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Depuis une semaine, ils sont devant leur écran. "Dimanche (le 27 décembre 2009, jour des manifestations qui ont fait officiellement 8 morts à Téhéran), j'y suis restée de 11 heures du matin à minuit, raconte une étudiante franco-iranienne. J'avais du travail, mais j'étais incapable de le faire." "J'y passe au moins huit heures par jour", affirme Ahmad Salamatian, libraire à Paris. Les Iraniens de la diaspora vivent aimantés à Internet. "Quand je suis arrivé en France, pour la première fois en 1965, pour faire des études en sciences politiques, il me fallait dix à douze jours pour recevoir le journal", se souvient cet analyste iranien critique, en tapant sur son clavier "Najaf Abad", le nom d'une "petite ville" de 230 000 habitants : "Regardez ! Vous avez là une dizaine de vidéos des manifestations de dimanche et elles sont toutes prises dans le même axe. Quiconque va dans une manif filme." "L'information est partout, poursuit cet aguerri de la politique, le problème est de savoir ce qui est vrai et ce qui n'est pas vrai." Le combat qui oppose une partie de la société iranienne au régime depuis l'élection présidentielle contestée du 12 juin 2009 - suivie de la suspension de plus d'une dizaine de quotidiens nationaux, de l'arrestation de dizaines de journalistes, et de l'éviction de la plupart des journalistes étrangers, privés de visas - a lieu dans la rue. Mais pas seulement. C'est aussi une guerre de la communication entre les opposants et le pouvoir. Ce même 27 décembre, Reza Moini, qui suit l'Iran pour Reporters sans frontières (RSF) à Paris, a été surpris par le nombre inhabituel de vidéos immédiatement disponibles sur Internet. Ces images, les premières à la disposition des télévisions du monde entier, montraient des violences commises par des manifestants contre les forces de l'ordre. "Ce n'est pas innocent, explique le journaliste, elles venaient des autorités qui, elles, disposent d'Internet à haut débit ; les citoyens ne peuvent pas en envoyer aussi rapidement." Une course de vitesse est engagée. Tous les moyens de communication - Internet, téléphone portable - sont utilisés par chacun des "camps" pour imposer sa version. Une course dans laquelle les médias peuvent se faire aisément piéger, pour cause d'anonymat. Revenant lundi sur les manifestations de la veille, les journaux de 13 heures et de 20 heures de France 2 et Le Parisien ont diffusé une photo montrant les forces de l'ordre s'attaquant aux manifestants. Le cliché avait été pris au Honduras au mois de juin, a révélé le site de l'émission Arrêt sur images. Le pouvoir iranien n'a pas attendu l'élection de juin pour fourbir les armes de cette guerre. Dès l'apparition d'Internet, des sites comme celui du magazine Playboy étaient inaccessibles. En 2002, une commission a été chargée de dresser la liste des sites illégaux, puis le régime s'est doté des moyens techniques permettant la censure. L'Iran figurait, avant même les événements de juin, parmi les douze pays classés par Reporters sans frontières comme "ennemis d'Internet" parce qu'ils pratiquent la censure et répriment les internautes d'opposition. Au moment du scrutin de juin, trois blogueurs étaient en prison. Après, leur nombre est monté jusqu'à 42. Actuellement, ils sont 11 derrière les barreaux, dont Mansoureh Shojaii, une "cyberféministe" arrêtée lundi, et une dizaine de blogueurs qui fournissaient de l'information sur la répression ont dû prendre le chemin de l'exil. "Le pouvoir est basé sur des schémas qui datent de plusieurs décennies, note Thierry Coville, un économiste spécialiste de l'Iran, il procède à des arrestations alors qu'il n'est pas face à un mouvement doté de chefs, mais à un mouvement de société ; il prend en pleine figure une révolution des mentalités." Plus du tiers de la population (66 millions d'habitants) est équipé d'Internet, le chiffre communément admis est de 23 millions de personnes connectées, mais le site www.internetworldstats.com estimait le chiffre à 32,2 millions en septembre. Deux habitants sur trois ont moins de 30 ans, ils sont éduqués et avides de nouvelles technologies, plus de 45 millions d'Iraniens ont un téléphone portable. Parfois, l'internaute qui consulte un site d'opposition basé à l'étranger, comme le très populaire Balatarin, se voit orienté dès la page d'accueil sur un site inconnu qui assure la propagande du gouvernement, témoigne RSF. Les connexions Internet sont fortement ralenties, voire bloquées au moment des manifestations. Dans la nuit du 16 au 17 décembre dernier, le site de messagerie Twitter a été piraté pendant une petite heure : sur la page d'accueil apparaissait l'image d'un drapeau vert, avec la mention, en anglais, "ce site a été piraté par la cyberarmée iranienne". "Cette attaque n'aurait pas été possible sans les Gardiens de la révolution", estime Reza Moini, de RSF. L'armée idéologique de la République islamique est devenue en septembre propriétaire du Réseau des télécommunications iraniennes (TCI), dont dépendent la plupart des fournisseurs d'accès. Depuis, les coupures de sites de l'opposition se sont multipliées. Et pourtant, l'information continue de circuler. "Le pouvoir ne peut plus avoir de secrets, estime Ahmad Salamatian, l'ancien secrétaire d'Etat iranien aux affaires étrangères devenu libraire dans le Quartier latin, à Paris. Dans les heures qui suivent la diffusion d'une information officielle, des photos apparaissent sur Internet qui la contredisent. Et chaque personne figurant sur ces photos est identifiée par les uns et les autres. Ça crée une forme de rédaction commune. Un proverbe iranien l'assure : "On peut couper les branches, les racines restent." Marie-Pierre Subtil
En Iran, la lutte entre le gouvernement et les opposants se joue aussi sur Internet
02/01/2010
Après avoir suspendu des journaux, Téhéran censure le Web, utilisé par plus du tiers des Iraniens
https://www.lemonde.fr/international/article/2010/01/02/en-iran-la-lutte-entre-le-gouvernement-et-les-opposants-se-joue-aussi-sur-internet_1286708_3210.html
international
Manifestation à Téhéran, en novembre 2009. AFP Le 12 juin 2009, l'Iran s'est rendu aux urnes pour élire son président de la République sans se douter que ce banal exercice électoral serait le coup d'envoi d'une des plus massives et sanglantes contestations qu'ait connues la République islamique en trente ans d'existence. Dans les heures qui ont suivi le scrutin, des permanences de candidats réformateurs ont été attaquées, l'Internet brouillé, Téhéran quadrillée par les forces de sécurité. Peu après, le président fondamentaliste, Mahmoud Ahmadinejad, réclamait la victoire avec un score écrasant (63 %). Les autres candidats dénoncèrent une "fraude". Ce fut le début de manifestations de masse dans le pays, réprimées par la force. La photo de Neda, une jeune femme tuée par balles, fera le tour du monde. Ce qui n'était qu'un mouvement de contestation électorale avait trouvé son martyr, sa couleur fétiche aussi, le vert, couleur de la campagne de celui qui finira deuxième à l'élection, l'ex-premier ministre Mir Hossein Moussavi, appuyé par les réformateurs. Et lorsque le Guide suprême, Ali Khamenei, arbitre supposé de la vie politique iranienne, faisant la sourde oreille aux protestations, avalisera l'élection, le mouvement prendra un ton plus politique. Une opposition populaire, informelle et pacifique était née. Plus que des chefs, elle trouvera en M. Moussavi, mais aussi en Mehdi Karoubi (candidat réformateur malheureux, en juin) et Mohammad Khatami, l'ex-président réformateur, non des meneurs, mais des symboles de ralliement. En six mois, 5 000 arrestations, des dizaines de morts et des procès arbitraires n'ont pas eu raison du mouvement. Pour l'Achoura, le 27 décembre 2009, la situation a dérapé : sans respecter la trêve de la fête religieuse, la police a tiré sur la foule. Des manifestants ont agressé les forces de l'ordre. Assez pour que l'ex-président Hachemi Rafsandjani, proche du mouvement vert, s'inquiète et appelle au calme, estimant que personne n'a rien à gagner par la violence. Qui sont les personnages phares de cette opposition en marche ? Moussavi, la figure de proue A priori, rien ne prédisposait, à 68 ans, le tranquille technocrate Mir Hossein Moussavi, cet Azéri, devenu premier ministre de la République islamique pendant la guerre contre l'Irak (1980-1988), à prendre la tête d'un grand mouvement populaire de revendication. En fait, bien que proche du fondateur, l'ayatollah Khomeiny, et révolutionnaire de la première heure, il avait quitté la scène politique depuis plus de vingt ans. En 1989, devenu Guide suprême, Ali Khamenei, successeur de Khomeiny, avait décidé de supprimer le poste de premier ministre. Homme de sérail (il fut conseiller occulte des président Hachemi Rafsandjani et Mohammad Khatami), il se consacrera à l'art. Une passion partagée avec sa femme, Zahra, docteur en sciences politiques, elle aussi engagée dans le mouvement. Lorsqu'il annonce sa candidature à la présidentielle, car il croit la République islamique "en danger" en dépit du soutien des réformateurs, peu croient à son succès. Mais cet homme, nationaliste irréprochable et professionnel (il géra l'économie de guerre) a gardé une réputation intègre. Son discours d'ouverture envers les jeunes et la société, pétri d'idéal et de justice, sera, malgré lui, le catalyseur des espérances d'une foule d'Iraniens privés de liberté. On le croyait timoré, la confiance des manifestants en fera un tribun contre la fraude et l'arbitraire. La répression (il vit sous haute surveillance) révélera son courage et une rare ténacité. Il se dit prêt à aller "jusqu'au martyre" pour faire entendre la cause du mouvement populaire. Pas un leader, un "accompagnateur" : "C'est vous qui m'avez donné la force, je ne fais que vous suivre. " Pour arrêter le cycle contestation-répression qui entraîne une radicalisation dangereuse de part et d'autre, le 1er janvier, il propose un plan de sortie de crise : libération des prisonniers politiques, respect des libertés, obligation pour le gouvernement de rendre des comptes. Karoubi, l'imprécateur Natif du Lorestan, cet hodjatoleslam (religieux de rang intermédiaire) atypique et résolument réformateur, auquel on a pu parfois reprocher, dans le passé, un discours populiste et un goût prononcé pour la gestion de grasses fondations révolutionnaires, s'est révélé, à 72 ans, comme le représentant le plus courageux et combatif de la nouvelle opposition populaire. Homme du sérail, lui aussi (il a été président du Parlement de 2000 à 2004), il avait mis en cause l'ingérence des miliciens islamistes à la présidentielle de 2005, gagnée par M. Ahmadinejad, dont il n'a eu de cesse de critiquer les dérives en matières de sécurité et d'économie. Populaire auprès des étudiants et des féministes, il a, juste avant la présidentielle de juin 2009, signé une pétition avec le Prix Nobel de la paix, Shirin Ebadi, pour demander l'arrêt des exécutions de criminels mineurs au moment des faits. Le premier à dénoncer publiquement les tortures et les viols en prison des manifestants arrêtés, en dépit des pressions et des menaces, il a accumulé preuves et dossiers, obligeant le gouvernement à fermer un des centres de détention les plus arbitraires et sanglants, la prison de Kharizak. Il est, avec M. Moussavi, la cible de commandos de nervis à la solde des ultra-fondamentalistes. En début de semaine, sa voiture a été attaquée alors qu'il était à l'intérieur. En une autre occasion, des miliciens ont fait voler son turban. Son journal, Etemad-e Melli, a été fermé il y a quelques mois et, à présent, une procédure judiciaire est ouverte contre lui. Sa réponse à tout cela : "Je ne me tairai que mort." Khatami, le symbole L'ex-président de la République (1997-2005), réformateur, bien qu'apparaissant rarement en première ligne, a joué les deus ex machina de la contestation des derniers mois, faisant jouer ses réseaux et son aréopage de technocrates pour aider les candidats réformateurs. Fin lettré, ce religieux affable et habile tacticien né près de Yazd, en 1943, et qui a étudié dans les écoles coraniques de Qom, la ville sainte, avant de devenir ministre de la culture et de l'orientation islamique, a représenté une certaine ouverture au sein de la République islamique. Sa présidence a été marquée par un regain de liberté dans la société, la presse et l'édition, et une meilleure image de l'Iran à l'extérieur. Même si les étudiants, durement réprimés pour s'être révoltés en 1999, lui ont reproché de les avoir "lâchés", tandis que certains le critiquent pour n'avoir pas eu la force de faire évoluer les institutions et de redresser l'économie. A l'extérieur, son engagement pour le dialogue des civilisations et une suspension temporaire de l'enrichissement d'uranium lui ont ouvert des portes. Elu contre la volonté du guide Khamenei, en 1997, il est vite devenu sa "bête noire". M. Khatami avait même annoncé, en février 2009, sa candidature à la présidentielle de juin, mais son entourage a estimé que les risques étaient trop grands, et il s'est désisté pour M. Moussavi. Les menaces contre lui étaient explicites. Ainsi, le journal officiel Kayhan, dont le directeur est directement désigné par le guide, a-t-il publié, en février, un éditorial conseillant à Mohammad Khatami de "penser au sort de Benazir Bhutto au Pakistan", assassinée en campagne électorale en 2007. Même si son nom est moins vilipendé que ceux de MM. Moussavi et Karoubi, M. Khatami est la cible principale du pouvoir fondamentaliste en pleine radicalisation qui veut, à travers lui, abattre le symbole du réformisme. Des voix, parmi les religieux extrémistes et les Gardiens de la révolution, l'armée idéologique, ont réclamé son jugement et son exécution avec ses "complices", Moussavi et Karoubi. Rafsandjani, un appui au coeur du régime Hachemi Rafsandjani, 76 ans, ex-président de la République (1989-1997), ex-ministre de l'intérieur, ex-président du Parlement, est le Janus par excellence d'une révolution islamique à laquelle son pragmatisme, son clientélisme bien rodé et son art consommé de la volte-face politique "raisonnée" ont permis de survivre. Tous les autres fils ou presque de la révolution se sont entre-dévorés. Passé par les séminaires religieux de Qom - il fit aussi de juteuses affaires immobilières dans la ville sainte -, l'hodjatoleslam Rafsandjani a été, dès les années 1960, un adepte de l'ayatollah Khomeiny. Il a tenté de libéraliser l'économie pour remettre le pays sur pieds après la guerre avec l'Irak (1980-1988). C'est lui qui favorisa l'arrivée au pouvoir du guide actuel, Ali Khamenei, à la mort de Khomeiny, en 1989, de façon à évincer le dauphin désigné, l'ayatollah Montazeri (mort en décembre 2009). Mais entre le nouveau guide et son encombrant mentor, la rivalité s'est vite installée, s'exacerbant lors de l'élection de juin 2009, lorsque M. Ahmadinejad, "poulain" du guide, dénonça avec violence, à la télévision, les anciens dirigeants "corrompus" qui avaient "tenté de vendre le pays à l'Occident". M. Rafsandjani, dont la réputation voyante d'affairiste est devenue un handicap, et ses ouvertures vers l'étranger, pour sortir l'Iran de l'isolement, un sujet de critique des fondamentalistes, était le premier visé. Le ranger aujourd'hui dans la catégorie des "opposants" inconditionnels serait excessif, surtout qu'en théorie, il reste un pilier du pouvoir : il préside deux rouages essentiels, le Conseil du discernement et l'Assemblée des experts. Toutefois conscient de ce que le guide veut, à la faveur de l'épuration en cours, en finir avec lui, M. Rafsandjani, déjà proche des réformateurs, leur a offert un appui tactique. Il se bat aussi pour la survie du régime, menacé, à ses yeux, par les dérives autoritaires actuelles, en prêchant l'unité. Marie-Claude Decamps
Ceux qui défient le pouvoir en Iran
02/01/2010
Du technocrate Mir Hossein Moussavi, au réformateur Mehdi Karoubi, en passant par les ex-présidents de la République islamique, Mohammad Khatami et Hachemi Rafsandjani, qui sont les figures de l'opposition populaire ?
https://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2010/01/02/ceux-qui-defient-le-pouvoir-en-iran_1286698_3208.html
a-la-une
En annonçant, vendredi 1er janvier, au moment où la tension, en Iran, est à son comble, son intention d'aller "jusqu'au martyre" pour faire entendre les revendications du mouvement populaire qui défie le pouvoir, depuis l'élection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad, en juin 2009, Mir Hossein Moussavi a ouvert un débat au sein du régime iranien. Que disait cet ex-premier ministre, candidat malheureux à la présidentielle, pour laquelle les réformateurs l'avaient soutenu, qui en six mois est devenu la figure de proue de l'opposition ? Il affirmait que les manifestants, nombreux en dépit d'une répression féroce, ne voulaient pas renverser la République islamique, mais obtenir que les droits et libertés inscrits dans la Constitution soient enfin appliqués. Surtout, proposant un plan de sortie de crise, allant de la liberté des prisonniers politiques à un appel au gouvernement à rendre compte de ses actes, il offrait une tentative de dialogue, au moment où beaucoup sont inquiets devant la radicalisation en cours des deux côtés. Les premières réactions à l'appel de M. Moussavi, ont été un tir de barrage contre lui, orchestré, parfois au mot près, par les imams de la prière du vendredi, dans le pays. Ainsi à Téhéran, Ahmad Jannati, l'influent et intransigeant secrétaire du Conseil des gardiens de la Constitution - rouage clé du pouvoir - qui est aussi l'imam de la prière du vendredi dans la capitale iranienne n'a-t-il pas hésité à demander la tête du "chef de la sédition" qu'il accuse, par ailleurs, d'être "un agent à la solde des Américains et des Israéliens". Une façon d'ignorer la déclaration d'identité écrite dans son message par Mir Hossein Moussavi, qui, pour couper court à tous ceux qui, faisant une nouvelle foi vibrer la fibre nationaliste en Iran, veulent le portraiturer en "dangereux révolutionnaire à la solde de l'étranger", disait aussi : "Nous avons au sein du mouvement, une identité islamique et nationale et nous sommes opposés à toute domination étrangère". M. Jannati a également réclamé que les "émeutiers détenus soient maintenus en prison, car ils poursuivront leurs actions diaboliques aussitôt libérés". De son côté, un autre religieux fondamentaliste influent Ahmad Khatami rejetait l'entière responsabilité des récents événements sur l'opposition : "Vous parlez de crise dans le pays, mais il n'y en a pas ! c'est vous qui la créez !" De même, des fidèles "en colère" se sont réunis à Téhéran pour réclamer "des mesures judiciaires" exemplaires contre l'opposition. Agents de l'étranger Plus nuancé, Ali Larijani, le président du Parlement, ultra fidèle au Guide suprême, Ali Khamenei, mais aussi souvent critique du président Ahmadinejad, esquissait un distinguo : "Il faut, dans cette affaire, expliquait-il en substance, ne pas confondre ceux qui contestent avec ceux qui ont commis des outrages (envers le guide) et ceux encore qui ont porté atteinte à la structure des institutions (les manifestants violents)." Ces nuances qui pourraient être l'esquisse d'une approche plus souple, révélatrice au sein du pouvoir d'un réel débat, bien qu'occulté, sur la répression et la façon systématique dont elle est exercée, ont également été reprises par Javadi Amoli. Ce grand ayatollah "marja" (source d'imitation chiite) de Qom, la ville sainte, a lui aussi, mis en garde contre le fait de mettre dans le même sac ceux qui contestent pacifiquement et les agitateurs violents. C'était aussi en partie le point de vue de Assadolah Askaroladi, un des chefs de file les plus en vue chez les fondamentalistes, qui, jeudi, avant même les propositions de M. Moussavi, suggérait de "se réunir autour du Guide pour élaborer des solutions", et non plus s'entre déchirer. Le conseiller en communication le plus proche de M. Ahmadinejad, Javan Feckr, devait lui répondre quelques heures plus tard de façon cinglante, expliquant qu'il n'y avait "aucune solution, aucune discussion" et qu'il ne voyait pas avec qui il fallait discuter, car il ne voyait en face, que des "agents de l'étranger". En attendant, la répression se poursuit. Le chef de la police a une nouvelle fois prévenu les partisans de M. Moussavi qu'ils ne devraient désormais s'attendre à aucune clémence s'ils persistaient à manifester dans les rues. Depuis Mashad où des étudiants ont été pris à partie par des miliciens en début de semaine, sont arrivées des nouvelles alarmantes, difficiles toutefois à confirmer : une jeune fille, blessée à l'arme blanche, serait morte. Dans quelques jours devraient reprendre les procès d'opposants. Et certains craignent, que dans la surenchère de violence actuelle, le pouvoir ne soit tenté d'exercer des pressions pour faire condamner à mort "pour l'exemple" des manifestants. Marie-Claude Decamps
En Iran, Mir Hossein Moussavi, figure de proue de l'opposition, se dit prêt au martyre, par Marie-Claude Decamps
02/01/2010
L'imam de la prière du vendredi à Téhéran demande la tête du "chef de la sédition"
https://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2010/01/02/en-iran-mir-hossein-moussavi-figure-de-proue-de-l-opposition-se-dit-pret-au-martyre-par-marie-claude-decamps_1286691_3208.html
a-la-une
En annonçant, vendredi 1erjanvier, au moment où la tension, en Iran, est à son comble, son intention d'aller "jusqu'au martyre" pour faire entendre les revendications du mouvement populaire qui défie le pouvoir, depuis l'élection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad, en juin 2009, Mir Hossein Moussavi a ouvert un débat au sein du régime iranien. Que disait cet ex-premier ministre, candidat malheureux à la présidentielle, pour laquelle les réformateurs l'avaient soutenu, qui en six mois est devenu la figure de proue de l'opposition ? Il affirmait que les manifestants, nombreux en dépit d'une répression féroce, ne voulaient pas renverser la République islamique, mais obtenir que les droits et libertés inscrits dans la Constitution soient enfin appliqués. Surtout, proposant un plan de sortie de crise, allant de la liberté des prisonniers politiques à un appel au gouvernement à rendre compte de ses actes, il offrait une tentative de dialogue, au moment où beaucoup sont inquiets devant la radicalisation en cours des deux côtés. Les premières réactions à l'appel de M. Moussavi, ont été un tir de barrage contre lui, orchestré, parfois au mot près, par les imams de la prière du vendredi, dans le pays. Ainsi à Téhéran, Ahmad Jannati, l'influent et intransigeant secrétaire du Conseil des gardiens de la Constitution – rouage clé du pouvoir – qui est aussi l'imam de la prière du vendredi dans la capitale iranienne n'a-t-il pas hésité à demander la tête du "chef de la sédition" qu'il accuse, par ailleurs, d'être "un agent à la solde des Américains et des Israéliens". Une façon d'ignorer la déclaration d'identité écrite dans son message par Mir Hossein Moussavi, qui, pour couper court à tous ceux qui, faisant une nouvelle foi vibrer la fibre nationaliste en Iran, veulent le portraiturer en "dangereux révolutionnaire à la solde de l'étranger", disait aussi : "Nous avons au sein du mouvement, une identité islamique et nationale et nous sommes opposés à toute domination étrangère". M. Jannati a également réclamé que les "émeutiers détenus soient maintenus en prison, car ils poursuivront leurs actions diaboliques aussitôt libérés". De son côté, un autre religieux fondamentaliste influent Ahmad Khatami rejetait l'entière responsabilité des récents événements sur l'opposition : "Vous parlez de crise dans le pays, mais il n'y en a pas ! c'est vous qui la créez !" De même, des fidèles "en colère" se sont réunis à Téhéran pour réclamer "des mesures judiciaires" exemplaires contre l'opposition. "AGENTS DE L'ÉTRANGER" Plus nuancé, Ali Larijani, le président du Parlement, ultra fidèle au Guide suprême, Ali Khamenei, mais aussi souvent critique du président Ahmadinejad, esquissait un distinguo : "Il faut, dans cette affaire, expliquait-il en substance, ne pas confondre ceux qui contestent avec ceux qui ont commis des outrages [envers le guide] et ceux encore qui ont porté atteinte à la structure des institutions [les manifestants violents]." Ces nuances qui pourraient être l'esquisse d'une approche plus souple, révélatrice au sein du pouvoir d'un réel débat, bien qu'occulté, sur la répression et la façon systématique dont elle est exercée, ont également été reprises par Javadi Amoli. Ce grand ayatollah "marja" (source d'imitation chiite) de Qom, la ville sainte, a lui aussi, mis en garde contre le fait de mettre dans le même sac ceux qui contestent pacifiquement et les agitateurs violents. C'était aussi en partie le point de vue de Assadolah Askaroladi, un des chefs de file les plus en vue chez les fondamentalistes, qui, jeudi, avant même les propositions de M. Moussavi, suggérait de "se réunir autour du Guide pour élaborer des solutions", et non plus s'entre déchirer. Le conseiller en communication le plus proche de M. Ahmadinejad, Javan Feckr, devait lui répondre quelques heures plus tard de façon cinglante, expliquant qu'il n'y avait "aucune solution, aucune discussion" et qu'il ne voyait pas avec qui il fallait discuter, car il ne voyait en face, que des "agents de l'étranger". En attendant, la répression se poursuit. Le chef de la police a une nouvelle fois prévenu les partisans de M. Moussavi qu'ils ne devraient désormais s'attendre à aucune clémence s'ils persistaient à manifester dans les rues. Depuis Mashad où des étudiants ont été pris à partie par des miliciens en début de semaine, sont arrivées des nouvelles alarmantes, difficiles toutefois à confirmer: une jeune fille, blessée à l'arme blanche, serait morte. Dans quelques jours devraient reprendre les procès d'opposants. Et certains craignent, que dans la surenchère de violence actuelle, le pouvoir ne soit tenté d'exercer des pressions pour faire condamner à mort "pour l'exemple" des manifestants. Marie-Claude Descamps
L'appel de M. Moussavi suscite une vive réaction du pouvoir
02/01/2010
L'imam de la prière du vendredi à Téhéran demande la tête du "chef de la sédition".
https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2010/01/02/l-appel-de-m-moussavi-suscite-une-vive-reaction-du-pouvoir_1286688_3218.html
proche-orient
Depuis une semaine, ils sont devant leur écran. "Dimanche [le 27 décembre 2009, jour des manifestations qui ont fait officiellement 8 morts à Téhéran], j'y suis restée de 11 heures du matin à minuit, raconte une étudiante franco-iranienne. J'avais du travail, mais j'étais incapable de le faire." "J'y passe au moins huit heures par jour", affirme Ahmad Salamatian, libraire à Paris. Les Iraniens de la diaspora vivent aimantés à Internet. "Quand je suis arrivé en France, pour la première fois en 1965, pour faire des études en sciences politiques, il me fallait dix à douze jours pour recevoir le journal", se souvient cet analyste iranien critique, en tapant sur son clavier "Najaf Abad", le nom d'une "petite ville" de 230 000 habitants: "Regardez ! Vous avez là une dizaine de vidéos des manifestations de dimanche et elles sont toutes prises dans le même axe. Quiconque va dans une manif filme." "L'information est partout, poursuit cet aguerri de la politique, le problème est de savoir ce qui est vrai et ce qui n'est pas vrai." Le combat qui oppose une partie de la société iranienne au régime depuis l'élection présidentielle contestée du 12 juin 2009 – suivie de la suspension de plus d'une dizaine de quotidiens nationaux, de l'arrestation de dizaines de journalistes, et de l'éviction de la plupart des journalistes étrangers, privés de visas – a lieu dans la rue. Mais pas seulement. C'est aussi une guerre de la communication entre les opposants et le pouvoir. Ce même 27 décembre, Reza Moini, qui suit l'Iran pour Reporters sans frontières (RSF) à Paris, a été surpris par le nombre inhabituel de vidéos immédiatement disponibles sur Internet. Ces images, les premières à la disposition des télévisions du monde entier, montraient des violences commises par des manifestants contre les forces de l'ordre. "Ce n'est pas innocent, explique le journaliste, elles venaient des autorités qui, elles, disposent d'Internet à haut débit ; les citoyens ne peuvent pas en envoyer aussi rapidement." Une course de vitesse est engagée. Tous les moyens de communication – Internet, téléphone portable – sont utilisés par chacun des "camps" pour imposer sa version. Une course dans laquelle les médias peuvent se faire aisément piéger, pour cause d'anonymat. Revenant lundi sur les manifestations de la veille, les journaux de 13 heures et de 20 heures de France 2 et Le Parisien ont diffusé une photo montrant les forces de l'ordre s'attaquant aux manifestants. Le cliché avait été pris au Honduras au mois de juin, a révélé le site de l'émission Arrêt sur images. Le pouvoir iranien n'a pas attendu l'élection de juin pour fourbir les armes de cette guerre. Dès l'apparition d'Internet, des sites comme celui du magazine Playboy étaient inaccessibles. En 2002, une commission a été chargée de dresser la liste des sites illégaux, puis le régime s'est doté des moyens techniques permettant la censure. L'Iran figurait, avant même les événements de juin, parmi les douze pays classés par Reporters sans frontières comme "ennemis d'Internet" parce qu'ils pratiquent la censure et répriment les internautes d'opposition. Au moment du scrutin de juin, trois blogueurs étaient en prison. Après, leur nombre est monté jusqu'à 42. Actuellement, ils sont onze derrière les barreaux, dont Mansoureh Shojaii, une "cyberféministe" arrêtée lundi, et une dizaine de blogueurs qui fournissaient de l'information sur la répression ont dû prendre le chemin de l'exil. "Le pouvoir est basé sur des schémas qui datent de plusieurs décennies, note Thierry Coville, un économiste spécialiste de l'Iran, il procède à des arrestations alors qu'il n'est pas face à un mouvement doté de chefs, mais à un mouvement de société ; il prend en pleine figure une révolution des mentalités." Plus du tiers de la population (66 millions d'habitants) est équipé d'Internet, le chiffre communément admis est de 23millions de personnes connectées, mais le site Internet World Stats estimait le chiffre à 32,2 millions en septembre. Deux habitants sur trois ont moins de 30 ans, ils sont éduqués et avides de nouvelles technologies, plus de 45 millions d'Iraniens ont un téléphone portable. Parfois, l'internaute qui consulte un site d'opposition basé à l'étranger, comme le très populaire Balatarin, se voit orienté dès la page d'accueil sur un site inconnu qui assure la propagande du gouvernement, témoigne RSF. Les connexions Internet sont fortement ralenties, voire bloquées au moment des manifestations. Dans la nuit du 16 au 17 décembre dernier, le site de messagerie Twitter a été piraté pendant une petite heure : sur la page d'accueil apparaissait l'image d'un drapeau vert, avec la mention, en anglais, "ce site a été piraté par la cyberarmée iranienne". "Cette attaque n'aurait pas été possible sans les Gardiens de la révolution", estime Reza Moini, de RSF. L'armée idéologique de la République islamique est devenue en septembre propriétaire du Réseau des télécommunications iraniennes (TCI), dont dépendent la plupart des fournisseurs d'accès. Depuis, les coupures de sites de l'opposition se sont multipliées. Et pourtant, l'information continue de circuler. "Le pouvoir ne peut plus avoir de secrets", estime Ahmad Salamatian, l'ancien secrétaire d'Etat iranien aux affaires étrangères devenu libraire dans le Quartier latin, à Paris. Dans les heures qui suivent la diffusion d'une information officielle, des photos apparaissent sur Internet qui la contredisent. Et chaque personne figurant sur ces photos est identifiée par les uns et les autres. Ça crée une forme de rédaction commune. Un proverbe iranien l'assure : "On peut couper les branches, les racines restent." Marie-Pierre Subtil
En Iran, la lutte entre le gouvernement et les opposants se joue aussi sur Internet
02/01/2010
Après avoir suspendu des journaux, Téhéran censure le Web, utilisé par plus du tiers des Iraniens.
https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2010/01/02/en-iran-la-lutte-entre-le-gouvernement-et-les-opposants-se-joue-aussi-sur-internet_1286686_3218.html
proche-orient
Le 12 juin 2009, l'Iran s'est rendu aux urnes pour élire son président de la République sans se douter que ce banal exercice électoral serait le coup d'envoi d'une des plus massives et sanglantes contestations qu'ait connues la République islamique en trente ans d'existence. Dans les heures qui ont suivi le scrutin, des permanences de candidats réformateurs ont été attaquées, l'Internet brouillé, Téhéran quadrillée par les forces de sécurité. Peu après, le président fondamentaliste, Mahmoud Ahmadinejad, réclamait la victoire avec un score écrasant (63 %). Les autres candidats dénoncèrent une "fraude". Ce fut le début de manifestations de masse dans le pays, réprimées par la force. La photo de Neda, une jeune femme tuée par balles, fera le tour du monde. Ce qui n'était qu'un mouvement de contestation électorale avait trouvé son martyr, sa couleur fétiche aussi, le vert, couleur de la campagne de celui qui finira deuxième à l'élection, l'ex-premier ministre Mir Hossein Moussavi, appuyé par les réformateurs. Et lorsque le Guide suprême, Ali Khamenei, arbitre supposé de la vie politique iranienne, faisant la sourde oreille aux protestations, avalisera l'élection, le mouvement prendra un ton plus politique. Une opposition populaire, informelle et pacifique était née. Plus que des chefs, elle trouvera en M. Moussavi, mais aussi en Mehdi Karoubi (candidat réformateur malheureux, en juin) et Mohammad Khatami, l'ex-président réformateur, non des meneurs, mais des symboles de ralliement. En six mois, 5 000 arrestations, des dizaines de morts et des procès arbitraires n'ont pas eu raison du mouvement. Pour l'Achoura, le 27 décembre 2009, la situation a dérapé: sans respecter la trêve de la fête religieuse, la police a tiré sur la foule. Des manifestants ont agressé les forces de l'ordre. Assez pour que l'ex-président Hachemi Rafsandjani, proche du mouvement vert, s'inquiète et appelle au calme, estimant que personne n'a rien à gagner par la violence. Qui sont les personnages phares de cette opposition en marche ? Moussavi, la figure de proue A priori, rien ne prédisposait, à 68 ans, le tranquille technocrate Mir Hossein Moussavi, cet Azéri, devenu premier ministre de la République islamique pendant la guerre contre l'Irak (1980-1988), à prendre la tête d'un grand mouvement populaire de revendication. En fait, bien que proche du fondateur, l'ayatollah Khomeiny, et révolutionnaire de la première heure, il avait quitté la scène politique depuis plus de vingt ans. En 1989, devenu Guide suprême, Ali Khamenei, successeur de Khomeiny, avait décidé de supprimer le poste de premier ministre. Homme de sérail (il fut conseiller occulte des président Hachemi Rafsandjani et Mohammad Khatami), il se consacrera à l'art. Une passion partagée avec sa femme, Zahra, docteur en sciences politiques, elle aussi engagée dans le mouvement. Lorsqu'il annonce sa candidature à la présidentielle, car il croit la République islamique "en danger" en dépit du soutien des réformateurs, peu croient à son succès. Mais cet homme, nationaliste irréprochable et professionnel (il géra l'économie de guerre) a gardé une réputation intègre. Son discours d'ouverture envers les jeunes et la société, pétri d'idéal et de justice, sera, malgré lui, le catalyseur des espérances d'une foule d'Iraniens privés de liberté. On le croyait timoré, la confiance des manifestants en fera un tribun contre la fraude et l'arbitraire. La répression (il vit sous haute surveillance) révélera son courage et une rare ténacité. Il se dit prêt à aller "jusqu'au martyre" pour faire entendre la cause du mouvement populaire. Pas un leader, un "accompagnateur" : "C'est vous qui m'avez donné la force, je ne fais que vous suivre." Pour arrêter le cycle contestation-répression qui entraîne une radicalisation dangereuse de part et d'autre, le 1erjanvier, il propose un plan de sortie de crise: libération des prisonniers politiques, respect des libertés, obligation pour le gouvernement de rendre des comptes. Karoubi, l'imprécateur Natif du Lorestan, cet hodjatoleslam (religieux de rang intermédiaire) atypique et résolument réformateur, auquel on a pu parfois reprocher, dans le passé, un discours populiste et un goût prononcé pour la gestion de grasses fondations révolutionnaires, s'est révélé, à 72 ans, comme le représentant le plus courageux et combatif de la nouvelle opposition populaire. Homme du sérail, lui aussi (il a été président du Parlement de 2000 à 2004), il avait mis en cause l'ingérence des miliciens islamistes à la présidentielle de 2005, gagnée par M. Ahmadinejad, dont il n'a eu de cesse de critiquer les dérives en matières de sécurité et d'économie. Populaire auprès des étudiants et des féministes, il a, juste avant la présidentielle de juin 2009, signé une pétition avec le Prix Nobel de la paix, Shirin Ebadi, pour demander l'arrêt des exécutions de criminels mineurs au moment des faits. Le premier à dénoncer publiquement les tortures et les viols en prison des manifestants arrêtés, en dépit des pressions et des menaces, il a accumulé preuves et dossiers, obligeant le gouvernement à fermer un des centres de détention les plus arbitraires et sanglants, la prison de Kharizak. Il est, avec M. Moussavi, la cible de commandos de nervis à la solde des ultra-fondamentalistes. En début de semaine, sa voiture a été attaquée alors qu'il était à l'intérieur. En une autre occasion, des miliciens ont fait voler son turban. Son journal, Etemad-e Melli, a été fermé il y a quelques mois et, à présent, une procédure judiciaire est ouverte contre lui. Sa réponse à tout cela : "Je ne me tairai que mort." Khatami, le symbole L'ex-président de la République (1997-2005), réformateur, bien qu'apparaissant rarement en première ligne, a joué les deus ex machina de la contestation des derniers mois, faisant jouer ses réseaux et son aréopage de technocrates pour aider les candidats réformateurs. Fin lettré, ce religieux affable et habile tacticien né près de Yazd, en 1943, et qui a étudié dans les écoles coraniques de Qom, la ville sainte, avant de devenir ministre de la culture et de l'orientation islamique, a représenté une certaine ouverture au sein de la République islamique. Sa présidence a été marquée par un regain de liberté dans la société, la presse et l'édition, et une meilleure image de l'Iran à l'extérieur. Même si les étudiants, durement réprimés pour s'être révoltés en 1999, lui ont reproché de les avoir "lâchés", tandis que certains le critiquent pour n'avoir pas eu la force de faire évoluer les institutions et de redresser l'économie. A l'extérieur, son engagement pour le dialogue des civilisations et une suspension temporaire de l'enrichissement d'uranium lui ont ouvert des portes. Elu contre la volonté du guide Khamenei, en 1997, il est vite devenu sa "bête noire". M. Khatami avait même annoncé, en février 2009, sa candidature à la présidentielle de juin, mais son entourage a estimé que les risques étaient trop grands, et il s'est désisté pour M. Moussavi. Les menaces contre lui étaient explicites. Ainsi, le journal officiel Kayhan, dont le directeur est directement désigné par le guide, a-t-il publié, en février, un éditorial conseillant à Mohammad Khatami de"penser au sort de Benazir Bhutto au Pakistan", assassinée en campagne électorale en 2007. Même si son nom est moins vilipendé que ceux de MM. Moussavi et Karoubi, M. Khatami est la cible principale du pouvoir fondamentaliste en pleine radicalisation qui veut, à travers lui, abattre le symbole du réformisme. Des voix, parmi les religieux extrémistes et les Gardiens de la révolution, l'armée idéologique, ont réclamé son jugement et son exécution avec ses "complices", Moussavi et Karoubi. Rafsandjani, un appui au cœur du régime Hachemi Rafsandjani, 76 ans, ex-président de la République (1989-1997), ex-ministre de l'intérieur, ex-président du Parlement, est le Janus par excellence d'une révolution islamique à laquelle son pragmatisme, son clientélisme bien rodé et son art consommé de la volte-face politique "raisonnée" ont permis de survivre. Tous les autres fils ou presque de la révolution se sont entre-dévorés. Passé par les séminaires religieux de Qom –il fit aussi de juteuses affaires immobilières dans la ville sainte–, l'hodjatoleslam Rafsandjani a été, dès les années 1960, un adepte de l'ayatollah Khomeiny. Il a tenté de libéraliser l'économie pour remettre le pays sur pieds après la guerre avec l'Irak (1980-1988). C'est lui qui favorisa l'arrivée au pouvoir du guide actuel, Ali Khamenei, à la mort de Khomeiny, en 1989, de façon à évincer le dauphin désigné, l'ayatollah Montazeri (mort en décembre 2009). Mais entre le nouveau guide et son encombrant mentor, la rivalité s'est vite installée, s'exacerbant lors de l'élection de juin 2009, lorsque M. Ahmadinejad, "poulain" du guide, dénonça avec violence, à la télévision, les anciens dirigeants "corrompus" qui avaient "tenté de vendre le pays à l'Occident". M. Rafsandjani, dont la réputation voyante d'affairiste est devenue un handicap, et ses ouvertures vers l'étranger, pour sortir l'Iran de l'isolement, un sujet de critique des fondamentalistes, était le premier visé. Le ranger aujourd'hui dans la catégorie des "opposants" inconditionnels serait excessif, surtout qu'en théorie, il reste un pilier du pouvoir : il préside deux rouages essentiels, le Conseil du discernement et l'Assemblée des experts. Toutefois conscient de ce que le guide veut, à la faveur de l'épuration en cours, en finir avec lui, M. Rafsandjani, déjà proche des réformateurs, leur a offert un appui tactique. Il se bat aussi pour la survie du régime, menacé, à ses yeux, par les dérives autoritaires actuelles, en prêchant l'unité. Marie-Claude Decamps
Ceux qui défient le pouvoir en Iran
02/01/2010
De la contestation électorale à la revendication des libertés dans la rue : en six mois est née une opposition populaire aux autorités de Téhéran.
https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2010/01/02/ceux-qui-defient-le-pouvoir-en-iran_1286684_3218.html
proche-orient
La police danoise a ouvert le feu et blessé un Somalien qui tentait de s'introduire, au soir du vendredi 1er janvier, dans le domicile du dessinateur Kurt Westergaard, auteur d'une des caricatures controversées du prophète Mahomet, à Aarhus. Selon la police, l'intrus âgé de 28 ans entretient des liens étroits avec des chefs d'Al-Qaida en Afrique de l'Est et Al-Shabab, la milice islamiste de Somalie. L'homme, qui était armé d'une hache et d'un couteau, a été touché au genou et à la main après avoir lancé sa hache en direction des policiers. Kurt Westergaard, qui est âgé de 74 ans, n'a pas été blessé. Selon le récit du caricaturiste, l'homme était sur le point de le tuer. Le dessinateur, s'était alors réfugié dans la salle de bain qu'il avait fait aménager en chambre forte d'où il a donné l'alerte. "VENGEANCE" L'agresseur a crié les mots "vengeance" et "sang" dans un danois approximatif après être entré armé d'une hache et d'un couteau vers 22 heures vendredi, en brisant une vitre de la porte d'entrée. "Je me suis réfugié dans la pièce sécurisée lorsqu'il est rentré dans la maison. Je savais que je n'avais aucune chance de pouvoir l'arrêter. Alors j'ai appelé la police", a-t-il raconté. L'agresseur aurait alors essayé en vain d'entrer de force dans la salle de bains du dessinateur qui était seul avec sa petite-fille de cinq ans. Inculpé pour tentative de meurtre contre le dessinateur et un policier danois, l'agresseur, âgé de 28 ans, a comparu samedi devant un tribunal. refusant de parler, il a chargé son avocat démentir à sa place avoir tenté de tuer qui que ce soit. Selon la police danoise, ce Somalien, qui possède un titre de séjour en règle, est mêlé à un réseau lié au terrorisme que le renseignement intérieur surveillait depuis un certain temps. Les insurgés islamistes radicaux somaliens shebab ont salué la tentative de meurtre au cours d'une conférence de presse à Mogadiscio. "Nous saluons l'incident dans lequel un garçon musulman somalien a attaqué le diable qui a injurié le prophète Mahomet", a déclaré le porte-parole des shebab, Cheikh Ali Mouhamoud Rage. Le premier ministre danois, Lars Lokke Rasmussen, a estimé que cette attaque n'était pas seulement une agression contre Westergaard "mais aussi contre notre société de tolérance et de démocratie". "DYNAMITE SPIRITUELLE" Les caricatures, publiées pour la première fois en septembre 2005 par le quotidien danois Jyllands-Posten et reprises par plusieurs journaux, avaient été jugées blasphématoires par une partie de la communauté musulmane. Des manifestations et des émeutes s'étaient produites dans plusieurs pays musulmans en 2006, où trois ambassades danoises avaient été prises pour cible. Plus de cinquante personnes avaient été tuées dans ces violences. Kurt Westergaard est l'auteur de la caricature la plus controversée, celle qui représente le prophète coiffé d'un turban en forme de bombe. En février 2008, trois personnes soupçonnées de fomenter un attentat contre lui ont été arrêtés par les services de renseignement de la police danoise. Dans une interview accordée en mars de cette même année, le dessinateur confiait à Reuters qu'il s'attendait à vivre le restant de ses jours sous la menace. Sa caricature, expliquait-il alors, ne visait nullement les musulmans mais "les terroristes qui se servent d'une interprétation de l'islam comme d'une dynamite spirituelle".
Tentative de meurtre contre l'auteur d'une caricature de Mahomet au Danemark
02/01/2010
Kurt Westergaard raconte s'être réfugié avec sa fille de cinq ans dans une chambre forte de son domicile pour échapper à l'homme qui voulait le tuer.
https://www.lemonde.fr/europe/article/2010/01/02/tentative-de-meurtre-contre-l-auteur-d-une-caricature-de-mahomet-au-danemark_1286680_3214.html
europe
Des dizaines de milliers de personnes s'étaient massées, samedi 2 janvier à Tokyo devant le palais impérial, pour les traditionnels vœux de l'empereur du Japon Akihito, qui a appelé à la paix dans le monde et a souhaité le bonheur à son peuple. "Je suis heureux de célébrer la nouvelle année avec vous", a déclaré l'empereur âgé de 76 ans qui a souhaité à tous "le bonheur et la paix dans le monde". Plus de 47 000 personnes s'étaient rassemblées devant le palais impérial, pour écouter leur monarque qui s'exprimait depuis un balcon, protégé par une vitre blindée. Aux vœux de l'empereur, la foule a répondu "Banzai !" ("longue vie") et a agité des drapeaux japonais. Akihito a également exprimé sa sympathie à ceux frappés par la pire récession qui ait touché le Japon depuis des décennies. "L'an passé, nombreux sont ceux qui ont connu des difficultés en raison des conditions économiques qui se sont dégradées et je suis de tout coeur avec eux", a-t-il déclaré. "J'espère que chacun aidera son prochain et le soutiendra afin de surmonter cette période difficile", a ajouté l'empereur. Akihito, qui a marqué ses vingt ans de règne en 2009, a connu l'an passé des problèmes de santé et a restreint ses activités officielles. Monté sur le trône du Chrysanthème en 1989, après la mort de son père l'empereur Hirohito, il est le chef de l'Etat japonais mais n'a qu'une fonction symbolique et ne dispose d'aucun pouvoir politique.
