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L'éditeur de jeu vidéo Electronic Arts a annoncé lundi 4 janvier qu'il continuerait sa collaboration avec le golfeur Tiger Woods, malgré les récents événements dans sa vie personnelle et ses aveux d'infidélité qui ont amené l'Américain à mettre sa carrière entre parenthèse. A l'inverse, le géant américain des télécommunications AT&T et le groupe de conseil Accenture ont pris la décision en décembre de cesser de soutenir le sportif, et Gillette a pris ses distances avec lui. L'horloger suisse Tag Heuer a lui fait le choix de suspendre l'utilisation de l'image de Woods dans ses campagnes de publicité aux Etats-Unis pour une durée indéterminée. Pour l'instant, Nike maintient son soutien à la star des greens dont le total des contrats publicitaires étaient estimés avant le scandale à 100 millions de dollars par an. Mais Electronic Arts avait-il vraiment le choix ? L'éditeur, qui développe depuis plusieurs années le jeu de simulation "Tiger Woods PGA Tour", va en proposer ce mois-ci pour la première fois une version en ligne. Sur son blog, le patron d'EA explique que ses équipes ont passé beaucoup de temps à développer ce nouveau produit qui est testé depuis huit mois auprès de 75 000 utilisateurs, et dont la date de sortie a été maintenue. Mais surtout quelle autre tête d'affiche aurait pu proposer EA pour son titre ? Certes un sondage USA Today/Gallup a mesuré 33 % d'opinions favorables pour Woods, contre 88 % en 2000, soit le plus gros plongeon de popularité dans l'histoire de ce sondage, à égalité avec l'ancien président des Etats-Unis George W. Bush. Elu dix fois meilleur golfeur du circuit professionnel PGA ces treize dernières années, Woods reste pourtant la seule icône mondiale de ce sport qui lui a permis de devenir le premier sportif milliardaire de l'histoire. Le succès du jeu d'EA devrait être un nouveau baromètre de la popularité du joueur. Selon une étude réalisée par deux professeurs d'économie de l'Université de Californie, les déboires conjugaux de Tiger Woods ont pesé, au plus fort de la polémique, à hauteur de 12 milliards de dollars (3,5 milliards à 8,4 milliards d'euros) sur la valorisation boursière des sponsors du sportif. EA pourrait aussi y laisser des plumes. Vincent Fagot
"Tiger Woods se refera-t-il une popularité ""online"" ?"
05/01/2010
L'éditeur de jeu vidéo Electronic Arts sort ce mois-ci une version en ligne de sa simulation de golf. La polémique autour du joueur pourrait peser sur le succès du titre...
https://www.lemonde.fr/sport/article/2010/01/05/tiger-woods-se-refera-t-il-une-popularite-online_1287581_3242.html
sport
Après l'ultimatum, le semblant d'ouverture. L'Iran est toujours prêt à un échange "progressif" de son uranium faiblement enrichi contre du combustible enrichi à 20 % pour son réacteur de recherche de Téhéran, a déclaré, mardi 5 janvier, le porte-parole du ministère iranien des affaires étrangères, Ramin Mehmanparast. Trois jours plus tôt, l'Iran a soumis un "ultimatum" à la communauté internationale, pressée d'accepter son offre avant fin janvier. Le groupe des Six (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne, pays interlocuteurs de Téhéran sur le nucléaire) avait demandé en octobre à l'Iran d'envoyer d'un seul coup en Russie la majeure partie – 1 200 kilos – de son stock d'uranium faiblement enrichi, pour y être enrichi à 20 % avant d'être transformé en combustible par la France. Cette proposition a été rejetée par Téhéran, qui a proposé un échange par étapes et en petites quantités. M. Mehmanparast avait déclaré lundi qu'un tel échange pourrait se faire "en Turquie, au Japon, au Brésil ou encore sur l'île iranienne de Kish", confirmant l'abandon par Téhéran de son exigence de procéder à l'opération sur le sol iranien. LA PORTE "TOUJOURS OUVERTE" La Chine estime, mardi, que la communauté internationale a "encore de la marge pour les efforts diplomatiques" dans le dossier du nucléaire iranien, appelant à la reprise de négociations. "Nous (...) espérons que toutes les parties adopteront des politiques plus flexibles et pragmatiques pour renforcer les efforts diplomatiques et promouvoir une reprise au plus tôt des négociations", a déclaré le porte-parole du ministère des affaires étrangères, Mme Jiang Yu, lors d'un point presse. Lundi, un porte-parole américain a affirmé que la porte était "toujours ouverte" pour l'Iran s'il décidait de coopérer, mais que Washington allait discuter dès cette semaine avec ses partenaires du groupe des Six des "prochaines étapes", les pressions et sanctions que l'ONU pourrait décider contre Téhéran. De son côté, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a affirmé que les Etats-Unis avaient engagé des discussions avec leurs partenaires à propos "de pressions et de sanctions" nouvelles envers l'Iran en raison de son programme nucléaire.
Nucléaire : Téhéran souffle le chaud et le froid
05/01/2010
L'Iran se dit toujours prêt à un échange "progressif" de son uranium faiblement enrichi. Pékin appelle à la reprise des négociations, Washington indique que la porte est toujours "ouverte".
https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2010/01/05/nucleaire-teheran-souffle-le-chaud-et-le-froid_1287526_3218.html
proche-orient
Deux nouvelles attaques de bureaux de poste ont eu lieu mardi matin en Seine-Saint-Denis, l'une à l'explosif à Saint-Denis et l'autre à Saint-Ouen, a-t-on appris de sources concordantes. L'attaque à l'explosif à Saint-Denis s'est produite vers 10 heures à l'agence postale de l'avenue Danielle-Casanova, dans le quartier des Francs-Moisins. Les malfaiteurs ont fait sauter le coffre de transfert de l'établissement avant de faire main basse sur son contenu. Le montant du préjudice n'a pas été précisé. La brigade de répression du banditisme a été saisie. Par ailleurs, à Saint-Ouen, vers 9 h 30, trois individus, dont un armé d'un pistolet mitrailleur, ont ouvert avec des pieds de biche une porte donnant accès au coffre-fort de La Poste située avenue du Capitaine-Glarner, selon une source proche de l'enquête. Le montant du préjudice n'a pas été précisé. Les malfaiteurs ont pu prendre la fuite et auraient blessé une personne en lui donnant un coup de crosse. La police judiciaire de la Seine-Saint-Denis a été saisie. Lundi, plusieurs individus avaient fait sauter à l'explosif une porte du bureau de poste de Bagnolet, également en Seine-Saint-Denis. En 2009, plus d'une dizaine d'agressions de ce type ont eu lieu dans ce département, avec une accélération ces dernières semaines.
Deux nouveaux bureaux de poste attaqués en Seine-Saint-Denis
05/01/2010
Deux nouvelles attaques de bureaux de poste ont eu lieu mardi matin en Seine-Saint-Denis, l'une à l'explosif à Saint-Denis et l'autre à Saint-Ouen.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/05/deux-nouveaux-bureaux-de-poste-attaques-en-seine-saint-denis_1287573_3224.html
societe
Un parking réservé à l'usage exclusif des femmes a ouvert en fin d'année dans la province chinoise du Hebei (Nord). Contrairement à ce que l'on pourrait penser, il ne s'agit pas de répondre à la demande de femmes s'inquiétant de l'insécurité dans certains lieux souterrains de stationnement. Non, le but de ce parking est de faciliter les manœuvres automobiles aux femmes en leur proposant des emplacements plus larges et une signalisation plus voyante. Pour Wang Zheng, un responsable du centre commercial de Wanxiang Tiancheng dans la ville de Shijiazhuang, ce nouveau parking a été conçu pour "répondre à la perception forte de la couleur chez les femmes et à leur appréciation différente de la distance". "Les places sont plus larges d'un mètre par rapport à la moyenne", a précisé M. Wang, ajoutant que les panneaux de signalisation plus colorés du nouveau parking "correspondent mieux aux besoins des femmes". En août, la mairie de Séoul en Corée du Sud avait annoncé une initiative similaire, qui doit voir le jour courant 2010, indique le Huffington Post. Près de 5 000 places de stationnement de la ville, situées à proximité des centres commerciaux, seront peintes en rose. Elles seront ainsi réservées à la clientèle féminine, laquelle, juchée sur de hauts talons, n'aura plus à souffrir de trop longues distances pour se rendre dans ses magasins favoris ou sur son lieu de travail. L'initiative fait partie d'un projet plus global pour rendre la capitale sud-coréenne plus accessible aux femmes.
Un parking pour femmes avec des places de stationnement... plus larges
05/01/2010
Un parking réservé à l'usage des femmes dans un centre commercial chinois : non, il ne s'agit pas de répondre à un sentiment d'insécurité, mais de faciliter les manœuvres aux femmes qui tiennent le volant.
https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2010/01/05/un-parking-pour-femmes-avec-des-places-de-stationnement-plus-larges_1287554_3216.html
asie-pacifique
L'Iran a interdit à ses citoyens tout "contact" avec 60 organisations non gouvernementales occidentales et avec les médias étrangers en persan ainsi qu'avec les sites Internet "contre-révolutionnaires", selon une liste publiée mardi dans la presse. Le ministère des renseignements, à l'origine de cette liste, a expliqué que toutes les organisations, médias ou structures visés avaient joué un rôle dans les manifestations anti-gouvernementales à répétition qui ont secoué l'Iran depuis la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad en juin 2009. Parmi les ONG citées, figurent essentiellement des organisations américaines comme Human Rights Watch, Brookings Institution, la Fondation George-Soros, National Endowment for Democracy ou les Fondations Ford et Rockfeller. "Tout contact, contrat, utilisation des moyens de ces sociétés qui participent à une 'guerre en douceur' [pour renverser la République islamique] sont interdits et illégaux", a déclaré le vice-ministre des renseignements, cité par les médias iraniens. Il a ajouté qu'il était également interdit de collaborer ou d'avoir des contacts avec les "chaînes satellitaires en persan hostiles à la République islamique comme la Voix de l'Amérique, la BBC, Radio Farda [financée par les Etats-Unis], Kol Israël [la radio officielle israélienne] et les chaînes par satellite appartenant aux Monafeghine ('hypocrites', terme utilisé pour désigner les Moudjahidines du peuple) et aux monarchistes". De même, tout contact avec des sites Internet de l'opposition, comme Rahesabz.com, est interdit, a ajouté ce responsable. Le vice-ministre a enfin demandé aux Iraniens de ne pas avoir de "contacts sortant de l'ordinaire avec les ressortissants étrangers, les ambassades étrangères et les organisations qui leur sont liées". Les autorités et les médias proches du pouvoir ont multiplié les déclarations pour expliquer les manifestations des derniers mois par un "complot" de l'étranger fomenté notamment par les Etats-Unis, Israël et la Grande-Bretagne, avec l'aide des médias occidentaux.
"Téhéran interdit ""tout contact"" avec 60 ONG occidentales et les médias étrangers en persan"
05/01/2010
Les autorités et les médias proches du pouvoir ont multiplié les déclarations pour expliquer les manifestations des derniers mois par un "complot" de l'étranger fomenté notamment par les Etats-Unis, Israël et la Grande-Bretagne, avec l'aide des médias occidentaux.
https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2010/01/05/teheran-interdit-tout-contact-avec-60-ong-occidentales-et-les-medias-etrangers-en-persan_1287556_3216.html
asie-pacifique
Missionné par l'actionnaire majoritaire du Racing Club de Strasbourg, Alain Fontenla, pour restructurer l'institution et éviter sa relégation en National, l'homme d'affaires Luc Dayan est depuis lundi au chevet du malade alsacien. Devant un parterre de journalistes, et après la vraie-fausse arrivée de Roman Loban à la tête du club début décembre et les récentes tergiversations de Fontenla, Dayan a tenu à clarifier la situation : "Ma mission, qui a une durée de quatre mois, consistera à faire des recommandations sur la partie financière et sportive pour redresser la situation. Mais je ne prendrai pas de décision. Selon moi, c'est jouable, sinon je n'aurai pas accepté." Fort de ses expériences passées, notamment à la tête de Lille (2000-2001), où son association avec Vahid Halilhodzic avait fait merveille, le médecin de formation a, dans un style bien particulier, joué l'apaisement, tout en se positionnant clairement sur l'échiquier strasbourgeois. "Je suis là pour délivrer un maximum de réponses, a-t-il dit. Mais l'idéal pour moi, c'est que l'actionnaire principal ne parle plus à la presse. Car on met volontiers l'aspect sensationnel des choses en avant." "DÉLIT DE SALE GUEULE" "S'il y a besoin de prendre la présidence de la SASP (société anonyme sportive professionnelle) pour activer certaines choses, je le ferai", a même lâché Luc Dayan. Une prise de fonctions qui pourrait intervenir dès la semaine prochaine, si l'on en croit L'Equipe.fr. Pour l'heure, Luc le consultant s'affaire à trouver un plan de secours financier afin d'éviter la cessation de paiement annoncée pour les prochaines semaines."La DNCG (direction nationale du contrôle de gestion) a écrit au Racing en demandant quatre points : un document qui atteste de la surface de financement de l'actionnaire majoritaire ; un abandon de compte courant ; la transmission des documents de cession des titres ; et le versement de 3 millions d'euros sur le compte courant de la SASP. Les trois premiers points ont été envoyés. Le quatrième va être fait très vite, même si cela me semble exagéré. Mais, ce qui compte, c'est de rebâtir une organisation capitalistique cohérente." Pour Dayan, seul homme à avoir fait condamnerla DNCG à hauteur de 500 000 euros pour avoir refusé la montée de Sannois Saint-Gratien en L2 quand il en était président en 2005, l'actionnaire Fontenla fait face à "un délit de sale gueule". "La DNCG s'est blindée en demandant cela parce qu'elle ne connaît pas Alain Fontenla. Moi, j'ai reçu les garanties qu'il assurera la trésorerie du club. On n'est pas dans un monde où il faut respecter tous les diktats", a-t-il déclaré. Côté terrain, une première réunion a eu lieu hier entre le nouvel homme fort du club et l'entraîneur Pascal Janin. Actuellement 18e de L2 à 2 points du premier non-relégable, Strasbourg se trouve dans l'urgence et aura bien besoin de jeter un œil sur le marché des transferts pour remobiliser un effectif moralement atteint. "Le coach m'a demandé de reconfigurer le vestiaire. Cela va passer par des départs et des arrivées", a-t-il assuré. A peine arrivé, Luc Dayan n'a déjà plus de temps à perdre.
Ligue 2 : Luc Dayan au chevet du RC Strasbourg
05/01/2010
Luc Dayan, chargé de restructurer le Racing Club de Strasbourg, a commencé son bail lundi. Avant de prendre la tête du club la semaine prochaine ?
https://www.lemonde.fr/sport/article/2010/01/05/ligue-2-luc-dayan-au-chevet-du-rc-strasbourg_1287529_3242.html
sport
A son dernier jour de vacances, Barack Obama a visité le zoo de Honolulu avec son épouse et ses filles. "Vous êtes prêts à rentrer à Washington ?", a lancé un journaliste. Le cri du cœur a été unanime, président compris : «Non !» Michelle Obama a poussé la plaisanterie. "Restons tous, a-t-elle proposé. J’essaie de monter un coup d’Etat." L’avion présidentiel attendait déjà sur la base aérienne de Hickam. Après une visite au cimetière où son grand-père est enterré, et un dernier dîner entre amis, M. Obama a finalement quitté Hawaï où il avait passé onze jours, sa plus longue absence de Washington depuis qu’il est en fonctions. Pendant son séjour, il s’est peu montré en public, soucieux de ne pas offrir l’image d’un président en villégiature sous les palmiers du Pacifique à un moment où ses compatriotes sont inquiets de la situation économique et d’un retour de la menace terroriste. A peine descendu de l’avion Barack Obama s’est entretenu avec les responsables de la CIA et son conseiller pour les affaires de terrorisme John Brennan, lui-même un ancien de la centrale de renseignement. Dès mardi, le programme du président comporte une réunion avec les responsables gouvernementaux concernés par la lutte antiterroriste. En tout, vingt personnes pour un "conseil de guerre" consacré à ce que le communiqué officiel appelle "l’incident de Noël" : la tentative d’attentat contre un avion de ligne assurant la liaison Amsterdam-Detroit. Un événement qui a ramené le terrorisme au premier plan dans un pays qui croyait avoir tourné la page du 11 septembre 2001 avec l’élection de M. Obama. PAYS "PRÉOCCUPANTS" Le président souhaite établir les responsabilités dans les dysfonctionnements qui ont conduit à ce que le Nigérian Omar Farouk Abdulmutallab ait pu monter à bord d’un avion en partance pour les Etats-Unis avec un explosif alors que son propre père avait alerté l’ambassade américaine à Lagos. Aujourd’hui, le département d’Etat est en première ligne, pour avoir répercuté l’information en décembre aux autres agences gouvernementales sans pour autant annuler le visa du Nigérian. Hillary Clinton, la secrétaire d’Etat, a affirmé que les procédures avaient été strictement respectées : les Affaires étrangères peuvent révoquer un visa pour des raisons diplomatiques, mais pour le reste la responsabilité en incombe au Centre de contre-terrorisme. La Maison Blanche réfléchit aussi à ses relations avec le Yémen. "L’instabilité au Yémen est une menace pour la stabilité régionale et même mondiale", a déclaré Hillary Clinton. Dimanche, le général David Petraeus, le commandant en chef des forces américaines dans la région, était à Sanaa, la capitale. Le lendemain, l’armée yéménite a annoncé avoir tué deux militants présumés d’Al-Qaida dans la péninsule Arabique. Dans le même temps, le département d’Etat a rappelé que le président avait décidé d’augmenter nettement son aide au Yémen en 2010 pour la porter à 52 millions de dollars (environ 35 millions d’euros), en hausse de près de 20%. M. Obama a aussi décidé de renforcer la sécurité dans les transports aériens. Les passagers en provenance de 14 pays – ou originaires de ces Etats – sont depuis lundi soumis à des fouilles corporelles et à un examen complet de leurs bagages à main. Ces Etats sont ceux qui figurent sur la liste des "sponsors du terrorisme" (Iran, Syrie, Soudan et Cuba, seul pays non musulman) ou des pays "préoccupants", selon l’expression de la ministre de la sécurité intérieure, Janet Napolitano : Nigeria, Algérie, Afghanistan, Yémen, Libye, Pakistan, Arabie saoudite, Irak, Liban, Somalie. Les autres passagers font l’objet des mêmes contrôles mais de façon aléatoire. Des centaines de noms ont aussi été ajoutés à la "no fly list", la liste des personnes interdites de prendre l’avion aux Etats-Unis. Ces dispositions ont entraîné nombre de critiques. Les experts soulignent que le combat contre Al-Qaida ne peut pas être gagné sans convaincre les "cœurs et les esprits" et que stigmatiser toute une population pour les agissements de quelques-uns ne peut que se retourner contre les Etats-Unis (le Nigeria a d’ailleurs protesté contre le fait d’être placé dans la catégorie des pays à risque). Les spécialistes ajoutent que certains terroristes seraient passés entre les mailles du filet, comme Richard Reid, qui avait tenté de faire exploser un vol Paris-Miami et qui était détenteur d’un passeport britannique. L’association de défense des musulmans américains CAIR a dénoncé une pratique qui "ressemble à du profilage (délit de faciès)". Un souci mineur pour les partisans de la manière forte qui, à l’image de l’ancien général Tom McInerney, ont réclamé une fouille systématique de tous les hommes de confession musulmane âgés de 18 à 28 ans.
La lutte antiterroriste domine la rentrée politique de Barack Obama
05/01/2010
Le président américain réunit, mardi, tous les responsables gouvernementaux pour un "conseil de guerre" consacré à ce que le communiqué officiel appelle "l'incident de Noël".
https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2010/01/05/la-lutte-antiterroriste-domine-la-rentree-politique-de-barack-obama_1287536_3222.html
ameriques
Pour clore le débat sur l'identité nationale, Nicolas Sarkozy rêve de prendre la gauche à contre-pied, comme il l'avait fait en 2003 en supprimant la double peine (l'expulsion des étrangers après une peine de prison), alors qu'il était ministre de l'intérieur. Mais il n'existe pas foule de mesures pour réserver des "surprises", comme l'a annoncé à ses proches le président de la République. Dans son livre Pour la nation qui parait mercredi 6 janvier (Grasset, 128 p., 9 euros) Eric Besson relance l'idée d'introduire le droit de vote des immigrés aux élections municipales, une idée à laquelle M. Sarkozy s'était déclaré favorable en 2005. Le ministre de l'immigration et l'identité nationale propose de réserver ce droit "aux ressortissants des pays qui furent colonisés par la France, qui sont des pays francophones, qui ont appartenu à notre République, et qui sont aussi ceux qui entretiennent avec elle les liens les plus profonds et anciens". Cette proposition, même limitée, n'a aucune chance d'aboutir dans un futur proche. Non qu'elle soit inconstitutionnelle : depuis le traité de Maastricht, ce droit a été ouvert aux citoyens de l'Union européenne. Mais il faudrait réunir une majorité des deux tiers pour adopter une telle réforme constitutionnelle. Les proches de M. Sarkozy jugent peu probable que la gauche soutienne un tel projet proposé par la droite, comme elle l'avait fait pour la légalisation de l'avortement en 1975. Surtout, l'UMP reste majoritairement hostile à une telle mesure. Pour cette raison, M.Sarkozy avait renoncé en 2007 à la proposer. Il ne compte pas y revenir. "Le droit de vote des étrangers n'est pas dans le programme de la présidentielle de 2007. Le sujet n'est pas d'actualité et ne sera pas évoqué dans les semaines ou les mois à venir", déclare Franck Louvrier, conseiller en communication. "Une telle décision aussi symbolique exige une adhésion large, renchérit un conseiller de l'Elysée. Elle ne peut se prendre qu'après un débat national ou une campagne présidentielle. Le sujet mérite d'être mûri." L'Elysée affirme laisser M.Besson gamberger sur la série de mesures. M. Sarkozy a prévu de rendre ses arbitrages lors d'une réunion interministérielle fin janvier et fera ses propositions début février, sans doute le 4. Pour l'instant, l'arsenal exploré par M.Besson est un mélange de mesures censées tenir l'équilibre entre rappels aux devoirs des étrangers et mesures d'accueil plus ouvertes. Lors du lancement du débat, en octobre, le ministre a proposé de faire chanter La Marseillaise aux jeunes Français au moins une fois par an. L'enseignement de l'hymne national est déjà inscrit dans les programmes scolaires. Il a aussi suggéré d'instaurer, sur la base du volontariat, un parrainage républicain destiné aux étrangers arrivant en France pour y séjourner, et de mettre en place un "contrat d'intégration républicaine". Il s'agirait de renforcer le contrat d'accueil et d'intégration créé en 2003, qui n'exige pour l'heure qu'un niveau minimal de connaissance du français. M. Besson a aussi retenu deux suggestions qui ont émergé des 50 000 contributions reçues sur le site debatidentitenationale. fr: faire chanter La Marseillaise lors des rencontres de première division des championnats de France des principaux sports; solenniser par un serment citoyen l'accession des étrangers à la citoyenneté et des Français à l'âge de la majorité. M. Sarkozy a indiqué lundi 4 janvier aux dirigeants de l'UMP qu'il n'était pas question d'interrompre le débat. Il leur a demandé de réfléchir à des propositions. "Les pistes sont maigres", concède un proche du président. Arnaud Leparmentier et Laetitia Van Eeckhout
M. Sarkozy exclut de donner le droit de vote aux étrangers
05/01/2010
Dans son livre "Pour la nation", Eric Besson relance l'idée d'introduire le droit de vote des immigrés aux élections municipales. Une proposition qui n'a, pour l'heure, aucune chance d'aboutir.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/05/m-sarkozy-exclut-de-donner-le-droit-de-vote-aux-etrangers_1287522_3224.html
societe
Sans annoncer de franc répit, la France connaîtra en effet "encore du chômage en 2010", mais selon Christine Lagarde, l'économie devrait cesser de détruire des emplois à partir de la deuxième partie de l'année. "On vient de subir un choc économique considérable avec des destructions de valeur, avec des fermetures d'entreprises, des destructions d'emplois, on va encore subir les contrecoups de cette crise majeure", a déclaré mardi la ministre de l'économie et de l'emploi sur France 2. La ministre, qui a tablé sur "au moins 1 %" de croissance en 2010, a cependant jugé que "la deuxième partie de 2010 devrait être le moment du reflux, le moment où le redémarrage de la croissance va permettre un étiage, c'est-à-dire que l'économie cessera de détruire des emplois". Convaincue que le chômage "va décroître" d'autant qu'"on a commencé à avoir une diminution du volume de chômage", Mme Lagarde a ajouté qu'"il faut continuer" à lutter avec "toute une batterie d'outils, qu'il s'agisse du chômage partiel, des contrats de transition professionnelle, des conventions de reclassement" personnalisé, mais aussi à être "au chevet de chaque entreprise". L'Insee prévoit 9,8 % de chômage en France métropolitaine et 10,2 % avec les départements d'outre-mer à la mi-2010 "parce que les pertes d'emplois continueraient sur un rythme modéré et que la population active augmenterait moins fortement que sur le passé". Vu la faible croissance attendue, "la hausse du taux de chômage pourrait bien ne pas s'achever avant le début de 2011", selon l'Organisation de coopération et de développement économiques.
Lagarde prévoit l'arrêt des destructions d'emplois au 2e semestre 2010
05/01/2010
L'Insee prévoit 9,8 % de chômage en France métropolitaine et 10,2 % avec les départements d'outre-mer à la mi-2010.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/05/lagarde-prevoit-l-arret-des-destructions-d-emplois-au-2e-semestre-2010_1287517_3224.html
societe
Quatorze chapitres, cent vingt pages : il faut moins de deux heures pour venir à bout du court texte qu'Eric Besson présente comme sa "contribution au débat en cours sur notre 'identité nationale'". Publié chez Grasset, l'éditeur du récent Manuel de guérilla à l'usage des femmes, dans lequel Sylvie Brunel, l'ex-épouse du ministre de l'immigration et de l'identité nationale, brosse de celui-ci un portrait au vitriol, Pour la nation se lit tout à la fois comme une déclaration d'amour et une leçon d'histoire. Une déclaration d'amour, d'abord. A la France, que ce "Français de sang mêlé", né au Maroc en 1958, dit avoir "désirée, sacralisée [et] mythifiée" depuis l'adolescence. Mais aussi au "mot de 'nation'", dont il regrette qu'il soit devenu "tabou", voire "obscène", chez "certains intellectuels et quelques journalistes, ainsi que dans une partie de la gauche". Cette nation, comment la définir ? C'est ici que l'histoire intervient. Ancien secrétaire national à l'économie du Parti socialiste, aujourd'hui secrétaire général adjoint de l'UMP, Eric Besson puise en fait dans différentes traditions pour répondre à la question. "CONCEPT DE GAUCHE" La première est issue de la vulgate historiographique fixée sous la IIIe République. C'est à Ernest Renan que l'auteur se réfère quand il définit la nation comme "un legs (sic) et un espoir commun". Quant à son ode au "territoire" national, à "l'hospitalité de ses paysages" et à la "douceur de son climat", elle fait immanquablement penser au Tableau de la géographie de la France brossé en 1903 par Paul Vidal de La Blache dans le premier des 27 volumes de l'Histoire de France, d'Ernest Lavisse. Soucieux de se démarquer de l'extrême droite ("le concept de 'Français de souche' est fondamentalement erroné"), Eric Besson rappelle que l'idée de nation, principe émancipateur, fut à l'origine un "concept de gauche". D'où son récit enflammé de la bataille de Valmy (20 septembre 1792), "première victoire symbolique de la nation républicaine", et, plus largement, son éloge de la Révolution française. Lequel serait toutefois plus crédible si l'auteur s'était souvenu que la monarchie avait été renversée le 10 août et non le 1er août 1792 (une erreur factuelle parmi d'autres dans un livre qui en compte plusieurs)… Contempteur du "nationalisme", défenseur acharné d'une "république laïque", Eric Besson réserve cependant ses attaques les plus sévères à ceux qu'il qualifie d'"idéologues postnationalistes ou 'sans-frontiéristes'". Un qualificatif, notamment, lui fait horreur : celui de "citoyen du monde". Cinquante ans après la mort d'Albert Camus, que Nicolas Sarkozy souhaite voir entrer au Panthéon, ce rejet ne manque pas de sel. En 1948, l'écrivain avait été l'un des premiers, au côté notamment d'André Breton et de l'abbé Pierre, à répondre à l'appel de l'Américain Garry Davis pour la création d'une citoyenneté mondiale… Thomas Wieder
"Eric Besson ou l’anti-""citoyen du monde"""
05/01/2010
"Pour la nation", le nouvel ouvrage d'Eric Besson, paraît, mercredi 6 janvier. Le ministre de l'immigration et de l'identité nationale le présente comme "sa contribution au débat en cours" sur l'identité nationale.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/05/eric-besson-ou-l-anti-citoyen-du-monde_1287514_3224.html
societe
La ministre de l'économie, Christine Lagarde, plaide en faveur d'une taxe carbone à taux variable pour les industries les plus polluantes, après la censure infligée par le Conseil constitutionnel à ce dispositif, dans un entretien publié mardi 5 janvier dans Les Echos"Je plaide pour un mécanisme d'imposition différencié en fonction""à la concurrence internationale et en fonction de l'intensité énergétique de leur production" . de l'exposition de ces industries , déclare la ministre de l'économie. Concrètement, les 1 018 sociétés dont les émissions sont les plus importantes (chimie, papeterie, sidérurgie...) se verront imposer de manière plus ou moins forte, suivant leur exposition à la concurrence et l'intensité énergétique de leur production. Le Conseil constitutionnel, qui a censuré la taxe carbone le 29 décembre, a critiqué l'exonération prévue pour ces 1 018 entreprises. Ces dernières sont déjà soumises au marché européen des quotas d'émission de CO 2 – un dispositif prévu par le protocole de Kyoto –, qui sont pour l'instant gratuits. Ils ne deviendront payants qu'en 2013. "IL N'EST PAS QUESTION DE TAXER À TOUT-VA DES SECTEURS À L'ÉQUILIBRE ÉCONOMIQUE FRAGILE" "Nous travaillons sur la possibilité d'appliquer des taux réduits et de mettre en place par ailleurs d'autres mécanismes incitatifs ou des plafonnements, par exemple sur la base de la valeur ajoutée", précise-t-elle. "J'ai le souci de la compétitivité de ces entreprises, et il n'est pas question de taxer à tout-va des secteurs à l'équilibre économique fragile", ajoute Mme Lagarde. En revanche, la ministre confirme qu'aucun changement n'est prévu pour les ménages, dont la contribution doit leur être restituée, et les pêcheurs ou les routiers, partiellement exonérés. Le gouvernement a prévu de déposer un nouveau projet de loi sur ce sujet qui devrait être présenté en conseil des ministres le 20 janvier. Le nouveau texte est délicat à mettre en œuvre pour le gouvernement, qui affiche sa volonté de ne pas handicaper les sociétés. De son côté, la secrétaire d'Etat à l'écologie, Chantal Jouanno, a confirmé que l'électricité serait maintenue à l'écart de la taxe carbone dans le nouveau projet de loi. Alors que le ministre du budget Eric Woerth juge qu'il serait "dingue" pour la France de taxer son électricité presque exclusivement issue du nucléaire, un secteur qui ne produit pas de carbone, Chantal Jouanno met en avant le coût social d'une telle disposition. Soulignant que 30 % du chauffage des particuliers est d'origine électrique, elle déclare que l'assujettissement de l'électricité à la taxe carbone "aurait été profondément antisocial" au vu des investissements nécessaires pour équiper différemment les foyers concernés. "A très court terme, cela semble très difficile", a-t-elle encore dit.
Les industries les plus polluantes soumises à la taxe carbone ?
05/01/2010
Christine Lagarde plaide en faveur d'une taxe carbone à taux variable pour les industries les plus polluantes.
https://www.lemonde.fr/planete/article/2010/01/05/les-industries-les-plus-polluantes-soumises-a-la-taxe-carbone_1287499_3244.html
planete
"Pour l'instant, on hésite un petit peu", a expliqué Bernard Lacombe, conseiller sportif du président de Lyon Jean-Michel Aulas, au sujet de Patrick Vieira (Inter Milan), dans un entretien accordé lundi à RTL. "On en a parlé de Patrick, on en a encore reparlé avec le coach ces derniers jours, a expliqué Bernard Lacombe. On a vu des cassettes, tout ça. Pour l'instant on hésite un petit peu." "C'est un joueur immense que l'on aurait souhaité, mais c'est un peu emmerdant parce que, d'abord il ne peut pas jouer la Coupe d'Europe, et ensuite il faut savoir que Patrick Vieira n'a pas que l'Olympique lyonnais [qui le suit]", a-t-il poursuivi. "C'est vrai que c'est un joueur très intéressant, mais aujourd'hui on a [Maxime] Gonalons qui est en train de s'imposer, et on ne veut pas trop lui barrer la route non plus", a-t-il conclu. Patrick Vieira est confiné au banc de touche à l'Inter Milan, et doit trouver un autre club au mercato s'il veut regagner du temps de jeu et espérer décrocher une place dans les 23 en équipe de France pour le Mondial. "Le Long" n'a plus joué avec les Bleus depuis juin 2009 en amical. Son départ de Milan semble plus que probable, et Manchester City serait déjà sur les rangs, motivé par l'arrivée de son nouvel entraîneur, l'Italien Roberto Mancini, ancien coach de l'Inter. Selon L'Equipe, Vieira pourrait également rebondir à Barcelone, qui cherche à compenser le départ à la CAN de ses Africains, Yaya Touré et Seydou Keita. Le quotidien évoque par ailleurs un intérêt de l'OL pour le défenseur international croate Dejan Lovren (20 ans), qui évolue actuellement au Dinamo Zagreb.
"La gazette du mercato : l'OL ""hésite"" pour Vieira"
05/01/2010
L'arrivée de l'ex-capitaine des Bleus chez les Gones semble incertaine selon Bernard Lacombe, conseiller du président Aulas.
https://www.lemonde.fr/sport/article/2010/01/05/la-gazette-du-mercato-l-ol-hesite-pour-vieira_1287501_3242.html
sport
Le moral des ménages français s'est légèrement dégradé en décembre, pour la première fois depuis quatre mois, l'indicateur qui le mesure perdant un point et descendant à - 31, selon l'Insee, mardi 5 janvier. L'opinion des ménages sur la situation économique, qui avait touché un plancher historique à l'été 2008 à - 47 points, avait par la suite engagé un redressement très lent marqué par quelques coups d'arrêt. Malgré cette amélioration "sensible" et très progressive, l'indicateur reste nettement inférieur à son niveau moyen de ces quinze dernières années, relève l'Institut national de la statistique. En décembre, l'opinion des ménages sur le niveau de vie passé est stable, mais les Français sont un peu plus pessimistes sur ses perspectives d'évolution (- 1 point), ainsi que sur leur situation financière future (- 2 points). L'indicateur sur la situation financière passée est le seul qui remonte en décembre (+ 2 points). Les ménages considèrent aussi moins opportun de faire des achats importants (- 1 point par rapport à novembre). En décembre, les ménages sont un peu moins nombreux qu'en novembre à anticiper une augmentation du chômage (- 1 point). Les craintes face au chômage, en nette amélioration par rapport à l'été 2009, sont ainsi ramenées au niveau moyen de l'année 2003.
Petite forme pour le moral des ménages français en décembre
05/01/2010
Le moral des ménages français s'est légèrement dégradé en décembre, pour la première fois depuis quatre mois.
https://www.lemonde.fr/la-crise-financiere/article/2010/01/05/petite-forme-pour-le-moral-des-menages-francais-en-decembre_1287500_1101386.html
la-crise-financiere
Ce sera une première : un président de la République française à Davos. Nicolas Sarkozy se rendra le 27 janvier dans la station helvétique pour prononcer le discours inaugural du Forum économique mondial, qui rassemble le gratin économico-politique de la planète. "Le président de la République prononcera un discours fort sur les dérives du capitalisme", indique Franck Louvrier, conseiller en communication de l'Elysée. M. Sarkozy, qui ne s'est jamais rendu à Davos, estime qu'il a suffisamment fustigé dans ses discours le capitalisme pour ne pas être compromis par un tel déplacement, habituellement boudé par les présidents français. Le sujet du Forum, qui se tiendra du 27 au 31 janvier, s'intitule "améliorer l'état du monde : repenser, redessiner, reconstruire". Arnaud Leparmentier
Nicolas Sarkozy se rendra à Davos
05/01/2010
Ce sera une première : un président de la République française dans la station helvétique lors du Forum économique mondial, fin janvier.
https://www.lemonde.fr/politique/article/2010/01/05/nicolas-sarkozy-se-rendra-a-davos_1287502_823448.html
politique
En Espagne, le visage au nez profilé de Mister Bean sert souvent à caricaturer le chef du gouvernement, José Luis Rodriguez Zapatero. Le premier ministre espagnol, qui a pris le 1er janvier la présidence tournante – et désormais bicéphale – de l'Union européenne, en a fait les frais, lundi 4 janvier. Grâce à une astuce informatique, un petit malin s'est débrouillé pour que les internautes allant sur le site de la présidence, www.eu2010.es, soient renvoyés sur un blog où apparaissait Mister Bean en photo, avec en toile de fond une reproduction de la la page d'origine de la présidence espagnole. Le célèbre personnage incarné à la télévision et au grand écran par le comédien britannique Rowan Atkinson s'y montre tout sourire, les yeux écarquillés, saluant d'un "hi there !" ("coucou !") les utilisateurs. Le site de la présidence espagnole n'a toutefois "pas été attaqué en tant que tel par un hacker et n'a pas souffert d'un problème de sécurité", a assuré la présidence, contrairement à ce qu'affirmaient des médias espagnols. L'intrusion virtuelle de Mister Bean a toutefois eu des conséquences bien réelles pour la page officielle de la présidence. Elle a vite fait le tour de la Toile, et des milliers d'internautes voulant vérifier par eux-mêmes de quoi il retournait l'ont totalement saturée, si bien qu'il était impossible d'y accéder lundi après-midi et que s'affichait normalement un message d'erreur lorsqu'on cliquait dessus.
Mister Bean s'invite sur le site de la présidence espagnole de l'UE
05/01/2010
Les internautes se rendant sur le site officiel de la présidence espagnole étaient renvoyés, lundi, vers un blog où apparaissait un Mister Bean souriant, dont l'image sert souvent à caricaturer le premier ministre Zapatero.
https://www.lemonde.fr/europe/article/2010/01/05/le-site-de-la-presidence-espagnole-de-l-ue-infiltre-par-un-faux-mister-bean_1287490_3214.html
europe
Le kamikaze qui a tué, mercredi 30 décembre, sept agents de la CIA à la base fortifiée de Chapman, dans la province de Khost, près de la frontière avec le Pakistan, serait un Jordanien, agent double d'Al-Qaida, affirme, lundi 4 janvier, NBC News en citant des responsables de services de renseignement. Les talibans ont déclaré que le kamikaze était un de leurs sympathisants appartenant à l'armée gouvernementale afghane. Le kamikaze a déclenché une ceinture d'explosifs lors d'une réunion d'agents de la CIA. Cette dernière n'a fait aucun commentaire dans l'immédiat sur les informations de NBC, qui affirme que le kamikaze, âgé de 36 ans, se nommait Humam Khalil Abou-Mulal Al-Balaoui et était originaire de Zarka, en Jordanie, ville dont Abou Moussab Al-Zarkaoui, le numéro 1 d'Al-Qaida en Irak, était originaire. Il aurait été arrêté il y a un an et "retourné" par les services de renseignement jordaniens, le General Intelligence Department (GID). Il serait parvenu à réunir un grand nombre d'agents de renseignement – pratique contraire aux règles de sécurité – en annonçant qu'il avait des informations importantes sur Ayman Al-Zawahiri, le bras droit d'Oussama Ben Laden. RÔLE ACCRU DU RÉGIME JORDANIEN DANS LA LUTTE CONTRE AL-QAIDA Selon NBC, les autorités jordaniennes estimaient qu'Al-Balaoui avait été retourné avec succès et qu'il était passé dans le camp américain et jordanien. Elles l'auraient employé comme agent avec pour mission d'infiltrer Al-Qaida en Afghanistan et au Pakistan. D'anciens agents de renseignement et des agents de la CIA indiquent que la base sur laquelle a eu lieu l'attentat supervise les raids contre les talibans et le réseau Ben Laden le long de la frontière. Outre les sept membres de la CIA – quatre officiers de renseignement et trois gardes de sécurité –, un huitième homme, un capitaine du GID, a été tué dans l'attentat, écrit le Washington Post. Le Post souligne que cette information donne un "rare aperçu d'une collaboration" entre les services de renseignement américains et jordaniens, et que le régime jordanien joue un rôle accru dans la lutte contre Al-Qaida.
