armés ont pris d'assaut une réunion à laquelle elle participait dans la ville de Santander de Quilichao, dans le Cauca. Au lieu d'effrayer Marquez, l'incident semble avoir galvanisé sa détermination à se battre pour la justice. Elle a annoncé sa candidature à la présidence en avril 2021 et celle-ci a pris suffisamment d'ampleur pour la placer en deuxième position lors des primaires de la coalition des partis de gauche, le Pacte de l'histoire. Le vainqueur était Gustavo Petro, qui a presque immédiatement invité Marquez à se présenter sur son ticket. "L'invitation que nous lançons, tant Gustavo Petro que moi-même, est celle d'un grand accord national qui pose des bases solides et prioritaires pour avancer dans la paix, la réconciliation et la justice sociale", affirme Mme Marquez. Le défi pour les deux hommes est maintenant de tenir les promesses faites aux Colombiens privés de leurs droits - les "nobodies", comme Marquez les a décrits dans ses discours de campagne. Pour de nombreux observateurs, répondre à ces attentes est une mission aussi difficile que le parcours de Marquez vers la vice-présidence. "Je pense avoir été très claire avec ce pays et avec le peuple, avec mon peuple... nous n'allons pas changer 500 ans d'oubli en quatre ans", soutient-elle. "(Mais) nous devons nous préparer, en tant que pays, à avancer autant que nous le pouvons". Peu de gens douteraient que Marquez a l'énergie pour cette lutte.
Francia Marquez : qui est cette ancienne femme de ménage devenue la première vice-présidente noire de Colombie ? Les résultats des élections présidentielles de 2022 en Colombie ont été remarquables pour plusieurs raisons : l'ancien guérillero Gustavo Petro est devenu le tout premier chef d'État de gauche du pays, et sa colistière a également créé un nouveau précédent. Le 7 août, Francia Marquez, une mère célibataire, anciennement femme de ménage et orpailleuse, deviendra la première vice-présidente noire de Colombie. Articles recommandés : Marquez, 40 ans, a un profil très particulier par rapport à tous ses prédécesseurs. Pour commencer, elle n'appartient pas à l'establishment politique et social colombien. Si la Colombie est un pays très diversifié, ses institutions sont traditionnellement aux mains d'hommes appartenant aux élites urbaines, riches et blanches. Mais la nouvelle vice-présidente ne se contente pas de la valeur symbolique de l'accession au pouvoir d'une femme noire pour la première fois. "Je ne suis pas ici pour être montrée comme un visage noir, ou pour me montrer comme une femme, ou simplement pour montrer que nous sommes un gouvernement inclusif", confie-t-elle à la BBC dans une interview du 23 juin. Marquez est née à Yolombo, un village qui est plus éloigné de la capitale Bogota que ne le suggère le trajet de 437 km. Il est situé dans l'État de Cauca, l'une des régions les plus pauvres et les plus rurales du pays. Le Cauca a également été fortement touché par la lutte armée en Colombie entre le gouvernement, les groupes paramilitaires et les guérillas rebelles, qui dure depuis près de 65 ans. "Ma communauté, par exemple, a souffert d'un abandon historique", dit-elle. "Il n'y a pas d'eau potable, il n'y a pas d'assainissement de base ou d'électricité". Issue d'une famille de 12 enfants, Marquez a gagné sa vie dans ses jeunes années en travaillant avec ses parents à l'extraction de l'or sur les rives de la rivière Ovejas. À 16 ans, elle est devenue mère célibataire et a commencé à travailler comme femme de ménage afin de subvenir aux besoins de son fils aîné Carlos et de payer ses études universitaires en agronomie - elle a également obtenu un diplôme de droit il y a deux ans. Marquez a également trouvé le temps de s'engager dans l'activisme écologique, en commençant par les protestations contre les projets de détournement de la rivière Ovejas vers le barrage hydroélectrique de Salvajina dans les années 1990. Elle a été l'une des personnes à l'origine d'une campagne populaire qui a permis à la Cour suprême de Colombie d'arrêter le projet. Plus tard, elle prendra la tête de la résistance contre les initiatives du gouvernement fédéral visant à accorder des droits miniers aux multinationales tout en expulsant les propriétaires terriens afro-colombiens. Marquez a atteint une renommée nationale en 2014 en menant des dizaines de femmes dans une marche de 350 kilomètres vers Bogota pour exiger du président de l'époque, Juan Manuel Santos, des mesures contre les effets sociaux et environnementaux de l'exploitation minière illégale dans le Cauca. Marquez a également participé aux négociations de paix entre le gouvernement fédéral et les Farc, le principal groupe rebelle de gauche de Colombie. Au cours des pourparlers, elle a fait valoir que les Afro-Colombiens avaient été touchés de manière disproportionnée par des décennies d'hostilités. "Les données du département national des statistiques indiquent que les femmes noires vivent en moyenne cinq ans de moins que le reste des femmes en Colombie. Je pense qu'il y a là des preuves du fonctionnement du racisme structurel", dit-elle dans l'interview du 23 juin. En 2018, Marquez a reçu le prix Goldman pour l'environnement, officieusement connu sous le nom de "prix Nobel vert". Mais un profil plus élevé signifiait aussi que le futur vice-président allait bientôt recevoir des menaces dans un pays célèbre pour le meurtre de militants des droits de l'homme. Rien qu'en 2021, 138 d'entre eux ont été tués en Colombie selon l'ONG Front Line Defenders - soit un tiers de tous les meurtres de ce type enregistrés dans le monde cette année-là. Marquez l'a échappé belle en 2019, lorsque des hommes armés ont pris d'assaut une réunion à laquelle elle participait dans la ville de Santander de Quilichao, dans le Cauca. Au lieu d'effrayer Marquez, l'incident semble avoir galvanisé sa détermination à se battre pour la justice. Elle a annoncé sa candidature à la présidence en avril 2021 et celle-ci a pris suffisamment d'ampleur pour la placer en deuxième position lors des primaires de la coalition des partis de gauche, le Pacte de l'histoire. Le vainqueur était Gustavo Petro, qui a presque immédiatement invité Marquez à se présenter sur son ticket. "L'invitation que nous lançons, tant Gustavo Petro que moi-même, est celle d'un grand accord national qui pose des bases solides et prioritaires pour avancer dans la paix, la réconciliation et la justice sociale", affirme Mme Marquez. Le défi pour les deux hommes est maintenant de tenir les promesses faites aux Colombiens privés de leurs droits - les "nobodies", comme Marquez les a décrits dans ses discours de campagne. Pour de nombreux observateurs, répondre à ces attentes est une mission aussi difficile que le parcours de Marquez vers la vice-présidence. "Je pense avoir été très claire avec ce pays et avec le peuple, avec mon peuple... nous n'allons pas changer 500 ans d'oubli en quatre ans", soutient-elle. "(Mais) nous devons nous préparer, en tant que pays, à avancer autant que nous le pouvons". Peu de gens douteraient que Marquez a l'énergie pour cette lutte.