Bonne année, Banzai !
02/01/2010
Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées samedi à Tokyo pour les traditionnels vœux de l'empereur du Japon Akihito.
https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2010/01/02/bonne-annee-banzai_1286678_3216.html
asie-pacifique
"Les personnes qui vivent dans la rue laissent leur corps dans un tel état d'abandon… La prise en charge médicale est très importante." Brigitte Lucas est responsable de l'accueil de jour au siège du SAMU social (Paris 12e). Selon elle, l'endroit se veut "un lieu d'accompagnement, un lien entre le no man's land de la rue et le monde institutionnel, qui est très difficile d'accès pour les SDF ". L'accueil est anonyme, une centaine de personnes, dont environ 10 % de femmes, passent chaque jour au centre. Un médecin, deux infirmières, deux aides-soignantes ainsi qu'une psychologue-alcoologue sont à leur disposition. Après plus de dix ans d'expérience auprès des sans-abri, le Dr Daniel Wiels continue ainsi à les recevoir. Selon lui, leur principal ennemi, ce n'est ni le froid ni une mauvaise alimentation, mais le manque d'hygiène qui engendre de nombreuses maladies. "Les puces, les poux ou encore la gale infectent les vêtements ou les matelas et s'auto-entretiennent, explique le Dr. Wiels. Ces problèmes dermatologiques sont encore plus fréquents en été qu'en hiver. Ils multiplient les risques de surinfection." "DÉPARASITAGES" Le personnel effectue donc régulièrement des "déparasitages", à savoir une douche, une désinfection complète à la Bétadine, un shampoing contre les poux et un traitement contre la gale. Quand il ne sert plus à rien de les laver, les vêtements sont jetés. Manteaux, pulls, pantalons et autres vêtements de rechange s'entassent dans une pièce exiguë près des douches. "L'habit le plus rare, ce sont les chaussures, explique Brigitte Lucas. Leurs paires sont souvent trop usées ou parfois ils se les font voler : leurs pieds sont très exposés." L'équipe soignante traite aussi de nombreux cas de traumatologie et de rhumatologie. "Ceux qui vivent dans la rue marchent douze heures sur vingt-quatre, restent debout, transportent toutes leurs affaires… Au fil des ans, ça abîme les genoux, les bras et la colonne vertébrale", détaille le médecin. Depuis quinze ans, Laurent vient presque tous les jours au centre d'accueil du SAMU social. Il se présente aujourd'hui avec un œil au beurre noir. "Ici, je consulte souvent le médecin pour des bricoles. C'est direct et j'attends pas. Mais quand j'ai un gros problème, je vais à l'hôpital." Pour le Dr Wiels, tous les sans-logis ne se préoccupent pas de leur santé. "En quelque sorte, ici je reçois 'l'élite', observe-t-il. Ils s'occupent de leur santé, savent s'administrer des médicaments et ils viennent consulter spontanément sur un point précis, comme n'importe qui va voir son médecin." "LES CHAUSSETTES INCRUSTÉES DANS LA PEAU" Ceux qui ne se vont pas se faire soigner d'eux-mêmes, il faut aller les chercher dans la rue. C'est ce que fait l'Ordre de Malte depuis dix ans grâce à des maraudes médicalisés. Il s'agit d'un "véritable cabinet médical ambulant", comme se plaît à l'appeler le Dr Guy Lessieux, l'un des instigateurs du projet. En partenariat avec les centres d'appel du SAMU social (le 115 à Paris), les bénévoles de l'association sillonnent le département des Hauts-de-Seine, et ce chaque soir lorsque le plan grand froid est enclenché. En cette nuit froide de décembre, un médecin, une infirmière, une aide-soignante, un assistant et un chauffeur composent l'équipe. Leur première intervention de la soirée, c'est un bain de pieds. Les bénévoles sont allés chercher Gérard dans une station de métro. Il connaît bien l'Ordre de Malte et accepte de monter dans l'ambulance. "Je marche beaucoup, j'ai les mollets durs comme de la pierre", confesse Gérard, qui se lave rarement car il refuse d'aller aux bains municipaux. Les bénévoles lui lavent les pieds et les mollets, enlèvent les peaux mortes, lui appliquent de la vaseline pour limiter le dessèchement de la peau et changent ses chaussettes. "Quand on s'est occupé de Gérard pour la première fois, il avait des selles séchées collées à la jambe avec des vers qui en sortaient, se souvient le Dr Danielle Dolet-Ferraton. Ses chaussettes étaient incrustées dans la peau, on les lui a arrachées avec une pince à épiler." "DES CAPACITÉS DE RÉSISTANCE HORS DU COMMUN" Selon le rapport annuel de l'Ordre de Malte, les soins dermatologiques représentent un sixième des interventions. Un quart d'entre elles sont consacrées aux troubles neurologiques et psychiatriques. Viennent ensuite la pneumologie, la traumatologie ou encore la rhumatologie. Quelquefois, il s'agit aussi d'orienter les SDF vers des professionnels spécialisés en les incitant à consulter au plus vite. C'est ce que l'équipe fait avec Bruno, qui se plaint d'un problème à la rétine, et avec Christian, chez qui le docteur détecte un épanchement au genou. Ce dernier affirme avoir rendez-vous avec un chirurgien en mars. En attendant, le médecin lui donne des anti-inflammatoires. "Si ç'avait été dans mon cabinet, je lui aurai aussi prescrit une atèle au genou. Mais bon, faut pas rêver, on fait avec nos moyens...", commente le Dr Dolet-Ferraton. Après de nombreuses années de maraudes, Anne Binet, la pharmacienne du groupe, est toujours admirative des personnes dont elle s'occupe : "Ils développent des capacités de résistance hors du commun." Comme, par exemple, celui que l'équipe surnomme "Miaou". Amputé des deux jambes, il a aussi subi une trachéotomie. Cela fait plus de cinq ans qu'il survit, sur un fauteuil roulant, dans un sous-sol du quartier d'affaires du quartier de la Défense. Les bénévoles savent où le trouver et le désinfectent quand nécessaire. Ce soir, il n'a besoin que d'une soupe. "BON COURAGE" L'ambulance poursuit sa route. Sous un arrêt de bus à Asnières, Jean-Claude, 64 ans, est assis à côté d'une grosse valise qui contient l'ensemble de ses affaires. Il souffre d'ulcères aux jambes mais s'est déjà fait soigner à l'hôpital Beaujon à Clichy. "Quand j'ai trop mal, je préfère aller à l'hôpital plutôt que ça se dégrade. Ils m'ont soigné et je vais en centre de soins tous les deux jours pour de la pommade." Jean-Claude refuse systématiquement de dormir en foyer, il n'accepte que les chambres d'hôtel. Ce soir, aucune n'est disponible, il préfère rester dehors. "Je mentirais si je disais que j'ai pas froid, raconte-t-il. Je gèle et je me lève toutes les cinq minutes pour pisser. Ça arrive même parfois que je me réveille le pantalon trempé..." Un souci récurrent pour ceux qui dorment dehors. "On a constamment envie d'uriner quand il gèle, car l'hormone anti-diurétique est inhibée par le froid", explique le Dr Dolet-Ferraton. Après un quart d'heure de discussion, Jean-Claude salue l'équipe : "Merci pour ce que vous faîtes et bon courage", lance-t-il aux bénévoles, sur le départ. Selon une étude menée cette année par plusieurs associations auprès des sans-abri, 58 % des SDF souhaiteraient davantage de lieux d'hygiène. La demande de soin est, elle aussi, pregnante : 48 % des personnes interrogées attendent que les équipes mobiles leur proposent une offre de soin et 41 % estiment que le système de santé est difficile d'accès. Cette étude conclut surtout que 79 % des sans-abri sont en quête de réconfort, physique et moral. Or, selon le Dr Wiels du SAMU social, un minimum d'hygiène est la première étape indispensable pour leur socialisation : "En les soignant, on leur redonne figure humaine. Un SDF qui n'a pas l'air d'un SDF, ce n'est déjà plus un SDF." Dorian Chotard
Le manque d’hygiène, source de souffrance pour les sans-abri
02/01/2010
Le centre d'accueil du SAMU social ou le "cabinet médical ambulant" de l'Ordre de Malte donnent aux SDF accès aux soins de première nécessité.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/02/le-manque-d-hygiene-source-de-souffrance-pour-les-sans-abri_1285939_3224.html
societe
Le président américain, Barack Obama, a accusé, pour la première fois, samedi 2 janvier, la branche yéménite d'Al-Qaida d'avoir armé et entraîné le jeune Nigérian qui a tenté de faire sauter un avion de ligne américain, le 25 décembre. M. Obama, dans son discours hebdomadaire radiotélévisé, a dit tenir le groupe Al-Qaida comme responsable de cette tentative d'attentat lors d'un vol entre Amsterdam et Detroit, en déclarant que les Etats-Unis étaient en guerre contre un "réseau de haine et de violence de grande envergure". Parlant du suspect nigérian arrêté, Umar Farouk Abdulmutallab, le président américain a ajouté: "Nous savons qu'il venait du Yémen, un pays en proie à une grande pauvreté et à des insurrections mortelles. Il apparaît qu'il y a rejoint une branche affiliée à Al-Qaida et que ce groupe de la péninsule arabe l'a entraîné, équipé avec les explosifs et dirigé pour l'attaque de cet avion en route vers l'Amérique". Jusqu'à présent, les autorités américaines n'avaient pas accusé publiquement Al-Qaida d'être responsable de la tentative d'attentat contre l'avion de la Northwest, notant simplement qu'il semblait y avoir un "lien" avec le groupe terroriste. Vendredi, le général américain David Petraeus, chef du Commandement central qui supervise les opérations en Irak et en Afghanistan, avait annoncé que Washington allait "plus que doubler" son aide financière au Yémen en matière de sécurité en précisant que Washington avait donné au Yémen "une aide d'environ 70 millions de dollars l'an dernier. SANAA SALUE LA RÉUNION SUR LE YÉMEN CONVOQUÉE PAR GORDON BROWN Vendredi, le premier ministre britannique, Gordon Brown, avait appelé à la tenue d'une réunion internationale "pour discuter de la meilleure façon de lutter contre la radicalisation [des militants] au Yémen" à Londres le 28 janvier. Une initiative saluée par les autorités yéménites samedi, qui soulignent "un pas dans la bonne direction, un pas qui va permettre de mobiliser un soutien international au Yémen pour le développement et pour ses efforts destinés à combattre le chômage et à atténuer les effets de la pauvreté". "Eradiquer la pauvreté et le chômage dans les sociétés des pays en développement est le meilleur moyen de lutter contre l'extrémisme et de faire en sorte que ne se développe pas un environnement de nature à favoriser ce phénomène et à attirer vers lui les jeunes", a expliqué un porte-parole officiel. "Lorsque la guerre s'arrêtera, nous serons prêts au dialogue", a affirmé samedi le porte-parole des rebelles chiites en guerre contre l'armée dans le nord du Yémen. Il a ajouté réagir à la main tendue du président Ali Abdallah Saleh qui a appelé vendredi les rebelles dans le nord du pays à la raison et à accepter les conditions posées par son gouvernement pour parvenir à la paix. M. Abdelsalam a affirmé que le mouvement rebelles annoncerait l'acception de ces points une fois que le gouvernement aura "mis fin définitivement" aux opérations militaires dans le nord du pays.
Obama accuse la branche yéménite d'Al-Qaida dans la tentative d'attentat de Noël
02/01/2010
Barack Obama accuse la branche yéménite d'Al-Qaida d'être à l'origine de la tentative d'attentat contre un avion reliant Amsterdam à Detroit à Noël.
https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2010/01/02/obama-accuse-la-branche-yemenite-d-al-qaida-dans-la-tentative-d-attentat-de-noel_1286674_3218.html
proche-orient
La superproduction en 3D de James Cameron, Avatar, a engrangé dans le monde entier plus d'un milliard de dollars en seulement dix-sept jours sur les écrans, selon la société spécialisée Exhibitor Relations. Le film bat le record de recettes pour un film sur une si courte période. James Cameron devrait rapidement battre son propre record absolu de recettes obtenu avec Titanic, qui avait rapporté 1,8 milliard de dollars il y a douze ans. Le long métrage de science-fiction, teinté de fable écologique, a déjà récolté plus de 350 millions de dollars aux Etats-Unis et au Canada et quelque 670 millions dans le reste du monde, a indiqué Chad Hartigan, analyste de cette entreprise située à Los Angeles. "Jamais aucun film n'avait aussi rapidement atteint le cap du milliard de dollars", a-t-il dit, précisant que les prévisions laissent penser qu'il pourrait remporter jusqu'à 4 milliards de dollars. Avatar, peut-être le film le plus cher de l'Histoire, avec un coût estimé entre 300 et 500 millions de dollars, est désormais le troisième long-métrage en termes de recettes, après Titanic, également de James Cameron, et le troisième épisode du Seigneur des anneaux, Le Retour du roi, a souligné M. Hartigan. Le week-end de Noël, le film avait déjà gagné 75,6 millions de dollars en Amérique du Nord, près du quart du pactole record de 270 millions récolté par tous les cinémas du Canada et des Etats-Unis. "On s'attendait à ce que le film enregistre de bons résultats, mais pas à ce point", a admis l'expert, estimant que désormais, "il semble ne plus y avoir de limite" à son succès. Film aux images de synthèse d'une richesse inédite, Avatar met en scène Jake, un "ex-marine" paraplégique, qui est envoyé sur Pandora, une planète peuplée d'êtres à la peau bleue, les Na'vis, auxquels les humains veulent dérober un précieux minerai. Contre l'avis de Grace, qui dirige la mission, Jake remplace au pied levé son frère jumeau mort, devenant un "avatar", mi-Na'vi mi-humain. Sur Pandora, il rencontre l'intrépide guerrière Neytiri et découvre, fasciné, la vie des Na'vis, en totale symbiose avec leur environnement.
"""Avatar"" bien parti pour battre le record de recettes pour un film"
03/01/2010
Avec un milliard de dollars de recettes en seulement 17 jours sur les écrans, le film devrait battre le record de "Titanic" et ses 1,8 milliard.
https://www.lemonde.fr/cinema/article/2010/01/03/avatar-bien-parti-pour-battre-le-record-de-recettes-pour-un-film_1287026_3476.html
cinema
Un déséquilibré, jugé irresponsable et remis en liberté après avoir en 2004 lardé de dix-huit coups de couteau un gardien d'immeuble à Roquebrune-Cap-Martin, sur la Côte d'Azur, a récidivé samedi. Il est revenu sur les lieux et a poignardé trois personnes, dont une mortellement. Samedi soir, le meurtrier présumé, âgé de 27 ans, est monté directement au quatrième étage de l'immeuble où il a porté des coups de poignard mortels à un retraité de 80 ans. Un voisin, entendant les cris, est venu à son aide mais a été à son tour frappé à la gorge. Ses jours ne sont pas en danger. L'épouse de celui-ci est alors intervenue et a été blessée à l'épaule. L'agresseur a été interpellé peu après par la police de Menton grâce aux descriptions données par des témoins. Selon Nice-Matin, l'homme, dont les crises de démence étaient connues, habitait dans un appartement "médicalisé" à Nice avec comme unique consigne de prévenir lorsqu'il sortait. Selon la préfecture des Alpes-Maritimes,l'auteur de l'agression, qui a fait l'objet de plusieurs hospitalisations d'office, "était en régime de sortie d'essai". L'homme avait vécu plusieurs années dans la résidence, où il avait tenté à deux reprises de mettre le feu, d'abord au palier du quatrième étage puis en arrosant de combustible la haie qui entoure l'immeuble. Les problèmes ont commencé lorsqu'un couple de voisins lui a reproché de mettre la musique trop fort. Le gardien est intervenu et les relations se sont détériorées. En mai 2004, selon le syndic, le jeune homme a frappé le concierge à coups de couteau, à dix-huit reprises. Ce dernier, après plusieurs jours de coma, a survécu. Le jeune homme a quant à lui été jugé irresponsable, puis relâché. Le couple qui se plaignait du bruit a aussitôt déménagé, persuadé que le jeune homme reviendrait tôt ou tard. Et c'est précisément à la porte du studio qu'ils habitaient, entre-temps racheté par le retraité, que le jeune homme est venu sonner samedi soir.
Un déséquilibré récidive sur les lieux de son crime
03/01/2010
Le meurtrier présumé d'un retraité à Roquebrune-Cap-Martin samedi était en régime de sortie d'essai et avait déjà commis une agression sur les mêmes lieux en 2004.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/03/un-desequilibre-recidive-sur-les-lieux-de-son-crime_1287024_3224.html
societe
La France a confirmé dimanche avoir commencé à vendre ses excédents de vaccins contre la grippe A. Mais Paris n'est pas la seule capitale européenne à tenter de revendre ses doses surnuméraires sur le marché mondial. L'Allemagne et les Pays-Bas ont déjà commencé, tandis que d'autres pays l'envisagent ou n'ont encore rien décidé. Cette décision est la conséquence de l'avis rendu le 1er novembre par l'Agence européenne de la santé qui indique qu'une seule injection au lieu de deux suffit, et du maigre succès des campagnes de vaccination. France. Le gouvernement a acheté 94 millions de doses pour un coût de 869 millions d'euros, selon le ministère de la santé. Seules 5 millions de personnes ont été vaccinées. Des contrats de revente ont déjà été signés avec le Qatar (300 000 doses) et l'Egypte (2 millions) pour un montant total 16,1 millions d'euros. D'autres négociations sont en cours, notamment en Ukraine où une bataille commerciale oppose la France à l'Allemagne. Paris avait déjà offert en septembre 9 millions de doses à l'OMS, dans le cadre d'un effort conjoint avec les Etats-Unis, l'Australie, le Brésil, l'Italie, la Nouvelle Zélande, la Norvège, la Suisse et le Royaume Uni, pour mettre 10 % de leurs stocks au bénéfice des populations des pays les plus pauvres. Allemagne. 50 millions de doses ont été commandées, dont 20 millions ont été déjà livrées, dans la perspective d'une vaccination à deux injections. Début décembre, seuls quelque 6 millions d'Allemands s'étaient fait vacciner. En concurrence avec la France, l'Allemagne a proposé à l'Ukraine 2,2 millions de doses, tandis que la Moldavie, la Macédoine, l'Albanie, le Kosovo, la Mongolie et les Maldives ont approché Berlin pour obtenir des vaccins au titre de l'aide au développement. Pays-bas. Après avoir commandé 34 millions de doses, les Pays-Bas ont décidé fin novembre d'en revendre 19 millions "à des pays manquant fortement de vaccins". Environ deux millions de doses devaient être vendues en décembre et plus de 17 millions de vaccins "dans les premiers mois de 2010", selon le ministère de la santé. Grande-Bretagne. La Grande-Bretagne n'a pas vendu de vaccins en surplus à d'autre pays mais "étudie la possibilité d'en vendre à des pays qui cherchent toujours des vaccins", selon le ministère de la santé. "Nous avons fait des dons d'argent pour des vaccins à l'OMS et nous examinons quelles sont les options de nos contrats" au cas où des stocks resteraient inutilisés, précise le ministère. Londres avait annoncé en octobre la vaccination de 11 millions de Britanniques. Le gouvernement avait annoncé avoir commandé assez de doses pour toute la population mais n'a pas décidé de campagne de vaccination systématique à ce jour. Espagne. Les autorités avaient commandé 37 millions de vaccins pour une double injection mais en précisant que cette commande pourrait être revue à la baisse, ce qui a été fait dès qu'une dose unique s'est révélée suffisante, a expliqué la ministre de la santé au quotidien El Pais daté de dimanche. A ce jour, 9 millions ont été distribuées aux régions, compétentes en matière de santé et 2 millions utilisées. L'achat final devrait atteindre 13 millions de doses. Belgique. Aucune décision n'a été prise "pour l'instant" de revendre une partie du stock de vaccins à l'étranger, selon un porte-parole de la cellule "Influenza". A ce stade, au moins deux millions de doses ont été mises à la disposition des populations à risque, notamment des professionnels de santé sur les 12,6 millions commandées. Italie. Le pays a acheté 48 millions de doses avec l'objectif de vacciner 40 % de la population. A ce jour, seules 840 000 doses ont été administrées. Quant à la possibilité de revendre une partie des stocks, le directeur général de la prévention au ministère de la santé Fabrizio Oleari indique qu'"aucune décision ne sera prise avant la fin de la campagne de vaccination", donc pas avant début février. "Mais l'Italie est, selon lui, l'un des pays européens qui ont acheté le moins de doses".
Ces pays qui commencent à revendre leurs vaccins anti-grippe A
03/01/2010
Outre la France, l'Allemagne et les Pays-Bas ont commencé à revendre leurs surplus de vaccins sur le marché mondial.
https://www.lemonde.fr/epidemie-grippe-a/article/2010/01/03/ces-pays-qui-commencent-a-revendre-leurs-vaccins-anti-grippe-a_1287022_1225408.html
epidemie-grippe-a
Un tribunal égyptien a confirmé dimanche 3 janvier une décision du ministère de l'éducation d'interdire le niqab, voile intégral ne laissant apercevoir que les yeux, dans les salles d'examens des universités, ont indiqué des sources judiciaires. La décision d'interdire le niqab dans ces lieux avait été prise en octobre par le ministère. Les autorités ont expliqué cette interdiction par des raisons de sécurité, mais la montée du port du niqab les inquiète et certains responsables religieux y voient un signe de progrès de l'islam fondamentaliste, dans un pays déjà très conservateur dans ce domaine. La plupart des musulmanes portent le hijab, un foulard cachant les cheveux et le cou mais laissant le visage découvert, dans les rues du Caire où cependant le niqab devient de plus en plus répandu. Au début de l'année scolaire, le ministère de l'enseignement avait décidé de faire appliquer une directive interdisant le port du niqab dans les lycées. Le débat a été relancé par des déclarations en octobre de l'imam d'Al-Azhar, Mohammed Sayyed Tantaoui, qui avait ordonné à une collégienne d'ôter son niqab estimant, selon la presse, que "le niqab n'est qu'une tradition" qui n'a "pas de lien avec la religion".
Egypte : un tribunal confirme l'interdiction du niqab à l'université
03/01/2010
Au début de l'année scolaire, le ministère de l'enseignement avait décidé de faire appliquer une directive interdisant le port du niqab dans les lycées.
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2010/01/03/egypte-un-tribunal-confirme-l-interdiction-du-niqab-a-l-universite_1287018_3212.html
afrique
Le choc de cette 17e journée du Top 14 a vu Clermont, dauphin du leader Castres, écraser Toulon (6e). Perpignan (5e), champion de France en titre, et le Racing-Métro (3e), équipe en forme de la fin 2009, ont entamé la nouvelle année sur des défaites. Toulouse est remonté sur le podium en battant Bayonne. Bayonne (13e) - Toulouse (4e) : 13-15. La défaite du Racing a permis au Stade Toulousain de prendre la troisième place grâce à une victoire 15-13 à Bayonne dans des conditions difficiles (froid, vent, pluie). Toulouse s'est imposé grâce à quatre buts et un drop de Jean-Baptiste Elissalde. Bayonne a marqué le seul essai du match par l'ailier Benjamin Fall. La prochaine journée offrira un choc passionnant entre Toulouse et Clermont. Clermont (2e) -Toulon (7e) : 39-3. Le choc au sommet de cette journée a vu l'ASM, dauphin des leaders Castrais, écraser le RCT, sixième. Clermont a surclassé Toulon dans tous les compartiments du jeu et plus particulièrement dans la conquête. Racing-Métro (3e) -Bourgoin (12e) : 17-18. Le Racing, qui restait sur une série de neuf victoires, s'est incliné d'un point devant Bourgoin qui lutte pour sa survie en première division. Face à des Berjalliens entreprenants, les Franciliens se sont montrés approximatifs en attaque, friables en défense et défaillants dans le jeu au pied. Les hommes de Pierre Berbizier ont dû se contenter du bonus défensif. Les Berjalliens comptent provisoirement 7 points d'avance sur le premier relégable Bayonne, qui recevait en soirée Toulouse. Brive (9e) - Perpignan (5e) : 29-9. Perpignan, qui peine à retrouver sa forme de la fin de saison dernière, a été battu 29-9 et trois essais à zéro par Brive, équipe de la seconde moitié du tableau. Autre mauvaise nouvelle pour le champion en titre : le trois-quart centre Maxime Mermoz est sorti sur blessure vraisemblablement victime d'"une acromio-claviculaire". Le joueur est très douteux pour le début du Tournoi des Six Nations. Castres (1er) - Albi (14e) : 44-10. Le leader Castres s'est sans surprise offert une victoire bonifiée en s'imposant 44 à 10 et six essais contre un seul face à la lanterne rouge Albi. Avec cette nouvelle défaite, Albi s'est encore un peu plus enfoncé vers la relégation. Les Castrais profitent de leur côté de la défaite du Racing-Métro et de Perpignan pour prendre le large aux commandes du Top 14. Seul Clermont, vainqueur de Toulon, parvenant à suivre leur rythme. Biarritz (6e) - Montpellier (10e) : 26-10. Biarritz a fait passer son bilan dans le vert avec neuf victoires contre huit défaites en battant Montpellier par quatre essais à un et en empochant un point de bonus offensif. Biarritz a rempli sa mission de rester en contact avec les six premiers du classement. Assuré d'une qualification en quart de finale de la Coupe d'Europe, le BO avait à coeur d'accumuler le maximum de points en Top 14 pour recoller aux qualifiables pour les demi-finale. Montpellier, vite dépassé, va devoir continuer à lutter pour assurer son maintien. Montauban (11e) -Stade Français (8e) : 6-6. Le Stade Français, reparti de Montauban avec un match nul, est toujours en quête de sa première victoire à l'extérieur de la saison. Les deux équipes n'ont pas réussi à se départager lors d'un match cadenassé et sans essai qui ne fait vraiment l'affaire d'aucune des deux équipes. Montauban, qui a globalement dominé la rencontre, se retrouve 12e au classement, désormais devancé par Bourgoin, tandis que les Parisiens reculent à la 8e place, derrière Biarritz.
Rugby : victoire de Clermont, Perpignan et le Racing-Métro tombent
03/01/2010
A l'image du centre du Racing-Métro, Andrea Masi, la série de neuf victoires des Parisiens a été stoppée net par Bourgoin.
https://www.lemonde.fr/sport/article/2010/01/03/rugby-victoire-de-clermont-perpignan-et-le-racing-metro-tombent_1287014_3242.html
sport
L'imam Anwar al-Aulaqi serait lié à la fusillade de la base militaire américaine de Fort Hood en novembre ainsi qu'à l'attentat raté contre le vol Amsterdam-Detroit du 25 décembre, a indiqué dimanche 3 janvier le conseiller anti-terroriste du président Barack Obama. Anwar al-Aulaqi, un prédicateur musulman né aux Etats-Unis mais qui vit aujourd'hui au Yémen, "nous pose problème. Il essaie de fomenter des actes terroristes" a déclaré à la chaîne de télévision CNN ce conseiller, John Brennan. "Selon certains éléments, Aulaqi a été en contact direct avec [Abdul Farouk] Abdulmutallab", le Nigérian poursuivi pour avoir voulu faire sauter le vol 253 de la compagnie américaine Northwest Airlines, a-t-il ajouté. Le nom de l'imam Anwar al-Aulaqi a déjà été cité dans la fusillade qui a fait 13 morts et 42 blessés le 5 novembre à Fort Hood (Texas, sud), la plus grande base de l'armée américaine. Le tireur, le psychiatre militaire Nidal Hasan, avait évoqué en 2008 le meurtre d'Américains avec l'imam, a raconté récemment ce dernier à la presse, soulignant qu'ils se connaissaient depuis neuf ans. "Mon avis est que le major Hasan a réalisé tout seul cet attentat" mais qu'"il a été inspiré par le genre de discours de personnes comme Aulaqi", a ajouté le conseiller présidentiel. M. Brennan a toutefois refusé de qualifier la fusillade de Fort Hood d'attentat terroriste. "Nous continuons à enquêter là-dessus", a-t-il précisé.
Yémen : un imam serait lié aux attaques de Fort Hood et du vol 253
03/01/2010
L'imam Anwar al-Aulaqi serait lié à la fusillade de la base militaire américaine ainsi qu'à l'attentat raté de Noël, selon le conseiller anti-terroriste de Barack Obama.
https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2010/01/03/yemen-un-imam-serait-lie-aux-attentats-de-fort-hood-et-du-vol-253_1287015_3222.html
ameriques
Le trafic sur la ligne L du Transilien, perturbé pendant une semaine en raison d'une grève, et celui sur la ligne C du RER, perturbé par un accident près de la gare de Choisy le Roi dimanche 20 décembre, devraient revenir à la normale ou à un état proche de la normale lundi 4 janvier. Transilien. La SNCF s'attend à "un trafic normal" à partir de lundi sur la ligne L du Transilien, reliant principalement Paris Saint-Lazare à Versailles et Saint-Nom-la-Bretèche. L'état du trafic gare par gare est actualisé sur info trafic. Dimanche, le trafic était "conforme aux prévisions" avec "un train sur deux" en circulation, pour la huitième journée consécutive, selon la SNCF. Les perturbations affectent les tronçons Paris-Versailles Rive Droite, Paris/Saint-Nom-la-Bretèche, Noisy-le-Roi/Saint-Germain Grande Ceinture, Paris/Maisons-Laffitte. RER C. Le retour à un service proche de la normale est prévu dès lundi (voir le détail du trafic). Le dimanche 20 décembre un accident routier avait fortement détérioré quatre voies sur plus d'un kilomètre, près de la gare de Choisy le Roi. Depuis deux semaines, les équipes réparaient les équipements endommagés. Dimanche 3 janvier, les trains circulent selon le service habituel des dimanches et fêtes.
Retour à la normale lundi sur le Transilien et le RER C
03/01/2010
Le trafic sur la ligne L du Transilien était perturbé par une grève, et celui de la ligne C du RER par un accident près de la gare de Choisy le Roi.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/03/retour-a-la-normale-lundi-sur-le-transilien-et-le-rer-c_1287013_3224.html
societe
Le dessinateur franco-belge Tibet, créateur des héros de bandes dessinées Ric Hochet et Chick Bill, est mort samedi à l'âge de 78 ans, a indiqué dimanche son éditeur, les éditions du Lombard. Selon l'agence de presse belge Belga, le dessinateur est décédé dans la nuit des suites d'un malaise. Né le 29 octobre 1931 à Marseille, Gilbert Gascard alias Tibet s'était installé en Belgique avec sa famille à l'âge de cinq ans, selon le site internet spécialisé dans les bandes dessinées Le graphivore, qui a également relayé l'information de son décès. Selon le site, Gilbert Gascard devient Tibet parce que son frère aîné - de 18 mois - prononce plus facilement 'ti-'bet que Gilbert. Il a créé à partir des années 1950 le cow-boy Chick Bill (près de 69 albums depuis 1954) et, en collaboration avec l'écrivain André-Paul Duchâteau, le personnage du journaliste Ric Hochet (près de 76 albums depuis 1963). "Outre le cow-boy Chick Bill, ce western destiné au très jeune public met en scène l'Indien Petit Caniche, le shérif Dog Bull et son souffre douleur Kid Ordinn, des personnages à tête d'animaux dans le style de Disney", rappelle Le graphivore.
BD : mort de Tibet, créateur de Ric Hochet et de Chick Bill
03/01/2010
Le dessinateur franco-belge Tibet est mort samedi à l'âge de 78 ans.
https://www.lemonde.fr/culture/article/2010/01/03/bd-mort-de-tibet-createur-de-ric-hochet-et-de-chick-bill_1287007_3246.html
culture
Un puissant séisme de magnitude 5,3 a détruit des centaines d'habitations dans plusieurs villages reculés situés dans le massif montagneux du Pamir, au Tadjikistan, faisant quelque 10 000 sans-abri en plein hiver. "Selon des informations préliminaires, 300 maisons ont été détruites", a déclaré dimanche 3 janvier un porte-parole de la Protection civile dans cette région, en ajoutant que deux écoles, une clinique et une ligne électrique avaient été également détruites. D'autres habitations ont été endommagées à tel point que leurs habitants ne peuvent y rester. Les autorités continuent à évaluer les dommages dans cette zone montagneuse et reculée où vivent plus de 25 000 personnes. La facture des dégâts pourrait s'élever à entre 1 et 1,5 million de dollars, a indiqué le sous-chef de la région, Azimdjon Chamsiddinov, ce qui représente une somme conséquente pour ce pays d'Asie centrale très pauvre.
Un puissant séisme fait 10 000 sans-abri au Tadjikistan
03/01/2010
La facture des dégâts pourrait s'élever à entre 1 et 1,5 million de dollars, une somme conséquente pour ce pays d'Asie centrale très pauvre.
https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2010/01/03/un-puissant-seisme-fait-10-000-sans-abri-au-tadjikistan_1287001_3216.html
asie-pacifique
La lave du volcan Nyamulagira, situé à 22 km de la ville de Goma dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), continuait d'avancer dans la forêt dimanche, plus de 24 heures après l'éruption, selon l'Observatoire volcanologique de Goma (OVG). "La lave a avancé de 750 m par rapport à hier [samedi]. A partir de lundi la vitesse va augmenter parce que la topographie devient une pente alors que jusque-là c'était la plaine", a déclaré Karume Katcho, directeur général de l'OVG. "La lave est en train de brûler la forêt [du Parc national des Virunga]. Nous estimons à dix hectares la partie qui sera brulée jusqu'à aujourd'hui", a-t-il précisé. Le volcan Nyamulagira est entré en éruption samedi peu après 1 heure, à la suite d'une cassure de roches suivie d'une coulée de la lave. Cette coulée, "d'à peu près 15 m de largeur", se dirige vers le sud-ouest et se trouve "à 11 km de la route" qui relie Goma à la localité de Sake et pourrait l'atteindre "d'ici 17 jours, si cela continue", a estimé M. Katcho, qui a survolé la zone dimanche matin (voir le reportage de CCTV).
Est-RDC : le volcan Nyamulagira est entré en éruption
03/01/2010
La lave a brûlé une dizaine d'hectares du Parc national des Virunga. Les habitations ne sont pas menacées pour l'instant.
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2010/01/03/est-rdc-le-volcan-nyamulagira-est-entre-en-eruption_1286998_3212.html
afrique
Les ambassades américaine et britannique à Sanaa ont fermé dimanche 3 janvier en raison de nouvelles menaces d'Al-Qaïda, qui avait revendiqué l'attentat manqué de Noël sur un vol Amsterdam-Detroit. Cette décision intervient au moment où Washington et Londres renforcent leur coopération dans la "lutte contre le terrorisme" au Yémen et en Somalie. "Certaines indications laissent penser qu'Al-Qaïda prépare un attentat contre un objectif à Sanaa, peut-être notre ambassade", a déclaré à la chaîne CNN John Brennan, conseiller d'Obama pour la sécurité intérieure et la lutte anti-terroriste. Selon lui, plusieurs centaines de membres d'Al-Qaïda sont actuellement au Yémen. Sur le site internet de la chancellerie, un communiqué précise que "l''ambassade des Etats-Unis à Sanaa a fermé aujourd'hui, 3 janvier 2010, en raison de l'existence de menaces d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique [Aqap] contre les intérêts américains au Yémen". Un responsable yéménite a peu après annoncé la fermeture de l'ambassade britannique, confirmée à Londres un porte-parole du Foreign Office. L'Espagne a quant à elle décidé de fermer lundi et mardi son ambassade à Sanaa, indique le quotidien El Mundo sur son site internet, citant des sources de l'ambassade. UNITÉ SPÉCIALE ANTITERRORISTE En revendiquant l'attentat manqué perpétré par le Nigérian, Umar Farouk Abdulmutallab, sur un vol Amsterdam-Detroit, l'Aqap avait promis la mort à "tous les croisés" et affirmé que l'attaque était une riposte à l'un des deux raids menés en décembre contre ses membres au Yémen. Il a déclaré après son arrestation avoir été entraîné et équipé par le réseau terroriste Al-Qaida au Yémen. Après avoir été longtemps taxé de laxisme, le Yémen est passé à l'offensive, avec le soutien des Etats-Unis. Les raids aériens des 17 et 24 décembre ont fait plus de 60 morts parmi les membres présumés du réseau, et Sanaa vient de dépêcher des renforts militaires dans l'est du pays pour les pourchasser. La Grande-Bretagne et les Etats-Unis ont décidé de redoubler d'efforts pour épauler Sanaa dans ses efforts. "Nous allons collaborer avec les autorités américaines [...] pour améliorer la lutte contre le terrorisme menée par les autorités yéménites", a ainsi déclaré dimanche le premier ministre britannique Gordon Brown sur la chaîne BBC1. Londres et Washington prévoient notamment de financer une unité spéciale de police antiterroriste au Yémen et de fournir un soutien plus important aux garde-côtes yéménites.
Menaces d'attentat au Yémen : Washington et Londres ferment leurs ambassades
03/01/2010
Selon les Etats-Unis, Al-Qaïda préparerait un attentat contre un objectif à Sanaa, la capitale.
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2010/01/03/menaces-d-attentat-au-yemen-washington-et-londres-ferment-leurs-ambassades_1286991_3212.html
afrique
La Française Sandrine Aubert a remporté dimanche 3 janvier le slalom de Zagreb, sa 4e victoire en Coupe du monde dames de ski alpin et la 2e cette saison. Grâce à ce troisième podium consécutif en Coupe du monde après sa victoire à Are, le 13 décembre, et sa deuxième place à Lienz, le 29, Aubert s'est emparée du dossard rouge de leader de la Coupe du monde de slalom, à un mois des Jeux olympiques de Vancouver. Quatrième chrono sur le premier parcours, Aubert a dominé l'Autrichienne Kathrin Zettel et l'Allemande Susanne Riesch, respectivement de 43 et 74/100es. Aubert, 27 ans, a démontré une grande assurance dans son ski pour décrocher un troisième podium consécutif dans sa discipline de prédilection. Aubert devance désormais la soeur de Susanne Reich, Maria Riesch, de 23 points au classement de la Coupe du monde de slalom. La Tchèque Zahrobska est troisième à 63 points. Maria Riesch, classée 4e, en profite néanmoins pour prendre la tête du classement général aux dépens de l'Américaine Lindsey Vonn, disqualifiée sur le second tracé. Au classement général, Sandrine Aubert est sixième.
Ski : Sandrine Aubert prend la tête de la Coupe du monde de slalom
03/01/2010
La Française Sandrine Aubert a remporté dimanche le slalom de Zagreb et a pris le pouvoir dans sa discipline.
https://www.lemonde.fr/sport/article/2010/01/03/ski-sandrine-aubert-prend-la-tete-de-la-coupe-du-monde-de-slalom_1286992_3242.html
sport
La France a "bon espoir" que les deux journalistes français enlevés en Afghanistan "soient vivants" et n'a pas reçu de revendication, a déclaré, lundi 4 janvier, le ministre des affaires étrangères français, Bernard Kouchner, sur la radio RTL, précisant "nous n'avons pas de preuves de vie mais tout le monde pense qu'ils sont vivants". "Nous pensons connaître la zone où ils se trouvent", a-t-il ajouté. "Pour le moment, il n'y a pas eu de revendication", a souligné le ministre. "Les négociations, lorsqu'il y en aura – il n'y en a pas – risquent d'être longues. Nous essayons d'établir des contacts. Je n'ai pas dit que nous en avions. Je vous le dis très clairement : nous n'en avons pas", a-t-il dit. Les deux journalistes de la chaîne de télévision France 3 ont été enlevés mercredi sur la route entre Surobi et Tagab, dans la province de Kapisa, sous contrôle sécuritaire des troupes françaises. M. Kouchner a estimé que "les gens qui les détiennent peuvent ne pas se manifester, c'est la coutume, pendant huit ou quinze jours pour laisser retomber la pression". Interrogé sur l'affirmation d'un porte-parole taliban selon lequel le mouvement n'est pas derrière cet enlèvement, le ministre a observé : "Quel est ce taliban, quel est ce porte-parole ? C'est quelqu'un qui de temps à autre prend contact avec la presse et ne représente pas les talibans. D'ailleurs qui pourrait les représenter, c'est une nébuleuse très particulière." Les talibans ont affirmé qu'ils n'étaient pas impliqués dans cet enlèvement. Les talibans ont nié, dimanche 3 janvier, toute implication dans l'enlèvement des deux journalistes français. "Nous ne sommes pas impliqués", a déclaré un porte-parole, Zabihullah Mujahid, joint par téléphone et s'exprimant d'un lieu inconnu. "Nous avons demandé à nos combattants de nous informer s'ils avaient fait quelque chose mais nous n'avons aucune information venant de cette zone", a-t-il ajouté. Les deux journalistes travaillent pour le magazine "Pièces à conviction" de la chaîne de télévision publique France 3. Partis mercredi matin de Kaboul, avec trois accompagnateurs afghans, ils ont été enlevés à Omarkheil, au nord-est de Kaboul, dans une zone dangereuse en dépit de la présence de bases militaires françaises à proximité. Selon une source proche de la cellule de crise à Kaboul, les journalistes de France 3 ont été "bien traités" et sont "a priori vivants et en bonne santé". Le responsable des magazines d'information de la chaîne de télévision française France Télévision, Paul Nahon, est arrivé lundi matin à Kaboul pour rencontrer les autorités afghanes au sixième jour de l'enlèvement des deux journalistes français au nord-est de Kaboul. Le responsable de France Télévision doit être informé à l'ambassade de France de l'évolution de la situation.
"Journalistes français enlevés en Afghanistan : Paris a ""bon espoir"" qu'ils ""soient vivants"""
03/01/2010
La France a "bon espoir" que les deux journalistes français enlevés en Afghanistan "soient vivants" et n'a pas reçu de revendication, a déclaré, lundi 4 janvier, le ministre des affaires étrangères français, Bernard Kouchner, sur la radio RTL.
https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2010/01/03/les-talibans-nient-avoir-enleve-les-otages-francais_1286989_3216.html
asie-pacifique
Le ministre du budget, Eric Woerth, va "prolonger autrement" la possibilité pour les contribuables de "rendre leur situation légale", alors que la cellule mise en place en avril par Bercy à cette fin a fermé ses portes jeudi 31 décembre. Interrogé dimanche sur Europe 1, le ministre a déclaré qu'il allait "prolonger cette action autrement pour tous les contribuables décidant spontanément de rendre leur situation légale". Mais, la cellule ad hoc étant fermée, "je vais (la) prolonger en donnant à l'administration fiscale les moyens de travailler dans le même état d'esprit", malgré une annonce faite par Bercy en début de semaine dernière qui précisait que "les derniers dossiers acceptés seront ceux qui seront déposés d'ici jeudi". "Pour tous les autres", a averti M. Woerth, "ce sera le contrôle fiscal" avec l'application des décisions actées lors du G20. Les fraudeurs s'exposent à de lourdes pénalités, qu'ils ne pourront pas négocier, et à des poursuites pénales. Sur les résultats obtenus par la cellule, le ministre a assuré qu'il donnerait des chiffres en janvier, en parlant déjà d'un "formidable succès" pour "une méthode adaptée à notre pays". Interrogé sur l'amnistie fiscale qui a été mise en place en Italie pour le retour des évadés fiscaux, M. Woerth a affirmé qu'en France, l'amnistie ne serait "pas acceptable". "NOUS SOMMES PLUS PROCHES DE 3 000 DOSSIERS" Au "7 ou 8 décembre", la cellule de Bercy a permis la régularisation de 1 400 dossiers, a confirmé M. Woerth et fait rentrer dans le pays "3 milliards d'euros dont 500 millions de fiscalité". En date du 31 décembre, "nous sommes plus proches de 3 000 dossiers" de contribuables qui ont légalisé leur situation en échange de pénalités moins lourdes, "c'est un succès considérable", s'est-il félicité. Fin août, les repentis ne dépassaient guère une centaine mais l'annonce par Eric Woerth de l'existence d'une liste de 3 000 détenteurs de comptes en Suisse avait précipité les choses. Cette même liste s'est ensuite retrouvée au coeur d'une polémique lorsqu'il a été révélé qu'une grande partie des noms qui y figurent proviennent d'un fichier informatique subtilisé à la banque HSBC de Genève par un de ses anciens employés. Ce dernier a fourni sa liste au fisc et à la justice français.
Délai supplémentaire pour les fraudeurs fiscaux
03/01/2010
Le ministre du budget va "prolonger autrement" la possibilité pour les contribuables de "rendre leur situation légale", quelques jours après la fermeture de la cellule dédiée.
https://www.lemonde.fr/politique/article/2010/01/03/delai-supplementaire-pour-les-fraudeurs-fiscaux_1286985_823448.html
politique
Lionel Jospin assume la responsabilité de la défaite de la gauche en 2002 dans un "film-confession" qui sera diffusé à la télévision et dont le Journal du Dimanche a publié, samedi 2 janvier, des extraits. Le film réalisé par Patrick Rotman sera diffusé les 14 et 21 janvier, à l'occasion de la sortie en librairie, le 7 janvier aux Editions du Seuil, d'un livre de l'ancien premier ministre intitulé Lionel raconte Jospin. Eliminé au premier tour de l'élection présidentielle le 21 avril 2002, Lionel Jospin avait quitté la vie politique après un quinquennat de cohabitation avec le président Jacques Chirac, réélu dans un fauteuil face au dirigeant d'extrême-droite Jean-Marie Le Pen. Parlant de sa responsabilité dans la défaite, Lionel Jospin est sans concession : "Par définition, elle est entière", dit-il dans sa confession filmée. "J'ai surestimé le rejet de Jacques Chirac, j'ai surestimé la perception positive de mon bilan. J'ai sous-estimé l'impact qu'avait la division de la gauche, j'ai sous-estimé le premier tour", reconnaît-il. "LE POUVOIR EN PLACE A SYSTÉMATIQUEMENT CHERCHÉ À ME SALIR" Dans ces extraits, Lionel Jospin regrette d'avoir attendu mai 2001 pour avouer son passé trotskiste, sous la pression de la presse : "Pourquoi je ne l'avais pas dit plus tôt ? Honnêtement, pour être tranquille." Au sujet du dirigeant trotskiste Pierre Lambert, il dit : "Il a traversé ma vie et, je crois, nous nous estimions." Mais il assure avoir n'avoir jamais eu de "double casquette" et avoir "commencé à penser comme un socialiste" à partir de 1973 quand il a pris pour la première fois des responsabilités au PS. Lionel Jospin évoque des relations amicales avec François Mitterrand, président socialiste de 1981 à 1995, qui lui avait fait l'honneur d'assister à son mariage, en 1994, avec la philosophe Sylviane Agacinski. Il en est allé autrement pendant la cohabitation qui a suivi. "Le pouvoir en place, Jacques Chirac, Dominique de Villepin et leurs amis ont systématiquement cherché à me mettre en cause, à m'affaiblir, à me salir", affirme-t-il.