Le kamikaze qui a tué des agents de la CIA serait un agent double jordanien
05/01/2010
Selon la presse américaine, l'auteur de l'attentat du 30 décembre aurait été arrêté il y a un an et "retourné" par les services de renseignement jordaniens.
https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2010/01/05/le-kamikaze-qui-a-tue-des-agents-de-la-cia-serait-un-agent-double-jordanien_1287484_3216.html
asie-pacifique
Nicolas de Tavernost, président du directoire de M6, propriétaire des Girondins de Bordeaux a indiqué, lundi 4 janvier, sur France Bleu, que l'équipe championne de France ne changerait pas son effectif pendant le marché des transferts d'hiver. "Ce n'est pas vaniteux de dire qu'au-delà des résultats sportifs, aujourd'hui en qualité et en nombre, Bordeaux a la meilleure équipe de L1", a-t-il argumenté. M. de Tavernost a aussi souhaité que l'entraîneur girondin Laurent Blanc, en contrat avec le club jusqu'en juin 2011, reste "le plus longtemps possible". "Il a réussi à Bordeaux, il n'y a pas de raison qu'il ne poursuive pas. Il a un contrat et je pense, ou alors je me trompe sur la nature des gens, que sa nature est de respecter ses contrats", a-t-il indiqué, estimant que "les ingrédients ne sont pas faits pour une séparation". Rappelant "le travail qui a eu lieu depuis dix ans, que nous avons mené patiemment avec l'équipe de Jean-Louis Triaud pour amener ce club à ce niveau", le patron de M6 a affirmé que le club saurait se montrer ambitieux : "Il n'y a aucune raison que l'année prochaine – surtout si nous restons en Champions League, ce qui est vraiment l'objectif du club – Bordeaux n'ait pas une grande équipe." "DANS MON PLAN À MOI, IL N'Y A PAS D'URGENCE" En écho à ces déclarations, Laurent Blanc, qui était lui interrogé sur Europe 1, a évoqué son avenir. Souvent cité pour prendre la succession de Raymond Domenech après le Mondial 2010, le "Président" a rappelé que "l'équipe de France, ça peut se refuser, bien sûr". "Dans mon plan à moi, mon avenir, il n'y a pas d'urgence, je suis lié contractuellement aux Girondins pendant deux ans", a-t-il insisté. "[Entraîner l'équipe de France] ça me plairait", a admis Blanc, mais "si on me le propose, est-ce que ce sera le bon moment ?", a-t-il interrogé. Est-ce à dire qu'il ira au bout de son contrat avec les Girondins ? "Pas évident", a répondu celui à qui l'on prête l'envie de tenter l'aventure d'une grosse écurie européenne avant de rejoindre la maison bleue. Pour l'instant Blanc se dit "très heureux aux Girondins", mais prévient : "Si je juge que le groupe ou moi-même, on a tout donné et [qu']on ne peut pas donner plus ou aller plus haut, à ce moment je ne ferai pas comme certains, je ne cours pas après l'année de contrat."
Mercato : à Bordeaux, la stabilité pour mot d'ordre
05/01/2010
Les Girondins ne devraient pas recruter au mercato. Quant à l'entraîneur, Laurent Blanc, il n'exclut pas d'aller au bout de son contrat, en 2011.
https://www.lemonde.fr/sport/article/2010/01/05/a-bordeaux-la-stabilite-pour-mot-d-ordre_1287485_3242.html
sport
Le patron d'Airbus, l'Allemand Thomas Enders, prépare l'abandon de l'avion de transport militaire A400M, dont le financement fait actuellement l'objet de négociations enlisées avec les pays clients, rapporte mardi le Financial Times Deutschland. Selon le quotidien allemand, M. Enders aurait déclaré lors d'un repas de Noël de la direction du groupe en décembre qu'il ne "croyait plus à une poursuite du programme", et aurait commencé à préparer sa fin. Des listes d'ingénieurs qui seraient réaffectés de l'A400M à d'autres programmes de développement du groupe, sur l'A380 et sur l'A350, existeraient déjà, écrit le journal. Airbus et sa maison mère, le groupe européen d'aéronautique et de défense EADS, négocient depuis plusieurs mois avec sept pays clients de l'avion, qui ont commandé un total de 180 appareils pour 20 milliards d'euros et auxquels le groupe demande de remettre au pot, les coûts de l'A400M excédant de plusieurs milliards d'euros les estimations initiales. D'après le Financial Times Deutschland, M. Enders estimerait les chances de succès de ces négociations à seulement 50 %. Et le patron allemand "n'est pas prêt à mettre en danger le segment aviation civile, qui se comporte bien, à cause de l'A400M", selon une source au sein de l'entreprise non identifiée citée par le journal. Le vol inaugural de l'A400M a eu lieu en décembre, à Séville, en Espagne, avec deux mois de retard en raison notamment de problèmes dans le développement des logiciels pour les moteurs. EADS a demandé aux acquéreurs des fonds supplémentaires en raison de coûts de production accrus, mais l'Allemagne a pour l'instant refusé toute concession, que ce soit sur les volumes ou sur les prix.
Airbus planifierait l'abandon de l'A400M
05/01/2010
Thomas Enders préparerait l'abandon de l'avion de transport militaire, dont le financement fait l'objet de négociations enlisées avec les pays clients.
https://www.lemonde.fr/europe/article/2010/01/05/airbus-planifierait-l-abandon-de-l-a400m_1287483_3214.html
europe
Une fusillade dans un tribunal fédéral de Las Vegas, dans le Nevada, a fait deux morts lundi 4 janvier, le tireur et un agent de sécurité. Un précédent bilan faisait état d'un seul mort, le tireur, abattu lors de l'échange de coups de feu. Selon Joseph Dickey, agent spécial du FBI, la police fédérale américaine, la fusillade a éclaté lundi "à environ 8 heures [17 heures, heure de Paris]". Un homme est entré dans le bâtiment du tribunal fédéral de Las Vegas, a sorti un fusil qu'il cachait sous sa veste et a commencé à tirer au hasard avant d'arriver au périmètre délimité par les détecteurs de métaux. "Deux personnes ont été blessées à l'intérieur du bâtiment lors de la fusillade", a ajouté le policier, précisant que l'auteur présumé des coups de feu "avait été abattu" par des officiers de la police fédérale chargés du transport des détenus, et des membres du personnel de sécurité du tribunal, alors qu'il tentait de prendre la fuite. Jeff Carter, un porte-parole des officiers a annoncé de son côté que l'un des deux blessés, un agent de sécurité de 65 ans, ancien membre de la police de Las Vegas, avait succombé à ses blessures. Le second blessé, un officier adjoint de 48 ans, touché au bras, se trouvait dans un état suffisamment satisfaisant pour pouvoir parler aux enquêteurs. Sur une vidéo amateur, filmée à partir d'un téléphone portable à l'extérieur du tribunal pendant la fusillade et diffusée par les chaînes de télévision américaines, on entend retentir une bonne douzaine de coups de feu. "Nous pensons que l'homme a agi seul et qu'il s'agissait d'un acte criminel, pas d'un acte terroriste", a déclaré Joseph Dickey, ajoutant que l'enquête sur les motivations du tireur, dont il a refusé de révéler l'identité, allait "prendre un certain temps".
Une fusillade dans un tribunal de Las Vegas fait deux morts
05/01/2010
Un homme est entré, lundi, dans le tribunal fédéral de Las Vegas, tirant plusieurs coups de feu au hasard. Il a été abattu par le personnel de sécurité, tandis qu'un agent a succombé à ses blessures.
https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2010/01/05/une-fusillade-dans-un-tribunal-de-las-vegas-fait-deux-morts_1287475_3222.html
ameriques
L'ambassade américaine au Yémen a rouvert, mardi 5 janvier, après deux jours de fermeture due à des menaces d'Al-Qaida, et au lendemain d'une opération antiterroriste des forces yéménites. Dans un communiqué diffusé sur son site Internet, l'ambassade a précisé que cette décision avait été prise au lendemain d'"opérations antiterroristes" "Les menaces d'attaques terroristes contre des intérêts américains demeurent élevées""les Américains au Yémen à rester vigilants et à prendre des mesures de sécurité" réussies menées par les forces de sécurité yéménites au nord de la capitale, où deux membres présumés d'Al-Qaida ont été tués. , souligne l'ambassade, appelant .
Les Etats-Unis rouvrent leur ambassade au Yémen
05/01/2010
L'ambassade américaine au Yémen a rouvert, mardi 5 janvier, après deux jours de fermeture due à des menaces d'Al-Qaida.
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2010/01/05/les-etats-unis-rouvrent-leur-ambassade-au-yemen_1287478_3212.html
afrique
Les nouvelles règles encadrant la sécurité aérienne aux Etats-Unis et visant spécifiquement quatorze pays sont inefficaces et contraires à la Constitution, a dénoncé lundi l'American Civil Liberties Union (ACLU), association de défense des libertés civiles. Pour l'ACLU, ces mesures relèvent du contrôle au faciès et du "profilage racial", et prétendre déterminer la menace potentielle d'un individu selon sa seule origine nationale est irréaliste. "Nous ne devrions pas renoncer à nos droits en échange d'un faux sentiment de sécurité", dénonce Michael German, chargé des politiques de sécurité au sein de l'ACLU. Les nouvelles directives, qui sont entrées en vigueur lundi font suite à l'attentat manqué du 25 décembre contre le vol 253 de la Northwest Airlines entre Amsterdam et Detroit. Les ressortissants du Nigeria, du Yémen, du Pakistan, d'Afghanistan, d'Arabie saoudite et de neuf autres pays, de même que les passagers y ayant transité, sont désormais soumis à une palpation corporelle, à une fouille de leurs bagages à main et à d'autres contrôles accentués. Viser spécifiquement des passagers en provenance d'une liste réduite de pays "est avant tout un prétexte pour du profilage racial, qui est inefficace, anticonstitutionnel et viole les valeurs de l'Amérique", ajoute Michael German. Soulignant pour sa part qu'à l'exception de Cuba, tous les pays visés par ces nouvelles règles sont majoritairement musulmans, le Council on American-Islamic Relations (CAIR), organisation musulmane de défense des droits civiques, dénonce une mesure faisant de chaque musulman une menace en puissance. "Si viser spécifiquement des voyageurs sur la base de leur religion ou de leur origine nationale est susceptible de rassurer certaines personnes, cela ne sert en fait qu'à aliéner et stigmatiser des musulmans, et n'améliore en rien la sécurité du transport aérien", a réagi Nihad Awad, directeur national du CAIR.
Des associations dénoncent les nouvelles règles de contrôle aérien aux Etats-Unis
05/01/2010
Les nouvelles règles encadrant la sécurité aérienne et visant spécifiquement 14 pays sont inefficaces et contraires à la Constitution, a dénoncé lundi l'American Civil Liberties Union.
https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2010/01/05/des-associations-denoncent-les-nouvelles-regles-de-controle-aerien-aux-etats-unis_1287474_3222.html
ameriques
Météo France a placé, mardi matin 5 janvier, neuf départements de l'Ouest en vigilance orange en prévision de chutes de neige dans la soirée de mardi. Les Cotes-d'Armor, le Finistère, l'Ille-et-Vilaine, le Morbihan, le Calvados, la Manche, l'Orne, la Mayenne et la Sarthe sont concernés. Cet épisode neigeux devrait être "suffisamment notable pour engendrer des difficultés de circulation et perturber certaines activités économiques", affirme Météo France, qui précise que "cet épisode hivernal sera durable, avec une extension ultérieure probable, y compris vers les départements limitrophes". En raison de ces conditions hivernales, la Bretagne est à nouveau placée sous "alerte rouge" mardi en raison d'un risque de coupure d'électricité "réel et imminent sur tout le territoire breton", selon le site Ecowatt. Les abonnés sont invités à modérer leur consommation d'électricité, particulièrement mardi matin et entre 17 heures et 20 heures mardi soir, "afin de contribuer à limiter le risque de coupure d'électricité", a-t-on indiqué de même source. Une première alerte de même niveau avait été lancée le 15 décembre, mais aucune coupure n'avait affecté le réseau. "La situation [en Bretagne] sera tendue jusqu'à fin janvier", avait expliqué fin novembre Didier Beny, directeur du RTE (Réseau de transport d'électricité) Ouest.
Vigilance orange dans l'Ouest, la Bretagne menacée de black-out
05/01/2010
Météo France a annoncé mardi matin que neuf départements de l'Ouest étaient placés en vigilance orange en prévision de chutes de neige dans la soirée de mardi.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/05/vigilance-orange-dans-l-ouest-la-bretagne-menacee-de-black-out_1287472_3224.html
societe
Barack Obama, qui réunit ce mardi les chefs des agences américaines du renseignement, exposera les premières esquisses de réformes pour éviter que se reproduise l'attentat raté du 25 décembre contre le vol 253 Amsterdam-Detroit. Dans son entourage, on indique qu'une des pistes étudiées porte sur l'amélioration des listes de surveillance de terroristes potentiels ou jugés comme tels. Parmi les failles amplement commentées depuis Noël, les Américains se demandent en effet comment le jeune Nigérian de 23 ans qui a tenté de faire exploser l'avion de la Northwest Airlines a pu embarquer alors même que son père avait alerté les services américains de la radicalisation de son fils plusieurs semaines avant sa tentative. Selon le Washington Post et le New York Times, des communications électroniques en provenance du Yémen, où le suspect a séjourné, avaient été interceptées par l'Agence de sécurité nationale, indiquant qu'un Nigérian était entraîné pour une mission d'Al-Qaida. D'autres communications évoquaient un projet d'attentat à Noël. M. Obama a dénoncé, la semaine dernière, des failles dans le système de sécurité américain qui, a-t-il dit, ont permis à Umar Farouk Abdulmutallab d'essayer de détruire l'appareil. Dans un communiqué publié de son lieu de vacances, à Hawaï, il a précisé que la réunion de mardi porterait sur "l'amélioration de la sécurité et du partage des renseignements dans nos opérations de contre-terrorisme". La concertation et le partage des informations entre les seize agences américaines impliquées dans des activités de renseignement sont nécessaires pour déjouer des attentats. C'est ce qu'avaient montré les enquête sur les attentats du 11 septembre 2001, qui ont abouti à la création d'un poste de directeur du renseignement national chargé de la coordination entre les différentes entités. Les républicains ont saisi l'occasion pour critiquer la faiblesse présumée du président démocrate et de son administration sur les questions de sécurité, un thème qu'ils avaient déjà tenté d'exploiter lors de la présidentielle de 2008, et qu'ils espèrent placer au centre de la campagne avant les élections de mi-mandat de novembre prochain.
Obama s'attaque aux failles du renseignement américain
05/01/2010
Barack Obama réunit mardi les chefs des agences américaines du renseignement et exposera les premières esquisses de réformes pour éviter que se reproduise l'attentat raté du 25 décembre contre le vol Amsterdam-Detroit.
https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2010/01/05/obama-s-attaque-aux-failles-du-renseignement-americain_1287471_3222.html
ameriques
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, soutient la proposition d'une conférence internationale sur le Yémen avancée par le premier ministre britannique, Gordon Brown. Son porte-parole a indiqué lundi que M. Ban s'était entretenu au téléphone avec le chef du gouvernement britannique et qu'il "appréciait l'initiative de M. Brown, ainsi que l'idée de faire de l'action antiterroriste le thème de la conférence". M. Ban a également souhaité s'assurer que le président du Yémen, Ali Abdallah Saleh, était impliqué dans la préparation de cette conférence. Vendredi, M. Brown avait appelé à la tenue d'une réunion internationale sur la lutte contre le terrorisme au Yémen le 28 janvier à Londres, après qu'un attentat manqué contre un avion américain a donné un coup de projecteur sur les activités des militants islamistes extrémistes dans ce pays. Le bureau de M. Brown a indiqué que cette réunion aurait lieu "parallèlement" à une conférence sur l'Afghanistan prévue de longue date, à laquelle doivent participer des ministres et hauts responsables de quelque 43 pays. Les craintes déjà anciennes que le Yémen devienne un sanctuaire pour des groupes islamistes extrémistes ont été ravivées lorsqu'un jeune Nigérian, qui aurait suivi un entraînement dans ce pays, a été inculpé d'avoir tenté de faire exploser en vol un avion de ligne américain alors qu'il s'apprêtait à atterrir à Detroit, aux Etats-Unis, le 25 décembre. Umar Farouk Abdulmutallab, 23 ans, aurait avoué avoir été entraîné par un artificier d'Al-Qaida au Yémen pour cet attentat manqué qui a été revendiqué par Al-Qaida dans la péninsule Arabique, groupe basé au Yémen.
L'ONU soutient la proposition britannique d'une conférence sur le Yémen
05/01/2010
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a souhaité s'assurer que le président du Yémen, Ali Abdallah Saleh, était impliqué dans la préparation de cette conférence.
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2010/01/05/l-onu-soutient-la-proposition-britannique-d-une-conference-sur-le-yemen_1287470_3212.html
afrique
Le numéro deux de la junte guinéenne, le ministre de la défense, Sékouba Konaté, a déclaré, mercredi 6 janvier, que le pouvoir militaire en place accepterait la nomination d'un premier ministre issu des rangs de l'opposition. "Il nous faut poser des actes allant dans le sens de l'apaisement, de l'unité de tous les Guinéens, de la refondation de notre Etat et de notre système politique", a-t-il déclaré dans une allocution retransmise par la télévision nationale. "Pour ce faire, et conformément aux accords de Ouagadougou, nous décidons, à partir de l'instant, du choix d'un premier ministre issu de l'opposition, désigné par elle-même, qui engagera avec l'ensemble des structures politiques et sociales du pays des discussions en vue de la mise en place d'un gouvernement de transition d'union nationale", a-t-il expliqué. Le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, s'est réjoui de cette "très bonne surprise" et appelé la société civile à y répondre positivement. M. Kouchner a salué "une réaction très saine de la société guinéenne, qui se manifeste par un soutien des forces vives, des syndicats, une manifestation populaire pour sortir de cette crise", précisant qu'il craignait, jusqu'à ce discours, "une guerre civile" dans le pays. Pour M. Kouchner, le ministre de la défense guinéen "a fait son devoir. Il faut le remercier. Ce ne devait pas être facile et cela ne va pas être facile car ce n'est pas fini." D'autre part, M. Konaté a donné des nouvelles du chef de la junte guinéenne, le capitaine Moussa Dadis Camara, qui est actuellement soigné au Maroc. M. Camara n'est pas apparu en public depuis que son aide de camp a tenté de l'assassiner, le 3 décembre. "Sa vie n'est pas en danger, mais il faut du temps et de la patience, et un suivi médical pendant un certain temps pour qu'il se rétablisse."
La junte guinéenne accepte la nomination d'un premier ministre issu de l'opposition
06/01/2010
Le ministre des affaires étrangères français à salué cette "très bonne surprise".
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2010/01/06/la-junte-guineenne-accepte-la-nomination-d-un-premier-ministre-issu-de-l-opposition_1288372_3212.html
afrique
Le jeune Nigérian de 23 ans Omar Farouk Abdulmutallab a été inculpé, mercredi 6 janvier aux Etats-Unis, de "tentative de meurtre" et de "tentative d'utilisation d'une arme de destruction massive". Il avait tenté de faire exploser un avion de ligne reliant Amsterdam et Detroit le 25 décembre. Un tribunal de droit commun de Detroit, dans le Michigan, a inculpé le jeune homme de six chefs d'accusation en tout. Quatre de ces chefs sont passibles de vingt ans de prison chacun, deux autres de trente ans, précise le ministère américain de la justice dans un communiqué. Après son arrestation, Omar Farouk Abdulmutallab a déclaré aux autorités américaines qu'il avait utilisé une seringue pour injecter un liquide dans la poudre explosive dissimulée sur son corps. "La bombe était composée de tétranitrate de penthrite (PETN), de triacétone triperoxide (TATP) et d'autres ingrédients", précise le tribunal dans l'acte d'inculpation, qualifiant les deux premiers de "hautement explosifs". "La bombe avait été conçue pour permettre à Omar Farouk Abdulmutallab de la déclencher au moment de son choix et de causer une explosion à bord du vol 253 (...) dans l'espace aérien américain", a-t-il ajouté. "Les charges pesant contre Omar Farouk Abdulmutallab pourraient lui valoir la prison à vie", a estimé Eric Holder, le ministre de la justice américain dans un communiqué. "Cette enquête est rapide, complète et se poursuit et elle a déjà permis d'obtenir des renseignements de valeur que nous allons utiliser où qu'ils mènent", a-t-il précisé. Le jeune homme doit comparaître vendredi devant un tribunal fédéral de Detroit et dire s'il plaide coupable ou non.
"Amsterdam-Detroit : le jeune Nigérian inculpé de ""tentative de meurtre"""
06/01/2010
Omar Farouk Abdulmutallab a été inculpé de six chefs d'accusation, dont "tentative de meurtre" et "tentative d'utilisation d'une arme de destruction massive". Il risque la prison à vie.
https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2010/01/06/amsterdam-detroit-le-jeune-nigerian-inculpe-de-tentative-de-meurtre_1288371_3222.html
ameriques
Le Français Julien Lizeroux a décroché une belle 3e place, mercredi 6 janvier, dans le slalom de Zagreb comptant pour la Coupe du monde. L'Italien Giuliano Razzoli s'est classé premier, talonné à 23 centièmes par son compatriote Manfred Moelgg. "C'est ma première victoire, c'est incroyable. C'est une journée fantastique, une piste fantastique, il y a énormément de monde. J'adore Zagreb", s'est réjoui Giuliano Razzoli, qui avait obtenu son premier podium de Coupe du monde sur cette même piste de Zagreb, un an plus tôt. A 25 ans, Razzoli a brisé la domination de Reinfried Herbst, vainqueur des deux premiers slaloms disputés cette saison à Levi et Alta Badia. L'Autrichien semblait parti pour un triplé après avoir écrasé la première manche, mais une énorme faute sur un deuxième tracé éprouvant l'a condamné à la cinquième place. Il conserve cependant une large avance en tête du classement de la spécialité, avec 245 points. Lizeroux s'est hissé au deuxième rang, totalisant 141 points, à l'issue de cette première épreuve d'un mois de janvier chargé, avec six slaloms à disputer. Les spécialistes des épreuves techniques se retrouvent dès le week-end prochain à Adelboden pour le fameux géant disputé dans la station suisse et un slalom.
Slalom : le Français Julien Lizeroux en bronze à Zagreb
06/01/2010
Les deux Italiens Giuliano Razzoli et Manfred Moelgg sont arrivés en tête du troisième slalom de la saison. Le Français Julien Lizeroux remporte le bronze.
https://www.lemonde.fr/sport/article/2010/01/06/slalom-le-francais-julien-lizeroux-en-bronze-a-zagreb_1288367_3242.html
sport
Depuis trois mois qu'ils font grève, ils n'ont jamais vu ça. Il aura suffi que la CGT invite, mercredi 6 janvier, plusieurs célébrités à partager une galette des Rois, en soutien aux salariés sans papiers, pour que militants et journalistes envahissent la petite cour du bâtiment qu'ils occupent. Des dizaines d'autres grévistes arrivés de toute l'Ile-de-France ont dû rebrousser chemin face à l'affluence, sans pouvoir entrer dans le siège du Fonds d'assurance formation des salariés de l'artisanat du BTP, dans le 6e arrondissement. Pour assurer le passage des journalistes et des célébrités jusqu'aux galettes, la CGT organise un service d'ordre très strict. Josiane Balasko, marraine de l'événement, est en première place pour réclamer que le gouvernement régularise les quelque six mille sans-papiers, selon la CGT, qui occupent diverses entreprises dans toute la région. A ses côtés, Guy Bedos et Juliette Binoche, mais aussi des politiques et des syndicalistes comme Jean-Paul Huchon ou Patrick Pelloux. "Ils sont tombés dans l'oubli,explique Balasko, notre présence ici doit permettre de médiatiser de nouveau leur grève." A en croire le nombre de caméras présentes, l'objectif semble rempli. Placés le long des murs, de sans-papiers par centaines sont visiblement ravis d'une telle mobilisation. Armés de téléphones portables, ils filment soigneusement les stars, sans toujours les reconnaître. Tounkara Diala veut croire que cette galette va lui porter chance. "J'ai jamais vu autant de médias,s'exclame-t-il, ils sont tous là, les acteurs, les politiciens !" Depuis trois mois, ce Sénégalais est de toutes les occupations. "On a été sur les Champs-Elysées, porte Maillot, à la Défense. On a été expulsés à chaque fois." "VOUS PENSEZ QU'IL Y EN AURA POUR TOUT LE MONDE ?" Au bout de longues minutes de confusion, le silence finit par se faire pour laisser plusieurs sans-papiers témoigner de leurs conditions de travail.Grace, une Africaine travaillant dans l'aide à domicile,raconte : "On a le code de l'appartement de nos patrons, les clés et parfois le code de la carte bleue pour faire les courses, on élève les enfants de ceux qui n'ont pas le temps de le faire, mais on a une étiquette qui s'appelle 'sans-papiers', une épée de Damoclès, la menace du commissariat, du centre de rétention, de l'avion de l'expulsion." "On paie toutes les cotisations sans pouvoir en profiter", appuie Tounkara Didia. L'actrice Juliette Binoche s'interroge : "Qui sommes-nous, nous, Français, pour vous faire vivre un tel calvaire ? (...) [J'espère]que le gouvernement prendra les mesures pour arrêter de vous faire vivre cette indignité." Chaque prise de parole est suivie du slogan de la lutte des sans-papiers depuis près de trois mois : "On travaille ici, on vit ici, on veut rester ici ! Régularisation !" "C'est vrai que cela fait du bien de voir autant de monde, mais je me demande si ce n'est pas trop tard. Après trois mois, est-ce qu'on peut encore faire plier le gouvernement ?" Devant le bâtiment, un Malien, qui n'a pas réussi à entrer, se montre plus inquiet. "Je me demande si ce n'est pas trop tard, ça fait trois mois qu'on se bat, je sais pas si le gouvernement peut encore changer d'avis",hésite-t-il, avant de se reprendre : "De toute façon, je suis prêt à continuer à me battre, on est véritablement exploités par les patrons." Au bout de longues minutes de discours, la galette n'est toujours pas entamée. "J'en ai jamais goûté, je pense que c'est un peu sucré", avance d'ailleurs l'un des sans-papiers, impatient. Son collègue de Vitry n'en a même jamais vu. "C'est quoi ? demande-t-il au journaliste. Vous pensez qu'il y en aura pour tout le monde ?" "Elle peut peut-être enfin me permettre d'obtenir des papiers", lâche-t-il, hilare.
Galette VIP pour les sans-papiers
06/01/2010
Josiane Balasko, Guy Bedos, Juliette Binoche... Plusieurs célébrités ont organisé une galette pour médiatiser le combat des salariés sans papiers en grève depuis trois mois.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/06/galette-vip-pour-les-sans-papiers_1288341_3224.html
societe
Secrétaire nationale des Verts depuis quatre ans et tête de liste Europe Ecologie en Ile-de-France pour les élections régionales de 2010, Cécile Duflot entend défendre un programme "écologiste mais pas simpliste" dont les deux axes principaux seront "l'économie et la qualité de vie". Quelles seront les grandes lignes du programme d'Europe Ecologie aux élections régionales ? Ce qui est important pour nous, c'est d'avoir une région qui engagera la transition écologique et répondra donc aux enjeux du XXIe siècle. Nous mettrons l'accent sur deux sujets : l'emploi et les questions économiques, c'est-à-dire la conversion écologique de l'économie. Nous travaillerons sur deux points majeurs en Ile-de-France : d'une part le développement économique et la formation professionnelle, de l'autre l'amélioration de la qualité de la vie. La réduction des temps de transport sera l'un des leviers qui nous permettra d'aboutir à nos objectifs : avoir dans son environnement des services urbains (transports, culture, logement) ainsi que l'accès à des emplois durables et non délocalisables. Le chômage et l'exigence climatique sont également au cœur des priorités des socialistes franciliens... Vos programmes sont proches... Que les discours des écologistes soient devenus à la mode, ce n'est pas une découverte. Peu de politiques osent s'opposer frontalement aux solutions que nous avançons. La question est de savoir qui va les mettre en œuvre ? Comment changer de mode de développement ? Comment engager en profondeur la conversion écologique de l'économie ? C'est un gisement de nouveaux emplois, mais également une façon différente de penser notre modèle économique en raccourcissant les distances entre le lieu de production et le lieu de consommation. Il faut rompre avec la logique de sectorisation où l'on entasse les emplois dans un endroit et les logements dans un autre, ce qui, en termes de rentabilité, de poids environnemental et de qualité de vie, n'est intéressant pour personne. L'Elysée a choisi Chantal Jouanno et Nathalie Kosciusko-Morizet, l'actuelle et la précédente secrétaires d'Etat à l'écologie, pour conduire des têtes de listes départementales en Ile-de-France. Qu'est-ce que cela vous inspire ? Le bilan du gouvernement auquel appartiennent ces ministres, indépendamment de leur qualité ou de leurs convictions personnelles, montre bien une réelle discordance entre les discours et les actes. Le Grenelle de l'environnement est dans les limbes, sa mise en œuvre est toujours attendue. Le schéma directeur de la région Ile-de-France est bloqué depuis plus d'un an à Matignon. Un secrétaire d'Etat à la région capitale a été installé par l'Elysée. Une Ile-de-France de gauche n'est-elle pas entravée lorsque le gouvernement est de droite ? Nous sommes dans un jeu politique complexe avec l'Etat et les départements. Je pense néanmoins qu'il faut être en mesure de prendre l'initiative et, le cas échéant, de poser le débat publiquement, au niveau des citoyens. Il est vrai que la région Ile-de-France, comme Paris, a une place particulière dans notre pays, mais elle ne doit pas être prise en otage par le gouvernement. Son destin doit appartenir aux habitants. Valérie Pécresse, tête de liste UMP en Ile-de-France, a déclaré dans la presse que vous étiez contre la voiture électrique. Est-ce exact ? C'est facile d'avoir des discours simplistes, les écologistes ont pour leur part des discours nuancés. Sur la question de la voiture électrique, nous disons qu'il ne s'agit pas de la solution avec un "s" majuscule aux problèmes du transport et de la pollution. Il s'agit néanmoins d'une piste, notamment pour les petits véhicules de livraison, où cela peut être utile. Il ne faut pas en rester aux vieilles idées et créer la transition écologique. Il n'existe pas de formule magique, nous sommes favorables à une palette de solutions pour le transport des hommes et des marchandises. Aujourd'hui la région Ile-de-France soutient le projet Autolib (un réseau de voiture électrique francilien en libre service). Si vous êtes élue à la tête de la région, maintiendrez-vous cette aide ? Les écologistes ont toujours exprimé leurs réserves vis-à-vis de ce projet. Notre analyse est pragmatique : le projet est très discutable en termes d'efficacité et de rentabilité de l'argent public investi. Il doit être utile à l'ensemble des Franciliens et pas seulement à ceux de la petite couronne. Mais nous sommes favorables à l'autopartage. Regrettez-vous la censure de la taxe carbone par le Conseil constitutionnel ? Nous défendons la fiscalité verte depuis des années. Le principe est de mettre l'outil fiscal au service d'un projet, qui est la transition énergétique : c'est-à-dire davantage d'économies d'énergie et l'utilisation d'énergies renouvelables. Mais il faut alors avoir le courage de la logique d'une fiscalité écologique, le gouvernement ne l'a pas eu en accumulant des exonérations. Il n'a pas non plus organisé les mesures utiles aux ménages : isolation des logements, changement de mode de chauffage, remplacement des appareils électroménagers énergivores, mise en place de transports en commun... Cela nécessite des moyens qui pourront être collectés par la contribution climat-énergie. S'il ne s'agit que de créer une taxe supplémentaire qui ne pèse que sur les ménages et la consommation d'énergie hors électricité, on se trompe, on passe à côté de l'histoire et on est injuste socialement. Propos recueillis pas Eric Nunès
"""La région Ile-de-France ne doit pas être prise en otage par le gouvernement"""
06/01/2010
Pour la tête de liste Europe Ecologie dans la région, le bilan du gouvernement en matière d'environnement montre "une réelle discordance entre les discours et les actes".
https://www.lemonde.fr/elections-regionales/article/2010/01/06/la-region-ile-de-france-ne-doit-pas-etre-prise-en-otage-par-le-gouvernement_1288320_1293905.html
elections-regionales
Les talibans qui affirment détenir deux journalistes français de la chaîne France 3 ont exigé la libération d'un commandant islamiste détenu par les Etats-Unis et le versement d'une rançon en échange de la libération de leurs otages. Cette information émane d'Abdul Hamid Hakimi, chef de la sécurité dans la province de Kapisa, qui a déclaré mercredi 6 janvier que les talibans avaient établi un contact et transmis leurs exigences. Les journalistes ont été enlevés la semaine dernière en compagnie de trois Afghans. Le chauffeur, rapportent des médias, a été relâché. La chaîne privée afghane AINA TV a déclaré qu'un commandant taliban dans la province de Kapisa avait dit détenir les deux journalistes.
Journalistes de France 3 : les talibans exigeraient la libération d'un de leurs chefs
06/01/2010
Les autorités afghanes auraient établi le contact avec les ravisseurs de deux journalistes français. Ils exigeraient la libération d'un commandant islamiste détenu par les Etats-Unis.
https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2010/01/06/journalistes-de-france-3-les-talibans-exigeraient-la-liberation-d-un-de-leurs-chefs_1288363_3216.html
asie-pacifique
La mission Zelnik a remis, mercredi 6 janvier, un rapport à Frédéric Mitterrand sur l'avenir de la création sur Internet. Le ministre de la culture et de la communication avait chargé de cette mission le PDG de la maison de disques indépendante Naïve, l'ancien ministre Jacques Toubon et Guillaume Cerutti, président de Sotheby's France. Ils avaient entendus plus de cent personnes, acteurs économiques du secteur, pour formuler un certain nombre de propositions. Rappelant que cette mission est complémentaire du vote de la loi Hadopi 2 sur le téléchargement illégal, M. Mitterand a salué une "approche panoramique et anticipatrice", englobant la musique mais aussi le domaine du livre et la chronologie de publication des œuvres audiovisuelles – le délai entre la sortie d'un film en salle et sa commercialisation en DVD. "Mes services se mettent à l'étude approfondie de ce document", a poursuivi le ministre, qui ne s'est pas prononcé plus avant. Le rapport contient au total vingt-deux propositions, dont certaines ont été décrites par les membres de la mission. "Le secteur de la musique est celui où les enjeux d'Internet sont les plus forts",souligne Guillaume Cerutti, de Sotheby's. "Hadopi est nécessaire mais non suffisant",ajoute Patrick Zelnik. "LICENCE LÉGALE" Dans le domaine musical, la mesure la plus saillante concerne la négociation des droits dans l'univers numérique. "Hadopi est nécessaire mais non suffisant",explique M. Cerutti.L'objectif est de mettre fin au "Hadopi est nécessaire mais non suffisant", avec des sites de streaming tels que Deezer, devant négocier avec chaque maison de disque pour diffuser ses catalogues. La mission préconise un délai d'un an pour que cette gestion collective soit intégrée de manière volontaire. Le collège appelle également à la mise en place, au bénéfice des jeunes internautes, d'une carte numérique permettant d'accéder à une offre légale de musique en ligne, que ce soit en streaming ou en téléchargement. L'Etat devrait contribuer à hauteur de 50 % à la mise en place de ce dispositif. Les membres de la mission prônent aussi le renforcement de dispositions existantes, tel le crédit d'impôt, avec un élargissement de son assiette. Dressant un panorama de la situation du cinéma, Jacques Toubon a estimé que ce média était dans une "Hadopi est nécessaire mais non suffisant". Forte de ce constat, la mission Zelnik préconise que l'offre payante de la vidéo à la demande (VOD) soit mieux placée dans la chronologie des médias. Elle invite aussi à ce qu'une loi fixe un principe d'accès non discriminatoire de la VOD, afin que les fournisseurs d'accès à Internet puissent proposer à leurs abonnés une offre plus exhaustive. Dans le domaine de l'édition, la mission évoque enfin l'instauration d'un prix unique du livre numérique. INSTAURATION D'UNE "TAXE GOOGLE" ? "Hadopi est nécessaire mais non suffisant" "Hadopi est nécessaire mais non suffisant",note Jacques Toubon. Lors des phases de consultation, la Sacem et l'Adami, les deux principaux organismes qui gèrent les droits des musiciens en France, s'étaient accordées pour demander la création d'une nouvelle "Hadopi est nécessaire mais non suffisant"prélevée sur les abonnements à Internet et censée compenser les pertes subies par l'industrie musicale – estimées à 750 millions d'euros depuis 2003 – en fonction du chiffre d'affaires des fournisseurs d'accès à Internet et modulable en fonction du volume global des échanges non autorisés. Mais les membres de la mission ont plutôt opté pour deux autres types de dispositif. Le premier est la création d'un prélèvement obligatoire sur les revenus de la publicité en ligne, une sorte de ""Hadopi est nécessaire mais non suffisant". En révisant à la baisse la quote-part d'application de la TVA, réduite à 5,5 % chez les fournisseurs d'accès à Internet, la mission espère également trouver une autre ressource. A l'occasion des vœux aux personnels de la culture, le président Nicolas Sarkozy devrait, jeudi 7 janvier, donner son avis sur ces propositions. Laurent Checola
"La mission Zelnik demande l'instauration d'une ""taxe Google"""
06/01/2010
Dans le rapport, vingt-deux propositions visant notamment à réglementer le secteur de la musique en ligne.
https://www.lemonde.fr/technologies/article/2010/01/06/le-ministre-de-la-culture-recoit-les-conclusions-de-la-mission-zelnik_1288356_651865.html
technologies
Le dernier détenu qui retenait en otage depuis mercredi après-midi un gardien à la prison d'Ensisheim, près de Mulhouse (Haut-Rhin), s'est rendu sans violence jeudi matin et le gardien est sain et sauf, a annoncé David Daems, du syndicat de gardiens FO. L'autre détenu ayant participé à cette action s'est rendu sans violence aux alentours de 1 h 15, "dans le calme, sans violence. Il a été immédiatement emmené par la gendarmerie". "On espère que ça va se dénouer rapidement", a déclaré, peu avant 4 heures, Bernard Cabon, du syndicat de gardiens UFAP. Pendant la nuit, une équipe du GIGN, dont des négociateurs, était arrivée sur place pour participer aux efforts en vue de raisonner les forcenés. Tout avait commencé mercredi vers 17 h 15, lorsqu'un gardien "a été pris à partie par deux détenus", selon le préfet du Haut-Rhin, Pierre-André Peyvel. Rapidement, le gardien a été retenu dans la cellule de l'un des deux forcenés. "Ils l'ont menotté au lit de la cellule, mais dans la soirée ils ont un peu desserré les menottes, car la négociation se déroule de manière très positive", a dit Eric Wiplier, du syndicat de gardiens SNCP-CGC. Le gardien "va bien, il est en bonne santé", "a priori il n'est pas blessé", avait précisé vers 23 heures le secrétaire d'Etat à la justice et maire de Mulhouse, Jean-Marie Bockel, qui s'exprimait depuis la cellule de crise mise en place à la direction de l'administration pénitentiaire à Paris. Selon M. Wiplier, les deux détenus demandaient à être transférés ensemble dans une autre prison. Selon M. Cabon, les deux preneurs d'otage, âgés de 30 et 46 ans, sont détenus à Ensisheim depuis relativement peu de temps. Le plus jeune, qui a huit condamnations à son actif, purge une peine de dix-huit ans de réclusion pour "vol avec violence ayant entraîné la mort""enlèvement et séquestration" "Il nous semble indispensable aujourd'hui d'augmenter les effectifs dans cette maison centrale, nous le demandons depuis plusieurs années" , le plus âgé une peine de treize ans pour . Toujours selon M. Cabon, l'un des preneurs d'otage avait attiré le surveillant dans sa cellule en utilisant le prétexte qu'un téléphone portable y avait été découvert. , a encore observé le responsable syndical. La prison d'Ensisheim accueille 200 détenus condamnés à de longues peines ou à la perpétuité (pour 205 places).
Un surveillant pris en otage dans une prison du Haut-Rhin
06/01/2010
Le second des détenus qui avaient pris en otage un surveillant dans une cellule de la prison d'Ensisheim, près de Mulhouse mercredi, s'est rendu jeudi matin.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/06/un-surveillant-pris-en-otage-dans-une-prison-du-haut-rhin_1288361_3224.html
societe
Deux sénateurs démocrates ont annoncé, les 5 et 6 janvier, qu'ils ne se représenteraient pas aux élections de novembre 2010. Le président Obama pourrait ainsi perdre la majorité des soixante sièges sur cent dont dispose le Parti démocrate au Sénat ; un chiffre crucial pour faire barrage à l'opposition. L'influent sénateur du Connecticut (nord-est des Etats-Unis) Christopher Dodd, 65 ans, président de la commission bancaire du Sénat, a annoncé, mercredi 6 janvier, qu'il ne briguerait pas un sixième mandat. "Après avoir représenté le Connecticut au Congrès des Etats-Unis pendant trente-cinq ans, je ne serai pas candidat pour ma réélection en novembre", a déclaré le sénateur dans une déclaration télévisée depuis son domicile. Sa réélection en novembre s'annonçait de toute manière compliquée, d'après les sondages, face à la candidate républicaine Linda McMahon, une riche femme d'affaires. M. Dodd a reconnu qu'il était vulnérable politiquement en précisant qu'il était "très au courant de sa situation politique" dans son Etat. Mais il a toutefois nié se retirer par peur de perdre en novembre. "Le moment est venu de me retirer", a-t-il dit. Cette annonce marque un nouveau coup dur pour les démocrates, après que le sénateur du Dakota du Nord Byron Dorgan a annoncé, mardi, qu'il ne se représenterait pas non plus. Le Dakota du Nord, qui a voté pour le candidat républicain John McCain à la présidentielle de 2008, pourrait ainsi donner un sénateur à l'opposition, en novembre. Dans un communiqué, mercredi, le leader de la majorité démocrate Harry Reid a salué la carrière parlementaire de Chris Dodd, qui "a consacré sa vie au service du public et a toujours été en première ligne pour faire la différence là où cela comptait". Avec cinquante-huit démocrates et deux indépendants, la majorité dispose pour le moment des soixante sièges lui permettant de passer outre toute tentative de blocage de la part des républicains. De leur côté, les républicains, au nombre de quarante au Sénat, devront défendre six sièges de sénateurs se retirant.
