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L'année 2009, où les plus grands dangers furent conjurés grâce à l'action des Etats, se termine sur un goût amer. Les gouvernements sont accusés d'avoir été dispendieux, d'avoir accumulé des dettes insoutenables et de préparer ainsi la crise à venir. La Commission européenne, aphone au plus fort de la tempête, retrouve sa voix pour soumettre 20 sur 27 pays de l'Union à la procédure pour déficits excessifs ! Il conviendrait qu'ils reviennent aux limites "raisonnables" du pacte de stabilité. Mais il n'y a rien de raisonnable dans l'époque que nous vivons, rien de rationnel dans les enchaînements qui nous ont conduits à pareil résultat. Le comble du cynisme est atteint lorsque les agences de notation se mettent à redoubler leur surveillance sur la dette des Etats, et que les marchés, qui en furent les victimes, leur accordent la plus grande attention. Combien d'épargnants, combien d'institutions financières, ont-ils acheté, confiants dans leur notation, des titres donnés pour sûrs, alors qu'ils incorporaient des risques considérables ? Cette incompétence des agences de notation est aujourd'hui mise au service des marchés de titres publics. Elle fut coresponsable de la crise en sous-évaluant les risques inhérents à la détention de titres privés ! Les mêmes causes ayant les mêmes effets, elle pourrait être à l'origine d'un approfondissement de la crise si elle s'exprime par une surévaluation des risques attachés à la détention des titres publics. Alors les gouvernements dont la note est dégradée et ceux qui craignent le même sort, contraints de conduire des politiques d'austérité, déferaient en même temps les mesures qui ont permis de contenir la crise. Le conte est parfaitement immoral. L'effondrement du PIB qui fut la conséquence des errements des marchés financiers et des agences de notation (- 4 % en zone euro, plus 6 millions de chômeurs depuis le début 2008) est pénalisé du fait de ses effets mécaniques sur les déficits. Et les efforts des gouvernements pour éviter que l'imaginaire avide des marchés n'emporte l'économie apparaissent, par un curieux retour des choses, comme autant de faiblesses par rapport aux "lois" de la comptabilité. Notons que ceux qui, critiquant les Etats, légitiment les primes de risques exigées par les marchés, semblent manquer d'informations comptables ! Selon le Fonds monétaire international (FMI), les pays du G20 ont consacré en moyenne 17,6 % de leur PIB au soutien direct du système bancaire et seulement, toujours en moyenne, 0,5 % du PIB en 2008, 1,5 % en 2009, et 1 % en 2010 en mesures budgétaires discrétionnaires. Et il convient de noter, puisque c'est la zone euro qui parmi les grands pays développés se trouve (et se pense) la plus vulnérable à la surveillance des marchés, que sur les trois années considérées, la somme des plans de relance de ses pays membres fut seulement de 1,6 % de son PIB, comparée à 5,6 % pour les Etats-Unis. C'est là où l'effort méritoire des gouvernements fut de courte vue. Consacrer de telles sommes au sauvetage du système financier, sans exiger en retour de véritables garanties, peut être justifié par l'urgence, mais manque de prescience. Constater que les agences de notation furent incompétentes, mais ne rien faire pour en réglementer le fonctionnement, semble aussi injurier le bon sens. Le contribuable va-t-il payer deux fois, une fois pour le sauvetage, et une autre parce que la dette contractée pour le faire est considérée de mauvaise qualité ? On fait silence sur le coût considérable du sauvetage planétaire du système bancaire, et sur le coût historique en perte de PIB provoqué par ses dysfonctionnements, pour mettre en exergue le caractère dispendieux des sommes, mineures on l'a vu, consacrées par les Etats à l'atténuation des souffrances sociales. Aussi, la pression sur les gouvernements monte-t-elle pour qu'ils réduisent les dépenses publiques et sociales ou qu'ils s'abstiennent de préparer l'avenir par des programmes d'investissement. En bref au lieu de s'interroger sur la responsabilité des politiques antérieures dans l'émergence de la crise, on s'emploie à hâter le retour à ces politiques ! Or la crise nous a enseigné trois leçons (au moins). La première est qu'il convient de mettre le système financier sous surveillance, en le mieux régulant, pour qu'il ne puisse plus prendre de risques inconsidérés avec l'argent des autres, de ceux qui lui ont fait confiance, comme de ceux qui s'en sont tenus à l'écart (les contribuables). La deuxième est que la croissance ne fut soutenable (relativement) que dans les pays où le système de protection sociale est le plus développé, comme en France. La thèse selon laquelle si ces pays ont mieux résisté à la baisse, leur reprise sera plus lente, montre que ses tenants n'ont pas vraiment compris le concept de soutenabilité. La troisième est que la crise fut globale et que la recherche à tout prix de la compétitivité ne ferait que l'aggraver. Les politiques de salut par les exportations n'ont de chances de réussir que si d'autres pays acceptent d'être en déficit. Une victoire à la Pyrrhus en somme, tant on connaît la responsabilité des déficits globaux dans la genèse de la crise. Il est encore temps de mettre en oeuvre ces enseignements. Courriel : jeanpaul.fitoussi@ofce.sciences-po.fr. Jean-Paul Fitoussi (Editorialiste associé)
Après la crise, un conte parfaitement immoral, par Jean-Paul Fitoussi
04/01/2010
La pression monte pour que les gouvernements réduisent les dépenses et qu'ils s'abstiennent de préparer l'avenir.
https://www.lemonde.fr/idees/article/2010/01/04/apres-la-crise-un-conte-parfaitement-immoral-par-jean-paul-fitoussi_1287172_3232.html
idees
Ça y est ! La Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet commence à donner signe de vie. Le décret n° 2009 -1773 du 29 décembre 2009 relatif à l'organisation de l'Hadopi, publié au Journal officiel le 31 décembre, décrit l'organisation de l'Autorité, sa composition, son fonctionnement. Quelques jours plus tôt, le JO du 26 décembre publiait le décret du 23 décembre 2009 portant nomination des membres du collège et de la commission de protection des droits de la Haute Autorité. Parmi eux, le député UMP et rapporteur du texte à l'Assemblée nationale, Franck Riester, et l'ancien ministre de la culture Jacques Toubon. Le site PC Inpact revient, lundi 4 janvier, sur la naissance de l'Hadopi, déplorant son manque de transparence : "Les séances du collège de la Haute Autorité ne sont pas publiques." "C'est une justice où l'aveu prime sur l'enquête traditionnelle, avec le risque : celui où la menace l'emporte sur la preuve", observe le site Web. Sur la BBC, le sénateur Michel Thiollière, membre de l'Autorité, claironne, lundi, qu'après un premier message envoyé par l'Hadopi aux contrevenants, les deux tiers des pirates cesseront leur commerce dans les eaux troubles du P2P et que 95 % stopperont à l'arrivée du second. Ce qui reste à voir. Le blog ReadWriteWeb rappelle, dans un article consacré aux solutions pour contourner Hadopi, que remplir un baladeur MP3 de grande capacité contenant 40 000 morceaux – iPod Classic, en somme – revient... cher (40 000 × 0,99 centime d'euro), le prix d'une Porsche d'occasion. Télécharger ou flamber, il faut choisir.
"Les décrets organisant l'Hadopi publiés au ""Journal officiel"""
04/01/2010
Le sénateur Michel Thiollière espère que les courriers d'avertissement de l'Autorité devraient permettre de brider le téléchargement illégal.
https://www.lemonde.fr/technologies/article/2010/01/04/les-decrets-organisant-l-hadopi-publies-au-journal-officiel_1287124_651865.html
technologies
Le Nouveau Centre a réclamé lundi, à la suite du Parti socialiste, une commission d'enquête parlementaire sur la campagne de vaccination contre la grippe H1N1 en France, "sur la manière dont a été programmée, expliquée et gérée la campagne", déclare Jean-Christophe Lagarde, député-maire de Drancy et président exécutif du Nouveau Centre. "La France est en échec dans cette affaire, où on voit que notre pays fait partie de ceux qui ont le taux de vaccination le plus faible, malgré une débauche de moyens", affirme-t-il. Selon lui, "il faut un vrai travail d'analyse, transparent, public et contradictoire pour comprendre les dysfonctionnements du plan de vaccination", car "ce qui n'a pas fonctionné doit nous servir à préparer un plan réellement opérationnel, efficace et réaliste pour le jour où nous serons confrontés à une pandémie plus grave". "L'Assemblée nationale doit créer une commission d'enquête pour aider notre pays à mieux se préparer à l'avenir. Face à ces véritables enjeux, la polémique sur la vente des surplus de vaccins, ce que font de nombreux pays européens, apparaît comme anecdotique et purement politicienne", affirme-t-il également. De son côté, le président du Mouvement démocrate, François Bayrou, a estimé lundi que le gouvernement avait commis "une faute stratégique très lourde" en ne faisant pas appel aux généralistes dans la campagne de vaccination contre la grippe H1N1. "Je ne jette pas la pierre au fait qu'on ait pris des précautions", a affirmé sur France Info M. Bayrou, critiquant "le procès sur trop de doses" de vaccins fait au gouvernement. "La faute stratégique a été de ne pas associer les généralistes, de ne pas demander à chaque Français de se faire vacciner par son médecin et de passer par cette procédure, qui a été si incroyablement difficile à mettre en place et à gérer, des centres de vaccination", a-t-il ajouté. "Il y a eu là une faute très lourde de la part du gouvernement", a insisté le leader centriste. "On a pris 94 millions de doses, un chiffre astronomique, ça a coûté extrêmement cher et il y a eu moins de 5 millions de vaccinations, c'est-à-dire à peine un sur vingt de ce qu'on avait prévu, c'est dire à quel point on est passé à côté de l'impératif de vaccination", a critiqué M. Bayrou.
Grippe A : le Nouveau Centre demande des comptes, le MoDem critique
04/01/2010
Le Nouveau Centre a réclamé lundi, à la suite du Parti socialiste, une commission d'enquête parlementaire sur la campagne de vaccination contre la grippe H1N1 en France.
https://www.lemonde.fr/planete/article/2010/01/04/grippe-a-le-nouveau-centre-demande-des-comptes-sur-la-campagne-de-vaccination_1287110_3244.html
planete
L'adolescent de 14 ans renversé le 29 décembre par une ambulance privée à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis) est décédé samedi 2 janvier, a-t-on appris lundi de source hospitalière. Le jeune, qui est décédé samedi en fin de matinée à l'hôpital Lariboisière à Paris, se trouvait jusque-là dans un état de mort clinique. Son corps va être rapatrié dans le pays d'origine de sa famille, la République centrafricaine, a indiqué la source hospitalière. Le conducteur de l'ambulance, âgé de 47 ans, a été mis en examen jeudi pour homicide involontaire et placé sous contrôle judiciaire, avec l'obligation de remettre son permis de conduire et l'interdiction de conduire tout véhicule à moteur. L'adolescent avait été "très violemment" percuté par l'ambulance le 29 décembre en début de soirée alors qu'il traversait une route à une intersection, avait rapporté une source policière. L'ambulance, qui circulait sans gyrophare ni avertisseur sonore, transportait un patient mais sans caractère d'urgence. Le lendemain de l'accident, le conducteur avait affirmé n'avoir commis aucune infraction, être passé au feu vert et avoir roulé à une vitesse réglementaire. Une source policière avait cependant indiqué qu'il "semblerait qu'il roulait au-dessus de la vitesse autorisée, 50 km/h".
L'adolescent renversé par une ambulance en Seine-Saint-Denis est mort
04/01/2010
L'adolescent de 14 ans renversé le 29 décembre par une ambulance privée à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis) est décédé samedi 2 janvier.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/04/l-adolescent-renverse-par-une-ambulance-en-seine-saint-denis-est-mort_1287148_3224.html
societe
L'activité dans le port du Havre, le deuxième de France, était fortement perturbée, lundi 4 janvier, par une grève lancée au niveau national contre une réforme prévoyant la privatisation de la manutention. Cette grève appelée pour vingt-quatre heures dans les sept principaux ports de France par le syndicat CGT, ultra-majoritaire dans ce secteur, a entraîné l'arrêt de l'activité sur tous les terminaux à conteneurs qui constituent la principale activité du port du Havre. La totalité des 1 800 dockers employés dans les entreprises de manutention et la majorité des 1 500 agents du port ont cessé le travail, selon la CGT. En revanche, les liaisons par car-ferry avec la Grande-Bretagne et la manutention des produits pétroliers étaient assurées. La CGT est insatisfaite des contreparties économiques à une réforme votée par le Parlement en juillet 2008 prévoyant le transfert à des opérateurs privés de l'ensemble des équipements et personnels de manutention, pour partie encore gérés par des établissements publics. Le syndicat a lancé un autre appel à la grève pour lundi prochain.
Le port du Havre perturbé par une grève
04/01/2010
L'activité dans le deuxième port de France était fortement perturbée, lundi 4 janvier, par une grève lancée au niveau national contre une réforme prévoyant la privatisation de la manutention.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/04/le-port-du-havre-perturbe-par-une-greve_1287126_3224.html
societe
Dans ses voeux aux travailleurs de la Saint Sylvestre, Nicolas Sarkozy avait justifié vendredi 1er janvier la politique suivie par son gouvernement en matière de vaccination contre la grippe A(H1N1), estimant qu'il n'avait "pas le droit de banaliser" cette épidémie. Alors que la polémique enfle sur le coût de la pandémie - estimé à 2,2 milliards d'euros par la commission des finances du Sénat - et sur la revente des surplus de vaccins, un autre débat concerne l'usage des antiviraux, pour lesquels la France a constitué un stock de 33 millions de traitements. L'antiviral oseltamivir (Tamiflu) présente-t-il autant d'intérêt que l'ont affirmé les autorités pour prévenir les complications de la grippe ? Les nouvelles recommandations du ministère français de la santé élargissant la prescription des antiviraux contre la grippe pandémique sont-elles scientifiquement fondées ? Dans son édition du 12 décembre 2009, le British Medical Journal (BMJ) a publié un éditorial et plusieurs articles mettant en doute la capacité de ces médicaments à réduire les complications de la grippe pandémique chez les sujets auparavant en bonne santé, à rebours de ce qu'affirmaient les autorités sanitaires. Fin novembre, le docteur Keiji Fukuda, conseiller spécial du directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la pandémie grippale, estimait que "la plupart des remontées de la part des cliniciens de par le monde nous amènent à penser que ces médicaments antiviraux, lorsqu'ils sont utilisés correctement et précocement, réduisent en fait le nombre des événements sérieux". "Incertitude inattendue" Ce n'est pourtant pas la conclusion à laquelle aboutit la revue de la littérature sur l'oseltamivir, à laquelle s'est livrée une équipe de la Collaboration Cochrane, une organisation internationale et indépendante de médecins, à but non lucratif. Après un long travail pour obtenir du fabricant du Tamiflu, Roche, l'engagement de lui communiquer à l'avenir les données de ses essais, cette équipe a donc publié ses conclusions dans le BMJ. Si cet antiviral améliore les symptômes et la transmission de la grippe saisonnière, elle souligne "une incertitude inattendue sur les précédents résultats selon lesquels l'oseltamivir réduit les complications des infections respiratoires basses" chez l'adulte en bonne santé. En France, le ministère de la santé a émis, le 10 décembre 2009, de nouvelles recommandations sur la prise en charge des patients grippés. Elles invitent les médecins à une "prescription systématique d'un traitement antiviral curatif à tous les cas suspects de grippe à virus A (H1N1)", et à remplacer, pour les personnes exposées à des porteurs du virus, "le traitement en prophylaxie (à demi-doses pendant dix jours) par un traitement de type "préemptif" (à doses curatives et pendant cinq jours)". La modification des recommandations du ministère de la santé a suscité des réactions de la part de certaines associations ou syndicats médicaux (Union généraliste, CSMF, Collège national des généralistes enseignants...). Collectif pour une formation médicale indépendante, le Formindep a lancé une lettre ouverte-pétition au directeur général de la santé, Didier Houssin. Le collectif estime que "ces recommandations sont en contradiction avec les données scientifiques fiables" et lui demande d'apporter les preuves scientifiques justifiant une prescription non prévue par l'autorisation de mise sur le marché (AMM). Didier Houssin précise que les recommandations adressées aux médecins et établissements de santé sont fondées sur l'avis du Comité de lutte contre la grippe. "Les experts ont constaté que les formes graves survenaient chez des personnes n'ayant pas reçu de traitement ou ayant été traitées tardivement. C'est pourquoi ils ont recommandé un usage plus large des antiviraux", indique-t-il. "L'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) a donné un avis favorable à l'usage à titre préemptif. Nous avons été encouragés par les premières données de la pharmacovigilance et l'expérience de nos voisins britanniques, qui ont assez largement prescrit le Tamiflu avant nous sans observer de phénomène de résistance important", ajoute Didier Houssin. Dans sa lettre ouverte, le Formindep rappelle que "l'avis d'expert est reconnu par l'ensemble de la communauté médicale comme le plus faible niveau de preuve pour apprécier la validité d'une information médicale". Paul Benkimoun
Querelle sur le stock de vaccins, doutes sur le Tamiflu
04/01/2010
Alors que la polémique enfle sur la gestion de la pandémie, l'efficacité de l'antiviral est mise en question
https://www.lemonde.fr/planete/article/2010/01/04/querelle-sur-le-stock-de-vaccins-doutes-sur-le-tamiflu_1287178_3244.html
planete
Comment combattre Al-Qaida dans une zone instable, privée d'Etat fort et en proie à une grande pauvreté ? Cette question, les Occidentaux ne cessent de tenter d'y répondre depuis une décennie en Afghanistan. Elle se pose aujourd'hui avec acuité au Yémen, après l'attentat manqué contre le vol Amsterdam-Detroit du 25 décembre 2009. Le porteur d'explosifs, Omar Farouk Abdulmutallab, avait séjourné à Sanaa avant le voyage fatidique. C'est là qu'il aurait reçu les produits utilisés à bord de l'avion ainsi qu'un rudiment d'entraînement. La tentative d'attentat a d'ailleurs été revendiquée rapidement par Al-Qaida pour la péninsule Arabique (AQPA), "filiale" locale de la nébuleuse terroriste. En difficulté sur de nombreux terrains d'opération, cette dernière peut disposer au Yémen de conditions idéales pour un enracinement. Les provinces orientales, où l'AQPA est particulièrement implantée, échappent au contrôle du régime du président, Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 1978 dans le nord du pays, unifié avec l'ancien Sud socialiste en 1990. La proximité de la Somalie, séparée du Yémen par le golfe d'Aden, livré à la piraterie, inquiète également les pays occidentaux. Le premier ministre britannique, Gordon Brown, a été le premier à réagir en lançant l'idée d'une conférence internationale consacrée à ce pays, le plus pauvre de la péninsule Arabique. Cette conférence pourrait être organisée le 28 janvier à Londres et se tenir en parallèle avec une autre réunion internationale consacrée à l'Afghanistan. Samedi 2 janvier, le chef des Forces armées américaines en Irak et en Afghanistan (FIAS), le général David Petraeus, s'est rendu à Sanaa pour s'entretenir avec le président Ali Abdallah Saleh. Londres a également annoncé, dimanche, réfléchir avec Washington au financement d'une force antiterroriste au Yémen et en Somalie. Un haut responsable de la milice somalienne des Chabab (les "jeunes") a annoncé son intention, le 1er janvier, "de traverser la mer pour aider nos frères à combattre les ennmis d'Allah". Le gouvernement fédéral de transition somalien, soutenu par les Occidentaux et les Nations unies, met en cause de son côté l'approvisionnement en armes des milices islamistes à partir du Yémen. Si les Etats-Unis excluent pour l'instant de s'engager militairement dans un nouveau front contre le djihadisme, leur aide globale aux autorités yéménites, qui avait déjà augmenté en 2009, devrait être une nouvelle fois en hausse en 2010. Le général Petraeus a ainsi promis, samedi, le doublement des sommes affectées à la sécurité. Car les Etats-Unis avaient alerté depuis plusieurs mois Sanaa sur le danger constitué par Al-Qaida pour la péninsule Arabique (AQPA), organisation forgée au début de l'année à la suite du regroupement des groupes yéménites et saoudiens. Ils auraient participé activement aux raids menés le 17 et le 24 décembre 2009 contre des camps présumés de cette "filiale" dans le sud et dans l'est du pays. Sanaa a annoncé la mort, au total, d'une soixantaine de djihadistes, mais tout porte à croire que les responsables visés ont échappé aux bombardements, qui ont fait par ailleurs de nombreuses victimes civiles. Anouar Al-Aulaqi, prédicateur américano-yéménite que l'on retrouve parmi les contacts de Nidal Hasan, l'auteur de la fusillade de Fort Hood (Texas), le 5 novembre 2009, et d'Omar Farouk Abdulmutallab, le porteur d'une bombe sur le vol Amsterdam-Detroit, aurait également échappé au bombardement de sa maison. La réactivité des Occidentaux face à la menace que représente l'AQPA tranche avec la grande réserve observée depuis des mois vis-à-vis des deux crises majeures pour le Yémen que constituent la rébellion armée dans le nord, active depuis 2004, et les tensions séparatistes qui ne cessent de gagner en vivacité dans le sud. Le premier conflit a notamment entraîné des milliers de morts, même s'il n'existe aucun bilan officiel, ainsi que le déplacement de dizaines de milliers de civils. Dans un pays où les autorités centrales ont traditionnellement du mal à asseoir leur pouvoir et leur légitimité par rapport à de puissantes tribus, ce dont ont toujours joué les djihadistes, ces deux crises contribuent à l'affaiblissement du président Saleh, dont le régime donne des signes d'usure, vingt ans après une unification pourtant prometteuse. L'Union européenne avait déploré, en mars 2009, le report de deux ans des élections législatives prévues la même année, faute d'accord entre le parti du président et l'opposition sur les modalités de ce scrutin. Le Yémen est le seul pays du Moyen-Orient à n'avoir pas reçu jusqu'à présent la visite du président Nicolas Sarkozy, qui avait rencontré son homologue à l'Elysée après son élection, en 2007. Confronté à une baisse des revenus pétroliers qui paralyse une gestion de la politique souvent décriée comme clientéliste, le régime du président Saleh a réagi très favorablement à la proposition britannique de conférence. "C'est un pas dans la bonne direction, un pas qui va permettre de mobiliser un soutien international au Yémen pour combattre le chômage et atténuer les effets de la pauvreté", a assuré un porte-parole des autorités yéménites. Le régime du président Saleh a, en effet, tout à gagner d'une mobilisation internationale sur le thème de la lutte contre Al-Qaida. Il n'hésite d'ailleurs pas à mettre en avant le rôle joué, selon lui, par la nébuleuse terroriste dans la contestation sudiste, au grand dam des sécessionnistes. De son côté, l'opposition accuse le président yéménite de manipuler à son profit un radicalisme islamiste très composite (issu des Frères musulmans comme du salafisme), comme ce fut le cas lors de la brève guerre de sécession du Sud, en 1994, lorsque les anciens "Afghans" conduits par Tareq Al-Fahdli firent le coup de feu aux côtés des forces régulières contre les anciens socialistes. Ce radicalisme, cultivé notamment dans l'école religieuse Al-Iman du cheikh Abdel Majid Al-Zindani (où a enseigné Anouar Al-Aulaqi), aurait, toujours selon l'opposition, été instrumentalisé dans le nord du pays, contribuant au raidissement d'une communauté zaïdite (une école particulière du chiisme) jugée trop influente, puis à la rébellion armée conduite aujourd'hui par Abdel Malik Al-Houthi. Côté occidental, la détermination du président yéménite à éradiquer les groupes djihadistes a été souvent source d'interrogations, comme après l'évasion spectaculaire de membres d'Al-Qaida d'une prison de Sanaa, en 2006, dont l'actuel dirigeant de l'AQPA, Nasser Al-Wahichi. Les Occidentaux proposent leur aide au Yémen Londres veut organiser une conférence à la fin du mois de janvier, centrée sur la lutte contre Al-Qaida Gilles Paris
Le Yémen, nouvelle base du terrorisme djihadiste
04/01/2010
Une "filiale" d'Al-Qaida se renforce dans l'un des pays arabes les plus pauvres Menacés, Américains et Britanniques ferment leurs ambassades à Sanaa
https://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2010/01/04/le-yemen-nouvelle-base-du-terrorisme-djihadiste_1287167_3208.html
a-la-une
Le président du FC Barcelone, Joan Laporta, fort de ses succès sportifs, a annoncé dans une interview publiée lundi qu'il envisageait sérieusement de créer un parti indépendantiste catalan. "Le Barça va plus loin que le football. Nous sommes porteurs de l'épopée la plus émouvante de l'histoire : celle qui guide les peuples soumis vers la liberté", déclare notamment Joan Laporta au quotidien El Mundo. "Je suis a priori séduit par l'idée de me présenter (aux élections régionales catalanes de l'automne prochain, ndlr) avec un nouveau parti ouvert à tout autre parti ou plateforme pour qui la Catalogne a besoin d'un Etat propre", ajoute cet avocat de 49 ans. Joan Laporta assure qu'il n'a pas encore formellement décidé d'entrer en politique. "Je le déciderai avant Pâques et je l'annoncerai quand s'achèvera mon mandat à la tête du FC Barcelone" cet été, dit-il, affirmant avoir eu des discussions avec les principaux partis indépendantiste et nationaliste catalans qui ne lui ont "rien proposé de concret". "Il est clair pour moi que si je me présente, c'est pour être président" de la Catalogne, riche région du nord-est de l'Espagne parcourue par un fort sentiment nationaliste, ajoute M. Laporta. Le dirigeant du Barça souligne qu'avant de se lancer en politique, il veut savoir si les quelque 20 % de Catalans favorables à l'indépendance selon les sondages sont prêts à le "suivre". "Je ne sais pas encore si la Catalogne veut un leader ou un martyr. Moi je ne veux pas être un martyr. Mais je peux être un leader. Et l'aspiration nationale d'obtenir la liberté pour mon pays me paraît très belle", lance-t-il. "Ce qui est très clair pour moi, c'est que nous sommes une nation et qu'il nous manque un Etat", poursuit Laporta. "Il a déjà été démontré que l'Etat espagnol ne résout pas les problèmes des Catalans, qu'ils soient économiques, sociaux, culturels ou linguistiques (...)". Le président du Barça se dit convaincu que la Catalogne "réunit toutes les conditions pour être un grand pays européen" et qu'il existe "une Espagne de gens de biens" qui "nous laisserait partir en paix si le oui à l'indépendance l'emportait à un référendum en Catalogne".
Le président du FC Barcelone pour l'indépendance de la Catalogne
04/01/2010
Joan Laporta hésite à se présenter aux élections régionales catalanes, et estime que "la Catalogne a besoin d'un Etat propre".
https://www.lemonde.fr/sport/article/2010/01/04/le-president-du-fc-barcelone-pour-l-independance-de-la-catalogne_1287120_3242.html
sport
Si les perturbations sur les routes sont demeurées limitées, les grands axes ayant été dégagés par les engins de salage durant la nuit, le réseau "de surface" (bus et trolleybus) des transports en commun lyonnais était en revanche "fortement perturbé", des dizaines de lignes étant à l'arrêt complet, dont celles assurant le transport scolaire. Météo France a annoncé lundi à 6 heures la levée de la "vigilance orange" neige et verglas sur quatorze départements, la maintenant néanmoins sur trois autres : l'Ain, la Drôme et l'Isère. Vingt centimètres de neige tapissaient les rues de la capitale des Alpes, Grenoble, une hauteur sans précédent depuis novembre 2005, ce qui a également provoqué des perturbations sur les routes et dans les transports en commun. Cette situation a entraîné l'interruption du réseau de bus dans l'agglomération grenobloise, où seuls circulaient les tramways.
Les transports en commun lyonnais perturbés par la neige
04/01/2010
Les habitants de l'agglomération lyonnaise se sont réveillés lundi matin sous 10 cm d'une neige fraîche.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/04/les-transports-en-commun-lyonnais-perturbes-par-la-neige_1287088_3224.html
societe
Le régime iranien est "menacé" par des "gens très déterminés" estime, lundi 4 janvier, Bernard Kouchner. Les autorités iraniennes n'ont pas réussi à mettre fin au mouvement de protestation qui a suivi la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad, malgré un durcissement et la mort de huit personnes en marge de manifestations le 27 décembre. Prié de dire s'il souhaitait la chute du régime iranien, il a répondu : "Ce n'est pas à moi de la souhaiter ou pas. Nous, nous continuons à parler avec les Iraniens", a observé le ministre français des affaires étrangères, sur RTL."Le devenir du régime iranien n'est pas une affaire internationale mais une affaire interne. Nous voyons tous qu'il est menacé par des gens très déterminés, certains très religieux, par la hiérarchie chiite elle-même." "Oui, le régime est menacé par une contestation interne dont je ne sais pas sur quoi elle débouchera", a-t-il insisté, en notant une "contestation à l'intérieur du clergé" : "Il y a une énorme majorité, si je comprends bien, de chiites de rang extrêmement élevé, (...) qui ne sont pas en accord avec ce régime, qui contestent sa valeur religieuse elle-même". "La répression est énorme. Nous devons condamner celle-là en particulier qui fait que des manifestants désarmés se voient exposés aux balles, à l'arrestation, aux condamnations très sévères, dont les condamnations à mort", a ajouté le ministre français. Le chef de file de l'opposition iranienne, Mir Hossein Moussavi, a déclaré vendredi que la répression ne briserait pas les manifestations antigouvernementales et qu'il n'avait pas peur de mourir pour son combat en faveur des réformes.
Le régime iranien menacé de l'intérieur
04/01/2010
"Il est menacé par des gens très déterminés, certains très religieux, par la hiérarchie chiite elle-même", estime le ministre français des affaires étrangères
https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2010/01/04/le-regime-iranien-menace-de-l-interieur_1287071_3218.html
proche-orient
Le ministre de la culture et de la communication Frédéric Mitterrand a été hospitalisé dans la nuit de dimanche à lundi après un accident de scooter et doit reprendre ses activités lundi en début d'après-midi, indique, lundi 4 janvier, le ministère. M. Mitterrand "a fait une chute de scooter après avoir glissé sur une plaque de verglas" en rentrant chez lui, a déclaré une porte-parole. "Il a été hospitalisé mais c'est un accident sans gravité et il doit reprendre ses activités en début d'après-midi", a-t-elle ajouté. Le ministère n'a pas précisé le lieu de l'accident ni l'hôpital où M. Mitterrand a été admis.
Frédéric Mitterrand hospitalisé après une glissade sur le verglas
04/01/2010
Le ministre de la culture a fait une chute de scooter "sans gravité". Il devrait reprendre ses activités lundi après-midi.
https://www.lemonde.fr/politique/article/2010/01/04/frederic-mitterrand-hospitalise-apres-une-glissade-sur-le-verglas_1287062_823448.html
politique
La France oppose une fin de non-recevoir à la "dernière pirouette" de l'Iran qui a posé un ultimatum au groupe 5+1 sur une offre concernant son programme nucléaire, a fait savoir, lundi 4 janvier, Bernard Kouchner. "Ce n'est pas à nous d'accepter ce qu'ils veulent nous imposer", a déclaré le ministre français des affaires étrangères sur RTL, interrogé sur l'ultimatum iranien, ajoutant : "non, on ne peut faire comme ça". Le groupe des Six comprend les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la France, la Grande-Bretagne plus l'Allemagne. Samedi, l'Iran a évoqué une date limite fixée à la fin du mois de janvier pour parvenir à un accord d'échange de combustible nucléaire avec les Occidentaux, affirmant qu'il résultait d'un accord passé il y a un mois avec ces derniers."La communauté internationale a juste un mois pour se décider", a déclaré le chef de la diplomatie iranienne Manouchehr Mottaki cité par la télévision d'Etat. "Sinon, Téhéran enrichira l'uranium à un niveau supérieur", a-il poursuivi avant d'ajouter : "ceci est un ultimatum". "Sur la base de ses négociations avec les parties concernées, la République islamique a décidé de produire le combustible dont elle a besoin pour son réacteur de Téhéran si elle ne l'obtient pas" de l'extérieur, a précisé, dimanche, le porte-parole du ministère des affaires étrangères Ramin Mehmanparast cité par l'agence officielle IRNA. L'enrichissement de l'uranium iranien est au centre d'un conflit entre l'Iran et une partie de la communauté internationale, qui redoute, malgré les démentis de Téhéran, que la République islamique ne cherche à produire du combustible utilisable à des fins militaires. L'Iran a procédé, le 16 décembre, à un nouveau test de son missile balistique Sejil-2 capable de frapper Israël. L'Iran a rejeté une échéance fixée à fin 2009 par les présidents américain Barack Obama et français Nicolas Sarkozy pour accepter une proposition de faire enrichir son uranium à l'étranger sous l'égide de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Un projet du groupe des Six prévoyait que l'Iran fasse enrichir à 20 % par la Russie la plus grosse partie de son uranium faiblement enrichi — 1 200 tonnes d'un coup — pour obtenir en retour du combustible pour son réacteur de recherche. L'Iran a rejeté cette offre visant, selon les Occidentaux, à créer un "climat de confiance", et a proposé des échanges d'uranium simultanés et en petites quantités. Téhéran a aussi exigé que ces échanges se fassent en Iran, avant de renoncer à cette condition en évoquant la possibilité d'un échange au Brésil, au Japon ou en Turquie. Les Occidentaux n'ont pas réagi à cette ouverture, mais ils avaient rejeté auparavant le principe d'un échange par étapes. L'Iran fait l'objet de cinq résolutions du Conseil de sécurité, dont trois assorties de sanctions, pour son refus de suspendre ses activités d'enrichissement d'uranium.
La France rejette l'ultimatum nucléaire iranien
04/01/2010
Samedi, l'Iran a évoqué une date limite fixée à la fin du mois de janvier pour parvenir à un accord d'échange de combustible nucléaire avec les Occidentaux, affirmant qu'il résultait d'un accord passé il y a un mois avec ces derniers.
https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2010/01/04/la-france-rejette-l-ultimatum-nucleaire-iranien_1287046_3218.html
proche-orient
Dans ses vœux aux travailleurs de la Saint Sylvestre, Nicolas Sarkozy avait justifié vendredi 1er janvier la politique suivie par son gouvernement en matière de vaccination contre la grippe A(H1N1), estimant qu'il n'avait "pas le droit de banaliser" cette épidémie. Alors que la polémique enfle sur le coût de la pandémie – estimé à 2,2 milliards d'euros par la commission des finances du Sénat – et sur la revente des surplus de vaccins, un autre débat concerne l'usage des antiviraux, pour lesquels la France a constitué un stock de 33 millions de traitements. L'antiviral oseltamivir (Tamiflu) présente-t-il autant d'intérêt que l'ont affirmé les autorités pour prévenir les complications de la grippe ? Les nouvelles recommandations du ministère français de la santé élargissant la prescription des antiviraux contre la grippe pandémique sont-elles scientifiquement fondées ? Dans son édition du 12 décembre 2009, le British Medical Journal (BMJ) a publié un éditorial et plusieurs articles mettant en doute la capacité de ces médicaments à réduire les complications de la grippe pandémique chez les sujets auparavant en bonne santé, à rebours de ce qu'affirmaient les autorités sanitaires. Fin novembre, le docteur Keiji Fukuda, conseiller spécial du directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la pandémie grippale, estimait que "la plupart des remontées de la part des cliniciens de par le monde nous amènent à penser que ces médicaments antiviraux, lorsqu'ils sont utilisés correctement et précocement, réduisent en fait le nombre des événements sérieux". "INCERTITUDE INATTENDUE" Ce n'est pourtant pas la conclusion à laquelle aboutit la revue de la littérature sur l'oseltamivir, à laquelle s'est livrée une équipe de la Collaboration Cochrane, une organisation internationale et indépendante de médecins, à but non lucratif. Après un long travail pour obtenir du fabricant du Tamiflu, Roche, l'engagement de lui communiquer à l'avenir les données de ses essais, cette équipe a donc publié ses conclusions dans le BMJ. Si cet antiviral améliore les symptômes et la transmission de la grippe saisonnière, elle souligne "une incertitude inattendue sur les précédents résultats selon lesquels l'oseltamivir réduit les complications des infections respiratoires basses" chez l'adulte en bonne santé. En France, le ministère de la santé a émis, le 10 décembre 2009, de nouvelles recommandations sur la prise en charge des patients grippés. Elles invitent les médecins à une "prescription systématique d'un traitement antiviral curatif à tous les cas suspects de grippe à virus A (H1N1)", et à remplacer, pour les personnes exposées à des porteurs du virus, "le traitement en prophylaxie (à demi-doses pendant dix jours) par un traitement de type “préemptif” (à doses curatives et pendant cinq jours)". La modification des recommandations du ministère de la santé a suscité des réactions de la part de certaines associations ou syndicats médicaux (Union généraliste, CSMF, Collège national des généralistes enseignants…). Collectif pour une formation médicale indépendante, le Formindep a lancé une lettre ouverte-pétition au directeur général de la santé, Didier Houssin. Le collectif estime que "ces recommandations sont en contradiction avec les données scientifiques fiables" et lui demande d'apporter les preuves scientifiques justifiant une prescription non prévue par l'autorisation de mise sur le marché (AMM). Didier Houssin précise que les recommandations adressées aux médecins et établissements de santé sont fondées sur l'avis du Comité de lutte contre la grippe. "Les experts ont constaté que les formes graves survenaient chez des personnes n'ayant pas reçu de traitement ou ayant été traitées tardivement. C'est pourquoi ils ont recommandé un usage plus large des antiviraux", indique-t-il. "L'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé [AFSSAPS] a donné un avis favorable à l'usage à titre préemptif. Nous avons été encouragés par les premières données de la pharmacovigilance et l'expérience de nos voisins britanniques, qui ont assez largement prescrit le Tamiflu avant nous sans observer de phénomène de résistance important", ajoute Didier Houssin. Dans sa lettre ouverte, le Formindep rappelle que "l'avis d'expert est reconnu par l'ensemble de la communauté médicale comme le plus faible niveau de preuve pour apprécier la validité d'une information médicale". Paul Benkimoun
Querelle sur le stock de vaccins, doutes sur le Tamiflu
04/01/2010
La polémique enfle sur la gestion de la pandémie et l'efficacité de l'antiviral est mise en question.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/04/querelle-sur-le-stock-de-vaccins-doutes-sur-le-tamiflu_1287092_3224.html
societe
Les autorités australiennes ont décrété, lundi 4 janvier, l'état de catastrophe naturelle dans les zones inondées de Nouvelle-Galles du Sud. Dans cette région du sud-est du pays, où il a plu sans discontinuer depuis le Nouvel An et le passage du cyclone tropical Laurence. Plusieurs rivières sont sorties de leur lit, notamment la rivière Castlereagh dont la crue a atteint 5,14 mètres lundi à la mi-journée à Coonamble. Mille deux cents habitants de cette localité ont été évacués. Les météorologues redoutaient que le cours d'eau atteigne sa hauteur record de 5,5 mètres, enregistrée il y a une quarantaine d'année, rompant ses digues et menaçant plusieurs centaines d'habitations. La rivière a cependant amorcé une décrue progressive. ESPOIR POUR LES AGRICULTEURS Dans l'immédiat, les pouvoirs publics devront réunir plusieurs millions de dollars pour régler la facture de ces inondations. L'état de catastrophe naturelle "donnera aux producteurs, aux entreprises locales et autres organisations la possibilité d'accéder à des financements à plus long terme pour réparer et reconstruire", a promis Kristina Keneally, qui dirige le gouvernement régional. Ces fortes précipitations pourraient toutefois redonner de l'espoir aux agriculteurs, qui après des mois de sécheresse, souhaitent relancer leur production. Selon Charles Armstrong, président de l'Association des agriculteurs de Nouvelle-Galles du Sud, les récoltes pourraient croître de 10 %. Plus au nord, dans l'Etat voisin du Queensland, des pluies diluviennes ont également provoqué des inondations, tandis que dans l'ouest de l'Australie, de violents incendies font rage.
Le Sud-Est australien noyé sous de fortes pluies
04/01/2010
En Nouvelle-Galles du Sud, où il a plu sans discontinuer depuis le Nouvel An, plusieurs rivières sont sorties de leur lit.
https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2010/01/04/le-sud-est-australien-noye-sous-de-fortes-pluies_1287081_3216.html
asie-pacifique
Le dissident Liu Xiaobo, auteur d'un texte réclamant la démocratisation de la Chine, a fait appel de sa condamnation à onze ans de prison pour subversion, même s'il n'a guère d'espoir d'obtenir satisfaction, a déclaré lundi l'un de ses avocats, précisant qu'"il est conscient qu'il n'y a pas beaucoup d'espoir que le verdict soit révisé". Chef de file de la dissidence chinoise, Liu Xiaobo, 54 ans, a été condamné le jour de Noël à onze ans de prison par un tribunal de Pékin pour "subversion du pouvoir de l'Etat" après avoir été l'un des auteurs de la Charte 08, un texte réclamant une Chine démocratique. Cet écrivain et ancien professeur d'université avait déjà connu la prison après la répression du mouvement démocratique de Tiananmen en 1989.