"Jospin : En 2002, ""j'ai surestimé la perception positive de mon bilan"""
03/01/2010
Lionel Jospin assume la responsabilité de la défaite de la gauche en 2002 dans un "film-confession" qui sera diffusé à la télévision et dont le "JDD" publie des extraits.
https://www.lemonde.fr/politique/article/2010/01/03/jospin-en-2002-j-ai-surestime-la-perception-positive-de-mon-bilan_1286982_823448.html
politique
L'ambassade des Etats-Unis au Yémen a fermé, dimanche 3 janvier, en raison de menaces d'attentats d'Al-Qaida contre les intérêts américains dans ce pays de la péninsule arabique, a annoncé l'ambassade dans un communiqué sur le site internet de l'ambassade. L'ambassade avait envoyé jeudi un message aux ressortissants américains au Yémen, les mettant en garde contre "les menaces d'actions terroristes et de violence contre les intérêts et les citoyens américains dans le monde". La Grande-Bretagne a annoncé dimanche qu'elle allait renforcer avec les Etats-Unis son action contre le terrorisme au Yémen et en Somalie à la suite de l'attentat suicide manqué du 25 décembre contre un avion de ligne américain. Le Nigérian Umar Farouk Abdulmutallab a tenté, le 25 décembre, de faire exploser un avion de la compagnie Northwest Airlines avec près de 300 personnes à bord peu avant son atterrissage à Detroit dans le Michigan. Il a déclaré après son arrestation avoir été entraîné et équipé par le réseau terroriste Al-Qaida au Yémen. En revendiquant lundi l'attentat manqué, présentée comme "une réplique directe à l'injuste agression américaine", Al-Qaida dans la Péninsule arabique avait appelé ses partisans à "expulser les infidèles de la Péninsule arabique (Yémen et Arabie saoudite) et à tuer tous les Croisés employés dans les ambassades et autres organismes" occidentaux. "Déclenchez une guerre globale contre tous les Croisés dans la Péninsule (arabique) au sol, en mer et dans les airs", affirmait Al-Qaida dans son communiqué.
Les Etats-Unis, craignant pour la sécurité de leurs personnels, ferment leur ambassade au Yémen
03/01/2010
L'ambassade des Etats-Unis au Yémen a fermé dimanche, en raison de menaces d'attentats d'Al-Qaida contre les intérêts américains.
https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2010/01/03/les-etats-unis-craignant-pour-la-securite-de-leurs-personnels-ferment-leur-ambassade-au-yemen_1286981_3218.html
proche-orient
Des explorateurs polaires australiens ont découvert, par un extraordinaire coup de chance, la carcasse d'un avion bloqué dans les glaces de l'Antarctique depuis 1911, un appareil qui a été l'un des premiers à voler dans le monde. Le monoplace, premier appareil fabriqué par la société britannique Vickers, huit ans après le premier vol des frères Wright, les pionniers de l'aviation, avait été amené en Antarctique par l'explorateur australien Douglas Mawson en 1911, ont expliqué les explorateurs. M. Mawson avait d'abord nourri l'espoir d'effectuer le premier vol au-dessus de la calotte polaire de l'Antarctique. Mais ses espoirs s'étaient effondrés quand le pilote venu de Londres aux commandes du Vickers s'était écrasé en Australie pendant un vol d'essai. Les ailes étaient tellement endommagées qu'on avait dû les séparer du fuselage. Douglas Mawson avait pourtant insisté pour l'utiliser en Antarctique comme "tracteur des neiges" pour tirer ses luges, explique l'explorateur australien David Jensen. "Ils l'avaient équipé de skis adaptés et d'un gouvernail spécial placé sur la queue", mais "cela n'avait pas terriblement bien réussi", précise-t-il. Le moteur avait été victime d'une avarie en raison de la température polaire et Douglas Mawson avait laissé l'avion au cap Denison en 1914, selon David Jensen. Mawson avait abandonné définitivement l'avion en Antarctique en 1931 après une dernière visite à la carcasse du Vickers en 1929. Equipés notamment d'appareil à résonance magnétique, trois équipes de spécialistes de la Mawson's Huts Foundation ont successivement fouillé le fuselage de l'épave, qui avait été vu pour la dernière fois en 1975 au cap Denison, pris dans les glaces du continent blanc. Grâce à d'exceptionnelles marées basses, provoquées par la pleine lune, et à la fonte des glaces, les explorateurs australiens ont réussi à découvrir la carcasse de l'appareil le Jour de l'an, a précisé M. Jensen. "Nous avions probablement une chance sur un million de réunir toutes ces conditions pour le découvrir", s'exclame-t-il. "LA DERNIÈRE PARTIE D'UNE PETITE PARTIE DE L'HISTOIRE DE L'AVIATION" L'équipe se préparait à forer la glace pour retrouver l'avion dans des conditions météo très dures, avec des vents de 80 km/h et des températures au-dessous de zéro, ajoute-t-il. "L'un des charpentiers de la Fondation Mawson était en train de se promener près du port (...) au moment où il a repéré par un véritable coup de chance le fuselage métallique au milieu des rochers." "On dit que ce type de coup de chance n'arrive qu'avec la 'Lune bleue', cela s'est avéré", se réjouit-il. La nuit de la Saint-Sylvestre a été marquée par une pleine lune, la deuxième du mois, un phénomène appelé "Lune bleue". L'origine du terme viendrait de l'expression anglaise "once in a blue moon" (quelque chose qui survient très rarement). Selon Jensen, l'équipe d'explorateurs "en délire" a récupéré ensuite les morceaux du fuselage et devrait les rapporter en Australie fin janvier. "Les pièces que nous avons trouvées viennent vraiment du tracteur des airs. Ils ne peuvent venir de rien d'autre. C'est la dernière partie d'une petite partie de l'histoire de l'aviation."
Et la Lune bleue mit à mal la cryonie de l'avion centenaire
03/01/2010
Des explorateurs polaires australiens ont découvert la carcasse d'un avion bloqué dans les glaces de l'Antarctique depuis le début du XXe siècle.
https://www.lemonde.fr/planete/article/2010/01/03/et-la-lune-bleue-mit-a-mal-la-cryonie-de-l-avion-centenaire_1286977_3244.html
planete
Il fait froid, dimanche 3 janvier, sur l'ensemble du territoire métropolitain, et Météo France a placé une large bande ouest-est au sud d'une ligne Nantes-Genève en vigilance orange à la neige et au verglas jusqu'à lundi à 6 heures au moins, mais avec une fin de phénomène météorologique qui n'interviendra vraisemblablement pas avant 21 heures lundi. Sont concernés tous les départements du Limousin et du Poitou-Charentes, ainsi que la Dordogne, le Lot, la Vendée, l'Ain, l'Ardèche, le Cantal, la Drôme, l'Isère, la Loire, la Haute-Loire, le Puy-de-Dôme et le Rhône. La perturbation neigeuse doit aborder le centre-ouest du pays en cours de matinée précise Météo France. Les premières chutes significatives de neige sont attendues sur les Charentes avant une extension à la mi-journée vers le Poitou, la Vendée ainsi que la Dordogne et le Lot puis vers le Limousin l'après-midi. A partir du milieu d'après-midi la neige gagnera également l'Auvergne avant de concerner Rhône-Alpes en soirée et au cours de la nuit de dimanche à lundi. Dans le même temps, Bison futé a classé la journée orange également dans le sens des retour sur tout le territoire. Il est conseillé d'éviter les descentes des stations de montagne entre 11 heures et 13 heures, puis entre 15 heures et 18 heures ; les grands axes de liaison en région Rhône-Alpes, en Bourgogne (A6, A31) et en région Centre (A10, A71) entre 14 heures et 18 heures ; les axes convergents vers les grandes métropoles (Marseille, Lyon, Toulouse, Bordeaux, Paris) entre 16 heures et 20 heures ; et l'autoroute A13 entre la Normandie et Paris entre 15 heures et 18 heures. Bison Futé rappelle également les conseil d'usage par conditions hivernales pour les conducteurs : se munir d'équipents spéciaux tels que raclettes et chaînes pour ceux qui vont conduire en montagne, ne pas se fixer un horaire précis d'arriver mais s'adapter aux conditions de circulations et surtout disposer dans son véhicule de vêtements chaud, de gants, de couverture, de nourriture et d'eau en quantité suffisante pour tous les passagers en cas d'arrêt prolongé provoqué par la neige. Enfin, le Centre national d'information routière rappelle que le dépassement des engins de service hivernal en action sur la chaussée est interdit à tout véhicule.
Vigilance orange sur routes classées orange dimanche
03/01/2010
Une alerte orange à la neige et au verglas est en cours sur une large bande allant du centre-ouest au centre-est. Les routes seront chargées dans le sens des retours.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/03/vigilance-orange-sur-routes-classees-orange-dimanche_1286976_3224.html
societe
Le quotidien israélien Haaretz s'interroge, dimanche 3 janvier, sur l'issue d'un vote qui doit se tenir dans la journée à la Knesset, le Parlement israélien, et qui pourrait obliger les députés arabes israéliens à prêter serment de loyauté envers l'Etat d'Israël en tant qu'"Etat juif démocratique" et non plus envers "l'Etat d'Israël et ses lois" comme c'est le cas actuellement, avant d'être investis. Le quotidien israélien ironise sur une mesure qui exigerait des députés non juifs de jurer fidélité à leur propre marginalisation. La proposition de loi est issue du parti d'extrême droite Israël Beitenou du ministre des affaires étrangères, Avigdor Lieberman, dans les rangs duquel on explique que "quiconque refuse d'être loyal à Israël en tant qu'Etat juif sera poliment empêché de devenir député". Elle a été déposée par un député, David Rotem, qui vit dans la colonie d'Efrat, à proximité de Bethléem en Cisjordanie et qui préside la Commission parlementaire de la justice, des lois et de la Constitution, après la participation de députés arabes israéliens à des manifestations pro-palestiniennes à proximité de Gaza. DONNER LA PAROLE AU "PIRE ENNEMI D'ISRAËL" Jeudi 31 décembre, au cours de cette manifestation qui a réuni un millier de personnes dont la totalité des députés arabes israéliens, à l'occasion du premier anniversaire de l'offensive israélienne sur Gaza, le député Jamal Zahalka a violemment attaqué le ministre de la défense, le travailliste Ehoud Barak, l'accusant d'"aimer la musique classique et tuer des enfants à Gaza". M. Rotem reproche également à un autre député, Taleb A-Sana, d'avoir diffusé, côté israélien et grâce à son téléphone mobile de fonction, un message "du pire ennemi de l'Etat d'Israël", Ismaïl Haniyeh – le chef du Hamas à Gaza, premier ministre de facto du territoire –, dans lequel il affirmait notamment que "le peuple palestinien [n'abandonnerait] jamais ses aspirations nationales ni ses droits sur Jérusalem, capitale de la Palestine et du peuple musulman".
"Les députés arabes israéliens vont-il devoir jurer fidélité à un ""Etat juif"" ?"
03/01/2010
Une proposition de loi de l'extrême droite veut modifier le serment qui est actuellement prêté "à l'Etat d'Israël et à ses lois".
https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2010/01/03/les-deputes-arabes-israeliens-vont-il-devoir-jurer-fidelite-a-un-etat-juif_1286974_3218.html
proche-orient
La Cour suprême du Pérou a annoncé, dimanche 3 janvier, avoir confirmé en appel à l'unanimité la condamnation à 25 ans de prison de l'ancien chef de l'Etat Alberto Fujimori pour violations des droits de l'homme pendant sa présidence, de 1990 à 2000. L'ancien président, âgé de 71 ans, avait été condamné en avril, à l'issue d'un procès de 16 mois, pour son rôle dans des massacres de civils en 1991-92 par des "escadrons de la mort", lors de la répression de l'Etat contre les guérillas d'extrême-gauche, dont le Sentier lumineux. La Cour suprême avait examiné l'appel en novembre. M. Fujimori avait été condamné, lors du même procès, pour les séquestrations avec circonstances aggravantes, par ses services secrets, d'un journaliste et d'un entrepreneur. La défense avait demandé la requalification de ces crimes en séquestrations "simples", une demande rejetée par la Cour suprême. JUSTICE "POLITIQUE" ANTI-FUJIMORISTE Lors de procès distincts en 2007 et 2009, M. Fujimori a aussi été condamné à des peines de 6 à 9 ans pour corruption et abus de pouvoir à la tête de l'Etat. Les peines ne s'additionnant pas au Pérou, Alberto Fujimori, qui est emprisonné depuis son extradition du Chili en 2007, doit purger la plus longue, 25 ans. Selon son avocat, M. Fujimori ne croyait guère aux chances de l'appel. Comme il l'a clamé à son procès, il est convaincu d'être la cible d'une justice "politique" visant à détruire le fujimorisme, et à travers lui sa fille Keïko, une députée et postulante sérieuse à la présidentielle de 2011.
Pérou : la peine de 25 ans de prison de Fujimori confirmée en appel
03/01/2010
La Cour suprême a confirmé à l'unanimité la condamnation à 25 ans de prison de l'ancien chef de l'Etat pour violations des droits de l'homme pendant sa présidence, de 1990 à 2000.
https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2010/01/03/perou-la-peine-de-25-ans-de-prison-de-fujimori-confirmee-en-appel_1286973_3222.html
ameriques
La France a commencé à vendre à des pays étrangers une partie des 94 millions de doses de vaccins contre la grippe A, a déclaré dimanche la ministre de la santé, Roselyne Bachelot, confirmant une information du Parisien/Aujourd'hui en France. Le quotidien, qui cite des sources au ministère de la santé, précise que les doses sont revendues, par principe, au prix où elles ont été achetées auprès des laboratoires pharmaceutiques, soit de 6,25 à 10 euros selon les produits. Cette opération, menée conjointement par les ministères de la santé et des affaires étrangères, vise à réduire la facture de la campagne de vaccination de masse décidée par le gouvernement (pour un coût de 869 millions d'euros, selon le ministère). Elle est la conséquence de l'avis rendu le 1er novembre par l'Agence européenne de la santé qui indique qu'une seule injection au lieu de deux suffit pour être protégé du virus. "Ce jour-là, on a compris qu'avec les 94 millions de doses achetées en juillet, nous détenions trop de vaccins", explique un responsable du ministère de la santé cité par Le Parisien. Sanofi Pasteur, la division vaccins du groupe Sanofi-Aventis, s'est déclarée dimanche "disposée à examiner" une éventuelle demande de renégociation du contrat d'achat de doses de vaccins avec le gouvernement français. "Pour l'instant, il n'y a pas eu de renégociation du contrat mais s'il devait y avoir des demandes du gouvernement, Sanofi Pasteur serait disposé à les examiner", a affirmé un porte-parole du laboratoire. "FIASCO" Le député Jean-Marie Le Guen, spécialiste au PS des questions de santé, a réclamé dimanche une mission parlementaire pour faire le bilan de ce qu'il a qualifié d'"échec" du gouvernement dans la campagne de vaccination contre la grippe H1N1. "La politique vaccinale est malheureusement un fiasco" aboutissant "à ce que nous ayons le plus faible taux de personnes vaccinées des pays développés", écrit-il sur son blog. Depuis le début de la campagne de vaccination, lancée le 21 octobre, seules 5 millions de personnes environ ont été vaccinées. D'après Le Parisien, des contrats ont déjà été signés avec le Qatar (300 000 doses) et l'Egypte (2 millions) pour un montant total 16,1 millions d'euros. D'autres négociations sont en cours, notamment en Ukraine où une bataille commerciale oppose la France à l'Allemagne, qui essaie elle aussi de se défaire de ses excédents en vendant à Kiev 2,2 millions des 50 millions de doses commandées. 200 MORTS EN FRANCE La France avait déjà offert en septembre 9 millions de doses à l'OMS, dans le cadre d'un effort conjoint avec les Etats-Unis, l'Australie, le Brésil, l'Italie, la Nouvelle Zélande, la Norvège, la Suisse et le Royaume Uni, pour mettre 10 % de leurs stocks au bénéfice des populations des pays les plus pauvres. Signalé pour la première fois fin mars au Mexique, le virus H1N1 s'avère pour le moment moins meurtrier que redouté. Fin décembre, il avait causé près de 200 décès en France et 12 200 à travers le monde, dont 10 000 aux Etats-Unis, de loin le pays le plus touché.
La France revend ses surplus de vaccins anti-grippe A
03/01/2010
Des contrats ont déjà été signés avec le Qatar (300 000 doses) et l'Egypte (2 millions de doses).
https://www.lemonde.fr/epidemie-grippe-a/article/2010/01/03/cause-double-emploi-vends-vaccins-contre-la-grippe-a_1286970_1225408.html
epidemie-grippe-a
La première étape du Dakar-2010 a été marquée, samedi 2 janvier par la sortie de route d'un 4x4 qui a percuté des spectateurs, tuant une personne et en blessant quatre. La victime, une femme âgée de 28 ans, est décédée samedi après-midi à l'hôpital de Cordoba, en Argentine. "Elle souffrait de graves traumatismes crâniens, mais aussi à l'abdomen et au pelvis. Elle a subi deux arrêts cardiaques lors du transfert. Malgré les soins prodigués à son arrivée à l'hôpital, elle est décédée peu après", a expliqué un médecin urgentiste de la ville. Deux blessés ont été transférés en même temps que la jeune femme en hélicoptère depuis la province de Rio Cuarto, à 800 km de Buenos Aires. Le premier, "un jeune de 24 ans, présente des fractures graves du tibia et du péroné et son pronostic est réservé", selon le médecin. Le second, un enfant de 9 ans, a été transféré dans un hôpital pour enfants et se trouve "dans un état stable", a-t-il ajouté. Deux autres personnes ont subi des "blessures mineures" dans l'accident. LE PILOTE "N'A PAS ÉTÉ MIS EN ACCUSATION" L'accident s'est produit au kilomètre 75 de la spéciale du jour, en dehors d'une des six zones aménagées spécialement pour que le public puisse voir passer les concurrents en toute sécurité. "Trois concurrents sont arrivés dans un virage. Deux d'entre eux ont essayé de le négocier. Mais le nuage de poussière a empêché le protagoniste [de l'accident] de bien voir. Et il est sorti trop large", a raconté le responsable du dispositif police dans la province de Cordoba. L'équipage germano-suisse du véhicule n°418, Mirco Schultis et Ulrich Leardi, a alors heurté un groupe de spectateurs "installé dans un secteur non autorisé, dans un champ privé", que "du personnel de police essayait de faire sortir", a précisé le responsable avant d'expliquer que le pilote "n'a pas été mis en accusation". Mille six cents personnels des forces de l'ordre étaient mobilisés sur la spéciale du jour, alors que "plusieurs milliers de spots" préventifs ont été diffusés "depuis plusieurs semaines", a expliqué Etienne Lavigne, le directeur du Dakar, mentionnant un "dispositif sans précédent". "Il y a des courses dans tous les pays du monde qui se déroulent bien. Malheureusement, la fatalité est là et c'est un triste accident. On ne peut que le regretter", a-t-il estimé, rappelant que les pistes empruntées samedi accueillaient le rallye d'Argentine, où aucun drame n'a été recensé ces dernières années.
Une spectatrice tuée sur le Dakar en Argentine
03/01/2010
La femme de 28 ans assistait à la course depuis une zone non protégée lorsque le véhicule 418 est sorti de la route. Quatre personne ont également été blessées dont un garçon de 9 ans grièvement.
https://www.lemonde.fr/sport/article/2010/01/03/une-spectatrice-tuee-sur-le-dakar-en-argentine_1286965_3242.html
sport
Le Français Zacarias Moussaoui restera en prison. Une cour d'appel américaine a confirmé, lundi 4 janvier, la peine de prison à perpétuité de M. Moussaoui, pour complicité dans les attenats du 11 septembre 2001 , prononcée en 2006 par un tribunal fédéral de Virginie. Les avocats américains de M. Moussaoui avait fait appel de la condamnation à la perpétuité réelle de leur client en janvier 2008. Arrêté quelques semaines avant les attentats du 11 septembre 2001, qui ont fait près de 3 000 morts, Zacarias Moussaoui, membre revendiqué d'Al-Qaida, a plaidé coupable en avril 2005 de complicité avec les pirates de l'air. Il purge sa peine confiné à l'isolement dans une prison de très haute sécurité du Colorado.
La peine de prison à perpétuité confirmée pour Zacarias Moussaoui
04/01/2010
Une cour d'appel américaine a confirmé la peine prononcée en première instance à l'encontre du Français Zacarias Moussaoui, reconnu coupable de complicité dans les attentats du 11 septembre 2001.
https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2010/01/04/la-peine-de-prison-a-perpetuite-confirmee-pour-zacarias-moussaoui_1287463_3222.html
ameriques
La ministre de l'économie, Christine Lagarde, annonce une "probable" révision de la prévision de croissance pour 2010 dans le projet de budget, dans un entretien que publie mardi 5 janvier le quotidien Les Echos. Elle espère "au moins 1 % de croissance en 2010", au lieu du 0,75 % sur lequel tablait jusqu'ici le gouvernement. La révision pourrait être matérialisée dans le collectif budgétaire qui doit être présenté en conseil des ministres le 20 janvier, et examiné au Parlement en février. Par ailleurs, Mme Lagarde s'est dite favorable à une taxe carbone à taux variable pour les industries les plus polluantes, après que le précédent dispositif a été censuré par le Conseil constitutionnel. "Je plaide pour un mécanisme d'imposition différencié en fonction" de l'exposition de ces industries "à la concurrence internationaleet en fonction de l'intensité énergétique de leur production", a-t-elle déclaré. "Nous travaillons sur la possibilité d'appliquer des taux réduits et de mettre en place par ailleurs d'autres mécanismes incitatifs ou des plafonnements, par exemple sur la base de la valeur ajoutée". En revanche, la ministre a confirmé au quotidien économique qu'aucun changement n'était prévu pour les ménages, à qui leur contribution doit être restituée, et les pêcheurs ou les routiers, partiellement exonérés. Le gouvernement a prévu de déposer un nouveau projet de taxe carbone le 20 janvier.
"Christine Lagarde espère ""au moins 1 % de croissance"" en 2010"
04/01/2010
La ministre de l'économie, Christine Lagarde, annonce une "probable" révision de la prévision de croissance pour 2010 dans le projet de budget, dans un entretien que publie mardi 5 janvier le quotidien "Les Echos".
https://www.lemonde.fr/economie/article/2010/01/04/christine-lagarde-espere-au-moins-1-de-croissance-en-2010_1287462_3234.html
economie
élo-palestinien en deux ans, assorti de garanties pour assurer son succès. Ce plan, qui n'a pas été confirmé officiellement, prévoit que les négociations débutent dans les plus brefs délais. Depuis le début en 1993 du processus de paix israélo-palestinien, aucune des échéances prévues n'a été respectée. Pour s'assurer de la réussite de ces discussions, les Etats-Unis adresseraient des lettres de garantie aux Palestiniens dans lesquelles ils s'engageraient à faire respecter la date limite de deux ans. Israël demandera de son côté à Washington de confirmer l'engagement de l'ex-président américain George W. Bush stipulant qu'un accord de paix final sera basé sur des échanges territoriaux, ce qui permettraient à Israël de conserver ses grands blocs de colonies en Cisjordanie. "PAS RÉALISTE" SELON LIEBERMAN Le ministre israélien des affaires étrangères, Avigdor Lieberman, s'est toutefois prononcé lundi contre une date limite aux pourparlers de paix, dans un communiqué diffusé par son cabinet et cité par Haaretz. "Il n'est pas possible de parvenir à un accord sur les frontières définitives en neuf mois et à un accord final en deux ans. (...) Ce n'est pas réaliste", a-t-il déclaré à l'issue d'une rencontre avec Tony Blair, l'envoyé spécial du Quartette pour le Proche-Orient. Selon le plan américain, le premier sujet sur la table des négociations serait celui des frontières entre Israël et un futur Etat palestinien. Il devrait être bouclé en neuf mois, soit durant la période de moratoire sur la colonisation juive dans les territoires palestiniens annoncée par le gouvernement israélien. Les constructions israéliennes pourraient ensuite reprendre dans les régions destinées à être annexées par Israël, précise Maariv, cité par la BBC. Un Etat palestinien serait établi en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, sur la base de la ligne d'armistice en vigueur entre 1949 et 1967, mais des compensations sont prévues sur la base d'échanges territoriaux. Une fois ce premier dossier bouclé, les négociations aborderaient les autres questions liées au statut final : Jérusalem et le sort des réfugiés de 1948. Les discussions de paix entre les parties ont été suspendues l'an dernier, dans la foulée de l'offensive israélienne contre la bande de Gaza (27 décembre 2008-18 janvier 2009). Leur reprise achoppe sur la question de la colonisation israélienne. Les Palestiniens réclament un gel total des implantations avant de retourner à la table des négociations, mais Israël a rejeté cette demande jusque-là. Maariv a assuré que le président égyptien, Hosni Moubarak, devait pousser le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, à accepter ce plan durant leur rencontre lundi à Charm el-Cheikh. La visite du président palestinien en Egypte fait suite à celle du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, la semaine dernière. L'émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, est ensuite attendu dans la région.
Washington espère sceller la paix au Proche-Orient d'ici deux ans
04/01/2010
Depuis le début en 1993 du processus de paix israélo-palestinien, aucune des échéances prévues n'a été respectée.
https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2010/01/04/washington-espere-sceller-la-paix-au-proche-orient-d-ici-deux-ans_1287453_3218.html
proche-orient
Barack Obama réunira mardi 5 janvier les responsables des services de renseignement après avoir pointé les carences "inacceptables" qui ont permis à Al-Qaida de commettre un attentat contre un avion de ligne américain le 25 décembre. Sitôt rentré de ses vacances perturbées par la tentative d'un jeune Nigérian de faire sauter un vol Amsterdam-Detroit, M. Obama doit s'entretenir avec les dirigeants des principaux services pour faire le point sur l'enquête. Les premières informations de l'enquête ont montré que le père de ce jeune homme de 23 ans avait alerté en novembre la diplomatie américaine au sujet de son fils. Ces informations transmises aux services de renseignement n'ont toutefois pas été recoupées ni partagées par les différentes administrations. Le suspect n'a pas été placé sur la liste des personnes interdites de vol à destination des Etats-Unis et son visa n'a pas été révoqué. Selon le Washington Post et le New York Times, des communications électroniques en provenance du Yémen, où le suspect a séjourné, avaient été interceptées par l'Agence de sécurité nationale (NSA) et indiquaient qu'un Nigérian était entraîné pour une mission d'Al-Qaida. D'autres communications évoquaient un projet d'attentat à Noël. Dimanche, le conseiller de M. Obama pour les questions d'antiterrorisme, John Brennan, a toutefois noté qu'aucune "preuve flagrante" n'aurait permis de prévoir l'attentat raté. La semaine dernière, M. Obama a jugé "totalement inacceptable (...) l'échec du dispositif" de sécurité, avant d'annoncer la réunion de mardi, destinée à "faire le point sur les enquêtes et sur les améliorations qu'il convient d'apporter en matière de sécurité et d'échanges de renseignements". "Le renseignement et la collecte d'informations seront toujours difficiles et ne débouchent pas toujours sur des données complètes et il (le président) le comprend", a expliqué un haut responsable américain s'exprimant sous le couvert de l'anonymat. "Mais en même temps, lorsque nous avons des informations de bonne qualité, on ne tolérera pas que ces informations ne soient pas partagées", a-t-il ajouté. Alors que la réunion de mardi doit aussi examiner le renforcement de la sécurité des transports aériens, Washington a révisé en profondeur ses listes de personnes surveillées, voire interdites de vol : "Il y a eu sans doute des milliers de noms" passés en revue, et "sans doute des dizaines qui ont été déplacés sur d'autres listes", a expliqué un porte-parole de M. Obama.
Obama réunit les responsables des services de renseignement
04/01/2010
Barack Obama réunira mardi 5 janvier les responsables des services de renseignement après avoir pointé les carences "inacceptables" qui ont permis à Al-Qaida de commettre un attentat contre un avion de ligne américain le 25 décembre.
https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2010/01/04/obama-reunit-les-responsables-des-services-de-renseignement_1287457_3222.html
ameriques
Les Etats-Unis ont engagé des discussions avec leurs partenaires à propos "de pressions et de sanctions" nouvelles contre l'Iran en raison de son programme nucléaire, a déclaré lundi 4 janvier la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton. "Nous avons entamé les discussions avec nos partenaires et les pays partageant nos vues à propos de pressions et de sanctions", a-t-elle affirmé à l'issue d'un entretien avec le premier ministre et ministre des affaires étrangères du Qatar, cheikh Hamad Ben Jassem Ben Jabr Al-Thani. "Nous ne pouvons continuer ainsi, alors que les Iraniens eux-mêmes parlent d'augmenter leur production d'uranium enrichi", a justifié la chef de la diplomatie américaine. "La porte est bien sûr toujours ouverte pour que l'Iran prenne la bonne décision et respecte ses obligations internationales" en matière nucléaire, avait expliqué un peu plus tôt un porte-parole de la Maison Blanche, Bill Burton. Invitée par la presse à définir une "date butoir" à l'offre de dialogue des Occidentaux, elle a dit refuser d'employer ce terme. Le président américain, Barack Obama, et son homologue français, Nicolas Sarkozy, avaient auparavant évoqué la fin de 2009. "Notre objectif, a expliqué Mme Clinton, est de faire pression sur le gouvernement iranien, en particulier les Gardiens de la révolution, sans contribuer à la souffrance des Iraniens, qui méritent mieux que leur sort actuel." La diplomatie américaine a de nouveau dénoncé "les signes croissants de répression impitoyable" du pouvoir de Téhéran contre les manifestants "qui expriment un avis différent de celui que les dirigeants de l'Iran veulent entendre".
Des discussions en cours sur les sanctions à l'encontre de l'Iran
04/01/2010
La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a indiqué que les USA et leurs partenaires avaient engagé des discussions sur de nouvelles sanctions à l'encontre du régime iranien. Mme Clinton a précisé que la "porte est toujours ouverte pour que l'Iran prenne la bonne décision".
https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2010/01/04/des-discussions-en-cours-sur-les-sanctions-a-l-encontre-de-l-iran_1287456_3216.html
asie-pacifique
Obama l'avait annoncée en octobre et la mesure est entrée en vigueur lundi 4 janvier. Les Etats-Unis ne restreignent désormais plus l'accès à leur territoire aux personnes contaminées par le virus du sida. Cette mesure avait été prise en 1987, quatre années après la découverte du virus. Jusqu'à présent, les personnes séropositives pouvaient obtenir un visa de séjour de trente jours, ce qui les empêchait toutefois d'effectuer un séjour d'études ou de travail. Les associations de défense des droits de l'homme ainsi que le Programme commun des Nations unies sur le sida (Onusida) ont salué la levée officielle des restrictions à l'entrée aux Etats-Unis des personnes contaminées par le virus du sida. L'Onusida a félicité "les Etats-Unis pour la mise en place de cette réglementation définitive qui lève les restrictions à l'entrée du pays, permettant à des voyageurs vivant avec le VIH d'entrer librement aux Etats-Unis à partir de ce jour". L'association Immigration Equality s'est déclarée "très satisfaite de voir enfin la fin de cette politique blessante de discrimination", a déclaré Victoria Neilson, sa directrice juridique. "Se débarrasser de l'interdiction de voyager pour les personnes contaminées par le VIH était au cœur de notre mission depuis notre fondation en 1994", a-t-elle expliqué. L'organisation Human Rights Campaign (HRC), qui défend les droits des homosexuels, s'est également réjouie de la mesure. "Aujourd'hui, un triste chapitre dans la réponse de notre pays aux personnes vivant avec le VIH est enfin clos et notre pays s'en porte mieux", a indiqué le président d'HRC, Joe Solmonese. "Cette politique mise en place il y a presque 20 ans n'était pas nécessaire et était inefficace", a-t-il ajouté dans un communiqué.
Les séropositifs peuvent à nouveau séjourner aux USA
04/01/2010
Obama l'avait annoncée en octobre et la mesure est entrée en vigueur lundi 4 janvier, à la grande joie des associations de défense des droits de l'homme.
https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2010/01/04/les-seropositifs-peuvent-a-nouveau-sejourner-aux-usa_1287455_3222.html
ameriques
L'auteur de l'attentat manqué lors d'un vol Amsterdam-Detroit le 25 décembre, Omar Faouk Abdulmutallab, a obtenu les explosifs d'Al-Qaida au Yémen. Laurent Bonnefoy, chercheur associé à l'Institut de recherches et d'études sur le monde arabe et musulman, évoque l'histoire et le poids du mouvement islamiste dans ce pays de la péninsule Arabique. Le mouvement islamiste est-il présent depuis longtemps au Yémen ? L'histoire de l'islamisme y est ancienne et particulière : le parti politique islamiste Al-Islah a participé au gouvernement de coalition de 1993 à 1997. Les "Arabes afghans", Yéménites et autres, qui avaient participé à la guerre contre l'URSS en Afghanistan, ont été accueillis en héros. Ils sont notamment entrés dans l'armée et l'administration, ou ont reçu des aides pour leur réinsertion. Cette logique d'intégration a permis à l'Etat yéménite de ne pas être pris pour cible. Cet équilibre a été progressivement rompu après les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis : le gouvernement s'est aligné sur la lutte contre le terrorisme. La répression, comme le succès de la guérilla islamiste lors de la guerre en Irak, ont encouragé l'émergence d'une nouvelle génération de militants, plus radicaux, dans la mouvance d'Al-Qaida. Comment Al-Qaida s'est-il renforcé depuis ? Le pays est instable, en raisons de problèmes économiques et sociaux. Les militants islamistes ont noué des alliances, notamment matrimoniales, avec les tribus qui dominent encore certaines régions. L'Etat est également moins présent dans le Nord, où la rébellion des houthistes a débuté en 2004 (il s'agit d'un mouvement de défense de la minorité chiite zaydite) ; le régime d'Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 1978, est aussi fragilisé dans le Sud, dont une partie de la population remet en cause l'unité des deux Etats du Yémen négociée en 1990. Al-Qaida au Yémen s'est dans le même temps professionnalisé, grâce à l'expérience irakienne et aux militants chassés d'Arabie saoudite par une lutte antiterroriste qui s'est révélée efficace. Le mouvement profite aussi de la relative ouverture aux étrangers, dont certains sont venus étudier l'arabe ou l'islam dans les nombreux instituts de ce pays jugé plus authentique que ceux du Golfe, et où l'Etat est sans doute moins à même de contrôler efficacement ces individus. Des radicaux figurent parmi eux : il y eut le "taliban américain" John Walker Lindh et, tout récemment, le Nigérian Omar Farouk Abdulmutallab, auteur de l'attentat manqué du vol Amsterdam-Detroit. Peut-on évaluer le poids d'Al-Qaida au Yémen ? Non. Il n'y a pas forcément beaucoup de camps d'entraînement à proprement parler. Mais le Yémen est une société guerrière où les armes font partie du quotidien de bien des tribus. Et tout n'est pas centralisé : dans un pays où le sentiment anti-américain reste fort, il est possible de trouver des appuis parmi les tribus pour monter des opérations armées. Reste que le degré de violence n'est en rien comparable à celui que connaît le Pakistan. Les attentats ont fait une soixantaine de morts depuis 2001. Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne viennent d'annoncer une hausse de leurs aides pour lutter contre le terrorisme... Washington fait depuis longtemps pression pour que Sanaa accentue sa répression, pas toujours flagrante : les 23 responsables d'Al-Qaida qui se sont évadés en 2006 semblent ainsi avoir bénéficié de complicités à l'intérieur de la prison... Les aides promises satisfont le gouvernement sur le court terme, mais elles vont contribuer à le rendre de plus en plus illégitime, avec le risque de déstabiliser le pays tout entier. Les Yéménites apprécient déjà peu que les Etats-Unis aient aidé aux bombardements des 17 et 24 décembre contre des camps présumés d'Al-Qaida pour la péninsule Arabique, qui ont tué de nombreux civils. Alors qu'Al-Qaida a, lui, réorienté sa stratégie après le rejet suscité par son attentat de septembre 2008 contre l'ambassade américaine à Sanaa, qui n'avait tué que des musulmans. Depuis, ses attaques ciblent les seules forces de sécurité et les responsables politiques. Les Britanniques proposent une conférence internationale sur le Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule Arabique. Est-ce une piste efficace ? On voit bien qu'il faut prendre en compte la diversité des crises qui ont créé un foyer propice au développement des groupes armés, et aider au développement sur le long terme. Le terrorisme n'est pas le principal problème. Le seul conflit dans le nord du pays aurait fait quelque 10 000 morts. Se pose par ailleurs la question de la raréfaction des ressources en eau, du chômage et d'une croissance démographique parmi les plus élevées au monde. Ces problèmes exigent sans doute une augmentation de l'aide internationale, mais celle-ci doit être moins marquée par un objectif strictement sécuritaire que par une prise en compte globale des défis du Yémen. Propos recueillis par Claire Ané
"""Au Yémen, le terrorisme n'est pas le principal problème"""
04/01/2010
Le chercheur Laurent Bonnefoy évoque le poids d'Al-Qaida au Yémen, qui a soutenu l'auteur de l'attentat manqué du 25 décembre 2009.
https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2010/01/04/au-yemen-le-terrorisme-n-est-pas-le-principal-probleme_1287433_3218.html
proche-orient
La ministre de la santé, Roselyne Bachelot, a expliqué, mardi 5 janvier, que les médecins généralistes pourront vacciner contre la grippe H1N1 dans leur cabinet "à partir de la semaine prochaine, parce que la donne logistique a changé". "Qu'est-ce qui a changé ? Ce sont les livraisons de vaccins", a indiqué la ministre sur RTL. "Nous avons reçu 5 millions de vaccins unidoses depuis le début de l'année et nous avons un vrai stock de vaccins", a-t-elle précisé. "Tout au long de la première phase de vaccination, nous n'avons eu pratiquement que des vaccins multidoses livrés en boîtes de 500 doses, et puis nous avions un échéancier de livraison très serré", a-t-elle rappelé.La ministre a indiqué que les généralistes seront payés pour vacciner. "Nous sommes en train de finaliser les négociations avec eux sur les rémunérations", a-t-elle précisé. Répondant à une question d'un auditeur, Mme Bachelot a invité les personnes qui souhaitent se faire vacciner chez leur généraliste à attendre d'avoir reçu leur bon de vaccination envoyé par l'Assurance-Maladie. Ce bon "sert de fiche de traçabilité", a-t-elle expliqué. Alors que la polémique enfle sur une supposée précipitation des autorités sanitaires à acquérir 94 millions de doses de vaccins contre la grippe A, la ministre de la santé a tenté de répondre aux critiques. Invitée du journal télévisé de TF1, lundi 4 janvier, Mme Bachelot a annoncé avoir résilié la commande de 50 millions de doses de vaccins, sur un total de 94 millions commandées cet été. "Ces commandes n'avaient été ni livrées ni payées, elles sont donc résiliées", a-t-elle précisé, ajoutant que l'Etat économiserait ainsi plus de 350 millions d'euros. Par ailleurs, elle a estimé que la vente des vaccins à d'autres pays serait "marginale" par rapport aux commandes résiliées. De plus, alors qu'ils étaient exclus jusqu'à maintenant de la campagne de vaccination, les médecins généralistes pourront vacciner dans leurs cabinets à partir de la semaine prochaine. L'été dernier, 94 millions de doses avient été commandées par le gouvernement, pour un montant total de 869 millions d'euros, selon le ministère de la santé, qui envisageait, au départ, deux injections par personne. "Si c'était à refaire, je referais exactement la même chose", a-t-elle affirmé, évoquant "les graves crises sanitaires du passé" telles celle du sang contaminé. Elle a rappelé que cette grippe avait "tué 18 personnes ce week-end, en trois jours, en particulier des personnes qui n'avaient aucun facteur de risque". Plus tôt dans la journée, le laboratoire britannique GlaxoSmithKline (GSK) s'était dit "prêt à rediscuter" avec le gouvernement français le contrat portant sur la livraison de ces 50 millions de doses de vaccin. "Dans le contexte actuel, s'il y avait une demande du gouvernement, nous sommes prêts bien sûr à rediscuter du contrat que nous avons signé ensemble", avait déclaré Jean-Yves Lecoq, directeur de la communication de GSK France. LES LABORATOIRES, "GRANDS VAINQUEURS" Le porte-parole du PS, Benoît Hamon, a évoqué lundi "une forme de pression" des laboratoires pharmaceutiques sur le gouvernement, "victime consentante" de ces groupes, "grands vainqueurs de cette affaire". Pour Bernard Debré, député UMP et professeur en médecine, les laboratoires sont responsables d'avoir exercé en évoquant le risque de pénurie pour les Etats qui ne commanderaient pas rapidement leurs stocks de vaccins. "On a pu développer et produire un vaccin efficace contre la grippe H1N1 dans les temps qui étaient nécessaires, estime quant à lui M. Lecoq. C'était notre mission, on l'a remplie. On a répondu aux demandes des différents gouvernements et on a signé des contrats et on tient nos engagements. C'est comme ça que ça s'est passé et il n'y a pas de notion de pression." Sanofi Pasteur avait proposé dès décembre de livrer à la France moins de vaccins contre le virus H1N1, a affirmé mardi un porte-parole du groupe pharmaceutique, au lendemain de l'annonce par le gouvernement de la résiliation de la commande de quelque 50 millions de doses. "Fin décembre, on avait proposé de réduire la voilure, dans la mesure où on savait que le schéma à une dose faisait qu'on avait beaucoup de doses disponibles", a expliqué la division vaccins du groupe français. "Une partie des doses qui était initialement prévue pour la France vont nous permettre d'honorer d'autres commandes à l'international", a-t-elle ajouté, sans citer les pays concernés. Environ 4,5 millions de personnes ont été vaccinées en France depuis le 21 octobre. Le laboratoire suisse Novartis, auquel le gouvernement français a commandé 16 millions de doses, indiquait pour sa part ne pas être "en phase de renégociations avec la France".
Le gouvernement résilie les commandes de 50 millions de doses de vaccin
04/01/2010
La ministre de la santé, Roselyne Bachelot, a expliqué mardi que les médecins généralistes pourront vacciner contre la grippe H1N1 dans leurs cabinets "à partir de la semaine prochaine".
https://www.lemonde.fr/epidemie-grippe-a/article/2010/01/04/vaccins-des-laboratoires-prets-a-rediscuter-avec-l-etat_1287424_1225408.html
epidemie-grippe-a
Accusé d'avoir favorisé l'entrée illégale de seize clandestins vietnamiens sur le territoire britannique, Benjamin Chocat, 20 ans, a plaidé coupable, lundi 4 janvier, devant le tribunal royal de Portsmouth. L'audience concernant sa mère, Christiane Chocat, 51 ans, conseillère municipale à Lumigny-Nesles-Ormeaux (Seine-et-Marne), a été reportée à mercredi. Si elle reconnaît les faits, sa peine, comme celle de son fils, sera fixée le 29 janvier. Les deux Français avaient été interpellés à Portsmouth, le 1er octobre, à leur descente du ferry Normandie Express en provenance de Cherbourg. Les clandestins, treize hommes et trois femmes, étaient cachés dans une caisse de bois, au milieu de boîtes de nouilles aux crevettes dans leur fourgonnette de location. C'est la buée sur les vitres du van qui aurait alerté les douaniers britanniques. Ils avaient été renvoyés en France le soir même. Christiane Chocat et son fils ont été inculpés pour "assistance à l'entrée illégale dans un Etat membre de l'Union européenne". Ils ont été maintenus en détention à la mi-novembre lors d'une brève audience technique. En Grande-Bretagne, l'aide à l'immigration clandestine est passible d'une peine de prison maximale de 14 ans. Mais la jurisprudence plaide plutôt pour des condamnations de 18 à 30 mois. Georges Chocat, le mari de Christiane, a raconté dans un entretien à France-Soir publié le 9 octobre son incompréhension après l'arrestation de son épouse et de son fils. "Depuis quelque temps, je sentais que ça n'allait pas, elle était ailleurs. (...) Quant à mon fils, il est passionné par l'Asie. Il vit dans le quartier chinois à Paris, sa copine, c'est une Chinoise. (...) Ma femme m'a envoyé une lettre de prison. Je l'ai reçue hier matin. Elle m'explique comment ça s'est passé. Mais c'est un peu décousu. C'est notre fils qui lui a demandé de louer une camionnette. Elle l'a fait pour lui car il n'a pas le permis. Puis (...) il l'a appelée pour lui demander de conduire le camion jusqu'en Angleterre. Ce qu'elle a fait. Elle explique qu'ils ont été arrêtés. C'est là qu'elle s'est rendu compte qu'il y avait seize immigrants clandestins dans les nouilles !"
Un jeune Français plaide coupable d'aide à l'immigration clandestine vers le Royaume-Uni
04/01/2010
L'audience concernant sa mère, Christiane Chocat, 51 ans, conseillère municipale à Lumigny-Nesles-Ormeaux, en Seine-et-Marne, a été reportée à mercredi.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/04/un-jeune-francais-plaide-coupable-d-aide-a-l-immigration-clandestine-vers-le-royaume-uni_1287429_3224.html
societe
La Bourse de Paris a fini la journée du lundi 4 janvier en hausse, franchissant les 4 000 points pour la première fois depuis le 3 octobre 2008. A la fin de la séance, le CAC 40 avait gagné 1,97 %, pour s'inscrire à 4 013,97 points. En renouant avec les 4 000 points après avoir gagné plus de 22 % en 2009, la Bourse de Paris témoigne de sa confiance en ce début d'année. Mais elle n'a pas encore renoué avec ses niveaux d'avant la faillite de la banque américaine Lehman Brothers en septembre 2008, qui a précipité la crise financière : elle évoluait alors autour de 4 300 points. La progression au cours de la séance s'est faite dans des volumes mitigés, témoignant du lent retour des investisseurs après la trêve des confiseurs. Les volumes d'échanges se sont élevés à 2,818 milliards d'euros. Sur les autres places en Europe, le Dax à Francfort a terminé en hausse de 1,53 %, le Footsie à Londres 1,62 % et l'Eurostoxx 50 de 1,74.