La majorité d'Obama menacée par la retraite de deux sénateurs
06/01/2010
Christopher Dodd et Byron Dorgan ont annoncé qu'ils ne brigueraient pas de nouveau mandat lors des élections de novembre 2010.
https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2010/01/06/la-majorite-d-obama-menacee-par-la-retraite-de-deux-senateurs_1288354_3222.html
ameriques
Météo France a étendu, mercredi 6 janvier dans l'après-midi, la vigilance orange pour neige et verglas à trente-deux départements au total, dont ceux de l'Ile-de-France, du Centre, de l'Ouest et de la côte Atlantique. Aux régions déjà concernées par l'alerte orange mercredi – Haute-Normandie et Basse-Normandie, ainsi que les départements des Côtes-d'Armor, du Finistère, de l'Ille-et-Vilaine, de la Mayenne et de la Sarthe – s'ajoutent désormais les régions Centre, Ile-de-France et Poitou-Charentes, ainsi que les départements de la Gironde, de la Nièvre, du Pas-de-Calais et de l'Yonne jusqu'à jeudi après-midi. Sur la route : – Les principaux axes routiers des régions Poitou-Charentes et Aquitaine ont été déclarés "délicats voire difficiles" par le Centre régional d'information et de coordination routière (CRICR). – La circulation reste difficile sur toute la côte nord de la Bretagne et la Basse-Normandie. Le CRICR exhorte les usagers à privilégier le passage par le sud de la Bretagne (RN 24 et RN 165). Dans les transports urbains : – A Bordeaux, la circulation des tramways a été temporairement interrompue en raison d'un problème d'alimentation électrique "dû à la neige". Le trafic des bus a lui aussi été interrompu. – La préfecture de la Gironde a interdit la circulation des transports scolaires pour la journée de jeudi. – En Charente-Maritime, la préfecture a également interdit les transports scolaires. – Le ramassage scolaire sera interdit jeudi dans l'ensemble du département de l'Essonne. Dans les airs : – Vingt et un vols au départ et à l'arrivée de Bordeaux-Mérignac ont été annulés en raison des conditions météorologiques. Toutes les liaisons de la journée, avec le Royaume-Uni en particulier, ont été annulées en raison des intempéries outre-Manche. Sur les rails : La compagnie ferroviaire Eurostar, qui relie Londres à Bruxelles et Paris, a annulé mercredi par précaution quatre trains entre Londres, Paris et Bruxelles en raison de la neige, tout en assurant que les passagers seraient replacés ou qu'ils pourraient voyager à une autre date. Dans un communiqué publié sur son site mercredi, Eurostar indique que ses trains roulent, mais que, "en raison de la poursuite de conditions météorologiques difficiles, des retards, voire des annulations de dernière minute sont possibles".
La neige perturbe les transports dans l'ouest de la France
06/01/2010
Météo France a étendu, mercredi 5 janvier dans l'après-midi, la vigilance orange à trente-deux départements.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/06/la-neige-perturbe-les-transports-dans-l-ouest-de-la-france_1288342_3224.html
societe
"A Gällivare, en Laponie, on a vu des Araméens de Syrie chanter en chœur avec des Kurdes d'Irak et des Padans du nord de l'Italie. Tant qu'on pourra montrer ça, on aura gagné notre pari." La scène peut relever du pittoresque. Imaginez maintenant les mêmes protagonistes en short sur un terrain de football, et vous aurez un tableau plus précis du pari réussi dont parle Jean-Luc Kit, membre fondateur du N.F.-Board. Celui de la VIVA World Cup, une Coupe du monde alternative qui réunit autour d'un ballon le gratin des peuples sans Etat, et a fortiori sans fédération officielle. Avant de suivre le Mondial 2010 en Afrique du Sud, la planète football pourra, en avril, se tourner vers la petite île de Gozo, faisant partie de l'archipel de Malte. Et décrypter avec attention les performances des sélections de Laponie, du Kurdistan, de l'Occitanie ou du Tibet lors de la quatrième édition de la VIVA World Cup. Tout un programme, et une drôle d'aventure, qui est née le 12 décembre 2003 à 11 heures à La Mort subite, un pub du centre-ville de Bruxelles. Fondé par Christian Michelis, Me Luc Misson (avocat de Jean-Marc Bosman), Thierry Marcadé et Jean-Luc Kit, le N.F.-Board est une association à but non lucratif enregistrée en Belgique et en cours d'agrément pour une reconnaissance ONG auprès de l'ONU. Cette "équipe de passionnés",comptant aujourd'hui une trentaine de bénévoles (et notamment le ministre du travail de la république de Kiribati, pays insulaire du Pacifique), s'est lancée à l'aube du nouveau siècle dans le projet d'une Coupe du monde d'un nouveau genre, avec pour seule religion celle du ballon. En rêvant que celui-ci soit fédérateur, avec des affiches telles que Provence-Laponie, Araméens-Monaco ou Padanie-Kurdistan, et surtout sans aucun agenda politique. Une gageure pour un tournoi regroupant des peuples sans Etat ? "APOLITIQUE", LÉGALISTE MAIS DIFFÉRENT "Le NFB est totalement apolitique et non confessionnel, et a largement prouvé sa détermination en ce sens par le passé. Sa devise revient à dire que, si c'est beau un monde qui joue [devise de la FIFA, ndlr], c'est encore plus beau si tout le monde joue !" La géopolitique du football n'est "pas le propos",confirme Jean-Luc Kit. "On aime parler de territoire géographiquement ou sportivement isolés. Sous cette forme, on peut aller assez loin. On parle de gens qui ont droit comme tout un chacun de jouer au foot, même s'ils entendent les bruits de botte." Quitte à s'exposer à une récupération de l'événement ? "On a essayé de nous instrumentaliser, lors de la première édition de la VIVA World Cup, en 2005, prévue dans la République turque de Chypre du Nord. On a annulé le tournoi, précise Jean-Luc Kit. On est très sensibles sur le sujet. Dès lors que la politique ou la religion prennent le pas sur le football, on se retire." Le message serait dans la démarche et non dans le discours. Tout en réfutant le moindre engagement politique, cette Coupe du monde des non-alignés l'est de fait à partir du moment où se créent des sélections du Kurdistan ou du Tibet. Mais tant que ça reste du football... Le NFB, qui est en relation avec d'autres organisations telles que l'International Island Games, le North American Indigenous Games, mais aussi avec l'Unesco et le département Sport for Development and Peace de l'ONU, se veut d'ailleurs fondamentalement légaliste. "Il ne s'agit pas d'affilier demain une Fédération française bis, nous ne voulons pas de fédérations pirates, on y fait très attention, mais on étudie tout dossier. Les relations avec la FIFA sont courtoises, on est complémentaires. Il est même arrivé, nous l'avons su, que la FIFA ait recommandé la VIVA World Cup pour la FA Tamoule. Nous faisons jouer les équipes qui sont privées de compétitions." LE BAR DE LA GUERRE DES ÉTOILES Au Kurdistan d'Irak, on prend la chose très au sérieux : plus de dix millions de téléspectateurs ont suivi le premier match international de l'équipe "nationale", lors de la VIVA World Cup en 2008, et la Fédération a posé sa candidature pour organiser l'édition 2012 du tournoi. "On est allés là bas en novembre et nous sommes revenus très enthousiastes, vu la volonté de tout un peuple et de tous les médias locaux à organiser un tel événement", explique M. Kit. "La Fédération irakienne a même récemment demandé à jouer ses matchs dans cette partie du pays, la plus calme de la région." Et Jean-Luc Kit d'insister sur un principe de base : le football est un jeu. "En jouant au foot, le but n'est pas de changer la géographie de la planète, mais de rapprocher les gens quand tout est fait pour les séparer." L'univers du NFB, est plutôt constitué d'assemblées générales qui ressemblent aux scènes de bar dans La Guerre des étoiles tant la diversité culturelle est foisonnante, de troisièmes mi-temps où les arbitres chantent plus fort que les joueurs, dans un esprit qui n'est sans rappeler celui du rugby de terroir. LE DÉFI DU DÉVELOPPEMENT Le défi de ces irréductibles citoyens du monde tient désormais dans la capacité de la VIVA World Cup à se développer en évitant la crise de croissance. Et d'intégrer de possibles sponsors sans y laisser son âme. "L'organisation se professionnalise, avec plus de moyens, de compétences, et même des propositions d'achats des droits télé. Le tournoi monte en puissance, on parle déjà de 2014, de compétitions féminines, de tournois pour les jeunes", explique M. Kit. En 2010, "huit équipes masculines et quatre formations féminines seront inscrites. Dix-huit candidatures ont été déposées, mais le choix des participants va se faire surtout sur le plan financier. Les équipes du Tibet ou du Groenland auront du mal à débourser 40 000 euros pour venir jouer, même si maintenant nous participons aux frais d'hébergement. L'objectif ultime est bien sûr de prendre entièrement en charge ces frais, pourquoi pas à partir de 2012. Mais nous avons fait le choix d'évoluer étape par étape – on ne veut pas grossir trop vite – et apprendre à ce rythme-là." Tout en mentionnant l'étonnant dossier d'une sélection de la principauté de Sealand (créée en 1967 par un ancien major de l'armée britannique sur une plate-forme pétrolière située dans les eaux internationales au large des côtes britanniques), Jean-Luc Kit évoque pour finir ses affiches de rêve. "Un Tibet-Tchétchénie me plairait assez, ou un Tibet-Vatican. Plus plausible, un Kurdistan-Chypre du Nord serait aussi intéressant. Pour rapprocher des gens qui ne se sont pas toujours parlé." Et pour ensuite les faire chanter en chœur avec des Pygmées, des Indiens d'Amérique, des Lapons ou des Maoris, et des arbitres, puisque dans l'irréductible village de la VIVA World Cup, un autre football est apparemment possible. Erwan Le Duc
Avec la VIVA World Cup, un autre football est possible
06/01/2010
L'île de Gozo accueille, au printemps 2010, la quatrième édition de la Coupe du monde des peuples sans Etat.
https://www.lemonde.fr/sport/article/2010/01/06/avec-la-viva-world-cup-un-autre-football-est-possible_1288025_3242.html
sport
L'Inter est impitoyable: peu importe qu'elle soit décimée par les absences et qu'elle ne joue pas très bien, elle continue imperturbablement à gagner, comme peut en témoigner le Chievo, battu sur sa pelouse (0-1) mercredi lors de la 18e journée du championnat d'Italie. Grâce à sa 13e victoire, le quadruple champion en titre a conforté, s'il en était encore besoin, sa première place avec 42 points, soit neuf de plus que la Juventus (2e) qui, elle, a repris des couleurs en s'imposant à Parme (1-2). Un but en contre de Mario Balotelli en début de match (12) a permis à l'Inter de s'imposer. Faisant fi d'un milieu décimé avec les absences de Stankovic, Thiago Motta (suspendus), Muntari et Cambiasso (blessés), les Nerazzurri, à défaut d'être géniaux sur une pelouse en bien mauvais état, ont sereinement géré la rencontre après avoir pris l'avantage. "Je suis extrêmement satisfait, a commenté après coup Jose Mourinho sur Sky Sport. Ce sont des rencontres de ce genre qui décident de beaucoup de choses, qui donnent le sourire à un entraîneur parce que la personnalité montrée par l'équipe a été absolument incroyable". Titulaire, Patrick Vieira a été impressionnant au milieu de terrain alors que, d'après certains médias, il va très prochainement rejoindre Manchester City. "Patrick ne pouvait pas dire au revoir d'une meilleure manière", a déclaré Mourinho, sans préciser la destination du joueur français. Seule mauvaise nouvelle pour l'équipe milanaise, le défenseur roumain Cristian Chivu s'est blessé, victime d'une fracture du crâne et hospitalisé à la suite d'un choc avec Pellissier, l'attaquant du Chievo. De son côté, la Juventus devait absolument réagir après avoir achevé 2009 dans la douleur avec cinq défaites en six matches toutes compétitions confondues. Mission accomplie puisque l'équipe turinoise s'est imposée à Parme (1-2) grâce à des buts de Salihamidzic (3) et Castellini (39 c.s.c.), résistant juqu'au bout aux assauts parmesans, et ce malgré l'exclusion de son latéral Caceres en seconde période. La 2e place de la Juve (33 pts) n'est cependant que provisoire puisque l'AC Milan (3e, 31 pts, et avec un match de moins de surcroît) accueille en soirée le Genoa. Derrière le trio de tête, Naples s'est appropriée la 4e place grâce à son succès sur la pelouse de l'Atalanta (0-2). L'équipe napolitaine devance d'une unité la Roma qui, de son côté, a laissé filer deux points à Cagliari (2-2): alors qu'elle menait 2 à 0, elle a encaissé deux buts dans les arrêts de jeu (90+1, 90+3).
Football européen : l'Inter Milan repart en fanfare
06/01/2010
Le quadruple champion en titre a conforté sa 1ere place avec 9 points de plus que la Juventus (2e) qui, elle, a repris des couleurs en s'imposant à Parme (1-2).
https://www.lemonde.fr/sport/article/2010/01/06/football-europeen-l-inter-milan-repart-en-fanfare_1288323_3242.html
sport
Le collectif Jeudi noir, qui avait, en novembre, investi un hôtel particulier de 1 500 m² du 3e arrondissement de Paris, et l'entourage de la propriétaire des lieux se sont affrontés, mercredi 6 janvier, devant un tribunal d'instance du 5e arrondissement de Paris. Invoquant le respect du droit à la propriété, les représentants de la propriétaire ont demandé au tribunal d'instance du 5e arrondissement l'expulsion des militants et plus de 140 000 euros d'indemnités, soit 69 663 euros par mois. Le collectif – dont le nom est un clin d'œil au jour où paraît l'hebdomadaire De particulier à particulier, tant attendu par ceux qui recherchent un logement – se bat pour que soient prises en compte les difficultés d'accès au logement dans la capitale. Le mètre carré y coûte entre 5 000 à 9 000 euros, un prix rédhibitoire pour la majorité de la population. "Aucune loi ne permet à des personnes d'entrer par une voie de fait chez autrui", a plaidé Me Claire Waroquier, avocate de la propriétaire, Béatrice Cottin. Cette dernière, 87 ans, vit en maison de retraite mais considère l'immeuble – sis dans l'un des lieux les plus prestigieux de la capitale – comme sa résidence principale. Et bien que Mme Cottin ait été placée sous tutelle l'an passé, elle semble compter revenir habiter les lieux. Par ailleurs, ses conseils ont affirmé que des travaux étaient en cours. C'est sa tutrice qui a engagé les poursuites contre les étudiants et travailleurs précaires. Mme Cottin, pour sa part, est allée rendre visite aux squatteurs dans la semaine, leur rendant même hommage pour le bon état de l'appartement qu'ils occupaient. SOUTIEN DE LA MAIRIE DE PARIS De son côté, le Jeudi noir a estimé que l'abandon de l'immeuble et le refus de le louer depuis des décennies justifiaient qu'on laisse aux occupants un délai pour vider les lieux. Stéphane Roques, le porte-parole du collectif, a expliqué à la presse que l'action avait pour objectif d'attiser le débat. "On espère que cette situation permettra de réveiller les consciences et de faire savoir qu'on est face à une situation qui nous semble aberrante et injuste", a-t-il déclaré. Dans une lettre adressée à l'un des avocats de Mme Cottin, la socialiste Anne Hidalgo, première adjointe au maire PS de Paris, Bertrand Delanoë, a exprimé son soutien à Jeudi noir et appelé à la clémence. "Pour avoir visité les lieux, j'atteste que les militants de Jeudi noir ont mis en évidence le scandale d'un patrimoine exceptionnel laissé égoïstement à l'abandon depuis des années. Jeudi noir a, à l'évidence, contribué à sa préservation", a-t-elle écrit. Le tribunal a mis sa décision en délibéré au 18 janvier. La Fondation Abbé Pierre recense en France cent mille personnes vivant dans la rue, quarante-neuf mille individus "privés de domicile personnel" et vivant en foyers, habitats de fortune, chez des tiers ou à l'hôtel, ainsi que plus de deux millions de personnes habitant dans des logements précaires, insalubres ou surpeuplés. A Paris, selon le recensement de 1999, il y avait cent trent-six mille logements vides, un chiffre qui aurait peu évolué.
Le collectif Jeudi noir devant les tribunaux
06/01/2010
Le collectif, qui se bat pour l'accès au logement, est attaqué par la propriétaire d'un hôtel particulier parisien occupé depuis novembre.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/06/le-collectif-jeudi-noir-devant-les-tribunaux_1288316_3224.html
societe
Le pape a célébré, mercredi 6 janvier, la messe de l'Epiphanie à la basilique Saint-Pierre entouré de mesures de sécurité renforcées, deux semaines après avoir été jeté à terre par une femme au début de l'office de Noël. Malgré l'élargissement du cordon de protection, le souverain pontife, âgé de 82 ans, s'est approché des barrières à plusieurs reprises en remontant la travée centrale de la basilique pour souhaiter la bienvenue aux pèlerins, caressant des bébés et bénissant des adultes. Conformément aux nouvelles mesures de sécurité, les barrières ont été repoussées d'un mètre de chaque côté de la nef afin de donner aux gardes du corps davantage de temps et d'espace pour réagir en cas d'agression. Benoît XVI n'avait pas été blessé le 24 décembre lorsqu'une jeune femme déséquilibrée s'était précipitée sur lui et l'avait jeté au sol. Il a poursuivi dans une apparente sérénité le lourd programme des célébrations de Noël. La messe de mercredi célébrait l'Epiphanie, à savoir l'adoration de l'enfant Jésus par les trois rois mages dans la tradition catholique. Conformément à la tradition, le pape a également récité la prière de l'Angelus depuis son appartement du Vatican qui surplombe la place Saint-Pierre, où se pressaient des milliers de pèlerins et de touristes sous un vif soleil. Le pape avait revêtu la courte cape en velours rouge bordée d'hermine qu'il continue d'arborer durant les fêtes de la Nativité en dépit des protestations des organisations de protection des animaux.
Sécurité renforcée pour la messe de l'Epiphanie célébrée par le pape
06/01/2010
Benoît XVI avait été renversé par une jeune femme déséquilibrée qui s'était précipitée sur lui le 24 décembre.
https://www.lemonde.fr/europe/article/2010/01/06/securite-renforcee-pour-la-messe-de-l-epiphanie-celebree-par-le-pape_1288301_3214.html
europe
Les forces yéménites ont localisé un chef local d'Al-Qaida retranché au nord-est de Sanaa après avoir arrêté trois extrémistes blessés lundi 4 janvier, a-t-on appris de sources proches des services de sécurité. L'opération militaire de lundi dans laquelle les trois suspects ont été touchés a entraîné la mort de deux autres activistes et a entraîné la fermeture à Sanaa de l'ambassade des Etats-Unis et de plusieurs missions diplomatiques européennes. Saluant le succès des "opérations antiterroristes menées le 4 janvier par les forces yéménites", la représentation américaine a annoncé mardi la reprise de ses activités. L'ambassade de France a, quant à elle, rouvert ses portes au public, mercredi. La mission britannique a, elle, repris ses activités mais reste fermée au public. Le Yémen s'est hissé en tête des préoccupations internationales depuis qu'Al-Qaida dans la péninsule Arabique, émanation du réseau dirigé par Oussama Ben Laden, a revendiqué la tentative d'attentat du 25 décembre contre le vol 253 de la Northwest Airlines entre Amsterdam et Detroit. Le chef du mouvement, localisé mercredi, était la cible de l'opération de l'avant-veille, ont précisé les forces de l'ordre, qui ont encerclé la maison où il serait retranché, dans la province d'Arhab, 60 km au nord-est de la capitale. HUIT SUSPECTS ARRÊTÉS Les trois activistes blessés lundi avaient réussi à prendre la fuite et à gagner une autre province, où ils ont finalement été appréhendés mardi alors qu'ils cherchaient à se faire soigner, a-t-on précisé de source proche des services de sécurité. Il s'agit de "djihadistes" de rang subalterne. Leur arrestation porte à huit le nombre de membres présumés de la nébuleuse islamiste interpellés ces derniers jours. La communauté internationale redoute que le Yémen, pays le plus pauvre du monde arabe, qui plus est en proie à des conflits séparatistes, ne devienne une nouvelle place forte d'Al-Qaida, à proximité des gisements de pétrole saoudiens. Avec l'aide discrète mais récemment accrue des Etats-Unis, les autorités ont ordonné le déploiement de renforts ces derniers jours dans les trois provinces visées en décembre pour tenter d'éradiquer la guérilla islamiste. L'armée a, en outre, dressé de nouveaux barrages sur les grands axes routiers.
Trois membres d'Al-Qaida arrêtés au Yémen
06/01/2010
Les forces yéménites ont localisé un chef local d'Al-Qaida retranché au nord-est de Sanaa après avoir arrêtés trois extrémistes blessés lundi, a-t-on appris mercredi de sources proches des services de sécurité.
https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2010/01/06/trois-membres-d-al-qaida-arretes-au-yemen_1288277_3218.html
proche-orient
Le numéro un mondial de la carte à puces, le groupe français Gemalto, est à l'origine du bug qui a causé le blocage de trente millions de cartes bancaires allemandes depuis le 1er janvier. Celles émises dans d'autres pays n'étaient toutefois pas concernées. Les cartes allemandes — nommées "EC-Karte" pour "carte eurochèque"— diffèrent en effet sensiblement des cartes bleues disponibles ailleurs en Europe. Pour expliquer cette panne, Gemalto a avancé qu'une série de ses puces électroniques n'avait pas reconnu la nouvelle année 2010. "Dès qu'il en a été informé dimanche après-midi, Gemalto (...) a travaillé avec ses clients pour analyser et rétablir la situation", a précisé le groupe. "Gemalto et les banques allemandes développent actuellement ensemble une procédure corrective qui vise à éviter le remplacement des cartes concernées", a-t-il ajouté. Selon le quotidien Handelsblatt, le rappel et l'échange de 30 millions de cartes coûterait "près de 300 millions d'euros" aux banques. Mecredi matin, le retrait aux guichets automatiques fonctionnait de nouveau pour les cartes eurochèques (EC) mais "des restrictions de retrait" persistaient pour les cartes de crédit. Il était aussi parfois difficile de régler par carte dans de nombreux magasins. Le groupe pense "pouvoir déployer rapidement avec les banques allemandes une solution qui permettra le retour complet à la normale". Ce bug a fait plonger le titre de l'entreprise. A 11 h 40 à la Bourse de Paris, Gemalto perdait 2,88 % à 29,85 euros, dans un marché en repli de 0,26 %.
Un fabricant français responsable du bug des cartes allemandes
06/01/2010
Gemalto, leader mondial de la carte à puces, a reconnu sa responsabilité dans le bug qui touche l'Allemagne depuis le 1er janvier.
https://www.lemonde.fr/europe/article/2010/01/06/un-fabricant-francais-responsable-du-bug-des-cartes-allemandes_1288255_3214.html
europe
C'est un matin ordinaire d'hiver, sur une banale plage du Cape Santa Maria sur l'île de Long Island, dans le sud des Bahamas. Un ciel bleu Majorelle, une eau pure et transparente sur des dizaines de mètres et un soleil qui dore tranquillement les peaux. La température ne va pas tarder à atteindre les 30 °C. Pas un bruit, pas un souffle de vent. Juste une impression de paix absolue et d'éternité sur cette plage de carte postale. Long Island est réputée pour être une des îles les plus sauvages de l'archipel des Bahamas. Coincée entre la Floride et Cuba, on y vient pour échapper aux mégapoles des continents, s'évader dans des chambres d'hôtels qui titillent l'océan Atlantique, sans télé, sans téléphone mais avec... le WiFi. Le paradis pour jouer les Robinson Crusoé, pêcher des poissons qui viennent vous chatouiller les orteils, marcher seul ou en bonne compagnie sur le sable blanc avec comme seul horizon l'océan et le ciel. Johnny Deep et Vanessa Paradis, Lenny Kravitz, Sean Connery... De nombreuses stars ont pris leurs quartiers d'été et d'hiver dans ce coin des Caraïbes et viennent régulièrement y vivre cachés. Pour l'incognito total, il y a aussi la plongée. Cette fine île qui s'étire sur 130 kilomètres, héberge, dans une plage cachée, le "trou bleu de Dean". Cette impressionnante grotte sous-marine - et son hallucinant dégradé de bleus - est la plus profonde du monde avec ses 202 mètres. Les Bahamas comptent 700 îles. Un petit avion privé, une heure de vol : arrivée à Harbour sur l'île d'Eleuthera. Ici, pas de voitures. Les habitants circulent dans ces voiturettes électriques qu'utilisent les joueurs de golf pour se déplacer sur les greens, et se baignent sur une plage de sable rose. La couleur provient des coraux protecteurs et bienveillants. Un autre petit jet et cap sur Abaco. Un bateau, au large, une plongée avec palmes et tuba dans un océan de corail. Dans une eau turquoise, les poissons fluorescents et les langoustes paradent, les raies s'amusent à caresser les jambes et les petits requins narguent les baigneurs. Long Island comme Eleuthera ou Abaco redonnent tout son sens au mot "authentique". Car sur d'autres îles de l'ancienne colonie britannique, il a été galvaudé par le développement touristique. Comme à Paradise Island, sorte de Disney World, avec son pharaonique et sans intérêt complexe hôtelier, l'Atlantis. Pas la peine non plus de s'attarder dans les chétives rues colorées de Nassau, la capitale. L'artère principale - Bay Street - ressemble à n'importe quelle rue commerçante. Les boutiques des grandes marques se succèdent pour le plaisir des Américains qui représentent 60 % des quelque 5 millions de touristes qui visitent les Bahamas chaque année. Ils se jettent sur les produits de beauté, le rhum, les cigares ou les vêtements, moins chers qu'aux Etats-Unis. Beaucoup viennent en bateau pour la journée. Et en quelques heures, Bay Street s'apparente au décor de la célèbre et désuète série télévisée "La croisière s'amuse". Où se cache l'âme des Caraïbes entre un McDonald's et un musée des Pirates en carton-pâte ? Dans une petite rue, sur les hauteurs de la cité, au Graycliff. Cet hôtel cinq étoiles n'a, lui, rien de factice. Certes, le luxe a un prix (de 225 à 485 euros la nuit), mais l'essentiel ne réside pas dans les vingt chambres au style mi-anglais mi-caribéen, ni dans l'atelier de cigares que des Bahaméens fabriquent devant les clients. Non, à Nassau, l'ancienne cité des pirates, il faut rencontrer Enrico Garzaroli, le propriétaire des lieux depuis l'indépendance de l'archipel en 1973. Ce grand gaillard italien est un moulin à histoires. Le soir, au restaurant, en fumant son barreau de chaise, un verre de vin à la main, il enchaîne les anecdotes en anglais, français ou italien. Comme celle du Prince Charles qui, un jour, aurait escaladé, tard dans la nuit, le mur de l'hôtel, pour regagner sa chambre. "Il ne voulait pas déranger les gardes", s'amuse Enrico Garzaroli. Et dire que l'hôtel est l'ancienne résidence du Duc de Windsor... "Une fois, un Russe a pris un vieux Château Yquem pour sa poule, raconte-t-il. Il y a mis du Campari, car il trouvait le vin trop doux !" Ou cette riche Américaine qui jette des glaçons dans un Château Lafite-Rothschild du XIXe siècle. Car Enrico ne plaisante pas avec le vin. Sa cave, c'est sa fierté. Avec ses 275 000 bouteilles, il prétend posséder la troisième collection privée au monde. Sa plus ancienne bouteille est, un vin allemand de 1727, le Rüdesheimer Afostelwein. Le sommelier, lui, est un Indien du Kerala qui "ne boit que de l'eau". Dans ce dédale poussiéreux de bouteilles, parmi les Petrus et autres bordeaux millésimés du siècle dernier, difficile de croire que ce trésor se cache sur une petite île des Caraïbes. Mustapha Kessous
Aux Bahamas, à la recherche de l'âme perdue des Caraïbes
06/01/2010
Derrière ses plages de carte postale, l'archipel aux 700 îles possède encore quelques trésors épargnés par la vague du tourisme à la mode Disney.
https://www.lemonde.fr/voyage/article/2010/01/06/aux-bahamas-a-la-recherche-de-l-ame-perdue-des-caraibes_1288121_3546.html
voyage
Le nationalisme corse, le barreau de Bastia et nombre de représentants - simples citoyens ou notables - de la société insulaire sont en deuil. L'avocat bastiais Vincent Stagnara, ancien bâtonnier, est mort. Victime d'une chute du troisième étage - accident ou suicide ? Il n'a laissé aucun message, mais les enquêteurs évoquent le suicide -, Vincent Stagnara, 59 ans, s'est écrasé sur le trottoir au pied de son immeuble de la rue César-Campinchi, dans le centre de Bastia, samedi 2 janvier peu après 13 h 30. Affable, déterminé et passionné, tel était Vincent Stagnara. Né dans une famille modeste, ce fin lettré aimait son île, les discussions politiques, les livres - d'histoire et de littérature - et le Sporting Club de Bastia. Pendant près de trente-cinq ans il a plaidé en faveur des nationalistes corses. Devant la Cour de sûreté de l'Etat d'abord, puis, après la dissolution de cette juridiction d'exception par François Mitterrand en 1981, devant les cours d'assises spécialement composées de magistrats professionnels. Cet homme aux convictions marquées à gauche - il avait un temps milité au PSU au début des années 1970 avant de rejoindre l'Action régionaliste corse (ARC) -, était un partisan résolu de l'indépendance de la Corse et de la lutte "per la nazione", qu'il soutenait "sous toutes ses formes". Sa vie professionnelle et son militantisme se confondaient en un seul et même engagement. C'est en 1976, en défendant le docteur Edmond Simeoni, condamné à cinq ans d'emprisonnement pour l'occupation de la cave vinicole d'Aléria, qui s'était achevée en août 1975 par la mort d'un CRS et de deux gendarmes, que Vincent Stagnara s'était révélé aux côtés d'autres avocats corses. Après ce premier procès spectaculaire, Vincent Stagnara fut de toutes les grandes confrontations judiciaires concernant des nationalistes corses. En 1978, il est sur le banc de la défense au premier procès de 21 membres du jeune Front de libération nationale Corse (FLNC) ; il y sera en 2003 aux côtés du commando poursuivi pour l'assassinat du préfet Claude Erignac ; il y sera encore en 2006, lorsque Vincent Andriuzzi et Jean Castella, accusés d'être les commanditaires de cet assassinat, seront acquittés en appel, tout comme il y fut l'année d'avant, lors du procès en correctionnelle du chef nationaliste Charles Pieri ou encore pour plaider en faveur de Jo Peraldi, condamné à quinze ans de réclusion pour un double attentat commis en plein jour, en 1999, contre des bâtiments publics d'Ajaccio. Parallèlement à ses activités d'avocat, Vincent Stagnara avait exercé des responsabilités de premier plan au sein de l'organisation nationaliste A Cuncolta, dont il fut secrétaire général au début des années 1980. Comme l'a révélé en 2006 l'ancien commissaire de police Lucien Aimé-Blanc dans son livre L'Indic et le Commissaire (éditions Plon), cette double exposition au service de la cause nationaliste avait valu à Vincent Stagnara de figurer à la fin des années 1970 sur une liste de cinq dirigeants nationalistes suspectés d'appartenir au FLNC, que des policiers agissant en marge de leurs services se proposaient d'éliminer. Dans les années 1990, lorsque le mouvement nationaliste se déchire et qu'autonomistes du FLNC-canal habituel et indépendantistes du FLNC-canal historique s'entretuent, Vincent Stagnara choisit résolument le camp indépendantiste. S'il prend un peu de recul à partir de 1993, c'est pour mieux s'investir à partir de 1999, avec Charles Pieri et Jean-Guy Talamoni, dans l'exécutif de Corsica Nazione, devenu Corsica libera en 2008, à la faveur d'une énième recomposition du mouvement indépendantiste. Vincent Stagnara considérait que la solution du problème corse passait par l'Europe et l'élargissement de ses institutions. Homme de dialogue, il avait mis beaucoup d'espoir dans le processus de Matignon commencé en 2000, sous l'égide de Lionel Jospin, alors premier ministre. "On a été à deux doigts de demander aux militants clandestins qu'ils déposent les armes", avait-il confié au Monde quelques années plus tard. Il a été enterré lundi 4 janvier, en présence d'une foule nombreuse, dans son village d'Ersa, à l'extrémité du cap Corse. Yves Bordenave
Vincent Stagnara, avocat
06/01/2010
L'avocat bastiais, ancien bâtonnier, s'est écrasé sur le trottoir au pied de son immeuble de la rue César-Campinchi, dans le centre de Bastia, samedi 2 janvier peu après 13 h 30.
https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2010/01/06/vincent-stagnara-avocat_1288124_3382.html
disparitions
La police américaine, qui recherchait un jeune homme en fuite soupçonné de trafic de drogue, est parvenue à le retrouver grâce à sa passion pour un jeu vidéo en ligne. C'est le site spécialisé Massively qui a révélé l'affaire, à la fin de l'année 2009. Les autorités de Kokomo, dans l'Indiana, étaient à la recherche d'Alfred Hightower pour trafic présumé de marijuana lorsqu'elle a appris au cours de l'enquête qu'il s'était enfui au Canada. Les enquêteurs ont interrogé ses relations et ont appris que le jeune homme était un passionné du jeu de rôle massivement multijoueur "World of Warcraft". "J'ai continué l'enquête et un jour j'ai eu l'information que ce type était un adepte régulier d'un populaire jeu de guerre en ligne", raconte à l'Agence France Presse le shérif adjoint, Matt Roberson. La police a obtenu une procuration pour que la compagnie éditrice du jeu, Blizzard Entertainment, lui soumette les données d'accès du fugitif au jeu en ligne, y compris son adresse IP, nécessaire à tout ordinateur pour se connecter sur Internet. "Grâce à l'adresse IP, j'ai pu le localiser à Ottawa au Canada", souligne M. Roberson. PLUSIEURS AFFAIRES RÉSOLUES GRÂCE À L'ADRESSE IP Alfred Hightower a été arrêté par la police canadienne et renvoyé aux Etats-Unis où il devait se présenter au tribunal cette semaine à Kokomo. S'il est reconnu coupable, il risque jusqu'à dix ans de prison. La police américaine a résolu récemment plusieurs affaires en suivant les traces d'une adresse IP ou le signal d'un téléphone cellulaire. Au mois de décembre, la police new-yorkaise a mis la main sur un stock d'objets électroniques volés après qu'"un petit garçon, dont la console Xbox avait été volée, s'est aperçu en ligne que quelqu'un jouait avec son système et l'a dit à ses parents", a par exemple rapporté le New York Post. Dans le Massachusetts l'année dernière, un officier de police a pour sa part retrouvé, en déchiffrant le signal d'un téléphone cellulaire, une fillette qui avait disparu avec sa grand-mère.
Un fugitif trahi par sa passion pour les jeux vidéo en ligne
06/01/2010
Recherché par la police américaine, un traficant de drogue présumé a été retrouvé, grâce à l'adresse IP qu'il utilisait en s'adonnant à un jeu en ligne.
https://www.lemonde.fr/technologies/article/2010/01/06/un-fugitif-trahi-par-sa-passion-pour-les-jeux-video-en-ligne_1288241_651865.html
technologies
Rire était une seconde nature pour l'auteur de bandes dessinées Tibet. Jusqu'au tragique : il est mort accidentellement, samedi 2 janvier, devant une émission de télévision comique, dans sa maison de Roquebrune-sur-Argens (Var). Son biographe, l'écrivain et critique de BD Patrick Gaumer, avait du reste donné pour titre à l'ouvrage qu'il a consacré au créateur de Chick Bill et de Ric Hochet (éd. Le Lombard) La Fureur de rire. Mais il ne faut pas s'y tromper : le rire de Tibet servait aussi à masquer d'autres facettes, plus sombres. Survivant des derniers grands auteurs de la BD classique franco-belge dont il était le cadet, Tibet (de son vrai nom Gilbert Gascard), est né à Marseille le 29 octobre 1931. Sa famille s'installe à Bruxelles alors qu'il est encore enfant. Son père, joueur de l'Olympique de Marseille, s'en va. Sa mère, en proie à des phobies, a du mal à s'occuper de ses enfants. Ecolier, Tibet s'ennuie au collège. Il dessine, va beaucoup au cinéma - dont il raffole - avant de s'adresser aux studios bruxellois de Walt Disney et de collaborer à Mickey Magazine. Il y rencontre André-Paul Duchâteau, un jeune romancier qui devient son ami et plus tard le coauteur de Ric Hochet. Ses dessins animaliers des premières aventures de Chick Bill - doté d'une crinière rousse de lionceau, escorté d'un shérif au visage de taureau, Dog Bull, et d'un jeune Indien à tête de caniche -, puis des dessins très "Série noire" parus dans Heroïc-Albums le font remarquer par Raymond Leblanc, patron des éditions du Lombard et du journal Tintin lancé en 1946 sous la direction d'Hergé. Mais le "père" de Tintin estime les dessins de Tibet "infantiles". Cela n'empêche pas Tibet d'entrer à Tintin comme maquettiste et de publier dans un autre titre de Raymond Leblanc, Junior. Il a alors 16 ans. Progressivement, Tibet, sur les conseils d'Hergé, humanise les traits de ses personnages, qui évoluent dans un Far West parodique mélangeant ce que Tibet aimait lorsqu'il était enfant (Gary Cooper, Laurel et Hardy, les Marx Brothers), et truffé de burlesque et de jeux de mots. Ceux-ci feront de Kid Ordinn, balourd et naïf, un héros équivalent à Chick Bill. Dès 1953, ce western détourné fait partie des séries phares de Tintin. Avec Duchâteau, Tibet crée deux ans plus tard Ric Hochet (nom inventé aussi par Tibet), reporter au journal La Rafale, mais aussi détective. Ses premières aventures s'inspirent de faits divers des années 1950-1960 : enlèvement d'enfant, contrebande, débuts de la télévision. Le succès venant - les soixante-seize aventures parues de Ric Hochet représentent quinze millions d'albums vendus, soit le double des ventes de Chick Bill -, Tibet dessine dans Tintin pour René Goscinny et Greg, crée la série Globule le Martien et exerce ses talents de caricaturiste avec sa "Tibetière", rubrique dans laquelle il croque vedettes de cinéma, de la BD ou du sport. Il a son style, entre celui de Spirou et de Tintin, et s'il s'inscrit dans la "ligne claire" d'Hergé, il donne à son trait une touche personnelle, reconnaissable. Tibet s'amuse. Et il a beau être lié aux éditions du Lombard et à Tintin (sa première infidélité, une BD pour Glénat, il ne la commettra qu'en 2006 !), il fait la fête avec les auteurs de Spirou, le rival de Tintin, et notamment ses grands amis Franquin (Spirou, Lagaffe), Roba (Boule et Bill) ou Peyo (Johan et Pirlouit, Les Schtroumpfs). "Sa bande de copains, c'était très important pour lui ; il n'y mettait pas de frontières de journaux, de styles, de générations, précise son biographe Patrick Gaumer. Il était ami avec Uderzo comme avec Ptiluc ." Ce goût de la fête n'empêche pas une productivité incroyable : Tibet est capable de réaliser une planche de BD par jour et de publier une nouvelle aventure de Ric Hochet tous les dix mois. Une soixante-dix-septième aventure de Ric Hochet doit d'ailleurs être publiée lors du Salon du livre de Paris, en mars, tandis qu'un soixante-dixième Chick Bill doit paraître mi-janvier. Mais cette hyperactivité et les nombreuses récompenses, prix et médailles reçus par Tibet cachent aussi des blessures. Ayant très peu connu son père, choqué par le drame d'une mère psychologiquement fragile, cet auteur à la sensibilité exacerbée avait raconté il y a trois ans ses souvenirs de jeunesse dans Qui fait peur à maman ? (éd. L'Esprit des péninsules). Un autoportrait poignant de ce rieur obligé, dont le chanteur Salvatore Adamo, son ami et préfacier, écrit qu'il "fait fondre d'affection pour ce gosse qui joue à être heureux". Yves-Marie Labé
Tibet, auteur de bandes dessinées
06/01/2010
Il est mort accidentellement, samedi 2 janvier, devant une émission de télévision comique, dans sa maison de Roquebrune-sur-Argens (Var).