Le dissident chinois Liu Xiaobo fait appel de sa condamnation
04/01/2010
Le chef de file de la dissidence chinoise, auteur d'un texte réclamant la démocratisation de la Chine, a été condamné le jour de Noël à onze ans de prison par un tribunal de Pékin pour "subversion du pouvoir de l'Etat".
https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2010/01/04/le-dissident-chinois-liu-xiaobo-fait-appel-de-sa-condamnation_1287082_3216.html
asie-pacifique
Comment combattre Al-Qaida dans une zone instable, privée d'Etat fort et en proie à une grande pauvreté ? Cette question, les Occidentaux ne cessent de tenter d'y répondre depuis une décennie en Afghanistan. Elle se pose aujourd'hui avec acuité au Yémen, après l'attentat manqué contre le vol Amsterdam-Detroit du 25 décembre 2009. Le porteur d'explosifs, Omar Farouk Abdulmutallab, avait séjourné à Sanaa avant le voyage fatidique. C'est là qu'il aurait reçu les produits utilisés à bord de l'avion ainsi qu'un rudiment d'entraînement. La tentative d'attentat a d'ailleurs été revendiquée rapidement par Al-Qaida pour la péninsule Arabique (AQPA), "filiale" locale de la nébuleuse terroriste. En difficulté sur de nombreux terrains d'opération, cette dernière peut disposer au Yémen de conditions idéales pour un enracinement. Les provinces orientales, où l'AQPA est particulièrement implantée, échappent au contrôle du régime du président, Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 1978 dans le nord du pays, unifié avec l'ancien Sud socialiste en 1990. La proximité de la Somalie, séparée du Yémen par le golfe d'Aden, livré à la piraterie, inquiète également les pays occidentaux. Le premier ministre britannique, Gordon Brown, a été le premier à réagir en lançant l'idée d'une conférence internationale consacrée à ce pays, le plus pauvre de la péninsule arabique. Cette conférence pourrait être organisée le 28 janvier à Londres et se tenir en parallèle avec une autre réunion internationale consacrée à l'Afghanistan. Samedi 2 janvier, le chef des Forces armées américaines en Irak et en Afghanistan (FIAS), le général David Petraeus, s'est rendu à Sanaa pour s'entretenir avec le président Ali Abdallah Saleh. Londres a également annoncé, dimanche, réfléchir avec Washington au financement d'une force antiterroriste au Yémen et en Somalie. Un haut responsable de la milice somalienne des Chabab (les "jeunes") a annoncé son intention, le 1er janvier, "de traverser la mer pour aider nos frères à combattre les ennmis d'Allah". Le gouvernement fédéral de transition somalien, soutenu par les Occidentaux et les Nations unies, met en cause de son côté l'approvisionnement en armes des milices islamistes à partir du Yémen. Si les Etats-Unis excluent pour l'instant de s'engager militairement dans un nouveau front contre le djihadisme, leur aide globale aux autorités yéménites, qui avait déjà augmenté en 2009, devrait être une nouvelle fois en hausse en 2010. Le général Petraeus a ainsi promis, samedi, le doublement des sommes affectées à la sécurité. Car les Etats-Unis avaient alerté depuis plusieurs mois Sanaa sur le danger constitué par Al-Qaida pour la péninsule Arabique (AQPA), organisation forgée au début de l'année à la suite du regroupement des groupes yéménites et saoudiens. Ils auraient participé activement aux raids menés le 17 et le 24 décembre 2009 contre des camps présumés de cette "filiale" dans le sud et dans l'est du pays. Sanaa a annoncé la mort, au total, d'une soixantaine de djihadistes, mais tout porte à croire que les responsables visés ont échappé aux bombardements, qui ont fait par ailleurs de nombreuses victimes civiles. Anouar Al-Aulaqi, prédicateur américano-yéménite que l'on retrouve parmi les contacts de Nidal Hasan, l'auteur de la fusillade de Fort Hood (Texas), le 5 novembre 2009, et d'Omar Farouk Abdulmutallab, le porteur d'une bombe sur le vol Amsterdam-Detroit, aurait également échappé au bombardement de sa maison. La réactivité des Occidentaux face à la menace que représente l'AQPA tranche avec la grande réserve observée depuis des mois vis-à-vis des deux crises majeures pour le Yémen que constituent la rébellion armée dans le nord, active depuis 2004, et les tensions séparatistes qui ne cessent de gagner en vivacité dans le sud. Le premier conflit a notamment entraîné des milliers de morts, même s'il n'existe aucun bilan officiel, ainsi que le déplacement de dizaines de milliers de civils. Dans un pays où les autorités centrales ont traditionnellement du mal à asseoir leur pouvoir et leur légitimité par rapport à de puissantes tribus, ce dont ont toujours joué les djihadistes, ces deux crises contribuent à l'affaiblissement du président Saleh, dont le régime donne des signes d'usure, vingt ans après une unification pourtant prometteuse. L'Union européenne avait déploré, en mars 2009, le report de deux ans des élections législatives prévues la même année, faute d'accord entre le parti du président et l'opposition sur les modalités de ce scrutin. Le Yémen est le seul pays du Moyen-Orient à n'avoir pas reçu jusqu'à présent la visite du président Nicolas Sarkozy, qui avait rencontré son homologue à l'Elysée après son élection, en 2007. Confronté à une baisse des revenus pétroliers qui paralyse une gestion de la politique souvent décriée comme clientéliste, le régime du président Saleh a réagi très favorablement à la proposition britannique de conférence. "C'est un pas dans la bonne direction, un pas qui va permettre de mobiliser un soutien international au Yémen pour combattre le chômage et atténuer les effets de la pauvreté", a assuré un porte-parole des autorités yéménites. Le régime du président Saleh a, en effet, tout à gagner d'une mobilisation internationale sur le thème de la lutte contre Al-Qaida. Il n'hésite d'ailleurs pas à mettre en avant le rôle joué, selon lui, par la nébuleuse terroriste dans la contestation sudiste, au grand dam des sécessionnistes. De son côté, l'opposition accuse le président yéménite de manipuler à son profit un radicalisme islamiste très composite (issu des Frères musulmans comme du salafisme), comme ce fut le cas lors de la brève guerre de sécession du Sud, en 1994, lorsque les anciens "Afghans" conduits par Tareq Al-Fahdli firent le coup de feu aux côtés des forces régulières contre les anciens socialistes. Ce radicalisme, cultivé notamment dans l'école religieuse Al-Iman du cheikh Abdel Majid Al-Zindani (où a enseigné Anouar Al-Aulaqi), aurait, toujours selon l'opposition, été instrumentalisé dans le nord du pays, contribuant au raidissement d'une communauté zaïdite (une école particulière du chiisme) jugée trop influente, puis à la rébellion armée conduite aujourd'hui par Abdel Malik Al-Houthi. Côté occidental, la détermination du président yéménite à éradiquer les groupes djihadistes a été souvent source d'interrogations, comme après l'évasion spectaculaire de membres d'Al-Qaida d'une prison de Sanaa, en 2006, dont l'actuel dirigeant de l'AQPA, Nasser Al-Wahichi. Gilles Paris
Les Occidentaux proposent leur aide au Yémen
04/01/2010
Londres veut organiser une conférence internationale à la fin du mois de janvier, centrée sur la lutte contre Al-Qaida dans le pays le plus pauvre de la péninsule arabique. Elle pourrait se tenir le 28 janvier à Londres.
https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2010/01/04/le-yemen-nouvelle-base-du-terrorisme-djihadiste_1287079_3218.html
proche-orient
Selon le quotidien israélien Maariv, les Etats-Unis ont élaboré un plan de paix visant à régler en deux ans maximum le conflit israélo-palestinien, assorti de garanties pour assurer son succès. Ce plan, qui n'a pas été confirmé officiellement, prévoit que les négociations débuteraient dans les plus brefs délais. Pour s'assurer du succès de ces discussions, les Etats-Unis adresseraient des lettres de garantie aux Palestiniens dans lesquelles ils s'engageraient à faire respecter la date limite de deux ans. Aucune des échéances prévues depuis le début en 1993 du processus de paix israélo-palestinien n'a été respectée. Israël demandera à Washington de confirmer l'engagement de l'ex-président américain George W. Bush stipulant qu'un accord de paix final serait basé sur des échanges territoriaux, ce qui permettrait à Israël de conserver ses grands blocs de colonies en Cisjordanie. Selon ce plan américain, le premier sujet sur la table des négociations serait celui des frontières entre Israël et un futur Etat palestinien. Il devrait être bouclé en neuf mois, durant la période de moratoire sur la colonisation juive dans les territoires palestiniens annoncée par le gouvernement israélien. Les constructions israéliennes pourraient ensuite reprendre dans les régions destinées à être annexées par Israël, précise Maariv. Un Etat palestinien serait établi en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, sur la base de la ligne d'armistice en vigueur entre 1949 et 1967, mais des compensations sont prévues sur la base d'échanges territoriaux. Une fois ce premier dossier bouclé, les négociations aborderaient les autres questions liées au statut final : Jérusalem et le sort des réfugiés de la guerre de 1948. Les discussions de paix entre les deux parties ont été suspendues l'an dernier, dans la foulée de l'offensive israélienne contre la bande de Gaza (27 décembre 2008-18 janvier 2009). Elles achoppent sur la question de la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens. Les Palestiniens réclament un gel total des implantations avant de retourner à la table des négociations, mais Israël a rejeté cette demande jusque-là. Maariv assure que le président égyptien, Hosni Moubarak, doit pousser le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, à accepter ce plan durant leur rencontre prévue lundi à Charm el-Cheikh. M. Abbas avait été précédé en Egypte par le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, mardi dernier.
Washington aurait un plan de paix pour régler le conflit israélo-palestinien
04/01/2010
Début 2010, les Etats-Unis ont élaboré un plan de paix visant à régler en deux ans le conflit israélo-palestinien, assorti de garanties pour assurer son succès.
https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2010/01/04/washington-aurait-un-plan-de-paix-pour-regler-le-conflit-israelo-palestinien_1287077_3218.html
proche-orient
Le 4 janvier 1960, la France est sous la neige. Albert Camus rentre à Paris avec son éditeur Michel Gallimard. Sur la banquette arrière, il a posé le manuscrit inachevé du Premier Homme qui marque le début d'un troisième cycle de création. Au Petit-Villeblevin, dans l'Yonne, la RN5 est sinueuse et un arbre planté comme un gros sceptre dans un virage. Sous le choc, la tôle se froisse aussi facilement que du papier. Avec la mort d'Albert Camus s'éteint - pour un temps - une certaine idée du bonheur et un sens de la justice tenu comme gouvernail dans la tempête. Il estimait que la charge de l'écrivain est motivée par un double devoir, " le refus de mentir sur ce que l'on sait" et "la résistance à l'oppression". Au nom de la lutte des classes, de la guerre froide, de la politique placée au-dessus de la morale, d'autres ont sombré. Albert Camus (1913-1960) savait que sa génération ne referait pas le monde, mais pouvait au moins, disait-il, s'employer à ce que celui-ci ne se défît pas. Il tenait la liberté pour "le plus haut et le plus sûr des biens". "Je n'ai jamais pu renoncer à la lumière, au bonheur d'être, à la ville libre où j'ai grandi", avouait-il dans le célèbre discours de Stockholm, qu'il prononça après l'obtention de son prix Nobel en 1957. Il y confiait être "riche de (ses) seuls doutes et d'une oeuvre encore en chantier". Ce sont les dix dernières années de sa vie, période de doutes et de gloire internationale qu'a choisi de restituer Camus, téléfilm de Laurent Jaoui proposé par France 2. Une période en noir et blanc, bipolaire, exempte de nuances, où le philosophe est pris dans la tourmente. Pour avoir dénoncé les goulags, L'Humanité le qualifie de "chien de garde des capitalistes", tandis que Sartre, après une amitié de quinze ans, lui signifie son congé en termes méprisants à la parution de L'Homme révolté. Avec les événements d'Algérie, l'exilé revient à Alger pour prononcer un discours public, où il dénonce le "meurtre des innocents" et le terrorisme. Peine perdue, le temps est à la haine et à l'affrontement. Dans sa vie privée aussi, Camus est piégé dans un conflit de loyauté. Passion pour l'actrice Maria Casarès, aventures avec d'autres femmes, le séducteur ne peut épargner à son épouse Francine (jouée par Anouk Grinberg) les souffrances de la femme délaissée. Dans le rôle-titre, le comédien Stéphane Freiss ressemble à l'écrivain : visage oblong, contemplatif, cigarette aux lèvres, front dégagé, prestance de la silhouette. A quelle aune juger la tentative de porter à l'écran la biographie d'un écrivain, à tout le moins une tranche de sa vie ? Au plaisir du visionnage ? Selon ce critère, Camus se regarde sans déplaisir. Ce n'est pas une oeuvre poussive, encore moins une fiction à la réalisation et à l'interprétation bâclées. Une voix off donne même à entendre parfois l'auteur à son écritoire. Il y a la Provence de Lourmarin et, en flash-back, le quartier d'enfance de Belcourt, à Alger, le logement miséreux, sa mère, ombre parmi les ombres, et l'épisode décisif où l'instituteur Louis Germain convainc sa grand-mère de le laisser poursuivre ses études. Il aura une bourse, des cours particuliers. Et l'avenir qu'on lui connaît. Les familiers de Camus, au moins dans ses grandes lignes, ne découvriront rien, dans cette entreprise de vulgarisation, qu'ils ne sachent déjà. Ils ne détecteront pas non plus d'erreurs factuelles. Même la phrase sur sa mère et la justice, qui fit si souvent l'objet de raccourcis et d'interprétations erronées, a été placée là où elle a été proférée : lors d'une conférence de presse, en réponse à une question formulée en termes plutôt agressifs. Cette adaptation filmique bénéficie de l'assentiment d'Olivier Todd, biographe de Camus, pour qui elle reflète l'idée qu'il se fait de l'homme de théâtre et du philosophe : un homme fidèle à ses idées, infidèle de corps. Le réalisateur Laurent Jaoui jette une lumière crue sur la volonté insatiable de Camus de séduire et la dépression de son épouse (paranoïa, internement psychiatrique, tentative de suicide qui fut l'une des sources d'inspiration de La Chute). Rien de l'enfance gorgée de soleil et de sensations qui lui rendit sa misère fastueuse et fut primordiale dans la formation de sa personnalité. A l'écran, les difficultés d'élocution de sa mère malentendante ont été gommées. Néanmoins, ce téléfilm donnera peut-être envie à ceux qui le regarderont de mieux connaître l'oeuvre de Camus, seule forme de Panthéon qui vaille. "Camus", mercredi 6 janvier à 20 h 35 sur France 2 Macha Séry
Camus, l'homme tumultueux
04/01/2010
France Télévisions et France Culture rendent hommage à l'écrivain mort il y a cinquante ans, à travers un téléfilm, des débats et des documentaires infidèle.
https://www.lemonde.fr/vous/article/2010/01/04/camus-le-fidele-infidele_1286835_3238.html
vous
Changer les esprits. Casser les préjugés sur les "pédés". Faire évoluer les mentalités. C'est le leitmotiv de Sports et homosexualités : c'est quoi le problème ?, documentaire produit par Capa que propose Canal+. En plein débat sur l'identité nationale, il n'y a pas que la question de l'islam qui pose problème, pas que le racisme et son lot de préjugés qui empêchent de se sentir - et vivre - en paix dans son corps, dans son esprit, dans son pays. L'homosexualité aussi, notamment dans le monde du sport de haut niveau, où a enquêté Michel Royer. Quel est le regard des autres lorsqu'on préfère une personne du même sexe et que l'on pratique un sport viril ? Etre homo et athlète, est-ce incompatible ? Le film ne répond pas complètement à ces questions mais a le mérite de les poser à des athlètes, en activité ou en retraite. Pas d'anonymes. Tous ont accepté de témoigner à visage découvert pour raconter leur vie d'homosexuel(le) sur les terrains ou leur confrontation à cette question, en tant qu'hétéro. "Le racisme, tout le monde est contre. L'homophobie, il y a des gens qui ne comprennent même pas pourquoi on travaille dessus", raconte ainsi Pascal Brèthes, président du Paris Foot Gay. Cacher son petit ami, s'afficher avec des filles quand on est un garçon, avec des hommes quand on est une fille... Des consignes qu'on se donne pour se préserver, des directives parfois imposées par son propre sponsor. Mentir pour ne pas choquer, ne pas heurter ses concurrents ou ses coéquipiers. Bref, l'homo doit être invisible derrière l'athlète. En dix-huit ans, l'ancien footballeur David Ginola assure qu'il n'a jamais croisé un homosexuel. Le président de la Fédération française de football, Jean-Pierre Escalettes, a refusé de signer une charte contre l'homophobie, car, selon lui, "on fait plus de tort que de bien en essayant de trop en parler". Pourtant, Olivier Rouyer, un ancien Bleu, et Matthew Mitcham, champion olympique de plongeon en 2008, évoquent ouvertement leur préférence sexuelle. Quelques histoires de grands champions viennent aérer ce film témoignage. Comme celle d'Al Brown, boxeur panaméen, champion du monde poids coq de 1929 à 1935, qui quitta la boxe pour s'installer en France et jouer les danseurs de claquettes dans la Revue nègre de Joséphine Baker, avant de devenir l'amant... de Jean Cocteau. Michel Royer (France, 2009, 90 minutes) Mustapha Kessous
Sports et homosexualité : c'est quoi le problème ?
04/01/2010
Dans un documentaire diffusé par Canal +, lundi à 20 h 50, des champions témoignent sur un sujet encore tabou.
https://www.lemonde.fr/sport/article/2010/01/04/sports-et-homosexualite-c-est-quoi-le-probleme_1286845_3242.html
sport
La joueuse de tennis belge Justine Henin a réussi un retour gagnant à la compétition lundi 4 janvier, en battant la Russe Nadia Petrova au premier tour du tournoi WTA de Brisbane. L'ancienne numéro un mondiale, qui avait interrompu sa carrière juste avant le tournoi de Roland-Garros en 2008, n'a eu besoin que de deux manches pour éliminer Petrova (7-5, 7-5), tête de série numéro deux et 20e joueuse mondiale. Au prochain tour, elle affrontera la Bulgare Sesil Karatantcheva. Henin, 27 ans, avait annoncé son retour à la compétition en septembre dernier. Le tournoi de Brisbane doit lui permettre de renouer avec la compétition avant l'Open d'Australie (18 au 31 janvier) où elle bénéficie d'une invitation. La Belge rêve bien sûr de faire aussi bien que sa compatriote Kim Clijsters, qui a réussi à s'imposer en Grand Chelem l'année de son retour : c'était en 2009 à l'US Open. Henin fera tout pour l'imiter, avec l'envie de s'imposer enfin à Wimbledon, le seul tournoi majeur qui manque à sa collection.
Retour gagnant pour Justine Henin à Brisbane
04/01/2010
De retour à la compétition après une retraite d'un an et demi, la joueuse de tennis a remporté son premier match à Brisbane.
https://www.lemonde.fr/sport/article/2010/01/04/retour-gagnant-pour-justine-henin-a-brisbane_1287064_3242.html
sport
Manchester United a subi une humiliante défaite, dimanche 3 janvier, en se faisant éliminer 1-0 sur son terrain par Leeds United au 3e tour de la Coupe d'Angleterre. Le club de troisième division s'est imposé grâce à un but marqué à la 19e minute par l'attaquant Jermaine Beckford. Manchester United n'avait plus été battu à ce stade de la compétition, qui marque l'entrée des clubs de l'élite, depuis 1984 et une défaite face à Bournemouth qui jouait également en troisième division à l'époque. "Je dois admettre que je ne m'attendais pas à un tel résultat", a déclaré Alex Ferguson, entraîneur de Manchester, qui n'avait jamais connu pareille déconvenue depuis son arrivée au club en 1986. "Leeds avait beaucoup plus faim de victoire que nous. Il faut toujours un peu de chance pour gagner et ils l'ont eu mais ils méritent leur victoire parce qu'ils ont très bien joué", a-t-il encore déclaré. CHELSEA ET ARSENAL QUALIFIÉS Parmi les autres équipes du "Big Four", Chelsea qui recevait Watford, a été sans pitié pour son adversaire, balayé sur le score de 5-0. De son côté Arsenal s'est imposé sur le terrain de West Ham : menés 1-0, les Gunners se sont qualifiés grâce à deux buts dans le dernier quart d'heure, par Ramsey (78e) et Eduardo (83e). Samedi, Liverpool n'a pas fait mieux qu'un match nul (1-1) face au club de 2e division anglaise de Reading et devra disputer un match d'appui.
Elimination surprise de Manchester United en Coupe d'Angleterre
04/01/2010
Les Mancuniens ont été surpris par Leeds au 3e tour de la compétition.
https://www.lemonde.fr/sport/article/2010/01/04/elimination-surprise-de-manchester-united-en-coupe-d-angleterre_1287043_3242.html
sport
Cinq membres des forces de l'OTAN, quatre Américains et un Britannique, ont été tués dans deux attentats à la bombe séparés, a annoncé l'ISAF. Les quatre soldats américains ont été victimes dimanche d'un engin explosif improvisé (IED). Il s'agit des premières victimes américaines en Afghanistan en 2010. Le 30 décembre, sept fonctionnaires de la CIA avaient été tués et six autres blessés lors d'un attentat-suicide commis dans une base de l'est de l'Afghanistan. Les talibans ont annoncé lundi avoir mené une série d'attaques dans le district de Pawjai dans la région de Kandahar dans le sud du pays, dimanche, tuant plusieurs soldats étrangers. Un militaire britannique a également trouvé la mort lors d'une patrouille à pied dans la région de Nad Ali dans la province du Helmand dimanche après-midi, a annoncé le ministère de la défense britannique. La violence en Afghanistan a atteint l'an passé son plus haut niveau depuis la chute des talibans en 2001. En 2009, deux fois plus de soldats américains ont été tués dans le pays qu'en 2008. Le nombre de soldats américains et de l'ISAF doit être porté de 113 000 à 150 000 en 2010 afin de combattre l'insurrection des talibans, qui a gagné du terrain et en influence depuis trois ans. Les IED sont devenus les armes privilégiées des insurgés talibans qui les emploient comme des bombes artisanales dissimulées sur le bord des routes et explosant au passage de convois. En 2003, l'ISAF avait recensé 81 IED qui avaient, soit explosé, soit avaient été désamorcés. En 2009, ce nombre est passé à 7 200, a indiqué récemment un haut responsable du renseignement au sein de l'OTAN.
Cinq membres des forces de l'OTAN tués en Afghanistan
04/01/2010
Quatre soldats américains et un soldat britannique ont été tués dans deux attentats à la bombe séparés, dimanche et lundi.
https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2010/01/04/quatre-soldats-americains-tues-dans-une-explosion-en-afghanistan_1287041_3216.html
asie-pacifique
Dominique Paillé, porte-parole adjoint de l'UMP, a justifié lundi l'importance des stocks de vaccins contre la grippe H1N1 en France, évoquant "les accusations qui auraient été portées contre le gouvernement" si "la pandémie avait été ce que l'on craignait". "Il y avait, à l'époque à laquelle on a acheté ces vaccins, nécessité de deux injections, nous avions tablé sur une pandémie durable – il faut toujours envisager les hypothèses les plus graves – et sans doute un engouement plus grand des Français pour la vaccination", a expliqué M. Paillé sur France-Inter. "Cela étant, aujourd'hui le constat c'est le recul de l'épidémie, nous allons sortir de l'hiver en ayant eu, et c'est tant mieux, un minimum de dégâts causés par la grippe A", a-t-il poursuivi. "Imaginez un seul instant, si le gouvernement n'avait pas pris de telles précautions et que la pandémie avait été ce que l'on craignait à l'époque, les accusations qui auraient été portées, notamment contre la ministre de la santé et le chef du gouvernement", a fait valoir M. Paillé. Des critiques sont apparues ces derniers jours contre les surplus de vaccins contre la grippe H1N1 en France, notamment de la part du Pr Marc Gentilini, spécialiste des maladies infectieuses et ancien président de la Croix-Rouge française. Le député Jean-Marie Le Guen, spécialiste au PS des questions de santé, a réclamé dimanche "une mission parlementaire pour faire le bilan et tirer des leçons" de cette campagne qu'il a qualifiée de "fiasco".
Selon Dominique Paillé, les stocks de vaccins H1N1 sont justifiés
04/01/2010
Le porte-parole adjoint de l'UMP a évoqué lundi "les accusations qui auraient été portées contre le gouvernement" si "la pandémie avait été ce que l'on craignait".
https://www.lemonde.fr/epidemie-grippe-a/article/2010/01/04/selon-dominique-paille-les-stocks-de-vaccins-h1n1-sont-justifies_1287036_1225408.html
epidemie-grippe-a
La chanteuse américano-mexicaine Lhasa de Sela, établie depuis plusieurs années à Montréal, est morte vendredi soir à l'âge de 37 ans, a annoncé dimanche son manager. "Un cancer du sein qu'elle a combattu avec courage et détermination pendant plus de vingt et un mois l'aura finalement emportée", a indiqué David-Etienne Savoie dans un communiqué publié au nom de la famille et des proches de la chanteuse. Lhasa de Sela est morte à son domicile de Montréal le 1er janvier peu avant minuit. Celle qu'on nommait simplement par son prénom, Lhasa, avait conquis le public canadien, mais aussi étranger en 1997 avec son premier album en espagnol, La Llorona, mélange de chansons traditionnelles latino-américaines et de textes originaux sur une musique mêlant des mélopées tziganes à des sonorités plus blues, country et rock. Née le 27 septembre 1972 à Big Indian, dans l'Etat de New York, d'un père mexicain et d'une mère américaine, Lhasa de Sela avait choisi Montréal à l'âge de 19 ans pour se lancer dans une carrière musicale. Elle écrivait et interprétait une musique chaude, intimiste, "née de la mémoire d'une enfance itinérante, ballottée sur les routes du Mexique et des Etats-Unis", peut-on lire sur son site Internet. Après le succès de La Llorona, elle s'était installée à Marseille pendant plus de deux ans pour préparer son deuxième album, The Living Road, lancé à Montréal en 2003, interprété cette fois en espagnol, en français et en anglais, et toujours teinté de ses origines bigarrées. Puis, l'an dernier était paru un troisième album, Lhasa, pour lequel une tournée européenne était prévue à l'automne 2009. Mais après quelques déplacements notamment en France et en Belgique, la tournée avait été annulée parce que la chanteuse faisait face "à un sérieux problème de santé depuis plus d'un an". Lhasa de Sela avait notamment collaboré avec des artistes tels qu'Arthur H, Patrick Watson et Jérôme Minière. En 2005, elle avait été sacrée "meilleure artiste des Amériques" aux Awards for world music de la BBC. "De cara a la pared" (La Llorona, 1998) "La Confession" (The Living Road, 2003) "Rising" (Lhasa, 2009)
La chanteuse Lhasa est morte
04/01/2010
La chanteuse américano-mexicaine Lhasa de Sela, établie depuis plusieurs années à Montréal, est morte vendredi soir à l'âge de 37 ans.
https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2010/01/04/la-chanteuse-lhasa-est-morte_1287033_3382.html
disparitions
Un puissant séisme de magnitude 7,2 a eu lieu, lundi 74 janvier tôt dans la matinée, au large des îles Salomon, dans le sud-ouest du Pacifique, a annoncé l'Institut géophysique américain. Le tremblement de terre est survenu en mer à 30 km de profondeur, à une centaine de kilomètres de la ville de Gizo. Une première secousse avait frappé la région une heure auparavant à 143 km au sud-sud-est de Gizo, deuxième ville de l'archipel des îles Salomon avec 6 000 habitants. Aucune alerte au tsunami n'a été déclenchée par le Centre d'alerte au tsunami dans le Pacifique.
Les îles Salomon frappées par un puissant séisme
04/01/2010
Un séisme de magnitude 7,2 a eu lieu lundi tôt dans la matinée au large des îles Salomon, dans le sud-ouest du Pacifique
https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2010/01/04/les-iles-salomon-frappees-par-un-puissant-seisme_1287032_3216.html
asie-pacifique
Le gouvernement américain a annoncé, dimanche 3 janvier, de nouvelles procédures de sécurité dans le transport aérien pour tous les passagers originaires du Nigeria, du Yémen, du Pakistan, d'Afghanistan, d'Arabie saoudite et de neuf autres pays. Ces nouvelles directives, qui entreront en vigueur aujourd'hui, font suite à l'attentat manqué du 25 décembre contre le vol 253 de la Northwest Airlines entre Amsterdam et Detroit, pour lequel un Nigérian de 23 ans formé au Yémen a été inculpé par la justice américaine. Les ressortissants de ces 14 pays de même que les passagers y ayant transité seront soumis à une palpation corporelle et à une fouille de leurs bagages à main, ont précisé des responsables américains confirmant une information du site Politico. La liste des pays visés intègre les Etats accusés par Washington de "soutenir le terrorisme" – Cuba, Iran, Soudan et Syrie – ainsi que l'Afghanistan, l'Algérie, l'Arabie saoudite, l'Irak, le Liban, la Libye, le Nigeria, le Pakistan, la Somalie et le Yémen. A l'exception de Cuba, tous ces pays sont majoritairement musulmans. La Direction de la sécurité des transports a annoncé qu'elle avait aussi émis, pour toutes les compagnies américaines et internationales desservant les Etats-Unis, des directives comportant des fouilles de passagers pris au hasard. Umar Farouk Abdulmutallab, qui est accusé d'avoir voulu faire exploser une bombe dissimulée dans ses sous-vêtements, avait passé sans encombre les contrôles de sécurité à l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol. Il a été maîtrisé par les passagers et l'équipage après avoir tenté de faire exploser la bombe. Selon les autorités américains, Abdulmutallab a été formé au Yémen, qui apparaît comme l'une des bases du réseau Al-Qaida. Le renforcement de ces mesures de sécurité survient alors que la classe politique américaine débat de nouveau de l'efficacité du travail des agences de renseignement, l'opposition républicain accusant le président Barack Obama et son administration démocrate de laxisme dans la lutte pour la sécurité nationale.
Washington renforce les contrôles pour les passagers originaires de 14 pays
04/01/2010
Le gouvernement américain a annoncé dimanche de nouvelles procédures de sécurité dans le transport aérien pour tous les passagers originaires notamment du Yémen, du Pakistan ou d'Afghanistan.
https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2010/01/04/washington-renforce-les-controles-pour-les-passagers-originaires-de-14-pays_1287030_3222.html
ameriques
Pour Barack Obama,"le gouvernement américain avait suffisamment d'informations pour déjouer" la tentative d'attentat commise par un étudiant nigérian le 25 décembre. Il a exigé que des mesures soient prises pour une meilleure coordination entre les services de renseignement. Le président américain s'exprimait lors d'une courte conférence de presse, mardi 5 janvier, après une réunion avec les responsables du renseignement américain. Une vingtaine de hauts responsables, ministres ou chefs de service du renseignement ont participé à cette réunion dans une salle ultra-sécurisée de la Maison Blanche. Le vice-président Joe Biden, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton et son collègue de la défense Robert Gates ont également assisté à cette réunion. "Nous n'avons pas su rassembler les informations", a déploré M. Obama. "Certaines personnes de nos services de renseignement savaient qu'Omar Farouk Abdulmutallab était allé au Yémen et avait rejoint des extrémistes là-bas. En résumé, a poursuivi M. Obama, le gouvernement américain avait suffisamment d'informations pour déjouer ce complot et peut-être empêcher l'attaque du jour de Noël, mais nos services de renseignement n'ont pas réussi à assembler les pièces, ce qui aurait mis le suspect sur la liste des personnes interdites de vol." Affirmant que ces "échecs [n'étaient] pas acceptables", M. Obama a aussi souligné qu'il était de sa "responsabilité de découvrir pourquoi" ces échecs avaient eu lieu, et de les "corriger pour que nous puissions empêcher de telles attaques à l'avenir". Par ailleurs, M. Obama a confirmé qu'aucun Yéménite détenu dans la prison de Guantanamo ne serait transféré dans son pays. "Il y a là-bas des problèmes du point de vue sécuritaire auxquels nous faisons face depuis quelque temps, tout comme nos partenaires yéménites", a-t-il reconnu. "Etant donné cette situation confuse, j'ai parlé au ministre de la justice, et nous nous sommes mis d'accord sur le fait que nous ne transférerions pas davantage de détenus vers le Yémen à l'heure actuelle",a-t-il expliqué. Pourtant, le président américain reste déterminé à fermer la prison de la base militaire américaine de Guantanamo à Cuba. "Nous fermerons la prison de Guantanamo, qui a porté préjudice à nos intérêts en matière de sécurité et est devenue un outil de recrutement de premier plan pour Al-Qaida".
"Amsterdam-Detroit : l'attaque aurait pu être ""déjouée"", selon Obama"
05/01/2010
Barack Obama a exigé des services de renseignement une meilleure coordination pour que ne se répètent pas ces "échecs inacceptables" qui ont conduit à l'attaque ratée contre le vol Amsterdam-Detroit.
https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2010/01/05/amsterdam-detroit-l-attaque-aurait-pu-etre-dejouee-selon-obama_1287882_3222.html
ameriques
Le maire de Gonneville-sur-Mer dans le Calvados refuse de retirer un portrait du maréchal Pétain affiché dans la salle des mariages de l'hôtel de ville. Et ce malgré la demande en ce sens de la Ligue contre le racisme et l'antisémitisme (Licra), qui y voit une "réhabilitation" de Pétain. Le maire sans étiquette, Bernard Hoyé, refuse de retirer le portrait "sous le prétexte fallacieux d'une galerie de portraits des chefs de l'Etat. Cela s'appelle du révisionnisme historique. L'Etat et la République, ce n'est pas la même chose. Je ne connais pas une mairie de France qui affiche un portrait de Pétain", a déploré le secrétaire général de la Licra, Richard Séréro, précisant que son organisation avait écrit au préfet "pour qu'il mette fin à ce trouble à l'ordre public". M. Hoyer, lui, estime que "Pétain apparaît dans une galerie de portraits des chefs de l'Etat français, qu'il soit controversé ou pas, je ne suis pas historien, je n'ai pas à prendre parti, contrairement à la Licra qui n'est pas objective". Le portrait est présent depuis des décennies à la mairie, affirme M. Hoyé, maire depuis 2008. M. Hoyé a indiqué qu'il n'était pas membre de l'Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain (ADMP), qui milite pour la révision du procès de Pétain et qu'il était "évident" qu'il ne contestait pas la Shoah. A la question de savoir s'il contestait le fait que le maréchal Pétain avait collaboré avec l'Allemagne nazie et sa politique d'extermination des juifs, M. Hoyé a répondu : "Pétain a été condamné. On ne peut pas remettre en cause une décision de justice".
Un maire refuse de décrocher le portrait de Pétain de sa mairie
05/01/2010
Malgré les demandes de la Licra, le maire de Gonneville-sur-Mer dans le Calvados refuse de décrocher le portrait du maréchal Pétain car il "n'est pas historien et n'a pas à prendre parti".
https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/05/un-maire-refuse-de-decrocher-le-portrait-de-petain-de-sa-mairie_1287883_3224.html
societe
La Maison Blanche a annoncé mardi 5 janvier qu'elle avait décidé de ne plus transférer de prisonniers de Guantanamo vers le Yémen pour le moment. Cette décision fait suite à la tentative d'attentat du 25 décembre à bord d'un avion de ligne américain, qui aurait été planifiée dans ce pays. "Si nous restons décidés à fermer la prison, nous avons conclu qu'à l'heure actuelle, d'autres transfèrements vers le Yémen ne seraient pas une bonne idée", a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs, lors de son point de presse quotidien. Amis et ennemis politiques avaient exhorté l'administration Obama à ne pas renvoyer de prisonniers yéménites de Guantanamo dans leur pays, par crainte que ces derniers ne retombent dans l'extrémisme.
Les prisonniers yéménites de Guantanamo ne seront pas transférés dans leur pays
05/01/2010
Amis et ennemis politiques avaient exhorté l'administration Obama à ne pas renvoyer de prisonniers yéménites de Guantanamo dans leur pays, par crainte que ces derniers ne retombent dans l'extrémisme.
https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2010/01/05/les-prisonniers-yemenites-de-guantanamo-ne-seront-pas-transferes-dans-leur-pays_1287881_3222.html
ameriques
Qui sera le successeur de Raymond Domenech à la tête de la sélection française de football ? Jean-Pierre Escalettes, le président de la Fédération française de football (FFF), a cité mardi 5 janvier sur Europe 1 les noms des champions du monde Laurent Blanc, Alain Boghossian et Didier Deschamps, ainsi que celui de Jean Tigana. Le choix du nouveau sélectionneur, a précisé M. Escalettes, devra être arrêté "avant le mois de juin prochain, voire en mai". Le contrat de Raymond Domenech arrivera à son terme après la Coupe du monde 2010, qui se déroulera en Afrique du Sud entre le 11 juin et le 11 juillet. "Il n'y a pas que Laurent Blanc qui me plaît bien, il y a autour des gens merveilleux", a expliqué M. Escalettes sur Europe 1. L'ancien défenseur de l'équipe de France et actuel entraîneur de Bordeaux avait dit qu'il "réfléchirait, bien sûr" si on lui proposait le poste. Le président de la FFF a expliqué que ces anciens joueurs étaient "quatre grands" mais qu'il n'y aurait "qu'un élu". Laurent Blanc, "c'est 'M. le Président', il a son aura" ; Didier Deschamps, est "un grand entraîneur, qui a prouvé je crois [ce qu'il savait faire] à Monaco, la Juventus et à Marseille" a-t-il détaillé. Quant à Jean Tigana, "on ne refait pas son histoire", a conclu le dirigeant sur Europe
Blanc, Boghossian, Deschamps et Tigana en lice pour remplacer Domenech
05/01/2010
Le président de la FFF a indiqué que le choix du successeur de Raymond Domenech serait arrêté en mai ou en juin. Le contrat de Domenech arrivera à son terme après la Coupe du monde de football.
https://www.lemonde.fr/sport/article/2010/01/05/blanc-boghossian-deschamps-et-tigana-en-lice-pour-remplacer-domenech_1287880_3242.html
sport
Le Nigeria ne décolère pas après que les Etats-Unis ont placé les Nigérians sur la liste des voyageurs à surveiller. "J'ai indiqué clairement au gouvernement américain, par le biais de l'ambassadrice des Etats-Unis, que cela était inacceptable pour le Nigeria", a expliqué mardi 5 janvier à la presse le chef de la diplomatie nigériane, Ojo Maduekwe. Suite à la tentative d'attentat le 25 décembre contre le vol Amsterdam-Detroit, les Etats-Unis ont annoncé, dimanche, des mesures de contrôle renforcées à l'égard des ressortissants de quatorze pays jugés à risque – le Nigeria, le Pakistan, le Yémen, l'Afghanistan, la Libye et la Somalie notamment. La mesure prévoit un contrôle renforcé de "tous" les passagers originaires ou en provenance de pays considérés comme des soutiens au terrorisme "ou de tout autre pays concerné". "Je lui ai clairement dit que nous souhaitons que les Etats-Unis revoient leur décision (...), nous voulons être retirés de la liste", a poursuivi M. Maduekwe, jugeant la mesure "contre-productive". M. Maduekwe a dénoncé une politique américaine de "deux poids deux mesures", citant le cas de Richard Reid, le Britannique accusé d'avoir voulu faire exploser un vol Paris-Miami en décembre 2001, qui n'avait pas valu à la Grande-Bretagne de figurer sur une telle liste. Plus tôt mardi, le ministre nigérian de la justice, Michael Aondoaaka, avait annoncé qu'Abuja allait demander à Washington d'être retiré de la liste, arguant que le Nigeria n'était "pas un pays terroriste". Le président Obama a incriminé Al-Qaida dans la péninsule Arabique pour l'attentat manqué. Le suspect a indiqué aux enquêteurs avoir séjourné au Yémen ces derniers mois avant de se rendre à Lagos, puis à Amsterdam d'où il s'est envolé pour les Etats-Unis.