Le CAC 40 dépasse les 4 000 points pour la première fois depuis 2008
04/01/2010
Après avoir gagné plus de 22 % en 2009, la Bourse de Paris témoigne de sa confiance en ce début d'année.
https://www.lemonde.fr/economie/article/2010/01/04/le-cac-40-depasse-les-4-000-points-pour-la-premiere-fois-depuis-2008_1287454_3234.html
economie
Un milliard et demi d'euros, c'est le coût de la campagne anti-grippe A. Sur son blog, le médecin et député socialiste de Paris Jean-Marie Le Guen s'en fait l'écho. La somme semble démesurée pour une campagne qui tourne à la déroute : seulement 4,5 millions de Français ont été vaccinés, le pic pandémique est passé, et le ministère de la santé se retrouve à stocker des dizaines de millions de vaccins dont la date de péremption approche. "Un échec", estime l'élu parisien, qui réclame la création d'une mission parlementaire pour faire le bilan de l'opération. Fustigeant une "politique gouvernementale hyperactive et anxiogène", déconnectée de "l'ampleur et la gravité de la pandémie", le député PS n'est pas le seul à dénoncer le coût de la campagne. Bernard Debré, député UMP et professeur de médecine, souligne également des "mesures disproportionnées". "DEUX VACCINS PAR PERSONNE, C'EST ABSURDE" L'Etat français a commandé 94 millions de vaccins "pour un montant de 869 millions d'euros", selon le ministère de la santé. Quatre laboratoires se sont partagé le marché hexagonal : le britannique GlaxoSmithKline a vendu à la France 50 millions de doses, le français Sanofi-Pasteur 28 millions, le suisse Novartis 16 millions et l'américain Baxter 50 000. Des dépenses faites au nom du principe de précaution, explique-t-on au gouvernement. Le ministère de la santé souligne toujours que l'évolution du virus est "imprévisible". Mais "acheter deux vaccins par personne, c'est absurde", tranche Bernard Debré, qui, dès l'été 2009, avait dénoncé le "catastrophisme" lié à l'épidémie de grippe A. "Dès juillet 2009 nous savions que les 4/5es des personnes touchées seraient sans symptôme" répond le professeur. "Aujourd'hui, 20 millions de Français ont été touchés sans même s'en rendre compte", estime-t-il. Pour l'équilibre des comptes de la Sécurité sociale, la pandémie de grippe A sera difficile à supporter. Selon un rapport sénatorial sur le projet de financement de l'Assurance-Maladie en 2010, le coût total pourrait atteindre 2,2 milliard d'euros. En effet, au coût de l'achat de vaccin s'ajoute la campagne de vaccination d'un montant de 35,8 millions d'euros, l'acquisition de respirateurs pour 5,8 millions d'euros, l'achat d'antiviraux pour 20 millions d'euros, 150,6 millions d'euros de masques, 41,6 millions d'euros de dépenses logistiques, 290 millions afin d'indemniser les personnels de santé réquisitionnés, 59,6 millions destinés aux frais d'information et à la campagne de communication. Il faut aussi compter 100 millions de "frais liés à l'organisation territoriale de la campagne de vaccination", selon ce rapport, et encore 375 à 752 millions d'euros de dépenses liées aux consultations de médecins, à la prescription de médicaments. "TROIS FOIS LA SOMME DU PLAN CANCER" "Résultat, nous avons 10 % des réserves mondiales de ce vaccin et un tiers des antiviraux (Tamiflu)", note Bernard Debré. Le plan anti-grippe A a coûté "plus que le déficit cumulé de tous les hôpitaux publics ou trois fois la somme allouée au plan cancer", souligne encore le député UMP de Paris. Au 29 décembre, la grippe A (H1N1) avait provoqué 198 décès en France, selon l'Institut national de veille sanitaire. "La grippe saisonnière fait pour sa part entre 2 000 et 6 000 victimes par an en France, 600 000 à travers le monde. Le nombre de personnes décédées de la grippe A sans pathologie associée se monte aujourd'hui à environ 35 personnes en France. Ces morts sont regrettables, souligne Bernard Debré, mais les mesures prises, disproportionnées." Eric Nunès
Une grippe à 2 milliards d'euros
04/01/2010
Entre 1,5 milliard et 2 milliards d'euros pour moins de 10 % de la population vaccinée. La campagne contre l'épidémie de grippe A flotte entre démesure et fiasco.
https://www.lemonde.fr/epidemie-grippe-a/article/2010/01/04/une-grippe-a-deux-milliards-d-euros_1287422_1225408.html
epidemie-grippe-a
La fille de Johnny Halliday et de Nathalie Baye, Laura Smet, aurait tenté de se suicider, lundi 4 janvier, dans l'église Saint-Germain-des-Prés. Selon la chaîne d'information en continu LCI, Mme Smet aurait ingurgité alcool et médicaments avant d'être hospitalisée "dans un état grave" à l'hôpital du Val de Grâce. "Nous confirmons que Laura Smet est bien hospitalisée, mais en revanche dans un état absolument pas préoccupant, à la suite d'un simple malaise survenu ce jour", déclare Mme Tanner, de l'agence Artmedia, dans un communiqué. Une source policière a confirmé que son état était sérieux, ajoutant cependant qu'on ne pouvait établir en l'état des investigations qu'il s'agissait d'une tentative de suicide. Cette source a évoqué la possibilité d'un grave malaise, tout en précisant que la police était déjà intervenue par le passé pour des tentatives de suicide de Laura Smet. L'avocat de Laura Smet, Me Hervé Témime, a indiqué que la jeune femme, âgée de 26 ans, "se porte bien". "Elle n'est pas en danger", a-t-il ajouté.
Laura Smet aurait tenté de se suicider
04/01/2010
La fille de Johnny Halliday et de Nathalie Baye, Laura Smet, aurait tenté de se suicider, lundi 4 janvier, dans l'église Saint-Germain-des-Prés.
https://www.lemonde.fr/culture/article/2010/01/04/laura-smet-aurait-tente-de-se-suicider_1287446_3246.html
culture
Les salariés de l'usine de caravanes et camping-cars Hymer France à Cernay, dans le Haut-Rhin, ont brûlé lundi 4 janvier les éléments intérieurs de plusieurs véhicules. Ils entendent ainsi protester contre le "silence total" de leur direction allemande, à deux semaines de la fin du redressement judiciaire de leur entreprise. La plupart des 190 salariés ont assisté à l'incendie des sièges, meubles et autres composants de six véhicules préalablement démontés, qui a provoqué un important panache de fumée autour du site. Le personnel occupe l'usine depuis la mise en redressement judiciaire le 25 novembre. Ils avaient déjà manifesté en décembre pour faire pression sur la direction afin qu'elle s'asseye à une table de discussion. Les salariés de Hymer ont durci leurs actions après "quarante jours de silence total" des actionnaires. Selon Antoine Dugo, porte-parole de la CFDT, ces derniers pourraient organiser la liquidation pour le 20 janvier, à l'échéance de la période de redressement. Les salariés prévoient d'incendier une caravane entière mercredi après-midi "si rien ne bouge", a poursuivi M. Dugo. "Nous ne faisons pas cela de gaieté de cœur, mais il ne nous reste guère de moyens pour nous faire entendre. On a l'impression que tout est fait pour pourrir la situation. Nous n'avons aucune nouvelle de la maison-mère et aucun nouveau rendez-vous de fixé avec l'administrateur judiciaire", a-t-il expliqué.
Les salariés de l'usine Hymer brûlent des éléments des caravanes qu'ils fabriquent
04/01/2010
Les salariés de l'usine de caravanes et camping-cars Hymer France à Cernay, dans le Haut-Rhin, ont brûlé lundi 4 janvier les éléments intérieurs de plusieurs véhicules.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/04/les-salaries-de-l-usine-hymer-brulent-des-elements-des-caravanes-qu-ils-fabriquent_1287435_3224.html
societe
L'affaire est close, mais Julien Dray a toujours des comptes à régler. Bénéficiant d'un simple "rappel à la loi" au terme d'un an d'enquête sur des mouvements de fonds suspects sur ses comptes et désormais tête de liste pour les élections régionales en Essonne, le député socialiste fait feu de tout bois. Dans une vidéo postée sur le blog de son ami Nasser Ferradj, conseiller municipal de Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis) et ancien président de SOS-Racisme Ile-de-France (entre 2004 et 2008), il épingle les journalistes et compagnons de route qui l'ont accablé. Parmi eux : Harlem Désir. D'après Julien Dray, l'ancien président de SOS-Racisme, aujourd'hui député européen, s'est retourné contre lui parce qu'il n'avait pas obtenu le poste de secrétaire national à l'Europe qu'il espérait. "Maintenant, il est devenu porte-flingue de Bertrand Delanoë, tu parles d'une trajectoire. (...) Il s'est enfermé dans un rôle d'apparatchik", accuse le député de l'Essonne. Tout à sa vindicte, Julien Dray s'en prend violemment à "tous ceux qui sont crispés, conservateurs, qui n'ont rien apporté à la gauche si ce n'est difficultés, et sont tellement attachés au pouvoir." Dans sa ligne de mire : la secrétaire nationale à l'environnement, Laurence Rossignol et le secrétaire national chargé de la rénovation, Arnaud Montebourg "qui s'est comporté de manière honteuse à mon égard". Avec lui, comme avec le secrétaire national du PS aux relations internationales, Jean-Christophe Cambadélis, la rupture est consommée. Seuls Vincent Peillon et Manuel Valls échappent à la verve vengeresse de "Juju". "Dirigeants de valeur", ils "ont été courageux dans cette affaire". Martine Aubry n'est pas nommément mentionnée, mais, "aujourd'hui, je suis plus proche de Robert Hue que de la direction du Parti socialiste", conclut le député de l'Essonne qui ne cache pas son affection pour l'ancien dirigeant communiste.
Julien Dray règle ses comptes avec le PS et les médias
04/01/2010
Echappant aux poursuites après un an d'enquête sur des mouvements de fonds suspects sur ses comptes, le député socialiste dézingue certains anciens camarades.
https://www.lemonde.fr/politique/article/2010/01/04/julien-dray-regle-ses-comptes-avec-le-ps-et-les-medias_1287369_823448.html
politique
Richard Gasquet, dont la saison 2009 fut gâchée par un contrôle positif à la cocaïne, a fêté son retour sur le circuit par un succès sur le Finlandais Jarko Nieminen lors du premier tour du tournoi de Brisbane, en Australie. Le Biterrois, retombé au 52e rang mondial, a bataillé deux heures durant pour finalement l'emporter en trois sets (6-3, 4-6, 6-4), et décrocher sa qualification pour les huitièmes de finale. Rendez-vous est pris avec le vainqueur de la rencontre, Matthew Ebden-Jurgen Melzer. "Jouer la tête vide me suffit", a déclaré le joueur à sa sortie du court. Sans bouder son plaisir, le protégé d'Eric Deblicker, qu'il a retrouvé après sa brève collaboration avec Guillaume Peyre, a exprimé un grand soulagement à l'issue de la rencontre. "J'ai fait de mon mieux, je pouvais perdre, je pouvais gagner mais le plus important c'est que j'ai joué détendu." Cette victoire sonne comme le début d'une nouvelle carrière pour Richard Gasquet, 23 ans. Enfant prodige du tennis français, l'ancien n° 7 mondial se relève d'une année 2009 entachée par l'affaire du "baiser empoisonné" à la cocaïne. Disculpé le mois dernier par le tribunal arbitral du sport (TAS), qui a jugé qu'il avait été victime d'une contamination involontaire, Gasquet se projette désormais dans l'avenir. Assez pour rééditer à Brisbane sa performance de l'an passé ? Pour mémoire, il y avait atteint les demi-finales avant de chuter face à Radek Stepanek.
Richard Gasquet n'a pas perdu la main
04/01/2010
Richard Gasquet s'est défait en trois sets de Jarko Nieminen lors du premier tour du tournoi de Brisbane.
https://www.lemonde.fr/sport/article/2010/01/04/richard-gasquet-n-a-pas-perdu-la-main_1287418_3242.html
sport
La petite Francesca, 10 mois, portée disparue depuis vendredi soir à Valence (Drôme), vraisemblablement enlevée par la compagne de son père, a été retrouvée "saine et sauve", a-t-on appris, lundi 4 janvier dans l'après-midi, auprès du père de l'enfant. "Il n'y avait aucun problème à la maison. Sandrine se comportait comme une maman avec Francesca, s'amusait avec elle", a déclaré le père du bébé, qui ne comprend pas "un tel geste, si c'est bien elle (sa compagne) qui en est l'auteur". Sandrine Bader était connue de la justice pour "des problèmes d'adolescence", qui lui ont valu un temps "une mesure d'assistance éducative levée en 2007", selon le parquet de Valence, pour qui il n'y a "pas de raison connue à ce jour" pour cet enlèvement. Vendredi après-midi, la jeune femme avait été sollicitée par son compagnon pour ramener Francesca à 17 h 45 dans la famille d'accueil où elle était placée, après avoir séjourné chez son père le temps des fêtes. Elle avait alors baigné l'enfant, lui avait donné à goûter, avant de dire à son compagnon qu'elle sortait pour aller la promener. Ne la voyant pas revenir à l'heure de ramener l'enfant à la famille d'accueil, le père de la fillette avait alors signalé sa disparition.
"La petite Francesca a été retrouvée ""saine et sauve"""
04/01/2010
La petite Francesca a été retrouvée "saine et sauve", a-t-on appris, lundi 4 janvier dans l'après-midi, auprès du père de l'enfant.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/04/la-petite-francesca-a-ete-retrouvee-saine-et-sauve_1287417_3224.html
societe
Depuis quinze jours, trois détenus, dont le dernier dimanche, se sont suicidés au centre de détention de Pémégnan à Mont-de-Marsan, dans les Landes, un établissement ouvert en décembre 2008 et où sont incarcérés 650 hommes, a-t-on appris lundi auprès de l'administration pénitentiaire. Deux détenus, âgés "de 25 ans et environ 30 ans", "se sont suicidés par pendaison" les 18 et 20 décembre, a-t-on appris de source syndicale. Un troisième détenu a mis fin à ses jours dimanche, a indiqué la direction interrégionale des services pénitentiaires d'Aquitaine, sans donner plus de précisions. Selon le quotidien Sud-Ouest, il s'agit d'un jeune homme de 25 ans, incarcéré pour une affaire de stupéfiants et qui lui aussi se serait donné la mort par pendaison. "Le jeune homme a laissé un mot dans lequel il dit qu'il préférait sa vie d'avant", a indiqué le délégué de l'Union fédérale autonome pénitentiaire (UFAP) du centre de détention de Mont-de-Marsan, Jean-Yves Cellier. Selon lui, six détenus ont mis fin à leurs jours depuis l'ouverture de cette nouvelle prison il y a un an ; il précise que cinq de ces morts étaient "définitivement" considérées comme des suicides par l'administration (une enquête est en cours pour le sixième). "PYJAMAS EN PAPIER" Concernant les mesures de lutte contre le suicide présentées en août par la garde des sceaux, Michèle Alliot-Marie, notamment le kit comprenant un pyjama en papier à usage unique, Jean-Yves Cellier considère que l'"on a fait beaucoup de bruit pour pas grand-chose". "On a vu quelques kits au début (suite à l'annonce) puis plus rien", a affirmé le délégué de l'UFAP. De son côté, la représentante de l'Observatoire international des prisons pour l'Aquitaine, le Limousin et Poitou-Charentes, Barbara Liaras, regrette les options "sécuritaires" de l'administration : "La prévention des suicides en prison est quelque chose d'hyper-technique et on reste dans le tout sécuritaire. On ne lutte pas contre le suicide avec des pyjamas en papier." Selon une étude de l'Institut national d'études démographiques (INED) publiée mi-décembre, la France détient le taux de suicides en prison le plus élevé de l'ex-Europe des Quinze (20 suicides pour 10 000 détenus, moyenne annuelle entre 2002 et 2006), loin devant le Danemark (13 pour 10 000), tandis que la Grèce a le taux le plus bas (4 pour 10 000). En France métropolitaine, toujours selon l'INED, le nombre de suicides en prison a été multiplié par cinq en cinquante ans, alors qu'il a peu changé dans la population générale. En France, les détenus se suicident six fois plus que les hommes libres.
Trois suicides dans le nouveau centre pénitentiaire de Mont-de-Marsan
04/01/2010
En quinze jours, trois détenus, dont le dernier dimanche, se sont suicidés au centre de détention de Pémégnan, à Mont-de-Marsan, dans les Landes.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/04/trois-suicides-dans-le-nouveau-centre-penitentiaire-de-mont-de-marsan_1287399_3224.html
societe
Le débat sur l'identité nationale lancé le 2 novembre 2009 "n'est pas focalisé sur l'immigration et l'islam", a affirmé lundi 4 janvier Eric Besson, ministre de l'immigration et de l'identité nationale, au cours d'une conférence de presse, faisant un premier bilan de cette initiative. "Certains observateurs se sont focalisés au cours des derniers mois sur quelques dérapages très isolés. Ils n'ont pas réussi à faire sortir le débat de son cadre républicain ; le débat n'a pas dérapé ; la caricature de défouloir raciste n'a pas fonctionné. L'immigration et l'islam représentent moins d'un tiers des 26 000 premières contributions reçues sur le site Internet dédié (www.identitenationale.gouv.fr) et analysées par TNS-Sofres", a poursuivi M. Besson. Selon le ministre, il y aurait eu 540 000 visites sur le site, 50 000 contributions et 3 millions de pages vues. Le porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre, a abondé dans son sens, s'insurgeant contre les "caricatures" du débat, véhiculées par l'opposition mais aussi la presse, accusées de ne retenir que les "dérapages". L'UMP VEUT AMÉLIORER LE DÉBAT Mais tout le monde, y compris au sein de la majorité, ne partage pas cet optimisme. L'autre porte-parole de l'UMP, Dominique Paillé, reconnaît ainsi que le débat est perfectible et ne doit pas se focaliser sur l'immigration. "Il faut améliorer la formule, c'est un fait", a-t-il déclaré sur LCI. "Il y a nécessité de ne pas cantonner ce débat à l'immigration mais à regarder ce qui nous rapproche, regarder quel est l'avenir que l'on peut établir en commun, regarder comment on peut faire rayonner la France à l'extérieur", a-t-il estimé. Yazid Sabeg, le commissaire à la diversité et à l'égalité des chances, a de son côté répété que l'identité nationale ne pouvait se construire contre l'islam. Intervenant sur BFM, il a une nouvelle fois déploré que le débat ait été insuffisamment préparé et estimé que des objectifs devaient lui être fixés. "Il y a une chose qu'il ne faut pas faire et qu'on ne peut pas faire. Je crois qu'on ne peut pas construire l'identité de ce pays contre ses minorités, qu'on ne peut pas construire l'identité de ce pays contre l'islam. On le fera avec ou on n'y arrivera pas", a-t-il dit. BESSON "NOUS BARATINE" Pour Djamila Sonzogni, porte-parole des Verts, Eric Besson "nous baratine". "Je ne peux pas croire le bilan que M. Besson nous donne", a ajouté Mme Sonzogni. "Ce n'est pas ce que j'ai vu de mes propres yeux et ce qui ressort des témoignages que j'ai réunis", a-t-elle dit, en affirmant que les réunions en préfectures rassemblaient "beaucoup de personnes âgées et des militants de l'UMP, très peu de militants de gauche ou de militants associatifs, ou de jeunes". "Contrairement à ce qu'a dit M. Besson, poursuit la porte-parole des Verts, ces réunions sont axées essentiellement sur les questions de la burqa et de la religion musulmane." Le président du Mouvement démocrate (MoDem), François Bayrou, a estimé sur France Info que le débat sur l'identité nationale était "un débat microcosmien" et "n'est sûrement pas une préoccupation des Français".
"Pour Besson, le débat sur l'identité nationale ""n'est pas focalisé sur l'immigration et l'islam"""
04/01/2010
Le porte-parole de l'UMP, Dominique Paillé, estime pour sa part que le débat doit être amélioré et ne pas se cantonner à l'immigration.
https://www.lemonde.fr/politique/article/2010/01/04/pour-besson-le-debat-sur-l-identite-nationale-n-est-pas-focalise-sur-l-immigration-et-l-islam_1287382_823448.html
politique
L'Irak a déposé une plainte aux Etats-Unis contre la société américaine Blackwater et va également saisir sa propre justice, après l'abandon des poursuites contre cinq employés accusés de la mort de 14 civils irakiens en 2007, a affirmé, lundi 4 janvier, le premier ministre Nouri Al-Maliki."Le ministère de la justice américain a protesté contre cette décision. De notre côté, nous avons formé un comité et déposé une plainte contre la société Blackwater aux Etats-Unis et allons en déposer une en Irak""porte un grand préjudice aux Irakiens et à ceux qui sont morts dans les mains d'un gang qui a tué de manière horrible", , a affirmé Nouri Al-Maliki à des journalistes lors d'une visite à Nadjaf, au sud de Bagdad. La décision d'un juge fédéral américain d'abandonner les poursuites en raison d'un vice de procédure ajoute M. Al-Maliki. Le gouvernement irakien, qui s'est indigné de la décision du juge fédéral américain, avait annoncé jeudi qu'il allait engager une procédure contre la société américaine, sans donner plus de détails. Les cinq employés de Blackwater sont accusés d'avoir ouvert le feu sur la foule lors d'une mission pour le département d'Etat sur la place Nousour, à Bagdad, en septembre 2007, lors de l'une des plus sanglantes fusillades impliquant une compagnie de sécurité privée en Irak.
L'Irak porte plainte contre Blackwater
04/01/2010
L'Irak a déposé une plainte contre la société américaine Blackwater après l'abandon des poursuites contre cinq employés accusés de la mort de 14 civils irakiens en 2007.
https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2010/01/04/l-irak-porte-plainte-contre-blackwater_1287378_3218.html
proche-orient
Montmartre, la Butte-aux-Cailles, Ménilmontant, Montagne-Sainte-Geneviève... à Paris, les noms des quartiers témoignent d'un relief parfois douloureux pour les mollets des cyclistes. On peut certes contourner les obstacles en choisissant des itinéraires moins pentus, mais cela nécessite une certaine organisation. Ainsi, des adeptes des déplacements à vélo se meuvent-ils toujours avec leur carte d'état-major de l'IGN, sur laquelle figurent les courbes de niveau. Mais encore faut-il savoir interpréter ces fines lignes brunes. Pierre Elmerich, un photographe qui ne circule qu'à vélo dans la capitale, a élaboré, avec l'aide d'un cartographe, un plan baptisé Vélo pente. Cette carte en papier glacé indique, pour chaque rue, l'angle de son inclinaison sous la forme d'une couleur plus ou moins saturée, du rouge (abrupt) au blanc (plat). "Deux segments de rue parallèles n'ont pas forcément la même pente", explique l'inventeur. Ainsi, le cycliste quittant les abords du canal Saint-Martin pour rejoindre le haut de Belleville a le choix entre plusieurs options : l'itinéraire direct par la rue de Ménilmontant, qui affiche une déclivité digne d'un col hors catégorie du Tour de France, ou un détour par les rues Simon-Bolivar puis des Pyrénées, qui offrent une montée soutenue, mais praticable. Vélo pente, qui se révèle d'une grande précision, y compris pour les ponts et les légers dénivelés qui jalonnent certains boulevards, indique aussi les "pistes cyclables agréables" et la localisation des réparateurs de cycles. On peut se procurer la carte pour 3,50 euros sur Velopente.com Pied à terre L'initiative de M. Elmerich demeure isolée. Certains sites spécialisés dans la recherche d'itinéraires, tels que Viamichelin.fr, proposent certes une option "vélo". Mais le trajet affiché, s'il prend en compte les sens interdits et précise l'emplacement des radars automatiques pourtant inutiles aux cyclistes, ignore totalement la rudesse des dénivelés. Quant aux onze itinéraires à vélo reliant les principaux quartiers de la capitale imaginés par la Mairie de Paris (Paris.fr, rubrique déplacements), ils évitent consciencieusement les collines parisiennes. A Lyon, pour monter à la Croix-Rousse, l'échappatoire est presque impossible. D'où que l'on vienne, il faut pratiquement mettre pied à terre pour gagner le haut de la colline. Des associations réclament, en vain, la création d'un "remonte-pente à vélo" électrique, comme il en existe en Norvège. Le mécanisme rappelle les "ficelles", qui font office de téléski pour enfants dans les stations de sport d'hiver. Il se matérialise par un câble fiché dans le sol, dans le sens de la pente, et pourvu d'une pédale sur laquelle le cycliste pose le pied, sans même descendre de selle. Il ne lui reste plus qu'à se laisser porter par le câble. Olivier Razemon
Le plan qui épargne les mollets des cyclistes parisiens
04/01/2010
Cette carte en papier glacé indique, pour chaque rue, l'angle de son inclinaison sous la forme d'une couleur plus ou moins saturée, du rouge (abrupt) au blanc (plat).
https://www.lemonde.fr/vous/article/2010/01/04/le-plan-qui-epargne-les-mollets-des-cyclistes-parisiens_1287245_3238.html
vous
Fidèles à leur banque depuis des années avec des comptes créditeurs : en guise de cadeau de fin d'année, ils ont été remerciés. C'est le cas de Jean-Michel, peintre en bâtiment depuis 2005 et client du Crédit agricole depuis 1987. "Je viens de recevoir une lettre m'informant que mon compte sera clôturé dans 60 jours, raconte-t-il. Pourtant, il est super-créditeur, avec 10 000 ou 15 000 euros en permanence, et je n'ai jamais eu le moindre incident de paiement." Dans son courrier, la banque ne donne aucune justification. "Elle veut que j'ouvre un compte professionnel, qui me coûterait de l'argent et dont je n'ai pas besoin, car j'ai une micro-société, non soumise à la TVA", a-t-il appris auprès du guichet de son agence. "Comme j'ai refusé, j'ai été viré...", en conclut-il. Pierre Peltre, retraité, client de la Banque transatlantique depuis trente ans, a subi le même sort. "Sur mon compte, il y a en permanence entre 5 000 et 6 000 euros, grâce à de petits loyers qui tombent tous les trois mois, et environ 300 euros par mois d'entrées et de sorties, témoigne-t-il. Un jour, j'ai découvert que la banque m'avait prélevé des frais de tenue de compte de 30 euros par mois. Par téléphone, j'ai demandé pourquoi. Mon interlocuteur m'a répondu que c'était lié à une activité insuffisante de mon compte, et qu'on les enlèverait si j'ouvrais un livret A. Je lui ai dit qu'ils étaient tous des voleurs. Il m'a rétorqué : dans ce cas on attend que vous clôturiez votre compte, ce que j'ai fait." René Iglesias, client du Crédit agricole depuis trente ans, a été prié de changer de banque, lui aussi. "Cela fait longtemps que mon agence me tanne pour que je prenne une carte bleue, dont je n'ai pas besoin, car les chèques me suffisent, raconte-t-il. J'ai fini par dire oui quand elle m'a proposé de me la rembourser intégralement, en 2002. Je me suis forcé à m'en servir, et à faire moins de chèques, jusqu'en 2009. Mais cette année, l'agence ne m'a remboursé que 20 euros, et non 34,90 euros. Comme j'ai contesté cette décision, elle m'a envoyé en recommandé une lettre m'informant que mon compte et mes livrets seraient clôturés dans 45 jours. J'ai demandé un délai d'un mois et demi, le temps de trouver une autre banque, et d'y transférer virements et prélèvements, mais il m'a été refusé." Dans une lettre du 3 décembre 2009, la responsable "écoute qualité client" de la Caisse régionale du Crédit agricole du Centre-Loire explique à M. Iglesias : "Nous constatons à regret (...) que votre relation avec le Crédit agricole n'est plus basée sur la confiance et n'est donc plus constructive pour les deux parties." Elle lui reproche, en effet, de "contester régulièrement" le coût des services. Les râleurs semblent être particulièrement dans le collimateur des banques. Muriel Poirier, sa soeur et sa mère en ont fait l'amère expérience : elles viennent d'être éconduites du CIC, où elles avaient leurs comptes depuis 2000. "Nous avons contesté le fait que la banque ait opéré une saisie sur l'allocation handicapé de ma mère, alors que cette prestation, qui constitue son seul revenu, est insaisissable. Nous avons demandé au médiateur du CIC d'intervenir. Nous n'avons même pas obtenu de réponse", explique Muriel, maître-nageur. Interrogée par Le Monde, la Fédération bancaire française (FBF) n'est pas en mesure de dire si ce type de clôture de compte est fréquent. "C'est la première fois que j'entends parler de ça", déclare sa directrice de l'information, Colette Cova. Pourtant, certaines associations de consommateurs disposent de lettres types pour les clients qui en sont victimes. Car les banques ont, comme les clients, le droit de rompre la convention de compte. Aucun recours n'est possible. Mais elles doivent respecter un préavis. "Le délai proposé par la charte des services bancaires de base est de 30 à 45 jours minimum. Ce délai doit permettre au banquier d'avoir un entretien avec le client", explique l'universitaire Thierry Bonneau, dans Droit bancaire, l'ouvrage de référence de la FBF. Aucune des personnes interrogées par Le Monde n'a pourtant eu droit à un entretien. Difficile d'estimer le nombre de clients créditeurs remerciés par leurs banques. A la Banque de France, on précise que ces cas n'entrent pas dans les statistiques. L'Association française des usagers des banques (AFUB) indique qu'elle a enregistré 500 plaintes et témoignages en 2009. "Depuis six mois, on assiste à une recrudescence du phénomène, avec 50 plaintes sur notre site Internet en décembre, déclare Serge Maître, le secrétaire général de l'AFUB. Il y a eu une vague de clôtures autoritaires dans les années 1990 : les banques jetaient alors les personnes à risques. Désormais, elles sanctionnent les clients qui ne répondent pas à leurs sollicitations et refusent la vente forcenée de prestations bancaires. Il s'agit d'une nouvelle politique commerciale, qui tourne le dos à l'engagement qu'elles ont pris en 1992 auprès des pouvoirs publics de ne plus procéder de manière brutale à des clôtures de comptes." Sur le Web : Afub.org. Rafaële Rivais
Ces bons clients remerciés par leur banque
04/01/2010
L'Association française des usagers des banques a enregistré 500 plaintes et témoignages en 2009.
https://www.lemonde.fr/vous/article/2010/01/04/ces-bons-clients-remercies-par-leur-banque_1287244_3238.html
vous
Mais ils restent encore classiques quant aux choix des coloris. De nouvelles housses de protection colorées permettent d'apporter un peu de peps. Case Logic a fait appel à des designers d'horizons différents pour créer une gamme coloré avec des matières inédites : Néoprène turquoise, laine, tweed ou encore tissu écossais (photos de droite). Be.ez propose une sacoche pour les MacBook disponible en quatre coloris (au centre). Omenex joue les couleurs flashy et acidulées (à gauche). Elle n'oublie pas les disques durs portables, consoles de jeux, GPS et autres appareils photo numériques (APN). Chez Case Logic des coques rigides pour APN - avec pochette intérieure pour ranger les cartes mémoire s'accrochent à la ceinture. Belkin habille, pour sa part, les iPod de protections en plastique en relief, tandis que Case Logic a tricoté des chaussettes pour les baladeurs numériques et les téléphones portables (en haut). Sans doute pour qu'ils ne prennent pas froid cet hiver ! Sur le Web : Caselogic.fr ; Omenex.com ; Belkin.com ; be-ez.com. Joël Morio et Joël Morio
Protégez vos appareils électroniques pour mieux les montrer
04/01/2010
Les fabricants d'ordinateurs soignent de plus en plus le design de leurs machines, notamment celui des portables.
https://www.lemonde.fr/vous/article/2010/01/04/protegez-vos-appareils-electroniques-pour-mieux-les-montrer_1287243_3238.html
vous
Il avait fait courir un frisson inhabituel et provoqué l'ovation du public, en octobre 2009, dans Joyaux, du chorégraphe George Balanchine, au Palais Garnier, à Paris. Le danseur Karl Paquette, 33 ans, a été nommé danseur étoile de l'Opéra de Paris à l'issue de la représentation de Casse-Noisette, de Rudolf Noureev, jeudi 31 décembre 2009. Le Ballet de l'Opéra de Paris compte désormais 17 étoiles (neuf femmes et huit hommes). Karl Paquette est entré à l'Ecole de danse de l'Opéra de Paris en 1987 et a été engagé dans le corps de ballet sept ans plus tard. Cet élégant danseur aux cheveux blonds s'est produit dans de nombreux ballets du répertoire classique, comme Le Corsaire, d'après Marius Petipa, Pétrouchka (Mikhaïl Fokine), Cendrillon, Raymonda, et Casse-Noisette (Rudolf Noureev). Promu premier danseur en 2001, il a pu se distinguer alors dans Le Songe d'une nuit d'été (John Neumeier), Notre-Dame de Paris et Clavigo (Roland Petit), L'Oiseau de feu et Boléro (Maurice Béjart). On pourra découvrir Karl Paquette en "étoilé" dans le rôle d'Armand Duval, avec Isabelle Ciaravola comme partenaire, dans La Dame aux camélias, de Neumeier au Palais Garnier, du 2 février au 4 mars. Michel Guerrin
Karl Paquette, nouvelle étoile de l'Opéra de Paris
04/01/2010
Le danseur, 33 ans, a été nommé danseur étoile de l'Opéra de Paris à l'issue de la représentation de "Casse-Noisette", de Rudolf Noureev, jeudi 31 décembre 2009.
https://www.lemonde.fr/culture/article/2010/01/04/karl-paquette-nouvelle-etoile-de-l-opera-de-paris_1287235_3246.html
culture
Troisième saison en duo au Baiser salé pour Mario Canonge, pianiste et compositeur (Fort-de-France, 1960) et Michel Zenino, contrebasse (Marseille, 1959). L'exercice est rare. Les clubs disparaissent. S'ils survivent, ils optent pour des formules de mini-concerts. Donc, leur fonction respiratoire - donner l'occasion à des musiciens de jouer, rejouer, approfondir, en présence d'un public qui revient - est en voie d'extinction. Les mercredis du Baiser salé, où jouent Mario Canonge et Michel Zenino sont une exception. Petite salle, bonne acoustique, expérience à suivre. Détail pour les anxieux, le Baiser salé n'est pas un caveau, mais une salle à l'étage. D'une même voix, Mario et Zenino : "Beaucoup de gens reviennent. Ils accompagnent notre évolution. Nous ne répétons jamais. Nous nous lançons des idées, souvent au téléphone, et nous les réalisons en scène, sur les standards, ou selon un répertoire approfondi : Ornette (Coleman), Horace Silver, Mingus, Monk." Qu'est-ce qu'un duo piano-contrebasse en jazz ? La première réponse, c'est celle que donne Mario Canonge : "D'abord, c'est une sorte de mise à l'écart de la batterie, sans refus. Il nous arrive de jouer avec des batteurs formidables, Tony Rabeson, Simon Goubert, Keith Copeland, mais en duo, plus rien ne pardonne. Le batteur rend toute chose facile. C'est rassurant, commode, alors qu'en duo il faut être attentif à tout instant. On ne peut pas se relâcher, et d'ailleurs, au bout d'une heure et demie de dialogue, on est presque contents d'arrêter. L'exercice demande une vraie concentration. Il ne permet aucune faiblesse sur les harmonies, sinon le discours s'épuise de lui-même." Zenino : "En un sens, les standards, c'est ma formation de base. Avant d'étudier au Berklee College, je jouais avec mon père, guitariste dans les dancings, les bals, mais aussi les grandes compositions du jazz. J'ai évolué vers des formes plus modernes, aux côtés des pianistes Siegfried Kessler, Manuel Rocheman. Mais le duo permet de revenir au répertoire que je pratiquais comme accompagnateur des musiciens de passage (Steve Grossman, Shepp, Sandoval, James Carter...)." A Fort-de-France, le curé du quartier Sainte-Thérèse donne ses premiers cours de piano à Mario Canonge. Orgue et accompagnement de la fameuse Chorale du François. Son voisin Alex Bernard, contrebassiste fondamental de la Martinique, l'aiguille vers les grands musiciens plus jazz de l'île, "les belles harmonies", Marius Cultier, Malavoi, Paulo Rosine, Fal Frett. Si bien que, complétée par une professeure classique, sa formation, de rue et classique, le lance : "A Paris, en 1979, je passe trois ans en musicologie à l'université de Vincennes. Pas terrible pour la musique, mais pour les rencontres, oui, pour l'ouverture à tout ce qui concerne la musique. Je fais les petits clubs, remplace Bibi Louison, je cherche à voir Alain Jean-Marie, qui est un maître pour moi. Et je joue à tour de bras, toutes sortes de musiques différentes, jazz, salsa, sauf la musique antillaise." Pendant qu'il appartient à une trentaine de groupes différents ("je ne disais jamais non"), Zenino en quartette gagne le Premier Prix de la Défense (1985). Leur rencontre, suscitée par le saxophoniste Simon Spang Hanssen, les frappe dans le même sens. Le sentiment d'un rapport "télépathique". "Mais aussi d'une expérience à dépasser en même temps qu'on la partageait, poursuit Canonge. Plus cette envie d'entrer à fond dans un projet, sans le survoler. En le laissant s'étendre sur le spectre du jazz, du plus ancien au plus contemporain, dans l'espace considérable que laisse le dialogue entre deux solistes." Quelle qualité se dégage de l'exercice ? Zenino : "La pleine confiance. L'autre peut prendre tous les risques, on ne se demande rien, pas plus qu'on n'a à rester dans les clous." Mario Canonge : "La musicalité. Quand j'ai rencontré Michel, en 2004, je me suis rendu compte que j'avais joué avec beaucoup de bassistes électriques. Et là, soudain, il me renvoyait à la présence d'Alex Bernard. Avec en plus sa virtuosité si personnelle. En duo, les gens viennent écouter une musique en train de se faire, pas consommer un produit fini." Mario Canonge, Michel Zenino, duo jazz. Baiser salé, 58, rue des Lombards, Paris-1er. Tél. : 01-42- 33-37-71. Les mercredis 6, 13, 20 et 27 janvier, à 19 h 30. De 10 € à 15 €. www.lebaisersale.com. Francis Marmande
Le double jeu de Mario Canonge et Michel Zenino
04/01/2010
Au piano et à la contrebasse, ils s'expriment en duo au Baiser salé, à Paris, à partir du 6 janvier.
https://www.lemonde.fr/culture/article/2010/01/04/le-double-jeu-de-mario-canonge-et-michel-zenino_1287241_3246.html
culture
Les maisons d'opéra françaises proposent, au cours du premier semestre 2010, des productions propres à satisfaire les curieux. Aussi attend-on avec impatience la création française de The Tender Land (1954), d'Aaron Copland, par l'Opéra de Lyon (du 3 au 14 mars au Théâtre de la Renaissance d'Oullins, en banlieue lyonnaise), dans une mise en scène de Jean Lacornerie, ou celle de Magdalena (1958), l'unique comédie musicale d'Heitor Villa-Lobos au Théâtre du Châtelet (18-22 mai), seule maison à oser un vrai hommage au Brésilien alors que les 50 ans de sa disparition ont été à peine célébrés en France. La création française de A Little Night Music, de Stephen Sondheim, avec Leslie Caron et Lambert Wilson, est également attendue au Châtelet, dans le cadre d'une saison brillante aux couleurs de Broadway. Les amateurs d'autres découvertes s'intéresseront à Emilie, le nouvel opéra de Kaija Saariaho et Amin Maalouf (du 1er au 13 mars à l'Opéra de Lyon), et surtout au génial Massacre, d'après Marlowe, du compositeur allemand Wolfgang Mitterer, mis en scène par Ludovic Lagarde, au Grand Théâtre de Reims (26 et27 février), au Théâtre de Nîmes (1er avril) et à la Cité de la musique à Paris (8 et 9 avril). A la Halle aux grains de Toulouse, la Iolanta de Tchaïkovski, mise en scène de Jacques Osinski, fait figure d'événement, autant pour la direction de Tugan Sokhiev, à la tête de son Orchestre du Théâtre du Capitole, que pour la découverte musicale (Halle aux grains, 26 mars-4 avril). L'Opéra de Toulon a pour sa part l'audace d'inscrire le rare Street Scene (1947), de Kurt Weill, à son affiche (12-16 mars), mis en scène par Olivier Bénézech et dirigé par Scott Stroman. Les redécouvertes sont nombreuses à l'Opéra-Comique, mais son directeur, Jérôme Deschamps, a aussi tenu à y donner un pilier du répertoire, Pelléas et Mélisande, de Debussy, créé dans les mêmes lieux en 1902. John Eliot Gardiner dirige les instruments d'époque de son Orchestre révolutionnaire et romantique et l'on attend avec curiosité la vision du metteur en scène Stéphane Braunschweig qui devrait être, comme d'ordinaire, tout en finesse et profondeur (du 17 au 29 juin). A l'Opéra de Paris, Nicolas Joël réinstaure les classiques du répertoire et propose, pour la première fois en cinquante ans sur cette scène, une nouvelle tétralogie wagnérienne. Cette saison, ce seront le prologue, L'Or du Rhin (4- 28 mars), et le premier volet du cycle, La Walkyrie (31 mai-29 juin). Philippe Jordan, directeur musical de la maison, fait enfin son apparition en fosse, et la distribution est ce qui se fait de mieux sur le marché wagnérien actuel. Günther Krämer, figure de la mise en scène allemande des années 1970, devrait "assurer", comme on dit. La saison des concerts regorge d'occasions alléchantes. Au côté des Symphonies de Schumann, l'Orchestre national de Lyon et son chef, Jun Märkl, donnent une version de concert de son unique (et génial) opéra Genoveva avec l'excellente soprano allemande Anne Schwanewilms (le 5 juin à l'Auditorium de Lyon, le 7 à la Salle Pleyel, à Paris). A Pleyel également, pas question de rater, les 26 et 27 février, le rendez-vous annuel avec l'Orchestre philharmonique de Berlin et son chef, Simon Rattle (en compagnie de Mitsuko Uchida dans le Concerto n°4, de Beethoven). Dans les mêmes lieux, le 11 juin, le grand Claudio Abbado donnera son unique concert parisien à la tête de son Orchestre Mozart de Bologne. Au Théâtre des Champs-Elysées, le 23 mars, on attend beaucoup du récital Schubert (La Belle Meunière), de Jonas Kaufmann, grand chanteur d'opéra (il incarne le rôle-titre de Werther, de Massenet, à l'Opéra de Paris, du 14 janvier au 4 février) et fin récitaliste, avec le pianiste Helmut Deutsch. Autre concert attendu : celui de l'Orchestre philharmonique de Munich sous la direction puissante de Christian Thielemann dans une de ses oeuvres de prédilection, la Cinquième symphonie, de Bruckner (le 13 mai, au Théâtre des Champs-Elysées). Les amateurs de sentiers moins balisés s'intéresseront au "Domaine privé" que la Cité de la musique, à Paris, consacre à John Adams. Les concerts, du 20 au 27 mars, permettront d'entendre la création française d'oeuvres récentes de l'Américain, en particulier son nouveau Quatuor à cordes (23 mars) et le merveilleux opéra A Flowering Tree (20 mars). Il était temps qu'une institution française ouvre grandes ses portes au compositeur savant vivant le plus joué du moment. Renaud Machart et Marie-Aude Roux
Concerts, opéras : les rendez-vous musicaux prometteurs de 2010
04/01/2010
Le meilleur des spectacles qui ont lieu jusqu'à juin dans la France entière.
https://www.lemonde.fr/culture/article/2010/01/04/concerts-operas-les-rendez-vous-musicaux-prometteurs-de-2010_1287234_3246.html
culture
Tout devrait faire du Musée des beaux-arts de Tournai l'un des plus célèbres de Belgique. C'est d'abord l'unique musée dessiné et construit par Victor Horta (1861-1947), célébrissime architecte de l'Art nouveau dont les hôtels particuliers de Bruxelles sont, pour les historiens, des objets d'étude et de culte. Après des esquisses avant 1914, Horta y revint dans les années 1920, fort de sa découverte de l'architecture américaine. Il modifia son plan, et obtint le plus étrange des musées, plus ou moins en forme de tortue, avec des salles oblongues, une sorte de balcon suspendu, des verrières zénithales, une belle lumière et, à l'intérieur, un faux air d'établissement thermal ou de palace balnéaire. Deuxième motif de prestige, la collection. Grâce au legs d'une collection privée de la fin du XIXe siècle, le musée possède deux Manet majeurs, dont son Argenteuil, un Seurat sublime, un bon Monet, des dessins de Van Gogh et de Toulouse-Lautrec, des Ensor, Rops. Et puisque Tournai fut une cité très prospère - ce dont témoignent la taille et la richesse de sa cathédrale -, la section ancienne n'est pas pauvre non plus : Van der Weyden, Gossaert... Aussi comprend-on mal que son existence soit à peine connue. Son nouveau conservateur, Jean-Pierre De Rycke, s'est fixé pour objectif d'inverser la tendance en montant des expositions. Le peintre Robert Campin (vers 1375-1444) ayant vécu à Tournai et étant renommé pour ses portraits, il est logique de commencer avec lui. Comment et pourquoi, dans le premier quart du XVe siècle, des peintres ont-ils cherché à figurer de manière très ressemblante quelques contemporains ? Pourquoi cette curiosité nouvelle pour les détails physionomiques ? Ces questions sont posées à partir du portrait de Robert de Masmines, par Campin, qui date des années 1420. Autour de lui sont réunis des portraits contemporains ou plus récents, les uns d'anonymes, les autres d'auteurs illustres, dont celui d'un ecclésiastique par Jan Gossaert, d'un réalisme férocement minutieux. L'observation est prolongée jusqu'au XVIIe siècle, afin de suggérer qu'il y aurait une conception flamande du genre du portrait et que Van Dyck en relèverait autant que ses prédécesseurs. Les poils de la moustache Plus convaincante est la comparaison entre peinture et sculpture, introduite par une tête de gisant de la fin du XIVe siècle en pierre de Tournai, un calcaire noir au grain particulièrement favorable au travail de précision. Les poils de la moustache et de la courte barbe à deux pointes, les rides au coin des yeux et des lèvres, les mailles du vêtement... rien ne manque. On en conclurait volontiers que ce sont de telles oeuvres, autant gravées que sculptées, qui ont donné envie aux peintres de rivaliser d'exactitude avec leurs mixtures à base d'oeuf et d'huile et leurs pinceaux. Faute de prêts, l'exposition ne peut faire mieux que proposer l'hypothèse, sans la développer. Mais il y a là l'amorce d'une réflexion historique fort intéressante, et la promesse de la renaissance d'un musée remarquable. "Robert Campin et le portrait flamand", Musée des beaux-arts, enclos Saint-Martin, Tournai (Belgique). Tél. : (00-32) 69-33-24-31. Du mercredi au lundi, de 10 heures à 17 heures, le dimanche de 14 heures à 17 heures. De 2 € à 3,50 €. Jusqu'au 15 février. Philippe Dagen et Philippe Dagen
Tête-à-tête avec les peintres flamands
04/01/2010
La naissance de l'art du portrait vu par le méconnu Musée de Tournai.