https://www.bbc.com/afrique/monde-62447931
0business
Lac Victoria: record historique du niveau des eaux
La montée du niveau des eaux du lac Victoria a atteint un record de 13,43 m Le précédent record enregistré était de 13,41 m, en mai 1964. Le Lac Victoria est une étendu d'eau douce. Il traverse l'Ouganda, le Kenya et la Tanzanie. La montée des eaux a provoqué des destructions et des déplacements de personnes. Des milliers de personnes sont sans abri ces dernières semaines. Sam Cheptoris, ministre ougandais de l'Eau et de l'Environnement, a déclaré que la compagnie nationale de production d'électricité libère actuellement 2 400 mètres cubes d'eau par seconde sur le Nil à Jinja, pour éviter que les barrages hydroélectriques ne soient emportés par les eaux. L'Ouganda dépend presque entièrement des barrages situés le long du Nil pour ses besoins en électricité. Le mois dernier, la montée des eaux a conduit une île flottante, d'une superficie estimée à environ deux acres, à se détacher de la rive du fleuve. Ce qui a bloqué les vannes de l'un des barrages et provoqué une brève coupure d'électricité dans tout le pays. Le Nil se jette dans le lac Kyoga, au nord de la capitale Kampala, où l'eau déversée en aval a également fait monter les eaux du lac, déplaçant des familles et endommageant des fermes. L'Afrique de l'Est connaît actuellement des pluies plus abondantes que d'habitude, qui devraient se poursuivre tout au long du mois de mai.
Lac Victoria: record historique du niveau des eaux La montée du niveau des eaux du lac Victoria a atteint un record de 13,43 m Le précédent record enregistré était de 13,41 m, en mai 1964. Le Lac Victoria est une étendu d'eau douce. Il traverse l'Ouganda, le Kenya et la Tanzanie. La montée des eaux a provoqué des destructions et des déplacements de personnes. Des milliers de personnes sont sans abri ces dernières semaines. Sam Cheptoris, ministre ougandais de l'Eau et de l'Environnement, a déclaré que la compagnie nationale de production d'électricité libère actuellement 2 400 mètres cubes d'eau par seconde sur le Nil à Jinja, pour éviter que les barrages hydroélectriques ne soient emportés par les eaux. L'Ouganda dépend presque entièrement des barrages situés le long du Nil pour ses besoins en électricité. Le mois dernier, la montée des eaux a conduit une île flottante, d'une superficie estimée à environ deux acres, à se détacher de la rive du fleuve. Ce qui a bloqué les vannes de l'un des barrages et provoqué une brève coupure d'électricité dans tout le pays. Le Nil se jette dans le lac Kyoga, au nord de la capitale Kampala, où l'eau déversée en aval a également fait monter les eaux du lac, déplaçant des familles et endommageant des fermes. L'Afrique de l'Est connaît actuellement des pluies plus abondantes que d'habitude, qui devraient se poursuivre tout au long du mois de mai.
https://www.bbc.com/afrique/monde-52282107
3politics
Guerre Ukraine - Russie : comment la guerre pourrait-elle se terminer ? Cinq scénarios
Dans le brouillard de la guerre, il peut être difficile de voir la voie à suivre. Les nouvelles du champ de bataille, les vacarmes diplomatiques, l'émotion des personnes endeuillées et déplacées, tout cela peut être accablant. Prenons donc un peu de recul et réfléchissons à la manière dont le conflit en Ukraine pourrait se dérouler. Quels sont certains des scénarios possibles que les politiciens et les planificateurs militaires examinent ? Peu de gens peuvent prédire l'avenir avec certitude, mais voici quelques résultats potentiels. La plupart sont sombres. Dans ce scénario, la Russie intensifie ses opérations militaires. Les frappes aveugles d'artillerie et de roquettes se multiplient en Ukraine. L'armée de l'air russe, qui a joué un rôle discret jusqu'à présent, lance des frappes aériennes dévastatrices. Des cyberattaques massives sont lancées en Ukraine, visant les infrastructures nationales clés. L'approvisionnement en énergie et les réseaux de communication sont coupés. Des milliers de civils meurent. Malgré une résistance courageuse, Kiev tombe en quelques jours. Le gouvernement est remplacé par un régime fantoche pro-Moscou. Le président Zelensky est assassiné ou fuit, vers l'ouest de l'Ukraine ou même à l'étranger, pour mettre en place un gouvernement en exil. Le président Poutine déclare la victoire et retire certaines forces, en en laissant suffisamment pour maintenir un certain contrôle. Des milliers de réfugiés continuent de fuir vers l'ouest. L'Ukraine rejoint la Biélorussie en tant qu'État client de Moscou. Cette issue n'est en aucun cas impossible mais dépendrait de l'évolution de plusieurs facteurs : Les forces russes sont plus performantes, un plus grand nombre de ces forces est déployé et l'extraordinaire combativité de l'Ukraine s'estompe. M. Poutine pourrait parvenir à un changement de régime à Kiev et à la fin de l'intégration occidentale de l'Ukraine. Mais tout gouvernement pro-russe serait illégitime et vulnérable aux insurrections. Une telle issue resterait instable et la perspective d'un nouveau conflit serait élevée. Il est peut-être plus probable que le conflit se transforme en une guerre prolongée. Peut-être les forces russes s'enlisent-elles, entravées par un moral bas, une logistique médiocre et un leadership inepte. Peut-être les forces russes mettent-elles plus de temps à sécuriser des villes comme Kiev, dont les défenseurs se battent de rue en rue. Un long siège s'ensuit. Les combats font écho à la lutte longue et brutale menée par la Russie dans les années 1990 pour s'emparer de Grozny, la capitale de la Tchétchénie, et la détruire en grande partie. Et même une fois que les forces russes auront atteint une certaine présence dans les villes d'Ukraine, peut-être auront-elles du mal à en maintenir le contrôle. Peut-être la Russie ne peut-elle pas fournir suffisamment de troupes pour couvrir un pays aussi vaste. Les forces défensives de l'Ukraine se transforment en une insurrection efficace, bien motivée et soutenue par les populations locales. L'Occident continue à fournir des armes et des munitions. Et puis, peut-être après de nombreuses années, avec peut-être de nouveaux dirigeants à Moscou, les