Voyageurs à surveiller : le Nigeria proteste auprès des Etats-Unis
05/01/2010
Pour la diplomatie nigériane, le placement par les Etats-Unis du pays sur la liste des quatorze pays soutiens au terrorisme est "inacceptable".
https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2010/01/05/voyageurs-a-surveiller-le-nigeria-proteste-aupres-des-usa_1287871_3222.html
ameriques
Lors d'une conférence de presse dans son siège de Mountain View, en Californie, le géant américain a présenté ce "super-téléphone" qui sera fabriqué par le constructeur taïwanais HTC. Ce téléphone a été présenté comme une nouvelle étape dans l'évolution de son système d'exploitation Androïd 2.1, qui permettra d'accéder à de nombreuses applications, à l'instar de son principal concurrent, l'iPhone d'Apple. Les caractéristiques du modèle présenté sont proches de celles qui avaient fuité avant cette conférence. Doté d'un écran tactile de 3,7 pouces de diagonale, le Nexus One intègre un appareil photo de 5 mégapixels. Du côté de la mémoire, une carte mini SD de 4 Go sera livrée avec l'appareil ; mémoire extensible à 32 Go. Comme l'iPhone, le NexusOne intègre un récepteur GPS et pourra se connecter via WiFi, 3G et Bluetooth. "Je pense que vous verrez qu'il repousse les limites du possible sur un téléphone multifonctions", a déclaré le directeur général de HTC, Peter Chou, lors de la présentation du Nexus One. "Il est très fin et agréable à tenir. Nous avons été très heureux de coopérer avec Google pour développer le Nexus One", s'est-il réjoui. Le Nexus One doit être vendu sur une boutique en ligne de Google pour 529 dollars, pour les clients aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, à Hongkong et à Singapour. Mais il sera cédé, aux Etats-Unis, à partir de 179 dollars s'il est couplé avec un abonnement à l'opérateur T-Mobile, filiale américaine de l'allemand Deutsche Telekom, puis plus tard chez son concurrent Verizon.En Europe, où Google a signé un partenariat avec le britannique Vodaphone, il devrait être disponible vers le milieu de l'année.
Google dévoile son propre téléphone, le Nexus One
05/01/2010
Google a confirmé les rumeurs en dévoilant, mardi 5 janvier, son téléphone portable multifonctions, le Nexus One.
https://www.lemonde.fr/technologies/article/2010/01/05/google-devoile-son-propre-telephone-le-nexus-one_1287870_651865.html
technologies
Privilégier l'intimité ou la sécurité des passagers ? C'est le dilemme auquel sont confrontés les gouvernements à mesure que se propage l'idée de mettre en place des scanners corporels dans les aéroports. Depuis l'attentat manqué sur le vol Amsterdam-Detroit le 25 décembre, plusieurs pays ont annoncé leur volonté de généraliser ce dispositif. Déjà installé dans 19 aéroports aux Etats-Unis, il permet de dessiner le corps dévêtu des passagers en 3D et de détecter en trois secondes des armes et des explosifs – comme la penthrite utilisée par le terroriste nigérian Omar Farouk Abdulmutallab – que ne signaleraient pas les portiques classiques. Mais le procédé est intrusif et plusieurs associations de défense des droits de l'homme craignent qu'il constitue une grave atteinte à la vie privée. Citée par le Guardian, Terri Dowti, de l'association de protection des droits des enfants Action on Rights for Children (ARCH), reproche notamment aux scanners corporels d'être en infraction avec la législation britannique contre la pornographie infantile. Le gouvernement, qui a validé l'installation de plusieurs machines à l'aéroport londonien d'Heathrow, promet qu'un code de déontologie et des garde-fous seront mis en place. L'agence américaine de sécurité des transports (TSA) assure pour sa part que les agents de sécurité chargés d'examiner les images "dénudées" se trouveront dans un autre secteur de l'aéroport et ne seront autorisés à emporter aucun appareil d'enregistrement avec eux dans la salle. L'EUROPE TERGIVERSE Mais ces arguments n'ont pas convaincu la principale organisation de défense des libertés civiles américaine, l'ACLU, qui multiplie les mises en garde sur son site Internet. L'association encourage notamment les autorités à développer des technologies alternatives aux scanners. Parmi elles : le "Puffer", développé par General Electric qui est capable de détecter des particules chimiques sur le corps et d'évaluer leur dangerosité. Comme l'Ionscan Sentinel, son équivalent produit par Smiths Detection, la machine envoie des souffles d'air qui font voler les particules et les analyse pour détecter d'éventuelles traces d'explosifs ou de narcotiques. Plus perfectionné encore, le "Guardian" de Syagen Techonology utilise un spectromètre de masse, appareil qui permet de détecter certaines molécules avec plus de finesse et de rapidité. Ces machines ont l'avantage d'éviter les fouilles au corps et le "déshabillage virtuel", mais elles coûtent aussi cher que les scanners et, d'après FOXNews, tomberaient souvent en panne. Parmi les autres techniques de pointe amenées à se développer dans les aéroports, l'agence américaine de sécurité des transports énumère sur son site Internet les cartes d'embarquement sans papier, les technologies biométriques, les scanners pour prothèses et plâtres, ou des détecteurs à explosifs, petits et maniables. A ce stade, les avis divergent en Europe sur l’opportunité de généraliser l’emploi des scanners corporels. Les eurodéputés se sont en effet opposés en octobre 2008 à une écrasante majorité (361 voix contre 16 et 181 abstentions) à cette "fouille au corps virtuelle", y voyant une atteinte au "droit à la vie privée, à la protection des données et à la dignité personnelle". La question devrait être de nouveau abordée lors d’une réunion jeudi 7 janvier, à Bruxelles. La Commission ne devrait pas faire de nouvelles propositions d’ici là, mais elle laisse toutes les portes ouvertes. Avant la dernière tentative d’attentat, elle avait déjà prévu de compléter d’ici au printemps la réglementation qui limite drastiquement la détention de liquides à bord des appareils. Elise Barthet
Quelles technologies alternatives aux scanners corporels ?
05/01/2010
Plusieurs associations de défense des droits de l'homme reprochent au dispositif actuel de porter gravement atteinte à la vie privée.
https://www.lemonde.fr/technologies/article/2010/01/05/quelles-technologies-alternatives-aux-scanners-corporels_1287790_651865.html
technologies
"Cessons de douter de notre propre talent, et cessons, mesdames et messieurs les parlementaires, ces attaques démagogiques contre le sport professionnel", a souhaité mardi dans ses vœux Frédéric Thiriez, président de la Ligue de football professionnel (LFP). M. Thiriez fait référence dans cette chronique vidéo diffusée sur le site de la LFP au DIC (droit à l'image collective). Initialement en place jusqu'en 2012, ce dispositif d'exonération de charges sociales pour les clubs bénéficiant par ricochet aux sportifs doit être supprimé à partir du 30 juin 2010, après le vote du Sénat du 13 novembre. "Le football ne réclame aucune indulgence des pouvoirs publics mais il ne mérite pas non plus cette indignité", a poursuivi M. Thiriez. "Qu'il y ait de l'argent dans le football c'est une évidence, mais c'est aussi grâce à cela qu'il peut verser chaque année 600 millions d'euros d'impôts et de charges sociales à la collectivité". "La prospérité du football contribue à celle de la nation : qui s'en plaindra ? En ces temps de crise économique, sociale, morale, il faut préserver le sport et non pas le stigmatiser", a-t-il enchaîné, tout en concédant avoir conscience du "déficit" qui peut toucher le football professionnel "en termes d'exemplarité". "2010 doit être l'année de toutes les conquêtes", a également lancé M. Thiriez, en référence à la Coupe du monde en Afrique du Sud, ou à la candidature de la France pour accueillir l'Euro 2016.
"""La prospérité du football contribue à celle de la nation"" estime Frédéric Thiriez"
05/01/2010
"Cessons, mesdames et messieurs les parlementaires, ces attaques démagogiques contre le sport professionnel", a souhaité mardi dans ses vœux Frédéric Thiriez, président de la Ligue de football professionnel (LFP).
https://www.lemonde.fr/sport/article/2010/01/05/la-prosperite-du-football-contribue-a-celle-de-la-nation-estime-frederic-thiriez_1287857_3242.html
sport
Omar Farouk Abdulmutallab, qui a tenté de faire exploser le vol Amsterdam-Detroit du 25 décembre, détenait vraisemblablement ses explosifs avant son arrivée sur le sol néerlandais. "Il semble pour le moment qu'il était déjà en possession des explosifs avant d'atterrir à Schiphol", a indiqué le parquet des Pays-Bas dans un communiqué présentant les premiers résultats de l'enquête. Par ailleurs, le parquet a précisé qu'Omar Farouk Abdulmutallab n'avait pas eu de complice à l'aéroport Schiphol d'Amsterdam, contrairement à ce qu'avaient affirmé certains passagers du vol. Ils ont dit l'avoir vu accompagné à la porte d'embarquement à Amsterdam par un homme plus âgé et bien habillé, de type indo-pakistanais. Cependant, l'examen de plus de 200 heures de vidéo ne fait apparaître personne en sa compagnie, ont dit les autorités. Le jeune homme, fils d'un banquier connu, avait transité par l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol en provenance de Lagos, la capitale du Nigeria. Il y avait été soumis à une vérification d'identité et à un contrôle de sécurité avant d'accéder à la porte d'embarquement. Peu avant l'atterrissage de l'appareil à Detroit, il avait tenté d'actionner un engin explosif avant d'être maîtrisé par les autres passagers.
Vol Amsterdam-Detroit : le terroriste détenait ses explosifs avant son arrivée aux Pays-Bas
05/01/2010
Selon le parquet néerlandais, le jeune Nigérian détenait ses explosifs avant d'arriver à l'aéroport d'Amsterdam.
https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2010/01/05/vol-amsterdam-detroit-le-terroriste-detenait-ses-explosifs-avant-son-arrivee-aux-pays-bas_1287859_3222.html
ameriques
Le Brésil sera-t-il le premier pays étranger à équiper son armée d'avions Rafale de Dassault aviation ? Selon la presse brésilienne, les avions de chasse suédois et américains auraient la faveur de l'armée de l'air brésilienne, aux dépend des Rafale, pourtant privilégiés par le président Lula. Selon le quotidien Folha de Sao Paulo, un rapport remis au ministre de la défense, Nelson Jobim, conclut que la proposition du groupe suédois Saab présente la meilleure offre globale pour remporter ce contrat, qui pourrait dépasser les quatre milliards de dollars (2,8 milliards d'euros). Il y a plusieurs semaines, le gouvernement brésilien avait déclaré que les discussions en vue d'une commande de Rafale étaient dans leur dernière phase. Accusé de vouloir abréger le processus d'appel d'offres, le gouvernement a toutefois précisé qu'aucune décision définitive n'avait été prise. Le président Lula a précisé qu'il aurait le dernier mot et que sa décision serait à la fois politique et stratégique. A Paris, une source proche du ministère français de la défense s'est refusé mardi à commenter les articles de la presse brésilienne, estimant qu'elles s'apparentaient à des "rumeurs". Il a rappelé qu'"au-delà de la question industrielle, le Rafale implique aussi un partenariat stratégique entre la France et le Brésil". "Il n'y a aucune comparaison à faire entre les deux appareils", a encore dit cette source. "Ils n'ont pas les mêmes caractéristiques techniques ni les mêmes fonctions". De fait, Paris et Brasilia ont déjà signé des accords de coopération stratégique dans le domaine de la défense pour un montant chiffré à plusieurs milliards d'euros et qui incluent l'assemblage au Brésil d'hélicoptères et de sous-marins conventionnels et nucléaires. Brasilia, qui veut doter son armée de 36 nouveaux avions de chasse, entend en effet accompagner cette commande d'importants accords de transferts de technologies. Le contrat pourrait être étendu ultérieurement pour atteindre 100 appareils. Le Gripen NG de Saab présente le prix d'achat et le coût de maintenance le plus faible et assurerait davantage de transferts de technologies, explique Folha de Sao Paulo en citant ce rapport de l'armée de l'air.
Le Rafale n'aurait pas les faveurs de l'armée brésilienne
05/01/2010
Selon la presse brésilienne, l'armée préférerait les avions de chasse suédois et américains aux avions français, qui n'ont jamais été vendus à l'étranger.
https://www.lemonde.fr/economie/article/2010/01/05/le-rafale-n-aurait-pas-les-faveurs-de-l-armee-bresilienne_1287851_3234.html
economie
Le directeur du laboratoire antidopage de Châtenay-Malabry, Jacques de Ceaurriz, est décédé mardi, a annoncé l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) dans un communiqué. Le professeur de Ceaurriz avait mis au point avec Françoise Lasne le test de détection de l'EPO (érythropoïétine) en 2000, une avancée majeure dans la lutte antidopage qui a permis de confondre de nombreux sportifs et limiter la consommation illicite de ce médicament. Pharmacien de formation, il avait exercé notamment comme chercheur dans l'industrie pharmaceutique et professeur à l'Université Paris XI, avant d'arriver à la tête du laboratoire de Châtenay-Malabry (banlieue parisienne) en mai 1997. C'est grâce aux analyses effectuées dans son laboratoire que plusieurs stars de l'athlétisme, du tennis ou du cyclisme sont tombées de leur piédestal, à l'image de l'Américain Floyd Landis, vainqueur déchu du Tour de France cycliste 2006. Le coureur américain avait multiplié les attaques contre les travaux du laboratoire pour se lancer dans une longue bataille judiciaire - qu'il perdra. "UN GRAND BONHOMME" Déjà en 2005, le patron du laboratoire avait dû essuyer les foudres de Lance Armstrong, le septuple vainqueur de la Grande Boucle. L'Américain n'avait pas apprécié que des travaux menés à Châtenay-Malabry à des seules fins de recherche aient permis au quotidien sportif L'Equipe de l'accuser de dopage à l'EPO lors de son premier succès en 1999. "L'affaire Armstrong a fait évoluer (les choses) et on a abouti avec les analyses rétrospectives. C'était le seul intérêt d'en prendre plein la figure", avait raconté le professeur dans un entretien à l'AFP en octobre 2008. Jacques de Ceaurriz a toujours dit ignorer l'identité des coureurs dont les échantillons étaient positifs. Le journal avait révélé des noms, Armstrong le premier, en recoupant ses informations. "C'était un grand bonhomme, passionné de recherche, a souligné Françoise Lasne. Il a toujours voulu faire profiter tous les autres laboratoires. Il avait une grande générosité", a ajouté celle qui fut sa collaboratrice pendant plus de onze ans. L'Agence mondiale antidopage (AMA) a fait part de sa "grande tristesse". "La lutte contre le dopage dans le sport perd l'un de ses scientifiques les plus éminents. Jacques De Ceaurriz était non seulement un chercheur émérite, mais également un homme d'une générosité scientifique exceptionnelle, avide de partager ses recherches avec la communauté antidopage pour faire constamment avancer la lutte contre le dopage dans le sport", a déclaré son président John Fahey. Marie-George Buffet, ancienne ministre communiste des sports, a salué elle aussi, dans un communiqué, un "homme intègre ayant toujours fait face aux pressions, ayant toujours travaillé pour le respect des sportifs et des sportives".
Décès du directeur du laboratoire antidopage de Châtenay-Malabry
05/01/2010
Jacques de Ceaurriz dirigeait le laboratoire français spécialisé dans la lutte antidopage depuis 1997.
https://www.lemonde.fr/sport/article/2010/01/05/deces-du-directeur-du-laboratoire-antidopage-de-chatenay-malabry_1287840_3242.html
sport
La Moldavie a été condamnée, mardi 5 janvier, par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) de Strasbourg, pour avoir torturé un jeune homme soupçonné de vol. Aurel Paduret, aujourd'hui âgé de 30 ans, était étudiant au moment des faits, le 31 mars 2000. Dénoncé comme ayant pris part à un vol, il a été arrêté à son domicile, à l'aube puis emmené au commissariat où il a subi les mauvais traitements qui ont valu à la Moldavie sa condamnation par la CEDH. Par la suite, la justice n'a finalement retenu aucune charge contre lui dans cette affaire. Il affirme avoir été frappé à coups de pied et de poing le jour de son arrestation, suspendu à une barre en métal avec les mains et les pieds liés dans le dos – torture dite de la "pendaison palestinienne" – et s'être vu enfoncer à plusieurs reprises une bouteille en verre dans l'anus. A la suite de ces mauvais traitements, il a porté plainte contre ses tortionnaires présumés dont deux étaient nommément identifiés, ouvrant la voie à une longue procédure. En 2002, les deux policiers ont été condamnés à deux ans de prison, dont un avec sursis. L'un d'eux est mort en août 2004, l'autre a été à nouveau condamné en décembre 2005 pour "violences", mais dispensé de purger sa peine du fait de la prescription. Un troisième homme non identifié, présent à la séance l'"interrogatoire", n'a jamais été inquiété. "Non seulement le requérant a été torturé alors qu'il était en garde à vue, mais en plus les autorités (...) n'ont pas enquêté sur les maltraitances dans un délai raisonnable", a relevé la Cour qui a jugé que la Moldavie avait contrevenu à l'article 3 de la Convention européenne des droits de l'homme, qui prohibe la torture. M. Paduret recevra 20 000 euros de dommage moral et 1 650 euros pour les frais et dépens.
La Moldavie condamnée pour torture par la CEDH
05/01/2010
La Moldavie a été condamnée, mardi 5 janvier, par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) de Strasbourg pour avoir torturé un jeune homme soupçonné de vol.
https://www.lemonde.fr/europe/article/2010/01/05/la-moldavie-condamnee-pour-torture-par-la-cedh_1287839_3214.html
europe
La publicité sur téléphones mobiles est un autre théâtre de la rivalité entre les deux géants Google et Apple. , Apple a acquis, lundi 4 janvier, la plateforme publicitaire spécialisée dans les smartphones, Quattro. D'après le site spécialisé All Things Digital, le montant du rachat s'élèverait à 275 millions de dollars (190 millions d'euros). La régie, créée en 2006, compte d'importants clients, tels que Disney, ou Ford. Elle avait levé 30 millions de dollars (20,9 millions d'euros), lors de différents tours de table auprès d'investisseurs. Avec cette acquisition, la firme de Cupertino entend concurrencer Google, qui, au mois de novembre, avait racheté AdMob pour 750 millions de dollars (521 millions d'euros). Apple avait également des vues sur cette plate-forme, qui profite de l'essor de l'écosystème de l'iPhone et de ses 100 000 applications. Cette régie revendique 140 milliards de publicités mises en ligne sur les terminaux mobiles, et prévoyait un bénéfice entre 45 et 60 millions de dollars (31 et 41,6 millions d'euros) en 2009. Comme le rapporte Google, ce rachat fait néanmoins l'objet d'un examen de la Federal Trade Commission, qui demande des garanties de concurrence. De fait, Google deviendrait avec cet achat, le premier fournisseur de publicités sur mobiles, devant Microsoft. A la fin du mois de novembre, la firme de Mountain View avait aussi acquis une autre entreprise à vocation publicitaire : Teracent. Si le marché de la publicité en ligne sur les smarphones commence à se concentrer, d'importantes régies telles que Millenial et Jumptap demeurent indépendantes. Microsoft pourrait décider d'acquérir une de ces sociétés pour revenir à hauteur de ses concurrents. En 2007, le groupe avait déjà acquis l'entreprise Screen Tonic, et en 2009, signé un important contrat publicitaire avec l'opérateur américain Verizon. Avec l'essor des appareils mobiles multifonctions – 70 millions de terminaux, rien qu'aux Etats-Unis –, ce marché est appelé à se développer.
Apple acquiert une régie publicitaire sur téléphones mobiles
05/01/2010
Avec le rachat de la plate-forme Quattro, dont le montant serait de 275 millions de dollars (190 millions d'euros), Apple entend concurrencer Google.
https://www.lemonde.fr/technologies/article/2010/01/05/apple-sur-le-point-d-acquerir-une-regie-publicitaire-sur-telephones-mobiles_1287817_651865.html
technologies
Cent vingt et un journalistes ont été tués dans 25 pays en 2009, "un nombre record", en hausse de 33 % par rapport à 2008, selon les statistiques publiées mardi par l'ONG Presse emblème campagne (PEC), dont le siège est à Genève. "2009 a été une année noire pour les médias dans le monde", a souligné le secrétaire général de la PEC, Blaise Lempen, dans un communiqué. De son côté, la Fédération internationale des journalistes avançait, le 30 décembre, le chiffre de 113 journalistes assassinés en 2009. Le bilan est "de cent trente-sept journalistes et travailleurs des médias tués en 2009", dont "cent treize assassinats ciblés, l'un des nombres les plus élevés jamais enregistrés, et vingt-quatre morts accidentelles", expliquait l'organisation basée à Bruxelles. "Dix journalistes par mois en moyenne ont été tués en 2009 par des groupes armés, des réseaux criminels, des gouvernements et dans des attentats terroristes", a quant à lui expliqué M. Lempen. "Beaucoup d'autres journalistes ont été enlevés ou contraints au silence ou à l'exil, et l'impunité reste la règle", selon lui. Le bilan a été alourdi par "le plus grand massacre de journalistes de l'histoire en une seule journée", selon l'ONG : 31 d'entre eux ont été exécutés le 23 novembre dans un massacre visant un candidat à des élections locales de la province de Mindanao, dans le sud des Philippines. IRAK, L'UN DES PAYS LES PLUS RISQUÉS Ce pays, le plus dangereux en 2009 avec 38 journalistes tués, cumule avec cinq autres, le Mexique, la Somalie, le Pakistan, la Russie et l'Irak, les deux tiers des décès de reporters. "Aucune amélioration n'a été enregistrée au Mexique, deuxième pays le plus dangereux, avec 13 journalistes tués en douze mois. Ils ont été les victimes de la lutte entre réseaux de trafiquants de drogue et autorités locales", précise la PEC. En Somalie, les journalistes sont "victimes de milices islamiques, de balles perdues et d'attentats terroristes", selon cette source. Dans le nord-ouest du Pakistan, les affrontements entre groupes islamiques radicaux et armée gouvernementale ont fait huit morts parmi les reporters. Les conflits du Caucase sont la principale cause des décès de journalistes en Russie. En Irak, la PEC constate "une lente amélioration" par rapport à la période 2003-2007, mais "ce pays est resté l'un des pays les plus risqués pour les employés des médias". La PEC, qui milite pour une convention internationale spécifique de protection des journalistes dans les zones de conflit, regroupe 35 associations et syndicats d'une centaine de pays.
En 2009, 121 journalistes ont été tués dans le monde
05/01/2010
Ce chiffre représente une hausse de 33 % par rapport à 2008.
https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2010/01/05/en-2009-121-journalistes-ont-ete-tues-dans-le-monde_1287820_3236.html
actualite-medias
Le président du Conseil régional d'Ile-de-France Jean-Paul Huchon (PS), qui briguera en mars un troisième mandat, a présenté, mardi 5 janvier, une liste de "rassemblement large" au premier tour des régionales avec ses "partenaires" du MRC, du PRG et du Mouvement unitaire progressiste de Robert Hue (ex-PCF). "Il s'agit de rassembler pour les Franciliens et de construire un bouclier social", a déclaré M. Huchon, dont les listes font également place à des représentants de la société civile. "Si la campagne est digne et complémentaire, nous aurons la possibilité au second tour de rassembler toute la gauche et de l'emporter sur une droite minoritaire, en Ile-de-France, comme ailleurs", a affirmé le responsable PS au cours d'une conférence de presse. La gauche part divisée en IDF, les Verts et le Parti communiste – allié au Parti de gauche – ayant décidé de faire des listes autonomes au premier tour des régionales le 14 mars, bien que membres de la majorité de gauche actuelle. Les listes du PS prévoient "10" places pour des candidats de la "société civile", dont "cinq à six" en position éligible, "16" pour le MRC, dont "une dizaine" en position éligible, "14" pour le PRG, dont "une dizaine" aussi en position éligible et "sept candidats" pour le parti de Robert Hue, dont "4 à 5 en position éligible". Le PS compte aujourd'hui 59 élus au Conseil régional d'IDF (sur 209) et pourrait voir ce nombre diminuer.
Régionales : Jean-Paul Huchon présente une liste large avec Robert Hue
05/01/2010
Les Verts et le Parti communiste font quant à eux des listes autonomes pour le premier tour des élections.
https://www.lemonde.fr/politique/article/2010/01/05/regionales-jean-paul-huchon-presente-une-liste-large-avec-robert-hue_1287816_823448.html
politique
Au présent : la vie de Jonas, photographe spécialisé dans les corps à autopsier et père de famille, bascule à la suite d'un accident de la route lorsqu'il choisit de rendre visite à l'hôpital à la jeune femme qui conduisait la voiture qui a percuté la sienne. Elle est plongée dans un coma profond. Persuadé en le voyant arriver qu'il était l'amant de leur fille, les parents de la victime ne lui laissent pas le temps de démentir, et Jonas finit par endosser le rôle. Pourquoi ? Mystère. Il vient tous les jours, parle à la jeune femme dans son sommeil, invente pour la ramener à la vie une histoire d'amour qu'ils auraient vécue tous les deux en Thaïlande, et devient rapidement obsédé par cette inconnue mutique aux yeux fermés. Pourquoi ? Encore mystère. Elle se réveille finalement, mais a perdu la mémoire, et accepte de croire ce que le nouveau venu lui raconte. Leur histoire reprend où la fiction de Jonas s'est arrêtée. En flash-back, dans des scènes essentiellement filmées en très gros plans, les visages coupés au front et au menton (pourquoi ? Mystère, une fois de plus), on comprend que l'histoire d'amour effectivement vécue par la jeune femme en Thaïlande s'est terminée dans la violence et le sang. Donné pour mort, comme le découvre Jonas grâce au concours de ses amis flics, le véritable amant revient hanter les couloirs de l'hôpital comme un spectre (pourquoi, puisqu'il est vivant ? Mystère), avant de reprendre une apparence tout ce qu'il y a de plus terrienne, mais non moins menaçante. Cette banale histoire d'adultère boursouflée de détails sordides se distingue par un penchant très net pour la laideur. LA BANDE-ANNONCE (avec Preview Networks) Bande-annonce fournie par Filmtrailer.com Film danois d'Ole Bornedal avec Anders W. Berthelsen, Nikolaj Lie Kaas, Rebecka Hemse. (1 h 40.) Isabelle Regnier
"""Just Another Love Story"" : l'amour en unité de réanimation"
05/01/2010
La vie de Jonas, père de famille, bascule à la suite d'un accident de la route. Il rend visite à la femme qui conduisait la voiture qui a percuté la sienne, qu'il trouve à l'hôpital dans le coma et endosse le rôle de son ancien amant. Amnésique à son réveil, celle-ci accepte de reprendre une vie avec lui. Mais l'ancien amant, un dangereux psychopathe, refait surface. Cette banale histoire d'adultère boursouflée de détails sordides et sans queue ni tête se distingue par son penchant pour la laideur.
https://www.lemonde.fr/cinema/article/2010/01/05/just-another-love-story-l-amour-en-unite-de-reanimation_1287408_3476.html
cinema
Pour ses débuts derrière la caméra, l'actrice Drew Barrymore s'installe au Texas, dans le milieu du "roller derby", sport d'équipe sur roulettes qui se pratique en salle à même le ciment. En s'initiant à ce jeu brutal, Bliss, jolie jeune fille de 17 ans interprétée par Ellen Page - abonnée depuis le succès de Juno, en 2007, aux rôles de jeunes filles de 17 ans - et qui a passé sa vie poussée par sa mère à concourir pour des prix de beauté, va trouver la voie de son émancipation. L'idée d'opposer la vulgarité des concours de beauté à celle de ces filles qui s'injurient copieusement en se fracassant les fesses sur le circuit était bonne, et ce film de sport qui fait l'apologie d'une féminité conquérante et décomplexée regorge de bonnes intentions. La mise en scène de Drew Barrymore est malheureusement beaucoup trop timide pour ce projet. Plutôt que de se coltiner sa matière, elle reste comme tétanisée à la porte de son film. Plutôt que de montrer de vrais corps-à-corps, elle se focalise sur la silhouette gracieuse de son actrice fendant l'air sur ses rollers. Après avoir suggéré que "roller derby" rime avec drogue, sexe et alcool, le film n'offre rien de plus, en guise de débauche, qu'une régressive bataille de nourriture. Sale et brutal en théorie, le "roller derby" de Drew Barrymore apparaît à peine moins propret que le cadre compassé des salles de concours de beauté auxquels voulait justement s'arracher la jeune fille. Et cela n'est que logique, le programme de Bliss étant autant de révéler le personnage à lui-même que de le réconcilier avec sa famille. LA BANDE-ANNONCE (avec Preview Networks) Bande-annonce fournie par Filmtrailer.com Film américain de Drew Barrymore avec Ellen Page, Marcia Gay Harden. (1 h 51.) Isabelle Regnier
"""Bliss"" : comme sur des roulettes"
05/01/2010
Pour ses débuts derrière la caméra, l'actrice Drew Barrymore s'installe dans le milieu du "roller derby", sport d'équipe sur roulettes qui se pratique en salle. En s'initiant à ce jeu brutal, Bliss, 17 ans, qui a passé sa vie poussée par sa mère à concourir pour des prix de beauté, se révèle à elle-même. L'idée d'opposer la vulgarité des concours de beauté à celle de ces filles qui se fracassent les fesses sur le circuit était bonne. Mais Drew Barrymore reste comme tétanisée à la porte de son film.
https://www.lemonde.fr/cinema/article/2010/01/05/bliss-comme-sur-des-roulettes_1287404_3476.html
cinema
Ce film va probablement déconcerter tous ceux qui connaissent, et apprécient, la manière ordinaire de Jean-Charles Fitoussi, qui s'est, trop discrètement hélas, imposé avec ses deux premiers longs métrages - Les jours où je n'existe pas (2002) et Je ne suis pas morte (2008) - comme l'un des jeunes cinéastes français les plus inventifs et originaux. Nocturnes pour le roi de Rome, réalisé en 2005 dans le cadre d'une commande d'un festival (Pocket films) dédié aux films tournés avec un téléphone portable, est d'une tout autre facture. L'histoire racontée par le film est celle d'un compositeur allemand qui revient à Rome, ville où il est né, pour y mourir après avoir renoncé à honorer la commande que vient de lui passer le roi de la ville. Cet argument vaguement fantastique, narré en voix off et accompagné d'une partition musicale très travaillée, est prétexte à un traitement impressionniste des images qui mêle archives documentaires ou fictionnelles (notamment quelques célèbres films de Rossellini et Fellini) et tournage dans la ville éternelle (notamment un banquet en extérieur qui occupe la plus grande partie du film). Le destin du film, tourné avec une technologie moderne qui n'en renvoie pas moins à l'imprécision des vieilles bandes cinématographiques attaquées par le temps, recoupe ainsi le destin du personnage, qui vient retrouver dans cette ville où il naquit les fantômes de l'Histoire en même temps que les émotions de sa propre existence. Une troublante beauté se dégage de cette évocation, pavane cinématographique pour un siècle défunt. Film français de Jean-Charles Fitoussi. (1 h 07.) Jacques Mandelbaum
"""Nocturnes pour le roi de Rome"" : élégie pour téléphone mobile"
05/01/2010
Réalisé en 2005 dans le cadre d'un festival de films tournés avec un téléphone portable, le film détourne cette nouvelle technologie, théoriquement dévolue au direct bien saignant, pour convoquer les charmes impressionnistes du cinéma expérimental. L'histoire, celle d'un compositeur allemand qui retourne à Rome où il est né pour y mourir, peut se lire comme une parabole maniériste sur l'histoire du cinéma dans son rapport au siècle passé.
https://www.lemonde.fr/cinema/article/2010/01/05/nocturnes-pour-le-roi-de-rome-elegie-pour-telephone-mobile_1287400_3476.html
cinema
Le groupe d'énergie GDF Suez et sa filiale de distribution de gaz GrDF vont dédommager 4 000 habitants de l'Oise, qui avaient reçu des factures salées en 2009 à la suite d'erreurs dans le relevé de leurs compteurs, ont annoncé, mardi 5 janvier, les entreprises concernées. GDF Suez et GrDF vont verser 125 euros à chacun des habitants concernés, soit 500 000 euros au total, suivant en cela les recommandations formulées fin décembre par le médiateur de l'énergie. "Nous renouvelons nos excuses aux habitants de Montataire", a déclaré une porte-parole de Gaz réseau Distribution de France (GrDF). GrDF, qui avait déjà indemnisé les ménages concernés à hauteur de 25 euros chacun, va envoyer dans les prochains jours un chèque additionnel de 50 euros. GDF Suez enverra lui un "courrier-chèque" de 50 euros dans le courant du mois de janvier, a affirmé une porte-parole du groupe à l'AFP. "ERREUR HUMAINE" DANS LES RELEVÉS DE 2008 Comme réclamé par le médiateur, l'ancien Gaz de France va en outre verser une subvention de 50 000 euros aux centres communaux d'action sociale (CCAS) des 44 communes de la région Montataire, afin d'aider "les consommateurs les plus en difficulté", a précisé cette porte-parole. Certains ménages de Montataire et des communes environnantes avaient reçu en 2009 des factures anormalement élevées. Les relevés effectués fin 2007-début 2008 avaient en effet fortement sous-estimé la consommation de ces habitants, en raison d'une "erreur humaine", et ces derniers se sont donc vu réclamer la différence début 2009. Selon le maire PCF de Montataire, Jean-Pierre Bosino, pas moins de 4 000 abonnés de l'Oise, dont 800 à Montataire, sont concernés, pour des factures pouvant atteindre 4 000 euros. Le médiateur de l'énergie, autorité indépendante créée par une loi de 2006, avait été saisi de l'affaire en juillet 2009. Dans une recommandation rendue publique lundi, le médiateur de l'énergie avait sévèrement critiqué l'attitude de GDF Suez et de sa filiale GrDF. "La détection du dysfonctionnement de relevé a été tardive" et "les actions correctrices nécessaires ont été engagées tardivement ou partiellement", a pointé le médiateur. Il notait notamment que les rattrapages de facturation avaient été effectués sur la base d'un prix du gaz plus élevé qu'il ne l'était en 2007 et 2008 et que les factures avaient été "surestimées car fondées sur un historique de consommation erroné". Le médiateur soulignait que ces erreurs ont causé des problèmes de trésorerie aux clients concernés et parfois engendré des frais bancaires. "Les conséquences de ces anomalies pour les consommateurs doivent être dédommagées", concluait-il.
GDF Suez va dédommager 4 000 habitants de l'Oise à hauteur de 500 000 euros
05/01/2010
La compagnie avait, en 2009, réclamé aux consommateurs des montants non perçus l'année précédente à cause d'une "erreur humaine".
https://www.lemonde.fr/economie/article/2010/01/05/gdf-suez-va-dedommager-4-000-habitants-de-l-oise-a-hauteur-de-500-000-euros_1287805_3234.html
economie
Est-il possible aujourd'hui, lorsqu'on est quadragénaire américain, de faire des comédies cinéphiles, non bouillies selon les vieilles recettes du conformisme hollywoodien, qui ne soient pas contaminées par l'esprit potache de Judd Apatow et des frères Farrelly ? Le premier film de ce diplômé de littérature anglaise et d'histoire de l'art nous annonce cette bonne nouvelle. Plus romantique qu'obsédé par les vannes sous-abdominales et par l'hilarant bonheur conjugal de péter au lit en cadence, Matt Aselton se dit adepte des films dans lesquels se mêlent le réel et l'absurde, spectateur complice de Luis Buñuel et David Lynch. Adolescent attardé ? Le héros célibataire de Gigantic a la dégaine un peu gauche mais un sens des responsabilités plus poussé qu'on ne le croit. Complexé social, il est vendeur dans un magasin de literie. Son morne quotidien balance entre haine irrationnelle et amour instinctif. Que lui veut ce clochard fou furieux qui l'épie et le roue de coups ? Pourquoi s'est-il mis en tête d'adopter un bébé chinois ? Les horizons de ce grand dadais s'éclairent avec l'arrivée d'Harriet Lolly, une jeune fille fantasque qui s'endort sur l'un des lits à vendre. L'idylle qui s'ensuit est dépeinte sur un ton nonchalant, ludiquement dépressif, cocktail de satire de mœurs (une vieille mère attrape une tumeur au cerveau en suivant des séances de méditation avec un gourou) et de répliques burlesques. "Où met-on le lit ?", demandent les livreurs. "Que diriez-vous de la chambre ?", répond le père d'Harriet, une grande gueule aux poches pleines et au ténébreux passé. On n'est pas très loin des Marx Brothers, parfois. "On voit sous ma jupe ?", s'inquiète Harriet. Son soupirant se précipite pour aller vérifier... en regardant sous sa jupe. Bonne surprise que ce divertissement décalé, un rien surréaliste, où l'on s'interroge sur la résistance des souris blanches à la noyade, le sexe des gerboises, la phobie des ascenseurs. Et où, démolie à coups de bâton, une effigie de Khadafi en carton pâte crève pour déverser une pluie de bonbons. La distribution est avisée. On y retrouve Paul Dano, l'ado mutique de Little Miss Sunshine, la chanteuse de charme Zooey Deschanel, l'inénarrable grosse bedaine de John Goodman. Voilà un jeune cinéaste américain à suivre. LA BANDE-ANNONCE (avec Preview Networks) Bande-annonce fournie par Filmtrailer.com Film américain de Matt Aselton avec Paul Dano, Zooey Deschanel, John Goodman. (1 h 37.) Jean-Luc Douin
"""Gigantic"" : une comédie romantique pas comme les autres"
05/01/2010
Vendeur dans un magasin de literie, un célibataire un peu gauche qui s'est mis en tête d'adopter un bébé chinois tombe amoureux de la fille fantasque d'un tonitruant richard au ténébreux passé. Une comédie nonchalante, où un humour parfois surréaliste, un rien Marx Brothers, côtoie l'absurde. Avec Paul Dano, l'ado mutique de "Little Miss Sunshine", la chanteuse de charme Zooey Deschanel, et l'inénarrable John Goodman. Matt Aselton est un jeune cinéaste américain à suivre.
https://www.lemonde.fr/cinema/article/2010/01/05/gigantic-une-comedie-romantique-pas-comme-les-autres_1287392_3476.html
cinema
Séoul, 1975. Jinhee a 9 ans. Centrées sur son mètre trente (elle n'est pas bien grande), les premières images reflètent le bonheur absolu de la gamine à être avec son père : assise sur sa bicyclette, face à lui au restaurant. Ounie Lecomte ne montre pas l'adulte, elle filme un état d'âme, un sentiment d'exaltation enfantine. Elle va procéder ainsi jusqu'à la fin. S'attacher avec une infinie pudeur à figurer ce que ressent Jinhee de l'intérieur, rester à sa hauteur. Très vite, elle suggère le drame qui guette Jinhee en la faisant chantonner ce refrain dont la petite fille ne mesure pas encore la portée intime et qui, pour nous, surgit de façon poignante : "Combien je t'ai aimé ! Tu regretteras un jour, quand le temps aura passé !" Amoureuse éperdue Que se trame-t-il ? Pourquoi tous ces cadeaux, ces habits neufs, ces belles chaussures et ce gâteau trimbalé en autocar ? Jinhee ne veut pas comprendre, elle n'en revient pas, elle est tétanisée par ce qui lui arrive, et s'accroche désespérément à ce qu'elle croyait immuable. "Mon père n'est pas un menteur. Mon père va revenir." Elle finira par se rendre à l'évidence. Son père l'a placée dans un orphelinat tenu par des soeurs catholiques. Une vie toute neuve retrace l'épreuve de la séparation, la vie dans ce lieu qui ne lui est pas hostile mais auquel elle ne veut pas s'adapter, l'attente d'être choisie par une famille étrangère. Il s'agit d'une histoire autobiographique. Née en 1966, Ounie Lecomte a vécu ce traumatisme de l'abandon, ces années à attendre son père comme une amoureuse éperdue, cette enfance synonyme de solitude, de silence, de mort, avant d'être adoptée par une famille protestante française. Elle a été comédienne, costumière pour le cinéma. Elle a réalisé ce film rare avec l'appui du cinéaste Lee Chang-dong qui est devenu son coproducteur. Sa façon de relater cette expérience en maintenant l'humain au coeur du récit, de se maintenir sur un plan plus charnel que cérébral, évoque (et revendique l'influence de) Maurice Pialat, son Enfance nue. L'épreuve de l'adoption est ici retracée du point de vue de l'enfant. Ounie Lecomte peint le réel, mais à la lumière des réactions émotionnelles de son héroïne. Son film est scandé par l'amitié que Jinhee noue avec Sookhee, ferment d'un autre déchirement, par son apprentissage de la vie collective, de l'insoumission au fatalisme, et trouve une grâce, une poésie discrète, dans le traitement d'événements qui renvoient sans cesse à sa douleur métaphysique. La visite médicale dénonce un monde où les adultes ne tiennent pas leurs promesses (du père à l'infirmière), en même temps qu'elle fait resurgir un souvenir dont Jinhee se sent coupable (la piqûre de vaccin rappelant l'aiguille qui blessa son demi-frère nouveau-né et dont on l'accusa). "La souffrance du Christ vient de son amour infini pour son Père", entend-elle à la messe. Dans cet environnement où planent l'obsédante tentation du péché et l'indispensable demande de pardon, le suicide d'une orpheline, la mort d'un oiseau tombé du nid et qui, comme elle, refuse de s'alimenter, illustrent le désir morbide de Jinhee qui tente de s'ensevelir dans un trou. Ces indices semés (le rôle des vêtements, le sang qu'il faut cacher, ce mot "father" qu'il faut apprendre si l'on veut être adopté par une famille d'Américains) sont autant de stations d'un calvaire dans un film quasiment sans musique, où la résurrection par l'adoption n'efface pas le chagrin d'un deuil éternel. LA BANDE-ANNONCE (avec Preview Networks) Bande-annonce fournie par Filmtrailer.com Film franco-coréen d'Ounie Lecomte avec Kim Saeron, Park Doyeon, Ko A-sung. (1 h 32.) Jean-Luc Douin
"""Une vie toute neuve"" : de l'abandon à l'adoption, une vie d'enfant"
05/01/2010
Pour son premier film, Ounie Lecomte puise dans sa propre histoire la matière d'un film poétique.