https://www.lemonde.fr/culture/article/2010/01/04/tete-a-tete-avec-les-peintres-flamands_1287233_3246.html
culture
Il n'y avait que le prestigieux label allemand Deutsche Grammophon (DG) pour fêter, en pleine crise du disque, ses 111 ans d'existence, avec des coffrets de CD et un beau livre (Ed. Verlhac), sortis dans les derniers jours de 2009. Pourquoi 111 ans et pas 110 ? 2008 était pris par le centenaire de la naissance de la figure de légende d'un label que l'on distingue d'emblée à son étiquette jaune : Herbert von Karajan (1908-1989). Du reste, le chef d'orchestre ne représente plus, aujourd'hui, que 5 % des 15 à 20 millions d'euros de chiffre d'affaires annuels. Dans un marché sinistré, DG a dû réduire la voilure. La firme de Hambourg produit 50 nouveautés par an et 50 rééditions, contre 90 nouveautés et 200 rééditions en 1998. Mais elle fait toujours figure d'excellence. En 2006, quand Le Monde demandait à la pop star Sting pourquoi il venait d'enregistrer chez DG son premier disque "classique", Songs From the Labyrinth, il répondait : "J ai toujours adoré le cartouche jaune des disques de Deutsche Grammophon. Et puis je me suis dit que tant qu'à faire un disque de musique classique, autant frapper à la porte la plus prestigieuse !" La plus prestigieuse ? Deutsche Grammophon l'est toujours, si l'on en croit les artistes eux-mêmes, pour qui le fait d'appartenir au label jaune induit des concerts en nombre, des cachets plus élevés et une belle visibilité en marketing. "DG vend certes moins de disques qu'il y a vingt ans, mais il représente toujours un tiers du marché classique", affirme Yann Ollivier, directeur de la firme en France. Et c'est le classique pur, qui reste, avec 80 % du chiffre d'affaires, le secteur dominant de la maison. Ainsi, les disques dits de crossover, qui voient un chanteur aller sur un terrain autre que le sien, souvent montrés du doigt comme des produits pour doper les ventes - Sting, André Rieu ou le chanteur de flamenco Diego El Cigala -, ne représentent que 15 % à 20 % de la production. Reste que peu d'artistes classiques sont capables aujourd'hui, comme Cecilia Bartoli, chez Decca, de faire exploser les ventes - son dernier disque, Sacrificium, s'est vendu a plus de 100 000 exemplaires. "Le tiercé gagnant de Deutsche Grammophon en France, rappelle Yann Ollivier, est le ténor Roberto Alagna, la pianiste Hélène Grimaud, le ténor Rolando Villazon. Le disque Roberto Alagna chante Luis Mariano s'est vendu à 750 000 exemplaires, Sicilien à 350 000." Si Hélène Grimaud est chaque fois Disque d'or (50 000 disques vendus), ce n'est pas le cas des jeunes talents comme le chef d'orchestre vénézuélien Gustavo Dudamel ou même la soprano russe Anna Netrebko, qui, malgré leur forte médiatisation, ne "font" que 5 000 disques en France. "C'est un pari sur l'avenir", justifie Yann Ollivier. Ce dernier en profite pour rappeler la ligne de la firme allemande, que martèle Daniel Gooding, directeur du marketing international : "Etre au confluent de la tradition et de l'innovation, avec les meilleurs artistes classiques, enregistrant des disques pour un auditoire le plus large possible." Deutsche Grammophon a également pris le tournant numérique. Depuis 2006, les DG Concerts permettent de suivre sur le Web les concerts des artistes de la marque tandis que la vente directe du catalogue disponible a commencé en 2007 via le DG Web Shop. C'est la dernière étape d'une histoire centenaire parsemée de noms prestigieux, qui se confondent avec l'histoire du disque. Tout a commencé en 1898, quand Emil Berliner (1851-1929) fonde à Hanovre avec ses deux frères, Manfred et Joseph, la Deutsche Grammophon Gesellschaft mbH. Les deux premières stars du chant à signer sont la basse russe Fédor Chaliapine et le ténor napolitain Enrico Caruso. Le gotha a ensuite défilé sous le cartouche jaune, jusqu'au pianiste chinois Lang Lang aujourd'hui. Mais les deux guerres ont laissé des traces. La première sépara la firme en deux branches - anglaise (EMI) et allemande. La seconde provoqua son rachat par Siemens, faisant de DG un instrument de propagande nazie. Dans ces années, le jeune Karajan apparaît chez Deutsche Grammophon, qui le laissera filer chez EMI après la guerre. Son retour n'aura lieu qu'en 1959, avec l'avènement de la stéréophonie. En 1963, la première de ses trois intégrales des symphonies de Beethoven avec l'Orchestre philharmonique de Berlin marque un tournant dans l'histoire du disque. Le "tout-puissant" Karajan incarne la figure mythique du chef d'orchestre tel que le miracle économique allemand d'après guerre le rêve. En trente ans, Karajan a réalisé environ 350 enregistrements, soit plus de dix albums par an. En 1962, Siemens et Philips s'associent pour donner naissance à ce qui deviendra, en 1971, PolyGram. Lequel, racheté par le Canadien Seagram, entrera dans le groupe Universal Music Group en 1998, propriétaire actuel de DG. "Le logo Deutsche Grammophon a toujours le même effet sur le public, résume Yann Ollivier, la même image d'excellence technique et artistique véhiculée par le label. Au point que Deutsche Grammophon est plus que jamais synonyme de musique classique." Une vision de la musique. L'histoire de Deutsche Grammophon, par Rémy Louis, Thierry Soveaux et Olivier Boruchowitch, 224 p., Verlhac, 39,95 €. 111 Years of Deutsche Grammophon, coffret de 6 CD avec 111 des artistes qui ont contribué à l'histoire de DG. L'Edition du collectionneur, coffret de 55 CD contenant plusieurs enregistrements phares des origines à aujourd'hui. Marie-Aude Roux
Deutsche Grammophon célèbre son excellence
04/01/2010
Le label discographique, fondé à Hanovre en 1898, a vu défiler le gotha des musiciens classiques.
https://www.lemonde.fr/culture/article/2010/01/04/deutsche-grammophon-celebre-son-excellence_1287232_3246.html
culture
A cinq mois de son congrès de Tours, en juin, où François Chérèque proposera à la CFDT un nouvel aggiornamento, l'ouvrage de Nicolas Defaud élève le débat sur le syndicalisme. Docteur en sciences politiques de l'université Paris-Dauphine, l'auteur montre comment, en dix ans, la CFDT est passée du socialisme autogestionnaire à "un réformisme apolitique parfois qualifié de syndicalisme de proposition". Par une approche, historique et sociologique, très fouillée, malgré un vocabulaire parfois jargonnant, il décortique cette conversion de la confédération "la plus portée aux soubresauts stratégiques". Le volet historique est passionnant. On suit les péripéties qui rythment "l'échec du parti syndical" : les liens "assez étroits" entre la CFDT et le Club Jean Moulin dans les années 1960 ; la quête d'une "alliance conflictuelle", selon les mots d'Edmond Maire, avec le PS et les Assises du socialisme en 1974 ; le "recentrage" et la dépolitisation en 1978, en rupture avec "l'attente mythique du grand soir, électoral ou social " ; la "convergence manifeste" avec Michel Rocard en 1988. Nicolas Defaud voit dans la fin de l'ouvriérisme de la CFDT une clé de sa conversion. A partir d'une sociographie inédite des permanents confédéraux, il souligne le "phénomène majeur et continu", entre 1976 et 1995, de la "désouvriérisation militante de la CFDT". Avec des militants "moins radicaux, moins socialisés à l'usage de la grève et souvent moins menacés par l'introduction du managérialisme dans l'entreprise", la CFDT est passée, à ses yeux, du "bureau d'études de la classe ouvrière" qu'elle prétendait être à "une agence sociale fortement intégrée dans les réseaux paritaires". La thèse est pertinente. Elle est plus discutable quand Defaud voit dans ce basculement la marque d'un "réformisme apolitique", même s'il reconnaît que la radicalisation initiale de la CFDT n'est jamais allée jusqu'à une "dénonciation intégrale du marché". En se recentrant, la CFDT a signifié que le changement social ne dépendait plus du changement politique. En 1993, elle refusait de "diaboliser la droite", mais elle est revenue - il est vrai après 1995, date à laquelle s'achève le livre - à l'idée de transformation sociale qui, selon l'auteur, "n'est historiquement pas du tout contradictoire avec la conscience de classe". Une fois, Nicolas Defaud parle de "réformisme non partisan". La formule semble plus adaptée. LA CFDT (1968-1995), DE L'AUTOGESTION AU SYNDICALISME DE PROPOSITION de Nicolas Defaud. Les Presses de Sciences Po, 362 p., 35 €. Michel Noblecourt
"""La CFDT (1968-1995), de l'autogestion au syndicalisme de proposition"", de Nicolas Defaud : une CFDT réformiste apolitique ?"
04/01/2010
Docteur en sciences politiques de l'université Paris-Dauphine, l'auteur montre comment, en dix ans, la CFDT est passée du socialisme autogestionnaire à "un réformisme apolitique parfois qualifié de syndicalisme de proposition".
https://www.lemonde.fr/livres/article/2010/01/04/la-cfdt-1968-1995-de-l-autogestion-au-syndicalisme-de-proposition-de-nicolas-defaud_1287252_3260.html
livres
Il a sorti son costume du dimanche qui le serre un peu et il sue à grosses gouttes. Richard S. sait qu'il joue sa chemise dans l'histoire. Les voilà. Les trois jeunes gens, parfaitement courtois et sérieux comme des papes, se présentent d'une voix douce et lui tendent leur lettre de mission : ce sont les contrôleurs de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL). Ils viennent vérifier le système bluetooth installé par la mairie de Rennes : sept bornes, disséminées dans la ville, envoient un message sur les portables lorsqu'on passe devant. Moins de 5 % des gens acceptent, et subissent pour leur peine un long monologue sur le dernier conseil municipal. Richard S. a décroché le marché, mais sa petite entreprise peine à décoller et il n'en peut plus de négocier toutes les semaines avec les banques. Il a déjà eu un contrôle de la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI, l'ex-DST), et l'a trouvé "moins pénible que celui de la CNIL". C'est que la commission a minutieusement exploré les interfaces du site, multiplié les copies d'écran, vérifié la durée de conservation des données. La mairie et son prestataire vont recevoir une mise en demeure, comme dans 90 % des contrôles, avec des recommandations classiques : le fichier doit être déclaré, puisqu'il s'agit du traitement d'informations personnelles ; les bornes doivent signaler aux passants qu'ils peuvent accéder à leurs données personnelles et la sécurité informatique doit être renforcée. Richard S. s'éponge le front. Rien de bien méchant. L'équipe de la CNIL s'en retourne à Paris, rue Vivienne, dans l'hôtel particulier de la commission. L'immense majorité des contrôles de la CNIL - plus de 200 par an, presque tous inopinés - se passe paisiblement. Judicaël Phan, auditeur de ce service, se souvient avoir dû, un jour, appeler la police parce que le responsable d'une société de spams menaçait de se jeter par la fenêtre. L'informaticien de l'équipe, lui, s'est vu claquer la porte au nez un matin. L'après-midi, "il n'y avait plus de lumières. Il a fallu travailler dans le noir, pour ne pas que les salariés voient le contrôle, rigole Julien Drochon. Avec un huissier pour nous surveiller..." C'est que la CNIL, née en 1978, n'est plus toujours en retard d'une avancée technologique. La loi du 6 août 2004 lui a donné un pouvoir de contrôle et de sanction, la possibilité d'autoriser la création de fichiers sensibles. Mais 90 % de ses délibérations et décisions concernent aujourd'hui le privé. La moyenne d'âge de ses 120 agents tourne autour de 35 ans, exception faite des 17 commissaires, membres du Parlement ou chenus représentants de grands corps de l'Etat. Les petits jeunes ont un enthousiasme intact. "On a une vraie vocation à travailler ici, résume Xavier Delporte, le représentant syndical. On n'est pas d'accord sur tout, mais on est passionné. Qui a la chance aujourd'hui de faire un métier comme ça ?" Les juristes comme les informaticiens gagneraient plus ailleurs, mais ont le vif sentiment de "défendre les libertés". "Nous avons profondément changé, se réjouit Yann Padova, le secrétaire général de la commission. Depuis la loi de 2004, nos délibérations ont augmenté de 765 %, nos contrôles sur place de 1 534 %." Les effectifs ont augmenté de 65 % et la CNIL, avec un budget de 13 millions d'euros, se hisse peu à peu au niveau de ses homologues européens. En bataillant contre le Parlement qui, chaque année, entend réduire les crédits des autorités administratives indépendantes, et elle vient encore d'éviter une disparition pure et simple. La visite commence à "la salle des machines", le service d'orientation et de renseignement du public (SORP). On explique au téléphone comment déclarer des fichiers, et résoudre mille problèmes du quotidien. "Beaucoup se plaignent de la publicité, des spams, ou du fichage des banques, explique Emilie Passemard, chef du service. La surveillance des salariés, surtout, est devenue un gros pôle de préoccupation." En 2008, les 15 personnes du SORP ont absorbé 25 000 courriers et 78 000 appels. Les affaires plus épineuses vont jusqu'à la direction des affaires juridiques. La CNIL reçoit 4 500 plaintes par an. Un courrier suffit souvent à régler le problème, "quand on sent qu'il y a risque de destruction de preuves, on envoie le service des contrôles", explique Florence Fourets, directrice des relations avec les usagers. Et si les mises en demeure restent sans effet, l'affaire arrive devant la formation restreinte de la commission, devenue de facto une juridiction. L'entreprise, accompagnée de ses avocats, vient plaider son dossier, elle peut se voire infliger jusqu'à 150 000 euros d'amende. Trois entreprises ont ainsi écopé de 30 000 euros en 2008. Pour ne pas se laisser promener, la CNIL s'est dotée d'un service expertise dirigé par un ingénieur en télécommunications, docteur en informatique, qui répond au noble patronyme de Gwendal Le Grand. "Le succès pour nous, c'est lorsque les industriels viennent nous consulter en amont sur la sécurité de leurs systèmes, explique le jeune cadre (34 ans). Ça leur permet de développer des projets, dont on vérifie qu'ils protègent effectivement les libertés." Il a rassemblé une équipe de haut niveau qui se passionne - et s'inquiète - du développement des nanotechnologies, a tourné un petit film amusant pour montrer comment contourner les accès par identification d'empreinte digitale. L'équipe se targue d'avoir fait avancer un mastodonte comme Google sur la durée de conservation des données. Et propose des solutions techniques aux commissaires, qui prennent encore souvent une souris pour un mulot. "Notre métier, c'est de comprendre techniquement et d'expliquer simplement", sourit M. Le Grand. C'est avec les fichiers de police que la mission de la CNIL est la plus éprouvante. D'abord parce qu'ils se multiplient (une soixantaine à ce jour) dans une indifférence parlementaire quasi totale, ensuite parce qu'on ne demande pas à la CNIL si les textes du gouvernement sont opportuns mais s'ils sont conformes à la loi. Difficile exercice, où les rugueuses négociations avec les ministères régaliens n'apparaissent guère, et la commission donne parfois l'impression d'avaler son lot annuel de couleuvres. Ainsi pour la loi Hadopi, vertement critiquée par la CNIL, qui a fini par être votée par son président Alex Türk, sénateur du Nord : il a considéré qu'une partie suffisante des réserves de la commission avait été levée. "Il ne nous appartient pas de dire si c'est bien ou mal, explique Alex Türk. Nous rendons des avis motivés et circonstanciés pour souligner tel ou tel problème, ce qui exclut tout manichéisme. C'est un travail d'orfèvre : on peut admettre qu'il est nécessaire, avec la biométrie, de restreindre les libertés dans un aéroport, mais pas dans une cantine scolaire. Nous ne sommes pas pour ou contre la biométrie, ça n'a pas de sens. Et ça n'est pas facile à faire passer." La loi informatique et libertés accorde aux citoyens un "droit d'accès indirect" aux fichiers de police, mais il faut s'armer de patience. "C'est ingrat, reconnaît Bérangère Monegier du Sorbier, la chef de service. Les "demandeurs" reçoivent un accusé de réception dans les dix jours et n'entendent plus parler de nous pendant deux ans. La durée de la procédure est insupportable." 2 500 demandes arrivent chaque année et donnent lieu à 7 000 investigations : il faut rassembler les procédures, éparpillées dans toute la France pour les Renseignements généraux, interroger les fichiers centralisés, puis les parquets pour connaître les suites judiciaires, et ils (elles) ne sont que quatre pour abattre le boulot. La CNIL répète que le principal fichier de police, le gigantesque Système de traitement des informations constatées (STIC, 28,3 millions de victimes, 5,5 millions d'auteurs) est truffé d'erreurs. En 2008, la commission a rectifié 66 % des dossiers, en a fait supprimer 17 % ; seuls 17 % d'entre eux étaient exacts, soit un taux d'erreur de 83 %. Des erreurs qui restent gravées dans le marbre. "Un million de personnes ont besoin d'un agrément pour travailler, explique Mme du Sorbier. Il suffit qu'ils soient fichés au STIC pour ne pas obtenir leur emploi." Emmanuel de Givry, conseiller à la Cour de cassation, est l'un des magistrats chargé d'exercer ce "droit d'accès indirect". Il est bavard, charmant et enthousiaste. "C'est une chance inestimable d'être là, sourit le juriste, les matières traitées par la CNIL me rajeunissent." Il a rendez-vous ce jour-là rue des Saussaies avec deux discrètes policières ; on épluche quelques dossiers, que le magistrat fait rectifier. "Ils nous montrent ce qu'ils veulent, évidemment, convient M. de Givry, mais on a contrôlé le fichier et été agréablement surpris qu'ils aient si bien joué le jeu." Le magistrat décide de ce qui est communicable à l'intéressé. Pour les fameuses fiches RG, c'est toujours décevant. Tel élu, approché par la DST parce qu'il était souvent allé en Chine, se croyait "un peu dans la ligne de mire ". Dans son dossier RG, il y avait le nom de ses parents et une erreur sur le prénom de sa mère. Amère déception, il n'était même pas fait mention de sa couleur politique. Un journaliste retraité, auteur angoissé d'un papier qu'il pensait au vitriol sur un ministre, a découvert dans son dossier trois notes de 1972 et la photocopie d'un entrefilet qu'il avait commis vers 2003. "On taperait mon nom sur Google, il y en aurait mille fois plus, se désole le vieux monsieur. Il n'y a même pas de quoi faire une "nécro" là-dedans." Que fait la police ? Franck Johannès
Sentinelles de l'informatique
04/01/2010
Ils épluchent les dossiers, répètent que le principal fichier policier contient 83 % d'erreurs. Les agents de la Commission nationale de l'informatique et des libertés luttent sans relâche contre les abus de l'administration et du secteur privé.
https://www.lemonde.fr/technologies/article/2010/01/04/sentinelles-de-l-informatique_1287225_651865.html
technologies
Le groupe pharmaceutique suisse Novartis a annoncé, lundi 4 janvier, l'acquisition pour 28,1 milliards de dollars (19,7 milliards d'euros) de 52 % du capital d'Alcon, filiale ophtalmologique du géant alimentaire Nestlé. Compte tenu des 25 % déjà acquis en avril 2008 pour 10,4 milliards de dollars, Novartis contrôle désormais 77 % du groupe. Il a fait savoir, lundi, qu'il entendait racheter les 23 % restants. Novartis, qui détenait déjà Ciba Vision (1,7 milliard de dollars de chiffre d'affaires dans les lentilles de contact), s'arroge ainsi une position dominante dans l'ophtalmologie. Alcon est le fournisseur dominant des chirurgiens spécialisés dans le traitement de la cataracte (2,9 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2008). En outre, le groupe a réalisé en 2008 un chiffre d'affaires de 2,6 milliards de dollars dans divers produits pharmaceutiques, notamment contre les infections oculaires, le glaucome et les allergies. Enfin, Novartis met la main sur une division fabriquant des produits vendus sans ordonnance, qui a réalisé 800 millions de dollars de chiffre d'affaires en 2008. Cette opération permet à Novartis de se positionner sur un secteur assuré d'une croissance régulière en raison du vieillissement de la population et de la montée en puissance des affections oculaires. De son côté, Nestlé récupère des liquidités pour d'éventuelles opérations de croissance. Yves Mamou
Novartis prend le contrôle d'Alcon pour 28,1 milliards de dollars
04/01/2010
Le groupe pharmaceutique suisse Novartis a annoncé, lundi 4 janvier, l'acquisition pour 28,1 milliards de dollars (19,7 milliards d'euros) de 52 % du capital d'Alcon, filiale ophtalmologique du géant alimentaire Nestlé.
https://www.lemonde.fr/economie/article/2010/01/04/novartis-prend-le-controle-d-alcon-pour-28-1-milliards-de-dollars_1287223_3234.html
economie
Le marché immobilier britannique s'est finalement comporté mieux que prévu en 2009. En février, les prix avaient reculé de 21 % par rapport à leur plus haut de l'automne 2007. D'après Nationwide, un spécialiste du crédit immobilier, ils ont regagné 10,2 % depuis cette date. L'année 2010 ne devrait pourtant pas donner suite à ces espoirs de reprise. L'année 2009 a été excellente pour les acquéreurs capables d'avancer des liquidités. Le nombre d'acheteurs potentiels s'est considérablement restreint, car les établissements financiers ont redécouvert les vertus de la prudence : l'offre de prêts a été réduite de deux tiers par rapport à son niveau d'avant la crise du crédit. Les vendeurs ont préféré attendre pour ne pas abaisser leurs prétentions, tandis que le chômage a progressé légèrement en deçà des prévisions. Il est donc tout à fait logique que les prix aient augmenté et que le volume des transactions soit resté limité. Difficulté à emprunter Il semble que la situation évolue. Au cours des derniers mois, les acheteurs se sont faits franchement discrets, alors que les vendeurs ont au contraire relevé leur prix. En revanche, la difficulté à emprunter est toujours aussi grande. Si le nombre mensuel de crédits immobiliers accordés atteint maintenant le double de son étiage de 27 424, il est encore très inférieur à ce que l'on connaissait avant la crise. Sauf à ce que l'économie britannique ressuscite subitement en 2010, les banques ne se risqueront pas à prêter une trop grande part du montant de l'acquisition à des débiteurs dont les mensualités seraient trop élevées au regard de leurs revenus. Les établissements de crédit supportent encore trop de défauts sur créances pour se le permettre. Cette politique aura pour effet d'évincer du marché les primo-accédants. Pour peu que le chômage s'emballe, les incidents de remboursement se multiplieront. L'orientation des prix à la hausse s'en trouvera compromise, voire complètement inversée. Cela dit, le redressement économique ne suffirait peut-être pas à lui seul à rétablir la situation. Si l'on veut tenir l'inflation en respect, il faudra relever les taux d'intérêt, ce qui alourdira la charge des emprunteurs et de ceux qui investissent dans l'immobilier locatif. Or, jusqu'à présent, les taux directeurs de 0,5 % leur avaient évité l'asphyxie. Toute augmentation en pousserait un certain nombre à vendre. Les acheteurs étrangers fortunés, qui n'ont pas besoin de recourir à l'emprunt, auraient pu sauver le marché londonien. De fait, d'après l'expert immobilier Savills, le prix des biens de grande qualité situés dans le centre a progressé de plus de 7 % depuis mars, même s'il avait dévissé de 23 % juste avant, entre 2007 et ledit mois de mars. Toutefois, cette population d'acquéreurs ne continuera à porter le marché que si Londres reste une ville attractive pour les gens riches. Or, d'après Savills, cela ne semble pas évident : le Royaume-Uni ne doit pas compter sur sa capitale pour sortir du marasme immobilier où il est plongé. (Traduction de Christine Lahuec.) Plus de commentaires sur l'actualité économique et financière sur Breakingviews.com. George Hay
L'immobilier britannique n'est pas sorti d'affaire
04/01/2010
Le marché immobilier britannique s'est finalement comporté mieux que prévu en 2009. En février, les prix avaient reculé de 21 % par rapport à leur plus haut de l'automne 2007.
https://www.lemonde.fr/economie/article/2010/01/04/l-immobilier-britannique-n-est-pas-sorti-d-affaire_1287214_3234.html
economie
L'année 2008 fut l'année de la crise financière, 2009 celle de la crise économique, 2010 sera-t-elle celle de la reprise ? Pour Jacques Marseille, économiste et historien, l'embellie de l'économie va se confirmer, mais la période qui s'ouvre marquera, aussi, la mise en place de transformations profondes de notre modèle illustré par la fin de la société de consommation et le basculement de la croissance mondiale vers l'Asie. Doit-on croire à la reprise en 2010 ? Il faut se garder de toute prévision trop hâtive. Mais l'évolution des cycles économiques depuis deux siècles laisse penser qu'après l'éclatement d'une bulle une crise financière, économique et sociale, l'on s'engage vers une reprise. La reprise financière est déjà en cours. Depuis mars 2009, les Bourses ont gagné plus de 50 %, du jamais-vu depuis 1933 ! La reprise économique va donc suivre. C'est le sens de l'histoire. Cette crise est in fine d'une singulière banalité. Selon les cycles repérés au milieu du XIXe siècle par l'économiste Clément Juglar, une crise arrive tous les sept à dix ans. La crise de 2008-2009 suivrait donc celles de 1973, de 1979-1980, de 1987, de 1993-1994 et de 2000-2001. La vraie question est maintenant de savoir quelle sera la nature de notre reprise. Risque-t-on, comme l'indiquait Dominique Strauss Kahn, directeur général du Fonds monétaire international (FMI), d'avoir une croissance sans emploi ? Le lien entre la croissance du produit intérieur brut (PIB) et l'emploi n'est pas mécanique. On peut effectivement assister à une reprise pauvre en emploi. Et la France sera sans doute le pays le plus affecté par cela. Depuis trente ans, en période de crise comme en période d'expansion, notre économie crée moins d'emplois que celle des autres pays. La crise ne fait ici que révéler et accentuer des faiblesses structurelles. Pensez-vous aussi que cette reprise n'est qu'"artificielle", dopée par les interventions des Etats et des Banques centrales ? Je pense au contraire que l'on surestime l'importance des injections de capitaux faites par les banques centrales et surtout par les Etats. Ces opérations ont simplement redonné confiance, ce qui n'est pas rien. C'est la garantie de l'Etat plus que l'argent injecté qui a eu un effet positif. Il n'est donc pas nécessaire de maintenir des aides publiques aussi colossales en 2010 ? Si on le faisait, on prendrait le risque de laisser se former une nouvelle bulle, à l'origine de la prochaine crise. Et ce d'autant plus que lorsqu'on mène une politique de relance, il faut savoir ce qu'on relance et pourquoi. La prime à la casse, en ce sens, est le meilleur exemple d'une mesure qui ne consiste qu'à mettre un sparadrap sur une plaie, sans pouvoir la guérir. Depuis des années, le secteur automobile est en déclin. Ce n'est pas une politique de relance qui va répondre à ses difficultés. Ces politiques budgétaires expansionnistes font-elles peser un risque ? Le risque majeur est que les finances des Etats s'assèchent, que leur endettement devienne intenable et que le marché perde confiance. On voit déjà apparaître des zones de risque dans les pays de l'euro, en Grèce, en Irlande, en Espagne, mais aussi en Italie, voire en France. La dette publique de la France, en y intégrant le déficit de la Sécurité sociale et des collectivités locales atteint maintenant 1 457,4 milliards d'euros ! Si les conséquences à court terme ne sont pas encore évidentes, à moyen terme les Etats risquent de n'avoir plus assez de marges de manoeuvre pour mener correctement une quelconque politique. Demain, la question ne sera pas de savoir si l'on fera 1,5 % ou 2 % de croissance du PIB mais de savoir comment financer les retraites et la santé de la génération du baby-boom. C'est ce qui rend assez dérisoire le grand emprunt français. Qu'est-ce que 35 milliards d'euros au regard des dizaines de milliards que la France emprunte chaque semaine pour refinancer ses dépenses courantes de fonctionnement ? L'Europe s'apprête à vivre une reprise molle tandis qu'en Chine la croissance avoisinera 10 %. Ce pays sera-t-il le leader de l'économie mondiale ? Il fait peu de doute que la Chine deviendra, en 2010, la deuxième puissance économique mondiale devant le Japon. Il y a un basculement du monde vers l'Asie, tant en termes économiques que démographiques. L'avenir n'est pas chez nous. La physionomie de l'économie va donc changer ? Au-delà de cette crise, nous assistons à une remise en cause profonde de la société de consommation. Le consommateur commence à prendre conscience de l'absurdité de ce modèle et des gaspillages qu'il engendre. La revente de cadeaux de Noël sur eBay en est une illustration anecdotique mais manifeste. L'idée de travailler plus, pour gagner plus, pour consommer plus est dépassée. L'écologie et les préoccupations de la planète qui autrefois semblaient une fantaisie sont maintenant au coeur des préoccupations de tous et doivent nous guider. Si la Chine et l'Inde continuent sur le même rythme de croissance, d'ici quelques décennies, il faudra les ressources de quatre planètes pour soutenir la demande globale. Cela n'incite pas à chercher la décroissance mais à trouver un nouveau modèle d'expansion et une nouvelle manière de la mesurer. Quel est l'avenir de notre finance, de notre industrie ? L'Industrie a toujours un avenir, elle représente et représentera toujours de l'ordre de 10 % à 15 % du PIB. Mais on va se tourner vers une industrie à plus forte valeur ajoutée vers des secteurs innovants, dans le domaine des énergies renouvelables et des nouveaux matériaux par exemple. Quant à la finance, la crise a montré ses travers mais aussi son caractère essentiel pour l'économie. Aujourd'hui, on essaie de la discipliner mais il faut se rappeler la phrase d'Isaac Newton, en 1720 lorsqu'il avait investi dans une entreprise, qui avait fait faillite : "Je sais mesurer le mouvement des corps, pas la folie des hommes." En dépit des efforts, nous ne changerons pas grand-chose. Propos recueillis par Claire Gatinois
"""Travailler plus, pour gagner plus, pour consommer plus, est dépassé"""
04/01/2010
L'année 2008 fut l'année de la crise financière, 2009 celle de la crise économique, 2010 sera-t-elle celle de la reprise ?
https://www.lemonde.fr/economie/article/2010/01/04/jacques-marseille-travailler-plus-pour-gagner-plus-pour-consommer-plus-est-depasse_1287213_3234.html
economie
Des profits évaporés, des chiffres d'affaires en chutelibre... 2009 restera sans doute l'année que nombres depatrons voudront effacer de leur mémoire. Que sera 2010. Cinq patrons reviennent sur la crise et donnent leurs perspectives pour cette nouvelle année. Michel-Edouard Leclerc, président du groupement Leclerc "Cette année, la consommation va souffrir" "Il n'y aura pas de miracle en 2010. En 2009, le consommateur était inquiet mais son pouvoir d'achat a été soutenu pas les mesures publiques. Mais ces mesures étaient exceptionnelles et leurs effets vont s'estomper. En outre, l'inflation a reculé l'année dernière de l'ordre de 4 % à 0 %. Dans les hypermarchés, les prix n'ont pas augmenté. Ce ne sera pas le cas en 2010. Sans pouvoir dire qu'il y aura un pic d'inflation, l'on sait déjà, par les nouveaux tarifs présentés par nos fournisseurs, que la désinflation marquera un coup d'arrêt. Tout cela aura un effet négatif sur le pouvoir d'achat des ménages. Le consommateur va souffrir, la consommation aussi. La grande distribution devra affronter cela. Trouver la bonne stratégie. Chez Leclerc, nous avons déjà pris une option très radicale. Cette année, nous continuerons, comme en 2009 à être agressifs sur les prix. A faire peut-être moins de promotions mais plus ciblées et en baissant la plupart des prix toute l'année." Patrick Pelata, directeur général délégué de Renault "Pendant les périodes de crise, on discute encore plus" "Si l'ensemble de l'économie reprenait au deuxième semestre 2010, cela finirait par avoir un impact sur l'industrie automobile. Mais, pour l'instant, on anticipe encore une année difficile pour le secteur. Les fondamentaux dans l'automobile sont pilotés par trois choses : le pouvoir d'achat, la confiance des ménages et le vieillissement du parc. Et ils sont à des niveaux suffisamment bas pour qu'il n'y ait pas de reprise automobile, sauf en Asie et aux Etats-Unis où le parc automobile est relativement vieux. Il n'est pas impossible aussi que la Russie, après une cure sévère d'amaigrissement et de restructuration rebondisse. Pour l'heure, il devrait se vendre au niveau mondial, environ 61 millions de véhicules, soit une très légère augmentation par rapport à 2009 (un peu plus de 60 millions), mais on restera très loin du niveau de 2007 (69 millions) avec de très fortes disparités régionales. En Europe, les dispositifs de prime à la casse ont fortement atténué la baisse (- 15 % entre 2007 et 2009), mais en 2010 ces dispositifs cessant, le marché va chuter de 9 % à 10 %. La consolidation et les alliances vont se poursuivre. Elles sont nécessaires du fait des surcapacités installées. Les constructeurs vont aussi y être poussés car si leur chiffre d'affaires a beaucoup baissé, les coûts de développement technologique, eux, sont plutôt en hausse. Or pour préparer la sortie de la crise, il faut continuer à investir. Les constructeurs discutent toujours et, en période de crise, ils le font encore plus. Renault discute avec une dizaine d'acteurs sur les boîtes de vitesses, les moteurs, les plates-formes ou encore les usines..." Patrick Molis, président de la Compagnie nationale de navigation (CNN) "Il y a plein d'opportunités" "L'année 2010 sera calme en France et en Europe, sans reprise forte. L'augmentation du chômage sera le problème majeur ; il pèsera sur la demande finale. D'autant qu'il ne faut pas trop compter sur la croissance chinoise. La consommation des 1,3 milliard de Chinois ne représente que 15 % de celle des 300 millions d'Américains ! L'Europe et les Etats-Unis tirent la consommation mondiale. En Chine, la relance me semble très artificielle. Elle investit dans les infrastructures, les capacités de production, mais sans débouchés. En Europe, et en France en particulier, la tendance générale sera donc de serrer les salaires, et de réduire les effectifs. Ce qui est une erreur stratégique. Car le déséquilibre de la répartition de la valeur ajoutée, au détriment des salariés, a accru l'endettement des ménages, à l'origine de la crise, aux Etats-Unis surtout, mais aussi en Europe. Il faut que les petites et moyennes entreprises, qui en ont les moyens, créent des emplois. Car les grandes entreprises délocalisent et donc réduisent leurs effectifs en France et en Europe. Il faut être entreprenant et investir. Il y a plein d'opportunités. Si les banquiers sont plus exigeants pour les très petites entreprises, ce n'est pas le cas des entreprises moyennes, qui ne relèvent pas de secteur en difficulté. Elles n'ont aucun problème de trésorerie. Il y a des liquidités." Jean-Paul Bailly, président de La Poste "La hausse du chômage pourrait se poursuivre" "Je pense que la reprise économique sera très diversifiée selon les continents et les pays. Elle sera sans doute lente en Europe, et notamment en France ? Voire très lente, en tout cas au moins jusqu'à la mi-2010. En dépit des plans de relance, et du fait de la situation difficile de nombreuses PME, la hausse du chômage devrait se poursuivre. En revanche, les grandes entreprises ayant beaucoup réduit leurs coûts en 2009, les marges de l'année 2010 pourraient constituer une bonne surprise. La restauration des marges pourrait entraîner, au passage, une certaine tension salariale. Au-delà de l'aspect économique, la crise des années 2008 et 2009 aura, à mon avis, un triple impact. Elle accélérera les innovations et les mutations technologiques, ce qui permettra une meilleure compétitivité des entreprises. Cela pourrait également tirer les investissements vers le haut. La crise pourrait faire naître un monde plus régulé, une économie plus mixte, des responsables plus exemplaires. Mais sur ces derniers points, j'ai du mal à faire la part de la prévision et de la conviction qu'il s'agit là d'évolutions vitales pour la stabilité et la cohésion de nos sociétés." Pierre-André de Chalendar, directeur général de Saint-Gobain "2010 sera une année plate dans le meilleur des cas" "Je pense que nous avons, en 2009, touché un point bas de l'activité économique, mais je reste très prudent pour 2010, car je n'entrevois guère d'amélioration. Au mieux, l'activité sera stable, car la décroissance a seulement décéléré. La construction pourrait repartir au Royaume-Uni et nous voyons de légers signes positifs en Allemagne. Guère en France, où les mesures du plan de relance tardent à produire leurs effets. Je m'inquiète surtout de la situation des artisans et des petites et moyennes entreprises du bâtiment, qui sont nos clients. Le second oeuvre sera plus pénalisé que le gros-oeuvre, car il intervient en dernier sur les chantiers. Ces entrepreneurs vont devoir gérer une période délicate avec une trésorerie asséchée, alors que les chiffres d'affaires et l'activité ne repartent pas ou seulement très lentement. Le nombre de mises en chantier, qui ne devrait pas dépasser 300 000, en 2009, contre 360 000, en 2008, selon les statistiques du ministère du logement (- 16 %), et le nombre de permis de construire (- 25 %), témoignent de la panne de la construction de logements. Si la conjoncture est toujours incertaine, il y a toutefois des signes encourageants, notamment la nette reprise de l'activité en Asie et en Amérique latine. Cette reprise pourrait être plus forte aux Etats-Unis, à compter de la mi-2010, en particulier dans l'industrie et la construction résidentielle, même si le secteur non résidentiel restera déprimé. 2010 sera, dans le meilleur des cas, une année plate." Propos recueillis par Nathalie Brafman, Claire Gatinois, Annie Kahn, Anne Michel et Isabelle Rey-Lefebvre
Quelle reprise en 2010 ? Le pronostic de cinq patrons
04/01/2010
Automobile, consommation, construction... dans certains secteurs, le redémarrage n'aura sans doute pas lieu.
https://www.lemonde.fr/economie/article/2010/01/04/quelle-reprise-en-2010-le-pronostic-de-cinq-patrons_1287210_3234.html
economie
Le président palestinien Mahmoud Abbas a affirmé, lundi 4 janvier, être ouvert à des négociations de paix avec Israël à la condition d'un gel de la colonisation juive dans les territoires palestiniens. "Il n'y a pas d'objection à un retour à la table des négociations ou à la tenue de réunions en principe", a déclaré M. Abbas à des journalistes à Charm el-Cheikh, après un entretien avec le chef de l'Etat égyptien, Hosni Moubarak. "Nous avons dit et nous continuerons de dire que lorsqu'il y aura un arrêt de la colonisation et des termes de référence reconnus, nous serons prêts à reprendre les négociations", a ajouté Mahmoud Abbas. M. Abbas a précisé que l'Egypte était d'accord avec cette position, contredisant ainsi des informations du quotidien israélien Maariv, selon lesquelles M. Moubarak doit pousser le président de l'Autorité palestinienne à accepter un plan de Washington visant à relancer immédiatement les négociations. "Le président Moubarak a souligné que [le statut de] Jérusalem devait être inclus dans les négociations, que la colonisation devait cesser et qu'il doit y avoir des termes clairs de référence" reconnus par la communauté internationale. M. Abbas est arrivé dimanche en Egypte, où il s'est entretenu avec le chef des renseignements, Omar Souleimane, avant de rejoindre la station balnéaire de Charm el-Cheikh pour y rencontrer M. Moubarak. Il doit encore se rendre au Qatar, au Koweït et en Turquie. La visite du président palestinien en Egypte fait suite à celle du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, la semaine dernière. M. Souleimane et le chef de la diplomatie égyptienne, Ahmed Aboul Gheit, doivent se rendre le 8 janvier à Washington pour discuter du processus de paix avec des responsables américains. Les négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens ont été suspendues en 2009, dans la foulée de l'offensive israélienne contre la bande de Gaza (27 décembre 2008-18 janvier 2009). Elles achoppent sur la question de la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens. Les Palestiniens réclament un gel total des implantations avant de retourner à la table des négociations, mais Israël a pour l'instant rejeté cette demande, n'acceptant qu'un moratoire partiel. Le roi Abdallah II de Jordanie s'est également rendu à Charm el-Cheikh lundi pour s'entretenir avec M. Moubarak, selon l'agence officielle MENA. Les deux dirigeants doivent discuter "des efforts en vue d'engager des négociations de paix sérieuses et efficaces entre Israéliens et Palestiniens", a précisé le Palais royal à Amman.