forces russes finissent par quitter l'Ukraine, courbées et ensanglantées, tout comme leurs prédécesseurs ont quitté l'Afghanistan en 1989 après une décennie de lutte contre les insurgés islamistes. Est-il possible que cette guerre déborde les frontières de l'Ukraine ? Le président Poutine pourrait chercher à reconquérir d'autres parties de l'ancien empire russe en envoyant des troupes dans des républiques ex-soviétiques comme la Moldavie et la Géorgie, qui ne font pas partie de l'OTAN. Il pourrait aussi y avoir une erreur de calcul et une escalade. M. Poutine pourrait déclarer que les livraisons d'armes occidentales aux forces ukrainiennes constituent un acte d'agression justifiant des représailles. Il pourrait menacer d'envoyer des troupes dans les États baltes - qui sont membres de l'OTAN - comme la Lituanie, pour établir un corridor terrestre avec l'enclave côtière russe de Kaliningrad. Cela serait extrêmement dangereux et risquerait de provoquer une guerre avec l'OTAN. Selon l'article 5 de la charte de l'alliance militaire, une attaque contre un membre est une attaque contre tous. Mais M. Poutine pourrait prendre ce risque s'il estimait que c'était le seul moyen de sauver son leadership. S'il était, par exemple, confronté à une défaite en Ukraine, il pourrait être tenté de poursuivre l'escalade. Nous savons maintenant que le dirigeant russe est prêt à enfreindre des normes internationales établies de longue date. Cette même logique peut être appliquée à l'utilisation des armes nucléaires. Cette semaine, M. Poutine a placé ses forces nucléaires à un niveau d'alerte plus élevé. La plupart des analystes doutent que cela signifie que leur utilisation est probable ou imminente. Mais il s'agissait de rappeler que la doctrine russe autorise l'utilisation éventuelle d'armes nucléaires tactiques sur le champ de bataille. Pourrait-il, malgré tout, y avoir encore une solution diplomatique possible ? "Les armes parlent maintenant, mais la voie du dialogue doit toujours rester ouverte", a déclaré le secrétaire général des Nations unies, António Guterres. Il est certain que le dialogue se poursuit. Le président français Macron a parlé au téléphone avec le président Poutine. Des diplomates affirment que des contacts ont été établis avec Moscou. Et, étonnamment, des responsables russes et ukrainiens se sont rencontrés pour des discussions à la frontière avec la Biélorussie. Ils n'ont peut-être pas fait beaucoup de progrès. Mais, en acceptant ces discussions, Poutine semble au moins avoir accepté la possibilité d'un cessez-le-feu négocié. La question clé est de savoir si l'Occident peut offrir ce que les diplomates appellent une "bretelle de sortie", terme américain désignant une sortie d'une grande autoroute. Les diplomates estiment qu'il est important que le dirigeant russe sache ce qu'il faudrait pour que les sanctions occidentales soient levées, afin qu'un accord permettant de sauver la face soit au moins possible. Considérez ce scénario. La guerre se passe mal pour la Russie. Les sanctions commencent à déstabiliser Moscou. L'opposition grandit à mesure que les sacs mortuaires reviennent au pays. M. Poutine se demande s'il n'a pas eu les yeux plus gros que le ventre. Il estime que la poursuite de la guerre pourrait constituer une plus grande menace pour son leadership que l'humiliation d'y mettre fin. La Chine intervient et fait pression sur Moscou pour qu'elle accepte un compromis, en l'avertissant qu'elle n'achètera pas de pétrole et de gaz russes si la situation ne s'apaise pas. M. Poutine commence alors à chercher une porte de sortie. Pendant ce temps, les autorités ukrainiennes voient la destruction continue de leur pays et concluent qu'un compromis politique pourrait être préférable à des pertes humaines aussi dévastatrices. Les diplomates s'engagent donc et un accord est conclu. L'Ukraine accepte la souveraineté russe sur la Crimée et certaines parties du Donbas. En retour, Poutine accepte l'indépendance de l'Ukraine et son droit à approfondir ses liens avec l'Europe. Cela peut sembler peu probable. Mais il est tout à fait plausible qu'un tel scénario puisse émerger des décombres d'un conflit sanglant. Et qu'en est-il de Vladimir Poutine lui-même ? Lorsqu'il a lancé son invasion, il a déclaré : "Nous sommes prêts à tout résultat." Mais que se passerait-il si cette issue était la perte du pouvoir ? Cela peut sembler impensable. Pourtant, le monde a changé ces derniers jours et de telles choses sont désormais envisagées. Le professeur Sir Lawrence Freedman, professeur émérite d'études sur la guerre au Kings College de Londres, a écrit cette semaine : "Il est désormais aussi probable qu'il y ait un changement de régime à Moscou qu'à Kiev". Pourquoi pourrait-il dire cela ? Eh bien, peut-être que M. Poutine poursuit une guerre désastreuse. Des milliers de soldats russes meurent. Les sanctions économiques se font sentir. M. Poutine perd le soutien populaire. Peut-être y a-t-il une menace de révolution populaire. Il utilise les forces de sécurité intérieures de la Russie pour réprimer cette opposition. Mais cela tourne au vinaigre et suffisamment de membres de l'élite militaire, politique et économique russe se retournent contre lui. L'Occident fait clairement savoir que si Poutine part et est remplacé par un dirigeant plus modéré, la Russie verra la levée de certaines sanctions et le rétablissement de relations diplomatiques normales. Il y a un coup d'État sanglant au palais et Poutine est éliminé. Encore une fois, cela peut sembler peu probable à l'heure actuelle. Mais elle n'est pas invraisemblable si les personnes qui ont bénéficié de M. Poutine ne croient plus qu'il puisse défendre leurs intérêts. Ces scénarios ne s'excluent pas mutuellement - certains d'entre eux pourraient se combiner pour produire des résultats différents. Mais quelle que soit l'issue de ce conflit, le monde a changé. Il ne reviendra pas au statu quo ante. Les relations de la Russie avec le monde extérieur seront différentes. Les attitudes européennes en matière de sécurité seront transformées. Et l'ordre libéral international fondé sur des règles pourrait bien avoir redécouvert sa raison d'être.