https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2010/01/06/tibet-auteur-de-bandes-dessinees_1288123_3382.html
disparitions
La réalisatrice Jane Campion au 62e Festival du film de Cannes, le 15 mai 2009. REUTERS/JEAN-PAUL PELISSIER Ses héroïnes fétiches sont des femmes déterminées à se libérer des carcans. Jane Campion traîne une réputation d'impertinence. Elle exalta l'incandescence insoumise de sa compatriote Janet Frame, écrivaine prétendue schizophrène, internée dans un asile psychiatrique, disgracieuse rouquine aux pulsions troubles, dont son film Un ange à ma table immortalisa la poésie sauvage et la crinière en boule de feu. Mais aucune exubérance chez la cinéaste qui présente à Paris son nouvel opus, Bright Star. Rien d'effronté ni d'insolent dans l'apparence de cette grande bringue de 55 ans, sévère, aux cheveux gris que l'on imagine volontiers en robe à crinoline, comme Holly Hunter dans cet autre film, qui lui valut la gloire, La Leçon de piano. Bascule-t-on dans la caricature en la dépeignant ainsi, portraitiste de marginales, de fortes têtes, d'excentriques en mal de libération ? "C'est très difficile de se définir, avance-t-elle prudemment. La façon dont on se voit est souvent très différente de ce que l'on est vraiment. Mais j'adore l'idée, fût-elle illusoire, que je suis le type de femme que vous avez cernée !" Seule femme à avoir glané une Palme d'or au Festival de Cannes (elle a réalisé l'exploit d'être primée une première fois en 1986 pour son court métrage Peel, une seconde en 1993 pour La Leçon de piano), Jane Campion est la fille d'un metteur en scène de théâtre et d'une comédienne entièrement voués à Shakespeare. REBELLE ENFANT DE LA BALLE Formés en Angleterre, ses parents créèrent une compagnie pour jouer les pièces du grand dramaturge à travers la Nouvelle-Zélande. "Shakespeare a remplacé la Bible", se souvient-elle, reconnaissante d'une éducation affectueuse et non rigide. Jane a connu la campagne quand, fauchés, ses géniteurs furent contraints à se mettre à l'agriculture. Trouvant le jeu des adeptes des planches "trop artificiel", elle a rejeté l'héritage théâtral, mais a adopté le goût d'une littérature anglo-saxonne romantique, impulsive. Avec une prédilection pour les plumes féminines insurgées : Emily Brontë, Emily Dickinson, Flannery O'Connor, Virginia Woolf. "Mes films sont des réactions à l'obsession de la société pour la normalité, sa propension à exclure les déviants." On dit que, gamine, attirée par les dérèglements, elle lâchait des "fuck !" à tout bout de champ et s'habillait différemment des autres. Elle se souvient plutôt d'une enfance hantée par le souci de la normalité, la crainte d'être incomprise. Ses études la portent vers l'anthropologie, l'exploration du divorce entre la logique et la mythologie. "L'homme n'est pas un être de raison, il est gouverné par autre chose !" Elle vient à Londres se former à la peinture, caresse l'idée d'être actrice (mais se trouve "trop mauvaise"), se lance dans la vidéo, le cinéma super-8, se toque de Luis Buñuel (sa mère l'a traînée très jeune voir Belle de jour). "Si Jane n'avait rien fait, je pense qu'elle aurait pu devenir une grande criminelle", aurait lâché à Vanity Fair sa tolérante maman, Edith Campion, à qui Jane a confié un rôle de prof au pied bot dans Un ange à ma table. Une réflexion tempérée par Anne, la soeur aînée : "Maman était toujours dans l'extrême ! Mais Jane a toujours eu une énergie incroyable." Jane acquiesce : "Ma mère disait que, quand je n'étais pas occupée, c'était que je tramais quelque chose ! Cela l'irritait, et cette suspicion me contrariait. Avec l'âge, j'ai appris à me relaxer !" INTERPRÉTER L'INSOLITE, REPOUSSER LES FRONTIÈRES Développer un imaginaire insolite, s'évader des sentiers battus et des corsets sociaux, explorer les états mentaux les moins consensuels, repousser la frontière qui sépare le normal de l'anormal : voilà ce qui motive Jane Campion. A Girl's Own Story traite de l'inceste ; After Hours, des abus sexuels dont sont victimes les femmes au travail ; Sweetie dresse les portraits d'une punkette obèse, à la sensualité vorace, et de sa soeur, anorexique frigide aux obsessions morbides. La Leçon de piano est l'histoire d'une sexualité réprimée dans un univers victorien ; Portrait de femme (d'après Henry James), celle d'une jeune femme de la bonne société dont l'appétit de passion est muselé. Holy Smoke dépeint une jeune fille qui, de retour d'un voyage en Inde, tombe sous le charme pervers d'un gourou de pacotille (Jane Campion suivit elle aussi des séances de méditation Vipashana et pratique le yoga). In the Cut est un polar ténébreux dans lequel une femme écrivain se découvre des pulsions explosives avec un policier. "A 25 ans, dit Jane Campion, j'ai réalisé ce qu'était le subconscient. L'impuissance sexuelle et l'impuissance créatrice sont du même ordre. Ce sont deux domaines où la performance est requise." On retrouve cette obligation de la femme à contenir ses désirs dans son nouveau film, Bright Star, histoire de la passion vécue entre Fanny Brawne et le poète John Keats. Passion folle, et non consommée. "C'est une histoire d'innocence et de pureté", dit-elle, rappelant que la frustration des deux amants s'explique par le fait qu'ils vécurent à une époque où il était difficile de passer à l'acte, et suggérant avec force que si la chasteté qui leur fut imposée a attisé leur douleur, elle les a aidés à rester "éternellement jeunes", forcés "à assumer une histoire d'amour brève, condamnée, sans sexe, l'épreuve d'une séparation annoncée". Keats est mort de tuberculose à 25 ans. UNE FEMME DU RÊVE Jane Campion s'est inspirée de sa fille Alice pour le personnage de Fanny Brawne. "Elle a été ma muse. Elle a 13 ans, est passionnée, a la langue bien pendue." Ce qui intrigue et motive la cinéaste est que Fanny trouve un équilibre entre les effusions et la réserve. Ce qui l'inspire, c'est son doute. "Existe-t-il une autre vie que celle-ci ? Vais-je me réveiller et découvrir que tout ceci n'était qu'un rêve ?", disait la jeune fille. Jane Campion est femme du rêve, de la folie intérieure. On se souvient du fantasme d'Isabel Archer, l'héroïne de Portrait de femme incarnée par Nicole Kidman : être déshabillée par ses deux prétendants, livrée à des mains d'hommes, comme un corps à désarticuler pour le consommer par morceaux. "Quand j'avais 18 ans, les vieux rampaient devant moi, et se refuser aux hommes vous fait traiter de frigide. Je suis un cas désespéré", sourit-elle. Portrait de femme débutait par une série de baisers qui choquèrent. Dans Bright Star, le baiser est le seul acte physique entre les héros. Jane Campion dit se souvenir encore du plaisir qu'elle ressentait à regarder ses parents s'embrasser. "Le baiser est la première déclaration, il scelle une union." Elle est de celles pour qui la bouche est une partie du corps plus privée, plus intime, plus personnelle que le sexe lui-même. "Les prostituées n'embrassent pas. Il y a là quelque chose de sacré. Moi, les baisers... j'adore !" Jean-Luc Douin et Jean-Luc Douin
Jane Campion, héroïne complexe
06/01/2010
La réalisatrice néo-zélandaise n'en finit pas d'explorer la sensibilité féminine, loin des sentiers battus. Elle revient sur les écrans avec l'histoire d'un amour platonique dans l'Angleterre du début du XIXe siècle.
https://www.lemonde.fr/cinema/article/2010/01/06/jane-campion-heroine-complexe_1288112_3476.html
cinema
Une page vient de se tourner dans l'histoire de Guantanamo. Le 15 décembre, l'administration Obama a annoncé qu'elle allait acquérir une prison dans l'Illinois, afin d'y transférer les détenus qui ne seront pas relâchés et de juger ceux qui doivent être traduits devant des tribunaux militaires. Une page s'est tournée, mais une énigme demeure. Par quel angoissant mécanisme une grande démocratie comme les Etats-Unis a-t-elle pu, sous l'administration Bush, autoriser l'utilisation de "nouvelles techniques d'interrogatoires" ouvrant la porte à des actes de torture ? Comment, en toute légalité et sous couvert de patriotisme, des interrogateurs, souvent très jeunes, ont-ils pu sombrer dans la barbarie ? Et qu'est-il arrivé à "l'esprit d'Abraham Lincoln", qui avait interdit le recours à la cruauté, "même au service de la raison militaire" ? Telles sont les questions que cherche à résoudre Philippe Sands dans Tortures made in USA. Talentueux juriste international franco-britannique, professeur à l'University College de Londres après avoir enseigné à la faculté de droit de l'université de New York, Philippe Sands a notamment travaillé sur les procès de Pinochet et de Charles Taylor. Il mène ici une enquête haletante - son livre se lit comme un thriller - sur les interrogatoires secrets de Guantanamo et les aspects juridiques de la "guerre mondiale contre la terreur". Recoupant méthodiquement chronologie et témoignages, l'auteur nous livre le récit minutieux de ses entretiens avec des militaires, psychiatres, membres du FBI... et surtout juristes liés à cette affaire. Le tout alterne avec des extraits du journal d'interrogatoire du détenu 063 (c'est-à-dire Mohamed Al-Qahtani), évoquant sévices et humiliations de toutes sortes. Pas à pas, Philippe Sands montre comment cette "politique de violence" voulue par les plus hauts échelons de l'administration Bush a été validée par des juristes soucieux de lui donner "l'apparence de la légalité". Et comment ces mêmes juristes - dont l'ancien ministre de la justice Alberto Gonzalez -, tous diplômés des plus prestigieuses "law schools" (facultés de droit) américaines, ont intentionnellement cherché à se débarrasser des protections instaurées par les conventions de Genève. Il analyse enfin cette "complicité d'actes de torture" et rapproche cette situation du "procès des juges" de Nuremberg, l'une des rares jurisprudences éclairantes en la matière. Une passionnante et effrayante démonstration. TORTURES MADE IN USA de Philippe Sands. Music & Entertainment Books, 352 p., 21 €. Florence Noiville
"""Tortures made in USA"", de Philippe Sands : après Guantanamo"
06/01/2010
L'auteur mène une enquête haletante - son livre se lit comme un thriller - sur les interrogatoires secrets de Guantanamo et les aspects juridiques de la "guerre mondiale contre la terreur".
https://www.lemonde.fr/livres/article/2010/01/06/tortures-made-in-usa-de-philippe-sands_1288128_3260.html
livres
Ne vous fiez ni à la plastique parfaite des modèles ni à l'esthétique des photos en noir et blanc. Ces clichés ne sont pas tirés de la dernière leçon de séduction de la marque Aubade mais bien du nouveau calendrier des volleyeuses du RC Cannes, sorte de réponse gracieuse à son équivalent musculeux réalisé par les rugbymen du Stade français. Pour la troisième année d'affilée, treize joueuses du club champion de France en titre ont donc posé en lingerie, accompagnées... d'un ballon de volley. Professionnelles jusqu'au bout des cils, les belles smashent, réceptionnent et prennent la pause devant l'objectif du photographe Pascal Chipaux. Les séances de prises de vue ont eu lieu sur la plage de la Croisette. Espérons que les championnes, actuellement en tête de la Ligue A (le championnat de France de volley féminin) et de leur poule en Coupe d'Europe, n'auront pas pris froid. Calendrier du RC Cannes en vente (12 euros) sur le site Internet du club : Rccannes.org. Yann Sternis
Le volley en 12 leçons de charme
06/01/2010
Le nouveau calendrier des volleyeuses du RC Cannes est une sorte de réponse gracieuse à son équivalent musculeux réalisé par les rugbymen du Stade français.
https://www.lemonde.fr/vous/article/2010/01/06/le-volley-en-12-lecons-de-charme_1288122_3238.html
vous
Situé dans le quartier de la Meinau, cet entrepôt comprend deux salles : celle des costumes et accessoires (220 m2), entièrement détruite, et celle des décors (1 045 m2), qui a été sauvée. Selon la direction du TNS, l'incendie pourrait avoir été provoqué par un pétard du réveillon. La police scientifique a été saisie. Les costumes remontaient jusqu'au début des années 1970. Il y avait aussi des pièces d'époque (fin XVIIIe et début XIXe siècle) achetées par le TNS et des dons de compagnies. Les costumes des créations de Stéphane Braunschweig, qui a dirigé le TNS de 2000 à 2008, ont été sauvés : ils venaient d'être transférés au Théâtre de la Colline, dont Braunschweig a pris la direction. Brigitte Salino
Le feu détruit le dépôt de costumes du Théâtre national de Strasbourg
06/01/2010
Plus de 3 000 costumes ont brûlé dans l'incendie de l'entrepôt de stockage des costumes et décors du Théâtre national de Strasbourg (TNS), qui s'est déclaré dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier.
https://www.lemonde.fr/culture/article/2010/01/06/le-feu-detruit-le-depot-de-costumes-du-theatre-national-de-strasbourg_1288117_3246.html
culture
Alors, philosophe pour classes terminales ? C'est la fâcheuse réputation qui poursuit Camus depuis, précisément, l'anathème jeté par Sartre et les sartriens. Mais je ne la pense pas, pour autant, fondée... Car c'est une chose de dire qu'il n'a pas la philosophie de sa politique et que c'est Sartre qui, paradoxalement, disposait peut-être de cette philosophie. Mais c'en est une autre de dire qu'il n'a pas de philosophie du tout ; et je trouve proprement consternante, chez tant et tant d'ignorants qui n'ont aucune espèce d'idée de ce que philosophie veut dire, la répétition pavlovienne de la scie - sonnant comme un supplice éternel, une dégradation posthume, une volonté d'humilier que la mort même n'a pas lassée : "Philosophe pour classes terminales ! Philosophe pour classes terminales !" Camus est philosophe de formation, déjà. S'il n'est pas agrégé, s'il n'a pas, à Alger, passé la fameuse agrégation qui aurait peut-être tenu en respect les messieurs de la rue de Condé, c'est parce que, rongé par la tuberculose, il n'a pu obtenir le certificat de bonne santé que la République, à l'époque, exigeait de ses futurs professeurs. Et quant aux connaissances "de seconde main", quant à la "superficialité" supposée de ses lectures, la plus élémentaire des honnêtetés oblige à dire, quand même, deux choses. Primo : ce n'est pas plus vrai de lui que de Sartre, dont le moins que l'on puisse dire est qu'il se pose là, lui aussi, dans le genre lecteur pirate, parfois pillard, survolant les textes, les arraisonnant, y prélevant les armes dont il avait besoin, et elles seulement, dans sa guerre de longue durée contre l'injustice, l'oppression, le Mal - un certain Heidegger ne le lui a pas envoyé dire le jour où il comprit, en 1946, l'usage pour le moins cavalier qu'il était en train de faire de sa Lettre sur l'humanisme... Et puis, secundo, une lecture, même cursive, de ses carnets, de ses notes, de telle lettre à Francine, ou à Brisville, ou à Claude de Fréminville, demandant l'envoi en urgence, à Lourmarin ou ailleurs, d'une édition de Hegel, ou de Spinoza, montre qu'il n'avait pas moins qu'un autre le souci d'en venir, toujours, aux textes mêmes. On peut, encore une fois, discuter sa philosophie. On peut trouver pour le moins rapide, dans L'Homme révolté par exemple, le raccourci qui lui fait voir, dans les jeunes inventeurs russes du "terrorisme individuel", les "frères des lycéens tragiques de Lautréamont" s'emparant de "la pensée allemande" pour en "incarner, dans le sang, les conséquences". Et on peut observer, enfin, qu'il ne fut pas le dernier à confier, par exemple à Servir, en 1945 : "Je ne suis pas philosophe ; je ne crois pas assez à la raison pour croire à un système." J'ai la conviction que, philosophe, il l'est ni plus ni moins, justement, et de la même façon, que Sartre. D'ailleurs, soyons précis. Un philosophe c'est quelqu'un qui - définition minimale - fabrique, usine, agence des concepts. Or on ne peut pas refuser ce souci à Camus. On ne peut lui dénier ni ce talent ni cette technicité. Et j'en prendrai un seul exemple : celui de cet "historisme" dont il fait le procès dans L'Homme révolté, puis dans Défense de "L'Homme révolté" et, de-ci de-là, dans sa réponse à Francis Jeanson. Qu'est-ce que "l'historisme" ? C'est l'état d'esprit, dit-il, de celui qui dit oui à l'Histoire. Ou mieux : c'est l'attitude de cette catégorie très particulière d'esclaves qui voient dans l'Histoire leur maître, la figure même de l'Absolu et de la Loi. Ou mieux encore : c'est la métaphysique, implicite ou explicite, de qui se résout à un monde où les "repères" deviennent des "buts" ; où on remplace l'"au-delà" par le "plus tard" ; et où les valeurs ne valent - c'est toujours Camus qui parle - que lorsqu'elles ont triomphé. Jean Daniel, dans son Avec Camus, raconte la colère de son ami un jour où il lui avait, lui, Jean Daniel, fait valoir que l'indépendance de l'Algérie était inéluctable. Quoi, avait protesté Camus, vous dites "inéluctable" ? Comment ce mot, inéluctable, peut-il même franchir les lèvres d'un journaliste, ou d'un intellectuel, épris de vérité ? Et la tâche de la pensée ne commence-t-elle pas, précisément, avec l'effort pour opposer à la prétendue inéluctabilité des choses la sainte liberté des hommes ? Que cette protestation témoigne aussi, hélas, de son défaut de sens du Tragique et de la bévue qui, en la circonstance, en fut le corrélat, c'est évident. Que Camus se trompe quand, dans d'autres textes de la même eau, il attribue au judéo-christianisme cette vision d'une Histoire imposant ses inéluctables décrets, j'en suis le premier convaincu. Et que cette condamnation de l'historisme ne soit pas toujours raccord avec sa propre métaphysique des noces de l'homme et de la terre, c'est encore vrai - et c'est sans doute même la contradiction majeure qui traverse et déchire son oeuvre. Mais qu'on ait affaire, là, à un concept ne me semble pas douteux. Et franchement... est-il tellement moins bien formé, ce concept, que celui d'"historicisme" dans le fameux Qu'est-ce qu'un collaborateur où Sartre oublie juste d'étendre au stalinisme cette manie de collaborer avec l'Histoire qu'il pointe et décrit admirablement ? Est-il moins puissant, opérateur de moins de vérité, que ce concept de "dictature de l'Histoire" où Levinas, au même moment lui aussi, voit le premier et le dernier mot du totalitarisme - mais sans en tirer les mêmes conséquences pratiques, les mêmes maximes, que Camus ? Et l'usage, enfin, qu'il fait de Heidegger pour, dans Le Mythe de Sisyphe, tenter de sortir de la contradiction (constitutive de son concept d'"historisme") qui le fait résister au diktat de l'Histoire mais consentir à celui de la Nature, est-il tellement moins instruit que celui de la plupart de ses contemporains ? Un philosophe c'est quelqu'un qui - autre définition minimale - opère des gestes philosophiques. Or on ne peut pas dénier, là non plus, ce goût à Camus. Ni, davantage, le pouvoir, le savoir-faire, lui permettant de mettre ce goût en oeuvre. Et je n'en prendrai, de nouveau, qu'un exemple : le travail qu'il opère, du Mythe à La Chute, sur la figure de Nietzsche. Quel est ce travail ? C'est le travail qui part d'une fascination pour l'oeuvre et pour le nom ; qui commence, par exemple, à Turin, via Carlo Alberto, où, le 24 novembre 1954, il se rend en pèlerinage et se remémore, le coeur serré, la visite d'Overbeck à son ami "fou de délire" et "se jetant dans ses bras en pleurant" ; et c'est le travail qui, alors, consiste à reconstruire un Nietzsche blanchi de sa folie (car ramené à la mesure grecque), rectifié de sa cruauté (car partant de la fidélité à la terre pour conclure qu'il ne faut pas ajouter aux injustices de la Nature celles que fabrique la perversité des hommes), positivé (cf. le "bon nihilisme" dont il dit, dans la lettre à Francis Ponge du 23 janvier 1943, qu'il est ce qui viendra "après l'Absurde" et "au-delà" de lui) ou encore mis en pratique (cf. cet "amor fati mis en mouvement" qui est la grande leçon des notes du cahier 8 sur la dernière visite à Turin). On peut, de nouveau, discuter ce travail sur le nom de Nietzsche. On peut - et c'est mon cas - trouver qu'il participe de la tentation païenne qui apparaît dans Noces et reste une constante de l'oeuvre. Techniquement parlant, ce n'est pas un travail moins bien mené que le travail, à nouveau, de Sartre forgeant à son propre usage, du temps de La Nausée, un nietzschéisme synonyme d'individualisme, de romantisme, de solitude hautaine. Ni que le geste de Bataille et de ses amis du Collège de sociologie quand, à l'époque de Contre-attaque et d'Acéphale, ils proposent une Réparation à Nietzsche censée l'arracher aux nazis - mais non sans prendre le risque, parfois, d'un périlleux bord à bord avec eux. On aimerait, là encore, éviter le ton défensif de la "réparation à Camus" : mais le préjugé est si profondément ancré, le cliché si vivant, l'opprobre si durable, qu'on ne résiste pas à la tentation de faire observer que, dans l'auberge espagnole qu'est, dans la seconde moitié du XXe siècle, le nom de Nietzsche, le ragoût camusien n'a pas moins bonne allure, ni saveur, que les autres. Ce qui est vrai, en revanche, c'est que Camus est, de son propre aveu, un philosophe d'un genre particulier. C'est un philosophe qui, déjà, se moque des philosophes quand ils cèdent à l'académisme, la pompe, l'obscurité (cf., dans la nouvelle édition, en Pléiade, des Œuvres complètes, cette pièce inédite, signée du pseudonyme d'Antoine Bailly et datant, vraisemblablement, de 1947, qui s'intitule L'Impromptu des philosophes et qui consiste en un long dialogue moliéresque et, au demeurant, drôlissime entre Monsieur Vigne et Monsieur Néant). C'est un philosophe qui, ensuite, considère depuis le tout premier jour, c'est-à-dire depuis sa collaboration à Alger républicain, que le journalisme est un genre philosophique à part entière (il ne l'exprime pas en propres termes - mais que dit-il d'autre quand, dans Combat du 8 septembre 1944, il propose la formule de "journalisme critique" ? Et quand, huit jours plus tôt, le 1er septembre, il qualifie le journaliste "critique" d'"historien au jour le jour" dont "le premier souci doit être de vérité" ?). C'est un philosophe qui fait du théâtre et qui, dans "cette histoire de grandeur racontée par deux corps" où tient, selon lui, l'essence de ce théâtre, voit une autre manière de poursuivre la même aventure de pensée (aurait-il fait du théâtre, en aurait-il écrit et mis en scène, sans la présence constante, en lui, et là aussi, de son cher Nietzsche ?). Et c'est un philosophe qui, non content d'écrire, enfin, des romans, voit dans l'écriture romanesque la voie royale, pour le coup, de la philosophie ("On ne pense que par image - si tu veux être philosophe écris des romans", dit-il, en 1936, dans le cahier 1 des Carnets ; puis, dans son article de 1938 sur La Nausée : "Un roman n'est jamais qu'une philosophie mise en images" - en sorte que, "dans un bon roman, toute la philosophie est passée dans les images" ; et puis, plus tard encore, dans le cahier 5 des Carnets ; je suis d'abord un "artiste" ; c'est l'artiste en moi qui philosophe ; et cela pour la simple raison que "je pense selon les mots et non selon les idées")... Un philosophe artiste. Un philosophe qui prend, à tous les râteliers, les armes dont il a besoin. Un philosophe qui, de surcroît, n'a jamais séparé sa vie de son aventure de pensée et a toujours joué, donc, le double jeu d'une vie écrite et de livres intensément vécus. Ce type de philosophe invente une attitude en même temps qu'il produit une oeuvre. Il est l'auteur d'un style avant que d'un système. Mais n'est-ce pas, selon ses chers Grecs, la définition même de la philosophie ? N'est-ce pas l'image la plus haute d'une discipline qui ne s'assigne, alors, d'autre but que de bien dire comment bien vivre et comment vivre selon le Bien ? Ce Camus-là, ce moraliste dont Sartre lui-même saluera, après sa mort, "l'humanisme têtu, étroit et pur, austère et sensuel", on l'aime comme un frère, un jeune frère - jeune à jamais depuis ce jour de janvier 1960 où la Facel Vega heurta, pour de bon, un platane qui n'était plus, tout à coup, un platane de papier. Energie et probité. Vérité et, quand il le faut, colère. Un autre maître. Un très jeune maître. Impossible, même et surtout quand on est sartrien, d'avoir raison contre Camus. A lire : "Albert Camus. La révolte et la liberté". Hors-série du "Monde", 124 pages, 6,50 €. En vente en kiosque.
"Bernard Henri-Lévy : ""Albert Camus, philosophe artiste"""
06/01/2010
Célébré comme romancier, Albert Camus (1913-1960) ne cesse d'être contesté en tant que philosophe. Dans un extrait du portrait qu'il lui a consacré dans le hors-série du "Monde", "Albert Camus. La révolte et la liberté", Bernard-Henri Lévy revient sur les gestes philosophiques de Camus, mort en 1960 avec, dans sa serviette, le manuscrit inachevé du "Premier Homme" et un exemplaire du "Gai Savoir" de Nieztsche.
https://www.lemonde.fr/culture/article/2010/01/06/bernard-henri-levy-albert-camus-philosophe-artiste_1288110_3246.html
culture
Un policier égyptien a été tué par des tirs venant de la bande de Gaza alors qu'il se trouvait à la frontière entre l'Egypte et le territoire palestinien, ont annoncé, mercredi 6 janvier, la télévision publique et les services de sécurité égyptiens."mort d'un policier égyptien après des tirs de Palestiniens armés dans la zone frontalière" Un bandeau de la télévision a fait état de la . Un responsable des services de sécurité a confirmé le décès du policier âgé de 21 ans, précisant qu'il avait succombé à ses blessures à l'hôpital de la ville frontalière de Rafah. Une autre source de sécurité a affirmé que neuf policiers avaient, en outre, été légèrement blessés par les pierres lancées par des manifestants palestiniens sur les forces de l'ordre égyptiennes. Côté palestinien, deux personnes ont été blessées par des tirs de soldats égyptiens qui visaient des jeunes leur jetant des pierres par-dessus la frontière, ont indiqué des sources médicales et des témoins dans la bande de Gaza. Deux autres Palestiniens ont été blessés à Rafah dans des incidents avec des responsables des services de sécurité du Hamas qui cherchaient à disperser les manifestants lançant des pierres vers la partie égyptienne de la frontière. Ces incidents ont eu lieu à l'issue d'une manifestation à l'appel du mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, pour protester contre la construction par l'Egypte d'une barrière souterraine supposée mettre fin aux tunnels de contrebande qui passent sous la frontière. Des centaines de policiers égyptiens ont été envoyés en renfort à la frontière, ainsi que des ambulances et des camions de pompiers, pour éviter que la manifestation ne dégénère et que les Palestiniens, qui se trouvent côté palestinien de la "porte de Salaheddine", ne tentent un passage en force, selon les responsables de la sécurité égyptienne. La bande de Gaza est soumise à un strict blocus par Israël depuis la prise de pouvoir du Hamas dans ce territoire en juin 2007 aux dépens de l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas. Le terminal de Rafah, entre l'Egypte et Gaza, est le seul point de passage du territoire à ne pas être contrôlé par Israël.
Un policier égyptien tué par des tirs venant de Gaza
06/01/2010
Un policier égyptien a été tué par des tirs venant de la bande de Gaza alors qu'il se trouvait à la frontière entre l'Egypte et le territoire palestinien, ont annoncé, mercredi 6 janvier, la télévision publique et les services de sécurité égyptiens.
https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2010/01/06/un-policier-egyptien-tue-par-des-tirs-venant-de-gaza_1288252_3218.html
proche-orient
La Pelouse de Reuilly est vide. Il est 10 heures du matin, jeudi 31 décembre. Le chapiteau Pinder semble dégonflé comme un ballon abandonné. Une petite troupe de Chinois emmitouflés s'égrène dans la brume jusqu'à la toile du cirque Phénix. Cortège étonnant que celui de cette cinquantaine de jeunes gens appartenant à la troupe de cirque du Yunnan à l'affiche du spectacle Li Ya la fille de l'empereur. Débarqués à Paris début décembre, ils habitent dans un petit hôtel de Charenton-le-Pont (Val-de-Marne) : à partir du 15 janvier, ils partiront en tournée dans toute la France jusqu'à la fin du mois de mars. Déjà connue au Canada, en Australie et même au Mexique, c'est la première fois que cette troupe de haut vol, lestée d'un répertoire de numéros étourdissants, se balade dans l'Hexagone. Dans la cantine où s'empilent des sacs de riz, une table de ping-pong est prise d'assaut, des jeux de cartes fleurissent pendant que des jeunes filles brodent en attendant la séance d'échauffement. Un groupe d'artistes commence à éplucher les oignons pour le repas de midi : la cuisine est préparée à tour de rôle par les "circassiens". Les loges, débordantes de costumes somptueux, avec plumes, perles et pompons, racontent les multiples ethnies peuplant le Yunnan. Ici, une robe blanche originaire de l'ethnie Bai qui ne porte que du blanc ou du noir ; là, une jupe rouge brodée dans la tradition des Yi, qui adorent le Soleil... Plus loin, des coiffes en forme de lune, ourlées de plumes blanches pour symboliser la neige, ressemblent à des paysages. Rares sont les artistes de cirque qui arborent des chapeaux aussi encombrants pour effectuer leurs exploits. "Nous avons eu envie que les costumes, tous refaits pour notre passage en France, reflètent notre identité et notre région, la plus riche en ethnies de notre pays, raconte Ma Jie, directeur-adjoint de la compagnie. Lorsque Alain Pacherie, directeur de Phénix, a décidé de nous programmer, il était clair que notre originalité visuelle participait de notre succès." La troupe du Yunnan a été sélectionnée dans un choix de six compagnies triées parmi les 150 qui existent en Chine. Elle a été créée par l'Etat dans la ville de Kunming (6 millions d'habitants), en 1956. Subventionnée, elle réussit à travailler toute l'année dans la région, qui ne compte que trois cirques. "Au début, ce sont les pauvres qui intégraient le cirque sous l'organisation de l'Etat. Maintenant, c'est différent, raconte Ma Jie. On sort rarement de notre région, car la concurrence est trop forte. Les tournées à l'étranger sont très importantes pour nous. Particulièrement en ce moment, car nous changeons de statut. Jusqu'à présent, les artistes étaient fonctionnaires de l'Etat, demain lis travailleront dans une entreprise privatisée." A Paris, la troupe enchaîne deux, voire trois représentations certains jours, en particulier en fin de semaine. Autant dire que le salaire d'un artiste tournant autour de 2 000 à 4 000 yuans (environ 200 à 400 euros) - paye de base donnée par l'Etat correspondant à un salaire moyen -, dans le contexte chinois, devient plus confortable. Seuls deux acrobates se sont blessés : l'un s'est foulé le petit doigt, l'autre rompu le tendon d'Achille. Ce dernier est reparti en Chine pour rejoindre le reste de la compagnie, qui compte au total près de 110 artistes, dont une quarantaine d'enfants, pour la plupart entrés très jeunes à l'école de la troupe. L'une des deux jeunes filles de 14 ans présentes à Paris est entrée à 6 ans dans l'école : c'est sa mère qui l'a inscrite. Chaque année, de nombreux parents y présentent leurs enfants, maintenant ainsi un taux élevé de jeunes élèves. Passé la trentaine, les artistes ne peuvent généralement plus se produire dans leurs prouesses et endossent souvent le rôle d'entraîneurs. Un seul homme, âgé de 60 ans, assure les intermèdes clownesques. Selon les besoins de renouvellement, des auditions sont organisées tous les trois ans. "L'entraînement est très dur, environ six heures pas jour, sans compter les cours de danse et de musique, de maths aussi pour les plus jeunes, raconte Dong Gia, chargé de la coordination artistique, qui est entré à l'âge de 9 ans dans la compagnie. Il faut huit ans, en moyenne, pour atteindre un niveau professionnel, trois ans pour régler complètement un numéro." Dong Gia, 29 ans, est porteur dans le numéro de balançoire en haute voltige, clou du spectacle Li Ya, la fille de l'empereur. C'est lui et ses amis qui ont monté cette séquence et l'ont mise au point en la complexifiant toujours plus. Le cerceau en métal à travers lequel un acrobate se propulse comme une fusée à 10 mètres de hauteur et sur une distance de 13 mètres, pour être rattrapé sur sa trajectoire par Dong Gia, augmente le suspense. Le groupe a remporté deux médailles d'or, lors de concours, pour leur invention et leur performance. Alain Pacherie a baptisé avec justesse ce numéro d'exception "Le vol du phénix ". Si la tradition du cirque de Pékin demeure vivace en Chine, le public, en revanche, se tourne de plus en plus vers la télévision. Il est aussi moins chaleureux que le public français. Chaque soir, devant les applaudissements et les cris des spectateurs, à Paris, Ma Jie et ses amis sont ravis. Cirque Phénix. Pelouse de Reuilly, Paris 12e . Jusqu'au 10 janvier. Tél. : 0825-03-90-40. De 20 à 55 euros. Rosita Boisseau
La piste aux étoiles du Yunnan
06/01/2010
Une troupe de cirque originaire de Chine présente, à Paris, "Li Ya la fille de l'empereur". Une série de numéros étourdissants.
https://www.lemonde.fr/culture/article/2010/01/06/cirque-la-piste-aux-etoiles-du-yunnan_1288043_3246.html
culture
Un double tir de missile de drone américain a visé un camp d'entraînement taliban et tué une douzaine d'insurgés, mercredi 6 janvier, dans les instables zones tribales du nord-ouest du Pakistan. Le bombardement, qui a frappé le village de Sanzali, à 30 km à l'ouest de Miranshah, la principale ville du Waziristan du Nord, est le quatrième en une semaine dans ce district tribal, un des principaux bastions des talibans. Le Waziristan du Nord est un bastion des rebelles, notamment talibans, de leurs alliés d'Al-Qaida et de ceux du réseau Haqqani, auteur de nombreuses attaques contre les troupes étrangères en Afghanistan. Depuis l'arrivée au pouvoir du président Barack Obama, les Etats-Unis ont accru leurs frappes aériennes dans les zones tribales pakistanaises, suscitant de plus en plus de sentiments anti-américains au Pakistan. Islamabad condamne les frappes des drones américains sur son territoire, évaluées à environ 70 depuis août 2008, qui ont fait plus de 660 morts, dont le chef de guerre des talibans pakistanais, Baitullah Mehsud, le 5 août. Les Etats-Unis ne confirment pas ces frappes, mais ils sont les seuls à posséder de tels appareils offensifs dans la région.
Intensification des tirs de missiles sur le Pakistan
06/01/2010
Le bombardement, qui a frappé le village de Sanzali, à 30 km à l'ouest de Miranshah, la principale ville du Waziristan du Nord, est le quatrième en une semaine dans ce district tribal.
https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2010/01/06/intensification-des-tirs-de-missiles-sur-le-pakistan_1288233_3216.html
asie-pacifique
"Parfois une interview n'a qu'un seul enjeu véritable, écrit le journaliste Yves Bigot dans Plus célèbres que le Christ, volume 2 (Flammarion, 480 pages, 21,90 euros). Faire révéler, avouer ou nier, à une personnalité, un enjeu culturel le concernant, et que lui - ou elle - seul(e) peut confirmer ou infirmer. J. J. Cale s'appelle-t-il Jean-Jacques ? David Gilmour a-t-il couché avec Brigitte Bardot ? Keith Richards a-t-il réellement sniffé les cendres de son père ?" Ainsi, dans les années 1980, raconte le chroniqueur, "un petit contingent frenchie en déplacement, Antoine de Caunes, Jacky Jakubowicz et moi", se retrouve à Newcastle, au nord-est de l'Angleterre, pour un entretien avec la chanteuse du groupe Blondie, Debbie Harry, femme d'exception dans un rock encore machiste et icône d'Andy Warhol. La chanteuse revient sur sa vie new-yorkaise, sa beauté ("Plus de cinquante pour cent de (mon) succès") et décortique l'autodérision contenue dans Def, Dumb and Blonde. C'est bien joli, mais Bigot voudrait lui "faire cracher le morceau". Fin d'interview : "Quelle est la question qui vous exaspère le plus ? - Je n'en peux plus qu'on me demande si je veux des enfants. - J'en ai une autre énervante. Etes-vous une vraie blonde ?" La réponse fuse, naturelle, évidente, amusée. "Bien sûr que non !" Cinquante entretiens de ces personnages du rock ou apparenté - de John Lee Hooker à Linton Kwesi Johnson, de Johnny Cash à Tracy Chapman - nourrissent le tome 2 de Plus célèbres que le Christ, saga musicale ainsi contée par le journaliste Yves Bigot, devenu l'un des dirigeants d'Endemol France. Marianne Faithfull, la dessalée, qui, confuse et maladroite, renverse son thé brûlant sur une partie sensible de la personne du journaliste ; Donovan, l'angélique, Joan Baez, la (vraie) Madone, Tom Waits, le comédien ; Christa Päffgen, dite Nico, "la plus belle femme de sa génération", interrogée en 1985, trois ans avant sa mort, les traits creusés par la drogue. TROPÉZIEN DE NAISSANCE Yves Bigot commente avec concision ces entretiens obtenus dans les coulisses de salles de concerts, des hôtels, pour Europe 1, Rolling Stone, Libération ou France Inter, au fil d'un parcours professionnel allant de direction de labels de disques à celle des programmes de France 2. Tropézien de naissance, Bigot a le sens du détail qui tue. Il cite en exergue la phrase de John Lennon qui donne son titre au livre : "Désormais, les Beatles sont plus célèbres que le Christ", précisant qu'il l'a déclaré "le 4 mars 1966, à la journaliste Maureen Cleave, du London Evening Standard, sa maîtresse". Véronique Mortaigne
Debbie Harry était-elle blonde ?... et autres questions sur le rock
06/01/2010
Cinquante entretiens de personnages du rock ou apparenté - de John Lee Hooker à Linton Kwesi Johnson, de Johnny Cash à Tracy Chapman - nourrissent le tome 2 de "Plus célèbres que le Christ", saga musicale ainsi contée par le journaliste Yves Bigot.
https://www.lemonde.fr/culture/article/2010/01/06/debbie-harry-etait-elle-blonde-et-autres-questions-sur-le-rock_1288116_3246.html
culture
Une exposition à Bâle, au Musée Tinguely, rappelle les liens qui unissaient cet artiste suisse à son homologue américain Robert Rauschenberg (1925-2008). Jean Tinguely (1925-1991), connu pour ses machines animées, de bric et de broc, était un Bâlois qui a beaucoup travaillé à Paris. Et c'est dans son atelier de Montparnasse que le Texan Rauschenberg venait tirer à la carabine sur les tableaux conçus par la compagne de Tinguely, Niki de Saint Phalle, où du plâtre recouvrait des poches de couleur que transperçaient les balles. Un de ces assemblages prouve que l'Américain pratiquait joliment le tir groupé, logeant six pruneaux dans un broc émaillé cohabitant avec un balai de paille ou une botte en caoutchouc. L'exposition montre cela, oeuvres communes, travaux de collaboration, signes d'une amitié réelle. Elle raconte aussi, à travers des images d'archives, une aventure commune commencée en 1960, au moment où Tinguely débarque à Manhattan. Il y réalise L'Hommage à New York, machine complètement folle, sculpture vibrionnante, agrémentée de pétards et de feux d'artifice, conçue pour s'autodétruire dans le jardin du Musée d'art moderne de New York. Comme cadeau de bienvenue, Rauschenberg imagine sa propre mécanique loufoque : un boîtier électrique au sommet duquel tressautent deux ressorts en spirale qui expédient des pièces de monnaie. Un film témoigne que le jeu plut aux New-Yorkais, et que l'anglais de Tinguely était aussi composite que ses sculptures. La longue complicité entre les deux artistes rappelle qu'on rigolait bien dans les années 1960 : en juin 1961, avec l'artiste américain Jasper Johns et Niki de Saint Phalle, ils rendent hommage au musicien David Tudor qui joue à l'ambassade américaine de Paris les Variations II de John Cage. Grosse déconnade : Rauschenberg peint en public, alors qu'un tireur d'élite (choisi pour, dit l'excellent catalogue, des raisons de sécurité) mitraille consciencieusement un tableau de Saint Phalle pendant que Tudor joue du piano. L'année suivante, rebelote avec The Construction of Boston, un spectacle à peine moins délirant, du chorégraphe Merce Cunningham et donné dans un théâtre "off-Broadway". Cette camaraderie - qui culmine avec "Dylaby", une exposition en forme de labyrinthe ou de train fantôme organisée en 1962 au Stedelijk Museum d'Amsterdam, avec les artistes français "réalistes" Martial Raysse ou Daniel Spoerri - ne s'éteindra qu'au décès de Tinguely, en 1991. Et encore : dans une seconde partie, le musée Tinguely dévoile un pan méconnu de l'oeuvre de Robert Rauschenberg, les "Gluts". Réalisés entre 1985 et 1996, ce sont des "combine-paintings", assemblages d'objets qui n'utilisent plus la peinture : des bas-reliefs d'éléments récupérés dans des casses automobiles ou des brocantes, dans lesquels la couleur est donnée par la teinte d'une carrosserie ou d'un panneau publicitaire. Mélange magistral, dans lequel souffle encore l'esprit du bidouilleur de génie qu'était Tinguely. "Robert Rauschenberg - Jean Tinguely. Collaborations". Musée Tinguely, Paul Sacher-Anlage, 2. CH-4002 Bâle. Tél. : 00-41-61- 681- 93-20. Jusqu'au 17 janvier. Catalogue en anglais et allemand, éd. Bielefeld, 256 p., 58 francs suisses. Harry Bellet
Robert Rauschenberg et Jean Tinguely, amis dans la vie et dans l'atelier
06/01/2010
A Bâle, une exposition présente les oeuvres communes et délirantes des deux artistes.