Abbas conditionne des négociations à un gel de la colonisation
04/01/2010
Le président palestinien Mahmoud Abbas affirme être ouvert à des négociations de paix avec Israël à la condition d'un gel de la colonisation juive dans les territoires palestiniens.
https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2010/01/04/abbas-conditionne-des-negociations-a-un-gel-de-la-colonisation_1287363_3218.html
proche-orient
Signera, signera pas ? Le chef de l'Etat, Olafur Ragnar Grimsson, n'a pas encore ratifié une loi votée par le Parlement dans laquelle l'Islande reconnaît qu'elle avait bien garanti les avoirs de la banque en ligne Icesave, filiale de la banque Landsbanki aujourd'hui en faillite et qui opérait aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne. Le pouvoir du président est plus honorifique que réel, mais la Constitution lui reconnaît le droit de rejeter un texte de loi, qui doit alors être soumis au suffrage universel. Près de 60 000 Islandais, soit le quart des électeurs, ont signé une pétition demandant à M. Grimsson de s'opposer au texte sur Icesave. Il a reçu, le 2 janvier, leurs représentants. Le Parlement (Althing) s'est prononcé de son côté en faveur d'un accord avec les Britanniques et les Néerlandais, prévoyant un remboursement de la dette après sept ans et s'étalant au minimum jusqu'en 2024. Partisans et adversaires du remboursement s'affrontent depuis des mois. Ceux qui y sont favorables font valoir que le soutien du Fonds monétaire international (FMI), qui participe au sauvetage de l'économie islandaise, lui est plus ou moins subordonné. Ils craignent que la demande d'adhésion à l'Union européenne (UE) ne soit compromise en cas d'échec. Mais n'est-ce pas justement ce que souhaitent les opposants à l'adhésion qui, selon les derniers sondages, seraient fortement majoritaires dans la population ? Les adversaires du remboursement disent qu'une dette de 3,8 milliards d'euros (12 000 euros par habitant ou 40 % du PIB, intérêts compris) va réduire les Islandais à l'esclavage. "Ce n'est plus, affirment-ils, Icesave mais Iceslave (slave signifie esclave en anglais) !" Et, ajoutent-ils, pourquoi l'Islandais moyen, qui n'en peut mais, payerait-il pour les fautes des banques ? Le gouvernement, favorable à l'accord, conteste ces chiffres, faisant valoir que l'argent collecté par Icesave n'est pas perdu et devrait rembourser plus de 90 % de la dette. Immense psychodrame Les paris étaient ouverts, dimanche, sur l'attitude du chef de l'Etat. Très affaibli par son soutien actif aux "Vikings" prévaricateurs, les banquiers qui ont mené le pays à la ruine, il pourrait trouver là l'occasion de se racheter. Mais peut-il mettre en péril l'accord fragile avec le FMI et l'adhésion à l'UE ? Mais pourquoi tous ces remous pour une dette dont personne ne peut évaluer le montant ? L'affaire Icesave est un psychodrame national par lequel les Islandais peuvent exorciser la crise et retrouver un semblant de dignité dans un rejet des responsabilités sur les Britanniques et les Néerlandais. Conservateurs et centristes, qu'une victoire des partis de gauche en 2009 a chassés du pouvoir, tentent de faire oublier les erreurs qui ont conduit à l'effondrement du pays. Ils trouvent le soutien de "la gauche de la gauche", qui crie à l'unisson : "On ne payera pas !" Et beaucoup de citoyens, souvent endettés ou au chômage, suivent, heureux de trouver un bouc émissaire dont le rejet donne le sentiment de retrouver le respect de soi. La situation est paradoxale entre une droite libérale, ouverte à la mondialisation, qui retrouve des accents nationalistes, et une gauche, plus patriotique de tradition, partisane désormais d'une intégration dans l'Europe. Gérard Lemarquis
Les Islandais divisés sur le sauvetage de la banque Icesave
04/01/2010
Une pétition demande au chef de l'Etat de s'opposer au remboursement de la dette.
https://www.lemonde.fr/europe/article/2010/01/04/les-islandais-divises-sur-le-sauvetage-de-la-banque-icesave_1287196_3214.html
europe
ographique de l'époque soviétique L'Ironie du sort, diffusé par la télévision, les douze coups du Kremlin sonnent pour marquer le passage au Nouvel An. C'est également le début d'une léthargie de dix jours officiellement fériés. Un congé exceptionnellement long qui s'étend au-delà du Noël orthodoxe, célébré le 7 janvier. Le badaud qui déambule dans les rues de Moscou n'en croit pas ses yeux. Pour la seule fois de l'année, la ville est libre de toute circulation automobile ; la plupart des commerces sont fermés, les usines ne crachent plus aucune fumée. Quelques touristes traînent dans les cafés restés ouverts sur la Vieille Arbat, l'artère historique du centre-ville, mais même les kiosques de bières et de cigarettes ont baissé pavillon, eux qui, pourtant, assurent d'ordinaire l'intendance à toute heure du jour et de la nuit. A l'heure où les libations russes commencent, certains s'inquiètent des effets économiques de cette longue période d'arrêt. Un économiste, Igor Nikolaïev, a sorti sa calculette : "Le coût de cette pause de dix jours est de 700 milliards de roubles (16 milliards d'euros) pour l'économie nationale, soit 1,6 % du PIB annuel prévu pour 2010." Alors que la Russie se remet à peine de la crise économique, l'expert relève insidieusement que le gouvernement prévoit une croissance de 1,6 % pour cette année. Pour lui, le calcul est simple, les folies de janvier sacrifient la croissance du pays sur l'autel des festivités. Il faudrait répartir ces jours fériés durant la belle saison, lorsque les Russes profitent de leur datcha à la campagne pour faire pousser les légumes. Cette économie informelle génère 350 millions d'euros pour le pays grâce à la vente de cornichons et autres tomates du jardin, toujours selon les comptes d'Igor Nikolaïev. Mauvais alcool Il n'est pas le seul à s'inquiéter des effets négatifs de ces congés. Un groupe de députés de la Douma propose de réduire le nombre de jours fériés en janvier - comme le président Dmitri Medvedev avait voulu le faire en 2008, sans succès. Selon ces élus, les vacances prolongées compromettent aussi la santé des Russes, en raison de la grande quantité d'alcool consommée. Le sujet fait débat. D'un côté, des psychologues vantent les mérites d'un "long congé, source de repos". De l'autre, certains évoquent une période néfaste, "d'abus d'alcool, de nourriture et de fêtes", comme le médecin en chef du gouvernement, Guennadi Onichtchenko. L'Etat a d'ailleurs imposé un prix minimal pour la vodka depuis le 1er janvier : 2 euros le demi-litre. L'objectif est de lutter contre la contrebande de mauvais alcool, fait maison, qui empoisonne les gens, mais se développe à la faveur de la crise économique. Alexandre Billette
La Russie fait ses comptes des libations de fin d'année
04/01/2010
A l'heure où les libations russes commencent, certains s'inquiètent des effets économiques de cette longue période d'arrêt.
https://www.lemonde.fr/europe/article/2010/01/04/la-russie-fait-ses-comptes-des-libations-de-fin-d-annee_1287187_3214.html
europe
Natalia Sonia Gallardo, spectatrice argentine de 28 ans, a trouvé la mort sur le trajet du Dakar lors de la première étape qui se disputait samedi 2 janvier entre Colon et Cordoba, en Argentine. Elle est la 55e victime de ce rallye en 31 éditions, la 20e si l'on ne compte que les habitants des pays traversés. Avec une trentaine d'autres spectateurs, elle assistait au passage des concurrents, près de la localité de Alpa Corral, lorsque le pilote allemand Mirco Schultis perdait le contrôle de son 4 × 4 Desert Warrior et percutait les badauds. Selon le quotidien La Voz de Cordoba, cinq autres personnes ont été blessées, dont le compagnon et la fille de la jeune femme décédée, et un photographe brésilien accrédité sur cette course. Tous seraient maintenant hors de danger, selon ce même quotidien. Julio César Berrocal, responsable de la police de Cordoba qui s'exprimait au cours d'une conférence de presse au bivouac de l'étape, a précisé que ces spectateurs n'auraient pas dû se trouver à cet endroit qui ne faisait pas partie des zones réservées au public et avaient donc fait preuve d'imprudence. Pourtant, plus de 1 500 policiers étaient mobilisés pour assurer la sécurité lors de cette étape. Toujours selon La Voz de Cordoba, Julio César Berrocal aurait expliqué que ces spectateurs n'avaient pas tenu compte des consignes. Présent sur place, l'un des photographes de ce quotidien a pris plusieurs clichés de cet accident qui permettent de voir une trentaine de spectateurs répartis sur une vingtaine de mètres au moment où arrive le véhicule. Selon le policier, Mirco Schultis, le pilote du 4 × 4, aurait été gêné dans sa vision par la poussière dégagée par les véhicules qui le précédaient, ce que les clichés diffusés sur le site du journal argentin ne permettent pas de vérifier. ENQUÊTE EN COURS Le pilote allemand et son copilote, le Tchèque Ulrich Leardi, qui n'ont pas été inculpés, n'ont pas pris le départ de la deuxième étape et ont abandonné. Une enquête est en cours pour déterminer les causes de l'accident. En 2009, au cours de la première édition du Dakar en Argentine et au Chili, trois autres personnes avaient trouvé la mort : les deux passagers chiliens d'un véhicule percuté par un camion de soutien logistique et le pilote français Pascal Terry. Ce dernier avait été retrouvé sans vie le 7 janvier alors qu'il avait déclenché sa balise de détresse trois jours plus tôt. L'enquête devant déterminer les éventuelles responsabilités dans son décès est toujours en cours (Le Monde du 29 décembre 2009). La direction du Dakar, rallye-raid appartenant à la société Amaury Sport Organisation (ASO), limite ses commentaires sur ce dernier accident mortel. Etienne Lavigne a tenu une conférence de presse au cours de laquelle il a rappelé que des mesures de prévention et de sécurité avaient été mises en place grâce à un "dispositif sans précédent". Un communiqué, affiché sur le site Internet de la course, mentionne le décès de Natalia Sonia Gallardo et présente, de la part des organisateurs, "leurs condoléances à sa famille". Dans ce même communiqué, "l'organisation et les autorités locales appellent à nouveau la population à la plus grande prudence et à respecter les zones "public" spécialement aménagées pour assister au passage de l'épreuve". Jean-Louis Aragon
A peine lancé, le Dakar 2010 fait déjà sa première victime
04/01/2010
Samedi 2 janvier, une spectatrice argentine est morte, percutée par un véhicule lors de la première étape de la course.
https://www.lemonde.fr/sport/article/2010/01/04/a-peine-lance-le-dakar-2010-fait-deja-sa-premiere-victime_1287247_3242.html
sport
"Le Dakar endeuillé", lit-on et entend-on régulièrement, comme si le deuil des familles des victimes "collatérales" était négligeable. Ce tour de passe-passe permet au rallye de poursuivre sa route malgré des événements impondérables. Si le Dakar porte lui aussi son deuil, il le porte bien puisque sa marche en avant n'a pas été interrompue le 2 janvier après avoir fait sa 55e victime depuis sa création en 1979. Régulièrement pourtant, avant et pendant le Dakar, des voix s'élèvent contre ce rallye-raid, manifestant leur volonté de le supprimer. Ainsi, le parti Génération Ecologie a-t-il diffusé un communiqué, dimanche 3 janvier, dans lequel il demande l'arrêt de cette manifestation : "Après avoir détruit les pistes des contrées africaines, après avoir tué des villageois africains, le rallye-raid infernal a traversé l'océan Atlantique pour porter le désastre en Argentine et au Chili." De son côté, l'ONG écologiste argentine Funam (Fundacion para la defensa del ambiente) a entamé des actions en justice contre des responsables gouvernementaux et provinciaux, et contre le directeur du Dakar, Etienne Lavigne. Cette course, qu'elle considère illégale, "est un amusement pour riches de l'hémisphère Nord qui viennent jouer à l'aventure dans le tiers-monde, déclare Raul Montenegro, son président. Et, à la fin, Amaury Sport Organisation aura fait de très bonnes affaires et nous, les gens du Sud, nous resterons avec nos morts, nos blessés et notre environnement détruit". REFUS DES RESPONSABILITÉS La Funam dénonce également un refus des responsabilités de la part d'Etienne Lavigne qui évoque le mauvais sort. "Il y a des courses dans tous les pays du monde qui se déroulent bien, déclarait le directeur de la course le 2 janvier. Malheureusement, la fatalité est là et c'est un triste accident. On ne peut que le regretter." On peut aussi se demander comment il n'y a pas davantage d'accidents dans les conditions où se déroule cette course. Quiconque a pu assister à ce rallye de près aura pu constater que la plupart des pilotes n'ont ni le temps d'admirer le paysage ni celui de saluer les spectateurs. Ils sont là pour rouler à fond la caisse, bien loin de la "tradition d'entraide", l'un des " piliers de l'esprit Dakar". Jean-Louis Aragon
Le rallye ne peut pas continuer sans se remettre en cause
04/01/2010
La mort d'une spectactrice argentine, le 3 janvier, n'a pas interrompu la course.
https://www.lemonde.fr/sport/article/2010/01/04/le-rallye-ne-peut-pas-continuer-sans-se-remettre-en-cause_1287248_3242.html
sport
La 17e journée du championnat de France de rugby camouflerait-elle l'actuel écart entre les deux clubs rivaux de la capitale ? Tandis que le Stade français tenait le choc dimanche 3 janvier à Montauban (6-6), le Racing-Métro 92, tranchant outsider, s'est incliné face à Bourgoin (18-17) au stade Yves-du-Manoir de Colombes. Malgré cette défaite, qui brise une série de neuf succès consécutifs, le club de la banlieue Ouest connaît une première partie de saison faste. Agglutiné durant neuf ans au purgatoire de Pro D2 l'échelon inférieur - l'équipe des Hauts-de-Seine vit une belle renaissance parmi l'élite. Installé à la très convoitée quatrième place du Top 14, qualificative pour les demi-finales, le promu a réussi à inverser des débuts fébriles en championnat. Sous les ordres de l'ancien sélectionneur du XV de France, Pierre Berbizier, le XV Ciel et Blanc s'articule autour de sa médiatique recrue, Sébastien Chabal. Reflet du regain de popularité qui nimbe le Racing, le troisième-ligne vedette vient d'être élu le sportif français préféré de l'année selon un récent sondage TNS Sofres pour L'Equipe Magazine. "Les critiques visant le club ont évolué, savoure son président Jacky Lorenzetti. Entre le panache d'un Chabal et la rigueur des anciens, nous disposons d'une solide symbiose. Désormais, nous sommes respectés par l'élite du rugby." Si le Racing affiche une dynamique heureuse, son frère ennemi du Stade français ne parvient pas à s'extirper du ventre mou du championnat (8e). Recrutement controversé, ravages de la grippe A au sein de l'effectif et lourdes défaites à domicile : les disgrâces automnales ont plombé le début de saison des Stadistes. Le renouvellement du staff technique décidé, en septembre, par le président Max Guazzini a jugulé un temps la crise sportive. Mais les résultats des joueurs de l'équipe demeurent inégaux au fil des mois. En dépit d'une bonne réaction en Coupe d'Europe, le Stade français subit des revers en championnat. Lors de la 16e journée de Top 14, les protégés de Max Guazzini voient leur avance de 14 points fondre face à Montpellier. Une dégringolade qui scelle une rageante défaite pour les Parisiens (23-25). Outre les successions de blessures et la longue suspension de son demi de mêlée Julien Dupuy, la saison poussive du Stade français s'explique d'abord par une inconstance chronique dans le jeu. UNE LÉGITIMITÉ HISTORIQUE EN JEU Le contraste sportif entre les deux clubs franciliens se manifeste le 21 novembre lors du derby de la capitale. Au stade Yves-du-Manoir, les coéquipiers de Sébastien Chabal affirment leur suprématie par une courte victoire (20-18). Ce duel fratricide marque le retour d'une rivalité séculaire entourant le Racing, pionnier du rugby professionnel, et le Stade français. Depuis leur première confrontation en 1892, les frères ennemis se disputent une légitimité historique. Entre le club de la banlieue Ouest et son rival du 16e arrondissement de Paris, la divergence des styles transparaît jusque dans le profil des dirigeants. A la tête du Stade français depuis quinze ans, Max Guazzini, ex-patron de la radio NRJ, a créé une entreprise orientée vers le spectacle. Mécène du Racing-Métro 92 depuis 2006, Jacky Lorenzetti, fondateur du groupe immobilier Foncia, veille davantage à conserver les traditions du club. La notion de territoire et les affinités politiques régentent aussi cette rivalité. Situé sous les tours HLM de Colombes (Hauts-de-Seine), "au coeur du Grand Paris", comme le souligne Jacky Lorenzetti, le stade Yves-du-Manoir accueille les matchs du Racing depuis près d'un siècle. Ancien stade olympique, cet antre populaire est le vestige d'une classe ouvrière défunte. Très proche du conseil général des Hauts-de-Seine de Patrick Devedjian et de la secrétaire d'Etat chargée des Sports, Rama Yade, présente lors de la rénovation, en août, de la mythique arène, le Racing évoluera en 2014 dans une nouvelle enceinte baptisée Arena 92 et construite à Nanterre. Théâtre des rencontres du Stade français, l'antre de Jean-Bouin jouxte le Parc des Princes. La construction d'un nouveau complexe sportif élargi à 20 000 places, dossier emblématique pour la Mairie de Paris, est actuellement au coeur d'une joute judiciaire. Si la majorité de Bertrand Delanoë a validé ce projet controversé en 2007, le tribunal administratif vient d'annuler le 18 décembre 2009 l'approbation du Conseil de Paris. Décriant l'absence d'éléments "suffisants" sur le coût total de la future enceinte, le tribunal pose un coup d'arrêt à la rénovation de Jean-Bouin. Un litige qui assombrit davantage la saison du Stade français. Enfin, la politique de marketing reste un motif de clivage entre les deux voisins. Symbole du Paris intra-muros, le club de Max Guazzini se positionne telle une vitrine sportive. "Maillots roses et calendriers des "Dieux du Stade" : notre vision du rugby se veut moderne et ouverte", vante le président du Stade français. Une stratégie qui n'est plus en mesure de concurrencer la "Chabalmania". Rémi Dupré
Fortunes diverses pour les frères ennemis du Top 14
04/01/2010
Entre le Racing-Métro 92, brillant promu, et un Stade français en crise, la hiérarchie du rugby parisien s'inverse.
https://www.lemonde.fr/sport/article/2010/01/04/rugby-fortunes-diverses-pour-les-freres-ennemis-du-top-14_1287246_3242.html
sport
Quelques images pour les télévisions, pas de discours, ni de mise en scène ostentatoire. Herman Van Rompuy n'a pas dérogé à ses habitudes au moment de prendre la présidence du Conseil européen, lundi 4 janvier à Bruxelles : la discrétion, l'ancien premier ministre belge, peu médiatique, en a fait sa marque de fabrique tout au long de sa vie politique. En le préférant, pour son nouveau poste, à des personnalités plus en vue, comme l'ex-premier ministre britannique Tony Blair, les vingt-sept chefs d'Etat et de gouvernement ont d'ailleurs misé sur sa réputation quasi monacale pour remettre de l'ordre dans la maison européenne. M. Van Rompuy entend agir sur trois niveaux pour asseoir au plus vite son autorité. Premier défi : mettre à profit les six prochains mois pour roder le fonctionnement des nouvelles institutions européennes. Avec l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne, le 1er décembre 2009, les règles du jeu ont changé. M. Van Rompuy a ainsi l'inédite mission d'animer les travaux collectifs des chefs d'Etat et de gouvernement, tout en les représentant sur la scène internationale. Pour ce faire, l'ancien premier ministre belge se doit de prendre le dessus sur la présidence tournante - assurée par l'Espagne depuis le 1er janvier - que le nouveau traité n'a pas supprimée. Afin de faire taire ceux qui craignent des frictions à venir, le premier ministre espagnol, José Luis Zapatero, et Herman Van Rompuy ont cosigné, lundi 4 janvier dans plusieurs journaux européens, une tribune où ils promettent de "consolider le nouvel ordre institutionnel dans un esprit de coopération et de loyauté". Deuxième défi : se faire connaître auprès de ses pairs, pour améliorer la cohésion entre les vingt-sept chefs d'Etat et de gouvernement. M. Van Rompuy n'a pas l'intention de voler la vedette aux poids lourds du Conseil européen, comme Angela Merkel ou Nicolas Sarkozy. Afin de s'imposer, il doit cependant être en contact étroit avec ceux qui l'ont désigné, alors que certains le connaissent peu, ou ambitionnaient, à l'instar du Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, d'occuper son poste. M. Van Rompuy, qui s'est déjà rendu à Paris début décembre 2009, veut donc poursuivre le tour d'Europe entamé au lendemain de sa nomination. Il sera en Espagne le 8 janvier. Il ira ensuite en Grèce, à Chypre, à Malte, puis en Allemagne. Pour gérer ces relations, l'ancien premier ministre belge disposera d'un cabinet d'une vingtaine de personnes, dirigé par un diplomate de haut vol, Frans Van Daele, ancien représentant de la Belgique auprès des institutions européennes, de l'OTAN, et ex-ambassadeur à Washington. Cette petite équipe, dont la composition n'est pas encore bouclée définitivement, sera représentative de différentes nationalités européennes et composée de membres issus des institutions bruxelloises et des pays. Elle pourra s'appuyer sur le secrétariat général du Conseil (quelque 3 500 fonctionnaires, contre 25 000 à la Commission européenne), dirigé par le Français Pierre de Boissieu. A terme, M. Van Rompuy sera aussi en contact étroit avec le service diplomatique commun, lequel sera cependant placé sous l'autorité directe de la haute représentante pour les affaires étrangères, la Britannique Catherine Ashton, par ailleurs vice-présidente de la Commission et proche de son président, José Manuel Barroso. Troisième défi : agir sur le fond des dossiers, pour mieux orienter les travaux de la Commission. M. Van Rompuy entend être à la pointe du débat sur toutes les questions clefs. Il place son début de mandat sous le signe de l'économie, à l'heure où la crise continue de faire des ravages en Europe. A son initiative, un premier sommet informel devrait se tenir le 10 ou 11 février à Bruxelles pour "muscler" la stratégie économique de l'Union. Cette date ne doit rien au hasard, au moment où M. Barroso consulte sur la façon de refondre l'agenda qui ambitionnait, en vain, de faire de l'Europe la région la plus compétitive du monde en une décennie. Consolidation budgétaire, réformes structurelles, sortie de crise, les Vingt-Sept se doivent, selon MM. Van Rompuy et Zapatero, d'"intensifier leur coopération pour stimuler la reprise économique". Pour peser sur les choix de la Commission, M. Van Rompuy compte rencontrer M. Barroso une fois par semaine. Il se réserve aussi la possibilité de convoquer d'autres sommets informels entre chefs d'Etat et de gouvernement sur les sujets qu'il estimera prioritaires, comme l'énergie, ou le budget. En revanche, le chrétien-démocrate flamand marchera sur des oeufs au sujet des frontières de l'Europe et de l'élargissement. Plutôt opposé à l'adhésion de la Turquie, il a prévenu dès sa nomination que son opinion serait, sur cette question sensible, "subordonnée à celle du Conseil". Philippe Ricard et Philippe Ricard
Trois défis attendent le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy
04/01/2010
L'ancien premier ministre belge Herman Van Rompuy a pris ses fonctions, lundi 4 janvier, à Bruxelles.
https://www.lemonde.fr/europe/article/2010/01/04/trois-defis-attendent-le-president-du-conseil-europeen-herman-van-rompuy_1287195_3214.html
europe
La hâte avec laquelle les autorités vaticanes souhaitent conclure la nouvelle enquête qu'elles ont ouverte sur la Légion du Christ - à la mi-mars 2010, moins de neuf mois après avoir commencé sur le terrain - est révélatrice de leur embarras. La première "visite apostolique", en 1956, à une époque où les institutions de la Légion étaient beaucoup plus modestes qu'aujourd'hui, avait duré deux ans. Or Jean Paul II a rencontré certains des enfants de Maciel. Norma Hilda, qui a étudié dans une université de la Légion, a reçu sa première communion à Rome des mains du pape, affirme l'avocat José Bonilla, sur la foi de photos qui ont été montrées aux enquêteurs du Vatican. Enfants, les fils mexicains du fondateur de l'ordre ont aussi approché le pape : comment celui-ci ne s'est-il pas étonné de les entendre appeler le Père Maciel "papa" ? Extrême habileté politique L'aveuglement dont a bénéficié Maciel peut s'expliquer par son extrême habileté politique. Dès son arrivée à Rome, en 1946, le jeune prêtre mexicain perçoit que la préoccupation de Pie XII est de résister à la vague montante du communisme. L'Espagne franquiste devient la tête de pont européenne de la Légion, Maciel y envoyant acheter la morphine qu'il ne peut se procurer en Italie. Le pontificat de Jean Paul II sera pour lui décisif. Dès 1979, le nouveau pape se rend au Mexique (il y fera quatre autres voyages), où les Légionnaires lui offrent un contact inoubliable avec les foules, bien que la doctrine étatique y brime depuis six décennies le catholicisme. L'analogie avec son propre pays s'impose au pape polonais, et en fait un inconditionnel du Père Maciel, malgré les griefs qui s'accumulent contre celui-ci, par les canaux ecclésiastiques, puis par le relais des médias. Fin 1997, ulcérés de voir que le pape a confié à Maciel un rôle-clé dans l'organisation du synode des évêques d'Amérique latine sur la réévangélisation, huit anciens Légionnaires publient une lettre ouverte, avant de réclamer un procès canonique pour "absolution du complice, mensonge et incitation au mensonge". Selon l'un des initiateurs de la plainte, José Barba, Joseph Ratzinger, préfet de la Congrégation de la foi et futur Benoît XVI, a été contraint de ménager Maciel : le dossier n'est rouvert que peu avant la mort de Jean Paul II, en avril 2005. En mai 2006, le Vatican interdit à Maciel de célébrer la messe en public et lui demande de faire pénitence, sans détailler les motifs de sa sentence. Désormais, le principal souci des autorités ecclésiastiques est de sauver le formidable outil qu'est la Légion. "Mais l'emprise de Maciel a été telle, confie une source proche du Vatican, qu'il sera très difficile d'aider ces gens à s'en libérer sans les casser." L'une des issues possibles est que la congrégation abandonne son père indigne et choisisse un autre guide spirituel - tel que Jean Paul II. Joëlle Stolz (Vienne, correspondante) et Joëlle Stolz
Le Vatican veut sauver la congrégation, puissant outil d'évangélisation
04/01/2010
Qu'a su Jean Paul II des errements de Marcial Maciel ? La question va resurgir à l'approche de la béatification du pape polonais.
https://www.lemonde.fr/europe/article/2010/01/04/le-vatican-veut-sauver-la-congregation-puissant-outil-d-evangelisation_1287176_3214.html
europe
Il fut un temps où le monde de la Légion du Christ était simple. D'un côté, une congrégation catholique en plein essor, fondée en 1941 par un homme exceptionnel - un "saint", croyaient beaucoup de Légionnaires -, qui avait gagné la confiance de plusieurs papes. De l'autre, les ennemis de l'Eglise, acharnés à détruire par des calomnies la réputation et l'oeuvre du bâtisseur, le prêtre mexicain Marcial Maciel. Pendant un demi-siècle, ce discours a été un bouclier efficace. Implantée dans vingt-deux pays, la Légion a fourni à l'Eglise plus de 800 prêtres (95 d'entre eux ont encore été ordonnés, le 12 décembre, à Rome), compte 2 500 séminaristes, s'appuie sur l'apostolat de 60 000 laïcs, anime 200 écoles et universités, brasse un budget annuel de 650 millions de dollars. Mais elle traverse aujourd'hui une très grave crise, qui pourrait ternir l'image de son principal protecteur, le pape Jean Paul II, promis cette année à la béatification. Encore dominant lorsque la Légion avait ouvert ses portes au monde, début 2006, le portrait de Marcial Maciel a disparu de son site Internet, sauf à la rubrique "histoire". Il n'est plus question de l'ériger en modèle pour la jeunesse, comme l'avait fait Jean Paul II en 1994. Début février 2009, le New York Times a révélé que le Père Maciel, décédé un an plus tôt à l'âge de 87 ans, avait mené une "double vie" et engendré "au moins" une fille, établie à Madrid. Fin août, on apprenait l'existence de trois fils mexicains, nés d'une autre mère, mais qui fréquentaient leur demi-soeur. Maciel aurait eu par ailleurs un fils au Royaume-Uni, ainsi qu'une fille française, décédée dans un accident de voiture. A la mi-décembre filtrait la nouvelle qu'il était, aussi, un plagiaire. Aucune de ces informations n'a été démentie par la Légion, qui s'est efforcée d'amortir les chocs successifs. Mais le désarroi est à la mesure du silence longtemps imposé : par un "voeu spécial", levé seulement en 2006, les prêtres de la Légion s'interdisaient de critiquer leurs supérieurs. "C'était un pacte de type mafieux", affirme le sociologue et psychanalyste mexicain Fernando Gonzalez, auteur de deux livres sur le "cas Maciel", pour lesquels il a pu consulter 201 documents des archives secrètes du Vatican, datés de 1948 à 2004. "Aujourd'hui, la Légion doit avouer la part hétérosexuelle de son fondateur, pour ne pas avoir à reconnaître les abus pédérastiques." Car dans cette démolition progressive d'une figure paternelle jadis vénérée, le pire est sans doute à venir. Si les dirigeants actuels de la congrégation espèrent encore extirper le plus proprement possible la tumeur, une partie de la hiérarchie catholique ne mâche pas ses mots, surtout dans les pays marqués par des scandales ecclésiastiques, comme l'Irlande ou les Etats-Unis. Pour l'archevêque de Baltimore, Edwin O'Brien, Maciel est un "entrepreneur génial qui, avec des tromperies systématiques, a utilisé la foi pour manipuler les autres en fonction de ses intérêts égoïstes". En mai 2009, le Vatican a nommé une commission d'enquête, composée de trois évêques et de deux autres religieux, dont un jésuite. Une première "visite apostolique", en 1956, était censée examiner la toxicomanie de Maciel, mais aussi les abus sexuels commis sur des novices. Elle s'était conclue par une sorte de non-lieu, qui a verrouillé pour longtemps toute dénonciation publique, bien que le principal enquêteur ait fait part de ses doutes dans un rapport confidentiel. "Nous avons tous menti", a avoué plus tard Felix Alarcon, l'un des adolescents alors interrogés, afin de sauver "un Père que nous adorions", et qu'ils voyaient, ajoute un de ses compagnons, "au-dessus de l'Eglise". L'exubérante activité hétérosexuelle du fondateur de la Légion a semé d'autres épines. Ses trois fils mexicains (33, 29 et 17 ans), ainsi que leur demi-soeur Norma Hilda, 23 ans, voyageaient parfois avec leur père - et l'ont même accompagné au Vatican ! -, qui leur écrivait sous un faux nom des lettres affectueuses et bourrées de fautes, sur du papier à en-tête d'hôtels du monde entier, pour s'excuser d'être un "homme d'affaires" si occupé. Aujourd'hui, ils réclament à la Légion une reconnaissance officielle, mais aussi leur part d'héritage. Qu'est devenu, par exemple, le fidéicommis (legs via une tierce personne) que Maciel aurait créé pour eux en Suisse, et dont il avait pris soin de leur parler ? "La Légion leur a seulement montré les documents d'un compte aux Bahamas, qui est vide", souligne l'avocat des enfants mexicains, José Bonilla, lors d'un récent entretien, à Mexico, avec Le Monde. Pour José Barba, un ancien Légionnaire qui a déposé en 1998, avec sept autres victimes, une plainte devant le Vatican, il faut s'interroger sur "la passivité de l'Eglise, et les structures qui ont permis à ces abus de se perpétuer aussi longtemps : on nous dit maintenant que Maciel était un monstre, tout en suggérant que la Légion a un grand avenir". Qui est l'homme qui a su mener, au coeur même du catholicisme, la vie débridée d'une star du rock ? Né dans une vieille famille du Michoacan - son oncle maternel, Jesus Degollado, fut général des Cristeros, les insurgés qui ont pris les armes, de 1926 à 1929, contre le gouvernement mexicain "jacobin" -, il usait indifféremment de sa séduction auprès des garçons soumis à la discipline de l'institution, comme auprès de riches veuves auxquelles il a soutiré des fortunes pour financer ses oeuvres. Selon une source proche du Vatican, il s'agit d'un cas pathologique de dédoublement de la personnalité. Sans doute violé lui-même dans son enfance, Maciel se prétendait amnésique face à ses victimes. Mais le psychanalyste Fernando Gonzalez ne croit pas à une schizophrénie : "C'était, dit-il, un calculateur rusé qui s'adaptait parfaitement à chaque situation." Dans un climat d'extrême répression sexuelle, il arguait de ses "douleurs de foie" - en fait, une inflammation chronique de la prostate - afin d'obtenir des garçons le "soulagement" procuré par des injections de morphine, mais aussi par des masturbations ou des pénétrations. Il a pour cela, leur assurait-il, une "permission spéciale du pape". Il n'hésite pas, enfin, à les absoudre du péché auquel il vient de les inciter. Or absolutio complicis, l'absolution du complice, est une grave infraction au droit canon, punie d'excommunication. Depuis la retentissante enquête, en 1997, du quotidien mexicain La Jornada, puis El Legionario, le livre d'Alejandro Espinosa, neveu et éphèbe de Maciel, plusieurs livres ont cerné cette personnalité luciférienne, capable de dire une messe magnifique dans les ors de la chapelle, au sortir de l'infirmerie où le "saint" venait, dans la pénombre, de manipuler les corps et les âmes. "Nous étions un archipel de solitudes", écrit José Barba, en évoquant la longue souffrance de ceux qui ont été abusés. L'un des fils de Maciel a du mal à s'en remettre : enfant, son père lui répétait qu'il était essentiel de ne pas mentir. Joëlle Stolz (Vienne, correspondante) et Joëlle Stolz
Les multiples vies du Père Maciel
04/01/2010
Mort en 2008, le fondateur de la Légion du Christ, un proche de Jean Paul II, a eu des enfants et commis des abus sexuels. Le Vatican, embarrassé, enquête.
https://www.lemonde.fr/europe/article/2010/01/04/les-multiples-vies-du-pere-maciel_1287175_3214.html
europe
En raison de menaces d'attaques de groupes se réclamant du réseau terroriste Al-Qaida, la France prend, après les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, des mesures de précaution pour son ambassade au Yémen. "Le 3 janvier, notre ambassadeur a en particulier décidé de ne plus autoriser jusqu'à nouvel ordre l'accès du public aux locaux de la mission diplomatique", a déclaré lors d'un point-presse le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero. "Des groupes se réclamant d'Al-Qaida dans la péninsule Arabique ont menacé des représentations étrangères au Yémen. Le niveau de vigilance concernant la sécurité de notre ambassade à Sanaa et de nos ressortissants était déjà élevé", a rappelé Bernard Valero. "L'aggravation de la situation sécuritaire depuis l'été 2008, en raison notamment de la menace d'Al-Qaida dans la péninsule Arabique, a conduit l'Union européenne à placer le Yémen parmi les zones prioritaires pour son action en matière de lutte antiterroriste, ce qui se traduit notamment par un soutien renforcé aux autorités locales", a indiqué Bernard Valero. "Dans le cadre de la lutte antiterroriste, le soutien de la France aux autorités yéménites s'est accru, afin de renforcer leurs capacités propres à lutter contre le terrorisme et à exercer leur souveraineté sur l'ensemble de leur territoire", a-t-il ajouté sans autres précisions. DEUX MEMBRES PRÉSUMÉS D'AL-QAIDA TUÉS LUNDI L'ambassadeur sur place "a également adressé un message à nos compatriotes résidant au Yémen afin de les inviter à faire preuve de prudence et de vigilance dans la situation actuelle. Il leur a également demandé de limiter tous déplacements qui ne seraient indispensables", a-t-il précisé. Interrogé sur l'école française de Sanaa, le porte-parole a indiqué qu'elle était "actuellement fermée pour les congés scolaires". Selon des sources occidentales, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont maintenu, lundi, leurs ambassades fermées à Sanaa, la capitale, pour le deuxième jour consécutif, toujours en raison de menaces d'Al-Qaida. Deux membres présumés d'Al-Qaida ont été tués et trois autres blessés dans une opération des forces de sécurité yéménites lundi au nord de la capitale, a-t-on appris de source tribale. Des unités des forces de sécurité qui pourchassaient un membre présumé d'Al-Qaida, Nazih Al-Hang, ont eu un accrochage avec son groupe dans la région d'Arhab, à 40 kilomètres au nord de Sanaa. Al-Qaida dans la péninsule Arabique, "filiale" du réseau terroriste dirigé par Oussama Ben Laden, a revendiqué la tentative d'attaque du 25 décembre contre le vol 253 de la Northwest Airlines entre Amsterdam et Detroit. Le Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule Arabique, est confronté à une rébellion chiite dans le Nord et à des tensions séparatistes dans le Sud. Son ministre des affaires étrangères avait estimé, en décembre, que le pays pourrait abriter jusqu'à trois cents activistes liés au réseau Ben Laden.
Paris prend des mesures de sécurité pour son ambassade au Yémen
04/01/2010
Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont aussi maintenu, lundi, leurs ambassades fermées à Sanaa, pour le deuxième jour consécutif, toujours en raison de menaces d'Al-Qaida.
https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2010/01/04/paris-prend-des-mesures-de-securite-pour-son-ambassade-au-yemen_1287353_3218.html
proche-orient
Les minutes d'un accord de novembre 1969 entre le président américain Richard Nixon et le premier ministre japonais Eisaku Sato, dont l'existence a été révélée fin décembre 2009 par le fils de ce dernier, sont une pièce supplémentaire à verser au dossier des ententes secrètes entre Tokyo et Washington sur l'introduction d'armes nucléaires au Japon. Des accords passés en violation des trois principes hautement affirmés par Tokyo depuis des décennies : "Ne pas fabriquer, ne pas posséder, ne pas autoriser l'entrée sur son territoire" d'armes atomiques. Cet engagement solennel valut le prix Nobel de la paix, en 1974, à son auteur, le même Eisaku Sato (1901-1975), et reste en principe un des fondements de la diplomatie japonaise. Le ministre des affaires étrangères, Katsuya Okada, a demandé une enquête sur cette question après l'investiture du cabinet Hatoyama. Il devra s'expliquer à la mi-janvier, devant le Parlement, sur les dénis répétés de tels accords par les hommes politiques (dont le dernier, en juin 2009, par le précédent premier ministre, Taro Aso) et des fonctionnaires de son ministère. L'existence de ces ententes secrètes entre les Etats-Unis et le Japon permettant l'entrée des armes nucléaires dans l'Archipel est certes depuis des années un "secret de Polichinelle" : des documents américains et japonais déclassifiés et les témoignages d'anciens diplomates l'attestent. Mais il manquait des preuves écrites irréfutables. Certains documents auraient été détruits en 2001 par des fonctionnaires du ministère des affaires étrangères, avance le quotidien Asahi. Le traité de sécurité entre les Etats-Unis et le Japon, signé en 1951, permettait aux forces américaines d'utiliser comme elles l'entendaient leurs bases militaires sur le territoire nippon (y compris l'entreposage d'armes nucléaires). En 1960, le traité a été révisé. Le Japon avait entre-temps recouvré sa souveraineté. En dépit des plus importantes manifestations d'opposition de l'après-guerre, cette révision fut ratifiée sans que soient mentionnées les armes nucléaires. Afin d'accélérer la rétrocession au Japon, en 1972, de l'archipel d'Okinawa (placé depuis la défaite de 1945 sous l'administration américaine), Eisaku Sato autorisa expressément les forces américaines à introduire des armes nucléaires sur le territoire japonais en cas de crise dans la région, après consultation préalable. Par l'accord "top secret" du 21 novembre 1969, mystérieusement conservé parmi les papiers personnels de l'ancien premier ministre, le Japon accepte non seulement l'introduction d'armes nucléaires sur son territoire, mais aussi le maintien des sites d'entreposage à Okinawa, où sont stationnées les deux tiers des troupes américaines. Ces accords secrets entre Tokyo et Washington avaient pour toile de fond la guerre au Vietnam, dans laquelle l'Archipel jouait le rôle de base arrière des forces américaines qui disposaient aussi de bases aux Philippines. Le transit d'armes nucléaires par le Japon donna lieu à un incident en décembre 1965, lorsqu'un avion d'attaque A-4 E, transportant une arme atomique, glissa accidentellement à la mer du porte-avions Ticonderoga, alors qu'il faisait route du Vietnam à Yokohama. L'appareil et sa cargaison disparurent par 5 000 mètres de fond. L'incident, qui ne fut connu qu'en 1981, avait eu lieu à une centaine de kilomètres à l'est de l'archipel d'Okinawa. En mars 2009, un ancien vice-ministre administratif des affaires étrangères (de 1987 à 1989), Ryohei Murata, a révélé qu'il avait eu pour mission, comme ses collègues occupant les mêmes fonctions avant et après lui, d'informer le chef de la diplomatie japonaise des accords secrets entre Tokyo et Washington. "C'était un grand secret. Le gouvernement japonais a menti à la population", a-t-il déclaré à l'agence de presse Kyodo. L'affaire est ancienne, le contexte international et la stratégie nucléaire américaine sont différents. Mais ces révélations pointent les contradictions de la position japonaise. Les "trois principes non nucléaires" restent l'un des fondements de la diplomatie de Tokyo. Or les dirigeants japonais ont été les premiers à les enfreindre. En outre, l'Archipel, seul pays victime du feu nucléaire, se présente comme une sorte de "conscience du monde" lorsqu'il est question de l'arme atomique. Pourtant, le Japon dépend pour sa sécurité de la protection nucléaire des Etats-Unis. Ces accords secrets relèvent de l'Histoire, mais ils n'en appellent pas moins des éclaircissements sur la situation présente. Philippe Pons (Tokyo, correspondant) et Philippe Pons
Le Japon avait secrètement autorisé l'entrée d'armes nucléaires américaines
04/01/2010
Le ministre japonais des affaires étrangères devra s'expliquer devant le Parlement. Ces accords secrets avec Washington enfreignent l'un des fondements de la diplomatie nippone.
https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2010/01/04/le-japon-avait-secretement-autorise-l-entree-d-armes-nucleaires-americaines_1287189_3216.html
asie-pacifique
Une nuit de décembre à Urumqi, capitale du Xinjiang. Il est près d'une heure du matin. A l'Hôtel Tumaris, en plein quartier ouïgour musulman, les clients sont dans leur chambre. Dehors, la température frôle les - 15 °C. Au cinquième étage, soudain, c'est le branle-bas de combat : neuf policiers chinois des forces spéciales (Tejing) débarquent dans le couloir. A leur tête, une femme, officier de police ouïgoure, qui frappe à chaque porte pour relever les identités. Derrière elle suivent, dans l'ordre, des Chinois Han, un costaud casqué qui brandit un bouclier, un homme en casquette équipé d'un fusil d'assaut, un autre muni d'un fusil à pompe, le reste du détachement se contentant de longues matraques. La descente ne donnera lieu à aucune interpellation, mais cette démonstration de force témoigne de l'ambiance qui règne ici depuis les sanglantes émeutes intercommunautaires du 5 juillet 2009. Elle en dit long sur la façon dont les autorités ont élargi le maillage de la surveillance et du contrôle des populations dans un Xinjiang qui reste plus que jamais sous étroite surveillance de la police et des forces paramilitaires. La vingtaine de millions d'habitants de cette province du Grand Ouest chinois à majorité musulmane ne peut encore aujourd'hui que très difficilement communiquer avec le monde extérieur, l'Internet et les lignes internationales ayant été interrompus depuis les violences de juillet qui, officiellement, ont fait 197 morts et près de 2 000 blessés. Le 29 décembre 2009, parce qu'une telle situation d'isolement est économiquement intenable, les autorités d'Urumqi, la capitale de la "région autonome ouïgoure du Xinjiang " ont annoncé que le black-out sur les communications va "être graduellement levé". Pour l'instant, l'internaute n'a que le choix de consulter en ligne Le Quotidien du peuple et l'agence de presse Chine Nouvelle... Les textos sur téléphone mobile et les appels internationaux sont impossibles, le communiqué officiel indiquant que ces derniers ne seront restaurés qu'une fois "d'autres sites Internet débloqués ". Pour le régime, qui doit prendre en compte le mécontentement des hommes d'affaires, la priorité est d'empêcher que puissent se préparer et s'organiser, via courriels, Internet et messages téléphoniques, des manifestations contre le pouvoir. Et pour faire bonne mesure, afin de contrer la relative liberté de communication que supposera la levée du black-out, les autorités locales ont annoncé, jeudi 31 décembre, que le "parlement" du Xinjiang a adopté en début de semaine dernière une loi garantissant "l'unité ethnique" de la province. Une manière comme une autre, relèvent déjà des experts, de justifier légalement la répression contre tous ceux dont le comportement sera jugé "séparatiste"... Depuis juillet 2009, 22 personnes ont été condamnées à mort et au moins neuf exécutées. Des Ouïgours, en écrasante majorité. Six mois après les émeutes d'Urumqi, il reste difficile de reconstituer l'enchaînement de ces sanglants événements. Ils comptent parmi les plus graves depuis que la République populaire de Chine a imposé, après la victoire communiste de 1949, son emprise sur cette région instable située aux marches de l'empire, que Pékin força à rentrer dans son giron après une longue parenthèse non chinoise, à partir de la fin du XVIIIe siècle. La thèse du pouvoir est celle de "séparatistes" de l'ethnie ouïgoure musulmane - jadis majoritaire au Xinjiang - déchaînant une violence ahurissante dans les rues de cette grande métropole hérissée de gratte-ciel. Durant des heures, casseurs et assassins ont fracassé, égorgé, incendié. Les Ouïgours, s'ils ne nient pas la réalité des violences, en imputent la cause aux autorités chinoises qui, en ayant réprimé violemment une manifestation pacifique d'étudiants, auraient suscité la flambée de colère. Et le lendemain, une sorte de contre-émeute déclenchée par des Chinois Han eut lieu en ville sans que les autorités fassent grand-chose pour empêcher ceux qui voulaient en découdre avec l'"ennemi" ouïgour. Plusieurs de ces derniers furent tués. "Les émeutes ? Oh, vous savez, on a déjà oublié, tout va bien..." Attablé dans un restaurant traditionnel où se préparent brochettes et pains fourrés à la viande, cet homme d'affaires ouïgour se ferme quand on lui pose des questions sur la situation en ville. Mais il râle sur l'absence d'Internet : "Rendez vous compte, je suis obligé de communiquer par fax avec l'un de mes bureaux situés à Pékin, pour que quelqu'un là-bas retape mon message sur un clavier d'ordinateur afin d'envoyer un courriel à l'étranger !" Après un long silence, il dessine une ligne imaginaire sur la table : "Nous, les Ouïgours, on doit filer droit, vous comprenez", explique-t-il pour justifier son silence sur les sujets politiques. A Kashgar, au sud de la province, à moins de deux jours de route de la frontière pakistanaise, les violences de juillet ont laissé des traces. La petite manifestation de protestation qui réunit 200 personnes, au lendemain des émeutes d'Urumqi, fut certes rapidement dispersée. Mais des détachements des wujing, forces paramilitaires, patrouillent régulièrement en ville, et un camion de ces mêmes unités circule dans les grandes artères, affichant un grand bandeau rouge à caractères blancs qui proclame : "L'armée et le peuple sont unis comme une même famille." Près de la grande mosquée Idkah, ripolinée et solitaire au centre d'une place récemment agrandie et flanquée d'un grand écran exaltant une culture ouïgoure folklorisée, un étudiant que nous appellerons Abdullah résume en le sentiment de ses concitoyens : "Tous les Ouïgours, au fond de leur coeur, sont profondément malheureux de l'occupation qu'ils subissent de la part des Chinois." Quand on lui demande ce qu'il pense des émeutes à Urumqi, il ose cette réponse qu'il déguise d'un sourire : "Je suis content qu'on ait tué des Chinois..." Le jeune homme, à la fibre nationaliste évidente, raconte ensuite avec émotion et passion l'histoire de cette marge d'empire. Une zone secouée par divers soulèvements antichinois quand la dénomination même de "ouïgour", peuple de langue turque, s'était perdue dans les sables de cette haute Asie où Turkmènes, Ouzbèkes, Kazakhs et Kirghizes partagent de nombreuses caractéristiques linguistiques, religieuses et culturelles. Il y eut l'éphémère "émir" de Kashgar, Yakub Beg, juste après la deuxième moitié du XIXe siècle. Puis une République islamique du Turkestan oriental, en 1933. Enfin, une autre République qui contrôlait trois districts du nord du Xinjiang, près d'Urumqi, et qui fut satellisée par l'Union soviétique. "Si l'on en croit la Chine, ironise-t-il, quand Dieu a créé la Terre, le Xinjiang était déjà chinois..." Tout en marchant dans d'étroites ruelles menacées de destruction par un plan de "rénovation" de Kashgar - qui s'apparente de fait à une destruction programmée de la ville -, il continue dans la même veine : "Quand j'étais petit et que je pleurais, mes parents disaient : "Si tu n'es pas sage, les Chinois t'emmèneront avec eux". Il ajoute, mi-figue mi-raisin : "Demain, je vais partir pour Chengdu (au Sichuan) aller regarder mes courriels. La vie sans internet, quand même, ce n'est pas une vie !" Bruno Philip (Bangkok, correspondant en Asie du Sud-Est) et Bruno Philip
Au Xinjiang, six mois après les émeutes, la lente asphyxie du peuple ouïgour
04/01/2010
En 1949, les Ouïgours représentaient 75 % de la population de cette province. Ils ne sont plus que 45 % en raison de la colonisation accrue du pays par les Hans. Retour dans le Xinjiang, où la parole des Ouïgours restait bâillonnée, six mois après les affrontements de juillet 2009.
https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2010/01/04/au-xinjiang-six-mois-apres-les-emeutes-la-lente-asphyxie-du-peuple-ouigour_1287186_3216.html
asie-pacifique
"La beauté de la démocratie." Il y avait une pointe d'ironie dans le commentaire du porte-parole de la présidence afghane, dimanche 3 janvier, au lendemain du rejet par l'Assemblée nationale (Wolesi Jirga) des deux tiers des ministres composant le nouveau gouvernement de Kaboul. Les députés, dotés du pouvoir constitutionnel de récuser la nomination d'un ministre, ont émis un vote négatif à l'encontre de 17 des 24 membres du cabinet récemment formé par Hamid Karzaï, reconduit chef de l'Etat le 2 novembre 2009 à l'issue d'un scrutin présidentiel controversé. L'allusion à la "beauté de la démocratie" tient du clin d'oeil un brin perfide à la communauté internationale, qui avait mis M. Karzaï sur la sellette en raison des fraudes massives ayant entaché sa réélection. Alors que les Etats-Unis et les Européens sont pressés de clore cette séquence électorale pour relancer l'effort de reconstruction face à la résurgence de l'insurrection, M. Karzaï semble signifier qu'il bute sur des contraintes introduites par cette même démocratie promue par les Occidentaux en Afghanistan. Illustrant l'embarras qui gagne les chancelleries de Kaboul, où l'on redoute une paralysie de l'administration afghane, le représentant spécial des Nations unies en Afghanistan, Kai Eide, a qualifié le vote parlementaire de "revers politique". "Cela prolonge une situation sans gouvernement en état de fonctionner depuis l'été 2009, a-t-il ajouté. C'est particulièrement inquiétant dans un pays en conflit où il y a tellement de défis à relever et où il faut se concentrer sur des réformes urgentes." Le vote de défiance de l'Assemblée nationale survient à un moment particulièrement délicat, alors que se prépare une nouvelle conférence internationale sur l'Afghanistan, prévue le 28 janvier à Londres. Les principaux bailleurs de fonds y seront invités à se remobiliser en faveur de la reconstruction du pays en échange d'un engagement ferme du gouvernement Karzaï à mettre en oeuvre un plan de réformes crédibles. "M. Karzaï va se présenter avec un tiers de son gouvernement seulement, cela va faire désordre", commente un diplomate européen en poste à Kaboul. Marchandages Les Occidentaux trouvent toutefois un motif de satisfaction dans le fait que les sept ministres confirmés par l'Assemblée forment le "noyau dur" de l'appareil d'Etat sur lequel la conférence de Londres va pouvoir s'adosser. Avant le vote parlementaire, les Américains avaient mené une discrète campagne à Kaboul afin que les députés épargnent ces personnalités-clés. Il s'agit notamment des ministres de la défense (Abdul Rahim Wardak), de la police (Hanif Atmar), des finances (Omar Zakhilwal), de l'agriculture (Muhammad Asif Rahim) et de l'éducation (Ghulam Farouq Wardak). Les autres administrations, elles, devraient fonctionner sous la supervision provisoire des ministres adjoints. S'il ne déstabilise pas à proprement parler le pouvoir exécutif, le défi lancé à M. Karzaï par les députés marque un précédent. "C'est la première fois dans l'histoire de l'Afghanistan que le Parlement met ainsi le gouvernement en échec", se réjouit Sabrina Saqeb, une élue de Kaboul, jointe au téléphone. Selon elle, une double motivation a animé les députés dans ce vote de défiance. "D'abord, il s'agit d'un rejet de ministres non qualifiés qui ne doivent leur nomination qu'à un marchandage entre M. Karzaï et des chefs de groupes ethniques ou d'ex-seigneurs de la guerre. L'Assemblée veut des dirigeants compétents." Il s'y est ajouté, précise-t-elle, une "moins bonne raison" : "De nombreux députés sont affiliés à des clans qui s'estiment injustement rétribués de leur soutien électoral à M. Karzaï. Des élus pachtounes ont ainsi voté contre des ministres tadjiks pour manifester leur amertume." En gros, les députés ont blâmé M. Karzaï pour être trop clientéliste ou... pas assez. "La beauté de la démocratie..." Frédéric Bobin (Tunis, correspondant) et Frédéric Bobin
Les députés afghans défient Hamid Karzaï en récusant les deux tiers de ses ministres
04/01/2010
Les Occidentaux se félicitent néanmoins du fait que les sept ministres confirmés par l'Assemblée forment le "noyau dur" de l'appareil d'Etat.
https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2010/01/04/les-deputes-afghans-defient-hamid-karzai-en-recusant-les-deux-tiers-de-ses-ministres_1287185_3216.html
asie-pacifique
L'attentat manqué contre le vol Amsterdam-Detroit, le 25 décembre 2009, risque de compliquer l'engagement pris par Barack Obama de fermer la prison de Guantanamo : plusieurs anciens de "Gitmo" figureraient parmi les dirigeants de la branche d'Al-Qaida dans la péninsule Arabique qui a revendiqué l'attentat. Un ancien détenu a notamment été cité par les autorités américaines : le Saoudien Saïd Ali Al-Chihri, qui avait été arrêté en décembre 2001 à la frontière pakistanaise. Remis aux autorités saoudiennes par l'administration Bush en 2007, il avait été intégré au programme de rééducation mis en place par Riyad pour les anciens djihadistes. Le Pentagone l'a retrouvé au Yémen, où il avait repris les armes. Il est soupçonné de l'attaque contre l'ambassade américaine à Sanaa en 2008. Il apparaît dans une vidéo d'Al-Qaida en Arabie saoudite, datée de janvier 2009, en compagnie de Mohamed Atiq Awayd Al-Harbi, un de ses compatriotes, lui aussi en fuite après être passé par "Gitmo", mais qui s'est rendu à la sécurité saoudienne en mars 2009. "Trop instable" A moins d'un mois de l'expiration du délai qu'avait fixé le président Obama pour la fermeture de la prison - délai qu'il a reconnu ne pas pouvoir tenir -, il reste 198 détenus à Guantanamo, dont 92 Yéménites. Parmi ceux-ci, une quarantaine a été jugée libérable par le groupe de travail qui épluche les cas un par un. Les Yéménites ont toujours constitué un casse-tête particulier pour Washington qui essaie depuis des années d'obtenir des garanties de Sanaa. Ils ont été jusqu'à 140, soit la nationalité la plus nombreuse avec les Saoudiens et les Afghans. En décembre 2009, l'administration Obama croyait avoir fait un grand pas dans le règlement du dossier et le 20, un premier groupe de six détenus avait été renvoyé à Sanaa. Selon l'agence AP, qui cite des sources officielles au Yémen, ces détenus ont été rapidement libérés, le gouvernement ayant jugé qu'ils n'étaient pas une menace. Parmi eux, figurait un médecin ayant soigné des combattants d'Al-Qaida après la bataille de Tora Bora (Afghanistan). Le conseiller du président Obama pour les affaires de terrorisme, John Brennan, a affirmé, dimanche 3 janvier, que le rapatriement des Yéménites allait se poursuivre comme prévu, au "rythme voulu". Mais une partie de la classe politique a demandé la suspension du projet. "A l'heure actuelle, le Yémen est trop instable", a déclaré la démocrate Dianne Feinstein, qui préside la commission du renseignement au Sénat.