Guerre Ukraine - Russie : comment la guerre pourrait-elle se terminer ? Cinq scénarios Dans le brouillard de la guerre, il peut être difficile de voir la voie à suivre. Les nouvelles du champ de bataille, les vacarmes diplomatiques, l'émotion des personnes endeuillées et déplacées, tout cela peut être accablant. Prenons donc un peu de recul et réfléchissons à la manière dont le conflit en Ukraine pourrait se dérouler. Quels sont certains des scénarios possibles que les politiciens et les planificateurs militaires examinent ? Peu de gens peuvent prédire l'avenir avec certitude, mais voici quelques résultats potentiels. La plupart sont sombres. Dans ce scénario, la Russie intensifie ses opérations militaires. Les frappes aveugles d'artillerie et de roquettes se multiplient en Ukraine. L'armée de l'air russe, qui a joué un rôle discret jusqu'à présent, lance des frappes aériennes dévastatrices. Des cyberattaques massives sont lancées en Ukraine, visant les infrastructures nationales clés. L'approvisionnement en énergie et les réseaux de communication sont coupés. Des milliers de civils meurent. Malgré une résistance courageuse, Kiev tombe en quelques jours. Le gouvernement est remplacé par un régime fantoche pro-Moscou. Le président Zelensky est assassiné ou fuit, vers l'ouest de l'Ukraine ou même à l'étranger, pour mettre en place un gouvernement en exil. Le président Poutine déclare la victoire et retire certaines forces, en en laissant suffisamment pour maintenir un certain contrôle. Des milliers de réfugiés continuent de fuir vers l'ouest. L'Ukraine rejoint la Biélorussie en tant qu'État client de Moscou. Cette issue n'est en aucun cas impossible mais dépendrait de l'évolution de plusieurs facteurs : Les forces russes sont plus performantes, un plus grand nombre de ces forces est déployé et l'extraordinaire combativité de l'Ukraine s'estompe. M. Poutine pourrait parvenir à un changement de régime à Kiev et à la fin de l'intégration occidentale de l'Ukraine. Mais tout gouvernement pro-russe serait illégitime et vulnérable aux insurrections. Une telle issue resterait instable et la perspective d'un nouveau conflit serait élevée. Il est peut-être plus probable que le conflit se transforme en une guerre prolongée. Peut-être les forces russes s'enlisent-elles, entravées par un moral bas, une logistique médiocre et un leadership inepte. Peut-être les forces russes mettent-elles plus de temps à sécuriser des villes comme Kiev, dont les défenseurs se battent de rue en rue. Un long siège s'ensuit. Les combats font écho à la lutte longue et brutale menée par la Russie dans les années 1990 pour s'emparer de Grozny, la capitale de la Tchétchénie, et la détruire en grande partie. Et même une fois que les forces russes auront atteint une certaine présence dans les villes d'Ukraine, peut-être auront-elles du mal à en maintenir le contrôle. Peut-être la Russie ne peut-elle pas fournir suffisamment de troupes pour couvrir un pays aussi vaste. Les forces défensives de l'Ukraine se transforment en une insurrection efficace, bien motivée et soutenue par les populations locales. L'Occident continue à fournir des armes et des munitions. Et puis, peut-être après de nombreuses années, avec peut-être de nouveaux dirigeants à Moscou, les forces russes finissent par quitter l'Ukraine, courbées et ensanglantées, tout comme leurs prédécesseurs ont quitté l'Afghanistan en 1989 après une décennie de lutte contre les insurgés islamistes. Est-il possible que cette guerre déborde les frontières de l'Ukraine ? Le président Poutine pourrait chercher à reconquérir d'autres parties de l'ancien empire russe en envoyant des troupes dans des républiques ex-soviétiques comme la Moldavie et la Géorgie, qui ne font pas partie de l'OTAN. Il pourrait aussi y avoir une erreur de calcul et une escalade. M. Poutine pourrait déclarer que les livraisons d'armes occidentales aux forces ukrainiennes constituent un acte d'agression justifiant des représailles. Il pourrait menacer d'envoyer des troupes dans les États baltes - qui sont membres de l'OTAN - comme la Lituanie, pour établir un corridor terrestre avec l'enclave côtière russe de Kaliningrad. Cela serait extrêmement dangereux et risquerait de provoquer une guerre avec l'OTAN. Selon l'article 5 de la charte de l'alliance militaire, une attaque contre un membre est une attaque contre tous. Mais M. Poutine pourrait prendre ce risque s'il estimait que c'était le seul moyen de sauver son leadership. S'il était, par exemple, confronté à une défaite en Ukraine, il pourrait être tenté de poursuivre l'escalade. Nous savons maintenant que le dirigeant russe est prêt à enfreindre des normes internationales établies de longue date. Cette même logique peut être appliquée à l'utilisation des armes nucléaires. Cette semaine, M. Poutine a placé ses forces nucléaires à un niveau d'alerte plus élevé. La plupart des analystes doutent que cela signifie que leur utilisation est probable ou imminente. Mais il s'agissait de rappeler que la doctrine russe autorise l'utilisation éventuelle d'armes nucléaires tactiques sur le champ de bataille. Pourrait-il, malgré tout, y avoir encore une solution diplomatique possible ? "Les armes parlent maintenant, mais la voie du dialogue doit toujours rester ouverte", a déclaré le secrétaire général des Nations unies, António Guterres. Il est certain que le dialogue se poursuit. Le président français Macron a parlé au téléphone avec le président Poutine. Des diplomates affirment que des contacts ont été établis avec Moscou. Et, étonnamment, des responsables russes et ukrainiens se sont rencontrés pour des discussions à la frontière avec la Biélorussie. Ils n'ont peut-être pas fait beaucoup de progrès. Mais, en acceptant ces discussions, Poutine semble au moins avoir accepté la possibilité d'un cessez-le-feu négocié. La question clé est de savoir si l'Occident peut offrir ce que les diplomates appellent une "bretelle de sortie", terme américain désignant une sortie d'une grande autoroute. Les diplomates estiment qu'il est important que le dirigeant russe sache ce qu'il faudrait pour que les sanctions occidentales soient levées, afin qu'un accord permettant de sauver la face soit au moins possible. Considérez ce scénario. La guerre se passe mal pour la Russie. Les sanctions commencent à déstabiliser Moscou. L'opposition grandit à mesure que les sacs mortuaires reviennent au pays. M. Poutine se demande s'il n'a pas eu les yeux plus gros que le ventre. Il estime que la poursuite de la guerre pourrait constituer une plus grande menace pour son leadership que l'humiliation d'y mettre fin. La Chine intervient et fait pression sur Moscou pour qu'elle accepte un compromis, en l'avertissant qu'elle n'achètera pas de pétrole et de gaz russes si la situation ne s'apaise pas. M. Poutine commence alors à chercher une porte de sortie. Pendant ce temps, les autorités ukrainiennes voient la destruction continue de leur pays et concluent qu'un compromis politique pourrait être préférable à des pertes humaines aussi