https://www.lemonde.fr/cinema/article/2010/01/05/une-vie-toute-neuve-de-l-abandon-a-l-adoption-une-vie-d-enfant_1287682_3476.html
cinema
La Bible est un inépuisable réservoir d'histoires. C'est en lorgnant sur trois d'entre elles (la rivalité entre Caïn et Abel, le pacte entre Jacob et Esaü, la parabole du fils prodigue) que Christopher Zalla, Américain né au Kenya, a imaginé l'histoire de ces deux jeunes Mexicains qui se rencontrent dans un camion transportant des immigrés clandestins à New York. L'un, Pedro, l'innocence incarnée, raconte à l'autre, Juan, petite frappe sans scrupules, qu'il va, muni d'une lettre de sa mère, rechercher un père qui ne l'a jamais connu ni reconnu. Juan lui dérobe la précieuse missive, et disparaît. Sans-famille A New York, les deux gamins se lancent chacun de leur côté sur la trace du père inconnu, incarnation d'un espoir de survie. Le plus rapide est évidemment l'imposteur qui se fait passer pour Pedro, non sans mal. Diego, le géniteur potentiel, n'est pas le riche patron d'un restaurant de Brooklyn espéré. Il est plongeur dans une gargote, perplexe quant à l'identité de ce prétendu rejeton qui sonne chez lui, n'arbore aucune ressemblance physique avec ses parents, mais qui insiste, s'accroche, use des arguments les plus manipulateurs pour s'introduire dans son intimité avec l'intention de dénicher le magot accumulé par le vieux pour revenir un jour au Mexique. Vif, rageur, caméra sur l'épaule et sans complaisances visuelles ni misérabilistes, Christopher Zalla filme son histoire comme un thriller. L'arrière-plan social est finement suggéré, en appui d'une intrigue qui suit en parallèle les trajectoires des deux faux frères. La duplicité de l'un, qui acquiert progressivement la confiance du gagne-petit et finira par découvrir l'inestimable valeur d'un père dont il avait été privé, la candeur de l'autre que ses malheurs initient à la révolte et transforment en protecteur. Car les deux ados croisent la route d'une figure féminine, celle de Magda, immigrée mexicaine comme eux, droguée prête à tout monnayer, fille perdue que Juan tente d'exploiter mais au contact de laquelle Pedro devient adulte et... paternel. Chronique de sans-identité, sans-famille, peinture d'un univers où la confiance est plus rare que la trahison, Padre nuestro use d'un réalisme stylisé, séduisant, et nous arrive auréolé d'un Grand Prix du jury au Festival du cinéma américain de Sundance, récompense non usurpée. Film américain de Christopher Zalla avec Jesus Ochoa, Armando Hernandez, Jorge Adrian Espindola. (1 h 50.) Jean-Luc Douin
"""Padre nuestro"" : faux frères, vrais menteurs"
05/01/2010
Caïn et Abel, Jacob et Esaü : Christopher Zalla saisit la Bible et livre un film urbain et rageur.
https://www.lemonde.fr/cinema/article/2010/01/05/padre-nuestro-faux-freres-vrais-menteurs_1287681_3476.html
cinema
Née en 1954 en Nouvelle-Zélande, seule femme à avoir obtenu la Palme d'or au Festival de Cannes (en 1986 pour son court métrage Peel, en 1993 pour La Leçon de piano), Jane Campion a consacré un film à l'écrivain Janet Frame (Un ange à ma table, 1990) et adapté Henry James (Portrait de femme, 1993). Fanny Brawne est-elle une marginale, une insurgée ? C'est une révolutionnaire de l'amour ! Elle est très différente des héroïnes de Jane Austen, qui étaient dans l'obsession du conformisme social. Fanny est tout simplement tombée amoureuse de ce jeune homme. Peu importe que ce soit bien, ou moderne, c'est ! Sa personnalité et celle de Keats ont été intimement mêlées. Ce n'était pas de l'ordre du choix, mais de l'évidence ! Ils dépendaient l'un de l'autre. Lorsqu'on lit les lettres d'amour de Keats (on en possède trente-trois), elles sont si passionnées, si exaltées ! Ce sont les lettres d'amour les plus extraordinaires que j'aie jamais lues. Elles ne parlent pas simplement d'amour, mais surtout de ce sentiment de vulnérabilité que l'on ressent lorsqu'on se perd dans l'autre. Je crois que c'est l'une des premières grandes histoires d'amour véridiques que l'on connaisse. Bien sûr, il y a eu Roméo et Juliette, mais c'était de la fiction ! Est-ce elle la vraie héroïne du film ? C'est la page blanche. Quand vous lisez les lettres que Keats lui écrivait, vous vous demandez comment une si jeune fille a pu accepter une telle fougue. Elle devait avoir un tempérament hors du commun. Moi, à son âge, j'aurais pris mes jambes à mon cou si un amoureux m'avait dit des choses telles que : "Je rêve que nous sommes des papillons n'ayant à vivre que trois jours d'été..." Elle a un langage assez libre, pour ne pas dire vert... Quand j'étais jeune, "fuck" était aussi mon expression préférée ! Ma fille Alice est pareille ! J'avais le même désir de briser les règles établies. Tous les gens que j'admire ont cet instinct de ruer dans les brancards. C'est le cas du peintre Claude Monet, dont j'ai revu les tableaux (ainsi que ceux de l'Anglais John Constable) pour l'aspect pictural du film. En quoi Keats vous captive-t-il ? Son histoire est celle d'un homme qui trouve sa vie en même temps qu'il la perd. Puis il tombe amoureux et malade. Je suis émue par sa tristesse profonde, par l'intimité, le lien charnel, qui l'unissait à Fanny. Car, même s'ils ne font pas l'amour, il y a une connexion physique entre eux, des contacts tactiles. Les lettres montrent qu'ils se caressaient les mains. Dans l'un de ses poèmes, Keats écrit que le toucher a une mémoire, qu'il est pour lui aussi important sinon plus que l'acte sexuel. Keats représente-t-il l'archétype de l'amoureux passionné ? Pas du tout. Avant sa rencontre avec Fanny, Keats n'était pas du tout un romantique, au contraire ! Il méprisait le culte de l'amour, se moquait de ses amis qui tombaient amoureux de filles peu intéressantes à son goût et se tournaient la tête pour rien. Ses poèmes ont du coup changé d'inspiration. J'ai imaginé le film comme une ballade, à la manière de celle qu'il écrivit : Eve of St. Agnes. Qu'est-ce qui vous passionne dans le romantisme ? Cette idée que les vies les plus brèves sont les plus précieuses. Les gens associent romantisme et mièvrerie, or c'est l'inverse, c'est l'extrême. Fanny est romantique parce qu'elle a le courage d'aller jusqu'au bout de sa passion. Le romantisme, c'est de vouloir un monde meilleur, une société plus égalitaire... On pourrait presque dire en ce sens que le terrorisme est un acte romantique ! Est romantique toute personne qui a un idéal, qu'il soit politique, amoureux. Ceux qui ne le sont pas, on les appelle des réalistes ou des pragmatiques ! Propos recueillis par Jean-Luc Douin
"""C'est l'une des premières grandes histoires d'amour véridiques"""
05/01/2010
Née en 1954 en Nouvelle-Zélande, elle est la seule femme à avoir obtenu la Palme d'or au Festival de Cannes (en 1986 pour son court métrage "Peel", en 1993 pour "La Leçon de piano").
https://www.lemonde.fr/cinema/article/2010/01/05/jane-campion-c-est-l-une-des-premieres-grandes-histoires-d-amour-veridiques_1287680_3476.html
cinema
En deux siècles, le terme "romantique" a eu le temps de se charger de contresens, qui l'ont ridiculisé ou neutralisé. Dans Bright Star, il y a un poète phtisique, un amour contrarié et des fleurs, des champs de fleurs même. Le film de Jane Campion rend à ces clichés leur dignité d'images poétiques, leur force dramatique, leur sensualité, leur violence. Avant de voir cette évocation des derniers mois de la vie de John Keats (1795-1821), poète anglais, on n'aurait peut-être pas classé Jane Campion parmi les cinéastes romantiques, son dernier long-métrage, In the Cut (2003) était un film d'horreur urbain. A cela près que ses personnages de prédilection sont des femmes qui mettent leur passion ou leur désir au-dessus de la raison et des convenances. Fanny Brawne (Abbie Cornish) est de cette trempe. La figure de cette jeune femme de la petite-bourgeoisie londonienne domine tout le film, quel que soit le charme fébrile de Ben Whishaw (spécialiste du génie poétique, il fut l'un des Bob Dylan de I'm not There), qui incarne Keats. Jane Campion la pare de tous les attributs de l'amour romantique : l'impossibilité, la communion avec la nature, l'inachèvement, mais Fanny Brawne n'en reste pas moins une femme qui ne laisse à personne, ni à sa mère ni à son amant, la maîtrise de son destin. Bright Star (titre emprunté à l'un des poèmes que Keats écrivit pour Fanny Brawne) s'ouvre sur quelques très gros plans d'une aiguille qui transperce une étoffe. La texture est si précisément rendue (tout au long du film, le jeune chef opérateur Greig Fraser trouve les lumières et les cadres nécessaires à la résurrection des émotions évoquées plus haut) que la métaphore s'impose avant même qu'elle soit énoncée. Comme l'étoffe qu'elle brode, le coeur de Fanny Brawne sera transpercé. Pourtant la jeune fille n'a rien d'une créature sujette aux transports amoureux. La formidable actrice australienne Abbie Cornish fait une parfaite Londonienne, fière de ses talents de couturière, fascinée, de son propre aveu, par les caprices de la mode, qu'elle suit et anticipe. Les ravages que fait sur elle la passion amoureuse sont d'autant plus impressionnants que la jeune actrice ne laisse aucun doute sur la force intellectuelle, physique, de son personnage. Près de la maison où Fanny vit avec sa mère, son frère et sa soeur, à Hampstead - faubourg de Londres encore entouré de champs et de bois -, s'installent deux jeunes poètes, John Keats et son ami écossais Charles Armitage Brown. Ce dernier est un grossier personnage qui ne se rachète que par sa dévotion au jeune poète, bientôt atteint de la tuberculose qui a emporté son jeune frère. Keats et Fanny Brawne tombent amoureux l'un de l'autre. Au long du film, l'amitié exclusive que témoigne l'Ecossais à Keats fait un contre-chant à l'amour entre le poète et Fanny. Leur passion est contrariée d'abord par la pauvreté du jeune homme, puis par sa maladie. La contrainte sociale qui pèse sur Fanny Brawne n'est pas très cruelle. Elle s'exprime à travers les moqueries de Charles Armitage Brown, les douces réticences de Mme Brawne mère (Kerry Fox, qui jouait déjà dans Un Ange à ma table, de Jane Campion, en 1990). Pourtant, la tragédie que vit la jeune fille vaut bien celle de Juliette. Les amants (qui ne feront jamais plus que s'embrasser chastement) arrachent quelques moments de félicité. C'est ici que Jane Campion convoque toutes les divinités sylvestres d'Angleterre pour filmer des champs couverts de fleurs, des bois vert tendre dans lesquels se promènent les deux jeunes gens. Lors de la projection du film à Cannes, en mai 2009, ces séquences ont été accueillies avec beaucoup de scepticisme (surtout par les Français, les anglophones, peut-être grâce à leur familiarité avec l'oeuvre de Keats, ont cédé plus facilement à ces beautés bucoliques). Il faut se laisser aller à partager l'émerveillement de John et Fanny. Ainsi, on partagera mieux la tragédie finale qui convoque tous ces fantômes (la tuberculose, la mort que l'on attrape en marchant sous la pluie), qui ont fait d'abord les chefs-d'oeuvre puis la littérature de gare, et leur rend leur cruauté. En revoyant ce beau film quelques jours avant sa sortie, après l'avoir découvert à Cannes, les vers qui ouvrent Endymion, de Keats, se sont imposés : "Tout objet de beauté est une joie qui demeure :/Son charme croît sans cesse, et jamais/Ne sombrera dans le néant." LA BANDE-ANNONCE (avec Preview Networks) Bande-annonce fournie par Filmtrailer.com Film australo-franco-britannique de Jane Campion avec Abbie Cornish, Ben Whishaw, Paul Schneider. (2 heures.) Thomas Sotinel
"""Bright Star"" : la déchirante résurrection de la passion romantique"
05/01/2010
De l'idylle entre le poète John Keats et Fanny Brawne, Jane Campion fait un film sensuel et immédiat.
https://www.lemonde.fr/cinema/article/2010/01/05/bright-star-la-dechirante-resurrection-de-la-passion-romantique_1287679_3476.html
cinema
Dans un avis diffusé récemment, la Commission de la sécurité des consommateurs (CSC) rappelle quelques règles d'utilisation des télécabines pour limiter le nombre d'accidents : ne pas utiliser les bute-pieds comme siège dans les cabines dites "dos-à-dos", ne pas se déplacer inutilement dans les cabines dites "debout". Attention par ailleurs aux vitres des télécabines : en 2008, un skieur avait fait une chute mortelle après s'être adossé contre une vitre déboîtée. Quelques jours plus tard, un passager a failli tomber dans des circonstances analogues. La CSC - qui déplore la non-diffusion des statistiques officielles d'accidents liés aux remontées mécaniques - demande aux pouvoirs publics de considérer ces vitrages comme des constituants de sécurité. Martine Picouët
Sécuriser les télécabines
05/01/2010
Dans un avis diffusé récemment, la Commission de la sécurité des consommateurs (CSC) rappelle quelques règles d'utilisation des télécabines pour limiter le nombre d'accidents.
https://www.lemonde.fr/vous/article/2010/01/05/securiser-les-telecabines_1287691_3238.html
vous
"Ici c'est le presque-parfait, et je dirais même la perfection." Depuis que, voici une dizaine d'années, Guy Ochsenbein et son épouse ont découvert l'Hôtel Bareiss, à Baiersbronn, au coeur de la Forêt-Noire dans le land de Bade-Wurtemberg, ils y ont séjourné une quarantaine de fois. "En partant de Taverny (Val-d'Oise) le dimanche à 9 heures, on arrive vers 15 heures, et on repart le samedi suivant", indique cet administrateur de biens,fin gourmet. Ce qui les a séduits, c'est "un service exceptionnel, l'accueil, le décor, la gentillesse du personnel, la qualité de la table". En Allemagne, le Bareiss est une référence, comme son grand rival local, le Traube Tonbach, auquel l'oppose une saine émulation. Ces deux établissements qui arborent fièrement leurs trois étoiles au Michelin et davantage de distinctions qu'un maréchal soviétique, ont fait de Baiersbronn la capitale de la gastronomie d'outre-Rhin. Dans leurs sillages, ils ont suscité bien des vocations : le restaurant Schlossberg, tenu par Jörg Sackmann, a obtenu une étoile et postule pour une deuxième, deux frappent à la porte de Bibendum et une dizaine d'autres sont qualifiés de très bons. Une concentration de grandes tables exceptionnelle pour une ville de 16 000 habitants - en fait une succession de quatorze villages qui se succèdent au fond de plusieurs vallées, dans un environnement magnifique. Le Bareiss et le Traube se sont vus longtemps concurrents, alors qu'ils s'avèrent davantage complémentaires. Si chacun a son caractère et ses fidèles, ils ont beaucoup de points communs, à commencer par une origine modeste. L'histoire du Traube commence en 1789, lorsque Tobias Finkbeiner ouvre une petite taverne. Aujourd'hui, avec Heiner, c'est la sixième génération de Finkbeiner qui est à la tête de l'établissement. Le Bareiss est né d'une histoire d'amour et d'un défi. Hermine, en visite à Baiersbronn, tombe amoureuse du garde-forestier Jakob Bareiss. Il est tué peu avant la fin de la guerre, son fils Hermann n'a que quelques mois. Pour nourrir sa famille, elle loue un local en 1947 où elle vend des casse-croûte avec pour devise : "On ne dit jamais non à un client", qui fera son succès. Quatre ans plus tard, elle fait construire une petite auberge, le Kurhotel, qui deviendra le Bareiss. Les deux établissements disposent aujourd'hui de spas exceptionnels, même dans cette Forêt-Noire qui en compte plus que la France. Au Traube, les piscines, saunas et hammam occupent 4 000 mètres carrés. Le Bareiss affiche une offre équivalente avec neuf piscines diverses, dont une naturelle où on nage parmi les plantes aquatiques. "Nous sommes un hôtel où trois générations, enfants, parents et grands-parents, peuvent séjourner ensemble", se plaît à dire le très affable Hermann Bareiss dans un français impeccable. Des excursions fils-père sont organisées à Stuttgart aux nouveaux Musées Porsche et Mercedes. Un très copieux programme d'activités tournées entre autres vers la nature est proposé quotidiennement. Un garde-forestier accompagne les résidents dans leur découverte de la faune et de la flore. Hermann Bareiss et Heiner Finkbeiner affichent une francophilie militante qui leur a valu la Légion d'honneur. Ainsi, chaque année ils célèbrent le 14-Juillet. Le Traube tire un feu d'artifice, le Bareiss accueille cinq cents convives supplémentaires - reçus par un personnel habillé de bleu, blanc, rouge - qui dansent après que les orchestres ont joué les hymnes français, allemand et européen. Enfin, et surtout, Traube et Bareiss offrent respectivement un choix de quatre et cinq restaurants de qualité où brillent leurs trois-étoiles respectifs. Harald Wohlfahrt au Schwarzwaldstube (Traube) - plusieurs fois meilleur chef d'Allemagne - fait une cuisine légère en mariant les produits régionaux (boeufs du Hohenlohe ou de pâturage de la Forêt-Noire, agneau du Jura souabe...) aux épices du monde. "Les gens voyagent beaucoup et ils aiment retrouver certaines saveurs qu'ils ont goûtées ailleurs", assure-t-il.A 53 ans, il a formé un bataillon de grands chefs allemands : trois des neuf trois-étoiles allemands, quatre des dix-huit deux-étoiles et 35 des 198 une-étoile. Claus Peter Lumpp, au Bareiss, nommé chef de l'année en 2003, est, à 45 ans, l'étoile montante de la gastronomie d'outre-Rhin. Ses préparations sont de véritables mises en scène, où chaque plat se présente comme une pièce où les quatre ou cinq assiettes sont autant d'actes originaux et inventifs. Dès lors, comment faire son choix entre les deux trois-étoiles ? "L'atmosphère est plus classique au Traube, plus cosy au Bareiss", indique Guy Ochsenbein. Bareiss, 72270 Baiersbronn. Tél. : 00-49-(0)-74-42-470. Sue le Web : bareiss.com. Menu dégustation à partir de 150 €. Traube Tonbach, Tonbachstrasse 237, D-72270 Baiersbronn. Tél. : 00-49-(0)-74-42-49-20. Sur le Web : traube-tonbach.com. Menu dégustation à partir de 135 €. Office du tourisme, Baiersbronn touristik, Rosenplatz 3, D-72270 Baiersbronn. Tél. : 00-49-(0)-74-42-84-140. Sur le Web : baiersbronn.de. Francis Gouge
Baiersbronn, refuge de restaurants étoilés au cœur de la Forêt-Noire
05/01/2010
La ville de 18 000 habitants abrite deux établissements de haute tenue, le Bareiss et le Traube.
https://www.lemonde.fr/vous/article/2010/01/05/baiersbronn-refuge-de-restaurants-etoiles-au-coeur-de-la-foret-noire_1287690_3238.html
vous
Flavio Briatore, radié à vie de la formule 1 le 21 septembre dernier par le Conseil mondial du sport automobile après l'affaire du "Crashgate", a vu sa condamnation annulée par le tribunal de grande instance de Paris. Ce dernier a jugé mardi 5 janvier "irrégulière" la décision prise par les instances automobiles. M. Briatore, qui réclamait un million d'euros à la Fédération internationale de l'automobile (FIA), ne s'est vu allouer que 15 000 euros de dommages et intérêts. L'ancien directeur de l'écurie Renault F1 Team avait été radié à vie de la formule 1 pour avoir demandé à Nelsinho Piquet, deuxième pilote chez Renault la saison dernière, de provoquer un accident avec sa monoplace lors du Grand Prix de Singapour 2008, dans le but de favoriser la victoire de son coéquipier Fernando Alonso. Flavio Briatore avait annoncé dès le 18 octobre vouloir obtenir l'annulation de sa radiation à vie. Il estimait que l’absence de limite dans le temps de la sanction infligée était contraire à la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme, et soupçonnait Max Mosley, président de la FIA avec lequel il entretenait des rapports conflictueux, d'être à l'origine de cette sanction. "Je tiens à exprimer mon immense joie après la décision rendue par le Tribunal de grande instance de Paris", a déclaré Briatore dans un communiqué. "La décision rendue aujourd'hui (mardi) me rend à la fois la dignité et la liberté dont on avait arbitrairement prétendu me priver". Evoquant son possible retour en Formule 1, Briatore prend du recul : "Il y a le temps, dit-il, je souhaite surtout remercier les personnes qui me sont restées fidèles pendant les moments difficiles et m'ont témoigné confiance et amitié."
Formule 1 : la justice annule la radiation à vie de Flavio Briatore
05/01/2010
Le TGI de Paris a jugé "irrégulière" la décision de la FIA de radier à vie l'ancien directeur de l'écurie Renault.
https://www.lemonde.fr/sport/article/2010/01/05/formule-1-la-justice-annule-la-radiation-a-vie-de-flavio-briatore_1287800_3242.html
sport
Une course digne des plus grandes traversées mythiques, lancée en 2005 par l'aventurier Nicolas Vanier et le montagnard Henry Kam. Une course très technique également : au cours de ce périple de dix jours à travers les Alpes françaises et suisses, les concurrents devront parcourir 1 000 kilomètres, soit un total de 25 000 mètres de dénivelé, sept fois l'ascension du mont Blanc à partir de Chamonix ! Au programme de la compétition, sept étapes contre la montre, deux départs groupés et un challenge de vitesse. Le Tchèque Radek Havdra, tenant du titre après une course de quarante heures et douze minutes, sera sur la ligne de départ, tout comme le Norvégien Robert Solie, arrivé deuxième en 2009, à dix-huit minutes d'écart du musher (conducteur d'attelage) victorieux. Des animations seront organisées dans les stations d'accueil de la course, dont l'arrivée est prévue le 20 janvier à Val-Cenis, en Haute-Maurienne. Informations : Grandeodyssee.com. Martine Picouët
Odyssée dans les Alpes
05/01/2010
Vingt-deux conducteurs de traîneau venus de toute l'Europe (dont quatre Français) et 350 chiens - véritables marathoniens des neiges -, s'élanceront le 10 janvier d'Avoriaz (Haute-Savoie) pour la sixième Grande Odyssée Savoie-Mont-Blanc.
https://www.lemonde.fr/vous/article/2010/01/05/odyssee-dans-les-alpes_1287689_3238.html
vous
L'Allemagne a commandé 50 millions de vaccins contre la grippe A (H1N1) en juillet 2009. Depuis la fin du mois d'octobre, 7,1 millions d'Allemands se sont fait immuniser, soit près de 15 % de la population. L'organisation de la campagne varie selon les régions. Certains Etats confient la vaccination aux médecins de villes, d'autres à des centres de santé. En raison de la faible propagation de l'épidémie, le gouvernement fédéral veut entamer des négociations avec les groupes pharmaceutiques pour réduire son stock de vaccins. En Belgique, deux millions de personnes ont été vaccinées (soit environ 20 % de la population), alors que 12,6 millions de doses de vaccins ont été commandées. La vaccination a, pour l'essentiel, été réalisée par les médecins généralistes. Le surcoût dû aux consultations chez les généralistes est estimé à entre 8 et 10 millions d'euros. En Suède, quelque 60 % des 9,3 millions d'habitants ont été vaccinés. Dix-huit millions de doses de Pandemrix ont été commandées mais les autorités suédoises sont convenues avec le laboratoire GlaxoSmithKline d'arrêter les livraisons lorsque 10 millions de doses auront été livrées, soit dans les jours à venir. L'Institut suédois de préventions des maladies infectieuses a constaté que la Suède a eu proportionnellement moitié moins de décès que les pays voisins, vraisemblablement grâce à sa campagne de vaccination massive. L'Espagne, à l'origine, avait commandé 37 millions de doses de vaccins, mais en se réservant la possibilité de revoir ce chiffre à la baisse. Ce qui fut fait lorsqu'il s'avéra qu'une seule injection suffirait. Finalement, 13 millions de doses ont été achetées. La vaccination se fait dans les centres de santé. Pour l'instant, environ 2 millions d'Espagnols ont été vaccinés, soit moins de 25 % des groupes considérés comme prioritaires. Au Japon, 77 millions de doses ont été commandées. Fin 2009, environ 13 millions de personnes avaient été vaccinées (10 % de la population totale). La vaccination est à la charge du patient, qui doit payer 3 600 yens (27 euros) pour une injection. En Chine, 49,9 millions d'habitants (sur 1,3 milliard) ont été vaccinés contre le virus. La vaccination se fait à travers le réseau habituel de centres de santé. Aux Etats-Unis, la dernière enquête réalisée au sein de la population montre qu'environ 46 millions de personnes (15,3 % de la population) ont été vaccinées en 2009. Près d'un Américain sur deux a l'intention de se faire vacciner contre la grippe A(H1N1). A la mi-décembre, la ministre de la santé avait annoncé que les Etats-Unis disposeraient sous peu de 100 millions de doses de vaccins. Au Mexique, le gouvernement a commandé 30 millions de doses, dont 5 millions ont déjà été livrées. Malgré cela, seulement 400 000 personnes ont été vaccinées sur les 28 millions de personnes prioritaires, dans un pays qui compte 106 millions d'habitants. La vaccination, gratuite, se fait dans les hôpitaux et centres de santé publics. Les médecins de ville vaccinent les femmes enceintes et les enfants, alors que des unités mobiles circulent dans les rues de certaines grandes villes pour sensibiliser et vacciner la population. Au Brésil, la campagne de vaccination n'a pas encore débuté. Le gouvernement prévoit de la démarrer au premier semestre 2010, avant l'hiver austral. Il a acheté, à cet effet, un lot de 40 millions de doses de vaccins. De nos correspondants
Avec 60 % de sa population vaccinée, la Suède figure loin devant la plupart des pays
05/01/2010
La Suède, où 60 % de la population a été vaccinée, a eu proportionnellement moitié moins de décès que les pays voisins.
https://www.lemonde.fr/epidemie-grippe-a/article/2010/01/05/avec-60-de-sa-population-vaccinee-la-suede-figure-loin-devant-la-plupart-des-pays_1287619_1225408.html
epidemie-grippe-a
La lettre est datée du lundi 4 janvier et a été adressée par l'Etablissement public de réponse aux urgences sanitaires (EPRUS) à GlaxoSmithKline (GSK), un des quatre laboratoires qui fournissent la France en vaccins contre la grippe A (H1N1) : "En vertu des règles générales applicables aux contrats administratifs, l'EPRUS se voit contraint de modifier unilatéralement les volumes de doses de vaccin", y est-il notifié. Puis suit une explication : "Cette décision est prise au motif que la quantité de doses de vaccins préalablement commandée ne correspond plus aux exigences de l'intérêt général." "Pour motif d'intérêt général" : c'est sur cet argument que réside la stratégie de la ministre de la santé, Roselyne Bachelot, qui a annoncé, lundi, la résiliation des commandes de 50 millions de doses de vaccins, soit plus de la moitié du total réservé. Pour le ministère, il s'agit d'un simple "calcul arithmétique" qui tient compte du passage de deux doses à une seule, et des quantités de commandes non livrées et non payées. Les annulations concernent trois laboratoires. Elles portent sur 32 millions de doses pour GSK, le plus touché, 11 millions pour Sanofi-Pasteur et 7 millions pour Novartis. Selon la ministre de la santé, interrogée mardi sur RTL, une commande de 9 millions d'euros auprès de Sanofi a été "purement et simplement résiliée, sans aucune indemnité". Mme Bachelot a par ailleurs reconnu qu'aucune clause de résiliation ne figurait dans les contrats. L'EPRUS mène désormais des discussions avec les industriels pour "dénouer juridiquement les éléments résiliés". La négociation ne portera pas sur les quantités décommandées, décidées unilatéralement, mais sur les mesures d'accompagnement, notamment pour les vaccins déjà fabriqués. Les laboratoires vont-ils céder sans exiger d'indemnités ? Il est peu probable qu'ils entament un bras de fer avec le gouvernement, qui fixe la politique de remboursement des médicaments. Sanofi est d'autant plus enclin à accepter cette décision qu'elle va lui permettre "d'honorer d'autres commandes à l'international". "Nous avions anticipé le problème, assure Alain Bernal, porte-parole de Sanofi Pasteur. Dès décembre 2009, nous avions proposé au gouvernement de diminuer le volume des commandes. Il n'y aura pas de manque à gagner pour nous." Les autres laboratoires sont plus silencieux. Laetitia Clavreul et Jérôme Porier
Des négociations ont été ouvertes avec les laboratoires
05/01/2010
Les annulations concernent trois laboratoires. Elles portent sur 32 millions de doses pour GSK, le plus touché, 11 millions pour Sanofi-Pasteur et 7 millions pour Novartis.
https://www.lemonde.fr/epidemie-grippe-a/article/2010/01/05/des-negociations-ont-ete-ouvertes-avec-les-laboratoires_1287618_1225408.html
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De crise sanitaire, la pandémie de grippe A (H1N1) vire à la crise politique. Quelques jours après le revers enregistré sur la taxe carbone, le gouvernement français est de nouveau contraint de revoir sa copie : la ministre de la santé, Roselyne Bachelot, a annoncé, lundi 4 janvier, sur TF1, que les commandes de 50 millions de doses de vaccins, soit plus de la moitié des 94 millions réservées par la France, avaient été résiliées. Ces doses, "ni livrées ni payées", représenteraient une économie de plus de 350 millions d'euros. La ministre a également indiqué que les médecins libéraux pourraient vacciner dans leurs cabinets à partir de la semaine prochaine. Il s'agit d'un véritable changement de stratégie. La France avait vu grand, par le nombre de doses commandées et par la procédure de vaccination, organisée en centres collectifs. A peine 5 millions de Français se sont jusqu'à présent fait vacciner, alors que, début décembre, le gouvernement prévoyait de pouvoir en vacciner 30 millions d'ici à la fin février. Depuis l'annonce de la revente de vaccins à d'autres pays, les critiques ont redoublé à l'encontre d'une campagne de vaccination qualifiée de "fiasco", "scandaleux échec", "faute stratégique lourde"... La ministre a justifié ses choix. "Si c'était à refaire, je ferais la même chose", a-t-elle assuré sur TF1, rappelant que, lorsque les commandes ont été passées, les autorités sanitaires internationales indiquaient que deux doses de vaccin seraient nécessaires. Les mises en cause de la gestion de la crise sanitaire se font de plus en plus pressantes. C'est tout d'abord le député (PS) de Paris, Jean-Marie Le Guen, qui a relancé, dimanche, la proposition d'une mission d'information "pour faire le bilan de ces échecs et tirer des leçons pour le futur". Puis Jean-Christophe Lagarde, député de Seine-Saint-Denis et président exécutif du Nouveau Centre, a réclamé une commission d'enquête - pourvue de moyens d'investigation plus contraignants - "sur la manière dont a été programmée, expliquée et gérée la campagne". Le PS et le PCF ont repris la même demande. "Posture d'exagération" "Il y a eu des dysfonctionnements graves. Il nous faut comprendre et analyser pourquoi ça n'a pas marché. C'est une question de sécurité publique en prévision d'une prochaine pandémie éventuelle", explique M. Lagarde, dont la proposition de résolution visant à la création d'une commission d'enquête devrait être déposée mercredi à l'Assemblée nationale. M. Le Guen, quant à lui, veut savoir qui a pris la décision de vacciner autant. "Mon impression, c'est que le gouvernement a décidé de prendre une posture d'exagération pour des raisons politiques. J'attends qu'il m'apporte la preuve qu'il y avait bien derrière des raisons scientifiques", lance-t-il. Même si les groupes d'opposition et minoritaires disposent désormais d'un "droit de tirage" pour la mise en place d'une commission d'enquête, encore faut-il que la majorité n'y fasse pas obstacle. Pour l'heure, l'UMP adopte une position de défense du gouvernement. "Qu'on veuille une commission d'enquête sur une politique publique ne me choque pas et je n'ai pas vocation à m'y opposer par principe, mais je trouve que c'est un bien mauvais procès fait au gouvernement", assure Jean-François Copé, le président du groupe UMP. Pierre Méhaignerie, président (UMP) de la commission des affaires sociales, qui devrait être saisie, estime "trop facile de demander aujourd'hui une commission d'enquête". Les parlementaires ne sont pas seuls à réclamer des explications. Pour Michel Chassang, président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), le principal syndicat de médecins libéraux, c'est "une question d'honneur". Selon Roselyne Bachelot, début décembre, la vaccination par les généralistes aurait triplé "a minima" les dépenses. Les généralistes avaient été soupçonnés, notamment par la CFDT, de vouloir gagner de l'argent en participant à la vaccination. Désormais, les médecins libéraux vont y être associés, mais ils ne crient pas victoire. "Je me demande s'il n'est pas trop tard. Le rejet est tel que je ne suis pas certains que nous pourrons récupérer l'affaire", juge M. Chassang. Si la ministre a appelé à ne pas "baisser la garde", rien ne dit que la relance de la campagne portera ses fruits. Selon le ministère, 25 millions de doses de vaccins sont encore disponibles. A compter du mardi 5 janvier, les personnels de l'éducation nationale tout comme les collégiens et lycéens, qui ne l'avaient pas fait en 2009, peuvent se faire vacciner. Des vaccinations doivent aussi être organisées dans les grandes entreprises. Mais la grippe A (H1N1) marque un repli, et la polémique a encore rajouté à la confusion. Laetitia Clavreul et Patrick Roger
Le gouvernement revoit sa stratégie antigrippe A
05/01/2010
La gestion de la pandémie est l'objet de nombreuses critiques et d'une demande de commission d'enquête.
https://www.lemonde.fr/epidemie-grippe-a/article/2010/01/05/le-gouvernement-revoit-sa-strategie-antigrippe-a_1287617_1225408.html
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Après la tentative de meurtre contre le dessinateur danois Kurt Westergaard, auteur en 2005 d'une caricature de Mahomet, commise vendredi 1er janvier par un Somalien lié à des réseaux terroristes, l'extrême droite danoise a exigé un durcissement de la politique vis-à-vis des étrangers. Agé de 28 ans, bénéficiaire d'un permis de séjour au Danemark, le Somalien, dont l'identité n'a pas été révélée par la police, a été emprisonné plusieurs mois au Kenya en 2009, soupçonné, selon le quotidien Politiken, d'avoir préparé un attentat contre la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton. Pia Kjærsgaard, la présidente du Parti du peuple danois (DF), qui sert depuis 2001 de soutien parlementaire au gouvernement minoritaire libéral-conservateur, veut un plan pour expulser les personnes soupçonnées de terrorisme. "Il n'est pas acceptable que le Danemark fonctionne comme un sanctuaire pour les terroristes du monde entier simplement parce qu'une majorité du Parlement, par le passé, avait choisi d'ouvrir nos frontières en grand. Cela doit être et cela sera stoppé", a déclaré Mme Kjærsgaard. "Etat de droit" La responsable d'extrême droite faisait référence à un autre Somalien ayant vécu au Danemark, qui a commis un attentat-suicide, le 3 décembre, à Mogadiscio, causant la mort de 23 personnes, dont trois ministres. DF exige également des services de renseignement de savoir combien d'islamistes liés au terrorisme sont hébergés sur le sol danois. Comme souvent dans les domaines liés aux étrangers, DF a donné le ton à la plupart des autres partis. Le Parti libéral, membre de la coalition gouvernementale, a demandé aux services de renseignement de dire s'ils avaient besoin de règles nouvelles pour expulser des gens soupçonnés de projets ou de liens terroristes. La ministre libérale de l'immigration a annoncé qu'elle ferait en sorte que les islamistes soupçonnés de terrorisme puissent être expulsés plus facilement. Elle a en outre proposé que les étrangers, qui ne veulent pas s'intégrer, obtiennent plus difficilement un permis de séjour. Dans l'opposition, les sociaux-démocrates, partisans comme la plupart des partis danois d'une ligne dure vis-à-vis de l'immigration, se sont dits ouverts à des propositions du gouvernement. Le Parti socialiste populaire (SF) souhaite intervenir plus en amont, dans le processus de radicalisation et interdire l'accès aux pages Internet liées à la fabrication de bombes ou à l'égorgement d'otages de la même façon que la pornographie enfantine est prohibée. "Expulser les gens ne règle pas tous les problèmes", a déclaré Karina Lorentzen, porte-parole pour les affaires judiciaires de SF. Seul le Parti radical a mis en garde contre un durcissement précipité de la législation et s'oppose à ce que de simples soupçons suffisent à expulser les gens. "Nous vivons dans un Etat de droit. Nous sommes contre l'idée de punir des gens sans que leur cas ne soit examiné par un tribunal. Au Danemark, ce sont les juges qui jugent, pas les politiciens ni les policiers", a rappelé Marianne Jelved, sa porte-parole pour les affaires d'intégration. Olivier Truc (Stockholm, correspondance) et Olivier Truc
Les partis danois veulent durcir les lois sur les étrangers après la tentative de meurtre contre un caricaturiste
05/01/2010
Interpellé, le Somalien auteur de l'agression serait lié à des réseaux terroristes.
https://www.lemonde.fr/europe/article/2010/01/05/les-partis-danois-veulent-durcir-les-lois-sur-les-etrangers-apres-la-tentative-de-meurtre-contre-un-caricaturiste_1287635_3214.html
europe
On ne connaît pas encore la date des prochaines élections législatives britanniques, qui doivent se tenir d'ici à juin. Mais, avec la nouvelle année, les deux principaux candidats - Gordon Brown pour le Labour et David Cameron pour le Parti conservateur, que tous les sondages donnent gagnant - sont partis en campagne. Lundi 4 janvier, le leader des tories a présenté son programme pour le National Health Service (NHS) - le service de santé publique - et des militants collaient les premières affiches. Deux jours plus tôt, il avait officiellement lancé les hostilités, déclarant ouverte 2010, "l'année du changement". Ce même jour, Alistair Darling, le ministre des finances de l'actuel gouvernement, présentait un rapport de 148 pages consacré au chiffrage du programme électoral de M. Cameron, et surtout à ses incohérences budgétaires. Quant au premier ministre travailliste, en visite dans une école primaire londonienne, il annonçait de nouvelles mesures de soutien pour les élèves en difficulté de 6 et 7 ans, après avoir été l'invité de la BBC1 dimanche. Depuis samedi, il ne se passe pas une journée sans que l'un ou l'autre des candidats ne tente de faire la différence. Les sujets sont variés mais ils ramènent les responsables politiques à une même question : l'avenir des finances publiques britanniques, mises à mal par la récession, et les marges de manoeuvre qu'elles laissent au futur gouvernement. M. Brown a affirmé, dimanche, que les dépenses publiques continueraient à augmenter sur la prochaine législature s'il était élu. Il a certes réitéré sa promesse de réduire de moitié, d'ici à quatre ans, le déficit, qui devrait atteindre 178 milliards de livres sur l'exercice fiscal 2009-2010 (près de 200 milliards d'euros, soit 12,6 % du produit intérieur brut). Mais il a affirmé que les hausses d'impôts à venir (taux marginal de l'impôt sur le revenu porté de 40 % à 50 %, hausse de 1 % des charges sociales, baisse des avantages fiscaux pour les retraités...) et le retour de la croissance suffiront. Le premier ministre veut convaincre que le Labour sera "le parti des investissements" et le Parti conservateur celui "des coupes budgétaires". Un discours qu'il avait martelé jusqu'à l'été 2009, avant de revenir à une philosophie plus orthodoxe. L'approche du scrutin l'a une nouvelle fois fait changer d'avis. Pour autant, pas plus hier qu'aujourd'hui, on ne sait comment il s'y prendrait pour réduire le déficit, tout en préservant les budgets de l'éducation, de la santé et de la police, comme promis. Et ce sans sacrifier les autres administrations. L'Institute for Fiscal Studies a calculé, que pour parvenir à ses objectifs, M. Brown devrait réduire de 15 à 20 % le train de vie de ces dernières. M. Cameron, de son côté, dont l'avance dans les sondages s'est réduite ces derniers mois, a également adouci son discours en matière de discipline budgétaire. Le candidat conservateur persiste à vouloir réduire les déficits plus vite que son concurrent travailliste. Pour autant, affirme-t-il, il ne sacrifiera pas, comme Margaret Thatcher le fit en son temps, les services publics. C'est dans cette logique que, lundi, il a présenté les tories comme "le parti du NHS", le seul qui se soit "engagé à protéger les dépenses de santé", faisant mine d'oublier que Tony Blair, lorsqu'il était premier ministre entre 1997 et 2007, a doublé le budget de la Sécurité sociale britannique. Le candidat tory a promis, entre autres, que les régions où l'espérance de vie est inférieure à la moyenne verront leurs moyens considérablement accrus. Sans dévoiler comment il financera cette politique. Baisses d'impôts A en croire M. Darling, les tories n'ont pas les moyens de leurs promesses. Le chancelier de l'Echiquier a affirmé, lundi, qu'entre les baisses d'impôts prévues et les nouvelles dépenses annoncées, les conservateurs avaient pris des engagements qui, à terme, représenteraient 45 milliards de livres par an. Et que là-dessus, seuls 11 milliards étaient financés. "Du grand n'importe quoi", a réagi M. Cameron : le document réalisé par les fonctionnaires du Trésor considère pour acquises des décisions qui ne le sont pas, comme la hausse du taux de l'impôt sur le revenu, ce que M. Cameron exclut dans l'immédiat. Un sujet pourrait mettre tout le monde d'accord : lundi, M. Darling n'a pas exclu une hausse de la TVA, aujourd'hui à 17,5 %. Dimanche, Kenneth Clarke, le ministre du commerce du cabinet fantôme de M. Cameron, avait reconnu que les conservateurs ne pourront pas s'épargner la réflexion. Virginie Malingre
Législatives au Royaume-Uni : le Labour et les tories ouvrent les hostilités
05/01/2010
Les deux partis s'affrontent sur l'avenir des finances publiques, mises à mal par la récession.