Le casse-tête des 92 Yéménites toujours détenus à Guantanamo
04/01/2010
L'attentat manqué contre le vol Amsterdam-Detroit, le 25 décembre 2009, risque de compliquer l'engagement pris par Barack Obama de fermer la prison de Guantanamo : plusieurs anciens de "Gitmo" figureraient parmi les dirigeants de la branche d'Al-Qaida dans la péninsule Arabique qui a revendiqué l'attentat.
https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2010/01/04/le-casse-tete-des-92-yemenites-toujours-detenus-a-guantanamo_1287184_3218.html
proche-orient
Que faire de l'énorme surplus de vaccins contre la grippe pandémique ? Alors qu'à peine cinq millions de Français se sont fait vacciner, le gouvernement entend le revendre en partie. Il a "engagé la cession à titre onéreux de doses de vaccins contre la grippe A (H1N1) aux pays qui lui en ont fait la demande", indique un communiqué du ministère de la santé diffusé dimanche 3 janvier, peu après la publication dans Le Parisien d'informations à ce sujet. "300 000 doses ont ainsi d'ores et déjà été cédées au Qatar et 2 millions de doses sont en cours de cession au profit de l'Egypte. Des contacts sont en cours avec d'autres pays, en particulier l'Ukraine et le Mexique", poursuit le communiqué, qui rappelle que "94 millions de doses ont été commandées auprès de quatre laboratoires pharmaceutiques pour un montant total de 869 millions d'euros." Le ministère était arrivé à cette quantité en partant du schéma, internationalement retenu à l'époque, de deux injections par personne à immuniser et d'un taux de 25 % de personnes qui ne se feraient pas vacciner, ajoute le communiqué. C'est en novembre qu'il est apparu qu'une seule dose de vaccin serait suffisante, comme l'a confirmé un avis de l'Agence européenne du médicament. En septembre, la France avait offert 9,4 millions de doses de vaccins à l'Organisation mondiale de la santé (OMS), dans le cadre d'un effort international, pour mettre 10 % de leurs stocks au bénéfice des pays les plus pauvres. Risques de "braderie" Les Pays-Bas, qui avaient commandé 34 millions de doses, ont aussi annoncé leur intention d'en revendre 19 millions "à des pays manquant fortement de vaccins". Deux millions avaient déjà trouvé preneurs en décembre. La France a choisi de vendre ses vaccins à leur prix d'acquisition : 7 euros pour le Pandemrix de GSK, 6,25 euros pour le Panenza de Sanofi-Pasteur, 9,34 euros pour le Focetria de Novartis et 10 euros pour le Celvapan de Baxter, qu'elle a commandé en petites quantités. Cette position résistera-t-elle si elle se trouve en concurrence avec d'autres pays disposant d'excédents, comme l'Allemagne, qui serait aussi en négociation pour une vente à l'Ukraine ? Le gouvernement pourrait aussi tenter de renégocier avec les laboratoires, qui n'ont pas, à ce jour, produit l'intégralité des vaccins commandés. Evoquant une "politique d'achat exagérée" et les risques de "braderie", le député PS Jean-Marie Le Guen a demandé "une mission parlementaire pour faire le bilan de ces échecs et tirer des leçons pour le futur". Paul Benkimoun
Le casse-tête de la revente du surplus de doses vaccinales
04/01/2010
Que faire de l'énorme surplus de vaccins contre la grippe pandémique ? Alors qu'à peine cinq millions de Français se sont fait vacciner, le gouvernement entend le revendre en partie.
https://www.lemonde.fr/epidemie-grippe-a/article/2010/01/04/le-casse-tete-de-la-revente-du-surplus-de-doses-vaccinales_1287180_1225408.html
epidemie-grippe-a
Sa voix fluette, qui parfois va se percher dans les aigus, donne une impression de fragilité. Erreur. Marie-Anne Montchamp, députée (UMP) du Val-de-Marne, pourrait en remontrer à bon nombre de ses collègues quant à la solidité de ses convictions. Il suffit de se souvenir de la volée de bois vert qu'elle a essuyée, lors de la discussion budgétaire, pour avoir osé s'attaquer au sacro-saint dogme du bouclier fiscal, en proposant bien modestement que la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS) en fût sortie. Pendant que, dans le groupe UMP, même ceux qui partageaient son analyse optaient pour un silence penaud, elle a tenu bon. Contrairement à bien d'autres qui, dans ces cas-là, préfèrent abdiquer ou pointer aux abonnés absents, elle a défendu l'amendement en séance. A ce moment-là, ils étaient quelques-uns, sur les bancs de la majorité, à regarder le bout de leurs chaussures... La liberté d'expression de Marie-Anne Montchamp détonne à droite. "Depuis qu'on lui a supprimé sa circonscription, on ne la tient plus", ricane un de ses collègues. A cela près qu'elle n'a pas attendu d'être punie pour défendre ses opinions. En mars 2008, contre l'avis des instances fédérales de l'UMP, elle avait constitué une liste contre le maire (UMP) sortant de Nogent-sur-Marne, Jacques Martin, dont elle jugeait le bilan "critiquable". Suspendue, elle était restée inflexible et avait obtenu 22 % des suffrages au premier tour. Ses amis de l'UMP se sont chargés de lui faire payer son impudence. Sa circonscription a été supprimée dans le redécoupage électoral opéré par Alain Marleix. Rayée d'un trait de plume... C'est probablement cette indépendance d'esprit qui lui vaut d'être ostracisée par les fidèles du chef de l'Etat. "Sarkozy la hait, soupire Jean-François Copé. C'est dommage, parce que c'est une députée de qualité, mais elle a fait une connerie en se présentant contre Jacques Martin." On sent le président du groupe UMP de l'Assemblée nationale mal à l'aise avec cette élue qui, non seulement, dérange mais qui, en plus, n'a pas de plan de carrière. C'est perturbant. Lorsqu'elle a déposé cet amendement sur la CRDS à l'occasion du débat budgétaire, il l'a d'abord avertie, dans le huis clos de la salle Colbert, que "pas un seul député de l'UMP" ne le voterait. Plus tard, quand il fut sûr d'être entendu, il a repris les habits du patron bienveillant : "Marie-Anne, il va encore falloir que je te défende à l'Elysée", l'a-t-il tancée. "Ne t'emmerde pas avec ça", lui a-t-elle simplement répondu. Les députés de cette trempe, à gauche comme à droite, ne sont pas légion au Palais-Bourbon. La peur de franchir la ligne blanche. "C'est inquiétant, quand même, sur les réflexes, confesse-t-elle. On se demande ce qui se passerait s'il était question de vie ou de mort." S'affranchir de la discipline de vote, c'est basculer dans la transgression. Elle serait plutôt du genre "même pas peur". Elle se dit "révulsée" par un certain "cynisme" en politique qui consiste à se couler dans le moule quoi qu'il en coûte de contorsions. En prenant position comme elle l'a fait lors de la discussion budgétaire, elle est convaincue d'avoir pris date. "Celui qui se plante, ce n'est pas celui qui a énoncé le constat juste, mais celui qui a dit que ce n'était pas le moment", assure-t-elle. Peu de députés de la majorité s'aventurent à braver la colère du chef. Ceux qui s'y risquent savent qu'ils en paieront durablement les conséquences. Cela suffit, la plupart du temps, à refroidir les ardeurs. Avec Nicolas Sarkozy, elle n'a pas ce genre de retenue. "On n'a pas les mêmes valeurs, on n'a pas emprunté les mêmes chemins et, donc, on n'a pas la même route", constate-t-elle, en disant avoir "l'impression de lire en lui comme dans un livre ouvert". De ses rencontres avec celui qui est devenu président de la République, elle retire toujours un sentiment de "double discours" et, surtout, l'impression de quelqu'un d'"obsédé par le mal qu'il pense qu'on pourrait lui faire". Depuis le début du quinquennat, elle n'a jamais fait partie des groupies du chef de l'Etat. Elle vient de franchir un pas supplémentaire dans la déviance en rejoignant, début décembre, le conseil d'administration de l'association Club Villepin. Marie-Anne Montchamp, 52 ans, mère de quatre garçons et grand-mère de deux petites-filles, a fait ses premières gammes en politique en 1999. C'est Gilles Carrez, à l'époque député du Val-de-Marne et aujourd'hui rapporteur général (UMP) de la commission des finances, qui avait repéré cette jeune chef d'entreprise. Elle avait "un bon profil". Si son histoire familiale a été marquée par des figures tutélaires de la résistance communiste et des femmes ayant eu, dans des conditions difficiles, à affronter des situations extrêmes, elle-même n'avait aucun passé militant. Juste un héritage, qui continue à inspirer son parcours. "A droite, en général, on vient chercher les femmes pour compléter le casting, sourit-elle. Simplement, ils ont oublié que les filles étaient beaucoup plus autonomes." En 2002, elle est élue députée et, à peine deux ans plus tard, entre dans le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin au poste de secrétaire d'Etat aux personnes handicapées. Elle reprend alors le dossier de la loi pour l'égalité des droits et des chances en faveur des personnes handicapées en bataillant pour faire aboutir la prestation de compensation du handicap et faire progresser l'emploi des handicapés. Pour les associations et les professionnels intervenant dans ce secteur, son passage à ce ministère aura représenté une période avec de réelles avancées. Depuis, elle a poursuivi son activité dans ce domaine. Elle a fondé l'agence Entreprises et handicap, une structure regroupant des dirigeants de grandes entreprises pour l'emploi des handicapés, ainsi que Fonda'Mental, un réseau de recherche et de soins en santé mentale. "Si je n'avais pas ces lieux d'engagement citoyen, d'où est-ce que je pourrais continuer à parler ? Ces gens-là, je ne peux juste pas les quitter. La réforme comme une sorte de pensée magique, ça n'existe pas. Ce qui compte, c'est la capacité respectueuse à faire que la société se bouge elle-même. Je veux être dans la continuité. C'est une question de fidélité, d'engagement, de cohérence." Et ce n'est pas parce que, cette fois-ci, la majorité présidentielle a préféré se mettre aux abris qu'elle remisera ses convictions au placard. "Je ne lâcherai pas", prévient-elle, convaincue que les problèmes qu'elle a mis sur la table sont des "questions revolving". Selon elle, tous les éléments permettant de pronostiquer les "emmerdements à venir" ont pour nom : perte de confiance durable, panne démocratique, tension généralisée. En refusant de rentrer dans le rang, d'être docile, Marie-Anne Montchamp a peut-être pris le risque d'encourir les foudres du patron. Elle a surtout pris date. Et gagné en respect ce qu'elle a perdu en faveurs. Patrick Roger
Marie-Anne Montchamp, résolument indocile
04/01/2010
La députée UMP est très critique envers la politique du gouvernement et ne s'en cache pas. Elle s'est opposée au bouclier fiscal lors de la discussion budgétaire et vient de rejoindre l'association Club Villepin.
https://www.lemonde.fr/politique/article/2010/01/04/marie-anne-montchamp-resolument-indocile_1287230_823448.html
politique
Un déséquilibré a poignardé trois personnes, dont une mortellement, samedi 2 janvier, dans une résidence de Roquebrune-Cap-Martin (Alpes-Maritimes). En 2005, David Guebre-Johannes, 27 ans, avait lardé de 18 coups de couteau un gardien d'immeuble dans la même résidence. Il avait alors été jugé irresponsable de ses actes et vivait en appartement thérapeutique depuis sa sortie de l'hôpital psychiatrique. Il devait être déféré au parquet de Nice, lundi 4 janvier. A 17 heures, samedi, David Guebre-Johannes a sonné à la porte d'un professeur d'une soixantaine d'années habitant la résidence, avant de le poignarder. Deux voisins, qui ont porté secours à la victime, ont été blessés. Leurs jours ne sont pas en danger. L'agresseur a été interpellé peu après. En mai 2004, le jeune homme s'était querellé avec les précédents occupants de l'appartement, un couple qui lui reprochait de mettre la musique trop fort. Il les avait menacés d'un couteau avant d'être arrêté. Le couple avait aussitôt déménagé, persuadé qu'il reviendrait tôt ou tard. David Guebre-Johannes, qui a "fait l'objet de plusieurs hospitalisations d'office", bénéficiait d'un régime "de sortie d'essai", a indiqué dimanche la préfecture des Alpes-Maritimes. Le préfet a ordonné une enquête administrative pour "connaître avec précision dans quelles conditions la situation de l'auteur de l'agression a pu être traitée puis suivie par les services compétents". Depuis l'été 2009, le jeune homme séjournait dans un appartement thérapeutique après que des médecins avaient estimé son état de santé compatible avec ce régime. Régulièrement suivi, il devait prévenir lorsqu'il quittait les lieux. "Tout le monde savait" Le 5 janvier 2005, Marcel Rodriguez, gardien d'immeuble de la résidence Villa Jade, à Roquebrune-Cap-Martin, avait adressé un courrier prémonitoire à Eric de Montgolfier, procureur de Nice. "Faut-il un drame pour que cette affaire soit sérieusement prise en compte ?", alertait le gardien à propos des agissements violents d'un résident atteints de troubles mentaux. "Il est étonnant que cet individu ne soit pas interné ou suivi", s'inquiétait alors M. Rodriguez. Quelques semaines plus tard, le 26 avril 2005, M. Rodriguez était poignardé à 18 reprises par David Guebre-Johannes, âgé alors de 22 ans. Après une semaine de coma, il avait survécu. Son agresseur - qui avait déclaré : "J'ai une puce dans la tête et j'ai suivi une voix qui m'a commandé d'agir" - avait été jugé irresponsable et soigné dans un hôpital psychiatrique. Puis il avait été relâché. "Tout le monde savait, rien n'a été fait", a confié à Nice Matin M. Rodriguez qui a revu, à deux reprises, en avril 2009, son agresseur dans sa résidence. Paul Barelli
Emotion après un meurtre commis par un déséquilibré
04/01/2010
En suivi thérapeutique, le jeune homme est revenu sur les lieux d'une première agression.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/04/emotion-apres-un-meurtre-commis-par-un-desequilibre_1287200_3224.html
societe
Les enquêteurs penchent pour la thèse du suicide, même si l'avocat, qui était seul dans la pièce au moment du drame, n'a laissé aucune lettre. Agé de 59 ans, Vincent Stagnara était un avocat engagé au service de la cause nationaliste insulaire. Militant indépendantiste, il avait pris une part active à l'histoire du mouvement nationaliste corse depuis sa création. Dans les années 1980, il fut secrétaire général d'A Cuncolta, l'organisation politique légale, vitrine du FLNC. Ses obsèques ont eu lieu lundi 4 janvier dans la matinée à Ersa (Haute-Corse), dans son village du cap Corse. Le Monde lui consacrera un article dans ses prochaines éditions en page Disparitions. Yves Bordenave
Mort de Vincent Stagnara, avocat nationaliste corse
04/01/2010
L'ancien bâtonnier de Bastia, Vincent Stagnara est mort samedi 2 janvier à la suite d'une chute du troisième étage de son immeuble situé rue César-Campichi, au centre de Bastia.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/04/mort-de-vincent-stagnara-avocat-nationaliste-corse_1287202_3224.html
societe
Professeur titulaire de la chaire d'hygiène et de sécurité du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), William Dab a été directeur général de la santé entre 2003 et 2005, avant de démissionner pour divergences avec le ministre Philippe Douste-Blazy. Epidémiologiste, fondateur dans les années 1980 des groupes régionaux d'observation de la grippe, maître d'œuvre du premier plan contre la pandémie grippale dans la foulée de l'épisode du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS, 2003), il commente la gestion de l'actuelle pandémie. Les choix du gouvernement en matière de lutte contre la grippe A(H1N1) sont critiqués, et les Français n'ont pas plébiscité la vaccination. Comment expliquez-vous ce phénomène ? Il faut d'abord reconnaître que ce type de menace est difficile à gérer. La seule chose constante avec le virus de la grippe est son imprévisibilité. Dès lors, on fait face à de grandes incertitudes sur la réalité du risque, son ampleur ou l'efficacité des moyens de prévention. En sécurité sanitaire, l'inquiétude est plus créée par l'incertitude que par le niveau de risque. Le paramètre-clé de la gestion est la confiance. Celle-ci ne se décrète pas, elle se gagne. Y a-t-il eu déficit démocratique ? Une pandémie de cette nature ne relève pas d'une approche purement scientifique. La mobilisation de la société appelle un sentiment d'adhésion qui ne peut venir que d'un processus démocratique. Je pense qu'il a manqué des instances de débat sur les incertitudes et leurs implications. La procédure existe pourtant, créée par la loi de santé publique de 2004, c'est la Conférence nationale de la santé : un Parlement de la santé dont le président est élu, qui réunit les associations, les professionnels de santé, l'industrie, les chercheurs... Les grands choix stratégiques sur la vaccination par exemple, auraient pu lui être soumis, cela aurait renforcé la confiance, la légitimité des décisions. Quand la science et la médecine ne disent pas tout, il y a forcément des zones d'ombre qui doivent être argumentées pour donner du sens. Pourquoi la France est-elle restée au stade 5A de l'OMS ? Pourquoi réserver l'utilisation du Tamiflu en octobre, mais le généraliser en décembre ? Pourquoi les femmes enceintes bénéficient-elles d'un vaccin sans adjuvant, si celui-ci est sans danger ? Pourquoi la vaccination en centres serait-elle plus efficiente ? Ces questions sont de bon sens. Les réponses sont complexes et, si elles ne sont pas débattues publiquement, la population a l'impression, peut-être à tort, que toutes les alternatives n'ont pas été explorées. La communication des pouvoirs publics est fortement mise en cause. Qu'en pensez-vous ? Dans un pays inquiet, la tentation est compréhensible de transformer l'incertitude en certitude. Nous restons organisés de façon napoléonienne avec l'idée que l'Etat doit savoir, car sinon ce sera la panique. En réalité, c'est l'inverse, en procédant ainsi, les citoyens croient qu'on cherche à leur imposer une vérité, ils sont méfiants. Il faut considérer les Français en adultes responsables. Depuis Tchernobyl, on sait qu'il est contre-productif de masquer les doutes. Le choix de donner la main au ministère de l'intérieur, et non à celui de la santé, était-il justifié ? Jusqu'à la fin de l'été, le dispositif était lisible et adapté, conforme aux recommandations de l'OMS. Le plan de lutte contre la grippe, élaboré depuis 2005 sur la base du risque de grippe aviaire, prévoit que tant que l'épidémie se limite à la sphère sanitaire, c'est au ministère de la santé de la gérer. Ce n'est que si son impact est plus global que le ministère de l'intérieur prend le leadership. Or jusqu'à présent, l'impact est minime et les médecins n'acceptent pas d'être aux ordres du ministère de l'intérieur. Dans d'autres pays, les services de santé sont assez forts et il n'est pas nécessaire de mobiliser le ministère chargé de la police. Le gouvernement procède à la revente d'une partie des stocks de vaccin. A-t-il eu tort de commander 94 millions de doses ? Il s'agit d'une mauvaise querelle. Au moment de la commande, en juin-juillet, il était assez logique de se mettre en position de pouvoir vacciner toute la population, partant sur l'hypothèse de deux doses nécessaires à une bonne efficacité. N'importe quel ministre aurait pris cette décision, étant donné la grande incertitude dans laquelle nous étions à l'époque. Nous trouvons-nous face aux excès du principe de précaution ? Pas du tout. Ce principe constitutionnel impose avant tout une évaluation des risques pour réduire les incertitudes. Il ne constitue en rien une surenchère. En France, le débat est compliqué par la succession d'échecs de sécurité sanitaire (sida, vache folle, hormone de croissance, canicule...), qui ont engendré une défiance de l'opinion et une logique de rachat chez les politiques. Tous les pays ont dû gérer des problèmes de transmission du sida par transfusion sanguine, mais nous sommes le seul à avoir envoyé un ancien premier ministre en justice pour ce motif (Laurent Fabius devant la Cour de justice de la République, relaxé en 1999) ! En matière de sécurité sanitaire, entre l'Etat et la société, il y a une forme d'immaturité. Un autre dossier a valeur de modèle : la vaccination contre l'hépatite B. A la fin des années 1990, plus de 20 millions de personnes ont été vaccinées, la majeure partie en dehors de la cible prioritaire. Avec l'apparition d'incertitudes sur des effets secondaires possibles de ce vaccin chez les adultes, les pouvoirs publics ont rétrogradé et laissé les médecins en première ligne face à leurs patients, en leur renvoyant la responsabilité de recommander ou non le vaccin. La confusion s'est installée. Dix ans après, elle persiste comme un non-dit. Les professionnels de santé restent méfiants quand une politique vaccinale semble inspirée par des motifs politiques. Cet abcès devra être crevé. Quelles leçons tirer de la crise ? C'est trop tôt pour le dire. Tout reste possible, y compris le pire, même si ce n'est pas le plus vraisemblable. L'épidémie reflue aujourd'hui en France. Pour la deuxième fois (après la vache folle), nous avons la chance que ce soit le scénario favorable qui se réalise. Il faut savoir saisir cette opportunité pour s'interroger sur notre modèle de sécurité sanitaire et de gestion de crise. Les épidémies amplifient les forces et les faiblesses du lien social, elles menacent de faire ressurgir les préjugés les plus irrationnels. Il faut rappeler que le risque n'est pas la catastrophe, c'est son anticipation. Il force à se rappeler que la protection de la santé n'est pas qu'une affaire individuelle, mais avant tout une question sociale qui appelle un débat démocratique. Propos recueillis par Laetitia Clavreul et Cécile Prieur
"""La protection de la santé publique appelle un débat démocratique"""
04/01/2010
William Dab, ancien directeur général de la santé, estime qu'une discussion ouverte sur les incertitudes médicales aurait renforcé l'adhésion au plan vaccinal contre la grippe A.
https://www.lemonde.fr/epidemie-grippe-a/article/2010/01/04/william-dab-la-protection-de-la-sante-publique-appelle-un-debat-democratique_1287182_1225408.html
epidemie-grippe-a
Les chiffres officiels de la population "légale" de la France sont entrés en vigueur à l'aube de la nouvelle année, le 1er janvier. Selon ce calcul, qui prend en compte les doubles résidences, la France compte 65 millions d'habitants, dont 63,2 millions en France métropolitaine. Selon l'Insee, les trois régions les plus peuplées du pays sont l'Ile-de-France (11,7 millions), Rhône-Alpes (6,2 millions) et Provence-Alpes-Côte d'Azur (4,9 millions). Définie par un décret de 2003, la population "légale" comprend les personnes qui résident habituellement dans la commune - y compris les SDF ou les détenus - mais aussi tous ceux qui ont gardé un lien avec les lieux : les jeunes qui logent ailleurs pour étudier mais dont le domicile familial demeure dans la commune ou les personnes âgées qui ont intégré une maison de retraite éloignée de leur domicile tout en conservant leur ancienne résidence. "Importance capitale" Ces chiffres, publiés au Journal officiel du 30 décembre 2009, permettent de faire vivre les mille et une réglementations qui dépendent de la taille de la commune. Plus de 350 dispositions législatives ou réglementaires reposent en effet sur le chiffre de la population "légale" : elles permettent de régir les finances de la commune, la taille du conseil municipal ou la répartition des services de santé. "Ces chiffres ont une importance capitale dans la vie des communes et des structures intercommunales", précise l'Insee. Le code général des collectivités territoriales compte plus de 150 articles faisant référence à la notion de "population légale", le code électoral une cinquantaine, le code des impôts une trentaine. Ce chiffre est ainsi utilisé pour définir la dotation globale de fonctionnement des communes, le montant des indemnités versées au maire et à ses adjoints, ainsi que le barème des taxes sur les jeux, les publicités ou les débitants de boisson. Dans les grandes agglomérations, il permet aussi d'établir les règles d'élaboration des plans de protection de l'atmosphère ou des cartes de bruit. Au 1er janvier, la population légale de la France atteignait 65 millions d'habitants, ce qui correspond à une population "statistique" de 63,6 millions d'habitants - ce dernier chiffre exclut les doubles comptes de la population "légale". Le décret publié au Journal officiel décline une à une la population légale de chacune des 36 000 communes de France. Ces chiffres sont disponibles commune par commune, département par département et région par région sur le site de l'Insee (www.insee.fr). Aujourd'hui, l'immense majorité des Français vit en ville : la moitié réside dans une commune de plus de 10 000 habitants, tandis que seulement 0,05 % vit dans l'un des 1 000 villages qui comptent moins de 50 habitants. Les 141 villes françaises les plus importantes abritent à elles seules le quart de la population du pays. Depuis 2008, toutes les régions, à l'exception de deux - la Champagne-Ardenne et la Guadeloupe - ont vu leur population augmenter. Anne Chemin
La France, population légale : 65 millions d'habitants
04/01/2010
La moitié des Français réside dans une commune de plus de 10 000 habitants.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/04/la-france-population-legale-65-millions-d-habitants_1287208_3224.html
societe
Le voile se lève peu à peu sur le fonctionnement des hôpitaux. A compter de 2010 est rendue obligatoire la "mise à disposition du public" par les cliniques et les hôpitaux, chaque année, d'une série d'indicateurs de qualité et de sécurité des soins. Un arrêté et un décret fixant les règles de publication et les sanctions financières encourues en cas de non-respect sont entrés en vigueur le 1er janvier, après publication au Journal officiel la veille. Entre ainsi en application l'une des mesures phare de la loi Hôpital, patients, santé et territoire (HPST) de 2009. Si les associations d'usagers reconnaissent une avancée, elles la jugent timide. Deux points posent question : le choix des indicateurs, qui sont au nombre de dix, et la forme que prendra leur publication. Cinq concernent les infections nosocomiales, cinq autres, conçus à partir d'une expérimentation de la Haute Autorité de santé (HAS), concernent la prise en charge des patients. Quelques autres seront ajoutés dans l'année. "Nous regrettons que la publication arrive si tard, et qu'elle ne concerne que dix indicateurs alors que, dans le cadre des accréditations d'établissements, la HAS dispose de bien plus", s'agace Christophe Le Guéhennec d'UFC-Que choisir. Comme d'autres, il reproche la publication d'indicateurs de moyens et non de résultats. En bref, que soient données des indications sur l'utilisation de gel antimicrobien d'un établissement, mais pas sur son taux d'infections nosocomiales ou de mortalité. La HAS tempère. "Ces indicateurs sont un premier élément indispensable pour pouvoir aller plus loin", affirme Christine Gardel, chef du service Indicateurs pour l'amélioration de la qualité et de la sécurité des soins. Elle explique qu'avant d'aboutir à des indicateurs de résultats en matière de douleur, par exemple, il faut d'abord rechercher si elle est évaluée ou non, dans les hôpitaux. "C'est uniquement une question de volonté politique. Il est temps de passer à une deuxième génération d'indicateurs", estime pour sa part Alain-Michel Ceretti, fondateur de l'association LIEN (Lutte, information, étude des infections nosocomiales) et pilote du pôle santé du médiateur de la République. Des indicateurs dont, selon lui, la mise en oeuvre est plus difficile à faire accepter par la profession. En 2008, dans un discours sur la santé, Nicolas Sarkozy avait pourtant souhaité que soient publiés les taux d'infection et de mortalité. Sur ce dernier point, il faut trouver le moyen de prendre en compte la gravité des cas traités pour ne pas défavoriser certaines structures. Une réflexion, qui prendra du temps, est en cours. Enfin, la publication d'indicateurs par établissement, et non service par service, irrite. Il faut dire qu'au sein d'un même hôpital, les différences de pratique peuvent être grandes. Mais c'est aussi la forme qui déçoit. Les données nationales qui permettront de comparer la situation d'un établissement à diverses moyennes seront publiées sur le site Internet Platines, qui regroupe, par hôpital, des informations comme le nombre de séjours enregistré. Seront-elles facilement accessibles ? A la portée de tous ? "Ce que comprennent les patients, ce sont les classements, comme ceux de la presse hebdomadaire, estime Christian Saout, président du Collectif interassociatif sur la santé (CISS). Le drame, c'est qu'ils ne sont pas réalisés par la puissance publique et que les Français ne sachent pas que certaines informations sont disponibles." Ensuite, dans un délai de deux mois, les établissements devront diffuser leurs données de manière comparative. L'information sera-t-elle livrée dans le livret d'accueil, sur Internet, dans les salles d'attente ou sera-t-elle plus discrète ? A chacun d'en décider. La Fehap, qui représente les établissements privés à but non lucratif, propose déjà, par exemple, à ses adhérents des posters à remplir. Le CISS préférerait que des obligations soient formulées, et s'alarme de la possibilité de publier des indicateurs optionnels, car ils pourraient faire diversion en cas de mauvais résultats parmi les dix obligatoires. Un groupe de travail accueillant professionnels et usagers, lancé en janvier sous l'égide de la HAS, devrait faire des recommandations d'ici à la fin 2010, ce qui permettra notamment d'analyser les pratiques mises en place. Malgré les débats, tous les acteurs s'accordent néanmoins sur un point fondamental : outre son information, la publication auprès du grand public devrait avoir pour effet, en faisant pression sur les établissements, l'amélioration des pratiques. Déjà, la mise en place d'indicateurs d'infections nosocomiales a permis des progrès. Pour la prise en charge des patients, selon l'expérimentation menée par la HAS, il reste beaucoup à faire. Sur le Web : www.platines.sante.gouv.fr . Laetitia Clavreul
Transparence des hôpitaux : débat sur l'efficacité des indicateurs de qualité
04/01/2010
Hôpitaux et cliniques doivent désormais rendre publics des critères d'évaluation sanitaire.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/04/transparence-des-hopitaux-debat-sur-l-efficacite-des-indicateurs-de-qualite_1287206_3224.html
societe
Le procureur de Nice, Eric de Montgolfier, a ouvert lundi 4 janvier une information judiciaire après le meurtre commis samedi par un déséquilibré à Roquebrune-Cap-Martin (Alpes-Maritimes) dans l'immeuble où cette même personne avait déjà poignardé le gardien, à 18 reprises, quatre ans plus tôt."extérieurs au département" "A partir du moment où une personne est déclarée irresponsable, elle échappe au contrôle de l'autorité judiciaire""la psychiatrie n'est pas une science exacte""régime de sortie d'essai""Mes courriers n'ont servi à rien. Qui est responsable des actes de ces personnes ? Qui les laisse dehors ? Aujourd'hui, personne n'est responsable" M. de Montgolfier a indiqué qu'il demanderait que l'agresseur, dont la garde à vue a été prolongée de vingt-quatre heures, soit examiné par deux psychiatres . L'homme, âgé de 27 ans, est revenu samedi soir dans l'immeuble où il avait commis sa première agression, en mai 2005, poignardant trois personnes dont un retraité, mortellement atteint. Interrogé sur le fait qu'un homme potentiellement dangereux puisse se trouver en liberté, M. de Montgolfier a indiqué que l'autorité judiciaire n'avait compétence ni sur l'hospitalisation d'office ni sur les autorisations de sortie. , a expliqué le procureur, ajoutant que . L'agresseur de Roquebrune bénéficiait d'un avalisé par la préfecture. [aliénées] , a déclaré M. Rodriguez, le gardien de l'immeuble agressé en 2005. M. de Montgolfier a précisé qu'il avait répondu à la lettre de M. Rodriguez le 28 avril 2009 pour signaler qu'un nouvel arrêté d'hospitalisation d'office avait été pris par l'autorité administrative. L'agresseur avait à nouveau retrouvé la liberté l'été dernier, selon le syndic de l'immeuble, Joël Trepier. Le préfet des Alpes-Maritimes, Francis Lamy, a ordonné dimanche l'ouverture d'une enquête administrative.
Meurtre de Roquebrune : une information judiciaire est ouverte
04/01/2010
Le procureur de Nice, Eric de Montgolfier, a ouvert lundi 4 janvier une information judiciaire après le meurtre commis samedi par un déséquilibré à Roquebrune-Cap-Martin (Alpes-Maritimes) dans l'immeuble où cette même personne avait déjà poignardé le gardien, à 18 reprises, quatre ans plus tôt.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/04/meurtre-de-roquebrune-une-information-judiciaire-est-ouverte_1287346_3224.html
societe
Vitrine de notre enseignement supérieur, les grandes écoles ne manquent pas d'atouts, qu'il s'agisse de l'excellence de leur formation, de l'efficacité de leur pédagogie ou du taux d'insertion de leurs diplômés. La vie est belle (et studieuse). Elles font leur marché parmi les meilleurs étudiants, reproduisent l'élite sociale. Mais ne sont-elles pas en train de freiner une évolution inéluctable ? Que valent nos promotions d'une centaine d'étudiants sur le marché mondialisé des "cerveaux" ? Depuis que la mondialisation fait de la connaissance un enjeu crucial et oblige à rechercher une taille critique, depuis que la France veut amener un jeune sur deux au niveau de la licence, depuis que les universités ont crié leur souffrance au printemps 2009, l'idée monte que ce système dual (grandes écoles d'un côté, "facs" de l'autre) n'est peut-être pas aussi avantageux qu'on le croyait. L'avenir est-il à la fusion entre l'université et les grandes écoles ? L'Etat impulse une recomposition majeure de l'enseignement supérieur en investissant massivement dans l'université et la recherche. Il prône des regroupements accélérés entre universités mais aussi avec les grandes écoles par l'intermédiaire des pôles de recherche et d'enseignement supérieur (PRES). Des PRES qui préfigureraient le visage de l'enseignement supérieur de demain ? Leur efficacité dépendra de la capacité des établissements qui les composent à faire de leurs différences une force. Les universités apprendront des écoles à constituer des réseaux d'anciens solides. Elles devront mieux accompagner leurs étudiants. Si les grandes écoles sélectionnent les leurs par un concours d'entrée, les universités sont de plus en plus sélectives et éliminent, au fil des ans, par l'échec. Les grandes écoles trouveront dans ces regroupements un moyen de s'ouvrir davantage, comme l'a fait l'Institut d'études politiques de Paris, à la diversité sociale et de remettre en marche l'ascenseur social, en panne depuis trop longtemps pour certaines catégories. Elles bénéficieront de la force de frappe des universités en matière de recherche. A ce stade, rien n'est gagné. La crise universitaire du printemps 2009 a révélé le degré de crispation des universités. Les grandes écoles grognent lorsqu'on leur demande d'accueillir davantage de boursiers. Mais l'importance de l'enjeu requiert une recomposition du paysage de l'enseignement supérieur. Sans doute est-ce la seule voie pour construire une économie de la connaissance.
Grandes écoles
04/01/2010
Vitrine de notre enseignement supérieur, les grandes écoles ne manquent pas d'atouts, qu'il s'agisse de l'excellence de leur formation, de l'efficacité de leur pédagogie ou du taux d'insertion de leurs diplômés. La vie est belle (et studieuse). Elles font leur marché parmi les meilleurs étudiants, reproduisent l'élite sociale. Mais ne sont-elles pas en train de freiner une évolution inéluctable ?
https://www.lemonde.fr/idees/article/2010/01/04/grandes-ecoles_1287170_3232.html
idees
La colère gronde dans les grandes écoles. Dans un texte rédigé par l'instance qui les représente, la Conférence des grandes écoles (CGE), diffusé le 23 décembre, elles disent ce qu'elles ont sur le coeur : elles craignent que si l'Etat leur impose à chacune un quota de 30 % de boursiers, le niveau baisse. La CGE indique très clairement qu'elle "désapprouve la notion de "quotas" et réaffirme que les niveaux des concours doivent être les mêmes pour tous". Certes, reconnaît-elle, "la démocratisation de l'enseignement supérieur est une exigence d'équité citoyenne", mais cela doit se faire à travers "des soutiens individualisés (...) apportés aux candidats issus de milieux défavorisés pour les aider à réussir des épreuves qui peuvent leur sembler plus difficiles parce que leur contexte familial ne les y a pas préparés". Une position ancienne adoptée après la signature par Sciences Po Paris - qui ne fait pas partie de la CGE -, en 2001, de ses premières "conventions ZEP" destinées à "recruter", grâce à une voie d'accès spécifique, parmi les meilleurs élèves des quartiers défavorisés. Les grandes écoles, elles, préfèrent aider les jeunes de milieu modeste à préparer les concours ordinaires. En 2003, l'Essec lançait un programme de tutorat et d'ouverture culturelle appelé "une prépa, une grande école, pourquoi pas moi ?", qui, depuis, a essaimé. Ces dispositifs sont aujourd'hui labellisés "cordées de la réussite" par l'Etat. Pour la CGE, "toute autre politique amènerait inévitablement la baisse du niveau moyen" ; les employeurs considéreraient "que toutes les voies d'entrée dans la même école ne se valent pas". Et la CGE de rappeler son attachement au "véritable mérite républicain". Le sociologue Patrick Weil (CNRS, Paris-I Panthéon-Sorbonne) conteste pourtant toute baisse de niveau. Citant les établissements américains qui pratiquent une politique d'ouverture sociale (5 % à 10 % des meilleurs lycéens ont un droit d'accès aux filières sélectives), il assure que "les études montrent que cette crainte est infondée. Celle-ci reflète, en réalité, un grand conservatisme des grandes écoles". Quant aux quotas, "il n'en a jamais été question, s'étonne-t-on dans l'entourage de Valérie Pécresse, ministre de l'enseignement supérieur. Les 30 %, c'est un objectif, pas un quota." De fait, à l'occasion de la signature en novembre du contrat d'établissement de Sciences Po Paris dans lequel l'institut s'engage à accueillir 30 % de boursiers en 2012, Valérie Pécresse s'était contentée de dire : "Je souhaite que nous puissions porter à 30 % le nombre de boursiers dans l'ensemble de nos grandes écoles." Pourtant, souligne Pierre Tapie, directeur général de l'Essec, président de la CGE et cosignataire du texte, "dans certains textes, certaines déclarations de hautes autorités de la République, les mots qui sont dits et répétés sont "30 % de boursiers dans chacune des écoles". Cela implique une politique de quotas et ce serait absurde". Le texte de la CGE, destiné en priorité aux 220 écoles membres, surprend plus d'un observateur. Grâce à la réforme des bourses sur critères sociaux en 2008 (relèvement du plafond de revenu parental de près de 5 000 euros), le nombre de boursiers a bondi. Et le ministère de l'enseignement supérieur a pu annoncer en septembre 2009 que "30 %" des 42 000 élèves inscrits en première année de prépa étaient boursiers, en avance d'un an sur l'objectif fixé par le président de la République en 2008. Donc, dans deux ans, la proportion globale de boursiers parmi les nouveaux étudiants de grandes écoles sera mécaniquement de 30 % (contre 23 % aujourd'hui). Quotas contraignants ou objectifs facultatifs, le résultat sera donc de toute façon atteint. Si les grandes écoles refusent de se voir imposer une part de 30 % de boursiers dans chacune d'entre elles, c'est sans doute parce que certaines en sont loin (Polytechnique, Centrale ou HEC comptent entre 10 % et 15 % de boursiers). Or, l'Etat, qui lance une vague de contractualisation avec une soixantaine d'établissements privés d'enseignement supérieur (Le Monde du 14 décembre 2009), ne manquera sans doute pas de leur demander une plus grande ouverture sociale. Les grandes écoles craignent peut-être aussi que l'Etat ne bouscule trop leur modèle sélectif de formation. En octobre, la ministre de l'enseignement supérieur ne déclarait-elle pas : "L'ascenseur social est bloqué, justement parce que nous ne savons pas faire évoluer nos concours, notamment ceux des grandes écoles où s'opère une hypersélection par le biais d'une incroyable batterie d'épreuves (...) Si les grandes écoles se penchaient sur le problème de la reproduction sociale qui est la leur, sans doute auraient-elles un travail à faire sur les épreuves de sélection." Pour Mme Pécresse, ces concours devraient prendre en compte "la personnalité, la valeur, l'intensité du parcours" du candidat. Parallèlement, le comité interministériel à l'égalité des chances a lancé le 23 novembre "une mission sur le caractère socialement discriminant ou non" de ces concours. Cela fait beaucoup. Jean-Pierre Helfer, directeur général de l'école de management Audencia Nantes et cosignataire du texte, ne le cache pas : "Derrière la critique sur la diversité sociale, il y a une attaque du modèle même de la grande école française, dit-il. Utiliser des pourcentages, donner des oukases, c'est facile, mais cela masque la réalité de ce qu'est l'enseignement supérieur en France. Nous sommes un peu facilement pris comme boucs émissaires d'une réalité sociale qui nous dépasse largement." Et les grandes écoles de rappeler que la trop grande homogénéité sociale qu'on leur reproche se retrouve... à l'université, au niveau master. Benoît Floc'h
Les grandes écoles opposées aux quotas de boursiers
04/01/2010
Elles estiment que l'objectif de 30 % fixé par le gouvernement risque d'entraîner une baisse du niveau.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/04/les-grandes-ecoles-opposees-aux-quotas-de-boursiers_1287198_3224.html
societe
Les ventes de voitures particulières neuves en France ont progressé de 10,7 % en 2009 par rapport à 2008, a annoncé lundi le Comité des constructeurs français d'automobiles dans un communiqué. Les immatriculations de voitures neuves, soutenues par la prime à la casse et les bonus écologiques, ont ainsi atteint leur plus haut niveau depuis 1990. En décembre, les immatriculations de voitures neuves en France ont augmenté de 48,6 % par rapport au même mois de 2008, marquant le huitième mois consécutif de hausse. Les ventes de voitures particulières neuves en France du groupe Renault ont augmenté de 14,9 % en 2009 par rapport à 2008, tandis que celles de PSA Peugeot Citroën ont progressé de 13,3 %. Les immatriculations du groupe Renault se sont élevées à 566 240 voitures en 2009, dont 505 521 pour la marque Renault (+12,5 % sur 2008) et 60 719 pour la filiale roumaine Dacia (+ 39,5 % sur 2008). En décembre, les ventes du groupe ont bondi de 94,3 %. Les immatriculations de PSA Peugeot Citroën se sont montées à 717 485 voitures en 2009, dont 377 665 pour Peugeot (+ 9,8 %) et 339 820 pour Citroën (+17,4 %). Les ventes du groupe PSA ont augmenté de 35,3 % en décembre.