dévastatrices. Les diplomates s'engagent donc et un accord est conclu. L'Ukraine accepte la souveraineté russe sur la Crimée et certaines parties du Donbas. En retour, Poutine accepte l'indépendance de l'Ukraine et son droit à approfondir ses liens avec l'Europe. Cela peut sembler peu probable. Mais il est tout à fait plausible qu'un tel scénario puisse émerger des décombres d'un conflit sanglant. Et qu'en est-il de Vladimir Poutine lui-même ? Lorsqu'il a lancé son invasion, il a déclaré : "Nous sommes prêts à tout résultat." Mais que se passerait-il si cette issue était la perte du pouvoir ? Cela peut sembler impensable. Pourtant, le monde a changé ces derniers jours et de telles choses sont désormais envisagées. Le professeur Sir Lawrence Freedman, professeur émérite d'études sur la guerre au Kings College de Londres, a écrit cette semaine : "Il est désormais aussi probable qu'il y ait un changement de régime à Moscou qu'à Kiev". Pourquoi pourrait-il dire cela ? Eh bien, peut-être que M. Poutine poursuit une guerre désastreuse. Des milliers de soldats russes meurent. Les sanctions économiques se font sentir. M. Poutine perd le soutien populaire. Peut-être y a-t-il une menace de révolution populaire. Il utilise les forces de sécurité intérieures de la Russie pour réprimer cette opposition. Mais cela tourne au vinaigre et suffisamment de membres de l'élite militaire, politique et économique russe se retournent contre lui. L'Occident fait clairement savoir que si Poutine part et est remplacé par un dirigeant plus modéré, la Russie verra la levée de certaines sanctions et le rétablissement de relations diplomatiques normales. Il y a un coup d'État sanglant au palais et Poutine est éliminé. Encore une fois, cela peut sembler peu probable à l'heure actuelle. Mais elle n'est pas invraisemblable si les personnes qui ont bénéficié de M. Poutine ne croient plus qu'il puisse défendre leurs intérêts. Ces scénarios ne s'excluent pas mutuellement - certains d'entre eux pourraient se combiner pour produire des résultats différents. Mais quelle que soit l'issue de ce conflit, le monde a changé. Il ne reviendra pas au statu quo ante. Les relations de la Russie avec le monde extérieur seront différentes. Les attitudes européennes en matière de sécurité seront transformées. Et l'ordre libéral international fondé sur des règles pourrait bien avoir redécouvert sa raison d'être.
https://www.bbc.com/afrique/monde-60618798
0business
Rishi Sunak : ce que nous savons de la richesse de la famille de Rishi Sunak
Les finances du nouveau et premier Premier ministre britannique d'origine asiatique, Rishi Sunak, et de sa famille font l'objet d'un examen approfondi. Alors que le nouveau Premier ministre est confronté à une crise du coût de la vie au Royaume-Uni, certains se demandent comment un homme aussi riche peut garder le contact avec le citoyen moyen lorsqu'il prend des décisions économiques aussi difficiles. Si l'on ajoute à cela une série de révélations au cours de sa première campagne pour devenir chef du parti conservateur, beaucoup de gens se demandent combien vaut M. Sunak. Mais il insiste sur le fait qu'il est la bonne personne pour ce poste, s'engageant à servir avec "intégrité et humilité" et promettant de "travailler jour après jour pour servir le peuple britannique". Alors, que savons-nous de la richesse de M. Sunak et de sa famille, et est-ce important ? A lire aussi : Tandis que le roi Charles III a fait prêter serment au nouveau Premier ministre britannique, de nombreuses personnes ont commenté sur les réseaux sociaux la richesse du couple. M. Sunak n'a pas confirmé sa valeur nette. Mais selon le Sunday Times, l'ancien banquier M. Sunak et son épouse, Akshata Murty, héritière dans le secteur de la technologie indienne, ont une fortune estimée à 830 millions dollars. Bien que le nouveau roi ait hérité d'une grande partie de la fortune de sa mère, il convient de noter qu'avant sa mort, la reine Élisabeth II avait une fortune estimée à environ 420 millions de dollars, selon la même liste. La richesse de M. Sunak et les affaires de sa femme ont suscité l'intérêt en avril 2022. Akshata Murty a annoncé qu'elle commencerait à payer l'impôt britannique sur ses revenus à l'étranger afin d'alléger la pression politique sur son mari. Cette annonce est intervenue au moment où M. Sunak, alors chancelier britannique, s'est adressé au conseiller en éthique du Premier ministre, l'opposition affirmant qu'il n'a pas fait preuve de transparence quant à ses arrangements fiscaux. Il a déclaré qu'il était convaincu d'avoir respecté toutes les règles - mais les travaillistes ont déclaré qu'il avait encore des questions à répondre. M. Sunak est né à Southampton en 1980 de parents indiens qui avaient émigré d'Afrique de l'Est. Son père était médecin généraliste et sa mère dirigeait sa propre pharmacie. Après avoir fait ses études dans un pensionnat privé, le Winchester College - et travaillé comme serveur dans un restaurant de curry à Southampton pendant ses vacances d'été - il a étudié la politique, la philosophie et l'économie à l'université d'Oxford, où il a obtenu un diplôme de première classe. Il a ensuite obtenu un Master of Business Administration (MBA) à l'université de Stanford en Californie, où il a rencontré Mme Murty. De 2001 à 2004, M. Sunak a été analyste pour la banque d'investissement Goldman Sachs, puis associé dans deux fonds spéculatifs. En 2015, M. Sunak est entré au Parlement en tant que député de Richmond dans le Yorkshire du Nord et a été ministre de second rang dans le gouvernement de l'ancienne Première ministre Theresa May. Il a ensuite été nommé secrétaire en chef du Trésor par son successeur, Boris Johnson, avant d'être promu chancelier en février 2020. En tant que premier ministre, M. Sunak a droit à un salaire annuel d'environ 185 000 $. Les revenus du Premier ministre se composent de deux paiements différents - un pour le poste suprême et un en tant que membre élu du Parlement (MP). En tant que député et ancien chancelier, le salaire de M. Sunak au gouvernement était d'environ 171 640 $. En tant que Premier ministre, M. Sunak recevra également une allocation annuelle pouvant atteindre 130 160 dollars (115 000 livres sterling) par an pour couvrir les frais liés à l'exercice de ses fonctions publiques. Cela semble beaucoup d'argent pour le commun des mortels, mais moins si on le compare à d'autres dirigeants mondiaux, comme le président des États-Unis, qui a droit à un salaire annuel de 400 000 dollars. Mais avant d'entrer en politique, Rishi Sunak était associé à deux fonds spéculatifs très rentables et il est aujourd'hui considéré comme l'un des députés les plus riches du Royaume-Uni. Selon le Times, il était "multimillionnaire lorsqu'il avait la vingtaine", mais il n'a jamais fait de commentaire public sur sa fortune. Il s'est déjà attiré les critiques des travaillistes pour avoir fait don de plus de 100 000 £ à son ancienne école, afin de financer des bourses pour les enfants qui n'avaient pas les moyens de la fréquenter. Les