https://www.lemonde.fr/europe/article/2010/01/05/legislatives-au-royaume-uni-le-labour-et-les-tories-ouvrent-les-hostilites_1287633_3214.html
europe
Outré par l'abandon des poursuites décidé, jeudi 31 décembre, par un juge fédéral américain contre cinq gardes de la firme de sécurité privée Blackwater, accusés d'avoir abattu 14 civils irakiens désarmés, Nouri Al-Maliki, le chef du gouvernement irakien, a officiellement "rejeté" cette décision, lundi 4 janvier, et annoncé le dépôt, aux Etats-Unis et devant la justice d'Irak, d'une nouvelle plainte pour meurtre. "Nous n'abandonnerons pas notre droit de punir cette firme", a commenté le premier ministre, annonçant que son gouvernement allait, en outre, "tout faire pour aider les familles irakiennes concernées à porter plainte" aux Etats-Unis mêmes. Arguant d'"erreurs de procédure" commises par les procureurs américains, et relevant que les cinq accusés s'étaient entendus promettre l'immunité, notamment par des agents du FBI dépêchés sur place pour l'enquête, le juge Ricardo Rubina a décidé de mettre un terme à une affaire qui empoisonne les relations irako-américaines depuis le 16 septembre 2007. Pris dans un embouteillage au centre de Bagdad, et prétextant d'un tir dirigé contre eux, mais dont ni les témoins ni les enquêteurs du FBI n'ont trouvé trace, les cinq accusés de Blackwater avaient ouvert le feu sur les véhicules irakiens coincés à un rond-point. Bagdad avait par la suite révoqué la licence de la firme avant d'accepter, sur pression de Washington, que ses employés demeurent sur place pour la protection des diplomates américains. Après la démission de son président et fondateur, Erik Prince, Blackwater avait ensuite changé son nom en Xe Services. Le général Ray Odierno, qui commande le corps expéditionnaire américain en Irak, a fait savoir que la relaxe décidée par le juge risquait de "compliquer" les relations entre les Irakiens et les sociétés privées de sécurité restées en activité ainsi qu'avec ses propres troupes. "Le gouvernement américain étudie deux possibilités, a indiqué, lundi, le porte-parole du premier ministre irakien, la première est de faire appel de la décision (du juge fédéral), et la deuxième est d'ouvrir un autre dossier avec des preuves et des témoins nouveaux" provenant des enquêtes irakiennes. Plusieurs autres plaintes de civils irakiens concernant d'autres "bavures" sanglantes sont actuellement en examen devant des tribunaux américains. "Je me suis souvent demandé si les contractuels militaires pouvaient tuer des gens sans être poursuivis, déclarait dimanche, Jan Schakowsky, un représentant démocrate à la Chambre des représentants. Ce "jugement" indique que la réponse est oui." Patrice Claude
"L'Irak ""rejette"" la relaxe de gardes de Blackwater par la justice américaine"
05/01/2010
Bagdad va déposer une nouvelle plainte contre les employés de la firme de sécurité.
https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2010/01/05/l-irak-rejette-la-relaxe-de-gardes-de-blackwater-par-la-justice-americaine_1287625_3218.html
proche-orient
Bien que Téhéran n'ait pas saisi la main tendue du président Obama avant l'échéance de la fin de l'année 2009, la Maison Blanche, évoquant la mobilisation massive dans la rue en Iran contre les dérives du régime, semble avoir renoncé aux sanctions musclées dont elle avait menacé Téhéran, et qui étaient réclamées par la France et le Royaume-Uni. Selon un article du New York Times du 3 janvier, considéré par des diplomates occidentaux comme reflétant la nouvelle politique outre-Atlantique, le gouvernement américain n'évoque plus de sanctions commerciales étendues contre l'Iran, ni la mise en place d'un embargo sur la vente d'essence et de produits pétroliers raffinés. "Notre objectif est de faire pression sur le gouvernement iranien, en particulier les Gardiens de la révolution, sans contribuer à la souffrance des Iraniens, qui méritent mieux que leur sort actuel", a expliqué, lundi 4 janvier, la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton. La "double voie du dialogue et de la pression" n'est pas fermée, a-t-elle précisé, se refusant à définir une nouvelle date butoir. De peur, selon le New York Times, de "mettre en colère les Iraniens qui manifestent dans les rues en les privant de marchandises occidentales", la diplomatie américaine serait prête à se contenter de sanctions ciblées contre les Gardiens de la révolution, l'armée idéologique du pays, qui est au coeur de la répression des manifestations, et a bâti un empire économique dans le bâtiment, l'énergie et les télécommunications. Le but de Washington serait de paralyser financièrement les sociétés qu'ils contrôlent. La stratégie américaine, qui aurait reçu l'aval d'Israël, s'appuie, selon le quotidien new-yorkais, sur une réévaluation à la baisse du danger iranien. D'après six conseillers de M. Obama, anonymement cités, les dirigeants iraniens seraient "distraits par les troubles dans la rue" et auraient moins "d'énergie" pour l'enrichissement d'uranium. La découverte par les Occidentaux d'un site d'enrichissement secret près de la ville de Qom, annoncée en septembre, aurait aussi fait "dérailler" le programme nucléaire. Quant au site officiel d'enrichissement de Natanz, il connaîtrait de nombreux problèmes techniques, dus à des centrifugeuses archaïques et des opérations de sabotage. L'administration américaine ne considérerait plus, comme elle l'avait affirmé en septembre, que l'Iran soit techniquement capable, s'il en prend la décision, de se lancer dans la mise au point d'une arme nucléaire - un tel seuil ne sera pas franchi "avant dix-huit mois, ou peut-être deux ou trois ans", selon les sources du New York Times. Toutefois, les conseillers de M. Obama estiment, sur la base de "nouveaux documents" et d'entretiens avec des transfuges, que "le travail sur des plans d'arme, se poursuit". La nouvelle stratégie américaine qui, selon les conseillers de la Maison Blanche vise à exploiter la "fenêtre d'opportunité" créée par l'opposition, et qui rendrait les dirigeants iraniens "particulièrement vulnérables" à des sanctions, n'est peut-être qu'une excuse, destinée à masquer l'échec de la politique de conciliation de M. Obama. C'est l'avis de Gary Sick, spécialiste de l'Iran à l'université de Columbia. "La plupart des sanctions utiles pour cibler les Gardiens de la révolution ont déjà été prises, explique le chercheur. On peut les resserrer un peu, mais on veut donner l'impression d'une grande victoire, alors qu'on se contente de bien moins que prévu." En avril 2009, Hillary Clinton, avait mis l'Iran en garde contre "des sanctions qui paralysent". Le 2 août, le New York Times rapportait que l'administration Obama étudiait un embargo sur les importations de produits pétroliers raffinés. En septembre 2009, la Maison Blanche évoquait, selon le Washington Post, des sanctions de nature à "couper les liens économiques de l'Iran avec le reste du monde". Fin septembre, le premier ministre britannique, Gordon Brown, menaçait Téhéran de sanctions "nettement plus sévères" tandis que Nicolas Sarkozy parlait de "sanctions massives, dans les domaines financier et énergétique". Karim Sadjadpour, du Carnegie Endowment for International Peace, considère que des sanctions ciblées contre les Gardiens de la révolution "sont les plus sensées", car elles permettent de faire "d'une pierre deux coups" - les Gardiens "gèrent le programme nucléaire" et "supervisent la répression brutale des manifestants pacifiques", rappelle-t-il. "Je pense que personne ne pleurera pour eux au sein de l'opposition", pourtant majoritairement hostile aux sanctions, ajoute le spécialiste. Des sanctions contre les Gardiens de la révolution et leurs entreprises ont déjà été adoptées par le Conseil de sécurité de l'ONU, entre 2006 et 2008, sans opposition de la Chine et de la Russie. Mais, selon un diplomate occidental, "ils les contournent dans tous les sens". Les sanctions envisagées par Washington "ne marcheront pas", prévient Abbas Milani, chercheur à l'université de Stanford. Les Gardiens de la révolution utilisent "des milliers de sociétés écrans au Koweït, à Dubaï, en Irak ou en Asie" et excellent dans les trafics, ajoute-t-il, craignant qu'un "embargo mal ficelé permette au régime de se dédouaner de ses responsabilités auprès de l'opinion tout en enrichissant les Gardiens de la révolution". Pour Abbas Milani, la seule mesure efficace serait un embargo complet sur le pétrole iranien. Cela "aurait un coût pour la population à court terme, mais le régime n'y survivrait pas, et le coût serait moindre à long terme", assure-t-il, reconnaissant toutefois que la Chine et la Russie ne l'accepteraient jamais. Philippe Bolopion et Philippe Bolopion
Washington revoit à la baisse ses sanctions contre l'Iran
05/01/2010
De peur de pénaliser l'opposition iranienne, les Etats-Unis n'évoquent plus de mesures de rétorsion commerciales.
https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2010/01/05/washington-revoit-a-la-baisse-ses-sanctions-contre-l-iran_1287620_3222.html
ameriques
Mohsen Kadivar est actuellement professeur associé à l'université Duke (Caroline du Nord) aux Etats-Unis. Religieux, philosophe de renom, il a été le premier grand intellectuel religieux iranien à être jeté en prison, en 1999, dans son pays. Il restera dix-huit mois à la prison d'Evin, à Téhéran, pour avoir critiqué le Guide suprême, Ali Khamenei, et l'abus de peines de mort dans un régime qu'il osera qualifier de "royaume islamique". Joint par téléphone aux Etats-Unis, il nous livre sa vision de la crise actuelle en Iran, où, depuis la réélection contestée du président fondamentaliste Mahmoud Ahmadinejad, la contestation ne faiblit pas, malgré la répression. On est déjà loin de la simple contestation électorale en Iran. Que s'est-il vraiment passé ? On vient d'assister à un véritable coup d'Etat de la part des autorités en place. A l'élection présidentielle de juin, ils ont changé le résultat, avec l'aide du Guide, M. Khamenei, du Conseil des gardiens qui supervise les élections et des Gardiens de la révolution qui contrôlent le pays. M. Khamenei a lui-même, de façon illégale, transformé le rôle du guide au profit de son pouvoir personnel. Ensuite, il a placé des hommes à lui partout et, enfin, il a interprété à sa façon la Constitution. Le premier chapitre de la Constitution définit les droits des citoyens, mais, en Iran, il n'y a plus que la censure et les arrestations. Ensuite, examinez ce rouage que nous appelons "Conseil des gardiens". Son rôle - c'est inscrit dans la Constitution - est de "surveiller" les élections. Ce qui veut dire veiller à leur bon déroulement. Qu'en a fait Khamenei ? Une interprétation abusive. Il a inventé que le Conseil des gardiens - des hommes qu'il a lui même nommés - opère d'abord une "sélection" des candidats, selon des critères qui lui conviennent. Ce qui fait, par exemple, qu'aux dernières législatives, en 2008, il n'y avait pratiquement plus de candidats réformateurs en lice lorsque, dans un deuxième temps, les Iraniens ont pu enfin voter. J'appelle cela un "Parlement désigné", pas un vrai Parlement élu. C'est comme la République islamique. Pour moi, elle n'est plus ni une République ni islamique. C'est juste un mot sur le papier. On ne peut vraiment pas continuer avec ce système tel qu'il est devenu. En faisant de la République islamique un régime autoritaire islamique, le Guide a un but religieux ? Ecoutez, dans le conflit actuel, il y a deux islams qui s'opposent. L'"islam vert", celui de la tolérance qui croit à la liberté et surtout qui professe que les valeurs islamiques sont pleinement compatibles avec la démocratie. Cet islam était représenté par le grand ayatollah Montazeri à Qom, mort récemment. Il est incarné aujourd'hui par des gens comme l'ex-président réformateur Mohammad Khatami ou Mir Hossein Moussavi (chef de file de la contestation). Et puis il y a ce que j'appelle l'"islam noir", celui de Khamenei et de l'ayatollah Mesbah Yazdi, le mentor religieux ultrafondamentaliste de M. Ahmadinejad. Eux sont convaincus qu'ils doivent exporter cet "islam noir" dans le reste du monde et que les gens ont le devoir d'y adhérer. C'est pourquoi ils se sentent justifiés de l'imposer, s'il le faut, par la force. Avant de devenir guide en 1989, M. Khamenei n'était ni grand ayatollah ni même ayatollah, son "titre" est politique. L'imam Khomeyni lui-même (fondateur de la République islamique) le désignait comme hodjatoleslam, c'est-à-dire un religieux de troisième catégorie. Et l'ayatollah Montazeri - qui était un marja, la plus haute autorité religieuse, et l'un des fondateurs de la Constitution - lui reprochait de ne pas avoir les capacités pour assumer le rôle de guide. C'est M. Khamenei qui dirige ? On se le demande, tant, pour pallier son manque de reconnaissance "religieuse" et de prestige, il s'est entouré de gardiens de la révolution et de services secrets. Il a totalement changé en devenant "guide". Avant, il y a même des moments où je l'aurais décrit comme réformateur. Depuis qu'il a concentré 80 % du pouvoir entre ses mains, il s'est imaginé qu'il tient ce pouvoir de Dieu et n'a de comptes à rendre qu'à Dieu. La solution ? Un référendum, je crois. Il faut poser une question avec trois solutions : "Voulez-vous une République islamique sans Guide suprême ? Une République qui ne soit plus islamique ? Une République islamique avec un Guide suprême ?" Je pense que les commandants des Gardiens de la révolution et quelques fondamentalistes seront pour la troisième option ; beaucoup de jeunes pour la seconde et environ 50 % des Iraniens pour la première. Ils ne veulent pas, je crois, renverser le régime, mais ne veulent plus d'une dictature au nom de la religion. Propos recueillis par Marie-Claude Decamps
"""Les Iraniens ne veulent plus d'une dictature au nom de la religion"""
05/01/2010
Religieux, philosophe de renom, il a été le premier grand intellectuel religieux iranien à être jeté en prison, en 1999, dans son pays.
https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2010/01/05/mohsen-kadivar-les-iraniens-ne-veulent-plus-d-une-dictature-au-nom-de-la-religion_1287621_3218.html
proche-orient
Le ministère indien des affaires étrangères, Somanahalli Mallaiah Krishna, a demandé, lundi 4 janvier, que le gouvernement fasse rapidement la lumière sur le meurtre d'un Indien en Australie. Nitin Garg, un jeune homme de 21 ans, venait de terminer des études en Australie où il avait obtenu la résidence permanente. Il a été poignardé samedi à Melbourne alors qu'il se rendait à son travail. Le meurtre a relancé la polémique sur la sécurité des ressortissants indiens et provoqué la colère de New Delhi. "Le fait est qu'un étudiant indien a été victime d'un meurtre. Le gouvernement australien a l'obligation morale de procéder à une enquête et de mener le coupable devant la justice", a déclaré M. Krishna. Le ministre a prévenu que l'événement pourrait avoir des conséquences diplomatiques. Le meurtre fait suite à une série d'attaques contre des étudiants indiens depuis deux ans. En mai 2009, des centaines d'entre eux avaient manifesté dans les rues de Melbourne et de Sydney pour protester contre une succession d'agressions et de vols. A l'époque, les incidents avaient déjà provoqué la colère en Inde. Pour aggraver la situation, courant 2009, de très nombreux étudiants indiens avaient été victimes de fraudes. Des établissements scolaires peu scrupuleux avaient fermé leurs portes en milieu d'année, les laissant sans diplômes et souvent sans visa. Cette accumulation d'incidents a déjà eu des conséquences pour l'Australie. Les Indiens scolarisés dans des écoles australiennes - environ 75 000 en 2008 - représentent le second groupe d'étudiants internationaux, derrière les Chinois. Or Tourism Australia a estimé que le nombre d'étudiants indiens allait diminuer de 21 % en 2010, soit une perte de plusieurs dizaines de millions d'euros pour le pays. Colère de la communauté En réponse, Canberra n'a eu de cesse de multiplier les rencontres avec des diplomates indiens. Le gouvernement a également mis en place une commission chargée de réformer les établissements scolaires privés qui accueillent des étudiants internationaux. Mais la communauté indienne est en colère car les autorités australiennes continuent de nier le caractère raciste de ces agressions. "Dans certains cas, ce fut le cas, mais dans l'ensemble, beaucoup des attaques étaient des vols opportunistes", a ainsi commenté Kieran Walshe, un chef de la police du Victoria. Cette interprétation passe très mal. "Le gouvernement hésite à s'engager dans un débat sur le racisme en Australie, particulièrement lors d'une année électorale. Mais cela donne comme une autorisation silencieuse aux gens qui n'aiment pas les étrangers", observe Andrew Jakubowicz, professeur de sociologie à l'université de technologie de Sydney. "On attend que le gouvernement fasse de l'Australie un pays sûr pour ses immigrants. La police pointe du doigt les étudiants, en disant que c'est parce qu'ils avaient des ordinateurs portables sur eux qu'ils ont été attaqués. C'est humiliant", dit Ajay Unni, un porte-parole de la Fédération australienne des étudiants indiens. Mardi, des diplomates indiens devaient s'entretenir avec des responsables du ministère des affaires étrangères australien. Marie-Morgane Le Moël
Après le meurtre d'un jeune Indien, l'Australie cherche à rassurer l'Inde
05/01/2010
Les agressions se multiplient contre des étudiants indiens, qui désertent les écoles australiennes.
https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2010/01/05/apres-le-meurtre-d-un-jeune-indien-l-australie-cherche-a-rassurer-l-inde_1287627_3216.html
asie-pacifique
L'attaque a eu moins de retentissement que l'attentat manqué contre le vol Amsterdam-Detroit du 25 décembre 2009, mais elle témoigne d'un nouveau degré dans la capacité offensive du mouvement djihadiste. Quelques jours après la mort de sept agents de la CIA, tués dans une explosion-suicide en Afghanistan, il apparaît que l'auteur de l'attentat était un agent double qui avait réussi à gagner la confiance de ses interlocuteurs américains. L'assaillant a été identifié comme étant un médecin jordanien, Humam Khalil Abou Mulal Al-Balawi, devenu informateur pour les services secrets de son pays, qui l'avaient recommandé à la CIA. Les Américains l'avaient fait venir en Afghanistan pour qu'il les aide à traquer Ayman Al-Zawahiri, l'idéologue d'Al-Qaida. Le 30 décembre, Balawi a piégé ses officiers traitants en affirmant avoir des informations importantes à leur communiquer. Il a pu entrer dans la base de Khost sans être fouillé et faire sauter la bombe cachée sous ses vêtements. Sept Américains ont été tués ainsi qu'un officier jordanien qui l'accompagnait. C'est l'attaque la plus meurtrière contre la CIA depuis vingt-cinq ans. A lire la biographie de l'assaillant, on peut se demander comment il n'a pas éveillé davantage de soupçons. Né à Zarka, la ville d'origine d'Abou Moussab Al-Zarkaoui, le chef d'Al-Qaida en Irak tué par les Américains en 2006, Balawi, 36 ans, était encore un partisan déclaré d'Al-Qaida il y a quelques mois. Il avait été détenu par les autorités jordaniennes, qui croyaient l'avoir retourné. Il avait aussi procuré des renseignements utiles sur les opérations le long de la frontière pakistano-afghane. En septembre, Balawi avait accordé un entretien à un magazine associé à Al-Qaida en Afghanistan (Vanguards of Khorasan). Selon la traduction fournie par SITE, l'organisme américain qui surveille les publications d'Al-Qaida, le médecin avait dit le plus grand bien du djihad et des martyrs : "Si l'amour du djihad entre dans le coeur d'un homme, il ne le quittera plus même celui-ci le souhaite. " Ce que ses officiers traitants ont apparemment pris comme faisant partie de sa mission d'infiltration.
"En Afghanistan, sept agents de la CIA tués par leur ""taupe"""
05/01/2010
L'auteur de l'attentat-suicide, un médecin jordanien, travaillait en réalité pour Al-Qaida.
https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2010/01/05/en-afghanistan-sept-agents-de-la-cia-tues-par-leur-taupe_1287624_3216.html
asie-pacifique
Dans la province semi-autonome d'Aceh, dans le nord de Sumatra, la charia, adoptée en 2001, fait peser de lourdes sanctions sur les musulmans enfreignant les règles religieuses. Une police, créée pour faire respecter le nouveau code pénal islamique, traque les écarts de conduite : infidélité, jeux d'argent, consommation d'alcool, codes vestimentaires non conformes ou pratiques sexuelles déviantes. A Aceh, tout acte homosexuel est passible de huit ans de prison, de cent coups de bâton et d'une amende de 1 000 grammes d'or. Cette "criminalisation" de l'homosexualité a été réprouvée par de nombreuses associations défendant les droits de l'homme. Dans un communiqué, diffusé en septembre 2009, Amnesty International estime notamment que "les autorités indonésiennes doivent abroger ces dispositions, en conformité avec le droit international et les normes relatives à l'intégrité physique et mentale, et à l'égalité devant la loi". De son côté, le gouvernement a fait savoir que cette loi était contraire à la Constitution. La société indonésienne reste profondément attachée aux valeurs familiales et religieuses - 90 % de la population est musulmane -, mais la communauté gay espère que les mentalités vont évoluer. Festival du film gay C'est encore loin d'être le cas. Pour les y aider, plusieurs associations militent, depuis le début des années 1980, à Jakarta, pour une meilleure intégration des homosexuels dans la vie civile et religieuse. Elles les défendent aussi en cas de violences ou de discrimination. Preuve néanmoins d'un certain progrès, l'Indonésie a organisé sa première Marche des fiertés, en février 2004, à Surabaya, dans l'est de l'île de Java. Par ailleurs, c'est à Jakarta que se tient, depuis huit ans, le plus grand festival asiatique du film gay. Durant l'été 2009, plus de 120 films y ont été présentés. "Certains n'aiment pas ces films, mais nous sommes là pour promouvoir la culture gay et encourager les gens à être plus ouverts d'esprit", avait déclaré à la presse John Badalu, le directeur du festival. Arnaud Guiguitant
A l'exception d'Aceh, l'Indonésie tolère l'homosexualité
05/01/2010
Bien que taboue, l'homosexualité est tolérée dans toute l'Indonésie, sauf dans certaines régions où s'applique un islam rigoriste.
https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2010/01/05/a-l-exception-d-aceh-l-indonesie-tolere-l-homosexualite_1287615_3216.html
asie-pacifique
Le jour, c'est un salon de coiffure ouvert dans une ruelle de Notoyudan, une banlieue de Yogyakarta située au centre de l'île de Java. La nuit, changement de décor. Dans la pièce principale, les miroirs sont cachés derrière de grands draps brodés, la moquette est recouverte de tapis, et près des bacs à shampooing, des tentures en velours et un poster de La Mecque égayent des murs orange défraîchis. Les magazines de mode font place aux reliures du Coran, histoire de finir la transformation du salon en salle de culte. "On réaménage la pièce tous les lundis et jeudis, à chaque séance de prière des élèves. Pour le ramadan, on le fait tous les soirs", confie Mariyani, 52 ans, coiffeuse pour dames et fondatrice de cette école coranique hors du commun. 17 h 50. Le crépuscule vient de tomber. Une dizaine d'élèves attendent déjà à la porte l'heure de la prière du soir. En jean ou voilés, Tika, Cinta, Jak et les autres appartiennent à la communauté gay et transsexuelle de Yogyakarta. A la différence d'autres lieux de culte, celui-ci les accueille à bras ouverts. Interdits de mosquée en raison de leur orientation sexuelle, ils peuvent, dans cette école réservée aux transexuels, lesbiennes et homosexuels, pratiquer librement leur religion. "L'inégalité religieuse existe en Indonésie, explique Mariyani, en servant le thé à ses élèves. Beaucoup nous considèrent comme anormaux. Certains n'osent plus se rendre dans les mosquées de peur d'être mal traités ou mal perçus. On a pourtant le même droit de prier que les autres." L'école, créée en juillet 2008, attire de tout le pays les laissés-pour-compte de l'islam. Mariyani se travestit en femme depuis l'adolescence. Ancienne catholique, elle dit n'avoir jamais souffert durant sa vie de chrétienne. Au contraire. "J'ai travaillé dans des églises, à Bali ou à Jakarta, sans avoir été rejetée. C'est peut-être plus facile du côté catholique, mais je me sens malgré tout plus musulmane." Convertie à l'islam, elle découvre la ségrégation à l'entrée des mosquées et l'exclusion des cérémonies religieuses. Scandalisée, elle fonde Pondok Waria - un refuge pour transsexuels - afin de combattre cette discrimination indigne, selon elle, d'une religion prônant le respect et la tolérance. "Le Coran n'accepte pas l'homosexualité ou la transsexualité, mais ne l'interdit pas non plus. De toute façon, Dieu ne fait pas de différence entre les hommes", insiste-t-elle, consciente que l'ouverture d'un tel centre dans le plus grand pays musulman (210 millions de fidèles), a pu embarrasser les institutions religieuses. Sur les murs du salon, elle a exposé le portrait des quelques imams qui ont accepté de venir enseigner. Tous prêchent un islam modéré dans des écoles coraniques voisines, et affichent une certaine tolérance à l'égard de ces communautés. "Pourquoi les travestis n'auraient-ils pas le droit de prier ?, interroge Semo Prasetyo, imam à la mosquée Mujahadah Al Fatah, à Yogyakarta. C'est plutôt mal vu ici de côtoyer ou d'aider ces personnes. Mais le Coran ne dit-il pas qu'on est tous égaux devant Dieu ?" Débutant l'apprentissage d'un islam que beaucoup ont dû pratiquer en cachette, ces élèves ont droit à un programme sur mesure : prière collective, enseignement de l'arabe, lecture du Coran et cours de religion. "On met à leur disposition des fiches pratiques pour leur rappeler ce qu'il faut faire durant les cinq prières obligatoires de la journée. On leur apprend aussi à bien se purifier et à bien remercier Dieu", énonce Mariyani. Elève à Pondok Waria depuis huit mois, Tika, 27 ans, n'a pas l'impression d'enfreindre les principes religieux. Transsexuelle, elle a été exclue des mosquées. Personne ne savait où la faire prier : du côté des hommes ou des femmes ? Elle a donc bâti sa croyance en Dieu seule dans sa chambre. "J'avais besoin d'en apprendre plus sur la religion, mais c'était difficile. Je n'étais acceptée nulle part. J'aurais bien voulu le faire avec d'autres musulmans pour recevoir une grâce plus forte de Dieu, mais ce n'était pas possible", regrette-t-elle. Avec ses ongles vernis, ses longs cheveux noirs et son chemisier en soie, Tika cultive l'ambiguïté jusque sur les tapis de prière. Agenouillée derrière l'imam, elle prie une première fois en homme, habillée d'un sarong noir. Au rituel suivant, elle revêt une mukena blanche, ce voile traditionnel porté par les femmes, où seul le visage est découvert. Elle priera ainsi vêtue tout le reste de la soirée. "Ici, personne ne me juge ni ne me pose de questions. Le Coran parle de ces changements de personnalité. Je ne fais donc rien de mal." 11 heures le lendemain. Le salon de coiffure, son décor. En djellaba à fleurs, Mariyani attend les clientes. Depuis quelques semaines, elle songe à ouvrir de nouvelles écoles - il y aurait environ 500 transsexuels à Yogyakarta. Si l'effectif est de 25 élèves, âgés de 20 à 50 ans, sans compter les pratiquants de passage, elle sait que les discriminations à la liberté de culte touchent tout le pays. Depuis des années, les communautés gay et transsexuelle sont dans le collimateur de mouvements religieux. Des organisations, conservatrices comme le Conseil indonésien des oulémas, traditionnelles ou plus radicales, condamnent ces pratiques. "L'homosexualité est un péché. Mais nous ne considérons pas ces personnes comme des ennemis. Nous allons leur faire prendre conscience que ce qu'ils font est mal", explique Amir Syarifuddin, député et représentant du conseil des oulémas. A Pondok Waria, l'imam Aris Widyono partage cet avis. Il prie pour remettre les travestis dans le droit chemin. "Ils souffrent d'une maladie mentale intérieure. Ils peuvent prier, mais ces prières doivent les aider à redevenir normaux." Mahomet aurait évoqué "quatre types d'individus (qui) seront matin et soir soumis à la colère de Dieu (...) : les hommes qui cherchent à ressembler aux femmes, les femmes qui cherchent à ressembler aux hommes, celui qui s'accouple avec un animal et celui qui a un rapport sexuel avec un homme." Partisane de réinterpréter le Coran, Siti Musdah Mulia milite pour une meilleure intégration des homosexuels dans la vie religieuse. Professeure de pensée islamique à l'Institut des sciences, elle riposte avec un autre extrait du Coran : "Hommes et femmes sont égaux, indépendamment de leur ethnie, de leur richesse, de leur position sociale et même de leur orientation sexuelle." Selon elle, l'homosexualité est "naturelle" et vient de Dieu. "C'est l'essence même d'une religion que d'humaniser les êtres humains et de leur devoir respect et dignité", conclut-elle. Arnaud Guiguitant
Gays et musulmans ? Venez prier
05/01/2010
A Java, un salon de coiffure se transforme le soir en lieu de culte musulman pour les gays et les transsexuels. Un refuge qui échappe aux discriminations.
https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2010/01/05/indonesie-gays-et-musulmans-venez-prier_1287614_3216.html
asie-pacifique
Insatiable, le cinéphile garde un oeil sur les films d'hier à conserver en DVD, et un oeil sur les sorties annoncées. Celles de l'année qui débute concernent d'abord les films remarqués en 2009 dans les festivals : Lebanon, de Samuel Maoz, Lion d'or à Venise (la guerre du Liban vue d'un tank israélien, sortie le 3 février), Mother, de Bong Joon-ho (thriller coréen sur une lycéenne assassinée, sortie le 27 janvier), Lola, de Brillante Mendoza (une grand-mère philippine réclame justice pour l'assassinat de son petit-fils, sortie en mars), Soul Kitchen, de Fatih Akin (comédie sur les problèmes d'un patron de restaurant berlinois, le 17 mars), White Material, de Claire Denis (Isabelle Huppert en Afrique, sur un scénario de la Prix Goncourt Marie NDiaye, le 24 mars). Parmi les films cités comme probables candidats aux Oscars figurent Nine, de Rob Marshall (une comédie musicale inspirée du Huit et demi de Fellini, avec un casting hallucinant, de Daniel Day-Lewis à Sophia Loren, en passant par Marion Cotillard, Nicole Kidman, Penélope Cruz, sortie le 3 mars), Invictus, de Clint Eastwood (Morgan Freeman en Nelson Mandela dans une intrigue liant Coupe du monde de rugby et lutte politique en Afrique du Sud), sortie le 13 janvier, Lovely Bones, de Peter Jackson (une ado violée et assassinée observe ses proches depuis le paradis, le 10 février), A Serious Man, des frères Coen (les déboires d'un juif ashkénaze, le 20 janvier), A Single Man, de Tom Ford (un homo en deuil de son compagnon, d'après Christopher Isherwood, avec Colin Firth déjà couronné à Venise, le 24 février), Sherlock Holmes, de Guy Ritchie (Robert Downey Jr. en détective, Jude Law en Watson, 3 février), Precious, de Lee Daniels (adapté du livre Push, de Sapphire, avec Gabourey Sidibe en obèse, 10 mars), Brothers, de Jim Sheridan (une veuve de guerre se remarie avec son beau-frère et voit revenir son époux, avec Natalie Portman, Jake Gyllenhaal et Tobey Maguire, le 3 février), et In the Air, de Jason Reitman (avec George Clooney, le 27 janvier). Hollywood programme aussi Shutter Island, de Martin Scorsese (avec Leonardo DiCaprio, d'après un polar de Dennis Lehane, le 24 février), un Robin des bois, de Ridley Scott (avec Russell Crowe, 19 mai), The Expendables, de Sylvester Stallone (superhéros contre CIA, le 20 août). Mais aussi une floraison de films d'animation, où l'on trouve Fantastique Maître Renard, de Wes Anderson (d'après Roald Dahl, le 17 février), La Princesse et la Grenouille (Disney, le 27 janvier), Alice au pays des merveilles, de Tim Burton (avec Johnny Depp, le 7 avril). On ne manquera pas d'ajouter à ces joyaux cousus d'enfance Le Chat du rabbin, de Joann Sfar (le 16 juin), par ailleurs auteur d'un biopic réussi sur Gainsbourg (le 20 janvier). On attend par ailleurs The Ghost Writer, de Roman Polanski (scandale diplomatique en Grande-Bretagne, d'après un thriller de Robert Harris, achevé avant l'arrestation du cinéaste, sortie le 3 mars), L'Autre Dumas, de Safy Nebbou (Alexandre Dumas et son nègre, interprétés par Gérard Depardieu et Benoît Poelvoorde, le 10 février), Crime d'amour, d'Alain Corneau (règlements de comptes dans une multinationale, avec Ludivine Sagnier et Kristin Scott Thomas), Une exécution ordinaire, de Marc Dugain (d'après son propre roman sur les affaires secrètes russes, avec André Dussollier en Staline, le 3 février), l'Adèle Blanc-Sec de Luc Besson, d'après Tardi, jouée par Louise Bourgoin (le 14 avril), et un Romain Goupil tonique, Haut les mains (avec Valeria Bruni-Tedeschi, en avril). Rayon art et essai, le Shirin d'Abbas Kiarostami (le 20 janvier), le Tatarak d'Andrzej Wajda (le 17 février). Rayon suites, un Shrek 4, un Wall Street 2, d'Oliver Stone avec Michael Douglas (le 5 mai), un Iron Man 2 (avec Scarlett Johansson, le 28 avril), un Toy Story 3. Rayon documentaires, Océans, de Jacques Perrin (merveilles inouïes du monde la mer, victime de pollutions, le 27 janvier), Videocracy, d'Erik Gandini (les rapports de Silvio Berlusconi avec les médias, en mars), Nénette, de Nicolas Philibert (sur la doyenne des orangs-outans au Jardin des plantes, le 31 mars). De mois en mois, nous voici au Festival de Cannes, où l'on ne serait guère surpris de trouver Tree of Life, de Terrence Malick (avec Brad Pitt et Sean Penn), Copie conforme, d'Abbas Kiarostami (avec Juliette Binoche), voire des films encore absents des prévisions, mais sans doute prêts pour le rendez-vous de mai : Vénus noire, d'Abdellatif Kechiche (la vraie histoire de la Vénus hottentote au XIXe siècle), La Princesse de Montpensier, de Bertrand Tavernier (adapté d'une nouvelle de Mme de Lafayette), Hors-la-loi, de Rachid Bouchareb (les héros d'Indigènes organisent un casse pour financer leur guerre d'indépendance), Un balcon sur la mer, de Nicole Garcia (retour de la cinéaste dans l'Algérie de sa jeunesse, avec Jean Dujardin et Sandrine Kiberlain). Ou Habemus papam, de Nanni Moretti (avec Michel Piccoli dans le rôle du pape), et Socialisme, de Jean-Luc Godard, dont on peut voir une bande-annonce sur Internet. Jean-Luc Douin
"De ""Wall Street 2"" à ""Socialisme"", les films les plus attendus du début 2010"
05/01/2010
De Hollywood à Téhéran, des grosses machines aux films d'auteur, le premier semestre s'annonce riche.
https://www.lemonde.fr/cinema/article/2010/01/05/de-wall-street-2-a-socialisme-les-films-les-plus-attendus-du-debut-2010_1287684_3476.html
cinema
L'armée mène une offensive contre la guérilla dans le centre et le sud de la Colombie. Dimanche 3 janvier, elle a annoncé le démantèlement de deux camps des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, extrême gauche), dans les départements du Putumayo (sud) et du Meta (centre). L'offensive a commencé le 1er janvier, avec le bombardement et l'attaque de deux bases des FARC pouvant abriter 200 combattants, à la limite des départements du Meta et du Guaviare (sud). L'opération s'est soldée par la mort de 25 guérilleros et la capture de 13 membres des FARC. Parmi les morts figuraient trois chefs des FARC, Miller Ospina Correa, dit "le Grand-Père", Eliseo Caicedo Garzon, dit "Schtroumpf" - tous les deux dans les rangs de la guérilla depuis dix-huit ans -, et Noir Alberto. Ils appartenaient à la "ceinture de sécurité" destinée à protéger Jorge Briceño Suarez, dit "Mono Jojoy", considéré comme le principal chef militaire des FARC. Après l'assassinat du gouverneur du département de Caqueta (sud), Luis Francisco Cuellar, le 22 décembre, le gouvernement a été accusé d'avoir sous-estimé les capacités des FARC. Le ministre de la défense, Gabriel Silva, a lié l'offensive en cours à l'effort des forces de sécurité pour trouver les responsables de l'égorgement de M. Cuellar, qui a ébranlé l'opinion. "Le gouvernement s'efforce, à travers ses forces armées, de chercher l'endroit où sont détenus les otages de la guérilla, pour les récupérer", a précisé de son côté le président Alvaro Uribe, le 28 décembre. Il a rejeté la demande de "garanties" formulée par les FARC pour procéder à la libération des otages Pablo Emilio Moncayo et Josué Daniel Calvo, annoncée en avril 2009. "Ces bandits sont des cyniques, ils parlent comme s'ils étaient des archanges, ils prétendent que les Colombiens ignorent qu'ils viennent d'assassiner le gouverneur de Caqueta", a déclaré M. Uribe. SOUTIEN D'INGRID BETANCOURT Dans un entretien accordé à une radio de Bogota, l'ancienne otage franco-colombienne Ingrid Betancourt, libérée par une opération militaire en juillet 2008, a soutenu l'action gouvernementale. "L'armée est en train de cerner les campements (de la guérilla) et ainsi augmentent les possibilités de libération", a-t-elle assuré. A son avis, "l'échange humanitaire" que prônent les FARC, entre leurs otages et les guérilleros emprisonnés, relève de la fantaisie. Les FARC "sont en train de prouver leur défaite face au gouvernement", a-t-elle ajouté. Selon des chiffres officiels, 507 guérilleros des FARC ont été tués au combat en 2009, alors que 2 844 ont été arrêtés ou ont déserté. Depuis le début de la présidence, Uribe, en août 2002, 13 000 membres des FARC ont quitté les rangs de la guérilla. En mars 2009, le ministère de la défense s'était assigné pour objectif un "saut qualitatif" des opérations pouvant conduire à une victoire militaire. Cette orientation comprend la coordination des diverses forces de sécurité au sein de "théâtres d'opérations conjointes" dans les régions où la guérilla reste présente. Les dangers d'une stratégie purement militaire sont pointés du doigt dans un récent rapport de l'International Crisis Group. Selon des estimations, les FARC disposeraient encore de 6 000 à 10 000 combattants. Paulo A. Paranagua
En Colombie, les forces armées mènent une offensive contre les FARC
05/01/2010
Critiqué après l'assassinat d'un gouverneur, le gouvernement reprend l'initiative militaire.
https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2010/01/05/en-colombie-les-forces-armees-menent-une-offensive-contre-les-farc_1287623_3222.html
ameriques
En ce samedi brûlant de décembre 2009, la centaine de villageois ne tient pas sous le manguier de la place de Doumbouya, un village pauvre de maraîchers à 50 kilomètres à l'est de Conakry. Les rayons du soleil dardent les boubous colorés des femmes sagement alignées sur des chaises en plastique. Les hommes sirotent silencieusement leurs sodas à l'ombre des branches. Les plus jeunes, casquettes en arrière et débardeurs, vont et viennent aux derniers rangs de cette assemblée communale qui écoute religieusement Keoulen Coulibaly, arrivé de Conakry pour tenter d'apporter des solutions afin d'atteindre l'autosuffisance alimentaire. Sous le manguier, le président de l'Organisation pour le développement de la société informelle et de la protection de l'environnement en Guinée (Odesipeg), une ONG indépendante créée il y a cinq ans, donne, en effet, un genre de cours d'économie. Instinctivement, M. Koulibaly fait du développement durable sans le savoir et sans beaucoup de moyens. Mais son message est simple : "Pas de Guinée prospère sans agriculteurs prospères, pas de Guinée souveraine sans une Guinée autosuffisante sur le plan alimentaire", lance cet ex-syndicaliste quinquagénaire. Le pays ne manque ni de terres arables et encore moins de ressources hydrauliques. "Ne surnomme-t-on pas la Guinée le château d'eau de l'Afrique de l'Ouest ?", nous rappelle Keoulen Coulibaly. Pays de forêts, de champs, de rizières et de pâturages, où le secteur agricole regroupe 80 % de la population active, mais ne fournit que 25 % du PIB. Pays rural, importateur net de produits alimentaires. Pays de rivières, où la plupart des quartiers de la capitale, Conakry, sans parler des villages, ignorent l'eau courante, voire l'électricité. "L'agriculture en Guinée est essentiellement une agriculture de subsistance pouvant difficilement procurer des revenus substantiels", notait une enquête de la Banque mondiale. M. Coulibaly vient donc expliquer qu'au-delà des cultures traditionnelles - concombres, piments, aubergines, gombos cultivés sans engrais ni système d'arrosage, "ni avec la sueur des hommes", glisse une femme du village -, les agriculteurs doivent développer des sources de revenus complémentaires. A Doumbouya, le contrat prévoit de planter des hévéas, quand seront venues à terme les graines actuellement choyées en pépinière, dans une terre riche et protégée du vent par un petit monticule d'ordures, sous le regard d'un ingénieur agronome du cru. A l'occasion de la cérémonie sous le manguier, l'Odesipeg a reçu un vaste terrain - aujourd'hui parsemé de palmiers inutiles - que les villageois et l'ONG exploiteront en commun. "Le caoutchouc naturel représente un vrai marché", explique François Martin. Ce Français installé de longue date dans le pays dirige le bureau d'études sur le développement durable Comptoir international de Guinée. Des hévéas donc, mais l'espoir repose surtout sur le biocarburant jatropha, ou pourghère, surnommé "l'or vert" en raison des qualités de son huile, comparables à celles du diesel, tirée des grappes de fruits poussant sur cet arbuste coriace. "La souche guinéenne de cette plante est l'une des meilleures au monde", souligne M. Martin, qui vient de signer un important contrat de livraison d'huile de pourghère avec l'Italie, tout en garantissant les deux tiers de la production au marché guinéen. "L'idée est que les agriculteurs plantent des haies de jatropha - pas de la culture extensive -, et la récolte des fruits leur assurera un complément de revenu. Il faut assurer l'autosuffisance", explique cet altermondialiste. Keoulen Coulibaly se prend à rêver d'un tel développement qui rejaillirait sur toute son association, bien au-delà du simple cadre agricole. Car l'Odesipeg ratisse large, sur tout le territoire, dans tous les métiers du secteur informel. Autre jour, autre cadre. A Conakry, dans les jardins de la grande mosquée Fayçal et du mausolée des grands hommes de Guinée, une cohorte de femmes nettoie le sol avec de maigres balais en pailles de riz. Teinturières, vendeuses de poisson, fabricantes de savon, couturières, coiffeuses, elles se retrouvent là tous les matins sous les immenses arbres du parc. "Nous avons toutes, pour diverses raisons, perdu nos emplois ou nos maris, voire les deux", explique Bountouraby Camara, une comptable au chômage depuis huit ans. "Quartier par quartier, nous nettoyons bénévolement les lieux de culte et les marchés pour conserver notre dignité, prouver qu'on existe en attendant d'avoir les moyens de refaire notre métier", ajoute-t-elle. Elles sont 7 000, à Conakry, membres de l'Odesipeg, qui coordonne leurs activités et tente de les maintenir à flot. "Nous avons besoin de partenaires", finit par lâcher Keoulen Coulibaly. Christophe Châtelot
En Guinée, une ONG veut aider le pays à sortir de l'agriculture de subsistance
05/01/2010
L'Odesipeg mise sur la culture de l'hévéa pour développer les revenus des agriculteurs.