https://www.lemonde.fr/culture/article/2010/01/06/robert-rauschenberg-et-jean-tinguely-amis-dans-la-vie-et-dans-l-atelier_1288115_3246.html
culture
Complice du philosophe Paul Virilio, qui le définit comme un "utopiste du territoire", architecte qui s'est fait connaître par ses théories sur la "fonction oblique", Claude Parent revient sur le devant de la scène, à la Cité de l'architecture, à Paris, présenté par un de ses anciens et célèbres élèves : Jean Nouvel. Pour EDF, il fut longtemps le conseiller artistique du programme "architecture du nucléaire" ("Claude Parent, l'oeuvre construite, l'oeuvre graphique", du 20 janvier au 2 mai). Il sera suivi, toujours à la Cité de l'architecture, du 10 février au 10 mai, par un véritable oublié, Jacques Androuet du Cerceau (1520-1586), qui a pourtant donné vie à l'architecture à la française en vulgarisant, par ses écrits et ses dessins, l'art de bâtir sous les règnes de François 1er et des derniers Valois. Auteur de la première anthologie de l'architecture française, il montre et désosse les plus célèbres châteaux de la Renaissance comme les plus modestes dans leur perfection, tel Ancy-le-Franc (Yonne). Changement d'échelle : avec cent millions de visiteurs attendus, Shanghai 2010 a pour objectif de devenir la plus grande exposition universelle de tous les temps (du 1er mai au 31 octobre). Elle sera aidée par une population de plus de 1,3 milliard d'habitants. Près de deux cents pays et plus de quarante organisations devraient participer, dans la capitale économique chinoise, à cette grand-messe rituelle qui aura pour thème "Meilleure ville, meilleure vie" (fr.expo2010.cn). Deux cents oeuvres, dont le fameux Roi archer en bronze doré provenant du Musée de Khartoum, seront réunies au Musée du Louvre, à Paris (du 25 mars au 6 septembre). Elles illustrent l'originalité et la puissance de l'empire de Méroé, qui a dominé l'actuel nord du Soudan, du IIIe siècle avant J.-C. au IVe après J.-C., et où se sont mêlées les influences égyptiennes, africaines et gréco-romaines. Présenter "Un autre visage de l'Inde", tel est le propos du Musée du quai Branly, à Paris, qui met en lumière, du 30 mars au 18 juillet, le patrimoine artistique des Adivasi, populations autochtones du continent indien dont les oeuvres plastiques, tant utilitaires que sacrées, sont méconnues. Claude et François-Xavier Lalanne, enfin, exposeront leurs étranges animaux de bronze, laiton, biscuit de Sèvres, cuivre galvanique... aux Arts décoratifs, à Paris (18 mars-4 juillet). Le couple célèbre pour ses sculptures hybrides, clin d'oeil aux surréalistes, montrera 150 pièces, dans une scénographie signée Peter Marino. Florence Evin et Frédéric Edelmann
Architectes et patrimoines à redécouvrir
06/01/2010
Avec cent millions de visiteurs attendus, Shanghai 2010 a pour objectif de devenir la plus grande exposition universelle de tous les temps (du 1er mai au 31 octobre).
https://www.lemonde.fr/culture/article/2010/01/06/architectes-et-patrimoines-a-redecouvrir_1288114_3246.html
culture
Les banques de la City préfèrent payer la nouvelle "super taxe" sur les bonus plutôt que différer ou réduire les primes de fin d'année : telle est la conclusion d'une enquête, publiée le 6 janvier, par le Financial Times. Pour les établissements de la première place financière européenne, britanniques comme étrangers, régler la taxe de 50 % sur les bonus versés aux traders en 2010 doit permettre d'endiguer l'exode tant redouté de leurs meilleurs éléments vers des cieux fiscalement plus cléments. C'est le cas notamment des cadres les plus mobiles du secteur des hedge funds, des sociétés de capital investissement, mais aussi de certaines activités de négoce ou de gestion de patrimoine. Rien de plus facile en effet que de transférer une salle des marchés dans un lieu dont on est sûr qu'il restera longtemps encore le bastion du libéralisme économique. La Suisse, Singapour ou les Etats-Unis ont aujourd'hui la côte auprès des candidats potentiels au départ. Instaurée le 9 décembre, cette ponction de 50 % sur les bonus dépassant 25 000 livres est venue s'ajouter à la hausse de l'impôt sur les hauts revenus et à la réduction des détaxations de ceux-ci en matière de retraite. "LUTTE DES CLASSES" Publiquement, le Trésor déplore l'absence de diminution des bonus. Reste que la décision des grandes institutions de régler la taxe sans broncher au lieu de limiter les émoluments de leurs employés arrange les affaires du gouvernement travailliste. Cette mesure populiste prise par un premier ministre impopulaire à l'approche d'élections générales - au plus tard à la mi juin- pourrait rapporter jusqu'à quatre milliards de livres aux caisses de l'Etat mises à mal par la récession. Par ailleurs, la taxe sur les primes a permis à Gordon Brown, à la traîne des sondages, de promouvoir son thème de la "lutte des classes" en accusant l'opposition conservatrice d'être le parti des riches, proche de la City. Le ministère des finances prend très au sérieux les menaces de grands groupes financiers internationaux à réduire la voilure de leurs projets d'expansion sur les bords de la Tamise. Après JP Morgan et Nomura, Goldman Sachs a fait état de la possibilité de délocaliser certaines activités londoniennes pour permettre à ses cadres d'échapper à la taxe. A écouter l'association britannique des banques, la "super-taxe" a porté un nouveau coup à l'image, déjà durablement ternie par la crise, du centre financier. Les points forts de la City - négoce des devises, émissions internationales, gestion alternative ou de grosses fortunes - sont jugés vulnérables. A Londres, le secteur financier fait vivre un million de personnes, directement ou indirectement. Aujourd'hui, les banques cherchent à dédramatiser la situation. Grâce à des profits records, celles-ci sont capables d'absorber le coût de cet impôt. Pour récupérer leur mise, elles peuvent également sabrer dans le dividende versé aux actionnaires. Enfin, la City dispose d'un réseau d'avocats, comptables ou conseillers spécialisés dans l'évasion fiscale, redoutablement efficaces dans le contournement légal de tels impôts. Marc Roche et Marc Roche
Bonus : les banques de la City préfèrent être taxées
06/01/2010
Les établissements de la première place financière européenne préfèrent régler la taxe de 50 % sur les bonus plutôt que différer ou réduire les primes de fin d'année.
https://www.lemonde.fr/economie/article/2010/01/06/bonus-les-banques-de-la-city-preferent-etre-taxees_1288243_3234.html
economie
Jean-Marie Messier et six anciens responsables de Vivendi Universal devraient comparaître devant le tribunal correctionnel de Paris entre le 26 mai et le 18 juin pour des malversations présumées au sein du groupe, a-t-on appris mercredi de source judiciaire. L'audience se tiendra devant la 11e chambre correctionnelle. Ces dates devraient être confirmées lors d'une audience de fixation le 21 janvier. S'il est actuellement prévu pour fin mai, le procès pourrait toutefois être repoussé à l'automne pour des raisons de disponibilité des avocats, précisait-on mercredi de source proche du dossier. Jean-Marie Messier a été renvoyé fin octobre en correctionnelle pour répondre des chefs de diffusion d'informations fausses ou trompeuses, de manipulation de cours et d'abus de biens sociaux, passibles de cinq ans de prison et de fortes amendes. Edgar Bronfman Jr, ancien vice-président, l'ancien directeur financier du groupe, Guillaume Hannezo, et son ancien directeur général, Eric Licoys, figurent également parmi les personnes renvoyées devant le tribunal.
Jean-Marie Messier devrait être jugé du 26 mai au 18 juin
06/01/2010
Jean-Marie Messier et six anciens responsables de Vivendi Universal devraient comparaître devant le tribunal correctionnel de Paris entre le 26 mai et le 18 juin.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/06/jean-marie-messier-devrait-etre-juge-du-26-mai-au-18-juin_1288246_3224.html
societe
Nicolas Sarkozy dialogue de longues minutes avec des délégués CFDT, glisse un œil dans un bureau paysager et lance : "Vous êtes bien, là !" Et se rassure en déclarant : "Je suis content de voir qu'il y a une bonne ambiance." Après ses vœux télévisés du 31 décembre, le chef de l'Etat a poursuivi sur le registre du président-rassembleur, mercredi 6 janvier, au cours de sa visite de l'usine Thales à Cholet (Maine-et-Loire) et lors de la présentation des vœux aux forces économiques. Celui qui est accusé par ses détracteurs de diviser les Français a souhaité un débat avec "moins d'injures". Pas d'attaque contre les journalistes, qui se pressent devant lui et l'empêchent un instant de parler aux salariés : "Ils font leur travail eux-aussi." Le président a choisi de s'exprimer sans monter sur un piédestal, ni être flanqué de figurants de la même taille que lui. Il faut paraître naturel, proche des Français, même si le parcours présidentiel reste hautement sécurisé. "Il faut bien qu'on innove un peu, sinon on s'ennuierait", concède l'un de ses conseillers. La ministre des finances, Christine Lagarde, profite de la visite pour papoter avec son ancien conseiller passé à l'Elysée. Elle laisse les jeunes ministres s'afficher aux côtés du président qui, dans ses discours, n'oublie de citer personne. "À VOUS DE JUGER" M. Sarkozy visite la chaîne de montage des téléphones ultra-sécurisés qui équiperont, en 2010, 20 000 responsables militaires et gouvernementaux français. Secret-défense, la presse n'est pas conviée. Le président, qui utilise un Nokia, a-t-il vu son futur téléphone ? "Oui, c'est pour la fin de l'année, ils sont beaux", confie-t-il. Pas d'annonce nouvelle, ou si peu. A quelques mois des élections régionale, son long discours - prononcé après sa visite d'usine – a été un long plaidoyer en faveur de son action passée. "En 2009, vous avez vu les polémiques. Vous avez maintenant les résultats, c'est à vous de juger", a déclaré M. Sarkozy, qui s'en est pris au "mal français : le malthusianisme" : les 35 heures mais aussi la décroissance. "Cette idéologie ne produit de durable que la pauvreté", a-t-il asséné. L'objectif, c'est de conserver en France des entreprises à forte valeur ajoutée, comme Thales. Mais il est bien obligé, alors que la société prévoit de produire aussi à Singapour, d'avoir un mot pour fustiger les parités entre devises, qui rendent nécessaire de s'implanter en zone dollar pour ne pas perdre des parts de marché. Comme lors de ses vœux télévisés, où il avait rendu hommage à la fois aux syndicats et aux chefs d'entreprise, il a appelé au rassemblement, et appelé à cesser d'"opposer l'intérêt des entreprises et l'intérêt des salariés". RÉDUIRE LA DÉPENSE PUBLIQUE Le chef de l'Etat en a profité pour défendre son action : suppression de la taxe professionnelle, crédit d'impôt recherche, prime à la casse automobile, plan de relance, et non-augmentation des impôts. M. Sarkozy a également assuré que la seule solution pour réduire les déficits est de faire maigrir l'Etat. "La dépense publique représente plus de la moitié de notre richesse nationale, soit 10 points de PIB de plus que chez nos amis allemands". Et il affirme, à l'approche des élections régionales, que "depuis trente ans, les effectifs de l'Etat ont augmenté de 14 %, ceux des collectivités locales de 74 %". En 2010, la France aura 1 % de croissance. "Cela voudra dire que la récession sera terminée ", a expliqué M. Sarkozy, qui a noté que le pouvoir d'achat n'avait cessé d'augmenter depuis la crise. "Ce n'est pas moi qui le dit, c'est les statistiques", a-t-il affirmé, trouvant soudain les chiffres dignes de foi. "Notre pays va dans la bonne direction", a-t-il assuré, en prédisant : "Bientôt, notre pays recueillera les fruits de ses efforts." Arnaud Leparmentier
Sarkozy, consensuel, fait la promotion de son action
06/01/2010
Lors de ses vœux aux forces économiques, mercredi, le chef de l'Etat a assuré : "Bientôt, notre pays recueillera les fruits de ses efforts."
https://www.lemonde.fr/planete/article/2010/01/06/sarkozy-consensuel-fait-la-promotion-de-son-action_1288244_3244.html
planete
A Bessastadir, ancienne résidence du gouverneur sous la domination danoise, le président de la République islandaise, Olafur Ragnar Grimsson, a annoncé, mardi 5 janvier, qu'il ne signerait pas le décret du Parlement (Althing) autorisant le remboursement, d'ici à 2024, au Royaume-Uni et aux Pays-Bas, des 3,8 milliards d'euros (40 % du produit intérieur brut) avancés par ces Etats à ceux de leurs ressortissants lésés par la faillite de la banque Icesave, qui bénéficiait de la garantie de l'Etat islandais. De plus, le président a décidé de soumettre dans les trois mois cette loi à référendum, comme le demandait d'ailleurs une pétition signée par 60 000 personnes - près d'un quart de l'électorat. Les membres du gouvernement, qui affrontent depuis des mois les opposants au remboursement, en sont restés pantois. Ce petit pays qui, après son effondrement financier à l'automne 2008, tentait de se reconstruire avec l'aide du Fonds monétaire international (FMI) - qui a promis de lui prêter 2,1 milliards de dollars - et en posant sa candidature à l'Union européenne (UE), a reçu, selon le premier ministre social-démocrate Johanna Sigurdardóttir, "un mauvais coup". Les réactions ne se sont pas fait attendre. Les agences de notation Fitch et Standard & Poor's ont rétrogradé l'Islande, jugée désormais moins sûre que Dubaï. Le Royaume-Uni et les Pays-Bas se sont dits "déçus" et ont réitéré leur demande de remboursement. La presse scandinave a émis des doutes sur l'aide future du FMI et la crédibilité d'une adhésion de l'Islande à l'UE. Mais que veulent les Islandais ? Renoncent-ils à l'Europe ? Les sondages le prétendent mais la situation est plus confuse encore. Il y a ceux qui voudraient entrer dans l'UE pour accéder à l'euro, ceux qui voudraient de l'euro sans entrer dans l'Union et ceux qui voudraient de l'Union sans entrer dans l'euro. Encore que la situation économique de la Grèce et de la Lettonie rend sceptiques les plus convaincus. Il y a ceux encore qui ne veulent pas du tout d'Europe, car l'isolement a toujours réussi à l'Islande, ceux qui en veulent pour sortir de ce même isolement, ceux qui pensent que l'UE donnerait un cadre discipliné à un peuple qui a du mal à se gouverner et ceux qui estiment qu'"au point où on en est, c'est le moindre mal". Ajoutons que ces courants traversent les partis plus qu'ils ne les opposent. Sentiment d'autodestruction Il flottait mardi à Reykjavik comme un sentiment d'autodestruction. On a beaucoup écrit ces derniers temps sur les désirs de rédemption du président. Ce fils d'un modeste coiffeur d'un village des fjords de l'Ouest, marié en secondes noces à la riche héritière anglaise d'un diamantaire, a soutenu l'expansion financière de son pays jusqu'à la chute. Il ne ratait jamais l'inauguration d'une agence bancaire où que ce soit dans le monde, délaissant le rôle d'ambassadeur de la culture islandaise où excellait son prédécesseur, la francophile Vigdís Finnbógadóttir. Les adversaires du remboursement semblaient, mardi, étrangement désemparés, ne sachant que faire de leur victoire. "Les Islandais sont au stade infantile de leur histoire, dit Gunnar Smári, ancien rédacteur en chef du journal Fréttabladid. La rente de situation géostratégique entre l'Amérique et la Russie les a mis dans cet état. Ensuite il y a eu les niches et exceptions de toutes sortes et ils ne comprennent jamais que tout se paye." Il est vrai qu'il existe un complexe de Lilliput, complexe d'infériorité subtilement dissimulé derrière les paravents de l'unicité et de la spécificité. L'Islande en ce début janvier est comme un grand cétacé à la pulsion de mort qui imagine se libérer en tirant sur le harpon qui l'a ferré. Gérard Lemarquis
Faillite de la banque Icesave : l'Islande est isolée après un veto de son président
06/01/2010
Un référendum sur le remboursement du Royaume-Uni et des Pays-Bas sera organisé.
https://www.lemonde.fr/europe/article/2010/01/06/faillite-de-la-banque-icesave-l-islande-est-isolee-apres-un-veto-de-son-president_1288067_3214.html
europe
Google a dévoilé, mardi 5 janvier, son propre smartphone, baptisé "Nexus One". Au-delà de la présentation très attendue du nouvel appareil, le groupe américain a opté pour un nouveau modèle de distribution. Le smartphone, fabriqué par le taïwanais HTC, quatrième constructeur mondial sur ce type de téléphones, est en effet le premier vendu directement par Google, par le biais d'une boutique en ligne, accessible aux clients des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de Hongkong et de Singapour. Avec ce système, Google tente de s'affranchir des contrats d'exclusivité avec les opérateurs téléphoniques. Alors que l'iPhone est distribué aux Etats-Unis uniquement par l'opérateur AT&T, le terminal de Google sera compatible avec n'importe quel réseau utilisant la norme GSM, moyennant 529 dollars (368 euros). Il ne coûtera toutefois que 179 dollars (125 euros) en souscrivant un abonnement de deux ans avec T-Mobile, filiale américaine de l'allemand Deutsche Telekom, pour l'heure seul opérateur à avoir signé un accord. Google pourrait aussi tester les potentialités de son système de téléphonie sur IP, Google Voice. En France, SFR, filiale de Vivendi, devrait être le premier à distribuer le smartphone de Google, selon le site financier Wansquare, avec une commercialisation avant la fin du premier trimestre 2009 à moins de 200 euros le téléphone dans le cadre d'un engagement de deux ans et d'un forfait mensuel disponible à moins de 50 euros. Sans abonnement, le téléphone devrait coûter environ 370 euros et être disponible sur le Web. JEU D'ÉQUILIBRISTE Avec son circuit de distribution plus court, le groupe de Mountain View n'est plus en concurrence directe avec les autres constructeurs. Il parie aussi sur le fait que le Nexus One sera le meilleur moyen de promouvoir son système d'exploitation, Android. Pour l'instant, le taux de pénétration du marché américain par Android demeure modeste, à 3,5 % des parts de marché en octobre, selon le cabinet spécialisé comScore. Il pourrait atteindre 14 % dans le monde en 2012, selon l'estimation de Gartner. Le succès du système d'exploitation, qui renvoie aux différents services en ligne de l'entreprise, est directement lié aux recettes publicitaires que Google veut voir croître sur mobiles. Mais cette stratégie suscite aussi des interrogations. Depuis le lancement de la plate-forme Android, ouverte à un vaste panel de constructeurs de téléphones, Google misait sur la multiplication des terminaux, face au modèle unique proposé par Apple. Pour le chercheur Jonathan Yarmis, un tel choix poussera le groupe à faire l'équilibriste pour, d'un côté, faire la promotion de ses propres appareils et, de l'autre, aider d'autres sociétés à mettre au point leur propre téléphone équipé d'Android. Le "Droid" ("Milestone" en Europe), jusqu'alors présenté comme l'un des plus sérieux concurrents de l'Iphone, et conçu par Motorola, pourrait par exemple pâtir de l'arrivée du Nexus One. La bataille des terminaux intelligents est aussi loin d'être gagnée par Google. Dans le domaine des smartphones, qui représentent environ 14 % des ventes de mobiles, Apple s'est hissé, en trois ans, de 3,4 % à 17,1 % de parts de marché, et talonne, en ventes mondiales, le constructeur de terminaux Blackberry (20,8 % en 2009 ), et Nokia (39,3 %).
Avec le Nexus One, Google s'essaie à un nouveau modèle économique
06/01/2010
Outre la présentation du nouvel appareil, le groupe américain propose un nouveau modèle de distribution.
https://www.lemonde.fr/technologies/article/2010/01/06/avec-le-nexus-one-google-s-essaie-a-un-nouveau-modele-economique_1288022_651865.html
technologies
Christopher Bryant, le secrétaire d'Etat britannique aux affaires européennes, devait dîner, mercredi 6 janvier, à Paris, avec ses homologues français et allemand, Pierre Lellouche et Werner Hoyer. En poste depuis juin 2009, M. Bryant connaît bien le sujet européen qu'il a couvert comme journaliste de la BBC à la fin des années 1990. Cet homme, qui va fêter ses 48 ans ce mois-ci, fut membre du Parti conservateur avant de rejoindre le Labour en 1986. Après des études d'anglais et de théologie, il avait commencé sa carrière comme vicaire puis chapelain au sein de l'Eglise d'Angleterre. Dans quel cadre s'inscrit votre rencontre avec Pierre Lellouche et Werner Hoyer ? L'Europe des Vingt-Sept n'est plus celle des Quinze que j'ai connue lorsque j'étais journaliste à Bruxelles. Les grands pays - la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni - ne peuvent plus imposer leur point de vue. Dans le même temps, il y a une véritable demande d'un leadership. A chaque réunion, c'est visible. Il nous faut trouver une réponse à cette situation. Qu'attendez-vous du nouveau couple de l'exécutif européen, Herman Von Rompuy, président stable de l'UE, et Catherine Ashton, la haute représentante pour les affaires étrangères ? Trois choses. La première, c'est une Europe plus efficace sur la scène mondiale, dont les actions seraient mieux coordonnées. Par exemple, dans ses relations avec la Russie, il faudrait que Bruxelles parvienne à organiser un front uni comme elle l'a fait avec l'Iran. La deuxième, c'est une réforme du budget. Plus d'argent doit être consacré à des enjeux du XXIe siècle - à l'emploi, à l'économie verte - et non plus du XIXe. Enfin, il faut revoir la politique agricole commune, qui mange 40 % du budget européen. Pourquoi le Royaume-Uni reste-t-il si eurosceptique ? Je ne dirais pas ça. Les Britanniques voyagent énormément en Europe. Et nous sommes le pays membre de l'Union européenne qui s'est le plus impliqué dans l'élargissement. Certains disaient que ce serait l'élargissement ou l'approfondissement. Finalement, nous avons fait les deux et c'est un succès britannique. Faut-il poursuivre sur cette voie ? Bien sûr. L'élargissement, c'est plus de prospérité et plus de droits de l'homme. Nous devons aller plus loin avec les Balkans et la Turquie. En Croatie ou en Macédoine, nous voulons voir des gouvernements stables et non corrompus. Quant à la Turquie, son intégration est stratégique pour l'Europe. C'est-à-dire ? En nous alliant avec la Turquie, nous pourrons accroître notre sécurité énergétique. Et je suis persuadé que ce pays sera le tigre asiatique de l'Europe dans les années à venir. Ceux qui veulent que l'Europe reste un club de chrétiens me mettent en colère. Regardez l'Espagne et l'influence que les musulmans ont eue sur ce pays. Pensez-vous qu'un jour le Royaume-Uni adoptera l'euro ? Il faudra d'abord qu'une série de conditions économiques soient remplies. Par exemple, en Grande-Bretagne, les ménages ont largement recours à des crédits immobiliers à taux variables. Ce qui signifie que la moindre variation des taux a une influence déterminante sur leur niveau de vie. Tant que cela sera le cas, nous ne pourrons pas nous mettre entre les mains de la Banque centrale européenne. Cela ne risque pas d'arriver ? Qui sait ? Les choses changent. Les emprunts immobiliers sont plus souvent à taux fixe qu'avant. Le Parti conservateur, emmené par David Cameron, que les sondages donnent gagnant aux prochaines élections législatives britanniques, a quitté le Parti populaire européen (PPE). Que pensez-vous de cette décision ? C'est de la pure folie. Sans même parler du choix des nouveaux alliés des tories, pourquoi choisir de rejoindre un groupe parlementaire qui a moins d'influence ? Les entreprises britanniques sont désormais moins bien représentées à Bruxelles. Et les tories sont à la merci de leurs alliés, qui ont dans cette histoire un énorme pouvoir puisque la pérennité du groupe n'est pas assurée. Il faut sept pays pour constituer un groupe parlementaire. Ils sont tout juste sept. Trois pays - la République tchèque, le Royaume-Uni et la Pologne - ont plusieurs députés européens. Les quatre autres n'en ont qu'un. Propos recueillis par Virginie Malingre
"""Ceux qui veulent que l'Europe reste un club de chrétiens me mettent en colère"""
06/01/2010
Le secrétaire d'Etat britannique aux affaires européennes est en visite à Paris, mercredi.
https://www.lemonde.fr/europe/article/2010/01/06/christopher-bryant-ceux-qui-veulent-que-l-europe-reste-un-club-de-chretiens-me-mettent-en-colere_1288068_3214.html
europe
Le chef de la diplomatie espagnole compte bien profiter de la présidence espagnole de l'UE, qui a débuté le 1er janvier pour tenter de convaincre ses partenaires d'assouplir leur position sur Cuba, comme Madrid l'a fait depuis 2007. Il aimerait obtenir l'abandon de la "position européenne commune" adoptée en 1996, qui conditionne l'ouverture d'un dialogue politique avec La Havane au respect des droits de l'homme et des libertés individuelles sur l'île. Refoulé à l'aéroport de La Havane, dimanche 3 janvier, alors qu'il s'apprêtait à passer quelques jours de vacances sur l'île avec son épouse, l'eurodéputé espagnol Luis Yanez a aussitôt pensé à l'impact de cet incident diplomatique sur la présidence espagnole. "J'espère que cet incident n'entravera pas les efforts du gouvernement espagnol pour parvenir à une nouvelle politique de l'Union européenne (UE) vis-à-vis de Cuba." Ce parlementaire européen, ancien ministre du socialiste Felipe Gonzalez, a toujours été très critique à l'égard du régime castriste, "comme avec tous ceux qui ne respectent pas les droits de l'homme", mais, a-t-il précisé mardi, "cela ne veut pas dire que je ne soutiens pas le ministre des affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, dans sa tentative d'ouvrir une nouvelle étape avec Cuba". En interdisant leur territoire à M. Yanez, les autorités cubaines "se sont trompées", a déclaré M. Moratinos, mardi à Madrid, lors d'une rencontre avec des correspondants de la presse européenne, tandis que le secrétaire d'Etat espagnol pour l'Amérique latine, Juan Pablo de Laiglesia, signifiait à l'ambassadeur cubain en Espagne "la condamnation" du gouvernement espagnol. Madrid a cependant cherché à minimiser l'événement. Pour Miguel Angel Moratinos, "un chapitre de dialogue s'est ouvert avec Cuba, en lien avec le processus de réformes entamé par Raul Castro. C'est l'unique stratégie possible, puisque cinquante ans d'isolement et d'embargo n'ont pas fonctionné". L'Espagne avait beaucoup oeuvré, d'abord pour le gel des sanctions économiques de l'Union européenne en 2005, puis pour leur abandon définitif en juin 2008. Désormais, elle souhaiterait promouvoir l'idée d'un accord bilatéral d'association avec Cuba. Toutefois, M. Moratinos n'en fait "pas un thème diplomatique fondamental" de la présidence espagnole : "Si un accord est possible, c'est bien, a-t-il estimé. S'il n'y a pas de consensus européen, l'Espagne continuera de travailler dans le cadre bilatéral." La principale priorité de Madrid sera de faire avancer les négociations commerciales entre l'Union européenne et ses différents partenaires économiques d'Amérique centrale et du Sud : Mercosur, Communauté andine et Marché commun de l'Amérique centrale. Concernant le Mercosur, ce marché d'environ 230 millions d'habitants regroupant le Brésil, l'Argentine, le Paraguay, l'Uruguay (et, peut-être, bientôt le Venezuela), le ministre des affaires étrangères a souligné son "espoir de faire aboutir les négociations pendant la présidence espagnole". Lors du récent sommet ibéro-américain, à Estoril (Portugal) fin 2009, le Brésil et l'Argentine ont exprimé leur "vif intérêt" pour la reprise des pourparlers - au point mort depuis 2004 -, en vue d'un accord commercial lors de la rencontre Union européenne-Amérique latine-Caraïbes prévue à Madrid à la mi-mai. Ce serait un beau succès pour la présidence espagnole, qui entend mettre à profit ses liens privilégiés avec l'Amérique latine, une région qui n'a jamais été jugée stratégique par l'Union européenne, pour développer "une relation transatlantique différente". Et surtout, pour conserver un rôle diplomatique malgré les modifications apportées par le traité de Lisbonne. Les nouvelles institutions font en effet de la diplomatie européenne la chasse gardée du haut représentant de l'UE, la Britannique Catherine Ashton, tandis que le président stable, le Belge Herman Van Rompuy, aura la haute main sur les réunions de chefs d'Etat et de gouvernement. Miguel Angel Moratinos s'est défendu de vouloir empiéter sur leurs prérogatives : "Le message que nous leur avons transmis est "tout pour vous, mais s'il y a des choses que vous estimez ne pas pouvoir faire, nous sommes disponibles"." Ainsi, a-t-il précisé, les sommets bilatéraux de l'Union européenne qui auront lieu en Espagne au premier semestre seront présidés par M. Van Rompuy, "accompagné" du chef du gouvernement espagnol. La rencontre bilatérale avec les Etats-Unis, en mai, constituera un test intéressant. Sans enjeu majeur pour l'Europe, ce sera la première visite de Barack Obama en Espagne après les années de glaciation entre Madrid et l'administration Bush. Jean-Jacques Bozonnet
Durant sa présidence de l'UE, l'Espagne veut rapprocher Europe et Amérique latine
06/01/2010
Les priorités de Madrid : les relations UE-Cuba et un accord commercial avec le Mercosur.
https://www.lemonde.fr/europe/article/2010/01/06/durant-sa-presidence-de-l-ue-l-espagne-veut-rapprocher-europe-et-amerique-latine_1288066_3214.html
europe
Lundi 4 janvier, le ministère des renseignements avait annoncé que plusieurs étrangers, engagés dans une "guerre psychologique" contre la République islamique, avaient été appréhendés le 27 décembre, lors des fêtes de l'Achoura où les heurts entre manifestants et forces de l'ordre ont fait huit morts. "Des procédures judiciaires sont en cours. Ils seront punis s'ils sont reconnus coupables", a déclaré un porte-parole du ministère des affaires étrangères au cours d'une conférence de presse. Le ministre iranien de l'intérieur, Mostafa Mohammad Najjar, a réaffirmé, pour sa part, mardi, que tout émeutier serait désormais considéré comme un "ennemi de Dieu" (mohareb) et passible ainsi de la peine capitale. Condoléances L'Iran a aussi interdit à ses citoyens tout "contact" avec 60 organisations non gouvernementales occidentales (ONG), les médias étrangers en persan et les sites Internet "contre-révolutionnaires" comme Rahesabz.com. Une liste de ces organisations, accusées d'avoir joué un rôle dans la contestation actuelle, établie par le ministère des renseignements, a été publiée dans la presse. On y trouve, entre autres, l'ONG Human Rights Watch, la Brookings Institution, la Fondation George-Soros, ou les Fondations Ford et Rockefeller. Sont aussi à l'index les "chaînes satellitaires en persan, hostiles" comme la Voix de l'Amérique, la BBC, Radio Farda (financée par les Etats-Unis). Dans ce qui peut passer pour un geste d'apaisement, le Guide suprême, Ali Khamenei, a envoyé un de ses représentants offrir ses condoléances à la mère du neveu de Mir Hossein Moussavi, chef de file de la contestation. Le jeune homme a été tué par balles le 27 décembre. Le représentant du Guide a expliqué que cette mort, "dans des circonstances pas claires, serait élucidée" et a proposé d'inscrire le nom du jeune homme parmi ceux des martyrs de la République. La famille a décliné. Marie-Claude Descamps
"Téhéran interdit ""tout contact"" avec 60 ONG"
06/01/2010
Téhéran insiste, des "étrangers" sont derrière les manifestations qui secouent l'Iran depuis la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad en juin.
https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2010/01/06/teheran-interdit-tout-contact-avec-60-ong_1288054_3218.html
proche-orient
Dans une quasi-indifférence, un lama très populaire d'une zone tibétaine de la province du Sichuan a été condamné, à la veille de Noël, à huit années et demie de prison pour "détentions illégales d'armes", "occupation illégale d'un terrain municipal" et "détournements de fonds". Phurbu Tsering Rinpoche est ce que l'on appelle au Tibet un toulkou, un lama réincarné - littéralement "corps d'émanation du Bouddha". A 53 ans, il est notamment l'abbé et le fondateur de deux monastères. Il a créé des dispensaires médicaux et un hospice pour personnes âgées tout en ayant adopté des enfants handicapés. Cet homme marié, qui n'est pas moine comme cela peut-être le cas de certains "bouddhas vivants", selon la terminologie chinoise, est non seulement très respecté chez les Tibétains de sa ville de Ganzi (Kardze en tibétain), à l'ouest du Sichuan, mais aussi parmi des fidèles chinois han qui le considèrent comme un grand maître. Selon sa femme et certains de ses proches, les accusations ne reposent sur rien de tangible. Le terrain occupé "illégalement" lui aurait été donné afin qu'il puisse y bâtir son hospice de vieux et les "armes" se seraient révélées être des munitions et une imitation de pistolet. Selon son avocat, le lama aurait dépensé l'équivalent de 7 000 euros pour bâtir l'hospice. Des responsables locaux ont imprudemment confié à ses avocats, avant un procès dont le verdict semble avoir été décidé à l'avance, que les autorités avaient décidé de lui infliger une lourde peine afin de faire un exemple du lama. Le but est de dissuader d'autres grands lamas d'user de leur influence pour provoquer des "manifestations antichinoises". Trop de popularité La véritable raison d'un verdict aussi lourd est en effet liée à une manifestation de nonnes bouddhistes du monastère de Buronglang, dont Phurbu Tsering est l'abbé. Dans la foulée des violentes émeutes de Lhassa du 14 mars 2008, environ 80 nonnes avaient défilé au mois de mai suivant dans les rues de Ganzi pour protester contre les cours d'"éducation patriotique" durant lesquels les religieux tibétains doivent régulièrement abjurer leur fidélité au dalaï-lama. "Nous voulons que le dalaï-lama revienne au Tibet, c'est notre roi !", criaient-elles. Cinquante-cinq d'entre elles furent arrêtées. Si la plupart furent relâchées dans les mois qui ont suivi, deux d'entre elles ont été lourdement punies : onze ans de prison pour Senong Lantsuo, 36 ans, et dix ans pour Kangzhu Jintsuo, 34 ans. Le lama Phurbu avait été arrêté quelques jours après ces manifestations. Les autorités locales, a rapporté son épouse, avaient déployé un dispositif policier et paramilitaire impressionnant. Depuis son incarcération, il a été demandé à ses fidèles et amis chinois han d'arrêter de verser des dons à ses oeuvres ou de le soutenir, faute de quoi ils pourraient être accusés de complicité. "Ce procès est une fabrication, il n'existe aucun bien-fondé derrière les accusations", a affirmé au Monde par courriel Woeser, poétesse et dissidente tibétaine vivant à Pékin. Certes, se félicite-t-elle, c'est la première fois, depuis les émeutes au Tibet, qu'un accusé a pu choisir ses avocats. Mais elle affirme que les droits de l'accusé n'ont pas été respectés durant le procès. "C'est la première personnalité religieuse tibétaine à se voir infliger une peine aussi lourde depuis les troubles au Tibet", commente-t-elle. La femme de Phurbu Tsering a par ailleurs confié à des journalistes occidentaux, en 2009 à Ganzi, que son mari n'avait aucune activité politique et que faire réciter aux nonnes une prière où elles souhaitent une bonne santé au dalaï-lama ne peut constituer un délit. Après la condamnation à onze ans de prison, le 25 décembre, de la grande figure dissidente, l'écrivain pékinois Liu Xiaobo - qui a fait appel, lundi, de sa condamnation - le verdict contre le lama tibétain montre à quel point le régime de Pékin veut prévenir toute velléité de contestation de la suprématie du Parti communiste. La sévérité des peines, les deux hommes la doivent à leur popularité, l'un dans les cercles intellectuels, l'autre parmi les adeptes du bouddhisme. Bruno Philip (Bangkok, correspondant en Asie du Sud-Est) et Bruno Philip
En Chine, un lama tibétain condamné à huit ans et demi de prison
06/01/2010
Les défenseurs des droits de l'homme dénoncent un procès destiné à museler toute contestation.
https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2010/01/06/en-chine-un-lama-tibetain-condamne-a-huit-ans-et-demi-de-prison_1288059_3216.html
asie-pacifique
Le roi Mohammed VI l'a confié à Taïeb Charkaoui, un magistrat de 60 ans, premier président de la Cour suprême depuis 2008. Le ministère de la justice échoit à Mohamed Naciri, 71 ans, un avocat qui a eu à défendre par le passé les intérêts de la famille royale. Aucune explication n'a été donné par le premier ministre, Abbas El-Fassi, maintenu à son poste, concernant les raisons de l'éviction de Chakib Benmoussa du ministère de l'intérieur, et du socialiste Abdelwahed Radi du ministère de la justice. Les commentateurs notent que l'arrivée de cinq nouveaux ministres au gouvernement profite au PAM, une formation politique créée il y a peu par Fouad Ali El-Himma, un proche du souverain, et d'une nouvelle perte d'influence pour les socialistes de l'USFP. Jean-Pierre Tuquoi
Maroc : remaniement ministériel
06/01/2010
Le portefeuille le plus important au sein du gouvernement, le ministère de l'intérieur, a changé de titulaire, dimanche 3 janvier.
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2010/01/06/maroc-remaniement-ministeriel_1288061_3212.html
afrique
Un million d'habitants de la Somalie sont menacés de famine après la décision, annoncée, mardi 5 janvier, par le Programme alimentaire mondial (PAM), de "suspendre" ses distributions de vivres dans la partie sud de ce pays sans Etat de la Corne de l'Afrique. Le PAM, agence des Nations unies dont dépend la survie d'un total de 3 millions de Somaliens, soit un tiers de la population, avait déjà subi des assassinats d'employés et des attaques de pirates contre ses bateaux. Cette fois, ce sont les menaces et les exigences des miliciens islamistes du mouvement Al-Chabab, aux commandes d'une large partie du pays, qui conduisent le PAM à ce retrait. Les islamistes ont exigé des rares organisations humanitaires encore présentes qu'elles licencient tout leur personnel féminin et qu'elles acquittent une taxe mensuelle de 20 000 dollars pour leur sécurité, a indiqué, mardi, Peter Smerdon, représentant de l'agence de l'ONU en Afrique de l'Est. Des demandes jugées "inacceptables" par le PAM. Récemment, les menaces s'étaient intensifiées et un ultimatum posé, exigeant la cessation de toute activité le 1er janvier. En décembre 2009, des grenades ont été jetées par deux fois sur le bureau de l'ONU à Mogadiscio et un employé a été assassiné le 22 décembre. Le PAM a tenté de répondre aux exigences des groupes armés en organisant des réunions avec les anciens dans les villages, sans réussir à obtenir des garanties de sécurité suffisantes, a expliqué, mardi, un de ses porte-parole à Genève. Risque d'exode Les islamistes du mouvement Al-Chabab accusent le PAM de ruiner l'agriculture locale en contraignant les Somaliens à dépendre de l'aide alimentaire internationale. "Nous sommes très heureux de voir le PAM et les autres agences d'espionnage suspendre leur travail", a déclaré un responsable des miliciens à l'agence Reuters. Le PAM, présent en Somalie depuis quarante ans, a répliqué à ces accusations récurrentes en rappelant que la production locale "n'a atteint que 30 % des besoins alimentaires des Somaliens" ces cinq dernières années. De son côté, un porte-parole d'Ahlu Sunna Waljamaca, une milice adverse, proche du gouvernement fédéral de transition (TFG) soutenu par les Occidentaux et l'ONU, voit dans le retrait du PAM une "bonne nouvelle", car il estime que l'aide alimentaire profitait à Al-Chabab. L'aide va continuer à être distribuée au centre et au nord, y compris à Mogadiscio. Mais le PAM se prépare à un exode, vers le nord et les pays voisins, des Somaliens du sud, privés d'aide et affamés. Philippe Bernard (Londres, correspondant) et Philippe Bernard
Un million de Somaliens menacés de famine après le retrait forcé du Programme alimentaire mondial
06/01/2010
L'Agence des Nations unies, menacée par les islamistes, suspend son aide dans le sud du pays.