travaillistes ont posé un certain nombre de questions, notamment : M. Sunak a-t-il déjà bénéficié de l'utilisation de paradis fiscaux ? Le journal The Independent a suggéré que oui, avec un rapport affirmant qu'il était listé comme bénéficiaire de trusts de paradis fiscaux dans les îles Vierges britanniques et les îles Caïmans en 2020. Un porte-parole de M. Sunak a déclaré qu'il "ne reconnaissait pas" ces affirmations. Au Royaume-Uni, les politiciens possédant des portefeuilles d'actions et d'investissements créent régulièrement des "blind trusts" lorsqu'ils obtiennent un poste au gouvernement. Cela leur permet de continuer à percevoir des revenus de leurs investissements sans savoir où l'argent est investi. L'objectif est d'éliminer les conflits d'intérêts potentiels, lorsqu'ils prennent des décisions de politique économique qui pourraient leur rapporter plus d'argent - mais cette pratique est controversée. M. Sunak a inscrit les blind trusts sur la liste des intérêts des ministres. M. Sunak a créé son trust en 2019, lorsqu'il a été promu au poste de second du chancelier de l'époque, Sajid Javid. Les travaillistes estiment que M. Sunak est le premier chancelier à avoir enregistré une participation dans un fonds d'investissement depuis la création de la liste des intérêts ministériels, et se sont demandé si un tel arrangement devrait être autorisé. Le parti d'opposition a demandé à M. Sunak de publier les détails de ce qui est contenu dans le trust, et de dire s'il a été informé de l'évolution des investissements depuis qu'il est devenu chancelier en février 2020. Le Trésor a déclaré que M. Sunak avait "suivi le code ministériel à la lettre". L'ancien Premier ministre Theresa May avait un 'blind trust', mais en 2016, son prédécesseur, David Cameron, a déclaré aux députés qu'il pensait qu'il était "plus simple et plus direct de tout vendre", plutôt que de créer un trust, avant de prendre ses fonctions. Il est entendu que les Sunak possèdent de nombreuses propriétés. Un manoir classé Grade II dans le village de Kirby Sigston, près de Northallerton, dans sa circonscription de Richmond, a été acheté pour 1,5 million de livres en 2015. Une maison de ville de cinq chambres à South Kensington, à Londres, dont la dernière vente remonte à 2010, pour 4,5 millions de livres. Le couple possède également un appartement à South Kensington et un penthouse avec vue sur l'océan Pacifique à Santa Monica, en Californie. M. Sunak avait auparavant l'usage d'un appartement appartenant aux contribuables à Downing Street, et de Dorneywood, un manoir élégant dans le Buckinghamshire. En tant que Premier ministre, il peut désormais emménager au numéro 10 de Downing Street. Héritière d'une fortune valant des milliards, Mme Murty est née dans une famille indienne très performante qui a le sens de l'entrepreneuriat. Peu après sa naissance en 1980, elle a été envoyée chez ses grands-parents paternels alors que sa mère, Sudha Murty, et son père, Narayana Murthy, faisaient avancer leurs carrières à Mumbai. Un an plus tard, M. Murthy cofondait Infosys, une société de services informatiques qui les a propulsé sur la liste des 'riches' de l'Inde. Sa fille allait poursuivre son héritage. Mme Murty a fait ses études aux États-Unis, où elle a étudié l'économie et le français au Claremont McKenna College, un établissement privé libéral situé en Californie. Elle a ensuite obtenu un diplôme dans une école de mode avant de travailler chez Deloitte et Unilever et d'obtenir un MBA à l'université de Stanford. Le couple, qui a deux filles, s'est rencontré à Stanford et s'est marié en 2009. Sous la présidence de M. Murthy, Infosys est devenue l'une des plus grandes entreprises d'Inde. Elle est actuellement présente dans une cinquantaine de pays, dont le Royaume-Uni, où elle a des contrats avec le secteur public. Basée à Bangalore, l'entreprise a annoncé des revenus de plus de 11,8 milliards de dollars en 2019, 12,8 milliards de dollars en 2020 et 13,5 milliards de dollars en 2021. M. Murthy a quitté la présidence en 2011 mais continue de détenir une participation minoritaire dans l'entreprise. Selon le dernier rapport annuel de la société, il possède 0,39 % de ses actions. Il a siégé aux conseils d'administration de sociétés du monde entier, notamment des banques multinationales HSBC et ICIC. Il est également le président de Catamaran Ventures, une société d'investissement qui gère plus d'un milliard de dollars d'actifs. Selon une estimation de Forbes, sa valeur nette s'élève à 4,98 milliards de dollars. Sa femme, Sudha, est présidente de la Fondation Infosys, une organisation à but non lucratif qui soutient des initiatives caritatives. Elle est surtout connue pour sa philanthropie et la littérature, notamment son roman Dollar Bahu (La belle-fille Dollar), qui a été adapté en série télévisée. Des parts Infosys La participation de Mme Murty dans Infosys a fait l'objet d'une controverse concernant ses activités en Russie après l'invasion de l'Ukraine par le président Vladimir Poutine. La société a déclaré à la BBC qu'elle fermait son bureau en Russie. Mais l'argent qu'elle tire de ses actions est revenu sur le devant de la scène lorsqu'elle a confirmé son statut de non-domicile. Le dernier rapport annuel d'Infosys montre que Mme Murty possède une participation de 0,9 % dans Infosys. La valeur de sa participation fluctue, mais on estime qu'elle vaut environ 792 millions dollars. Mme Murty reçoit des dividendes annuels sur les actions, qui se sont élevés l'année dernière à environ 13,1 millions de dollars. À l'avenir, elle paiera des impôts britanniques sur ces revenus. Au Royaume-Uni, l'un de ses principaux intérêts commerciaux est la filiale londonienne de Catamaran Ventures, qui investit dans les jeunes entreprises. Le profil Linkedin de Mme Murty indique que la société s'intéresse aux "marques britanniques qui ont besoin de capital, d'expertise en gestion et de partenaires de réseau pour se développer stratégiquement". Elle et M. Sunak ont fondé la société en 2013. Le chancelier a quitté son poste de directeur en 2015 lorsqu'il est devenu député et un an plus tard, sa femme est devenue l'actionnaire majoritaire. En 2020, Catamaran Ventures UK a répertorié la valeur de ses investissements comme étant de 3,96 millions de dollars, contre 1,7 million de dollars en 2019. Mme Murty a eu des intérêts dans plusieurs autres sociétés au Royaume-Uni. Dans le registre des sociétés, elle figure en tant que directrice de Digme Fitness, une chaîne de salles de sport payantes. L'entreprise a été placée sous administration en février de cette année après que les revenus aient chuté pendant la pandémie de Covid-19, malgré l'obtention de fonds de chômage. Mme Murty détenait 4,4 % de l'entreprise, qui doit des millions de livres sterling à ses créanciers, dont l'administration fiscale et douanière. Sur son profil Linkedin, elle est également directrice de New & Lingwood, qui vend des vêtements haut de gamme pour hommes, notamment des pyjamas en soie coûtant plusieurs centaines de livres.