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2010/01/05/en-guinee-une-ong-veut-aider-le-pays-a-sortir-de-l-agriculture-de-subsistance_1287626_3212.html
afrique
Au lendemain de la vente de 52 % du capital des produits ophtalmologiques Alcon à son compatriote Novartis pour 28 milliards de dollars (19,7 milliards d'euros), le leader mondial de l'industrie agroalimentaire a annoncé, mardi 5 janvier, le rachat en numéraire pour 3,7 milliards de dollars des pizzas surgelées aux Etats-Unis et au Canada de l'américain Kraft Foods. Une acquisition qui doit permettre au groupe suisse de devenir le premier acteur du marché de la pizza surgelée aux Etats-Unis, qui pèse 37 milliards de dollars. Nestlé en a profité pour indiquer qu'il n'avait pas l'intention de participer aux grandes manoeuvres autour du confiseur britannique Cadbury (Dairy Milk, Poulain, Hollywood...), qui est la cible d'une offre publique d'achat hostile de 9,8 milliards de livres sterling (11 milliards d'euros) de la part de Kraft Foods. De quoi faire taire les spéculations, les marchés bruissant, ces dernières semaines, d'une éventuelle contre-offre de Nestlé sur le confiseur britannique, en partenariat notamment avec les chocolatiers américains Hershey's et italien Ferrero. Ces deux groupes, qui ont fait part de leur intérêt pour Cadbury, sont pénalisés par leur taille, moins importante que celle du britannique, et peuvent difficilement partir à l'offensive sans allié. "Avec la décision de Nestlé, Kraft est désormais beaucoup plus libre pour reformuler son offre, attendue d'ici à la fin janvier", juge Arnaud-Cyprien Nana Mvogo, analyste chez Aurel BGC. Une façon de calmer un peu l'émoi suscité au Royaume-Uni par son offre hostile sur un joyau de l'industrie britannique. Clément Lacombe
Agroalimentaire : Nestlé rachète les pizzas de Kraft et renonce à une offre sur Cadbury
05/01/2010
Le suisse Nestlé n'a pas tardé à utiliser une partie de sa cagnotte.
https://www.lemonde.fr/economie/article/2010/01/05/agroalimentaire-nestle-rachete-les-pizzas-de-kraft-et-renonce-a-une-offre-sur-cadbury_1287677_3234.html
economie
Près de 30 millions de cartes bancaires eurochèques (EC), soit près de la moitié de celles distribuées par les caisses d'épargne et banques régionales allemandes, étaient toujours hors d'usage, mardi 5 janvier, en raison d'un bug de l'an 2010, selon la fédération du secteur. Depuis le 1er janvier environ 30 millions de cartes EC sur 45 millions et 3,5 millions de cartes de crédit sur 8 millions émises par ces établissements ne permettent plus de retirer de l'argent aux guichets automatiques en Allemagne et à l'étranger, selon un communiqué de la fédération DSGV. La panne provient d'un "problème retardé de l'an 2000", certaines puces électroniques de cartes ne reconnaissant pas la nouvelle année 2010, explique le communiqué, précisant que cela ne cause toutefois aucun problème de sécurité. Il est également impossible de payer dans de nombreux magasins avec les cartes concernées, ajoute la DSGV, qui espère un rétablissement total du paiement en magasin pour les cartes EC "d'ici lundi prochain". La veille, la commission bancaire ZKA avait déjà annoncé que de nombreux instituts étaient concernés par la panne, dont des banques privées comme Postbank et Commerzbank, sans pouvoir indiquer l'ampleur du problème.
Un bug bloque 30 millions de cartes bancaires en Allemagne
05/01/2010
Les puces électroniques des cartes bancaires n'ont pas reconnu la nouvelle année 2010.
https://www.lemonde.fr/europe/article/2010/01/05/un-bug-bloque-plus-de-20-millions-de-cartes-bancaires-en-allemagne_1287784_3214.html
europe
Le groupe pharmaceutique Novartis n'offre que 153 dollars par action pour s'emparer des 23 % du capital d'Alcon détenus par les petits actionnaires, alors qu'il propose 180 dollars à Nestlé pour acquérir sa participation de 52 % dans le spécialiste des produits ophtalmologiques. Les actionnaires minoritaires n'ont pas vraiment voix au chapitre, mais cela ne les empêchera pas de réclamer un meilleur traitement. Pour Daniel Vasella, le patron de Novartis, il ne fait pas de doute que les actionnaires minoritaires accepteront les 2,8 actions Novartis offertes en échange de chaque action Alcon. Le groupe suisse verse une prime de 12 % sur le cours de référence d'Alcon qu'il a retenu à un moment donné, mais maintenant que le titre a atteint 164 dollars à la dernière clôture, l'annonce passe pour plutôt décevante. Il est heureux que les administrateurs indépendants d'Alcon se manifestent pour pointer du doigt le différentiel de 15 % qui existe entre les modalités proposées au marché et le règlement en numéraire qui a été offert par ailleurs à Nestlé. S'il est vrai qu'en 2008 Novartis n'avait pas payé aussi cher à Nestlé la première participation prise dans Alcon, il n'en reste pas moins que même en se référant au prix moyen payé à Nestlé, c'est-à-dire 168 dollars, l'écart avec les conditions faites aux actionnaires minoritaires reste choquant. Ces derniers ne peuvent évidemment pas peser autant qu'un Nestlé en mesure de donner les clés d'Alcon à Novartis, mais cette offre à deux vitesses va à l'encontre du principe d'égalité de traitement des actionnaires. Les minoritaires ne sont toutefois pas complètement démunis. Novartis ne voudra pas d'un bras de fer long et déplaisant avec toute une coalition d'actionnaires mécontents. Le groupe a reconnu que le plein contrôle d'Alcon lui permettrait d'accroître le profit des synergies de 50 %, et ses estimations sont certainement des plus prudentes. Le hic, c'est que les marges de manoeuvre de Novartis ne sont pas énormes. Il en coûterait 12,2 milliards de dollars de payer le même prix en numéraire à tous les actionnaires, et la note de solvabilité "AA" du groupe en pâtirait. Cela étant, Novartis peut jouer sur la fraction réglée en titres. Les administrateurs indépendants sont théoriquement les mieux placés pour défendre les intérêts minoritaires. La rapidité de leur réaction est de bon augure. Chez Novartis, on sait à quel point l'acquisition d'Alcon sera profitable : il serait légitime que les minoritaires insistent pour emporter une part honnête du gâteau. (Traduction de Christine Lahuec.) Pour plus de commentaires, connectez-vous sur . Alexander Smith
Les petits actionnaires d'Alcon ont aussi droit à leur part du gâteau
05/01/2010
Le groupe pharmaceutique Novartis n'offre que 153 dollars par action pour s'emparer des 23 % du capital d'Alcon détenus par les petits actionnaires, alors qu'il propose 180 dollars à Nestlé pour acquérir sa participation de 52 % dans le spécialiste des produits ophtalmologiques.
https://www.lemonde.fr/economie/article/2010/01/05/les-petits-actionnaires-d-alcon-ont-aussi-droit-a-leur-part-du-gateau_1287678_3234.html
economie
Le club de football de Manchester United (Royaume-Uni) fournit des efforts surhumains pour éviter de recevoir un carton rouge sur le plan financier. En 2005, la famille Glazer, venue des Etats-Unis, avait dû contracter un emprunt payment In kind (PIK) - littéralement "remboursement en nature" - en plus d'un prêt bancaire classique, pour acquérir ce fleuron de la Premier League anglaise. C'est cette dette un peu particulière - ses intérêts peuvent continuer de s'accumuler jusqu'à l'échéance en 2017 - qui menace de prendre des proportions insupportables. Elle représente aujourd'hui moins d'un tiers de l'endettement du club mancunien, lequel s'élève à 600 millions de livres sterling (670 millions d'euros), mais elle croît au taux d'intérêt annuel de 14,25 %. A la date de sa maturité, les propriétaires devront s'acquitter d'une somme égale à 2,5 fois sa valeur actuelle : la formule se sera finalement révélée plus coûteuse que l'emprunt classique, qui arrive à échéance en 2015 et dont le taux ne dépasse pas le Libor majoré de 2,5 points. Si Manchester United n'est pas au bord de la faillite, les indicateurs financiers disponibles montrent que ce renchérissement de sa dette, alimenté par l'emprunt PIK, absorbe son résultat opérationnel du club, soit 80 millions de livres sur l'exercice qui s'est achevé en juin 2008. Ainsi, en dépit d'un chiffre d'affaires et de bénéfices en constante progression, "Man U" ne réussit ni à réduire le montant total de sa dette ni... à gonfler l'enveloppe réservée aux joueurs. Il s'expose alors à vivre des journées calamiteuses comme celle du 3 janvier, qui l'a vu essuyer une défaite humiliante contre une équipe de division inférieure au troisième tour de la Coupe d'Angleterre. Les Glazer cherchent le moyen de sortir de ce guêpier financier. Ils envisageant, par exemple, de lever 600 millions de livres sur le marché obligataire. En 2006, un refinancement avait déjà permis de diviser par deux l'emprunt PIK, mais la famille a maintenant besoin de l'accord des créanciers prioritaires pour racheter la moitié restante. Un emprunt obligataire pourrait il est vrai "éteindre" le crédit bancaire et libérer des marges de manoeuvre pour se débarrasser de la dette PIK. Un financement à long terme et à taux d'intérêt fixe serait préférable. Mais cette solution serait quelque peu contraignante, car les créanciers institutionnels exigeraient très vraisemblablement que les rémunérations des joueurs soient limitées : un scénario que les propriétaires du club voudront éviter. Ils pourraient aussi songer à une option plus originale comme celle de faire appel au grand public. Le coût serait plus élevé, mais les supporteurs qui ont déjà souhaité s'abonner préféreraient certainement une solution qui laisse les mains libres à Alex Ferguson, l'emblématique entraîneur du club. (Traduction de Christine Lahuec.) Pour plus de commentaires, connectez-vous sur . Una Galani
Manchester United est pris dans un redoutable guêpier financier
05/01/2010
Le club de football de Manchester United fournit des efforts surhumains pour éviter de recevoir un carton rouge sur le plan financier.
https://www.lemonde.fr/sport/article/2010/01/05/manchester-united-est-pris-dans-un-redoutable-guepier-financier_1287668_3242.html
sport
L'homme d'affaires belge Albert Frère devra-t-il "rendre des comptes" dans l'affaire Quick, comme le titre depuis plusieurs jours la presse belge ? Le substitut du procureur du roi, à Charleroi, Christian de Valkeneer, a confirmé au Monde s'être joint, mi-décembre, à une plainte contre X pour "faux et usage de faux" déposée le 22 juillet 2009 par un homme d'affaires français, Jean-Marie Kuhn, en conflit depuis des années avec le milliardaire belge. A la plainte initiale, M. de Valkeneer a ajouté les griefs de "faux bilan et infraction des sociétés". L'affaire concerne la vente, en octobre 2006, de la chaîne de restauration rapide Quick, contrôlée majoritairement par GIB, une société en partie détenue par le groupe Albert Frère, à une filiale de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), la CDC Capital Investissement (CDCCI). "Il y a dans ce dossier des valorisations qui posent questions. Vérifions !", explique M. de Valkeneer. Pour M. Kuhn, qui a été débouté des plaintes déposées en France entre 2007 et 2008, la suite donnée par la justice belge à son combat est une aubaine. Toutefois, précise le procureur, les réquisitions du parquet ne préjugent en rien de la suite du dossier. "On applique la procédure. Cette affaire peut tout à fait se terminer par un non-lieu à l'issue de l'instruction", indique-t-il. Selon M. Kuhn, le prix de vente de Quick en 2006, de 800 millions d'euros aurait été artificiellement gonflé. Deux ans plus tôt, le patron de la chaîne, Jean-Paul Brayer, interrogé par l'Agence France-Presse, dont les propos ont été relayés dans Les Echos le 6 août 2004, mentionnait, rappelle M. Kuhn, une valorisation boursière de Quick de l'ordre de 300 millions d'euros. En outre, l'offre publique d'achat (OPA) amicale lancée le 25 octobre 2006 par la filiale de la CDC sur la chaîne de hamburgers offrait un bonus de 23 % par rapport au cours de Bourse de Quick. Une prime jugée, à l'époque, très généreuse par la communauté financière. Pour le plaignant, le prix de cette OPA est "incompréhensible". Et, selon M. Kuhn, la coquette plus value empochée alors par M. Frère, serait venue à point pour lui permettre de se renforcer dans le capital du groupe Suez afin de soutenir, quelques mois plus tard, la fusion du groupe d'énergie et d'environnement avec Gaz de France, souhaitée par certains membres du gouvernement français. M. Kuhn va ainsi jusqu'à évoquer, dans sa plainte déposée en Belgique, "un pacte de corruption impliquant les autorités françaises et apparemment, des sociétés et ou des personnes physiques du groupe Albert Frère". Du côté du groupe Albert Frère et de la CDC, on se refuse à tout commentaire. Mais un proche du dossier qualifie cette affaire de "grand n'importe quoi !", un autre juge cette situation "ubuesque". Selon ces sources, le prix payé par la filiale de la CDC obéissait aux règles du droit boursier. Il valorisait le groupe à sa valeur de l'époque et intégrait, au-delà de sa capitalisation boursière, la prise en compte du patrimoine immobilier de Quick. "Quand on est coté en Bourse, on ne peut pas faire n'importe quoi !", assure aujourd'hui M. Brayer, ex-président du directoire et désormais vice-président du conseil de surveillance de Quick. La valorisation de 300 millions d'euros qu'il évoquait en 2004 était selon lui, "prudente". "Et si j'avais trouvé la prime payée trop colossale deux ans plus tard, je n'aurais pas investi moi-même dans cette opération", dit-il. Le dirigeant, avec 25 personnes de son équipe, affirme en effet avoir acheté à titre personnel 6 % de Quick aux côtés de la CDCCI. M. Kuhn, qui s'estime lésé dans une précédente transaction menée dans les années 1990 avec le groupe Albert Frère, veut obtenir réparation indirecte. Petit actionnaire de Suez, de GBL et de CNP, deux sociétés du groupe Frère, il entend aussi voir réparé un "préjudice moral". Claire Gatinois
La justice belge s'intéresse à la vente de Quick par le milliardaire Albert Frère
05/01/2010
Elle s'interroge sur la cession de la chaîne, en 2006, à la Caisse des dépôts et consignations.
https://www.lemonde.fr/economie/article/2010/01/05/la-justice-belge-s-interesse-a-la-vente-de-quick-par-le-milliardaire-albert-frere_1287667_3234.html
economie
Les entreprises chinoises ont continué d'acheter des sociétés étrangères à un rythme soutenu en 2009. Quelques grosses opérations - dans le secteur pétrolier en particulier, avec, entre autres, l'offre du pétrolier Sinopec sur le suisse Addax Petroleum - ont maintenu le volume global d'acquisitions à 46 milliards de dollars (32,1 milliards d'euros), soit à peu près autant qu'en 2008 (50 milliards de dollars), mais beaucoup plus que les années précédentes, selon l'étude sur les fusions-acquisitions en 2009 publiée lundi 4 janvier par le cabinet Dealogic. Leur montant ne s'était en effet élevé qu'à 9,6 milliards de dollars en 2006 et à 25,4 milliards en 2007. L'Australie est le pays dont les entreprises ont été le plus convoitées par les sociétés chinoises, en 2009, avec 58 opérations réalisées, pour un montant global de 10,7 milliards de dollars. Il s'agit en particulier de sociétés minières. Au point que le gouvernement australien commence à s'inquiéter de l'appétit de la Chine pour ses matières premières (Le Monde du 23 décembre 2009). La Suisse a été le second pays visé, avec seulement deux opérations, mais pour un montant de près de 9 milliards de dollars. Cette performance chinoise a pu être réalisée malgré le blocage de plusieurs acquisitions, pour des raisons de sécurité ou de patriotisme économique, par les pouvoirs publics des sociétés cibles. Les Etats-Unis se sont ainsi opposés, le 22 décembre 2009, au rachat de la société américaine de mines d'or Firstgold par le groupe public minier chinois Northwest Non-Ferrous International Investment. Canberra a, de son côté, bloqué, en juin 2009, le doublement de la participation du géant de l'aluminium chinois Chinalco dans le groupe minier australien Rio Tinto. Pendant que des sociétés chinoises faisaient leurs emplettes, d'autres étaient au contraire la cible d'acquéreurs, au point que la Chine a aussi été, symétriquement, le terrain du plus grand nombre d'opérations de fusions-acquisitions, selon Dealogic. Globalement, les entreprises du monde entier ont, en revanche, fortement réduit les montants consacrés aux achats de sociétés en 2009, de 32 % par rapport à 2008 et de 53 % par rapport à 2007, selon Thomson Reuters. C'est en Europe que les opérations ont le plus fortement ralenti, de 54 %, contre une baisse de 24 % aux Etats-Unis. Certes, quelques opérations de fusions-acquisitions transfrontalières d'envergure ont eu lieu en Europe ou aux Etats-Unis en 2009. L'une des dernières en date étant l'acquisition de l'américain Chattem par le laboratoire Sanofi-Aventis, annoncée le 21 décembre 2009. Suivant de peu l'offre d'acquisition de l'assureur Axa Asia Pacific par la Banque nationale d'Australie (NAB), annoncée le 17 décembre 2009. Finance, énergie et santé Les secteurs dans lesquels les concentrations ont été les plus importantes sont la finance, suivi, de l'énergie et de la santé, selon Dealogic. Les fusions-acquisitions vont-elles repartir à la hausse en 2010 ? Les taux d'intérêt bas et les niveaux de valorisations jugés intéressants par les spécialistes pourraient le laisser croire, bien que ces valorisations, faibles en début d'année 2009, aient recommencé à augmenter durant les trois derniers trimestres, selon Dealogic. Les entreprises chinoises continueront d'en profiter, d'autant que ce pays dispose d'importantes réserves de devises. Les dirigeants occidentaux, préoccupés par la réduction de leurs coûts et réticents à investir, seront sans doute plus prudents. Une grande entreprise européenne sur cinq serait néanmoins prête à faire une acquisition importante, selon une enquête conjointe, publiée en décembre 2009, du cabinet de conseil Boston Consulting Group et de la banque UBS, auprès de 166 dirigeants de grandes sociétés cotées. Symétriquement, une entreprise interrogée sur trois aurait l'intention de céder une partie de ses activités pour se recentrer ou se restructurer. Ce qui provoquerait une augmentation des opérations de fusions-acquisitions de 20 % en 2010, par rapport à 2009, prédisent les auteurs de l'étude. De fait, les opérations ont repris en novembre 2009 à un volume qui n'avait pas été observé depuis juillet 2008, précise Dealogic. Annie Kahn
Les entreprises chinoises poursuivent leurs rachats à l'étranger
05/01/2010
La Chine a été épargnée, en 2009, par la chute du volume mondial des fusions-acquisitions, malgré les blocages, par certains pays, de sociétés cibles.
https://www.lemonde.fr/economie/article/2010/01/05/les-entreprises-chinoises-poursuivent-leurs-rachats-a-l-etranger_1287666_3234.html
economie
Prime à la casse, bonus écologique, mais aussi multiplication des offres promotionnelles... Grâce à ce prodigieux cocktail, le marché automobile français a été sauvé en 2009. Au total, les immatriculations de voitures neuves particulières ont atteint 2,27 millions en 2009 (+ 10,7 % par rapport à 2008), selon les chiffres publiés, lundi 4 janvier, par le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA). Un niveau jamais atteint depuis 1990. Le marché avait pourtant mal terminé l'année 2008, mais aussi très mal débuté 2009. Il avait fallu attendre le mois de mai pour qu'il enchaîne huit mois de hausse sans discontinuer, bénéficiant des effets de la mise en place de la prime à la casse et du bonus écologique début 2009. Anticipant la fin de ces dispositifs, les ménages se sont rués chez les concessionnaires : novembre et décembre ont chacun enregistré des hausses de plus de 48 %. Grands gagnants : les trois constructeurs français, qui proposent dans leurs gammes des petits véhicules éligibles au bonus écologique. Ils ont progressé plus que le marché, avec une hausse de 13 % (plus de 1,2 million de véhicules). Renault (avec Dacia) a vu ses ventes augmenter de près de 15 %, Peugeot de près de 10 % et Citroën de 17,4 %. Les constructeurs français ont aussi profité des derniers lancements. Sept modèles français se retrouvent dans le "top 10". La Twingo 2, dont les débuts avaient été médiocres, se classe à la quatrième place des meilleures ventes, derrière les 206-207 de Peugeot, la Mégane et la Clio. Dacia, avec la Sandero (38 000 ventes), a connu l'une des réussites commerciales de 2009. Quasi inexistante il y a encore quelques mois, la filiale détient désormais 2,5 % du marché français. Les constructeurs allemands BMW et Mercedes, positionnés sur le haut de gamme, mais aussi Toyota ont terminé l'année en baisse. Reste à savoir si les ménages continueront à acheter des voitures en 2010, tandis que le gouvernement a revu à la baisse la prime à la casse et durci le système du bonus-malus. Le premier semestre devrait se maintenir, car ces systèmes incitatifs restent inchangés pour tous les véhicules commandés jusqu'au 31 décembre 2009. Jusqu'en mars-avril, les niveaux d'immatriculation devraient être encore bons, en raison des délais de livraison. Bataille commerciale Les constructeurs vont sans doute se livrer à une bataille commerciale en multipliant les offres promotionnelles. Dès lundi, Renault a annoncé qu'il allait compenser la prime à la casse en rajoutant 300 euros jusqu'à fin février. Depuis le 15 décembre 2009, Peugeot la double. Une politique risquée : si elle se poursuivait, elle pourrait avoir un impact non négligeable sur la rentabilité des constructeurs. La deuxième partie de l'année devrait en revanche être beaucoup moins bonne. Le marché devrait subir le contrecoup de l'accélération de la fin de 2009. Une baisse de 10 % est déjà anticipée en 2010. La société d'études BIPE prévoit une autre baisse de 10 % en 2011, à moins de 1,9 million d'unités. La fin de ces programmes d'incitations à l'achat aura des conséquences ailleurs aussi. En Allemagne, par exemple, où les ventes devraient atteindre, en 2009, 3,8 millions d'unités, contre 3,1 millions en 2008, les experts attendent une année "très rude", avec des ventes comprises entre 2,75 millions et 3 millions. Ces dispositifs fiscaux n'ont toutefois pas profité à la production de voitures en France. La Mégane, l'un des modèles les plus vendus, est produite à Palencia en Espagne, les Clio III proviennent en majorité de Novo Mesto en Slovénie, tout comme la Twingo. Quant à la 207 de Peugeot, elle est fabriquée en partie à Madrid et à Trnava, en Slovaquie. Sur les neuf premiers mois de 2009, les usines françaises de Renault et PSA ont vu leurs volumes reculer de 28 %. En Allemagne, ils n'ont fléchi que de 14 %. Nathalie Brafman
La prime à la casse a dopé l'automobile en 2009, mais sa fin prochaine entraînera une chute du marché en 2010
05/01/2010
Les immatriculations ont atteint 2,27 millions d'unités, le meilleur chiffre depuis 1990.
https://www.lemonde.fr/economie/article/2010/01/05/la-prime-a-la-casse-a-dope-l-automobile-en-2009-mais-sa-fin-prochaine-entrainera-une-chute-du-marche-en-2010_1287660_3234.html
economie
L'ambassade de France au Yémen a annoncé, lundi 4 janvier, la fermeture de ses locaux en raison des risques terroristes, mais Total, lui, continue de produire. Le groupe pétrolier, qui pilote un projet gazier de plus de 3 milliards d'euros, ne souhaite pas s'exprimer sur la sécurité de ses installations, ni sur celle des 5 000 personnes, en majorité yéménites, travaillant pour lui à Marib, au centre du pays, et à l'usine de liquéfaction de Balhaf, sur la côte sud du pays, deux sites inaugurés en novembre 2009. Aujourd'hui, les menaces pesant sur les expatriés du groupe - les familles ont été rapatriées depuis longtemps - sont de trois ordres : la rébellion de communauté chiite zaïdite contre le pouvoir central, les enlèvements crapuleux menés par des tribus locales, et l'activité des cellules terroristes locales liées à Al-Qaida. Aucun de ces dangers n'est à minimiser. En 2002, le pétrolier français Limburg a été attaqué et gravement endommagé par un kamikaze pilotant une vedette bourrée d'explosifs. Pour parer à ces dangers, les grandes entreprises ont des procédures clairement établies. Certaines, comme le groupe d'ingénierie Technip, gèrent les risques en direct à l'aide d'un personnel de sécurité intégré. D'autres, comme Total, font appel à des sociétés privées spécialisées dans la gestion des risques. Celles-ci souvent formées d'anciens militaires, ou spécialistes de la lutte antiterroriste, mettent à leur disposition des "security managers" qui auditent en permanence leurs installations sur les bases vie et les lieux de travail. "On préconise la présence d'une chambre blindée dans chaque appartement contre le risque d'une roquette ou d'une incursion, des barreaux aux fenêtres, des voitures de patrouille à l'intérieur du"compound", l'observation de l'environnement physique", explique Louis Caprioli, directeur de la sécurité à l'international de GEOS, la plus importante société française de management des risques. Les outils de communication ne dépendent pas du réseau local et un service de veille Internet sur les sites d'information yéménites permet, aussi, de voir venir certains dangers. Retombées économiques Bertrand Monnet, titulaire de la chaire de management des risques criminels à l'Edhec, souligne l'importance du rôle de ces "security managers". Ils "sont aussi en charge de la liaison avec les autorités locales. Tous les grands projets d'hydrocarbures bénéficient de la protection militaire et policière du pays". M. Monnet insiste toutefois sur un axe de protection essentiel : la nécessité d'organiser des retombées économiques positives sur la population environnante. Total indique ainsi avoir "créé plusieurs milliers d'emplois pour la population locale " et précise que son objectif est de faire en sorte que 90 % des salariés de sa filiale du Yémen soient des Yéménites. Tous les professionnels de la sécurité insistent sur le caractère impératif des liens économiques et sociaux (écoles, dispensaires...) avec les tribus locales. "Si la population trouve son intérêt à ce que l'exploration-production se poursuive, elle informera la compagnie sur l'irruption d'un risque éventuel ", indique M. Monnet. Total ne le dit pas, mais un plan d'exfiltration est prêt à fonctionner. Même si, en cas d'évacuation par la mer, les pirates qui opèrent depuis la Somalie ajoutent un nouveau risque. Yves Mamou
Malgré les risques, Total continue à produire au Yémen
05/01/2010
Le groupe a mis en service, en novembre 2009, un projet gazier de 3,1 milliards d'euros.
https://www.lemonde.fr/economie/article/2010/01/05/malgre-les-risques-total-continue-a-produire-au-yemen_1287659_3234.html
economie
La tardive vague de froid arrive à point nommé pour les adeptes des soldes d'hiver qui démarrent mercredi 6 janvier, à 8 heures du matin, pour cinq semaines. La ruée est d'autant plus attendue dans les boutiques que les ventes de vêtements ont été catastrophiques en 2009. La chute a été de 9 % au troisième trimestre et pourrait atteindre 4 % sur l'ensemble de l'année, selon l'Institut français de la mode (IFM). Un millésime d'autant plus mauvais qu'il se compare à des niveaux bas : la baisse avait atteint 3 % en 2008 par rapport à 2007. Avec les soldes - seules périodes pendant lesquelles les commerçants peuvent vendre à perte - les prix devraient baisser de 40 %, voire 50 %, dès les premiers jours, selon Charles Melcer, président de la Fédération nationale de l'habillement. "Il y a beaucoup de stock et les magasins doivent faire de la place pour recevoir la collection printemps-été d'ici une huitaine de jours", explique-t-il, en prévoyant des réductions plus importantes dans la mode féminine que dans la mode masculine - plus intemporelle. "Il y a beaucoup plus de stock que d'habitude", renchérit François-Marie Grau, délégué général adjoint de l'Union française des industries de l'habillement. Seules les enseignes comme Gap, Zara, H & M, Etam... auraient "été très prudentes dans leurs achats avec la crise pour éviter les sur-stocks", comme l'affirme Jean-Marc Genis, président de la Fédération des enseignes de l'habillement. Le peu d'engouement pour la mode s'explique par des facteurs exogènes comme la météo - l'été indien a retardé les achats de manteaux - ou comme la prime à la casse pour les automobiles, qui a dopé les dépenses dans ce secteur au détriment notamment de l'habillement. Cette année, hormis la Lorraine et la Guadeloupe, qui ont ouvert les soldes dès le 2 janvier, presque tout le territoire démarre à la même date. L'essentiel des ventes s'effectue traditionnellement lors des deux premières semaines des soldes. Les grands magasins parisiens promettaient mercredi du café, du thé et des petits gâteaux aux clients les plus matinaux. De façon quasiment unanime, tous les professionnels de la mode ronchonnent contre les soldes flottants mis en place depuis un an. Ils permettent aux commerçants de choisir deux semaines supplémentaires de soldes dans l'année. "C'est un facteur de confusion pour le client", selon M. Genis. "Une catastrophe, puisqu'on ne peut pas vendre à perte à jet continu, sans quoi le consommateur a l'impression que le prix affiché n'est jamais le bon", ajoute M. Melcer. Entre les soldes d'hiver, d'été, les soldes flottants, les promotions, les déstockages et les liquidations, "si un consommateur réussit à acheter un produit cher, il est le couillon de l'histoire", reprend-il. Pour Gildas Minvielle, responsable de l'Observatoire économique de l'IFM, "la tendance à n'acheter que des vêtements en solde ou en promotion contribue à diminuer le prix moyen des produits achetés, favorise les approvisionnements en Chine ou au Bangladesh, au détriment des producteurs européens ou du bassin méditerranéen, qui travaillent avec les textiles de l'Union européenne". Une remise à plat de ce système des soldes flottants doit être engagée fin janvier, avec les pouvoirs publics. D'ici là, les soldes devraient battre leur plein. Non seulement dans les boutiques, mais aussi sur Internet. Douze millions de Français envisagent de faire les soldes d'hiver sur Internet, selon la Fevad (Fédération du e-commerce et de la vente à distance). Rien que dans les chaussures, Spartoo.com, très optimiste, vise 50 000 paires vendues le premier jour des soldes. Son concurrent, Sarenza.com, le leader français, table sur plus de 20 000 paires. Sven Lung, PDG de BrandAlley, numéro deux de la vente privée de vêtements dans l'Hexagone, attend, lui, 1 million de visiteurs le premier jour des soldes et 1 million d'euros de chiffre d'affaires avec quelque 25 000 colis expédiés. Calés sur la météo, les internautes recherchaient d'abord des doudounes, puis des manteaux sur ce site, lundi. Des repérages d'avant soldes, dont la durée était deux fois supérieure aux consultations habituelles (quatorze minutes contre sept). Ce site profite aussi de l'ouverture des soldes d'hiver pour créer du buzz en offrant "mille et une nuits" dans un hôtel 4 étoiles à Djerba (Tunisie) à l'occasion du lancement de son nouveau site dédié aux voyages. Nicole Vulser
Les soldes s'ouvrent après une forte baisse des ventes de vêtements
05/01/2010
Même si certaines enseignes ont été prudentes avec la crise, les stocks restent élevés. Près de 12 millions de Français tenteront de profiter de cette période de promotion sur Internet.
https://www.lemonde.fr/economie/article/2010/01/05/les-soldes-s-ouvrent-apres-une-forte-baisse-des-ventes-de-vetements_1287658_3234.html
economie
Plus de peur que de mal pour les notaires, les agents immobiliers et les promoteurs. L'année 2009 se termine mieux que prévu : 557 000 ventes de logements anciens ont été conclues au 30 septembre, selon les estimations du Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD), structure liée au ministère de l'écologie. C'est loin du record de 2006 (831 000 ventes), mais la barre symbolique des 500 000 transactions est franchie, déjouant les pronostics pessimistes, en particulier celui des notaires. "Il est difficile de dire quand nous retrouverons le rythme de 800 000 transactions par an", pronostique Jacques Friggit, économiste au CGEDD. Le second semestre de 2009 a sauvé le premier, grâce à une sensible remontée d'activité. "Nous enregistrons une progression par rapport à 2008 du nombre de compromis de vente signés en 2009, de 13 % en Ile-de-France, de 15 % à Paris, de 18 % en Aquitaine, de 16 % à Lyon et de 10,5 % sur l'ensemble du territoire. Et deux tiers ont été acquis au cours des derniers mois de l'année", confirme Laurent Vimont, président du réseau d'agences Century 21. L'organisme de caution financière Créditlogement constate qu'il aura émis pour 55 milliards d'euros d'offres de prêts en 2009, contre 44 milliards d'euros en 2008. "Nos clients ont des revenus moins importants et s'endettent plus, avec un taux d'effort qui progresse de 3 %", souligne Catherine Lanvario, directrice de la communication de Créditlogement. UNE REPRISE EN DENTS DE SCIE Le regain d'activité a stoppé le mouvement de baisse des prix. Les experts tablaient sur un recul de 10 % et il se limite, selon Century 21, à 6,3 % en moyenne, un peu plus pour les maisons que pour les appartements. Avec la baisse, amorcée en 2008, de 1,6 %, les logements ne se seront dépréciés au total que d'un petit 8 %, au 31 décembre 2009. "C'est dans les villes et les régions où les prix ont baissé le plus vite et fort que le rebond est le plus net", analyse M. Vimont. En Poitou-Charentes, ils avaient chuté de 24 %, au premier semestre ; ils ont rebondi de 12,7 % au second, permettant de terminer 2009 sur une baisse contenue, à 14,4 %. Au cours des mêmes périodes, dans les Hauts-de-Seine, les prix ont perdu 10,3 % avant de reprendre 6 %, limitant la casse à 5 % sur l'année. A Paris, le recul est timide, avec une baisse, en 2009, de 5,35 %, après un rebond de 4,1 % au second semestre. Lyon termine l'année sur une baisse de 7,44 %, Marseille, de 11 %. Dans la région Centre, où les Anglais avaient, en surpayant les biens, contribué à faire grimper les prix, leur chute n'est, aujourd'hui, pas terminée. "C'est une reprise en dents de scie. Dès que les prix remontent, les acheteurs se découragent, en dépit des conditions favorables du crédit", commente M. Vimont, qui exhorte le gouvernement à ne surtout prendre aucune mesure qui pourrait alimenter la hausse. Le site Internet SeLoger, qui observe les prix de vente, relève que les vendeurs profitent de ce frémissement du marché pour revoir leurs prétentions à la hausse. Cela contribue aussi au blocage. Le marché de l'ancien est en quasi-pénurie : les agences Century 21, par exemple, partagent, aujourd'hui, 60 000 mandats, contre 92 000, il y a un an. Mais la déception vient du neuf et de la construction. Les promoteurs ont déstocké leurs programmes en cours, grâce aux mesures de soutien - doublement du prêt à taux zéro ou, pour les investisseurs, avantage "Scellier" (il permet à l'acheteur de réduire son impôt si celui-ci s'engage à louer son bien). Le rapporteur de la loi de finances, le député (UMP) Gilles Carrez, juge que ce dispositif aura, en 2009, suscité la vente de 51 000 logements sur plans, pour un coût à la charge de l'Etat de 60 000 à 145 000 euros par unité, d'ici 2025, soit 3,6 milliards d'euros. Pourtant, la construction ne repart pas et le nombre de mises en chantier devrait, selon le ministère de l'écologie, rester, en 2009, inférieur à 300 000 (- 16,6 % par rapport à 2008 et - 28 % par rapport à 2007) ; celui des permis de construire, un indicateur plus avancé, est aussi à la traîne (- 21,5 % par rapport à 2008). Isabelle Rey-Lefebvre
Immobilier : le regain d'activité au deuxième semestre 2009 a limité la baisse des prix
05/01/2010
La barre des 500 000 ventes de logements anciens a finalement été franchie. Leur valeur n'aura finalement chuté que d'à peine 8 %.