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2010/01/06/un-million-de-somaliens-menaces-de-famine-apres-le-retrait-force-du-programme-alimentaire-mondial_1288058_3212.html
afrique
Un an après la disparition des spots publicitaires sur les chaînes publiques après 20 heures, le paysage audiovisuel français n'a pas été bouleversé. L'effet d'aubaine attendu par les chaînes privées TF1 et M6, qui espéraient capter une part des revenus publicitaires abandonnés par France Télévisions, n'a guère été au rendez-vous. Dans les esprits, l'année 2009 restera d'abord celle de la crise publicitaire qui a secoué les médias en général et la télévision en particulier. L'année, aussi, du succès renouvelé de la télévision numérique terrestre (TNT) qui continue à grignoter des parts de marché aux chaînes historiques. Pour la première fois, les chaînes de la TNT ont dépassé le seuil des 15 % de part d'audience en 2009. Le démarrage anticipé des programmes de soirée sur les chaînes publiques n'a pas modifié les habitudes des téléspectateurs. "Les gens veulent d'abord voir des programmes avant de s'intéresser aux horaires", dit Ronan de Fressenel, directeur général de M6 Régie. En 2009, M6 est la seule grande chaîne dont l'audience de prime time a légèrement progressé, avec 100 000 téléspectateurs de plus en moyenne. Les autres ont continué de souffrir de la montée en puissance de la TNT. Notamment TF1 et France 3. En 2009, la Une a recueilli 26,1 % de part d'audience, contre 27,2 % en 2008. Pire : en décembre, la chaîne privée présidée par Nonce Paolini a connu son point bas, avec 24,4 % de part d'audience. France 3, elle, a perdu 1,5 point en 2009, pour s'établir à 11,8 % de part d'audience. France 2 n'a pas été au mieux non plus (- 0,8 point, à 16,7 %). Dans le détail, l'arrêt de la publicité après 20 heures n'a pas modifié le carrefour d'audience du prime time. Un temps calé à 20 h 45, le démarrage des programmes de Canal+ est revenu à 20 h 51. "Les gens n'ont pas changé leur mode de vie", note Rodolphe Belmer, directeur général de la chaîne cryptée. Sur les chaînes publiques non plus, les habitudes n'ont pas changé. Lundi 4 janvier, "ce n'est qu'à 20 h 48 que le prime time de France 2 a fait le plein" de téléspectateurs. 2010 semblable à 2009 L'avancement des programmes a indirectement modifié les comportements des téléspectateurs en deuxième partie de soirée. "Entre 22 heures et minuit, certains téléspectateurs quittent les chaînes publiques souvent au profit des chaînes de la TNT", constate Valérie Négrier, directrice expertise TV de l'agence médias Carat. Les recettes publicitaires des grandes chaînes privées n'ont pas bénéficié de l'arrêt de la publicité sur France Télévisions. En fait, les annonceurs ont fait pression sur les prix. TF1 a affiché une chute de ses recettes publicitaires de 19 % sur les neuf premiers mois de 2009, M6 de 11 %. France Télévisions a fait mieux que prévu, tablant sur près de 300 millions d'euros de chiffres d'affaires. Après, il est vrai, une mauvaise année 2008. "Si la crise a annulé l'effet d'aubaine, c'est un peu moins vrai sur les derniers mois", tempère Mme Négrier. En particulier en décembre 2009, où TF1 a remis une troisième coupure publicitaire à 20 h 50 face à l'afflux de demandes. Quid de 2010 ? "2010 devrait être un copier-coller de 2009. La guerre des prix va perdurer", affirme Olivier Roberdeau, de l'agence médias OMG. Guy Dutheil et Laurence Girard
L'arrêt de la publicité sur France Télévisions : un an après, rien n'a changé
06/01/2010
La baisse des prix des spots et le succès de la TNT ont continué de faire souffrir les grandes chaînes.
https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2010/01/06/l-arret-de-la-publicite-sur-france-televisions-un-an-apres-rien-n-a-change_1288105_3236.html
actualite-medias
C'est fait : Google a décidé de lancer son propre téléphone multimédia. Baptisé Nexus One, il a été présenté mardi 5 janvier par le géant californien de l'Internet. Ce "smartphone" est doté d'un écran de 3,7 pouces (9,4 centimètres) à haute résolution, d'un processeur tournant à 1 gigahertz et d'un appareil photo de 5 mégapixels. Le terminal, fabriqué par le taïwanais HTC, peut être acheté directement sur le site américain de Google, "nu" (sans abonnement auprès d'un opérateur) pour 529 dollars (369 euros), ou 179 dollars avec un contrat de deux ans auprès de l'opérateur T-Mobile USA. En France, SFR pourrait le distribuer en premier. Jusqu'à présent, Google s'était cantonné à la mise à disposition aux constructeurs de téléphones, gratuitement, d'un système d'exploitation pour mobiles, Androïd. Un an après son lancement, ce dernier a réussi une belle percée, avec environ 3,5 % de parts de marché (il est installé sur une vingtaine de modèles de téléphones dans le monde). Les dirigeants de Google s'étaient à plusieurs reprises défendus de vouloir se lancer dans la vente d'une machine à leur marque. Pourquoi franchissent-ils le pas aujourd'hui ? Enjeu énorme Le succès fulgurant de l'iPhone y est pour beaucoup. Deux ans et demi après son lancement, le téléphone multimédia d'Apple s'est déjà écoulé à plus de 30 millions d'exemplaires et représente presque un quart des revenus de la marque. Surtout, Apple a réussi, avec l'iPhone, à faire enfin décoller les usages autour de l'Internet mobile, ces services en ligne auxquels on accède depuis un téléphone même en se déplaçant. Grâce à son "AppStore", un magasin virtuel accessible en un clic, qui propose plus de 100 000 services en ligne, gratuits ou payants, développés par des éditeurs tiers (jeux, actualités, etc.). Or, la plate-forme d'Apple est "propriétaire" : le groupe informatique américain contrôle tout, du design du terminal à son système d'exploitation, en passant par le système de paiement et le contenu de l'AppStore : c'est un jury maison qui décide des applications susceptibles, ou pas, d'y être proposées. "Pour Google, il s'agit de ne pas laisser Apple continuer à gagner du terrain dans l'Internet mobile", estime Virginie Lazès, de la banque Bryan Garnier. Si, comme le prédisent les analystes de la banque Morgan Stanley dans un récent rapport, il y aura dans cinq ans davantage de connexions à Internet via un mobile que via un ordinateur, l'enjeu est énorme. Le Nexus One devrait permettre à Google de mieux promouvoir ses services Internet sur les mobiles. Le moteur de recherche, bien sûr, qui lui assure sa suprématie dans l'Internet fixe (plus de 65 % de parts de marché), mais aussi son service de courriel (Gmail), de cartographie (Maps), sa librairie numérique, etc. Sans que l'accès à ces services soit contrôlé par Apple. Google a déjà eu maille à partir avec le constructeur informatique, la mise en ligne sur l'AppStore de Google Voice (téléphonie via Internet) et de Google Latitude (qui permet de localiser ses contacts sur une carte) ayant été en partie censurés. "Le Google Phone va être le moyen de mieux imposer un univers, une marque", souligne Carolina Milanesi, du cabinet Gartner. "Et aussi de recueillir des informations sur ses utilisateurs et de tester ses futurs services en ligne", ajoute Tina Teng, du cabinet iSupply. Le Nexus One sera-t-il l'"iPhone killer" ? Pas à ce stade, à en croire les experts, qui saluent ses performances techniques (la vitesse de son processeur, la qualité de son écran) mais qui ne lui trouvent encore rien de révolutionnaire. Cécile Ducourtieux
Google lance son propre téléphone pour profiter du succès de l'Internet mobile
06/01/2010
Jusqu'à présent, Google s'était cantonné à la mise à disposition gratuite aux constructeurs de téléphones d'un système d'exploitation pour mobiles, Androïd. Mais les dirigeants de Google s'étaient à plusieurs reprises défendus de vouloir se lancer dans la vente d'une machine à leur marque. Pourquoi franchissent-ils le pas aujourd'hui ?
https://www.lemonde.fr/technologies/article/2010/01/06/google-lance-son-propre-telephone-pour-profiter-du-succes-de-l-internet-mobile_1288104_651865.html
technologies
Les freins mis en place sur un marché immobilier chinois au bord de la surchauffe montrent que Pékin est mieux placé pour arrêter la formation d'une bulle que Tokyo ne l'était dans les années 1980. Il ne faudrait cependant pas croire que sa gestion très dirigiste de l'économie épargnera à la Chine l'expérience douloureuse vécue par le Japon. Les investisseurs sont rassurés par le fait que la politique de crédit chinoise a évité les excès qui ont été fatals au marché immobilier japonais. Ce dernier avait vu le prix des terrains chuter de 75 %. L'apport personnel des acquéreurs chinois doit représenter au moins 30 % du prix total, et les achats comptant ne sont pas rares. Au Japon, les banques proposaient des crédits immobiliers sur cent ans et permettaient aux emprunteurs d'hypothéquer un logement pour en acquérir un autre. Par ailleurs, la politique chinoise de l'enfant unique, en concentrant la transmission de capital par les parents, augmente le nombre de jeunes adultes qui veulent acheter et permet de limiter le recours à l'emprunt, mais attention : ceux-ci devront bientôt assurer les besoins d'une population vieillissante, ce qui ne manquera pas de dégrader leur taux d'épargne et de favoriser l'endettement. Le virage est amorcé. Si l'encours des crédits immobiliers ne représente encore que 12 % du total, cette proportion s'élève rapidement. Les crédits à la consommation de long et moyen terme, dans lesquels sont inclus les crédits immobiliers, ont progressé plus vite que l'ensemble des prêts (+ 43 % au cours des onze premiers mois de 2009). Le risque lié au secteur est presque aussi important qu'il l'a été au Japon. Le volume des crédits affectés à l'immobilier est équivalent à 40 % du produit intérieur brut (PIB) en Chine. Au Japon, en pleine période de bulle, le pourcentage était de 50 %. Besoins agricoles Pékin dispose de davantage de moyens que Tokyo pour maîtriser le dérapage. L'Etat peut, d'une part, contenir la demande en jouant sur la fiscalité et les taux d'intérêt, et d'autre part, stimuler l'offre en cédant des terrains encore non vendus. Mais comme la Chine a par ailleurs des besoins agricoles gigantesques, la pénurie de terrains menace. Les autorités ont longtemps hésité à s'engager dans une politique défavorable à l'investissement immobilier. La surabondance de liquidités peut conduire la Chine à vivre le même traumatisme que le Japon. Les responsables politiques chinois feraient bien de prendre le taureau par les cornes. (Traduction de Christine Lahuec.) Plus de commentaires sur l'actualité économique et financière sur . Wei Gu
Immobilier : la Chine sera-t-elle le nouveau Japon ?
06/01/2010
Les freins mis en place sur un marché immobilier chinois au bord de la surchauffe montrent que Pékin est mieux placé pour arrêter la formation d'une bulle que Tokyo ne l'était dans les années 1980.
https://www.lemonde.fr/economie/article/2010/01/06/immobilier-la-chine-sera-t-elle-le-nouveau-japon_1288100_3234.html
economie
Contrairement au marché européen, la prime à la casse, qui n'a duré qu'un mois, n'a pas eu d'effet. General Motors (GM), le premier constructeur américain désormais nationalisé, a vu ses ventes chuter de 30 % sur un an (2 millions de véhicules). Le constructeur a mis ses mauvais chiffres sur le compte de l'arrêt progressif des marques Pontiac et Saturn, ainsi que sur l'interruption des offres promotionnelles destinées à augmenter ses ventes. Chrysler, le plus petit des "Big Three", racheté par l'italien Fiat, a lui aussi continué de souffrir : entre 2008 et 2009, ses ventes ont encore chuté de 30 %. De son côté, Ford, le seul constructeur à n'avoir pas été renfloué par l'Etat américain, a vu, lui, ses ventes annuelles chuter de 15 % mais il a enregistré un bond de 32,8 % sur le seul mois de décembre, un "sommet depuis mai 2008", selon Ken Czuby, le directeur des ventes. La part de marché de Ford a même augmenté de 1 point sur l'ensemble de l'année (15 %), ce qui n'était pas arrivé depuis 1995. "Nous sommes optimistes pour 2010", a déclaré M. Czuby. Les constructeurs asiatiques - Toyota, Hyundai, Nissan... - continuent, eux, de gagner des parts de marchés. En décembre, ils pesaient autant que les américains, et même davantage sur l'ensemble de l'année 2009 (47,2 % contre 44,2 %), selon le cabinet Auto Data. Nathalie Brafman
Les ventes de General Motors, Ford et Chrysler reculent aux Etats-Unis
06/01/2010
La pire année depuis 1982. En 2009, les immatriculations de voitures neuves aux Etats-Unis ont reculé de 21 %, à 10,4 millions d'unités.
https://www.lemonde.fr/economie/article/2010/01/06/les-ventes-de-general-motors-ford-et-chrysler-reculent-aux-etats-unis_1288099_3234.html
economie
Dans la City de Londres, le prestigieux quartier d'affaires britannique, une rumeur enfle, qui fait frissonner milieux économiques et élus locaux : pour échapper à la nouvelle "taxe Brown" (du nom du premier ministre, Gordon Brown) sur les bonus bancaires, la banque d'affaires américaine Goldman Sachs envisagerait de déménager une partie de ses activités à l'étranger. Cette taxe contraindra les banques à payer au fisc britannique, au titre de 2009, un impôt représentant 50 % des primes supérieures à 25 000 livres (27 500 euros) versées à leurs traders. La presse locale, qui a déjà évoqué, la semaine dernière, un possible départ, pour les mêmes raisons, d'une autre grande maison américaine, JP Morgan Chase, cite même des noms pour un futur exil : la Suisse, l'Espagne voire... Dubai ! La toute puissante Goldman Sachs, dont les bonus exubérants ont été érigés en symbole des excès de la finance, se délocalisant dans les sables mouvants de Dubai, émirat sous tutelle, le symbole serait fort. Et le choix osé. Faut-il croire la rumeur ? Selon le Daily Telegraph, qui a enquêté, les activités susceptibles d'être délocalisées seraient les transactions sur les changes et celles menées pour le propre compte de la banque. D'une délocalisation globale, il ne semble pas être question. Ce que confirme, officieusement, un proche de Goldman : "C'est le buzz du moment. Délocaliser une banque comme Goldman Sachs est loin d'être simple ! Il faut être allé dans les bâtiments de Londres pour s'en rendre compte, voir l'importance des équipes qui sont là, d'ailleurs essentiellement de nationalité britannique !" Mais n'y a-t-il pas un petit fond de vérité dans cette rumeur à laquelle le sérieux Financial Times accorde son crédit ? "S'il faut en retenir quelque chose, poursuit ce financier, c'est l'inquiétude des banques face à une taxation qui pourrait être reconduite, leur agacement à se voir pénalisées par rapport aux autres secteurs de l'économie qui eux ont été subventionnés, et dont certains le sont même structurellement, en permanence !" Voilà qui méritait d'être dit. Des cieux plus cléments A Londres comme ailleurs, même quand elles n'ont pas remboursé les aides d'Etat, les banques refusent d'être stigmatisées. Elles contestent le principe d'une taxation sur les bonus, ou sur leurs activités spéculatives, fût-elle ponctuelle - la taxe britannique ne vaut, pour l'instant que pour 2009 - et conçue par les Etats comme la contrepartie des dizaines de milliards de livres (ou d'euros, ou de dollars) d'aides versées pendant la crise financière. Certaines n'hésitent pas à brandir - ou laissent planer - la menace d'une délocalisation sous des cieux plus cléments... Et il y en a... Dans un entretien au Financial Times du 31 décembre 2009, Rick Waddell, le président de la banque américaine Northern Trust - celle-là même qui avait fait scandale en 2009, en organisant des fêtes dispendieuses juste après avoir perçu des aides de l'Etat fédéral - indiquait ainsi, bravache, que la "super-taxe Brown" pourrait conduire les banques à quitter Londres. Et, sur le ton du défi : "D'autres pays nous tendent la main, la Suisse par exemple. Ils nous disent : venez chez nous installer certaines de vos équipes ! (...) Londres pourrait bien perdre son statut de centre financier." Anne Michel
Goldman Sachs : l'exil de Londres à Dubai ?
06/01/2010
La toute puissante Goldman Sachs, dont les bonus exubérants ont été érigés en symbole des excès de la finance, se délocalisant dans les sables mouvants de Dubai, émirat sous tutelle, le symbole serait fort. Et le choix osé.
https://www.lemonde.fr/economie/article/2010/01/06/goldman-sachs-l-exil-de-londres-a-dubai_1288089_3234.html
economie
Une grande confusion continue d'entourer l'avenir de Japan Airlines (JAL). Dimanche 3 janvier, la compagnie aérienne, dont la dette approche 12 milliards d'euros et les pertes sont attendues à 63 milliards de yens (478 millions d'euros) sur l'exercice en cours, clos fin mars, a obtenu un doublement, à 200 milliards de yens, d'un prêt public d'urgence accordé par la Banque japonaise de développement (DBJ). Cet argent doit lui permettre de fonctionner jusqu'à l'annonce d'un plan de sauvetage. Ce plan, qui prévoirait la suppression de 9 000 postes et la fermeture de 45 lignes à l'international, sera dévoilé avant fin janvier par l'ETIC, organisme gouvernemental de revitalisation des entreprises. Une mise en faillite est envisagée. Selon l'édition en ligne du 6 janvier du quotidien économique Nihon Keizai, l'ETIC, comme la DBJ, y serait favorable, afin d'assainir les comptes avant d'engager une restructuration. Or JAL et le gouvernement restent opposés à cette mesure, susceptible de dégrader à leurs yeux l'image du groupe. Entrée dans Skyteam Une autre option pourrait être le rapprochement avec une compagnie américaine, Delta Airlines ou American Airlines. Lundi, la presse signalait que JAL privilégiait Delta, premier transporteur mondial de passagers. Des informations démenties par la compagnie. Un rapprochement avec Delta obligerait JAL à quitter l'alliance aérienne Oneworld et à rompre avec American Airlines, avec laquelle elle collabore depuis quinze ans. JAL rejoindrait alors l'alliance Skyteam, dont font partie Delta, Air France-KLM et Korean Air. Une option complexe et coûteuse. L'offre de Delta bénéficierait pourtant des faveurs du gouvernement japonais. Les pouvoirs publics seraient hostiles à la candidature d'American Airlines, en raison de l'association de sa maison-mère, AMR, avec le fonds d'investissement américain TPG. De même, JAL considère Delta - et Skyteam - comme plus à même de l'aider à développer ses activités à l'international, en Asie notamment, où la compagnie japonaise place ses espoirs de reprise. Par ailleurs, Delta s'est engagée à aider le groupe japonais à hauteur de 1,02 milliard de dollars (712 millions d'euros) et à prendre en charge les coûts du changement d'alliance. Autre enjeu d'un rapprochement de JAL avec une compagnie américaine : la maîtrise du ciel entre les Etats-Unis et le Japon. Les deux pays ont conclu, le 11 décembre 2009, un accord de libéralisation de leurs marchés de l'aviation civile. Si JAL quitte Oneworld, l'alliance verra ses parts sur les lignes entre les Etats-Unis et le Japon passer de 30 % à 6 %. Un rapprochement de la compagnie nippone avec Delta offrirait au nouveau groupe la maîtrise de 60 % de ces liaisons. Cela représenterait une opportunité de réduire le nombre de vols transpacifiques, et donc les coûts. Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance) et Philippe Mesmer
Le sort incertain de Japan Airlines déstabilise les grandes alliances aériennes
06/01/2010
Une mise en faillite de la compagnie japonaise n'est pas exclue. Un rapprochement avec Delta l'obligerait à quitter le groupement Oneworld.
https://www.lemonde.fr/economie/article/2010/01/06/le-sort-incertain-de-japan-airlines-destabilise-les-grandes-alliances-aeriennes_1288088_3234.html
economie
La banque BNP Paribas vient de se faire épingler pour avoir entravé le déroulement de carrière d'une de ses salariées. Dans une délibération rendue le 14 décembre 2009, dont Le Monde a pris connaissance, la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde) considère que l'établissement financier a infligé à Mme N. des "inégalités de traitement fondées sur le sexe, la grossesse et la situation de famille". Elle doit présenter ses "observations" à la cour d'appel de Paris, qui examinera cette affaire le 11 janvier. Mme N. a été embauchée en 1982 par la BNP. Diplômée de Sciences Po Paris et de HEC, elle a occupé un poste d'analyste financier puis de chargé d'affaires. Fin 1989, à l'occasion de la naissance de son troisième enfant, elle s'est arrêtée de travailler, et a réintégré l'entreprise dix ans plus tard, après avoir mis au monde deux autres enfants en 1991 et en 1994. Durant son absence, elle a enchaîné des congés maternité et des congés parentaux d'éducation. Lorsqu'elle a repris son activité, début 2000, elle a demandé à être employée aux 2/5e avant de passer aux 3/5e pendant l'automne 2002 puis aux 4/5e à partir de 2005. Assez vite, Mme N. s'est plainte des conditions dans lesquelles son retour s'est effectué. Elle a dû quitter son domaine d'expertise, la "banque de financement et d'investissement" (BFI), pour être affectée dans le pôle "banque de détail" où elle s'est occupée de fonctions marketing. Or un employeur est tenu de proposer son précédent emploi ou un poste similaire à une salariée revenant d'un congé parental, ce qui n'était pas le cas en l'espèce. De plus, la rémunération annuelle de Mme N., début 2000, était identique à celle qui lui était versée dix ans auparavant. Elle a donc subi un manque à gagner, l'inflation n'ayant pas été prise en compte. Enfin, la direction a refusé le bilan de compétences réclamé par Mme N. Celle-ci a dû se contenter d'un stage de quelques mois dans divers services, alors même que BNP Paribas aurait dû réfléchir à des actions de formation permettant à la salariée de retrouver ses anciennes fonctions ou un métier adapté à son profil. Mme N. en a conclu qu'elle avait été pénalisée car elle avait demandé à travailler à temps partiel après une longue pause professionnelle. Sa carrière dans l'entreprise a été ralentie, malgré les appréciations très favorables de sa hiérarchie. "Un cas très particulier" S'estimant discriminée, elle a saisi le conseil des prud'hommes de Paris en 2006. Pour étayer sa requête, elle a comparé sa propre situation à celle de collègues masculins qui ont un niveau de formation initiale, une ancienneté et un âge comparables et qui travaillent dans la BFI, le secteur d'origine de Mme N. Résultat : un écart de rémunération et de classification très important. Cependant, les prud'hommes ont jugé que la salariée n'avait pas subi de "volonté discriminatoire" car la situation dont elle se plaignait résultait de ses propres choix. Elle a fait appel. Saisie en 2007, la Halde est parvenue, après enquête, à une conclusion différente de celle des prud'hommes puisqu'elle estime que Mme N. "fait l'objet de discriminations". Chez BNP Paribas, on fait valoir que cette affaire porte sur le "cas très particulier et très rare" d'une salariée qui "a fait le choix de s'arrêter pendant dix ans". "Nous avons fait tous les efforts nécessaires à sa réintégration", ajoute-t-on. La banque se prévaut également des accords sur l'égalité salariale et sur l'égalité professionnelle qu'elle a signés au cours des dernières années. De même, la direction s'est engagée à ce que la proportion de postes-clés détenus par des femmes passe à 20 % d'ici à la fin de 2012 (contre environ 15 % à l'heure actuelle). Bertrand Bissuel
La Halde épingle BNP Paribas pour discrimination
06/01/2010
Les prud'hommes avaient pourtant jugé, en 2006, qu'une salariée n'avait pas subi de préjudice.
https://www.lemonde.fr/economie/article/2010/01/06/la-halde-epingle-bnp-paribas-pour-discrimination_1288087_3234.html
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Les Etats-Unis deviennent un petit eldorado pour les producteurs de gaz. Après les Britanniques de BP, les Italiens d'Eni et les Norvégiens de StatoilHydro, Total a annoncé, lundi 4 janvier, un investissement de 2,25 milliards de dollars (1, 57 milliard d'euros) dans le secteur des gaz dit "non conventionnels". Emprisonnés et diffus dans des roches comme le schiste, d'où leur nom anglais de shale gas, difficiles et coûteux à extraire, ces hydrocarbures se trouvent en grande quantité outre-Atlantique, où la production s'est accélérée ces dernières années grâce à des techniques nouvelles (forage horizontal, fracturation de la roche...) mais parfois périlleuses pour l'environnement. Total va créer une coentreprise avec Chesapeake Energy, qui exploite au Texas le plus grand gisement américain de ces shale gas. Il aura droit à environ 30 000 barils équivalent pétrole par jour en production et accroîtra ses réserves prouvées de 130 millions de barils. Le groupe français versera 800 millions de dollars à son partenaire, et s'engage à financer 60 % des futures dépenses d'investissement (nouveaux puits) "pour un montant maximal de 1,45 milliard de dollars sur une période maximale de six ans". Chesapeake est le leader mondial du secteur. Avec cet accord, Total développe son portefeuille gazier et renforce ses positions sur le marché nord-américain du gaz, le plus important et le plus liquide du monde. Il lui permettra aussi de "développer son expertise dans les hydrocarbures non conventionnels pour poursuivre d'autres opportunités au niveau mondial", précise son directeur général, Christophe de Margerie. La compagnie doit aussi boucler, fin janvier, un accord avec la China National Petroleum Company (CNPC) pour l'exploitation d'un autre type de gaz non conventionnel dans la Région autonome de Mongolie intérieure (Chine). L'opération de Total intervient trois semaines après l'annonce de l'acquisition par l'américain ExxonMobil, pour 41 milliards de dollars (dette comprise), de XTO Energy, l'un des principaux exploitants américains de ces gaz. Tous ces rachats illustrent la vieille règle des milieux pétroliers qui veut que ce soient de petites sociétés qui découvrent les gisements et les majors qui les développent. Certains experts estiment que le site sur lequel Total a pris une participation de 25 % n'est pas aussi riche qu'on le dit. Le groupe français a pourtant bien étudié le marché. Les nouvelles techniques de production ont permis de découvrir de grandes quantités de ces hydrocarbures dans les années 2000 (Louisiane, Arkansas, Pennsylvanie, Texas...). Ils représentent désormais plus de 50 % de la production américaine. Pour Washington, si soucieux de la sécurité de ses approvisionnements énergétiques, c'est une aubaine. Mais l'afflux de ces hydrocarbures a aussi déséquilibré le marché mondial, en créant une surproduction qui a compromis la mise en service de projets de terminaux pour l'importation de gaz naturel liquéfié (GNL) provenant du Qatar, du Yémen, du Nigeria, de Trinité-et-Tobago ou d'Australie. La surproduction a entraîné, mi-2009, un effondrement des prix, qui se sont redressés depuis. Des groupes d'électricité ont renoncé au charbon pour produire du courant avec des turbines au gaz, économiquement compétitif et moins émetteur de CO 2 . Un avantage non négligeable au moment où les Etats-Unis s'engagent à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre pour lutter contre le réchauffement climatique. Jean-Michel Bezat
Aux Etats-Unis, Total se développe dans le secteur des gaz non conventionnels
06/01/2010
Après son accord avec Chesapeake, la compagnie veut y investir jusqu'à 2,25 milliards de dollars.
https://www.lemonde.fr/economie/article/2010/01/06/aux-etats-unis-total-se-developpe-dans-le-secteur-des-gaz-non-conventionnels_1288086_3234.html
economie
Astrium a longtemps fait figure de favori. Mais la filiale du groupe franco-allemand d'aéronautique et de défense EADS devrait être battue par un outsider pour la construction des premiers satellites de la constellation Galileo, le système de radionavigation conçu pour concurrencer le GPS américain mais que les Européens peinent à déployer. Sauf coup de théâtre, la Commission européenne devrait annoncer, jeudi 7 janvier, qu'elle confie la construction des quatorze appareils initiaux de sa constellation à la société allemande OHB Technology, un fournisseur plus modeste qu'Astrium, à qui le contrat semblait pourtant promis lors du lancement de l'appel d'offres en juillet 2008. OHB Technology, qui emploie 1 600 personnes essentiellement en Allemagne et en Italie, ne dispose pourtant ni des références ni de la force de frappe du groupe franco-allemand. Pour ce projet, il s'est associé au constructeur anglais de petits et micro-satellites Surrey Satellite Technology Limited (SSTL) que l'université du Surrey a cédé en avril 2008 à... EADS. Le prix a beaucoup joué pour départager le petit du grand : l'écart entre les deux offres serait, selon les experts, de l'ordre de 100 millions d'euros, alors que la fourniture des quatorze satellites commandés ne devait pas, aux yeux de la Commission européenne, dépasser le plafond de 680 millions d'euros. Retards Bruxelles tente, il est vrai, de limiter le dérapage budgétaire d'un dispositif qui prend du retard. Après avoir décidé de financer tous les équipements sur fonds publics européens, en 2007, les Vingt-Sept espéraient déployer les trente satellites de la constellation d'ici à 2013 pour un budget de 3,4 milliards d'euros. Mais les appels organisés depuis ont nécessité le double du temps prévu. Coiffé par OHB pour la première tranche, Astrium pourrait avoir une chance de se rattraper, puisqu'une deuxième devrait être attribuée plus tard, selon un calendrier qui reste flou. Pour tenir les coûts, Bruxelles s'oriente de surcroît vers la commande, en deux temps d'ici à 2013, de 22 satellites (et non plus 26), en plus des quatre déjà en cours de fabrication pour tester le système. "C'est le minimum pour permettre à Galileo d'être opérationnel, au niveau de service annoncé. Le reste pourrait être déployé ensuite, en fonction des moyens", note un expert. En raison d'une couverture réduite, le GPS européen n'aurait, en attendant, pas la précision promise. La Commission va par ailleurs annoncer, jeudi, son intention de retenir la fusée russe Soyouz, proposée par Arianespace, pour la mise en orbite de dix satellites d'ici à la fin 2013. La proposition pour cet appel d'offres combine l'utilisation de Soyouz, capable d'emporter deux satellites, et celle d'Ariane 5 pouvant en transporter quatre. Pour accélérer le déploiement de la constellation Galileo, l'exécutif européen se réserve la possibilité de recourir à Ariane 5, à condition que le surcoût du lanceur européen soit limité. Le lancement des premiers satellites commandés à OHB n'aura sans doute pas lieu avant le dernier trimestre 2012 En réduisant temporairement l'ampleur de Galileo, Bruxelles veut retarder le retour d'un débat houleux entre les Vingt-Sept. En 2008, une première rallonge budgétaire n'avait été décidée qu'à l'issue de longues discussions entre les Etats et le Parlement européen. D'après certains experts, le déploiement de l'ensemble de la constellation d'ici à 2013 nécessiterait plusieurs centaines de millions d'euros supplémentaires, mais les marges de manoeuvres sont réduites dans le cadre du budget européen pour la période 2007-2013. En période de crise et de restriction budgétaire, la Commission sait que ce n'est pas le moment de rouvrir la boîte de Pandore. Philippe Ricard et Philippe Ricard
Bruxelles va réduire la taille du système de radionavigation Galileo pour limiter les coûts
06/01/2010
La petite société allemande OHB devrait être préférée à EADS pour la construction des premiers satellites destinés à concurrencer l'américain GPS.
https://www.lemonde.fr/economie/article/2010/01/06/bruxelles-va-reduire-la-taille-du-systeme-de-radionavigation-galileo-pour-limiter-les-couts_1288085_3234.html
economie
Neuf membres présumés du réseau Al-Qaida, soupçonnés d'avoir préparé des attentats depuis la Belgique, passeront en jugement d'ici à quelques mois à Bruxelles pour "appartenance à un groupe terroriste", a indiqué mercredi 6 janvier, le parquet fédéral belge. La chambre du conseil de Bruxelles, une juridiction d'instruction, a décidé le 18 décembre de renvoyer devant le tribunal correctionnel ces neuf personnes, dont deux en fuite, a expliqué la porte-parole du parquet, Lieve Pellens, confirmant une information du journal économique néerlandophone De Tijd. La date du procès n'a pas encore été fixée, mais celui-ci pourrait se dérouler "vers la fin de l'hiver ou au début du printemps", selon Mme Pellens. Leur groupe, proche de la mouvance islamiste, avait été visé par un coup de filet en décembre 2008 à Liège et Bruxelles, à la veille de la tenue dans la capitale belge d'un sommet européen. Le parquet fédéral avait expliqué que l'un des suspects, un jeune Belge d'origine marocaine, Kisham Bayayo, semblait être sur le point de commettre un attentat-suicide. L'accusée vedette du procès sera Malika El Aroud, l'une des figures de la propagande djihadiste sur Internet et veuve d'un des assassins en 2001 du commandant Massoud, chef de la lutte contre les talibans en Afghanistan. Kisham Bayayo et Malika El Aroud sont en détention préventive depuis plus d'un an. Moez Garsallaoui, le second mari de Malika El Aroud, considéré par les enquêteurs comme l'un des trois dirigeants du groupe, est probablement au Pakistan et sera l'un des deux accusés jugés par contumace. Des membres du groupe sont soupçonnés d'avoir suivi des entraînements ou participé à des combats dans la zone Afghanistan-Pakistan, en liaison avec des "personnes importantes" d'Al-Qaida, selon le parquet. Les avocats des inculpés ont dénoncé un dossier "vide", soulignant qu'aucun projet concret d'attentat n'avait pu être démontré. L'un des enjeux du procès sera de voir comment la justice appliquera la récente loi belge qui prévoit de punir la simple appartenance à un "groupe terroriste" même si aucun attentat n'a été commis, comme c'est le cas dans ce dossier.
Neuf membres présumés d'Al-Qaïda bientôt jugés à Bruxelles
06/01/2010
Neuf membres présumés du réseau Al-Qaïda, soupçonnés d'avoir préparé des attentats depuis la Belgique, passeront en jugement d'ici à quelques mois à Bruxelles pour "appartenance à un groupe terroriste", a indiqué mercredi 6 janvier, le parquet fédéral belge.
https://www.lemonde.fr/europe/article/2010/01/06/neuf-membres-presumes-d-al-qaida-bientot-juges-a-bruxelles_1288234_3214.html
europe
L'échéance approche. Le 31 janvier un accord doit impérativement être trouvé entre EADS et sept pays sur le financement du surcoût de l'A400M, l'avion de transport militaire d'Airbus, la filiale du groupe franco-allemand d'aéronautique et de défense. Il en va de l'existence du plus important projet de défense européenne estimé à 20 milliards d'euros pour l'achat de 180 appareils par l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni, l'Espagne, la Turquie, la Belgique et le Luxembourg. Or, tout est bloqué, malgré le premier vol d'essai de l'avion le 11 décembre 2009. Après des mois de discussions, aucune avancée n'a été enregistrée sur le plan financier. Personne ne veut prendre en charge seul les dérapages liés aux multiples difficultés techniques rencontrées et au retard de près de quatre ans qui en a découlé. Ni l'avionneur ou sa maison mère, et encore moins les Etats clients. Car il s'agit de sommes considérables. Elles représentent au moins 25 % du coût initial, soit 5 milliards d'euros. Elles pourraient même, selon le mode de calcul retenu, doubler et atteindre 11 milliards. Pour EADS, cela assécherait ses disponibilités financières et bloquerait ses autres projets. Pour les Etats, il leur faudrait couper de façon drastique dans d'autres programmes de défense. C'est dans ce contexte, que le patron d'Airbus, Tom Enders, a durci le ton, en affirmant qu'il ne "croyait plus à une poursuite du programme", et aurait commencé à préparer sa fin. Des listes d'ingénieurs, qui seraient réaffectés de l'A400M à d'autres programmes de développement - sur l'A380 et sur l'A350 -, existeraient, écrivait le Financial Times Deutschland du 5 janvier, en reprenant des propos tenus lors d'un repas de direction peu avant Noël. M. Enders estimerait les chances de succès de ces négociations à seulement 50 %. De plus, le patron d'Airbus ne serait pas prêt à mettre en danger la branche d'aviation civile, qui se développe bien, à cause de l'A400M. Sa réaction est d'autant plus vive qu'il a hérité de la charge de ce programme en 2009 : pour tenter de mettre fin aux déboires de l'A400M, Airbus Military, structure indépendante qui dépendait des Espagnols a été directement intégrée dans Airbus. A cette réorganisation industrielle, s'ajoute l'inconnue financière. Les discussions auraient dû aboutir en décembre 2009, ce qui n'a pas été le cas. Elles ont été prolongées d'un mois mais ne peuvent pas aller au-delà pour des questions comptables. Il faut un accord précis pour pouvoir arrêter les comptes 2009 d'EADS et y inclure des provisions afférentes. Les déclarations du patron d'Airbus visent surtout l'Allemagne qui, avec le Royaume-Uni, a adopté la position la plus dure. Pour Berlin, principal client (60 appareils commandés), le contrat signé en 2003 est un engagement. "Il est hors de question que nous payons davantage que la rallonge de 650 millions d'euros prévue par le contrat", affirmait, le 6 janvier au Handelsblatt, une source proche du ministère de la défense agacé par les propos de M. Enders. Coté français, deuxième acheteur avec 50 A400M commandés, la volonté est d'aboutir. Interrogé par BFM sur un arrêt du programme, le ministre de la défense, Hervé Morin, a affirmé ne pas l'envisager. Il a reconnu cependant que, si "la France est prête à en payer une partie mais (...) elle n'est pas toute seule", estimant que "le point le plus dur" concernait "le gouvernement allemand". Dans ce dossier, Berlin a plus de marges de manoeuvre que Paris. Les Allemands peuvent attendre jusqu'en 2015 pour remplacer leurs avions de transports ; les Français, eux, doivent renouveler leur flotte de Transall de quarante ans d'âge et à bout de souffle. M. Morin veut donc organiser une réunion avec les ministres de la défense autour du 20 janvier. Il s'agit "de conclure sinon de faire progresser" la discussion avant l'échéance du 31 janvier. La proposition esquissée en décembre 2009 par les Français était de répartir les 5 milliards d'euros de surcoût entre EADS et les Etats. Le groupe franco-allemand en prendrait à sa charge 2 milliards, qui s'ajouterait aux 2,4 milliards déjà provisionnés. Les 3 autres milliards seraient répartis entre les pays, sous forme d'une augmentation de tarifs des avions commandés ou d'une réduction des commandes en maintenant le prix initial. Dans ces négociations, la question est de savoir s'il est possible d'arrêter un tel projet et qui en prendra la responsabilité. Si un arrêt soulagerait EADS une fois les dédommagements versés, les conséquences seraient redoutables en terme d'image. Ne pas tenir un engagement face à des Etats altérerait considérablement la crédibilité du groupe franco-allemand et d'Airbus auprès de ses clients. Cela leur fermerait également l'accès aux marchés de défense dans le futur, notamment aux Etats-Unis pour leurs autres avions. Et que dire des Européens qui prendraient une telle décision. En renonçant à l'A400M, ils mettraient en effet fin à un projet ambitieux dans la défense et surtout affaibliraient leur indépendance militaire. Dominique Gallois
L'avenir de l'A400M est de plus en plus nébuleux
06/01/2010
Début janvier, tout est bloqué, malgré le premier vol d'essai de l'avion le 11 décembre 2009. Après des mois de discussions, aucune avancée n'a été enregistrée sur le plan financier. Personne ne veut prendre en charge seul les dérapages liés aux multiples difficultés techniques rencontrées et au retard de près de quatre ans qui en a découlé. Ni l'avionneur ou sa maison mère, et encore moins les Etats clients. Faute d'accord avec les Etats européens sur les surcoûts de l'avion militaire, Airbus envisage l'arrêt du programme.
https://www.lemonde.fr/economie/article/2010/01/06/l-avenir-de-l-a400m-est-de-plus-en-plus-nebuleux_1288082_3234.html
economie
La chasse au loup a repris en Suède, samedi 2 janvier, après avoir été interdite depuis 1966, ce qui a provoqué des réactions très vives dans un pays où la population de loups est l'une des plus faibles d'Europe. Plus de 12 000 personnes s'étaient inscrites pour participer à cette chasse autorisée dans cinq régions du centre du pays pour un quota de vingt-sept loups. Mercredi 6 janvier au matin, vingt-six loups avaient déjà été abattus. Les autorités suédoises évaluent aujourd'hui la population de loups à environ 250 individus, raison pour laquelle cette chasse a été autorisée, le Parlement suédois ayant décidé que la population ne doit pas excéder 210 individus. Cette décision est une façon de répondre aux pressions locales émanant tant des agriculteurs, qui se plaignent de perdre des bêtes, que des chasseurs, qui ne peuvent plus sortir avec leurs chiens, de peur que ces derniers ne se fassent attaquer. Les médias rapportent régulièrement des cas de chasse clandestine et décrivent parfois des situations où une véritable haine du loup s'exprime localement. Certains chasseurs sont déçus du quota, qu'ils estiment trop faible, arguant que le nombre réel de loups est supérieur à celui présenté par les autorités. "Véritable provocation" Pour les opposants à cette chasse, qui ont lancé des pétitions et rappellent qu'une chasse au loup d'une telle ampleur n'a plus été pratiquée depuis les années 1920, cette décision est une "véritable provocation", selon les termes employés par l'Association de défense des prédateurs, qui taxe cette politique de "populiste". Le loup était menacé d'extinction lorsque sa chasse fut interdite, dans les années 1960. Il ne restait plus qu'un ou deux individus au début des années 1980, lorsque trois loups finlandais furent introduits en Suède. Les spécialistes estiment que la plupart des loups présents sur le territoire suédois sont issus de cette filiation. Récemment, des chercheurs ont annoncé, après analyse génétique, que deux loups mâles originaires de la région russo-finlandaise étaient les pères d'une quinzaine de louveteaux nés ces deux dernières années, ce qui est considéré comme un point très positif pour la revitalisation de la race suédo-norvégienne, affaiblie par la consanguinité. "On ne peut même pas protéger les nouveau-nés des deux loups immigrés, ce qui contredit toute la politique du gouvernement d'améliorer la composition génétique de la population. Quelle est la logique d'autoriser à chasser des loups avec des gènes sains pour ensuite réparer les dégâts en important des loups de l'étranger ?", s'insurge Ann Dahlerus, secrétaire générale de l'Association de défense des prédateurs. Cette organisation estime que la population de loups est tellement faible et instable que la chasse va à l'encontre des exigences de la directive européenne sur la biodiversité. Elle a écrit à la Commission européenne pour protester contre ce qu'elle considère comme une atteinte à la protection des espèces menacées. Olivier Truc (Stockholm, correspondance) et Olivier Truc
En Suède, 12 000 chasseurs inscrits pour abattre 27 loups
06/01/2010
La chasse au loup a repris en Suède, samedi 2 janvier, après avoir été interdite depuis 1966, ce qui a provoqué des réactions très vives dans un pays où la population de loups est l'une des plus faibles d'Europe.