Rishi Sunak : ce que nous savons de la richesse de la famille de Rishi Sunak Les finances du nouveau et premier Premier ministre britannique d'origine asiatique, Rishi Sunak, et de sa famille font l'objet d'un examen approfondi. Alors que le nouveau Premier ministre est confronté à une crise du coût de la vie au Royaume-Uni, certains se demandent comment un homme aussi riche peut garder le contact avec le citoyen moyen lorsqu'il prend des décisions économiques aussi difficiles. Si l'on ajoute à cela une série de révélations au cours de sa première campagne pour devenir chef du parti conservateur, beaucoup de gens se demandent combien vaut M. Sunak. Mais il insiste sur le fait qu'il est la bonne personne pour ce poste, s'engageant à servir avec "intégrité et humilité" et promettant de "travailler jour après jour pour servir le peuple britannique". Alors, que savons-nous de la richesse de M. Sunak et de sa famille, et est-ce important ? A lire aussi : Tandis que le roi Charles III a fait prêter serment au nouveau Premier ministre britannique, de nombreuses personnes ont commenté sur les réseaux sociaux la richesse du couple. M. Sunak n'a pas confirmé sa valeur nette. Mais selon le Sunday Times, l'ancien banquier M. Sunak et son épouse, Akshata Murty, héritière dans le secteur de la technologie indienne, ont une fortune estimée à 830 millions dollars. Bien que le nouveau roi ait hérité d'une grande partie de la fortune de sa mère, il convient de noter qu'avant sa mort, la reine Élisabeth II avait une fortune estimée à environ 420 millions de dollars, selon la même liste. La richesse de M. Sunak et les affaires de sa femme ont suscité l'intérêt en avril 2022. Akshata Murty a annoncé qu'elle commencerait à payer l'impôt britannique sur ses revenus à l'étranger afin d'alléger la pression politique sur son mari. Cette annonce est intervenue au moment où M. Sunak, alors chancelier britannique, s'est adressé au conseiller en éthique du Premier ministre, l'opposition affirmant qu'il n'a pas fait preuve de transparence quant à ses arrangements fiscaux. Il a déclaré qu'il était convaincu d'avoir respecté toutes les règles - mais les travaillistes ont déclaré qu'il avait encore des questions à répondre. M. Sunak est né à Southampton en 1980 de parents indiens qui avaient émigré d'Afrique de l'Est. Son père était médecin généraliste et sa mère dirigeait sa propre pharmacie. Après avoir fait ses études dans un pensionnat privé, le Winchester College - et travaillé comme serveur dans un restaurant de curry à Southampton pendant ses vacances d'été - il a étudié la politique, la philosophie et l'économie à l'université d'Oxford, où il a obtenu un diplôme de première classe. Il a ensuite obtenu un Master of Business Administration (MBA) à l'université de Stanford en Californie, où il a rencontré Mme Murty. De 2001 à 2004, M. Sunak a été analyste pour la banque d'investissement Goldman Sachs, puis associé dans deux fonds spéculatifs. En 2015, M. Sunak est entré au Parlement en tant que député de Richmond dans le Yorkshire du Nord et a été ministre de second rang dans le gouvernement de l'ancienne Première ministre Theresa May. Il a ensuite été nommé secrétaire en chef du Trésor par son successeur, Boris Johnson, avant d'être promu chancelier en février 2020. En tant que premier ministre, M. Sunak a droit à un salaire annuel d'environ 185 000 $. Les revenus du Premier ministre se composent de deux paiements différents - un pour le poste suprême et un en tant que membre élu du Parlement (MP). En tant que député et ancien chancelier, le salaire de M. Sunak au gouvernement était d'environ 171 640 $. En tant que Premier ministre, M. Sunak recevra également une allocation annuelle pouvant atteindre 130 160 dollars (115 000 livres sterling) par an pour couvrir les frais liés à l'exercice de ses fonctions publiques. Cela semble beaucoup d'argent pour le commun des mortels, mais moins si on le compare à d'autres dirigeants mondiaux, comme le président des États-Unis, qui a droit à un salaire annuel de 400 000 dollars. Mais avant d'entrer en politique, Rishi Sunak était associé à deux fonds spéculatifs très rentables et il est aujourd'hui considéré comme l'un des députés les plus riches du Royaume-Uni. Selon le Times, il était "multimillionnaire lorsqu'il avait la vingtaine", mais il n'a jamais fait de commentaire public sur sa fortune. Il s'est déjà attiré les critiques des travaillistes pour avoir fait don de plus de 100 000 £ à son ancienne école, afin de financer des bourses pour les enfants qui n'avaient pas les moyens de la fréquenter. Les travaillistes ont posé un certain nombre de questions, notamment : M. Sunak a-t-il déjà bénéficié de l'utilisation de paradis fiscaux ? Le journal The Independent a suggéré que oui, avec un rapport affirmant qu'il était listé comme bénéficiaire de trusts de paradis fiscaux dans les îles Vierges britanniques et les îles Caïmans en 2020. Un porte-parole de M. Sunak a déclaré qu'il "ne reconnaissait pas" ces affirmations. Au Royaume-Uni, les politiciens possédant des portefeuilles d'actions et d'investissements créent régulièrement des "blind trusts" lorsqu'ils obtiennent un poste au gouvernement. Cela leur permet de continuer à percevoir des revenus de leurs investissements sans savoir où l'argent est investi. L'objectif est d'éliminer les conflits d'intérêts potentiels, lorsqu'ils prennent des décisions de politique économique qui pourraient leur rapporter plus d'argent - mais cette pratique est controversée. M. Sunak a inscrit les blind trusts sur la liste des intérêts des ministres. M. Sunak a créé son trust en 2019, lorsqu'il a été promu au poste de second du chancelier de l'époque, Sajid Javid. Les travaillistes estiment que M. Sunak est le premier chancelier à avoir enregistré une participation dans un fonds d'investissement