https://www.lemonde.fr/economie/article/2010/01/05/immobilier-le-regain-d-activite-au-deuxieme-semestre-2009-a-limite-la-baisse-des-prix_1287657_3234.html
economie
828 mètres, telle est la hauteur annoncée (antenne comprise) de Burj Dubai, le 4 janvier lors de l'inauguration de cette tour à tout le moins inhabituelle, puisqu'elle dépasse de 300 bons mètres Taipei 101, sa petite soeur de Taïwan (508 mètres). Que Burj Dubai relève de l'architecture de combat, de la gonflette urbaine, qu'elle n'appartienne pas (ou pas encore) au monde ordinaire des villes, ne fait guère de doute. Sans même parler d'esthétique, son dessin même est difficile à analyser dans un contexte, qui, crise oblige, est loin de correspondre aux prospectus vantant les mérites de la nouvelle capitale. On doit le projet original à Adrian Smith, un des patrons du groupe Skidmore, Owings and Merrill (SOM) puissante firme née à Chicago en 1936 et qui, depuis, s'est internationalisée au point qu'on peut lui attribuer nombre des records d'architecture "sportive" dans le monde. Adrian Smith, qui est également le principal concepteur de l'élégante tour Jin Mao à Shanghaï, a quitté la société en 2006. SOM aimait à évoquer un projet de 1956 de l'architecte Frank Lloyd Wright, la tour d'un mile (1 609 mètres), resté dans les cartons. Son profil de fuseau élancé rappelle celui de Burj Dubai, mais, pour Adrian Smith, le lys araignée, espèce originaire du Mexique et bien adaptée au climat de Dubaï, restait la source d'inspiration. Il y voit le plan en trident de la base de l'édifice et la façon qu'il a de se vriller sur lui-même. Les constructeurs sont la filiale travaux et investissements du groupe sud-coréen Samsung, le groupe belge Besix et le saoudien Arabtec. L'ingénieur principal en est William Baker, resté pour sa part partenaire chez SOM. Tant et si bien que la firme américaine est restée légalement l'architecte et l'ingénieur contractant du projet. Main-d'oeuvre bon marché La prouesse technique reste l'éventuel "mystère" de la tour. Comment, en quelques années, un immeuble de logements et de bureaux (à quoi s'ajoute un luxueux hôtel Armani) a-t-il pu dépasser les tours de télévision, structures simples qui pouvaient atteindre les 600 mètres ? En fait, tout intervient : le vent (à Chicago, la Sears Tower n'a pu dépasser les 442 mètres) ; les tremblements de terre (Taipei 101 est lestée d'un système complexe censé parer aux risques sismiques) ; la possibilité de typhons - c'est un des risques pour les gratte-ciel de Malaisie ou de Shanghaï comme les Petronas Tower (452 mètres) ou World Financial Center (492 mètres) ; la relative constance de la météo ; la "souplesse" de l'édifice. Aussi, la composition ou la stabilité du sol. A Dubaï, le sable a rendu nécessaire la mise en place de dizaines de piliers d'acier profonds de 150 mètres, sur lesquels ont été installées les structures de la tour, capables de passer des 560 mètres prévus à l'origine à plus de 800 mètres de haut, sans problèmes majeurs pour l'ingénieur Baker. Pas de problème non plus pour le coût de la main-d'oeuvre. Les ouvriers touchaient de 2,85 à 5,5 euros par jour. Un record parmi d'autres. Frédéric Edelmann
Véritable prouesse technique, l'édifice repose sur du sable et des piliers d'acier
05/01/2010
Que Burj Dubai relève de l'architecture de combat, de la gonflette urbaine, qu'elle n'appartienne pas (ou pas encore) au monde ordinaire des villes, ne fait guère de doute.
https://www.lemonde.fr/economie/article/2010/01/05/veritable-prouesse-technique-l-edifice-repose-sur-du-sable-et-des-piliers-d-acier_1287656_3234.html
economie
"Burj Dubai, avec ses 828 mètres, va rester longtemps, le plus haut bâtiment du monde ; au moins jusqu'en 2020", prédit Georges Binder, spécialiste des tours dont il tient à jour une banque de données. Avec son coût de 1,5 milliard de dollars, (1 milliard d'euros), ses 1 000 suites luxueuses, ses bureaux, ses piscines, ses centres de fitness, sa bibliothèque, son club de cigares, son restaurant au 124e étage avec vue panoramique, est-ce la dernière folie immobilière de Dubai ? Elle aura, en tout cas, contribué à forger une image de modernité et de puissance, ce qui était un des buts recherchés. Mais aussi de mégalomanie. Son inauguration, le 4 janvier, intervient quelques semaines après l'annonce de la quasi-faillite de l'émirat. Le contexte de récession a déjà emporté nombre de projets de tours exubérantes, dont sa voisine à Dubaï, la tour Nakheel, qui devait atteindre un kilomètre de haut ! Aux Etats-Unis, la Chicago Spire, tour de 609 mètres conçue par Santiago Calatrava pour la métropole de l'Illinois, a vu son chantier interrompu au stade des fondations. Un autre projet du même architecte, à New York, la "80 South Street", avec ses cubes suspendus, chacun son jardin, a été stoppé en 2008. Tout comme celui des architectes suisses Herzog et de Meuron, au 56 Leonard Street, à New York encore, où se superposaient, dans un équilibre savant, 145 appartements luxueux. A Moscow City, le quartier futuriste de Moscou, les deux tours du promoteur Mirax, en cours de construction, ont été rabotées à 63 étages, au lieu de 92. Abandonnée la Russia Tower de Norman Foster qui devait, dans le même quartier, culminer à plus de 600 mètres, et devenir la plus haute d'Europe. COURSE À LA HAUTEUR FREINÉE Mais les projets compromis par le mauvais temps économique peuvent renaître aux beaux jours. La course à la hauteur n'est que freinée. M. Binder recense, en 2009, 877 tours en projet à travers le monde, dont 60 en attente, soit autant qu'en 2008. La plupart se situent désormais au Moyen-Orient (23 %) et en Asie (54 %). La Chine, Hongkong ou la Corée du Sud ont toujours été une terre fertile pour ce type de bâtiments. A Séoul la tour Lotte de 555 mètres est en cours de chantier. Les projets européens restent, en regard, bien timorés. Avis aux visiteurs qui se rendront à Londres à l'été 2012 pour les Jeux olympiques : leur parcours devra les mener vers "The Shard". En forme de flèche, la plus haute tour d'Europe, actuellement en construction au bord de la Tamise dans le quartier de London Bridge, doit mesurer 310 mètres. Signé de l'architecte italien Renzo Piano, cet édifice éclipsera deux autres gratte-ciel en cour de construction, The Pinnacle (288 mètres) et 122 Leadenhall (224,5 mètres), réalisé par Richard Rogers. Dans la City, six tours doivent être achevées entre 2010 et 2012. A Canary Wharf, le quartier rival des docks, quatre bâtiments seront inaugurés en 2011. S'ajoutent les 35 ouvrages dépassant 100 mètres proposés à ce jour qui attendent le feu vert des autorités. Le Skyline de la capitale britannique sera méconnaissable. Car malgré la récession, les tours sortent de terre comme des champignons après la pluie. La faiblesse de la livre sterling et les taux d'intérêt bas attirent les investisseurs étrangers, en particulier du Moyen-Orient et d'Asie. Par ailleurs, l'obtention des permis de construire a été facilitée en restreignant les possibilités de recours des riverains. A La Défense, l'ambitieux plan de renouveau du quartier d'affaires, qui comptait pas moins d'une quinzaine de projets, est mis à mal et reporté à des jours meilleurs. La tour Signal, de Jean Nouvel, dont Patrick Devedjian, alors président de l'Etablissement public de La Défense (Epad), avait, à Cannes, en mars 2007, dévoilé la maquette, a subrepticement disparu des plaquettes figurant l'avenir de ce quartier. Les deux tours d'Unibail-Rodamco, Majunga et Phare, jouent, elles, les arlésiennes. Chaque projet abandonné prive l'Epad d'une recette de 50 à 80 millions d'euros ; une dizaine devraient, en revanche, recevoir leur permis de construire au premier trimestre de cette année, comme les tours Ava, Carpe Diem ou Generali, mais avec des charges foncières revues à la baisse : 1 500 euros par mètre carré construit, au lieu de 2 200 euros, en 2007, avec des clauses de retour à meilleure fortune. Marc Roche , Isabelle Rey-Lefebvre et Isabelle Rey-Lefebvre et Marc Roche (à Londres)
La crise fait vaciller les projets de tours géantes
05/01/2010
Au moment où est inaugurée Burj Dubai, le plus haut gratte-ciel du monde, ailleurs, les chantiers s'arrêtent.
https://www.lemonde.fr/economie/article/2010/01/05/la-crise-fait-vaciller-les-projets-de-tours-geantes_1287653_3234.html
economie
Malgré les mauvaises nouvelles, l'annulation de la taxe carbone et la polémique naissante sur la gestion de la grippe A, François Fillon a demandé à son équipe de Matignon de "continuer (...) avec notre façon de faire". Le premier ministre n'entend pas changer de style, cette discrétion qui lui a finalement si bien réussi depuis sa nomination à Matignon. Jamais depuis le début du quinquennat, le chef du gouvernement ne s'est trouvé autant conforté. Ses relations avec Nicolas Sarkozy se sont normalisées, ses liens avec la majorité solidifiés. Pas un parlementaire qui ne loue ses qualités de rassembleur, son attention pour le Parlement. Pour entamer la nouvelle année, le chef du gouvernement devait retrouver, mardi 5 janvier, ses ministres et secrétaires d'Etat pour un petit déjeuner place Beauvau. Une tradition, avant de traverser la rue du Faubourg-Saint-Honoré pour rejoindre la table du premier conseil des ministres, où Nicolas Sarkozy doit recevoir les voeux du gouvernement. S'il avoue parfois à ses proches vouloir jouer les prolongations à Matignon, François Fillon n'a reçu aucune assurance sur la durée de son bail. Lors de ses voeux télévisés aux Français, le 31 décembre, Nicolas Sarkozy a affirmé qu'il conduirait les réformes "avec le premier ministre" sans citer de nom. Devant l'équipe de l'UMP, lundi 4 janvier, il a réservé ses félicitations à une petite poignée de ministres : Eric Woerth, Luc Chatel, Chantal Jouanno, Hervé Novelli, Benoist Apparu, Bruno Lemaire. A l'approche des élections régionales qui s'annoncent difficiles, l'équipe gouvernementale est affaiblie. Les ministres d'ouverture se sont banalisés. Ils étaient venus de la gauche pour faire la preuve que la majorité présidentielle n'est "pas un parti sectaire" comme l'a rappelé Nicolas Sarkozy devant les militants UMP d'Alsace le 8 décembre dernier. Ils ont perdu leur plus-value. Eric Besson, le ministre de l'immigration est enferré dans le débat sur l'identité nationale. L'ancien socialiste, qui a accepté d'intégrer en janvier 2009 la direction de l'UMP n'est d'ailleurs plus considéré comme un représentant de l'ouverture, mais comme un membre à part entière de la majorité. Il est à couteaux tirés avec son collègue Bernard Kouchner, le ministre des affaires étrangères, qui, malgré sa popularité, souffre du peu de marge de manoeuvre dont il dispose sur une diplomatie décidée à l'Elysée. Le ministre de la culture, Frédéric Mitterrand, la prise la plus symbolique en raison de son patronyme, ne se remet pas de la polémique sur son passé et son livre La Mauvaise Vie. Le neveu de François Mitterrand s'est replié rue de Valois, fuyant micro et caméras. Jean -Marie Bockel, le secrétaire d'Etat auprès de la ministre de la justice n'a jamais reçu de décret d'attribution. L'ancien socialiste doit se contenter de jouer les doublures de Michèle Alliot-Marie. Le seul représentant de l'ouverture épargné par les polémiques, n'est pas véritablement ministre : Martin Hirsch, le haut commissaire à la jeunesse et aux solidarités actives, a décroché un statut sur mesure pour ne pas se diluer dans le sarkozysme. Ses missions sur le Revenu de solidarité active (RSA) et le plan jeunesse achevées, l'ancien responsable d'Emmaüs laisse planer le doute sur son maintien au gouvernement. En privé, Martin Hirsch se dit peu à l'aise dans le débat sur l'identité nationale. Les difficultés n'affectent pas seulement les transfuges de la gauche. Roselyne Bachelot, l'amie fidèle de François Fillon, se trouve au coeur de la polémique sur la gestion de la grippe H1N1 et la campagne de vaccination. Jean-Louis Borloo, le ministre d'Etat à l'environnement, vient de subir deux camouflets, avec l'échec du sommet de Copenhague et l'annulation par le conseil constitutionnel de la taxe carbone. Matignon et l'Elysée ont peu apprécié son manque d'empressement à réagir à la décision des neuf sages Le ministre avait laissé sa secrétaire d'Etat, Chantal Jouanno, monter seule au créneau. Patrick Devedjian, le ministre de la relance, fragilisé par ses relations houleuses avec le fils du président Jean Sarkozy, est en CDD. Rama Yade, la secrétaire d'Etat aux sports, après plusieurs rappels à l'ordre du premier ministre, est désormais contrainte de jouer les bons élèves, y compris sur le débat sur l'identité nationale. Même le parti présidentiel censé effectuer le "service après vente" des réformes n'est pas au mieux. Les effectifs ont fondu : 250 000 adhérents officiellement, très loin des 370 000 affichés aux lendemains de l'élection présidentielle de 2007. Devant les dirigeants du mouvement, Nicolas Sarkozy a fait mine de ne pas s'en inquiéter. "Lorsque j'ai pris le parti, nous étions à 80 000" a-t-il rappelé. Le chef de l'Etat a cependant souhaité que l'UMP "soit un pôle de stabilité et un facteur d'unité, au service des Français". Un rappel à l'ordre aux voix discordantes qui se sont fait entendre ces derniers mois. Sophie Landrin
Les ministres sont à la peine pour la rentrée du gouvernement
05/01/2010
Taxe carbone censurée, polémiques sur la grippe H1N1, élections régionales... Les difficultés s'accumulent pour l'équipe de François Fillon.
https://www.lemonde.fr/politique/article/2010/01/05/les-ministres-sont-a-la-peine-pour-la-rentree-du-gouvernement_1287639_823448.html
politique
La garde à vue à la française constitue une exception en Europe. Une étude de législation comparée du Sénat dans six pays européens (Allemagne, Angleterre, Belgique, Danemark, Espagne et Italie), diffusée lundi 4 janvier, met en évidence l'isolement des pratiques françaises sur deux points importants : le champ de la garde à vue et la présence des avocats. Champ de la garde à vue. Dans la plupart des pays européens, le placement en garde à vue n'est possible que pour les infractions d'une certaine gravité. En Allemagne, elle est limitée aux infractions passibles d'au moins six mois de prison. En Espagne, il faut qu'un suspect soit passible d'une peine d'au moins cinq ans de prison. En France, la garde à vue est possible "pour les nécessités de l'enquête" pour toute personne à l'encontre de laquelle il existe "une ou plusieurs raisons plausibles de soupçonner qu'elle a commis ou tenté de commettre une infraction", sans seuil de peine. On en a dénombré 577 816 en 2008. Le projet de réforme de procédure pénale veut limiter les gardes à vue aux infractions passibles d'une peine d'emprisonnement. La chancellerie a abandonné l'idée proposée par le comité Léger de réflexion sur la procédure pénale de créer une retenue judiciaire de six heures, sans accès à un avocat. Mais le ministère étudie la possibilité d'avoir recours à une garde à vue plus courte de six à huit heures (avec les mêmes droits que le régime commun), notamment pour les délits routiers. Présence de l'avocat. Les avocats français ont engagé une véritable bataille pour demander une plus grande présence en garde à vue, en s'appuyant sur plusieurs décisions de la Cour européenne des droits de l'homme. Certains ont créé une association - Je ne parlerai qu'en présence de mon avocat - pour diffuser des modèles de recours afin de contester des gardes à vue. Le Sénat leur apporte de nouveaux arguments. A l'exception de la Belgique, les personnes placées en garde à vue bénéficient d'un avocat dès qu'elles sont privées de liberté. Les défenseurs assistent aux interrogatoires. En Allemagne, les policiers peuvent interroger les suspects sans avocat, mais l'interrogatoire doit être interrompu si le suspect demande à en consulter un. En France, les droits de l'avocat sont nettement plus réduits. Un gardé à vue peut s'entretenir trente minutes avec son avocat, mais celui-ci n'a pas connaissance du dossier. La réforme de la procédure pénale en chantier place Vendôme renforce faiblement ces droits. L'avocat pourra intervenir à la première et à la douzième heure de la garde à vue. Les droits n'augmenteront qu'en cas de prolongation de la garde à vue au-delà de 24 heures (ce qui concerne 100 593 gardes à vue). Dans ce cas, les avocats pourront assister aux interrogatoires de leurs clients et avoir accès aux procès-verbaux. Sur le Web : www.senat.fr ; www.abolir-gardeavue.fr. Alain Salles et Alain Salles
Le régime de la garde à vue à la française est une exception en Europe
05/01/2010
Le Sénat a effectué en janvier une étude comparée dans six pays européens.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/05/le-regime-de-la-garde-a-vue-a-la-francaise-est-une-exception-en-europe_1287637_3224.html
societe
Il y a des exceptions dont la France pourrait - et devrait - se dispenser. Il en est ainsi de la garde à vue. Selon une étude de législation comparée réalisée par le Sénat - elle porte sur six pays européens : Allemagne, Grande-Bretagne, Belgique, Danemark, Espagne, Italie -, la France se singularise par un régime de garde à vue qui ne se limite pas aux présomptions d'infractions graves et qui, pour ce qui est de la présence d'un avocat, est peu respectueux des droits des prévenus. Selon l'article 63 du code de procédure pénale, un officier de police judiciaire peut décider d'une privation de liberté dès lors qu'il a "une ou plusieurs raisons plausibles de soupçonner que (ces personnes aient) commis ou tenté de commettre une infraction". Dans les pays étudiés par le Sénat, il n'est possible de placer en garde à vue que des personnes soupçonnées d'une infraction d'une certaine gravité. En Allemagne, ce régime est réservé aux infractions passibles d'au moins six mois de prison. L'Espagne a placé la barre plus haut : le suspect doit être passible d'une peine de cinq ans d'emprisonnement. Rien de tel en France : jeunes des quartiers difficiles, médecins, infirmières, syndicalistes et militants associatifs, enseignants, étrangers en situation irrégulière, conducteurs contrôlés avec un taux d'alcoolémie trop élevé ou trafiquants de stupéfiants, simples citoyens ayant eu le malheur de déplaire à un fonctionnaire de police, tous sont à la même enseigne - susceptibles d'être mis en garde à vue, avec toutes les humiliations habituelles accompagnant cette situation. Et c'est ainsi qu'en 2008 pas moins de 577 816 personnes âgées de plus de 13 ans ont été en garde à vue - une hausse de près de 55 % en huit ans ! -, soit près de 1 % de la population. Du jamais-vu dans aucun pays européen. Triste record ! Le mauvais exemple vient d'en haut. Cette banalisation de la garde à vue est encouragée par une obsessionnelle politique du chiffre qui suscite le mécontentement des syndicats de police. Un projet de réforme de la procédure pénale envisage de limiter les gardes à vue aux infractions passibles d'une peine d'emprisonnement. Ce serait un mieux qui rapprocherait la France des autres pays européens. Encore faudrait-il que les droits de la défense soient enfin renforcés. Or, là encore, la réforme en cours est plus timide que ce qui se pratique dans tous les pays voisins - notamment en ce qui concerne le niveau de l'intervention possible d'un avocat lors de la garde à vue. C'est de bien mauvais augure.
Triste exception
05/01/2010
Selon une étude de législation comparée réalisée par le Sénat - elle porte sur six pays européens : Allemagne, Grande-Bretagne, Belgique, Danemark, Espagne, Italie -, la France se singularise par un régime de garde à vue qui ne se limite pas aux présomptions d'infractions graves et qui, pour ce qui est de la présence d'un avocat, est peu respectueux des droits des prévenus.
https://www.lemonde.fr/idees/article/2010/01/05/triste-exception_1287609_3232.html
idees
"En 2010, nous réformerons notre justice pour qu'elle protège davantage les libertés et qu'elle soit plus attentive aux victimes." Le voeu présidentiel adressé par Nicolas Sarkozy aux Français, le 31 décembre 2009, se heurte à plusieurs difficultés, que la ministre de la justice, Michèle Alliot-Marie, tente de résoudre en dévoilant peu à peu les grandes lignes de sa réforme de la procédure pénale, comme elle l'a fait, lundi 4 janvier, devant l'école de formation du barreau de Paris. En annonçant, il y a un an, la suppression du juge d'instruction, magistrat indépendant, pour confier l'ensemble des enquêtes à des procureurs soumis hiérarchiquement au ministère de la justice, M. Sarkozy a suscité de vives réactions dénonçant une volonté de mise au pas de juges qui ont parfois mis en cause des élus dans des affaires politico-financières. L'Elysée est conscient des difficultés de la réforme, notamment sur deux points cruciaux. "Il faut permettre à une victime de déposer plainte si le parquet classe sans suite un dossier", explique un proche de M. Sarkozy, qui ajoute : "Il y a un problème sur la nomination des procureurs. Si on y touche, c'est une réforme constitutionnelle." L'Elysée est peu enthousiaste à l'idée de réunir le Parlement en Congrès sur la réforme du statut du parquet, hypothèse écartée par le gouvernement lors de la révision constitutionnelle de 2008. La mission de Michèle Alliot-Marie est donc de mener à bien la réforme de la procédure pénale, sans toucher au statut du parquet. Sauf si la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) confirme son arrêt Medvedyev de juillet 2008, dans lequel elle estimait que le procureur français n'était pas une "autorité judiciaire" indépendante. La CEDH devrait rendre sa décision en mars. Mais l'Elysée est peu inquiet. Lundi 4 janvier, la garde des sceaux a de nouveau essayé de rassurer : "Aujourd'hui, beaucoup focalisent sur le juge d'instruction. Mais c'est tout le système qui doit être repensé, y compris les enquêtes du ministère public." La ministre souhaite encadrer les interventions du garde des sceaux, qui continuera comme aujourd'hui à donner aux procureurs des instructions de poursuites dans des dossiers individuels, mais ne peut leur demander de ne pas poursuivre une affaire. "Supposons qu'un ministre de la justice passe outre cette interdiction et qu'il demande au parquet de classer l'affaire. Dans cette hypothèse, le procureur sera tenu de désobéir à cet ordre manifestement illégal", a indiqué la garde des sceaux. Les cas où le ministre de la justice donnerait des ordres illégaux devraient être rares, mais "la disposition sera inscrite noir sur blanc dans le futur code de procédure pénale". La chancellerie travaille également sur des hypothèses dans lesquelles les membres du parquet pourraient exercer "un droit de retrait" s'ils estiment que les instructions de leurs supérieurs sont contraires aux intérêts de l'enquête. Le ministère envisage aussi de permettre à la chancellerie de présenter des observations sur des points de droits soulevés par une affaire, qui seraient versées au dossier. La ministre de la justice a précisé les moyens d'intervention des victimes dans l'enquête pénale. Elle veut compléter la constitution de partie civile, qui permet aux victimes d'avoir accès au dossier judiciaire, par la création d'une "partie citoyenne". Cette possibilité permettrait à de simples citoyens d'aller en justice dans le cas d'affaires impliquant des responsables de collectivités publiques telles les mairies, les collectivités locales ou des administrations. Les parties pourront par ailleurs contester un classement sans suite du parquet ou une décision de non-lieu. "Aucune affaire ne pourra donc être étouffée, à aucun stade de la procédure", assure la garde des sceaux. Si le procureur refuse des actes d'enquête demandés par les parties, le juge de l'enquête et des libertés (JEL), magistrat indépendant qui sera chargé de contrôler l'enquête, peut obliger le parquet à les effectuer. Ce juge sera nommé par décret. Il pourra suivre en priorité les dossiers dont il a déjà été saisi. Si le procureur "demeure peu coopératif et refuse de tirer les conséquences de la décision du juge", les parties pourront saisir la chambre de l'enquête et des libertés (qui remplacera l'actuelle chambre de l'instruction de la cour d'appel), laquelle pourra renvoyer l'affaire devant le JEL. "Le juge de l'enquête et des libertés prend alors la main. Il lui revient donc de mener lui-même les actes nécessaires à l'enquête", explique Mme Alliot-Marie. C'est le retour limité et encadré du juge d'instruction. Cette architecture complexe ne convainc pas les magistrats. "On recrée un juge d'instruction inefficace qui intervient dans un troisième temps de la procédure, explique le président de l'Union syndicale des magistrats (USM), Christophe Régnard. On met en place une usine à gaz pour essayer de trouver une solution à une mauvaise idée du président de la République." "Le procureur aura un devoir de désobéissance, mais s'il désobéit il sera muté d'office, ajoute Clarisse Taron, nouvelle présidente du Syndicat de la magistrature (SM). Il faut d'abord réformer le statut du parquet." Alain Salles et Alain Salles
Réforme de la justice : le casse-tête du gouvernement
05/01/2010
La réforme voulue par Nicolas Sarkozy se heurte à plusieurs difficultés, que la ministre de la justice tente de résoudre en dévoilant peu à peu les grandes lignes de son projet de loi sur la procédure pénale. La mission de Michèle Alliot-Marie est de mener à bien cette réforme, sans toucher au statut du parquet.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/05/reforme-de-la-justice-le-casse-tete-du-gouvernement_1287636_3224.html
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Avec une action en recul de 1,48 % à la mi-journée à la Bourse de Paris, le laboratoire Sanofi-Aventis a traversé un sérieux trou d'air, mardi 5 janvier, après que la France eut résilié une commande de 50 millions de doses de vaccins contre la grippe A, dont 11 millions fabriqués par Sanofi Pasteur. Un coup dur également pour le suisse Novartis et l'américain Glaxosmithkline (GSK), également gros fournisseurs de vaccins. La décision de rompre ces contrats a été annoncée lundi 4 janvier par Roselyne Bachelot, ministre de la santé, après qu'il eut été révélé que la très grande majorité des 94 millions de vaccins commandés à quatre laboratoires, pour un montant de 869 millions d'euros, seraient inutiles en France, le pic pandémique étant déjà dépassé. "Il s'agit de tirer les conséquences du changement intervenu fin novembre 2009 dans le schéma de vaccination des adultes recommandé par les autorités sanitaires internationales (passage de deux à une injection). Ces doses n'étant pas encore livrées, n'étaient donc pas payées", précise le ministère dans un communiqué. GSK devait livrer encore 32 millions de doses, Sanofi-Pasteur 11 millions et Novartis 7 millions. L'annulation de la transaction survient plusieurs semaines après que le gouvernement a appris que le nombre de vaccins commandés dépassent largement les besoins nationaux. "PAS DE RAISON QUE LES MUTUALISTES PAYENT ALORS QUE LES VACCINS NE SERONT PAS ACHETÉS" Le gouvernement français devra-t-il payer des pénalités pour cette résiliation ? Ni le ministère de la santé, ni GSK et Sanofi-Pasteur ne souhaitaient communiquer sur se point mardi. Néanmoins, Novartis a pour sa part souligné qu'il évaluerait "au cas par cas" les demandes des gouvernements souhaitant éventuellement résilier des commandes de vaccins contre la grippe H1N1, "dans le cadre des accords contractuels qui obligent les différentes parties" a précisé Eric Althoff, chargé des relations presse pour le laboratoire suisse.Novartis semble loin d'avoir accepté la décision unilatérale du gouvernement français. Parallèlement, les négociations se poursuivent entre les parties. L'Etablissement public de réponse aux urgences sanitaires (Eprus) mène actuellement des discussions avec les industriels pour "dénouer juridiquement les éléments résiliés des contrats passés sous le régime du code des marchés publics", souligne le ministère. L'annulation pourrait représenter pour l'Etat une économie de 350 millions d'euros. Une somme qui n'est pas encore arrachée aux laboratoires mais qui suscite déjà l'appétit des mutuelles, qui veulent que leur contribution à l'achat de vaccins contre la grippe H1N1 soit revue à la baisse. "On devait financer 350 millions d'euros de vaccins. Il n'y a pas de raison que les mutualistes payent alors que les vaccins ne seront pas achetés ou cédés à des pays étrangers", a indiqué Jean-Pierre Davant, président de la Mutualité française. "Nous demanderons à ce que la part financée par les mutuelles diminue d'autant, ce sera peut-être 50 % de la part qui nous revenait, mais on va discuter."
Vaccins : la France devra-t-elle payer des pénalités ?
05/01/2010
Glaxosmithkline devait livrer encore 32 millions de doses, Sanofi-Pasteur 11 millions et Novartis 7 millions.
https://www.lemonde.fr/epidemie-grippe-a/article/2010/01/05/vaccins-la-france-devra-t-elle-payer-des-penalites_1287731_1225408.html
epidemie-grippe-a
Il y a dix ou quinze ans, la publication des statistiques sur les voitures brûlées lors du Nouvel An, en particulier à Strasbourg, créait un émoi politique et médiatique important. La droite accusait le gouvernement Jospin, alors au pouvoir, de ne pas répondre aux problèmes d'insécurité. En septembre 1999, le chef de l'Etat, Jacques Chirac, s'alarmait ainsi devant le congrès des sapeurs-pompiers de la hausse du nombre d'incendies dans le cadre des violences urbaines : il livrait le chiffre, jugé inquiétant, de 14 000 incendies volontaires pour 1998. Une année qui s'était conclue par une Saint-Sylvestre agitée à Strasbourg mais très calme dans le reste de la France : à peine une centaine de véhicules incendiés, au total, selon les statistiques transmises à l'époque au Monde. Une décennie plus tard, le ministre de l'intérieur, Brice Hortefeux, peut se féliciter publiquement d'avoir permis aux Français de passer une soirée de Saint-Sylvestre "calme", alors que 1 137 véhicules ont été incendiés dans la nuit. "La tendance à la hausse a été enrayée", s'est réjoui M. Hortefeux en référence aux statistiques de l'année précédente, les pires jamais enregistrées avec 1 147 véhicules carbonisés. Mais cette appréciation positive est invalidée par l'analyse des années précédentes : 878 voitures brûlées en 2008, 397 en 2007, 425 en 2006, 337 en 2005, 324 en 2004, selon les chiffres officiels alors transmis à la presse par le ministère de l'intérieur. Deux facteurs semblaient pourtant se conjuguer pour en réduire le nombre en 2009. D'abord une couverture a minima du sujet par les télévisions, fortement critiquées dans les années 1990 et après les émeutes de 2005 pour avoir contribué à une émulation négative entre quartiers sensibles : avant le réveillon de cette année, elles sont restées extrêmement sobres, sinon silencieuses sur le sujet. Ensuite, une présence policière exceptionnelle : 45 000 policiers et gendarmes mobilisés pour le 31 décembre 2009, 34 000 pour le 14 juillet 2009... soit des capacités proches du maximum, de l'avis des syndicats de policiers. Le Nouvel An masque un mouvement de banalisation du phénomène : depuis cinq ans, le ministère de l'intérieur ne parvient pas à faire diminuer le nombre global d'incendies de voitures, ceux du Nouvel An et du 14-Juillet comme ceux du quotidien. Alors que l'année 2005, marquée par les trois semaines d'émeutes dans les banlieues, avait été qualifiée d'exceptionnelle (45 588 véhicules incendiés, dont 10 000 pendant les émeutes), la tendance est restée globalement défavorable, très loin des statistiques évoquées en 1999 par le chef de l'Etat. Encore 44 157 voitures brûlées en 2006, 46 814 en 2007, un peu plus de 40 496 en 2008 et probablement plus de 40 000 en 2009, si on en croit les premiers chiffres rapportés par Le Figaro. Les autorités policières insistent sur le fait que les violences urbaines n'expliquent qu'une partie des feux. Elles mettent en avant la "multiplicité des motivations des incendiaires", en particulier les escroqueries à l'assurance, la volonté de faire disparaître des traces ADN ou digitales dans des voitures volées, des vengeances personnelles, des conflits de voisinage... Une analyse validée par la dispersion des incidents sur la quasi-totalité du territoire : alors que le phénomène touchait presque uniquement les quartiers sensibles il y a quelques années, des territoires ruraux et périurbains sont désormais concernés. Mais l'expérience de ces dernières années montre que l'incendie est devenu un outil banal de manifestation, de colère mais aussi de joie. Tous les rassemblements importants impliquant la jeunesse sont devenus à risque : le Nouvel An, donc, mais aussi les nuits des 13 et 14 juillet (500 véhicules), les matches de football (au moins 300 véhicules brûlés en France en marge du match Egypte-Algérie), les élections importantes (730 voitures le soir de la victoire de Nicolas Sarkozy en 2007). Un phénomène unique en Europe à cette échelle. Luc Bronner
En une décennie, le phénomène des voitures brûlées s'est étendu et banalisé
05/01/2010
Avec plus de 40 000 véhicules détruits par les flammes chaque année, la France connaît une situation sans équivalent.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/05/en-une-decennie-le-phenomene-des-voitures-brulees-s-est-etendu-et-banalise_1287638_3224.html
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devenir les habitants d'une "réserve". S'inquiétant de voir disparaître un à un leurs services publics, ils se battent comme ils peuvent contre la désertification. Depuis le 1er janvier, les tribunaux d'instance de Nontron et Ribérac (Dordogne), et Rochechouart (Haute-Vienne) ont disparu. Fermés. S'il reste encore une médecine générale dans le nord de la Dordogne, ce n'est pas sans mal : les praticiens ont dû élever la voix pour contrer la logique de coupes budgétaires qui allait laisser démunie une population vieillissante. Le plan du ministère prévoyait de réduire le nombre de secteurs de garde de 46 à 18. La lutte a été rude, et la refonte s'arrêtera à 43. La bataille est gagnée, mais pas la guerre. "Il était hors de question pour nous que soit mise en danger la vie des patients, et nous avons résisté", précise Jean-Marie Faroudja, président du conseil de l'ordre des médecins de la Dordogne. Marie-Pascale Robert-Rolin, une des généralistes en colère du parc naturel, qui travaille sur des secteurs de garde fusionnés, témoigne de l'étirement de son territoire : elle doit parfois parcourir des distances de 45 kilomètres sur des routes étroites et verglacées une bonne partie de l'hiver. Il est "bien difficile de respecter la norme qui voudrait que les secours soient à 20 minutes des malades. Agrandir les secteurs de garde et enlever des indemnités d'astreinte ne va pas encourager les jeunes à s'installer, comme le prétend l'administration, bien au contraire". Un à un, les praticiens s'en vont. Leur nombre est tombé de 450 à 420 l'an dernier : les départs en retraite ne sont jamais compensés par des arrivées. Economies sur les astreintes Depuis le 1er décembre, des secteurs de garde médicale ne sont plus couverts la nuit par des praticiens locaux. Au nom des économies sur les indemnités d'astreinte, il faut dorénavant faire appel au SAMU de la ville voisine. La ville-préfecture. Un autre monde. Ce principe de la "nuit sans son médecin" est très mal perçu par les populations rurales. Pendant la "nuit profonde", de minuit à 8 heures du matin, les habitants des zones les plus reculées sont coupés de leur généraliste. Marie-Pascale Robert-Rolin regrette qu'on désorganise en voulant réorganiser. Comme la justice et la médecine, d'autres services disparaissent. En 2009, un bureau de poste a été transformé en agence communale, alors qu'une dizaine de classes ont été supprimées au fil des sept dernières années dans des écoles, tandis que les regroupements intercommunaux marchaient bon train. Même s'il n'a pas dit son dernier mot, le parc Limousin-Périgord ressent un peu plus chaque jour ce que signifie la désertification. Michel Labussière
Le parc du Périgord ne veut pas devenir une réserve
05/01/2010
Depuis le 1er janvier, les tribunaux d'instance de Nontron et Ribérac (Dordogne), et Rochechouart (Haute-Vienne) ont disparu.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/05/le-parc-du-perigord-ne-veut-pas-devenir-une-reserve_1287650_3224.html
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Le directeur général de Pôle emploi, Christian Charpy, a présenté, mardi 5 janvier, une étude sur les risques psychosociaux aux syndicats de l'entreprise. Quels sont les éléments les plus marquants de cette étude ? Les agents subissent de plein fouet l'augmentation du chômage. Les 600 000 demandeurs d'emploi supplémentaires de 2009 pèsent sur leurs conditions de travail. A cela s'ajoutent les conséquences de la transformation de leur métier, liée à la création de Pôle emploi qui a fusionné deux institutions, deux cultures. Les chiffres les plus marquants de l'étude sont le sentiment des agents d'avoir une "charge de travail excessive", "un travail très bousculé", de "recevoir des ordres contradictoires". Cela ne révèle-t-il pas une crise spécifique du management ? Les directeurs d'agence sont soumis à une forte pression liée au développement du nouvel organisme. Pour le mettre en oeuvre, ils doivent eux aussi acquérir de nouvelles compétences qu'ils n'avaient pas dans leurs anciennes fonctions, aux Assedic ou à l'ANPE. Ils n'ont pas eu assez de temps pour accompagner les agents. Nous allons les aider à mieux expliquer à leurs équipes les évolutions actuelles. Pour répondre au malaise, que proposez-vous ? Nous ouvrons, mardi, une négociation avec les syndicats pour trouver des solutions aux inquiétudes exprimées. La première question concerne la charge de travail. Nous avons effectué 3 000 embauches en 2009, auxquelles il faut ajouter 1 000 renforts temporaires en 2010. Leur répartition concernera les régions soumises à une pression particulière. Nous allons simplifier la manière de travailler au sein des sites mixtes et avancer sur l'unification informatique. Des syndicats et des organisations de chômeurs réclament une pause dans la mise en place de ces sites mixtes... Ce n'est pas une solution. Mais il faut réaffirmer que cette évolution ne signifie pas la mise en place d'un métier unique, qu'il reste des expertises spécifiques aux métiers de l'indemnisation et de l'accompagnement des chômeurs. L'ensemble des agents doit disposer d'un socle commun de connaissances pour pouvoir répondre aux premières questions des demandeurs d'emploi. Après la grève du 20 octobre, j'ai apporté un certain nombre de précisions notamment sur l'organisation de l'accueil des demandeurs d'emploi : maintien de deux personnes tant que les agents ne disposent pas de ce socle commun. La formation aux différents métiers doit être renforcée. Il faut plus de temps et l'on va mettre en place une formation complémentaire. L'arrivée des psychologues de l'AFPA, au 1er avril, permettra de développer aussi l'activité d'orientation. Le site mixte est un lieu unique - on en est à 850 aujourd'hui sur les 907 que nous devions atteindre à la fin 2009 -, mais avec des métiers différents. Nous avons temporairement diversifié le suivi mensuel pour qu'il puisse s'opérer par téléphone, par mail et pas seulement dans un rendez-vous physique. Nous envisageons aussi la création d'une équipe nationale de mutualisation sur les questions d'indemnisation, d'une soixantaine de personnes. Elle interviendra en agences pour soulager une charge de travail exceptionnelle. Tout cela afin de simplifier le travail des agents de Pôle emploi. Propos recueillis par Rémi Barroux
"""Nous allons aider les directeurs à mieux expliquer les évolutions actuelles"""
05/01/2010
Le directeur général de Pôle emploi a présenté, mardi 5 janvier, une étude sur les risques psychosociaux aux syndicats de l'entreprise.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/05/christian-charpy-nous-allons-aider-les-directeurs-a-mieux-expliquer-les-evolutions-actuelles_1287651_3224.html
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Travail trop intense, ordres contradictoires, doutes sur le management : les salariés de Pôle emploi sont stressés et l'ont exprimé dans le cadre d'une enquête interne remise au directeur général, Christian Charpy, lundi 4 janvier. Mardi matin, ce dernier a présenté aux organisations syndicales cette étude qui révèle un phénomène d'une "ampleur inattendue", et a annoncé qu'il ouvrirait rapidement des négociations sur ce dossier. Durant le seul mois de décembre, cinq tentatives de suicide ont eu lieu sur le lieu de travail, trois en Ile-de-France et deux en Provence-Alpes-Côte d'Azur. Elles font suite à un premier suicide à Saint-Quentin (Aisne) en mars (Le Monde du 20 octobre 2009). Menée par le cabinet Isast (Intervention sociale & alternatives en santé au travail), l'enquête s'appuie sur un questionnaire envoyé aux 47 853 salariés de Pôle emploi (effectifs au 31 octobre). Avec 25 000 réponses, il a reçu un taux de retour supérieur à 50 %. Ces résultats reflètent des sentiments partagés par l'ensemble des personnels, qu'ils soient issus de l'ANPE ou des Assedic, les deux organismes qui ont fusionné, il y a un an, pour donner naissance à Pôle emploi. Les retours témoignent d'une situation de travail difficile. Plus de 70 % des agents se plaignent que "la quantité de travail est excessive", 61 % qu'ils "reçoivent des ordres contradictoires". La quasi-totalité, soit 90 % d'entre eux indiquent qu'il faut travailler "vite", "intensément", que les "tâches sont souvent interrompues avant d'être achevées, nécessitant de les reprendre plus tard", L'ampleur du malaise a surpris la direction. "Je pensais que les problèmes de locaux, d'informatique, de violence dans les rapports aux usagers seraient plus prégnants, indique Martine Arakilian, responsable du département diversité et conditions de vie au travail, mais c'est l'impact de nos mutations sur le travail des agents qui est plus important que prévu." Ces changements sont liés à l'apprentissage de nouveaux métiers : indemnisation des chômeurs pour les salariés de l'ex-ANPE et accompagnement vers le retour vers l'emploi pour les ex-Assedic. Le travail du cabinet Isast relève un paradoxe. Les agents "n'ont pas le sentiment de s'enrichir alors même qu'ils doivent apprendre à faire des choses nouvelles : si elle les mobilise intensément, la transformation de Pôle emploi leur apporte peu en retour". Ainsi, quelque 98 % des personnels ont le sentiment "d'apprendre des choses nouvelles", alors même que 81 % souffrent d'effectuer des tâches "répétitives". DÉSÉQUILIBRE Le stress des agents monte encore d'un cran quand ceux-ci sont en relation avec le public. D'autant que, suite à l'explosion du chômage en 2009, ce sont 600 000 demandeurs d'emploi supplémentaires qui ont poussé les portes des agences. L'exacerbation de ce déséquilibre entre les efforts demandés et les retours est d'ailleurs inversement proportionnelle à la proximité avec le public. Les employés qui assurent le suivi des chômeurs sont plus de sept sur dix à ressentir fortement cette contradiction. Les employés qui ne reçoivent pas de public sont un sur deux à verbaliser cette souffrance. Taux qui tombe à quatre sur dix chez les cadres dans la même situation. Pourtant le malaise ne se résout pas à cette relation aux chômeurs. Si l'enquête fait ressortir que les rapports entre collègues peuvent être "amicaux", et que les personnes interrogées estiment leurs collègues "compétents", à 80 %, voire à 90 %, les affaires se gâtent lorsqu'il leur est demandé d'évaluer leur encadrement. Là, seul un sur deux estime que l'aide apportée par son supérieur ou que la capacité du chef "à faire collaborer ses subordonnés" est effective. Les employés jugent globalement leur hiérarchie trop peu disponible. Pour Mme Arakilian, "il existe une difficulté sur le management", attentif à ce qui se passe mais vécu comme peu compétent dans les tâches professionnelles. Les nouveaux directeurs d'agence, issus de l'ANPE ou des Assedic, doivent se former à leurs nouvelles fonctions. M. Charpy devrait les réunir prochainement dans le cadre de réunions régionales. Avec une consigne, résumée par Mme Arakilian : "Ne zappez pas les réunions d'équipe, les temps de parole, soyez attentifs et pensez toujours aux risques psychosociaux." Alors que s'ouvre la négociation sur la prise en compte des risques psychosociaux, une batterie d'indicateurs fera l'objet d'une présentation au comité central d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) qui doit se tenir vendredi. Absentéisme, nombre de jours de formation, de jours de grève, arrêts maladie, tentatives de suicide... une vingtaine de paramètres devraient à l'avenir permettre de prendre le pouls des quelque 1 500 agences et des 48 000 salariés. Rémi Barroux
Pôle emploi face au malaise de ses agents
05/01/2010
Un an après la fusion de l'ANPE et des Assedic, une étude présentée mardi révèle un phénomène d'une "ampleur inattendue".