https://www.lemonde.fr/planete/article/2010/01/06/en-suede-12-000-chasseurs-inscrits-pour-abattre-27-loups_1288052_3244.html
planete
S'il n'est pas homme à "renoncer à la première difficulté", comme il l'a affirmé lors de ses voeux du Nouvel An, Nicolas Sarkozy n'en a pas moins dû se ranger aux "arguments prudentiels" formulés, lundi 4 janvier, par plusieurs responsables de la majorité. Vouloir "aller vite" pour que la taxe carbone "reformatée" puisse entrer en vigueur dès le deuxième trimestre, comme le souhaitait le chef de l'Etat, n'était "pas forcément la meilleure méthode", ont-ils fait valoir. Ecarté, donc, le scénario échafaudé dans l'urgence, après le désaveu par le Conseil constitutionnel, consistant à présenter dès le 20 janvier un nouveau dispositif qui aurait été intégré au projet de loi de finances rectificative relative aux investissements d'avenir (le "grand emprunt"). Les mêmes causes produisant les mêmes effets - avec le risque que la contribution carbone puisse être considérée comme un "cavalier" (article sans rapport avec le reste du texte) -, les parlementaires ont jugé plus sage de ne pas s'exposer à une nouvelle sanction des "sages". Mieux vaut, ont-ils plaidé, un texte autonome, afin de ne pas "polluer" le débat sur les investissements d'avenir. Le mélange des deux aurait eu pour seul résultat, estiment-ils, de "brouiller les messages". Inutile, de plus, d'offrir cette tribune à l'opposition et aux "inévitables ayatollahs verts" à quelques semaines du scrutin régional. "Techniquement, constitutionnellement, politiquement, il nous est apparu plus sage de prendre le temps de la pédagogie et de la concertation", explique un haut responsable de la majorité. Le président de la République a fini par se laisser convaincre que la précipitation n'était pas de mise sur un sujet où il y a plus de coups à prendre que de bénéfices à engranger. "Et maintenant, Copenhague est derrière nous", insiste un parlementaire. M. Sarkozy a néanmoins fixé une "deadline", en appelant à ce que la taxe carbone entre en vigueur le 1er juillet. Patrick Roger
"Par prudence, Nicolas Sarkozy a renoncé à ""aller vite"""
06/01/2010
Le président de la République a fini par se laisser convaincre que la précipitation n'était pas de mise sur un sujet où il y a plus de coups à prendre que de bénéfices à engranger.
https://www.lemonde.fr/planete/article/2010/01/06/par-prudence-nicolas-sarkozy-a-renonce-a-aller-vite_1288047_3244.html
planete
Sur le front de la grippe A, c'est elle qui, depuis le début, est en première ligne, même si la plupart des décisions ont été prises au cours de réunions interministérielles. Roselyne Bachelot, en octobre 2009, avait même fait de cette responsabilité son argument pour refuser d'être tête de liste de la majorité dans les Pays de Loire, lors des élections régionales de mars, une perspective qui ne l'enthousiasmait guère : la ministre de la santé devait être, expliquait-elle, totalement disponible pour gérer la crise sanitaire qui s'annonçait. De désastre sanitaire, il n'y a point eu. Mais Mme Bachelot se retrouve, à la place, à devoir gérer une polémique menée par l'opposition, qui reproche au gouvernement d'avoir surestimé le nombre de vaccins commandés (94 millions) pour se parer du danger, faisant ainsi le jeu des laboratoires pharmaceutiques. Risque-t-elle d'y perdre une partie de son crédit ? "Non. Car tout a été piloté, contrôlé de très, très près par l'Elysée", juge un ministre. "Elle n'a pas agi seule" Même analyse chez un responsable de la majorité, qui souligne l'amitié de Mme Bachelot avec le chef du gouvernement : "Tant que François Fillon est premier ministre, elle n'a rien à craindre. En plus, elle n'a pas agi seule. Dans cette affaire, il n'y a eu qu'un vrai point d'achoppement, avec les médecins libéraux. Mais c'est en train de s'arranger." Mme Bachelot a reçu, en ce début de semaine, le soutien de Nicolas Sarkozy. Le président de la République l'a félicitée en conseil des ministres, mardi 5 janvier, d'être allée se défendre sur le plateau du journal télévisé de TF1. La veille, déjà, il avait demandé aux dirigeants de l'UMP de se montrer solidaires. "J'aime les polémiques où l'on nous reproche d'en avoir trop fait, a aussitôt assuré Frédéric Lefebvre, le porte-parole du mouvement, suivant la ligne de défense. Souvenez-vous du sang contaminé, de la canicule, où il a été reproché aux gouvernements de ne pas en avoir assez fait." A son poste depuis l'élection de M. Sarkozy en 2007, Mme Bachelot a jusqu'ici surtout porté la loi "Hôpital, patients, santé et territoires", promulguée en juillet 2009. Mi-2010, le ministère de la santé devrait de nouveau être sous les projecteurs lors du réexamen des lois de bioéthique. Pierre Jaxel-Truer
En première ligne, la ministre de la santé bénéficie du soutien de l'Elysée
06/01/2010
Roselyne Bachelot se retrouve à devoir gérer une polémique menée par l'opposition, qui reproche au gouvernement d'avoir surestimé le nombre de vaccins commandés (94 millions) pour se parer du danger, faisant ainsi le jeu des laboratoires pharmaceutiques.
https://www.lemonde.fr/politique/article/2010/01/06/en-premiere-ligne-la-ministre-de-la-sante-beneficie-du-soutien-de-l-elysee_1288070_823448.html
politique
Est-il trop tard ? Trop tard pour que l'arrivée des médecins libéraux dans le processus permette une vaccination plus importante des Français contre la grippe A(H1N1) ? Trop tard, aussi, pour que cette main tendue permette de réconcilier Roselyne Bachelot, la ministre de la santé, avec une profession qui s'est sentie méprisée, voire humiliée par la décision du gouvernement d'opter pour des centres de vaccination collectifs ? A voir les réactions des syndicats, mardi 5 janvier, à l'autorisation de la vaccination en cabinet médical, il est permis de l'imaginer. Jeudi, les médecins libéraux seront réunis au ministère de la santé pour caler les modalités de leur participation à la vaccination. Ils n'hésiteront pas à faire remonter l'amertume du terrain. Une amertume que la grippe H1N1 est loin d'expliquer à elle seule, mais qu'elle a exacerbée. "On nous appelle à la rescousse en désespoir de cause, voilà comment les choses sont vécues", s'enflamme Michel Chassang décrivant un "divorce qui s'opère". Le président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), la principale organisation de médecins libéraux, est comme à son habitude le plus virulent. Mais si tous les médecins n'ont pas apprécié que des syndicats participent aux polémiques contre la campagne de vaccination, M. Chassang n'est pas seul à témoigner du malaise qu'engendre la volte-face du gouvernement qui en appelle à la médecine de proximité après avoir cru pouvoir s'en passer. "Cette décision tombe à plat. Nous allons envoyer un questionnaire à nos adhérents pour savoir ce qu'ils comptent faire", explique Claude Bronner, pour Union généraliste. Ce qu'il regrette surtout, c'est l'évolution du discours officiel : d'abord, il a été dit aux médecins que pour des raisons logistiques (respect de la chaîne du froid, traçabilité, conditionnement en multidoses...), la vaccination en cabinet était écartée. Puis que les généralistes devaient avant tout soigner les patients. Aujourd'hui, l'argument avancé est que le nombre de vaccins est suffisant pour livrer les 57 000 généralistes. Sur le coût des centres de vaccination aussi, les médecins ont l'impression que la réalité leur est cachée. Mais tous reconnaissent que le désaccord sur la gestion de la grippe A agit en fait comme un révélateur, et qu'il s'agit là d'une "frustration supplémentaire". Il arrive juste après les débats houleux sur la loi "Hôpital, patients, santé et territoires" (HPST) votée en 2009, qui les obligera notamment à déclarer leurs congés pour une meilleure organisation des gardes. Elle a aussi été l'occasion de tenter de régler les problèmes d'accès aux soins que constituent déserts médicaux et dépassements d'honoraires. Des initiatives vues par les médecins comme une stigmatisation et une atteinte à l'exercice libéral. "Le gouvernement ne peut pas s'attendre à une lune de miel. Depuis l'arrivée de Mme Bachelot, nous ne voyons que des contraintes nouvelles et des mesures négatives", résume M. Chassang. Ce qui fâche surtout les médecins, c'est que si certains tarifs de consultation comme ceux des radiologues ont baissé, celui des généralistes n'a pas augmenté. Pourtant une hausse de 22 à 23 euros de leur consultation a été actée en 2007 mais est sans cesse reportée. Ce qui exaspère aussi, c'est que depuis 2007, la médecine générale est reconnue comme une spécialité à part entière, mais pas financièrement. Les médecins doivent faire une demande de reconnaissance de spécialisation, mais ceux qui l'ont fait voient l'assurance-maladie leur refuser la consultation à 23 euros, réservée aux spécialistes. "Il suffirait pourtant que Mme Bachelot s'engage... En attendant, nous incitons tous les médecins à faire en masse des demandes", lance M. Bronner. Pour beaucoup, la faiblesse de la rémunération des généralistes est une des raisons du manque d'attrait de leur profession, qui les désespère. "Pratiquement 9 nouveaux médecins sur 10 choisissent le salariat. Que vont devenir les cabinets de ceux qui partent à la retraite ?", interroge Michel Legmann, le président du Conseil national de l'ordre, ajoutant qu'en outre, les étudiants délaissent la médecine générale. De nombreux médecins étant au bord de l'épuisement, la relève se fait rare. "Si les médecins gagnent correctement leur vie, c'est parce qu'ils travaillent 55 à 60 heures par semaine", résume Claude Leicher, le tout nouveau président de MG France. L'ancien, qui avait soutenu la ministre de la santé sur la loi HPST, vient d'être remercié part les adhérents. "On nous dit que nous sommes les piliers du système, mais il n'y a pas d'investissement dans la médecine générale. Nous avons longtemps joué le jeu des réformes, désormais le corporatisme et la revendication vont prendre le dessus", prévient-il. Les médecins, soutien traditionnel de la droite, savent qu'à l'approche des élections régionales leur voix peut peser. D'autres élections approchent, professionnelles cette fois, avant l'été. Elles ne sont sans doute pas étrangères non plus au contexte. Laetitia Clavreul
Roselyne Bachelot face à la colère des médecins libéraux
06/01/2010
La mise à l'écart des libéraux de la vaccination a aggravé les tensions déjà existantes avec l'Etat.
https://www.lemonde.fr/politique/article/2010/01/06/la-grippe-a-exacerbe-la-grogne-des-generalistes_1288069_823448.html
politique
Semaine après semaine, les alertes indiquant que l'industrie européenne est entrée dans une zone de turbulences se multiplient. A la fin du mois de décembre, le choix d'Abou Dhabi de confier à un consortium sud-coréen la construction de son parc nucléaire au détriment de la fine fleur de l'industrie française (Areva, GDF-Suez, EDF, Total) avait constitué un premier signal. Aujourd'hui, il apparaît que la vente de Rafale de Dassault au Brésil est loin d'être acquise, que l'Airbus militaire A400M n'a toujours pas de financement et qu'EADS vient de se faire damer le pion par une entreprise allemande pour construire l'essentiel des satellites qui constitueront le programme européen Galileo, destiné à concurrencer le GPS américain. Même si ces dossiers sont de nature sensiblement différente, ils témoignent de sérieuses lacunes dans la conception industrielle de l'Europe. Depuis son divorce avec l'allemand Siemens, Areva ne peut plus se prévaloir de défendre les intérêts européens, mais doit se contenter de représenter ceux de la France. Si Angela Merkel s'était jointe à Nicolas Sarkozy pour "vendre" l'EPR à Abou Dhabi, l'offre européenne aurait davantage pesé. Côté aéronautique, même constat : qui concurrence le Rafale ? Un F-18 de Boeing et... le Grippen NG du suédois Saab. Comme EADS dans les satellites, le leader historique se voit menacé par un concurrent européen. On pourrait certes se féliciter de ce dynamisme de l'Europe, mais ne soyons pas naïfs : dans ces programmes industriels qui nécessitent des budgets de recherche et développement de plusieurs milliards d'euros, l'ère des champions nationaux est révolue pour des pays de la taille de la Suède ou de la France. Si ce constat ne fait pas de doute, la solution est moins évidente. Créer des champions européens ? Qui n'en rêverait ? Le problème est qu'une seule entreprise vraiment européenne a vu le jour en dix ans : EADS, justement. Et si elle est capable du meilleur, celui-ci n'est pas garanti. L'A 400M illustre parfaitement les travers européens. D'un côté, un constructeur qui ne respecte ni ses coûts ni ses délais ; de l'autre, sept gouvernements incapables de parler d'une seule voix face à l'industriel. Tant dans le nucléaire que l'aéronautique, l'Europe, par manque de réelle volonté de coopération politique et industrielle, perd donc une partie de son avance. C'est d'autant plus dommageable que de nouveaux concurrents émergent rapidement, notamment en Asie, et que les Américains tergiversent rarement quand ils se sentent menacés.
Turbulences
06/01/2010
Tant dans le nucléaire que l'aéronautique, l'Europe, par manque de réelle volonté de coopération politique et industrielle, perd donc une partie de son avance. C'est d'autant plus dommageable que de nouveaux concurrents émergent rapidement, notamment en Asie, et que les Américains tergiversent rarement quand ils se sentent menacés.
https://www.lemonde.fr/idees/article/2010/01/06/turbulences_1288038_3232.html
idees
L'armée de l'air brésilienne ne veut pas du Rafale. Dans les conclusions d'un rapport dont a fait état, mardi 5 janvier, le quotidien Folha de Sao Paulo, le haut commandement indique préférer le chasseur suédois Gripen NG, de Saab, pour moderniser sa force aérienne. Il place le F/A-18 Super Hornet de Boeing au deuxième rang et l'appareil fabriqué par le groupe Dassault seulement en troisième position. Les trois constructeurs sont en concurrence pour un marché de 36 avions de combat multirôle qui pourrait atteindre 4 milliards d'euros. Le choix des militaires est contraire à celui exprimé à plusieurs reprises par le président Luiz Inacio Lula da Silva et par le ministre de la défense Nelson Jobim. Les deux hommes sont favorables au Rafale, une préférence qu'ils inscrivent dans le cadre d'un partenariat stratégique avec la France. La Folha de Sao Paulo dit avoir eu connaissance des conclusions du rapport technique, consultatif et confidentiel, de 30 000 pages, ratifié par les chefs de l'armée de l'air le 18 décembre 2009 et remis à M. Jobim. Selon ce document, le coût élevé du Rafale, à l'achat et à l'heure de vol, est son principal handicap. Son prix d'achat est double de celui du Gripen, le moins cher des trois avions. Il est resté élevé malgré la promesse qu'aurait faite Nicolas Sarkozy au président brésilien. Les transferts de technologie, ajoute le rapport, seraient en deçà des espérances de l'armée. En tant que produit "déjà prêt", le Rafale serait difficilement vendable à d'autres pays à partir du Brésil. D'où un troisième argument : l'avionneur Embraer serait peu intéressé par le projet Rafale du fait de ses faibles retombées technologiques et financières. Le dernier mot La préférence de l'armée de l'air pour l'avion le moins cher était connue des spécialistes. Ce qui étonne, c'est que l'armée ait pu opérer un classement entre les trois concurrents, M. Jobim lui ayant demandé expressément de se contenter d'exposer les arguments pour et contre chaque projet. Un porte-parole de l'armée de l'air a déclaré mardi "n'avoir rien diffusé sur la préférence de l'avion ou la remise du rapport au ministre". Côté français, notamment à l'Elysée, on se montre "serein". On rappelle que la France offre les plus vastes transferts de technologie, et qu'on ne peut comparer les prix du Rafale et du Gripen, un simple monomoteur. On fait confiance, sans le dire, au président Lula, à qui reviendra, comme il l'a souvent répété, le dernier mot. Cette affaire revêt une évidente dimension politique intérieure brésilienne. Les militaires tiennent à revendiquer, et à imposer leur choix, surtout, semble-t-il, s'il est différent de celui du chef de l'Etat. Ils n'ont pas digéré d'avoir été pris de court en septembre lorsque ce dernier a dit, sans attendre la rédaction de leur rapport, tout le bien qu'il pensait du Rafale lors de la visite à Brasilia de M. Sarkozy. Jean-Pierre Langellier
Au Brésil,l'armée de l'air ne veut pas du Rafale, et préfère le Gripen suédois
06/01/2010
Un rapport officiel diffusé par un quotidien brésilien contredit le choix du président Lula.
https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2010/01/06/au-bresil-l-armee-de-l-air-ne-veut-pas-du-rafale-et-prefere-le-gripen-suedois_1288065_3222.html
ameriques
Pour les autorités mexicaines, lancées dans une lutte frontale contre le crime organisé, l'année 2009 s'est terminée sur une victoire. Le 30 décembre, la police a capturé Carlos Beltran Leyva, frère cadet du baron de la drogue, Arturo, dit "le Chef des chefs", tué le 16 décembre. Après la capture, en 2008, de leur frère Alfredo, l'offensive des autorités affaiblit cette fratrie et change le rapport de forces entre les cartels de narcotrafiquants. Carlos Beltran Leyva a été interpellé par la police fédérale sur une route de Culiacan, capitale de l'Etat de Sinaloa (nord-ouest) et berceau du trafic de drogue au Mexique. Cet homme de 40 ans a été mis en détention préventive pour appartenance au crime organisé et blanchiment d'argent. Son frère Arturo, 51 ans, tué à Cuernavaca (centre) lors d'une opération menée par la marine, dirigeait avec ses quatre frères une organisation contrôlant 15 % du marché de la drogue au Mexique. "Sa mort pourrait provoquer une vague de violences sur deux fronts : l'un pour le commandement de l'organisation, l'autre pour conquérir les territoires qu'il contrôlait", a déclaré le procureur général de la République, Arturo Chavez Chavez. D'autant que Mario Alberto et Hector, les deux autres frères Beltran Leyva, sont toujours en fuite. Selon un rapport de la police fédérale révélé par le quotidien El Universal, Hector, surnommé "El H", aurait succédé à son frère défunt à la tête de l'organisation. "Des luttes intestines pourraient surgir, mais la succession d'Hector semble la plus logique au sein de cette structure familiale. Le coup porté n'en est pas moins sévère face aux autres cartels", estime Samuel Gonzalez, professeur en sécurité publique à l'Université nationale autonome de Mexico (UNAM). En dépit des 50 000 militaires déployés sur le territoire mexicain, la guerre entre narcotrafiquants pour le contrôle des routes de la drogue vers les Etats-Unis a fait plus de 15 000 morts depuis 2006. C'est un marché très lucratif : 40 % de la production mondiale de cocaïne sont consommés sur le sol américain. Selon l'Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS), les narcotrafiquants mexicains ont la main sur 70 % des ventes de drogue aux Etats-Unis. Une dizaine d'organisations criminelles se disputent ce secteur évalué entre 20 et 40 milliards de dollars par an. La plus ancienne et la plus puissante est la Fédération de Sinaloa, dirigée par Joaquin Guzman, dit "El Chapo" ("le petit"), évadé de prison en janvier 2001. Anciens membres de cette organisation, les frères Beltran Leyva ont rompu avec elle, après l'arrestation d'Alfredo le 21 janvier 2008, avant de se rapprocher des cartels de Juarez et du Golfe. "La Fédération de Sinaloa pourrait profiter de la situation pour essayer de monopoliser le trafic de drogue, commente le professeur Gonzalez. C'est sans doute l'objectif du gouvernement, qui concentre ses offensives sur les cartels concurrents. Le tout pour influer sur le rapport de forces et réduire ainsi la violence." Les tueurs du cartel du Golfe, "los Zetas", pourraient aussi monter en puissance, précise-t-il. En face, le président Felipe Calderon se félicite de son bilan avec 8 392 arrestations de narcotrafiquants en 2009, ainsi que la saisie de 718 tonnes de marijuana et 2,5 tonnes de cocaïne. Pourtant, des voix se lèvent pour critiquer sa stratégie. "Attaquer le crime organisé avec des actions uniquement policières ou militaires reste insuffisant, affirme Alfonso Navarrete, député du Parti révolutionnaire institutionnel (centre, opposition). Il faut lutter davantage contre le blanchiment d'argent et la corruption des forces de l'ordre." L'opération qui a conduit à la mort du "Chef des chefs" a en effet été confiée à la marine nationale, puisque le clan Beltran Leyva avait des protections au sein de l'armée de terre. "Le gouvernement devrait aussi développer plus de programmes d'éducation et de lutte contre la pauvreté dans un pays où le narcotrafic est devenu un modèle de réussite pour des jeunes de plus en plus violents", ajoute Martin Barron. Ce chercheur à l'Institut national de sciences pénales (Inacipe) prévoit qu'en 2012, à la fin du mandat du président Calderon, le nombre de morts dépasserait le chiffre vertigineux de 30 000 en six ans. "Sans que le trafic de drogue en soit affecté pour autant", dit-il. - (Intérim.)
"Au Mexique, bilan mitigé de la stratégie militaire contre les ""narcos"""
06/01/2010
L'affaiblissement des frères Beltran Leyva change le rapport de forces entre les cartels.
https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2010/01/06/au-mexique-bilan-mitige-de-la-strategie-militaire-contre-les-narcos_1288057_3222.html
ameriques
Ceux qui espéraient voir tomber des têtes auront été déçus. En présentant, mardi 5 janvier, les conclusions préliminaires de l'enquête des agences officielles sur l'attentat manqué contre le vol Amsterdam-Detroit du 25 décembre 2009, le président américain Barack Obama n'a pas caché que les services de renseignement avaient failli à leur mission. Mais il n'a pas désigné de responsables. Au lendemain de son retour de onze jours de vacances, le président se devait de montrer qu'il a pris des mesures. Avant la réforme de l'assurance-maladie, avant l'emploi, il sait que sa tâche prioritaire est la sécurité des Américains, a assuré son porte-parole Robert Gibbs. Les républicains, l'ancien vice-président Dick Cheney en tête, l'ont accusé de "compromettre" la sécurité du pays en ne tenant pas un langage assez belliqueux et en évitant la phraséologie des années Bush sur la "guerre contre le terrorisme". A l'issue d'une réunion des vingt plus hauts responsables de la défense, de la sécurité intérieure et des agences de renseignement, M. Obama a livré son diagnostic dans une courte déclaration à la presse. Le gouvernement américain avait "suffisamment d'informations pour déjouer" le projet de l'étudiant nigérian Omar Farouk Abdulmutallab, mais il n'a pas su "assembler les informations", a-t-il déclaré. "C'est inacceptable." Le président n'a pas pour autant précisé à quel échelon se situait "l'erreur", mais il a réclamé une meilleure coordination entre les services de renseignement. Il a aussi mis en garde ses collaborateurs contre la désignation hâtive de coupables et les accusations réciproques : "Je ne le tolérerai pas." Projets d'attaques En marge de son intervention, des responsables gouvernementaux ont fourni des précisions aux journaux, montrant que plusieurs agences ont raté les signaux qui auraient dû les alerter. Lorsque le père du jeune Abdulmutallab a signalé, en novembre, à l'ambassade américaine au Nigeria, que son fils était probablement au Yémen, l'information a été retransmise par le département d'Etat et la CIA au Centre national de contre-terrorisme, mais celui-ci n'a pas jugé bon de communiquer le nom de l'intéressé au FBI, qui gère les diverses listes de suspects. "Trois listes", d'après le porte-parole de la Maison Blanche. L'une est une large base de données. La deuxième impose un contrôle spécial au passager incriminé. La troisième recense les personnes interdites de voyages aériens. Au Centre antiterroriste, personne ne s'est inquiété de savoir si le jeune Nigérian possédait un visa américain. Autre signal manqué : les écoutes. Depuis le mois d'août, après l'arrivée d'Abdulmutallab au Yémen, la National Security Agency, l'agence d'écoutes électroniques la plus perfectionnée du monde, avait intercepté des communications mentionnant le nom "Omar Farouk" ou "le Nigérian". Les interceptions faisaient aussi état de projets d'attaques pour la période des fêtes. L'incident apparaît un peu plus chaque jour comme une erreur grossière. A leur retour à l'antenne après les fêtes, les comédiens des émissions satiriques s'en sont donnés à coeur joie, traçant le portrait d'un passager qui avait "acheté un aller simple, payé cash, qui ne voyageait qu'avec un petit sac", et qui prétendait venir visiter Détroit "sans même un manteau". Le tout sans éveiller de soupçons.
Barack Obama critique les défaillances des services de renseignements américains
06/01/2010
Le président américain s'est toutefois refusé à désigner à la hâte des responsables après l'attentat manqué contre le vol Amsterdam-Detroit.
https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2010/01/06/barack-obama-critique-les-defaillances-des-services-de-renseignements-americains_1288055_3222.html
ameriques
Un brin caustiques en cette période de voeux, les dirigeants socialistes apprécient le parallèle suggéré par François Hollande. Selon l'ancien premier secrétaire du PS, la dernière partie du quinquennat de Nicolas Sarkozy pourrait ressembler à la deuxième moitié du septennat de Valéry Giscard d'Estaing. "Comme VGE, élu sur une espérance réformatrice mais qui s'est crispé sur des mesures d'austérité et une politique conservatrice avec la loi sécurité et liberté, Nicolas Sarkozy risque lui aussi d'être rattrapé par la crise économique", estime le député de Corrèze. Selon lui, le chef de l'Etat "s'est lancé dans une fuite en avant ; il dit ne pas vouloir brusquer les Français, mais rien ne dit que les expédients de la dette lui permettront de tenir jusqu'en 2012". Claude Bartolone, proche de Martine Aubry, évoque lui aussi l'image d'un président "en quête de lignes directrices, piégé par son propre discours". Même un redémarrage de l'économie pourrait être problématique. "Dans les prochaines années, Nicolas Sarkozy devra faire face au syndrome de la sortie de crise. Plus il dira que les choses s'améliorent, plus il alimentera les frustrations sociales du pays", insiste le président du conseil général de Seine-Saint-Denis. "Mirage" de l'ouverture S'il dresse le constat d'un dirigeant affaibli, Manuel Valls estime que le chef de l'Etat conserve des atouts. "Nicolas Sarkozy ne va plus pouvoir utiliser l'arme de l'ouverture - qui, compte tenu de la radicalisation d'Eric Besson ou des états d'âme de Martin Hirsch, est devenue un mirage -, mais peut-être espère-t-il une réélection par défaut sur une démobilisation de notre électorat", considère le député et maire d'Evry. Proche de Ségolène Royal, le député de la Nièvre Gaëtan Gorce voit Nicolas Sarkozy "continuer d'user de sa capacité à mettre la gauche en difficulté", en jouant sur ses divisions. D'autant que les élections régionales entraînent une vive compétition entre le PS et Europe Ecologie. Des sujets comme "l'environnement, l'Afghanistan ou la réforme des retraites sont utilisés dans ce but, d'autant que les socialistes sont encore loin d'avoir les idées claires sur ces enjeux", poursuit M. Gorce. Alain Bergounioux, historien du PS et membre du secrétariat national, pense que le chef de l'Etat retrouvera une marge de manoeuvre en 2011. Difficile, en revanche, de prévoir ce qu'il pourrait réserver : "C'est un pragmatique, capable à tout moment de changer de positionnement. Il n'abandonnera pas son discours sur la sécurité et l'immigration, mais est capable de se transformer en nouveau Pinay si l'économie ne repart pas ou en nouveau Cohn-Bendit afin de séduire l'électorat écologiste ou centriste." Jean-Michel Normand
Sarkozy-Giscard : le parallèle plaît au PS
06/01/2010
Pour l'Elysée, 2010 ne s'annonce pas sous les meilleurs auspices.
https://www.lemonde.fr/politique/article/2010/01/06/sarkozy-giscard-le-parallele-plait-au-ps_1288077_823448.html
politique
Les jours passent, avec leur litanie de mauvaises nouvelles. Après l'échec de la vente de quatre centrales nucléaires aux Emirats arabes unis, l'annulation de la taxe carbone par le Conseil constitutionnel, la mise en cause de la gestion de la grippe A, l'Elysée a refusé, mardi 5 janvier, de commenter les informations sur les réticences de l'armée brésilienne à acquérir des avions Rafale. Dans la matinée, le gouvernement était arrivé à pied au grand complet à l'Elysée, après un petit déjeuner place Beauvau, pour souhaiter ses voeux au chef de l'Etat. Avec deux "bras cassés", Frédéric Mitterrand, le ministre de la culture, victime d'un accident de scooter, et Laurent Wauquiez, le secrétaire d'Etat à l'emploi, tombé à ski. François Fillon a espéré une année de croissance "solidaire, éthique et durable ". En réponse, Nicolas Sarkozy a demandé à ses ministres de "l'audace " et de "l'unité ". Il a souhaité que chacun réfléchisse à son portefeuille. "97 % des prédécesseurs des ministres sont tombés dans l'oubli. Il faut donc oser", a ironisé le chef de l'Etat, qui a rendu hommage aux deux ministres les plus en difficulté, Eric Besson (immigration et identité nationale) et Roselyne Bachelot (santé). Il a à nouveau réservé ses flèches au Conseil constitutionnel. "Une grande réforme est une réforme qui est en avance sur son temps. Le Conseil constitutionnel nous a coûté la modeste somme de 750 millions d'euros", a t-il tempêté. A la sortie du conseil des ministres, les treize femmes du gouvernement se sont retrouvées place Vendôme, invitées à déjeuner par la ministre de la justice Michèle Alliot-Marie. Le chef de l'Etat est venu les saluer, pour leur demander de "se battre" avant de poursuivre son marathon des voeux. HOMMAGE AUX FRANÇAIS Vers 17 heures, il a découpé l'une des deux immenses galettes des rois que lui avaient préparées les professions de la boulangerie. La tradition veut qu'elle ne comporte pas de fève, car "on ne saurait désigner un roi au sein de la présidence de la République", a rappelé M. Sarkozy. Le chef de l'Etat venait de lire son discours à la gloire des artisans, en petit comité. Sans ministre et avec une poignée de journalistes seulement. Pas d'écart avec le texte écrit : M. Sarkozy veut des voeux sobres, et ne pas réitérer les erreurs de l'an passé, où ses annonces à répétition avaient déconcerté et ses improvisations choqué son auditoire, en particulier les chercheurs. Comme lors de son allocution télévisée du 31 décembre, l'heure est à l'hommage aux Français, salariés ou chefs d'entreprise. "L'artisanat, c'est un travail où ni l'employé ni le patron ne ménagent leur peine", a-t-il plaidé, annonçant qu'il sera bientôt possible de séparer le patrimoine professionnel du patrimoine privé des artisans, limitant ainsi leur risque. "Le but sera de rendre hommage aux Français qui aident le pays à traverser la crise plutôt que de vanter l'action du gouvernement", décrypte un ministre. En faisant le compte rendu du conseil des ministres, Luc Chatel, porte-parole du gouvernement, a longuement, détaillé un accord sur le transfèrement de peine entre la République dominicaine et la France présenté par le ministre de la coopération, Alain Joyandet. Mais il s'est refusé à évoquer l'avenir menacé de l'avion de transport militaire A400M, les élections régionales ou la réforme des retraites, grands dossiers de l'année. La polémique sur la campagne de vaccination contre la grippe, avec le revirement du gouvernement, a été jugée "particulièrement inepte" par M. Chatel. Au menu du premier conseil des ministres de l'année, il y avait quand même une fève : la nomination d'Hervé Gaymard à l'Office national des forêts. Depuis l'affaire de son appartement de fonction qui l'avait contraint à démissionner de Bercy en février 2005, le député de Savoie était resté dans l'ombre. En ces temps difficiles, Nicolas Sarkozy a préféré ne pas l'oublier. Sophie Landrin et Arnaud Leparmentier
Galette sans fève pour rentrée sans flonflons à l'Elysée
06/01/2010
Nicolas Sarkozy a poursuivi mardi les cérémonies de voeux sous le signe de la modestie.
https://www.lemonde.fr/politique/article/2010/01/06/galette-sans-feve-pour-rentree-sans-flonflons-a-l-elysee_1288072_823448.html
politique
Par la voix de son porte-parole, Benoît Hamon, le Parti socialiste s'est dit opposé, mercredi 6 janvier, à une loi contre le port du voile intégral. Le PS "n'est pas favorable" à une telle loi a indiqué M. Hamon, sur RTL, précisant qu'il s'agirait d'"une loi de circonstance". "Nous sommes totalement opposés à la burqa, qui n'a pas sa place dans la République, mais une loi n'aurait pas les effets escomptés ", a-t-il assuré. Alors que Jean-François Copé, chef de file des députés UMP de l'Assemblée nationale, envisage toujours de présenter une proposition de loi d'interdiction dans le courant du mois de janvier, le chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy, a privilégié, mardi, devant des responsables UMP, la piste d'une résolution parlementaire sans toutefois exclure une loi. La mission parlementaire qui travaille sur ce sujet depuis six mois devrait rendre ses préconisations le 25 janvier. Consensuelle, une résolution parlementaire devrait être proposée par les députés ; le principe et surtout l'étendue d'une loi d'interdiction sont toujours en discussion. Stéphanie Le Bars
Le Parti socialiste contre une loi sur le port du voile intégral
06/01/2010
"Nous sommes totalement opposés à la burqa, qui n'a pas sa place dans la République, mais une loi n'aurait pas les effets escomptés ", a assuré Benoît Hamon, porte-parole du PS.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/06/le-parti-socialiste-contre-une-loi-sur-le-port-du-voile-integral_1288073_3224.html
societe
Thomas Fabius, fils de l'ancien premier ministre Laurent Fabius, visé par plusieurs plaintes pour escroquerie, a été placé en garde à vue mercredi matin à la brigade de répression de la délinquance astucieuse (BRDA), selon des sources proches du dossier. Cette audition, sous le régime de la garde à vue, est susceptible de durer 48 heures. Le fils de l'ancien premier ministre socialiste, chef d'entreprise, est visé depuis septembre 2009 par plusieurs plaintes pour "abus de confiance" et "escroquerie" déposées par deux chefs d'entreprise, selon une source proche du dossier. Les deux plaignants, un temps en affaires avec Thomas Fabius dans un projet de cartes à puces, auraient déposé à plusieurs reprises au restaurant Le Fouquet's (8e arrondissement) des sommes en espèces de plusieurs milliers d'euros qui lui étaient destinées. L'avocat de M. Fabius, Me Cyril Bonan, n'a pas souhaité faire de commentaire. Fils de Laurent Fabius et de la productrice de télévision Françoise Castro, Thomas Fabius, 27 ans, a participé à la création en 2004 de la société People and Baby, qui propose des crèches clés en main aux entreprises et zones industrielles, mais a rompu ses liens avec l'entreprise en 2005. Selon le créateur et président actuel de l'entreprise, Christophe Durieux, "Thomas Fabius avait participé à hauteur de 5 % du capital à la création de l'entreprise en 2004, avait joué momentanément le rôle de porte-parole, mais avait vendu ses actions en 2005 et n'a plus de rapport avec nous depuis cette époque". People and Baby gère actuellement 60 crèches et emploie un millier de personnes, selon la même source. Ancien directeur d'hôtel, Thomas Fabius a également été chroniqueur dans l'émission de TF1 "Langues de VIP" et possède une société de production de longs-métrages.