depuis la création de la liste des intérêts ministériels, et se sont demandé si un tel arrangement devrait être autorisé. Le parti d'opposition a demandé à M. Sunak de publier les détails de ce qui est contenu dans le trust, et de dire s'il a été informé de l'évolution des investissements depuis qu'il est devenu chancelier en février 2020. Le Trésor a déclaré que M. Sunak avait "suivi le code ministériel à la lettre". L'ancien Premier ministre Theresa May avait un 'blind trust', mais en 2016, son prédécesseur, David Cameron, a déclaré aux députés qu'il pensait qu'il était "plus simple et plus direct de tout vendre", plutôt que de créer un trust, avant de prendre ses fonctions. Il est entendu que les Sunak possèdent de nombreuses propriétés. Un manoir classé Grade II dans le village de Kirby Sigston, près de Northallerton, dans sa circonscription de Richmond, a été acheté pour 1,5 million de livres en 2015. Une maison de ville de cinq chambres à South Kensington, à Londres, dont la dernière vente remonte à 2010, pour 4,5 millions de livres. Le couple possède également un appartement à South Kensington et un penthouse avec vue sur l'océan Pacifique à Santa Monica, en Californie. M. Sunak avait auparavant l'usage d'un appartement appartenant aux contribuables à Downing Street, et de Dorneywood, un manoir élégant dans le Buckinghamshire. En tant que Premier ministre, il peut désormais emménager au numéro 10 de Downing Street. Héritière d'une fortune valant des milliards, Mme Murty est née dans une famille indienne très performante qui a le sens de l'entrepreneuriat. Peu après sa naissance en 1980, elle a été envoyée chez ses grands-parents paternels alors que sa mère, Sudha Murty, et son père, Narayana Murthy, faisaient avancer leurs carrières à Mumbai. Un an plus tard, M. Murthy cofondait Infosys, une société de services informatiques qui les a propulsé sur la liste des 'riches' de l'Inde. Sa fille allait poursuivre son héritage. Mme Murty a fait ses études aux États-Unis, où elle a étudié l'économie et le français au Claremont McKenna College, un établissement privé libéral situé en Californie. Elle a ensuite obtenu un diplôme dans une école de mode avant de travailler chez Deloitte et Unilever et d'obtenir un MBA à l'université de Stanford. Le couple, qui a deux filles, s'est rencontré à Stanford et s'est marié en 2009. Sous la présidence de M. Murthy, Infosys est devenue l'une des plus grandes entreprises d'Inde. Elle est actuellement présente dans une cinquantaine de pays, dont le Royaume-Uni, où elle a des contrats avec le secteur public. Basée à Bangalore, l'entreprise a annoncé des revenus de plus de 11,8 milliards de dollars en 2019, 12,8 milliards de dollars en 2020 et 13,5 milliards de dollars en 2021. M. Murthy a quitté la présidence en 2011 mais continue de détenir une participation minoritaire dans l'entreprise. Selon le dernier rapport annuel de la société, il possède 0,39 % de ses actions. Il a siégé aux conseils d'administration de sociétés du monde entier, notamment des banques multinationales HSBC et ICIC. Il est également le président de Catamaran Ventures, une société d'investissement qui gère plus d'un milliard de dollars d'actifs. Selon une estimation de Forbes, sa valeur nette s'élève à 4,98 milliards de dollars. Sa femme, Sudha, est présidente de la Fondation Infosys, une organisation à but non lucratif qui soutient des initiatives caritatives. Elle est surtout connue pour sa philanthropie et la littérature, notamment son roman Dollar Bahu (La belle-fille Dollar), qui a été adapté en série télévisée. Des parts Infosys La participation de Mme Murty dans Infosys a fait l'objet d'une controverse concernant ses activités en Russie après l'invasion de l'Ukraine par le président Vladimir Poutine. La société a déclaré à la BBC qu'elle fermait son bureau en Russie. Mais l'argent qu'elle tire de ses actions est revenu sur le devant de la scène lorsqu'elle a confirmé son statut de non-domicile. Le dernier rapport annuel d'Infosys montre que Mme Murty possède une participation de 0,9 % dans Infosys. La valeur de sa participation fluctue, mais on estime qu'elle vaut environ 792 millions dollars. Mme Murty reçoit des dividendes annuels sur les actions, qui se sont élevés l'année dernière à environ 13,1 millions de dollars. À l'avenir, elle paiera des impôts britanniques sur ces revenus. Au Royaume-Uni, l'un de ses principaux intérêts commerciaux est la filiale londonienne de Catamaran Ventures, qui investit dans les jeunes entreprises. Le profil Linkedin de Mme Murty indique que la société s'intéresse aux "marques britanniques qui ont besoin de capital, d'expertise en gestion et de partenaires de réseau pour se développer stratégiquement". Elle et M. Sunak ont fondé la société en 2013. Le chancelier a quitté son poste de directeur en 2015 lorsqu'il est devenu député et un an plus tard, sa femme est devenue l'actionnaire majoritaire. En 2020, Catamaran Ventures UK a répertorié la valeur de ses investissements comme étant de 3,96 millions de dollars, contre 1,7 million de dollars en 2019. Mme Murty a eu des intérêts dans plusieurs autres sociétés au Royaume-Uni. Dans le registre des sociétés, elle figure en tant que directrice de Digme Fitness, une chaîne de salles de sport payantes. L'entreprise a été placée sous administration en février de cette année après que les revenus aient chuté pendant la pandémie de Covid-19, malgré l'obtention de fonds de chômage. Mme Murty détenait 4,4 % de l'entreprise, qui doit des millions de livres sterling à ses créanciers, dont l'administration fiscale et douanière. Sur son profil Linkedin, elle est également directrice de New & Lingwood, qui vend des vêtements haut de gamme pour hommes, notamment des pyjamas en soie coûtant plusieurs centaines de livres.
https://www.bbc.com/afrique/monde-63403558