En France, les ventes de voitures neuves ont progressé de 10,7 % en 2009
04/01/2010
Les ventes de voitures particulières neuves en France ont progressé de 10,7 % en 2009 par rapport à 2008.
https://www.lemonde.fr/economie/article/2010/01/04/en-france-les-ventes-de-voitures-neuves-ont-progresse-de-10-7-en-2009_1287345_3234.html
economie
Le marché des transferts hivernal qui s'ouvre lundi s'annonce calme, au moins pour les premiers jours, les traditionnels gros acheteurs étant soit peu prompts à dépenser (Angleterre), soit satisfaits de leurs effectifs (Espagne). Parmi les têtes d'affiche, seul Luca Toni, qui voulait quitter Munich et revoir l'Italie, a pour l'instant été prêté à la Roma. Ruud van Nistelrooy, barré au Real Madrid, pourrait, lui, partir chez un Liverpool en mauvaise posture. En Angleterre, la conjonction de la crise financière et de la baisse de la livre sterling n'annonce pas de folies au mercato. Arsenal est privé de Van Persie, indisponible jusqu'en mai, et pourrait recruter un attaquant. Chelsea, privé de quatre titulaires par la Coupe d'Afrique des nations (CAN 2010, du 10 au 31 janvier), Drogba, Essien, Mikel et Kalou, n'entend pas se renforcer, de l'aveu de Carlo Ancelotti. Alex Ferguson dit la même chose à Manchester United, pourtant privé des trois quarts de sa défense pour cause de blessures. DZEKO AFFOLE LE MILAN Liverpool, éliminé en Ligue des champions et distancé en Premier League, pourrait chercher des renforts, mais les propriétaires américains du club ne semblent pas prêts à investir, hormis la bonne affaire van Nistelrooy, dont le salaire risque toutefois de poser problème, une nouveauté pour un club du Big Four. Pour Benitez, la venue d'une pointure, même un peu passée, semble indispensable pour rompre la dépendance de son équipe à ses deux stars, Gerrard et Torres. En Italie, la Juventus de Turin, qui a raté décembre (à 9 points de l'Inter en Série A, éliminée en C1), pourrait chercher du renfort. Les autres grands d'Italie devraient rester sages, à l'exception de l'AC Milan, qui a déjà reconduit son pigiste de luxe David Beckham (son Los Angeles Galaxy est en pleine intersaison). Mécontents de leur ligne offensive, les Milanais font le forcing pour attirer le Bosniaque Edin Dzeko. Une offre de 25 millions d'euros, plus l'attaquant Klaas-Jan Huntelaar, arrivé cet été du Real, a été envoyée aux dirigeants de Wolfsburg. En Espagne, le Real ne devrait pas toucher un effectif qui commence à tourner (40 buts en 15 matches), sauf peut-être pour remplacer le défenseur Pepe, blessé pour plusieurs mois. Le cas de Frank Ribéry a refait surface, le Français ayant confirmé qu'il ne prolongerait pas son contrat au Bayern. Les Allemands devraient négocier le transfert pour la prochaine intersaison, le joueur lui-même n'ayant pas intérêt à changer de club à six mois de la Coupe du monde, alors qu'il est toujours convalescent. Enfin, le FC Barcelone, qui règne sur le monde (six titres en 2009, dont le Mondial des clubs), ne semble pas avoir besoin du moindre renfort. VIEIRA, MANCINI, KABOUL ET LES AUTRES En France, l'OM et l'OL devraient animer le mercato hivernal, alors que les Girondins vont continuer à œuvrer pour le maintien de leur effectif. En bon père de famille, le président bordelais Jean-Louis Triaud s'est donc appliqué à calmer les ardeurs de tout le monde, en affirmant que janvier serait calme en Gironde. Même Marouane Chamakh (convoité par Arsenal) a dit qu'il restait au moins jusqu'en juin. Mais l'attention est focalisée par les deux gros de L1 à la traîne, l'OM et l'OL. A Marseille, le départ de Mathieu Valbuena semble inéluctable, même si "le Petit", comme l'appelait Eric Gerets, le prédécesseur de Didier Deschamps sur le banc olympien, n'a pas encore trouvé preneur (Monaco est une piste). Son départ pourrait valoir une "dernière-dernière-dernière" chance à Hatem Ben Arfa, dont le Vélodrome se désespère de voir un jour le génie sortir enfin de la lampe d'Aladin. L'Olympiakos Le Pirée, intéressé, n'a pas formulé une offre à hauteur des 9 millions d'euros demandés par l'OM, et Ben Arfa est toujours marseillais. Malgré quelques trous d'air, la défense a donné satisfaction, et Deschamps cherche surtout un renfort offensif (Issiar Dia ? Jimmy Briand ?) pour remplacer un départ et pour pallier l'absence de Baky Koné, à la Coupe d'Afrique des nations (CAN) en janvier en Angola avec la Côte d'Ivoire. Le nom du Brésilien Mancini, en disgrâce à l'Inter Milan, est évoqué du côté de la Canebière. A Lyon, c'est la défense qui prend l'eau (13e de L1), en même temps que la réputation de Claude Puel, entraîneur contesté. Le président Aulas pourrait recruter Younès Kaboul, qui peut jouer en défense centrale et au milieu, pour consolider son effectif. Il intéressait déjà l'OL quand il jouait à Auxerre, et son club, Portsmouth, a besoin d'argent. Kaboul semble plus près de Lyon que Patrick Vieira, qui ne fait pas l'unanimité du côté de Gerland. Plus titulaire à l'Inter Milan, Vieira est en mal de temps de jeu, mais l'international aux 107 sélections est vieux (33 ans), cher et souvent blessé depuis trois saisons. Selon la presse anglaise, il serait toutefois sur les tablettes de Manchester City et de son nouveau manager, Roberto Mancini, ancien coach de l'Inter. Du côté du PSG, la perle rare doit évoluer milieu gauche, un poste où Rothen n'a toujours pas été remplacé, sauf par Stéphane Sessegnon, qui est en Angola avec le Bénin pour la CAN. En attendant, Paris a déjà retrouvé Mateja Kezman, de retour de prêt au Zénith Saint-Pétersbourg. Mais le Serbe n'a pas laissé un grand souvenir dans la capitale (21 matches, 3 buts et des coups d'éclat comme le jet du maillot du club)... Décoré du Ballon de plomb 2009 par Les Cahiers du football, Kezman aura peut-être à cœur de montrer qu'il est encore capable d'exister au plus haut niveau.
La gazette du mercato : l'OM rêve de Mancini, Liverpool veut son Ruud
04/01/2010
L'OM verrait bien le Brésilien Mancini se poser au Vélodrome, Lyon pense à Kaboul, et Liverpool est tenté par Van Nistelrooy. Le marché hivernal des transferts est ouvert.
https://www.lemonde.fr/sport/article/2010/01/04/la-gazette-du-mercato-l-om-reve-de-mancini-liverpool-veut-son-ruud_1287163_3242.html
sport
ésion à la tournure vestimentaire et biologique du débat sur l'identité de la France. Le textile, sous forme de drapeau ou de foulard, est présent dans les tribunes d'opinion en dépit de sa vulnérabilité. Au lendemain de la révolution vietnamienne, en 1975, des kilomètres de drapeaux de l'ancien régime furent détruits. L'hymne national, La Marche des jeunes devint La Marche vers le front. Pourtant, le Vietnam reste le Vietnam. Certains disent : "Le Vietnam est éternel." D'autres : "Les régimes politiques passent, le Vietnam demeure." La France aussi est éternelle, avais-je pensé. Tel n'est pas l'avis des initiateurs du débat sur l'identité nationale, qui la datent de la Révolution française et lui associent ses symboles : Marianne, Marseillaise, drapeau tricolore, 14-Juillet. Mais alors, la France d'avant la Révolution n'était-elle pas française ? Voltaire était-il moins français que Lamartine ? Pourquoi réduire l'identité millénaire de la France à quelques siècles ? Une éternité aussi courte ne pouvait naître que de la vision énucléée des promoteurs du débat. Ecourter la perspective historique, c'est prendre le risque d'assimiler des épiphénomènes à des composantes indélébiles de l'identité nationale. L'utilisation des accessoires vestimentaires n'eut jamais de caractère permanent : le corset, dont une femme décente ne pouvait se passer autrefois, est à présent synonyme d'indécente perversité. Certaines Françaises se couvrirent la tête au cours des siècles passés ; d'autres le font au présent. Dans les deux cas, au motif de modestie. Le foulard n'a jamais rendu une femme plus ou moins française. Pour ce débat, je préfère les éternités longues, et même éternelles : sur un horizon illimité, les idées s'épurent et se simplifient. En voici quelques-unes. La biologie. Dans une perspective longue de plusieurs millénaires, l'identité d'une nation ne saurait se définir biologiquement : l'histoire du monde est une histoire de migrations. La France accueillit des migrations européennes, puis, en provenance de ses colonies, des migrations de travail et des migrations militaires qui formèrent des "lignes Maginot" humaines. Le sang versé n'a-t-il pas la même valeur que le sang biologique ? L'universalisme. Sans les tendances universalistes de la France, ses philosophes n'auraient pas cherché à ordonner le monde ; ses moines n'auraient pas créé le Quartier latin, les bibliothèques et les collèges ; ses aventuriers ne seraient pas partis à la découverte d'autres pays ; ses ethnologues n'auraient pas répertorié les rites et cultes d'autrui. A contrario, les Chinois n'eurent pas la volonté de comprendre scientifiquement le monde, ils le soumirent à leur entendement. La rébellion. Nulle part ailleurs qu'en France, un roi ne fut démis par une révolte populaire, à la suite d'un débat. Chez les Américains, pour qui la liberté individuelle est un sacerdoce, l'Etat, peu présent, n'est jamais remis en question. Le port de la burqa est libre aux Etats-Unis, bien que le pays soit en guerre contre des pays musulmans. La rébellion n'a pas lieu d'être, et d'ailleurs, elle peut seulement s'exercer contre un Etat fort, voire une dictature : il faut pouvoir s'arc-bouter. C'est le cas en France, pays de la contestation permanente d'un Etat honni et désiré. Le centralisme étatique. L'un des traits les plus robustes de l'identité française est la concentration du pouvoir. Le centralisme jacobin a remplacé le centralisme monarchique : les régimes politiques passent, mais la France éternise le centralisme. La régionalisation n'affaiblit pas le centre, étançonné par une religion d'Etat : la laïcité. Les fanatiques de la sécularité ont leurs propres rigidités, leurs excommunions et leur Inquisition dominée par un président qui fait passer son jugement personnel des tenues vestimentaires féminines pour des valeurs universelles. L'asservissement de la femme est un autre débat. Mais peut-être, à la décharge du président, la question était-elle mal posée... Anna Moï est écrivain, auteur d'"Espéranto, désespéranto" (Gallimard, 2006).
L'identité nationale n'est pas une affaire de foulard, par Anna Moï
04/01/2010
L'un des traits les plus robustes de l'identité française est la concentration du pouvoir.
https://www.lemonde.fr/idees/article/2010/01/04/l-identite-nationale-n-est-pas-une-affaire-de-foulard-par-anna-moi_1287229_3232.html
idees
Aucun sujet n'a autant alimenté la chronique ces derniers mois que les supposés bonus excessifs. Une discussion émotionnelle, où l'envie, l'avidité ou l'indignation morale tiennent une grande place. Certains doutent qu'on a tiré les leçons dans les sphères managériales des excès qui ont contribué de façon non négligeable à la crise. Malgré tout, la controverse reste superficielle et ignore le véritable enjeu, à savoir le rôle d'une entreprise en général, et des banques en particulier, vis-à-vis de la société, et celui des dirigeants au sein de l'entreprise. Le débat sur les bonus n'est en réalité qu'un symbole du changement bien plus profond qui est en train de se produire dans toute l'économie. Je me propose de décrire les grands traits de cette évolution, qui aura d'importantes conséquences sur le plan social. Il y a bientôt quarante ans, j'énonçais pour la première fois la théorie des parties prenantes à l'entreprise dite aussi "stakeholder theory". Celle-ci postule que l'entreprise est une communauté sociale, avec une série de stakeholders, ou groupes sociaux liés à une entreprise et dépendant de la prospérité de l'entreprise. Les actionnaires et les bailleurs de fonds sont naturellement au nombre des stakeholders, mais également les employés, les clients, les fournisseurs, l'Etat et, surtout, la collectivité au sein de laquelle l'entreprise est active. Selon ce point de vue, l'idée de la rencontre davosienne annuelle était de créer une plate-forme où managers et stakeholders se rencontreraient pour discuter de leurs responsabilités réciproques. La théorie des stakeholders fait des directeurs d'entreprises (le top management), des fiduciaires de toutes ces parties prenantes, et non des seuls shareholders ou actionnaires. La théorie des stakeholders part du principe que tout individu est inclus dans des collectivités sociales dans lesquelles le bien-être commun ne peut être poursuivi que par la collaboration de tous, notamment à travers la réussite d'une entreprise. L'érosion sociale que l'on a constatée ces dernières années non seulement dans l'économie mais également en politique et dans d'autres domaines tient à la perte de substance de cette pensée communautaire. Ce processus, qui est allé très loin dans l'économie, est l'un des facteurs déclenchants de la crise économique actuelle et de ses conséquences. On a ainsi vu l'entreprise se transformer d'une entité possédant un sens à une autre servant un objectif. Au sens - créer ensemble, pour le bien de tous, des produits et des services - s'est substitué un but : réaliser le plus rapidement possible un bénéfice important et voir du coup le cours des titres grimper. Ajoutez à ce mouvement l'abandon des responsabilités à l'égard des risques propres, et vous obtenez une perversion du système entrepreneurial. Un coup fatal à l'humanité Dans ce contexte, l'entreprise n'est plus une communauté organique mais une machine à produire des bénéfices dans laquelle tout ce qui ne sert pas au mieux le nouveau but - cadres, collaborateurs, produits, sites, etc. - devient interchangeable. Le secteur des finances a été plus que d'autres touché par cette évolution : c'est celui où le rapport avec le sens premier de l'entreprise, à savoir la production de valeurs substantielles, était le plus ténu. Ce phénomène n'est pas sans incidence sur les comportements. Celui qui se rend compte qu'il est interchangeable va être mû par son propre profit. La pensée des droits individuels, qui relègue la communauté à un rang subordonné, a supplanté l'ancien monde dirigé par la conscience du devoir collectif à l'égard de la société. La crise doit être comprise comme un sérieux avertissement. Elle nous engage à repenser l'évolution de nos systèmes de valeurs, nos normes éthiques et nos mécanismes de régulation économiques, politiques et sociaux. A ne considérer que les indicateurs financiers - des Bourses à nouveau en hausse, de gros bénéfices trimestriels pour les banques et des bonus à l'avenant - et à agir comme si tout cela n'avait été qu'un mauvais rêve, nous porterions un coup fatal à l'humanité. Car la réalité que nous continuons à vouloir ignorer est autre : la crise financière et économique n'a pas seulement causé une hausse des taux de chômage qui nous occupera longtemps encore ; elle conduira également l'Etat à subir, en relation avec la diminution des dettes publiques, une pression extraordinaire dans la fourniture de biens à la collectivité. Les milliers de milliards engagés pour colmater les brèches pèseront de tout leur poids sur la croissance économique, d'où des hausses d'impôts, des restrictions touchant le système social et le système de la santé, et une compression des dépenses d'infrastructure, pour l'éducation et les transports notamment. En dernière analyse, c'est le contribuable, autrement dit le citoyen moyen, qui sera appelé en renfort pour surmonter la crise, vraisemblablement au prix d'une dégradation de son revenu net. Le danger existe donc que la crise financière, et la crise économique qu'elle entraîne, débouche sur une crise sociale. Les temps à venir seront difficiles pour notre société. Si nous voulons empêcher un éclatement total de nos communautés, il s'agit de démontrer notre sens du bien collectif et notre solidarité, bases du concept du stakeholder. Ce qu'il nous faut, par conséquent, c'est un retour à cette approche du stakeholder, au niveau des nations et de la planète autant qu'à celui de l'entreprise. Dans ce contexte plus large, les discussions au sujet des bonus ne sont qu'un symbole de la question beaucoup plus fondamentale de savoir si nous changerons de comportement dans le sens évoqué ici, ou si nous retomberons dans les vieux schémas de pensée et dans les excès, quitte à saper encore davantage la paix sociale. Klaus Schwab est fondateur et président exécutif du Forum économique mondial.
Le bonus des traders est un mauvais débat, par Klaus Schwab
04/01/2010
Il est temps pour les patrons de passer de la logique des bénéfices à celle du bien public, estime Klaus Schwab.
https://www.lemonde.fr/idees/article/2010/01/04/le-bonus-des-traders-est-un-mauvais-debat-par-klaus-schwab_1287228_3232.html
idees
Que pensez-vous de la stratégie de Barack Obama en Afghanistan, avec notamment l'envoi de 30 000 soldats supplémentaires, qui vont rejoindre les forces de l'OTAN ? Barack Obama a longtemps tergiversé avant de prendre sa décision, probablement parce qu'il n'a pas trouvé le volet politique qu'il annonce depuis son arrivée à la Maison Blanche. Le président américain est très conscient que le volet militaire n'est pas suffisant. Il dit qu'il faut une solution politique, mais on ne la voit pas venir. La seule annonce est d'aider l'Afghanistan à s'engager sur la voie de bonne gouvernance : lutte anticorruption, droits de l'homme, etc. Ce volet politique est donc faible. Un pays comme l'Afghanistan n'est pas culturellement préparé à endosser les habits de ce que nous, Occidentaux, appelons la "bonne gouvernance". Les conditions de la réélection de Hamid Karzaï à la présidence nous montrent ces insuffisances. Et on ne voit pas pourquoi ça marcherait soudainement mieux demain. Je crois en la sincérité de Barack Obama. Il aurait aimé trouver un volet politique plus fort. Mais, héritage de Bush, la situation s'est détériorée depuis le mois de janvier plus vite que la capacité de ses conseillers à élaborer une solution politique. Donc, pressé par le général McCrystal qui voulait des renforts, et suspendu au-dessus de ce vide politique, Obama n'a pas eu le choix. Ce plan n'est pas l'échec d'Obama. C'est un échec de huit ans de politique vis-à-vis de l'Afghanistan, et le constat qu'une solution est introuvable en six mois. A votre avis, comment ce plan Obama est-il accueilli par les talibans ? Ce plan peut nécessairement leur causer des soucis. Quelque 30 000 hommes supplémentaires ne simplifient pas les opérations de guérilla. En revanche, les talibans peuvent jouer sur le fait que 30 000 hommes supplémentaires ne passeront pas inaperçus, qu'ils causeront forcément des accidents, des bavures, et ça peut servir leur cause auprès de la population. Mais dans des régions tenues par les talibans, les gens se sentent parfois plus tranquilles que lorsque les soldats de l'OTAN arrivent. De toute façon, la stratégie des talibans ne changera pas. En Afghanistan comme au Pakistan. Quand une armée forte arrive, ils disparaissent de la scène, se replient, puis ils reviennent et engagent des actions de harcèlement. Une armée peut occuper le terrain mais ne peut pas défaire pour autant la guérilla. L'un des mérites de Barack Obama n'est-il pas de mettre l'accent sur le fait que le problème afghan est en réalité un problème afghano-pakistanais ? Il a fallu huit ans pour que les experts comprennent qu'un taliban pachtoune n'était pas la même chose qu'un militant du djihad international, d'obédience wahhabite. En huit ans, dans la région pakistanaise du Waziristan, ces djihadistes ont pris le temps de se mêler étroitement avec les talibans. D'où la création du Tehrik-e-Taliban Pakistan (TTP). Là, au Pakistan, la cristallisation terroriste est très dangereuse, et Obama le sait. Mais comme l'OTAN n'a pas mandat d'intervenir au Pakistan, Barack Obama n'a pas d'autre choix qu'une "guerre par procuration", en s'appuyant sur l'armée pakistanaise. En forçant celle-ci à intervenir massivement. Alors que paradoxalement lui-même hésitait à envoyer des renforts en Afghanistan, il incite l'armée pakistanaise à intervenir presque contre son gré. Le marché est clair : 1,5 milliard de dollars d'aide militaire supplémentaire par an pendant cinq ans, en plus de l'aide existante, à condition de s'attaquer aux sanctuaires talibans et djihadistes. Barack Obama est, à raison, convaincu que le vrai danger terroriste international, donc celui qui menace les Etats-Unis, est au Pakistan et non en Afghanistan. La guerre clandestine américaine au Pakistan, notamment la campagne d'assassinats ciblés avec les drones de la CIA, est-elle efficace ? Elle est efficace. Les Américains ont tué le chef du TTP, Baitullah Mehsud, et d'autres leaders importants du djihad international comme l'Ouzbek Taher Youldachev. Mais ce sont des résultats ponctuels. Baitullah Mehsud a aussitôt été remplacé par Hakimullah Mehsud. Et quel est le résultat des opérations militaires pakistanaises ? Le succès n'est pas très visible aujourd'hui. Symboliquement, l'armée pakistanaise devait attaquer au coeur du TTP, cet agrégat de djihad international et de talibanisme pachtoune. Le centre nerveux était à Makeen, dans le Sud-Waziristan, qui était le quartier général de Baitullah Mehsud. Le problème est que le TTP n'est pas seulement à Makeen. Il est désormais implanté partout, selon une organisation horizontale où une trentaine de groupes sont maillés les uns aux autres. L'armée pakistanaise s'est installée à Makeen, sans trop de résistance, mais elle prend le risque d'être prise à revers. Baitullah Mehsud a, en fait, deux héritiers : Hakimullah Mehsud, l'héritier et leader officiel, mais qui n'est pas à Makeen et est l'homme fort d'une autre agence tribale, Orakzaï ; et son cousin Wali-ur-Rehman, qui était bien là où l'armée a attaqué mais qui a disparu, et qui reste l'homme fort du Sud-Waziristan. Hakimullah, spécialiste des attaques de convois de l'OTAN au col de Khyber, a des armes et des munitions, donc une véritable capacité militaire. Il commande entre 8 000 et 10 000 hommes. Wali-ur-Rehman, lui, contrôle les principales sources de financement du TTP et commande 20 000 à 25 000 hommes. Reste par ailleurs le Nord-Waziristan, tenu par les Haqqani, le père Jalaluddin, et le fils Sirajuddin. Eux aussi peuvent intervenir quand ils veulent. Et l'extension du TTP va, sous le commandement de Maulvi Faqir, jusqu'à Bajaur, d'où la jonction a été faite avec les militants des provinces afghanes de Kunar et du Nouristan. Le TTP contrôle un très vaste territoire par la terreur. Donc, pour l'armée pakistanaise, ce n'est pas gagné. Voyez-vous une alternative à ces offensives militaires ? Les Pakistanais sont bien obligés d'attaquer cet agrégat de talibans et d'Al-Qaida, et de tenter de le détruire, puisqu'il représente désormais la vraie menace de déstabilisation de l'Etat. Mais cela ne portera ses fruits que s'il y a parallèlement une approche politique de la question pachtoune. Autre chose que la poudre aux yeux sur les droits de l'homme, la burqa, etc. Ce sera une guerre sans fin si on ne gagne pas la confiance des populations, qui souffrent de la présence d'Al-Qaida. Environ 500 "barbes grises" ont été tués dans les zones tribales pakistanaises depuis 2005. Cet agrégat de talibans et de djihadistes a-t-il une présence aussi forte du côté afghan de la frontière ? Il y a eu une réunion au sommet à Khost, en Afghanistan, le 10 septembre. Cela veut d'abord dire que les attaques au Pakistan n'empêchent pas ces gens de passer en Afghanistan et de s'y réunir. Ils vont à nouveau librement à Khost depuis qu'ils ont attaqué et défait, début septembre, des postes avancés de l'OTAN près de la frontière. Le 10 septembre, se sont réunis Sirajuddin Haqqani pour les provinces afghanes de l'Est, Hakimullah Mehsud pour le TTP, Gul Bahadur pour le Nord-Waziristan, et Mollah Nazir pour les tribus Ahmadzaï du Sud-Waziristan. C'est la première fois qu'on a connaissance d'une réunion d'une telle importance. Elle s'est tenue, même s'il était absent, sous l'égide de Mollah Omar, qui redevient le grand coordinateur des talibans afghans et pakistanais. Avec un objectif commun très simple : combattre l'OTAN et la bouter hors d'Afghanistan. Ce qui est nouveau, en ce qui concerne les talibans pakistanais, est qu'Hakimullah n'attaque d'habitude qu'au Pakistan, tandis que Mollah Nazir ne combat qu'en Afghanistan et avait récemment réitéré son engagement de ne pas mener des actions contre l'Etat pakistanais. Or le Pakistan a tenté, au printemps, de s'appuyer sur Mollah Nazir et sur Qari Zainuddin, ainsi que sur quelques autres groupes exclusivement dévoués à Mollah Omar, pour attaquer et affaiblir le TTP. Cette réunion de Khost est donc de mauvais augure pour le Pakistan. Un front commun s'est constitué, qui va des talibans de Mollah Omar, dont l'agenda est limité à l'Afghanistan, au TTP, qui a davantage partie liée avec le djihad international. Sait-on si Al-Qaida avait des représentants à cette réunion de Khost ? Je ne le sais pas. Mais Sirajuddin Haqqani et Hakimullah Mehsud sont très étroitement liés à Al-Qaida. Que sait-on aujourd'hui de la relation entre les talibans afghans, pakistanais et Al-Qaida ? Al-Qaida n'est pas un corps monolithique. Mais il existe entre djihadistes un agenda commun de déstabilisation des Etats-nations, afin d'ouvrir un vaste espace pour la création d'un grand califat. Cela a été théorisé par les idéologues wahhabites. C'est la raison pour laquelle Al-Qaida soutient les insurrections nationalistes qui fragilisent les Etats, chez les Pachtounes évidemment, mais aussi chez les Tchétchènes, les Ouïgours, etc. Avec en prime une lutte pour un islam "purifié", donc contre les chiites, les soufis... Al-Qaida s'appuie sur le ressentiment identitaire et sur la frustration d'un peuple pachtoune qui s'est senti écarté de la gestion de l'Afghanistan après 2001, alors qu'il était déjà divisé par une frontière, la ligne Durand. Al-Qaida joue sur ces sentiments. Certains Pachtounes, endoctrinés par les wahhabites du djihad international, rêvent de casser la frontière et combattent d'ailleurs des deux côtés. Un Pachtoune qui a lié son sort à Al-Qaida, comme Baitullah ou Hakimullah, oeuvre à la déstabilisation de l'Etat et n'a rien contre les visées wahhabites de créer un grand califat, mais il y voit surtout l'opportunité d'ouvrir un espace réunifié pour les Pachtounes. Est-il encore possible, comme certains le suggèrent en évoquant un dialogue avec certains talibans, de séparer les rebelles pachtounes et Al-Qaida ? Essayer de distinguer "bons" et "mauvais" talibans devient quasiment impossible. D'ex-talibans, qui ont arrêté le combat et vivent à Kaboul, n'ont plus d'influence sur les combattants rebelles. Or comme ces combattants sont actuellement en position de force, ils n'ont aucune envie de négocier. Leur agenda est : "US Go Home !" Quant à ceux qui sont totalement liés à Al-Qaida, il est inutile d'essayer de les approcher. Je ne vois donc pas comment on va négocier avec des "bons" talibans. Mais si les Pachtounes étaient satisfaits de leur sort, ils n'auraient plus besoin de ce bras armé taliban pour retrouver ce qu'ils considèrent être leur gloire passée. Et s'ils pouvaient se passer d'Al-Qaida, bien sûr qu'ils s'en débarrasseraient ! En 2001, lorsque Kaboul leur a proposé de déposer les armes et de ne pas être poursuivis, des talibans ont même tué des djihadistes étrangers dans la région de Kandahar. Dans les provinces afghanes du réseau Haqqani, à Khost, Gardez, dans le Kunar et le Nuristan, les talibans sont actuellement inséparables d'Al-Qaida. Mais même là, ça pourrait changer s'il existait une solution à la question pachtoune. Même le redoutable Haqqani est un Pachtoune avant d'être un djihadiste international. Haqqani n'est-il pas, comme beaucoup d'experts le pensent, le protecteur d'Oussama Ben Laden ? C'est tout à fait possible. Je n'aime pas trop spéculer sur cette question, car j'ignore où est Ben Laden. Disons que si Oussama Ben Laden passait par le village d'Haqqani, ce dernier le protégerait, évidemment. Quelle est à votre avis la solution à la question pachtoune ? Il n'y a pas de solution magique, mais il y a une approche politique innovante à définir. Il faut négocier une solution globale à la question pachtoune, avec des Pachtounes influents, qu'ils soient talibans ou non, sans tenir compte de leur titre de combattant. Plutôt que de chercher des "bons" talibans, il vaudrait mieux dire : il y a un problème pachtoune, et il faut une véritable réconciliation nationale en Afghanistan. Le but étant d'assécher un terrain aujourd'hui trop fertile pour Al-Qaida. Puis il faudra bien un jour se pencher sur le problème de la ligne Durand, non pour remettre en cause la frontière entre l'Afghanistan et le Pakistan, ce qui aurait des effets dévastateurs, mais pour en renégocier l'"usage". Il n'y a en réalité pas eu un traité de la ligne Durand mais quatre, entre 1893 et 1921, et tous sont ambigus dans leur intention et imprécis dans leur formulation. Ils sont encore perçus comme une blessure. Il faudra parler d'échanges, de libre circulation, etc. La structure tribale pachtoune a-t-elle été anéantie par les guerres et les assassinats de "barbes grises" que vous évoquez ? Non. La structure tribale est très abîmée, mais elle n'est pas morte. C'est une structure séculaire, qui a mis en échec tant d'armées étrangères. Des usurpateurs ont égorgé des chefs de tribu, mais le système de fonctionnement tribal n'est pas mort. La situation est réversible, car dans la tradition pachtoune il n'y a pas de lignage de chef. Un chef doit mériter de l'être. Il doit être puissant, distribuer des prébendes. Il est donc possible de reprendre le pouvoir qu'ont acquis des miliciens sur des tribus. Mais il faut pour cela regagner la confiance de la société civile. Georges Lefeuvre est anthropologue et diplomate. Propos recueillis par Rémy Ourdan
"Georges Lefeuvre : ""Le danger terroriste est au Pakistan"""
04/01/2010
Les Pachtounes liés à Al-Qaida n'ont rien contre les visées de création d'un califat, mais voient surtout l'opportunité d'un espace tribal réunifié.
https://www.lemonde.fr/idees/article/2010/01/04/georges-lefeuvre-le-danger-terroriste-est-au-pakistan_1287226_3232.html
idees
Une information judiciaire pour "enlèvement et séquestration""Les enquêteurs travaillent d'arrache-pied pour localiser l'enfant, et tous les moyens ont été mis en œuvre en ce sens""Tous les proches de l'enfant ont été entendus ce week-end par les enquêteurs pour connaître éventuellement les points de chute de la jeune femme""pas de raison connue à ce jour" doit être ouverte, lundi 4 janvier, dans le cadre de la disparition, vendredi, à Valence (Drôme) de la petite Francesca, 10 mois, vraisemblablement enlevée par la compagne du père du bébé, a indiqué le parquet de Valence. , a déclaré Jean-Pierre Nahon, le procureur de la République de Valence. , a-t-il encore ajouté. La petite Francesca, qui était placée en famille d'accueil, séjournait chez son père dans le cadre d'un droit de visite au moment des faits. Sandrine Bader, la compagne du père de Francesca, âgée de 19 ans, est partie se promener avec l'enfant vendredi soir et n'est jamais revenue, indiquant dans un texto à sa mère, samedi, qu'elle avait gardé l'enfant. Selon le parquet de Valence, il n'y a pour cet enlèvement. Un appel à témoins régional a été en outre lancé dimanche pour retrouver l'enfant.
"Francesca : ouverture d'une information pour ""enlèvement et séquestration"""
04/01/2010
Une information judiciaire pour "enlèvement et séquestration" doit être ouverte lundi dans le cadre de la disparition, vendredi, à Valence de la petite Francesca.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/04/francesca-ouverture-d-une-information-pour-enlevement-et-sequestration_1287343_3224.html
societe
La France, dit-on, n'a pas de pétrole, mais elle a des idées. On découvre qu'elle a aussi des vaccins. A revendre. Nous étions déjà excédés par tout le tapage autour de la grippe H1N1. Et voilà qu'on nous parle d'excédents ! Il y a intérêt à écouler rapidement ces surplus colossaux, car d'autres pays déstockent aussi. La guerre commerciale risque d'être meurtrière, même sans adjuvant. Pour rendre les doses françaises plus appétissantes que leurs concurrentes, on devrait peut-être les assortir de conseils éclairés : la France n'a pas son pareil pour donner des leçons à la Terre entière. Cette mésaventure nous aura au moins vaccinés contre les excès de précaution. Mais soyons justes : quand 94 millions de doses ont été commandées, nul ne savait qu'une seule injection suffisait. Ni que cela suffirait à faire fuir les Français. Il faut dire que les signaux venus d'en haut sont parfois troublants : la directrice de l'Organisation mondiale de la santé, le docteur Margaret Chan, reconnaissait la semaine dernière n'être pas encore vaccinée. Manque de temps probablement : n'oublions pas qu'elle pilote la campagne mondiale contre la pandémie. Robert Solé
Dans la seringue, par Robert Solé
04/01/2010
La France, dit-on, n'a pas de pétrole, mais elle a des idées. On découvre qu'elle a aussi des vaccins. A revendre.
https://www.lemonde.fr/idees/article/2010/01/04/dans-la-seringue-par-robert-sole_1287251_3232.html
idees
Ils sont jeunes. Ils sont riches. Ils roulent à vélo. Ils s'occupent de leurs enfants. Il paraît même qu'ils éprouvent de la compassion pour les déshérités. Ce sont les nouveaux tories, adeptes du marché, modernes, écolos, socialement responsables. Et ils ont de fortes chances de gagner les prochaines élections législatives britanniques prévues d'ici à juin. Si vous voulez en voir un échantillon, rendez-vous à Notting Hill, à l'ouest de Londres. Les plus en vue d'entre eux ont élu domicile dans cet ancien quartier rasta, célèbre pour les émeutes raciales qui l'ont secoué jusque dans les années 1970, et devenu aujourd'hui archi-huppé. J'ai cité David Cameron, leur leader depuis 2005, à qui l'on doit l'apparition de ces conservateurs d'un nouveau genre. Mais aussi George Osborne, son "ministre des finances". Ou Michael Gove, le "M. Education" de l'équipe. "La bande de Notting Hill", comme l'a baptisée la presse britannique. A défaut de traverser la Manche, vous pouvez, à compter du 12 janvier, vous procurer en librairie Le diable vit à Notting Hill (éditions de Fallois, 19,80 euros) - Notting Hell en anglais -, de Rachel Johnson, qui vous aidera à planter le décor dans lequel évoluent les membres les plus influents du probable prochain gouvernement britannique. L'histoire se passe dans un ravissant square privé, entouré de ces maisons couleur cornet de glace. Celui-là même dont Hugh Grant et Julia Roberts ont enjambé le portail, une nuit, pour vivre leur romance dans le film Coup de foudre à Notting Hill. C'est là qu'habitent Rachel Johnson et son mari Ivo, tout comme Mimi et Ralph, leurs doubles littéraires, dans une maison qu'ils ont payée 400 000 livres en 1992 et qui en vaut aujourd'hui 4 millions. Dans la vraie vie comme dans le livre, leurs voisins sont très riches, bien plus riches qu'eux. Ils votent tous conservateurs même si, juge Mme Johnson, "sur le fond, ils s'en fichent" puisqu'ils sont souvent "les champions de l'optimisation fiscale". Il y a là un architecte minimaliste célèbre, un banquier de Goldman Sachs, un cadre supérieur de chez L'Oréal, et leurs épouses si dépensières. On y croise aussi des top-modèles, des journalistes célèbres, des publicitaires à la mode, des avocats reconnus, et des proches de M. Cameron. Tout ce petit monde - sauf Mimi, dont les moyens ne lui permettent pas, à son grand regret, de suivre ce train de vie - porte des chaussettes en cachemire, a recours aux services d'un promeneur de chiens, emploie une batterie de Philippines, pour le ménage, le repassage et autres tâches ménagères. Les nounous sont dignes de Mary Poppins. Et coûtent une petite fortune comme l'école privée du coin de la rue où l'on dépose les enfants en Lexus. Sans parler des chauffeurs, des dîners "tout simples" entre voisins "qui coûtent 200 livres par tête de pipe". Des vacances aux Caraïbes où on se rend en jet privé. Des cours particuliers de yoga. Ou de la conseillère en feng shui. Mme Johnson, aujourd'hui rédactrice en chef de l'hebdomadaire féminin The Lady, connaît son Notting Hill sur le bout des doigts. Elle y a emménagé en 1978, à l'âge de 13 ans, avec ses frères et sa mère, peintre, qui venait de divorcer. A l'époque, les artistes fauchés et les immigrés antillais occupent le terrain. Margaret Thatcher n'a pas encore été élue, la City n'est pas devenue la première place financière mondiale. Trente ans plus tard, à écouter la journaliste, "l'argent a tout perverti" et il ne reste rien de ce passé bohème. Si ce n'est un ou deux disquaires jamaïcains. Et le très touristique carnaval de Notting Hill, qui, depuis que des Caribéens l'ont créé en 1964, se tient chaque année fin août. Et pourtant, malgré la description au vitriol qu'elle fait de ses voisins et de leurs habitudes, Mme Johnson n'a pas fui. "Nous restons pour nos trois enfants", se justifie cette femme décidée. Avant de concéder une certaine "envie" pour ce mode de vie doré qui lui coûte parfois très cher : 25 000 livres par trimestre pour les écoles privées de sa progéniture alors qu'il existe de bons établissements publics dans le voisinage. On peut également se demander pourquoi Mme Johnson s'apprête à voter Cameron : "Notting Hell" n'est pas vraiment un coup de pub pour le leader politique qui veut convaincre les Britanniques que les tories ne sont plus les représentants des privilégiés. Elle invoque "des raisons familiales, je ne veux pas embarrasser mon frère". En l'occurrence Boris Johnson, le turbulent maire de Londres, connu pour sa tignasse blonde et son sens aigu de la provocation. Précisons qu'il vit au nord de la capitale. Et qu'il n'a rien d'un nouveau conservateur, au grand désespoir de M. Cameron, qui doit gérer les extravagances de celui qui est aujourd'hui le tory le plus puissant du Royaume-Uni. La réponse de Mme Johnson ne convainc pas, là non plus. On relit son livre. Et la description assassine qu'elle y fait d'Alexander Forster - alias George Osborne. Un "tory de la pure espèce Notting Hill", écrit la romancière, dont la femme est "une styliste en accessoires en cuir pour chiens très portée sur le rose vif et le violet". Et qui arbore "d'impertinentes chaussettes roses pour prouver qu'il n'est pas si conservateur que ça". On pense à cette photo de 2006 du Daily Miror qui montre M. Cameron à bicyclette... suivi de sa voiture, de son chauffeur, et de ses dossiers. Courriel : malingre@lemonde.fr. Virginie Malingre
L'enfer doré et bobo des nouveaux tories, par Virginie Malingre
04/01/2010
Si vous voulez en voir un échantillon, rendez-vous à Notting Hill. Les plus en vue d'entre eux ont élu domicile dans cet ancien quartier rasta.
https://www.lemonde.fr/idees/article/2010/01/04/l-enfer-dore-et-bobo-des-nouveaux-tories-par-virginie-malingre_1287250_3232.html
idees
L'année 2010 sera celle de tous les discours. Une véritable guerre de positions, avec 2012 en ligne de mire. Chaque camp fourbit ses armes. Expert dans l'art du contre-pied, Nicolas Sarkozy a, pour ses voeux de Nouvel An, osé l'onctuosité : "Respectons-nous les uns les autres, faisons l'effort de nous comprendre, évitons les mots et les attitudes qui blessent." Enfin à l'aise dans ses habits de patronne du PS, Martine Aubry a pour sa part lancé sur Internet un vibrant : "Vous pouvez compter sur moi pour retrouver la France que nous aimons, un pays de générosité, de fraternité, de laïcité." En 2010, chaque mot comptera. Hasard du calendrier, cette nouvelle année sera aussi celle de Sigmund Freud, mort le 23 septembre 1939. Depuis le 1er janvier, ses oeuvres sont tombées dans le domaine public. Des mots et des maux, le père de la psychanalyse au secours de l'actualité. Névrose, surmoi, libido, refoulement, ces concepts seront à n'en pas douter invoqués pour décrypter les grandes et petites manoeuvres à venir. En attendant les premières salves, que faire ? Aller au cinéma ? Dans le nouveau numéro de La Règle du jeu, Philippe Sollers explique son peu de goût pour ce qu'il refuse d'appeler le septième art. Seul Hitchcock, "le maître absolu", trouve grâce à ses yeux. "Le cinéma m'intéresse, dit Sollers, lorsqu'on a une technique éblouissante avec pénétration temporelle et métaphysique sous-jacente, ce qu'on appelle, à juste titre, le suspense." Et l'auteur de Femmes d'insister sur l'importance de la technique de la direction d'acteur : "Pour ça, il faut trouver quelque chose qui entre profondément, pas seulement psychologiquement, freudiennement, érotiquement, dans ce qu'on appelle les femmes. Hitchcock est celui qui a réussi, à mon avis, il est unique sur ce plan-là." Il était tentant dès lors de se plonger dans Discours parfait, du même Sollers, à paraître le 5 janvier chez Gallimard. 920 pages en forme de suite à La Guerre du goût et à Eloge de l'infini ; un immense voyage dans les arcanes de la création. Rimbaud, Céline, Picasso, Joyce et tant d'autres sont bien évidemment convoqués. Du cinéma, il en est question à propos de Marilyn, "la suicidée du Spectacle". Hospitalisée dans une clinique psychiatrique en février 1961, elle se plonge, une nuit d'insomnie, dans la correspondance de Freud. "J'aime son humour doux et un peu triste, son esprit combatif", écrit-elle à son psychanalyste Ralph Greenson. Qu'aurait fait Lacan avec Marilyn ?, se demande Sollers, avant d'imaginer une scène où, "devinée à fond, elle en aurait eu marre et l'aurait peut-être tué puisqu'il ne lui aurait même pas demandé une photo d'elle". "Voilà le drame de l'Amérique et peut-être du monde, ajoute-t-il : la psychanalyse n'y existe plus, puisque le cinéma a pris la place du réel." En France, en 2010, la politique fera toujours son cinéma. Et tout indique que la psychanalyse y aura son mot à dire. Franck Nouchi
L'année de tous les mots, par Franck Nouchi
04/01/2010
Hasard du calendrier, cette nouvelle année sera aussi celle de Sigmund Freud.
https://www.lemonde.fr/idees/article/2010/01/04/l-annee-de-tous-les-mots-par-franck-nouchi_1287249_3232.html
idees
Je me souviens que Ségolène Royal est passée en attraction au cinéma L'espoir à gauche, à Dijon. Je me souviens de la revanche de La Princesse de Clèves. Je me souviens quand Eric Besson a lancé un grand débat sur l'identité nationale. Il portait une cravate en soie bleu clair et son sourire de travers. Je me souviens que le général de Gaulle s'est retourné dans sa tombe quand la France a réintégré le commandement de l'OTAN. Je me souviens du Congrès, à Versailles. Je me souviens qu'il y avait soleil dans le parc de Hampstead. Je me souviens du soir où Daniel Cohn-Bendit a lancé à François Bayrou, à la télévision : "Mon pote, jamais tu ne seras président, t'es trop minable !" Je me souviens que des universitaires obstinés contre leur ministre faisaient une "ronde infinie", place de l'Hôtel-de-Ville à Paris. Ils ont fini par s'arrêter. Je me souviens de l'interview de Johnny Halliday par Frédéric Taddeï dans l'émission "Ce soir ou jamais". Je me souviens que les Guadeloupéens ont longtemps dénoncé la "profitation". Je me souviens d'un président, oeil noir et mâchoire serrée, invitant ses concitoyens à retrouver le sens du mot "fraternité". Je me souviens de tous les romans d'Haruki Murakami. Je me souviens que l'avis rassurant de l'Académie des sciences et de l'Académie de médecine sur les antennes-relais des téléphones mobiles a été passé sous silence. Je me souviens que 577 816 personnes avaient été placées en garde à vue par la police française, l'année précédente. Je me souviens que le fils du président s'est fait couper les cheveux. Je me souviens de l'épaule nue de Roselyne Bachelot quand elle s'est fait vacciner contre la grippe A(H1N1) devant des caméras. Je me souviens que l'Eurostar ne supportait pas le froid. Je me souviens de la "mode des suicides" à France Télécom, qui irritait gravement le président Didier Lombard. Je me souviens que Patrick Sébastien voulait créer un "rassemblement humaniste". Je me souviens de la rage désespérée des ouvriers de Continental. Je me souviens que cette année-là, Théo a quitté l'enfance. Je me souviens que les Français aimaient beaucoup l'ancien président Chirac. Les juges aussi. Je me souviens du ministre Hortefeux et de son amour des Auvergnats. Je me souviens du succès du ténébreux feuilleton Clearstream, pendant tout l'automne. Je me souviens (mal) de la main de Thierry Henry, à la dernière minute d'un match de football important contre l'Irlande. Je me souviens que le ministre de la culture préférait la liberté des cinéastes à celle des écrivains. Je me souviens de l'expression "malaise vagal". Je ne me souviens plus de quoi Sarkozy était le nom. Courriel : courtois@lemonde.fr. Gérard Courtois
Je me souviens de 2009, par Gérard Courtois
04/01/2010
Je me souviens que les Français aimaient beaucoup l'ancien président Chirac.
https://www.lemonde.fr/idees/article/2010/01/04/je-me-souviens-de-2009-par-gerard-courtois_1287173_3232.html
idees
Plusieurs millions d'euros ont été dérobés lors de l'attaque à l'explosif d'un fourgon blindé de transport de fonds qui n'a pas fait de blessé, lundi matin près d'Aubagne (Bouches-du-Rhône), a-t-on appris de sources concordantes."C'est un commando d'une dizaine d'hommes avec toute une panoplie de véhicules qui s'en sont pris à un fourgon de transport de fonds, ils ont dérobé plusieurs millions d'euros. Ils ont pris la fuite à bord de plusieurs véhicules et plusieurs sont en train de brûler actuellement. C'est manifestement un commando très organisé" Il s'agit d'un fourgon de la société Sazias et non de la Brink's, comme indiqué dans un premier temps de source proche de l'enquête. , a souligné sur place le procureur de la République de Marseille, Jacques Dallest. Selon Eric Pernet, un responsable du groupe Sazias, le fourgon était assuré pour 8 millions d'euros, mais les malfaiteurs n'ayant fait sauter que deux coffres sur quatre, ils ont pu voler au maximum 4 millions d'euros. Selon un employé d'une entreprise voisine qui a vu la scène, les malfaiteurs ont, dans un premier temps, tiré une roquette sur la porte arrière du fourgon avant d'utiliser de l'explosif. Ils se sont également fait passer pour des policiers à l'aide d'un véhicule avec gyrophare. Les faits se sont déroulés vers 9 h 45, à proximité d'un centre-fort de la Sazias situé dans la zone d'activités de Gémenos. Le fourgon a été attaqué alors qu'il se rendait à la Banque de France de Toulon. Dix millions d'euros avaient déjà été volés lors d'un précédent braquage du centre-fort de Sazias, toujours à Gémenos, en septembre 2007.
Plusieurs millions d'euros ont été volés dans l'attaque d'un fourgon
04/01/2010
Plusieurs millions d'euros ont été dérobés lors de l'attaque à l'explosif d'un fourgon blindé de transport de fonds qui n'a pas fait de blessé, lundi matin près d'Aubagne.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/04/plusieurs-millions-d-euros-ont-ete-voles-dans-l-attaque-d-un-fourgon_1287327_3224.html
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