Le fils de Laurent Fabius en garde à vue à Paris
06/01/2010
Thomas Fabius, fils de l'ancien premier ministre Laurent Fabius, visé par plusieurs plaintes pour escroquerie, a été placé en garde à vue mercredi matin à la brigade de répression de la délinquance astucieuse.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/06/thomas-fabius-en-garde-a-vue-a-paris_1288231_3224.html
societe
Il a 84 ans, mais pas un début d'accent nivernais. Rouler les "r", comme les "l", il laisse ça à sa femme, une vraie fille "de souche", comme elle dit. Lui, Roger, il est pourtant né comme elle, à 45 km de Nevers, dans cet endroit dépeuplé qui s'appelle La Machine. Il s'en souvient, il a même grandi au "numéro 12 de la rue 2". C'est comme ça, à l'époque, qu'on nommait les allées dans cette ancienne cité minière - 7 000 habitants autrefois, 3 700 aujourd'hui. Sa mère était de Bonny-sur-Loire, pas très loin. Mais son père venait de Nankin, et tout le monde sait ici que c'est en Chine. Un père chinois, c'est rare dans une région de forêts de chênes et de prés de charolaises. Encore plus dans une petite ville créée ex-nihilo, spécialement pour l'extraction du charbon. Une vraie histoire pour le coup, qui est en partie celle de 140 000 autres Chinois, débarqués un peu partout, en France, pendant la Grande Guerre, après avoir été recrutés par les armées française et anglaise alors en manque de main-d'oeuvre. Une histoire mal connue, qui est pourtant celle de la première vague d'immigration chinoise dans l'Hexagone. Peu de travaux historiques existent sur le sujet. En leur mémoire, il n'y a qu'une petite stèle, dans un coin du jardin Baudricourt, à Paris, inaugurée en 1998. Or leur histoire est aussi celle d'une intégration originale, surtout pour la poignée d'entre eux qui ont atterri à La Machine. Les rares, avec quelques-uns dans le Nord-Pas-de-Calais, à s'être retrouvés à creuser des galeries. De ces Chinois "machinois", Roger Tchang est un peu le dernier. Le seul, du moins, à vivre encore sur place, dans ces enfilades de baraques à vendre. Sa maisonnette est comme les patrons paternalistes aimaient à les millimétrer, avec la taille des volets, le jardin en long et la margelle standardisés. Avec ses frères, son père, c'est toute la famille qui a travaillé "au fond". Alors, dans son intérieur rangé, papier peint fleuri, buffet en bois massif, il raconte ses années pas banales dans les mines de charbon. La saga familiale commence forcément par son père, "un beau Chinois", né en 1 897. Son prénom c'était Tson - plus tard, il a changé pour "André". Un jour, à 19 ans, il a été attiré par des affiches qui promettaient "la fortune" en France. Rien n'indiquait que c'était la guerre. Alors fils unique, orphelin de père, maçon de formation, il n'a pas eu d'hésitation. Il a passé une visite médicale. On lui a donné un numéro de matricule. Et après plusieurs mois de bateau, il a débarqué à Marseille, en 1917. Les contrats étaient précis. Tout était prévu : les doses de thé, de graisse et de sel, 5 francs de salaire par jour, 25 centimes pour les vêtements et les chaussures, autant pour les "frais de maladie" et l'assurance décès. Officiellement, la main-d'oeuvre ne devait pas combattre, elle était à la disposition de l'arrière-front. Mais les tâches étaient ingrates : terrassement des tranchées, déminage. André Tchang, lui, fut d'abord docker, puis manutentionnaire à Châlons-sur-Marne, chargé du nettoyage des champs de bataille et du ramassage des cadavres. "Il n'en parlait jamais", raconte Roger. C'est seulement à la fin de son contrat, en 1923, alors que la plupart de ses compatriotes rentrent au pays, qu'il rejoint La Machine. Il a entendu dire que quelques Chinois y sont restés. Certains sont venus via Schneider, qui fabrique de l'armement et exploite le gisement. D'autres sont des étudiants en quête de fins de mois, envoyés par le gouvernement chinois. Au Creusot, à 100 km de là, en avril 1921, le plus célèbre d'entre eux, Deng Xiaoping, futur numéro un chinois de 1978 à 1992, a fait un séjour de trois semaines, et c'est là qu'il a découvert le marxisme. Dans ce bourg de Nièvre, ils sont alors un peu les premiers "étrangers". Jusque-là, on faisait plutôt appel aux gens des campagnes. Des figures presque exotiques dans ce paysage de terres froides où culminent les terrils. Ils organisent leurs fêtes, avec des fleurs de papier. Ils reconstituent aussi une fumerie d'opium, selon un témoignage de l'époque. Beaucoup, comme le père Tchang, aiment surtout à s'habiller beau, chaque soir, après le travail, pour se retrouver au bar des mineurs et jouer des heures, aux cartes ou au mah-jong, avec l'argent de la quinzaine. A l'instar de toutes les cités minières en besoin de main-d'oeuvre, La Machine devient alors un lieu de brassage en avance sur son temps. Après les Chinois, arrivent les Polonais, les Maghrébins, les Italiens, les Yougoslaves... En 1936, 30 % de la population est d'origine étrangère. Mais au fond des puits, comme en rigole Roger Tchang, "on était tous noirs !". Roger Pasquet, un vieux mineur de 83 ans, abonde : "Il n'y avait pas de nationalité ! Avec la chaleur, on travaillait tous en slip ou à poil !" L'ancien maire, René Vingdiolet, 84 ans, résume à sa façon : "C'était l'Europe avant l'Europe." En réalité, un racisme latent existe, des règlements de comptes entre communautés surviennent parfois, mais la solidarité minière joue son rôle. Le père de Roger est le seul Chinois à bien maîtriser le français. Il fait office de traducteur. Après plusieurs années, alors que la plupart de ses alter ego sont affectés comme boiseurs pour soutenir les galeries, lui est promu "boutefeu", poste sensible chargé des explosifs. Une intégration qui l'amène, avec son fils, jusque dans les rangs de la Résistance. Plus tard, avec 13 enfants, le foyer recevra la médaille de la famille française. Au total, entre 1917 et 1927, près de 300 Chinois passent ainsi par les houillères de La Machine. Beaucoup seront découragés par les conditions de vie et le climat. Ils n'ont souvent pour logement que des dortoirs collectifs dans des baraquements en bois. En 1930, ils ne sont plus qu'une vingtaine. A l'échelle nationale, sur les 140 000 initialement recrutés, 3 000 seulement sont restés en France après leur contrat. Les traces du passage de tous ces Chinois sont maigres, du coup. La plupart du temps, ne demeurent que leurs tombes dans les cimetières. A Noyelles-sur-Mer (Somme) notamment, où plus de 800 sont enterrés. Des tombes de célibataires souvent, jamais fleuries, avec des noms gravés légèrement francisés - comme "Tchang" au lieu de "Chang". A La Machine, seul le père de Roger a vraiment "fait souche". Juste avant son arrivée dans le bourg minier, il avait rencontré la fille d'un roulier, Louise, 16 ans. Roger est le quatrième enfant du couple. Et c'est son parcours, dans les pas de son père, à la mine, avec sa passion du football, qui vont parachever l'assimilation de la famille. Après avoir été à l'école Schneider, comme ses frères, Roger Tchang a toute sa vie associé mine et ballon rond. Il double ses journées quand il y a match le week-end. A plusieurs reprises présélectionné pour l'équipe de France de football amateur de l'époque, il joue une fois avec Raymond Kopa. Courtisé par des clubs professionnels mais inquiet pour ses vieux jours, il refuse de changer de club sans la garantie d'une exploitation minière à proximité : "Il fallait que j'assure ma retraite, moi !" A La Machine, ce sont des choses que l'on retient. A force, il s'est taillé une petite notoriété. A Montceau-les-Mines, à la fin des années 1950, une photo noir et blanc le montre fier, posant sur le perron avec les patrons. Lors d'une Coupe de France, un envoyé spécial du journal L'Equipe n'en revient pas : "Dire que ces gueules noires joueront dimanche contre les professionnels de Sochaux, en 8e de finale..." Un des chauffeurs de François Mitterrand aussi, qui avait été un temps gardien de but de La Machine, aimait bien, une fois déposé le président à Château-Chinon, taper un verre, chez lui, la berline garée devant le pavillon. Aujourd'hui, avec les retours de l'histoire, les vies de Roger Tchang, son père, et toute leur petite communauté passée par là suscitent un intérêt nouveau de la part de la diaspora chinoise immigrée. Il y a quatre ans, une exposition intitulée "Les Chinois de La Machine" avait été présentée, au Musée de la mine. Ça avait ameuté un car entier de médias chinois. Même le premier secrétaire de l'ambassade de Chine à Paris s'était déplacé. En banlieue parisienne, Roger Tchang a aussi un frère de quinze ans son cadet, Gérard, qui se passionne pour l'histoire familiale. Il y a un an, il a été invité à un colloque d'une semaine, en Chine, sur le sort de ces Chinois de la première guerre mondiale. Là-bas, il a retrouvé une poignée de descendants. Tous, comme lui, étaient en quête d'une reconnaissance de l'engagement sans fureur de leurs pères dans la Grande Guerre. Roger Tchang n'y est pas allé. Il n'aime plus trop quitter son "chez lui". Sa carrière de mineur, il l'a finie comme secrétaire du comité d'entreprise. C'était juste à la fermeture du dernier puits, en 1974. Il laisse croire qu'il n'en regrette rien : "Je n'ai aucune nostalgie." Mais à le suivre dans les ruines des salles de machines, au pied des dalles de béton scellées sur l'entrée des puits, il s'emporte sans cesse : "Tout ça, c'est du patrimoine qui s'en va !" Aujourd'hui, avec ses "genoux de caoutchouc", il ne peut plus courir. La faute au football, assure-t-il, "pas à la mine". Mais tous les jours, il continue de faire ses six kilomètres à pied, le long de l'étang Grenetier, réserve d'eau autrefois consacrée au lavage des blocs de charbon. "Inarrêtable", déplore son épouse. Têtu. Comme son père qui, "jusqu'à sa mort, a mangé avec des baguettes". Elise Vincent
Gueules noires venues de Chine
06/01/2010
A La Machine, près de 300 Chinois ont travaillé dans les mines de charbon. Venus en France lors de la Grande Guerre, ils ont trimé, tel Roger Tchang, 84 ans. Une saga familiale et une intégration réussie.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/06/gueules-noires-venues-de-chine_1288106_3224.html
societe
Depuis 2002, la loi française ne parle plus de "nom patronymique" mais de "nom de famille". Cet abandon de toute référence à la lignée paternelle est le fruit d'une petite révolution symbolique : depuis le 1er janvier 2005, les parents peuvent, pour la première fois dans l'histoire de France, choisir le nom qu'ils transmettent à leurs enfants. Ils peuvent désormais opter soit pour le nom du père, soit pour celui de la mère, soit pour les deux noms accolés. Ce bouleversement des règles du jeu a été réalisé au nom de l'égalité des sexes. "La prééminence du nom du père apparaît comme une forme moderne de loi salique, affirmait, en 2001, le rapport de la commission des lois de l'Assemblée. C'est un nouveau symbole que le législateur doit désormais attaquer : la loi doit permettre, contre la coutume, la transmission du nom de la mère à ses enfants au même titre que celui du père." Dès la fin des années 1970, l'Europe avait défendu la possibilité, pour la mère, de transmettre son nom de famille. En 1978, une résolution du comité des ministres du Conseil de l'Europe avait ainsi demandé aux gouvernements de "prendre les mesures nécessaires afin d'accorder aux deux époux des droits égaux en ce qui concerne l'attribution du nom de famille aux enfants". Un an plus tard, les Nations unies demandaient la disparition de "toute disposition sexiste dans le droit du nom". L'Allemagne a obtempéré dès 1976, la Suède en 1982, le Danemark en 1983, l'Espagne en 1999, la France en 2002. Mais bien que les textes garantissent désormais l'égalité des sexes, la transmission du nom du père, dans les faits, reste la règle : depuis l'entrée en vigueur de la loi française, seuls 5 % des enfants portent les noms de leur père et mère accolés - 9 % à Paris. Pour la transmission du seul nom de la mère, les chiffres sont plus faibles encore. Si les règles de transmission traditionnelles ont la vie dure, c'est parce qu'elles modèlent notre vie sociale depuis le Moyen Age. En Europe, la transmission du nom du père au sein d'une même lignée s'est imposée progressivement entre le Xe et le XIVe siècle. Pour tenter de fixer les usages, une loi du 6 fructidor an II (1 794) a ensuite consacré solennellement l'immuabilité du nom. "Aucun citoyen ne pourra porter de nom ou de prénom autres que ceux exprimés dans son acte de naissance", affirmait ce texte. Un siècle plus tard, la création du livret de famille figeait définitivement l'orthographe des noms de famille et leurs règles de transmission. "Ces règles sont le reflet d'une époque, remarquait la commission des lois en 2001. Elles sont fondées sur le modèle de la filiation légitime et de la prééminence du père." Adoptée en 2002, entrée en vigueur en 2005, la réforme du nom de famille, débattue alors que Ségolène Royal est ministre de la famille, a mis fin à cette prééminence. Les parents ont désormais une entière liberté de choix, à une réserve près : pour préserver l'unité de la fratrie, tous les enfants d'un même lit doivent porter le même nom de famille. Anne Chemin
"Depuis 2002, le ""nom de famille"" a remplacé le ""nom patronymique"""
06/01/2010
Depuis le 1er janvier 2005, les parents peuvent, pour la première fois dans l'histoire de France, choisir le nom qu'ils transmettent à leurs enfants.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/06/depuis-2002-le-nom-de-famille-a-remplace-le-nom-patronymique_1288080_3224.html
societe
Le double tiret est mort. La nouvelle de ce décès devrait être annoncée officiellement dans une circulaire de la chancellerie "dans les jours qui viennent", selon le porte-parole du ministère de la justice, Guillaume Didier. Tous les parents qui, depuis le 1er janvier 2005, appliquent à leur progéniture la loi qui leur permet de transmettre soit le nom du père, soit celui de la mère, soit leurs deux noms accolés dans l'ordre choisi par eux mesureront l'importance de l'information. Pour les 95 % d'autres - 90 % à Paris - qui continuent de ne transmettre que le nom du père, une explication s'impose. Au commencement était une idée simple : en finir avec "cette forme moderne de la loi salique" qu'était la prééminence de la transmission du nom paternel. "C'est un nouveau symbole que le législateur doit désormais attaquer : la loi doit permettre, contre la coutume, la transmission du nom de la mère à ses enfants au même titre que celui du père", proclamait solennellement un rapport de la commission des lois de l'Assemblée nationale saisie d'une proposition du député socialiste Gérard Gouzes. C'était il y a dix ans. Mais dès qu'il est question d'état civil, la moindre modification devient un monstrueux casse-tête. Une première loi voit le jour le 4 mars 2002. Elle ne suffit pas et est modifiée en 2003, puis en 2005. A cela est venue s'ajouter une circulaire du 6 décembre 2004, destinée à régler l'une des difficultés majeures de la mise en oeuvre de cette réforme, à savoir la distinction entre les doubles noms qui sont transmissibles à la génération suivante - Merleau-Ponty, Giscard d'Estaing ou Joliot-Curie - et ceux qui, relevant de la loi de 2005, ne le sont pas. Ainsi s'est imposée l'idée du double tiret. M. Dupont et Mme Durand sont autorisés à transmettre leurs deux noms accolés à leurs enfants à la condition que, sur l'état civil de ceux-ci, figure ce double tiret distinctif (Dupont- -Durand). Mais voilà que des parents, au surplus avocats ou professeurs de droit, s'en sont mêlés, qui ont refusé ce double tiret auprès de l'officier d'état civil au motif qu'il était disharmonieux, mais surtout illégal. L'affaire de ces parents récalcitrants a été portée par le procureur devant les tribunaux. Par deux décisions rendues en 2008, l'une de la cour d'appel de Paris, le 14 février, l'autre du tribunal de grande instance de Lille, le 3 juillet, les juges ont donné raison aux demandeurs et les ont autorisés à transmettre leurs deux noms accolés sans ce double signe typographique. Dans sa motivation, le jugement du tribunal de Lille soulignait, d'une part, que "le double tiret est un signe inconnu de la langue française, pourtant langue officielle de l'Etat conformément à l'article 2 de la Constitution et ne peut donc, comme tel, sans avis de l'Académie française, figurer dans un acte public français". Il observait, d'autre part, qu'une simple circulaire ne s'impose ni aux juges ni aux particuliers dans une matière - l'état des personnes - qui relève de la loi. Le cas de ces enfants d'avocats était donc réglé. Mais pour les autres ? L'un des deux couples demandeurs a donc entamé une procédure devant le Conseil d'Etat en vue d'obtenir l'annulation de la circulaire scélérate du 6 décembre 2004. L'arrêt dit "Diane Lavergne", rendu le 4 décembre 2009 par le Conseil d'Etat, constate en effet que cette circulaire est "entachée d'incompétence". Dans sa décision, dévoilée sur le site Maitre-eolas.fr, la juridiction administrative souligne que "l'administration ne pouvait, par circulaire, soumettre l'exercice d'un droit prévu et organisé par la loi (...) à l'acceptation, par les parents, de cette adjonction au nom de leur enfant d'un signe distinctif, alors que la loi prévoyait uniquement d'accoler les deux noms sans mentionner la possibilité d'introduire entre les deux des signes particuliers". Contrairement à la chancellerie, qui soutenait que ce double tiret n'est qu'une "modalité technique", le rapporteur public du Conseil d'Etat, Béatrice Bourgeois-Machureau, avait affirmé que "le double tiret s'inscrit au sein même du nom, il en devient partie intégrante. Et, dans cette mesure, il le modifie. Dès lors, l'insertion d'un tel signe ne peut relever que de la loi". Mais ce n'est pas encore fini. Car le Conseil d'Etat ne fait pas pour autant droit à la demande de retrait pur et simple de cette circulaire. Saisi de cette difficulté par des officiers d'état civil, qui ne savaient plus où donner du tiret, le ministère de la justice est donc en train d'élaborer une réponse dont il espère qu'elle réglera définitivement la question : les informaticiens de la direction des affaires civiles ont donc été chargés d'inventer une "rubrique" nouvelle dans les actes d'état civil qui permettra de remonter l'historique des noms pour savoir ceux qui sont transmissibles et ceux qui ne le sont pas, tout en laissant les Dupont Durand vivre leur vie simplement accolés. Il ne restera plus qu'aux 35 000 enfants qui chaque année reçoivent le nom de leurs deux parents depuis l'entrée en vigueur de la loi de se présenter à leur mairie pour faire supprimer, s'ils le souhaitent, le double tiret désormais illégal. Pascale Robert-Diard
La courte vie du double tiret, signe distinctif des noms accolés
06/01/2010
La chancellerie a annoncé la disparition de ce signe typographique, qui avait été créé pour les patronymes composés des noms des pères et mères.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/06/etat-civil-vie-et-mort-du-double-tiret-typographique_1288034_3224.html
societe
Nicolas Sarkozy a indiqué qu'un projet de loi visant à protéger artisans et commerçants contre la saisie de leurs biens privés en cas de faillite serait présenté en février, lors de son discours de vœux au monde économique, mercredi 6 janvier, à Cholet (Maine-et-Loire). Il s'agit, a expliqué le chef de l'Etat, de "réparer" ce qu'il a qualifié d'"injustice extraordinaire" : "que les grandes entreprises soient protégées" et que "les artisans et commerçants dont on a tellement besoin dans le tissu économique du pays" puissent être "ruinés" quand ils ont "un retour de fortune". "Quand les grandes entreprises font faillite, les dirigeants ne sont poursuivis que sur les biens de l'entreprise" ; "quand il arrive un problème à un artisan ou un commerçant", on vient le chercher "sur ses biens personnels", s'est exclamé le chef de l'Etat. En février, ses ministres Hervé Novelli (commerce-artisanat) et Christine Lagarde (économie) défendront un texte "au terme duquel désormais les artisans et commerçants seront protégés sur leur patrimoine personnel s'ils ont des difficultés". "NOUS DEVONS DÉPENSER MOINS ET MIEUX" Par ailleurs, la président a affirmé que la diminution de la dépense publique constituait la seule solution envisageable pour réduire les déficits, rejetant de nouveau toute hausse des impôts. "Nous devons dépenser moins et mieux (...). Il n'y a pas le choix", a martelé le président, affirmant que la dépense publique représentait actuellement "la moitié" de la richesse produite en France en un an. La dette publique en France devrait encore se creuser en 2010 à 84 % du produit intérieur brut (PIB). Le déficit public (Etat, collectivités, comptes sociaux) devrait, lui, atteindre 8,5 % du PIB. Toujours selon le président, le plan de soutien au secteur bancaire durant la crise financière a par ailleurs rapporté deux milliards d'euros à l'Etat en 2009. En octobre 2008, le gouvernement avait créé la Société de financement de l'économie française (SFEF) pour permettre aux banques de se refinancer à moindre coût sur les marchés grâce à la garantie de l'Etat, ce qui leur devenait difficile en raison de la crise financière internationale. En échange de sa garantie, l'Etat français a perçu 1,3 milliard d'euros de commissions. Parallèlement, l'Etat avait apporté des capitaux aux banques françaises pour les consolider dans la crise et a perçu 713 millions d'euros d'intérêts lorsque ces banques ont remboursé ces sommes fin 2009. Grâce à ces dispositifs mis en œuvre par le gouvernement, "aucun Français n'a perdu son épargne" et "aucun établissement financier n'a fait faillite", a souligné Nicolas Sarkozy. Enfin, au sujet de la censure de la taxe carbone par le Conseil constitutionnel, le président a estimé devoir "trouver un équilibre", en confirmant que "la taxe carbone s'appliquera au 1er juillet". Il a réaffirmé sa volonté d'imposer une "taxe carbone" aux frontières de l'Union européenne pour éviter "d'ajouter le dumping environnemental au dumping social".
Sarkozy veut protéger les commerçants et artisans en cas de faillite
06/01/2010
Lors de ses vœux au monde économique, le président a détaillé un projet de loi visant à empêcher la saisie de biens privés en cas de faillite.
https://www.lemonde.fr/politique/article/2010/01/06/sarkozy-veut-proteger-les-commercants-artisans_1288229_823448.html
politique
e, journaux et magazines sélectionnent les événements qui ont marqué l'année qui vient de s'achever. L'exercice est en général d'autant plus fastidieux que les choix sont souvent identiques d'une publication à l'autre. Heureusement, il se trouve encore quelques écrivains pour s'adonner au plaisir de l'écriture d'un journal. Et même s'il faut attendre un an pour en prendre connaissance, voilà bien une manière amusante et souvent éclairante de relire l'actualité d'une année. En cette rentrée 2010, on lira avec plaisir Les Pierres qui montent, Notes et croquis de l'année 2008 de Hédi Kaddour (Gallimard). Jour après jour, cet écrivain, qui avait publié en 2005 un formidable roman intitulé Waltenberg, livre ses impressions de la vie quotidienne et fait partager ses goûts artistiques, en particulier littéraires et cinématographiques. C'est souvent drôle, comme ce jeudi 29 mai, à Roissy : "Enregistrement. Soudain une voix d'homme, angoissée, douloureuse : "Catherine, reviens !" La femme devant moi se retourne, contrariée. La voix de nouveau : "Reviens ! Catherine !" La femme a le visage froid, dominateur, excédé. La voix une troisième fois : "Reviens, je te dis, je me suis trompé de chariot !"" Le 9 juin, il regarde - en VHS - une rareté : Adalen 31 de Bo Widerberg. Pour le lecteur, le bonheur tout simple de retrouver le souvenir d'un film aimé et oublié. 28 août, fin de vacances au Pouligen : "Deux hommes en ciré, casquette, bottes de caoutchouc, des coups de vent, des vagues qui claquent. Un des hommes, face au large : "Et comment je vais tenir mon objectif de projet pédagogique, avec un contrat d'établissement pareil ?"" Quelque chose de Sempé. Nombreuses descriptions de femmes anonymes croisées dans la rue. Quelques notations rapides : "Guy Goffette, dans son livre sur Bonnard : "Il n'y a pas de fenêtre innocente". Ça fait une belle maxime de cadrage." Une connaissance intime de Flaubert. Et puis, parfois, quelques emportements, comme ce 8 mars, après avoir lu dans Plateforme de Michel Houellebecq : "Sa chatte était déjà ouverte. Je la pénétrais souplement, allant et venant en elle au rythme des vagues." "Tout est à l'avenant, note Hédi Kaddour, un mélange de Marc Lévy et de "Brigade mondaine". Et ça a plu à Alain Besançon, à Fumaroli, à Commentaires. La droite a désormais honte du talent de Drieu, qui se serait tapé sur les cuisses en lisant ces bêtises, honte de Paul Morand qui savait, lui, inventer une dame accueillante : "Elle me prit entre ses jambes, qu'elle referma aussitôt, dans un réflexe de coquillage" (L'Europe galante)." Une dernière note. Le 13 octobre, dans Le Monde, il lit un reportage sur le New York Times : "On y trouvait cette remarque d'un des responsables de la rédaction : "Ici, on ne licencie pas, on écoeure."" Franck Nouchi
Il était une fois... 2008, par Franck Nouchi
06/01/2010
Heureusement, il se trouve encore quelques écrivains pour s'adonner au plaisir de l'écriture d'un journal.
https://www.lemonde.fr/idees/article/2010/01/06/il-etait-une-fois-2008-par-franck-nouchi_1288125_3232.html
idees
Recevant mardi à l'Elysée des boulangers et des pâtissiers, Nicolas Sarkozy a découpé lui-même la galette en soulignant qu'elle ne contenait pas de fève "parce qu'on ne saurait désigner un roi au sein de la présidence de la République". Pardon, Sire, de vous contredire : s'il n'y a pas de fève, c'est que la couronne se trouve déjà sur l'auguste tête de Qui Vous Savez. Rien n'indique que nous soyons en république. Pour s'en convaincre, il suffit de lire la Troisième chronique du règne de Nicolas Ier, respectueusement composée par Patrick Rambaud (Grasset, 174 p., 14 €.). Il y est question de Mme de Morano, de la baronne Bachelot, de la princesse Rama, du chevalier de Guaino et, bien sûr, de Notre Implacable Souverain, Notre Piaffant Monarque, Notre Tourbillonnante Majesté, Notre Asticotant Potentat... Nul besoin de fève. Nous avons non seulement un monarque, mais un roi mage, à la fois Gaspard, Melchior et Balthazar. Un magicien, capable de transformer le plus vulgaire carbone, taxé ou non, en or, encens et myrrhe. Ce n'est pas du gâteau, Sire, et ces pâtes molles du Conseil constitutionnel peuvent aller se faire cuire ailleurs ! Robert Solé
Epiphanie, par Robert Solé
06/01/2010
Recevant mardi à l'Elysée des boulangers et des pâtissiers, Nicolas Sarkozy a découpé lui-même la galette en soulignant qu'elle ne contenait pas de fève "parce qu'on ne saurait désigner un roi au sein de la présidence de la République".
https://www.lemonde.fr/idees/article/2010/01/06/epiphanie-par-robert-sole_1288127_3232.html
idees
Quelques personnes semblent être nées pour irriter leur prochain. Andrew Ross Sorkin, journaliste financier au New York Times, appartient à cette catégorie. Elancé, élégant, séducteur, à peine la trentaine : autant de talents ne peuvent que susciter des jalousies. Son best-seller Too Big to Fail ("Trop puissants pour échouer") narre de l'intérieur la crise financière de l'automne dernier. Un dinosaure illustre la couverture. La suite du film-catastrophe Jurassic Park II pourrait-elle se jouer à Wall Street ? Les reptiliens prospèrent toujours au pays de la libre entreprise. Dans le salon d'un hôtel branché, sous le plafond art déco, entre les sculptures africaines et les glaces, le jeune homme n'a pas l'allure du scribouillard, mais celle d'un banquier d'affaires sûr de lui. Devenu du jour au lendemain une gloire littéraire, l'auteur consulte sans cesse un BlackBerry déjà surchargé à l'heure du petit déjeuner. "Wall Street est un monde rude, brutal, direct, dont les dirigeants, machistes et sexistes, usent d'un langage ordurier", explique notre interlocuteur sur un ton affable masquant un caractère trempé. Le responsable de la rubrique fusions-acquisitions du grand quotidien new-yorkais a recueilli 500 heures d'interviews auprès des principaux acteurs de la tourmente qui a failli engloutir les plus beaux fleurons de la haute finance américaine. Les anecdotes qu'il rapporte fourmillent de déchirements internes, d'étripages publics et de haines réprimées sur fond de dégringolade du Dow Jones. "La crise a mis en relief les relations incestueuses entre les intéressés, cette sorte de fraternité bancaire, créée non pas sur les bancs de l'université, mais lors de formidables batailles boursières", insiste notre Rastignac en faisant parfois sentir une fatuité bien tempérée. Les conflits d'intérêt au sein de cette ménagerie peuplée d'étranges créatures sont légion. Ainsi, l'une des raisons pour laquelle le secrétaire au Trésor d'alors, Hank Paulson, s'acharne pour sauver Goldman Sachs réduit à la quasi-faillite est que son frère travaille dans cette institution dont il fut lui-même président. Et cela n'est qu'un exemple parmi d'autres. On apprend combien l'épuisement physique des PDG de Wall Street ou des fonctionnaires de la Réserve fédérale au moment des faits pèse lourdement sur leurs décisions. Les héros de cette saga passent plusieurs semaines éreintantes, ne dormant pas plus de deux à trois heures par nuit. Le sort de dizaines de milliers d'employés est réglé en quelques heures par des personnages au bout du rouleau, perpétuellement accrochés à leur portable dans une limousine ou une chambre d'hôtel. Si, pour le grand public, le moment déterminant de la crise est la chute de Lehman Brothers, le 15 septembre 2008, Sorkin insiste plutôt sur l'importance de deux événements survenus au printemps. Tout d'abord, la chute du courtier Bear Stearns, torpillé par les subprimes, aurait dû servir d'alarme. Mais en offrant un prix raisonnable, le repreneur JP Morgan a calmé les marchés. Par ailleurs, pour ne pas provoquer de panique, Tim Geithner, aujourd'hui ministre des finances, à l'époque président de la Réserve fédérale de New York, refuse à Lehman le statut de compagnie holding qui, en offrant la protection de l'Etat, aurait assuré sa survie. A écouter Sorkin, les autorités américaines ont été victimes de la perfidie d'Albion. "Ces hypocrites nous ont baisés...", déclare Paulson après le refus, le 14 novembre 2008, de Londres d'autoriser la reprise de Lehman par la Barclays. La banque britannique rachètera par la suite les activités américaines du défunt, pour une bouchée de pain. Tout en finesse, Albion inflige une leçon de savoir-faire à ses ex-sujets, trop prompts à prendre leurs désirs pour la réalité. Au New York Times, le succès de Sorkin a provoqué la colère de ses collègues de la rubrique financière, qui l'accusent d'avoir plagié leurs scoops sans en mentionner la provenance. Ses supérieurs le soupçonnent de rétention d'informations pour faire mousser les "bonnes feuilles". Pour leur part, les critiques dénoncent sa complaisance envers ses sources d'information. Jamie Dimon, de JP Morgan, et John Mack, de Morgan Stanley, ont en effet le beau rôle. Le duo était d'ailleurs présent lors de la soirée de lancement du livre, organisée par le mensuel Vanity Fair. En revanche, faute sans doute d'accès, Goldman Sachs ressemble au figurant d'une superproduction hollywoodienne. Les personnages de cette tragédie américano-américaine sont présentés comme des héros, des patriotes. Par contre, le volet international est totalement passé sous silence. Enfin, les vrais perdants, les petits propriétaires expropriés victimes de la cupidité de banquiers sans scrupules, n'ont pas voix au chapitre. Riche d'une avance estimée à 700 000 dollars (488 000 euros), de neuf mois de congé sabbatique et de ventes stratosphériques, comme si cela ne suffisait pas, la vedette a été sacrée par The Economist "livre de l'année". Andrew Sorkin s'est fait une carapace sur laquelle les attaques glissent. Les adultes précoces font souvent de vieux adolescents fortunés. Courriel : roche@lemonde.fr. Marc Roche et Marc Roche
L'irritant best-seller, par Marc Roche
06/01/2010
Andrew Sorkin a recueilli 500 heures d'interviews auprès des principaux acteurs de la tourmente qui a failli engloutir les plus beaux fleurons de la haute finance américaine.
https://www.lemonde.fr/idees/article/2010/01/06/l-irritant-best-seller-par-marc-roche_1288126_3232.html
idees
tion, ses calculs de trésorerie (ses indemnités grâce au plan de départs volontaires de sa boîte et son assurance-chômage qui lui permettaient de "tenir" avant le lancement effectif de son projet). C'était décidé, après vingt ans passés dans une même entreprise, il aspirait à une reconversion professionnelle. Dans cette deuxième vie, il voulait se mettre à son compte et ouvrir un restaurant. Pas de la grande gastronomie, juste des plats simples et bons. Il avait trouvé et acquis le lieu - une ancienne petite gare en bordure d'une voie pédestre touristique - dans une région qu'il affectionne, avait écrit aux collectivités locales qui trouvaient l'idée formidable, et avait lancé les premiers devis. A 45 ans, il quittait Paris et son statut de cadre et montait son entreprise en province. Pendant un an, il a suivi et brillamment réussi son CAP de cuisinier, a peaufiné son business plan, a participé à des séances de formation à la chambre de commerce et à Pôle emploi. Il avait tout prévu... sauf la crise. Le couperet est tombé à l'automne 2009 : aucune banque ne lui a accordé de prêt. Combien de fois s'est-il entendu dire que son dossier était "très bien ficelé", mais que la restauration n'était pas "un secteur d'avenir" ? Il en avait pourtant lu des encarts publicitaires dans lesquels les banques alignaient les millions qu'elles avaient prêtés pour aider les entrepreneurs ; il en avait entendu des paroles politiques sur la formation tout au long de la vie et sur les bienfaits de la création d'entreprise. Son parcours illustre de manière exemplaire le fossé entre les discours et la réalité, entre les statistiques et les histoires vécues. Il a eu la malchance de quitter son emploi avant cette folle crise financière, de peaufiner son projet et son don pour la cuisine avant que la déroute économique ne tombe sur la tête des entrepreneurs et est ainsi devenu une victime collatérale de la folie boursière. Une, parmi tant d'autres. Le temps désormais a passé. Et les angoisses surgissent. Ses indemnités Assedic s'arrêteront en février. En 2009, il pensait concrétiser son rêve : ouvrir un resto. En 2010, il n'a plus qu'une obsession : trouver du boulot. Il y a des années comme ça où ce n'est pas facile de souhaiter ses voeux à un ami. Que lui dire ? Ne t'inquiète pas, tu retrouveras facilement du travail. Ce serait mentir. Raconter son histoire comme on lance une bouée à la mer, parce que des rêves qui se brisent sur le mur de la crise ça énerve ? J'ai choisi cette option ; par amitié et parce que son histoire - qu'un jour peut-être il écrira - en raconte mille autres. A toutes les victimes de la crise, je souhaite que cette année 2010 soit celle de la revanche. Il paraît que les banques ont déjà renoué avec les bénéfices. Pourquoi cela va si vite pour certains et si péniblement pour d'autres ? Courriel : blanchard@lemonde.fr. Sandrine Blanchard
La crise, histoire vraie, par Sandrine Blanchard
06/01/2010
En 2009, il pensait concrétiser son rêve : ouvrir un resto. En 2010, il n'a plus qu'une obsession : trouver du boulot.
https://www.lemonde.fr/idees/article/2010/01/06/la-crise-histoire-vraie-par-sandrine-blanchard_1288041_3232.html
idees
La conférence de Copenhague, en décembre 2009, est restée très en deçà des attentes qu'elle avait fait naître. Aucun engagement contraignant n'a été pris. La communauté internationale a certes pris acte de la nécessité de maintenir le réchauffement climatique sous la barre des 2 °C, mais sans créer de mécanismes nouveaux pour y parvenir, laissant chaque pays libre de l'interprétation qu'il en donnera. Comme saint Augustin dans la seule phrase qu'en connaissent vraiment les économistes, les participants se sont dit : "Mon Dieu, donnez-moi la chasteté et la continence, mais pas tout de suite." Comprendre l'échec de Copenhague exige toutefois de le rapporter aux espoirs que le sommet avait fait naître. Différentes ambitions, utopies, pourrait-on dire, se sont exprimées, semblant parfois se contredire. La première utopie nourrie par le sommet de Copenhague, c'était le sommet lui-même, entendu comme la promesse qu'un "contrat mondial" était possible entre les nations. Selon ce point de vue, l'organisation de la conférence était un bien en soi, prouvant que les peuples et leurs représentants étaient prêts à s'entendre, du moins pour ce qui concerne les "biens publics mondiaux", qui incluent la Terre elle-même et son climat. Cette utopie s'est brisée à Copenhague. La souveraineté des Etats n'a pas été soluble dans le climat. La deuxième utopie qui mobilise aussi les partisans d'un accord est celle d'une révolution technologique qui réglerait tous les problèmes. Mais pour faire advenir de nouvelles technologies, il faut disposer d'un cadre incitatif. L'échec est patent ici aussi. Au lendemain de la conférence, le prix des permis d'émission de carbone a immédiatement baissé de 8 %, montrant que les investisseurs ont conclu que la sévérité de la contrainte climatique était devenue moindre après le sommet... La troisième utopie qui habite les partisans d'un accord est de nature anthropologique. Aux yeux de nombreux militants de la cause écologique, dont l'action contribue beaucoup à la mobilisation de l'opinion, le climat révèle l'inanité d'un modèle de société où il faut consommer toujours davantage pour être heureux. Nouvel échec. Les pays émergents, Inde et Chine en tête, ont bruyamment fait savoir qu'ils n'entendaient nullement renoncer à la promesse de leur enrichissement au nom de la menace climatique. Pour que Copenhague aboutisse, il eût fallu que ces trois utopies s'emboîtent. Que le souci moral d'un monde harmonieux fasse obligation aux gouvernements, lesquels auraient fixé des contraintes durables, et interprétées comme telles par les industriels. Or chaque groupe de pays est venu à la table de négociation habité par une vision du monde qui a semblé incompatible avec celle des autres. Mais pour avoir une meilleure chance d'aboutir, mieux vaudrait tirer les leçons de l'échec de Copenhague. Se donner un objectif unique, la réduction globale des émissions, est un exercice condamné à rester vain, s'il ne rend pas compte de la diversité des approches. Il faut passer à un menu plus riche d'options. Du point de vue de la gouvernance du monde, un peu plus de pragmatisme ne ferait pas de mal. Entre le grand système onusien d'un côté et les accords négociés en catimini de l'autre, il y a de la marge. Le G20 pourrait, en fixant des paramètres qu'il s'imposerait à lui-même, sans préalable imposé aux autres, régler 90 % du problème mondial. Les autres pays pourraient ajouter ou soustraire ce qui leur convient, sans la frustration d'être tenus à l'écart des grandes décisions. Du point de vue des objectifs à atteindre - fixer des engagements en niveau pour les plus riches et en croissance pour les pays pauvres -, c'est parfaitement raisonnable. Le problème chinois ne tient pas à un niveau d'émission par habitant élevé : il est cinq fois plus faible que dans les pays riches. Si le droit de chaque humain à polluer la planète est identique, les Chinois ont encore de la marge. Le problème chinois tient à un niveau d'émission par unité produite très au-dessus des niveaux occidentaux : il est cinq fois plus fort qu'aux Etats-Unis, dix fois plus élevé qu'en France. Sans transferts de technologie, qui convertissent les pays émergents aux énergies propres, rien ne pourra être accompli. Un Fonds mondial pour la recherche climatique serait bienvenu, donnant une dimension positive à une Agence mondiale de l'environnement qui reste à construire. Un pont "technologique" serait ainsi établi entre pays riches et émergents. Du point de vue "anthropologique", les pays riches ont une responsabilité propre, qui inclut de prendre au sérieux la question elle-même. La demande d'énergie mondiale devrait doubler d'ici à 2050 et les émissions de C0 2 être réduites de moitié au cours de la même période... Sans une réflexion en profondeur sur la voracité de notre modèle de croissance, l'échec est assuré pour tous. Mais cette réflexion doit admettre que, si le climat est une contrainte globale, le temps du monde n'est pas uniforme. A défaut d'en tirer toutes les conséquences, on s'expose au risque d'enterrer des utopies chacune essentielle dans la solitude de leur radicalité. Courriel : cohend.lemonde@gmail.com. Daniel Cohen (Editorialiste associé)
Copenhague : trois utopies et un enterrement, par Daniel Cohen
06/01/2010
Le climat révèle l'inanité d'un modèle de société où il faut consommer toujours davantage pour être heureux.
https://www.lemonde.fr/idees/article/2010/01/06/copenhague-trois-utopies-et-un-enterrement-par-daniel-cohen_1288040_3232.html
idees
Quelque 3,4 millions de ménages consacrent plus de 10 % de leur budget aux factures d'énergie, alors que la moyenne des foyers dépense sur ce poste 5,5 % de ses revenus. Pour aider ces familles en situation de précarité énergétique, la secrétaire d'Etat au développement durable, Valérie Létard, a chargé, en septembre 2009, un groupe de travail, présidé par Philippe Pelletier du comité stratégique du plan Bâtiment Grenelle, de lui faire des propositions. Remis officiellement mercredi 6 janvier, le résultat de cette réflexion a été mené avec les associations, notamment la Fondation Abbé Pierre pour le logement des défavorisés, l'Agence nationale de l'habitat (ANAH), ou l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe). Les rapporteurs ont choisi de cibler leurs préconisations sur 425 000 ménages, noyau dur de la précarité énergétique, pour lesquels les dispositifs existants sont mal adaptés ou insuffisants. Pour améliorer l'efficacité des aides au paiement des factures (ou des impayés), le groupe de travail plaide pour la création d'un chèque énergie, dont le montant varierait selon le revenu des familles et ses besoins en chauffage. Une mesure simple et efficace quand la moitié des personnes éligibles aux tarifs dits sociaux (qui donnent droit à une réduction sur les factures d'électricité) n'en fait pas la demande. Les aides aux impayés accordées par la collectivité (Etat, conseils généraux, Caisse d'allocations familiales...) ou par des associations se fondent sur des critères variables et ne concernent pas toutes les énergies. Repérage, accompagnement Au sein d'un ensemble de neuf propositions, deux émergent. Outre le chèque énergie, le groupe plaide pour une généralisation des dispositifs locaux de lutte contre la précarité énergétique. Ces programmes existent déjà dans une quinzaine de départements. Ils tablent sur des actions de prévention, de repérage, et d'accompagnement. L'ensemble de ce plan nécessiterait selon les experts un investissement de 3,9 milliards sur dix ans, dont 1,7 milliard financé directement par l'Etat. Le reste serait porté par les collectivités locales, les fournisseurs d'énergie et par les ménages. Selon les rapporteurs, ces mesures "modestes en apparence" permettraient de multiplier par 30 le nombre de situations et de logements traités actuellement. "Nous partons de très loin, estime Franck Dimitropoulos, animateur du réseau Rappel, un lieu d'échange qui regroupe les principaux acteurs qui travaillent sur le sujet. Si les propositions sont retenues et financées, ce sera un bon début. Mais attention à ce que ce ne soit pas qu'une simple redistribution de moyens." De son côté, l'entourage de Mme Létard précise qu'il "ne s'agit pas de remettre en cause les dispositifs existants efficaces, mais de les optimiser et d'en inventer de nouveaux". Il faudra attendre le 20 janvier, date de la présentation du grand emprunt en conseil des ministres, pour connaître les propositions retenues. Nicolas Sarkozy avait annoncé, le 14 décembre, que 500 millions issus de cet emprunt iraient à la lutte contre la précarité énergétique. Catherine Rollot
"Des propositions pour aider les 3,4 millions de ménages en ""précarité énergétique"""
06/01/2010
Remises mercredi, les conclusions du groupe de travail commandé par Valérie Létard proposent notamment la création d'un chèque énergie
https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/06/des-propositions-pour-aider-les-3-4-millions-de-menages-en-precarite-energetique_1288071_3224.html
societe
Que représente Al-Qaida pour la péninsule Arabique (AQPA), "filiale" de la nébuleuse terroriste qui a revendiqué, le 28 décembre, l'attentat manqué du vol Amsterdam-Detroit, le 25 décembre 2009 ? Rencontré début novembre, à Sanaa, le vice-premier ministre chargé de la sécurité, Rashad Al-Alimi, estimait le noyau dur de l'AQPA à une soixantaine de membres. Après la revendication de l'attentat raté de Detroit, le ministre des affaires étrangères du Yémen, Abou Bakr Al-Kourbi, a avancé une estimation de "plusieurs centaines". Cette incertitude s'explique en partie parce que l'AQPA n'est pas seulement composée de djihadistes yéménites dont certains sont bien connus des autorités pour avoir déjà été arrêtés et jugés. La "filiale" compte également en son sein de nombreux Saoudiens venus trouver refuge dans une zone plus propice que le royaume voisin où ils sont traqués par les forces du ministère de l'intérieur, dirigé par le prince Nayef et par son bras droit, son fils Mohammed, victime d'une tentative d'attentat raté en août 2009. Ce qui renvoie à la nature de la présence djihadiste au Yémen. Ce pays constitua tout d'abord une base opérationnelle contre les intérêts occidentaux avec notamment l'attaque spectaculaire contre le bâtiment de guerre américain Cole, en 2000, puis contre le pétrolier battant pavillon français Limburg, en octobre 2002. Ces deux attentats, revendiqués par Al-Qaida, auraient été coordonnés par un Saoudien d'origine yéménite, Abdel Rahim Al-Nashiri, capturé en novembre par les Etats-Unis et détenu à Guantanamo - avec des dizaines de Yéménites -, où il aurait été soumis à la torture. Cellules démantelées En février 2009, la juge responsable des procès d'exception a cependant décidé l'abandon des poursuites le concernant. Coïncidant avec sa capture, l'un des principaux responsables d'Al-Qaida au Yémen, Qaid Sinan Al-Harithi, avait été tué par un missile tiré depuis un drone américain dans la province de Marib, à l'est de Sanaa. A la suite des attentats perpétrés en Arabie saoudite à partir de 2003, la virulente réaction des autorités saoudiennes a incité les djihadistes à se replier dans les provinces yéménites où le contrôle de l'Etat reste très théorique, principalement Al-Jauf, Marib, Chaboua et Abyane, même si des cellules ont été démantelées dans d'autres endroits, dont la capitale Sanaa. C'est dans les provinces d'Abyane et de Chaboua que des raids avaient été conduits le 17 et le 24 décembre contre les positions présumées d'Al-Qaida pour la péninsule Arabique. Ces raids, qui avaient fait des victimes civiles, avaient été vivement critiqués par l'opposition yéménite. Tant que le phénomène djihadiste ne le menaçait pas directement, le pouvoir yéménite a tenté de jouer du clientélisme et de la cooptation pour essayer de le neutraliser. Pour lui, la rébellion armée dans le Nord, à partir de 2004, et la contestation de plus en plus virulente du Sud présentaient des dangers d'une tout autre nature. Cette politique a cependant montré ses limites avec le phénomène - difficilement quantifiable - de retour à la lutte armée de miliciens passés par des programmes de réinsertion. Et les activités de l'AQPA ont gagné en intensité après l'évasion en 2006 de responsables détenus dans une prison de haute sécurité. Les opérations se sont concentrées à nouveau contre les étrangers présents au Yémen : un groupe de touristes espagnols en juillet 2007, l'ambassade des Etats-Unis à Sanaa en septembre 2008, puis des visiteurs sud-coréens en mars 2009. A l'été 2009, selon la presse américaine, les Etats-Unis auraient convaincu le président Ali Abdallah Saleh de la nécessité de lutter plus activement contre la nébuleuse en lui assurant qu'il comptait désormais parmi ses cibles. Mercredi 6 janvier, le Yémen a annoncé l'arrestation d'un membre présenté comme important de l'AQPA, Mohammad Ahmed Al-Hanak, et les ambassades britanniques et françaises, brièvement fermées pour raison de sécurité, ont rouvert. Gilles Paris
Pour le régime yéménite, Al-Qaida ne constitue pas la principale menace
06/01/2010
Les autorités de Sanaa estiment à "quelques centaines" le nombre de djihadistes potentiels
https://www.lemonde.fr/international/article/2010/01/06/pour-le-regime-yemenite-al-qaida-ne-constitue-pas-la-principale-menace_1288056_3210.html
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