https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/05/pole-emploi-face-au-malaise-de-ses-agents_1287649_3224.html
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Une bonne nouvelle parmi d'autres, en ce début d'année au Brésil : l'enfant aux aiguilles se porte bien. Victime d'un rituel de magie noire, ce garçonnet de 2 ans, au corps transpercé de 32 aiguilles à coudre, pourra un jour remercier les chirurgiens de l'hôpital Ana Neri de Salvador de Bahia, qui l'ont sauvé. L'affaire, qui a choqué le pays, éclate dix jours avant Noël. L'enfant vomit et se plaint de fortes douleurs à l'estomac. Sa mère, Maria Santa Souza, une femme de ménage de 38 ans, le conduit à l'hôpital d'Ibotirama, à quelque 600 km de Salvador. Un examen aux rayons X révèle l'horrible évidence : le corps de l'enfant est plein d'aiguilles, dont certaines atteignent 5 cm. Elles sont logées dans son cou, sa poitrine, son estomac, son foie et ses jambes. Protégé par l'anonymat en raison de son jeune âge, le garçonnet est transféré à Salvador, où les échographies et le passage au scanner confirment la gravité de son état. Des antibiotiques contiennent sa fièvre, due à une infection provoquée par l'oxydation de certaines aiguilles. Il faut l'opérer d'urgence. Au cours de l'intervention, qui dure cinq heures, les médecins extraient les quatre aiguilles les plus dangereuses, proches du coeur et d'un poumon. Dix-huit autres seront retirées lors de deux autres opérations. Celles qui restent ne menacent pas la vie de l'enfant et pourront être extirpées plus tard. Très vite, la mère a soupçonné son mari, Roberto Carlos Magalhaes. Ce maçon de 30 ans a vécu un an avec elle, et ses six enfants, avant de l'épouser il y a six mois. Elle se souvient qu'il se montrait nerveux, ces dernières semaines, en présence du garçonnet. Il a pour maîtresse une voisine, Angelina Ribeiro dos Santos, 47 ans. C'est elle qui l'a convaincu de recourir au rituel macabre. Par jalousie envers l'épouse et pour garantir, disait-elle, la pérennité de leur liaison. Elle a sollicité et payé les services de Maria dos Anjos do Nascimento, 56 ans, une "Mae de Santo", prêtresse du candomblé, le plus ancien culte afro-brésilien. Le beau-père a raconté son crime aux policiers et dans un entretien téléphonique à la chaîne télévisée Globo. Avant chaque "cérémonie", deux ou trois fois par semaine pendant un mois, il enivrait l'enfant avec du vin mélangé à un peu d'eau, pour qu'il ne pleure pas. Puis il introduisait les aiguilles "bénites", avec l'aide de la prêtresse et de son amante, selon les instructions de cette dernière, en état de transe. "J'ai commencé par les jambes, avant de passer au reste du corps, a-t-il précisé. Je pensais que les aiguilles finiraient par faire mourir l'enfant. Je voulais le tuer sans que personne ne puisse s'en apercevoir." C'était, a-t-il convenu, "une idée folle". Les trois auteurs des tortures sont en détention préventive à Salvador, en attendant de répondre devant la justice de leur tentative d'homicide. Le martyre de l'enfant a suscité un mouvement de compassion à son égard, et de colère contre ses tortionnaires. Des centaines de personnes ont contacté l'hôpital, d'autres s'y sont rendues pour apporter des cadeaux de Noël. Une foule a lancé des pierres contre le bâtiment du commissariat où les trois complices étaient incarcérés, obligeant la police à les transférer. Cette affaire n'est pas tout à fait la première du genre. On en signale au moins cinq autres semblables depuis 1993. Mais aucune n'avait eu un caractère aussi spectaculaire. Surtout, cette fois, les circonstances du rituel, clairement identifiées, risquent, par amalgame, de nourrir les préjugés hostiles aux vieux cultes africains apportés au Brésil par les esclaves. Les représentants de ces communautés religieuses, adeptes du candomblé ou de l'umbanda, soulignent que les souffrances de l'enfant ont été le fruit de l'ignorance et de la cupidité. La magie noire, rappellent les ethnologues, subsiste dans le monde entier. Enfoncer des aiguilles dans le corps d'un enfant rappelle autant l'antique sorcellerie d'Europe que les pratiques du syncrétisme afro-brésilien. Il reste que cette affaire survient en une période où les Eglises néopentecôtistes, qui prospèrent au Brésil, diabolisent les cultes d'origine africaine pour récupérer leurs adeptes. Cette concurrence religieuse, vieille déjà d'un quart de siècle, s'est aiguisée après la publication d'un best-seller de l'"évêque" Edir Macedo, chef de la plus puissante Eglise évangélique, où celui-ci se demandait si les orixas, entités spirituelles afro-brésiliennes, étaient des "dieux" ou des "démons". L'intolérance accrue envers les cultes venus d'Afrique, aujourd'hui sur la défensive, ne se limite pas au Nordeste, leur bastion. Dans les favelas de Rio, les trafiquants de drogue ont laissé pulluler de minuscules Eglises indépendantes à leur dévotion, qui obligent les disciples des rites afro-brésiliens à pratiquer clandestinement. Dans ces communautés urbaines livrées à elles-mêmes, les nouvelles Eglises promettent à leurs ouailles une vie meilleure ici-bas. Elles leur laissent espérer l'accès rapide à un statut social plus flatteur. Le candomblé et l'umbanda, étrangers à tout prosélytisme, ont un message plus spirituel, où l'approche de la "sainteté" se mérite au bout d'un long parcours d'initiation. En ces temps expéditifs, les évangélistes ont le vent en poupe. Courriel : langellier@lemonde.fr. Jean-Pierre Langellier
Le martyre de l'enfant aux aiguilles, par Jean-Pierre Langellier
05/01/2010
Cette affaire survient en une période où les Eglises néopentecôtistes, qui prospèrent au Brésil, diabolisent les cultes d'origine africaine pour récupérer leurs adeptes.
https://www.lemonde.fr/idees/article/2010/01/05/le-martyre-de-l-enfant-aux-aiguilles-par-jean-pierre-langellier_1287694_3232.html
idees
Chauds lapins, certains hommes d'Etat collectionnent les maîtresses en cachette. Ce n'est pas le cas de Jacob Zuma, 67 ans : quand il aime, il épouse. Au grand jour. Le président sud-africain a convolé lundi en justes noces avec Tobeka Madiba, de trente ans sa cadette. C'est sa troisième épouse en activité, mais son cinquième mariage, puisqu'il est veuf de Kate Mantsho, qui s'est suicidée en 2000, et divorcé de Nkosana Dlamini, devenue sa ministre des affaires intérieures. Le père de la nation compte déjà dix-neuf enfants déclarés. Rien ne dit qu'il s'arrêtera en si bon chemin. Selon la presse locale, le dynamique Jacob se préparerait à un sixième mariage après avoir participé, la semaine dernière, à une cérémonie traditionnelle d'échange de cadeaux avec les parents de sa nouvelle fiancée, Bongi Ngema. Nous ne manquerons pas de tenir nos lecteurs au courant de la situation. L'Afrique du Sud doit accueillir un événement planétaire en juin prochain : le Mondial 2010 de football. Trois ou quatre premières dames pourraient trouver place à la tribune officielle. Mais ce sont les symboles qui comptent. L'équipe présidentielle sera-t-elle au complet ? Ayant déjà réalisé le quinté, il suffirait à Jacob Zuma de convoler une seule fois par mois, d'ici là, pour atteindre le chiffre onze. Robert Solé
Vive le marié !, par Robert Solé
05/01/2010
Chauds lapins, certains hommes d'Etat collectionnent les maîtresses en cachette. Ce n'est pas le cas de Jacob Zuma, 67 ans : quand il aime, il épouse. Au grand jour.
https://www.lemonde.fr/idees/article/2010/01/05/vive-le-marie-par-robert-sole_1287695_3232.html
idees
Invictus, Gainsbourg (Vie héroïque) : difficile ces jours-ci d'échapper à la promo de ces deux films de Clint Eastwood et Joann Sfar. Dans les journaux, sur les panneaux d'affichage, dans les salles de cinéma, il n'y en a que pour eux : Nelson Mandela et Serge Gainsbourg. A moins qu'il ne s'agisse des acteurs qui les incarnent, Morgan Freeman et Eric Elmosnino. A force de jouer sur les ressemblances, à force de pousser les numéros d'acteur au plus près de ce que furent leurs modèles, on est parfois pris de vertige, au point de ne plus savoir distinguer le vrai du faux. Faites l'expérience, allez en salles ou sur Internet voir les bandes-annonces de ces deux films et vous comprendrez. Il y a là quelque chose de l'ordre de la réincarnation. Gainsbourg, Mandela, l'occasion de mesurer l'empreinte du temps qui passe. C'était il y a cinquante ans, le 20 janvier 1960 exactement, la sortie de L'Eau à la bouche, le film de Jacques Doniol-Valcroze. Avec cette chanson : "Ecoute ma voix, écoute ma prière/Ecoute mon coeur qui bat, laisse-toi faire/Je t'en prie, ne sois pas farouche/Quand me vient l'eau à la bouche." Quelques mois plus tard, le 17 décembre 1960, au cours de l'émission télévisée "Dix minutes avec Michèle Arnaud", La Chanson de Prévert était créée : "Oh ! je voudrais tant que tu te souviennes/Cette chanson était la tienne/C'était ta préférée/Je crois/Qu'elle est de Prévert et/Kosma/Et chaque fois "Les Feuilles mortes"/Te rappellent à mon souvenir/Jour après jour, les amours mortes/N'en finissent pas de mourir." On lit ces mots et, immédiatement, la voix, les mélodies de Gainsbourg sont là, si familières. Cinquante années de compagnonnage valaient-elles un film ? Pourvu qu'il soit réussi. Mandela, c'est autre chose. Une image vieille de vingt ans. D'un pas décidé, comme s'il marchait vers l'Histoire, comme s'il était déjà dans l'Histoire, un homme sort de prison. Le 10 mai 1994, élu président de la République, il prononce à Pretoria un discours historique dont les mots résonnent étrangement dans notre vieille France de 2010 : "A mes compatriotes, je dis sans hésiter que chacun d'entre nous est aussi intimement enraciné dans le sol de ce pays magnifique que le sont les fameux jacarandas de Pretoria et les mimosas de la brousse. Chaque fois que l'un de nous touche le sol de ce pays, il ressent un profond sentiment de bonheur et d'exaltation. L'humeur nationale change selon les saisons. Nous sommes transportés de joie et d'enthousiasme quand l'herbe reverdit et que les fleurs s'ouvrent." Quelques secondes d'une bande-annonce, des souvenirs qui affluent. Mandela le poing levé, Mandela et sa casquette des Springboks, Mandela dansant... Pour sûr, il l'aimerait, la version reggae de La Marseillaise imaginée par Gainsbourg. Aux armes et cætera... Franck Nouchi
Le vertige des bandes-annonces, par Franck Nouchi
05/01/2010
Il n'y en a que pour eux : Nelson Mandela et Serge Gainsbourg.
https://www.lemonde.fr/idees/article/2010/01/05/le-vertige-des-bandes-annonces-par-franck-nouchi_1287693_3232.html
idees
Pourquoi donc accorder au réflexe de Rafael Gilbert valeur de syndrome ? Rappel des faits : le 7 décembre 2009, Rafael Gilbert porte plainte contre le Festival de jazz de Sigüenza (Espagne), au prétexte que le concert de Larry Ochs (New York, 1949) ne relevait pas du "vrai jazz". Sur ce, d'un simple appel, il fait interrompre le concert par la Guardia Civil. Guardia Civil dont la compétence en matière de swing est bien connue. Ce procès plus sot que grenu, a des airs de déjà-vu. Police partout, justice itou, levez-vous interdits désirés. Ces esclandres jalonnent toute l'histoire de ce que la Guardia Civil appelle le "djazz". Débats infatigablement axés sur la pureté, l'identité et l'authenticité. Hugues Panassié, archéo-conservateur sectaire, hagiographe de Louis Armstrong et Mezz Mezzrow, fixe dans La Bataille du jazz (1965), l'idée de "vrai jazz". Nunugues, comme l'appelait Bison Ravi, guerroyait contre les "modernistiques" (André Hodeir, Lucien Malson, Boris Vian), tous dénoncés comme "intellos" (tiens, tiens), un peu juifs (classique), marxistes (of course) et pédérastes. Boris Vian, sur ce dernier point : "Quant à votre dernière accusation, je suis désolé de devoir vous dire que je ne suis pas pédéraste et je le regrette, parce qu'il paraît que c'est formidable." Mélomane de catégorie, le bon ministre de l'intérieur Marcellin, premier prix du conservatoire des matraques, avait fait interdire, CRS surarmés en première ligne, un concert de Sun Ra aux Halles. Interdire Sun Ra en 1971, un génie venu des étoiles ! Pourquoi pas le Petit Prince ? Encore un effort, camarade Rafael ! Vous êtes l'homme de demain. On nommera votre fureur le "syndrome de Rafael". On y verra l'envers palpitant du syndrome de Stendhal, ce corps suant et palpitant devant l'excès de beauté. Qu'en 2010 le "syndrome de Rafael" frappe toutes choses ! C'est un ordre. Bien, chef. Il est interdit de ne pas interdire : les bananes flambées, la psychanalyse, les bandes, le vin pur, les toros de fuego, les terrasses chauffées, le cannabis à usage thérapeutique, fumer sur le balcon, "baiser à la riche" (voir Dictionnaire d'argot, 1926), les chips au paprika, les petits oiseaux, la fessée, le free-jazz, le camembert, embrasser dans la bouche, le gavage des canards, combat d'arrière-garde, la pluie, les SDF, l'insurrection qui vient, les poissons rouges. En 1993, trois nuits de mai durant, vers 3 heures du mat', avec Wahorn Andras (sax), Berrocal (trompette) et Artman (batterie), j'ai donné à la basse trois "con-certs", appelons ça comme ça, s'il vous plaît, je plaide coupable. C'était à Budapest, nous jouions juste après Noir Désir. Votre Larry Ochs, à côté de notre style, ce serait plutôt l'enfant naturel de Tino Rossi et Benabar. Le bar où nous jouions (bar où venait de jouer Frank Zappa) avait pris une part de choix dans l'écroulement du totalitarisme. Il se nommait : Tilos az À ("Défense de"). Courriel : marmande@lemonde.fr. Francis Marmande
Cette fureur d'interdire, par Francis Marmande
05/01/2010
Il est interdit de ne pas interdire : les bananes flambées, la psychanalyse, les bandes, etc.
https://www.lemonde.fr/idees/article/2010/01/05/cette-fureur-d-interdire-par-francis-marmande_1287612_3232.html
idees
Le président islandais Olaf Ragnar Grimsson a annoncé, mardi 5 janvier, qu'il ne promulguerait pas la loi autorisant le remboursement d'environ 3,5 milliards d'euros perdus par des épargnants britanniques et néerlandais en raison de la faillite des principales banques d'Islande, en 2008. Après plusieurs semaines de débats parfois houleux, le Parlement islandais avait définitivement adopté le texte mercredi 30 décembre au soir, un vote que certains présentent comme une étape vers une possible entrée de l'île dans l'Union européenne. Ce texte prévoit le paiement échelonné d'ici à 2024 d'environ 3,5 milliards d'euros, soit l'équivalent de près de 40 % du produit intérieur brut annuel de l'île, ruinée par l'effondrement de ses banques en octobre 2008. Mais près de 40 000 Islandais – un peu plus de 10 % de la population – ont signé une pétition demandant au chef de l'Etat d'opposer son veto à cette loi, dite "Icesave", et d'organiser un référendum sur cette question. Nombre de contribuables jugent injuste de devoir payer les erreurs des banques. LONDRES ET AMSTERDAM "DÉÇUS" "J'ai décidé, sur la base de l'article 26 de la Constitution, de soumettre la nouvelle loi à la nation", a déclaré le président. La Constitution islandaise prévoit en effet une consultation populaire si le président refuse de promulguer une loi. "Impliquer toute la nation dans la décision finale est une condition nécessaire pour une solution couronnée de succès, la réconciliation et la reprise", a expliqué Grimsson lors d'une conférence de presse. La crise financière a non seulement provoqué la chute des principales banques islandaises mais précipité le pays dans une récession brutale qui a fait plonger sa monnaie. L'économie devrait avoir chuté de 8 % en 2009 et elle ne devrait pas renouer avec la croissance avant 2011. Déplorant sa décision, le ministère des finances néerlandais a fait savoir qu'il allait demander immédiatement des explications. "Nous sommes très déçus de cette décision. Nous attendons de la part du gouvernement islandais des précisions à brève échéance sur ce qu'il va désormais advenir. Nous estimons que l'Islande a l'obligation de rembourser; il n'est donc pas acceptable pour nous qu'Icesave soit laissé sans solution", a déclaré Ruud Slotboom, porte-parole du ministère. Le gouvernement britannique a réagi à cette annonce en déclarant qu'elle attendait de l'Islande qu'elle "assume ses engagements". Les Pays-Bas se sont dit de leur côté "extrêmement déçus".
Le président islandais refuse de sauver la banque Icesave
05/01/2010
Le Parlement avait voté un texte prévoyant le remboursement par l'Etat des 3,5 milliards d'euros perdus par des épargnants de cette banque.
https://www.lemonde.fr/economie/article/2010/01/05/le-president-islandais-refuse-de-sauver-la-banque-icesave_1287591_3234.html
economie
La question posée à Benyamin Nétanyahou, premier ministre israélien, représente le plus difficile des dilemmes : faut-il sauver le soldat Gilad Shalit, prisonnier du Hamas depuis le 25 juin 2006 ? Si, du point de vue humanitaire, la réponse va de soi, il n'en va pas de même dès que l'on charge le fléau de la balance : en échange d'une seule vie, l'Etat juif doit-il libérer près d'un millier de prisonniers palestiniens, dont une minorité, auteurs ou commanditaires d'attentats, ont du sang sur les mains ? Qu'Israël, pays qui a construit sa capacité de dissuasion sur la réputation d'invincibilité de son armée, l'efficacité de ses services de renseignement et aussi la brutalité de ses représailles, en vienne à considérer comme acceptables les termes d'un tel marché ne laisse pas de surprendre. En Europe et en Amérique, la raison d'Etat dicterait sans doute une réponse négative : un gouvernement démocratique, comptable de la sécurité de ses citoyens, ne saurait assumer sans difficulté la responsabilité politique de relâcher des meurtriers susceptibles de récidiver. Mais la vérité est grise, car Israël a une longue histoire de négociations avec ceux qu'il qualifie de "terroristes". Le précédent du 20 mai 1985, lorsque l'Etat juif avait obtenu la libération de trois de ses soldats en échange de celle de 1 150 Palestiniens, l'atteste. Si la guerre de Gaza a été déclenchée au cours de l'hiver 2008, c'est en partie parce que la réputation de Tsahal avait été sérieusement entamée lors de la guerre du Liban de l'été 2006. Enfin, l'affaire Shalit est avant tout un constat d'échec : celui de l'armée et des services de renseignement Shin Beth (sécurité intérieure) et Mossad (sécurité extérieure), incapables, en trois ans et demi, de libérer Gilad Shalit. Ce soldat de 23 ans est devenu une icône nationale et une épine politique pour le gouvernement. Celui-ci se doit de faire avancer les négociations pour sa libération et, au minimum, de donner cette impression à l'opinion publique. 52 % des Israéliens demandent une libération "à n'importe quel prix", et une partie du rabbinat invoque le "commandement religieux" de "racheter le captif". Cette détermination tient à l'essence de la société israélienne : l'armée est étroitement identifiée à l'Etat et représente une part intime de chaque famille. Garçons et filles sont censés consacrer, respectivement, trois et deux années de leur vie à Tsahal. En échange de ce sacrifice consenti à la défense de la nation, chacun attend de l'armée qu'elle veille, coûte que coûte, au sort de ses soldats. Mais les opposants à un compromis avec le Hamas forment un parti puissant : l'Association des parents de victimes du terrorisme dénonce par avance une "capitulation" et compare M. Nétanyahou à Chamberlain. Se situant souvent à l'extrême droite de l'échiquier politique, c'est un lobby idéologiquement proche de celui des colons. Pour un premier ministre connu pour temporiser devant l'obstacle, ce double front représente un risque politique majeur. Car le scénario de l'éventuelle libération de Gilad Shalit est écrit : à la formidable liesse qui se déclenchera en Israël feront écho les manifestations de victoire à Gaza et en Cisjordanie. M. Nétanyahou peut craindre que la première se dissipe vite, alors que les images de la seconde imprimeront durablement les esprits. S'il donne son accord aux termes de l'échange que souhaite lui imposer le Hamas, M. Nétanyahou doit payer le prix de lui consentir un formidable élan politique. Il ne s'agit donc pas seulement de "sauver le soldat Shalit", mais de poser un acte déterminant pour le processus de paix israélo-palestinien. Car le grand perdant risque d'être Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne. A plus forte raison si son rival Marouane Barghouti, emprisonné en Israël, est élargi. Le Hamas espère tirer prestige d'un compromis pour accroître sa popularité en Cisjordanie, au détriment du Fatah. Un accord donnerait du crédit à sa rhétorique selon laquelle seule la violence est susceptible d'arracher des concessions à Israël et rendrait plus flagrante l'inanité de la démarche modérée de M. Abbas. Est-ce ce que souhaite M. Nétanyahou ? Suit-il la stratégie de privilégier le Hamas - pour affaiblir le Fatah et faire perdurer un statu quo favorable à la colonisation en Cisjordanie -, qui fut celle d'Ariel Sharon ? S'agira-t-il d'exciper du renforcement du Hamas pour éradiquer le "foyer terroriste" de Gaza ? Certains experts, comme Matti Steinberg, qui fut conseiller pour les questions palestiniennes de trois chefs successifs du Shin Beth, le pensent. "Je ne sais pas si c'est la stratégie de Nétanyahou ; je constate simplement que la montée en puissance du Hamas est une conséquence constante de sa politique", note-t-il. Le médiateur allemand dans l'affaire Shalit va reprendre prochainement son bâton de pèlerin. Israël et le Hamas s'efforcent de faire retomber sur l'autre la responsabilité des errements de la négociation, voire de son échec, en utilisant l'arme de la désinformation. Cette effervescence médiatique n'est peut-être qu'un écran de fumée destiné à dissimuler la détermination d'Israël de refuser les exigences du Hamas. Si ce n'est pas le cas, la décision de M. Nétanyahou est celle d'un homme seul, probablement le test le plus exigeant de sa carrière politique. Courriel : lzecchini@lemonde.fr. Laurent Zecchini et Laurent Zecchini (Correspondant à Jérusalem)
Faut-il sauver le soldat israélien Gilad Shalit ?, par Laurent Zecchini
05/01/2010
Et si Benyamin Nétanyahou jouait le Hamas pour affaiblir le Fatah et prolonger un statu quo sur la colonisation en Cisjordanie ?
https://www.lemonde.fr/idees/article/2010/01/05/faut-il-sauver-le-soldat-israelien-gilad-shalit-par-laurent-zecchini_1287611_3232.html
idees
Pour clore le débat sur l'identité nationale, Nicolas Sarkozy rêve de prendre la gauche à contre-pied, comme il l'avait fait en 2003 en supprimant la double peine (l'expulsion des étrangers après une peine de prison), alors qu'il était ministre de l'intérieur. Mais il n'existe pas foule de mesures pour réserver des "surprises", comme l'a annoncé à ses proches le président de la République. Dans son livre Pour la nation" qui paraît mercredi 6 janvier (Grasset, 128 p., 9 euros), Eric Besson relance l'idée d'introduire le droit de vote des immigrés aux élections municipales, une idée à laquelle M. Sarkozy s'était déclaré favorable en 2005. Le ministre de l'immigration et de l'identité nationale propose de réserver ce droit "aux ressortissants des pays qui furent colonisés par la France, qui sont des pays francophones, qui ont appartenu à notre République, et qui sont aussi ceux qui entretiennent avec elle les liens les plus profonds et anciens". "Parrainage républicain" Cette proposition, même limitée, n'a aucune chance d'aboutir dans un futur proche. Non qu'elle soit inconstitutionnelle : depuis le traité de Maastricht, ce droit a été ouvert aux citoyens de l'Union européenne. Mais il faudrait réunir une majorité des deux tiers pour adopter une telle réforme constitutionnelle. Les proches de M. Sarkozy jugent peu probable que la gauche soutienne un tel projet proposé par la droite, comme elle l'avait fait pour la légalisation de l'avortement en 1975. Surtout, l'UMP reste majoritairement hostile à une telle mesure. Pour cette raison, M. Sarkozy avait renoncé en 2007 à la proposer. Il ne compte pas y revenir. "Le droit de vote des étrangers n'est pas dans le programme de la présidentielle de 2007. Le sujet n'est pas d'actualité et ne sera pas évoqué dans les semaines ou les mois à venir", déclare Franck Louvrier, conseiller en communication. "Une telle décision aussi symbolique exige une adhésion large, renchérit un conseiller de l'Elysée. Elle ne peut se prendre qu'après un débat national ou une campagne présidentielle. Le sujet mérite d'être mûri." L'Elysée affirme laisser M. Besson gamberger sur la série de mesures. M. Sarkozy a prévu de rendre ses arbitrages lors d'une réunion interministérielle fin janvier et fera ses propositions début février, sans doute le 4. Pour l'instant, l'arsenal exploré par M. Besson est un mélange de mesures censées tenir l'équilibre entre rappels aux devoirs des étrangers et mesures d'accueil plus ouvertes. Lors du lancement du débat, en octobre, le ministre a proposé de faire chanter La Marseillaise aux jeunes Français au moins une fois par an. L'enseignement de l'hymne national est déjà inscrit dans les programmes scolaires. Il a aussi suggéré d'instaurer, sur la base du volontariat, un parrainage républicain destiné aux étrangers arrivant en France pour y séjourner, et de mettre en place un "contrat d'intégration républicaine". Il s'agirait de renforcer le contrat d'accueil et d'intégration créé en 2003, qui n'exige pour l'heure qu'un niveau minimal de connaissance du français. M. Besson a aussi retenu deux suggestions qui ont émergé des 50 000 contributions reçues sur le site Debatidentitenationale.fr : faire chanter La Marseillaise lors des rencontres de première division des championnats de France des principaux sports ; solenniser par un serment citoyen l'accession des étrangers à la citoyenneté et des Français à l'âge de la majorité. M. Sarkozy a indiqué lundi 4 janvier aux dirigeants de l'UMP qu'il n'était pas question d'interrompre le débat. Il leur a demandé de réfléchir à des propositions. "Les pistes sont maigres", concède un proche du président. Arnaud Leparmentier et Laetitia Van Eeckhout
M. Sarkozy exclut de donner le droit de vote aux étrangers
05/01/2010
Eric Besson évoque cette proposition dans un livre, "Pour la nation", qui paraît le 6 janvier
https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/05/m-sarkozy-exclut-de-donner-le-droit-de-vote-aux-etrangers_1287647_3224.html
societe
A son dernier jour de vacances, Barack Obama a visité le zoo de Honolulu avec son épouse et ses filles. "Vous êtes prêts à rentrer à Washington ?" a lancé un journaliste. Le cri du coeur a été unanime, président compris : "Non !" Michelle Obama a poussé la plaisanterie. "Restons tous, a-t-elle proposé. J'essaie de monter un coup d'Etat." L'avion présidentiel attendait déjà sur la base aérienne de Hickam. Après une visite au cimetière où son grand-père est enterré, et un dernier dîner entre amis, M. Obama a finalement quitté Hawaï où il avait passé onze jours, sa plus longue absence de Washington depuis qu'il est en fonctions. Pendant son séjour, il s'est peu montré en public, soucieux de ne pas offrir l'image d'un président en villégiature sous les palmiers du Pacifique à un moment où ses compatriotes sont inquiets de la situation économique et d'un retour de la menace terroriste. A peine descendu de l'avion Barack Obama s'est entretenu avec les responsables de la CIA et son conseiller pour les affaires de terrorisme John Brennan, lui-même un ancien de la centrale de renseignement. Dès mardi, le programme du président comporte une réunion avec les responsables gouvernementaux concernés par la lutte antiterroriste. En tout, vingt personnes pour un "conseil de guerre" consacré à ce que le communiqué officiel appelle "l'incident de Noël" : la tentative d'attentat contre un avion de ligne assurant la liaison Amsterdam-Detroit. Un événement qui a ramené le terrorisme au premier plan dans un pays qui croyait avoir tourné la page du 11 septembre 2001 avec l'élection de M. Obama. Pays "préoccupants" Le président souhaite établir les responsabilités dans les dysfonctionnements qui ont conduit à ce que le Nigérian Omar Farouk Abdulmutallab ait pu monter à bord d'un avion en partance pour les Etats-Unis avec un explosif alors que son propre père avait alerté l'ambassade américaine à Lagos. Aujourd'hui, le département d'Etat est en première ligne, pour avoir répercuté l'information en décembre aux autres agences gouvernementales sans pour autant annuler le visa du Nigérian. Hillary Clinton, la secrétaire d'Etat, a affirmé que les procédures avaient été strictement respectées : les Affaires étrangères peuvent révoquer un visa pour des raisons diplomatiques, mais pour le reste la responsabilité en incombe au Centre de contre-terrorisme. La Maison Blanche réfléchit aussi à ses relations avec le Yémen. "L'instabilité au Yémen est une menace pour la stabilité régionale et même mondiale", a déclaré Hillary Clinton. Dimanche, le général David Petraeus, le commandant en chef des forces américaines dans la région, était à Sanaa, la capitale. Le lendemain, l'armée yéménite a annoncé avoir tué deux militants présumés d'Al-Qaida dans la péninsule Arabique. Dans le même temps, le département d'Etat a rappelé que le président avait décidé d'augmenter nettement son aide au Yémen en 2010 pour la porter à 52 millions de dollars (environ 35 millions d'euros), en hausse de près de 20 %. M. Obama a aussi décidé de renforcer la sécurité dans les transports aériens. Les passagers en provenance de 14 pays - ou originaires de ces Etats - sont depuis lundi soumis à des fouilles corporelles et à un examen complet de leurs bagages à main. Ces Etats sont ceux qui figurent sur la liste des "sponsors du terrorisme" (Iran, Syrie, Soudan et Cuba, seul pays non musulman) ou des pays "préoccupants", selon l'expression de la ministre de la sécurité intérieure, Janet Napolitano : Nigeria, Algérie, Afghanistan, Yémen, Libye, Pakistan, Arabie saoudite, Irak, Liban, Somalie. Les autres passagers font l'objet des mêmes contrôles mais de façon aléatoire. Des centaines de noms ont aussi été ajoutés à la "no fly list", la liste des personnes interdites de prendre l'avion aux Etats-Unis. Ces dispositions ont entraîné nombre de critiques. Les experts soulignent que le combat contre Al-Qaida ne peut pas être gagné sans convaincre les "coeurs et les esprits" et que stigmatiser toute une population pour les agissements de quelques-uns ne peut que se retourner contre les Etats-Unis (le Nigeria a d'ailleurs protesté contre le fait d'être placé dans la catégorie des pays à risque). Les spécialistes ajoutent que certains terroristes seraient passés entre les mailles du filet, comme Richard Reid, qui avait tenté de faire exploser un vol Paris-Miami et qui était détenteur d'un passeport britannique. L'association de défense des musulmans américains CAIR a dénoncé une pratique qui "ressemble à du profilage (délit de faciès)". Un souci mineur pour les partisans de la manière forte qui, à l'image de l'ancien général Tom McInerney, ont réclamé une fouille systématique de tous les hommes de confession musulmane âgés de 18 à 28 ans.
La lutte antiterroriste domine la rentrée politique de Barack Obama
05/01/2010
Le président américain réunit, mardi, tous les chefs des agences de renseignement
https://www.lemonde.fr/international/article/2010/01/05/la-lutte-antiterroriste-domine-la-rentree-politique-de-barack-obama_1287622_3210.html
international
Google a convoqué, mardi 5 janvier à Mountain View en Californie, une conférence de presse sur Androïd, le système d'exploitation pour appareils mobiles, conçu par le groupe américain. A cette occasion, le géant de l'Internet devrait lever le voile sur son très attendu téléphone multifonctions, le Nexus One. Ne livrant jusqu'à présent aucun détail sur cet appareil, Google joue sur les mêmes ressorts que son rival Apple, pour susciter l'effervescence médiatique. Premier smartphone conçu par les ingénieurs de Google et fabriqué par le constructeur taïwanais HTC, le Nexus One fait déjà l'objet de nombreuses spéculations sur le Web, les internautes guettant les moindres "fuites" à propos des spécifications de l'appareil. Mi-décembre, les premiers clichés du terminal apparaissaient sur le site spécialisé Engadget, quelques jours après les révélations de Techcrunch, expliquant que le modèle a d'abord été testé par des employés de Google. ÉQUIPÉ DE LA DERNIÈRE VERSION D'ANDROÏD (2.1) L'appareil devrait être plus mince que l'iPhone d'Apple, être équipé d'un écran tactile, deux micros et d'un appareil photographique de 5 megapixels, selon la presse spécialisée. Il disposerait d'un processeur de 1 GHz et de 512 Mo de mémoire vive, ce qui permettrait de faciliter une utilisation multitâche. Le Nexus One disposera de la dernière version d'Androïd (2.1). Différents sites avaient d'abord évoqué la possibilité d'une version plus adaptée à ce terminal et plus riche en fonctions. Entre autres possibilités communes aux smartphones, le Nexus One devrait notamment permettre de dicter des courriels. Quelques rares sites ont pu tester l'appareil et se livrer à une revue en détail. Nexusoneblog se félicite notamment de "la réactivité de l'appareil, comparable à celle de l'Iphone". Engadget salue pour sa part les efforts de "conception pour la navigation" mais constate qu'il n'est "finalement pas très différent" du Motorola Droïd, fonctionnant lui aussi avec une version antérieure du système d'exploitation de Google. INCONNUES ÉCONOMIQUES Outre les aspects techniques, c'est le modèle économique qui est l'objet d'interrogations. Jusqu'à présent, Google se contentait d'éditer son système d'exploitation Androïd, et laissait le développement et la vente des terminaux aux constructeurs. L'entreprise américaine devra dès lors trouver un équilibre pour que les constructeurs continuent d'utiliser son système d'exploitation pour leurs propres modèles. Alors que le téléphone d'Apple est distribué aux Etats-Unis exclusivement par l'opérateur AT&T, le téléphone de Google devrait être compatible avec n'importe quel réseau, et vendu sans abonnement pour 530 dollars (367 euros), affirme enfin Gizmodo.com. Il ne coûterait toutefois que 180 dollars (125 euros) en souscrivant à un abonnement de deux ans avec T-Mobile, filiale américaine de l'allemand Deutsche Telekom. La liste complète des opérateurs nationaux qui proposeront le Nexus One demeure inconnue.
Google veut concurrencer l'iPhone avec son Nexus One
05/01/2010
A l'occasion d'une conférence de presse, mardi soir à Mountain View en Californie, l'entreprise américaine devrait lever le voile sur son téléphone multifonctions.
https://www.lemonde.fr/technologies/article/2010/01/05/google-veut-concurrencer-l-iphone-avec-son-nexus-one_1287576_651865.html
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Le président Nicolas Sarkozy a annoncé, mardi 5 janvier, en conseil des ministres que la nouvelle taxe carbone entrerait en vigueur en France "le 1er juillet" prochain, a rapporté le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel. La première version avait été censurée fin décembre par le Conseil constitutionnel. "Le président de la République a eu l'occasion d'évoquer la taxe carbone. Le gouvernement réitère sa conviction qu'une contribution carbone est nécessaire pour changer les comportements en matière environnementale. Je vous annonce que la nouvelle taxe carbone entrera en vigueur le 1er juillet prochain", a rapporté M. Chatel à l'issue du conseil. Cette date a été arrêtée lors d'une réunion d'une heure qui s'est tenue lundi à l'Elysée autour de Nicolas Sarkozy et de son premier ministre François Fillon, en présence des ministres de l'écologie Jean-Louis Borloo, de l'économie Christine Lagarde, du budget Eric Woerth, de l'industrie Christian Estrosi et de la secrétaire d'Etat à l'écologie Chantal Jouanno. LE TEXTE NE SERA PAS PRÉSENTÉ AVANT LES RÉGIONALES Le ministre de l'écologie, Jean-Louis Borloo, présentera un nouveau dispositif en conseil des ministres le 20 janvier et ouvrira une concertation longue de "plusieurs semaines" avec "l'ensemble des parties prenantes", a expliqué M. Chatel. "Ce n'est qu'après que le texte sera envoyé au Parlement. Le véhicule législatif n'a pas encore été défini [mais] il faudra bien un projet de loi de finances rectificative", a-t-il poursuivi. "La nouvelle taxe carbone entrera en vigueur le 1er juillet prochain", a-t-il dit avant de confirmer à la presse que le texte, qui a fait l'objet de critiques au sein de la majorité, ne serait pas présenté avant les élections régionales de mars. Et que le premier "chèque vert" que l'Etat devait verser en compensation de la nouvelle contribution aux ménages les plus modestes ne le serait pas non plus avant cette échéance qui s'annonce difficile pour la droite, contrairement à ce que souhaitait le chef de l'Etat. Luc Chatel a toutefois assuré que le "principe du chèque" serait maintenu. Le 29 décembre, le Conseil constitutionnel a censuré la taxe carbone, au motif d'une rupture d'égalité devant l'impôt. Les "sages" avaient critiqué l'exonération prévue pour les 1 018 entreprises industrielles les plus polluantes, déjà soumises aux quotas de CO 2 qui ne seront payants qu'en 2013. Mardi, la ministre de l'économie Christine Lagarde a plaidé en faveur d'une taxe carbone à taux variable pour les industries les plus polluantes. "Nous travaillons sur la possibilité d'appliquer des taux réduits et de mettre en place par ailleurs d'autres mécanismes incitatifs ou des plafonnements, par exemple sur la base de la valeur ajoutée", a-t-elle précisé. La veille, le président Sarkozy avait réuni à l'Elysée les membres du gouvernement concernés par ce dossier avec le premier ministre François Fillon.
Le gouvernement veut une nouvelle taxe carbone pour le 1er juillet
05/01/2010
Le ministre de l'écologie, M. Borloo, devrait présenter un nouveau dispositif en conseil des ministres le 20 janvier et ouvrira une concertation avec "l'ensemble des parties prenantes".
https://www.lemonde.fr/planete/article/2010/01/05/la-taxe-carbone-pourrait-entrer-en-vigueur-au-1er-juillet_1287588_3244.html
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